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Full text of "Icones algarum europaearum. Représentation d'algues européennes suive de celle d'espèces exotiques les plus remarquables récemment découvertes"

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I    C    O    IN    E    S 

ALGARUM   EUROPAEARUM. 


REPRftSENTATION 

D'  ALGUES    EUROPEENNES 

SUIVIE  DK  CELLE  D   ESPECES  EXOTIQUES  LES  PLUS 
IIEMARQUABLES  HECE3IMENT  DECOUVEKTES 

PUBLI EE 

PAB 

C.     A.     AGARDH, 

PKOFESSEDK    A    LUND,     CHEVALIKR    DE    l'oRDRR     DK    l' ETOILE    POLAIRE, 
MKMBRE    DE    l'aCADEMIE    KOYALE    DES    SCIENCES    DK    STOCKHOLM. 


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AVKC    40   rLANCHKS  COLORIlfeES. 


L  E  O  P  O  L  D     V  O  S  S. 

1828  —  1835. 


REGIAE  ACADEMIAE 
SCIENTIARUM  HOLMIENSI. 


S.     V. 


A  U  C  T  O  R 
C.     A.     il  G  A  R 


No.     I. 
FRUSTUIiIA      APPENDICUI.ATA. 

Frustulia  appendiculata,  straio  rmicoso  fusco  ni- 
tido,  jTUstulis  novi-lunaribus^  ad  utrumque  api- 
cem  gloho  hyalino  ornatis  et  ohtusis  composito, 

Inler  alias  Frustuliae  species  plus  iniiius  solitarie  sparsa  in 
flu>io  Tepel  ad  Carlsbad;  sed  omnino  agg-regala  in  pariete  ver- 
licali  aedificii  Thermarum,  Miililbruun  dicti,  prope  eundeni  flu- 
vium. 


tJe  commence  cet  ouvrage  par  un  de  ces  fitres  simples,  dont 
la  piace  dans  les  deux  grandes  series  des  organismes  est  incertaine, 
parcequ'  ils  appartiennent  a  tous  les  deux.  Ceux ,  qui  construi- 
sent  des  Sjstemes  selon  la  theorie  ordinaire  les  rangeroient  sans 
hesitation  parmi  les  animaux.  Mais  nous  verrons  dans  la  suite  de 
cet  ouA^rage,  que  Tou  doit  les  placer  avec  plus  de  raison  dans  le 
regne  vegetal,  parcequ'  ils  fout  la  base  de  touts,  un  groupe  d'etres 
decidement  vegetaux. 

L'organisme ,  que  nous  avons  figiire  sur  la  premiere  planche, 
se  trouvoit  a  Carlsbad.  Je  Tavois  vu  plusieurs  fois  solitaire  parmi 
d'autres  Frustulies,  vivant  dans  le  fleuve  Teple ,  lorsque  je 
decouvris  sur  le  mur  du  Salon ,  que  Ton  appelle  celui  de  Miihl- 
brunn,  (a  son  cote  exterieur,  donnant  sur  le  fleuve  et  sans  cesse 
humecte  i)ar  ses  vapeurs  chaudes,  montant  des  ecoulemens  du 
bain),  au  milieu  de  phisieurs  es])6ces  d'Oscillatoires  nourries  par 
ces  vapeurs ,  une  matiere  brune  tr^s^luisante  et  tr^s-gelatineuse. 
Comme  elle  couvrit  le  mur  dans  une  etendue  de  plusieurs  pouces,  je 
la  pris  pour  une  autre  esi^^ce  d'oscillatoire ,  dont  elle  avoit  le 
port.  Mais  sous  le  microscope  elle  me  presenta  une  masse  d'indi- 
vidus  de  cette  nouvelle  Frustulia,  qui  y  etaient  entasses  sans 
mouvement  et  sans  ordre. 

Sa  graudeur  est  microscopique.  Solitaires,  des  individus  ne 
sauraient  s^u^res  etre  bien  distingues  a  Toeil  nu.     Mais   sous  le  mi- 

*     Noaveau   terme  ,    que    j'ai  adoptd  pour  d^signer   une   forme,    que  Ton 
observe  quelquefois  dans  les  especes  de  cette  famille    (Diatom^es). 


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croscope  cette  graiuleur  varie  beaucoiip;  et  souvent  des  imlivi- 
dus,  plus  peti(s  tle  irioitie,  sont  entremeJes  parmi  les  autres  plus 
grands. 

Elle  a,  comme  la  plupart  de  ces  especes,  toute  une  autre  forme, 
si  elle  est  couchee  sur  le  dos,  etant  alors  lanceolee,  que  sur  le  cotd, 
ce  qui  lui  donne  la  forme  de  la  nouvelle  lune.  Mais  elle  est  tou- 
jours  reconnoissable  par  le  globule  hyalin ,  qui  termine  ses  deux 
bouts.  Le  corps  est  pour  le  reste  d'un  brun  jaunatre;  mais  quelque- 
fois  on  la  voit,  quand  est  elle  situee  sur  le  dos,  garnie  d'un  bord 
plus  fonce ;  ce  qui  presente  Taspect ,  comme  si  le  bord  reellemeut 
etoit  phis  eleve. 

Se  trouvant  h'bre  dans  Teau,  entremelee  parmi  les  autres 
Frustulies;  nommement  pai-mi  laFrustnlia  lanceolata, 
et  la  F  r.  m  i  n  o  r  ,  on  hii  voit  qiielquefois  un  mouvement  droit  un 
peu  lent.  Mais  dans  la  masse ,  qui  formoit  le  vernis  sur  le  mur 
de  Miihlbrunn,  ainsi  dans  Tetat  le  phis  naturel,  on  ne  hii  trouvait 
aucun   mouveinent   du   tout. 

J'ai  lieu  de  douter ,  s'il  n'y  a  pas  phisieurs  esp^ces,  sous  la 
forme  figuree  dans  notre  planche.  La  grandeur,  la  largeur,  le  do- 
micile  en  font  sans  doute  des  dijfferences  specifiques,  qu'il  n'est 
pas  encore  possible  de  determiner. 

La  figiire  a  represente  une  partie  de  la  niasse,  qui  revetoil 
le  miir  du  Salon  de  Miihlbrunn.  h  les  Frustulies  y  entas- 
sees,  iin  peu  agrandies.  c  les  memes,  mais  plus  agrandies.  d 
et  e  des  variations  de  forme  troiivees  parmi  les  autres  Frustu- 
lies   et  /  celle,  oii  j^apper^u   le  bord  plus  fonce. 


No.     II. 
FRUSTUIiIA    COFFEAEFORMIS. 

Frustuha  Coffeaeformis,  slrato  suhmucoso  luteo- 
fusco,  frustulls  cymhiformihus  in  ellipsoidcm  coad- 
unalis  luteis  versus  apicem  hyalinis  composito, 

Ad  ripas  fliivii  Tepel  prope  iirbem  Carlsbad. 


MJjn  forinaiit  le  genre  Friistiilia  dans  moii  Systema  Alga- 
nim,  jen'avois  pas  vii  Tonvrage  de  Mr.  Nitzscli  sur  les  Bacillaires, 
qui  n'est  pas  entre  dans  le  commerce  des  libraires.  *  A  ])resent  que 
j'ai  eii  Toccasion  d'en  voir  les  figures,  je  sais,  que  son  genre  de 
Bacillaria,  qiioique  forine  siir  qiielques  tjpes  commiins  avec  mon 
genre  de  Frustulia,  est,  comme  je  Tavois  cru,  renferme  dans 
d'autres  liinites.  Cest  le  meme  cas  dii  genre  d'Echinelle  de 
Lyngbye,  et  de  Vibrio  Miill.  Le  nom  de  Bacillaria  ne 
sauroit  surtout  convenir  t\  ces  esiieces  de  Frustulia,  qui  ont 
des  contours  courbes ,  ou  la  forme  d'  elliiises ,  et  de  sections  de 
spheres.  Poiir  celles  ,  qiii  ont  des  contours  rectilignes ,  et  aux- 
qiiels  le  nom  se  rapporte,  elles  appartiennent  pour  la  pliipart  aii 
genre  de  Diatoma   (p.  e.  Bacillaria  Ulna  Nitzsch). 

Nous  pouvons  douc  toutefois  retenir  notre  genre  de  Friistu- 
lia,  en  le  rectifiant  iiour  les  caract6res ,  d'apres  les  observations 
accumulees,  que  nous  avons  eu  roccasiou  de  faire  derni^rement,  et 
que  nous  deposerons  successivement  dans  cet  ouvrage.  Noiis  sommes 
cependant  toujours  faches  de  ne  pouvoir  citer  Mr.  Nitzsch,  que  se- 
lou  Taper^u  rapide  et  fiigitif,  que  noiis  avons  pu  prendre  de  S0n 
ouvrage. 

L'espece  de  Frustulia,  figuree  dans  notre  planche ,  se 
troiivoit  sur  le  rivage  du  fleuve  de  Teple,  coiivrant  le  sable  daus 
les  endroits,  oii  reau  conserve  encore  qiielque  chaleur  des  ecoule- 
mens  des  bains,   et  ofi  elle  teint  la  surface  en  brun  (fig-.  a). 

Sous  le  microscope  elle  preseute  plusieurs  aspects  trks  diffe- 
rens.  Avec  un  agrandissement  modique  (fig.  6.)  on  les  prendroit  poiir 
des  esp^ces  tout  a  fait  diverses.   Mais  plus  soigneusement  observees, 

*     De  la  Tient,    que  je  n'ai  cite  Mr.  Nitzsch  dans  le  Sjstdme,  qu'eri-ou^- 
meut    d'apres  des  iudicatious  ^traugeres. 


on  les  voit  appartenir  h  uu  m6me  fitre,   dans  diyers  etats,   et  dans 
des   situations  diiFerentes. 

La  fig.  c.  represente  Fetat  primitif.  Ce  sont  des  ellipsoides 
exacts  arec  leur  axe  longitudinal  bien  marque;  ressemblant  au  no- 
yau  d'un  fruit  de  Cafe,  quand  les  semeuces  ne  se  sont  pas  en- 
core  sejjarees.  —  Mais  les  deux  epoux  se  separent  souvent,  et 
alors  on  les  voit  sous  la  forme  d.  et  e ;  la  premifere  les  represen- 
tant  situes  sur  le  cote ,   et  la  secoude ,   renverses  sur  le   dos. 

Je  n'ai  encore  trouve  aucun  mouvement  a  cette  espece.  — 
Je  ne  crois  pas,  qiie  cette  esp^ce  soit  decrite  par  ies  auteurs. 
Mais  il  paroit  que  les  corps  demi-circulaires  entremeles  dansla  figure, 
que  donne  Mr.  Lyngbyede  son  Echinella  olivac  ea  T  e  n  t. 
Hjdroph.  Dan.  t.  70.  fig'.  4.,  pourroient  apparteuir  a  cette  es- 
pece.  L'auteur  a  cru,  que  ces  corps  appartenoient  a  l'Echinella 
olivacea,  comme  j'avois  suppose  moi-meme,  que  les  demicercles 
que  i'avois  trouves  dans  la  masse  de  la  meme  Eichinelle  for- 
nioient  Tetat  primitif  des  Frustules  qui  la  composent.  Je  crus 
alors,  que  les  demicercles,  fig-ures  par  Mr.  Lyngbye,  etoient  les 
memes  que  j'avois  vus.  Puis  Mr.  Greville  a  fait ,  comme  il  pa- 
roit  avec  bien  de  la  raison,  une  esp^ce  distincte  de  ces  demi-cercles ; 
et  apr^s  avoir  observe  Tespfece  decrite  ipi,  je  trouve  plus  de  ressem- 
blance  des  corps  figures  par  Mr.  Lyngbye  avec  elle,  qu'avec  les 
demi-cercles  que  j'avois  observes,  et  auxquels  Mr.  Greville  a  don- 
ne  le  nom  d'£chinella  circularis.  Toutefois  il  faut  avouer, 
qu'il  y  a  encore  des  doutes  sur  respfece  de  Mr.  L  y  n  g  b  y  e. 


No.     III. 


ScHizoNEMA  TENUE,  caespite  affixo  fusco^luteo  lu~ 
hrico,  fills  e  seriehus  paucis  frustulorum  compo- 
sitis ,  horumque  separatione  ramosis,  ramis  ulti- 
mis  elongatis  uniseriatis ,  frustulis  utrinque  lan- 
ceolatis  et  glohulo  hyalino  instructis. 

In  fossis  mariiiis  ad  Tergestuin. 


tJ  avois  enoiice  depiiis  long  temps  (dans  les  Memoires  de 
Stockholm  1814.  p.  33.  et  puis  dans  dissertatio  de  meta- 
morphosi  algarum  Lundae,  1820),  que  les  Alg-ues  etoient 
les  organes  elementaires  des  plautes  i)lus  parfaites ,  et  que  rune 
d'entr'  elles  pouvoit  etre  Torgane  d'une  autre  plus  composee. 
Dans  le  memoire  sur  la  metamorphose  des  Algues  j'avois  ajoute 
quelques  observatious ,  qui  me  paraissoient  confirmer  cette  opiuion. 
Mr.  Schrank  s'etoit  declare  contre  cette  theorie,  et  Tavoit  com- 
battue  avec  la  passion,  que  Tage  avance  montre  toujours  contre  les 
nouvelles  theories,  mais  il  faut  l'avouer  aussi,  avec  la  force  du  meme 
Sge.  Je  n'ai  pas  repondu  a  ses  objections ,  par  egard  pour  une 
faiblesse  si  respectable.  Ma  seule  reponse  sera  d'augmenter  les 
preuves  pour  ropiuiou  comhattue. 

Le  Schizonema  tenue  est  une  Algue  que  j'ai  trouvee  h 
Trieste  dans  les  fosses,  qui  ne  sout  remplis  d'eau,  que  pendant  le 
flux  de  la  mer.  Elle  est  d'un  genre ,  que  Ton  avoit  range  parmi 
les  Conferves,  ainsi  dans  uu  groupe  d'Algues,  qui  ne  sont  i)lus 
sur  les  degres  inferieurs  de  ces  formations.  Je  Tai  remis  dans  les 
Diatomees ,  le  groupe  le  plus  inferieur  de  tous ,  mais  a  son  bout 
superieur,  par  lequel  il  participe  des  Algues  plus  composees. 
L'esp6ce  presente  justifiera  cette  place,  et  la  plante  qiii  suivra 
daus  la  planche  prochaine,  eu  montrera  la  trasition  jusqu'ici  iu- 
connue  aux  Algues  superieures. 

La  fig.  a  represente  le  Schizonema  tenue,  grandeur  na- 
turelle ;  b  des  filamens  un  peu  agrandis ;  et  c  les  memes  tr^s 
agrandis  ;  d.  e.  Faspect  des  iilamens  au  plus  fort  agraudisseraeut ; 
f.  les  Frustules  conteuues  dans  les  filamei>s.  dans  lenr  etat  frais 


et  naturel;    g.  les  memes  aprfes  ayoir  dt^  s^chdes  et  moiiiU^es  de 
nouveau. 

On  n'a  qu'  a  jeter  les  yeux  sur  ces  figures  pour  s'apperceYoir 
que  ces  filamens  sont  composes  crorganes  exactement  de  la  meme 
forme,  de  la  meme  nature ,  et  composition,  que  la  Frustulia 
appendiculata,  que  nous  avons  figuree  dans  notre  premi^re 
planche. 

Mais  la  Frustulia  est  un  §tre  a  soi  avec  ses  organes  et  sa 
vie  individuelle,  et  meme  avec  son  mouvement  propre.  Et  ici  dans 
le  Schizonema  la  meme  forme  est  enfree  comme  organe,  atta- 
chee  a  un  autre  systfeme  de  vie,  et  suhordonnant  a  d'autres  loix. 

Noiis  verrons  sous  le  No.  suivant,  que  la  nature  ne  s'y  est  pas 
arretee;  mais  que  precisement  un  Schizonema,  ici  un  etre  a 
soi ,  entrera  dans  un  organisme  phis  parfait  encore,  i>our  y  deve- 
nir  org-ane  subordonue  a  son  tour. 

Voila  des  merveilles  que  tous  ceux,  qui  tiennent  k  la  nomen- 
clature  du  systeme ,  ne  sauroient  avouer.  Ils  diront  toujours ,  que 
le  Schizonema  n'est  qu'un  autre  etat  de  la  F  r  u  s  t  u  1  i  a  ,  et  que 
Ton  a  tort  de  les  considerer  comme  des  etres  difFerens.  Cest  ainsi 
que  r  ou  a  refufe  mes  observations  snr  les  transformations  du  No- 
K  t  o  c.  Mais  comment?  —  LaFrustulia  est,  selou  Tidee  de  ces 
memes  naturalistes,  un  animal,  parce  qu'ellepeut  dans  cerfaines  cir- 
consfances  se  mouvoir,  et  le  Schizouema  est  un  vegetal  decide 
et  sans  mouvenient.  La  Frusfulia  vit  dans  les  eaux  douces,  et 
je  ne  Tai  frouvee_,  que  150  lieueS  de  rendroif,  oi'!  se  frouve  le  Schi- 
zonema  qui  ne  veg-fefe  que  dans  la  mer.  —  L'efude  des  Algues 
trouJ)lera  donc  toujours  les  ccrcles  de  ces  nafuralistes,  et  il  feront 
donc  bien,  de  ne  pas  les  efudier  du  tout,  ou  de  les  etudier  sur  de 
belles  figures ,  ou  la  vie  est  perdue ,  mais  oii  les  (ormes  mortes 
resfenf  eucore  pour  servir  de  base  a  leur  classification. 


No.     IV. 
MICROMEaA     CORNICUE.ATU11I. 

MicROMEGA  coRNicuLATUM ,  frondc  hasi  dilatata, 
vage  ramosisfiima ,  ra7nis  divaricatis ,  ramulis 
conico  -  acutis, 

Ad  Tergestum,  iu  Alg^is  majoribus,  et  forsaii  iu  saxis;  iu  mari. 


iJe  Micromeg-a  est  un  nouyeau  geure  ,  qu'il  seroit  diffl- 
cile  de  placer  selou  la  theorie  et  la  classificatiou  ordinaire.  Par  sa 
consistance  coriace ,  jjar  sa  compositiou ,  par  la  graudeur  de  ses 
dimeusious,  il  ue  pourroit  pas  apparteuir  aux  familles  inferieures 
des  Algues.  II  a  tout  cela  commun  avec  les  Fucoidees,  dout  il 
porte  aussi  la  couleur  oliratre,  mais  dout  il  s'ecarte  par  le  manque 
absolu  de  fruits  separes.  Selou  un  systeme,  dont  je  developperai 
dans  un  ouvrage  particulier  les  princixies  et  la  theorie ,  il  se  range 
parmi  les  Diatomees,  mais  comme  uu genre  qui  est  en passage  aux 
Fucoidees. 

J'eu  ai  decouvert  deux  especes  dans  la  mer  Adriatique.  La 
presente  se  trouve  eu  grande  quantite  au  mois  de  Juiu  pres  de 
Trieste,  surtout  prfes  du  Lazareto  nuovo.  Elle  est  jetee  au  ri- 
vage  par  les  oudes,  mais  Je  Tai  aussi  trouvee  croissaute  sur  les 
Cystoseires.  II  est  probable  qu'elle  crolt  surtout  sur  les  pierres 
au  foud  de  la  mer ,    quoique  ])res  de  rivage. 

Les  figures  « ,  a  represeutent  la  graudeur  naturelle  de  la 
plante ;  6  la  structure  interieure ,  examinee  par  uue  leutille 
ordinaire ,  par  laquelle  l'ou  voit  des  filameus  entremeles , 
composaut  la  masse  de  la  plante,  de  la  tige  et  de  ses  bran- 
ches.  c.  montre  ces  filameus  vus  par  uue  plus  agraudissante,  cousi- 
staut  de  F  r  u  s  t  u  1  i  e  s  enchainees.  —  Cet  agrandissemeut  est  fait 
siir  les  iudividus  frais  et  vivauts;  dans  lesquels  Je  ue  puis  decouvrir 
aucHue  membraue  tubuleuse  ,  dans  lesquels  ces  F  r  u  s  t  u  1  i  e  s 
etoieut  eufermes.  Mais  Tayaut  humectee  de  uouveau,  je  vis,  eu 
rexaminant  avec  le  plus  grand  soin  iiossible ,  les  filamens  consi- 
stant  d'un  tube  membraueux,  dans  lequel  les  Frustulies  etoient 
placees  eu  files,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  d. 
En  e  ou  voit  les  Frustulies  ecartes. 

Ayaut  pris  connoissance  des   plauches  precedeutes   on  verra 
bien  facilement ,   que  cette  plaute ,    quoique  Fucoidee  eu  appa- 


rence,  n'est  qu^iine  com])osition  de  filameus  de  Schizonema,  qui 
a  son  tour  u'est  qu'une  forme  plus  developpee  des  Frustulias. 
Voilck  ainsi  la  .troisi^me  puissance  de  la  Frustulie,  dont  le 
quarrd  ou  la  seconde  puissauc«  est  un  Schizonema. 

II  est  bieu  vrai  que  Tou  u'a  pas  trouve  eucore  ni  une  telle 
Frustulia,  ui  un  tel  S  chi  z  o  n  eui  a  qui  ressemble  tout-a-fait 
aux  cori>s  qui  composeut  la  plaute  presente,  et  que  Ton  pour- 
roit  prendre  pour  la  meme  espece.  Mais  je  suis  assure,  que  Ton 
trouvera  daus  peu  tous  les  deux.  Au  reste  Tou  doit  deja  avoir  eu- 
tendu ,  que  je  ue  preteuds  pas ,  que  les  memes  iudividus  qui  viveut 
comme  des  etres  particuliers  eu  forme  de  Frustulia,  se  joig^ueut 
apres  ,  pour  former  des  Schizouema,  et  des  Microme^a,  et 
qu'ils  parcoureut  ces  divers  deg;res  de  developpement.  Ce  ue  sout 
pas  les  iudividus,  ce  sout  les  formes  dlemeutaires  qui  se  compo- 
seut  de  la  mani6re  indiquee. 


No.     V. 
H0II10E0CI.ADIA      MARTIANA. 

HoMOEOCLADiA  Martiana  ,  Jills  trctnsversc    rugosis, 
'pluries  umhellathn  ramosis. 

lii  mari  ad  saxa  circa  Venetias. 


iJa  planle  («)  qiie  noiis  representons  ici ,  'paroit  au  premier 
coup  (Foeil  remarquable  par  la  singuliere  ramificatiou.  D'uue 
petite  tige  simple,  les  brauches  se  separent  eu  forme  (rombelle; 
chaque  branche  se  divise  de  la  ineme  maniere,  et  aiusi  plusieurs 
fois,  de  sorte  que  le  tout  represeute  uue  ombelle  plusieurs  fois  com- 
posee.  (6.)  Nous  ne  connoissons  pas  une  telle  ramification  dans  les 
Alg;ues,  et  encore  moius  parmi  les  Phauerogames ,  si  Fou  excepte 
les  P  a  n  d  a  n  u  s  ,  qui  se  ramifient  a  peu  pr6s  de  la  memc  manifere. 

