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Full text of "Histoire naturelle des animaux sans vertèbres ... précédée d'une introduction offrant la détermination des caractères essentiels de l'animal, sa distinction du végétal et des autres corps naturels, enfin, l'exposition des principes fondamentaux de la zoologie"

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HISTOIRE NATURELLE 


DES 


ANIMAUX SANS VERTÉBRES,. 


DE L'IMPRIMERIE pAser LANOE, 


RUE DE LA HARPE, N° 176. 


{ 


L225\ HISTOIRE NATURELLE 


ANIMAUX SANS VERTÈBRES, 


PRÉSENTANT 


LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX ET PARTICULIERS DE CE 
ANIMAUX, LEUR DISTRIBUTION, LEURS CLASSES, LEURS 
FAMILLES, LEURS GENRES, ET LA CITATION DES PRIN- 
CIPALES ESPÈCES QUI S'Y RAPPORTENT; 


PET. 
PRECEDEE 


D'UNE InTroDucrTiox offrant la Détermination des caractères 
essentiels de l’Animai , sa distinction du végétal et des 
autres corps naturels, enfin , l'Exposition des Principes 
fondamentaux de la Zoologie. 


Par M. ze Cuevazrer DE LAMARCK, 


Membre de l’Académie Royale des Sciences, de la Légion d'Honneur, 
et de plusieurs Sociétés savantes de l’Europe ; Professeur de Zoologie 
au Muséum d'Histoire naturelle, 


Nihil extrà ere observatione notum, 


TOME SECOND. 


JUL 27 1988 
PARIS, X UBRaREs 


VERDIÈRE, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS "N° 27, 


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RASRAAASES 


Mars. — 1810. 


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HISTOIRE NATURELLE 


DES 


ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 


RARAAARAMAIE RES UIA RAI UL VITE LAVER RUE LAVAL SALE AVAUE € 


CLASSE SECONDE. 


LES POLYPES. (Polypi.) 


F | 
D. ER gélatineux, à corps allongé, contractile, 
n'ayant aucun autre viscère intérieur qu'un canal alimen- 


taire , à une seule ouverture. 
Bouche distincte, terminale, soit munie de cils mou- 


vans, soit ‘entourée ‘de tentacules ou de lobes en rayons. 


Aucun organe particulier connu pour le sentiment, la 
respiration , la fécondation. 


Reproduction par des gemmes tantôt extérieurs , tan- 
tôt internes , quelquefois amoncelés. 


La plupart adhèrent les uns aux autres, communiquent 
ensemble ; et forment des animaux composés. 


T'ome II. ea: 


2 ANIMAUX 


Animalia gelatinosa , oblonga ; corpore contractili ; 
interaneis nullis extrù canalem alimentarium unifo- 
um. 

Os distinctum , terminale , vel ciliis motatorüs præ- 


ditum , vel tentaculis aut lobis radiantibus cinctum. 


Organa specialia sensüs , respirationis , fecundatio- 


rusque nulla aut ignota. 


Reproductio gemmis modd externis, modd internis , 
interdum acervatis. 


Pleraque , ex individuis pluribus simul cohærenti- 
bus , animalia composita sistunt. 


OBSERVATIONS. 


Les Polypes, circonscrits d’après les caractères qui 
viennent d’être exposés, paraissent nous offrir une des 
plus grandes classes du règne animal ; c'est du moins l'une 
des plus curieuses dans l'état d'organisation et les produits 
singuliers des animaux qui la composent ; l'une des plus 
nombreuses et des plus diversifiées en espèces; enfin, 
c'est, après les infusoires, celle qui comprend les ani- 
maux les plus simples en organisation et par suite les plus 
imparfaits. 

En effet, en suivant l’ordre indiqué par la connexion 
des rapports qu’offrent entr’eux les animaux, et remon- 
tant l'échelle animale depuis ceux de ces êtres qui sont 
les plus imparfaits, après les infusoires, on arrive néces- 


sairement aux Polypes, c'est-à-dire, à cette belle et 


SANS VERTÈBRES. 3 


grande classe du règne animal, qui forme la seconde 
division des animaux apathiques. 

On a vu dans les infusoires des animalcules infiniment 
petits, frêles , presque sans consistance , sans forme par- 
ticulière à leur classe, sans organe spécial intérieur , cons- 
tant et déterminable , enfin, sans bouche et par suite sans 
organe particulier pour la digestion. 

Ici, dans les polypes, l'imperfection et la simplicité 
de l’organisation, quoique très-éminentes encore, sont 
moins grandes que dans les infusoires ; l’organisation a 
fait évidemment quelques progrès dans sa composition ; 
et déjà la nature a obtenu une forme constamment régu- 
lière pour les animaux de cette classe , ainsi qu'un organe 
particulier intérieur et très-déterminable , qui est devenu 
nécessaire à leur existence. 

Tous les polypes effectivement, sont munis d’un or- 
gane spécial pour la digestion, c’est-à-dire , d’un sac ali- 
mentaire propre à recevoir, contenir et digérer les ma- 
tières dont ils se nourrissent, et d’une bouche qui est l’en- 
trée ou l'ouverture de ce sac et qui sert à-la-fois d'angs. 
Or, cet organe digestif, ici encore fort imparfait, ne 
manque nulle part dans les polypes , et, dorénavant, on 
le retrouvera dans tous les animaux des classes suivantes, 
avec plus où moins de complication ou de perfectionne- 
ment , selon le système d'organisation dont il fera partie. 

Que l’on se représente un petit corps allongé, gélati- 
neux, transparent , ayant à son extrémité supérieure une 
ouverture (une bouche) garnie, soit de cils mouvans, soit 
d’un organe cilié et rotatoire , soit de tentacules ou lobes 
en rayoné , Cétte ouverture étant l'unique orifice au dehors 


4 ANIMAUX 


d’un tube intérieur ; que l’on se figure ensuite que, sauf 
les gemmes qui sont quelquefois ramassés et contenus dans 
une poche ou dans une vessie séparable, entre ce tube 
destiné à la digestion des alimens et la peau même de la- 
nimal, il ny a, dans toute la longueur de ce corps, au- 
cun organe spécial distinct, soit pour le sentiment , soit 
pour la respiration, soit pour la fécondation, mais seu- 
lement un tissu cellulaire dans lequel se meuvent avec 
lenteur les fluides nourriciers ; et alors on aura l’idée d’un 
polype. 

Cette idée que nous nous sommes formée du polype, a 
pris sa source dans la connaissance que nous avons des 
Rydres ; or, ceux-ci sont des polypes dont l'organisation, 
bien des fois examinée, ne laisse aucun doute sur son 
caractère. Depuis, un grand nombre des animaux qui ha- 
bitent ce corps particulier auquel on a donné le nom de 
polypier , ayant paru analogues aux hydres, on les a gé- 
néralement considérés comme des polypes. 

Que, par méprise et par des apparences externes, l’on 
aît rangé, parmi les polypes, des animaux dont l’organi- 
sation intérieure s'éloignerait par une composition plus 
grande de celle que je viens d'indiquer ; on sent assez que 
cela est possible, et qu’alors il suflira de reconnaître et 
de bien constater ‘cette organisation, pour reporter ces 
animaux au rang qu'ils doivent occuper dans l'échelle. 
Là, sans doute, des rapports avec les 4voisinans confir- 
meront le rang qui leur appartent. 

Cela a déjà eu lieu à l'égard de bien des animaux que 
l'on rapportait les uns aux infusoires , les autres aux po- 
lypes , les autres aux radiaires , les autres encore aux 


SANS VERTÈBRES. 5 


vers , et il est probable qu’à ces égards tous les redres- 
semens nécessaires ne sont pas terminés. À l’aide de ces 
moyens, tout rentrera dans l’ordre, et notre distribution 
des animaux se perfectionnera de plus en plus. 

A la vérité, quoique les efforts pour opérer de nou- 
velles rectifications dans la méthode naturelle soient fort 
avantageux à la science, ils sont à craindre lorsqu'ils sont 
exécutés sur des animaux très-petits, gélatineux , transpa- 
rens, et dans lesquels il est très-diflicile de distinguer 
clairement ce qui s’v trouve. La raison de ce danger pro- 
vient de ce que bien des naturalistes, s'étant persuadés qu’il 
n'y a aucun ordre graduel de composition parmi les dif- 
férentes organisations des animaux , croient pouvoir re- 
trouver à-peu-près partout la même composition orga- 
nique. Or , les petits animaux dont je viens de parler peu- 
vent leur offrir, dans des linéoles, des points plus obs- 
curs , en un mot, dans des parties à peine distinctes, un 
champ favorable à des aéterminations hasardées , à des 
attributions de fonctions qui ne s'étayent que sur des sup- 
positions d’analogie. Il est donc prudent de ne point ad- 
meltre précipitamment, comme positives, les détermi- 
nations qu’ils peuvent alors présenter. 

Après avoir exposé cé qui paraît caractériser essentiel- 
lement les polypes, je crois devoir ajouter encore les 
considérations suivantes, parce qu’elles sont propres ales 
faire entièrement 

Effectivement Si, pour compléter l’idée quel on doit 
se former d’un polype, l’on se représente en outre , que 
le petit corps vivant dont j'ai parlé est, en général, tel- 
lement régénératif dans ses parties que, coupé eu diver- 


6 ANIMAUX 


ses portions , chacune d'elles pourra continuer de vivre 
en restant dans l’eau, reprendra la forme et la taille de 
l'individa dont elle provient, eten constituera un particu- 
lier; on sentira que ce fait observé montre que tous les 
points du corps en question jouissent d'une vie indépen- 
dante , et que conséquemment l’organisation de ce corps 
doit être extrêmement simple. 

En effet, lesac alimentaire, constituant une seconde sur- 
face absorbante, n’est ici qu’auxiliaire pour fournir la nu- 
trition à tous les points vivans, les polypes avoisinant de 
très - près des animaux (les infusoires) qui ne vivent que 
par l'absorption de leur surface extérieure. Ainsi, la por- 
tion séparée de leur corps pourra vivre d'abord à la ma- 
nière des infusoires, et rétablir, en se développant, la se- 
conde surface absorbante qui appartient à leur nature. 
Une organisation plus compliquée ne saurait certainement 
remplir ces conditions. 

, Enfin, une dernière considération achevera de faire 
connaître les animaux dont il s’agit : elle consiste dans un 
fait singulier dont on ne trouve guère d'exemple dans le 
règne animal que parmi eux , et qui s’observe effective- 
ment dans le plus grand nombre de ces animaux. 
Plusieurs polypes de la mème espèce adhèrent les uns 
aux autres, soit par des appendices latéraux, soit par leur 
extrémité postérieure ; communiquent entr'eux par ces 
moyens; digèrent en commun les matières nutritives 
dont chacun d'eux s’est emparé; en un mot, participent à 
une vie commune , sans cesser de jouir d’une vie indé- 
pendante dans tous les points de leur corps. Ils forment 
donc véritablement des animaux composés. | Voyez l'In- 


SANS VERTÈBRES. 7 


troduction , p. 66. } Lorsque je traiterai des polypes à 
polypier , je donnerai quelques détails sur certains de ces 
animaux composés. 

Ainsi , quoique les polypes soient, après les infu- 
soires , les animaux les plus simples et les plus imparfaits 
de la nature , ils ont déjà des organes particuliers et des 
facultés dont les infusoires, en général, ne jouissent pas ; 
puisqu'ils peuvent digérer des alimens , qu'ils ontun or- 
gane spécial pour cette fonction, et qu ‘ils peuvent former 
des animaux composés. 

Quelles que soient les variations dé grandeur, de 
forme , de proportion de parties , de nudité ou d'appen- 
dices externes , que l’on puisse observer parmi les po- 
lypes ; il n’en est pas moins vrai pour moi, que le corps 
gélatineux ; allongé, et presque toujours régulier des vrais 
polypes , n’offre intérieurement aucun autre organe , pour 
une fonction particulière ; qu’un canal alimentaire simple 
eu composé , n'ayant qu'une seule ouverture au-dehors, 
quiest la bouche, On pourra:supposer dans ce corps tout 
ce que l’on voudra, et comme je l’ai dit , les attributions 

arbitraires seront alors d'autant plus à l'abri des contesta- 
tions que Jes parties qui en sont le sujet seront moins dans 
le cas de pouvoir ici reconnues pour ce qu'elles sont 

réellement. | 

À ces égards, je me guide par l'observation de la na- 
ture; qui m'apprend que tous les animaux ne sont point 
-organisés de la même manière ; qu'il y a entre l’organi- 
sation des-uns êt celle des autres une énorme disparité ; 
qu'elle les a produits successivement et non tous à-la-fois ; 
et qu'enfin, dans cette production , elle n’a pu compliquer 


6 | ANIMAUX 


leur organisation que graduellement, en commencant par 
la plus simple , et terminant par la plus composée et la 
plus perfectionnée sous tous les rapports. La connaissance 
de cette vérité me suffit; jereconnais le véritable rang des 
polypes , comme celui des infusoires ; j'aperçois les rap- 
ports qui les lient les uns aux autres, ainsi que ceux qui 
lient les familles entr’elles ; enfin , je concçois les limites 
-que la nature n'a pu franchir dans la composition de l'or- 
ganisation de ces animaux, d’après celles que je découvre 
dans ceux des classes supérieures. Je puis donc dire po- 
-sitivement, à l'égard des polypes, comme à celui de 
bien d’autres , ce que la nature n’a pas pu faire. 

Tous les polypes sont gemmipares ; ils n’ont point d’or- 
gane fécondateur dont la fonction soit susceptible d’être 
constatée ‘par aucune observation directe. Tous les indi- 
vidus, sans exception, produisent des gemmes qui varient 
dans leur situation et leur nombre selon les familles. Dans 
les vorticelles, les hydres, les corynes, etc., ces gemmes 
naissent à l’extérieur et à nu ; dans les sertulaires et autres 
genres voisins , ils naissent encore à l'extérieur , et'son£ 
enfermés dans des sacs vésiculeux ; dans d’autres ensuite , 
ces gemmes se forment à l’intérieur , dans le canal ali- 
mentaire ; soit isolés et susceptibles d'être rejetés par la 
bouche après leur séparation , soit amoncelés dans un sac 
vésiculeux, et peuvent s’évacuer par la même issue. Dans 
ce dernier cas, on:peut prendre le sac qui les contient 
ainsi que ces corpuseules réproductifs, pour un ovaire; 
mais alors il faut que l’on constate que chaque corpuscule 
renferme sous une enveloppe qui doit s'ouvrir, un em- 
&ryon que la fécondation seule peut rendre propre à pos- 


SANS VERTÈBRES. 9 


sédér la vie. Tant que l'on n’aura point constaté ce fait, 
je regarderai ces corpuscules comme des gemmes et non 
comme des œufs. 
Les polypes ne sont plus réduits, comme les infu- 

soires, à $e nourrir uniquement par les absorptions qu'exé- 
-cutent leurs pores extérieurs , puisqu'ils ont un organe 
particulier pour recevoir {et digérer des alimens concrets; 
mais leur tissu cellulaire absorbe autour de leur tube ali- 
‘mentaire les matières qui sont digérées. Effectivement, 
ce tissu cellulaire est composé de vésicules qui, commu- 
niquent entr'elles, et dans lesquelles les fluides nourri- 
ciers. se: meuvent continuellement et avec lenteur, ces 
vésicules ou mipieules ayant la br de pompér et de 
transpirer. | 

. C'est donc dans les polypes, que nous voyons, pour la 
première fois, deux surfaces absorbantes dans le corps 
-animal : l’une extérieure et qui sert encore ; l’autre inté- 
“rieure , comme dans le reste des animaux connus: mais 
celle-ci, dans les polypes:; paraît n'être qu'auxiliaire 
et non indispensable ; puisque des portions séparées de 
leur corps peuvent vivre sans elle, jusqu’à ce qu’elles l'aient 
rétablie; ce qui n’a plus lieu : ar égard En animaux des 
classes supérieures. | AEUTS 

Ainsi , ‘le corps des polypes , très srégénératif dans 

toutes ses parties , et possédant une vie indépendante dans 
chaque portion de sa-masse, tient encore de itrès-près 
auxinfasoires par sa nature | et néanmoins possède;, pour 
les progrès de son Rares un moyem nouveau qui 
les lui assure. | 


L'on peut donc dire que les polypes sont des animaux 


1O ANIMAUX 


moins imparfaits , moins simples en organisation , et plus 
avancés en animalisation que les infusoires. 

Cependant ces animaux sont encore beaucoup plus im- 
parfaits que ceux des classes qui vont suivre ; car, non 
seulement ils n’ont point de tête , point d’yeuxs point de 
sens quelconque ; mais en outre, on ne trouve en eux 
hi circulation , ni organes particuliers , soit pour la 
respiration , soit pour la fécondation , soit pour le mou- 
vement des parties ; en un mot, on ne leur connaît ni 
cerveau , ni nerfs quelconques. La substance de leur corps 
est en quelque sorte homogène; et comme elle est cons- 
tituée parun tissu cellulaire gélatineux et irritable ,. dans 
‘lequel les flaides essentiels à la vie ne se meuvent qu'avec 
lenteur , le mouvement lent de ces fluides n’y saurait en- 
core tracer des canaux, et y favoriser la formation de* 
nouveaux crganes particuliers. Philos. zool. vol. 2, p.46. 

J'ai assez montré , dans mes lecons et dans ma Philo- 
sophie zoologique [ vol. 1, p.203], que ce serait très- 
gratuitement, contre toutes les apparences, et contre la 
raison , qu'on supposerait aux animaux dont il est ques- 
tion, la possession, quoïiqu’en-petit , de tous les: organes 
spéciaux qui composent l’orgarisation des animaux les 
plus parfaits; et qu'on le ferait dans l'intention de leur 
attribuer surtout la faculté de sentir , et celle de se 
mouvoir volontairement. Ces facultés ne leur sont mul- 
lement nécessaires; ils vivent très-bien sans les posséder, 
n’en ont aucun besoin , et. dans l’état de faiblesse où.se 
trouvent leur organisation et les parties de leur corps, 
tout autre organe particulier que le digestif ne leur se- 
rait d'aucun usage, et ne saurait exister. | 


SANS VERTÈBRES. II 

D'après ce que je viens d'exposer , il est évident que 
les polypes ne jouissent pas plus du sentiment que les in- 
fusoires, puisque les uns et les autres sont véritablement 
dépourvus de nerfs , et qu'après eux, les animaux qui 
offrent les premiers vestiges de nerfs, n’en obtiennent 
pas encore la faculté de sentir, mais seulement celle des 
mouvemens musculaires. Phil. zool. vol. 2, p. 213 etsuiv. 

Les polypes ne possèdent donc aucun sens quelcon- 
que ; et conséquemment ils n'ont pas mème le sens géné- 
ral du toucher , dont les actes ne s’opèrent que par la 
voie des nerfs. Mais comme ces animaux sont extrème- 
ment irritables , les corps extérieurs , en agissant sur eux, 
excitent en eux des mouvemens que , par erreur , l'on a 
pris pour des indices de sensations éprouvées. Ainsi, lors- 
que la lumière les frappe , ou que le bruit fait parvenir 
jusqu'a eux les ébranlemens de la matière environnante 
qui le cause , leur corps recoit des impressions que sui- 
vent des mouvemens qui les désignent; mais il n’en est 
pas moins très-vrai que Ces animaux ne sentent, nine 
voient , ni n'entendent. 

Parmi les impressions diverses que les polypes peu- 
vent éprouver de la part des corps extérieurs qui agissent 
sur eux , celles qu'ils reçoivent de la lamière, favorisent 
singulièrement leurs mouvemens vitaux, leur transpira- 
tion , et leur sont très-avantageuses. Aussi ces animaux se 
dirigent - ils alors, sans mouvemens subits , mais lente- 
ment, vers les lieux, ou vers le côté d’où vient la lu- 

mière ; et ils le font sans choix, sans volonté, mais par 
une nécessité, c'est-a-dire, par une Cause physique qui les 
ÿ entraîne. La même chose arrive aux végétaux, quoi- 


- 


12 ANIMAUX 


que pluslentement encore. Philos. zool. vol. 1, pag. 206. 

J'ai établi dans ma Philosophie zoologique | vol. 1, 
p. 207. |, démontré dans mes lecons depuis bien des 
années, et je prouverai en traitant des polypes à poly- 
pier, qu'il n’est point du tout convenable de donner aux 
polypes le nom de zoophytes , qui veut dire animaux- 
plantes ; parce que ce sont uniquement et complètement 
des animaux; que leur corps n’est pas plus végétatif que 
celui de l’insecte ou de tout autre animal; qu’ils ont des 
facultés généralement exclusives aux plantes, comme celle 
d’être véritablement irritables, c’est-à-dire, d'exécuter des 
mouvemens subits à toutes les excitations qui les provo- 
quent , et celle de digérer ; et qu'enfin leur nature est 
païfaitement distincte de celle de la plante, 

Outre les facultés qui sont généralement le propre de 
la vie et qui sont communes à tous les corps vivans , si 
l’on trouve dans des animaux des facultés particulières 
tout-à-fait analogues aux facultés particulières de cer- 
taines plantes, on n'en doit point inférer que ces ani- 
maux soient des plantes, ou que ces plantes soient des 
animaux ; de partet d'autre , la nature aniniale et la na- 
ture végétale sont toujours distinctes. Ainsi, quantité d’a- 
nimaux se régénèrent par les suites d’un acte de fécon- 
dation que des organes sexuels produisent, et quantité de 
végétaux se reproduisentaussi par cette voie : les premiers 
n'en sont pas moins d'une nature très-différente de celle des 
seconds. De même, quantité d'animaux ne se régénèrent 
que par des bourgeons ; quantité de végétaux sont encore 
dans le même cas : il n’y a pas de raisons pour tirer de 


cesecond fait une autre conséquence que du premier. 


SANS VERTÈBRES. 13 


Les polypes sont les premiers animaux qui aient la fa- 
culté de se former des enveloppes fixées , plus où moins 
solides, et dans lesquelles ils habitent. Or , ces enveloppes, 
que je nomme leur polypier , résultent évidemment d’une 
transudation de leur corps , en un mot, d’une excrétion, 
par certains pores de leur peau , de matières assez com- 
posées pour former , par leur rapprochement, le corps 
concret, plus ou moins solide et tout-à-fait inorganique, 
qui constitue leur polypier. 

Qu'annonce cette faculté du plus grand nombre des po- 
lypes , si ce n’est qu’en eux l’animalisation est bien plus 
avancée qu'elle ne l’est dans les infusoires ; puisque ceux : 
ci ne sauraient opérer une transudation capable d'un pa- 
reil produit ? Si ceux qui terminent la classe, comme les 
polypes flottans , perdent cette faculté , c’est parce que, 
plus avancés encore en animalisation, le mode de leur 
organisation commence à changer, et prépare celui des 
Radiaires. 

L'histoire particulière des polypes est une des parties 
des sciences naturelles les plus curieuses et qui offrent les 
considérations les plus intéressantes. 


C'est surtout celle des polypes à polypier qui doit le 
plus nous intéresser ; tant par la singulière diversité de 
cette enveloppe, partout inorganique , que par la manière 
dont la nature l’a progressivement solidifiée, et par celle 
“pareillement progressive dont elle s’est ensuite servie pour 
la faire disparaître. Maïs l’histoire particulière de ces 
polypes est encore pen avancée , parce que l’on a trop 
négligé l'étude du polypier, et que, ne présumant pas 
qu'il fût lui-même capable de nous éclairer sur la forme 


14 ANIMAUX 


des polypes qui y ont donné lieu, on n’a cherché en lui 
que des distinctions à établir. 

Les polypes à polypier, improprement et obstinément 
appelés zoophites, antrefois pris pour des végétaux, regar- 
dés ensuite comme les points de réunion entre le règneani- 
mal etlerègne végétal, et égalementméconnussous ces deux 
points de vue différens , se rencontrent dans presque tous 
les climats. Ils sont néanmoins beaucoup plus abondans 
dans les mers de Ja zône torride que dans les eaux glacées 
des pôles. 

Si ce ne sont pas eux qui génèrent ou produisent la plus 
grande partie de la matière calcaire qui existe, ce sont eux 
du moins qui la recueillent principalement , la rassem- 
blent et en font des dépôts immenses. Ils influent, dans 
les climats chauds, plus puissamment qu'ailleurs, aux chan- 
gemens des côtes , à accroître les inégalités du fond des 
mers, et à modifier sans cesse l’état de la surface du 
globe. Tantôt, en effet, ils bouchent l'entrée d’une rade 
en y élevant des récifs, c’est-à-dire, des digues impéné- 
trables aux vaisseaux ; tantôt ils achèvent la clôture d’un 
port; et tantôt enfin ils élèvent au milieu des vastes plaines 
de l'Océan, des îles dont ils étendent continuellement la 
circonférence et la grandeur. 

Ces frèles animaux se multiplient avec une facilité, 
une promptitude et une abondance si grandes , que la 
place qu'ils tiennent dans la nature par leur nombre, est en 
quelque sorte immense , et vraisemblablement de beau- 
coup supérieure à celle de tous les autres animaux réunis, 

L'histoire naturelle des polypes est donc véritablement 
liée à l’histoire physique de notre glohe. Aussi j'ai prou- 


SANS VERTÈBRES. 15 


vé dans différens de mes ouvrages et dans mes lecons, 
qu’outre les influences à cet égard des mollusques et des 
annelides testacés , c’est principalement aux générations, 
successivement entassées des polypes à polypier pierreux, 
que sont dus ces bancs énormes de craie et ces montagnes 
calcaires qu’on trouve en si grande quantité sur toute la 
surface du globe ; c’ést du moins aux abondans produits 
de ces polypes , qu'il faut attribuer la plus grande partie 
du calcaire marin, qui se trouve dans les régions sèches 
ou découvertes de la terre, et que quelques naturalistes 
distinguent de celui qu’ils nomment calcaire d’eau douce 
qu'ils y trouvent aussi. 

Ainsi, ces animaux, quoique des plus imparfaits , sont 
des plus nombreux dans la nature ; et si leur nombre ne 
l'emporte pas en diversité d'espèce sur celui de tous les 
autres animaux réunis , il l'emporte probablement par la 
quantité des individus, leur multiplicité dans les mers, 
surtout des climats chauds, étant immense , inconcevable. 
Sauf peut-être la classe des insectes , qui est aussi très- 
nombreuse , toutes les autres classes du règne animal sont 
petites comparativement à celle qui comprend les po- 
lypes. | 
D'après ce qui vient d’être exposé, on peut donc dire 
que ce sont les polypes qui, de tous les animaux, ont 
le plus d'influence pour constituer la croûte extérieure 
du globe dans l’état où nous la voyons. 

Après les infusoires, les polypes sont les animaux les 
plus anciens de la nature ; car , dans cette branche, elle 
n’a pu donner l'existence à une organisation plus com- 
posée , qu'après avoir amené celle qui constitue leur na- 


16 ANIMAUX 


ture ,en un mot, qu'après avoir préparé en eux les 
moyens d'arriver à la formation des Radiaires, et à celle 
des AÆscidiens. 

Que de monumens , en effet , attestent l'ancienneté 
d’existence des polypes sur presque tous les points de la 
surface du globe , et la continuité de leurs travaux dans 
les mers depuis les premiers temps ! 

On peut juger, d'après ces considérations, combien 
l'étude des animaux de cette classe est intéressante, sous 
le rapport de l'histoire naturelle, et sous celui de la phi- 
losophie. 

J'aurais pu diviser la classe des polypes en deux or- 
dres , renfermant dans le premier ceux qui ont à la 
bouche des cils, soit vibratilés, soit rotatoires, et dans 
le second tous les polypes tentaculés ; mais les deux 
coupes que je viens de citer sont trop inégales, 

Ainsi, je partage la classe des polypes en quatre or- 
dres très-distincts, dont le premier offre des animaux 
non tentaculés , mais qui ont la bouche munie de cils vi- 
bratiles ou d'organes ciliés et rotatoires qui agitent ou 
font tourbillonner l’eau. Les trois autres ordres embras- 
sent des animaux tentaculés, c’est-à-dire , qui ont autour 
de la bouche des tentacules disposées en rayons ; tenta- 
cules qui, en général, peuvent arrêter la proie , mais qui 
ne font point tourbillonner l’eau. 

Voici le tableau et les caractères des quatre ordres qui 


divisent les polypes. 


SANS VERTÈBRES. 17 


DIVISION DES POLYPES. 


ORDRE PREMIER. 


POLYPES GILIES. ( Polypi ciliati.) 


Polypes non tentaculés, mais ayant près de leur bouche, 
ou à son orifice, des cils vibratiles, ou des organes ciliés et 
rotatoires qui agitent ou font tourbillonner l’eau. 


Lre Secrion. — Les Vibratiles. 


Ils ont pres de la bouche des cils qui se meuvent en vibra- 
tions interrompues. 


ILe Secriron. — Les Rotifères. 


Ils ont un ou deux organes ciliés et rotatoires à l’entrée de 
leur bouche. 


ORDRE DEUXIÈME. 
POLYPES NUDS. ( Polypi denudati.) 


Polypes tentaculés, ne se formant point d’enveloppe ou de 
polypier, et fixés , soit constamment, soit spontanément. 


ORDRE TROISIÈME. 
POLYPES A POLYPIER. {. Polypz vaginati.) 
Polypes tentaculés, constamment fixés dans un polypier 
inorganique qui les enveloppe, et formant, en général, des 
animaux composés. 
Lire Division. Polypiers ou fourreaux d’une seule subs- 
tance. 
1.0 Poiypiers fluviatiles ; 
2.9 Polypiers vaginiformes; 


Tome IT. ) 


18 ANIMAUX 


3.0 Polypiers à rézeau; 
4. Polypiers foraminés; 
5.0 Polypiers lamellifères. 
IL.e Division. Polypiers de deux substances séparées, 
très-distinctes. 
6.0 Polypiers corticifères ; 
7. Polypiers empâtés. 


ORDRE QUATRIÈME. 


POLYPES FLOTTANS. ( Polypi natantes.) 
Polypes tentaculés, ne formant point de polypier, et réu- 
nis à un corps libre, commun, charnu, vivant et axigére. 
Le corps commun de la plupart flotte et semble nager dans 
les eaux. 


: ORDRE PREMIER. 


POLYPES CILIÉSe. 


Bouche munie de cils mouvans ou d'organes ciliés et 
gyratoires , qui agitent ou font tourbillonner l’eau, 


mais qui n’arrélent jamais la proie. 


Les polypes ciliés sont si petits, que Muller ne les a 
point séparés de sa division des infusoires ; mais, ayant 
une bouche distincte, je crois qu'il convient de les rap- 


porter à la classe des polypes, dont ils formeront le pre- 


SANS VERTÈBRES. 19 


mier ordre. Cette opération ne change que la ligne de 
démarcation classique , et n’intervertit point le rang de 
ces animaux dans la série des rapports. 

Quoique très - petits , gélatineux et transparens, ces 
animaux néanmoins offrent en eux le produit d’une ani- 
malisation plus avancée que celle des infusoires appendi- 
culés , et un nouvel état de choses qui les en distingue. 

En effet, outre leur analogie générale avec les infu- 
soires du second ordre , tous sont munis d’un organe 
digestif, au moins ébauché ; tous ont une bouche dis- 
tincte , qui ne laïsse aucune incertitude sur son usage ; 
enfin ; presque tous ont près de la bouche, ou à son ori- 
fice, soit des cils qui se meuvent en vibrations interrom- 
pues , soit un ou deux organes ciliés , formés en cercle ou 
en portion de cercle, qu'ils font rentrer ou saillir comme 
spontanément , et tourner avec une grande vitesse. 

De part et d'autre , les mouvemens de ces organes agi- 
tent l’eau ou la font tourbillonner , et pressent son en- 
trée dans la bouche. Voila donc déjà l'établissement d’or- 
ganes particuliers qui exécutent une fonction utile à la 
digestion ; puisque, par le moyen de ces cils mouvans, 
ces animaux excitent dans l’eau un tourbillonnement ou 
une agitation qui attire dans leur bouche les corpuscules 
ou les animalcules dont ils se nourrissent. 

Aïnsi , la nature n'ayant encore pu donner à ces po- 
lypes les moyens de saisir leur proie, elle les a munis de 
ceux qui peuvent l’attirer et l’'amener dans leur crgane 
digestif ; et voilà une première action particulière dont 
aucun infusoire n'offre d'exemple. 

Parmi les polypes ciliés, les premiers genres com- 


20 ANIMAUX 


prennent des animaux vagabonds , non fixés , et qui ne 
diffèrent des infusoires appendiculés, que parce que leur 
bouche est distincte. 

Mais les autres cilifères, tels que les vorticelles , etc., 
sont encore plus avancés en animalisation ; car , outre 
qu'ils sont plus gros, puisqu’en général on les apercoit à 
Ja vue simple , la plupart sont fixés, soit spontanément, 
soit constamment , et dans un grand nombre, ilssontra- 
mifiés comme des plantes, formant déja des animaux 
composés. Ils se lient évidemment, par ce fait remar- 
quable , à divers polypes nus , et aux polypes à polypier, 
qui sont si nombreux dans la nature. 

Les polypes ciliés font donc réellement le passage 
entre les infusoires et les polypes à rayons : ils tiennent 
aux premiers par les rapports des furculaires , des tri- 
cocerques et des ratules , avec les furcocerques et les 
cercaires ; et ils se lient avec les seconds, par les rapports 
que les vorticelles et les tubicolaires ont, d’une partavec 
les Lydres , et de l’autre avec les cristatelles, les pluma- 
telles , etc. 

Malgré ces considérations , les polypes ciliés sont émi- 
nemment distingués des infusoires, 1.0 par leur bouche 
distincte et terminale ; 2.0 par les cils mouvans, ou les 
organes ciliés et rotatoires qui accompagnent cette bou- 
che ; 3.° par l’analogie de leur forme généraie , malgré 
la diversité de celle de leurs races; 4.9 enfin, parce qu’ils 
sont les premiers qui offrent parmi eux des animaux vé- 
ritablement composés , tels que la plupart des vorticelles. 

Réunis aux polypes par les rapports les plus prochains 
et par le caractère de la classe, les polypes ciliés for- 


SANS VERTÈBRES. 21 


ment un ordre particulier très-distinct, puisqu'ils sont les 
seuls polypes qui n'aient point autour de la bouche des 
tentacules disposés en rayons et propres à saisir la proie. 

Ces polypesse multiplient, pendant les temps de cha- 
leur , par des scissions naturelles de leur corps, et aussi 
par des gemmes qui souvent restent adhérens et rami- 
fient l'animal. Mais, lorsque les temps froids arrivent, ils 
produisent des gemmes ou bourgeons oviformes qui se 
détachent, se conservent dans l’eau pendant l'hiver, et 
qui, au printemps , donnent naissance à de nouvelles gt- 
nérations ; ce qui prouve que la gemmation n'est que le 
système de scission modifié. 

Les polypes ciliés vivent, les uns dans les eaux douces 
et stagnantes, et c’est le plus grand nombre; les autres 
habitent dans les eaux marines qui sont mélangées avec 
de l’eau douce. 

On a observé et bien constaté que des polypes de cet 
ordre, étant desséchés promptement, et conséquemment 
sans vie active, pouvaient être conservés pendant long- 
temps dans cet état de dessication, et néanmoins qu'ils 
reprenaient ensuite les mouvemens de la vie, lorsqu'on 
les remettait dans l’eau. 

Le rotifère de Spallanzant, qui est une furculaire 
[furcularia rediviva. n.], est célèbre par la propriété 
qu’il a fait voir le premier, de pouvoir rester desséché 
et sans mouvement pendant des années entières, et de 
reprendre la vie aussitôt qu’il est de nouveau humecté. 

Il est probable que les autres urcéolaires, les autres 
rotifères , et mème tous les infusoires, jouissent de cette 
même faculté. 


22 ANIMAUX 

Quoique l’on connaisse déjà un assez grand nombre de 
polypes ciliés, on n’a encore établi parmi eux qu’un petit 
nombre de genres. Je crois cependant devoir partager 
cet ordre en 2 sections, qui comprennent 8 genres; et je 
pense que des observations ultérieures feront sentir la 
nécessité d'y en ajouter encore quelques autres. 


DIVISION DES POLYPES CILIÉS. 


Ire Secrion. Les Vibratiles. 


Des cils près de la bouche, qui se meuvent en vibrations 
interrompues. 
Ratule. 
Tricocerque. 
Vaginicole. 


Il.e Section. Les Rotifères. 
Ün ou deux organes ciliés et rotatoires à l’orifice de la 
bouche. 
Folliculine. 
Brachion. 
Furculaire. 
Urcéolaire. 
Vorticelle. 
Tubicolaire. 


SANS VERTÈBRES. 23 


PREMIÈRE SECTION. 


Des cils près de la bouche, qui se méuvent en vibrations 
_  interrompues. 


LES VIBRATILES. 


Les petits animaux qui composent cette section , sont 
les plus imparfaits dé tous les polypes, ceux qui avoi- 
sinent le plus les infusoires appendiculés, et qui s’en dis- 
tinguent le moins par leur forme générale, mais que leur 
bouche reconnue autorise à en séparer. 

Ces aninalcules, gélatineux et transparens, sont tous 
libres et ont le corps allongé. Aucun d’eux n’offre à l'ori- 
fice de la bouche, des organes rotatoires, comme ceux de 
la 2.e section, mais seulement des cils qui se meuvent en 
vibrations interrompues, et qui agitent l’eau. Je les ai par- 
tagés en 3 genres qui sont les suivans. 


RATULE. ( Rattulus. ) 


Corps très-petit , oblong , tronqué ou obtus antérieu- 
rement ; bouche distincte; queue très-simple. 


Corpus minimum , oblongum , antice obtusum vel 
truncatum ; os distinctum ; cauda simplicissima. 


24 ANIMAUX 


OBSERVATIONS. 


Je n’établis ce genre ; sur deux espèces déjà déterminées, 
que parce qu'il doit être préparé pour recevoir, soit de 
nouvelles espèces encore inconnues , soit certaines cercaires 
en qui des observations ultérieures feraient connaître posi- 
tivement une bouche. 


ESPÈCES. ‘ 


1. Ratule cariné. Rattulus carinatus. 
R. oblongus, carinatus, anticë crinitus ÿ caudä seti- 
formi lon gissimd. 
Trichoda rattus. Mull. inf. t.29. f. 5—7. Encyclop. pl. 15. f. 
15-17. 
FH. dans l’eau des fossés. 


2. Ratule clou. Rattulus clavus. 
R. anticé rotundatus , crinitus , posticè acuminato-cauda- 
[us. 
Trichoda clavus. Mull. inf. t. 29. f. 16—18. Encycel. pl. 15. 
f. 23. 
H. dans les marécages. Dans cet animalcule, l’existence de la 


bouche n’est encore que supposée. 


TRICOCERQUE. (Trichocerca.) 


Corps très-petit, ovale ou oblong , tronqué antérieure- 
ment; bouche rétractile, subciliée ; queue fourchue , quel- 


quefois articulée. 


Corpus nünimum, oblongum , anticè truncatum ; os 
retractile , subciliatum ; cauda furcata , interdum 


articulata. 


SANS VERTÈBRES. 29 
OBSERVATIONS. 


Les tricocerques ressemblent aux ÿfurcocerques par la 
queue dont leur corps est terminé ; mais leur bouche est ma- 
nifeste , et leur cavité alimentaire parait ébauchée. Ainsi, j’ai 
dù les séparer des znfusoires , et les réunir aux polypes ciliés. 
Ils se rapprochenten effet beaucoup des rotiferes, puisqu'ils 
ont avec les furculaires des rapports très-marqués ; ce sont 
donc, avec les ratules, les plus imparfaits des polypes 
ciliés. | 3 

Les animalcules dont il s’agit vivent dans l’eau des marais. 
On n’en connaît qu’un petit nombre d’espèces. 


ESPÉECES. 
* Queue non articulée. 


1. Tricocerque vermiculaire. Trichoserca vermicu- 


laris. 

T’. cylindrica, annulala ; proboscide exsertili ; cauda spi- 
na duplict. 

Cercaria vermicularts. Mull. inf. t. 20. f. 18—20. Encycl. pl. 9. 
£. 30 —32. 

H. Dans les ruisseanx où croît la lenticule. Point de cils appa- 
rens à la bouche. 


2. Tricocerque porte-pince. Zrichocerca forcipata. 


T. cylindrica , rugosa ; proboscide forcipata exsertili ; 
caudd bicuspidatd. 

Cercartia forcipata. Mull. inf. t. 20. f. 21—— 23, Encycl. pl. 9. 
f. 33—35. 


Æ. dans l’eau des marais. 
** Queue longue, articulée. 


3 Tricocerque longue-queue. Zrichocerca longicauda. 


26 ANIMAUX 


T. cylindrica, anlicè truncata et crinita; caudd longé biar- 
ticulatd, bisetd. 

Trichoda longicauda. Mall. inf. t. 31.f. 8—10. Encycl. pl. 16. 
f.9-e 

H- dans l’eau des marais. 


4. Tricocerque gobelet. Trichocerca pocillum. 


T. oblonga, anticè truncata, crinita ; cauda quinque ar- 
ticulatä , bisetd. 

Trichoda pocillum. Mall. inf. t. 29. f. 9—12. Encyel. pl. 15. 
f. 19 —22. 

H. Dans les marais. 


VAGINICOLE. (Vaginicola.) 


Corps très-petit, ovale ou oblong, cilié antérieurement, 
muni d'une queue, et renfermé dans un fourreau trans- 
parent , non fixé. 


Corpus minimum, ovatum vel oblongum , anticè cilia- 


tum, posticè caudatum , folliculo hyalino inclusum. 
OBSERVATIONS. 


Bruguière avait déja pensé que les animalcules dontils’a- 
git ici, et que Muller a placés parmi ses tricodes , devaient 
former un genre particulier. Effectivement, dans la sup- 
position que ces animalcules soient des infusoires, ils sont 
néanmoins très-distingués des autres et surtout des tricodes 
par le fourreau mince et transparent qui les enveloppe ; mais 
il paraît qu'ils ont réellement une bouche, et même elle n’est 
point douteuse dans la première espèce. 

Les vaginicoles forment une transition des vibratiles aux 
rotifères, par les folliculines, 


SANS VERTÈBRES. 27 


ESPÈCES. 


1. Vaginicole locataire. Vaginicola inquilina. 


V. folliculo cylindrico hyalino ; pedicello intra folliculum 
retortil. 

Trichoda inquilina. Mall. zool. dan. t, 9. f. 2. Encytl. pL 16. 
Ê. 14—17. 

H. dans l’eau de mer. 


2. Vaginicole propriétaire. F’aginicola ingenita. 
F.. folliculo depresso , basi latiore ; animalculo subinfundi- 
buliformi , postice in caudam non exsertam attenuato. 
Trichoda ingenita. Mull. inf, t. 31. f. 13—15. Encycl. pl. 16: 
f, 13—20. 
H. dans l’eau de mer. 


3. Vaginicole innée. Vaginicola innata. 
V. follicule cylindrico ; caudé extrü folliculum exserté, 
Trichoda innata. Mull. inf. t. 31.f. 16—19. Encycl. pl. 16. 
f. 21—24. 
H. dans l’eau de mer. 


DEUXIÈME SECTION. 


Un ou plusieurs organes en forme de cercle, ciliés et 
rotatoires, à l'entrée de la bouche. 


LES ROTIFÈRES. 


En arrivant à cette deuxième section , les progrès dans 
l’animalisation sont si marqués, que tous les doutes sur le 


28 ANIMAUX 


caractère classique, Cessent complètement à l'égard de ces 
animaux. Effectivement, tous les r'otifères ont une bouche 
éminemment distincte, quoique contractile; elle est même 
tellement ample, qu'il semble que la nature ait fait de 
grands efforts pour commencer l’organe digestif par cette 
ouverture essentielle à l'introduction d’alimens. 

Cette bouche n’est point munie de cils simplement vi- 
bratiles, comme dans les polypes de la première sec- 
on ; mais elle offre à son orifice un organe en forme de 
roue, cilié et rotatoire , qui paraît souvent double , qui 
présente quelquefois trois ou quatre portions de cercle, 
et qui tourne ou oscille avec une grande vitesse. C’est 
cet organe singulier qui caractérise les rotifères dont 
il est question. | 

En effet | beaucoup de rotifères semblent avoir à l’en- 
trée de leur bouche une paire de roues dentées qu’ils font 
tourner rapidement ; mais en observant plus attentive- 
ment , on s'aperçoit, selon les observations de M. du 
Trochet, que ce quel’on prenait pour deux roues, n’est 
réellement qu’un seul organe plié de manière à présenter 
la figure du chiffre 8 ainsi renversé co. Quelquefois, ou 
selon les espèces, la roue totale se plie en trois ou qua- 
tre roues partielles. Il y a donc lieu de croire que dans 
tous les rotifères il n’y a qu’un seul organe rotatoire. 

Cette roue elle-même n’est qu'un cordon circulaire 
qui, par des zigzags fréquens , forme une multitude 
d'angles saillans et aigus, qui imitent des dents ci- 
liformes. 

Li 

Un axe très-fin, ramifié supérieurement en autant de 
branches que la roue peut présenter de lobes, sou- 


SANS VERTÈBRES. 29 


tient cette roue et lui communique ses mouvemeus. L'or- 
gane très-contractile rentre au fond de la bouche > Ou 
en sort comme au gré de l’animal. 

La bouche très-ample de ces polypes, présente un 
pavillon tantôt campanulé , tantôt infundibuliforme, qui 
est très-contractile , mais qui ne participe nullement aux 
mouvemens de son organe rotatoire. 


FOLLICULINE. (Folliculina.) 


Corps contractile, oblong , renfermé dans un fourreau 
transparent. Bouche terminale, ample, munie d'organes 
ciliés et rotatoires. 


Corpus contractile, oblongum , folliculo pellucido 
inclusum. Os terminale , amplum , cilüs rotatorüs ins- 
truclum. 


OBSERVATIONS. 


Les folliculines sont aux urcéolaires ce que les vaginicoles 
sont aux tricocerques et aux tricodes : de part et d’autre, ce 
sont des animalcules renfermés dans un fourreau transparent, 
et qui rarement sont fixés sur des corps étrangers ; mais les 
folliculines sont des rotifères , tandis que les vaginicoles, 
d'après ce qu’on en sait, paraissent à peine distinctes des 
infusoires. 

D’après ces considérations, l’on sent que les foZ/iculines 
doivent venir immédiatement après les vaginicoles ; qu’elles 
doivent commencer les rotifères, et qu’elles conduisent aux 


30 ANIMAUX 
brachions qui, eux-mêmes , se lient évidemment aux fur- 


çulaires. 
ESPÈCES. 


1. Follicuhine ampoule. Folliculina ampulla. 
F. folliculo ampullaceo , pellucido, capite bilobo. 
Vorticella ampulla. Mull. inf. t. 4o. f. 4—7. Encycl. pl. 21. 
f. 5—8, 
H. dans l’eau de mer. 


2. Folliculine engaînée. Folliculina vaginata. 
F.. folliculo subcylindrico , prœlongo, hyalino; animalculo 
brevi , caudato , anticè truncato. 
V'orticella vaginata. Mull. inf. t. 44. f. 12, 13. Encycl. pl. 23. 
f 32, 
H. dans l’eau de mer. 


3. Folliculine adhérente. Folliculina folliculata. 
F. folliculo cylindraceo hyalino adhærente ; animalculo 


oblongo. 
Vorticella folliculata. Brug: n.° 33. 
Trouvée attachée à Ja queue du Cyclope pygmée. 


BRACHION. ( Brachionus. } 


Corps libre, contractile, presqu'ovale, couvert , au 
? ) q ? ) 

moins en partie, par une gaine transparente , roide, 

clypéacée ou capsulaire , et muni antérieurement d’un ou 


deux organes ciliés et rotatoires. 


Corpus liberum, contractile , subovatum , vaginé 
capsulari pellucidé rigiduldque vestitum , vel squam& 
clypeiformi partim obtectum ; organo ciliato rotato- 
rio unico vel gemino ad orem. 


SANS VERTÈBRES. 3: 


OBSERVATIONS. 


Si l’on ne s’est point fait illusion par des attributions ar- 
bitraires à l'égard des parties des brachions , l’organisation 
de ces animaux serait beaucoup plus avancée en composition 
que ne l’est celle des polypes et des vrais rotifères. Dans ce 
cas , l’on serait fondé à les regarder comme des crustacés mi- 
croscopiques qui , Sous certains rapports , avoisineraient les 
daphnies. 

En effet, on a attribué une tête aux brachions , et, à leur 
bouche , deux mâchoires longitudinales, qui s'ouvrent et se 
ferment, quoiqu’a des intervalles peu réglés. 

On assure qu’ils sont ovipares ; que leurs œufs , après que 
l’animal les a évacués, restent suspendus entre la base du 
test ou de l’écaille qui les couvre et l’origine de la queue , ce 
qui leur donne un nouveau rapport avec les crustacés. 

Ces considérations s’opposeraient donc à ce qu’on puisse 
regarder les brachions comme des polypes, si elles étaient 
fondées ; car, malgré leurs organes rotatoires , on ne pour- 
rait considérer ces animaux comme étant du même ordre 
que les wrcéolaires , les vorticelles, etc.; mais probable- 
ment ces mêmes considérations ne portent que sur des illu- 
sions produites par la petitesse des parties, quine permet pas 
de les examiner suffisamment, et à-la-fois par l'opinion qui 
suppose inconsidérément que, dans les animaux, iln’y a 
point de limites essentielles à l'existence des différens or- 
ganes connus. 

Il me paraît vraisemblable que si, malgré l’imperfection 
de l’organisation des polypes ciliés, la natureapu, dans les 
animaux de cet ordre, former la gaine transparente des 
+aginicoles , et ensuite donner lieu à celle des /o//iculines, 


39 ANIMAUX 


elle a pu aussi, sans avoir besoin d'une organisation beau- 
coup plus composée, former l’écaille transparente, soi& 
capsulaire , soit clypéacée , des brachions. Pourquoi, d’ail- 
leurs, trouve-t-on des rapports si remarquables entre les 
brachions munis d’une queue et les furculaires ? 

Quant à la tête attribuée aux brachions, c’est à-peu-près 
la même chose que celle pareillement attribuée aux vers. 
D'après ces exemples, on voit qu'on ne s’est nullement 
rendu compte de l’idée que l’on doit attacher à la partie d’un 
animal, qui mérite le nom de tête. 

On sait que des mâchoires exigent l’existence d’un sys- 
tème musculaire pour pouvoir agir, et que ce système ne 
peut lui-même exister sans les nerfs propres à mettre enac- 
tion les muscles qui le composent. Que de conditions à 
remplir avant de pouvoir donner le nom de néchoires 
à des parties observées dans la bouche d’un animal ! 

Il en est de même des œufs : on sait en effet que chacun 
d’eux contient un embryon qui ne peut vivre ou recevoir la 
vie qu'après avoir été fécondé, et qui exige conséquem- 
ment , dans les animaux qui produisent ces œufs , l’existence 
d'organes sexuels , soit réunis , soit séparés , pour que, par 
le concours de ces organes , sa fécondation puisse être opé- 
rée. Enfin , on sait que ce même embryon ne peut acquérir 
les développemens qui doivent le transformer en individu 
semblable à ceux de son espèce , sans sortir des enveloppes 
qui le retiennent ; et qu'il ne peut en sortir et s’en débarrasser, 
qu'après les avoir déchirées et rompues. Que de conditions 
encore à remplir avant de pouvoir donner le nom d'œufs à 
des corpuscules reproductifs observés! Probablement onne 
s’est nullement occupé de ces considérations , lorsque, dans 
des animaux très-imparfaits , l’on a déterminé , d’après de 
simples apparences , les fonctions de parties dont on ignorait 
la nature. Les botanistes ont fait , à l'égard des plantes cryp- 


SANS VERTÈBRES, 33 


togames , ce que les zoologistes ont fait à l'égard des infu- 
soires et des polypes. 

Si les brachions appartiennent à l’ordre des polypes roti- 
fères , ce que je présume fortement, ils n’ont point de tête, 
point de sens particuliers, point de mâchoires véritables, 
point de muscles , et ne se régénèrent point par des œufs, 
mais par des gemmes oviformes qui peuvent être amoncelés 
dans un lieu particulier, et mème renfermés dans une bourse 
commune , comme on en voit dans les sertulaires, etc. 

Les brachions sont tres-variés dans leur forme; et ils la 
rendent souvent bizarre par les suites des contractions qu’ils 
font subir, comme à leur gré, à certaines parties de leur 
COrps. 

Quelques uns sont dépourvus de queue , et paraissent de- 
voir constituer un genre particulier; mais la plupart ont 
postérieurement une queue simple, ou qui est fourchue, 
comme dans les furculaires. 

La gaine transparente et plus ou moins complète qui en- 
veloppe les brachions, a été, à cause de sa roideur , com- 
parée assez improprement à un #es{; et alors on a distingué 
ce test en univalve, bivalve et capsulaire, selon sa forme 
dans les espèces. 

Le test qu’on nomme univalye, ne couvre que le dos de 
l'animal , et n'offre qu’une seule pièce. Celui qu’on dit être 
bivalve , est composé de deux pièces jointes ensemble sur 
toute la longueur du dos. Enfin, le test qu’on nomme cap- 
salaire est d’une seule pièce comme le test univalve; mais 
cette pièce enveloppe tout le corps de l'animal à l'exception 
de sa partie antérieure où se trouve une ouverture pour le 
passage de l’organe rotatoire. 

Les brachions vivent dans les eaux douces et dans l’eau 
de mer : une seule espèce [ le Br. crochet] vit indifférem- 
ment dans l’eau salée et dans celle des inarais, 


T'ome IT. 3 


34 ANIMAUX 


ESPÈCES. 


* Point de queue. 


1. Brachion strié. Brachionus striatus. 
B. univalvis , testa ovala, striata, apice sexdentata ; basi 
integra ecaudata. 
Mall. inf. t. 47. f. 1—3. Encycl. pl. 27. £ 1—3. 
H. dans l’eau de mer. 


2. Brachion écaille. Brachionus squamula. 
B.univalvis, testa orbiculart, apice truncata quadriden- 
tata, basiintegra ecaudata. 
MulL inf, t. 47. f. 4—5. Encycl. pl. 27. f. 4—7. 
H. dans l’eau des marais. 


3. Brachion bèche. Pracluionus bipalium. 
B. univalvis, testa oblonga inflexa, apice decem-dentata, 
basiintegra ecaudata. 
Mull. inf. t. 48. f. 3—5. Encycl. ph 29. f. 10 —12. 
H. dans l’eau de mer. 


4. Brachion pèle. Prachionus pala. 
B. univalvis, testa oblonga , infernè excavata quadriden- 
tata, bast integra ecaudata. 
Mall. inf. t. 48.f, 1—2. Encycl. pl. 27. f. 8—0. 
H. dans l’eau des marais. 


5. Brachion carré. Brachionus quadratus. 


B. capsularis , testa quadrangula, apice bidentata, basi 
bicornt, cauda nulla. 


Mull. inf. t. 49. f. 12—13. Encycl. pl. 28. f. EU 
H. dans l’eau des marais. 


** Queue simple et nue. 


6. Brachion cornet. Brachionus passus. 


SANS VERTÈBRES. 35 


B. capsulartis , testa cylindracea ; frontis cirris binis pen- 
dulis , setäque caudali unicd. 

Muil. inf. t. 49. f. 14—16. Encycl. pl. 28. f. 14—16. 

H. Dans les bourbiers les plus sales. 


7. Brachion gibecière. Brachionus impressus. 
B. capsularis , testa quadrangula , apice integra, basi obi 
tus emarginala , cauda flexuosa. 
Mull. inf. t. 5o f. 12—14. Encycl. pl. 28, f. 19—a1r. 


H. dans les eaux stagnantes. 


8. Brachion patène. Brachionus patina. 
B. univalvis ; testa orbiculart integré ; cauda mutica. 
Mall. inf, t. 48. f. 6—10. Encycl. pl. 27. f. 13—417. 


H. dans les eaux stagnantes. 


9. Brachion bouclier. Brachionus clypeatus. 
B. univalvis, testa oblo nga ,» apice emarginala , basti in- 
Legra , cauda mutica. | 
Mall. inf. t. 48. f. 11—14. Encycl. pl. 27. f, 18—21. 
H. dans l’eau de mer. 


*** Queue terminée par deux pointes ou deux soies. 


10. Brachion lamellé. Brachionus lamellaris. 
B. univalvis ; Lestd producté, apice integra, basi tricorni ; 
caudd bipilr. 
Mall. inf. t. 47. f. 811. Encycl. pl. 27. f. 2225. 
H. dans l’eau des marais. 


11. Brachion patelle. Brachionus patella. 
B. univalvis ; lesta ovata, apice bidentata, basi emargi- 
nala, cauda biseta. 
Mall. inf. t. 48. f. 15—10. Encycl. pl. 27. f. 26—30. 


- H. dans l’eau des marais. 


12, Brachion bractée. Brachionus bractea. 
B. univalyis ; testä suborbiculart, apice lunatd , Lasi inte- 
gré ; cauda spind duplicr. 


36 ANIMAUX 


Mail. inf t. 49. f. 6—7. Encycl. pl. 27. f. 31—32. 


13. Brachion plissé. Brachionus plicatilis. 
B. univalvis ; testa oblonga, apice crenulata, basi emar- 
ginata ; caudd long bicuspi. 
Mull. inf. t. 5o.f. 1—8. Encycl. pl. 27. f. 33—40, 
H. dans l’eau de mer. 


14. Brachion ovale. Brachionus ovalis. 
B. bivalvis ; testa depressa, apice emarginata, Last in- 
cisa ; cauda cirro duplict. 
Mall. inf. t. 49. f. 1—3. Encycl. pl. 28. f. 1 —3. 


H. parmi les conferves des marais. 


15. Brachion tricorne. Brachionus tripos. 

B. bivalvis ; Lesta ventrosa, apice mutica, basz tricornt ; 
cauda spin duplict. 

Mull. inf. t. 49. f. 4—5. Encyel. pl. 28. f. 4.—ù 


H. dans l’eau des marais, 


16. Brachion denté. Brachionus dentatus. 
B. bivalvis ; testa arcuata, apice et bastutrinque dentata ; 
cauda spin duplict. 
Mull. inf. t. 49. f. 10—11. Encycl. pl. 28. f. Gr. 


H. dans les eaux stagnantes, les mares. 


17. Brachion armé. Brachionus mucronatus. 
B. bivalvis ; testa subquadrata , apice et basi utrinque mu- 
cronata ; cauda spind duplici.. 
Mall. inf. t. 49. f. 8—09. Encycl. pl. 28. f. 8—9. 
H. dans les marais. 


FURCULAIRE. (Fureularia.) 


Corps libre , contractile , oblong, muni d’une queue 
courte ou allongée, terminée par deux pointes ou par 


SANS VERTÈBRES. 37 


deux soies. Bouche pourvue d’un ou deux organes ciliés 
et rotatoires. 


L4 


Corpus contractile, liberum , oblongum , posticè 
caudatum ; caud& brevi vel elongaté, bicuspidaté aut 


diphylld. Organum unicum vel geminum , ciliatum et 
rotatorium ad orem. 


OBSERVATIONS. 


Les furculaires rappellent, par leur forme et leur aspect, 
les furcocerques et les éricocerques, et ne tiennent aux 
vorticelles que par les organes ciliés et rotatoires dont leur 
bouche est munie. Il est donc convenable de ne point les 
confondre dans le même genre avec les »orticelles , celles-ci 
n'étant pas uniquement caractérisées par leurs organes ro- 
tatoires ; sans quoi les &rachions devraient y être pareil- 
lement réunis. 

Si l’on considère l’extrémité postérieure bicuspidée ou di- 
phylle des furculaires, on ne les confondra point non plus 
avec les urcéolaires, puisque ces dernières ont le corps 
simple postérieurement. Elles ont même , par leur queue, 
plus de rapports avec ceux des brachions quien sont munis ; 
que les urcéolaires et les vorticelles. 


ESPÉCES. 


1. Furculaire larve. Furcularia larva. 


F'.cylindrica, apertura lunata , spinis caudalibus binis. 

Vorticella larva. Mull. inf. t. 40. f. 4—3. Encycl. pl. 2r. 
£. 9—11. 

H. dans l’eau de mer. 


38 ANIMAUX 


2. Furculaire capitée. Furcularia succolata. 
F. inversè conïca , apertura lunata, trunco posticè biden- 
tato, cauda elongata diphylla. 
Vorticella succolata. Mull. inf. t. 40. f. 8--12. Encycl. pl. 21: 
f.12—16. 
H. dans l’eau de mer. 


3. Furculaire auriculée. Furcularia aurita. 
F. cylindrico - ventrosa ; apertura mutica, ciliis utrinque 
rotantibus , cauda articulata diphylla. 
Porticella aurita. Mull inf. t. 41. f. 1—3. Encycl. pl. 21. 
f.19—-19. 


H. dansles eaux stagnantes où croît la lenticule. 


4. Furculaire hérissée. Furcularia senta. 
F.tnverse conica; apertura Spinosa integra ; cauda brevi 
bicuspr. 
Porticella senta. Mall. inf. t. 41. f. 8—14. Encycl. pl. 22. 
f. 107. 
H. dans les eaux stagnantes où croît la lenticule, 


5. Furculaire frangée. Furcularia lacinulata. 
F.inverse conica ; tpertura quadrilobata ; setis binis cau- 
dalibus. 
PVorticella lacinulata. Mall. inf. t. 42. f. 1—5. Encycl. pl. 22. 
L9.-12. 


IL. dans les eaux les plus pures. 


6. Furculaire étranglée. F urcularia constricta. 
F'. elliptico-ventricosa ; apertura integra ; cauda annulata 
diphy lla. 
Vorticella constricta. Mall. inf. t. 42. f. 6-1". Encycel. pl. 22. 
f. 13—14. 


EH. dans les eaux stagnantes. 


7. Furculaire robin. Furcularia togata. 
F.subquadrata ; apertura integra ; spinis caudalibus binis 
plerumque unilis. 
Vorticella togata. Mall. inf. t. 42. f. 8. Encycl. pl. 22. f. 15. 
EL. dans les eaux stagnantes. 


SANS VERTÈBRES. 39 


8. Furculaire longuesoie. Furcularia longiseta. 


F. elongata, compressa ; setis caudalibus binis longis- 
simis. 

Vorticella longiseta. Mull. inf. t. 42. f. 9—10. Encyel. pl. 22: 
f. 16— 17. 

H. dans les eaux. 


9. Furculaire révivifiable. Furcularia rediviva. 


F. cylindrica ; spiculo collari; cauda longa quadricuspi. 

Vorticella rotatoria. Mull. inf. t. 42. f. 11—16. ma pl. 22. 
f. 18—23. Spallauz. op. 2.t. 4. f. 3—5. 

H. dans les eaux douces , dans l’eau de mer et dans les gout 
tières des toîts où l’eau séjourne de temps à autre. C’est le 
rotifère que Spallanzant a rendu célèbre par ses observ. 


10. Furculaire fourchue. Furcularia furcata. 


F. cylindrica ; apertura integra ; cauda longiuscula bifida. 

Vorticella furcata. Mull. inf. p. 299. Encycl. pl. 22. f. Êer 
27, è Ledermullero. 

H. communément dans l’eau. 


1. Furculaire chauve. Furcularia canicula. 


* 


F.cylindracea, apertura mutica, cauda brevi articulata 
bicuspi. 

Vorticella canicula.Mull. inf. t. 42. f. 21. Encycel. pl. 22. f. 28. 

H. lieu natal inconnu. 


12. Furculaire plicatile. Furcularia catulus. 


-F. cylindracea, plicata ; apertura mutica ; cauda per- 
 brevireflexa bicuspt. 
Vorticella catulus. Mull. inf. t. 4a. f. 17—20. Encycl. pi. 22. 
“f.29—52. 


H. dans les eaux marécageuses. 


13. Farculaire chatte. Furcularia felis. 


F. cylindracea ; apertura mutica, anlicè angulalta ; spinis 
caudalibus binis. 


Vorticella felis. Mull. inf. t. 43. f. 1—5. Encycl. pl. 23. 
f. 1-5. 


H. dans l’eau où croît la lenticule. 


Âo | ANIMAUX 
URCÉOLAIRE. ( Ürceolaria. ) 


Corps libre, contractile, urcéolé, quelquefois al- 
longé , sans queue et sans pédoncule. Bouche terminale, 


dilatée, garnie de cils rotatoires, 


Corpus liberum , contractle , urceolatum , inter- 
dum elongatum , absque cauda et pedunculo. Os ter- 
minale , dilatatum , cilüs rotatorius donatum. 


OBSERVATIONS. 


Les zrcéolaires tiennent plus des vorticelles que les furcu- 
laires , et néanmoins il est facile de les en distinguer , puis- 
qu'ils n’ont ni queue ni pédoncule , et que la plupart sont 
obtus postérieurement et en général fort courts. Ce sont les 
plus petits des rotifères , et ils semblent n’être en quelque 
sorte que des iricodes plus animalisés qui ont obtenu une 
bouche et des cils tournans. 

Ces animaux microscopiques sont vagabonds, se fixent 
rarement par leur extrémité postérieure. On les voit en gé- 
néral nager dans l’eau, souvent avec beaucoup de célérité et 
en tournant. Ils font rentrer intérieurement ou sortir, comme 
à leur gré, les organes ciliés et rotatoires qu'ils ont anté- 
rieurement ; et lorsque ces organes sont sortis, ils les font 
tourner avec une grande vitesse. 

Non-seulement les urcéolaires sont distingués des vorti- 
celles par leur défaut de queue ou de pédoncule; mais ils en 
diffèrent en outre en ce que leur partie supérieure n'offre 
point un renflement subit et capituliforme , comme on l’ob- 
serve dans presque toutes les vorticelles, 


SANS VERTÈBRES. 41 


Les furculaires , quiont une queue diphylle ou bicuspidée, 
et les folliculines , qui ont une gaine enveloppante, ne sau- 
raient se confondre avec les urcéolaires ; aussi Muller nous 
parait avoir eu tort de réunir tous ces animaux dans le même 
genre. 


ESPÈCES. 


1. Urcéolaire verte. Urceolaria viridis. 
U. cylindracea, untformis , opaca, viridis. 
Vorticella viridis. Mall. inf. t. 35. f. 1. Encyci.pl. 19. f, 1—3. 
H. Gans les eaux les plus pures. 


*é . » Se £ . . 

2. Urcéolaire sphéroïde. Urceolaria sphæroïidea. 
U.cylindrico-globosa , untformis, opaca. | 
Vorticella sphæroidea. Mall. inf. t. 35.f. 2-4. Encycl. pl. 19° 

pas: 


H. Dans l’eau gardée avec de la lenticule. 


3. Urcéolaire ceinte. Urceolaria cincta. 
U. trapeztformis, nigro-viridis , o paca. 
Vorticella cincta. Mull. inf, t. 55. f. 5--6. a, b. Encycl. pi. 19. 
f. 6—0o. 


H. dans les eaux marécageuses. 


4. Urcéolaire lunulée. Urceolaria lunifera. 
U. viridis , lunata ; medio margine postico mucronato. 
Vorticella lunifera. Mull. inf. t. 35. £. 79—8. Encycl. pl. 19. 


f. 10—11. 


- À. dans l’eau demer. , 


5, Urcéolaire bourse. Urceolaria bursata. 


U. viridis , apertura truncata, in centro papullata. 
* Vorticella bursata. Mull. inf. t. 35.f. 9—12. Encycl. pl. 19. 
f. 12-15. K : 


H. dans l’eau de mer. 


6. Urcéolaire variable. Urccolaria varia. 


2 | ANIMAUX 


U.cylindrica, truncata , variabilis , opaca, nigricans. 
Vorticella varia. Mull. inf. t. 35. f. 12—15. Encycl. pi. 10. 
f. 16—158. 


H. dans les eaux où croît la lenticule. 


. Urcéolaire crachoir. Urceolaria sputarium. 


SJ 


U. ventrosa ; apertura orbiculari dilatata , ciliis longis 

- raris excentricis munila. 

Porticella sputarium. Mall. inf. t. 35. f. 16-17. Encycl. pl. 10. 
f. 19—20. 

H. Dans l’eau où croît la lenticule. 4 


8. Urcéolaire polymorphe. Urcéôlaria polymorpha.. 
U. viridis opaca varia ; pustulis seriatis. 
Vorticella polymorpha. Mull. inf. t. 36. f. 1—13. Encycl. 
pl. 19. f. 21--33. le 


H. dans l’eau de rivière. 


9. Urcéolaire multiforme. Urceolaria multiformis. 
U. viridis opaca variabilis ; vesiculis sparsis. 
Vorticella multiformis. Mull. inf. t. 36. f. 14—23. Encycl. 
pl. 19. f. 34—43. 
H. dans la mer , sur les rivages. 
10. Urcéolaire noire. Ürceolaria nigra. 
U. trochiformis, nigra. 
Vorticella nigra. Mall: inf. t. ch f. 1—4. Encycl. Pr 19. 


£. 44-47. ? 


H. Dans l’eau des fossés où tie lenticule. 2. 


11. Urcéolaire coquéluchon. Urcéolaria cucullus. 
U. elongata , teres ; aperturd obliquè truncatd. 
Vorticella cucullus. Mull. inf. t. 37. f. 5-—8. se pie 20. 
£ 1—4, 


FH. Dans l’eau de mer. 


1 Urcéolaire utriculée, ob uËk ses 
U. viridis , ventricosa , productilis , anticè truncata. 
Vorticella utriculata. Mull. inf.t. 37: f. g—10. Encycl. 
pl. 20. f. 5—6. 
H. dans l’eau de mer. 


13. 


14. 


15. 


16. 


17. 


19. 


19.: 


SANS VERTÈBRES. 43 


Urcéclaire bottine. Urceolaria ocreata. 
U. subcubica , infrà angulum obtusum producta. 
Vorticella ocreata. Mull. inf. t. 37.f. 11. Encycl. pl 20. f. 7. 
H. dans l’eau de rivière. 


Urcéolaire jambarde. Urceolaria valga. 
U. cubica, infrà divaricata. 
Vorticella valga Mall. inf. t. 37. f, 12. Lite pl. 20 f.8. 


EH. dans les eaux des maraïs. 


Urcéolaire mamelonnée. l/rceolaria papillaris. 
U. ventricosa , anticè truncata ; papilla postica et laterali 
hyalina. 
Vorticella papillaris. Mall. inf. t. 35. {. 13. Encyel. pl 20. f 9. 


H. dansles marais où croit la conferve luisante. 


ÜUrcéolaire sac. Urceolaria sacculus. 
U. cylindracea, apertura patula, margine reflexo. 
Vorticella sacculus.Mull. inf. t. 39. f. 14—17. Encycl. pl. 20. 
f. 10—13. 
H. dans les eaux marécageuses. 


Urcéolaire cirreuse. Urceolaria cirrata. 
U. ventricosa , apertura sinuata; cirro utrinque ventraër. 
l orticella cirrata. Mull. inf. t. 37. f. 18—19. Encycl. pl. 20. 
f. 14—15. 
H. Dans l’eau des fossés. 


Ürcéolaire appendiculée. Urceolaria nasuta. 


U. cylindracea, crateris medio mucrone prominente. 
Vorticella nasuta. Mull. inf. t. 37. f. 20—24. Encycl. pl. 20. 
É: 16—20. 


H. dans les eaux douces, parmi les lenticules. 


Ürcéolaire étoile. Urceolaria stellina. . 


U. orbicularis, disco moleculart , periphæria ciliata. 

Porticella stellina. Mall: inf. t. 38, f. 1—2. Encycl. pl. 20. 
f. 21-20, 

H. lieu incertain. 


Â4 ANIMAUX 


19 
=) 


». Urcéolaire tasse. ÜUrceolaria discina. 


1]. orbicularis ; margine ciliato ; subtùs convexo-ansaté. 
Vorticella discina. Mull. inf. t, 38. f. 3—5. Encycl. pl. 20. 
f. 23-95. 


H. dans l’eau de mer. 


21. Urcéolaire gobelet. Urceolaria scyphina. 


U. cratertformis | crystallina | medio sphærula opaca. 


Porticella scyphina. Mall. inf. t.38. f. 6—8. Encycl. pl. 20. 
f.26—028. 


H. dans les eaux où croît la lenticule. 


L 


22. Urcéolaire cornet. Urceolaria fritillina. 
U. cylindrica , vacua, apice truncata ; ciliis præœlongis. 


Porticella fritillina. Mull. inf. t. 38. f. 11—13. Encycl. pl. 20. 
f. 31--33. 


H. dans l’eau de mer gardée. 


23. Urcéolaire troncatelle. Urceolaria truncatella. 


U. cylindrica, differta, apice truncata; cils brevius- 
culrs. 


Vorticella truncatella. Mall. inf. t. 38.f. 14--15. Encycl. pl. 20. 
Hire 


H. dans les eaux où croît la lenticule. 


. Urcéolaire armée. Urceolaria hamata. 


U. Tubæformis , cava ; margine aperturæ aculets rigidis 
cinc£o. 


W 
EN 


Vorticella hamata. Mull. inf. t. 39. f. 1--6. Encycl. pl. 20. 
f. 39--44. 


H. lieu inconnu. 


WW 
QU 


. Urcéolaire godet. Urceolaria crateriformis. 


U. Subquadrata ; ciliorum fasciculis binis, altero postice. 
Vorticella crateriformis. Mull. inf. t. 39. f. 7--13. Encycl. 
pl. 20. f. 45--51. 


H. dans les eaux marécageuses. 


26. Urcéolaire versatile. Urceolaria versatilis. 


SANS VERTÈBRES. 43 


LU. elongata, spiculiformis , mox urceolarts. 
Porticella versatilis. Mull. inf, t. 39. f. 14—17. Encycl, 
pl. 21. f.1—4. 


I, dans les eaux marécageuses. 


VORTICELLE. (Vorticella.) 


Corps nu, pédonculé, contractile , se fixant spontané- 
ment ou constamment par sa base , et ayant l'extrémité 
supérieure renflée, terminée par une bouche ample, 
garnie de cils rotatoires. 


Corpus nudum , pedunculatum, contractile, cor- 
poribus alienis basi spontè vel constanter adhærens ; 
extremitate superiore turgida , Capitulum truncatum 
simulante. Apertura terminalis, ampla , craterifor- 


mis , cilüs rotatorts instructa. 
- OBSERVATIONS, 


Comparativement aux parties diverses que l’on observe 
dans les brachions, les vorticelles paraissent avoir une or- 
ganisation bien plus simple ; et cependant, c’est parmi elles 
que l’on trouve les premiers exemples d'animaux composés, 
d'animaux constamment fixés par leur base, enfin, d'animaux 
très-voisins des polypes par leurs rapports. 

Les vorticelles ressemblent aux hydres, à beaucoup d’é- 
gards; mais au lieu d’avoir autour de leur bouche des ten- 
tacules disposés en rayons , doués de mouvemens lents, et 
qui ne font jamais tourbillonuer l’eau, elles ont sur les bords 


46 ANIMAUX 


de leur bouche des cils ou deux touffes de cils opposées l’une 
à l’autre , et auxquelles elles communiquent un mouvement 
d’oscillation rotatoire , qui s'exécute avec une vitesse inex- 
primable. 

Ces petits animaux nous présentent des corps nus, ex- 
trêémement contractüles, la plupart très-transparens , pédon- 
culés , fixés constamment ou spontanément par leur pédon- 
cule sur différens corps solides; et par leur extrémité supé- 
rieure , ressemblant, en quelque sorte, à des fleurs mono- 


L2 


pétales. 

Ces polypes sont si petits, qu’un amas entier ne paraît à 
l'œil nu que comme une tache de moisissure, 

Les vorricelles les plus grandes sont rameuses , c’est-à dire, 
ont leur pédoncule diversement divisé, et constituent des 
animaux composés d'individus réunis , qui participent à une 
vie commune. Elles sont constamment fixées sur les corps 
où elles vivent, et Tremblay leur donnait le nom de polypes 
à panaches ou de polypes à bouquet. Ces vorticelles pa- 
raissent d’une sensibilité exquise , tant elles sont irritables , 
et se contractent dès que l’on touche l’eau qui les con- 
tient. 

Les »orticelles solitaires ou à pédoncules simples sont en 
général plus petites que les premières, et la plupart ne sont 
fixées que spontanément , c'est-à-dire, ont la faculté de se 
déplacer. | | 

Quelques vorticelles sont presque sessiles ; d’autres ont 
leur pédoncule filiforme, assez long ; et toutes sont remar- 
quables par l'extrémité supérieure de leur corps qui est ren- 
flée, tronquée, terminée par une ouverture ample , qui 
ressemble presque à une fleur de muguet. [ Convallaria. ] 

La plupart des vorticelles se multiplient par sections ou 
scissions naturelles : on les voit se séparer en deux portions, 
dont une reste en place, et l’autre va constituer un nouvel 


SANS VERTÈBRES. : 47 


animal à peu de distance. S'il fait chaud , la nouvelle vor- 
ticelle se divise elle-même en deux , au bout de peu d'heures, 
et donne ainsi naissance à un nouvel individu; en sorte que 
dans les temps chauds , l’on conçoit avec quelle rapidité se 
fait la multiplication de ces animaux. 

Il n’en est pas de même lorsque les froids commencent 
à se faire sentir ; alors les vorticelles produisent des bour- 
geons oviformes , qu’on a effectivement pris pour des œufs, 
qui se conservent dans l’eau pendant l'hiver, et qui, 
au printemps, donnent naissance à de nouvelles géné- 
rations. 

Les »orticelles vivent dans les eaux douces et stagnantes ; 
on prétend néanmoins qu'il y en a quelques espèces qui vi- 
vent dans la mer. Il faut les chercher, dans nos climats, 
depuis le mois de mai jusqu’en août, sur les racines des len- 
ticules [ Zernna], sur les tiges des plantes mortes , sur le 
test des coquillages , etc. 


On en connaît un assez grand nombre d’espèces qu’il 
faut diviser ainsi qu'il suit : 


1.9 Les vorticelles simples, qui ne se fixent que sponta- 
nément , ou temporairement ; 


2.° Les vorticelles composées, dontle pédicule se ramife, 
et qui sont constamment fixées. 


ESPÉCES. 
* Vorticelles simples. 


1. Vorticelle trompette. Vorticella stentorea. 


. V.caudata , elongata , tubæformis ; limbo anticé ciliato. 
Mall. inf, t. 43. f. 6—12. Encycl. pl. 23. f. 6—12. 


H. dans les eaux stagnantes. 
LA 


2. Vorticelle sociale. J’orticella sociulis. 


48 ANIMAUX 


V. caudata , agsregata, clavata ; disco obliquo: 
Muil. inf. t. 43. f. 13—15. Encycl. pl. 23. f. 13—15. 
H. dans les marais. 


3. Vorticelle flostuleuse. J’orticella flosculosa. 


V. caudata , aggregata, DAPre0 pale ; ; disco dilatato 
pellucido. 

Mull.inf. t. 43. f. 16—20. Encycl. pl. 23. f. 16—20. 

H. dans les marais , sur les plantes aquatiques. 


4. Vorticelle citrine. Vorticella citrina. 


V. simplex, multiformis ; orificio contractili ; pedunculo 
brevi. 


Mull. inf. t. 44. f. 1—5. Encycl. pl. 23, £. 21—27. 


H. dans les eaux stagnantes. 


5, Vorticelle tuberculeuse. l’orticella tuberosu. 


V'. simplex , turbinata , apice bituberculata. 
Mull. inf. t. 44. f. 8—0. Encycl. pl. 23. f. 28 —20. 


H. dans les eaux marécageuses. 


6. Vorticelle calice. F’orticella ringens. 


V. simplex, obovata; pedunculo minimo ; Lamfirre con- 
tractilr. 

Mull.inf. t. 44. f. 10. Encycl. pl. 23. f. 30, 

H. Sur les nayades, 


7: Vorticelle inclinée. l’orticella inclinans. 


V. simplex , deflexa ; pedunculo brevi; capitulo retractili. 
Muill. inf. t. 44. f. 11. Encycl. pl. 25. £ 31. 
H. sur les nayades. 


8. Vorticelle urnule. Vorticella cyathina. 
J’. simplexz, crateriformis ; pedunculoretortili. 
Mull. inf. n.0 330. zool. dan. t. 35. f. 1. Encycl. pl. 24. f. 1—5" 
H. dans l’eau de mer long-temps gardée. 


9. Vorticelle globulaire. Forticella globularia. 


V. simplex, sphærica ; pedunculo retortili. 
Mull. inf. t. 44. f. 14. Encycl. pl. 24. &. 6 
EL. Sur des animaux aquatiques, 


SANS VERTÈBRES. 49 


to. Vorticelle puante. lorticella putrina. 


V.simplexz , apice retractili; pedunculo rigido. 
Mull. zool. dan. t. 35. f. 2. Encycl. pl. 24. f. 9—11, 
H. dans l’eau de mer corrompue. 


11. Vorticelle parasol. V’orticella patellina. 


V. simpler , patinæ/formis ; pedunculo retortili. 
Mull. zool. dan. t. 35. f. 3. Encycl. pl. 24. f. 12—19. 
H. dans l’eau de mer long-temps gardée. 


12. Vorticelle hémisphérique. ’orticella lunaris. 


V. simplex, hemisphærica ; pedunculo retortilr. 
Mull. inf. t. 44. f. 15. Encycl. pl. 24.f. 18. 


H. dans leseaux stagnantes avec la lenticule. 


13. Vorticelle muguet. J’orticella convallaria. 


TV. simplex , campanulata ; pedunculo retortili 
Mull. inf. t. 44. f. 16. Encycl. pl. 24. f, 19. 


EH. dans les eaux douces et salées. 


14. Vorticelle nutante, Vorticella nutans. 


V. simplezx , turbinata , nutans ; pedunculo retortili. 
Mull. inf. t. 44.f. 19. Encycl. pl. 24. f. 20. 


EH. dans les eaux douceset salées. 


15. Vorticelle nébuleuse. J’orticella nebulifera. 


V. simplezx, ovata ; pedunculo circù medium reflexili, 
Mull. inf. t, 45. f. 1. Encycl. pl. 24. f. 2r. 
Ë. la mer Baltique, sur la conferve polymorphe. 


16. Vorticelle annelée. V’orticella annularis. 


YF. simplex , truncala ; pedunculo rigido , apice retortik. 
Mali. inf. t. 45. f. 2—3. Encycl. pl. 24. f. 23—24, 


H. sur les coquilles fluviatiles. 


17. Vorticelle baie. ’orticella acinosa. 
V. simplex, globosa ; granis nigricantibus ; pedunculo ri- 
gido. 
Mull. inf, t. 45. f. 4. Encycl. pl. 24. f. 22. 
H. dans les eaux stagnantes, 


Tom. IT. | 4 


Fo ANIMAUX 


18. Vorticelle pelotonnée. Vorticella fasciculata. 
V. simplex, viridis , campanulata ; margine reflexo ; pe- 
dunculo retortili. 
Mull. inf. t. 45. f. 5-6. Encyel. pl. 24. £ 2506. 


H. sur les conferves des rivières, au printemps. 


19. Vorticelle citriforme. Worticella hians. 
V. simplex , citriformis ; pedunculo brevi retortil. 
Mull. inf. t. 45. f. 7. Encycl. pl. 24. f. 29. 


H. dans le résidu de diverses infusions. 


** Vorticelles composées. 


20. Vorticelle conjugale. Y’orticella pyraria. 
V. composita, inversè conica ; pedunculo ramoso. 
Mu. inf. t. 46. f. 1—4. Encycl. pl. 25. f. 1 —-4. 


H. souyéntsur les tiges du cératophylle. 


ar. Vorticelle rose de Jéricho. l’orticella anastatica. 
V. composita , oblonga , oblique truncata ; pedunculo squa- 
moso rigllo. À 


Mull. inf. t. 46. f. 5. Encycl. pl. 25. f. 5. 


H. fixée sur les animaux et sur les plantes fluviatiles. 


22. Vorticelle digitale. Vorticella digitalis. 
V. composita, cylindrica, crystallina , apice truncata et 
fissa ; pedunculo fistuloso ramoso. 
Mull. inf. t. 46. £. 6. Encycl. pl. 25. f. 6. 


H. sur le Cyclope à quatre cornes. 


23. Vorticelle polypine. Vortcella polypina. 
V. composita , ovato-truncata ; pedunculo reflexili ramo- 
| sissimo. 
Mull. inf. t. 46. f. 9—Q. Encycl. pl. 25. f. 7—0. 


H. dans la mer Baluque, sur le fucus noduleux. 
24. Vorticelle œuvée. Forticella ovifera. 
V. composita , inverse conica , truncata ; pedunculorigido 
fistuloso ramoso ; ramulis oviferis conglomerantibus. 


Brug. Encycl. pl. 25. f. 10—15. ë Spallanzanio. 
H. dans les eaux douces , stagnantes. 


> 


SANS VERTÈBRES. Br 


25. Vorticelle en grappe. V’orticella racemosa. 
V. composita, pedunculo rigido ; pedicellis ramosissimis 
longis. ; 
Mall. inf. t. 46... 10—11. Encycl. pl. 25. f. 16—1;,. 


H. dans les eaux stagnantes et dans les ruisseaux. 


26. Vorticelle en ombelle. J’orticella umbellaria. 
F.composita , globosa ; pedunculo subumbellato. 
Roës. ins. 3. t. 100. Encycl. pl. 26. f. 1—". 
H. dans les eaux stagnantes. 


27. Vorticelle operculaire. Vorticella opercularia. 
F. composita ; pedunculo subarticulato ramosissimo ; Capi- 
tulis oblongo-ovatis operculum'ciliatumezxserentibus. 
Roës. ins. 3. t. 98. f. 5—6. Encycl. pl. 26. f. 8—09. 
H. dans les étangs. 


28. Vorticelle berberine. ’orticella berberina. 


V. composita, oblongo-ovata ; pedicellis supernèé dilatatis. 
Roës. ins. 3. t. 99. f. 3—10. Encycl. pl. 26.f. 10—17. 
H, dans les ruisseaux et les fontaines. 


TUBICOLAIRE. (Tubicolaria.\ 


Corps contractile , oblong , contenu dans un tube fixé 
sur des corps aquatiques. 

Bouche terminale, infundibuliforme, munie d’un or- 
gane rétractile , cilié et rotatoire. 


Corpus oblongum , contractile , tubo corporibus aqua- 
ticis affixo inclusum. 

Os terminale , infundibuliforme , organo ciliato re- 
tractili rotatorioque instructum. 


52 ANIMAUX 


OBSERVATIONS. 


Les tubicolaires sont des rotifères qui habitent dans des 
tubes fixés sur des corps étrangers. Elles vivent dans les 
eaux douces et stagnantes. On les distingue des »aginicoles 
qui , quoique fixées dans leur fourreau , emportent leur en- 
veloppe avec elles et sont errantes dans le sein des eaux. 

Sous certains rapports , les {ubicolaires semblent se rap- 
procher des tubulaires d’eau douce , que j'ai nommées plu- 
matelles ; mais les premières sont des rotiferes , tandis que 
les plumatelles sont des polypes à rayons, 

L’enveloppe fixée des tubicolaires paraît le résultat d’une 
transudation de l’animal , laquelle souvent agglutine et in- 
corpore des corpuscules étrangers , comme des grains de 
sable ou des parcelles de plantes. 

Schæffer, par son polype à fleur, avait fait connaître la 
principale espèce de ce genre. Depuis , des détails intéres- 
sans sur la même espèce ont été fournis par M. Dutrochet, 
médecin à Château-Renaud ; et il a observé , comme Schœæf- 
fer , deux filets opposés et tentaculaires sous l'organe rota- 
toire , ainsi que deux corpuscules saillans et rapprochés 
plus bas. [ Voyez les annales du Mus., vol. 19. pag. 355 
etsuiv. | 

Les subicolaires nous paraissent devoir terminer les ro- 
tifères , et offrir la première ébauche d'un polypier ; mais 
l'animal , au lieu d’être adhérent au fond de son tube, pa- 
raît s’y fixer lui-même à l’aide de deux petites pointes qui 
terminent son corps postérieurement. 

M. Dutrochet attribue à ces rotifères des yeux pédon- 
culés , un anus, etc, et prétend qu’il faut les ranger dans le 
voisinage des mollusques. Ces attributions nous paraissent 


SANS VERTÈPRES. 53 


analogues à celles qui ont été faites à l'égard des brachions. 
Le vrai, selon nous , est que la nature et l’usage des parties 
observées, ne sont ici déterminés que par des suppositions 
dans lesquelles les lois et les moyens de la nature n’ont été 
nullement considérés. On peut manquer de moyens pour 
déterminer la nature et l’usagé de certaines parties de l'or- 
ganisation dans certains corps vivans , et en avoir assez, 
néanmoins, pour savoir positivement ce que ces parties ne 


sont pas. 


ESPÉCES. 


1, Tubicolaire quadrilobée. Zubicolaria quadriloba. 
Z. tubo spadiceo; organe rotatorio quadrilobo ; lobis inæ- 


qualibus. 

Rotifère quadricirculaire. Dutrochet, annales, vol. 19. pl. 18. 
f. 1—4. 

Polype à fleur. Schoœæff. insect. 1. p. 333. tab. 1. f 1—70. 


H. dans l’eau douce, sur les racines de la renoncule aquatique. 


2, Tubicolaire blanche. Zubicolaria alba. 
T. tubo allido ; organo rotatorio latere inclinato , sub- 


sinuato. 
Rotif. à tube blanc. Datroch. ann. vol. 19. pl. 18. f. get 10. 
H. dans les eaux douces. 


3. Tubicolaire confervicole. Tubicolaria confervicola. 
T. tubo frustulis confervarum obtecto ; organo rotatorio 
indiviso. 
Rotif. confervicole. Dutroch. ann. vol. 19. pl.18. £. zx. 
H. dans l’eau douce, surles conferves. 


Obser. Les Rotifères suivans sont peut-être de très-petites espèces de 
. tubicolaires ; sinon, ils appartiennent à un genre particu- 
lier que l’on a négligé d'établir. 
 Porticella limocina. Mull. inf. p. 255. t. 38. f. 16. 
Vorticella fraxinina. Mall. inf. p. 256, t. 38. f, 19. 
Vorticella cratæzaria. Mull. inf. p. 277. t. 38.f. 18. 


54 ANIMAUX 
EE ———_—_—_—_—_—— 


ORDRE DEUXIÈME. 


POLYPES NUS. ( Polypi denudau.) 
Polypes tentaculés , ne formant point de polypier, 
tres-diversifiés dans la forme , le nombre et la situa- 
tion de leurs tentacules : ils sont fixés , soit constam- 


ment , soit spontanément. 


OBSERVATIONS. 


Je ne rapporte à cette division qu'un petit nombre de 
polypes connus, desquels même j'écarte considérable- 
ment les actinies , que je regarde comme de véritables 
radiaires ; et je me trouve forcé de former un ordre 
particulier avec ces polypes nus, parce qu'ils ne sauraient 
être convenablement placés dans aucun des trois autres 
ordres de la classe. 

Leurs tentacules n’agitent point et ne font point tour- 
billonner l’eau; elles servent, en général, à arrêter la proie 
et à l’amener à la bouche. 

On ne peut confondre ces animaux avec les polypes à 
polypier , puisqu'ils sont nus ; et on ne les confondra pas 
non plus avec les polypes flottans, parce qu'ils sont fixés, 
soit constamment , soit spontanément par leur base, et 


que leur sac alimentaire est toujours simple. 


SANS VERTÈBRES. 55 


Ici, le volume des animaux est augmenté : on les voit 
assez facilement à la vue simple ; et, quoique la consi- 
dération du volume ne soit d'aucune valeur pour juger 
du perfectionnement des animaux , on peut remarquer 
néanmoins qu'à l'avenir l’échelle animale n'en présentera 
qu'un petit nombre que nous ne puissions voir qu'avec 
l'œil armé. 

Ici encore , commence la série des polypes tentacu- 
lés, de ceux dont les tentacules, presque toujours dis- 
posées en rayons autour de la bouche ; peuvent se mou- 
voir indépendamment les unes des autres , c'est-à-dire , 
ne sont plus bornées à des mouvemens communs. 

Ici enfin, les animaux nous offrent un progrès remar- 
quable dans le perfectionnement des parties ; puisque 
les tentacules ne sont plus restreïntes à faire mouvoir 
l'eau , et qu'elles exécutentune fonction nouvelle. En 
effet , ellesont, en général, la faculté d'arrêter la proie, 
de la saisir, et même de l'amener à la bouche. 

Ainsi , dorénavant, tous les polypes ne nous offriront 
autour de la bouche que des tentacules en rayons, plus 
ou moins préhensiles, et diversifiées dans leur nombre, 


leur forme , leur grandeur , etc. 


2? 

Les polypes nus vivent les uns dans la mer , les autres 
dans les eaux douces et stagnantes: 

On prétend en avoir observé en Italie une espèce qui 
vit dans les champignons voisins des eaux. Ce fait, pour 
moi., est difficile à croire. 

Les polypes de cet ordre sont tous fixés par leur 
base sur des corps aquatiques ; plusieurs néanmoins peu- 


vent se déplacer , changer de lieu et aller se fixer ailleurs. 


56 ANIMAUX 

Lorsque ces animaux se déplacent ou se meuvent, ce 
ne peut être par le résultat d'aucun acte de volonté, suite 
d’un jugement qui discerne , choisit et se détermine ; 
mais c'est toujours par des excitations sur leurs parties ir- 
ritables, et par des impressions recues qui les forcent de 
se diriger vers les lieux les plus favorables à l'entretien 
de leur vitalité. Ainsi, la lumière , animant leurs mouve- 
mens vitaux, leur est avantageuse ; et l’on voit ceux qui 
peuvent se déplacer , se diriger constamment versles lieux 
où ils en recéivent les impressions. | 

Comme nous ne connaissons encore que fort peu les 
polypes marins, il n’y a que quatre genres de polypes 
nus, dont nous ayons connaissance; les actinies , d’après 
ce qu’on a dit de leur organisation | devant être séparées 
des polypes. Ces polypes nus nous paraïssent former une 
branche isolée, qui naît à la suite des vorticelles ; tandis 
qu'une autre branche , naïssant pareïllement près des 
vorticelles, commence et continue la nombreuse série 


des polypes à polypier. 


Voici les quatre genres qui constituent l’ordre des po- 
lypes nus: 
Hydre._ 
Corine. 
Pédicellaire. 
Zoanthe. 


SANS VERTÈBRES, 57 


HYDRE. (Hydra.) 


Corps oblong, linéaire ou en cône renversé , se ré- 
trécissant inférieurement, se fixant spontanément par sa 
base , gélatineux et transparent. 


Bouche terminale , garnie d’un rang de tentacules cir- 
rheuses. 


Corpus oblongum , lineare S. obversè conicum , in- 
fernè attenuatum , basi spontè se affigens ; gelatino- 
sum et hyalinum. 


Os terminale , tentaculis cirrhatis et uniseriatis 
cinctum. 


OBSERVATIONS. 


De tous les polypes, les hydres sont à-peu-près les mieux 
connus , ceux qui ont été le plus observés, et qui nous ont 
éclairés positivement sur la nature particulière des polypes 
en général, Ce sont , en effet, des animaux très-singuliers et 
très-curieux par leur manière d’être, par les facultés émi- 
nemment régénératives de toutes les portions de leur corps, 
enfin , par leur mode de reproduction. 

On les connaît vulgairement sous le nom de po/ypes à 
bras ou de polypes d’eau douce. 

La plupart des Lydres , en effet, vivent dans l’eau douce, et 
ce sont ces polypes singuliers que Tremblay a découverts, et 
a si bien fait connaître. Leur découverte fit dans le temps 
beaucoup de sensation , parce qu’elle procura la connais- 
sance des faitsrelatifs à la reproduction de ces animaux, 


58 ._ ANIMAUX. 


et aux faculiés régénératives de toutes les portions de 
leur corps ; faits qu'on ne soupçonnait nullement pouvoir 
exister dans aucun animal. 

Ces faits nous apprirent qu'il n’est point vrai que tout 
animal provienne d’un œuf, et conséquemment d’une gé- 
nération sexuelle; car tout œuf contient un embryon qui a 
exigé une fécondation sexuelle pour être capable de donner 
naissance à un nouvel individu , et cet embryon est forcé de 
rompre les enveloppes qui le renferment pour opérer tous ses 
développemens. On sait assez maintenant que rien de tout 
cela n’a lieu à l'égard du bourgeon d’une Aydre. 

Le corps des hydres est gélatineux , diaphane, linéaire- 
cylindrique ou en cône renversé et atténué en pointe infé- 
rieurement. Il se fixe spontanément par sa base sur différens 
corps. Son extrémité supérieure présente une bouche évasée, 
servant à-la-fois d'anus , et qui estentourée de six à douze ten- 
tacules filiformes ou sétacés, cirrheux, quelquefois tres-longs. 

Ce corps n’est qu’une espèce de sac allongé, dont les pa- 
rois sont formées d’un tissu cellulaire ou utriculaire, gélati- 
neux et absorbant. En effet, toute sa substance étant vue 
au microscope n'offre qu'une multitude de petits grains , 
qui ne sont autre chose que les utricules qui la composent, 
et non des organes particuliers, comme on l’a supposé. 

On sait que les kydres se multiplient par bourgeons à la 
manière de la plupart des végétaux , et que ces bourgeons, 
pour acquérir leurs développemens , n’ontaucune enveloppe 
particulière à rompre, et qu’ils ne font que s'étendre pour 
prendre graduellement la forme de l'hydre dont ils pro- 
viennent. 

Ils naissent latéralement sur le corps de l’Lydre comme 
une branche sur un tronc, et s’en séparent promptement 
ou tardivement , selon l’époque de la saison où ils se sont 
formés, Ceux qui naissent en automne se détachent bientôt 


SANS VERTÈBRES. 59 


sans se développer en hydre , tombent et se conser vent dans 
l’eau pendant l'hyver; mais ceux qui naissent auparavant 
ne se séparent que tardivement , en poussent eux-mêmes 
d’autres de la même manière après s'être développés, et 
alors l'animal se ramifie comme un végétal. Tous ces polypes 
encore adhérens à leur mère et les uns aux autres , se nour- 
rissent en commun ; en sorte que la proie que chacun d’eux 
saisit et avale, se digère et profite à tous les polypes. 

Quant à la formation de ces bourgeons, et ensuite à leur 
développement, voici ce que l’on observe. 

On voit d’abord paraître sur le corps de l’Zydre une petite 
excroissance latérale qui bientôt prend la forme d’un bouton. 
Si la saison n’est pas trop avancée , ce bouton , au lieu de se 
détacher et de tomber sans développement , s’allonge peu-à- 
peu , s’amincit ou se rétrécit vers sa base , enfin, s'ouvre et 
pousse des bras en rayons à son extrémité. 

Il est connu que si l'on retranche une partie quelconque 
d’une Lydre , elle repousse bientôt. Si l’on coupe l’hydre en 
deux dans quelque sens que ce soit , chaque moitié redevient 
une hydre entière. Il en sera de même des plus petites par- 
ties du corps de ces polypes que l’on pourra couper : en deux 
jours , chacune d’elles formera une hydre complète. : 

Tremblay ditavoir retourné un de ces polypes, comme on 
retourne un gant, sans qu'il ait cessé de vivre et de faire 
ses fonctions animales. 

Ces polypes vivent de naïdes, de monocles, et d’autres : 
petits animaux aquatiques qu'ils saisissent avec leurs ten- 
tacules. 

Ils sont sensibles au bruit , et recherchent les impressions 
de la lumière qui est favorable à l’activité de leurs mouve- 
mens vitaux ; mais si tous les points de leur corps sont sus- 
ceptibles d’être affectés par ces impressions, ils n’en reçoivent 
pas des sensations réelles. 


ANIMAUX 


ESPÈCES. 
1. Hydre verte. Hydra viridis. L. 


H. viridissima ; tentaculis subdenis corpore breviortbus. 
Trembl. polyp. 1. t. 1.f. 1. Roës.ins. 3. polyp. t. 88 —89. Encycl. 


pl. 66. f. 1 à 8. 
H. les eaux douces , sous les feuilles des plantes aquatiques. Elle 


est petite , a 8ou 10 tentacules. 
2. Hydre commune. ydra grisea. l. 


FH. tentaculis longioribus subseptenis ; corpore lutescente. 
Ellis, act. angl. 57. t. 19. trembl. pol. 1. t.1.f,2. Encycl. 


60 


pl. 6. “ 


H. les eaux douces. Ses tentacules varient dans leur nombre et 


leur longueur. 


3. Hydre brune. y dra fusca. l. 


H. tentaculis suboctonis longissimis albidis. 
Trembl. pol. 1. t. 1. f. 3—4. Ellis. coral. pl. 28. fig. C. Roës. 


ins. 5. t. 84—85—87. Encycl. pl. 69. f. 1 à 8. 


H. les eaux douces. Elle est d’un brun grisâtre, eta ses tenta- 


cules capillacées et extrêmement longues. 


4. Hydre pâle. {ydra pallens. 
H. tentaculis subsenis mediocribus. 
Roës. ins. 3. t, 96-797. Encycl. pl. 68. 
H. les eaux stagnantes , et est rare. 
5. Hydre gélatineuse. Aydra gelatinosa. 
H. minuta, cylindrica, lactea; tentaculis duodecim cor- 


pore breviortbus. 
Maull. zool. dan. 3.p. 25. t. 95. f. 1 —2. 


H. la mer du nordet se trouve attachée sous les fucus. 
6. Hydre jaune. Aydra lutea. 
H. lutea : capitulo magno, tentaculis subtrigenis brevisst- 


mis circumcinclo. 
Bosc. hist. nat. des vers , vol. 2. p. 236. pl. 22. f. 2. 
H. l'océan atlantiq. Attachée au fucus natans. 


7. Hydre corynaire. {y dra corynaria, 


SANS VERTÈBRES. . Gt 


1. alba ; capitulo magno , tentaculis sentis breyibus et 
glandulosis basi cincto. 

Bosc. hist. des vers, t. 2.p. 236. pl. 22. f.3. 

H. l’océan atlant. sur les fucus. 


CORINE. ( Coryne.) 


_ Corps charnu, pédiculé, terminé au sommet par un 
renflement en massue vésiculeuse. 


Massue garnie de tentacules éparses. Bouche termi- 
nale. 


Corpus carnosum, pediculatum , apice clavato- 
vesiculosum. 


Clava tentaculis sparsis. Os terminale. 
OBSERVATIONS. 


Quoique très-rapprochées des hydres par leurs rapports; 
les corines en sont fortement distinguées par la massue vési- 
culeuse qui les termine, et par leurs tentacules éparses 
sur cette massue. Elles n’ont pas dans leur pédicule 
la roideur particulière qu’on observe dans celui des pédicel- 
laires. Leur bouche , qui est très-apparente et terminale, a 
un mouvement de contraction et de dilatation remarquable. 

Ces polypes sont souvent composés et par suite plus ou 
moins rameux. Îls produisent des bourgeons graniformes qui 
restent quelque temps attachés au bas de la vésicule qui les 
termine. 

On connaît six espèces de corines, que l’on trouve fixées 
sur différens corps marins. M. Bosc en a découvert trois 
espèces nouvelles , sur des fucus dans la haute mer. ÆHzsé. 
Nat, des vers, pol. 2, pl. 22. 


G2 ANIMAUX 


ESPÈCES. 


1. Corine écailleuse. Coryne squamata. 
C. pedunculis simplicibus ; clavé ovato-oblongd, basi gem- 
mifera; tentaculis setaceis. 
Hydra squamata. Maull. zool. dan. t. 4. Encycl. pl. 69. f. 
10—L1. 
H. l’océan Boréal. 


2. Corine glanduleuse. Coryne glandulosa.  * 
C. filiformis subramosa ; clavd ovatd ; tentaculis brevibus 
apice globosts. 
Tubularia Coryna. Gmel. n.0 13. Pall. Spicileg. zool. 10. t. 4. 
f. 8. Encycl. pl. 69. £. 15--16. 


FH. l’océan , sur les fucus, les sertulaires. 


3. Cofine multicorne. Coryne multico rnts 
C.pedunculis simplicibus brevtbus clavd oblongé termina- 
Ets ; tentaculis numerosis subcirratis. 
Encycl. pl. 69. f. 12--13. Forsk. anim. p. 131 et Ec. t. 26. fig. 
Bb. : 
: H. au fond de la mer, entre des fucus. 


4. Corine amphore. Coryne amphora. 
C. pediculo brevissimo ; clavä oblongo-turbinatd MmaATiMA ÿ | 
tentaculis numerosis apice globostis. 
Bosc. hist. des vers , 2. p. 240. pl. 22. f. 6. 
H. l'océan atlant. sur lesfucus. 


5. Corine sétifère. Coryne setifera. 
C. clavis oblongis sessilibus fuscis ; tentacülis setaceis 
erectis. 
Bosc. hist. des vers , 2. p. 240. pl. 22. f.". 


HE. sur les fucus natans. 
6. Corine prolifique. Coryne prolifica. 
C. pedunculis subsimplicibus prælongis ; capitulis elonga- 


tis; tentaculis brevibus globuliferis ; globis inæqua- 
libus. 


SANS VERTÈBRES. 63 


Bose. hist. des vers, 2. p. 230. pl. 22. f.8. 


H. l'océan atlant. sur les fucus. (Voyez clava parasitica. Gmel. 
syst. nat. 5.jp.3131.) 


PÉDICELLAIRE. (Pedicellaria. 


Corps fixé, constitué par un pédicule roide, qui se 
termine au sommet par un renflement en massue ou en 
tête. 


Massue garnie d'écailles ou de barbes rayonnantes. 
Bouche terminale. 


Corpus pediculo rigido fixum , apice clavato-capi- 
tatum ; clavä squamus aut aristis radiantibus termi- 
natd. Os terminale. 


OBSER VATIONS. 


Ce genre laisse en quelque sorte de l’incertitude sur son 
caractère de polype nu ; et sur sa véritable famille. 

En effet, les pédicellaires ont le corps grêle, roide, un 
peu dur et nullement contractile ; ce qui est tres-singulier , 
et semble indiquer que ce que l’on prend pour leur corps 
n’est réellement qu’un fourreau qui contient le polype : c’est 


au moins une peau durcie par des particules calcaires qui 
s’y sont déposées. L 2 
Ce corps est terminé au sommet par un renflement en 
massue ou en tête, ce quifait paraître le polype pédiculé, 
Selon les espèces, le renflement terminal est tantôt presque 
nu, tantôt garni de lobes aristés, ou d’écailles rayonnantes à 
et dans le milieu se trouve une ouverture terminale , qui est 


la bouche du polype , ou peut-être seulement l’orifice de son 
fourreau. 


G4 ANIMAUX 


ESPÉCES. 


1. Pédicellaire globifère. Pedicellaria globifera. 


P. capitulo sphærico , pedunculo nudo sextuplo longiore. 
Mall. zool. dan. 1. tab. 16. f.1--5. Encycel. pl. 66. f. r. 
Se trouve sur un oursin dans la mer du nord. 


2. Pédicellaire triphylle. Pedicellaria triphylla. 
P. rubens ; collo flexuoso, pedicellato , capitulum trilobum 
terminato ; lobis brevibus subovatis. . 
Mull. zool. dan. 1. t. 16. f.6à 9. Encycl. pl. 66. f. 2. 
Se trouve sur un oursin dans la mer du nord. 


3. Pédicellaire trident. Pedicellaria tridens. 
P. capitulo trilobo ; lobis aristatis, collo tereti longioribus 
Mull. zool. dan. 1.t. 16. f. 10 à 15. Encycel. pl. 66. f. 3. 


Habite sur un oursin dans la mer du nord. 


&. Pédicellaire rotifère. Pedicellaria rotifera. 


P. capitulo peltato quadrilobo, rotam dentatam referente $ 
pedicello nudo. 


Je l’ai observé sur un oursin de nos mers; il s’en trouvait plu- 
sieurs entre ses épines. Le pédicule, long de trois lignes, roide et un peu 
dur, soutient, à son extrémité, un plateau orbiculaire, horizontal , 
dentelé, divisé en quatre lobes, ayant une ouverture au centre. 


ZOANTHE. (Zoantha. } 


. Corps charnu, subeylindrique , grêle inférieure- 
ment, épaissi en massue à son sommet, et fixé cons- 
tamment par sa base, le long d’un tube charnu et 
rampant qui lui donne naissance. 


Bouche terminale, entourée de tentacules en rayons 
et rétractiles. 


SANS VERTÈBRES. 65 


Corpora carnosa , subcylindrica , infernè gracilia , 
apice clavata , basi tubo repenti carnoso et prolifero 
adhærentia. 


Os terminale , tentaculis radiatis retractilibus 
cincturm. , 


OBSERVATIONS. 


On doit séparer des actinies, non les espèces qui ont le 
corps aminci inférieurement, comme le dit M. Cuvier de 
ses zoanthes [ tableau des animaux, p. 653. ]; mais seule- 
ment celles dont les individus sont constamment fixés par 
leur base, le long d’un tube rampant qui les produit , et par 
lequel ils communiquent les uns avec les autres. Ce carac- 
tère indique, pour les animaux qui sont dans ce cas, un mode 
particulier d’existence , et probablement des particularités 
d’organisation que ne possèdent point les actinies. 

Les zoanthes paraissent avoisiner les actinies par leurs 
rapports ; car leur bouche, leurs tentacules et leur corps 
charnu sont à-peu-près les mêmes. Cependant les zoanthes 
constituent des animaux composés qui participent à une vie 
commune , et ne sauraient se déplacer : pourquoi ne seraient- 


ils pas des polypes ? 
ESPÈCES. 
1. Zoanthe d'Ellis.  Roanibs Ellis. Bosc. 


Z. corporibus tubæformibus e tubo pendulis. 

Actinia soctata. Ellis. act. angl. 59. t. 19. f. 1--2. 

Soland.et Ell. tab. 1. f. 1--2. Encycl. pl. 0. f. 1. 

Hydra sociata. Gmel. 

Habite dans les mers d'Amérique. Les individus attachés à leur 
tube , pendent aux voûtes des cavités des rochers. Ne con- 


naissant point leur organisation intérieure , leur rang est en- 
core un problème pour moi. 


Tom. IT. 5 


66 ANIMAUX 


ORDRE TROISIÈME. 


POLYPES A POLYPIER. ( Polypi vaginati.) 


Polypes tentaculés, constamment fixés dans un po- 
lypier inorganique aui les enveloppe , et formant , en 
P q PP ; 

général , des animaux composés. 


Les polypes à polypier présentent la plus grande des 
coupes que l’on puisse former parmi les polypes, coupe 
que lon peut considérer comme un ordre particulier, 
très-naturel dans l’ensemble des objets qu'il embrasse ; 
parce que ces objets sont évidemment liés les uns aux 
autres par les plus grands rapports. Cette coupe néanmoins 
comprend une énorme quantité d'animaux divers, dont 
nous n'avons encore observé qu'un petit nombre, les 
autres ne nous étant connus que par le polypier inorga- 
nique et infiniment diversifié qui les enveloppe. Mais ce 
polypier, varié comme les races qui le produisent, nous 
montre lui-même les rapports que ces races ont entr'elles, 
et sufht pour nous faire connaître combien il est conve- 
pable de les comprendre toutes dans le même ordre, 
quoique cet ordre soit divisible en sections et familles 
nombreuses. 

Ici, nos études des animaux commencent à sortir de 
l'obscurité qui enveloppe encore les connaissances que 


SANS VERTÈBRES. 67 


nous avons pu nous procurer sur les infusoires , et même 
sur les premiers genres des polypes ciliés ; car la plupart 
des polypes à polypier que nous avons pu observer, nous 
ont appris que ces animaux sont très-voisins des hydres, 
par la simplicité de leur organisation , et que l’organisation 
est en eux si claireinent déterminable , qu’elle prête moins 
à l'arbitraire des suppositions et de l'opinion que celle 
mème des infusoires. Ainsi, les dificultés qui retardent 
tant nos connaissances à l'égard des polypes de cet ordre, 
proviennent principalement du peu d'occasion que nous 
avons de les observer, la plupart vivant dans les mers 
des climats chauds ; elles proviennent encore de la néces- 
sité où l’on est de les étudier dans le lieu même qu'ils 
habitent , c’est-à-dire, dans le sein même du liquide dans 
lequel ils vivent ; enfin, elles proviennent du peu d’atten- 
tion que nous avons donnée à la nature du polypier, ne 
l'ayant considéré que pour en obtenir des moyens de dis- 
tinction. 

Les polypes à polypier sont des animaux en général 
analogues aux hydres, sous le rapport de leur forme 
principale et de la simplicité de leur organisation. Ils 
sont délicats, gélatineux, transparens, très-contractiles, 
et tous généralement fixés dans le polypier qui les enve- 
loppe et qu'ils forment par une transudation de leur corps. 
Ils en augmentent sans cesse l'étendue et la masse à mesure 
qu’ils se multiplient, c'est-à-dire, par les générations des 
individus qui se succèdent continuellement. 

Ces polypes, en général, groupés ou agglomérés 
plusieurs ensemble, communiquent entr’eux par leur base, 


participent à une vie commune, à l’entretien de laquelle 


68 ANIMAUX. 


chaque polype contribue de son côté, et constituent véri- 
tablement des animaux composés. 

Quoique ces animaux aient presque tous des tentacules 
non articulés, disposés en rayons autour de leur bouche, 
et le plus souvent sur une seule rangée, ils n’offrent au- 
cune partie rayonnante dans leur intérieur; ils y sont 
probablement aussi simples en organisation que les hydres, 
et n’y présentent guère d'autre organe que leur sac ali- 
mentaire qui les traverse longitudinalement, ce qui les 
disungue des radiaires. 

Leurs tentacules, tantôt simples, tantôt dentés ou ciliés, 
au nombre de 5, de 8, ou plus nombreux encore, leur 
servent, comme des espèces de bras, à arrêter et même 
à amener la proie ou les corpuscules qui en tiennent lieu. 
Ces bras saisissent indistinctement et sans choix tous les 
corps qu'ils rencontrent, et les polypes, après avoir avalé 
ces corps, les rejettent s'ils n’ont pu les digérer, ou ils 
en rejettent les débris qui n’ont pu servir à leur nutrition 
commune. 

La nature ayant produit les polypes ciliés, dont les 
plus composés sont les rotifères , a pu facilement, à l'aide 
de ces derniers, amener l'existence des polypes tentaculés 
ou à rayons. En effet, quoique les rotifères soient très- 
distincts des polypes tentaculés, les rapports qui les lient 
les uns aux autres sont tellement remarquables, qu’on sent 
qu'il n’y avait qu'un pas à faire pour changer les cils 
rotatoires de la bouche en tentacules, dont les mouvemens 
ne font plus tourbillonner l’eau, mais deviennent propres 
à arrêter la proie et à l’'amener dans l'organe digestif. 


Les polypes à polypier sont contenus dans les loges ou 


SANS VERTÈBRES. 69 


cellules du polypier , presque toujours commun, qu'ils 
ont formé; et, quoïqu'ils adhèrent les uns aux autres pos- 
térieurement, chaque polÿpe est presque toujours isolé 
antérieurement dans sa cellule particulière. Leur polypier, 
tantôt simplement membraneux, tantôt corné et encore 
flexible, et tantôt en partie ou tout-à-fait pierreux, est 
sans cesse augmenté en étendue et en masse par les géné- 
rations successives des individus. 

Ces polypes produisent des gemmes qu’ils déposent di- 
versement selon les races, sur les bords de leurs cellules, 
soit à nu, soit dans des vésicules particulières, ou qu'ils 
laissent tomber sur les corps voisins. Très-souvent les 

gemmes dont il s’agit ne se séparent point du polype qui 

les a produits, et ne font, en se développant, qu'augmenter 
le nombre des animaux particuliers, agglomérés et adhé- 
rens qui vivent en commun. Il en résulte que le polypier 
qui les contient, s’augmente peu-à-peu, s'étendant, tantôt 
en croûte qui recouvre les corps marins sur lesquels il 
est fixé , et tantôt en masse relevée, diversement lobée, 
ramifiée ou dendroïde, selon les espèces. 

Le polypier dont il s’agit offre, soit à sa surface, soit 
le long de ses lobes ou de ses rameaux, soit enfin à leur 
extrémité, des cellules très-distinctes, dans chacune des- 
quelles se trouve la partie antérieure d’un polype que 
termine une bouche entourée de tentacules en rayons. 

Quant aux polypiers [ polyparia], j'ai établi, dans 
mes démonstrations et d’après l'examen des pièces, que 
ce sont des corps non organisés, non vivans , et qui ne 
font nullement partie du corps des animaux qu’ils con- 
tiennent. Ils sont constitués par la réunion ou l'amoncel- 


70 ANIMAUX 


lement varié des cellules des polypes. Les uns sont de 
substance entièrement ou partiellement pierreuse et cal- 
caire ; les autres sont de matière cornée ; et d’autres encore 
sont simplement membraneux , quelquefois même presque 
uniquement gélatineux. 

Ils présentent, comme je l'ai dit, des masses diverse- 
ment ramifiées ou dendroïdes, quelquefois simplement 
crustacées, ou foliacées, ou réticulaires. 

La plupart de ces polypiers sont fixés sur des corps 
solides et marins, et souvent les uns sur les autres. Ceux 
qui sont libres et simplement gissant sur le sable, sont, 
comparativement aux premiers, en très-petit nombre. 

Les cellules des polypiers sont tantôt courtes, tantôt 
plus ou moins longues, tubuleuses, à orifice régulier ou 
irrégulier , et à parois intérieures, soit simples, soit striées 
longitudinalement, soit enfin lamellées en étoile. 

Nous sommes réduits à ne posséder que ces polypiers 
dans nos collections , pour les étudier comparativement, 
afin de nous former une idée de la diversité des genres 
et des espèces des polypes qui les ont formés ; parce qu'il 
est impossible de conserver les animaux qui les habitent, 
ces animaux périssant, séchant et disparaissant dès que 
leur polypier est hors de l’eau. Mais il en est de ces poly- 
piers comme des coquilles à l'égard des mollusques qui 
les ont formées; des polypes parfaitement semblables, 
c’est-à-dire , de la même espèce, ne peuvent former des 
polypiers qui diffèrent dans leur caractère essentiel; et 
des polypes d'espèces différentes ne peuvent habiter des 
polypiers parfaitement semblables. 

Pendant long-temps les naturalistes prirent pour des 


SANS VERTÈBRES. VE: 


plantes marines les diverses masses polypiferes et plus où 
moins rameuses qui appartiennent aux animaux de cet 
ordre. Z'ournefort mème y fut trompé comme les autres, 
et en fit mention parmi ses genres de plantes, dans ses 
élémens de botanique, et dans ses /nsttutiones rei her- 
bariæ ; ce qui lui donna lieu de former les 9 derniers 
genres de sa 17.e classe. [ Æcetabulum, corollina , 
corallum, madrepora, lithophyton, tubularia, spongia , 
eschara , alcyonium.] 

Ce ne fut qu'en 1727 que Peyssonnel découvrit que 
les coraux constituaient les habitations d’un grand nombre 
de petits animaux qui ne pouvaient vivre ailleurs. Trem- 
blay étendit en quelque sorte cette découverte, en faisant 
connaître les polypes d’eau douce, tels que les vorti- 
celles, plusieurs hydres, etc.; et Ellis, excité par les 
observations très-curieuses de Tremblay, découvrit enfin 
les animaux analogues qui habitent les sertulaires , les 
escares , les gorgones , etc, ; Ge qui conduisit bientôt à la 
connaissance de ceux qui habitent les madrépores , les 
millépores , etc. 

Aïnsi, jusqu'a Z'ournefort inclusivement, les polypiers 
ayant été pris pour des plantes marines , la découverte de 
Peyssonnel fit changer totalement l'opinion des natu- 
ralistes ; et ARéaumur, Bernard de Jussieu, Donati, 
Ellis, eic., reconnurent et prouvèrent que, malgré la 
configuration rameuse de la plupart, tous les polypiers 
n'étaient généralement que des habitations d’une multitude 
de petits animaux vivant ensemble, et que ces polypiers. 
avaient été formés par ces petits animaux, qui en augmen- 
taient sans cesse l'étendue en s’y multipliant. 


72 ANIMAUX 


On était enfin parvenu à connaître la vérité, relative- 
ment à la nature de ces objets intéressans , lorsque Linné, 
et ensuite Pallas, considérant de nouveau la confgu- 
ration rameuse de la plupart des polypiers , la gemmation 
des polypes à la manière des plantes, et croyant recon- 
naître dans différens polypiers une écorce et des racines, 
introduisirent une nouvelle erreur à leur égard. 

En effet, Linné et Pallas, prenant un terme moyen 
entre l'opinion ancienne qui considérait les polypiers 
comme des productions purement végétales, et l'opinion 
nouvelle de leur temps qui placait ces objets parmi les 
productions uniquement animales, se persuadèrent que 
les objets dont il s’agit, participaient de la nature de l'ani- 
mal et de celle de la plante. En conséquence, ils don- 
nèrent à ces mêmes objets le nom de zoophytes, qui 
veut dire animaux-plantes, et ils les regardèrent effecti- 
vement comme des animaux végétant, fleurissant, crois- 
sant sous les formes et à-peu-près par les mêmes voies 
que les plantes, en un mot, comme des êtres, dont la 
nature participe en partie de celle de la plante et de celle 
de l'animal. 

Comme il s’agit ici d’une erreur importante pour les 
progrès de la Zoologie et de l'Histoire naturelle; comme 
ensuite nos connaissances actuelles sur la véritable nature 
des animaux et sur celle des végétaux nous mettent main- 
tenant en état de reconnaître cette erreur et par conséquent 
de la détruire; enfin, comme je puis présenter des obser- 
vations qui sont décisives à cet égard, j'invite mes lecteurs à 
donner à cette discussion toute l'attention possible, afinqu'ils 
puissent savoir positivement à quoi s en tenir sur cet objet. 


