ENCYCLOPÉDIE
MÉTHODIQUE.
HISTOIRE NATURELLE.
I P^ S E C ï E s.
Par M. OLIVIER,
Docîeur en Médecine , de l'Académie des Sciences y Belles - Lettres
êC Arts de Marfeille , Correfpondant de la Société d'Agri-
culture de Paris,
TOME SEPTIÈME.
A PARIS,
Chez P AN CKO uc KEj Imprimeur -Libraire , hôtel de Thou , rue des
Poitevins,
M. D G G. X G I I.
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H A N
H A N
H.
H-ANNETON, Melolos'tha. Genre diufeaes
de la première Seâion de l'Ordre des Cpléoptères.
Les Hannetons ent deux antennes courtes, l'en
malle compofce de trois ou de fept feuillets ; la
bouche niiuiic d'une lèvre fupérieure & de mandi-
bules 5 deux ailes cachées fous des étuis durs,
coriaces , & cinq articles aux tarfes,
Linné avait placé les Hanuetons parmi les Sca-
rabés, fans doute à caufe de quelque rcdemblancequi
fe trouve entre la forme du corps de ces infedes.
MM. Geoffroy, De Gecr , Schxfter, &: prcfque
tous les entomologilksont fuivi l'exemple de Linné ;
mais M. Fabricius les a féparés des Scarabcs , & en
a établi un genre auquel il a alllgnc les caradlères
qui lui font propres»
Le mot Melolontka , employé par M. Fabri-
cius , avoir é,ré donné à ces infeâes par les anciens.
Les Grecs ncynmoient Melamke, Meloldntke,Melon-
tha , Melolonthu , des infedes qui vivoient fur les
arbres , & qui fe nourrilToient de leurs feuilles.
On diftingue facilement les Hannetons des Sca-
rabés de la première divilion , & des Bouliers ,
parla préfence de la lèvre fupérieure; on les dif-
tingue de ceux de la féconde, par les mkhoircs
dentées & par la forme des antennules. Les man-
dibules dures & cornées empêchent de confondre
les Kanncrons avec les C.toines.
L;s antennes des Hannetons font compofées de
dix articles , dont le premier efl: gros & alfcz long ;
le fécond cil plus petit , & prèfque conique ; le
troifièine eft un peu plus alongé ; les autres font
un peu comprimés par les bouts ; les trois, quatre,
& quelquefois les fept derniers font enmaife, ovale,
alongce , feuilletée, fouvent longue & arquée.
La bouche eft compolée d'une lèvie fupérieure ,
de deux msiidilniles , de deux mâchoires , d'une
lèvre intéiieure& de quatre antennules.
La lèvre fupérieure placée immédiatement au-
deifous de la par:ie antérieure du chapen:n , eft
large , très-courte , allez épailTc , plus ou moins
échancrée & ci!i:e.
Les mandibules cachées en partie par la lèvre
fupérieure , font courtes , cpàiiîès , très-dures ,
comprimées & qui:!(]Ucfois dentées à leur cxtré-
Biité , larges a Jtur bafc interne , & munies de
lignes tiaufverCales , tranchâmes.
Mifi, Nai. aa Injtctes, Jom. hî.
Les mâchoi.c; placées entre les mandibules S; la lè-
vre inférieure, font cornées , dures , un peuarquées ,
& terminées par trois ou pluficurs dents aiguës , tiè»-
dutes. Toute la partie externe cil ordmaireinen:
couverte de poils.
La lèvre iiférieure eft cornet , alTez dure, de la
largeur de la lèvre fupérieure , prefque échaiicrée ,
& couverte de quelques poils.
Les antennules (ont au nombre de quatre. Les anté-
rieures font tilitotmes , un peu plus longues que les
pollérieures, & compofées de quatre articles, dont le
premier efl petit , & prefque globuleux ; le fécond
eit plus alongé, & d'une figure prefque conique;
le troifième ell un peu plus court que le fécond ;
le dernier a une figure ovale très-alongée : elles
font inférées à la partie extérieure des mâchoires.
Les antennules^poflcri.'ures font filiformes , un peu
plus courtes que les antérieures , & comporécs de
trois articles, dont le premier eft le plus court, &
les deux autres , beaucoup plus alongés, font à-peu-
près d'égale longueur entr'eux : elles font inférées à
la partie latérale de la lèvre inférieure.
Le chaperon efl arrondi ou échancré , plus ou
moins rebordé , & queîquefoi<; très -avancé. Les
yeux font arrondis , un peu faillans.
Le corcclct e(l un peu convexe, & très-peu
rebordé. L'ccul'on elf ordinairement en cœur, plus
ou moins arrondi poftérieurement. Les élytres font,
dans prefque toutes les efpèces, un peu plus courtes
que l'abdomen : elles ont un trcs-légcr rebord de
chaque côté , & elles recouvrent deu.x ailes re-
pliées, membraneufes.
Les pattes font de longueur moyenne. Les cullîes
font (impies; les jambes antérieures ont deux ou
trois dents latérales , moins fortes que celles des
Scarabés ; les autres font fouvent armées de quel-
ques petites épines. Les tarfes font compofés de
cinq articles , dont les quatre premie.s font prefque
égaux entr'eux , & teiminés par de petites épines
droites ; le dernier aniclc eft alongé , un peu renflé
à fon extrémité , &i terminé par deux onglets ar-
qués , allez forts, aigus, & fouvent réunis.
Quelques Hannetons font très-velus, d'autres le
font bv-aucoup moins , d'autres enfin fcnt entière-
ment liiîes ; quelques-uns ont le ccrps recouvert
de petites écailles imbriquées , a-peu près femblables
A
a H A N
à celles qui recouvrent les ailes des Papillons. Ces
écailles font divcrfemcnt colorées ; elles font quel-
Ciiiefois d'une couleur mtcallicjuc , tiès-brillanîG .
comme on le voit dans le Hanneton é.-ailleux, le
Haimcton pulvérulent , &c.
De tons les infcdcs mal-faifans , il en eft bien
peu qui le foient autant que les Hannetons. Depuis
l^ir naiiTance iufqu à leur mort ces infedes fe nour-
rirent de fubftar.cLS vcgéralcs , & leur- font un tort
conlidérable. D-ns lét'at des larves , ils rongent
pendant deux, trois ou quatre années confécucives
les racines tendres des plantes annuelles , celles
des plantes vivaces, celles des aibnlleaux , & même
celles des arbres les plus durs. En Europe , & dans
tous les climats froids Se tempérés , ces larves
ceiïent Ifcuis dégâts pendant l'hiver, s'enfoncent
plus protbndément dans la terre , fe forment une
loge , dans laquel e elles patient l'hiver fans prendre ;
de°nourriture , & dans une forte d'engourdillcment.
Devenus infetftcs parfaits , les H.rnnetons aban-
donnent la terre , & ne fe noutnilent plus de ra-
cines , mais ils attaquent alors les feuilles des ar-
bres & des plant<s, il y a des années ou les efpèees
qui fe trouvent aux environs de Paris font fi multi-
pliées , qu'elles dépoud'ent dans peu de temps
prefque tous les arbres d'un champ , d'une foret.
Les Hannetons vulgaires rongent indiftindement
toutes les racines dans leur premier état ; ils atta-
quent .'k détruifent les feuilles de prefque tous les
arbres dans leur état de perfeaion. Une efpèce
commune dans les déparremens méridionaux de la
France , ronoe les bourgeons & les feuilles cendres
des Pm?. le Hanneton de la 'Vigne , ainli nommé
parce qu 1 d-pouille la Vigne de les feuilles, atta-
que aulTi le .Saule, le Peuplier, & la plupart des
arbres frmtiers. Ce genre eft très-nombreux en
ef"èces : la plupart des efpèees font très-multipliécs ,
ac'toutes font plus ou moins nuifibles.
Pour connnître l'iiiftoirc des Hannetons en gé-
néral , il fuffira de connoure ceJle du Ha.uieton
vul'-'aire , plus commun , plus nuiiible , î>c qm a
été '"plus obfetvé que les autres.
Les Hannetons palTent la plus grande partie de
la journée immobiles & engourdis , attachés aux
branches & aux feuilles des arbres. Ils prennent
rarement leur elTor quand le temps eft chaud Si kc ;
niais après le coucher du folcil , prcllés par le befuin
de fe nourrir , & fur-tout de s'accoupkr , ils volent
en bourdonnant d'un arbre à 1 autre; & les mâles
pourfuivent les femelles , qui fe prêtent bientôt à
leurs defirs. Le vol de ces infcdcs eH lourd, pe-
lant , inconlîdérc ; ils heurtent tous les objets qu'ils
rencontrent. On les voit fouvcnt s'abattre du coup,
6.: fe relever avec alfe* de vîtelfe pour reprendre
leur vol , à moins que le choc n'ait été trop rude ,
pu qu'ils fe trouvent tenvctlés fur le dos.
La durée de la vie des Hannetons eft très-courte
H A N
dans leur dernier état. Chaque individu vit à peine
une femaine , & l'efpèce ne fe montre guères que
durant un mois. Peu de temps après leur fortie de
terre les Hannetons s'accouplent : l'accouplement
dure environ vingt quatre heures. Pendant ce t.'mps
le mâle . un peu plus petit que la femelle , cftp.açe
fur le dos de celle-ci , & la tient en.bralfée jufqu'à
ce qu'afFoibli , & prefque épuifé , il fe renverle fut
le dos , & fe laille traîner pendant quel jue temps
encore par la femelle. L'accouplement fini , le maie
ne reprend point fa première vigueur ; il lefte lan-
gui (Tant , ne prend plus de nouititure, &: périt
bientôt après. La femelle furvi: , ii fait fa ponte.
Dès que les femelles font fécondées, elles creufen:
en terre, à l'aide de leurs pattes de devant, ar-
mées de dents fort'.s , un peu crochues , un trou
d'un demi-pied de profondeur, dans lequel elles
dépofent leurs œufs les uns à côté des autres. Leur
ponte finie , elles quittent le trou , abandonnent les
œufs , Si reviennent fur les arbres. Elle-, furvivent
peu de temps à cette opération ; elles ne prennent
prefque point d'aliment , &C elles périlTent après,
avoir langui un ou deux jours.
Les larves qui nailTent de ces ccufs font molles,
alongées , d'un blanc sale , un peu jaunâtre. Elles
ont l'ix pattes courtes , écaillcufes , une tête grolTe
Si écaiileufc , deux antennes composées de cinq
pièces, & neuf ftigmates de chaque côté. Elles
n'ont point encore des yeux ; du moins ceux qu'elles
auront un jour f6nt-ils cachés fous les enveloppes
dont la larve doit fe débarralfer peu-à-peu. Leur
corps eft compofé de treize anneaux allez apparens.
Ces larves, connues dans toute la France fous le
nom de Fers blancs , vivent trois ou quatre années
dans leur premier état , fe changent enfuite en
nymphe , & paroilTent au commencement de U
troilème' ou quatrième année fous la fotme de
Hanneton.
Ces larves s'attachent aux racines des plantes a:
des a'bres & en font leur unique nourriture. Elles
ne mangent que pendant la belle faifon. En automne
elles senfoncent irés-profondément dans >a terre,,
& elles paiknt l'hiveî- engsurdies , fans prendre
aucune efpèce de nourriture , fans faire le moindre
ir.ouvement. Elles fortent de leur retraite , & elles
remontent à un demi-pied de profondeur aux ap-
proches de la bel!e faifon , pour fe nourrir de nou-
veau de racines de végétaux. Elles muent ou chan-
crent de peau une fois ^chaque année , an commen-
cement du printemps ; eniïn lorfoue ces larves ont
pris tout leur accoiliemcnt à la hn de 1 été de la
Iroifième année , elles cellent de manger Elles s en-
foncent à la profondeur d'un pied & demi , ou de
deux pîeds ; elle-, fe conftruifent une loge tres-miie ,
très-lilie en-dedans, la tapilVent de leurs excremcns
& de quelques fils de foie , fe raccourcillent , te
aonfleat , quittent leur peau , Sc fc changent eu
H A N
une nymplie , à travers la peau Je laquelle on dif-
tiiiguc biv-n toutes les panies de l'iiil'ccle parfait ;
les antennes , les pattes , les jilcs_, 1 a'odomcn ,
toutes les parties en un mot fe dcilincnt trè-. bien
fous l'enveloppe générale qui les recouvre. Dcs le
mois de février, le' Har.iKton décliirc cette enveloppa,
perce la co?,ue , & en fort ibus la dernière forme.
Mais l'infeÛe elt alois j.iunaae & affcz mol ; il
rerte encore quelque temps fous terre , & s'y dé-
livre de fun humidité luperlîue. Il s'approche peu
à-peu de la furface de la terre, d'où il ne fort tout-
à-fait que quand il y elt invité par l'influence dune
douce chaleur. Le contait de l'air achève de le for-
tifier , &: donne à fa robe la couleur qu'elle doit
confcrver.
Les dég,rts que caufent les larves des Hannerons ,
ont engagé plulieurs pcrfonnes a chercher les moyens
de les détruire. Cet objet feroit en effet bien
digne de l'attention d'un citoyen éclairé ; & celui
qui réudiroit à d Jtruire à peu de frais , ou du
moins à diminuer cet infecle nuiiible , rcndroit un
très-grand fervice aux cultivateurs. On a propolé
de répandre de la (uie autour des pieds des jeunes
arbres , & dy remuer fouvent la terre; de jeter
dans un champ de la tourb; , de la houille, des
cendres de touibe , de la chaux même, pour éloi-
gner ou faire périr les Vers blancs. D'après les ex-
périences que divers cultivateurs on: faites en petit ,
il paroît que ces maières éloignent en effet les larves
des Hannetons , lorfqu'on mêle en une grande
quantité ces matières avec la terre d'un pot ou d'une
caille ; mais ces expériences ne réullitfcnt pas auili
bien dans un champ , parce que la tourbe eu (es
cendres n'y font raifes ni en allez grande quantité,
ni allez profondément. Le temps le plus propre pour
répandre ces matières & les mêler avec la terre ,
feroit fans doute le printemps , au moirent oti les
larves quittent leur retraite , & remontent pour le
nourrir de racines. Lorfqu'on veut délivrer les arbres
qui en font attaqués, on fouille pendant la belle
faifon autour du pied de l'arbre ; les larves font
alors peu enfoncées en terre , & l'on en trouve fou-
vent un ttès-grand nombre autour des racines d'un
feul arbre. On a encore propofé , pour conferver
des plantes précieules , de livrer à la voracité de
CCS larves, des mets plus délicats pour elles, & de
nulle valeur pour les cultivateurs ; tels que le Frai-
fi€r , la Laitue , & toutes les plantes chicoracées.
Les larves ne touchent point aux plantes chéries , &
fe contentent de manger celles qu'on leur aban-
donne. D'autres ont confeillé d'enfumer les arbres
fur lefquels fe trouvent les Hannetons, afin de les
faire pciir. Mais tous ces moyens font ou inutiles ,
H A N i
ou infaftfâns ; le meilleur fans doute fcioit, comme
le dit M. 1 abbéRozier i l'arîide Hanneh^n de fou
Cours d'Agr/ciiliurc' , do faue p!i:;i.-urs années de
fuite une challe général.: a ces infedes, &. de 1j5
détruire fous leur dcrnieic firme : on pourroit em-
ployer a cet eflet des f:nimc5 S: des enfans. Ce nioyetl
fe rappor.e a celui qui avoit ct-J propofé , ;^: quic-^n-
i:lloit a faire donner au printemps un la!)0i;r profond
à la terre , & à faire fuivre la charrue p r des cn-
fans , pour ramalkr dans des paniers les larves que
le loc découvre. On p;.-ot encore en abandonner le
foin aux oifeaux de bailc-cour; ti Is que les Coq'î-
d'Inde , les Poules, &c. ; aux oileaux nodurnef^
tels que les dulérentes efpcces de Hiboux , de
Chauve Souris , le Crapaud volant, Cupnmulgus
cu.iopi.us. Lcsi Rats , lu Belette , le Blaireau , les.
Cochons , les Sangliers , en font aulîi périt un irès-
graftd nombre.
On croit communément que les gelées & les,
pluies froides du printemps font périr les Hannetons
avant qu'ils foicnt fords de terie ; or. crair aullî ,
fuivant les obfervations de Roefcl , que l'on peut
prédire, d'aptes le nombre des Hannetons qu i! y a^
dans une année, leur difette ou leur abondance
pour la quatrième année qui fuivra celle où l'on fait
la prédiéfion ; ma s l'obkrvation dément ces allér-
tions , plus fondées fur le laifonncmeiit que fur
l'expérience. Il arrive (ouvent , d'une paît, qu'après
un hiver rigoureux , £: un printemps froid & hu-
mide , les Hannetons fe montrent en abondance
au mois de mai, & qu'ils font quelquefois moins
nombreux après un hiver doux & un printemps,
chaud Se fec. D'une autre part, fi leur nombre pour
la quatrième ann-=e étoit déterminé par celui de
l'année où on les obferve , on pourroit , en les
luivant pendant quatre ans, déterminer leur nombre
à jamais ; ce qui e!l entièrement contraire à l'ob-
fetvation. Il arrive fouvent que ces inleétes font
très-communs pendant plufieurs années de Uiite, &
qu'ils le font beaucoup moins pendant plufieurs
autres , fans qu il y au pour cela aucun ordre
conrtant. Une ponte très-abondante peut être fuivi*
de peu de Hannetons, la quatrième année, fi les caufes
propres au développcmeni Se à l'accroilTemcnt des
larves fe trouvent défavorables. Une ponte moins
abondante peut être fuivie d'une <]uantité confidé-
rable de Hannetons, la quatrième année, \\ ces caufes
lont au contraire très-favorables , fi les œufs éclo-
fent bien , fi les larves ne pétillent pas. Chaque.
Hanneton femelle pondant près d'une centaine
d'ceufs , on fent qu'un moindre nombre de ces in-
fedcs peut néanmoias laiifer une poftéri-.é nom-
bre ufe.
A %
Suite dtl'lntroduSllan à rUiJloire NatureUe des î/ifecîes.
HANNETON.
MELOLONTHA. F a b.
SCARABAEUS. Lin. G e o t f.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennfs coiirreç , compofées de dix articles: les trois, quatre ou fept derniers
en malfe alongce , feuilletée.
Lèvre fupérieure cornée.
Mandibules & m.îchoires cornées , dentées.
Quatre antennules inégales, filiformes.
Cinq articles aux tarfes.
ESPECES.
i.Hannetcsn Foulon.
5. Hanneton crénelé.
D\in brun tejlacé , uchè de blanc ;
Brun ; chaperon échancré'^ bords laté-
écujjon avec deux taches blanches ■ rn.ijfe
raux du corcelet crénelés.
des antennes grande, hepiaphylle.
6. Hanneton femi ftiié. |
2. Hanweton blanchâtre.
Obfcur , d'un duvet cendré; élytres ra-
Bl nchâtre, fans taches ; chaperon échan-
bûieufes , Jlriées vers lajuture.
cré; antennes heptaphylles.
7. Hanneton vulgaire.
j. Hanneton d'Anketer.
Noirâtre ; élytres & pattes teftacées ;
Glabre, tejlacé ; abdomen glauque.
abdomen avec des taches triangulaires ,
blanches, de chaque côté.
4. Hanneton de Commerfon.
8. Hanneton cotonneux.
Corps brun , couvert de petites écailles.
cendrées e^.-dejfus , blanchâtres en-dejfous-
Vun fauve châtain ; chaperon rebordé j
chaperon relevé , prefque cchancré.
deffous du corps très velu.
Suit! de VltnrocluSlbn à VHiJîffire Naturelle des Infères.
H A N N E T
5j. Hannhton cccideiual.
Tcflacé ; cotccht pioefccm; clytrcs
avec trois raies blanches.
10. Hanneton candide.
D'un blanc fdle;ckdpcion arrondi, un
peu tibordé.
1 1. Hanneton Alopex.
Koux , très Velu; élytrcs brunes , glabres-,
chaperon echanc e. .
li. Hanneton roUlinal.
Tejlacé ; crcetct & écujfon velus-, ély-
tres avec trots lignes lonouudinaUs élevées.
13. Hanneton enival.
Pâle \ corcelet avec une raie & deux
points obfcurs ; élytres tejiacées , avec la
future obfcure.
14. Hanneton du Pin.
Oifcur; antennes , bord du corcelet ,
'ly très & patte t ^ teftaces , obfcurs- ély-
tres avec qttatie lignes élevées.
15. Hanneton villageois.
Velu, noirâtre- élytres tejiacées , obf
cuns à lajuture.
16. Hannhton noirâtre.
Oblong, noir, corcelet pubefcer.t; ély-
trcs glabits. prelque (inées.
17. Hanneton oblong.
Oblong , noinife , glabre en- de fus;
élytres p'efp.ie ftriécs.
ON. (Infectes.)
iS. Hanneton cquinoxial.
Marrti_n, corcelet roi'Jjâtre ^ velu.
I5. Hannhton conni.
D'un roux brun-, corcc'ct i-nfonc-^, ar
me d'une corne antérieure , recourbe.-.
20. Hanneton glauque.
D'un vert cuivreux, en clefo:'.-,-.^ corLCÛ-,
d un vert doré ; c'y très d un vc'c glaucjue.
ii.HANNLToN laint-ax.
^ Vert , co:onr:e-itx cn-defous ^ tête & cor
celet dores; ey très jaunes.
21. Hanneton poniflaé.
D'un vert bronzé cn.defoj.s , te/lacé en-
de fus; élytres avec fx points noiréifes.
13. Hanneton cilié.
léte & coxelet noirs ; él,ires cFun bru-
marron ; antennes heptauhylles.
24. Hanneton Ijngicorne.
^ ^'oir ; glal^re en-d.:fus ; élytres ferr.i-
gineufes ; majfe des antennes alongée.
25. Hanneton jaunâtre.
D'un jaune tefacé, glabre ; corcelet &
élytres lifes.
16. Hanneton v.'aiaiît.
Tejlacé ; tête , jambes pof.éiieures &
tarfes , noirs,
27. Hanneton alorigr. •
J^îà-içyé , glabre , d'un brun tz'^la.é ; cha-
peron arrondi; corcelet & élyties ùjjes.
Suite de Vintroduclion à l'Hljîoïrc Naturelle des Infectes.
H A N N E T O N. ( lafcaes. )
28. Hanneton châtain.
D'un brun marron très - luifunt ; ély-
trcs IlU'es , ylus claires.
29. Hanneton fervide.
D'un brun mirron ; ihc obfcure ; cha-
peron echancré.
50. Hanneton rebordé.
Tejlacé , prefque brun; chaperon arron-
di , relevé.
51. Hanneton liémorrhoïJal.
Corcelet bronzé, bordé de fauve •, ély-
ires nnirâires , avec les bords & l'extré-
micé fauves.
32. Hanneton bronzé.
Glabre i bronzé , avec les côtés de Vab-
domen blancs y élytres pointues.
j 5. Hanneton plébéyen.
Noir , glabre ; corcelet j élytres & cuiffes
37'
Hanneton luride.
54. Hanneton pâle.
Glabre , tefiacé , pâle
brunes,
j < . Hanneton dorfal.