Mais  examinee  de  plus  pres,  la  plante  presente  d'autres  sin- 
gularites,  non  luoins  remarquables.  EUe  consiste  d'uu  tube  mem- 
hraneux  ride  a  travers,  et  rempli  de  Frustules,  qui  sont  pla- 
cees  deux  a  deux  dans  des  rangs  longiludinaux.  Le  tube  est  d'a- 
bord  ferme  et  arroudi  au  bout  (fig.  c),  mais  dans  la  suite  par  un 
changement ,  dout  je  n'ai  pas  pu  observer  les  degres  successifs ,  le 
bout  s'ouvre  (fig-.  d.) ,  et  les  F  r  u  s  t  u  l  e  s  arrangtjs  en  fils  rigides 
et  droits  s'en  echappent  (fig^.  e.) ;  les  F  r  u  s  t  u  1  e  s  vues  au  plus  fort 
agraudlssement  (fig.  /.)  sont  d'uue  forme  lanceolee. 

On  voit  donc,  que  les  Frustules  sont  entres  dans  une  r^union 
tout  k  fait  difi^erente  dans  cette  esp^ce  de  Diatomee ;  elles  se  sont 
reuuies  deux  a  deux  dans  des  tils  situes  parallelement  et  contenus 
euseiuble  dans  un  tiLbe  membraueiix. 

Uue  telle  composition  n'est  pas  connue  jusqu'ici ,  et  j'ai  fait 
de  la  plaute,  daus  laquelle  je  Tai  observee,  le  type  d'uu  nouveau 
geure.  J'ai  garde  longtemps  dans  ma  coUection  une  plante ,  qiii 
semble  apparteuir  au  ineme  genre ,    apporte  des  parages  d'Angle- 


<erre,  inais  la  bizarrerle  de  sa  strncture  m'a  einpSche  de  l'iiitro- 
dulre  dans  le  systeuie,  quoique  elle  soit  beaucou|)  plus  grande  que 
la  precedente.  Mais  a  present,  que  sa  nature  est  uu  peu  plus  eclair- 
cie  par  celle  -  ci ,  examinee  en  etat  frais ,  j'en  ferai  un  object  parti- 
culier  d'une  des  planches  suivantes. 


No.     VI. 
SPHACEI.ARIA       CAI.I.ITRICHA. 

Sphacelaria  Callitricha,  caule  Jilis  coiifervoideis 
vestito ,  rmnis  bipinncitis ,  'pinnis  ad  qiiodque 
geniculuni  emittentibus  pinnulas  minutas  aculea- 
tus ,    articulis  diametro  parum  longioribus, 

SpLacelaria    Callitricha.     Agardli  syst.    p.   166. 
Ad    insTiIas  Maluiuas. 


J_J'exp^(Iition  de  Mr.  Freycineta  la  mer  du  Sud,  k  laquelle 
on  doit  tant  d'observations  et  de  nouveaux  faits  pour  la  connois- 
sance  phjsique  de  notre  globe,  se  distiugue  encore  par  les  memo- 
rables  decouvertes  dont  elle  enrichit  l'histoire  naturelle,  dans 
toutes  ses  branches. 

Cest  a  uu  des  Naturalistes  qui  raccompagnoient,  a  Mr.  Gan- 
dichaud,  que  nous  devons  la  gentille  espece  figuree  dans  notre 
planche. 

Cest  sans  doute  le  plus  belle  de  tout  le  geure  dout  elle 
fait  part,  et  qui  d'ailleurs  ne  brille  pas  par  des  formes  elegautes. 

La  fig.  a  represente  la  planteen  grandeur  naturelle ;  h  montre 
la  regularite  admirable  de  sa  ramification  qui  est  trois  fois  pinuee, 
et  c  uu  rameau  en  fniit. 

Mr.  Gaudichaud  la  trouya  dans  la  mer  qui  environne  les 
iles  de  Falkland,    ou  Malouines. 


No.     VII. 
SPHACEI.ARIA     CBASSA. 

Spiiacelaria  crassa  ,  Jilis  deconvposHo  -  pinnatis^ 
pinnis  elongatis  fid  quodque  geiiiculum  emitten- 
tibus  pinnuhts  minutas  aculeiformes  oppositas^ 
articu/is  diametro  aequalibus, 

Fucus  nidis.     Esp.  Tange   t.  27. 
Habitat  ad  oras  Galliae? 


C< 


Jomme  rieu  ne  sert  plus  A  distiiigner  les  plantes,  qiie  la 
comparaison  immediate  des  espfeces  Toisines  et  ressemblantes ,  notis 
joig^nons  a  la  representation  de  Sphacelaria  callitricha  la  figure 
d'uue  autre  Sphacelaria  qui  hii  est  bien  ressemblante,  et  qui  pour- 
tant  parolt  etre  bien  distincte. 

Mais  ilya  une  autre  raison,  pourquoi  nous  la  donnons  ici,  mal- 
greque.uoHS  ne  pouTons  pas  la  donuer  dans  Tetat  complet,  que  nous 
nous  sommes  propose  de  representer  dans  les  plantes  de  cet  oiiTrag-e. 

Mr.  Esper  a  fig^ure  une  Algue  sous  le  nom  de  Fucus  ru- 
dis  (Tab.  24.  de  son  grand  ouTrage) ;  Mr.  Wulfen  a  decrit  iin 
Fucus  sous  le  meme  noin,  et  aTec  la  meme  synonymie.  II  est 
cTident,  que  la  plante  de  Wulfen  est  la  Sphacelaria  scoparia; 
et  il  etoit  ainsi  probable ,  que  la  plante  d'Esper  deTroit  etre  la 
meme.  Pourtant  la  figure ,  surtout  du  rameau  agrandi ,  est  bien 
diiferente  de  Tespece  Tulg^aire ;  et  meme  dans  la  description  qiii 
n'est  pas  des  phis  exactes ,  on  trouTe  des  indices ,  que  les  deux 
plantes  sont  differentes.  Mr.  Esper  tenoit  la  sienne  des  cotes  de  la 
Normandie ,  ainsi  il  n'aToit  pas  pour  cetfe  fois  piiise  dans  la  mine 
riche  de  Mr.  Wulfen,  ce  qui  auroit  doiind  un  peii  phis  de  surete 
ck  la  synonymie. 

Pendant  mon  sejour  k  Paris,  je  troiiTai  dans  la  coUection  de 
Mr.  P  o  i  r  e  t  une  Algue  dont  il  ignoroit  rorig-ine ;  mais  qui  pro- 
bablement  etoit  des  cotes  de  la  France,  et  qui  aToit  aTec  le  Fiicus 
r  n  d  i  s  d'Esper  autant  de  ressemblance ,  que  les  echantillons  natu- 
rels  en  ont  ordinairement  aTec  les  figures  de  cet  auteur.  Cest 
celle-la  qiie  nous   aTons  figiiree  dang  la  planche  presente,   sur  un 


echantillon,  que  nons  a  donne  Mr.  Poiret.  Le  ramean  ag-randi  (6) 
convient  assez  avec  celiii  figure  sur  la  planche  deMr.  Esper;  mais 
la  plante  (rt)  des-sinee  en  g^randeur  naturelle  s'ecarte  phis  de  la  figure 
du  meme  autenr  *  Mais  on  n'a  qti'  a  jeter  les  yeux  sur  la  planche 
suivante  de  son  ouvrage,  pour  se  convaincre  qu'il  ne  faut  pas  se 
fier  trop  ^  Texpression  qn'il  a  donnee  an  port  general  de  ses  plantea 
figurees. 

Je  crois  ainsi  avoir  nn  pen  mieux  fixe  Tidee  de  cette  espfece 
Esperienne.  Surrautorite  deWulfen  je  Tavois  citee  parmi  les  Spha- 
celaria  scoparia  dans  mon  systeme,  quoique  avec  un  point  de 
doute,  et  Mr.  Lyngbye  la  rapjjorte  tl  la  Sphacelaria  p  1  n  m  o  s  a. 
Par  la  reunion  de  la  figure  de  M.  Esper  et  de  celle  donnee  ici,  on 
parviendra  a  determiner  les  echantillons  que  l'on  trouvera  de  cette 
plante  sur  les  cotes  de  TEurope  oii  elle  est  sans  doute  indigene. 

L'esp^ce  a  laquelle  elle  est  la  plus  voisine  ,  est  la  S  p  h  a  c  e  - 
laria  callitricha,  mais  ses  dimensions  sout  trois  fois  plus 
grandes ,  les  rameaux  en  sont  plus  simples ,  et  les  locules  (articuli) 
sont  plus  courts ,   excedant  peu  leur  diametre. 

*  Ce  qui  confirme  que  ce  n'est  pas  la  Sphacelaiia  scoparia,  ni  aucune 
des  expeces  vulgaires  de  ce  genre  que  M.  Esper  a  voulu  ilgurer, 
c'est  qu'il  dit  que  sa  couleur  est  d'un  vert  fonce ,  couleur  qui  con- 
vieut  plus  a  notre  espece  qu'a  la  Sphacelaria  scoparia. 


No.      VIII. 
DASIA      SPINUI.OSA. 

Dasia  spinulosa,  caule  Jiliformi  ramoso  inferne 
spinuhso  f  spinutis  fiircatis,  superne  emiltente 
peniciUos  ramulorum  articulatorum, 

Iii  inari  ad  Tergestum,    praecipue  ad  coclJeas  cresceiis. 


JLia  plaiile ,  figuree  sur  uotre  plaiiche  TIII,  a])partieiit  au 
iiouveau  geiire  de  D  a  s  i  a  —  qui  saiis  doute,  apres  que  rou  aura  aua- 
]jse  le  fruit  de  plusieurs  Ceramies  avec  plus  de  soiii  ,  sera  wii 
geure  assez  iiombreux. 

La  figure  a  de  notre  planclie  montre  laDasia  spiiiulosa 
6»  grandeur  naturelle ;  b  est  un  raineau  d'un  des  faisceaux ,  qui 
garnissent  et  lerminent  les  hranches ;  c  montre  une  coupe  longitudi- 
nole  de  la  tige,  qui  consiste  de  stries  pourprees  qui  s'alongent  dans 
la  tige ,    et  qui  sont  niarques  par  des  entrenoeuds  pellucides. 

Les  iigures  rf,  da^  dh  ^  dc  montrent  rune  des  esp^ces  de 
fruits,  nommement  le  fruit  capsulaire;  d  la  capsule  encore  alta- 
chee  a  la  J)ranche;  da  la  meme  detachee;  ou  Ton  voit  Je  nojau 
d'une  couleur  beaucoup  i)lus  fon^ee,  que  le  pericarpe  ;  db  les  chai- 
nes  de  semences  qui  composent  le  noyau,  et  dc  les  memes  chai- 
nes  separees  et  pJus  agrandies. 

Les  figures  e,  ea,  eb,  ec  representent  Taiitre  espece  de  fruits, 
le  siliquiforme ;  e  ces  fruits  dans  leur  situation  naturelJe  sur 
le  rameau ,  ea  nn  de  ces  fruits  detaches ,  et  rempJi  de  semences, 
coordonnees  en  rangs  ti-ansversaJement  parall^les;  eb  deux  rangs 
plus  agrandis,  et  ec  ces  semences  detacJiees  de  leur  cellules ,  et 
auxcpiels  on  voit  nue  croix ,   qui  semble  les  diviser  en  4  parties. 

Si  011  ajoute  a  cette  representation,  que  les  deux  esp^ces  de 
fruit  se  trouAent  sur  des  individus  diA^ers,  on  verra  que  cetfe  plante 
est  tres  comj>osee  pour  sa  iructificatioii;  et  que  ceux  qui  parlent 
tant  ])0ur  la  classification  des  Algue*  selon  le  port  (habitus),  vou- 
lant  y  negliger  le  fruit,  ont  bien  fort.  On  doit  se  convaincre 
que  le  fniit  est  aussi  essentiel  pour  determiiier  le  genre  desAIgues, 


qne  celui  tles  aulres  plaiiles,  et  que  ce  ii'esl  cjue  rig-norance  ou  la 
paresse    tjui  ont  dicte   cette  opinion  et  qui   la  tiennent   en  vog-ue. 

Apr^s  Tanalyse  de  cette  plante  on  voit  raffinite  du  )j;enre 
D  a  s  i  a  d'  uu  cote  avec  la  B  o  n  ii  e  m  a  i  s  o  n  i  a  ,  et  de  1'  autre 
avec  le  S  t  i  c  h  o  c  a  r  p  u  s  ,  genre  que  j'ai  propose  dernierenient. 
Ils  se  distinguent  tous  les  deux  par  ce  qu'ils  n'ont  qu'une  seule 
esp^ce  de  fruif.  L'un  n'a  que  le  fruit  capsulaire ,  et  Tautre  a  seu- 
leinent  les  siliques.  Pour  rarticulation ,  j'ai  deja  enonce  qu'e]le  ue 
pourra  plus  servir  debase  pour  la  classification,  ni  nieme  separer  les 
genres  voisins.  II  est  hien  ])ossiJ)le  que  Ton  trouvera  le  fruit 
inanquant  dans  Tun  ou  Tautre  des  genres  susdits  qui  sera  alors  re- 
fondu  avec  la  Dasia. 

Cest  par  une  observation  analogue  que  je  me  suis  convain- 
cu ,  que  la  Conferva  coccinea  de  Hudson ,  )usqu'ici  errante 
dans  plusieurs   genres,    est   une  vraie  B  on  n  e  m  a  i  s  o  ni  a. 


No.     IX. 
AIiSIDIUra       CORAKiIalNUM. 

Alsidium  Coralhnum    ^g»  nov.  sp,  et  geiu 
Iu  inari  ad  saxa  prope  Tergestum. 


JLia  plaiitc  qiie  nous  avons  figuree  ici,  est  remarquable  par 
plus  <run  point.  Quoique  <rune  grandeur  assez  consi<Ierable,  et 
quoique  se  trouvant  au  inois  <le  Juillet  en  gran<le  aboiulance  prfes 
tle  Trieste,  elle  ne  paroit  pas   etre   <lecrite. 

Sa  substance  est  <!'  une  rig^i^iite  sing^ulifere ,  qui  la  fait  aise- 
ment  <listiiiguer  tant  <les  especes  coiinues  <le  Sphaerococcus 
que  <le  celles  <leChoii<Iria.  Pourtantontrouveune  autreplantemarine 
h  Trieste,  qui  a  presque  la  meme  substance,  qui  convient  encore 
avec  celle  -  ci  <lans  un  autre  point,  et  que  j'ai  prise  pour  une  variete 
<le  Chon<lria  o  b  t  u  s  a.  Mais  sous  cette  Chon<lria  obtusa 
011  trouve  reunies  tant  <Ie  formes  <Iiverses,  que  cette  ressemblance 
de  notre  A  1  s  i  d  i  u  m  ne  le  rapproche  pas  plus  particuli^reinent 
du  genre  Chondria,  que  des  autres  Floridees,  si  Tou  n'en  j^eut 
trouver   <rautres  points  de  rapprochement. 

Ce  qu'  elle  a  de  plus  extraordinaire ,  c'est  sa  racine  qui 
est  uu  disque  ou  lamc  coriace  d'une  ou  i>lusieurs  pouces  de  dia- 
metre  (fig.  1c  k)^  et  qui  s'etend  sur  la  pierre,  oi\  elle  iiait,  et 
de  la  surface  de  laquelle  s'eleveut  les  tiges  en  forme  d'arbres,  non 
pas  en  touflfe,  mais  separes  l'un  de  Tautre  a  quelque  distauce, 
ainsi  que  le  tout  a  Fair  d'uii  petit  bosquet;  ce  qui  aussi  est  le 
sens  du  nom  g^enericpie  Alsidium  (Fig'.  a).  Cest  cette  circon- 
stance  qui  rapproche  eucore  la  variete  de  la  Choiulria  obtusa, 
dont  je  viens  de  parler ,  et  qui  pourroit  bien  etre  aussi  un  Alsidium. 

Si  Ton  fait  une  coupe  traiisversale  de  la  tige  (c  «) ,  on  y 
apper^oit  des  cellules  assez  grandes  au  centre ,  qxii  se  confondent  et 
deviennent  confluentes  et  plus  petites  vers  la  peripherie.  Que  ce 
sont  des  cellules  et  non  pas  des  tubes ,  on  le  voit  par  uiie  coupe 
longitudinale  (c)  oii  ron  appercoit  la  meuie  disx>osition  des  graiides 
cellules ,  et  encore ,  pas  ce  qu'elles  sont  separees  par  des  conduits 
entrecellulaires ,  comme  ou  le  voit  a  la  fig.  cd,  Ces  cellules  sont  reiii- 
plies  de  graius   precisement  coinine    dans   les  lihanerogames ,   qui 


ont  leurs  cellules  remplies  de  feciile.  Les  g-raius  sout  rouds  et 
fort  entasses ;  d'ou  vieut  (|iie  les  cellules  de  Taxe  de  la  tlg-e  out 
une  couleur  plus  foucee  (fig-.  cd)  que  la  partie  pliis  ])rocIie  de  la 
surface. 

On  troiive  sur  plusieurs  individiis  au  bout  des  rameaux  ,  des 
organes,  que  Ton  peut  preudre  pour  des  fruits  (voyez  fig.  h).  Ils 
consistent  en  des  corjis  (rnne  fornie  de  silique  lanceolee,  rejuplis  de 
grosses  cellules.  Coinme  je  n'y  ai  pas  pu  trouver  des  semences, 
leur  fonction   est  encore  problematique. 

La  surfacede  la  tige,  surlout  a  son  extr<^mit(?  et  dans  les  rameaux, 
se  voit  a  la  fig.  b  ;  elle  monlre  une  tendance  a  devenir  articul(;e  pai 
des  raies  transversales  plus  foncees,  et  aii  reste  un  (Issu  celliilaire 
assez  regulier,  structure,  qui  distingue  notre  plaute  dcs  Choudrias, 
et  des   Sphaerococcus  et    la  rapj)roche  des   Rjtiphlea. 


No.     X. 
THAUMASEA      OVAI.IS. 

TiiAUMASiA  ovALis ,  frotidc  ovali,  simpltci. 

Tliaiimasia  ovalis,    Agartlli.  Sysl.  Algar.  \>ag.   195. 
Ad  litora  Americae  inericlioualis  prope  S.  Fe  de  Bogota?. 


j\.oiiig'  euToja  a  Liiiiie  et  ci  ses  aiitres  correspoiidaiis  uiie 
plaiite,  que  Liiine  a  introduit  dans  le  sjst^me  soiis  le  iioiu  de  Fiicus 
IJaviis,  iiom ,  doiit  on  iie  peut  pas  «leviner  la  raisoii;  la  couleur 
/itaiit  d'iin  bruii  loiic<5  ou  presque  iioir ,  a  inoins  la  plante  ii'ait  une 
autre  couleur  dans  Tetat  frais.  Eu  d'autres  coUections  elle  porte 
F  u  c  u  s  s  p  o  n  g-  i  o  s  u  s  ,  qui  paroit  etre  celui  sous  lequel  K  o  - 
II  ig"  lui  -  meiiie  renvojoit  eii  Europe,  parceque  L  i  ii  n  e  repete  les 
iiiemes  termes  ,,Fiicus  s  p  o  ii  g'i  os  us"  daiis  la  definitioii  qu'iJ 
eii  a  doniiee.  Koiiig-  la  troiivoit  aux  parages  de  Cejlan. 

Cette  plante  est  iine  de  celles,  que  ron  ne  sauroit  dechilfrer 
aveccertitude  avantqueron  eii  ait  re^ii  de  nouveaux  echaiitilloiis  du 
lieu  iiatal.  J'en  fis  meution  daiis  mes  species  Algarum  soiis  le 
genre  de  Rhodoinela  comine  d'esp6ce  iiicertaine.  Mais,  depuis}'ai 
re^u  par  ramitie  de  M.  T  Ii  n  n  J>  e  r  g  uiie  plante,  oii  pour  mieiix  dire, 
peiit-etre,  iiii  organisme,  qui  lui  convient  taiit,  qu'elles  doivent  ab- 
solument  apparteiiir  a  uu  meme  genre.  Mais  ce  geiire  est  d'iiiie  iia- 
ture  si  singuliere,  qu'il  est  difficile  a  decider,  s'il  doit  etre  raiige 
parmi  les  Zoophjtes  ou  parmi  les  Algiies.  Cest  iiiie  Algue  avec 
sqiielette.  Le  squelette  est  d'iiii  Zoophjte ,  mais  le  remplage  en 
est  d'une  Algue. 

Le  squelette  consiste  eii  mailles  formees  de  filameiis  durs, 
gros  comme  uiie  soie  de  porc ,  d'une  substaiice  rigide  et  fragile, 
d'iiiie  couleiir  hriiiie  et  Iiiisante,  d'une  compositioii  solide  et  iioii 
tuhuleiise,  qualites,  qui  toutes  appartieniient  plutot  a  des  Spon- 
g^ies  qu'a  des  Algues.  —  Mais  ces  mailles  sont  reiii])Iies  d'uiie 
suhstance  foliacee ,  niiiice,  flexible,  uoiratre,  comiiie  les  feuilles 
d'iine  Rhodomela. 

Par  cette  composition  toute  la  plaute  devieiit  celluleuse  ;    toiis 


les  aiigles  des  cellules  ^tant  forinds  par  les  filamens  cornes,  et  tontes 
les  parois  par  la  substance  foliacee. 

La  forme  de  toute  la  plante  ne  semble  pas  etre  determinee. 
L'indiYidu ,  que  j'ai  re^u ,  et  qui  est  figure  sur  notre  planche ,  est 
d'une  forme  oyale. 

On  Toit  par  cette  description  que  j'ai  6te  bien  fonde  de  lui 
donner  le  nom  de  Thaumasia.    (La  sing-uli^re,  Tadmirable). 


]\  o.         X  I. 

PROTOCOCCUS      MONAS. 

Protococcus    Monas  ,    stralo   viridi   tenui ,   globulis 
tiiinutissi^uis  spliaericis ,   inordinatis. 

Iu    luuris   Sueciae ,    prope    terram ,    cuni    Protococco    viridi,    et 
Ltjughya    ni  u  r  a  1  i. 


J^aus  le  cahier  prt-cedent  uous  avons  tache  de  moutrer  le  d^re- 
loppeuient  d^uue  des  series  de  la  famille  des  Alg-ues.  Nous  destiuons 
cehii-ci  a  representer  le  developpement  d'uue  autre  famille  ,  )usqu'a 
ce  que  ses  formes  devienueut  des  orgaues  daus  les  plantes  plus  par- 
faites.   Cest  leProtococcus  Mouas,  qui  commeuce  cette  serie. 

On  le  trouve  au  pied  des  niurs,  exposes  a  une  ombre  presque 
continuelle,  sur  les  memes  lieux  que  Tou  voit  le  Protococcus 
viridisj  aveclequelil  a  ete  sans  doute  confoudu,  les  auteurs  ajaut 
pris  ])Our  uue  meme  esp6ce ,  la  matiere  verte  qui  se  trouve  uon 
seulemeut  sur  les  murs  ,  mais  meme  dans  les  eaux,  sous  le  nom  de 
matiere    de   Priestley. 

