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HISTOIRE
PHYSIQUE, NATURELLE ET POLITIQUE
DE
MADAGASCAR
HISTOIRE
PHYSIQUE, NATURELLE ET POLITIQUE
DE
MADAGASCAR
PUBLIÉE PAR À. ET G. GRANDIDIER
?
VOLUME XII
OISEAUX
PAR
A. MILNE EDWARDS ET A. GRANDIDIER
(1879-1885)
SUPPLÉMENT
PAR
L. LAVAUDEN
Conservateur des Eaux et Forêts.
Professeur à l’Instilut national agronomique.
SMTHSON y
MAR 0 4 1987
LIBRARIES
PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS GÉOGRAPHIQUES, MARITIMES ET COLONIALES
17, RUE JACOB (vi‘)
MCMXXXVII
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INTRODUCTION
Les oiseaux de la faune malgache ont fait l’objet d’études très nombreuses.
Leur bibliographie ne comporte pas moins de 167 numéros, dépassant
ainsi de loin l'importance de la bibliographie ornithologique de toute autre
possession française (1).
Comme il est de règle, depuis que nos universitaires ont délaissé l'étude
des vertébrés supérieurs, les étrangers occupent dans cette liste, une place
prépondérante ®). Mais la France, cependant, peut s’enorgueillir à juste
litre du véritable monument qu'ont élevé à l’ornithologie malgache deux
savants français : ALFRED GRANDIDIER €{ ALPHONSE MILNE EDWARDSs.
Leur ouvrage, aussi remarquable par l'étendue et la richesse de l’informa-
tion que par son illustration abondante et luxueuse, mérite de rester, et
restera la base, le point de départ obligatoire de toute recherche, actuelle ou
future, sur la faune ornithologique de la Grande Ile.
Cette œuvre, il est vrai, possède un défaul, qu’on serait cependant mal
venu de reprocher à ses auteurs. Elle a cinquante ans de date. En matière
de zoologie descriptive, c’est la vieillesse, surtout si l’on a égard à la rapidité
foudroyante avec laquelle ont évolué, au cours de ces vingt-cinq dernières
années, les doctrines de la systématique ornithologique, sous l'impulsion de
savants comme le regretté DT HARTERT, le pasteur OTrTo KLEINSCHMIDT
(1) Les possessions françaises dont l’ornitho-
logie a été le mieux étudiée sont la Tunisie et le
Maroc. La bibliographie ornithologique tuni-
sienne ne comprend pas, à ce jour, moins de cent
quinze numéros. Celle du Maroc suit de près,
avec cent dix environ. Nous avons publié en
1921 la Bibliographie ornithologique du Maroc,
qui comprenait alors 82 numéros (Bull. de la
Soc. des Sc. nat. du Maroc. 1921, n° 1); et en
1924 celle de la Tunisie, avec 100 numéros
(L. LAVAUDEN, Oiseaux de Tunisie, résultats
scientifiques du Voyage de M. G. BABAULT
en Tunisie, Paris, 1924). Sur la Bibliogra-
phie ornithologique de Madagascar, consulter
G. GRANDIDIER, Bibliographie de Madagascar,
17e série, 1905, et 2e série, 1935.
(2) 102 numéros sur un total de 167.
VI INTRODUCTION.
el le DT ERWYN STRESEMANN. Celle évolution, nous tenons à dire ici
qu'ALFRED GRANDIDIER l'avait pressentie. Dans la conclusion du volume
de son grand ouvrage consacré aux oiseaux, on relève plusieurs passages
hautement significatifs. Avec cette intuition qui est le privilège des vrais
naturalistes, GRANDIDIER avail entrevu l'importance de la variation locale
des formes. Il a même, en maints endroits de son livre, esquissé une tentative
de nomenclature trinominale. Vu l’époque de la publication (1879-1885) ce
sont, on peut le dire, des vues véritablement prophéltiques.
Mais ces aperçus remarquables n'empêchent point que l'ouvrage ne
représente plus exactement aujourd'hui l’état actuel de nos connaissances.
D'une part, des naturalistes et des collecteurs nombreux ont recueilli des
documents, découvert des formes et des espèces nouvelles. D'autre part, les
doctrines laxonomiques se sont épurées et perfectionnées. L'application
stricle de la loi de priorité s’est imposée en matière de systématique, et
l'emploi devenu maintenant universel, de la nomenclature ternaire, est
venu préciser la notion des variations de l'espèce dans l’espace, sous les
influences diverses du milieu. Enfin, la biogéographie est pour ainsi dire
née, cherchant, sous les faits de répartition actuelle des êtres vivants le
mystère de leurs origines et de leur répartition ancienne, et faisant appel à
toutes les branches des sciences naturelles pour éclaircir ces questions, el
résoudre ces problèmes.
Depuis l'ouvrage de À. GRANDIDIER, c’est-à-dire depuis cinquante ans,
il n'a élé publié, comme travaux généraux sur l’avifaune malgache que la
parlie, fort réduite, consacrée à l’ornithologie, dans la Zoologie de Mada-
gascar de MM. G. GRANDIDIER el G. PETIT, et la petite brochure très
sommaire publiée par M. DELAcOUR sur les oiseaux de la Mission franco-
anglo-américaine à Madagascar. Cela suffit, sans plus, à légitimer notre
publication.
Celle-ci portera uniquement sur l'avifaune du continent malgache.
L'ouvrage de MizNE EbWaARDS ef GRANDIDIER auquel le nôtre sert de
INTRODUCTION. VIl
supplément avait en effet complètement laissé de côté l’étude des Comores,
d’'Aldabra, des Seychelles, des Mascareignes, et de toutes les îles qui se rat-
tachent, peu ou prou, à Madagascar. Sans doute l'étude de leur avifaune
serait pleine d'intérêt, mais elle nécessiterait un ouvrage spécial, et nous
verrons du reste au chapitre III que cette étude n’est pas indispensable pour
faire ressortir les enseignements que comporte l’étude des oiseaux malgaches;
l’avifaune de Madagascar forme, par elle-même, un tout.
On a dit parfois qu'il n'y avait en matière ornithologique plus rien à faire
à Madagascar. Rien n’est moins exact. Sans doute, n’y reste-t-il plus quère
à découvrir d'espèces entièrement nouvelles : encore que même de ce côté la,
la faune de l’Andringitra (2° sommet de Madagascar, au Nord-Nord-Est
d'Ivohibé), celle des lambeaux de forêts primitives qui subsistent çà et là
sur les hauts plateaux, et surtout l'exploration méthodique du Sud-Est de
l'ile puissent réserver des surprises. Mais il y aura surtout à définir ou
à préciser les variations locales d'espèces déjà connues, à mettre en lumière
des détails morphologiques parfois d’un haut intérêt, à éclaircir la biologie
de beaucoup d'oiseaux trop souvent complètement inconnue. Il y aura enfin
à interpréter des faits encore insuffisamment étudiés, el à faire progresser nos
connaissances biogéographiques, jusqu'ici assez peu avancées. Nous indi-
querons çà et là, chemin faisant, les questions qui nous semblent réclamer
des éclaircissements, ou de nouvelles investigations. Elles ne sont que trop
nombreuses.
Peut-être serait-il nécessaire aussi de procéder à la révision de quelques-
unes des formes nouvelles décrites au cours de ces dernières années. Mais ce
travail de révision, qui nécessiterait l'examen et la confrontation de maté-
riaux qui se trouvent aujourd'hui dispersés dans les principaux musées
d'Europe et d’ Amérique, risque fort de ne jamais être possible. Cette impos-
sibilité ne pouvait être un obstacle à notre travail.
Celui-ci n’est évidemment ni complet, ni définitif. Aucun travail de fau-
nistique ne peut jamais l'être. Ainsi, en France même, la répartition géo-
graphique et même la morphologie de bien des formes d'oiseaux peuvent
encore donner lieu à des découvertes. Mais notre œuvre, espérons-le, ne sera
pas inutile el marquera une avance certaine dans la connaissance de l’avi-
VIII INTRODUCTION.
faune malgache. Puisse un supplément nouveau lui devenir promptement
nécessaire! Ce serait la meilleure preuve que son rôle a été rempli.
Notre supplément actuel synthétise et met au point l’ensemble des tra-
vaux actuellement publiés sur l'avifaune malgache. Il y ajoute l’appoint des
observations que nous avons personnellement poursuivies, à Madagascar
même, pendant un séjour de plus de trois années. En fin, il tire de ce que l'on
connaît aujourd'hui, quelques conclusions d'ordre général qui n'avaient
point encore élé formulées.
Nous le dédions à tous ceux qui, à quelque titre que ce soit, s'intéressent
à celle faune si curieuse, si remarquable —, et, hélas! si menacée.
L. LAVAUDEN.
Ce travail sur les OISEAUX DE MADAGAscAR était à l'impression lorsque
la mort a brutalement frappé M. Louis LAVAUDEN, infligeant à notre
amilié la plus cruelle épreuve.
Celle disparition, si douloureuse qu'elle soit, ne devait pas mettre
l'œuvre en péril; aussi ayant élé associé dès le début aux recherches de
l’éminent naturaliste, avons-nous pensé que c'était un devoir de relire les
épreuves el de publier comme un pieux hommage à sa mémoire ce dernier
ouvrage scientifique de notre regretté collaborateur.
G. GRANDIDIER.
OISEAUX
DE MADAGASCAR
me 7
PAR)
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
HISTOIRE SOMMAIRE DE L’EXPLORATION
ORNITHOLOGIQUE DE MADAGASCAR
On sait aujourd’hui que les renseignements donnés par Marco PoLo
sur Madagascar @) n'avaient point trait à l’île que nous nommons ainsi
aujourd'hui, mais bien au pays de Mogdicho, aujourd’hui Mogadichu,
dans la Somalie italienne.
Néanmoins, il est probable que les Arabes du Cutch, qui avaient fourni
à Marco PoLo ses renseignements, avaient été en contact avec Mada-
gascar, et avaient pu, notamment, connaître ou entendre parler des
œufs d’Æpyornis, qui nous paraissent être à l’origine de la légende de
l’oiseau Rock l).
Comme on peut le conjecturer, dans les auteurs les plus anciens, dont
certains ne parlent de Madagascar que de seconde main, on trouve sur-
tout des récits imaginaires et fabuleux. C’est ainsi que l’oiseau Pa, et
aussi celui nommé Aschibobuch, que cita le cosmographe compilateur
ANDRÉ THEVET en 1558 sont purement imaginaires. Ils sont mentionnés
à nouveau par les voyageurs Porcacci en 1572, et JÉRÔME MÉGISER
en 1609 (&). Il n’est pas douteux que ces voyageurs n’ont pas voulu
(1) Cf. A. GRANDIDIER, Histoire de la Géo- (3) Cf. Collection des ouvrages anciens concer-
graphie de Madagascar, 1885, p. 24-33, nant Madagascar, par A. et G. GRANDIDIER,
(2) Voir chap. vi, p. 74. I, 1903, p. 107-116-446-455.
OISEAUX, 1
2 MADAGASCAR.
paraître incomplets, et qu'ils ont copié dans THEVET, dont l’autorité
était grande, les passages concernant des oiseaux qu'ils n'avaient pas
vus eux-mêmes. Il ne faut attacher à ces légendes aucune espèce d’impor-
tance. Cependant, nous pouvons indiquer que l'oiseau Pa peut faire
songer au Serpentaire. Celui-ci, à vrai dire, n’a jamais été signalé à
Madagascar, mais sa présence possible dans l'Ile, autrefois, n’est pas
strictement invraisemblable.
Parmi les premiers voyageurs français ayant exploré Madagascar,
on doit citer FRANÇOIS CAUCHE (1) qui visita le pays en 1628.
CAuUcHE écrit avec une grande simplicité. Peut-être s'est-il trompé sur
bien des points concernant les indigènes; FLACOURT le dit; et FLACOURT,
en général, mérite d’être cru. Mais ce n’est pas cela dont nous nous occu-
pons ici.
Dans le corps de son ouvrage, CAUCHE nous donne des renseignements
sur la nature du pays, où il n’y a, dit-il, malgré les légendes, « ni lions,
ni tygres, ni léopards, ni éléphants », et où les habitants ne se mangent
pas entre eux (p. 9).
Un peu plus loin, il dit le pays abondant en bœufs, poules, moutons,
perdrix, faisans et tourterelles. Il semble que ses perdrix soient des
Margaroperdix, et ses faisans des Lophotibis. À la page 31, il nous dit
que d’un coup de fusil, il tua deux canards, une sarcelle et un Vingeon.
Ce dernier nom, en France, désigne le canard siffleur. Ici, il est probable
qu'il s’agit d’un Dendrocygna.
CAuUCHE a donné à son ouvrage divers appendices; il parle des oiseaux
dans les pages 123-138. Mais sa relation, fort intéressante, comprend
aussi les oiseaux des îles Mascareignes. C’est ainsi qu’il a vu le Dronte de
l'Ile de France, et qu'il parle des faisans de la même île. S'il s’agit, à
Madagascar, du Lophotibis, il n’est pas douteux qu’à Maurice, il n’ait
eu en vue l’ciseau qu'il appelle ailleurs « Poule rouge à bec de bécasse »
et qui est aujourd’hui éteint (Aphanapteryx brookei). Il parle aussi des
(1) Cf. Relations véritables et curieuses de l’île îles adjacentes et côtes d'Afrique, contenant la
de Madagascar. Relation du voyage que François description du pays et les mœurs des habitants,
Cauche, de Rouen, a fait en l’île de Madagascar, Paris, petit in-40, 1651.
OISEAUX. : 3
pintades —, dont il donne le nom indigène Acangue; des perroquets
noirs, des perroquets verts de la taille d’un merle (Psittacula), et enfin
des Foudis rouges. À un homme sans grande culture, et à son époque, on
ne pouvait guère demander plus.
C’est à DE FLacoURT (4 qu'on doit les premières connaissances pré-
cises sur les oiseaux de Madagascar, auxquels il a consacré le chapitre xL
tout entier de son remarquable ouvrage qui dénote une profonde culture,
et de grands dons d’observation.
FLacourT mentionne cinquante-six espèces d'oiseaux dont il donne,
bien entendu, seulement les noms locaux. Mais on peut, pour la plupart.
très facilement les identifier. Deux remarques doivent être faites
l’auteur parle de petits perroquets rouges bruns, et ajoute « qu’on a de
la peine à les avoir ». Il semble bien qu’il s’agisse d’un oiseau aujourd’hui
disparu, puisqu'il n’y a plus aucun perroquet rouge-brun à Madagascar ®).
Et l’on peut même penser que FLACOURT a ainsi désigné une forme mal-
gache du perroquet mascarin, espèce dont la présence à Madagascar
même, restée douteuse, malgré l’indication très nette de LEVAILLANT 6),
paraît bien confirmée par l’étude attentive du passage en question.
Nous devons une mention particulière aux renseignements concernant
le Vouron-Patra. « C’est, dit FLACOURT, un grand Oyseau qui hante les
Ampâtres (#) et fait des œufs comme l’autruche, c’est une espèce d’au-
truche, ceux des dits lieux ne le peuvent prendre, il cherche les lieux les
plus déserts. »
Ce passage d’une précision et d’une clarté parfaites désigne, sans nul
doute possible, l’Æpyornis. Nous ne pouvons vraiment nous expliquer
(4) FLACOURT (ÉTIENNE DE), 4607-1660, fut
nommé Commandant pour le Roi de la colonie
de Madagascar en 1648. Il y déploya les plus
éminentes qualités de chef et d'administrateur.
Rentré en France en 1657, il publia son Histoire
pour son pays et pour la contrée qu'il était de
nouveau appelé à gouverner.
(2) Voir chap. vtr. Il est impossible de voir
dans l'oiseau cité par FLACOURT le Coracopsis
nigra, comme l'ont pensé certains auteurs.
de la Grande Isle de Madagascar. Chargé de
nouveau par le Roi du gouvernement de cette
colonie, il s’embarqua en 1660. Mais son vais-
seau fut attaqué, sur la côte d’Afrique, par des
pirates barbaresques, et FLACOURT périt pen-
dant le combat, perte proprement irréparable
Cet oiseau ne peut, à aucun degré, être qualifié
de rouge-brun.
(3) LEVAILLANT, Histoire naturelle des Oiseaux
d'Afrique (1799-1808), IT (1805), p. 171 et
P124939;
(4) Ampatres, aujourd’hui, le pays Androy.
4 MADAGASCAR.
l'opinion contraire émise par A. GRANDIDIER et MILNE EpwaARDs. FLA-
couRT a connu l’Æpyornis. Ce gigantesque oiseau vivait donc encore
probablement en 1650. Et nous pouvons même penser qu'il s’est main-
tenu plus longtemps et peut-être jusqu’à l’époque contemporaine (4).
FLACOURT ne paraît avoir rapporté de Madagascar aucune dépouille
d'oiseau. Du reste, à cette époque, il n’y avait en France aucun natu-
raliste capable d’en tirer parti. BELON était mort depuis cent ans, et
Brisson ne devait venir qu’un siècle après.
C’est en effet seulement cent ans après FLACOURT, en 1760, que BRrISSON
décrivit un certain nombre d’espèces d'oiseaux malgaches (exactement
38) qui avaient été pour la plupart, envoyés à RÉAUMUR par le voyageur
Poivre (?).
Après PoIvRE, PHILIBERT COMMERSON connu surtout comme bota-
niste, recueillit de nombreux renseignements sur l’ornithologie de Mada-
gascar et des Iles Mascareignes. Malheureusement, abreuvé de déboires,
il mourut à la tâche en 1773, à l’âge de quarante-six ans. La majeure
partie de son œuvre fut perdue ou dispersée. BUFFON en recueillit cepen-
dant quelques fragments qu’il inséra dans son Hisloire naturelle des
Oiseaux.
Parmi les documents retrouvés figurent des dessins d’oiseaux dus à
SONNERAT (%) et surtout à Jossiany. Entre autres, les figures d’espèces
éteintes depuis lors : la Huppe de Bourbon (Fregilupus varius), le Petit-
Duc de Maurice (Scops commersoni) et la Perruche de Rodrigue (Palae-
ornis exsul).
(1) Cf. A. BERG, Lettre à MOQUIN TANDON
sur l’Æpyornis, « Le Temps », 7 décembre 1861.
— Voir plus loin, chap. VIII.
(2) Cf. BRiIssON, Ornithologie, 6 vol. in-49,
Paris, 1760, avec planches. Il est à noter que le
premier volume des oiseaux de BUFFON n’a
paru qu'en 1770. — Né à Fontenay-le-Comte
en 1723, BRISSON fut longtemps le préparateur
de RÉAUMUR. Il devint maître de physique des
Enfants de France, membre de l’Académie
des Sciences, et après la Révolution, membre
de l’Institut. Il mourut en 1806, à Boissy, près
de Versailles. Quelques mois avant sa mort,
une attaque d’apoplexie avait annihilé son
intelligence et sa mémoire, ne lui permettant
plus de prononcer que quelques mots du patois
poitevin, qu’il avait parlé dans son enfance.
(3) COMMERSON et SONNERAT avaient com-
mencé par accompagner en qualité de natura-
listes, l'expédition de BOUGAINVILLE (Frégate
la Boudeuse et Brick l'Étoile) partie de Brest
le 15 décembre 1766.
OISEAUX. 5)
%#
+ *
BuFFOoN ne manqua pas de continuer ces descriptions d'oiseaux nou-
veaux, que lui apportaient en foule au Jardin du Roi, les voyageurs fran-
çais, ou les courriers des Gouverneurs des Iles de France et de Bourbon,
qui avaient avec Madagascar des relations constantes et suivies.
Presque tous ces spécimens ont péri. La conservation des sujets natu-
ralisés ne pouvait, à cette époque lointaine, être assurée convenablement
faute de préservatifs vraiment efficaces ().
Ce n’est guère que vers le premier tiers du xix® siècle que l’on com-
mença à recueillir des spécimens bien préparés, dont une partie se voit
encore dans nos musées.
Le Muséum de Paris doit être cité tout d’abord. Il a recueilli en effet,
les récoltes de nombreux voyageurs français : SONNERAT, SGANZIN (2),
GOUDOT, BERNIER, ROUSSEAU, LANTZ, DAULLÉ, HUMBLOT, BASTARD,
GEAY, BENSCH, etc. Une mention spéciale doit être consacrée aux récoltes
de JuLES VERREAUX. Celui-ci n’était pas allé à Madagascar; mais pen-
dant son long séjour au Cap, il avait acquis beaucoup d’échantilions de
provenance malgache, et en a fait profiter le Muséum. Cet établissement
a reçu aussi la majeure partie des collections inestimables réunies par
A. et G. GRANDIDIER.
Enfin, le Muséum a bénéficié récemment d’une partie des récoltes de
la mission franco-anglo-américaine, organisée par M. DELAcOUR ®) et
des spécimens rares ou typiques que j’ai pu moi-même recueillir au cours
de plus de trois ans de séjour à Madagascar (1928-1931).
Une partie des spécimens anciens du Muséum, montés et exposés
sans précautions spéciales, ont malheureusement souffert de la lumière
(1) Le savon arsenical, dont se servent aujour- (2) Une partie des matériaux récoltés par
d’hui les naturalistes du monde entier, fut SGANZIN est au Muséum de Strasbourg.
inventé par le pharmacien BÉCŒUR, vers 1770. (3) Environ 2.500 spécimens de cette col-
Mais son usage ne commença vraiment à se lection sont allés au Muséum de Berlin, et
répandre que vers 1825 ou 1830. Auparavant 1.500 au Muséum de Stockholm, comme on
on utilisait l’alun ou même simplement les le verra plus loin.
cendres de bois.
6 MADAGASCAR.
et de la poussière auxquels ils sont restés longtemps exposés. Certains
types précieux, se sont trouvés, de la sorte, gravement et irrémédiable-
ment altérés.
En France, outre le Muséum de Paris, il faut citer le Muséum de Stras-
bourg, qui conserve une partie des récoltes de SGANZIN, celui de Marseille,
où l’on peut prendre une bonne connaissance de l’avifaune malgache,
et le Muséum de Grenoble. Ce dernier avait déjà reçu de nombreux dons
provenant de divers Grenoblois ayant servi à Madagascar, en particulier
MM. GobEL, AVIGNON et ÉMILE JorE. En outre, nous lui avons offert
la plus grande partie des oiseaux que nous avons rapportés de Madagas-
car; il s’y trouve des représentants d’espèces rares, et des cotypes des
formes que nous avons décrites, les types ayant, comme il se doit, été
donnés au Muséum de Paris.
En Angleterre le British Museum est fort riche en représentants de
l’avifaune malgache. Son matériel ancien émane pour la plus grande
partie, des récoltes de : Epw. NEwToN, $. Roc, CH. MELLER, W.T.GERr-
RARD, WATERS, CROSSLEY, J. CADWELL, E. P. WRIGHT, H. SCLATER,
Kirk, E. O. Mac-MAHON, CowAN, CONNORTON, etc. Ces nombreux docu-
ments ont été étudiés principalement dans les publications de Epw. et
ALFRED NEWTON, GURNEY, SCLATER, SHARPE, DRESSER et OGILVIE-
GRANT.
Le British Museum a reçu aussi, récemment, une partie des récoltes
de la mission franco-anglo-américaine dont nous aurons encore à parler
plus loin.
Il faut citer ici la collection magnifique que Lord RorxscxiLp avait
réunie à Tring, et qui fut dirigée longtemps, avec une si haute compé-
tence et des vues scientifiques si élevées, par le regretté Dr E. HARTERT.
Cette collection achetée en 1932 par le Muséum de New-York (American
Museum of Natural History) renferme une très belle série de peaux
OISEAUX. 7
d'oiseaux provenant de Madagascar, parmi lesquels de très nombreux
types (1) et beaucoup d’espèces rares.
En Allemagne, le Musée SENCKENBERG, à Francfort, possédait les
collections du DT VoELTzKoW, peu nombreuses, il est vrai, au point de
vue ornithologique (®), et aussi des spécimens d’oiseaux malgaches donnés
par MM. EBENAU, STUMPFF et SITZLER 6). Une partie de ces collections
a été cédée plus ou moins récemment au Muséum de Berlin, dont la sec-
tion ornithologique est dirigée par le DT ERWYN STRESEMANN. Ce
Muséum s’est encore enrichi par de nombreux achats effectués au natu-
raliste FRISCHE, de Brême, et provenant surtout des récoltes de
M. H. CHAUVIN.
Enfin, ce Muséum a reçu tout récemment environ 2.500 spécimens des
collections rapportées par la mission franco-anglo-américaine, qui lui
ont été envoyés, en généreux échange, par le laboratoire d’Ornithologie
du Muséum de Paris. De tous ces matériaux, le DT STRESEMANN a décrit
plusieurs formes nouvelles. |
Accessoirement, nous pouvons indiquer que les Musées de Hambourg
et de Brême possèdent des spécimens intéressants d’origine malgache.
En Suêde, le Muséum de Stockholm, outre les récoltes de KAUDERN, pos-
sède environ 1.500 peaux d’oiseaux malgaches, provenant de la mission
franco-anglo-américaine, qui lui ont été donnés par le Muséum de Paris,
et d’autres provenant d'achats divers.
En Autriche, le Muséum de Vienne possède la petite collection rap-
portée par IpA PFEIFFER en 1859.
Nous terminerons cette revue des Musées d'Europe par le Musée de
Leyde (Pays-Bas) où sont conservés les documents recueillis par POLLEN
et VAN Dam, et décrits en majeure partie par SCHLEGEL et HARTLAUB.
Cet établissement possède donc, lui aussi, de nombreux types (),
(4) Notamment Hartertula (Neomixis) seum der Senckenbergischen Naturforschenden
flavoviridis, Apus willsi, Demiegretta dimorpha,
Uratelornis chimaera, etc.
(2) Collection étudiée par le comte H. DE BER-
LEPSCH en 1898.
(3) Cf. Katalog der Vügelsammiung im Mu-
Gesellschaft, Francfort, 1891 (par le Dr E. HAR-
TERT).
(4) Tels qu’Astur hensti, Nisoïdes morelü,
Ellisia filicum, Alauda hova, Coua delalandei,
Philepitta schlegeli, Cuculus audeberti.
8 MADAGASCAR
Au cours de ces dernières années, l'Amérique a fait un très gros effort,
pour la connaissance scientifique de l’avifaune de Madagascar. Les
récoltes faites par le Dr W. L. ABBoTr à Madagascar et dans les îles voi-
sines en 1892 et 1896 ont pris place au Muséum national des États-Unis,
à Washington, et elles ont fait l’objet des travaux de C. W. RicHMoNp et
de R. RipGway. Plus récemment, une collection intéressante, compre-
nant plusieurs formes nouvelles, a été recueillie par M. FRE». R. WuLsiN !),
en 1915, dans l'Ouest et le Sud de Madagascar, et a été déposée au
Museum of Comparative Zoology du Harvard College, à Cambridge, dans
le Massachusetts. Elle a été étudiée par OUTRAM BANGS.
Enfin, il faut dire un mot des musées des colonies françaises, et en
premier lieu, de Madagascar. Le Musée de l’Académie malgache, à
Tananarive, possède une assez riche galerie d’oiseaux montés présen-
tant au public la majeure partie des espèces de l’avifaune malgache, com-
prenant quelques espèces particulièrement rares : un Macronectes gigan-
eus, un Tylo (Heliodilus) soumagnei, un Coturnix delegorguei, et un
exemplaire du rarissime Cuculus audeberti.
Au Muséum de Saint-Denis (Ile de la Réunion) la collection d'oiseaux
montés, chose inattendue, renferme une série très importante d’oiseaux
de Madagascar, principalement dus aux récoltes de BERNIER et de LANTZ.
C’est ainsi que nous avons eu la surprise lors de la visite que nous y fîmes
en 1930, d’y rencontrer un couple de Coturnix delegorguei provenant de
Nosy-Bé, et rapportés par LaNTz en 1873. Il s’y trouve aussi, recueilli
par le même voyageur, un couple du Cuculus audeberti, dont nous venons
de parler, et qui n’est connu qu’à quatre exemplaires : le type, du Musée
de Leyde, l’exemplaire du Musée de Tananarive, et les deux exemplaires
du Musée de la Réunion.
(4) La collection WULSIN renfermait des amphibiens et reptiles (étudiés par T. BAR-
vertébrés en général, mammifères (étudiés BOUR).
par G.M.ALLEN), oiseaux (étudiés par O.BANGS),
OISEAUX. 9
Nous venons de voir comment est groupé dans les différents Musées du
monde le matériel-oiseaux recueilli à Madagascar par les naturalistes
qui ont exploré l’île depuis fort longtemps. Il nous faut maintenant dire
un mot de ces recherches, elles-mêmes, au moins depuis A. GRANDIDIER.
Celui-ci, qui avait déjà exploré l'Amérique du Sud et les Indes, fit deux
longs séjours à Madagascar, entre 1865 et 1870. De la dernière explora-
tion qui dura tout près de trois ans, il rapporta une quantité de notes,
de documents et d'échantillons, qui confond l'imagination, et qui est
certainement la plus considérable qu’ait jamais rapportée un seul
explorateur. Tout cet ensemble servit à l'élaboration de cette magnifique
encyclopédie malgache qu'est l'Histoire physique, politique et naturelle de
Madagascar, dont les volumes XII à XV sont consacrés à l’Ornithologie
(1 vol. de texte de 779 p. et 3 vol. d’Atlas avec 437 pl. coloriées) et dont
le présent travail constitue le supplément.
Aux côtés de GRANDIDIER et après lui, sont venus tous les voyageurs
dont nous avons eu déjà à citer les noms. Ce furent principalement des
médecins de marine, — plus tard médecins coloniaux — et des fonction-
naires, qui récoltaient les échantillons qu’ils venaient à rencontrer, sans
programme préalable, en amateurs, ceci dit sans donner, bien entendu,
aucun sens péjoratif à ce mot qui symbolise la recherche désintéressée.
Nous devons mentionner les noms de BAsrTARD et de GEAY, qui ont
fait beaucoup pour la connaissance du Sud de l’île, et aussi celui de
G. GRANDIDIER qui, après avoir secondé son père dans ses travaux, a
accompli plusieurs missions scientifiques dans la Grande Ile, et a, soit
seul, soit en collaboration avec le PT OUSTALET, décrit plusieurs espèces
nouvelles, et heureusement contribué à la connaissance de l’avifaune
malgache, présente et passée.
Du côté britannique, ce furent surtout les missionnaires qui furent les
agents de réalisation des découvertes récentes : les noms de Cowan,
SIBREE, WILLs, doivent être cités; sans doute n’ont-ils pas atteint la
OISEAUX. 2
10 MADAGASCAR.
renommée comme le botaniste BARON. Mais ce n’en étaient pas moins
d'excellents naturalistes, dont on trouve les travaux, notamment, dans
l’Antananarivo Annual.
De juillet 1892 à janvier 1893, un Américain, le Dr W. L. ABBOTT, de
Philadelphie, visita en détail les îles au Nord de Madagascar, Aldabra,
Assomption, les Amirantes et les Glorieuses ainsi que la côte Nord-
Ouest de Madagascar. Précédemment, il avait visité les Seychelles. Les
spécimens d'oiseaux recueillis par lui, au nombre de près de 300, furent
étudiés par lui-même (® et par le Dr Ripaway (1),
En 1906-1907, puis de nouveau en 1911-1912, un Suédois, KAUDERN
visita la moitié Nord de Madagascar, tant à l'Est qu’à l'Ouest, mais sans
pénétrer beaucoup dans l’intérieur. KAUDERN a étudié plus spéciale-
ment, les mammifères; mais il a publié aussi une intéressante note sur les
oiseaux de la grande Ile (). Ses récoltes, déposées au Muséum de Stoc-
kholm, ont été examinées par le PT LÔNNBERG.
De juin à septembre 1915, un Américain de Cambridge, M. FREDERICK
WuLsin visita la côte orientale d'Afrique, et une partie de Madagascar,
notamment l'Ouest et le Sud-Ouest. Il y recueillit 1.065 peaux d’oiseaux,
représentant 122 espèces, qui furent étudiées spécialement par O. BANGs
et le Dr C. W. RicHMonNp.
En 1927, je fus moi-même nommé à Madagascar en qualité de conser-
vateur des Eaux et Forêts, chef du Service forestier. J’y passai plus de
trois années pendant lesquelles je visitai presque toutes les parties de
l’île, et m'efforçai d'éclaircir quelques-unes des nombreuses questions
obscures que posait l’étude de l’avifaune malgache. Les documents
recueillis par moi pendant ces trois ans ont fait l’objet de diverses publi-
cations, et sont déposés comme je l’ai déjà dit, partie au Muséum de
Grenoble, partie au Muséum de Paris (4).
(1) Cf. en particulier : W. L. ABBOTT, Notes Ark. für. Zool. Stockholm, 1915. — Sauropsiden
on the Nat. Hist. of Aldabra, Assumption and aus Madagascar (Aves) Zool. jahrb. Jena, 1922.
Gloriosa Islands, Proc. U. S., Nat. Mus., 1894. (4) Cf. Journ. für Ornith. 1999, R. F. O. 1928-
(2) R. RipGwAY, On the Birds collected by 1929.— Alauda 1929-1930-1931 — Rev. scientif.
Dr W. L. Abbott, etc., P. U.S. Nat. Mus., 1896. 1931. — Bull. Brit. Orn. CI. 1931. — Bull. du
(3) KAUDERN, Saügethiere aus Madagascar, Muséum 1932.
OISEAUX. 11
En 1929, une mission franco-anglo-américaine organisée par M. DELA-
cour vient recueillir des spécimens à Madagascar. Elle était composée
de MM. R. ARCHBOLD, un Américain qui avait pris à sa charge la plus
grande partie des frais de la mission, J. GREENWAY, A. L. Ranp,
W. P. Lowe et de M. J. DELAcOUR qui vint lui-même passer trois
mois à Madagascar, en 1929. Cette mission, à laquelle se joignirent plus
tard M. P. pu Mont, ornithologiste américain, MM. J. C. Wuite et
C. S. Weggs, paléontologistes, ainsi que M. DEcaARY, administrateur des
colonies à Madagascar, dura de la fin d'avril 1929, jusqu'en mai 1931.
Pendant ces deux années, les membres de la mission se dispersèrent à tra-
vers tout Madagascar, recueillant en très grand nombre oiseaux et mam-
mifères, mais bornant malheureusement à ces deux groupes toute leur
activité. Leurs récoltes, comprenant plusieurs milliers de peaux d'oiseaux,
firent l’objet d’études sommaires de M. J. DELAcoUR (1), et furent répar-
ties ensuite, avec une grande libéralité, entre le Muséum et divers Musées
étrangers. Des naturalistes tels que le DT FINN SALOMONSEN, et d’autres,
y découvrirent, et décrivirent, plusieurs formes nouvelles @).
En 1931, enfin, le D' H. BrÜünrscazr, de Francfort, embryologiste
connu, visita l’Est de Madagascar, en compagnie d’un collaborateur, et
recueillit de nombreux spécimens de mammifères, oiseaux et reptiles
déposés au Museum Senckenbergianum de Francfort.
Tel est, à ce jour, le bilan de l'exploration ornithologique à Mada-
gascar. Nous avons dit et dirons ailleurs ce qui peut rester à faire, dans
cet ordre d'idées, les points obscurs à éclaircir, les questions à préciser,
les régions à explorer. Puisse le présent travail contribuer à ces recherches,
en permettant aux naturalistes futurs de connaître exactement les efforts
de leurs devanciers, et en leur fournissant le point de départ de nouvelles
investigations et de nouvelles découvertes. Mais qu’ils n’oublient jamais
qu’à Madagascar plus qu'ailleurs, la nature demande des ménagements;
qu'on ne doit jamais détruire pour étudier, et que l’esprit de dévastation
est incompatible avec la mentalité du vrai naturaliste.
(1) C£. L'Oiseau et la R. O0. F. 1930-1931-1932. (2) Cf. en particulier, Ibis 1934, — Novitates
Bull. B. O. C. 1931. Bull du Muséum, 1932. zoologicae, 1934, etc.
142 MADAGASCAR.
CHAPITRE II
ESQUISSE BIOGÉOGRAPHIQUE DE MADAGASCAR
1. — Le sol et le climat.
Nul n’a jamais douté que le sol et le climat n’aient une influence
importante sur la physionomie de la faune d’une région. Mais l’on com-
mence à savoir aujourd’hui quelle est cette influence, et comment elle
s'exerce.
Madagascar est particulièrement intéressante à ce point de vue, parce
qu’elle nous offre un territoire assez vaste (grand comme la France, la
Belgique et la Hollande réunies) et en même temps des différences de
sols et de climats extrêmes, qui peuvent dès lors donner lieu plus facile-
ment à des constatations intéressantes.
*
* *
Les trois quarts environ de la surface de Madagascar sont constitués
par un énorme massif de roches cristallines, granites (sensu lato) ou
gneiss, qui forme la plus grande partie de la région montagneuse cen-
trale. Celle-ci tombe en escaliers plus ou moins à pic sur la côte Est,
laissant une mince bande littorale d’alluvions et de récifs coralliens. Elle
s’abaisse au contraire plus ou moins doucement vers les plaines de l'Ouest
et du Sud-Ouest, plaines alluvionnaires, souvent sablonneuses. Çà et là
quelques taches volcaniques se montrent sur la carte de l’île : montagne
d’Ambre au Nord, l’Itasy et l’Ankaratra au centre; quelques autres
îlots, à l'Ouest et au Sud. Un massif montagneux calcaire important,
existe dans l’Ouest, entre les parallèles de Maintirano et de Morondava :
c’est le Bemaraha. Dans l'Ouest, on trouve aussi, allongé du Sud au
Nord, la série de plateaux calcaires des Bongolava. On sait aujourd’hui
que la nature géologique des roches n’est pas le seul élément déterminant
OISEAUX. 13
de la constitution des sols. Les travaux des pédologistes modernes,
notamment de Glinka et d’Agafonoff ont montré ce fait inattendu que
les sols étaient sous l’étroite dépendance du climat, et en particulier que le
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Fig. 1. — Position de Madagascar et des îles voisines.
régime des pluies intertropicales donnait aux sols des régions qui y
étaient soumises, des caractères absolument spéciaux.
C’est, en effet, au lessivage intense causé par ces pluies chaudes et
diluviennes, que l’on doit attribuer, plus ou moins directement, la for-
mation de la latérite (1), cette latérite dont l’existence domine toute la vie
(4) Cf. A. LacroIx, Minéralogie de Mada- H. ERHART : Étude agrologique des sols de Mada-
gascar, 3 vol. gr. in-80, Paris, 1922-24-25, — gascar, Paris, 1926. — F. BLONDEL : Sur les
14 MADAGASCAR.
économique de Madagascar, et retentit jusque sur la physionomie de sa
faune, comme nous le verrons tout à l’heure.
Sous cette influence conjuguée de l’humidité et de la chaleur, les élé-
ments des roches sont dissous, et il ne persiste à la surface du sol que ces
silicates rouges d’alumine et de fer, qui s’étagent sur une épaisseur
pouvant atteindre jusqu’à 40 mètres. Dans les régions montagneuses à
relief très accentué, la latérite a été entraînée, au fur et à mesure de sa
formation, par le ruissellement superficiel. La roche mère, granite ou
gneiss, apparaît à la surface même du sol; mais elle présente toujours
néanmoins des faciès d’altération très remarquables, et l’on voit, par
exemple, des granites qui prennent l’aspect de nos dolomies des Cévennes
ou du Tyrol. (C’est le cas, par exemple, des sommets de l’Andringitra.)
Les latérites sont répandues dans presque toutes les régions tropicales.
Elles ont, notamment, une immense extension au Brésil, dans l’Inde et
en Indo-Chine. Leur degré de fertilité est extrêmement variable, suivant
les roches qui leur ont donné naissance. Stériles, ou presque, à Mada-
gascar, où elles proviennent de la décomposition des granites et des
gneiss, elles sont, au contraire, d’une très grande fertilité dans certaines
régions de l’Indo-Chine (Terres rouges) où elles ont pour origine l’altéra-
tion des basaltes et des rhyolites.
Après le sol, nous devons dire un mot des éléments du climat, qui
contribuent à donner aux « milieux biologiques » de l’île leur physionomie
particulière.
A Madagascar, on distingue généralement une saison des pluies (de
novembre à mai) et une saison sèche (de mai à novembre). Mais cette
division de l’année n’est exacte que pour les hauts plateaux (où se trouve
la capitale, Tananarive) et pour les plaines de l'Ouest. La côte orientale
terres rouges et les phénomènes d’altération des FONOFF : Quelques sols rouges de Cochinchine
roches en Indo-Chine française (CG. R. Acad. (C. R. Acad. Scienc. 20 août 19928, t. 187,
Scienc. 4 juillet 1927, t. 185, p. 73). — AGA- p. 428).
OISEAUX. 15
de l’île, et les gradins couverts de forêts qui la dominent sont exposés
toute l’année, on peut le dire, aux vents de l'Océan Indien. Il y pleut
près de trois cents jours par an, avec une hauteur totale de précipitations
dépassant 3 mètres.
De mai à octobre, l’alizé de l'Est a un régime à peu près régulier. Venant
battre la côte orientale et les hautes falaises boisées qui la surmontent,
il dépose, en s’élevant pour franchir ces hauteurs (par détente et abaisse-
ment de température) la majeure partie de son humidité. Redescendant
ensuite sur le versant occidental de l’île, il s’échauffe, par augmentation
de pression, et devient alors un vent chaud et sec : c’est un phénomène
tout à fait analogue à celui qui présente le Fœhn de la plaine suisse. Cette
saison sèche si tranchée qui s'établit, par l’action desséchante de l’alizé,
dans la région occidentale de Madagascar, a eu des effets marqués sur
l'allure de la végétation, comme nous le verrons tout à l’heure.
Au Sud du massif du Tsaratanana, dans le Nord de l’île, le massif cen-
tral s’abaisse considérablement pour former le seuil de l’Androna, le point
le plus bas que l’on puisse trouver en traversant Madagascar de l'Est
à l'Ouest. A la faveur de cette trouée, les vents du Sud-Est viennent
directement se décharger de leur humidité sur les massifs montagneux
du haut Sambirano et sur leurs abords.
Il en résulte que cette région, correspondant en gros à la province de
Nosy-Bé, bénéficie d’un climat particulier, tenant à la fois de celui de la
côte Ouest pour la chaleur et de celui de la côte Est pour l'humidité.
De là une flore et une faune spéciales, participant de celles de la côte
orientale; de là aussi des conditions agricoles permettant les cultures
tropicales riches (plantes à parfums, café, vanille, canne à sucre, etc.).
Au Sud de cette contrée privilégiée, le desséchement de l’alizé, dont
nous avons parlé, exerce sur la végétation une influence tout aussi
manifeste,
La saison fraîche, pendant laquelle soufflent ces vents, est excessive-
16 MADAGASCAR.
ment sèche; si sèche qu’elle détermine la défoliation d’une grande partie
des végétaux, par arrêt de la végétation, et réaction de défense contre
l’évaporation. « Néanmoins, écrit M. PERRIER DE LA BATHIE U), ces carac-
tères de la végétation sont loin d’être absolus. La caducité des feuilles,
par exemple, n’est pas générale. Un dixième environ des espèces de la
flore, surtout celles des stats humides, conservent leurs feuilles en toutes
saisons. D’autres les perdent tardivement, ou très irrégulièrement, à des
époques qui changent suivant les espèces et les lieux. D’autres ont ici
des feuilles persistantes, et là des feuilles caduques.….. Au total, ces
moyens d'adaptation à la sécheresse ne semblent pas être encore fixés,
encore héréditaires, comme s’ils dataient d’une époque récente, moins
sèche qu’à l’époque actuelle. »
Nous verrons tout à l'heure tout l'intérêt de ces constatations, lorsque
nous examinerons les modifications récentes qu'ont subies, à Madagascar,
la plupart des milieux biologiques.
*k
* *
Ainsi les sols tropicaux sont pauvres en humus (donc retenant mal
l’eau) et riches en certains éléments minéraux (alumine et fer). Les cli-
mats tropicaux sont, d’autre part, chauds, humides, et très irradiés,
même par temps couvert. Il semble bien que ces caractères exercent
une influence, sans qu’on puisse encore bien en discerner les éléments, sur
les couleurs des oiseaux (et des fleurs) de ces régions. Les pigments sont
volontiers considérés aujourd’hui comme des produits de désassimila-
tion, et leur présence chez un être vivant sera donc d’autant plus abon-
dante que la désassimilation, l’excrétion, sera plus intense et plus active.
Chez les plantes tropicales, la sève particulièrement concentrée, pauvre
en eau et riche en matières minérales, donnera aux fleurs des couleurs
éclatantes (notamment le rouge). On a observé que l’humus fortement
arrosé fait pâlir les fleurs, alors qu’au contraire certaines fleurs blanches
se colorent si on vient à les cultiver sur de la latérite : il semblerait qu’une
(1) Cf. La Végétation malgache, 1921, p. 183.
OISEAUX. 17
action analogue se soit exercée sur le Foudi écarlate, qui, à Madagascar,
est l'oiseau même de la latérite. De même, les oiseaux dont le régime
alimentaire comporte habituellement des matières de désassimilation
(nectars, gommes, etc.) ont, dans les régions tropicales, ces couleurs
très brillantes qui ne sont pas seulement des teintes optiques : c’est le cas
des Colibris et des Oiseaux-mouches, et spécialement à Madagascar, des
Nectarinia et des Neodrepanis. Les oiseaux carnassiers (rapaces diurnes
et nocturnes), sont, au contraire, bruns ou noirs. Il semble que leurs
pigments soient d’une autre nature. Il n'existe aucun rapace ayant des
couleurs métalliques, par exemple. Le fait est assurément digne de
remarque.
Dans les forêts profondes, au sol fortement humique, toujours très
ombragé, et, dans les régions équatoriales, toujours plus ou moins saturé
d’eau, on peut faire des observations concordantes sur les oiseaux de
l’intérieur de la forêt, ou au contraire, sur ceux des cimes et des clairières,
Chez les premiers, on trouvera des teintes ternes ou sombres; d’autre
part chez les oiseaux qui vivent à terre, les parties inférieures, plus
exposées à l’humidité, seront parfois plus foncées que les parties supé-
rieures. Jamais cela ne se produira chez les oiseaux nettement arbori-
coles. Ceux-ci, tels que les Cyanolanius, les Eurystomus, les Leptosomus,
auront des couleurs brillantes, alors que les oiseaux des fourrés, Arta-
mella leucocephala, Vanga curvirostris, Monticola sharpei, Dromoeo-
cercus brunneus, etc., présentent des teintes non métalliques, et
jamais de couleurs vives. Qu’on ne prétende pas que cela est seulement
dû à l'influence de la lumière; car dans la région occidentale de Mada-
gascar, tout aussi ensoleillée, un oiseau de mœurs analogues, Falculia
palliata présente aussi des teintes blanches et noires, sans éclat; et l’on
ne trouve, dans l’Ouest de Madagascar (pour les raisons exposées ci-
dessus à ce qu’il nous semble) que peu d’oiseaux aux couleurs métal-
liques, qui sont par surcroît des oiseaux forestiers (Lophotibis cristata
urschi, par exemple).
OISEAUX. 3
18 MADAGASCAR.
Si nous ne sommes pas encore bien fixés sur l'influence que peuvent
exercer les éléments du sol et du climat sur la morphologie externe des
oiseaux, notamment sur leurs couleurs, du moins, il n’est pas douteux
que le climat d’une région n’exerce sur son avifaune une action immédiate
et directe, en agissant sur les mœurs et les habitudes des oiseaux, et en
particulier sur leur mode de nidification.
A ce point de vue, on peut diviser les oiseaux de Madagascar en deux
grandes catégories : ceux qui nichent en saison sèche, et ceux qui nichent
en saison des pluies.
Les oiseaux qui nichent en saison sèche le font généralement vers la
fin de cette saison (mi-août à fin septembre).
Sont notamment compris dans cette catégorie la plupart des oiseaux
nichant à terre en terrain découvert (Margaroperdix, Gangas, Cailles,
Turnix, etc.) ainsi que la plupart des oiseaux aquatiques dont les nids
sont situés sur, ou au voisinage de l’eau : Grèbes, Canards, Poules d’eau,
Poules sultanes, Jacanas, etc. Ajoutons-y les oiseaux nichant dans les
trous des berges (Guêpiers, Martins-Pêcheurs) à qui les crues de la saison
des pluies rendraient impossible toute nidification en cette saison, dans
des rives d’ordinaire submergées.
Cette catégorie comprend aussi quelques oiseaux nichant sur les
arbres (Falculia, Tourterelles, Pigeons, par exemple), qui lous font des
nids découverts.
Les oiseaux qui nichent pendant la saison des pluies font, au contraire,
des nids couverts. Les deux exemples les plus typiques sont fournis par
les Nectarinia et les Ploceus qui construisent des nids suspendus à ouver-
ture inférieure : exemple remarquable d’une identité d'architecture chez
des oiseaux aussi différents, et qui montre bien que l’origine en doit être
cherchée dans une convergence adaptative, la structure de ces nids
ayant pour effet de les protéger contre les gros abats d’eau qui caracté-
risent la saison pluvieuse.
OISEAUX. 19
Outre les Plocéidés et les Nectarinidés, nichent encore en saison plu-
vieuse (chaude) les oiseaux de creux d’arbres (perroquets, rapaces noc-
turnes, Eurystomus, Leplosomus, etc.) ou de creux de rochers (rapaces
diurnes).
Enfin, les oiseaux de la grande forêt, dans laquelle il pleut presque
toute l’année, nichent d'ordinaire autour de cette petite saison sèche de
deux à six semaines, qui se produit en général vers le mois de novembre.
Il convient de souligner, d’ailleurs, qu’en raison de cette prodigieuse
humidité, aucun des oiseaux de la grande forêt ne niche à terre : tous ont
des nids surélevés, établis sur des buissons, même les Rallidés (Dryolim-
nas cuvieri, Canirallus kioloïdes, etc.).
Un autre fait ornithologique, dépendant plus ou moins directement
du climat, est celui des Migrations.
Ce phénomène est très différent, suivant qu'on l’étudie en Europe, ou
ailleurs. Comme nous l’avons déjà dit, l’étude de l’avifaune malgache est,
a cet égard, comme à bien d’autres, pleine d’enseignements.
L'étude des migrations des oiseaux de Madagascar n’a pas fait l’objet
de beaucoup de publications : HARTLAUB, le premier, a donné quelques
renseignements. ALFRED GRANDIDIER, dans ses notes () plus que dans
son grand ouvrage, a consigné diverses observations à ce sujet. Nous-
même, en 1929, avons essayé une mise au point de cette importante
question (2), pour laquelle nous avions bénéficié de renseignements qui
nous avaient été fournis par M. HERSCHELL CHAUVIN, M. le Brigadier
des Eaux et Forêts Urscx, et surtout M. PERRIER DE LA BATHIE, à
la science duquel il faut toujours se référer lorsqu'on parle de Mada-
gascar. Madagascar est situé en dehors des voies ordinaires de migrations
qui sillonnent, du Nord au Sud, tout l’ancien continent. Nous avons déjà
(4) Parues principalement dans la Revueel oiseaux à Madagascar, Journ. für Ornith.
Magasin de Zoologie, de 1866 à 1875. (Festschrift für E. Hartert), 1929, 2, p. 230.
(2) Cf. L. LAVAUDEN, Les Migrations des
20 MADAGASCAR.
dit pourquoi nous ne pouvions accepter, dans son ensemble, la théorie des
éventails de migrations ® par laquelle on a essayé de synthétiser ce phé-
nomène. Il y avait là une part d’illusion causée par l'emploi de la projec-
tion de MERCATOR, qui étire démesurément en longitude les régions
arctiques reportées sur un planisphère. D’autre part, l'orientation des
fuseaux, des bandes, des rubans de migration — quelque nom qu’on
veuille leur donner — n’est pas tout à fait uniforme. Dans leurs migra-
tions, les oiseaux suivent généralement les côtes, les archipels, les chape-
lets d’île. Il y a, notamment, un vaste ruban de migration qui part de
l'Est de la Sibérie et du Kamtchatka, et qui suit les côtes de la Chine et du
Japon, traverse le golfe du Tonkin, le Nord de la Péninsule indo-chinoise
(qui n’offre dans ces régions que des altitudes inférieures à 1.000 mètres)
suit la côte orientale de l’Inde, et se continue par Ceylan, les Maldives,
les Seychelles, etc., jusqu'à Madagascar.
Certes, peu d’espèces vont jusque là. Mais il en est tout de même un
certain nombre sur lesquelles nous sommes fixés par des constatations
objectives. Les Courlis cendrés sont assez abondants sur les côtes de
Madagascar. C’est même de Madagascar que venait le spécimen décrit
par Brisson en 1760 (2), On rencontre sur les côtes malgaches les deux
formes paléarctiques de Numenius arquata. D'abord N. a. lineatus
Cuvier, qui niche en Sibérie (Daourie), et qui a été signalé à Aldabra, aux
Seychelles et à Madagascar; il y arrive sans doute par la voie dont nous
venons de parler, et qui correspond à l’éventail sibéro-malaisien. Ensuite
N. a. arquata L. qui niche dans le Nord de l'Europe et parvient sans
doute à Madagascar par la voie caucaso-zambézienne. (Cette forme a été
capturée aux Comores).
On rencontre aussi à Madagascar les deux formes, européenne et
sibérienne, de Courlis corlieu.
Ces Courlis arrivent à Madagascar dans les premiers jours du mois de
(1) Les éventails européo-sénégambien, cau- gent, et ensuite divergent). Cf. M. BOUBIER,
caso-zambésien, aralo-malabarien, himalayo- L'’Oiseau et son milieu, Paris, Flammarion,
indou (ce dernier correspondant à une trans- 1922, p. 81-84.
humance plutôt qu’à une véritable migration) (2) C£. BRISSON, Ornithologie, V, p.321, pi. 28.
et sibéro-malaisien (ce dernier d’abord conver-
OISEAUX. 21
novembre, avec une grande précision : ils semblent pouvoir y faire une
seconde nichée, ainsi que permet de le penser l’autopsie que nous avons
faite d’une femelle, contenant un œuf presque à maturité. En tout cas,
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Fig. 2. — Les Migrations des Oiseaux à Madagascar.
on trouve à Madagascar, des jeunes en troupe, mais qui disparaissent à
la fin du printemps.
Si ces observations sont confirmées, des oiseaux nichant en juin dans
l’hémisphère Nord, nicheraient de nouveau en novembre dansl’hémisphère
22 MADAGASCAR.
Sud, fait d’une importance considérable pour l'interprétation théorique
des migrations.
Avec les Courlis, diverses espèces de Chevaliers (Tringa nebularia,
T. ochropus), de Barges (Limosa lapponica, Terekia cinerea), de bécas-
seaux (Ærolia testacea, E. minula, E. alpina) et d’autres oiseaux de
rivage (Actilis hypoleucos, Arenaria interpres, Squatarola squatarola, Cro-
cethia alba, Charadrius hiaticula toundrae, Ch. mongolus atrifrons,
Ch. leschenaulli, etc.) émigrent régulièrement jusqu’à Madagascar. Nous
sommes d’ailleurs, mal renseignés sur leur comportement dans la grande
île. Nous ignorons notamment s'ils font, comme semblent le faire les
Courlis, une seconde couvée automnale. Bien d’autres espèces migra-
trices poussent jusqu’à Madagascar, où l’on a constaté authentiquement
leur présence : Phœnicopterus ruber antiquorum, Upupa epops epops,
Riparia riparia riparia, Coracias garrulus, Pernis apivorus, Falco eleo-
norde.
Mais ces migrations restent toujours un peu accidentelles : Madagascar
est, évidemment, un point terminus, en somme assez rarement atteint.
Il est à remarquer qu’au rebours des oiseaux que nous venons de
signaler, aucun Anatidé du Nord ne parvient jusqu'à Madagascar, au
cours des migrations de ce groupe, qui paraissent orientées d’une façon
plus oblique, et semblent emprunter principalement la voie européo-
sénégambienne.
En dehors des grandes migrations à point de départ eurasiatique, l’avi-
faune de Madagascar paraît avoir quelques relations régulières avec le
continent africain : certaines espèces d’Anatidés (Dendrocygna viduata,
Sarkidiornis melanonotus, Anas punctata) se rencontrent notamment, en
bien plus grand nombre pendant la saison des pluies, et ce fait ne peut
s’expliquer que par des migrations périodiques en Afrique, où ces espèces
se rencontrent aussi (1.
De même, pour les Plegadis falcinellus, le Falco concolor, etc.
(1) La plupart des autres Anatidés de Mada- aïlleurs (Thalassornis leuconota insularis,
gascar constituent des formes endémiques Nyroca nyroca innotata, etc.).
particulières à l’île, et qu’on ne rencontre pas
OISEAUX. 23
Ces oiseaux doivent suivre la même route que l’Eurystomus madagas-
cariensis qui arrive à Madagascar au moment des premiers orages, et
qui est nommé, pour cette raison, l’Oiseau du tonnerre. A la fin de la
saison pluvieuse, au mois de mars, ces oiseaux regagnent la côte orien-
tale de l'Afrique, et les pêcheurs Sakalaves, pendant les nuits où ils
pêchent, au large, les tortues de mer, les entendent souvent passer en
croassant, au-dessus de leur tête.
Les cailles, paraîtraient, a priori, pouvoir se livrer à des migrations
analogues. La Coturnix coturnix africana présente à Madagascar, un
comportement différent, suivant les lieux qu’elle habite : celles qui
habitent le centre de l’île (environs de l’Ankaratra, vers 1.500 ou 1.600 m.
d'altitude) y sont absolument sédentaires. Celles qui habitent le Nord
ou le Nord-Ouest, au contraire (Diégo-Suarez, Montagne d’Ambre, Nosy-
Bé), émigrent régulièrement. Quant à la Coturnix delegorguei, qui habite
l'Ouest et le Nord-Ouest de Madagascar, elle est sédentaire, niche, et
se rencontre en toute saison.
Il existe en outre à Madagascar des migrations de {ranshumance, entre
la forêt de l’Est et les hauts plateaux, notamment. La forêt, pendant la
saison chaude, est d’une humidité telle que peu d’espèces peuvent s’en
accommoder. Beaucoup d’oiseaux gagnent alors les hauts plateaux, où
ils trouveront, en même temps qu’une humidité moins grande, une
température plus fraîche. C’est le cas, par exemple, de Cuculus polio-
cephalus rochii. D’autres traversent les hauts plateaux pour gagner les
forêts de l’Ouest, plus sèches, pour toutes les raisons que nous avons
dites. Nous pouvons citer, en particulier : Leptosomus discolor, Campe-
phaga cinerea, etc.
Sur les migrations qui peuvent avoir lieu, et qui ont lieu probablement,
du Nord au Sud, le long de la côte orientale, ou au contraire dans les
plaines de l'Ouest, nous ne connaissons presque rien. Nous savons seu-
lement que certains oiseaux ne se rencontrent, sur tel ou tel point,
qu’à tel ou tel moment de l’année. Où vont-ils ensuite? Quels sont les
causes de leurs déplacements? Nous l’ignorons. De nombreuses recherches
restent à faire, dans cet ordre d'idées; mais elles nécessitent pour être
24 MADAGASCAR.
fructueuses beaucoup de peine, une présence assidue sur le terrain, et de
sérieux dons d'observation. En ces matières, le succès ne s’acquiert pas
sans difficultés, et rien ne supplée à l’effort personnel de l’ornithologiste.
Pour être complet, il nous faut mentionner les déplacements irrégu-
liers, par exemple ceux occasionnés par le voyage des bancs de poissons
que suivent les oiseaux de mer. C’est ainsi qu'ont été tués sur la côte
orientale, entre Tamatave et Maroantsetra plusieurs exemplaires de
Macronectes giganteus 4), d'ordinaire confinés dans les mers du Sud, aux
Crozet ou aux Kerguélen. Enfin nous devons mentionner aussi les
voyages qu'’effectuent les espèces acridophages : Corvus albus, Milvus
migrans parasitus, Bubulcus ibis, etc., à la suite des vols de sauterelles.
2. — Les milieux biologiques.
Par milieux biologiques (on dit souvent aussi biotopes), nous enten-
dons les groupements physionomiques dépendant à la fois de l’orographie,
de l’hydrographie, et de la végétation, qui conditionnent la vie des
oiseaux qui les habitent. Nous devons, dès à présent, faire remarquer
qu’en ce qui concerne la végétation, nous emploierons le mot formation,
de préférence à l’expression d’association végétale, à laquelle une école
moderne de phytogéographes attribue une signification que nous ne
pouvons accepter dans son intégralité (.
On peut distinguer, actuellement, à Madagascar, les milieux biolo-
giques suivants :
19 Les hauts sommets, avec brousse éricoïde secondaire ou primitive;
290 La prairie des hauts plateaux;
30 La grande forêt à feuilles persistantes;
49 La forêt secondaire à Ravenala;
59 La forêt à feuilles caduques;
(1) Procellaria gigantea auctorum. l'association végétale et l’espèce en systématique.