&fu.
Corcelet noir, bordé de pâle ■ élytres
grifes , pointillées de noir.
38. Hanneton trifte.
Corce'et velu ^ obfcur ; élytres, lijfes ,
tejlacées j écujjon blanchâtre.
59. Hanneton quadripoïKlué.
Tejlacé j pâle; corcelet avec deux taches
& deux points obfcurs.
40. Hanneton ruficolle.
Liffe , pointillé , ferrugineux j élytres
tejlacées.
41. Hanneton rufiique.
D'un brun noirâtre ; élytres &• cuijfes
brunes ; chaperon arrondi.
42. Hanneton de l'Arroche.
Velu 3 tejlacé pâle j future & extré-
mité des élytres , noires \ chaperon arrondi ,
rebordé.
45. Hanneton onde.
D'un brun fauve ; élytres avec quelques
taches ondées _, noires.
Glabre , tejlacé ; tête j dos du corcelet
& des élytres noirs.
35. Hann
eton untcoior.
icolc
D'un jaune tejlacé ; chaperon arrondi,
rebordé ; élytres prefque Jlriées.
44-
Hanni
cipède
picip
Noirâtre; bord du corcelet fauve; ély-
tres jaunâtres, avec deux bandes ondées ,
noires.
45. Hanneton marqué.
Glabre, tejlacé pâle ; corcelet avec deux
lignes, e ly très avec ou deux trois point s, nars.
Suite de Tlniioduclion à l'Hifloire Naturelle des Infectes.
Hx\NN ETON. (rn!e<ftes.)
41Î. Hanneton immaculé.
Tejîacé , fans taches \ tète ohfcure poj-
céiieuremeru,
47 Hanneton verr.
Glabre^ luïfant) vert en-dc(ftis ^ vert
{ djré £'! de fous,
48. TIanneton de Lee.
D'un vrt bleuâ re doré ; corce'cc avec
des tdcliLi , e'yires ai'ec des raies , dorées.
49. Hanneton bicolor.
Fert bronzé endefjus , tcflacécn defous ;
jambes & tarfes cuivreux.
50. Hanneton futural.
D'un verc pâle en-deffus ; e'iy très avec
la future d un jaune dore.
5i.HAKNtT0N doiueux.
Noirâtre en dejfus , d'un brun noir en-
deffous ; élytres pointillées y avec desflries
par paires , peu marquées,
^z. Hanneton anguleux.
Ferc bronzé j clytres cuivreufes , poin-
tillées \ corceiei prefcpue anguleux.
y 3. Hanneton hinicolle.
Felu , noir • élytres pointillées j glaires ^
fauves.
54. Hanneton bimaculé.
Oblong, glabre, tejlacé; corcelet avec
deux taches jaunes ; abdomen jaune.
5 5. Hanweton d'Or y.
Brun , rayé de jaune ; corcelet & élytra
jaunâtres , r.iy'ds de noir.
50. H.-.nneton de h Vione.
Ferr en- def 'us , cuivreux en - de (fous ;
bords latéraux du corcelet , jaunes,
57. Hanneton de Fiifch.
L'un vert bri
tête & corcelet cui
vreux; élytres tejïacées.
58. Hanneton fcmoral.
Noir , a ntennes&cuifes roi/gedtres ; élu
très afec tr ois lignes longitudinales élevées.
59. Hanneton bleuâcre.
D'un bleu noirâtre ; chaperon arrondi ;
élytres prefquejlriées.
60. Hanneton foyeiiv.
rert foyeux en ■ dejfus , cuivreux en
dejfous ; élytres avec quatre lignes longi
tudinales élevées.
6\. Hanneton tête-bleue.
Noir; têie & corcelet b/eux ; élytres
tefl.
61. Hanneton biponclué.
Noir ; tête & corcelet cuivreux ; ab-
domen avec deux taches blanches , à l'ex-
trémité.
63. Hanneton maure.
D'un vert bleuâtre en - de (fus ; tête avec
un petit mberculi avancé; abdomen teflacé.
Suite de l'introducllon à PHiJîûlre Naturelle des InfeSles.
HANNETON. (Infedes.)
64. Hanneton glacial.
Jllongé y brun , bronrj ; antennes &
petites brunes,
6^. Hanneton teftacé.
Oblong, tefiacé-^ tête obfcure ; élytres
Jlnées.
;?(?. Hanneton ftrié.
D'un vert cuivreux \ élytres Jlriées ,
avec la future & quatre lignes rouges ,
cuivri u^ es.
6y. Hanneton globaleux.
Noir , finement pointillé; chaperon ar-
rondi ; lite avec une ligne tranfverfalc ,
élevée.
(58. Hanneton ranqiie.
Bron~e , pointillé i chaperon arrondi, corcclet , abdomen & pattes , tejlacés
7 3 . Hanneton brun.
D'un brun tejlacé; élytres ftrièes\corce-
let avec un point enjoncé , de chaque côté.
74. HANNtTON ferrugineux.
Ferrugineux; corcelct & élytres poin-
tillés ; chaperon arrondi, un peu relevé.
75. Hanneton pubefcenr-
Ferruginaux , entièrement puhefcent ;
chaperon arrondi;
76. Hanneton erranr.
Obfcur ; corcelet noir , avec les bords
tejlaces ; élytres tejîacèes , fifiées,
77. Hanneton innube.
Glabre , noirâtre \ bords extérieurs du
rebordé.
69. Hanneton tête- rouge.
Glabre , pale ; tête rougeâtre , brune à
la baje.
70. Hanneton tête-noire.
Gl.ibre , d'un rouge brun j têie noire ;
élytres pâles.
71. Hanneton obfcur.
Brun, fans taches; corps couvert de
poils courts , cendres.
71. HaNSETon roux.
Roux; élytres tefiacées ; chaperon avec
cinq pe.ites dentelures.
78. Hanneton nitidule.
Bronzé , luifant ; chaperon arrondi ;
élytres brunes ^Jlriées,
10'
Hanneton enHammé.
Tête & corcelet cuivreux ; élytres légè-
rement firiées , d'un rouge brun , dorées,
So. Hanneton marron.
Glaire , convexe ^ d'un brun ferrugineux;
élytres légèrement Jîriees.
8 I . Hanneton élégant.
Vert doré endejfus; corcekt avec une
ligne longitudinale , d'un rouge brun ; fu
turc des clytrci d'un rouge brun.
Suite de Vlntroducllon à rUiJîoire Ndiurdk des Infecîcs.
H AN N E T O N. (Infedes.)
82, Hanneton agréable. | fauves , avec la fucure noire ; abdomen
\ avec des poils blancs , en faifccaux -^cha- i
Cuivreux, doré, brillant en dejfus ■ ^,..^„ -./ — j:
corcelet avec uns ligne longitudi:i.ile , d'un
peron reboidi.
91. Hanneton ruiicole.
Noir, puhe fient • élytres Jlrlécs , tefta-
cécs, bordées d". noir.
95. Hanneton humera!.
Noir , pub ficent ; élycres ftrié:s , avec
une tache telïacce , à la ba'.e latérale.
94,
Hanneton Zèbre.
rouge doré.
83. Hanneton aulique.
D'un brun cuiv r^ux brillant ; chaperon
échancré.
84. Hanneton brillanr.
Très-noir ; élytres avec une raie longi-
tudinale , courte, dorée.
8 5. Hanneton à ligne rouge.
D'un vert bronze , noirâtre • élytres
av ec deux raies rouges,
S^. Hanneton bolfu.
O vale très- convexe , d'un brun ferrugi-
neux foyeux \ élytres lijfes.
87. Hanneton verficolor.
D'un noir bronzé ; élytres couvertes
d'un duvet court ,Jerré j foyeux.
88. Hanneton changeant.
Noir, couvert £un duvet luifantj c endré.
89. Hanneton variable.
Ovale, noir y foyeux; élytrss fîriées ;
antennes & pattes brunes.
90. Hanneton abdominal.
Tête & cor cela bleux , velus; élytres . ^"^ l'abdomen ; couvertes d un duvet fauve.,
tejlacées; abdomen blanc, velu, \ 95. Hanneton velu.
91. Hanneton floricole.
Glabre, d'un noir bleuâtre ; ély
Velu , d'qn vertluifant; élytres teflacées, |
avec um ligne longitudinale , au milieu , 1
£' la future , vertes.
95. Hanneton rayé.
Bleu , velu ; élytres d'un brun tejlacé j
avec les bords & trois Lgnes longitudinales ,
blanches.
ç)6. Hanneton Renard.
Doré y couvert de poils fauves j abdo-
men ferrugineux.
97. Hanneton Bombyîe.
Aoir , couvert de poils cendrés ; élytres
telacées , avec trois lignes pojlérieuris
blanches.
98. Hanneton bombyliforme.
Oh long y velu J noir-^ élytres plus courtes
I
Nûinitre , velu ; tête Sr corcelet verts;
1res élytres d'un brun châtain.
Hi/îoireNiicurelle, InfeUes. Tome FU.
Sitic. rfi; .ï.itioditcÏLon à tUiJîoïre Njtunlle des Infecles.
HANNETON. ( In fedes.)
loo. Hanneton chevelu.
Trh vduj noir, couverc tn-dejjus, d'une
poujfière verte , brillance.
loi. Hanneton anStique.
Ohlong , velu , noir \ élytres cendrées;
anus ferrugineux.
I02. Hanneton cendré.
Noir, couvert d'un duvet cendré; cha-
Deron avancé j écluncré à l'extrémité.
105. Hanneton Ours.
Noir , très - relu \ chaperon avancé ,
échancré i paues antérieures brunes.
104. Hanneton Lynx.
Très-velu i noir; bord des élytres d'un
vert doré.
105". Hanneton à trompe.
Noir , velu ; élytres tejîacées , bordées
de noir ; chaperon très avancé.
106. Hanneton bordé.
Noir, cotés du corcekt rougâtres; ély-
tres fauves , avec une cache & les bords
noirs.
107. Hanneton praticole.
Corcelet & dejfous du corps mélangés de
jaunâtre&de noirâtre i élytres tejîacées.
108. Hanneton agricole.
Noir ; tête & corcelet d'un noir bronzé i
élytrestejlacies , avec le bord & une bande
courte , noirs.
10^. Hanneton horticole.
D'un noir bronzé ; tête & corcelet ver-
dâcres ; élytres tejîacées, fans taches.
1 10. Hanneton fruticole.
Noir ; tête & corcelet d'un noir bleuâtre ;
élytres tejîacées , avec une tache quarrée ,
noire,
111. Hanneton arvicole.
Noir ; chaperon avancé, recourbé; ély-
tres prefquejlriées.
III. Hanneton royal.
Jaune en-deffuSj argenté' brillai] t en-
dejfous ; tête noire , chagrinée.
II j. Hanneton farineux.
Jaune verdatre , non-luifant en-deffus ,
vert argenté brillant en-dejjous.
1 14,. Hanneton écailleux.
Violet brillant en-dejfus, argenté bril-
lant en dejfous.
1 1 5. Hanneton argenté.
No':râtre; élytres noirâtres ou brunes;
dejjous du corps couvert d'une poujfière ar^
gentée.
X i6. Hanneton rupiçole.
Verdâtre en-dejfus, d'un gris argenté
en - dejfous ; tête noire.
117. Hanneton douze taches.
D'un vert jaunâtre en - deffus i corcelet
avec quatre , élytres avec iou^e points
bruns.
Suite de rintroduBion à CHiflolre Naturelle des InfeBcs.
HANNETON, (infedes.)
1 18. Hanneton fybérique.
Aie/ange de verdâtre & de brun endejjus ,
d'un vert argenté en- dcjfous,
1 19. Hanneton poudreux.
Couvert dune poujjiire verte, argentée ;
pattes tejlacées; chaperon prefijue échancré.
120. Hanneton floral.
Noïr\ corps écal/leux; chaperon arron-
di, rehordé.
il. Hanneton
alpin.
Tête &corcelet d'un vert broniéj antennes
& abdomen rouffàtres.
122. Hanneton marginé.
Noir ; élytres brunes , bordées de noir ;
jambes épineufes.
1 13. Hanneton fubépineiix.
D'un jaune cendré; pattes roujfùires ;
corcekt prefqui épiaeux.
114. Hanneton atomifère.
Noirâtre en- dejfus, couvert d'une pouf-
Jlère blanche ; abdomen blanc , avec une
rangée de points noirs , de chaque côté.
iiy. Hanneton tibia).
Noir ; élytres d'un brun tejlacé; abdo-
men blanc ; jambes pojlérieures renflées.
1 16. Hanneton craflîpède.
Noir, avec de petites taches blanches ;
abdomen blanc ^ pattes pojierieures longues
& renflées.
1 27. Hanneton fpinipède.
Très-noir j peu luifant ; pattes pojlé-
rieures longues , avec une épine à la bafc
des ctiijfes.
liS. Hanneton podagre.
Noir; chaperon tridenté ; cuiffei ùr jam-
bes pojïérieures , épineufes,
iicf. Hanneton dentipède.
Noir; élytres d'un brun tejlacé ; chape-
ron dentelé ; cuijjes & jambes pojlérieures
épineufes.
1 50. Hanneton enflé,
■ D'un gris tejlacé ; pattes ferruoineiifes ■
cuijfes pojlérieures j renflées , fans épines.
I ; I . Hanneton goutteux.
Noir; chjperon tridenté; élytres courtes j
tejlacées ; pattes pojlérieures renflées , pref
que épineufes.
131. Hanneton raccourci.
Noir, un peu veluj élytres courtes, tefla-
133. Hanneton longipède.
Noir ; élytrês Sr pattes teflacées ; ab-
domen tronqué, roujfatre.
1 34. Hanneton capicolle.
Noir , légèrement velu ; écujfon & cotés
de l'abdomen , d'un roux cendré.
13 5. Hanneton monticolle.
Glabre ^ ttflacé j the noire j chaperon
rebordé.
12
H A N
I. Hanneton Foulon.
Melolontha Fullo.
Meloi'ontha teflacea alho-maculata , fcutello ma-
cula duplici albd , antennis hcptapkyUis. Fab. Syfl.
ent. pag. ; 1 . 71°, i . — Spcc. inf. t. i . p3g. 5 5 . n". i .
—Mant. inf. lom. i. ^ug. 19. n° . i.
Mdolonthj. Fidlo. Ent, ou hift. nat. des irf.
Hanneton. PI. ^^.fig. ï8. a.i.c.
Scarbiîus Fullo fcutellatus muticus , antennis
kepcaphyilis , corpore r.igro pilis aihis , fcuttllo
macula duplici alba. Lin. Syfl. nat. p, j J3. n'. J7.
—Faun, fuec. n", 549.
Scarabius antennarum lame 'lis rr.aximis ., cor-
pore nigro , fqiiamis albis , varie macuiato. GeOFF.
Inf. tom. I. p. 6ç). n". 1.
Le Foulon. Geoff. Ibid.
Scarabîus fcuullatus nlger feu rufus , maculis
fparjts albidis fquamofis , antennis heptuphyllis.
DiG. Mém, corn. 4. p. i-j-L. n^.. icj.
ScarabiUs Fullo Pli/iii. Rai. Ir.f p. 95.
Scarabaus albo maculatus Julii. Frisch. Inf.
t, ix.yag. II. tab. i.fig.l.
ScarabîUs piclus. caracî. Ord. nat. Curies.
Dec. z.Ann. 6. obf. 139.
Fullo. MoUfFFT. Thcjt. inf. pag. ûo. f§.u't.
Petiv. Ga^op/i. tab. i^Z.fig. I.
Fullo. Joti^r, InJ. pag, jo. tab, 14.
TlOES. Inf. tom. 4. tab. 30.
Daubent. Pi. enlum. tab. i6.fig média.
ScHAEFF. Icon. inf. tab. ^y fig. 2.
SvLZ.Hifl.inf I. r.
HOEFN. i ;/. 2. tab. 7.
Voit. Colcopt. tab. 6.fig. 48. 49.
Melolontha Fullo. Herbst. Coleopt. tab. ii.
f.g. .. X.
Melolontha Fullo. Pet AON. Inf. Calab. pag. 5.
n^. M. tab. i.fig. 1.
Scarabîus Fullo. ScOP. Ent. carn. r.°. 12.
Scarabaus Fullo. SchRaNK. Enum. inf. auft.
n". 9.
Scarah&us Fullo. FouRc. Ent, par, pars i. p.s.
n°. 2.
S'^arabtius Fullo. ViLt. Entom. tom. 1. pag. 2J.
n*. 40.
Il cft plus grand que le Hanneton vulgaire. Les
antennes du mâle font tciminccs par une malle très-
H A N
longue , arquée , compofcc de fept feuillets : ccll-t
de [.X femelle cft pctuc & ovale. Le cliapcion cit
piefque rciiancrc ^ Hc un peu rebordé. Le ci:rps cft
fauve ou brun. La tête eft couverte de pentes
«ailles blanclies. Le corcelct a tr^is lignes longi-
tudinales , bldiirlic^. L'écuHon cft en cœur , "ôc
marqué de deux t.i^hcs blan-hes , ovales. Les élytres
font plus ou moin<; parfemées de p.'incs & de taches
blanches , irrégulicres. Le delfous du corcelet & la
poitrine font couverts de poils longs , fins , d'un
gris fauvf. L'abdomen cft cendré. Les pattes font
de la couleur du corps.
Il fe trouve dans les dunes d-: H' I ande , dans les
dcparte.mcus méridionaux de la France , en Italie,
fur la côte de Barbarie.
1. Hakneton blanchâtre.
Melqlonth.4 alba.
Melolontha corpore albo immaculalo , clypeo
emargmato ^ aiuear.is heptapkyl.is. Eut, ou kijl.
nat, de inf Hanneton. PI, 8 '.fig. 91.
Scarabéiiis hololeucus pkytophagus , cylindricus ,
ctn'-innis heptaphyll'S , rotus firinofo-alhus imma-
culatus, PaLL. inj: Sibir. p. 19. tab'. B.fig. A. il.
Scrrabdus albus, l'Ait- l^tr. tom. i. app.p. il.
n", 41.
l'A^.olontha hololeucus. Herbst. Coleopt,
tab.zlfig.^,.
Il relTemble beaucoup , pour la forme & la gran-
deur , au H;iniKton Foulon. Tout le corps eft cou-
vert de poils courts , prcfque écailleux , blanch.îtres.
Les antennes ont leur mafle longue , arquée , com-
poféc de fept feuillets. Le chaperon eft un peu
échancré & reborde. Le corcelct a une petite tache
obfcure, peu marquée , de chaque côté. L'écuffon eft
triangulaire, en cœur. Les élytres font lilTes, fansftries
& fans élévations. Le delîous du corcelet & la poi-
trine font velus. Les jambes ont des cils blanchiwres
a leur partie interne.
Il fe trouve dans la Sibérie méridionale.
5. Hanneton d'Ankcter.
Melolontha Anketeri.
Melolontha glabra , teflacea , abdomine g'auco.
Scarabius teftaceus phytophagus cylindraceus ,
totus teflacea- glaher , 'eomm'iffura tkoracis pallida
villofa, abdomine glauco, Pall. Icon. inf. Rujf,
pag. i^.tab. B.fig. XI, A.
Melolontha Anketeri, Herbst. Colcopt, tab. 1».
fig- 4-
Il eft de la grandeur du Hanneton Foulon , mais
plus alongé Se plus cylindrique. Les antennes font
H A N
terniiiu'es en mafTc tryphille. Le cliaperon eft rc-
H A N
ï?
bordé
pei
u ccliancrc-. Le corcekt eft convexe ,
pointillé, avec une cicatrice peu marquée, de cha-
que côté, le bord antérieur elt couvert de cils
fauves. Les clytres font un peu plus couites que
l'abdomen , & ont trois nervures peu élevées. La
tête , le corcekt & ks pattes font bruns. Les élytrcs
font d'un brun tellacé puipurin , & l'abdomen
e'î d'un brun teitacc , couvert iun léger duvet
glauque.
Il fe trouve d.ins Ii Sybérie méridionale , dans
les fables d'.'\nkeicr j près le mont Caucafc,
4. H,\NNETON de Comraerfon,
Melolontha Commerfonii.
Wlelotoncha bmnnea , fuçra cinereo fuhtus alba
fquamofd , clypco reûexo fubemarginato. Enc. ou
/cijl. nut. des inf. Hanneton. FI. if fig- 40. t^- h.
Il etl de la grandeur du Hanneton Foulon. La tête
efl obscure, &; couverte de petites écailles cendiécs.
Le chaperon z\\ un peu relevé , Si à peine échancré.
Le ccrcclct & les élytres font isruns, & couverts de
petites écailles cendrées. L'écullon eft couvert de
petites écailles blanchâtres. Le dellous du corps &c
les pattçs font noirâtres , & couverts décailles blan-
châtres. Les jambes antérieures ont deux dents exté-
rieurement , & une épine intérieurement.
Du cabinet du roi.
Cet infcdlc a été trouvé à Madagafcar par feu
M. C'>nimcrfon , botanifte ttès-mllruit , dont la
Fiance r-grette la perte , & dont THerbicr, un des
.plus confidérables qu'ait jamais fait un voyageur ^ clt
dépoté entre iei, mains de M. de Julficu.
y. Hanneton crénelé.
Melolontha firrata.
Mciolonrha ohfcure tcftacea , clypeo emarginato,
thorai-is marglne ftrrato, FaB. Spic, inf, tom. 1.
pag. 55. n". 1. — Mant. inj. tom. \. p. 19. n°. i.
Melolontha [errata. Ent. ou hijl. nat. des inf.
Hanneton. ?l. ^.fii. S-
Il eft de la grandeur du Hanneton vul-
gaire. Tout le corps el\ d'une coukur tcfla-
cée , brune , obfcure. Le chaperon eft un peu
relevé , & échancré. Le corcelet eft lille , fine-
ment pomtillé , avec les bords latéraux crénelés.
L'écuffon eft allez large , prefque arrondi potté-
rieurement. Les clytres ont chacune trois ou quatre
lignes ékv'ées, peu marquées. Les jambes antérieures
ont trois dents latérales.
Il fc trouve fur la côte de Coromandei,
6. Hanneton fémilhiée,
M^i-Oi-os'THA fcn^.ijïriaia.
lâdolonthii fufcd cinereo tomentofd , etytris fia-
ir:s vcifus jutaram ftriatis. Ent. ou kijl. nat. des
inJ. Hanneton, jP^. 10. fig, 114.
Il eft plus grand que le Hanneton fo'ftitial. Les
antennes font terminées par une malfc oblongue ,
conipofée de fept feuillets, te chaperon ell arrondi.
Tout le corps elt brun , & légèrement couvert d'un
duvet cendré. Les élytres font un peu raboteufes
Se marquées de trois ftrics vers la future. La
poitrine Ce l'abdomen font couverts d'un duvet gri-
sâtre j plus ferré que fur le refte du corps.
Il fe trouve à Surinam.
Du cabinet de M. Gevers.
7, Hannfton vulgaire.
Melozontha vulgaris.
Melolontha ttflacea , tfiorace viilufo , incifuris
abdominis albis. Fab. ^yfl- ent. pag. ;i n" . 1. —
Spec. inf. tom. I. pag. 55. n°. 5. — Mant. inf.
tom. 1. pag. 19. /t". 3.