Le  Protococcus  Monas  se  distingue  du  Pr.  viridis, 
par  la  petitesse  des  glohules ,  par  la  tenuite  du  stratuuij  dans 
lequel  ceux-ci  sont  rassembles ,  et  eu  ce  qu'ils  ue  sout  ranges 
dans  aucun  ordre.  ^uaud  le  stratimi  est  sec  (fig.  «) ,  ii  a  uue 
couleur  verd- jauuatre,  mais  iiumecte ,  il  prend  tout  de  suite  uue 
couleur  verte  beaucoup  phis  foucee  (fig.  b).  Si  l'ou  inet  uue  pe- 
tite  partie  de  la  matiere  sous  le  microscope  daus  uue  goutte  d'eau- 
elle  se  repaud  eu  foriue  d'uu  petit  nuage  (fig.  c) ,  et  sous  iine  len, 
tille  eucore  phis  agrandissaute,  ou  distiugue  les  globules  (fig.  d), 
desquels  on  a  presque  tout  dit ,  eii  disaut ,  qu'ils  sout  verts  et 
spheriques. 

Sans  doute  il  y  aura  des  Botanistes ,  qui  soutiendrout  que 
ces  globules  ne  formeut  pas  une  esp^ce,  et  qu'ils  ne  sout  que  Tetat 
de  jeuuesse  d'autres  Algues,  ou  uieuie  de  Lichens.  Quoiqiie  cela  soit 
bien  possible ,  on  n'a  encore  aucun  fait  positif  qui  le  prouve. 
Au  coutraire,  on  verra  par  reusemble  des  observalions ,  que  uoiis 
tacherons  de   reuuir   dans   ce  cahier ,  et  par  le  resultat    que  i'ou  eu 


pourra  tirer  pour  la  physiologie  tles  plantes  en  g-eneral,  que  cette 
forme  est  plutot  a  cousiderer  comine  respcce  priniordiale  de  la  se- 
rie  des  Ulvacees.    — 

II  faut  etre  bien  reserve  en  proposant  plusieurs  formes  que 
ron  pourra  prendre  pour  des  esp^ces  de  Protococcus.  Nous 
montrerons  dans  la  suite,  quand  nous  traiterous  des  Draparnal- 
dies,  que  les  semences  de  ces  plantes  resemblent  tout-a-fait  a  des 
Protococcus.  Nous  donnerons  par  cette  o])servatiou  peut-ctre  lieu 
i  une  autre  supposition  sur  lanature  de  Protococcus  3Ionas,  que 
ce  n'est  qu'  une  coacerA^alion  de  semences.  Nous  osons  pourtant  le 
iiier  d'un  tou  un  peu  plus  assure.  Noiis  sommes  persuades  qii'  il 
est  une  jnoduction  primordiale,  engendre  jiar  cette  force  vilale 
dans  la  nature,  dont  on  ne  coiuioit  pas  encore  les  limites,  qui 
produit  des  etres  vivauts  seulemeiit  par  une  composition  organico- 
chimique,  et  nou  par  la  voie  ordiuaire,  |)ar  la  propagation  d'un 
etre  semblable. 

Le  Protococcus  Monas  est  sans  doiite  Tesp^ce  ia  plus 
siinple  du  r^gue  vegetal ;  ou  en  pourra  commeucer  la  graiide  serie, 
qui  se  developpe  enfin  daus  des  formes  si  elegantes  par  la  com- 
positiou  des  parties,  et  si  gigantesques  par  leurs  dimensious.  II  doit 
etre  interessant  de  suivre  la  uature  daiis  ce  developpemeut,  pour 
en  counoltre  ies  loix,  et  pour  admirer  la  simplicite  de  ses  pro- 
cedes. 
Exidicat.  des  fig.    Fig.  a     Pro  tococcus  3Io  nas   daiis  Tetat  sec. 

fig'.  hi.  dans  l'etat  humide.  fig-.  c    une  petite  partie  de  sa  masse 

niise  daus  une  goutte  d'eau ,  vue  sous  une  leutille  peu  agran- 

dissante.    fig.  d    la  meme  plus  agrandie. 


No.        XII. 


PAI.MEI.Iiii      BOTRYOIDES. 


1*AL1VTELLA  BOTRTOiDES;,  frondtbus  aggrcgafis,  mina- 
tis,  globosis ,  granulis  mimilissimis  sphaericis. 

Bysstis  botryoides,    Dlll.  musc.   p.   3.    t.   1.  %.   5. 

Palmellca  botryoides,  Ag-.  Syst.  p.  14.  (Sjiionymis  plerisque 
tam  ad  hauc  speciem  ,  quam  ad  P  r  o  t  o  c  o  c  c  u  m  v  i  r  i  d  e  m 
pertiueutibus). 

In  umbrosis  liumidis  Eiiropae  borealis. 


J_Ja  plante,  que  uous  representous  ici,  a  ete  decrite  de  Dil- 
leniuSj  d'  une  maniere  a  ne  pouvo;r  pas  la  meconnoitre;  et 
pourtaut  presque  tous  les  auteurs  suivaus  Tont  conrondue  avec  le 
Protococcus  viridis,  ou  avec  d'autres  plantes  que  Linne 
reunit  sous  le  uom  de  Byssus.  Cest  ainsi  que  le  Byssus  bo- 
tryoides  de  Liune ,  de  Hudson ,  de  Gunnerus,  de  Retzius,  la 
Tremella  botryoides  de  Sclireber ,  le  Licheu  No.  2089  de 
Haller ,  leLichenbotryoides  d'  Acharius  et  deSchuma- 
cher,  et  encore  plus  la  Coccochloris  radicata  de  Sprengel, 
quoique  se  rapportant  tous  t\  la  veritable  espece  de  Dillenius ,  re- , 
unisseut  des  formes,  qui  eu  sout  bien  difFereutes.  Ce  n'est  que 
Wahlenberg'  daus  sa  flora  Laj^ponica ,  et  Oeder  daus  la  Flora 
Dauica ,   qui  semblent  Tavoir  connue  exactement. 

Le  genre,  auquel  elle  appartieut  u'est  pas  facile  a  determiuer, 
parcequ'elle  forme  une  espece  trausitoire.  La  gelatine  qui  fait  le 
caract6re  de  P  a  1  m  e  1 1  a  u'y  est  pas  encore  toute  formee.  Les  glo- 
bules  sont  plutot  reuuis  par  uue  attraciiou  ou  adhesion  commuue, 
ou  du  moins  par  une  mucosite  peu  percepti])le ,  que  par  renfonce- 
meut  dans  une  gelatine  ;  a  pe«i  pres  comme  ils  sont  agglomeres  d'uue 
maniere  eucore  plus  mecanique  dans  le  Protococcus  glome- 
rulatus  Ag.,  qui  s'apptoche  le  plus  de  cette  espfece.  Ainsi,  quand 
on  ecrase  la  fronde,  les  globules  ne  coh^rent  plus ,  mais  ils  touj- 
bent  epars  et  repaudus  au  foud  de  la  goutte  d'eau  ou  Ton  Tavoii 
ploug-ee.  Pourtaut  couime  les  agglomerations  ue  dependent  pas  d'uu 


hazard,  inais  d'uiic  attractiou  oroaiiique,  et  que  les  globules  iie 
formeiitpas  des  individus,  comine  «lans  ie  Protococcus,  mais  des  re- 
publiques,  comine  dans  les  P  a  1  lu  e  1 1  a ,  que  d'ailleurs  les  intervalles 
entre  enx  semblent  etre  reniplis  par  un  peu  de  inucosite ,  il  faut  la 
considerer  comnie  la  j)reini6re  espece  dans  les  series  des  Palinellas. 
Cette  repr^feentatiou  de  Palmella  botrjoides  doit  etre 
bieu  difFerente  de  celle  de  Mr.  G  r  e  v  i  11  e ;  qui,  dans  la  fig-ure,  qu'il  en 
doiiue  dans  soii  ouvrage]  sur  les  Crjjjtogames  d'Ecosse ,  a  dessine 
les  globules  enfonces  daus  uiie  gelatine,  et  ayant  iine  figure  ovale. 
Pour  les  globules,  il  faut  avouer,  qu'  ils  sont  d'nne  petitesse  si  ex- 
oessive  (ils  sont  meine  un  pen  pliis  petits  que  ceux  du  Protococ- 
cus  Moiias),  qu'il  ne  in'a  pas  ete  possible  de  verilier  leur  forine 
avec  une  exactitude  geometrique.  Daiis  des  corps  si  subtils,  et  qni  eu- 
core  sout  transparens,  Tobservation  de  la  forme,  faite  par  un  mi- 
croscope ,  depend  beaucoup  de  la  projectioii  de  la  lumiere.  II  in'a 
semble,  que  les  globules  dans  cette  esi)fece  etoient  ronds.  II  seroit 
donc  possible  vu  Texactitude  nullemeut  douteuse  de  mon  hono- 
rable  ami ,  Mr.  GreviUe,  qu'il  existe  deux  espfeces ,  qui  ue  dif- 
f^reiit  que  par  les  caract^res  que  je  viens  de  citer. 

Expl.  des  fig.  Fig-.  a  rej)reseiite  Tesp^ce  agraudeur  uatnrelle,  fig-.  b 
et  c  agrandie.  fig.  d  les  globules  par  un  agrandissement  me- 
diocre,  fig.  e  les  meines  sous  un  agrandissemeut,  le  j^lus  fort 
qu'  il  m'a  ete  jiossible  de  i>roduire. 


No.     XIII. 
VAImVHIEImImA       MIBrUTA. 


Palmella  minuta  ,  frondibus   sparsis   mimitis   hc- 
misphaericis ,    granulis  minutis  globosis, 

Iii    lapidibus    fluYioriuu    Germaiiiae ,    ut    e.    g;.     F 1  u  v  i  i    Tepel   eo 
loco,  ubi  ciuu  fluvio  Eger  coufluit. 


JLja  Palmella  iniuuta  ne  difF(&re  pas  beaucoup  en  gran- 
deur  de  1'  esp^ce  precedeute ,  mais  sous  le  rapport  de  la  gradat^ou 
successive  des  formes  vegetales,  elle  est  deja  sur  uu  <Ieg-re  plus  haut 
de  perfectiou  et  de  developpemeut.  Celle-la  etoit  encore  sur  le  limite 
de  Protococcus,  et  iudiquoit  seulement  la  nature  d'une  Palmel- 
la  saus  Tavoir  atteinte  tout-a-fait.  Celle-ci  alecaractfere  dece  genre; 
renfoncemeut  des  globules  dans  une  gelatine,  enti^rement  pronon- 
ce.  La  nature  a  par  elle  fait  un  pas  de  plus ,  en  formant  cette 
gelatine  primordiale  qui ,  par  les  formes  qu'elle  preud  depuis  dans 
les  vegetaux  iilus  parfaits ,  devient  uu  element  organique  et  neces- 
saire  dans  tous.  Nous  la  poui-suivrons  dans  toutes  ses  metamorpho- 
ses,    dont  on  voit  si  bieu  la  gradatiou  dans  les  Algues. 

La  gelatine  a  pu  etre  plus  developpee  dans  cette  esjjfece,  que 
daus  la  precedente,  par  ce  qu'elle  crolt  daus  Feau ,  qui  y  pouvoit 
donuer  plus  de  uourriture;  et  les  globules  qui  etoient  d'une  peti- 
tesse  si  extr^me  dans  Palmella  botryoides,  pouvoieut  atteindre 
a  une  grandeur  beaucoup  plus  remarquable  par  renfoncement  dans 
une  masse  gelatineuse,  qui  les  uourrissoit  k  son  tour.  Nous  verrons 
dans  la  suite  verifie,  que,  i)lus  la  masse,  a  laquelle  les  globules  sont 
attaches,  est  moUe,  plus  ceux-ci  sont  grauds. 

La  suite  de  formes  vegetales  qui  nous  occupe  daus  ce  cahier, 
moutre  priucipalemeut  le  deveIop])emeut  de  la  gelatine  primordiale, 
pendant  que  les  globules ,  ou  Tautre  element  organique,  subisseut 
peu  de  chaugement.  Daus  le  Protococcus  la  gelatiue  n'y  etoit 
pas  eucore.    Dans  la  Palmella   elle   est  uue  fois   creee.    Dans   la 


Tetraspora  elle  se  chaiige  eii  membraiie.  Daiis  le  T  U  1  v  a  c'est 
uiie  membrane  parfaite ,  qui  s'orgaiiise  eu  cellules,  pour  se  preseii- 
tereiifiii  (laus  les  vegetaux  pai-raits,  coiuine  repitlermis  ile  leurs 
jiarties  vertes. 

Explic.  cles  fig.    Fig.  a     grandeur  naturelle.     fig-.    b    iiu   iudividu 
agraiuli   fig-.  c     les  globules  agraudis. 


No.     XIY. 
PAI.IVIEI.I.A     TERI11INAE.IS. 

Palmella     Terminalis,     fronde    dtfforml    lobala 
cJaslica  f  granulis  g/obosis  subqualernis, 

In    aqiiis    cliilcibns    Siieciae     (in    fossis    tmfosis    atl    Chaias    elc. )  ; 
Gernianiao  (in  flnvio  Tepel,  ad  lapides). 


V^elte  esi>6ce  a  qnelqne  rapport  ayec  P  a  1  ni  e  1 1  a  h  y  a  1  i  n  a , 
mais  clles'en  «listingne  par  la  Jenacito  tle  sa  gtilatine,  et  j)ar  Tarrau- 
genient  fignre,  (j)ar  qnatre  on  j^ar  huit),  de  ses  globnles. 

Elle  est  souvent  atlhtjrente  anx  ])ierres  on  aux  plantes  aqua- 
liqnes ,    mais  on  la  tronve  anssi  Ilottante. 

Elle  est  evitlemment  la  plus  tItiveloppe'e  tles  Palmellas, 
ainsi  qne  Ton  ponrra  la  ranger  parnii  les  T  e  t  r  a  s  p  o  r  as,  anssi  biea 
qne  tlans  le  genre  on  nons  Tavons  plact-e.  La  seule  tiillerence  en- 
tre  ces  tlenx  genres  est  rarrangement  ligure  tles  globnles  et  la  gela- 
tine  changee  eu  membrane  tlans  les  T  e  t  r  a  s  ]>  o  r  a  s  ;  mais  tlans 
cette  espt^ce  il  y  a  une  tentlance  tant  a  arranger  les  globnles 
eu  ortlre  qnaternaire ,  qn'a  fixer  la  gelatine  a  une  consis- 
fance  membraneuse;,  ce  qne  ron  voit  par  sa  ttjnacite  et  sou  tilas- 
licitti  remarquables.  Cette  consisfance  tle  la  gtjlatine  m'a  fait 
croire  tVabortl ,  qn'elle  n'titoit  pas  nne  plante ,  mais  une  protlnctiou 
auimale  jusque  a  ce  qne  je  mefusse  apper^u,  que  rtjlasticift;  marqnoit 
prtjcistiment  Vetat  intermetliaire  entre  Ttifat  gtilatineux  et  membra- 
neux,  et  qn'aiusi  cette  plante  combinoit  tlenx  genres,  qni  jnsqu'- 
ici  titoient  st5part5s  tle  si  loiu  tlans  le  systeme.  Par  uu  tel  rappro- 
chement  ou  a  compltife  la  stjrie  tles  Ulves,  tpii  tjtoit  auparavant 
isoltie,  jnsques  a  ses  premit^rs  rntlimeus. 

Ce  qui  m'empechoit  longtemps  tle  ct^tler  a  cette  ojjiniou,  ce  fnt 
qne  je  trouvois  souvent  tles  animalcules  infusoires  tlans  le  corps  tle 
cetfe  gelatine,  que  je  croyais  efre  tles  tltjveloppemenfs  tles  globules, 
(fig.  t).     A  prtjsent  que  je  sais,  t(u'uue  telle  mtifamorphose  ne  i^pur- 


ra  pas  exclure  Tetat  anterieiir  tle  Tetre  eii  question  du  r^gne  vege- 
tal ,  (voyez  Tarticle  suivant),  une  telle  observation  n^eiiipr-che  j^as 
i\e  le  regarder  couiine  une  espece  de  Paliuella. 

Explication  des  fig'.  Fig.  a  grandeur  naturelle.  fig.  b  un  nior- 
ceau  de  la  fronde  ag^randie ,  c  des  auiiualciiles  infusoires  re- 
l^andus  ?a  et  Ih  daus  la  gelatiue. 


TETRASPORA   I.UBRICA. 


Tetraspora  lubrica  5  fronde  cjrpctnsa  varie  va~ 
ricosa  Jhraminibus  crchris  rnajoribus  minoribusvc 
reliculala. 

Tetraspora   lubrica    Ag-.   syst.  p.  188. 
Ulva   lubrica   Ag-.  sp.  p.  415. 

In   aquis   duloibus  et  puris  fossarinn   /luvioruin    lente  ffuentinni  Scan- 
dinaviae,    Gennaniae ,    Galliae,    Aniericae  boreaUs, 


ifXr.  Roth  ftit  le  premier,  qui  d^crivit  cette  espece ,  mais 
il  confontlit  avec  elle  (vide  Cat.  III.  p.  169.)  une  antre  bien  differeute, 
decrite  depnis  long-temps  par  Dillenius,  Gmelin,  Lightfoot.  Mr. 
Trentepohl,  excellent  observatenr,  corrigea  cette  meprise ,  en 
prouvant,  qne  la  sjnonymie  de  cette  espece  etoit  fausse,  et  que 
les  deux  plantes  etoient  differentes.  Mr.  Roth  passa  alors  a  Tautre 
extremite,  et  pla^a  les  deux  plantes  dans  denx  genres  bien  diffe- 
rents,  en  faisant  de  la  Tetraspora  lubrica  une  Conferve.  Mr. 
Decandolle  la  refera  au  geure  de  Rivularia,  et  Mr.  Ly  n  gby  e 
la  reunit  a  quelques  exp^ces  de  Chondria,  pour  en  faire  un  nou- 
veau  genre,  qu'il  appella  Gastridium.  II  est  notoire,  que,  lors- 
que  une  plante  est  de  cette  mani^re  rejetee  de  I'  un  a  I'  autre  genre 
du  systfeme,  elle  forme  souvent  le  type  d'  un  genre  propre  a  elle, 
et  Mr.  Link  semble  avoir  le  mieux  fait,  en  donnant  anotreplante 
une  existence  generique  propre,  sons  le  noni  de  Tetraspora.  Pour 
moi  je  me  suis  abstenu  le  plus  longtemps  possible ,  de  diviser  le 
genre  d'UIva  de  Linne  daus  i>Iusienrs  genres.  Eufin ,  croyant 
voir  dans  la  structure  et  la  substance  de  la  membrane  quelques  ca- 
ract^res  prononces  ponr  fonder  de  nouveaux  genres,  j'eu  formois 
cenx  de  Solenia,  de  Tetraspora,  de  Porphyra,  et  d'Ulva, 


qui  parurent  en  mcme  tenips  elrestricfenient  limites  par  le  caractere, 
et  faciles  a  saisir  par  le  port.  Les  mycolog;ues  cass^rent  tout  <le 
suite  le  nom  de  Solenia,  en  ressuscitant  un  geure  de  cliampignous 
de  ce  nom,  qui  etoit  bien  enterre  lors  de  cette  division  des  Ulva- 
cees.  II  fallut  ainsi  y  donner  le  nom  d'  E  n  t  e  r  o  m  o  r  pha,  qu' 
avoit  prele  au  nieme  genre  Mr.  Link,  le  ibndant  pourtant  sur  d'au- 
tres  caract(^res. 

Bientot,  faisant  une  revision  des  esp6ces  qui  formoient  ce 
g-enre,  je  m'apper<;;us ,  que  les  caracteres  sur  lesquels  je  TaA^ois 
fonde,  n'etoient  que  transitoires ,  et  qu'il  n'etoit  pas  possible  de 
trouver  un  limite  tranchant  entre  les  Ulvas  a  fronde  plaine,  et 
celles  a  fronde  tuhuleuse,  et  que  menie  celles-la  consistoient  eu  une 
fronde  tubuleuse,  mais  dont  les  parois  s'etoient  ou  rapprochees  ou 
separes  pour  former  une  meme  memhrane  plaine.  Pour  le  genre 
de  Tetraspora  il  est  encore  un  peu  Aacillant,  surtout,  si  fou 
veut  lui  donner  les  limites  qui  en  annoncent  le  caractere,  c'est  a  dire 
rarrangement  par  quatre  des  globules,  et  la  viscosite  de  la 
fronde.  Selon  le  premier,  on  y  devroit  rai>porlei-  ITlva  ter- 
restris;  selon  le  second  on  ne  croit  pas  pouvoir  en  exclure  TUI  v  a 
bullosa,  qui  tous  les  deux ,  a  ma  maniere  de  voir ,  ne  pourront 
pas  etre  separes  des  autres  esp^ces  d'  Ulvas.  La  necessite,  de  con- 
server  les  Tetrasporas  comme  genre,  resulte  surtout  de  ce  que, 
autrementon  seroit  oblige  de  reunir  dans  un  meme  genre,  non  seu- 
lement  presque  tous  les  Ulvas,  mais  encore  heaucoup  de  Pal- 
m  e  1 1  a  s,  entre  lesquelles  la  T  e  t  r  a  s  ])  o  r  a  forme  un  chainon  inter- 
mediaire,  mais,    (il  faut  l'avouer),    artificiel. 

T  e  t  r  a  s  p  o  r  a  1  u  b  r  i  c  a  ,  quoique  nullement  rare  ,  n'est  pas 
pourtant  hien  decrite  par  les  auteurs ,  et  en  comparant  la  figure 
telle  que  nous  Tavons  donnee,  d'apr6s  les  echantillons  trouves  dans  le 
fleuve  de  Tepel ,  avec  les  descri])tious ,  on  la  croiroit  uue  espece 
differente.  Les  trous  de  la  fronde,  qui  la  caracterisent  d'une  ma- 
niere  si  evidente,  sont  passes  sous  silence  par  tous  les  auteurs. 
C'est  qu'il  est  un  peu  difficile  de  tirer  cette  planle  gelatineuse  de 
Teau  sans  la  dechirer  d'une  maniere  irreguliere ;  on  a  donc  cru, 
que  les  trous  n'etoieut  que  des  dechirures  accidentelles. 

Apres  avoir  expose  les  difficultes ,  qui  se  sont  presentees 
pour  determiner  tant  le  genre  que  Tespece  de  cette  plante,  nous  di- 
rons  quelques  mots  sur  sa  phjsiologie,  qui  n'est  pas  moins  remar- 
quable.  Dans  mon  memoire  sur  la  jn  e  t  a  m  o  r  p  h  o  s  e  des  AI- 
gues  *,  j'avois  publie  en  1820  une  observation  sur  le  Zygnema 
quininum,  selon  laquelle  les  globules  ,  coutenus  daus  le  tube  de 
cetle  plaute,  paroisseut  se  transformer  en  animaScules  et  devenir 
mouvans.  Je  vois  j)ar  les  jouruaux ,  que  Mr.  E  d  av  a  r  d  s  ,  sans 
connoitre  mon  ouvrage,  ne  Tajaut  pas  cite ,  a  fait  precisement  la 
meme  observatiou  precisement  sur  le  meme  genre  de  plantes,  dans 
un  memoire  presente,  en  1826.  a  rAcademie  des  Sciences  de   Paris. 