SANS VERTÈBRES. 73 


Je puis assurer et prouver qu'il n'y a rien, dans les 
prétendus zoophytes les mieux ramifiés, qui tienne de 
la nature d’un végétal, si l’on en excepte l'apparence ou 
la configuration extérieure. T'out y est animal ou production 
animale. 

Le polypier est tout-à-fait distinct des animaux qu'il 
contient, comme le guëpier l’est des guëpes qui l'habitent ; 
il leur est de même toujours et tout-à-fait extérieur , ce 
que je vais prouver dans l'instant; et quelles que soient la 
configuration de ce polypier et sa consistance, il n'offre, 
dans sa nature, qu'une production véritablement animale, 
ce que l'analyse atteste, et ce que constate sa structure , 
‘qui n'offre aucuné trace d'organisation. 

Quant aux polypes qui habitent ce polypier, ce sont 
évidemment et uniquement des animaux , puisqu'ils jouis- 
sent de la faculté d'exécuter des mouvemens subits aux 
provocations des causes extérieures, qu’ils sont éminem- 
ment irritables, et qu'ils ont une bouche et un sac ali- 
mentaire très-distincts. Par le moyen de leurs espèces 
de bras, ils arrêtent la nourriture qui leur est nécessaire 
la saisissent , la retiennent, l’avalent, en digèrent les par- 
ties qui en sont susceptibles, et rejettent ensuite tout ce 
qui ne leur convient pas. Ces facultés et ces caractères 
sont assurément propres et exclusifs aux animaux. 

Les polypes dont il s’agit sont renfermés chacun dans 
une petite cellule du polypier qu'ils ont formé par une 
transudation de leur corps; et quoiqu'ils soient indivi- 
duellement isolés dans leurs :cellules, ils communiquent 
ensemble par leur partie nn MERE au moins dans la 
plupart des races. 


74 ANIMAUX 


Jamais ces polypes ne sortent de leurs cellules ; mais 
étant tres-contractiles, tantôt ils font saillir l'extrémité 
antérieure de leur corps où est leur bouche , et tantôtils 
la font rentrer. dans Jeurs cellules. 

Puisque le polypier est un objet si important pour 
l'étude et la connaissance des polypes qui le forment, et 
surtout pour décider la question de savoir si ce corps 
est organisé ou non, examinons sa formation et sa struc- 
ture. x 


Structure et formation du polypier. 


Selon les faits que je citerai dans l'instant, l’on verra 
que c’est par des dépôts successifs de matières qui tran- 
sudent du corps des polypes, que se forme, toujours à 
l'extérieur de ces animaux, le polypier qui les enveloppe ; 
et que c'est par des additions pareillement successives 
des nouvelles générations de ces mêmes polypes, qu'ils 
en augmentent presque sans cesse le volume. 

Lorsque le polypier est simplement membraneux ou 
corné , 1l est alors éminemment flexible. Dans ce cas, il 
présente, soit des expansions allongées, grêles, simples 
ou rameuses, et qui ressemblent à des plantes, soit des 
expansions crustacées, lobées ou foliiformes. Sa confi- 
guration extérieure , entièrement végétale, a dü facilement 
tromper sur sa nature. 

S'il forme des tiges grêles et phytoïdes, ce polypier 
flexible est alors, soit fistuleux, soit constitué par un axe 
plein et central, avec une pulpe ou une croûte envelop- 
pante. On distingue donc deux sortes de ces polypiers 


SANS VERTÈBRES. 75 
phytoïdes et flexibles : savoir, le polypier jfistuleux , 
dont le centre vide est occupé par les corps des polypes; 
et le polypier axifére , dont les polypes ne se trouvent 
que dans la pulpe corticiforme qui recouvre l’axe plein 
et central. Voyons ce qui a lieu dans l'un et l'autre cas. 

Lorsque le polypier est fistuleux, il renferme alors, 
dans sa cavité centrale, les corps des polypes qui, quoique 
distincts les uns des autres, communiquent réellement 
entr'eux; et chaque polype a néanmoins une issue parti- 
culière pour faire saillir au dehors sa partie antérieure , 
c'est-à-dire, sa bouche et ses tentacules rayonnantes. 

Ainsi, le polypier fistuleux est une enveloppe tout-à- 
fait extérieure, dans laquelle les polypes sont renfermés, 
et l’examer de cette enveloppe montre qu'elle estentière- 
ment inorganique. 

Il y a, par conséquent, sur ce polypier , autant d'issues 
ou d'ouvertures particulières, qu'il y a de polypes qui 
vivent dans son iniérieur. Toutes ces issues sont les entrées 
des loges ou cellules que l’on.observe effectivement, tantôt 
sur les côtés de ces tiges fistuleuses et de leurs rameaux, 
et tantôt seulement aux extrémités de ces parties. 

La nombreuse famille des sertulaires présente des 
exemples de ces polypiers fistuleux; et l’on peut s'assurer, 
en les examinant , que les polypes qu'ils contiennent sont 
tout-à-fait iptérieurs; qu'ils n'y adhèrent pas plus qu'une 
amphitrite n'adhère au fourreau qu’elle s’est formé; qu'il 
n y à aucune communication immédiate entre ces polypes 
et leur polypier; et qu’enfin la substance de celui-ci, 
membraneuse ou cornée et transparente , est parfaitement 
continue dans ses parties, et n'offre pas le moindre 


m6, :. ANIMAUX 


vestige d'organisation , pas plus que le tube d’une serpule, 
le fourreau d'un taret, ou la coquille d’une hélice. 

En outre, on peut éncore assurer, d’après l'examen 
des objets, que tout poiypier quelconque est toujours ex- 
térieur à l'animal, toujours inorganique, toujours sans 
communication intime avec lui, quoiqu'il y adhère ; que 
tantôt le polypier forme, autour du corps des polypes, 
une enveloppesimplef les polypiers vaginiformes, à réseau, 
foraminés, etc. |, et tantôt une enveloppe compliquée cu 
divisée latéralement | les polypiers lamellifères ]. 

Considérons maintenant les polypiers corticifères , et 
voyons si, lorsque ces polypiers rameux et phytoïdes sont 
pleins, au lieu d’être fistuleux , et présentent un axe central 
avec un encroûtement qui enveloppe cet axe, voyons, 
dis-je, si ces polypiers sont plus organisés que les pré- 
cédens, s'ils communiquent plus avec les polypes, et s'ils 
fournissent aux partisans des animaux-plantes , un seul 
motif raisonnable pour persister dans leur opinion. 

En examinant ce polypier, on voit d'abord qu'il est 
constitué par deux sortes de matières, dont l’une assez 
homogène, occupe le centre, y forme un axe longitu- 
dinal; et l’autre, plus hétérogène, se trouve à la circon- 
férence, et y forme-un encroûtement corticiforme, qui 
enveloppe l’axe de toutes parts. 

Si nous examinons l'axe séparément, nous observons 
d'abord qu'il est tantôt tout-à-fait corné, tantôt en partie 
corné et en partie pierreux, et tantôt tout-à-fait pierreux. 
Nous voyons ensuite que cet axe, toujours strié longitu- 
dinalement à sa surface, n’est nullement organisé ; que 
sa substance est continue, n'a aucune cavité, aucun pore 


SANS VERTÈBRES. si 


quelconque; et nous avons des moyens de nous assurer 
non-seulement qu’il ne contient jamais les polypes, mais, 
en outre, qu'aucune défMleurs parties ne saurait pénétrer 
dans sa masse, en un mot, dans son intérieur. 

Cependant, comme la nature varie partout ses moyens 
pour les approprier aux plus petites différences des orga- 
nisations, considérons la nature et l’état de plusieurs de 
ces axes, 

Dans le corail, où l'axe du polypier est tout-à-fait 
pierreux, cet axe est tellement plein, solide, sans cavité 
quelconque, que sa cassure présente partout la même 
continuité de parties que celle d’un bâton de cire d’'Es- 
pagne. Hi 

Dans les polypiers dont l'axe central est en partie pier- 
reux et en partie corné, comme dans l’isis hyppuris, les 
portions cornées de l’axe présentent encore une substance 
continue sans cavité quelconque. 

Dans les antipates , où l’axe central est tout-àa-fait corné, 
la substance homogène de cet axe est encore pleine, solide, 
et serait partout continue, si elle n’offrait quelquefois des 
couches concentriques résultantes des dépôts postérieu- 
rement formés par les nouvelles générations de polypes 
qui ont accru son diamètre. Mais, de l’extérieur de cet 
axe, l'observation constate qu’il n’y a aucun point de 
communication à son intérieur, à celui d'aucune couche, 
pas même par les extrémités du polypier. 

Enfin, dans les gorgones , où l'axe central du polypier 
est encore corné , mais très-flexible , parce que les dépôts 
de matière transudée, qui ont donné lieu à cet axe, étaient 
plus mélangés de matière gélatineuse que dans les anti- 


78 ANIMAUX 


pates, outre les couches concentriques, on voit souvent 
au centre de l'axe même, l'apparence d’un vide, en un 
mot, d'une espèce de canal longifudinal. C’en est assez 
pour que Îles partisans des animaux-plantes se persuadent 
trouver ici des preuvés de quelqu’organisation dans le 
poiypier. 

Mais nous allons voir que rien à cet égard n’est fondé; 
qu'il n’y a réellement point de vide, point de cavité, 
point de canal dans le centre de l'axe; qu’en outre de 
l'extérieur de cet axe, où se trouvent les polypes, il n’y 
a aucun point de communication pour eux avec sa pré- 
tendue cavité centrale. 

En effet, si l’on choisit une de ces gorgones desséchées 
qui offrent alors, dans le centre de leur axe, l'apparence 
d’une cavité longitudinale, et qu'on examine d’abord son 
empâtement sur la pierre ou sur d'autres corps solides, 
on se convaincra que cet empâtement n'offre aucune issue 
au prétendu canal de laxe. Si, ensuite , on examine les 
extrémités bien entières des rameaux de la gorgone, on 
verra, après avoir enlevé, avec précaution, l'encroütement 
qui termine ces rameaux , qu'il n'y a encore aucune issue 
pour le canal de l’axe, et que cé n’est qu'en rompant cet 
axe que l’on peut trouver l'apparence dont il s’agit. 

À quoi donc tient cette apparence ? le voici : 

Les polypes des gorgones déposent par leur transu- 
dation un mélange de matière cornée et de matière géla- 
tineuse ; ce dont on ne saurait douter, puisque l'axe est 
corné, et que l’encroûtement qui l'enveloppe se compose 
de matière gélatineuse et de matière comme terreuse mé- 
langées, dont les parties cornées sont exclues. 


SANS VERTEBRES. 70 


Or, à mesure que les particules cornées se rapprochent 
pour former par leur aggrégation la masse solide qui 
constitue l’axe, nne portion de la matière gélatineuse 
transudée [et c’est la moïndre ] se trouve enveloppée et 
retenue au centre de l'axe; tandis que le reste est repoussé 
au dehors, et y concourt à la formation de l’encroûte- 
ment. Il y a donc alors dans l'axe une ligne centrale et 
longitudinale de matière gélatineuse, qui compleite le 
plein de cet axe, maïs qui n’est point cornée ou qui ne 
l'est que partiellement. Ainsi, il n’y a point là de vide, ni 
de véritable canal; mais dans ces polypiers desséchés, 
le retrait qu'a subi la matière gélatineuse du centre de 
l'axe par sa dessication , doit offrir alors dans l’intérieur 
de l'axe, l'apparence d’une cavité, d'un canal, mais sans 
issue au dehors; ce qui a lieu effectivement. 

Maintenant que nous avons considéré la structure et la 
formation de l'axe dans les polypiers à encroûtement, 
examinons l'encroütement lui-même qui enveloppe cet 
axe, 

D'abord , nous voyons que ce même encroûtement est 
la seule partie du polypier qui nous présente, dans son 
épaisseur , les cellules des polypes. 

Bientôt après , l'observation nous montre que les po- 
lypes de ce polypier, se trouvent uniquement contenus 
dans cette croûte corticiforme ; car , devant communi- 
quer les uns avec les autres, au moins par leur partie 
postérieure, et leur corps ne pouvant pénétrer dans l'axe 
central » Puisque sa surface extérieure n’est nullement 
perforée, ce corps, après avoir traversé sa cellule, se 
courbe nécessairement en arrivant à l'axe, et se prolonge 


So ANIMAUX 


ensuite le long de sa surface jusqu'à ce qu'il se soit réuni 
à celui d'un autre polype. Or , la partie du corps de 
chaque polype , qui se trouve placée entre l'axe et la 
croûte du polypier , et qui y fait ses mouvemens d’allon- 
gement et de contraction presque continuels , a dù laisser 
à la superficie de l’axe des traces de sa présence ; et c’est 
effectivement ce que les stries longitudinales de cette su- 
perficie attestent. 

Quant à lasubstance de l’encroûtement, qui contient les 
cellules et les polypes, on voit que c’est un mélange de 
matière gélatineuse et de matière comme terreuse, qui 
forme une masse encroûtante , en quelque sorte charnue 
dans l’état frais, et qui, dans l’état sec, devient plus ou 
moins friable. 

Au lieu d'attribuer au polype différentes sortes d’ex- 
crétions séparées, qui exigeraient des organes particu- 
liers, il est probable que la matière excrétée par ce po- 
lype, et qui sert à la formation de son polypier , est 
alors un mélange liquide de matière cornée, de matière 
gélatineuse , et de particules terreuses. Aussitôt après son 
évacuation, les parties de ce mélange tendent à se rap- 
procher et à se concréter ; l’affinité, réunissant les ma- 
tières de même nature , anéantit le mélange ; et, comme 
plus dense, la matière cornée est rejetée au centre , tandis 
que la matière gélatino-terreuse est fixée à la circonfé- 
rence. 

Ainsi , à l'égard des polypiers qui ont un axe solide 
ou plein, et un encroûtement comme pulpeux et moins 
dense qui l'enveloppe, ces deux sortes de parties du po- 
lypier ne sont devenues distinctes et séparées que parce 


SANS VERTÈBRES. BI 


que l’affinité a opéré leur séparation et a fixé le lieu 
qu'elles devaient occuper à l'instant où les matières se rap- 
prochaient pour se concréter. 

L’axe solide qui occupe le centre de ces polypiers, 
est évidemment constitué par une substance continue, 
sans organisation quelconque, sans cellulosités, et dont 
les cassures sont lisses et comme vitreuses | ce que cons- 
tate surtout l'examen du corail. On y voit clairement que 
le corps des polypes n'y a jamais pénétré; ei comme le 
corps de chaque polype s’est étendu seulement sur la 
surface extérieure de cet axe et yÿ a laissé son empreinte, 
cette surface est striée longitudinalement sous sa croûte. 
Ce même axe est donc le résultat de matières déposées, 
aggrégées successivement après leur dépuration , et ne 
s’est point formé par intus-susception , puisqu'aucune 
trace de vaisseaux n'interrompt la continuité de sa subs- 
tance. 

De même, la croûte gélatino-terreuse , qui recouvre 
l'axe dont il vient d’être question , est encore le résultat 
de matières excrétées et déposées, mais d’une autre sorte 
que celles de l’axe : elle ne tient rien de l’organisation, 
soit vasculaire, soit cellulaire; car ce n’est que dans son 
état de desséchement qu’elle est poreuse; et, sous aucune 
considération , elle ne peut être comparée à une écorce 
végétale. 

C'est uniquement dans cette croûte enveloppante que 
se trouvent les polypes , et qu'ils communiquent entr’eux 
par leur partie postérieure ; aussi conserve-t-elle dans 
son desséchement les cellules qui contenaient les indi- 
vidus. 


Tome I]. 0 


82 ANIMAUX 


Les polypes de ces polypiers ont Île corps très-simple , 
sans appendices latéraux, et s'ils adhèrent Îes uns aux 
autres, ce n’est que par leur extrémité postérieure. L’axe 
de leur polypier , ainsi que la croûte qui le recouvre , 
sont donc tout-à-fait extérieurs aux polypes; or, nous 
verrons , dans l'instant , qu'il en est de même à l'égard 
des polypiers pierreux. 

Loin que les polypes à polypier soient des animaux 
assez imparfaits pour pouvoir être considérés comme ‘in- 
termédiaires entre les animaux et les végétaux, ils sont, 
au contraïre , bien plus avancés en animalisation que les 
infusoires , puisqu'ils sont capables de transuder une 
matière assez composée pour pouvoir donner lieu à l'axe 
corné du polypier et à la croûte gélatino-terreuse qui en- 
veloppe cet axe. Or, ils n'ont pas pris probablement 
une telle matière toute formée dans les alimens dont ils 
font usage. 

Relativement aux polypiers tout-àa-fait pierreux , qui 
n’ont ni axe central, ni croûte recouvrante, et qui, con- 
séquemment , n’offrent qu'une seule substance solide, 
sans flexibilité remarquable , ces polypiers sont souvent 
très-poreux, et souvent encore leurs cellules sont cohé- 
rentes les unes aux autres : en sorte que beaucoup parmi 
eux , semblent ne présenter chacun qu'une masse dans 
laquelle le polypier et Les polypes sont confondus. Le po- 
lypier lui-même , dans les masses agglomérées, recou- 
vert au-dehors par une chaïr animale, vivante et irritable, 
semble ators intérieur aux animaux , et s'être formécomme 
eux par la voie de l'organisation. Il n'en est cependant 
rien ; ce polypier, comme les autres, est réellement ex- 


SANS VERTÈBRES. 83 


térieur aux animaux qui l'ont produit , ettoutes ses par- 
ties, aitentiyement examinées, sont parfaitement inorga- 
niques. Son état et l'apparence qu'il a d'être intérieur aux 
polypes dans les races citées, tiennent à la forme parti- 
culière de ces polypes ;. ce que je vais ici simplement ex- 
poser , et ce que j'espère démontrer en traitant des po- 
lypiers lamellifères. 

Les polypes qui forment ces polypiers lamellifères , 
quoiqu’aussi simples en organisation interne que les autres 
polypes à polypier, n'ont point le corps isolé et simple 
au dehors , comme ceux dont je viens de faire mention, 
En effet , l'étude de leur polypier montre , d’une manière 
évidente, que ces polypes ont des appendices latéraux et 
Jacuneux : en sorte que , s'ils adhèrent les uns aux autres 
par leur extrémité postérieure ; on est forcé de recon- 
naître qu'ils adhèrent aussi entr'eux par ces appendices 
latéraux de leur corps. On conçoit de là qu’en adhérant 
ainsi les uns aux autres par tant. de points, tous les po- 
lypes d'un de ces polypiers, ne forment qu’une masse 
commune , partout très-lacuneuse. Or, comme entre les 
corps de chacun d’eux, et les appendices lacuneux par 
lesquels ils se tiennent latéralement , il existe une multi- 
tude de vides qui communiquent tous entr’eux , ces ani- 
maux déposent dans ces vides les matières de leur poly- 
pier. Dès lors ces matières déposées se rapprochent, 
s'aggrègent , se concrètent , se solidifient, et constituent 
les parties et les lames pierreuses du polypier solide dont 
il est question. 

Aïnsi, quoique les nombreux polypes d'un madrépore, 
d’une astrée , d'une méandrine , etc., adhèrent ensemble, 


84 ANIMAUX 


et même enveloppent leur polypier, remplissant de leur 
chair gélatineuse les interstices de ses parties , le polypier 
néanmoins leur est véritablement extérieur , et toutes ses 
parties quelconques sont les résultats de matières excré- 
tées, deposées hors du corps de chacun de ces animaux: 
le polypier n'a donc pas été formé par intus-susception. 

La mème chose arrive à la coquille des balanites , des 
coronules et des tubicinelles, dont les parties remplissent 
les lacunes du corps de l'animal, sans qu’on puisse dire 
que cette coquille soit une partie végétante, comme on 
l'a dit des polypiers. 

Un naturaliste des plus distingués , qui a fait faire à la 
zoologie de grands progrès par ses recherches , s’ex- 
prime ainsi dans l'un de ses ouvrages. 

« La partie dure , ou du moins la croûte qui revêt les 
polypes , paraît faire partie de leur corps , et croître avec 
eux par intus-susception ; en sorte que les branches qui 
naissent cà et là du tronc , dansles espèces qui ne restent 
pas simples , sont de véritables végétations , et non des ad- 
ditions que les habitans construiraient contre celles qui 
existaient déjà. C’est donc assez justement que les animaux 
dont il est question , ont été nommés zoophytes ou ani- 
maux-plantes. La partie solide a pris, par une expres- 
sion figurée , le nom de tige , et la tête des polypes, ou 
plutôt leur partie mobile, pourvue de tentacules , celui de 
fleur. — [ Cuvier, Z'ableau élémentaire d’'Hist. nat., 
p. 663. ] 

Rien de tout cela n’est fondé ; ce dont il est facile de 
se convaincre , en examinant attentivement la structure 


des polypiers. Les faits bien constatés attestent que les 


SANS VERTÈBNES. 85 


polypes à polypier sont aux hydres ce que les mollusques 
testacés sont aux mollusques nus. De part et d'autre, 
ceux qui ont des enveloppes solides, les forment par des 
excrétions de leur corps, et ces enveloppes ne croissent 
pas comme eux par éntus-susception ; elles sont inorga- 
niques et toujours complètement extérieures aux animaux 
qu’elles contiennent. Mais Le savant que je viens de citer, 
n'ayant pas eu le temps sans doute d'examiner lui-même 
les objets, s’en est rapporté à l'opinion de Linné et de 
Pallas : achevons cette discussion. 

Ce qu’on a pris pour des racines dans certains poly- 
piers , n'a , de cet organe des végétaux , que la simple 
apparence. Ces fausses racines ne sont point organisées, 
ne sont nullement perforées, et ne pompent aucuns sucs 
pour les transmettre dans l’intérieur du polypier. Ce ne 
sont que les premiers dépôts de matières excrétées par 
des polypes, nouvellement tombées sur des corps étrangers; 
dépôts d’abord étalés en expansions erustacées qui se 
fixent , mais qui, bientôt après, par le rapprochement 
et la rencontre des nouveaux polypes générés par les pre- 
miers , se réunissent en un ou plusieurs troncs sur les- 
quels ces polypes vivent en commun, se multipliant les 
uns sur les autres. 

Chaque polype néanmoins à sa partie antérieure en- 
fermée dans sa propre cellule. 

Ces expansions en empâtement, rarement divisées en 
ramifications radiciformes , se trouvent appliquées latéra- 
lement sur les corps étrangers sur lesquels elles ont été 
formées ; elles sont, comme le polypier , sans organi- 
sation dans leur intérieur , ne servent qu’à fixer ce poly- 


86 ANIMAUX 


pier , et ne sont nullement propres à pomper aucun suc 
pour la nourriture de l'animal. 

Le polype, en effet; recoit ses alimens uniquement 
par la bouche, et ne les prend jamais par son polypier : 
il n’avait donc pas besoin de racines, et n’en a réellement 
pas. 

Ce qu'il y a de bien remarquable dans les polypes 
a polypier, c'est que tous, ou au moins la plupart, 
coustiuent des animaux composés, qui vivent et se nour- 
rissent en commun, adhérant les uns aux autres, et com- 
muniquant tous ensemble. 

Le premier exemple de ce singulier état de choses 
parmi les animaux, s'est montré dans les vorticelles ra- 
meuses qui appartiennent au premier ordre des polypes. 
Nous avons ensuite retrouvé le même état de choses 
parmi les polypes du second ordre , dans les hydres et 
les corines. Enfin , nous le rencontrons encore, et plus 
fortement employé, dans tous ou presque tous les po- 
lypes à polypier , ainsi que dans tous les polÿpes flot- 
tans, | 
À l'égard de l'hypothèse par laquelle on prétend qu'un 
embryon contient, en raccourci, toutes les parties que 
doit avoir l'individu, et même tous les individus qui 
peuvent en provenir , il est évident que cette hypo- 
thèse , si elle était fondée, ne serait applicable qu'aux 
êires vivans simples, et non à ceux qui sont composés 
d'individus réunis, qui se multiplient par des régénéra- 
tions successives. 

Aïnsi , il n’est pas vrai que le gemma d’une astrée , 
d'une méandrine , contienne en raccourci tous les indi- 


SANS VERTÈBRES. 87 


vidus qui doivent se générer successivement à la suite du 
premier individu , que ce gemma tout-à-fait développé 
a produit. Il ne l’est pas non plus que l'embryon d'un 
gland de chêne puisse contenir en raccourci toutes les par- 
ties d’un grand chêne ; parce que ces parties ne se sont 
formées qu’à la suite des générations successives des indivi- 
dus annuels qui ont vécu sur le corps commun , consti- 
tué par le tronc et les branches de cet arbre. Voy. l'7n- 
troduction, p. 69 et sui. 


De la forme particulière de chaque polypier. 


‘ La flexibilité ou la solidité d’un polypier quelconque, 
est sans doute le résultat de la nature de sa substance, 
soit membraneuse , soit cornée , ‘soit pierreuse ; mais, 
quant à sa forme générale, il est évident qu'elle tient, 
dans le plus grand nombre, au mode particulier , dont 
les gemmes de chaque race sont produits ou sont déposés. 

En effet , tous les polypes à polypier produisent des 
gemmes ou bourgeons qui, tantôt naissent et se déve- 
loppent sans se séparer de leur mère, et tantôt sont dé- 
posés sur les bords des cellules ou sont rejetés au-dehors 
et tombent sur les corps voisins. On sait qu’en se déve- 
loppant, ces gemmes deviennent des polypes semblables 
à ceux dont ils proviennent. Or , on peut faire voir que, 
selonle mode dont les germes sont disposés en naissant, 
et selon celui dont ils sont déposés, la forme ou la 
figure générale du polypier en résulte nécessairement. 

Les gemmes réproductifs et oviformes des polypes qui 
ont un polypier tubuleux , au lieu d’être à nu , comme. 


88 ANIMAUX 


dans les Lydres , sont enfermés dans une espèce de ves- 
sie ouverte à sonsommet ou d’un côté. Cette vessie se dé- 
tache ettombe avec eux, dans ceux qui ne doivent point 
conserver leur adhérence. | 

Cette même vessie n’est point une enveloppe complète, 
qui doit se rompre pour laïsser sortir un embryon que la 
fécondation a rendu propre à posséder la vie; mais c’est 
un jeune fourreau, soit particulier à un bourgeon, soit 
commun à plusieurs. Lorsqu'il est commun à plusieurs, 
il se détache et tombe, à une certaine époque, avec les 
bourgeons qu'il contient , et ces bourgeons , qui ont cha- 
cun leur fourreau particulier, se développent en nouveaux 
individus. Ces vessies gemmifères , que l’on a observées 
dans les plumatelles et dans les tubulaires, naïssent de 
l'intérieur , s'en détachent et sont rejetées au-dehors. Dans 
les sertulaires , etc. , elles se forment à l’extérieur , et 
restent assez long-temps adhérentes au polypier commun. 
On lesa prises pour des ovaires, parce qu’on a supposé 
inconsidérément qu’elles renfermaient des œufs. 

La forme même du polype contribue de son côté à la 
configuration générale du polypier ; car les polypes fort 
allongés donnent nécessairement lieu à des cellules tu- 
buleuses | proportionnellement longue. Msais ce qui in- 
flue principalement sur la forme générale du plus grand 
nombre des polypiers, c’est la manière particulière aux 
races, dont les gemmes sont disposés , lorsqu'ils conser- 
vent leur adhérence, ou sont déposés lorsqu'ils se dé- 
tachent. 

En effet , les gemmes non accumulés sur les cellules, 


A 


mais toujours disposés à côté d’elles au-dehors et dans 


SANS VERTÈBRES. 89 


tous les sens, sur le support commun , donnent lieu à la 
configuration des polypiers crustacés , c’est-à-dire, éta- 
lés en croûte, qui couvre les corps voisins. 

Si les gemmes sont jetés régulièrement sur deux points 
opposés du bord des cellules, ils donneront au polypier, 
en pullulant successivement , une forme aplatie , soit 
flabelliforme s’il y a isolement dans les gemmes, soit fo- 
lüforme s’il ya contiguité dans ces gemmes. Si, au con- 
traire, les gemmes sont disposés sans régularité sur le 
bord des cellules, tantôt d’un côté et tantôt de l’autre, 
ils donneront lieu , par leur pullulation successive , à un 
polypier composé de ramifications éparses. 

On conçoit de là, tous les cas qui peuvent avoir lieu 
à raison du nombre et de la situation des gemmes dispo- 
sés, à raison dela régularité ou de l’irrégularité de leur 
disposition, soit sur le bord des anciennes cellules, soit sur 
leur côté, soit sur le support commun, enfin, à raison 
de la forme même des polypes qui se développent de 
chaque gemme. 

Ces considérations suffisent pour faire apercevoir la 
cause de la diversité infinie des formes des polypiers ; 
celle de la disposition régulière ou vague de leurs rami- 
fications; celle de leur épaisseur , leur finesse , leur élé- 
gance , leur multiplicité; celle, enfin, de leur cohérence 
ou de leur continuité plus ou moins interrompue. 

Les polypes à polypier ont, comme les mollusques 
testacés, des pores excrétoires par le moyen desquels 
ils rejettent et filtrent des sucs superflus ou excrémen- 
tiels, et qui, hors de l'animal, prennent une consis- 
tance quelconque , relative à leur nature. Ces sucs, en 


90 ANIMAUX 


effet, par le rapprochement, l'agglutination ou l'aggréga- 
tion de leurs particules les plus solides , se transforment 
après leur sortie de l'animal, en une matière simplement 
gélatineuse ou membraneuse dans les uns, cornée dans 
les autres, et tout-àa-fait pierreuse dans d’auires encore. 

C’est tantôt tout-à-fait à l'extérieur des polypes à corps 
simple , que se forment ces dépôts de matières excré- 
toires qui , bientôt après, se eoncrètent ou se solidifient ; 
et tantôt ces dépôts s’effectuent dans les lacunes qui exis- 
tententre les corps de beaucoup de polypes agglomérés , 
et les appendices extérieurs de ces corps, comme dans 
les polypiers lamellifères. 

La nature , qui ne fait rien que graduellement , a 
formé d’abord les polypiers les plus frêles , les plus émi- 
nermment flexibles ; mais d’une seule substance presque 
entièrement animale , et y a admis peu-à-peu des parti- 
cules étrangères , sans en former un corps séparé. Ainsi, 
elle produisit, dans cet ordre, les polypiers gélatineux , 
ensuite les polypiers membraneux , enfin, les polypiers 
cornés ; et y ajoutant de plus en plus des particules cré- 
tacées , elle a ensuite progressivement sohdifié les poly- 
piers qu’elle continuait de produire , et les a amenés à 
l'état tout-àa-fait pierreux. 

Jusques-là chacun de ces polypiers n’offrit qu'une seule 
sorte de substance, soit uniquement animale , soit cons- 
tituée par un mélange de matière animale et de matière 
crétacée ; mais à mesure que l’animalisation ft des pro- 
grès parmi les polypes de cet ordre , la nature com- 
posa le polypier de deux substances distinctes et séparées. 
Alors elle ramollit graduellement cette enveloppe, en 


SANS VERTÈBRES. OL 


faisant dominer de plus en plus la matière animale sur 
la matière erétacée ; fit disparaître celle-ci, et termina 
insensiblement l'existence du polypier , après l'avoir 
amené à l'état gélatineux le plus fugace. Le polypier ne 
se montra plus ensuite nulle part; les polypes du der- 
nier ordre de la classe n'offrirent qu'un corps com- 
mun à nu à l'extérieur , et dans les classes suivantes la na- 
turé passa à des animaux isolés, dont les organes de- 
vinrent de plus en plus nombreux et composés eux- 
mêmes. 

Cet ordre de choses me paraît être celui qu'a néces- 
sairement suivi la nature ; et c’est aussi celui que je pré- 
sente dans le rang que j'assigne aux sept sections qui par- 
tagent les polypes à polypier. 

Ainsi, je divise les polypes à pol pion en sept sections 
ou familles, de la manière suivante: 


* Polypiers d’une seule substance. 


Lre Section. — Polypiers fluviatiles. 
IL® Section. — Polypiers vaginiformes. 
IIL.e Secrion. — Polypiers à réseau. 
IV. Section. — Polypiers foraminés. 
V.e Section. — Polypiers lamellifères. 


** Polypiers de deux substances séparées. 


VIe SECTION. — Polypiers corticifères, 
VIL:eSecrion.—Polypiers empâtés. 


02 ANIMAUX 


PREMIÈRE SECTION. 


RARES 


POLYPIERS FLUVIATILES. 


L 


Polypiers, soit libres, isolés et flottans dans les eaux, 
soit fixés et glomérulés en masses celluleuses sur les 
corps aquatiques ; composés d’une seule sorte de subs- 
tance. 


Polypes à tentacules nombreux, ne complettant point 
le cercle autour de la bouche 


OBSERVATIONS. 


La connaissance de plusieurs polypiers très-singuliers, 
et celle des rapports qui se trouvent entre les polypes de 
plusieurs de ces polypiers, m'ont forcé de les réunir en un 
groupe séparé pour en former une section particulière. 

Les polypes qui forment ces polypiers n’habitent que dans 
les eaux douces, et principalement dans celles qui sont vives, 
fluviatiles. 

Des quatre genres que je rapporte à cette section, le pre- 
mier seul estencore trop imparfaitement connu pour assurer 
soit la famille, soit même la classe à laquelle il appartient. 
Il semble néanmoins tenir au second par l'habitude qu'ont 
les animalcules des deux genres d’errer dans les eaux, Les 


SANS VERTÈBRES. (0 R) 
deux derniers genres offrant un polypier glomérulé et fixé 
sur les corps aquatiques , ont été associés avec des polypiers 
marins de la section des empätés. Cependant la nature de ces 
polypiers, étudiée avec soin, et ceux de leurs polypes qui 
ont été observés, m'ont paru s’opposer à cette association; 
c’est pourquoi je les en ai distingués, et même considéra- 
blement éloignés. Voici les quatre genres qui composent cette 
section, 


[1] Polypiers libres, flottans dans les eaux : 
Difllugie. 
Cristatelle. 

[2] Polypiers fixés sur les corps aquatiques : 
Spongille. 
Alcyonelle. 


DIFFLUGIE. (Diflugia.) 


Corpstres-petit, gélatineux, contraciile , enfermé dans 
un fourreau testacéiforme. Partie antérieure sortant 
hors du fourreau, et étendant irrégulièrement 1 à 10 
bras tentaculaires , inégaux et rétractiles. | 


Fourreau ovale ou subspiral , tronqué et ouvert à sa 
base, agglutinant souvent des grains de sable à sa sur- 


face externe. 


Corpus minimum , gelatinosum, contractile, va- 


04 ANIMAUX 

gina testaceiformt inclusum. Corporis pars antica ex- 
trà vaginam exiliens , et brachia plura [1 —10 | 
tentacularia inæqualia retractiliaque. variè porri- 
gens. 


Vagina obovaita vel subspiralis , basi truncata et 


aperta, externa superficie arenulasa sæpè aggluti- 
nans. 


OBSERVATIONS. 


D’aprèsles observations que M. Ze Clerc a récemment pré- 
sentées à l'institut, la Difflugie est un animal microscopique 
encore très-imparfaitement connu, et déjà très-singulier 
par ceux de ses caractères qu’on a pu apercevoir. 

Cet animalcule, dont les plus grandes dimensions n’exce- 
dent pas un dixième de ligne , parait contenu dans un four- 
reau, probablement membraneux , mais qui a la forme d’un 
test, étant un peu en spirale supérieurement, et tronqué à 
sabase. Lorsque ce fourreau s’est recouvert de grains de sable 
agglutinés, sa forme spirale ne paraît plus, et alors il présente 
une masse ovoide, dont l'ouverture est à l'extrémité tron- 
quée. C’est de cette ouverture que l'on voit sortir, avec une 
diffuence singulière , des bras tentaculaires , inégaux , d’un 
blanc de lait, variant irrégulièrement depuis un jusqu'à dix. 

La bouche de’cét animalcule n’a pas été observée. Il est 
probable néanmoins qu'elle existe, et qu’elle se trouve à la 
partie antérieure du corps, au centre des points d'où les 
bras tentaculaires se déploient. 

Connaissant encore trop peu les caractères de ce petit 
animal, on ne peut prononcer sur la classe à laquelle 1l ap- 
partient réellement. Je remarquerai seulement que son mode 


SANS VERTÈBRES. Où 


d’être, n’est point du tout celui des infusoires. Il ne paraît 


guères s’en rapprocher que par sa taille ; mais bien d’autres 
sont dans le même cas. On sait qu’à l’égard de l’état de l’or- 


ganisation , la taille est d'une médiocre importance; elle 
l’est moins encore que la consistance des parties. 

Comme la difflugie mérite d’être signalée et proposée aux 
nouvelles recherches. des observateurs , je la range provi- 


soirement parmi les polypes, et je considère son fourreau 
comme son polypier. 


ESPÈCE. 


1. Difllugie protéiforme. Diflugia protæiformis. 
Difflugia. Le Clerc, mém. mff. 


Habite en Europe, dans les eaux donces ; penplées de plantes 
aquatiques, entre lesquelles l’animal se meut avec lenteur. 


CRISTATELLE. (Cristatella. ) 


Polypiers globuliformes » gélatineux, libres, à super- 
ficie chargée de tubercules courts, épars; polypifères. 


Da sommet de chaque tubercule sort un polype, 
dont l'extrémité se divise en deux branches rétraciiles, 
arquées, garnies de tentacules disposés en dents de 


peigne. 


Bouche située au point de réunion des deux branches 
tentaculaires. 


96 ANIMAUX 


Polypari globuliformes , gelatinost, non affixi, 
vagantes ; tuberculis brevibus separatis Sparsis poly- 


piferis. 


ÆEx apice cujusque tuberculi polypum exseritur ex- 
tremite divisum in duos ramos retractiles , arcuatos , 


tentaculis unilateralibus pectinatos. 


L 


Os in axillé ramorum. 


OBSERVATIONS. 


Les polypes que RoEseL nous a fait connaître, et dont le 
genre cristatelle a été formé, sont des polypes composés 
très-singulicrs et qui semblent à peine appartenir à l’ordre 
des polypes à polypier. 

Ils nous présentent un très - petit corps globuleux , géla- 
tineux, jaunâtre et muni de quelques tubercules courts et 
épars. Ces petits corps sont libres , nagent ou se déplacent 
dans les eaux, et semblent ainsi se mouvoir à l’aide des deux 
branches tentaculaires de chacun de leurs polypes. 

Ces polypes avoisinent considérablement les vorticelles, 
et cependant ne sont plus réellement des rotifères. 

Effectivement , sans posséder un organe uniquement rota- 
toire à leur bouche, les eristatelles y en présentent un qui 
est moyen entre celui des rotifères et les tentacules en rayons 
des autres polypes, et surtout des pl/umatelles, avec les- 
quelles on sent qu’elles ont déjà des rapports. Ce qui appuie 
cette considération, c’est que, si les deux branches pectinées 
des cristatelles représentent les deux demi- cercles ciliés 
des rotifères , elles ne se bornent point aux mêmes fonctions ; 
car ces parties peuvent se contracter et se mouvoir indépen- 


SANS VERTÈBRES. 07 


damment les unes des autres , et n’ont que des mouvemens 
semi-rotatoires. 

Le corps globuleux et commun des crisratelles a une 
enveloppe mince , submembraneuse et transparente qui en 
forme le polypier , et qui fournit à chaque tubercule de ce 
corps un tube très-court qui est la cellule de chaque polype. 
Cette considération indique les rapports des cristatelles 
avec les plumatelles , dont le polypier tubuleux est bien 
connu. Elle montre que les cristateiles, ainsi que la dif- 
flugie , offrent réellement les ébauches ou les plus imparfaits 
des polypiers, et en même temps la singuliere particularité 
d'avoir un polypier libre, qui nage avec elles. 

Mais une observation qui me fut communiquée par le 
docteur 7’ahl, célèbre professeur de botanique à Copen- 
hägue, m'apprit que, d’après un naturaliste allemand nommé 
Lichtenstein, les polypes de Roësel, qui constituent nos 
cristatelles , sortaient de ces productions particulières 
connues sous le nom d’éponges fluviatiles , qu'ils avaient 
probablement formées. 

Ne connaissant pas l’ouvrage de Lichtenstein ; et trou- 
vant dans le fait singulier qu'il énonce de grandes difficultés 
que je ne puis résoudre , je m'en tiens pour les cristatelles 
a ce que nous apprend Roeësel. 

On ne connaît encore qu’une seule espèce de cristatelle, 
-qui est celle que Roësel a observée. 


ESPÈCE. 


1. Cristatelle vagabonde. Cristatella vagans. 


Roës.ins. 3. p. 559. tab. gt. 
Habite dans les eaux douces, soit vives , soit stagnantes. 


Tome II. 7 


08 ANIMAUX 


| 
SPONGILLE. (Spongilla. ) 

Polypier fixé, polymorphe , d'une seule sorte de 
substance, à masse irrégulière , lacuneuse et celluleuse , 
constituée par des lames membraneuses , subpilifères , 
formant des cellules inégales , diffuses et sans ordre. 


Des grains libres et gélatineux dans les cellules. Po- 


lypes inconnus. 
é 


Polyparium fixum , homogeneum, polymorphum, 
massä irregulari lacunosd et ceilulos& constitutum. 
Cellulæ inœquales imperfectæ diffusæ inordinatæ , 
laminis membranaceis , subpiliferis composite. 


Granula plurima gelatinosa non affixa in cellulis. 


Poly pi ignoti. 


OBSERVATIONS. 


Sous le nom de spongille , je comprends ces corps singu- 
liers , spongiformes, celluleux, pilifères et verdâtres , que 
l’on trouve fixés dans les eaux douces et vives, sur les pierres 
et autres corps solides, et que l’on connaît depuis long-temps 
sous les noms de spongia fluviatilis, spongia lacustris , etc. 

Ces corps ne me paraissent point appartenir au genre des 
éponges marines, malgré l’analogie apparente que leur 
donne leur forme avec les éponges. | 

Effectivement, ces mêmes corps, mollasses dans l’état 
frais, et très-fragiles dans l’état sec , ne se composent point 
de deux substances distinctes, savoir : de fibres cornées, 


SANS WERTÈBRES. Où 


enlacées ou croisées, tenaces et plus ou moins empâtées 
d’une pulpe gélatino-terreuse , comme les éponges marines; 
d’ailleurs, tous contiennent dans leurs cavernosités ou cel- 
lules une multitude de petits grains gélatineux, jaunâtres, et 
qui m'ont paru libres, tandis que rien de semblable n’a en- 
core été observé dans les véritables éponges. 

Les petits grains observés dans les spongilles seraient-ils 
des gemmes propres à produire les cristatelles , comme l’ob- 
servation de Lichtenstein semble l'indiquer ? 

On a cherché à constater en France l'observation de Zich- 
tenstein, et l’on n’a point réussi. En effet, l’on m'a assuré 
n'avoir vu aucune cristatelle sortir des spongilles ou y ren- 
trer ; et cependant l’on a observé des cristatelles nageantes 
dans les eaux qui contenaient des spongilles. Ainsi, les poly- 
pes des spongilles ne sont pas encore connus. 

Malgré l’analogie des formes des spongilles avec les épon- 
ges, 1l n’est pas encore constaté que ces corps fluviatiles 
soient des productions animales ; on peut néanmoins les 
présumer telles d’après les apparences et d’après les grains 
gélatineux qu ils contiennent, 

_ Comme ces spongilles constituent un genre tres-distinct, 
je les rapporte ici provisoirement, étant persuadé que si ce 
sont des productions d'animaux, elles appartiennent à des 
polypes, et probablement à des polypes de cette section. 

On en trouve quelquefois qui sont adhérentes à des alcyo- 
nelles , et mélangées avec elles, 


ESPÈCES. 


1. Spongille pulvinée. Spongilla pulvinata. 
Sp. subincrustans , sessilis , crassa, conveæa, sublobata ; 
osculis majuscudis, sparsts. 


100 ANIMAUX 


Mus. n.0 
Habite dans les rivières , près des moulins , sur-les pierres , aux 
environs de Saint-Quentin. (M. de V’ieuville. ) 

Elle forme des masses sessiles, irrégulières , épaisses, convexes , 
an peu lobées, et ne se ramifie point. Elle est très-poreuse, lacu- 
neuse, verdàtre dans l’état frais, et n’a de fibres qu’à sa surface. 
C'est peut - étre le spongia fluviatilis de Pallas, Zooph. n.0 231; 
mais je n’ai vu aucun individu se ramifier. 


2. Spongille friable. Spongilla friabilis. 
Sp. sessilis, convera, obsolete lobulata , intùs fibrosa ; 
fibris longitudinalibus , ramuloso-cancellatis. 
Spongia friabilis. Esper. suppl. tab. 62. 
Habite dans les étangs. Elle est granifére , et n’a presque point 
de parenchyme entre ses fibres. 


3. Spongille rameuse. Spongilla ramosa. 

Sp. sessilis, ramis elongatis subteretibus , inœqualibus, 
lobulatrs. | 

Spongtia lacustris. Esper, 2. tab. 23. 

B. Eadem massis digitatis, ramulosts. 

Spongia. Pluk.alm. t. 112. f. 3. an Esper. 2. t. 23 À. 

V. Eadem, ramis gracilibus ramulosits. 

Habite dans les étangs , les lacs d’eau douce. Elle n’est point 
rare , se ramifie constamment, et parait distincte des deux 
précédentes. 


ALCYONELLE. ( Alcyonella. ) 


Polypier fixé, encroûtant ; à masse épaisse, convexe et 
irrégulière ; constitué par une seule sorte de substance ; 
et composé de l’aggrégation de tubes verticaux , subpen- 


tagones , ouverts à leur sommet. 


Polypes à Corps allongé, cylindrique, offrant à leur 


3 


SANS VERTÈBRES. IOI 


extrémité supérieure quinze à vingt tentacules droits, dis- 
posés , autour de la bouche, en un cercle incomplet 


L 


d’un côté. 


Polyparium fixum , incrustans , in massam homo- 
geneam, crassam , convexam et irregularem extensum, 
tubis verticalibus aggregatis membranaceis apice hian- 
tibus et subpentagonis compositum. 


Polypi elongati , cylindrici ; tentaculis “ circa 
orem , 15 ad 20 , erectis , fasciculum turbinatum vel 
infundibuliformem ; uno latere imperfectum compo- 


nentibus. 


OBSERVATIONS. 


L'a/cyonelle est un polypier qui ne tient de l’alcyon qu’une 
apparence de masse, mais qui n'offre nullement dans sa 
composition deux sortes de substances distinctes, comme 
des fibres cornées et empâtées par une pulpe quiles enveloppe 
ou les recouvre ; ce qui est le propre des vrais alcyons,. 

Ici le polypier n’est qu'une masse de tubes serrés les uns 
contre les autres, et dont la substance paraît identique. Ces 
tubes sont un peu irréguliers, à cavité cylindrique , obscu- 
rément pentagones à l'ouverture. 

Les polypes font sortir à l'entrée des tubes leurs tentacules, 
qui se montrent par faisceaux un peu ouverts en entonnoir, 
Ces tentacules n’oscillent point, paraissent immobiles , mais 
rentrent dans le tube dès qu’on les touche. 

Je ne connais qu’une seule espèce de ce genre, et que 
Bruguière avait déja décrite, Elle m'a été communiquée, 
dans l’état frais, par M. de Beauvois, membre de l’Institut, 
qui l’a recueillie dans l'étang de Plessis-Piquet, près de Paris, 


102 ANIMAUX 


ESPÈCE. 


r. Alcyonelle des étangs. Ælcyonella stagnarum. 
Alcyonium fluviatile Brug. dict. p. 24. n.° 10. 
Habite dans les étangs et dans les eaux de fontaine, aux environs 
de Paris. 


DEUXIÈME SECTION. 


LAVE 


POLŸYPIERS VAGINIFORMES. 


. E] % . A 
Polypiers d’une seule substance, à tiges gréles , fistu- 
leuses , membraneuses ou cornées, flexibles, phytoïdes ; 


contenant les polypes dans leur intérieur. 


La section des nolypiers vaginiformes est très-natu- 
relle; elle peut être considérée comme une grande et 
belle famille de polypes que l'on ne saurait écarter les 
uns des autres. 

Les polypiers dont il s’agit offrent, en général, des 
productions allongées, grêles, cauliformes, flexibles, 
transparentes, rarement simples, le plus souvent rami- 
fiées très-finement , et qui représentent des plantes très- 
délica’es. Ces productions sont fistuleuses , ainsi que leurs 
rameaux , inorganiques, d'une substance presque toujours 
cornée , et contiennent les polypes ou le corps commun 


auquel les poly pes se réunissent par leur partie postérieure ; 


SANS VERTÈBRES. 103 


mais Ja partie antérieure de chaque polype rentre et sort, 
soitgpar l'extrémité ouverte des tiges et des rameaux du 
polvpier , soit par des ouvertures latérales qui présentent 
comme autant de cellules particulières. Ces ouvertures 
latérales sont, le plus souvent, saillantes au dehors, et 
imitent de petits calices, plus ou moins en saillie , le long 
. des tiges et des rameaux de ces polypiers. 

Ces mêmes polypiers ne sont plus grêles et plus déli- 
cats que les polypiers glomérulés , que parce qu'ils ne 
sont point ramassés, et que leurs parties ne sont point res- 
serrées en paquet dense ; mais ils sont plus animalisés dans 
leur substance, puisque cette substance est évidemment 
cornée dans la plupart, tandis que celle des polypiers 
glomérulés ne l’est nullement. 

Les polypes contenus dans les polypiers vaginiformes, 
communiquant les uns aux autres par leur partie posté- 
rieure » donnent probablement lieu à l'existence d’un 
corps commun, vivant , très-frêle , et dont la vie est indé- 
pendante de celle des individus qu'elle anime. On est,en 
effet, autorisé à croire que les tubes de ces polypiers 
sont remplis par un corps gélatineux, vivant, plus durable 
que les individus qu'il produit , périssant peu-à-peu par 
une extrémité , êt s’accroissant en même temps par l’autre. 
Or, c’est à ce corps commun que chaque polype est adhé- 
rent par son extrémité postérieure. 

À mesure que les polypes qui y adhèrent se multiplient 
par des gemmations qui ne se séparent point, le corps 
commun s'oblitère et se dessèche progressivement dans 
sa partie inférieure; mais il continue de vivre dans le reste 


de son étendue , s’accroissant mème dans sa partie supé- 


104 ANIMAUX 


rieure , en développant sans cesse de nouveaux individus. 
Ainsi, nourrissant tous les polypes et en produisant 
continuellement de nouveaux, ce corps vivant et médul- 
laire accroît ou agrandit successivement le polypier, mul- 
tiplie ses ramifications , et produit périodiquement , outre 
les gemmes isolés non séparables , ces bourses ou vessies 
particulières qui en contiennent d’autres, et qui, en se 
détachant et tombant sur les corps voisins, vont multiplier 
le polypier. | 

Il résulte de cet ordre de choses, qu'a mesure que le 
polypier vieillit par la continuité des nouvelles générations 
de polypes qui s'y succèdent, les tiges de certains d’en- 
tr'eux se remplissent d’abord Rene de matière 
cornée , et ensuite s’épaississent presqu'entièrement , de- 
viennent comme frutiqueuses , plus roides et plus dures; 
mais leurs sommités et surtout leurs ramifications restent 
fistuleuses. 

J'ai dit que le corps commun des polypes de ces poly- 
piers produisait successivement deux sortes de gemmes : 
les uns non séparables, et qui multiplient les polypes du 
mème polypier; les autres qui doivent sen séparer et 
donner lieu à d’autres polypiers de la mème espèce. Ces 
derniers naissent ordinairement ramassés plusieurs ensem- 
ble, comme en paquet ou en petite grappe, et sont ren- 
fermés dans des bourses ou vessies particulières que l'on 
observe en certain temps sur les tiges, les rameaux ou 
dans les aisselles de ces polypiers. Ces bourses gemmi- 
fèves se détachent et tombent au temps de leur perfec- 
tionnement complet, et donnent lieu à de nouveaux 


polypiers fixés sur les corps marins du voisinage, à 


SANS VERTÈBRES. 10) 


mesure que les polypes se développent et se multi- 
plient. 

Comme les polypiers vaginiformes , d’abord très- 
frèles et presque membraneux dans les premiers genres , 
deviennent ensuite cornés dans les suivans , et bientôt après 
acquièrent un enduit calcaire qui augmente leur consis- 
tance et les rend un peu fragiles, ces considérations 
nous autorisent à les ranger et les diviser de la manière 
suivante. 


DIVISION DES POLYPIERS VAGINIFORMES. 
* Polypiers nus, non vernissés ni encroûtés à l'extérieur. 
[ x } Cellules terminales. 


Plumatelle. 
Tubulaire. 
Cornulaire. 
Campanulaire. 


[2] Cellules latérales. 


Sertulaire. 
Antennulaire. 
Plumulaire. 
Sérialaire. 


** Polypiers »ernissés ou légèrement encroûtes à l'extérieur. 


Tulipaire, 
Cellaire. 


106 ANIMAUX 


Anguinaire. 

* Dichotomaire. 
Tibiane. 
Acétabule. 


Polyphyse. 


PLUMATELLE. (Plumatella. ) 


Polypier fixé par sa base, gréle, tubuleux , rameux, 
submembraneux, ayant les extrémités des tiges et des 
rameaux terminées chacune par un polype. 


Polypes à bouche rétractile, munie de tentacules ciliés, 
disposés sur un seul rang , et dépourvus de bourrelet à 


leur origine. 


Polyparium basi affixum , gracile , tubulosum , ra- 
mosum , submembranaceum ,:caulium ramulorumque 


ex apicibus singularibus polypum exserens. 


Polypi ore retractili ; tentaculis ciliatis uniseriaus et 


annulo destitutirs. 


OBSERVATIONS. 


Depuis Roësel et Schæffer , qui ont observé et fait con- 
naître des tubulaires d’eau douce, M. Y’aucher a observé 
avec beaucoup de détails, dans les eaux du Rhône et dans 
quelques eaux stagnantes et douces, deux espèces de tubu- 
laires d’eau douce, dont une parait nouvelle. 


SANS VERTÈBRES. 107 


Il résulte de toutes les observations qui font connaître ces 
tubulaires d’eau douce , que ces polypes doivent être distin- 
gués , comine genre , des tubulaires marines. 

Ces polypes paraissent très-voisins des cristatelles par 
leurs tentacules, et ils Le sont aussi des a/cyonelles, qui n’en 
différent que parce que les tubes de chaque polype sont 
aggréges et réunis en masse. 

En considérant le panache plumeux que forment les ten- 
tacules de ces polypes, nous leur avons assigné le nom de 
plumatelle pour désigner leur genre. 

Dans les plumatelles, il n’y a point de bourrelet visible à 
V'origine des tentacules, et ces tentacules sont, en général, 
pourvus de cils, soit verticillés, soit disposés en plume ; carac- 
tères que n’offrent point les polypes des tubulaires. D'ailleurs, 
les plumatelles peuvent rentrer dans leur tube, et y retirer 
entierement leurs tentacules; facullé que n’ont point les tu- 
bulaires. ( Voyez le Bulletin des Sciences, n.° 81, p. 157.) 

Les gemmes reproductifs et oviformes des plumatelles sont 
enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, 
qui s’ouvre sans se déchirer. Ils naissent de l’intérieur, et 
sortent entre les tentacules par la bouche du polype. 

Les tubes, plus ou moins rameux, qui constituent le po- 
lypier des plumatelles, sont membraneux, frêles et très- 
délicats. 


ESPÈCES. 


1. Plumatelle à panache. Plumatella cristata. 


PL stirpe brevi, ramosa, subpalmala ; tentaculorum se- 
rie campanulatd lunatd. 

Polype à panache. Trembley, polyp. 3. pl. 10. f. 8—0. 

Tubularia reptans. Blumenb. natur. p. 440. no 1. 

Se trouve dans l’eau des étangs. 


108 ANIMAUX 


2. Plumatelle campanulée. Plumatella campanulata. 

PL. stirpe alternatim ramosa; tentaculorum serie campa- 
nulatä, lunatd, cristata. 

Roësel, ins. 3. p. 447. t. n3—"5. T'ubularia campanulata. 
Gmel. syst. nat. VI. p. 3834. 

Se trouve dans les eaux douces et stagnantes, fixée sous la len- 
ticule. Elle est très-voisine de la précédente par ses rap- 
ports. 


3. Plumatelle rampante. Plumatella repens. 

PL. stirpe ramosa, filiformi repenté; tentaculis subfascicula- 
is , verticillato- ciliatis ; gemmarum vesiculis elon- 
galis. 

T'ubularia repens. Gmel. syst. nat. VI. p. 3835. Schæff. ar- 
mop. 1554. t. 1. f, 1—2. Bullet. des sc. 3. pl. XIX.. f. 1 —5. 

Se trouve dans les eaux douces, sous les feuilles du rénu- 


phar. 


4. Plumatelle lucifuge. Plumatella lucifuga. 

PL. Stirps ramosa, filiformt repente; tentaculis subfas- 
ciculatis , verticillato-ciliatis, aquam agitantibus ; gem- 
marum vesiculis suborbiculatés complanatis. 

Tubularia lucifuga. Vauch. Bullet. desse. 3. pl. 19.f.6—10. 


Se trouve dans les eaux douces , sous les pierres. 


TUÜUBULAIRE. (Tubularia. ) 


Polypier fixé par sa base, grêle, tubuleux , simple ou 
rameux, corné; ayant les extrémités des tiges et des 


rameaux terminées chacune par un polype. 


Polypes à bouche munie de deux rangs de tentacules 


nus, non rétractiles, et pourvus d'un bourrelet à leur 
origine. 


SANS VERTÈBRES. 109 


Polyparium basi affixum , gracile , tubulosum , cor- 
neum , simplex vel ramosum , caulium ramulorumque 
apicibus singularibus polypum exserens. 


Polypi ore tentaculis nudis, biseriatis, non retrac- 
tilibus , subtüus annulo instructis. 


OBSERVATIONS. 


Les tubulaires sont des polypes marins, très-voisins, par 
leurs rapports, des plumatelles , mais qui en sont bien dis- 
tincts , et qui forment évidemment le passage des plumatelles 
aux sertulaires, Leur polypier, constamment fixé par sa base , 
consiste en tubes grèles, simples ou rameux , cornés, flexi- 

les, lisses, réunis plusieurs ensemble, et dont l’extrémité 
supériéure de chaque tige et de chaque rameau se termine 
par un polype. Ce polypier diffère de celui des sertulaires en 
ce qu’il n’est point dente sur les côtés par des cellules sail- 
lantes et calyciformes. 

Ainsi, les polypes des {ubulaires sont constamment termi- 
naux , et 1ls se distinguent de ceux des plumatelles en ce que 
leurs tentacules, nus et disposés sur deux rangs, ne peuvent 
pointrentrer entièrement dans le tube ou fourreau du polype, 
et qu'ils ont à leur origine une espèce de collet. 

Les tentacules des tubulaires sont ordinairement nom- 
breux; et l’on remarque que ceux du rang extérieur ou 
inférieur sont ouverts et rayonnans, tandis que ceux du 
rang intérieur ou supérieur sont relevés en faisceau , et re- 
présentent en quelque sorte le pistil d’une fleur. 

Les gemmes reproductifs et ovifèrmes des éubulaires sont 
enveloppés chacun dans une membrane en forme de vessie, 
naissent de l’intérieur, et sortent entre les teutacules infé- 
rieurs et le tube. 


110 ANIMAUX 


On prétend que les polypes des fubulaires sont peu con- 
tractiles. Il se peut que l'intensité de leur irritabilité soit dans 
un dégré inférieur à celui des autres polypes; mais ils sont 
irritables ou ont des parties irritables, sans quoi ces êtres ne 
seraient point des animaux. Il ne peut y avoir d'exception à 
cet égard. 


ESPÈCES. 


1. Thbulaire chalumeau. 7'ubularia indivisa. 
T. tubulis aggregatis, simplicibus, sursüm leviter ‘dilata- 
Lis, bast altenuatis implexis. 
Ellis. corall. p. 31.t. 16. fig. C. et act. angl. 48. t. 17. fig. D 
Tubularia indivisa. Lin. 
Se trouve dans l’Océan européen et dans la Méditerranée. 


Tubulaire trachée. Z'ubularia larinx. Sol. ® 


T.. tubulis simplicibus aggregatis , linc inde annuloso-ru- 
gosis , inferne attenuatis. Soland. et Ellis. corall. p. 31. 

Ellis corall. t.16. fig. b et act. angl. 48. t. 17. fig. C. 

Tubularia muscoïdes. Lin. Esper. tub. suppl. t. 4. et 4 A. 

Se trouve dans l'Océan européen. Ses tubes sont vermi- 
formes. 


3. Tubulaire rameuse. 7'ubularia ramosa. 
T°. tubulis ramosis, axillis ramulorum contortis. Sol. 
Ellis corall. tab. 16. /£g. a. et tab. 17. fig. a A. 
Soland. et Ellis, n.o 3. {ub. ramosa. Lin. 
Se trouve dans l'Océan européen. 


4. Tubulaire splachne. 7'ubularia splachnea. 1. 
T.. culmis capillaribus simplicissimis ; pellé terminali lævi 
membranaced. 
Esper. suppl. tubul. 1. 8. 
Habite la Méditerranée. Elle semble dut même genre que l’acé- 
tabule ; mais son plateau membranenx n’est point composé 
de cellules tubuleuses et rayonnantes. Polypes inconnus. 


Observ. La tubularia magnifica | Act. soc. Linn. vol. 5. ] est, dans 
notre système, rangée parmi lesamphitrites, 


SANS VERTÈBRES. Elt 


CORNULAIRE. (Cornularia. } 


Polypier fixé par sa base, corné ; à tiges simples, in- 
fandibuliformes, redressées, contenant chacune un po- 


lype. 


Polypes solitaires, terminaux ; à bouche munie de huit 
tentacules pinnés, disposés sur un seul rang. . 


Polyparium basi affixum , corneum ; surculis sim- 
plicibus , infundibuliformibus , erectiusculis , polypum 
unicum singulis continentibus. 


Polypi solitari, terminales ; ore tentaculis octo 
dentato-pinnatis , uniserialibus. 


OBSERVATIONS: 


Les polypes de ce genre ne peuvent être associés aux tubu- 
laires dont la bouche est environnée de tentacules nombreux, 
disposés sur deux rangs. La rangée unique et le petit 
nombre de leurs tentacules les rapprochent de ceux des ser 
tulaires et des genres avoisinans. 

Les cornuläires ne sont pas probablement des polypes 
simples ; car il paraît que leurs jets communiquent ensemble 
à leur base par un tube rampant dont Cavolini représente 
une portion. 

Ces jets, dans l’espèce connue, sont cornés, jaunâtres, 
ridés transversalement et comme par anneaux , et vont en 
s’élargissant insensiblement vers leur sommet , d’où sort le 
polype qu'ils contiennent. 


112 ANIMAUX 


ESPÈCE. 


1. Cornulaire ridée. Cornularia r'UgOS&. 
Tubularia cornucopiæ. Pallas EL. zooph. p. 80, n.0 37. Cavol. 
pol. mar. p. 250.t.9.f. 11—12. Esper. suppl. tab. XXVII. 
FE À 
Se trouve dans la Méditerranée. 


CAMPANULAIRE. (Campanularia. ) 


Polypier phytoïde , filiforme , sarmenteux , corné ; x 
tiges fistuleuses, simples ou rameuses. 


Calyces campanulés, dentés sur les bords , soutenus 
par des pédoncules longs et tortillés. 


Polyparium phytoïdeum, filiforme, sarmentosum , 
corneum ; surculis tubulosis , simplicibus aut ramosis. 


Calyces campanulati, margine dentati, pedunculis 
clongatis contortisque elevati. 


OBSERVATIONS. 


Les campanulaires ont sans doute de grands rapports avec 
les sertularia de Linné; ce qui fait qu'on les a confondues 
parmi les espèces rapportées à ce genre ; mais elles s’en dis- 
tinguent éminemment , n’ayant point leur tige ni ses rameaux 
dentés latéralement par des calyces sessiles et en saillie. Les 
calyces ou cellules des campanulaires sont, au contraire, 
soutenus par des pédoncules latéraux, souvent assez longs , 
et tortillés, surtout vers leur base, 


SANS VERTÈBRES, 113 


Les calyces deces polypiers sont, d’ailleurs, un peu grands, 
tampanulés, dentelés en leur bord, et polypiferes. 

Enfin, on voit naître sur ces polypiers des vésicules gein- 
mifères, axillaires, ovales-tubuleuses, plus ou moins tron- 
quées à leur sommet. | 


ESPÈCES. 


1, Campañnulaire verticillée. Campanularia werticillata. 
C. stirpe alternè ramosa ; ramis summitatibusque pedun- 
culiferis ; pedunculis verticillatis cellulé unic& termi- 
nalis. 
Ellis corall, p. 23. tab. 13. fig. a. A. 
Sertularia verticillata. Linn. 
Habite dans l’Océan européen. 


2. Campanulaire grimpante. Campanularia volubilis. 
C. stirpe volubili subramosa; pedunculis alternis longis 
celluli unicä terminatis ; vesiculis ovaiis subrugosis. 

Ellis corall, tab. 14. f. 21. a. 4. Soland. et Ellis, tab. 4. fiz.e, 
Du EF 

Sertularia volubilis. Lin. 

Habite dans l'Océan, autour des fucns , etca 


3. Campanulaire oblique. Campanularia syringa. 
C. stirpe volubili ; pedunculis alternis brevibus , celluld 
oblongd et oblique truncatä terminatis. 


Ellis corall. t. 14. fig. b. B.Sertularia syringa. Lin. 
Habite dans l'Océan européen. 


4. Campanulaire dichotome.Campanularia dichotoma. 
C. stirpe filiformi donga, ramosa , subdichotoma ; pedun- 
culis annulosis , calyce campanulato terminalis ; vesicuz 
lis obovatis axillaribus. 
Ellis corall. p.21. t. 12. n. 18. fig,a,c. A, C. 
Sertularia dichotoma. Lin. 
Habite dans l'Océan septentrional et la Méditerranée. 


Tome IT. es 8 


114 ANIMAUX 


SERTULAIRE. ( Sertularia.) 


Polypier phytoïde, corné: à tiges grèles, fistuleuses, 
simples ou rameuses , et garnies , ainsi que leurs rameaux, 
de cellules dentiformes, séparées et latérales. 


Cellules calyciformes, saillantes comme des dents, 
sessiles où subpédiculées, et disposées sur deux rangs 
opposés, où éparses. 


Vésicules gemmiferes , plus grosses que les calyces. 


Polyparium phytoideum , correum : surculis graci- 
libus , tubulosis, simplicibus aut ramosis, ad latera 
dentatim celluliferis. 


Cellulæ calyciformes , disunctæ , dentatim promi- 


nulæ , sessiles vel subpedicellatæ , bifariæ vel sparsæ. 


V'esiculæ gemmiferæ , calycibus majores. 


OBSERVATIONS. 


Les sertulaires constituent un très-beau genre parmi les 
polypiers flexibles, non pierreux. Ce genre est nombreux en 
espèces , malgré les réductions qu’il a été convenable de lui 
faire subir. 

Ces polypiers ressemblent, en général , à de petites plantes 
fort jolies et tres-délicates, qui seraient dépourvues de feuil- 
les , ou dont les feuilles seraient extrêmement petites et den- 
tiformes. Leur substance est d’une nature cornée ; plongée 
dans le vinaigre , elle n’y offre aucune effervescence. 


SANS VERTÈBRES. 115 


Les tiges des sertulaires sont, en général, transparentes, 
fistuleuses, très-menues, et la plupart finement ramifiées à 


CR! . À, . 
la manière des plantes. Elles due dans leur 
iongueur, ou au moins dans celle de] 


rs rameaux , par les 
cellules saillantes, calyciformes, séparées et latérales dont elles 
sont garnies. Ces cellules sont petites, nombreuses, tantôt 
opposées les unes aux autres, et tantôt alternes ; elles sont 
disposées , soit sur deux rangs opposés, soit d’une manière 
éparse. Elles varient dans leur forme, selon les espèces, et 
de chacune d'elles sort un polype presque semblable à une 
hydre. 

Outre les cellules en forme de dents dont les tiges et les 
rameaux des sertulaires sont garnis, on trouve encore, dans 
certaines saisons de l’année, sur les ramifications de ces poly- 
piers,des vésicules particulières qui servent à la multiplication 
de leurs polypes. Ces vésicules contiennent des bourgeons 
qui paraissent disposés en petites grappes, et que l’on prend 
pour des œufs. 

On trouve les sertulaires adhérentes aux rochers , aux co- 
quilles , aux fucus et autres corps marins sur lesquels eiles 


forment ordinairement des touffes d’une extrême finesse, 
et souvent très-élégantes. 


ESPÈCES. 
* Cellules subpédicellées. 


1. Sertulaire antipate. Sertularia antipathes. 
S. stirpe dura , rigida, ramoso - paniculata ; ramis pin- 


naëËis ; pinnulis subsetaceis celluliferis ; cellulis pedicel- 
latis. % 


Mus. n.° 


Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande. Péron et 


116 ANIMAUX 


Le S'ueur. Aspect dendroïde, d’an gris-noirâtre, et ressem- 
blant presque à un antipate. Hauteur, douze à quinze cen- 


Lisa 


timètres. 


2, Sertulaire lâche Sertularia laxa. 
$. alicernè ramosa; ramis simplicibus ; calycibus alternis, 
remolis, tubulosis truncatis pedicellatis. 
ertularia fruticosa. Esper. suppl. 2. tab. 34. 
Habite.... Ma collection. Ses tiges sont transparentes, jau- 


nâtres, munies de rameaux alternes, simples , filiformes. Iau- 
teur , deux décimètres et plus. k 


** Cellules sessiles. 


3. Sertulaire pectinée. Sertularia pectinata. 

S. pinnata; pinnulis crebris alternis filiformibus ; dentc- 
culis subopposttis lubulosis arcuatis ; vesiculis angulatis, 
apice quadridentatts. 

B. eadem. pinnulis brevioribus. Sertularia pinaster. 

Soland. et Ellis. p. 55. tab. 6. fig. b. B. 

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Sonnerat. Ma collection. 
Elle est d’un noir rougeâtre , à jets simples, largement 


pinnés et pectinés. Hauteur , douze centimètres. 


4. Sertulaire sapinette. Sertularia abietina. 
S. allernalim pinnata; denticulis subopposilis, ovalo- 
tubulosis ; vesiculis ovalibus. 
Sertularia abietina. Lin. Soland. et Ellis. p. 36. 
Ellis corall. t 1. n,0 2. fig. b. B. 
Esper. suppl. 2. tab. 1. 
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Espèce très-connue ; 


elle est souvent chargée de la spirorbe-perle. 


’ 


5. Sertulaire millefeuiile. Sertularia millefolium. 
S. surculis eleganter pinnatis ; pinnulis brevibus distichis ; 
denticulis subalternis tubulosis ; vesiculis bicornibus. 
Mus. no 
Habite les mers Australes ou de la Nouvelle-Tfollande. Péron 
et le Sueur. Gette espèce semble être arborescente, ses jets 


SANS VERTÈPBRES. 117 


nombreux étant disposés alternativement le long d’une tige 
roide et dure, qui paraît lui appartenir, et qui lui est 
étrangère. Ces m°mes jets sont élégamment pinnés, comme 
dans la sertularta filicula de Solander, p. 57, et ressem- 
blent à des rameaux latéraux et ouverts. 


6. Sertulaire lycopode. Sertularia lycopodium. 

S. surculis numerosis filiformibus elongatis in plano pin- 
nalis ; pinnis angustis proliferis ; pinnulis creberrimis 
brevibus ; dentibus subopposilis ; vesiculis avatis bi- 
dentatis. 

Mas. n.° 

Habite les mers de la Nonvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 
C’est une espèce très-remarquable , et qui ressemble à cer- 

. tains lycopodes par son aspect. Ses jets filiformes ressemblent 
à des plumes étroites , allongées, planes , proliféres vers leur 
sommet. Les calyces dentiformes sont très-petits. Longueur, 
douze à quinze centimètres. 


7- Sertulaire polyzone. Sertularia poly zonias. 
$. pumila, sparse ramosa ; ramis subfleruosis ; denticulis 
alternis ovalo-conicis; vesiculis obovatis transverse ru- 
gosis. 
Sertularia poly zontus. Lin., Soland.et Ell. p. 35. 
Ellis corall. t. 2. n.0 5. fig. a b. 4. B. 
Esper. suppl. 2. tab. G. 
, Habite les mers d'Europe. Ma collection. Taille petite ow 
moyenne ; rameaux ulternes, rares ; cellules dentiformes , 
alternes , distantes, 


8. Sertulaire divergente. Sertularia divaricata. 
S: humilis, fuscata, ramoso-divaricata; cellulis campanus 
latis , allernis , remotiusculés. 
Mus. n,0 
Habite les mers Australes. Péron et Ze Sueur. EMe forme un 
petit buisson lâche, d’un brun noiïrâtre, à rainifications di=- 


vergentes , rigidules. Hauteur, trois centimètres. 


LI 


9. Sertulaire argentée. Sertularia argentea. 


118 ANIMAUX 


= 


S. ramis composilis elongato - caudatis ; ramulis alternis 
confertis paniculatis ; denticulis suboppositis appressis 
mucronaits ; vesiculis ovalibus. 

Sertularia argentea. Lin., Soland. et Ell. p. 38. 

EL. corall, tab. 2. n.o 4. Esper. suppl. 2. t. 25. fig. mala. 

Mus. n,° 

Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma cellection. Elle 
se divise dès sa base en branches allongées , caudiformes, at- 
ténuées en pointe : leur extrémité, et garnies latéralement 
de rameanx paniculés, serrés les uns contre les autres. Les 
cellules dentiformes sont oblongues , presqu’opposées, bril- 
lantes. resserrées contre leur rameau , mucronées à leur an- 
gle extérieur. Longueur, dix-huit à vingt centimètres. 


< 
10, Sertulaire cupressine, Sertularia cupressina. 

S. ramis composilis , elongatis ; ramulis alternis divisis ; 
denticulis suboppositis , oblique truncatis subdivaricatis ; 
vesiculis obovatis. 

Sertularta cupressina. Lin., Soland. et Ell., p. 38. 

Ellis corall. t. 3. n.° 5. fig. a. A. Esper. suppl. 2. RE 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette sertulaire se 
distingue plus de la précédente par son aspect que par des 
caractères essentiels. Elle est moins grande. 


11. Sertulaire operculée. Sertularia operculata. 

S.capillacea, ramosissima ; surculis capillaribus prælongis 
allernè ramosis ; denticulis oppositis angulo mucronatis ; 
vesiculis obovatis operculatis. 

Sertuliria operculata. Lin. , Soland.et Ell. p. 39. 

Ellis corall. t. 3. n.06. Esper. suppl. 2. t. 4. 

Mus. n.° 

Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Ma collection. Es- 
pèce très-distincte et bien connue. Ses touffes capillacées et 
très-fines , sont fort amples. Longueur, deux décimètres et 
plus. 


12. Sertulaire scie. Sertularia serra. 
 $. humilis, capillacea, subfastigiata; surculis capillari- 
bus dichotomo-ramosis , açutè serratis; cellulis opposi- 
tis, mucronalis. 


SANS VERTÈBRES. 119 


« 


Habite l'Océan, sur l’anatife lisse. Ma collection. Elle se rap- 
proche de la sertulaire naïne, n.° 14 ; mais elle est plus fine, 
à jets capillacés et dichotomes , et à cellules petites, très-ai- 
guës. Hauteur, quatre centimètres. 


13. Sertulaire rosacée. Sertularia rosacea. | 

S. alternè ramosc ; denticulis oppositis tubulosis truncatis ; 
vesiculis coronato-spinosis. 

Sertularia rosacea. Lin., Soland. et Ell. p. 39. 

Ellis act. angl. vol. 48. t. 25. f. 5. et corall. t. 4. 

Sert. nigellastrum. Pall. zooph. p. 129. 

Esper. suppl. 2. t. 20. 

Habite l'Océan Européen, la Méditerranée. Ma collection. 
Elle estggrêle, rameuse, et n’a que six ou sept centimètres 
de longueur. 


14. Sertulaire naine. Sertularia pumila. 

S. surculis numerosis, tenellis, simplicibus et ramosis ; 
deïticulis oppositis mucronatis recurvatis ; vesiculis 
opalts. 

Sertularia pumila. Lin., Soland. et Ell. p. 40. 

Ellis act. angl. vol. 48. t, 23. f. 6. et vol. 59. t. 19. f. 11. et co. 
rall. t. 5. n.° 8. fig. a. À. 

Esper. suppl. 2.t.10. 

Habite l'Océan européen , sur des fucus. Ma collection. Ses 
jets sont nombreux , délicats , les uns simples, les autres un 
peu rameux. Longueur , trois centimètres. 


15. Sertalaire filicule. Sertularia filicula. 

S. Surculis flexuosis , ramoso-pinnatis ; pinnis ex angulis 
alternis ; denticulis suballernis ovato-acutis ; vesiculis 
obovatts. 

Sertularia filicula. Soland. et EIl. p. 57. tab. 6. fig. c. et C.I. 

_ Habite sur les côtes d'Angleterre. Ma collection. Cette sertu- 
laire est frêle , délicate , à jets fiiformes , fléchis en zig-zag, 


pinnés , un peu rameux. Longueur , quatre à six centimètres. 


16. Sertulaire halécine. Sertularia halecina. 


S. ramoso-pinnata, rigidulä; ramulis alternis subulato: 


120 ANIMAUX 


setacets ; denticulis alternis remotis tubulosis articulatss ; 
vesiculis ovalibus. 

Sert. hulecina.Lin., Soland.et EIl. p. 46. 

Ellis corail. t. 10. et act. angl. vol. 48. t. 17. fig. E, F, G. 
Esper. suppl. 2ct. 24. | 

Mus. n, 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Elle est rameuse, 
pinnée. et a un peu de roideur dans ses tiges et ses rameaux, 
Inférieurement, ses tiges sont composées de tubes réunis, 


entortllés et entremélés. Longueur, huit à dis centimètres, 


17: Sertulaire épineuse, Sertularia spinosa. 


S. surculis filiformtbus elongatis ramosis ; ramis lateralibus 
paniculatis, subflexuosis, ad apices spinulosis ; denti- 
culis alternis obsoletis distantibus. 

Sert. spinosa. Lin., Soland. et EIL. p. 48. 

Ellis corall. t. XI. n.e 17. fig. b. B, C, D. 

Esper. suppl. 2. t. 28. 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Celle - ci est frêle, 
allongée , quelquefois volubile, à ramifications latérales, 
courtes , divisées , paniculées , subépineuses. Longueur , dix- 
huit centimètres. 


18. Sertulaire confervoïde. Sertularia confervæformis. 

S. surculis gracilibus elongatis alterne ramæsis ; ramis di- 
visis subpanticulatis setaceis ; denticulis obsoletis ; vest- 
culis ventricosts. 

Sert. confervæformis. Esper. suppl. 2.t. 33. 

Habite l'Océan européen. Ma collection. Elle est assez fine, 
très-rameuse, à denticules rares. Longueur, dix à douze cen- 
timètres. 


19. Sertulaire géniculée. Sertularia geniculata. 
$. pumila ; surculis tenellis flexuosis geniculatis ; denticu- 


lis alternis calyciformibus ; vesiculis axillaribus , ovalis, 
collo truncato terminatis. 


Sert. geniculata. Lin., Soland. et EIL. p. 49. 
Ellis act. angl. vol. 48. t. 22. f. 1. et corall. t.12. 1.0 10, b. B. 
Habite les mers d'Europe. Ma collection. $es jets très-frèles 


è 


SANS VERTÈBRES, 121 


filiformes , la plupart simples, tantôt rampent sur les fu- 
cus , et tantôt y sont en saillie. 


20. Sertulaire ridée. Sertularia rugosa. 

S. minima ; denticulis alternis subclavatis transversè rugo- 
sis ; vesiculis ovalo - ventricosis , rugosissimis , triden- 
lalis. 

Sert, rugosa. Lin. , Soland.et Ell. p.52. 

Ellis corail. t. 15. n.0 23. fig. a. 4. 

Esper. suppl. 2. t. XI. 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Les cellules en sail- 
lie sont un peu en fuseau ou presqu’en massue ; les vési- 
cules plus renflées, semblent en provenir. 


21, Sertulaire quadridentée. Sertularia quadridentata. 

S, minima, repens; surculis simplicibus articulatis, no- 
dosis ; denticulis quaternis oppositis ventricosis ; arti- 
culis basi contortortis. 

Sert. quadridentata. Soland. et Ell. p. 57. 1. 5. fig. g. G. 

Esper. suppl 2. t. 32. 

Habite l'Océan d'Afrique, et près de l’ile de l’Ascension , sur 
des fhcus. Ma collection. 


22. Sertulaire bicuspidée. Seriularia bicuspidata. 

S. minima, ramosa, nodulifera ; denticulis oppositis 
aculis. 

Habite, .. ma collection , Sur un fucus. Espèce extrêmement 
petite, comme nodulifère, rameuse. Les petits nœuds bien 
séparés, sont formés de deux cellules opposées, à pointes di- 
vergentes en dehors. Longueur , douze millimètres. 


23. Sertulaire ciliée. Sertularia ciliata. 
S.minima, dichotomo-ramosa; denticulis crebris, spar- 
sis, turbinatis , calyciformibus, margine cilialis. 
Habite. ... Ma collection. Cette espèce et la précédente m'ont 


été communiquées par M, Lamouroux. Longueur, deux ceu- 
timètres. | 


122 ANIMAUX 


ANTENNULAIRE. (Antennularia. ) 


Polypier phytoïde, corné; à tiges fistuleuses , simples 
où rameuses, articulées, et munies de ramuscules pili- 
formes. Les ramuscules verticillés, garnis d’un seul côté 


de dents saillantes , calyciformes et polypifères. 


Polyparium phytoïdeum , corneum ; surculis tubu- 
losis simplicibus aut ramosis , articulatis , ramusculis 
piiformibus circumvallatis. Ramusculi verticillati, 
dentibus prominulis, secundis calyciformibus et poly- 
piferis instructr. 


OBSERVATIONS. 


Les antennulaires sont très-remarquables en ce qu’elles 
portent des filets ou ramuscules verticillés, qui sont les seules 
parties de ces polypiers sur lesquelles se trouvent les cellules 
ou dents calyciformes d’où sortent les polypes. Elles sont en 
cela très-distinguées des sertulaires , puisque leurs calyces 
polypifères ne se trouvent que sur ces filets piliformes , et 
que ces mêmes filets sont verticillés aux articulations du po- 
lypier; tandis que dans les sertulaires, les cellules saillantes 
et calyciformes viennent le long des tiges mêmes et de leurs 
rameaux. 

Les cellules dentiformesdes antennulaires sont fort petites; 
et comme elles sont disposées d’un seul côté sur les filets 
verticillés quiles portent , elles offrent , par cette disposition, 
un rapport avec les plumulaires. 

Aux aisselles des verticilles naissent des vésicules gemmi- 
fères , ovales , pédicellées, qu’on n’observe que dans la sai- 
son favorable à leur développement. 


SANS VERTÈBRES. 123 


ESPÈCES. 


1. Antennulaire simple. Æntennularia indivisa. 
A. surculis fasciculatis , simplicibus , prœlongis ; setulis 
verticillorum brevibus. 
Sertularta antennina. Lin. 
Ellis corall. t.9 fig. a. Pluk. t. 48. £. 6. 
Habite dans l'Océan. 


2, Antennulaire rameuse. Antennularia ramosa. 


A. surculis ramosis ; setulis verticillorum longis capülli- 
formibus. 

Sertularia antennina. B. Ellis corall. t. 9. n.o 14. b. act. 
angl. 48 t. 22. | 

Habite dans l'Océan. 


PLUMULAIRE. (Plumularia.) 


Polypier phytoïde et eorné ; à tiges grêles, fistuleuses, 
simples où rameuses, garnies de ramilles calyciferes. 
Calices saillans, dentifcrmes , subaxillaires, disposés d’un 
seul côté sur les ramilles. 


Vésicules gemmifères , subpédiculées. 
Polyparium phytoideum, corneum ; surculis tubu- 


losis gracilibus, simplicibus aut ramosis, ramulis caly- 


ciferis instructis. Calyces promunuli, secundi, denti- 
formes, subaxillares. 


Vesicule gemmiferæ , subpedunculatæ. 


124 ANIMAUX 


OBSERVATIONS. 


Les plumulaires sont tellement voisines par leurs rapports 
des sertulaires , que si ces dernières n'étaient pas aussi nom- 
breuses en espèces qu'elles le sont, il ne serait peut-être pas 
convenable de les en séparer. Quoiqu'il en soit, les polypiers 
dont il s’agit se distinguent facilement des sertulaires par la 
disposition des cellules ou dents calyciformes qui toutes sont 
rangées d’un seul côté le long des ramilles. On reconnaît 
même, au premier aspect, la plupart des p/urnulaires, en ce 
que leurs ramilles sont, en général, disposées comme les 
barbes d’une plume. D'ailleurs, plusieurs espèces se réunis- 
sant d’une manière évidente sous le caractère cité, indiquent 
l'existence d’un groupe particulier, qu'il est utile de consi- 
dérer comme un genre, puisqu'il est très-distinct. 

Chaque calice naït dans l’aisselle d’un appendice étroit, 
bractéiforme , tantôt plus court, taniôt plus long que le 
calice même, 


Voici les principales espèces de ce genre : 


ESPÈCES. 


1. Plumulaire myriophylle. Plumularia myriophy llum. 


PL. surculis inarticulatis pinnatis ; pinnulis alternis ; longis 
arcuatis confertis secundis ; cellulis truncatis, basi sti- 
pulatis, unilateralibus. 

Sertularia myriophyllum. Tin., Soland. et Ell. p. 44. 

Esper. suppl. 2. t. 5. Ellis corall. t. 8. 

Habite l'Océan européen et la Méditerranée. Ma collection. Ses 
jets, nus inférienrement , striés et pinnés , s'élèvent à quinze 
ou dix-huit centimètres. Les pinnules sont longues, fili- 
formes, arquées, sur deux rangées unilatérales. Je n'ai pas 
encore vu ses vessies gemmifères. 


SANS VERTÈBRES. 12 


2. Plumulaire à godets. Plumularia urceolifera. 

| PL surculis simplicibus articulatis pinnatis ; pinnis bifa- 
riis secundis ; vesiculis urceolatis truncatts brevibus ses- 
silibus. À 

Habite... .. l'Océan indien. Ma collection. Son aspect la rap- 

proche de la précédente ; maïs ses tiges, cylindriques et 
d’un brun noirâtre, sont articulées ; ses vessies courtes, ur- 
céolées et nombreuses, sont sessiles sur le rachis, entre les 
pinuules. Longueur, deux décimètres. 


3, Plumulaire en faulx. Plumularia falcata. 


PL. surculis ramosts flexuosis ; ramis alternis pinnatis? 
cellulis tubulosis truncatis secundis subimbricatts. 

Sertularia falcata. Lin. Soland. et ElL. p. 42. 

Esper. suppl. 2.t. 2. Ellis corall. t. 7. n.o 11. fig, a A. 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Outre que ses jets sont 
plus grêles et bien plus rameux que dans les deux précédentes, 


ses pinnules sont plus courtes, et leurs cellules sont plus 
serrées. 


4. Plumulaire à crête. Plumularia cristata. 


PL. larè ramosa , subdichotoma ; ramis pinnatis rectiuscui 
lis ; rachi lævigata ; cellulis campanulatis secunñdis ; ve- 
| siculis cristatis. 
Sertularta pluma. Lin., Soland. et EIl. p. 43. 
Esper. suppl, 2. t. 7. Ellis corall. t. 5. n.o 12. /i9. b. B. 
Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette espèce ne 


tient à la suivante que par ses vésicules en crêtes; maïs elle en 
est très-distincte. 1 | 


5. Plumulaire crochue. Plumularia uncinata. 


FL, volubilis, ramosa , subpaniculata; ramis pinnatis fal- 
cato-uncinatis ; rachi denticulis scabra ; pinnulis sca- 
bra ; vesiculis cristatis. 

Sertularia pennaria. Esper.suppl. 2. t. 25. 

Habite .... la Méditerranée. Ma collection. Elle est volubile 
s’entortille autour des fucus, et a ses rameaux plus penni- 
formes et plus élégans que dans l’espèce qui précède. La: 


126 ANIMAUX 


sertularia pennaria de Gmelin, figurée dans Cavolini, tab. 5. 
fig. 1—6, parait différer de celle-ci. 


6. Plumulaire échinnlée. Plumularia echinulata. 

PL. nana ; surculis subsimplicibus pinnatis ; pinnis alter- 
nis; denticulis secundis hispidulis ; vesiculis cristato- 
serralts. 

» Habite l'Océan européen. Ma collection. Je la dois à M. Des- 
champs. Elle est petite comme la plum.sétacée ; maïs elle en 
est très-distincte. 


7. Plumulaire bipinnée. Plumularia bipinnata. i 

Pi, surculis ramosis Lipinnatis ; pinnis pinnulisque bifariis 
confertis ; vesiculis terelt-ovatis , subscabris. 

Habite l'Océan indien. Sonnerat. Ma collection. Cette espèce 
a laspect d’un lycopode ou d’une fougère. Ses jets soutien- 
nent quelques rameaux alternes, courbés, bipinnés, et à 
pinnules serrées les unes contre les autres. Celles qui portent 
les cellules sont très-courtes. Les vés’cules sont nombreuses, 
cerclées, échinulées. Couleur brune; longueur, quinze à 
vingt centimètres. 


8. Plumulaire anguleuse. Plumularia angulosa. 

PL stirpe flezuosd, bast nudä ; ramnis alternis , subcom- 
pressis , pinnatis; pinnis bifariis secundis appressis. 

Mus. n.o 

B. var. stirpe longissimä. 

Mus.no 

Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Cette plamulaire 
est remarquable par sa tige droite, fléchie en zig-zags fré- 
quens, non divisée, mais munie de rameaux alternes, ou- 
verts ou ascendans , pinnés et quelquefois presque bipinnés. 
Les pinnulessont courtes et serrées. Leurs cellules sont uni- 
latérales et ont une petite épine à leur base. 

La variété B. offre dans ce genre la tige la plus allongée que l’on 
connaisse ; cette tige a environ six décimètres de longueur. 
Ses rameaux latéraux sont d’une longueur médiocre. 


9. Plumulaire brachiée. Plumularia brachiata. 


SANS VERTÈBRES. 127 


PL stirpe rectd, basi nudd; ramis opposito-geminatis , 
longis pinnatis patentibus ; pinnulis Lenutbus breviusculis 
bifariissubappressis ; vesiculis cylindraceis. | 

Mus, n.° * | 

Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. La singularité 
frappante de cette espèce est d’avoir les rameaux opposés, 
non sur les côtés de la tige , mais sur des points communs de 
cette tige ; en sorte que ces rameaux sont véritablement gé- 
minés. Ces mêmes rameaux sont très-ouverts, viennent par 
paires écartées , et ce sont les inférieurs qui sont Jés plus 
longs. Les vésicules sont allongées, cylindracées , cerclées, 
hérissées sur leurs cercles. Hauteur, vingt-cinq à trente cen- 
timètres. 


10. Plumulaire frangée. Plumularia fimbriata. 


PI. stirpe ramisque pinnalo - fimbriatis ; ramis alternis 
bifariis patentibus ; pinnulis creberrimis cilisformibus. 
Mus. n.° 
. Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Elle est moins 
‘grande que celle qui précède, et a ses rameaux alternes 


plus fréquens, et ses pinnules ciliiformes plus ouvertes. 
Ses vésicules sont à-peu-près les mêmes. 


11. Plumulaire scabre. Plumularia scabra. 


PL surculis infernè nudis muricato-scabris : supernt ra- 
moso-cÿmosis ; iramis divisis pinnatis ascendentibus ; 
cellulis minutissimis. : 

Mus. n.o 

Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur. Le port parti- 
culier de cette espèce la distingue éminemment. Ses tiges 

; nues, scabres, ramifiéesen cime versleur sommet ; ses pin- 
nules très-fines , serrées et ascendantes ; enfin, ses cellules 


mutiques et extrêmement petites, la caractérisent, Hauteur, 
douze centimètres. 


12. Plumulaire pinnée. Plumularia pinnata. 
PL humilis, surculis simplicibus pinnatis subarticulatis ; 
pinnis alternis laxiusculis ; denticulis semi-campanula- 
tis secundis ; vesiculis ovatis ore coronatis. 


1285 -__ ANIMAUX 


Sertularia pinnata. Soland. et Ell. p. 46: 
Ellis corall. tab. XI. f. 16. a. A. 

Habite les côtes de France et d'Angleterre, dans là Manche. 
Ma collection. Elle s’élève à peine à quatre ou cinq centi- 


mètres. 3 


13. Plurmulaire sillonnée. Plumularia sulcata. 
PL. stirpe ramoso sulcato ; ramis erectis ; ramulis latera- 
libus distantibus subpinnatis ; uno latere celluliferts. 
Mus. n.° 
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Cette espèce est 
maigre, lâche dans toutes ses parties. Sa tige et ses branches 
offrent des sillons ascendans et ondés. Hauteur , quinzeou 


seize centimètres. 


14. Plumulaire filamenteuse. Plumularia filamentosa. 

PL surculis numerosis filiformibus erectis ramosis ; ramis 
apice pinnatis spicæformibus ; pinnulis secundis bre 
vibus. 

Mus. n, 

B. var. surculis filamentosis longissimis. 

Mus. n.° 

Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur. Elle forme une 
touffe de jets filiformes, noiïrâtre onu brune, comme spici- 
fère, et haute d'environ douze centimètrés. La variété B. 
offre des jets beaucoup plus longs et plus frèles. Les pinnules 


des épis sont courtes , serrées. 


15. Plumulaire pennatule. Plumularia pennatula. 

PL. filiformis , tenella, pinnata ; pinnis crebris , ascenden- 
libus , appressis; articulatis ; cellulis secundis, campa- 
nulatis , slipula corniformi suffultis , purpureis. 

Mus. n, 

Sertularia pennatula. Soland. et EIl. p. 56. t. 9. f. 1—o. 

Habite l'Océan indien, la côte occidentale de la Nouvelle- 
Hollande. Péron et le Sueur. Espèce petite, délicate, 
fort jolie, et comme sanguinolente ou teinte de pourpre. 
Ses jets naissent sur des filets tubuleux , rampans, entortillés 


et radiciformes. Ils sont nus inférieurement, et portent 


SANS VERTÈBRES. 129 


deux rangées de pinnules articulées, ascendantes , courbées , 
resserrées. Les cellules sont unilatérales , campanulées , sub- 
dentées, et sessiles dans l’aisselle d’une stipule. Hauteur, 
cinq à huit centimètres. 


16, Plumulaire élégante. Plumularia elegans. 


PL. ramosa ; surculis ramisque pinnatis; pinnulis alternis, 
distichis setaceis patentibus ; denticulis secundis campa- 
nulatis spinuld suffultis. 


Mus. n.° « 


Habite. .... Elle semble se rapprocher de la sertularia fru- 
Lescens, Soland. et Ell. p. 55. t. 6. fig. a. A.; mais ses 
pinuules sont plus longues, plus läches, plus ouvertes, et 
offrent, toutes ensemble, la forme élégante d’une plame 
à barbes séparées. Ma collection. 


17. Plumulaire sétacée. Plumularia setacea. 


PI. simplezx , pinnata ; pinnis allernis subincurvatis ; den- 
ticulis obsoletis remotissimis secundis ; vesiculis oblon- 
gis axillaribus. 


Sertularia setacea. Soland. et EIl. p. 43. 

Ellis , corall.t. 38 f. 4. Shaw-Miscellan. 2. t. #1. 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. C’est la plus pe- 
tite des espèces de ce genre. Ses jets pinnés et à pinnules 
lâches , trés-ouvertes, n’ont guère plus de deux centimètres 


de longueur. 


SÉRIALAIRE. (Serialaria.) 


Polypier phytoïde et corné ; à tiges grêles , fistuleuses, 
rameuses, garnies de loges cylindracées, saillantes, pa- 
rallèles, cohérentes sérialement, disposées, soit par masses 
séparées , soit en spirale continue, 


T'ome 1E 


\ 


9 


130 ANIMAUX 

Polyparium phytoïdeum ; corneum ; surculis gracili- 
bus, fistulosis, ramosis, calÿciféris. Calyces cylindracei, 
prominuli , paralleli, seriatim cohærentes , in massas 
distinctas vel in spiram continuam disposite. 


OBSERVATIONS. 


Les sérial aires ,, quoique voisines des sertulaires par 
leurs rapports, constituent un genre particulier bien dis- 
tinct, et facile à reconnaître par la disposition des cellules 
des polypés. Dans ce genre, les cellules, au lieu d’être sé- 
parées les unes des autres, et de représenter le long des 
_ jets et des rameaux, des dents, soit opposées, soit alternes, 
sont tubuleusés, parallèles et cohérentés plusieurs en- 
semble , tantôt par rangées séparées et diverses , dans 
certaines espèces ; et tantôt ne formant qu'une rangée 
non interrompue, qui tourne en spirale autour des tiges et 
des rameaux dans d’autres espèces. 

Dans les espèces , dont les rangées de cellules forment 
des masses séparées , on est tenté de prendre chaque rangée 
pour des vésicules gemmifères propres à reproduire ces 


polypes. 


ESPÈCES. 


* Cellules cohérentes par masses séparées. 


1. Sérialaire lendigère. Serialaria lendigera. 
$. ramosissima , diffusa; ramis filiformibus articulatis 
subdichotomis; cellularum seriis distinctis; caly cibus sen 
sim brévioribus. 
Sertularia lendigera. Lin. Esper.: suppl. 2. t 8. 


. 


SANS VERTÈBRES. 151 


Ellis corall. t. 15. n.° 24. fs. b.B. 
Habite les mers d'Europe, Ma collection. Elle est très-fine , 
très-rameuse, à ramifications presque capillacées. 


2, Sérialaire cornue. Serialaria cornuta. 

S. ramosissima , arliculata, subcrispa; ramis alternis; 
ramulis secundis incurvis ; cellularum seriis distinctis ; 
ullimis extremitate bisetts. 

Mus. n.0 0 
Habite . ... l'Océan asiatique. Je la ctois du voyage de MM. Ze 
“Sueur et Péron. Elle est un peu plus forte et moins ca- 

pillacée que la précédente , à extrémités courbées et comme 


frisées. 
XX Cellules cohérentes par masses continues , spirales. 


3. Sérialaire convolute. Serialaria convoluta. 

S. stirpe alternalim ramosa ; ramis simplicibus filiformi- 
bus ; cellulis cohœrentibus in spiram continuam , angus- 
tam, ramos involventem. 

Mus. n.0 | 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 
Ma collection. Sa tige , longne de quinze à dix-huit certi- 
mètres, soutient des rameaux alternes , simples , filiformes, 
entourés d’une spirale étroite et grimpante que forment les 
cellules cohérentesen sérié continne. 


4. Sérialaire crêpue. Serialaria crispa. 

S. stirpe ramboso-paniculata; cellulis cohæ@rentibus in spi- 
ram plicato-crispam:; subfimbriatam. 

Mus. n.° ‘ 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 

. Macollection: Celle-ci est un peu moitis grandé que célle 
qui précède ; elle est rameuse, paniculée, et a sa spirale 
moins régulière, moins étroite, plissée, presque frangée , et 
quelquefois iiterrompue, 


132 ANIMAUX 


#*_ Polypiers vernissés ou légèrement encroûtés à 
l'extérieur. 


Ces polypiers sont enduits d'un encroûtement extrême- 
ment mince , le plus souvent luisant comme un vernis , et 
qui les rend en quelque sorte lapidescens. Le peu d’épais- 
seur de leur encroûtement ne permet pas qu'il contienne 
seul les cellules des polypes , comme cela arrive aux poly- 
piers corticifères. Certains d'entr’eux sont même si sin- 
guliers , qu’ils n’offrent extérieurement aucune cellule ap- 
parente. 


Voici les principaux genres qui se rapportent à cette 
2.e division des polypiers vaginiformes. 


TULIPAIRE. (Liriozoa.) 


Polypier phytoïde, lapidescent ; à tiges tubuleuses, 
articulées , adhérentes à un tube rampant. Cellules allon- 
gées, pédicellées , fasciculées trois à trois; à faisceaux 
opposés , situés au sommet des articulations. 


Polyparium phythoïdeum , lapideum ; caulibus tu- 
bulosis , articulatis, tubo repente adhærentibus. Cellule 
oblongæ , pedicellatæ , fasciculatim ternæ ; fasciculis 
ex apicibus articulorum. 


SANS VERTÈBRES. 133 


OBSERVATIONS. 


Le polypier singulier et assez élégant, dont il s’agit ici, 
ne peut appartenir au genre des sertulaires, étant lapides- 
cent, et ayant ses cellules fasciculées trois à trois ; l’on ne 
saurait non plus le réunir convenablement à celui des cel- 
laires, puisque ses cellules ne sont ni adnées ou décur- 
rentes par leur partie inférieure , ni incrustées à la surface 
des tiges. Il faut donc en former un genre particulier , 
comme l'a déja fait M. Zamouroux, dans un mémoire qui 
n’est pas encore publié. 

Voici la citation de la seule espèce connue qui appar- 
tienne à ce genre. 


, ESPÈCE. 


2. Tulipaire des Antilles. Ziriozoa caribæa. 
T. lapidea , subdiaphana; articulis clavatis ; cellularum fas- 
ciculis oppositis , et terminalibus. 
Cellaria tulipifera Soland.et El. n.o 15, tab. 5. fig. a. 4. 
Habite l'Océan des Antilles. 


CEÉLLAIRE. (Cellaria. } 


« 


Polypier phythoïde , à tiges tubuleuses, rameuscs, 
subarticulées , cornées , luisantes , lapidescentes. 


Cellules sériales , soit concaténées, soit adnées où in- 
crustées à la surface du polypier. 


134 ANIMAUX 


Vessies gemmifères nulles, ou constituées par des bulles : 


qui se trouvent sur certaines espèces. 


Polyparium phytoïdeum ; surculis ramosis , tubulo- 
sis , subarticulatis , corncis , nitidis , lapidescentibus. 


Cellulæ seriales, vel concatenatæ, vel adnatæ , 
plus minusve inorustatæ ad superficiem polypari. 


Vesicule gemmiferæ nullæ, nisi bullæ quæ in non 
nullis speciebus extant. 


OBSERVATIONS. 


C’est avec raison que l’on a séparé les cellaires des ser- 
tulaires, que Linné confondait dans le même genre. Ces 
jolis polypiers en sont éminemment distingués , non-seule- 
ment par leur aspect luisant ainsi que par l’enduit jparticu- 
lier quiles couvre, et qui , comme ferait un vernis, les 
fait paraître brillans et lapidescens ; mais ils en diffèrent en 
outre par leurs cellules non entièrement libres sur les côtés 
des tiges, comme celles des sertulaires. En effet, les cel- 
lules des cellaires sont, tantôt , incrustées et presque sans 
saillie à la surface des tiges et des rameaux , et tantôt, ad- 
nées au polypier , elles sont décurrentes par leur base, 
quoique leur partie supérieure soit rejetée en dehors et plus 
ou moins saillante. 

Ces polypiers ressemblent à de petites plantes extré- 
mement déliées, à ramifications subarticulées, souvent 
très-fines. Ils présentent de petites touffes brillantes et 
fort jolies. 

Qn distingue aisément les ceZ/aires des corallines ,,en ce 


SANS VERTÈBRES. : 135 


‘que, dans celles - ci , les cellules des polypes ne s'aper- 
çoivent point au simple aspect, tandis que celles des ce/laires 
sont toujours perceptibles. 

On peut partager les cellaires en deux groupes, soit 
comme sections d’un même genre , soit comme formant 
deux genres particuliers , en distinguant celles dont les 
cellules sont incrustées et presque sans saillie, de celles 
dont la partie supérieure des cellules est saillante au de- 


hors. 


ESPÈCES. 


1. Cellaire salicorne. Cellaria salicornia. 
C. dichotoma, articulata; articulis cylindricis, cellulis 
rhombeis obtectis. 
Cellaria farciminoides. Soland.et Ell. p.26. 
T'ubulartiafistulosa. Lin. 
Ellis corall. t. 23. Esper. suppl. 2. t. 2. 


Mus. n.° 
Habite l’Océan européen et la Méditerranée. Ma collection. Ess 


pèce bien connue ; ses articulations sont un peu fusi- 


formes. 


2. Cellaire céréoïde. Cellaria cereoides. 
 C. ramosa, articulata; articulis subcylindricis ; cellulis 
apice obliquatis , subprominulis. 
Cellaria cereoides. Soland. et Ell. p. 26. t. 5. fig. b. B. C. 
DE. 


Habite la Méditerranée, sur les côtes de Barbarie. Ma col- 


Jlection. 


3. Cellaire délicate. Cellaria tenella. 


C. dichotomo - ramosissima, diffusa, articulata; articu- 
lis filiformibus; apicibus cellularum subprominulis 
Mus. n.o 


136 ANIMAUX 


Habite .. .. les mers Australes ? du voyage de MM. Péronetle 
Sueur. Elle est frêle , délicate, très-fine, à ramifications 
dichotomes , ettient à la précédente par ses rapports, 


4. Cellaire filifère. Cellaria filifera. 


C. ramosissima, dichotoma , flabellata; ramulis subsca- 
bris , ad latera filiferis ; cellulis minimis distichis im- 
bricatis subprominulis. 

B. var. ramulis depressis, nudiusculis. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan asiatique, austral. Péron et Le Sweur. Ma 
collection. Ses jets , très-divisés et flabelliformes , n’ont que 
trois centimètres de longueur. La variété B. n’est presque 
point filifére. 


5. Cellaire barbue. Cellaria barbata: 


C. dichotoma, erecta , setis articulatis barbata; ramulis 
teretibus subsquarrosis ; cellulis subprominulis unisetis. 

Mus. n.o 

Habie l'Océan asiatique? du voyage de MM. Féron et Le 
Sueur. Ma collection. Elle est très-fragile , à barbes longues, 
ascendantes. 


6. Gellaire loriculée. Cellaria loriculata. 

C. articulata , ramosissima; cellulis opposilis , subcunea- 
tis , adnatis , oblique truncatis. 

Ellis corall. &. 21. n.° 7. fig. b. B. 

Sertularta loriculata. Lin. Esper. suppl. 2. t. 24. 

Habite l'Océan européen. Ma collection. Longueur, sept à huit 
centimètres. Les oscules des cellules sont latérales, un peu 
au-dessous de leur sommet. 


7. Cellaire caténulée. Celluria catenulata. 


C. ramosissima , subcespitosa , crispa; ramulis articulatis 
concatenutis , apice convolutis ; cellulis ovalibus nitidis 
superimpositis , hinc depressis. 

Mus. n,0 

1. var. fusca ; ramulys rectioribus. 

Mus, n.0 


SANS VERTÈBRES: 197 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Zéron et le Sueur. 

Espèce remarquable, itrès-élégante, offrant des touffes très= 
rameuses, luisantes , argentées, blondes, roussâtres et comme 
frisées, par l’enroulement de ses petites ramifications. Les 
cellules sont ovoides, subturbinées, comme dentées à l’ou- 
verture, convexes d’an côté, un peudéprimées de l’autre. In- 
sérées les unes au-dessus des autres , elles donnent aux ra- 
meaux l’aspect de petites chaînes. La variété Best rembrunie, 
et n’est point frisée. Hauteur, six à neuf centimètres. 


8. Cellaire en scie. Cellaria serrata. 

C. ramosissima, subcrispa; ramis dichotomis, apice digt- 
tato-palmatis ; ramulis serratis ; articulis compressis , 
acutangulis , hinc concavis. 

Mus.n, 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. 
Cette espèce se rapproche tellement de la précédente par ses 
rapports, qu’à son aspect je la prenais d’abord pour une 
de ses variétés, Cependant ses articulations, tont-à-fait apla- 
ties, minces, concaves d’un côté, convexes de l’autre, 
et ses ramuscules éminemment en scie des deux côtés , l’en 
distinguent fortement. Elle forme des touffes très-garnies , 
un peu crêpues, grisâtres ou blondes, hautes de cinq à six 
centimètres. Les cellules paraissent adnées dans le côté con- 
cave des ramuscules. 


9. Cellaire dentelée. Cellaria denticulata. 

C. tenella , ramosa M dichotoma , albo-nitida ; surculis ra- 
misque. filiformibus, ad latera denticulatis ; cellulis bi- 
fariam imbricatis ; apice prominulis. 

Habite l'Océan d'Europe, sur les côtes de France. Ma col- 
lection. Elle paraît avoir des rapports avec la-cellaire cé- 
réoide; mais elle est très-frêle ; et éminemment dentelée sur 
les côtés par les pointes saillantes des cellules. Hauteur, 
deux à trois centimètres. 


10. Cellaire pectinifère. Cellaria pecünifera. 
C. minima, ramosa ; ramis ramulisque pinñalts ; pinnis une 
latere pectinalis brevissimis. 


138 ANIMAUX 


Habite... ma collection , communiquée par M. Lamouroux. 
Son aspect singulier et étranger me fait présumer qu’elle 
provient duvoyage de MM. Péronet le Suewr. 


11. Cellaire pectinée. Cellaria pectinata. 

C:surculis ramosis , pinnato-pectinatis; pinnis alternis, 
linearibus, distantibus , patentissimis, bifariam denta- 
Lis ; vesiculis ovatlo-truncatis, plicatis, costalis. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan asiatique, austral. Péron et Le Sueur. Cette 
cellaire a un aspect tout-à-fait particulier qui peut aisé- 
ment la faire reconnaître. Ses jets, tantôt simples ct élé- 
gamment pectinés, tantôt soutenant quantité ,de rameaux 
alternes , pareillement pectinés , sont remarquables par 
leurs ramilles ou pinnules linéaires, très-ouvertes , écartées 
entr’elles, etdentées des deux côtés comme d'os terminal du 
prestis ou poisson-scie. Les dentsde ces pinnules paraissent 
être l'extrémité saillante et pointue des cellules tubu- 
leuses et décurrentes de ce polypier. Les vessies gemmi- 
fères sont ovales-tronquées , plissécsset striées sur les cô- 
tés. Longueur , cinq à huit centimètres. Ma collection. 


1», Cellaire operculée. Cellaria operculata. 
C.ramosissima, Striala ; ramis pinnalo-pectinalis ; pin- 
nis alternis linearibus distantibus patentissimis , bifariam 
denticulatis ; vesiculis lœvibus , ovatis truncatis opercu- 
latrs. | 
Mus. n. “,2 
Habite....Je la.crois du voyage de MM. Péronet de Sueur. 
Cette cellaire n’est peut-être qu’une variété de la précé- 
‘* dente: cependant ses vessies gemmifères sont si différentes ; 
et, d’ailleurs, moins élégante et plus diffuse, les dents 
latérales de ses pinnules étant très-petites , il paraît conve- 
_nable de la distinguer. 


13. Cellaire ivoire. Cellaria eburnea. 
C. ramis articulatis patulis ; cellulis alternis, tubulosis, 
decurrentibus, supernè obliquis, prominulis , truncatis. 
Sertularia eburnea. Lin. Esper. suppl. 2. t. 18. 


SANS VERTÈBRES. 139 


Ellis corall. t. 21.n.° 6. fig. a. 4. 
Hab'te les mers d'Europe. Ma collection. Elle est très-déli- 
cate , el n’a que deux à trois centimètres de longueur. 


14. Cellairethuia. Cellaria thuïa. 

C. stirpe rigida , flexuosa, supernè paniculata; ramults 
alternis dichotomis ; denticulis distichis adpressis alternis. 
Sertularta thuia. Soland. et Ell. p. 41. 

Esper. suppl. 2.1. 23. 

Ellis corall. t. 5. n.c 9. fe. à. Z. 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Sa tige est dure, 
opaque, flexueuse. Ses rameaux sont tränsparens, moins 
pinnés que dans la cellaire lonchite. 


15. Cellaire lonchite. Cellaria lonchitis. 
C.pinnata, articulata ; denticulis alternis , distichis ap- 
pressis ; vesiculis ovalis operculatis. 
Sertularia lonchitis. Soland. et El. p. 42. 
Sertularia lichenastrum. Lin. ER suppl. 2. t. 35. 
Habite la mer des Indes, etc. Je n’ai point vu cetteespèce, 
{ Voyez Sertularia articulata. Esper. suppl. 2. tab. F 


16. Cellaire ciliée. Cellaria ciliata. 

«C. ramosissima , dichotoma , subserrata ; cellulis alternis , 
inferné adnatis , supernèe obliquis et prominulis ; ore pa- 
tulo ciliato. 

Cellaria ciléatu. Soland. et EI. p. 24. 

Sertularia ciliata. Tin. Esper. suppl. 2.t. 14. 

ÆEllis corall. &. 20. n.°5. fa. d. D. 

Habite des mers d'Europe. Ma collection. Elle est très-ra- 
meuse , verdâtre presque comme un hypnüm, à ramifica- 
tions gréles, en scie, spinuleuses. Longueur , trois à quatre 
centimètres. 


UE Céllaire cornue, Cellaria cornuta. 
C. ramosa ; articulata ; cellulis tubulosis curvatis ; altera 
suprà alleram ; setd ad osculumlongissimä. 
Sertularia cornuta. Lin., Esper. suppl. 2::t. 19. 
Ellis corall.t. 21. n. 10. fig. c. C. 
Habite les mers d'Europe. 


ao ANIMAUX 


18. Cellaire multicorne. Cellaria chelata. 
C: ramosa ; cellulis corniformibus, uno latere ramulorum 
adnatis ; ore marginato. 
Sertularia loricata. Lin. Esper. suppl. 2. t. 29. 
Ellis corall. t. 22. fg.9,b, B. 


Habite les côtes d'Angleterre , sur les fucus. 


19. Cellaire bursifere. Cellaria bursaria. 
C. ramosa, articulata ; cellulis oppositis pellucidis ca- 
rinatis , tubulo adnato subclavato anctis. Soland. et Ell. 
p. 25. é 
S'ertularia bursaria. Lin. 
Ellis corall. t. 22.n.°8, fig. a, A. 
Habite les côtes d'Angleterre. 


20. Cellaire vésiculeuse. Cellaria vesiculosa. 

C:tenella, ramosa, articulata ; articulis subglobosis, ve- 
siculosis , subbicarinatis , pellucidis , purpureo-punc- 
Lalis. 

Vorticella polypina? Esper. suppl. 2. t. #. 

Mus. n.° 

Habite. ... Élle paraît avoir beaucoup de rapport avec l'espèce 
précédente ;. cependant ses articulations , qui semblent for- 
mées de deux cellules réunies, sont enflées, vésiculeuses, 
et non aplaties comme dans la cellaire bursifère. Ses rami3 
fications ressemblent à des portions de chapelet. Longueur , 
quatre centimètres ou environ. 

La figure citée d’Esper ne représente point la vorticella poly- 
pina de Linné, mais un polypier presque semblable à notre 
cellaire vésiculeuse. 


21. Cellaire plumeuse. Cellaria plumosa. 
C. cellulis unilateralibus alternis extrorsum acutis ; ramis 


dichotomis erectis fastigiatis. Soland. et Ellne 1. 
Ellis corall. t. 18. Mrs 


Sertularia fastisiata. Lin. 
Habite les mers d'Angleterre. 


22. Cellaire néritine. Cellaria neritina. 


SANS VERTÈBRES. 141 


C.ramosa , dichotoma , ferruginea ; ramis uno latere cel. 
dulosis; cellulis extrorshm mucronatis ; vesiculis helici- 
formibus cellulis interjectis. 

Ellis corall. t. 19. Sertularia neritina. Lin. 

B. eadem, minor , ramosissima , flabellata, plumbea. 

Habite sur les côtes d'Amérique. La variété B. vient des mers 
de la Nouvelle-Hollande. Péron. 


23. Cellaire aviculaire. Cellaria avicularia. 
C. ramosa, articulata, nitida; cellulis alternis bisetis ; - 
ore avium çapilum instar galeato. 
Ellis corall. t. 20. fig. a, A. 
Sertularia avicularia. Lin. 
Habite dans les mers d'Europe, où elle est commune. 


24. Cellaire rampante. Cellaria reptans. 
C. repens , dichotoma articulata; cellulis alternis unilate» 
ralibus ; osculis bisetis. Soland. et EIL. no 4. 
Ellis corall. t. 20. n.o 3. fig. b, B, 
Sertulariareptans. Lin. 
Habite les mers d'Europe. 


25. Cellaire raboteuse. Cellaria scruposa. 
C. repens , ramosa , uno latere cellulosa; cellulis alternis 
extrorsüm angulatis. 
Ellis corall. t. 20. n., 4. fig. c, C. 
Sertularia scruposa. Lin. 
Habite dans les mers d'Europe. 


26. Cellaire nattée. Cellaria texta. 
C. Surculis semi-teretibus, erectis, dichotomis , rariter 


pilosis, uno latere bifariam texlis ; altero cedluloso. 
Ma collection. 


Habite dans l'Océan asiatique, austral. Péron et le Sueur. 


27. Cellaire cirreuse. Cellaria cirrata. 
C'articulata , ramosa, dichotoma , incurvata ; articulis 


subciliatis ovato-trunçcatis, uno lalere planis, celluli- 
feris. | 


142 ANIMAUX 
| Soland. et Ell. n., 1%. tab. 4. fig. d: D: 


Habite dans les mers de Inde. Elle varieà articulations non 
ciliées. Ma collection. 


28. Cellaire éventail. Cellaria flabellum. 
C. ramosa , dicholoma, articulata ; articulis subcunei- 
formibus , uno latere cellulosrs. 
Soland. et Ell. p. 28. n. 16. tab. 4. fiz.c, C. 
Habite dans l'Océan. 


ANGUINAIRE. (Anguinaria.) 


Polypier phytoïde, rampant, grêle, fistuleux. Cellules 
droites, filiforimes, tubuleuses, distantes, un peu en 
massue, à ouvertures placées latéralement au-dessous de 


leur sommet. 


Polyparium phytoïdeum , repens , gracile , fistulo- 
sum. Cellulæ erectæ , distantes ; filiformes , subcla- 
vatæ , tubulosæ , lateraliter infra apicem apertæ. 


OBSERVATIONS. 


Il n’est pas possible de ranger convenablement l'engur- 
naire , ni parmi les sertulaires , ni parmi les cellaires', tant 
elle en diffère par le éaractère de ses céllulés. En consé- 
quence , après l'avoir examinée moi-même , j'ai pensé qu’il 
était nécessaire d’en former un genre particulier; quoiqu'il 
n’ait encore qu’une espèce , si le polype de Cavokini [ Cay. 
pol. 3. p. 221. tab. 8. f. 11. ] n’en est pas une secoride. 


SANS VERTÈBRES. 145 


L’anguinaire présente des jets très - grêles , filiformes, 
un peu dilatés par espaces , fistuleux , sublapidescens, ram- 
pans ou grinpans et attachés le long des rameaux de cer- 
tains fucus. 

Il s'élève de ces jets , des cellules distantes, éparses , fili- 
formes, un peu en massue et spatulées au sommet , au- 
dessous duquel est une ouverture elliptique et latérale. Ces 
cellules font paraître les jets comme pinnés irrégulière- 
ment , et ont l'aspect de rameaux simples, un peu courts. 


ESPÈCE. 


1. Anguinaire spatulée. Ænguinaria spatulata. 
Ellis corall. t. 22. n. 11. fig. c, C, D. 
Sertularia anguina. Lin. 
Céllaria anguina. Soland. et EÏl. no 12. Espér , suppl. 
t. 16: 
Habite dans les mers d'Europe. Ma collection. 


DICHOTOMAIRE. (Dichotomaria. } 


Polypier phytoïde , à tiges tubuleuses, subarticulées, 
dichotomes, enduites d’un encroûtement calcaire. Cellules 
des polypes non apparentes. 


Polyparium phytotleum ; caulibus tubulosis subar- 
ticulatis , dichotomis , crusté calcared indutis. Cellulæ 
polyporum nulle. 


144 ANIMAUX 


OBSERVATIONS: 


Les dichotomaires ont beaucoup embarrassé les zoolo- 
gistes qui ont essayé de les rapporter à des genres con- 
nus ; aussi les uns en ont fait des tubulaires, et d’autres les 
ont rangées parmi les corallines. Quoique les polypes de ces 
polypiers ne soient nullement connus , leur encroûtement 
calcaire les distingue éminemment des tubulaires , et leurs 
tiges fistuleuses les éloignent évidemment des corallines ; il 
est donc nécessaire de les considérer comme constituant 
un genre particulier que nous croyons convenablement 
placé dans cette division. 

Les dichotomaires de la première section sont éminem- 
ment tubuleuses, et articulées ou subarticulées. On re- 
marque qu'il n’y a point d'ouverture à l’extrémité des ra- 
meaux, sauf les fractures ; que, conséquemment, les po- 
lypes ne sortent point par ces extrémités, Cette particula- 
rité les distingue de tous les autres vaginicoles. 

Quant aux dichotomaires de la deuxième section , et dont 
M. Zamouroux forme ses liagores, je crois qu’on peut, en 
effet, les distinguer , n’étant point articulées , et parais- 
sant souvent non tubuleuses, Je présume néanmoins qu’elles 
sont fistuleuses, et que la compression a pu rendre ainsi 
leurs tiges et leurs rameaux comme aplatis. 

Ces dichotomaires inarticulées ont été regardées comme 
des fucus lichénoïdes. Je pense , malgré cela , que ce sont 
des polypiers , et, comme elles paraissent avoir beaucoup 
de rapports avec celles de la première section, je ne les en 


séparerai pas provisoirement. € 


SANS VERTÈBRES. 145 
ESPÈCES. 
* Dichotomaires tubuleuses , subarticulées. 


1. Dichotomaire fragile. Dichotomaria fragilis. 

D. ramosissima , dichotoma, subfastigiata ; articulis cy lin- 
dricis : ultimis apice subcompressis. 

Tubularia fragilis ? Gmel. p. 3832. 

Corallina tubulosa ? Pall. zooph. p. 430. 