Melolontha vulgaris. Ent. ou hifi. nat. des inf.
Hanneton. FI. i.fig. l. a. b. c. d. — PL l. fig. 5. a.
h. c. d. var.
Scarab/tus \At\0\0nu\3. fcutcllatus mutic'us telia'
ceus , thorace villofo , cauda mflexa , incifuris
abdomints albis . LiN. Syfl. nat. pag. 5 54. n^ . 60.—
Faun. fuéc. n°. 591.
Sca-abius teflaceas , thorace villofo, abdominiâ
incfuris lateralibus albis ^ cauda inf.exa. Choït,
Inf tom. I. pag. 70. n-'. 3.
Le Hanneton. Geoff. Ibid.
Scarahuus fcutellatus rufo-fufcus , thoracevillofo',.
abdominis lateralibus albo-maculatis , cauda acuta
infexa, Dec. Mém. tom. 4. pag. 173. n". 20.
pi. 10. fig. 14.
ScarabéLus arhoreus majar caftaneus. Petiv.
Ga^oyk. pay. 19. tab. ^9- fig. i.
Scaraltus arboreus vulgaris major. R a j. Inf.
pjg. 104. «". I.
Leuwenh. Arc. Nat.iéjj.v. l. p. 14. fi.g. 1.^4
MouîFET. Theat. inf. pag. itfo./!». i.
AlPROv. Inf. pag. 4^4. tab. fupcr.fig, r.
JoNSr. Inf.pag. 70. tab. 14. Scar. arboreus.
Merîan. Inf. Europ. i . pag. i, fig. 4.
Scarabstus maximus rufus , urkopygio deorshm
indexa. List. Inf. Angl. p. 579. n" . i.
RoES^L. Inftom.i.Scarab.terr.cl.if.i. tab, i.
fig. omnes.
Scarabius Melolontha. Scop. Ent. C2rn. n'\ l J
PODA. Muf. Gr^c. pag. i^.
•14. K A N
Se jraèius Me!o!ont/ta. Se H R A tiK. Enurr, inf.
auft Ri. n.
Melolontha vulgaris. Laichart. 7n/. \.p. 54.
n^, i.
ScHAEFï. Icon.inf.'tal.çix.fif;. l. 1. — Tub. 101.
JÎJ. 3. 4.— £/tm. inj: tab. S.fig. 3.
VOET. Colcopt. rab. 6,fg. 45. 46.
Melolontha vulgaris. HiRBST. Coleopt. tab. il.
fig. 6.7. 6'ijii. 23. /g. 1.
Melolontha vulgaris. Pi tagN.//;/. CaLb.pag. 4.
ScaraUi^s Melolontha. louRC Ent.par. I p. J.
n". 3.
ViLLERS. Entom. tom. 1. pjg. iS. n°. 45.
Il eft un peu plus petit que le Hanneton Foulon. Les
antennes Ibnc teliacées ; la malle qui les termine cfl
aiongtc , arquée , lieptaphylle. Le chaperon efl ar-
rondi , prefque écliancré , un peu rebordû. La tête &
îe corcelct font noirâtres , pubefccns ou velus. L'é-
«ulTon eil noir.îrre, & en ctrur. Les élytres font
teftacées , & couvertes de petites fcailles giifes :
elles ont chacune quatre lignes longitudinales , éle-
vées. Le delTous du corcelet Si la poitrine font cou-
•verts de poils fins , aiïez longs , cendrés. L'abdomen
e'.t noirâtre , avec une tache b!anche , triangulaire
de chaque côté des anneaux. Les pattes font teliacées.
I.anus ell tcrujiné en pointe alongée , inclinée.
On trouve une variété , qui ne diffère que parce
c]ue le corcelet eft tcftacé & pubcfcent ; cllo eft plus
rare , Se ne paroît point avec l'autre. On la trouve
ordinairement plus commune tous les deux ans au
commencement du printemps.
Il fe trouve dans toute l'Europe fur les arbres.
8. Hanneton cotonneux.
MnoLonTHA villofa.
Melolontha teflacea , clypeo marginato reflexo ,
co'pore fubtùs lanato . Fab. Sfec. inj. app. tom. 1.
pag. 496. — Mant. inf. tom. i.p. 19. n°. 4.
Melolontha villofa. Herbst. Coleopt. tab. 11.
Scarabiùs cerealis fcutellatus j inermis , fubtus
hirjutus ; abdominis titere utioque alho maculato.
ScoP. F/, infub. i.pag. 4,9. tab. ^1. fig. B. a.
VoET. Coleopt. tab. 6- fig. 50.
Melolontha villofa, Ent. ou h'ft. nat. des inf.
Hanneton. PI. ï. fig. a,, a. h. c,
11 rcffemble beaucoup au Hanneton vulgaire. Les
antennis font d'un fauve tran , & la nulle qui les
lerminc eft oblon_^u: , ia lonpofée de f.-pt feuillets.
Le tielli.s du cor^is eft d'un fauve chxtaiji , & quel-
H A N
quefois noirâtre , légèrement couvert de poils courts ,
cendrés. Le chaperon eft quarré , & rcbordé. Le
corcelet eft fouvent marqué au milieu d'une ligne
longitudinale Se d'un point de chaque côté, gri-
sâtres. L'ccullon eft en cœur, alTcz large à fa bafe.
Les élytres font lill'cs. Le delfous du corps eft enriè-
rement couvert de poils très-fins , très-ferrés, atlez
longs & grisâtres. Les pattes font de la couleur du
corps, & les cuiflcs font velues.
Il fe trouve fréquemment en Italie , dans lesp ro-
vinccs méridionales de la France , fur les aibres &;
les fleurs j il eft quelquefois commun aux environs
de Paris.
9. Hanneton occidental.
Melolontha occidentalis,
Melolontha teflacea , tkorace pubefcente , elytris
lineis quatuor niveis.ÏAB.Syft. ent. p. 51. /i-^. ;. —
Spec.inf tom. l.p. 56."^. 4.— Mant. inf. tjm. i.
pag. 19. n°. <;.
Melolontha occidentalis. Ent. ou hifl. nat. des
inf. Hanneton. PI. \.fig.j. a. b.
Scarab&us occidentalis fcutellatus muticits tefla-
ceus , thorace pubefcente , elytris lineis » quatuor
niveis parallellis. Lin. Syfl. nat, pag. 555.
Scarabéius occidentalis. Drury. IUujI. of inf.
toTt, 1. tab. 51. pg. l.
Melolonthaoccïdentalis. HERBST.Co/t-o/f, tab.z^,
fig.Z.
Il rcflemble un peu , pour la fonne & la gran»^
deur , au Hanneton vulgaire. Les antennes font d'un
fauve brun ; la malle qui les termine eft oblongue ,
&: compofée de fept feuillets. Le chaperon eft quat-
re , 6c. rebordé. Tout le corps eft d'un fauve châtain.
La tète & le corcelet font couverts de poils courts ,
cendrés : on voit quelquefois une ligne longitudi-
nale , blanche , au milieu du corcelet. L'écullbn eft
en coeur , & marqué de deux taches blanchâtres. Les
élytres ont chacune deux ou trois raies longitudi-
nales , formées par des^oils courrs , bl.incliâtres. Le
delTons du corcelet & la poitrine font couverts de
poils d'un roux cendré. L'abdomen eft cendré , &
chaque anneau eft marqué de chaque côté d'une
tache triangulaire, blanche. Les pattes font de la
couleur du corps , & elles ont quelques poils d'un
roux cendré.
Il fe trouve à la Caroline , à la Jamaïque , en
Efpagne : il eft allez commun en Provence , fur les
fleurs , & fur difFérens arbres , dans les mois de mai
& de juin.
10. Hanneton candide.
Melolontha candida.
Milolontha Squamofa alhida iffuraci-lut r , clyfto
H A N
ratuKCuv lelexo. En:, ou hijl, nut, da ir.j.
Han^jeton. PL S.fig. 9».
II cft un peu plus pe:i: que le Hanneton vulgaire.
Les antennes font d'une couleur ferrugineule-brune.
Le chaperon eft arri nJi , un peu rctjotdé. La tète
& le corceiet font lillcs. Lécullon eft tr!anç;ulaire.
Les éiytics ont chacune trois lignes longitudinales,
peu élevées. Tout le corps elï couvert de petites
écailles imbriquées , ferrées , d'un blanc fale. Les
pattes font brunes , & l-gèrement couvertes de pe-
tites écailles blanchâtres.
Il fe trouve aux Indes orientales.
Du cabinet de M. Lee.
II. Hanneton Alopex,
Melolonthj Alopex.
Meloloniha fulvo hlna clypto refLcxo emarglnato ,
e'.ytris glabris aigris, f ab. M.ant. inf. com. I. ;;. ij.
Melolontka Alopex. Ent. ou kifi. nat. des inf
Hanneton. PI. 4 fig. 5 j. a. b.
Scarabius Vertumnus. l'Ait. Itin, tom. i.p. 10
«?. iS. ?
Il elt de la grandeur du Hanneton fervide. Les
antennes- font roufsâtres. Le chaperon eft un peu
relevé, échancté , prcfque fendu au milieu. La tête
tft couverte de poils toux. Le corceiet cil entière-
ment couvert de poils roux , longs, ferrés. Lîs élytrcs
font lifl'eSj glabres & brunes, te delTous du corps
eft couvert de poils roux , plus longs , & plus ferrés
fur la poitrine que fur labdomcn Les cuilfes font
velues , & les jambes & les tarfes font prcfque
glabres.
Il fe trouve au cap de Bonne-Ffpérance.
II. Hanneton folfticial.
MlLOLOSTHA fulfiitidUs.
Melolontha tejiacea , tkorace villofo , tlytris lu-
teo paliidis lineis irihus palfidioribui. f ab. S\fl.
ent. p. ^5. n^.-i.—Spec.inf tom. i. pag. 57./!^. 7.
— Mant. inf. tom, i. p. ic;. n". 9. .
Melolontha folditialis. Ent. ou kifl, nat. des inf.
Hanneton. Pi. i.fig. g. a.b.&fig. 1 i.a.
Scarabius [oW\n!i\'\% fcutcllatus muticus teftaceus,
tko-ace ■villofo , elytris luteo-pallidis : lineis tnbus
a'.bis puralUlis. LlN. Syfl. nat. pag. jj.^. n". 61. —
Faun.fuec. n° . 595.
ScarabiUs teflaceus , thorace viHofo , elvtrls luteo-
pallidis , lineis trisus eliVuiLS puUidiorious.GiOit .
Inf tom. I. pag. 74. n'^. 7.
Le petit Hanneton d'automne. Geoff. Tb.
Scarabiiii: fcuielljtus villofus gnfq - tefijceus ,
H A N
■»î-
ca.i e rigru , ved b:is fulvis , ahdjm'.n's laterali
bas albo macuiuiis. Df.g. Mém. tom. j. part,
n°. T.I. pi. 10. fig. I f.
ScarabiUs fecundus arborcus, Raj. Inf. pag, Idj
^^1»
Scarabsius peSinatus miner villofus. F E t i v.
G.iopk.pag. 56. tab. 11. fig. 9.
Scarabius Junii feu folftitialis. Frisch. Inf. 9^
F'ig. ^o.tab. ij.fig. 3.
Scarabius aller ex fiavo cinereus, L i 3 T. Lo^.
pag, 580. n'.i. — Id. mut. li. fig. 17.
MouFFET. Tkeat, inf. pag. 160. fig. 5.
Scarabius folftitialis, Scor. Ent. carn. n". ;.
POD a. Muf. gnc. pag. 1 1 .
S c H R A N K. Enum. inf auft. n°. l r.
Laichart. Culeopt. I. pag. j j. n^. i.
Scarabius autumnalis. FouRC. Ent. par. pars. i.
pag. 6. n°. 7.
Scarabius folpiialis. ViLL. Ent. tom. i. p.if.
''"• 44-
VOET. Coleopt. tab. 6, fig. fl. 51.
ScHAEFF. Icon.inf.tab.y^.fig. 5.
Melolontha folftitialis. HerbSt. Coleopt. tab.Xi,
Il eft d'une couleur teftacée , plus ou moins
obfcure. La malle des antennes eft obloiigue , âc
conipofée de trois feuillets. Le chaperon eft arrondi ,
prefquc échancré , un peu rebordé. Le corceiet e(î
velu L'c-culfon eft velu, triangulaire , aiïez large à
la bafe. Les élytrcs font plus pales que le corps; elles
ont chacune trois lignes longitudinales , peu élevées.
Le deffous du corceiet & la poitrine font velus. Les
pattes font teftacées.
On le trouve dans toute l'Europe , pendant une
grande partie de l'été , fur différens arbres , dont il
longe les feuilles. On le voit voki ic foir d'un
arbre à l'aune.
13. Hanneton eftival.
Melolontha ifiiva.
Me'olo:'.thj paltida , thoraceutrinqtte punClolineA^
que meaia fufca , elytris leftaceis , futur.: fiifca.
Ent. ou hifi. nat. des inf. Hanneton. PI. 1,
fig. Il- b.
Il rellen.blj beaucoup au Hanneton folfticial. Les
antennes font pÉles. Le chaperoa eft arrondi. La tête
eft paie, & les yeux font noirs. Le,corcclet eft pâle ,
prefque glabre , avec un point obtcut de chaque
côté , &. une raie longitudinale au milieu , un peu
plus large poftérieuiemen:. L'écnifon eft velu , trian-
gulaire. Les élytres font tciLacées , avec uue fdiii
1^
H A N
obfcure tout le long de la future. Le de/Tous du corps
«ft pâle. La poitrine efl: velue, & l'abdomen eft
glabre. Les pattes font pâles.
Il fe trouve aux environs de Paris , fur les ar-
bres, li patoît un peu plus tard que le Hanneton
Iblflicial.
14. Hanneton du Pin.
MsLOLONTHA Plni.
Melolontha fufca antcnnis , tkoracis latcibus ,
elytris pedïbufque fufco-njiaceis , elytris Line'is eU
vatis.Ent.ou Itift, nat. des inf.U.kiinc.ron.Pl, 1.
fig. Ç). a. b.
Il eft de la grandeur du Hanneton folfticial. Les
antennes font teliacées obfcures ; la mafle qui les
termine eft oblonguc , & compofoe de trois feu llets.
La tête eft noirâtre , & le chaperon eft teftacé ,
ptefque e'chancré. Le corcelet eft noirâtre , avec les
bords latéiaux teftacés, & une ligne longitudinale ,
enfoncée, au milieu. L'écurton eft noirâtre. Se en
cœur. Les élytres font tcftacées , obfcures , avec
<]uatre lignes longitudinales, élevées, fur chaque.
Le delîous du corps eft noirâtre ; le bord des an-
ne.iux de l'abdomen eft un peu blanchâtre. Les pattes
font teftacées obfcures.
J'ai trouvé plufieutî fois , aux environs deFréjus ,
'dans les mois de mai & de juin ^ cet'infcdle très-
abondant fur les Pins : il en dévore entièrement les
jeunes pouffes.
i|. Hanneton villageois,
. .Melolontha pafana.
Melolontha villofa fufca , elytris teflueisad fu-
turamfufiis. Ent. ou kijl. nat. 'des inf Hanneton.
PI. 10. fig. 116.
Il eft plus petit que le Hanneton eftival. Les an-
tennes font brunes , avec la mafle oblongue , tri-
phylle, fauve. La tête eft noire , couverte de quelques
poils cendrés. Le chaperon eft arrondi , reboidé. Le
corcciet eft noirâtre , couvert de poils cendrés. Les
élytres font teftacées , avec un peu du bord exté-
rieur , & Ja future noirâtres : cette couleur s'élar"it
poftérieureinent. La poitrine efl noirâtre & velue,
i'abdomen eft glabre, d'un jaune pâle. Les pattes
font noires.
Il fe trouve à Genève.
Du cabinet de M. Jurine.
16. Hanneton noirâtre.
MsioLOyrBA fufca,
Melolontha oblonga nigra, thorace ptthfccntc ,
tris glabris obfo/etè fi.iatis. Ent. ou hiji. nat. des
■ Hanneton. FI. i. fg. 10.
H A N
Scarah&us Mcw fcutellafus , inermîs , h'rfutus ^
fufcefccns ; fcutello Un-jla tfanfv.rfj dupi cat i .■
:ibiis fojlicis quadridentaàs.Scop. FI. infub.pjrs. 1.
pag. î3. cab. II. fig. F.
Melolontha atra. Hetest. Coleopt. pag. 84.
ub. 14. fi[. I .
Il reiTcmUe , pour la forme & la grandeur, au
Hanneton folfticial. Tout le corps eft noir , un peu
luifant. Les antennes font d'un noir brun ; la maffe
qui les termine eft oblongue , & compofé.; de trois
R-uiUets. Le chaption eft arrondi, prefque échan-
cré , un peu rebordé. Le corcelet eft pointillé,
pubefcenr. L'éciilfon eft pubefcent , en cœur. Les
élytres font glabres , avec de; ftncs peu marquées.
Le deflous du corcelet & la poitnuc lont velus, &
les poils font d'un roux grisâtre.
Il fe trouve en France , en Italie.
17. Hanneton oblong.
Melolontha oblonga.
Melolontha oblonga glabfa nigra , elytris obfolete
ftiiatis. Fab. Gen.inf. mant.pitg. 109. — Spec. inf,
t. l. p. 37. «". 9. — Mant. if.f.t. 1. p. zo. n°. 13.
Melolontha oblonga. Ent. ou hi(l. nat, des inf.
Hanneton. P/. ^.fig. 54.
Scarabius oblongus. ScoP. Ent. carn.n°. 19. ?
Scarabius oblongus muticus , elytro ftriis novem
impunîlutis. Schrank, Enum. inf. aujî. n°. 17.
Il eft à-peu-près de la grandeur du Hanneton
folfticial. Tout le corps eft noir & luifant. Les an-
tennes iont brunes. Le chaperon eft arrondi , un peu
rebordé. Les yeux font bruns. La tète & le corcekc
font lilfes , glabres. L'écullon eft en cœur. Les élytres
ont des ftries peu marquées, dont quelques-unes
Jifpofées par paires. Le dèlTous du corps S: les pactes
(ont très- luifans.
Il fe trouve aux environs de Paris fur les arbres ,'
& les fleurs.
J'en ai vu une variété dans le cabinet de M. Bofc î
dont tout le corps eft teftacé.
18. Hanneton équinoxial.
Melolontha &quinociialis .
Melolontha cafianea , thorace rufefcente villofo,
Ent. ou k:Jl. tiat. des inf. HauhetO-h. FL 10. fig. i IJ.
a.b.
Melolontha xquinoélialis tota caft.inea , tko-acî
villofo. HiREiT. Coleopt. pars ^. pag. 61. tab. is.,
fig. II.
Voet. Coleopt. pars i. tab. 6 fi^. ji.
Il eft un peu plus petit que le Hanneton folfticial.
Lts antennes font fauves , terminées en mafle tri-
ph)lia.
H A N
phylle , beaucoup plus grandes dans le mâle que
flans la femelle. Tout le corps cfc d'un marron
fauve. Le chaperon eft arrondi , rebord;. Le corcc-
Icc eft velu , & un peu plus fauve que le rcfte ilu
corps. Les élytres font lilles. La poitrine tiï tiès-
velue.
Il fe trouve dans la Hongrie.
19. Hanneton cornu.
MELOLonrii A comutd,
Melolontkj rufo-brunnea , fuhtus villofj , thorace
anticeexcaVdto cornuco ; co'iu bitvi recurvo. Ent ou
kift. nat. dts inf. Scarabé, PI. y. f^. y^. a.è.
Scarahîus Cinà\àx fçutellatus lufas thordce exca-
vato anirosiiin cornuto , tibiis ,ntK:s irident^tis.
Vt.r.Kati.i>pec, inf. Caïub.pjg. ^. tah, i.f.g. é.a.i.
Il eft: prefque de la grandeur du Hanneton folfti-
cial. Les anceiiiies lont"^ fauves ; le premier article eft
poilcuï , & les Ic^t derniers forment une iiialfe
feuilletée. La lèvre TupL-ticure eft arrondie & ciiice
anccricuremcnt. Le chaperon eft arrondi , légère-
ment rebordc. Tout le corps eft d'un roux brun ,
plus clair en-dei*ous qu'en-dellus. L'excrômué feule
des élytres eft noirârre. [.e corcelet elt enfoncé an
térieurement , & armé d'une corne courte , pointue ,
un peu recourbée. I.'ccullon eft arrondi poUérieure-
mcnt. Les élyties font lilîes , fans élévations & fans
Anes. Le dcllous du corps eft très- velu , & les poils
font d un roux un peu cendre ; les tarfes font alfcz
lon^s Si velus.
Il fc trouve en Corfe, dans la Calabre.
io. Hannet ON glauque.
Melolontha glauca.
Melolonthd fubiks viridi-cuprea , thorace aureo ,
elycrii géaucis.E.ic.ouhijl, nat. dis inf. Hanneton.
Il relTemble , pour la forme & la grandeur , au
Hanneton laineux; mais il eft un peu plus alonr-é.
Les antennes font d'un roux brun. Le chaperon eli
arrondi. La tête & le corcelet font d'uu vert doré
brillant, légèrement pointillés. L'écullon elt vert,
& arrondi poftérieuremtnt. Les élytres font d un
vert teftacé , très-légèrement ftriées. Le delfous du
corps &L les pattes font d un vert un peu bronzé , S:
l'abdomen elt d'un vert un peu cuivreux. Les jambes
antérieures font armées de trois dents Utéialeii.
Il fe trouve au Bréfil.
Du cabinet du roi.
II. Hanneton laineux.
Hijl. Nac. des Infeaes. Tom. VIL
H A N
17
Me'olomka fabius ianuta, capite tiioract'qus cu-
reis , elytris lutcis. F A B. Syjl. entom. pag ;?.
n°. 7. — Spic. inf. tom. I. pag. 57. «". lo.
Mar.t. inf tom. 1. pag. iC. n°. 14.
Mclo/onthu Lr.igera. Eut. ou liift. nui. des inf.
Hanneton. P/. ^fg. yj. a.b.
ScarabiuS hn'i^itui fcuteL'stus muricus fubcùs la-
nças , cxpiie thoraccque auraiis , elytris luteis.
Li N. iiyj}. nat. pag, J55. n° . 6-j.—Muf. Lad.
Vlrtt. pa^. II.
Si-arabiLS lanigerus, Drury. lllufi. cf inf. t. i,
tub U-fië *•
VOET. CoUopt. lab. 7. jig. j9.
Meloloniha lanigera, FuESL. CoUopt. pag. 14*
n'.e.
Melolontka lanigira. Herbst. CoUopt. lab. 16.
fis- 8-
Il refTcmble au Hanneton pondue. Les antennes
font tcllacées. Le chaperon eft arrondi. 1 a tête a
une hgnc tranfveifalj ; elle elt d'une coukur jaune-
verte , doré;. Le corcelet Se l'écullon font d'un
jaune-ver, doré, très - brillant. Les élyties lonc
jaunes & pointillées. Le dclî^us du corps elt vert
tiriilanr , & couvert d'un duvet long , ferré ^ grisâtre.