*  Dissertatio  de  iiietamorpliosi  Alganim,  praeside  C.  A. 
Agardh.  p.  p,  Ackerman  die  27.  Mai  1820.  Lundae  1820;  reimprime  daus 
risis,  tradiiit  en  Allemand  daus  le  Journal  Botanjque  de  Ratisbone. 
Le  fait  dont  il  est  ici  questiou!est  precisement  cite  par  Mr.  Richard 
dans  sa  Botanique  medicale    Paris  1823.    p.  16. 


Cppeiidant  nion  ohservalion  a  eie  rohjet  (Pnne  critiqne  bien  severe 
et  bien  sarcasJiqne  de  Mr.  Sclirank.  Je  snis  donc  hien  aise,  qne 
Mr.  Edwards  nit  constate  cetfe  observation,  qnoiqne  d'nne  ma- 
niere  beancon])  pltis  circonstanciee  *,  ((n'il  ne  ni'a  ete  possible  ni  de 
voir,  ni  de  verilier,  et  je  le  snis  encore  pliis ,  qn'nne  observation 
faife  ])ar  nioi-nienie  snr  la  Tetraspora  Inbrica  ni'ait  mis  en 
elat  de  confirnier  la  loi  qne  j'avois  oh6  prononcer  par  la  metamor- 
])bose  des  Algnes ,  savoir  qne  les  Algnes  nieme  les  plns  parfaites 
et  composees  ponvoient  se  resondre  en  aiiimalciiles.  J'avois  encore 
dit,  qne  le  phc-nomene  observe  avoit  qnelqne  ra])port  avec  ce  qne 
Mr.  Miiller  observoit  snr  le  Goninm  pectorale,  si  ce  n'est 
qiie  dans  robservation  de  Miiller  c'(;foit  nne  snbstance  Ulvac(je, 
qni  se  S(;paroit  en  globnles ,  assertion  qne  Mr.  Schrank  combat 
avec  nn  ton  de  hantenr  et  de  mepris  qne  Ton  ne  pardonne  qn'a  la 
vieillesse.  Cependant  c'est  nu  organisme  Ulvac^  qui  se  dissout 
en  auimalcnles  selou  robservatiou  snivaute* 

Ajaut  tronv(3  a  Carlsbad  de  grandes  masses  de  cette  plaute 
dans  le  flenve  de  Teple ,  et  croyaiit  d'abord  qne  c'eto\t  une  uon- 
velle  espece  di{F(irente  de  la  Tetraspora  lubrica,  j'eu  avois 
niis  nne  ])ortion  dans  nne  assiette  pleine  d'ean.  Les  individus  pa- 
roissoient  efre  dans  nn  uge  assez  avanc(j.  Apres  nue  nuit  je  tronvai 
la  snrface  de  rean  converte  d'nne  ponssiere  verte.  Sons  le  micros- 
cope  je  recounns  dans  cefte  poussiere  les  giobnles  de  la  Tetra- 
S|)ora  qni  s'(ifoient  d(;gag(is  de  la  membrane,  efant  deveuns  des 
nnimalcules,  et  se  mouvant  avec  nne  vivacit(3  remarqnable.  La 
membrane  etoh  pliis  vidc,  de  sorfe  qne  les  gloJ)nIes  restans  parois- 
soient  efre  sortis  de  la  positiou  qnaternaire,  et  efre  (5pars  sans  ordre 
snr  la  fronde.  Les  ^■'obnles  u'avoieut  pas  change  de  forme,  uiais 
parureut  nu  pen  aggrandis.  Lenr  monvement  etoit  irr(jgnlier  et 
courb(;  en  zig'zag'.  Uue  quantif(;  de  g^lobnles  resfoit  ponrtant  an  fond 
dn  vase  iinmobile,  sans  (pi'il  me  fnt  possible  d'observer,  si  cet 
efat  de  torpeur  etoit  uu  e'tat  anl(irienr  on  post(;rienr  a  leur  vie  aui- 
male. 

Ayaut  ete  attaque  d'nue  maniere  si  pen  civile  ponr  les  obser- 
vations  dn  meme  geure  que  j'avois  d^^ja  pnbli(ies ,  j'etois  oblige 
d'ai)peller  des  f  emoins ;  et  heurensemeut  Mr.  Schelling; ,  le  j^hi- 
losophe  de  uotre  siecle ,  et  ])r(;sideut  de  la  meme  acad(jmie,  doiit 
Mr.  Schrauk  est  uu  niembre  si  honorable,  voulnt  bien  preudre  part 
a  cette  observatiou,  et  deveuir  le  temoiu  d'nu  fait  qni  a  paru  k 
Mr.  Schrank  si  paradoxe.  Malheureusemeut  je  fus  oblige  de  qnitter 


*  II  est  bien  interessaut  que  fle  deiix  faits,  que  je  trouve  consignes 
dans  le  Bull.  universel,  Juin  1826.  p.  190.  comnie  des  decou\ertes  de 
Mr.  Edwards,  tous  les  deux  sout  deja  observes  et  publies  dans  le 
dit  niemoire  sur  la  meiamorphose  des  Algues ,  l'autre  portaut  ,  que  les 
feuilles  des  plantes  pouvoieut  se  resoudre  eu  C  o  n  £  e  r  v  e  s  ,  et  il  est 
d'auiant  plus  interessaut,  parceque  ]>Ir.  Edwai-ds  n'ayaut  rien  su  d'uue 
observation  .interieure ,  et  ignorant  tout-a-fait  mou  petit  ouvrage, 
1'observation  congriiente  des  deux  naturalistes  divers  doit  donner  sans 
doute  iine  nouvelle  force  a  la  certitude  du  fait  observe. 


Carlsbad  peti  de  fours  apres,  de  sorte  que  je  ne  fus  pas  en  etat  de 
poursuiTre  le  developpement  ulterieur  des  globules. 

Explic.  des  %.  Fig.  a  Tetraspora  lubrica  grand.  naturelle. 
fig-.  6  et  c  une  portion  de  Tetoffe  aggrandie.  fig.  d  les  glo- 
bules  vivans  se  mouvant  dans  la  direction  indiquee  par  les 
points,  qui  representent  les  traces  de  mouvement. 


No.    XVI. 
UI.VA      COMPRESSA. 

Ulva  compressa,  fronde  tuhulosa  compressa  linea- 
ri  ramosa,  mcmhrana  ceUuloso-punclala,  ra- 
7nis  simpliciusculis  hasi  altenualis, 

Ulva  compressa  Agardli.  Spec,    2.   p.  420.  ciim   plerisque  syno- 
njmis. 

Tn  mari   Europam   alluente  ubique. 


J-J'Ulva  compressa,  quoique  loiu  <re(re  rare,  jfen  est 
|)as  pourtant  mieux  connue.  Elle  est  tres  -souvent  confondue  avec 
ruiva  clathrata  qui  parfois  a  une  g^rosseur  considerahle.  J'ai 
cru  aussi  quelque  tems,  qu'elles  pourroient  bien  ensemble  former  le 
tjpe  d'un  nouveau  genre  que  )'appelois  Solenia,  mais  qu'une 
etude  pltis  suivie  des  formes  que  developpe  la  natnre  daus  cette 
serie,  m'a  oblige  de  retracter,  comme  les  mycolog^ues  en  ont  re- 
clame  )e  nom. 

Dans  Tespfece  precedente  les  globules ,  qui  forment  Torgane 
principal  des  vegetaux  de  cette  serie  ,  etoient  attaches  a  la  mem- 
brane  d'une  maniere  bien  lache  ;  ils  s'en  delachoient  avec  facilife, 
ils  etoient  tres-grands,  et  affectoient  une  position  quaternaire.  Par 
quelques  especes  intermediaires,  conime  TUlva  terrestris  et 
ruiva  bullosa,  ils  perdent  de  plus  en  plus  de  ces  caract^res,  et 
enfin  dans  celle-ci,  ils  sont  fortement  attaches  a  la  membrane,  ils 
sont  devenus  tres  petits,  ils  ont  abandonne  la  position  quaternaire, 
et  ils  n'en  conservent  qu'une  position  en  series  pourlant  tres  irre- 
gulieres. 

La  naiure  est  ainsi  parvenue  a  former  tout  un  autre  tjpe, 
celui  des  especes  Ulvacees  dans  lesquels  les  org^anes  globuleux  font 
corps  intime  avec  la  membrane,  charactere  qui  entraine  plusieurs 
autres.  La  position  en  devient  par-la  plus  variee,  la  forme  ronde 
se  perd,  ou  ue  devient  plus  caracteristique ;  ils  sont  souvent  angu- 
leux,  ils  sont  meme,  autant  mie  j'ai  pu  m'en  assurer  par  le 
microscoj^e ,    un   peu   aplatis.     Nous  verrons  dans  Tesp^ce  suivaute, 


qiiel   est  le  biit   vers  leqiiel  le   pas  est  dirige ,  que  la  nature  a   fait 
par  ce  changemeiit. 

On  trouve  sur  cette  espece,  et  peut-etre  encore  sur  d'autres, 
une  nouvelle  partie  qui,  comine  toujours  lorsque  i\n  orgaue  se  mon- 
tre,  n'est  qu'un  rudiment,  un  conimencement  d'un  organe  beaucoup 
plus  parfait.  Ce  sont  des  agglomerations  des  globules  qui  sont 
dparses  sans  ordre  sur  la  membrane ,  et ,  si  je  ne  me  Irouipe,  trop 
attachees  a  son  paroi  interieur.  Elles  ne  se  forment  i>as  aux  de- 
pens  des  globules  de  ia  membrane  ,  j)arceque  ils  ne  sont  pas  moins 
serrees,  ni  plus  en  desordre  dans  leur  voisinage  qu'au(re-part.  Ils 
sont  donc  des  orgauisations  proiires.  II  est  facile  a  dire,  comine  oii 
Ta  dit,  qiie  ce  sont  les  fruits;  et  je  ne  in'j  opposerai  pas ;  mais 
elies  sont  trop  rares  pour  etre  les  seuls  fruits ;  les  globules  de  la 
inembrane  le  sout  avec  plus  de  droit.  Elles  ont,  sinon  une  autre 
fonction,  du  moins  encore  une  autre  deslination  qui  iie  sera 
claire  qu'apr6s  avoir  lu  nos  observations  sur  Tespece  suivante. 

Explic.  des  fig-. 
Fig.  a  Ulva  compressa,  grandeur  naturelle. 

—  b  iine  partie  <le  la  uiembraue  vue  ])ar  le  microscope. 

—  c  les    agglomerations   isolees    de  globules  encore  phis    ag- 
grandis. 


Obs.  Pour  avoir  une  idee  nette  des  Ulvacees,  il  faut  ab- 
solument  separer  sous  le  microscope  les  deiix  memhranes  qiii  le 
coinposent.  Ceci  est  surtout  necessaire  dans  Tesp^ce  siiivante  daiis 
laquelleles  celhiles  plus  grandes,  se  couvrant  par  la  duplicatiou  de 
la  inembraue,  donneront  un  aspect  peu  convenant  avec  la  structure 
A'eriJable. 


No.    XVII. 
UI.VA      CI.ATHRATA. 

Ulva    clathrata,    fvonde    luhnlosa  fiflformi  virldi 
jiavescente  ramosa,  ramis  aflenualis ,    membrana 
seriatim  ceffufosa,  ceffufis  angufatis. 

Ulva   clathrata   AgarcUi  spec.   p.  422.  ciim   sjnoiiyinis. 

Iii    marl   Europaeo  ^    iibique.        Etiam    iu    mari   australi   legil    Gaudi- 
cliaud.     Iii  aquis  dulcibus  Europae. 


C 


eite  esp^ce  qui  a  ete  souvent  coufondue  avec  la  j;rece- 
dente ,  s'en  disting-ue  par  des  rameaux  beaucoup  plus  iiombreux  et 
plus  delies ,  par  une  couleur  verte  tirant  sur  jaune ,  mais  surtout 
par  la  structure  celluleuse  de  la  membrane. 

Ce  qui  est  le  plus  remarquable  dans  cette  esp^ce,  c'est  Tori- 
giue  et  la  vraie  iiature  de  ces  cellules.  Les  deux  especes  dont  nous 
avons  expose  la  difference ,  etant  si  voisines ,  on  sentira  qu'elles 
liC  pourront  pas  etre  organisees  difFeremment ,  et  que  les  organes 
que  Tou  trouve  daus  Tune  d'entre  elles,  Ton  les  trouvera  dans 
Tautre  encore.  Les  cellules  ne  sont  douc  absolument  autre  chose 
que  les  memes  globules  verts  que  nous  avons  suivis  des  leur  pre- 
miere  origine ,  isoles  dans  les  Protococcus,  enfonces  dans  la 
gelatine  des  Palmella  attaches  irhs  fortement  dans  ruiva 
c  0  m  p  r  e  s  s  a  ,  et  prenant  uue  grandeur  considerable  dans  Tesp^ce 
preseute.  Par  la  pression  mutuelle  ils  ont  recu  la  forme  anguleuse, 
qui  nous  frappe,  en  nous  rappelant  le  tissu  des  plantes  phis  par- 
faites.  Cela  devient  phis  evident ,  si  Ton  examine  j^lusieurs  parlies 
de  cette  esp^ce ;  on  verra  alors  que  les  rameaux  phis  menus  et 
phis  jeunes  ont  un  tissu  de  celhiles  beaucoup  phis  fiues  et  subtiles, 
et  inoins  anguleuses  que  les  parties  phis  fortes. 

Eu  poiirsuivant  nos  observations  sur  ces  deux  esp6ces,  nous 
trouvons  que  la  couleur  verte  des  globuJes  s'est  perdue  dans  leur 
nouvelle  forme  de  celhiles,  suite  necessaire  de  leur  expansion;  car 
que   leur   couleur  naturelle  est  pourtant   Aerte ,  on  le  voit  evidem- 


inent ,    parceqiie  le   tissu   vu   eu  masse ,   et  sans    aggranclissement 
diiF6re  i^eu  en  couleur  cruiva  compressa. 

Mais  on  nous  permetfra  de  faire  un  pas  de  plus.  Le  deve- 
loppement  de  la  membrane  et  des  globules  est  fini  dans  cetle  di- 
rection,  parmi  les  Algues.  Mais  Test-il  aussi  dans  la  serie  de 
vegetaux?  J'ai  dejji  avancc;  en  1812  (dans  les  inemoires  de  Stock- 
holni)  ,  que  ron  trouveroit  dans  les  Algues  les  organes  de  plantes 
superieures,  luais  isoles  et  vivanfs  pour  soi.  Dans  le  cahier  preccj- 
daut  nous  avons  vu  cominent  les  organismes  independans  se  sont 
transformes  dans  des  organes,  et  cela  ineme  en  plusieurs  degres  de 
composition.  II  ne  nous  surprendra  donc ,  de  frouver  les  Algues 
que  nous  appelious  Ulves,  apres  avoir  fini  leur  role,  coinme  etres 
independans ,  se  inontrer  encore  comnie  des  organes.  Depuis  que 
Mr.  Treviraus  a  explique ,  d'une  manifcre  si  complette  et  si  facile 
a  verifier,  la  nature  de  repiderme  des  vegelaux  ,  on  trouvera  avec 
etonnement,  que  cet  t5piderme  c'est  nofre  Ulva.  Ajoufez  les  pores 
organiques,  et  ii  n'y  aura  plus  de  difFerence.  Mais  ces  pores  org-a- 
luques,  constitues  d'une  aggregation  des  cellules  inc^mes,  ne  les 
retrouverait-on  pas  dans  les  Ulva  ineme?  Que  seroient  les  aggre- 
tions  des  globules  que  nous  avons  trouvees  daus  Tespfece  prcjce- 
dente,  c[ue  precisement  ces  pores  dans  leur  cifat  brut  et  enfanfin. 
Metfez-les  en  confact  avec  Tair,  donnez-leur  iiu  agent  exferieur  cl3 
phis  qui  infljie  siir  leur  vie  cl'une  mauiere  si  diflx-renfe  et  si  puis- 
sanfe  que  ratmosphere,  et  vousverrez  les  organes  encore  irreguliers 
se  ranger  d'une  maniere  symmetrique  et  regiili^re.  Celui  qiii  iious 
a  suivis  avec  atfeufion  dans  les  observations  deja  decrites  dans  les 
luimeros  precedenfs ,  u'en  doutera  pas  long-tems. 

Explic.  des  fig.  Fig.  a  Ulva  clatlirata,  grandeur  naturelle. 
fig.  h  c  d  des  portions  de  la  membrane  (qu'il  faiit  se  garder 
de  prendre  double  sous  le  microscope)  en  divers  endroits. 
La  fi*.  d  en  reprseente  un  ^fat  phis  insolite. 


No.    XVIII. 
CHONDRIA      MUSCOIDES. 

Chondria  Muscoides,  fronde  Jilrformi  bipinnula  spi~ 
nulosa,  spinulis  simplicibus  creberrimis, 

Chondria  iimscoides  Ag^»  spec.  Algar.  p.  361.  cum   syiiony inis. 
lu   mari  Atlantico,    ad  insulam   Adsceusiouis;    et  ad  Brasiliam. 


A, 


Ljaut  fini  la  partie  physiologique  de  ce  cahier,  uous  trai- 
terons  pour  les  numeros  restans  des  especes  critiques ,  ou  remar- 
quahles  sous  d'autres  rapports. 

Le  docteur  Osbeck  troura  sur  les  rochers  de  Tile  d'Ascension 
une  espece  d'Alg;ues  que  Linne  declara  nouYelle  et  nomma  F  u- 
cus  mnscoides,  eu  y  rapportant  avec  un  ])oint  de  doute  le 
Fucus  219  de  Petiver,  originaire  de  rile  de  Cy])re.  Cest  toujours  la 
sjnonymie  de  Linue  qui  a  entraiue  les  erreurs,  presque  jamais  ses 
descrii>tions  et  ses  observations.  Au  lieu  de  cousiderer  les  syno- 
uymes  qu'il  rapportoit  a  ses  especes  comme  identiques  avec  elles, 
il  fallut  les  considerer  comme  conteuant  une  «lescriptiou  qu'il 
ne  vouloit  pas  repeter,  mais  qui,  composee  dans  un  tems  ou  Liuue 
n'eu  avoit  pas  eucore  expose  la  theorie  et  les  regles,  pouvoit  egale- 
ment  ^tre  referee  a  plusieurs  especes.  Tous  ceuxla  devront  souvent 
tomber  en  erreur,  qui  suivront  la  synouymie  au  lieu  de  la  description 
de  Linne.  Si  dans  le  cas  present  on  eut  ajoute  a  la  descriptiou  de 
Petiver  et  de  Rai  les  observations  de  Linne,  on  n'auroit  pas  douue 
le  nom  de  Fucus  muscoides  a  tant  d'esp^ces  differentes.  Mais 
se  tenaut  a  la  synonymie ,  on  le  retrouvoit  dans  des  plantes,  que 
Linne  avoit  deja  decrites  sous  d'autres  uoms. 

Ainsi  Gmelin  le  premier  declara  que  le  Fucus  muscoides 
de  Linne  n'etoit  qu^uue  variete  de  Fucus  aculeatus,  et  Linne 
cedant  a  Tautorite  du  plus  grand  algologue  de  son  siecle,  adopta 
cette  opiuion  dans  sa  Mautissa ,  d'autaut  plus  qu'il  paroit  avoir 
perdu  les  echantillons  de  l'espece  originaire ,  parceque  il  ne  s'eu 
trouvoit  pas  dans  son  herbier,  lors  de  son  transport  eu  Angleterre. 
Cependant    Forskahl,  eu  se  referaut  aux.  synouymes  de  Linue,  de- 


terininoit  une  autre  espece ,  le  Sphaerococcus  mu  sci  formis, 
comme  etaut  le  vrai  F  u  cu  s  m  u  s  c  o  i  d  e  s.  Le  Baron  <le  Wulfen 
voulant  trouver  les  espfeces  de  Linne  dans  la  mer  adriatitjue,  ayant 
decrit  le  Fucus  musciformis  comme  nouvelle  esp^ce,  etoit  oblige 
de  rapi)orter  le  F  u  c  u  s  m  u  s  c  o  i  d  e  s  a  une  autre  ])lante,  celle  que 
nous  designons  sous  le  nom  de  Chondria  tenuissima,  ce  que 
j'ai  verifie  dans  la  collection  dc  Mr.  Merlens. 

Voila  une  <liverg'ence  bien  singuliere  dans  ropinion  sur  la  vraie 
determination  de  cette  esp6ce ,  et  qui  tire  sou  origine  de  ce  que 
ron  n'avoit  pas  rapproche  les  Algues  en  groupes  natnrels ,  incerti- 
tude  qui  sera  toujour.s  la  suite  de  ces  systemes  artificiels  que  plu- 
sieurs  croient  encore  devoir  etre  reteniis  parmi  les  Algues;  on  croit 
])ar-la  contribuer  a  la  facilite  de  la  determination  des  especes  ,  et 
Ton  voit  que  ron  s'expose  h  des  erreurs  tres  gravcs. 

L'echantillon  originaire  de  Linne  s'etant  perdu ,  le  problfeme 
parut  irresoluble  ,  et  Ton  acquiescoit  a  Topinion  des  algologues  an- 
glois  qui  adoptoient  la  retractation  de  Linne  lui-meine,  selon  la- 
quelle  F  u  c  u  s  m  u  s  c  o  i  d  e  s  de  Linne  ne  dut  etre  que  le  Fucus 
aculeatus,  d'ou  il  s'en  suivroit  que  le  Fucus  aculeatus  se 
trouveroit  dans  les  mers  troj^iques,  et  que  Osbeck  Taurait  (rouve  sur 
les  rochers  de  l'ile  d'Ascensiou,  fait  qui  ne  s'est  pas  constate,  et 
qui  sans  doute  est  faux. 