Tubularia umbellata? Esper.. suppl. 2. t. 17. 

Mus. n. 

Habite les mers d'Amérique. Ma collection. Elle présente des 
touffes extrêmement garnies, très-rameuses, dichotomes, 


en cyme corymbiforme, blanches ou d’an verd blanchâtre. 
Longueur , six à neuf décimètres. 


2, Dichotomaire obtuse. Dichotomaria obtusata. 
D. corymboso-ramosa, dichotoma, articulata ; articulis 
oblongo-ovatis , subvesiculosis , exrsiccatione compressis. 
Corallina obtusata. Soland, et Ell. p. 113.t. 22. £ 2 
Tubularia obtusata. Esper. suppl. 2. tab. 5. 
Habite sur les côtes des îles Bahama. Ma collection. Elle est 
blanchâtre , très-rameuse , dichotome, et en cyme corym- 


biforme comme la précédente; mais ses ramifications sont 


plus grosses , à articulations renflées, comme vésiculeuses. 


3. Dichotomaire ridée. Dichotomaria rugosa. 


D. ramosa ; dichotomo-cymosa ; articulis cylindricis an- 
nulato-rugulosis, subcontinuis ; apicibus compressis. 

Corallina rugosa. Soland. et El. p. 115. t. 22. f. 3. 

Tubularia fragilis. Esper, suppl. 2. t. 3. 

Tubularia dichotoma. Esper. suppl.-2. t. 6. 

_ Habite les mers d'Amérique, les côtes de la Jamaïque. Ma 
collection. L’on a pris ses synonymes pour ceux de la dich. 
fragile , dont il paraît qu’on n’a pasencore donné de bonnes 
figures. 

Tome IL. 


10 


146 ANIMAUX 


4. Dichotomaire lapidescente. Dichotomaria lapi- 


descens. 

D. ramosa , dichotomo - fastigiata, subarticulata , fusco- 
virens ; articulis cylindricis , induratis , tomentoso-his- 
pidis. Corallina lapidescens. Soland. et EIl. p. 112. t. ar. 
fig. g. et tab. 22. f. 9. 

Mus. n.0, 

Habite les côtes de Ténérif. Le Dru. Ma collection. Celle-ci 
forme des touffes d’un bran verdâtre, avec des places blan- 
chätres, et semble lapidescente par la roideur de ses rami- 
fications. Un duvet tomenteux, presque hispide, recouvre 
ses parties et Ja colore. Là où le duvet manque , les parties 
sont blanches. Longueur , six centimètres. 


**X Dichotomaires lichenoïdes, non articulées. 


5, Dichotomaire alterne. Dichotomaria alterna. 
D. ramosa , canescens ; ramis ramulisque cylindricis : ra- 
mulis alternis sensim brevioribus. 
Liagora canescens. Lamouroux. mss. 
Habite.... les mers des climats chauds ? Ma collection. D’a- 
près un morceau communiqué par M. Lamouroux. 


6. Dichotomaire bordée. Dichotomaria marginata. 
D. dichotomo-ramosa, corymbosa, albida; ramis compla- 
natis, margine involutis : ultimis brevissimis obtusis. 
Corallina marginata. Soland. et Ell. p. 115. tab. 22. f. 6. 
Habite sur les côtes de Bahama. Ma collection. Ses ramifications 
sont aplaties, et leursbords sont relevés, presque roulés en 
dedans , ce qui les fait paraître canaliculées. 


7. Dichotomaire fruticuleu se. Dichotomariafruticulosa. 
D. ramosa , dichotomo-corymbosa ; ramis Leretibus rigt- 
dulis : ultimis brevissimis subacutis. 
Corallina fruticulosa. Soland. et EIL p.116. tab 20. f. 5. 
B. var. ramis gracilioribus ; ramulis ultimis subulatis. 
Habite sur les côtes des îles Bahama, l’Océan atlantique. Ses. 


SANS VERTÈDRES. NES à lg 


ramifications sont grêles, cylindriques , rigidules, blanches, 
rembrunies aux extrémités. Longueur , six ou sept centimètres. 
Ma collection. 


8. Dichotomaire usnéale. Dichotomaria usnealis. 


D. ramosissima , dichotoma, diffusa, incana; ramis fili- 


formibus perangustis complanatis ; apicibus attenuatis. 
Ma collection. 


Habite. ... elle offre des touffes très-fines, très- rameuses, 
diffuses, à ramifications aplaties , fort étroites et blan- 
châtres. Longueur , six à huit centimètres. 


9. Dichotomaire féniculacée. Dichotomaria fænicu- 
lacea. | 
D. ramosissima , diffusa , viridula; ramis plano-concavis; 
ramulis brevibus suballernis , apice acutis. 
Ma collection. 
Habite. ... elle est petite , verdâtre ou grisâtre , etsemble avoir 
des rapports avec la corallina lichenoides de Soland.et EIL., 


P: 116. t. 22. f. 8. Longueur , quatre ou cinq centimètres. 


10. Dichotomaire divariquée. Dichotomaria divaricata. 
D. ramosissima ; dichotomo-corymbosa , incano=viridula ; 
ramis divaricatis , continuis , parltim teretibus, partim, 
compressis et canaliculatis ; apicibus acutis. 
Mus. n.o 
Habite. ... la Méditerranée ? Ma collection. Elle est d’un blanc 
verdâtre , lichenoïde ou féaiculacée , à ramifications diver- 
gentes, en partie cylindracées , et en partie aplaties et en 
canal. Le Muséum en possède une variété qui provient de 


l'herbier de } aëllant, dont presque toutes les ramifications 
sont comprimées. 


11. Dichotomairecorniculée. Dichotomariacorniculata. 


D. ramosissima , diffusa , implexa , incano-viridula ; ra- 
mis tenuibus , teretibus , subcontinuis ; apicibus furcatis, 
corniculatts. 

Corallina mollior albida , cortice gypseo, çorniculala j 
Lippii.n.o 83 ex herb. Vaillantit. 


148 ANIMAUX 


Mus. n.° 

Liagora versicolor. Lamouroux. mss. 

Habite la Méditerranée , les côtes du levant, de l'Egypte. Ma 
collection. Elle se rapproche, par la forme de ses parties , de 
la dichot. fruticuleuse ; mais elle est plus molle , à ramifica- 
tions plus fines , très-rameuses , mélées , diffuses , et forme 

des touffes très-garnies , vertes et blanchâtres. 


12. Dichotomaire de Madagascar. Dichotomaria ramo- 

spongia. 

D. alba, ramoso - dichotoma ; ramis subcarnosis, com- 
pressis , apice oblusts. 

Mus. n.o 

Habite les côtes de Madagascar. Elle était dans l’herbier de 
Vaillant , sous le nom de ramo-spongia de Madagascar. Lon- 
gueur , cinq centimètres. 


TIBIANE. (Tibiana.) 


Polypier fixé, tubuleux, membraneux ou corné, légè- 
rement encroùté à l'extérieur, perforé sur les côtés ; à 


ouvertures alternes, amples, un peu saillantes. 


Polyparium fixum , tubulosum , membranaceum 
aut corneum , extus crustula calcarea vel furfuracea 
indutum , ad latera perforatum ; osculis alternis ani- 


plis , subprominulis. 
OBSERVATIONS. 


Ce nouveau genre , auquel j'avais d'abord donné le nom 
de sacculine , ne connaissant alors que l’espèce singulière 
à tube rameux , paraît avoir des rapports avec ies tubu- 


SANS VERTÈBRES. 149 


laires. Mais ses tubes sont perforés latéralement comme 
certaines flûtes. Leurs ouvertures sont alternes , terminent 
tantôt des angles, tantôt des saillies turbinées , sacci- 
formes, et ressemblent à des cellules sans fond. 

Ainsi, quoique nous ne Connaissions pas encore les po- 
lypes de la Tibiane, nous savons qu'ils communiquent en- 
semble dans le tube membraneux ou un peu corné qui les 
contient. 


ESPÈCES. 


s. Tibiane rameuse. 7biana ramosa. 


T.. tubo membranaceo subflexuoso , supernë ramoso allo ; 
cellulis prominulis sacciformibus. 
Mus. n.° 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 


2. Tibiane fasciculée. 7biana fasciculata. 
T. tubis plurimis, infernë coalitis , superné distinctis, 


flexuoso-angulatis ; osculis ad basim angulorum. 
Mus. n.° 


Habite .... de la collect. stathoudérienne. Elle est plus pe- 
tite que la précédente. 


ACÉTABULE. (Acetabulum.) 


Polypier fangoïde , enduit d’un encroûtement cal- 
caire ; à tige simple, filiforme, fistuleuse , terminée par 
un plateau orbiculaire, enfoncé au centre. 


Plateau ayant des stries rayonnantes en dessus et en 


dessous, perforé dans le bord , et composé de tubes 
réunis orbiculairement. 


150 ANIMAUX 


Polyparium fungoides , crust& calcare& indutum ; 
stipite simplici, filiformi , fistuloso ; pelid terminali or- 
biculatä , centroque supernè excavato. ; 


Tubuli numerosi, orbiculatim coaliti, peltam utrin- 
que radiatim striatam , et margine perforatam consli- 
tuurk. 


OBSERVATIONS. 


L 


Les acétabules appartiennent évidemment à la division 
des polypiers vaginiformes , et constituent un genre particu- 
lier , singulièrement distinct. 

Ces polypiers ressemblent à de petits champignons blan- 
châtres, dont le pédicule, fihforme , très-grèle , long et tu- 
buieux, soutient un petit plateau orbiculaire , presque cya- 
thiforme. Ge plateau est formé par üne rangée de tubes 
réunis, dont les ouvertures se trouvent dans le bord. 

Ces tubes sont-ils les loges de différens individus qui 
_communiqueraient entr’eux dans le tube du pédicule; ou, 
selon ce que l’on peut présumer des observations de Do- 
nati, ny a-t-il qu’un seul animal dans le polypier, dont 
les tentacules , nombreux et d’une extrème finesse, ont 


des issues dans l’excavation centrale du plateau ? 
ESPÈCES. 


x. Acétabule méditerranéen. Æcetabulum mediterra- 


NEUTNTL. 
À. peltarum margine regulari recto ; culmis erectis. 
Acetabulum marinum. Tournef. inst. R. herb. t. 318. 
Callopilophorum. Donat. Adr. p. 28. 1.3. 
Tubularta acetabulum. Gmel, 
Habite dansla Méditerranée , sur les pierres, etc. 


SANS VERTÈPRES. I1Ô1 


2. Acétabule des Antilles. Zcetabulum caribæum. 


A. peltarum margine subcrispo, replicato; culmis præs 
longis. 

Brown. jam. 74. t. 4o. fig. À. 

Habite dans l'Océan des Antilles. Ma collection. Elle est un 


peu plus grande que celle qui précède ; le bord de l’ombrelle 
est presque crénelé, 


POLYPHYSE. (Polyphysa.) 


Polypier fungoïde , enduit d’un encroûtement calcaire ; 
à uge simple, filiforme , fistuleuse , terminée par un amas 


de cellules bulloïdes. 


Cellules vésiculeuses , inégales , ramassées en tête. 


Potyparium fungoides, crust& calcare& indutum ; 
stüipite simplict , filiformi, fistuloso , cellulis bullæfor- 
mibus terminato. 


Cellulæ vesiculares, inæquales, in capitulum con- 
gestæ, 


OBSERVATIONS, 


La polyphyse , dont il s’agit, ressemble tellement aux 
acétabules par son port , que j'ai été tenté de la réu- 
nir à leur genre. Mais au lieu d’un plateau orbiculaire , 
rayonné en dessus et en dessous, l’on voit au sommet de 
chaque tige de la polyphyse un amas de petites vessies 
subglobuleuses , bien séparées et ramassées en tète termi- 
nale. Cette forme et cette disposition des cellules de !a 


152 ANIMAUX 


polyphyse me paraissent si particulières , que je crois devoir 
distinguer ce polypier comme formant un genre séparé, 
mais voisin des acétabules. 


ESPÈCE. 


1. Polyphyse australe. Polyphysa australis. 
P. culmis numerosis erectis fasciculatis ; se tnæqua- 
libus terminalibus. 
Mus. n,° 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, sur une vénus. Pé- 
ron et Le Sueur. Elle est blanche comme les acétabules. Ses 


tiges, filiformes et fistuleuses, n’ont que quatre centi- 
mètres de longueur. Les vessies paraissent turbinées, rétré- 


cies vers leur base , arrondies à leur sommet. 


TROISIÈME SECTION. 


RAA 
POLYPIERS À RÉSEAU. 


Polypiers lapidescens, subpierreux , à expansions 


crustacées ou frondescentes, sans compacité intérieure. 


Cellules petites, courtes ou peu profondes , tantôt 
sériales , tantôt confuses , et, en général, disposées 
en réseau, à la surface des expansions, ou sur les 


COTPS MATINS. 


OBSERVATIONS. 


Les polypiers à réseau appartiennent à une famille 
de polypes très-voisine de celle qui précède, par ses 


SANS VERTÈBRES. 153 


», 


rapports , et qui se lie naturellement avec la suivante sous 
les mêmes considérations. Elle est, malgré cela, bien 
distinguée de l’une et de l’autre par la forme et par la 
consistance des polypiers qui s'y rapportent, et sans 
doute par les polypes eux-mêmes. 

Ici, le polypier ne forme plus de tige fistuleuse , comme 
ceux de la section précédente. Ge polypier , lapidescent 
ou subpierreux, tantôt offre des expansions crustacées , 
c'est-à-dire, qui s'étendent en forme de croûte mince sur 
les corps marins; tantôt constitue des expansions apla- 
ties , frondescentes , simples, ou se divisant en lobes ou 
en lanières ; et tantôt ses expansions aplaties sont portées 
sur une tige pleine, comme articulée. 

Dans tous les cas, les cellules sont petites, sessiles, ra- 
rement diffuses, le plus souvent sériales ou disposées en 
réseau à la surface des expansions , soit sur une seule de 
leurs faces, soit sur les deux faces opposées. Ces cellules 
sont courtes , subtubuleuses , droites ou obliques, tantôt 
contigues et disposées par rangées régulières ou d’une 
manière diffuse , et tantôt sont isolées ou écartées les unes 
des autres. Leur ouverture terminale est un orifice tantôt 
orbiculaire , régulier , simple , et tantôt ellipsoïde, subtri- 
gone et irrégulier , à bord souvent denté ou cilié. Quel- 
quefois cet orifice est en partie fermé par un tympan ou 
diaphragme operculaire. 

Malgré tant de particularités diverses, on reconnaît que 
la section des polypiers à réseau embrasse une famille 
très-naturelle , qui conduit aux polypiers foraminés. 

C’est surtout parmi les différens genres de cette section, 


que l’on voit en quelque sorte s’accroître progressivement 


154 ANIMAUX 


la consistance du pélypier, lequel devient de plus en plus 
solide et presque tout-à-fait pierreux à mesure que l’on 
avance dans Ja section. Aussi, les premiers genres de cette 
famille n’offrent-ils que des polypiers minces, délicats, 
lapidescens et flexibles ; tandis que les derniers en présen- 
tent de plus solides et de plus pierreux , quoique sans com- 
pacité intérieure. En examinant la substance de ces diffé- 
rens polypiers , on voit que la matière crétacée l'emporte 
progressivement en abondance sur la matière membra- 
neuse ou animale ; et, quoiqu'encore flexibles , surtout 
au moment où on les sort de l’eau , ils deviennent ensuite 
de plus en plus roides, cassans, et même plusieurs sont 
déjà en grande partie pierreux. 

Assez souvent il arrive que les expansions de ces poly- 
piers sont divisées en ramifications ou en lanières qui 
s’anastomosent entr’elles avec des répétitions fréquentes. 
Il en résulte que le polypier offre lui-mème une véritable 
réticulation, ou qu'il est percé à jour par une multitude 
d'ouvertures semblables et en forme de fenêtres. 

Il paraît que les polypes de ces polÿpiers ne commu- 
niquent point les uns avec les autres, n'ont point de corps 
commun , disunct de celui des individus, et ne constituent 
point des animaux composés. Ils ont le corps court ou peu 
allongé, puisque leurs cellules sont peu profondes , et que 
les expansions de leur polypier ont, en général, peu d’é- 
paisseur. 

Voici les genres que je rapporte à cette section , parmi 
lesquels les derniers font évidemment une transition aux 
polypiers foraminés. 


QT 
Or 


SANS VERTÈPRES. US 


FLUSTRE. (Flusua.) 


Polypier sabmembraneux, flexible, lapidescent, fron- 
descent ou en croûte mince ; constitué par des cellules 
contigues , adhérentes , disposées par rangées nombreu- 


ses , soit sur un seul plan, soit sur deux plans opposés. 


Cellules sessiles, courtes, obliques ; à ouverture ter- 


minale , irrégulière, souvent dentée ou ciliée sur le bord. 


Polyparium submembranaceum , flexile , lapides- 
cens , frondescens aut in crustam tenuem expansum , 
cellularum seriebus numerosis uno vel utroque latere 
dispositis quasi contextum. | 


Cellulæ sessiles, contiguæ , adhærentes, breves, 
obliquatæ ; ore terminali subringente , in non nulles 
dentato vel ciliato. 


OBSERVATIONS. 


Les flustres , auxquelles on donnait autrefois le nom 
d’escares , viennent tantôt en croûte mince, à la surface 
de différens corps marins, sur lesquels elles forment un ré- 
seau délicat et alvéolaire, et tantôt leurs cellules, s’ap- 
puyant les unes contre les autres , soit sur deux plans op- 
posés, soit sur un seul plan, forment des expansions 
aplaties , foliacées , constituées , tantôt par le support mem- 
braneux et septifère des cloisons , et tantôt par la cohé” 
rence seule des cellules, 


156 ANIMAUX 


Ainsi, les cellules des lustres ne s’amoncèlent point 
confusément les unes sur les autres ; mais , disposées par 
séries régulières et subquinconciales , elles forment des 
croûtes minces et transparentes , quelquefois des verticilles, 
et plus souvent des espèces de feuilles plus ou moins lobées 
ou découpées. Elles sont rarement perpendiculaires au plan 
de position. 


Chaque cellule contient un polype hydriforme, mais 
qui a nécessairement le corps court, 4 

On a observé sur les cellules des flustres, de petites 
bulles qui paraissent être les vésicules zemmifères de ces 
polypes. Ges bulles, après s'être détachées, tombent sans 
doute sur le plan de position à côté des autres cellules ; 
car, dans ce genre , les cellules ne s’amoncelent point 
les unes sur les autres. Il est même probable que chaque 
polype ne produit qu’une seule fois sa bulle gemmifere, 
et qu'il périt ensuite. De l2, on peut penser qu'il n'ya 
que les polypes voisins des bords d’une expansion qui 
soient vivans. 

Les flustres n'étant point des polypiers fistuleux, sont, 
en cela, très-distinguées des polypiers vaginiformes. Elles 
commencent la famille particulière des polypiers à réseau, 


qui deviennent graduellement plus pierreux. 


ESPECES. 
* Expansions foliacées , relevées, non encroûtantes. 


1. Flustre foliacée. Flustra foliacea. 
FIL. foliacea, ramosa, inciso-lobala, utrinque cellulosa ; Lo- 
bis cuneïformibus , apice rotundatts. 
FI. foliacea. Lin., Esper. suppl. 2. t. 1. 
Ellis corall. t. 29. fig. a. 4.B.C.E. 


SANS VERTÈBRES, 157 
Æschara foliacea. Pall. zooph. p. 52. de Moll. t, 2. f. 7. 


Ms. n.0 

Habite les mers d'Europe. Espèce grande , commune et bien 
connue. Le bord des cellules est muni de quatre ou cinq 
épines courtes. Ma collection. 


2. Flustre tronquée. Flustra truncata. 
FL. foliacea, dichotoma; lacinits linearibus truncatis ; basi 
tubulis radiciformibus. 
FL. truncata. Lin., Esper. suppl. 2. t. 3. 
Ellis corail. t. 28. fig. a. 4. B. Ê 
ÆEschara securifrons. Pall. zooph. p. 56. 
Ma collection. 
Habite les mers d'Europe. Elle est plus petite et à découpures 


plus étroites que celle qui précède. Les deux côtés sont cel- 
lulifères, 


3. Flustre bombycine. Flustra bombycina. 

F1. frondescens ; frondibus obtusis, dichotomis et tricho- 
tomis, confertis, radicantibus, uno tantüum strato cel- 
lulosis. Soland. et Ell. p. 14. tab. 4. fig. b. B. B.1. 

Ellis. corall. tab. 38. f. 8. bona, 

Æschara papyrea. Pall. zooph. p. 56. 

Flustra papyracea. Esper. suppl. 2. t. 2. 

Ma collection. 

Habite les mers d'Europe et celles d'Amérique. Elle vient en 
touffe diffuse, et n’est guère plus grande que celle qui 
précède. Les cellules sont mutiques, à ouvertures étroites 
en croissant. 


4. Flustre voile. Flustra carbasea. 

F1. foliacea, dichotoma, cespilosa; lacinüs lineari-cu- 

nealis, obtusis ; cellulis uno strato dispositis. 

Flustra carbasea. Soland. et Ell, p. 14. t. 3. f. 65. 

* B. var. laciniis longis linearibus raris truncatis. 

Ma collection. 

Habite sur les côtes de l’Ecosse. Cette espèce vient aussi en 
touffe et offre des expans'ons foliacées, allongées, dichotomes, 
“étroites, quelquefois en forme de cornes de daim , comme 


158 . ANIMAUX 


dans la variété B. Les cellules sont oblongues-ovales, à ou- 
vertures petites, non en croissant. 


5. Flustre lobes-étroits. Flustra angustiloba. 
F1. foliacea ; frondibus dichotomis perangustis lineartbus, 
uno latere cellulosis; cellulis graniferis. 
Ellis corall. tab. 38. fie. 7. 
Habite les mers d'Europe, Ma collection. Elle est petite , déli- 
cate, dichotome, à découpures très - étroites et linéaires. 
Les cellules, sur un seul côté de ses expansions, sont émi- 


nemment graniferes. , 


6. Flustre spongiforme. Flustra spongiformis. 

FT. ramosa , spongiosa; lobis cuneiformibus obtusis ; cel- 
lulis oblongis , crustd porosd obtectis , apice pertusis. 

Flustra frondosa ? Esper. suppl. 2. tab. 8. 

Habite . . .. Ma collection. Cette espèce s'éloigne de toutes les 
autres par son tissu ; et cependant elle appartient évi- 
demment au genre des flustres. Elle se ramifie, et offre des 
lobes aplatis, eunéiformes, obtus, spongieux , et moins 
minces que dans les espèces qui précèdent. Hauteur, quatreou 
cinq centimètres. j 


** Expansions encroûtantes ou enveloppantes , rare- 
ment libres. 


7. Flustre toile de mer. Flustra telacea. 

FT. incrustans , telam araneosam æmulans ; cellulis filis 
decussantibus conditis , oblongo-quadrangulis ; ore sub- 
nudo. 

An flustra membranacea? Lin. 

Mus. n.o 

Habite l'Océan d’Europe, sur des ulva, des fucus à larges 
feuilles. Elle s'étend, comme une toile mince , sur les feuilles 
des plantes marines , et n'offre ; dans ses restes, qu’un ré- 


seau fin , à mailles oblongues, quadrangulaires. 


8. Flustre dentée. Flustra dentata. 


SANS VERTÈBRES. 159 


F1. incrustans , änterdüm subfrondescens , lapidescens ni- 
Lt da; cellulis ore elliptico multidentato , raro pilifero. 

Flustra dentata. Soland. et El. p. 15. 

Ellis corall. t. 29. fig. D. D. 1. act. angi. 48. tab. 22. f. 4. D. 

An flus tra lineata ? Esper. suppl. 2. t. 6. 

“cMasros 

Habite les mers d'Europe, sur des fucus, ou enveloppant leurs 

tiges. Elle n’est pas rare. Ma collection. 


9. Flustre dents épaisses. Flustra crassidentata. 

FL crustacea, lapidescens, glabra ; cellulis ovalibus : 
margine brevi crasso paucidentato. 

* Mon cabinet. 

Habite la mer de la Guyane , sur un fucus. Cette espèce est 
très-distincte de la précédente, Les cellules ont le bord épais, 
muni de deux ou quatre dents courtes, épaisses et ob- 
tuses. 


10. Flustre pileuse. Flustra pilosa. 

FL incrustans aut subfrondescens, variè divisa ; cellularum 
ore dentato pilifero. 

Flustra pilosa. Lin. Soland. et Ell. p. 13. 

Ellis corall.t. 31. Esper. suppl. 2. t. 4. 

Eschara pilosa. de Moll. Monogr. p. 37. t.1.f.5. 

Mus.n., 

Habite les mers d'Europe, sur les fucus , etc. Cette espèce. 
est quelquefois très-velue, presque tomenteuse, Parmi les 
cellules , on en apercoit dont l’ouverture est en partie fer- 
mée par un diaphragme mince. Les bords de cette ouverture 
ont de très-petites dents dont une ou deux se terminent en poil 
fort long. 


11. Flustre verticillée. Flustra verticillata. 


FL adnata, sœpe frondescens ; frondibus linearibus sub- 
compressis ; cellulis turbinatis dentato-ciliatis, annula- 
tim digestis. 

Flustra verticillata. Soland. et El. p. 15. t. 4. fig. a, À. 

S'ertularia verticillata. Esper. suppl. 2. t. 26. 

De Moll. Monozsr. tab. 2. f. 6. 


160 ANIMAUX 


Mus. n. 

Habite les mers d'Europe. Celle-ci , quoique voisine de la pré- 
cédente par ses rapports , en est très-distincte , surtout par 
la disposition et la forme de ses cellules. Elle n’est point 
rare. 


Espèces fossiles dont le genre paraît douteux. 


— Flustre mosaïque. Flustra tessellata. 
Fl.incrustans , septis antice rotundatis ; cellulrs superné 
depressis ; ore subrotundo exiguo. 
F1. mosaïque. Desmarets et le S'ueur , ball. des sc. 1814. p. 53. 
pl. 2. f. 2. 
Habite... sur les corps fossiles tels que les oursins, les be- 
lemnites, des environs de Paris. 


— Flustre en réseau. Flustra reticulata. 

F1. frondescens crassiuscula; frondibus utrinque celluli- 
feris ; cellulis ovato-elongatis ; seplis prominulis ; ore 
subtransverso. 

FL. en réseau. Desmarets et Le Sueur , bull. des se. 1814. p. 53. 
pl's:f. 4: 

Habite... les sables des environs de Valogne, avec les bacu= 
listes , les belemnites, etc. 


— Flustre carrée. Flustra quadrata. 
FL. incrustans, radiata; cellulis quadratis vel parallelo- 
grammibus. 
F1. à cellales carrées. Desmaréts et lé Sueur, bull. des sc. 1814. 
p. 53. pl. 2. f. 10, 
Habite.... sur un moule int. de coquille bivalve. 


— Flustre épaisse, Flustra crassa. 
F1. incrustans , crassa ; .septis prominulis supérnè depres- 
sis ; cellulis brevibus ; ore amplo lunato. 
FL. épaisse. Desmarets ét le Sueur, bull. des $c. 1814. p. 53. 
ER Se 
Habite ... . sur une huitre fossile de Grignon, etc. 


SANS VERTÈBRES. 161 


— Flustre crétacée. Flustra cretacea. 


FT incrustans , crassa; cellulis ovalo-oblongis: 
F1. crètacée. Desmarets et le Sueur , bull. des sc. 1814. p.53. 
n.o 6. pl.2. f. 3. | 


Habite.... sur un murex fossile des environs de Plaisance. 


— Flustre utriculaire. Flustra utricularis. 
FI. incrustans ; cellulis obovatis depressiusculis, postice 
latioribus ; ore parvulo anteriorti. 
F1. utriculaire. Desmarets et le Sueur , bull. des sc. 1814 
p. 54. pl. 2.f. 8. 
Habite... sur les oursins fossiles de la craie, 


TUBULIPORE. (Tubulipora. ) 


Polypier parasite ou encroûtant ; à cellules submem- 
braneuses , ramassées, fasciculées ou sériales, et en grande 
partie libres. | 


Cellules allongées, tubuleuses ; à ouverture orbiculée, 
régulière , rarement dentée. 


Polyparium parasiticum , vel incrustans ; cellulis 
submembranaceis , confertis , fasciculatis vel seriali- 
bus , ad latera disjunctis. 


Cellulæ oblongæ , tubulosæ ; ore orbiculato , regu- 
lari , rard dentato. 


OBSERVATIONS. 


Les tubulipores sont de très-petits polypiers qui semblent 
‘ se rapprocher des cellépores , mais qui sont beaucoup plus 


Tome II. II 


162 ANIMAUX 


frêles , et quil en faut distinguer , parce que leurs cel- 
lules sont allongées , tubuleuses, libres , c’est-à-dire, sont 
désunies et n’ont entr’elles aucune adhérence sur les côtés, 
et que leur ouverture est ronde , régulière. 

Les cellules des {ubulipores , quoiqu’en grande partie li- 
bres , sont ramassées , fasciculées , verticillées, et quel- 
quefois disposées par rangées lâches. Elles forment sur les 
fucus , les corallines, etc. , des amas divers et fort petits ; 
elles sont soutenues par une base en croûte très- mince et 
qui a peu d’étendue. Leur ouverture est rarement resserrée. 

On ne peut ranger ces petits polypiers parmiles lustres qui 
ont toujours leurs cellules adhérentes, avec un orifice à 
bords inégaux , plus ou moins ringent, et qui, par leur 
disposition , présentent ordinairement un réseau régulier. 
Ce ne sont point non plus des cellépores, puisque ces po- 
lypiers sont à peine lapidescens , et que leurs cellules sont 
libres , allongées, peu ou presque point ventrues. Enfin, 
ce sont encore moins des millépores , ceux-ci étant des po- 


lypiers tout-à-fait pierreux. 
ESPÈCES. 


Tubulipore transverse. Tubulipora transversa. 
T'. cellulis tubulosis , serialiter coalitis : sertebus transver - 
sis ; crustd repente. 
DMillepora tubulosa. Soland. et. EIL p. 136. 
Ellis corall. t. 27. fie. e. E. 
Planch. Conch. chap. 25. tab. 18. Des n. IV. 


Mus. n.° 
Habite la Méditerranée , sur des fucus , etc. Ma collection. Ce 


polypier très-petit, rampe et se ramifie un peu sur les corps 
marins , et a sa face supérieure tubulifère. Ses tubes sont 
droits, courts, disposés par rangées transverses, et réunis 


entr’eux dans leur partie iuférieure. 


SANS VERTÈBRES. 163 


2. Tubulipore frange. 7'ubulipora finbria. 

T7. cellulis tubulosis, longis , distinctis, longitudinaliter se- 
riatis ; crustd repente , subramosd. 

Cellepora ramulosa. Gmel. p. 3591. 

Esper. vol. 1. 1. 5. 

Mus. n.° 

Habite la Méditerranée , l'Océan d’Europe et de l’Inde , sur des 
fucus , etc. Ma collection. Il tient beaucoup à l'espèce pré- 
cédentie par ses rapports; mais ses tubes sont plus longs, plus 
libres , et forment plutôt des franges longitudinales que des 
rangées transverses. 


3. Tubulipore orbiculé. Tubulipora orbiculus. 
T. subincrustans; cellulis tubulosis in orbiculum hermis- 
phæricum aggregatis ; osculo subdentato. 
Orbiculus.Seba.mus. 3. tab. 1co. f 5. 
Madrep. verrucaria. Esper. vol. 1, t. 17. fig. B.C. 
Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe, sur des fucus, 
Ma collection. Cette espèce offre des amas orbiculaires et 
convexes de tubes droits , libres et distincts dans leur moitié 
supérieure , et dont l’orifice est tantôt muni d’une à trois 


dents , et tantôt n’en présente aucune. 


4. Tubulipore foraminulé. Tubulipora foraminulata. 
T°. incrustans ; tubulis creberrimis coalitis, radiatim in- 
clinatis, ad latera foraminulosis ; ore mutico. 
Mus. n 
Habite la Méditerranée, etc. sur le retepora cellulosa. Espèce 
voisine de Ja précédente, par sa disposition en plaques 
suborbiculaires et encroûtantes ; mais très-singulière en ce 
que ses tubes, cohérens les uns aux autres, inclinés et divere 
gens de tous côtés comme des rayons , sont foraminulés la- 
téralement, et offrent quelquefois des côtes transverses et 
latérales , ou des cils lorsque les tubes sont usés latéra- 
lement. 


5. Tabulipore patène. Tubulipora patna. 
T°. crusté tenut, suborbiculatd; concavd, indivisd, supernè 
striatd; disco tubulis aggregatis et inferne coalitis obtecto, 


164. ANIMAUX 


Millepora verrucarta. Soland. et EI p. 137. 

Madrep. verrucaria. Esper. vol. 1.t. 17. fig. A. 

Madrep. verrucaria. Lin. Pall. zooph. p. 280. 

Habite la Méditerranée, etc., sur des fucus. Ma collection. 
Il présente une expansion crustacée, mince, presqu'orbi- 
culaire , concave en-dessus comme une soueoupe, et dont 
le disque est occupé par une masse de tubes réunis inférien- 
rement. Cette patène est de la largeur de l’ongle du petit 
doigt. Ses bords sont ondés , souvent irréguliers, à limbe 


intérieur, strié. 


6. Tubulipore patellé. Tubulipora patellata. 

T. turbinato - explanata, orbiculata ; margine laciniis 
fimbriato ; disco tubulis con/fërtis, contortis, clausis dif- 
formibus. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 
Mon cabinet. Ce polypier n’est pas plus large que celui qui 
précède , etsembles’en rapprocher à plusieurs égards: l est 
cependant si singulier, que l’on peut encore douter de son vé- 
ritable genre. Les tubes de son disque ressemblent aux ser- 

pens d’une tête de méduse. Il est lapidescent. 


7. Tubulipore annulaire. 7ubulipora annularis. 
T. incrustans ; cellulis subclavato - cylindricis , annulatim 
digestis ; osculo biverrucoso. 
Eschara annularis. Pallas zooph. p. 48. n.0 13. 
De Moll. Monogr. de Eschara. p.36. tab. 1. f. 4 
Habitela ruer de l’Inde et du cap de Bonne - Espérance , sur des 
fucus. Je nele connais que par les ouvrages cités. 


DISCOPORE. ( Discopora.) 


Polypier subcrustacé, aplati, étendu en lame discoïde, 
ondée, lapidescente ; à surface supérieure, cellulifère. 


SANS VERTÈBRES. 165 


Cellules nombreuses, petites, courtes, contigues, fa- 
véolaires , régulièrement disposées par rangées subquin- 


conciales ; à ouverture non resserrée. 


Polypariun subcrustaceum , complanatuin, in la- 
minam discoideamm , undatam et lapidescentem exten- 


sum ; supern& superficie celluliferd. 


Cellulæ numerosæ , parvæ , breves , favosæ , conti- 
guæ , seriebus regularibus vel in quincunces dispositæ ; 
ore non constricto. 


OBSERVATIONS. 


Les discopores , moins flexibles, plus lapidescens et plus 
fragiles que les flustres, à cellules plus immergées et moins 
libres que dans les tubulipores , sont des polypiers qui avoi- 
sinent les cellépores , et avec lesquels néanmoins on ne 
doit pas les confondre. 

Plus disciformes que les cellépores , et n’offrant pres- 
que jamais comme eux desexpansions lobées , convolutes et 
diversement rameuses , les discopores s’en distinguent en ce 
que leurs cellules ne sont jamais confuses, mais sont ran- 
gées régulièrement en quinconces ou par séries, imitant, en 
quelque sorte , celles d’un gâteau d’abeilles. 


ESPÈCES. 


1. Discopore verruqueux. Discopora verrucosa. 
D. crustacea, lamelliformis , suborbiculata, undata; cei- 


lulis obliquis subquincuncialibus ; fauce hinc subden- 
falo. 


ANIMAUX 


Cellepora verrucosa. Lin., Esper. vol. 1.4. 2, 
B. var. cellulis fauce edentulo. 


Mus. n° 


Habite la mediterranée , l'Océan européen et indien. Mon ca- 


binet. Il forme des lames suborbiculaires, crustacées ,'on- 
dées, assez minces , cassantes , et en partie fixées sur des 
corps marins. Les cellules s'ouvrent uniquement à la surface 
supérieure de ces lames; elles sont quinconciales, inclinées 
obliquement , à ouverture pen resserrée, et leur bord en 
devant offre une dent conique, quelquefois accompagnée 
de deux autres plus petites. Largeur, trois à quatre centi- 
mètres ; couleur , fauve ou blanchâtre. 


2. Discopcre réticulaire. Discopora reticularis. 


D. crustacea, lamelliformis, tenuis, undata, subconvoluta ; 


cellulis superficialibus , foveolatis, contiguis , in retem 
disposilis ; ore mutico, subovalr. 


Mus. n.° 


Habite .... Cette espèce offre, comme la précédente , une 


expansion en lame mince, suborbiculaire, ondée, quel- 
quefois contournée. Cette lame, très-fragile > présente à sa 
surface supérieure , un réseau régulier, formé par des cel- 
Iules en fossettes arrondies et superficielles. Elle est en grande 
partie libre, et n’est fixée que par une portion de sa surface 


inférieure. 


3. Discopore fornicin. Discopora fornicina. 


D. crustacea lamelliformis , adnata ; cellulis seriatis, con- 


tisuis, suborbiculalis; labio supertiort fornicalo , pro- 


minulo. 


Mus. n. 


-....con/. cum eschard forniculosé. Pall. zooph. p. 47. 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande., Péron et Le Sueur. 


Celui-ci présente encore une lame crustacée, suborbiculaire, 
en partie fixée sur les corps marins , et cellulifère en sa face 
supérieure. Mais il est très-distinct par ses cellules dont 
le bord supérieur est le seul apparent , et s’avance en voûte 
ou en arcade saillante. L'ensemble de toutes ces arcades a 
un aspect singulier. 


SANS VERTÈBRES. 107 


4. Discopore crible. Déscopora cribrum. 

D: crustacea, lamelliformis , alba ; supernd superficie fo- 
raminibus distantibus pertusd. 

Mus. n.° 

...an flustra arenosa ? Soland. et El. p. 15: 

Habite.... Cette espèce fait, en quelque sorte, douter de son 
genre, lorsqu'on la regarde en dessus ; mais, en-dessous, 
l’on distingue facilement, par la transparence de la lame ; 
les cellules contiguës et sériales de ce discopore, dont il n'y 
a qu’une partie qui s'ouvre à sa superficie. Les ouvertures 
de ces cellules ne sont que des trencatures qui les coupent 
obliquement, etne laissent aucun bord en saillie. Il en ré- 
sulte que la face supérieure de la lame est perforée comme un 
crible. Largeur de la lame, quatre à cing centimètres. 


5. Discopore râpe. Discopora scobinata. 

D. lamelliformis , undata, convoluto-tubulosa, extüus cel- 
lulifera ; cellulis prominulis quincuncialibus distantibus. 

Mus. n.o 

Habite.... Je crois qu'il provient, ainsi que le précédent, 
du voyage de Baudin. La surface extérieure de celui-ci res- 
semble à celle d’une petite râpe, par la petite saillie des cel- 
lules qui sont tubuleuses, distantes les unes des autreset quin- 
conciales. La lame que forme cette espèce, est contour- 
née ou roulée en cornet, et, d’ailleurs, elle est mince et 


fragile comme dans les espèces précédentes. 


6. Discopore petits-rets. Discopora reticulum. 


D. incrustans , alba; filis calcariis cancellatim anastomo= 
santibus. 

Millepora reticulum. Gmel. p. 3788. 

Esper. vol. 1. p. 205. tab. XI. 

Mus. n.o 

Habite la Méditerranée , lOcéan atlantique, sur des fucus, 
des coquilles. Cette espèce forme rarement une lame libre ou 
en partie libre , comme celles qui précèdent; mais elle 
s'étend et s'applique comme une croûte à la surface des 
corps marins. Elle est fort petite, blanche, tout-à-fait réti- 
forme, et les mailles de son réseau sont de véritables cellules 


EP 


168 ANIMAUX 


dont le fond très-mince et membraneux ne paraît point dans 
le polypier jeune, mais ensuite devient très-apparent. Les 
côtés de ces mailles ou cellules prennent aussi une certaine 
épaisseur dans le polypier complètement formé. Etendue, 
trois à six millimètres. Mon cabinet. 


7. Discopore coriace. Discopora coriacea. 

D. lamelliformis , rotundato - lobata, tenuissima, pellu- 
cida ; cellulis sertatis prostratis apice pertusts. 

L'lustra coriacea. Esper. suppl. 2. tab. ». 

Habite.... Il est mince et transparent comme une’ pelure 
d'oignon , et n’est fixé q’uen partie sur les corps marins. 
Ce qui le rend très-remarquable, c’est que la lame qu’il 
constitue est composée de cellules tubnleuses, sériales, 


couchées, et qui s’ouvrent à leur sommet par un pore. 


8. Discopore arénulé. Discopora arenulata. 

D. lamelliformis , undata , subpellucida; cellulis parvuls 
sertalis obliquis apice semi-clausis ; ore semi-rotundo. 

Mon cabinet. 

Habite.... Il présente une lame libre , arrondie , ondée, 
assez transparente ,; dont la surface supérieure est ornée 
de cellules quinconciales, mutiques. Ces cellules sont incli- 
nées, comme enfoncées obliquement et se terminent par 
une ouverture demi-ronde. 


9. Discopore rude. Discopora scabra. 

D. lamelliformis, undata, cellulosa, tuberculis apice fo: 
ratis asperata ; cellulis ovalibus, quincuncialibus. 

Mon cabinet. 

Habite...., Cette espèce est distincte du discopore verru; 
queux par ses cellules plus petites, ovales, dont les bords 
ou les interstices portent de petits tubercules élevés, écar- 
tés et percés au sommet comme des tubes. 


SANS VERTÈBRES. 69 


CELLÉPORE. ( Cellepora.) 


Polypier presque pierreux, poreux intérieurement , 
étendu en croûte ou relevé et frondesceni; à expan- 
sions aplaties, lobées ou rameuses , subconvolutes , non 


flexibles ; à surface externe , cellulifère. 


Cellules urcéolées, submembraneuses , ventrues, un 


peu saïllantes, contigues, confuses; à ouverture resserrée. 


Polyparium sublapideum , intus porosum , in crus- 
tam expansum , aut surrectum et frondescens ; fron- 
dibus complanatis , lobatis vel ramosis , subconvolutis ; 
externd superficie ex cellulis uno strato coalitis con- 
texta. 


Cellulæ urceolatæ , ventricosæ , submembranaceæ , 
exserentes , confusæ ; ore constricto. 


OBSERVATIONS. ee 


Les cellépores ont été confondus par quelques natura- 
listes avec les zn7i/lépores , et par d’autres avec les flustres. 
Ils sont cependant réellement disuncts des uns et des au- 
tres. Ces polypiers sont moins pierreux et surtout moins 
compactes intérieurement que les millépores, et leurs cel- 
lules sont toujours saillantes, quoique plus ou moins. Ils ne 
sont point flexibles comme les flustres, mais roides et cas- 
sans ; et leurs cellules, en général, confuses, urcéolées, 
à orifice resserré , les en distinguent, 


170 ANIMAUX 


C’est des discopores que les cellépores se rapprochent le 
plus ; et c’est ensuite avec les eschares et les rétépores 
qu’ils ont les rapports les plus prochains. On sent qu'ils 
tiennent déja de très - près aux polypiers tout-à-fait pier- 
reux. 

En effet, les expansions des cellépores sont pierreuses, 
mais avec un mélange de matière animale qui les rend 
assez molles et flexibles dans les eaux. Néanmoins elles de- 
viennent roides et très-fragiles lorsqu'elles sont exposées 
à l'air, et elles sont très-poreuses dans leur épaisseur, 

Les cellépores encroûtent ou enveloppent différens corps 
marins sur lesquels ils sont fixés. Quelques-uns néanmoins 
forment des expansions relevées , aplaties, frondescentes, 
contournées ou convolutés, sinueuses, plus ou moins ra- 


meuses, 


ESPÈCES. 


1. Cellépore ponce. Cellepora pumicosa. 

C. incrustans, aut explanatione convoluta, tubulosa, ra- 
mosa ; exlernd superficie cellulis confusis , ventricosis et 
mucronalis scabrd. 

æ  JMillepora pumicosa. Soland. et EI p. 135. 

Ellis corall, tab. 27. fig. f.F. 

Borlas. Cornub, t. 24. {. 7—8. 

Mus. n° 

Habite l’Océan européen , la Méditerranée, Mon cabinet, Es- 
pèce commune, polymorphe, rarement épaisse , très-fra- 
gile , à surface hérissée par les cellules. On la rencontre dans 


différentes mers. 


2. Cellépore épais. Cellepora incrassata. 
C. ramosa lobata, intùs cellulosa ; ramis crassis leretibus 
fractis; cellulis confusis , ovatis, muticis. 
Marsil. hist. t. 32. f. 150—151. 


SANS VERTÈBRES. 171 


An ceilepora leprosa. Esper. vol. r. t. 4. 

Mus. n. 

Iabite la Méditerranée. Mon cabinet. Il forme des expan- 
sions épaisses, pleines, comme pierreuses, mais celluleuses 
intérieurement , cylindracées, lobées où rameuses. Les cel- 
lules de la superficie sont les seules polypifères ; elles sont 
confuses, très-inégales, mais mutiques à leur orifice. 
MM. Péron et Le Sueur en ont rapporté de Timor une va- 
riété qui s'étale en plaque irrégulière, bosselée et oudée 
en dessus. 


3. Cellépore olive. Cellepora oliva. 


C. simplex , cylindraceo - lurbinata ; extremitate crassiore 
truncatd , foved terminatd; cellulis confusis muticis. 

Mus. n.° , 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le S'ueur. 
Celui-ci est remarquable par sa forme presque régulière ; car 
ilressemble à une olive ou à un gland hors de sa cupule. Il 
est un peu cerclé transversalement , et son gros bout offre 
une fossette orbiculaire. Longueur , trois centimètres. 


4. Gellépore oculé. Cellepora oculata. 


C. incrustans, ramosissima , subcespitosa ; ramis sparsim 
oculatis ; cellulis confusis echinatis. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Ce polypier enve- 
loppe des tiges de gorgone, de fucus, etc., et de sa croûte 
s'élèvent des ramifications cylindriques , suhdichotomes , 
qui forment de petites touffes arrondies et assez élégantes. 
Toutes ces ramifications sont percées cà et là de trous ronds, 
comme dans certaines éponges. Etendue, quatre à cinq centi- 
mètres. 


5. Cellépore endive. Cellepora endivia. 


C. complanata, lobato-foliacea, subplicata, varie con- 
torta ; cellulis confusis subglobosis ; ore mutico. 
Mus. n.° 


Habite l'Océan austral. Péron et Ze Sueur. Mon cabinet. 


172 


ANIMAUX 


Celui-ci forme des expansions un peu épaisses; comme pier- 
reuses , aplaties, lobées, foliacées, plissées, et diverse- 
ment contournées. Les cellules sont confuses, mutiques, 
comme entremélées de duvet pulvériforme. Etendue , quatre 
à sept centimètres. 


6. Cellépore à crêtes. Cellepora cristata. 


C. tncrustans , multiloba ; lobis verticalibus rotundatis , 
compressis, carinalis ; Subspiralibus, utroque latere 
echinatis. , 

Mus. n.° s 

Habite l'Océan austral. Péron et Le Sueur. Cette espèce sem- 
ble perfoliée par les tiges des plantes marines qu’elle enve- 
loppe ; et, comme ses lobes sont verticaux, arrondis , com- 
primés, carinés et en crêtes, ils ressemblent presque aux 
pas d’une vis de pressoir. Ses crêtes sont hérissées des deux 
côtés, et n’ont que quelques millimètres de hauteur. 


7. Cellépore spongite. Cellepora spongites. 


C. basi incrustans ; explanationibus & crusta surgentibus 
tubuloso-turbinatis, ramosis, variè coalescentibus ; cel- 
lulis seriatis ; osculo suborbiculart. 

Cellepora spongites. Lin. Esper. vol. 1. t. 3. 

Millepora spongites. Soland. et EIL p. 132. 

Porus anguinus , etc. Gualt. Ind. post. tab. 50. 

Eschara spongites. Pall. zooph. p. 45. de Moll. t. 1.f. 3.) 

B. cadem ? humilior, tenuior, subcrispa. 

Seba. mus. 3. tab. 100. f. 12, 

Soland. et EIl. tab. 41. f. 3. 

Mus. n.° j 

Habite la Méditerranée , et sa variété, la mer des Indes. Ma 
collection. Sa base est une plaque qui recouvre les pierres, 
etc. Il s’en élève des expansions tubuleuses, tnrbinées , irré- 
gulières , diversement divisées et coalescentes. Les cellules 
sont sériales, toujours un peu ventrues, et ont leur ouver- 
ture le plus souvent orbiculaire, quelquefois semi-orbicu- 
laire. Cette espèce devient assez grande. Elle est mollasse ou 
un peu flexible sous l’eau , pendant la vie des polypes. 


SANS VERTÈBRES. 175 


Espèces que je n'ai point vues. 


— Cellépore transparent. Cellepora hyalina. 


C: reptans , subincrustans ; cellulis seriatis ovato-oblon- 
gis diaphanis ; ore obliquo simplict. 

Cavolin. pol. p. 242. t. 9. f. 8—09. 

Esper. vol. 1. tab. r. 

Habite l'Océan. ... sur des fucus. Il faudra peut-être le ranger 
parmi les tubulipores. 


Espèces fossiles. 


— Cellépore mégastome. Cellepora megastoma.. 


C. incrustans , cellulis irregulariter acervatis, obovatis , 
distinctissimis ; ore amplo. 


Cellép. Mégastome. Desmarets et le Sueur. Bull. des sc. p. 54. 


pl.i2. £ 15, Le 
Habite.... sur les corps fossiles de la craie des environs de 
Paris. 


— Cellépore globuleux. Cellepora globulosa. 
C. incrustans; cellulis globulosis distinctis ; ore trans- 
verso. 


Cellép. globnleux. Desmarets et le Sueur. Bull. des sc. p. 54: 
phare fr 


Habite. ...sur les fossiles de la craie. 


ESCHARE. (Eschara.) 


Polypier presque pierreux , non flexible, à expansions 
aplaties, lamelliformes, minces, fragiles , très-poreuses 
intérieurement , entières ou divisées. 


174 ANIMAUX 


Cellules des polypes disposées en quinconces sur les 
deux faces du polypier. 


Polyparium sublapideum ; explanationibus rigidulis, 
lamelliformibus , tenuibus , fragilibus , intus porosissi- 


mis , integris aut divisis. 


Polyporum cellulæ quincunciales, in uträque super- 


Jicie polyparü. ? 
OBSERVATIONS. 


Les eschares sont distingués des cellépores et des rété- 
pores, parce que les deux surfaces de leurs expansions 
sont également garnies de cellules , tandis que dans les cel- 
lépores et les rétépores , les cellules ne se trouvent que sur 
une de leurs surfaces. 

Ces polypiers présentent des expansions aplaties, min- 
ces, lamelliformes, non flexibles, mais fragiles , très-po- 
reuses intérieurement , c’est-à-dire, dans leur épaisseur , 
tantôt entières, diversement contournées ou anastomosées , 
et tantôt divisées en lanières rameuses. 

Les cellules dont les deux surfaces de ces expansions 
sont garnies , sont petites , presque superficielles, et régu- 
lièrement disposées en quinconces. 

Les eschares, bien moins pierreux que les millépores, puis- 
que leur substance est par-tout très-poreuse intérieurement, 
ont dù en être séparés, ainsi que les cellépores, les rété- 
pores, etc., pour former autant de genres particuliers. 
Pallas et M. le baron de Moll les ont, mal-à-propos, con- 
fondus avec les flustres, qui sont des polypiers flexibles, 
dont les cellules ont une forme très-différente. 


SANS VERTÈBRES. I 


7 
Ce 


ESPÈCES. 


1. Eschare bouffant. Eschara foliacea. 

F5 lamellosa , conglomerata ; laminis plurimis varie flexuo- 
sis et coalescentibus ; poris quincuncialibus interstitio 
separalis. 

Millepora foliacea. Soland. et El]. p. 133, n.° 6. 

Ellis corall. t. 30. fig. a. 4. B.C. 

Eschara fascialis. Pall. zooph. p. 42. de Moll. t. 1. f. 2, 

Cellepora lamellosa. Esper.vol. 1. t. 6. 

Mus. n.0 

Habite l’Océan européen. Mon cabinet. Ce polypier forme de 
grosses masses comme enflées , caverneuses , légères et fra- 
giles. Ses pores sont fort petits, arrondis, séparés. 


2. Eschare cartacé. Eschara chartacea. 

E. complanata, subsimplex ; laminis perpauctis , magnis , 
undato-flexuosis, coalescentibus ; poris contiguis , qua- 
dratis. 

Mus. n.° 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. 
Ses expansions présentent un petit nombre de lames, grandes, 
ondées , coalescentes , légères, fragiles et qui ressemblent 

à des pièces de carton réunies angulairement. Pores très- 
grands. 


3. Eschare croisé. Eschara decussata. 

E. complanata, lamellosa; laminis tenuibus, integris , 
undatis, varie decussantibus ; poris minutis subpro- 
minulis. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Ses cellules sont 
un peu saillantes, presque comme celles des cellépores. Sa 
taille et sa forme sont à-peu-près les mêmes que celles du 
millepora agariciformis. 


4. Eschare à bandelettes, Æschara fascialis. 
Æ. plano-compressa , ramosissima ; ramis lænialibus, an- 


176 ANIMAUX 


gustis, flexuosis, variè coalitis, subclathratis ; poris 
impressis. 

Millepora fascialis. Lin. Eschara fascialis. de Moll. t, 1. £ r. 

Millepora tænialis. Soland. et Ell. p. 133. 

Ellis. corall. t. 30. /£g. b. Bonan-mus. Besl. t, 286, f. 95. 

Marsil. hist. t. 33. f. 160. n.o 1—3; 

Mus. no 

Habite la Méditerranée. Il forme des touffes larges, élégantes , 
trés-divisées etsubcancellées par l’anastomose des bandelettes 
et de leurs divisions. Pores non saillans. Mon cabinet. 


b. Eschare cervicorne. Eschara cervicornis. : 

E. ramosissima, subcompressa ; ramis perangustis ; poris 
prominulis, subtubulosts. 

Millepora cervicornis. Soland. et Ell. p. 134. n.08. 

Marsil. hist. t. 32. f. 152. 

An millepora aspera ? Lin. 

Mon cabinet. 

Habite la Méditerranée. Il forme des touffes assez fines, très- 
divisées, fort jolies. Le millepora aspera , Esper. suppl. 1. 
t. 19. n'appartient point à cette espèce. 


6. Eschare grêle. Eschara gracilis. 

E. ramosa, subdichotoma, gracilis, cylindracea ; ramis 
obsoletë compressis ; ports vix prominulis. 

Millepora tenella. Esper. suppl. 1. t. 20. 

Mon cabinet. 

Habite. ... Quoique très-voisin du précédent par ses rapports; 
il constitue une espèce distincte. Sa tige et ses rameaux sont 
cylindracés, obscurément comprimés , et offrent des pores 
tantôt superficiels , tantôt un peu saillans, plus rapprochés 
entr’eux vers le sommet que ceux de la base de ce polypier. 


7. Eschare lichénoïde. Eschara lichenoides. 
E. cespitosa, ramosissima ; ramulis complanatis lobatis 
oblisis; poris superficialibus asperulatis..., 
Seba. mus, 3.t.100. f. 10. 
Mus. n.o 
Habite l'Océan indien. Péron et le Sueur. Il constitue de très- 


l 


SANS VERTÈBRES. 7 


petites tonffes lichéniformes , éléçgamment découpées et lo- 

- bées ; ses ramifications sont tortueuses. [l s’en trouve à ra- 
mifications coalescentes. C’est une espèce différente de celle 
qui suit. Couleur, blanchitre. 


8. Eschare lobulé. ÆEschara lobulata. ; 


E. nana, subramosa, compressa, palmato-lobata ; lobis 
apice dilatatis, obtusis ; superficiebus utrisque granulato- 
asperalis. 

Mus. n.o 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Suvur. 
Sa base enveloppe et encroûte les tiges des plantes ma_ 
rines, etc., et il s’en élève des expansions aplaties, sub- 
rameuses, lobées, palmées, élargies et obtuses à leur som 
met. Ces expansions n’ont qu’un à quatre centimètres de 
hauteur. Leur couleur est d’un cendré violâtre ou bleuâtre. 


9. Eschare petite râpe. Æschara scobinula. 

E. lamelliformis , ovalo-rotundata , undata, sublobata; 
cellulis creberrimis , obliquè prominulis. 
Mus. n.° 

Habite.... D’une base encroûtante et médiocre, s'élève un 
lobe lamelliforme , ovoide, arrondi, ondé, et dont les deux 
surfaces sont hérissées par la saillie des cellules. Ces cellules 
sont très-petites, serrées, quinconciales. Elles ressemblent 
un peu à celles des cellépores. 


-10. Eschare porite. Eschara porües. 

E. lamellosa, undato-lobata; lobis rotundatis; cellulis super- 
ficialibus in reticulum dispositis ; margine denticulato. 

Mus. n.o 

Habite.. .. Il est petit, et offre des lames assez minces, on- 
dées , contournées diversement, arrondies en crête. Les 
deux surfaces de ces lames sont garnies de cellules en ‘ré- 
seau comme dans le cellepora reticularis , et l’on voit de 
petites dents sur le bord des cellules. 


.11. Eschare encroûtant. Eschara incrustans. 


E. incrustans , de formis , raro lobata; poris impressis, 
distinctis quincuncialibus. 


Tome II. 12 


178 _ ANIMAUX 


Mus. n.o 

Habite. ... Cette espèce provient du voyage de Paudin. Elle 
encroûte les tiges et branches des plantes marines; et leur 
donne l’aspect d’incrustations calcaires. 


ADÉONE. (Adeona.) 


Polypier presque pierreux , caulescent , frondescent 
ou flabelliforme. | 


Tige subarticulée ; à articulations comme encroütées , 
obscurément granuleuses ; à expansions foliacées ou fla- 
bellées , couvertes de cellules sur les deux faces. 


Cellules très-petites , serrées, sériales ou en quinconces; 
à oscule rond. 


Polyparium sublapideum , caulescens , frondescens 
aut flabelliforme. 


# 


Caulis subarticulatus ; articulis crusté superficiali 
indutis , obsoletè granulosis ; explanationibus folüfor- 
mibus vel flabellatis , in uträâque superficie celluliferis. 


Cellulæ minimæ , contiguæ , seriales , quincunciales, 
osculo rotundo pertusæ. 


OBSERVATIONS. 


Les adéones sont des polypiers tellement voisins des 
eschares par leurs rapports, qu’on serait autorisé à les 
réunir dans le même genre, si la tige tres -singuliére des 
adéones ne les distinguait pas considérablement des es- 


chares. 


SANS VERTÈBRES, 79 

Les adéones tiennent aussi beaucoup des rétépores, et 
même l’adéone crible est fenestrée comme le rétépore man- 
chette de mer [retepora cellulosa | ; mais les expansions 
des adéones offrent des cellules sur les deux faces, ce qui 
n'a pas lieu dans les rétépores. 

J'ai adopté le nom générique adeona, donné par M. Za- 
mouroux à l'une des espèces de ce genre; mais je ne puis 
partager son opinion en plaçant l’adcona dans la famille 
des isis, qui sont de véritables corticiferes. Il s’en est, 
sans doute, laissé imposer par la tise singulière des 
adéones, ne considérant pas que leurs expansions et leurs 
cellules sont parfaitement analogues à celles des eschares. 
Ces cellules ne sont pointimmergées dans un encroûtement 
partout distinct de l’axe qu’il enveloppe comme dans les 
isis. C’est seulement sur la tige de l’adéone que des cellules 
anciennes et presqu’effacées, forment, par leur contiguité, 
l'espèce de croûte annulaire et granuleuse, qui fait pa- 
raître la tige articulée. Cette tige semble se perdre dans 
l’expansion aplatie qui la termine , ou dans celles qui en 


émanent latéralement. Elle y forme quelques nervures peu 
saillantes. 


ESPÈCES. 


1. Adéone folüfère. Ædeona folüfera. 


A. caule subramoso , frondifero ; frondibus laciniato-pal- 
matis ; lobis oblongis , subacutis, inœqualibus. 

Frondiculina. Extrait du C. do zool. p. 25. 

Mus. n.0 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 
Ce beau polypier ressemble entièrement à un arbuste , por- 
tant des feuilles alternes , découpées à - peu - près comme 
celles du cratægus azerola. Ses expansions foliiformes con- 
servent en partie l'apparence d’une nervure qui n’est que 


180 ANIMAUX 


l'extrémité couverte d’une ramification de la tige. Elles ont 
d’ailleurs la structure de celles des eschares. 


2. Adéone crible. Ædeona cribriformis. 
A. caule subsimplict, supernè in laminam ftabellatam, pro- 
liferam et fenestratam explanato. 
Ædeona. Lamouroux. nouveau bull. des sc. n.o 63. p. 158- 


n.o 4o. 
Mus. n.0 
Habite les mers de la Nouvelle - Hollande, côte du sud-est. 
Péron et le Sueur. “ee 


Au premier aspect, ce polypier paraît devoir être distingué du 
précédent , comme constituant nn genre particalier , tantil en dif- 
fère par la forme de ses expansions. Effectivement sa tige soutient 
une lame flabelliforme , obronde, assez grande, bordée de créne- 
lares tronquées, et percée à jour dans son. disque, à la manière 
d’un crible, par quantité de trous ronds, assez larges. Cette lame est 
prolifère, en ce que, souvent, il s’en élève d’autres semblables de 
son disque même. 

Malgré cette forme singulière des expansions de cette adéone, et 
dont on a nn exemple dans le retepora cellulosa, les cellules de ce 
polypier sont tout-à-fait du mème ordre que celles de la première es- 
pèce. 

Au reste, cette forme de crible ou de réseau à jour, n’est que 


le résultat de bandelettes régulièrement anastomosées. 


RÉTÉPORE. (Retepora.) 


Polypier pierreux, poreux intérieurement , à expan- 
sions aplaties , minces , fragiles , composées de rameaux 
quelquefois libres, le plus souvent anastomosés en réseau 


ou en filet, 


4 


Cellules des polypes disposées, d'un seul côté, à la 
surface supérieure ou interne du polypier. 


SANS VERTÈBRES. 181 


Polyparium lapideum, intùs porosum ; explanatio- 
nibus tenuiusculis, fragilibus, vel in ramos liberos, vel 
in reticulum præstantibus. 


Cellulæ polyporum unilaterales , ad supernam vel 
internam superficiem poly pari pertusæ. 


OBSERVATIONS. 


Quoique pierreux , les rétépores ont leur substance bien 
moins solide que celle des millépores ; car elle est cellu- 
leuse ou poreuse intérieurement , et d’une structure ana- 
logue à celle des eschares, des adéones, des cellé- 
pores, etc. 

Ces polypiers présententdes expansions en général apla- 
ties , minces, fragiles, tantôt frondiculées, tantôt réticu- 
lées ou percées en crible, enfin , diversement contournées 
et unies entre elles. Celles qui sont réticulées paraissent 
composées de rameaux anastomosés sous cette forme, 

En général, ces polypiers sont délicats, fragiles , assez 
élégans et ne présentent que des masses peu considé- 
rables. 

On a observé à leur égard, comme à celui des eschares 
et des cellépores, que tant qu’ils sont dans l’eau avec leurs 
polypes vivans , leur partie supérieure est mollasse et 
flexible ; mais en les sortant de l’eau, tout le polypier 
s'affermit, se solidifie et devient cassant. 

Les rétépores se distinguent des adéones et des eschares, 
en ce qu’ils n’ont leurs cellules polypifères que sur une 
seule des faces de leurs expansions. {ls ne sont point en- 
croûtans comme les cellépores. 


Fe 


169 ANIMAUX 


ESPÈCES. 


r. Rétépore réticulé. Retepora reticulata. 

BR. explanationibus clathratis undato - convolutis ; internä 
superficie verrucosé porosissimé. 

Millepora reticulata. Lin. Soland. et EIl., p. 138. 

Esper. vol. 1. Millep. tab. 2. $ 

. Marsill. hist. t. 34. f. 165—:166. 
Mus. n,° - . 


Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Ce rétépore présente des 


\ 


expansions grossièrement treillissées , irrégulièrement con- 
tournées en cornet ou en coupe, et qui ont une de leurs 
surfaces lisse, tandis que l’autre est très-poreuse et verru- 


queuse. 


2. Rétépore dentelle de mer. Retepora cellulosa. 

F. explanationtbus submembranaceis , Lenuibus, reticula- 
im fenestratis , turbinatis , undato-crispis , basi subtu- 
bulosis ; intern& superficie porosä 

UMillepora cellulosa. Lin. Esper. vol. 1. t.1. 

Retepora. Ellis. corall. t. 35. f3. d. D. F. 

Rumph. amb. 6. 1. 87. f. 5. Soland. et EIl. t. 26. f. 2. 

Knorr. delic. tab. A. LIL. f. 3. 

Manchette de Neptune. Daubent. ic. t. 23. 

Mus. n.° 
Habite la Méditerranée et l'Océan indien. Mon cabinet. Ce ré- 
tépore est élégant, délicat, presque membraneux, et remar- 
quabie par les trons elliptiques dont ses expansions sont 
régulièrement percées. 

MM. Péron et Le Sueur en ont rapporté des mers de l'Inde, 
des variétés fort jolies. Il y en a de couleur pourpre; 
parmi celles qui sont d’un blanc fauve, les unes sont en 
entonnoir simple ; d’autres sont turbinées et prolifères in- 
térieurement ; d’autres, plas petites, sont tubuleuses, et 

\ même à tubes rameux et dichotomes. 


3. Rétépore frondiculé. Retepora frondiculata. 


SANS VERTÈBRES. 183 


R.ramosissima ; ramis poly chotomis , subflabellatis ; inter- 
nd superficie poris prominulis scabrd; externd lœvi, fissu- 
ris lineatd. 

Millepora lichenoïides. Lin. , Soland. et Ell. t, 26. f. 1. 

Millepora tubipora. Soland. et Ell. p. 139. 

Esper. vol. 1. tab. 3. Millep. 

Ellis corall. t. 35. fig. b. B. 
Seba. mus. 3.t. 100. fig. 4—5—6. 
Mus. n.° | 

Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Ce rétépore est den- 
droïde , finement ramifié , très-délicat et fort joli. Ses ra= 
mifications sont flabelliformes, irrégulièrement contour- 
nées, scabres, et subépineuses en leur face interne; lisses 
en leur face extérieure avec des linéoles qui ressemblent 


à des fissures. Hauteur, cinq à sept centimètres. 
\ 


4. Rétépore versipalme. Retepora versipalma. 


R. nana, ramosissima ; ramis ramuloso -palmatis ; pal- 
mis brevibus variè versis; intern& superficie poris pro- 
minulis scabrd; externé sublæœvigatd. 

Mus. n.° 

Habite les mers australes. Féron et le Sueur. Cette espèce, 
beaucoup plus petite que la précédente, est néanmoins 
plus grande que celle qui suit, et semble tenir à l’une et à 
l’autre par ses rapports, sans cesser d’en être distincte réci- 
proquement. Le dos de ses ramifications n’offre point de 
linéoles en forme de fissures comme dans le rétépore fron- 
diculé. Etendue , trois à quatre centimètres. 


5. Rétépore rayonnant. Ketepora radians. : 


R. pumila; ramis è basi radiatim divaricatis patentissi- 
mis , dichotomo - ramulosis ; latere superiore spinis se- 
rialibus muricato. 

. Mus. n° 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. 
Cette espèce, très petite et fort jolie , tient à la précédente 
par ses rapports ; mais au lieu de s'élever en ramifications 


droites , elle s’étale élégamment en une étoile rameuse , 


0 

18/4 ANIMAUX 
épineuse et celluleuse en sa surface supérieure. Diamè- 
tre, deux à quatre centimètres ; couleur , rougeâtre ou 


bleuitre. 


6. Rétépore frustulé. Retepora frustulata. 
R. frustulis explanatis, fenestratis, uno latere pori- 


ferts. 

 Habite.... fossile des environs d'Angers, communiqué par 
M. Ménard. Mon cabinet. On ne le trouve qu’en petits 
morceaux. 


7. Rétépore ambigu. Retepora ambigua. 

R. membranacea, concava, irregularis, reticulatim fe- 
nestrala; interné superficie poris magnis quincuncialibus; 
externe gibbosula , lenuissime porosd. 

Mus. n.° 

Habité.... provient du voyage de MM. Péron et le Sueur. 
Ce rétépore est percé en crible comme l'espèce précé- 
dente , et comme la deuxième espèce d’adéone , et il paraît 
qu’il n’a point de tige. Ses ouvertures-en crible sont beaus 
coup plus grandes et plus arrondies que celles du rétépore- 
dentelle de mer. Ce qui le rend très-remarquable, c’est que 
le côté extérieur de ses expansions est bosselé, et très-fine- 
ment poreux. Des grains oviformes se trouvent en grand 
nombre sur sa surface intérieure, en certains temps, et 

‘contiennent probablement les gemmes réproducteurs des 
polypes. 


ALVÉOLITE. (Alveolites.) 


Polypier pierreux, soit encroïtant , soit en masse libre, 
formé de couches nombreuses, concentriques, qui se 
recouvrent les unes les autres. : 


SANS VERTÈBRES. 185 


Couches composées chacune d’une réunion de cellules 
tubuleuses , alvéolaires, prismatiques, un peu courtes, 
contigues et parallèles, et offrant un réseau à l’exté- 


rieur. 


Polyparium lapideum , vel incrustans , vel in mas- 
sam liberam, è tabulis plurimis concentricis invicèm sese 
involventibus compositum. 


Tabulæ ex cellulis tubulosis , alveolatis, prismaticis, 
breviusculis, contiguis et parallelis formatæ, extus reti- 
culatim concatenatæ. 


OBSERVATIONS. 


Les polypes, qui forment les a/véolites, paraissent avoir 
le corps moins allongé que ceux qui produisent les tubi- 
pores , et même que ceux des favosites; puisqu'ils donnent 
lieu à des loges un peu courtes , dont la réunion forme des 
couches enveloppantes, qui, souvent, se recouvrent les 
unes les autres. 

Ces loges constituent des tubes prismatiques , courts , pa- 
rallèles, contigus les uns aux autres; et les couches 
qu'elles forment par leur réunion sont enveloppantes ou re- 
couvrantes , et constituent des masses, soit allongées, 
soit subglobuleuses ou hémisphériques , plus ou moins con- 
sidérables. 

Les alvéolites ont beaucoup de rapports avec lesfav o- 
sites ; ce sont, de part et d'autre , des polypiers pierreux, 
néanmoins les alvéolites, ayant leur substance bien moins 
compacte , ou plus poreuse intérieurement que celle des 


186 ANIMAUX 


favosites, doivent encore faire partie des polypiers à ré- 
seau. 


La plupart des alvéolites ne sont encore connues que dans 
l'état fossile. 


ESPÈCES. 


1, Alvéolite escharoïde. Ælveolites escharoides. 

A. subglobosa ; superficie cellulis rhombeis reticulaté.; cel- 
lularum margine biporoso. 

Habite. ... fossile des environs de Dusseldorf. Mon cabi- 
net. Masse subglobuleuse , irrégulière , de la grosseur d’une 
pomme moyenne , composée de couches assez minces, 
nombreuses, qui s’enveloppent les unes les autres. 


2. Alvéolite suborbiculaire. Ælveolites suborbicularis. 

A. hemisphærica ; superficie cellulis obliquis subimbricatis 
perforaltd. 

Habite.... fossile des environs de Dusseldorf. Mon cabinet. 
Les masses de celle-ci sont assez grandes, convexes et pres- 
que turbinées d’un côté, aplaties et même un peu concaves 
de l’autre, hémisphériques , irrégulières , et composées de 
différentes couches assez épaisses dont les intérienres sont 
les moins grandes. Les tubes qui, par leur réunion, for- 


ment ces couches, sont très-inclinés. 


3. Alvéolite madréporacée. Alveolites madreporacea. 

A. tereti-oblonga, subramosa , superficie reticulatim al- 
veolata. 

Guettard , mém. 3. pl. 56. f. 2. 

Habite .... fossile des environs de Dax. Mon cabinet, Cette 
alvéolite a l’aspect d’un madrépore allongé, roulé, fossile, 
à cellules non saillantes comme dans le madrep. porites ; 
mais l’examen de son intérieur présente de grandes diffé- 
rences, et montre que sa masse n’est qu’un composé de 
cellules tubuleuses , pentagones et hexagones, par couches su- 
perposées. 


SANS VERTÈBRES. 187 


4. Alvéolite encroûtante. Ælveolites incrustans. 

Æ. corpora marina incrustans ; superficie reticulatim al- 
veolaté; cellulis verticalibus inæqualibus, prismaticis 
confer£ts. 

Mus. n.o0 

Habite. . .. elle enveloppe et encroüûte des corps marins , tels 
que des madrépores, des gorgones, etc. ; et son encroûte- 
ment se compose d’une seule couche de tubes serrés. A l’ex- 
térieur , sa surface présente un réseau assez fin de mailles 
petites , inégales, pentagones ou liexagones. 


OCELLAIRE. (Ocellaria. ) 


Polypier pierreux , aplati en membrane , diversement 
contourné , subinfundibuliforme, à superficie arénacée ; 
muni de pores sur les deux faces. 


Pores disposés en quinconces, ayant le centre élevé 


en un axe solide. 


Polyparium lapideum , explanato-membranaceum, 
variè convolutum , subinfundibuliforme ; superficie 


arenaced , utroque latere porosd. 


Pori quincunciales , cylindrici; centro in xem so- 
lidum elevato. 


OBSERVATIONS, 


On ne connait de ce genre de polypier que deux es- 
pèces, l’une et l’autre dans l’état fossile, 


188 ANIMAUX 


Elles offrent l’aspect d’un eschare ou d’un rétépore ; 
mais ces polypiers s’en distinguent particulierement en ce 
qu’il s'élève de chacun de leurs pores , un axe central, so- 
lide, qui atteint jusqu’à l’orifice du pore, et qui y forme 
une espèce de papille. 


ESPÈCES. 


1. Ocellaire nue. Ocellaria nuda. 
©. tnfundibuliformis , varie erpansa et ramosa: 
Ramond , voyage au mont Perdu. p. 128. pl. 2. f. 1. et 
p. 345. 
Bullet. dessc. p. 197. n.o 47. 
Habite .... Se trouve dans la pierre calcaire du mont Perdu, 


aux Pyrénées. 


2. Ocellaire enveloppée. Ocellaria inclusa. 
O. conica , siliceobvallata. 
Guett. mém. 3. pl. 41. 
Ramond, voyage au mont Perdu. pl. 2. f. 2. 
Bullet. des sciences; p. 177. 
Habite.... Trouvée en Artois, renfermée dans un étui sili- 


ceux, moulé sur sa superficie. 


DACTYLOPORE. ( Dactylopora. ) 
Polypier pierreux, libre , cylindracé, un peu en massue 
et obtus à une extrémité, plus étroit et percé à l’autre. 


Surface extérieure réticulée , à mailles rhomboïdales, 


à réseau poreux en dehors. 


Pores très-petits. 


SANS VERTÈBRES. 1 89 


Polyparium lapideum , liberum , cylindraceo-cla- 
vatum , extremitate angustiore perforaitum. 

Externa superficies reticulato - scrobiculata ; scro- 
biculis rhombæis ; rete extrorsum poroso. 

Pori minimi. 


OBSERVATIONS, 


Le dactylopore, par son réseau porifère , et par ses 
mailles distinctes des cellules, semble se rapprocher beau- 
coup des rétépores. Ce n’est, malgré cela, qu'une appa- 
rence ou qu’un rapport assez éloigné ; car le dactylopore est 
un polypier libre, simple, sans lobes, sans ramifications, sans 
frondescence , et qui a une conformation très-particulière ; 
tandis que les rétépores sont des polypiers fixés , frondes- 
cens , lobés ou rameux , et qui n’ont pas , comme le dacty- 
lopore , une ouverture unique et essentielle au polypier. 

Le réseau, dont se compose le dactylopore , est double, 
l’un intérieur et l’autre extérieur , et c’est près de l’ou- 
verture de ce polypier que ces deux réseaux s'unissent. Il 
était donc nécessaire qu’une entrée particulière donnût issue 


à l’eau qui va porter la nourriture aux polypes du réseau 
intérieur. 


ESPÈCE. 


1. Dactylopore cylindracé. Dactylopora cylindracea. 
D. 


Rétéporite. Bosc , journal de physique, juin 1806, 
Habite .... 


190 ANIMAUX 


QUATRIÈME SECTION. 


POLYPIERS FORAMINÉS. 


Polypiers pierreux , solides , compactes intérieure- 
ment. Cellules perforées ou tubuleuses, non garnies de 


lames. 


__ En arrivant à cette quatrième section, nous trouvons 
les polypiers tout-à-fait pierreux , solides , et dont la subs- 
tance entre les cellules est, en général, pleine ou com- 
pacte. 

Quelle énorme différence entre ces polypiers et ceux 
des premières sections dans lesquels la matière membra- 
neuse ou cornée était la seule dominante, et même d’abord 
la seule existante ! En effet, on a vu dans les polypiers 
fluviatiles une substance uniquement membraneuse , et 
dans les polypiers vaginiformes des tubes simplement 
membraneux ou cornés. Ensuite, les polypiers à réseau 
ont offert une substance encore cornée , mais mélangée 
de particules pierreuses ; en sorte que ces derniers poly- 
piers, quoiqu'encore flexibles, étaient lapidescens, et 
offraient, de genre en genre, plus de consistance, et une 


substance de plus en plus pierreuse. 


SANS VERTÈBRES. IO1 


Ici , les polypiers sont des masses solides, non flexibles, 
tout-à-fait pierreuses , dans lesquelles la matière membra- 
neuse ou cornée , loin d’être dominante, est tellement ré- 
duite , qu’elle ne paraît même plus. 

La compacité de la substance de la plupart des poly- 
piers foraminés ne permet pas de croire que tous les 
polypes vivans qu'ils contiennent , puissent communiquer 
ensemble. Ainsi , il paraît certain que tous les polypes à 
polypier ne sont pas généralement des animaux com- 
posés. 

Dans la section suivante, tous les polypiers sont encoré 
tout-à-fait pierreux ; mais, outre que leur substance est la- 
cuneuse et poreuse entre les cellules , ils sont bien distin- 
gués de ceux-ci par les lames rayonnantes dont leurs cel- 
lules sont garnies. 

Assurément les polypes qui transudent une matière ca- 
pable de former autour d’eux une enveloppe aussi solide, 
sont plus avancés en animalisation que ceux des troïs sec- 
tions précédentes. | 

Dans les polypiers foraminés, les cellules sont, en 
général , fort petites, et ne paraissent que des pores à 
leur ouverture. Elles ne sont point garnies de lames à 
l'intérieur, et semblent simplément -perforées, n'offrant 
que des trous subcylindriques , à parois lisses ou quelque- 
fois striées. | 

Par ce caractère des cellules , les polypiers dont il s'agit 
se rapprochent des polypiers à réseau ; et si, par leur 
substance tout-à-fait pierreuse , ils tiennent aux polypiers 
lamellifères , ils en sont bien distingués par leurs cellules 
non lamelleuses, 


192 - : ANIMAUX 


Il n’est pas possible d’assigner aucune forme générale 
aux polypiers foraminés , parce que ces polypiers, véri- 
tablement multiformes, se présentent presque sous au- 
tant de formes particulières qu’on en connaît d’espèces. 
Tantôt ils recouvrent ou encroûtent simplement des corps 
marins , tantôt ils constituent des masses irrégulièrement 
lobées, plus ou moins finement divisées , et tantôt ils pré- 
sentent des expansions rameuses ou frondescentes comme 
des plantes pierreuses. 

Puisque les cellules des polypiers foraminés ne sont 
point garnies de lames , on en peut conclure que les po- 
lypes qui ont habité ces cellules n'ont point leur corps 
muni d’appendices extérieurs, comme doit l'être celui 
des polypes qui forment les polypiers lamellifères ; car 
il est évident que la forme des cellules résulte de celle 
des polypes qu'elles contenaient. 

On ne connaît que huit genres qui appartiennent à cette 
section ; ce sont les suivans : 


Ovulite. 
Lunulite. 
Orbulite. 
Distichopore. 
Millépore. 
Favosite. 

| Caténipore. 
Tubipore. 


SANS VERTÈBRES. 193 


OVULITE. (Ovulites.) 


Polypier pierreux, libre, ovuliforme ou cylindracé à 
creux intérieurement , souvent percé aux deux bouts. 


Pores très- petits, régulièrement disposés, à: la sur- 
face. | 


Polyparium lapideum , liberum, ovuliforme aut cy- 
lindraceum , intus cavum , extremitatibus sæpius per- 
foratum. | 


Pori nunutissimt, ad superficiem examussim dis- 
posut. 


OBSERVATIONS. 


Les ovukites sont de petits eorps ovoides, plus ou moins 
allongés , quelquefois cyhndracés, bien réguliers, creux 
intérieurement, et le plus souvent ouverts ou percés aux 
deux extrémités. Ces petits corps n’ont que deux à six mil- 
limètres de longueur. 

On les prendrait d’abord pour des coquilles ; mais en les 
examinant attentivement , on s'aperçoit que leur surface 
est chargée d’une multitude de pores extrêmement petits, 
régulièrement disposés les uns à côté des autres : ainsi ce 
sont des polypiers. 

Les ovulites ne sont connues que dans l’état fossile; elles 
sont blanches, fragiles, etse trouvent à Grignon. Tous les 
individus ne sont pas percés , et l’on a lieu de croire que 
ceux qui le sont ne le doivent qu’à des cassures. 


Tome II. x 3 


194 ANIMAUX 


ESPÈCES. 


1. Ovulite perle. Ovulites margaritula. 
O. ovalis ; poris minutissimis. 
Mus.n.o Velin, n.0 48. f. 8. 
Habite. .... fossile de Grignon. 


2. Ovulite allongée. Ovulites elongata. 
©. cylindracea ; alterd extremitate truncaté. 
Velin, n.0 48. f. 10. mus. n.° 
Habite. . .. fossile de Grignon. 


LUNULITE. (Lunulites.) 


Polypier pierreux , libre, orbiculaire, aplati, con- 
vexe d’un côté, concave de l’autre. 


Surface convexe , ornée de stries rayonnantes et de 
pores entre les stries ; des rides ou des sillons divergens à 


la surface concave. 


Polyparium lapideum , liberum , orbiculare , uno 


latere convexum , altero concavum. 


Convexa superficies radiatèim striata ; poris intersti- 
tialibus ; concava rugis aut sulcis divergentibus radiata. 


OBSERVATIONS. 


Les Zunulites sont de véritables polypiers, et paraissent 
avoir des rapports assez considérables avec les orbulites. 


SANS VERTÈBRES. 195 


* Elles sont , en effet, libres, orbiculaires , et d’un petit vo- 
lume comme les orbulites; mais on les en distingue, r.e par 
les stries rayonnantes et les sillons divergens de leurs sur- 
faces ; 2. parce que leurs pores ou cellules polypifères ne 
paraissent que sur leur face convexe. 

On ne connnaît ces polypiers que dans l’état fossile, 


ESPÈCES. 


t, Lunulite rayonnée. Lunulites radiata. 


L. latere concavo, striis radiata, supernè porosa. 

Velin , n.° 49. f. 10. 

Habite.... fossile de Grignon et des env. de Magnitt: Mon 
cabinet. 


2. Lunulite urcéolée. Lunulites urceolata. 


L. cupulæformis ; latere convexo clathrato porosis- 
simo. 

Habite. ... fossile de Parnes et de Liancourt , communiqué 
par M. Beudant. Il ressemble à une cupule de gland ou à un 
dé à coudre. 


ORBULITE. (Orbulites, ) 


Polvpier pierreux, libre, orbiculaire, plane où un 
JP ? ? ? 

peu concave, poreux des deux côtés ou dans le bord, 
ressemblant à une nummulite. 


Pores très-petits, régulièrement disposés , très-rappro- 
chés, quelquefois à peine apparens. 


196 ANIMAUX 


Polyparium lapideum , liberum, orbiculare, planumi 
s. concavum, utrinquè vél margine porosum, nummu- 
litem referens. 


Pori minimi, adamussim dispositi , conferti, inter- 
düm vix conspicut. pig 


OBSERVATIONS. 

Les orbulites sont de petits polypiers pierreux , non ad- 
hérens, orbiculaires, aplatis comme des pièces de mon- 
naie, quelquefois concaves d’un côté et convexes, de l’autre, 
et poreux ,. soit à la superficie des deux côtés , -soit seule- 
ment dans leur bord. Leurs pores sont très-petits, régu- 
lièrement disposés, et chacun d’eux semble occuper la 
maille d’un treillis tres-fin. Ils sont souvent encroûtés de 
_ particules calcaires qui les rendent à peine perceptibles. 

On distingue ces polypiers des nummulites par leurs pores 
ouverts à l’extérieur , et parce que ces petites cavités ou 
cellules ne forment point une rangée spirale. 

Sauf une seule espèce, découverte par M. Sionest de 
Lyon, les autres orbulites ne sont connues que dans l’état 
fossile. 


ESPÈCES. 


5. Orbulite marginale. Orbulites marginalis. 
O. utrinquè plana ; margine poroso. | 
Habite les mers d'Europe , sur les corallines, fucus, etc. 
Sionest. Cette espèce est la seule connue vivante ; elle n’a 
que deux millimètres de largeur. Mon cabinet. 


2. Orbrlite plane. Orbulites complanata. 


O. tenuis , fragilis , utrinquë plana el porosa. 


| 


SANS VERTÈBRES. F 97 


“Guett, mém. 3. p. 434. t. 13. f. 30o—3, 


Habite... . fossile de Grignon où elle est très-commune. Mon 
cabinet. 


3. Orbulite lenticulée. Orbulites lenticulata. 
O. lentiformis , supernè convexa, subtùus planiuscula. 
Habite....se trouve fossile à la perte du Rhône, près du fort 


de l’Ecluse , à huit lieues de Genève. Elle y forme des masses 
considérables. M. Brard. Mon cabinet. 


4. Orbulite soucoupe. Orbulites concava. 
O. uno latereconvexa , subantiquata ; altero concava. 
Habite. ... Fossile de la commune de Ballon, département de 
la Sarthe, à quatre lieues N.-E. du Mans. Communiquée 
par MM. Menard et Desportes. Sa surface convexe offre 
souvent des cercles concentriques d’accroissement. 


_5. Orbulite macropore. Orbulites macropora. 


O. complanata, centro depressa,; poris utroque latere ma- 
jusculrs. 


Habite.... fossile de.... Mon cabinet. 


6. Orbulite calotte. Orbulites pileolus. 


O. uno latere convexra ; altero concava; margine sulco 
exaralo. 


Habite... fossile de.:.. Mon cabinet. Ses pores ne sont point 
apparens. 


DISTICHOPORE. (Distichopora. ) 


Polypier pierreux, solide, fixé , rameux , un peu com- 
primé. 

Pores inégaux , marginaux , disposés sur deux bords 
opposés , en séries longitudinales et en forme de sutures. 


Des verrues stelliformes, ramassées par places, à la 
surface des rameaux. 


108 ANIMAUX 


Polyparium lapideum, solidulum, ramosum , fixum, 


compressiusculum. 


Port inæquales, marginales, longitudinaliter seriati, 
suturam disticham mentientes. | 


Verrucæ stellatæ, ad superficiem ramorum passim 
acervatæ. 


OBSERVATIONS. 


Je ne puis résister à la nécessité de séparer des mille- 
pores, le rnillepora violacea de Pallas, et d’en former un 
genre particulier. Ce polypier offre des caracteres si sin- 
guliers dans la forme et la disposition de ses pores poly- 
piféres , que , quoiqu'il soit encore la seule espèce connue 
dans ce cas , il est probable qu’on en découvrira d’autres 
qui appartiendront au même genre. Par ses caractères , il 
s'éloigne autant des vrais millépores que les rétépores et 
les eschares ; mais sa substance est plus solide , et on ne 
peut convenablement le rapporter à aucun des genres con- 
nus parmi les polypiers pierreux. 


ESPÈCE. 


1. Distichopore violet. Distichopora violacea. 
D. ramosa; ramulis ascendentibus flexuosis, tereticom- 
pressis. 
Willepora violacea. Pall. zooph.p. 258. 
SoJand. et Ell. p. 140. 
Habite l'Océan des Grandes-ludes et austral. Mon cabinet. 


SANS VERTÈBRES. 109 


MILLÉPORE. (Millepora. 


Polypier pierreux, solide intérieurement, polymorphe, 
rameux ou frondescent, muni de pores simples, non 
lamelleux. 


Pores cylindriques , en général très-petits , quelquefois 
non apparens, perpendiculaires à l'axe ou aux expansions 


du polypier. 


Polyparium lapideum, intus solidum, polymorphum, 
ramosum aut frondescens, poris simplicibus non la- 
mellosis terebratum. 


Pori cylindrici, ut plurimum minimi , interdum non 
perspicut, axi vel explanationibus polyparü perpen- 
diculares. 


{ 


OBSERVATIONS. 


Avant Linné, presque tous les polypiers pierreux por- 
taient le nom de madrépores ; mais cet habile naturaliste, 
commençant, ici comme ailleurs, à introduire un ordre 
convenable dans les distinctions , sépara, sous le nom de 
millépores , les polypiers pierreux, non tubuleux , qui n’of- 
frent, pour cellules des polypes , que des pores simples non 
lamelleux. Néanmoins , cette coupe, déjà utile, n’était pas 
suffisante , surtout depuis que les découvertes des voya- 
geurs naturalistes se sont plus étendues , et que nos collec- 
tions se sont plus enrichies. Aussi, de même que j'ai cru 
convenable de diviser en plusieurs genres les madrépores 


200 ANIMAUX 
de Linné, il m'a paru pareillement nécessaire de partager 
ses nillépores en plusieurs genres particuliers. 

Maintenant, les rmillépores réduits et distingués des ré- 
tépores, des eschares , etc., sont des polÿypiers pierreux 
assez solidés ; dont les rameaux ou les expansions frondes- 
centes, sont garnis de pores perpendiculaires à laxe des 
rameaux ou au plan des expansions ; et ces pores sont, en 
général , épars vers les sommités du polypier. Ces mêmes 
pores sont cylindriques ou turbinés, très-petits, quelque- 
fois même peu remarquables et peine apparens. Fls cons- 
ütuent des cellules qui indiquent que le corps des polypes 
qu’elles contenaient est allongé, cylindrique et extrèmement 
grêle. | | 

Les millépores nous présentent des masses pierreuses 
très-variées dans leur forme selon les espèces. Ce sont tan- 
tôt des expansions assez simples, presque crustacées ; tan- 
tôt des expansions aplaties, frondescentes ét comme folia- 
cées ; tantôt enfin, et plus souvent , ée sont ‘des rami- 
fications phytoides ou dendroïdes; en sorte que le caractère 
de ce genre de polypier n’emprunte rien de la forme des 
masses. Grade à | 


ESPÈCES. à: 
* Pores polypifères toujours apparens. 


1. Millépore squarreux. Millepora squarrosa. 


M. compressa , subfoliacea ;  frondibus erectis ,. basi ver- 
rucosis, utraque superficie lamellosés ; : lamellis, Longi- 
tudinalibus , verticalibus distantibus. 

Aus. n.° | | 

Habite... Je le crois des mers de l'Amérique. Ce millépore 

‘se rapproche du suivant par ses'rapports, eten est éxtré- 


SANS VERTÈBRES. 201 


mement distinct. Ses expansions aplaties et subfoliacées sont 
contournées et ont sur les deux faces des lames longitudi- 
nales élevées et un peu distantes. 


Millépore aplati. Millepora complanata. 

M. compressa , latissima, lœvis; lobis erectis, planis , 
apice divisis, subplicalis, rotundato - truncatis ; poris 
«sparsis ; obsoletis. 

An Moris. hist. 3, sect. 15. t. 10. f. 26. non bene. 

Sloan. jam. hist; 1. & 19. f, 1. frustulum. Knorr. délic. t. A. 
XL. £. 4. 

Millep. alcicornis. var. F.-Pall. zooph. p. 261. 

B. eadem lobis angustis, elongatis. Esper. vol. r. 1.8. 

- Mus.n.o 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. 

- C’est le plusgrand des millépores connus. Il est élevé, très- 
large , aplati , composé de lobes foliacés, droits, plissés et 
légèrement divisés à leur sommet qui est comme tronqué. 
Quoïqu'ayant des rapports avec le suivant , il en est forte- 

, ment distinct. Je n’en connais auçune bonne figure. 


3. Millépore corne d’élan. Millepora alcicornis. 
4: lævis, multifrons ; frondibus lacintato-palmatts;, sub- 
_ ramosis; laciniis aculis ; poris sparsis ménimis. 
“ Millepora alcicornis. Lin. Pall. zooph. p. 260. 
Esper. vol. 1.1. 5-7. et snppl. 1. t. 26. 
B. eadem frondibus tenuiter divisis, ramosissimis. 
Mus. n.° k | 
Habite l'Océan des Antilles. Mon cabinet. Ce millépore forme 
des touffes très-élégantes, läches, à foliations palmées, 
multfides , écartées, quelquefois divergentes ) un peu pi- 
quantes aux extrémités. 
La figure d’Esper, vol. 1. t. 90. paraît appartenir à quelque 
race particulière , qui ne m'est pas encore connue, 


À Millépore rude. Millepora aspera. 
IT. ramosissima, subéompressa ; ramulis brevibus , tuber- 
culosis et muricatis ; poris hüinc fissis prominulés. 
Esper, suppl. 1, t. 18. 


202 ANIMAUX 


Gualt. ind. t. 55. 2n verso. 

Mus. n.° 

Habite la mer Méditerranée. Il est blanc, à ramifications 
un peu flabeilées, mais sur plusieurs BCE Sa hauteur est 
d'environ un décimètre. 


5, Millépore tronqué. Millepora truncata. 


DL. ramosa, dichotoma; ramis teretibus truncatis ; ports 
quincuncialibus operculatis. Soland. et EIL t. 23. f. 1—8. 
Millepora truncata. Lin. Esper. vol. 1.t. 4. 


Marsil. hist. p. 145. t. 32. f. 154-156. : 
Cavolin. pol. 1. t. 3. f.9.—11—21.ett.9.f 7 
Mus. n.° 


Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Il est commun et vient 
en petits buissons lâches, de trois à cinq pouces de hau- 
teur. Dans l’eau, et pendant la vie des polypes, il paraît 
rouge; alors les pores sont operculés. 


6. Millépore tubulifère. Millepora tubulifera. 


M. ramosa, solida; poris tubulosis sparsis; ramis con- 
Jluentibus extremo attenuatis, scabris. Pali. zooph. p. 259. 
Marsill. hist. t. 31. f. 147—148. 


Habite la Méditerranée. Il est blanc, solide, häut de quatre à 
cinq pouces. Ses rameaux sont coniques, courbés, scabres. 


7. Miliépore piuné. Willepora pinnata. 
M. dichotoma erecta; poris tubulosis , pinnulatim densités. 
Pall. zooph. p. 247. 
Marsill. hist: t. 34. f. 167. n.o 1—3—bet f. 168. n.o S. 


Habite la Méditerranée, Il est fort petit , et ne s'élève qu’à en- 
viron un pouce de hauteur. 


8. Millépore rouge. Millepora rubra. 


Â. minima, sublobata; ports crebris minultis punctata. 
Soland et EIL. p. 137. 

Millepora miniacea. Gmel. Esper. vol. 1. t. 17. 

Habite l’Océan américain, indien , etc., sur les coraux, Ma 
Collection. 


SANS VERTÈBRES. , 203 


** Pores polypifères peu ou point apparens. 
( Nulli pores. ) 


9. Millépore informe. Millepora informis. 

M: irregularis , glomerata, solida ; ramulis grossis, bre- 
vibus , obiusis , subnodosis. 

Ellis corail. t. 27. fig. C. 

Millep. polymorpha , var. Lin. 

Habite cifférentes mers. Mon cabinet. Sous le nom de mullep. 
polymorpha, on a confondu différentes races que je crois 
devoir distinguer. Celui-ci présente un polypier informe, à 
rameau. grossiers, courts, comme noueux, irrégulière- 


ment ramassés, 


10. Millépore grappe. Millepora racemus. 
M. cespilosa , racemum compositum et densissimum simu- 
ans; ramulis inæqualibus apice globiferts. 
Mon cabinet. 
Habite les mers de la Guiane? Il vient de la collection de 
M. Turgot. Il forme une grappe dense , très-composée, à 


rameaux terminés par des tubercules globuleux. 


11. Millépore fasciculé. Millepora fasciculata. 

M. glomerata , densë cymosa; ramis erectis, fasciculatis, 
confertis, apice incrassalis , obtusts. 

A. fasciculus densissimus ; ramis obsoletè divisis. 

Mus.n.o | 

B. fasciculus, cymosus, laxiusculus; ramis polychotomis. 

Mus. n.° 

Habite différentes mers. Ce millépore est très-distinct de l’es- 
pèce précédente, Toutes ses ramifications, serrées en faisceau 
plus on moins dense, sont régulièrement nivelées au som- 


met ,en cyme ou en masse CONVEXE. 


12. Millépore byssoïde. Allepora byssoides. 
M. glomerata, cespitoso-pulvinata, lLenuissimë divisa ; 
ramulis brevissimis compressis, apice lobatis , subverru- 
costs. 


204 ANIMAUX 


A. fasciculus globosus , ramulis minüs compressis. 
Esper. vol. 1. t.13. Millepora. 
Seba. thes. 3.t. 116. f. 7. 
B. fasciculus pulvinatus ovatus vel oblongus incrustans ; ra- 
mulis minimis compressis. 
An millepora lichenoïdes ? Soland. et EL. n° 4. tab. 23. 
Pet 

Habite , la variété À dans la Méditerranée , la variété B sur 
les côtes de la Manche. Mon cabinet. Cette espèce est ex- 
trèmement distincte des précédentes. Elle est finement di- 
visée À sa surface, surtout la variété B qui est très - dé- 
licate. wi | 


13. Millépore cervicorne. Wrllepora calcarea. 
I. larë ramosa, polychotoma , solida ; ramulis graci- 
libus , inferne coalescentibus, apice oblusts. 
IWillep. calcarea. Soland. et El. ne r. t. 25. f. 13. 
An Seba,mus. 3. t. 108. f. 7 —8. 
Mus. n. 


Habite l'Océan européen , la Méditerranée. Mon Cabinet. 


14. Millépore agariciforme. Millepora agariciformis. 
M. lamellata ; laminis sessilibus semicircularibus , varié 
congestis. 
Millep. agariciformis. Pall. z0oph. p. 2635. 
Millep. decussata. Soland. et Ell. t. 25. f. 9. 
Mus. n.o 


Habite l'Océan atlantique , etc. Mon cabinet. 


FAVOSITE. (Favosites.) 


LL 


Polypier pierreux , simple, de forme variable, et com- 
posé detubes parallèles, prismatiques, disposés en faisceau. 


Tubes contigus, pentagones ou hexagones , plus ou 
moins réguliers , rarement articulés. 


SANS VERTÈBRES. 20) 


-Polyparium lapideum , simplex, formd' varium , 
ë tubulis parallelis, prismaticis et fasciculatis compo- 
situ. 


Tubuli contigui, 5. s. 6. goni, regulares aut irre- 
gulares, rar articulati. 


OBSERVATIONS. : 


Malgré les rapports qui paraissent exister entre les favo- 
Sites dont il s’agit ici et les tubipores , les premières néan- 
moins en sont tellement distinguées , qu’on est forcé d'en 
constituer un genre particulier. 

Dans les favosites , les tubes qui constituent les cel- 
lules des polypes , sont contigus les uns aux autres , et non 
réunis par des diaphragmes transverses , comme dans les tu- 
bipores. Ces tubes sont prismatiques, réguliers selon les 
espèces , plus ou moins longs, et composent, par leur 
réunion, une masse simple, pierreuse, alvéolée comme 
les gâteaux de cire que forment les abeilles. 

Les favosites connues sont dans l’état fossile ; on les dis_ 
tingue des alvéolites , parce que leur masse n’est point com- 
posée de couches concentriques , qui s’enveloppent mu- 


tuellement , et que leur substance est tout-à-fait com- 
pacte. 


ESPÈCES. 


1. Favosite alvéolée. Favosites alveolata. 


F. turbinata,. irregularis, extùus transversè D Cuicate : 
tubulis majusculis subhexagonts ; partete internd striatd. 

Madrepora truncata. Esper. A da fr 

Mon cabinet, C < 


206 ANIMAUX 


Habite:.. Fossile de... Ce polypier présente une masse tur* 
binée et comme trer quée au sommet. Sa surface tronquée ou 
supérieure offre un plan de cellules pentagones et hexagones , 
inégales, presque contiguës, et qui la font paraitre ré 
ticulée. 

2. Favosite de Gothland. Favosites Gothlandica: 

F. prismis solidis, hexaedris , parallelis, contiguis. 

Corallium gothlandicum. Lin. Amæn. Acad. 1, p. 106. 
tab. 4. fig. 27. 

Mon cabinet , et celni de M de France. 

Habite. .... Se trouve fossile dans l’île de Sothland. Fée pris- 
mes petits, parallèles et réunis comme des prismes de 
basalte, paraissent, dans des parties cassées de leur masse, 
offrir des cubes angulenux, remplis de matière pierreuse ;, 
et divisés par des cloisons transverses. Est-ce un poly- 


pier ? 


CATÉNIPORE. (Catenipora.) 


Polypier pierreux, composé de tubes parallèles , insé- 
rés dans l’épaisseur de lames verticales , anastomosées 


en réseau. 
Polyparium lapideum , & tubulis parallelis , in la- 
minas verticales insertis , compositum ; laminis in reti- 


culum anastomosantibus. 


OBSERVATIONS. 


Les polypiers dont il s’agit sont trop particuliers par 
leurs caractères, pour que je ne les sépare point des tubi- 
pôres avec lesquels on les a réunis. On ne Îles connaît que 
dans l’état fossile, et même , des deux espèces que je rap- 


SANS VERTÈBRES. 207 


porte à ce genre, je n’ai vu que la première, qui m’a suffi 
pour m’assurer de la distinction de cette coupe. Les tubes, 
insérés dans l'épaisseur des lames, sont les cellules de ces 


polypiers, 
ESPÈCES. 


1. Caténipore escharoïde. Catenipora escharoides. 

C.tubulrs longts, parallelis, sertatis, subdepressis , in lami- 
nas anastomosantes connexis; osculis ovalibus. 

Tubipora catenulata. Gmel. p. 3553. 

Millepora… Lin. Amæn. acad. 1. p. 103. tab. 4. f, 20. 

Knorr. petr. 2. tab. F. IX.* /ig. 4. 

Habite.... fossile des rivages de la mer Baltique, Du cabinet 
du célèbre artiste M. Falenciennes. 


2. Caténipore axillaire. Catenipora axillaris. 

C. tubulis cylindricis, erectis, brevissimis,distantibus, sub- 
axillaribus. 

Millepora...,. Lin. Amæn. acad. 1. p. 105. tab. 4. f. 96. 

Knorr. petr. 2. tab. F. IX. fig. 1—2—3?, 

Habite.... fossile des rives de la mer Baltique. Il semble que, 
d’après son état fossile, il n’y ait que le bord supérieur 
des lames qui soit en saillie, sous la forme d’ane réticula- 
tion rampante sur la masse pierreuse du polypier. 


TUBIPORE. (Tubipora.) 


Polypier pierreux, composé de tubes cylindriques, 
droits, parallèles, séparés entr’eux, mais réunis les uns 


aux autres par des cloisons externes et transverses. 


Tubes articulés, communiquant entr'eux par les cloi- 
sons rayonnantes et poreuses qui les réunissent. 


208 _ ANIMAUX 


Polyparium lapideum , è tubulis cylindricis erectis , 
parallelis et separatis compositum ; dissepimentis .ex- 
ternis et transversis tubulos connectentibus. 


Tubuli articulati, ad genicula dissepimentis radiatis 
et porosis invicèm communicantess 


OBSERVATIONS. 


L 


Le subipore constitue un genre de polypier si remar- 
quable par son caractère particulier, que l’espèce même qui 
a servi à l'établir, me parait encore la seule connue qu’on 
puisse y rapporter. | | 

Il forme une masse arrondie, quelquefois fort grosse, 
et ayant plus d’un pied de diamètre. Cette masse est com- 
posée d’une multitude énorme de tubes cylindriques , paral- 
lèles , perpendiculaires au centre de la masse, séparés les 
uns des autres, mais réunis entr'eux par des diaphragmes 
ou cloisons transverses, poreuses, de même nature que 
lés tubes et qui leur sont extérieures. Ces cloisons résul- 
tent d’une expansion horizontale et. rayonnante , qui se 
forme au sommet des tubes et autour, de leur bord , qui les 
unit Jes uns aux autres, et qui se change en cloison lorsque 
ces tubes se sont allongés au-dessus. Les différens allonge- 
mens de ces mêmes tubes constituent leurs articulations , 
et à chaque station , ils forment tous une expansion nou- 
velle, rayonnante et horizontale autour du bord de leur ou- 
verture. | 

Toute la masse du polypier, c'est-à-dire , de ses tubes 
et des diaphragmes qui les réunissent ; est d’un rouge vifet 
éclatant. 

Voici la citation de la seule espèce qui soit connue , et 
qui puisse être rapportée à ce genre. 


SANS VERTÈBRES:, 209 
ESPÈCE. 


t. Tubipore pourpre. Zubipora musica. 1. 
T!. tubis cylindricis distinctis ; dissepimentis distantibus. 
Soland. et Ell. t. 27. Pall. zooph. p. 335. 
T'ubularia. Toarnef. inst. t. 342. 
Seba. mns. 5. t. 110.f. 8.—9. Dargenv. t. 4. fig. 4. 


Mus. no 
Habite l’Océan des Indes orientales, la mer Rouge, etc. Om 


le nomme vulgairement l’orgue de mer. Mon cabinet. 
Péron , qui a observé les polypes de ce beau polypier, nous a dit j 
sans détails, qu’ils ont des tentacules frangés et d’un beau vert. Ces 
polypes, a-t-il ajouté , forment au-dessas des flots de grandes masses 
semi-globuleuses, d’an très-beau vert, et qui semblent autant de pe= 
louses de verdure, reposant sur une roche de corail, 


CINQUIÈME SECTION. 


RAA 


POLYPIERS LAMELLIFÈRES. 


Polypiers pierreux , offrant des étoiles lamelleuses , 
ou des sillons ondés, garnis de lames. 


OBSERVATIONS: 


Les polypiers lamellifères sont encore des polypiers 
tout-a-fait pierreux; ce sont même ceux de cette nature qui 
forment les masses les plus considérables , qui ont le plus 
d'influence sur l’état de la surface de notre globe; enfin ce 


Tome II. 14 


210 ANIMAUX 


sont ceux qui sont les plus nombreux et les plus diversifiés 
en espèces. dar 

Ces polypiers solides sont très-remarquables en ce que 
les cellules qui contenaient les polypes, présentent tantôt 
des étoiles lamelleuses , et tantôt des sillons ondés:, irrégu- 
liers, prolongés comme des ambulacres , et garnis de 
lames latérales. 

Dans ceux qui ont leurs cellules.en étoiles., les lames de 
ces cellules sont disposées comme des rayons autour du 
corps du polype et en dehors ; d'où il résulte que les po- 
lypes qui forment les étoiles. ont leur corps isolé, petit et 
paraissant fort court, Dans ceux ; au contraire, qui offrent 
des sillons ondés , les lames dé ces sillons sont parallèles 
entr'elles, situées sur deux côtés opposés, et semblent pin- 
nées. Or , les-polypes qui ont produit ces sillons allongés et 
ondés, sont, sans doute, soit tres-élargis latéralement, soit 
cohérens lestuns aux autres par rangées vblongues-et tor- 
tueuses. Dans les uns comme dans les autres , le corps des 
polypes est garni en dehors de lames charnues , entre jes- 
quelles se forment des lames pierreuses qui remplissent les 
intervalles que laissent les premieres. 

Ainsi , il est évident que les polypes qui ont formé ces 
polypiers pierreux et lamellifères, ont le corps à l'extérieur 
garni d’appendices latéraux et lamelliformes : probable- 
ment le corps de chaque polype occupe le centre ou le 
milieu de l'étoile ; et comme les sillons ondés que séparent 
les collines , ne sont eux-mêmes que. des étoiles allongées 
ou des rangées d'étoiles cohérentes et confluentes,.les po- 
lypes de ces polypiers occupent le milieu de ces sillons. 


On peut donc assurer que.les polypes des, polypiers 


SANS VERTÈPRES. II 


lamellifères ont à l'exiérieur, des parties que ne possèdent 


point ceux des polypiers foraminés, et qu’ils sont en quel- 
que chose plus avancés en animalisation. 


Or , si non seulement le corps de chaque polype, . mais 
en outre ses appendices latéraux , ses franges lacuneuses 
enun mot, ses lames en étoile, eyes la matière te 
polypier , on sent que les ARE des corps et des ap- 
pendices des polypes devront se remplir de matière qui, 
après sa sécrétion , se concrètera et deviendra pierreuse. 
On sent aussi que Four Ja porosité du polypier , que tous 
les vides conservés dans son intérieur , ainsi que ceux 
qui se trouvent entre les lames des PRIS A et des sillons, 
enfin que les enfoncemens qui se montrent au centre des 
cellules ou dans le milieu des sillons , ne sont que les résul- 
tats de la place qu’occupaient les pelypes et leurs appen- 
dices latéraux. 

Ainsi , du vivant de ces animaux , il ne se trouve aucun 
vide entre les parties du polypier ; lui-même n’est nulle 
part à nu ou à découvert ; et cependant aucune portion 
quelconque du polypier ne se trouve nullement dans l'in. 
térieur des polypes ; ce que je vais prouver. 

Les polypes dont il s'agit sont des êtres véritablement 
distincts et séparés les uns des autres dans une portion de 
leur longueur , en un mot, dans celle qui leur est anté- 
rieure, quoiqu'ils puissent communiquer ensemble posté- 
rieurement et adhérer les uns aux autres par leurs appen- 
dices latéraux et supérieurs. Or , le polypier remplissant 
par ses parties les interstices des corps des polypes, et 
tous les vides que laissent entr'eux les appendices de ces 


corps se trouvant même recouverts à l'extérieur par la 


212 ANIMAUX 


chair mince que fournit l'extrémité antérieure de chaque 
‘polype; ce polypier, dis-je , n’est intérieur qu’à la masse 
commune que forment les polypes, sans cesser d’être po- 
sitivement extérieur à chacun d’eux ; ce qui est de la plus 
grande évidence. 

J'ajoute qu'il est facile de concevoir, d’après cet exposé, 
que la masse commune des polypes, considérée abstrac- 
tion faite du polypier, est une masse remplie de vides 
ou d'’interstices différens qui communiquent entr’eux'; que 
de même la masse commune que forme un de ces poly- 
piers, considérée sans les polypes , est aussi une masse 
remplie de vides ou d’interstices différens qui communi- 
quent pareïllement entr'eux. Ainsi, la connaissance d'un de 
ces polypiers peut donner une idée des polypes qui l'ont 
formé ; et si l’on pouvait se procurer celle d’une masse de 
ces polypes , on pourrait se faire une idée du polypier 
qu'ils peuvent produire. 

Enfin , l'examen du polypier et de chacune de ses par- 
ties, constate qu’il est lui-même un corps parfaitement 
inorganique , étranger aux animaux qui l'ont fait exister, 
et qu'il résulte de matière successivement déposée, qui 
s’est ensuite concrétée et solidifée. Si l’on examine, en 
effet , une lame séparée d'une étoile ou d'un ambulacre , 
à la transparence, on est bientôt convaincu que cette 
lame, d’une substance continue comme un morceau de 
verre , est tout-à-fait inorganique. 

Il est donc aisé de reconnaître que , quoique les nom- 
breux polypes d’un madrépore, d'une méandrine , d’une 
astrée , eic., adhèrent ensemble et enveloppent leur poly- 


pier , s'ils laissent entr'eux des vides, et si leurs appendices 


SANS VERTÈBRES. 213 


latéraux ont des lacunes , ils rempliront de matière pier- 
reuse tous Les vides qui existent entr’eux , formeront ainsi 
toutes les parties de leur polypier , n’en laisseront aucune 
à nu, en recouvriront même la surface supérieure, et 
néanmoins ce polypier leur sera véritablement extérieur» 
ne sera nullement organisé , et aura été réellement formé 
par juxta-position : voila ce qu'il s'agissait de démontrer. 
Aïnsi, ce polypier ne peut être comparé en rien aux végé- 
taux qui se développent et s’accroissent par une organisa- 
tion intérieure, et par résultats de fonctions vitales. 

Les polypiers pierreux dont il s’agit , nous offrent des 
masses très-diversifiées dans leur forme, et contenant, 
outre leur porosité , une multitude de cellules diversement 
amoncelées et disposées selon les genres et les espèces. 

Ces polypiers semblent croître , et augmentent, en 
effet, continuellement en volume, tant qu’ils sont au des- 
sous du niveau de la mer , par les générations des polypes 
qui se succèdent rapidement et perpétuellement. 

Chaque polype ne fait par lui-même qu’une très-petite 
addition au polypier commun ; mais l'énorme multiplica- 
tion des polypes dans les mers des climats favorables, e 
conséquemment les nouvelles générations qui succèdent 
promptement aux précédentes, font que ces polypiers 
augmentent sans cesse leur volume, forment des bancs 
sous-marins d’une étendue illimitée , et ne rencontrent de 
borne à leur accroissement que lorsqu’en dessus ils attei- 
gnent la surface des eaux, et latéralement qu'ils arrivent 
a des climats défavorables aux animaux qui les produi- 
sent. 


Que de considérations importantes ne pourrais-je pas 


214 ANIMAUX, 


présenter , si je voulaïs m'arrêter à montrer toute la puis- 
sance de cette cause pour modifier et changer perpétuel- 
lement les îles, les continens, en un mot, la surface du 
globe que nous habitons ! 

Je reviens aux polypiers, puisque c’est leur considéra- 
tion qui nous aide à déterminer l'ordredes rapports parmi 
les polypes qui en produisent. 

Jusqu'à présent tous les polypiers que nous avons exa-- 
minés se sont trouvés composés chacun d’une seule sorte 
de matière; mais nous avons vu ces corps se solidifier 
progressivement , passer de l’état membraneux à l’état 
corné, devenir ensuite lapidescens , et enfin seterminer par 
être solides et tout-à-fait pierreux. C’est en effet dans ce 
dernier état que nous avons trouvé les polypiers forami- 
nés et surtout les polypiers lamellifères dont il est ici 
question. 

Ceux-ci offrent réellement le maximum de la solidité 
que des polypiers puissent obtenir. 

Très-diversifiés néanmoins dans leur épaisseur et leur 
forme , plus poreux même que les polypiers foraminés, 
les uns présentent des masses tantôt peu divisées, qui re- 
couvrent ou enveloppent les corps marins, tantôt plus 
isolées, formant des expansions aplaties, lobées ou 
comme foliacées, et tantôt très-divisées , ramifiées comme 
des plantes ou des arbustes. 

Soit que les polypes des polypiers pierreux composent 
eux-mêmes la matière calcaire ou la perfectionnent par les 
actes de leur organisation , soit seulement qu'ils la recueil- 
lent dans les eaux marines, il est évident que ces polypes 
ont une faculté que ne possèdent pas ceux des deux pre- 


SANS VERTÈBRES. 215 
mières sections de ‘cét ‘ordre , puisqu'ils produisent des 
polypiers tout-à-fait pierreux (1). 

Mais , ‘en avançant de plus en plus l’animalisation , la 
nature doit abandonnér le polypier ; et comme elle ‘ne 
passe jamais brusquement d'un ordre de choses à un aütre, 
nous verrons effectivement cette enveloppe des polypes 
changer de nature et d'état dans les deux sections suivan- 
tes, perdre par degrés sa solidité , finir par devenir char- 
nue et par se confondre avec le corps commun des ani- 
maux qui l'ont produite, en un mot, se terminer avec l'or- 
dre des polypes qui en sont munis. Les polypiers mous et 
flexibles doivent donc se trouver les uns au commencement 
de l’ordre, et les autres à la fin. 


(1) Je doute fort que la matière calcaire que l’on trouve en analy- 
sant les eaux marines ou les sels qu’elles tiennent en dissolution, y soit 
dans un état propre à former directement des dépôts pierreux. Aucune 
observation ne me paraît constater un pareil fait; tandis que la 
malière calcaire provenue des animaux, donne lieu, d’une manière 
bien connue, à des terreins calcaires , ainsi qu’à des masses énor- 
mes de pierres calcaires qui s’observent presque partout à la surface 
de notre globe; et l’on sait que la portion de ces masses qui 
provient des polypes, n’est pas la moins considérable. 

La véritable origine de ces masses calcaires est reconnaissable lors- 
qu’elle est encore assez récente pour que les corps qui, par leur 
amoncèlement ou leur entassement, les ont formées , y soient conservés 
entièrement ou en partie. Mais cette origine cesse d’être reconnais- 
sable, lorsque ces mêmes corps ont été détruits, et que leurs molé- 
cules séparées et déplacées par les eaux, ont été déposées et aggré- 
gées en masses compactes. Alors on leur a donné inconsidérément le 


nom de calcaire primitif : celui de calcaire ancien eût été, sans 
contredit , préférable, 


216 ANIMAUX 


Les polypes des polypiers pierreux , et surtout ceux des 
polypiers lamellif ères sont les moins connus des animaux 
de cette classe , et ceux qui ont été le moins observés. On 
n’a encore presque rien écrit, d’après l'observation, sur 
ces singuliers animaux , si l’on en excepte ceux du mnille- 
pora truncata , et ceux du madrepora arborea dont je 
fais une caryophyllie. Mais, par des observations générales 
que m'ont communiquées des voyageurs naturalistes, je sais 
que les polypes des polypiers lamellifères sont analogues 
aux autres polypes dans tout ce qu'il y a d’essentiel à leur 
organisation , et que la plupart offrent cela de particulier, 
qu'ils adhèrent latéralement les uns aux autres, envelop- 
pant totalement le polypier de leur chair , comme s’il leur 
était intérieur. ; 

J'ai déja fait voir que les polypes des polypiers dont il 
est ici question , adhèrent les uns aux autres, dans leur par- 
tie antérieure, par des appendices latéraux de leur corps, 
appendices qui sont lamelliformes; que la transudation de 
ces appendices remplit leurs interstices de matière qui, 
en se concrétant , y forme les lames et autres parties pier- 
reuses du polypier ; qu’enfin l'appendice le plus antérieur 
du corps de chaque polype se réunissant horizontalement 
à ceux des polypes voisins, il en résulte une couche ou mem- 
brane gélatineuse qui recouvre entièrement le pelypier au 
dehors. Or, les observations qui m'ont été communiquées 
confirment ce fait. 

On a effectivement observé que, dans la mer, les poly- 
piers glomérulés dont il s’agit, étaient recouverts d'une 
chair gélatineuse peu épaisse , sur laquelle , dans les temps 
de calme, on apercevait des rosettes de tentacules par- 


SANS VERTÈBRES. 217 


semées à sa surface. Quelquefois ces rosettes, toujours à 
huit rayons , paraïssaient sessiles sur la chair commune ; 
et d’autres fois , la partie antérieure et exsertile de ces po- 
lypes , s'élançcant sous la forme d'un globule pédiculé, 
s’épanouissait ensuite en une étoile à huit rayons. Le pédi- 
cule, strié longitudinalement , offrait les indices des lames 
latérales de ces polypes. 

Imperato, auteur italien , est ,à ce qu'il paraît, le pre- 
mier qui ait dit que les madrépores , que tout le monde 
regardait alors comme des végétaux marins , étaient au 
moins une production moyenne entre les plantes et les 
animaux. 

En effet , il observa que leurs cellules, dont la nature 
est véritablement pierreuse , étaient chargées ou couvertes 
d’une substance membraneuse , animale et vivante. 

Par la suite, Donati et Ellis confirmèrent son opinion, 
mais donnèrent très-peu de détails sur les animaux mêmes 
qui produisent et habitent les madrépores. Ce qui résulte 
de leurs observations , c’est que le corps des polypes des 
madrépores, qu'ils ont vu dans l’état frais ou vivant, est 
beaucoup plus court que celui des autres polypes. 

Un naturaliste qui a eu occasion d’observer les animaux 
vivans de plusieurs madrépores , dans ses voyages , aux 
Antilles et à Cayenne , m'a assuré que , dans les madré- 
pores glomérulés, les astroïtes, les méandrites, etc. , 
çoute la masse du madrépore lui a paru couverte d’une 
matière animale et gélatineuse sans discontinuité , comme 
c'était un seul animal , et que la superficie de cette masse 
de matière était parsemée de rosettes de tentacules corres- 
pondantes aux cavités en étoiles du madrépore. Il a ajouté 


218 ANIMAUX 


que la substance animale dont il vient d’être question , ne 
s'élevait dans son entier épanouissement que d’une ligne 
ou un peu plus, au-dessus de la superficie du madrépore, 
et qu'au moindre bruit, mouvement ou attouchement, 
cette substance animale vivante s’affaissait subitement en 
s’enfoncant dans les porosités de ce polypier ; que néar- 
moins , dans son état d’affaissement , toute la surface du 
madrépore n’en était pas moins couverte d’une substance 
membraneuse, quoiqu’ayant peu d'épaisseur. 