Lespaties font d'un jaune-vtrt brillant.
Il fe trouve à l'Amérique feptentrionale , à la
Nouvellc-Yorck , dans le Maryland.
12. Hanneton pondue.
Melolontha p:^nclata.
Melolonlka teflacea , elytris punCiis tribus fufcls
difiant.bus.lA^. Syft. ent. pag. jj. n". 8. — Spec.
inf. tom. X. p. 58. n?. il. — Mant. inf, tom. l.
p. 10. 1". !<;.
Melo/ontha punciata. Ent. ou hiJl. nat. des inf.
Hannejon. fi, l.fig. 6. a. b.
Scarabéius f\in£tîtus feu te Hat us muticus tefljceus ,
elyiris yuncia Iriius juifujcis ohfoUtis diftaniibus.
Lin. Syft. nat. pag. 557. n°. -j (. . — Muf Lud .
Vlr.pag. 15.
Gronov. Zeopk.pag. 458.
Scarabius punâdtus, Drury. lUuft. of. inf. t. l.
tab.i^.fig. 5.
■VoET. CoUopt. tab. Z.fig. 6j.
Meiolontha punciata, HiKESi:. Coleopt. tab.it,
fis- 6-
Les antennes font teflacées , & la maflc qui les
termine cit oblongue & triphylle. Le chaperon eft
arrondi. La tête ell lilie , teltacéc , avec un feu dç
•i8
H A'N
vc;t bron-zé autour dos •.•c'uy. Le corcelet cO lilTc ,
telbcé , 'luifant , avec ita poilk noii'&trc (k' ciiaqm;
côté. L'ccufTon çl\ encivur , S: nouâtre. Les clytrcs
font lifics , tcft.tcées , avec tiois points noirâtres fur
chaque, placés (ut une ligne longitudinale, vers le
bord exttrlcGr. Le ^i^fious du corps & les pattes
lont d'un vert bionzé , hlifant. Le i^ernum ert un
peu avancé. ■
Il fc trouve dans le Maryland , la Nouvelle-
yôfck'j'la Virginie, la Caroline ^ l'ifle Antigoa.'
. 2.5,' HÀNN.ETON cilié.
Melolontha ciliata.
Mclolomlia thor'acc capheque nlgris , elytris cjf-
i^'ieis , anunnis- heptaphytiis.
Melolontka ciliata. Her^st. Archiv. ^.p. 155.
ifi 19. tnb. ^i-fig. 6.
Melolonthi cHiata. HerBst. CoUopt. tab: xi.
* Il efl m\ peu plus grand que le Hanneton folft:!-
cial. Les aiiteiincs ibnt "'terminées par une nialîc
longue & heptaphylle. La tètè , le corcelet Z<. l'é-
culfon font noirs. Les élytres font d'un biun mar-
ron. Le dclloiis du corps cil: 'couvert de poils cen-
drés.
Il fe trouve aux Indes orientales.
14. HAMNETCW-lon-gicorno.
M.ELOLONTH A iongicorrtis.
Melolontha fupm glabra nij^ra , elytris fcrrugi-
neis , anccnnarum ciava. 'elo'rfgata. Fab. Mant.
ijif, tom, l. p. 10. n° . ly. ,
Il reffemblc ; pom- la forme & la grandeur, au
Hinnetou laineux. Le chaperon cil arrondi, entier,
glabre, noir. La n^alTe des antennes eft corripofée de
trois feuillets alongés ,. d'un hrua ferrugmeux. Le
corcelet eft glabre , noir, fans taches. Les élytres
fcnt ghibres , li'Ics , d'un brun ferrugineux. Le
4clious du corcelet & la poitrine foiit couverts
<3e_ poils fïuves. L'abdomen cil glabre.
Cet infcûe eft fciit-etre le même que le pré-
cédent.
]I fc trouve au cap de Bonnc-Efpéraucc.
i.%. Hanneton jaun.îtrc.
MtLOLONTH A lutca,
Melolontha palliée tcfiacea glabra , thoXace ely-
tr'/que Uvibus. Énc. ou kijl'. nat. des inf. Hanneton.-
Pl.l.fig.z.
Il eft de la grandeur du Hanneton poi^.élué. Les
antennes & routée corps font d'une couleur teftacée
;aunâtti;. Le chaperon ciï arrondi, La tête eft lille ,
H A N
& les y-iix font roir.îtres. L- corcelet eft fi:iciîie-t
poi'.tilié, & .l'une couleur moins ja.ni.'^.îv; que celle
des tlytres, L'vcuffon eft arrondi pcftérieurenieni:.
Les élytres font entièrement lidcs. L;s pifc; lent de
la couieiirdu corps ; les jambes antérieures ont trois
dents latérales, noirâtres.
II fe trouve
Du cabinet de M Paris.
x6. Hanneton variant.
M.ELOLONT11 A variur.s,
Melolontha teflacea, capite tibiis poflids tarlifqut
nigris. Eut. ou Ivft. nat. des inf Hanneton. PL 10.
fis- '2-5- "-b-
Il eft à-peu-près de la grandeur du Hanneton
ponélué. Les antennes font d un jaune bran, avec
le premier article & la iiiailé jaunâtres. Le ch.ipercn
eft arrondi. La tête eft noire. Le corcelet, l'écullon
& les élytres font d'un jaune tellacé , avec tous les
rebords noirâtres. Le dellous du corps Se les pattes
font d'un jaune teftacé, avec les jambes pcfténeures
&: tous les tarfes noirâtres.
La couleur d'un jaune teftacé de cet infecle , efl
quelquefois brune.
Il fe trouve au cap de Bonne- Efpérance.
Du cabinet de M. Gigot d'Orcy.
17. Hanneton alongo.
Melolontha eior.giita.
Melolontha glabra , fufco-teftacea , clypeo rof.in-,
data, thorics elytrifjue l^vibus. E'tt. oahifl.rKfC,
des inf. Hanneton. PI. ^. fig. 5 i.
Il eft un peu plus grand & plus alongé que le
Hanneton pâle. La mali'e qui termine les antenne.?
eft ovale & triphyllc. Le chaperon eft arrondi , peu
rebordé. Tout le corps eft glabre, & d'une couleur
brune telîacée , plus claire & plus luifantc en deiïus
qu'en-dcdous. L'écuffon eft triangulaire. Le coicekî
& le: élytres font entièrement hlTes.
Il fe trouve à Surinam.
Du cabinet de M. Renault,
28. Hanneton châtain.
Melolontha caftaiiea,
Melolontha corpore caftaneo Uvi nitlàijjlmo ,
elytris paltidioribus. Ent ou hift. nat. des inj.
Hanneton. PI. 10. fig- 124.
Il eft un peu plus petit que le Hanneton vulgaire.
Tout le corps eft lilTe , d'un brun marron , trus-
luifant. Les élytres font un peu plus claire-, que le
icfte du corpç. Le chaperon eft au'ondi. Les at^-
H A N
tcnnulc; antérieures font deux fois plus longues que
les polîc'iicuics.
Il fe trouve dans l'Amérique méridionale, à S'i-
rinam , & m'a été donné par M. Démarre,
iji. Hanneton fervide.
MELOLoKTHAfervida.
Mdolontha glahra. tefiacea , clypeo emarglnato.
I^B. Syfi.enr.pug. il. n'^.^.—Sfi-c. inf. corn. i.
p"g. 56. n^. j. — Manc. inf. tom. 1. i>ag. 19.
n". 6.
Mclolontha fcrvidn. Ent, ou hift-, nat. des inf.
Hanneton. PL i.fig. 109.
Il reflemble au Hanneton vulgaire ; mais il efl: un
peu plus pedt. Tout le corps eft d'une couleur
tïflacée , plus ou moins biur.e , avec la tère un peu
plus brune que le refle du corps. Tout le delTus du
corps & l'abdomen font glabres ; la poitrine Se le
delVous du corcclc: font couverts de poils roufsâtres.
Le chaperon eft légèiement échancré. Le corcelet
efl très- finement poinuUt. L'éculfon eft plus large
que long ; il eft arrondi poftériturement. Les élytres
font lifles , ttès-finemcnt poinullées.
Il fe trouve dans l'Amérique feptentriouale.
30. Hanneton vcbordé.
Melolontha reflcxa.
Mtlolornha gi'jbra tefiacea , cljpeo rcf.exo. Fab.
Spec. inf. tum. \. pag. 57. n^. 6. — Mant. inf.
tom. I. p. ly. n'^'. 6.
Milolontha refiexa. Ent. ou hifl. nat, des inf
Hanneton. P/. â,.fi^. 31.
Il relTemble , pour la forme S: la grandeur , au
Hanneton fcrvidc. Tout !e corps eft d'une couleur
brune-marron, lille & glabre cn-dellus, velu fous
le corcelet £c fui la poitnne. Le chaperon eft arrondi
& rebordé. La tête elt Iil'e. Le corcelet eft finement
pointillé. L'écuiïbn eft laige , prelirjue triangulaire ,
velu i fa bafe. Les élytres font liiïes , & finement
pomtillées. Les pattes ibnt brunes , & les cailles
font d'un brun rougeâtre.
Il fe trouve en Afrique ; il a été apporté du
Sénégal par M. Geoffroy fils.
}i. Hanneton hémorrhoïdal.
MtLOLONTHA hamorrhoidalis.
Mdolontha thorace viridi-éinco rufo marginato ^
tlytris nigncaatibus margimbus apiceque rujiS. Ent,
ou /lift. nat. des inf HaUSZTon. Pi. 10. fig. 110.
Il eft .de la grandeur du Hanneton fervide. Les
aniennes font brunes. Le chaperon eft arrondi. La
tète eft d'un vert bronzé , ave: les yeux pâles. Le
H A N
ip
corcelet eft d'un vert bronzé , avec les rebords
fauves. L'éculTon cil vert bronzé. Les tlyircs font
d'un noir bronzé , avec tous les bords t<. rcxiiéinitc
fauves. Le dclfous du corps eft brun , un peu velu.
Lél'cuilles font brunes j ks jambes & les tatfcs
font noirâtres.
Il fe trouve
Du cabinet de M. Raye.
jr. Hanneton broiH-é.
Melozont^a &r.ea.
Melolontka gUbra Anca , chdominis lateribaS
albis elytris acuminatis. FaB. Syft. ent. pag. 54.
n". 1 1. — Spec. inf. tom. 1 . pag. 3 8. n'. 14. — Mant,
inf. tom. l.pag. lo. n°,' 19.
Il relTcmble, pour la forme & la grandeur, au
Hanneton vert. Le deflus du corps eft d'une couleur
bionzée, luifante, fans taches ; ledelTouseft bronzé,
bleuâtre, avec les côtés de la poitrine &^de l'abdo-
men couverts de poils blancs. L'éculTon eft arrondi.
Les élytres font terminées. en pointe, à la luture.
Le fternum eft avancé , aigu. Les cuillcs ont une
rangée de points enfoncés.
11 fe trouve dans la No'avelle-Hol'ande,
55. Hanneton plébéien.
Melolonthj plebeia.
Melolontka nigra glabra , thorace elytris femori^
bufque teflaciis. Ent. ou hijl. nat. des inf Han.se-
ton. Pi. ^.fig. 97.
Il eft prcfque de la grandeur du Hanneton ponc-
tué. Les antennes font d'un brun ferrugineux. L.î
tcte eft noire. Se le chûp^ron eft très-ltgèremcnc
échancré. Le corcelet eft tcftacé , avec un pomc
noir de chaque côté. L'éculibu eft noir , & eu
cœur. Les élyttes font teftacées , & finement pom-
tillées. Le corps eft noirâtre. Les pattes font noiies ,
avec les cuilies tefïaeées.
11 fe trouve au Sénégal.
Du cabinet du roi.
54. Hanneton pf.le.
MiLOLO:^Ti{A pallida,
Me/olontha glabra teftacea , caplte elyirorumque
futura nigris. Fab, Syft. ent. pag, 55. n" . 19.—
Sp. mf. tom. I. pag. 59. n". 15. — Mant. inf,
tom, l.pag, ri. n". î j.
Melolontka pallida. Ent. ou hift, nat, des inf,
Hannston. Pi. <)'fig. 10;. a. b.
Melolontka fpinipes. Fuesl. Arthiv. l.pag, 13,'
n", 4, tab, ly.fig. 21.
C ,v
.o H A N
Mtiolanik.i yallida. Herbst. CoUopt. tj'j, ii.
]1 vp.'ic un peu pour la grandeur & pour les cou-
leurs. Les antennes font teftacées , prel'iiue brunes
Le c'iiaperôn cfl: arrondi , prefque échancré. La tête
clt brune , quelquefois d'un brun noir pofléricurc-
mer.c, & d'un brun clair antérieurement. Le corce-
lec eft lifle , luifant , tcftacé ou noirâtre. Les élytres
font ledacées , prefque Ihiées , avec la future & le
tour de l'ccullon d'un brun noirâtre. Le corps elt
tedacé cn-dellous. Les pattes font teflace'es ; les
jambes poftérieures ont deuxou trois lignes tianfvcr-
fales .élevées, un peu épineufes. Le, taries font bruns.
11 fe trouve au cap de Bonne -Efpcrance.
55. Hanneton dorfal.
M-EtOLOiiTHA dorfalis,
Melolontka glabra teflacea , cjpite t/iorjcis ely-
troiuiique dorj'o nigris. Fab. Syfi. enc. pag. jç,
n". 14. — Spcc.inf. tom. i. p. 58. «". l-j.-~M.unt.
iiif. tom, 1. p. 10. nP. 11.
Me/olonthadorfû/ts. HhKBiX. Cokopt. tab. îî.
Il reiTemble au Hanneton folfticial ; mais il efl
glabre , & un peu plus petit. La tétc cil noire. Le
corceict eft noir , avec les côtés teftacés , marqués
d'un point noir. Les élytres font tellacées , avec une
large raie fur la future, noire. Les pattes font
teltacées , avec les tarfes poflérieurs noirs.
Cet infe<fte n'eft peut - être qu'une variété du
précédent.
Il fe trouve à Tranqucbar.
}é. Hanneton unicolor.
M.cLOia'XTHA unlcolcr.
Mclolontha pallide nftacea imma:vldtJ , c'vpeo
rotundaio reficxo , elytris lubflriatis. Ent. ou kift.
rtat. des /i/ Hanniton. P/. 9 fig. 108.
Il cfl de la nrandeur du Hanneton folfticial. Tout
le corps cft d'une couleur tcfVacre pâle ; les tarfes
fenls font un peu obfcurs. Les antennes ont leur
mafTc alonaéc , tripliylle. Le chaperon cft arrondi ,
un peu avancé & rebordé. Le corcclet eft ttès-litre.
L'ccuiron eft triangulaire , prefque en cœur. Les
élytres ont des ftries ferrées , peu marquées. Les
jambes antérieures ont deux dents faillantcs , aiguës.
Il fc trouve au Sénégal.
bu cabinet du roi.
■p. Hanketon luride.
MsioLOirTtt A luri da .
■ Mtlolontha thomce rigro margint palUdo , elytris
g'ifeis nigro ptinifatis. Fab. Syfi. ent, fug. jj.
H A N
n°. \6, — S/-fc-. inf, tom. i, pa.;. ,'g, n" . ij.—
Manc. in], tom, l.pag. to. n^. i^.
Il rciTcmble aux précédens ; mats li eft p'iis petir<
La tête eii noire , & le chaperon eft prciq;ie entier.
Le corc elct eft noir , avec le bord Idu'rai pâle. Les
tlyttes font grifes , avec une taclie oblonguc vers le
bord extérieur de la bafe , deux points vers la future ,
& un autre à l'e-Xtrémité , noirs. Les patte» font
noiies.
Ilfe
58. Hanneton ttiftc.
MhLOLOSTHA trlftis.
Meloloitka tkoracc vU'ofj ohfcu.ro , elytris Uvi-
hiii teflaciis fcutello atbidu. Fab, Sp. inf. tom. \.
p. 39. n°. zi. — Mant. inf. tom. i, pag. 10. n°. 16.
Il relTemble au Hanneton teftacé. La lète&lecor-
celct font obfcurs, velus. L'écuîron eft arrondi^ cou-
vert d'un duvet blanchâtre. Les élytres font lilîcs ,
teftacées. Le delîbus du corps eft obfcur.
Il Ce trouve dans l'Amérique feptentrionale.
59. Hanneton quadripondlué.
Melolontha qaadripunclata.
Milo!o':ifi2 pallide teftjcca , titorjce maciilis
punil-fque duobus fufcis. Eut. ou hijl. nut. des inf.
Hanneton. P/. 10. fig. iij.
Il relTemblc au Hanneton de Frifch ; mais il eft-
un peu plus petit. L-S antenr.cs font d'un brun
fauve. Le corps eft d une couleur tcllaccc , pâle.
Le corcclet eft pointillé , plus pâle que les élytres,
& marqué de deux taches au mih"u , & d'un point
de chaj^ie côté , obfcurs. L'écullon ell arrondi pof-
téricuremcnt. Les élytres font ftriées.
il fe trouve en Efpagne.
Du cabinet de M. Gigot J'Orcy.
40. Hanneton ruficolle.
MSLOLOKTH A luficollis.
Mdolontha glabra punBata furuginea , elytris
ttflaceis. Fab. Spec. inj. tom. \ . pag. 39. «". 14.
— Mant. inf. tom. 1. pag. 11. n". 30.
Melolontha ruficollis. Ent. ou k:ft . nat. des inf.
Hanneton. P/. 9./^. m.
Il eft un peu plus petit que le Hanneton folfti-
cial. La tête eft ferrugincufe , avec deux lignes
tran(verfales , élevées. Le chaperon cft arrondi , un
peu rtbordé. Le corcclet eft (errugineiix & pointillé,
L'écudon cft arrondi. Les élytres font teftacées ,
pointillées. Le corps & les pattes font ferrugi-
neux.
H A N
I! varie; im peu pour les coii'eurs. Il a é-.é ciivrye
de irioiupcllicr pir M. Emullonnet a M. l!av:k«,
dune couleur uiiit'onue , uiU-ée , l;i nu livide.
Il le trouve fui la côte de Coromandcl.
41. Hanniton luCtujuc.
MELOr.ofiTUA ruflica,
Mao orih.i ricea , t'iy:;:s fcmurihufqUi- Ini-irc'S ,
■"/>VCc) otur.d.no Ent oj. k.-jt. rue. des ir.j. HaNNi- -
TOK. P/. %.fij. 8y.
11 rtilemble un peu au Hanrcton ferviJ';. Les
antennes font d'un biun ferrugiricux , un peu ve-
lues ; la malTe c]ui les termine ell oblonsue , com-
polecde trois feuillets. Le cluperon cil arrondi. La
tête a une ligne tranfvcrfal: , peu t^îevéc , peu mav-
quce. L'écuiron efl en cœur. les ciyties font lilfcs.
Tout le corps efl d'un brun fonce. Les ;:lytres & les
cailles font d'un brun plus clair.
11 fe trouve à la Guadeloupe, &: m'a ccé donne
par M. de Badier.
41. Hanneton de l'Arroche.
MtLOLOSTH J .'itrif/icis.
Melolontka oblonga villofa pallida , etynis ju-
lara apiceque nigris , clypeo rejîcxo, Fab. Mur.:,
inf. tom. I. /•. 19. n". I I,
Mdo'on'ha Acnflicis. Eue. ou kijl. nat. dis inf.
HanNuton.P/. 8./^. 95.
Il efl à-peu-piès de la grandeur du Hanneton
(olllici.il Le chaperon efl arrondi, un peu rebordé.
Tout le corps ell d'une couleur teflacée pâle. Les
élytrcs feules ont leur future & leur cxtréaiité noires.
Li tête & le corci;Iet font lilTcs. L'éculfon efl en
cœur. Le dellous du corps & les pattes font velu?.
Les pattes font de la couleur du corps ; mais les
tarfes font obfcurs.
Il fe trouve à la côte de Barbarie, fur une efplcc
d'Artoche, AiripUx kumilis , dont il dévore les
feuilles.
45. Hanneton onde.
MtLOLOSTHA undata.
Meloloncha fufco- lutefcens , clytris m,uulis fînuû-
tis n'igris. Ent. ou. hiji. nat. des inf. Hanneton.
PL lo.fig. 119.
Scarabs.us fpilophta'mus. VoET. CoUopt.pars 1.
pj^. 21. tab. 10. fig. ^\,
Melolontka fpiloph'.alma. H l r B s T. Co'.eopt.
pars |. pag, 165. tab. ij.fig. 4.
H A N 21
Il tft un peu pki'; grand que le Hanneton marqué.
Les yeux font cendres , avec cjuclîiues point-, nous.
Le chaperon efl arrondi. La cète cft obfcuic. Le
corcelct efi: lille , d'un jaune obfcur. Les clytrcs
font lilfes , d'un jaune brun , avec tiois petites
taclics l'jir.itres , irréguliètes , à la bafe , & une
autre f-.uiée, plus grande, commune, un peu au-delà
du milieu. Le deiibus du corps & les pattes l'ont
ob leurs.
Il fe trouve à Surinam.
44. Hanneton piciptde.
MuLOLOSTllA pulpes,
Mdolantha picea , thoracls margirte rufo ; elytrh
Jlavcfcentibus fafciis duabus undjtis n'gris. Ent. ou
i'ijl nat. des inf.HhUHLTot^.PL lo.fig. izi.
Il eft de la grandeur du Hanneton fervide. Les
antennes font brunes. Le chaperon efl arrondi. La
tète efl noirâtre. Le corcelci efl lifle , noirâtre,
avec une petite ligne au milieu ic les bords latérauîc
fauves. L'ccuiïbn ell noirâtre. Les clytrcs font d un
jaune fauve, avec une bande à la bafc , & une
autre un peu au-delà du milieu, noires, tn s-
ondi'e?. Le delTous du corps & les pattes fout d'ui»
brun noir.
Il fe trouve
Du cabinet de M. Raye.
45. Hanneton marqué.
MzLOLO}jTHA fignata.
^lelolonthaglabra pallida , thorace linels duabus ,
elyiris maculis tribus nigris. Fa:'.. Spec. inf. tom. i.
pag. 59. n". 2f. Mjrit.inf. tom. i. pag. il.
n°. 51.
Mtlolontha fignata. Ent. ou hift. nat, des inf.
Hanneton. F/. 4. /é'- 53- û'/g'- 36. ^i.^.
Scarabius n\gxocQ^h!i\\ii futellatus rufo-iividus ^
capite rufo pofcice nigro , corporc oblongo fub.iii
fuf.o. Dec. Mém. inf. tom. 4. pag. 511. n'''. 14,
P'- '9- fié- *•
Melolontka difcolor. HeRbst. Colcopt. tab. ij.
k- 9-
■VoET. Coleopt. r.db. 9. fig 77.
Il ell de la grandeur du Hanneton rufîcolle. Les
antennes font piles. Le chaperon ell arrondi. La
tète eft d'un brun p.âle antérieurement, & noire
poUéiieurement. Le corcclet efi lilTe , luifant , tef-
tacé , pâle , avec deux raics longitudinales, noires ,
qui ne vont pas jufqu'aux bords. L'éculî'on ell tcf-
tacé pâ'e & triangu'aire. Les élytres font fijiemcnt
pointillces , teflacées pâles , avec deux ou trois
points noirs , oblongs 3 elles font quelquefois fans
22 H A N
taches. Le de/Tous d,i rorps & les pattes font teftacés.