(2) Nous ne pouvons accepter, notamment, le C’est une assimilation entièrement inadmis-
rapprochement que l’on a voulu faire entre sible pour qui connaît la « forêt primitive ».
OISEAUX. 25
6° La brousse à euphorbes et à Didierea;
7° Les plaines sablonneuses subdésertiques;
8e Les lacs, marais et cours d’eau;
90 Les rivages maritimes.
Une première remarque qui s'impose, c’est que la distinction ci-dessus,
faite en vue de l’étude des oiseaux, n’en correspond pas moins à une
réalité objective. Sans doute, il serait possible ou nécessaire d’envisager
d’autres groupements, si l’on étudiait d’autres animaux, par exemple
des groupes d’invertébrés essentiellement terrestres, ou dulcaquicoles.
Mais la biogéographie de Madagascar a une réelle unité, et les milieux
que nous allons définir et étudier ci-après, valent pour la plupart des
êtres vivants qui ont une existence aérienne.
Ces milieux dépendent dans une très large mesure de leur situation
géographique.
La part faite à celle-ci se traduira par une Carte ornithogéographique
de Madagascar, dont nous étudierons les éléments à la fin de ce chapitre.
Les conditions, si variées qui créent le milieu biologique ont, bien
entendu, une répercussion sur les caractères de son avifaune. Ceux-ci
sont, à vrai dire, rarement exclusifs. Il en est ainsi des formations végé-
tales, auxquelles on ne peut assigner une composition floristique
constante, Ces groupements biologiques d'oiseaux, envisagés d’après leur
milieu, n’ont assurément aucune valeur proprement biotaxique. Mais
cependant, dans la nature, ils correspondent à quelque chose d’objectif,
ayant une réelle signification.
*
* *
Il ne faut, en outre, jamais perdre de vue que la plupart des milieux
biologiques actuels de Madagascar, ne sont pas des milieux primitifs,
et qu'ils ont été plus ou moins profondément modifiés, et parfois radi-
calement transformés, par l’action de l’homme. La faune de Madagascar
est, dans son essence, une faune forestière. Ce caractère doit toujours
être présent à l'esprit, si l’on veut comprendre les diverses variations que
comporte la répartition géographique actuelle de l’avifaune malgache.
OISEAUX. 4
26 MADAGASCAR.
LES HAUTS SOMMETS. — Du massif montagneux qui occupe le centre de
l’île de Madagascar, émergent trois sommets culminants, qui sont, en
allant du Nord au Sud, le Tsaratanana (2.883 m.), le Tsiafajavona
(2.644 m.) et l’Andringitra (2.659 m.).
La végétation en a été étudiée par PERRIER DE LA BATHIE ®) qui y a
reconnu d’abord une forêt à mousses, jusqu’à 1.000 mètres environ, une
sylve à lichens, de 1.000 mètres à 2.000 mètres environ, et au-dessus, une
zone à broussailles éricoïdes : le nom de cette formation suffit à indiquer
l'allure, le port des végétaux qui la peuplent. Chose étrange, ces végétaux
appartiennent aux familles les plus diverses : à côté d’Éricacées vraies
(Philippia en particulier), on trouve des Composées, des Rubiacées; et
à ces familles, chez qui le port éricoïde n’est pas exceptionnel, se joignent
des Gentianacées, des Labiées et même une Graminée!
Il faut regretter, hélas, que sur tout le sommet du Tsiafajavona, du
Tsaratanana, et sur une bonne partie de celui de l’Andringitra, cette
végétation n'ait plus rien de primitif. Partout où la végétation a
été atteinte par le feu, les Philippia ont pris le dessus, et la composition
de la flore primitive des deux premiers sommets nous restera toujours
inconnue, « perte irréparable, écrit M. Perrier de la Bathie, aussi bien
au point de vue utilité économique qu’au point de vue scientifique ( ».
La faune de ces hauts sommets a certainement été aussi appauvrie
que sa flore. C’est assurément déplorable. Nous verrons plus loin que
nous ne connaissons que quelques éléments de l’avifaune de la sylve à Ilex
qui couvrait jadis les hauts plateaux du Centre de Madagascar.
Nous ne sommes pas beaucoup plus avancés en ce qui concerne l’avi-
faune des hauts sommets de la grande île.
La sylve à lichens dont nous avons parlé n’a pas, à proprement parler,
(1) Cf. PERRIER DE LA BATHIE, La Végé- Mémoires de l’Acad. malgache, 1927, III,
lation malgache, 1921, p. 146-150. — Le (2) Cf. PERRIER DE LA BATHIE, loc. cit., 1927,
Tsaratanana, l’Ankaratra et l’Andringitra, p.27. |
OISEAUX. AT É
de faune spéciale, en ce qui concerne les oiseaux : on peut y rencontrer
notamment Philepitta castanea et Oriolia bernieri.
Quant à la zone très élevée des broussailles éricoïdes, son avifaune ren-
ferme quelques éléments spéciaux : :
Neomixis flavoviridis delacouri ;
Zosterops maderaspatana analoga ;
Nesillas typica monticola;
Dromæocercus seebohmi, etc.
Dans les endroits humides, on rencontre un rare petit Râle : Saro-
thrura watersi.
Il nous faut dire ici un mot de la faune de la forêt primitive des hauts
plateaux, de la sylve à Ilex, dont il ne reste presque plus rien. On ne
retrouve quelques lambeaux de cette forêt que dans le massif de l’Anka-
ratra (Manjakatompo), dans la région de Tsinjoarivo, dans celle d’Anjo-
zorobé, et sur quelques autres points.
N'oublions pas que Tananarive s'appelait autrefois Analamanga (le
bois sacré) et qu'il existe encore un quartier de la ville qui porte le
nom d’Analakely (le petit bois). On voit le changement assez profond
qu'a subi l’aspect de cette région, et l’on comprend dès lors que bien
des éléments forestiers de son avifaune n’aient pu survivre à la disparition
de la grande forêt.
Cette faune primitive devait comprendre des éléments aujourd’hui
complètement éteints. Peut-être quelques-uns étaient-ils analogues à
ceux qui existent dans les forêts de l'Est : il devait y avoir par exemple,
à Manjakatompo, une forme de Lophotibis cristata. D’autres de ces élé-
ments ont survécu, par exemple Monticola sharpei interioris. Enfin,
Zosterops hovarum et Neodrepanis hypoxantha sont peut-être éteints :
mais on pourrait peut-être aussi essayer de les rechercher dans la région
de Tsinjoarivo et celle d’Anjozorobé, où subsistent encore des vestiges
de forêts.
28 MADAGASCAR.
LA PRAIRIE DES HAUTS PLATEAUX. — La plus grande partie des hauts
plateaux de Madagascar est aujourd’hui recouverte d’une végétation
de Graminées qui a pris la place des formations autochtones, forestières
ou arbustives, détruites par les feux de brousse. C’est donc un milieu
artificiel, qui représente le stade presque ultime de la dégradation que
fait subir le feu aux formations végétales primitives; ce n’est pas un
milieu naturel, une s{eppe, comme on le pensait volontiers il y a quelque
trente ans (1). Aujourd’hui, on ne conteste plus guère le caractère secon-
daire des prairies malgaches. M. PERRIER DE LA BATHIE, auquel il faut
revenir, lorsqu'on parle de la végétation de Madagascar, a établi
le processus de dégradation de la végétation primitive des hauts pla-
teaux, qui aboutit aux prairies en question(?), en partant d’un climax
dense et riche en espèces endémiques, en passant par le savoka (8) à Phi-
lippia et à fougères, pour aboutir à une prairie à graminées xérophiles à
rhizomes, notamment Cynodon dactylon, Cymbopogon cymbarius et
Arislida similis, auxquelles il faut ajouter Cyperus compactus, toutes
plantes plus ou moins cosmopolites, de valeur fourragère faible, et dis-
paraissant, au surplus, petit à petit devant les feux, qui détruisent à la
fois leurs graines et leurs rhizomes superficiels.
A cette transformation de la flore a correspondu une modification
semblable de la faune. Nous ignorons presque complètement, nous
l’avons dit, la composition de l’avifaune de la forêt primitive des hauts
plateaux, — notamment de la sylve à lichens et à Ilex — dont il ne reste
presque plus rien. Il est certain que de nombreuses espèces de cette
avifaune ont disparu lors de la transformation du milieu.
(4) Cf. E.-F. GAUTIER, Madagascar, Essai de d’Agriculture coloniale, vol. VIII, 1928, p. 84-
géographie physique, 1902, p. 253 et suiv. — 85-86.
et PERRIER DE LA BATHIE, La Végétation (3) Le mot savoka désigne, en malgache,
malgache, 1921, p. 11-13 et 173-174. l’ensemble des formations broussaieullses qui
(2) Cf. PERRIER DE LA BATHIE, Les prairies de s'emparent du sol parcouru par les feux, après
Madagascar, Revue de Botanique appliquée et destruction de la végétation primitive.
OISEAUX. 29
Un très petit nombre d’espèces, principalement granivores, ont pu
s’adapter à la prairie malgache.
Ce sont, notamment.
Coturnix coturnis africana (avec une prédilection pour les altitudes
supérieures à 1.800 m.).
Margaroperdix madagascariensis.
Turnix nigricollis.
Ploceus madagascariensis.
Spermestes nana.
Cisticola madagascariensis.
Saxicola torquata ankaratrae.
Mirafra hova.
Il est curieux de comparer cette faune secondairement adaptée à
celles qui se rencontrent, dans des conditions analogues, dans des régions
tropicales tout à fait différentes, par exemple à celle que le Dr E. STRE-
SEMANN a pu étudier dans l’île Bourou ®) voisine de Célèbes, ou à celle
qui a été rencontrée par le Dr SarasiN en Nouvelle-Calédonie (2).
A Bourou, où la prairie est caractérisée au point de vue botanique
par 1mperata arundinacea, on n’y rencontre guère qu'un Plocéidé, le
Munia mollucca, et une Cisticole, la Cisticola exilis, genre dont la plas-
ticité est vraiment remarquable. Il faut y ajouter un Coucou spécial, le
Centropus bengalensis medius, alors qu’à Madagascar, le Tolo (Centropus
madagascariensis) s’accommode assez mal de la steppe herbeuse, et a
besoin, au moins, d’une végétation broussailleuse élevée. Enfin, à Bourou
comme à Madagascar, des Chelidon et des Collocalia survolent la prairie,
mais n’y séjournent pas. En Nouvelle-Calédonie, un seul oiseau grani-
vore, l'Erythrura psittacea, et un Turnix également, le Turnix varia
novae-hollandiae. On touche du doigt l’origine toute récente de ces
milieux artificiels. La pauvreté de leur faune fait ressortir l’insignifiance
(4) Cf. Novitates zoologicae, 1914, p. 358-400. néo-calédonienne en voie de disparition, Revue
(2) F. SARASIN, Die Vügel Neu-Caledoniens, française d’Ornithologie, 7 janvier 1944, p. 1-9.
Bâle, 1913. — Quelques Oiseaux de la Faune
30 MADAGASCAR.
de leur valeur économique, et le danger qu’il y a, à tous points de vue, à
les laisser se multiplier et s'étendre. Tant au point de vue de la protection
de la faune et de la flore que de celle des intérêts économiques du pays,
la pratique séculaire des feux dans les régions tropicales est une pratique
néfaste, et proprement mortelle. Cela a été dit, bien avant nous; nous le
répétons encore, sans nous lasser.
LA GRANDE FORÊT A FEUILLES PERSISTANTES. — Cette forêt, bien que
très dégradée aujourd’hui sur une grande partie de sa surface, constitue
encore une bande presque continue, le long de la côte orientale de Mada-
gascar, depuis Vohémar jusqu’au Sud de Farafangana, sur une largeur
qui peut varier de 25 jusqu'à 80 kilomètres, et entre des altitudes qui
s’étagent de 0 à 1.400 mètres environ. La forêt de la bande côtière, aux
altitudes basses, n’est d’ailleurs qu’exceptionnellement intacte, et appar-
tient plutôt aux facies de dégradation que nous étudierons tout à
l'heure ().
« Peu variable du Nord au Sud, écrit M. Perrier de la Bathie (2), la
forêt orientale l’est un peu plus de l'Est à l'Ouest ®. Néanmoins, son
faciès est partout le même, et ses variations sont insensibles. Dans
l’ensemble, c’est une belle forêt à feuillage large et sombre, très hété-
rogène, sans essence dominante, avec trois étages très marqués. Elle ne
forme qu’une seule et immense association, excessivement complexe, où
le nombre des espèces, représentées, parmi 100 plantes poussant côte à
côte, peut être supérieur à 50. »
C’est, au point de vue ornithologique, le milieu à la fois le plus riche,
et le plus caractéristique de Madagascar.
La faune primitive de Madagascar était, nous l’avons dit, une faune
(1) Il faut noter que la province de Nosy-Bé, (3) Variation conditionnée avant tout par
dont nous avons déjà parlé, doit être comprise l'altitude, et qui a peu d'influence sur la faune
sous la présente rubrique. ornithologique.
(2) La Végétation malgache, p. 89.
OISEAUX. 31
forestière. La faune de la forêt orientale en conserve les restes, certaine-
ment bien diminuée, mais encore assez riche :
Les différents étages de la forêt se partagent, bien entendu, ses habi-
tants, suivant des règles bien tranchées.
Nous distinguerons :
1° Les Oiseaux vivant à terre (généralement insectivores).
Moœsænas unicolor.
Lophotibis cristata.
Rallus gularis.
Mentocrex kioloïdes.
Ortygometra insularis.
Il est à remarquer que, de tous ces oiseaux, aucun ne niche à terre. Ce
fait est dû à l'humidité extraordinaire qui règne en forêt pendant la saison
des pluies ). Les rallidés ci-dessus font leur nid sur des buissons bas,
à 50 centimètres ou 1 mêtre de terre.
20 Les Oiseaux vivant tantôt à terre, tantôt sur les branches
basses ou moyennes des arbres. — Parmi eux, nous comprenons les
oiseaux du groupe des Brachypteracias (Atelornis, etc.), et les Couas. Il
est à noter que les Couas de la forêt orientale sont des Couas grimpeurs,
qui ne vivent pas seulement à terre, comme les Couas coureurs de l'Ouest
de Madagascar. Il faut sans doute voir dans ce fait une réaction adapta-
tive contre l’extrême humidité du sol à certaines époques. Certaines
espèces (Coua delalandei, Coua serriana) sont très étroitement localisées.
39 Les Oiseaux vivant à l'étage intermédiaire de la forêt.
Rapaces nocturnes.
Vanga curvirostris.
Artamella leucocephala.
Euryceros prevosti.
(1) Dans la forêt orientale de Madagascar les fourmilières même sont aériennes, suspendues
aux branches des arbres.
32 MADAGASCAR.
Philepitia castanea.
Hypositta corallirostris.
Monticola sharpei sharpei.
Dromæocercus brunneus.
Terpsiphone mutata.
et toutes les espèces des genres Bernieria, Copsychus, Hypsipeles, etc.
49 Oiseaux vivant à la cime des grands arbres.
Grands rapaces se nourrissant principalement de mammifères (Astur
hensti, Eutriorchis astur).
Graucalus cinereus.
Cyanolanius bicolor.
Oriolia bernieri.
Pseudobias wardi.
Coracopsis vasa.
Corapsis nigra, etc.
LA FORÊT SECONDAIRE A RAVENALA. — C’est une forme de dégrada-
tion de la grande forêt, dont l'étage dominant est formé par les cimes
de cette Musacée appelée, on ne sait pourquoi, Arbre du voyageur (Rave-
nala madagascariensis). C’est une forêt ouverte, où les grands arbres
ont disparu et où les Pandanus sont assez nombreux. Cette formation se
rencontre, d'ordinaire, dans des régions assez basses (0 à 500 m.) et
plutôt marécageuses. Mais dans certains cas, on la rencontre beaucoup
plus haut, et jusqu’à plus de 1.000 mètres d’altitude. Ajoutons que la
faune de cette forêt ouverte est en même temps celle des lLisières de la
forêt précédente, quelle que soit la formation végétale (savoka ou prairie)
qui constitue cette lisière.
Cette avifaune est caractérisée par les espèces suivantes :
Nectarinia notata.
Nectarinia souimanga.
OISEAUX. 33
Zosterops madagascariensis.
Abbotornis chabert.
Hartlaubius madagascariensis.
Nelicurvius nelicourvi (— Ploceus pensilis).
Atelornis crossleyt.
Et quelques petits Rapaces diurnes (Accipilter).
LA FORÊT A FEUILLES CADUQUES. — C’est ce qu’à Madagascar on
appelle ordinairement : la forêt de l'Ouest. Magnifique, lorsqu'elle
pousse sur les alluvions fertiles du bassin inférieur des fleuves, elle a été
malheureusement très dégradée, et presque nulle part on ne peut la ren-
contrer dans son état primitif. Il n’y a pas à douter que sa faune ne soit
également très appauvrie aujourd’hui.
Cette forêt se présente généralement sous l’aspect d’une futaie claire
très élevée, avec un sous bois peu dense, présentant presque toujours un
caractère xérophytique accentué, et recouvrant un sol plus ou moins
dénudé. Le long des cours d’eau, la végétation devient parfois plus
épaisse, et la forêt peut prendre l’aspect typique de « galerie forestière (4) ».
Les caractéristiques faunistiques sont ici d’ordre essentiellement géo-
graphique. On trouve, en effet, quelques espèces communes à cette forêt
et à la forêt de l'Est, ce qui peut donner à penser qu’il n’y a pas d’incom-
patibilité entre ces deux milieux et qu’ils offraient autrefois, des condi-
tions biologiques analogues. C’est le cas de Tchitrea (Terpsiphone)
mutata, Ixocincla (Hypsipetes) madagascariensis, Calicalicus madagas-
cariensis. D’autres oiseaux revêtent dans l’Ouest une forme qui diffère
subspécifiquement de celle de l'Est. Cela montre que ces oiseaux ont
été sensibles à la variation du milieu, et que cette variation est déjà
ancienne. C’est le cas, par exemple, d’Artamella leucocephala annae, de
Vanga curvirostris celera, de Coracopsis vaza drouhardi, de Coracopsis
(1) Les galeries forestières représentent un ce reste ayant survécu grâce à l’humidité des
reste de la forêt primitive détruite par le feu, cours d’eau, empêchant le feu de se propager.
OISEAUX. 5
34 MADAGASCAR.
nigra libs, d’A gapornis cana ablectanea, de Lopholibis cristala urschi, etc.
Les Couas coureurs fournissent aussi des éléments communs à l’Ouest
et à l'Est, avec des différences subspécifiques : Coua cristata cristata et
C. c. dumonti; et des éléments spéciaux à l'Ouest, coureurs vivant à terre :
Coua gigas, Coua coquereli, montrant bien, par cette répartition, la haute
ancienneté relative des Couas.
Il y a quelques autres espèces d’oiseaux caractéristiques de l'Ouest,
telles que Falculia palliata, et ce curieux Mesœnas variegata, qui est
répandu, par places, du Nord-Ouest de l’île jusqu’à la Betsiboka, et
qu'on a longtemps cru être la femelle du Mesœnas unicolor. On est resté
longtemps sans le retrouver, car on le cherchait dans la grande forêt
orientale, où il n’a jamais existé.
Enfin, il y a quelques espèces occidentales étroitement localisées, telles
que Philepitta schlegeli, qu’on trouve seulement dans les falaises calcaires
du Bemaraha.
%#
* *
LA BROUSSE A EUPHORBES ET A DIDIEREA. — Ce milieu est étroite-
ment limité au point de vue géographique, dans le Sud-Ouest de Mada-
gascar. Botaniquement, il est caractérisé par une végétation hautement
spécialisée, essentiellement xérophytique, composé d’arbres de deuxième
grandeur, d’arbustes, de plantes ligneuses et semi-ligneuses, très souvent
aphylles, appartenant à des genres qui ne sont représentés nulle part
ailleurs (Didiera, Alluaudia) ou à des espèces parfaitement aberrantes de
genres à plus vaste dispersion (Pachypodium, Euphorbia, Kalanchoe, etc.).
Cette végétation présente, évidemment, une adaptation très étroite à
la sécheresse, mais ses caractères particuliers ne sont pas uniquement dus
à cette adaptation. Elle constitue une relique tout à fait singulière. Cet
aspect de relique est confirmé encore par l’étude de la faune : c’est dans
cette brousse à Didierea que nous trouvons en effet, deux types d’oiseaux
tout à fait spéciaux, et à localisation très étroite : l’Uratelornis chimaera,
sorte de Brachypteracias aberrant, et cet extraordinaire et énigmatique
Monias benschi, dont les affinités réelles ont suscité tant de discussions.
OISEAUX. 39
D’autres espèces y sont également localisées : Coua verreauxi, Monticola
imerina, Thamnornis chloropetoïdes, ainsi que de nombreuses sous-espèces :
Cynniris souimanga apolis, Newtonia brunneicaudae archboldi, Neomixis
striatigula pallidior, Nesillas typica lantzii, etc.
LES PLAINES SABLONNEUSES SUBDÉSERTIQUES. — Ces formations sont
caractéristiques de l'Ouest. Toutes ne paraissent pas avoir un caractère
primitif. Elles ont en tout cas été certainement étendues par les feux,
au détriment de la forêt claire. Mais cependant, dans certains cas, elles
constituent peut-être des formations naturelles. Pendant la saison des
pluies, elles revêtent parfois le caractère de véritables prairies.
Leur avifaune est très spécialisée. Elle comprend des hôtes de passage,
hirondelles et martinets, qui viennent, de loin parfois, y chasser les
insectes dont ils font leur proie. C’est là aussi que circulent les busards
et l’Asio nisuella hova (anc. Ofus capensis major) qui y chassent les ron-
geurs et autres petits mammifères.
Comme oiseaux sédentaires (ou erratiques) caractéristiques, nous
citerons principalement :
Pterocles personatus.
Coturnix delegorguei.
Œna capensis aliena (qui a une tendance à étendre son aire de
dispersion).
LES LACS, MARAIS ET COURS D'EAU. — Voilà un milieu qui, malgré des
caractères qui lui communiquent une réelle unité, n’en a pas moins des
aspects très divers. Les cours d’eau de Madagascar offrent entre eux des
différences très tranchées. Ces différences tiennent essentiellement aux
conditions orographiques. Les rivières à rapides et à cascades du versant
oriental sont difficilement comparables aux fleuves majestueux, coupés
36 MADAGASCAR.
de bancs de sable qui arrosent la partie occidentale de la Grande Ile.
Mais le caractère aquatique du milieu qu'ils constituent amène une cer-
taine uniformité dans leur avifaune.
Il en est de même pour les lacs et pour les marais.
Leur population ornithologique est répartie entre plusieurs groupes.
L'un, que nous pourrons appeler les oiseaux de marais proprement
dits, comprend d’abord le groupe nombreux des Hérons, des Anastomes,
des Falcinelles, des Ibis, des Tantales.
L'autre comprend des nageurs intermittents :
Fulica cristata.
Gallinula chloropus pyrrhorhoa.
ou des coureurs de nénuphars :
Actophilornis (Parra) albinucha.
Porphyrio madagascariensis.
Porphyrula alleni.
Tous ces oiseaux fréquentent de préférence les petites places claires,
entourées d’épais massifs de roseaux.
Le troisième groupe comprend les nageurs vrais, Grèbes et Canards,
réunissant les canards barboteurs (Anas melleri, Anas erythrorhyncha,
Querquedula hottentota), les canards plongeurs (Thalassornis leuconota
insularis, Nyroca nyroca innotata), et les canards percheurs (Dendrocygna,
Netlapus, Sarkidiornis).
Enfin, il ne faut pas oublier le groupe des grands plongeurs : Anhingas
et Cormorans, représentés à Madagascar par des formes particulières
(Phalacrocorax africanus pictilis, Anhinga rufa vulsini). Mentionnons, pour
terminer, le charmant petit martin-pêcheur bleu (Corythornis cristata)
qui est l’hôte aimable et brillant de tous les cours d’eau, de tous les lacs,
de tous les marais de la colonie.
Les bancs de sable des grands cours d’eau de l'Ouest, et des lacs qui
bordent la côte sont particulièrement peuplés d’oiseaux. Ils rappellent
un peu, à ce point de vue, bien que d’assez loin, les lacs et cours d’eau si
riches de l'Afrique centrale et occidentale; et ils font transition avec la
OISEAUX. 37
faune des estuaires, dont nous allons parler tout à lheure. Ces bancs de
sable des bords des rivières sont fréquentés par quelques oiseaux ripi-
coles, que nous allons retrouver sur les rivages maritimes :
Ibis (Tantalus) ibis.
Charadrius tricollaris,
Dromas ardeola.
Glareola ocularis.
LES RIVAGES MARITIMES. — Madagascar présente deux rivages mari-
times, très dissemblables quant aux conditions biologiques qu'ils offrent
à leur avifaune. La côte orientale, rectiligne, abrupte, sans golfes ni
mouillages, bordée de récifs coralliens, toujours battue par l’alizé ou la
mousson, est exposée à de fréquents cyclones. La multiplicité des lieux
d'habitation qu'avec une inconséquence incroyable, l'homme s’est plu,
malgré les conditions défavorables, à multiplier sur cette côte, y rendent
la vie des oiseaux pleine d'insécurité. La faune ornithologique de cette
côte comprend d’abord les éléments apportés par les grandes migra-
tions : Courlis, Barges (en particulier les Terekia), Chevaliers et Bécas-
seaux; elle comprend aussi quelques éléments autochtones sédentaires :
Charadrius tricollaris et autres petits Charadrüdés, etc. Enfin, la masse
des oiseaux pélagiques poussés vers la côte soit par la faim (à la
suite d’un banc de poissons, par exemple) soit par la tempête : Pétrels,
Frégates, Fous, Païlle-en-queue, Prions, Goélands, Mouettes, Sternes, etc.
La côte occidentale, basse, sablonneuse, avec des lagunes, de vastes
baies, de profondes estuaires, abrite une population ornithologique d’un
tout autre caractère.
Les eaux calmes du Canal de Mozambique ne sont guère fréquentées
par les oiseaux pélagiques. Par contre, ses bords sont peuplés d’une mul-
titude de grands oiseaux de rivage, dont le plus caractéristique est le
flamant (Phæœniconaïas minor). Le caractère halophile des flamants a
38 MADAGASCAR.
déjà été maintes fois signalé (). L'espèce de l’Afrique australe et de
Madagascar confirme parfaitement la règle. Son habitat est bien borné
par la limite de la salure des eaux. Il se rencontre, au surplus, sur toute
la côte occidentale, dans les endroits découverts, depuis l'embouchure
de la Mahavavy du Nord, jusqu’au delà de Tuléar.
Au flamant viennent s'ajouter de nombreux échassiers ripicoles :
Ibis (Tantalus) ibis;
Threskiornis æthiopicus berniert:
Platalea alba;
Dromas ardeola;
auxquels il faut ajouter quelques hérons (la plupart cependant préfèrent
les eaux douces) et toute la série des courlis, barges, chevaliers, bécas-
seaux et pluviers que nous avons déjà rencontrés sur la côte Est.
Les canards (sensu lato), les cormorans, les Anhingas, fréquentent
surtout les lacs littoraux et les estuaires.
On doit encore ajouter au tableau quelques mouettes et quelques
Sternes, et pour finir, mentionner le plus grand rapace de Madagascar,
le Cuncuma vociferoides, pygargue assez voisin de celui d'Afrique, qui
promène sa vaste envergure le long de tous les rivages occidentaux de
la Colonie.
Un aspect particulier des rivages de la côte occidentale de Madagascar
est constitué par la Mangrove. Cette formation végétale tout à fait par-
ticulière est une forêt littorale qui recouvre les terrains compris dans les
limites des marées. Ces terrains salés forment une boue bleuâtre, à
odeur de bitume, compacte et imperméable. Pour respirer dans ce
milieu si spécial, les arbres présentent soit des pneumatophores (radicelles
simples, saillant verticalement au-dessus du sol) soit des contreforts en
ailerons, soit des racines adventives surélevant la base du tronc au-dessus
(1) Cf. notamment R. PONCY, Biologie et migration du Flamant rose (Bull. Soc. zool. de
Genève, IIE, 5 janvier 1926).
OISEAUX. 39
de l’eau. Ces arbres appartiennent principalement aux genres Rhizophora,
Sonneratia, Avicennia, Ceriops, Bruguieria. Us sont de taille moyenne, et
la mangrove présente, grossièrement, l’aspect d’un verger de pommiers
dont les arbres seraient assez serrés. Cette Mangrove constitue un milieu
absolument spécial; son avifaune est très réduite : comme éléments par-
ticuliers, nous indiquerons le Lophotibis cristata urschi, qui paraît s’y
plaire, et le Foudia sakalava, le Foudi à tête jaune, qui niche dans les
palétuviers 4). Accessoirement, on y rencontre fréquemment le Cuncuma
vociferoides, perché sur une branche morte. La circulation dans la
mangrove est toujours très malaisée, — car on ne peut y circuler qu’à
marée haute et en bateau, au milieu de véritables nuées de moustiques.
Les observations y sont donc difficiles, et la mangrove a été, en somme
très peu étudiée, au point de vue biologique.
3. — Les variations des formes ornithologiques
conditionnées par le milieu.
L'intérêt des recherches des ornithologistes modernes est principale-
ment tiré de la notion de sous-espèce. Cette notion, dans son essence,
consiste simplement à reconnaître ce fait évident qu’une même espèce
d'oiseaux n’est pas semblable partout, et varie suivant les localités et les
milieux qu'habitent ses représentants.
Ce sont les naturalistes américains, auxquels l’immense étendue des
États-Unis avait permis de multiplier des constatations de ce genre, qui
ont introduit les premiers, dans la systématique, le nom et la notion de
sous-espèce, vers 1890. Toutefois nous devons faire ressortir, ainsi que
nous l’avons déjà fait, le rôle de précurseur qu’a, en cette matière comme
en bien d’autres, joué ALFRED GRANDIDIER, dès 1879. En Europe, ce
furent d’abord SEEBOHM en Angleterre, le baron voN BERLEPSCH et le
pasteur OTTo KLEINSCHMIDT en Allemagne; von TscHUSI ZU ScHMID-
HOFFEN en Autriche; et surtout le Dr E. HARTERT, directeur du
({) Dans le Sud-Ouest, la forme type est remplacé par le Foudia sakalava minor.
40 MADAGASCAR.
Muséum de Tring, qui répandirent l’idée nouvelle. Cette idée pénétra
fort tard, et eut quelque mal à se répandre en France, malgré les efforts
de M. le Pr E. TrouEssarT. Et je n’oserais pas affirmer qu’elle ait,
même à l'heure actuelle, rallié l'unanimité des ornithologistes français.
Cela tient à plusieurs motifs, dont le premier est sans doute la répugnance
qu'ont trop de nos compatriotes à consulter et à utiliser les travaux
étrangers. Mais, si extraordinaire que cela puisse paraître, il faut compter
aussi avec la survivance des vieilles théories cuviériennes de l’espèce,
qui ont marqué de leur empreinte plusieurs générations de naturalistes
français, et auxquelles ils ont beaucoup de peine à renoncer. Aujourd’hui
où l’évolution s’est imposée comme un fait à l’attention des naturalistes
du monde entier, il est proprement inconcevable qu’on cherche, par
des voies plus ou moins détournées, à nous ramener à des conceptions
périmées depuis près d’un siècle.
Il n’en est que plus nécessaire de préciser et de répandre cette notion
de sous-espèce, si claire, si simple, et si féconde, à laquelle il ne manque
en vérité, que d’être comprise.
A vrai dire, si en France l’ensemble même de cette notion reste encore
plus ou moins méconnue, à l'étranger on l’admet maintenant sans oppo-
sition; mais on reste cependant, dans les détails, quelque peu divisé à
son sujet.
Les uns, — par exemple le D' OTrro KLEINSCHMIDT — pensent
que la seule chose vraiment intéressante, à laquelle il convienne d’avoir
égard, est le sens général, la tendance de la variation considérée. D’autres,
comme le DT STRESEMANN, pensent au contraire que cette variation se
traduit par des modifications morphologiques qui en constituent le crité-
rium essentiel.
Pour ceux-ci c’est la forme élémentaire, la sous-espèce qui est la base,
la réalité objective; c’est elle seule que nous trouvons représentée dans la
nature. Les groupements tels que le Formenkreis ont un caractère plus ou
(4) Le D° O. KLEINSCHMIDT a d’ailleurs kreis de 1935 n'est pas exactement ce qu'il
passablement varié d'opinions au sujet de la entendait sous ce nom en 1926.
nature même du Formenkreis. Son Formen-
OISEAUX. 44
moins subjectif, et sont principalement destinés à nous permettre de
mieux percevoir le sens de la variation de ces formes et de les rapprocher
utilement.
Pour les premiers, c’est au contraire le Formenkreis (d’autres disent
Realgattung ou Rassenkreis) qui est la base fondamentale; c’est lui seul qui
existe réellement dans la nature. Les sous-espèces qui le composent
ressemblent aux anneaux d’une chaîne, enlacés, indistincts, et souvent si
enchevêtrés qu'il est presque inutile de chercher à les débrouiller.
Cependant, à notre avis, le naturaliste doit s’efforcer de parvenir à une
connaissance de plus en plus complète des formes naturelles. Certes, il est
souvent d’une extrême difficulté de distinguer entre elles des sous-espèces
qui passent de l’une à l’autre par une variation insensible. Mais il en est
de cela comme des vagues de la mer. On ne saurait dire exactement où
une vague commence, et où elle se termine. Chacune n’en a pas moins
cependant, momentanément, une existence objective. Une variation mor-
phologique actuelle, si elle est réelle et constante, mérite d’être constatée
et distinguée par un nom subspécifique. C’est la raison d’être même,
de la nomenclature trinominale (4),
Dans l’appréciation de ces différences parfois minimes, le rôle du
« terrain » se révèle capital. Trop longtemps, chez nous, le naturaliste
systématicien est resté exclusivement un homme de cabinet, classant
des êtres qu'il n’avait pas vus dans la nature, et qui ne pouvaient, par
suite, pas lui apprendre grand chose. L'exemple d’A. GRANDIDIER natu-
raliste explorateur et la fécondité de son action ont passé, à l’époque
presque inaperçus.
Depuis longtemps déjà, ces choses avaient été reconnues en Angleterre;
et les Fieldnaturalists, les naturalistes de terrain, y étaient appréciés à
leur valeur, alors que chez nous, on a lontemps traité les naturalistes-
voyageurs avec un dédain aussi complet qu’injustifié. En Allemagne
1) Cf. E. HARTERT, Die Vôgel der Paläark. in der Bewertung von Subspezies, Falco, 1923, 2.
(1) g g p
Fauna, Einleitung, I, 1910. — HE. STRESE- — GEYR VON SCHWEPPENBURG : Anmerkungen
MANN, Sollen die Subtilformen benannt werden? zur Subspeciesfrage (Zool.Jahrbücher, 49, 1924).
(Journ. für Orn., 1919, 3). — O. VON ZEDLITZ, — O. KLEINSCHMIDT, Die Formenkreislehre
Warum sind die Systematiker so oft uneinig und das Weliwerden des Lebens, Halle, 1926, etc.
OISEAUX. 6
42 MADAGASCAR,
même, le pays des musées et des laboratoires, on commence à revenir
des vieilles conceptions, et à sentir qu’un naturaliste qui n’a pas vu la
nature in situ est forcément incomplet. Et si l’on fait encore la distinction
entre les Feldornithologe et les Balgornithologe, c’est pour proclamer la
supériorité des premiers.
« Il est évident, écrivait le regretté comte VON ZEDLITZ, qu’un orni-
thologiste passant toute l’année accroupi à sa table dans un musée, ne
saurait être un juge compétent en matière de sous-espèces. La systéma-
tique n’a sa pleine valeur que si elle est étroitement liée à la biologie 4), »
Il va sans dire qu'il ne saurait être question d’appliquer ici les méthodes
plus ou moins précises dont use le généticien dans son laboratoire pour
la discrimination des lignées, critérium des espèces. L’ornithologiste de
terrain, le manieur d’échantillons — l’un ne va pas sans l’autre —
constate des faits d'observation, contingents, empiriques si l’on veut, mais
dont la généralisation est possible, car il n’y a, ni ne peut y avoir à leur
encontre aucune observation contraire. On peut donc leur attribuer une
valeur absolue, pour autant qu’on puisse parler d’absolu dans les
sciences biologiques.
*k
+ *
Si les différences qu’on exprime d’une manière uniforme au moyen de
la nomenclature trinominale sont parfaitement réelles, il faut cependant
prendre garde qu’elles peuvent être de nature et d'origines fort diverses.
Sans doute, la sous-espèce est avant tout une expression d’ordre géo-
graphique; nos prédécesseurs, sans en bien apprécier ni la signification, n1
l'importance, connaissaient déjà, et citaient les races ou les variétés
locales. Mais nos progrès dans la connaissance objective des êtres vivants
nous permettent aujourd’hui d’entrevoir, quoiqu’un peu confusément,
des variations d'ordre différent, et pour certaines d’entre elles, de soup-
conner leurs causes, à défaut de leur mécanisme.
Les modifications d’ordre stationnel; celles dues au milieu, au sol,
(4) Cf. O. von ZEDLITZ, loc. cit., Falco, 1923, 2, VII.
OISEAUX. 43
au régime alimentaire, à la sécheresse, à l’humidité, à l’altitude, ne sont
pas moins réelles que celles dues à l’éloignement géographique des loca-
lités d’origine, auxquelles elles se superposent souvent, et que parfois
elles recouvrent entièrement.
Certes, on avait depuis longtemps remarqué ces changements. On
savait, par exemple, que les oiseaux des régions de dunes ont presque
tous une livrée isabelle, ou de teintes très claires, alors que les oiseaux
de marais ont, au contraire un plumage généralement très foncé.
Mais on peut aujourd’hui faire presque un pas de plus; et les considé-
rations que nous avons esquissées montrent dans quel sens s’orientent les
progrès de nos connaissances.
*#
* *X
La grande étendue de Madagascar en latitude (plus de 130), sa configu-
ration orographique extrêmement variée (Points culminants : Tsara-
tanana, 2.883 m.; Andringitra, 2.659 m.; Tsiafajavona, 2.644 m.),
enfin la grande diversité de ses milieux biologiques font du petit conti-
nent malgache un véritable microcosme; on peut y prévoir, a priori,
des variations tout à fait intéressantes, parce que nettes et étendues. Et
en fait, il en est bien ainsi (1),
Ces variations, pour les oiseaux répandus sur toute l’île, aboutissent
en général, à une division en deux sous-espèces, l’une de l'Est, l’autre de
l'Ouest de Madagascar. C’est ainsi que nous avons, par exemple :
Est. Ouest.
Coracopsis vaza vaza. Coracopsis vaza drouhardi.
_ nigra nigra. — nigra libs.
Agapornis cana cana. Agapornis cana ablectanea.
Artamella viridis viridis. Artamella viridis annae.
(1) Chez les mammifères, dépendant étroite- ment bien marquées : parmi les Lémuriens, les
ment du milieu et soumis au plus haut point Propithèques offrent un exemple typique de
aux obstacles géographiques (fleuves, chaînes différenciation géographique.
de montagnes) ces variations sont particulière-
44 MADAGASCAR.
Est (suile). Ouest (suile).
Leptoterus chabert chabert. Leptopterus chabert schistocercus.
Coracina cinerea cinerea. Coracina cinerea pallida.
Vanga curvirostris curvirostris. Vanga curvirostris cetera.
Schetba rufa rufa. Schetba rufa occidentalis.
Lophotibis cristata cristata. Lophotibis cristata urschi.
Vinago australis australis. Vinago australis xenia, etc.
En fait, cette variation géographique correspond à une différence non
seulement d'habitat, mais de milieu : l'Est de Madagascar étant un
milieu forestier constamment humide (forêt ombrophile) et l'Ouest un
milieu sec, ou tout au moins à période sèche très accentuée.
D'autres variations se rencontrent à Madagascar, traduisant d’autres
différences de milieux. C’est ainsi par exemple qu’on trouve, à côté du Foudi
des hauts plateaux (Foudia madagascariensis madagascariensis) le Foudi
de la forêt de l'Est (Foudia mad. omissa). Dans les Foudis à tête jaune de
l'Ouest (Foudia sakalava) il faut distinguer ceux du Sud-Ouest, qui
constituent une sous-espèce particulière (Foudia sakalava minor). De
même Monticola sharpei sharpei, de la grande forêt orientale, est rem-
placé, dans la montagne d’Ambre (Extrême Nord de Madagascar), par le
M. sharpei erythronota, et dans les montagnes du centre par le M. s.
inleriorts.
Des exemples typiques de ces variations locales sont fournis par la
fauvette malgache, Nesillas fypica. La forme type (N. £. {ypica) habite
le Sud-Est de Madagascar; dans l'Est, et le Nord-Est (régions forestières
humides) vit le N. {ypica ellisit; dans les forêts sèches des massifs cal-
caires de l’Ouest, on trouve N. {ypica obscura. Dans les montagnes du
centre, on trouve le N. {ypica monticola; enfin, dans le Sud-Ouest de l’île
régions sèches et sablonneuses, on trouve une forme plus grande et plus
pâle : N. {ypica lantzii, etc. Des variations comparables pourraient être
relevées dans les genres Newtonia, Neomixis, Oxylabes, Zosterops, etc.
Le cas des Coua mérite quelque examen. Ce genre est tout à fait parti-
culier à la faune malgache. Les Coua sont des Cuculidés très primitifs,
OISEAUX. 45
dont l’étude fait bien ressortir l’ancienneté de l’isolement de Madagascar.
Cet isolement — et aussi l’absence d’ennemis prédateurs — a occasionné
un rayonnement adaptatif se traduisant par des modifications considé-
rables dans les mœurs et les habitudes, dans le plumage, dans la struc-
ture du bec, des pattes et même du squelette (s{ernum). Il y a beaucoup
d’espèces de Coua à Madagascar, qu’à l'exemple de À. GRANDIDIER nous
ne séparerons point en des genres différents. Et, dans certaines espèces
nous trouvons des variations subspécifiques très analogues à celles que
nous venons de signaler.
C’est ainsi que dans le Nord et l’Est de l’île, on trouve Coua cristata
cristata; dans l'Ouest, C. c. dumonti; et dans le Sud-Ouest, C. c. pyropyga.
De même, Coua ruficeps ruficeps habite l'Ouest de Madagascar, entre la
Betsiboka et le Manambolo, et le C. r. olivaceiceps se rencontre au Sud
de la forme précédente, dans tout le Sud-Ouest de l’île.
Comme nous l’avons indiqué dans l'introduction de cette étude,
ALFRED GRANDIDIER, avec la connaissance profonde qu’il avait acquise
des oiseaux de Madagascar, avait connu ou pressenti les modifications
dont nous venons de parler :
« Il est intéressant de noter, écrit-il @), qu’un certain nombre d’espèces,
qui sont d’habitudes sédentaires, éprouvent des modifications sous
l'influence des conditions physiques du milieu où elles vivent; en effet.
les conditions biologiques sont très différentes dans les deux régions de
l'Est et du Nord-Ouest d’une part, et de l’Ouest et du Sud, d’autre part,
et cette différence se manifeste chez les individus de l’Ouest par une
différence de taille et une tendance à l’albinisme ou une coloration géné-
rale plus pâle. »
Quelles que soient les réserves que doive appeler cette dernière phrase,
si l’on songe que ce passage a été publié en 1885, on ne peut que rendre
hommage aux vues véritablement prophétiques de l’auteur, très en
avance sur toutes les opinions reçues à l’époque où il écrivait. Et si l’on
remarque que GRANDIDIER à traduit ses conceptions, en de nombreux
endroits de son ouvrage, par l’emploi de la nomenclature trinominale,
(4) Cf. A. GRANDIDIER et A. MILNE EDWARDS, loc. cüt., 1879-1885, p. 746.
46 MADAGASCAR.
le troisième nom latin étant souvent, mais pas loujours, précédé de
l’abréviation Var.; si l’on se souvient des vieilles conceptions cuviériennes
de l’espèce qui, malgré LAMARCK, GEOFFROY SAINT-HILAIRE et DARWIN,
régnaient encore sans conteste sur l’ornithologie descriptive; on se sentira
partagé entre l’étonnement de trouver ainsi formulées dans un ouvrage
quasiment officiel, des idées scientifiquement révolutionnaires, et le
regret de constater que ces vues si remarquables n’ont exercé absolument
aucune influence sur l’esprit des ornithologistes contemporains.
L'expression géographique de toutes les variations dont nous venons
de parler peut être traduite par une carte ornithogéographique de Mada-
gascar.
Mais ni l’étude proprement géographique, ni l’étude des milieux, — ou
comme l’on dirait volontiers aujourd’hui, l’étude écologique ou l’étude
des biotopes — ne sauraient suffire à tout expliquer, dans la curieuse
distribution des oiseaux malgaches.
Pourquoi, par exemple, malgré une apparente identité de milieu et
upe continuité géographique certaine, l’avifaune de la montagne d’Ambre
diffère-t-elle nettement de celle de la grande forêt de l'Est? Il n’y a, dans
la montagne d’Ambre, aucun Coua. Ce massif renferme Monticola sharpei
erythronota, Oxylabes zoslerops fulvescens, nettement distincts des formes
correspondantes de la forêt orientale. On trouvera sans doute, en étudiant
sa faune de près, plusieurs autres sous-espèces non encore décrites.
De même, dans l'Ouest de l'Ile, la région située au Sud de la Tsihiribina
présente des caractères spéciaux : au Nord, on trouve Coua cristata
dumonti, Coua ruficeps ruficeps, Foudia sakalava sakalava, Newtonia
brunneicauda brunneicauda, etc. Au Sud, on trouve Coua cristata pyro-
pyga, Coua ruficeps olivaceiceps, Foudia sakalava minor, Newtonia brun-
neicauda archboldi, etc., sans qu’on puisse bien expliquer en quoi l’éco-
logie des environs de Morondava peut différer de celle des parages
de Maintirano. Et cependant, il y a entre ces deux régions, non pas
Hauts sommets
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Fig. 3. — Carte ornithogéographique de Madagascar.
48 MADAGASCAR.
assurément une ligne bien tranchée, mais une zone correspondant
incontestablement à une limite naturelle dont nous ignorons l’origine.
De même encore la petite région du Sud-Est, limitée à l'Ouest par
le Mandraré, et au Nord par l’Isandra, a une existence parfaitement
objective. Cette région curieuse n’a pas encore été suffisamment étu-
diée, à notre avis. La mission franco-anglo-américaine l’a, notamment,
complètement laissée de côté, bien à tort. On y découvrira certaine-
ment des formes nouvelles.
En résumé, au point de vue ornithologique, Madagascar peut être
divisé de la manière suivante :
1° Région de la Montagne d’Ambre;
29 Région de l'Est et du Sambirano (avec plusieurs enclaves).
39 Région du Sud-Est.
49 Région des hauts plateaux (avec des enclaves de haute montagne).
59 Région de l'Ouest.
60 Région du Sud-Ouest.
79 Région du Sud.
Cette division n’est pas exactement conforme à la division phytogéo-
graphique de l’île, telle que l’ont établie, en particulier, MM. PERRIER DE
LA BATHIE et HUMBERT. Il suffit de le faire remarquer. La différence des
groupes envisagés rend superflue toute explication de ces divergences.
Une carte entomologique de Madagascar serait sans doute également
différente, et peut-être pourrait-on envisager des divergences analogues
entre les répartitions des divers groupes d'insectes qui sont d’anciennetés
paléontologiques diverses. De même, la carte biogéographique des mam-
mifères malgaches nécessiterait encore beaucoup plus de divisions, et
varierait même assez notablement suivant les espèces envisagées. On trou-
vera ci-contre (fig. 3) la carte ornithogéographique de Madagascar.
Comme nous l’avons dit en commençant, l’ère des grandes découvertes
ornithologiques paraît devoir y être close. Cependant, il nous semble qu’il
y aurait lieu d'étudier de près certaines régions qui, depuis les anciens
explorateurs, n’ont point été l’objet de l'attention des ornithologistes : la
OISEAUX. : 497
région du Sud-Est (montagnes au Nord-Ouest de Fort-Dauphin);la pres-
qu'île de Masoala, à l'Est de Maroantsetra, où presque personne n’est
allé; le massif du Tsaratanana ainsi que celui de l’Andringitra. Il est
probable, sinon certain, qu’on pourra y préciser des formes nouvelles, et
il est à présumer aussi, à ce point de vue que l’exploration ornithologique
de l’île de Nosy-Bé (Pointe de Lokobé), de la région comprise entre
Analalava et le Tsaratanana, et même du versant Sud de la montagne
d'Ambre pourraient réserver des surprises, étant donné que l’étroite
localisation de certaines formes apparaît, à l’ornithologiste qui étudie
l’avifaune malgache, comme un phénomène point du tout exceptionnel.
CHAPITRE III
COMPOSITION ET ORIGINES DE L’AVIFAUNE MALGACHE
La plupart des zoogéographes font de Madagascar une dépendance
de la région éthiopienne 4). D’autres veulent la rattacher à la Notogée,
comprenant surtout l'Australie et la Tasmanie (?). En réalité, la région
malgache, envisagée du point de vue des vertébrés supérieurs (%), forme
une entité qui paraît isolée depuis des temps géologiques fort anciens,
et qui semble avoir été soumise jadis à des vicissitudes diverses, la
rattachant successivement à tous les continents voisins. Nous esquisserons
à la fin de ce chapitre, un résumé de l’histoire géologique de Madagascar.
qui nous confirmera les données acquises par d’autres voies.
Si l’on compare l’avifaune malgache avec celle du Continent africain,
des différences considérables sautent immédiatement aux yeux : Mada-
(4) Cf. WALLACE, The geographical Distri-
bution of Animals, 2 vol., in-80, 1876, I, p. 272.
— TROUESSART, La Géographie zoologique,
4 vol., in-12, 1890, p. 111.
- (2) Cf. M. PRENANT, Géographie des Animaux, ,
4 vol., in-18, 1933, p. 16.
(3) L'étude des reptiles, des amphibiens,
OISEAUX.
des poissons, et même de bien des groupes
d’invertébrés conduirait d’ailleurs à des con-
clusions analogues, accusant la forte indivi-
dualité de la faune malgache, et confirmant les
données tirées de l’histoire zoologique de la
Grande Ile.
50 MADAGASCAR.
gascar ne possède ni grues, ni outardes, ni francolins, ni calaos, ni
touracos, ni indicateurs, ni pics : tous ces éléments si caractéristiques
de l’avifaune africaine manquent complètement à Madagascar.
Cependant, de très nombreux éléments de l’avifaune malgache sont
identiques ou analogues à ceux de l’Afrique :
ÉLÉMENTS IDENTIQUES :
Nycticorax nycticorax.
Ardeola ralloïdes.
Tantalus ibis.
Plegadis falcinellus.
Platalea alba.
Phœniconaïias minor.
Anas punctala (Querquedula hottentota).
Dendrocygna viduata.
Sarkidiornis melanonotus.
Himantopus himantopus.
Porphyrula alleni.
Coturnix coturnix africana.
Coturnix delegorguei W),
Numida mitrata mitrata.
Falco concolor.
Euryslomus glaucurus.
Corvus albus.
Cette liste ne comprend aucun des oiseaux d’Afrique rencontrés à
Madagascar à titre accidentel, tel qu’Ardea goliath, Pelecanus rufescens,
Andropadus insularis, etc.
On y trouve d’une part des éléments qui émigrent régulièrement de
Madagascar en Afrique au changement de saison (Plegadis falcinellus,
Anas punclata, Sarkidiornis melanonotus, Coturnix coturnix africana
(partim), Falco concolor, Eurystomus glaucurus). D'autre part, des
oiseaux qui ont pu, à un moment donné, passer d'Afrique à Mada-
(1) Sous réserve d’études ultérieures.
OISEAUX. o1
gascar, et qui s’y sont sédentarisés : tels que Tantalus ibis, Platalea
alba, Coturnix delegorguei, Corvus albus. De semblables sédentarisations
ne sont pas rares chez les oiseaux. L'étude de l’Afrique du Nord notam-
ment nous en offre maint exemple.
Enfin, on y voit aussi des types cosmopolites archaïques — dont le
cosmopolitisme trahit précisément l’ancienneté — et qui ont dû très
anciennement faire partie de l’avifaune de Madagascar comme des
continents voisins: Nycticorax nycticorax, Ardeola ralloïdes, Phœniconaïas
minor, Himantopus himantopus.
Parmi les éléments analogues que présentent les avifaunes africaine
et malgache, il faut distinguer :
1° Les oïseaux qui ne diffèrent que subspécifiquement de leurs congé-
nères d'Afrique.
29 Les oiseaux appartenant seulement au même genre que ceux-ci.
Parmi les premiers :
Anhinga rufa vulsini.
Ardea purpurea madagascariensis.
Scopus umbretta bannermani.
Anastomus lamelligerus madagascariensis.
Threskiornis aethiopicus berniert.
Thalassornis leuconotus insularis.
Nyroca nyroca innotata.
Œna capensis aliena.
Tyto alba hypermetra.
Asio helvola hova.
Gallinula chloropus pyrrhorrhoa.
Upupa epops marginata, etc.
Nous retrouvons dans cette liste des espèces à vaste répartition, dont
la sous-espèce malgache s’est différenciée après isolement. Il est curieux
52 MADAGASCAR.
de remarquer que presque tous ces oiseaux appartiennent à des groupes
considérés comme archaïques.
Parmi les seconds, dont on peut conjecturer une séparation, une diffé-
renciation encore bien plus ancienne, nous citerons :
Actophilus albinucha.
Porphyrio madagascariensis.
Vinago australis.
Agapornis cana.
Cuncuma vociferoides.
Gymnogenys radiatus.
Cisticola cherina.
Motacilla flaviventris.
Tchitrea multata.
et les divers Cynniris, Zosterops, Mirafra, Nelicurvius, Spermestes, etc.
À côté de ces analogies africaines, l’avifaune malgache présente des
affinités asiatiques et malaises : Mentocrex kioloïdes, Olus rutilus, Cuculus
poliocephalus rochii, ainsi que les genres Margaroperdix, Alectrænas,
Copsychus, Hypositta et Ixocincla. Dans la faune malgache récemment
éteinte, il faut également citer le Tribonyx roberti, sorte de rallidé appa-
renté au T. mortieri qui existe encore aujourd’hui en Australie et en
Tasmanie.
*
* *
Mais surtout, l’avifaune de Madagascar offre à l’ornithologiste un
contingent absolument remarquable de formes endémiques n’existant,
en somme, nulle part ailleurs sur le globe : un très grand nombre de genres
sont absolument spéciaux à cette toute petite zone. Citons entre autres :
Coracopsis. Dicrurus.
Arlamella. Falculea.
Vanga. Philepitta.
Xenopirostris. Leptosomus.
Ærockharis. Brachypteracias.
. OISEAUX. 53
Atelornis. Thamnornis.
Uratelornis. Neomitis.
Bernieria. Hartertula.
Crossleyia. Dromæocercus, etc.
Nesillas.
Enfin, le genre Coua, et surtout le groupe encore si énigmatique des
Mesæœnas et des Monias.
Au point de vue de la statistique, comme de celui de l’importance,
c’est cet élément autochtone qui l’emporte de beaucoup dans la consti-
tution de la faune malgache, et qui, véritablement, la caractérise.
Il n’y a pas moins de 13 formes de Couas; 4 formes de Brachypleracias,
et d’Atelornis, 3 de Xenopirostris, 4 de Coracopsis, 7 de Nesillas, sans
(pour certains genres) compter les formes des Comores, d’Aldabra, et
autres îles voisines.
A cet égard, la composition comparée des faunes du continent mal-
gache et des îles avoisinantes mérite de nous arrêter un instant.
Au voisinage de Madagascar se trouvent deux groupes d'îles : les Mas-
careignes (La Réunion (), Maurice (?), Rodrigues) et les îles du Nord et du
Nord-Ouest (Seychelles, Amirantes, Aldabra, Glorieuses, Comores).
Or il se trouve que ces divers archipels sont très loin d’avoir une faune
identique. Chacune même des îles qui les composent paraît avoir été
isolée depuis un temps assez long, suffisamment long pour donner nais-
sance à des sous-espèces endémiques particulières. Le groupe des Masca-
reignes et les îles du Nord-Ouest dont nous venons de parler ont des avi-
faunes absolument différentes. Celle des Seychelles, Amirantes, Aldabra,
Comores, etc., se rapproche beaucoup de celle de Madagascar, avec
laquelle on peut, on doit même, admettre une origine commune. Les
Mascareignes, au contraire, ont une faune tout à fait distincte, et accu-
(1) Ile Bourbon. (2) Ile de France.
54 MADAGASCAR.
sent des affinités, tout à fait différentes et un isolement, à coup sûr beau-
coup plus ancien.
Nous ne pourrions entreprendre, sans sortir du cadre de cet ouvrage,
de dresser une liste complète, donnant la comparaison détaillée des
formes propres aux différentes îles du Nord-Ouest de Madagascar dont
nous venons de parler. Sans doute sont-elles zoogéographiquement voi-
sines du continent malgache : les travaux de POLLEN, VOELZKOW, ABBOTT,
SALOMONSEN, etc., nous fixent sur les parentés évidentes de leurs avi-
faunes respectives.
Mais il n’est pas question de ces îles dans l’ouvrage auquel nous don-
nons ici un supplément, et dont nous croyons devoir respecter le plan.
Si l’on examine l’avifaune des îles Mascareignes, on constate au con-
traire, qu’elle possède très peu d'éléments communs avec l’avifaune mal-
gache.
L’Euryslomus glaucurus, la Collocalia francica, la Phedina borbonica
sont des oiseaux bons voiliers, dont la présence simultanée à Mada-
gascar, à la Réunion et à Maurice n’a pas de signification biogéographique
particulière. La poule d’eau (Gallinula chloropus pyrrhorhoa) appartient
à un groupe archaïque à très large dispersion originelle. Il en est de même
du Plotus nanus, dont les débris ont été retrouvé à la fois à Maurice et à
Antsirabé. Le perroquet Mascarin, que nous avons vu s’être autrefois
rencontré à Madagascar, n’a bien eu,ilest vrai, qu’une dispersion originelle
très restreinte, mais ne paraît pas d’origine moins ancienne. Quelques
genres, communs à Madagascar et aux Mascareignes (et qui se rencon-
trent ailleurs, du reste) sont représentés, dans ces îles, par des formes
spéciales : Foudia, Zosterops Ixocincla, Tchitrea. Ces genres, archaïques,
sont, en somme, peu nombreux. Il faut enfin remarquer que bien des
oiseaux, aujourd’hui naturalisés aux Mascareignes, n’y sont pas autoch-
tones, et y ont été introduits de Madagascar à une date plus ou moins
OISEAUX, 55
récente : Anas melleri, Dendrocygna fulva, D. viduata, Porphyrio mada-
gascariensis, Agapornis cana, etc.
On voit la pauvreté des éléments réellement communs à ces deux
faunes.
Par contre, à l'exemple de Madagascar, les Mascareignes nous offrent
un contingent très remarquable d’espèces endémiques, souvent d’ail-
leurs différentes suivant chaque île, et accusant, au point de vue biogéo-
graphique, la forte individualité de ce groupe d'îles.
Les exemples les plus frappants sont fournis par les grands colombidés
disparus, qui ne possédaient pas la faculté du vol : Didus ineplus, de
Maurice; Didus borbonicus, de la Réunion; Pezophaps solitarius, de
Rodrigues.
A côté d'eux viennent se placer des éléments également éteints : A
Maurice se rencontraient Palaeolimnas newtoni, Aphanapteryx brookei,
Lophopsitiacus mauritianus, Scops commersoni, Strix sauzierti, etc., dont
l'existence est attestée soit par les ossements extraits de la Mare aux
Songes (1) par SAUZIER et ses continuateurs, soit par les notes et dessins
laissés par COMMERSON, JossiGaNY et DESJARDINS, soit par les indications
de LEGUAT ?). À Rodrigues on rencontrait Necropsittacus rodericanus,
Ardea megacephala, Erythromachus leguati, Athene murivora, Necropsar
rodericanus &@), etc. A la Réunion, enfin, on rencontrait Fregilupus varius,
qui paraît bien différent de Necropsar rodericanus avec lequel on a voulu
(1) Les Songes (nom ind. Saonjo) sont des
plantes à larges feuilles, subspontanées à Maurice
comme à la Réunion et à Madagascar, où les
indigènes les appellent aussi Taro. C’est le
Colocasia antiquorum.
(2) On a récemment mis en doute l’existence
même de LEGUAT. Un historien américain,
M. G. ATKINSON, a cru pouvoir écrire que son
récit n’était qu'une sorte de roman d’aventures,
pastiché de MIssON (cf. ATKINSON, The extra-
ordinary voyages in french litterature from 1700
to 1720, Paris, Champion 1922). Mais on ne
partage plus du tout aujourd’hui cette concep-
tion, dont ont fait justice dès 1926 le comman-
dant VIVIELLE et M. DEHÉRAIN (Comité de
travaux hist. et scient., Bull. de la Sect. de Géogr.,
1926, p. 147 et 159). Il est aujourd’hui univer-
sellement reconnu, non seulement que LEGUAT
a existé, mais encore que son récit est d’une
rare véracité. Les discussions ne subsistent plus
que sur l'identité de Leguatia gigantea, décrit
par SCHLEGEL.