Osbeck  etoit  mon  premier  precepteur  en  Botanique,  mais  il 
(5toit  deja  chez  son  maitre,  Timmortel  Linne ,  quand  je  commencait 
A  faire  des  recherches  algologiques.  Son  herbier  etoit  veudu,  il 
n'etoit  douc  plus  tems  d'avoir  des  renseig^nements  sur  ce  sujet  a  la 
source.  Mais  je  connoissois  trfes  bieu  qu'i!  etoit  lie  avec  Mr. 
Moutin,  et  ne  demeurant  eloigne  que  de  quelques  lieues ,  les  col- 
lections  de  ces  deux  amis  pourroient  6tre  le  suj)plement  rune  de 
Tautre.  Heureusemeut  la  collection  de  Moutiu  est  dans  le  Musee 
de  Stockholm.  Je  m'enj)ressois  d'y  chercher  cette  espece ,  et  je  ne 
trouvois,  a  ma  surj^rise,  aucune  des  toutes  les  esjjeces  que  Ton  y 
avoit  substituees,  mais  une  esp^ce  nouvelle  et  inconnue  laquelle  j'ai 
retrouvee  aj)rfes  dans  le  grand  Musee  de  Paris,  aj)j)ortee  du  Bresil, 
et  que  Mr.  Brougniart  m'a  envojee  dernidrement,  apportee  de  la 
Martiuique  par  Mr.  Duperrej.  Cest  sur  un  echanlillon  du  Musee 
de  Paris  que  la  figure  j)resente  est  faite.  Le  F  u  c  u  s  muscoides 
est  si  voisin  du  Fucus  a  c  a  n  tho  j)  h  o  r  us  de  Turner,  que  je 
crois   que  tous  les  deux  ue  difFerent  que  comme  des  varietes. 

Explic.  des  fig".    Fig-.  «  Chondria  muscoides,  g^rand.  natur. 
fig-.  b  rameau  aggrandi  par  une  lentille  simple  et  peu  forte. 


No.    XIX. 
RYTIPHIiAEA     OBTUSII.OBA. 

Rytiphlaea  obtusiloba,  fronde  suhmemhranacea 
obsohle  costata  Iransvcrsim  nervosa  bipinnata 
dentata,   dentibus  multijidis, 

Rytiphlaea   obtusiloba  Ag,  syst.  p.  161. 
Ad  oras  Braslliae. 


iJes  trois  genres  Amaiisia,  Rhodomela  et  Rytiphlaea 
sont  si  voisins  riin  de  rantre ,  qiie  Ton  pourra  encore  les  reg-arder 
comme  toiit-a-fait  provisiouels  et  incertains.  On  doit  nne  fois  les 
refondre,  et  en  former  de  nonveaux  tjpes  et  de  nouveanx  carac- 
t^res.  Mais  cela  ne  se  pourra  faire  que  lorsque  Ton  connoitra 
avec  precision  et  en  detail  les  parties  de  la  fructification  de  plu- 
sieurs  de  ces  esp^ces.  Ce  que  Ton  pourroit  faire  deja  dans  ce  mo- 
ment ,  pour  ce  but ,  c'est  de  supprimer  le  genre  de  Rytiphlaea  en 
tant  qiril  est  fonde  seulement  sur  la  structiu'e  articulee  de  la  tige, 
caractfere  qui  seul  ne  pourra  pas  constituer  un  geure ,  dont  le  fruit 
ne  differe  i>as  des  autres  Rhodomela.  Pourtant  il  faut  tonjours  ob- 
server  que  le  second  friiit  de  Rhodomela  ou  le  fruit  siliquiforme 
n'a  pas  eiicore  ete  observe  dans  plusieurs  especes ,  qui  ont  au  con- 
traire  un  double  friiit,  dont  tous  les  deux  sont  globules-,  et  il  n'est 
pas  decide,  si  cette  difference  ne  pourra  pas  avec  le  tems  donner  un 
caractfere  plus  fin  pour  separer  le  g-enre  de  Rhodomela  en  deux. 
L'espece  presente  est  dans  ce  cas.  Elle  a  deux  fruits  differens,  mais, 
qnoique  contenant  nne  amande  difFerente,  tous  les  deux  sout  g^Io- 
buleux,  Cest  pour  cela ,  que  nous  n'avons  pas  voulu  chaug-er 
le  nom  que  nous  lui  avions  deja  donne,  pour  ne  pas  ang-menter 
la  synonymie  d'un  nouveau  nom  encore  incertain. 

La  Rytiphlaea  obtusiloba,  qui  m'a  ete  communiquee 
par  Mr.  Mertens  ,  et  Mr.  Jiirgens,  est  originaire  du  Bresil ,  d'ou 
Mr.  Martius  Ta  apportee  de  meme.  Elle  a  uu  double  fruit,  1°  des 
cils  lateraux  de  la  fronde  se  terminant   dans  des  capsiiles  rondes 


conteuant  une  semence,  oii  clii  moins  iine  amande  iudivise,  et  2°  des 
capsules  terminant  les  deuts  de  la  feiiille,  inais,  autant  qu'il  ina  ete 
possible  d'observer,  toujours  sur  d'autres  individus  qiie  ceux 
qui  portent  les  fruits  de  Taiitre  forme. 

Explic.  des  fig-.  Fig-.  a  Rytiphlaea  obtusiloba,  grandeur  na- 
turelle.  Fig.  b  c  le  bout  d'uiie  feuille  iin  peu  agg^raiidi.  Fig^. 
il  e  ramande  avec  les  semences  pyriformes  dans  Tune  forine 
de  capsules.  Fig'.  f  iin  racemus  de  capsules  de  Tautre  forme, 
dont  fig-.  g;  represente  ramande  ou  la  semence  solitaire- 


No.    XX. 
RYTIPHI.AEA     DUPERREYI. 

Rytiphlaea  Duperreyi,  fronde  suhmernhrcmacea 
costaia  transversim  dense  striata  lineari  hipin- 
natdj  pinnis  hasi  angustatis  linearihus ,  denti- 
hus  multijidis, 

Ad  oras  insiilae  JRIartiiucae. 


JLj^esp^ce  que  nous  pr^sentons  ici,  est  une  nouyelle  preuve 
tle  rinsulfisance  des  caracteres  qui  distinguent  les  g-enres  d'Aman- 
sia  de  Rhodoiuela  et  de  Rytiphlaea.  Elle  est  voisine  des 
esp6ces  <Ie  touts  les  trois  genres ,  et  semble  en  etre  uu  chainon 
commun  et  intermediaire.  Mais  malheureusement ,  quoique  bien 
caracterisee  comme  espece,  elle  n'est  pas  observee  en  fruit.  Mr. 
Adolph  Brong-niart  me  Ta  communiquee  avec  Tavis,  que  Mr.  Duper- 
rey  Tavoit  apportee  de  la  Martiuique. 

Les  nervures  que  Ton  voit  en  cette  esp^ce  comme  en  plu- 
sieurs  autres  de  ces  genres,  ne  consistent  que  d'un  tissu  plus  com- 
pacte  de  cellules,  et  uon  pas,  comme  on  le  concoit  facilement, 
d'organes  heterog^enes  et  differents  des  autres  qui  font  la  base  tle 
leur  substance.  Elles  sont  ainsi  d'une  toute  autre  nature  que  les 
cloisons  des  genres  confervacees. 

Nous  Tavons  conservee  parrai  les  Rytiphlaea,  k  canse  de 
sa  surface  transversalement  striee,  et  de  sa  couleur  qui  Teloigne  des 
Amansies ,  auxquelles  elle  peut-dtre  a  le  plus  de  rapport  dans  un 
arrangement  naturel. 

Explic.  des  fig.  Fig.  a  Rytiphlaea  Duperreyi,  grandeur  naturelle ; 
fig.  b  le  tissu  cellnlaire  de  rinterieur. 


No.  XXI. 
PROTOCOCCUS   NIVAI-IS. 

Protococcus  NiVALis,   glohults   sanguineis  sphaevl- 
cis  inaequali  magnitudine. 

Protococcus  nivalis,   Ag^.  syst.   p.  13.    cum   sjnonymis,    qui- 
bus  accedimt : 

Palmella  nivalis,  Runze  Bot.  Zeit.  1825  p.  449.  — 
Hook.  app.  Parr.  to  2  d.  voy.  iued,  —  Hook  in  Edinb.  Jouni. 
of.   Sc.    vol.    1,   p.  383. 

Ad  nives  alpium  Italiae,    Galliae,   Helvetiae,  Norvegiae,   Americae 
borealis.     Ad  lapides  calcareos   Sueciae   temperatioris. 


JLie  genre  de  Protococcus  comprend  ces  organismes  sim- 
ples  qui  ne  sont  iormes  que  d'nne  vesicnle  coloree.  11  renfenne 
phisienrs  especes,  que  je  tacherai  de  caracteriser  dans  la  partie  po- 
slerieure  des  species  Algarum.  II  paralt  qu'il  faut  eu  separer 
dans  un  genre  distiucte  les  especes  colorees  en  ronge. 

Peu  d'especes  parmi  les  Algues  ont  ete  robjet  de  tant  de 
recherches,  que  le  Protococcus  nivalis.  Je  n'en  repeterai 
pas  Thistoire,  depuis  que  Mr.  N  e  e  s  d' E  s  en  b  e  ck  en  a  donne 
des  details  si  complefs.  Mais  il  me  semble  que  le  sujet  n'est  pas 
encore  epuise.  On  a  reussi  de  lever  touts  les  doutes  sur  la  vraie 
nature  de  cet  organisme ,  mais  il  en  reste  des  nouveaux  sur  sa 
limitation  specifique. 

Mr.  Greville,  Tun  des  Algologuistes  les  plns  scrupuleux,  a 
joint  a  notre  Protococcus  une  forme  que  Mr.  Carmichael  a 
trouvee  dans  les  lacs  d'Ecosse ,  et  Mr.  F  r  i  e  s  une  autre  qui  croit 
sur  recorce  des  arbres.    * 

*  L'espece  de  Mr.  F  r  i  e  s  cOD.siste  d'une  poiidre  d'uii  rouge  fonce ,  et 
d'une  forme  irreguliere.  Elle  ne  me  parait  pas  appartenir  aux  Al- 
sues ,  mais  peut-etre  qu'ene  est  le  conimeucement  d'un  Lichen. 


L'espice  qne  decrit  Mr,  Greville  nous  semble  pourtaut  diiFe- 
reute  de  celle,  que  rou  a  trouvee  sur  la  neige,  et  sur  les  pierres 
calcaires.  Nous  eu  douuerous  la  raisou  sous  les  articles  suivaus.  Je 
ne  doute  pas  uou  plus  que  Tespfece  de  Mr.  Fries  ne  soit  difFerente. 
-  La  descriptiou  et  la  fig-ure  que  Mr.  Bauer  a  douue  de  la  neige 
roug-e  Irouvee  daus  les  regions  arctiques,  difFerent  de  notre  espfece 
par  le  petit  pedoncule  que  Mr.  Bauer  a  observe  aux  globules.  Mais 
ayaut  eu  Toccasiou  d'examiuer  des  echautillous  du  meme  lieu,  il  ne 
m'a  pas  ete  possible  d'observer  ces  peduncules.  Et  je  suis  assurd 
que  celte  espece  est  la  meme  que  celle  que  nous  avons  figuree  ici, 
et  que  Mr.  Wrangel  a  decrite. 

Fig-.  a  represeute  les  globules  de  Protococcus  nivalis 
trfes  aggrandis.  Ou  y  distiugue  trois  sorles  de  corps,  les  globules 
grands,  colories,  d'aufres  de  la  meme  graudeur,  mais  vides  et  hya- 
lins ;  et  enfiu  des  globules  d'uu  diametre  plus  petit  de  la  moitie, 
entremeles.  Les  echantillous  d'apres  lesquels  la  figure  est  dessiuee, 
etoient  pris  en  Norvege  par  Mr.  Nilsou,  daus  une  alpe  eutre  Roll- 
dal  et  Voxlie. 

Les  autres  fig^ures  sont  copiees  sur  celles  qu'eu  a  donnees 
Mr.  Bauer. 


No.  XXII. 
HAEMATOCOCCUS     NOI.TII. 

Haematococcus  Noltii,  glohulis  elliptico-spJiaericis 
sanguineis  includentibus  granula  conferta  nu- 
merosa. 

In  stagnis  twrfosis  Slesvici  tempore  venio. 


jTjlr.  Nolte,  Professeur  k  Kiel,  m'envoya,  11  y  a  deux  an- 
nees,  ce  petit  organisme  qu'il  avoit  attache  sur  du  papier ,  et  qui 
y  niontrait  une  couleur  rougeatre.  II  Tavoit  trouve  dans  une  tour- 
biere  nommee  Cliplifer  pr^s  d'  A  p  e  n  r  a  d  e  en  S  1  e  s  v  i  c.  II  remar- 
quat  que  cette  poussi^re  nageoit  sur  Teau  au  mois  de  Mai  1825, 
comme  une  couverture  ponctuee  couleur  de  sang,  teignant  tout  les 
objets  que  Ton  plongeoit  dans  Teau.  EUe  lui  semblait  etre  la  meme 
substance  que  Liunee  decrit  dans  son  voyage  de  Westrogothie  sous 
le  nom  vulgaire  de  Teau  changee   en  sang. 

Le  Baron  de  Wrangel  avoit  deja  cite  le  synonyme  de  Linne 
pour  son  Lepraria  kermesina;  mais  les  circonstances  alle- 
guees  suffirent  pour  prouver  qu'il  apparteuoit  avec  plus  de  vrai- 
semblance  a  rorganisme  decouvert  par  Mr.  Nolte. 

Sous  le  microscope  je  le  trouvai  avec  quelque  surprise  avoir 
toute  une  autre  composition  que  leProtococcus  uivalis  avec 
lequel  il  semblait  au  premier  coup  d'oeil  avoir  le  plus  d'affinite. 
Au  lieu  de  globules  simples,  ils  etoient  remplis  d'une  quantite  d'au- 
tres  plus  petits. 

II  ne  pouvait  meme  appartenir  au  meme  genre.  Sa  structure 
etoit  deja  trop  composee.  Je  le  comparais  ainsi  avec  une  substance 
que  je  n'avais  pas  pu  ranger  iuisqu'ici  dans  un  geure  connu,  mais  que 
j'avois  place  provisoirement ,  et  avec  un  point  de  doute,  parmi  les 
Palmella,  sous  le  nom  de  Palmella  sanguinea.  Ils  se 
reunirent  tous  les  deux  pour  former  nn  genre  bieu  caracterise  que 
je  nomme  Haematococcus. 


J'ai  fait  figiirer  le  Ilaematococcns  Noltii  avec  la  couleur 
(le  rose  plus  claire  ou  plus  pale ,  qu'il  Jie  doit  avoir,  selou  la  re- 
inarque  de  Mr.  Nolte,  daus  Telat  frais.  Fig'.  a  le  represeute  eu 
graudeur  uaturelle,  flottant  tlans  reau.  Fig'.  h  les  globules  tres- 
aggraiulis. 


No.     XXIIT. 
HAEMATOCOCCUS     OI^i:  VII.I.II. 

Haematococcus  Grevillii,  glohulis  exacte  sphfieri- 
cis  minutissimis  viride  purpureis  includentibus 
granula  suhdena,  (10) 

Protococcus  iiivalis,  Grev.  Scof.  Crjpt.  IVo.  231.  (ex- 
cliis.   omuibus    syuouyinis.) 

Ad  rlpas  lacuum  iusulae  Scotlcae  L  i  s  ui  o  r  i  a  e  folia  et  quisqui- 
lias  dejectas,  sed  impriuiis  rupes  calcareas  colore  tiugeus  pur- 
pm'eo,  per  omuia  auui  tempora  observavit  Carmichael, 


/\.pr^s  que  Tou  u^eut  trouve  la  terre  rouge  des  Algues  qiie 
sur  la  ueige  des  moutagues  elevees  et  siir  les  pierres  calcaires,  Mr. 
Carmichael  trouva  dans  les  lacs  d'Ecosse  uue  siibstauce  que 
Mr.  Greville,  qui  avoit  eu  occasiou  d'examiuer  la  siibstaiice,  rap- 
portee  par  Mr.  Parry  de  la  zone  arctique,  declaroit  etre  specifique- 
ment  ideutique  avec  celle-la. 

Saus  doute  il  doit  paroitre  bieii  hardi,  de  regarder  ces  deiix 
substauces  comme  differeutes ,  apr^s  qu'un  observateur  de  rautorite 
de  Mr.  Greville  les  a  declares  identiques.  Mais  j'esp6re  qiie 
surtout  ce  naturaliste  distiugue  lui-meme  rendra  justice  aiix  di- 
verses  raisons   qui  out  contribue  a  m'iuspirer  cette  opiuion. 

Chacuu  observe,  que  la  substance  examinee  par  Mr.  Gre- 
ville  est  beaucoup  plus  coinposee  que  la  substauce  examinee  par 
Mr.  Bauer,  par  Mr.  Wrangel  et  par  moi-meme.  Daus  ces  pe- 
tits  organismes,  uue  telle  difference  est  de  grande  imporOuce. 
On  pourra  dire,  que  rinstrumeut  de  Mr.  Greville  a  ete  beaucoup 
plus  aggraudissant ,  que  celui  qu'out  employe  les  deiuiers,  uiais  si 
cela  peut  se  dire  du  mieu ,  peut-etre  ue  le  peut-il  pas  de  celui  <le 
Mr.  Bauer,  et  il  n'est  pas  croyable  que  celui-ci  ireiit  pas  observe 
les  granules  spheriques  que  Mr.  Greville  a  vu  reufermes  daus  les 
g^lobules,  s'ils  avoient  eu  sous  leurs  yeux  le  meme  organisme.  Poiir 
moi,  il  ue  m'a  pas  ete  possible  de  trouver  aucuue  indication  des 
petits    globules  si)heriques   reufermes   dans    les    corps  qiii   forineut 


l;i  inasse  <lii  Protococcus  iiivalis.  En  adniellant  ainsi,  que  Mr. 
iJaiier  et  Mr.  Greville  aient  observe  avec  la  ineme  exactitude, 
il  Taiit  conclure  qiie  les  deux  siibstances  sont  triine  structure 
tlifferenle. 

Cette  concliision  ohtient  une  grande  vraiseinblance ,  lorsque 
l'on  a  reinarque  par  la  connoissaiice  de  Tespfece  ])rectidente  que  la 
forine  coinpos<.'e  du  Ilaeinatococciis  Grtivillii  convient  exacte- 
inent  a  un  genre  un  peu  plus  elexe  t[ue  celui  tle  Protococcus, 
ou  a  notre  Haeuiatococcus  tlont  le  caracti^re  consiste  tlans  des 
grauules  globuleux,  renfermes  dans  des  globiiles  ])lus  grands. 

Aussi  Haematococcus  Grevillii  croit  tlans  tout  uii  autre 
local  que  le  Protococciis  nivalis,  savoir  tlans  les  lacs.  II 
semble  que  Texistence  des  organismes  inferieurs  d<ij)end  j^Ius  des 
circonstauces,  et  j^Ius  des  tiltiinens  ambians  tfue  les  organismes 
l)lus  j)arfaits.  II  est  vrai  que  le  Protococcus  nivalis  a  ete 
aussi  trouvii  siir  tles  ])ierres  calcaires,  et  aiusi  dans  iin  local  bieii 
tlifpBrent  de  celui ,  ofi  on  le  trouve  tlans  les  alpes.  Mais  j'ai  dejk 
fixti  rattention  sur  cette  singularite,  et)"ai  tach<i  de  Tticlaircir.  Ceqiii 
]>ourtant  influe  ordiuairement  le  plus  sur  la  difference  sp<5cifique  de 
ces  etres,  c'est  s'ils  flottent  libres  dans  reau  ou  croissent  attachiiS 
a  un  corps  solide;  et  je  ne  me  rappelle  j)as  qu'une  Algue,  qui  naft 
sur  la  terre,  imisse  vivre  siibmergee  tlans  Teau. 

J'esj)ere  que  ces  raisons  auront  assez  de  poids,  meme  daus 
les  yeux  du  uaturaliste  distingut;,  qui  iious  a  fait  connaitre  cette 
nouvelle  forme  trorganismes ,  et  tjiie  nous  regartlons  coinme  le  jug'e 
le  j)Ius  comj)etent  pour  dticider  les  tloules  que  nous  avons  ex- 
j)ost'S  ici. 

A  la  fin  il  nous  seinble  bien  int<?ressant,  travoir  par  les  nou- 
velles  observations  de  Mr.  Grt^ville  et  tle  Mr.  Carinichael  «ne 
nouvelle  j^reuve  de  la  vt^rite  tjuonctie  j)ar  nous  tlans  iiu  autre  m<imoire, 
(jue  la  chaiix  est  bieu  favorable  a  la  j)rotIuction  tle  la  couleur  roiige 
dans  les  vegetaiix,  j^arceque  le  lac  dans  letjuel  on  observoit  le 
Haematococcus  Grtivillii,  etoit  bordtj  par  tles  rochers  calcaires. 

Les  figures  sont  empruntt?es  tle  Mr.  Grtjville. 
Fig.  a  rej)r<?sente   Haematococciis  Gr<5villii   g'randeur    natU" 

relle^  fig".  b  le  meme  aggrandi. 


No.     XXIV. 
HAEMATOCOCCUS     SANaUINEUS. 

Haematococcus  sanguineus,  globulis  ellipticis  wi- 
nutts  pellucidis  includentibu-s  granula  pauca  ro- 
sea  laxe  disposita, 

Palmella?    sangiiinea.     Ag-.  syst.  p.    15. 

Ad    rupes     verticales,     nt    insulae    Lilla     Hessingen,     circa 
Holiniain, 


A.: 


lU  uiois  de  Seplembre  1823  dans  une  herborisation  faite 
avec  M.  le  Baron  tfe  Wrangel  dans  les  petites  iles  du  charmant 
lac  de  Melaren ,  nous  trouvames  un  rocher  vertical  dans  Tile  appe- 
lee  Lilla  Hessingen,  couvert  de  grandes  masses  d'une  sub- 
stance  noirdtre  changeant  un  peu  en  rouge,  et  d'un  as])ect  que 
uous  fit  croire,  que  c'etoit  une  esp^ce  de  Scytonema.  Sous  le 
microscope  il  se  trouvoit,  que  cette  masse  consistoit  de  globules 
gelatineux,  elliptiques ,  d'une  coherence  faible,  et  dans  lesquelles 
etoient  renfermes  des  gouttes  d'un  joii  rouge ,  en  petit  nouibre 
et  rang^ees  dans  une  sorte  d'ordre,  approchant  un  peu  de  la  position 
quaternaire,  que  Pon  trouve  si  frequemment  dans  les  Algues.  Cet 
organisme  m'etoit  tout-a-fait  neuf,  et  je  ne  connoissois  pas  alors 
de  genre ,  daus  lequel  je  puisse  le  placer.  Je  doutois  meme  de  sa 
nature  vegetale.  U  me  parut  possible,  que  ce  ne  fut  que  des  ovules 
d'un  petit  anima] ,  surtout  parceque  je  vis  une  petite  Planaria,  ou 
un  etre  semblable  ,  rampant  parmi  la  masse. 

A  present,  quoique  je  n'aie  pas  eu  occasion  de  Tobserver  de 
nouveau,  ces  doutes  se  sout  pour  la  plupart  dissipes.  La  decou- 
verte  des  diVerses  especes,  qui  rendent  le  genre  de  Haematococ- 
cus  necessaire  a  etablir,  appelle  aussi  cette  substance  a  leur  cote, 
et  Ton  pourroit  dire,  que  celle-ci  eu  est  Tespece  la  plus  parfaite,  ia 


pliis  distiiicte,   la  pliis  developpee,   inais  iiuliquant  deja  uue  transi  • 
tion  a  de  nouvelles  combiuaisons  et  u  tle  forines  superieiirest 

La    fig-.   «   represente    Tasi^ect   naiiirel  tle   la   plante  attachee  au 
rocher. 
fig.  b  les  globiiles  ngg-randis. 