L'abdomen & les tjrfes fon: noir;.
11 Ce trouve à Saint-Domiiij^ue , à la Jamaïque,
aux Antilles , à Caycnne , à Surinam.
46. Hanneton immaculé.
MsLOLONTHA immaculata.
Melolontha teflacea th.orace elytrifque immacula ■
lis, cjplte bafi fufco. Ent. ou hi(l. n-it. des inf.
Hanniton. pi. s.fig. 9j.
VOET. Coleopt. tab. 9, fig. -j%.
Il relTemble beaucoup au Hanneton marqué ,
mais le orcclet , les tlyrres , l'abdomen & les tarfes
font tcfla.és , ("ans tache';. Le chaperon eft arrondi,
la tcte eft tcftac 'e amirieuren-ient , & noirâtre
poftnieurcment L éculion eft triangulaire. Les pattes
■& tout le dcllaus du corps font reliacés.
Il fe trouve dans rAméricjue méridionale , à la
Cuadcluupc.
47. Hanneton vert.
Melolonth .i virijis,
Melolontha glabra fuprà viridis , fubtus av.rea.
TAB.SyJl. erti.pag. 34. ,-2°. 10. — Spec. inf. Com. 1.
p. 38. n". 13. — M.inc. inf.iom. l. pag. ic. n" . 18.
Melolontha viridis, Ent. ou hifl. nat. des inf.
Hanneton. VI 3,.fig. 11.
fis
Melolontha blcolor. Herbst. Coleopt. tab. i6.
Il eft ordinairement un peu plus grand que le
Hanneton laineux. Les antennes lont un peu fcrru-
gineufes. Le chaperon elt arrondi. Tout le delTus
du corps eft glabre , lillc , verr ^ hiifant. L'écullon
çft petit & arrondi portéiieuremcnt. Les élytrcs (ont
un peu plus courtes que l'abdomen. Le dellbus du
corps & les pattes font d'un vert doré brillant. Le
fteruum n'eft point avancé.
11 fe trouve au cap de Bonne-Efpérance , fuivant
M. fabricius.
Du cabinet de M. Gigot d Orcy , qui l'a re<ju de
TAmérique fcptentrionale.
48. Canneton de L:e.
M'ELOLONTHA Leei.
Melolontha viridi-iiiaurata , thorace aura mccu-
kto , elytris vittis duabus aure'S. Ent. ou hifl. nut,
des inf. Hanneton. P/. 8. /g. 87.
Il refTemble au Hanneton de la Vigne ; mais il eft
un peu plus grand. Le chaperon eft arrondi. La tête
eft d'une belle couleur verte , avec une tache d'un
vert doré au milieu. Le corcclct eft vert brillant.
H A N
avec deux taches Jor'es. L'éculTon eft vert bku.îrrc.
Les élytrcs ont ahemativement de larges raies lon-
gitudinales, dorées, vertes, & d'un bleu vert. La
luti^rc c(^ d'un vert bleuâtre. Le deifous du corps cC
les pattes (ont d'un > trt bleuâtre brillant.
Cet infeéîe a é:c décrit & nommé par M. Su^ede-
riis, M-Lolontha Ltei , en l'honneur de M. Lee,
célèbre botaniftc Anglois 5 mais nous ignorons s'il
a été publié.
Il fe trouve
Du cabinet de M. Lee,
49. Hanneton bicolor;
MrLOLONTH.i bicolor.
Melolontha glahra fapra \'iridis , fuhtiis teflacea ,
pedibus apice aureis. Fab. Syft. ent. pag. 54. «". I 5.
— Spec. inf, tom. i. pag, j8. n«. 16, — Mant. inf,
tom. I. p. 10. n". 18.
Melolontha bicolor. Ent. ou hifl. nat. des inf.
Hanneton. PI. y.fig. 86. &- pi. '■j.fig. 86. b.
Il relTemble au Hanneton de la "Vigne ; mais il eft
un peu plus grand. Le chaperon eft arrondi. La
tète clt verdLt c , & les antennes font teftacées. Le
corcelet & les élytrcs fcnt lilics , d'un vert foncé ,
un peu bronzé. L'éculfon eft arrondi. Le delfous du
corps eft d'une couleur teftacée , un peu brcnzée.
Les cuilTes font pâles , & les jambes £: les tarfcs
font cuivreux , brillans.
On trouve une variété de cet infeéle , venant
de l'ille Bourbon , parfaitement femblable ; mais
le delTus du corps eft d'un vert brillant , & le
dcffous eft cuivreux &irès-biillant. Elle a quelquefois
l'extrémité des élytrcs fauve.
Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
M. Fabricius cite Viiét , ( PJ. 8. fig. 66. ) L'in-
fcéte de cet auteur eft bien différent de celui-ci.
jo. HANNtTON futural.
MiLotosTUA jutur.}lis.
Melolontha viridis elytrorum futwa favefcente^
Fab. Syft. ent, p. 54. n°. i 1. — Sp.inf.t. i.
p. 38. n°. 15. — Mant. inf tom. l. pag. io.n°. 20.
Me'olontha futuralis. Ent. ou hifl. nat. des inf.
Hanneton. PI. y.fig. Sj.
Il relTemble au Hanneton laineux ; mais il eft un
peu plus petit. Les antennes font teftacées. Lu tête
eft verte , avec le chaperon arrondi , prefquc t'chan-
cré , & les bords un peu élevés. Le corcelet clt
pointillé , vert , avec les bords un peu jaun.^t:cs ; il
eft un peu avancé vers l'éculTon. Celui-ci eil pait ,
vert & triangulaire. Les élyrrcs l'ont vertes , .«c iV.cs
ont des fltits trcs-peu marquées j la futuie cil a'ua
îî A N
ja'.ine doré. Se !c5 bo:ds extciiears font un peu
jaunes. L- corps en dciTous cil couveit d: p^ils
blanchâtres. La poiaiiic cfl. d'un ver: pâle , S: l'ab-
domen cft d un vert clair. Les pattes font vertes ,
avec les tarfes d'un bran clair. Le Ikrnum cft
avancé , & pointu.
II fc trouve dans la Nouvclle-HolUnJe.
ji. Hanneton douteux.
Mllolostu.' da'-id.
Mclolontha nigru , fubtus plcca , dyrns pun!îu:is
fuhflrLt'is. £nr. ou lujl. nue. des inj. Hanneton.
PL i.fis-^o. a. b.
Il cit de la grandeur du H.inneton rebordé. Tout
le corps ell d'un noir luilant , un re.i brun en-delU;s ,
& d'un noir plus brun S: plus loiljiv. cn-dc-rnis. Les
antennes (ont brunes. Le chaperon cil arroiun , lé-
i^èremeiit rtbordé. La iè:e & le corcelct li ne lifTes
& pointillés. L'écuilon eft .il^e 6c trianguUiirc. Les
tlytres font pointilL;': ; c;!cs 0!i: chacun^- huit
ftries pe;i raArcjn-jes , formées par des points en-
foncés, & diftribuJes par paires. Les pattes font de
la cou cur du corps ; les jambes antérieures ont
trois pcti:es dents latérales.
Cet infeélc relTemble un peu aux Scarabés de la
première divilïon , quoiqu'il appartienne évidem-
ment à ie genre.
Il fe trouve à Cayennc , fur les aibres ^ fur les
£curs.
51. Hanneton anguleux.
/driOiO-NTH.-f angi.ldta.
Melolontka viridi-Anea , e'ytris tneis punclath ,
thorace utritique [uhangaUto. Enc. ou hijî. nue. des
inf. Hanneton. PL j. fig. \6.
Il eft de la grandeur du Hanneton , pâle. Les
antennes font noirâtres. Le chaperon eft arrondi.
La tète , le corcelet & l'écuiTon font lilTes , &: d'un
^ert bronzé luilant. Les élytres font pointiiiées ,
cLivrctifes , brillante'. Le delfous du corps & les
partes font d'un vert bronzé luifant. '
1 fe trouve
Du cabinet de M. Banks,
53. Hanneton hirticollc,
Melolohth.4 fiirticoUis.
Melolontka k'irta nigrj , elytris punSatis gtaoris
rujhs. Fab. Mant. inf. tom. i.fcig. il. n°. 18.
Il eft de la grandeut da Hanneton teftacé. Le
chaperon eft arrondi , reie^é , noir. La tète, le
corcelet , 1 abdomen S^ les pattes font noirs , poin-
tillés, couverts de poils cendrés. L'éculTpn eft tioir. i
H A N 25
Les élytres font gla'orcs, ro'ntiUécs , fauves, fans
tadics.
Il fe trouve en Afri'jue.
54. Hanneton bimaculé.
Melolontua bimaculata.
Melolantha oblonga glabra te(li:cca , tho'cc( utrin-
qitc macula abdomineque jlavis. Fa B. Muiu. inf.
tom. \. p. 19. n°. 10.
Me'olontha bimaculata. Eut. ou hift. nat. des
inf. Hannïton. PL ^.fg. 4^.
Melo'vritka Limaculaïa. Hirest. Coleop:. tab. î 5 .
h- '0.
Il eft un peu plus grand que le Hanneton folfti-
cral. Les antenne<. îont tCK.iTtc;. Le ch.'reron cft
échancté. La t.te eft ccfta.-éo. Le corcjlct t !t o'blcur ,
avec une tache j.uine , allez grande, de chaque
côté. LéciilTon eft teilacé , en ca-ur. Les tlytres
l'ont teftacées , trés-légercinent ftriées. Le deffous
du corps & les pattes font teftacés. L'abdomen cft-
jaune.
Il fe
ve a la Chine.
j;. Hanneton d'Orcy.
Melolonth.i Dorcyi.
NJelolonika thorace elytrifque luleo-tefiaceis liiu'.s
nigris , corpore brunncu Lniis jlavis. Er.t. ou liifi.
nat. des inf Hanneton. PL 4. fig. 41.
Il eft à-peu-près de la grandeur du Hanneton de
la Vigne. Les antennes font teftacées. Le chaperon
eft échancré. La tête efi: coire, & marqyée d'une
ligne longitudinale, jaur.ârte. Le corcelet eft jau-
nâtre , & marqué de quatre lignes long!tudin.iles ,
courtes, noires, & d'un point noir de chaauc
côté. L'écuifon eft triangulaire , jaunâtre , bordé
de noir. Les élytres font hlies , jaunâtres, avec I3
future K deux ou trois lignes longitudinales,
courtes , noires. Le dclTous du corps eft d'un brun
plus ou moins clair, avec quelques raies courtes
jaunes.
Cet infecte a été nommé, par M. Swederus,
?>Ulolonika Dorcyi, en l'honneur de M. Gif'ot
d'Orcy ; mais nous ignorons s'il a été décrit' ac
publié.
Il fe trouve à Saint-Domingue.
Du cabinet de M. Gigot d'Orcy,
56. Hanneton de la 'Vigne.
MrLOLONTHJ Vitis.
Meloiontka viridis , thoracit latiribusjl.:vis. Tas.
Syft ent.pag. ^7. n°. i6.—Sfei . mf lom. i. p. 41,
«■".34. — Mant. inf tom. l.pa^. n. no, ^1,
24:
H A N
Melolontha Viiis. Ent. ou h.ft. nac. des inf.
Hanneton. P/. i.;%. i '. a. b. c
Scarabius dui-ius. scop. Ent. carn. n° . 4.
Voit. Coteopt. tab. t. fig. 56. 57.
Sl'lz. Hift. inf. tab. \.fig. 'l.
M^'l"'onihu Vais. PetagN. Inf, Calak. pag. $.
n° ,9.
MtUor.tka Vais. HraBST. CoUopt. tab. 15.
f^S- 'o-
11 varie un peu po'jr la grandeur. Son corps eft
ova!e , vert liiiiant tn-delius , bronzé c .-dclTcus.
Les: antennes l.-nc bronzées noirâtres. Le thapcron
eft arrondi , & un peu rebordé. La tcte eft lilic ; on
y vo:t une lij;ne traiifverfale , à peine marquée.
Le corcelet eft pointillé, fans taches; il a f- avcni
Jes bords '.itéraux un peu jaines. L'éculfon eti: en
cœur. Les cl) très ont des ihies à peine mai^iiéc.
Les patres font bronzées , pubefccntcs. La poitinc
& le dtilousdu coicelet font pubefccns. Les ély très
font tjucltjiicfo.s d'un vert teltacé.
11 fe trouve dans pref-jne toute l'Europe &r en
Améti^ue, fur la Vigne, dont il ronge CSc détruit
les fcuiHcs.
57. Hanneton de Frilch.
MELOLonrHA Frifckli,
Melolontha nigro-tnea , elytris teflaceis. F a b.
Syft.ent. pig. 57. n". ij..— 6>. inftom. i.p.j^l.
n". 55. — Mant. inj. tom. i.pag. 11. n". 40.
Mehlomha Frifchii. Ent. ou hift. nat. des inf.
Hanneton.?/. 4./^. ly a.i). c.d.
Scarabius i'neus fcutelUtus viridis nitidus , e/y-
tris fulcatis, Dég. hlém. tom, ^,pat. 177. n^ . li.
Scarahaus Juiiiftu Vitis. Frjsch. Inf. 4. p. 15.
tab. 14.
WotT. Co/eopt. lab. y.fig. s^.&fig. j8.
Melolontha Frifchii. Vi^9.^%r. Cokopt. tab. ic.
fii 8-
Il reiïemble entièrement au Hanneton de la Vi-
.gtle , dont il n'elt pcut-êtr.- cju'une variété, les an-
tennes font noiv.itres. Le chaperon eft arrondi ,
légèrement rebordé. La tête & le corcelet font
poi tillés , cuivreux , fans taches. L'éculfon eft
cuivreux , en caur , un peu plus lafire & plus
court (]ue celui du Hanneton de la Vigne. Les
^lytres lonr légèrement f>ri -es , ttllactcs , avec un
reflet ver<!âtte Le d^ifuys jj^ ^^j-pj ^ \^^ pattes
font d'un nuir bio. zé.
T' ù Monvp dans pf.Ç(]u<: toute l'Europe , fur Je
Saule, k Rofier, les Buillons.
H AN
j8. Hanneton fémoral.
MELOLonTHAfemoralis,
Melolontha nlgra , antcnais femor'.f'ufqiie rufis ,
elytris lineis trious élevai s. Eut. cu. h:ft. nat. des
inj. HaNIs'ETGN. PL. 9 fig. Mo.
Il eft plus pet't que le Hanneton folfticial. Le
corps cil noir. Les antennes font tougeâtrts ; la
malîe qui les termine elt oblongue , & compofée de
trois femliets. Le chapemn eiî arronli. Le coicelcc
cil liife. L Tullon elt triangulaire. Les tlytrcs fonc
d'un noir un peu brun \ cl'es ont chacune deux ou
trois ligne; longitudinales ^ pcuécv'es. Les cu.lTts
de toutes les pattes , & les j.imbes intermédiaires ,
font !Oiigeâ:tcs.
11 fc trouve aux I-ides orienMies.
Du cabinrt de M. Gigot d 0;cj-.
59. Hxnn'ton bleuâtre.
MfLOLoïiriiA caruUa.
Mtlo oniku obîor.ga glabra nigro-carulea ^ clypeo^
rotundto, elaris juhftnatis. Ent. ou. h.ft. n..t.des
tnj. Hanneton. P/. 3./^. 107.
Il relTemble un peu . pour la forme & la gran-
deur, au Hanneton de Fnùh. Les antennes font
fcrrugineules , avec la malle noire, ovale, tri-
phyllc. Le chaperon eft arrondi. La tête U le corcelc:
font pointillés. L'éculTon ef: en cœur. L.s élytrcs
font prefque ftriées. Tout le corps eft d'un bleu
noirâtre , luifant , glabre en-dellus , a peine pubef-
ceiit fur la poitrine. Les pattes font de la couleur da
corps.
Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
Du cabinet de M. Gigot d'Orcy.
60. Hanneton foyeux.
Melolosth A holofericej.
Melolontha fuprli virid'S kolofericea , fuhtus cu~
prea , elytris lineis ele\ui:s qu^ituor. Fab. Mant.
inf. tom. i . pag. i 1 . n» . 33.
Il reffemble beaucoup , pour la forme & la gran-
deur , au Hanneton de Fnfch. Tout le dellus du
corps tft d'un vcit foyeux i le délions ell cui-
vreux.
Il fe trouve dans la RulTie méridionale.
61. Hanneton têre-bleue.
Melolostha ctruleoctphaU.
Melolontha nigra , CTr-:te ikor.:- eque rtru'eis ,
elytris CiftacJs. Lnt. ou/iift. nut.dtt inf.ilKtiHI.Toyu
l'^.6.ftsi9> ^
H A N
Il rilTcmble beaucoup au Hanneton de la Vij^nc.
Les antennes font noires ; le chaperon cft un peu
ëchancré & rebordé. La tète, fe corcelet & l'é-
cullbn font d'un bleu foncé. Les élytres font liH'cs &
tefbcécs. Le Jclfous du corps S: les pattes ionc noiis.
Il fe trouve
Du cabinet Je M. Banks.
Cz. Hanneton biponelué.
M^LOLOSTHA bipuncldta,
Melolor.tha capitechoracequevindi-dTieis glabris,
tlytrls tiflacùs , ahdominis apice purMis c'uohus
albls. Ent.ou hij}. nu:, des inf. Hanneton. P/. 6.
h- ^9.
Trichius bipunftatus capite thoraceque viriai-
sneis glahris , elyirh tejiacc's abdtminis ulumo
ftgrr.er.to proinintr.ie hipun^aco. Fab. Manc ir.J,
tom. I. pag. ij. n". 4.
IlrefTemble, pour la forme & la grandeur, au
Hanneton de la Vigne. Le chaperon cft airondi,
prcf..^ue éch.rncré. La tête , le corcelet & i'écuflon
l'ont d'une couleur bronzée , verdâtrc. Les élytres
font lifles , teftacées , un peu plus courtes que l'ab-
domen. Tout le corps en-dellbus , & les pattes ,
font noirs , un pea pubefccns. L'abdomen a -fe
bord des anneaux blancl:â:re , Si' une tache oblon-
guc, blanche, de chaque côté, fùrince par des poils
couits.
H A N
^5
Il fe trouve.
éj. Hanneton maure.
M.ELOLOKTHA maura.
Melolontka vir-di-ciruUa , 'capite tnucrone hre-
Vijjlmo incumbente , abdomine lefiijceo. Enc, ou
hijL nat. des inf. Hanneton. ¥L. i.^g. 90. u. b.
Scarabius maurus fcatellatus , thorace inermi
capite mucronibui ir.bus , corpore violacio abdo-
min-e tejldceo. LiN. S\/l . nul. pag. 548. n". 50.
Scarabius luauruî. Fab. Syjl, ent.p. 1$. n". 41).
•^Sp. inf. tom. I. pag. 1 6. n". 61. — Mant. inj.
tom. I. pag. 9. n". b'6.
Melolontka Cardui gLb'a viridi-snea a'-domine
ritfo ciicreo viUofo. Fab. Mant. inf. tom, l. p. U,
n". 41.
Il relTemble au Hanneton brun ; mais il eft un
pea plus grand. Tout le Hcllus du corps ei\ d'une
couleur verte, plus ou moins bleue. Les antennes
font tcftacées. Le devant de la tête efl comme
coupi , fie on voit de chai]ue côté du chaperon une
petite dent peu avancée. La partie fupérieure eft
munie d'une corne très-tourte , avancée. Le cor-
celet efl convexe. L'éculTon ell très petit, & arrondi
poflcrieiirement. Les élytres font poinullées, &
Hijl. Nat.Infeiîes. Tom. VU.
ont des lignes longitudinales , peu e'Ievéei , peu
apparentes. L'abdomen cft d un ronge plus ou moms
p.îlc. Les pattes font d'im vert bieuâttc , &: les
cuilles poftciieures font rcnfltcs.
Le Scarab&iis maurus de Linné 5: de M. Fabri-
cius , elt le même inlefte que le Mclolontha Cardui
llfett
lAfr.qi
la côte de Barbarie.
64. Hanneton glacial.
Melolonth A glucialis,
Melolontka glahra picea , antennis pcdibufque
teflaceis. Fab. 6yft. ent.p. ^ç. n", 15. — Sp. inf.
tom. I. pag. j8. r.". lij. — Ma.it. inf. c, l.pag. 10.
n". 1^.
Mclolontha glacia'is. Ent. ou hifi. nat. des inf.
Hanneton. Fl. 6.fif. 61.
Le corps de cet infeéle ell alon gé , & d'une cou-
leur brune, un peu bronzée. Les antennes 5c les
pattes font brunes. Le chaperon cft aricndi , & la
lèvre fupérieure ell échancrée. L'écufion d\ triani
gulairc. Les élytres fout lilTes.
11 fe trouve à la Terre de Feu.
tj. Hanneton tcftacc. '
MELOLo:,T«Atej}acej.
Melolontka glabra teftacea capite obfcuriore , elj:
tris ftriatis. Fab. Syfl. cnt. pag. ?). n". 18. — Sp.
inf. tom. I. pag. 59, n". 21. — Ma-nt. inf tom. i.
p. 20. n''. 17.
Melolontka teftacea. Ent. ou hift. nat. des inf.
Hanneton. PL 'j.fig- 49.
H rclTemblc au Hanneton glacial ; mais il efl: une
fois plus petit. Le corps elt un peu oblong. Le cha-
peron éfl: arrondi, & la lévie fupéiieure eit échan-
crée. La tête ell: obfcure. Le corcelet eft \\{[e 5c
tellacé. L'écullon e(t triangulaire. Les élytres font
tcftacées , (.-rcrque brunes ci: Ihiées. Le corps en-
delious & les pattes font tellacés , pâles j toutes les
jambes font un peu épineufes.
Il fe trouve à la Terre d» Feu.
C6. Hanneton Itrié.
Melolontha ftriatj.
Mclolontha glabra £nea , elytris flriatis , futura
lineifue quatuor cupreis. Fab. Sy/l. enc. pag. 55.
n". 17. — Sp. inf tom. 1. pag. 55. n°. 10. —
Mant. inf tom. I . p. 10. n". ly.
Melolonthaftriata. Ent. ou hiJl. nat. des inf
Hanneton. jP/. 6.fig. 65.
Il eft un peu plus petit , & d'une figure un peu
plus alo.ngée «î^ue le Hanceton de la Vigne. Les anr
2dr H A N
tcnnc<; font noivcs. La tctc cft verte, Iiiilante, avec
le chaperon arrondi. Le corcelet eft vert , luifant,
avec quelques petifî enfoncemens. L'écullon cli vert
& triangulaire. Les élytrcs font ftriées ; elles lont
vertes , avec la futures quatre lignes longitudinales
fur chaque, d'un rouge cuivreux. Les pattes & le
fiiirous du corps font d'un noir luifant , un peu
verd.itrc.
il le trouve à la Terre de Feu.
f'-j. Hanneton globuleux.