(3) Des indications précieuses sur la faune de
cette île sont données dans un manuscrit ano-
nyme, intitulé Relation de l'Ile Rodrigue, exis-
tant dans la bibliothèque du Ministère de la
Marine à Paris. Ce manuscrit a été examiné par
A. MILNE EDWARDS.
56 MADAGASCAR.
parfois l'identifier. Aplerornis caerulescens, mentionné par Du Bois,
Coracopsis mascarinus dont nous avons vu l’existence ancienne à Mada-
gascar. Il convient de remarquer que l’avifaune de Maurice et de
Rodrigues est mieux connue que celle de la Réunion, en ce qui concerne
les espèces récemment éteintes. Le Dronte de Bourbon, par exemple,
n’est guère connu que par des peintures reproduites dans le célèbre
mémoire de STRICKLAND (®. Le Nesœænas meyeri, gros colombidé tout
à fait particulier existe encore à Maurice, où il est sévèrement protégé.
On voit que l’avifaune de Mascareignes est très différente de celle de
Madagascar. Elle présente même des affinités très curieuses avec celle
de certaines îles du Pacifique austral, affinités que A. MIzNE EDWARDS
signalait déjà dès 1896 (2).
*
+ *
L'histoire géologique de Madagascar, telle qu’elle ressort des travaux
géologiques récents effectués à Madagascar et en Afrique orientale et
des données actuelles de la biogéographie générale, rend bien compte de
ces diverses particularités. Sans remonter au Continent de Gondwana,
qui jusqu’à la fin du Trias passe pour avoir uni en un bloc compact
l'Amérique du Sud, l'Afrique, Madagascar, l’Inde, l’Australie et l’An-
tarctide, on peut dire que l'Océan Indien a pris naissance au crétacé, sépa-
rant une terre antarctico-australienne et une terre indo-malgache; la
séparation de celle-ci d’avec l'Afrique était un fait accompli depuis le
Lias. Au crétacé supérieur, Madagascar fut, petit à petit, isolée de l'Inde,
les îles Seychelles et Maldives demeurant, en particulier, les témoins de
cette ancienne liaison.
Au début de l’éocène, puis de nouveau à l’oligocène, de larges com-
munications ont existé entre Madagascar et l'Afrique, permettant
l’arrivée à Madagascar de certains éléments faunistiques : c’est ainsi que
les lémuriens paraissent avoir peuplé Madagascar dès l’éocène, et que
(1) Cf. STRICKLAND, The Dodo and üs Kin- blance entre la Faune des Mascareignes et celle
dred, ete., Londres, 1848. de certaines îles du Pacifique austral (Ann. Sc.
(2) Cf. A. MILNE EDWARDS, Sur la ressem- Nat., 1896).
OISEAUX. 97
le Fosa (Cryploprocta ferox) et divers mammifères insectivores, qui révè-
lent une faune d’allure très comparable à celle des phosphorites du
Quercy, sont parvenus dans la grande île aux temps oligocènes.
Ensuite, Madagascar acquit de plus en plus le facies insulaire; son isole-
ment était déjà complet lorsque apparut, en Afrique orientale, la grande
faune des antilopes, des buffles, des zèbres, des lions. Au quaternaire
ancien, une jonction très précaire, où l’on a parfois voulu voir un simple
chapelet d'îles, mais où nous verrions plutôt un isthme semé de maré-
cages, eut lieu entre Madagascar et l'Afrique, par les Comores 4). Cette
communication, qui permit par exemple aux potamochères l’accès de
Madagascar, resta vraisemblablement trop marécageuse, et en tout cas
trop précaire pour donner passage à la grande faune africaine dont nous
venons de parler; seuls, quelques oiseaux africains, peu sensibles aux
obstacles du sol, purent assez largement se répandre à Madagascar.
L'étude de la géologie malgache semble donc bien confirmer les don-
nées récentes de la palaeornithologie, d’après lesquelles la différenciation
des oiseaux serait bien plus ancienne qu’on ne le supposait il y a quelques
années (?).
En résumé la géologie, comme l’ornithologie, nous montre à Mada-
gascar un fonds autochtone, ancien 6), auquel sont venus se superposer
des apports indo-malais; l’avifaune africaine apparaissant, à une date
relativement récente, comme une faune d’invasion. Cette invasion semble
du reste avoir connu plusieurs phases :la première ancienne (communauté
de genre avec l’Afrique) 4; une autre moins ancienne (différenciation
en sous-espèces affines); la troisième enfin, tout à fait récente (éléments
faunistiques subspécifiquement identiques).
L’isolement des Mascareignes paraît avoir été consommé bien plus tôt :
au moins lors de la séparation de Madagascar d'avec l'Inde; on s'explique
bien, dès lors, d’une part la différence radicale qui sépare de celle de ces
(1) Qui semblent, actuellement, en mouve- (3) Dont les représentants les plus nets parais-
ment négatif, c’est-à-dire en train de s’en- sent être les genres : Coua, Mesænas, Monias,
foncer dans l’océan Indien. Xenopirostris, etc.
(2) Cf. LAMBRECHT, Handbuch der Paläorni- (4) Genres : Actophilus, Porphyrio, Vinago
thologie, Berlin, 1933, passim. (Treron), Agapornis, Cuncuma, etc.
OISEAUX. 8
58 MADAGASCAR.
îles l’avifaune madécasse; alors qu’au contraire les Comores, Aldabra, les
îles Amirantes, etc., possèdent, nous l’avons vu, une avifaune très voi-
sine de l’avifaune du continent malgache proprement dit. Nous ajou-
terons que si l’on adoptait les idées de WEGENER, l'historique de
l’avifaune malgache ne serait aucunement modifié. On aurait d’abord
la rupture avec l’Inde, l'Australie et l’Antarctide; ensuite la rupture
avec l'Afrique, comportant des communications subséquentes avec ce
continent rapproché, puisque WEGENER admettait sans difficultés, les
liaisons entre terres voisines, dans les mers épicontinentales, par mouve-
ments verticaux. Et nous avons vu que de tels mouvements, en ce qui
concerne les Comores, peuvent être mis en évidence, aujourd’hui encore,
de façon parfaitement objective. En résumé, pour les adeptes de
WEGENER, rien ne serait à modifier de l’exposé précédent, pas plus
l'individualité accentuée de l’avifaune des Mascareignes que le carac-
tère essentiellement malgache des oiseaux des Comores et d’Aldabra.
CHAPITRE IV
RÔLE ÉCONOMIQUE DES OISEAUX A MADAGASCAR
Au xvie siècle, on professait unanimement l'opinion que la terre
entière était faite pour l’homme. Cette attribution était considérée
comme d’origine divine. Qu'il s’agisse de minéraux, de végétaux, d’ani-
maux, le premier, le seul critérium à considérer, c’étaient les besoins de
l’homme. Quant à la possibilité pour celui-ci d’abuser des dons de la
nature, il n’en était nullement question. Pareille chose eût été propre-
ment inconcevable, tant ces dons paraissaient illimités. Moins encore
concevait-on que l'intervention humaine püût avoir sa contre-partie,
et qu’en développant démesurément ses cultures, il risquât par là même
de favoriser le développement des parasites des plantes cultivées. Ces
notions, aujourd’hui banales, n’ont été acquises que peu à peu, et sont,
OISEAUX. 59
en somme, modernes. Leur histoire, qu’il serait cependant curieux d’écrire
en détail, nous ne pouvons, bien entendu, même l’esquisser ici. Elle sor-
tirait complètement du cadre de cet ouvrage.
Nous nous bornerons donc à examiner sommairement le rôle écono-
mique joué à Madagascar par les oiseaux, à l’égard des productions de
l’activité humaine; celle-ci étant considérée comme un fait dont ous
n'avons pas à étudier le développement et que nous avons moins encore
à apprécier.
Nous devrons donc passer rapidement en revue : 1° Le rôle des
oiseaux sauvages vis-à-vis des cultures de l’homme, soit qu’ils en tirent
directement leur subsistance (oiseaux dits nuisibles) soit qu’ils attaquent
plus ou moins les insectes parasites de ces cultures (oiseaux dits utiles).
29 L'utilisation directe par l’homme, pour ses besoins et son agrément,
et par le moyen de la chasse, des oiseaux-gibier.
39 L'utilisation par l’homme de certains produits des oiseaux, et
notamment de leurs plumes, ainsi que de leurs déjections (guano).
Quant aux oiseaux domestiques, ils rentrent dans la catégorie des
espèces introduites, dont nous dirons un mot au chapitre suivant, car il
n'y a eu, à Madagascar, aucune domestication d’espèces indigènes.
Les rizières sont certainement, à Madagascar, d’origine très ancienne.
Le riz planté aux Comores par les Arabes avant le x£ siècle, a sans doute
été introduit de très bonne heure sur la grande île (1). Les Foudis, oiseaux
granivores, se sont tout de suite montrés friands de cette graine nouvelle,
et sont devenus ainsi nettement nuisibles, arrivant sur les rizières en
grandes bandes, un peu avant l’époque de la maturité. C’est pourquoi les
rizières de Madagascar comportent un dispositif uniforme. Il est aujour-
d’hui considéré comme traditionnel, bien qu’il soit évidemment tout à
(4) Cf. PERRIER DE LA BATHIE, Les Plantes à été vu, à Madagascar, en 1506, par les Portu-
introduites à Madagascar (Rev. de Bot. appl., gais (Cf. A. et G. GRANDIDIER, Coll. des Ouvrages
1932, n°° 121-130. Réimprimé en 1933). Le riz anciens sur Madagascar, IX, p. 21).
60 MADAGASCAR.
fait moderne. Au centre de la rizière, une haute perche dressée, porte à
son extrémité un bâton transversal, auquel flottent une ou deux guenilles
et qu'une ficelle relie à un mirador monté sur trois ou quatre piquets, et
grossièrement couvert d’un toit de paille ou de feuilles de Ravenala.
Étendu sur le plancher de ce mirador, un Malgache tire la ficelle, qui
agitera les guenilles, en vue d’écarter les Foudis. C’est un travail qui plaît
à l’indolence malgache.
Les Foudis, heureusement, ne sont pas très nombreux...
Ajoutons que les Spermestes nana s’attaquent peu aux rizières. Ils fré-
quentent surtout les champs de mil.
Les sauterelles ou criquets (), se sont révélés extrêmement nuisibles
Sud, Sud-Ouest, et
Ouest, principalement; on les a vus sur les hauts plateaux. Leur multi-
aux cultures des régions sèches de Madagascar
plication est peut-être un des signes du dessèchement progressif de la
grande île, conditionné ou accéléré par la destruction massive de sa
végétation primitive, Les mouvements des vols de ces Acridiens ne
paraissent obéir à aucune loi générale de direction. Mais, ainsi que nous
l'avons dit, ces vols innombrables sont accompagnés par un certain
nombre d'oiseaux qui trouvent sans efforts, une nourriture abondante.
Ces espèces acridophages ne sont pas extrêmement nombreuses : nous
citerons d’abord Bubulcus ibis, mais avec la réserve que cet oiseau
s’écarte rarement de ce que nous appellerons ses dortoirs; il les quitte
le matin, va en grandes bandes à la recherche des vols de sauterelles,
et regagne son gîte le soir (?).
Il y a ensuite le Corvus albus, puis des rapaces : Buleo brachypterus,
Aviceda madagascariensis, toujours rare, Milvus migrans parasitus, et,
accidentellement, Falco concolor. Je n’ai jamais vu Falco zoniventris, ni
arbres. Les îles du lac d’Antsirabé, au centre
même de la ville, sont, à ce point de vue, tout
(1) À Madagascar, on a affaire à une forme
spéciale du criquet migrateur (Locusta migra-
toria capito) qui a été étudiée, en particulier, par
ZOLOTAREWSKY, de 1929 à 1932.
(2) Ces gîtes, qui sont souvent des places de
ponte, lorsqu'ils sont isolés ou protégés, sont
toujours constitués par des massifs de grands
à fait pittoresques; on y voit arriver, le soir,
d’innombrable hérons blancs, qui couchent sur
les bosquets de ces îles, où ils sont protégés et se
sentent parfaitement à l’abri.
OISEAUX. 61
Tinnunculus newtoni à la poursuite de vols de sauterelles; Machaeram-
phus anderssoni doit, sans doute, à l’occasion, en consommer; mais ce
rapace est toujours extrêmement rare.
Ces différentes espèces ne paraissent pas, d’ailleurs, faire baisser de
façon appréciable le nombre des criquets composant les vols; cela se
comprend : un rassemblement de deux ou trois cents oiseaux représente
en général le maximum qu’on puisse observer. Lorsqu'on parle de bandes
innombrables de corbeaux, et qu’on prend la peine de les compter, on
est frappé d’en trouver seulement 50 ou 60; bien rarement 100. Admet-
tons que chaque oiseau (de ce chiffre maximum de 300) consomme
90 criquets dans sa journée, — ce qui est un maximum. — On n’arrivera
guère qu'au chiffre de 15.000 criquets, alors que la moyenne des vols
est de plusieurs centaines de mille. On voit qu'il faudrait d’autres élé-
ments que les oiseaux, pour que la lutte biologique contre les criquets
puisse donner des résultats appréciables.
Il peut arriver cependant que certains oiseaux jouent un rôle très
important, dans la destruction d’autres insectes nuisibles. C’est ainsi
qu’en 1922, des plantations de Grevilleas, d’Acacias, et de Lilas de Perse
qui avaient été faites sur les hauts plateaux de Madagascar, non loin
d’Antsirabé, furent attaquées de façon inquiétante par des lépidoptères
de la famille des Psychides, parmi lesquels on a déterminé Deborrea mala-
gassa, papillons connus des Malgaches sous le nom d'ensemble de Fan-
galabolo ).
Cette invasion fut combattue, et semble-t-il utilement, par une grande
affluence de Leplosomus discolor, connu des indigènes sur le nom de
Vorondreo. Ces oiseaux introduisaient leur bec dans le fourreau des
Psychés, et savaient en extraire la larve, qu'ils saisissaient par la tête.
Ces Vorondreo venaient de fort loin, car ils n’habitent normalement que la
grande forêt. Mais leur vol puissant leur permettait ces déplacements
journaliers, à 60 ou 80 kilomètres de distance. Ajoutons que les Psychides
en question sont attaqués aussi par de nombreux Ichneumonides, et que
(1) Cf. Dr MonNiER, Oiseaux insectivores et sylviculture à Madagascar (Revue française
d’Ornithologie, 7 mars 1934, p. 297-301).
62 MADAGASCAR.
l'invasion, d’abord inquiétante, n'aurait pu, de toute manière, durer
bien longtemps. Elle ne s’est pas renouvelée.
La chasse, à Madagascar, est très peu répandue. Les indigènes ne
chassent pas, bien que tous les enfants des populations forestières sachent
très convenablement manier la sarbacane () avec laquelle ils tuent beau-
coup d’oiseaux au posé. Parmi les Européens, très peu se livrent à l’exer-
cice de la chasse, soit par paresse, soit pour toute autre cause; du reste, il
n’y a pas de grands animaux à Madagascar, et la chasse des oiseaux n’est
pas de nature à offrir de grandes satisfactions cynégétiques, par l’impor-
tance numérique ou la qualité des tableaux obtenus.
Parmi les oiseaux-gibier, les pintades peuvent très évidemment
fournir sans difficulté, aux Européens en tournée dans l’île, les éléments
d’un excellent rôti; cependant, la plupart préféreront s’arrêter dans un
village et faire tuer un poulet.
Les cailles (Coturnix coturnix africana — capensis et C. delegorguei)
sont très peu chassées. La première espèce se rencontre dans le Nord et le
Nord-Ouest où elle est migratrice, et sur les hauts plateaux du centre, où
elle est sédentaire. Elle est peu recherchée à l’un comme à l’autre de
ces endroits.
A côté des cailles se placent les Margaroperdix qui constituent le
gibier le plus intéressant que puisse rencontrer l’Européen chasseur,
aux environs de Tananarive. Les Margaroperdix se comportent à peu
près comme les cailles en Europe, à cela près qu’elles vivent toute
l’année par couples, et qu’on en rencontre toujours deux à la fois. Elles
piètent souvent beaucoup, mais tiennent assez bien à l’arrêt.
(1) L’arc paraît être toujours resté inconnu Ce n’est plus guère, aujourd’hui, qu’un jouet
des indigènes de Madagascar. Quant à la d'enfant; alors que pour les Mélanésiens —
sarbacane, elle présente chez les Malgaches, qui ont jadis peuplé Madagascar — c’est encore
tous les caractères d’une arme dont la pratique, une arme véritable.
en pleine décadence, est en train de se perdre.
OISEAUX. 63
Leur chair est tout à fait estimable.
Il peut arriver que le chasseur, en cherchant ces oiseaux, tombe sur un
Turnix. Ce petit oiseau a beaucoup d’odeur, et piète infatigablement,
avec des crochets à fatiguer le meilleur chien. Il est tout petit, d’ail-
leurs, et vaut à peine le coup de fusil, bien que sa chair soit excellente.
Dans le Sud-Ouest, on rencontre des troupes de Gangas (Eremialector
personatus). Ces oiseaux vivent en bandes, courent à terre, et ont un vol
puissant. Leurs mœurs rappellent celles des espèces voisines que l’on
rencontre dans l'Afrique du Nord. Ces oiseaux sont très durs à tuer, et
portent bien le plomb. On ne peut leur faire aucune chasse méthodique.
Leur chair est d’ailleurs médiocre.
L’avifaune malgache comprend un certain nombre de pigeons sau-
vages. Parmi eux, on doit surtout citer les Founingos (Alectrænas mada-
gascariensis) et les Colombars, ou pigeons verts (Vinago australis et
subsp.) dont la chair est justement recherchée. Ni les uns ni les autres
ne paraissent, à aucun moment, avoir une chair toxique, propriété que
l’on a attribuée à Nesœænas meyeri de l’île Maurice. Quant aux tourte-
relles, elles sont de trop petit volume pour qu’on les utilise dans l’alimen-
tation.
Dans les forêts de l’île, aussi bien à l'Ouest qu’à l’Est se rencontre un
ibis des bois (Lophotibis cristata cristata et L. c. urschi), en malgache
Akohoanala 4), qui constitue certainement le plus beau et le meilleur des
oiseaux-gibier de Madagascar.
Cet ibis vit de préférence dans les bas-fonds les plus fourrés, et sa
chasse rappelle un peu, somme toute, la chasse de la bécasse dans l'Afrique
du Nord, où les forêts vives en bécasses sont à feuilles persistantes :
la persistance des feuilles, en diminuant le champ de visibilité du
chasseur rend la chasse plus difficile : l’'Akohoanala est, d’ailleurs, d’un
tir facile.
Sa chair est véritablement remarquable : blanche et fine, avec un léger
fumet de gibier, elle vaut, en somme celle de n'importe quel gibier d’Eu-
(1) Akohoanala (prononcez : Akouanale) est littéralement coq des bois. C’est le faisan de
une contraction usuelle pour Akoholahy anala, GAUCHE et de FLACGOURT.
64 MADAGASCAR.
rope, et supporte largement la comparaison avec la chair du faisan,
à laquelle on la compare souvent.
C’est donc un coup de fusil enviable. L’Akohoanala est, malheureuse-
ment, en voie de rapide diminution, parce qu’on le pourchasse aux envi-
rons des centres européens (Tamatave, Diégo-Suarez) et qu'ailleurs, la
forêt, son habitat, est souvent en régression. Cette situation mériterait la
plus sérieuse attention.
Les autres gibiers de forêt sont peu intéressants, cynégétiquement
parlant. Le râle de Cuvier (Dryolimnas cuvieri) piète beaucoup, vole
mal et peu longtemps, et sa chair est fort ordinaire. Les autres oiseaux
de forêt ne sont pas sensiblement meilleurs : le Coua bleu, notamment,
qui est parfois consommé par les Européens, est médiocre. Seuls, les
grands perroquets noirs (Coracopsis vaza), lorsqu'ils sont jeunes, four-
nissent un excellent rôti.
Après la forêt, le marais : les deux gibiers principaux qu’on y ren-
contre sont les bécassines et les râles d’eau. Les bécassines (Capella
macrodactyla — Gallinago bernieri), ont à peu près les mœurs de la
double-bécassine d'Europe. Elle vivent isolées, ou par deux ou trois,
ont un vol assez lourd, qui ne ressemble pas à celui de la bécassine ordi-
naire, et sont, somme toute, faciles à tirer. Leur chair est bien loin de
valoir celle de leurs congénères d'Europe ou de l'Afrique du Nord. Du
reste, les climats tropicaux, — température et humidité, — rendent la
chair des animaux infiniment moins savoureuse : c’est ainsi que les
Gangas excellents dans toute l'Afrique du Nord, sont médiocres à Mada-
gascar; l’Akohoanala constitue une remarquable exception ().
Quant au râle d’eau malgache (Rallus aquaticus madagascariensis) il
a exactement les mœurs et les habitudes de notre râle d’eau de France,
dont il est, d’ailleurs, tout à fait voisin.
Abordons, enfin, le Gibier d’eau proprement dit, id est les canards :
les Anas melleri et A. erythrorhyncha ne valent pas nos canards sau-
(1) De même, les gazelles, si remarquables ainsi dire plus rien au Tchad. D’autres exemples
dans l’Afrique du Nord, au point de vue des analogues pourraient encore être cités.
qualités culinaires de leur chair, ne valent pour
OISEAUX. 65
vages de France; les Dendrocygna sentent le marais, et les Sarkidiornis
sont franchement médiocres, — ce qui est regrettable, étant donné leur
taille. Le meilleur de toute cette série est assurément l’oie naine (Net{a-
pus aurttus) dont la chair est excellente. Malheureusement l’oiseau est
de très petite taille. Ces canards peuvent se chasser en barque, sur les
lacs ou les larges rivières calmes du Sud-Ouest. Les Dendrocygna
vivent en grandes bandes, et se laissent approcher facilement. On peut
en tuer une douzaine d’un seul coup de fusil. On a vu que cela ne pré-
sente guère d'intérêt.
La question des plumes doit être brièvement examinée, car des Euro-
péens, attachés à toute possibilité de gagner de l’argent, sans s'inquiéter
des destructions possibles, l’ont eux-mêmes posée; les aigrettes ont été
sérieusement chassées; comme aussi les Tchitrea (Terpsiphone) dont les
plumes de la queue — sans valeur, d’ailleurs — ont néanmoins paru, à
certains, pouvoir se vendre avantageusement. Les fluctuations de la
mode, qui ont enlevé depuis quelques années toute valeur marchande aux
plumes, ont fait plus pour protéger les oiseaux que tous les arrêtés du
monde, qui n’auraient point été appliqués. Nous examinerons plus loin
la question des plumes d’autruches, — plumes qui ont, elles aussi, perdu
toute valeur, — à propos de l'introduction de cet oiseau à Madagascar.
Il existe, sur la côte Nord-Ouest de Madagascar, et surtout sur les
îles avoisinantes (Aldabra, Glorieuses, etc.) des dépôts de guano dus aux
nombreux oiseaux de mer qui fréquentent ces parages (Genres Puffinus,
Adamastor, Pterodroma, Daption, Phaëton, Sula, Phalacrocorax, Sterna, etc.)
Ces dépôts de guano ont donné lieu, de façon assez intermittente, à des
exploitations, et à un mouvement économique qui n’a pas été abso-
lument négligeable.
OISEAUX. 9
66 MADAGASCAR.
CHAPITRE V
LES OISEAUX INTRODUITS A MADAGASCAR
Chose étrange! alors que la faune des îles Mascareignes, par exemple, a
été complètement modifiée par les introductions d'oiseaux, faites jadis,
il faut le dire, au hasard d'initiatives souvent aussi fâcheuses que bien
intentionnées, il a été introduit fort peu d’espèces à Madagascar 4), Il
faut s’en féliciter. Le caractère de la faune de l’île est si spécial, certaines
espèces sont si anciennes, qu’on aurait pu craindre pour elles les effets de
la concurrence vitale. L'introduction — artificielle, mais involontaire —
du rat noir?) a montré que des introductions de ce genre sont loin d’être
sans dangers. C’est pourquoi il n’est pas inutile d’en dire ici quelques mots,
pour bien préciser les questions que peuvent poser des introductions
éventuelles qui, en principe, ne sont pas désirables, mais auxquelles
les autorités ne croiront peut-être pas toujours devoir s'opposer.
C’est aux contingences politiques qui ont, en somme, toujours fait de
Madagascar une dépendance de la Réunion, que sont dues la plupart des
introductions d’espèces étrangères d’oiseaux dans la grande île. Ces
espèces ont presque toutes passé par la Réunion avant de venir à Mada-
gascar.
A la vérité, peu de ces oiseaux, introduits à l’état sauvage, ont sur-
vécu jusqu’à ce jour.
C’est ainsi que ni nous-mêmes, ni la mission DELACOUR n’avons ren-
contré dans le Nord-Ouest de Madagascar Geopelia striata, qui fut
(1) Au sujet des introductions d'oiseaux dans
les Iles Mascareignes, consulter : HARTLAUB,
Die Vügel Madagascars, 1877, p. 399-406. —
E. OusTALET, Notice sur la faune ornitholo-
gique des Iles Mascareignes (Ann. des Se. Nat.
Paris, 1897).
Des introductions très nombreuses ont été
faites dans ces îles, ainsi qu’en Nouvelle-Calé-
donie, et surtout en Nouvelle-Zélande, modi-
fiant complètement le caractère de la faune de
ces îles.
(2) Cr. G. PETIT, Contribution à l'étude des
rats importés par l'homme à Madagascar (Bull.
de la Soc. de Pathologie exotique, XXVII,
4 mars 1934, n9 3).
OISEAUX. 67
certainement, à un moment donné, naturalisée à Madagascar 4), ni Tym-
panistria fraseri, que SCLATER Cite comme ayant été rencontrée à Mada-
gascar (?).
De même le Francolinus sinensis, introduit à Maurice au xvrrre siècle,
et naturalisé ensuite à Madagascar, dans le Nord et le Nord-Est de l'Ile,
n'y existe plus aujourd’hui depuis longtemps.
On a parlé aussi de l’acclimatation à Madagascar de petits Plocéidés,
dont les espèces naturalisées sont si nombreuses à Maurice et à la Réu-
nion; mais ces introductions ont dû rester accidentelles, et les individus
introduits n’ont jamais fait souche. Cela est aujourd’hui tout à fait cer-
tain.
*
+ %
Il existe cependant une espèce qui est demeurée à Madagascar à l’état
sauvage, bien qu’elle ne se soit pas répandue, et qu’elle ne se rencontre
que sur une faible partie de la Côte Est.
Il s’agit du Martin triste (Acridotheres tristis). C’est en 1755 que fut faite
la première tentative d’acclimater cette espèce, à Bourbon, tentative
qu’on attribue tantôt à Poivre, tantôt à DEsSFORGESs-BoucHERr. En 1755,
Poivre n’était encore que simple voyageur; il dut s'adresser à DEs-
FORGES-BOUCHER qui était à ce moment gouverneur général des Iles de
France et de Bourbon. Et ce fut celui-ci, qui ayant qualité pour cela, écrivit
au Résident de la France à Trinquebard (Tranquebar : côte de Coro-
mandel) d'envoyer quelques couples de ces oiseaux.
Ceux-ci étaient destinés à combattre les sauterelles, qui avaient,
peu auparavant, ravagé les Mascareignes :
« Comme les Sauterelles, a écrit FoUCcHER D’OBSONVILLE (%), ont quel-
quefois fait des dégats considérables dans les isles de France et de
Bourbon, M. BOUCHER DES FORGES, gouverneur général de ces établis-
sements, écrivit à la Côte Coromandel pour avoir quelques couples de ces
(1) MILNE EDWARDS et GRANDIDIER, loc. cit., (3) Cf. FOUCHER D'OBSONVILLE, Essais philo-
texte, p. 469. sophiques sur les mœurs de divers oiseaux
(2) Cf. SCLATER, S. À. Æ., p.171. étrangers, Paris, 1783, p. 44-45.
68 MADAGASCAR.
oiseaux; l’on lui en envoya, mais bientôt, ils furent détruits, les colons
ayant présumé qu'ils mangeaient leurs grains. »
Une seconde tentative eut plus de succès, et, écrit le même auteur :
« Ce second envoi eut donc lieu, et il paraît n’avoir que trop bien réussi.
En effet le gouverneur général et ensuite M. PoivrE, qui depuis fut
nommé intendant de ces colonies, ayant cru, ainsi que leurs successeurs,
devoir prendre les plus grandes précautions pour assurer l'existence de
ces oiseaux, ils ont tellement multiplié qu’enfin ils sont devenus sérieuse-
ment à charge aux habitants. »
Ce deuxième envoi se place en 1759. Il fut fait en grande partie par le
comte DE MorANE alors colonel aux Indes, à qui BUFFON rapporte à
tort l’acclimatation du Martin triste aux Mascareignes.
L'histoire de cet oiseau montre clairement déjà les divergences com-
plètes d’opinion qui se rencontrent encore aujourd'hui pour certaines
espèces au régime mixte, considérées comme utiles par les uns, et nuisibles
par les autres.
En fait, bien que décrit par COMMERSON (1) sous le nom de « Calymnus
soter, nobis, vel acridophagus », il ne paraît pas, malgré les assertions de
CoMMERSON et de DESJARDINS, que cet oiseau ait opéré une destruction
très sensible des sauterelles qui avaient ravagé Bourbon.
On connaît mieux aujourd’hui la biologie des acridiens, et leurs pul-
lulations périodiques, qui s’affaiblissent et disparaissent sans que les
Martins y soient pour rien.
A Madagascar, les Martins paraissent avoir été introduits tout à fait
à la fin du xvure siècle; mais on ne peut préciser exactement la date de
cette introduction, et on ne sait pas davantage à qui elle est due. Ces
oiseaux ne se rencontrent guère que sur une petite partie de la côte Est,
depuis le Nord de Fénérive jusqu’à Farafangana. Les sauterelles, si
nombreuses dans le Sud et l’Ouest de Madagascar sont pour ainsi dire
(1) Le Martin triste avait déjà été décrit par qu'on a pensé que cet oiseau était un grand
BRissON (Orn., t. II, p. 278) sous le nom de acridophage. En 1868, on a tenté sous l'influence
Merle des Philippines, sans autre indication sur de ces mêmes idées de l’introduire en Algérie.
ses mœurs que celle-ci : « se nourrit de saute- Ces tentatives auxquelles A. GRANDIDIER a par-
relles et autres insectes ». Ce n’est que plustard ticipé n’ont pas eu de succès.
OISEAUX. 69
absentes de ces régions humides; les Martins n’ont donc exercé, à cesujet,
aucune action; on n’a, d’ailleurs, constaté de leur part aucune tendance
à la multiplication en masse — comme aux Mascareignes — et aucune
propension à envahir les hauts plateaux, où les sauterelles sont souvent
fréquentes en saison sèche.
En somme, les introductions anciennes d’oiseaux étrangers à Mada-
gascar se réduisent à presque rien. Faut-il le regretter? Assurément non.
Les faunes des îles comme celles de Madagascar sont fragiles; et le désé-
quilibre qu'introduit l’action de l’homme dans les milieux biologiques,
en substituant la forêt secondaire à la forêt primitive, et la prairie à la
forêt secondaire sont la cause de très graves altérations, qui pourraient
devenir catastrophiques si des éléments faunistiques nouveaux étaient
introduits sans discernement. Les Mascareignes, où la faune primitive,
a été presque complètement remplacée; certaines îles de la Polynésie,
l'Ile Bourou et la Nouvelle-Calédonie, dont nous avons cité l'exemple,
fournissent le témoignage de l’importance considérable et des incon-
vénients graves de ces modifications. À l’époque actuelle, on ne peut
mentionner que le faisan, dont l'introduction à l’état sauvage a été envi-
sagée, dans un but cynégétique. Il ne paraît pas, fort heureusement, que
cet essai soit appelé à donner des résultats. La biologie des faisans
acclimatés dans nos chasses d'Europe (faisans de Colchide, faisan à
collier, faisan de Mongolie, et même faisan vénéré) est trop particulière
pour que ces oiseaux puissent, d'emblée, réussir à Madagascar. Mieux
certes, vaudrait protéger et multiplier artificiellement l’Akohoanala
(Lophotibis cristata), ce qui n’est pas du tout impossible. Cet oiseau est
un gibier malgache bien spécial à l’île, de très beau plumage, et d’une
saveur qui ne le cède en rien à celle du faisan. Pourquoi, dès lors, cher-
cher ailleurs?
Mentionnons accessoirement que des poulets domestiques ont été
lâchés dans l’île Europa dans le canal de Mozambique, vers 1872, par
un navire qui avait razzié un village indigène, dans la région de Nosy-Bé.
Ces poules se sont bien acclimatées, ont pris une teinte uniforme, et chose
curieuse, possèdent maintenant une faculté de vol que leur espèce avait,
70 MADAGASCAR.
à l’état de domesticité presque complètement perdue. Le détail de leurs
variations morphologiques dans ce nouveau milieu n’a, malheureuse-
ment, pas été complètement suivi. Cette question mériterait une étude
approfondie.
"+
L'histoire de l'introduction des oiseaux domestiques à Madagascar
est entourée d’une profonde obscurité. Les premiers explorateurs euro-
péens (Portugais et Hollandais) ne paraissent avoir rencontré dans l’île
que des poules. Sans doute, celles-ci avaient-elles été introduites par les
Arabes, qui occupèrent de très bonne heure les Comores, et s’instal-
lèrent avant le x11€ siècle aux environs de Vohémar. Le canard n’est cité
qu'une seule fois avant le xvrie siècle, et dans des conditions qui ne per-
mettent pas exactement de savoir s’il s’agit bien d’une race domestique.
Ce n’est donc qu’assez tard qu’on trouve dans/l’Ile les « volailles » que
nous avons accoutumé de rencontrer en Europe. FLACOURT parle bien
des canards, mais il ne fait pas non plus de distinction entre les formes
sauvages et les formes domestiques, et il ne dit même nulle part expressé-
ment qu'il y ait des canards domestiques. Quant aux oies, elles sem-
blent n'être parvenues à Madagascar que bien plus tard. On n’y trouve
guère du reste, que cette oie caronculée, appelée, je ne sais trop pour-
quoi, oie de Guinée, et qui, en réalité, est originaire de Chine. Les din-
dons ne sont cités pour la première fois qu’en 1721 dans une note ano-
nyme due à un capitaine portugais (); ils sont mentionnés à nouveau
en 1780, par l'Anglais MAKINTOSH (?). La question de l’origine du dindon
ne soulève, d’ailleurs, aucune difficulté, puisqu'il n’est pas douteux qu’il
ait été apporté à Madagascar par les Européens bien après son introduc-
tion en Europe.
++
Il faut terminer par quelques mots consacrés à l'introduction de
l’autruche à Madagascar, tentative restée sans lendemain. C’est en
(1) Cf. Coll. des ouvrages anciens concernant (2) Ibid, p. 333.
Madagascar, V, p. 144.
OISEAUX. 71
novembre 1902 que M. Lewison, exportateur de bœufs de l’Afrique du
Sud, offrit au gouvernement général de Madagascar cinq couples d’au-
truches du Cap.
La mortalité, dès 1903, réduisit cet effectif à trois couples, qui furent
placés aux environs de Tuléar. En 1906, un cyclone causa de nouveau
une certaine mortalité; mais, dès 1909, des œufs en grand nombre furent
distribués aux colons qui en firent la demande, et en 1911, il y avait
500 autruchons vivants dans la province de Tuléar. L’autrucherie de
Befanamy connut alors une véritable prospérité U).
En 1914, M. le Vétérinaire CAROUGEAU, en mission en Afrique aus-
trale, y acheta quelques exemplaires de Siruthio massaicus, destinés à
être croisés avec les sujets du Cap existant à Madagascar. Ces croisements
réussirent, mais il ne semble pas qu’il en soit résulté une amélioration
des produits.
En 1931, il ne restait, chez les colons, que quelques exemplaires des
500 autruchons qui avaient, vingt ans auparavant, donné de telles espé-
rances. L’autrucherie de Befanamy, maintenue encore, vit aujourd’hui
péniblement, abritant quelques couples d’autruches, qui constituent
plutôt une curiosité qu’un cheptel d’un véritable intérêt économique.
La véritable décadence qui a frappé l’industrie de la plume, depuis la
guerre, a atteint, on peut dire irrémédiablement, les élevages d’autruches
du monde entier. Il n’est donc pas étonnant que ceux de Madagascar
aient subi le sort commun : mais il faut se dire aussi, qu’en matière de
colonisation, les engouements passagers sont fréquents dans les colonies
françaises, où les colons n’ont point la volonté d’enracinement des colons
britanniques.
(4) Cf. GRANDMOUGIN, L’Élevage de l’Au- 2e trim., 1907, p. 107-133. — H PoIssON,
truche à Madagascar Bull. Écon. de Madag., L’Autruche, in-89, Paris, 1996.
72 MADAGASCAR.
CHAPITRE VI
APERÇU SUR LES OISEAUX DE MADAGASCAR
ÉTEINTS AU COURS DES TEMPS HISTORIQUES
L'étude d’une avifaune ne saurait être complète si l’on n’y comprend
pas les espèces d’oiseaux qui ont, plus ou moins récemment, habité le
pays étudié, et qui, bien qu'ayant disparu aujourd’hui, n’en contribuent
pas moins à caractériser sa physionomie biogéographique.
De ces destructions récentes d’espèces animales, le monde ne nous
offre que trop d’exemples, même à ne considérer que les oiseaux .
Ces disparitions ont eu des causes très diverses. L'action directe ou indi-
recte de l’homme est, à cet égard, tout à fait prépondérante; soit qu’il
s'agisse d’une chasse intensive ou même d’une destruction brutale et
inconsidérée, soit de l'introduction, consciente ou non, d'animaux dépré-
dateurs (Rats, Mangoustes, Opossums, Chats, etc.) ou d’espèces entrant
en concurrence vitale avec les espèces autochtones (Acridotheres). Il y a
eu également des causes naturelles, raz de marée, tremblements de terre,
éruptions volcaniques (), etc. Enfin, il faut bien reconnaître que certaines
espèces d'oiseaux se sont éteintes pour des raisons qui nous restent encore
complètement inconnues. C’est pourquoi certains auteurs ont parlé d’un
facteur léthal, que porteraient en elles les espèces, vouées à la mort,
(1) C’est généralement dans les îles que l’on
a à déplorer ces disparitions récentes. Les Mas-
careignes, comme nous l’avons vu, en sont un
saisissant exemple. La Nouvelle-Zélande, la
Nouvelle-Calédonie, les îles Chatham, les îles
de la Société, les îles Sandwich, les Antilles et
les îles Bonin, au Sud du Japon pourraient
aussi, entre autres, être mentionnées. Dans les
espèces continentales, ont disparu en par-
ticulier celles qui trouvaient une cause
de faiblesse soit dans leur structure (Grand
Pingouin) soit dans leur mode social de nidi-
fication (Pigeon migrateur des États-Unis).
Cf. W. ROTHSCHILD, Extinct Birds, 1 vol. gd
in-40, 1907.
(2) Les récentes éruptions de la Montagne
Pelée à la Martinique et de la Soufrière à l’île
Saint-Vincent ont fait disparaître plusieurs
espèces : des merles : Myadestes sibilans et
M. genibarbis; des moqueurs : Cinclocerthia
gutturalis et Rhamphocinclus brachyurus, enfin
un perroquet, le beau Chrysotis quildingi, de
Saint-Vincent, dont il n’y a qu’un seul spécimen
au Muséum de Paris.
OISEAUX. 13
comme les individus, même en cas de constance des milieux et des condi-
tions biologiques. Il n’y a là, d’ailleurs, qu’une simple hypothèse, qui n’est
étayée sur rien de précis, et dans la plupart des cas, nous pouvons au
contraire discerner clairement les causes d'extinction d’une espèce, même
dans le domaine paléontologique.
Nous allons passer rapidement en revue les espèces d'oiseaux malgaches
récemment éteintes, dont la connaissance ou les débris sont parvenus
jusqu'à nous. Nous étudierons ensuite sommairement l’histoire de leur
extinction. Et nous essaierons enfin d’en préciser les causes et les fac-
teurs et de tirer de cette étude quelques conclusions générales d’ordre
biologique.
x
+
Les Æpyornis sont les plus connus de tous ces oiseaux éteints.
C’est en 1850 que le capitaine d’un navire marchand, M. ABADIE,
rapporta de la côte Sud-Ouest de Madagascar, trois œufs géants qui furent
décrits par GEOFFROY SAINT-HILAIRE dans une communication à l’Aca-
démie des Sciences le 27 janvier 1851.
Déjà, en 1834, M. Goupor avait rapporté de Madagascar divers frag-
ments de coquilles de ces mêmes œufs, auxquels M. P. GERvAIS avait
alors attribué des dimensions beaucoup trop faibles. Plus anciennement
encore, vers 1830, un voyageur, VICTOR SGANZIN, Capitaine d’artillerie
de la marine, avait adressé à M. JuLES VERREAUX qui résidait alors au
Cap, des notes et un dessin concernant ces œufs énormes.
Mais bien avant la science, l’histoire et la légende avait fait mention
de ces grands oiseaux de la terre malgache.
Faut-il accepter l'attribution à l’Æpyornis de l’œuf d’une grosseur
miraculeuse, rapporté d’un périple par des navigateurs carthaginoïis et
suspendu à la voûte du Temple de Tanit? Le passage de SALAMMBÔ où
FLAUBERT en fait mention est-il basé sur un texte ou un document authen-
tique? Il est bien difficile de l’affirmer. FLAUBERT, on le sait, se piquait
d’exactitude. Mais, même dans sa discussion avec SAINTE-BEUVE, il n’a
OISEAUX. 10
74 MADAGASCAR.
indiqué que fort peu de ses références; l’usage si nécessaire des notes infra-
paginales lui aurait paru probablement d’un insupportable pédantisme.
Si l’on accepte comme un fait la présence dans le temple de Tanit de cet
œuf énorme, ce ne pouvait être qu'un œuf d’Æpyornis.
Il est du reste très vraisemblable que les navigateurs carthaginoïs aient
eu connaissance de Madagascar. Car, au témoignage de l'historien MARIN
DE TYRr, cette contrée aurait été atteinte par les marins grecs, au
1e siècle de l’ère chrétienne (MARIN DE Tyr nomme les Comores
îles Pyrolées et Madagascar : Menuthias).
*
* *
C’est aussi à l’Æpyornis que doivent naissance les légendes arabes
concernant l’oiseau Roc, Rock, Ruc, Ruck, qui est mentionné par Marco
Pozo et dont il est parlé dans les Contes des Mille et une Nuits, au cha-
pitre des aventures de SINDBAD LE MARIN.
Il est aujourd’hui établi d’une part que le Madeigascar dont parle
Marco PoLo n’est pas du tout l’île de Madagascar, mais bien le pays de
Modgicho (aujourd’hui Mogadichu) en Somalie italienne; d’autre part
que Marco PoLo n'avait pas lui-même visité ce dernier pays, et qu'il
en a eu connaissance aux Indes, par les marins du Golfe persique .
On sait aussi que les Contes des Mille et une Nuits ne représentent pas
une tradition purement arabe, mais qu'ils proviennent de sources
indiennes, remaniées en Perse, et cristallisées chez les Arabes de Syrie et
de Mésopotamie pendant le xv® siècle. L'identité de ces sources avec les
renseignements recueillis par MARCO PoLo n’est pas improbable.
Il est aussi question dans les Mille el une Nuits, de ces œufs gigan-
tesques, qui paraissent avoir vivement frappé l'esprit de tous ceux qui
les ont vus. Mais l'imagination féconde des conteurs orientaux les attribua
non point à une grande autruche, mais à un rapace redoutable, capable
d'enlever dans ses serres un rhinocéros, un éléphant, ou même un navire
avec son équipage. ;
({) Les marins arabes du golfe d’Aman paraissent avoir connu et fréquenté Madagascar
dès les virie ou 1X€ siècles. Voir le chapitre 1.
OISEAUX. 15
Cette dernière donnée peut avoir été basée sur l’observation de navires
brisés, retrouvés dans l’intérieur des terres, où ils avaient été jetés par
des raz de marée ou des cyclones, malheureusement fréquents à Mada-
gascar. La découverte de semblables épaves devait sembler inexplicable
à des observateurs peu avertis. D’autre part, on a pu, on a dû, trouver
sur les côtes malgaches des défenses d’éléphants d'Afrique provenant
soit de cachettes plus ou moins anciennes mises à jour par les eaux, soit
de naufrages récents. Le rapprochement de ces découvertes et la présence
des œufs énormes de l’Æpyornis — si différents des œufs d’autruche
au point de vue de la forme et de la structure — aura suggéré immédiate-
ment l’idée que le Roc devait être un gigantesque oiseau de proie.
Chose étrange, cette idée a été partagée par certains savants modernes.
Le premier, LYDEKKER, avait, à la suite des découvertes concernant la
faune quaternaire de l’Ile de Malte, émis l’opinion que le Gyps melitensis,
grand vautour quaternaire, aurait pu enlever dans les airs les éléphants
nains dont les squelettes avaient été découverts dans l'Ile, et se trouver
ainsi à l’origine de la légende du Roc ().
Cette idée a été reprise depuis par LAMBRECHT (?), qui lui a récemment
apporté la grande autorité de son important ouvrage sur les oiseaux
éteints (%. Mais il ne nous est vraiment pas possible de partager cette
opinion. D'une part, le Gyps melitensis, vautour véritable, se nourris-
sait-il de proies vivantes? C’est très douteux. En tout cas, cet oiseau,
n’était pas, à tout prendre, beaucoup plus grand que le vautour moine
actuel. Il n'aurait jamais pu enlever le plus petit de ces éléphants
« nains » de Malte et des îles méditerranéennes, nains qui devaient au
moins peser 250 à 300 kilogrammes (9. D'autre part, il est impossible
qu'une tradition, fondée sur une réalité disparue, se soit transmise depuis
(1) Cf. LYDEKKER, P. Z. S. London, 1890, (4) Ces éléphants nains paraissent par contre,
p. 403. être à l’origine de la fable des Cyclopes, géants
(2) Cf. LAMBRECHT, Riesenvogel und Zwergele- qui n’avaient qu'un œil au milieu du front,
fanten : der Ruckvogel nicht Æpyornis, N.F.Bd, conformation qui rappelle très bien le crâne
21 avril 1918, p. 225-227. d’un éléphant, pour des gens qui, comme les
(3) Cf. LAMBRECHT, Handbuch der Palaeorni- contemporains d’Homère, n'avaient aucune
thologie, Berlin, 1933, p. 218-221. notion d’anatomie comparée.
76 MADAGASCAR.
les hommes de Cro-Magnon, contemporains du Gyps melilensis jusqu'aux
Arabes et aux Indiens du xtr1e siècle. On sait de toute certitude qu’une
tradition orale ne peut, sans le secours de l'écriture, être transmise au
delà de deux ou trois siècles. Or le Gyps melitensis s’est éteint à l’aurore
des temps actuels, soit cinq à six mille ans avant J.-C. au moins.
A nos yeux, la légende de l'oiseau Rock a un substratum parfaite-
ment clair : ce sont les œufs d’Æpyornis. Les renseignements qui font du
Roc un rapace, sont {ous donnés, soit par des contes, soit par des voya-
geurs renseignés eux-mêmes par des gens qui n’avaient fait qu’entendre
parler du Roc et dont aucun n’avait vu l’oiseau. Ces légendes paraïssaient
déjà peu vraisemblables aux contemporains; GESNER, au xvi® siècle,
citait Marco PoLo, mais sans garantir la véracité de ses dires 9. La
figure reproduite par Lambrecht ® figure persane du moyen âge qui
représente une sorte de poulet gigantesque portant dans chacune de ses
serres un éléphant, et un troisième dans son bec, ne peut vraiment pas
être présentée comme un document sérieux. C’est un pur produit de
l'imagination.
L'histoire contée par MARCO PoLo de la remise au grand Khan des
Tartares Cublai (id est l'Empereur de la Chine septentrionale) d’une plume
de Rock « qui avait 90 empans de longueur, et 2 empans d’épaisseur,
(soit environ 20 m. de long, et 0 m. 45 d'épaisseur) ne témoigne pas
davantage en faveur d’un Rock emplumé et ayant de grandes ailes. Car
cette plume était en réalité une de ces tiges de bambous qu’on apportait
au Moyen âge dans l’Yémen et ailleurs, pour y servir de vases à eau, et
qu'on y appelait, en effet, plumes de Rock ®. De tels bambous sont
inconnus dans le Nord de la Chine, et leur structure extraordinaire pou-
vait bien faire méconnaître leur nature et leur origine.
C’est bien des œufs de l’Æpyornis qu'est sortie la légende du Rock.
(1) Cf. GESNER, Francfort, 1585, TITI, p. 542. (3) Cf. A. GRANDIDIER, Histoire de la Géogra-
(2) Cf. LAMBRECHT, 0p. cül., p.220 (fig. 90). phie de Madagascar, p. 25, note 2.
OISEAUX. 77
# "+
Ce n’est du reste que fort tard que l’on a été renseigné exactement
sur les affinités zoologiques de l’Æpyornis. ISIDORE GEOFFROY SAINT-
HILAIRE, avec une profonde sagacité, avait attribué les débris de cet
oiseau à un coureur brévipenne de très grande taille et lui avait en consé-
quence, donné le nom d’Æpyornis (de #7", élevé et 52v1<, oiseau).
Mais VALENCIENNES voyait dans cet oiseau un manchot ou un pin-
gouin gigantesque et le naturaliste italien Brancontr de Bologne, hanté
par la légende du Roc, voulait en faire un rapace voisin des condors.
Il basait son argumentation, à la vérité fort solide, sur des particularités
anatomiques qui ont recu depuis, une tout autre interprétation.
C’est en 1869 seulement que MILNE EpwaARDs et A. GRANDIDIER don-
nèrent une description complète du squelette de la jambe de l’Æpyornis,
et fixèrent de façon définitive sa position systématique. On a décrit,
depuis lors, une bonne douzaine d’espèces d’Æpyornis. Mais ces espèces
doivent être ramenées à quatre, d’après notre regretté ami, le Dr L. Mox-
NIER, qui a publié en 1913, sur l’Æpyornis, dans les Annales de Paléon-
tologie, un mémoire très complet.
La synonymie de ces espèces peut s'établir comme suit :
Æpyornis maximus I. Geoff. 1851 — Æ. titan Andrews 1894, Æ. ingens
M. E. et Grand. 1894.
Æpyornis medius M. E. et Grand, 1869 — Æ. maximus (partim),
Æ. cursor M. E. et Grand, 1894, Æ. lentus M. E. et Grand, 1894.
Æpyornis hildebrandli Burck, 1893 — Æ, mulleri M. E. et Grand, 1894.
Æpyornis gracilis L. Monnier, 1913.
Æ. grandidieri, décrit par Dawson RowLEy, d’après l’examen d’un
seul œuf, doit être éliminé de la nomenclature; quant à l’Æpyornis
modestus, de taille beaucoup plus faible, il semble qu’on puisse le rap-
porter au genre Mullerornis, dont nous parlerons tout à l’heure, et il est
assez probable qu'il faut en faire autant pour l’Æ. gracilis, décrit par le
Dr L. Moxnrer d’après un fémur unique. C’est du moins notre sentiment,
que nous avions amené notre ami à partager,
78 MADAGASCAR.
%
* *#
La phylogénie des Æpyornis est encore très obscure. Le Dr L. Mox-
NIER, avait émis, avec doute, l'hypothèse qu’ils pouvaient descendre des
Hypselornis du pliocène de l’Inde; mais si l’on admettait cette hypo-
thèse, il faudrait reculer la séparation du continent malgache d’avec
l’Inde jusqu’à la fin du tertiaire, ce qui est certainement faux. Actuelle-
ment, il semble impossible de remonter avec sûreté au delà du Stromeria
fayumensis Lambrecht 1929, de l’oligocène inférieur du Fayoum, qui,
d’après LowE était très voisin des Mullerornis. On ne peut encore établir
s’il y avait des rapports phylogénétiques entre les Sfromeria et l’Eremo-
pezus eocenus de l’éocène du Fayoum, qui est généralement considéré
comme l'ancêtre des autruches. Tous ces oiseaux sont très différents
des Moas (Dinornis) de la Nouvelle-Zélande, desquels la phylogénie les
sépare entièrement.
Quoi qu’il en soit on peut assez bien se représenter les Æpyornis
comme de gigantesques casoars. L'examen des os de leurs crânes prouve
que leur tête devait être surmontée d’une production caronculaire, peut-
être double, analogue au casque des Casuarius vrais.
Leur corps était couvert d’une sorte de toison, — toujours comme pour
les casoars. Des débris très reconnaissables de cette toison (composée de
plumes souples réduites à leur rachis) ont été découverts, bien conservés,
dans les tourbières d’Antsirabé, par le Révérend STANDING. On pense
que cette toison devait être brune.
Il nous faut dire un mot de la taille de ces oiseaux. GEOFFROY SAINT-
HiLaIRE l’avait estimée entre 3 et 4 mètres de hauteur. On sait aujour-
d’hui qu’elle n’atteignait point ces dimensions. Le squelette d’Æ. mati-
mus du Muséum de Paris a 2 m.68 de hauteur totale, ce qui est déjà fort
respectable. Celui du Muséum de Tananarive est à peine plus petit.
L'oiseau vivant devait peser environ 500 kilogrammes.
L’Æpyornis hildebrandti est beaucoup moins grand. Il atteint à peine
la hauteur d’une autruche, tout en restant beaucoup plus lourd et plus
massif,
OISEAUX. 79
Les œufs sont assez constants comme dimensions; ils mesurent en
général de 32 à 34 centimètres, suivant leur grand diamètre, leur petit
diamètre pouvant varier de 22 à 23 centimètres. Mais ces œufs oscillent
autour de deux types, l’un ovoïde, l’autre ellipsoïde, sans qu’on puisse
assigner à ces deux types une valeur spécifique. En d’autres termes, il y a
pour chacune des espèces, des œufs de chacun des deux types, ovoïde et
ellipsoïde. Le grain de la coquille varie également beaucoup. On connaît
des œufs polis, dont la surface est même miroitante. Il est probable que
ces spécimens sont restés longtemps à découvert, soumis à l'influence
de vents chargés de sables. La coquille des spécimens normaux offre un
grain analogue — en plus grossier —, à celui des œufs de Dromaeus. On
sait que ces derniers sont de couleur vert bronzé. Les œufs de l’Æpyornis
étaient-ils ainsi colorés?
On ne saurait encore se prononcer à ce sujet. Tous les spécimens que
l’on connaît n’ont pas de coloration propre.
Quelques spécimens seulement sont rougeâtres, ce qui est dû au
contact prolongé d’alluvions latéritiques. La seule chose que l’on puisse
affirmer, c’est que la cuticule interne de ces œufs était d’un vert bleu. Cela
ressort très nettement de l’examen de fragments parfaitement conservés,
ayant un aspect absolument frais, extrait des tourbières d’Antsirabé
et qui sont à rapporter à l’Æ. hildebrandli.
La provenance des différents débris d’Æpyornis assigne à ces oiseaux
pour patrie, la moitié méridionale de l’île. On n’a trouvé aucun gisement
dans le Nord de Madagascar. L’Æpyornis maximus habitait le Sud et le
Sud-Ouest, de Fort-Dauphin à Tuléar. L’Æpyornis medius les mêmes
régions ainsi que l'Ouest du plateau central; l’Æpyornis hildebrandti
enfin, les abords des montagnes de l’Ankaratra (Antsirabé, Betafo) où il
voisinait avec les Mullerornis.
Ces derniers sont des oiseaux bien plus petits que les Æpyornis et les
plus grands ne dépassent pas la taille des casoars actuels.
80 MADAGASCAR.
On en a décrit plusieurs espèces, Mullerornis belsilei M. E. et Grandidier,
1894, Mullerornis agilis M. E. et Grandidier, 1894, et Mullerornis rudis
M. E. et Grandidier, 1895 (— Flacourtia rudis Andrews).
Le genre Mullerornis a été créé en l’honneur du voyageur français
Muller, tué par les fahavalos à l'Est de Mandritsara, en 1893. Une
grande quantité de débris concernant ces oiseaux existe au Musée de
l’Académie malgache, à Tananarive; mais leur provenance n’est pas
toujours certaine, et ils n’ont point encore été examinés par un paléon-
tologiste compétent.
Les Mullerornis sont extrêmement voisins des Æpyornis, mais avec des
caractères encore plus primitifs qui s’accordent avec leur taille réduite.
Ils font évidemment partie du même phylum et devaient avoir les mêmes
mœurs que leurs gigantesques congénères.
Ce devaient être des oiseaux forestiers, ayant des mœurs analogues
à celles des casoars actuels de la Nouvelle-Guinée. La massivité des os
des pattes, l'importance des groupes musculaires que leurs insertions
permettent de deviner, semblent indiquer que l’oiseau grattait et fouis-
sait profondément le sol pour y trouver des larves, des vers, des racines.
Ces dispositions anatomiques — et notamment la prédominance des
extenseurs sur les fléchisseurs —, avaient été interprétées autrement par
BraANCONI, qui prétendait qu’elles favorisaient le saut avant l’envolée,
comme chez certains vautours.
Des animaux de cette taille devaient être astreints, suivant les saisons,
à des déplacements constituant une sorte de transhumance, et avoir
besoin, pour cela, d’une forêt à peu près continue, leur assurant libérale-
ment le vivre et le couvert.
Le déboisement en amenant le morcellement de la sylve, et en les
confinant, a peut-être contribué à leur disparition.
La disparition des Æpyornis et des Mullerornis a donc probablement
marché de pair avec celle des forêts malgaches. Avec la déforestation, le
OISEAUX. 81
dessèchement progressif devait s'installer; ces oiseaux comme leurs con-
temporains les grands lémuriens disparus (Archaeolemur, Palaeopro-
pithecus, Megaladapis, etc.), ont dû de bonne heure être forcés à se
réfugier autour des cuvettes lacustres où marécageuses où subsistaient
les zones de végétation les plus denses.
Cette concentration devait amener pour eux de nouveaux facteurs de
destruction : les crocodiles les entraînaient à l’eau, les hommes devenus
plus nombreux, grâce à la vie pastorale, pouvaient plus facilement en
faire des hécatombes, et le feu devait, comme aujourd’hui en Afrique,
leur servir d’auxiliaire et de rabatteur. On remarque de temps en temps
sur les ossements des traces de dents de crocodiles ou d'instruments
tranchants qui peuvent justifier ces hypothèses.
Il faut ajouter que certaines des cuvettes lacustres dont nous venons
de parler renferment des eaux thermales et sont parfois le théâtre de
dégagements massifs de gaz carbonique qui ont pu occasionner des
asphyxies importantes.
À plusieurs reprises aux environs d’Antsirabé, des ivrognes endormis
sur les berges de ces sources thermales ont été retrouvés morts, asphyxiés
par les gaz. Et nous avons vu nous-même un bœuf paissant paisible-
ment sur le bord d’une de ces sources, chanceler comme étourdi, relever
très haut la tête par un mouvement convulsif pour aspirer une bouffée
d’air pur, et s'éloigner au galop de ces parages empoisonnés.
Dans le Sud où la brousse épineuse, le bush à Didierea et à Alluaudia
leur constituait un milieu protecteur impénétrable, les Æpyornis ont
persisté bien plus longtemps, mais dans des conditions évidentes d’insé-
curité. Lorsque sur la montagne de la Table, au Sud-Est de Tuléar, on
contemple les fragments de coquilles d'œufs d’Æpyornis qui jonchent
le sol, on peut vraisemblement supposer que des raisons de sécurité
ont conduit ces oiseaux à venir nicher sur ce véritable poste-vigie,
point proprement stratégique, d’où leur cou dressé leur permettait
d’observer, de fort loin, les mouvements de leurs ennemis.
OISEAUX. 11
82 MADAGASCAR.
*
* *
A quelle époque faut-il faire remonter l’extinction des Æpyornis? Ici,
les avis des auteurs divergent jusqu’à la contradiction.
On s’est longtemps bercé de l'illusion qu’un naturaliste pourrait un
jour se rencontrer face à face avec un de ces géants légendaires. A. BERG
dans une lettre à MoquiIN-TANDON, publiée dans le Temps du 7 décem-
bre 1861, affirme l’existence d’Æpyornis vivants. A. GRANDIDIER et
MIE Epwarps en 1867, concluent à son extinction récente, mais com-
plète. TRoUESSART dans l’article Æpyornis, de la Grande Encyclopédie,
estime que cet Oiseau a été encore contemporain de l'homme, mais qu’il
a disparu depuis des temps relativement reculés.
Aujourd’hui que l’île de Madagascar a été entièrement parcourue, on
peut affirmer malheureusement que les Æpyornis sont entièrement éteints.