No.     XXV. 
BAI^GIA     ATROPURPURBA. 

Bangia    atropurpurea,   Jtlis   tttropiirpureis   rectls, 
gramilis  transversim  et  Jigurate  positis, 

Bang^la  atropurpurea  Ag-.  syst.   pag.  76. 

lu  oniuibus  maribus  Europae,  a  litore  Norvegiae  ad  litora  ni. 
Mediterrauei ,  saxis  aduata.  lu  aqua  dulci ,  ut  catarractis ,  ligiiis 
et  asseribus  aduata. 


Lyngbye,  en  constituant  le  genre  de  Bangia,  y  rt^iinit 
(ant  les  esp^ces  representees  par  la  plante  figuree  ici,  qiie  celles, 
que  nous  en  avons  separees,  soiis  le  noni  de  Schizonema.  Un 
reg-ard  sur  la  figiire,  que  nous  avons  deja  donnee  d'uiie  esp^ce  de  ce 
dernier  genre,  justifiera,  ii  ce  que  j'esp6re,  ce  petit  changement. 
L'organisation  noiis  a  seinble  si  difFerente,  et  les  series,  dans  les- 
quelles  ces  deiix  forines  se  rangeiit  naturellement ,  si  eloignees 
Tuue  de  Tautre ,  que  nous  ne  croyons  pas  qu'elles  doivent  etre 
rapprochees  de  nouveaii. 

L'espece  presente  semble  etre  la  plus  dlegante  des  esp^ces 
d(5crites,  et  comme  elle  est  assez  commune,  (ant  dans  les  mers  que 
dans  les  fleuves  et  les  caiiaux,  il  doitparaKre  bien  singulier,  qu'elle 
soit  restee  si  loi)g-(ems  incounue.  Je  crois,  que  c'est  Mr.  Diiclii- 
zeaii  qiii  Ta  decrite  le  premier  en  1805,  quoique  elle  paraisse 
avoir  ele  coiiuue  avaiit  ce  tems  taut  de  Mr.  Draparnaiid  qiie 
des  Algologistes  de  Br^me.  Depuis  ce  teins  elle  a  ete  freqiiem- 
ment  observee  et  decrite.  Mais  ce  qiii  paraitra  eiicore  curieiix, 
c'est  qne  persoune  n'ait  remar(|ue,  que  les  filamens  n'en  soiit  pas 
arrondis,  mais  plats;  ce  que  i'ai  troiiv(5  coustant,  (ant  daiis  cette 
espfece  que  daiis  toutes  les  autres  vraies  especes  de  Bangia,  et 
qiii  iioiis  douiie  iiiie  id(ie  de  la  place  que  ce  g-enre  doit  occuper 
dans  la  sene  des  Algues,  et  de  sa  vraie  alTinit(i. 

Pour  la  slriicture  int(irieiire  de  celte  plaiite,  nous  avons  d(.^ja 
fait  la  coniiaissance   de    ces  graiiiiles  roiiges,  qui  sont  eufonc(;s  daiis 


sa  inembrane.  IIs  ressemhlent  tellement  k  cenx,  que  nous  avons  vus 
dans  les  Haematococcus ,  qu'il  ne  faut  que  ranger  les  globules 
(le  Haematococcus  sang^uineus  dans  nne  serie  long^itudinale, 
pour  aYoir  un  filament  de  la  Baugia  atropurpurea.  Mais,  ce  qui 
est  remarqnable  dans  cette  esp6ce ,  c'est  que  quoique  les  granules 
rouges  se  trouvent  souvent  sans  autre  ordre  qu'une  situalion  trans- 
versale  et  fasciaeforme,  ils  affectent,  comme  position  normale,  d'etre 
rang-es  quatre  A  quatre ,  ce  qui  indique  une  transition  au  genre  de 
Porphyra,  qui  affecte  une  position  semblable  des  gTanuIes. 

II  ne  m'a  pas  ete  possible  de  verifier,  si  ces  granules  sont 
exactement  spheriques ,  ou  un  peu  elliptiqties.  Je  suis  tres  porte 
a  croire,  que  le  dernier  cas  a  lieu.  Nous  verrons  aux  planches 
suivantes,  que,  bien  que  les  granules  dans  les  Porphyra  aient  le 
meme  aspect  spherique  qne  dans  notre  Bangia,  ils  sont  pourfant 
en  effet  cylindriques.  II  est  bien  ])robabIe,  que  dans  celle-ci  ils 
doivent  avoir  la  meme  forme,  et  qu'ils  sont  places  perj)endiculaire- 
ment  vers  les  denx  surfaces  du  fil  apj)lati. 

Que  ces  granules  sout  d'une  nature  seminale,  on  le  voit  a  la 
prolification  du  fil.  Celui-ci  se  renfle  souvent  a  des  endroits  inde- 
terraines.  Les  g;ranules  y  prennent  une  situation  plus  irreguli^re, 
et  il  s'y  develoj^pe  de  jeuues  fils,  qui  paraisseut  avoir  leur  origine 
chacun  dans  uu  de  ces  g^ranules. 

Exjdic.  des  fig-ures: 
Fig'.  a  asj^ect  naturel  de  la  j^Iante. 

—  b  filamens  j"ennes  aggrandis. 

—  c  filament  plus  fort  aggrandis. 

—  d  frag-ment  dn  filameut  tr^s  aggrandi. 


No.    XXVI  ot  XXVIf. 
POHPHYHA     I.ACINIATA. 

PoRPHYRA  LAciNf  ATA ,  /ro/ide  larinmfa  ,    baciUis  se- 
minalibus  cylindricis  iitrinque  ciavatis, 

Porpliyra   laciuiata.   Ag-.    syst.    pag-.  190. 
Ulra  laciniata.   Ag-.  spec.  pag-.  404. 
Ad  Htora   luaris  Atlautici^    a  Scotia  usque  ad  Caput  bouae   spei. 


J_Je  geure  de  Porphyra,  quc  }'ai  detache  du  genre  d'Ulva 
«le  Liuuee,  est  uu  des  plus  diiRciles  a  debrouiller.  La  difficuKe  re- 
garde  taut  la  difFereuce  peu  appareute  des  especes,  que  le  caractere 
du  geure. 

J'espfere  que  les  figures ,  que  j'ai  douuees  ici  de  la  structure 
des  deux  esp6ces  les  phis  couuues,  coutribueront  a  lever  beaucoup 
tle  doutes  sur  ces  deux  poiuts.  Uue  coinparaison  fiigitive  de  ces 
figures  avec  celles  que  nous  veuous  de  douner  des  vraies  Ulvas 
dans  uu  cahier  precedent,  suffira  pour  distinguer  ces  geures ;  et  les 
meines  figures  comparees  eutre  elles  inontrerout  la  «lifFereuce  des 
deux  especes  representees  daus  ce  cahier ,  si  difficiles  a  distiiiguer 
a  la  simple  vue.  Cette  difFereuce  m'a  oblige  d'introduire  la  forme 
des  corpuscules  seminaux  dans  le  caractere  specifique. 

Ce  caractere  ne  peut  pas  reposer  suremeut  sur  la  forinft  exte- 
rieure ,  qui  varie  extr6mement  daus  toutes  les  deux,  quoique  la 
Porphyra  laciuiata  approche  toujours  de  la  forme  peltee  ou 
ombiliquee ,  et  celle  de  Porphyra  vulgaris  affecte  uue  forme 
allongee  et  ovale.  Aiusi  la  variete  ombiliquee  de  la  premiere  esp^ce 
gemble  etre  en  effet  la  forme  normale,  doiit  la  forme  laciniee  ne 
devroit  etre  qu'uue  aberration. 

J'ai  cru  d'abord ,  que  la  position  des  g^ranules  pourroit  ^tre 
d'une  grande  importance  pour  caracteriser  ces  deux  formes  de  Por- 
phyra  laciuiata,  etant  plus  regulieremeut  rauges  quatre  k  quatre 
dans  la  forme  ombiliquee,   et  deux  a  denx  daus  la  forine   laci- 


nl(5e.  Mais  ayant  observe  <les  (ranshions  remarqiiables  A  cet  ^gar<l 
<!ans  la  Po  r])hy  ra  vulgaris,  je  n'ai  pas  os(^  me  fier  trop  d  ce 
caracl^re. 

Je  ne  sache  que  l'on  ait  remarqu^  avant  moi  que  les  g-ranules 
<Ies  Porphyras  sont  alonges.  9uan<l  on  examine  la  Porphyra 
laciniata  <l,Tns  son  6tat  jeune,  elle  parait  ponctu(ie  comme  les 
vrnies  Ulvas;  mais  dans  nn  iige  plus  avauce,  et  apr^s  quelque 
niac<5ration ,  il  est  toujours  possible  <Ie  les  separer  <Ie  la  membraue, 
et  tle  <Iis(ing-uer  leur  forme  naturelle. 

Cette  forme  <Ies  Porphyras  les  <Iisting->ie  <rune  mani^re 
(ranch^e  <les  Ulvas.  Et,  si  Ton  examine  <Ie  plus  pr^s  <laus  quelle 
serie  il  faut  les  ])lacer,  on  verra  qu'elles  ne  sont  qu'uue  contiuua- 
tiou  <le  la  forme,  <Iont  nous  avous  trace  les  <legr(is  ])rincipaux 
<Ians  ce  cahier.  Leur  rapj^ort  aux  Ulvas  u'est  <lonc  pas  celui  <le 
raffini(<i,  mais  celui  <Ie  ranalogie.  Elles  sont  <les  formes  analo- 
gues  <lans  <leux  s(iries  <IifFereu(es,  sclon  ri(k'e  que  uous  avous  <loun(ie 
«le  ces  <l!fPereu(s  rapj)orts,  <Ieja  en  1819,  <lans  uos  aj)horismes  bot.  p. 
t;9,  N».  8(),  et  que  uous  avons  tache  <le  rendre  in(ui(ive  par  les 
<ichelles  des  geures,  qui  pr(ic6<Ient  r^iuumeration  des  genres  et  des 
espj^ces  daus  nos  Species  Algarum ,  <lans  chaque  famille. 

Mais  c'est  surtout  Mr.  Oken,  qui  a  fnit  de  l'analogie  et  <le 
rafrMiit<i  les  bases  de  son  systenie,  lequel  a  la  jilus  graude  r(;gulari(e, 
cousid<;r<i  dans  la  dimension  (ant  longKtidinale  qiie  (rausversale. 
IJ.ins  ces  sys(eme  ce  sont  toujours  les  forines  analogues,  qui 
revienuent  <lans  chaque  S(jrie  regulieremeut  aux  niemes  deg-r^js 
d'affinit(;. 

Je  siiis  bieu  cloigue  d'adine((re  une  r^jgulari^^"  si  exacte  dans 
!n  progression  des  S(jries  difFerentes.  Je  crois  qu'il  existe  des  ana- 
logies;  mais  non  pas  comme  des  poiu(s  de  d(iveIoppeinent  geoind- 
friquement  <Ie(erinines ,  mais  comme  <Ies  expressions  libres  de  la 
(orce  forina(rice  de  la  uature.  La  uature  est  daus  les  r^gnes  des 
orgauismes  ])lus  ])0(jtique  que  gt-ouK-trique,  et  il  sera  tonjours  iu- 
liliie  d'essayer  <le  la  soume((re  a  des  calciils.  CA  e(  la  on  voit  uiie 
.Mi.-ilog-ie  saillir,  coinuie  ron  voit  uiie  in(i(aphore  daus  un  ])oeme;  mais 
comme  des  m<i(ai)hores  d(;(ermin(,'es  dauschaque  s(roj)he  de(ruiraient 
l)0itr  (oiijours  le  |)oeine  le  ])lus  siiblime,  le  poeme  de  la  naliire  de- 
sceud roi(  A  la  ])rose  la  plus  vulgaire,  si  Ton  pouvoit  d'avauce  cal- 
culer  les  aiialogies  que  Ton  trouverait  dans  ses  formes. 

Eii  faisaut  aj)j)lication  <le  ces  remarques  nous  (rouvons  que, 
qtioique  la  forme  Ul  va  C(;  e  revieniie  dans  la  S(ine  des  Algues 
vertes  aussi  bieu  <iue  dans  celle  des  A  1  g  u  e  s  pourpres,  elle  y 
rerient  poiirtaut  a  des  ])oints  difF(jrens.  Dans  celle-la  elle  succMe 
imm(><liatement  a  la  forme  tremelloide,  au  lieu  que  dans  celle-ci 
elle  suit  la  forme  confervoide;  comme  on  le  verra  facilement, 
si  Ton  veut  comparer  les  deiix  series  dont  nous  avons  poursuivi 
quelqiies  forines  priuci])ales  dans  les  deiix  derniers  cahiers.  Je  mou- 
Jrerai  daiis  un  aiitre  cahier  qu'elle  se  manifeste  encore  j)arun  aiitre 
l«oiut  <lans  la  stfrie  des  Algiies  olivacees. 

Noiis  avous  doune ,  daus  deux  ])lanches  difFerentes,  les  deux 
varie((^s  de  Porj^hyra  laciniata,  eiicore  iiu  j^eu  iucertaiiis  si 
elles  ue  doiveu(  pas  etre  regard(ies  touune  des  esp^ces.   Nous  avous 


prt^seiile  la  forme  qu'oii  coiisitl^re  coinine  variele  tle  la  preinii^re, 
parceqiie  sa  striicture  est  plus  voisiiie  de  celle  des  Baiig-ias  quc 
resj)6ce  ])riini(ive. 

Explicalion  de  ces  fig-ures : 
Tab.  20.  Fig'.  a    Porphjra  laciniata  var.  uinbllicalis,  g^ran- 
<!eur  iiaUirelle. 
Fig.  6    portion    de  la  fronde  viie  par   une    leutille   peii 

aggrandissante. 
Fig.  c    la  ineine  portion  plus  ag'grandie. 
Fig.  d    une  autrc  portion  avec  des   corpusciiles   BdininaiiiL 

plus  epars. 
Fig.  e    corpusciiles  seininaiix  detaches  de  la  froiide. 
T.ih.  11.   Fig.  n    Porphyra    laciniata,     forme    regardee    coinme 
la  priinordiale ;  grandeur  naturelle. 
Fig.  h    portion  de  la  fronde  sous  le  microscope. 
Fig.  c    cor])uscules  seininaux  adhtjrens  A  la  membrane. 
Fig.  d    cor])uscules  st^minaiix  dt^tacht^s. 


No.     XXVIII. 
PORPHYRA     VUI.OARIS. 

PoRPHTRA  vuLGARis  ,  yi'onc?e  ovulo -  lanceolala ,  ba^ 
ciUis  seminalibus  ellipticis, 

Ulva   purpiirea,   Ag-.  spec.  Alg.  p.  405. 

In   maribjis    Enropae   a    Norvegia  usqiie   ad  Gades.     lu  luari    ftledi- 
terraueo    et   Adriatico. 


C. 


ette  esj>6ce  est  tr6s  counue,  et  noiis  n'avous  pas  besoiu  <Ie 
parler  ici  de  ses  caracteres  distiuctifs.  E!le  est  vulgaire  dans 
presque  toufes  les  uiers  de  rEurope,  et  ou  ue  peut  la  coufondre 
si  nou  avec  l'espece  precedeute ,  dont  noiis  avons  dej^  trace  les  ca- 
ractferes. 

Mais,  ce  qui  est  bien  remarqiiable  daus  cette  esp^ce ,  c'est  la 
variabilite  de  sa  structure,  et  les  metainorphoses  que  subit  sa  mem- 
brane.  On  la  voit  dans  deux  elats  si  differents,  que  Tou  se  croiroit 
en  droit  de  diviser  Tesp^ce  eu  deux. 

Ou  voit  a  la  fig.  6  et  c  la  membraue  dans  Tetat  qui  convient 
k  Tetat  normal  du  genre  Porphyra,  etant  continue  et  parsemee 
de  corpuscules,  quoiqne  ranges  ici  en  series  lineaires  et  non  pas  en 
figures  quaternaires  on  biuaires  coinme  la  Porphyra  laciniata. 
Mais  il  y  a  des  individus ,  oi\  Ton  ne  trouve  plus  les  corpnscules, 
mais,  a  leur  place,  la  membrane  reticnlee,  voyez  fig.  e. 

Ce  qni  nous  a  empeches  de  regarder  ces  denx  formes  comme 
indiquant  deux  especes  distinctes,  c'est  qne  nons  avons  attrape 
wn  elat  intermediaire  (vojez  fig.  d),  on  la  membrane  etoit  reticnlee, 
avec  uu  corpuscule  dans  chaqne  maille ,  lequel  etoit  beaucoup  plns 
legferement  attache  h  la  snbsfance  de  la  plante  que  daus  Tautre 
^tat. 

Nous  nous  croyous  donc  autorises  par  cetfe  observation  h  ad- 
mettre  ,  qne  les  corpuscnles  s'entonreut  peu  k  peu  de  ces  mailles, 
et,  qu'etant  enfiu  mnris,  ils  se  degagent,  et  laissent  la  froude  vide. 
Cette  mefainorphose  est  une  espfece  de  frnctification. 

Cette  explication  pourroit  etre  etablie  sans  contradictiou  ,  si 
uous  u'avions  uue  analogie  tout-a-fait  coutraire   daus    les  vraies 


Ulvas.  Noiis  avoiis  inontre  daiis  le  cahier  preceJent ,  qiie  ce  sont 
les  globules  eux-meines  (analogues  aux  corpuscules  alonges  des 
Porphyras),  qui  dans  les  Ulvas  se  transforment  en  mailles ,  et 
qirainsi  il  seroit  probahle,  qiie  dans  les  Porphyras  la  metamor- 
phose  consistat  aussi  dans  la  transforination  des  corpuscules  et 
non  de  la  membrane ,  ce  qui  n'aiiroit  pas  lieii  selon  notre  explica- 
tion.  Nous  avouons  que  cette  observation  nous  a  jetes  dans  quel- 
qiie  incertitude.  Mais  il  y  a  phisieurs  circonstances,  qui  noiis  ont 
rassures  sur  ce  poiut.  Dans  les  Ulvas  c'est  une  metamorphose 
d'espece  en  espfece;  ce  qui  est  globule  dans  TUlva  compressa  se 
transforme  en  maille  dans  TUlva  clathrata.  Dans  notre  Porphy- 
ra  c'est  iine  metamorphose  individuelle,  et  dans  la  meme  espece. 
Cela  poiirra  ainener  une  grande  difference  dans  la  manifere  de  trans- 
formation.  En  second  lieu  il  est  bieii  possible  que ,  quelque  diff(5- 
reutes  que  paroissent  ces  deux  transformatious,  elles  puissent  etre 
en  efFet  parfaitement  analog^ues.  II  est  possible  qiie  les  globules 
dans  Ulva  clathrata,  se  dilatant,  forment  autour  d'euxles  mailles 
de  la  fronde,  qui  par  ragg-randissement  des  globules  se  confondent 
avec  ceiix-ci ,  et  qu'ainsi  la  seule  difference  entre  ces  deiix  meta- 
morphoses  seroit,  que  dans  les  Porphyras  les  corpuscules se con- 
densent  et  laissent  un  espace  vide  autour  d'eux  dans  la  inaille, 
au  lieu ,  qiie  dans  les  Ulvas  les  g^Iobules  se  dilatent  iusqii'aux 
parois  de  la  mailles ,   et  se  joig^nent  avec  elles. 

Ces  recherches  ne  sont  pas  sans  interet.  Nous  esperons,  qii'il 
gera  de  plus  en  plus  clair,  que  la  physiologie  des  plantes  parfaites 
pourra  tirer  beaucoiip  d'eclaircissement  des  celles  des  Algues,  et  cela 
iioiis  donne  le  courage  de  faire  encore  un  rapprochement ,  qui  noiis 
a  paru  tr6s  remarquable. 

La  corolle  des  phanerogames  a  nne  couche  ^pidermique,  qui 
consiste  de  corpuscules  elliptiques  rapproches  et  perpendiculaires 
vers  la  surface.  Leur  ressemblance  avec  les  corpiisciiles  seminaux, 
que  nous  avons  decrits  dans  les  Porphyras,  est  vraiment  frap- 
pante.  Si  Ton  ajoute  que  c'est  caracteristicjue  daiis  les  corolles 
coinme  dans  les  Por])hyras,  d'6tre  parees  de  couleurs  brillantes,  on 
8  encore  un  point  de  rapprocheinent ,  surtout  quand  on  considere 
que  la  couleur  des  corolles  est  drte  k  cette  couche  exterieure. 

Isole  ce  fait  auroit  peu  d'importance,  mais  compare  ^  d'autres 
aiialogues  il  devient  interessant.  Nous  avons  deja  tache  de  montrer 
dans  le  cahier  precedeut,  comme  repiderine  verte  des  plantes  sein- 
ble  n'etre  qii'un  developpement  de  la  forme  Ulvacde.  L'observa- 
tion,  que  nous  venons  de  ra])porter,  indique  une  liaison  semblable 
entre  rei^ideime  des  corolles  et  des  Porj^hyras;  et  nous  trou- 
verons,  daus  les  cahiers  suivans,  des  explications  analogues  des  au- 
tres  organes  des  ])laiites  j^arfaites. 

A  pr^sent  jettons  uu  regard  sur  le  tableau  que  nous  avons 
trace  du  <Ieveloi)pemeiit  des  organes  rouges  dans  les  diverses  formes 
des  Algues.  Nous  trouvous  que  le  Protococcus  nivalis  coiu- 
mence  la  serie  ])ar  une  siinj)licite  qui  ne  ])eut  pas  etre  surj^assee. 
Cest  Tetat  ])riinitif  de  la  forme.  Mais  ces  globules  se  rassemblent 
en  masses  spheriques  dans  les  Ua  ein  a  t  o  co  c  c  us  ,  et  nous  troii- 
vons  la  forme,  qui  daus  le  Protococcus  etoit  espece,  n'etre  pliis 


qirnn  orgaiie  dans  les  Haematococcns.  Nous  arrivons  A  iles 
esp^ces  <le  ce  dernier  genre,  dont  les  petites  frondes  affectent  une 
forine  elliptiqne,  et  dont  les  globnles  enfermes  tendent  A  se  separer, 
dans  des  positions  figurees.  La  nature  n'a  qu'enchainer  ces  petites 
frondes  en  fils,  ponr  avoir  cree  une  nouvelle  forme  generique.  Ce 
sont  les  Bang^ias.  Ici  la  fronde  se  developpe  en  une  esp^ce  de 
membrane  continue,  et  les  giobules  s'arrangent  dans  une  position 
quaternaire.  On  n'a  qu'a  imaginer  cette  fronde  elarg^ie,  ponr  avoir 
la  forme  d'nne  Porphyra,  qni ,  dans  une  de  ses  esp^ces,  forme 
une  transition  h  un  organe  des  plantes  jjarfaites. 