Melolontiia globdtor.
Mt-lolonthd ni^'-a punBata ; clypco rotundato n-
fcxo: cjpiu Hngu eUvata. Eni. ou hift. nat. des (
inj, LLiNXETON. Pi. 6. fg. 60.
Scirabius globator fcutc/latus muticus , thorace
elynifque objcure nigris punBatis. Fab. Spec. inf.
tom. I. pdg. ^Q.Ti° . io.^—Mant. inf, tom. i.p. 10.
Il cft un peu plus grand que le Hanneton brun.
Les antennes (ont roulsâtres, & terminées par une
malle alongée , compofée de trois lames ou feuil-
lets. Le chaperon clt arrondi , prefque échancré ,
avec le bord relevé. La Icvre fuptrieure eft échan-
cice & ciliée. La tête «a une ligne tranfvcrlale ,
élevée. Le corcelec cil convexe & pointillé. Les
élytres font convexes Se pointillées. L'éculTon eft
triangulaire. Tout le defius du corps eft d'un noir
trun , peu luifant; le deffous eft d'un noir brun ,
"luifant, avec quelques poils roufsitres.
Les antennes, la lèvre fupérieure , les mandibules ,
îes tarfes tout annonce que cet infede eft un Han-
neton , Si non pas un Scarabé.
Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
6S. Hanneton rauque.
McLOLONTHA rauca.
Melolontha clypeo rejtexo , tkorace elytrifque
punclutis nigro-&neis. Fab. Spec. inf. tom. I. p. 41.
7i". 37. — Munt. inf. tom. ï.pag. ri, n°. 46.
Me'lo.'ontha rauca. En:, ou hift. nat. des inf.
Hanniton.P/, C.fig.Gi.
Il cft plus petit que le Hanneton de la Vigne. La
têts eft bronzée , poihtillée, avec le chaperon arron-
di , rebordé. Le corceict eft pointillé & bronzé.
L'écullon eft triangulaire , prefque arrondi pofté-
rieurement. Les élytres font bronzées , pointillées ,
avec deux petites lignes élevées, peu marquées , fur
chaque. Le corps cn-dcflous , & les pattes , font
d'un noir bronzé.
II fe trouve fur la côte de Coromaudel,
61). Hanneton tête-rouge.
!ihi-0iO2iXH.i crythrocephaU,
H A N
Melolontha glabra pallida , capite rufo haj! ni-
gro. Fab. Sp. inf, tom, i. p. 40. n" . 28. — Munt.
inf tom. l. pag. 11. n°. ^-i.
Melolontha erytrhocephda. Ent, ou hifl. nat. des
inj. Hanneton. PL -j.fig. 80.
Il cft un peu plus petit que le Hanneton brun.
Tout le corps eft d'une' couleur jaune pâle , (ans
tache; la tête feule eft rougeâtre antérieurement,
&: brune pofterieurement. Le chaperon eft arrondi ;
les yeux font noirs. Le corceict & les élyties font
lilles , pointillés ; on appcrçoit deux ou trois lignes
longitudinales , peu marquées , fur chaque élytre.
L'écuflon eft arrondi pofterieurement. Les pattes
font de la couleur du corps.
Il fe trouve fur la côte de Coromandel,
70. Hanneton tête-noire.
AliLoi.oNTn.-i melanocephala,
Melolontha glabra rufcfcens , capite nrgra , ely-
tris palliais. Fab. Syjl. ent. pag. 56. «". 11. —
Spec. inf. tom. i. pag. 40. ;z°. 17. — Muni. inf.
tom. i. pag. 11. n" . 33.
Melolontha melanocephala. Ent. ou h'f. nat. des
inf. Hanneton. PI. y.fig. 83.
"VoET. Coleopt, tab. ç),fig. So.
Melolontha melanocephala. HeRbst. Coleopt,
tab. H.fig. 6.
Il rejlcmble au Hanneton marqué ; mais il eft
un peu plus petit. Le chaperon eft arrondi. La tète
ell noire , luilante. Les yeux lont noirs , avec un
cercle blanc autour. Le corceict eft lilfe , ferrugi-
neux , luifant. L'éculTon eft triangulaire Se ferrugi-
neux. Les élytres font teftacées , prefque jaunes. Le
corps eft ferrugineux brun , luifant. Les pattes font
ferrugineufes. Les jambes font légèrement épi-
ncufcs.
Il fe trouve au Bicdl , à Cayenne , à Surinam.
71. Hanneton obfcur.
Mblolonth I obfuia.
Melolontha obfur'c picea immaculata , pil s bre-
vijjimis obJi.uris aîbts. Fab. Spec. inj. tom. I. p. 40.
n». 19. — Mant.inf tom. i. p. 11. n". 35.
Melolontha obfcura. EriJ. ou hift. nat. des inf.
Hanneton. PI. G.fig. 64.
Il eft un peu plus petit que le Hanneton marqué.
Tout le corps eft d'une couleur brune , fans ta-
ches ; mais tout couvert de poils courts , droits ,
ferrés , cendrés. Le chaperon eft arrondi. Les yeux
lont noirs , un peu faillans Se arrondis. L'éculfon
eft triangul.iire. Les élytres font pointillées, & on
spper^oit une très-petite élévation , vers le milieu^
H A N
de cliaque côté de la futuie. Les [lattes font Je la
couleur du corps.
Il fe trouve dans l'Afrique équinoxiale,
■yi. Hanneton roux.
Melolontha Tuf a,
Melo!on:ha glahra rufefccns , elytris teflaceis ,
clypco quinq-.iedcntato. F au. Syfl. ent. pig. ^6.
n". 1?.. — Spec. inf. tom. T. pag. 40. n°. 50. —
Mant. inf. tom. 1. p. 11. n". J tf.
Mdolontha rifj. Ei!. ou li'ift. nat. da inf
Hanneton. PL -/.fig- 79-
Il reircHible au Hanneton brun. La tête cil rou-
geâtre , avec le ciiapcron un peu relevé, & rnuiii
de cinq petites der.ielurcs. Le corcelet cil: liife &
tefi-acé. L'écuifon eft triangulaire. Les élytrcs font
lilfcs , finement pointillées , d'un jaune teftact. Le
corps & les patres font tcftacés , & couverts de
poils cendrés , aflez longs.
Il (e trouve au cap de Boune-Efpcrance,
75. Hanneton brun.
Melolontha brunnea.
H A N
^■1
nn peu reboidé. L'ccaHon el> trlar>q;u'a:re. Les
élytres font lhiv.\s. Les pattes fout ulltz lone^ucs ,
& déliées.
Il fe trouve dans prefque toute l'Europe , fur les
plantes & les arbres , dont il dévore ks feuilles.
74. HAf
J^i£ioi-t
;ETOii ferrugineux.
M do l ont h il rufa , tho
lis. .1- A B. Spec. inf. loi
Mant, iâj. tom. i. pu^.
HA^
iuntha ferruoinea, Ent.
iQK.F'/.-.fis. Zl.
lytrifqtu vagc puncta-
pnU. 41. n". jb.—
/:rj}, nat. des inf.
Melolontha glabra teftacea , elytris (Iriatis ., tho-
race utrinquc punBo notato, Fab. Syft. ent. p. ;6.
n". to. S"ec.inf. tom. 1. pac'. 59. n". i6. —
Ma-it. inf. tom. i. pag. 11. n". 31.
Mehlontka brunnea. Ent. ou hijl. nat. des inf.
Hanneton. PL ^.fig. 38.
Scarab-AUS hiaTWiCVL^fcutellatus muticus teflaceus ,
elytris flriatis , thorace utrinquc punBo notato.
Lin. Syft. nat. p. ^(C. n'"'. 71. — Faun. fuec. n° 596.
Scarabius fuivus j Oîulis nigis , thorace glahro.
Geoeî. Inf tom. i.pag. S^.n^. 11.
Scarabius fulvus fcutellatus favo - riifus oculis
nigrii , thorace pur.clis binis rjgris , pedibus lon-
gijfimis. DtG. Mém. inf. tom. 4. pag. 177. /i". 15.
'pi. ro.fi g. 17-
VoET. Coleopt. tab. ~.fig. y,. .^4.
Melolontha brunnea. \\\.T^l,iT . Co.'eopt. tab, 1^.
fg-i-
Scaraiiius pellucidus, Sviz. Hifl. inf. tab. i.fig. 9.
Scarabeut brunneus. Schrank. Enum inf.
euji. n°.. 2 r .
FOURC. Ent. par. pars, l.vag. \o.no. 21,
Tout le corps de cet iiifcélc efl d'une couleur
tcflacée brune; la tète feule cfl quelquefois noi-
râtre porté; leuremcnt. La malle des antennes eft
longue & triphylle. Le corcelet a un point noir de
chaque côté. Le chaperon eft légèrement écha"ncré ,
Il rcffenible beaucoup au précédent pour la forme
du coips ; mais il eft prefque une fois plus petit j &
il eft entièrement d'une couleur ferruijineufe. Le
chaperon ell arrondi , & un peu rebordé. La rête &
le corcelet font finement pointillés. L'écuifon eft
triangulaiie. Les élytres font pointillées, & on y
appci(;oit _, comme dans le précédent, deu-t petites
lignes élevées , peu marquées.
Il fc trouve fur la côte de Coromandel.
7y. Hanneton pubcfcent.
McLOLONTH.i pubifens.
Melolontha ferruginea , corpore pubefcente , cly-
pco rotundato. Ent. ou hijt. nat. des inj. Hanneton.
Pl.è.fg.ii.
Il rclllnible beaucoup au Hanneton ferrugineuv ;
mais il efl un peu plus alongé, d'une couleur ferru-
gineufe prefque teltacée, entièrement couvert de
poils très-fins ,roufsâtres. Les antennes font ferrugi-
neufes. Le chaperon eft arrondi, & les pattes font
de la couleur du corps.
Il fe trouve fur la côte de Coromandel,
Du cabinet de M. Banks.
-jC. Hanneton errant,
Mlloloi^tua errans.
Melolontha teflacea thorace macitlis duahus nigris,
pedibus rufis. F au. Syft. ent. />. 57. n" . in . — Sp.
inf. tom, l.pag. 41."''. 3). — Mant. inf, tom. i,
pag. IX. n^. 43.
Melolontha errans. Ent. ou hift. nat, des inf,
HANNETON. Pl.Z.fiy. 91.
Il relTemble au Hanneton de la Vigne } mars ii
eft une fois plus petit. Les antennes font d'un btui>
teftacé. La tête eft noire poftéricuremenc, & teilacée
antérieurement. Le chaperon eft arrondi. Le corcelec
eft liffe, noir, teftacé de chaque côté, avec une
ligne tranlverfaic j courte, teftacée , à la partie
D i
à 8
H A N
portéiieure. L'écartbn eft noir , piefque arrondi pof-
t-'rieurcment. Les clytics font ftriées , telîacccs ,
avec la future & les bords latéraux légèrement noirs.
Le corps cn-deîlous eft brun noirâtre , avec les pattes
brunes. La partie polléricure de l'abdoiiicn cil d'une
couleur teLlacéc brune.
11 fc trouve
77. Hanneion innube.
MtLOLOKTHA Itlriuba.
Mdotontha glahra nigra thoracis marg'ine , ahdo-
mlnefcmoribujque teftaceis. Fab. Mant, inj. tom. i.
/,j^. 11. n'. 45.
Melolontha innuba. Ent. ou hift. nat. des inf.
Hanneton, PL i.jig. 93.
11 ell à peine plus grand que le Hanneton ruricole.
Les antennes lont tellacées. La tête elt brune ,
tertacéc antéricureniînt. Le chaperon elt arrondi.
Le. corcelet ell pointillé , brun noirâtre , avec les
bords extérieurs teftacés. L'écud'on eft brun noir,
prefque arrondi poftéricuremcnt. Les élytres font
d'un, brun noir, un peu raboreufes , légèrement
ftriécs. Le delious du corcelet & l'abdomen font
ferrugineux. La poitrine eft noire. Les pa.ites font
teftacées.
II fe trouve.
yS- Hanneton
Melolontha snea nitida , c-'ypco rotundjto , ely-
tris piceis ftrians. Ent, ou hijt. nat. des inf. Han-
NFTOK. PL 9-fig- 'Oi.
Il cfl un peu pius grand que le Hanreron au-
lique. Les antennes font ferrugmeufes ; la maflc qui
"ies tciminc tft oblongue , & compofée de trois
feuillets. Le chaperon eft arrondi. Les yeux font
a' rendis &. faillans. La tête & le cercelet font lilîes ,
bronzés, très - luifans. L'éculTon ed: bronzé, hii-
fant , eii cccur. Les élytres font d'un brun foncé
très-luifant ; elles fon; ftriées , & les ftries font
po'.ncilli'es. Le dciTons Ju corps & les pattes font
d un brun foncé luifar.t.
Il fc trouve à Cayenne.
Du cabiuct de M. Bo.Q:.
79. Hanneton Dofc.
MlLOLOUTHA !g-Cd.
Melolontha cap'ue thoraccquc cuprels , elyins eaf-
ta-.eo- ameis fubftristis. Ent, on. hift, nat. da inf.
IISNKETON.F/. \0.fg. 113.
Il rclTcmbh un peu au Hanneton iiitidule. Les
aiucunes font brunes. Les yeux fout noirs, arrondis.
H A N
faillans. La tète eft large, cuivrcufe , brillante. Le
corcelet eft lille , cuivreux , brillant. Les élytres font
légèrement fliécs d'un brun marron , un peu doré.
Le dcllous du- corps eft d'un brun doré , légèrement
couvert d'un duvet cendré. Les pattes font pile! ,
avec les tartes bi un'.
Il fe trouve dan; l'Amérique méridionale.
Du Cabinet de M. Raye.
80. Hanneton marron.
Melolontha picca.
Melolontha glabra ferruginca , elytris flriatis.
Fab. Sp.inf. tom. 1 . pag. 46. n°. ^4. — Mant. inj.
tom. l.p. 14. n". 78.
Melolontha picea. Ent. ou kift. nat. des inf.
Hanneton. PL S-fig- 45'
Il refTembie , pour la forme Se la grandeur , au
Hanneton ruricole. Tout le corps eft d'une coiilciir
brune ferrugmcufe , un peu plus foncée fur la tête
& le corcelet que fur le corps & les élyires. Le
chaperon eft arrondi. Le corcelet eft lilTe. L'écuiïon
eft triangulaire. Les élytres font légèrement ftriées.
Les pattes font de longueur moyenne ; les poltc-
rieures font un peu comprimées , & les jambes font
un peu épineufes.
11 fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
81. Hanneton élégant.
Melolontha ftftiva.
Melolontha fitpra glabra viridis , thorace Unes
dorfali , eiytiis ju ura nigris. Fab. ^yft- ent. p. ;6.
n". z}.—Spec, inj. tom. i. pag. 40. n°. ^J,—
Mant. inf. tom. l- pag. 11. n°. 57.
Me'olontka feftiva. Ent. ou kift. nat. des inf.
Hanneton. Pi. 'j.fig.^S, a. 6.
Il eft ovale, alongé , convexe en-de(îus, d'une
belle couleur verte , brillante. Le chaperon eft
échancré. La tête eft lilfe , fans taches. Le corcelef
a une ligne longitudinale , au milieu , d'un rouge
brun , lurfant. Les élytres font ftriées ; leur firure
Se le rebord e.\térieur font d'un brun rougcître bril-
lant. L'écuffon eft petit, triangu'aire & louge. Le
dcfious du corps 8c les pattes font dun brun rou-
gcâçre , avec quelques poils cendrés , irès-couits.
Il fe trouve dans la Nouvelle-Zélande,
Si. Hanneton agréable.
Melolontha Uta,
Melolontha fupra glabra aurca tho^ccis l:nc<l
dorfali fcutelloque fa.nguineis.f as. Syft.ent.p. ;(:.
n°. 24. — Spec. inf tom. i. p.^o. n" . 31. — Mant,
inf. tom, i, pag. zi. k«, 5S.
H A N
Melolontka l^ta. Er.i. ou hijl. n::'. d.s Inf. Han-
neton. P/. è.fig. j6. a. b.
Il rcffcmblc entièrement au Ha'^n'rton élégant,
pour la foimc Sa la grandeur ; & il diftère fi peu par
les couleurs, qu» je (uis très porté à croire qac l'un
n'cfl: (]u'une variété de l'autre. Celui ci cil d u;!e
couleur cuivrcufe , très-brillante en-dcnus, avec
une ligne longicudinale lut le corcelet , & l'écalToii
rouges. Le dclious du co.-ps eft parfaitement fcm
bJable à celui du précédent.
Il fi.' trouve dans la Nouvelle-Zélande.
S,'. Hanneton aulii]ue,
Me^olostha aulica,
Melolontka cuprco nitida > clyfco cmjrginato.
Fab. Spec. inf. corn. i. p. 41. n^. 40. — Mant. inf,
tom. l-p^g. 11. n" , 49.
Mdolontka aulica. Ent. ou kifi. nat. des inf.
Hanneton. P/.y.fig. 81.
Il relTemble beaucoap au Hanneton brun ; mais
il ell plus petit. Tout fon corps eft d'une couleur,
brune , cuivrcufe , br. liante. Le cbaperon ell échan-
cié. La tê:e & le corcelet font tînement pointillés.
L'écuffo.i cfl triangulaire. Les élyrrts font poin-
tiré.;s , & elles ont deux petites lignes longitudi-
nales , élevées , très-peu marquées.
Il fe trouve dans l'Afrique équinoxiale,
84. Hakneton brillant.
MsL ■>io::Tir.i fpler.dlda.
Melolontka atra , elytris vitta ahbreviata aurea.
Fab. Spec. inf.tom. i. p. 41. n° . 2^^. — Mant. inf.
tom. I. pag. 11. n". 48.
des i.f
H A N
2P
Melolontka fplendida. En:, ou hfl.
Hakneton. -P/. s-fig- 5°- ''• l>-
Il relfemble, pour la forme 2-: la grandeur, au
Scarabj fimcraire. Tout le corps eft très-noir, peu
luifan:. Le cbaperon c(t un peu échancré Le corce'et
eft convexe , finement pointillé. L'écullou clf peiit
& tnangulaiie. Les élyircs font très finement poln-
tillées , ciies font noires , & ont chacune une tache
oblongue , dorée , brillante.
1! fe trouve au cap de Bonnc-Efpérance. •
85. Hannetoi; à lignes rouges.
MsLOLONTjfA Uncata.
Me'oiontha ohfcarè vlrefens , e'yt-ls lir.cis dua-
hus rufis. 1-AB Sp. i :f. t. i. p.io. j^é.n". 6}. —
Mant. inf. tom. I. pag. 14. n" . yy.
Melolontka lineatj. Ent. ou kiji, nat, des inf.
Hanneton. P/. 6.fg. j8. a. h.
Il eft un peu plus court &c plus convexe que le
Hanneton ruricole. Tout le Jcl'us du corps cfl
foyeux , chargeant fuivant !e jour. Le.ch.rperon elt
coupé antérieurement. La tête & le corcelet font
d'un veit bronzé noir.ître. L'écuflbn ell- petit, trian-
gulaire^ dun noir bronzé. Les élyrres font d'un
vsr; bronzé noir.îirtj avec deux raies longitudinales
fur chaque, d'Un rouge foncé, qui. ne vont pas
jufqu'a i'eïtrémitc des elytres , & qui fe téuuiiTent
vcis la baie. Le dvffjus du corps eft d'un noir brun.
Les pattes fo.^éiieures font compriarées , & Us
j.imbes f jut un peu épineufes.
Il le trouve à Sierra- Léon, en Afrique,
S.'i. Hanneton bolTu.
M^lolonika giiia.
Melolontka gihba teflacea tomento cinerafcente
. Spec. inj. lom. I . pag. 46, n*^. 66.—»
dula. F
Mant. inf. tom.
.pag. 24.
80.
Melolontka gibba. Ent. ou kifi, nat, des inf.
Hanneton P/. G.fig. 67,
Il e(î un peu plus grand que le Hanneton chan-
geant. Le corps ell ovale , très- convexe , d'un brun
ferrugineux ; mais couvert d'un léger duvet , qui
paroit cendré à un certain jour. Le chaperon eft un
peu avancé , rebordé , arrondi. Le corcelet eft ttès-
finement pointillé. Les élytrcs font lillls , fans
Itries. L'cciiilon eft triangulaire. Les pattes font
courtes j comprmites. Les jambes poftérieures ont
plufieurs petites épines intérieurement , & une feule
un peu plus grollc extcrieuremeut.
Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
87. Hanneton verficolor.
Melolontha verficolor,
Melolontka ohfure s.nea , elytris tomento cine-^
reo .nitidiilis.lAB. Syjl.ent. p. 59. n" . ',-j,—Sp.
inf. tom. I. pag. 46. n°. 62.. — Mant. inf. tom. i.
pag. 14, n'^. 76.
Melolontka verfcolor. Ent. ou kijî. nat, des inf.
Hanneton. P/. 9.fig. loj.
Il refiemble beaucoup , pour la forme & la
grandeur , au Hanneton changeant. Tout le corps
eft couvert en-dellus d'un duvet très-couit, très-
feiré , foyeux , qui fait paroître l'infecle cendré ou
bronzé , fuivant le jour. Le chaperon eft a'r.indi ,
un peu rebordé. La tête & le corcelet font d'une
cou'eur bronz'.e noirâtre , peu lui'an-e. L.'écuiïbn
eft petit & triangulaire. Les élytres font à peine
ftriées ; leur couleur eft brune , |)lus funcée que
celle de la tèîc & du corcelet. Tout le deffous du
corps eft d'une co.ileur brune noirâtre.
Il fe trouve à Sierra-Léon, en Aftiq'"-.
3Ô
H A N
tS. Hanneton chan2,canr.
Mtlolontha mutabiiis.
Melolontha atra tomento clnereo vlllofa, F A B.
Syj] cnt.p^g 59. fi'\ 56.— 5>. inf. tom. i.p. 4J'
A». 60. — Airt/ir. inj. lovn. i.-p. 24. n". 74.
Melolontha mutabiiis, E,iC. ou hifi. nat. des inf.
Hanneton.*?/, ^.fis-^.^.
Il felfLinble au Haanctoh ruricole ; mais i! cft un
peu pLi; ;M..nd. Il c!t ovaie , très convexe eii-delTus.
Tou: le corps cit noir ^ & couverr d'un cîuvet très-
coLut , trcs-fcrié , i]ui fait paro'ure l'infctTie foyeux ,
luilant Si cendré a un ccriain jour. Le chaperon cft
coupe antcricurcn-.cnt. L'çcullon eft petit & trian-
oulaire. Les c!) très font lliiées. Le deifous du corps
eft noir, &i i]uekjucfois brun.
Il fe trouve à Trarfquebar , à Pondicliery.
Sj. H^iNNCTON variable,
MtLOLC)NTH.A variabUis,
Meloloatka mra , t'ytns au.ro nitentibus , anten-
nis pedibufque tefiaceis. Fae. G,en..- inf. app. p.zio.
—Srec. inj tom.- i.pag. 46, n" , éi. — hîaiit. inf.
tom. I. /?. 14. /2°. 7J.