Mais cette extinction est récente, toute récente, probablement contem-
poraine; — et il n’est pas certain que BERG se soit trompé en 1861, en
affirmant qu'il existait encore à Madagascar des Æpyornis vivants.
Examinons brièvement les raisons de notre opinion. La première,
c’est que FLAcOURT parle de l’Æpyornis d'une manière très explicite,
dans son Histoire de Madagascar.
Il en parle sous le nom de Vouron-Patra.
« C’est, écrit-il, un grand Oyseau qui hante les Ampastres et fait des
œufs comme l’Autruche, c’est une espèce d’Autruche, ceux des dits
lieux ne le peuvent prendre, il cherche les lieux les plus déserts. »
Pour qui a pu, à Madagascar même, vérifier la scupuleuse exactitude et
la minutieuse précision des indications de FLACOURT le passage ci-dessus
est absolument convainquant. Sans doute, FLACOURT n’a pas dû voir
lui-même l’Æpyornis. Mais il en a eu certainement une connaissance
directe par les rapports de ses lieutenants et les dires des indigènes, qu'il
n’a certainement pas manqué, suivant sa coutume, de recouper avec soin.
On peut donc admettre que l’Æpyornis vivait encore dans les
Ampâtres (nous dirions aujourd’hui l’'Androy) aux environs de 1650. Il y
était déjà rare et fort farouche.
OISEAUX. 83
Le nom de Vorompatra (orthographe malgache correcte du Vouron-
Patra de FLaAcouRrT) est resté longtemps connu dans le Sud de Mada-
gascar. À. GRANDIDIER rapporte en effet que l’ayant cité à un chef
Antandroy nommé TsiFANIHY, roi du Cap Sainte-Marie, celui-ci lui
répondit qu'il n'avait pas vu lui-même cet oiseau, bien connu de ses
ancêtres, mais qu'il allait le conduire au bord d’une mare où se trouvaient
ses ossements.
Aujourd'hui, ce nom de Vorompatra est entièrement oublié. Nous
n'avons pu en retrouver la moindre trace au cours de nos voyages dans
le Sud de l’île. Par contre, nous avons retrouvé persistante la tradition
du Tokandia, indiquée par le D' L. MONNIER qui en avait entendu
parler comme d’une « grande bête qui avait les deux pattes au milieu
du ventre et qui ne laissait sur le sol qu’une trace unique », en mal-
gache : Biby lehibé indrindra manana tongotra anakaroa eo ampovoan’ny
kibo. Cette description bizarre se rapporte parfaitement à l’Æpyornis.
On remarquera qu’elle ne comporte pas le mot oiseau. Mais pour bien
des Malgaches primitifs, que pouvait avoir de commun avec un oiseau
cet animal énorme qui ne volait pas, n'avait même aucune trace appa-
rente d'ailes, et était couvert de poils?
D’autres souvenirs de l’Æpyornis ont survécu longtemps dans le Sud
de Madagascar. Lorsqu'on fonda, en 1902, l’autrucherie de Befanamy
(près de Tuléar), quelques vieillards du pays s’exclamèrent en disant
que les Vazaha (étrangers, blancs) avaient ramené dans le pays les Biby
(animaux) qui y existaient autrefois. Cette tradition se trouve encore
aujourd’hui; mais il faut prendre garde qu’elle n’a plus aucun caractère
primitif et qu’elle reflète simplement les commentaires faits par les Euro-
péens sur les analogies entre les autruches et les Æpyornis, sans que le
souvenir traditionnel de ceux-ci se soit réellement perpétué dans la
population indigène.
Cependant, quelques récits, quelques légendes fort intéressantes, per-
sistent dans quelques coins. En voici une, recueillie par le R.P. ENJELVIN,
des Pères du Saint-Esprit de Tuléar et qu’il nous a très obligeamment
communiquée :
84 MADAGASCAR.
« Trois frères habitaient une case dans la forêt. Deux sortent. Un
reste pour garder la case, il entend un grand bruit de branches cassées
et des cris d'oiseaux. Il regarde par une fente de la case et voit un énorme
oiseau qui n’est ni un oiseau qui vole, ni un oiseau qui grimpe (sic). Il est
si lourd que, quand il se couche sur le sol, celui-ci résonne. L'homme
étant sorti de la case reçoit un coup de pied dans le ventre® et l’oiseau
essaye de lui saisir la tête avec son bec. L'homme se dégage et se cache.
Ses frères rentrés, il leur raconte son histoire; ils ne le croient pas. L’un
d’eux se propose pour garder la case. Le lendemain, à son tour, il voit
l'oiseau. Le surlendemain, le troisième frère se dévoue à son tour pour
rester. Il a fabriqué un appât avec des résines gluantes. L’oiseau vient,
veut avaler l’appât, s’englue le bec, puis les pattes, puis les ailes et est tué
à coups de sagaie. »
Quelques détails de cette légende semblent bien marquer une tradition
authentique; de telles traditions ne se conservent jamais bien longtemps,
et un siècle paraît être l’extrême limite de leur vitalité.
Enfin, M. HUMBERT, professeur au Muséum national d'histoire natu-
relle, qui a voyagé à Madagascar à plusieurs reprises, nous a dit avoir
recueilli, en 1924, d’un colon des environs de Tuléar, l'indication sui-
vante : « Une femme indigène nommée Zavast, prétendait que vers
1890 un oiseau géant aurait été tué par les gens de Tompomonana, roi des
Masikoro, près de Manombo (au Nord de Tuléar), dans un marais de
l'intérieur à la suite d’un cyclone terrible où des bœufs furent tués et
entraînés jusqu’à la mer, et des albatros vinrent périr à l’intérieur des
terres. Il aurait fallu 24 hommes pour le porter. »
Aurait-ce été le dernier des Æpyornis? Nous n'avons pu avoir confir-
mation de cette histoire, lorsque nous avons parcouru le Sud de Mada-
gascar en 1929. M. Guillaume Grandidier n'en avait pas eu connais-
sance non plus lors de son séjour à Tuléar en 1897. Il y a bien eu un
cyclone à Manombo en 1893; mais on n’a que très peu de renseigne-
ments sur les cyclones antérieurs, dans la même région. D'autre part, il
(4) Ceci est à rapprocher du comportement des autruches, qui, blessées, se défendent à
coups de pied.
OISEAUX. 89
y a eu plusieurs Tompomanana à la tête de diverses tribus Masikoro.
Le mot de roi, chez ces peuplades a un sens tout relatif et il est diffi-
cile d'établir une chronologie régulière, chez des peuples qui ne connais-
sent pas l'écriture et n’ont aucune notion des années.
Aussi, les plus expresses réserves s'imposent malgré la précision de
l’anecdote, mais nous devions rapporter celle-ci, car il n’est point impos-
sible qu’elle soit vraie; bien que dans ce cas, elle soit sans doute beau-
coup plus ancienne qu'il n’est indiqué. Mais ce qu'il faut retenir c’est que
l'extinction complète de l’Æpyornis est proche de nous et que c’est
par une grande malchance que les naturalistes européens n’ont pu avoir
connaissance, in vivo, de ce survivant des âges disparus.
%
& %
La faune des Carinates éteints est, à Madagascar même, bien moins
importante que dans les îles avoisinantes, et spécialement qu'aux Mas-
careignes (1). Presque tous les débris étudiés jusqu’à ce jour proviennent
des tourbières d’Antsirabé, cuvettes lacustres, où la vase et la tourbe ont
conservé tous ces ossements, mais où ne se trouvait, évidemment, tant
au point de vue géographique qu’au point de vue s{ationnel, qu’une très
petite portion del’avifaune malgache ancienne: c’est dire, d’une part qu’on
n’a que peu de renseignements sur l’avifaune du Nord, de l'Ouest, du
Sud de Madagascar dans les temps anciens, bien qu'ilsoit vraisemblable
que le peuplement humain et le déboisement simultanés de ces régions
aient entraîné l'extinction de nombreuses espèces. D'autre part, aux envi-
rons d’Antsirabé même, on n’a guère recueilli que des oiseaux d’eau.
De ceux-ci, certains subsistent encore tels quels dans la faune de l’île :
Anas melleri, Ardea purpurea, Platalea alba, etc.
Parmi les oiseaux éteints, il faut citer Centrornis majort, sorte d’Ansé-
ridé de grande taille, assez voisin de l’oie armée d’Aïrique (Plectropterus
(4) Cf. en particulier : STRICKLAND, The Dodo lement éteintes, 1893; W. ROTHSCHILD, Evtinct
and îts kindred, 1848 (avec une bibliographie Birds, 1907; LAMBRECHT, Handbuch des Paläor-
des Didinae); MILNE EDWARDS ET OUSTALET, nühologie, 1933, etc.
Recherches sur quelques espèces d'Oiseaux actuel-
86 MADAGASCAR.
gambiensis) et comme elle, ayant des pattes allongées, et les ailes armées
d'un éperon très développé. Côte à côte avec ce Centrornis vivait un
Anséridé plus petit, analogue au Chenalopex d'Égypte. C'était le Chena-
lopex sirabensis; cet oiseau extrêmement abondant dans les couches
superficielles du gisement, est complètement éteint dans l’île; il y est
remplacé par le Sarkidiornis, aujourd’hui abondant, mais dont on n’a
retrouvé jusqu'ici aucun débris dans ces mêmes gisements. C’est là un
curieux problème de substitution d’espèces, dont la solution est encore
incertaine (1).
À côté du Chenalopex sirabensis a été trouvé un grand rallidé, le Tri-
bonyx roberti. Cet oiseau est très manifestement apparenté au Tribonyx
morlieri qui existe encore actuellement en Australie et en Tasmanie (1.
Le Plotus nanus, dont quelques os ont été trouvés à Antsirabé, est iden-
tique au Plotus nanus trouvé à l’île Maurice ®). Ce fait est fort remar-
quable étant donné le peu de ressemblance que présente la faune mal-
gache avec celle des Mascareignes; il atteste l’ancienneté du groupe. On
peut encore citer de Madagascar le Coua primaeva, et un Astur, sans
doute voisin de l’Astur hensti, mais plus grand. Enfin, il ne faut pas
oublier le perroquet mascarin, dont nous avons déjà parlé au début et
au cours de ce travail (4.
On voit combien rares et précaires sont les données que nous possédons
sur la faune ornithologique ancienne de la grande île. Mais on aura
remarqué que ces données, pour fragmentaires qu’elles soient, confir-
ment entièrement les aperçus qu’en étudiant l’histoire de l’avifaune
malgache, nous avons tirés de la composition actuelle de cette avifaune.
C’est pourquoi, pour l’étude même de cette avifaune actuelle, un retour
sur le passé n’était pas inutile.
(1) Les Sarkidionis sont actuellement migra- (2) Cf. ANDREWS, Carinates Birds of Central
teurs, et passent d'Afrique à Madagascar et Madagascar, 1 bis, juillet 1897, p. 356-357.
inversement, peut-être en était-il de même (3) Cf. NEWTON AND GADOW, Trans. Zool.
autrefois, mais les oiseaux jadis bien moins Soc, XIII, pl. XXXIV, fig. 9, 10. — ANDREWS,
nombreux ont-ils progressivement occupé la Loc. cit., p. 353-354.
place laissée vacante par la disparition de (4) Voir p. 3 et 54.
C. sirabensis.
DEUXIÈME PARTIE
CATALOGUE SYSTÉMATIQUE DES OISEAUX
DE MADAGASCAR
Nous avons le plus souvent suivi, dans cette liste, l’ouvrage de
W. L. ScLATER, Systema Avium Æthiopicarum (, dont la nomenclature
résulte de l’application de la loi de priorité.
Mais on sait qu’en jurisprudence, l'application d’une loi, même réputée
simple et claire, ne peut se faire sans qu'interviennent, dans une large
mesure, l’opinion, le tempérament, l'arbitraire enfin du magistrat. Des
règles que nul ne songe aujourd’hui à discuter, ont décidé que seul sera
retenu, pour une espèce, le nom qui lui a été imposé par le premier auteur
qui en a donné une description distincte. Mais quelle autorité décidera
si telle description, très sommaire ou plus ou moins obscure, est valable
ou non? Mieux, même; on a conservé des noms correspondant à des
espèces dont les descriptions initiales étaient franchement erronées! On
pourrait en citer de nombreux exemples. Depuis la publication de l’ou-
vrage de SCLATER, Certains noms qu'il avait employés et qui étaient
universellement admis, ont été déclarés, par différents auteurs, comme
devant être remplacés par d’autres considérés comme antérieurs, et
ayant dès lors la priorité. Déjà, voici plus de cinquante ans, SEVERTZOV ()
déplorait que les recherches de priorité fussent devenues une sorte de
« sport bibliographique ». On voit que, même aujourd’hui, la nomencla-
(4) W. L. SCLATER, Systema Avium Æthiopi- des Aquilinés paléarctiques (Mém. de la Soc. imp.
carum, 1 vol., in-80, 922 p., Londres, 1924-1930. des Naturalistes de Moscou, 1885, XV, 3, p. 93.
(2) SEVERTZOV, Étude sur les variations d'âge Œuvres posthumes recueillies par MENZBIER).
88 MADAGASCAR.
ture n’est pas encore fixée. Le byzantinisme, en cette matière comme
en d’autres, nous apparaît une tendance des plus dangereuses. Il ne faut
jamais oublier en effet que la systématique est un moyen, et non un but,
et que la première loi de la nomenclature est d’être un instrument com-
mode. Nous l’avons écrit il y a plus de dix ans (). Nous n'avons
pas changé d’avis, et nous éprouvons quelque satisfaction à voir notre
opinion d'alors partagée aujourd’hui par certains naturalistes français (2)
qui déclarent après nous que le langage français scientifique est fait pour
se comprendre, et que l’application inconsidérée de la loi de priorité
conduit à un recul plutôt qu’à un progrès.
Dans un ouvrage consacré aux oiseaux de Madagascar, il nous est
impossible de ne pas regretter publiquement que l’on ait expressément
écarté les noms spécifiques donnés par BrissoN qui, dès 1760, avait
apporté à la connaissance de l’avifaune malgache la plus importante
contribution 6).
Ainsi l’on voit que l’application la plus stricte de la loi de priorité ne
va ni sans incertitudes, ni sans injustices, ni sans erreurs. Et l’on éprouve
quelque humiliation à constater que les savants n’ont en somme pas
mieux réussi que les juristes à se rapprocher du but à atteindre.
En ce qui concerne les espèces et sous-espèces, nous avons donc, sauf
exceptions motivées (4), adopté la nomenclature de l’ouvrage de SCLATER.
Pour les espèces décrites depuis sa publication (1930), nous avons
employé les noms donnés par les descripteurs, en modifiant cependant
le nom de genre, lorsque cela était rendu nécessaire, par l’application des
principes exposés ci-après.
(1) L. LAVAUDEN, Oiseaux de Tunisie, { vol. dans son ouvrage, n’a pas constamment employé
in-40, Paris, 1924, p. 12. la nomenclature binaire.
(2) R. ANTHONY, Bull. S. Z. F., 1933, p. 246. (4) Dont on trouvera les motifs exposés en
(3) On a cru devoir écarter BRISSON de la détail pour chaque espèce, le cas échéant.
nomenclature, sous le prétexte que cet auteur,
OISEAUX. 89
En ce qui concerne les genres, nous avons aussi suivi, le plus souvent,
le Systema Avium Æthiopicarum. Cependant, nous sommes délibérément
partisan du genre large, et toutes les fois qu'il n’y avait aucun motif
sérieux, marquant une particularité nette, ou ayant une signification
spéciale, nous nous y sommes tenu. C’est ainsi, par exemple, que la
parenté évidente entre Sarothrura insularis et S. Watersi nous a empêché
d'adopter le genre Lemurolimnas, proposé en 1934 par SALOMONSEN pour
cette dernière espèce de petit râle.
Par contre, nous avons accepté le genre Mentocrex créé par PETERS
en 1932, parce qu'il sépare justement l’oiseau appelé jusqu'alors Cani-
rallus kioloides, des râles africains du genre Canirallus, pour le rappro-
cher des Rallicula de la Nouvelle-Guinée avec lesquels il présente de
réelles affinités. On voit, sans qu'il soit besoin de multiplier les exemples,
la ligne de conduite que nous avons suivie.
En ce qui concerne les groupements d’un ordre plus élevé, Ordres,
Sous-Ordres, ou Familles, nous nous sommes parfois écartés de l’ordre
systématique adopté par SCLATER, soit pour des raisons doctrinales qu’il
est inutile d'exposer ici, soit pour des raisons traditionnelles, — car nous
pensons qu’on ne doit s'affranchir de la tradition que pour les motifs les
plus sérieux — soit enfin parce que le groupe des oiseaux ne constitue pas
une série linéaire et que les affinités qui existent à bien des degrés entre
les différentes familles peuvent être diversement appréciées.
En résumé nous avons dans cette liste, mentionné pour chaque espèce :
1° Le nom actuellement valable avec indication du nom de l’auteur,
et référence bibliographique de la diagnose originale.
20 Le nom donné par MINE EpwaARDS et GRANDIDIER (4) pour des
espèces déjà mentionnées par eux.
(1) Cf. Histoire physique, naturelle et politique GRANDIDIER, grand in-40, { tome de texte
de Madagascar, vol. XII, Histoire naturelle des (119 p.) et 3 tomes de planches coloriées
Oiseaux, par A. MILNE EDpWaARDS et ALF. (400 planches), 1879-1885.
OISEAUX. 12
90 MADAGASCAR.
39 Le nom donné par HARTLAUB dans son ouvrage, également clas-
sique ().
Ainsi l’on pourra facilement, le cas échéant, remonter du nom moderne
de chaque espèce, à celui qui figure dans le grand ouvrage auquel notre
travail doit, en somme, servir de supplément. L'usage des tables facili-
tera ces recherches, et permettra de se retrouver dans le chaos fâcheux
de la nomenclature actuelle.
Et l'ouvrage d'HARTLAUB, qui ne fait pas double emploi avec le
« Grandidier », mérite aussi qu'on puisse facilement le consulter dans
toutes les recherches que l’on peut avoir à faire sur les oiseaux de Mada-
gascar, même si l’on n’a pas sous la main le grand ouvrage que nous
venons de citer, pour fournir les synonymies détaillées.
Nous avons tenu à faire ressortir les espèces ou sous-espèces qui ne sont
pas mentionnées dans l’ouvrage de MILNE EpwARDS et GRANDIDIER, soit
qu'il s’agisse de formes malgaches autochtones découvertes ou dis-
tinguées depuis sa publication, soit qu'il s'agisse de visiteurs acci-
dentels (principalement oiseaux de mer), dont la présence à Mada-
gascar a été authentiquement constatée.
Les premières qui sont marquées de deux astérisques, sont décrites en
détail plus loin. Les visiteurs accidentels, dont on pourra trouver la
description dans d’autres ouvrages (?), sont marqués d’un seul asté-
risque.
Nous avons enfin, pour chaque espèce ou sous-espèce, donné sa répar-
tition géographique précise, avec les abréviations d'usage, soit en ce qui
concerne le degré de fréquence (R. R. très rare; R. rare; A. R. assez
rare; À. C. assez commun; C. commun; C. C. très commun; Acc. acci-
dentel); soit en ce qui concerne la localisation : G. l’île entière, N. Nord,
N.-0. Nord-Ouest; H. P. Centre, O. Ouest, etc. Les localisations de
milieux ou de localités sont indiquées sans abréviations, lorsqu'il y a
lieu; nous avons tenu à donner très sommairement ces indications
biologiques, même lorsqu'il s’agit d’espèces déjà décrites dans l’ouvrage
(1) Cf. G. HARTLAUB, Die Vügel Madagascars, (2) Par exemple dans l'ouvrage de MATTHEWS
vol. in-89, XLII, 425 p., Halle, 1877. sur les oiseaux des régions australes.
OISEAUX. 91
de MINE EpwaRDS et GRANDIDIER et dont nous ne refaisons pas
l'étude détaillée; toutefois la répartition géographique pouvant avoir été
autrefois, ou ignorée ou méconnue, 1l était utile soit de la compléter soit
de la rectifier.
*
* *#
Comme nous l’avons déjà dit, nous n’avons pas cru devoir inscrire dans
cette liste systématique des oiseaux de Madagascar ceux des îles avoisi-
nantes : Seychelles, Amirantes, Aldabra, Comores, Glorieuses et Masca-
reignes (1), qui n’ont point été envisagées dans l’ouvrage que complète ce
travail. Mais nous y avons inclus les îles faisant partie de Madagascar
même (Nosy-Bé, Nosy-Faly, Nosy-Mitsiou, île Chesterfield, île Europa).
Dans ces îles peuvent se trouver, en effet, certaines formes spéciales
(Nosy-Bé) et la présence ou la nidification de certains oiseaux de mer
y ont été constatées (Europa, Juan de Nova).
Enfin, bien que l’archipel des Kerguélen dépende politiquement de
Madagascar, il appartient à une zone biogéographique tout à fait à part,
et son avifaune, de caractère austral, ne saurait, à aucun degré, être rap-
prochée de la faune ornithologique malgache avec laquelle elle n’a pour
ainsi dire aucun élément commun.
PODICIPIDES
*PODICEPS RUFICOLLIS CAPENSIS, Salvad.
PODICEPS CAPENSIS, Salvadori, Ann. Mus. Civ., Genova, 1884, p. 252.
PODICEPS MINOR, Hartlaub, Die Vôgel Madagascars, p. 368.
R. Acc. O. S.-0.
PODICEPS RUFICOLLIS PELZELNII, Hartl.
PODICEPS PELZELNII, Hartlaub, Orn. Beitr. Faun. Madag., 1861, p. 83.
PODICEPS MINOR, var. PELZELNI, M. E. et Grand., Hist. Mad. Oiseaux, p.710, PI. 276.
POLIOCEPHALUS PELZELNII, Sclater, S. À. Æ., p. 4.
A. C. G.
(1) Les îles Mascareignes (La Réunion, Mau- et surtout des Comores se rapprochent beau-
rice, Rodrigues) ont une avifaune tout à fait coup plus de la faune malgache, tout en ayant
spéciale. Les faunes des Seychelles, d’Aldabra, leurs caractères particuliers (Voir au chap. 111)
92 MADAGASCAR.
#*PODICEPS RUFOLAVATUS, Delacour.
PODICEPS RUFOLAVATUS, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1932, I, p. 6.
A. C. Lac Alaotra (localisé).
HYDROBATIDÉES
OCEANITES OCEANICUS OCEANICUS, Kuhl.
PROCELLARIA OCEANICA, Kuhl, Beitr. z00l., 1829, I, p. 136.
THALASSIDROMA OCEANICA, M. E. et Grand. p. 676, PI. 299.
THALASSIDROMA OCEANICA, Hartlaub, p. 372.
R. Acc. S:S-E. B.
FREGETTA TROPICA MELANOGASTER, Gould.
THALASSIDROMA MELANOGASTER, Gould, Ann. Mag. Nat. Hist., 1844, p. 367.
THALASSIDROMA TROPICA, M. E. et Grand. p. 676.
THALASSIDROMA MELANOGASTRA, Hartlaud, p. 372.
R. Acc. S. S.-E. E.
PUFFINIDES
PUFFINUS LHERMINIERI BAILLONI, Bp.
PUFFINUS BAILLONI, Bonaparte, Consp. Gen. Av., 1857, IT, p. 205.
PUFFINUS OBSCURUS, M. E. et Grand. p.683.
PUFFINUS OBSCURUS, Hartlaub, p. 370.
R. R. Acc. N.-E.
PUFFINUS PACIFICUS HAMILTONI, Mathews.
PUFFINUS PACIFICUS HAMILTONI, Mathews, Birds Austral., 1912, IT, p. 82.
PUFFINUS CHLORORHYNCHUS, M. E. et Grand., p. 680, PI. 297.
PUFFINUS CHLORORHYNCHUS, Hartlaub, p. 369
R. R. Acc. N.-E.
*ADAMASTOR CINEREUS, Gmel.
PROCELLARIA CINEREA, Gmelin, Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 563.
PROCELLARIA CINEREA, Hartlaub, p. 374.
R. R. Acc. E.
*PROCELLARIA AEQUINOCTIALIS MIXTA, Mathews.
PROCELLARIA AEQUINOCTIALIS MIXTA, Mathews, Birds Austral., 1912, IT, p. 112.
PROCELLARIA AEQUINOCTIALIS, Hartlaub, p. 374.
R. R. Acc. E.
OISEAUX. 93
PTERODROMA MACROPTERA MACROPTERA, Smith.
PROCELLARIA MACROPTERA, À. Smith, [/.:2001. S. Africas. Aves, 1840, PI. 52.
PROCELLARIA FULIGINOSA, M. E. et Grand., p. 670.
PROCELLARIA FULIGINOSA, Hartlaub, p. 373.
R. R. Acc. E. (1 sujet au Muséum de Vienne).
*PTERODROMA MOLLIS MOLLIS, Gould.
PROCELLARIA MOLLIS, Gould, Ann. Mag. Nat. Hist., 1844, p. 363.
R. R. Acc. E. (1 sujet recueilli à Maroantsetra en 1931 par le Dr Blüntschli, au Musée
de Francfort.
*PTERODROMA ATERRIMA, Bp.
PTERODROMA ATERRIMA, Bonaparte, Consp. Gen. Av., 1857, II, p. 191.
PROCELLARIA ATERRIMA, Hartlaub, p. 379.
RUR° ACCES
*DAPTION CAPENSIS CAPENSIS, L.
PROCELLARIA CAPENSIS, Linné, Syst. nat., 10€ éd., 1758, p. 132
DAPTION CAPENSIS, Hartlaub, p. 377.
FM PACC UE
PACHYPTILA VITTATA SALVINI, Mathews.
PRION VITTATUS SALVINI, Mathews, Birds Austral, IT, p. 212.
PRION VITTATUS, M. E. et Grand., p. 671, PI. 293.
PRION VITTATUS, Hartlaub, p. 376.
R. R. Acc. E. N.-E.
MACRONECTES GIGANTEUS GIGANTEUS, Gmel.
PROCELLARIA GIGANTEA, Gmelin, Syst. nat., 1789, I, 2, p. 563.
PROCELLARIA GIGANTEA, M E. et Grand., p. 670.
OSSIFRAGA GIGANTEA, Hartlaub, p. 373.
R. Acc. E. S.-E.
DIOMÉDÉIDÉS
THALASSARCHE MELANOPHRIS, Temm.
DIOMEDEA MELANOPHRIS, Temminck, PI. col., 1828, Livr., 77, PI. 456.
DIOMEDEA MELANOPHRYS, M. E. et Grand, p. 669.
R. R. Acc. S.
THALASSARCHE CHLORORHYNOHUS, Gmel.
DIOMEDEA CHLORORHYNCHUS, Gmelin, Syst. nat., 1789, I, 2, p. 568.
DIOMEDEA CHLOROPRHYNCHA, M. E. et Grand., p. 668.
DIOMEDEA CHLORORHYNCHA, Hartlaub, p. 378.
R. Acc. S. S.-E.
94 MADAGASCAR.
PHAËTONIDÉS
PHAËTON LEPTURUS LEPTURUS, Lacép. et Daud.
PHAËTON LEPTURUS, Lacépède et Daudin, in Buffon, 18€ éd., Oiseaux, 1802, p. 280.
PHAËTON CANDIDUS, M. E. et Grand., p. 699, PI. 279.
PHAËTON CANDIDUS, Hartlaub, p. 394
R: Acc.S19-P:
PHAËTON RUBRICAUDA RUBRICAUDA, Bodd.
PHAËTON RUBRICAUDA, Boddaërt, Tabl. pl. enlum., 1783, p. 57.
PHAËTON RUBRICAUDA, M. E. et Grand., p. 697, PI. 231.
PHAËTON PHŒNICURUS, Hartlaub, p. 393.
R. Acc. S. S.-E.
SULIDÉS
SULA SULA SULA, L.
PELECANUS SULA, Linné, Syst. nat., 12e éd., 1766, I, p. 218.
SULA PISCATOR, M. E. et Grand., p. 695 ().
SULA PISCATRIX, Hartlaub, p. 397.
R. Niche sur les îles avoisinant le N. et l’O. de Madagascar (Glorieuses).
*SULA LEUCOGASTER, Bodd.
PELECANUS LEUCOGASTER, Boddaërt, Tabl. pl. enlum., 1783, p. 57.
R. Niche dans les mêmes lieux que le précédent.
*SULA DACTYLATRA DACTYLATRA, Less.
SULA DACTYLATRA, Lesson, Traité d'Ornithologie, 1831, p. 601.
SULA CYANOPS, Ridgway, Proc. U. S. Nat. Mus., 1895, p. 525.
R. Niche aux Iles Glorieuses.
*MORUS BASSANUS CAPENSIS, Licht.
DYSPORUS CAPENSIS, Lichtenstein, Verz. Doubl., 1823, p. 86.
R. Niche sur les îles de la Côte Ouest de Madagascar.
PHALACROCORACIDES
**PHALACROCORAX AFRICANUS PICTILIS, Bangs.
PHALACROCORAX AFRICANUS PICTILIS, Bangs, Bull. Mus. of Comparative Zool., Cambridge,
Mass. (U. S. A.), 1918, p. 500.
GRACULUS AFRICANUS, M. E. et Grand., p. 685, PI. 282.
HALIEUS AFRICANUS, Hartlaub, p. 398.
AC. G.
(1) HARTLAUB et GRANDIDIER paraissent de Fous que l’on rencontre dans les parages de
avoir groupé sous le nom de Sula piscator ou Madagascar.
piscatrix, Fou de Bassan, les diverses espèces
OISEAUX. 95
ANHINGIDES
**ANHINGA RUFA VULSINI, Bangs.
ANHINGA VULSINI, Bangs, Bull. Mus. Comp. 2001. Cambridge (U. S. A.), 1918, p. 501.
PLOTUS MELANOGASTER, M. E. et Grand., p. 690, PI. 284.
PLOTUS MELANOGASTER, Hartlaub, p. 396.
AC. G.
FRÉGATIDES
*FREGATA ARIEL IREDALEI, Mathews.
FREGATA ARIEL IREDALEI, Mathews, Austr. Av. Rec., 1914, IT, p. 121.
R. R. Acc. N.-0.
FREGATA MINOR ALDABRENSIS, Mathews.
FREGATA MINOR ALDABRENSIS, Mathews, Austral, Av. Rec., 1914, IT, p. 119.
TACHYPETES AQUILA, var. MINOR, M. E. et Grand., p. 705, PI. 286.
TACHYPETES MINOR, Hartlaub, p. 399.
R. Acc. E. et côtes, en général.
PÉLÉCANIDÉES
PELECANUS RUFESCENS, Gmel.
PELECANUS RUFESCENS, Gmelin, Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 571.
PELECANUS RUFESCENS, M. E. et Grand., p. 697.
RAR: Acc. 0:
ARDÉIDÉES
ARDEA CINEREA JOHANNAE, Gmel.
ARDEA JOHANNAE, Gmelin, Syst. nat., 1789, I, 2, p. 629.
ARDEA CINEREA, M. E. et Grand., p. 544.
ARDEA CINEREA, Hartlaub, p. 295.
ARDEA CINEREA FIRASA, Hartert, Die Vüg. des Pal. Fauna, IX, 1921, p. 1232.
A. C. G. sauf E.
ARDEA MELANOCEPHALA, Vig. et Childr.
ARDEA MELANOCEPHALA, Vigors et Children, in Denham and Clapperton Travels, 1826, App., XI,
pa201-
ARDEA MELANOCEPHALA, M. E. et Grand., p. 546.
ARDEA ATRICOLLIS, Hartlaub, p. 295.
R 20;
96 MADAGASCAR.
ARDEA GOLIATH, Cretsch.
ARDEA GOLIATH, Cretschmar, in Rüppel Atlas, 1826, p. 39.
ARDEA GOLIATH, M. E. et Grand., p. 542.
ARDEA GOLIATH, Hartlaub, p. 297.
R. R. Acc. O.
ARDEA HUMBLOTI, M. E. et Grand. (Voir PI. 1).
ARDEA HUMBLOTI, Milne Edwards et Grandidier, p. 546.
A. R. G. (isolé).
ARDEA PURPUREA MADAGASCARIENSIS, Oort.
ARDEA PURPUREA MADAGASCARIENSIS, Van Oort, Notes Leyden Museum, 1910, p. 83.
ARDEA PURPUREA, M. E. et Grand., p. 543.
ARDEA PURPUREA, Hartlaub, p. 296.
PYRRHERODIA PURPUREA MADAGASCARIENSIS, Sclater, S. À. Æ., p. 25.
C. G.
EGRETTA ALBA MELANORHYNCHOS, Wagl.
ARDEA MELANORHYNCHOS, Wagler, Syst. Av. Add., 1827.
ARDEA ALBA, M. E. et Grand., p. 548.
ARDEA ALBA, Hartlaub, p. 298.
CASMERODIUS ALBUS MELANOREYNCHUS, Sclater, S. À. Æ., p. 25.
À. R. S.-0. O. Centre.
**EGRETTA DIMORPHA (), Hartert.
EGRETTA DIMORPHA, Hartert, Bull. B. O. C., 1914, XXXV, p. 14.
ARDEA GARZETTA, M. E. et Grand., p. 549.
ARDEA GULARIS, M. E. et Grand., p. 551.
ARDEA GULARIS, Hartlaub, p. 299.
DEMIEGRETTA DIMORPHA, Sclater, S. À. Æ., p. 27.
A. R. S.-0. O. N.-0. N.
MELANOPHOYX ARDESIACA, Wagler.
ARDEA ARDESIACA, Wagler, Syst. Ar. Ardea, n° 20, 1827.
ARDEA ARDESIACA, M. E. et Grand., p. 547, PI. 225 A.
ARDEA ARDESIACA, Hartlaub, p. 300.
ARDEA INTERMEDIA, auct. cert.
R. (localisé) N. Centre (Lac Alaotra).
(1) Il ne semble pas que la véritable Egretta
garzella, que SCLATER signale à Madagascar
(S. A. Æ,, p. 26) y existe réellement. Elle n’y est
signalée que par des auteurs anciens (LATHAM,
DESJARDINS, POLLEN) qui paraissent avoir
fait la confusion avec l'E. dimorpha. HARTLAUB
ne cite la Garzette qu'avec réserves (il a con-
fondu E. dimorpha avec A. qularis). Enfin, il
n'existe dans aucun Musée de spécimen d’Egretta
garzella de provenance malgache.
OISEAUX. 97
BUBULCUS IBIS IBIS, L.
ARDEA IBIS, Linné, Syst. nat., 10e éd., 1758, p. 144.
ARDEA BUBULCUS, M. E. et Grand., p. 552, PI. 227.
ARDEA BUBULCUS, Hartlaub, p. 302.
GG:
ARDEOLA RALLOÏDES RALLOÏDES, Scop.
ARDEA RALLOÏDES, Scopoli, Annus I, Hist. Nat., 1769, p. 88.
ARDEA COMATA, M. E. et Grand., p. 594, PI. 227.
ARDEA COMATA, Hartlaub, p. 301.
AM CAG:
ARDEOLA IDAE, Hartlaub.
ARDEA IDAE, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1860, p. 67.
ARDEA LEUCOPTERA var. IDAE, M. E. et Grand., p. 556, PI. 226.
ARDEA IDAE, Hartlaub, p. 303.
ARDEOLA RALLOIDES IDAE, Sclater, S. À. Æ., p. 27.
A. G. O. N. Centre (1).
NYCTICORAX NYCTICORAX NYCTICORAX, L.
ARDEA NYCTICORAX, Linné, Syst. Nat., 10€ éd., 1758, p. 142.
NYCTICORAX GRISEUS, M. E. et Grand., p. 564, PI. 298.
NYCTICORAX EUROPAEUS, Hartlaub, p. 310.
A. C.-G. Localisé.
BUTORIDES STRIATUS RUTENBERGI, Hartlaub.
ARDEA RUTENBERGI, Hartlaub, P. Z. S., 1880, p. 39.
ARDEA ATRICAPILLA Var. RUTENBERGI, M. E. et Grand., p. 596, PI. 227 D.
ARDEA ATRICAPILLA, Hartlaub, 1877, p. 308.
AG Ge:
IXOBRYCHUS MINUTUS PODICEPS, Bp.
ARDEOLA PODICEPS, Bonaparte, Consp. Gen. Av., 1855, IT, p. 134.
ARDEA MINUTA var. PODICEPS, M. E. et Grand., p. 559, PI. 229 A.
ARDEA PODICEPS, Hartlaub, p. 307.
A. R.-G.
SCOPIDÉS
SCOPUS UMBRETTA BANNERMANI, O. Grant.
SCOPUS UMBRETTA BANNERMANI, O. Grant, Bull. B. 0. C., XXXWV, 1914, p.27.
Scopus UMBRETTA, M. E. et Grand, p. 514, PI. 208.
SCOPUS UMBRETTA, Hartlaub, p. 311.
GG
(1) A l’encontre de beaucoup d’auteurs qui qu’il s’agit d’une espèce spéciale, cohabitant
considèrent qu’A, ralloides idae remplace à avec la précédente (Cf. L'Oiseau et la R. F. 0.
Madagascar À. r. ralloides, M. DELACOUR pense 1932, 1, p. 12-13).
OISEAUX. : 13
98 MADAGASCAR.
CICONIIDES
ANASTOMUS LAMELLIGERUS MADAGASCARIENSIS, M. E.
ARDEA MADAGASCARIENSIS, À. Milne Edwards, C. R. Acad. Sc., 1880, p. 1037.
ANASTOMUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 519, PI. 211.
ANASTOMUS LAMELLIGERUS, Hartlaub, p. 313.
A. C. G. sauf Est.
IBIS IBIS, L.
TANTALUS 1BIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., I, p. 241.
TANTALUS 1BIS, M. E. et Grand., p. 528.
TANTALUS 1BIS, Hartlaub, p. 315.
A. R. S.-0. O. N.-0.
PLÉGADIDÉS
THRESKIORNIS ÆTHIOPICUS BERNIERI, Bp.
IBIS BERNIERI, Bonaparte, Consp. Gen. Av., 1855, II, p. 151 (note).
IBIS ÆTHIOPICA var. BERNIERI, M. E. et Grand., p. 531, PI. 220.
THRESKIORNIS BERNIERI, Hartlaub, p. 317.
A. R. S.-0. O. (Grandes rivières).
LOPHOTIBIS CRISTATA CRISTATA, Bodd.
TANTALUS CRISTATUS, Boddaërt, Tabl. PI. Enl., 1783, p. 51.
LOPHOTIBIS CRISTATA, M. E. et Grand., p. 536, PI. 223.
LOPHOTIBIS CRISTATA, Hartlaub, p. 318.
A. R. E. N. (Forêts).
**LOPHOTIBIS CRISTATA URSCHI, Lavauden.
LOPHOTIBIS CRISTATA URSCHI, Lavauden, Alauda, 1929, p. 233.
S.-0. O. (Forêts. Mangrove).
PLEGADIS FALCINELLUS FALCINELLUS, L.
TANTALUS FALCINELLUS, Linné, Syst. Nat. 12e éd., 1766, I, p. 241.
IBIS FALCINELLUS, M. E. et Grand., p. 529.
IBIS FALCINELLUS, Hartlaub, p. 316.
CG.
PLATALEA ALBA, Scop.
PLATALEA ALBA, Scopoli, Del. Flor. et Faun. Insubr., 1786, IT, p. 92.
PLATALEA TENUIROSTRIS, M. E. et Grand., p. 524, P]. 215.
PLATALEA TENUIROSTRIS, Hartlaub, p. 314.
PLATALEA TELFAIRI, auct. div.
RATIO NE
OISEAUX. 99
PHÉNICOPTÉRIDÉS
*PHŒNICOPTERUS RUBER ANTIQUORUM, Temm,
PHŒNICOPTERUS ANTIQUORUM, Temminck, Man. d'Orn., 2e éd., 1820, p. 587.
R. R. Accid. O.
PHŒNICONAÏAS MINOR, Geoff.
PHŒNICOPTERUS MINOR, Geoffroy Saint-Hilaire, Bull. Soc. Philom., 1798, p. 98.
PHŒNICOPTERUS MINOR, M. E. et Grand., p. 612, PI. 262.
PHŒNICOPTERUS ERYTHRAEUS, Hartlaub, p. 335.
A. C. S.-0. O. (Côtes).
ANATIDÉS
**THALASSORNIS LEUCONOTUS INSULARIS, Richm,
THALASSORNIS INSULARIS, Richmond, Proc. U. S. Mus, 1897, p. 618.
THALASSORNIS LEUCONOTA, M. E. et Grand., p. 735, PI. 275 A (partim).
THALASSORNIS LEUCONOTA, Hartlaub, p. 366.
A. R. G. (Lacs).
##*NYROCA NYROCA INNOTATA, Salvad.
NYROCA INNOTATA, Salvadori, Bull. B. O. C., 1894, p. 11.
AYTHYA NYROCA, M. E. et Grand. p. 734, PI. 275 A (partim).
A. C. Très localisé (Lac Alaotra).
ANAS MELLERI, P. Sclat.
ANAS MELLEPRI, P. Sclater, P. Z.S., 1864, p. 487.
ANAS MELLERI, M. E. et Grand., p. 724, PI. 269.
ANAS MELLERI, Hartlaub, p. 360.
A. C. E. et C.
ANAS BERNIERI, Hartl.
QUERQUEDULA BERNIERI, Hartlaub (ex J. Verreaux), J. F. O., 1860, p. 173.
ANAS GIBBERIFRONS var. BERNIERI, M. E. et Grand., p. 726, PI. 270.
ANAS BERNIERI, Hartlaub, 1877, p. 363.
R. R. O. Très localisé.
ANAS PUNCTATA, Burch.
ANAS PUNCTATA, Burchell, Travels, 1822, I, p. 283.
QUERQUEDULA HOTTENTOTA, M. E. et Grand., p. 723, PI. 275 (partim).
QUERQUEDULA HOTTENTOTA, Hartlaub, p. 365.
A. C. G. (Lacs).
100 MADAGASCAR.
ANAS ERYTHRORHYNCHA, Gmel.
ANAS ERYTHRORHYNCHA, Gmelin, Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 517.
ANAS ERYTHRORHYNCHA, M. E. et Grand., p. 725, PI. 275 (partim).
ANAS ERYTHRORHYNCHA, Hartlaub, p. 362.
C. G. .
DENDROCYGNA VIDUATA, L.
ANAS VIDUATA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, p. 205.
DENDROCYGNA VIDUATA, M. E. et Grand., p. 729, PI. 276 (partim).
DENDROCYGNA VIDUATA, Hartlaub, p. 358.
CAC
DENDROCYGNA FULVA, Gmel.
ANAS FULVA, Gmelin, Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 530.
DENDROCYGNA ARCUATA var. MAJOR, M. E. et Grand., p. 731, PI. 272.
DENDROCYGNA MAJOR, Hartlaub, p. 359.
A. C. mais très localisé (quelques lacs).
NETTAPUS AURITUS, Bodd.
ANAS AURITA, Boddaërt, Tabb. PI. Evol., 1783, p. 48.
NETTAPUS AURITUS, M. E. et Grand, p. 714, PI. 274.
NETTAPUS AURITUS, Hartlaub, p. 357.
A. C. G. surtout O.
SARKIDIORNIS MELANONOTUS, Pennant.
ANSER MELANONOTUS, Pennant, Ind. z001., 1769, p. 12.
SARCIDIORNIS MELANOTUS, M. E. et Grand., p. 719, PI. 277
SARCIDIORNIS AFRICANA, Hartlaub, p. 355.
A. C. O. et C. (au moins en partie migrateur).
LARIDES
LARUS CIRRHOCEPHALUS, Vieillot. <
LARUS CIRRHOCEPHALUS, Vieillot, Nouv. Dict. H. N., 1818, XXI, p. 502.
LARUS CIRRHOCEPHALUS, M. E. et Grand. p. 642.
LARUS CIRRHOCEPHALUS, Hartlaub, p. 378.
A. R. G. (Fleuves et lacs).
*LARUS DOMINICANUS, Licht.
LARUS DOMINICANUS, H. Lichtenstein, Vers. Doubl., 1823, p. 82.
A. C. Côte O.
CATHARACTA ANTARCTICA INTERCEDENS, Mathews.
CATHARACTA LÜNNBERGI INTERCEDENS, Mathews, Birds Austral., 1913, II, p. 494.
STERCORARIUS CATARRACTES var ANTARCTICUS, M. E. et Grand., p. 643.
STERCORARIUS ANTARCTICUS, Hartlaub, p. 380.
A. R. Côtes de Madagascar.
OISEAUX. 101
STERCORARIUS PARASITICUS, L.
LARUS PARASITICUS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 136.
STERCORARIUS CREPIDATUS, M. E. et Grand., p. 644.
R. Côtes O. (Hiver).
HYDROPROGNE CASPIA, Pall.
STERNA CASPIA, Pallas, Nov. Comm. Petrop., 1770, XIV, 1, p. 582.
STERNA CASPIA, M. E. et Grand., p. 650.
STERNA CASPIA, Hartlaub, p. 382. .
R. Localisé : N. E. (Vohémar), O. (Lac Kinkony, Soalala).
*CHLIDONIAS LEUCOPTERA, Temm.
STERNA LEUCOPTERA, Temminck, Man. d’Orn., 17e 6d., 1815, p. 483.
R. R. Accidentel, ou localisé (Lac Alaotra).
CHLIDONIAS LEUCOPAREIA SCLATERI, Mathews et [redale.
CHLIDONIAS LEUCOPAREIA SCLATERI, Mathews et Iredale, Man. Birds Austr., 1921, I, p. 84.
STERNA HYBRIDA, M. E. et Grand. p. 649.
A. C. Localisé (Lac Alaotra).
STERNA DOUGALLI ARIDEENSIS, Mathews.
STERNA DOUGALLI ARIDEENSIS, Mathews, Birds Austr., 1912, IT, p. 364.
STERNA DOUGALLI, M. E. et Grand., p. 657.
STERNA DOUGLASII, Hartlaub, p. 385.
R. Acc. N. N.-E.
STERNA BERGII BERGII, Licht.
STERNA BERGII, H. Lichtenstein, Verz. Doubl., 1823, p. 80.
STERNA BERGII, M. E. et Grand., p. 652, PI. 295.
STERNA BERGI, Hartlaub, p. 384.
A. C. S.-0. O. N.-O.
STERNA MAXIMA ALBIDORSALIS, Hart.
STERNA MAXIMA ALBIDORSALIS, Hartert, Die Vüg. der Pal. Fauna, 1921, IT, p. 1698.
STERNA MAXIMA, M. E. et Grand., p. 656.
STERNA GALERICULATA, Hartlaub, p. 383.
R. R. N.-O.
*STERNA ALBIFRONS SAUNDERSI, Hume.
STERNA SAUNDERSI, Hume, Stray Feathers, 18717, p. 324.
STERNULA MINUTA, Hartlaub, p. 390.
A. C. N.-0.
*STERNA FUSCATA, L.
STERNA FUSCATA, Linné, Sust. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 228.
R. R. Acc. E.
102 MADAGASCAR.
STERNA BENGALENSIS PAR, Mathews et Iredale.
PELECANOPUS BENGALENSIS PAR, Mathews et Iredale, Man. Birds Austr., 1921, I, p. 94.
STERNA MEDIA, M. E. et Grand., p. 656.
STERNA AFFINIS, Hartlaub, p. 383.
C. S. O. N.-O.
STERNA ANÆTHETA ANTARCTICA, Less.
STERNA ANTARCTICA, Lesson, Traûté d’Orn., 1831, p. 621.
STERNA ANÆSTHETA, M. E. et Grand., p. 658.
HALIPLANA PANAYENSIS, Hartlaub, p. 388.
R. Acc. N. O.
LEUCANOUS ALBUS MONTE, Mathews.
GYGIS ALBA MONTE, Mathews. Birds Australia, 1912, IT, p. 143.
GYGIS CANDIDA, M. E. et Grand., p. 660, PI. 291.
GYGIs ALBA, Hartlaub, p. 389.
A. C. G. Côtes.
ANOUS STOLIDUS ROUSSEAUI, Hart].
ANOUS ROUSSEAUI, Hartlaub, Orn. Beitr. Fauna Madagascars, 1861, p. 86.
ANOUS STOLIDUS, M. E. et Grand., p. 663, PI. 289.
ANOUS STOLIDUS, Hartlaub, 1877, p. 391.
A. C. G. Côtes.
MEGALOPTERUS TENUIROSTRIS TENUIROSTRIS, Temm.
STERNA TENUIROSTRIS, Temminck, PJ. col., livr. 34, 1823, PI. 202.
ANOUS TENUIROSTRIS, M. E. et Grand., p. 665, PI. 290.
ANOUS TENUIROSTRIS, Hartlaub, p. 392
A. R. G. Côtes.
SCOLOPACIDES
*NUMENIUS ARQUATA ARQUATA, L.(U).
SCOLOPAX ARQUATA, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 145.
R. E. N.-E. N. N.-0. (point extrême de migration).
(1) On doit écrire arquata et non arqualus ou sacre à cet oiseau un chapitre intitulé : De
arcuatus, parce qu'arquata est un substantif, Arquata, sive Numenio (Hist. anim., III, de
déjà employé comme tel par GESNER, qui con- Avib., Francfort, 1585, p. 221).
OISEAUX. 103
NUMENIUS ARQUATA LINEATUS, Cuv.
NUMENIUS LINEATUS, Cuvier, Règne animal, 2 éd., 1, 1829, p. 521.
NUMENIUS ARQUATUS var. MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 619, PI. 254.
NUMENIUS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 323.
NUMENIUS ARQUATUS ORIENTALIS, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1932, p. 20.
R. N. N.-E. N.-0. (point extrême de migration) ().
NUMENIUS PHÆOPUS PHÆOPUS, L.
SCOLOPAX PHÆOPUS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 146.
NUMENIUS PHÆOPUS, M. E. et Grand., p. 621.
NUMENIUS PHÆOPUS, Hartlaub, p. 322.
A. R. Migrateur. N.-E. N. N.-0. O.
*NUMENIUS PHÆOPUS VARIEGATUS, Scop.
TANTALUS VARIEGATUS, Scopoli, Del. Flor. et Faun. Insubr., 1786, IT, p. 92.
R. Migrateur. N.-E. N. @).
LIMOSA LAPPONICA LAPPONICA, L.
SCOLOPAX LAPPONICA, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 147.
LimosA RUFA, M. E. et Grand. p. 631, PI. 255.
R. R. Acc. N.-E.
TEREKIA CINEREA, Güld.
SCOLOPAX CINEREA, Güldenstaedt, Nov. Comm. Petrop, 1775, p. 473.
TEREKIA CINEREA, M. E. et Grand. p. 629.
TEREKIA CINEREA, Hartlaub, p. 325.
XENUS CINEREUS CINEREUS, Delacour, L’Oiseau et la R. O. F., 1999. p 21.
A. R. N.-0. N. N--E. (point extrême de migration).
ACTITIS HYPOLEUCOS, L.
TRINGA HYPOLEUCOS, Linné, Syst. Nat., 10€ éd., 1758, p. 147.
ACTITIS HYPOLEUCUS, M. E. et Grand., p. 622.
ACTITIS HYPOLEUCUS, Hartlaub, p. 327.
A. C. G. migrateur (de septembre à mars)
*TRINGA OCHROPUS, L.
TRINGA OCHROPUS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 149.
R. R. Accid.
(1) Les deux sous-espèces de Courlis ci-dessus prend garde (Cf. HARTERT, Die Vügel der Pal.
indiquées se rencontrent bien toutes deux à
Madagascar, bien qu'elles aient été confondues
par GRANDIDIER et par HARTLAUB. On en a vu
l'explication au chapitre 11, paragraphe 1. Ajou-
tons que ces deux formes sont parfaitement
valables, et même faciles à distinguer si l’on y
Fauna, II, p. 1644; — SCLATER, S. À. Æ.,
p. 134).
(2) Comme pour l'espèce précédente, les
deux formes de Courlis corlieu se rencontrent à
Madagascar, au terme de leur migration.
104 MADAGASCAR.
TRINGA NEBULARIA, Gunn.
SCOLOPAX NEBULARIA, Gunnerus, Beskr. Finmark, 1767, p. 251.
TOTANUS GLOTTIS, M. E. et Grand., p. 630.
TOTANUS GLOTTIS, Hartlaub, p. 326.
R. O. S.-0. (Migrateur).
EROLIA TESTACEA, Pall.
SCOLOPAX TESTACEA, Pallas, in Vræg's Cat. Adumbrat, 1764, p. 6.
TRINGA SUBARCUATA, M. E. et Grand., p. 624.
TRINGA SUBARCUATA, Hartlaub, p. 330.
A. C. N.-0. O. S.-0. (Migrateur).
EROLIA MINUTA, Leisl.
TRINGA MINUTA, Leisler, Nachtr. zu Bechst. Naturg. Deutschl., 1812, p. 74.
TRINGA MINUTA, M. E. et Grand., p. 626.
TRINGA MINUTA, Hartlaub, p. 330.
LIMICOLA HARTLAUBII, Hartlaub, p. 332.
R. R. Acc. E.
*EROLIA ALPINA ALPINA, L.
TRINGA ALPINA, Linné, Syst. Nat., 10€ éd., 1758, p. 149.
TRINGA CINCLUS, Hartlaub, p. 331.
R.R. Acc. E.
CROCETHIA ALBA, Pall.
TRINGA ALBA, Pallas, in Vroegs Cat. Adumbrat, 1764, p. 7.
CALIDRIS ARENARIA, M. E. et Grand., p. 627.
CALIDRIS ARENARIA, Hartlaub, p. 333.
A. R. Côtes, sauf S.-E.
*CAPELLA NIGRIPENNIS, Bp.
GALLINAGO NIGRIPENNIS, Bonaparte, Icon. Fauna Ital. Uce., 1839, XXV.
R. Accid. (Migr. de l'Est Africain).
CAPELLA MACRODACTYLA, Bp.
GALLINAGO MACRODACTYLA, Bonaparte, Icon. Fauna Ital., 1839, XXV.
GALLINAGO NIGRIPENNIS var. BERNIERI, M. E. et Grand., p. 637, PI. 260.
GALLINAGO BERNIERI, Hartlaub, p. 333.
A. C. E. et H. P. (Séd.).
ROSTRATULA BENGHALENSIS, L.
RALLUS BENGHALENSIS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 153.
RHYNCHÆA CAPENSIS, M. E. et Grand., p. 638, PI. 261.
RHYNCHÆA CAPENSIS, Hartlaub, p. 335.
A. R. G. (Séd.).
OISEAUX.
CHARADRIIDÉS
ARENARIA INTERPRES INTERPRES, L.
TRINGA INTERPRES, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 148.
STREPSILAS INTERPRES, M. E. et Grand., p. 512.
STREPSILAS INTERPRES, Hartlaub, p. 295.
A. C. G. Côtes (Migrateur).
SQUATAROLA SQUATAROLA SQUATAROLA, L. {
TRINGA SQUATAROLA, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 149.
CHARADRIUS VARIUS, M. E. et Grand., p. 506.
SQUATAROLA VARIA, Hartlaub, p. 286.
A. R. N. N.-0. (Migrateur).
*CHARADRIUS HIATICULA TUNDRAE, Lowe.
ÆGIALITIS HIATICULA TUNDRAE, Lowe, Bull. B. O. C., 1945, p. 7.
R. Acc. Côtes (Migrateur).
CHARADRIUS MARGINATUS TENELLUS, Hartlaub.
CHARADRIUS TENELLUS, Hartlaub, Fauna Madg., 1861, p. 72.
CHARADRIUS MARGINATUS Var. TENELLUS, M. E. et Grand., p. 509.
CHARADRIUS TENELLUS, Hartlaub, 1877, p. 288.
A. C. G. Côtes.
CHARADRIUS PECUARIUS PECUARIUS, Temm.
CHARADRIUS PECUARIUS, Temminck., P/. Col., 31, 1823, PI. 183.
CHARADRIUS PECUARIUS, M. E. et Grand., p. 511.
CHARADRIUS PECUARIUS, Hartlaub, p. 291.
A. C. G.
#**CHARADRIUS THORACICUS, Richm.
ÆGIALITIS THORACICA, Richmond, Proc. Biol. Soc. Washington, 1896, p. 53.
Figuré dans l’Oiseau et la R. F. O., 1932, pl. 1.
R. Localisé. E. S.-0.
CHARADRIUS TRICOLLARIS BIFRONTATUS, Cab.
CHARADRIUS BIFRONTATUS, Cabanis, Orn. Centralbl., 1882, p. 14.
CHARADRIUS TRICOLLARIS, M. E. et Grand., p. 510.
CHARADRIUS TRICOLLARIS, Hartlaub, p. 290.
C. G.
CHARADRIUS LESCHENAULTI, Less.
CHARADRIUS LESCHENAULTI, Lesson, Nouv. dict. d’'H. N., XLII, 1836, p. 36.
CHARADRIUS GEOFFROYI, M. E. et Grand., p. 507.
CHARADRIUS GEOFFROYI, Hartlaub, p. 286.
A. C. G.
OISEAUX,
14
105
406 MADAGASCAR.
*CHARADRIUS MONGOLUS ATRIFRONS, Wagl.
CHARADRIUS ATRIFRONS, Wagler, Isis, 1829, col. 650.
R. R. Acc. (point extrême de migration).
RECURVIROSTRIDES
RECURVIROSTRA AVOSETTA, L.
RECURVIROSTRA AVOSETTA, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 151.
RECURVIROSTRA AVOCETTA, M. E. et Grand., p. 628.
R. R. Acc. O. S.-0.
HIMANTOPUS HIMANTOPUS, L.
CHARADRIUS HIMANTOPUS, Linné, Syst. Nat., 10 éd., 1758, p. 151.
HIMANTOPUS AUTUMNALIS, M. E. et Grand., p. 635, PI. 259.
HIMANTOPUS CANDIDUS, Hartlaub, p. 328.
AICA Cr
GLARÉOLIDÉS
GLAREOLA OCULARIS, Verr.
GLAREOLA OCULARIS, Verreaux, S. Afr. Quart. Journ., 1833, p. 80.
GLAREOLA OCULARIS, M. E. et Grand., p. 645, PI. 256.
GLAREOLA OCULARIS, Hartlaub, p. 292.
C. Moitié Nord de l'Ile.
DROMADIDES
DROMAS ARDEOLA, Payk.
DROMAS ARDEOLA, Paykull, K. Vet.-Akad. Handl., Stockholm, 1806, p. 182-188, PI. 8.
DROMAS ARDEOLA, M. E. et Grand., p. 614.
DROMAS ARDEOLA, Hartlaub, p. 320.
A.-R. O. N.-0. N. Côtes.
JACANIDÉS
ACTOPHILORNIS ALBINUCHA, Geoff. (),
PARRA ALBINUCHA, I. Geoffroy Saint Hilaire, Mag. 2001., sér. I, Oiseaux, 1832, PI. 6.
PARRA ALBINUCHA et PARRA AFRICANA, M. E. et Grand., p. 579 et 581, PI. 237.
PARRA ALBINUCHA et PARRA AFRICANA, Hartlaub, p. 352 et 354
A. C. G. sauf E:
(1) Les auteurs ont confondu les jeunes de jamais été authentiquement rencontré à Mada-
cette espèce avec À. africanus. Ce dernier n’a gascar.
OISEAUX. 107
RALLIDES
MENTOCREX KIOLOÏDES KIOLOÏDES, Puch.
GALLINULA KIOLOÏDES, Pucheran, Rev. et Mag. z0ol., 1845, p. 279.
CANIRALLUS GRISEOFRONS, M. E. et Grand., p. 571, PI. 233.
CANIRALLUS GRISEIFRONS, Hartlaub, p. 350.
A. R. + E. (Forêts).
**MENTOCREX KIOLOÏDES BERLIOZI, Sal. (voir PI. 2).
MENTOCREX KIOLOÏDES BERLIOZI, Salomonsen, bis, avril 1934, p. 386.
R. N.-0. (Forêts).
DRYOLIMNAS CUVIERI CUVIERI, Puch.
RALLUS CUVIERI, Pucheran, Rev. et Mag. 20ol., 1845, p. 278.
RALLUS GULARIS, M. E. et Grand., p. 569, PI. 232.
RALLUS GULARIS, Hartlaub, p. 337.
A. C. G. (Forêts).
RALLUS AQUATICUS MADAGASCARIENSIS, Verreaux.
RALLUS MADAGASCARIENSIS, Verreaux, S. Afr. Quat. Journ., 1833, I, p. 80.
RALLUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 568, PI. 231.
BIENSIS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 340.
C. (Localisé) E.
**PORZANA PUSILLA OBSCURA, Neum.
PORZANA OBSCURA, Neumann, Orn. Monatsb., 1897, p. 191.
PORZANA PYGMÆA, M. E. et Grand., p. 578.
PORZANA PYGMÆA, Hartlaub, p. 342.