Nons  nous  abstiendrons  de  remarqnes  ulterieurs  snr  ce  snfet, 
que  sans  doute  beancoup  de  botanistes  reg^arderont  conime  bien 
oiseuses.  Cest  peut-etre  par  la  masse  de  telles  remarques  que  Ton 
parviendra  A  les  persuader,  qu'elles  pourront  amener  h  des  resultats 
d'Hne  grande  importance. 

Explication  des  fig^nres : 
Fig.  a    Porphyra  vulgaris,  grandeur  uatnrelle. 

—  b    aspect  de  la  fronde  peu  aggrandie. 

—  c    la  meme  portion  plus  aggrandie. 

—  d    portion  de  la  fronde  dans  un  autre  ^tat  trfes  aggrandie. 

—  e     portion  de  la   fronde,    dans   un   «5lat  que   nous  reg^ardons 

comme  le  plus  developpe,  les  mailles  ajant  perdn  les 
corpuscules  sdmiuaux,  enfermes  antdrieuremcnt  dans  letir 
espace. 


No.    XXIX. 
UE>VA     AUREOIiA. 

Ulva  aureola,  fronde   simplici  Jilijormi  tuhuiosa 
olivacea ,  gtohulis  exactissime  quaternatis. 

Ta   o.s(io   fluvii   Lundeiisis. 


JLies  Algues  sont  vraiinent  si  bien  connnes  sur  les  cotes  de 
rEurope  <|u'il  est  rare  <le  trouver  «le  uouvelles  especes  parnii  les 
genres  qui  coutieunent  Jes  grandes  fornies,  et  il  faut  toujours  se 
niefier  des  indivitlues  qui  out  le  port  nouveau,  et  supposer  qu'ils  iie 
sont  que  <Ies  vari(?tes.  J'ai  <lonc  iie  <rautant  plus  surpris,  lorsque  un 
)our  deJuin  celte  anntie  (1S2S.)  nion  neveu  et  luon  fils  ni'apport6rent 
une  Ulvacfje  qui  m'etoit  tout-a-fait  iuconnue.  Je  m'empressois 
de  rexamiuer  a  son  lieu  natal,  rembouchure  du  fleuve  qui  passe 
pr^s  de  notre  ville ;  et  je  Vj  trouvois  en  quantite.  II  m'etoit  impos- 
sible  de  la  reduire  a  aucune  espece  connue ,  et  j'etois  d'autant  plus 
ravi  <le  sa  decouverte  qu'elle  formoit  un  anneau  qui  manquoit 
juisqu'ici  dans  la  serie  des  Alg^ues  olivacees,  nommement  la  forme 
membraueuse  a  globules  quaternaires ,  et  que  je  suppose  pouvoir 
constituer  un  nouveau  g;enre,  precisement  parcequ'il  appartient  a 
une  autre  s<irie  que  les  vraies  Ulvacees.  La  position  des  g-lobules 
est  exlremement  reg^uliere ,  et  c'est  par  cela  qu'elle  differe  des 
toutes  les  esp^ces,  dont  elle  pourroit  faire  une  variete.  La  couleur 
A  la  vue  simj)le,  est  olivatre ,  mais  elle  prend,  sous  le  microscope, 
cette  nuance  doree  que  Ton  observe  si  frequemment  dans  les  Al- 
gues  de  cette  serie. 

Cest  une  charmante  esp^ce,  et  )'iuvite  tous  mes  amis  alg^olo- 
gistes  A  la  chercher  dans  rembouchure  des  fleuves  de  leur  voi- 
sinage. 

Ex])Iication  des  fig-ures : 
Tab.  29.  Fig".    a    Ulva  aur<ioIe,  g^randeur  naturelle. 

Fig.   b    une  fronde  solitaire,  un  peu  ag-grandie. 
Fig'.    c  et  rf    portion  de  la  fronde  plus  ag^g^rantlie. 


No.    XXX. 
SPOROCHNUS'  ADRIATICUS. 

Sporochnus  Adriaticus, yrondfe  dichotoma  filiformi, 
ramis  oblusis  hasi  atteimafis  undique  toruloso- 
verrucosis. 

Sporochnns  Adriaticus  Ag-ardh.  ii»  Bot.  Zeif,  18Q7. 
Ad   Tergesdiin  aeslate  frequens. 


C< 


'efte  plante  se  tronre  en  assez  grande  qiiantite  an  rivage 
de  Trieste  pendant  Veie.  II  est  douc  probaLIe  qu'elle  doit  etre  ob- 
servee  et  decrite  par  Mr.  Wulfen. 

Mr.  Wulfen  a  decrit  deux  plantes,  qui  pourront  etre  rappor- 
tees  a  notre  esp^ce;  Tuue  est  Conferva  gracili  s,  Wulf.  Cr.  aq. 
p.  21.  Sa  description  ne  convieut  pas  dans  tous  les  points;  surtout 
lorsque  il  parle  de  sa  tenuite,  et  des  poils  qui  se  trouvent  a  sa  par- 
tie  superieure;  inais  ce  qui  paraJt  prouver  qu'elle  indique  une  espfece 
voisine,  c'est  que  rauteur  rapelle  la  figure  26  de  la  Table  V  de 
Dilleuius  pour  donner  uue  idee  de  son  port.  Cela  est  coufirine  par 
M.  Rotli,  qui  etant  daiis  une  cominunication  directe  avec  M.  Wul- 
fen,  a  cife  cette  espece  sous  notre  Sporochuus  Rhizodes  sans 
aucun  doute.  Je  Tai  pourfant  regardee  coinine  douteuse  dans  ines 
Species  Algarum ;  et  en  parcourant  la  collection  de  Wulfen,  j'ai 
trouve  que  laConferva  g-racilis  est  la  Zonaria  papillosa  Ag'. 

L'autre  est  Fucus  marginalis  Wulfen  Cr.  aq.  p.  40.  Sa  de- 
scripfion  ne  convient  pas  trop  avec  Tespece  preseufe.  L'auteur  parle 
de  rameaux  comprime's,  plus  amincis  vers  rextremite,  de  leur  bord 
superieur  couvert  de  fuhercules,  ce  qui  n'a  aucune  application  aa 
Sporochnus  adriaticns.  Roth  ne  parle  nullepart  de  ceffe  espfece, 
et  decrivant  son  Ceraiuium  tuber culosum  (Sporochnus  Rhi- 
zodes  Ag\)  dont  il  Tauroit  pu  regarder  comiue  uue  variete,  il  cite 
unc  tont  aufre  esp^ce.    Mais  d'ua  autre  coje  il  est  bien  a  presumer, 


que  Wnlfen  ait  coiimi  nne  esp?;ce  si  fr^c/uente  dans  la  raer  adriatj- 
que;  "'vYeber  et  Mohr  out  cite  Fucus  inarg^inalis  comnie  syuonyme 
de  Si)orochnus  Rhizodes,  Beytr.  i.  p.  311.  Et  )'ai  trouve  moi- 
uieme,  lorsque  M.  Merteus  a  bieu  voulu  me  permettre  en  1830  de 
parcourir  sa  collection,  des  echautillons  originaux,  que  je  rapportois 
alors  aSporochuus  Rhizodes,  signes  avec  le  uom  de  Fucus 
marginalis  de  Wulfeu. 

Ou  a  donc  lieu  a  croire,  si  ce  nom  s'est  iutroduit  par  tradition, 
que  le  Fucus  margjnalis  de  Wulf.  doit  etre  rapporte  ou  a  Spo- 
rochnMS  Rhizodes,  ou  a  une  espece  voisine,  c.  a.  d.  a  uotre 
Sporochuus  Adriaticus.  Pourtaut  tout  ce  raisounement  ue  peut 
ameneii'  qu'a  une  tr^s-grande  probabilile,  daus  laquelle  il  restera  tou- 
)ours  des  doutes,  surtout  parce  que  je  n'en  ai  pas  pu  trouver  aucuu 
echaiiijlion  autheutique  daus  les  collections  de  Wulfen,  qui  sont 
gardees  tant  a  Vieune  qu'aGra(z;  et  j'ai  cru  que  Ton  evitera  moins 
de  confusious  si  Ton  lui  donuoit  un  nouveau  nom,  que  de  lui  eu  as- 
aigner  un  ancieu,  qui  soit  douleux. 

Reste  a  savoir,  si  notre  plante  est  vraiment  une  esp^ce  distincte 
de  Sporochnus  Rhizodes.  II  faut  avouer  que  cette  questiou 
n'est  pas  tout-a-fait  decidee.  Notre  espece  se  distingue  par  la  gros- 
seur  de  ses  dimensions,  et  Tepaisseur  egale  de  ses  rameaux, 

II  y  a  pourtant  des  varietes  de  Sporochnus  Rhizodes,  qui 
lui  approchent  en  ces  poiuts.  Mais  il  est  problemafique,  si  ces  va- 
rietes  mOmes  ne  sont  pas  des  esp«'ices  dilierentes.  Ou  ne  doit  pas 
s^efonner  de  ces  iucertitudes ,  quand  il  y  eu  a  meme  dans  les  geures 
phaiierogames  les  plus  counus.  Le  meilleur  moyen  de  les  lever  est 
de  decrire  les  formes  avec  la  plus  grande  exactitude  possible. 

Cest  ])ar  celte  raison  que  j'ai  assufetti  cette  esjjece  d  Taua- 
lyse  ]a  plus  complete;  et  j'ai  rencoutre  par  cette  analyse  des  orga- 
nes,  auxquels  je  n'aurois  pas  pu  m'attendre. 

Vn  tubercule  fig.  5.  cousiste  de  filamens  claviformes  et  arti- 
cules,  iig-.  8.  et  U.,  entre  lesquels  on  trouve  des  capsules  sessiles, 
fig.  n.  et  7.,  ressemblaus  toul-a-fait  a  celles,  que  Ton  Irouve  dans 
toute  1«  famille  des  Fucoi<Ies,  mais  qui  jusqu'ici  n'etoient  ])a3 
<lecouvertes  dans  ce  genre;  ce  qui  aiusi  ne  fait  que  confirmer  rafli- 
niie,  que  j'avois  deiik  etablie.  Mais  cette  conformation  des  tubercu- 
les  nous  jette  dans  de  nouveaux  doutes  d'uu  autre  cote. 

Mr.  Greville  Aient  de  former  \m  genre  nomme  Myriouema, 
dout  la  seule  espece  connue,  Myrionema  straugulans,  croit 
comme  un  parasite  suruneUlva,  et  qui  est  caracterise  par  ce  qu'il 
est  constitue  lout-a-fait  de  ces  deux  organes,  que  nous  avons  trouve 
former  le  fruit  de  uotre  S])orochuus.  Les  organes  sont  si  resseni- 
J)Iaus,  qu'ou  seroit  tente  de  regarder  le  Myrionema  comme  le 
fruit  d'uu  Sporochuus.  Commeut  cxpliquer  cette  singularite? 
Est-ce  que  le  pretendu  fruit  du  Sporochnus  n'est  qu'une  petite 
])iante  parasiSe,  ou  est-ce  que  le  petit  Myriouema  Ji'est  pas  une 
})iante  mais  le  fruit  <le  ruiva  sur  laquelle  il  croit,  ou  enfiji  est-ce 
que  les  formes  qui  sont  des  fruits  des  Algues  superieures,  resteut 
encore  comme  des  plantes  distinctes  duu  degre  iuferieur,  a  peu 
])res  comuje,  ^   ce   que  jai  iudiqu(^  ailleurs,  les  capsules  des  Fou- 


i 


g^res  se  moiitrent  encorecominedepetitesplaiites  diigenre  Caeomn 
panni  les  Chainpig^nons? 

VoilA   bien   des   hjpothfeses  d  v<?rifier  oii  combattre  et   qiie   je 
ne  saurois  ici  examiner  de  plus  pr^s.    Je  n'ai  rien  &  ajouter,  sinou 
que   je   presume  que    la    faineuse   Conferva   scatulata  EB.    qui 
^clate  de  rinterieur  du  Fncus  loreus,   parait  fitre  un  tel  Myrio 
nema,  ou  d'un  g^enre  voisin, 

Explicatiou  des  figures: 
Fig'.  1.  Sporochnus  Adriaticus,  jjrandeur  iiaturelle. 

—  2.  portion  de  la  tig-e  peu  aggrandie. 

—  3.  siibstance  interieiire  de  la  tige  agg;randie. 

—  4.  celhiles  de  cette  substance  dj^lY^chees. 

—  5.  friiit  peii  aggrandi. 

—  6.  fragment  du  fruit  Bggrandi. 

—  7.  capsule  detach^e. 

—  8.  filamens  dn  fniit  d^tach^s. 


\ 


No.    XXXI. 
I.IC]lVOPHORA    ARGENTESCENS. 

Lic3iorHoiiA  argentescej\s,  fruslulls  sessUibus  lam 
laicraUler  fdo  annexis  subsoikariis  opposids,  quani 
ad  apices   ramorum  .semicirculum  jiabelliformem 

formanlibus. 

Licmopliora  arjjeulescejis  iVg.  in  Diar.  Katisb,    J.S^T. 
x\d  Veuetiain  i»   ploisti.s  mariiiis  ai  znopliytis. 


Oe  coininence  ce  cahier  par  ia  represeiilaliou  cruue  plaii<e 
eg^aleinent  belle  et  singuli^re,  Je  la  Irouvois  dans  la  mer  adriati- 
que  aiix  envirous  de  Venise.  L'ajant  signalee  daus  le  Journal  de 
Ratisbonne  coinnie  le  tjpe  d'un  nouveau  genre,  jY'tois  bien  surpris 
de  voir  une  plante  extreniement  resseinblante  decrite  ]>ar  M.  Gre- 
ville  coinme  tronvee  aux  cotes  de  rEcosse.  Cest  sans  doute  \\n  fait 
«rune  grande  importance  dans  la  gcographie  des  planles,  qu'nne 
Algue  ne  se  tronve  qiie  dans  des  niers  d'une  salure  et  teinperatiire 
diiferentes,  et  a  des  distances  considcrables.  La  iner  adrialitfue  pro- 
duit  plusieurs  de  ces  exemples.  Le  Dasya  elegans,  que  Ton  ne 
retrouA  e  qu'aux  cotes  de  TAmerique,  en  est  le  plus  fraj)pant;  et  nous 
en  citerons  dans  ce  cahier  encore  d'autres.  Pour  le  Licmopliora 
il  nous  reste  encore  des  doutes  sur  Tidentite  de  la  j)!/inte  ecossaisc, 
L"ExiIaria  flabellata  de  Greville  differe  de  la  nutre  en  ce  que 
les  frustuleji  laferanx  sont  alteriies;  tandis  qu'iis  soitt  opposes  dans 
le  Licmopliora  argen  tescen  s. 

II  ne  faut  pas  s'iinaginer  qne  le  nouvecni  genre,  que  «ous 
avons  ete  ouliges  d"etablir,  pour  trouver  nne  place  convenable  a  la 
))Iante  Yenitienne,  coincide  avec  le  genre  d'Exilaria  de  Greville 
Ceci  renferme  notre  Meridion,  Ics  especes  flabelliConnes  de  Dia- 
toma,  el  Tesp^ce  dont  uous  venons  de  parler,  associaliou  qr-e  nous 


iie  pojirrous  pas  admetfre.  LesDiatomes  flabelliforines  se  dis- 
solvent  eii  friistiiles  de  la  menie  mani^re  que  les  vrais  Diatomes, 
et  ue  doiveut  pas  donc,  selou  nos  priucipes,  en  etre  separes.  Le 
Meridion  mauque  de  receptacle,  sur  lequel  M.  Greville  a  foude 
son  nouveau  geure:  rExilaria  fiabellata  reste  aiusi  seule  daus 
le  uouveau  geure  que  nous  avons  ^tabli  uous-memes. 


Fig.  1.  Licmophora  arg^eutesceas,  graudeur  naturelie. 
-     2.  Individu  i 
—    3.  Frustule. 


2.  Individu  aggrandi. 


No.  XXX 11. 
I-ICmOPHORA  PARADOXA. 

LicMOPHORA  FAnADoy.A,  jTUsluIfs  omnil^iis  pcdimcu- 
laiis  lale  cuneatis  binatis. 

KcLinella  paradoxa  Ljiigb.  t.  70. 

Diatoiua  flabellulatnm  Jiirg'.  exsicc.  7.  6.'/ 

Goinphonema  paradoxum  Ag-.  sjst.  p.  11. 

Ad    Ceramieas    in    mari    Adriatico    ad   Venetiam.      In    mari 
(xermanico  iuveuit  Jiirgeus.     In  Sinu  OtLiuiensi  Ijjngbye. 


M_Jd  plante,  que  M.  Lyiigbye  a  tldcrife  et  figuree  le  preniier, 
sous  le  uom  d'EchineIla  paradoxa,  est  trop  niarquee  par  soii 
port  siugulier  pour  etre  confondu  avec  des  6tres  h^terog"^nes.  J'ai 
pourtaut  cru  selon  rechantillon,  que  je  possedais,  que  le  Diatoma 
flabellu  ia  l  II 111  de  Jiirgens  etoit  la  lueme  plante.  Cependaut  Mr. 
Jiirgens  a  declare  daiis  son  XYe  cahier,  qu'il  u'en  etoit  pas  aiiisi. 
Si  je  me  snis  trompe  la  dessns,  cela  doit  etre  parce  que  les  echantil- 
ions  ont  ete  Iransposes. 

Quoi  qn'il  eii  soit,  il  parait  tontefois  certain  que  le  Licmo- 
phora  paradoxa  se  trouve  tant  daus  la  mer  du  Nord  ,  que  daus 
le  Golfe  de  Veuise.  II  n'y  a  pas  d"au(re  ditference  eiitre  les  deux 
plantes  trouvees  dans  ces  deux  mers  siuou  que  la  plante  veiiitieuue 
a  les  frustules  un  ])eu  piiis  luinces. 

Ayaut  etal)li  le  geure  Licmophora,  cette  phmfe  Tieut  b'j 
ranger  uaturellemeut. 


•o^ 


Explic.  des  fig. :   1.  g-randeiir  iiaturelie.     2.   liidividus  aggrau- 
dis.    3.  Fruslules  eucore  plus  ajjgrautjies. 


No.    XXXIII. 
HYDRURUS    PE1VICII.1;ATUS. 

Htdrurus  penicillatus,  cauleramosissimo  hasinudo, 
inde  ramis  mtmerosis  glomeratis  penicif/atis  a/pice 
produclo  elongalis  vestilo. 

Hydrurus  pesilcillatus  Ag-.  sjst.  p.  '24. 
lu  rivulis  rapitlis  subalpinis  Ewropfse. 


lusieurs  auteurs  avoieut  decrit  des  plautes,  que  Tou  rappor- 
toit  ii  uue  seule  espece  couuue  sous  le  nom  d'Ulva  foetida.  Je 
crus  eutrevoir,  (pie  Ton  coufondoit  sous  ce  noui  deux  especes  diflPe- 
rentes,  que  je  sigualois  daus  le  Sjstema  Alg-arum.  J'etois  bieu 
satisfait  lorsque  je  trouvois  enfin,  moi-meme,  ces  deux  especes  au 
j)ied  de  Talpe  Schneeberg  d'Autriche,  et  que  je  pus  verifier  aiusi 
ce  que  je  n'avois  pu  que  soup^onner  jusque  la.  On  croit  avoir 
trouve  une  troisieiue  espece  dans  le  fameux  Hydrurus  crjstal- 
lophorus  de  Schiibler.  Jl  faut  avouer,  que  les  formes  en  sont 
bien  differentes  des  ileun.  autres  especes.  II  y  a  pourtaut  des  tran- 
sitions  eutre  le  Hydrurus  cry stallophorus  et  le  Hj^drurus 
penicillatus,  qui  nous  reudent  encore  uu  peu  douteux  sur 
ce  poiut. 

11  est  difficile  de  donner  au  Hydrnrus  une  place  couvenable 
dans  le  systeme.  J'avois  suppose  selon  Texamen,  que  j'en  avois  pn 
faire  d'abord,  qu'il  devroit  etre  voisin  du  Schizonema,  quoique 
le  port  eu  etoit  bieu  diflc^erent.  L'ayant  trouve  en  etat  frais,  la  dis- 
section  anatomicpie  m'a  persuade,  que  ma  supposition  etoit  exacte, 
et  que  le  genre  de  Hydrurus  doit  reutrer  dans  la  meme  famille 
que  la  Schizonema,  et  sortir  de  celle  de  Nostoch. 

La  fronde  cousiste  de  fiiameus  ou  de  fibres ,  qui  renferment 
iiue  serie  de  frustules.  Mais  ces  fibres  ne  sout  visibles  que  par 
le    plus    fort    aggrandissement    (voye/.  fig'.   5.).     Par   une    lentille 


pliis  faible^  oii  yoit  seulement  ces  frastules  en  forme  tle  g-lobiiles 
enchaines  (flg-.  3.  et  4,).  II  parait  que  la  raison  pourquoi  ces  gio- 
bules  paroissent  alors  sph«5riques,  quoique  ils  soient  en  efFet  ovoi- 
des,  est  que  les  fiiamens  soiit  plac^s  obliquement  vers  la  surface  de 
la  fronde. 

Explication  des  figures: 
Fig.  1.  Hydrurus  penicillatus,  grandeur  natiirelle. 

—  2.  Une  branche  un  peii  ag^g^randie. 

—  3.  et  4.  Frag-meut  de  la  fronde  tres-ag^g^randi. 

—  6.  Le  meme  encore  plus  aggraudi. 


No.    XXXIY. 
HYDRURUS    VAUCHERII. 

Htdrlrus  Vaucherii,  caule  simplict  basi  nudo  inde 
villoso. 

Hydrurus  Vaucberii.  Ag-.  sjst.  p.  24. 
lu  rivnlis  subalpiiiis  Helvetiae,  Austriae. 


il  semble  que  cette  esp^ce  est  plus  rare  que  le  Hydrurus 
penicillatus.  EUe  est  siniple,  ou  presque  siinple,  taudis  que 
l'autre  est  tres-rameuse.  Cest  jiar  ce  caract^re,  que  rou  la  recon- 
nait  tout  de  suile,  Examinde  auatomiquement  on  lui  trouve  aussi 
une  structure  un  peu  diiFerente.  II  ne  m'a  pas  4t6  possible  d'aper- 
cevoir  les  filamens  qui,  k  ce  que  je  suppose,  renferment  les 
frustules  ou  les  globule»  ovoides.  Mais  on  voit  tr^s-bien  que  ces 
frustules  sont  disposes  en  series. 

L'odeur  de  ces  deux  plantes  est  pnante ,  comme  Tindique  le 
noin  d'Ulva  foetida,  qu'on  avoit  douu^  orig^inairement  k  Vmxe  d'el- 
les,  3Iais  je  i»'ai  pas  remarqu^  cette  odeur  au  moment  que  je  les  ai 
prises  dans  Teau.  Ce  n'est  qu'apr^s  quelqne  tems ,  qu'elle  so 
fait  sentir. 

J'ai  trouve  cette  espece  dans  le  meme  ruisseau  que  rautre, 
mais  sur  des  pierres  diff^rentes. 