Il est clair , d’après cette observation , que tous les po- 
lÿpes d'un madrépore, sont véritablement cohérens en- 
tr'eux, et que leur corps, pénétrant jusqu’à une certaine 
profondeur du polypier , remplit, par ses appendices di- 
vers , les interstices et la porosité qu’on y observe. Cette 
cohérence , néanmoins , n'empêche pas que chaque étoile 
n'indique le centre d'habitation d’un polype particulier ; 
en sorte queles nombreux polypes d'un madrépore, d'un 
astroïte , etc. , ne doivent pas être considérés comme un 
seul et même animal, mais comme de nombreux individus 
d'une même espèce, vivans et adhérans ensemble dans le 
même polypier. Les nouveaux gemmes qu'ils mult'rlient 
ne se séparent jamais , mais produisent de nouveaux po- 
lypes qui restent adhérens aux autres. 

Si, malgré ce que j'ai exposé à cet égard, l’on voulait 
considérer les polypes réunis d'un madrépore, d'une astrée, 
etc., comme un seul animal à plusieurs bouches, cet animal 
aurait des qualités qui répugnent à {a nature de tout corps 
vivant ; car il posséderait la faculté de ne jamais mourir, 
et celle de n'avoir point de bornes à ses développemens. 


Une masse d'astrées ou de méandrines , quoique mourant 


SANS VERTÈPBRES. 219 


peu-à-peu dans sa base, continue de vivre en dessus et sans 
terme, tant que l’eau ne lui manque pas. Cette observation» 
très-fondée relativement à la partie commune et vivante 
des polypiers dont il s’agit , décide la question d’une ma- 
nière qui me paraît sans réplique. 

Passons maintenant à la distribution des polypiers la- 
mellifères , et aux divisions qu'il est nécessaire d'établir 
parmi eux. 


DIVISION DES POLYPIERS LAMELLIFÈRES. 


* Ætoiles terminales. 


[ 1 ] Cellules cylindriques et parallèles. 
Styline. 


Sarcinule. 


[2 ] Cellules, soit cylindriques, soit turbinées, soit épatées, 
non parallèles. 


Caryophyllie. 
Turbinolie. 


Cyclolite. 
Fongie. 


** Étoiles latérales ou répandues à la surface. 


[1] Cellules non circonscrites, comme ébauchées, im- 
parfaites ou confluentes. 


Pavone. 


Agarice. : 


220 : ANIMAUX 


Méandrine. 


 Monticulaire. 
[2] Gellules circonscrites: 
(a) Expansion seulement stellifére à la surface supérieure. 


Eehinopore. 
Explanaire. y 
Astrée. 


(b) Expansions partout stellifères, c’est-à-dire ;, sur toute surface libre, 


Porite. 
Pocillipore. 
Madrépore. 
Sériatopore. 
Oculine. 


STYLINE. (Stylina.) 


( Fascicularra. Extrait du Cours, etc. ) 


Polypier pierreux , formant des masses simples , héris- 
sées en-dessus. 


Tubes nombreux, cylindriques , fasciculés, réunis, 
contenant des lames rayonnantes et un axe solide : les 
axes styliformes, saillans hors des tubes. 


SANS VERTÉBRES. SUN à 


Polyparium lapideum , massas simplices , crassas , 
supernè echinatas sistens. 


Tubuli plurimi cylindrici, fasciculatim aggregati, 
lamellis radiantibus.. et axe solido farcti : axibus 
styliformibus extrà tubos prominentibus. 


OBSERVATIONS: 


- Rien assurément n’est plus singulier que la structure de 
ce polypier; en sorte que l’on ne saurait se dispenser de 
le considérer comme le type d’un genre particulier parmi 
les polypiers lamelliferes. 

. Les stilines constituent des masses pierreuses, épaisses , 
composées de tubes verticaux , cylindriques et réunis. 
Chacun de ces tubes est sans doute la cellule d’un polype ; 
et néanmoins leur intérieur est rempli de lames rayon- 
nantes autour d’un axe central, plein, solide et cylindrique, 
qui laisse aux lames très-peu d’espace entre lui et la parois 
interne du tube. Cet axe, strié longitudinalement à l’exté- 
rieur , fait une assez grande saillie hors du tube ; ce qui est 
cause que la surface supérieure du polypier parait héris= 
sée d’une multitude de cylindres séparés , tronqués et styli- 

formes. Je ne connais encore qu’une seule espèce de ce genre, 


ESPÈCE. 


1. Styline échinulée, Stylina echinulata. 
S. crassa , fasciculata, sessilis , superne stylis ftruncatis 
echinata. 
Mus. n.° 
Habite l’océan austral. Péron et Le Sueur. Elle forme une masse 
épaisse , dense , composée de tubes verticaux et parallèles, 
comme dans le tubipore, la favosite et la sarcinule. 


2929 - ANIMAUX 


SARCINULE. (Sarcmula.) 


Polypier pierreux, libre ; formant une masse simple 
et épaisse, composée de tubes réunis. 


Tubes nombreux, cylindriques , parallèles , verticaux, 


réunis en faisceau par des cloisons intermédiaires et trans- 
verses. ÿ 


Des lames rayonnantes dans l’intérieur des tubes. 


Polyparium lapideum , liberum; massam simplicem , 


crassam , è tubis coadunatis constitutam , sistens. 


Tubuli plurini cylindrici parallel verticales , fasci- 
culatim aggregati, septisque intermediis et transversis 
coactr. 


 Lamellæ stellatim radiantes intra tubos. 


OBSERVATIONS. e 


La sarcinule serait un tubipore si l’intérieur des tubes 
n'était garni de lames rayonnantes en toile ; elle se dis- 
tingue de la styline , en ce que les lames raÿonnantes de 
l'intérieur des tubes ne sont point traversées par un axe 
central et solide. | 

Ce singulier polypier présente une masse pierreuse qui 
imite un gâteau d’abeilles , paraît n'avoir pas été fixée , et 
se compose d’une multitude de tubes droits, parallèles , sé- 
parés les uns .des autres, mais réunis ensemble ; soit par 
des cloisons intermédiaires , transverses et nombreuses, soit 


SANS VERTÈBRES. | 223 


par une masse non interrompue et celluleuse. Ces tubes 
sont, en quelque sorte , disposés comme des tuyaux d'orgue. 
Ce genre avoisine les caryophyllies ; mais le polypier 
libre , et le parallélisme de ses tubes , l’en distinguent 
suffisamment. Je n’en connais encore que deux espèces. 


ESPÈCES. 


Sarcinule perforée. Sarcinula perforata. 


S.'tubis in massam planulatam aggregalis, ereclis, utrinque 
perforatis ; interné pariete lamelloso- strialé. 
Mus. n dé 
Habite l’océan Sn Péron et le Sueur. Cette espèce ne 
paraît pas fossile. Elle forme d’assez grandes masses pierreu- 
ses, aplaties, unpew épaisses, et qui ressemblent à des gä- 
teaux d’abeilles. Ces masses résultent de l’aggrégation de quan- 
tité de tubes dr oits , parallèles, presque contigus ou à inters- 
tices pleins, sans interruption. Ces tubes sont percés à jour, 
par suite ouverts aüûx deux bouts et semblent vides ; mais leur 
parois interne est 'striée par des lames longitudinales , rayon- 
nantes et étroites. On en voit néanmoins qui forment l'étoile, 
et qui sont sur le point. de se réunir. Mon Cabinet. 


2. Sarcinüle orgue. Sarcinula orsañum. 
: S tubis cylindricis erectts, separalts, tr massam crassam 
-aggregalis; seplis externis transversisque tubos connec- 
Lentibus. - | 
Madrepora organum. Lin. Amæn. acad. 1. t. 4. f. 6. 
Mus. n.° 
Häbite dans la Mer rouge. Mon cabinet. On la trouve fossile sur 
les côtes de la mer’ Baltique Ses tubes, verticaux et rangts 
comme des tuyanx d’orgué , sont séparés, mais réunis en 
. masses larges el épaisses, par une matière cellulense , dispo- 
sée en cloisons transverses. Ces mêmes tubes ne soñt point per- 
forés, c’est-à-dire, en partie vides, comme dans la r.ere es- 
pèce ; mais des lames longitudinales rayonnantes remplissent, . 


‘leur cavité, et présentent aux deux extrémités de ces tubes, 
des étoiles lamelleuses complètes. 


224 ANIMAUX 


CARYOPHYLLIE. (Caryophyllia.) 


Polypier pierreux, fixé, simple ou rameux; à tige et 
rameaux subturbinés, striés longitudinalement , et termi- 
nés chacun par une cellule lamellée en étoile. 


Polyparium lapideum, fixum , simplex vel ramo- 
sum; caule ramisque subturbinatis , longitudinaliter 
striatis , cellul& unic& , lamelloso-stellatd , terminats. 


OBSERVATIONS: 


Les caryophyllies forment un genre bien circonscrit 
dans ses caractères, et qui m'a paru tellement distingué 
des madrépores, que je n’ai nullement balancé à l’éta- 
blir, 

Ainsi que les madrépores , ces polypiers pierreux ne 
forment jamais de masses uniquement crustacées ou glo- 
mérulées en boule, mais ils s'élèvent en tige, soit simple, 
soit rameuse , ou forment des touffes. Ce qui les distingue 
essentiellement des madrépores, c’est que leurs cellules po- 
lypifères sont véritablement terminales, en sorte que l'ex- 
trémité de la tige et celle de chaque rameau se trouvent 
terminées par une seule étoile lamelleuse. 

Dans quelques espèces, la tige est simple , isolée , et 
n’offre conséquemment qu'une seule étoile terminale. Dans 
d’autres , elle est fasciculée, c'est-à-dire, qu'il naît un 
grand nombre de ces tiges ensemble, rapprochées et comme 
agglomérées en faisceau, et chacune d’elles est encore ter- 
minée par une seule étoile lamelleuse. Enfin, dans beau- 


SANS VERTÈBRES. 2925 


coup d’autres, la tige se divise en rameaux, et chaque ra- 
meau offre toujours une étoile terminale. 

Les oculines se distinguent des caryophyllies, parce qu’elles 
ne sont point striées longitudinalement , et parce que beau- 
coup de leurs étoiles sont sessiles et latérales. 

La tige et les rameaux des caryophyllies sont cylindra- 
cés, quelquefois turbinésiÿ toujours striés longitudina- 
lement en dehors , et leur étoile terminale les fait paraître 
généralement tronqués à leur extrémité, ce qui les a fait 
comparer à des œillets. 

La base de ces polypiers est toujours fixée et adhérente à 
des corps marins, même dans les espèces à tige simple , 
ce qui distingue ces dernières des turbinolies. 

Les polypes qui forment les caryophyllies ont lé corps 
allongé , muni d’un fourreau appendiculé antérieurement , 
et sont terminés chacun par huit tentacules plumeux , dis- 
posés en rayons. 

Donati, qui a observé et & décrit le polype de la caryo- 
phyllie en arbre , n.o 1f, nous a fait connaître dans ce 
polype des particularités bien remarquables, et qui mon- 
trent que les caryophyllies constituent un genre non seu- 
lement très-distinct par le polypier, mais encore très-sin- 
gulier par ses polypes. Ils ont la bouche polygonalé, en- 
tourée d'appendices qui se términent en pince de crabe, et 
à l’orifice, un corps à huit rayons oscillatoires que Donati 
nomme leur tête. ; 

La bouche polygonale parait n'être que l’ouverture ter- 
minale d’un fourreau membraneux , bordée d’appendices 
rayonnans et en pince. Quant au corps à huit rayons os= 
cilletoires ,. aperçu à l’orifice de cette ouverture , c’est, 
selon moi, celui même du polype; les rayons sont ses 
tentacules. 


Tome IT. 1 


Cr 


226 ANIMAUX 


ESPÈCES. 
* Tiges simples , soit solitaires , soit fasciculées. 


1. Caryophyllie gobelet. Caryophyllia cyathus. 

C. stirpe solitaria , clavato-turbinata; stelld concavé; cen= 
tro papilloso. ( 

Dadrep. cyathus. Soland. et Ell. t..28. f. 7. 
Madrep. anthophyllum. Esper. 1. t. 24. 
Planc. t. 18. fg. 1. Marsil. hist. t. 28. f. 128. n.° 14. 
Mus. n° 
Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 


2. Caryophyllie caliculaire. Caryophyllia calycularis. 
C. cylindris & crustd fir surrectis, brevibus, fuscis ; stel- 
is excavatis, centro prominulo. 
Madrep. calyÿcularis. Lin. Esper. 1. t. 16. 
Cavolin. pol. rar. 1. t. 3. f. 1—6. 
Mus. n.0 


Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 


3. Caryophyllie tronculaire. Caryophyllia truncularis. 
, C.aggregata; cylindris crassis, extis reliculatts, crust 
lamellosé connezxis ; stellis margine radiatim striato: 
Mus, n.° 
Habite... Mon cabinet. Ses cylindres sont des billots courts, 
épais, fasciculés, munis en dehors de stries longitudinales 
lamelleuses, dont les interstices sont occupés par des stries 
transverses plus petites. 


4. Ceryophyllie fasciculée. Caryophryllia fasciculata. 
C. cylindris clavato-turbinatis, longiusculis , ë crusté sur- 
rectis , divergentibus ; stellarum lamellis exsertis. 
Madrep. fascicularis. Lin. Soland, et Ell. t. 30. 
Rumph. amb. 6. t. 57. f, 3. 
Esper. 1. t. 26. 
Mus. n.0 Vulg. l’œillet. 


SANS VERTÈBRES. 297 


Habite l’océan des Gr. Indes. Mon cabinet. On la trouve fossile 


en Europe. Ses cylindres vont en s’élargissant vers leur som- 
met. 


5. Caryophyllie astréenne. Caryophyllia astreata. 
C. incrustans , convexa , glomerato-globosa ; cylindris bre- 


vissimis , truncalis, è crusté surrectis ; Llamellis stellarum 
margine eminentioribus. 


An madrep.musicalis? Esper. vol. 1. t. 30. f. 1. 

Mus. no. j 

Habite... l’océan indien ? Mon -cabinet. Quoique voisine de la 
suivante par ses rapports, celte caryophyllie en est très-dis- 
tincte. Ses cylindres, extrêmement courts au-dessns de la 
croûle commune, ne sont point türbinés comme dans l'espèce 
n.o 4 ,et ne sont point unis ensemble par des cloisons lamel- 
leuses transverses, comme dans l’espèce qui suit, mais par un 
empâtement utriculaire, partout égal. 


6. Caryophyllie musicale. Caryophyllia musicals. 
C: cylindris truncatis, distinctis, suprà crustam prominulis, 
et infrà per membranas transversas el crustaceas con- 
Lextis. 


Madrep. musicalis. Lin. Hadrep. organum. Pall. z0oph. p. 
317. Madrep. musicalis. Esper. 1. t. 30. f. 2. 
Guett. mém. 3. tab. 33. 


Shaw. miscel. vol. XL. tab. 414. 


Habite l’océan indien. On la trouve fossile sur les côtes de l’Ir- 
lande. Mon cabinet. 


ci À iges divisées o1 rameuses. 


5. Caryophyllie en touffe. Caryophyllia flexuosa. 
C. cylindris ramosis, flexuosis, subcoalescentibus, in fasct- 
culum rotundatum aggregatis. 
Madrep. fleruosa. Lin. Amæn. acad. 1. p. 96. t. 4. f. 13. 
Soland. et Ellis. t. 32. f. 1. optima, sed absque descript. 
Gualt. ind. t. 106. fig. G. Esper. suppl. 2. petrif. t. 6. 
Mon cabinet. 


Habite... l'océan indien ? Elle est très-distincte de la suivante. 


228 ANIMAUX 


8. Caryophyllie en gerbe. Caryophyllia cespitosa. 
C. cylindris rectis, furcatis, distinctis , in fasciculum erec- 
Lum aggregalis. 
Madrep. cespitosa. Lin. Gualt. ind. t. 6r. in verso. 
Madrep. flexuosa. Soland. et Ell. t. 31. f. 5.6. 
Madrep. fascicularis. Esper. 1. t. 29. 
Habite la Méditerranée. Mon cabinet.} 


9. Caryophyllie anthophylle. Caryophyllia anthophyl- 

lum. : 

C. fasciculata; ramis elongatis,infundibuliformibus, infernè 
attenuatis , erectis ; stellarum lamellis inclusis. 

Madrep. anthophyllites. Soland. et EI. t. 29. 

Esper. suppl. 1. t. 72. Anthophytlum Saxum. Rumph. amb. 6. 
t. 87. f. 4? 

Habite ... l'océan des Gr. Indes. Mon cabinet. 


10. Gévamite cornigère. Caryophyllia cornigera. 

C. laxë ramosa ; ramulis lateralibus elongatis, arcuatis, 
infundibuliformibus , ascendentibus. 

Madrep. ramea. var. Esper. 1. tab. 10. 

Mas. n.° 

Habite . .. l'océan indien? Cette espèce bien distincte ne doit 
pas être confondue avec la suivante. Elle tient beaucoup de la 
C. anthophylle par ses rameaux. 


1. Caryophyllie en arbre. Caryophyllia ramea. 

C. dendroides , ramosa ; ramulis lateralibus, brevibus, inæ- 
qualibus, cylindricts. 

Madrep. ramea. Lin. Soland. et Ell. t. 58. 

Tournef. inst. t. 340. Esper. 1. t. 9. ett. 10 À. 

Mus. n.0 

Habite la Méditerranée , le golfe de Venise. Commune dans les 
collections. Voyez Donati, hist. nat. de la mer Adr. p. 5o. 


pl. 7- 
12. Caryophyllie en cyme. Caryophyllia fastigiata. 


C. erecta, dichotoma, fastigiata ; ramis crassis, striato- 
angulatis ; stellis margine plicatis. 


LC 


SANS VERTÈBRES. 229 


Madrep. fastigiata. Lin. pall. zooph. p. 301. 
Soland. et Ell. t. 33. Esper. suppl. 1. t. 82. 
Mus. n.° 

2. Madrep. capitata. Esper. suppl. 1. t. 81. 
Seba. mus. 3. t. 109. f.r. 

Habite les mers de l’Amérique méridionale. 


13. Caryophyllie anguleuse. Caryophyllia angulosa. 
C. cespitosa ; ramis brevibus , erectis, creberrimis ; stellis 
orbiculato-sinuatis , irregularibus. 
Seba. mus. 3. t. 109. f. 6. Esper. vol. 1. t. 8. 
Mus. n.° 
2. var. stellis margine patulis , echinatis. 
Seba. mus.3. t. 109. f. 2.—3. Esper. 1. t. 7 ? 
3. var. limbo stellarum explanato, sinuato+ 
Esper. 1. t. 25. Seba mus. 3. t. 109. f. 4. 
Knorr. delic. tab. A LIL. £. x. 
Mus. n° 
Habite les mers d'Amérique. 


14. Caryophyllie sinueuse. Caryophyllia sinuosa. 

C. cespitosa; ramis brevibus, supernë dilatato-compressis 
sinuosis ; stellis elongatis , compressis , flexuosis, echi- 
naltissimis. 

Madrep. angulosa. Soland. et Ell. t. 34. 

Madrep. cristata. Esper. 1. t. 26. 

Mus. n. 

Habite les mers d'Amérique. Quoique voisine de la précédente, 
cette espèce en paraît constamment distincte. 


19. Caryophyllie piquante. Caryophyllia carduus. 

C. cymosa; ramis crassissimis; sulcato-muricatis ; stellis 
mazxtimis , orbiculatis ; lamellis serrato-dentatis. 

Madrep. carduus. Soland. et Ell. t. 35. 

Esper. 1. t. 25. f. 2. (et forte t. 7.) ; 

Seba. mus. 3, t. 108. f. 4.t. 109. f. 5. t. 110. f. 4. et f. 6. 
lité. A. 

Mus. n.° 


Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet, 


530 ANIMAUX 


TÜURPBENOLTE: (Turbmola. ) 


Polypier pierreux, libre, simple, turbiné ou cunéi- 
forme, pointu à sa base, strié longitudinalement en de- 
hors , et terminé par une cellule lamellée en étoile , quel- 
quefois oblongue. 


Polyparium lapideum, liberum, simplex , turbi- 
natum vel cuneiforme , extüs longitudinaliter striatum, 
basi acutum. 


Cellula unica, terminalis , lamelloso-stellaita , inter- 
dum oblonga. 


\ 
\ 


OBSERVATIONS 


Par leurs rapports , les {urbinolies tiennent , d’une part, 
aux caryophyllies simples ,et de l’autre, aux fongies. Elles 
ne sont point fixées comme les car yophyllies , et leur base 
se rétrécissant en pointe, les distingue suffisammeni des 
fongies. 

Ce sont des polypiers simples , libres, peu volumineux, 
iurbinés ou cunéiformes , Striés longitudinalement en de- 
hors , et qui n’ont chacun qu’une seule étoile terminale, dont 
les lames sont rayonnantes. 

Comme ces polypiers n’ont qu'une seule étoile, qui est 
terminale et à lames en rayons, on ne saurait douter que 
chacun d'eux n'ait été formé par un seul animal. 

Je ne connais encore que huit espèces de ce genre , et 
toutes se trouvent dans l’état fossile. 


SANS VERTÈBRES. 234 


ESPÈCES. 


s. Turbinolie patellée. Turbinolia patellata. 


T. brevis, turbinato-truncata ; stellf orbiculari plano-con- 
cavé ; lamellis radiantibus tenuissimis. 
- Mon cabinet. 


Habite... fossile des environs du Mans. Ménard. 


2. Turbinolie turbinée. Z'urbinolia turbinata. 
T°. turbinalo-concava, extüs substriata; stellæ margine 
recto ; centro discoideo. 
Madrepora turbinata. Lin. Amæn. acad. 1. t. 4. f. 2—3-—7, 
Mon cabinet. 
Habite... fossile de... 


3. Turbinolie cyathoïde. Turbinolia cyathoides. 
T. brevis ; stell& maximé ; margine expanso; centro dis- 
coïdeo. 
Madrepora turbinata. Lin. Amæn. acad. 1.t, 4.f.1. 
Esper. suppl. 2. petrif, t. 2. 
Habite... 


4. Turbinolie comprimée. Turbinolia compressa. 


T'. brevis , turbinata , compressa; stellä oblongé; lamellis 
inæqualibus denticulatis. 
Mon cabinet. 


Habite ... fossile de.... 


5. Turbinolie crèpue. Turbinolia crispa. 


T.. cuneata, extùs sulcis longitudinalibus crispis exarata; 
stellä oblongd ; lamellis latere asperis. 

Mon cabinet. 

Habite... fossile de Grignon, 


6. Turbinolie sillonnée. Z'urbinolia sulcata. 


T. cylindraceo-turbinata; sulcis longitudinalibus elévatis, 
ad interstitia transverse strialis. 


.232 ANIMAUX à 


Mon cabinet. 
Habite... fossile de Grignon. 


7. Turbinolie clon. ZTurbinolia clavus. | 
T° turbinato-clavala, recta, basi acuta; striis longitudi- 
nalibus, granulatis , subdentatis. 
Mon cabinet 
Habite... fossile des environs d'Agen. Se trouve aussi près 
d’Aix-la-Chapelle. 


8. Turbinolie girofle. 7urbinolia caryophyllus. , 
T° tereti-lurbinata ; strits externis, simplicibus. 
Mon cabinet. 
Habite... fossile d'Angleterre. 11 est cylindrique-turbiné , de 
la longueur d’un clou de girofle ou un peu plus. 


CYCLOLITE. (Cyclolites.) 


Polypier pierreux, libre, orbiculaire ou elliptique, 
convexe et lamelleux en dessus, sublacuneux au centre, 


aplati en dessous avec des lignes circulaires concentriques. 


Une seule étoile lamelleuse , occupant la surface supé- 


rieure. Les lames très-fines , entières , non hérissées. 


Polyparium lapideum , liberum , orbiculatum vel 
ellipticum, supernè convexum et lamellosum , centro 
sublacunoso ; infernd superficie pland , lincis circula- 


ribus concentricis exaraté, 


Stella unica lamellosa , supernam superficiem occu- 
pans : lamellis tenuissinus , inlegris , glabris. 


SANS VERTÈBRES. 233 


OBSERVATIONS. 


Les cyclolites, que l’on ne connait encore que dans 
l’état fossile, ont les plus grands rapports avec les fon- 
_gies ; mais elles s’en disiinguent éminemment par les lignes 
circulaires concentriques de leur surface inférieure , et par 
les lames glabres de leur étoile. L’enfoncement du centre 
de leur étoile est plus ou moins oblong , et manque dans 
une espèce. 

Tout ce que l’on peut présumer relativement aux po- 
lypes dont elles proviennent, c’est que les cyclolites sont cha- 
cune le polypier d’un seul animal, comme dans les fongies, 
puisqu'elles ne présentent qu’une seule étoile lamelleuse. 


ESPÈCES. 


1 Cyclolite numismale. Cyclolites numismalis. 
C. orbiculata;supernèe stellälamellosé, convexé: lacuné cen- 
trali rotundatd. 
Madrepora porpita. Lin. Esper. suppl. petrif. t. 1. f. 1—3. 
Guettard, mém. 3. pl. 23.f. 4 , 5. 
Habite l’océan indien. Fossile.... Mon cabinet. Orbiculaire, 
comme une pièce de monnaie, les lignes concentriques de 


sa face inf. sont traversées par d’autres lignes rayonnantes. 


2. Cyclolite hémisphérique. Crclolites hemisphærica. 
C. orbiculata, supernè convexa; lacun& centrali oblongd; 
stelld tenuissime lamellosd:. 
Scheuchz. herb. diluv. t. 13. f. 1. 
Habite... Fossile du Dauphiné. Mou cabinet. Elle est pres- 
qu’une fois plus grande que celle qui précède, et plus forte- 
ment convexe en dessus. 


23/4 ANIMAUX 


3. Cyclolité à crêtes. Cyclolies cristata. 
C. orbiculata, supernë convexa, lamellosa; carinis varits, 
cristatis , subdecussantibus ; lacun& nulld. 
Habite. ... fossile de.... Mon cabinet. Espèce extrêmement 
distincte par les crêtes diverses de sa surface supérieure. 


4. Cyclolite elhptique. Cyclolites eliptica. 

C. elliptica, superne convexa, lamellis obsoletis stellata; 
lacuné central elongaté. 

Mus. n.0 Vulg. la cunolite. 

Guettard. mém. vol. 3. tab. 21.f. 17. 18. : 

Habite .... fossile des environs de Perpignan. Mon cabinet. 
C’est la plus grande des espèces connues de ce genre. Sa forme 
avale ou elliptique lui est particulière. 


FONGIE. (Fungia.) 


Polypier pierreux, libre, simple, orbiculaire ou 
oblong , convexe et lamelleux en dessus, avec un enfon- 


cement oblong au centre , concave et raboteux en dessous. 


Une seule étoile lamelleuse , subprolifère, occupant 


la surface supérieure; à lames dentées ou hérissées latéra- 
lement. 


Polyparium lapideum , liberum, simplex , orbicu- 
latum vel oblongum, supernè convexum et lamellosum, 


cum lacund central oblongé , infernè concavum et 
cabrum. 


Stella unica lamellosa, subprolifera,supernam super- 
ficiem occupans : lamellis dentaiis aut latere asperis. 


SANS VERTÈBRES. 23) 


OBSERVATIONS. 


Presque toutes les espèces de fongies sont connues dans 
l’état frais ou marin; et comme chacune d'elles ne présente 
réellement qu’une seule étoile complète , laquelle occupe 
toute la surface supérieure du polypier, il y a lieu de 
croire que chacun de ces polypiers a été formé par un 
seul animal , comme les turbinolies et les cyclolites. 


ESPÈCES. 


1. Fongie croissante. Fungia semilunata. 


F. lateribus compressa, extùs striata; limbo arcualo, 
sulco longitudinali exaralo; pediculo brevr. 

Mus. n.° 

Habite. ... fossile de... Cette fongie singulière ressemble à 
un croissant dont le bord arqué ou arrondi seraiten haut, 
et qui aurait un pédicule court , inséré dans l’échancrure de 
sa base, L'étoile occupe toute la longuear du limbe, et se 
trouve partagée par un sillon. 


2. Fongie comprimée. Fungia compressa. 

F. cuneala , compressa, lœvis , infernè papillosa; stelld 
elongatä, angustä, sulco divisä; lamellis inæqualibus. 

Mon cabinet. 

Habite l’Océan indien. Celle-ci est, comme la précédente, 
comprimée sur les côtés, cunéiforme, presque flabelliforme, 
à bord supérieur arrondi , offrant une étoile allongée, la- 
melleuse , partagée par un sillon. Ses lames sont inégales, 
dentelées, échinulées sur leurs faces. Cette fongie est fort 
jolie, non fossile, et a sa surface externe légèrement striée 
en rayons. lle confirme , par ses rapports, le rang de la 
première espèce. Hauteur , vingt-neuf millimètres. 


236 ANIMAUX 


3. Fongie cyclolite. Fungia cyclolites. 

F. orbicularis , subelliptica, sublùs concava, lenuissimé 
radiata; stellé convexé; lamellis inœqualibus, crenulatis, 
ad latera asperis. 

Mus. n.° 

Habite les mers Australes. Péron et le S'ueur. Nouvelle espèce 
fort jolie , l’une des plus petites du genre, et qui serait une 
cyclolite si sa face inférieure offrait des cercles concentri- 
ques. Elle ressemble, en petit, par son aspect , à la fongie 
agariciforme, dont elle est néanmoins très-distincte. Elle 
est orbiculeire ou un peu elliptique, légèrement eoncave 
en dessous avec des stries fines , rayonnantes. En dessus elle 


= TA » n ,» ’ 
offre une ctoile élevée, très - convexe, lamelleuse, ayant au 
sommetun sinus oblong. 


+ 


4. Fongie patellaire. Fungia patellaris. 

F. orbicularis, sublus mutica, radiatim striata; stellé 
planulat&; lamellis inæqualibus, latere muricatis. 

Mudrepora patella. Soland. et Ell. p. 148.1. 28. f. 1: —4. 
Esper. suppl. 1. tab. 62. f. 1: —6. 
Rumph, amb. 6. tab, 68. f. r. 
Mus. n.0 
Habite les mers de l’{nde et de la Méditerranée. Mon cabinet. 


Elle a quelquefois un pédicule court en dessous. 
4 e. . . 0 . . e 
5. Fongie agariciforme. Fungia agariciformis. 


F.orbicularis, subtùs scabra ; stellé convexd ; lamellis 
inœqualibus , denticulatis ; majoribus radiorum longitu- 


dine. 
Îadrep. fungites. Lin. Forsk. ic. t. 42. 
Soland. et EIL p. 149. t. 28. f. 5—6. Vi 


Seba. mus. 3. t. s11. f 1. Madrep. Esper. 1. t. 1. f. 1. 
2. var. lamellis elatioribus , aculè serralts. 
Mus. n.° 


Habite la mer Rouge et celle de l’Inde. Mon cabinet. Cette 
cspèce n’est point rare. 


6. Fongie bouclier. Fungia scutaria. 


F. oblongo- elliptica, utrinque planulata ; lamellis inæ - 


SANS VERTÈBRES. 237 


quali bus, undulatis, subintesris; majoribus radiorum lon- 
giludine. 

Rumph. amb. 6. t. 88. f. 4. 

Seba. mus. 3.t. 112.f, 28—29—30. 

Mus. no 

Habite les mers de l’Inde. Mon cabinet. Cette espèce fait une 
sorte de transition à la suivante par ses lames presqu’en- 
tières , inégales et ondées. 


7. Fongie limacè. Fungia limacina. 


L 
F.oblonga, convexa , sublùs concava et echinata; stellé 


elongat& ; lamellis inæqualibus. 

Madrep. pileus. Lin. Soland. et El. p. 159. t 45. 

Seba. mus. 3.1. 111. £. 3—5. Esper. suppl. 1.t. 63. 

2. var. lobata , subfurcata. 

Esper. suppl. 1. t. 73. À 

Mus. n.0 

Habite l'Océan des Indes orientales. Mon cabinet. Cette es- 
pèce qu’on nomme vulgairement la limace de mer, devient 
très-grande. Elle n’est point rare. 


8. Fongie taupe. Fungia talpa. 
F.oblonga , subtüs concava et echinata ; lamellis dorsali- 
bus , subserialibus , brevissimis , scabris. 
Seba. mus. 3. t. 111. f.Get t. 112. f. 31. 
Mus. n.° 
Habite l'Océan des Indes orientales. Mon cabinet. On la 
nomme {aupe de mer. Elle est bien distincte de la précé- 


dente , et toujours beaucoup plus petite. 


9. Fongie bonnet. Fungia pileus. 
F. hemisphærico-conica , subiùs concava ; lamellis dorsa- 
dibus proliferis ; rima subnulla! 
Mitra polonica. Rumph. amb. 6. t. 88. £. 5. 
 Mus. n.0 
2. var. oblonga. 
Mus. n. 
Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cette fong'e 
se nomme vulgairement le Bonnet de /Veptune ; elle n'est 


238 ANIMAUX 


nullement dans le cas de se confondre avec la F. lima- 
cine, même sa variété oblongue. Ses lames amoncelées par 
places, forment des étoiles imparfaites ei éparses. Par ses 
étoiles nombreuses , quoiqu’à peine ébauchées , cette der- 


nière espèce commence la transition aux pavones. 


PAVONE. (Pavonia.) 


Polypier pierreux, fixé, frondescent ; à lobes aplatis, 
subfoliacés , droits cu ascendans ; ayant les deux surfaces 
garnies de sillons ou de rides stellifères. 

de 


La 


Etoiles lamelieuses, sériales , sessiles, plus ou moins 
imparfaites. 


Polyparium lapideum , fixum , frondescens ; lobis 
complanatis , subfoliaceis , erectis vel ascendentibus ; 
utroque latere sulcis aut rugis stelliferts. 


Stellæ lamellosæ , seriales , sessiles , subimperfectæ. 


OBSERVATIONS. 


Les pavones et les agarices ont entr’elles de très-grands 
rapports : ce sont des polypiers munis de rides ou de sillons 
stellifères, qui commencent à donner l’idée des méandrines. 
Mais ces polypiers sont frondescens , et leurs étoiles, quoi= 
qu'irrégulières ou imparfaites , sont encore distinctes. /- 

Malgré les rapports qui se trouvent entre les pavones 
et les agarices , ces deux genres néanmoins sont bien dis- 


SANS VERTÈBRES. 239 


tingués. En.effet, dans les pavones, les deux surfaces des 
expansions foliacées sont constamment munies de rides ou 
silons stellifères ; tandis que , dans les agarices , il n'y à 
qu’une seule surface qui ait de semblables sillons. 

Les étoiles des papones, quoique lamelleuses, ne sont 
point circonscrites et sont souvent tellement impar faites 
qu ‘elles ne. présentent que des trous on des enfoncemens 
lamelleux ; et un peu irréguliers. Elles sont.toutes sessiles 
et placées dans les sillons. 


ESPÈCES. 


Pavone agaricite. Payonia agaricites. 

P. frondibus brevibus, crassis,semi-rolundes, diffusis ; ;ÿ rue 
gts stelliferis, acults ;-transversis, flexuosis. 

Madrep. agaricites. Lin. Pall. zooph. p. 287: 

Soland. et Ell. t. 63. Esper. vol. 1. t. 20. 

’Mus. 1.0 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.'Ses expansions fo 
liacées sont diffuses et ne s’allongent jamais comme dans 
l'espèce qui suit. 

Pavone à crètes. Pavonia cristata. 

P. frondibus oblongis, erectis lobatis; lobis rotundatis, cris= 

‘futis ; rugis lransversis , sinuosis , oblusis , stelli- 
feris. 

, Mus.n° 

An Knorr. Delic. p. 25. tab. A. X. f. 1. 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Cette espèce , qui 
paraît jusqu’à présent non décrite , devient grande et forme 
de belles touffes foiiacées , à crêtes nombreuses. 

3. Pavone laitue. Pavonia lactuca. 
P. frondibus tenuissimis, subplicatis, laciniosis , lamel- 


loso-striatis ; stellis magnis irregularibus. 
Madrep. lactuca. Pall. zooph. p. 289. 


4. 


5. 


6. 


7: 


ANIMAUX 


Soland. et EIL: tab. 44. Esper. suppl. 1. €. 33. À. B. 

Seba. mus. 3. t. 89. f. 10. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan américain ? Mon cabinet. Espèce trés-belle, 


très-curieuse et bien connue. 


Pavone bolétiforme. Pavonia boletiformis. 

P. frondibus erectis, planulatis, undatis, cristatis ; stel- 
lis serialibus imperfectis, centro impressis. 

Maudrep. cristata. Soland. et Ell. p. 158. t. 31. f. 3. 4. 

Madrep. Lboletiformis. Esper. suppl. 1. t. 56. 6% 

Mus. n.o 

0. cadem ? fronde unic&, indivisä, flabellatd. 

Müs. n.o 

Habite l'Océan indien et austral. Mon cabinet. Ses lames lon- 
gitudinales sont élevées et bien apparentes. 


Pavone divergente. Pavcnia divaricata. 
P. frondibus erectis , lobatis, fleruoso-divaricatis, angu- 
laribus ; lamellis laxis ; stellis difformibus. 
Mus. n.0 
Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Quoique voisine de la 
précédente par ses rapports , cette pavone en est fortement 
et constamment distincte. Elle forme des touffes arrondies, 
à foliauons confuses, multangulaires , divergentes , ayant 


le bord aigu. 


Pavore plissée. Pavonia plicata. 
P. frondibus erectis, lobatis, flexuoso-plicatis ; lamellis 
mintmts, arenulosis , confertrs ; stellis minutis. 
Madrep. contigua. Esper. suppl. 1. t. 66. 
Mus n.o 
Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Elle est très-différente 
des deux espèces qui précèdent, par ses lames presqu’imper- 
cepubles , serrées, arénacées. Ses étoiles sont petites, pres- 
qu'analogues à celles des porites, et semblent par rangées 


lâches et longitudinales. Elle vient aussi en touffe. 


Pavone obiusaugle, Pavonia obtusangula. 
P. frondibus erectis , flexuoso-plicatis, multilobatis, ob- 


SANS VERTÈBRES. 241 


fusis ; lamellis perparvis extremitalibus coalescentibus ; 
stellis superficialibus. 

Mus. n.o ' 

Habite.... probablement l’Océan des Grandes - Indes. Mon 
cabinet. C’est une espèce tranchée , un peu plus petite que 
les trois précédentes, et qui forme des touffes arrondies et 
denses. Ses foliations plissées, multilobées et très-obtuses j 


sont trés-remarquables. Leurs lames sont petites, réunies à 
leurs extrémités. 


8. Pavone frondifère. Pavonia frondifera. 


P. erecta, divisa , ramoso - lobata ; lobis explanatis , 
folit-formibus , ovatis, undato-plicatis, acute striatis. 

Mus. n, 

Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. Cette pavone 

. semble avoir des rapports avec l’agarice flabelline ; mais elle 
est divisée en expansions foliacées, multicarinées et stellifères 
sur les deux faces. Ses frondicules sont droits, diversement 
contournés, à stries cariniformes longitudinales, échinés, 
très-rudes. Hauteur, quinze centimètres. 


AGARICE. (Agaricia.) 


Polypier pierreux, fixé ; à expansions aplaties, subfo- 


liacées, ayant une seule surface garnie de sillons ou de 
rides stellifères. 


Etoiles lamelleuses , sériales , sessiles , souvent impar- 
faites et peu distinctes. 


Polyparium lapideum, fixum ; massam explanatam, 
subfoliaceam constituens ; supern& superficie tantim 
modù sulcis stelliferis exarait. 


Stellæ lamellosæ , seriales , sessiles , sæpius imper- 
Jfectæ , vix distincte. 


Tome II. | 16 


2/42 ANIMAUX 
OBSERVATIONS. 


On ne peut disconvenir que les agarices n’ayent les plus 
grands rapports avec les pavones ; car quelquefois leurs ex- 
pansions se plient de manière que les surfaces inférieures 
des deux duplicatures se trouvent appliquées l’une contre 
l'autre , et alors il en résulte des productions foliacées 
ascendantes, qui ont les deux surfaces garnies de sillons 
‘stellifères, Néanmoins on retrouve toujours dans ces poly- 
piers quelques portions qui ne sont point doublées ou 

er. = A F 
pliées en deux , et qui ont alors un côté nu, non stel- 
lifere. 

Ainsi , les agarices sont des polypiers à expansions di- 
latées, aplaties , lobées, subfoliacées , qui ressemblent à 

en ? ) Ù 
/ : . FA 
celles des pavones, mais qui s’en distinguent en ce 
qu’elles n’ont de sillons stellifères que sur leur surface su- 


périeure. 
ESPÈCES. 


1. Agarice contournée, Agaricia cucullata. 

A. explanata; frondibus basi coalitis, cristatis, subcon- 
volutis; rugis transversis, flezuosis, carinatis; stellis pro- 
fundis irregularibus. 

Madrepora cucullata. Soland. et EIl. p. 157. tab. 42. 

Esper. suppl. 1. tab. 67. 

Mus. n.° 

Habite... Ses expansions sont nues et finement striées en 
dessous. Elle devient assez grande; ce n’est qu’alors que ses 


expansions s’enroulent. 


2. Agarice ondée. Agaricia undata. 
A. frondibus latissimis ; rugarum carinis crassis, rotunda- 
Lis, transversis ; interstitiis stellarum elevatis. 


SANS VERTÈBRES: 243 


Madrepora undata. Soland. et EÏl. p. 155%. tab. 40. 
Esper. suppl. 1. t. 78. 
Habite... : 


3. Agarice ridée. AÆgaricia rugosa. 

A. frondibus brevibus, undato-contortis, TUSOSISSÈMIS ; T'UQIS 
confertis, elevalis, irregularibus , lamelloso-striatis. 

Mus. n.o 

Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Elle est sin- 
gulièrement ridée en dessus, et ses rides sont élevées, ser: 
rées les unes contre les autres, inégales, contournées, et 
transversalement striées par de petites lames. Le dessous de 
ses expansions est nu, avec des stries fines vers les bords ; 
mais ces expansions se contournent et souvent se replient de 
manière que leur surface supérieure est la seule apparente. 
Les étoiles ne paraissent point, 


4. Agarice flabelline. ÆAgaricia ampliata. 

A. frondibus subftabellatis, longitudinaliter r'USÔOSLS ; rü- 
garum carints , lamelloso-serralis, asperrimis ; stellis ra- 
rlusculis , imperfectis. 

Madrepora ampliata. Soland. et EIl. p. 157. t 41. f. 1—2. 

Mon cabinet. 

2 var. ? Madrep.elephantopus. Pall. zooph. p. 290. 

Esper. 1. tab. 18. 

Habite les mers de PInde. D’après le morceau que je possède et 
que j'y rapporte , cette espèce est tout-à-fait distincte de la 
pavone frondifère. 


6. Agarice papileuse. #garicia papillosa. 
A. frondibus subflabellatis, supernè papillosis ; papillis 
obtusis , aspertusculis , longitudinaliter seriatis. 
Mus. n.o 
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Les papilles 
sont par rangées serrées et souvent se réunissent plusieurs en- 
semble. Les étoiles sont de petits trous rariuscules, cachés 


entre les rides ou les rangées de papilles. 


6. Agarice lime. Ægaricia lima. 


A. frondibus flabellatis , subcucullatis ; supern& superficie 


2/4 ANIMAUX 


rugis longiludinalibus, angustlis, papillosis asperatd; pa- 
pillis exilibus. 

Mus. n.° L 

Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Dans cette esz 
pèce, les papilles sont très-fines , forment des rangées étroites, 
serrées et rudes au toucher. Les étoiles sont à peine appae 
rentes. La surface inférieure, quoique nue, offre quelques 


bosselettes éparses , rares. 


7. Agarice explanulée. AÆgaricia explanulata. 

A. explanata, partim incrustans ; stellis confertis, in- 
ter se implexis ; lamellis medio latioribus et crassio- 
ribus. 

Madrep. pileus. Esper. vol. r. t. 6. synontmis exclusis. 

Mon cabinet. 

Habite.... probablement l’Océan indien. Ce polypier n’a au: 
cun rapport avec le madrep. pileus de Linné , qui est une 
fongie. Il tient un peu des explanaires ; mais ses étoiles non 
circonscrites lui donnent plus de rapport avec les agarices. 
Sa surface inférieureestnue, légèrement striée. 


MÉANDRINE. (Meandrina. } 


Polypier pierreux, fixé, formant une masse simple, 
convexe, hémisphérique ou ramassée en boule. 

Surface convexe , partout occupée par des ambulacres. 
plus ou moins creux, sinueux, garnis de chaque côté de 
lames transverses, parallèles, qui adhèrent à des crêtes 


collinaires. 


Polyparium lapideum , fivum , in massarm simplicem 


hemisphæricam vel sphœroideam glomeratum. 
Convexa superficies ambulacris subexcavatis , repan- 
dis, sinuosis, utroque latere lameliosis obiecta. Eamellæ 


transversæ et parallelæ , cristis collinaribus adnateæ. 


SANS VERTÈBRES. 245 
OBSERVATIONS. 


Les méandrines forment évidemment un genre particu- 
lier, bien remarquable et facile à distinguer au premier 
aspect. En effet , au lieu d'étoiles isolées ou circonscrites, 
on ne voit à la surface de ces polypiers , que de longs sil- 
lons sinueux , plus ou moins creux , irréguliers, et qui 
ont leurs côtés garnis de lames transverses et parallèles, qui 
aboutissent à des crêtes collinaires. Ces ambulacres peuvent 
être comparés à des vallons tortueux , séparés par des col- 
lines pareillement tortueuses. 

Les sillons ou vallons de ces polypiers ne sont que des 
étoiles allongées, confluentes latéralement ; et c’est dans ces 
vallons que se trouvent des polypes qui adhèrent les uns 
aux autres. Les collines lamelleuses , au contraire , occupent 
les interstices de ces rangées tortueuses de polypes, et les 
séparent. 

Ici, les vallons ainsi que les collines ne sont point véri- 
tablement circonscrits, quoiqu’ils offrent des interruptions 
diverses. Mais, dans les monticulaires , les cônes saillans et 
les monticules sont généralement circonscrits. 

Les lames qui, de chaque côté, garnissent les collines , 
sont perpendiculaires à la direction de ces collines et de leurs 
vallons, Ces lames , le plus souvent , sont inégales entr’elles, 
quoique paralleles et dentées en leur bord. 

Ces polypiers forment des masses simples , convexes, 
hémisphériques , souvent glomérulées en tète ou en boule, 
dont le volume est quelquefois considérable. 

Lorsqu'ils commencent à se former , ils ne constituent 
qu'un corps turbiné , calyciforme , fixé inférieurement par 
un pédicule central très-court. Alors on voit que leur sur- 


246 ANIMAUX 


face supérieure offre seule des sillons sinueux et lamel- 
leux , tandis que leur surface inférieure est nue, à-peu- 
prés lisse. 

Les rnéandrines vivent dans les mers des climats chauds 
des Deux-Indes. 


ESPÈCES. 


à Méandrine labyrinhforme. Meandrina labyrinihica. 


7. hemisphærica ; anfractibus longis, tortuosis, basi dila- 
tatis ; collibus simplicibus , subacutis. 

Madrep. labyrinthica. Lin. Soland. et EIL. t. 46.f. 3—4. 

Esper. vol. 1. tab. 5. 

Mus. n.0 

2. var. à masses sublobées. 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Les lames des sil- 


lons sont étroites. 


2. Méandrine cérébriforme. Meandrina cerebriformis. 


11. subsphærica ; anfractibus tortuosis ,prœælongis ; lamellis 
basi dilatatis, denticulatis ; collibus truncatis , subbicart- 
natis, ambulacriformibus. | 

Seba. mus. 3. tab. 112,f.1—5—6. Gualt. ind.t. ro et t. 29. #n 
verso. 

Solan. jam. hist. 1. t. 18. f. 5. Shaw. miscell. 4. t, 118. 

Mus. n.° 

Habite les mers d'Amérique. Ce polypier acquiert un trés-grand 
volume. Mon cabinet. Ta 


se Mere dédale. Meandrina dædalea. 


M. hemisphærica ; anfractibus profundis, brevibus ; lamellis 
dentatis, basi laceris; collibus perpendicularibus. 

Madrep. dædalea.Soland. et EIl. tab. 46. f. rt. 

Esper. suppl. 1. t. 57. f. 1—3. 

Mus. n.° 

Habite les mers des Indes orientales. Mon cabinet, 


SANS VERTÈBRES. 247 


4. Méandrine pectinée. Meandrina pectinata. 
M. subhemisphærica ; anfractibus profundis , angustis ; col- 
libus pectinatis ; lamellis latis remotis subintegris. 
Madrep. meandrites. Lin. Soland.et EIL. t. 48. f. 1. 
Gualt. Ind. t. 51. in verso. Seba. 3. t.111.f. 8. 
Knorr. delic. tab. A. XI. f. 1—2. 
Mus. n.° 


Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet, 


5, Méandrine aréolée. ÂZeandrina areolata. 


WT. turbinato - hemisphærica; anfractibus latis, ad ex» 
trema dilatatis ; lamellis re denticulatts ; collibus 
passim duplicatis. 

Madrep. areolata. Lin. Soland. et EIL. t. 47. f. 4—5. 

Specimina juniora. 

PalL. zooph. n.° 172. Esper. vol. 1. Madr. 1. 5. 

Rumph. amb. 6. t. 87.f. 1. Seba. 3. t. 117. f. 9. 

Habite l'Océan des Deux-Indes. Mon cabinet. Ce polypier est 


calyciforme dans ses premiers développemens. 


6. Méandrine crèpue. Meandrina crispa. 


ÎL. turbinato - hemisphærica ; anfractibus latis, ad ex- 


trema dilatatis, lamelloso - crispis ; lamellis serrato-spi- 
nulosis. 


Seba. mus. 3. tab, 108. f. 3. et 5. 
Mus. n.0 
Habite l'Océan indien? Il ne faut pas la confondre avec la M. 


aréolée ; les dents des lames étant fort différentes. Mon 
cabinet. 


ne Méandrine ondoyante. Meandrina gyrosa. 


M. hemisphærica; anfractibus longis, latiusculis ; lamellis 
foliaceis , bast latioribus, muticis ; collibus truncatis. 

Madrep. gyrosa. Soland. et EIL. t. 51. £. 2. 

Esper. suppl. 1. Madr, t. 8o. f. 1. Seba. mus. 3. t, 109. 
f. 9—10. 

Habite... 


. Ce polypier un grand et fort large. Mon ca- 
die 


248 ANIMAUX 


8. Méandrine ondes-étroites. Aeandrina phrygia. 

DT. Subhemisphærica ; anfractibus perangustis, longis, 
nunc rectis, nunc torluosis ; lamellis parvis , remotius- 
culis; collibus perpendicularibus. 

Madrep. phrygia. Soland. et Ell.t. 48. f. 2. 

Madrep. filograna. Esper. 1. t. 22. 

Seba. mus. 3. t. 112. f. 4. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan des Grandes-Indes et la mer Pacifique. Elle 
n’est point rare dans les collections. Mon cabinet. Elle a 
quelques rapports avec la M. labyrinthiforme. 


9. Méandrine filograne. Meandrina filograna. 

IH. globosa, subgibbosa ; anfractibus superficialibus , an- 
gustissimtis, lortuosis ; lamellis parvis, remotis ; collibus 
filiformibus. 

Madrep. filograna. Gmel. n.° 114. 

Guali. ind. t. 97. £n verso. 

Mus. n.0 

Habite les mers de l’Inde. Espèce très-distincte, et qui varieà 
masses gibbeuses , sublobées. Mon cabinet. 


MONTICULAIRE. {Monticularia.) 


Polypier fixé, pierreux , encroûtant les corps marins, 
ou se réunissant, soit en masse subglobuleuse, gibbeuse ou 


lobée , soit en expansions subfoliacées ; à surface supé- 


rieure hérissée d'étoiles élevées, pyramidales ou colli- 
naires. 


Etoiles élevées en cône ou en colline; ayant un axe cen- 


tral solide, soit simple , soit dilaté , autour duquel adhè- 
rent des lames rayonnantes. 


SANS VERTÈBRES. 249 

Polyparium lapideum , fixum , strata incrustans, 

vel in massam subglobosam , gibbosam aut lobatam 

conglomeratum , vel in lobos subfoliaceos explanatum ; 

supernd superficie stellis elevats, pyramidatis aut colli- 
naribus echinatd. 


Stellæ prominulæ , conicæ aut colliniformes ; axe 
solido centrali, simplici vel dilataio , lamellis radian- 
tibus hinc adnatis circumvallato. 


OBSLRVATIONS,. 


Dans les nonticulaires, comme dansles méandrines, les 
cônes élevés et les monticules ‘sont des parties qui occupent 
les interstices que les polypes laissent entr’eux ; en sorte 
que c’est dans les vallons mêmes que se trouvent les po- 
lypes, où ils paraissent adhérer les uns aux autres par une 
espèce de confluence. 

Ceite considération, que confirine l’examen des poly- 
piers, fait sentir les grands rapports qui existent entre les 
nonticulaires et les méandrines; mais, dans les monticu- 
laires , les cônes , ainsi que les monticules, sont isolés, cir- 
conscrits ; tandis que, dans les méandrines, les collines ne 
Je sont pas, 

Ainsi les monticulaires constituent ur genre particulier 
très-distinct des méandrines , et qui l’est davantage encore 
des autres genres qui appartiennent aux polypiers pier- 
reux lamelliferes. 

Depuis que j'ai établi ce genre dans mes Cours, M. Fis- 
cher, demeurantà Moscow , l'a reconnu de son côté, et l’a 
institué sous le nom d’Ayézophora. Il y a rapporté plu- 
sieurs espèces qui ne 1ne sont pas couuues. 


’ 


250 ANIMAUX 


ESPÉCES. 


1. Monticulaire feuille. F/Zonticularia folium. 


D. explanato foliacea, orbiculato-lobata , subconcava ; co. 
nulis inæqualibus, in disco minoribus; ad periphæriam 
diluto-compressis ; infernd superficie radiatd:. 

An hydnophora Demidovit? Fisch. rech. n.0 r. 

Mus. no \ 

Habite.... probablement l'Océan des Grandes - Indes. Très- 
belle espèce non fossile , foxmant une expansion foliacée , on- 
dée, large, subtrilobée, un peu concave en dessus, à sur- 
face inférieure libre , lisse, avec des stries rayonnantes et lé- 
gères. 


2. Monticulaire lobée., Âonticularia lobata. 


IT. conglomeratu , supernt sibboso-lobata ; con ulis confer- 
lis , dilatato compressis ; lumellis laxis. 

Mon cabinet: joe 

Habite... probablement l'Océan des Grandes - Indes. Cette 
monticulaire, non fossile, ne le cède nullement à la précé- 
dente en beauté#et en conservation. Elle forme une assez 
grande masse glomérulée , gibbense , fortement lobée, fixée 
par sa base , et qui ne laïsse apercevoir nulle part la face in- 
férieure de ses expansions. Ses cônes sont des monticules 
élargis, comprimés, serrés, inégaux, à lames lâches , sub- 
serrulées. 


3. Monticulaire polygonée:: Monticularia polygonata. 


M. glorierato-lobata , subramosa ; conulis confertis, com- 
pressis, inæqualibus ; lamellis serrulatrs. 

Mon cabinet. 

Habite... Cette monticulaire , que m'a communiquée M. Des- 
vaux , est singulièrement différente de l'espèce ci - dessus 
par sa forme générale, et me paraît mériter d’en être dis- 
tinguée, 


#4 


SANS VERTÈBRES. 251 


4. Monticulaire petits cônes. Monticularia microconos. 
DT. incrustans; conulis parvis, confertis, obsoletè com- 
pressis ; lamellis serrulatis. 
Madrep.exesa. Païl. zooph. p. 290. 
Soland. et Ell. t. 49. f. 3. Esper. vol. 1. t. 31. f. 3. 
Hydnophora pallasti. Fisch. rech. n.° 2: | 
An Guett. mém. 5. pl. 15. f. 6. 
Mus. n.° 
Habite l'Océan des Grandes-[ndes. Péron et Le Sueur. Cette 
espèce couvre et encroûte des corps marins : elle offre 
à sa surface des cônes petits, serrés , peu élarsis, pres- 
qu’égaux. 


5, Monticulaire méandrine. Monticularia meandrina. 

DL. incrustans ; colliculis compressis , elongatis, flexuostis, 
inœqualibus ; lamellis subserralis. 

Madrep. exesa. Esper. vol. 1.t. 31. f. 1—2. 

An hydnophora Esperi ? Fisch. rech. n.°3. 

Habite.... Je ne connais cette espèce que d’après la figure ci- 
tée d’Esper. Elle paraît plus que les autres se rapprocher 
des méandrines. 


6. Monticulaire de Cuvier. Monticularia Cuvierti. 
I. stellis altissimis ; lamellis numerosis , tenuibus , sub- 
serralis , parkm incurvis. 
Hydnophora Cuvieri. Fisch.rech.n.° 4.t, 1.f. 2. 
An Guett.” mém. 3. t. 46. £. 1. 
Habite. . . . fossile de Russie. 


7. Monticulaire de Moll. Monticularia Mollir. 
M. stellis, parm elevatis ; lamellis grossis , superius ob- 
tusts. 
Hydnophora Mollii. Fisch. rech.n.° 5. t1.f£ 1. 
Habite... fossile de Russie. Elle se trouve en masse arrondie 


ou globuleuse. 


8. Monuüculaire de Knorr. Monticularia Knorri. 
M. stellis approrimatis ; lamellis incurvatis, brevibus. 
Hydnophora Knorrü. Fisch. rech. n.° G. 


259 ANIMAUX 


Guett. mém. 3. pl. 27. f. 24. 


Knorr. vers. t. 111, p. 191. pl. supp. VE. d.4. 
Habite. ... Fossile de.... 


9. Monticulaire de Guettard. Monticularia Guettardr. 
DT. stellis elevatis, magnis, elongatis ; lamellis incurvatis 
formam S. æmulantibus. 
Hydnophora Guettardi.ïisch. rech. ne ». 
Guett. mém. 3. pl. 64. £. 1—4 5. 
Habite. . . . Fossile des environs de l’abbaye de Molé me, 


10. Monticulaire de Bourguet. #/onicularia Bourguetir. 
I. stellis elevatis, conicis ; lamellis bast Lbifurcatis. 
Hydnophora Bourguetit. Fisch. rech. n.0 8. 
Guert. mér. 3- pl. 44. à. 5--7--5. 
Habite. .. . Fossile da méme endroit ax: le précédent. 
{Vota. Appartiennent à ce genre, les fossiles figurés dans Bourguet: 
PI. IIL. fs. 19, 21 , 22 et 23. 
PL. VIII. £40. 
PME CENT: 
PL X, £. 46. 


ÉCHINOPORE. (Echinopora.) 


Polypier pierreux, fixé, aplati et étendu en membrane 
libre, arrondie, foliiforme, finement striée des deux 
côtés. La surface supérieure chargée de petites papilles, 
et, en outre, d'orbicüules rosacés , convexes , très-hérissés 
de papilles , percés d’un ou deux trous , recouvrant cha- 
cun une étoile lamelieuse, 


Etoiles éparses, orbiculaires, couvertes; à lames iné- 


gales , presque confuses , saillantes des parois et du fond, 
ci obstruant en partic la cavité. 


SANS VERTÈBRES. 253 


Polyparium lapideum , fixvum, complanatum , in 
membranam rotundatam , liberam et folüiformem ex- 
pansum , utroque latere tenuissimè striatum. Superna 
superficies papillis parvulis eclunulata , præterea or- 
biculis rosaceis, convexis , echinatissimis, poro uno alte- 


rove pertusis, stellas obtegentibus præœdüa. 


Stellæ sparsæ , orbiculares , obtectæ : lamellis inæ- 
qualibus , subconfusis , & fundo parietibusque promi- 


nentibus , cavitatem partim obturantibus. 


OBSERVATIONS. 


Les échinopores sont des polypiers si singuliers, que j'ai 
eu beaucoup de peine à reconnaitre qu'ils appartiennent 
aux polypiers lamellifères. Leurs cellules cependant sont 
véritablement lamellifères et en étoile ; mais ces cellules, 
remplies de lames inégales, en partie coalescentes , pres- 
que confuses , constituent des étoiles singulières , tout-h- 
fait couvertes, et par-la méconnaissables. La lame superf- 
cielle qui les recouvre, forme sur chaque étoile une bosse- 
lette orbiculaire, convexe , très-hérissée , percée d’un ou 
deux pelits trous inégaux. 

J'eusse rapporté ce polypier au genre des explanaires, sans 
l’extrème singularité de ses étoiles : je n’en connais encore 
qu'une espèce. 


ESPECE. 


1. Échinopore à rosettes. Echinopora rosularia. 
ÆE.-explanato - foliacea, suborbiculata ; supernd superficie 


striis asperis et orbiculis echinatis obtecté; inferné mu- 
tica , striata. 


. © 
254 ANIMAUX 
Mas. n.° 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, fixé sur les corps 
marins. Péron et Le Sueur. Mon cabinet, Ses expansions sont 
ondées , larges d’environ un pied. Elles ne paraissent atta- 


chées que vers le centre de leur disque inférieur. 


EXPLANAIRE. (Explanaria. ) 
Polypier pierreux, fixé, développé en membrane libre, 
foliacée, contournée ou onduleuse , sablobée ; à une seule 


face stellifère. 


Étoiles éparses , sesciles, pius ou moins séparées, 


Polyparium lapideum , fixum , in membranam libe- 
ram, foliaceam , undatam aut convolutam et subloba- 


tam expansum : und superficie stellhferd. 


Stellæ sparsæ, sessiles , subdistinctæ. 


OBSERVATIONS. 


La constance de ces polypiers à offrir , dans tous les âges, 
des expansions foliacées, qui laissent une grande partie de 
leur surface inférieure libre et à découvert, me parait 
indiquer en eux une coupe particulière qu'il faut distin- 
guer des astrées. 

Effectivement, toutes les astrées, formant des masses en- 
croûtantes, ou se réunissant en masse , soit hémisphérique , 
soit globuleuse , et ne laissant voir leur surface inférieure 


que dans le polypier très-jeune, sont très - distinctes des 


SANS VERTÈBRES. 255 


explanaïires ; celies-ci ne se glomérulant jamais en boule ou 
en masse hémisphérique, et montrant toujours leur face 
inférieure. 

Ainsi, les explanaires présentent, à lout âge, des expan- 
sions comme foliacées, développées en membrane pier- 
reuse , et fixées inférieurcment par une base courte, en 
général peu élargie. Ces expansions sont entières ou sublo- 
bées , ordinairement contournées ou onduleuses, et ne sont 
stellifères qu’en leur face supirieure. 

On ne confondra point ces polypiers avec les asarices, 
puisque leurs étoiles sont circonscrites, el ne sont pas im- 
mergces dans des rides ou des sillons, 


FT 
ESPÈCES. 
1. Explanaire entonnoir. Explanaria infundibulum. 
ÆE. turbinata, infundibuliformis , interibs prolifera. IMHa- 
 drepora crater. Pell. zooph. p. 332. 

Esper. suppl. 2. t. 86. f. 1. et suppl. 1.t.54. 
Mus. n, 
Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Ce polypier n’est point 


strié en dehors , mais finement poreux. 


2. Explanaire mésentérine. Explanaria mesenterina. 

ÆE. varie convoluta, contorta et sinuosa ; stellarum tnters- 
£itiis porosis, arenoso-scabris. 

Madrepora cinerascens. Soland, et EIL. n.° 26. t. 43. 

Esper. suppl. 1. t.68. 

Gualt, ind. t. so. 

Mus. n. 

Habite l'Océan indien. J’en possède un exemplaire orbicu- 

_ Jairé, ondé et contourné dans ses replis nombreux, mésen- 
tériforme , ayant plus d’un demi-mètre de largeur ( près de 
deux pieds) et très-bien conservé. Ses étoiles sont creuses, à 
lames très-étroites et nombreuses. 


< 


256 


ANIMAUX 


3. Explanaire boutonnée. ÆExplanaria gemmacea. 


Æ. varie erpansa, gibbosula, asperrima; stellis obliquë 


prominults , acervatis, extüs elad interstitias lamellosis ; 
£amellis dentato- lacertis. 


An madrep. scabrosa ? Soland. et EN. p. 156. 

Madrep. lumellosa ? Espex sappl. 1. t. 58. 

Mus. n.° 

2. var. siellts comosts. 

Mus. n,° 

Habite. ... l'Océan indien ? Mon cabinet. Cette espèce a ses 


expansions singulièrement tourmentées , ondées,, comme 
bossues: leur surface supérieure est couverte de cellules sail- 
lantes, la plupart obliquement inclinées et renflées comme 
des boutons, surtout dans la variété 2 où elles sont forte- 
ment-hérissées en dehors. Les interstices sont striés par des 


lames très-dentées. 


k. Explanaire piquante. Explanaria aspera. 


E. irregulariter explanata, asperrima; stellis magnis , 


extüs et ad interstilias lamelloso - dentatis ; infernd su- 
perficie striaté. 


Madrepora aspera. Soland. et Ell. t. 39. 


Mus. n.o 
Habite l’Océan des Indes orientales. Mon cabinet. Cette espèce 


avoisine évidemment la précédente par ses rapports; mais 
elle en est très-distincte ; sesétoiles sont plus grandes, moins 
saillantes, plus séparées, Elle est très-rude et même piquante 


au toucher. 


5. Explanaire grimacante. Explanaria ringens. 


subturbinala, lobata; cellulis irregularibus, sub- 
confluentibus , sinuosis, contiguis ; margine crasso con- 


vexo: 


Mus. n.0 
Habite.... Jela crois des mers d’A mérique. Elle est bien re- 


marquable par l’irrégularité de ses cellules, par les lames” 
nombreuses, serrées et dentelées qui en tapissent les parois, 
et par le bord épais, convexe etlamelleux de ces mêmes cellules. 
Sa surface inférieure est striée. 


SANS VERTÈBRES. 297 


6. Explanaire à crêtes. Explanaria cristata. 
E. partim incrustans, plicalo -cristata ; stellis minimis; 
sparsis , non prominulrs. 
An madrep. acerosa ? Soland. et EI. n.0 30. 
Muos. no 
Habite l'Océan anstral. Péron et le Sueur. Cette explanaire 
forme des expansions en partie appliquées sur les rochers, et 
= en partie relevées et repliées en crêtes saillantes. Leur sux- 
face inférieure est finement arénacée , mais sans stries. 


ASTRÉE. ( Astrea. ) 


Polypier pierreux, fixé, encroûtant les corps marins, 
ou se réunissant en masse hémisphérique ou globuleuse, 
rarement lobée. : 


Surface supérieure chargée d'étoiles orbiculaires ou 
subanguleuses, lamelleuses , sessiles, 


Polyparium lapideum, fixum , conglomeratum , 
strata incrustans , vel in massam subglobosam rard 
lobatam aggregatum. 


Superna superficies stellis orbiculatis aut subangu- 
latis , lamellosis , sessilibus obtecta. 


OBSERVATIONS. 


Les astrées , comme les explanaires , n’ont qu’une seule 
surface stellifere , et, de part et d’autre , les étoiles sont 
circonscrites. Mais les gssrées sont en général des poly- 


Tome IL. 17 


258 ANIMAUX 


piers appliqués , encroûtant les corps marins , ou confor= 
més en masse subglobuleuse qui ne laisse voir que sa sur- 
face supérieure. 

Ainsi , les polypiers dont il s’agit maintenant ne forment 
point des expansions relevées et développées en feuilles 
libres, comme les explanaires; et ne présentent point des 
tiges rameuses, phytoïdes ou dendroïdes, comme les 
madrépores, etc. Ils constituent donc un genre particulier 
bien distinct, assez nombreux en espèces, et facile à re- 
connaitre au premier aspect, 3 

On les connaît en général sous le nom d’astroites ; mais 
l'usage ayant consacré cette terminaison pour les objets 
dans l’état fossile, nous avons changé cette dénomination 
en celle d’astrées. 

La surface supérieure des astrées est parsemée assez ré« 
gulièrement d'étoiles circonscrites, orbiculaires ou suban- 
guleuses , lamelleuses et sessiles, quoique dans certaines 
espèces , ces étoiles soient un peu saillantes. 

Tantôt ces étoiles sont séparées les unes des autres, 
laissant entr’elles des interstices ; et tantôt elles sont conti- 
guësles unes aux autres, ce qui fournit un moyen de divi- 


ser le genre. 


ESPÈCES. 


* Etoiles séparces, méme dès leur base. 


1. ÂAstrée rayonnante. Astrea radiata. 
A. stellis orbiculatis , concavis, margine elevatis ; lamel- 
lis perangustis ; interstitits sulcalo-radiatis. 
Madrepora radiata. Soland. et EIl. tab. 47. f. 8. 
Mus. n.° 
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles sont 
M, grandes , très-concaves , à lames étroites, et à bords élevés. 
Elles sont rayonnantes à l’extérieur. 


SANS VERTÈDRES. LD 00 


Astrée argus. Astrea argus. 
A. stellis magnis, erbiculatis , multiradiatis ; margine ele- 
valo obtuso , exlùs lamellis denticulatis radiato. 
Madrepora cavernosa. Esper. suppl. 1. t. 3. 
An madrepora astroites ? Pall. zooph. p. 320. 
Mus. n.° 
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles ne 
sont pas creuses et presque vides, comme celles de la pré- 
cédente. Elles sont fort grandes, largement rayonnées à 
l’extérieur , en sorte que leurs interstices sont remplis par 
ces rayons externes. On la nomme vuigairement le grand 
astroïle. 


3. Astrée annulaire. Æstrea annularis, 


A. stellis orbiculatis, remotiusculis , margine elevatis 
extùs subradiantibus; interstitüs plano concavis, ra- 
dialis. 

Madrepora annulartis. Soland. et EI. p. 169. t, 53. f. 1 —2. 

An Seba. mus. 3. tab. 112. f. 10. 

2. var, stellarum fundo tuberculis annulato. 

Mus. n.° 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Ses étoiles sont une 
fois plus petites que celles de l’A. argus, cannelées en-de- 
hors et moins écartées entr’elles. La variété 2 vient de la Nou- 


velle-Hollande. 


4. Astrée rotuleuse. Æstrea rotulosa. 


A. stellis orbiculatis , prominulis , pauci-radiatis ; la- 
mellis circù marginem erectis aculis ; radiis basi spinula 
erecla auctis. 

MHadrepora rotulosa. Soland. et El. p. 166. t. 55. fig. 1—3. 

Sloan. jam. hist. 1.t. 21. f. 4. 

An madrep. acropora ? Esper. suppl. 1. t. 38. 

Bus, n.o 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Jolie espèce, parfai- 
tement rendue dans les figures citées de l'ouvrage de Solan- 
der et Ellis. Elle forme des masses subglobuleuses, à étoiles 
assez petites , peu écartées entr'elles, et un peu saillantes. 


260 ANIMAUX 


5. Astrée ananas. Astrea ananas. 

A. stellis subangulatis, inæqualibus , multiradiatis ; mar- 
ginibus convexis, lamellosis; lamellis denticulatis ; inters- 
ÉLILIS conCavis. 

Madrepora ananas. Lin. Soland. et El. t. 47 f. 6. 

Madrep ananas. Esper. 1. tab. 19. 

2. Madrep. uva. Esper. suppl. r. t. 43. var? stellis amplio- 

ribus. 

Mus. n.° 

Habite les mers d'Amérique. Les étoiles sont lamellées en 
dehors et en dedans, et ont leurs lames dentelées. : 


6. Astrée usée. Astrea detrita. 
A. stellis oblongis, inœqualibus, irregularibus, immersis; ir- 
terstitiis lœvibus subdetrilis. 
Madrepora detrita. Esper. suppl. 1. p. 26. t.'4r. 
Mus. n.° Mon cabinet. 
Habite. ... 


7. ÂAstrée crévassée. Æstrea porcata. 


A. subglobosa ; stellis inæqualibus , irregularibus , oblon- 
gis, margine elevatis ; interstitiis granulatts. 

Madrepora porcata. Esper. suppl. 1. t. 71. 

Mus.n.o Mon cabinet. 

Habite... . 


8. Astrée punctifère. Astrea punctifera. 


A.globosa; stellis suborbiculatis, inæqualibus , cavis, exi- 
guis ; interstitits lœvibus, poroso-punctaltis. 

Mon cabinet. 

Habite la mer de l'Inde. Cette espèce est tout-à-fait globu- 
leuse , ou sphérique comme un petit boulet de canon , et ne 
montre aucun point de sa surface qui eût été adhérent. Ses 
étoiles sont petites , incgales, non saillantes au-dessus des 


interstices, 


9. Astrée mille-yeux. ÆAstrea myriophthalma. 


A. incrustans ; stellis orbiculalis, prominulis, cavis, ex- 


SANS VERTÈBRES. 261 
tès echinatis ; lamellis nternis vix conspicuis; inters- 
£iliis porosissimis. 

An madrep. muricata. var ? Esper. suppl. #. p. 59: tab. 54.B. 
f..2. 

Mon cabinet. 

Habite. ... Espèce rare, trés-remarquable, et qui n’a rien 
de commun avec celles que Linné a réunies sous son ma- 
drepora muricata. Elle forme de larges plaques encroû- 
tantes , très-rudes, inésales et gibbeuses à leur surface. Les 
cellules sont creuses, sans étoiles, mais à parois striées. 


10. Astrée petits-yeux. #strea microphthalma. 
A. stellis exiguis, orbiculalis, prominulis , margine den= 
Latis , exlès strialis ; inlerstiliis granulatis. 
Mus. n.° 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 
Joli petit polypier glomérulé , qui semble tenir de l’astrée 
annulaire, mais à étoiles plus petites et à interstices diffé- 


xens. 


æ1. ÂAstrée pleïades. Astrea pleiades. 
A. stellis orbiculatis ; marginibus elevalis ; subacutis ; 1n- 
Lerstilits concavis , læviusculis ; hinc cavernosts. 
Madreperapleiades. Soland. et El. p. 169. 1.53. f. 7—8. 
1 Mus. n.o 
Habite les mers de l’Inde, Elle est glomérulée, à étoiles pe- 
tites , élégantes. 


12. Astrée vermoulue. Æstrea stellulata. 

A. stellis orbiculatis , margine elevatis, intüs cavis , ad 
parietes striatis , distantibus ; interstiliis planiusculis, 
arenoso-scabris. 

Madrepora interstincta. Esper: suppl. 1. p. 10. tab. 34. 

An madrepora stellulata ? Soland. et El p. 165. t. 53. 
f, 3—4. 

Mon cabinet. 

Habite... les mers d’Amérique ? Ses cellules sont distantes ; 
et presqu’analogues à celles de notre pocillipore bleu. Elles 
sont profondes, à peine étoilées, et leurs parois ont des 


262 ANIMAUX 
James étroites qui les font paraître striées. Maïs les inters- 


tices des étoiles sont ici fort différens de ceux du pocilii- 
pore bleu. (Madrep. interstincta. Lin.) 


13. Astrée oblique. Æstrea oblique. 

A.explanata, subincruslans ; stellis tubulosis , obliquis ; 
extùs scabris, strialis ; inierstilits inæqualiter porosis, 
subexests. 

Mon cabinet. 

Habite les mers de la Guiane. Elle forme des masses aplaties; 
comme encroûtantes, à surface presqu’arénacée, parsemée 
de cellules un peu saillantes, subtubuleuses, inclinées obli- 


quement. Ces cellules n’ont que cinq ou six lames en étoiles. 


14. Astrée palifère. Æstrea palifera. 

A. glomerata , subglobosa , mamillata ; stellis cylindricis, 
prominulis, crassis, arenulosis ; osculo parvo, intùs den- 
tibus perpaucis radiato. 

Mon cabinet. 

Habite les mers Australes. Ses masses sont subglobuleuses, gib- 
beuses, à surface mamelonnée ou tuberculée par la saillie 
d’une multitude de petits cylindres, courts et épais, serrés, 
mais séparés , et perforés au sommet. 


15. Astrée pulvinaire. Æstrea pulvinaria. 

A. incrustans, undosa, pulvinala; stellis prominulis , 
conoïdeis , extusechinalis , cavis, intis striatis ; inters- 
Litits subnullrs. 

Mus. n.° 

Habite les mers Australes. Péron et le Sueur. Cette astrée 
semble presque une variété de l’A. Mille-yeux : mais ses 
cellules en-dehors sont arrondies, conoïdes , bien séparées à 
leurs bords, et presque sansinterstices à leur base. Elles sont 
d’ailleurs pareillement hérissées et perforées. 


** Étoiles contigu Ës. 


16. Astrée cardère. Asirea dipsacea. 
A. conglomerata; stellis magnis, inæqualibus, angulalis; mar- 


SANS VERTÉBRES. 563 


gine lalo echinalo ; parietibus multilamellosis ; lamellis 
serrato-dentalis. 

Madrep. favosa. Soland. et EIL. p. 167. t 50. f. 1. 

Seba. thes. 3. t. 112. f. 8. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan des Grandes - Indes. Cette astrée, plus rare 
que la suivante; s’en rapproche beaucoup , et néanmoins en 
est distincte. Sa masse convexe ou hémisphérique, offre de 
grandes étoiles irrégulières , anguleuses , à bord large, hérissé 
de dents aiguës, et à parois garnies de beaucoup de lames 
dentelées en scie. 


17. Astrée alvéolaire. Astrea fasosa. 

A. subglobosa ; stellis majusculis , inœqualibus, anguta- 
Lis ; margine subacuto ; pariclibus mullilamellosis ; La 
mellis dentatis. 

An Madrep. favites. Pall. Zooph. p. 321. 

Madrep. favosa.Esper. suppl. 1.t. 45. f. 1. 

Gualt.ind. t, 19. in verso. 

Mus. n,o 

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Elle forme 
de grosses masses hémisphériques ou subglobulenses à étoiles 
grandes, quoiqu’un peu moins que dans l’espèce ci-dessus. 
Ces étoiles sont inégales , très-angu!euses , multilamellées, 
fort excavées, et donnent à la masse l’aspect d’an gâteau al- 
véolaire. Leur bord est un peu aigu, et n’est point hérissé: 
Elles sont, en général, pentagones. On la trouve fossile en 
France, près de Give. 


18. Astrée denticulée, Astrea denticulata. 

A. stellis inœqualibus; lamellis rargine elevatis ; majo- 
ribus basi processu auctis ; marginorum inferstitis sulco 
Lenui exaralis. 

Madrepora denticulata. Soland. et Ell, p. 165. tab. 49. f. 1. 

2. eadem ? stellis minoribus. 

Mus. n. 

Habite l'Océan indien. Dans cette astrée, les cellules sont vé- 
ritablementcontiguës , sans interstices à leur base ; mais leur 
bord offre un léger sillon qui les sépare. Les lames rayon- 


264 ANIMAUX 


nantes sont plus élevées que le bord des cellules; elles sont 
alternativement grandes et petites. 


19. Astrée versipore. Æstrea versipora. 


A. incrustans, convexa; stellis inæqualibus , profundis ; 
marginibus sulco separatis; lamellis supra marginene 
elevatis. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Ce n’est presque qu’une 
variété de la précédente, et cependant son aspect et læ 
forme de ses étoiles sont fort différens. Ses étoiles sont pe 
tites, diversiformes , profondes, à lames étroites et den» 
telées. 


20. Astrée difforme. #strea deformis. 


A. stellis majusculis, inæqualibus, irregularibus , multi- 
Zamellosis : lamellis supra marginem elevatis ; sulco in- 
terstitiali nullo. 

Mus, n.° 

Habite.... probablement l'Océan indien. Celle-ci tient à l’as- 
trée denticulée par ses lames ; mais les bords des cellales ne 
sont pas plus séparés que dans l’A. alvéolaire. Elle a des cel- 
lules , les unes arrondies , les autres subanguleuses , les autres 
encore oblongues , difformes. 


21. Âstrée réticulaire. Astrea reticularis. 


A. subelobosa ; stellis angulatis , inæqualibus, difformibus, 
profundis , centro radialis ; parielibus subnudis ; margine 
lœvt. ” 

ZMadrep. favosa. Lin. Amœn. acad. 1. t. 4. f. 16. 

Mon cabinet. 

2. var. parietibus striato-lamellosis. 

Habite. .. .” Quoique cette espèce ait des rapports avee l’as- 
trée alvéolaire , elle en est bien distincte, par ses étoiles 
moins grandes, très-irrégulières, et dont le bord est lisse 
et nullement lamelleux. Les parois mêmes de ces étoiles ne 


sont lamellées que dans leur partie inférieure. Ce polypier se 
trouve souvent fossile. 


SANS VERTÈBRES. 265 


Astrée anomale. Astrea abdita. 

A. conglomerata , lobata; stellis angulatis , patulis , mar- 
gine acutis, multilamellosis ; lamellis crenulalo-dentatis: 

Madrep. abdita. Soland. et EIl. t, 50. f. 2. 

Esper. suppl. 1.t. 45. A.f, 2. 

Mon cabinet. 

Habite.... probablement les mers des Grandes-[ndes. Espèce 
très-singulière et bien distincte de l’astrée alvéolaire par sa 
forme irrégulière et lobée, ainsi que par le bord aigu et 
tranchant de ses étoiles. Elle forme d’assez grosses masses. 


23. Astrée réseau. Astrea retiformis. 

Æ. plano-convezxa ; stellis angulatis, reliculi instar CRr 
litis, concavis ; parietibus strialo - lamellosis ; laméllis 
peranguskis. 

Mon cabinet. “À 

Habite. ... Cette astrée présente à sa surface nn réseau tout- 
à-fait semblable à celui du madrepora relepora, Soland. 
et EIL. t. 54. f. 3-5; maïs le polypier de Solander est une 
véritable espèce de porite. | 


24. Astrée héliopore. Æstrea heliopora. 

Æ. planulata; stellis orbiculatis, majusculis, mulliradiatis ; 
margine separalis ; lamellis extùs supernèque incrassatis ; 
centro papilloso. 

Mus. n.° 

Habite les mers Australes. Très - belle espèce, à étoiles peu 
excavées , élégamment rayonnées, et dont les interstices des 
bords sont creusés en sillons. Ses lames sont épaissies et comme 
calleuses en dessus, surtout vers le bord de la cellule. 


25. Astrée crêpue. Astrea crispata. 

A. incrustans ; stellis suborbiculatis, infundibuliformibus, 
margine separalis , mullilamellosis ; lamellis denticu- 
latis. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan indien. Du voyage de Péron et Le Sueur. Elle 
a des rapports avec la précédente ; mais ses étoiles sont plus 
petites , plus profondes, élégantes, un peu inégales, et 


266 ANIMAUX 


comme crêpues. Elle ressemble un peu aw madrep. as- 
troites. Esper. suppl. r. tab. 35. 


26. Astrée diffluente. Æstrea diffliens. 


A. incrustans, plano-undata; stellis contiguis, inæqualibus; 
diffluentibus , majusculis; lamellis integris. 

Mus. 0.0 

Habite. ... Du voyage de Péron et Le Sueur. Par leur dif- 
fluence , ses étoiles, la plupart, se confondent, sont dif- 
formes , serrées néanmoins , et dounent l’idée de la formas 
tion des méandrines. | 


L2 


27. Astrée calyculaire. Æstrea calycularis. 

A. glomerata, superficie reticulats ; cellulis subpentagonis; 
contiguis, cal; ciformibus, ad parittés striatts : fundo 
papiilis sentis substellatis. 

Mus. n.0 ; 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur: 
Les stries des paroïs de chaque cellule sont un peu sail- 
Jantes au-dessus du bord , et rendent fes bords des cellules 
dentelés. Cinq ou six papilles s'élèvent du fond de chaque cel= 
lule sans atteindre sor orifice. |! 

28. Astrée cloturée. Astrea intersepta. 

Æ. incrustans, superficie reticulata; stellis subangulatis , 
contiguis ; margine mutico, lineolis notalo; axe central. 

An madrep. intersepla ? Esper. suppl. K. t. 79. 

Mon cabinet. 

2. var. axe nullo. 

Mus. n.0 

Habite lesmers Australes. Cette espèce forme de larges plaques 
un peu convexes, et offre à sa surface un réseau assez fin, 
constitué par les bords réunis des cellules. On voit un petit 
axe au centre de chaque étoile ; il manque dans la variété 2, 
dont les cellules sont un peu plus grandes. 


29. Astrée maigrine. Æstrea emarciata. 
A. glomerata, superficie reticulata; stellis subpentagonis, 
cavis , conliguis ; lumellis perpaucis ab axe separalis. 
Mons. n.0 


Habite. . …. Fossile de Grignon, près de Versailles, 


» 


SANS VERTÈBRES. 267 


30. Astrée étoilée. Astrea siderea. 


A. subglobosa ; stellis confertis, subangulatis, multilamel- 
losis ; parietibus patulis ; centris impressis. 

Madrep. siderea. Soland. et Ell. p. 168. tab. 49. f. =. 

Mon cabinet. 

Mabite.... Les étoiles ont leurs paroïstrès - ouvertes, multi- 
rayonnées , à lames étroites , inégales, dentelées. Leur centre 
est petit et enfoncé. 


31. Astrée galaxée. Astrea galaxea. 

A. incrustans, subglobosa; stellis confertis, excavatis, mul. 
tilamellosis ; Lamellis serrulatis : majortbus perpaucis ad 
centrum impressum extensis. 

Madrep. galazea. Solaud. et EI. p. 168. tab. 47. f. 7. 

Mon cabinet. 

Habite l'Océan indien, sur le vo/uta turbinellus de Linné, 
Elle avoïsine la précédente par ses rapports; mais ses étoiles 

sont plus petites, plus enfoncées. 


4 


| amont ere le 


PORITE. (Porites). 


L 


Polypier pierreux , fixé, rameux ou lobé et obtus; à 
surface libre , partout stellifère. 


Etoiles régulières , subcontiguës , superficielles ou 
excavées ; à bords imparfaits ou nuls ; à lames filamen- 
teuses, acéreuses ou cuspidées. 


Polyparium lapideum , fixvum , ramosum vel loba- 
tum , obtusum ; externd superficie undique stelliferd. 


Stellæ regulares, subcontiguæ , superficiales aut 
excavatæ ; margine nullo aut imperfecto ; lamelles 
Jilamentosis , acerosis vel cuspidatis. 


268 ANIMAUX 


OBSERVATIONS. 


Par leur port, les porites semblent appartenir au genre 
des madrépores , et cependant ils tiennent de très-près aux 
astrées; ils paraissent même n'être que des astrées ra- 
meuses; mais les étoiles des porites sont bien différentes de 
celles des madrépores, des astrées, et mème des, expla- 
naires. Elles sont tres-singulières, non circonscrites , ou 
imparfaitement circonscrites. Leurs lames ne sont que des 
filamens , que des pointes en épingle, soit tuberculeuses , 
soit cuspidées , et le bord de chaque étoile est denté , 
échiné, confondu le plus souvent avec les interstices pa- 
reillement échinés de ces polypiers. Les petites pointes qui 
forment les lames rayonnantes des étoiles partent des pa- 
rois de chaque étoile sans se réunir au milieu , et d’autres 
s'élèvent du fond mème de l'étoile. Ces mêmes étoiles sont 
le plus souvent contiguës, superficielles, wlus ou moins 
excavées , à bords rarement circonscrits, 2? jamais simples. 
11 suffit d’avoir vu attentivement une étoile de porite pour 
ne point la confondre avec celle d’une 2strée, d’un ma- 
drépore , etc. 

Les porites varient beaucoup dans leur forme générale 3 
néanmoins , leurs rameaux s'élèvent peu , sont en général 
dichotomes , à lobes obtus, quelquefois un peu comprimés 
surles côtés. Il y en a même qui sont aplatis en lames, et 
d’autres qui s’étalent en croûte. Ces polypiers sont nom- 
breux en espèces, et semblent se rapprocher des madré- 
pores à étoiles sessiles; mais le caractère de leurs étoiles 
les distingue toujours, Leur genre me parait naturel. 


SANS VERTÈBRES. 269 


£ESPECES. 


3. Porite réticulé. Porites reticulata. 


P. glomerato-globosa ; stellis angulatis, reticulatim coa- 
litis ; partetibus dentaits, fenestratis ; margine erecto 
denticulis scabro. 

IMadrepora retepora. Soland. et Ell. p. 166. tab. 54. f. 3.5. 

Mus. n.0 

Habite. ... Mon cabinet. Quoique ce polypier forme une 
masse simple , convexe , subglobuleuse , et ait l’aspect d’une 
astrée , ses étoiles sont parfaitement celles des porites. 


2. Porite congloméré. Porites conglomerata. 


P. glomerata, globoso-gibbosa, sublobata; stellis parvis ; 
angulalis, contiguis , aceroso-scabris. 

Madrep. conglomerata. Esper. suppl. 1. t. 59. A. 

Mus. n.o 

2. var. nana ; ramulis brevissimis , lobatis , subcapitatis. 

Soland. et EL. t. 41. f. 4. Absque descriptione. 

3. var. ramosa , subdichotoma. 

Esper. suppl. 1.t. 59. 

Habite. ... probablement l'Océan américain. Mon cabinet: 
La forme de ce porile paraît très-variable ; mais le carac- 

ère de ses étoiles ne laisse aucun doute sur son genre Ces 

étoiles sont plus petites que dans l’espèce n.0 1 ; elles sont 
excavées , contiguës et en réseau. 


3. Porite astréoïde. Porites astreoides. 


P. incrustans, undato-gibbosula ; stellis parvis, profundis, 
contiguis; partelibus lamelloso-striatis, denticulatis ; mar- 
gine scabro. 
Mus. 1 
Habite l'Océan américain. Mon cabinet. Ce porite forme de 
larges plaques encroûtantes , ondées et gibbeuses à leur sur- 
face. 


270 _ ANIMAUX 


4. Porite arénacé. Porites arenacea. 
P. tncrustans, simplicissima ; stellis superficialibus perpar- 
vis, contiguts, subconcavis. 
An madrepora arenosa ? Ein. Gmel. p. 3766. 
Esper. sappl. 1. p. 80. tab. 65. 
Mon cabinet. 
Habite la mer Rouge, l'Océan indien, surle mytilus margas 


- riliferus , l'avicule à perles. 


5. Porite clavaire. Porites clavaria. 

P. dichotomo-ramulosa; ramulis crassis, subclavatis, obsoletë 
compressis; stellis latis, planulatis, contiguis , superficia+ 
libus. 

Madrepora porites. Lin. Soland.et El. t. 45. f. r. 
Esper. vol. 1. t.21. Seba. thes. 3. t. 109.f. 11. 

Porus S. corallium astroites... Moris. hist. 3. sect. 15. t. 104 

ÉALÉS 


Mus. n.o 
Habite les mers d'Amérique et de l’Inde. Mon cabinet: 


6. Porite scabre. Porites scabra. 

P. dichotomo-ramulosa ; ramulis subeclavatis, obsolete com- 
pPressis j stellis distinctis , prominulis, sexdentalis ; mar- 
gine superiore fornicalo. 

Madrep. digitata. Pall. zooph. p. 326. Soland. et Ell. n.0 54. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan indien. Cette espèce ressemble presqu’entière- 
ment à la précédente par son port; mais elle en diffère 
considérablement par ses étoiles. Elles sont séparées, sail- 
lantes, profondes , à bord supérieur en voûte. 


7. Porite allongé. Porites elongata. 
P. ramulosa; ramulis elongatis, cylindricts, erectis ; stellis 
distinctis, sexdentatis; margine superiore subprominente. 


Mus. n.° 
Habite.... probablement l’Océan indien. J'aurais regardé 


cette espèce comme une variété de la précédente, si son 
port et ses étoiles à peine saillantes, ne la distinguaient pzs 
suffisamment. 


SANS VERTÈBRES, 274 


8. Porite fourchu. Porites furcata. 

P. cespitosa, mullicaulis, dichotomo-ramulosa; ramis bre- 
vibus furcalis , stellis contiguis, perparvis, excavatis. 

An porus albus pumilus ramosior ?.…. Moris. hist. 3. sect, 15. 
tab. 10. f. 12. 

2. var. lobis ullimis compressis. Mon cab. 

Mus. Lo 

Habite... Cette espèce forme des touffes larges, à tiges nom 
breuses , peu élevées, et à rameaux courts, lobés, obtus, 
colorés en brun ou en noir par les animaux qui y ont péri. 
Ses étoiles sont fort petites. 


9. Porite anguleux. Porites angulata. 
P. ramis contortis, lobatis, compressis, angulatis; stellis 
. in fossulis immersis : margine denticulis scabro. 
Mus. n.0 
Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Cette espèce est 
singulière par son poit, 


10. Porite subdigité. Porites subdisitata. 
P. cespitosa , lobato-ramulosa ; ramis brevibus subdisitatis ; 
stellis sexdentatis ; interstitits prominulis echinulatis. 
Habite l'Océan des Grandes-Indes ou Austral. Il diffère du 


précédent par son port, mais il s’en rapproche par ses 
évoiles. 


11. Porite cervine. Porites cervina. 

P. pumila, gracilis , dichotomo-ramulosa ; $tellis distinctis; 
margine prominulo ciliato. * 

Habite l'Océan des Grandes - Indes. Mon cabinet. Il ne 
s'élève qu’à un pouce on un peu plus de hauteur , et forme 
un petit buisson 1 ramifications grêles , en corne de cerf, un 
peu en pointe au sommet. 


12. Porite verruqueux. Porites verrucosa. 
ap explanata,undato-gibbosa, verrucifera; stellis immer- 
sis , profundis, separalis; interstilits porosis, convexis, 
variis , verrucæformibus. 
An madrepora spongiosa? Soland. et Ellis. n.° 49. 


« 


272 ANIMAUX 


Mon cabinet. 
Habite... Très-belle espèce à expansion large, aplatie, on- 


duleuse , bosselée. Les étoiles sont enfoncées, séparées, po- 
cilliformes, à lames rayonnantes et trèés-petites au fond« 
Leurs interstices sont poreux, comme écumeux, convexes, 
le plus souvent élevés en verrues inégales, quelquefois même 
assez grandes. Ce porite est trés-différent de celui qui suit. 


13. Porite taberculeux. Porites tuberculosa. 
P. incrustans, rudis, indivisa ; stellis exiguis, ad inters= 
citia tuberculis , echinatis, prominentibus, columni/fors 
mibus. 


Mus. n.° 
Habite..... Du voyage de Péron et Le Sueur. Il est aisé- 


ment reconnaissable par les tubercules graniformes ou co- 
lumniformes , dont sa surface est parsemée. Ces tubercules 
sont souvent réunis plusieurs ensemble, et forment des 
crêtes ou des collines en différentes places. Etoiles très+ 


petites. 


14. Porite aplati. Porites complanata. 
P.in laminam partim liberam explanata; superné superficie 
subundat&, stelliferé; stellis exiguis, immarginatts. 


Mus. n.° 
Hiabite..... Du voyage de Péron et le Sueur. Comme le Mu- 


séum ne possède qu’un fragment presque de la largeur de la 
main, j'ignore si ce fragment appartient à un polypier à 
expansions foliacées et relevées , ou s’il dépend d’une seule 
lame adhérente aux rochers par le centre de sa surface in- 
férieure. Mais ce même fragment nous suffit pour constater 
l'existence d’une espèce bien distincte. 


35. Porite rosacé. Porites rosacea. 

P. convoluta, subinfundibuliformis, rosæ instar lobis folia- 
ceis compost£a ; stellis exiguis, ad marginem interstilia- 
que verrucosis. 

Choana saxea crispala, etc. Gualt. ind. tab. 42. in verso. 

Corallium infundibuliforme ; etc. Seba. mus. 3. t. 110, f. 7. 

Esper. tab. 958. À. 


SANS VERTÈBRES. 273 


2. an vatètas ? Madrepora foliosa. Soland. et El, tab. 52. 
Esper. t. 58,B. 
Mus. n.o \ 
Habite l'Océan indien. Mon cabinet. Cette espèce n’est point 
rare, mais elle est remarquable par la forme de son po- 
lypier.. 
Dans la figure citée de Solander et Ellis, le bord des étoiles pré- 
sente un anneau verruqueunx ; mais les interstices ne paraissent point 
hérissés de tubercules : c’est peut-être une espèce. Elle ne paraît pas 


la même que le madrep. foliosa de Pallas. (zooph. p. 333 ). 


16. Porite écumeux. Porites spumosa.  - 


P.lobato-ramosa ; ramis brevibus, inæqualibus, crassis , ob- 
Lusis , subcompositis , tuberculato-gibbosis ; stellis parvis 
intérstitirsque echinulatis. 
Knorr. delic. tab. A. 1. f. 4. 
Mus. ne 
Habite.... C’est encore un véritable porite par le caractère 
de ses étoiles et de leurs interstices, mais bien distinct de 
tous ceux ci-dessus exposés. 


POCILLOPORE. ( Pocillopora.) 


 Polypier pierreux, fixé, phytoïde, rameux ou lobé ; 
à surface garnie de tous côtés de cellules enfoncées , ayant 
les interstices poreux. 


Cellules éparses , distinctes, creusées en fossettes, à 
bord rarement en saillie, et à étoiles peu apparentes, 
leurs lames étant étroites et presque nulles. 


Tome IT, 18 


274 ANIMAUX 


Polyparium lapideum , fixum , phytoideum , ramo- 
sum aut lobatum ; superficie cellulis immersis undique 
insculptd ; interstitiis porosis. 


Cellulæ sparsæ, disunctæ, excavato-saccatæ , 
margine rard prominentes , obsoletè stellatæ ; lamellis 
angusus , subnullis. 


OBSERVATIONS. 


Les pocillopores tiennent de si près aux madrépores, 
que, d’abord , je ne les en avais pas distingués. Cependant, 
considérant que leurs cellules sont enfoncées, pocilloformes, 
à bord rarement en saillie, et qu'ils ont par-la un aspect 
particulier, qui ne perimet pas de les confondre avec les 
madrépores dont les cellules sont cylindriques , tubuleuses, 
trés-saillantes, j’ai cru devoir les en séparer. 

Les cellules de ces polypiers présentent des fossettes plus 
creuses , plus vides , et fort différentes de celles des po- 
rites ; aussi ces deux genres ne sauraient être confondus. 


ESPÈCES. 


Le Pocillopore aigu. Pocillopora acuta. 
P. ramosissima ; ramis divisis, attenuatis ; ramulis aculis ; 
stellis crebris, cavis, obsoletè lamellosis. 
Madrepora damicornis. Soland. et Ell. p. 170. n.° 93. 
Pall. zooph. p. 334. var. V. 


Mus. n.0 
Habite l'Océan indien. Il est constamment distinct du suivant, 


et semble tenir au millepora apera. 


2. Pocillopore corne de daim. Pocillopora damicornis. 


: SANS VERTÈBRES. 275 


P. ramosissima ; ramis Subtortuosts , crassiusculis, varië 
‘ divisis ; ramulis brevibus , obtusis , subdilatatis. 
Madrepora damicornis ? Pall. zooph. p. 334. var.a. B. 
Esper. suppl. 1.t. 46. et t. 46. A. 

Gualt. ind. tab. 104 in verso. 

Moris. hist. 3. sect. 15.1. 10.n.00. 

2. var. ramis crassioribus, apice turgescentibus, lobatzs. 
Valg. le chou-fleur. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan indien. Il est commun dans les collections. 


3. Pocillopore amaranthe. Pocillopora verrucosa. 

P.ramosissima ; ramis supernè compressis, dilatatis, obtu. 
sis ; ramulis brevibus, simplicibus, verrucæformibus. 

Madrepora verrucosa. Soland. et EIl., p. 172.n.78. 

An. Moris. hist. 3. sect. 15.t. 10. n.°S 11et 12. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet, Espèce très- 
distincte des précédentes par les ramuscules en forme de ver- 
rues , dont ses rameaux épais et courts sont chargés ; mais elle 
leur ressemble par ses cellules. 


4. Pocillopore brévicorne. Pocillopora brevicornis. 

P. multicaulis, cespitosa ; caulibus brevibus, dichotomo- 
ramulosis , subcompressis ; stellis cawis , margine denti- 
culatis. 

Mus. n.° 

Habite l’Océan des Grandes-Indes. Péron et Le Suéur. Sa base 
forme un encroûtement duquel s'élève une multitude de 
petites tiges divisées, lobées, à peine plus hautes qu’un 
pouce. Les cellules sont creuses , presque nues , à bords et 
à interstices chargés de points graniformes. 


5. Pocillopore fenestré. Pocillopora fenestrata. 
P.dichotomo-ramosa ; ramis crassis, subgibbosis, obtusis- 
simis ; stellis cavis, profundis, subangulatis ; intùs filife- 
ris ; parielibus fenestratis. 


Mus. n.0 


Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Espèce extrémement 


276 


ANIMAUX 


remarquable par son port etle caractère de ses cellules. Elles 
sont creuses, assez profondes, contiguës, subanguleuses, 
et à parois criblées de petits trous. De ces paroïs naissent des 
filets pierreux qui tiennent lieu de lames, et dont les in- 
férieurs seulement se réunissent dans le fond de la cellule, 
Ce beau polypier est d’une assez grande taille. 


6. Pocillopore stigmataire. Pocillopora stigmataria. 


P.ramosa ; ramis cylindricis, apicibus plerisque coadu- 


natis ; stellis obliquis, sparsis ; interstitiis rudibus, po- 
rosts. - 


Knorr. delic. tab. AX. f. 3. frustulum. 

An madrep. muricata? Esper. suppl. 1.1. 54. A.f. r. 

Mus. n.0 

Habite.... Espèce très-distincte par son port, ses cellules 


obliques, peu ou point saillantes, et par les interstices rabo- 
teux qui les séparent. 


7. Pocillopore bleu. Pocillopora cœrulea. 


P. compressa, frondescens, in lobos erectos et complana- 


tos divisa , intus cærulea; poris cylindricis , parietibus 
lamelioso-striatis : interstitiis scabris. 


Madrepora interstincta. Soland. et Ell. tab. 56. 

Esper. suppl. 1. t. 32. | 
Millepora cærulea. Soland.et Ell, p. 142. t. 12. f. 4. 

Pall. zooph. p. 256. Gmel. p. 3755. 

Mus. n.0 

Habite les mers de l'Inde. Mon cabinet. Ce singulier polypier; 


dont la substance n'offre point de compacité intérieure, ne 
saurait être rangé convenablement parmi les millépores. Sa 
surface est parsemée de cellules non saillantes, eylindriques, 
à parois striées par des lames étroites qui eussent formé une 
étoile si elles eussent été plus larges. Lesinterstices des cel- 
lules sont poreux, et remplis de papilles arénacées. Ce po- 
lypier forme d’assez grandes masses, grisätres au dehors, 
mais d’une couleur bleue à l’intérieur. 


SANS VERTÈBRES. 277 


MADRÉPORE. (Madrepora. ) 


Polypier pierreux, fixé, subdéndroïde, rameux; à 
surface garnie de tous côtés de cellules saïllantes ; à in- 
terstices poreux. 

Cellules éparses , distinctes, cylindracées , tubuleuses, 
saillantes ; à étoiles presque nulles ; à lames très-étroites. 


Polypärium lapideum , fixum , subdendroideum , 
ramosum ; superficie cellulis prominentibus undiquè 
mnuricaté ; interstitüs POrosis. 


Cellulæ sparse , distinctæ , cylindraceæ , tubulosæ, 
prominentes ; stellis subnullis ; parietis internæ lamellis 
perangusus. 


OBSERVATIONS. 


Lainné et Pallas donnaient le nom de rmadrépores à tous 
les polypiers pierreux qui composent notre section des po- 
lypiers lamellifères , et conséqauemment à quantité de po- 
lypiers fort différens les uns des autres. Cette détermina- 
tion futle produit d’un premier aperçu, et non celui d’une 
étude particulière de ces nombreux corps marins. On a agi 
à cet égard, comme l’on faisait autrefois en donnant le nom 
de scarabé à la plupart des coléoptères ; mais les entomo- 
logistes ont senti la nécessité de réduire considérablement 


ce genre, Comme nous avons reconnu celle de réduire 


278 ANIMAUX 


le genre des madrépores , aux polypiers lamellifères den- 
droïdes , dont la surface est hérissée par des cellules sail- 


lantes. 
Les madrépores , en général, ne forment point de sim- 


ples encroûtemens , et nous n’en connaissons point qui 
soient non divisés , glomérulés en boule ; mais ils consti- 
tuent des expansions relevées ou ascendantes, soit lobées 
ou comme foliacées , soit caulescentes et ramifiées comme des 
plantes ou des arbustes. Leurs lobes ou leurs ramifications 
offrent partout à leur surface libre, des cellules éparses , 
fréquentes, saillantes , obliques, subcylindriques, tubu- 
leuses, et à peine stellifères ; les lames rayonnantes de 
leurs parois internes étant en général fort étroites. Il résulte 
de la saillie des cellules que les madrépores ont leur surface 
toujours plus ou moins muriquée , ce quiles rend très-re- 
connaissables, 

Partout , les interstices qui séparent les cellules présen- 
tent une surface finement poreuse ou échinulée, et les 
cellules elles-mêmes sont pareillement échinulées à l'exte- 
rieur, 

Les polypes des madrépores vivent en abondance dans 
les mers des climats chauds, et principalement dans celles 


de la Zone Torride. 


ESPÈCES. 


#,. Madrépore palmé. Madrepora palmata. 


M. latissima , complanata , basi convoluta , profunde di- 
visa, utrinque muricala ; ramis lacinialo-palmatis. 

Corallium porosum , latissimum, etc. Sloan. jam. hist. r. 
AU CS DS 

Madrepora muricata, var. Esper. suppl. r. tab. 5r. 


SANS VERTÈBRES. 279 
Seba. mus. 3. tab. 113. Esper. suppl. 1. t. 83. 


Mus. n.° 

Habite les mers d'Amérique. Grande et belle espèce, appelée 
vulgairement le char de IVeptune- Ses expansions sont apla- 
ties, muriquées des deux côtés, convolutes à leur base, 
profondément divisées , laciniées, presque palmées. 


2. Madrépore éventail. Hadrepora flabellum. 


M. explanato-flabellata , erecla ; margine superiore diviso 
ramuloso ; cellulis subprominulis, inæqualibus. 

Mus. n,o : 

Habite.... probablement l'Océan américain. Espèce rare, 
distincte de la précédente, moins grande, droite, tout-à- 
fait flabelliforme , non enroulée à sa base. 


3. Madrépore en corymbe. Madrepora corymbosa. 
M. ramosissima orbiculata ; ramis ascendentibus , ramulo- 

sis; ramulis creberrimis, in corymbum latissimum et obli- 
quum digestis. 

Rumph. amb. 6. tab. 66. f. 2. 

Mus. n., 

Habite l'Océan indien, les mers de l’île de Frante.-Péronetle 
Sueur. Grande et belle espèce, toujours très-distincte , for 
tement muriquée, et commune dans les collections. Ses cel- 


lules tanbuleuses sont inégales, serrées et striées en dehors. 
Mon cabinet. 


4. Madrépore plantain. Madrepora plantaginea. 

M. cespitosa ; ramis numerosis , erectis, spicæformibus, sub: 
proliferis ; cellulis tubuloso-turbinatis , margine incras: 
satis , rotundatis. 

Madrep. muricata, var. Esper. suppl. 1. tab. 54. non bene. 

Planta marina lapidea. Besl. mus. t. 28. 

Mus. n.° 

2. eadem, ramis gracilioribus. vulg. l’épi de blé. 

Habite les mers de J’Inde. Espèce très-distincte, à rameaux 
droits, nombreux , courts, spiciformes, en gerbe ou en 


touffe. Cellules tnrbinées, obtuses, en saillie inégale, Ces 
cellules sont tubuleuses. 


280 ANIMAUX 
5. Madrépore pocillifère. Madrepora pocilhfera. 


M.ramosa; ramis teretibus, ascendentibus, proliferis, apice 
perforalis ; cellulis confertis , prominulis , cochlearifor- 
mibus. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan des Grandes-Indes ou Austral. Péron et le 
Sueur. Espèce très-remarquable par la forme des cellules, 
et par ses rameaux percés à l'extrémité, comme offrant une 
cellule terminale, grande , profonde et orbioulée. Les som- 
mités de ce polypier sont teintes de violet ou de lilas dans 
une variété. Comme les cellules inférieures sont peu sail- 
Jantes, ce polypier semble se rapprocher des pocillopores. 
Hauteur, dix à quinze centimètres. 


6. Madrépore lâche. Hadrepora laxa. 


DT. laxe ramosa ; ramiïs teretibus, undique expansis, 
apice proliferis ; cellulis tubulosis, inœqualibus , extüs 
echinulatis. 

Mus. no 

Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Ce madrépore 
s'étale plus qu'il ue s'élève, et offre beaucoup de rameaux 
en touffe lâche. Ces rameaux sont cylindriques, prolifères 
vers leur sommet, et hérissés de cellules saillantes. Hau- 
teur , environ deux décimètres. 


5. Madrépore abrotanoïde. Madrepora abrotanoides. 

M, ramosa , ereclta; ramis compositis, pyramidato-atte- 
nuatis ; ramulis lateralibus brevibus., sparsis, crebrius- 
culs. 

Madrepora muricata. Soland. et El. tab. 59. 

Gualt. ind. tab. ante p. 20. | 

Porus albus, erectior , ramosus., etc. Moris. hist. 3. sect. 15, 
LS Us 1e à 

Mus. n.o 

Habite l'Océan indien, Mon cabinet. Grande et belle espèce, 
peau commune dans les collections, Elle sedivise en branches 
assez épaisses , la plupart droites, rameuses, et qui se ter- 


minent, ainsi que leurs divisions, en pyramides. Ces bran- 


ea 


SANS VERTÈBRES. 281 


ches et leurs divisions sont presque partout chargées de ra- 
muscules latéraux extrêmement courts, épars, hérissés de 
papilles tabuleuses. Hauteur, environ quatre décimètres. 
Entre les papilles tubuleuses, on apercoit des étoiles sessiles 


ou superficielles assez nombreuses. 


8. Madrépore corne-de-cerf. Madrepora cervicornis. 

M. ramosa ; ramis subsimplictbus , teretibus, acutis, cras- 
Sis, varie curvis ; papillis stelliferis , brevibus. 

Corallium album, porosum, maximum muricatum. Sloan. 
jam. hist. 1. tab. 18. f. 3, Seba. mus. 3. tab. 114. f, 1. 

2, eadem ramis divisis. 

Esper. suppl. 1. tab. 49. 

Mus. n.° 

Habite les mers d'Amérique. Mon:cabinet. Ce madrépore et le 
suivant n’ont pas leurs branches couvertes de ramuscules 
courts et nombreux comrmé le précédent. Celui - ci a des 

_ branches simples ou peu divisées, cylindriques , épaisses , 
pointues, scabres, à papilles courtes, sans étoiles superficielles 
dans les interstices. 


9. Madrépore prolifère. Madrepora prolifera. 

M. ramosa ; ramis longis, gracilibus , teretibus, ad apices 
proliferts ; papillis tubulosis , longiusculis. 

Corallium album, minus muricatum ? Sloan. jam. hist. r. 
tion f 02. 

Madrepora muricata. Esper. suppl. 1. tab. 5o. 

Knorr delic.tab. A.11.f. 1. 

Mus. n.° 

Habite les mers d'Amérique et des Grandes-Indes. Mon cabinet. 
Cette espèce est fort différente dé celle qui précède et des 
autres citées. Elle forme des touffes läches, à branches 
longues, grèles, prolifires au sommet, et chargées de pa- 
pilles tubuleuses ascendantes, striées en dehors. 


282 ANIMAUX 


SÉRIATOPORE. (Seriatopora.) 


Polypier pierreux, fixé, rameux; à rameaux grêles, 
subcylindriques. 


Cellules perforées , lamelleuses et comme ciliées sur 
les bords , et disposées latéralement par séries, soit trans- 
verses , soit longitudimales.  : 


Pol;parium lapideum, fixum, ramosum ; ranus 
gracilibus , subteretibus. 


Cellulæ perforatæ , sublamellosæ vel margine cilia- 


tæ , serüs transversis aut longitudinalibus ordinatæ. 
OBSERVATIONS. 


Les sériatopores semblent presque appartenir à la sec- 
tion des polypiers foraminés. Leurs cellules n’offrent point 
a l’intérieur de lames disposées en étoile , au moins d’une 
manière apparente; mais le bord des cellules est comme 
cilié par de très-petites lames ou par des pointes presque pi- 
liformes. Ces lames , bien apparentes dans la première es- 
pêce , motivent la place que je donne à ce genre. 


ESPÈCES. 


1. Sériatopore piquant. Seriatopora subulata. 
S. ramosissima , diffusa ; ramis attenuato - subulatis; 
stellis longitudinaliter sertatis ; margine prominulo , e&- 
liato. 


SANS VERTÈBRES. 283 


Madrep. seriata. Pall. zooph. p. 336. k 

Soland. et Ell. t. 31. f. 1—2. 

Millépora lineata. Esper. suppl. 1. t. 19. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Vulgaire- 
ment Je buisson épineux. 


2. Sériatopore annelé. Seriatopora annulata. 


S. gracilis, larë ramosa ; ramis teretibus, scabris, annu- 
latis ; stellulis prominulis , transversim seriatis. 

Mas. n.° 

Habite l'Océan austral. Voyage de Péron et le Sueur. Petit 
polypier grêle, rameux, de deux à trois pouces de hau- 
teur. 


3. Sériatopore nud. Seriatopora nuda. 


S. gracilis, laxrè ramosa ; ramis teretibus, nudis , apice 
obtusis ; poris cellulis impressis ; punctiformibus , trans- 
versim serlalis. 

Mus. n.0 l à 

Habite l'Océan austral. Péron et le Sueur. Mon cabinet. Même 
port que le précédent ; mais les cellules non saillantes. 


OCULINE. (Oculina.) 


Polypier pierreux , le plus souvent fixé, rameux À 
dendroïde ; à rameaux lisses, épars, la plupart très- 
courts, 


Etoiles , les unes terminales, les autres latérales et su- 
perficielles. 


2184 ANIMAUX 


Polyparium lapideum, sœpius firum , ramosum , 
dendroïdeum ; ramulis lœvibus , sparsis, plerisque 
brevissimus. 


Stellæ aliæ terminales, aliæ laterales non promi- 
nulce. 


OBSERVATIONS. 


Les oculines semblent tenir de très-près aux caryophyllies 
a cause de leurs étoiles terminales. Néanmoins leurs tiges 
et leurs rameaux ne sont point striés longitudinale- 
ment comme dans les caryophyllies,, et la plupart des es- 
pêces offrent des étoiles, latérales superficielles ou non 
saillantes, indépendamment de celles qui terminent les ra- 
meaux. 

Quoique rameuses et dendroïdes comme les madrépores, 
les oculines s’en distinguent facilement en ce que leur 
substance est solide , presque point poreuse , et que leurs 
étoiles sont rares ; tandis que, dans les madrépores, les étoiles 
soni serrées et éparses de tous côtés sur les tiges et les ra- 
meaux. 

D'ailleurs, l’analogie qui existe entre les espèces déjà con- 
nues , indique évidemment qu’elles forment une coupe 
particuhère , bien distincte. 

En terminant les polypiers lamellifères par cette coupe, 
on passe assez bien aux polypiers corticiféres qui sont pier- 
reux comme le corail, et même quelques oculines ont re- 
çu vulgairement le nom de coraïl blanc, quoique ce nom 
soit fort inconvenable, 


sANS VERTÈBRES. 385 


ESPÈCES. 


1. Oculine vierge. Oculina virginea. 


©. ramosissima , subdichotoma , lactea ; ramis tortuosis, 
coalescentibus; stellis sparsis, aliis immersis, alüis pro- 
minulis ; lamellis inclusts. 
Madrep. virginea. Lin. Pall. zooph. p. 310. 
_Soland. et Ell. t. 36. Esper. vol. 1. t. 13. 
Seba. mas. 3. t. 116. f. 2. 
2. Madrep. oculata. Lin. Esper. vol. 1.t. 12. 
Seba. mus. 3.t. 116. £. 1. Gualt. ind. p. 24.n. 5. anle tab. 1: 
Besl. mus. t. 25. f£g. mediana. 
Mus. n.o 
Habite l'Océan des Deux-Indes , la Méditerranée. Mon cabinet. 
On donne vulgairement le nom de corail blanc à ce po- 


lypier. 
-2, Oculine hirtelle. Oculina hirtella. 


O. ramosissima, dichotoma , diffusa; basi caulescente; 
stellis omnibus prominulis, echinulatis ; lamellis ex- 
serbis. 

Madrep. hirtella. Pall. zooph. p. 313. 

Soland. et El. t. 39. Petiv. gaz. t. 76. f. 8. 

Esper. vol. 1.t. 14. mus. n.o 

Habite l'Océan des Indes orientales. Les lames de ses étoiles 
sont entières , et la bosselette de chaque étoile est finement 
striée en dehors. 


3. Oculine diffuse, Oculina diffusa. 


O. ramosissima, dichotoma , diffusa ; caule nullo ; stel- 
lis prominulis, echinulatis ; lamellis exsertis, serrulatis ; 
centro papilloso. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan américain, et se trouve sur le sable presque 
sans adhérence à aucun corps solide, Elle forme des touffes 


296 ANIMAUX 


libres, diffuses, d'environ trois pouces de hantenr. Je l’ai 
d’abord regardée comme une variété de la précédente. Cette 
espèce a été rapportée par Mauger. Mon cabinet. 


4. Oculine axillaire. Oculina axillaris. 


O. dichotoma ; ramis brevibus , divaricatis j stellis termina- 
libus et axillaribus. 

Madrep. axillaris. Soland. et EL t. 13. f. 5. 

An Ramph.amb. 6. t. 87. f. 3. 

Habite l’Océan des Indes orientales. Les étoiles sont turbi- 
nées. : 


5. Oculine prolifere. Oculina prolifera. 


O. ramosa , subdichotoma ; stellis turbinatis, margine 
proliferts. 

Madrep. prolifera. Lin. Pall. zooph. p. 307. 

Soland. et Eil. t. 32. f. 2. 

Seba. mus. 3. t. 116. f. 3. Esper. vol. 1.t. XI. 

Mus. n.0 

Habite la mer de Norvège, selon Pallas: 


6. Oculine hérissonnée. Oculina echidnæa. 


O. ramosa ; ramulis lateralibus creberrimis , cylindricis , 
spiniformibus ; stellis parvis, alüis terminalibus , aliis 
immersis , rariusculrs. 

Madrep. rosea. Esper. vol. 1.tab, 15. 

Mus. n.o 

Habite l'Océan des Indes orientales ? Espèce rare, très-remar- 
quable par les petits rameaux nombreux dont elle est hé- 
rissée latéralement. Ce polypier est blanc, et n’a point 
sa surface lisse, mais finement hispidule. Mon cabinet. 


7. Oculine infundibulifère. Oculina infundibulifera. 


O. ramosissima , subflabellata; ramulis ultimis minimis, 
flexuosis ; stellis infundibuliformibus, internè striatis ; 
margine crenulato. ; 

Habite.... probablement l'Océan des Grandes - Indes. Cette 
belle oculine à des rapports avec l’espèce suivante , et s’en 


SANS VERTÈBRES. 287 


rapproche par sa forme presqu’en éventail ainsi que par les 
très-petits rameaux en Zig-zag qui terminent et accompagnent 
latéralement les plus gros ; mais ses étoiles sont plus grandes 
et fort remarquables. Ce sont de petits entonnoirs crénelés en 
leur bord , et élégamment striés en leur parois interne. 
Les gros rameaux et même les petits sont coalescens. 


8. Ocaline flabelliforme. Oculina flabelliformis. 


O. ramosissima , flabellata ; ramulis ultimis minimis, bre- 
vissimis , crebris , stelliferis ; stellis minutis, vix pers- 
picuis. 

Seba. mus. 3. tab. 110. f. 10. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan des Indes orientales. Espèce grande, très- 
belle et extrêmement rare. On la prend, au premier aspect, 
pour un millépore. 

Le madrepora gemmascens , Esper. suppl. 1. p. 6o. t, 55, 
semble avoir quelque rapport avec notre espèce; mais 
l’exemplaire figuré est fruste, très-incomplet. 


9. Oculine rose. Oculina rosea. 

O. pumila, ramosissima , rosæa; ramis attenualis , verru- 

_ ciferis ; stellis inæqualiter sparsis ; aliis lateralibus ses- 
silibus ; aliis terminalibus. 

Madrep. rosea. Pall. zooph. p. 312. Soland. et EI. p. 155. Es- 
per. suppl. 1. tab. 36. 

Mus. n.0 

Habite l'Océan américain , près de l’ile de Saint- Domingue. 
Mon cabinet. Ce petit polypier est fort élégant , un peu 
flabelliforme, et n’a guère plus de deux pouces de gran: 
deur. 


288 ANIMAUX 


SIXIÈME SECTION. 


VASAVNER 


POLYPIERS CORTICIFÈRES. 


Polypiers phytoïdes ou dendroïdes , composés de 
deux sortes de parties distinctes , savoir : d’un axe 
central , solide , et d’un encroütement charnu qui le 


recouvre et contient les polypes. 


e. 0 . . ? 0 ° 
Axe plein , unorganique , Soit COrnE , soit en partie 


ou tout-ü-fait pierreux. 


ÆEncroütement polypifère , constituant , lorsqu'il 
subsiste après la sortie de l’eau , une enveloppe corti- 
ciforme , poreuse, plus ou moins friable , cellulif ère. 


OBSERVATIONS. 


En arrivant aux polypiers cortücifères , on observe 
un nouvel ordre de choses à l'égard du polypier ; et pro- 
bablement un nouvel ordre de choses existe pareïllement 
dans l’organisation des polypes qui ont donné lieu à cette 
enveloppe de leur corps. 

Ici, en effet, on trouve un changement singulier dans 
la structure du polypier, et l’on ne saurait douter qu'ilne 
s'en soit opéré un aussi dans l’organisation même des po- 


SANS VERTÈBRES. 239 


lypes. À la vérité, ce changement n’est point brusque, 
et la nature n’en fait jamais de cette sorte dans sés opéra- 
tions ; mais, quoique s'exécutant peu-à-peu et comme par 
nuances , ce changement devient bientôt très-remarqna, 
ble ; parce qu’il est effectivement fort grand, et qu’il s'en 
est sans doute opéré un aussi très-grand dans l’organisa- 
tion des polypes qui ont formé ce polypier. 