A. R. G. (Localisé).
**PORZANA OLIVIERI, Grand. et Berlioz (voir PI. 3).
PORZANA OLIVIERI, G. Grandidier et Berlioz, Bull. de l’ Acad. malgache, X, 1928 (publié en 1929),
p. 83, avec PI.
R. O. (Très localisé).
SAROTHRURA INSULARIS, Sharpe.
CORETHRURA INSULARIS, Sharpe, P. Z, S., 1870, p. 400.
ORTYGOMETRA INSULARIS, M. E. et Grand., p. 579, PI. 235.
CORETHRURA INSULARIS, Hartlaub, p. 343,
A.R. E. N.-E. N.-0. (Forêts),
SAROTHRURA WATERSI, Bart.
ZAPORNIA WATERSI, Bartlett, P. Z.S., 1879, p. 772.
ORTYGOMETRA WATERSI, M. E. et Grand., p. 577, PI. 234.
LEMUROLIMNAS WATERSI, Salomonsen, Jbis, 1934, p. 388.
R. R. (Hauts sommets).
108 MADAGASCAR.
GALLINULA CHLOROPUS PYRRHORRHOA, Newton. .
GALLINULA PYRRHORRHOA, A. Newton, P. Z. S., 1861, p. 19.
GALLINULA CHLOROPUS var. PYRRHORRHOA, M. E. et Grand., p. 594, PI. 240.
GALLINULA PYRRHORRHOA, Hartlaub, p. 348.
(CG
PORPHYRULA ALLENI, Thoms.
PORPHYRIO ALLENI, Thomson, Ann. Mag. Hist. Nat., 1842, p. 204.
PORPHYRIO ALLENI, M. E. et Grand., p. 593, PI. 245.
PORPHYRIO ALLENI, Hartlaub, p. 346.
A. R. Lacs O. et H. P.
PORPHYRIO MADAGASCARIENSIS, Lath.
GALLINULA MADAGASCARIENSIS, Latham, Ind. Orn. Suppt., 1801, p. 68.
PORPHYRIO SMARAGNOTUS, M. E. et Graud., p. 587, PI. 242.
PORPHYRIO SMARAGNOTUS, Hartlaub, p. 345.
A. C. G. (Lacs).
FULICA CRISTATA, Gmel.
FULICA CRISTATA, Gmelin, Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 704.
FULICA CRISTATA, M. E. et Grand., p. 586.
FULICA CRISTATA, Hartlaub, p. 352.
A. C. G. (Lacs et marais).
MESŒNATIDES
MESŒNAS VARIEGATA, Geoff.
MESITES VARIEGATA, I. Geoffroy Saint-Hilaire, C. R. Ac. Sc., 1838, p. 443.
MESITES VARIEGATA, M. E. et Grand., p. 601, PI. 246.
MESITES VARIEGATA, Hartlaub, p. 125.
R. O. N.-O. (Forêts).
**MESŒNAS UNICOLOR, Des Murs U).
MESITES UNICOLOR, Des Murs, Rev. 200l., 1845, p. 176.
MESITES VARIEGATA, M. E. et Grand., p. 601, PI. 247.
MESITES UNICOLOR, Hartlaub, p. 127.
R. E. (Forêts).
**MONIAS BENSCHI, Oust. et Grand. (voir PI. 4 et 5).
MoNIAS BENSCHI, Oustalet et G. Grandidier, Bull. Mus. de Paris, 1903, p. 11.
Figuré par HARTERT, Novitates zoologicae, XIX, I, 1912, PI. 1.
A. R. S.-0. Très localisé.
(4) MINE EDpwARDS et GRANDIDIER ont On trouvera plus loin l’histoire de cette curieuse
confondu les deux espèces de Mesænas (qu'ils confusion. Cf. en outre L. LAVAUDEN, Alauda,
appelaient Mesites) prenant pour des différences 1931, n° 3, p. 395.
d’âge et de sexe des différences bien spécifiques.
OISEAUX. 109
TURNICIDÉES
TURNIX NIGRICOLLIS, Gmel.
TETRAO NIGRICOLLIS, Gmelin, Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 767.
TURNIX NIGRICOLLIS, M. E et Grand., p. 494, PI. 202.
TURNIX NIGRICOLLIS, Hartlaub, p. 284.
GMERP:
PHASIANIDÉS
NUMIDA MITRATA MITRATA, Pall.
NUMIDA MITRATA, Pallas, Spic. 2001., 1767, I, 4, PI. 3 (Madagascar).
NUMIDA MITRATA var. TIARATA, M. E. et Grand., p. 500, PI. 204.
NUMIDA MITRATA, Hartlaub, p. 275
AMC GASAUt EL TPE
MARGAROPERDIX MADAGASCARIENSIS, Scop.
TETRAO MADAGASCARIENSIS, Scopoli, Del. Flor. et Faun. Insubr., 1786, LT, p. 95.
MARGAROPERDIX STRIATA, M. E. et Grand. p. 487, PI. 199 et 200.
MARGAROPERDIX STRIATA, Hartlaub, p. 277.
A. C. sauf E. S. et S.-O.
COTURNIX COTURNIX AFRICANA, Temm. et Schleg.
COTURNIX COMMUNIS AFRICANA, Temminck et Schlegel, Faun. Jap., 1849, p. 103.
COTURNIX COMMUNIS, M. E. et Grand., p. 492.
COTURNIX COMMUNIS, Härtlaub, p. 283.
Localisé. Migrateur dans le N. et le N.-0. (montagne d’Ambre et Nosy-bé) sédentaire dans le
centre (H. P.).
**COTURNIX DELEGORGUEI, Del. (voir PI. 6)
COTURNIX DELEGORGUEI, Delegorgue, Voy. dans l’Afr. austr., 1847, II, p. 615.
R. O. N.-0. (Sédentaire).
PTEROCLIDES
EREMIALECTOR PERSONATUS, Gould.
PTEROCLES PERSONATUS, Gould, P. Z. S., 1843, p. 15.
PTEROCLES PERSONATUS, M. E. et Grand., p. 481, PI. 196.
PTEROCLES PERSONATUS, Hartlaub, p. 273.
A C. O. S.-O.
110 MADAGASCAR.
COLUMBIDÉS
ALECTRŒNAS MADAGASCARIENSIS, L.
COLUMBA MADAGASCARIENSIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 283.
FUNINGUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 476, PI. 193.
ALECTRŒNAS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 262.
A. C. Forêts, sauf H. P. et S.-O.
VINAGO AUSTRALIS AUSTRALIS, L.
COLUMBA AUSTRALIS, Linné, Mantissa, 1771, p. 526.
VINAGO AUSTRALIS, M. E. et Grand., p. 470, PI. 190.
VINAGO AUSTRALIS, Hartlaub., p. 259.
A. C. Est et N.-E. de Madagascar (Forêts).
**VINAGO AUSTRALIS XENIA, Sal.
TRERON AUSTRALIS XENIA, Salomonsen, Ibis, 1934, p. 386.
A. C. O. (Forêts).
STREPTOPELIA PICTURATA PICTURATA, Temm.
COLUMBA PICTURATA, Temminck, Pig. et Gall., 1813, I, p. 315 et 480.
TURTUR PICTURATUS, M. E. et Grand., p. 460, PI. 185.
TURTUR PICTURATUS, Hartlaub, p. 268.
CAC
GEOPELIA STRIATA, L.
COLUMBA STRIATA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 282.
GOEPELIA STRIATA, M. E. et Grand., p. 469.
GEOPELIA STRIATA, Hartlaub, p. 404.
Espèce introduite dans le Nord et naturalisée. Paraît disparue aujourd’hui (Voir chap. v).
ŒNA CAPENSIS ALIENA, Bangs.
ŒNA CAPENSIS ALIENA, Bangs, Bull. Mus. Compar. 200l., Cambridge (U. S. A.), 1918, p. 491.
ŒNA CAPENSIS, M. E. et Grand. p. 465, PI. 188.
ŒNA CAPENSIS, Hartlaub, p. 272.
C. G. s’est, récemment, très étendue.
FALCONIDES
FALCO PEREGRINUS RADAMA, Hartl.
FALCO RADAMA, Hartlaub, Orn. Beitr. Faun. Mad., 1861, p. 17 (ex. Verreaux, 1854).
FALCO COMMUNIS var. MINOR, M. E. et Grand., p. 32.
FALCO MINOR, Hartlaub, 1877, p. 10.
R. G. Isolé.
(1) HARTLAUB cite parmi les Columbidés de même que l'indication donnée par SCLATER
Madagascar Columba livia (schimperi), d’après (S. 4. Æ., p.171) de la présence à Madagascar
J. VERREAUX. Ce record paraît controuvé, de de Tympanistria fraseri.
OISEAUX. 111
*FALCO ELEONORAE, Géné.
FALCO ELEONORAE, Géné, Rev. 2001., 1839, p. 105.
FALCO ELEONORAE, M. E. et Grand., p. 37 (note).
FALCO ELEONORAE, Hartlaub, p. 12.
R. R. Acc. (habite normalement les régions méditerranéennes. Cf. HARTERT, Die Vüg. der Pal.
Fauna, 11, p. 1071).
FALCO CONCOLOR, Temm.
FALCO CONCOLOR, Temminck, P/. Col. livr., 56, 1825.
FALCO CONCOLOR, M. E. et Grand., p. 37, PI. 11.
FALCO CONCOLOR, Hartlaub, p. 15.
A. R. O. (Migrateur : décembre-avril).
FALCO TINNUNCULUS NEWTONI, Gurney.
TINNUNCULUS NEWTONI, Gurney, Ibis, 1863, p. 34.
FALCO NEWTONI, M. E. et Grand. p. 43, PI. 13, 13 A.
TINNUNCULUS NEWTONI, Hartlaub, p. 17.
C. G. (sauf dans les forêts).
FATCO ZONIVENTRIS, Pet.
FALCO ZONIVENTRIS, Peters, Ber. Verh. Akad. Wiss., 1853 (publié en 1854). p 783.
FALCO ZONIVENTRIS, M. E. et Grand. p. 35, PI. 10.
DISSODECTES ZONIVENTRIS, Hartlaub, p. 7.
BR. G.
AVICEDA MADAGASCARIENSIS, Smith.
PERNIS MADAGASCARIENSIS, A. Smith, S. Afr. Quat. Jour., 1834, p. 285.
BAZA MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 68, PI. 19.
BAZA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 22.
RG
*PERNIS APIVORUS APIVORUS, L.
FALCO APIVORUS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 91.
PERNIS APIVORUS, M. E. et Grand., p. 70 (note).
PERNIS APIVORUS, Hartlaub, p. 25.
RAR FACE
MILVUS MIGRANS PARASITUS, Daud.
FALCO PARASITUS, Daudin, Trait. d'Orn., 1800, II, p. 150.
MILVUS KORSCHUN var. AEGYPTIUS, M. E. et Grand. p. 66.
MIEVUS ÆGYPTIUS, Hartlaub, p. 27.
C. G,
112 MADAGASCAR.
*ELANUS CŒRULEUS, Desf.
FALCO CŒRULEUS, Desfontaines, Mém. Acad. Roy. Paris pour 1787, 1789, p. 503.
ELANUS MELANOPTERUS, M. E. et Grand., p. 747, Note, PI. 29 A (pars).
R. R. Acc.
MACHAERHAMPHUS ALCINUS ANDERSSONI, Gurn.
STRINGONYX ANDERSONNI, Gurney, P. Z.S., 1865, p. 618.
MACHAERAMPHUS ANDERSSONII, M. E. et Grand., p. 77, PI. 24.
MACHAERHAMPHUS ANDERSSONI, Hartlaub, p. 25.
BR. R. G.
EUTRIORCHIS ASTUR, Sharpe.
EUTRIORCHIS ASTUR, Sharpe, P. Z.S., 1879, p. 73.
EUTRIORCHIS ASTUR, M. E. et Grand., p. 31, PI. 9 B.
EUTRIORCHIS ASTUR, Hartlaub, p. 6.
R. R. N--E. E. S.-E.
CUNCUMA VOCIFEROÏDES, Des Murs.
HALIAETUS VOCIFEROÏDES, Des Murs, Rev. 2001., 1845, p. 175.
HALIAETUS VOCIFEROÏDES, M. E. et Grand., p. 24, PI. 9.
HALIAETOS VOCIFEROÏDES, Hartlaub, p. 4.
A. C. N.-O. O.
BUTEO BRACHYPTERUS, Hartlaub.
BUTEO BRACHYPTERUS, Hartlaub, J. F. O., 1860, p. 11.
BUTEO BRACHYPTERUS, M. E. et Grand. p. 84, PI. 22.
BUTEO BRACHYPTERUS, Hartlaub, 1877, p. 1.
A. C. G.
ACCIPITER MADAGASCARIENSIS, Smith.
ACCIPITER MADAGASCARIENSIS, A. Smith, S. À. Quart. Journ., 1834, p. 282.
ACCIPITER MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 106, PI. 35.
NISUS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 34.
RG. sauf H. PAU).
ASTUR HENSTI, Schlegel.
ASTUR HENSTI, Schlegel, Mus. Pays. Bas, Accip., 1873, p. 62.
ASTUR HENSTI, M. E. et Grand., p. 98, PI. 30, 30 A.
ASTUR HENSTI, Hartlaub, p. 29.
RAC
(1) Doit peut-être donner lieu à l’établissement de deux sous-espèces distinctes, la forme
forestière de l'Est étant bien plus foncée.
OISEAUX.
ASTUR FRANCESCII, Smith. ®.
113
ACCIPITER FRANCESCI, Smith, S. À. Quart. Journ., 1834, p. 280.
ASTUR FRANCESII, M. E. et Grand., p. 99, PI. 31-32.
ASTUR MOREL, M. E. et Grand., p. 105, PI. 32 A.
SCELOSPIZIAS FRANCISCAE, Hartlaub, p. 33.
NISOÏïDES MORELII, Hartlaub, p. 36 ).
AC IG
CIRCUS MAILLARDI MACROSCELIS, A. Newton.
CIRCUS MACROSCELIS, A. Newton, P. Z.8S., 1863, p. 180.
CIRCUS MAILLARDI var. MACROSCELIS, M. E. et Grand., p. 90, PI. 27-28.
CIRCUS MACROSCELUS, Hartlaub, p. 38.
R. G.
CIRCUS HUMBLOTI, M. E. et Grand.
CIRGUS HUMBLOTI, Milne Edwards et Grandidier, Hist. de Madagascar, XII, Oiseaux, 1885,
p. 747, PL. 29 À 6).
GYMNOGENYS RADIATUS, Scop.
VULTUR RADIATUS, Scopoli, Del. Faun. et Flor. Insubr., 1786, p. 85.
POLYBOROÏDES RADIATUS var. MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand. p. 50, PI. 15-16.
POLYBOROÏDES RADIATUS, Hartlaub, p. 42.
A°C. G. sauf H. P.
STRIGIDES
*#TYTO ALBA HYPERMETRA, Grote.
TYTO ALBA HYPERMETRA, Grote, Ornith. Monatsb., 1928, p. 79.
STRIX FLAMMEA, M. E. et Grand., p. 111, PI. 35.
STRIX FLAMMEA, Hartlaub, p. 52.
TYTO ALBA AFFINIS, Sclater, S. À. Æ., p. 237.
A. C. E. N.-E.
TYTO SOUMAGNEI, Grand.
HELIODILUS SOUMAGNEI, Grandidier, Bull. Soc. Philom., 1878, p. 65.
HELIODILUS SOUMAGNEI, M. E. et Grand., p. 113, PI. 36.
HELIODILUS SOUMAGNIL, Sclater, S. À. Æ., p. 238.
R. R. E. (Forêts).
(1) On trouve les orthographes Francescüi,
Francesii. Nous avons adopté l’orthographe du
S. A. Æ. n'ayant pu avoir entre les mains le
South African Quarterly Journal de 1834. L'espèce
fut dédiée par POLLEN à Lady FRANCES COLES,
qui donna le premier spécimen de l’oiseau au
Musée du Cap.
(2) A.morelii doit être considéré comme syno-
OISEAUX,
nyme d’ÀA. francescii. Cf. BANGS et PETERS, in
Auk, 1926, p. 369, et S. À. Æ., p. 840.
(3) L'espèce en question reste douteuse, le
type du Muséum de Paris (un oiseau jeune)
étant perdu, ou ayant été retiré (?) des collec-
tions (Cf. DELACOUR, L’Oiseau et la R. F. O.,
1932, p. 40).
15
114 MADAGASCAR.
ASIO MADAGASCARIENSIS, Smith (1).
O US MADAGASCARIENSIS, A. Smith, S. Af. Quart. Journ., 1834, p. 316.
SIO MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 119, PI. 38.
OTUS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 47.
R. G.
ASIO HELVOLA HOVA, Stres.
ASIO HELVOLA HOVA, Stresemann, Orn. Monatsb., 1922, p. 64.
ASIO CAPENSIS var. MAJOR, M. E. et Grand., p. 118, PI. 37.
OTUS CAPENSIS, Hartlaub, p. 47.
A.R. G.
OTUS RUTILUS, Puch.
SCOPS RUTILUS, Pucheran, Rev. et Mag. z001., 1849, p. 29.
SCOPS MANADENSIS, M. E. et Grand., p. 133, PI. 40.
SCOPS RUTILUS, Hartlaub, p. 44.
A. C. G. sauf H. P. (Dimorphe).
NINOX SUPERCILIARIS, Vieill.
STRIX SUPERCILIARIS, Vieillot, Nouv. Dict. H. N., 1823, VII, p. 33.
ATHENE SUPERCILIARIS, M. E. et Grand., p. 126, PI. 39.
NINOX SUPERCILIARIS, Hartlaub, p. 49.
NINOX LUGUBRIS (ERRORE), Hartlaub, p. 50.
AR. 0 S:-0:
CUCULIDÉS
CUCULUS POLIOCEPHALUS ROCHII, Hartl.
CUCULUS ROCH, Hartl, P. Z.S., 1862, p. 224.
CUCULUS POLIOCEPHALUS var. ROCHII, M. E. et Grand. p. 176, PI. 66.
CucuLUS ROCHII, Hartlaub, 1877, p. 253.
A. C. Passe de l’Est à l’Ouest en saison des pluies.
CUCULUS AUDEBERTI, Schleg.
CUCULUS AUDEBERTI, Schlegel, Notes Leyd. Mus., 1879, p. 99.
CUCULUS AUDEBERTI, M. E. et Grand., p. 178, PI. 66 A.
PACHYCOCCYX AUDEBERTI, Sclater, S. À. Æ., p. 181.
R. R. Très localisé sur la côte de la baie d’Antongil (Forêts.) 1 spécimen (le type) au Muséum de
Leyde; { autre au Musée de Tananarive; 1 couple au Musée de Saint-Denis (La Réunion).
(4) LAMBERTON a décrit sous le nom d’Asio chauvini (Bull. Acad. malgache, 1927, p. 40) un
spécimen atteint d’albinisme partiel.
OISEAUX. 115
CENTROPUS TOULOU TOULOU, Mull.
CUCULUS TOULOU, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1776, p. 90.
CENTROPUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 179, PI. 67.
CENTROPUS TOLOU, Hartlaub, p. 251.
C. G.
COUA DELALANDEI, Temm.
COCCYZUS DELALANDEI, Temminck, Nouv. Rec. de PI. Col., 1828, pl. 440.
COUA DELALANDEI, M. E. et Grand., p. 152, PI. 50.
COCHLOTHRAUSTES DELALANDEI, Hartlaub, p. 250.
R. R. Très localisé. Forêts profondes au S.-0. de la baie d’Antongil. Habitait jadis l’Ile Sainte-
Marie et la Pointe à Larrée.
COUA CÆRULEA, L.
CUCULUS CÆRULEUS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 171.
CouA CÆRULEA, M. E. et Grand., p. 148, PI. 48.
COUA CÆRULEA, Hartlaub, p. 248.
A. C. E. N.-0. (Forêts). N’existe ni dans le Nord (Montagne d’Ambre), ni dans le S.-E. (région de
Fort-Dauphin).
COUA CRISTATA CRISTATA, L.
CUCULUS CRISTATUS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, p. 171.
COUA CRISTATA TYPICA, M. E. et Grand., p. 143, PI. 44.
COUA CRISTATA, Hartlaub, p. 243.
A. R. N.-0. N.-E.
*#COUA CRISTATA DUMONTI, Delacour.
COUA CRISTATA DUMONTI, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 475.
A. R. O. des environs de Majunga à Morondava.
COUA CRISTATA PYROPYGA, Grand.
CouA PYROPYGA, Grandidier, Rev. et Mag. zool., 1867, p. 86.
COUA CRISTATA var. PYROPYGA, M. E. et Grand. p. 146, PI. 45.
COUA PYRRHOPYGIA, Hartlaub, p. 245.
A. R. S.-O.
COUA VERREAUXI, Grand.
COUA VERREAUXI, Grandidier, Rev. et Mag. 20o1., 1867, p. 88.
COUA VERREAUXI, M. E. et Grand., p. 146, PI. 47.
COUA VERREAUXII, Hartlaub, p. 242.
A° RS. 5-0;
COUA REYNAUDII, Puch.
COUA REYNAUDII, Pucheran, Rev. 2001., 1845, p. 51.
COUA REYNAUDI, M. E. et Grand., p. 141, PI. 43.
COUA REYNAUDII, Hartlaub, p. 239,
C. N.-0. et E.
116 MADAGASCAR.
COUA SERRIANA, Puch.
COUA SERRIANA, Pucheran, Rev. 200l., 1845, p. 51.
COUA SERRIANA, M. E. et Grand., p. 150, PI. 42.
COUA SERRIANA, Hartlaub, p. 240.
A. R. E. Étroitement localisé O. S.-0. de Marosantsetra (Forêts).
COUA RUFICEPS RUFICEPS, Gray.
COUA RUFICEPS, Gray, Gen. of Birds, 1846, II, p. 454.
COUA RUFICEPS TYPICUS, M. E. et Grand. p. 156, PI. M (Pars).
COUA RUFICEPS, Hartlaub, p. 246.
A. C. O.
COUA RUFICEPS OLIVACEICEPS, Sharpe.
SERICOSOMUS OLIVACEICEPS, Sharpe, P. Z. S., 1873, p. 615.
COUA RUFICEPS var. OLIVACEICEPS, M. E. et Grand., p. 157, PI. 54.
A. CG. S.-0.S.
COUA CURSOR, Grand.
COUA CURSOR, Grandidier, Rev. et Mag. z0o1., 1867, p. 86.
CouA cuRSOR, M. E. et Grand., p. 158, PI. 57.
COUA CURSOR, Hartlaub, p. 241.
A. R. S.-0.S.
COUA COQUERELI, Grand.
COUA COQUERELI, Grandidier, Rev. et Mag. z0ol., 1867, p. 86.
COUA COQUERELI, M. E. et Grand., p. 159, PI. 58.
COUA COQUERELLI, Hartlaub, p. 237.
AR" 0;
COUA GIGAS, Bodd.
CUCULUS GIGAS, Boddaërt, Tabl. PI. Enl., 1783, p. 50.
COUA G1GAS, M. E. et Grand., p. 153, PI. 51.
COUA G1GAS, Hartlaub, p. 247.
AR 0;
PSITTACIDES
CORACOPSIS VASA VASA, Shaw.
PSITTACUS VASA, Shaw, Gen. 2001., 1811, VIII, p. 528.
CORACOPSIS OBSCURA, M. E. et Grand., p. 1, PI. 1.
CORACOPSIS VAZA, Hartlaub, p. 228.
A. C. E. N.-E. (Forêts).
**CORACOPSIS VASA DROUHARDI, Lav.
CORACOPSIS VASA DROUHARDI, Lavauden, Alauda, 1929, p. 231.
A. C. O. S.-0.S.
OISEAUX. 117
CORACOPSIS NIGRA NIGRA, L.
PSITTAGUS NIGER, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 99.
CoRAcOPSIS NIGRA, M. E. et Grand. p. 6, PI. 3.
CORACOPSIS NIGRA, Hartlaub, p. 227.
A. C. N. N.-E. E.
**CORACOPSIS NIGRA LIBS, Bangs.
CORACOPSIS NIGRA LIBS, Bangs, P. New. Engl. 2001. Club, 1927, p. 83
AMEMOLS-OU;
AGAPORNIS CANA CANA, Gmel.
PSITTACUS CANUS, Gmelin, Syst. Nat., 1788, T, p. 350.
PSITTACULA MADAGASCABIENSIS, M. E. et Grand., p. 17, PI. 7
PSITTACULA CANA, Hartlaub, p. 234.
C. G. sauf S.-0. et S.
**AGAPORNIS CANA ABLECTANEA, Bangs.
AGAPORNIS MADAGASCARIENSIS ABLECTANEA, Bangs, Bull. Mus. Compar. 2001, Cambridge
(U. S. A.), 1918, p. 503.
A. C.S.-0.S.
CORACIIDÉS
CORACIAS GARRULUS GARRULUS, L.
CORACIAS GARRULUS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 107.
CORACIAS GARRULUS, M. E. et Grand., Note, p. 214.
CORACIAS GARRULA, Hartlaub, p. 66.
R. R. Accid. (point extrême de migration hivernale).
EURYSTOMUS GLAUCURUS, Müll.
CORACIAS GLAUCURUS, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Supp., 1776, p. 86.
EURYSTOMUS GLAUCURUS TYPICUS, M. E. et Grand., p. 214, PI. 80.
EURYSTOMUS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 67.
A. C. moitié Nord de Madagascar, d'octobre à mai (hiverne — hiver austral — en Afrique).
LEPTOSOMIDES
LEPTOSOMUS DISCOLOR DISCOLOR, Herm.
CUCULUS DISCOLOR, Hermann, Tabl. Aff. Anim., 17717, p. 186.
LEPTOSOMUS DISCOLOR, M. E. et Grand., p. 224, PI. 83 et 84.
LEPSOMUS DISCOLOR, Hartlaub, p. 255.
C. G. (émigre d’Est en Ouest à la saison des pluies).
118 MADAGASCAR.
BRACHYPTERACIAS LEPTOSOMUS, Lesson.
COLARIS LEPTOSOMUS, Lesson, [//. z001., 1833, pl. 20.
BRACHYPTERACIAS LEPTOSOMUS, M. E. et Grand., p. 235, PI. 96.
BRACHYPTERACIAS LEPTOSOMUS, Hartlaub, p. 70.
A. R. E. N.-E. (Forêts).
BRACHYPTERACIAS SQUAMIGERA, Lafr.
BRACHYPTERACIAS SQUAMIGERA, Lafresnaye, Rev. z00l., 1838, p. 224.
BRACHYPTERACIAS SQUAMIGERA, M. E. et Grand., p. 241, PI. 100.
GEOBIASTES SQUAMIGERUS, Hartlaub, p. 72.
GEOBIASTES SQUAMIGERA, Sclater, À. S. Æ., p. 210.
R. E. (Forêts)
ATELORNIS PITTOÏDES, Lafr.
BRACHYPTERACIAS PITTOÏDES, Lafresnaye, Mag. 2001., 1834, PI. 32.
BRACHYPTERACIAS PITTOÏDES, M. E. et Grand., p. 244, PI. 104.
ATELORNIS PITTOÏDES, Hartlaub, p. 74.
A. R. Moitié Nord de Madagascar (Forêts).
ATELORNIS CROSSLEYI, Sharpe. (voir PI. 12).
ATELORNIS CROSSLEYI, Sharpe, P. Z.S., 1875, p. 74.
BRACHYPTERACIAS CROSSLEYI, M. E. et Grand., p. 249, PI. 103.
ATELORNIS CROSSLEYI, Hartlaub, p. 77.
A. R. N.-E. E.
**URATELORNIS CHIMAERA, Rothsch. (voir PI. 7).
URATELORNIS CHIMAERA, Rothschild, Nov. 2001., 1895, p. 479.
R. S.-0. (Très localisé).
ALCEDINIDÉS
CORYTHORNIS CRISTATA VINTSIOÏDES, Eyd. et Gerv.
ALCEDO VINTSIOÏDES, Eydoux et Gervais, Mag. z001., 1836, p. 30.
CORYTHORNIS CRISTATUS, M. E. et Grand., p. 255, PI. 90 (partim).
CORYTHORNIS CRISTATA, Hartlaub, p. 78.
(GENE
ISPIDINA MADAGASCARIENSIS, L.
ALCEDO MADAGASCARIENSIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 179
ISPIDINA MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 250, PI. 89.
ISPIDINA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 80.
C. E. N.-E. Exceptionnel O. N’existe pas dans le S. et le S.-O.
OISEAUX.
MEROPIDÉS
MEROPS SUPERCILIOSUS, L.
MEROPS SUPERCILIOSUS, Linné, Syst. Nat. 12e éd., 1766, I, p. 183.
MEROPS MADAGASCARIENSIS TYPICUS, M. E. et Grand., p. 262, PI. 90 (partim).
MEROPS SUPERCILIOSUS, Hartlaub, p. 81.
CG SAUR EP:
UPUPIDÉS
UPUPA EPOPS EPOPS, L.
UpupA EPOPS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 117.
UpupA EPOrs, M. E. et Grand., p. 269.
R. R. Acc. (point extrême de migration hivernale).
UPUPA EPOPS MARGINATA, Cab. et Hein.
UPUPA MARGINATA, Cabanis et Heine, Mus. Hein., 1860, II, p. 127.
UPUPA MARGINATA, M. E. et Grand., p. 270, PI. 93.
UPUPA MARGINATA, Hartlaub, p. 84.
A° CG. 0: H: P.
CAPRIMULGIDÉES
CAPRIMULGUS MADAGASCARIENSIS MADAGASCARIENSIS, Sganzin.
CAPRIMULGUS MADAGASCARIENSIS, Sganzin, Mém. Soc. N. H., Strasbourg, 1840, IIT, p.28,
CAPRIMULGUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 206, PI. 77.
CAPRIMULGUS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 53.
GG
CAPRIMULGUS ENARRATUS, Gray.
CAPRIMALGUS ENARRATUS, Gray, Ann. Mag. H. N., 1871, p. 428.
CAPRIMULGUS ENARRATUS, M. E., et Grand., p. 213, PI. 79.
CAPRIMULGUS ENARRATUS, Hartlaub, p. 55.
R. E. N.-0. S.-E. (Forêts).
CYPSELIDÉS
APUS APUS BALSTONI, Bartl.
CYPSELUS BALSTONI, Bartlett, P. Z. S., 1879, p. 770.
CYPSELUS APUS, M. E. et Grand., p. 189.
PR. O. (paraît sédentaire à Madagascar et émigrer du Nord au Sud de l'ile).
119
120 MADAGASCAR.
**APUS MELBA WILLSI, Hart. (voir PI. 8).
MicroPUS WILLSI, Hartert, Nov. 2001., 1896, p. 231.
MICROPUS MELBA WILLSI, Sclater, S. À. Æ., p. 259.
A. R. G. Migrateurs du Sud au Nord.
CYPSIURUS PARVUS GRACILIS, Sharpe.
CYPSELUS GRACILIS, Sharpe, P. Z.S., 1871, p. 315.
CYPSELUS PARVUS, M. E. et Grand., p. 189, PI. 71.
CYPSELUS PARVUS, Hartlaub, p. 58.
TACHYNAUTES PARVUS GRACILIS, Sclater, S. À. Æ., p. 261.
A. C. G. sauf H. P.
ZOONAVENA GRANDIDIERI, Verr.
CHÆTURA GRANDIDIERI, Verreaux, Nouv. Arch. Mus., 1867, p. 3.
CHÆTURA GRANDIDIERI, M. E. et Grand., p. 196, PI. 76.
CHÆTURA GRANDIDIERI, Hartlaub, p. 61.
A. R. G. (Forêts).
COLLOCALIA FRANCICA FRANCICA, Gmel.
HIRUNDO FRANCICA, Gmel, in Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 1017.
COLLOCALIA FRANCICA, M. E. et Grand., p. 198, PI. 75.
COLLOCALIA FRANCICA, Hartlaub, p. 59.
R. E. (Côte).
PHILEPITTIDES
PHILEPITTA CASTANEA, Müll.
TURDUS CASTANEUS, P. L. S. Müller, Syst. Nat., Supp., 1776, p. 148.
PHILEPITTA CASTANEA, M. E. et Grand., p. 296, PI. 109 (partim) et 110.
PHILEPITTA JALA, Hartlaub, p. 160.
A. C. E. N.-0. (Forêts).
PHILEPITTA SCHLEGELI, Schleg.
PHILEPITTA SCHLEGELI, Schlegel, P. Z. S., 1866, p. 422.
PHILEPITTA SCHLEGELI, M. E. et Grand., p. 302, PI. 109 (partim) et 111.
PHILEPITTA SCHLEGELII, Hartlaub, p. 163.
R. O. N.-0. (Très localisé).
TIMALIIDÉS
**HARTERTULA FLAVOVIRIDIS, Hartert.
NEOMIXIS FLAVOVIRIDIS, Hartert, Bull. B. O. C., 1924, p. 35.
R. E. S.-E. (Forêts).
OISEAUX. 121
NEOMIXIS STRIATIGULA STRIATIGULA, Sharpe.
NEOMIXIS STRIATIGULA, Sharpe, P. Z. S., 1881, p. 195.
EROESSA TENELLA var. MAJOR, M. E. et Grand., p. 323, PI. 113 A.
EROESSA TENELLA, Hartlaub, p. 111 (partim).
A. R. H. P. (Forêts du Sud, région de Fianarantsoa).
#*#*NEOMIXIS STRIATIGULA SCLATERI, Del.
NEOMIXIS STRIATIGULA SCLATERI, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 480.
R. Forêts élevées de l’Est et du S.-E.
**NEOMIXIS STRIATIGULA PALLIDIOR, Sal.
NEOMIXIS STRIATIGULA PALLIDIOR, Salomonsen, Ann. and Mag. of Nat. Hist., juillet 1934, p 60.
RS:
NEOMIXIS TENELLA TENELLA, Hartl.
EROESSA TENELLA, Hartlaub, P. Z.S., 1866, p. 218.
EROESSA TENELLA TYPICA, M. E. et Grand., p. 321, PI. 113.
EROESSA TENELLA, Hartlaub, p. 111 (partim).
A. R. N.-0. N. N.-E.
**NEOMIXIS TENELLA DECARYI, Del.
NEOMIXIS TENELLA DECARYI, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 482.
A. R.S. O. (de Maintirano au Lac lotry).
**NEOMIXIS TENELLA DEBILIS, Del.
NEOMIXIS TENELLA DEBILIS, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 482.
AMCASAS- O0;
#*NEOMIXIS TENELLA ORIENTALIS, Del.
NEOMIXIS TENELLA ORIENTALIS, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 482.
A. R. E. S.-E.
#**NEOMIXIS VIRIDIS VIRIDIS, Sharpe.
EROESSA VIRIDIS, Sharpe, Cat. Birds Brit, Mus., 1883, VII, p. 192.
A°R° FE:
**NEOMIXIS VIRIDIS DELACOURI, Sal.
NEOMIXIS VIRIDIS DELACOURI, Salomonsen, Ann. and Mag. of Nat. Hist., juillet 1934, p. 55.
R. Montagnes du N. de Madagascar (Tsaratanana).
MYSTACORNIS CROSSLEYI, Grand,
BERNIERIA CROSSLEYI, Grandidier, Rev, et Mag. 2001., 1870, p. 80.
MYSTACORNIS CROSSLEYI, M. E. et Grand., p. 345, PI. 122.
MYSTACORNIS CROSSLEYI, Hartlaub, p. 166.
APNCNE
OXYLABES MADAGASCARIENSIS, Gmel. |
MOTACILLA MADAGASCARIENSIS, Gmelin, Syst. Nal., 1789, I, 2, p. 952.
OXYLABES MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 357, PI. 126 (partim).
OXYLABES MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 165.
A. C. E. NE.
OISEAUX, ë 16
122 MADAGASCAR.
OXYLABES CINEREICEPS, Sharpe.
OXYLABES CINEREICEPS, Sharpe, P. Z. $S., 1881, p. 197.
OXYLABES CINEREICEPS, M. E. et Grand., p. 360, PI. 113.
RE:
OXYLABES XANTHOPHRYS, Sharpe.
OXYLABES XANTHOPHRYS, Sharpe, P. Z.3S., 1875, p. 76.
CROSSLEYIA XANTHOPHRYS, M. E. et Grand., p. 361, PI. 126 (partim).
CROSSLEYIA XANTHOPHRYS, Hartlaub, p. 168.
A. R. E.
**OXYLABES TENEBROSA, Stresemann.
BERNIERA TENEBROSA, Stresemann, Orn. Monatob., 1925, p. 150.
R. E.
OXYLABES ZOSTEROPS ZOSTEROPS, Sharpe.
BERNIERA ZOSTEROPS, Sharpe, P. Z. S., 1875, p. 76.
BERNIERIA ZOSTEROPS, M. E. et Grand., p. 354, PI. 125.
BERNIERIA ZOSTEROPS, Hartlaub, p. 146.
A. C.E.
**OXYLABES ZOSTEROPS FULVESCENS, Del.
BERNIERIA ZOSTEROPS FULVESCENS, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 483.
A. R. Montagne d’Ambre.
**OXYLABES ZOSTEROPS ANDAPAE, Sal.
OXYLABES ZOSTEROPS ANDAPAE, Salomonsen, Ann. and Mag. of. Nat. Hist., juillet 1934, p. 69.
R. N.-E. (Andapa).
**OXYLABES ZOSTEROPS MAROANTSETRAE, Sal.
OXYLABES ZOSTEROPS MAROANTSETRAE, Salomonsen, Ann. and Mag. of. Nat. Hist., juillet 1934,
p. 69.
R. N.-E. Maroantsetra (Baie d’Antongil).
#*OXYLABES ZOSTEROPS ANKAFANAE, Sal.
OXYLABES ZOSTEROPS ANKAFANAE, Salomonsen, Ann. and Mag. of Nat. Hist., juillet 1934, p. 70
A. R. E. (partie Sud).
BERNIERIA MADAGASCARIENSIS MADAGASCARIENSIS, Gmel.
MUSCICAPA MADAGASCARIENSIS, Gmelin, Syst. Nat., 1789, I, 2, p. 940.
BERNIERIA MADAGASCARIENSIS, M. E et Grand. p. 349, PI. 193.
BERNIERIA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 144.
A. C. N.-E. E. S.-E.
**BERNIERIA MADAGASCARIENSIS INCELEBER Bangs et Pet.
BERNIERIA MADAGASCARIENSIS INCELEBER, Bangs et Peters, Proc. N. Engl. Zool. Club, 1926,
p. 43.
A. C. N. N.-0. O. S.-0
OISEAUX. 123
PYCNONOTIDES
ANDROPADUS INSULARIS INSULARIS, Hartl.
ANDROPADUS INSULARIS, Hartlaub, Orn. Beitr. Faun. Madagascars, 1861, p. 44.
ANDROPADUS INSULARIS, M. E. et Grand., p. 371.
ANDROPADUS FLAVESCENS, Hartlaub, 1877, p. 147.
Accid. Tué par Bojer, le 2 août 1824 sur la côte Ouest de Madagascar, où il avait dû être entraîné
par un cyclone. N’a pas été revu depuis. Habite normalement la côte africaine (Zanzibar).
IXOCINCLA MADAGASCARIENSIS MADAGASCARIENSIS, Müll.
TURDUS MADAGASCARIENSIS, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1776, p. 139.
HYPSIPETES MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 372, PI. 441 (partim).
HYPSIPETES OUROVANG, Hartlaub, p. 136.
C. G. (Plusieurs sous-espèces habitent les Comores, Aldabra, les Seychelles).
TYLAS EDUARDI EDUARDI, Hartl. (1)
TyYLAS EDUARDI, Hartlaub, P. Z. S., 1862, p. 192.
TYLAS EDUARDI TYPICUS, M. E. et Grand., p. 377, PI. 1 1 (pariim).
TyLAS EDUARDI, Hartlaub, 1877, p. 142.
A. C. N.-E. E. S.-E.
TYLAS EDUARDI ALBIGULARIS, Hartlaub.
TYLAS ALBIGULARIS, Hartlaub (ex. Schles.), Vüg. Madag., 1877, p. 143.
TYLAS EDUARDI var. MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 377, PI. 143.
? TYLAS EDUARDI FULVIVENTRIS, Sclater, S. À. Æ., p. 37.
? TYLAS EDUARDI ALFREDI, Sclater, S. À. Æ., p. 379.
R. S.-0.
TYLAS EDUARDI STROPHIATUS, Stejn.
TYLAS STROPHIATUS, Stejneger, Orn. Centralbl., 1879, p. 182.
TYLAS EDUARDI Var. STROPHIATUS, M. E. et Grand., p. 378, PI. 144 A.
TYLAS EDUARDI STROPHIATUS, Sclater, S. À. Æ., p.370.
R. O. (Forêts).
MUSCICAPIDÉS
NEWTONIA BRUNNEICAUDA BRUNNEICAUDA, Newton.
ERYTHROSTERNA BRUNNEICAUDA, À. Newton, P. Z.S., 1863, p. 180.
NEWTONIA BRUNNEICAUDA, M. E. et Grand., p. 282, PI. 145 (partim).
NEWTONIA BRUNNEICAUDA, Hartlaub, p. 170,
À, CE.
(4) Les Tylus eduardi méritent encore une aucun échantillon, les auteurs ont décrit plu-
étude particulière. Il semble bien que dans sieurs formes, dont certaines doivent être rap-
V'Est de l'Ile, il n’existe qu’une seule forme, portées au T, e. albiqularis. Dans l'Ouest
rapportable au type. De l'Ouest et du Sud- l'espèce est localisée dans les forêts encore exiss
Ouest, d’où la mission DELACOUR n’a rapporté tantes.
124
MADAGASCAR.
**NEWTONIA BRUNNEICAUDA INORNATA. Sal.
NEWTONIA BRUNNEICAUDA INORNATA, Salomonsen, Jbis, 1934, p. 382.
A. C. O.
**NEWTONIA BRUNNEICAUDA ARCHBOLDI, Del. et Berl.
NEWTONIA ARCHBOLDI, Delacour et Berlioz, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 1.
A. R. S.-O.
#**NEWTONIA BRUNNEICAUDA MONTICOLA, Sal.
NEWTONIA BRUNNEICAUDA MONTICOLA, Salomonsen, Now. z001., 1934, 2, p. 207.
ANR HP:
**NEWTONIA FANOVANAE, Gyld.
NEWTONIA FANOVANAE, Gyldenstolpe, Arkiv für 2001. 25 (Upsal), 1933, p. 1-3.
R. R. E. (Forêt).
**NEWTONIA AMPHICHROA, Rchw.
NEWTONIA AMPHICHROA, Reichenow, Journ. f. Orn., 1891, p. 210.
NEWTONIA OLIVACEA, Büttikofer, Notes Leyd. Mus., 1896, p. 139.
A. R. E. NE.
PSEUDOBIAS WARDI, Sharpe.
PSEUDOBIAS WARDI, Sharpe, Ibis, 1870, p. 498.
PSEUDOBIAS WARDI, M. E. et Grand., p. 385, PI. 145 (partim).
PSEUDOBIAS WARDI, Hartlaub, p. 172.
A. R. E.
TCHITREA MUTATA MUTATA, L..
MUSCICAPA MUTATA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 325.
TERPSIPHONE MUTATA, M. E. et Grand., p. 387, PI. 147 et 148.
TERPSIPHONE MUTATA, Hartlaub, p. 173.
? TERPSIPHONE MUTATA CAUDATA, Müll., Salomonsen, L'Oiseau et la R. F. O., 1933, 3, p.603.
? TERPSIPHONE MUTATA GAIMARDI, Lesson, Salomonsen, L’Oiseau et la R. F. O., 1933, 3, p.603.
? TERPSIPHONE MUTATA SINGETRA, Salomonsen, Bull. B. 0. C., février 1933, p.122 (S.-W.).
? TERPSIPHONE MUTATA CORVINA, Newt. Salomonsen, L'Oiseau et la R. F. O., 1933, 3, p.604.
(1) Les variations de cette espèce paraissent
devoir être attribuées à des phénomènes de po-
lymorphisme. Il ne semble pas qu’il puisse être
question de sous-espèces définies. Mais leur
histoire est encore obscure: elle nécessitera
encore bien des investigations, et ne pourra
être définitivement résolue que par des consta-
tations faîtes sur place. Cf. en particulier :
E. STRESEMANN, Einiges über die afrikanische
Terpsiphone-arten (J. F. O., 1924, I, p. 93-95).
— SALOMONSEN, Les Gobe-mouches de Paradis
de la région malgache (L’Oiseau et la R. F. 0.
1933, 3, p. 603-614).
OISEAUX. 125
TÜRDIDÉS
ŒNANTHE ISABELLINA, Temm.
SAXICOLA ISABELLINA, Temminck et Laugier, PL. Col., 1829, 1. 79, PI. 472.
SAXICOLA ISABELLINA, M. E. et Grand., p. 338.
R. R. Accid. ().
SAXICOLA TORQUATA SIBILLA, L.
MOTACILLA SIBILLA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 337.
PRATINCOLA TORQUATA, M. E. et Grand., p. 338, PI. 132.
PRATINCOLA SIBILLA, Hartlaub, p. 121.
CAC
*#SAXICOLA TORQUATA ANKARATRAE, Sal.
SAXICOLA TORQUATA ANKARATRAE, Salomonsen, Nov. z00l., 1934, 2, p. 210.
ACICANEIENE:
MONTICOLA IMERINA, Hartl.
COSSYPHA IMERINA, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1860, p. 97.
COSSYPHA IMERINA, M. E. et Grand., p. 367, PI. 138.
COSSYPHA IMERINA, Hartlaub, 1877, p. 130.
PSEUDOCOSSYPHUS IMERINUS IMERINUS, Sclater, S. À. Æ., p. 476.
A. G. O. S. Localisé dans les régions sablonneuses le long de la côte.
MONTICOLA SHARPEI SHARPEI, Gray.
COSSYPHA SHARPEI, Gray, Ann. Mag. Nat. Hist., 1871, p. 429
CossYPHA SHARPEI, M. E. et Grand., p. 369, PI. 140.
COSSYPHA SHARPEI, Hartlaub, p. 128.
PSEUDOCOSSYPHUS IMERINUS SHARPEI, Sclater, S. 4. Æ., p. 476.
A. R. E. (Forêts).
**MONTICOLA SHARPEI ERYTHRONOTA, Lav. (voir PI. 9).
COSSYPHA SHARPEI ERYTHRONOTA, Lavauden, Alauda, 1929, p. 232.
A. R. Montagne d’Ambre.
##*MONTICOLA SHARPEI INTERIORIS, Sal.
MONTICOLA IMERINA INTERIORIS, Salomonsen, Nov. z00l., 1934, 2, p. 211.
A. R. Forêts à lex du centre de l’Ile (Ankaratra).
(1) Rencontré seulement par HUMBLOT, sur le plateau central. Visiblement entrainé au delà
de son aire normale de migrations (Zanzibar).
126 MADAGASCAR.
COPSYCHUS ALBOSPECULARIS ALBOSPECULARIS, Eyd. et Gerv.
TURDUS ALBOSPECULARIS, Eydoux et Gervais, Mag. 200l., 1835, p. 64.
COPSYCHUS ALBOSPECULARIS TYPICUS, M. E. et Grand., p. 363, PI. 435 et 136.
COPSYCHUS ALBOSPECULARIS, Hartlaub, p. 134.
COPSYCHUS INEXPECTATUS, Richmond, P. U.S. Mus., 1897, p. 688.
COPSYCHUS ALBOSPECULARIS form. INEXPECTATUS, Delacour, L'Oiseau et la R. F. 0., 1932, p. 61.
A. R. E. (Forêts) ().
COPSYCHUS PICA, Pelzeln.
CoPsYCHUS PICA, Pelzeln, Sitzb. Akad. Wien, 1858, p. 323.
COPSYCHUS ALBOSPECULARIS var. PICA, M. E. et Grand., p. 365, PI. 435 (partim).
CoPpsYCHUS PICA, Hartlaub, p. 131
A. R. S.-0. O. N.-0.
SYLVIIDÉS
CALAMOCICHLA NEWTONI, Hartl.
CALAMOHERPE NEWTONI, Hartlaub, P. Z. S., 1863, p. 165.
CALAMODYTA NEWTONI, M. E. et Grand., p. 336, PI. 131 (partim).
CALAMOHERPE NEWTONI, Hartlaub, 1877, p. 116.
À. C. G.
NESILLAS TYPICA TYPICA, Hartl.
ELLISIA TYPICA, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1866, p. 92.
ELLISIA MADAGASCARIENSIS TYPICA, M. E. et Grand., p. 329, PI. 127 (partim).
ELLISIA TYPICA, Hartlaub, 1877, p. 113.
A. C. S.-E.
NESILLAS TYPICA ELLISII, Schleg. in Poll.
DRYMOICA ELLISII, Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Mad., 1868, 2, p. 91.
ELLISIA MADAGASCARIENSIS var. FILICUM, M. E. et Grand. p. 330, PI. 127 (partim).
ELLISIA FILICUM, Hartlaub, p. 115.
A. C. E. et N.-O.
#X*NESILLAS TYPICA OBSCURA, Del.
NESILLAS TYPICA OBSCURA, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 476.
R. O. (Massifs calcaires).
(1) Le dimorphisme qui affecte cette forme, E. STRESEMANN, Orn. Monatsb., 1926, 2, p. 38.
ne se produit pas chez C. pica, reconnaissable — J. DELACOUR, L'Oiseau et la R. F. O., 1931,
à ses tarses courts et à sa queue longue, indépen- p. 618.
damment de toute question de coloration. Cf.
OISEAUX. 127
NESILLAS TYPICA LANTZII, Grand.
ELLISIA LANTZII, Grandidier, Rev. et Mag. z001., 1867, p. 86.
ELLISIA TYPICA var. LANTZII, M. E. et Grand., p. 330, PI. 128 (partim).
ELLISIA LANTZN, Hartlaub, p. 116.
A. R. S.-0.
**NESILLAS TYPICA MONTICOLA, Hart. et Lav.
NESILLAS TYPICA MONTICOLA, Hartert et Lavauden, Bull. B. O. C., 1931, p. 56.
R. Massif du Tsaratanana vers 2.750 mètres (type), Hautes montagnes du Nord de l’Ile.
THAMNORNIS CHLOROPETOIDES, Grand.
ELLISIA CHLOROPETOÏDES, Grandidier, Rev. et Mag. z0o1., 1867, p. 256.
THAMNORNIS CHLOROPETOIDES, M. E. et Grand., p. 336, PI. 128 (partim).
ORTHOTOMUS GRANDIDIERI, Hartlaub, p. 109.
AMCNS:
**RANDIA PSEUDO-ZOSTEROPS, Del. et Berl.
RANDIA PSEUDO-ZOSTEROPS, Delacour et Berlioz, L'Oiseau et la R. F. 0., 1931, p. 3.
A. R. E.
CISTICOLA CHERINA, Smith.
DRYMOICA CHERINA, A. Smith, I{!. z00l. S. Afr. Aves, 1843, PI. 77.
CISTICOLA MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 325, PI. 130.
CISTICOLA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 118.
C. G. (surtout H. P.).
DROMŒOCERCUS BRUNNEUS, Sharpe.
DROMŒOCERCUS BRUNNEUS, Sharpe, P. Z.$8., 1877, p. 23.
DROMŒOCERCUS BRUNNEUS, M. E. et Grand., p. 333, PI. 131 (partim).
A. PR. E. (Forêts).
DROMŒOCERCUS SEEBOHMI, Sharpe.
DROMŒOCERCUS SEEBOHMI, Sharpe, P. Z.S., 1879, p. 177.
DROMŒOCERCUS SEEBOHMI, M. E. et Grand. p. 334, PI. 131 A.
R. (ou plutôt très localisé) Hauts sommets du Centre de l’Ile : Tsaratanana, Ankaratra,
Andringitra.
HIRUNDINIDÉS
*RIPARIA RIPARIA RIPARIA, L.
HIRUNDO RIPARIA, Linné, Systema naturae, 10e éd., 1758, p. 192.
PR. R. Acc. (point extrême de migration hivernale) ().
(4) Un sujet tué au lac Iotry (S.-0.) le américaine (Cf. L’Oiseau et la R. F. O., 1932,
11 décembre 1929, par la mission franco-anglo- p. 55).
128 MADAGASCAR.
RIPARIA PALUDICOLA COWANI, Sharpe.
COTYLE COWANI, Sharpe, Journ. Linn. Soc., 1882, p. 322.
COTYLE PALUDICOLA var. COWANI, M. E. et Grand., p. 398.
AC et EP:
PHEDINA BORBONICA MADAGASCARIENSIS, Hartl.
PHEDINA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1860, p. 83.
PHEDINA BORBONICA var. MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 395, PI. 150.
PHEDINA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, 1877, p. 69.
A. C. Émigre du Nord au Sud de l'Ile, suivant les saisons.
CAMPÉPHAGIDÉS
CORACINA CINEREA CINEREA, Müll.
MusCICAPA CINEREA, P. L.S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1776, p.171.
CAMPEPHAGA CINEREA, M. E. et Grand., p. 393, PI. 163.
CAMPEPHAGA CINEREA, Hartlaub, p. 180.
CORACINA CINEREA MAJOR, Sclater, S. A. Æ., p.591 (répartition géographique erronée).
A. C. E. et N.-O.
#*kCORACINA CINEREA PALLIDA Delacour.
CORACINA CINEREA PALLIDA, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 484.
AR. S=0:
DICRURIDÉES
DICRURUS FORFICATUS FORFICATUS, L.
LANIUS FORFICATUS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 134.
DICRURUS FORFICATUS, M. E. et Grand., p. 399, PI. 152.
DICRURUS FORFICATUS, Hartlaub, p. 148.
A. C. E. N.-E. (Forêts).
**DICRURUS FORFICATUS VIRIDIOR, Sal.
DICRURUS FORFICATUS VIRIDIOR, Salomonsen, P. Z. S., 1934, p. 223.
A. R. O. S.-0. (Forêts).
VANGIDÉS
XENOPIROSTRIS XENOPIROSTRIS, Lafr.
VANGA XENOPIROSTRIS, Lafresnaye, Rev. et Mag. Zool., 1850, p. 107.
XENOPIROSTRIS LAFRESNAYI, M. E et Grand., p. 429, PI. 167.
XENOPIROSTRIS LAFRENAYI, Hartlaub, p. 191.
A. R.S.-0.
OISEAUX. 129
XENOPIROSTRIS DAMII. Schleg.
XENOPIROSTRIS DAMII, Schlegel, Ned. Tijdschr., 1866, p. 82.
XENOPIROSTRIS DAMII, M. E. et Grand., p. 431, PI. 170.
XENOPIROSTRIS DAMII, Hartlaub, p. 192.
R. R. O. (Très localisé dans certaines forêts : Ankarafantsika, etc.). Les indications données par
Sclater (S. À. Æ., p.604) au sujet de la répartition géographique de cette espèce sont inexactes,
Cette espèce est, d’autre part, tout à fait différente de la précédente.
XENOPIROSTRIS POLLENI, Schleg.
VANGA POLLENI, Schlegel, Faun. Mad., 1868, IL, p. 174.
XENOPIROSTRIS POLLENI, M. E. et Grand., p. 434, PI. 169.
XENOPIROSTRIS POLLENI, Hartlaub, p. 193.
R. R. N.-E. et E. Les sujets à ventre blanc (adultes?) n’ont pas été récemment rencontrés.
ARTAMELLA VIRIDIS VIRIDIS, Müll.
LANIUS VIRIDIS, P. L.S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1776, p. 72.
ARTAMIA LEUCOCEPHALA TYPICA, M. E. et Grand., p. 405, PI. 154 (partim).
ARTAMIA LEUCOCEPHALA, Hartlaub, p. 151.
A. C. E. (Forêts).
ARTAMELLA VIRIDIS ANNAE, Stejn.
ARTAMIA ANNAE, Stejneger, Nat. Mag. Naturv., 1879, p. 291.
ARTAMIA LEUCOCEPHALA var. ANNAE, M. E. et Grand., p. 407, PI. 154 (partim).
A. C. O. S. O. (Forêts).
#**ARTAMELLA VIRIDIS BLÜNTSCHLII, Lav.
ARTAMELLA VIRIDIS BLÜNTSCHLII, Lavauden, Alauda (non encore paru).
A. C. E. (Forêts à feuilles caduques).
LEPTOPTERUS CHABERT CHABERT, Mül.
LANIUS CHABERT, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1716, p. 72.
LEPTOPTERUS CHABERT, M. E. et Grand., p. 414, PI. 158.
LEPTOPTERUS VIRIDIS, Hartlaub, p. 155.
ABBOTTORNIS CHABERT CHABERT, Sclater, S. À. Æ., PI. 158.
A. C. G. (sauf le Sud), assez variable.
#*LEPTOPTERUS CHABERT SCHISTOCERCUS, Neum.
ABBOTTORNIS SCHISTOCERCUS, Neumann, Bull. B. O. C., 1908, p. 11.
A. R. S.-0. S. S.-E.
CYANOLANIUS MADAGASCARINUS MADAGASCARINUS, L.
LOXIA MADAGASCARINA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 306.
CYANOLANIUS BICOLOR, M. E. et Grand., p. 410, PI. 156.
CYANOLANIUS BICOLOR, Hartlaub, p. 157.
A. C. sauf le N. et le S.-O.
OISEAUX. 17
130 MADAGASCAR.
ORIOLIA BERNIERI, Geoff.
ORIOLIA BERNIERI, I. Geoffroy Saint-Hilaire, Rev. Zool., 1838, p. 50.
ORIOLIA BERNIERI, M. E. et Grand., p. 422, PI. 162.
ARTAMIA BERNIERI, Hartlaub, p. 153.
R. E. (Forêts).
SCHETBA RUFA RUFA, L.
LANIUS RUFUS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 137.
LANTZIA RUFA, M. E. et Grand. p. 418, PI. 160.
LANTZIA RUFA, Hartlaub, p. 194.
A. C. (irrégulièrement répartie) E.
**SCHETBA RUFA OCCIDENTALIS, Delacour.
SCHETBA RUFA OCCIDENTALIS, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 485.
ACAO RS 0;
CALICALICUS MADAGASCARIENSIS, L.
LANIUS MADAGASCARIENSIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 137.
CALICALICUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 440, PI. 164.
CALICALICUS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 186.
A. CG. G. sauf S.-0.
VANGA CURVIROSTRIS CURVIROSTRIS, L.
LANIUS CURVIROSTRIS, Linné, Syst. Nat., 12 éd., 1766, I, p. 135.
VANGA CURVIROSTRIS, M. E. et Grand., p. 423, PI. 166.
VANGA CURVIROSTRIS, Hartlaub, p. 188.
VANGA CURVIROSTRIS GRISEIPECTUS, Shelley (Sclater, S. A. Æ., p. 606; les indications de répar-
tition géographiques sont erronées).
A. C. E. N.-E.
**VANGA CURVIROSTRIS CETERA, Bangs.
VANGA CURVIROSTRIS CETERA, Bangs, P. N. Engl. Zool. Club, 1998, p. 107.
A. R. S.-0.
**VANGA CURVIROSTRIS GRISEIPECTUS, Shelley.
VANGA GRISEIPECTUS, Shelley, Birds Afr., 1912, V, p. 194, pl. 50.
A. R.S.-E.
ÆROCHARIS PREVOSTII, Lesson.
EURYCEROS () PREVOSTII, Lesson, Cent. z0o1., 1830, p. 217.
EURYCEROS PREVOSTI, M. E. et Grand. p. 435, PI. 172.
EURYCEROS PREVOSTIT, Hartlaub, p. 198.
A. FR. E.
(1) Euryceros LESSON 1830 n’est pas primé par Euryceros FABRICIUS 795 (Entom.) et ne
par Eurycerus ILLIGER 1807; mais il est primé peut donc être employé en ornithologie.
OISEAUX. 131
ORIOLIDÉS
ORIOLUS ORIOLUS ORIOLUS, (L.).
CORACIAS ORIOLUS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 107.
ORIOLUS GALBULA, M. E. et Grand., Note, p. 404.
ORIOLUS GALBULA, Hartlaub, p. 159.
R. R. Acc. (Point extrême de migration hivernale) @).
STURNIDÉES
FALCULEA PALLIATA, Geoff.®.
FALCULEA PALLIATA, I. Geoffroy Saint-Hilaire, Bull. Soc. Sc. Nat. de France, 1835 (1836), p. 115.
FALCULIA PALLIATA, M. E. et Grand., p. 304, PI. 117.
FALCULIA PALLIATA, Hartlaub, p. 86.
A. C. O. N.-O. N.
HARTLAUBIUS AURATUS, Müll.
TURDUS AURATUS, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1776, p. 140.
HARTLAUBIUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 311, PI. 115.
HARTLAUBIA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 207.
A. C. E. N.-O.
ACRIDOTHERES TRISTIS, L.
PARADISEA TRISTIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 167.
ACRIDOTHERES TRISTIS, Hartlaub, p. 400.
A. C. E. (Fénérive, Tamatave, Brickaville, etc.). Introduit (Voir chap. v, p. 67).
SITTIDÉS
HYPOSITTA CORALLIROSTRIS, Newton.