Me'oloruhii variabUis, EnC. ou hifl, nat. des inf.
Hanneton. P/. 4- k- 3 7-
Scarabuis atcr , thorace fubvillofo , elytris fufcis
ftriutis. Geotï. Inf. tom, l. pag. 84. n°. 14.
Le Scarabé couleur de fuie, GsorF. Ib.
Scarahdus chryfomeloides muticus , fufcus, el^
tris /hiutis pnbefccntihits , tomento tenuifjimo
ScHRANic. Enum, inf. cu.fl.n°. zj.
Trox ho.'ofericeus. Lmchart./k/. \ ,p. 51. n°. 4
Scarabaus fumofus. FouRC. Ent. par. l.p. 11
/2^. 14.
Il reiïcmble beaucoup au Hanneton changeant
tes antennes font d'un brun ferrugineux. Le chape
ion cft légèrement échancré , un peu rebordé, Tout
le corps cft noir , quelquefois brun ou l>ronzé ^ &
recouvert d'un h'ger duvet foyeux, cendré. L'éculfon
eft tiiangulaire. Les élytrcs font pointillées , &: lé
gèrement ftiiées. Les pattes font brunes.
Il fe trouve dans l'Amérique feptentrionale , en
Alface , en Allemagne : il eft rare auï cnvuons de
Pans.
5)0. Hanneton abdominal
Melolonth.4 abdominalis.
Melolontha capite thoraccque cAruleo pilofls ,
elytris teflaceis , abdomine albo vlliofo. Fab. Spec.
inf. app. p.Jifb. — Mant.inf.iom. l.p. 11, n". 51.
H A N
II relTcmbIc beaucoup au Hanneton horticole. Les
antennes foi'.r tcftacces. La terc &: le corcelct font
couverts de poils blcuàtref. Les élytres loiit ci.ftacécs.
L'abdomen eft couvert de poiis blanchâtres. Les pattes
font noires.
Il fe trouve en Italie.
91. Hanneton floricole,
Melolontha f.oticola.
Melolon:ha cyatieo - nigra glubra ,• elytris rufis ,
futura nigra, cbdomine punB'ts fafciculatis higris ,
elypco rcfiexo. Fae. Mant. inf. tom. i. pag. ii,
"°- P.-
Il relTemblc beaucoup au Hanneton horticole. Le
chaperon eft très-rcbordé. La tète , le corcelct ,
l'écuffon & le dcfl^us du coips font glabres ,' d un
noir bleu.îtrc , fans taches. L'abdomen a de cha.pe
côté des poils blancs , difpofés en faifceaux.
Il fe trouve en Afrique.
91. Hanneton ruricole.
Melolontha ruricola,
Me'olontha atra fricea elytris rufs : ma--gi:ie
nigro. Fab. Syft. ent.p.g. 58. n". 20. — Spec. inf.
tom. I. pag. 45, n^. 45. — Mant. inj. tom. I.
pag. 23. n°. 58.
Mploloruha rur'uo'.a. Ent. ou hifl. des inf.
Hannlton.jP/. ^.fig. ij.
Scarahxus nigcr , elytris croceis mar^ine nigro.
Geoif. inf. tom. l.pag. 80. '2'''. i 5.
Le Scarabé à bordure. GeOtf. 2b.
Melolontha ruricola. Herbst. Co/eopt, rai. 2J.
fe- 2-
Melolontha foricola, Laichart. Coleopt. 1.
fag.^l.n°. 6.
Searabxus ma'^ginatus. 'iovKC. En:, par. pars. i.
pag. 9. n'-'. IJ.
Scarabdus ruricola. Ni'LL. Ent. tom. l.pag, 3 S,
"°. 74.
Il cft plus ovale , plus convexe , & un peu plus
petit que le Hanneton horticole. I,es antennes foi t
teftacécs. Tout le corps eft pnbefccnt. Le chaperon
eft arrondi & rebordé. La tcte & le corcelct font
noirs. L'ccuiïbn cft noir & tnangu'aire. Les élytres
(ont d'une couleur teftacée-fauve , avec la future Se
les bords extérieurs noirs; clks fo;it pointillées , &:
ont de? ftries peu marquées. Le dcHous du corps &c
les pattes font noirs.
Il fe trouve en France, en Angleterre, fur les
huilions , & fur différenics plantes.
H A N
■.55. Hanneton huméial.
AÎelolonth.-i humeralis.
' Mdolonihii atra , elytris bùfi puncloque medio
pdllidis. Fab. Syft. ent. pcig. 40. n° . 39. — i>F':<:-
inf. tom. I. pag. 46. n" . 6^.-^Mant. inf. tcm. i .
pjg. 14. n". 81.
Mf/ûloniku humeralis, Ent. ou hift. nat. des inf.
Hanneton.?/. 3./^. !(>.
Scarabius niger hufutus. Geoff. Inf. tom. I.
pag. 84. «".23.
-Le velours noir. GtoFF. //'.
Sc.iru!is.us atratus. "S OUViC. Ent. par. l. pag. il.
Il rclTcmblc beaucoup au H^înncton ruricole ; mais
il ziï un peu plus petit. Les antennes foat brunes , fi
la malfe qui les termine cft noiie. Le cliaperon ell
anondi , rebordé. Tout le corps cil noir , pubet-
ccnt, un peu foycux. L'écullon eft en cœur. Les
élytrcs t'ont ftriées, noires, fans taches, ou avec
une tache teftacée vers le bord extérieur. Les patres
foat noires , avec les tarfes bruns. Les jambes anté-
rieures ont deux, dents latérales.
Il fe trouve allez fréquemment fur les arbriifeaux
en fleurs , aux enviions de Paiis.
5)4. Hanneton Zèbre.
Mclolontha Zébra.
Mclolontka vindi-i.nea , hirta , elytris tcflaceis ,
vitta média curulea Juturaque viridi. Ent. ou hill.
nat. des-ir.f. Hanneton. PL j.fig- yj.
Cetonia vittata viridi-&nea hirta , elytris tefla-
ceis , vitta média nigru futur.ique s.nea. Fab. Syf.
ent.app.p.Si^. Sp. inf tom. l.p. S7- f^"- 37-—
Munt. inj. tom. l. yag. 30. «.'.47.
VOET. Coleopt.tab. 7. fig. 60.
11 eft de la ç;randcur du Hanneton folfticial. Le
chaperon cft échancré. La tête eft verte & velue. Le
corcelct eft vert, arrondi, très-finement pointillé,
& velu. L'écullon eft vert & triangulaire. Les élytres
-font teftacées , avec la future verte , luifante , une
ligne longitudinale, élevée , bleue, au milieu , fi le
■bord extérieur bleu. Le corps en-delTous eft vert
luifint, & très-velu. Les pattes font vertes, avec
les tarfes noirs.
Il fe trouve dans l'Amérique méridionale.
9 j. Hanneton rayé.
Melolontha vittata.
Melolontha cyanea pilofa , elytris teftaceis lineis
tribus albicantibus. Fab. Syjl. e.u.pag. 40. n". 40.
'—Sp. inf. tom. I. pag. 47. n*-'. 74. — Munt. inj.
tom, i.pag.zj. r.°. 8^*,
. H A N 3>
Melolontha vittata. Ent. ou kijl. nat. des inf
Hanneton. FI. &■ fig. 94-
Scarabius acuminatus muiicus corpce vindi^ , ely-
tris fiavis eorpore brevioribus , apiie acumineitis .
Lepech. /r;/z. 1. 508. ta^. 16. pg- 9-
Scarabiiis o.vypterus. P/.llas. l'i-'. I- P^,?' '^-
„<}. 2_6. Lon. inf rar. p.ig. i4- '■'''■ ^•
fis- 14- ''. b- _ _;
Scarahius AUpcnfs parvus , vitlofus , vaginis e
fufo aurevquc mixiis. I'etiv. Gaioph. tab. x.
fig. II.
VoET. Coleopt.jab. <;.fig. ;j. ?
Melolontha vittata, Herbst. CoUopt. tah. iS.
fig. ■■ -■
Il eft un peu plus petit que le Hanneton folfticial.
Tout le corps eft bleuâtre , très-velu. Les antennes
font noires. Le chaperon eft tronqué, légètxment
rebordé. Le corcelet eft bleu , très-velu. L'écullon
eft bleu & arrondi poftérieurement. Les élytres (ont
teftacées, obfcurcs, avec la future , le bord exté-
rieur , & deux lignes longitudinales , roufsitres ,
formtcs par des poils courts. Tour le corps en-
dedbus cft couvett.de poils roufsâtres. L'abdomen
cft un peu plus long que ks élytres. Les pattes font
bleues.
Il fe trouve aux Indes orientales.
96. Hanneton Renard.
Melolon-tha Vulpes.
Melolontha aurea,fulvo hirta , a'^domi^.c ferru-
gineo. fAB.Sp. inf. tom. i. pag. 47. «". 75- —
Mant. tnf tom. l-pag, 2y. n'^ . 87.
Melolontha Vulpes. Ent. ou h'fi. nat. des inf
Hanneton. Pi. -j. fig. ^ù.
Sc.irabjius Alopeeias, Vm-L. Inf. Sibir, pag. if.
tab.'A.f.g. \$-b.
Melolontha Vulpès. Herbst. Colccp. tab. ^y.
fig- '?•
Il eft prefque de la grandeur du Hanneton velu.
Le chaperon cft quatre', avec les bords un peu re-
levés. Tout le corps cft couvert de poils longs,
fins , ferrés , d'une belle .couleur fauve. La tète &
le corcelet font pointillés , & d'une jaune vert doré.
Les elytrcs font pointillées-, & d'un jaune doré. L'é-
culfon eft arrondi. Le corps eft noiiâtre en-dc!lous;
mais l'abdomen eft d'un rouge brun. Les pattes lont
d'un vert cuivreux brillant , avec les tarfes noirs
broiiiés.
M. Pallas regarde cet infeéle comme la femelle
du Hanneton velu.
Il fe trouve dans les défeus de la Sibérie méii-
dioaale, près_du Volga,
U A îi
«)7. Hanniton bom'ile.
Meloloutha Bijmiiyiius,
Me'olontha nîgra cinereo h'ncj , elytris teflaceis
lineis tribus aficis aUidis. Fab. Mdnc. inf. tom. i ,
pag. ij. n". 2,'è.
Il rcflcmble beaucoup aux prccédens , pour la
forme & la grandeur. La tête, le corcckc , le deT
fous du corps & les panes font noirs & couverts de
poils ferrés, cendrés. Les élytrcs font glabres, ttl
racées, marquées de tr^s lignes blanches, depu s
le milieu juCp'à l'cxtrémitc , dont les latérales font
placées preCc^uc fur le bcrd extérieur.
Jl fe trouve en Afri^pc.
çS. Hji.nneton bombyliforme.
Melolontha homhylifoimis.
M.tlo!ontha oSlong^i villofa atra , elytris ahdo-
mine orevioribus fulvo tomentojls.
Scanihius hombyt'furmis. Pall.7/;/. Sihir. p. 17.
ta!: A.fig. 17.
Melolontha crinita. Hirest. Coleopt. tab. 15.
fis- 14.
Il cft de la gr.inJeur du précédent. Tout le corps
efl noir, & ceuvert de poils longs , ferrés, de la
même couleur. . I es élytres font plus courtes que
l'abdomen , fauves & «élues.
Il fe trouve abondamment fur différentes plantes
dans les déferts arides de la Ruflle méridionale.
j9. Hanneton velu,
.Mej.olont}ia hirta,
Mclolontka hirta , capite thoraceque viridibus ,
elytris fufcis. F a b. Spec. inf. tom. i. pag. 47.
n". 71. — Mant. inf. tom. i. pag. 15. 72". %6.
Melolontha hirta. Ent. ou hijl. . nat. des inf.
Hanneton. P/. y-fig.yj.
Scarabius Alopecias phytophagus , oblongns , vil-
ïofljfimus , thorace inaurato , elytris obtufis lanu-
ginofis grifeis , abdominc tefiaceo.'? M.I.. Inf. Sibir.
pag. 15. tab. A.fig. 15. a.
Melolontha hirta. Herbst. Coleopt. tab. Ij.
Il eft de la grandeur du Hanneton Renard ; mais
il eft un peu moins large. Tout le corps eft couvert
de p»ils d'un gris roufsâtre- Le chaperon ell coupé ,
& un peu rebordé. La tête & le corcelet font verts &
pointillés. L'écuifon ell vert. Les élytres l'ont d'un
irun marron , avec la future un peu vet te. Le corp<:
çft noir en-deflbus. Les paucs font verdâtxes 8c
H A N
luifantes, avec ks tatfcs noirs. Les antennes font
bianc-.
Il fe trouve dans les déferts de la Sibérie méri-
dionale j près du Vaiga.
100. Hanneton chevelu,
Mllolo^tha crir.ita.
Melolontha hirta fupra virldis fubtus nigra. FaB,
G ncr. inj. Mant. pag. zio. — Spec. inf. tom. u
pag. 47. n". -Jl. — Mar.t. inf. tom. 1. pag.
Melolontha crinita. Ent. ou h!(l. nat, des inf.
Hanneton. PI. i.fig. 16.
Scarabius [oi^Çtfts fcutellatus muticus atro-cya'
neus ,pedibus nigns : '^ofticts elongat:. untung.icula'
lis. llti.Syfi.nat.p. j'5 5.n». 66.—MufLud. Ulr.
pag. 10.
Il efl de la grandeur du Hanneton farineux , mais
il e(t un peu plus alor.gé. Tout le coips eft couvert
de p()i!s longs, Hns Se noirs; mais la tJtc , U cor-
celet, les cuilfes poftérieurcs , & fur-tout les élytres ,
font aiilfi couverts d'une poullisre écailleiife , verte ,
biillante. Le chaperon eft avancé Se échancré. L'é-
cuifon elt noir & tiiangulairc. Les pattes font noires
& velues.
M. Fabricius cite M. Pallaî , I if. Sibir. tab.
A. fig. 17. S^arab&us b^mb\l:formis. Je crois que
l'inleCte d.'crit & figuré p»r"M. Palias eft diftércut
de cclui-ti.
11 fe trouve au cap de Bonne-Efpérancc.
ICI. Hanneton arctique,
MrLOLONTHA arBos.
Melolontha oblonga villofa atra, elytris , cir.ereîs
ano lubro.
Scarabâus arcios. PaLL, infjîb.pag. i6. tab. A.
fîg. 16.
Melolontha arBos, Herbst. Coleopt. tab. j;
fe. .1.
Il eft plus grand que le Hanneton Renard. Le
corps eft noir , & couvert de poils de la même cou-
ieur. Les élytres font cendrées , & marquées de
jigr:es longitudinales , couvertes d'un duvet plus
cl.ur. L extrémité de l'.ibdonn:n eft ferrugineufe. Les
pattes lont longues , a(lez minces.
Il fe trouve dans les déferts de la Sibciie mérir
dionale.
101. Hanneton cendré.
Mflolontha cinerca,
Melolontha nigra tomer.tofa j clypco por^eil»
itpia
H A N
apice emarglnato. En:, ou k:ft. n:it. des /•;/. Han-
neton. Pi. 4. fi^. 30.
Vo£T. Co'c-OfC. lab. 9./°. 7J.
Il eft moins velu que le Hanneton Ours. Les an-
tennes font noires. Tout le corps eft noirâtre , mais
couvert d'un duvet cendré , plus long & plus ferre
en-deffous qu'cn-dclTus. Le chaperon cfl avancé &
échancré. Les élyrres font un peu plus courtes que
l'abdomen. Les pattes poficricures Idnt un peu plus
longues que le<: autres , & ks jainbes Ion: couvertes
' en-deffus de pois cendrés , plus longs & plus ferrés
que ceux du coips.
Il fe trouve au cap de Bonne- Efpérancc, ,
10-. Hanneton Ours.
Melolonth.i Urjus.
Melolcntha atra hirfutijftma, pediéus quatuor an-
tUis ujîiiceis. Pab. i>yft. enc.app. p. 81 S.' — Sp. inf.
t. l.p. 47. «". 69. — Maiit. inf. tom. i.p. 14. n". 83.
Mdolontha Urfus. Enc. ou hifi. nat. des inf.
Hanneton. FI. 'è.fig. S S.
.. NOiT.Cohopt. tah.cj.f^.-^.
Mclolomha Urfus. Herest. Coleopt. tab. 14.
,fië- M-
Il relTemble , pour la forme Se la grandeur , au
Hanneton Renard. Tout le corps e(l noir & trcs-
velu. Le chaperon eft avancé & échancré. Les
clytres font un peu plus courtes que l'abdomen. Les
pattes font affez longues & velues. Les quatre jambes
antérieures foni fuivent tellacées ; elles lont quel-
quefois brunes, & rarement noires,.
Il fe trouve au cap de Bonnc-Efpérance,
104. Hanneton Lyns.
M.ELOLo:iTHA Lynx.
Mdolontha nigra hirta , e/ytrorum margine au-
reo. Lab. Gen. inf. munt. pug. zio. — Sf^ec. inf.
.tom. .r. pâ^. 47. n^. yo. — Mant. inf. tom. 1.
pag. 14. n°. 84.
des ir.f
H A N
^5
Me:olomLi Lyix. En:', ou hifi.
HANNtTON. P/. 9./^. loi.
Il rcflemblc entièrement an Hanneton Ours. Tout
le corrs eft noir & très-v.'!u. Le' ciiaperon eli un
^peu a'vjncé , prt-fque échancré. Les éiytrcs font!
'noire,, avec le bord cit'r.eur d'un vert dore bril-!
lan . Toutes L.s pattes font no rcs.
Il
: au cap de Bonne-Effé
ance.
leç. flANNETON à tronipe.
iVf.Tioi.o.NTfl-.j prjhoÇcij.ej..
HiJ. ^.it. u,s Infedes. Tome Fil.
Me'otonthii c'ypeo porreSIo , fu'>rcf!exo , nigra ,
hirtu , etytris tcfa:i.is : murgine nigro. Fab. Ay.'î.
eut. ûpp. pag. S 18. — Sp. mf. tom.. i.pag.\^.
«". 49. — Mant. inf. tom. I. p. 25. n"^ . 62..
Mdolontha probofcidea. En:, 'u hij. na:. des
inf Hanneton. PI. S.//. <,6.
Il efl de la grandeur du Haniuton arvicole. Les
antennes font noirâtres , avec le premier article velu ,
Se ks trois derniers en malle ovale , feuilletée. Le
corps eft noir, & couvert de poils fins aifez longs ,
cendrés. Le chaperon eft très-avancé ; il a une ln'ns
longitudinale , enfoncée, en-deifus , & il eft échan-
cré ^ ou prcfque bifide à fon extrémité. La lète Si le
corceiet font pointillés. L'écuflon eft noir & en cœur.
Les élytres fon: teftacées brunes , avec le bord esté-
rieur noir. Les pattes font noires , & couvertes d'un
duvet cendré.
Il fe trouve aux Indes orientales, en Afiique ,
fur ks flcuis.
106. Hanneton bordé.
Meloloruha limbala.
Melolontha nigra , thoracis Ijtcrlbus ruf.s , ely
tris Jlavis nigro marginatis punduquc meiio nioro,
Ent. ou hijl. nat. des i/ij. H At^i^ETos. Pi. 9.fig. icc
Il eft de la grandeur du Hannctin fruticole. La
tète elt noire , avec le chaperon un peu avancé 5;
rebordé. Le corceiet eft noir , avec les côtés rou-
geâ:res. Se un point noir contigu au rebord, qui
eft noir. L'cculTon eft noir , triangulaire , un peu
arrondi poftérieurement. Les élytres font d'un jaune
ferrugineux, avec les bords noirs & une tache ronde,
noire , au milieu de chaque élytre. La bordure noire
eft un peu plus grande vers la partie poftéruure de
la future ; de qui forme comme une tache commune
à l'extrémité des élytres. Le dcllpus du corps & les
pattes font noirs. La poitrine & le delTous du cor-
ceiet font couverts d'un très-léger duvet roiUsàtrc.
11 fe trouve
Du cabinet de M. Smith,
107. Hanneton praticole,
Melolontha pctiicola.
Melùlon:ha thoraee nigro fiavoque varia fubr
elytns :cj!a-:iis. IM. iipec. inf. tcrn. l.pjg
n'-'. 4; . — Munt. ir.f tom. i.p.%!.
n . 55.
htjî. nat. des
Mdolontha pralicala. Ent. c
Ha/îNEtson,. -HA- 7.7%!' 74. a. b.
Il reifcmbl: beaucoup au Hanneton agiicol
chaperon eft avancé, arrondi, prefque'coup
corceiet eii noir , avec queLjues taches irréguii
fiuvcs. L'éculîan eli noir & arrondi pollér
meut. Les éjyit^s font tellacées, ptcfnie -It
avec u'ne'bande arquée , rioii-âtrt -, peu tsinup'
corps elt noirâtre cn-deiTaus, très-lècércmcat
. 41.
i::f
. Le
Le
ïe.IIc
Vtiu i
54 H A N
l'cx-n'riii'é iu ventre eft fauve , avec le bord Jes an-
neaux noii.
Le corcJct de la fcmdlc eft fr.uve , pi-efqiie tcf-
tacé, avec une tathc obfcuvc a lapartie apiéricure,
Li bande des éiyrres ne paroîc prcjguc pas ; elle eft
niè.nc quelCjUt(-bi5 er.cièrement effacée. L'abdomen
cft telhcé , fans rathes.
Il le trouve en Sibérie.
loS. Hanneton agiicole.
Mlloloïitha agricole.
Melolontha thorace villofo , elytris llviVis : l!m-
èo f'^fciaque nign's , clypeoapife refcxo. Fab. Mant.
inj. tom. I. fag. ij. i°. 57.
Melolontha agricola capite thoraceque c&ruleo
pilofis , elytris liviàis , ctypto apice rejlexo. F a B.
Syjl. eat.'pag. 37. n". 29. — Spec. inf. tom. i.
Melolontha agricola. Ent. ou hifl. nat. des inf.
Hanneton. P/. 9. jfj'.;i04, 6'/'/. 1 /g. 19.
Scarabitis agricola fcutellatus muticus , thora.ce
villofo, elytris lividis limho fafciaque areuatanigns.
Lin. Syfi. nai. p. iU-n". 58.
Scarabius cy athiger. Scov. Entom. carn.n^.6.
Scarab&us agricalu.VoviA. Muf. gnc. pag. i\.
Sc.irab&us agricola. ScHRank. Eitum. inf.
aujî. n". 17.
Melolontha agricola. Laichart. Inf. l. p. 39.
n°. 4-
ScHAEFF. Icon. inf. tab, S^.fg. 1.
VoET. Cohopt. tab. 8 jig. 6-j.
Melolontha agricola. Hïrbst. Coleopt. tab. 14.
^g.lO. II.
Melolontha cgricola. Petagn. Inf. calab. p. y.
tab. i.fg. 2. î. 4.