En effet, tous les polypiers jusqu'ici mentionnés, quei- 
que très-variés et progressivement solidifiés jusqu'a par- 
venir à être entièrement pierreux, ne nous ont offert, 
dans leur composition , qu'une seule sorte de substance 
plus ou moins mélangée de particules hétérogènes; et, 
dans ces polypiers , aucun corps intérieur ne s'est trouvé 
étranger à l'enveloppe des polypes. 

Il n’en est pas de mème des polypiers de cette sixième 
section , ainsi que de ceux de la suivante ; car ils vont nous 
montrer , dans leur structure, deux sortes de parties et 
de substances bien séparées , très-distinctes, et dont une 
est constamment étrangère à l'enveloppe des polypes. De 
ces deux sortes de parties, l’une , intérieure, constitue 
l'axe du polypier , tandis que l’autre, nécessairement ex- 
terne, forme l’encroûtement corticiforme qui enveloppe 
cet axe. Or, l’une et l'autre de ces parties sont constam- 
ment distinctes, et de nature toujours différente. Quant à 
l'axe dont je viens de parler , il constitue cette partie 
étrangère, à l'enveloppe des polypes; car jamais le corps 
des polypes ne pénètre dans son intérieur. 

Puisque les pôlypiers corticifères ont une autre struc- 
ture , et sont plus composés dans leurs parties que ceux 


des cinq premières sections, on est fondé à penser que 


Tome II. 19 


200 ANIMAUX 


leurs polypes sont aussi moins simples dans leur organisa- 
tion que ceux qui forment ces premiers polypiers. Ainsi, 
le rang que nous assignons aux polypiers corticifères est 
conforme à nos principes , et ces polypiers attestent ef- 
fectivement les progrès de la nature dans la composition 
de l’organisation des animaux, et dans leurs produits. 
Nous verrons que c’est en établissant ce nouvel ordre de 
choses à l'égard du polypier , que la nature amène graduel- 
lement l'anéantissement de cette enveloppe des polypes. 

Si les premiers polypiers se sont progressivement soli- 
difiés jusqu'a devenir tout-à-fait pierreux , ceux dont nous 
allons faire mention perdent graduellement leur solidité, 
deviennent à mesure plus flexibles, plus frêles, et enfin 
disparaissent et s’'anéantissent réellement avant la fin de la 
classe. 

Anciennement, je pensais, comme tous les zoologistes, 
que les polypiers flexibles, non pierreux, et que l’on 
connait en général sous le nom de cératophytes , de- 
vaient être rapprochés les uns des autres. En consé- 
quence, plaçant d'abord les polypiers membraneux ou 
cornés des deux premières sections, je les faisais suivre 
immédiatement par les polypiers, la plupart encore 
flexibles , qui constituent les corticifères et les empätés, 
et je terminais par les polypiers solides, tout-à-fait pier- 
reux. C’est ainsi qu’on voit ces polypiers distribués dans 
ma Philosophie zoologique , vol. 1 , pag. 268. 

Ayant depuis considéré plus attentivement la nature 
des polypiers corticifères, je me suis convaincu qu'ils s’é- 
loignaient beaucoup des polypiers vaginiformes et des 


polypiers à réseau; que même les polypiers tout-à-fait 


SANS VERTÈBRES. 201 


pierreux se rapprochaïent davantage de ces derniers, 
malgré leur solidité et la nature de leur substance. 

Bientôt, ensuite, me rappelant l'observation qui nous 
apprend que la nature ne fait jamais une transition brus- 
que d’un objet à un autre qui en est très-différent, j'ai senti 
que , ne devant pas toujours conserver le polypier , elle 
avait dû le former graduellement , l’amener à son maxti- 
mum de masse et de solidité, et ensuite l’affaiblir pro- 
gressivement jusqu’au point de le faire disparaître. 

Ainsi, la nature , parvenue à la formation des polypiers 
lamellifères , qui sont les plus solides et tout-à-fait pier- 
reux, a commencé, dans les polypiers coriicifères qui 
les suivent et s’y lient parfaitement, le nouvel ordre de 
choses qui devait amener l’anéantissement du polypier. 

On remarque ici, en effet, qu'elle commence à prépa- 
rer l'anéantissement de cette enveloppe des polypes, en 
lamollissant graduellement , diminuant pour cela de plus 
en plus la matière crétacée qui est si abondante dans les 
polypiers pierreux , et faisant au contraire dominer pro- 
gressivement la matière purement animale; en sorte qu’à 
la fin de la section suivante [des polypiers empâtés ], le 
polypier tout-à-fait gélatineux finit par se confondre avec 
la chair même du corps commun des polypes. 

Si les polypiers des cinq premières sections n’offrent 
réellement qu'une seule sorte de substance par l'effet du 
mélange intime des particules plus où moins diverses qui 
entrent dans leur composition , tandis que les polypiers 
des sixième et septième sections [les polypiers cortici- 
fères et les polypiers empâtés ] présentent évidemment 
deux sortes de parties bien séparées et très-distinctes , il 


292 ANIMAUX 


devient évident que, dans les polypiers corticifères, la 
nature a commencé un nouvel ordre de choses qui amène 
peu-à-peu l’anéantissement complet du polypier. 

Suivons en effet ce qui se passe, et nous obtiendrons bien- 
tôt les preuves du fondement de ce que je viens d'exposer. 

La nature devant abandonner le polypier , puisqu'elle 
dut changer même l'organisation des polypes afin d’a- 
mener l'existence de celle des radiaires, et étant parve- 
nue, dans le polypiers des quatrième et cinquième 
sections, à former les plus solides et les plus pierreuses 
de ces enveloppes, ne pouvait alors les anéantir brus- 
quement sans contrevenir à ses propres lois. Ii lui a donc 
fallu commencer ici les changemens propres à s'en dé- 
faire. Aussi, allons-nous voir ces polypiers à deux subs- 
tances, d’abord très-solides dans leur axe , perdre pre- 
gressivement de leur solidité, s’amollir de plus en plus, 
surabonder graduellement en matière animale, et finir 
par se confondre avec la chair gélatineuse du corps 
commun des polypes. | 

Si, effectivement, nous suivons cet ordre d’affaiblisse - 
ment du polypier , qui conduit à son anéantissement com- 
plet, nous le verrons commencer et faire des progrès 
dans ceux de cette sixième section , sans néanmoïns of- 
frir nulle part aucun doute sur son existence , aucun em- 
barras pour le reconnaître. Maïs dansles polypiers em- 
pâtés de la septième et dernière section, Îles progrès vers 
J'anéantissement du polypier deviennent tels que, dans 
les derniers genres, cette enveloppe n’est plus qu'hypo- 
thétique, ce qui est vraiment admirable. 


On sait, par exemple, que les poly piers corticifères 


SANS VERTÈBRES: 203 


présentent généralement un axe central et longitudinal ; 
or, l’on voit d'abord cet axe tout-à-fait pierreux et in- 
flexible dans le corail qui commence le nouvel ordre de 
choses, et l’encroûtement charnu qui le recouvre n’a 
encore que peu d'épaisseur. Bientôt après, l'axe central 
du polypier se montre , dans les /sis, en partie pierreux 
et en partie corné; ce qui le fait paraître articulé, et 
commence à rendre le polypier flexible, Enfin, dans les 
antipates et les gorgones , ce même axe est devenu entiè- 
rement corné , n’a plus rien de pierreux, et la flexibilité 
du polypier s'accroît ensuite d'autant plus que l'axe, uni- 
quement corné, diminue lui-mème de plus en plus d’épais- 
seur à mesure que les races se diversifient. 

L’axe dont je viens de parler est plein , inorganique, 
et ne contient jamais les polypes. Il est partout recouvert 
par une enveloppe charnue , gélatineuse., plus où moins 
remplie ou mélangée de particules terreuses, et qui , dans 
son desséchement, devient ferme, poreuse, friable , et 
constitue une croûte corticiforme , qui est toujours dis- 
tincte de l'axe. 

L'espèce de chair qui enveloppe l’axe de ces polypiers 
est la seule partie qui contienne les polypes. Aucun d'eux 
n’a pénétré dans cet axe; et comme, en se desséchant, 
cette chair forme autour de l'axe un encroûtement distinct, 
elle conserve encore les cellules qu'habitaient les polypes. 

Aïnsi, voilà, pour les polypiers corticiferes, deux 
parties très-différentes, qui ont leur usage propre, qui 
tiennent à une formation particulière , et dont nous n'a- 
vons pas trouvé d'exemple dans les polypiers précédens. 


L'observation constate que l'axe central de ces poly- 


294 ANIMAUX 

piers, quoiqu'offrant quelquefois des couches concentri- 
ques, ne fut jamais organisé, n'a contenu ni vaisseaux 
quelconques , ni aucune portion du corps des polypes ; 
qu'il est le résultat de matières excrétées par ces polypes, 
matières qui se sont épaissies , condensées, épurées par 
l'afinité , réunies, juxta-posées successivement , et ont 
formé , par leur réunion, l'axe central et longitudinal 
Jont il s’agit. Aussi cet axe est-il d’une substance, conti- 
nue , non poreuse. 

Il n’en est pas de même de l’encroûtement charnu qui 
couvre ce même axe. Dans l’état frais, cet encroûtement 
consiste en une matière charnue, polypifère, dans laquelle 
les polypes communiquent entr’eux sans la pénétrer, se 
développent et se régénèrent. Souvent la partie postérieure 
de leur corps forme, à la surface extérieure de l’axe , des 
empreintes qui la rendent striée longitudinalement. | 

En général, les polypiers corticifères s'élèvent en 
tige , se ramifient comme des plantes ou des arbustes, 
et leur base dilatée forme un empâtement fixé sur les 
corps marins ; mais ils ne tiennent du végétal qu'une 
apparence dans leur forme ; ee que j'ai déjà prouvé. 

Quoique fort nombreux en espèces, les polypiers 
corticifères connus ne nous présentent qu’un petit nombre 


de genres , et ce sont les suivans : 


Corail. 
Mélite. 
Lois. 

A ntipate. 


Gorgone. 
(Coralline. 


SANS VERTÈBRES. 209 


CORAIL. (Corallium.) 


Polypier fixé, dendroïde, non articulé , roide, cor- 
ticifère. 


Axe caulescent, rameux, pierreux, plein, solide, 
strié à la surface. 


Encroûütement cortical constitué par une chair molle 
et polypifère dans l’état frais, et formant, dans son des- 
séchement , une croûte peu épaisse, poreuse, rougeûtre , 
parsemée de cellules. 


Huit tentacules ciliés et en rayons à la bouche des 


polypes. 


Polyparium fixum, dendroideum , inarticulatum , 
rigidum. 


Axis caulescens , ramosus , lapideus , solidus , ad su- 
perficiem striatus. 


Crusta corticalis in vivo mollis, carnosa , polypi- 
fera ; in sicco indurata, porosa ; cellulis sparsis octo- 
valvibus. | 


T'entacula 8 ciliata et radiantia ad orem polyporum. 


OBSERVATIONS. 


Le premier genre de cette section présente un polypier 
réellement corticifère , et qui cependant est très-voisin des 


296 ANIMAUX 


polypiers lamellifères et surtout du genre des oculines par 
ses rapports. | 

En effet, sauf l’encroûtement cortical qui enveloppe l’axe 
du corail, et qui. contient exclusivement les polypes, ce 
polypier est tout-à-fait solide et pierreux, comme ceux de 
la section précédente; mais sa chair corticiforme et polypi- 
fère l'en distingue fortement. 

Comme la nature ne fait ici que commencer le nouvel 
ordre de choses à l'égard des polypiers, qu’elle le com- 
mence par un genre qui suit immédiatement les polypiers 
pierreux par ses rapports , l’axe du corail est solide et tout- 
a-fait pierreux, et la chair qui le recouvre n’a encore que 
peu d'épaisseur. Celte chair néanmoins suffit pour les cel- 
lules qui contiennent la partie antérieure des polypes ; car 
leur partie postérieure se prolonge à la surface de l'axe, 
sous son enveloppe charnue. 

Le corail n’est point articulé comme les isis aveciesquelles 
Linné Va confondu ; et la nature pierreuse de son axe ne per- 
met point de le ranger, avec Solander, parmi les gorgones. 

Lorsqu'on examine attentivement de corail, on a les 
preuves les plus évidentes que les polypes de ce polypier 
n’habitent ou ne sont contenus que dans la chair qui recouvre 
son axe pierreux , et qu'aucune portion de leur corps ne 
pénètre dans cet axe. En effet, l'examen de cet axe n’offre 
qu'une substance partout continue , solide, pierreuse, et 
dont la cassure , même dans les individus les plus frais, est 
lisse , comme vitreuse , et ressemble à celle d’un bâton de 
cire d'Espagne, à cause de sa couleur rouge. Mais sous l’en- 
croûtement corticiforme de ce polypier, la surface exté- 

rieure de l’axe dont il s’agit est finement striée dans sa lon- 
gueur par les impressions que les prolongemens postérieurs 
des polypes y ont formées. Aussi ces stries sont onduleuses 
comme les çorps délicats qui y ont donné lieu. 


SANS VERTÈBRES. | 207 


Le corail se trouve fixé par sa base et comine appliqué ou 
collé sur différens eorps marins et immergés. On le trouve 
communément sous les avances des rochers ou autres corps 
solides qui lui servent de base, et toujours dans une situa- 
tion renversée , et comme pendante. 


ESPÉCE. 


1. Corail rouge. Corallium rubrum. 


Isis nobilis Lin. 

Gorgonia nobilis. Soland.et Ell. t;: 13. 

2. var. d’un rouge clair ou rose. 

C. var. d’un blanc légèrement teint de rose. 

Habite la Méditerranée, l'Océan des climats chauds. 


MÉLITE. (Melitæa.) 


Polypier fixé, dendroïde, composé d'un axe arti- 
culé, noueux , et d'un encroûtement corticiforme per- 
sistant. | 


Axe central, caulescent, rameux, formé d’articula- 


tions pierreuses, substriées, à entrenœuds spongieux et 
renflés. 


Encroûtement cortical, contenant les polypes dans 


l'état frais, mince, cellulifère, et persistant dans l'état 
sec. 


208 ANIMAUX 


Polyparium fixum , dendroideum , axë articulato , 
lapideo, nodoso , crustdque corticiformi pérsisténte 
composttuin. 


Axis centralis caulescens , ramosus ; articulis lapi- 
deis substriatis ; internodüs spongiosis , turgidis. 


Crusta corticalis in vivo carnosa , polypifera ; in 
sicco tenuis , cellulosa persistens. ‘ 


OBSERVATIONS. 


J’emprunte à M. Zamouroux le nom de mélite pour un 
genre qui n'est pas tout-a-fait le même que le sien, puis- 
qu'il y rapporte une espèce ( M. verticillaris ) qui appartient 
évidemment aux isis, et qu'il ne cite point le principal ca- 
ractère des mélites, celui d’avoir les entrenœudés renflés ou 
noueux. Néanmoins M. Zamouroux a senti la nécessité de 
séparer les mélites des isis, et en cela mon sentiment se 
trouve conforme au sien. 

Les rnélites ont un port particulier qui les fait reconnaître 
au premier aspect ; elles ne sontqu'imparfaitement articulées ; 

car leuraxe est composé de portions pierreuses plus étroites et 
_ plussolides, qui sont jointes les unes aux autres par des entre- 
nœuds encore pierreux, mais plus poreux, comme spon- 
gieux, et renflés ou nodiformes. Toutes ces parties néan- 
moins sont unies entr’elles presque sans discontinuité. 

Il n’en est pas de même de nos sis : les articulations pier- 
reuses de l’axe de ces polypiers étant jointes entr’elles par 
des entrenœuds resserrés , jamais nodiformes, et d’une subs- 
tance principalement cornée. 


Dans toutes les espèces, la chair enveloppante quiconte- 


SANS VERTÈBRES. 209 


nait les polypes se conserve sur l’axe dans son desséchement, 
et y forme une croûte corticiforme, mince, poreuse et cel- 
lulifére. Cette croûte est en général vivement colorée, mais 
sa couleur varie tellement qu’on n’en saurait obtenir aucun 
caractère distinctif des espèces. 

L’axe presqu’entièrement pierreux des mnéites semble 
indiquér que ces polypiers doivent faire la transition du co- 
rail à la cymosaire et aux isis, comme ces dernières la font 
aux antipates et aux gorgones. 

Ces polypiers , ainsi que les isis, étant fixés par leur base, 
ayant une forme dendroïde et des ramifications sans ordre, 
sont très-distingués des encrines qui constituent des corps 
libres et flottans. 


ESPÈCES. 


1. Mélite ochracée. Mclhitæa ochracea. 


M. subdichotoma , ramosissima , explanata ; geniculis no- 
dosis; ramis ramulisque erectis, flexuosis, liberis. 

1sis ochracea. Lin. Soland. et EIl. p. 105. 

Esper. 1 tab. 4. et 4 a. Suppl. tab. XI. £. 1—5. 

(a) var. purpurea ; ramulis numerosissimis. 

(b) var. albido-lutea; ramulis subrariortbus. 

(c) var. lulea ; osculis purpureïs, ad latera sertatis. 

Mus. n.° mém. du mus. vol. 1. p. 411. 

Habite l’Océan indien. Ce polypier, commun dans les collec- 
tions, varie dans ses couleurs et nn peu dans ses divi- 
sions. 


2. Mélite rétifere. Melitæa retifera. 


M. caule crasso , ramoso, ad genicula nodoso ; ramis in 
plano ramulosis ; ramulis divaricatis , flexuosis, subreti- 
culatis , creberrimè verrucosis. 

Isis aurantia. Esper. suppl. 2. tab. o. 

2. eadem purpurea. 


300 ANIMAUX 


3. eadem lutea, osculis purpurets. 

Mus. n.0 mém. du mus. p. 412. n.0 2. 

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Péron et le Sueur. Mon 
cabinet. Cette espèce est fort remarquable par ses palmes ré- 
tiformes, ses nombreuses variétés et ses vives couleurs. 


3. Mélite textiforme. Melitæa textiformis. 


DT. caule brevi; nodoso, in flabellum tenuissimum explanato; 
ramulis numerosts, filiformibus, reticulatim coalescenti- 
bus ; calenarum annulis elongatis. | 

Mus. n.° mém. du mus. p. 412. n.° 3. ; 

Habite les mers australes. Péron et le Sueur. 


4. Mélite écarlate. Melitæa coccinea. 


DM. pumila , varie ramosa ; ramis gracilibus , tortuosts, dt- 
varicalis ; internodüis , obsoletis ; verrucis subsparsis, os- 
culiferis. 

Isis coccinea. Soland. et EL, p.107.t. 12, f. 5. 

Esper. vol. 1. tab. 5. À. f. 5. et suppl. 2. tab. X, 

2. eadem albida. 
Mus.n.o  mém. du mus. p. 413. n.0 4. 
Habite l’Océau indien , les côtes de l’ile de France. 


ISIS. (Isis.) 


Polypier fixé, dendroïde, composé d’un axe articulé 


et d’un encroûtement corticiforme non adhérent , caduc. 


Axe central , caulescent, rameux , formé d’articulations 


pierreuses, striées , à entrenœuds cornés , resserrés. 


Encroûtement cortical, contenantles polypes dans l’état 


frais, caduc en totalité ou en partie dans le polypier ré- 
tiré de l'eau. 


SANS VERTÈBRES. 3o1 


l 
Polyparium fixum, dendroideum , axe articulato 
crustäque corticiformt non adhærent: compositum. 


Asis centralis caulescens, ramosus ; articulis lapi- 


deis , striatis ; internodus corneis coarctatis. 


… Crusta corticalis in io carnosa polypifera; in 
polypario ex aqué emerso non adhærente , planè vel 
partim decidua. 


OBSERVATIONS. 


Les sis sont éminemment distinctes dés mélites, avec 
lesquelles Zinné les réunissait, par la nature et la forme de 
leur axe, et parce que leur chair corticiforme est tellement 
caduque , qu’on ne voit guëre dans les collections que l’axe 
à nud de ces polypiers. 4 

On peut dire que l’axe des sis est en quelque sorte com- 
posé de deux substances distinctes; car ses articulations 
pierreuses et striées, sont réunies entr’elles par des entre- 
nœuds de matière cornée et noirâtre, qui se distinguent des 
articulations. Ces mêmes entrenœuds sont toujours resserrés 
et forment des isthmes plus étroits que les articulations ; 
tandis que , dans les mélites , ils sont renflés et nodiformes. 

Par les parties cornées de leur axe, les isis annoncent le 
voisinage des antipates et des gorgones, dans lesquelles l’axe 
n’a plus rien de pierreux, mais est tout-à-fait corné. 

Dans la première espèce seule, les polypes de Pisis ont 
été observés , et l’on sait qu'ils ont huit tentacules ; mais il 
est fort rare de voir ce polypier muni de son écorce. Nous 
savons seulement par Ellis que cette écorce est épaisse , et 
que les oscules des cellules ne font point de saillies à sa surface. 


302 ANIMAUX 


ESPÈCES. 


1. Isis queue de cheval. Zsis hippurus. 


I. sparsim ramosa; cortice lævi, crasso , osculifero ; are 
articulis lapideis, sulcatis , trregularibus : ultimis com- 
pressis ; inlernodiis corners. 

Isis hippuris. Lin. Soland. et EI. p.105. t. 3. f. 1—5, 

Pall. zooph. p. 233. Esper. 1. tab. 1,2, 3, 3A. s 

Ramph. amb. 6. tab. 84. 

Mus. n.° mém. du mus. vol. 1, p.415. n.0 1. 

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Mon cabiuet. 


2, Isis allongée. /sis elongata. 


I. larè ramosa ; ramis teretibus, elongatis , articulatis ; 
lapideis striatis ; internodiis perangustis ; cortice tenoto: 

Isis elongata. Esper. 1. tab. 6. 

Seba. mus. 3. tab. 106. f. 4. 

Mus. n°  mém. du mus.p. 415. no 2, 

Habite. . .. probablement l'Océan indien. 


3. Isis dichotome. Îsis dichotoma. 


I. ramosa , filiformis , articulata, diffusa ; articulis la- 
pideis , sublœvibus ; internodiis perangustis. 

Isis dichotoma. Pall. zooph. p. 229. 

Esper. 1. tab. 5. 

Petiv. gaz. tab. 3. f. 10. 


y 


Mus. n.o mém. du mus. p. 415. n.0 3. 
Habite l'Océan indien. Espèce petite, ne s’élevant qu’à dix ow 
douze centimètres. 


4. Isis encrinule. Zsis encrinula. 


I. ramosa ; ramis pinnalis et subbipinnatis ; ramulis filifor- 
mibus , papilliferis ; papillis sparsis, ascendentibus. 

Mus. no  mém. du mus. p. 415. n.° 4. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron ei le Sueur. 


SANS VERTÈBRES. 303 


5. Isis coralloïde. Zsis coralloides. 


I. ramosa , disticho-ramulosa , rubens ; ramulls remotis, 
breviusculis ; cortice papillis, rarts, ascendentibus. 

Mus. n.° mém.du mus. p. 416. n.c5, 

Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


, 


IVota. Le genre cymosaire (mém. du mus. vol. 1. p. 467. \ doit 
être supprimé. Je le fondai , par erreur, sur la vue d’une 
portion d’axe à nu , d’une isis, dont la base offre un eme 
pätement rameuxeten cyme ombelliforme. 


ANTIPATE. (Anupathes.) 


Polypier fixé, subdendroïde, composé d’un axe cen- 


tral et d’un encroûtement corticiforme très-fugace, caduc. 


Axe épaté et fixé à sa base, caulescent, simple ou ra- 
meux, corné, plein, flexible, un peu cassant, ordinai- 
rement hérissé de petites épines, 


Encroûtement corüciforme , gélatineux, polypifère, 
recouvrant l’axe et ses rameaux pendant la vie des poly- 


pes, mais qui tombe et disparaît lorsque le polypier est 
retiré de l'eau. 


Polypes inconnus. 


Polyparium fixum , subdendroideum , axe centrali 


crustäque corticiformi evanidd et decidud compositum. 


Axis basi explanatus et fixus, caulescens, subra- 
mosus , corneus , solidus , flexilis, subfragilis, spinis 
exiguis ut plurimèm obsitus. 


304. ANIMAUX 


Crusta corüicalis gelatinosa , polypifera, in vivo 
axem ramosque vestiens, in specinuünibus ex agud 


emersis evaruidd. 


Polypi ignotr. 
OBSERVATIONS. 


Les antipates sont aux gorgones, ce que les éponges sont 
aux alcyons. Dans les éponges, la éroùûte qui recouvre ou 
empâte les fibres cornées de l’intérieur , n’est qu’une chair 
gélatineuse, fugace et qui disparait en grande partie après 
l'extraction de éponge hors de la mer; tandis que dans les 
alcyons la croûte qui empâte les fibres cornées , ést une chair 
persistante, qui devient ferme et même dure ou coriace en 
se desséchant,. 

De mème, dans les antipates, la chair qui enveloppe l’axe 
et ses rameaux, est gélatineuse, très-fugace , et disparaît 
presqu’entièrement sur le polypier retiré de la mer, tandis 
que dans les gorgones, cette chair persiste et forme sur le 
polypier desséché , une croûte ferme, poreuse, et souvent 
d’une assez grande épaisseur. La cause qui a empèché de 
connaître les polypes des éponges, est donc la même que 
celle qui ne nous a pas permis de connaître les polypes des 
antipates. De part et d'autre , les polypes ne peuvent être 
observés que dans la mer même, 

Ainsi, la principale différence qui distingue les antipates 
des gorgones, consiste en ce que, dans les antipates, la chair 
qui contient les polypes et qui enveloppe l'axe corné du 
polypier, est gélatineuse et tellement caduque, que les 
antipates retirés de la mer sont entièrement ou presqu’en- 
tièrement dépouillés de cette chair corticale, et n'offrent 


SANS VERTÈBRES. 303 


plus que l'axe corné , nu et toujours noir de ces polypiers, 
Au lieu que les gorgones conservent leur chair polypifere ; 
et dans son desséchement cette chair forme autour de l’axe 
une croûte poreuse , à la surface de laquelle on aperçoit les 
cellules des polypes. 

La substance de l’axe des antipates est cornée comme celle 
qui forme l’axe des gorgones; mais, en général, elle est plus 
compacte, plus dure ; elle est mème un peu cassante’et 
comme vitreuse. On voit distinctement que cette substance 
est le produit d’un dépôt graduellement opéré, qu’elle fut 
formée par juxta-position, et que l’axe qu’elle constitue 
né fut jamais organisé et n’a nullement contenu les polypes. 

Les petites épines qu'offre cet axe dans plusieurs espè- 
ces , ne sont que de très-petits rameaux que les polypes ont 
cessé d’allonger. 

Il importe de ne pas confondre parmi les antipates, de 
véritables gorgones dont l'axe mis à nu , tantôt par la chute 
accidentelle de l'écorce, et tantôt par l’art, n'offre plus 
d’encroùtement. Le défaut complet des petites pointes spini- 
formes de l’axe des antipates, peut servir à faire reconnaitre 
cette supercherie, ou cet accident. 


ESPÈCES. j 


1. Antipate spiral. Antipathes spirälis, 

A. simplicissima, scabra , subspiralis. 
ÆAnlipathes spiralis.Soland. et Ell. p. 99. t. 19. f 1—6. 
Pall. zooph. p.217. Esper. 2. t. 8. 

Ramph. amb. 6. tab.”8. fig. C. 
Mus. n° 

2. var. longissima , undato-flexuosa. 

Ramph. amb. 6. tab. r8. fig. A. B. 

Mus. n.0 mém. du mus vol. 1.p.471.n.° 1. 
Habite l'Océan indien , les mers del’Ile de France. 


Tome 11. 20 


306 ANIMAUX 


2. Anüpate lisse. Æntipathes glaberrima. 


A. parce ramosa , incurvalo - flexuosa , superficie lævi- 
gata ; spinis raris, validis ; ramis interdüm anastomo- 
santibus. d 

Antipathes glaberrima. Esper. 2. p. 160. tab. 9. 

Knorr. delic. tab. A 1.f. 1. 

Mus. n.0  mém. du mus.p.451.n,, 2. 

Habite.... Cet antipate, dont on voit des portions frustes 
dans les collections, constitue une espèce particulière très- 


distincte. 


3. Antipate à écorce. Antipathes corticata. 
A. caule parce ramoso, corticalo , spinis numerosis echi- 
nalo ; cortice poris nullis. 
Mus. n. mém. du mus. p.472. n.3. 
Habite... l'Océan indien, d’après Pespèce d’huître dont il 
est chargé. 


4. Antipate déchiré. Æntipathes lacerata. 

A. caule ramoso, Spinis echinato ; ramis sarmentosis, tor- 
tuosis, sensim attenualis ; ramulis lateralibus, tenuibus, 
sublaceris. 

Mus. n.0 mém, du mus. p.472. n°4. : 

Habite... probablement l'Océan indien. 


5, Antipate pyramidal. Æntipathes pyramidata. 

A. olivaceo - lutescens, nitidula ; caule rigido indiviso; 
ramulis lateralibus creberrimis , quaquaversü:n sparsis , 
in pyramidam dispositis , dichotomis. 

Mus. n.° mém. du mus. p. 472. n:0 5. 

Habite... probablement l'Océan dés Grandes-Indes, 


6. Antipate pectiné. Æntipathes pectinata: 

A. in plano ramosa , flabellata; ramis compressis , pinna- 
£o-pectinatis ; ramulis filiformi-subulatis, subdivisis ; spi= 
nis r'aris. 

Mus. no  mém. du mus.p. 473. n° 6. 

H.bite.... C’est encore une espèce trés-remarquable, bien dis- 
tincte , et que je crois inédite. 


SANS VERTÈBRES, 307 


7: Antipate en balais. Æntipathes scoparia. ; 

A:ramosa, supernè paniculato-corymbosa; ramis ramu- 
lisque teretibus, asperis; ramulis ultimis, longis, filifor- 
mibus , hispidulis, scabris. 

An antipathes virgata. Esper. suppl. 2. tab. 14. 

Antipathes dichotoma ? Pall. zooph. p. 216. 

Marsil, hist. de la mer. tab. 21. f. 101: et tab. 4o. f: 159. 

Mus. n.0 mém. du mus. p.475 n,°5. 

Habite la Méditerranée. 


8. Antipate mimoselle. Æntipathes mimosella. 

A. ramosissima, paniculata , erpansa ; ramis patentibus, 
alternis decomposilo-pinnatis ; pinnulis setaceis, distichis, 
hispidis. | 

Anantipathes uler ? Soland. et EH. p. 100 t. 19. Fig. 7-8. 
Petiv:gaz. tab. 35. f. 12. 

Mus.n.o  mém. du mus.p. 473. n.0 8. 

Habite l'Océan des Grandes-Indes, la mer des Philippines, 
près de l’île de Lucon. 


9. Antipate myriophylle. Æntipathes myriophylla. 

A. inçurva, ramosissima , in plano paniculata, sub= 
tripinnata ; pinnulrs setaceis , brevibus, creberrimis, sca- 

. bris. | 

Antipathes myriophylla. Soland. et EIl. t. 19. f. 1112. 

Esper. suppl. 1. tab, 10. 

Mas. n., mém. du mus. p.473. n° 0. 

2. var. minus incurva ; ramulis pluribus uno latere pecti- 
nalis. 

Mus. n.o 

Habite l'Océan indien. 


10. Antipate cyprès. A{ntipathes cupressus. 
Æ. scabra , caudiformis ; ramulis lateralibus, brevibus, spar- 
sis, recurvatis, bipinnatis. 
Anlipathes cupressus. Soland. et Ell. p. 103. 
Gorgonia abies. Lin. syst. nat. ed. 12. p. 1290. 
Antipathes cupressina. Pall.zooph. p- 213. 
Esper. 2. tab. 3. fig. mala, et forte suppl. 1. tab. 12. 


30 ANIMAUX 


D oc 


2. var. caule supernè diviso. Rumph. amb. 6. t, 80, f. 2: 
Mus.n.,  mém. du mus.p. 474, n,, 10. 
Habite l'Océan indien. Mon cabinet. 


11. Antipate mélèse. Antipathes larix. 
A. stirpe simplict, prælongé; ramulis lateralibus , seta- 
ceis , longissimis, quaquaversüm sparsis , patentibus. 
ÆAntipathes larix. Esper. 2. tab. 4. 
Maos.n.e  mém. du mus. p. 474. n.0 11. 
Habite la Méditerranée, dans le golfe de Venise. Mon ca- 
binet. 


12. Antipate fenouil. Æntipathes fæniculum. 

A. ramosissima , laxa ; ramis inferne spinosis, subcom- 
pressis, ramuloso-paniculalis ; ramulis ullimis setaceïs , 
lævigatis. : 

An antipathes fæniculacea ? Pall. zooph. p. 207. 

Rumph. amb. 6. t. 80. f. 3? 

Mus. n.0  mém. du mus. p. 4n5.n.0 12. 

Habite.... probablementles mers de l’Inde. Cette espèce n’est 
pas fort grande, et se présente sous la forme d’un pelit ar- 
buste en buisson lâche , très-rameux et paniculé. 


13. Antipate ericoïde. Antipathes ericoides. 

A. ramosissima , diffusa , subclathrata ; ramis ramu- 
lisque filiformibus , hispidulis, intertextis, sϾpius anas- 
tomosantibus. 

An antipathes ericoides? Pall. zooph. p. 208. 

Esper. 2. t.6. 

Mus.n.o  mém. du mus. p. 455. n.° 13. 

Habite.... probablement l'Océan indien. 


14. Antipate rayonnant. 4ntipathes radians. 
A. humilis, in plano ramosissima, subspinosa; ramis di- 
varicato-radiantibus , hinc ramulosis. 
Antipathes fœniculacea. Esper. 2. tab. 7. 
Mus. no mém. du mus.p. 475. n.0 14. 
Habite.... la Méditerranée ? 


SANS VERTÈBRES. 309 


15, Antipate treillissé. ÆAntipathes clathrata. 
A. ramosissima, in latum expansa, intricata; ramulis 
coalescentibus , junioribus subsetaceis. | 
An antipathes clathrata ? Pall. zooph. p. 212. 
Esper. 2. tab. 2. 
Mus.n.°  mém du mus, p. 455. n.0 15. 
Habite... l'Océan indien ? 


«6. Antipate éventail. Æntipathes flabellum. 

A. explanata, ramosissima ; ramis striatis, ad latera com- 
pressis; ramulis lateralibus reticulatim anastomosantibus, 
subspinosis. 

An flabellum marinum planum ? Rumph. amb. 6. p. 205. 
tab. 89. 

ÆAntipathes flabellum. Pall. zooph. p. 211. Esper. 2. t. 1. 

Mus. no  mém. du mus. p. 476. n.° 16. 

Habite l’Océan indien. Grande et belle espèce , tout-à-fait fla- 
belliforme et réticulée. 


17. ÂAntipate ligulé. Æntipathes ligulata. 
A. flabelliformis clathrata ; ramis compressis ; ramulés l5- 
gulatis, reticulalim coalescentibus. 
Antipathes ligulata. Esper. 2. p.149. t. 5. 
Mon cabinet. mém. du mus. p. 476. n.° 177. 
Habite.... Cet antipate est moins grand et plus finement réti- 
culé que celui qui précède. 


GORGONE. (Gorgonia.) 
Polypier fixé et dendroïde, composé d’un axe central 
et d’un encroûtement corticiforme. 


Axe épaté et fixé à sa base, caulescent, ramcux, 
substrié en dehors, plein , corné, flexible. 


310 ANIMAUX 

Encroûtement recouvrant l'axe et ses rameaux; moû, 
charnu et contenant les polypes dans l'état frais; spon- 
gieux , poreux, friable dans son desséchement, et par- 
semé de cellules superficielles ou saillantes. 


Huit tentacules en rayons à la bouche des polypes. 


Polyparium fixum, deéndroideum, axe *centrali 


crustäque corticiformi compositum. 


Axis , basi éexplanaté fixdque, caulescens , ramo- 


sus , substriatus , solidus , corneus, flexils. 


Crusta corticalis axem ramosque vestiens ; in vivo 
mollis, carnosa, polypifera; in sicco spongiosa , po- 
rosa , friabilis , oscula cellularum ad superficiem ins- 
culpta , vel prominula. 


T entacula 8 ad orem polyporum. 


OBSERVATIONS: 


Si l’on se représente un axe entièrement corné, flexible , 
épaté et fixé à sa base, s’élevant comme une tige, se rami- 
fiant ensuite comme un arbuste, s’amincissant graduelle- 
ment vers son sommet, et recouvert, sur le tronc et sur les 
branches, d’une chair corticiforme assez épaisse , molle et 
polypifère dans l’état frais; spongieuse, poreuse, friable, 
mais persistante dans son état de desséchement ; offrant 
alors à sa superficie des cellules éparses ou sériales, on aura 
une juste idée d’une gorgone. 


SANS VERTÈBRES. 311 


Les polypiers dont il s’agit sont donc essentiellement com- 
posés de deux sortes de substances bien distinctes, savoir : 

1.° D'un axe qui occupe le centre de la tige et de ses ra- 
meaux ; 

2.° D'une chair enveloppante ou encroûtante qui recou- 
vre l’axe dans toute sa longueur. 

L’axe central des gorgores est un corps homogene , d’une 
nature cornée , parfaitement plein , non organisé, et qui n’a 
jamais contenu les polypes ni aucune portion de leur corps. 

Ilest le résultat d’une sécrétion de leur corps, d’un dépôt 
qui s’est épuré par le rapprochement vers le centre des par- 
ties d’une nature tout-h-fait cornée, et qui s'est opéré par 
juxta-position, postérieurement aux animaux qui yont 
donné lieu. La cassure de cet axe est lisse , comme vitreuse ; 
et si elle offre quelquefois différentes couches superposées 
a l'extérieur, c’est parce qu’il s’est accru en épaisseur par 
de nouveaux dépôts extérieurs provenus des nouvelles gé- 
nérations.de polypes qui se sont succédées pendant la for- 
mation du polypier. Souvent la surface extérieure de cet axe 
conserve les impressions du corps des polypes qui se pro- 
longe le long de cette surface , et alors l’axe est strié en de- 
hors. 

La chair qui enveloppe l’axe des gorgones est d’une nature 
et dans une circonstance bien différentes de celles de l’axe ; 
car cette chair est la seule partie du polypier qui contienne 
les polypes, et sa nature est évidemment hétérogène. En 
effet, cette même chair est composée d’un mélange de par- 
ticules terreuses et de matière animale gélatineuse sécrétées 
ou exsudées, formant un tout très-distinct du corps même 
des polypes. S'il est probable que les polypes, immergées 
dans cette chair , adhèrent les uns aux autres par leur par- 
tie postérieure , il l’est aussi qu'ils n’adhèrent nullement à 
cette chair ; car on n’en voit aucune trace, et elle ne peut 


312 ANIMAUX 


être autre chose que le résultat d’une exsudation de ces ani: 
maux. 

En se desséchant , cette chair forme sur l’axe qu’elle en- 
veloppe, une croûte corticiforme, plus ou moins épaisse 
selon les espèces, poreuse, comme terreuse, et plus ou 
moins friable. Sa surface présente les ouvertures des cel- 
lules qui contenaient les polypes : elles sont tantôt éparses 
et tantôt disposées par rangées plus ou moins réguliéres. 

La face interne de cette croûte corticiforme montre aussi, 
comme Ja surface de l’axe, des stries longitudinales plus ou 
moins marquées, qui ne sont que les impressions du corps 
des polypes qui se prolongeait entre l’axe et la chair enve- 
loppante; et il est facile de s’assurer par l’observation, 
que le corps d’aucun polype n’a pénétré dans l’intérieur de 
l'axe. | | 

Ainsi, l’observation constate qu’il n’y a absolument rien 
de végétal dans les gorgones , que non seulement la croûte 
| poreuse de ces polypiers, mais encore l'axe plein et corné 
qui la supporte, sont des matières étrangères aux corps des 
animaux de ce genre, et que ces matières bien séparées de 
ces corps, en sont des productions immédiates. 

Les espèces de gorgones déja observées sont très-nom- 
breuses ; mais leurs caractères distinctifs sont encore si im- 
parfaitement déterminés, qu'il est souvent difficile de les 
reconnaître , surtout les bonnes figures n'étant encore qu’en 
petit nombre. 

En conséquence , je vais me borner à la citation de celles 
que j'ai pu voir, et sur lesquelles je ne donnerai que quel- 
ques notes essentielles. LAS 


SANS VERTÈBRES. 313 


ESPECES. 


* Cellules, soit superficielles , soit en saillies granuleuses 


ou tuberculeuses. 


1. Gorgone éventail. Gorgonia flabellum. 


G. ramosissima , flabellatim complanata , reticulata; ra- 
mulis creberrimis , subcompressis, coalescentibus ; osculis 
minimis, Sparsis. 

Gorgonta flabellum. Lin. Soland. et Ell. p. 92. n.° 18. 

F'labellum yveneris. Ellis corall. t. 26. fig. A. 

Esper. 2. tab. 2—5. et 3 A. 

Mus. no  mém. du mus. vol. 2. p.79.n1. 

Habite l'Océan indien , américain, et la Méditerranée. 


2. Gorgone réseau. Gorgonia reticulum. 


G. ramosissima , flabellatim complanata , reticulata, indi- 
visa ; ramulis teretiusculis, decussatim coalitis, obso-: 
letè granulosis ; cortice rubro. 

G.reticulum. Pall. zooph. p. 167. et G. clathrus. p. 168. 

An. G. ventalina? Esper. 2. tab. 1. y 

Habite l'Océan indien. Mon cabinet. mém. dn mus. vol. 2. 


P. 79- n°2. 


3. Gorgone à filets. Gorgonia verriculata. 


G.ramosa , flabellata, amplissima ; ramulis divaricatis, re- 
£iculatim coalescentibus ; cortice albido; ports verrucæ- 
formibus , sparsts. 

Gorgonia reliculata. Soland. et EI. tab. 17. 

Gorgonia verriculata. Esper. 2. tab. 35. 

Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2. p. 80. n.03. 

Habite les mers de l’Ile de France, l’Océan indien. C’est une 
des plus grandes espèces de ce genre. 


31/4 ANIMAUX 


4. Gorgone umbracule. Gorgonia umbraculum. 


G. ramosissima , flabelliformis , subreticulata ; ramis tere- 
tibus , granulatts , rubris , creberrimis. 

Gorgoniaumbraculum. Soland. et Ell. p. 80. tab. 10. 

Seba. mus. 3.t.107. n.° 6. 


An gorgonta granulata ? Esper. 2, tab. 4. 


Mus. n° mém. du mus. vol. 2. p. 80. n.° 4. 
Habite l'Océan des Grandes-Indes, les mers de la Chine. Cos- 
signy , fils. 


5. Gorgone raquette. Gorgonia retellum. 


G.in plano ramosissima , subreticulata ; ramulis laterali- 
bus, brevibus , subtransversis ; cortice albido, granuloso. 

An gorgonia furfuracea ? Esper. suppl. rt. 41. 

Mus n.° mém.du mus.2. p. 80.n.°:5. 

Habite... l'Océan indien? 


6. Gorgone serrée. Gorgonia stricta. 

G. ramosissima , flabellata , subreticulata, rubra; ramis 
crebris, strictis ; ramulis lateralibus, brevibus , patentio- 
ribus; granulis ,minimis, creberrimis. 

An gorgonia sasappo? Esper. 2. p. 46. tab. 9. synony mis ex- 
clusts. 

Mus. no mém. du mus. p. 81.n.0 6. 


Habite.... Elle a des rapports avec la précédente. 


7. Gorgone lâche. Gorgonia laxa. 


G. laxè ramosa , flabellatim explanata ; ramis subdepres- 
sis, lævibus ; ramulis crebris, curvulis; poris sertatis, 
submarginalibus. 

Mus. n°  mérm. du mus.p. 81. n.° 7. 

Habite. ... Celle-ci semble tenir quelque chose de la zorgo- 
nia patula.Soland. et ElL. p:88 tab. 15. f. 3. 


8. Gorgone flexueuse. Gorgonia flexuosa. 


G ramosissima , ; flabellata ; ramis ramulisque .dichotomo- 
divaricatis, flexruosis, reticulatim expansis , nodulosis ; 
carne aurantid , crassiusculd. 

An gorgonia reticulum ? Pall. zooph. p. 167. 


SANS VERTÈBRES. 315 
Esper. suppl. 1. p.161. tab.#4. 


Mus.n.o ‘mém.dumus. p. 81.n.08. 
Habite.... l'Océan indien ? 


. 


9. Gorgone écarlate. Gorgonia flammea. 

G. ramosa , complanato -flabellata , pinnata , coccinea ; 
caule ramisque compressis ; osculis parvis , Sparsis , su- 
perficialibus. = 

‘Gorgonia flammea. Soland. et Ell. p.80. tab, 11. 

Gorgonia palma.ÆEsper. 2. tab. 5. 
Pallas zooph. p. 18). 
2. eadem ramulis obsolete granulatis. 

Mus. no  mém. du mus. p. 81. n.°0. 

Habite les mers du cap de Bonne-Espérance , l'Océan indien. 


10. Gorgone piquetée. Gorgonia petechizans. 

G. ramosa , flabellata; ramis compressis, pinnatis ; cor- 
tice flavo ; osculis purpureïs , serlatis , submarginalibus. 

Gorgonia petechizans. Pall. zooph. p. 196. Gmel. p. 3808. 

Esper. 2. p. 55. tab. 13. 

Gorgonia abtetina. Soland. et El. p. 95. t. 16. 

Mas. n°  mém.dumus. p. 82. n.° 10. 

Habite l'Océan atlantique er les côtes d'Afrique. Mon ca- 
-binet. 


11. Gorgone tuberculée. Gorgonia tuberculata. 

7  G. arborescens, ramosà, ftabellata , subreticulata ; ra- 
mulis Lortuosis , sæpe coalescentibus ; tuberculis sparsis, 
inœqualibus. 

: Gorgonta tuberculata. Esper: 2. tab. 39. f:2. et forte fig. 1. 
Mus. n.° mém. du mus. p. 82. n.° 11. 
Habite la Méditerranée , sur les côtes de l'Ile de Corse. 


12. Gorgone verruqueuse. Gorgonia verrucosa. 
° G. laxe ramosa, flabellata ; ramis teretibus, flexuosts, pro- 
liferis , verrucosis ; carne albida:. 
Gorgonia vérrucosa. Lin. Soland. et El]. p. 89. 
© Seba. mus. 3. t. 106. n.0 3," | 
Esjer. 2. t. 16. fig. mala. 


à 


316 ANIMAUX 


Mus. n°  mém. du mus. p. 82.n. 12. 
Habite la Méditerranée , l'Océan américain. Mon cabinet. 


13. Gorgone granifère. Gorgonia gramifera. 

G. in plano ramosissima, flabellata ; ramis ramulisque 
tenuibus , flexuosis, proliferis , subcoalescentibus ; gra- 
niferis ; cortice albido. 

Mus.n.o  mém. du mus. p. 83. n., 13. 

Habite l'Océan indien. Envoi de Commersonet de M. Mathieu. 


14. Gorgone couronnée. Gorgonia placomus. 

G.ramosa , flabellatim explanata, rigidula; ramis tere+ 
tibus, granuloso-verrucosis; verrucis creberrimis , spar- 
sis , subcoronatis. 

Gorgontia placomus. Pall. z0oph. p. 201. 

Soland. et Ell. p. 86. Ellis corall. tab, 27. fig. a. A. A. 
1—2—3. 

Esper. 2.tab. 33—34. 34. A. Gmel. p. 3799. 

2. var. ramis subcompressis. 

Mus. n.°  mém. du mus.p. 83. n.° 14. 

Habite la Méditerranée. | 


15. Gorgone amaranthoïde. Gorgonia amaranthoides. 
G. ramosa, laxra, flabellata ; ramis raris , crassis , terett- 
bus, obtusis ; verrucis creberrimis subimbricatis. 
Mus. n°  mém. du mus. n.0 15. 
Habite. ... Celle-ci n’est peut-être qu’une variété de la précé- 
dente ; mais elle en diffère singulièrement par son aspect. 


16. Gorgone fourchue. Gorgonia furcata. 
G. laxë ramosa, dichotoma, humilis ; ramis terettbus, 
raris varie curvis ; cortice albo, obsoletè verrucoso. 
An Kanorr. delic, tab. A. 6.f. 1. 
Mus. n.0 mém. du mus. p. 83. n.° 16. 
Habite la Méditerranée? sur un mtllepore poly morpha. 


_17. Gorgone pinnée. Gorgonia pinnata. # 
G.ramosa , pinnata ; pinnulis linearibus , distichis, cre- 
berrimis ; osculis in marginibus seriatim dispositis ; axt- 
bus pinnularum selosis. 


! 


SANS VERTÈBRES. 317 


(a) Cortice purpurascente. 

Gorgonta setosa. Lin. Esper. 2. tab. 17. 

Gorgonia acerosa. Pall. zooph. p. 172. 

(b) Cortice albido-flavescente. 

Gorgonia pinnata. Soland. et El. p. 85. 1ab. 14. f. 3. 
Gorgonta acerosa. Esper. 2. tab. 3r. 

Gorgonia americana. Gmelin. p. 3799. 

Mus. n.° mém. du mus. p. 84. n.° 17. 

Habite l'Océan des Antilles. Mon cabinet. 


18. Gorgone gladiée. Gorgonia anceps. 

G. ramosa , subdichotoma; ramis cortice complanato gla- 
diatis ; marginibus osculiferis. 

Gorgonia anceps. Lin. Soland. et EIl. p. 89. n.0 15. 

Pall. zooph. p. 185. Esper. 2. tab. ”. 

Mus. n.° mém. du mus. p.84. n.0 18. 

Habite les mers d'Amérique, l’Océan atlantique près des 
côtes d'Angleterre. 


19. Gorgone citrine. Gorgonia citrina. 


G. humilis, rumosissima ; ramulis cylindraceis , obsoletè 
depressis , granulalis; cortice albido-flavescente ; oscu- 


lis prominulis. | 
Gorgonia citrina. Esper. 2.t. 38. 
Mus. n.0 mém. da mus. p. 84. n.° 19. 


Habite. ... l'Océan américain ? 


20. Gorgone rose. Gorgomia rosea. 

G. dichotomo-ramosa, in plano expansa ; ramis subpin- 
natis ; ramulis teretibus, inæqualibus , ascendentibus ; 
carne rosed ; poris subsertatis , oblongis. 

An gorgonia ceratophyta. Lin. Pall. zooph. p. 185. 

Gorgonta miniacea ? Esper. 2. t. 36. 

Mon cabinet.  mém. du mus. 2. p. 157. n.° 20. 

Habite la Méditerranée , l'Océan Atlantique. 


21. Gorgone à verges. Gorgonia wvirgulata. 
G: ramosa, laxissima ; ramis teretibus, gracilibus, subsiu- 
plicibus, virgatis ; osculis subseriatrs. 


318 


26. 


ANIMAUX 


Seba. mus. 3.t. 107. n.03? 

An gorgon'a ceratophy ka ? Esjier. 2: t.19, 

Mus. n.° mém. du mus. 2. p. 159. n.° 21. 
Habite l'Océan Atlantique américain. Mon cabinet. 


Gobgone sanguine. Gorgonia sanguinea. 
G. ramosa; ramis ereclis gracilibus , Lereki-selaçeis;, carne 
purpured ; osculis oblongis , subsertatis. 


Mon cabinet. mém. du mus. 2. n.0 22. 
Habite. 


Gorgone graminée. Gorgonia graminea. 

G. ramis erectis, subfasciculatis, gracilibus, teretibus, jun- 
ceis; carne albidé ; poris oblongis, sparsts. 

Mus. n.o 

2. var. subtuberculosa. 

Gorgontia viminalis. vax. Esper. 2. tab. XI. A. 

Mon cabinet. mém. du mus. 2. n.0 23. 

Habite la Méditerranée. 


Gorgone moniliforme. Gorgonia moniliformis. 

G. simplex , filiformis , erecta ; cellulis prominulis , turbi- 
natis, apice umbilicatis , subsparsis : carne albidé, mem- 
branacet. 

Mus. n°  mém. du mus.2. n.0 24. 

Habite les mers de la nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 


Gorgone nodulifère. Gorgonia nodulifera. 

G. ramoso - paniculata, planulata; ramis ramulisque alter- 
nis, noduliferis ; carne aurantid , squamulosé ; nodulis 
alternis , albis, subspongiosis. 


Mus. n., mém. du mus. 2. n., 25. 
Habite.... les mers de la Nouvelle-Hollande? Péron et le 
Sueur. 


Gorgone blonde. Gorgonia flavida. 
G. ramosa , subpinnala , conferto-cespitosa ; ramulis te- 


relibus, numerosis ; carne flayidé ;  poris crebris, 
sparsis. 


SANS VERTÈERES. 3 19 


Mus. n, mém. du mus. 2. n.° 26. 
Seba. mus. 3, tab. 107. f. 5. 
Habite l'Océan des Antilles. Mauger.' 


27. Gorgone violette. Gorgonia violacea. 
G. in plañno ramosa, pinnata, depressiuscula; ramulis 
crebris , cylindraceis , subgranulatis ; carne violaced. 
Gorgonia violacea. Pall. zooph. p. 176. 
Esper. 2. tab. 12. 
Mus. n.° mém. du mus. 2. n.° 27. 
Habite les mers d'Amérique. 


28. Gorgone penchée. Gorgonia homomalla. 

G. ramosissima; ramis leretibus, dichotomis | ascen- 
dentibus et subcernuis ; cortice crasso ; osculis sparsis. 

Gorgonta homomalla. Esper. 2. t. 29. | 

(a) Cortice fusco-nigrescente. 

(b) Cortice cinereo-rubente. 

(c) Cortice cinereo. 

Mus. n.0 mém. du mus. 2. n.0 28. 

Habiteles mers d'Amérique. 


29. Gorgone vermoulue. Gorgonia vermiculata. 

G. ramosa, dichotoma ; ramis erectis ; longis, teretibus ; 
cortice crasso ; osculis superficialibus ; rolondatis, cre- 
berrimis , sparsis. 

An gorgonia suberosa? Soland. et Ell. p. 03. 

Mon cabinet. 

2. eadem humilior et debilior. 

Gorgonia porosa. Esper. 2. tab. 10. 

Mus.n.o mém. dn mus. 2. n.0 29. 

Habite. ,.. l'Océan indien ? 


30. Gorgone porte-sillon. Gorgonia sulcifera. 
G. in plano ramosa , laxa, altissima ; ramulis sæpius 
secundis , ascendentibus ; cortice tenut luteo-rubente, 
obsoletè verrucoso ; sulco ad caulem ramosque decur- 


renle. 
An gorgonia suberosa. Esper. suppl. 1. t. 49. 


320 ANIMAUX 


Mus. no mem. du mus. 2. n.° 39, 
Habite l'Océan indien, 


31. Gorgone pectinée. Gorgonia pectinata. 
G. ramis oblique erectis , pectinalis ; ramulis crebris se= 
cundis, ascendentibus , subgranulosis ; carne rubr&. 
Seba. mus. 3. tab. 105.f. 1.2. 
Gorgonta pectinata. Gmel. p. 3808. 
Soland. et EIL p. 85. 
Mus. n°  mém. du mus. 2. n.0 31. 


Habite l'Océan des Moluques. Ÿ 


32. Gorgone sarmenteuse. Gorgonia sarmentosa. 
G. ramosa , paniculata ; ramis tenuibus, leretibus, sul- 
catis ; carne tenui rubescente ; osculis subseriatis. 
Mus n.° mém. du mus,. n.° 32. 
2. eadem cortice lutescente. 
Gorgonta sarmentosa. Esper. 2. tab. 21. et suppl. r. t. 45. 
Habite la Méditerranée ? Cette espèce se rapproche de la G. 

porte-sillon par ses rapports. 


33. Gorgone blanche. Gorgonia alba. 
G. ramosa, subcompressa; ramis subpinnatis, erectis; 
ramulis teretibus ; carne candidé ; osculis sparsts. 
Mus. n.° mém.du mus. 2. n.0 35. 
Habite. . . . Cette gorgone est petite, et paraît ne s'élever qu’à 
deux décimètres de hauteur. 


34. Gorgone jonc. Gorgonia juncea. 
G. simplicissima, longissima, teres; carne ochrace#, sub. 
miniatd; osculis crebris , sparsis, subgranulatïs. 
An gorgonia juncea. Soland. et EIL. p. 8r. 
Mus. n.0 Esper. suppl. 2. t. 52. 
Mém. du mus.2. n.° 34. 
Habite l'Océan américain. 


35. Gorgone allongée. Gorgonia elongata. 
G. longissima, dicholoma ; ramis junceis ; cortice ru- 
bescente; cellulis papillaribus , erectis laxissimè , imbri- 
Pe&lrs. 


SANS VERTÈBRES. 327 


Gorgonia elongata. Pall. zooph. p. 179. 

Soland, et Ell.p. 96. Esper. suppl. 2. t. 55. 

Mon cabinet. mém. du mus. 2. n.° 35. 

Habite l'Océan Atlantique. Elle est aussi longue que la précé- 
dente, et à-peu-prés de la même couleur. 


36. Gorgone antipate. Gorgonia antipathes. 

G. paniculato-ramosa ; axe nigro, striato , ramorum ul- 
timorum setaceo subcapillaceo ; cortice lævi; poris ma- 
gnis Sparsis. 

Accabaar , . corallium nigrum. Rumph. amb; 6. tab. 57. 

Seba. mus. 3. t. 104. f. ‘2. 

Gorgonia antipathes. Esper. 2, tab. 23—24, 

Gorgonia antipathes. Pall. zooph. p. 193. 

Mus. 1.0 mém. du mus. 2. no 36 

Habite l'Océan indien. Mon cabinet. 

37. Gorgone dichotome. Gorgonia dichotoma. 

G. raniis ascendentibus, dichotomis ; j axüillis lunatis ; cor- 
tice crasso, lævi ; ports sparsis. 

Gorgonia dichotoma. Esper,.2. tab. 14. 

Mus. n.° mém. du mus. 2. n.0 37. 


Habite... l’Océar américain. Mon cabinet. 


38. Gorgone multicaude. Gorsonia multicauda. 

G. ramosa, dichotoma , ,crassa; ramis Leretibus , apice ob- 
tusis ; cortice crasso ; osculis prominulis , margine crena- 
tis , æquidistantibus. 

An gorgonia crassa. Soland. et EIL p. gr. 

Mus. n°  mém. du mus. 2. n.0 38. 

Habite l'Océan américain. 


39. Gorgone hétéropore. Gofrgonia heteropora. 
G. ramosa , dichotoma , crassa ; ramis cylindricis , rarts : 
cortice crasso, poris oblongis varie sitis pertuso. 
Mon cabinet. Mus. n.° | 
‘2. var. poris angustatis, subobturatis. 
Mon cabinet.  mém. du mus. 2. n.0 39. 


Habite. : .. Elle à quelques rapports avec la gorgone vermou- 
lue, n.0 29. Ç 


Tome IL. 21 


322 ANIMAUX 


** Cellules cylindriques ou turbinées , tres-saillantes. 


[ Les papillaires. ] 


40. Gorgone faux antipate. Gorgonia pseudo antipathes. 
G. ramosa, dichotoma ; ramis ascendentibus; axe ad 
azxillas compresso; corlice crasso, papillis echinato. 
An gorgonia muricata ? var. Esper. à tab. AE 
Mus. n.o mém. du mus. no 4o. 
Habite.... les mers d'Amérique ? 


41. Gorgone épi de plantain. Gorgonia plantag sInea. 

G. ramosa, crassa, erecta ; ramis leretibus, echinulatis ; 
cortice spongioso fusco ; cellulis conicis, arrectis, creber- 
rimis. 

Angorgonia succinea ? Esper. suppl. 1. t. 46. 

An Soland. et Ell. tab. 18. f. 2. 

Mon cabinet.  mém. du mus. n.o 4. 

Habite... . l'Océan américain ? Cette espèce est très-distincte 

de la gorgone muriquée. 


42. Gorgone lime. Gorgonia lima. 
G. ramosa, dichotoma , albida ; papillis exiguis densissi- 
mè confertis ; axe ad axtillas compresso. 
Gorgonia muricata, Esper. 2. tab. 8. 
Mus. n°  mém. du mus.n.0 42. 
Habite l'Océan des Antilles. Mon cabinet. 


43. Gorgone muriquée. Gorgonia muricata. 

G. ramosa, subdigitata, humilis ; ramis spicæformibus ; 
cortice papillis cylindricis, confertis et arrectis muri- 
calo. 

Gorgonia muricata? Pall. zooph. p. 198. 

Lithophyton americanum minus album, tuberculis sursum 
spectantibus obsitum. Tournef. inst. p. 574. 

An gorgonia muricala ? Esper. suppl. 1. tab. 39. À. 

Mon cabinet. mém. du mus. n., 43. 


Habite l Océan des Antilles. 


SANS VERTÈBRES. 323 


44. Gorgone épis ches. Gorgonia laxispica. 


G, ramosa ; ramis spicæformibus , longiusculis , laxè mu- 
ricatis ; papillis cylindricis , arrectis. 

Mém. du mus. 2. n.° 44. 

Mas. n 

Habite.... l'Océan américain ? 


45. Gorgone lépadifère. Gorgonia lepadifera. 


G. ramosa , dichotoma ; papillis confertis ,reflexis, campa- 
nulatis , squamosis , Subimbricatis. 

Gorgonia lepadifera. Lin. Soland. et Ell p. 84. tab. 13. 
Fr 

Gorgonia reseda. Pall. Last p. 204. 

Mus.n.o  mém. du mus.n.e 45. 

Habite la mer du nord , sur les côtes de la Norvège. Ses pa 
pilles sont. toutes réfléchies , et comme imbriquées d’é- 
cailles. 


46. Gorgone verticillaire. Gorgonia verticillaris. 


G. ramosa ; ramis pinnatis, flabellatis ; osculis papillaribus, 
ascendentibus, incurvatis, verticillatis. 

Gorgonia verticillaris. Lin. Pall. zooph. p. 177. 

Soland, et Ell. p. 85. Ellis coral. t. 26. f2g. s. £. v. 

Marsil. hist. dela mer, t. 20. f. 94—06. 

Mus. no  Esper. suppl. 1.t. 42. 

Mén. du mus. n.° 46. 

Habite la Méditerranée. Mon SN 


47. Gorgone plume. Gorgonia penna. 


G. canescens, larë ramosa, complanala ; ramis furca- 
tis, pennaceis; pinnulis, distichis, confertis, filiformibus ; 
cellulis papillaribus, ascendentibus, bifariis. 

Mém. du mus.2. n.° 47. 

_Mus. n° 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, Péron et Le s ueur. 
Très-belle et singulière espèce, dont l’aspect est celui d'une 
grande sertulaire en plame blanchâtre. Rameaux et pinnules 

sur un seul plan. Cellules papillaires et ascendantes, comme 


324 ANIMAUX 


dans la gorgone verticillaire , mais alterneset distiques. Hau= 
teur , vingt à vingt-cinq centimètres. 


48. Gorgone queue de souris. Gorgzonia myura. 
G.simplex, filiformis, caudata , albida ; papillis oblongis 


] 
ù ascendentibus , incurvatis, subbifuriis. 

Mém. du mus. 2.n.0 48. 

Mus. n.° 

Habite... Ses papilles viennent sur deux côtés opposés , par 


rangées doubles, et dans une disposition alterne. 


» 


CORALLINE (Corallina. ) 


Polypier fixé, phytoïde, très-rameux, composé d’un 
axe central , et d’un encroûtement interrompu d'espace en 
espace. 


Axe filiforme , inarticulé, plein, cartilagineux ou corné, 
un peu cassant dans l’état sec. 


Encroütement calcaire , dense, uni à sa surface, sans 
cellules bien apparentes, interrompu et comme articulé 
dans sa longueur. 


Polypes non connus. 


Polyparium fixum , phythoideum , ramosissimum , 


axe centrali crustäque passim interrupt& compositum. 


Axis fiiformis , inarticulatus , solidus , cartilagineus 


aut corneus , exsiecatione subfragilis. 


SANS VERTÈBRES. 325 


Crusta corticalis calcarea , densa , superficie lævi- 
gata , artäculatim interrupta; cellulis subinconspicuis. 


Polypi ionoti. 
OBSERVATIONS. 


Les corallines forment un genre bien singulier, qui a dû 
toujours embarrasser les naturalistes dans la détermination 
de leur rang parmi les autres polypiers. 

Comme la plupart constituent des polypiers frêles, dé- 
licats, et assez finement ramifiés , en forme de tres-pe- 
tites plantes, on les a cru voisines des polypiers vagini- 
formes , et onles a placées près des sertulaires. 

Leurs tiges et leurs branches ne sont cependant point 
fistuleuses , quoique Ellis leur attribue ce caractère ; du 
_ moins celles que j'ai examinées m'ont toujours offert un axe 
corné sans cavité distincte. Ainsi ce sont des polypiers cor- 
ticifères , qui ont, comme les gorgones, un axe plein, 
recouvert d’un encroûtement polypifère ; mais cet encroûte- 
ment est interrompu en articulations. 

J'aurais donc découvert le véritable rang des corallines, 
parmi les polypiers , en les plaçant à la fin des corticiferes, 
si Solander , les éloignant des tubulaires , sertulaires , etc. 
n'avait déjà eu le sentiment de leurs rapports; car il les 
groupe , dans son ouvrage , avec les corticifères, dans 
l’ordre suivant : gorgone , antipate , isis , coralline , et en 
forme une transition aux millépores et madrépores. 

Quoique Solander ait convenablement rapproché les 
corallines des autres corticiferes , je ne connais point ses 
motifs pour ce rapprochement, et son ordre est différent 
du mien. J'ai motivé le rang que j’assigne aux corallines , 


326 ANIMAUX 


en montrant, d’une part, que la transition naturelle aux 
millépores se fait par les polypiers à réseau; et, de l’autre 
part , que les corallines , comme véritables corticifères , ter- 
minent cette section, et forment une transition évidente 
aux polypiers empâtés, par les pinceaux et les flabellaires. 
Ainsi la détermination du véritable rang des corallines 
m'appartient, et serait probablement constatée si l’on pou- 
vait connaître l’organisation des polypes qui forment ces po- 
lypiers. ; 

La nature ne procédant que par des degres presqu'insen- 
sibles dans ses opérations, n’a commencé à effectuer les 
fibres multiples des polypiers empâtés que dans les pinceaux 
et les flabellaires. Pour y parvenir , il lui a donc fallu at- 
ténuer les derniers polypiers corticiferes, et réduire à uné 
grande ténuité l'axe qu’elle a rendu si éminent dans les 
isis , les antipates etles gorgones ; c’est ce qu'elle a exécuté 
dans les corallines. Dès lors, en multipliant ou divisant cet 
axe , c’est-à-dire, en le transformant en fibres multiples, 
d’abord simplement parallèles ou fasciculées , ensuite mé- 
lées, croisées et même feutrées , elle a amené les poly- 
piers empâtés qui eux - mêmes entrainent l'anéantissement 
du polypier. 

Ainsi, l'axe des corallines , quoique filiforme et très-fin, 
est encore entier, plein et continu , comme celui des gor- 
gones , et ne présente point des fibres nombreuses et dis- 
tinctes, comme dans les polypiers empâtés; mais il est sur 
le point de se diviser ou de se composer, ce qui a lieu dans 
les pinceaux etles flabellaires. 

L'encroûtement de l’axe délicat des corallines est inter- 
rompu et comme articulé. Il est assez dense dans l'état 
sec, paraît lisse à sa surface, et n’y offre point à l'œil nu, 
les cellules des polypes, comme celui des gorgones. Elles 
ÿ existent néanmoins ; mais leur petitesse extrême les fait 


SANS VERTÈBRES. 327 


] 


échapper à la vue. En effet, on prétend que, dans cer- 
taines espèces de ce genre , leur encroûtement moins ser- 
ré, laisse voir des pores épars sur toute la surface des ar- 
ticulations ; on dit même que l’on aperçoit ces pores sur 
toutes les corallines vues dans Vétat frais. Cela est d’au- 
tant plus vraisemblable | que les polypes ne peuvent réel. 
lement setrouver que dans l’encroûtement corticiforme de 
ces polypiers. 

Les corallines étant des polypiers corticifères considéra- 
blement réduits, l’on conçoit que leurs polypes doivent 
être d’une petitesse extrême ; et quoiqu'il soit probable que 
ces polypes aient , dans leur organisation, de l'analogie 
avec ceux des autres polypiers corticiferes , on ne pourra 
sans doute le constater positivement. M. Zamouroux dit 
avoir vu dans la mer des fibrilles saillantes hors de l’encroù- 
tement , et y rentrer subitement à la moindre agitation 
de l’eau. Ællis les a vues pareillement , et même les a repré- 
sentées (Corall. tab. ). Elles paraissent 
analogues à cellesque Donati a vues dans l’acétabule. Ces 
fibrilles sont capillacées et d’une ténuité extraordinaire. 
On peut supposer que ce sont des tentacules trés-atténués, et 
ici proportionnellement plus allongés qu'ailleurs ; que leur 
emploi est seulement de faire arriver l’eau à la bouche du 
petit polype qui les soutient. 

Les corallines forment en genéral de jolies touffes ou de 
petits buissons assez finement ramifiés, souvent corym- 
biformes , et qui ressemblent beaucoup à des plantes. On 
vient de voir néanmoins que ce sont réellement des poly- 
piers; que leurs tiges et leurs ramifications ont un axe 
filiforme, plein , subcartilagineux ou corné; que cet axe 
est enveloppé d’un encroûtement calcaire, divisé ou in- 
terrompu de distance en distance, ce qui le rend éminem- 
ment articulé, et augmente la flexibilité des tiges et des 


328 ANIMAUX 


! 


ramifications. Quelques espèces même en paraissent toutes 
noueuses, ce qui fut cause qu’Irmperati leur donna le nom 
de nodulaires ( 2odulariæ ). 

Les corallines sont très - nombreuses en espèces; nos 
mers et celles des climats chauds paraissent en contenir 
abondamment. Leurs touffes, quoique petites en général, 
sont élégantes , très-diversifiées , variées en coloration, et 
font l’ornement de nos collections de polypiers, Je ne cite- 
rai que les espèces que j'ai pu voir. * 

Je divise les corallines en trois sections, dont M, Za- 
mouroux forme trois genres. 


ESPÈCES. 


* Polypier dichotome , à articulations courtes ; dila- 


tées et souvent comprinées supérieurement. 


1. Coralline officinale. Corallina officinalis. 

C. trichotoma , subviridis ; ramis pinnatis ; pinnulis, disti- 
chis, cylindrico-clavalis ; ultimis subcapitatis ; articulis , 
stérpium et ramorum cuneiformibus compressiusculis. 

Corallina officinalis. Lin. Soland. et Ell., p. 118. t. 25. 
f. 14—15. | | 

Ellis corall. tab, 24. n.0 2. fig. a. À. A1. A2.B.B1.B2. 

Esper. suppl. 2. t.3. /ig. mala. 

Mus. n.o  mém. du mus. vol. 2. 

2. var. minor et tenuior, subfastigtata. 

Habite l'Océan européen , la Méditerranée. 


2. Corailine lâche. Corallina laxa. 

C. trichotomo-ramosa, laxa, elongata, subrufa; ramis 
supernè pinnatis ; pinnulis brevibus ,remotiusculis , : cy- 
lindricis ; articulis stirpium et ramoruim oblongis , tere- 
ti-compressis. 


SANS VERTÈBRES. Lu 


Mus.n.,  mém. du mus. vol. 2. 
Habite l'Océan européen, dans la Manche sur les côtes de 
France. Elle est d’an rouge livide. 


3. Coralline longue tige. Corallina longicaulis. 

C. subtrichotoma ; surculis prælongis, apice ramisque pin 
natis ; articulis creberrimis , stirpium el ramorum tere- 
ti-compressis ; ramulorum cylindricis. 

Confer cum coralliné loricatd'et cum corallind elongatd. 

Ma collection. Mém. du mus. vol. 2. 

Habite les mers d'Europe, la Méditerranée. 


. Coralline écailleuse. Corallina squamata. 


Le 


C.subtrichotoma ; ramis pinnatis , apice dilatalis ; ra- 
mulis angustis , depressiusculis ; articulis slirpium et 
ramorum cunciformibus , compressis ; ullimis complana- 
is, margine aculis. 

Corallina squamata. Soland. et El]. p. 117. 

Ellis corall. tab. 24. n.0 4. fig. C. C. 

Ma collection. Mém. du mus. vol. 2. 

Habite l’Océan européen, les côtes d'Angleterre. 


5. Coralline sapinetie. Corallina abietina. 
C. rubra, bipinnata; pinnis pinnulisque confertis, penni- 
- formibus ; articulis, stirpium et pinnarum majusculis, 
turbinatis , subcompressis. 
An corallina squamata? Esper. suppl. 2. tab. 4. 
Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2. 


Habite.... Couleur d’un rouge sombre ou pourpré. 


6. Coralline pectinée. Corallina pectinata. 

C. surculis fas ciculatis , erectis ; supernè pectinatis , basi 
nudis ; pinnulis tereti- subulatis ; articulis cylin- 
dricis. 

Mus.n.o mém. du mus. vol. 2. 

Habite.... les mers d'Amérique ? Hauteur , quatre centi- 
mètres. #1 


7. Coralline miile graine. Corallina millegrana. 
C. surculis gracilibus | supernè ramosis, subfastigialrs ; 


330 ANIMAUX 


ramis ereclis , pinnatis ; pinnulis tereti-subulatis ; fer- 
tilibus graniferis. 

Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2. 

Habite l’Océan Atlantique , sur les côtes de Ténérife. Le 
Dru. 


8. Coralline granifère. Corallina granifera. 
C. trichotomo-ramosa, tenuissima ; ramis subbipinnatis, 
lanceolatis ; pinnulis subsetaceis ; fertilibus apice velin 
ultima divisuré graniferis. 
Corallina granifera ? Soland.et El. p. 120. t. 21. fig. C. C. 
Mus. no  mém. du mus. vol. 2. 
Habite l'Océan Atlantique , la Méditerranée. Elle forme des 
touffes étalées en rosettes verdâtres et pourprées. 


9. Coralline en cyprès. Corallina cupressina. 

C. humilis , trichotoma , subbipinnata ; ramulis pennaceis ; 
supernë dilatatis, compressis ; pinnis pinnulisque con- 
fertis, distichis. 

Corallina cupressina. Esper. suppl. 2. tab. 7. 

2. eadem albida, surculis ramisque basi denudatis. 

Mus. n.° mém. du mus. vol. 2 

Habite l'Océan Atlantique, près de Ténérife. Le Dr u. 


Coralline chapelet. Corallina rosarium. 

C. elongata, dichotomo-ramosa ; surculis ramisque moni- 
liformibus ; articulis inferioribus cylindricis , supe- 
rioribus subcompressis. | 

Corallina rosarium. Soland. et EN. p- 111.t. 21. fig. h. 

Corallina... Sloan. jam. hist. 1. tab. 20. f. 3. 

Ma collection.  mém. du mus. vol. 2. 

Habite l'Océan des Antilles. Elle est très-blanche. 


Coralline fiicule. Corallina filicula. 

C. humilis , subtrichotoma, compressa, cristala; ramis 
ramulisque supernë dilatalis, complanatis ; articulis 
compressis, cuneiformibus, angulato - lobalis , ultimis 
subpalmatis. 

Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2. 

Habite l'Océan américain. Ma collection. 


SANS VERTÈBRES. 331 


12. Coralline en corymbe. Corallina corymbosa. 

C. dichotomo - ramosa , corymbosa ; articulis inferiortbus, 
brevibus, cylindraceis; superioribus cunezformibus, com- 
pressiusculis ; ultimis, subdigitatis. 

An corallina palmata ? Soland. et EIl. p. 118. t. 21. fig. 

a. À. 

Ma collection.  mém. du mus. vol. 2. 

Habite les mers d'Amérique. Elle est un peu plus élevée et 
moins aplatie que la précédente. 


13. Coralline livide. Corallina livida. 

C. dichotomo-ramosa, supernè pinnato-paniculata ; arti- 
culis ramorum, cunealis, compressis, convexiusculis , 
ad angulos lobifertis. | 

Ma collection. mém. du mus. vol. 2. 

Habite.... les mers d'Amérique? Couleur, vert olivacé ou 
rougeâtre. 


14. Coralline plumeuse. Corallina plumosa. 
C. surculis subramosis, bipinnatis , pennaceis ; articulis 
vix compressis ; pinnulis brevibus , Lenuissimis. 
Mus. n.o mém. du mus. vol. 2. 


Habite les mers aüstrales. Péron et Le Sueur. 


15. Coralline rose. Corallina rosea. 


C. ramosissèma , purpureo-rosea ; ramis subbipinnatis ; 
pinnis pennaceis ; pinnulis ciliiformibus ; articulis ramo= 
rum brevibus , creberrimis. 

Mus. n°  mém. du mus. vol. 2. 

2. var.crispa, ramis distortts. 

Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Espèce des plus 
jolies de ce genre. | | 


16. Coralline mucronée. Corallina mucronata. 

C.ramosa, subdichotoma ; surculis ramisque pinnatis ; in- 
ferne subnudis ; pinnulis brevibus, exilibus acutis ; ar- 
ticulis stirpium cuneatis. 

Ma collection. mém. du mus. vol. 2. 


Habite l’Océan d'Europe. 


3392 ANIMAUX 


17. Coralline corniculée. Corallina corniculata. 
C. subcapillaris, dichotoma ; ramis pinnalis ; articulis 
stirpium bicornibus ; ramulorum teretibus.. 
Corailina corniculata. Soland. et Ell. p:'rar: 
Ellis corall. tab. 24. n.° 6. fig. d. D. 
Ma collection. mém. du mus. vel. 2. 
Habite les mers d'Europe. 


** Polypier capillacé , subdichotome , à articulations 
cylindriques. 


13. Coralline porte-graine. Corallina spermophoros. 

C. dichotoma , capillaris , muscosa , albida ; ramulis fili- 
formibus ; articulis cylindricis ; divisuris ultimis ad 
azxillas grantferis. 

-_ Corallina spermophoros. Lin. Soland. et Ell. p. 122. 

Ellis corali. tab. 24. no 8. fig. g. G. 

Esper. suppl. 2. tab. 10. 

Mém. du mus. vol. 2. 


Habite l’Océan européen. Ma collection. 


19. Coralline flocconeuse. Corallina floccosa. 
C. pumila , tenuissima , dichotomo - ramosissima , nivea; 
ramis ramulisque cylindricis , subpulverets. 
Mus. n.o mém. du mus. vol. 2. 
Habite.... Ses ramifcations sont chargées d’aspérités extré- 
mement petites. 


20. Coralline rougeître. Corallina rubens. 

C. dichotoma capillaris , muscosa ; ramulis filiformibus ; 
articulis cylindricis ; ullimis subclavatis, interdüm bt- 
lobis. 

Corallina rubens. Tin. Soland. et Ell. p. 123. 

Ellis corall. tab. 24. n.0 5. fie. e. E. 

Mus. n.o mém. du mus. vol. 2. 

2. eadem corymboso-fastigiala. 


SANS VERTÈBRES. 333 


Habite l'Océan européen, la Méditerranée ; ete. Ma collec- 
tion. Elle est très-fine , jolie, et variée dans sà couleur. 


Coralline à crètes. Corallina cristata. ne 
C. dichotoma, ramosissima ; capillaris ; ramulis fascicu- 
latis, fastigialo-cymosis , cristatis; articulis minimis : 
teretibus. À 
Corallina cristata. Lin. Soland. et Ell. p. 121. 
Ellis corall. tab. 24. n.0 7. fig. f. F. 
Mus.n.o  méim. du mus. vol. 1. 
Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe. Ma collection. 


Coralline pourprée. Corallina purpurata.. 

C. cespitosa, subpurpurea ; capillaris , 'subfastigiata ; ra- 
mis pinnalis ; articulis Leretibus ; ramplis Hifimis » Cla- 
vatis , subbilobts. 

Mus.n.o mém.du.mus. vol. 2. état 


Habite l'Océan Atlantique , près de Ténérif. : Le Dru: 


*** Polypier rameux , .dichotome ou verticillé ; à 
articulations allongées , séparées, laissant à décou- 
vert l'axe corné qui les soutient. 


23. Coralline gladiée. Corallina anceps.. 

C. dichetoma; ramosissima; articulis ‘inferioribus tere- 
tibus : supérioribus elongatis, ancipitibus ÿ supernè di- 
latatis. 

Mus.n.° mém.:du mus. vol 2. 

Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande, Péron 
et Le Sueur. | 


24. Coralline éphédrée. Corallina ephedræa. 
C. dichotomo-ramosissima , laxa ; ‘ articulis longis, graci- 
libus , subteretibus : ultimis ancipitibus. 
Mus. n.° mém. dn mus. vol. 2. 
. Habite. ... les mers australes ou de la Nouvelle-Hol!ande ? 
Péron et Le Sueur. 


334 - ANIMAUX 


25. Coralline cylindrique. Corallina cylindrica. 
C.dichotoma, ramosissime, debilis, alba; articulis cylin- 
dricis, subœqualibus ; ramulis apice furcatis. 
Corallina éylindrica. Soland. et Ell. p. 114. t. 22, f. 4. 
Ma collection. mém. du mus. vol. 2. 
Habite les mers d'Amérique. 


26. Coralline cuspidée. Corallina cuspidata. 


C. subtetrachotoma , alba ; articulis eylindricis ; geniculis 
tendinacetis ; ramulis ullimts , acutis. 

Corallina cuspidata. Soland. et Ell. p. 124. t. 21. fig. fe 

Ma collection. mém. du muns. vol. 2. 

Habite les mers d'Amérique. 


27. Coralline chaussetrape. Corallina tribulus. 
C. subpentachotoma, ramosissima, diffusa, indurata, mu- 
ricata ; ramulis ad genicula stellatis, divaricatis ; ar- 
iculis inferioribus ancipitibus : superioribus cylin- 


dricis. 
Corallina tribulus. Soland. et El. p. 124. t. 21. fig. C. 
Ma collection. mém. du mus, vol. 2. 


Habite les mers d’Amerique. 


28. Coralline interrompue. Corallina interrupta. 


C.tenuis, ramosissima, diffusa ; ramulis ad genicula , bi- 
nis vel ternis ; articulis interdüm rernotis, eylindricis, 
in pluribus gibbosulis. 

Mus. n.0 mém. du mus. vol. 2. 

Habite l'Océan Atlantique. Ma collection. 


29.' Coralline stellifère. Corallina stellifera. 


C. subpentachotoma , ramosissima ; ramis elongatis , laxis, 
jubatis ; ramulis aciculatis, ad genicula stellatis. 

2. var. internodiis subcrinitis. 

Mus.n.0 mém. du mus. vol. 2. 

Habite les mers australes ou de la Nouvelle-Hollande, Péron 
et Le Sueur. 


SANS VERTÈBRES. 335 


30. Coralline charagne. Corallina chara. 

C. poly chotoma ; ramis ramulisque ad genicula verticilla- 
tis, ascendentibus ; articulis cylindricis , uno latere 
verrucosus : 

2. eadem, ramis gracilioribus , ad genicula fractis, par- 
cibs verrucostis. 

3. eadem, ramis filiformibus , fractis , articulis præ- 


longis. | 
Mus. n.° mém.du mus. vol. 2. 
Habite.... les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le 


S'ueur. Ma collection. Les deux suivantes n’en sont peut- 
être encore que des variétés. 


31. Coralline rayonnée. Corallina radiata. 

C. polycholoma, albo-purpurascens, lϾvigata, verticil- 
laris ; ramulis ad genicula radiatis , erectis, sublæ- 
vibus. 

Mus. n°  mém. du mus. vol. 2. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron ct Le Sueur. 


32. Coralline gallioïde. Corallina gallioides. 
C. subpentachotoma , ramosa, candida , fragilissima; arti-° 
culis cylindricis ; ramulis inæqualibus, verrucosis, ad 
genicula vertlicillatis. 
Mus.n., mém. du mus. vol. 2. 
Habite les mers australes ou de la Nouvelle Hollande. Péron et 
le Sueur. 


336 ANIMAUX 


SEPTIÈME SECTION: 


POLYPIERS EMPATÉS. 


Polypiers diversiformes , composés de deux sortes 
de parties distinctes : | | 


1.0 De fibres nombreuses, cornées , soit fasciculées 


ou rayonnantes , soit enlacées , croisées ou feutrées ; 


2.0 D'une pulpe charnue ou gélatineuse , qui recou- 
vre, enveloppe ou empäte les fibres , contient les po- 
lypes , et prend, en se desséchant , une consistance 
plus ou moins ferme , coriace ou terreuse. 


OBSERVATIONS. 


Voici la dernière section de l’ordre des polypes à poly- 
pier ; celle dans laquelle on voit le polypier s'anéantir dé- 
finiivement , se confondant à la fin avec le corps com- 
mun des polypes; celle enfin qui fournit une transition 
évidente des polypes à polypier aux polypes tubifères , et 
de ceux-ci aux polypes flottans. 

Les polypiers empâtés sont en général épais, trés-mous 
dans l’état frais, et la plupart, en se desséchant , pren- 
nent une consistance assez ferme , souvent même co- 
riace. 

Ces polypiers sont formés de deux sortes de parties dis- 


SANS VERTÈBRES. 337 


/ 


ünctes , savoir : d’une pulpe charnue ou gélatineuse ) qui 
contient, elle seule , les polypes ; et de fibres cornées ou 
cartilagineuses , diversement disposées , recouvertes , en- 
veloppées ou empâtées par la pulpe polypifère, 

Sous le rapport des deux sortes de parties qui les compo- 
sent, ces polypiers se rapprochent essentiellement de ceux 
que j'ainommés corlicifères ; mais au lieu d’avoir, comme 
ces derniers, un axe central, entier et plein, ils ont des 
fibres multiples , très-grêles , souvent même d’une finesse 
extrême, d'une substance cornée , et qui ne sont jamais 
. fistuleuses. Ces fibres remplacent l’axe du polypier, et en 
sont une véritable dégénérescence par la voie de la division. 
Elles sont d’abord en faisceau central et axiforme ; bien- 
tôt apres elles se dispersent , s’enlacent , se croisent en ré- 
seau , et sont cohérentes dans les points de leur croisement. 
Ces mêmes fibres ont quelquefois beaucoup de roideur , 
comme dans certaines éponges ; néanmoins, dans les der- 
niers genres de cette section , elles ont une ténuité si grande 
qu'a peine sont-elles perceptibles. 

La pulpe charnue ou gélatineuse qui enveloppe, empâte, 
ou recouvre les fibres cornées, est plus ou moins épaisse , 
selon l'espèce de polypier dont elle fait partie ; et dans ceux 
de ces polypiers où elle subsiste après leur sortie de la 
mer , elle forme , en se desséchant, un encroûtement assez 
ferme , coriace, poreux , et le plus souvent cellulifère À 
quirend évidente sa nature de polypier. 

Ainsi, les polypiers empâtés présentent des masses di- 
versiformes , charnues , pulpeuses ou gélatineuses , et rem- 
_plies de fibres cornées , plus ou moins fines, dont la dis- 
position varie selon les espèces. 

C'est dans la substance charnue ou pulpeuse de ces poly- 
piers, que sont immergés les polypes , et qu’ils communi- 
quent probablement les uns avec les autres. 


Tome IT. 29 


338 ANIMAUX 


Dans certains de ces polypiers, comme dans les aZcyons , 
la pulpe enveloppante est si molle, et recouvre des fibres 
si menues,que. dans l’état frais , elle se confond avec le 
corps commun des polypes, Aussi, c’est avec les a/cyons que 
le polypier se termine , et il le fait si insensiblement, qu'il 
est difficile d’assigner le point où il cesse d'exister ; ce qui 
fut cause qu’on a rangé parmi les alcyons beaucoup de po- 
lypes qui n’y appartenaient point. Dans ceux néanmoins où 
la pulpe enveloppante subsiste en entier après s'être dessé- 
chée , il est facile de reconnaitre que cette pulpe est un 
corps tout-à-fait étranger aux animaux qu’il a contenus ; 
aussi les cellules des polypes s’observent-elles presque tou- 
jours alors , et se distinguent mème très-bien. 

Onsentque la nature n’a pu produireles polypiers empâtés 
qu'après les polypiers corticifères; et que c’est en divisant la 
matière qui formait l’axe central de ces derniers, en di- 
minuant ensuite de plus en plus la quantité de celtema- 
tiere transformée en fibres , enfin , en augmentant au con- 
traire la pulpe enveloppante , qu’elle a produit successive- 
ment les différens polypiers empâtes. 

Or , en augmentant la pulpe enveloppante , la rendant de 
plus en plus gélatineuse, presque fluide , et diminuant la 
matière des fibres, elle a terminé d’une manière insensible 
le polypier, et a produit, par une sorte de transition, 
des corps vivans , communs à beaucoup de polypes; corps 
qui n’ont plus de polypier, mais qui ont encore l'aspect des 
derniers polypiers. 

Les polypes des polypiers empâtés ont l’organisation au 
moins aüssi avancée que celle des polypes à polypiers cortici- 
fères , si elle ne l’estmême davantage encore ; car ils parti- 
cipent évidemment au nouvel ordre de choses qui a com- 
mencé dans ces corticifères. 


Peut-être offrent-ils, comme les polypes tubifères que 


SANS VERTÈBRES. 339 


M. Savigny vient de nous faire connaître un corps muni 
d'une cavité abdominale sous-gastrique , divisée longitudi- 
nalement par hait demi-cloisons, et contenant huit intes- 
tins , ainsi que six ovaires ou six grappes de gemmules. Peut- 
être, au moins, ce nouveau mode d'organisation, qui a dû 
commencer avec Jes polypiers corticifères , n'y est-il en- 
core qu'ébauché , et ne se trouve achevé que dans les 
polypes tubiferes et dans les polypes flottans. 

S'il en est ainsi, comme cela parait vraisemblable , les 
polypes des quatre premières sections des polypiers, see 
raient tous, comme les Aydres , à intestin unique et simple, 
et à cavité intérieure sans division; ceux de la cinquième 
section commenceraient à offrir une tunique double ; enfin 
ceux de la sixième et de la septième section seraient à intes- 
tins multiples, et auraient une cavité abdominale sous-gastri- 
que , divisée dans sa longueur par huit demi-cloisons ou es- 
pèces de mésenteres, 

Comme jen’ai connu que tard , et pendant l'impression 
de cet ouvrage, les intéressantes observations de M. Savi- 
gny , je n’ai pu les annoncer au commencement de la classe 
des polypes ; mais je vois avec satisfaction qu’elles confir- 
ment les rangs que j'avais assignés aux différens animaux 
de cette classe. 

Les polypiers empälés conservent toujours, en se des- 
séchant , leur forme, et la plupart leur empâtement. On ne 
les a encore divisés qu’en un petit nombre de genres , parce 
qu'en général leurs polypes sont peu connus : voici ces 


genres. 
* Polypiers subphytoïdes. 


Pinceau. 


Flabellaire, 


3/40 ANIMAUX 
** Polypiers polymorphes. 


Épon ge. 
Téthie. 

Géodie. 
Alcyon. 


PINCEAU. (Penicillus.) 


Polypier à tige simple, encroûtée à l'extérieur , rem- 
y pe ) 

plie intérieurement de fibres nembreuses, cornées, fas- 
ciculées , se divisant à son sommet en un faisceau de ra- 


meaux filiformes, dichotomes, articulés. 


Polyparium stirpe simplici, externe incrustato, 
intus fibris corneis numerosis fasciculatis longitudina- 
liter farcto. 


Rami terminales , fiiformes , articulati, dichotomi , 
fastigiati, fasciculatim digesti. 


OBSERVATIONS. 


Quoique les polypiers connus sous le nom de pinceau, 
aient de grands rapports avec les corallines, non seulement 
leur port et leur aspect les en distinguent facilement, mais 
la composition de leur tige est si différente, qu’on doit les 
considérer comme appartenant à un genre trés-particulier , 
et même à une autre section. - 


SANS VERTÈBRES. 341 


Ces polypiers , surtout la première espèce , présentent as- 
sez bien la forme d’un pinceau, et sont composés d’une 
tige simple, cylindrique, que termine un faisceau de ra- 
meaux nombreux. Tout le polypier est recouvert d’un en- 
croùtement calcaire , blanchâtre et comme farineux. Dans 
l’intérieur de la tige, on trouve une multitude de fibres 
cornées, libres, disposées en faisceau longitudinal. Il 
semble que la nature, par cette disposition, ait ici com= 
mencé la division de l’axe simple et central des coraliünes , 
des gorgones, etc., le transformant en un faisceau de fibres 
longitudinales. 

Les rameaux qui terminent la tige sont grèles , filiformes, 
dichotomes , articulés, très-nombreux et disposés en un fais- 
ceau quelquefois corymbiforme, 


ESPÈCES. 


1. Pinceau capité. Penicillus capitatus. 
P. stirpe incrustato lævi ; ramis fasciculatis , fastigialo-ca: 
pilatis, dichotomis , articulatis, filiformibus. 
Corallina penicillus. Lin. Soland. et EIl. t. 25. f. 4—6. 
€. penicillus. Pall. zooph. p. 428. 
Seba.tlhes. 1. tab. 1. f. 10. 
Mus. n° annales du mus. vol. 20. p.209. n°1. 
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. 


2, Pinceau annelé. Penicillus annulatus. 
P. stirpe simplict, membranaceo, annulatim rugoso ; ra- 
mis fasciculatis, fastigialis , dichotomis, articulatis. 
Corallina peniculum. Soland. et EÏl. p. 127. tab. 7. f. 5—8. et 
tab. 25. f. 1. annales du mus. 20. p. 299. n.0 2, 
Habite les mers d'Amérique. 


3. Pinceau flabellé. Penicillus phænix. 
P. slirpe simplict, gicrustato ; fronde oblongé ; ramis 


3492 ANIMAUX 


undique fasciculatis, erumpentibus , coemplanalo - con- 
nalis. 

Corallina phœnix. Soland. et EL tab. 25.f. 2—3, 

Annales du mus. 20.p. 299. n.° 3. 

Habite sur les côtes des îles Barbades. 


FLABELLAIRE. (Flabellaria.) 


Polypier caulescent , flabelliforme , encroûté , souvent 


divisé ; à expansions aplaties, subarticulées , prolifères. 


Tige courte , cylindrique ; tissu composé de fibres en- 
trelacées ; articulations subréniformes, plus larges que 


longues , à bord supérieur arrondi, ondé, sublobé. 


Polyparium caulescens , flabellatum , incrustaturr , 
sæpius divisum : ramis complanatis , subarticulatis , 


pro l f < erts. 


Stirps brevis , teres ; textura & fibris implexis com- 
posila ; articuli subreniformes , transversi : margine 


superiore rotundato , urdulato, sublobato. 
OBSERVATIONS. 


Quoiqu’avoisinant les corallines, les fabellaires ; ainsi 
que les pinceaux, appartiennent évidemment à la section des 
polypiers empâtés ; puisque leur tissu, plus ou moins en- 
croûté , est composé d’une multitude de fibres très-petites, 
entrelacées . presque feutrées. Leur tige, qui varie en lon- 
gueur selon les espèces , tantôt soutient des expansions 
simples , aplates , flabelliformes ; dont les articulations sont 


= 


SANS VERTÈBRES. 343 


réunies ; et tantôt se divise en rameaux munis d’articula- 
tions distinctes, comprimées, réniformes, plus larges que 
longues. | 

Ici, l’on voit le faisceau fibreux et central de la tige des 
pinceaux transforme en un tissu de fibres intérieures enla- 
cées et feutrées presque comme dans les éponges. 

Dans quelques flabellaires , et principalement dans celles 
dont les articulations sont réunies , ces articulations apla- 
ties sont minces , presque membraneuses , et si légérement 
encroûtées , qu’on est tenté de prendre ces polypiers pour 
des végétaux. Il y en a même qui ont entièrement l'aspect 
de la sremella ou de l’ulva pavonia des botanistes. 


ESPÈCES, 
* Articulations réunies. 


1. Flabeïlaire simple. Flabellaria conglutinata. 
F. stirpe simplict, subincrustalo ; ramis omnibus con- 
glutinatis ; fronde flabelliformti nudd. 
Corallina conglutinata. Soland. et Ell. p. 125. tab, a5. 
AE 
Annales du mus. vol. 20.p. 3o1. no 1. 


Habite les côtes des îles Bahama. 


2. Flabellaire pavone. Flabellaria pavonta. 
F. stirpe simplici, incrustalo ; ramis conglutinatis ; fronde 
flabelliformi incrustatd', undatd , sublobatd. 
* Corallina flabellum. Seland. et EI]. p. 124. tab. 24. fig. A. 
B. Esper. suppl. 2. t. o. fig. 4. B. 
Mus. n.o | 
2. var. lobata. Soland. et EI]. tab. 24. fig. C. Esper. suppl. 2. 
t.9. fig. C. 


344 


ANIMAUX 


3. var. profunde incisa. 

Fucus maritimus, etc. Moris. hist. 3. sect. 15. t.8.f. 7, 
Esper. suppl. 2. tab. 8. 

Annales du mus. 20.p. 301. n.0 2. 


Habite les mers d'Amérique. 


** Articulations distinctes. 


3. Flabellaire grosse-tige. Flabellaria crassicaulis. 


F. stirpe tereti, crasso, incrustalo ; ramis distinctis, articu- 
latis ; articulis planis, incrustatis , reniformibus. 

An Soland. et El. tab. 24. fig. D. 

Mon cabinet. 

Annales du mus. 20. p. 301. n.03. 

Habite.... Cette flabellaire, par son tissu fibreux, laineux ; 
feutré et tout-à-fait semblable äcelui des éponges, montre 


évidemment quèlle appartient aux polypiers empâtés. 


h. Flabellaire épaissie. f'labellaria incrassata. 


F. stirpe brevi; ramis articulalis trichotomis , articulis 
compressis , incrustatis : inferioribus cuneatis ; superio- 
ribus reniformibus. 

Corallina incrassata. Soland. et EÏl. p.111. tab. 20. fig, d 
d'a INi<6. 

Mus. no annales. du mus. 20. p. 302. n.° 4. 


Habite l'Océan des Antilles. 


5. Flabellaire raquette. Flabellaria tuna. 


F. stirpe brevi; ramis articulatis, subtrichotomis ; arti- 
culis , compressis, planis , subrotundis , viridulis. 

Corallina tuna. Solaud. et El. v. 20. fig. E. 

Marsil. hist. de la mer. t. 7. f. 31. 

Corallina discoidea. Esper. sappl. 2. t. XH. 

Annales du mus. n.0 5. 

Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 


6. Flabellaire multicaule. Flabellaria multicaulrs. 


F. stirpibus pluribus, incrustatis, articulatis, ramosis ; 


SANS VERTÈBRES. 345 


articulis inferioribus, subteretibus : superioribus rent- 
formibus , planis, inciso-lobatis. 

Mus. n.° annales du mus. n.°6. 

Habite. ... Cette flabellaire ressemble presqu’entièrement à la 


suivante par ses sommités. 


7. Flabellaire festonnée. Flabellaria opuntia. 

F. stirpe subnullo ; ramis trichotomis, diffusis , articu- 
lalis ; articulis plants, reniformibus , undatis , incrus- 
Latis. 

Corallina opuntia. Lin. Soland. et Ell. t. 20. fig. b. 

Sloan. jam. hist. 1. t, 20.f. 2. 

Corallina. Esper. suppl. 2. t. 1. 

Mus. n.° Annales du mus. n.°5. 

Habite les mers d'Amérique. Celle-ci est toute blanche, très- 
rameuse , diffuse, presque sans tige. Son tissa intérieur, 
très-distinctement laineux et fibreux, est. recouvert d’un 
encroûtement calcaire assez épais. 


ÉPONGE. (Spongia.) 


Polypier polymorphe, fixé; mou, gélatineux, et comme 
irritable pendant la vie des polypes; tenace, flexible, 
très-poreux et absorbant l’eau dans l’état sec. 


(Axe.) Fibres nombreuses , cornées, flexibles, enla- 
cées ou en réseau, adhérentes dans les points de leur 
croisement. 


(Croûte empâtante.) Pulpe gélatineuse, comme vivante, 
enveloppant les fibres , contenant les polypes, mais très- 
fugace, et ne se conservant que partiellement dans le 
polypier retiré de la mer, 


Polypes inconnus. 


346 ANIMAUX 


Polyparium polymorphum, fixum, molle, gelati- 
nosum et subirritabile in vivo; exsiccatione tenax , 


flexile, porosissimum , aquam respirans. 


( Axis.) Fibræ innumeræ, corneæ , flexiles , reticu- 
latin contextæ et connexe. 


( Crusta.) Gelatina subviva , fibras vestiens , fuga- 
cissima , in polypario è mari emerso partim elapsa , 
evarida. 


Polypr ignou. 
OBSERVATIONS. 


L'éporge est une production naturelle que tout le monde 
connait par l'usage assez habituel qu’on en fait chez soi; 
et, cependant, c’est un corps dont la nature est encore 
bien peu connue , et sur lequel les naturalistes, même les 
modernes, n’ont pu parvenir à se former une idée juste et 
claire. | 

Après l’avoir considérée comme intermédiaire entre les 
végétaux et les animaux, on s'accorde assez maintenant à 
ranger cette production dans le règne animal ; mais on 
pense qu’elle appartient aux plus imparfaits et aux plus 
simples de tousles animaux; en un mot, que les éponges 
offrent effectivement le terme de la nature animale, c’est- 
a-dire , que, dans l’ordre naturel , elles constituent le pre- 
mier anneau de la chaine que forment les animaux. 

D’après cela, comment pouvoir considérer les éponges 
comme des productions de polypes , en un mot, comme 
de véritables polypiers ! Quelques naturalistes néanmoins 


Font soupçonné; mais , jusqu’à ce jour, personne n’en 


SANS VERTÈBRES. 347 


ayant pu apercevoir les polypes , les idées , à l'égard 
de ces productions singulières , sont restées vacillantes, 
fort obscures , et l'hypothèse inconsidérée qui attribue ces 
corps aux plus imparfaits des animaux a prévalu , malgré 
l'impossibilité évidente que des animaux qui seraient plus 
simples encore que les monades , puissent donner lieu à 
des corps aussi composés et aussi tenaces que le sont les 
éponges. 

Si l'observation des animaux qui ont formé les éponges 
ne nous fournit rien qui puisse fixer nos idées sur la nature 
de ces animaux , examinons les corps eux-mêmes qu’ils ont 
produits, et voyons si parmi d’autres productions d’ani- 
maux que nous connaissons mieux, il ne s’en trouve point 
qui soient réellement rapprochés des éponges par leurs 
rapports. 

Ceux qui possèdent, ou qui ent consulté de riches 
collections d’alcyons et d’éponges, savent ou ont dû re- 
marquer , qu'entre ces deux sortes de corps, les rapports 
naturels sont si grands, qu’on est souvent embarrassé pour 
déterminer lequel de ces deux genres doit comprendre cer- 
taines espèces que les collections nous présentent. 

De part et d’autre, ce sont des corps marins fixés, le- 
gers , diversiformes , et tous composés de deux sortes de 
substances, savoir: 1.0 de fibres nombreuses, cornées, 
flexibles , plus ou moins fines, quelquefois à peine percep- 
tibles, et diversement situées, entrelacées, croisées, réli- 
culées ; 2.° d’une chair qui empäte ou recouvre ces fibres , 
qui s’affermit et devient comme coriace et terreuse dans son 
desséchement , et qui, dans les especes , varie du plus 
au moins en épaisseur,en quantité , en ténacité, en poro- 
sité, etc., etc. 

Ceux de ces corps dont la pulpe charnue, plus em- 
preinte de parties terreuses , se trouve persistante après 


345 ANIMAUX 


leur extraction de la mer , se dessèchent, et prenant une 

corisistance ferme , subéreuse ou coriace , ont recu le nom 
d’alcyons. Ceux au contraire dont la chair très-gélatineuse, 

et peu empreinte de parties terreuses , s’affaisse , s’éva- 

nouit et mêmes’echappe en partie lorsqu'on les retire de la 

mer , et qui ont des fibres cornées fort grandes, bien en- 

trelacées , croisées , réticulées et adhérentes entr’elles , ont : 
été nommés éponges. 

Il n'y a donc de part et d’autre que du plus ou du moins 
dans la consistance de la pulpe qui empäte les fibres, 
c’est-à-dire , dans l'intensité du caractère essentiel de ces 
corps ; et ce plus ou ce moins se remarque même entre les 
espèces de chacun des deux genres dont il s’agit. 

S'il en est amsi, et j'en appelle à l'examen des objets, 
parce qu'ils en offrent les preuves les plus évidentes; en- 
fin, si l'observation nous apprend que les a/cyons nous 
présentent de véritables polypiers, les polypes de plusieurs 
alcyons ayant été observés et figurés, 1l ne peut donc rester 
aucun doute que les éponges ne soient pareillement des 
productions de polypes, et même de polypes qui avoisinent 
ceux des alcyons par leurs rapports; elles ne sont donc pas le 
produit des plus simples et des plus imparfaits des animaux. 

Sans doute, en citant les alcyons, je n’entends pas par- 
ler de ces animaux composés, à corps commun, gélatineux 
et sans polypier, que l’on a confondus avec les alcyons, 
d’après une apparence extérieure; mais je parle des vrais 
alcyons , c’est-h-dire , de ceux qui ont un polypier , le- 
quel, dans sa structure , offre des fibres cornées, empâtées 
d'une pulpe qui se conserve et s’affermit dans son desséche- 
ment. Or, ce sont ces corps qui ont avec les éponges des 
rapports que l’on ne saurait contester. 

Qu’on se rappelle maintenant que les polypes à polypier 
constituent la plupart des animaux composés , dont les in- 


SANS VERTÈBRES. 349 


dividus adhérent les uns aux autres, communiquent en- 
semble , participent à une vie commune, et ont un corps 
‘commun qui continue de subsister vivant , quoique ces 
individus , après s’être régénérés , périssent et se succè- 
dent rapidement; alors 'on sentira que le corps gélatineux 
et commun des alcyons et des éponges, et que les po- 
lypes qui le terminent dans tous les points, peuvent rem- 
plir toute la porosité de leur polypier , comme cela arrive 
au corps commun des polypes qui forment les astrées , les 
madrépores, etc. On sentira aussi que ce corps commun 
et que celui des polypes.qui. y adhérent, étant très-irrita- 
bles , doivent se contracter subitement au moindre contact 
des corps étrangers qui les affectent, ce qui a été effective- 
ment observé; qu’enfin , si dans les éponges la chair gé- 
latineuse de ces corps, est très-transparente, hyaline , en un 
mot, sans couleur , les polypes très-petits de sa surface, 
doivent alors échapper à la vue, ce qui est cause que, 
jusqu’à présent , on ne les a point aperçus. 

D'après ce que je viens d’exposer , toutes les observa- 
tions, tous les faits connus qui concernent les éponges, 
s'expliquent facilement , et fixent incontestablement nos 
idées sur l’origine et la nature de ces corps. 

On sait que l'éponge est un corps mou, léger , très- 
poreux , jaunâtre , grisâtre ou blanchätre , et qui a la fa- 
culté de s’imbiber de beaucoup d’eau que l’on en fait sortir 
en le comprimant. 

Les anciens, mème avant Aristote, avaient pensé que 
ces corps étaient susceptibles de sentiment, parce qu’ils 
leur avaient remarqué une sorte de frémissement et une 
contraction particulière lorsqu'on les touche. 

Ce fait, dont on ne saurait douter , et dont je viens de 
développer plus haut la cause, a donné lieu à une er- 
reur , et celle-ci à une autre. 


350 ANIMAUX 


En effet, les anciens, et beaucoup de modernes, n’ayant 
pas fait attention que la nature à formé , dans le règne 
animal , beaucoup d'animaux composés, comme elle a 
fait parmi les végétaux beaucoup de plantes pareillement 
composées , c'est-à-dire, qui adhèrent et communiquent 
ensemble , et participent à une vie commune , ont consi- 
déré l'éponge comme un seul animal. Cette erreur les a 
conduits à regarder cet animal comme le plus imparfait des 
animaux , et comme formant la chaine quilie le règne ani- 
mal au règne végétal par les algues , etc. [ animal ambi- 
guumn, crescens , torpidissimum, etc. Pallas. ] 

J'ai assez fait connaître le peu de fondement de ces idées, 
sur lesquelles je ne reviendrai plus. 

Il y a des éponges qui ont beaucoup de roideur dans leur 
tissu, parce qu'il est composé de fibres cornées fort roides, 
fortement agglutinées ensemble dans les points de leur 
croisement, et que plusieurs des espèces qui sont dans ce 
cas, manquent presqu’entièrement de cette pulpe fugace 
qui empâtait leurs fibres. Les autres espèces, quoique 
plus ou moins encroûtées , n'offrent point cet encroûte- 
ment épais, ferme et terreux qui empäte le tissu fibreux des 
alcyons. 

Les trous assez grands qu'on voit épars sur diverses 
éponges ne sont point des cellules de polypes ; mais ce 
sont des trous de communication , qui fournissent une voie 
commune pour les issues de plusieurs polypes, et par les- 
quels l’eau leur arrive. Quelquefois certaines excavations 
qu'on leur observe ; sont le résultat de corps étrangers au- 
tour desquels les polypes se sont développés, ou des caver- 
nosiiés utiles à la vie des polypes qui y ont des issues. 

De tout ce que je viens d’exposer, d’après un examen 
approfondi des polypiers dont il est question, il résulte : 

1.9 Que les a/cyons constituent des polypiers empâtés, 


SANS VERTÈBRES. 351 


dont l’encroûtement persiste entièrement après la sortie de 
l’eau et sà dessiccation, se durcit alors, et souvent même 
conserve encore les cellules des polypes ; 

2.2 Que les éponges sont aussi des polypiers empâtés, 
mais dont la pulpe enveloppante , plus molle et presque 
fluide , est si fugace que , s’échappant en partie lorsqu'on 
retire le polypier de la mer, elle conserve rarement les 
cellules des polypes , et que, dans son desséchement , elle 
n'offre toujours qu’une masse flexible , très-poreuse, et qui 
est propre à s’imbiber de beaucoup d’eau. 

Comme les polypes des éponges doivent être extrême- 
ment petils, ainsi que le sont sans doute ceux des flabel- 
laires qui viennent avant, et qu'ils habitent dans une 
pulpe molle, très-fugace , on ne doit donc pas s'étonner 
de ce qu'ils ne sont pas encore connus. Leur petitesse et 
leur transparence en sont les causes, et ce ne pourrait 
être que dans l’eau même qu'on réussirait à les aperce- 
voir , si on les y observait avec les précautions néces- 
saires. | 

La forme générale de chacun de ces polypiers est si peu 
importante , et varie tellement dans le genre , que sa con- 
sidération peut à peine être employée à caractériser des es- 
pèces. Cependant on est forcé de s’en servir; mais ce ne 
doit être qu’apres s’être assuré des différences qu'offre le 
tissu ; différences qui constituent des caractères solides , 
mais difficiles à exprimer. 

Cette diversité dans la forme est si considérable, qu'on 
peut dire avec fondement , que toutes les formes obser- 
vées dans les polypiers pierreux, se retrouvent presque 
généralement les mêmes dans les éponges. 

En effet, les unes présentent des masses simples , sessiles, 
plus ou moins épaisses , enveloppantes ou recouvrantes ; 
d’autres sont pédiculées , droites, soit en massue ou en co- 


352 ANIMAUX : : 

lonne, soit aplaties en éventail ; d’autres sont creuses, 
soit tubuleuses ou fistuleuses , soit infundibuliformes ou en 
cratère; d’autres sont divisées en lobes aplatis et folia- 
cés; d’autres enfin sont rameuses, diversement dendroïdes 
ou en buisson. Les espèces offrent aussi toutes les nuances 
possibles , depuis celles dont toutes les fibres de la sur- 
face sont complètement encroûütées, jusqu'à celles qui 
ont toutes leurs fibres à nu, tant au dehors qu’en de- 
dans. 

Le genre de l’éponge étant très-nombreux en-espèces, 
je vais présenter la distinction de celles que j'ai vues, com- 
parées, et dont je puis certifier la détermination; mais, avant 
tout, je dois exposer les divisions qu'il me paraît conve- 
nable d'établir pour faciliter l'étude et la connaissance de 


ces espèces. 


DIVISIONS DES ÉPONGES. 


1.9 Masses sessiles, simples ou lobées, soit recouvrantes, 
soit enveloppantes ; 

2. Masses subpédiculées ou rétrécies à leur base, simples 
ou lobées ; 

3.2 Masses pédiculées, aplaties ou flabelliformes, simples 
ou lobées ; 

4.0 Masses concaves, évasées, cratériformes ou infundi- 
buliformes ; 

5.2 Masses tubuleuses ou fistuleuses , non évasées ; 

6.° Masses foliacées ou divisées en lobes aplatis, foliformes ; 

7.9 Masses rameuses , phytoïdes ou dendroiïdes. 


SANS VERTÈBRES. 353 


ESPÈCES. 


Masses sessiles , simples ou lobées , soit recouvrantes , 


soit enveloppantes. 


1. Éponge commune. Spongia communis. 

Sp. sessilis, subturbinata , rotundata, supernè plano-con: 
vexa, mollis , lenax , grossè porosa ; superficie lacinu» 
lis rariusculis ; foraminibus magnis. 

An spongia officinalis ? Lin. | 

1. Sp. communis fusca. L’éponge brune commune. 

2. Sp.communts lutea. éponge blonde commune. 

3. Sp. communts aurantia. L'épouge orangée commune. 

Annales du mus. vol. 20. p.350. n.0 1, 


Habite la mer Rouge, l'Océan indien. Mon cabinet. 


2. Éponge pluchée. Spongia lacinulosa. 

Sp. sessilis, subturbinata, planulata , obsoletë lobata, 
mollis , tomentosa, porosissima ; superficie lacinuirs cre- 
Lerrimis. 

Spongia officinalis. Esper. vol. 2. tab. 15—15. 

Anuales du mus. 20. p. 370. n.0 2, 


Habite la mer Rouge, l'Océan indien. Mon cabinet. 


3. Éponge sinueuse. Spongia sinuosa. 
Sp. sessilis, ovala, rigida , sinubus variis, lacunisque 
inæqualibus undique cavernosa. 
Spongia sinuosa. Pallas. zooph. p. 594. 
Esper. vol. 2.t. 31. 
Annales du mus. 20. p. 351. n.0 3. 
Habite l’Ccéan indien. Mon cabinet. 


4. Eponge cavernense. Spongia cavernosa. 
Sp. sessilis, ovato-conica , cavernosa , incrustafa ; super- 


ficie lobis, crebris, erectis, atlenualo-aculis, con- 
fertis. 


Spongia cavernosa. Pall. zooph. p. 394. 
Tome FI. 23 


354 ANIMAUX 


Annales du mus. 20. p. 391. n.o 4. 
Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. 


5. Éponge cariée. Spongia cariosa. 

Sp. informis , sublobata , rimoso - lacunosa, cavernosa , 
fulvo-ferruginea; foraminibus variis ; fibris inœqualiter 
reliculatts. 

Seba. thes. 3. tab. 96. f. 5. 

Annales du mus. n.o 5. 


Habite l’Océan indien. Mon cabinet. 


6. Eponge lichéniforme. Spongia licheniformis. 
Sp. glomerato-cespitosa , sessilis , asperata; fibris laxis- 
simis, cancellatim connexis, lenactbus, subramescen- 


étbus. 
1. Sp. lichentformis fuscata. 
Mus. n. 
2. var. laxior , subpurpurea. 
Mus. n.° 
3. var. palidë fulva, fibris tenworibus. 
Mus. n.° annales du mus. n.° 6. 


Habite dans différentes mers, et offre beaucoup de variétés. 


7. Éponge barbe. Spongia barba. 

Sp. sessilis , in massam ; suberectam et laxissimè reticu- 
latam elongata ; fibris ramescentibus partim crusté con- 
glutinatis ; apicibus laceris. 

Annales du mus. 29. p. 372. n.° #. 

Habite.... la Méditerranée ? sur le Spondylus gæderopus. 
Mon cabinet. 


8. Éponge fasciculée. Spongia fasciculata. 

Sp. sessilis, ovato-globosa , fibrosa, rigidula ; fasciculis 
fibrosis, ramosis, fastigiatim conjfertis; penicüllis cre- 
berrimis ad superficiem. | 

Spongia fasciculata. Pall. zooph. p. 381. 

Esper. vol. 2. t. 32. 

Planc. Conch. t. 15. fig. E. 

Mus.n.° annales du mus. n.9 8. 

Habite la Méditerranée. 


SANS VERTÈBRES. 399 


9. Eponge déchirée. Spongia lacera, 
Sp. sessilis, ovata, pulvinata , intüs clathrato-lacunosa ; 
lobulis terminalibus, ramescentibus, laceris. 
Mus. n.° annales du mus. n.0g. 
Habite.... Elle forme une masse sessile, ovale, convexe, 
fibreuse , remplie de petites lacunes intérieurement. 


10. Eponge filamenteuse. Spongia filamentosa. 


Sp. sessilis , ovalu, pulvinata, fibroso-fasciculata, aurea ; 


fasciculis érectis , creberrimis, distinctis, lateribus fila- 
mentosis. 


Annales du mus. n.0 10. 

Mus. n.0 

2. var. albida ; fasciculis brevissimis. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , à l’île King. Péron 
et Le Sueur. 


11. Éponge alvéolée. Spongia favosa. 

Sp. sessilis, ovata, pulvinata, citrina; superficie fa- 
vis, subangulalis , conferlis, inœqualibus ; parietibus 
submembranaceis. 

Mus, n° annales du mus. p. 373.n.° 11. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l’île King. 
Péron et Le Sueur. 


12. Éponge celluleuse. Spongia cellulosa. 

Sp. sessilis, ovata, sublobata , fulva , superficie favosa; 
favis, subangulatis inœqualibus ; interstitiis parietibusque 
crassiusculis , porosis. 

Ellis et Solander , tab. 54.f. 1. 

Spongia cellulosa. Esper. suppl. 1. tab. Go. 

Mus. n° annales du mus. n.0 12. 

Habite les mers de la Nouvelle - Hollande, près l’ile King. 
Péron et le Sueur. 


13. Eponge cloisonnée. Spongia septosa. 
Sp. sessilis, mullilamellosa ; Llamellis suberectis, decussan- 


Libus, in favos irregulares connatis ; parielibus perosis, 
subaspertis. 


356 ANIMAUX 


Mus. n.o annales da mus. n.° 13. 
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur.: 


14. Eponge percée. Spongia fenestrata. 
Sp.incrustans, rigida , lonsa, rimis inæqualibus et sinuo= 
sis fenestrala ; fibris reticulatis. 
Annales du mus. p. 354. n.° 14. 
Habite l'Océan indien. Mon cabinet, sur un {rochus. 


1). Éponge à gros lobes. Spongia crassiloba. 

£p. incrustans , profunde lobata ; lobis erectis, crassis, 
compressis , conotdeis ; ports crebris, submarginalibus. 

Mas. n.° 

Annales du mus. n.0 15. 

Habite.... d’une base peu étendue qui encroûte les rochers, 
s'élèvent plusieurs gros lobes droits , épais, comprimés, 
presqu’ovales ou conoïdes , obtus. 


16, Eponge planche. Spongia tabula. 2 
Sp. plana , oblonga , subindivisa , porosissima ; utro- 
que latere rugis inæqualibus ; transversis , superne oscu- 
liferis. 
Mus. n°, annales du mus. n.° 16. 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, le long des côtes 
de Leuwins. Péron et le Sueur. 


17. Eponge gâteau. Spongia placenta. 
Sp. oblique orbiculata, plano-convexa , rigida, porosissi- 
ma; limbo radiatim sulcato ; foraminibus rartis. 
Mus. no annales du mus. n.0 17. 
Habite lesmers de la Nouvelle-Hollande, à l'ile King. Péron 
et le Sueur. 


18. Éponge byssoïde. Spongia byssoides. 
Sp. sessilis, simplex, prostrata, tumida , pellucida ; fibris 
nudis, laxissimè cancellatis. 
Mus. n y 
2. var. massis planulatis. 
Annales. du mus. p.375. n.o 18. 


SANS VERTÈBRES. 357 


Habite les mers australes on de la Nouvelle-Hollande. Péron 
et /e Sueur. 


19. Éponge pulvinée. Spongia pulvinata. 
Sp. sessilis, ovata, pulvinata, rard lobata, fulvo-aurea ; 
fibris nudis, laxë implexis. 
Mus. n.0 
Annales du mus.n.° 1g. 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 


20. Éponge charboneuse. Spongia carbonaria. 
Sp. informis, subsolida, nigra, superficie incrustata ; po- 
rés foraminibusque varits, trregulartbus. 
Annales du mus. n.° 20. 
Habite les mers d'Amérique , enveloppant de grandes portions 
du millepora alcicornis. Mon cabinet. 


21. Eponge encroûtante. Spongia incrustans. 
Sp. crustacea, tenuis , fucos obtegens, fibrosa, laxè retr- 
culata; foraminibus sparsts. 
Mus. no annales du mus. n.0 21, 


Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


22. Eponge fuligineuse. Spongia fuliginosa. 
Sp. incrustans, fuscata , fuliginosa, fucos ahesens ; fo- 
raminulis subseriatis. 
Mas. n.° annales du mus. p. 356. n.o 22. 
Habite.... Elle ressemble à un byssus trés-court, brun ou 
noirätre, fuligineux, qui encroûte les feuilles d’un fucus. 


Masses subpédiculées ou rétrécies à leur base, simples 


ou lobées. 


23. Eponge anguleuse. Spongia angulosa. 
Sp. erecta , subturbinata, iporosissima; angulis laterali- 
bus inæqualibus varüis ; foraminibus ad angulorum mar- 
gines creberrimis, subdistinctis. 