HYPHERPES CORALLIROSTRIS, À. Newton, P. Z. S., 1863, p. 85.
HYPOSITTA CORALLIROSTRIS, M. E. et Grand., p. 318, PI. 121 et 121 A.
HYPHERPES CORALLIROSTRIS, Hartlaub, p. 105.
A. R. E.
NECTARINIDES
CYNNIRIS NOTATUS NOTATUS, Müll.
CERTHIA NOTATUS, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1776, p. 99.
NECTARINIA NOTATA, M. E. et Grand., p. 283, PI. 106.
NECTARINIA ANGLADIANA, Hartlaub, p. 89.
A. C. G. sauf S.-O. et H. P.
(1) Signalé par VERREAUX. avons suivi SCLATER, en la comprenant parmi
(2) La position systématique du genre Fal- les Sturnidés, bien que cette attribution ne soit
culea est, à la vérité, tout à fait incertaine. Nous pas satisfaisante.
132 MADAGASCAR.
CYNNIRIS SOUIMANGA SOUIMANGA, Gmel.
CERTHIA SOUIMANGA, Gmelin, Syst. Nat., 1788, I, p. 471.
NECTARINIA SOUIMANGA, M. E. et Grand., p. 277, PI. 105.
NECTARINIA SOUIMANGA, Hartlaub, p. 87.
A. C. G. sauf S.-0. et S.
**CYNNIRIS SOUIMANGA APOLIS, Hartert.
CYNNIRIS SOUIMANGA APOLIS, Hartert, Nov. z00!., 1920, p. 428.
A. R. S.-0. et S.
NEODREPANIS CORUSCANS CORUSCANS, Sharpe.
NEODREPANIS CORUSCANS, Sharpe, P. Z.S., 1875, p. 76.
NEODREPANIS CORUSCANS, M. E. et Grand., p. 289, PI. 107 B, 108.
NEODREPANIS CORUSCANS, Hartlaub, p. 94.
A. R. E.
**NEODREPANIS CORUSCANS HYPOXANTHA, Sal. (voir PI. 10).
NEODREPANIS HYPOXANTHA, Salomonsen, L'Oiseau et la R. F. 0., 1934, p. 4.
R. R. Forêts des hauts plateaux ().
ZOSTEROPIDES
ZOSTEROPS MADERASPATANA MADERASPATANA, L.
MOTACILLA MADERASPATANA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 334.
ZOSTEROPS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 291, PI. 113 (partim).
ZOSTEROPS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 120.
AUDE IDE
*ZOSTEROPS MADERASPATANA AMPOTAKAE, Sal.
ZOSTEROPS MADERASPATANA AMPOTAKAE, Salomonsen, P. Z.S., 1934, p. 222.
A. C. S.-0.
**ZOSTEROPS MADERASPATANA ANALOGA, Sal.
ZOSTEROPS MADERASPATANA ANALOGA, Salomonsen, Nov. z001., 1934, 2, p. 208.
A. R. H. P. (Ankaratra).
*#*ZOSTEROPS HOVARUM, Tristr.
ZOSTEROPS HOVARUM, Tristram, This, 1887, p. 235.
R. R. Connu seulement par le type du Musée de Liverpool. Vraisemblablement originaire des
forêts des hauts plateaux, et peut-être éteint.
(1) Peut-être éteint, serait à rechercher, par hauts plateaux. N'est connu que par 2 spéci-
exemple à Tsinjoarivo dans les forêts des mens du British Museum
OISEAUX. 133
MOTACILLIDES
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, Hartl.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1860, p. 94.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, M. E. et Grand., p. 349, PI. 133.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, Hartlaub, 1877, p. 1923.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS ICTERICA, Sclater, S. À. Æ., p. 337.
C. G. sauf S.-O.
ALAUDIDÉS
MIRAFRA HOVA, Hartlaub.
MIRAFRA HOVA, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1860, p. 116.
ALAUDA HOVA, M. E. et Grand., p. 456, PI. 183 (partim).
ALAUDA HOVA, Hartlaub, 1877, p. 221.
CHHPPAOMNE 0:
PLOCÉIDES
NELICURVIUS NELICOURVI, Scop.
PARUS NELICOURVI, Scopoli, Del. Faun. et Flor. Insubr., 1786, IT, p. 96.
PLOCEUS PENSILIS, M. E. et Grand., p. 446, PI. 179.
HYPHANTORNIS PENSILIS, Hartlaub, p. 210.
A. C. E. et N.-O.
FOUDIA MADAGASCARIENSIS MADAGASCARIENSIS, L.
LOXIA MADAGASCARIENSIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 300.
PLOCEUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 446, PI. 181.
FOUDIA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 212.
C. H. P. (Prairies et terrains découverts).
**FOUDIA MADAGASCARIENSIS OMISSA, Rothschild (voir p. 11).
FouprA oMiIssA, Rothschild, Bull. B. O. C., 1912, p. 26.
A. R. E. N.-E. N. (Forêts) également dans les forêts du Centre (Manjakatompo).
FOUDIA SAKALAVA SAKALAVA, Hartlaub.
PLOCEUS SAKALAVA, Hartlaub, Beitr. Faun. Mad., 1861, p. 54.
PLOCEUS SAKALAVA, M. E. et Grand., p. 453, PI. 178.
PLOCEUS SAKALAVA, Hartlaub, 1877, p. 209.
A. RP. N. N.-O.
134 MADAGASCAR.
**FOUDIA SAKALAVA MINOR, Del. et Berl.
FOUDIA SAKALAVA MINOR, Delacour et Berlioz, L’Oiseau et la R. F. O., 1951, p. 4.
A. C. O. S.-0.
SPERMESTES NANA, Puch.
PYRRHULA NANA, Pucheran, Rev. z0o1., 1845, p. 52.
SPERMESTES NANA, M. E. et Grand., p. 455, PI. 183 (partim).
SPERMESTES NANA, Hartlaub, p. 219.
C. G. (Prairies, endroits découverts).
CORVIDES
CORVUS ALBUS, Müll.
Corvus ALBUS, P. L. S. Müll., Syst. Nat. Suppl., 1786, p. 85.
CORVUS SCAPULATUS, M. E. et Grand., p. 444, PI. 177.
CORVUS SCAPULATUS, Hartlaub, p. 201.
A. C. G.
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE PREMIER
ÉTUDE DES ESPÈCES DÉCRITES DEPUIS 1885
JUSQU'A CE JOUR
La publication de l’ouvrage de MILNE EbwARDS et GRANDIDIER a été
achevée en 1885. Depuis lors, le mouvement ornithologique mondial s’est
développé, et Madagascar a été l’objet de nombreuses recherches, dont
le détail a été exposé dans notre chapitre premier.
Depuis 1885, les ornithologistes ont décrit une soixantaine de formes
malgaches nouvelles : espèces, sous-espèces, voire même genres. On trou-
vera ci-après l’étude détaillée de toutes ces formes. Elle constitue à
proprement parler, le véritable supplément de l'ouvrage mentionné ei-
dessus. Celui-ci avait été conçu dans un esprit uniquement faunistique,
seul point de vue auquel on püût se placer, pour des études semblables,
à une époque où la biogéographie n’avait qu’un aspect purement statis-
tiqueet n’ouvrait dèslorsaucun des aperçus généraux familiers aux natura-
listes d'aujourd'hui. La première partie de notre travail s’est, au contraire,
inspirée des conceptions modernes, selon lesquelles la biogéographie
constitue un ensemble complexe où entrent l'écologie — étude des
milieux biologiques — l’éfhologie — étude de la biologie des êtres vivants
étudiés — la chorologie — étude des aires, — et enfin la paléontologie, et
la paléogéographie.
A ces différents égards, l’étude de l’avifaune malgache est pleine
d'enseignements d’un haut intérêt.
Notre seconde partie comporte, on l’a vu, le catalogue systématique,
136 MADAGASCAR.
mis à jour, des oiseaux de Madagascar. C’est là un compendium essen-
tiellement documentaire.
Ainsi le lecteur pourra, nous l’espérons, se former une idée claire, précise
et complète de cette si remarquable avifaune malgache si riche, si inté-
ressante et si attachante à tant de points de vue.
FAMILLE DES PODICIPIDÉS
PODICEPS RUFOLAVATUS, Delacour.
PODICEPS RUFOLAVATUS, Delacour, L’Oiseau et la Revue française d’Ornithologie, IX, 1,1932, p. 6.
Type au Muséum de Paris.
Description originale : « Dessus de la tête d’un noir profond passant
au noir brun sur le reste du dessus du corps et les aïles, sous-alaires et
vexille interne des rémiges secondaires blancs. Dessous du corps blanc
sale ou mélangé de grisâtre; et lavé plus ou moins fortement et irrégu-
lièrement de fauve roux, surtout sur les flancs, avec une large zone pec-
torale sombre rejoignant de chaque côté la couleur du dos. Bec 14-15 mm.
(&); 11-13 mm. (9); — Tarse 30-35 mm. ». Ces chiffres sont véritable-
ment inexplicables, et proviennent sans doute de quelque erreur de
transcription, car dans une étude sur les Grèbes de Madagascar (datée
de 1933), l’auteur a indiqué lui-même la longueur de 26-28 mm. pour le
bec du & et 22-26 mm. pour celui de la femelle! Le bec du Grèbe de
Pelzeln mesure de 20 à 25 mm.
Cette rectification nécessaire étant faite, nous pouvons dire que cette
espèce se distingue assez nettement de P. ruficollis pelzelnit par sa taille
plus forte, son bec plus long, sa bande pectorale brune et non grise, et
ses parties inférieures toujours lavées fortement de roux et jamais
blanches. Le Grèbe castagneux malgache a en outre la gorge blanche, et
les joues marquées de roux.
Le P. rufolavatus typique a, au contraire, la gorge entièrement rousse;
d’après DELACOUR, l'espèce serait dimorphe, avec deux phases de plu-
OISEAUX. 129
XENOPIROSTRIS DAMII, Schleg.
XENOPIROSTRIS DAMII, Schlegel, Ned. Tijdschr., 1866, p. 82.
XENOPIROSTRIS DAMII, M. E. et Grand., p. 431, PI. 170.
XENOPIROSTRIS DAMII, Hartlaub, p. 192.
R. R. O. (Très localisé dans certaines forêts : Ankarafantsika, etc.). Les indications données par
Sclater (S. À. Æ., p.604) au sujet de la répartition géographique de cette espèce sont inexactes.
Cette espèce est, d’autre part, tout à fait différente de la précédente.
XENOPIROSTRIS POLLENTI, Schles.
VANGA POLLENI, Schlegel, Faun. Mad., 1868, IT, p. 174.
XENOPIROSTRIS POLLENI, M. E. et Grand., p. 434, PI. 169.
XENOPIROSTRIS POLLENI, Hartlaub, p. 193.
R. R. N.-E. et E. Les sujets à ventre blanc (adultes?) n’ont pas été récemment rencontrés.
ARTAMELLA VIRIDIS VIRIDIS, Müll.
LANIUS VIRIDIS, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1716, p. 72.
ARTAMIA LEUCOCEPHALA TYPICA, M. E. et Grand., p. 405, PI. 154 (partim).
ARTAMIA LEUCOCEPHALA, Hartlaub, p. 151.
A. C. E. (Forêts).
ARTAMELLA VIRIDIS ANNAE, Stejn.
ARTAMIA ANNAE, Stejneger, Nat. Mag. Naturv., 1879, p. 291.
ARTAMIA LEUCOCEPHALA var. ANNAE, M. E. et Grand., p. 407, PI. 154 (partim).
A. C. O. S. O. (Forêts).
#*ARTAMELLA VIRIDIS BLÜNTSCHLII, Lav.
ARTAMELLA VIRIDIS BLÜNTSCHLII, Lavauden, Alauda (non encore paru).
A. C. E. (Forêts à feuilles caduques).
LEPTOPTERUS CHABERT CHABERT, Mül.
LANIUS CHABERT, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1716, p. 72.
LEPTOPTERUS CHABERT, M. E. et Grand., p. 414, PI. 158.
LEPTOPTERUS VIRIDIS, Hartlaub, p. 155.
ABBOTTORNIS CHABERT CHABERT, Sclater, S. À. Æ., PI. 158.
A. C. G. (sauf le Sud), assez variable.
#*LEPTOPTERUS CHABERT SCHISTOCERCUS, Neum.
ABBOTTORNIS SCHISTOCERCUS, Neumann, Bull. B. O. C., 1908, p. 11.
A. R. S.-0. S. S.-E.
CYANOLANIUS MADAGASCARINUS MADAGASCARINUS, L.
LOXIA MADAGASCARINA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, T, p. 306.
CYANOLANIUS BICOLOR, M. E. et Grand., p. 410, PI. 156.
CYANOLANIUS BICOLOR, Hartlaub, p. 157.
A. C. sauf le N. et le S.-O.
OISEAUX.
117
130 MADAGASCAR.
ORIOLIA BERNIERI, Geoff.
ORIOLIA BERNIERI, I. Geoffroy Saint-Hilaire, Rev. Zool., 1838, p. 50.
ORIOLIA BERNIERI, M. E. et Grand., p. 422, PI. 162.
ARTAMIA BERNIERI, Hartlaub, p. 153.
R. E. (Forêts).
SCHETBA RUFA RUFA, L.
LANIUS RUFUS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 137.
LANTZIA RUFA, M,_E. et Grand., p. 418, PI. 160.
LANTZIA RUFA, Hartlaub, p. 194.
A. C. (irrégulièrement répartie) E.
**SCHETBA RUFA OCCIDENTALIS, Delacour.
SCHETBA RUFA OCCIDENTALIS, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 485.
AIC NO; R1S-0;:
CALICALICUS MADAGASCARIENSIS, L.
LANIUS MADAGASCARIENSIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 137.
CALICALICUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 440, PI. 164.
CALICALICUS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 186.
A. G. G. sauf S.-0.
VANGA CURVIROSTRIS CURVIROSTRIS, L.
LANIUS CURVIROSTRIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 135.
VANGA CURVIROSTRIS, M. E. et Grand. p. 423, PI. 166.
VANGA CURVIROSTRIS, Hartlaub, p. 188.
VANGA CURVIROSTRIS GRISEIPECTUS, Shelley (Sclater, S. A. Æ., p. 606; les indications de répar-
tition géographiques sont erronées).
A. C. E. N.-E.
**VANGA CURVIROSTRIS CETERA, Bangs.
VANGA CURVIROSTRIS CETERA, Bangs, P. N. Engl. Zool. Club, 1928, p. 107.
A. R. S.-0.
**VANGA CURVIROSTRIS GRISEIPECTUS, Shelley.
VANGA GRISEIPECTUS, Shelley, Birds Afr., 1912, V, p. 194, pl. 50.
A. R. S.-E.
ÆROCHARIS PREVOSTII, Lesson.
EURYCEROS () PREVOSTII, Lesson, Cent. z0ol., 1830, p. 217.
EURYCEROS PREVOSTII, M. E. et Grand. p. 435, PI. 172.
EURYCEROS PREVOSTI, Hartlaub, p. 198.
A. R. E.
(1) Euryceros LESSON 1830 n'est pas primé par Euryceros FABRIGIUS 795 (Entom.) et ne
par Eurycerus ILLIGER 1807; mais il est primé peut donc être employé en ornithologie.
OISEAUX. 131
ORIOLIDÉS
ORIOLUS ORIOLUS ORIOLUS, (L.).
CORACIAS ORIOLUS, Linné, Syst. Nat., 10e éd., 1758, p. 107
ORIOLUS GALBULA, M. E. et Grand., Note, p. 404.
ORIOLUS GALBULA, Hartlaub, p. 159.
R. R. Acc. (Point extrême de migration hivernale) @).
STURNIDÉS
FALCULEA PALLIATA, Geofr.®.
FALCULEA PALLIATA, I. Geoffroy Saint-Hilaire, Bull. Soc. Sc. Nat. de France, 1835 (1836), p. 115.
FALCULIA PALLIATA, M. E. et Grand., p. 304, PI. 117.
FALCULIA PALLIATA, Hartlaub, p. 86.
A. C. O. N--O. N.
HARTLAUBIUS AURATUS, Müll.
TURDUS AURATUS, P. L. S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1716, p. 140.
HARTLAUBIUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 311, PI. 115.
HARTLAUBIA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 207.
A. C. E. N.-0.
ACRIDOTHERES TRISTIS, L.
PARADISEA TRISTIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 167.
ACRIDOTHERES TRISTIS, Hartlaub, p. 400.
A. C. E. (Fénérive, Tamatave, Brickaville, etc.). Introduit (Voir chap. v, p. 67).
SITTIDÉS
HYPOSITTA CORALLIROSTRIS, Newton.
HYPHERPES CORALLIROSTRIS, À. Newton, P. Z. S., 1863, p. 85.
HYPOSITTA CORALLIROSTRIS, M. E. et Grand., p. 318, PI. 121 et 121 A.
HYPHERPES CORALLIROSTRIS, Hartlaub, p. 105.
A. R.E.
NECTARINIDÉS
CYNNIRIS NOTATUS NOTATUS, Müll.
CERTHIA NOTATUS, P. L.S. Müller, Syst. Nat. Suppl., 1776, p. 99.
NECTARINIA NOTATA, M. E. et Grand., p. 283, PI. 106.
NECTARINIA ANGLADIANA, Hartlaub, p. 89.
A. C. G. sauf S.-O. et H. P.
(1) Signalé par VERREAUX. avons suivi SCLATER, en la comprenant parmi
(2) La position systématique du genre Fal- les Sturnidés, bien que cette attribution ne soit
culea est, à la vérité, tout à fait incertaine. Nous pas satisfaisante.
132 MADAGASCAR.
CYNNIRIS SOUIMANGA SOUIMANGA, Gmel.
CERTHIA SOUIMANGA, Gmelin, Syst. Nat., 1788, I, p. 471.
NECTARINIA SOUIMANGA, M. E. et Grand., p. 277, PI. 105.
NECTARINIA SOUIMANGA, Hartlaub, p. 87.
A. C. G. sauf S.-0. et S.
**CYNNIRIS SOUIMANGA APOLIS, Hartert.
CYNNIRIS SOUIMANGA APOLIS, Hartert, Now. 200L., 1920, p. 428.
A. R. S.-O. et S.
NEODREPANIS CORUSCANS CORUSCANS, Sharpe.
NEODREPANIS CORUSCANS, Sharpe, P. Z.S., 1875, p. 76.
NEODREPANIS CORUSCANS, M. E. et Grand., p. 289, PI. 107 B, 108.
NEODREPANIS CORUSCANS, Hartlaub, p. 94.
A. R. E.
**NEODREPANIS CORUSCANS HYPOXANTHA, Sal. (voir PI. 10).
NEODREPANIS HYPOXANTHA, Salomonsen, L'Oiseau et la R. F. O., 1934, p. 4.
R. R. Forêts des hauts plateaux ().
ZOSTEROPIDES
ZOSTEROPS MADERASPATANA MADERASPATANA, L.
MOTACILLA MADERASPATANA, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 334.
ZOSTEROPS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 291, PI. 113 (partim).
ZOSTEROPS MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 120.
A. C. E.
**ZOSTEROPS MADERASPATANA AMPOTAKAE, Sal.
ZOSTEROPS MADERASPATANA AMPOTAKAE, Salomonsen, P. Z.S., 1934, p.
A. C. S.-O.
RO
to
Lo
**ZOSTEROPS MADERASPATANA ANALOGA, Sal.
ZOSTEROPS MADERASPATANA ANALOGA, Salomonsen, Nov. z001., 1934, 2, p. 208.
A. R. H. P. (Ankaratra).
**ZOSTEROPS HOVARUM, Tristr.
ZOSTEROPS HOVARUM, Tristram, Ibis, 1887, p. 235.
R. R. Connu seulement par le type du Musée de Liverpool. Vraisemblablement originaire des
forêts des hauts plateaux, et peut-être éteint.
(1) Peut-être éteint, serait à rechercher, par hauts plateaux. N'est connu que par 2 spéci-
exemple à Tsinjoarivo dans les forêts des mens du British Museum
OISEAUX. 133
MOTACILLIDES
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, Hartl.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1860, p. 94.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, M. E. et Grand., p. 349, PI. 133.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS, Hartlaub, 1877, p. 193.
MOTACILLA FLAVIVENTRIS ICTERICA, Sclater, S. A. Æ., p. 337.
C. G. sauf S.-0.
ALAUDIDÉS
MIRAFRA HOVA, Hartlaub.
MIRAFRA HOVA, Hartlaub, Journ. f. Orn., 1860, p. 116.
ALAUDA HOVA, M. E. et Grand., p. 456, PI. 183 (partim).
ALAUDA HOVA, Hartlaub, 1877, p. 221.
CMEMPARONNE O0:
PLOCÉIDES
NELICURVIUS NELICOURVI, Scop..
PARUS NELICOURVI, Scopoli, Del. Faun. et Flor. Insubr., 1786, II, p. 96.
PLOCEUS PENSILIS, M. E. et Grand., p. 446, PI. 179.
HYPHANTORNIS PENSILIS, Hartlaub, p. 210.
A. GC. E. et N:-0.
FOUDIA MADAGASCARIENSIS MADAGASCARIENSIS, L.
LOXIA MADAGASCARIENSIS, Linné, Syst. Nat., 12e éd., 1766, I, p. 300.
PLOCEUS MADAGASCARIENSIS, M. E. et Grand., p. 446, PI. 181.
FOUDIA MADAGASCARIENSIS, Hartlaub, p. 212.
C. H. P. (Prairies et terrains découverts).
**FOUDIA MADAGASCARIENSIS OMISSA, Rothschild (voir p. 11).
FoupiA oMissA, Rothschild, Bull. B. O. C., 1912, p. 26.
À. R. E. N.-E. N. (Forêts) également dans les forêts du Centre (Manjakatompo).
FOUDIA SAKALAVA SAKALAVA, Hartlaub.
PLOCEUS SAKALAVA, Hartlaub, Beitr. Faun. Mad., 1861, p. 54.
PLOCEUS SAKALAVA, M. E. et Grand., p. 453, PI. 178.
PLOCEUS SAKALAVA, Hartlaub, 1877, p. 209.
A. R. N. N.-O.
134 MADAGASCAR.
**FOUDIA SAKALAVA MINOR, Del. et Berl.
FOUDIA SAKALAVA MINOR, Delacour et Berlioz, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 4.
A. C. O. S.-0.
SPERMESTES NANA, Puch.
PYRRHULA NANA, Pucheran, Rev. z001., 1845, p. 52.
SPERMESTES NANA, M. E. et Grand., p. 455, PI. 183 (partim).
SPERMESTES NANA, Hartlaub, p. 219.
C. G. (Prairies, endroits découverts).
CORVIDES
CORVUS ALBUS, Müll.
Corvus ALBUS, P. L. S. Müll., Syst. Nat. Suppl., 1786, p. 85.
CORVUS SCAPULATUS, M. E. et Grand., p. 444, PI. 177.
CORVUS SCAPULATUS, Hartlaub, p. 201.
AAC Ge
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE PREMIER
ÉTUDE DES ESPÈCES DÉCRITES DEPUIS 1885
JUSQU’A CE JOUR
La publication de l’ouvrage de MILNE EbWaARDSs et GRANDIDIER a été
achevée en 1885. Depuis lors, le mouvement ornithologique mondial s’est
développé, et Madagascar a été l’objet de nombreuses recherches, dont
le détail a été exposé dans notre chapitre premier.
Depuis 1885, les ornithologistes ont décrit une soixantaine de formes
malgaches nouvelles : espèces, sous-espèces, voire même genres. On trou-
vera ci-après l’étude détaillée de toutes ces formes. Elle constitue à
proprement parler, le véritable supplément de l’ouvrage mentionné ci-
dessus. Celui-ci avait été conçu dans un esprit uniquement faunistique,
seul point de vue auquel on püût se placer, pour des études semblables,
à une époque où la biogéographie n’avait qu’un aspect purement statis-
tiqueet n’ouvrait dèslors aucun des aperçus généraux familiers aux natura-
listes d'aujourd'hui. La première partie de notre travail s’est, au contraire,
inspirée des conceptions modernes, selon lesquelles la biogéographie
constitue un ensemble complexe où entrent l'écologie — étude des
milieux biologiques — l’éfhologie — étude de la biologie des êtres vivants
étudiés — la chorologie — étude des aires, — et enfin la paléontologie, et
la paléogéographie. |
A ces différents égards, l’étude de l’avifaune malgache est pleine
d'enseignements d’un haut intérêt.
Notre seconde partie comporte, on l’a vu, le catalogue systématique,
136 MADAGASCAR.
mis à jour, des oiseaux de Madagascar. C’est là un compendium essen-
tiellement documentaire.
Ainsi le lecteur pourra, nous l’espérons, se former une idée claire, précise
et complète de cette si remarquable avifaune malgache si riche, si inté-
ressante et si attachante à tant de points de vue.
FAMILLE DES PODICIPIDÉS
PODICEPS RUFOLAVATUS, Delacour.
PODICEPS RUFOLAVATUS, Delacour, L’Oiseau et la Revue française d'Ornithologie, IX, 1, 1932, p.6.
Type au Muséum de Paris.
Description originale : « Dessus de la tête d’un noir profond passant
au noir brun sur le reste du dessus du corps et les ailes, sous-alaires et
vexille interne des rémiges secondaires blancs. Dessous du corps blanc
sale ou mélangé de grisâtre; et lavé plus ou moins fortement et irrégu-
lièrement de fauve roux, surtout sur les flancs, avec une large zone pec-
torale sombre rejoignant de chaque côté la couleur du dos. Bec 14-15 mm.
(4); 11-13 mm. (&); — Tarse 30-35 mm. ». Ces chiffres sont véritable-
ment inexplicables, et proviennent sans doute de quelque erreur de
transcription, car dans une étude sur les Grèbes de Madagascar (datée
de 1933), l’auteur a indiqué lui-même la longueur de 26-28 mm. pour le
bec du & et 22-26 mm. pour celui de la femelle! Le bec du Grèbe de
Pelzeln mesure de 20 à 25 mm.
Cette rectification nécessaire étant faite, nous pouvons dire que cette
espèce se distingue assez nettement de P. ruficollis pelzelnii par sa taille
plus forte, son bec plus long, sa bande pectorale brune et non grise, et
ses parties inférieures toujours lavées fortement de roux et jamais
blanches. Le Grèbe castagneux malgache a en outre la gorge blanche, et
les joues marquées de roux.
Le P. rufolavatus typique a, au contraire, la gorge entièrement rousse;
d’après DELACOUR, l’espèce serait dimorphe, avec deux phases de plu-
OISEAUX. 137
mages, car certains spécimens ont la gorge claire. Il s’agit peut-être d’une
différence d'âge.
La Grèbe castagneux d'Afrique (P. ruficollis capensis) se rencontre aussi
à Madagascar, spécialement sur la côte Ouest, où il paraît n’être qu’un
visiteur accidentel. On peut facilement le distinguer de la présente espèce
par sa taille, ses parties inférieures blanches et sa face bien plus foncée.
Le Podiceps rufolavatus a été découvert par la mission franco-anglo-
américaine sur le lac Alaotra. C’est M. CHapiN du Muséum de New-York
qui, en examinant le matériel recueilli par la mission, attira l’attention de
M. DELacour sur ce grèbe qui lui semblait nouveau. L’espèce paraît
étroitement localisée, et habite le lac Alaotra et les marais qui l’avoi-
sinent. Sans doute la retrouvera-t-on dans le lac Itasy, et dans d’autres
marais du centre de Madagascar.
De nouvelles investigations à ce sujet paraissent désirables, comme
aussi pour éclaicir la succession des plumages de cet oiseau aux diffé-
rents âges. Les différences de coloration qui ont été constatées ne sau-
raient être rapportées à un « plumage éclipse » non pas, comme il a été
supposé, parce que des oiseaux le portant ont été tués en état de se
reproduire, mais parce que ce phénomène très particulier ne se rencontre
jamais chez les Grèbes, dont la mue est simple.
FAMILLE DES PHALACROCORACIDÉES
PHALACROCORAX AFRICANUS PICTILIS, Bangs.
PHALACROCORAX AFRICANUS PICTILIS, Bangs, Bull. of the Museum of Comparative 20ology, Cam-
bridge (U. S. A), février 1918, p. 500.
HALIEUS AFRICANUS, Hartlaub, Die Vogel Madagascars, 1877, p. 398.
GRACULUS AFRICANUS, Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et politique de
Madagascar, XII, Oiseaux, p. 685, PI. 282 et 283.
Type au Muséum de Cambridge (Massachusetts, U. S. A.).
Semblable au Phalacrocorax africanus africanus, mais plus grand;
rectrices plus longues; taches des couvertures alaires plus allongées et
s'étendant jusqu’à l'extrémité des plumes. Dimensions : Aile, 218-230 mm.
OISEAUX, 18
138 MADAGASCAR.
(chez les deux sexes). Queue 163-171 mm. Chez le type, P. a. africanus,
les ailes ne mesurent que 200-215 mm. et la queue 142-154 mm. Cette
forme a été distinguée par BANGs en 1918, d’après 20 spécimens récoltés
dans l'Ouest de Madagascar par M. F. R. Wuzsin, en 1915. (Type de
Mævatanana.) Elle avait été, jusqu'alors, confondue avec la forme
typique d’Afrique.
Au sujet de la biologie et de la répartition de cette espèce, nous n’avons
rien à ajouter à ce qu’en ont écrit HARTLAUB et A. GRANDIDIER.
FAMILLE DES ANHINGIDÉS
ANHINGA RUFA VUISINI, Bangs.
ANHINGA VULSINI, Bangs, Bull. of the Museum of Comparative 20ology, Cambridge (U. S. A),
février 1918, p. 501.
PLOTUS MELANOGASTER, Hartlaub, Die Vogel Madagascar, 1877, p. 396.
PLOTUS MELANOGASTER, Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et politique de
Madagascar, XIT, Oiseaux, p. 690. :
ANHINGA RUFA VUILSINI, Sclater, Systema Avium Æthiopicarum, 192%, p. 22.
Type au Muséum de Cambridge (Massachusetts, U. S. A.).
Cette forme, longtemps considérée comme identique à l’Anhinga
melanogaster (Gmel.) de la région indo-malaise, en diffère par l’absence
de blanc, sa gorge tachée de brun, et son cou brun foncé.
Elle diffère d’autre part de la forme type d'Afrique, À. rufa rufa(Daud.)
par ses couvertures alaires tachées de blanc (la couleur fauve qu’on
constate parfois est due à l’action extérieure de la latérite, charriée en
temps de crue, par les eaux des cours d’eau malgaches). Les ailes de
l’'Anhinga de Madagascar sont complètement dépourvues de la bande
brune qui se rencontre chez la forme d’Afrique; la partie inférieure du
cou est brune, et non plus marron.
Dimensions. Aile : 335-350 mm. (4); 330-350 (9); Bec : 78-80 (&); 77 (9).
BANGs a fait justement remarquer combien curieuse était cette forme
d'Anhinga malgache, très distincte, mais présentant des caractères inter-
médiaires entre la forme d'Afrique et la forme des régions indo-malaises,
auxquelles, suivant les auteurs, elle a, tour à tour, été rapportée.
OISEAUX. 139
En réalité, elle doit être considérée comme une sous-espèce de l’Anhinga
rufa, cette espèce étant répandue depuis la Syrie (À. r. chantrei) jusqu’à
l'Australie (A. r. novae-hollandiae) en passant par l'Afrique (A. r. rufa)
et l’Asie tropicale (A. r. melanogaster); cette vaste répartition attestant
l'ancienneté du groupe.
La biologie de l'Anhinga malgache a été étudiée à l’article Plotus mela-
nogaster de l'ouvrage de MIzNE EpwarDs et GRANDIDIER. Nous ny
ajouterons que deux faits : l’habitude pour cet oiseau de nager entière-
ment immergé, laissant seulement sortir le cou et la tête, Au vol, le cou
est tendu, sauf à la base où il fait un court repli; Hartert a donné de la
chose une très bonne figure ().
Ajoutons que l’Anhinga malgache est commun sur tous les lacs inté-
rieurs ou côtiers de l’île : lac Alaotra, lac Itasy, lac Kinkony, lac Tsimanam-
petsotsa, etc.
FAMILLE DES ARDÉIDÉS
EGRETTA DIMORPHA, Hartert.
EGRETTA DIMORPHA, Hartert, Bull. British Ornith. Club, 1914, XXXV, p. 14.
ARDEA GULARIS, Hartlaub, Die Vôgel Madagascars, 1877, p. 299.
ARDEA GARZETTA, Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et politique de
Madagascar, XII, Oiseaux, p. 549.
ARDEA GULARIS, id, XII, Oiseaux, p. 551.
DEMIEGRETTA DIMORPHA, Sclater, Systema Avium Æthiopicarum, 1924, p. 27.
Type autrefois au Muséum de Tring, aujourd’hui au Muséum de New-York.
Ce très remarquable Héron diffère nettement des Garzettes vraies par
sa taille plus forte, son bec plus fin et plus pointu, ainsi que par ses tarses
plus minces et plus allongés.
Sa coloration est dimorphe : certains sujets sont d’un blanc pur;
d’autres d’un gris ardoise foncé, avec les couvertures primaires blanches,
formant une bande blanche très visible sur l’oiseau au vol.
Certains spécimens sont pour ainsi dire intermédiaires, étant plus ou
moins largement marqués de blanc sur les parties inférieures et sur le cou.
(1) Cf. HARTERT, Die V6g. der Pal. Fauna, I, p. 1401.
140 MADAGASCAR.
Il faut insister sur ce fait que ce dimorphisme n’est nisexuel,nisaisonnier.
Les pattes sont noires, mais les doigts sont jaunes. Ceci aussi est carac-
téristique.
Les auteurs antérieurs avaient séparé les deux formes sous deux noms
spécifiques différents.
SCLATER avait proposé de distinguer ces hérons du genre EGRETTA,
et d’en faire un genre spécial : Demiegretta. Mais HARTERT () a très jus-
tement réfuté ces vues, faisant ressortir que le dimorphisme ne pouvait
être invoqué comme caractère générique dans la famille des Ardéidés.
Cet oiseau est répandu dans tout l’ensemble de l’île. Il fréquente aussi
bien les rivages maritimes que les marais et les fleuves de l’intérieur, et,
comme le présumait fort bien HARTERT, ne fréquente pas les rivages
rocheux.
Cette espèce remplace à Madagascar l’Egretta garzetta qu’on ne paraît
pas y avoir jamais rencontrée; les spécimens dénommés ainsi appartien-
nent tous à la forme blanche d’E. dimorpha et n’avaient point été sérieu-
sement examinés avant la découverte d'HARTERT.
Le dimorphisme de cette espèce, nous l’avons dit, n’est ni sexuel, ni
saisonnier. Mais il semble que la forme grise ait une tendance nette à
prédominer dans le Sud-Est de Madagascar.
FAMILLE DES PLÉGADIDÉS
LOPHOTIBIS CRISTATA URSCHI, Lavauden.
LOPHOTIBIS CRISTATA URSCHI, Lavauden, Alauda, 1929, p. 233.
Type au Muséum de Paris.
La forme type, Lophotibis cristata cristata (Bodd.) est, à l’âge adulte,
d’un brun marron ferrugineux, avec les couvertures alaires blanches.
La tête porte une huppe d’un vert bronzé, avec le centre largement garni
de plumes blanches. Quelques scapulaires, et les rectrices sont également
d’un vert bronzé.
(1) Cf. E. HARTERT, Novüates z0ologicae, XXXII, 1995, p. 271.
OISEAUX, 141
Le L. c. urschi a des teintes beaucoup plus vives et plus claires. Il est
d’un roux ferrugineux vif, sans aucune tendance au brun. La huppe ren-
ferme beaucoup moins de blanc. L'ensemble de la huppe et les rectrices
sont violet métallique et non pas vert bronzé.
Un peu plus grand que la forme type : Aïle : 325-370 mm. (&); 314-
33 mm. (©).
Bec également un peu plus long. Le bec est vert d’eau clair et les pattes
sont rouge corail clair, comme chez L. c. cristata (et non point rouge foncé,
comme l'indique inexactement GRANDIDIER). La forme type était seule
connue jadis : « Les Lophotibis, écrit GRANDIDIER (1), ne se trouvent que
dans les grandes forêts de l'Est et du Nord-Est de Madagascar. »
Le L. c. urschi habite au contraire l'Ouest et le Sud-Ouest de l’Ile,
depuis Analalava jusqu'à Tuléar.
Dans l'Ouest, l’Akohoanala ) vit un peu, aux migrations près, à la
manière de notre bécasse de France. Il fréquente de préférence les bas-
fonds et les ravins où il trouve encore un peu de l'humidité qui lui est
nécessaire. Il s’aventure volontiers dans la mangrove, bien qu’il ne soit
pas l’hôte des terrains vraiment salés.
FAMILLE DES ANATIDES
THALASSORNIS LEUCONOTUS INSULARIS, Richm.
THALASSORNIS INSULARIS, Richmond, Proceedings U. S. National Museum, XIX, n° 1118, 1897,
p. 678.
THALASSORNIS LEUCONOTA, Hartlaub, Die Vôgel Madagascars, 1877, p. 366.
THALASSORNIS LEUCONOTA, Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et poli-
tique de Madagascar, XII, Oiseaux, p. 735.
Type au Muséum de Washington (U. S. Nat. Museum).
Semblable au Thalassornis leuconotus leuconotus d'Afrique, mais plus
petit; calotte d’un noir plus intense; abdomen plus foncé; plumes de la
(1) Cf. M. E. et GRAND. loc. cit, p. 538. Cauche et de Flacourt. Ce nom lui à sans doute
(2) Akohoanala (prononcez Akouanale) est le été donné en raison des couleurs métalliques de
nom indigène du Lophotibis. C’est une contrac- sa huppe, et surtout de l’excellence de sa chair,
tion usuelle pour Akoholahy anala, littérale- qui est vraiment remarquable.
ment : Coq des Bois. C’est le « Faisan » de
142 MADAGASCAR.
queue plus foncées et plus étroites; raies transversales noires plus mar-
quées; tête, gorge et poitrine plus grises, moins brunes. Dimensions :
Aile : 0 m. 140 (chez le type 0 m. 158) (&); 0 m. 133 (chez le type 0 m. 160)
(9). — Bec : 0 m. 034 (chez le type O m. 042) (&); 0 m. 031 (chez le type
O m. 040) (©).
Cette forme a été distinguée du type d'Afrique par le Dr Cx. W. Ricx-
MOND, d’après des spécimens récoltés par le Dr W. L. ABBoTT, en 1895, à
Madagascar. Nous avons déjà vu la signification biogéographique de
semblables distinctions, parfaitement objectives.
Ce canard à dos blanc, généralement répandu, à Madagascar, est très
sédentaire et bouge fort peu.
Pour les détails de sa répartition et de sa biologie, nous n’avons rien
à ajouter à ce qu’en ont déjà écrit HARTLAUB et A. GRANDIDIER.
NYROCA NYROCA INNOTATA, Salvad.
NYROCA INNOTATA, Salvadori, Bull. British Ornith. Club, 1894, p. 11.
AYTHYA NYROCA, Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et politique de
Madagascvr, XIX, Oiseaux, p. 734, PI. 275 A, fig. 4.
Type au British Museum.
Cette forme est assez voisine de N. n. nyroca, mais est un peu plus
grande, sans tache blanche au menton, sans collier noir, et avec les
plumes du dos d’un brun plus clair. L’œil est brun roux, sauf chez les
mâles adultes où il est blanc.
Cette forme diffère peu de N. n. brunnea, de l'Afrique orientale et méri-
dionale, qui a les parties inférieures brunes, et qui diffère à peine elle-
même de N. n. erythrophlalma de l'Amérique du Sud. Cette ressemblance
(qu'il faut comparer avec ce qui se passe pour les Dendrocygna) fait res-
sortir que ce groupe a une immense répartition géographique, ce qui
semble démontrer une grande ancienneté.
Le N. n. innotata existe à Madagascar sur les lacs des hauts plateaux
(lac Alaotra, lac Itasy, etc.), où il n’est pas rare. On n’est pas fixé avec
exactitude sur les causes de ce très remarquable endémisme.
OISEAUX. 143
FAMILLE DES CHARADRIIDÉS
CHARADRIUS THORACICUS, Richm.
ÆGIALITIS THORACICA, Richmond, Proc. Biol. Soc. of Washington, X, 14 mars 1896, p. 53.
Type au Muséum de Washington (U. S. Nat. Museum).
Front blanc. Vertex et lorums noir. Tête et nuque d’un brun roussâtre
clair. Une bande noire, surmontée d’un trait blanc, part de l’œil et va
jusque sur la nuque. Un large collier noir complet fait tout le tour du
corps, y compris la poitrine et le haut du dos. Dos et ailes d’un brun rous-
sâtre clair. Rémiges primaires et rectrices plus foncées. Ventre blanc
jaunâtre.
Dimensions : Aïle : 107 mm. Tarse : 30 mm.
L'existence de ce Pluvier était parfaitement connue de GRANDIDIER
qui l’avait expressément mentionnée (4), mais qui n’avait pas paru atta-
cher une valeur spécifique à la continuité du collier pectoral. Cet auteur
avait rapporté à Ch. pecuarius, les spécimens malgaches recueillis par
LanTz en 1882. L'espèce, bien que rare, existe sur toutes les côtes mal-
gaches, aussi bien à l’Est, d’où provient le type de RIcHMOND, rapporté
de Lolohoka (Côte Est) par le DT ABBoTT, qu’à l'Ouest, où la mission
franco-anglo-américaine a recueilli 3 spécimens à Androka, en mars 1930.
La biologie de cet Oiseau est la même que celle des autres espèces de
petits pluviers.
FAMILLE DES RALLIDES
PORZANA OLIVIERI, Grand. et Berlioz (voir PI. 3).
PORZANA OLIVIERI, G. Grandidier et Berlioz, Bulletin de l’Académie malgache, nouvelle série, XI,
1928, p. 83 (publié en 1929) avec pl.
AMAURORNIS OLIVIERI, Delacour, L'Oiseau et la Rev. franc. d’Ornithologie, 1932, p. 27.
Type au Muséum de Paris.
Manteau, dos, scapulaires et couvertures alaires brun rougeâtre foncé.
Cou et parties inférieures gris ardoisé foncé, lavé de brun sur le vertex
(1) Cf. M. E. et GRAND. loc. cit, p. 511-512.
144 MADAGASCAR.
Rectrices plus ou moins décomposées, gris foncé. Sous-caudales rousses.
Iris rouge, cerclé de rose; bec jaune verdâtre, lavé de rouge à la base;
pattes rouge rosé; ongles bruns.
Dimensions : Aile : 96 mm.; Bec 23 mm. 5; Tarse 36 mm. Doigt médian
armé 47 mm. — Sexes semblables.
Poussin couvert de duvet noir, comme le poussin des autres Poules
d’eau.
Ce Rallidé a été découvert en 1927 par un préparateur de l’Académie
malgache à Antsalova, province de Maintirano (0.). Il a été retrouvé,
à vrai dire, en petit nombre, par la mission franco-anglo-américaine, dans
la région de Soalala (0.). L'espèce paraît rare, et localisée sur certains
points dans les marais de l'Ouest de l’île. Ce Rallidé présente de curieuses
affinités avec certaines formes indo-malaises. Les descripteurs le rappro-
chaient de Porzana bicolor, et M. DecAcour le classait dans le genre Amau-
rornis dont P. bicolor fait partie. Il semble bien () qu’il ne soit pas néces-
saire de subdiviser le genre Porzana.
La biologie de ce Rallidé est encore complètement inconnue.
MENTOCREX KIOLOÏDES BERLIOZI, Sal. (voir PI. 2).
MENTOCREX KIOLOÏDES BERLIOZI, Salomonsen, bis, april 1934, p. 386.
Type au British Museum.
Parties inférieures plus pâles et plus claires que chez C. kioloïdes kio-
loïdes. La tache blanche de la gorge est plus allongée vers le bas et n’est
pas bordée d’un trait noir.
Ventre rayé transversalement de gris verdâtre clair, alors que chez
kioloïdes type, les marques sont d’un brun olivâtre foncé. Le manteau
est aussi plus pâle que chez le type. La tête est entièrement couverte
d’une calotte grise. Ailes beaucoup plus pâles : marron chez kioloïdes,
olivâtres chez berliozi. La différence de coloration est immédiatement
visible, et vraiment tout à fait importante.
D'une façon générale, la différence est moins marquée chez les jeunes
(1) Cf. J. L. PETERS, Check List. of Birds of the. World.
OISEAUX. 145
individus. Ceux-ci, cependant, sont plus pâles que chez la forme type, et
peuvent. en être distingués sans difficultés.
Bec plus long : C. R. berliozi 4, 32-55 mm.; ©, 32-33; juv. 32 mm.
C. R. kioloides 4, 28-33 mm.; ©, 28-30; juv. 28 mm.
Cette forme si remarquable se rencontre seulement dans les forêts du
Nord-Ouest de Madagascar, près de Bezona et de Maromandia. Faisant
partie des récoltes de la mission franco-anglo-américaine, elle a été dis-
tinguée et décrite par le DT FINN SALOMONSEN, d’après les spécimens du
British Museum.
Ce râle est un oiseau de forêts épaisses, dont la biologie rappelle beau-
coup celle de la forme type, qui habite, comme on sait, les forêts de l’Est
de l’île.
PETERrs, en 1932, a séparé génériquement les râles de la forme kio-
loides du Canirallus oculeus (Hartl.) de l'Afrique occidentale, d’après la
structure des narines. Cette structure apparaît comme assez constante
dans l’ensemble de la famille des Rallidés et la différence entre C. oculeus
et C. kioloïdes étant par ailleurs considérable, on peut accepter les vues
de PETERS, qui traduisent une différence bien réelle entre ces râles de
Madagascar et ceux d'Afrique. Le Genre Mentocrex ainsi créé se révèle
comme très voisin des Rallicula de la Nouvelle-Guinée. C’est un nouvel et
intéressant rapprochement entre la faune malgache et la faune indo-
malaise, qui ont, nous l’avons vu, nombre d’affinités.
FAMILLE DES MESŒNATIDES
MESŒNAS UNICOLOR, Des Murs.
MESITES UNICOLOR, Des Murs, Revue de 200l., 1845, p. 176.
MESITES VARIEGATA (errore), Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et poli-
tique de Madagascar, XII, Oiseaux, p. 601, PI. 247.
MESITES UNICOLOR, Hartlaub, Die Vügel Madagascars, 1877, p. 127.
Nom indigène : Roatelo.
Il nous faut tout d’abord fixer une question de nomenclature. Le nom
de Mesites, usité très longtemps pour désigner les Oiseaux de ce genre,
OISEAUX. 19
146 MADAGASCAR.
a été introduit dans la nomenclature scientifique par deux auteurs qui
l’ont attribué à deux animaux différents : l’un, I. GEOFFROY SAINT-
HiILAIRE, au genre d’oiseaux qui nous occupe; l’autre, SCHŒNHERR, à un
coléoptère de la famille des Curculionides. En 1898, F. A. BATHER a
démontré ®) que le volume IV (2 partie) du Genera et Species Curculio-
nidum de SCHŒNHERR, dans lequel est décrit le Genre Mesites, avait paru
en janvier 1838, alors que la communication de GEOFFROY SAINT-HILAIRE
à l’Académie des Sciences était seulement du 9 avril. Conformément à la
loi de priorité, le nom de Mestles doit donc être uniquement réservé au
Curculionide, et pour l'oiseau, on emploiera Mesænas REICHENBACH
1850, de préférence à Mesilornis BONAPARTE 1855. Le nom de Mesiles
employé par les ornithologistes jusqu’à une date récente doit donc dis-
paraître et être remplacé par Mesænas.
Il existe à Madagascar deux espèces de Mesænas, qui avaient été
confondues par GRANDIDIER, qui considérait le Mesæœnas unicolor décrit
par DEs Murs en 1845 (2), comme le mâle du Mesiles variegata décrit par
GEOFFROY SAINT-HILAIRE, sans indication précise de provenance. Ce der-
nier oiseau était considéré par A. GRANDIDIER comme étant la femelle,
peut être jeune (M. E. et G., loc. cit., p. 602). Le Mesites variegata avait
été découvert par BERNIER. On sait que celui-ci explora surtout l'Ouest
et le Nord-Ouest de Madagascar (on lui doit la découverte du G. /alculea,
de l’Anas bernierti, etc.). Bref, depuis BERNIER, l’Oiseau n’avait jamais été
retrouvé.
Nous l’avons découvert, en 1929, dans l'Ouest de Madagascar, où
on ne l’avait pas cherché, alors qu'on s’obstinait à vouloir le trouver
dans la forêt orientale, où il n'existe pas. Depuis, il a été signalé par
M. Ranp à Tsarakibany, au Sud-Ouest de la montagne d’Ambre.
En somme, tout ce qui a été publié dans l’ouvrage de MINE
Epwarps et GRANDIDIER sur la morphologie, la biologie et l’ana-
tomie du Mesites variegata doit être, en réalité, attribué au Mesœnas
unicolor.
(1) Cf. Ann. and Magazine of Nat. Hist. (2) D’après un spécimen envoyé par GOUDOT
(Ser. 7, vol. I, 1898, p. 102-103). des environs de Tamatave.
OISEAUX. 147
Ajoutons que si la Planche 247, du grand ouvrage en question, repré-
sente très exactement le Mesænas unicolor, elle en fait cependant une
sorte d'oiseau d’eau, ce qui n’est nullement le cas. L'oiseau vit dans la
forêt, à la manière des râles forestiers (p. ex. Dryolymnas cuvieri). Les
deux sexes sont semblables. Il niche sur des buissons bas; et ses poussins
sont des praecoces, couverts d’un duvet noirâtre. Les œufs sont probable-
ment voisins de ceux de l’espèce suivante, mais ils sont encore inconnus.
Ajoutons qu'il est fort difficile de se procurer des Roatelo, bien que l’espèce
ne paraisse pas être très rare. Elle est, en effet, de la part des indigènes,
l’objet d’un /ady (tabou) très puissant; fort peu sont disposés à s’en
affranchir, et, le voudraient-ils, qu’il leur faudrait agir à l'insu de leurs
camarades. C’est ce qui rend très précaires les connaissances que nous
avons dela répartition géographique de cet oiseau. On sait qu’il existe au
Nord de la ligne de chemin de fer de Tamatave à Tananarive, entre
Rogez et Fito. On sait qu'il existe aux environs de Maroantsetra, et dans
la presqu'île de Masoala. Mais on ignore jusqu'où il descend vers le Sud
(Mananjary, peut-être).
MESŒNAS VARIEGATA, Geoff.
MESŒNAS VARIEGATA, I. Geoffroy Saint-Hilaire, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, VI,
1838, p. 445.
MESŒNAS VARIEGATA, Hartlaub, Die Vôgel Madagascars, 1877, p. 125.
MESITES VARIEGATA (partim), Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et
politique de Madagascar, XII, Oiseaux, p. 601, PI. 246.
Nom indigène (W.) : Tolonala.
La planche 246 de l’ouvrage de MILNE EbwWaARDS et GRANDIDIER
représente fort exactement le vrai Mesæœnas variegata. Cependant elle
le figure perché au-dessus de l’eau. Bien que cet oiseau perche quelque-
fois, il vit surtout à terre, et habite l’intérieur de la forêt, dans des
régions sèches, et toujours loin de l’eau.
L'’iris du M. variegata est rouge. Pieds et tarses gris de plomb. Bec
brun, à base rougeâtre. Il est curieux qu’on ait pensé si longtemps que
Mescnas variegata et M. unicolor représentaient les deux sexes de la
même espèce. Ces oiseaux offrent des différences de structure qui avaient
148 MADAGASCAR.
frappé Des Murs, et qu'il avait parfaitement figurées ®). Il est, en tout
cas, extraordinaire qu’on ait pu croire que M. variegata était un oiseau
jeune, alors qu'il a le bec plus long. Les pattes présentent aussi des diffé-
rences. On peut résumer ces écarts de dimensions comme suit :
M. variegata : Bec : 24-29 mm. — Tarse : 31-34 mm.
M. unicolor : Bec : 18-22 mm. — Tarse : 37-42 mm.
Le Mesæœnas variegata a, en outre, la queue plus longue.
Ces différences sont tout à fait frappantes; il est, répétons-le, surpre-
nant qu’on n’en ait pas tenu compte. Mais DEs Murs, simple amateur,
sans grande fortune et sans appuis sérieux, fut toujours tenu à l'écart des
milieux scientifiques officiels. On négligea ses affirmations, et GRANDIDIER
qui n’avait pu — et pour cause — retrouver le Mesænas variegata dans la
grande forêt de l'Est, adopta l’opinion reçue de son temps, opinion
qu'avait cependant rejetée HARTLAUB, avec une grande sagacité.
Nous avons vu que le Mesænas variegata habitait l'Ouest et le Nord de
Madagascar. C’est donc bien vainement qu’on l’avait recherché dans
les forêts de l'Est de l'Ile, où il n’existe pas.
Ces oiseaux vivent par couples; ils se tiennent à terre, courent très
bien, volent mal, et ne se décident à prendre leur vol et à se percher que
s'ils y sont forcés par l’attaque d’un carnassier, fût-ce d’un chien domes-
tique.
Le M. variegata niche, non pas à terre, mais sur des buissons peu élevés.
Le fait est intéressant, et à rapprocher de ce que nous avons vu pour les
forêts de l’Est, où aucun oiseau ne niche à terre. 11 vient à l’appui de cette
opinion que les forêts de l'Ouest de Madagascar n’ont peut-être pas tou-
jours été aussi sèches qu’aujourd’hui.
Les œufs ressemblent beaucoup à ceux du râle de genêts d'Europe
(Crex) : Fond blanc crème légèrement rosé, marqué de petites taches
anguleuses, d’un brun rougeûtre.
Nombre : 2 à 3 par ponte. Dimensions moyennes 33 mm. X 26 mm.
(1) Cf. DES MURS, Iconographie ornithologique, 1849, 2e livraison, PI. 11 et 12.
OISEAUX. 149
Les poussins (praecoces) sont couverts d’un duvet noirâtre, comme ceux
de l’espèce précédente.
Nous examinerons, à propos du Monias, les affinités véritables de ces
curieux oiseaux, qu'on a promenés d’un groupe à l’autre, dans presque
toute la série ornithologique, et qui présentent encore aujourd’hui cer-
tains côtés tout à fait énigmatiques.
MONIAS BENSCHI, Oust. et G. Grandidier (voir PI. 4 et 5).
MonrAS BENSCHI, Oustalet et Grandidier, Bulletin du Muséum de Paris, 1903, IX, p. 11.
Figuré par Hartert, Novitates z0ologicae, 1912, p. 273, PI. 1.
Nom indigène : Naka.
Type au Muséum de Paris.
4 ad. Parties supérieures d’un brun foncé. Rémiges et rectrices de
même coloration. Tête portant un mince soureil blanc. Lorums et région
parotique d’un brun roux. Cou et poitrine blancs, avec des larmes noires
bien marquées; bas-ventre d’un brun enfumé, avec les plumes striées
transversalement de blanchâtre.
© ad. Parties supérieures quelque peu plus claires. Cou et poitrine
largement marquées de roux de rouille, sans larmes noires. & juv. sem-
blable au & ad, mais les côtés du cou sont maculés de roux, et le pourtour
des taches de la poitrine est également coloré en roux.
Q juv. semblable à la © ad. Mais le centre des macules rousses de
la poitrine est marqué de noir.
Iris : rouge carmin chez les adultes, brun noisette chez les jeunes, pattes
rouge corail; bec brun avec la base de la mandibule inférieure rouge.
Poussin couvert de duvet brun, à sourcil marqué. Bec droit. Pattes
très fortes déjà colorées en rouge clair.
Dimensions (sexes semblables). Aïle : 130 mm. Queue : 150 mm.
Bec : 40 mm. Tarse : 35 mm.
Cette espèce extraordinaire a été décrite en 1903 par OUSTALET et
G. GRANDIDIER d’après un spécimen tué aux environs de Tuléar par
l'administrateur BENSCH.
Le Monias benschi est localisé dans une très petite région de Mada-
150 MADAGASCAR.
gascar, au Nord-Est de Tuléar, entre le Fiherenana et le Mangoky.
Il y habite les parties les plus reculées des forêts sèches, et ne vient
que rarement dans les cultures indigènes.
Son régime alimentaire paraît mixte, à la fois frugivore et granivore.
Les Monias, fort farouches, vivent en bandes, toujours à terre. Ils
marchent en hochant la tête et la queue, et courent parfois fort vite, en
rasant le sol et en s’arrêtant de temps à autre, en levant la tête. Ils volent
mal, et ne prennent l’essor qu’à la dernière extrémité, s’ils y sont forcés
par l'attaque d’un carnassier : Fosa (Cryploprocta), Vontsira (Galidictis)
même à l’aboi d’un chien. Ils se perchent alors, comme les pintades, et
injurient copieusement leur ennemi, du haut de leur perchoir.
Leur cri d'appel est très spécial, et peut être rendu comme suit :
Crrrr.… Ké Ké Ké Ké Ké.
Le Monias niche sur des arbustes, ou à la fourche de petits arbres à
1 m. 50 ou 2 mètres du sol; il pond en général deux œufs. Ces œufs sont
très gros, relativement à la taille de l’oiseau; ils ont un peu la forme de
ceux des Gangas, c’est-à-dire qu'ils sont subcylindriques, allongés, les
deux bouts semblables; le fond est blanc crème, à reflets bleuâtres, et
parsemé de taches variant du brun rouge au noir violacé, parfois un peu
rubaniformes, rappelant, en somme, certaines taches des œufs de bruants.
Dimensions : 40 mm. x 28 mm.
Le poussin, très précoce, suit ses parents dès les premiers jours de son
éclosion.
*
* *%
Le nom de Monias (à rapprocher du grec uoy:;, seul) a été créé par OusrA-
LET et G. GRANDIDIER pourindiquer l'isolement complet que lui paraissait
présenter cette espèce dans la classe des oiseaux. Depuis lors, on l’a placée
dans bien des groupes; sans grande certitude, d’ailleurs. Une chose paraît
aujourd’hui certaine : les Monias doivent être rapprochés des Mesænas :
la pterylation des deux genres, et notamment la disposition des plaques
de duvet, l’absence de plumes sur la base arrière du cou, l’absence de
OISEAUX. 151
glande uropygienne les rapprochent très évidemment, bien que la dispo-
sition, par exemple, des plaques de duvet, présente quelques diver-
gences de détail.
D'autre part, la découverte que nous avons faite des œufs et des
poussins du Monias benschi et du Mesænas variegata nous permettent de
rapprocher ces deux genres de la famille des Rallidés.
Ces affinités, MILNE EpwaARDS et GRANDIDIER, d’abord (1), HARTERT
ensuite (?) les avaient pressenties. Et si le Dr Percy LowE les avait reje-
tées, c’est après avoir été tenté de les admettre (®). Elles sont aujourd’hui
indéniables, et nous avons contribué à les démontrer (#. Peu importe
qu'on veuille former de ces oiseaux un ordre nouveau. La conception
des ordres, des sous-ordres, des superfamilles, dans la classe des oiseaux,
n’est pas encore suffisamment étayée sur des données paléontologiques
pour qu’on puisse affirmer comme certaines les affinités plus ou moins
contradictoires qui résultent de la morphologie externe, de la ptéryla-
tion, et de l’anatomie des espèces.
L'essentiel, c’est que le caractère archaïque des Monias (comme des
Mesænas) ne fait aucun doute, et c’est comme des oiseaux voisins des
ancêtres des râles qu’il convient de les considérer.
FAMILLE DES PHASIANIDÉS
COTURNIX DELEGORGUEI, Deleg. (voir PI. 6).
COTURNIX DELEGORGUEI, Delegorgue, Voyage dans l'Afrique australe, 1847, II, p. 615.
Le mâle de cette caille a les parties supérieures brunes, chaque plume
marquée longitudinalement de blanc sur le rachis. Un sourcil blanc,
(1) Cf. MILNE EDWARDS et GRANDIDIER, loc. P. Z. S., Loncon, 1924, p. 1131-1152.
cit, p. 603 (article sur le Mesites).
(2) Cf. HARTERT, Nov. Zool., 1912, p. 373.
(3) Cf. LOwWE (PERCY R.), On the Ana-
tomy and systematic Position of the Mada-
gascar Birds Mesites (Mesœnas), with a
Preliminary Note of the Osteology of Monias.
(4) Cf. L. LAVAUDEN et H. POISSON, Contri-
bution à l'étude de l'anatomie du Monias benschi,
L'Oiseau, X, IT, novembre 1929, p. 665-670.
L. LAVAUDEN, Note préliminaire sur les Oiseaux
appartenant aux genres Mesœnas et Monias,
Alauda, 3, 1931, p. 395-400.
152 MADAGASCAR.
bien marqué. Le ventre est noir, avec les flancs d’un roux vif, flamméchés
de brun, et avec un trait blanc sur le rachis de quelques plumes.
La gorge blanche, porte une sorte d’ancre noire, partant de la base
inférieure du bec, et formant un collier, tranchant sur le blanc de la
gorge. Pattes rougeâtres. Iris brun.