Explic.  des  tig-. :  1,  H  jd  rurus  Vaucherii  ,  grandeur  natu- 
relle.  2.  Individu  detachd  peu  aggraudi.  3.  et  4.  Fragment  de  la 
fronde  fortement  aggraudi.  5.  et  fi.  Le»  series  des  frustules  encore 
plus  aggraudies. 


No.  XXXV. 
SPHAEROZYaA  JACOBI. 

Sphaeroztga  Jacobi  ,  filis  iaxe  disposftis  raclianli- 
bus,  globiilis  articulos  cylindraceos  conjungen' 
tibus. 

Sphaeroz^ga  Jacobi.   Ag.  in  Diar.  Ralisb.   1827. 

In  foiitibns  snpia  Hygrocroci  ocliracea  "),  ad  Carlsbad. 


tJ  avois  remarque  dans  Oscillatoria  flexuosa,  (jue  qnel- 
ques  articles  en  etoient  globuleux,  pendant  que  les  autres  etoient 
cjlindriques,  et  que  les  filainens  entiers  se  courboient  a  la  fin.  Cetle 
observation,  etant  tont-a-fait  isolee,  ne  pouvoit  pas  nie  mener  a  uii 
resnltat  general.  Je  n'osois  pas  en  conclure,  que  cette  espece  indi- 
quait  un  nouveau  genre. 

A  Carlsbad  je  trouvois  sur  une  couche  d'ocre,  dans  une  fonlaine 
hors  de  la  vjlle,  une  Oscil  latoire,  qui  presentoit  la  ineuie  singu- 
larile  de  slructure.  Elle  rayonnoit  coinme  les  autres  Oscillatoi- 
res;  mais  les  filainens  etaient  composes  de  trois  sortes  d'articles. 
La  plupart  en  etoient  egalement  larges  et  longs;  d^autres  etoieut  fr<';s 
alonges,  et  entre  ceux-ci  se  trouvoieut  les  articles  globuJeax. 
Mais  ce  qui  m'etonnoit,  fut  que  je  vis  plusieurs  filainens  courbcs 
tout-a-fait  en  guise  des  Nostochs,  termines  par  iin  dernier  ar- 
ticle  globuleux. 

Incertain  si  cetfe  plaiite  devroit  ^tre  rapporte  auneOscilla- 
toire  ou  a  nn  Nostoch,  geures  que  Ton  a  regardes  jusqu'ici  coinme 
assez  eloignes  Tun  de  rautre,  )'etois  oblige  de  la  signaler  coinme 
tjpe  d'un  iiouveau  genre,  et  de  la  regarder  coinme  un  chaluou,  qui 


")  Daui  plnsieurs  enilroits  do  memoire  iDsere  dans  le  Journal  <Ie  Ra- 
tisbonne  snr  les  Algne»  du  Golfe  de  Veuise  ,  ii  y  a  une  faute  d'inipres.siou, 
qui  en  corronipl  le  seu».     Au  lieu  d"ochracea  on  a  inipriuie  olivacea. 


foint  les  Oscillatoires  avec  les  Nostochs  dans  iiue  mSine  fa- 
mille)  comme  les  ancieus  les  joignoient  dans  un  m^me  {i^enre  souh 
le  nom  de  Tremella. 

Explication  des  figures: 
Fig.  1.  Sphaerozyga  Jacobi   reposant    snr  nne  conche  d'ocre, 
graudeur  uaturelle. 

—  2.  La  meme  rayonnante,  aggrandie. 

—  3.  Filamens  detaches  tr^s-ag-g^randis. 

—  4.  Filamens  de  Nostoch  que  rou  trouve  cntreindles. 


No.    XXXVI. 
SPHAEROZYGA   EI.ASTICA. 


Spharoztga  elastica,  Jilis  ircmquUUs,  glohnlis  ar- 
ticulos  ovciles  conjungeniibus, 

lii  rivulo  ad  Onnerup  Scaniae. 


C. 


/ette  esp^ce  confinne  le  nouveau  geiire  de  Sphaerozyga. 
Je  la  trouvois ,  aprfes  avoir  etabli  ce  {^enre,  <lans  un  ruisseau  de 
Scanie.  E!le  rampe  d'abor(l  snr  le  fond  sablonneux,  elle  s'elfeve 
depuis  ti  la  surface  de  Tean  comnie  une  Oscilia  toire.  Elle  est 
d'un  vert  olivatre,  et  d'une  substanee  elastique.  Elle  est  memorable 
par  la  fornie  des  articles,  qni  presenteut  une  resseniblance  avec 
la  charniere  d'une  cbaine. 

Cest  la  troisieme  espece,  que  j'ai  trouvee  de  ce  g-enre  singu- 
lier.  J'y  pourrai  aiouler  uiie  qiiatri^me,  qui  croit  siir  la  terre  dans 
le  jardin,  coinine  rOscill  a  t  oria  autumnalis,  dont  elle  ne  dift^re 
que  par  uii  }»'lobuIe  tevminal. 

Nous  pourrons  doiic  signaler  ce  genre  i>ar  le  caract^re  snivant: 

S  j)  h  a  e  r  o  z  j  g'  a , 

slratum   g-elatiiiosnm ,    iu    quo    nidiilaiitur  fila    articulala    simplicia, 
articulis  snbquadraticis  globulo  hic  illic  fiinclis  vel  terminalis. 

Ce  nouveau  genre  nous  oblige  de  niforiner  tout-a-fait  \u  famille 
des  Nostochines.  Daiis  le  voliiine  qiie  je  vais  publier  des  Sjje- 
cies  Alg-arum,  je  proliterai  des  Iumit;res  que  nous  n  doimees  ceUi; 
dccouverte. 

Explic.  des  fig-. :  1.  Sphaerozyg-a  elastica,  rampant  siir  le 
fond  de  reau.  2.  La  ineme  flottant  sur  la  surface.  3.  Les  filameus 
aggrandis.  4.  Les  inemes  fortement  ag^g-randis.  4.  Partie  de  ces  fila- 
niens  coutenaat  les  articles  singuiiers  en  forme  de  charniere. 


No.    XXXVII. 
DRAPilRNAIiDIA   UNIFORMIS. 

Draparnaldia  uniforbiis,  Jilis  contorlis  ienuissifms 
unifbrmibuSf  ramcllis  laxc  disiiositis  suhsecundis, 
articulis  inferiorihus  diamelro  duplo  longiorihus. 

Draparnaldia  uniforinia  Ag'.  in   Diar.  Ilatisb.    1827. 
lu  fluvio  Tepel  ad  Carlsbad. 


Jiia  decrirant  ina  Draparualdia  tennis,  il  m'etoit  dou- 
teux  si  cette  espece  etoit  la  meme  qne  la  Conferva  lubrica  des 
auteurs  anglois,  parce  (jiie  a  la  <lescrip(ion  de  Dilhvjn  on  ne  voit 
presque  d'autre  diversite  que  la  grandeur  differente.  Toutefois  il 
me  parait  certain,  que  laConferva  lubrica  de  Smith  Eng!.  Bot., 
quoique  citee  coinme  synnoyme  de  la  plante  de  Dilhvyn,  etoit  evi- 
demment  dislincle  de  ma  D  ra  j)a  rii  a  l<lia  teniiis.  Je  soupconnois 
encore,  que  la  Conferva  contorta  de  Roth  Cat.  2.  p.  21S,  etoit 
la  meme  que  la  Conferva  liibrica  de  Dilhvjn ,  quoiqiie  ce  der- 
nier  Jie  parle  pas  des  filamens  tordtis.  Si  de  run  cote  |e  croyois 
enfin  devoir  les  disfinguer  comme  des  forines  diverses,  je  laissois 
indecis  si  elles  efoient  des  especes  differentes  ou  des  variefes. 
L'espece  que  je  trouvois  a  Carlsbad,  a  jete  beaiicoiip  de  lumiere  sur 
ces  doutes.  Elle  est  plus  g-raiide  comme  la  Couferva  lubrica 
de  Dillwyu,  et  elle  a  les  filamens  tordus  comme  la  Conferva 
contorla  de  Roth.  Pourtant  la  coincidence  u'est  pas  telie,  que 
j'ose  declarer  ces  formes  encore  comme  identiques.  La  Conferva 
lubrica  Dillw,  est  longne  presque  d'uu  pied,  elle  croif  <lai!s  Teau 
d'uue  temperature  ordinaire,  et  sa  couleur  a  un  feinf  !)leuafre. 
L'espece  de  Carlsbad  n'a  tout  au  plus  que  denx  pouces  de  longueur, 
elle  a  une  couleur  verte  ordinaire,  et  elle  croit  dans  rembonchnre 
de  la  fontaine  de  Thopital  (Hospitalsbruuneu)  qui  a  une  chaleur  con- 
tinuelle  de  25"  R. 


Fid^e  ^  moD  principe  de  pliitdt,  dans  des  cas  douleux,  dis- 
linguer  que  confondre,  )'ai  donue  a  Tesp^ce  de  Carlsbad  le  nom  de 
Conferva  uniformis. 

Les  espfeces,  dont  nous  parlons  ici,  different  un  peu  des  aulres 
Draparnaldies,  en  ce  que  le  contraste  entre  les  filameus  et  les 
rameaux  est  raoins  saillant.  J'ai  souvent  ete  douteux  si  elles  ne 
devroient  pas  etre  rapportees  au  genre  de  Conferva  avec  plus  de 
droit.  La  decision  depend  du  princi|)e  que  Ton  adopte  pour  la 
classification,  c.  a.  d.  si  Ton  arrange  les  planles  selon  le  caractere, 
ou  selon  les  series  et  raffinite.  Notre  D  raparnaldia  a  le  ca- 
ract^re  d'uue  Conferve,  mais  appartient  par  raffinite  a  la  Dra- 
parnaldia. 

Explic.  des  fig. :  1.  Draparnaldia  uniformis,  grandeur  na- 
tnrelle.  2.  Filamens  separes  tr^s  -  ag^grandis.  3.  Rameaux  encore 
plns  ag-grandis. 


No.    XXXVIII. 
DRAPARNAIiDIA   TENUIS. 

Draparnaldia  tenuis,  fiUs  rcclis  tenutssimis  uni- 
Jormibus ,  ramellis  approximatis ,  articulis  inje- 
rioribus  diametro  duplo  lougioribus. 

Drapariialdia  teiiuls  Ag'.  dec.  No.  30. 
Ii»  stag^nis  Europae  Tulgaris. 


M, 


Lr.  Bory,  tjui  a  publi^  uue  niono^raphie  du  genre  deDra- 
parualdia,  semble  en  decriyaut  sa  Draparnaldia  uiutabilis, 
avoir  coufondu  avec  elle  respece  preseute,  croyant  que  ce  n'en 
etoit  que  Tetat  plus  jeune.  Mr.  Lyng^bje  a  decrit  deux  esp^ces 
de  Conferves,  ruue  sous  le  noin  de  Conferva  lubrica,  et  i'au- 
tre  sous  le  nom  de  Conferva  i^usiUa,  qui  nous  seiublent  appar- 
teuir  a  la  meme  espece.  Nous  Tavan^ons  pourtant  avec  le  doute, 
qui  nous  appartieut  lorsque  nous  corrigeons  nn  auteur  du  merite  de 
Mr.  Lyugbye. 

La  plante  est  vulgaire  et  facile  ii  reconnaitre,  pourtant  «lecrite 
et  citee  par  peu  d'auteurs.  Pendaut  mon  sejour  a  Carlsbad ,  j'eus 
Toccasion  d'observer  sa  reproductiou.  Etaut  adulte,  les  rameaux 
perdent  leurs  poiules  alougees  et  deviennent  mousses  et  obtus.  On 
voit  eu  meme  temps  la  surface  de  Teau  dans  le  vase,  o\'i  Tou  la 
couserve,  se  couvrir  d'une  poudre  verte,  qui  examiuee  au  raicroscope 
presente  des  globules  elliptiques.  Je  ne  pus  verifier  avec  certitude 
A  quoi  ces  globules  devoieut  leur  origiue.  II  m'a  pourtant  seinble, 
que  c'etoit  les  articles  des  rameaux,  qui  s'etoieut  detaches.  Ils  etoi- 
eut  generalement  tranquilles;  j'observois  pourtant  quelques  globu- 
les  isoles,  tres-ressemblaus,  se  mouvoir,  niais  je  n'ose  pas  aflirmer 
que  ces  globules  mouvaus  eurent  la  meine  origine  que  les  globules 
traiiquilles.  Ces  derniers  s'aggIoinerereut  peii  a  peii  dans  une  mein- 
braue.     Apres  Luit  }uurs,  que  i'aToig  conserTe  la  plante  uaus  le 


vase,  la  membrane  avoit  coutracfe  iine  forte  cohereuce,  k  peu  pres 
comine  la  membraue  d'UlTa  bullosa,  mais  les  globules  etoieut 
changes  en  des  points  irreguliers.  On  vit  eufin  toute  la  subsiance 
de  la  membraue  remplie  de  poils  ou  de  filamens  extreraement  alou- 
ges  et  resseniblaus  tout-d-fait  aux  rameaux  de  la  Draparnalciia,  d'oii 
ils  tiroient  leur  origiue.  Ces  filamens  etoient  sans  doute  des  jeunes 
individiis  de  cetfe  plaute, 

J'ai  observc  daus  une  autre  et  nouvelle  espece  de  Drapar- 
iialdie  presque  la  meme  propagation,  que  je  decrirai  dans  un  cahier 
prochain. 

Explic.  desfig. :  1.  Draparnaldia  teuuis,  graud.  naturelle. 
2.    Filameut  aggraudi.     3.   Struclure   de   ce  filament  plus  ag^grandi. 

4.  Variete  de  Draparnaldia  teuuis,  savoir  celle  que  uous  avons 
desiguee  sous  le  nom  de  Drap.  teniiis  seriata.     Sjst.  p.  57.  — 

5.  Les  globules  propagateurs  Ires-agg-randis.  7.  et  8.  Les  jennes 
filamens  que  ron  trouve  enfin  dans  la  membraue. 


No.    XXXIX. 
BONNEMAISONIA    APICUZiATA. 


BoNNEMAisoMA  APicuLATA,  frondc  vcigc  rcunosa, 
rcunis  eiongcilis,  ramulis  versus  apicem  spinulosis 
capsuliferis ,  capsulis  terminalibus  ctpiculalis. 

\n  uiari  iiigTO  ad  Bujukdere  leg^it  Dr.  Hedenborg-. 


t^nelques-iins  ont  critique  le  genre  que  javois  foruie  sous 
le  uoiii  (le  BonueiiiaisoMia.  Mr.  Bory  a  dit  que  ce  n'etoit 
qnelegetire  Plocamiam  deLdinouroux.  Mr.  Fries  au  contraire  a 
soutenu  que  c'est  le  genre  Delisea  du  meme  auleur.  II  est  difficile  de 
decider  entre  ces  deux  naturaiistes  justeraeut  celebres,  quand  ils  iie 
sout  pas  d  accord  contre  inon  sjsteme.  La  troisi^^ine  opinion  ponr- 
roit  etre  que  nion  genre  n'est  sjnonyine  ni  avec  l'uu  ni  avec  l'autre 
des  deux  genres  cites  de  Lamouroux.  En  effet,  )'ai  cite  sous  l'une 
des  especes  un  Plocaminm  de  Lamouroux,  sous  Tautre  une  Deli- 
sea,  uiais  cela  semble  prouver  que  le  genre  est  different  de  l'un  et 
rautre  g^enre.  Ou  n'a  que  les  comparer,  pour  voir  que  inon  g-enre 
differe  non  senlemeut  par  le  caractere  mais  encore  par  les  limites. 
Mr.  Borj  avoue  que  le  geure  Plocamium  de  Lamouroiix  ne  sau- 
roit  se  soutenir.  Le  genre  Delisea  m'est  inconnu  par  d'autres  sour- 
ces  que  par  le  Dictionnaire  classique,  et  par  une  %ure  d'une 
Delisea  dessinee  par  Mr.  Turpin,  que  jai  eu  occasion  de  voir  et 
que  i'ai  citee  siuc^rement.  Mais  le  Dictionnaire  ne  noiDine  aucune 
espece,  et  a  la  figure  citee  je  n'ai  pas  vu  de  \ey.ie.  Etant  adopte 
dans  le  lueme  tems  que  le  genre  de  Plocamium  par  le  meme 
auteur,  je  ue  saurois  determiner  oii  lauteur  a  j^ose  les  limites  entre 
res  deiix  geures.  Si  le  tjpe  de  mou  geiire,  la  Boun  emaisonia 
Asparagoides,  n'est  pas  coutenu  parmi  les  esperes  de  D  elisea,  je 
ne  sais  coinment  ces  deiix  genres  pourront  efre  sjiion jmes  lorsque  leurs 
caractf^res  sont  difff^reus,  et  sil  n'j  a  qu'uu  seul  Plocamiuin  (genre 
tr^8-riche  en  especes) ,     qui  apj^arJiont  a  ma  Bon  n  em  aison  ia  ,    {p 


ne  sais  iioii  plus  commeut  M.  Bory  ait  pu  dire  que  Von  trouve  la 
pliipart  <les  Plocamium  <laiis  mon  geiire  tle  Bonnemaisonia, 
qui  «'en  a  (ju^un  seul. 

Mr.  Korj  a  dit  tjue  luon  genre  tle  Bonuemaisonia  ne 
sauroit  etre  adopte.  Rlalheureusement  pour  le  reclacteur  du  Diction- 
jiaire  classique,  uue  espece  originaire  exactement  des  parages,  que 
ce  nafuraiiste  celebre  est  alle  a  present  examiner,  yient  coufirmer 
moii  geure,  et  refuter  sou  opinion. 

Mr.  Hedenborg,  metlecin  suedois,  distingue  par  ses  Inmie- 
res,  et  par  la  noblesse  de  ses  seutimens,  a  euvoje  a  racademie  de 
Stockholm  une  collecliou  des  plantes  des  cotes  de  la  mer  noire,  et 
eutre  elles  celte  plante.  J'ai  reJrouve  dans  elle  le  port  et  les  caractere» 
de  ma  Bonnemais  ouia.  Ou  sait  que  les  geures  sont  les  mieux 
constates  qui  a  iin  port  particulier  reunissent  un  caracfere  esseutiel. 
Les  Bonnemaisouias  se  distingueut  par  un  port  filiforme,  par 
une  couleur  de  rose,  et  par  uu  fruit  d'une  structure  differente  de 
celui  des  S  phaerococcus,  comme  on  peiit  le  voir  dans  les  figures 
de  uotre  planche. 

Exj»lic.  des  fig.:  1.  B on nemais oni a  apiculata,  grandeur 
natiirille.  2.  llameau  capsulifere  aggraudi.  3.  Nojau  de  la  capsule 
tres-Dggrandi.  4.  Un  filameut  detache  de  ce  nojau  avec  les  se- 
luences,  encore  pUis  iigsrandies. 


JMo.     ^  *->• 
ZONARSA    IiIN£OE.ATA. 

ZoNARiA  LiNEOLATA,  fvoude  cvehrc  'pinnata,  juga' 
menfo  ciim  primis  opposilis  lineari  -  angusto, 
capsulis  per  zonas  transversas  parallelas  dis~ 
positis. 

Zouaria  lineolata  Ag^.  in  Diar.  Ratisb.   1827. 

Striaria  attenuata  GreY,? 

In  mari  Adriatico  ad  Venetiam  et  Chiog-giam. 


KJa  plante,  que  nous  figurons  ici,  nous  fut  preraierenient 
donnee  par  Mr.  Naccari  4  Chioggia.  Nous  la  regardious  comme 
nouvelle,  jusque  a  ce  que  Mr.  Greville  nous  communiqua  les 
derni^res  planches  de  son  admirahle  ouvrag^e  sur  les  Crjptogames 
ie  TEcosse.  Nous  y  voyons  une  plaute,  qui  convient  a  la  notre  a 
beaucoup  d'eg'ards,  decrite  sous  le  nom  de  Carmichaelia  atte- 
auata  (Striaria  attenuata  dans  Tindex  de  rouvrage). 

Je  n'ai  pas  pu  ohserver  daus  ma  plante  que  la  fronde  est  tu- 
buleuse,  comme  h\  plante  ecossaise.  Ce  qui  m'a  engage  de  ne  pas 
le  supposer,  c'est  qu'elle  est  pinnee  (pinnata),  ramification^  qui 
ne  convient  pas  ordinairemeut  a  des  frondes  tuhuleuses.  La  mem- 
brane  de  la  froude  ne  m'a  pas  paru  construite  de  la  meme  nianir^re 
dans  la  plante  adriatique  et  ecossaise,  ce  que  Ton  verra  si  Ton  com- 
pare  les  figures  que  nous  en  avous  dounees,  Mr.  Greville  et  moi. 
Pourtant  je  n'ai  vu  que  tres-peu  d'individus  de  ma  plaute,  tandis 
que  Mr.  Greville  sans  doute  a  eu  Toccasion  d'ohserver  la  sienue 
plus  frequemment,  et  de  la  micux  examiner. 

J'avois  regarde  la  plante  adriatique  comme  unc  Zonaria. 
Mr.  Greville   a   aifirme  que  la  sieuue  a   la  plus  grande  affinite 


avec  rEucoeliiim.  J'avois  dit  daiis  le  Sjst.  Algraruin  que  la 
Zonaria  en  general  avoit  la  plus  grande  affinite  avec  rEncoe- 
lium.  On  voit  a  quel  degre  de  justesse  rarrangement  des  Algues 
est  eleve,  aujourd^hni,  lorsque  deux  observateurs,  trouvant  la  meme 
plante,  sans  communiquer,  et  difFerant  en  d'autres  points,  les  pla- 
cent  exactement  sur  le  meme  rang  daus  le  sjsleme. 

Explic.  des  fig.  :  1.  Zonaria  lineolata,  grandeur  natnrelle. 
2.  Membrane  de  la  fronde  aggrandie.  3.  La  meme  avec  frnit.  4.  Friiils 
tres-aggrandis. 


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LC   O   N   E   S 


ALGAMUM  EUROPAEARUM. 


REPRESENTATION 

DALGUES    EUROPEENNES 

SUIVIE  DE   CELLE  DES  ESPECES   EXOTIQUES  LES  PLUS 
REI^IARQUABLES  RECEJMMEIVT    DECOUVERTES 


PUBLIEE 


P  A  R 


C.     A.     AGARDH, 

PROFESSEUR    X    fiTJND  ,      CHEVJk.LIER    DE    l'oRDRE     DE    L^ixOILE    FOLAIRE, 
MEMBRE    DE    l'aCAD£MI£    ROTALE     DES    SCIEMCES    DE   STOCKHOLM. 


LIVRAISON 


A^ 


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LEIPSIC, 
LEOPOLD    VOSS,     EDITEUR. 


PARIS,      J.    B.    BAILLlilRE,      RUE   DE   l'i£cOLE    DE   MiDECINE     No,  14. 
LONDRES,      MEME     MAISON,     3   BEDFORD    STREKT,      BEDFOiiD    S^UARE. 
AMSTERDAM,     MULLER    .51    COMPAGNIE. 


18  2  8. 


IMPJUMERIE      1.    B.    HIRSCHFELD 


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