358 ANIMAUX 


Mus. n.e 
2. var. informis , sublobata. 
Annales du mus. 20. p. 376. n.° 23, 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, près l’île King. Péron 
et le Sueur. 


24. Eponge plurilobée. Spongia pluriloba. 

Sp. erecta, fisso-lobata, rigidula , tenuissimë porosa ; Lo: 
bis compresso - planis , variis, obtusts , subtruncatis ; 
osculis sparsis, distantibus. 

Mus. n.0 annales du mus. p. 356. n.0 24. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande ? Péron ct le Sueur. 


L2 


25. Eponge crévassée. Spongia rimosa. 

Sp. érecta, elongata, fibrosa, sublanuginosa, rigidula; 
superficie rimis longitudinalibus excavaté& ; foraminibus 
Sparsis. 

1. $p.rimosa columnaris. 

Mus. n.0 

2. Sp. rimosa subclavata. 

Annales du mus. n.° 25. : 

Habite les mers dela Nouvelle-Hollande ? Péron et Le Sueur. 


26. Eponge à pinceaux. Spongia penicillosa. 

Sp. substipilata , erecta , obovato-clavala , fibrosa; 
fibris nudis , laxè contextis ; superficie penicillis, pro- 
minulis creberrimis. 

1: sp. pentcillosa clavala. 


Mus. n.° 
2. var. brevior , subglobosa. 
Mus. n.° annales du mus. p. 377. n., 26. 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. 


27. Eponge enflée. Spongia turgida. 
Sp. substipitala, ovato-lurgida , erecta aut obliqua ; 
fibrosa ; fibris nudis , larè implexis ; foramine termi- 
nalr. 


1. Massa erecta, turgido-gibbosa ; foraminibus tribus. 
Mus. n.°. 


- SANS VERTÈBRES. 359 


2. Massa oviformis , obliqua : foramine unico. 

Mus.n.° annales du mus. n.o 27. 

Habite les mers de la Nouvelle - Hollande , au port du Roi 
Georges. Péron et le Sueur. 


28. Eponge bombicine. Spongia bombycina. 

Sp. substipitata, erecta, ovato-ventricosa , supernè multiloba ; 
fibris nudis, laxissimis, ad superficiem hispido-crispis ; fora- 
minibus raris , subterminalibus. 

Mus. n.0 

2. var. minus »ventricosa , Subcompressa. 

Mus. n.° annales du mus. p. 375. n.0 28. 

Habite les mers de la Nouvelle Hollande. Péron et Le Sueur. 


29. Eponge flammule. Spongia flammula. 

Sp. obsoletè stipitata , erecta , ovata vel ovato-lanceolata , laxis- 
simè fibrosa; fibris nudis : longitudinalibus divaricatis ad api- 
ces crispatis. 

Mus. n.o annales du mus. p. 378. n.° 29. 

2. var. turpida, obovata. 

Habite les mers australes. Péronet le Sueur.' 


30. Éponge mirobolan. Spongia myrobolanus. 
Sp. stipitata , obliquè ovalis , fusco-fulya ; fibris tenuissimis , 
densë contextis , subincrustatis ; foraminibus lateralibus. 
Mus.n. annales du mus. p. 378. 
Habite... Cette espèce est petite, portée sur un pédicule un 
peu grêle, et présente une masse ovale , légèrement com- 


primée, 


31. Éponge pied de lion. Spongia pes leonis. 
Sp. substipitata , ovato-rotundata , compressa , molbis, porosis- 
sima ; margine superiore foraminoso. 
Mus. n.0 
Annales du mus. p. 379. n.° 31. 
Habite les mers australes. Péron ct le Sueur. 


32. Eponge patte d’oie. Spongia anatipes. 
Sp. stipitata , complanata , laxissimè fibrosa : explana- 


36e ANIMAUX 


tione subquadratä , lobatä ; fibris longitudinalibus | eminen- 
tioribus. | 
Mus. n.0 
Annales du mus.n.° 32. 


Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 
\ 


Masses pédiculées , aplaties , flabelliformes , simples 
ou lobées. 


33. Éponge palette. Spongia plancellx. 

Sp. subpediculata , plana , ovato- truncata , tenuissimè po- 
rosa; foraminibus hinc creberrimis , versès basim subseria- 
libus. | 

Mus. n.0 annales du mus. p.359. n.0 33. 

Habite.... Cette éponge a la forme d’une palette. 


34. Eponge pelle. Spongra pala. 

Sp. pedate , spathulata , maxima , intùs fibris , densiès confertis 
longitudinaliter lineata ; margine superiore foraminoso ; fibris 
nudis , laxissimè contextis. 

2. var. superficie prolifera , lobata : 
losis , longitudinaliter adnatis. 


Zcbis cylindraceis , subtubu- 


3, var. spathul& crassiore. 

4. var. superficie lacunos& , proliferä. 
Mus. n.o annales du mus. 20. p. 380. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , près de Vile aux 


Kanguroos. Péronet le Sueur. 


35. Eponge flabelliforme. Spongia flabelliformis. 

Wp. erècta, pediculata , plana, suborbiculata ; fibris rigidis, 
subincrustatis, elegantssimé reticulatis : strigis superficialibus, 
undatis , decussatis in disco. 

Sp. flabelliformis. Lin. Pall. zooph. p, 380. 

Rumph, amb. 6. t. 80. f. 1. 

Seba. thes. 3. t. 95.f. 2—4, 

Esper. vol. 2.1. 13. 

Mus. n.ce 


SANS VERTÈBRES. 361 


2. var. flabello elliptico ; strigis tenuioribus, laxioribus. 
Mus. n 


3. var. flabello parvo , fibroso , pellucido ; utrinque convexo. 
Mus. n.o annales du mus. p. 380. n.0o 35. 


Habite l’Océan indien , les mers de la Nouvelle-Hollande. 


36. Éponge plume. Spongia pluma. 
Sp. pediculata , flabellatim dilatata , albida , tenuissimè fibrosa; 
fibris nudis , laxissimis. 
Mus. n.o annales du mus. p. 381. n.0 36. 
Habite les mers australes. Péron et le Sueur: 


37. Eponge chardon. Spongia carduus. 
Sp. pediculata , dilatato-flabellata , incrustata, albida ; flabello 


rotundato , hinc productiore; utroque latere , rugis lamellosis , 


spinoso-echinatis. \ 
Mus. n.0 annales du mus. n.0 37. 


Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


38. Eponge drapée. Spongia pannea. 
Sp. pediculata, erecta, flabelliformis , crassa , porosissima ; 
fibris reticulatis ; margine superiore foraminoso. 
Mus. n.0 
An spongia compressa ? Esper. suppl. 1.p-290. t. 55i 
2. var. crassissima, compressa? rotunda. 


Annales du mus. p. 381. n.° 38. 
Habite.... Cette espèce est très-épaisse, aplatie et pédi- 
culée. 
39. Eponge fendillée. Spongia fissurata. 
Sp, pediculata , plana , flabelliformis, corium expensum simu- 


lans, sublobata ; superficie fissuris creberrimis notatä. 
Mus. n.° annales, p. 382. n.° 39. 


2, var. incisa , sublaciniata ; fissuris majoribus et rarioribus. 
Habite les mers australes. Péronet le Sueur. 
4o. Eponge cancellaire: Spongia cancellaria. 


Sp. kumilis, subpediculata | compresso - flabellata , rotun- 


data ; ramulis incrustatis, rigidis, coadunato-cancellatis ; 
nargine muricatos 


362 ANIMAUX 


Mus. n° annales , p. 382. n.° 40. 1 
Habite.... Petite éponge à pédicule court ; comprimée, for- 
mant un éventail arrondi. 


41. Éponge en lyre. Spongia lyrata. 


Sp. stipitata, erecta, compresso - flabellata , ex tubulis coadunatis 
composita ; margine superiore rotundato , foraminoso. 

Spongia lyrata. Esper. suppl. 2. p. 41. t. 67. f. 1—. 

Annales du mus.p. 382. 

Habite.... l'Océan indien ? Mon cabinet, provenant d: la 
collection de M. Turgot. 


42. Éponge deltoïde. Spongia deltoidea. 


Sp. erecta , flabellata, supernè truncata , incrustata ; utrâque 
superficie vermiculis nodosis crustaceis irregularibus. 

Mus.n.o annales, p. 382. n.0 42. 

Habite... 


43. Éponge poële. Spongia sartaginula. 


Sp. pediculata , orbicularis , planulata , uno latere concava , al- 
tero convexa ; gradum scalæ seriebus pluribus obsoletis et oscu- 
Lis subseriatis in convexitare.. 

Mus. no TR 

Annales du mus.p. 353. 

Habite.... Espèce très-singulière, ayant un peu la forme 
d’une poële à frire. 


44. Éponge appendiculée. Spongia appendiculata. 


Sp. subpediculata ;, oblongo-spathulata , rigidula ; appendicibus 
digitiformibus , erectis, obtusis ; superficie porosissimä ; oscu- 
lis subsecundis. 

Mus. n.o 

2. var. textur& tenuiore , vix incrustatà. 

Annales du mus. p. 383. - 

Habite... 


SANS VERTÈBRES. 363 


Masses concaves , évasées , cratériformes ou infundi- 
buliformes. 


45. Éponge usuelle. Spongia usitatissima. 

Sp. turbinata , tenax, mollis , tomentosa , porosissima , lacinulis 
seabriuscula , supernè concava ; foraminibus in cavitate subse- 
riatis. 

2. var. major, crateriformis ; foraminibus in sulcos radiatos con- 
fluentibus. 

3-eadem extès appendicibus inæqualibus lobata. 

Mus. n° annales, 20.p. 383. n.° 45. 

Habite les mers d'Amérique. Cette espèce , très -distincte de 
l'éponge commune , n.° 1, fait aussi un objet de commerce, 
etest employée aux usages domestiques, 


46. Éponge tubulifère. Spongia tubulifera. 
Sp.sessilis, mollis, porosissima ; stellatim lobata ; lobis tubu- 
liferis. 
Mus. n.o annales, p. 384. n., 46. 
Habite.... probablement les mers d'Amérique ? 


So 


47. Eponge stellifère. Spongia stellifera. 

Sp. turbinata , crateriformis ; mollis, tomentosa , poro- 
sissima ; foraminibus in parte cav& sparsis , crebris , stel- 
latis. 

Mus. n.° 

2. eadem amplissima , subauriformis. 

Esper. vol: 2. tab. 14. 

Mus. n° annales, p.384. n.0 47. 

Habite.... les mers de l'Amérique ? Elle est grande, tur- 
binée , profondément creusée en cratère, 


48. Eponge striée. Spongia striata. 
Sp. turbinata , infundibuliformis, tenuis , incrustata , nigra ; 
parietibus longitudinaliter striatis ; striis asperis. 
Mus. n.° annales, n.° 48. 


Habite.... les mers d'Amérique ? 


36/4 ANIMAUX 


49. Éponge cloche. Spongia campana. 

Sp. turbinata , campanulata, amplissima ,‘ rigidissima ; pa- 
rietibus lamelloso - reticulatis, mucronibus asperis , forami- 
nulatis. 

Mus. no annales, p. 385. n.° 40. 

Habite.... probablement les mers d'Amérique. Mon cabinet; 
venant de la collection de M. Turgot. 


5o. Eponge trombe. Spongia turbinata. 

Sp. angusto-turbinata , pr.elonga , infundibuliformis , rigida , 
incrustato - fibrosa , porosissima ; cavyitate monticulis sparsis 
echinulatä. 

Mus. no annales , n.0 5o. 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. 


Dre Éponge creuset. Spongia vasculunr. 
Sp. turbinata, infundibuliformis, subrigida , incrustato = fibrosa ; 
porosissima ; marpgine lanuginoso ; internä superficie lœvi. 
Mus. n.o annales , p. 385. n.0 51. 
Habite.... 
Obs.!ly a tant d’éponges qui sont infandibuliformes , que je ne 
vois pas comment deviner quelle est celle que Linné a dé- 
signée par son spongia infundibuliformis. 


Lé 
+ 


52. Eponge brassicaire. Spongia brassicata. 


$p. incrustata, cyatho expanso conformis, subfoliacea; lobis pla- 
nis , amplis , in rosam excavatam dispositis; centro cyathi 
rimuloso ; ocellis sparsis prominulis. 

Mus. n° annales, n.0 52. 


Habite l'Océan des Grandes-Indes. 


53. Éponge cyathine. Spongia cyathina. 


«Sp. incrustata , turbirata , cyathiformis ; crusté ubiquè rimulis , 
tenuissimè divisà ; interstitiis interruptis ; ocellis parvis, 
sparsis. | 

Mus. n.0 annales, p. 386. n.o 53. 

Habite les mers australes ou de la Nouvelle - Hollande. Péron 
etle Sucer. | 


| SANS VERTÈBRES. 365 
54. Eponge d'Othaiti. Spongia othaitica. 

Sp. partim incrustata, cyathiformis , subintegra ; crustâ grossè 
rimulosä ; rimulis longitudinalibus ; interstitiis elevatis, aspe- 
ratis ; ocellis immersis obsoletis. 

Soland. et Ell. tab. 59. f. 1—2. Esper. suppl. 1, t. r. fige 
7—8. 

Mus. n.° 

2. eadem inciso-lobata: 

Soland. et Ell. t. 59. f. 3. 

Mon cabinet. Annales, p. 386. n.0 54. 

Habite les mers d’Othaiti et celles de la Nouvelle-Hollande. 
Péron et le Sueur. 


5. Éponge porte-côtes. Spongia costifera. 


Sp. turbinata > cyathiformis, fibrosa , rigida ; costis longitudinae 
libus, acutis, sublamellosis , crebris. 

Mus. n° annales du mus. 20. p. 432. 

Habite l'Océan austral. Péron ct le Sueur. 


56. Éponge en cuvette. Spongia labellum. 


Sp. turbinato - ovata , labelliformis, chartacea ; nervis , longi- 
tudinalibus striata ; interstitiis cancellatis; margine undato 
sublobato. | 

Turgot, mém. instr. pl. 24. idée c. 

2. var. amplior , parietibus undulato-plicatis. 

Annales du mus. p. 432. n.° 56. 

Habite... . Mon cabinet, provenant de la collection de 


M. Turgot. 


5. Éponge caliciforme. Spongia édosts this 


Sp. substipitata , calyciformis : rigida » tenuissimé porosa et 
rimo$a. 
- Sp. calyciformis. Esper. suppl. 1:p. 292. t. 27. 
2. var. calyce hinc fisso , subfenestrato. 
Annales , n.0 57. 
Habite les mers du Nord. Mon cabinet, provenant de la collec- 


tion de M. Turgot. 


366 ANIMAUX 


58. Éponge veineuse. Spongia venosa. 
Sp. turbinata, cyathiformis, patula , tenuissima ; cæplanationce 
Zncrustatä ; venoso-reticulatà , foraminosä. 
Turgot mém. instr. pl. 24. fig. G. 
Mon cabinet. Annales , p. 433. n.0 58. 
Habite... l'Océan indien ? 


5g. Éponge corbeille. Spongia sportella. 
Sp. subturbinata | sportam , vimineam et cyathiformem simulans ; 
nervis albis, nudis , sublignosis, reticulatim coalescentibus. 
Planta marina lignosa..….. Seba. thes. 3. t. 95. £. 6. : 
Mus.n®° annales du mus. n.0 59. 
Habite l'Océan près l’ile de Madagascar. 


60. Éponge bursaire. Spongia bursaria. 
Sp. bursis cuneatis , subcompressis , flabellatim agprepatis; ex- 
ternà superficie tuberculis acuminatis muricatä. 
Mus. n.° annales, p. 433. n.°6o. 
Habite. ... Mon cabinet. 


61. Éponge bilameliée. Spongia bilamellata. 

Sp. pedata , compressa ; flabellata | basi infundibuliformis 4 
lamellis duabus terminalibus , amplissimis , rectis, parallelis , 
extùs scrobiculatis. 

Mus. n.° annales, n.° 61: 

2. var. lamellis extùs sublævigatis. 

Habite l'Océan austral. Péron etle Sueur.. 


62. Eponge calice. Spongia calyx. | 
Sp. stipitata, turbinata , calyciformis, laxè fibrosa , pellucida ; 
parietibus crassis : interna subgibbosa. 


Mus. n.° annales, p. 434. n.0 62. 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. 


Masses tubuleuses ou fistuleuses. 


s 


63. Éponge lacuneuse. Spongia lacunosa. 


Sp. tubulosa, simplex, cylindrica, fibrosa , rigida , crassis- 


SANS VERTÈBRES. 367 


sima; extern& superficie lacunis sinuosis et irregularibus ex. 
cayatä. 
Mus. n.° 


Annales, 20. p.434. n.0 63. 
Habite.... Cette éponge est lacuneuse en dehors. 


64. Éponge en trompe. Spongia tubæformis. 
Sp. subaggregata , tubulosa , incrustato-fibrosa, longissima ; 
tubis simplicissimis, extùs tuberculosis ; basi subplicatä. 
Spongia fistularis. Pall. zooph. p. 385, 
Esper. vol. 2. tab.20..21. 
Mus. no annales, p. 485. n.o 64. 
* Habite les mers d'Amérique. 


65. Éponge fistulaire. Spongia fistularis. 
Sp. aggregata , tubulosa , pralonga , fibrosa ; tubis simpli- 
cibus , sensim ampliatis ; fibris denudatis , reticulatis, laxè con- 
‘LCR 
S'pongia fistularis. Esper. vol. 2.tab. 21. A. 
Seba thes. 3.t. 05. f. 1 ? ; 
2. var. tubo breviore, subinfundibuliformi. 
Mus.n.° annales, n.0 65. 
Habite les mers d'Amérique. Mon eabinet. 


66. Eponge plicifère. Spongia plicifera. 

Sp. tubulosa, subinfundibuliformis , flexilis , luteo-fulva ; extùs 
plicis tortuoso-sinuosis inæqualiter anastomosantibus ; pariete 
internä subfavosä. 

An Seba. mus. 3. t. 05. f. 7. 

Mus.n. annales, p. 435. n.0 66. 

Habite.... probablement les mers d'Amérique. Mon cabinet, 
venant de la collection de M. Turgot. 


67. Eponge à fossettes. Spongia scrobiculata. 
Sp. turbinato-oblonga , infundibuliformis , flexilis , utrâque su- 
perficiserobiculis, inæqualibus, rotundatis , favosis. 
Turgot, mém. instr. pl. 24. fig. F. 
Aunales , 20. p. 436. n.° Gr. 
Habite. .... Mon cabinet. 


368 ANIMAUX 
68. Éponge vaginale. Spongia vaginals. 


Sp. aggregata , tubulosa ,. subcompressa , ferruginea, dura: - 
extern& superficie tuberculis compressis asperä; foraminibus 
sparsis. 

An Sloan. jam. hist. 1.t.24. fr. 

Turgot, mém.instr. pl. 24. fig. B. 

Annales, n.0 68. 

Habite.... les mers d'Amérique ? Mon cabinet. 

69. Eponge digitale. Spongia digitalis. 

Sp. subaggregata , tubulosa , rigida, albida ; superfièie lacinu- 
lis rigidis muricatä ; foraminibus sparsis. 

An Sloan. jam. hist. 1. t. 23. f. 4. Spongia villosa. Pall. 
p- 392. 

Mon cabinet. 

2. var. tubulis elongatis. + 

Ramph. amb. 6.t. go. f. 2, 
Annales, p. 436. n. Go. 
Habite l'Océan des Deux-Indes. 


70. Éponge bullée. Spongia bullata. 


Sp. rameso-fastigiata, tubulosa ; tubulis bullatis , inflato-nodosis; 
foramine terminali constricto, marginato. 

Mus. n.0 

2. var, tubulis diffusis , obsoletè nodosis , fibroso-reticulatis. 

S'pongia tubulosa. Lin. Esper. suppl. 1. tab. 54. 

Mus.n.s annales, p.437. n.° 50. | 

Habite les mers de la Nouvelle-Hoïllande, près l'ile aux Kan- 
guroos. Péron et le S'ueur. < 


. Eponge siphonoïde. Spongia scy phionoëdes. 


«1 
4 


Sp. tubulosa , mollis , semi-pellucida; tubulis rectis , 2 S. 3-fidis, 
versès basim sensim attenuatis ; fibris reticulatis læviter in- 
crustatise 

Aus. n.° 

2. var. fibris subnudis. 

Annales, p. 437. n©°vr. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande ,; anx iles Saïint- 
Pierre et Saint-Francois, Péron et le Sueur. 


SANS VERTÈBRES« 369 


Cr, 


72. Éponge quenouille. Spongia tolus. 


Sp. stipitata , erecta, clavæformis, tubulosa; extern4 superficie 
lacunosä. 


2. var. dilatato-spatulata ; fibris laxioribus. 
Mus. n.0 annales, p. 437. n.0 n2. 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , à l’île aux Kangu- 
roos. Péron et le Sueur. 


73. Éponge tubuleuse. Spongia tubulosa. 


Sp. tubulosa, ramosa, fibrosa , tenax ; tubulis yariè yersis, 
oculatis ; fibris subnudis , reticulatim contextis: 
Mon cabinet. annales, p. 438. 
>, var. tubulis subsecundis, arrectis. 
Spongtia tubulosa. Soland.et Ell. p. 188. t. 58. f. 7. 
Habite l'Océan des Grandes-Indes. 


74. Eponge muricine. Spongia muricina. 


Sp. tubulosa, subramosa , elongata , tuberculis acutis; undique 
muricata ; osculis nullis. 
Mus. n.° 


2. var. aculeis minortbus et crebrioribus: 
Annales, 20. p. 438. n.° 4. 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 


Z La L Le Q 
75. Eponge confédérée. Spongia confæderata. 
Sp. erecta, crassa, subcompressa ; tubulis pluribus connexis 
fibris partim incrustatis , laxè reticulatis. 
Mus. n° annales, n.0 75. 


Scba. thes. 3. tab. 97. f. 2 


Habite.... les mers de la Nouvelle - Hollande: Péron et La 
Sueur. 


76. Éponge intestinale. Spongia intestinalis. 


: Sp. pluriloba, fibrosa , rigidula , 
qualibus variis |, cylindraceis , 
tratis. 


intùs cava; lobis jrœ- 
fistulosis , rimoso - fenes- 


An spongia cavernosa ? Esper, 2. p. 180. tab. 5. 
Mus.n.°  Seba, mus. 3. t. 96. f. 2. 


Tome IT. 24 


370 ANIMAUX 


Annales , 20. p, 439. n.° 76. 
Habite la Méditerranée. 


Lé 


"7. Eponge couronnée. Spongia coronata. 
Sp. simplex, tubulosa, minima, apice spinulis radiatis coro- 
nata, Soland.et Ell. p. 190. t. 58. f. 8—9. 
Esper. supp. 1. tab. 61. f. 5—6. Annales, n.0 77. 


Habite les côtes de l'Angleterre. Espèce trés-petite. 


Masses foliacées , ou divisées en lobes aplatis , 


Joluforimes. 


73. Eponge perfoliée. Spongia perfoliata. 
Sp. cäule simplici, erecto, fistuloso, foliifero ; lobis foliaceis , ro- 
tundatis basi fenestratis , spiraliter confertis. 
Mas. n.° 
Annales, 20. p. 43g. n.° 78. 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 
C’est de toutes les éponges la plus singulière et la plus re- 


marquable. 


Ld 
79. Eponge pennatule. Spongia pennatula. 
Sp. stipitata , supernè foliaceo-pinnata ; lobis foliaceis erectis, 
rotundato-cuneatis cristatis ; Superficie pOrOSiSSiMie 


Mus. n.o annales, p. 440. n.0 90. 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. 


80. Eponge cactiforme. Spongia cactifornus. 
Sp. frondosa , pediculata , flabellatim ramulosa ; frondibus pla- 
nulatis, rotundato - cuneatis, incrustatis , crassiusculis ; uno 
latere Lacunis sparsis notato. js 
Mus.n.o annales, p. 440. n.° 80. 
Ÿ Habite les mers australes. Péron et le Sueur. 


81. Eponge bouillonnée. Spongia crispata. 
Sp. explanationibus foliaceis , centortis, Bullato- crispis, 


SANS: VERTÈBRES. 371 


coalescentibus ; texturä tenuissimè fibrosä , foraminulatä, subpel- 
lucidä. 

Mous.n.° annales, p. 440. n.0 81. 

Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


82. Eponge panache noir. Spongia basta. 

Sp. substipitata, frondoso-cristata, fibrosa, nigra; explanationi- 
bus convoluto = crispis , confertis ÿ; fibris nudis ,| laxè ccn- 
fextis. 

Spongia basta. Pall. zooph. p.359. 

Esper. vol. 2. p. 244. t. 25. fig. bona. 

Mon cabinet Mus.n. annales, p. 441. 

Habite l’Océan indien. 


83. Éponge lamellaire. Spongia lamellaris. 
Sp. frondosa , sessilis ; lameilis pluribus j mollibus, erectis , 
subparallelis, supernè latioribus ; rimis porisque obsoletis ; 
 fibris tenuissimè eontextis, 
Aus. n.° 
2. var. laminis incisis , subcrenatis , diffusiusculis. 
Mon cabinet. annales, p. 441. 


Habite les mers australes ou des Grandes-Indes. Péron et Le 
Sueur. 


84. Eponge endive, Spongia endivia. 

Sp. frondosa, mollis ; frondiculis numerosis | supernè dilatatis , 
in rosam dispositis ; limbo rotundato crispo ; foraminibus rarius- 
culis. 

An spongia lamellosa? Esper. vol 2. t. 44. 

Annales > Pe &4r. a S4. 

Habite.... Mon cabinet. 


85. Eponge polyphylle. Spongia polyphylla. 
Sp. frondibus pediculatis , erectis , rotundato-cuneatis , lobatis, 
convoluto-plicatis ; nervis longitudinalibus , uno latere eminen- 
tioribus. R 
Mus. n.o annales, p.441. 
2. var. frondium margine superiore Laciniose, 
Spongia frondosa. Pall. zooph. p.395. 


372 


86. 


88. 


89. 


90. 


ANIMAUX 


Esper. suppl. 1. t. 51. 
Habite l'Océan Indien. 


Éponge queue de paon. Spongia pavonia. 


Sp. stipitata , frondosa ; frondiculis rotundatis , subproliferis , in- 
crustatis , tenuibus ; uno latere foraminulato. 

Mus. n.0 

2. var, hinc crusta radiatim rugosa. 

Mus.n.° annales, p. 442. n.0 86. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande.‘Péron et le S'ueur. 


Eponge scarole. Spongia scariola. 


Sp. mollis, frondosa, multilamellosa ; lamellis erectis , inciso- 
lobatis, basi lacunosis , subcostatis, crispis; fébris tenuissimè 
contextis. 

Mus.n.o annales, p. 442. n.0 37. 

Habiteles mers australes. Péron et le Sueur. 


Éponge hétérogone. Spongia heterogona. 


Sp. sessilis, albida, subfrondosa ; explanationibus erectis, un- 
dato-plicatis, tubos hinc fissos simulantibus ; uno Latere nervis 
striato : altero apiculis majusculis muricato. 

Mus. no annales, p. 442.n.0 88. 

An Sp. aculeata ? Esper. vol. 2. tab. 5. A. 

Habite.... espèce singulière , qui semble former par ses ex- 
pansions une réunion de tubes tous incomplets. 


Éponge thiaroïde. Spongia thiaroïdes. 
Sp. erecta, frondosa , molliuscula ; hispida ; lamellis porosis , 
superné lobatis ; lobis crebris, angustis, erectis, coronam 
muricatam æmulantibus. 
Mus.n. annales, p. 443. 


Habite.... Serait-ce une des variétés du spongia fibrillosa 
de Pallas ? 


Éponge feuille-morte. Spongia xerampelina. 


Sp. ramosa, frondosa , incrustato-stuposa ; frondibus ovatis , in- 
ciso-lobatis ;, nervis longitudinalibus, prominulis , reticulatis, 
poris favagineis. 


SANS VERTÈBRES. 373 


Æn spongia ventilabrum ? Lin. 

Esper. vol. 2. tab. 12. 

Seba. thes. 3. t. 95. f. 8. Lona. et forte f. G. specimen ju- 

nius. 

An spongia strigosa. Pall, zooph. p. 395. 

Mus. n.° 

2. var. laxior frondibus profunde laciniatis. 

Annales, p. 443. n.° 90. 

Habite.... l'Océan américain ? 


91. Eponge junipérine. Spongia juniperina. 
Sp. ramosa ‘in frondes nervosas, laciniosas fenestratasque expla- 
nata ; superficie scabros& , foraminulatä. 
An spongia frondosa ? Pall. zooph. p. 395. 
Esper. suppl. 1. t. 51. 


Mus. n.o 

2. var. thuyæformis: frondibus cancellato = fenestratis , poresis- 
simis. 

Mus. n.° annales, p. 444. n.°9r. ù 


: Habite l’Océan indien. Mon cabinet. 


92. Eponge raifort. Spongia raphanus. 


Sp. frondosa , tomentosa, foraminulata ; frondibus ovatis, 


inciso-lobatis , rotundatis , rugis longitudinalibus utrinque sul 
catis. 


Mus. n.° annales, p.444. n.° o2. | 
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


93. Éponge mésentérine. Spongia mesenterina. 
Sp. erecta , lamelloso - frondosa ; lamellis latis, crassiusculis, 
undato - plicatis, gyratis, apice truncatis ; fibris reticulatis. 
Mus. n.o annales, page 444. n.° 03. 
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


94. Eponge léporine. Spongia leporina. 
Sp. incrustata , profundè laciniata , frondosa ; lacinits planis, 


tenuibus , oblongis , versès apicem dilatatis , sublobatis, ob 
tUSÈs« 


374 ANIMAUX 


Mus.n.° annales, p. 444. n.° 04. 
Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


95. Eponge découpée. Spongia laciniata. 
Sp. frondosa, subsessilis, mollis, candida ; laminis plurikus 
erectis , confertis , inciso-lyratis ; superficie subrimosä ; poris 
sparsis. 
Seba. thes. 3. t. 06. f. 6. 
Mus.n.e annales, p. 445. n.° 95. 
Habite l'Océan indien. Jolie éponge foliacée. 


96. Éponge frondifère. Spongia frondifera. 


Sp. subramescens , frondosa , multiloba; lobis proliferis , ro- 
tundatis , incrustatis ; limbo fbris , crispis , fimbriato ; osculis 
sparsis , substellatis. 

Turgot, mém. ins. pl. 24. fig. E. 

2. var. magis deformis , crustä compactiore. 
Annales, p.445. n.0 06. 
Habite.... Mon cabinet, venant dela collection de M. Tur- 


go. 
07- Éponge frangée, Spongia fimbriata. 


$p. stipitata, subramescens , frondosa ; frondibus ovato - sub- 
rotundis , incrustatis, poroso-punctatis ; limbo fibris, crispis , 
fimbriato. 

Annales, p. 445. n.0 91. 

Habite. ...... Mon cabinet , venant de la collection de 


M. Turgot. 


Masses rameuses , phytoïdes ou dendroïdes. 


(Ramifications distinctes ). 


98. Eponge arborescente. Spongia arborescens. 
Sp. ramosa , rigida , tenuissimè porosa ; ramis subcompres- 
sis, apice palmato -digitatis ; foraminibus sparsis, subse. 
riatis. 


Spongta rubens. Pall. zooph. p. 580. 


QC 


SANS VERTÈBRES. 37 


Spongia , Seba. thes. 3. 1. 96. f. 2. 

Spongia digitata. Esper. suppl. 1. t. 5o. pecimen junius. 

Mus.n.° Mon cabinet. Annales , p. 446. 

2. var. lobis longioribus , erectis. 

Spongia lobata. Esper. vol. 2. tab. 46. 

3, var. dobis dongis, compressis , erectis : margine fora- 
minoso. 

Mus. n° : 


Habite les mers de l'Amérique. 


99. Éponge à verges. Spongia virgultosa. 


Ôp. stipite duro, erecto, ramoso ; ramis subteretibus, virgatis 
erectis, acutiusculis ; Superficie panneä. 
Mon cabinet. annales, p. 446. n.° go. 


2. var. ramis flexuosis, divaricatis. 


. Esper. suppl. 2. tab. 66. 


100, 


101. 


102. 


Habite.... les mers du Nord de l'Europe ? 


Éponge longues-pointes. Spongia longicuspis. 

Sp. ramosa; basi ramis , clathrato-coadunatis ; supernè ramulis, 
subcylindricis , erectis, longis ; cuspidiformibus ; superficie la- 
cinulis , squamosis , reticulatis , hispidulis , minimis, 

Mus.n.o annales , p. 447. n.0100. 


Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 


Eponge asperge. Spongia asparagus. 

Sp. erecta, mulricaulis, ramosa ; framis raris, teretibus , 
vireulæformibus ; prælongis , incrustatis ; osculis subseria- 
libus. 

Mus. n.° annales , p.447 n.0 107. 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et L Sueur. 


Eponge dichotome. Spongia dichotoma. 

Sp. ramosa, caulescens, subdisticha , tenax ; ramis dichotomis, 
erectis, tereti-subulatis , tomentosis. 

Spongia dichotoma. Lin, Soland. et Ell. p. 187. 

Spongia cervicornis. Pall. zooph. p. 388. 

Planc. Conch. tab. 12. 

Mus. n.° annales , p.445. n.° 102. 


376 


103. 


104. 


106. 


ANIMAUX 


2. var. ramis Curvato-tortuosis , sæpe anastomosantibus: 
Esper. vol. 2. tab. 4. 
Habite la Méditerranée , la mer de Norvège. 


Eponge muriquée. Spongia muricata. 

Sp. suberosa , ramosa ; ramis erectis , rigidis , divisis , tereti- 
angulatis , acutis ; fasciculis , villosis , undique muricatis. 

Sp. muricata. Lin. Soland. et Ell. p. 185. 

Pall: zooph. p. 389. Sp. stuposa. mém. societ. Wern. 2. 1. 

p.79. pl. 3et.4. 

Spongia fruticosa. Esper. vol. 2. t. 10. 

Mon cabinet. Annales, p.448 , n.° 103. 

Habite l'Océan d’Afrique , les côtes de la Guinée. 


Éponge hérissonnée, Spongia echidnæa. 

Sp. laxè ramosa , tenax ; ramis cylindricis, caudiformibus , pa 3 
pilloso - muricatis ; papillis lineari - spatulatis , brevibus, con- 
fertissimis. 

Spongia,.. Seba. thes. 3. t. 09. f. 7. 

Act. angl. vol. 55. tab. XI. fe. FF. 

An spongia muricata ? Esper. vol. 2. t. 3. 

Mon cabinet. annales, p. 448. n.° 104. 

Habite... les côtes d'Afrique ? 


Éponge vulpine. Spongia vulpina. 

Sp. erecta, ramosa , rigida , incrustata ; ramis caudiformibus , 
papilloso - echinatis ; papillis confertissimis, compressis , ra- 
moso-lobatis , subclathratis. 

Mus.n.o annales, p.449. n.0 105. 
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. 


Éponge porte-épis. Spongia spiculifera. 

Sp. muitipartita , ramulosa , porosa , foraminulata ; ramulis 
erectis, tuberculato - muricatis , spicæformibus ; tuberculis parvis 
subcylindricis. 

Mus. n° annales, p. 449. n.° 106. | 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande , près l’ile King. 
Péron et le Sueur. 


SANS VERTÈBRES. 377 


107. Éponge carlinoïde. Spongia carlinoides. 

Sp. ramosissima , flabellato-cymosa ; incrustata ; ramis angu- 
latis , membranaceo - alatis; laciniis subspinosis ; porositate 
nullä, 

Annales, p. 449. n.0 107. 

Habite.... Mon cabinet, venant de la collection de M. Tur- 

gok. 


108. Eponge amaranthine. Spongia amaranthina. 

Sp. erecta , ramosa , porosissima ; ramis supernè dilatatis, com- 
pressis, diviso - lobatis, longitudinaliter striatis ; josculis cre- 
bris. 

Annales , p.449. n.° 108. 

Habite...: Mon cabinet , provenant de M. Turgot. 


100. Éponge en étrille. Spongia strigilata. 
Sp, stipitata , ramosa , flabellata 3 ramis planulatis, papilloso- 
echinatis ; papillis creberrimis , compressis , subserialibus. 
Annales, 20. p.450. n.0 109. 
Habite.... Mon cabinet, venant de la collection de M. Tur- 


got. 
110. Eponge nerveuse. Spongia nervos«æ. 


Sp. flabellatim ramosa , tenax; ramis nervosis , subreticula- 
tis, versès apices planulatis , laciniosis ; altero latere Lle- 
vioribus, 
Turgot, mém. instr. pl. 24. fig. A4. 
Annales, p. 450. n.° 110. 


Habite.... probablement l'Océan indien. Mon cabinet. 


111. Éponge épine de ronce. Spongia rubispina. 


Sp. flabellatim ramosa , tenax , crustä coriaceä obducta ; ramis 
divisis, subcoalescentibus , undique echinatis ; tuberculis cre- 
bris , acutis. 

Annales, p. 450. n.ortr. 

Habite.... Mon cabinet. 


112. Eponge sapinette. Spongia abietina. | 
Sp. stipitata , ramosa , patula ; ramis planulatis, incrustatis, 
papilloso-echinatis ; papillis acutis , filo terminatis. 


378 ANIMAUX 


Mus. n.° annales, p./45o.n.° 112. 
Habite.... 


113. Eponge allongée. Spongia elongata. 
Sp. moilis, fibroso-porosa , longissima , cylindracea, subramosa ; 
ramis raris; fibris nudis , reticulatis. 
Mus. n° annales, p. 451. n.° x13. 
Habiteles mers australes. Péron et Le Sueur. 


‘124. Éponge sélagine. Spongia selaginea. 

Wp. ramosissima , diffusa , rigida ; ramis compressis , difformi- 
bus , subcoalescentibus, carinato-asperis ; carinis crePerrimis, 
spinulosis. 

Mus. n.0 annales, p. 451. n.0 114. 

Habite... Cette éponge rappelle l'aspect d’un /ycopodiurm. 


119. Eponge cornes-rudes. Spongia aspericornis. 
Sp. laxè ramosa ,tenax , asperrima ; ramis subteretibus elongatis , 
undiquè aculeatis. 
Mus. n.° 
2. var. ramis subcompressis , latioribus. 
Mus. n.° annales, 20. p. 451. n.0 115. 
Habite les mers de la Nouvelle - Hollande. Péron ct Le Sueur. 


116. Eponge hispide. Spongia luspida. 
Sp. ramosa, deformis, mollis, foraminulata , lacinulis sub- 
ulatis hispida ; ramis subcylindricis , proliferis, coalescentibus. 
Mus. n° annales, p. 452. 
Habite les mers australes. Péron et le Sueur. 


117. Éponge serpentine. Spongia serpentina. 
Sp. ramosissima , mollis , irregularis , diffusa ; ramis ramulosis, 
teretibus , difformibus , variè contortis ; oscuiis sparsis. 
Mas. n.o annales, p. 452. 
2. var, ramis rectis, subcomipressis , obsoletè incrustatis. 


Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l’ile King. 


118. Eponge oculée. Spongia oculata. 
Sp. ramosissima , mollis ; ramis ascendentibus , tereti-compressis , 
2 S. 3-fidis ; osculis parvis, subbifariis. 


SANS VERTÈBRES. 370 


Sp. oculata. Lin.Soland. et Ell. p. 184. 

Act. angl.vol. 55.t. 10. fig. B. 

Seba. thes. 3. t. 97. f. 5 et 7. 

Esper. vol. 2. t. 36. Annales, p. 452. 

Habite l'Océan Européen, les côtes de la Manche. Mon ca- 
binet. 


119. Éponge botellifère. Spongia botellifera. 

Sp. ramosa , tenuissimè porosa , incrustata ; ramis erectis , 
tuberculatis, bullato - lacunosis , difformibus ; foraminibus, 
SPATSIS 

Mus.n.0 annales, p. 453. 

Habite les mers anstrales. Péron et le Sueur. 


120. Éponge palmée. Spongia palmata. 
Sp. erecta, compressa , porosissima , ranoso - palmata ; ramulis 
digitiformibus, apice furcatis , subacutis ; osculis inordinatis. 
Sp. palmata. Soland. et EIL. p. 189. t. 58. f. 6. 
An. sp. oculata. Esper. vol. 2. tab. r. 
2. var. ramis longioribus , versès apicem dilatatis, furcato- 
acutis. 
Mus, no annales, p.453. 
Habite les mers d'Europe et de l’Inde. Mon cabinet. 


r 
121. Eponge laineuse. Spongia lanuginosa. 
Sp. ramosa, dichotoma, ad divisuras subcompressa ; ramis 
teretibus erectis; texturâ è fibris nudis, tenuissimis, lanugi- 
710315. 
Sp. lanuginosa. Esper. vol. 2. p. 243. t. 24. 
Annales , p.453. n.,121. 
Habite.... Mon cabinet. 


122. Eponge tiffine. Spongia typhina. 
Sp. ramosa , mollis, fusco - fulva ; ramis teretibus. ereci's 
lanuginosis, fibris ascendentibus substriatis. 
An spongia tupha. Esper. vol. 2. tab: 33—39. 
Mus.n.o annales , p. 454. n.0 122. 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, à l’ile King. 


380 


123. 


124. 


125. 


126. 


0 


127. 


ANIMAUX 
Éponge amentifère. Spongia tupha. 
Sp. ramosa , mollis ; fibroso-reticulata , porosissima ; ramis 
cylindraceis, obtusiusculis amentiformibus. 
Spongia tupha. Pall. zooph. p. 398. 
T'ypha marina. Marsill. hist. t. 14. n.° 91. 
An spongia stuposa ? Esper. vol. 2. t. 4o. 
Annales, p.454. n.o 123. 
Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 


Z A . £ . . L e 
Eponge porte-voûte. Spongia fornicifera.  : 


Sp. planulata, mollis, fibroso - reticulata | ramulosa ; ramulis 
coalescentibus , clathratim fornicatis , villosulis. 

An spongia hircina?... Planc. Conch., app. p. 116, tab. 14. 
fig. D. 

Annales, p. 454. n.0 124. 

Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 


Eponge semi-tubuleuse. Spongia semitubulosa. 


Sp. mollis, ramosissima ; ramulis cylindraceis | tortuoso-diva= 
ricatis , subcoalescentibus , interdùm forato-tubulosis. 
Sp. velaria, ramosa ; ramis implexis. Pl, Conch. app. p. 116. 
tab. 14. fig. C. 

Annales, p. 455. n.0 125. 

Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 


Éponge cornes d'élan, Spongia alcicornis. 

Sp. cespitosa , multicaulis, ramosa ; ramis compressis, subdi- 
chotomis ; apicibus attenuatis; fibris tenuissimis, partim in- 
crustatis. 

Spongia alcicornis. Esper. vol. 2. p.248. t, 28. 

Mon cabinet. annales, p. 455.n.0 126. 

Habite.... Espèce bien distincte, et bien représentée dans 
la figure citée d’ÆEsper. 


Eponge cornes de daim. Spongia damicornis. 
SP. cespitosa, multicaulis , ramosa ; ramis compressis, porosis, 


uno latere rimosis : apicibus palmatis. 
{ 


SANS VERTÈBRES. 38r 


Spongia damicornis. Esper. vol, 2. p, 249. t. 29. 
Mon cabinet. annales, p. 455. n.o 127. 


Habite.... Cette éponge a beaucoup de rapports avec la pré- 
cédente. 


128, Eponge caudigère. Spongia caudisera. 
Sp. erecta , planulata , palmato-ramosa; lobis furcatis: ul- 


timis longissimis , caudiformibus ÿ; fibris laxissimè reticu- 
latis. 


Mus.n.o annales, 20. p. 455.n.° 128. 
Habite l'Océan indien ? Péron et Le Sueur. 


129. Eponge loricaire. Spongia loricaris. 


Sp. laxë ramosa , porosa ; fulva , alcyonio serpente onusta ; ramis 
subcompressis, raris, elongatis. 


Mus. n.0 annales, p. 456. 


Habite..... Du voyage de Péron et le Sueur. 


130. Eponge treillissée. Spongia cancellata. 
Sp. ramosa , flabellata, incrustata ; ramis teretibus, flexuo + 


sis , cancellatim coalescentibus ; superficie tenuissimè reti- 
cuülata. 


© Mnsno annales, p. 456. n.o 130. 
Habite..... Du voyage de Péron et le Sueur. 


131. Éponge bourée. Spongia stuposa. 


Sp. ramosa, teres, stuposa atque villosa; raris brevibus , ob- 
tusis. 


_Spongia stuposa. Soland, et Ell. p.186. n.0.5. 
Act. ang. vol. 55. tab. 10. fig. C. 
Mus. n.° annales, p.456. n.0 131. 


Habite les mers d'Europe, les côtes d'Angleterre. 


132. Eponge lintéiforme. Spongia linteiformis. 
_ Sp. cespitvsa, ramosissima ; ramis fasciculatis , coalitis 
pressis ; fibris subcancellatis. : 


Spongia linteiformis ? Esper, suppl. 1. p. 209.t. 58. 
Mon cabinet. 


COITL- 


c 


382 


132 


134. 


135. 


136. 


137. 


ANIMAUX. 


2. var. ramis submembranaceis , cancellatim coalitis, 
Mas. n. annales , 20. p. 456. n.0 132... 
Habite... l'Océan indien ? 


Eponge cancellée. Spongia clathrus. 

Sp. glomerata, mollis, ramosissima ; ramis cancellatim , coa= 
lescentibus , foraminulatis , fibrosis ; apicibus turgidulis , ob- 
tusis. 

Spongia clathrus. Esper. vol. 2. tab. 0. A. 

Mus.n. annales , p. 453. n.0 133. 

Habite... Cette espèce forme une touffe glomérulée qui imite 
une tête de chou-fleur. 


Eponge enveloppante. Spongia coalita. 

Sp. bast dilatata, corpora aliena obvolvens , ramosissima , 
ramis lereli-compressis , ramulosis ; superficie fibris ap- 
pressis. 

Spongia coalita. Mull. zool. dan. p. 91. t. 120. 

Spongtia lyÿcopodium. Esper. vol. 2. p. 260. t. 43. 

Annales, 20.p. 457. n.0 134. 

Habite l'Océan boréal, les mers de la Norvège. Mon cabinet. 


Eponge fovéolaire. Spongia foveolaria. 

Sp. ramosa, elongata , nigricans; ramis coalescentibus , 
subcylindricis, apice conicis ; superficie foveolis inæqua- 
libus, margine asperts. 


. Spongia. Planc. conch. append. c. 35: tab. 13. 


Annales ,20. p.459. n.0 135. 
Habite dans la Méditerranée. Mon cabinet, 


Eponge à longs doigts. Spongia macrodactyla. 
Sp. ramosa , elongata , molliuscula, fulva ; ramis longis, 
tereti-compressis , attenuatis , inœqualibus ;f poris creber- 


rimis. 
Mus. no Annales, p. 455. 
Hahiteiritee probablement l’Océan indien. 


Eponge botryoïde. Spongia botryoides. 
Sp. tenerrima , ramosa quasi racemosa : lobulis oblongo- 


ovalis, capis ; apicibus apertis. ” 


SANS VERTÈBRES. 383 


Spongia botryoides. Soland. et EN. p. 190. t. 58. fig. 1—4. 
Esper. supp. 1.t. 6r. fig. 1—4. 

Annales, 20. p. 458. 

Habite les côtes de l'Angleterre. Mon cabinet, 


138. Eponge radiciforme. Spongia radiciformis. 
| Sp. ramosa , informis, rigida i nigricans ; ramis Lorluosis, 
dichotomis, apice compressis. 
Mus. n.0 Annales, p. 458. 
Habite.....Cette éponge semble encore particulière. 


Appendice des Éponges. 


RU 
Eponge strobiline. Spongia strobilina. 
Sp. membranacea , sessilis , in massam conicam ,sublobatam 
etechinatam contexte, cavernis inœqualibus intùs con- 
- camerala. 
Mus. n.0 
Habite.....la Méditerranée? sur le chama gryphoides. Es- 
pèce très-singulière par sa forme et surtout par sa texture qui 
est plus membraneuse que fibreuse. Néanmoins, son tissu 
membraneux est formé de fibres empâtées réunies. Cette 
éponge présente une masse sessile , presque simple, conique, 
imitant assez la forme d’un cône de pin ou desapin. Sa sur- 
face est hérissée de pointes courtes à base élargie; et son in- 
térieur est divisé en cavernosités irrégulières par des cloisons 
inégales , membraneuses , diversement disposées. A l'exté- 
rieur, de petits trous arrondis, tantôt rares, tantôt rap- 
prochés dans certaines places, fournissent à l’eau des passages 
pour pénétrer dans l’intérieur. Hauteur, onze à douze cen- 


timètres. | ' 


Eponge céranoïde. Spongia ceranoides. 
. Sp. ramosa, rigida, fusca ; ramis cylindraceis, supernë 
subdigitatis ; texturd è fibris arctë implicatis reticulati. 
Conf. cum spongté stupasé. Esper. vol. 2. p. 265. t. 40. 
Mus.n,, 
Habite.......Cette espèce, qu’il faut rapprocher de notre 


384 ANIMAUX 


éponge amentifére, n.0123, est plus roide ; plus rembrunie, 
et réellement particulière. Elle a un peu le port du madre- 
pora porites de Linné. Hauteur , un décimètre. 

ZVota. Voyez, dans les mémoires dela société Wernérienne, (vol. 2: 
partie 1. p. 78.) l'indication et les figures de quelques éponges 
qui ne sont pas ici mentionnées, ou qui peuvent rectifier les 
caractères, la synouymie , et les lieux d’habitation de plu- 
sieurs de celles que j'ai citées. 


TÉTHIE ( Tethia. ) 


Polypier tubéreux , subglobuleux , très-fibreux inté- 
rieurement ; à fibres subfasciculées , divergentes ou 
rayonnantes de l’intérieur à la circonférence, et agglu- 
tinées entr'elles par un peu de pulpe ; à cellules dans un 


encroütement cortical , quelquefois caduc. 


Les oscules rarement perceptibles. 


Polyparium tuberosum , subglobosum , intüs fibro- 
sissimum ; fibris subfasciculatis, ab interiore ad pe- 
riphæriam divaricatis aut radiantibus , pulp& parcis- 
simd conglutinatis ; cellulis in crust& corticali et inter- 


düum decidud immersis. 


Oscula raro perspicua. 


OBSERVATIONS. 


La structure intérieure des téhies, surtout celle de la 
première espèce , est si différente de celle des alcyons en 
général, que j'ai cru devoir distinguer ces polypiers comme 


SANS VÉRTÈBRES. 385 


constituant un genre à part. Ils présentent , en effet, une 
masse subglobuleuse , très-fibreuse intérieurement, et dont 
les fibres sontlongues , fasciculées , divergentes ou rayon- 
nautes de l’intérieur vers la surface extérne. Parmi ces fibres 
divergentes ou rayonnañtes, on en voit souvent d’autres 
entreméêlées ou croisées ; mais , près de la surface ex- 
terne , il n’y en a plus que de parallèles. Enfin, à cettesur- 
face, un encroûtement médiocre , plus ou moins caduc, 
contient les cellules des polypes. 

Ainsi le caractère des féthies ést d’avoir à l’intérieur des 
fibres divergentes ou rayonnantes, que le tissu des alcyons 
n'offre point, et à la surface un encroûtement cellulifere, 
comme cortical. 

Comme l’encroùtement cellulifère des téthies tombe fa- 
cilement dans ces polypiers desséchés , et quelquefois dis- 
paraît entièrement , on aperçoit rarement les oscules 
des cellules. [ Voyez les mémoires du 1nus. d’hist. nat. vol. 1, 


p- 69.] 
ESPÈCES. 


1. Téthie asbestelle. Zethya asbestella. 
T°. ingens , turbinato-capitata, fibris longissimis et fasci- 
culatis dense compacta ; cortice nullo. 
Mus. n°  mém.dumus. 1.p.70.n°1. 
Habite l'Océan du Brésil , et fut trouvée sur lés bords de la ri- 
vière dela Plata , vers son embouchure, 


>, Téthie caverneuse. Tethya cavernosa. 


T. globosa, fossis angularibus et inæqualibus extüs exca- 
vala ; fibris e centro radiantibus, ad periphæriam fasci- 
culatis. 

Mus.n.°  mém. du mus.1.p.70.n.°2. 

Habite, ..... .Cette espèce est globuleuse et de la grosseur du 
poing. 


Tome II. 25 


_386 


ES 


QT 


ANIMAUX 


. Téthie pulvinée. Fethia pulvinata. 


T, subhemisphærica , depressiuscula ; fibris exilibus, alice 
radiantibus , aliis impleris, ad periphæriam fasciculatis 
et parallelis ; superné superficie tomentosd. 

Mus. no. Mém. du mus. 1. p. 71. n.0 3. 

Häbiles...: les mers d'Europe ? 


. Téthie lacuneuse. Zethya lacunata. 


T° globosa , corticata; fibris centro implexis, versus pe- 
riphærtam radiatis el fasciculatis ; lacuné unicä oscu- 


liferd. J 
Mou cabinet.: : mém. du mus. 1. p.51. n.04. 
Habite. :.. les mers d'Europe ? 


. Féthie orange. Z'ethya lyncurium. 


T°. globosa, subcorticata ; fibris ë centro radiantibus ; su: 
perficie verrucosé. 

1. Fibris radiantibus rectis. 

Marsill. hist. mar. t. 14. fig. 72—53. 

Esper: suppl. 2. t.19. fig. 3. | 

2. Fübris radiantibus arcuatis , compositis. 

Donat. adr. p. 62. tab. 10. Esper. suppl. 2. t. 19. fg.4—5. 

Mén.du mus. 1. p. 51.n.0 5. 

Habite la Méditerranée, la côte d'Afrique. 


. Téthie crane. Z ethyxa eranium. 


T°. tuberiformis , alba, setosa. 

Alc. cranium. Mull. z0ol. dan. t. 85. fig. x 
Mém. da mus. 1. p.91. 

Habite les mers de la Norvège. 


GÉODIE. ( Geodia.) 


Polypier libre, charnu, tubériforme, ereux et vide 


intérieurement, ferme et dur. dans l’état sec ;, à surface 


extérieure partout poreuse. 


SANS VERTÈBRES. 387 


Des trous plus grands que les pores, rassemblés en 
une facette latérale isolée et orbiculaire. 


Polypäriuin liberum , carnosum, tuberiforme , intus 
cavum et vacuum , in sicco durum ; extern& superft- 
cie undiquè poros4. 


Foramina poris majora in are& unicd orbiculari et 
laterali acervata. 


OBSERVATIONS. 


Le polypier singulier, dont nous formons ici un genre 
à part, appartient sans doute à la famille des alcyons ; 
mais 1l est si particulier, qu’en le réunissant aux alcyons , 
l'on augmenterait encore la disparate qui existe déja entre 
plusieurs des espèces que l’on rapporte à ce genre. 

Les géodies , que l’on peut en effet comparer à des 
géodes marines, sont des corps subglobuleux , creux et 
vides intérieurement comme de petits ballons. Ils sont 
composés d’une chair qui empète des fibres extrèmement 
fines, et qui, par le desséchement, devient ferme , dure 
même , et ne conserve que peu d'épaisseur. 

La surface externe de ces corps est parsemée de pores 
enfoncés , séparés et épars ; et, en outre, l’on voit en 
une facette particulière , orbiculaire et latérale, un amas 
de trous plus grands que les pores , qui donnent à cetté 
facette l'aspect d’un crible isolé , et paraissent être les 
ouvertures des cellules , mais qui mt sont que des 
issues pour l'entrée del’eau dans l’intérieur du polypier. 

Ainsi, la forme d’une géode close, ei la facette orbi- 
culaire et en: crible que l’on observe sur les géodies , con:- 
tituent leur caractère générique. Je n’en connais encore 
qu'une espèce que je crois inédite. 


388 ANIMAUX 
ESPÈCE. 


1. Géodie bosselée. Geodia gibberosa. 
G. tuberosa, rotundata, tumoribus tuberculisque inœ: 
qualibus passim obstita. 
Mon cabinet. mém. du mus. 1. p. 334. 
Habiteit.:à Je la crois des mers de la Guiane, l'ayant eue à la 
vente du cabinet de M. Turgot qui fat gouverneur de ce 


pays: 


À LCYON. (Alcyonium. ) 


Polypier polymorphe, molasse ou charnu dans l’état 
frais , plus ou moins ferme, dur ou coriace dans son 
desséchement : composé de fibres cornées , très-petites, 


entrelacées et empâtées par une pulpe persistante. 


Des oscules le plus souvent apparens , et diversement 
disposés à la surface. Polypes à 8 tentacules dans la 
plupart. 

Polyparium polymorphum , molle S. carnosum in 
vivo ; exsiccatione durum vel coriaceum ; fibris cor- 
neis , minimis, implexis , et pulpé persistente obductis. 

Oscula ut plurimum perspicua , ad superficiem 
wariè disposita. Polypi tentaculis octo in plurumis. 


OBSERVATIONS. 


Sous le nom d’alcyon, il ne s’agit ici que de polypes 
raunis d’un polypier empâté , constituant une enveloppe 
étrangère au corps , soit particulier , soit commun, des po- 
lypes , et non des animaux que l’on à pu confondre 


SANS VERTÈBRES. 389 


parmi les alcyons, et qui n’ont pas de véritable poly- 
pier. 

Cela posé, les vrais a/cyons nous présentent des. poly- 
piers polymorphes , et en général fixés. Dans l’état frais , 
ils sons mollasses et constitués par une pulpe charnue , sou- 
vent un peu transparente, qui recouvre ou empâte des 
fibres cornées , tres-fines, diversement enlacées et feu- 
trées. 

Ces corps s’affermissent promptement lorsqu'ils sont 
exposés à l'air; et comme leur chair est persistante , elle de- 
vient ferme , dure, coriace, et a un. aspect terreux dans son 
desséchement. 

On aperçoit à la surface de beaucoup d’alcyons , des 
oscules divers en grandeur et en disposition, et qui sont 
les ouvertures des cellules des polypes. Souvent aussi l’on 
voit des trous ronds , par lesquels l’eau pénètre pour 
porter la nourriture aux polypes plus intérieurs. Il ne 
faut pas confondre ces trous de communication avec les ou- 
vertures des cellules. 

Ainsi, les polypiers des vrais a/cyons sont essentiellement 
constitués de deux sortes de parties ; savoir : 

1. D'une chair mollasse , presque gélatineuse et persis- 
tante; 

2.° De fibres cornées très-fines , mélangées, enlacées et 
empâtées par la chair qui les enveloppe. 

Ea partie fibreuse qui fait le fond de ces polypiers, et 
qui est empâtée ou encroûtée par la chair poreuse qui 
enveloppe , se retrouve exactement la même que dans 
les éponges , et prouve que les polypiers de ces deux 
genres sont réellement d’une nature analogue. Mais dans 
les alcyons , les fibres cornées sont en général d’une finesse 
extrème , et la chair qui les empâte est ici entièrement 
persistante , c’est-a-dire, se conserve en se desséchant, 


390 ANIMAUX 


s’affermit à l'air sur Îe polypier retiré de l’eau, et ne 
fléchit plus sous la pression du doigt. Ce caractère , joint à 
celui des cellules apparentes dans la plupart des espèces , 
distingue les a/cyons des éponges ; celles - c1 perdant, à 
leur sortie de l’eau, au moins une partie de la chair 
presque fluide qui empâtait et recouvrait leurs fibres, et 
dans toutes leurs espèces, le polypier sec se trouvant 
flexible. 

Dans les uns comme dans les autres , les fibres -cornées 
sont évidemment le résultat de l’axe central des polypiers 
corticifères, qui a été divisé et transformé en fibres nom- 
breuses , diversement enlacées. | 

En effet, rapprochez et réunissez au centre , par la pen- 
sée, toutes ces fibres cornées qui, dans les a/cyons et les 
éponges , sont dispersées et mélangées dans la pulpe ; for- 
mez-en un axe allongé et central que vous recouvrerez 
d’une chair polypifère , sans mélange de fibres ; et alors 
vous aurez le polypier qui constitue les gorgones, les an- 
tipates , etc. 

On sait que les anciens donnaient le nom d’aleyon à 
des productions marines de diverses sortes, telles que des 
nids d'oiseau , des tubérosités roulées de racines de zos- 
tère , des ovaires de buccin , etc., ele. ; mais maimte- 
nant on appelle alcyons de véritables polypiers. Ce sont 
des corps marins de diverses formes, mollasses, gélatineux 
ou charnus dans létat frais; fermes , coriaces, assez durs 
même dans l’état de desséchement; mais alors légers , po- 
reux, etsubéreux, présentant souvent diverses cavités dans 
leur intérieur. Enfin, on est assuré que ce sont des poly- 
piers, puisque dans plusieurs espèces les polypes ont été 
observés, et qu'on sait qu'ils ont autour de la bouche 
cles tentacules en rayons, en général au nombre de huit. 

Les polypes des alcyons étant des animaux composés, 


SANS VERTÈBRES. 391 


. qui adhèrent les uns aux autres , èt participent à une vie 


commune , leur polypier s’accroit en masse par les nou- 
velles générations des polypes qui se succèdent continuei- 
lement. Aussi l’on ne doit pas être surpris de voir que; 


"dans cet accroissement , leur polypier serve souvent de nid 


ou de moule à différens animaux, les re couvrant ou lesen- 
veloppant peu-a-peu de différentes manières. 

Très-variés dans leur forme, selonles especes, les 4/cyons 
présentent des masses tantôt recouvrantes ou encroütantes , 
tantôt tubéreuses , arrondies ou conoïdes, simples ou lo- 
bées , et tantôt ramifiées et dendroides. Ainsi leur genre 
n'emprunte aucun caractère de leur forme. : 

… Ils avoisinent tellement les éponges par leurs rapports, 
que la limite que nous posons , à l’aide de caractères choi- 
sis , pour distinguer ces deux genres , laisse , pour cer- 
tâines.espèces , un arbitraire inévitable dans nos détermi- 
nations. à leur égard. La même chose a lieu partout ail- 
leurs , et se fait d'autant plus sentir , que nous sommes plus 
riches en objets observés , que nous connaissons mieux 
leurs rapports naturels, et que nos rapprochemens > SOUS 
ce point de vue, sont plus perfectionnés. : 

Le genre#des a/cyons parait être fort nombreux en es- 
pèces, et même depuis long-temps nos -collections en ren- 
ferment quantité qui sont restées inédites ; mais nos ob- 
servations et nos études à leur égard ,n’ont pas fait beaucoup 
de progrès. 

J'ai déja dit que c'est avec Îles polypiers empâtés que se 
termimait l'existence du polypier; que conséquémmenit., 
après cette dernière section des polypes à polypier , les po 
lypes ,+quoique formant encore des animaux composés, 
n'avaient plus de polypier , mais offraient un corps coma 
mun vivant, presque semblable, par son aspect, au polypier 
des aléyons ; et qui pouvait les faire confondre avec eux, 


392 ANIMAUX 


C'est ce qui est arrivé à l'égard de beaucoup d’animaux 
composés, que l'on a rangés parmi les alcyons, et qui 
n'appartiennent, ni à ce genre, ni même à l’ordre qui le 
comprend. 

Depuis long-temps je me doutais que , parmi lesnombreuses 
espèces que les auteurs plaçaient dans les alcyons , beau- 
coup d'entr'elles pouvaient appartenir à d'autres genres, 
peut-être à d’autres ordres ou même à d’autres classes ; 
mais ne me trouvant pas à portée d'observer sur le vivant 
un seul de ces corps, je n’ai pu entreprendre presqu'aucun 
redressement à cet égard. 

Nous devons à M. Savigny , zoologiste très - distingué , 
d’avoir opéré les principales rectifications à faire parmi les 
animaux que l’on rapportait aux alcyons et à des genres 
voisins, en nous faisant connaître , par des obsèrvations 
exactes et tres-délicates , la véritable organisation des ani- 
maux dont il s’agit. En effet, il est résulté des précieuses ob- 
servations de ce savant , que certains de ces animaux que 
Von nommait, les uns a/cyons et les autres botrylles , n’é- 
taient pas même des polypes, mais appartenaient à la divi- 
sion des ascidiens , dont l’organisation est bien plus avan- 
cée ; que d’autres ensuite, que l’on prenait encôre pour des 
alcyons, n'avaient plus de polypier, et devaient constituer, 
dans la classe des polypes , un ordre particulier auquel j'ai 
donné le nom de polypes tubifères, ordre qui avoisine ce- 
lui des polypes flottans , les animaux de l’un et de l’autre 
paraissant avoir une organisation analogue. 

Ainsi, le genre des alcyons , maintenant réduit par la se- 
paration de beaucoup de races qui n’y appartenaient pas , 
se trouve épuré , sinon totalement, du moins en grande 
partie par les observations importantes de M. Savigny. Ce 
genre néanmoins doit subsister dans la réunion des races en 
qu un véritable polypier empâté se trouvera constaté, et 


SANS VERTÈBRES. 393 


j'en connais encore un assez grand nombre d'espèces dans 
“lesquelles cette enveloppe inorganique est évidente. 

On a lieu de penser que l’organisation des polypes des 
alcyons est au moins aussi avancée dans sa composition , que 
celle des polypes des éponges et des polypiers corticifères ; 
qu’elle offre"de l’analogie avec la leur ; et que cette orga- 
nisation approche beaucoup de celie des polypes tubifères , 
qui viennent après les polypiers empâtés, 


ESPÈCES. 


* Oscules des cellules apparens sur le poly pier sec. 


1. Alcyon guëpier de mer. Ælcyonium vesparium. 

A. Fixum, erectum , maximum , ovato-oblongum , apice ob- 
tusum, inlus cavernosum; osculis superficiet localiter 
acervalis. 

An nidus vesparum marinus ? Rumph. amb. 6. p. 256. 

Mém. du mus. vol. 1. p. 78. n.° 10. 

Mus. n.o | 

Habite... les côtes australes de PAfrique ou des mers de 
l’Inde? Mon cabinet. Il forme de grandes et grosses masses 
droites, ovales-oblongues , pyramidales, obtuses ou tron- 
quées au sommet. Hauteur , cinq à huit décimétres. 


2. Alcyon turban. Æ/cyonium cidaris. 

A. Firum, globosum, durum , sinubus tortuosis excavatum; 
fossé ampli terminali ; osculis creberrimis, minimis, sub- 
stellatrs. 

Alcyonium. Donati. adr. p. 56. t. 9: 

Alc. durum, magnum, tortuosis sinubus excavatum. Planc. 

_ conch. ed. 2. p. 44. 

Mém. du mus. vol. 1.p,77.n.0 0. 

Mus. n.° 

Habite la Méditerranée. Il est fort différent de l’alcyonium cy- 
donium. Son volume est plus gros qu’an boulet de vingt- 
quatre. 


394 ANIMAUX 
3. Alcyon ficiforme. Ælcyonium ficiforme. 


A. lurbinatum , superne planulatum ; fove4 terminali , in= 
Lüs favosd. 

Marsill. hist. p. 87. t. 16. fig. 9. 

Soland.et Ell. t. 59. /£g. 4. Esper. suppl. 2.t. 20. fig. 4. 

2. var. foveis 2.5.3. terminalibus. 

Mus.no  mém.du mus. vol. 1. p.75. n°.1. 

Habite la Méditerranée. Mon cabinet. 


4. Alcyon domuncule. Æleyonium domuncula. 
A. tubertforme, liberum ; osculis oblongis, subacervatis. 
Alcyonium domuncula. Bullet. des sc. n.0 46. p. 169. 
Alcyontum bulbosum? Esper. suppl. 2. t. 12. 
Mas. n°  mém. du mus. 1.p. 76. n°2. 
Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Ses oscules sont petits, 
oblongs , semés comme par grouppes. 


5. Alcyon bolétiforme. Ælcyonium boletiforme. 
A.sessile, simplex , rotundatum , uno latere planum , altero 
convexum ; cellulis sparsis , prominulis, tuberculiformibus. 
Mém. du mus. vol. 1. p.332. n.° 46. 
Mus. n.° 
Habite... I] a la forme d’un de ces bolets sessiles que Pou trouve 


sur les troncs d’arbre. 


6. Alcyon alvéolé. Ælcyonium favosum. 

Æ. incrustans , tenuè ; superficie alveolatä ; cellulis latis , conti- 
guis , subpentagonis , brevibus. 

Mus. n.° 

Habite les mers australes? Péron et le Sueur. KE forme une 
croûte peu épaisse qui recouvre des corps marins. Sa surface 
présente un réseau alvéolaire, composé de cellules centigues , 
grandes, larges, sans rebord'saillant. Dans chaque cellule 
on voit encore le polype desséché qui La remplit, offrant au 
milieu une ouverture resserrée , à bord comme plissé , et sans 


tentacules apparens. 


n. Alcyon crible. Ælcyonium cribrarium. 
À. latè incrustans , coriaceum , subalbidum ; osculis crebris, dis- 
tinctis, subdifformibus. 


SANS VERTÈBRES. 395 


Mém. du mus. vol. 1. p.78. no 13. 


Mus. n.o 
Habite... Il forme de larges plaques encroûtantes , blanchètres, 


criblées d’oscules qui n’ont point debourrelets et terminent 


des cellules tubuleuses. 


8. Alcyon ocellé. Ælcyonium ocellatum. 
A, coriaceum: , ferrugineum ; ocellis marginatis , prominulis , sub- 
radiatis ; cellulas cylindricas terminantibus. 
Alcyonium ocellatum. Soland. et Ell. p. 180. t. x. f. G. 
Sloan. jam. hist. 1.t. 21. f. 1. 
2. var. ocellis retusis. Esper. suppl. 2,t. 25? 
Mus. n.o 
Mém. du mus. vol. 1. p.79. n.0 14. 
Habite l'Océan des Antilles , les côtes de Saint-Domingue, 


fixé sur les rochers. 


9. Alcyon mamelohné. Ælcyonium mammillosum. 
Æ. coriaceum , subalbidum ; mamillis convexis, centro caro, 
substellato coadunati:, 

ÆAlc. mammillosum. Soland. et Ell. p. 170. t. 1. f. 4--5. 

Sloan. jam. hist, 1.1. 21, f. 2—35. 

- Mus. n.° 

Mém. du mus. vol. 1.p.79. n.0 15. 
Habite les mers d’ Amérique. 


10. ÂAlcyon sinueux. Æ/cyonium sinuosum. 

A. \lamellatum ; lamellis erectis, crassis , tortuoso-sinuosis , 
cerebri anfractus , referentibus ; osculis crebris, margina- 
libus. 

Mém. du mus. vol. 1. p. 80. n.° 17. 


Mus. n.0 
Habite.... La partie snpérieure de sa masse offre des lames 


droites , courtes , épaisses , tortueuseset sinueuses, pique iées 


d’oscules en leur bord terminal. 


11. Alcyon plissé. Æ/cyonium plicatum. 
A. latum , orbiculatum , lamelliferum ; lamellis crassis ; sinuose- 


plicatis, subcristatis ; oseulis minimis , sparsis. 


396 ANIMAUX 


Mém. du mus. vol. 1. p.80. n.° 18. 

Mus. n.0 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le: Sueur. 
J'en possède une variété difforme , à lames irrégulièrement 
relevées , plissées, mésentériformes. 


Mon cabinet. 


12. Alcyon difforme. Ælcyonium distortum. 

A. deforme , distortum , lobato-angulatum ; protuberantiis 
gularibus ; osculis orbiculatis, raris, sparsis. 

Mém. du mus. vol. 1. p. 80. n.o 19. , 

Seba. mus. 3. tab. 95. f. 4. 

2. idem ? lobis dipitiformibus. 

Alcyonium manus diaboli. Fin. 

Seba. mus, 3. t. 97. f. 3. Esper. suppl. 2. t. ar et 22. 

Mon cabinet. 

Habite.... l’Océan indien ? Il est grand, difforme , à sub- 
stance ferme , coriace : il varie à lobes allongés, digitiformes. 
Le spongia clavata , Esper. vol. 2. tab. 19, paraît en être 
une autre variété. 


13. Alcyon trigone. Ælcyonium trigonum. 
A. carnosum ; cellulosum, subtrigonum , osculis undiqu? no= 
tatum. 
Mém. du mus. vol. 1. p.78. n.orr. 
Mus. n.0 


Habite... 


- 14. Alcyon cylindrique. Ælcyonium cylindricum. 
A. teres , albidum , carnoso-spongiosum ; foraminibus mayjusculis, 
secundis, remotis. 
Mém. du mus. vol. 1.p. 57. n.o 7. 
Mus, n.0 
Habite... Il ressemble à un bâton de la grosseur du doigt ou 
un peu plus, et offre des trous sur une rangée latérale. 


15. Alcyon coing de mer. Alcyonium cydonium. 
A. ovatum, convexum , superné lacunis , irregularibus, raris, 
excavatum; osculis evanidis , vix perspicuis. 


SANS VERTÈBRESé 397 


Mém. du mus. vol. 1. p. 77. n.0 8. 

Bonan. mus. Kirch. p. 287. fig. mediana. 

Besl. mus. t. 23. a/cyonit altera species. 

Seba. thes. 3. tab. 00. f. 4. 

2. var. dorso non lacunoso. 

Mas. n.° 

Habite l’Océan d’Afrique et celui de l’Inde. La variété 2 est 
plus petite , et a été rapportée par MM, Péron et Le Sueur. 


16. Alcyon enveloppant. Ælcyonium incrustans. 
A. subturbinatum , lobatum., intùs spongioso - fibrosum ; poris 
parvis, confertis, substellatis. 
Alcyonium incrustans. Esper. suppl. 2. p. 47. t. 15. 
Mém. du mus. vol. 1. p. 76. n° 6. 
Mon cabinet. 
Habite les mers d'Europe. Ses masses sont très-blanches. 


17. Alcyon masse. Ælcyonium massa. 

Æ. subconicum , fulvum , spongiosum; stellis quinque radiatis, 

Alc. massa. Mull. zool. dan. tab. 81. f. 1--2. 

Ménm. du mus. vol. 1. p. 76. n.0 4. 

Habite la mer de Norvège. Je cite cette espèce, sons l’antorité de 
Muller. Son alcyontum rubrum ( Zool. dan. 3.t. 82. f. 1- 
4.) , parait être une espèce d’anthelia de l’ordre des tubi- 
fères. 


18. Alcyon diffus. Ælcyonium diffusum. 

Æ. rarosissimum , diffusum , deforme ; ramis tereti-compressis 
irrepularibus , coalescentibus; osculis crebris, sparsis ; fora- 
minibus majoribus , raris. 

Mém. du mus. vol. 1. p. 162. n.0 22. 

Mas. n.0 

Habite.... Il tient un peu de l’alcyon difforme, mais il en 
est très-distinct. Hauteur , vingt-huit à trente centimètres. 


19. Alcyon sceptre. Ælcyonium sceptrum. 
A. clongatum , cylindricum, obsoletè clavatum ; superficie te- 
nuissimè porosâ, passim foraminosä ; foraminitus subacer- 


>atis. 


398 ANIMAUX 


Mas. no  mém. du mus. 1. p. 168. n.0 25. 

Habite. ... Il paraît avoir des rapports avec le spongia cla- 
vata, Esper. vol. 2. p. 226. t. 19; mais l’exemplaire du 
Muséum n’est point rameux. 


20. Alcyon épiphite. Ælcyonium epiphytum. 
Æ. cinereum , arenoso -carnosum , plantulas obvolvens ; osculis 
prominulis , verrucæformibuss 
An alcyonium gorgonoides ? Soland. et Ell. p. 181. t. 9. f. 1--2. 
Mus. n.° mém. du mus. 1. p. 163. no 24. 


» 


Habite.... probablement les mers d'Amérique. 


21. Alcyon rampant. Ælcyonium serpens. 
A. carnosum, tæniatum , repens ; undato - tortuosum3; osculis 
prominulis, verrucæformibus , subradiatis. 
Mus.n.o mém. du mus. 1. p. 163. n.° 25. 
Habite... probablement les mers d'Amérique. Ïl rampe sur des 
éponges sans les envelopper. 


22. Alcyon ensifère. Alcyonium ensiferum. 

A. erectÿm , ramosum ; punctato-porosum j ramis longis, 
angustis ; subcompressis , arcuatis, proliferis ; osculis subse- 
riafis. 

Mus.n.o  mém. du mus, 1. p. 163. n.0 26. 

Habite les mers de la Nouvelle - Hollande? Du voyage de 
Péron et le Sueur. 


23. Alcyon papilleux. Ælcyonium papillosurn. 

A. sessile, incrustans, variè lobatum , papillosum ; superficie 
incrustatà ; foraminibus aliis, superficialibus, aliis papillas 
terminantibus : interstitiis tuberculato-spinosis , echinulatis. 

Mus.n.o mém. du mus. 1. p.164. n.° 27. 

2. var. papillis obsoletis; superficie nagis scabrä. 

Spongia. Ellis, corall. t+16./ig. d. act. angl. vol. 55. t. 10. 

fig. A. 

Spongia urens. Soland. et Ell. p. 187. 

Spongia tomentosa. Tin. 

Habite l'Océan indien. Péron et le Sueur. La variété 2 se 
trouve dans les mers d'Europe. 


SANS VERTÈBRES. 399 


24. Alcyon opuntioide. Ælcyonium opuntioides. 

Æ. substipitatum , ramosum ; flabellatum ; ramis compressis, 
inæqualiter dilatatis , obtusis, lobatis, coalescentibus j O05= 
culis sparsis , Septosis. 

An spongia palmata ?Sôland. etE!l, t. 58. f. 6. 

Mus. ne 

2- var. elatior, stipitibus pluribus , congestis ramosis. 

Mon cabinet. mém: du mas. p. 164. n.0 28. 

Habite les mers d'Europe. Cette espèce tient beaucoup de 
l'éponge; mais elle est fort encroûtée , ferme , dure et 
cassante dans l’étatsec , et ses fibres, extrémement petites a 
sont empâtées , même les intérieures. 


25. Alcyon joncoïde. Ælcyonium junceum. 
Æ. surculis ramosis, gracilibus, prælongis ; tereti- compressis , 
obsoletè incrustatis ; osculis sparsis , septosis. 
Mus.n.o mém. du mus. p. 165. n.0 20. 


Habite les mers de Madagascar , près de Foule - Pointe, 
Poivre. 


\ 
26. Alcyon feuilles de chêne, Ælcyonium quercinum. 

A. stipitatum , carnosum, planulatum, frondosum ; explanatio- 
nibus sinuato - lobatis , sublaciniatis ; osculis parvis , sparsis, 
superficialibus. 

Mus. n.0 

Mém. du mus. p.165. n.o 30: 

Habite les mers Australes. Péron et Le Sueur. 


27. Alcyon rosé. Ælcyonium asbestinum. 

A. carnosum, rigidum , rubrum, digitato-ramosum ; ramis terchus= 
culis , erectis; osculis creberrimis ; sparsis. 

AÆAlc. asbestinum. Pall. zooph. p. 344. 

Esper. suppl. 2. tab. 5. 

Mas. n.e  mém. du mus. p. 165. n.o 31. 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet.Cette espèce, trés-dis- 
tincte , est ferme et roide dans l’état sec, et rougeûtre à 
l’intérieur comme en dehors. Ses rameanx sont quelquefois 
comprimés. 


400 ANIMAUX 


28. Aicyon arbre. Æleyonium arboreum. 

A. carnoso-suberosum x stirpe arborescente ; laxè ramosà ÿ ramis 
nodosis , obtusis ; poris papularibus./ 

‘Alc. arboreum. Lin. Pall. zooph. p. 347. 

Esper. suppl. 2. tab. 1. A. et tab. 1.B. 

Mus.n.o mém. du mus. p. 166. n.° 32, 

Habite la mer de Norvège , la mer Blanche et celle de l'Inde. 
Il s'élève presqu’à la hauteur de l’homme. 


**Oscules des cellules non apparens sur le polypier sec. 


29. ÂAlcyon compacte. Ælcyonium compactum. 
A. tuberiforme , globosc-pulvinatum ; superficie læviusculä. 
An alc. bulbosum? Esper. suppl. 2. t. 12. 
2. var. infernd parie subacutd. 
Alc. tuberosum. Esper. süppl. 2.t. 13. f. 1—2—3. 
Mus.n.o  mém. du mus. p. 466. n.° 33. 
Habite l’Océan atlantique. Mon cabinet. 


30. Alcyon moëlle de mer. Ælcyonium medullare. 

A. incrustans, irregulare, polymorphum , album, subtilissimè 
reticulatum. 

Spongia panicea. Pall. zooph. p. 388. 

Ellis corall. t. 16. fg. d. D. 1. 

2. var. complanata. 

Habite l'Océan d'Europe, les côtes de la Manche. Mon cabinet. 
Il enveloppe les bases des plantes marines. Mém. du mus. 
n.o 34. 


e< 


31. Alcyon pain de mer. Ælcyonium paniceum. 
A. ellipticum, complanatum , album , subtilissime scrobiculatum ; 


scrobiculis inæqualibus. 


Mus. n.° mém. du mus. n.035. 
Habite l'Océan d'Europe, les côtes de la Manche. Mon ca- 
binet. 


32. Alcyon tortue. Ælcyonium testudinarium. 


A. ellipticurm ; planulato-convexum , strata obtegens., tenuissimè 


SANS VERTÈBRES. A0 


reticulatum 5 carinis pluribus , dorsalibus ; subinterruptis, 
cristatis. 

Mus.n.o mém. du mus. n.° 36. 

An spongia cristata ? Soland. et Eli. P: 186. act, angl. vol. 55. 


t. XI. fig. G 
Habite.... je ne , les mers d'Europe. 


33. Alcyon orbiculé. Ælcyonium orbiculatum. 
A. compressum, orbiculatum ; crassum ; superficie subasperà, 
porosissimé , poris inæqualibus. 
Mus. n. 
M ém. du mus. p. 167. n.0 33. 
Habite... Cette espèce présente une masse assez épaisse , or- 
biculaire , comprimée , trés poreuse , tant à l’intérieur qu’à 
l'extérieur , et d’une consistance ferme , même dure. 


34. Alcyon rayonné. Aleyonium radiatum. 

A. orbiculatum , supra concavum, Late" ; plicis ad marginem 
radiatum; disco tuberculis , conoideis , subsenis., prominulo ; 
infernä superficie convexä , ruderatä, costis fibrosis, ras 
diatà. 

Alc. radiatum. Esper. suppl. 2. p. #9 tab. 10. 

Mém. du mus. n.0 38. 

Habite la Méditerranée. 


35. Alcyon porte-pointes. Ælcyonium cuspidiferum. 
A. sessile , erectum,; cavum , in plures lobos supernè fissum x 
lobis rectis, prælongis , cuspidiformibus ; superficie tenuissimè 
porosä: à s | 
Mus. n°  mém. dn mns. n.o 39. 
Habite.... Cet alcyon ressemble à un faisceau de stalactites 
| renversé. à | 


86. Alcyon granuleux. 4lcyonium granulosum. 
 Æ. hemisphæricum , gelatinosum , semi-pellucidum , subiùs sul- 


cato-lacunosum ; superficie lanuginosä et granulosà. 
Mus. n.o mém.du mus. n 40. 


Habite l'Océan européen. Je doute de son genre. 


Tome IT, 26 


402 ANIMAUX 


37. Alcyon puant. Ælcyonium putridosum. 


«4. Yentricoso - globosum , utrinque attenuatum, subpyriforme ; ap- 
pendiculis raris , fibroso - reticulatis , tubulosis ad SUpEr= 
Jficiem. 

Mas. no mém.du mus. n.o 41. 

Habite les mers de la Nouvelle - Hollande, au port du roi 
Georges. Péron et le Sueur. 


38. Alcyon bourse. Ælcyonium bursa. 

A. viride, subglobosum , cavum, supernè apertum., papillis 
creberrimis extùs obsessum ; aperturâ orbiculari. 

ÆAlcyonium bursa. Lin, Pallas zooph.p. 352. 

Marsill. hist. de la mer. tab. 13. n., 69. 

Esper. suppl. 2. t.8. 

Mus. ne  mém.du mus. 5. p- 351. n.0 42. 

Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe. On prétend que ce 
corps marin äppartient au règne végétal. 


39. Aleyon pourpre. Ælcyonium parpureum. 
A. intensè purpureum , complanatum, carnoso-spongiosum ; Su- 
perficie lœvi. 
Mus. n.°  mém. du mus. 1. p.332. n.° 44. 
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. 


11 paraît propre à la teinture. 


40. Alcyon morille. Ælcyonium boletus. 
A. substipitatum , clavatum ; intüs fibris, ramosis , dilatato- 
lamellosis, clathratis ; superficie incrustatà ; ea tubercu- 
lis ruderatä. J 
Mus. n.o  mém. du mus. 1. p. 332. n.° 45. 
Habite les mers de la Nouvelle - Hollande. Péron et Le 


sueur. 


SANS VERTÈBRES. 403 


ORDRE QUATRIÈME. 


POLYPES TUBIFÈRES. ( Pobypi tubifert ). 


Polypes réunis sur un corps commun, charnu, vi- 
vant, soit simple , soit lobé ou ramifié, et constam- 


ment fixé par sa base. Point de polypier au dehors; 
point d’axe solide à l’intérieur ; surface entièrement ou 
en partie chargée d'une multitude de petits cylindres tu- 
biformes , rarement rétractiles en entier. 


Bouche terminale ; 8 tentacules pectinés ; point d’a- 
nus ; un estomac ; 8 demi-cloisons longitudinales au-des- 
sous de l'estomac ; 8 intestins de deux sortes ; 6 paquets 
de gemmes ressemblant à 6 ovaires. 


OBSERVATIONS. 


Pendant l'impression de ce second volume , des obser- 
vations nouvelles et très-intéressantes ayant été présentées 
à l’Institut par M. Savigny , concernant les polypes fixés 
et flottans qui ont huit tentacules pectinés , m'ont fait sen- 
ür la nécessité d'établir une nouvelle coupe de polypes ; 
qui ne se trouve point indiquée dans la division que j'ai 
donnée des animaux de cette classe. Cette coupe me paraît 


devoir former un ordre particulier ; et comme cet ordre 


404 ANIMAUX 


doit être placé entre les polypes à polypier et les po- 
lypes flottans , il est nécessairement le quatrième de la 
classe. + 

Les polypes, dont il est ici question ,n’ont point cette 
enveloppe inorganique à laquelle j'ai donné le nom de 
polypier ; ils sont réunis et agglomérés sur un corps com- 
run , charnu, orgauisé et vivant ; enfin ils se montrent à 
sa surface , surtout la supérieure , sous la forme de petits 
tubes ou cylindres rarement rétractiles en entier , ce qui 
m'a engagé à leur donner le nom de polypes tubifères. 

Je ne puis faire ici qu'une simple annonce des polypes 
de cet ordre , qu'exposer leurs principaux caractères, et 
qu'indiquer leur rang dans la classe; la publication du 
nouveau mémoire de M. Savigny devant suppléer, lors- 
qu'elle aura lieu, aux détails intéressans que je ne puis 
maintenant donuer. 

Les polypes des polypiers corticiferes et des polypiers 
empâtés paraissent, comme je l'ai dit, avoir une organi- 
sation plus avancée et plas composée que celle des po- 
lypes des cinq premières sections. Cette organisation plus 
composée, nou-seulement est constatée parles observations 
de M. Savigny dans les polypes tubifères, mais elle y 
offre un progrès réel , puisque ces polypes n’ont plus de 
polvpier. C’est en effet dans la section des polyÿpiers em- 
pâtés, que cette enveloppe inorganique des POSRES s’est 
anéantie , comme je l'avais indiqué. 

Ainsi, quoique les polypes tubifres aïent l'aspect des 
alcyons , la masse charnue qui résulte de leur réunion 
n'offrant plus de fibres cornées , recouvertes par un en- 
croûtement polypifère, ces polypes n'ont plus de poly- 


SANS VERTÈBRES. 4oÿ 


pier , et ne doivent plus être confondus parmi les aleyons. 
Il en est de même de ceux que l’on a reconnu appartenir 
à la division ou famille des ascidiens. T'ordre des po- 
lypes tubifères devra donc être placé après les polypes à 
polypier , et venir après les polypiers empâtés , avant les 
polypes flottans. Effectivement, ces polypes tubifères sont 
éminemment distingués des polypes flottans, par le dé- 
faut d’axe solide à l’intérieur de leur corps commun. 

Les polypes tubifères se présentent sous l'aspect d'un 
corps charnu , subgélatineux , toujours fixé par sa base, 
plus ou moins eonvexe , simple , lobé ou un peu ramifié. 
La surface de ce corps , ou au moins celle de ses parties 
supérieures , est recouverte d'un nombre infini de petits 
cylindres tubiformes , mobiles , percés à leur sommet 
d’une bouche ronde , suboctogone, environnée de huit 
grands tentacules pectinés. 

Considéré dans son organisation , chaque polype se 
compose de plusieurs viscères renfermés dans une espèce 
de tube ou de fourreau cylindrique , formé de deux tuni- 
ques entre lesquelles une substance celluleuse se trouve in- 
terposée. La tunique extérieure est mince , un peu co- 
riace, colorée. Après avoir revêtu l'animal particulier, 
elle concourt avec celle des autres polypes de la même 
masse, à envelopper le corps commun sans y pénétrer. 
L'intérieure est charnue, un peu tendineuse, et paraît 
quelquefois munie de fibres longitudinales et annulaires, 

Il n’y a point de polypier proprement dit; mais le corps 
commun et charnu qui semble le représenter, n’est lui- 
même que le résultat de tous les fourreaux particuliers des 
polypes, liés entr'eux par le tissu cellulaire , et que celui 


06 ANIMAUX 


des productions vasculaires et autres de la partie infé- 
rieure des polypes , le tout recouvert à l'extérieur par 
les produits de la tunique externe de chaque polype. 


La tunique intérieure de chaque animal fournit huit 
grands plis longitudinaux et convergens , qui sont comme 
autant de demi-cloisons dans la cavité du polype, et qui 
la divisent en huit cavités longitudinales incomplètes , les- 
quelles correspondent aux huit canaux intérieurs des ten- 
jacules. 


La bouche communique par un court et large æso- 
phage avec l'estomac. Celui-ci, dont la forme est pres- 
que cylindrique , paraît comme suspendu entre les huit 
cloisons et les domine : son fond paraît muni d’une ou- 


verture. Il offre un anneau charnu , recouvert par une 


? 
membrane transparente qui semble le fermer , et pou- 
voir s'ouvrir pour laisser le passage libre dans l’abdo- 
men. C’est au pourtour de l’anneau que s’insèrent les in- 


iestins qui sont au nombre de huit, 


Après être un peu remonté sur l'estomac, chaque in- 
testin s'attache longitudinalement à la cloison qui lui cor- 
respond et qui fait à son égard l'office de mésentère. Il en 
suit le bord libre et flottant, et pénètre avec lui dans le 


corps commun. 


Les huit intestins d’un polype semblent de deux sortes : 
car ils ne se ressemblent pas tous par la forme , ni vrai- 
semblablement par les fonctions. Deux d’entr'eux des- 
cendent distinctement jusqu'au fond du corps du polype, 
et n'arrivent à aucun ovaire. Les six autres, plus variés 


dans leur forme , selon les genres, paraïssent s'arrêter 


SANS VERTÈBRES, Lo7 


à six grappes de gemmules oviformes qui imitent six 
ovaires. | 

Ces ovaires sont toujours placés au-dessous de la par- 
tie mobile du polype , et compris dans le corps com- 
mun , quoique rapprochés de sa surface. Ils n'ont ni en- 
veloppe particulière , ni oviductus. Ils consistent en cor- 
puscules sphériques , attachés par de petits pédicules au 
bas des six demi-cloisons qui portent les intestins de la 
deuxième sorte ; maïs ils n’occupent jamais la portion la 
plus inférieure de ces six demi-cloisons. Les œufs ou cor- 
puscules détachés , peuvent remonter , rentrer dans l’es- 
tomac par l'ouverture de l’anneau , et ensuite être évacués 
par la bouche. 

Les deux intestins de la première sorte , pénètrent dans 
le corps commun sans se diviser et sans communiquer 
ni entr’eux ni avec d’autres. Ceux de la deuxième sorte, 
au contraire , paraissent produire les ramifications vas- 
culaires que présente quelquefois la substance du corps 
commun, 

M. Savigny pense que l’organisation intérieure des 
polypes des vérétilles , des pennatules , etc., est analogue 
à celle des polypes dont il s’agit ici : voici les quatre 
genres qu'il a établis parmi ces polypes. 


ANTHÉLIE. (Anthelia). 


Corps commun étendu en plaque mince, presqu'a- 
plate , sur les corps marins. 


4038 ANIMAUX 


Les polypes non rétractiles, saïllans , droits et serrés, 


occupant la surface du corps commun ;8 tentacules 
pectunés. 


Corpus commune in massam tenuem subcomplana- 
tam, corporibus marinis extensum. 


Polypi non retractiles, prominuli , erecti, conferti , 
ad superficiem massæ communs. T'entacula octo pec- 
#nata. 


OBSERVATIONS. 


Les anthélies rampent et s'étendent en plaques minces et 
charnues, sur les parties planes des corps marins, comme 
sur la base des madrépores , des gorgones, etc. À la sur- 
face de ces plaques s’élève une multitude de polypes droits 
dont une partie, tubiforme, reste immobile , l'extrémité” 
seule qui soutient les tentacules pouvant se contracter. 
M. Savigny en connaît cinq espèces ; imais il ne mentionne 
que la suivante dans son mémoire. 


ESPÈCE. 


1. Anthélie glauque. Ænthelia glauca. 


A. polypis viridul's, infernè subventricosis. 

Anthelia glauca. Savigny. mss.et fig. 

Habite les côtes de la mer Rouge. La bouche de ces polypes , 
semblable à un point octogone , s'élève sonvent en pyra- 
mide. 

IVota. Je présume que l’al;onium rubrum ; Mall. Zool. dan. 3. 
p. 2. tab. 82. f.1—4, est une espèce de ce genre. g 


SANS VERTÈBRES. 


LL 
‘æ 
GO 


XÉNIE. ( Xenia)} 


Corps commun, produisant à la surface d'une base ram- 
pante, des tiges un peu courtes , épaisses , nues, divi- 
sées à leur sommet; à rameaux courts, polypifères à 
leur extrémité, 


Polypes non rétractiles, cylindriques , fasciculés , 
presqu’en ombelle , et ramassés au sommet des rameaux, 
en têtes globuleuses, comme fleuries; ayant 8 grands 


tentacules profondément pectinés. 


Corpus commune, & basi repente , caules crassos 
breviusculos, nudos, apice divisos emittens; ramis bre- 


vibus , apice poly piferts. 


\ 


Polypi non retractiles, cylindrici, fasciculati, sub- 
umbellati, ad apices ramorum in capitula globosa 
subflorida congesti : tentaculis octo magnis profundè 
pectinatis, 


. rs 


OBSERVATIONS. 


La xénie est, parmi les polypes tubifères, l’un des genres 
les, plus remarquables ; le corps commun de ces animaux 
composés ressemblant à un végétal à sommités fleuries, et 
les polypes de ce corps étant disposés aux extrémités des ra- 
meaux presque comme ceux de l’ombellulaire, 

Les ombelles de la xénie, légèrement etagées, rappro- 
chces en tête arrondie , colorée , animée et toujours en mou- 
vement, produisent , dit M. Sarigry, un très-bel effet. 


A1o ANIMAUX 


Elles sont situées au sommet de quelques pédoncules gros et 
courts , qui ont eux-mêmes une tige commune. M. Sarz- 
gny ne parle point de la base rampante et fixée , sur la- 
quelle s'élèvent les tiges; mais il la représente dans la 
figure qu’il donne de la seule espèce qu'il connaît. J’en 
indiquerai une seconde que je crois appartenir au même 
genre. | 


ESPÈCES. 


1. Xénie bleue. Xenia umbellata. 

X. polypis cæruleis, umbellato - capitatis ;ÿ tentaculis longis, 
profundè pectinatis. 

Xenta umbellata. Savigny mss. et fig. ; 

Habite la mer Rouge. Les ombelles sont d’un blen foncé en 
dessus , glauques en dessous. Les pinnules des tentacules 
sont grêles, profondes , serrées et disposées sur deux rangs 
de chaque côté. Cette xénie est sujette à des tumeurs ou 


galles occasionnées par la présence d’un entomostracé. 


2. Xénie pourpre. Xenia purpurea. 
X. polypis purpureis , cymosis ; fasciculis polyporum globosis 
numerosissimis ; ramis compressis, divaricatis. 
Alcyonium floridum. Esper. suppl. 2. p.49. tab. 16. 
Habite... | 


AMMOTHÉ E. { Ammothea ). 


Corps commun se divisant en plusieurs tiges courtes 
et rameuses ; à derniers rameaux ramassés, ovales-conoï- 
des, en forme de chatons, et partout couverts de polypes. 

Polypes nou rétractiles, à corps un peu court, et à 8 
tentacules pectinés sur les côtés. 


ar = ” 


SANS VERTÈBRES. ATI 


Corpus commune , caulibus pluribus brevibus et ra- 
mosis divisum ; ramulis ultimis congestis , ovato-conot- 
deis , amentiformibus , undiquè polypiferis. 


Polypi non retractiles ; corpore breviusculo ; tenta- 


culis octo ad latera pectinatis. 


OBSERVATIONS. 


Les armmothées viennent en tiges rameuses comme les 
xénies; mais elles s’en distinguent éminemment par la 
disposition de leurs polypes , qui ne sortent point par fais- 
ceaux ombelliformes ou capituliformes aux extrémités des 
rameaux. Leurs polypes, au contraire, sont épars et serrés 
autour des derniers rameaux , les couvrent partout, et 
leur donnent l’aspect de chatons fleuris. La partie saillante 
et non rétractile du corps de ces polypes est courte, et 
couronnée de huit tentacules assez grands , pectinés sur les 
côtés. Les pinnules ; au nombre de huit ou neuf par ran- 
gée., sont tantôt sur un seul rang de chaque côté, et tantôt 
sur deux ou trois rangs. 

M. Savigny n’a connu qu’une espèce de ce genre; mais 
ilest probable qu’on peut y en rapporter quelques autres , 
déja observées et confondues parmi les alcyons. 


ESPÈCES. 


1. Ammothée verdâtre. Æ4mmothea wirescens. 
4, caulibus clbidis, exquisitè ramosis ; polypis fasco -virescen- 
tibus, 
Ammothea virescens. Savigny , mss. et fig. 
Habite les côtes de la mer Rouge. 


452 : ANIMAUX 


2. Ammothée phalloïde. Æmmothea phalloides. 

A. substipitaia , supernè divisa ; ramulis Brevibus , conglomera- 
tis , lobulatis ; lobulis subglobosis. 

ÆAlcyonium spongiosum. Esper. suppl. 2. tab. 3. 

Habite les mers orientales. Ce n’est que par conjectnre que 
je rapporte ici le corps polypifère dont Esper nous a donné 
la figure, d’après le sec. Il nous paraît rendre le port d’une 
ammothée , dont les derniers rameaux polypifères et con- 
glomérées , seraient fort courts, et altérés dans leur forme 
par l’état de dessiccation. 


L 


, 


LOBULAIRE. (Lobularia). 


Corps commun , charnu , élevé sur sa base, rarement 
soutenu sur une tige courte , simple ou muni de lobes 


variés ; à surface garnie de polypes épars. 


Polypes entièrement rétractiles, cylindriques, ayant 
8 cannelures au dehors, et 8 tentacules pectinés. 


Corpus commune , carnosum , suprà basim eleva- 
tum, rard caule brevi suffultum , simplex aut varie 
lobatum ; superficie poly pis sparsis obsitd. 

Polypi penitus retractiles , cylindrici, extus octo- 
striati ; tentaculis octo pectinatis. 


OBSERVATIONS. 


Le genre des Zobulaïres ne paraît distingué des vrais al- 
cyons que parce que les polypes de ce genre vivent sur un 
corps commun organisé, qui n’a point de polypier; c’est- 


SANS VERTÈBRES. 413 


à-dire , qui n'offre point de fibres cornées, empâtées par 
un encroùtement inorganique qui contient les polypes dans 
son épaisseur. Cette distinction n’est pas toujours facile à 
saisir sur l'inspection des masses conservées dans les col. 
lections; mais peut-être que les vrais alcyons n’ont tous que 
cinq tentacules à leurs polypes ; ce caractère constaté éta= 
blirait une démarcation suffisante pour n’en confondre au- 
cun avec les petits ascidiens et avec les polypes tubifères. Je 
doute néanmoins du fondement de ce caractère. 

Il est difficile d’obtenir du port des lobulaires une dis- 
tinction de toutes leurs espèces , d'avec celles des trois 
genres précédens. Mais les polypes des lobulaires étant 
rétractiles en entier, distinguent éminemment leur genre, 


ESPÈCES. 


1. Lobulaire digitée. Lobularia digitata. 
L. sessilis, albido=ferruginea , gelatinoso-carnosa , lobata ; lobis 
crassis , obtusis. 


Alcyonium digitatum. Lin. Soland. et Ell. p. 195. 


. Ellis corall. t. 32. fig. a A. À. 2. 
Savigny. mss. et fig. 
Mus. n.o 
Habite l'Océan européen. Ses lobes , an nombre de deux à 
cinq, sont épais, obtus et un peu digitiformes. L’alcyo- 
nium pulmo , Esper. suppl. 2. t. 9, semble être une variété 
de cette espèce , représentée d’après le Sec. 


LA 


2. Lobulaire conoïde. Lobularia conoidea. 
L. sessilis, indivisa , conoidea , extiùs flava , intüs rubra pulposa ; 
polyporum tentaculis octo ciliato-pectinatis. 
Alcyonium cydonium. Muil. Zool. dan. 3. p. 1. tab. 8r. 
f. 3—5. 
Habite la mer du nord, fixée sur les rochers et les coquillages. 
Ses polypes sont cannelés en dehors avec des rides trans- 


4a4 . ANIMAUX 


| verses , comme ceux de la précédente que M. Savigny nous 
a fait connaitre avec beaucoup de détails. 


3. Lobulaire main de ladre. Lobularia palmata. 
L. coriacea , stipitata , supernè ramoso-palmata ; ramulis sub- 
compressis ; cellulis prominulis papilliformibus. 

Aicyonium palmatum. Pallas zooph. p. 349. 

Alcyonium exos. Gmel. n.° 2. Esper. suppl. 2. t, 2. 

Fungus , etc. Barrel. ice 1293. n.°0 1 et 1294. 

Mus. n.° ; 
2. var. caule elatiore ramoso. 

Marsill. hist. mar. tab. 15. f. 74. J 

Habite la Méditerranée. M. Savigny m'ayant assuré que ces 


polypes sont rétractiles en entier, je la rapporte ici d’après 
son sentiment. 


SANS. VERTÈBRES. 415 


ORDRE CINQUIÈME. 


POLYPES FLOTTANS. ( Polypi natantes.) 


Polypes réunis sur un corps commun, libre , allongé, 
charnu , vivant, enveloppant un axe inorganique, car- 
tilagineux, presqu’osseux , quelquefois pierreux. 

Des tentacules en rayons autour de la bouche de cha- 
que polype. La plupart de ces corps communs flottent 
dans les eaux ; les autres restent au fond de l’eau , soit 
sur la vase, soit en partie enfoncés dans le sable. 


OBSERVATIONS. 


Cet ordre termine la classe des polypes, et embrasse 
les plus composés et les plus singuliers de ces animaux. 

Parmi les animaux composés, dont la classe des po- 
lypes nous offre tant d'exemples, les polypes flottans, 
ainsi que les polypes tubifères , nous présentent un corps 
commun , distinct de celui des individus, qui paraît jouir 
d’une vie particulière, et à laquelle néanmoins celle des 
individus participe nécessairement. Ce corps commun, 
bien différent de celui des autres polypes composés , 
n'est point enfermé dans un polypier ou dans les parties 
d’un polypier inorganique , quelle que soit sa forme, mais 


416 ANIMAUX 


il présente une masse nue , constituée par une chair vi- 
vante de laquelle sortent quantité de polypes qui partici- 
pent à la vie dont jouit cette masse. Au centre de la 
masse vivante dont il s’agit, se trouve un corps al- 
longé, axiforme, qui n’est point organisé et n’a point 
été vivant. Ce corps a été produit à l’intérieur de la masse 
vivante , comme le polypier l’a été à l’extérieur des po- 
lypes qui en sont revêtus. 

L'organisation des polypes flottans paraît très-voi- 
sine de celle des polypes tubiféres ; et quoique proba- 
blement formée sur le même plan, nous la croyons en- 
core plus avancée. Nous aurions réuni ces deux ordres 
en un seul, si le corps commun des polypes flottans ine 
renfermait un axe singulier qu'on ne trouve nullement 
dans celui des polypes tubifères. 

Ainsi , les polypes flottans , de même que les polypes 
tubifères , nous présentent chacun un corps commun vi- 
vant ,'qui subsiste et conserve la vie ; quoique les polypes 
qui y adhèrent périssent et se renouvellent successivement; 
comme le tronc et les branches d’un arbre nous offrent 
un corps commun vivant qui subsiste et conserve la vie, 
quoique les bourgeons qui s’y développent et donnent 
lieu aux individus annuels , passentet se renouvellent cha- 
que année ( Woyezl'introduction, p! 69, etc. ). 

: Quant à l'axe inorganique que contient le corps com- 
mun des polypes flottans ; il nous paraît résulter de 
dépôts internes de matière sécrétée ; comme le polypier 
Jui-même résulte de dépôts externes de matières éxcré- 
tées ou transudées. Ces matières déposées se solidifient 


ensuite plusoù-moîïns , selon leur matnre , par le rappro- 


SANS VERTÈBRES. 417 


chement de leurs particules. Quelquefois ellés s’arran- 
gent avec ordre en se concrétant ; souvent même elles 
se divisent par masses distinctes, ct alors l'axe se trouve 


articulé . comme dansles erncrines, 


2? 

A la vérité, le corps commun des polypes flottans, 
considéré dans son desséchement , présente l’aspect d’un 
polypier ; mais il n'en a que l'apparence, et l’on peut 
s'assurer par l'examen que ce corps fut organisé et a réelle- 
ment possédé la vie. Dans les polypes dont il est ques- 
tion , tout ce qui est extérieur estvivant , et ce n'est qu'en 
leur intérieur que l’on trouve un corps particulier que la 
vie n’anime point. C’est précisément le contraire de ce qui 
a lien dans les polypes à polypier. Le corps cartilagineux 
que l’on trouve dans les vélelles , les porpites, ete. , n'est 
pas sans analogie avec le corps axiforme des polypes 


flottans. 


Selon les observations de À. Cuvier, faites sur une 
vérétille , le canal alimentaire de chacuñ des polypes de 
cette vérétille, est garni de plusieurs cœcum vasculi- 
formes qui se répandent dans toute la masse charnue , et 
par lesquels les polÿpes communiquent entr'eux. Ces 
cœcum paraissent correspondre aux huit intestins des po- 
lypes tubifères que AZ. Savigny nous a fait connaître; et 
nous pensons que les polypes flottans doivent avoir aussi 
six paquets de gemmes, ressemblant à six ovaires. 

_ Comme les corps dont il s’agit se déplacent en flot- 
tant dans le sein des eaux, on a pensé que les polypes 


réunis dans chacun de ces corps flottans , agissaient en- 


? 
semble pour effectuer une marche commune ; et qu'en 


Tome IT. 27 


418 ANIMAUX 
conséquence , il fallait qu'il n’y eût pour eux tous qu'une 
seule volonté. (Cuv. anat. comp. vol. 4. p. 147.) 

Avant de tirer une pareille conséquence, à laquelle la 
nature de l’organisation de ces animaux Ôte tonte vrai- 
semblance et même toute possibilité, il fallait constater le 
besoin , pour ces polypes , d'effectuer une marche com- 
mune ; il fallait montrer ensuite qu'il leur était nécessaire 
de se diriger de tel ou tel côté, qu'ils en avaient la fa- 
culté , et qu'ils se dirigeaient effectivement ainsi. 

À cetégard, je pense que de pareils besoins , attribués 
à ces polypes , sont des suppositions sans nécessité et 
tout-à-fait sans fondement : en voici la raison. 

Lorsqu'une pennatule flotte dans les eaux , les polypes 
qui la composent se trouvent sans contredit partout expo- 
sés à rencontrer , à saisir facilement , et à avaler les cor- 
puscules qui peuvent la nourrir ; et jamais ils ne sont dans 
la nécessité de se diriger vers ces corpuscules pour les at- 
tendre. 

Les polypiers fixés n’ont pour leurs polypes , ni avan- 
tage ni désavantage à ce sujet sur ces corps flottans ; les uns 
et les autres trouvent toujours à leur portée, les particules 
qui peuvent les nourrir. [ls sont à cet égard dans le cas 
de l'huître qui , quoique fixée sur la roche, ne manque 
jamais de nourriture tant qu'elle peut recevoir l’eau de 
la mer. 

Quant à ce qui concerne la prétendue marche com- 
mune de ces polypes , il est possible que les polypes flot- 
tans aient dans les eaux des mouvemens isochrones ana- 
logues à ceux que l’on observe dans les radiaires mol- 


lasses. Dès lors, ils auront paru se mouvoir pour exé- 


SANS VERTÈBRES. 419 


cuter-un déplacement , ce qu’on a cru aussi à l'égard des 
méduses, et ce qui n'est cependant qu'une illusion, leur 
mouvement isochrone étant toujours le même, constant et 
dépendant comme je l'ai observé. 

Si les polypes flottans avaient besoin de se diriger vers 
les objets qui peuvent les nourrir , il leur faudrait , soit 
l'organe de la vue , soit celui de l'odorat , pour aperce- 
voir les corps dont il s’agit , afin de se diriger vers eux; 
et s'ils possédaient ces organes , les uns voudraient se di: 
riger vers tel objet, tandis que d’autres voudraient s’a- 
vancer vers des objets différens. Mais rien de tout cela 
n’a lieu : Les polypes ne se nourrissent que de ce que 
l'eau leur apporte, et parmi eux, ceux qui saisissent une 
proie, un corpuscule quelconque, n’y réussissent que 
lorsqu'ils rencontrent ce corpuscule ou cette proie avec 
leurs tentacules. Peut-être même que leurs tentacules ne 
servent le plus souvent qu'a favoriser l'entrée des corpus- 
cules que l'eau apporte jusqu'a la bouche de ces polypes. 

Ce que l’on sait déja sur l’organisation des polypes 
flottans , nous montre que ces animaux, munis d'un 
organe digestif moins simple que celui des autres po- 
lypes , se rapprochent plus que les autres des radiaires ; 
mais ce sont encore .des polypes : tous ont des tentacules 
en rayons autour de la bouche ; tous forment des ani- 
maux composés ; et on ne leur connaît ni pores ni tubes 
particuliers aspirant l’eau. 

Beaucoup d’entr’eux sont phosphorescens et lumineux 
dans l’eau comme les radiaires mollasses. 

. On ne connaît encore qu'un petit nombre de genres 
qui appartiennent à l’ordre des polypes flottans ; mais 


420 ANIMAUX 


il est probable qu’il en existe beaucoup d’autres qui sont 
à découvrir , et que cet ordre n’est ni moins nombreux 
ni inoins varié que les précédens. Les genres dont il s’a- 
git sont les suivans : 

Vérétille. 

Funiculine. 

Pennatule. | 

Rénille. tu 

Virgulaire, 

Fnerine. ST AS 

Ombellulaire. 


VÉRÉTILLE. (Verctillum ). 


Corps libre, simple, cylindrique , charnu, polypi- 
fère dans sa partie supérieure , ayant sa base nue, plus 
ou moins coriace. 

Polypes sessiles et épars autour du corps commun ; 


8 tentacules ciliés à leur bouche. 


Corpus liberum, simplex , cylindricum , carnosum, 
supernè polypiferum ; basi nud&, subcoriaced. 
Polypi sessiles , circa corpus communem sparsi ; 


tentacula 8 ciliata ad orem. 


OBSERVATIONS. 


Les genres vérétille et funiculine doivent être distin- 
gués des vraies pennatules, en ce que les espèces qui s’y 


SANS VERTÈBRES. 421 


rapportent ont une tige simple , sans ailerons ni crêtes po- 
lypifères, et que cette tige soutient des polypes sessiles, 
épars, et qui en occupent toute la partie supérieure. 

Les vérétilles sont plus courtes et plus épaisses, en ge- 
néral, que les funiculines ; et elles s’en distinguent princi- 
palement en ce que leurs polypes sont épars, et non par 
rangées longitudinales. 

Le corps intérieur et axiforme que l’on observe dans les 
polypes flottans , se trouve dans le genre des véré!illes ; 
ce corps ést linéaire , solide , comme osseux ; mais dans la 
vérétille cynomoire il est fort petit, et néanmoins il existe. 
La chair qui recouvre ce corps ou qui compose la tige en- 
üere, est molle , caverneuse, comme fibreuse , et offre à sa 
surface extérieure de pets tubercules ou grains cpars : 


d’où sortent les polypes. 
ESPECES. 


1, Vérétille phalloïde. ’eretillum phalloïdes. 

V. stirpe cylindricä , subclavati , semi-nudä, superne polyÿpos mi- 
nutos exerens ; ossiculo suulato. 

Pennatula phalloides. Pall. Elench. zooph. p: 373. et misc. 
Zool. p.179. t. 13. f. 5-9. | 

Habite l'Océan indien, vers l'ile d’Amboine. Elle est longue 
de près de six pouces, cylindrique , nue et un peu amincie 
dans sa partie inférieure, obtuse, ponctuée, et de tous 
côtés polypifère dans sa moitié supérieure. Elle contient 


un osselet linéaire-subulé et quadrangulaire, 


2. Vérétille cynomoire. ’erctillum cynomorium. 
© V. stirpe cylindricä , crassk , basi nudi, subgranulosä, supernè 
polypos majuseulos exerens. 
Pennatula cynomorium. Pall. Elcach, zooph. p. 353. et misc. 
Zool. t. 13. f. 1—4, Shaw. miscellan, 5. t. 170. 


Ellisact. angl. vol. 53. p. 434. t. 21, f. 3—5, 


422 ANIMAUX 
Mus,n. 
Habite la Méditerranée. Elle est plus grosse et plus courte que 
. la précédente, et Pallas dit qu’elle ne contient point d’osselet 
dans son intérieur. À cet égard, il s’est trompé , car cet 


osselet s’y trouve , mais il eët fort petit. Je lai observé 
dans différens individus. 


FUNICULINE. (Funiculina ). 


Corps hbre, filiforme , très-simple, très-long, charnu, 
garni de verrues où papilles polypifères , disposées par 
rangées longitudinales. Un axe grêle, corné ou sub- 
pierreux au centre, 


Polvpes solitaires sur chaque verrue. 


Corpus liberum , filiforme , simplicissimum , lon- 
gissimum , verrucis aut papillis polypiferis per series 
longitudinales instructum. Axis gracilis , corneus vel 
sublanideus , centralis. 


Polypt solitarii ad quemque papillam. 


OBSERVATIONS. 


Les funiculines sont des polypes flottans , très - voisins 
des vérétilles, qui offrent , comme ces dernières , un corps 
hbre, irès-simple, n'ayant ni crêtes, ni pinnules polypi- 
feres ; mais les funiculines ayant le corps filiforme, grêle 
ét fort long, et les verrues ou papilles qui portent leurs 
polypes se trouvant par rangées longitudinales, ces carac- 


SANS VERTÈBRES. 423 


tères paraissent suffisans pour autoriser leur distinction 
d'avec les vérétilles. 


On avait confondu les espèces de ces deux genres parmi 
les pennatules ; et cependant leur défaut ‘de pinnules la- 
térales polypifères ne devait pas le permettre ; il a dü au 


moins porter à les en séparer , ce que nous avons fait. 


ESPECES. 


1. Funiculine cylindrique. Funiculina cylindrica. 

F.teres, alba, molliuscula; papillis bifariis, alternis , turbinatis 
ascendeniibus ; axe suïcapillari.] 

Pennatula mirabilis. Pall. zooph. p. 371. 

Lin. mus. reg. t. 19.f. 4. 

Mus. n.0 

Habite... l'Océan américain ? Cette espèce , que l’on a con- 
fondue par erreur avec la pennatula mirabilis , présente un 
corps commun trés-simple , fort allongé, cylindrique, gréle, 
flexible , et ayant l’aspect d’une petite corde blanche. Ce 
corps est garni , dans presque toute sa longueur , de verrues 
on papilles turbinées , courbées, ascendantes , alternes, et 
disposées sur deux rangées longitudinales. Chaque papille 
ne soutient qu’un polype ; elle a son sommet obtus, et l’on 


ÿ voit de petites dents conniventes ou des plis en étoile. 


2. Funiculine tétragone. Funiculina tetragona. 

F. stirpe lineari, tetragonä , longissimä , uno latere polypi 
ferä. 

Pennatula antennina. Soland. et Ell. p.63. 

Pennatulz. Boadsch. mar. t. 0. f. 4. 

Pennatula quadranguluris. Pall, zooph. p. 352. 

Act. angl. vol. 53. t. 20. f. 8. 

Habite la Méditerranée. Cette espèce n’est pas plus une pen- 
natule que la précédente ; ni l’une ui l’autre ne sont garuies 
de pinnules on de crètes polypifères. Celle-ci a plus de deux 


Â34 ANIMAUX 


pieds de longueur. Quoique ses polypes ne viennent que 
d’un seul côté de la tige, ils sont très-nombreux , très- 


serrés, ei disposés sur trois rangées longitudinales. 


3. Funiculine stellifère. Funiculina stellifera. 
F. stirpe simplici, æquali ; versès apicem polypis solitariis. 
Pennatula stellifera. Mull. zool. dan. t. 36. f. 1--3. 
Habite la mer de Norwège, et vit en partie enfoncée dans le 
Jimon. C’est peut-être une vérétille , maïs ses polypes n’ont 
que six tentacules. 


L 


PENNATULE. (Pennatula). 


Corps libre, charnu , penniforme , ayant une tige 
nue inférieurement , ailée dans sa partie supérieure , et 
contenant un axe cartilagineux ou osseux. 

Pinnules distiques, ouvertes, aplaties, plissées , den- 
tées et polypifères en leur bord supérieur. 


Polypes ayant des tentacules en rayons. 


Corpus liberum , carnosum , penniforme , infernè 


nudum, superrè pinnatum , axe osseo suffulium. 


Pinnæ distichæ , patentes, complanatæ, plicaiæ , 
» P ? 
margine superiori dentatæ , polypiferæ. 


Poly pi tentaculis radiaiis. 


OBSERVATIONS. 

Parmi les conformations singulières qu'offrent les di- 
verses sortes de polypes composés connus, on peut citer 
principalement celle des pennatules , comme étant une des 


SANS VERTÈBRES:. 425 


plus scies par sa singularité. 11 semble, en effet , 
que la nature , en formant ce corps animal composé, ait 
voulu copier la forme extérieure d’une plume d’oiseau. 

La tige des pennatules est allongée, cylindracée , 
charnue et irritable dans l’état vivant , coriace lorsqu'elle 
est desséchée; elle contient intérieurement un axe allongé, 
non articulé , d’une nature cartilagineuse ou presqu’osseuse. 
Cette tige est nue inférieurement, et dans sa partie supé- 
rieure elle est garnie de deux rangs opposés de pinnules ou- 
vertes, aplaties, plissées, très - rapprochées , comme 1im- 
briquées , et, en général, dentées et polypiféres en leur 
bord supérieur. Les dents, verrues ou papilles du bord 
des pinnules sont des espèces de calices d’où sortent les po- 
lypes. 

La plupart des pennatules répandent la nuit dans la mer, 
une lumière phosphorique et blanche, qui leur donne 
beaucoup d'éclat. 

D'’apres les observations d'Ellis, on sait que les pezna- 
tules produisent des vésicules dans lesquelles se trouvent 
des bourgeons oviformes qui s’en séparent et se dévelop= 
pent en nouvelles pennatules. Ces vésicules disparaissent 
dès que les bourgeons qu’elles contenaient s’en sont détachés. 

Les rapports des pennatules avec les alcyons sont moins 
grands que ne l’a pensé Pallas. Les alcyons ; moins avan- 
cés en organisation que les pennatules , se forment encore, 
ainsi que les éponges, un véritable polypier qui les con- 
tient , et qui leur est conséquemment extérieur. Les 
pennatules ne sont nullement dans ce cas ; elles ont un 
axe intérieur à leur corps commun, et la composition du 
canal alimentaire de chaque polype , approchant proba- 
blement de celle déja reconnue des vérétilles, indique que 
ces polypes commencent à avoisiner les radiaires dans leurs 
rapports. 


426 ANIMAUX 


Linné et Pallas ont gäté et rendu vague le caractère des 
pennatules , en leur associant, dans le même genre, des 
polypes composés, qui, quoique de la même famille, doi- 
vent en être distingués comme formant autant de genres 
particuliers. J'ai commencé la réparation de ce tort , en cir- 
conscrivant le caractère des pennatules aux aiïlerons poly- 
Piféres et plus ou moins composés de leur tige. 


ESPECES. 


1. Pennatule luisante. Pennatula phosphorea. 

P. stirpe tereti, carnosä , longiusculi ; rachi subtis, papillis, 
scabr&, sulco exaratü ; pinnarum margine , calyculis, denta- 
to-setaceis , pectinato. 

Pennaiula phosphorea. Lin. Esper. suppl. a. t.3. 

Pennatula britannica. Soland. et Ell. p. 61. 

Boadsch. t. 8. f. 5. 
2. var. albida. 
Mus. n.o À 

Habite les mers d'Europe. Ma collection. Cette espèce est 
commune, pourpre ou rougeàtre, blanchâtre dans une va- 
riété, de taille médiocre, et luit avec beaucoup d'éclat , la 
nuit, dans la mer. Son pédicule est assez grêle, non bul- 
beux. Le rachis entre les ailerons est scabre sur le dos, c’est 


à-dire, hérissé de petites papilles éparses. 