Les femelles sont presque semblables. Mais les petites couvertures des
ailes portent des mouchetures transversales jaunâtres, analogues à celles
qui se rencontrent chez les femelles des perdrix grises, en France. Les
jeunes rappellent les jeunes de la caille commune; mais ils ont les parties
supérieures sensiblement plus foncées. Leur gorge est blanche, sans indi-
cation de l’ancre noire si caractéristique des adultes. Dimensions ana-
logues à celles de la caille d'Europe :
Aile : 100-110 mm.; tarse : 26-30 mm.; bec : environ 8 mm.
L'existence à Madagascar de cette curieuse caille africaine était restée
inconnue des naturalistes jusqu’à ces dernières années. C’est d’autant
plus étonnant qu’un couple, correctement étiqueté, existe au Muséum de
Saint-Denis (La Réunion) où il avait été rapporté par LANTz en 1873. Ce
couple provient de Nosy-Bé. Nous avions signalé l’existence de la Caille
arlequine à Madagascar dès 1929, avant de connaître l'existence des
deux spécimens ci-dessus, d’après l’existence d’un autre spécimen au
Musée de Tananarive (4), spécimen dont il n’a pas été possible d’établir
exactement la localité d’origine.
Cette caille qui se rencontre normalement dansl’Afrique australe habite
l'Ouest et le Nord-Ouest de Madagascar; elle n’y est pas commune.
Nous l’avons rencontrée près d’Ambato-Boina et aussi près d’Ambanja
(Prov. de Nosy-Bé). La mission franco-anglo-américaine a recueilli
plusieurs exemplaires dans le Nord de l'Ile, au Sud de la Montagne
d'Ambre.
Cette caille paraît sédentaire à Madagascar, et elle y niche. Nous avons
trouvé à Ambanja en février 1930, un jeune qui n’aurait pu encore, vu
l’état de son plumage, traverser le canal de Mozambique.
(1) Cf. L. LAVAUDEN, Journal für Ornithologie, 1929, IT, p. 284.
OISEAUX. 153
Les spécimens malgaches ne paraissent pas différer sensiblement de
ceux de l'Afrique australe. Mais les premiers sont encore trop peu nom-
breux pour qu’on puisse émettre à ce sujet un avis définitif, et il est
possible que, plus tard, on soit amené à distinguer une sous-espèce mal-
gache de la caille de Delegorgue.
FAMILLE DES COLUMBIDÉS
VINAGO AUSTRALIS XENIA, Sal.
TRERON AUSTRALIS XENIA, Salomonsen, {bis, 1934, p. 386.
Type au British Museum.
Ce pigeon vert est distinctement plus pâle et plus clair que la forme
de l'Est; les parties gris bleu du plumage sont plus pures, plus gris perle,
moins violacées. Chez la forme orientale, le vert est plus foncé, et le jaune
plus vif.
SALOMONSEN prend soin de faire remarquer que ces différences sont
constantes, et visibles aussi bien sur les spécimens en plumage frais
que sur ceux en plumage usé.
Dimensions semblables à celles de V. a. australis, mais peut-êtreun peu
plus grandes.
Cette sous-espèce se rencontre dans l'Ouest de Madagascar, notam-
ment depuis Analalava jusqu’à Tuléar. Comme on pouvait s’y attendre
dans le Nord de l’Ile (Sud de la Montagne d’Ambre), il y a passage pro-
gressif de la forme de l'Ouest à la forme type. Il n’est même pas impos-
sible que cette division élémentaire en deux sous-espèces ne doive encore
être modifiée : les spécimens du Nord-Est de Madagascar (Maroantsetra)
et ceux du Sud-Est (Nord de Fort-Dauphin) devront peut-être être
aussi séparés à l’avenir, bien que M. DELAcOUR à l’attention duquel ces
différences avaient été signalées, ait écrit qu'il était « impossible de
séparer cette espèce en races géographiques ( »,
(1) Cf. L'Oiseau et la R. F. 0., 1932, p. 34.
OISEAUX. 20
154 MADAGASCAR.
FAMILLE DES STRIGIDÉS
TYTO ALBA HYPERMETRA, Grote.
TYTO ALBA HYPERMETRA, Grote, Ornith. Monatsberichte, XX XVI, 3, 2 mai 1928, p. 79.
STRIX FLAMMEA, Milne Edwards et Grandidier, Histoire physique, naturelle et politique de
Madagascar, XII, Oiseaux, p. 111.
STRIX FLAMMEA, Hartlaub, Die Vôgel Madagascars, 1877, p. 52.
TYTO ALBA AFFINIS, Sclater, Systema Avium Æthiopicarum, 1924, p. 237.
Type au Muséum de Berlin.
Forme semblable à T. a. alba, mais sensiblement plus grande.
Dimensions : Aïle 300-320 mm.
L’effraie malgache que les anciens auteurs ne distinguaient pas du
type d'Europe avait été réunie, plus récemment, à la forme de l’Afrique
centrale (Tyto alba afjinis, Blyth); mais elle est, en réalité, plus forte, et
doit en être séparée. La forme africaine, en effet, ne mesure guère plus
de 300 mm. de longueur d’aile; généralement de 280 mm. à 290 mm.
HARTLAUB (loc. cit., p. 52) avait déjà annoncé cette distinction possible,
et HARTERT l'avait également pressentie (1). L’effraie semble constituer
un type de rapace nocturne fort ancien, très cosmopolite, et donnant
naissance à de nombreuses sous-espèces géographiques, au nombre
d'environ 25, répandues sur le globe entier, y compris l’Australie et
l'Amérique du Sud. Cette vaste distribution géographique, pour un
oiseau en somme très sédentaire, atteste la grande ancienneté de l’espèce.
La répartition à Madagascar et la biologie de cet oiseau ont été traitées
par A. GRANDIDIER. Nous n’avons rien à y ajouter.
FAMILLE DES CUCULIDÉS
COUA CRISTATA DUMONTI, Delacour.
COUA CRISTATA DUMONTI, Delacour, L'Oiseau et la Revue française d’Ornithologie, 1931, p. 475.
Type au Muséum de Paris.
Ce Coua est intermédiaire entre Coua cristata cristata, du Nord, et
C. c. pyropyga, du Sud-Ouest. Ses parties supérieures sont plus claires que
(1) Cf. HARTERT, Die Vügel der Paläarktischen Fauna, 1, p. 1038.
OISEAUX. 155
chez le premier, plus bleuâtres et plus bronzées que chez le second. Huppe
bien marquée. La queue est bleuâtre, présentant une large bordure
blanche terminale. Le ventre est blanc pur, et non jaunâtre comme
chez C. c. cristata. Les sous-caudales sont également blanc pur, et non
pas rousses, comme chez C. c. pyropyga. Iris brun rouge; bec noir;
pattes gris foncé; peau nue bleu violacé en avant de l’œil, bleu ciel en
arrière.
Dimensions : aile : 142 mm.; queue : 208 mm.; tarse : 43 mm.; bec :
17 mm.
Cette forme habite l'Ouest de l'Ile, depuis le Nord de Majunga jusqu’à
Morondava. Elle est remplacée au Nord par le type C. c. cristata, et au
Sud par le C. c. pyropyga. Elle était restée, jusqu’à 1931, confondue avec
la première de ces formes.
Sa distinction vient compléter heureusement l’ensemble de la répar-
tition géographique des Couas, qui constituent, comme on le sait, un
très curieux exemple de cantonnement à l’intérieur de Madagascar.
FAMILLE DES PSITTACIDES
CORACOPSIS VASA DROUHARDI, Lav.
CORACOPSIS VASA DROUHARDI, Lavauden, Alauda, n° 4, 10 septembre 1929, p. 231.
CORACOPSIS VASA VULSINI, Bangs, Proc. New. Engl. Zool. Club, XI, 31 octobre 1929, p. 49-50.
Type au Muséum de Paris.
Cette sous-espèce diffère du type par ses teintes beaucoup plus claires
(grises et non noires) notamment sur les parties inférieures, et par ses
sous-caudales blanchâtres, au lieu de brun clair.
L'oiseau est aussi un peu plus petit que le type. Bec : 36-39 mm. (au
compas) au lieu de 41-43 mm. Aile : 285-300 mm. au lieu de 295-323 mm.
Les jeunes ont les plumes des parties inférieures fortement liserées de
roux, et le plumage, dans son ensemble, plus brun et moins gris.
Cette forme habite l'Ouest et le Sud-Ouest de Madagascar alors que le
type habite la forêt de l'Est. Chose curieuse, alors que la forme type a des
156 MADAGASCAR.
habitudes nettement forestières, le C. v. drouhardi se rencontre volontiers
dans les cultures indigènes. Il vit par bandes allant parfois jusqu’à
50 individus, et niche dans des trous creusés dans le tronc spongieux des
baobabs. On trouve souvent une dizaine de nids sur le même arbre.
CORACOPSIS NIGRA LIBS, Bangs.
CORACOPSIS NIGRA LIBS, Bangs, Proc. New Engl. Zool. Club, IX, 1927, p. 83.
Type au Muséum de Cambridge (Massachusetts U. S. A.).
L'oiseau est semblable au C. n. nigra, mais gris au lieu d’être noir;
spécialement les adultes ont les grandes couvertures primaires d’un gris
légèrement bleuté. Dimensions semblables à celles du type.
Habite l’Ouest et le Sud-Ouest de Madagascar.
On n’a pas de renseignements sur sa nidification, ni sur les détails de
sa biologie.
Il n’est pas impossible que les Coracopsis nigra qui habitent la mon-
tagne d’Ambre doivent être distingués à titre de sous-espèce particulière.
AGAPORNIS CANA ABLECTANEA, Bangs.
AGAPORNIS MADAGASCARIENSIS ABLECTANEA, Bangs, Bull. of the Museum of Comparative 20ology,
Cambridge (U. S. A.), février 1918, p. 503.
AGAPORNIS CANA ABLECTANEA, Sclater, Systema Avium Æthiopicarum, 1, 1924, p. 204.
Type au Muséum de Cambridge (Massachusetts, U. S. A.).
Forme légèrement plus grande que À. c. cana. Dimensions : aile :
91-95 mm.; queue : 55-56 mm.; tarse : 12-13 mm.; bec (depuis la cire ) :
11 mm.
Plumage très sensiblement plus bleu, comme si une partie des pigments
jaunes du type avaient disparu.
Habite le Sud-Ouest de Madagascar, entre le Mangoky et le Cap
Sainte-Marie.
OISEAUX. 157
FAMILLE DES LEPTOSOMIDÉS
URATELORNIS CHIMAERA, Roths. (voir PI. 7).
URATELORNIS CHIMAERA, Rothschild, Novitates z0ologicae, IT, 4, 1895, p. 479.
Figuré par Rothschild, Novitates zoologicae, ITT, 1, 1896, PI. IT. (Cette fiqure reproduit mal le port de
l'oiseau.)
Nom indigène : Toloranto.
Type autrefois au Muséum de Tring, aujourd'hui au Muséum de New-York.
g ad. Tête, manteau et petites couvertures d’un roux grisâtre clair,
marqué de taches longitudinales foncées. Un sourcil blanc, et une bande
noire, partant de l’œil, descendent sur les côtés du cou, et forment un
collier sur la poitrine. Lorums noirs. Région parotique marquée de roux
et de noir. Parties inférieures blanches. Grandes couvertures alaires
d'un beau bleu céleste. Rémiges primaires gris brun, marquées sur le
vexillum externe d’une tache blanche, suivie d’une tache noire. Rémiges
secondaires bordées de bleu. Queue très longue, d’un roux grisâtre, chaque
rectrice portant une série de taches transversales claires, n’allant pas
jusqu’au rachis. Rectrices latérales d’un bleu clair.
2 ad. semblable, mais un peu plus petite, et avec la queue sensible-
ment plus courte, et le bleu des ailes moins étendu.
Chez les individus en plumage usé, les taches sont moins distinctes.
Les jeunes ressemblent à la femelle; leurs plumage a notamment très
peu de bleu. Iris noisette. Bec brun foncé. Pattes gris bleuâtre.
Dimensions : aile : 111 mm. &, 106 mm. 9; bec : 31 mm. &,28 mm. ©.
Ce très remarquable oiseau, resté inconnu de GRANDIDIER, est can-
tonné dans le Sud-Ouest de Madagascar, depuis le Mangoky, jusqu’au
Cap Sainte-Marie. Il vit dans la brousse à Euphorbes et à Didierea; c’est
un oiseau mi-terrestre, mi-percheur, qui vole mal, dont les ailes sont
très courtes, et dont les mœurs rappellent, en somme, celles du Brachyp-
teracias pittoides de la montagne d’Ambre, à l’autre bout de Madagascar.
Il vit par petits groupes de quatre ou cinq individus (sans doute une
famille). Son régime alimentaire est essentiellement insectivore.
158 MADAGASCAR.
Il creuse son nid, en forme de terrier, dans les escarpements sablon-
neux, ou dans les rives à pic des cours d’eau. Ce nid rappelle beaucoup,
mais en plus grand, celui des guêpiers, ou des Brachypteracias pittoides,
qui, eux aussi, nichent dans des terriers.
Les œufs, au nombre de trois ou quatre, sont entièrement blancs
globuleux, et mesurent environ 25 mm. x 28 mm.
FAMILLE DES CYPSELIDES
APUS MELBA WILLSI, Hart. (voir PI. 8).
MicroPus WILLSI, Hartert, Novitates zoologicae, IT, 2, 1896, p. 231.
MICROPUS MELBA WILLSI, Sclater, Systema Avium Æthiopicarum, 1, 1924, p. 259.
Type autrefois au Muséum de Tring, aujourd’hui au Muséum de New-York.
Dans sa description originale, le D' HARTERT avait considéré ce
martinet comme une espèce tout à fait spéciale, tout en reconnaissant
ses affinités avec À. melba africanus. On s’est, depuis, accordé à consi-
dérer le grand Martinet malgache comme une sous-espèce du type
A. m. melba, voisine de A. m. africanus, mais distincte.
On ignore encore jusqu'où le martinet alpin d'Europe (A. m. melba)
pousse ses migrations, en hiver, dans l'Afrique orientale. La forme
Nord-Africaine (A. m. tuneli) ne franchit pas le Sahara, dans ses voyages
vers le Sud. La forme Sud-Africaine, sédentaire dans les montagnes de
l'Afrique du Sud (A. m. africanus) a été décrite par TEMMINGK en 1815.
Cette forme fait le passage entre celle d'Europe et celle de Madagascar;
celle-ci est encore plus foncée; les parties supérieures sont nettement
bronzées. La tache blanche de la gorge est plus allongée que chez À. m.
africanus, et plus étroite que chez A. m. melba. La largeur de la bande
pectorale est intermédiaire entre les deux formes, bien qu’à vrai dire ce
caractère paraisse assez variable. Enfin les dimensions sont plus faibles :
A. m. melba. Aile : 215-230 mm.
A. m. africana. Aile : 205-212 mm.
A. m. willsi. Aile : 190-198 mm.
OISEAUX. 159
Chez cette dernière forme, le bec mesure de 8 à 10 mm. et le tarse de
13 à 14 mm.
Ces grands martinets, à Madagascar, ne sont pas très rares. On les voit
surtout passer, très haut en l’air; et si des circonstances particulières
viennent à les rapprocher du sol, les collecteurs indigènes, même ceux qui
savent manier un fusil, sont tout à fait incapables de tuer un oiseau aussi
rapide, qu’on ne peut atteindre qu’au vol, et dont le tir offre certaines
difficultés. Cela explique que l’espèce soit restée inconnue des naturalistes
jusqu’en 1896, et n'ait été retrouvée que par nous, en 1928, dans les col-
lines avoisinant le lac Alaotra (). |
L'espèce paraît nicher d’une part, dans les grands escarpements qui,
au Nord-Ouest de l’île dominent les cours du Sambirano et de la Ramena;
et d’autre part, dans les rochers élevés qui se trouvent, tout à fait au Sud
de l’île, dans les montagnes situées au Nord de Fort-Dauphin. Entre les
deux extrémités de l’île, ces martinets se livrent à des migrations dont
la signification n’est pas encore établie. Font-ils deux pontes par an,
une dans le Nord et une autre dans le Sud? On ne sait. Ce qu’il y a de
certain, c’est qu'ils passent régulièrement deux fois par an, au-dessus
de Tananarive, allant alternativement vers le Nord et vers le Sud. Les
détails de la biologie de cette intéressante espèce restent encore à préciser.
Le régime alimentaire du grand martinet est essentiellement insecti-
vore. Nous avons pu établir qu’il consomme en nombre la punaise du
coton (Dysdercus floridus). Il y joint des hyménoptères, des coccinelles,
et d’autres coléoptères volants. Nous n’avons jamais, dans leur estomac,
trouvé de débris de diptères.
FAMILLE DES TIMALIIDÉS
_ Cette famille constituait certainement, de tous les groupes d'oiseaux
de Madagascar, l’un des plus mal connus. HARTERT (1924), STRESEMANN
(1925), BanGs (1926), DELAcOUR (1931), SALOMONSEN (1934) ont, depuis
(1) Cf. Alauda, 30 juin 1929.
160 MADAGASCAR.
GRANDIDIER, apporté à nos connaissances des perfectionnements à la fois
considérables et du plus haut intérêt pour l'étude de ce groupe. On doit,
en particulier à SALOMONSEN une bonne révision systématique de la
famille en question à Madagascar. La biologie de tous ces oiseaux reste,
d’ailleurs, encore presque entièrement inconnue. Aussi nous sommes-nous
bornés à faire des diverses formes de cette famille un exposé synthé-
tique, aussi bref que possible, en y mentionnant, lorsque cela nous a
paru utile, les formes déjà décrites dans le grand ouvrage de MINE
Epwarps et GRANDIDIER.
HARTERTULA FLAVOVIRIDIS, Hartert.
NEOMIXIS FLAVOVIRIDIS, Hartert, Bull. B. O. C., 1924, p. 35.
HARTERTULA nov. gen., Stresemann, Orn. Monatsb., novembre 1925, p. 186 (fig. col. L'Oiseau
CIO HO MA9310p- 1)
Type anciennement au Muséum de Tring. Aujourd’hui au Muséum de New-York.
Ce genre est caractérisé par la forme de sa queue, assez longue et étagée.
Parties supérieures d’un vert olive un peu grisâtre sur la tête, où les
plumes sont bordées de foncé. Un sourcil blanc jaunâtre, partant du bec;
lorums et région parotique gris verdâtre; parties inférieures jaune vif,
s’assombrissant sur le bas-ventre.
Dimensions : Aile : 52-54 mm.
Ce curieux petit oiseau habite la grande forêt de l'Est de Madagascar
(type d’Analamazaotra) où il n’est pas commun. Sa biologie est encore
inconnue.
NEOMIXIS STRIATIGULA STRIATIGULA, Sharpe.
NEOMIXIS STRIATIGULA, Sharpe, P. Z. S., 1881, p. 195.
EROESSA TENELLA Var. MAJOR, M. E. et Grand., p. 323, PI. 113 A.
Type au British Museum.
Tête, dos et croupion vert olive jaunâtre. Un collier gris sur la nuque.
Gorge jaune striée de gris. Poitrine et ventre blanc grisâtre. Sous-cau-
dales olivâtres terminées de blanc.
Dimensions : Aile : 51-54 mm. &; 45-49 mm. ©.
Forêts élevées du Sud-Est de Madagascar. Assez rare.
Neomixis s. striatiqula
D W.s. sclateri
N.s. pallidior D A Vohémar
Majunga Z
| } 9 Tamatave
ur
Tananarive
FE
C
Fort Dauphin
Fig. 4. — Répartition à Madagascar des formes de Neomixis striatigula.
OISEAUX. - 21
162 MADAGASCAR.
NEOMIXIS STRIATIGULA SCLATERI, Del.
NEOMIXIS STRIATIGULA SCLATERI, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 480.
Type au Muséum de Paris.
Teintes plus foncées que chez la forme précédente. Marques plus fortes
et plus sombres sur la gorge et la poitrine. Ventre gris brunâtre. Bec plus
fort.
Dimensions : Aile : 51-52 mm. &; 50 mm. 9.
Forêts de l'Est et du Nord-Est de Madagascar. Rare.
NEOMIXIS STRIATIGULA PALLIDIOR, Sal.
NEOMIXIS STRIATIGULA PALLIDIOR, Salomonsen, Ann. and Mag. of Nat. Hist., juillet 1934, p. 60.
Type au British Museum.
Teintes plus pâles que chez le N. s. striatigula. Parties inférieures
jaune pâle. Marques de la gorge plus faibles.
Dimensions moindres : Aiïle : 48-52 mm. &.
Brousse du Sud-Ouest de Madagascar. Rare.
NEOMIXIS TENELLA TENELLA, Hart.
EROESSA TENELLA, Hartlaub, P. Z. S., 1866, p. 218.
EROESSA TENELLA TYPICA, M. E. et Grand., p. 321, PI. 113.
Type au British Museum.
Parties supérieures d’un vert jaune brillant, un peu plus terne sur le
dos. Collier nuchal gris clair. Gorge et poitrine jaune vif, légèrement
striées de gris verdâtre. Ventre et sous-caudales blanchâtres.
Dimensions : Aile : 42-48 mm. Bec : 10 mm.
Partie Nord de Madagascar, depuis Maintirano (à l'Ouest) jusqu’à
Maroantsetra (à l'Est). Pas très commune.
NEOMIXIS TENELLA ORIENTALIS, Del,
NEOMIXIS TENELLA ORIENTALIS, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 482.
Type au Muséum de Paris.
Parties supérieures vert olive, plus foncées que chez N. £. tenella. Collier
nuchal large et foncé. Gorge et poitrine jaune pâle, largement striées de
gris foncé. Ventre et sous-caudales grisâtres.
Dimensions : Aile : 44-47 mm. Bec : 11 mm.
Forêts de la côte Est, de Maroantsetra à Fort-Dauphin.
Tamatave
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Tananarivè
et
Fianarant5oa
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D Neomixis tenella tenella
Fig. 5. — Répartition à Madagascar des formes de Neomixis lenella.
164 MADAGASCAR.
NEOMIXIS TENELLA DEBILIS, Del.
NEOMIXIS TENELLA DEBILIS, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 482.
Type au Muséum de Paris.
Parties supérieures d’un vert jaunâtre assez vif, mais dos bien plus
grisâtre. Collier nuchal peu marqué. Gorge et poitrine jaune pâle, striées
de gris pâle. Ventre et sous-caudales gris jaunâtre pâle.
Dimensions : Aïle : 44-48 mm. Bec : 9 mm.
Brousse sèche du Sud-Ouest de Madagascar.
NEOMIXIS TENELLA DECARYI, Del.
NEOMIXIS TENELLA DECARYI, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 482.
Type au Muséum de Paris.
Parties supérieures assez semblables à celles de la forme précédente,
mais le collier gris un peu plus marqué. Gorge et poitrine jaune vif. Stries
gris pâle, larges et peu nombreuses. Ventre et flancs blanc jaunâtre.
Dimensions : Aile : 44-48 mm. Bec : 10 mm.
Habite l'Ouest de Madagascar, de Maintirano au lac Iotry.
NEOMIXIS VIRIDIS VIRIDIS, Sharpe.
EROESSA VIRIDIS, Sharpe, Cat. Birds Brit. Mus., 1883, VII, p. 152.
Type au British Museum.
Toutes les parties supérieures d’un vert grisätre soutenu. Queue gris
noirâtre, teintée de vert sur la partie externe des rectrices. Parties infé-
rieures d’un blanc jaunâtre. Ventre et sous-caudales grisätres; celles-ci
terminées de blanc.
Dimensions : Aile : 47 mm. Tarse : 18 mm. Bec : 11 mm.
Forêts du Sud-Est, au-dessus des régions côtières. Assez rare.
NEOMIXIS VIRIDIS DELACOURI, Sal.
NEOMIXIS VIRIDIS DELACOURI, Salomonsen, Ann. and Mag. of Nat. Hist., juillet 1934, p. 63.
Type au British Museum.
Toutes les parties supérieures d’un vert plus franc que chez la forme
précédente. Parties inférieures d’un jaune plus vif, et légèrement striées
de gris.
« OISEAUX. 165
Mêmes dimensions que chez la forme précédente.
Forêts de l'Est (au Nord de la forme précédente) et au-dessus des
régions côtières. Rare.
OXYLABES TENEBROSA, Stres. (1.
BERNIERIA TENEBROSA, Stresemann, Orn. Monatsb., 1925, p. 150.
BERNIERIA TENEBROSA, Lavauden, Bull. du Muséum, 1932, p. 638.
Type au Muséum de Berlin.
Rappelle O. madagascariensis par sa coloration, mais est plus petite,
et a le bec bien plus court.
Les jeunes ont la gorge striée et presque noirâtre, et toutes les parties
inférieures d’un brun légèrement olivâtre, sans trace de jaune.
Dimensions : Aïle : 74 mm.
Forêts de l'Est de Madagascar.
OXYLABES ZOSTEROPS ZOSTEROPS, Sharpe. -
BERNIERIA ZOSTEROPS, Sharpe, P. Z.S., 14875, p. 76.
BERNIERIA ZOSTEROPS, M. E. et Grand., p. 354, PI. 125.
Type au British Museum.
Forme brillamment colorée. Parties inférieures d’un jaune soufre vif.
Flancs assez foncés.
Dimensions : Aile : 67-75 mm. &; 65-71 mm. ©.
Habite la partie centrale de la Côte Est, de Tamatave à Manombo
(Sud de Farafangana) où elle n’est pas rare.
OXYLABES ZOSTEROPS MAROANTSETRAE, Sal.
” OXYLABES ZOSTEROPS MAROANTSETRAE, Salomonsen, Ann. and Mag.of Nat. Hist., juillet 1934,
p. 69.
Type au British Museum.
Forme de couleurs sensiblement plus ternes. Dimensions un peu plus
grandes : Aile : 80-83 mm. 4; 67-74 mm. ©.
Cette forme habite la région au Sud de Maroantsetra, jusqu’à Fénérive:
elle est rare.
(4) SALOMONSEN à récemment réuni au genre Oxrylabes une partie des oiseaux compris
autrefois dans le genre Bernieria.
166 MADAGASCAR.
OXYLABES ZOSTEROPS ANDAPAE, Sal.
OXYLABES ZOSTEROPS ANDAPAE, Salomonsen, Ann. and Mag. of Nat. Hist., juillet 1934, p. 69.
Type au British Museum.
Teintes encore plus pâles que chez la forme précédente.
Dimensions : Aile : 76-80 mm. &; 70 mm. €.
Forme confinée dansla région d’Andapa (N.-E. de Madagascar) où elle
est rare.
OXYLABES ZOSTEROPS FULVESCENS, Del.
OXYLABES ZOSTEROPS FULVESCENS, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 483.
Type au Muséum de Paris.
Teintes très pâles, le jaune étant remplacé par du fauve clair, sur les
parties inférieures. Les parties supérieures sont grisâtres, et non plus vert
olive.
Dimensions : Aile : 73-82 mm. &; 70-75 mm. ©.
Habitat : Montagne d’Ambre.
OXYLABES ZOSTEROPS ANKAFANAE, Sal.
O XYLABES ZOSTEROPS ANKAFANAE, Salomonsen, Ann. and Mag. of Nat. Hist., juillet 1934, p. 70.
Type au British Museum.
Couleurs plus pâles que chez les ©. z. zosterops. Parties inférieures d’un
jaune entièrement uniforme, même sur les flancs.
Mêmes dimensions que chez O. z. zosterops (moindres que chez O. z.
maroanisetrae).
Habitat : Forêts de la côte Sud-Est de Madagascar, au Sud de Fara-
fangana.
BERNIERIA MADAGASCARIENSIS INCELEBER, Bangs et Pet.
BERNIERIA MADAGASCARIENSIS INCELEBER, Bangs et Peters, Proc. New Engl. 20ol. Club, 1926,
p. 45.
Type au British Museum.
Cette forme est, a priori, tout à fait différente de B. m. madagasca-
riensis, dont elle se distingue par ses teintes beaucoup plus pâles.
VD Oxylabes zosterops zosterops
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Fig. 6. — Répartition à Madagascar des formes d’Oxylabes zosterops.
168 MADAGASCAR.
Comme chez cette dernière, le bec est beaucoup plus long chez les &
que chez les $ (28-29 mm. au lieu de 21-23 mm.), chez les mâles, il porte
à l'extrémité, un crochet très net.
Habitat : tout l'Ouest de l'Ile, jusqu’à Tuléar, au Sud.
FAMILLE DES MUSCICAPIDÉS
NEWTONIA BRUNNEICAUDA INORNATA, Sal.
NEWTONIA BRUNNEICAUDA INORNATA, Salomonsen, Jbis, april 1934, p. 882.
Type au British Museum.
Se distingue de B. b. brunneicauda par ses parties inférieures plus
pâles, et ses parties supérieures gris jaunâtre clair, bien moins foncées que
chez N. b. brunneicauda. Les flancs et les côtés de la poitrine sont de
teinte jaune clair et non plus bruns, comme chez le type. La différence
est très nette. Dimensions un peu plus faibles : Aile pliée : 51-56 4 8 au
lieu de 52-58 4 9 de N. b. brunneicauda. Tarse : 18 mm.
Cette forme habite l'Ouest de Madagascar.
Biologie encore inconnue; paraît semblable à celle du type.
NEWTONIA BRUNNEICAUDA ARCHBOLDI, Del. et Berl.
NEWTONIA ARCHBOLDI, Delacour et Berlioz, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 1 (fig. col. L'Oiseau
et la R. F. O., 1932, I, p. 56).
Type au Muséum de Paris.
Cette espèce diffère du type de la forme précédente par ses pattes
noires (au lieu de brunes ou grises) et la coloration rousse accentuée de
la poitrine et des cuisses. Les soies du bec sont marquées de blanc à la
base. Mêmes dimensions que chez la sous-espèce précédente.
Cette forme habite le Sud-Ouest de Madagascar. Il y a, entre elles et
la précédente, de nombreux intermédiaires, comme c’est la rêgle générale
pour deux sous-espèces qui ne se trouvent pas « isolées » par un obstacle
topographique important, ou un brusque changement de milieu.
La biologie de cet oiseau est encore tout à fait inconnue.
OISEAUX. 169
NEWTONIA BRUNNEICAUDA MONTICOLA, Sal.
NEWTONIA BRUNNEICAUDA MONTICOLA, Salomonsen, Novitates zoologicae, 1934, 2, p. 207.
Type au British Museum.
Parties inférieures plus richement colorées que chez le type : elles sont
presque marron. Parties supérieures d’un gris verdâtre plus foncé.
Taille nettement plus grande : Aile : 58-62 mm. (au lieu de 52-58 chez
la sous-espèce type, et 51-56 chez N. b. inornala). Sexes semblables.
Cette forme habite les montagnes du centre de Madagascar (Ankaratra)
notamment au Nord de Manjakatompo.
NEWTONIA FANOVANAE, Gyld.
NEWTONIA FANOVANAE, Nils Gyldenstolpe, Arkiv f6r 20ologt, 25, 1933, p. 1-3.
Type au Muséum de Stockholm.
Tête et nuque gris souris; dos, couvertures alaires, et ventre plus ou
moins brunâtres, comme chez N. brunneicauda type.
Queue et couvertures supérieures de la queue d’un roux marron pâle,
Aile : 59,5 mm. Queue : 45,5 mm. Bec : 11 m. Tarse : 16 mm. : 1 seul
spécimen ({ype) au Muséum de Stockholm (individu de sexe indéterminé,
acheté à M. HERSCHELL CHAUVIN, et provenant de Fanovana, sur la
ligne de chemin de fer Tananarive-Tamatave).
Ce spécimen est évidemment très différent des autres espèces de
Newionia, mais il semble bien cependant qu’il appartienne à ce genre.
Il a une remarquable analogie de coloration avec la femelle de Calicalicus
madagascariensis.
La biologie et la répartition géographique détaillée de cette forme sont
encore entièrement inconnues.
NEWTONIA AMPHICHROA, Rchw.
NEWTONIA AMPHICHROA, Reichnow, Journ. f. Orn., 1891, p. 210.
NEWTONIA OLIVACEA, Buttikofer, Notes Leyd. Mus., 1896, p. 139 (fig. col. L'Oiseau cl la R. F.0.,
1932, I, p. 56).
Cette espèce est plus grande que les formes précédentes; son bec est
plus fort, sa coloration plus foncée, les parties supérieures étant brun
‘olive, — au lieu de gris plus ou moins brunâtre — et les parties inférieures
franchement fauves brunâtres.
OISEAUX. 22
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170 MADAGASCAR.
Les jeunes sont roux vif.
Pattes relativement longues (Tarses : 22 mm.).
La répartition géographique de cette espèce pose un curieux problème.
En effet, d’après REICHENOW, le type viendrait du Sud de Madagascar,
à l'intérieur (interior meridionalis..). Et d’après M. DELAcoOUR on trou-
verait l'espèce dans toutl'Est, depuis la Montagne d'Ambre jusqu'à Von-
drozo, en passant par Fanovana et Ivohibé, N. olivacea n'étant qu’un
synonyme (1),
Mais il n’est pas impossible qu’un examen ultérieur attentif — querend
malaisé la dispersion en Europe (de Stockholm à Berlin, Londres et
Paris) et en Amérique, du matériel de la mission DELAcOoUR — fasse
ressortir une différence subspécifique, que la géographie rend vraisem-
blable.
Dans ce cas, les spécimens du Sud s’appelleraient correctement
N. amphichroa amphichroa, et ceux du Nord-Est N. a. olivacea.
FAMILLE DES TURDIDÉS
SAXICOLA TORQUATA ANKARATRAE, Sal.
SAXICOLA TORQUATA ANKARATRAE, Salomonsen, Novitates zoologicae, 1934, 2, p. 210.
Type au British Museum.
Cet oiseau diffère de S. {. sybilla que par sa taille, étant nettement
plus grand’
Dimensions : Aïle : 73-76 mm. 4; 73-74 mm, 9 (au lieu de 64-71 mm. d
et 63-67 mm. 9 chez S. {. sybilla).
Le centre de répartition géographique de cette forme est le massif de
l’Ankoratra et notamment las onvirone de Maniakatomn
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OISEAUX. 171
MONTICOLA SHARPEI ERYTHRONOTA, Lav. (voir PI. 9).
COSSYPHA SHARPEI ERYTHRONOTA, Lavauden, Alauda, 1929, p. 232,
Type au Muséum de Paris,
Alors que le 4 de la sous-espèce type (M. sharpei sharpei Gray) a
toutes les parties supérieures d’un gris bleu ardoisé, cette forme a le dos,
les scapulaires et les couvertures alaires d’un beau brun rougeâtre. La
bande noire terminale de la queue est nulle, ou à peine indiquée. Les
femelles ont la queue rousse (au lieu de brune), avec seulement les deux
rectrices centrales brunes; elles sont plus rousses, dans l’ensemble, que
les © de la forme type. Dimensions un peu plus grandes (Aïle : 70-87 mm.).
Cette forme, très distincte, est confinée à la montagne d’Ambre, où
elle est assez commune. Il est fort remarquable que cette localité présente
des cas d’endémisme aussi accentués, dont il y a, au surplus, d’autres
exemples, alors que rien ne semble la distinguer, biologiquement, des
régions voisines. On s'explique encore mal la raison de ce curieux état
de choses (1), Au point de vue systématique, on a désigné les Pétrocincles
malgaches sous les dénominations génériques successives de Cossypha,
et de Pseudocossyphus: on est revenu aujourd’hui au nom de Monti-
cola ?), plus étendu, et somme toute plus caractéristique, puisque ces
oiseaux, — notamment par la différence de plumage des sexes, se rap-
prochent tout à fait des Pétrocincles paléarctiques, ainsi qu’A. GRAN-
DIDIER l'avait, d’ailleurs, expressément indiqué (),
MONTICOLA SHARPEI INTERIORIS, Sal.
MONTICOLA IMERINA INTERIORIS, Salomonsen, Novttates z0ologicac, 1934, 2, p. 211 (#.
Type (4) au British Museum.
La coloration de cette forme est tout à fait voisine de celle de M. s.
sharpei. Mais on peut cependant dire que les oiseaux des régions monta-
gneuses du centre de Madagascar présentent une teinte un peu plus pâle.
(1) Voir p. 39. de Madagascar des sous-espèces de Monticola
(2) Cf. SALOMONSEN, Novitales zoologicae, imerina, du Sud. Mais à notre avis, comme à
1934, 2, p. 211. celui de M. DELACOUR, M. imerina est une
(3) C£. M. E. et G., loc. cit., p. 367, note. espèce entièrement distincte.
(4) M. SALOMONSEN fait de tous les Monticola
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Monticola imerina
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Fig. 7: — Répartition des Monticola à Madagascar.
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OISEAUX. 173
Leur taille est nettement plus grande. Dimensions : Aile : 80-87 mm. d:
79-84 mm. © (au lieu de 75-80 mm. g; 71-78 mm. & chez M. 5.
sharpei).
Dès 1929, nous avions attiré l'attention de M. DeEtaAcour sur les
Pétrocincles dela sylve à Ilex de Manjakatompo, qui nous'avaient paru —
- de par leur situation elle-même — mériter d’être séparés de ceux de la
forêt de l'Est. Nous avions indiqué à nouveau notre sentiment en 1932,
dans le Bulletin du Muséum (). Maïs nous ne possédions pas assez de spé-
cimens pour être assurés de l’existence d’une forme distincte constante,
et pour la décrire nous-mêmes.
M. SALOMONSEN, qui a disposé de l’abondant matériel de la mission
Decacour a confirmé en 1934 notre hypothèse de 1929, en décrivant le
* Monticola s. interiorts, de la forêt de Manjakatompo.
Cette forme fait partie de cette faune de montagne si curieuse du centre
de Madagascar, faune forestière, qui a presque partout disparu. Sur
les pentes de l’Ankaratra, vers 1.600-1.800 m. d'altitude, persiste un très
intéressant lambeau de la sylve à Ilex, tout à fait différente de la forêt
de l'Est, et dont la faune était, a priori, d'un haut intérêt. Ce qui
subsiste de cette faune, là et aux plus hautes altitudes (2), ne rend que
plus regrettable sa disparition presque totale.
FAMILLE DES SYLVIIDÉS
NESILLAS TYPICA OBSCURA, Del.
NESILLAS TYPICA OBSCURA, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 476.
Type au Muséum de Paris.
Diffère des autres formes par son bec plus grand et ses teintes beau-
coup plus foncées. Parties supérieures brun foncé à peine olivâtre un peu
plus sombre encore sur la tête. Parties inférieures un peu plus claires sur-
(4) Cf. L. LAVAUDEN, Bull. du Mus., 1932. (2) Voir chap. ll, 9, p. 26
p. 638.
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ane Éy1
4174 MADAGASCAR.
tout au milieu de l’abdomen avec la gorge tachetée indistinctement de
blanc olivâtre (Descript, oriq.).
Iris brun; bec brun foncé, avec la base inférieure et l'extrémité jau-
nâtre. Pattes brun noirâtre.
Dimensions : Aile : 73 mm, Bec : 15 mm. Tarse ; 25 mm,
Cette forme, toujours assez rare, est particulière aux plateaux et
falaises calcaires de l'Ouest de Madagascar; elle se rencontre dans
l’Antsingy (Tsiandro), dans l'Ankarana, etc.
NESILLAS TYPICA MONTICOLA, Hart. et Lav.
NESILLAS TYPJCA MONTICOLA, Hartert et Lavauden, Bull. B. O, C., 1931, p. 56.
Type ($) au Muséum de Paris. ,
Cette forme est, en général, un peu plus pâle, et plus grande que les
autres formes de Nesillas typica, Sa coloration comme son habitat la
séparent nettement de la forme précédente,
Dimensions de l’Aiïle chez les diverses formes de N, typica :
Nesillas typica lypica, & 62-68 mm.; 9 58-63 mm.
— ellisit, 4 57-68 mm.; 9 56-65 mm.
— _ obscura, & 66-73 mm,; © 61-69 mm.
— lanizit, 4 63-70 mm.; 9 59-64 mm.
— _ monticola, & 66-72 mm.; 9 64-71 mm.
Nous avons rencontré cette forme dans le massif du Tsaratanana vers
2.750 m. d'altitude, C’est une de ces formes de haute montagne, qu'on
retrouve aussi dans l’Ankaratra et dont la mission DELACOUR a rapporté
plusieurs spécimens, qui ont été reconnus et étudiés par SALOMONSEN U),
Il nous paraît probable qu’on pourra la retrouver aussi dans le mass/f
de l’Andringitra, au Sud de Fianarantsoa, complétant ainsi la réparti-
tion endémique de cette forme de haute montagne,
(1) Cf. Novitales 2oologicue, 1934, 2, p. 212-214.
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Fig. 8 — Croquis provisoire de la répartition à Madagascar des formes de Nesillas lypica.
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176 MADAGASCAR,.
RANDIA (1 PSEUDO-ZOSTEROPS, Del. et Berl.
RANDIA PSEUDO-ZOSTEROPS, Delacour et Berlioz, L'Oiseau et la R.F.0., 1931, p.3 (figure coloriée).
Type au Muséum de Paris.
Bec fin, assez allongé, à culmen caréné, légèrement unciné à la pointe.
Ailes arrondies, queue égale ou subégale,
Parties supérieures du corps, ailes comprises d’un gris à peine plus
foncé sur la tête. Lorums et sourcils blancs. Région parotique grise.
Menton, joues et gorge blancs. Poitrine, flancs, abdomen et sous-caudales
d'un gris blanchâtre, lavé de fauve, un peu plus accentué sur les côtés de
la poitrine.
Iris brun. Bec brun (mandibule inférieure jaune chez les jeunes).
Pattes brun de corne.
Dimensions : Ailes : 58-62 mm. Bec : 12-13 mm. Tarse : 17-18 mm.
(Type des environs de Maroantsetra).
Cette espèce habite la grande forêt du Nord-Est et de l'Est de Mada-
gascar, notamment la presqu'île de Masoala. Elle descend jusqu’à Fano-
vana.
FAMILLE DES CAMPEPHAGIDES
CORACINA CINEREA PALLIDA, Delacour..
CORACINA CINEREA PALLIDA, Delacour, L'Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 484.
Type au Muséum de Paris.
Forme très voisine du type, mais beaucoup plus pâle, la tête étant
notamment grise, et non pas noire. Mêmes dimensions que la forme
typique. Habite le Sud-Ouest de l'Ile. Les spécimens de l'Ouest et du
Nord-Ouest (Majunga, Maromandia, etc.) sont plus foncés; M. DELACOUR
les considère comme intermédiaires entre cette forme et le type: mais
on sera peut-être amené, en examinant un assez grand nombre d’échantil-
lons, à en faire une sous-espèce particulière.
(1) MM. DELACOUR et BERLIOZ ont créé ce genre qu'ils considèrent comme voisin des
Apalis africains.
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OISEAUX. 177
FAMILLE DES DICRURIDÉS
DICRURUS FORFICATUS VIRIDIOR, Sal.
DICRURUS FORFICATUS VIRIDIOR, Salomonsen, P. Z. S., 1934, p. 223.
Type au British Museum ().
Cette sous-espèce, qui habite les forêts et les bosquets de l'Ouest et
du Sud-Ouest de Madagascar, est assez voisine de la forme type; mais
néanmoins très visiblement distincte.
Elle est d’une coloration moins noire, et plus vert bronzé. Alors que
le D. f. forficatus est d’un noir bleu.
Les mêmes différences se remarquent chez les oiseaux en plumage de
jeunes, toujours abondamment tachés de blanc sur le bas-ventre.
A. GRANDIDIER avait eu pour ainsi dire la prescience que les oiseaux de
l'Ouest différaient de ceux de l'Est; il a en effet expressément indiqué
que les taches des œufs étaient moins nombreuses et plus petites chez
les premiers (?).
FAMILLE DES VANGIDÉS
LEPTOPTERUS CHABERT SCHISTOCERCUS, Neum.
ABBOTORNIS SCHISTOCERCUS, Neumann, Bull. B. O. C., 1908, p. 11.
Type anciennement au Muséum de Tring, aujourd’hui au Muséum de New-York.
Diffère du Leptopterus chabert chabert par son croupion blanc et son
bec plus faible. Il semble qu’il y ait beaucoup d’intermédiaires entre cette
forme et le type, s’il faut en croire M. DELAcoUR‘), soit dans l'Est, soit
(1) LINNÉ donne Madagascar, sans autre
indication, pour l’habitat de son Lanüius forfi-
catus (Syst. Nat., 12e éd. 1766, p. 134). Mais il
donne en synonymie le nom de BRISsON. Or,
on sait que tous les échantillons de Madagascar
— et ils étaient nombreux — que BRISSON avait
eus entre les mains, lui avaient été envoyés par
l’Intendant POIVRE. Celui-ci, qui résidait à la
OISEAUX.
Réunion, avait de fréquentes relations avec
Tamatave et la côte malgache de l’Est. C’est de
là, sûrement, que venait le Muscicapa madagas-
cariensis major crisiata dont Brisson donne
une bonne planche (1, 11, p. 388, pl. XXXVII,
fig. 4).
(2) Cf. M. E. et G., loc. cit., p. 402.
(3) Cf. L’Oiseau et la R. F. O., 1932, 2, p. 72.
23
178 MADAGASCAR.
dans l'Ouest. En fait, la forme décrite par NEUMANN, dans l’ensemble,
est bien constante, et habite la moitié Sud de l’île, et notamment le Sud-
Est (nous l’avons trouvée au Nord de Fort-Dauphin), et le Sud-Ouest
(nous l’avons reçue de Tuléar). On n’est pas très certain de la provenance
du type. NEUMANN l’a indiquée : « West central Madagascar. » Mais
HARTERT () pense qu'il s'agissait de la côte Ouest. La répartition exacte
paraît bien être celle que nous indiquons. Les oiseaux du Nord-Est
(Maroantsetra) qui appartiennent au type, ont bien dans l’ensemble,
la base de la queue foncée ou à peine marquée de blanc, ainsi que le bec
plus grand et plus fort. Peut-être faudra-t-il dans l’avenir distinguer les
spécimens du Nord-Ouest (Sambirano, Nosy-Bé). Mais nous n’avons pas
eu assez d'exemplaires entre les mains pour émettre une opinion motivée
à leur sujet.
SCHETBA RUFA OCCIDENTALIS, Delacour.
SCHETBA RUFA OCCIDENTALIS, Delacour, L’Oiseau et la R. F. O., 1931, p. 485.
Type au Muséum de Paris.
Cette forme diffère de S. r. rufa par le ton roux plus pâle de ses parties
supérieures, et un bec plus fort. (Dimensions : Aïle : 109 mm. Tarse :
26 mm. Bec : 22 mm. (au lieu de 18 mm.). Cet oiseau habite l'Ouest
et le Sud-Ouest de l'Ile, de Soalala à Morombé. II paraît très localement
distribué.
VANGA CURVIROSTRIS CETERA, Bangs.
VANGA CURVIROSTRIS CETERA, Bangs, Proc. New England Zoological Club, X, 31 décembre 1928,
p. 107.
Type au Muséum de Cambridge (Massachusetts, U. S. A.).
Bec plus long et plus mince que chez V. c. curvirostris. Couronne avec
bien moins deblanc que chez la forme type; le noir recouvrant les lorums,
et s’avançant jusqu’à la base du bec. La bande grise recouvrant la base de
(4) Cf. Nov. Zool., 1920, p. 454. Il faut désignation par : Centre Ouest. Mais HARTERT
remarquer que cet oiseau faisait partie d’une pense qu'il s'agissait de : Côte Ouest. Ce n’est
collection achetée à Paris (chez un marchand assurément pas certain, mais c’est du moins
décédé peu après) et qu'il était étiqueté : très vraisemblable.
« C. O. Madagascar. » NEUMANN a traduit, cette
OISEAUX. 179
la queue est plus pâle et plus étendue; et comme conséquence, la bande
noire subapicale de celle-ci est moins large.
Dimensions : Aile : 108 mm. Tarse : 28 mm. Bec : 29 mm. Cette forme
habite le Sud-Ouest de Madagascar ().
VANGA CURVIROSTRIS GRISEIPECTUS, Shelley.
VANGA CURVIROSTRIS GRISEIPECTUS, Shelley, Birds Afr. ,V, 1912, p. 194, PI. 50.
Type au British Museum.
Cette forme est sensiblement plus foncée que le type, et que la forme
précédente. Bien que le type de SHELLEY paraisse être un oiseau jeune,
il ne semble pas douteux que les Vangas du Sud-Est de Madagascar
ne constituent une sous-espèce particulière : chez eux, en effet, le blanc
est réduit sur la tête, sur les ailes, au croupion. La poitrine est grisâtre
ainsi que les flancs. Bec un peu plus fort que chez le V. c. curvirostris.
A. MENEGAUX, dès 1907, avait constaté, sans d’ailleurs en tirer de
conclusions, cette tendance « au mélanisme » des Vangas du Sud-Est de
Madagascar).
Le V. c. griseipeclus habite les forêts du Sud-Est de Madagascar,
depuis le Sud de Farafangana jusqu’à Fort-Dauphin. Il est, d’ailleurs,
rare dans cet habitat.
FAMILLE DES NECTARINIDES
CYNNIRIS SOUIMANGA APOLIS, Hart.
CYNNIRIS SOUIMANGA APOLIS, Hartert, Novitates zoologicae, 1920, p. 428.
Type jadis au Muséum de Tring, aujourd’hui au Muséum de New-York.
Cette sous-espèce diffère de C. s. souimanga parce que ses parties infé-
rieures sont d’un jaune soufre mat, assez pâle, au lieu d’être d’un jaune
d’or brillant. Les taches pectorales sont également plus claires; et les
parties supérieures plus grisâtres.
(4) Vanga cristata décrit de Nosy-Bé, en 1923, serait pas impossible que les Vanga du Nord-
par REICHENOW, n’a pas été retrouvé, et paraît Ouest de Madagascar dussent être distingués.
représenter un individu anormal. Mais il ne (2) Cf. Bull. du Muséum, 1907, p. 106.
180 MADAGASCAR.
Le type de cet oiseau avait été acheté par Lord RorasciLp à Paris ,
sans qu’on pût savoir bien exactement d’où il venait. D’où le nom d’apolis
que lui a donné Hartert (). Depuis, cette forme a été retrouvée dans le
Sud-Ouest de l'Ile, où elle n’est pas rare.
Sa biologie paraît être la même que celle de la sous-espèce type.
NEODREPANIS CORUSCANS HYPOXANTHA, Sal. (voir PI. 10).
NEODREPANIS CORUSCANS HYPOXANTHA, Salomonsen, L'Oiseau et la R. F.0., 1934, I, p. 4.
PI. col. L'Oiseau et la R. F. O., 1934, IT.
Type au British Museum.
Mâle adulte en plumage d'hiver (®) : les parties inférieures sont d’un
jaune très brillant, toute la plume étant jaune, — alors que chez corus-
cans type, seules les bordures sont jaunes, la base étant grisâtre et l’en-
semble produisant un effet tacheté. Les parties supérieures sont d’un
bleu verdâtre, non métallique. Le bec brun — et non pas noir — est
plus faible, plus court, plus fin, et moins courbé que chez coruscans type.
La première rémige est également beaucoup plus échancrée. La
femelle adulte est également d’un jaune pur en dessous, seulement un
peu plus pâle que chez le 4. Chez la forme coruscans type, la 9 a les par-
ties inférieures vert grisâtre, seuls les flancs étant jaunes. Le plumage
d'été () n’est pas connu.
Les dimensions de l’aile sont les mêmes que chez la forme type.
superne splendide viridis, ce qui lève tous les
doutes : ces mots ne sauraient s’appliquer
qu’à la forme type. La dénomination tradi-
tionnelle doit donc être conservée.
(3) Rappelons que Madagascar étant situé
au Sud de l’équateur, la saison froide corres-
pond à notre printemps. Ce que le DT FINN
SALOMONSEN, dans sa description originale,
(1) Avec la collection dont faisait partie
Leptopterus chabert schistocercus (Voyez cette
espèce).
(2) Du grec & privatif, et roks, ville, lieu
d’origine : homeless, heimatlos, sans patrie. On
pourrait discuter, d’ailleurs, la provenance
du type. GMELIN en effet a décrit son Souimanga
d’après BRISSON; et la description de celui-ci
(t. III, p. 638) porte : pallide flava. D’autre part,
BRISSON avait décrit cet oiseau d’après des
spécimens que l’abbé AUBRY avait reçus de
Madagascar, on ne sait d’où ni comment. Ce
n’était peut-être pas POIVRE qui les lui avait
envoyés. Heureusement, BRISSON dit aussi :
appelle plumage d'hiver est pris aux mois
d’avril-mai. Mais c’est bien un plumage de
saison froide, par opposition au plumage de
noces, qui est pris en octobre-novembre (voir
aussi à l’article Foudia).
OISEAUX. 181
Chez celle-ci, outre les changements de plumage assez considérables 4),
qu'amènent les saisons on doit mentionner l'apparition et le développe-
ment considérable des caroncules oculaires, d’un beau bleu cobalt, au
moment de la saison des amours. En saison froide, la peau est emplumée,
sans trace de lobes ou de caroncules.
L'espèce n’est connue que par deux spécimens existant au Briish
Museum, et capturés par le missionnaire anglais Cowan en juillet 1881,
avec mention d’origine : Forêts à l'Est de Tananarive. L'oiseau n’a pas
été retrouvé depuis. Il nous paraît probable que c’est un représentant
de la faune forestière des hauts plateaux, qui a suivi le sort dela forêt, et
a en conséquence, disparu, ou à peu près. On pourrait le considérer comme
éteint actuellement si la mission franco-anglo-américaine n’avait pas été
empêchée d'explorer les forêts qui subsistent encore sur les hauts
plateaux, en Imerina, notamment à Tsinjoarivo, et à l'Est d’Anjozorobé.
C’est là, comme en quelques autres endroits très réduits, qu'on aurait
des chances de retrouver cet oiseau, dont on pourrait alors connaître le
plumage de noces.
Cette forme, tout comme la forme coruscans type, doit (ou devait)
fréquenter les Impatiens humblotiana, basalmines rouges assez fréquentes
dans les clairières de la forêt, à l’éperon duquel le bec des Neodrepanis
semble, chose remarquable, être véritablement adapté (?).
FAMILLE DES ZOSTEROPIDÉES
ZOSTEROPS MADERASPATANA AMPOTAKAE, Sal.
ZOSTEROPS MADERASPATANA AMPOTAKAE, Salomonsen, P. Z.S. London, 1934, IT, p. 222.
Type au British Museum.
Les parties supérieures de ce petit Zosterops sont d’un vert jaunâtre
plus pâle que chez Z. maderaspatana. Parties inférieures d’un jaune plus
(1) I y a, chez Neodrepanis coruscans une
mue complète de janvier à mars; le plumage de
noces se prend : 40 par une mue partielle du
petit plumage; 20 par une transformation du
plumage non soumis à cette mue : croupion,
petites couvertures et queue (à l’exception des
rémiges). Cette transformation est caractérisée
par l’apparition de couleurs métalliques. Elle
n’a pas encore été étudiée en détails sur le
vivant. La partie du petit plumage qui mue ne
comporte pas de teintes métalliques.
(2) C£.M.E.et GRAND. loc. cit., p.290, PI.107B.
182 MADAGASCAR.
clair. Le bec est aussi plus fin et plus court (13-14 mm. au lieu de
14-16 mm. chez la forme type). Mêmes dimensions d’aile que chez la
forme type.
Habite le Sud et le Sud-Ouest de Madagascar (Type d’Ampotaka) dans
les broussailles sèches. Sa biologie est encore tout à fait inconnue.
ZOSTEROPS MADERASPATANA ANALOGA, Sal.
ZOSTEROPS MADERASPATANA ANALOGA, Salomonsen, Noviates zoologicae, 1934, 2, p. 208.
Type au British Museum.
Ce Zosterops ressemble beaucoup à Z. m. maderaspatana, mais sa gorge
est plus foncée, et d’un jaune plus accentué.
Cette sous-espèce est sensiblement plus grande. Dimensions : Aüle :
59-65 mm. & (au lieu de 53-59 mm. chez la forme type); 61-63 mm. © (au
lieu de 52-59).
Ce Zosterops a été recueilli à Manjakatompo, et on peut considérer les
montagnes de l’Ankaratra comme son « centre de dispersion » (SALO-
MONSEN). Mais il semble habiter toute la région des hauts plateaux, là
où il reste de la forêt.
En somme Z. m. maderaspalana est, en réalité, très variable avec les
localités : la montagne d’Ambre, les forêts de l'Ouest et du Sud-Ouest,
et surtout le Sud-Est de l'Ile, encore peu exploré et mal connu pourront
peut-être fournir des formes nouvelles.
ZOSTEROPS HOVARUM, Tristr.
ZOSTEROPS HOVARUM, Tristram, Ibis, 1887, p. 235.
Type au Muséum de Liverpool.
Cet oiseau est gris en dessus, blanc et fauve en dessous sans trace de
vert ni de jaune.
L'espèce n’est représentée que par le type du Muséum de Liverpool,
dont la provenance précise n’est pas connue.
Il est certain cependant que ce spécimen provient bien de Madagascar
et probablement des hauts plateaux. En 1887, il y existait encore
quelques restes de la forêt primitive, aujourd’hui en partie disparus.
OISEAUX. 183
Cet oiseau serait donc, en réalité, un représentant de la faune monta-
gnarde, — comme Z. m. analoga. Il est possible qu'il soit éteint; mais
s’il existe encore, on peut avoir, comme pour le Neodrepanis coruscans
hypoxantha, quelques chances de le retrouver à Tsinjoarivo, à l'Est
d'Ankazobé, partout enfin où il existe encore de la forêt sur les hauts
plateaux. Ces coins ont été précisément négligés par la mission franco-
anglo-américaine lors de son passage à Madagascar ().
FAMILLE DES PLOCÉIDES
FOUDIA MADAGASCARIENSIS OMISSA, Rothsch. (voir PI. 11).
FoupiA oMissA, Rothschild, Bull. B. 0. C., XXXI, 1912, p. 26. PI. Col. L'Oiseau et la R.F.0.,
1932, PI. 1.
Ce Foudi se distingue à première vue du Foudi rouge, en plumage de
noces, par le fait que son dos reste brun verdâtre, tacheté de noir; le
ventre reste également brun. Seuls la tête, le cou, la poitrine et le crou-
pion sont rouges. Un sourcil noir très marqué. En plumage de saison
froide (?) — nous ne savons en vérité pourquoi on a parlé, pour cet
oiseau, de plumage éclipse? — l’oiseau est plus verdâtre, moins brun.
Le bec est plus grand, plus allongé, et les doigts plus longs. Ce Foudi se
distingue aussi du Foudi rouge par son habitat. Alors que ce dernier
habite les hauts plateaux (prairies et boqueteaux) le F. m.omissa habite
la forêt : on le cite de la forêt de l'Est, d’où vient le type 6) et aussi de
Manjakatompo (sylve à Ilex) et de la Montagne d’Ambre (4).
(1) A l'exception de la sylve à [lex de Manja-
katompo (Ankaratra) où la mission a recueilli
de nombreux spécimens, parmi lesquels le
Dr FINN SALOMONSEN à déterminé plusieurs
espèces nouvelles : Z. m. analoga, Monticola
sharpei interioris, etc., précisant ainsi les carac-
tères de la faune des montagnes du Centre de
Madagascar (Voir chap. 11, 2).
(2) Madagascar étant au Sud de l’équateur,
la saison froide correspond à notre printemps.
Et le plumage qui y correspond serait nommé,
chez nous, plumage d'automne!
(3) Chose étrange, le type, acheté par lord
ROTHSCHILD à BOUCARD (type, Tamatave,
21 août 1891) est resté inaperçu, sans être
distingué, pendant plus de vingt ans!
(4) Il nous paraît probable que les spécimens
de Manjakatompo et de la Montagne d’Ambre
devront être distingués subspécifiquement.
184 MADAGASCAR.
Sa biologie paraît différer notablement de celle du F. madagascarensis
type, mais est encore presque totalement inconnue. |
Por. Len et E. NEWTON avaient tous deux signalé l'existence de cette
forme dans les forêts de la côte Est de Madagascar, mais ils avaient cru
qu’il s'agissait du Foudi de Maurice (F. rubra, = F. erythrocephala) ®).
FOUDIA SAKALAVA MINOR, Del. et Berl.
FOUDIA SAKALAVA MINOR, Delacour et Berlioz, L'Oiseau et la R. F. 0., 1931, p. 4.
Type au Muséum de Paris.
Forme semblable au F. s. sakalava ) mais plus petite, et à bec plus
faible.
Dimensions: Aile : 74-81 mm. & (au lieu de 82-86 mm.)et 74-78 mm. 9%
(au lieu de 79-82 mm.).
Bec : 14,5-15,5, mm. (au lieu de 17-19 mm.).
Les données biologiques données par GRANDIDIER s'appliquent à cette
forme.
CHAPITRE II
NOTES MORPHOLOGIQUES ET BIOLOGIQUES
SUR QUELQUES ESPÈCES DÉJA DÉCRITES EN 1885,
ET MIEUX CONNUES AUJOURD'HUI
I. Actophilornis albinucha, Geoff.
HARTLAUB d’abord, puis MILNE EpwarDs et GRANDIDIER ont tous
deux cité, avec cette espèce, l’Actophilornis africanus Gmel. sous le
nom de Parra africana. HARTLAUB parle d’un jeune individu, venant de
(1) Cf. HARTLAUB, loc. cit. (1877), p. 214. appartient bien à la forme du Nord de l'Ile. Il
(2) Le type du Foudia sakalava Hartlaub est semble par contre que c’est seulement la forme
au British Museum. HARTLAUB n’a pas men- du Sud-Ouest qu'a connue GRANDIDIER (cf.
tionné pour ce type de localité précise; mais les M. E. et GRAND. loc. cit., p. 453).
mensurations semblent indiquer que ce type
OISEAUX. 185
BoyJER, qui tua, en effet, plusieurs oiseaux africains à Madagascar à la
suite d’une tempête, en 1824; il mentionne que GRANDIDIER de même que
PoLLEn a obtenu cette espèce dans le Nord-Ouest de l’Ile. Maisilestaujour-
d'hui parfaitement établiqueles soi-disant Parra africana ne sont que des
jeunes de l’A. albinucha. Nous avons vu plusieurs de ces jeunes à différents
âges, et leur examen ne laisse absolument aucun doute. Ce qui a pu,
peut-être, favoriser la confusion, c’est la grande différence de taille exis-
tant entre les deux sexes d’A. albinucha, chez lequel la & est toujours
plus grande que le mâle. Il peut très bien sembler, si l’on compare un &
adulte d'A. albinucha avec une jeune 9, qu'il s'agisse de deux oiseaux
tout à fait différents, car on ne peut penser qu'un jeune soit plus grand
qu'un adulte. Cependant, une étude plus attentive des faits montre clai-
rement la vérité.
II. Œna capensis aliena, Bangs.
Il faut noter qu’au cours de ces dernières années, l’aire de dispersion
de cette tourterelle s’est considérablement étendue à Madagascar,
notamment sur les hauts plateaux. Il semble bien que ce fait soit en
rapport avec la dégradation croissante de ces régions. On sait que l’'Œna
capensis aliena, le Katoto ou Kitoto des Malgaches, est l’oiseau des cultures
abandonnées, des champs en friche, et des steppes dénudées, où il trouve,
pour se nourrir, les graines de graminées cosmopolites qu'il affectionne.
Les Bara appellent ces oiseaux Tsiazotononina, c’est-à-dire « dont on
ne doit pas prononcer le nom » car ils les considèrent, puisqu'ils fréquen-
tent surtout les endroits abandonnés, comme des oiseaux de mauvais
augure dont il ne faut pas parler. De même, on nomme souvent, à Mada-
gascar, les pays abandonnés : Lieux où à chanté le Kitoto; et s’il s’agit
d’un pays absolument désert, on dit volontiers : Tsy misy kiloto : Il n’y
a pas même un Kitoto!
III. Falco eleonorae, Géné.
On a parfois confondu Falco eleonorae avec F. concolor. MiIrNE
EpwarDs et GRANDIDIER, qui distinguaient fort bien ces deux Oiseaux,
OISEAUX. 24
186 MADAGASCAR.
n’ont pas cru devoir inclure le premier dans la liste de la faune malgache.
Ils citent seulement deux captures de ces faucons. Le premier tué en
mer, à 15 milles de Tamatave en 1869, le second tué à la Réunion en 1862,
et déterminé par Sir EbwWARD NEWTON.
Sans doute, cet oiseau reste un visiteur accidentel. Mais il semble bien
qu’il doive assez fréquemment étendre en hiver ses migrations jusqu’à
Madagascar. WiLzs avait déjà expédié au Muséum de Tring deux échan-
tillons venant de l'Est des hauts plateaux. La mission franco-anglo-
américaine a obtenu un spécimen & dans le Nord de l'Ile, le 29 novem-
bre 1930.
Il faut donc comprendre cette espèce dans la faune des oiseaux mal-
gaches.
IV. Eutriorchis astur, Sharpe.
Ce rapace fort rare, n’était connu, lors de la publication de l’ouvrage
de GRANDIDIER et MILNE EpwaARDs, qu’à un seul exemplaire. Aujour-
d’hui, on en connaît une dizaine. Nous citerons : un spécimen (en peau)
au Muséum de Paris, donné par nous; un autre, obtenu par la mission
franco-anglo-américaine; deux au Muséum de New-York (dont un précé-
demment à Tring); un au Muséum deBerlin; un au British Museum (spé-
cimen décrit par Sharpe); un au Muséum de Grenoble (monté) donné
par nous, et sans doute deux ou trois autres, que nous ne connaissons
pas.
Ce rapace, spécial à Madagascar, est très farouche. Il habite la grande
forêt de l’Est de l’Ile, de Maroantsetra à Farafangana. Il vele parfai-
tement sous bois, exercices que la brièveté relative de ses ailes et
la longueur de sa queue semblent lui faciliter. Il attaque les petits
mammifères, et, à l’occasion, fait des dégâts parmi les volailles des
maisons forestières.
On ne connaît encore ni le mode de nidification, ni la structure du
nid, ni les œufs, ni les jeunes. Il y a là des problèmes à résoudre que nous
signalons aux forestiers de Madagascar, mieux placés que quiconque
pour en fournir la solution.
OISEAUX. 187
V. Machaerhamphus alcinus anderssoni, Gurn.
Ce rapace crépusculaire a une livrée très variable, qu’on peut consi-
dérer comme dimorphe, — telle que, en France, celle de l’aigle botté.
Certains exemplaires, en effet, ont les parties inférieures d’un brun foncé
à peu près uniforme (exemplaire figuré par GRANDIDIER à la pl. 24).
D’autres sont clairs en dessous, avec la gorge blanche, portant un trait
longitudinal noir sur le rachis de chaque plume, et du blanc sur les côtés
de l'abdomen et de la poitrine. Il ne semble pas qu’il puisse être question
d’un caractère d'âge. Il convient de noter que les lorums de l’espèce
rappellent beaucoup la structure si curieuse de ceux de la bondrée; les
voûtes orbitaires du crâne sont très échancrées, et les cavités orbitaires
très larges, contiennent des capsules oculaires volumineuses, très ana-
logues à celles de certains rapaces nocturnes.
Le Machaerhamphus a des habitudes crépusculaires, et se nourrit prin-
cipalement de chauves-souris.
VI. Tyto soumagnei, Grand.
Ce très rare rapace nocturne avait été rangé par MINE Epwarps et
GRANDIDIER dans un genre spécial qui, à vrai dire, n’a pas de sérieuses
raisons d’être. En tentant de justifier la création de ce genre, les auteurs
ont montré, au contraire, tous les liens qui rattachent l’Heliodilus sou-
magnei aux vraies Strix, aujourd’hui nommées Tylo. Nous avons ici
restitué à cette espèce le nom de genre qu’elle mérite à tant de titres.
Elle se sépare à vrai dire complètement des effraies malgaches (Tyto
alba hypermetra Grote) par ses teintes, par sa taille moindre, et aussi par
ses proportions différentes, le corps étant petit, et les ailes relativement
très grandes. L’iris est noir, largement cerclé de rouge clair.
La « chouette jaune » est, du reste, tout à fait rare. Elle vit dans la
partie moyenne de la grande forêt de l’Est, par couples isolés, et se nourrit
des batraciens innombrables qu'elle trouve dans les clairières de la forêt.
VII. Cuculus audeberti, Schles.
Ce très rare coucou habite la région la plus densément couverte de
forêts de Madagascar, entre Fito et Maroantsetra. C’est une région
188 MADAGASCAR.
humide, malaisée à parcourir, et on conçoit que l’oiseau, par surcroît
très rare, très isolé, et très farouche, ne soit guère connu que de quelques
indigènes, et soit si peu représenté dans les collections. Nous avons pu
voir des malgaches qui le connaissaient; ses sous-caudales rayées trans-
versalement de noir sur fond blanc sont très visibles sur l’oiseau au vol,
et ne permettent aucune confusion.
Cet oiseau n’est représenté, en Europe, que par le seul exemplaire
du Musée de Leyde (Hollande). Il y en a un second au Muséum de Tana-
narive (dû à M. H. CHauviN) et il en existe, au Muséum Saint-Denis, à la
Réunion, un couple, provenant des voyages de Lantz à Madagascar.
Ajoutons que ce coucou est voisin du C. validus Rchw. de l'Afrique
centrale, pour lequel CABANIS en 1882 a cru devoir créer le genre Pachy-
coccyx. Ce démembrement des genres ne nous semble nullement néces-
saire, pour les motifs que nous avons déjà mentionnés plusieurs fois au
cours de ce travail.
VIII. Coua delalandei, Temm.
Pour cette espèce encore, il avait été employé un nom générique parti-
culier : CABANIS et HEINE, en 1862, avaient créé le genre Cochlothraustes.
Celui-ci nous paraît tout à fait injustifié. Le Coua delalandei est un Coua;
personne ne saurait s’y tromper et il est vraiment bien inutile de créer
un genre nouveau pour traduire des différences réelles sans doute, mais
d'importance tout à fait secondaire et qui ne dépassent pas la valeur de
caractères spécifiques.
Le Coua delalandei n’est pas éteint. Il habite toujours la région située
entre Fito et Maroantsetra, dans les forêts les plus profondes; son habitat,
d’ailleurs, se réduit progressivement avec l’étendue de ces forêts. Les
indigènes connaissent cet oiseau ; mais il est très rare et très farouche. Ils
ne l’attrapent guère que dans des pièges, ou dans des mues en osier
et dans ce cas, en se débattant, il perd la majeure partie de ses plumes
qui tiennent, paraît-il, très mal.
Ces détails nous ont été donnés par un indigène très sûr, qui savait par-
faitement de quel oiseau nous voulions parler. Le Coua delalandei habitait
OISEAUX. 189
jadis l’île Sainte-Marie, en face de son habitat continental actuel. Mais
cette île ayant été mise en cultures, il en a disparu.
IX. Atelornis pittoïdes, de Lafr.
Nous ne parlerons de cette espèce que pour préciser sa distribution
géographique, et confirmer un point de sa biologie, déjà soupçonné par
A. GRANDIDIER (loc. cit., p. 246).
L’A. pittoïdes est particulièrement abondant à la montagne d’Ambre,
qui semble avoir été son centre de dispersion; on le rencontre dans les
régions forestières, à l'Est jusqu'à Fanovana (Sud de Tamatave) et au
Nord-Ouest, jusqu'à Maromandia.
Cet oiseau niche dans des trous creusés dans la latérite rouge, plus ou
moins friable, des bords des cours d’eau, un peu comme les guépiers.
C’est l’origine de la légende indigène qui les fait passer la saison froide
sous terre, à la manière des T'andraka (Tanrecs). Un indigène a pu voir
une femelle de cet oiseau pénétrer dans le trou où se trouvaient ses œufs,
et ne point ressortir, puisqu'elle couvait. Il n’en fallait pas plus pour accré-
diter la légende qui a pu être confirmée, si des indigènes ont trouvé des
cadavres d’À. pittoides, en terre, noyés par une crue inattendue ou envahis
par un éboulement.
X. Atelornis crossleyi, Sharpe.
Nous avons découvert, et nous figurons (PI. 12) le jeune de cette
espèce, qui est très différent de l'adulte. Il présente, sur toute la tête,
une calotte d’un bleu violet, quelque peu métallique, alors que l’adulte
a la tête entièrement rousse.
Chose très curieuse, les teintes de cette calotte se décolorent progressi-
vement avec le temps. L'oiseau a été tué en 1928. En 1935, au moment
où nous écrivons ces lignes, la teinte bleue qui existait chez l'oiseau frais
est presque entièrement décolorée sur la nuque; elle persiste sur la partie
antérieure de la tête, mais avec une teinte moins vive. C’est pourquoi
il n’était pas inutile d’en fixer la représentation.
Le jeune oiseau ne présente pas non plus ce collier régulier de taches
190 MADAGASCAR.
gulaires blanches et noires, qui est très caractéristique de l'espèce, chez les
adultes.
L’Atelornis crossleyi est très localisé Il habite la partie moyenne de la
forêt de l'Est, depuis Andapa, au Nord-Ouest de Maroantsetra, jusqu’à
Fanovana. Dans toutes ces régions, il est assez rare.
XI. Philepitta schlegeli, Schleg.
La distribution géographique précise de cette espèce n’est point indi-
quée par MiIzNE EpwarDps et GRANDIDIER. Elle est confinée dans les
forêts de l'Ouest et du Nord-Ouest, surtout sur terrain calcaire, particu-
lièrement dans le Bemaraha, l’Ambongo, l’Ankara, etc. On l’a aussi
rencontrée à Maromandia.
On ignore encore tout de sa biologie.
XII. G. Copsychus.
Ce genre indo-malais est tout à fait intéressant. Mais son histoire a été
quelque peu embrouillée par les publications dont il a fait l’objet. STRE-
SEMANN avait pensé que C. albospecularis était une mutation de C. pica.
Mais ces deux oiseaux n’ont pas la même structure. Le premier a la queue
courte et les tarses longs; le second la queue longue et les tarses courts.
Leur répartition géographique est également différente. Le premier
habite l'Est, le second l'Ouest de l’île. Il convient, à notre avis, de les
considérer comme deux espèces différentes. Sans doute, sur quelques
points de contact, par exemple à Ivohibé, peuvent avoir lieu des hybrida-
tions (1). Mais ces exemples sont toujours rares. Ils seraient bien plus
nombreux s’il s'agissait seulement de sous-espèces géographiques, et on
observerait alors, non pas seulement des faits d’hybridation, mais de
variation progressive. Par contre, il semble bien que l’Oiseau décrit
comme Copsychus inexpectalus par RicHMoNp en 1897 constitue simple-
ment une mutation de C. albospecularis. À vrai dire, c’est la forme inex-
pectatus qui représenterait la forme primitive ® et la forme albospecu-
(1) Cf. DELACOUR, L'Oiseau et la R. F. O. altera. On voit l’abus de la division des genres,
décembre 1931, p. 622. appliquée ici à un oiseau qui ne constitue pas
(2) Un exemplaire un peu aberrant avait été même une sous-espèce!
nommé en 1906, par REICHENOW, Gervaisia
C. forme inexpectatus
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Fig. 9. — Répartition des Copsychus à Madagascar.
402 MADAGASCAR.
laris qui en serait une mutation mélanistique, sans doute en relation avec
l'humidité de son habitat. Mais l'application de la loi de priorité qui régit
la nomenclature zoologique, impose le nom donné par Eypoux et GER-
vais en 1862; et les mutations ne doivent pas être spécialement dénom-
mées. Nous avons donc à Madagascar :
19 Copsychus albospecularis.
Forme mélanistique, dont la forme normale a été nommée C. inex-
pectalus, nom qui ne doit pas être retenu (Est).
Dimensions : Aïle : 76 mm. Queue : 70 mm. Tarses : 27 mm.
29 Copsychus pica.
Pas de mutation chromatique chez cette espèce (Ouest).
Dimensions : Aile : 80 mm. Queue : 83 mm. Tarses : 25 mm.
XIII. Tchitrea mutata, L.
L'histoire de cet oiseau est extrêmement embrouillée; à Madagascar
même, il paraît en pleine variation; certains auteurs ont voulu considérer
ces différences comme provenant de l’âge. D’autres ont pensé qu’il y
avait là des phénomènes de mutation. Ce qui complique la question, c’est
que l’étude des formes nettement ségrégées, existant aux Comores, aux
Seychelles, aux Mascareignes, etc., fait ressortir une variation géogra-
phique incontestable.
Le Dr SALOMONSEN (1) a étudié, sur les séries du British Museum, et
notamment sur les récoltes de la mission franco-anglo-américaine, les
variations de cet oiseau. Il a distingué à Madagascar, les mutations sui-
vantes :
a) Forme caudata (Müll.) brun rouge. Habitat : Est.
b) Forme gaimardi (Lesson) id., mais d’E. N.-E., rectrices médianes
blanches.
c) Forme preliosa (Lesson). Dos blanc (?), d’O.-Mayotte.
d) Forme muiata S. S. (L.). Dos noir 6), d'E.-N.-E.
Cette liste appelle une remarque. C’est que les individus c de l'Ouest
(1) Dr FINN SALOMONSEN, Les Gobe-Mouches (2) c) Par disparition de la phaeomélanine.
de Paradis de la région malgache (L’'Oiseau et la (3) d) Par accumulation d’eumélanine, phéno-
R.F. 0., 1933, p. 603-614). mène secondaire.
OISEAUX. 193
de Madagascar et ceux de Mayotte sont sans aucun doute subspécifique-
ment différents, et ne doivent pas être confondus. L'étude de leurs
mensurations le prouve bien, et il ne s’agit pas, aux Comores, d’une intro-
duction artificielle récente. Ensuite, on a authentiquement constaté que
les individus b peuvent, aussi bien qu’en petit nombre, se rencontrer dans
l'Ouest de Madagascar. D'autre part, si l’on tient compte que le Dr Saro-
MONSEN n'est pas allé à Madagascar, et que le relevé ci-dessus est basé
sur un simple examen de peaux sèches, on doit considérer que, quelque
attentif qu’il ait été, son travail ne saurait avoir un caractère définitif.
Certes, il serait d’un puissant intérêt théorique de saisir sur le vif une
série de mutations prenant l’allure d’une différenciation subspécifique.
Mais nous ne pouvons pas encore avoir cette certitude. Il convient d’avoir
recours à l’observation directe et de suivre de visu, dans les différentes
régions de Madagascar, l’évolution de plusieurs familles de Tchitrea
mutata afin de s'assurer nettement : 1° de la constance des formes étu-
diées; 20 de l'influence de l'âge. Ces observations, qui sont encore à faire,
nécessiteraient un séjour de plusieurs années dans l’Ile, pour des ornitho-
logistes compétents, zélés et consciencieux. Il faudrait aussi qu’ils fussent
libres de se consacrer entièrement à cette étude. Ce sont là des conditions
difficiles à remplir. Intéressé par les travaux de STRESEMANN, j'avais
commencé ces recherches, que les circonstances et mes fonctions admi-
nistratives ne m'ont pas permis de mener à bien. Je l’ai toujours regretté.
Quoi qu’il en soit, en matière d’ornithologie, on voit que la récolte ne
suffit pas toujours, et qu'il y faut joindre l'observation sur place. C’est
un des cas où l’on voit clairement ressortir l’utilité de la zoologie de terrain.
XIV. Xenopirostris damii, Schleg.
Nous avons précisé () les différences très nettes qui séparent cette
espèce de X. xenopirostris Lafr. La calotte est d’un noir verdâtre métal-
lique; les parties supérieures d’un gris plus pur et plus foncé; aucune
trace de blanc au croupion; le bec plus petit, et plus foncé. Enfin, les
dimensions sont plus faibles : Aïle pliée, 112 mm. &, 110 mm. juv. au lieu
(4) Cf. L. LAVAUDEN, Bull. de Muséum, 1932, p. 638-639.
OISEAUX. 25
194 MADAGASCAR.
de 125 mm. Cette espèce, très rare, habite les forêts de la partie moyenne
de l'Ouest de Madagascar. Nous l’avons rencontrée dans la forêt de
l’'Ankarafantsika, au Sud-Est de Majunga. C’est un habitat bien plus
méridional que la baie de Pasandava indiquée par PoLLEN et par LANTZ.
Quant aux X. xenopirostris, qui n’est point trop rare dans le Sud, il ne
semble pas remonter plus au Nord que Tuléar. Son habitat est donc
entièrement différent.
Le X. damii vit tout à fait isolé, et est toujours excessivement rare
dans les forêts où on peut le rencontrer.
Nous devons ajouter que nous n’avons pu retrouver, au Muséum de
Saint-Denis (Ile de la Réunion), les sujets signalés par MILNE EpwaRps
et GRANDIDIER.
XV. Mirafra hova, Hartl.
Il nous paraît certain qu’on devra, un jour ou l’autre, distinguer sub-
spécifiquement l’alouette malgache de l’Ouest et celle des hauts plateaux.
GRANDIDIER (1) avait déjà indiqué cette distinction qu’il basait non
seulement sur l'examen des oiseaux, mais même sur celui des œufs.
E. HARTERT avait confirmé cette différence (2). Dans ces conditions, les
affirmations de DELACOUR ) que « les différences de couleurs signalées
auparavant doivent être mises sur le compte de l’âge ou de la saison »
sont bien difficiles à admettre. La distinction dont nous parlons finira
par s’imposer tôt ou tard. Les séries de la mission DELACOUR étant aujour-
d’hui dispersées dans un grand nombre de musées d'Europe et d’Amé-
rique, leur examen détaillé est actuellement impossible. Mais la distinc-
tion des deux formes, à nos yeux, n’en reste pas moins certaine.
Notons que le type de Mirafra hova fut découvert par PETERS dans la
baie de Saint-Augustin (Sud-Ouest de Madagascar) en 1858. Ainsi, c’est
la forme du Sud-Ouest qui serait la Mirafra hova hova, alors que l’Alouette
des hauts plateaux, celle qui habite précisément chez les Hova,
devrait prendre un autre nom!
(1) Cf. MILNE EDWARDS et GRANDIDIER, loc. (3) Cf. DELACOUR, L'Oiseau et la R. F. O0.
cit., p. 457-458. 1932, p. 80.
(2) Cf. E. HARTERT, Nov. Zool., 1920, p. 498.
TABLE DES
Podicipidés, 91 et 136.
Hydrobatidés, 92.
Puffinidés, 92.
Diomédéidés, 93.
Phaëtonidés, 94.
Sulidés, 94.
Phalacrocoracidés, 94 et 137.
Anhingidés, 95 et 138.
Frégatidés, 95.
Pélécanidés, 95.
Ardéidés, 95 et 139.
Scopidés, 97.
Ciconndés, 98.
Plégadidés, 98 et 140.
Phœnicoptéridés, 99.
Anatidés, 99 et 141.
Laridés, 100.
Scolopacidés, 102.
Charadridés, 105 et 143.
Recurvirostridés, 106.
Glaréolidés, 106.
Dromadidés, 106.
Jacanidés, 106.
Rallidés, 107 et 143.
Mesænatidés, 108 et 145.
Turnicidés, 109.
Phasianidés, 109 et 151.
Pteroclidés, 109.
Columbidés, 410 et 153.
Falconidés, 110.
FAMILLES
Strigidés, 113 et 154.
Cuculidés, 114 et 154.
Psittacidés, 116 et 155.
Coraciidés, 117.
Leptosomidés, 117 et 157.
Alcedinidés, 118.
Meropidés, 119.
Upupidés, 119.
Caprimulgidés, 119.
Cypselidés, 119 et 158.
Philepittidés, 120.
Timalüdés, 120 et 159.
Pycnonotidés, 123.
Muscicapidés, 123 et 168.
Turdidés, 125 et 170.
Sylvidés, 126 et 173.
Hirundinidés, 127.
Campéphagidés, 128 et 176.
Dicruridés, 128 et 177.
Vangidés, 128 et 177.
Oriolidés, 131.
Sturnidés, 131.
Sittidés, 131.
Nectarinidés, 131 et 179.
Zosteropidés, 132 et 181.
Motacillidés, 133.
Alaudidés, 133.
Plocéidés, 133 et 183.
Corvidés, 134.
INDEX ALPHABÉTIQUE
Abbotornis, 129.
ablectanea (Agapornis), 117, 156.
Accipiter, 112.
Acridotheres, 131.
Actitis, 103.
Actophilornis, 106, 184.
Actophilus, 52.
Adamastor, 92.
Ægialites, 105, 143.
ægyptius (Milvus), 111.
Æpyornis, 73.
æquinoctialis (Procellaria), 92.
Ærocharis, 130.
æthiopica (Ibis), 98.
æthiopicus (Threskiornis), 98.
affinis (Sterna), 102.
affinis (Tyto), 113, 154.
africana (Coturnix), 109.
africana (Parra), 106.
africana (Sarcidiornis), 100.
africanus (Graculus), 94.
africanus (Halieus), 94.
africanus (Phalacrocorax), 94, 137.
Agapornis, 117, 156.
Alauda, 133.
alba (Ardea), 96.
alba (Crocethia), 104.
alba (Egretta), 96.
alba (Gygis), 102.
alba (Platalea), 98.
alba (Tringa), 104.
alba (Tyto), 113, 154.
albidorsalis (Sterna), 101.
albifrons (Sterna), 101.
albigularis (Tylas), 123.
albinucha (Actophilornis), 106, 184.
albinucha (Parra), 106.
albospecularis (Copsychus), 126.
albospecularis (Turdus), 126.
albus (Casmerodius), 96.
albus (Corvus), 134.
albus (Leucanous), 102.
Alcedo, 118.
alcinus (Machaeramphus), 112, 187.
aldabrensis (Fregata), 95.
Alectrænas, 110.
alfredi (Tylas), 123.
aliena (Œna), 110, 185.
alleni (Porphyrio), 108.
alleni (Porphyrula), 108.
alpina (Erolia), 104.
alpina (Tringa), 104.
altera (Gervaisia), 190.
Amaurornis, 143.
amphichroa (Newtonia), 124, 169.
ampotakae (Zosterops), 132, 181.
anaetheta (Sterna), 102.
analoga (Zosterops), 132, 182.
Anas, 99.
Anastomus, 98.
andapae (Oxylabes), 122, 166.
anderssoni (Machaeramphus), 112, 187.
anderssoni (Stringonyx), 112.
Andropadus, 123.
angladiana (Nectarinia), 131.
Anhinga, 95, 138.
ankafanae (Oxylabes), 122, 166.
ankaratrae (Saxicola), 125, 170.
annae (Artamella), 129.
annae (Artamia), 129.
198 INDEX ALPHABÉTIQUE.
anϾstheta (Sterna), 102.
Anous, 102.
antarctica (Catharacta), 100.
antarctica (Sterna), 102.
antarticus (Stercorarius), 100.
antiquorum (Phænicopterus), 99.
apivorus (Falco), 111.
apivorus (Pernis), 111.
apolis (Cynniris), 132, 179.
Apus, 119, 120, 158.
apus (Cypselus), 119.
aquaticus (Rallus), 107.
aquila (Tachypetes), 95.
archboldi (Newtonia), 124, 168.
arcuata (Dendrocygna), 100.
arcuata (Numenius), 102.
Ardea, 95, 139.
Ardeola, 97.
ardeola (Dromas), 106.
ardesiaca (Ardea), 96.
ardesiaca (Melanophoyx), 96.
Arenaria, 105.
Arenaria (Calidris), 104.
arideensis (Sterna), 101.
ariel (Fregata), 95.
arquata (Numenius), 102.
arquata (Scolopax), 102.
Artamella, 129.
Artamia, 129, 130.
Asio, 35, 114.
Astur, 112.
astur (Eutriorchis), 112, 186.
Atelornis, 118, 189.
aterrima (Pterodroma), 93.
atricapilla (Ardea), 97.
Athene, 114.
atricollis (Ardea), 95.
atrifrons (Charadrius), 106.
audeberti (Cuculus), 114, 187.
audeberti (Pachycoccys), 114.
auratus (Hartlaubius), 131.
auratus (Turdus), 131.
aurita (Anas), 100.
auritus (Nettapus), 100.
australis (Columba), 110.
australis (Treron), 110, 153.
australis (Vinago), 110, 153.
autumnalis (Himantopus), 106.
Aviceda, 111.
avocetta (Recurvirostra), 106.
avosetta (Recurvirostra), 106.
Aythya, 99.
B
bailloni (Puffinus), 92.
balstoni (Apus), 119.
balstoni (Cypselus), 119.
bannermani (Scopus), 97.
bassanus (Morus), 94.
Baza, 111.
bengalensis (Pelecanopus), 102.
bengalensis (Sterna), 102.
benghalensis (Rallus), 104.
benghalensis (Rostratula), 104.
benschi (Monias), 108, 149.
bergii (Sterna), 101.
berliozi (Mentocrex), 107, 144.
bernieri (Anas), 99.
bernieri (Artamia), 130.
bernieri (Gallinago), 104.
bernieri (Ibis), 98.
bernieri (Oriolia), 430.
bernieri (Querquedula), 99.
bernieri (Threskiornis), 98.
Bernieria, 121, 122.
bicolor (Cyanolanius), 129.
Biensis, 107.
bifrontatus (Charadrius), 105.
blüntschlii (Artamella) 129.
borbonica (Phedina), 128.
Brachypteracias, 118.
brachypterus (Buteo), 112.
brunneicauda (Erythrosterna), 123.
brunneïicauda (Newtonia), 123, 168, 169.
brunneus (Dromæocercus), 127.
Bubulcus, 97.
bubulcus (Ardea), 97.
Buteo, 112.
Butorides, 97.
caerulea (Coua), 115.
caeruleus (Cuculus), 115.
INDEX ALPHABÉTIQUE.
Calamocichla, 126.
Calamodyta, 126.
Calamoherpe, 126.
Calicalicus, 130.
Calidris, 104.
Campephaga, 198.
cana (Agapornis), 117, 156.
cana (Psittacula), 117.
candida (Gygis), 102.
candidus (Himantopus), 106.
candidus (Phaëton), 94.
Canirallus, 107.
canus (Psittacus), 117.
Capella, 104.
capensis (Asio), 114.
capersis (Daption), 93.
capensis (Dysporus), 94.
capensis (Morus), 94.
capensis (Œna), 110, 185.
capensis (Otus), 114.
capensis (Podiceps), 91.
capensis (Procellaria), 93.
capensis (Rhynchæa), 104.
Caprimulgus, 119.
Casmerodius, 96.
caspia (Hydroprogne), 101.
caspia (Sterna), 104.
castanea (Philepitta), 120.
castaneus (Turdus), 120.
catarractes (Stercorarius), 100.
Catharacta, 100.
caudata (Tchitrea), 192.
caudata (Terpsiphone), 124.
Centropus, 115.
Centrornis, 85.
Certhia, 131, 132.
cetera (Vanga), 130, 178.
chabert (Abbottornis), 129.
chabert (Lanius), 129.
chabert (Leptopterus), 129, 177.
Chaetura, 120.
Charadrius, 105, 143.
chauvini (Asio), 114.
Chelidon, 29.
Chenelopex, 86.
cherina (Cisticola), 127.
cherina (Drymoïca), 127.
chimaera (Uratelornis), 118, 157.
Chlidonias, 101.
chloropetoïdes (Ellisia), 127.
chloropetoïdes (Thamnornis), 127.
chloropus (Gallinula), 108.
chlororhyncha (Diomedea), 93.
chlororhynchus (Diomedea) 93.
chlororhynchus (Puffinus), 92.
chlororhynchus (Thalassarche), 93.
cinerea (Ardea), 95.
cinerea (Campephaga), 128.
cinerea (Coracina), 128, 176.
cinerea (Muscicapa), 128.
cinerea (Procellaria), 92.
cinerea (Scolopax), 103.
cinerea (Terekia), 103.
cinereiceps (Oxylabes), 122.
cinereus (Adamastor), 92.
cinereus (Xenus), 103.
cinclus (Tringa), 104.
Circus, 113.
cirrhocephalus (Larus), 100.
Cisticola, 127.
Coccyzus, 115.
Cochlothraustes, 115, 188.
cœruleus (Elanus), 112.
cœruleus (Falco), 112.
Colaris, 118.
Collocalia, 120.
Columba, 110.
comata (Ardea), 97.
commersoni (Scops), 4.
communis (Coturnix), 109.
communis (Falco), 110.
concolor (Falco), 111.
Copsychus, 126, 190.
coquereli (Coua), 116.
Coracias, 117, 131.
Coracina, 128, 176.
Coracopsis, 116, 117, 155, 156.
corallirostris (Hypherpes), 131.
corallirostris (Hypositta), 131.
Corethrura, 107.
coruscans (Neodrepanis), 132, 180.
corvina (Terpsiphone), 124.
Corvus, 134.
Corythornis, 118.
Cossypha, 125.
Coturnix, 35, 109, 151.
199
200 INDEX ALPHABÉTIQUE.
Cotyle, 128.
Coua, 115, 116, 154, 188.
cowani (Cotyle), 128.
cowani (Riparia), 128.
crepidatus (Stercorarius), 404.
cristata (Corythornis), 118.
cristata (Coua), 115, 157.
cristata (Fulica), 108.
cristata (Lophotibis), 98, 140.
cristata (Vanga), 179.
cristatus (Corythornis), 118.
cristatus (Cuculus), 115.
cristatus (Tantalus), 98.
Crocethia, 104.
Crossleyia, 122.
crossleyi (Atelornis), 118, 189.
crossleyi (Bernieria), 121.
crossleyi (Brachypteracias), 118.
crossleyi (Mystacornis), 121.
Cuculus, 114, 115, 187.
Cuncuma, 112.
cursor (Coua), 116.
curvirostris (Lanius), 130.
curvirostris (Vanga), 130, 178, 179.
cuvieri (Dryolimnas), 107.
cuvieri (Rallus), 107.
Cyanolanius, 129.
Cyanops (Sula), 94.
Cynniris, 131, 132, 179.
Cypselus, 119.
Cypsiurus, 120.
D
dactylatra (Sula), 94.
damii (Xenopirostris), 129, 193.
Daption, 93.
debilis (Neomixis), 121, 164.
decaryi (Neomixis), 121, 164.
delacouri (Neomixis), 121, 164.
delalandeï (Coccyzus), 115.
delalandei (Cochlothraustes), 115.
delalandei (Coua), 115, 188.
delegorguei (Coturnix), 35, 109, 151.
Demiegretta, 96, 139.
Dendrocygna, 100.
Dicrurus, 128, 177.
dimorpha (Demiegretta), 96, 139.
dimorpha (Egretta), 96, 139.
Diomedea, 93.
discolor (Leptosomus), 117.
discolor (Cuculus), 117.
discolor (Lepsomus), 117.
Dissodectes, 111.
dominicanus (Larus), 100.
dougalli (Sterna), 101.
douglasii (Sterna), 104.
Dromas, 106.
Dromæcercus, 127.
drouhardi (Coracopsis), 116, 155.
Drymoïca, 126, 127.
Dryolimras, 107.
dumonti (Coua), 115, 154.
Dysporus, 94.
E
eduardi (Tylas), 123.
Egretta, 96, 139.
Elanus, 112.
eleonorae (Falco), 111, 185.
Ellisia, 126.
ellisii (Drymoïca), 126.
ellisii (Nesillas), 126, 174.
enarratus (Caprimulgus), 119.
epops (Upupa), 119.
Eremialector, 109.
Eroessa, 121, 160.
Erolia, 104.
erythraeus (Phœnicopterus), 99.
erythrorhyncha (Anas), 100.
erythronota (Cossypha), 125, 171.
erythronota (Monticola), 171.
erythronotus (Pseudocossyphus), 125.
Erythrosterna, 123.
europaeus (Nycticorax), 97.
Euryceros, 130.
Eurystomus, 117.
Eutriorchis, 112, 186.
exsul (Palaeornis), 4.
E
falcinellus (Plegadis), 98.
falcinellus (Ibis), 98.
falcinellus (Tantalus), 98.
INDEX ALPHABÉTIQUE.
Falco, 110, 111, 185.
Falculea, 131.
Falculia, 131.
fanovanae (Newtonia), 124, 169.
filicum (Ellisia), 126.
firasa (Ardea), 95.
Flacourtia, 80.
flammea (Strix), 113, 154.
flavescens (Andropadus), 123.
flaviventris (Motacilla), 133.
flavoviridis (Hartertula), 120, 160.
flavoviridis (Neomixis), 120, 160.
forficatus (Dicrurus), 128, 177.
forficatus (Lanius), 128.
Foudia, 133, 134, 183.
franciscae (Scelospizias), 112.
francescii (Accipiter), 113.
francescii (Astur), 113.
francica (Collocalia), 120.
francica (Hirundo), 120.
fraseri (Tympanistria), 110.
Fregata, 95.
Fregetta, 92.
Fulica, 108.
Fregilupus, 4.
fuliginosa (Procellaria), 93.
fulva (Anas), 100.
fulva (Dendrocygna), 100.
fulvescens (Bernieria), 122.
fulvescens (Oxylabes), 122, 166.
fulviventris (Tylas), 123.
Funingus, 110.
fuscata (Sterna), 101.
G
gaimardi (Tchitrea), 192.
gaimardi (Terpsiphone), 124.
galbula (Oriolus), 131.
galericulata (Sterna), 104.
Gallinago, 104.
Gallinula, 107, 108.
garrulus (Coracias), 117.
garzetta (Ardea), 96, 139.
Geobiastes, 118.
geoffroyi (Charadrius), 105.
Geopelia, 110.
OISEAUX,
Gervaisia, 190.
gibberifrons (Anas), 99.
gigantea (Ossifraga), 93.
gigantea (Procellaria), 93.
giganteus (Macronectes), 93.
gigas (Coua), 116.
gigas (Cuculus), 116.
Glareola, 106.
glaucurus (Coracias), 117.
glaucurus (Eurystomus), 117.
glottis (Totanus), 104.
goliath (Ardea), 96.
gracilis (Cypselus), 120.
gracilis (Cypsiurus), 120.
gracilis (Tachynautes), 120.
Graculus, 94.
grandidieri (Chaetura), 120.
grandidieri (Orthotomus), 127.
grandidieri (Zoonavena), 120.
griseipectus (Vanga), 130, 179.
griseifrons (Canirallus), 107.
griseofrons (Canirallus), 107.
griseus (Nycticorax), 97.
gularis (Ardea), 96, 139.
gularis (Rallus), 107.
Gygis, 102.
Gymnogenys, 113.
Haliaetos, 112.
Haliætus, 112.
Haliplana, 102.
hamiltoni (Puffinus), 92.
Hartertula, 120, 160.
hartlaubii (Limicola), 104.
Hartlaubius, 131.
Heliodilus, 113.
helvola (Asio), 114.
hensti (Astur), 112.
hiaticula (Ægialitis), 105.
hiaticula (Charadrius), 105.
Himantopus, 106.
himantopus (Charadrius), 106.
himantopus (Charadrius), 106.
Hirundo, 120, 127.
hottentota (Querquedula), 99.
26
201
202 INDEX ALPHABÉTIQUE
hova (Alauda), 133.
hova (Asio), 35, 114.
hova (Mirafra), 133, 194.
hovarum (Zosterops), 132, 182.
humbloti (Ardea), 96.
humbloti (Circus), 113.
hybrida (Sterna), 101.
Hydroprogne, 101.
hypermetra (Tvto), 113, 154.
Hyphantornis, 131.
Hypherpes, 131.
hypoleucos (Actitis), 103.
hypoleucos (Tringa), 103.
Hypositta, 131.
hypoxantha (Neodrepanis), 132, 180.
Hypsipetes, 123.
Ibis, 98.
ibis (Ardea), 97.
ibis (Bubulcus), 97.
ibis (Ibis), 98.
ibis (Tantalus), 98.
icterica (Motacilla), 133.
idae (Ardea), 97.
idae (Ardeola), 97.
imerina (Cossypha), 125, 171.
imerina (Monticola), 125.
imerinus (Pseudocossyphus), 125.
inceleber (Bernieria), 122, 166.
inexpectatus (Copsychus), 126.
innotata (Nyroca), 99, 142.
inornata (Newtonia), 124, 168.
insularis (Andropadus), 123.
insularis (Corethrura), 107.
insularis (Ortygometra), 107.
insularis (Sarothrura), 107.
insularis (Thalassornis), 99, 141.
intercedens (Catharacta), 100.
interioris (Monticola), 125, 171.
intermedia (Ardea), 96.
interpres (Arenaria), 105.
interpres (Strepsilas), 105.
interpres (Tringa), 105.
iredalei (Fregata), 95.
isabellina (Œnanthe), 195.
isabellina (Saxicola), 125.
Ispidina, 118.
Ixobrychus, 97.
Ixocincla, 193.
J
jala (Philepitta), 120.
johannae (Ardea), 95.
K
kioloïdes (Canirallus), 19, 89.
kilioïdes (Gallinula), 107.
kioloïdes (Mentocrex), 107, 144.
korschun (Milvus), 111.
L
lafresnayi (Xenopirostris), 128.
lamelligerus (Anastomus), 98.
Lantzia, 130.
lantzii (Ellisia), 127.
lantzii (Nesillas), 427, 174.
lapponica (Limosa), 403.
lapponica (Scolopax), 103.
Larus, 100.
Lemurolimnas, 107.
Leptopterus, 129, 177.
Leptosomus, 117.
leptosomus (Brachypteracias), 118.
leptosomus (Colaris), 118.
lepturus (Phaëton), 94.
leschenaulti (Charadrius), 105.
Leucanoüs, 102.
leucocephala (Artamia), 129.
leucogaster (Pelecanus), 94.
leucogaster (Sula), 94.
leuconota (Thalassornis), 141.
leuconotus (Thalassornis), 99, 141.
leucopareia (Chlidonias), 101.
leucopareia (Sterna), 101.
leucoptera (Ardea), 97.
leucoptera (Chlidonias), 101.
leucoptera (Sterna), 101.
Therminieri (Puffinus), 92.
libs (Coracopsis), 117, 156.
Limicola, 104.
INDEX ALPHABÉTIQUE.
Limosa, 103.
lineatus (Numenius), 103.
livia (Columba), 110.
lünnbergi (Catharacta), 100.
Lophotibis, 98, 140.
Loxia, 129.
lugubris (Ninox), 114.
Machaeramphus, 112, 187,
macrodactyla (Capella), 104.
macrodactyla (Gallinago), 104.
Macronectes, 93.
macroptera (Pterodroma), 93.
macroscelis (Circus), 113.
macroscelus (Circus), 113.
madagascariensis (Accipiter), 112.
madasgacariensis (Agapornis), 117, 156.
madagascariensis (Alcedo), 118.
madagascariensis (Alectrænas), 110.
madagascariensis (Anastomus), 98.
madagascariensis (Ardea), 96, 98.
madagascariensis (Asio), 114.
madagascariensis (Aviceda), 111.
madagascariensis (Baza), 111.
madagascariensis (Bernieria), 122, 166.
madagascariensis (Biensis), 107.
madagascariensis (Calicalicus), 130.
madagascariensis (Caprimulgus), 119.
madagascariensis (Centropus), 115.
madagascariensis (Cisticola), 127.
madagascariensis (Columba), 110.
madagascariensis (Ellisia), 126.
madagascariensis (Eurystomus), 117.
madagascariensis (Foudia), 133, 183.
madagascariensis (Funingus), 110.
madagascariensis (Hartlaubius), 131.
madagascariensis (Hypsipetes), 123.
madagascariensis (Lanius), 130.
madagascariensis (Loxia), 133.
madagascariensis (Gallinula), 108.
madagascariensis (Ispidina), 118.
madagascariensis (Ixocincla), 123.
madagascariensis (Margaroperdix), 109.
madagascariensis (Merops), 119.
madagascariensis (Motacilla), 121.
madagascariensis (Muscicapa), 122.
madagascariensis (Nisus), 112.
madagascariensis (Numenius), 103.
madagascariensis (Otus), 114.
madagascariensis (Oxylabes), 124.
madagascariensis (Pernis), 111.
madagascariensis (Phedina), 198.
madagascariensis (Ploceus), 133.
madagascariensis (Polyboroïdes), 113.
madagascariensis (Porphyrio), 108.
madagascariensis (Psittacula), 117.
madagascariensis (Pyrrherodia), 96.
madagascariensis (Rallus), 107.
madagascariensis (Turdus), 123.
madagascariensis (Tetrao), 109.
madagascariensis (Tylas), 123.
madagascariensis (Zosterops), 132.
madagascarina (Loxia), 129.
madagascarinus (Cyanolanius), 129.
maderaspatana (Motacilla), 132.
maderaspatana (Zosterops), 132, 181, 182.
maillardi (Circus), 113.
major (Asio), 35.
major (Coracina), 128.
major (Dendrocygna), 100.
major (Eroessa), 160.
major (Otus), 35.
manadensis (Scops), 114.
Margaroperdix, 109.
marginata (Upupa), 119.
marginatus (Charadrius), 105.
maroantsetrae (Oxylabes), 122, 165.
mascarinus (Coracopsis), 56.
maxima (Sterna), 101.
media (Sterna), 102.
Megalopterus, 102.
melanocephala (Ardea), 95.
melanogaster (Anhinga), 138.
melanogaster (Fregetta), 92.
melanogaster (Plotus), 95, 138.
melanogastra (Thalassidroma), 92.
melanonotus (Anser), 100.
melanonotus (Sarkidiornis), 100.
Melanophoyx, 96.
melanophris (Diomedea), 93.
melanophris (Thalassarche), 93.
204 INDEX ALPHABÉTIQUE.
melanophrys (Diomedea), 93.
melanopterus (Elanus), 112.
melanorhynchos (Egretta), 96.
melanorhynchus (Casmerodius), 96. .
melba (Apus), 120, 158.
melba (Micropus), 120, 158.
melleri (Anas), 99.
Mentocrex, 107, 144.
Merops, 119.
Mesites, 108, 145.
Mesænas, 108, 145, 147.
meyeri (NesϾnas), 56.
Micropus, 120, 158.
migrans (Milvus), 111.
Milvus, 111.
minor (Falco), 110.
minor (Foudia), 434, 183.
minor (Kregata), 95.
minor (Phœniconaïas), 99.
minor (Phœnicopterus), 99.
minor (Podiceps), 91.
minor (Tachypetes), 95.
minuta (Ardea), 97.
minuta (Erolia), 104.
minuta (Sternula), 101.
minuta (Tringa), 104.
minutus (Ixobrychus), 97.
Mirafra, 133, 194.
mitrata (Numida), 109.
mixta (Procellaria), 92.
mollis (Pterodroma), 93.
mongolus (Charadrius), 406.
Monias, 108, 149.
monte (Gygis) 102.
monte (Leucanous), 102.
Monticola, 125, 171.
monticola (Nesillas), 127, 174.
monticola (Newtonia), 124, 169.
morelii (Astur), 113.
morelii (Nisoïdes), 113.
Morus, 94.
Motacilla, 121, 133.
Mullerornis, 79:
Muscicapa, 122.
mutata (Muscicapa), 124.
mutata (Tchitrea), 124, 192.
mutata (Tersiphone), 124.,
Mystacornis, 121.
N
nana (Pyrrhula), 134.
nana (Spermestes), 134.
nanus (Plotus), 54.
nebularia (Scolopax), 104.
nebularia (Tringa), 104.
Nectarinia, 132.
nelicourvi (Nelicurvius), 133.
nelicourvi (Parus), 133.
Nelicurvius, 133.
Neodrepanis, 132, 180.
Neomixis, 120, 160, 162.
Nesillas, 126, 127, 173, 174.
Nesænas, 56.
Nettapus, 100.
newtoni (Calamocichla), 126.
newtoni (Calamodyta), 126.
newtoni (Calamoherpe), 126.
newtoni (Falco), 111.
newtoni (Tinnuneulus), 111.
Newtonia, 123, 168.
nigra (Coracopsis), 117, 157.
niger (Psittacus), 117.
nigricollis (Tetrao), 109.
nigricollis (Turnix), 109.
nigripennis (Capella), 104.
nigripennis (Gallinago), 104.
Ninox, 114.
Nisoïdes, 113.
nisuella (Asio), 35.
Nisus, 112.
notata (Nectarinia), 131.
notatus (Certhia), 131.
notatus (Cynniris), 131.
Numenius, 20, 102, 103.
Numida, 109.
Nycticorax, 97.
nycticorax (Ardea), 97.
Nyroca, 99, 142.
nyroca (Aythya), 99, 142.
O
obscura (Coracopsis), 116.
obscura (Nesillas), 126, 173, 174.
obscura (Porzana), 107.
INDEX ALPHABÉTIQUE, 205
obscurus (Puffinus), 92.
ochropus (Tringa), 103.
occidentalis (Schetba), 130, 178.
ocularis (Glareola), 106.
oceanica (Procellaria), 92.
oceanica (Thalassadroma), 92.
oceanicus (Oceanites), 92.
Oceanites, 92.
Œna, 110, 185.
Œnanthe, 125.
olivacea (Newtonia), 124, 169.
olivaceiceps (Coua), 116.
olivaceiceps (Sericosomus), 116.
olivieri (Amaurornis), 143.
olivieri (Porzana), 107, 143.
omissa (Foudia), 133, 183.
orientalis (Neomixis), 121, 162.
orientalis (Numerius), 103.
Oriolia, 130.
Oriolus, 131.
oriolus (Coracias), 131.
Orthotomus, 127.
Ortygometra, 107.
Ossifraga, 93.
Otus, 114.
ourovang (Hypsipetes), 123.
Oxylabes, 121, 122, 165.
Pachycoccyx, 114.
Pachyptila, 93.
pacificus (Puffinus), 92.
Palæornis, 4.
palliata (Falculea), 131.
palliata (Falculia), 131.
pallida (Coracina), 128, 176.
pallidior (Neomixis), 121, 162.
paludicola (Cotyle), 128.
paludicola (Riparia), 128.
panayensis (Haliplana), 102.
par (Sterna), 102.
Paradisea, 131.
parasiticus (Larus), 101.
parasiticus (Stercorarius), 101.
parasitus (Falco), 111.
parasitus (Milvus), 111.
Parra, 106.
Parus, 133.
parvus (Cypselus), 120.
parvus (Gypsiurus), 120.
parvus (Tachynautes), 120.
pecuarius (Charadrius), 105.
Pelecanopus, 102.
Pelecanus, 95.
pelzelnii (Podiceps), 91.
pelzelnii (Poliocephalus), 91.
pensilis (Hyphantornis), 133.
pensilis (Ploceus), 133.
peregrinus (Falco), 110.
Pernis, 111.
personatus (Eremialector), 109.
personatus (Pterocles), 109.
Phalacrocorax, 94, 137.
phæopus (Numenius), 103.
phæopus (Scolopax), 103.
Phaëton, 94.
Phedina, 128.
Philepitta, 120, 190.
Phœniconaïas, 99.
Phœnicopterus, 99.
phœnicurus (Phaëton), 94.
pica (Copsychus), 126.
pictilis (Phalacrocorax), 94, 137.
picturata (Columba), 110.
picturata (Streptopelia), 110.
picturatus (Turtur), 110.
piscator (Sula), 94.
piscatrix (Sula), 94.
pittoïdes (Atelornis), 118, 189.
pittoïdes (Brachypteracias), 118.
Platalea, 98.
Plegadis, 98.
Ploceus, 133.
Plotus, 54, 95, 138.
Podiceps, 91, 92, 136. .
podiceps (Ardea), 97.
podiceps (Ardeola), 97.
podiceps (Ixobrychus), 97.
poliocephalus (Cuculus), 114.
Poliocephalus, 91.
polleni (Vanga), 129.
polleni (Xenopirostris), 129.
Polyboroïdes, 113.
206 INDEX ALPHABÉTIQUE.
Porphyrio, 108. rochii (Cuculus), 114.
Porphyrula, 108. Rostratula, 104.
Porzana, 107, 143. rousseaui (Anous), 102.
pretiosa (Tchitrea), 192. ruber (Phœnicopterus), 99.
Pratincola, 125. rubricauda (Phaëton), 94.
prevostii (Ærocharis), 130. rufa (Schetba), 130, 178.
prevostii (Euryceros), 130. rufa (Limosa), 103.
Prion, 93. rufa (Anhinga), 95, 138.
Procellaria, 92. rufa (Lantzia), 130.
Pseudobias, 124. rufescens (Pelecanus), 95.
Pseudocossyphus, 125. ruficeps (Coua), 116.
pseudo-zosterops (Randia), 127, 176. ruficollis (Podiceps), 91.
Psittacula, 117. rufolavatus (Podiceps), 92, 136.
Psittacus, 116. rufus (Lanius), 130.
Pterocles, 109. rutenbergi (Ardea), 97.
Pterodroma, 93. rutenbergi (Butorides), 97.
Puffinus, 92. rutilus (Otus), 114.
punctata (Anas), 99. rutilus (Scops), 114.
purpurea (Ardea), 96.
purpurea (Pyrrherodia), 96.
pusilla (Porzana), 107. S
pygmæa (Porzana), 107.
pyropyga (Coua), 115. sakalava (Foudia), 133, 183.
Pyrrherodia, 96. sakalava (Ploceus), 133.
pyrrhopygia (Coua), 115. salvini (Pachyptila), 93.
pyrrhorrhoa (Gallinula), 108. Sarcidiornis, 100.
Pyrrhula, 134. Sarkidiornis, 100.
Sarothrura, 107.
Q saundersi (Sterna), 101,
Saxicola, 125, 170.
Querquedula, 99. scapulatus (Corvus), 134.
Scelospizias, 113.
R Schetba, 130, 178.
schimperi (Columba), 110.
radama (Falco), 110. schistocercus (Abbottornis), 129.
radiatus (Gymnogenys), 113. schistocercus (Leptopterus), 129, 177.
radiatus (Polyboroïdes), 113. schlegeli (Philepitta), 120, 190.
radiatus (Vultur), 113. sclateri (Chlidonias), 104.
ralloïdes (Ardea), 96. sclateri (Neomixis), 124, 162.
ralloïdes (Ardeola), 97. Scolopax, 102, 103.
Rallus, 107. Scops, 4, 114.
Randia, 127, 176. Scopus, 97.
Recurvirostra, 106. seebohmi (Dromæocercus), 127.
reynaudii (Coua), 115. Sericosomus, 116.
Rhynchæa, 104. serriana (Coua), 116.
Riparia, 127. sharpei (Cossypha), 125.
riparia (Hirundo), 127. sharpei (Monticola), 125, 171.
riparia (Riparia), 127. sharpei (Pseudocossyphus), 125.
INDEX ALPHABÉTIQUE. 207
sibilla (Motacilla), 125.
sibilla (Pratincola), 125.
sibilla (Saxicola), 125.
singetra (Terpsiphone), 124.
smaragnotus (Porphyrio), 108.
souimanga (Certhia), 132.
souimanga (Cynniris), 132, 179.
souimanga (Nectarinia), 132.
soumagnei (Tyto), 113, 187.
Spermestes, 134.
squamigera (Brachypteracias), 118.
squamigera (Geobiastes), 118.
squamigerus (Geobiastes), 118.
Squatarola, 105.
squatarola (Squatarola), 105.
squatarola (Tringa), 105.
Stercorarius, 100.
Sterna, 101.
stolidus (Anous), 102.
Strepsilas, 105.
Streptopelia, 110.
striata (Columba), 110.
striata (Geopelia), 110.
striata (Margaroperdrix), 109.
striatigula (Neomixis), 121, 160, 162.
striatus (Butorides), 97.
Stringonyx, 112.
Strix, 113, 154.
strophiatus (Tylas), 123.
subarcuata (Tringa), 104.
Sula, 94.
sula (Pelecanus), 94.
superciliaris (Athene), 114.
superciliaris (Ninox), 114.
superciliaris (Strix), 114.
superciliosus (Merops), 119.
sybilla (Saxicola), 170.
T
Tachynautes, 120.
Tachypetes, 95.
Tantalus, 98.
Tchitrea, 124, 192.
telfairi (Platalea), 98.
tenebrosa (Berniera), 122, 165.
tenebrosa (Oxylabes), 122, 165.
tenella (Eroessa), 121, 160, 162.
tenella (Neomixis), 121, 162, 164.
tenellus (Charadrius), 105.
tenuirostris (Anous), 102.
tenuirostris (Megalopterus), 102.
tenuirostris (Platalea), 98.
tenuirostris (Sterna), 102.
Terekia, 103.
Terpsiphone, 124.
testacea (Erolia), 104.
testacea (Solopax), 104.
Thalassadroma, 92.
Tetrao, 109.
Thalassarche, 93.
Thalassornis, 99, 141.
Thamnornis, 127.
thoracica (Ægialitis), 105, 148.
thoracicus (Charadrius), 105, 143.
Threskiornis, 98.
Tinnunculus, 111.
tinnunculus (Falco), 111.
tolou (Centropus), 115.
torquata (Pratincola), 125.
torquata (Saxicola), 125, 170.
Totanus, 104.
toulou (Centropus), 115.
toulou (Cuculus), 115.
Treron, 110, 153.
Tribonyx, 52.
tricollaris (Charadrius), 105.
Tringa, 103.
tristis (Acridotheres), 131.
tropica (Fregetta), 92.
tropica (Thalassidroma), 92.
tundrae (Ægialitis), 105.
tundrae (Charadrius), 105.
Turdus, 120.
Turnix, 109.
Turtur, 110.
Tylas, 123.
Tympanistria, 110.
typica (Artamia), 129.
typica (Ellisia), 126.
typica (Nesillas), 126, 127, 173, 174.
typicus (Coua), 116.
typicus (Eurostomus), 117.
typicus (Merops), 119.
typicus (Tylas), 123.
Tyto, 113, 154, 187.
208
U
umbretta (Scopus), 97.
unicolor (Mesites), 108, 145.
unicolor (MesϾnas), 108, 145.
Upupa, 119.
Uratelornis, 118, 157.
urschi (Lophotibis), 98, 140.
V
Vanga, 129, 130, 178, 179.
variegata (Mesites), 108, 147.
variegata (Mesænas), 108, 147.
variegatus (Numenius), 103.
varia (Squatarola), 105.
varius (Charadrius), 105.
varius (Fregilupus), 4.
variegatus (Tantalus), 103.
vasa (Coracopsis), 116, 155.
vasa (Psittacus), 116.
vaza (Coracopsis), 116.
verreauxi (Coua), 115.
viduata (Anas), 100.
viduata (Dendrocygna), 100.
Vinago, 110, 153.
vintsioïdes (Alcedo), 118.
vintsioïdes (Corythornis), 118.
viridior (Dicrurus), 128, 177.
viridis (Artamella), 129.
viridis (Eroessa), 121, 164.
viridis (Lanius), 129.
viridis (Leptoterus), 129.
viridis (Neomixis), 121, 164.
vittata (Pachyptila), 93.
INDEX ALPHABÉTIQUE.
vittatus (Prion), 93.
vociferoïdes (Cuncuma), 112.
vociferoïdes (Haliaetos), 112.
vociferoïdes (Haliaetus), 112.
vulsini (Anhinga), 95, 138.
vulsini (Coracopsis), 155.
Vultur, 113.
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wardi (Pseudobias), 124.
watersi (Lemurolimnas), 107.
watersi (Ortygometra), 107.
watersi (Sarothrura), 107.
watersi (Zapornia), 107.
willsi (Apus), 120, 158.
willsi (Micropus), 120, 158.
X
xanthophrys (Crossleyia), 122.
xanthophrys (Oxylabes), 122.
xenia (Treron), 110, 153.
xenia (Vinago), 110, 153.
Xenopirostris, 128, 129, 193.
xenopirostris (Vanga), 128.
Xenus, 103.
Z
Zapornia, 107.
zoniventris (Dissodectes), 111.
zoniventris (Falco), 111.
Zoonavena, 120.
Zosterops, 132, 181, 182.
zosterops (Bernieria), 122, 165.
zosterops (Oxylabes), 122, 165, 166.
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TABLE DES FIGURES
TABLE DES PLANCHES
. ARDEA HUMBLOTI.
. MENTOCREX KIOLOIDES BERLIOZI.
PORZANA OLIVIERI.
. MONIAS BENSCHI &,
. MONIAS BENSCHI ©.
. COTURNIX DELEGORGUEI.
. URATELORNIS CHIMÆRA & ET Q.
. APUS MELBA WILLSI.
. MONTICOLA SHARPEI ERYTHRONOTA 9 ET &.
. NEODREPANIS CORUSCANS HYPOXANTHA © ET &.
. FOUDIA MADAGASCARIENSIS OMISSA ® ET &.
. ATELORNIS CROSSLEYI (jeune en premier plumage).
OISEAUX,
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. Répartition à Madagascar des formes de Neomiris tenella. . . . . . . . . . . . . .
. Répartition à Madagascar des formes d’Oxylabes zosterops. . . . . . . . . . . . . .
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TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 7 ee A er De dede ane Sp Aa Me US M a EE IE ES CIRE A PET ET \?
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE I. — Histoire sommaire de l’exploration ornithologique de Madagascar. . . . 4
— II. — Esquisse biogéographique de Madagascar. . . . . . . . . . . . . . . 42
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3. Les variations des formes ornithologiques conditionnées par le milieu. 39
— II. — Composition et origines de l’avifaune malgache. . . . . . . . . . . . 49
— IV. — Rôle économique des Oiseaux à Madagascar . . . . . . . . . . . . . D8
— V.— Les Oiseaux introduits à Madagascar . . . . . . . . . . . . . . . . 66
— VI. — Aperçu sur les Oiseaux de Madagascar éteints au cours des temps histo-
DEUXIÈME PARTIE
Catalogue systématique des Oiseaux de Madagascar. . . . . . . . . . . . . . . . . 87
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE I. — Étude des espèces décrites de 1885 à ce jour. . . . . . . . . . . . . . 135
— Il. — Notes morphologiques et biologiques sur quelques espèces déjà décrites en
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