2. Pennatule granuleuse. Pennatula granulosa. 

P. stirpe carnosä ; rachi dorso dilatato, ad latera granulato ; 
margine pinnarum , calyculis , dentato-setaceis , pectinato. 

Pennatula rubra. Lin. Esper. suppl. 2. t. 2. 

Pennatula italica. Soland. et El. p. 61. 

Boadsch. mar. t. 8. f, 1—3. 

2. var. albida. 

Mus. n.° 

Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Elle est moyenne entre 
la précédente et celle qui suit. Sa couleur est rouge, blanche 
dans une variété rapportée au Muséum par M. Lalande. Le 
rachis , entre les pinnules, est large sur le dos, lissceten 


SANS VERTÈBRES. 427 


canal au milieu, très-granuleux de chaque côté. La couleur, 
dans ce genre, ne peut pas servir à la distinction des es- 


pèces. 


3. Pennatule grise. Pennatula grisea. 

P. stirpe carnos4 , subbulbosä ; rachi dorso lævi ; pinnis limbo 
tenuiori , Subverrucoso ; nervis pinnarum , exsiccatione promi= 
nulis, spinæformibus. 

Pennatula grisea. Esper. suppl. 2.t. 1.! 

Mus. n., 

Habite Ja Méditerranée. La Lande. Cette pennatule a tant de 

| rapport avec la suivante, que peut-être n’en est-elle qu’une 
variété. Cependant celle - ci à les pinnules moins serrées et 
plus minces en leur bord polypifère avec des verrues ou des 


glandes séparées. Le rachis sur le dos ést lisse, large et lan- 
céolé, s 


4. Pennatule épineuse. Pennatula spinosa. 

P. stirpe carnosä , bulbosä ; rachi dorso Lævi; pinnis margine 
incrassato , verrucoso, crispo ; nervis pinnarum , exsiccatiOne 
prominulis , spinæformibus. 

Pennatula spinosa. Soland. et El]. p. 62. 

Pennatula grisea. Lin. Boadsch. mar.t. 9. f, 1--3. 

Esper. suppl. 2. t.1. A. Seba. mns. 3. t. 16. f. 8. a, b. 

Mus. n.° 

Habite la Méditerranée. La Lande. Celle-ci n’est ni plus ni 
moins épineuse que Ja précédente ;et l’une et l’autre ne le 
sont que lorsque, retirées de l’eau, leurs pinnales en se 
séchant , subissent un retrait qui fait saillir les nervures car- 
tilagineuses et sétacées des plis. Néanmoins celle dont il 
s'agitici, a un aspect particulier ; ses pinnules sont nom- 
breuses , serrées, plissées, imbriquées, à bord polypifère 
épais , charnu, crépu , verraqueunx. Cette pennatule est très- 
brillante dans les eaux pendant la nuit. 


5. Pennatule argentée. Pennatula argentea. 


P. angusto-lanceolata , prelonga ; stirpe lavi tereti; pinnie cre- 
berrimis , imbricatis, dentatis. 


Pennatula argentea. Soland. et Ell. p.66. t. 8. f, 1-3. 


428 ANIMAUX 


Esper. suppl. 2. t. 8. Shaw. miscellan. 4. t. 124. 

Mus. n.o 

Habite l’Océan des Grandes-Indes. Cette espèce. est fort re- 
marquable par sa forme allongée , et par-ses pinnules courtes, 
très-nombreuses, Elle répand la uuit beeucoup de clarté 
dans la mer. | 


6. Pennatule-Flèche, Pennatula sasita. | 
P. stirpe filiformi ; rachi brevi , distichè pernata ; pinnis filifor- 
mibus ; apice nædo. 

Pennatula sagitta. Lin. Amæn. acad. 4. tab. 3.f.13,, 

Soland. et El. p. 64. EHis aet. angk. 53. tab. 20. f. 16. 

2. cadem ? rachi longiore , apice dilatatä , subermarginati. 

Pennatula sagitta. Esper. suppl. 2. tab. 5. 

Habite..,. Qn dit qu’on l'a trouvée ayant sa base enfoncte 
dans la peau du Zophius histrio. Pallas, dontans de son 
genre, n'a point voulu mentionner eette espèce. Je re là 


cite que pour jadiquer les figures publiées par Esper. 


! RÉNILLE, (Renilla). 


Corps libre , aplati, réniforme, pédiculé ; ayant une 
de ses faces polypifère , et des stries rayonaantes sur 
l'autre. 

Polypes à 6 rayons. 

Corpus liberum , complanatum , reniforme , stipi- 
tatum ; uno latere polypifero : altera radiatibn 


siriato. 


Polypt tentaculis semis radiau. 


6B8SERVATIONS. 


é 


Si l’on allonge et soude ensemble toutes Îles pinnules 
d’une pennatule , de manière que de leur réunion résulie 


SANS _VÉRTÈBRES. 429 


ne plaque verticale, arrondie , rémforme , et soutenue 
sur un pédicule , on aura alors la forme très - particulière 
de notre rénille. Cette forme cependant $’éloigne beau- 
coup de celle des pennatules ; car, dans la rénille , l’on ne 
trouve plus de pinnules séparées, polypifères en leur bord 
supérieur ; mais une seule aile verticale , aplatie , réni- 
forme , ayant une de ses faces couverte de polypes, tan- 
dis que l’autre n'offre que des stries fines , serrées et rayon- 
nantes. 

La nature n’a sûrement point passé à cette forme isolée 
pour une seule espêce, et probablement l’on en découvrira 
d’autres très-avoisinantes, qui confirmeront la convenance 
de l'établissement de ce genre. | 

Voici la seule espèce connue qui appartienne à ce genre, 


ESPÈCE. 


r. Rénille d'Amérique. Renilla Americana. 
Pennatula reniformis. SHARE et EIL. p. À." 
Pall. zooph. p. 354. Shaw. misceil. 4. t. 139. 
Ellis act. angl. vol. 53. t. 19: f. G—10. 
Habite les mers d'Amérique. Couleur rouge. 


VIRGULAIRE. ( Virgularia Y 


Corpslibre , linéaire ou filiforme , très-long , entouré 
en partie de pinnules embrassantes et polypifères , et 
contenant un axe subpierreux. 


Pinnules nombreuses, petites, distiques , transverses , 
arquées , embrassant ou entourant le rachis, à bord su- 


périeur polypifère. 


430 ANIMAUX 


Corpus liberum , lineare vel filiforme, longissi- 
mum , pinnulis amplexantibus et polypiferis obvalla- 
tum ; axe sublapideo, 


Pinnæ numerosæ , parvæ, distichæ , transversæ , 
arcualæ , rachidem ampleæantes vel obvallantes ; 
margine superiore poly pifero. 


OBSERVATIONS. 


Quoique les virgulaires tiennent de très-près aux pen- 
natules par leurs rapports , elles n’en ont ni la forme géné- 
rale, ni l'aspect , niles habitudes, nile même mode d’exis- 
tence. 

On voit les pennatules flotter vaguement dans les eaux ; 
tandis que les virgulaires se trouvent en partie enfoncées 
dans le limon ou dans le sable, leur partie chargée de pin- 
nules s’élevant dans l’eau pour faciliter la nourriture des po- 
lypes. 

La pennatule, munie dans sa partie supérieure de pin- 
nules étendues , ouvertes et qr' s’écartent de la tige, res- 
semble à une plume à écrire ou à une flèche; tandis que 
la virgulaire, offrant un corps grêle , fort allongé, muni 
de pinnules petites , nombreuses, transverses , embrassant 
ou entourant la tige, ressemble plus à une verge ou à une 
baguette qu’a une plume. 


ESPECES. 


1. Virgulaire à ailes lâches. Vireularia mirabilis. 
V. stirpe filiformi ; rachi disiichè pennata ; pinnis transversis, 
arcuatis , laxis, margine polÿpiferis. 


SANS VERTÈBRES. Ex 


Penrratula mirabilis. Mull. zool. dan. :p. 11.tab. XI. 

Habite la mer de la Norwège , dans les anses des côtes. Cette 
espèce , observée sur le vivant par Muller, qui en a donné 
la description et une belle figure , peut être considérée 
comme très-connue. Or , elle n’a certainement rien de 
commun avec la pennatula mirabilis de Pallas que nous 
possédons au Muséum , et dont j'ai fait la première espèce 

. dugenre funiculine. 

Quoique voisine de la pennatula juncea, qui fut confondue 
avec la pennatula mirabilis , cette virgulaire en paraît très 
différente | étant Moins longue, à pinnules beaucoup plus 
grandes , plus lâches, et moins nombreuses. 


2. Virgulaire juncoiïde. Virgularia juncea. 

V. stirpe filiformi, rectä , longissim& ; basi vermiformi, cras- 
siore ; pinnis rugæformibus , obliquè transversis, minimis, cre= 
berrimis rachi adpressis. 

An pennatila mirabilis ? Lin. Soland.et Ell. p. 63. 

Mus. ad. fr. t.10. f. 4. 

Ellis act. angl. 53. t. 20: f. 17. 

Pennatula juncea. Esper. suppl. 2.t, 4.f.1,2, 4,5,6. 

Mus. n.° 

Habite l'Océan européen , etc. Rien n’est plus embrouillé et 
plus difficile à éclaircir que la synonymie de cette espèce. 
En ayant sous les yeux.wlusicurs exemplaires en bon état, 
je vois qu’elle est très-différente de la pennatula mirabilis 
de Pallas , qu’elle diffère aussi de la pennatula mirabilis de 
Muller , et qu'elle n’est réellement point la même que la 
pennatula juncea de Pallas, qui est néanmoins celle qui 
s’eù rapproche le plus. 

La virgulaire juncoïide a une tige grêle , filiforme, lon- 
gue de trente à trente-deux centimètres, un peu contour- 
née et épaissie inférieurement, Cette tige est garnie dans les 
trois quarts de sa longueur, de rides transverses, très- 
nombreuses , en demi-anneaux, serrées contre le rachis”, 
et qui paraissent disposées sur deux rangées longitudinales. 
Ces rides, noduleuses en leur bord, sont des pinnules po- 
lypifères, très-petites et embrassantes. Elles laissent à nu un 


& ae 


432 ANIMAUX 


côté de la tige dans toute sa longueur. L'osselet pierreux 
de cette virgulaire est atténué aux deux bouts. ‘#- 


3. Virgulaire australe. Yirguiaria australis. 

V'. osse lapideo, tereti- subulato : extremitate crassiore , truns 
catä. 

S'agitta marina ulba, Rumph. mus. p. 43. n.° 1. et amb. 6. 
p. 256. 

Seba. mus. 3. t. 114: f. 2. 

Mus. n.° C 

Habite l’Océan des grandes - Indes. Je ne connais de cette 
virgulaire que son axe pierreux, dont le Muséum possède 
beaucoup d’exemplaires. Cet axe offre une baguette cylin- 
drique -subulée , fort longue, blanche , droite , cassante, 

+ tronquée à son extrémité la plus épaisse , et qui présente des 
stries rayonnantes à sa troncature. 

Probablement la tige qui contenait cet axe, était garnie 
à l’extérieur de pinnules transverses , semi-annulaires, ser< 
rées contre le rachis, et analogues à celles de l’espèce ci- 
dessus: ce sont, en effet, les franges variées de rouge, 
de jaune et de blanc , dont parle Rumphius. Néanmoins 
l'axe de cette tige étant différent de celui de la virgulaire 
juncoïde, autorise à distinguer provisoirement celle-ci. 

On trouve, dit-on , les baguettes de notre espèce en par- 
tie enfoncées dans le sable, dans une situation verticale, 
et ayant leur pointe en bas. Si cela est, Seba s’est trompé 
en les représentant fixées sur une picrre, la pointe en 
haut. 


ENCRINE,. (Encrinus ). 


Corps libre, allongé, ayant une tige cylindrique ou 


polyèdre, ramifiée en ombelle à son sommet. 


Âxe intérieur articulé , osseux ou pierreux. 


SANS VERTFÈDRES: 433 

-Rameaux de d'ombelle chargés de polypes disposés 
par rangées. : 

Corpus liberum , elongatum ; caule tereti S. polye- 


dro , apice in umbellam ramoso. 
Axis centralis, osseus vel lapideus , articulatus. 


Rami umbellæ polypis seriatim dispositis onusti. 
OBSERVATIONS. 


Les encrines sont, éminemment distinguées des penna- 
tules et des autres genres de l’ordre des polypes flottans , 
par l’axe articulé de leur tige et de leurs rameaux; carac- 
tère qui leur est exclusivement propre. 

On nesaurait maintenant douter que ce que l’on nomme, 
dans les collections, encrinites où palmiers marins , ne 
soit les restes des animaux composés dont il s’agit, restes 
qu’on ne trouve comimunément que dans l'état fossile, 
dans les.terrains d’ancienne formation, et dont on ne ren- 
contre presque toujours que des individus frustes ou incom- 
plets ; où que des parties séparées. 

La tige des encrines offre un axe articulé, le plus sou- 
vent pierreux , et recouvert d’une chair qui paraît peu 
épaisse. Ce sont les articulations pierreuses de cet axe, que 
l’on trouve.le plus souvent séparées les unes des autres, 
qui constituent les pierres écoilées, Îles trochites et les en- 
troques que l'on voit sous ces noms dans les cabinets d’his- 
toire naturelle, et dont il est fait mention d’une manière 


Dre obéchte dans ditlerens ouvrages qui traitent des fos- 


siles. 
Non seulement les encrines forment un genre particalier , 


Tom. IT. 28 


43% ANIMAUX 


très-distinct des autres polypes flottans , par leurtige articu- 
lée , mais il parait que ce genre est très-nombreux en es* 
pèces; car les colonnes que forment les ertroques que l’on 
voit dans les collections, sont très-diversifiées entr’elles. 
Les unes, en effet, sont cylindriques, soit lisses, soit tu- 
berculeuses ; les autres sont anguleuses , à quatre , ou cinq, 
ou dix pans, €t présentent en outre une multitude de par- 
ticularités qui distinguent les espèces et montrent qu’elles 
sont nombreuses. 


De presque toutes ces espèces, on ne connaît que des 
portions de la colonne pierreuse et articulée, qui constitue 
leur axe; et toutes ces portions sont dans l’état fossile. 
On fût resté dans l’incertitude sur l’origine des pierres étoi- 
lées , des entroques , etc. qui composent ces colonnes pier- 
reuses , si l’on ne füt parvenu à retirer de la mer une er 
crine vivante et complète ; et quoique celle-ci, que l’on 
conserve au Muséum , soit une espèce particulière , elle 
nous a suffisamment éclairés sur la nature et le véritable 
genre des auires.* 


On a lieu de penser que les encrines habitent principa- 
leinent les grandes profondeurs des mers, et quoique ce 
soient des corps libres, il parait qu’elles flottent moins dans 
le sein des eaux, ou du moins qu’elles se rapprohent moins 
de la surface de la mer que les pennatüles : He les 
occasions de les saisir sont ‘si rares. 


Les encrines se rapprochent de l'ombellulaire par leur 
ombelie terminale et polypifère ; mais leur tige et leurs ra- 
meaux articulés, enfin la disposition des polypes qui for— 
ment des rangées sur les rameaux de F ombelle les en dis- 
tinguent fortement. 


SANS VERTÈBRES. 435 
ES P-ECÇES. 


1. Encrine tète de Méduse. Encrinus caput Medusæ, 
E. stirpe pentagonä&, articulatä, ramis simplicibus, verticil= 
latä ; umbellz radiis | tripartito-Zdichotomis. 
Isis asteria. Lin. 


Ellis encr. 1764. t. 13. f. 14 Worticella. Esper, suppl. 
tab. 3—6. 


Guett. act. Paris. 1755. act. angl. 52e. t. 14 | 

Habite l’Océan des Antilles. Cette belle encrine, qui fut 
long-temps la seule connue qui ne soit pas fossile, a été 
pchée aux environs de la Martinique, et déposée dans le 
cabinet de madame de Bois-Jourdain, d’où, après avoir 
passé dans celui de M. de Joubert, enfin dans le mien, elle se 
trouve maintenant dans la collection du Muséum. 

M. Dufresne en a vu une autre à Londres qui, de même, 
n’est pas fossile. | 


2. Encrine lys de mer, Encrinus lilüformis. 

E: stirpe tereti, lævigatä, articulatä ; umbella co-arêtata; ra= 
diis bipartitis. 

Lilium lapideum. Ellis. corall. t. 37. fg. X. 

Knorr. petrif. 1. t. XI. a. 

Habite... Se trouve fossile en Europe, dans les terrains d’an- 
cienne formation. 

2 


OMBELLULAIRE. ( Umbellularia }. 


Corps libre, constitué par une tige simple, très-lon- 
gue , polypifère au sommet, ayant un axe osseux, inar- 
ticulé , tétragone, enveloppé d’une membrane charnue. 


Polypes très-grands, réunis en ombelle | ayant cha- 
cun huit tentacules ciliés, 


436 ANIMAUX 


Corpus liberum , stirpe simplici , prælongo , apice 
polypifero sistens ; axe osseo , inarticulato , tetragono, 
membrandque carnosé vestito. 


Polypi maximi terminales , umbellatim congesti ; 
tentaculis octo ciliatis. 


OBSERVATIONS. 


L'ombellulaire, que je,ne connais que par Ellis, appar- 
tient évidemment à un genre particulier de la division des 
polypes flotians , et que l’on doit distinguer des pennatules. 
Les polypes de cet animal-composé sont terminaux , et 
ne naissent point sur des crêtes latérales , comme ceux des 
pennatules. Il serait plus inconvenable encore d’associer 
l'ombellulaire avecles encrines, la disposition desespolypes 
etson axe inarticulé offrant des différences trop considéra- 
_bles pour permettre une pareille association. 

Quoiqu'on aitlieu de penser que l’ombeilulaire habite les 
grandes profondeurs des mers comme les encrines , il pa- 
rait qu’elle flotte et s’élève davantage daus le sein des eaux ; 
Ja membrane charnue qui enveloppe l'axe de sa tige, ayant 
paru vésiculaire et susceptible de varier ses gonflemens, 
doit faciliter sa natation. 

On ne connait encore qu'une seule éspèce de ce genre: 
c'est la suivante. 


ESPÈCE. 


1. Ombellulaire du Groenland. Umébellularia groen- 
landica. 
U. stirpe longissimä , supernè attenuatä ; polypis apice in ume 
bellam congestis. 


Fillis corall. t.37. fig. a, b, ec. 


Pennatula encrinus. Lin. Solanu. et Ell. pe 6: 


Habite l'Océan Boréal, la mer du Groenland. Sa tige a jus- 
qu’à six pieds de longueur, | 


SANS VERTÈRRES, 437 
EE _. 


AAA AAA AAA AAA AAA AR RAA A AAA AAA AAA AAA ANS À 


CLASSE TROISIÈME. 


LES RADIAIRES. 


Animaux nus, libres, la plupart vagabonds : à. 
corps en général suborbiculaire , renversé , ayant 
une disposition rayonnante dans ses parties tant in- 
ternes qu'’externes , & dépourvu de tête, d'yeux, 
. de pattes articulées. | 

Bouche inférieure , simple ou multiple : organe 
de la digestion le plus souvent composé. 


Respiration : Des pores ou des tubes extérieurs. 
aspirant l’eau. 

Gén<ration : Des amas de gemmes internes, res- 
semblant à des ovaires. 


Animalia nuda , libera , pleraque vagantia : 
corpore ut plurimum suborbiculato ; resupinato ; 
intus extusque partibus radiatim digestis ; eapite , 
oculis , membrisque articulatis nullis. 

Os inferum, simplex aut multiplicatum. Orga- 
num digestionis sæpius compositum. 


438 | ANIMAUX 
Respiratio : pori vel tubuli externi aquam spi- 
rantes. 


Generatio : Gemmarum internarum acervi ova= 
ria simulantes. 


OBSERVATIONS. 


En sortant de la classe des polypes, on arrive, par 
une espèce de transition des polypes flottans aux radiai- 
res mollasses, à la 3.e classe du règne animal, à celle 
qui comprend les radiaires. Là, on tronve des animaux 
très-distingués des polypes, par une formé générale qui 
est propre à la plupart, et bar une situation comme ren- 
versée de leur corps; tous enfin offrent une organisation 
intérieure plus composée. Ces animaux , qui appartien- 
nent à une branche latérale de la série naturelle, sont 
‘encore apathiques, quoique leur organisation soit plus 
avancée et plus composée que celle des animaux des deux 
classes précédentes. | 

Ici, l’on observe des formes tont-à-fait nouvelles , qui 
se rapportent à un mode assez généralement le même : 
or, ce mode est la disposition rayonnante des parties 
tant intérieures qu’extérieures , dans un corps le plus sou- 
vent très-raccourei et orbiculaire. 

Ici encore, au lieu d'un seal organe spécial intérieur 
du 1." ordre, comme dans le plus grand nombre des 
polypes , On en apercoit partout au moins deux ; savoir : 
un organe digestif, et un organe respiratoire. . 

L’organe digestif, le premier et le plus important de 


tous les organes spéciaux intérieurs, s’est montré pour la 


SANS: MERDÈBRES. 439 


_ première fois dans les polypes et se ‘trouve aussi dans 
toutes les radiaires ; mais dans la plupart de celles-ci x à 
est singulièrement composé. Il y est, en effet, eonstitué 
par un sac alimentaire fort court, rnais argmenté sur. les 
côtés par des appendices ou des cæcum souvent vasculi: 
formes et très-ramifiés.. Quoique variant dans sa forme, 
selon les organisations dont il fait partie, eet. brgane; 
une fois formé, ne manquera désormais dans aucun dés 
animaux des classes qui suivent. | 

-* L'organe respiratoire, le plus important de tous les 
organes spéciaux intérieurs, après celui de. la digestion, 
est effectivement le second organe du 1.2" ordre que la 
nature a institué dans les animaux , et il paraît qu'elle n’a 
commencé à l’établir que dans les radiaires. I] s'y mon- 
tre dans des pores ou des tubes extérieurs qui aspirent 
l'eau, et la transportent intérieurement par des canaux 
ou des espèces. de trachées aquifères. L'organe alors en 
sépare l'air qui fournit son oxigène au fluide nourricier , 
et qui en outre ÿ forme , dans plusieurs, des réservoirs 
particuliers pleins d’air | qui aident l'animal à se soute- 
nir dans le sein ou à la surface des eaux. Or, l'organe 
respiratoire une fois établi, se retrouve aussi dans tous 
les ammaux des classes suivantes ; mais da nature varie son 
mode, étant obligée de l’aecommoder partout aux orga- 
nisations dont il fait essentiellement partie. 

On peut dire que les radiaires, en général, ne sont 
point, comme les polypes , des animaux à corps allongé, 
ayant une bouche supérieure et terminale, le plus sou- 
vent fixés dans un polypier , et n'ayant qu'un seul organe 
spécial du 1." ordre, çelui de la digestion; mais que ce 


440 ANIMAUX 


sont des animaux libres, errans où vagabonds , plus com- 
posés dans leur organisation que les polypes, ayant une 
conformation qui leur est, en général, particulière, et se 
tenant presque tous dans uñe position comme renversée, 
leur bouche alors étant toujours inférieure. 

Il n’est personne qui , ayant vu des polypes, n’en dis- 
tingue les radiaires au premier aspect ; et s'il est parmi 
elles des races qui, par leur forme et leur disposition 
habituelle, s’éloignent un peu des caractères que je viens 
d’assigner , ce n’est ici, comme ailleurs , qu'au commen- 
cement et à la fin de la classe qu'on peut les rencontrer. 

Aussi, malgré les différences que je viens de citer en- 
tre les radiaires et les polypes, on doit remarquer que, 
depuis les infasoires jusqu'aux radiaires inclusivement , 
les animaux compris dans cette grande série sont telle- 
ment liés les uns aux autres par leurs rapports, que les 
divisions qu'il a fallu établir pour la partager, ne sont, 
en général , que des lignes de séparation artificielles. 
Après les radiaires, nous verrons que la même chose 
n'a point heu, les vers étant en quelque sorte hors de 
rang. | | 

Si la classe des polypes nous a paru mériter beaucoup 
d'intérêt, sous le rapport de l'étude de l’organisation , 
nous allons voir que celle des radiaires n’en mérite pas 
moins ; car elle nous présente , dans les animaux qu'elle 
émbrasse, des faits d’orgamisation très-importans à con- 
sidérer , et qui peuvent nous éclairer sur certains moyens 
employés par la nature, dont Fusage n'était pas même 
soupconné. 

Dans l'instant j'essaierai de mettre les preuves de ces 

[4 


SANS VERTÈBRES. A4x 


moyens en évidence; mais auparavant suivons l'ordre des 
considérations qui les amènent. 

Jusqu'à présent, les animaux que nous avons considé- 
rés, ne:nous ont encore offert ni tête, ni organe de la vue 
solidement déterminé , ni pattes articulées , ni cette forme 
symétrique de parties paires, à laquelle la nature doit par- 
venir pour pouvoir produire les animaux les plus parfaits; 
et à l'intérieur, l’organisation ne nous a pas encore pré- 
senté, soit une moëlle longitudinale et un cerveau pour le 
sentiment , soit des artères, des veines et un cœur pour 
la circulation des fluides , Soit enfin des organes distincts 
et de deux sortes pour une véritable fécondation sexuelle. 
L'organisation n’a pas encore pu atteindre à aucun de ces 
degrés de composition, à ces points d'animalisation. 

Cependant nous avons déjà vu, dans les animaux des 
deux classes précédentes , l’organisation commencer à se 
composer d’une manière évidente , et l'animalisation faire 
des progrès assez remarquables. 

Dans les infusoires , nous avons pu nous convaincre 
que l’organisation est réduite à sa plus grande simplicité, 
à la plus faible consistance de ses parties, et qu’elle n'offre 
aucun organe spécial intérieur. Aussi est-il facile de sentir 
que , dans ces animaux, les fluides subtils, excitateurs de 
la vie et des mouvemens du corps, n'ont d'autre voie 
pour leur invasion que les points extérieurs de ces petits 
corps animés. Ces fluides sont en outre assujettis dans leur 
action aux influences de l'irrégularité de forme, de la 
grande contractilité de ces frèles corps , et du défaut de 
consistance et de point d'appui; défaut qui fait varier les 
formes sans limites. 


AE ANIMAUX 


Mais dans les polypes, la forme générale des animaux 
étant parvenue à se régulariser , un organe digestif, qnoi- 
qu'incomplet, a pu se former, et a offert plus de facilité 
aux fluides excitateurs pour se précipiter par cette voie 
dans ees corps souples. Aussi ces fluides commencent-ils 
a y opérer, par leur expansion, une disposition rayonnante 
des parties , qui s'annonce, en eflet , par la situation des 
tentacules autour de la bouche. ) 

Dans les radiaires ; qui viennent ensuite et dont nons 
allons nous occuper, cette influence des fluides excita- 
teurs se fait bien plus sentir ; le volume fort aceru de ces 
corps lui donne plus de moyens, et ses produits y sont 
aussi plus remarquables. 

En effet, l'organe digestif des plus mollasses d'entr'eux 
est moins simple , plus composé même que dans les ani- 
maux les plus parfaits , au moins sous le rapport de ses 
divisions ; et l'on voit clairement que la nature s'en est 
servie pour y établir le centre du mouvement des flnides 
propres de l'animal, jusqu'a ce qu’elle ait pu parvenir à 
employer des moyens plus puissans pour leur accélération. 

Voyons jusqu'a quel point ce que je viens d'exposer se 
trouve appuyé par l'observation et par les connaissances 
maintenant acquises. 

Lorsque l’on connaît, comme à présent, l’expansibilité 
rayonnante du calorique et de l'électricité condensée , 
que l’on sait que tous les milieux qu'habitent les animaux 
sont remplis plus ou moins abondamment de ces fluides 
pénétrans et expansifs, peut-on méconnaître leur influence 
dans ceux des animaux dont les parties n'ayant encore 


qu'une faible consistance , sont conséquemment très-sou- 


SANS" VERTÈBRES. 443 


ples et se plient facilement à l'expansion rayonnante de 
ces fluides excitateurs et pénétrans ! 

Si, dans les polypes, ces mêmes fluides subtils n’ont 
opéré qu'un effet médiocre , qui ne sent que le très-petit 
volume du corps de chaque polype en a été la cause! 
mais dans les radiaires, où le corps de chaque animal 
est bien plus ample et isolé, ces fluides excitateurs et 
expansifs se précipitant sans cesse dans l'organe diges- 
tif de cesanimaux, l'ont évidemment modifié , ainsi que 
le corps lui-même. 

Ainsi , sans craindre de rien accorder à l'imagination, 
puisque ce sont ici les faits qui nous guident , on peut 
dire que le centre du mouvement des fluides, dans les 
animaux imparfaits, tels que les polypes et lés radiaires, 
n'existe que dans le canal alimentaire ; que c’est là quil 
a commencé à s'établir ; qu’enfin c'est par la voie de ce 
canal que les fluides subtils ambians pénètrent principa- 
lement pour exciter le mouvement dans les fluides essen- 
tiels de ces animaux. 

Quant aux fluides propres des mêmes animaux, leurs 
mouvemens excités sont encore fort lents dans celles des 
radiaires qui ont le corps gélatineux [les Rad. mollasses]; 
aussi ces fluides propres ne s’y meuvent point encore 
dans des canaux particuliers. Ces animaux tiennent donc 
tout, soit leur activité vitale, soït leurs mouvemens par- 
ticuliers , soit leur forme même, de la puissance des flui- 
des excitateurs. 

Qui ne sent, par exemple , que l'invasion des fluides 
excitateurs dans l'organe digestif. des radiaires mollasses, 
en y établissant le centre du mouvement des fluides pro- 


TA ANIMAUX 


pres de l'animal, ÿ a aussi exercé une grande influence 
sur la forme générale de son corps et sur la disposition 
de ses parties | qui ne sent encore que , par une suite de 
la répulsion divergente de ces fluides excitateurs, l’or- 
gane digestif des radiaires dont il s'agit, a dû singulière- 
ment se composer , et que la forme rayonnante des par- 
ties et du corps même a dü en être nécessairement le ré- 
sultat ! ; 4 

Cette forme et cette disposition obtenues , se sont eon- 
servées dans un grand nombre de radiaires échinoder- 
mes ; mais elles se sont altérées graduellement, parce que 
la puissance des fluides excitateurs sur celles-ci, fut dimi- 
nuée à raison de l'accroissement dans la consistance de 
leur corps et de leurs parties. Ces considérations sont 
confirmées par l’état de l'organisation des différentes 
races de ces échinodermes. 

L'influence des fluides excitateurs qui se précipitent 
sans cesse dans les rudiaires mollasses par la voie de 
leur organe digesuüf, ne s’est point bornée à y établir le 
centre du mouvement des fluides propres de l'animal, ni 
à opérer la forme de son corps et la disposition de ses 
parties; elle y a en outre acquis le pouvoir de produire 
dans le corps souple de ces animaux, les #2ouvernens 
isochrones qu'on observe dans tant de. radiaires  mol- 
lasses , et surtout dans celles qui sont les plus régulières 
[les médusaires ]. 

Dans l'exposition du 1.er ordre des radiaires , j'es- 
saierai de montrer la source de ces singuliers mouvemens. 
Ici, ne voulant pas trop m'étendre, je vais passer à d'au 
tres considérations. 


SANS VERTÈBRES. 445 
Je me crois fondé à dire que c'est uniquement aux ra: 
diaires qu'on pouvait donner le nom d'animaux rayon- 
nés; ce que j'ai fait dans la dénomination classique que 
j'ai assignée à ces animaux. Mais ce nom ne convient point 
à tous les animaux apathiques ; car dans les polypes il 
n'y a de rayonnant que les tentacules ; ét dans les infu- 
soires , ainsi que dans les'vers , le corps niles parties ne 
sont nullement rayonnés. 
Ayant montré que ; dans la grande généralité des ra- 
diaires , le corps est très-raccourci, suborhicülaire, 
rayonnant, et que l’organisation intérieure de ce corps 
est moins simple que celle des polypes, nous n’ajouterons 
encore quelques observations que pour donner de ces 
animaux l'idée qu’il paraît le plus convenable d’en avoir. 
: Par suite de la forme des radiaires, leur canal ali 
mentaire est en général très-court; mais, outre qu'il est 
quelquefois divisé dans ses parties principales, puisqu'il 
s'en trouve qui ont plusieurs bouches et plusieurs esto- 
macs, ce canal est presque toujours augmenté latérale- 
ment par des appendices où des espèces de cœcum dis- 
posés en rayons, et ces appendices , qui sont quelquefois 
très-déliés et vasculiformes , ajoutent aux moyens pour 
préparer les sucs nourriciers, et pour les mettre à portée 
de recevoir les influences de la respiration. 
- Dans presque toutes les radiaires ; et principalement 
dans les échinodermes, on observe une multitude de tu- 
kes, tantôt rétractiles , mais que l'animal étend et fait 
saillir au dehors , et tantôt toujours saillans, soit sous la 
forme de filets, soit conformés comme des franges diver- 


siformes, ayant quantité de petites ouvertures. Ces tubes 


446 ANIMAUX 


aspirent l’eau, la conduisent dans l'intérieur du corps, 
comme les trachées des insectes conduisent l'air par tout - 
l'intérieur de l'animal , et dans la plupart cette eau paraît 
revenir dans la bouche d’où elle est rejetée au dehors. 
Ces tubes, surtout ceux des radiaires mollasses , sont 
pour moi de véritables trachées aquifères qui coustituent 
l'organe respiratoire de ces animaux. Dans les radiaires 
échinodermes , où les tubes en question sont rétractiles , 
il n’y a qu'une partie d’entr'eux, qui sert à la respira- 
tion ; les autres sont employés à d’autres usages. 

Le mouvement des fluides propres de l'animal étant 
encore très-peu accéléré dans les radiaires mollasses , 
ces fluides ne sont pas contenus dans des canaux, et ne 
se meuyent encore que dans le parenchyme gélatineux et 
cellulaire de leur corps; maïs ce mouyement étant sans 
doute plus énergique dans les radiaires échinodermes, 
en qui le système musculaire est déja ébauché , on leur a 
effectivement observé des vaisseaux qui contiennent leurs 
fluides propres. Il ne s’ensuit cependant pas que les flui- 
des de ces animaux subissent une véritable circulation. La 
plupart des végétaux ont aussi des canaux vasculiformes 
qui contiennent leurs fluides propres , et néanmoins ces 
fluides ne circulent pas, | 

Aucune radiaire ne possède un système nerveux Ca- 
pable de lui donner la faculté de sentir ; car aucune n’of- 
fre ni cerveau, ni moëlle longitudinale, ni sens quel- 
conque , et aucune én effet n’a besoin de jouir d’une pa- 
reille faculté. Maïs quoiqu'une grande partie des radiai- 
res soit probablement tout-à-fait dépourvue de nerfs , ce 
qu’on a lieu de croire à l'égard des radiaires mollasses, 


SANS VERTÈBRES. B47 


en devait présumer én troûver dans les radiaires échi- 
nodermes | où. l'organisation est plus avancée, et où de 
véritables muscles ne sont plus hypothétiques. 

On sait que M. Spix, médecin bavarois, a reconnu, 
dans une radiaire échinoderme, des nerfs qui se rendent 
a des nodules médullaires. Il a effectivement observé 
dans l’astérie rouge , des parties qui paraissent claire: 
ment appartenir à un système nerveux ébauché. 

Cet habile observateur a vu , sous une membrane ten- 
dineuse que les tégumens recouvrent, un entrelacement 
composé de nodules et de filets blanchâtres, Ces nodules 
Jui ont paru des ganglions , et il a regardé les filets blan- 
châtres qui en partent , comme de véritables nerfs. 

On voit deux de ces nodules à l’entrée de chaque rayon, 
et tous ces nodules communiquent entr'eux par un filet 
qui part de l’un et ça se fixer à l’autre. Enfin de chacun 
d’eux partent quelques filets qui vont se rendre à des par- 
ties différentes. | 

Ces nerfs n'ont pas encore été reconnus par d’autres 
observateurs qui ont depuis examiné des astéries. Néan- 
moins il est vraisemblable qu'ils existent déjà dans les ra- 
diaires échinodermes. . 

Sans doute , on s'expose à l'erreur, lorsqu’ on attribue 
à des’parties que l’on ne connaît pas bien, des fonctions 
dont on n’a point la preuve; j'en pourrais citer des exem- 
ples. Maïs ici, plusieurs considérations solides concourent 
à confirmer le jugement de M. Spix; parce que des 
muscles reconnus dans les radiaires échinodermes exi- 


gent l'existence de nerfs propres à en exciter les mouve- 
mens. 


448 ANIMAUX 


En effet, les radiaires échinodermes exécutent des 
mouvemens de parties qui ne peuvent être uniquement le 
résultat d'excitations de l'extérieur. Leurs épines mobiles, 
les parties dures de leur bouche, etc., sont dans ce cas 
nécessairement. Leurs mouvemens ne peuvent être dus 
qu'à l'action de muscles excités par une influence ner- 
veuse, quoique probablement cette influence soit elle- 


mème provoquée par des excitations du dehors. 


Cependant M. Spix n’a pu réussir à découvrir des no- 
dules et des filets nerveux dans l’oursin; ce que j'attri- 
LL s 

bue à des dispositions particulières de ces parties dans 


les oursins, car je ne doute pas qu'elles n’y existent. 


Quant aux radiaires mollasses, on ne leur connaît 
ancun mouvement qui ne puisse être le produit d’excita- 
tions de l'extérieur. Bien inférieures en animalisation aux 
radiaires échinodermes, elles n’ont point de tubes à faire 
rentrer, point d’épines à mouvoir, point de parties dures 
a la Lo pour écraser les alimens. Elles digèrent, 
par macération, ce qu'elles engloutissent dans leur esto- 
mac, et, comme les polypes, Fo ES or ce qu ‘elles 
n'ont pu ere. 


J'ai dit que l’imperfection da système nerveux de celles 
des radiaires ai ont des nerfs, ne paraît encore le ren 
“dre propre qu’à l'excitation du mouvement musculaire É 
et non à la production du sentiment. On a observé effec- 
tivement qu'elles ne paraissent nullement douées de sen- 
sibilité , et que l’on coupe un rayon à une stelléride, sans 
qu’elle en donne aucun signe notable. | 


Tous les animaux de cette classe sont libres, c’est-à- 


SANS VERTÈBRES. 449 


dire, non fixés, et vivent dans la mer. On n’en connait 
aucun qui soit habitant de l’eau douce. 

La classe des Radiaïres étant fort nombreuse relative 
ment aux diverses races qui s'y rapportent, je la divise 


primairement en deux ordres, de la manière suivante : 


Ordre 1.er — Radiaires mollasses. 
Ordre 2.e— Radiaires échinodermes. 


Exposons successivement les caractères de ces deux 
ordres, ainsi que ceux des objets qu'ils embrassent, 


Tome II, 29 


450 ANIMAUX 


ORDRE PREMIER. 


RADIAIRES MOLLASSES. 


L 


Le corps gélatineux ; la peau molle et transparente ; 
point de tubes rétractiles sortant par des trous de la 
peau ; point d’anus ; point de parties dures à la bou- 
che; point de cavité intérieure propre à contenir des 


orsares. 


Parmi les animaux de cette classe, tous ceux qui ap- 
partiennent à l'ordre des radiaires mollasses sont évi- 
dermument les plus rapprochés des polypes par leurs rap- 
ports ; car ce sont encore des animaux gélatineux, trans- 
parens et dont les parties n’ont que peu de consistance. 
On ne leur connaît point de nerfs, point de vaisseaux 
pour le mouvement des fluides propres. Tous sont en- 
core dépourvus d’anus. Leur corps n’offre point de cavité 
propre à contenir des organes: en sorte que leurs organes 
spéciaux intérieurs sont encore immergés, pour ainsi 
dire, dans la chair gélatineuse où ils se sont formés. 
Leurs fluides propres ne se réparent que par l'absorption 
qu’en fait sans cesse le üssu cellulaire autour de l’organe 
digestif, de ses appendices et de ses canaux vasculifor- 


mes; aussi, dans ce lissu qui en est imbibé, ces fluides 


SANS VERTÈBRES. A5: 


ne s’y meuvent qu'avec lenteur et sans vaisseaux particu- 
liers. Enfin ici la bouche est toujours, comme dans les 
polypes , dépourvue de parties dures. Cet ordre doit donc 
être le premier de la classe, puisque les animaux qu'il 
comprend doivent, selon l'ordre mème de la nature , ve- 
nir immédiatement après les polypes. 

Ce que je viens de dire est tellement fondé, que le pre- 
mier genre des radiaires mollasses [les stéphanomies | 
offre des animaux composés et en quelque sorte ambi- 
gus , entre les polypes et les radiaires. 

Ces animaux gélatineux sont extrêmement nombreux 
et diversifiés; on en trouve dans toutes les mers, mais 
plus abondamment dans celles des climats chauds. Quant 
a celles de ces radiaires qui vivent dans les climats tem- 
pérés et mème dans ceux qui sont froids, c’est au prin- 
temps et surtout dans l'été qu'elles paraissent et qu’il faut 
les chercher. 

Leur grande transparence les rend difficiles à aperce- 
voir dans l'eau. Enfin leur substance est si frêle , que 
lorsque ces animaux sont hors de l'eau, elle se résout 
promptement en un fluide analogue à l'eau de mer, et 
semble n'être que de l’eau coagulée. | 

‘Aucune radiaire mollasse ne possédan® de système 
nerveux, même en ébauche, ancune, en effet, ne pré- 
sente de sens particulier ; elles n’en ont nullement be- 
soin. Ainsi , non seulement elles ne jouissent point du 
sentiment, mais en outre on est fondé à reconnaître 
qu'aucun de leurs mouvemens ne peut provenir d’une ac- 
ion musculaire , et que les excitations qu’elles recoivent 


de l'extérieur , suffisent à l'exécution de leurs mouvemens 


452 ANIMAUX 


Cependant M. Péron dit avoir observé, dans certaines 
méduses , les apparences de fibres qu’il regarde comme 
musculaires. Mais , dans les corps organisés, partout où il 
y a des fibres , il n'y a pas nécessairement de muscles ; les 
végétaux en offrent la preuve ; et tant qu'on n’y trouvera 
pas en même temps des nerfs partant d'une masse mé- 
dullaire principale ou de plusieurs de ces masses, je ne 
regarderai point ces fibres comme musculaires. . 

D'ailleurs, dans un corps entièrement gélatineux et 
presque sans consistance, des fibres musculaires man- 
queraient tellement de point d'appui, qu'il leur serait 
difficile , pour ne pas dire plus, d'exécuter leurs fonc- 
tions : cela me paraît incontestable. On peut ajouter 
qu'on ne connaît dans ces animaux aucun mouvement 
de parties qui soit indépendant de ceux de tout le corps, 
quoîque la contractilité seule en puisse produire de cette 
sorte. 

Si ces animaux digèrent rapidement de petits poissons 
et autres corps vivans dont ils se nourrissent, c’est sans 
doute en dissolvant promptement ces corps, à l'aide de 
fluides particuliers dont ils les empreignent ; aussi n’ont- 
ils point de parties dures à la bouche pour les broyer, 
et ils n’en péuvent avoir, manquant de muscles pour les 
mouvoir. 

Dans presque toutes les radiaires mollasses , et surtout 
dans la nombreuse famille des méduses , on observe pen- 
dant la vie de ces animaux , un mouvement isochrone ou 
mesuré et constant, qui se fait sentir dans la masse prin- 

. 
cipale de leur corps. On a pensé qu'il leur servait à se 


déplacer dans les eaux; mais il est probable qu'il ne sert 


SANS VERTÈBRES. 453 


qu'à faciliter en eux l'exécution des mouyemens vitaux. 
* D'abord , on est autorisé à croire que ce mouvement 
régulier ne provient nullement d’une action musculaire ; 
car il faudrait que ces animaux eussent des muscles; et 
qu'ils eussent aussi un système nerveux assez puissant pour 
entretenir , pendant la durée de leur vie , sans interrup- 
tion, et sans fatigue , ce même mouvement, comme le fait 
le système nerveux des animaux qui ont une circulation 
sans cesse entretenue par les mouvemens du cœur. 
= Ensuite, l'on doit reconnaître que ce mouvement 1so- 
chrone des radiaires mollasses ne provient pas non plus 
des suites de la respiration de ces animaux; car, après les 
animaux vertébrés, la nature n’offre, dans aucun animal, 
ces mouvemens alternatifs et mesurés d'inspiration et d’ex- 
piration du fluide respiré. Ce n’est même que dans les 
mammifères et les oiseaux ,que ces mêmes mouvèmens 
ont une régularité distincte ; dans les reptiles et dans les 
poissons, ils perdent cette régularité et deviennent arbi- 
traires ; enfin, dans les animaux sans vertèbres on ne les 
aperçoit plus. Quelle que soit la respiration des radiaires , 
elle est extrêmement lente et s'exécute sans mouvemens 
perceptibles. 

Il est bien plus probable que les mouvemens isochrones 
des radiaires mollasses sont, comme je l’aidit , le pro- 
duit des excitations de l'extérieur, excitations conti- 
nuellement et régulièrement renouvelées dans ces ani- 
maux ; et en effet je puis démontrer que ces mouvemens 
résultent des intermittences successives entre les masses 
de fluides subtils qui pénètrent dans l'intérieur de ces 
animaux , - et celles des mêmes fluides qui s’en échap- 


454 ANIMAUX 


pent après s'être répandues dans toutes leurs parties. 

On pourrait regarder comme imaginaire de ma part 
la possibilité de ces alternatives d'immersion et d’émer- 
sion de fluides subtils | dans la masse d’un corps très- 
souple ; à laquelle ils communiquent des mouvemens ré- 
glés , si le hermoscope imaginé par Franklin , n’offrait 
un exemple frappant de mouvemens semblables, pro- 
duits par les alternatives de pénétration et de dissipation 
du calorique dans la liqueur de cet instrument. 

Tous les ans, dans mes lecons sur les radiaires mol- 
lasses , j'en fais l'expérience sous les yeux de mes élèves. 
Ils sont témoins des alternatives réglées que le calorique, 
qui s'échappe de ma main, produit dans la liquenr du 
thermoscope, en s'y répandant et s’en exhalant alterna- 
tivement ; de maniere que la liqueur de l'instrument, par 
ses dilatations et ses condensations promptes, successives et 
régulières, offre des mouvemèns tount-à-fait analogues à 
ceux des radiaires dont il s’agit. 

Ce n’est donc pas une idée hasardée sans preuve de 
possibilité , et même sans l’indice d’une probabilité très- 
grande , que celle de considérer les m7ouvemens 1so- 
chrones des grandes radiaires mollasses , comme les jro- 
duits des alternatives de pénétration et de dissipation des 
fluides subtils environnans, fluides qui se répandent dans 
ces corps et s’en exhalent par des paroxismes réglés. 

Les conditions nécessaires pour que le phénomène 
dont il s'agit puisse s’exécuter, sont au nombre de 
deux : 

1.0 Il fant que le corps animal soit entièrement géla- 


tineux, afin que la grande souplesse de ses parties se prête 


SANS VERTÈBRES®. RE 


aux effets des fluides subtils et expansifs qui viennent les 
traverser. Aussi, dans les radiaires échinodermes, 
n’observe-t-on plus de pareils mouvemens ; 

2,9 Il faut que le volume du corps animal soit un peu 
grand , afin que les masses de fluides subtils puissent, 
dans leur invasion, y produire des effets sensibles. Aussi , 
dans les radiaires mollasses d’un petit volame , ces mou- 
vemens isochrones ne s’apercoivent presque point, tandis 
que dans les grandes , comme les méduses , ils sont ex- 
trêmement remarquables. 

Toujours gélatineuses , très-molles et plus ou moins 
complettement transparentes , les radiaires mollasses 
sont toutes libres, comme errantes et vagantes dans les 
mers. En elles , l'organe de la digestion ou de la nutri- 
tion paraît extrêmement compliqué ou divisé; tantôt 
par des appendices latéraux , ramifiés et rayonnans, et 
tantôt par un estomac divisé, et par plusieurs bouches. 
Les appendices latéraux et rayonnans de leur organe 
digestif se terminent , vers la circonférence et près de la 
peau de l'animal , en un réseau vasculeux très-fin qui pa- 
raît s'anastomoser et se confondre avec les canaux aqui- 
fères qui servent à la respiration. 

A l’aide de ces canaux ou trachées aquifères, beau- 
coup de radiaires mollasses se font des approvisionne- 
mens d’air qu’elles séparent du fluide respiré , et qui leur 
servent à se soutenir dans les eaux ou à s'élever à leur 
surface. 

Ceux qui observeront suffisamment les médusaires , se 
convaincront des rapports nombreux que ces animaux 
mollasses ont avec les astéries ( les étoiles de mer), quoi- 


456 ANIMAUX 


qu'ils en soient très-distincts ; et ils sentiront la nécessité 
de ne les point confondre avec les polypes, mais de les 
comprendre dans la classe des radiairés où ils consti- 
twentun ordre particulier , bien prononcé. 

J'insiste donc fortement contre l'opinion de quel- 
ques zoologistes modernes, pour ne point confondre 
parmi les polypes , les animaux qui composent cet ordre 
de radiaires ; parce qu'ils en sont fortement distingués , 
que leur organisation est moins simple , etque leur réu- 
nion avec les polypes , rendrait très-obscur et mal cir- 
conscrit le caractère classique de ces derniers. 

Les radiaires mollasses brillent presque toutes pen- 
dant la nuit , et surtout dans certains temps, d’un éclat 
phosphorique très-lumineux. Les grandes espèces parais- 
sent alors comme des flambeaux qui illuminent le sein 
des. eaux. | 

Malgré lenr grande transparence , beaucoup d'espèces 
sont ornées de couleurs vives, variées, éclatantes , et 
dont l'intensité s'accroît et diminue d’un instant à 
l'autre. 

Ces animaux sont sans doute singulièrement diversifiés 
et nombreux dans les mers , et cependant nous n’eu con- 
naissons encore qu'un petit nombre de genres. Néan- 
moins l’on verra qu'avec le seul genre des méduses de 
Linné, MM. Péron et le Sueur , à qui l'on est redevable 
de tant d'observations importantes faites sur les animaux 
pendant leurs voyages, ont institué quantité de nouveaux 
genres , dont ils ont déjà publié les caractères. 

Voici ma distribution des radiaires mollasses , et les 


divisions que j'établis parmi elles. 


SANS VERTÈBRES. 457. 


EEE —_——"——"—"—""——"—"—"—"—"—"————"——"—————————— 


DIVISION DES RADIAIRES MOLLASSES. 


I.ere SECTION. — RADIAIRES ANOMALES. 
‘ Elles sont, soit irrégulières, soit extraordimaires dans 
leur forme, rarement discoïdes, et plusieurs offrent un 
corps cartilagineux intérieur , ou une vessie aérienne ;, 


ou nne crête dorsale qui leur sert de voile. 
[A] Bouches en nombre indéterminé. 
Stéphanomie. 


[8] Bouche unique et centrale. 


* Corps sans vessie aérienne connue , et sans car- 


tilage interne. 


Ceste. 
Callianire. 
Béroë. 
Noctiluque. 


Lucernaire. 


** Corps offrant, soit une vessie aérienne , SOU un 
cartilage interne. 
Physsophore. 
Rhizophyse. 
Physalie. 
- Velelle. 
Porpyte. 


458 ANIMAUX 
Ile SECTION. — RADIAIRES MÉDUSAIRES. 


Elles sont toutes orbiculaires , régulières où symétri- 
ques dans leur forme , sans crête , sans queue dorsale, 
sans vessie aérienne apparente , et ont un disque sans 


corps cartilagineux intérieur. 


* Une seule bouche au disque inférieur de l’om- 
Crelle. 


Eudore. 
Phorcynie. 
Carybdée. 
Équorée. 
Callirhoë. 
Dianée. 


#* Plusieurs bouches au disque inférieur de l'om- 
brelle. 
Éphyre. 
Obélie. 
Cassiopée. 
Aurélie. 
Céphée. 
Cyanée. 


SANS VERTÈBRES. 459 


PREMIÈRE SECTION. 


RADIAIRES ANOMALES. 


Elles sont , soit irrégulières , soit extraordinaires 
dans leur forme , rarement discoïdes', et plusieurs 
offrent un corps cartilagineux intérieur , ou une vessie 


aérienne , ou une crête dorsale qui leur sert de voile. 


Ces radiaires sont si diversifiées qu’on ne saurait les si- 
gnaler par un caractère simple qui les embrasse, et ce- 
pendant aucune d’elles ne peut être convenablement asso- 
ciée aux médusaires. Sans changer mon ancienne disposi- 


tion de leurs genres , je les divise de la manière suivante : 
[A] Bouches en nombre indéterminé. 


Sous cette coupe , à laquelle je ne rapporte qu’un genre, 
J'indique les radiaires les plus extraordinaires connues, en un 
mot , des radiaires constituant des animaux composés. Elles 
ne tiennent rien de la forme rayonnante des autres radiaires, 
et cependantelles ont déjà l'essentiel de l’organisation des 
radiaires mollasses, Ce ne sont plus des polypes , et l’on 
doit les placer en tête de la classe, comme avoisinant le 
plus , sous certains rapports , les polypes flottans. 

Il est probable que cette première coupe embrasse un 
grand nombre d’animaux différens, qui ne sont pas con- 


Â6o ANIMAUX 


nus, tant par défaut d’observations , que parce que leur 
grande transparence les rend très-difficiles à apercevoir. 

. C’est à MM. Péron et le Sueur que nous devons le pe- 
tit nombre de ceux de ces animaux que nous connaissons , 
et dont nous n'avons encore qu’une légère idée. Je sais de 
M. Ze Sueur , que , parmi ceux qu'il a observés , il y en a 
de singulièrement allongés , et qui sont composés d’une 
multitude de parties qui se séparent lorsqu'on veut s’en 
saisir. ‘ 

Je pense qu’attribuer à ces longs corps, des parties pour 
nager et faire avancer leur masse dans une direction 
quelconque , est une erreur , parce qu'il y a impossibi- 
lité physique à cet égard. Ces corps ne peuvent que flot- 
ter et mouvoir leurs parties ; imais ils ont la faculté de 
contracter des portions de leur longueur, pour entourer 
et saisir leur proie. 

En attendant des observations ultérieures sur ces singu— 
liers amunmaux, voici l'exposé du seul genre que nous rap- 
portons à cette coupe. 


STÉPHANOMIE. (Stephanomia ). 


Animaux gélatineux, transparens , aggrégés 


g comMmpO- 


? 
sés , adhérens à un tube commun, et formant par leur 
réunion une masse libre , très-longue, flotiante , qui 


imite une guirlande feuillée , garnie de longs filets. 


À chaque animalcule ; des appendices divers , subfo- 
Biformes ; un sucoir tubuleux, rétractile ; un ou plusieurs 
filets simples , longs, tentaculiformes ; des corpuscules 
en grappes ressemblant à des ovaires. 


SANS VERTÈBRES. AG 


Animalia gelatinosa , hyalina , aggregata , compo- 
sta , tubo communt adhærentia , massamque liberam , 
longissimam, natantem sistentia , camque funem serla- 
ceam , foliosam , filamentis longis instructam simulan- 
tem. 


_Singulo animalculo , appendices varicæ , ‘ subfolia- 
ceæ ; haustellum tubulosum , retractile ; filamentum , 
vel filamenta plura simplicia , prælonga, tentaculifor- 
mia; Côrpuscula racemosa ovaria simulantia. 


OBSERVATIONS: 


Sur la seule inspection de la figure que MM. Péron et 
le Sueur ont publiée de la stéphanomie dans le premier 
volume de leur voyage , j'avais déjà jugé que ce corps sin- 
gulier et allongé, était constitué par des animaux com- 
posés, qu'il fallait rapporter à la classe des radiaires, 
parmi les mollasses. Ces animaux, effectivement, ne sont 
pas sans rapports avec les physalies, etc. ; mais comme 
ils paraissent véritablement composés et participant à une 
vie commune, j'ai cru devoir les placer à l'entrée de la 
classe , pour les faire venir à la suite des polypes flottans 
qui terminent la classe précédente. 16 14 

Depuis, M. Ze Sueur ayant publié une seconde espèce, 
avec beaucoup de détails , je vois ma conjecture confirmée, 
et le genre steph anomia solidement établi. 

D’après ce que nous en ont appris MM. Péron et Ze 
Sueur , le corps très-frêle des stéphanomies est extrème- 
ment long, et l’on ne peut guère s’en procurer que des 
portions , telles que celles qu’ils ont représentées. Proba- 
blement on en découvrira encore d’autres espèces , et déjà 
M. le Sueur en annonce quelques autres. 


VE 


462 ANIMAUX 
ESPECES. 


1. Stéphanomie hérissée. Stephanomia amphytridis. 


SL. echinata ; appendicibus foliaceis acutis; tentaculis raris, 
rosels. 

Péron et Le Sueur. Voyage , vol. 1. p. 45. pl.29. /£g. 5. 

Habite l'Océan atlantique , austral. Elle se montre sous la 
forme d’une belle guirlande de cristal, couleur d’azur , se 
promenant à la surface des flots. Elle soulève successivement 
ses folioles diaphan es, qui ressemblent à des feuilles de lierre; 
ses beaux tentacules couleur de rose s'étendent au loin pour 
envelopper la proïe , et alors des milliers de sucçoirs, sem- 
blables à de longues sangsues, s’élancent du dessous des fo- 
lioles qui les cachaient , pour la sucer. Voilà ce que nous 
apprend M. Péron. 


2. Stéphanomie grappe. Stephanomia uvaria. 


St. multica, subcyanea ; appendicibus foliaceis rotundalrs ; 
tentaculis numerosis concoloribus. 

Stephanomiauvaria. Le Sueur , voyage, etc. pl. dernitre. 

Habite la Méditerranée. D’après les détails et la belle figureque 
M. le Sueur a publiés sur cette espèce , il n’y a pas de doute 
qu'elle ne constitue un animal véritablement composé d’une 
multitude d’individus qui communiquent entr’eux et partici- 
pent à une vie commune, à l’aide du long tube auquel ils 
adhèrent. Ainsi, les caractères propres de ces individus, et la 
vie commune dont ils paraissent jouir, ne permettent pas 
d'associer les stéphanomies aux ascidiens. 


[ B ] Bouche unique et centrale. 


Ici, sauf le premier genre qui offre un animal d’une con- 
formation tres-singulière, les radiaires mollasses anomales 
qu'embrasse cette coupe, commencent à présenter une 
forme plus rayonnante que celles de la coupe qui précède, 


SANS VERTÈBRES. 463 


Le ceste même, premier de leurs genres , est un animal 
isolé qui tient à ceux qui viennent ensuite par ses rapports, 
et qui ne s’en distingue que par l'énorme étendue en lar- 
geur de son corps peu élevé. 

Les longs filets fistuleux et tentaculiformes de plusieurs 
de ces radiaires ne sont point rétractikes , comme les tubes 
aspirans ou à ventouses des stellérides et des échinides : 
néanmoins ces radiaires raccourcissent souvent leurs filets 
tentaculiformes , et même quelques-unes les font presque 
disparaître , en les tortillant en spirale ou en tire-boure. Ce 
fait observé s'applique aux filets tentaculiformes de toutes 
les radiaires mollasses. Jamais ces filets ne rentrent entière- 
ment, laissant à nu les trous de la peau de l'animal, comme 
ceux des radiaires échinodermes. 


* Corps sans vessie aérienne connue, sans cartilage 
interne , et sans crête dorsale. 


CESTE. (Cestum). 


Corps libre, gélatineux , transparent, très-allongé , ho+ 
rizontal , aplati sur les côtés; ayant 4 côtes supérieures, 


serrées , transverses, ciliées dans toute leur longueur. 


= 


: Bouche unique, située au bord.supérieur , à égale dis- 
tance des extrémités du corps. 

Corpus liberum , gelatinosum , hyalinum , longissi- 
mum , horisontale , ad latera complanatum ; costis 
4 confertis , transversis, superioribus , secundüum to- 
tam longitudinem ciliatrs. 

. . .. . s À 
Os unicum., in margine superiore apertum , ab utrd- 


que extremitate corporis | æqualiter remotuni. 


464 ANIMAUX 
OB SERVATIONS. 


Le ceste , ou la ceinture de Vénus, est un genre d’ani- 
mal très-singulier par l’applatissement de son corps , sa 
hauteur verticale petite, etson énorme étendue en largeur 
qui lui donne la forme d’un ruban irès-long, situé hori- 
zontalement, ayant ses tranches verticales. 

Cet animal est entiérement gélatineux , transparent, 
d’un blanc laiteux , avec de légers reflets bleuiâtres , et 
avec des cils irisés en ses deux bords supérieurs, 

Son extrême longueur transversale doit le faire placer 
à la suite de la sséphanomie , mais dans une autre coupe. 
Il montre déjà de grands rapports avec les béroës, et les 
callianires. 

Les cils qui garnissent ses deux bords supérieurs sont 
très-courts, et probablement vibratiles. On leur attribue 
la faculté de servir à la locomotion de l’animal , sans 
prendre garde, d’une part, que le volume et la forme du 
corps, ainsi que leur petitesse, leur en Ôôte la possibilité ; et, 
de l’autre part , qu’un déplacement sans moyens de direc- 
tion , sans moyens de courir après une proie, de l'arrêter 
et de la saisir, ne peut être d'aucune utilité à l'animal. Le 
ceste se déplace dans les eaux comme une bûche flottante 
s’y déplacerait. Partout où il se trouve , il y obtient fa- 
cilement ce qui peut le nourrir. 

Le ceste n’a probablement à l’intérieur qu'un organe di- 
gestif, fort augmenté sur les côtés, comme dans les autres 
radiaires mollasses, etdes vaisseaux aquiferes pour la res- 
piration. En effet, ayant des appendices latéraux pour la 
digestion , qui se montrent comme deux lanières contiguës 
à l'estomac, lesquelles se joignent à des filets vasculiformes, 
on eût pu voir les rapports de ces canaux avec ceux des 


à. 


SANS VERTÈBRES. 465 


autres radiaires mollasses qui vont former un réseau vas- 
culaire près de la peau, et mème s’anastomoser avec les 
trachées respiratoires. 

Parmi les nombreuses découvertes d'animaux marins 
dont on est redevable à MM. Péron et le Sueur , le ceste 
est une des plus remarquables. 

L'individu qui a servi à faire connaître ce genre , n’était 
pas entier , et cependant sa longueur était d’un mètre et 
demi, sa hauteur de huit centimètres, et son épaisseur 
d’un centimètre seulement. 


EU ESPÈCE. 


1. Ceste de Vénus. Cestum Veneris. 
Nouv. Bullet. des Sc. vol. 3. juin 1813. n.° 60: p. 281. pl. 5. 


Habite la méditerranée , aux environs de Nice, 


CALLIANIRE. ( Callianira). 


Animal libre, gélatineux, transparent ; à corps cylin- 
dracé , tubnleux , obtus à ses extrémités, augmenté sur 
les côtés de 2 nageoïres opposées, lamelleuses, ciliées 
en leurs bords. 


Bouche terminale, supérieure ? nue, subtransverse. 


Animal liberum , gelatinosum , hyalinum ; corpore 
cylindraceo , tubuloso , uträque extremitate obtuso, 
ad latera pinnis duabus lamellosis et margine ciliatis 
aucto. 


Os terminale , superum ? nudum , subtransversum. 


Tome I]. | 30 


466 ANIMAUX 
OBSERVATIONS. 


La callianire |, que M, Péron, de retour à Paris, a 
publiée comme appartenant à la classe des mollusques, 
quoique les notes qu'il prit sur l'animal vivant, qu'il ap- 
pelait alors sophia, et qui me furent communiquées à son 
arrivée, n’autorisent nullement cette détermination; cette 
callianire , dis-je, est pour moi un animal tout-à-fait con- 
génère du deroe hexagonus de Bruguière. 

La simplicité de l’organisation intérieure de cet animal, 
d’après l’observation même de M. Péron, indique claire- 
ment qu'il appartient aux radiaires rrollasses, et qu’il ést 
voisin des béroës par ses rapports. 


Voici la description originale que fit M. Péron de sa 
Sophia diploptera , en observant l’animal vivant ; des- 


cription que j'ai extraite de ses manuscrits communiqués. 


Animal gelatinosum, hyalinum , molle, lœvissi- 
mum , folioso-membranulosum , pinniferum , elegans, 
proteiforme. 

Corpus cylindrico-tubulosum , uträque extremitaie 
obtusum , interioris organt cujuslibet apparens ullum. 
Apertura unica, anterior , transverse, bilabiata. 

Latere ex uno quoque producuntur alæ duæ , mem- 
branuloso-gelatinosæ , in duo secedentes foliola am- 
plssima , margine Jinêriato-ciliata , etc. 


Cette description d’un anunal gélatineux, qui n'offre, 
outre le digestif, aucun organe intérieur apparent, et qu! 
a une bouche sans anus , n'indique nullement l’organisa- 


LI À 
SANS VERTÈBRES. 467 


tion d’un mollusque. Au contraire, l’animal, par ses rap: 
ports, annonce son voisinage des béroës, et montre qu'il 
est congénère de l'espèce que Bruguière a nommée B, hexa- 
gonus , l'un et l’autre constituant nos callianires. 

Les callianires sont des. animaux libres, gélatineux , 
mollasses , transparens dans toutes leurs parties. Leur corps 
est vertical dans l’eau , presque cylindrique , comme tubu- 
leux , obtus aux deux extrémités. Il est muni sur les côtés 
de deux espèces de nageoires opposées , qui se divisent 
chacune en deux ou trois feuillets membraneux, gélati- 
neux, verticaux, et fort amples. Ces feuillets sont très- 
contractiles , bordés de cils, et égalent presque, par leur 
étendue verticale, la longueur du corps. 

On peut dire que les deux nageoires lamelliferes et ci- 
liées des callianires, ne sont que les côtes ciliées et lon- 
gitudinales des béroës, mais qui, dans les callianires, 
sont très-aggrandies en volume et réduites en nombre, ou 
rapprochées et réunies en deux corps opposés. Ces animaux 
n’ont point de rapport, par l’organisation, avec les mol- 
lusques ptéropodes. 


ESPÈCES. 


1. Callianire triploptère. Callianira triploptera. 
C. pinnis utroque latere trilamellosis, ciliatis; cirrhis dua- 
bus tripartitis. 
Berve hexagonus. Brug. dict. no 3. encyelop. pl. go. fig. 
56. 
Habite les mers de Madagascar. 


2. Callianire diploptère. Callianira diploptera. 
C. pinnis utroque latere bilamellosis, ciliatis ; cirrhis 
nulles, 
Sophia diploplera. Péron mss. 


ÂG8 ANIMAUX 


Callianira. Péron etle Sueur, annales, vol. 15. p.68. pl. 2. 


fig. 16. | 


Habite les mers Equatoriales , voisines de la Nouvelle-Hollande, 
On y en rencontre des troupes nombreuses. 


BÉROË. (Bcroc }. 


Corps libre , gélatineux , transparent , ovale ou globu- 
leux , garni extérieurement de côtes longitudinales ciliées. 


Une ouverture à la base, imitant une bouche. 


Corpus liberum, gelatincsum , hyalinum , ovale vel 
globosum : extüus costis longitudinalibus ciliatis. 


Apertura oriformis ad basim corporis. 
OBSERVATIONS. 


Les béroes semblent avoir des rapports avec les pyro- 
somes ; car, lorsque l’on considère le B. ovale, on croit 
voir un pyrosome redressé, et il en est de même du B. cy- 
lindrique. Mais les béroës sont des animaux simples, et il 
n’en est pas ainsi des pyrosomes. Ces animaux ont plus de 
rapports avec les médusaires, et cependant ils en sont 
trop distincts, par leur conformation générale, pour qu'il 
soit convenable de les y réunir comme Linne l'avait fait 
d'abord, et comme ensuite l’a fait Gmelin dans la dernière 
édition du Sys/emna naturæ. 

L'ouverture inférieure, quelquefois fort grande, des béroës, 
est regardée comme la bouche de l’animal, Je soupçonne 
néanmoius qu’elle n’est due qu'a l'extrème concavité du 


SANS VERTÈBRES. 469 


disque inférieur de ces corps, et que la véritable bouche 
se trouve dans le fond de cette contavité, 

Outre les caractères de forme qui distinguent principa- 
lement les béroës, :on prétend que ces radiaires ont un 
mouvement de rotation très-remarquable qu'elles impri- 
ment à leur corps à l’aide des cils ou cirrhes nombreux dont 
leurs côtes longitudinales sont garnies. Ce mouvement sert 
à exciter ceux de leur intérieur, et non à les faire nager 
pour courir après une proie, car leur forme n’y est nulle- 
ment propre ; et partout où ils sont , l’eau leur apporte 
également les corpuscules dont ils se nourrissent. Toutes 
les autres radiaires mollasses sont dans le même cas. Ces 
animaux ont aussi un mouvement alternatif de dilatation et 
de contraction que M. Bosc a observé, 

Les béroës sont très-phosphoriques : ils brillent pendant 
la nuit, comme autant de lumières suspendues dans les 
eaux ; et leur clarté est d'autant plus vive que leurs mou- 
vemens sont plus rapides. 


ESPÈCES. 


1. Béroë cylindrique. Beroe cylindricus. 
B . oblongo-cylindraceus, verticalis , subocto-costatus ; ore 
amplo. 
Beroe macrostomus. Péron et Le S'ueur, voyage, 1. pl. 31. 
fig: 1. 
Habite l’Océan atlantique, austral. Péron et le Sueur. Sa forme 
_. générale est la même que celle du pyrosome. 


2. Béroë ovale. Beroc ovatus. 
. Z. ovato-conoideus , subocto-costatus; ore maximo nudo. 
Dedusa infundibulum. Gmel. p. 3152. 
Beroe. Brown, jam. 354, t. 43. f. 2. 
Encycl. pl. 90. f. r. 
2. idem, novem-costalus. 


470 ANIMAUX 


Berce. Bast. op. subs. 3, p. 123. t. 14. fig. 5; 
Encycl. pl. 90. f. 2. 
Habite les mers d'Amérique, et sa variété, les mers d'Europe” 


3. Béroë globuleux. Beroe pileus. : 
B. globosus ; costis octo , cirrhisque duobus ciliatis , præ- 
longis. 
Medusa pileus. Gmel. p. 3152. 
Beroe. Bast. op. .subs. 3. p. 126. t. 14. fig. G—". 


Encycl. pl.90. fig. 3 —4. 4 
Habite la Méditerranée , l'Océan atlantique. Il paraît se rap- 


procher des noctiluques par ses rapports. 


ee, 


NOCTILUQUE. ( Noctiluca }. 


Corps trés-petit , gélatineux, transparent, subsphéri- . 
que, rénifurme dans ses contractions , et paraissant en- 
veloppé d'une membrane chargée de nervures très-fines. 

Bouche inférieure , contractile | infundibuliforme , 
muuie d'un tentacule filifoyme. 

Corpus minimum , gelatinosum, hyalinum , sub- 
sphæricum , in contractionibus reniforme , pelliculä 
Vents tenurssimis nervosé vestitum. 

Os inferum , contractile , infundibuliforme , tenta- 


culo filiformi instructum. 
OBSERVATIONS. 
M. Suriray, médecin, recherchant, dans le port du 


Hâvre, la cause de la pliosphorescence des eaux de la 
mer en certaines circonstances , a observé le rocsiluque , 


SANS VERTÈBRES. 47: 


l'a décrit et figuré dans un mémoire dont il a fait part 
à la classe des scientes de l’Institut. Il le regarde comme 
étant la cause, au moins la principale, de la phosphores- 
cence de la mer en certains temps. UE 

Le noctiluque est quelquefois d’une abondance telle qu'il 
forme une croûte assez épaisse à la surface de l’eau. Sa 
forme est sphérique; mais dans ses contractions , il prend 
quelquefois celle d’un rein ; il n’est pas plus gros que la 
tête d’une petite épingle, et sa diaphanéité égale celle du, 
cristal. 

Au milieu de sa partie inférieure , on observe une ou- 
verture, de laquelle sort un tentacule filiforme qui pa- 
raît tubuleux, et à côté une espèce d’œsophage en enton- 
noir, Dans les contractions, le tentacule disparait quel- 
quefois, 

Son intérieur offre souvent de petits corps ronds, groupés, 
que M. Suriray prend pour des œufs, et qui ne peuvent 
être que des gemmes réproducteurs. À l'extérieur, on 
aperçoit des vaisseaux très -fins , ramifiés presqu’en ré- 
seau. | 

On sait depuis long-temps que la phosphorescence des 
eaux de la mer est due à des animaux de diverses grane 
deurs, parmi lesquels il y en a de très-petits et mème 
microscopiques. Ce sont ces derniers, et surtout les 70cti- 
luques qui , par leur nombre prodigieux, rendent , en cer- 
tains temps, la mer singulièrement lumineuse. 

On ne connaît encore qu’une seule espèce de noctiluque , 
si les g/eba de Forskal n’en offrent pas quelques autres. 


ESPÈCE. 


1. Noctiluque miliaire. /Voctiluca miliaris. 
{Voctiluca. Suriray , mém. 


472 ANIMAUX 


An Gleba? Encycel. pl. 89. fig. 2-3. 
Habite l'Océan européen. Le gleba cité, paraît être une seconde 
espèce , dépourvue de tentacules. 


LUCERNAIRE. ( Lucernaria ). 


Corps libre, gélatineux , subconique, ayant sa partie 
supérieure allongée et atténuée en queue dorsale; termi- 
née par une ventouse : l'inférieure plus ample, plus 
large; ayant son bord divisé en lobes ou rayons diver- 
gens et tentaculifères. 


Bouche inférieure et centrale. Des tentacules courts à 


nombreux , globulifères , à l'extrémité de chaque rayon. 


Corpus liberum, gelatinosum, subconicum ; supern& 
parte in caudam dorsalem elongato-aitenuatä , coty- 
loque terminaté : infern& ampliore , latiore, in lobos 
aut radios divaricatos et tentaculiferos ad marginem 
partit. 

Os inferum et centrale. Tentacula brevia, numerosa, 
globulifera , ad apicem radiorum, 


OBSERVATIONS. 


Les Zucernaires sont, en quelque softe, des astéries gé- 
latineuses , dont la partie dorsale est élevée, allongée etat- 
ténuée en queue verticale. L’extrémité supérieure de cette 
queue offre un oscule que, l’on pourrait prendre pour un 
anus, Mais qui parait n'être qu’ une ventouse , au moyen de : 
laquelie l'animal se fixe et se suspend aux fucus ou autres 
corps marins. 


SANS VERTÈBRES. 473 

Quant à l'extrémité inférieure du même animal, elle 
est conoïde , élargie orbiculairement, et son bord est di- 
visé, soit en quatre rayons doubles, soit en huit rayons 
également espacés , selon les espèces ; quelquefois mème 
on n’en voit que sept. Au sommet de chaque rayon, l'on 
aperçoit des tentacules nombreux , globuliferes , fort courts, 
mais que l'animal allonge ou replie comme à son gré, et 
qui paraissent disposés en faisceau. Le globule de chaque 
tentacule fait encore l'office de ventouse, et l'animal s’en 
sert pour saisir sa proie, en y fixant ce globule, et en- 
suite repliant ses rayons vers la bouche. Celle-ci occupe 
le centre du disque inférieur qui est un peu concave, et y 
forme une légère saillie à quatre denis. 

Les lucernaires commencent à donner une idée des mé- 
dusaires |, et néanmoins elles semblent tenir aux physso- 
phores par leur partie dorsale, prolongée verticalement, et 
par leur base élargie et lobée ou rayonnée. Leur queue 
dorsale ne paraît due qu'a un allongement vertical de leur 
estomac, auquel aboutissent des cæcum qui se prolongent 
presque jusqu’à l'extrémité des rayons. Des fibres muscu- 
laires, probablement animées par quelques fibrilles ner- 
veuses , servent aux mouvemens des rayons, et des autres 
parties de l'animal. 

O.-F. Muller nous a, le premier, fait connaître le 
genre des Zucernaires ,en publiant l’espèce qu'il nomma. 
LL. quadricornis. Depuis , une autre espèce fut découverte, 
ainsi que quelques-nes de ses variétés que l'on crut pou- 
voir distinguer. Or, cette deuxième espèce ayant été ré- 
cemment observée par M. Zamouroux , ce zelé naturaliste 
nous a donné des détails fort intéressans sur l’organisation 
de ces animaux. ; 

Les Zucernaires se nourrissent d'hydres, de monocles, de 
cloportes marins, etc.; il paraît qu’elles répandent la nuit 
une lumière phosphorique comme les méduses, 


474 ANIMAUX 


ESPÈCES. 


1. Lucernaire à À rayons. Lucernaria quadricornis. 
L. corporetnfernè dilatato, subcampanulato ; radiis quatuor 
bifidis , apice lLentaculatis. 
Lucernarta quadricornis. Mull. zocol. dan. 1. p. 51. t. 39. 
fig. 1—6. 
Encycl. pl. 89. fig. 13 —-16. Gmel. p. 3151. nor. 
Lucernartia auricula.O. fab.fn. Groenl. p. 341. À 
2.eadem ? major , limbo subcampanuluto. 

Lucernarta fascicularis. 3. Fleming , act. soc. wern. 2. p. 248. 
t.18 fig. 1—2. 

Habite l'Océan boréal, la mer de Norvège, se fixant aux fu- 
cus, etc. Ses huit rayons, en partie réunis par paires, ne 
paraissent qu'au nombre de quatre qui sont fourchus au 
sommet. {ls n’ont effectivement à l’intérieur que quatre, cœ- 
cum (peut-être doubles), au lieu de huit séparés, comme 


dans l’espèce suivante. 


2. Lucernaire à 8 rayons. Lucernaria octo-radiata. 

L. corpore infernè campanulato ; radüis octo æqualiter dis- 
tantibus. 

Lucernaria auricula. C. Mull. zool. dan. 4. p. 35. t. 152. 
Jig-1—3. 

Lucernaire campanulée. Lamouroux , mém,mss. 

Lucernaria auricula. Montagu , act. soc. Lino. IX. p.115. t. n. 
fig. 5. 

Habite l'Océan boréal, la Manche. Cette espèce diffère émi- 
nemment de la précédente, en ce que son limbe offre huit 
rayons courts, simples et également espacés. Ils sont pareil- 
lement terminés par des tentacules nombreux, comme en 
faisceau , et globulifères. A l’intérieur, elle présente huit 
cœcum séparés au lieu de quatre. Quelquefois , par avorte- 
ment , elle n’offre que septrayons, comme on le voit dans la 


figure publiée par . Hontagu. 


SANS VERTÈBRES. 475 


Corps offrant, soit une vessie aérienne , soit ur carti- 


lage interne. 


Cette deuxième division des radiaires anomales-verti- 
cales est remarquable par les particularités des animaux 
qu’elle embrasse. En effet , les uns ont une vessie aérienne 
qui leur sert à se soutenir dans le sein des eaux , et peut- 
être qu'ils vident ou remplissent comme à leur gré; et les 
autres ont intérieurement un corps cartilagineux qui sub- 
siste apres leur destruction. Plusieurs de ces animaux ont 
leur corps surmonté d'une crête dorsale qui semble leur 
servir de voile. Voici les genres qui se rapportent à cette 
division. 


PHYSSOPHORE. ( Physsophora ). 


Corps libre, gélatineux , vertical, terminé supérien- 
rement par une vessie aérienne. Lobes latéraux distiques, 
subtrilobés , vésiculeux. 


Base du corps tronquée , perforée , entourée d’ap- 
pendices, soit corniformes, soit dilatés en lobes subdivi- 
sés et foliiformes. Des filets tentaculaires plus ou moins 


longs en dessous. 


Corpus liberum ; gelatinosum , verticale , vesicä 
acriferd terminatum. Lobz laterales plures distichi , 
subtripartiti , vesiculosi. 

Corporis pars infima truncata, forata , appendici- 
bus corniformibus vel in folia subdivisa dilatatis obval- 
lata. Filamenta tentacularia subtus , plus minusve 


longa. 


476 | ANIMAUX 


OBSERVATIONS. 


C’est principalement par la forme et la composition de 
la base de ces corps que les physsophores different des rhi- 
zophyses. Ces animaux, conformés, en quelque sorte, 
comme des pèses-liqueurs , se soutiennent à la surface des 
eaux , à l’aide de la vessie aérienne qui termine supérieu- 
rement leur corps. On prétend qu’ils ont la faculté de 
chasser l'air de leur vessie terminale lorsqu'ils veulent s’en- 
foncer dans les eaux , et qu'ils peuvent la remplir d’air 
des qu'ils veulent flotter à la surface. Leur bouche pa- 

raît être l’ouverture observée à la base tronquée de leur 

corps, ce qu n'indique nullement que les physsopho- 
res soient des animaux composés , comme le pense M. Ze 
S'ueur. 

Au reste, l’organisation des physsophores est encore 
peu connue , malgré ce que nous apprend Forskal de l’es- 
pèce qu'il a décrite et figurée. 


ESPÈCES. 
1. Physsophore hydrostatique. Physsophora kydros- 


lalica. 
Ph. ovalis ; vesiculis lateralibus trilobis : plurimis extror- 


sm apertis ; intestino medio, ef tentaculis quatuor majo- 


ribus rubris. Forsk. fig. Ægypt. p. 9. et ic. tab. 33. fig. E 


eI.e2. 
Encycl. pl. 89. f. 5 —9. 
Habite la Méditerranée. 


2. Physsophore muzonème. Physsophora muzonema. 
Ph. oblonga, lateribus distichè lobifera ; basi ampliore mul- 
Lifid&, tentaculaté. 
Physsophora muzonema. Péron et le Sueur, voyage. pl. 29. 
LE 


Habite l'Océan atlantique. 


SANS VERTÈBRES. 477 


RHIZOPHYSE. {Rhizophysa: 


Corps libre, transparent, vertical , allongé ou rac- 
courci, terminé supérieurement par une vessie aérienne, 
Plusieurs lobes latéraux, oblongs ou foliiformes, disposés 
soit en série, soit en rosette. Une ou plusieurs soies ten- 
taculaires pendantes en dessous. 


Corpus liberum , hyalinum , verticale, elongatum 
vel abbreviatum , vesicä  aerifer& supernë termina- 
tum. Lobuli plures laterales | oblongt autfolüformes , 
in seriem subsecundam aut in rosam dispositi. Seta 
tentacularis vel setæ plures subtus pendulæ. 


OBSERVATIONS. 


Les singuliers animaux dont il s’agit ici, furent deécou- 
verts par Forskal qui les rangea parmi ses physsophores. 
Péron , probablement les observa depuis , les sépara des 
physsophores et en constitua le genre rhizophyse dont il 
n'eut pas le temps de publier le caractère. 

J'ai tâché d’ysuppléer, sans connaître directement ces 
animaux. Je vois que les rhizophyseset les physsophores 
sont des caractères communs , savoir : une vessie aérienne 
qui les termine supérieurement, et des lobes latéraux 
que M. Ze Sueur regarde comme des organes natatoires. 
Mais au-dessous de ces lobes, la base des rhizophyses 
est très-simple ; tandis que celle des physsophores est élar- 
gie , lobée, divisée , très-composée. De là, M. Ze Sueur 
: pensé que chaque physsophore offrait des animaux 
-éunis. 


4738 ANIMAUX 


ESPÈCES. 
1. Rhizophyse filiforme. Rhizophysa fiiformis. 


R. filiformis ; lobis laleralibus, oblongis, pendulis , seriatis, 
subsecundis. 

Physsophora filiformis. Forsk. fig. Ægypt. p.120. n.0 47. etic- 
tab. 33. fig. F. encycl. pl. 89. £. 12. 

Rhizophysa. Péron etle Sueur , voyage. pl. 20. {.3. 

Habite la Méditerranée. Cet animal peut se contracter et se 
raccourcir presqu’en une masse subglobuleuse. 


2. Rhizophyse rosacée. Rhizophysa rosacea. 
R. orbicularis , depresso-conica ; lobulis lateralibus, folia- 
ceis, in rosam densam imbricatis. 
Physsophora rosacea. Forsk.f. Ægypt.p. 120. n.o 4G. et ic. tab. 
43. fig. B. b. Encycl. pl. 89 -£. 10—11. 


Habite la Méditerranée. Largeur , un pouce. ‘ 


PHYSALIE. ( Physalia }. 


Corps libre , gélatineux, membraneux, irrégulier, 
ovale , un peu comprimé sur les côtés, vésiculeux intérieu- 
rement , ayant une crête sur le dos, et des tentacules di- 


vers sous le ventre. 
{ 


Tentacules nombreux, inégaux , et de diverses sortes : 
les uvs filiformes , quelquefois très-longs ; les autres plus 
courts et plus épais. | 


Bouche inférieure , subcentrale. 


Corpus liberum , gelatinosum , membranosum , irre- 
gulare , Ovatum , ad latera subcompressum , INtUS ve- 


siculosum ; dorso subcristato ; ventre tentaculis wvariis 
anstructo. 


SANS VERTÈBRES. 79 


Tentaculi numerosi, varü , inæquales : alù filifor- 
mes interdum longissimi ; ali breviores et crassiores: 


Os inferum , subcentrale. 


OBSERVATIONS. 


Je rapporte à ce genre l’holothuria physalis de Linné , 
dont Sloane a publié une assez mauvaise figure, et qui 
n'est ni une holothurie, ni une thalide , comme le pen- 
sait Bruguiere ; mais qui est très-voisine des vélelles par 
ses rapports , ainsi que de la nombreuse famille des rnédu- 
saires. 

Cette radiaire mollasse , que les marins connaissent sous 
le nom de galère ou de frégate, fait partie d’un genre par- 
ticulier dont on connaît déjà plusieurs espèces bien dis- 
tinctes. 

Sa forme irréguliere, sa crête dorsale, et les tentacules 
très-longs et pendans qu'elle a sous le ventre, la distin- 
guent éminemment des vélelles. Par cette même crête, et 
par son intérieur vésiculeux , elle diffère de toutes les mé- 
dusaires connues. 

La bouche des physalies est inférieure , sans être 
tout-à-fait centrale. Les tentacules qui l’avoisinent ou l’en- 
vironnent. et qui , conséquemment , sont situés et pendans 
sous le venire de l'animal, sont nombreux , très-inégaux 
et de diverses sortes. 

Les uns sont plus courts, plus épais, et paraissent ter- 
minés en sucoirs; les autres sont fort longs, filiformes, 
comme ponctués par la diversité de leurs couleurs locales; 
car ils sont vivement colorés de différentes manières, 
etil yen a de rouges, de violets , et d’un très -beau 
‘bleu. 


480 ANIMAUX 


. Leur crête dorsale est aussi très-vivement et agréablement 
variée dans ses couleurs. 

Les physalies ou galères animales flottent ordinairement 
sur la mer dans les temps calmes et beaux, et ne s’en- 
foncent dans les eaux que lorsque le temps devient mau- 
vais. Elles s’attachent alors aux corps marins qu’elles ren- 
contrent, par ceux de leurs tentacules qui sont terminés 
en suçoir ou en ventouse, 

Si l'on marche dessus, lorsque cet animal est à terre, 
il se crève et rend un bruit semblable à celui d'ime vessie 
de carpe que l'on écrase avec le pied. 

Lorsqu'on touche ou que l’on prend un de ces animaux 
avec la main , il répand une humeur si subtile, si péné- 
trante , et en même temps si Vénéneuse ou si caustique , 
qu’elle cause aussitôt une chaleur extraordinaire , une dé- 
mangeaison et mème une douleur cuisante, qui dure assez 
Jong-temps. 

On assure que l’apparition des physalies vers les côtes, 
est le présage d’une tempête prochaine. | 


ESPÈCES. . 


1. Physalie rougeûtre, Physalis pelagica. 
Ph. ovata, subtrigona ; crist& dorsali prominente subru- 
Lelld, venosd. 
Holothuria physalis. Lin.amæn. acad: 4. p. 254.t. 3.f, 6. 


Urtica. marina....Sloan. jam. hist. 1. t. 4. f. 8. 
Arethusa....Brown. jam. p. 386. Medusa Caravella. Gmel. 
p. 3156. 


Physalis pelagica? Obs. it. t.12. f. 7. 
Habite l'Océan atlantique , les mers d'Amérique, le golfe du 
Mexique. 
‘2. Physalie tuberculeuse. Pysalis tuberculosa. 
Ph. irregularis, ovata , obsoletè crislata ; extremitale an- 
teriore tuberculis, cæruleis ; serialis , confertis. 


SANS VERTÈÈRES. Â81 


Physalis.....Bosc. Hist.desvers , 2. p 
Habite l'Océan atlantique, les mers d'Amérique. Elle a une 
rangée de tubercules d’un bean bleu à son extrémité anté- 


rieure , etsur son dos une crête aigue , mais médiocre. 


3. Physalie bleuc. Physalis megalista. 
Ph. ovala; extremitate anteriore longiore recté rostri- 
… formi ; crista prominuli plicatd. 
Physalia megalista. Péron ét le Sueur , voyage 1. pl. 29. f.1. 
Habite l'Océan atlantique austral. 


4. Physalie allongée. Physalis elongata. 
Ph. oblonga , utrinque acuta , subhorisontalis. 
James Forbes , Mém. orientaux, vol. 2, p. 200( méduse), #4 


vol. 4 fig. 


Habite.,:..les mers de la Guinée. 


VÉLELLE. (Velella). 
_ Corpslibre, gélatineux extérieurement, cartilagineux 
à l'intérieur, elliptique , aplati en dessous, et ayant sur 
le dos une crète élevée ; insérée obliquement. 
Bouche inférieure , centrale , un peu saïllante. 


Corpus liberum , extrinsecus gelatinosum ; intüs 
carülagineum , ellipticum , subtus planulatüm ; cristé 


dorsal: prominente , oblique INSCTLX. 
Os inferum , centrale , subprominulum. 
OBSERVATIONS. 


Les vélelles ont été, comme les porpites, confondues 
parmi les méduses par Linné ; maiselles en sont bien distin- 
guées par leur intérieur qui est cartilagineux et composé de 
deuxplansinégaux, dontl’un s’insère verticalementsur l’autre. 

En effet, l’un de ces deux plans est inférieur , horizontal, 
elliptique où suborbiculaire ; tandis que l’autre est su- 


Torre EE: ‘ 3 


432 ANIMAUX 


périeur, vertical et inséré obliquement sur le plan infé- 
rieur. Ce plan vertical qui, dans sa base , est de la lon- 
gueur du corps de lanimal, soutient une membrane qui 
s'élève sur le dos de ce corps , comme une crête, une es- 
pèce de voile, ou comme une vessie transparente et pleine 
d'air. SE 

Le corps des vélelles est aplati en dessous, et au centre 
de cette face inférieure , on observe la bouche, qui tan- 
tôt est comme à nu, et tantôtoffre de nombreux tenta- 
cules, selon les espèces. 

Les vélelles sont phosphoriques, brillent la nuit dansles 
eaux comme des lumières , et causent des démangeaisons 
lorsqu'on les touche. Elles flottent et voguent à la sur- 
face des eaux, comme les porpites, les physalies , etc. 
Les matelots les font frire et les mangent. : 


ESPÈCES. 


1. Vélelle mutique. ’elella mutica. 
V.oblongo-ovata , subnuda ; margine ciliato ; cristé mem- 
branaced:. 
Medusa velella. Gmel. p. 3155. 
Phyllidoce....Brown. jam. 387. t. 48. £,1. 
Habite l'Océan atlantique. 


2. Vélelle à limbe nu. Y’elella limbosa. 
V. ovalis , obliquè cristata ; tabul& inferiore limbo nudo 
obvallatä ; disco margine tentaculis longis crinito. 
Holothuria spirans. Forsk. ægypt. p.104. n.0 15. etic. tab. 26. 
fig. À. Encycl. pl. 90. f. 1— 2. 
Habite la Méditerranée. Son disque inférieur est couvert de su- 
coirs blancs, et bordé de tentacules bleus, longs , filiformes. 


Au centre de ce disque, la bouche offre une saillie sabtubu- 


leuse. 


3. Vélelle scaphidiene. Felella scaphidia. 


V. ovalis , oblique cristaté; cristé dorsali tenuissimé&, an- 


SANS VERTÈBRES. ÂS3 


gulaté ; tabulé inferiore tentaculis cæruleis numerosissi- 
mis echinatdä. 

V'elella scaphidia. Péron et le Sueur, voyage 1. p.44. pl 
30. f. 6. 

Habite l'Océan atlantique austral. Sa crête dorsale est blan- 
châtre, transparente , extrêmement mince. Toute sa face in= 
férieure est hérissée jusqu’en son bord, de tentacules d’un 
beau bleu. On la rencontre par milliers à la surface des 
eaux. 


PORPITE. (Porpita). 


Corps libre , orbiculaire, déprimé , gélatineux à lex. 
térieur , cartilagineux intérieurement, soit nu, soit ten- 
taculifere à la circonférence; à surface supérieure plane ! 
subtuberculeuse, et ayant des stries en rayons à l’infé- 
rieure.  : , 

Bouche inférieure et centrale. 


Corpus liberum, orbiculare, depressum, extus gela- 
ünosum , internè cartilagineum , ad periphæriam vel 
nudum , vel tentaculatum ; supern& superficie plané , 
subtuberculosé ; infernt radiaiim striatd. 


Os inferum et centrale. 


OBSERVATIONS. 


Les porpites et les vélelles, étant cartilagineuses à l’inté- 
rieur , sont, par ce caractère, tres-distinguées des méduses 
parmi lesquelles Linné les avait rangées. 

Quant à leur forme ;les porpites présentent un corps 
libre, orbicalaire , presque plane et subtuberculeux en 


dessus , un peu convexe en dessous , avec des stries rayon- 


484 ANIMAUX 


nantes, et souvent avec des papilles lacérées si ténues que 
cette surface en paraît couverte et comme chargée d’un du- 
vet fin, tres-mou. 

En général, ces radiaires ont peu d’organes extérieurs, 
ou n’en ont que de très-peu saillans , ce qui les fait res- 
sembler à des pièces de monnaie; néanmoins certaines es- 
pèces offrent à leur circonférence , des tentacules nom- 
breux et assez longs. 

Leur bouche est au centre de leur face inférieure : elle 
s'ouvre etse ferme presque continuellement par des mou- 
vemens alternatifs de dilatation et de contraction. 

Outre les papilles nombreuses et piliformes de la sur- 
face inférieure des porpites, on prétend qu'il s’en trouve 
trois autour de la bouche qui sont plus grosses que les. 
autres. 

Les porpiles voguent et flottent à la surface de la mer. 
M. Bose , qui en a rencontré en mer, dit qu’elles ont 
l'apparence d’une pièce de vingt-quatre sous emportée par 
les eaux. 


ESPECES: 


1. Porpite nue. Porpita nuda. 

P. orbicularis, planulata, subnuda. 

Medusa porpita. Lin. amæn. acad. 4. p. 255. t. 3.f. 5—0. 

Encyel. pl. go. f. 3 —5. 

Habite l'Océan des Grandes-Indes. Cet animal ressemble à 
uue pièce de monnaie, et pour la forme, au cyclolite nu- 
mismal ( madrepora porpita , Lin. ); aussi Linné a pensé 
qu’il en pouvait être le type, er d’autres qu'il était celui 


de la numulite. 


2. Porpite appendiculée. Porpita appendiculata. 
P. orbicularis , margine appendicibus aucto. 
Bosc. hist. des vers, vol. 2. p. 155. pl. 18. f. 5—6. 
Habite l'Océan atlantique, vers le quarantième degré de latitude 


SANS VERTÈBRES. 435 


boréale. Elle est blanche, glabre , avec trois appendices bleus 
sur les bords. L’appendice antérieur est très-large ; les deux 
postérieurs sont plus étroits. 


3. Porpite glandifère. Porpita glandifera. 
P. cœrulea, radiata ; tentaculis disci nudis ; radiis trifa- 
riam glandifertis. 
Holothuria denudata. Foxsk. ægypt. p. 103. n.014. et ic, tab. 
26. fig. L. 1. Encycl. pl. 90.f. 6—7. 
Holothuria nuda. Gmel. p. 3143. 
Habite la Méditerranée. 


4. Porpite chevelue. Porpita gigantea. 
P. tentaculis ad periphæriam longis, Lenuissimis et cœru- 
leis comosa ; sublùs suctortis numerosissimis. 


Porpita gigantea. Péron et le Sueur, voyage 1. pl. 31. f. 6. 
Habite l'Océan atlantique. 


DEUXIEME SECTION. 


RADIAIRES MÉDUSAIRES. 


Radiaires orbiculaires , gélatineuses , transparentes, 
lisses , plus ou moins convexes en dessus , aplaties 


ou concaves en dessous , avec ou sans appendice er 
saillie. 


Bouche inférieure , soit simple , soit multiple. 


Les radiaires dont il s'agit ici, sont régulières ou sy- 
métriques dans leur forme , toutes verticales dans leur 


situation , et aucune ne contient de corps particulier sub- 
sistant après leur destruction. 


486 ANIMAUX 


C’est avec le genre medusa de Linné , partagé en dif- 
férens genres particuliers , que cette section a été formée. 
Les diverses races qui appartiennent à ces genres sont 
toutes tellement liées entr’elles par leurs rapports, qu'on 
peut les considérer toutes ensemble comimé constituant 
une grande famille qu'il a été nécessaire de diviser pour 
en faciliter l'étude, leur nombre étant très - considé- 
rable. $ 

Il parait , en effet , d'après les observations de MM. Pe- 
ron et le Sueur, que, celles des radiaires que l’on réu- 
nissait dans un seul genre sous le nom de méduses , sont 
exirêmement nombreuses dans les mers; et qu'elles sont 
tellement diversifiées entr'elles , qu'il est réellement né- 
cessaire d'en former plusieurs genres , afin de pouvoir 
les étudier et les reconnaître avec plus de facilité. 

Ainsi, malgré les caractères qui les distinguent, comme 
ces radiaires liennent les unes aux autres par les rapports 
les plus évidens, les médusaires, dorénavant, devront 
être considérées comme constituant une famille na- 
turelle , dans laquelle on distingue plusieurs genres par- 
ticuliers, | 

Eiles offrent toutes un corps libre , gélatineux , trans- 
parent , orbiculaire, lisse , plus ou moins convexe en 
dessus , applati ou concave en dessous , avec ou sans ap- 
pendices en saillie. 

Leur bouche , soit simple , soit multiple , est toujours 
placée dans le disque inférieur ; et lorsqu'il yen a plu- 
sieurs , il paraît qu'il n'y en a ni moins de quatre , n 
plus de dix. Le plus ordinairement , les médusaires à 
plusieurs bouches n’en offrent que quatre. 


SANS VERTÈBRES. 487 


Réaumur donnait aux animaux dont il s’agit, le nom 
de gelée de mer, parce qu'en effet la consistance molle 
et gélatineuse de leur corps , ainsi que sa transparence, 
leur donne entièrement l'aspect d'une masse de gelée. 

En général , la forme de leur corps présente un seg- 
ment de sphère, dont la convexité est lisse et tournée 
en haut, et dont le disque inférieur est tantôt nu, et 
tantôt muni d’appendices souvent très - diversifiés. En 
sorte que les médusaires , tantôt ressemblent à une ca- 
lotte où à un disque , et tantôt présentent la forme d’un 
champignon muni inférieurement d’un pédicule, soit 
simple, soit divisé. | 

Le corps des médusaires se résout assez prompte- 
ment en une eau analogue à celle de la mer , et par l'é- 
vaporation ou la cuisson il se réduit presqu’à rien. 

On voit dans son intérieur quelques lignes colorées 
qui indiquent des organes quelconques , mais que la dif- 
ficulté de bien distinguer , ne permet pas de recon- 
naître ou de déterminer d'une manière positive et sans ar- 
bitraire. Aussi l’organisation de ces corps prête-t-elle 
beaucoup de champ à l'imagination , qui y montre tout 
ce qu'on veut y trouver. Néanmoins, près de leurs 
bords , 
M. Cuvier pense que ce sont des appendices de la cavité 


on aperçoit des vaisseaux plus multipliés, ct 


alimentaire. 

Dans des animaux comme les médusaires, où la cavité 
alimentaire, soit simple , soit multiple , est extrèmement 
courte , elle est probablement augmentée par une multi- 
tude de cœcum vasculiformes, que l'observation a fait 


connaître dans d’autres radiaires. Néanmoins il est pos- 


488 ANIMAUX 


sible que l'on confonde avec ces appendices de la cavité 
alimentaire ,. les canaux qui appartiennent à l'organe res- 
piratoire de ces animaux. Ii parait même qu'il y a une 
véritable conmivence entre les uns et les autres. Lx 

Dans l’eau , les médusaires se meuvent et se dé- 
placent avec assez de vitesse ; mais jetées sur, la grève, 
elles y sont aussitôt sans mouvement. J'en ai beaucoup vu 
dans ce cas; elles étaient si luisantes que leur éclat au 
soleil m'éblouissait. On sait qu'elles éprouvent .des con- 
tractions et des expansions alternatives de leurs bords, 
quelles conservent consiamment tant qu'elles sont vivantes 
et dans les eanx : or, ces mouvemens isochrones , qui 
se succèdent et se continuent sans faiigne pour l'animal, 
et qu'il ne maitrise point; parce que leur cause est hors 
de lui, le font à la vérité se déplacer, sans cesse dans 
les eaux, mais sans possibilité de direction ; et:ils ne lui 
sont réellement nécessaires que parce qu ils activent et 
facilitent ses mouvemens vitaux. 

Quant à l'observation de. M. Péron, qui nons ap- 
prend que chaque espèce a son.habitation propre, dont 
eile ne dépasse pas les limites, il n’en résulte. aucune 
auire conséquence, sinon que lorsqu'un individu, d'une 
espèce qui ne peut vivre que, dans tel champ, d'habi- 
tation, en est entraîné dehors, il périt bientôt ; et.qu'ainsi 
l'espèce entière ne pouvantse conserver que dans les lieux 
favorables à son existence, continue de sy multi- 
plier. | 

_ L'observation citée n'autorise done nullement à dire 
que les individus de ceite espèce, par des actes de vo- 


lonté, qui le sont de jugement, comme ceux-ci le 


SANS. VERTÈBRES. 489 


sont de pensées , maîtrisent et dirigent leurs mouve- 
mens, pour ne point quitter l'habitation qui leur con- 
vient. Les plantes elles-mêmes ont, pour la plupart de 


leurs espèces, des lieux propres d'habitation ; et ce- 


pendant le transport de leurs graines par le vent, les oi- 
seaux , etc. , les met souvent dans le cas de vivre ail- 
leurs; mais elles y périssent , si l’art , par degrés et par 
ses moyens , ne parvient à les conserver, à les accli- 
mater. 

Les médusaires paraissent au printemps dans nos cli- 
mats, et disparaissent dans l'automne : dans la Zone tor- 
ride , on les trouve toujours ; leur multiplication est pro- 
digieuse. 

H:y en a de tellement grandes, qu’elles ont plus d’un 
pied de diamètre, et qu’elles pèsent jusqu'à soixante 
livres. Foyez les Annales du mus. vol. 14. p. 210. 

Lorsque l'on prend les médusaires ; et qu’on les ma- 
nie pendant un peu de temps, elles excitent dans les 


mains des démangeaisons plus ou moins cuisantes. Ces 


2 . e . 
démangeaisons , quelquefois assez piquantes, leur ont. 


fait donner le nom d'orties de mer vagabondes par les 
anciens naturalistes. 

Enfin , la plupart de ces radiaires sont phosphoriques 

et brillent pendant la nuit, comme autant de globes de 
feu suspendus dans les eaux. 
Télles sont les principales particulartés qu'on leur 
connaissait et, quiiles concernent en général. Mais il en 
est d’autres extrêmement remarquables qui appartiennent 
à leur; forme , et dont la considération doit servir à 
distinguer leurs nombreuses races, 


490 ANIMAUX 


En effet, les unes n’ont en leur disque inférieur ni 
pédoncule , ni bras, ni tentacules ; d’autres ont des tenta- 
cules ,| mais sans pédoncule et sans bras ; d’autres encore , 
sans être pédonculées , ont des bras et des tentacules ; 
enfin, d’autres sont pédonculées, c’est-à-dire, qu’elles 
ont en dessous une espèce de tige qui leur donne en 
quelque sorte la forme d’un champignon. 

MM. Péron et le Sueur, à qui l’on doit ces observa- 
tions , ont en outre remarqué que les unes n'ont qu'une 
seule bouche , tandis que les autres en ont plusieurs, 
depuis quatre jusqu'a dix. 

En faisant usage de toutes les considérations que je 
viens de citer, ces naturalistes ont divisé les médusaires 
en vingt-neuf genres , dont ils ont publié les caractères 


dans les Ænnales du Muséum , vol. 14. p. 325. 


Je ne sais si l’on sera un jour forcé d'employer ces 


nombreuses distinctions génériques ; mais, pour le pré- 
sent ,une division plus simple me semble suffire , surtout 
les nombreuses médusaires observées par MM. Péron et 
le Sueur n'étant pas encore publiées. 

En conséquence, je vais essayer de réduire , à plus 
de moitié , le nombre de ces coupes génériques , en 
n'employant, pour former les genres, que les caractères 
les plus faciles à saisir. 

Je ne donne le nom de tentacules qu'aux filets, courts 
ou longs , qui bordent le pourtour de l’'ombrelle. Quant 


au pédoncule et aux bras , ces parties , lorsqu'elles 


existent, se trouvent toujours sous le disque inférieur de 


l'ombrelle. Tantôt les bras ne sont que les premières di- 


visions de l'extrémité du pédoncule; tantôt ils naissent 


SANS VERTÈBRES. A91 


autour de sa base ; enfin , tantôt on les trouve lorsque le 
pédoncule n'existe pas. 

Aïnsi , avec ces seuls moyens, et la considération du 
nombre des bouches, je partage la grande famille des 
médusaires , en treize genres , de la manière suivante : 


ÿ DIVISION DES MÉDUSAIRES. 


* Une seule bouche au disque inferieur de l’om- 
brelle. 


1. Ombrelle sans pédoncule, sans bras ét sans tenta- 


cules. 


[a] Point de lobes ou d’appendices au pourtour de 
l'ombrelle. 
Eudore. 


Phorcynie. 


[b] Des lobes ou des appendices au pourtour de 
lombrelle. 


Carybdée. 


2. Ombrelle sans pédoncule et sans bras, mais garnie 
de tentacules. 
Equorée. 


3. Ombrelle sans pédoncule, mais ayant des bras en 
dessous. Le plus souvent des tentacules. au pour- 
tour, 


Callirhoë. 


A9? ANIMAUX 


4. Ombrelle ayant un pédoncule , avec ou sans bras. 
Point de tentacules au pourtour. 
Orythie. 
5. Ombrelle ayant un pédoncule, avec ou sans bras. 
Des tentacules au pourtour. 


Dianée. 


** Plusieurs bouches au disque inférieur de l’om- 


brelle. 


1. Ombrelle sans pédoncule, sans bras, et sans tenta- 
cules. 
Ephyre. 
2. Ombrelle sans pédoncule, sans bras, mais tenta- 
culée au pourtour. 
Obélie. 
3. Ombrelle sans pédoncule, mais garnie de bras en 
dessous. Point de tentacules au pourtour. 
Cassiopée. 
4. Ombrelle sans pédoncule, mais garnie de bras en 
dessous. Des tentacules au pourtour. 


Aurélie. 


5. Ombrelle ayant en dessous un pédoncule et des 
bras. Point de tentacules au pourtour. 


Céphée. 


6. Ombrelle ayant en dessous un pédoncule et des 
bras. Des tentacules à son pourtour. 
Cyanée. 


SANS VERTÈBRESS 493 


* Une seule bouche au disque inférieur de l’om- 
brelle. Je 


EUDOR E. ( Eudora. ) 


Corps libre , orbiculaire, discoïde , sans pédoncule, 
sans bras et sans tentacules. 


Bouche unique , inférieure et centrale. 


Corpus liberum, orbiculare , discoideum ; pedun- 
culo , brachüs , tentaculisque nullis. 


Os unicum , inferum , centrale. 
2BSERVATIONS. 


Les eudores se rapprochent en quelque sorte des porpites 
par leur forme générale ; mais , outre qu'elles ne sont point 
cartilagineusesintérieurement , leur organisation est diffé- 
rente. Elles sont principalement distinguées des éphyres, 
en ce qu’elles n'ont qu’une bouche. Ce sont des corps géla- 
tineux , transparens, éminemment veineux ou vasculeux 
et aplatis comme des pièces de monnaie. On n’en connaît 
encore qu’une espèce. 


ESPÈCE. 


1. Eudore onduleuse. ÆEudora undulosa. 
Péron , annales du mus. vol. 14. p. 326. 
Le Sueur, voyage , etc. pl. 1. f 1—3. 

- Habite près de la terre de Witt. Corps orbiculaire, aplati; 
discoide , nu, rayonné en dessus par des vaisseaux simples, 
onduleux , et offrant en dessous des vaisseaux polychotomes 
divergens, 


494 | ‘ ANIMAUX 


PHORCYNIE. ( Phorcynia ). 


Corps transparent, orbiculaire , convexe , rétus et 
comme tronqué en dessus , concave en dessous ; à bord 
ou limbe large, obtus, nu et entier. Point de pédon- 


cule , ni de bras, ni de tentacules. 


Corpus hyalinum , orbiculare ; supernë convexum 
retusum aut truncatum , subtus concavum ; margine 
vel limbo lato, obtuso , nudo, integro ; pedunculo, bra- 


chics tentaculisque nullis. 


OBSERVATIONS. 


Les phorcynies sont principalement distinguées des eu- 
dores , par leur forme générale , étant convexes en dessus, 
concaves en dessous , et ayant l'estomac distinct, quelque- 
fois en saillie, Elles ne sont point aussi veineuses que les 
eudores, et par leur bord nu, sans appendice quelconque, 
elles différent éminemment des carybdées. J’y réunis les eu- 
limènes de Péron. 


ESPECES. 


x. Phorcynie turban. Phorcynia cudonoidea. 
Ph. crassa , supernè latior , retusa ; limbo magno, rotundato ; 
stomacho prominulo ; inversè pyramidato. 
Phorcynia cudonoidea. Péron ; annales 14. p. 333. 
Le Sueur , voyage, etc. pl. 5. f. 5 et 6. 
Habite prés la terre de Witt. Couleur bleuâtre. 


2." Phorcynie pétaselle. Phorcynia petasella. 
Ph. subconica , truncata , hyalina ; margine integerrimo. 
Phorcynig petasella. Péron , annales, p. 333. 
Le Sueur , voyage , pl. 6.f. 1—2—58. 
Habite près desîles Furueaux. Forme d’un chapeau rond. 


SANS VERTÈBRES. 493 


o. Phorcynie isiophore. Phorcynia istiophora. 


Ph. supernè convexa ; limbo lato, pendulo ; margine integre 
subcriseo. 
Phorcynia istiophora. Péron. Ibid. 


Le Sueur , voyage, pl. 6.f.4. 
Habite près des îles de Huunter. 


4. Phorcynie cyclophylle. PAorcynia cyclophylla. 
Ph. supernë convexo-retusa ; margine integro ; dimbo subtès ra- 
diato. 
 Eulimena cyelophylla. Péron , annales, p. 334. 
Le Sueur, voyage, pl. 6.f.6et 7. 
Habite l’Océan Atlantique austral. 


>. Phorcynie sphéroïdale. Phorcynia sphæroidalis. 
Ph. sphaæroidea , supernë infernèque depressiuscula ; costellis Lon- 
gitudinalibus, minimis ad periphæriam. 
Eulimena sphæroidalis. Péron. Ibid. 
Le Sueur, voyage, pl. 6. f. 5. 
Habite l'Océan Atlantique austral. Taille petite ; couleur hya- 
line avec quelques nuances de rouge et de bleu, 


CARYBDÉE. ( Carybdea ). 


Corps orbiculaire , convexe ou conoïde en dessus, 
concave en dessous , sans pédoncule , ni bras, ni tenta- 
cules , mais ayant des lobes divers à son bord. 


Corpus hyalinum , orbiculare, supernè convexum 
aut conoideum , subtùus cavum ; margine lobis varüs 


instructo ; pedunculo , brachiis tentaculisque nullis. 


OBSERVATIONS, 


On distingue facilement les carybdées des phorcynies par 
les appendices ou les lobes particuliers et divers qui bordent 


496 ANIMAUX 


Meur limbe. Et quoique les unes et les autres n'aient ni pé- 
doncule , ni bras, ni tentacules , la forme générale des ca- 
rybdées est déja plus composée que celle des phorcynies, 
et semble annoncer le voisinage des équorées. On n’en con- 
nait encore que deux espèces. 


ESPECES, 


1. Carybdée:périphylle. Carybdea periphylla. 
C. conica umbonata , subtùs cava; limbo lobis, foliiformibus 
aucto. | 
Carybdeaperiphylla. Péron, annales 14, p.332. 
Le Sueur, voyage, etc. pl. 5. f. 1—2—3. 
Habite l'Océan Atlantique équatorial. 


2. Carybdée marsupiale. Carybdea marsupialis. 
C. conoidea crumeniformis ; margine lobis, quatuor linearibus 
distantibus. 
Urtica...". Plancus. conch. tab. IV. f. 5. 
Carybdea marsupialis. Péron, annales, p. 353. 
Le Sueur , voyage, pl. 5.f. 4. 
Habite dans la Méditerranée. 


ÉQUORÉE. ( Æquorea ). 


Corps libre, orbiculaire , transparent, sans pédon- 
cule et sans bras , mais garni de tentacules. 


Bouche unique , inférieure et centrale. 


Corpus liberum , orbiculare , hyalinum ; peduncula 
brachüsque nullis ; tentaculis ad periphæriam. 


Os unicum , inferum, centrale. 


SANS VERTÈBRES. A97 


OBSERVATIONS. Ps 


Les équorées dont il s’agit ici, sont nombreuses en es- 
péces, et peuvent, sans doute, être divisées elles-mêmes 
en plusieurs coupes particulières. Mais , comme elles n’ont ni 
pédoncule ni bras, nous les trouvons en cela tellement re- 
marquables, qu’il nous a paru suffire d’en former un seul 
genre. 

Ce sont des corps orbiculaires , les uns applatis , les autres 
plus ou moins convexes en dessus , tentaculés dans leur pour- 
tour , offrant , soit de petites lames saillantes , soit des es- 
pèces de petits suçoirs, soit diverses particularités propres 
à caractériser les races, ou à former des sections parmi elles, 
Ces corps n’ont qu’une seule bouche dans ieur disque in- 


férieur. 


ESPECES. 
1. Equorée rose. Æquorea rosea. 

Æg. orbicularis , planiuscula, rosea; supernè vasculis, tri- 
chotomis et polychotomis ; tentaculis capillaceis , longissimis 
et numerosissimis. 

Cuvieria, Péronet le Sueur , voyage ;, ic. pl. 30. f. 2. 


Cuvieria carisochroma. Le S'ueur , voyage, pl, 2. f. 1, 


Habite... 


2. Équorée euchrome. Æquorea euchroma. 
ZÆg. subconvexa , vasculosa ; vasculis quatuor dorsi centro cru 
cem referentibus ; tentaculis capillaceis , longissimis. 
Cuvieria euchroma.ÿ Le S'ueur ;, voyage , pl. 2. f. 2. 
An Berenix euchroma ? Péron, annales 14,p. 32%. 
* Habite l'Océan Atlantique équatorial ? Couleur verdâtre. 


3. Equorée thalassine. Æquorea thalassina. 


Æg. convexiuscula , vasculosa ; vasculis sex majoribus in dorso 
centroque depresso permiscis. 


Tome II, 32 


498 ANIMAUX 


Berenix thalassina. Péron, annales 14 ,p. 327. 
Habite les côtes de la terre d’Arnheim. Ce n’est pas la même 
que l’équorée viridule , n.o 9. 
4. Equorée mollicine. Æquorea mollicina. 
Æ. orbicularis , depressa ; foveolis tentaculisque Brevibus duo; 
decim ad periphæriam. 
Medusa mollicina. Forsk. Ægypt. p. 100. et ic. tab. 33, f£g. C. 
Encycl. pl, 95. f. 1—2. 
Foveolia mollicina. Péron , annales 14 , p. 340. 
Habite la Méditerranée. s 


5. Équorée bleuâtre. Ægquorea mesonema. 
Æg. orbicularis, depressa ;isubtès fasciä annulari lamellosä, cir- 
culo tentaculifero divis& ; tentaculis raris. 
Medusa, ... Forsk. Æoyp. ic. tab. 28. fig. B. absque descr. 
Encycel. pl. 95. f. 4. 
ZÆquorea mesonema. Peron , annales 14, p. 356. 
Le Sueur, voyage, pl. 8. fr. 
Habite la Méditerranée ? 


6. Equorée forskalienne. Æquorea forskalina. 
Æg. orbicularis , planiuscula, hyalina ; margine tentaculis, nu 
merosis , prælongis ; subtus annulo lato lamelloso. 

* Medusa æquorea. Forsk. p.110. et ic. tab. 32. 
Encyel. pl. 05. f. 3. 
Æquorea forskalina., Péron , annales, p. 336. 
Le Sueur, voyage , tab. 8. f. 2, 
Habite la Méditerranée et l'Océan Atlantique. 


7. Equorée eurodine. Æquorea eurodina. 
Æq. hemisphaærica , rosea ; limbo radiatim lineato ; tentaculis nu- 
merosissimis longissimisque ad periphæriam. 
Æg. eurodina. Peror, annales, p.336. Le Sueur, voyage , 
tab. ©. 4 
Habite au détroit de Bass. fasid 


8. Equorée Cyanée. Æquorea cyanea. 
Æg- hemisphærica, ad periphæriam subcoarctata ; cæruleas fas- 
ciculis lamellarum subclayatis ; tentaculis capillaceis. 


SANS VERTÈBRES. 499 


Æquorea cyanea. Péron , annales, p. 337. 
Le Sueur, voyage , tab. 10. f. 1—2—53. 
Habite les côtes de la terre d’Arnheim. 


9. Équorée viridule. Æquorea viridula. 
Æq. depressa, centro gibba ; limbofascicenlis lamellarum annu- 
latim lineato ; tentaculis capillaceis. 
Æquorea thalassina. Péron , annales, p. 337. 
Le Sueur, voyage , tab. 10. f. 4—5—6. 
Habite les côtes dela terre d’Arnheim. 


10. Équorée stauroglyphe. Æquorea stauroglypha. 
Æq. subhemisphærica, centro depressa , crucigera ; tentaculis pe- 
riphæriæ brevissimis. 
ZÆEquorea stauroglypha. Péron , annales , p. 337 
Le Sueur , voyage , tab. 10. f. 7—8—0; 
Habite les côtes de la Manche. Couleur rosée. 


11. Équorée pourprée. Æquorea purpurea. 

ZÆg. plana , discoidea , purpurea ; lLimbo subtès radiatim 

lamelloso : lamellis polyphyllis, fasciculatis ;/ tentaculis bre- 
yibus. 

Æquorea purpurea. Péron , annales, p. 3317. 

Le Sueur , voyage , pl. XI. f. 1 —>2. 

Habite près de la terre d'Endracht. Il y a vingt-quatre fais- 
ceaux de lames. 


12. Equorée pleuronote. Æquorea pleuronota. 
Æg. discoidea ; limbo dorsali, costellis | radiato ; lamellis 
perpares fasciculatis ; tentaculis denis, distantibus. 
A£quorea pleuronota. Péron , annales > D. 338. 
Le Sueur, voyage , pl. XI. f. 3—6. 
_ Habite près de la terre d’Arnheim. Hyaline Hleuñtré. 


13. Equorée allantophore., Æquorea allantophora. 
ÆEq. subsphærica , infernè truncata , hyalino-crystallina ; subtüs 
circulo , corporibus cylindraceis , AuMerOSiSSUMIS , formato ; 
tentaculis brevissimis. 


AE quorea allantophora. Péron , annales, p. 338. 


= 


5oo ANIMAUX 


Le Sueur, voyage , pl. 12. f. 5—0. 


14. Equorée onduleuse. Æquorea undulosa. 
Æg. conoidea , lineis undulosis , supernè radiata , rosea ; tenta- 
culis longissimis. 
Æquorea undulosa: Péron , annales , p. 338; 
Le Sueur , voyage , pl. 12. f. 1—4. 
Habite prés de la terre d’Arnheim. 


15. Equorée risso. Æquorea risso. 


Æq. planulata , discoidea , hyalino-subrosea , subtàs Yyadiata : 
limbo angusto nudc ; tentaculis capillaceis longissimis. 

Æquorea risso; Péron, annales , p. 338. 

Le Sueur, voyage , tab. 13, f. 1—2. 

Habite les côtes de Nice. 


16. Equorée sphéroïdale. Æquorea sphæroidalis. 
ZÆgq. Sphæroidea , basitruncata ; umbrellæ margine , crenulato, 
tentaculifero : tentaculis 32 longiusculis, 
Æquorea sphæroidalis. Péron , annales, p. 335: 
Le Sueur , voyage , pl. 7. fe 1—2. 
Habite près de la terre d'Endracht. 


17. Equorée amphicurte. Æquorea amphicurta. 
Æg. hemisphærict , subths eminentia centrali, lineis verrucisque 
annulatim cincta ; tentaculis brevibus. 
Æquorea amphicurta. Péron , annales, p. 335. 
Le Sueur , voyage, pl. 7. f. 3—4. 
Ægq. Bunogaster. Péron, ibil. 
Le Sueur , voyage , pl. 9. f. 5. 
Habite près de la terre d’Arnheim, et celle de Witt. 


18. Équorée phospériphore. Æquorea phosperiphora. 


Æq. depressa, crassa , discoidea ; subtès eminentiä centrali 


gastricä , annulo lamelloso cinctà , circuloque tuberculorum, 
phosphoricorum ; tentaculis raris, brevibus. 

Péron , annales , p. 336. 

Le Sueur, voyage , pl. 7. f. 6. 

Habite près de la terre d’Arnheim. 


ùr 


SANS VERTÈBRES. box 
CALLIRHOË. ( Callifhoe }. 


Corps orbiculaire , transparent , garni de bras en 
dessous , mais privé de pédoncule. 


Le plus souvent des tentacules au pourtour. Bouche 
unique , inférieure et centrale. 


Corpus orbiculare , hyalinum, subtus brachiatum ; 
pedunculo nullo. 


Tentacula sæpius ad periphæriam. Os unicum , in- - 
Jerum, centrale. 


OBSERVATIONS. 

Ce genre est le même que celui qu'ont établi MM. Péron 
et Ze Sueur, sauf que j'y admets les espèces qui seraient sans 
tentacules , mais on n’en connait encore aucune. 

Les Callirhoës , comme tous les genres précédens, sont 
dépourvues de pédoncule ; mais elles ont des bras sous l'om- 
brelle; ce qui les distingue éminemment. 


ESPECES. 


x. Callirhoë micronème. Callirhoe micronema. 
C. subsphærica ; brachiis quatuor longissimis , latissimis ; ten- 
taculis brevissimis. 
Callirhoe micronema. Péron , annales, p. 341. 
Habite les côtes N.-O. de la Nouvelle-Hollande. 


>, Callirhoë bastérienne. Callirhoe basteriana. 
C. orbicularis, plana convexaque ; ad marginem tentaculis, 
longis , inæqualibus; subtùs Prachjiis ; quatuor acutis. 


5o2 ANIMAUX 


Callirhoe basteriana. Péron , annales ; p. 34a. 
Medusa. Bast. @p. subs. 2. p. 55. tab. 5. f. 2—3. 
Encycl. pl. 94.f, 4—5. 

Habite les côtes de la Hollande, 


. 


ORYTHIE. (Orytlia ). 
. 
Corps orbiculaire , transparent , ayant un pédôncule, 
avec ou sans bras sous l’ombrelle. Point de tentacules. 


Bouche unique, inférieure et centrale. 


Corpus orbiculare , hyalinum , sub umbrellä pedun- 
culatum, cum vel absque brachiis. Tentacula nulla.. 


Os unicum, inferum , centrale. 
OBSERVATIONS, 


Sous le nom d'orychte, je réunis des médusaires moins sim- 
ples dans leur forme générale que celles des genres préce- 
dens. Elles offrent toutes , sous leur ombrelle, un pédon- 
cule avec ou sans bras. Le pourtour de leur ombrelle n’est 
point muni de tentacules; et c'est par ce caractère seul 
qu'elles diffèrent de nos diances. Ces médusaires sont assez 
nombreuses en espèces , et se reconnaissent aisément par leur 
défaut de tentacules. Comme elles n’ont qu'uneseule bouche, 


on ne les confondra point avec les céphées. 
ESPÈCES, 


1. Orythie verte. Orythia viridis. 
O. hemisphærica ; ad periphæriam subangubata : margine oc- 


todentato; pedunculo sudo, 


= 


SANS VERTÈRBRES. 503 


Orythia viridis. Péron , annales , p. 327. 
Le Sueur , voyage , pl. 3. £. r. 
Habite les côtes de laterre d'Endracht. 


2. Orythie minime. Orythia minima. 
O. depressa , discoidea ; maculis octo petaliformibus emargina 
tis notata; pedunculo clavato , nudo. 
Orythia minima. Péron , annales , p. 328. 
Le Sueur, voyage, pl. 3,1. 2. Medusa minima. Bast. op. 
sub, 2. p. 62. 
Habite les côtes de la Belgique. 


3. Orythie octonème. Orythia octonema. 
O. hemisphærica , punctulata, crucigera ; brachiis octo bifidis 
ciliatis , rubris ad basim pedunculi. 
Fayonia octonema. Péron , annales, p. 328. 
Le Sueur, voyage , pl. 3. f. 3. 
Habite les côtes de la terre d’Arnheim. 


4. Orythie hexanème. Orythia hexanema. 
O. subhemisphærica, glabra, dorso crucigera ; brachiüis sex, 
filiformibus , indivisis, ciliatis ad basim pedunculi, 
Favonia hexanema. Péror, aunales , p. 328. 
Le S'ueur, voyage, pl. 3. f. 4. 
Habite l'Océan Atlantique austral. 


5. Orythie tétrachire. Orytluia tetrachira. 
©. hemisphærica; pedunculo crasso brevi, brachiis quatuor lan- 
ceclatis terminatu. 
Medusa persea, Forsk. Ægypt. p.107. etic.tab. 33. fig. B. 5. 
Evagora tetrachira. Péron , annales, p. 343. 
Habite la Méditerranée. 


6. Orythie pourpre. Orythia purpurea. 
©. hemisphaærice ; brachiis octo pediculatis, ad pediculos coali- 
tis , supernè cruciatim divaricatis. 
Melitea purpurea. Péron , annales , p, 343, 
Habite les côtes de la terre de Wict. 


504 ANIMAUX 


7. Orythie chevelue. Orythia capillata. 
0. subcampaniformis , intüs cruce notata ; pedunculo Previ , brae 
chiis'capillaribus fasciculatimterminato. 
Evagora capillata. Péron, annales, p, 343. 
Habite les côtes de la terre d'Endracht. 


DIANÉE. ( Dianæa ). 


» 


Corps orbiculaire, transparent , pédonculé sous l’om- 
brelle, avec ou sans bras. Des tentacules au pourtour de 
l'ombrelle. 


Bouche unique, inférieure et centrale. 


Corpus orbiculare , hyalinum, subtus peduncula- 
lum, cum vel absque brachüs. Tentacula ad marginem 


\ 


umbrelle. 


Os unicum , inferum , centrale. 
OBSERVATIONS. 


Les dianées sont des médusaires encore plus compliquées 
dans leur forme générale que les orythies, puisqu'elles ont 
des tentacules au pourtour de leur ombrelle , tandis que les 
orythies en sont dépourvues. 

Comme les dianées connues sont nombreuses en espèces : 
on peut, sans doute, les diviser en plusieurs tribus et par 
suite en plusieurs genres. Cependant , comme ces genres de- 
viendront d’autant plus difficiles à reconnaître , que l’onsera 
descendu dans plus de détails pour les établir, je crois que 
la coupe que je présente ici peut suffire actuellement pour 
l'étude de ces médusaires, | 


SANS VERTÈPRES. 505 


N'ayant qu’une seule bouche, les d'anées ne sont point 
dans le cas d’être confondues avec les cyanées. 


ESPECES. 


1, Dianée trièdre. Dianæa triedra. 

D. subhemisphærica , punctato -verrucosa ; margine tentaculis, 
brevissimis et tenuissimis ; pedunculo longo trigono ad basim 
octo=brachiato. 

Lymnorea triedra. Péron , annales , p. 329. 

Le Sueur , voyage ; pl. 3. f.5. 

Habite le détroit de Bass. Couleur bleuätre; bras courts, bi- 
fides , ciliés, rouges. 


2. Dianée dinème. Dianæa dinema. 
D. minima , subconica ; margine tuberculis , minimis; tentacue 
lis duobus oppositis ; pedunculo subclavato. 
Geryonia dinema. Péron , annales, p. 329. 
Le Sueur, voyage , pl. 4. f. 1—2-—3. 
Habite les côtes de la Manche: 


3. Dianée proboscidale. Dianæa proboscidalis. 

D.'hemisphærica | ad periphæriam hexaphylla ; margiñe tenta- 
culis sex longissimis ; pedunculo longo, preboscidiforme extremi- 
tate margine plicato. 

Geryonia hexaphylla. Péron , annales , p.329. 

Le S'ueur, voyage , pl. 4. f. 4—5. 

Medusa proboscidalis. Forsk. Ægypt. p. 108 et ic. tab. 36. 
vx. 

Encyel. pl. 93. f. 1. 

Habite la Méditerrance. Les tentacules sont plus courts dans 
celle de Forskal, 


4. Dianée phosphorique. Dianæa phosphorica. 
D. subhemisphærica , pedunculata ; tentaculis 32 ad periphæ- 
riam. 
Oceania phosphorica. Péron, annales, p. 344. 
Habite les côtes de la Manche: 


506 ANIMAUX 


: 5; Dianée linéolée. Dianæa lineolaia. 
D. hemisphæroïidalis ; annulo lineolis composito versès marpi. 
nem ; tentaculis 190 tenuissimis. 
Oceania lineolata. Péron, Annales, p. 344. 
Habite la Méditerranée. Quatre échancrures peu profondes au 
rebord. ; 


6. Dianée flavidule. Dianæa flavidula. 


D. subhemisphærica ; margine integerrimo ; tentaculis numerosis- 
simis , longissimis , tenuissimis. 


Oceania flavidula. Péron, p. 345. 


Habite la Méditerranée. Les organes intérieurs jaunes. 


7. Dianée Le Sueur. Dianæa Le Sueur. 
D, conica , apice acuta ; brachiis quatuor brevissimis , coalitis ; 
tentaculis numerosissimis , longissimis. 
Oceania Le Sueur. Péron , p. 345. 
Habite la Méditerranée. Tentacules d’un jaune d’or. 


8. Dianée bonnet. Dianæa pileata. 

D. ovato-campanulata®,supernè globulo mobili hyalino ; bra- 
chiis quatuor brevissimis ; marpginis tertaeulis numerosis , basi 
Jusco-ftavis. 

Oceania pileata\ Péron , p. 345. 

ÎMedusa pileata. Forsk, Ægyp. p. 110, etic. t. 33. fig. D. 

Encycl. pl. 92. f. 11. 

Habite la Méditerranée. 


9. Dianée diadème. Dianæa diadema. 
D. subsphaæroidalis , supernè tuberculo mobili acuto ; brachiis 
guatuor brevissimis ; margine coarctato ; tentacuiis duobus. 
Oceania diadema. Péron , p. 346. 
Habite les côtes de la Manche. 


10. Dianée viridule. Dianæa viridula. 

D. subcampäniformis ; pedunculo proboscideo pyramidali re- 
tractili , brachiis quatuor fimbriatis terminato ; tentaculis bre. 
VISSLMLS. 

Q 


Oceania viridula. Peron, rs 346. 
Habite les côtes de la Manche. 


II. 


12. 


EE 


1). 


16. 


SANS VERTÈBRES. 507 


Dianée bossue. Dianæa gibbosa. 

D. subhemisphærica ; tuberibus quatuor in dorso; pedunculo 
proboscideo retractili , quadribrachiato ; tentaculis brevis- 
simis, 

Oceania gibbosa. Péron, p. 346. 

Habite la Méditerranée , près de Nice. 


Dianée panopyre. Dianæa panopyra. 
D. hemisphaærica, centro dorsali depressa , verrucosa ; pedunculo 
quadrifido ; tentaculis 8 longissimis. 
Medusa panopyra. Péron et le Sueur , voyage , ic. pl. 31. f. 2. 
Pelcgia panopyra. Péron , annales, p. 549: 
Habité l'Océan Atlantique équatorial. Couleur rose. 


Dianée onguiculée. Dianæa unguiculata. 
D. orbicularis, supra plana , sedecimradiata ; margine crenato; 
brachiis quatzor brevibus latissimis. 
Medusa unguiculata. Swartz, n. act. Stock. 1788. 3. tab. 6. a-c. 
Pelagia unguiculata. Péron, annales , p. 349. 
Habite les côtes de la Jamaïque, Bleuâtre ; des taches brunes 
à la base du pédoncule. 


Dianée cyanelle. Dianæa cyanella. 


D. subhemisphærica , depressa ; pedunculo brevissimo; brachiis 
quatuor pralongis subalatis. 

Pelagia cyanella. Péron, annales , p. 349. 

Medusa pelagica. Swartz. n. act. Stock. 1788. t. 5. 

Habite l'Océan Atlantique septentrional. Marge de ’ombrelle 
repliée en dedans, garnie de huit tentacules rouges. 


Dianée denticulée. Dianæa denticulata. 


D. hemisphærica ; margine denticulato ; tentaculis octo brevibus ; 
brachiis fimbriatis, violaceo-punctulatis. 
- W* ds 
Medusa pelagica. Bosc. vers.t. 2. p. 140. pl. 1". f. 5. 
Pelagia denticulata. Péron , annales, p. 350. 


* Habite l'Océan atlantique septentrional. 


Dianée digitale. Dianæa digitale. 


D. conica ; pedunculo elongato , ad extremitatem brachiis filifor- 
mibus fasciculatis penicillato ; tentaculis introrsèm unci- 
natiss 


508 ANIMAUX 


Medusa digitala. Mull. prod. zoo!. dan. p. 2824. 
Melicerta digitala. Péron, annales, p. 352. 
Habite les côtes du Groënland. 


17. Dianée campanule. Dianæa campanula. 
D. orbiculato - conica ; limbo ampliato , tentaculifero ; infernä 
facie concavä , cruce ciliata notata ; pedunculo subluteo. 
Medusa campanula. Fabr. Faun. Groënl. p. 366. 
Pelicerta campanula. Péron , annales , p. 352. 
Habite les côtes du Groënland. 


18. Dianée clochette. Dianæa cymbalaroides. 
D. convexo-conoidea ; Brachiis quatuor subpedicellatis ; tentaculis 
_ sedecim basi bulbosis. 
Medusa cymbalaroides. S\abb, nat. tab. 12. f. 1—3. 
Encycl. pl.93. f. 2—4. 
Medusa campanellz. Shaw. miscel. vol. 6.t. 196. 
Habite l'Océan boréal. 


[l 
** Plusieurs bouches dans le disque inférieur de l’om- 
brelle. 


EPHYRE. ( Ephyra). 
Corps orbiculaire , transparent ; sans pédoncule , sans 
bras, sans tentacules. 
4 bouches ou davantage au disque inférieur. 


Corpus orbiculare , hyalinum , pedunculo , brachüs 
tentaculisque destitutum. R 
Ora quatuor vel plura in disco inferiort. 
OBSERVATIONS. 
Les éphyres ont quelqu’analogie , par leur forme, avec les 


eudores , eic. etc., et sont pareillement dépourvues de pé- 
doncule, de bras et de tentacules ; mais elles ont plusieurs 


SANS VERTÈBRES: 509 


bouches et l'estomac plus composé. Les unes sont aplaties 
comme des pieces de monnaie , les autres sont plus ou moins 
convexes , à-peu-près comme les phorcynies. 


ESPECES. 


1. Ephyre simple. Ephyra simplex. 
E. suborbicularis , ldiscoidea , obsoletè convexa ; margine nudo. 


Medusæ var. Borlas , corn. p.257. pl. 25. f.13—14. 
Medusa simplex. Pennant. 


Ephyra simplex. Péron , annales, p. 354. 


Habite les côtes de Cornouailles. Quatre bouches; couleur 
hyaline. 


2. Ephyre tuberculée. Ephyra tuberculata. 
E. hemisphærica, purpurea; margine membranula crenata aucto; 
infern& superficie tuberculatàä , cruce duplici notatä. 
Ephyra tuberculata. Péron , annales, p.354. 
Habite les côtes de la terre de Witt. 


3. Ephyre antarctique. Ephyra antarctica. 
E. plana , discoidea , rosea ; margine quindecim foliolis ; infernA 
superficie tuberculatä. 
Euriale antarctica. Péron , annales , p. 354. 
Habite près des îles Furneaux. 


OBÉLIE. (Obelia ). 


Corps orbiculaire , transparent , sans pédoncule et 
sans bras. Des tentacules au pourtour de l'ombrelle. Un 
appendice conique à son sommet, 


4 bouches. 


510 ANIMAUX 


Corpus orbiculare, hyalinum , pedunculo brachiis- 
que destitutum. Tentacula ad periphæriam umbrellæ , 


et appendix conica ad apicem. 


Ora quatuor. 


OBSERVATIONS. 


Péron fut contraint de former une coupe particulière pour 
l’obélre, que des tentacules au pourtour de l’ombrelle ne per- 
mettaient pas d’associer aux éphyres. Quant à l’appendice 
sus-ombrellaire, ce caractère peut n’appartenir qu’à l’espèce 


déja observée. 


ESPÈCE. 


1. Obélie sphéruline. Obelia sphæœrulina. 
{ labber , phys. Belust. p. 40. tab. 9. f. 5—8, 
Péron, annales, p.355. Encycl. pl. 92. f. 12—15. 
Habite les côtes de la Hollande, Taille microscopique. Ap- 
pendice sus-ombrellaire terminé par un globule. Seize ten- 


tacules courts. 


CASSIOPÉE. ( Cassiopea ). 


Corps orbiculaire , transparent, muni de bras en 
dessous. Point de pédoncule; point de tentacules au 


pourtour. 


4. bouches ou davantage au disque inférieur. 


Corpus orbiculare, hyalinum , subtùs brachiatum; 
pedunculo nullo ; tentaculis ad periphæriam nullis. 


Ora quatuor vel plura in disco inferiore. 


La 


Cr 


SANS VERTÈBRES. IL 


OBSERVATIONS. 


Les cassiopées dont il s’agit ici, sont celles de Péron, aux- 
quelles je réunis son ocyroë qui n’a que quatre bras. Ce sont 
des médusaires à plusieurs bouches, quiont sous l’ombrelle, 
quatre, huit ou dix bras et qui manquent de pédoncule et de 
tentacules : elles sont tantôt aplaties , tantôt plus ou moins 
convexesen dessus. Le nombre de Jeurs bouches paraît être 
en rapport avec celui de leurs bras. 

Les espèces de ce genre sont assez nombreuses. 


ESPECES, 


1. Cassiopée linéolée. Cassiopea lineolata. 
C, hemisphærica , lineolis 20 divaricatis intès radiata ; margine 
subcrenato ; brachiis quatuor basi unitie. 
: Ocyroë lineolata. Péron , annales p. 355. 
Habite les côtes de la terre de Witt. 


2. Cassiopée théophile. Cassiopea theophila. 
C. hemisphærica , ad Periphæriam dentata , centro cruciger2; bra- 
chiis octo ramoso-polychotomis cotyliferis. 
Cassiopea dieuphila. Péron, annales , p. 356. 
Habite près des îles de l’Institut, à la terre de Witt. Quatre 
bouches. 


3. Cassiopée forskal. Cassiopea forskalea. 
C. orbicularis, depressa , pallidè maculosa , margine crenata; 
brachiis octo corymbiferis-albidis 3 cotylis subfoliaceis. 
Cassiopea forskalea. Péron, annales, p. 356. 
Habite la mer Rouge, les côtes de l'Ile de France. Huit 
. bouches. 


4. Cassiopée borlas. Cassiopea borlasea. 
€ orbicularis, planulata, 'margine dentata  brachiis octo elon- 


gatis perfoliato-lamellosis ; oribus octonis'semi-lunatis. 


5ra ANIMAUX 


Cassiopea borlase. Péron, annales, p. 353. 

Urtica marina octo - pedalis. Borl. corn. p. 258. tab. 25, 
f. 16—17. 

Habite les côtes de Cornouailles. 


5. Cassiopée frondescente. Cassiopea frondosa. 
C. orbicularis planulata | margine decem-lobata ; brachiis decem 
ram:0s0-frondosis cotyliferis ; cotylis pedicellatis. 
Medusa frondosa, Pallas, spicil. zool. 30. p. 30. tab. 2. 
re f. 1—5. 
Eaocycel. pl. 92. f. r. 

Cassiopea Pallas. Péron; annales, p. 357. 
Habite l’Océan des Antilles. Dix bouches. 
ÎVota. Ici probablement , l’on devra rapporter le medusa an- 
dromede. Forsk. p. 107. n.° 19et ic. t. 31. Encycl. pl. 91, 
comme étant une espèce de cassiopée. Voyez Shaw, mis- 

cel, vol. 8. tab. 260. 


AURÉLIE. (Aurelia). 


Corps orbiculaire, transparent, muni de bras sous 
l'ombrelle , et de tentacules à son bord. Point de pédon- 
cule. 


4 bouches au disque inférieur. 


Corpus orbiculare , hyalinum , sub umbrellé bra- 
chiatum , ad periphæriam tentaculatum ; pedunculo 
nullo. 


Ora quatuor in disco inferiore. 


OBSERVATIONS. 


Les aurélies manquent de pédoncule sous leur ombrelle, 
ainsi que les cassiopées ; mais elles s’en distinguent par le 
pourtour de leur ombrelle qui est constamment garni de 


SANS VERTÈERES:, 515 


tentacules. Elies en different en outre, en ce qu’elles n’ont 
pas plus de quatre bras , ni plus de quatre bouches. 
Commesleur genre est le même que celui de Péron, je ne 
cite point les particularités de détail qui les concernent, 
parce qu’on les trouvera dans son mémoire imprimé au qua- 


torzième volume des annales du muséum. Leurs espèces sont 
nombreuses. 


ESPE CES. 


1. Aurélie suriray. Aurelia surirea. 


ÆÀ. hemisphærica, caærulescens, margine denticulata ; auriculis 
octo ad periphæriam , tentaculisque numerosissimis , brevissi- 
mis ; brachiis quaternis. 

Aurelia suriray. Péron, annales, p. 357, 

Habite les côtes du Hâvre. Quatre bouches. 


2. Aurélie campanule. Aurelia campanula. 


A. cærulescens, campanulæ - formis apice depressa ; marginé 
ampliato , denticulato tentaculifero ; tentaculis numerosissimis 
brevissimis ; brachiis quaternis. 

Aurelia campanula. Péron , annales, p. 358. 

Habite les côtes du Hävre. Quatre bouches. 


3. Aurélie rose. ÆAurelia aurita. 


A. hemisphærico-depressa , margine tentaculis numerosissimis 
brevissimisque ciliata ; brachiis quatuor pralongis, membranis 
undato-crispis hinc alatis. 

Medusa aurita. Mull. zool. dan. tab. 76. f. 1—3 et tab. 
f. 1—5. 

Gmel. p. 3153. Encycl. pl. 04. £ 1—3. 

Aurelia rosea. Péron , annales , p. 358. 


Habite la mer Baltique. Quatre bouches, 


CLR 
dé 


4. Aurélie granuleuse. Æurelia granulata. 
ÆA. orbicularis, granulosa ; margine tentaculis numerosissimis 
* Brevissimisque ciliata ; brachiis oribusque quaternis. 


Medusa aurita. Bast. opusc. subs. 3. p.123; t. 14. f. 3--4. 


T'om. IT. 33 


514 ANIMAUX 


Aurelia melanospila. Péron , annales , p. 358. 
Habite la mer du nord. Péron la dit très-aplatie. 


5. Aurélie phosphorique. Æurelia phosphorea. 
A. convexiuscula, Levis, ad periphæriam fimbriata; tentaculis octo. 
Aurelia phosphorea, Péron , anvales , p. 358. 
Medusa phosphorea. Spallanzani , voyage en Sicile, t. 4. 
P: 192. 
Habite le détroit de Messine. 
6. Aurélie tyrrhénienne. Aurelia tyrrhena. 
A. orbicularis convexa , lævigata, rubro maculata ; .tentaculis 
longissimis ; Brachiis oribusque quaternis. 
Medusa tyrrhena. Gmel, p. 3155. 
Medusa amaranthea. Macri , del polm. mar. p. 19. 
ÆAurelia amaranthea. Péron, annales, p. 350. 
Habite la mer de Naples. 


7. Aurélie crucigère. Aureliu crucigera. 

A, hemisphærica , subcampanulata ; centro cruce rufescente ; ten 
taculis breyvibus numerosissimis ; brachiis4 rufescentibus. 
Medusa cruciata. Forsk. Ægypt.p. 110. et ic. t. 33, fig. A. 

Encycl. pl. 93. f. 5—". 

Medusa crucigera. Gmel. p. 3158. 

Aurelia rufescens. Péron, annales, p. 359. 
Habite la Méditerranée. 


S. Aurélie radiolée. Aurelia radiolata. 
A. convexa , purpurascens , lineolis tenuissimis radiata:; brachiis 
quaternis. 
Medusæ var. Borl. corn. p. 257. tab. 25. f. 9—10.. 
Aurelia lincolata. Péron, annales, p. 359. 
Habite les côtes de Cornouailles. 


CÉPHÉE. (Cephea). 
Corps orbiculaire , transparent , ayant en dessous un 


pédoncule et des bras. Point de tentacules au pourtour 
de l'ombrelle. 


EL 


SANS VERTÈBRES. 51 
4. bouches ou davantage au disque inférieur. 


Corpus orbiculare , hyalinum , subtus peduncula- 
tum et brachideum. Tentacula ad periphæriam um- 


brellæ nulla. 
Ora quatuor vel plura in disco inferiore. 
OBSERVATIONS. 


Parmi les médusaires à plusieurs ‘bouches, les céphées 
sont les premiers qui soient munis en dessous d’un pédon- 
cule, Dans plusieurs , ce pédoncule est court et fort épais, 
et ce sont les divisions de son extrémité qui constituent les 
bras de ces radiaires. Ces bras sont au nombre de huit, tan- 
tôt tres-composés , polychotomes et entremêlés de cirrhes, 
comme dans les céphées de Péron ;ettantôt simplement bilo- 
bés, comme dans ses rhizostomes que nous réunissons à 
notre genre. D'ailleurs le nom de rhizostome ayant été formé 
sur une erreur, nous ne croyons pas devoir le conserver 
pour désigner un genre parmi les médusaires. 

Les céphées sont distingués des orythies et des dianées, 
parce qu'ils ont plusieurs bouches ; ils n’en ont jamais 
‘ moins de quatre , ni plus de huit. Enfin on les distingue des 
cyanées, parce qu'ils sont privés de tentacules au pourtour 


de leur ombrelle, 
ESPÈCES. 
* Céphées. Péron. 
“ Céphée cyclophore. Cephea cyclophora. 


C. hemisphærica, tuberculata , ,fusco-rufescens ; brachiis 
octo divisis, cotyliferis; stylis inter brachia suboctonis, 
prœlongis, filiformibus. 


516 


2 


ANIMAUX 


Medusa cephea. Forsk: Ægyp. p. 108. et.ic. tab. de 
Encycel. pl, 92. f.3. Gmel. p. 3158. Shaw. misc. 9. t. 224, 
Cephea cyclophora. Péron, annales 14. p. 360. 
Habite la mer Rouge. 


Céphée polychrome. Cephea polychroma. 


C. orbicularis ; centro superne prominulo ; margine octies 
diviso ; brachiis octo ramosis ,villosulis cotyliferis. 

Medusa tuberculata. Macri del polm. mar. p. 20. Gmel. 
p-3195. 

Cephea polychroma. Péron, annales , p. 361. 

Habite les côtes de Naples. Quatre bouches rondes. 


Céphée ocellé. Cephea ocellata. 


C. orbicularis, planulata , maculis ocellatis adspersa ; 
margine amplialo pendulo ; brachiis octo villosis cotyli- 
feris ; stylis octonis. 

Medu:a ocellata. Modeer. act. nov. haf. n.. 3%. 

Cephea ocellata. Péron , annales, p. 361. 

Habite... 


Céphée brunûâtre. Cephea fusca. 


C. hemisphærica , tuberculata , fusco - nigricans , albo- 
lineäta ; margine dentato; brachiis octo arborescentibus, 
cirrhis longis, filiformibus, intermixtis. 

€Cepheafusca..Péron, annales, p. 361. 

Habite les côtes Ge la terre de Wiut. 


Céphée rhizostomoïde. Cephea rhizostomoïdea. 


C. hemisphærica, tuberculata, octoradiala ; margine pen- 
dulo, octies diviso ; 5 brachits octo ramosis ; cirrhis lon- 
gissimis. 

Medusa octostyla. Forsk. Ægypt. p. 106.et ic. t. 30. 

Eucyel. pl. 92.f. 4 Gmel. p. 3157. 

Cephea rhizostomoïidea. Péron, annales, p.36. 

Habite la mer Ronge. 


SANS VERTÈBRES. DE7 
** Rhizostomes. Péron. 


6. Céphée Rhizostome. Cephea rhizostoma. 

C. hemisphærica , margine purpurascente ; brachiis octo 
bilobis, maximis denticuliferis : dentibus uniporis. 

Gelée de mer. Réaumur, mém. de l’acad. 1710. p. 458. 
pl. XI. f. 27—25. 

Rhizostoma. Cuv. bullet. des sc.2. p, 69. 

Rhizostoma Cuvierit. Péron, annales, p. 362. 

Le Sueur , voyage, pl. 14. 

Habite les côtes de Ja Manche. Quatre bouches dans le disque, 
autour du pédoncule, 


ñ. Céphée d’Aldrovande. Cephea Aidrovandi. 
C. hemisphærica, margine cœrulescente ; brachiis octo bi- 
dobis : lobis brachiorum acumine breviorthus. 
Potta marina. Aldrov. zooph. lib. IV. p. 556. 
Rhizostoma Aldrovandi. Péron ,annales, p. 362. 
Habite les côtes de Nice. 


8. Céphée couronne. Cephea corona. 
C.hemisphærica , cruce cœrulei notata ; brachits octo ra: 
_ mosis, apice bilobis, basi utrinque dentatis. 
Medusa corona. F'orsk, Ægypt. p. 107. 
Rhizostoma Forskalii. Péron, annales, p. 362. 
Habite la mer Rouge. 


CYANÉE. (Cyanea ). 


Corps orbiculaire, transparent, ayant en dessous nn 
pédoncule et des bras. Des tentacules au pourtour de 
l'ombrelle. 


4 bouches ou davantage au disque inférieur. 


Corpus orbiculare, hyalinum , subius peduncula- 


518 ANIMAUX 


tum et brachideum. Tentacula ad periphæriam um- 
brelleæe. 


Ora quatuor vel plura in disco inferiore. 
OBSERVATIONS. 


Les cyanées dontil s’agitici, sont celles de Péron , plus 
ses chrysaores que je n’en sépare pas ; supposant, d’apres les 
divisions même de l’auteur, que ces médusaires ont réelle- 
inent un pédoncule , des bras et des tenlacules. Leur pédon- 
cule est perforé à son centre. Leurs bras, peu distincts et 
comme chevelus dans ses cyanées, lesont davantage et ne 
sont nullement chevelus dans ses chrysaores. Dans les pre- 
miéres , on observe au centre de l’ombrelle un groupe de 
vésicules aériennes ; et dans lés seconds , c’est une grande 
cavité aérienne et centrale, qui remplace ce grouppe de vé- 
sicules. Les prenueres n’ont que quatre bouches :les seconds 
en ont quelquefois davantage. 

Voici les espèces assez nombreuses qui paraissent pouvoir 
se rapporter à nos cyanées. 


ESPECES. 
* Cyances. Péron. 
1. Cyanée bleue. Cyanea Lamarck. 


C. planulata, sedecimfissa ; tentaculis fasciculatis cæruleis ; orbi- 


culo interno cærulec. f 


Ortie de mer. Dicquemare, journal de phys. 1754. déc. p. 451. 


pl 1. 
. Cyranea Lamarck. Péron , annales, p. 363. 
Habite les côtes du Hävre. Un groupe de vésicules aériféres au 


centre, 


a 


TT "ITS 


SANS VERTÈBRES. 519 


2. Cyanée arctique. Cyanea arctica. 
C. convexiuscula , intès purpurea crucigera ; fissuris, 32 margina- 
libus ; brachiis quatuor flabelliformibus. 
Medusa capillata. fab. fauna Groënland. n.0 358. p.364. 
Cyanea arctica. Péron , annales, p. 363. 
Habite les mers du Groënland. 


3. Cyanée baltique, Cyanea baltica. N 

r. convexiuscula ; margine sedecies emarginato ; tentaculis fasci- \ 
culatis capillaceis ; orbiculo interno sedecim radiato. 

Medusa capillata. Liu. Reïize. West-gothl. p. 200. tab. 3. 
L + 

Cyanea baltica. Péron , annales, p. 363. 


Habite la mer Baltique. 


4. Cyanée boréale. Cyanea borealis. 
C. planulata, fuscescens; margine sedecies emarginato ; bra- 
chiis 4 capillaceis ; orbiculo interno lineolis notato. 
Medusa capillata. Bast. opusc. subs. 2. p. 60. tab, 5. f, 1. 
Cyanea borealis. Péron , annales, p. 364. 
Habite la mer da nord. 


5. Cyanée britannique. Cyanea britannica. 
C. subhemisphærica , lineis per pares octo radiata ; fissuris sede« 
cim marginalibus ; appendicibus capillaceo-crispis. 
The capillated medusa. Barbut, the gen. verm. p. 79.pl. 0, 
159 
Cyanea britannica, Péron , annales, p. 364. 
Habite les côtes du comté de Kent. 


6. Cyanée lusitanique. Cyanea lusitanica. 
C. orbicularis , convexa , supernè vasculis reticulata ; fissuris duo- 
decim marginalibus, 
Cyanea lusitanica. Péron , annales, p. 264. 
Medusa capillata. Tilesius , javb. naturg. p. 166—177. 
Habite les côtes du Portugal. 


ÿ Chrysaores. Péron. 


7. Cyanée le Sueur. Cyanea le Sueur. 
C. rufa ; annulo cenirali albo; angulis sedecim alhis annulum 
ob»allantibus. 


550 ANIMAUX 


Chrysaora le Sueur. Péron , annales, p. 365. 
Habite les côtes du Hâvre. 


8. Cyanée aspilonote. Cyanea aspilonota. 
C. alba, immaculata ; lineis 32 rufis , angulos sedecim ad peri- 
phæriam formantibus. | 
Chrysaora aspilonota. Péron , annales, p. 365. 
Habite les côtes du Hâvre. 


9. Cyanée cycloncte. Cyanea cyclonota. 

C. orbicularis, alba ; annulo centrali fusco ; lineis 3a radianii- 
bus , angulos sedecim inversos figurantibus. 

Chrysaora cyclonote. Péron, annales, p. 365. 

Urtica marina. Borlase hist, nat. of Cornw. p. 256. tab. 28. 
f. 7 —8. 

Habite dans la Manche. Quatre bras écartés. Les dents du 
bord sont-elles des tentacules ? | 


10. Cyanée pointillée. Cyanea punctulata. 


C. grisea, rufo-punctulata ; macul& centrali fusco-rufescente ; 
angulis vel maculis triangularibus sedecim versès periphæ- 
riam. 

Chrysaora spilhelmingona. Péron , annales , p. 365. 

2, Chrysaora spilogona. Péror , annales ; p. 365. 

Habite les côtes du Hävre. 


x1. Cyanée pleurophore. Cyanea pleurophora. 
C. alba; vasculis 32 internis, costas arcuatas periodicè simulan+ 
tibus. 
Chrysaora pleurophora. Péron, annales , p. 365. 
Habite les côtes{du HÂvre. 


12. Cyanée méditerranéenne. Cyanea mediterranea. 
C. hemisphærica , alba, glabra, striis fulvis radiatai brachiis 
quatuor rubris cruciatim patentibus. 
Pulmo marinus. Belon , aquat. lib. 2. p. 438. 
Chrysaora mediterranea. Péron, annales, p. 366. 
Habite Ja Méditerranée. 


13. Cyanée pentastome. Cyanea pentastoma. 
C. hemispherica , rufa ; margine fissuris tentaculisque longissimis 
énstructo ; brachiis oribusque quinis. 


SANS VERTÈBRES. bot 


Chrysaora pentastoma. Péron , annales, p. 366. 
Habite les côtes de la terre Napoléon. 


14. Cyanée héxastome. Cyanea hexastoma. 
C. rosea; margine albo , dentato ; brachiis sex prœlongis fim- 
briatis albidis. 
Chmfgäora hexastoma. Péron ; annales, p. 366. 
Habite près de la terre de Diémen. 


15. Cyanée heptanème. Cyanea heptanema. 
C. orbicularis, hyalino-albida :; centro circulifero, extùs lineis, 
fusco-rufis radiato; tentaculis septem tenuissimis. 
Chrysaora heptanema. Péron, annales, p. 366. 
Habite les mers du nord. 


16. Cyanée rayonnée. Cyanea macrogona. 
C. orbicularis , centro granulosa, maculis fuscis radiata ; braï 
chiis 4 simplicissimis patentibus. 
Chrysaora macrogona. Péron, annales , p. 366. 
Meduse var. Borlase Cornw. p. 255. tab. 25. f, XI—XII. 
Habite les côtes de Cornouailles. 


522 ANIMAUX 


ORDRE SECOND. 


4m 
RADIAIRES ÉCHINODERMES. 


Peau opaque, coriace ou crustacée , le plus 
souvent tuberculeuse , épineuse méme, et en géne- 
ral percée de trous disposés par séries. 

Des tubes rétractiles aspirant l’eau, et. sortant 
par les trous dont la peau est percée. 

Une bouche simple, presque loujours située infé- 
rieurement, et en général armée de parties dures à 
son orifice. 

Des vaisseaux pour le transport des fluides 
propres; une cavité simple ou divisée, particulière - 
au corps dans la plupart. 


OBSERVATIONS. 


Ici, comme dans les radiaires mollasses, toutes les 
parties du corps de l'animal, tant intérieures qu’exté- 
rieures , ont en général une disposition rayonnante , et y 
montrent mieux encore le caractère particulier de l’or- 
ganisation des radiaires, ainsi que la nécessité de les dis- 
tinguer comme formant une classe d'animaux qu'on ne 
saurait confondre avec les polypes. 


SANS VERTÈERES. 5923 


Les radiaires échinodermes ont, par leur organisa 
tion et leur forme , les rapportsles plus évidens avec les 
radiaires mollasses ; et néanmoins elles en sont très-dis- 
ünguées par les caractères de leur ordre , et par des pro- 
grès remarquables dans le perfectionnement de leur or- 
-ganisation. 

Dans les radiaires mollasses , les organes intérieurs, 
tels que le sac alimentaire , ses appendices, et le réseau 
vasculaire qui paraît en dépendre et communiquer avec 
les trachées aquifères , sont comme immergés ou enfoncés 
dans la chair gélatineuse de ces animaux; et lon n'a- 
perçoit ni cavité particulière du corps, ni membrane quel- 
conque. 

Rien de semblable ne s'offre plus dans l'intérieur des 
radiaires échinodermes. On y distingue nettement dif- 
férens organes particuliers qui ont des membranes pro- 
pres, et qui flottent dans la cavité du corps. L'on voit 
même des fibres que l’on peut regarder comme muscu- 
laires , depuis que des nerfs, observés dans quelques-uns 
de ces animaux , antorisent à leur attribuer une pareille 
nature. Enfin , on leur a trouvé des vaisseaux particu- 
liers pour le transport de leurs fluides propres , quoique 
l’on n’ait pu montrer que ces fluides jouissaient d’une véri- 
table circulation. | 

Outre l'organe alimentaire, l’intérieur de ces animaux 
nous présente un organe respiratoire circonscrit, COns- 
titué par des vaisseaux aquifères qui s’abouchent avec les 
tubes absorbans supérieurs dela peau, et qui, peut-être, 
communiquent avec l'organe digestif; des grappes.de 
corps réproducufs et graniformes , imitant des ovaires ; 


bol 4, ANIMAUX 


et dans ceux où le système nerveux a été observé , ce sys- 
ième est sans cerveau et sans masse médullaire allongée ; 
ce qui indique qu'il n’est propre qu'à l'excitation muscu- 
laire. Tous ces organes ont une disposition rayonnante, 
et sont séparés et bien distincts dans la cavité du corps. 

À ces caractères qui distinguent éminemment les 
radiaires échinodermes de celles du premier ordre , il 
faut joindre ceux de leur peau qui est opaque, coriace 
ou crustacée , souvent chargée de tubercules spinifères , 
et en général percée de trous pour le passage de tubes ré- 
tractiles qui absorbent l’eau que ces animaux respirent , 
ou qui servent de ventouses, lorsque l’animal a bésoin de 
se fixer. “ 

Aucun animal de cet ordre n'est phosphorescent on 
lumineux dans l'obscurité comme le sont éminemment 
ceux de l’ordre qui précède ; lopacité de la peau ne le 
permet pas. 

Aucun de même n'offre , dans la masse de son corps , 
ces mouvemens zsochrones ou mesurés, constans pendant 
la vie, et qui sont si remarquables dans les radiaires de 
la famille des méduses , parce que la consistance et l’état 
des tégumens de ces animaux s’y opposent entièrement. 

On peut remarquer que, des radiaires mollasses , et 
surtout de celles qui composent la famille des méduses , 
la nature n’a eu qu’un pas à franchir pour parvenir à la pro- 
duction des radiaires échinodermes, et pour passer du 
medusa andromeda et du medusa frondosa à la pro- 
duction des ophiures et ensuite à celle des astéries ou 
étoiles de mer. 

Ainsi , les races d'animaux qui appartiennent à cet 


SANS VERTÈBRES. 525 
ordre , nous offrent encore presque toutes un corps 
court , orbiculaire, rayonnant par la disposition de ses 
parties , tant intérieures qu'extérieures. Mais ici, le corps 
de l’animal est couvert d’une peau opaque , ferme , co- 
riace ou crustacée , percée de trous disposés par séries , 
et parsemée d’épines articulées; enfin, par les trous de la 
peau sortent des tubes absorbans et rétractiles, qui as- 
pirent l’eau comme des suçoirs. 

Que lon joigne à ces considérations celle qui nous 
montre que ces animaux Ont presque tous des parties 
dures à la bouche, qui pressent circulairement les corps 
alimentaires qu’il s’agit d’écraser , et l’on sera convaincu 
qu'a mesure que la nature diversifie les races d'animaux, 
elle complique et perfectionne peu-à-peu leur organisation. 

Les radiaires échinodermes ont été confondues par 
Linné parmi les mollusques ; on sait assez maintenant 
combien elles en different par leur organisation inté- 
rieure, qui est bien moins composée, moius avancée 
vers son perfectionnement. 

Bruguière en a fait un ordre particulier qu’il a placé 
entre les mollusques nus et les mollusques testacés , laissant 
les radiaires mollasses parmi les mollusques nus ou sans 
coquille. 

D'autres naturalistes, tels que ÆXlein, Muller, etc. , 
ont rangé certaines radiaires échinodermes, comme les 
échinides ou la famille des oursins , parmi les mollusques 
testacés , et ont suivi Linné, en laissant les astéries parmi 
les mollusques sans coquille. On sent assez maintenant 
combien est grande l’inconvenance de ces prétendus rap- 


ports, parce qu'ils ne sont nullement fondés sur les ca- 
ractères de l’organisation. 


526 ANIMAUX 


À la vérité, la peau des radiaires échinodermes a 
une consistance plus ou moins ferme , coriace, crusta- 
cée , et même presque testacée, comme dans les échini- 
des ; mais c’est toujours une peau, ou l’une de ses par- 
tes, et certes, on tie ‘peut comparer cette partie de la 
peau avec une coquille, celle-ci étant toujours distincte 
de la peau de l'animal. 

D'après tant de motifs, et trouvant dans les distribu- 
tions recues tant d'inconvenances et d'irrégularités, j'ai 
donc été autorisé à établir la classe intéressante et dis- 
tincte des radiaires, à ÿ comprendre les mollasses et 
les échinodermes , et à éloigner considérablement cette 


classe des mollusques , sans la confondre avec les polypes; 


ce que j’ai exécuté dans mes lecons publiques long-temps 
avant la publication de mon système des Animaux sans 
vertèbres. 

Les radiaires échinodermes sont toutes marines, 
gemmipares internes , et ont la faculté de régénérer les 
parties de leur corps qui ont été rompues ouséparées. Ces 
parties séparées ont même, sous une condition, la faculté 
de continuer de vivre isolément , et de repousser tout ce 
qui leur manque pour former un corps semblable à celui 
dont elles proviennent. Un raycn d’astérie , emporté avec 
une partie de la bouche, remplit la condition, vit et re- 
forme une astérie complète. 

Je partage les radiaires échinodermes en trois familles, 
savoir : 

1.0 Les stellérides ; 
2.9 Les échinides; 


3.0 Les fstulides. 


d s 


SANS VERTÈBRES. 527 


"| 


DIVISION DES R'DIAIRES ÉCHINODERMES. 


I.cre section. — LEs STELLÉRIDES. 


% . . . . , e ?’ « 
Peau non irritable, maismobile. Corps déprimé, à 
angles ou lobes rayonnans et mobiles. Point d'anus. 


Comatule. 
Euryale. 
Ophiure. 


Astérie. 


Il. secrion. — Les ECcHIN1DES. 


Peau intérieure , immobile et solide. Corps non con- 
tractile , subglobuleux ou déprimé , sans lobes rayonnans. 
Un anus distinct de la bouche, 


Scutelle. 
Clypéastre. 
Fibulaire. 
Échinonée, 
Galérite. 
-Ananchite. 
Spatangue. 
Cassidule. 
.. “Nucléolite, 
Oursin. 


528 ANIMAUX 


IIL.e section. — Les Fisturipes. 
Peau molle, mobile et irritable. Corps contractile , 
allongé, cylindracé. Le plus souvent un anus. 


Actinie. 


eme 


Holothurie. 
Fistulaire. 


Priapule. 
Siponcle. 


PREMIÈRE SECTION. 


LES STELLÉRIDIES. 


Peau coriacée , non irritable , mais mobile en 
divers points. 

Le corps court, déprimé , plus large que long, à 
angles ou lobes marginaux , rayonnans, plus ou 
moins nombreux et mobiles. 


Point d’anus. 


Les stellérides composent la première section ou 
famille des radiaires échinodermes ; et par leur forme, 
la mobilité des parties de leur peau, et leur défaut d’a- 
nus , elles forment une transition des radiaires mollasses 
aux échinides. 

Elles n’ont pas la peau solide comme les radiaires 


échinides , mais simplement coriacée , plus épaisse gtun 


PONT ET © 


SANS VERTÈBRES. | 529 


peu drustacée en dessus, quelquefois écaïlleuse , et 
toujours mobile en différens points. Elles n'ont pas 
non plus d’épines articulées sur des tubercules solides et 
immobiles , comme les échinides ; mais parmi les stellé- 
rides , celles qui ont des épines les portent sur des ma 
melons mobiles. f 

Linné rapporta toutes les stellérides qu'il connut à un 
seul genre qu’il nomma asterias ; l'étude de ces radiaires 
a montré depuis, qu'il était nécessaire de les distinguer en 
plusieurs genres particuliers , et qu’elles formaient une 
famille éminemment caractérisée parmi les échinodermes. 

Le corps des stellérides étant déprimé, leur sac ali- 
mentaire est extrêmement court, et n’a qu'une issue qui 
est la bouche. Ce sac constitue un estomac court, qui 
est augmenté sur les côtés d'appendices rayonnans, mais 
seulement dans les astéries. 

C’est sur la peau coriace, un peu crustacée ou écail- 
leuse, des stellérides , que sont articulées , sur des 
tubercules mobiles, les épines, en général petites et 
molles, qu'on observe dans un grand nombre de ces 
radiaires. 

Dans beaucoup de stellérides, et particulièrement dans 
les astéries , on trouve sur le dos, et presque à l'opposé 
de la bouche, un tubercule court ou un disque réticulé, 
Jlabyrinthiforme , dont on ne connaît pas encore l'usage. 
Quelques personnes ont prétendu que c'était l'anus, 
quoique beaucoup d’autres stellérides n’offrent pas le 
moindre vestige de ce tubercule. D’autres personnes ont 
soupconné que ce tubercule poreux fournissait des issues 
aux corpuscules des ovaires. 


T'ome II. 34 


530 ANIMAUX 


La bouche des stellérides est toujours au centr® des 
rayons, dans la face inférieure du corps étoilé de l’a- 
nimal. Elle offre quelquefois 5 osselets fourchus ; mais 
plus ordinairement elle n’est entourée que de colonnes 
de grains durs , en général au nombre de cinq. 

Je divise les stellérides en quatre genres, qui me 
paraissent actuellement suflire pour l’étude et la connais» 
sance de cette famille. Ces genres sont : 


Les comatules. 
Les euryales. 
Les ophiures, 
Les astéries. 


COMATULE. ( Comatula }. 


Corps orbiculaire , déprimé, rayonné; à rayons de 
deux sortes, dorsaux et marginaux , tous munis d’articu- 
; = 3 
lauons calcaires. 


Rayons dorsaux très-simples, filiformes, cirreux, 
petits, rangés en couronne sur le dos du disque. 

Rayons marginaux toujours pinnés, beaucoup plus 
grands que les rayons simples : leurs pinnules inférieures 


allongées, abaissées en dessous , entourant le disque 
ventral. 


Bouche inférieure, centrale , isolée, membraneuse, 
tubuleuse , saillante. 


Corpus orbiculare, depressum , radiatum ; radis 


er 2 2 ee ne Se RS en 


SANS VERTÈBRES. 531 


ex duobus generibus, dorsalibus et marginalibus ; ar- 
ticulis calcareis in omnibus. 


Radi fdorsales simplicissimi, filiformes , cirratt, 
parvuli, ad disci dorsäm in coronam ordinat. 


Radi marginales pinnati , simplicibus mulito ma- 
jores , ad basim usque sæpiüs partiti : pinnulis inferio= 
ribus elongatis, subtus inclinatis, discum ventralem 
obvallantibus. 


Os inferum , centrale, membranaceum , tubulosum , 
subprominulum. 


OBSERVATIONS: 


Les comatules sont éminemment distinguées de toutes les 
autres stellérides , non seulement parce qu’elles ont deux 
sortes de rayons disposés comme sur deux rangs , mais en 
outre , parce que leur bouche est saillante , membraneuse, 
et offre un tube en formie de sac ou de bourse , au centre 
du disque inférieur. Ces stellérides ont d’ailleurs des habi- 
tudes qui leur sont particulières ; ce que nous a appris 
M. Péron, et ce que confirme l’ongle crochu et solide qui 
termine leurs rayons dorsaux. Elles doivent donc former 
un genre séparé des euryales et des ophiures, genre que j'é: 
noneai dans mesleçons, sous la dénomination de comatule, 

Effectivement, les comatules constituent, parmi les stellé- 
rides, un genre non seulement très - distinct, mais même 
singulier par ses caractères. 

Le corps de ces radiaires est petit, orbiculaire, déprimé en 
dessus et en dessous , véritablement discoïde , miénemment 
rayonné , eten outre ayant des cirres ou des rayons simples, 
les uns sur le dos du disque, les autres abaissés sous le ventre, 
entourant la bouche et à quelque distance d’elle. Ces der- 


532 ANIMAUX 
niers ne sont que les pinnules inférieures des grands rayons, 
qui sont allongées et abaissées en dessous. 

Les rayons latéraux, ou grands rayons, sontconstamment 
pinnés , et ont des articulations calcaires , recouvertes, 
dans le vivant , par une peau mince , transparente , qui dis- 
paraît dans les individus desséchés. Chacune des articula- 
tions de ces rayons est épaisse d’un côté et mince de l’au- 
tre. Par la disposition de ces articulations entr'elles, les 
côtés épais alternent avec les côtés minces ; en sorte que 
les sutures des articulations sont obliques et en zig-zag. 

Chaque articulation soutient une seule pinnule qui s’in- 
sère sur son côté épais , et il en résulte que les pinnules 
sont alternes. Ces pinnules sont linéaires-subulées , articu- 
lées comme les rayons , et moins calcaires. 

On voit ici le contraire de ce qui a lieu dans les ophiures ; 
car le disque dorsal des comatules est beaucoup plus petit que 
le disque ventral. Il soutient une rangée de rayons simples, 
cirreux , terminés chacun par un ongle ou un ergot crochu, 

Le disque inférieur ou ventral, offre un plateau orbicu 
laire , plus large que le dorsal, entouré de rayons simples, 
cirreux. Près de la circonférence de ce plateau , on aperçoit 
un sillon irrégulièrement circulaire , qui s'ouvre sur la 
base des rayons pinnés , et se propage le long de leur face 
inférieure , ainsi que de celle des pinnules. Ce sillon, néan- 
moins , ne s'approche point de la bouche et ne vient point 
s'y réunir, comme cela a lieu pour la gouttière des rayons 
dans les astéries. 

Au cenire du disque inférieur ou ventral des comatules , 
la bouche, membrauneuse, tubuleuse ou en forme desac, 
fait une saillie plus ou moins considérable suivant les es- 
pèces. Ce caractère singulier, qu’on ne rencontre jamais 

dans les euryales ni dans les ophiures, semble rapprocher 
les comatules de certaines médusaires. | 


SANS VERTÈBRES. 533 


Quant aux habitudes particulières des comatules, elles 
consistent en ce que ces stellérides se servent de leurs 
rayons simples , dorsaux, pour s’accrocher et se suspendre 
soit aux fucus , soit aux polypiers rameux; là, fixées , elles 
attendent leur proie , l'arrêtent avec leurs grands rayons 
pinnés , et l'arnènent à la bouche avec leurs rayons simples 
inférieurs. ; 

Les ophiures etles euryales, n’ayant point de rayons dor- 
saux, ne peuvent se suspendre comme les comatules, mais 
seulement se traîner sur le sable ou sur les rochers , où s’ac- 
crocher aux plantes marines avec leurs rayons. 

Le nombre naturel des grands rayons ou rayons pinnés des 
comatules est de cinq; mais, dans certaines espèces, ces 
rayons , divisés, presque jusqu'a leur base , en deux, trois, 
quatre, et quelquefois cingbranches,soutenues sur un pédicule 
très-court, paraissent bien plus nombreux. Néanmoins, 
les divisions de ces rayons ne forment point de dichotomié 
semblable à celle des euryales. 


ESPÉCES. 


Comatule solaire. Comatula solaris. 
C. radüs decem late pinnatis , dorso planulatis, subtus suë- 
catis el carinis transversis bifariam crenalis. 


Mus. n.° 

Habite.... les mers australes? Grande et très-belle espèce qui 
provient du voyage de MM. Péron et le Sueur , et qui a 
l'aspect d’un soleil à rayons larges et élégamment pinnés. 
Lorsque ses parties sont étendues, élle a au moins un pied 
de diamètre. 


. Comatule multirayonnée. Comatula Netate. 
C. radis pinnatis bäsi dichotomo-palmatis , quinque ad 
decem-fidis , numerosissimis ; pinnulis subappressis ; cir- 
rhis dorsalibus majusculis apice adunsis. 


534 


ANIMAUX 


Asterias multiradiata ? Lin. 

Linck.St. tab. 22. f. 34. 

Encycl. pl. 125. f. 3. Seba. mus. 3. t. 0. f. 3—4: 

Mus. n.o : 

Habite les mers de l’Inde. Celle-ci est, de toutes Îles comatules 


connues, celle qui a le plus de rayons pinnés; et quoique » 
dans leur principe, ces rayons ne soient qu’au nombre de 5, 
chacun d’eux est divisé presque jusqu’à sa base en 5 à 10, ou 
quelquefois 12 branches pinnées; en sorte qu’on en compte 50 
à 60, ou même davantage. 


3. Comatule rotalaire. Comatula rotalaria. 


C. radiis pinnatis basi 2—5 fidis, subvigesinis; pinnulis 


sublùs verticaliter inclinatis; cirrhis infimis numerosio- 
ribus. 


Mus. n.0 
Habite.... les mers australes? Péron et Le Sueur. 


4. Comatule frangée. Comatula fimbriata. 


C. radiis pinnatis basi à ad 5-fidis , gracilibus ; articulis 


margine subciliatis. 


Petiv. gaz. tab. 4: f. 6. stella chinensis: 
Mus. n.o 
Habite.... les mers anstrales? Péron et le Sueur. Ses rayons 


pinnés , à peine longs de 3 pouces, sont plus gréles que dans 
les précédentes , et au nombre de 12 à 30. Leurs articulations 
sont un peu ciliées en leur bord. 11 semble que le stella bar- 
bata de Linckius ( St. p. 55. tab. 37. n.° 64) aït des rap- 
ports avec cette comatule; mais ses grands rayons ne sont 
qu’au nombre de dix et paraissent plus gros. Ce serait plutôt 
son caput medusæ cinereum (Linck. St. p.57. tab. a1, 
n.0 33), s’il ne lui attribuait jusqu’à 60 rayons. 


5. Comatule carinée. Comatula carinata. 


C. radiis pinnatis bast bifidis , denis, dorso obsoletë cari= 


nalis; articulis imbricatis; cirrhis dorsalibus vigesinis. 


An antedon gorgonia ? Freminville, nouv. bullet. des scien- 


ces, n.° 49. p. 349. 


Habite les mers de l’Ile-de-France. Cabinet de M. Dafresne, 


SANS VERTÈBRES. 535 


et rapportée par M. Mathieu. Cette espèce a 10 rayons pin- 
nés et 20 griffes ou cirres dorsales. 


6. Comatule méditerranéenne. Comatula mediterranea. 

C: radits pinnatis basi bifidis, denis; pinnulis longiusculis 
subulatis ; cirrhis dorsalibus trigesinis, 

Encycl. pl. 124. f. 6. 

Stella rosacea. Linck. St. p. 55. tab. 37. f. 66. 

Mus. n.° 

Habite la Méditerranée, etc. Zalande. Celle-ci a 10 rayons 
pinnés comme la précédente ; mais elle est moins grande, à 


articulations moins serrées, et ses griffes on cirres dorsales 
sont au nombre de 30: 


7. Comatule de l’adéone. Comatula adeonæ. 

C.radiis pinnatis denis, gracilibus, pennæ-formibus ; pin: 

nulis lanceolatis, subtùs complicato-canaliculatis ; cir- 
+ rhis dorsalibus vigesinus. 

Mus. no 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. 
On l’a trouvé accrochée à l’adéone foliifère. EMe est petite, 
délicate , a 10 rayons pennacés, fort grêles, et n’a que trois 
pouces de diamètre. Ses pinnules sont lancéoléés | comme 
pliées en deux, en dessous. longitudinalement. 


8. Comatule brachiolée. Comatula brachiolata. 

C. radiis pinnatis subdenis , incrassatis, attenuato-subula- 
tis, breviusculis; pinnis laxis subcrispis ; cirrhis dorsa- 
libus subquindenis. 

An asterias tenella? Retzii. Gmel. p- 3166. 

Mus. n.o 

Habite... l'océan atlantique? Cette comatule est presqu’aussi 
petite que la précédente , mais elle en est très-distincte. 


EURYALE. ( Euryale ). 


Corps orbiculaire, déprimé , à dos nu; divisé dans 


sa circonférence en une rangée de rayons allongés , 


536 ANIMAUX 


grêles , dichotomes, très-divisés, cirreux : les rayons 
aplatis en dessous, cylindracés sur le dos. 


Bouche inférieure et centrale. Dix trous allongés , sous 
le disque et vers son bord. 


Corpus orbiculare, depressum, dorso nudum , ad 
periphæriam radiatum ramosissimum ; radis unise- 
rialibus , elongatis , gracilibus, dichotomis, cirratis, 
infra planulatis. 


Os inferum , centrale : foramina decem , elongata , 
infra discum , versùs marginem. 


OBSERVATIONS. , 


Les euryales , dont Linné ne connut qu’une espèce qu’il 
désigna sous lenom d’asterias caput medusæ , sont irès- 
distinguées des ophiures et des comatules , en ce que leurs 
rayons sont dichotomes et très-divisés. 

Ces stellérides , auxquelles Lirck donnait le nom d’aséro- 
phyton, out un aspect très-particulier , non seulement à 
cause de la division singulière de leurs rayons , mais en outre 
parce que ces rayons, fort allongés et cirreux , ont leurs der- 
niéres divisions tres-nombreuses , tres-fines , presque ca- 
pillaires. | 

Effectivement , les rayons des euryales , qui partent d’un 
corps ou d’un disque en général très-petit, ne sont toujours 
qu'au nombre de cinq à leur origine ; mais ils se bifurquent 
dans certaines espèces un si grand nombre de fois , qu’on 
prétend avoir compté jusqu’à huit mille de leurs branches. 

On dit en outre que les rayons des euryales , qui tendent 
àse recourber tous à-la-fois en dessous, c’est-à-dire , du côté 


SANS VERTÈBRES. 37 


de la bouche , leur servent à arrêter la proie , et peuvent 
même l’amener à la bouche par leur manière dé se contrac- 
ter tous ensemble. Cette faculté , qui leur serait commune 
avec les comatules , les distinguerait encore des ophiures , 
celles-ci ne faisant pas un pareil usage de leurs rayons. 
_ Les rayons pris à leur naissance sont d’abord assez gros, 
mais ils s’atténuent graduellement ensuite , de manière qu’à 
leur extrémité leurs divisions sont très-menues. Ces rayons, 
cylindracés sur le dos,. aplatis en dessous, ne sont jamais 
pinnés ou pectinés sur les côtés par des rangées régulières 
d’épines ou de papilles, comme dans les comatules et les 
ophiures. 
. En la face imférieure du disque des euryales , on voit dix 
ouvertures oblongues , deux entre chaque rayon , distantes 
entr’elles et de la bouche , et situées assez près du bord. Ces 
ouvertures servent à donner passage à des organes rétractiles, 
- probablement tentacuiaires, 


ESPÈCES. 


1. Euryale verruqueuse. Euryale verrucosum. 

E. disco lato, supernèë costis verrucosts radiato ; radiis sub- 
tùs planulalis, bifariam papillosis : papillis minimis , 
hinc pectinatis , submarginalibus. | 

Astrephyton scutatum. Täinck. St. p.65. tab. 29. 

N.° 48. Knorr. delic. tab. G. 

Ramph. mus. t. 16. 

Asterias euryale et asterias caput medusæ. Gmel. p. 3167. 

Mus. n. | 

Habite la mer des Indes. Mon cabinet. Belle et grande espèce, 
celle des euryales connues qui a le disque le plus large, et 
à-la-fois l’une des plus remarquables par les verrues grani- 
formes qui se trouvent sur les côtes dorsales de son disque et 
sur le dos de ses rayons. Ces côtes, au nombre de 10, sont 


538 ANIMAUX | 


disposées comme des rayons, du centre jusqu’au bord du 
disque. 


2. Euryale à côtes lisses. Æuryale costosum. 


E. dorso disct costis decem muticis, per pares digestis ; 
apice truncalis ; radiis dichotomis, ramosissimis , trans- 
versim rugosis. 

ÆAstrophyton costosum. Linck. St. p.64. tab. 18 et 19. encycl. 
pl. 130. f. 1—2. 

Seba mus. 3. t. 9. f. 1. Shaw. miscellan. 3, t: 103. 

Mus. no 

2. var. disco minort 

Mus. n.° 

Habite les mers d'Amérique. Mon cabinet. Cette euryale ; 
presqu’aussi grande que la précédente , en est extrêmement 
distincte, n’a jamais son disque aussi large, n'offre point 
sur ses côtes dorsales, ni sur le dos de ses rayons, de ver- 
rues graniformes, et n’a point le dessous de ses rayons garni 
de deux rangées longitudinales et marginales de papilles pec- 
tinées. 


3. Euryale rude. Euryale asperum. 


Æ. disco mediocri supernè decem costalo; radis tubercu= 
lis acutis inæqualibus et aculeïformibus asperatis. 

Astrophyton. Linck. St. p. 66. tab. 20. f. 32. 

Seba mus. 3. t 9. f. 2. encycl.pl. 127. 

2. varielas minor ; dorso disci concavo , obsoletë costato; 
submuricato. 

Mus. no 

Habite la mer des Indes. La variété 2 vient du voyage de 
MM. Péron et le S'ueur. Cette espèce est, comme les pré- 
cédentes, à rayons dichotomes, très-ramifiés, cirreux ; mais 
ces rayons sont moins finement divisés, et sont hérissés de 
dents et de tubercules aculéiformes. 


4. Euryale muriquée. Euryale muricatum. 


E. dorso disci convexo, decem-costato: costis aculeato= 
muricatis ; radis dichotomis cirratis dorso lævibus. 


SANS VERTÈBRES. 539 


Encycl. pl. 128 et 129. 

Mus. n.° 

Habite...... Celle-ci n’est ni moins distincte, ni moins re- 
marquable que les précédentes. Ses rayons sont allongés , 
inégaux, dichotomes , très-divisés, cirreux, glabres sur le 
dos. 


5. Euryale exigue. Euryale exiguum. 


ÆE. perparvum ; dorso disci 5-sulcato; radüs diche- 
tomis, sublùs tuberculato - dentatis, supernë muticis 
subtilissime granulatis. 

Mus. n.° 

Habite.... l’océan austral ? Péron et le Sueur. Espèce bien 
æemarquable par sa petite taille, par le dos de son disque 
qui n’offre point de côtes rayonnantes , mais seulement cinq 
sillons divergens, enfin par les tubercules dentiformes de la 
face inférieure de ses rayons. Toutes ses parties étant éten- 
dues, son diamètre est à peine de 3 pouces (de 6 à 7 cen: 
timètres). Couleur blanchätre. 


6. Euryale palmifère. Euryale palmiferum. 


E. radiis infernèë simplicibus, apice dichotomo-palmalrs; 
dorso tuberculis biserialibus muricato. 

Encycl. pl. 126. f. 1—2. 

Mos. n.° 

Habite..... Celle-ci est la plas singulière et la plus remar- 
quable des espèces de ce genre. D’un disque petit et orbicu- 
laire, partent 5 rayons simples dans les trois quarts de leur 
longueur, et qui sont seulement dichotomes et comme pal- 
més à leur sommet. Ces rayons, assez épais à leur base, 
vont en s’atténuant vers leur extrémité où ils sont menus et 
cirreux. Sur leur dos, on voit deux rangées longitudinales 
de tubercules dont les bases sillonnent transversalement les 
rayons ; et sur le dos du disque, on aperçoit dix côtes rayon- 
pantes, et des tubercules graniformes entre leurs extrémités. 


540 ANIMAUX 
OPHIURE. ( Ophiura. ) 


Corps orbiculairé, déprimé, à dos nu; ayant dans 
sa circonférence une rangée de rayons allongés, grêles, 
cirreux, simples, papilleux ou épineux sur les côtés, 
presque pinnés. 

Face inférieure des rayons aplatie et sans gouttière ou 
canal. 


Bouche inférieure et centrale. Des trous aux environs 
de la bouche. ; 


Corpus orbiculare, depressum , dorso nudum , ad 
periphæriam radiaitum : radis uniserialibus , simpl- 
cibus , elongatis, cirratis, subtùs planulatis, ad latera 
papillosis vel spinosis , subpinnatis. 


Os inferum , centrale : foramina plura cire orem. 


OBSERVATIONS. 


On ne saurait disconvenir que les ophiures n'aient les 
plus grands rapports avec les euryales , surtout les espèces 
à rayons convexes sur le dos ; cependant, outre que toutes 
les ophiures Sont principalement distinguées des euryales 
par leurs rayons trés:simples , elles ne paraissent point avoir 
Tes mêmes habitudes, et on ne les a point vu contracter 
tous leurs rayons à -la- fois pour amener leur proie à la 
bouche. be 

Les ophiures ont en général le corps tres-petit , et leurs 
rayons sont grêles , fort allongés , cirreux , écailleux , et ar- 


ERP CS CS SES PET } 


SANS VERTÈBRES. SAr 


ticulés. Ces rayons sont garnis sur deux côtés opposés , soit 
de papilles courtes , soit d’épines plus ou moins ouvertes, 
disposées par rangées transverses. Les rayons qui ont des 
épines paraissent pectinés sur les côtés. Ces épines ne sont 
articulées que dans leur base , ce qui les distingue de celles 
des comatules. | 

La face inférieure des rayons n’est ici, comme dans les 
deux genres précédens , que simplement aplatie, et n’offre 
point une gouttière longitudinale comme dans les astéries; 
mais parmi les ophiures plusieurs espèces ont le dos des 
rayons convexe comme dans les euryales, tandis que beau- 
coup d’autres ont leurs rayons aplatis sur le dos comme dans 
les comatules. 

Dans les espèces qui n'ont latéralement que des papilles, 
les rayons paraissent mutiques , et ressemblent à des queués 
de lézard ou de serpent. 

Les ophiures se servent de leurs rayons comme d'espèces 
de jambes : elles en accrochent un ou deux à l'endroit vers le- 
quel elles veulent se trainer, ets’avancent en les contractant 
par des mouvemens d’ondulation, Il ne parait pas qu’elles s'en 
servent comme les euryales pour saisir leur proie et l’ame- 
ner à la bouche. 

Des trous pour le passage de tentacules ou de tubes 
rétractiles se trouvent aux environs de la bouche, un ou 
deux de chaque côté de la base des rayons. On croit qu’il n'y 
en a point le long des rayons, au moins dans les espèces mu- 
üques ou à papilles. Enfin , l'estomac des ophiures , de même 
que celui des euryales et des comatules, n’est pointenvironné 
de cœcum. Cuv. anatom, vol. 4. p. 144. 


542 


ANIMAUX 


ESPÈCES. 


* Rayons arrondis ou convexes sur le dos. 


1. Ophiure nattée. Ophiura texturata. 


k-— 


2e 


Oph. radis tereti-subulatis lævigatis : inférné superficie 
squamis trifartis contexté ; papillis laterum minimis, 
appressis. 

S'iella lacertosa. Linck. Stell, p. 47. tab. 2. n.0 4. 

Encycl. pl. 123. f. 2—3. ‘ 

Mus. n.0 

2. eadem minor albida. 

Habite les mers d'Europe, l’océan atlantique. Mon cabinet: 
Cette ophiure, plus petite que celle qui suit, et à rayons 
peu allongés , est toujours glabre ou mutique, et ses rayons 
vus en dessous présentent l’aspect de cinq petites tresses. 


Ophiure lézardelle. Ophiura lacertosa. 

Oph. radis elongatis , tereti-subulatis sublævigatts ; pa= 
pillis laterum breviusculis, sœpius appressis , transvere 
sim serialis. 

Wtella longicauda. Linck. St. p. 47. tab. XI. ne 17. planc. 
conch. t. 4.f. 4. 

Mus. n.0 

2. eadem radis fusco vel spadiceo maculatis: 

ÆEncycl. pl. 122. f, 4: et pl. 125. f. 1. 

Habite les mers d'Europe, etc. Mon cabinet. Cette espèce 
n’est point rare. Ses rayons ressemblent à des queues de 
lézard , un peu longues, cirreuses, mutiques, rarement échi- 
nulées par leurs papilles ouvertes. Dans la variété 2 ils sont 
panachés d’orangé ou de brun. Le stella lateribus lunatis, 
Linck. St. p. 48. t. 22. ne. 35, appartient evidemment à 
cette espèce. 


Ophiure épaissie. Ophiura incrassate. 

Oph. disco latiusculo ; radüs crassis, elongatis , tereti- 
subulatis , ad latera spinosis : spinis latitudine rad 
subæqualibus. 

Mus. n.° 


SANS VERTÈBRES. | 543 


Habite..+:; du voyage de Péron et le Sueur. Belle et assez 
grande espèce , à disque un peu large , subpentagone, ayant 
cinq p'aques presque romboïdales autour de la bouche. Ses 
rayons , épais vers leur base , sontensuite atténués, allongés, 
cirreux, épineux sur les côtés, convexes sur le dos. Gou- 
leur jaunûtre. 

Le bellis scolopendrica, Linck. St. p. 52. t. 4o,no sr, 
ressemble à cette ophiure par son aspect , mais en paraît 
néanmoins très-distinct. 


4. Ophiuré annuleuse. Ophiura annulosa. 

Oph. subfusca ; radis longis, tereti-subulatis ; ad lateræ 
spinosis ; spinis annulosis, subappressis ; dorso disci echi- 
nulato. 

Mus. n. 

Habite... da voyage de Péron et Le S'ueur. Espèce bien re- 
marquable par ses épines qui semblent articulées, et parles 
anneaux colorés et transverses dont elles sont bigarrées. Ces 

_ mêmes épines sont un peu plus longues que la largeur du 
rayon qui les porte. La plupart sont couchées sur leur rayon. 


5. Ophiure marbrée. Ophiura marmorata. 

Oph. albo fuscoque varia ; radtis dorso convexis, ad la- 
tera spinosis; spinis lalitudine radii brevioribus; dorso 

+ disct decem-lineato. 

Mus. n., ; 

Habite...... du voyage de Péron et Le Sueur. Elle semble 
voisine de l’asterias aculeata de Linné et de Muller; mais 
elle en est très-distincte, surtout par le caractère de son 
disque dorsal. 


*X Rayons aplatis sur le dos, c’est-à-dire , en dessus 
? 
comme en dessous. 


6. Ophiure hérissée. Ophiura echinata. 
Oph. nigricans ; disco supernè granulato ; radiis echinato- 
spénosis ; spinis crassis patentibus ad latera quadréfariis, 
latitudine radii sublongioribus. 


544 ANIMAUX . 


Stella granulata.: Linck. St. p. 5o. tab. 26. n.o 43. 
Encycl. pl. 124. f. 2—3. 

Rosula scolopendroides. Linck. St. p. 52. tab. 26. f. 42. 
Encycl. pl. 123. f. 6—"7. 


An asterias aculeata? Lin. an Sloan. jam. t. 2. 244, f.8—0, | 
2. var. dorso lœvi; spinis lenuiortbus. 1 
Mus. n. ; 


3. var. radiis vershs ertremilates magis altenualts. À 
Asterias nigra. Mull. zool.-dan. 3. p. 20. t. 93. | 
Habite l'océan des Antilles, l’atlantique, etc. Mon cabinet. 
MM. Péron et le Sueur en out rapporté de leur voyage 
plusieurs individas et quelques variétés. 


7. Ophiure scolopendrine. Ophiura scolopendrina. 

Oph. disco orbiculato; dorso punctis prominulis scabro ; 
radiis longis echinato-spinosis; articulis spinisque ma- 
culato-variegalis. 

Mus. n.0 

Habite l’océan anstral, près de l’fle-de-France. M. Mathieu. 
Belle et grande espèce, à rayons très-hérissés d’épines ou- 
vertes. Les articles des rayons et les épines sont tachetés et 
bigarrés. La longueur des rayons est de 12 à 15 centimètres. 
Couleur générale, cendrée, rembrunie ou roussâtre. 


8. Ophiure longipède. Ophiura longipeda. 

Oph. dorso disci orbiculaté areis decem cuneiformibus 
sculpio; radis longissimis echinato-spinosis ; articulis 
peran quslts. 

Mos. n 

Habite l’océan austral, près de l'Ile-de-France, M Mathieu. 
Celle.ci est la plus remarquable par l'extrême longueur de 
ses rayons. Son disque est petit, orbiculaire, marqué sur 
le dos par dix facettes cunéiformes, disposées en rosette. Les 
épines, blanches et ouvertes, ne sont pas plus longues que 
la largeur de leur rayon. Les rayons ont 25 à 30 centimètres 
de longueur , et sont très-cirreux. 


9. Ophiure néréidine, Ophiura nereidina. 
Oph. cœrulescens ; disco. minimo pentagono ; radüis lon- 


SANS VERTÈBRES. 545 


gissimis spinoso-ciliatis ; articulis angustissimis. 

Mus. n,0 

Habite les mers australes. Péron et le Sueur. Cette espèce 
n’est pas moins remarquable que celle qui précède , sur- 
tout par la petitesse de son disque qui est pentagone et à 
cinq sillons sur le dos. Les rayons sont déprimés, ciliés 
par les épines, et ont au moins 15 centimètres de longueur. 
Toutes les parties de cet animal sont bleuâtres. 


10. Ophiure ciliaire. Opluiura ciliaris. 

Oph. radis subplumosis ; spinis ciliformibus, patulis, 
latitudine radii longioribus. 

Asterias ciliarts. Lin Mull. zool. dan. prod. 2841. 

Stella marina minor , etc. Barrel. var. 131. t. 1205. £. r. 

Linck. Stell. tab. 34. £. 56. 

Pentaphy um. Linck. Stell. p. 52, t. 37. f. 65. 

Encyclop. pl. 124. f. 4—57? 

Mus. n.0 | | 

2. eadem? disco Latiort, dorso in rosulam insculpto. 

Mus. n.0 

Habite les mers d'Europe et l’océan austral. Péron et le Sueur. 
Cette ophiure a ses épines menues comme des poils, assez 
Jonoues, ouvertes , et qui font paraître les rayons éminem- 
ment ciliés ou frangés. Dans les petits individus , les rayons 
paraissent plumeux. En général, cette espèce est d’une taille 
médiocre et même petite. 


11. Ophiure écailleuse. Ophiura squamata. 


Oph. disco orbiculato læviusculo ; dorso radiorum squamis 
4 tmbricato ; spinis latitudine radii brevioribus, ad 
atera quadrifartis. 
An asterias aculeata? Lin. Mull. zool, dan. 3. p. 29. t. 00. 
Mon cabinet. 

Habite les mers d'Europe, l'océan atlantique. Elle est blan- 
châtre , glabre, et plus grande que l’espèce qui précède; ses 
rayons surtout sont plus larges , bien écailleux , à écailles du 
dos entières et transverses. Les écailles du dessous des rayons 
sont petites et quadrangulaires. | 

IVota. Le rosula scolopendroïdes , Linck. stell. p. 52. tab. 26. 


Tome IT. te 35 


546 | ANIMAUX 


n.o 42. (encyel. pl. 193. f. 6—".) paraît appartenir à une 
espèce particulière, distincte de celle-ci. 


13. Ophiure cassante, Ophiura fragilis. 
Oph. dorso disci spinis muricato ; radiis lineari-subulatis, 
ad latera echinalo-pectinatis ; spinis serrato=asperts. 
ÆAsterias fragilis. Mall. zool. dan. 3. p. 28. t. 98. 


Mon cabinet. 


Habite l’océan boréal, la mer de Norwège. Cette ophiure est 


petite, grisâtre, à rayons linéaires-subulés, bien hérissés 


RNA ne «0 


d’épines sur les côtés, et à dos imbriqué d’écailles en demi- 
losanges. Le disque est orbiculaire , à dos divisé par dix rayes à 
épineuses, dont cinq plus étroites. Les épines sont serrulées. ÿ 
Les rayons ont cinq à sépt centimètres de longueur. ! 

ESPECES QUE JE N AI POINT VUES. | 


* Ophiure rosulaire. Ophiura rosularia. 
Oph. disco supernè setoso.et in rosulam partito ; radiis ad 
latera echinatis. 4 
Fosula scolopendroides. Linck. stell. p. 52. tab. 26. n.0 42. 


Encyel. pl 123. f. 6—7. 


* Ophiure pentagone. Ophiura pentagona. 

Oph. ‘disco regulari pentagono ; radiis ad latera hispidis : 
spinis brevibus. 

Stella regularis. Linck. stell. p.51. t. 27. f. 46. 

Encycl. pl 123. f. 4'—5. 

* Ophiure filiforme. Ophiura fiüfornus. nd 
Oph. disco squamoso ; aculeis lalitudine radit.æqualibus. 
Asterias filiformis. Mull. zool. dan. t. 59. 

Encycl. pl. 122. f. 153. 

. * Ophiure tricolore. Ophiure tricolor. 4 

Oph. radiis quinque articulatis ad latera pectinatis, den- 
tibus scabris ; disco hispido, 
Asterias tricolor. Mull. zool. dan. 3. p- 28. t. 97. 


SANS VERTÈBRES. 347 


* Ophiare lombricale. Ophiura lombricalis. 
Encycl. pl. 124. f. 1. 
Seba. mus. 3. tab. 0. f. 6? 


* Ophiure porte-pointes. Ophiura cuspidifera. 
Encycl. pl. 122. £ 5—8. 
Elle paraît granifére, à cinq rayons subulés, droits, his- 
pides, tachetés ou panachés. 


ASTÉRIE. ( Asterias. ) 


Corps suborbiculaire , déprimé , divisé dans sa cir- 


conférence en angles, lobes ou rayons disposés en étoiles. 


Face inférieure des lobes ou des rayons, munie d'une 
gouttière longitudinale, bordée de chaque côté d’épines 
mobiles , et de trous pour le passage de pieds tubuleux 
et rétractiles. 


Bouche inférieure et centrale, dansle point de réunion 
des sillons inférieurs. 


Corpus suborbiculare, depressum , ad periphæriam 
stellatim angulatum , lobatum , vel radüs divisum. 


Inferna superficies loborum vel radiorum sulco 
longitudinali exarata ; marginibus spinis mobilibus et 
serialibus instructis , foraminibusque numerosis seriatim 
pertusis. | 


Os infer um , centrale, in commissurd canalium 
infimorum. : 


548 ANIMAUX 


OBSERVATIONS. 


On donne vulgairement le nom d’éloiles de mer aux 
animaux de ce genre , parce que leur circonférence offre 
des angles ou des lobes disposés en rayons divergens, de 
Ja même manière qu'on représente une étoile. 


Leur corps est orbiculaire, déprimé, un peu convexe en des- 


sus , aplati en dessous, et couvert d’une peau coriace,"plus où 


moins granuleuse ou tuberculeuse, mobde dans tous ses 
points.Leur face aplatie ou inférieure présente autant de gout- 
tières longitudinales qu'il y a d’angles ou de rayons au- 
tour du corps de l’animal. Ces gouttières , régulièrement 
disposées en étoiles , partent de la bouche qui est placée au 
centre de leur réunion, et vont aboutir à l’extrémité des 


rayons , après les avoir traversés dans leur longueur. 


Le long de chaque gouttière, on remarque sur les deux. 


bords, plusieurs rangées d’épines courtes , grêles , mobiles, 
qui souvent sont si nombreuses ,; que Réaumur en a compté 
jusqu'a mille cinq cent vingt pour une même étoile. 

Outre ces nombreuses épines, les astéries sont pourvues , 
le long et près des bords de chaque gouttière , d’une quan- 
tité infinie de petits trous pour le passage des tubes rétrac- 
tiles que l’anumal fait sortir lorsqu'il est dans l’eau, et 
qui, comme autant de petits pieds , lui servent à se fixer, 
ou à ses mouvemens de déplacement. Ils font l'office de 
suçoirs mobiles ou de ventouses , et l’animal les fixe au 
besoin sur les corps marins pour s’y attacher ou pour se 
mouvoir. | 

Outre ces pieds tubuleux et contractiles qui garnissent 
inférieurement les bords de la gouttière de chaque rayon, 
le dos des astéries est muni d’une multitude de tubes con- 
éractiles , plus petits encore que les pieds , tubes qui sor- 


‘ 
L 


SANS VERTÈBRES. 949 


tent, comme par faisceaux , entre les tubercules ou les grains 
dont la surface dorsale est hérissée, Ces petits tubes sont 
l'organe respiratoire de ces animaux; et, en effet, c’est 
par leur voie que l’eau est admise dans la cavité du corps, 
ou du moins dans un organe particulier et vésiculaire qui 
la reçoit, et c’est par la même voie qu’elle en sort lorsque 
l'animal contracte sa peau dorsale. Voyez Réaumur, mé- 
noire de l’acad. des sc.année 1710. Ainsi les astéries inspirent 
l'eau en dilatant leur peau dorsale, et l’expirent en la con- 
tractant. 

La bouche, située constamment au‘centre de la face in- 
férieure de lastérie, communique presqu'immédiatement 
avec l'estomac qui est pareillement au centre et fort court. 
Cette bouche est armée de cinq fourches osseuses, qui 
paraissent agir en se resserrant toutes ensemble sur le cen- 
tre de l’ouverture. 

Outre ses fonctions directes et essentielles , la bouche 
sert aussi d’anus , le canal intestinal n’étant qu’un cul-de- 
sac extrèmement court, qu’un estomac assez vaste, aug- 
menté latéralement par cinq paires de cœcum allongés et 
pinnés , qui accroissent les moyens digestifs. Ainsi, ilya 
dix cœcum allongés et pinnés, deux dans chaque rayon, 
qui partent des côtés de l'estomac , et qui s'étendent dans 
les trois quarts de la longueur du rayon. 

Pour donner plus de fermeté à chaque rayon et mainte- 
nir les organes intérieurs , la nature, par une sécrétion 
de matière pierreuse , a produit dans la longueur de chaque 
rayon , un assemblage longitudinal de petites pièces pier- 
reuses jointes les unes aux autres , et qui forment par leur 
disposition , une colonne creusée d’un côté en coulisse. On 
a donné , par une fausse analogie , le nom de c@lonne »er- 
tébrale à cet assemblage d’osselets pierreux. Ce n’est cepen- 
dant pointun organe de mouvement, c’est-à-dire, destiné à 


5950 ANIMAUX 


fournir des points d'appui aux muscles. il ne produit ja- 
mais de côtes ; et ne donne point de gaineà une moëlle épi 
nière. Ainsi cet enchainement de pièces pierreuses , tout-à- 

fait analogue à celui de l’axe articulé et pierreux des en- 

crines , n'a rien de comparable à la «olonne vertébrale des 

animaux à vertébres. | 

Le chyle ou le produit de la digestion , dans les astéries, 
paraît reçu dans des canaux vasculaires très-déliés, qui 
naissent des cœcum ou dés petits mésentères qui accompa- 
gnent ces cœcum. Ces petits vaisseaux chyleux se réunissent 
ensuite pour former dix vaisseaux principaux qui régnent 
dans l'épaisseur et la longueur de chaque mésentère et vont 
aboutir à un vaisseau circulaire et commun qui entoure la 
bouche. Un autre vaisseau circulaire forme , avec le pre- 
mier , autour de la bouche, un plexus. Il en naît quelques 
troncs particuliers que nous ne suivrons pas ici, et, en outre, 
d’autres vaisseaux qui portent le fluide nourricier dans la 
cavité du corps, et probablement dans le voisinage de l'or- 
gane respiratoire où ce fluide va recevoir l'influence de la 
respiration , pour être ensuite reporté vers les points du 
corps qu'il doit nourrir. 

Quoiqu'il soit très-difficile , peut-être même impossible, 
de suivre la marche du fluide essentiel de l’astérie , depuis 
l'instant où il est formé par la digestion et absorbé par les 
plus petits vaisseaux , jusqu’à celui où il arrive aux parles 
qu'il nourrit , aucune observation n’a pu constater que ce 
fluide subisse une véritable circulation; que ses portions non 
employées revinssent au même point d’où elles sont parties. 
Ainsi , il ne faut pas confondre le transport d’un fluide dans 
des vaisseaux qui le conduisent en diffeérens lieux, avec 
les mouvemens d'envoi et ceux de retour qui constituent la 
circulation. 

Les astéries sont sujettes à perdre un ou plusieurs de leurs 


SANS VERTÈBRES. DàT 


rayons par divers accidens auxquels elles sont exposées ; 
mais elles ont la faculté de les régénérer. Elles repoussent 
même avec tant de promptitude leurs parties perdues, 
que dans l’été deux ou trôïs jours suffisent pour reproduire 
les rayons qui leur manquent. Ce qui est bien plus remar- 
quable, c’est que ceux des rayons qui ont été entièrement 
détachés par quelqu’accident , repoussent eux-mêmes à leur 
origine d’autres petits rayons, et deviennent une astérie 
complète , semblable à celle dont ils proviennent. Une 
simple portion de rayon détachée ne jouirait pas de cetavan- 
tage. 

Ces wadiaires jouissent d'une irritabilité exquise dans 
leurs parties molles intérieures , comme on le voit par la 
célérité avec laquelle elles retirent leurs pieds à l'approche 
d’un corps quelconque , et par la contraction de leur peau 
lorsqu'on les presse entre les doigts. On peut néanmoins 
leur couper un rayon, sans qu'elles offrent aucun signe qui 
montre qu’elles en soient affectées; ce qui prouve qu’ellesne 
sont qu'irritables , et non sensibles. 

La peau supérieure ou du dos des astéries est , pour l'or- 
dinaire , différemment colorée selon les espèces : elle est 
rouge dans quelques-unes , violette ou bleue dans quelques 
autres; et, dans d’autres, elle est orangée , jaunàtre, rous- 
sâtre, ou de couleur moyenne entre celles-ci. La surface in- 
férieure des astéries varie moins pour la couleur elle est 
ordinairement d'un blanc jaunätre. 

Les astéries se nourrissent de vers marins, de pets 
crabes, et même de petits coquillages. 

Le genre des astéries est nombreux en espèces, et très- 
difficile à diviser en sections. On ne peut faire usage pour 
cet objet de la considération du nombre des angles ou des 
rayons, sahs s'exposer à rompre des rapports, et l'on sait, 


en outre que dans presque toutes les espèces, le nombre des 


Je 


552 ANIMAUX 


angles ou des rayons varie dans différens individus , quoi- 
que dans des limites déterminables. 

Pour faciliter l'étude des espèces, j'emploie une considéra- 
tion quelquefois un peu embarrassante ou équivoque, mais 
qui me parait plus propre à la conservation des rapports, que 
celle que lon trouve dans le nombre des rayons ; la 
voici : , 

1.° Astéries scutellées : corps à angles , lobes ou rayons 

courts , et dont la longueur n'excède point celle du 
diamètre du disque ; 


° Astéries rayonnées : corps à rayons allongés, et dont 
la longueur excède éminemment celle du diamètre du 
disque. 

ESPECES. 


* Corps scutellé. 


1. Astérie parquetée. Æsterias tessellata. 

A. complanata, pentagona, utrinque tessellata : tessellis 
subgranulatis ; margine articulato. 

An asterias granularis ? Gmel. p. 3164. 

(A) Tessellis minutissimè granulosis. 

Pentetagonaster regularis. Linck. St. p. 20. t. 13 f. 22. 

Encycl. pl. 96. Mull. zool. dan. t. 92. 

Seba mus. 3. t. 6. f. 5—8. et 1.5. f. 4. 

Mus. n.° 

(B) Tessellis lævibus , planulatis. 

Mas. 0.0 

(C) Tessellis convexis subglobosis, graniformibus. 

Linck. St. t. 24. f. 39. encycl. pl. 97. f. 1—2. 

(D) Tessellis dorsi subpapillosis : papillis conico-cuspidatis. 

Linck. Sc. t. 23. f. 37. encycl. pl. 98. f. 1—2. 

Seba mus. 5. t. 6. f. 9—10. 

Habite les mers d'Europe, d'Amérique et des Grandes-I[ndes. 
Cette astérie est remarquable par sa forme simple, par ses 
angles courts, par le bourrelet articulé de ses bords, et 
par les nombreuses variétés qu’elle présente. 


SANS VERTÈBRES. 553 


2. Astérie ponctuée. Asterias punctata. 


A. pentagona , inermis , utrinque tessellata ; tessellis dorsi 
sinuato-angulatis, punctatis ; margine articulato. 

Mus. n., : 

Habite... les mers australes? Péron et Le Sueur. Cette es- 
pèce avoisine la précédente par ses rapports, et néanmoins 
en est trés distincte. 


3. Astérie cuspidée. Æsterias cuspidata. 


A. pentagona , inermis , utrinque tessellato-granulata; an- 
“gulis porrectis, longis , angustis, cuspidiformibus ; mar- 
gine articulato. 
Mus. n.° 
Häabite.....les mers australes ? Péron et Le Sueur. Celle-ci 
approche aussi de l’astérie parquetée par ses rapports ; mais 
on l’en distingue au premier aspect par ses angles prolongés 


en longues pointes comme des cornes droites ou des rayons. 


4. Astérie pléyadelle. 4sterias pleyadella. 


A. inermis, pentagona , quinqueloba, utrinque tessellata : 
tessellis omnibus granulatis ; dorso ad interslilia tes- 
sellarum foraminulato. 

Mus. no 

Habite.... les mers australes? Péron et Le Sueur. Petite as- 
térie très-distincte des autres espèces, et néanmoins rappro- 
chée de l’astérie parquetée par ses rapports. Elle a à peine 
un pouce de diamètre, et offre cinq lobes coniques assez 
égaux. Ses bords se composent de deux rangs de pièces gra- 
nuleuses comme celles de ses parquets, et son dos est pi- 
queté. 

5. Astérie ocellifère. Æsterias ocellifera. 
A. inermis , pentagona; angulis porreclis, corniculatts ; 
‘  dorso convexo, orbulis granulatis ocellato. 

Mus. n.0 

Habite..... les mers australes ? Péron et le Sueur. Belle es- 
pèce bien distincte des précédentes et qui y tient cependant 
par ses rapports. Dans l’état sec, elle n’est plus que bian- 
châtre ; mais M. le Sueur assure qu’elle était d’un beau 
rouge dans l’état frais. 


554 ANIMAUX 


G. Astérie vernicine. Æsterias vernicina. 


A. inermis , pentagona , subtessellata , vernicin& splendore 
undique indutd ; margine articulato mutico. | 

Mus. n.° 

Habite....... les mers australes? Péron et le Sueur. C'est | 
encore une espèce voisine de l’astérie parquelée par ses 
rapports , et qu’il faut en distinguer. 


7. Astérie discoïde. Æsterias discoidea. 
Æ. inermis, crassissima , pentagona ; angulis brevibus apice 
bifidis ; paginé inferiore tessellato-granulaté. 

Encycl. pl. 97. f. 3. pl. 98. £ 3. et pli 90. f 1. 

Mus. n.° 

Habite..,..... Espèce singulière , très-remarquable, et qui 
tient à l’astérie parquetée par ses rapports. Elle est penta- 
gone, presqu’orbiculaire, à angles fort courts, et devient 
extrêmement épaisse et pesante. Ses angles sont bifides au 
sommet, par le prolongement des gouttières inférieures jus- 
que sur une partie du dos. Le dessous de cette astérie est 
parqueté de pièces finement granuleuses, chargées d’autres 
grains plus gros. Son dos est convexe, presque lisse , obscu- | 
rément réticulé par des nervures , et muni de tnbercules 
coniques, petits, groupés par espaces et rares. Cette asté- 
rie a l’aspect d’un gâtean, d’un diamètre de quatorze à 
dix-huit centimètres. 


8. Astérie exigue. Asterias exigua. 

À. minima, pentagona, simplicissima; dorso convexo, mi- 
nulissimè poroso; infernd superficie concavd', papillosd. 

Pentaceros plicatus et concavus. Lainck. St. 25. tab. 3. n.0 20. 

Seba. mus. 5. tab. 5. f. 13—15. 

Encycl. pl. r00.f. 13. 

An asterias minula ? Gmel. p. 3164. 

Habite les mers d'Amérique, etc. Mon cabinet. C’est la plus 
petite des astéries connues ; elle n’a guère qu’un à trois cen- 
timètres de largeur. 


9. Âstérie pentagonule. Æsierias pentagonula. 
4. inermis, orbiculato-pentagona; angulis brevibus, re- 


SANS VERTÈBRES. 555 


Jflexis ; emarginatis : paginæ inferioris canadieulis latis, 
ad margines articulato-plicatis. 
Mus. n.0 

"Habite........ les mers australes? Péron et le Sueur. Cette 
espèce singulière ne tient nullement à l’astérie parquetée 
par ses rapports, et néanmoins elle est aussi simple, pres- 
que discoide, et n’a que cinq angles courts, réfléchis en 
dessus. Son dos est aplati, non parqueté, couvert de pa- 
pilles courtes. Largeur, huit à dix centimètres. 


10. Astérie coussinet. Æsterias pulvillus. 
A. lubrica, margine integro mutilo. 
Mull. zool. dan. 1. p. 19. tab. 19. 
Encycl. pl. 105. f. 1—5. 
Habite les mers de la Norwège. Je n’ai point vu cette espèce; 


mais je dois la mentionner ici, parce que son existence n’est 
point douteuse. 


11. Astérie pénicillaire. Æsterias penicillaris. 

A. inermis, sublomentosa, dorso convexza, quinque-loba; 
pagin& inferiore penicillis confertis transversim sertatis 
rugosd. 

Linck. St. p.31. tab. 34. no 55? stella obltusangula. 

Mus. n. 

Habite...... Elle est du voyage de MM. Péron et Le Sueur, 
et probablement elle vit dans l’océan atlantique. Cette es- 

- pèce est à peine scutellée ; elle a cinq lobes sublancéolés, 


émoussés à leur sommet. - 


12. Astérie équestre. Æsierias equestris. 
A. pentagona, angulis porrectis; margine articulato : arti- 
culis digitato-papüilliferis ; dorso mulico, subverrucoso, 
obsoletè reticulato. 


Pentaceros planus. Linck. St. p.21. tab. 12. f. 21. et tab. 55: 
MALTE 


D 

Encycl. pl. 101 et 102. 

Mas. n.0 

Habite les mers d'Europe ? elle est marginée, carinée et articulée 


« "LE , 1 1 
en son bord; mais ses écailles marginales portent caacune. 


LI 


556 ANIMAUX 


deux à quatre papilles en forme de digitations, et ses angles 
sont un peu prolongés en cornes lancéolées. 


13. Astérie carinifere. Æsterias carinifera. 

Æ. pentagona , angulis porrectis ; margine aculeato ; dorso 
carinis quinque aculeatis muricato. 

Mus. n.° 

Habite....... Elle provient du voyage de Péron et le Sueur. 
Cette astérie ressemble tellement à la précédente par son 
aspect , qu’on pourrait présumer qu’elie n’en est qu’une va- 
riété. Cependant, au lieu de papilles digitiformes sur ses 
scutelles marginales, elle offre une série de piquans simples, 


et sur son dos on voit cinq côtes tranchantes et spinifères. 


14. Astérie obtusangle. Æsterias obtusangula. 

A. crassa, depréssa , quinqueloba; margiïne tessellis gra- 
nulosis articulato ; dorso granis seriatis sublævibus. 

Mus. n.9 + 

Habite...... du voyage de MM. Péron et le Sueur. Par sa 
forme générale, elle ressemble à l’astérie figurée dans l’en- 
eyclopédie (pl. 103); mais ce n’est pas la même , d’après 
les détails de la figure citée. Cette astérie est divisée en cinq 
lobes épais et obtus ; porte sur le dos quelques rangées de 
grains sphériques, lisses, séparés les uns des autres ; et offre 
en ses bords des rangées de plaques granulifères, convexes, 
presqu'en forme de fraises. Largeur, quinze ou seize centi- 
mètres. 


15. Astérie réuculée. Æsterias reticulata. 


A. quinqueloba, maxima, crassa; dorso reticulato, acu- 
leis muricalo , centro turgido. 

ÆAsterias reticulata. Lin. 

Linck. St. t. 23et 24. n.° 36.t. 41 et 42. n.0 72. 

Seba mus. 3. tab. 5 et 8. n° 1. 

Eucycl. pl. 100. f. 6,9%, 6. 

2. eadem guadrilobata. Rumph.mus.t, 15. fig. D. 

Taneck. St. t. 31. f. 51. 

Mus. no 


Habite l'océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cette espèce 


SANS VERTÈBRES. 557 


n’est point rare, devient fort grande, épaisse, à dos réti- 
culé, hérisséfide pointes courtes, irrégulièrement renflé au 
centre. Ses lobes, au nombre de cinq et rarement de qua- 
tre ou de six, sont coniques et épineux ou dentés sur les 
bords. Sa face inférieure est finement granuleuse, avec des 
paquets séparés de papilles très-courtes, inégales, Elle ac- 


quiert vingt-six à vingt-huit centimètres de largeur. 


16. Astérie couronnée. Æsterias nodosa. 

A. radiis quinque carinalis , aculealo-muricatis ; margine 
mulico. 

ÆAsterias nodosa. Lin. 

Rumph. mus. tab. 15./fig. A. 

Linck. tab. 2et 3. n.0 3. tab. 26. f. 41. 

Encycl. pl. 105. 

2. eadem? Linck. St. tab. 25. ns 40. 

3. eadem? Linck. St. tab. 7. no 8. 

Seba mus. 3. tab. 7. f. 3. encycl. pl. 106. f. r. 

Mus. no 

Habite l’océan des Grandes-Indes. Cette belle astérie est fort re- 
marquable par les épines fortes, cuspidiformes ou glandifor- 
mes qui couronnent le dos de son disque, et qui règnent le 
long de ses carênes dorsalès. Tantôt ces épines sont toutes 


très-droites ou verticales, et tantôt elles sont diversement 
inclinées. , 


17. ÂAstérie éperon. Asterias calcar. 

A. orbiculato-angulata, supernè convexa, vermiculis bre- 
vibus texturala; infernä superficie papillis cylindricis 
echinulatd:. 

(a) st. calcar quinque-angula. 

Mus. n° 

(b) Ast. calcar hexagona. 

Mus. n.o 

(c) Ast. calcar octogona. 

Mus. n.° 

Habite les mers de la Nouvelle-Hollande; Port du roi Georges. 
Péron et Le Sueur. On est tenté, à l’aspect des variétés de 
cette astérie, de les considérer comme appartenant à trois 


558 ANIMAUX 


espèces différentes. Elles offrent effectivement des différences 
assez remarquables dans teur forme généfale;mais les caractères 
de lenrs surfaces , en dessus et en dessous, sont à-peu-près 
les mêmes dans toutes ces variétés. Cette astérie est rouge 
violette, brillante de couleurs , et ressemble à une fleur lors- 
qu’elle est vivante. 


18. Astérie patte-d'oie. Æsterias membranacea. 

A. complanata, submembranacea , utrinque tuberculis sub- 
hispidis granulosa; angulis aanque amplis acutis ; disco 
dorsali squamoso. ; 

Asterias membranacea. Retz. Gmel. p. 3164. 

Linck. St. p. 29. tab. 1. n.0 2. 

Mus. n. 

Habite la Méditerranée. Celle-ci et la suivante sont extraor- 


dinaires par leur grand aplatissement et leur peu d'épaisseur. 


19. ÂAstérie rosacée. Æstertas rosacea. 


Æ. complanata, submembranacea , utrinque tuberculis mi- 
nimis el subhispidis granulosa ; lobis obtusis brevissi- 
mis ; disco dorsali nudo. 

Encycel. pl. 90. f. 2—3, 

2. var. lobis senis. Mus. n.o 

3. var. lobis quindenis. Mus. n.° 

Habite..... Quelque voisine que soit cette astérie de la précé- 
dente par ses rapports, elle me paraît s’en distinguer cons- 
tamment par la forme de ses lobes, et par le défaut d’écailles 
au centre et sur les côtes de son disque dorsal. Effectivement, 
la surface supérieure ou dorsale de l’astérie rosacée n’offre 
partout que de petits tubercules’, tous semblables, qui lui 
donnent l’aspect d’une peau de chagrin. 

La variété 3 est fort grande et singulièrement remarquable 
ayant quinze lobes courts, qui la font ressembler à une 
rose des vents. 


20. Astérie hélianthe. Zsterias helianthus. 


A. orbicularis, multiradiata, sublùs concava , papilles o- 
echinata ; papillis seriatis : dorsalibus brevioribus. 

Encyel. pl 1c8—100. 

Mus. n. ‘ 


| 
| 
| 


SANS VERTÈEBRES. 559 


Habite....... C'est une des astéries les plus singnlières et les 
plus curieuses ; elle est orbiculaire , convexe en dessus, con- 
cave en dessous, et divisée dans sa circonférence en trente à 
trente-six rayons étroits, rapprochés, arqués, quelquefois 
un peu enroulés, et hérissés de petitespapilles disposées par 


rangées longitudinales. Sa largeur est de 14 à r6 centimètres. 


21. Astérie échinité. Æsterias echinites. 

A. orbicularis , mulliradiata, spinoso-echinata ; spinis bast 
tomentosis , subarticulatis : dorsalibus validioribus , lon- 
gtoribus el acutiortbus. 

Soland. et EI. tab. 69 à 62. 

Encycl. pl. 107. A. B. C. 

Mus. n.o 

Habite l’océan des Grandes-Indes. Cette astérie n’est ni moins 
singulière, ni moins curieuse que la précédente, et c’est de 
toutes les espèces connues celle qui est la plus épineuse. Elle 
est orbiculaire, discoïde , légèrement convexe en dessus avec 
le centre un peu enfoncé, et divisée dans sa circonférence en 
seize à vingt rayons assez épais et très-épineux. Toute sa sur- 
face supérieure est muriquée comme le dos d’un hérisson. La 
plupart des épines dorsales ont plus de deux centimètres de 
longueur. La largeur de cette astérie est de 16 à 22 centimètres. 


22. Astérie à aigrettes. Æsterias papposa. 

A. dorso marginibusque penicillis papposis muricata ; ra- 
dits subtridenis, lanceolatis. 

ÆAsterias papposa. Lin. 

Linck. St. tab. 19. f. 28. et tab. 32. f. 52. 

Encycl. pl. 107. f. 4—5. Seba mus. 3. 1. 8. f. 5. 

2. eadem minor, disco dorsi concavo. 

Linck. St. tab. 34. f. 54. 

Encycl. pl. 107. f. 6—1. 

Mus. n.° 

Habite l’océan européen et asiatique. Mon cabinet. Cette espèce 
est fort remarquable et n’est point rare ; elle est roussâtre ou 
ferrugineuse, et a l’aspect d’un petit soleil, ayant douze à 

‘ quinze rayons lancéolés, moins longs que le diametre da 

disque. 


56o ANIMAUX 


23. Astérie dactyloïde. Æsterias endeca. 

A. undiquë aculeis minimis, subpectinalis aspera ; radiis 
novem forluostis. 

Asterias endeca. Lin. 

Linck. Stell. tab. 15. f. 26. tab. 16. f. 26. et tab. 17. f. 27. 
Encycl. pl. 114 et 115. Rumph. mus. t. 15. fig.F. 

2. eadem radiis octo. Linck. St. t. f. 25. 

Encycl. pl. 113: f. 3. 

Habite les mers du nord. Elle est comme irrégulière, à rayons 
tortueux dont le nombre varie de six à neuf. 


** Corps rayonné. 


24. Astérie granifère. Asterias granifera. 

A. radiis quinque subteretibus , reticulato-granifèris : gra- 
nis majoribus piliformibus. 

Mus. n.0 

2. eadem minor, granis omnibus minimis. 

Mas. n.0 

Habite...... les mers australes. Péron et Le Sueur. Tout le 
dos et les côtés de cette astérie offrent une sorte de réseau | 
à mailles arrondies , dont les bords soutiennent des papilles | 
graniformes, subsphériques , lisses comme des perles , les unes 
fort petites, les autres plus grosses et qui ressemblent à de, . | 
petits pois, ou à de petites perles, un peu pédiculées. 


25. Astérie échinophore. Æsterias echinophora. 

A. radiis quinque subteretibus, undiquèé reticulato-aculea- 
Eis; superficie poris sparsis perlusd. 

Pentadactylosaster spinosus. Linck. St. p. 35. tab. 4.n.0 7. 
Encycl. pl. 119. f. 2—3. 

Seba mus. 3. tab. 7. f. 4. 

Petiv. gaz t.10. f..6. 

Mus. n.0 ; à 

Habite les côtes de Ja Virginie. Espèce tranchée ei très- dis- 
tincte par ses caractères. Elle est pette, partout hérissée 
de piquans sontenus par des nervures en réseau, 


SANS VERTÈBRES. 56t 


- 
26. Astérie glaciale. Æsterias glacialis, 

A. radiis quinis longis, tortuosis , costato-angulatrs ; costis 
verrucoso-aculealis : dorsalibus subtribus. 

(A) 4. glacialis cancellata : radis longissimis , dorso bi- 
costalis ; nervis transversis mulicis. 

Sol echinatus cancellatus. Linck. St. p. 33. tab. 38. et 30. 
Encycel. pl. 117 et 118. 

Mon cabinet. 

(B) 4. glacialis angulosa : radlis crassis, angulatis, dorso 
tricostatis; nervis transversis obsoletis. 

Asterias angulesa. Mall. zool. dan. 2. p. 1. tab, 41. encycl. 
pl. 119. f. r. 

Mus. n.0 

Habite la Méditerranée et l’océan boréal. Comme on l’a fait; 
je rapporte à cette espèce, deux astéries qui présentent en- 
tr’elles d’assez grandes différences, et qui probablement ne 
sont que variétés l’une de l’autre. Ce qu’elles ont de com- 
mun ensemble, c’est d’avoir cinq rayons anguleux, des 
épines portées chacane sur une verrue ou un gros renflement, 
et un petit nombre de côtes dorsales, c’est-à-dire, deux ou 
trois seulement , sans compter les marginales. 

La variété (4) est la plus grande des astéries qui me soit con- 
nue. Son diamètre, de l’extrémité d’un rayon à celle d’un 
autre opposé, est d’un demi-mètre (plus d’un pied et de- 
mi). Ses rayons sont linéaires - lancéolés , treillissés sur le 

_ dos, par le croisement des deux côtes épineuses avec les ner 
vures mutiques transverses. Elle vit dans la Méditerranée. 

La variété (B) est bien moins grande; à rayons épais, plus 
anguleux ; à épines portées sur de grosses verrues. Elle n’est 
point ou presque point treillissée sur le dos de ses rayons: 


Elle vit dans l’océan. 


27. Astérie fine-épine. Æsterias tenuspina. 

A. radiis subseptenis, angustis, costalo-spinosis; costis 
dorsalibus quinatis; spinis tenuibus, simplicibus, longiuse 
culis, 

Mus. n.° 


Habite l’océan européen. Mon cabinet, Peut-être a-t-on cons 


Tome II. 36 


562 ANIMAUX 


fondu cette espèce avec l’astérie glaciale, dont elle se rapa 
proche effectivement par ses rapports. Malgré cela, elle en 
est trés-distincte; car, outre qu’elle a a sept à neuf rayons 
étroits, munis de cinq côtes dorsales bien épineuses (pes margi- 
nales non comprises) ; ses épines menues et un peu longues, 
ne sont pas soutenues par des verrues aussi renflées ou aussi 
remarquables que celles de lastérie glaciale, Sous les rayons, 
les gouttires sont assez larges. 


28. Astérie commune. Asterias rubens. 

A. radiis subquinis, lanceolatis, papilloso-echinatis; pa- 
püllis dorsi sparsis et subsertatis. 

Linck. St. tab. 30. n.° 5o. tab. 36, n.o 61. tab.g et 10, n.° 19. 
tab. 14, n.0 23, tab. 35, etc. ; 

Seba mus. 3. tab. 5. f. 3. 

éncyel. pl. 113. £. 1—02. et pl. 112. £. 3—4. 

Mus n.0 

Habite les mers d'Europe. Espèce très-commune et si abon- 
dante sur nos côtes , qe ’on la répand sur les terres en guise 
d'engrais. 


29. Astérie clavigère. Asterras clavigera. 

A: radiis iüinis longis semiteretibus undiquè papilliferis ; 
paptilis ‘aliis minimis creberrimis lævibus ; aliis magnis 
rartusculis | clavatis , granuliferis} 

Mus. m0 

Habite:,.... Belle et grande “espèce trés-distinete , dont je ne 
connais point l'habitation , et qui me paraît inédite. Elle 
ressemble par son port au pentaëactylosaster reticulatus , 
etc. Linck. St. p. 34. tab. 9 et 10, no 16( encycl. pl. 112, 
f. 1—2); mais elle n’est pas sensiblement réticulée, et, 
outre les petites papilles trés-nombreuses dont elle-ést char- 
gée en dessus, elle en porte de grandes , figurées en massue 
finement granuleuse. L 

| À 
Âsiérie réseau-rude. Æsterias seposila.. :: } 
A. radits quinis , angusto-lanceolatis, subteretibus ; dorso 
reticulato , aculeis perparvis aspero. d 
Asterias seposita. Retz. Gmel. p. 3162. 


SANS VERTÈBRES. 563 


Pentadactylosaster reticulatus, etc. Linck. St. p. 35. tab. 4. 
n.° 5. 

Seba mus. 3. tab. 9. f. 5. 

Mus. n.0 : 

Habite la Méditerranée, l’océan européen et boréal, Mon ca- 
binet. Espèce commune, de taille médiocre, à rayons étroits, 
presque cylindracés, et réticulés sur le dos, avec de petites 
papilles sur les réticulations, qui les font paraître pectinées. 
C’est avec l’asterias rubens que cette espèce a le plus de rap- 

-ports ; mais ses rayons étroits à dos bien réticulé , l’en distin- 
guent facilement, On en observe quelques variétés , les unes à 


rayons courts, les autres à rayons fort allongés et très-aigus, 


Astérie frangée. ÆAsterias aranciaca. 


A. disco lato ; radiis quinis depressis lanceolatis ; dorso 
pazillis fruncatis et echinulatis tecto; margine arlicu- 
lato , aculeisque ciliato. 

Æsterias aranciaca. Lin. Mull. zool. dan. 3. p. 3. tab. 83. 

Linck. St. tab. 5 et 6. f. 6 et 13. tab. 8, f. 11—12. tab, 4. 

f, 14. tab. 25. f. 44. 

Seba mus. 3, tab. 7. f. 2. et tab. 8. f..6—8. 

Encycl. pl. 110.f. 1—5, et pl. 111. f. 1—6. 

Mus. n.0 

2. var. aculeis marginalibus minimis. 

3. var. disco perparvo, 

Habite les mers d'Europe, etc. Belle espèce, fort remar- 
quable par ses caractères, assez commune dans les collec- 
tions, et qui devient trés-grande. Son disque est assez larce, 
un peu moins déprimé en dessous qu’en dessus , et sa cir= 
conférence se divise en cinq rayons lancéolés, marginés et 
frangés. Les bords partout semblent articulés par le produit 
des sillons transverses qui les divisent; et la frange qui les 
borde résulte des épines sériales dont ils sont garnis, 


32. Astérie chaussetrape. Æsterias calcitrapa. 


A. disco parvo ; radiis quinis lineari-subulatis ; dorso 
paxillis trunçcatis obtecto ; margine articulalo, inermi. 
Mus. no | 


56/4 ANIMAUX 


2. var. radiis péranguskis. 

Mus. n.° 

Habite... les mers australes ? du voyage de MM. Péron et le 
Sueur. Cette astérie tient sans doute beaucoup de la précé- 
dente par ses rapports ; mais ses rayons allongés, linéaires- 
subulés et son disque petit, doivent la faire distinguer comme 


espèce. 


33. Astérie acuminée. Æsterias acuminata. 

A. dorso convexro inermi ; radiis quinis, conicis , acumi- 
natis , longitudinaliler striatis ; disco inferiori concavo. 

Mus. n.° 

Habite.... Celle-ci est toute particulière dans la forme et la 
disposition de ses parties. Elle est de la taille de l’astérie 
commune ( À. rubens), mais elle en est très-différente. Ses 
rayons sont coniques-pointus, finement papilleux sur le dos 
avec des stries longitudinales percées de trous. En dessous, 
elle a cinq gouttières profondes, et un disque trés-concave. 

Obs. Cette espèce est peut-être la même que l’asterias viola= 
cea de Muller ( zool. dan. 2. t. 46. et encycl. pl. 116. f. 4. 
et5.), mais que l’exemplaire desséché du Muséum ne re- 
présente plus. | 


34. Astérie striée. Æsterias striata. 

A. radiis quinis , dorso longitudinaliter strialis, convexis; 
striis spinoso-asperis; paginé inferiore papillis creber- 
rimis echinulatd. 

Mus. n.o 

Habite les côtes de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Cette espèce ; 
bien distincte, est de la taille de l’astérie commune ; elle 
présente cinq rayons lancéolés , éminemment hérissés de pa- 
pilles en dessous ; mais son dos convexe ressemble à une 
étrille, et offre des stries longitudinales chargées de petites 
épines. Couleur rousse. 

35. Astérie milléporelle. Æsterias milleporella. 

A. radis quinis, conico-lanceolatis, dorso conveætis , un- 
diquè tessellatis : tessellis planulatis, granulatis , ad in- 
terslilia perforalts. 

Mos. no 


SANS VERTÈBRES. 565 


Habite... les mers d'Europe ? Ma collection. Elle a de grands 
rapports avec l’astérie variolée ; cependant elle est toujours 
beaucoup plus petite, à rayons plus lancéolés, à piéces de 
ses parquets plus aplaties, et dont tous les interstices sont 
percés de trous solitaires. Largeur des plus grandes, six à huit 


centimètres. 


36. Astérie variolée. Asterias variolata. 

A, radis quinis vel senis elongatis, subteretibus, dorso 
tessellatis : tessellis inæqualibus, convexis, tenuissimè 
granulats. 

Linck. St. tab. r. f. 1. tab. 8. f. 10. et tab. 14. f. 24. 

Encycl. pl. 119. f. 4—5. 

2. var. major, tessellis globulosis , graniformibus. 

Mus. n.°0 

Habite... .. les mers d'Europe ? Cette espèce n’est point rare 
dans les collections. Elle offre cinq (rarement quatre ou six) 
rayons allongés, presque cylindriques et atténués en pointe à 
leur sommet. Son dos est parqueté de pièces saborbiculaires, 
convexes, inésales, et qui ressemblent à des grains ou bou- 
tons de petite vérole. Ces piéces sont quelquefois presque 
lisses, plus souvent finement granuleuses, et leurs inters- 
tices , enfoncés, sont quelquefois perforés , et souvent ne le 
sont pas. 


37. Astérie mulüifore. Æsterias multifora. 

A. tessellato-granulata , et ad interstilia varta areis mul- 
Liforis subfenestrata; radiis quinis, cylindraceo-contcis. 

An pentadactylosaster oculatus ? Linck. St. p. 35. n° 7. 
tab. 36. n.o 62. 

Mus. n.0 

Habite... .. les mers d’Europe ? Espèce de petite taille, qui 
paraît voisine par ses rapports de l’astérie variolée et de l’asté- 
rie milléporelle ; mais qu’on ne peut confondre avec elles. Elle 
a cinq et rarement six rayons cylindracés , atténués vers leur 
sommet, et parquetés partoutde petites pièces suborbiculaires, 
convexes , finement granuleuses. Outre ces pièces variolaires, 
on voit dans différens de leurs interstices, de petits espaces 
arrondis, percés chacun de cinq à huit trous, et qui res- 


566 ANIMAUX 


semblent à de petites fenêtres. Les gounttières infériéures sont 
étroites , bordées de papilles extrémement petites et obtuses* 
Largeur, six à neuf centimètres. 


38. Astérie bicolore. Æsterias bicolor. 
A. radis quinis cylindraceis , rubentibus ; papillis albis; 
parvis, truncalis , undiquè sparsis. 
Nus. n.° 
Habite...... Petite espèce , n’offrantt rien de bien remarqua- 
ble, et cependant distincte de toutes celles que je connais. 


39. Astérie miliaire. Asterias lævigata. 

A. radiis elongatis, semicylindricis, crassis , undiquè 
verrucosis ; verrucis miliaribus , granuliferis : dorsalibus 
subsparsis ; ad paginam inferiorem quincunctialibus. 

Rumph. mus. tab. 15. fig. E. 

- Grew. mus. t. 8. f. 1 —2. 

Linck. stel. tab, 28. f. 47. 

Encycl. pl. 120. Seba. mus. 3. tab. 6. f. 13—14. 

2. Eadem radis gracilioribus, inæqualibus ; paginé in- 
feriore angustiore. vulg. la comète. 

Mus. n.0 

Habite l’océan indien: la variété 2 se trouve dans la Méditer- 
ranée. Cette astérie est commune dans les collections , ét re- 
marquable en ce que d'un disque fort petit, partent cinq 
rayons allongés, semi-cylindriques , épais , couverts de pe- 
tites verrues graniformes et granuliféres. 


ho. Astérie sableuse. Asterias arenata. 

A. minima; radits octonis , bifariis, cylindraceo-conicis ; 
papillis exiguis, capituliferis | undiquè asperatis. 

Mus. n.o 

Habite..... Petite astérie, singulière par la disposition de ses 
rayons , et qui est distincte , par ses papilles ;, de toutes celles 
déjà déterminées. El'e a huitrayons, quatre d’un côté etautant 
de l’autre, comme sur deux rangs. Les gouttiéres inférieures 
sont un peu grandes, profondes. Largeur, cinq à sept cen- 
timétres. 


SANS VERTÈBRES. 567 


- 


4x. Astérie cylindrique. Æsterias cylindrica. 


A. radis quinis cylindricis, longitudinalifér costatis ; 


costis verrucosis ; papillis externis canalium conicis, 
longiusculis. 


Mus. n.° 


Habite....les mers australes? du voyage de MM. Péron et le 


Sueur. Cette espèce ne parait pas devenir aussi grande que 
l’astérie miliaire , s’en approche par ses rapports, mais en est 
bien distincte. Elle est presque luisante, d’un orangé roux 
ou jaunâtre, à cinq rayons cylindracés, munis de huit côtes 
longitudinales verruqueuses. La gouttière du dessous de cha- 
Que rayon est garnie de chaque côté de deux rang‘es de pa- 
pilles dont les extérieures sont plus grandes et coniques. Lar- 
geur , dix à douze centimètres. 


42. Astérie du Sénégal. Asterias Senegalensis. 


A. novem-radiala, dorso mutica , strits decussatis subgra- 


nulata : radiis linearibus superne canaliculatis. 


Encycl. pl. 121. 
Mus. n.0 
Habite l’océan d'Afrique, les côtes dn Sénégal. Adanson. 


Belle espèce, trés-distincte de toutes celles qui ont été jus- 
qu’à présent observées. Elle a neuf rayons l'néaires, atté- 
nués en pointe mousse, légèrement excavés en canal sur le 
dos, où ils sont comme granuleux par des fissures croisées 
qui entaillent leur superficie. Cette astérie , brune ou bleui- 
tre sur le dos, est blanchätre en sa face in'ésieure, avec neuf 
goutticres profondes, bordées de spinules aplaties. Les deux 
côtés du dessous de chaque rayon, sont come articulés par 
des coupures transverses et fréquentes. Diamètre, deux dé- 
cimètres ou plus. 


43. Astérie ophidienne. Æsterias ophidiana. 


.. D-L®, - . e “ < 
A. radis quinis longis, dorso cylindricis, transverse ru« 


gosis, subdecussatis ; canaliculis baseos latiusculis. 


Mus. n.° 


Habite....... Grande et singulière espèce, à disque petit, et 


dont les rayons fort allongés ressembient à des serpens réu- 


568 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 


nt 


nis en étoile. Ces rayons, presque lisses sur le dos, avec des 
rides transverses et onduleuses , ont chacun en dessous une 

ù gouttière large , bordée de papilles très-petites. Largeur, 
plus d’un pied. 


4h. Astérie subulée. Æsterias subulata. 

Æ.radits quinis perangustis, tereti-subulatis ; dorso paxil- 
Lis truncatis obtecto ; canaliculis basis strictissimis. 

Mus. n.o 

Habite...... C’est avec l’astérie miliaire ( 4. lœvigala) que 
cette espèce paraît avoir des rapports ; mais elle en est trés- 
distincte. Ses rayons sont grêles, cylindriques-sabulés, tout 
couverts de papilles tronquées, subquinconciales. De sem- 
blables papilles , mais échinulées , s’observent en dessous et 
sont aussi régulièrement disposées. Largeur ,deux décimé- 
tres. Couleur brune en dessus, blanchàtre en dessous, 


FIN DU TOME SECOND. | 


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