Il eft un peu p luî grand que le Hanneton horti-
cole. Les antennes font noires. Le clraperon cft avan-
cé , 8c un peu recourbé. La tête & le coirelet font
d"un noir un peu verd.îtrc bronzé. L'éculfon cft noir
& en cœur. Les élyrres font prcfcjue ftnées, tcfta-
cées , avec tout le tour noir , une tache quarrcc
noire autour de l'écuffon , & une bande irré2,ulièrc ,
courte , au-dcffousde la tache. Le deflbus du corp».
eft noir. Se couvert d'un duvet court , peu ferré,
cendré. Les pattes font noires.
Il y a une variété un peu plus petite , cjui
a les élytrcs noires , avec une ligne d'un jaune
teftacc autour de la tache quartée de i écuflon.
Il fc trouve en Italie , au midi de la Fiance Si de
l'Allemagne , fut différentes plantes.
H A N
J07. Hannetcn hoiticolc.
Melolontha honicola.
Melolontha nigro-inea , capite tl.oraceqtieviiid'i-
aricids , elytris tcft. ceis imm^icul .lis. Ent. ou hifl.
nat. des inf Hanneton. PI. l.fg. 17.
Scarabius hottkoli fcuiel'atus mu.icus , empire
thoraceque Céi,ru:eo fubpiiofo, elytris griftis , pedi-
biis nigris. LiN. SyJl. nat. p. jj^. n".y). — Faun.
fuec. n". 591.
Melolontha horticola. Fab Syfi- ent. pag. 57.
n". 18. — Sp. inf t. i. p. 41. n". 41. — Mant.
inf. tom, l.pag. ir. n". jo.
Scarabtus capite thoraceq:e arulco pilofo ,e!ytrit
rufis. Geoï F. Inf tom. l.pag. jj. nO, i(.
Le petit Hanneton à corcclct vert. Geoff. Ib.
Scai\:b/ius vhldicoWis fcutellatus , elytris obfcure
fiavis , capite thoraceque violaceis Jeu viridibus
nitidis j pedibus nigris. iJiG. Mém, tom. 4. p. 178.
«*•'. 14. pi. 10. fig. i ï.
Scarabdus ex nigro yirefcens , pennarum thecis
rufis. Liji. app. pag. 580. n". 3.
Scarab/tus adiapkorus Scop. Ent. carn. n', l».
Poda. Muf. G ne. pag. 10.
Scarabtas honicola, ScHRAnk. Enum. inf. aufi.
n^. 18.
Melolontha horticola. Laichart. Inf. i,/j, 40.
n". y.
Melolontha horticola. ?irAct^. Inf. Calab. p. j,
tab. ufig 5.
Schaeff. Icon. inf. tab. X^. fig. 4.
Melolontha honicola. Herbst. Ctleopt. tab. tj.
/^. ..
Voir. Coleopt. tab. 10. fig. i6.
Melolontha honicola. Fuesl. Coleopt. pag. ij,
tab. 19. fig. 1).
Scarahius honicola, FouRC. Ent. par. i, p,-}»
n". 8.
ViLLERS. Ent. tom. \ . pag. 17. n°, 42.
Les antennes de ce Hanneton font fcrrugineufcs ,
& la malfe qui les termuie cft ovale,, oblongue ,
noire, triphylle. Le chaperon eft anondi. La iè:e
& le corcelet font d'un vert bleuâtre, luifant; ils
font poinrillcs & pubefcens. Lécullon eft gU' re , &
d'un vert bleuâtie luifant. Les élytrcs font icftacécs,
fans taches, avec dcb ftries peu marquées, foimées
par des points enfoncés. Le deflous du corps & les
rattes fc
: d'un noir bronzé.
Il (c trouve dans prefque toute l'Europe
tiubres & les fleurs.
:^r Içs
H A N
iiG. Hanneton tiuticolc,
Meloloutha fruinola.
Milolomkj capite thoraceque aruleu * elytri s
Scjiijceis , mjculj jcucel éit qu.dd:aia ni^'a. L :c. o u
hiji. des inj. Hanni rCN Fi. i.fi^. ij. u. h.
Me!olo:itha capite tkoraceque ctniLo pilofis , e 'y-
trii iniàts , dyyto apiu rejUxo. f ab. Munc. i-J-
tom. I. pag. 23. /!°. jrt.
Melolonthg auflriaca. Fueslt. Coltopt. p. 16.
n°. II. zub. •■()■ fi^- 16.
Mciohntka figetum, Fussly. Coleopt. pag. if.
/J°. 6. r.à. x^.fig.t^.
Se H R A NK. Enum. inf. Au,1. pjg. 11 . n". 17.
V,^r, Scar. agricûli.'
McloLOri'k'i frulicoL. HiRB Sr. Cokopt . lab. 14.
Petagn. /../ Ca'.ah.t h. l.fig. ^.
Il rcllcmblc be.ucoup au Hanneton agricole. Les
aiuenui-s font noires, ht chaperon cfi: avancé , un
peu lecouibc. L.i tête cil d'un noir bleaâtre , un peu
bronzé Le corckt cil d'un noir bleuitie bronze ,
powui.lé , avec une iigne longitudinale , peu enfon-
c-e , i jcioe mar juée. L'écullon ell noir Se en cœur.
Les élytres font certicées, avec une tache ijuarr.'c ,
aatour de l'éculTon L autre feïe a les élyiies fans
t cil, s. Le delTous du corps c^ nuir , 5: couvcit d'un
1-^er duvet court, cendré. L s pattes font noires.
On le trouve peidant l'été fur les plantes cé-
réales , au midi de la fiance & de l'Alieinagne.
III. HANNHTi H arvicole.
Melolosth A arvuola,
Melolontka capiùs chpeo rejlcxo , ccpore nigro
immacu ato Fab Spec. mf tom. 1. fjg.^i.n°. 41
»■ Mant. inj. tom. l.pug. rj. n" , 54.
Mdo'or.tka cvic^L. Eut. ou hifl. nat. d^s inj'.
HANNfïON. iri.-].fii «4.
I! relTemble beaucoup , pour ta forme 5: la
grandeur, au Hanneton horticole; il ell eiitiere-
Bient jioir , av-.-c un reflet verdlrre feulement (ur le
corcclct Le chaperon eft avancé, Si un pcii recourbé.
L'écuffon elt arrondi poitéiieurcPK nt , & les élyires
ont des ftries peu inarquécs. Le d-lfous du corps
eft un peu pubefcen: , i^ les poils font cendrés.
Il fe trouve dans la Sibérie ^ dans les province»
méridionales de la France.
Iii. Hanneton rojai.
Mel ■Lur ---A .•<; ia
Mtiolontha vilLfu fuprc. lutta. , tupi te n-gro ,
H A N
37
fubtiis cinerea. Fa2. Mdnt. inf. tom. i. pag. ii.
«-. 51.
hULlonthd regid. Ent. ou hijl. nat. des inf.
Hanneton, i*/.?./^. 106.
icjrji.£Uj -aulicus fcute.Utus muticus pilcfus lu-
tcui , csp'uc nigro , peàiius pojlicis eloncatis u.niun-
gux.iLtiS. hiu. Syft. nat. p. J55. n" . éç.
Il rellemble beaucoup ati Hanneton f^rincuï ;
mais il cil un peu plus grand. Le chùperon ell:
a'iondi i; rebordé. La tète cfi: noire & k'g^iemtnc
cli.i;;.-iaée. L; cerceict elt couver d'i n. pi uil'ère
éctii!'eu''e , d'un jaiuie fauve. L'.^^cjlîon eu .ji-ri-ndi,
l'iff.ii.e trianp^ulaue , recouvert ddie pojirnic écail-
ic'jfc jauie fauve. Les éiytic!- font lecouvcrcts de la
n'.è.ne poaliicie ; mais plus ictrée «jvic lur le coicclec.
Le dellous du corputu couv.-rt d'ui.c pouifière ; cail-
leufe , ar;j;cntee , bii:l.iarc. On viit a-.!îi ouelcjues
poils aciid'rés fous le cor.eiet , fi:r la p oKiiue U fuc
les ruilTes. Les pattes, fie fur- tout 'e- cu,iic< , font
recouvc-tcs d'une poudlère argtntée. Lt rarfcs font
noir'. Les cuiiles H les jambes poliéricurc^ lent afTez
groffcs.
Ll pouffière qui couvre le corps de cet infcéle ,
& des' finva;is, n'e.; aut e ciiofe i^ue de ( cures
écailles imbri<juéi-s , len.oiables a ce. les des Pa-
p lions.
Il fc trouve fur la côte de Barbarie , à Alger.
113. Hanneton farineux.
MsLOioKTHA/jrinêf.
Mt!olontha co'-porefupra fîavo-virefcente , fuhtits-
viriiii-argenreo nitidijj.rro , tib ts .inticn bidatj.-
tis. Ent. ou h-ji. nat. acs inf Hannetos. PI 1.
fis- '4- *•
S.u' bius finnoCusfcute/latus mut'cus niper pol-
linevirtjwite , tljtris abbnviatis. Ll N. byfi.
nat. î-f n''. 64. — Fuun.futC. n° . ï.-j').
Sccahius fc^teHatus nigcr , fqi:dmi!''s grfeo-
vi'iaii:.s , cvryo:e deprejfc. Dto. hlcir. tovi. 4.
pag. ^ci.'î''. •!'.- V'- ^o-fiS ^5-
Mdoluntka ar^c?îr?.i. HhRBST. Coi^oit. taf^. z^.
Scarabius argenteus. ScoP. Ent. ca'r. n° . 9.
Scjrahius urge iieus Poda. Mi'f Cul. p. 10.
Sca-abtius fjrt:.ujus. Schrani:. E..um. inf,
tjl.n". 13.
Nlelolon.ha arjentea. Laichart. fcm. l.p. ^z.
'•7-
Scjr^btus farinofus. ViLl. E,..t. tom. i. p. 30,
'.4'!.
•yOET. CoUopt. t::b. ç. fg. 71. 71.
5^
H A N
Il yaiic pour !a grandeur. Ceux iei p'-ovinccs
méridionalKS de la France font plus grands qiis ceux
â\i nord de l'Europe. Il rcllemble beaucoup au Han-
neton écailicux, dont il n'eftpeut-êrrct^u'une vaiiéie.
Les. a!UC-.nes S: ks~anteîinulcs font tcRac^es. Le
cliaperon elt arrondi , un peu rebordé. Tout le delius
du coips eR- couver; de petites écailles ferrées , d'un
jaune vcv.diu'.c , & cjuelqnefrjis fauves , point du
tout luiiantcs. Les élytres n'ont point de.ftnes ; on
y apfierç jit feulement une petite bôfie verS l'cxtré-
fflité de chaque. Le dcilTous du corps eft couvert
d'écaillcs d'un vert argenté ^ très-brillant. Los pattes
font noir.rtres; mais les cailles (on: couvertes d'é-
calles argentées. Les jambes antérieures n'ont que
deux dents latérales.
Il fe trouve dans prefque tome l'Europe ; il eft
très- commun fur les fleurs dans les départemcns mé-
dion.iUX de la France.
1 14. Hanneton écaillcux.
Melolontha fquamofa.
Mdo'.on'.h.tfupra C£.ru'co , fib'.us a'-genteo fqua-
mvj.i nidni , libiis unticis trid^iit<2tis . i:.n:. ou
kijt. nût. des inf. Hanneton. ¥t. l.jig- 14- '^- <^-
Milolontka farinofa/ùprj aruleo , fubfus argen-
té) fquimofi niier.s , c'yfeo intigro. Fab. i>yft.
eu. i-aj. '5S. "". '^i. — Spec.inJ.tom. i.pag.^).
«^. 47. — jM:2iit. inf. corn, l.pi'g. 13. n'. éo.
Scur.:èé:its vioLiccus £' fquamcjus ^fquamis fubcus
argc.'U.is. GtOlF. l'if. tuiri, l. pag. 79. n'\ 15.
L\'callleux violet. GeoïF. Ib.
Sca'ahs.us ct:ru'.edS.ïiK\jK-i . lihft. ofinf. tom. 1.
"•'• y-- h- 4-
Voit. Colcopt. tab. 9. fg. 75,
Sidrab.ius argcntcus. FouRC. Ent. par. pars. i.
p. 8. n". 15.
Scarals-us fquamofus fcutellatus violaceus fqua-
mis fubtus argcnic-s , J'upra -vi-jhiceis , tih'ns an-
ticis crideacjtis. 'ViLi.ERs. £nt. tom. i.pag. 30.
n-\ 47.
Aleh'omha cxru'cu. Hi;RBST. Co'.eopt. tab. ij.
Les antennes font brunes, & la mafle qui les
termine cil ovale & noiiâtre. Le chaperon eft arrondi.
Le corcelet eft allez large. L'écu.'fon eft en cœur , &
les élytrCs font liîFcs. 'Tout le delîus du corps eft
d'une belle cou'eur b'eue, brillanie , produite par
de petites ccaillss fcmblables à celles des. Pa'pilloiis.
Le dclTuus du corps 3c les pattes font couverts d'é-
caiUes d'un vert _a: "enté , brillantes. Les jambes
antérieures ont trois 4enc-s litéraLs,
H A N
I! paroît qnc Linné n'a point connu cette e-fpèce ,
S: que c'eft la précédente qu il a décrite.
Il fe trouve dans prefque toute la France, fur
dih-érens arbres & arbrilleaus en fleurs. Il eft très-
rare aux environs de Paris.
iif. Hanneton argenté.
Melolont HA argentca.
Mclolonthd clypeo marginato nigra fuhtus argen-
tée nitens , elytris teftjccis . Ent. ou h'tft. nat. des
inf. Hanneton. Pi. y fig. iZ.a. b. c. d,
VOET. Co.'eopt. tab. 8. fig. 68. ■''
Scarabius argcnteus. Pet acN. Inf. Calab.pag. 4,
Il eft plus petit que le Hanneton écailleux. Les
antennes font rougeâtres. Le chaperon eft arrondi ,
un peu rebordé. La tècc, le corcelet & l'écuiloti
font noirs, m.ris légèrement couvercs de poils tics-
courts, cendrés, écailleux. Les clytres l'ont ou
noires , ou brunes , ou teftacées , couvertes d-,:s
mêmes poils écailleux cendrés. Le deflous du corps
eft noir, légèrement couvert de petites écailles ar-
gentées. Les pattes font ou noires, ou brunes, ou
rougeâtres.
On le trouve en Angleterre , en France, aux en-
virons de Paris, fur les fleurs. Ceitc efpèce eft
très-diftmde des deu;:£ précédentes , &: par la ioime
du corps , £: par les couleurs.
il6. Hanneton rupicole.
Melolontua rupicola.
Melolonlha vil/ofa , virefens , capite nigro. F.\b.
Syfl. ent. append. pag. 8 1 8. — Sp. inf. tom. i. p. 41.
n'\ 36. — Mant. inf. t. i. pag. 21. n.'^ . 44.
Melolontha rupitola. Ent. ouhift. nat. des inf.
Hanneton. PL 6. fig. 70.
Il relTemble beaucoup au Hanneton pulvérulent.
Tout le corps eft un peu pubefcent. La tète eft
noire, & le chaperon eft prefque échancré. Le
corcelet & les élytres lont couverts d'une poullîère
écailleufe, verte. L'écullon eft petit & triangulaire.
Tout le délions du corps eft d'une couleur grife
argentée.
Il fe trouve au cap de Bonnc-Efpéraace.
117. Hanneton douze tachas.
Melolontha duodedmpunclaca.
Melolontha flavo-virefcens , thorace punBis qua-
tuor , elyt'is duodec-mfujcis. Ent. ou kifi. riat. uet
.nf. Hanneton. P/. 10. fig. ii.i.
! Scarabaus z\\ïto\as.pliytopkagus , deprcjfo fubjn.
gttlatus , polline aureolus , th-orau elytrifque nigiQ
H A N
pur.ciatis. Pallas. Icon. inf. fib. pag. l8, tah. A.
fis- 13.
]1 relfemble beaucoup au Hanneton (ibérique. Les
antennes font brunes, avec la bafe & rexrrcniicé
noires. Le chaperon efl: arrondi. Le corcclet eft dun
jaune verdàrre , avec quatre points bruns , difpofés
en quarrt. Les élytres ibnt d'un jaune verdâtre, avec
iix points fur chaque , bruns 5 un à l'angle estéricur
de la baie , deux en-deçi» , deux en-deU du milieu ,
& le fixième vers l'extrémiic. Le délions du corps eft
d'un vert argenté brillant. Les pattes font noir.urcs ,
avec les cuiiles argentées.
Il fc trouve
. 1 18. -Hanneton fibériquc.
Meloloxtu.-i fihiiicj,
Mdûlontha thorace ely tri fine vlridlhus , fufco
maculutis ; corpor^ fuèliis viriui -argenceo. Enl.ou
kijî.nat. des inf. Hanneton. F/, i-fig. 41. a. h. ■
Il tefTemble au Hanneton farineux ; mais il eft:
«n peu plus petit. La tète elt noirâtre , fans taches.
Le corcclet eft d'un vert argenté , avec quatre
taches brunes , oblongues , les unes à côté des
autres. L'éculfon eft petit , triangulaire S: brun. Les
élj'trcs font hlfes , d'un vert roufsâtre , avec deux
taches brunes , oblongues , un peu irréguliércs , fut
chaque, & un peu de brun au bord extéricjt &
vers l'extrémité. Le defTous du corps eft d'une belle
couleur verte argentée. Les pattes font noires ; mais
les cuilics font un peu vciccs argentées.
Il fc trouve en Sibérie,
Du cabinet de M. Banks.
1 19. Hanneton poudreux.
Melolontha pulverulentj.
Mclolonikd corpore polilne vircfcenti-argenteo ,
pedihus. tejlaceis, clypeo fubtmarginato. En:, ou/iiji.
ncic. des inf. Hanneton. Pl.y.fig. 78.
Meîvlontha pulverulent.i corpore polline virefcenti-
argenteo , dy',ris pedibufque teftaceis. ïab. Syfi.
eue. piig. v;. n'^ . ?;. — Spec. Inf. corn. i. p. A).
n-. S6.-Mant. inf.om. u pag. .4. u^ . 6y.
Il relTemble beaucoup au Hanneton farineux;
mais il ell un^ fois plus petit. Le chaperon cil lé-
gèrement échancré , un pea rebordé. Les antennes
font teftao-es. Tout le dcliiis du corps eft couvert
d'une poulTière écailleiife , verte argenté , un peu
brillante. Les éîytres font un peu plus courtes que
l'abdomen i S: opt une petite ,gibbofité vers leur
extrémité. Le deflous du covps.eit d'un vert argenté
très- brillant. Les pactes font teftacécs.
H fe trouve en Alfacc. .
H A N
37
113. Hanneton floral.
Melolo2<tha floraUs.
Mclolonthu nigrd , fquamoft , c/vpeo rotundata
ref.exo. Ent. ou. kijl, nat. des ief. Hanneton. Pi. j.
fis- ^7. a. h.
Il eft un peu plus petit que le Hanneton argenté ,
auquel il reff.-mble beaucoup. Les antcrnes font
noires. Le chaperon eft arrondi ^ un peu iebo:dé.
Tout le corps eft noir, & légèrement-couvert dune
pouflière écailleufe. Le corcelet efl lifi'e , & afltz.
large. Lécullon eft triangulaire. L;s élytres font uu
peu plus courtes que l'abdomen , & ont une petite
bolfe vcis leui extrémité. L'^ d,;irou9>da ccrps eft._
luifant. Les pattes font noues. Les élytres font
quelquefois d'un brun noir.
J'ai trouvé ce: infede a'.'.s environs de Fréjus ,
fur les fleurs.
m. Hanneton alpin.
Melolos'tiia alpina.
hlclolontha cjpite thoraceque viridi- &ne's ., anten-
nis abdomineque rufejcentibtis. E:t. eu hifl. nat. a^s
/«/Hanneton.?/. 10. /i". 111.
Il reiïemble au Hanneton horticole ; mais il eft un
peu plus alongé. Les antennes font d'un brun noi-
râtrCj avec la maflé grande, triphylle , fauve. La tête
& le corcclet font velus , d'un vert bronzé. Les
élytres font d'uïse couleur tefîacéc obfcure. Le délions
du corps m. les pattes (ont noirâtres. L'abdomen cil
fauve, couvert'de foi's cendrés.
Il fe trouve à Genève.
Dui
: de M. Ju!
m. Hanneton marginé.
Ml loi.o -V tua marcinata.'
Melolontha ràgrj , clytris brur.neis futura ma'-
ginibufque nigris , tiii:s f)inofs. Ent. ou kifi.nac.
des inj. Hanneton. FI. i- fig- 13. a. h.
Il*relTemb!e, pour la forme & la grandeur, ail
Hanneton goutteux. Les antennes font'noncs. Lf
chaperon eft" arrondi. La tète & le corcclet font'
noirs & pointillés. LV'cuiron eft noir & tiiangulkire.
L.s élytres'-ont des -ftrîes peu marquées ; elles font
brunes , avec la future &: }es bords latira.ix noirs.
Le dellous du corps & les ■ p.utes font ncirs. Les
jambes a^'té•ieure^ ont dnix dents latérales; ks
autres ont plufieurs petites épines.
. Jl fe trouve à li Guadeloupe , & m'a été donne
par M. de-BaJier.
11;. Haijnltcn fubépineux. ,
'^l^LOLOS'TifA'fuhfpir.oju, J
5^
H A N
Melolontha ficivefcuns pcdibus rufis , thorace fuh-
fplnofo. Fab. Syft. mium. pag. 5^. n<\ j;.—
' Spec inf. tom. \. p.ig. 45. n". j8. Mant. inf.
tom upag 14. n°. 71.
Melotontha fuôfpinofj. Ent. ou h'ifi. nat. des
inf. Hanneton. VI. -j.fig. 7?. a. b.
Melotontha eLngata.lrlf.K-&ST. Coteopt. tab. x6 .
Il reîTemble un peu au Hanneton argenté, mais il
eft plus a!ongë. Le chjj'cron c!t prefcjiie échancr
La tête & le corceict font noirs, caiiverrs d'une
poiilljùe éca'!lcu:e, rôufsitre. On voit un anj;l; piu
/aillant de clia.-|Ue cô:l' Hii c )rceltr. L'écullon eft
arrondi pol^crû-uremeut. L"S élytres f nt tel'-acc-cs ,
prelqiie H'iées, & couvcrtirs àz pulls très courts ,
très-Ierrds loursâtrc. L : corps eft no r en-dcifuu'.,
& couvert d'ii?ie poullière écail cafc , gtife. les
fartes font tcllavtcs, & Its taiies font' ncirâi tes.
Lcb antennes fonr teitacées , avtc la mafll 1 cir ,rie
Les pattes j & fur-tout les jolléiicurcs , lont alîtz
loi.s^ues.
Il fe trouve à la Jamaï>iue , s l'Amûique fcp-
tentrionale,
114. Hannfton atomifère.
MclOLON Cl
Melolonthi albo far'noÇu , tho,uce canatUuLto
acro , elytns fufcls , abdominc albo , pu.iBis Lic-
ralibui atris. Fab. Spec. inf. lom, i.p. 43. n°. 4(1.
—ManC. inf. tom. 1. p. si.n^. f)>.
Mela'o :thd aiomariu- LnC, ou hifi. nat. des inf
H\NNETON. PL (./i-^î.
Il eft de la giandciir i-\ Hannemn farineux; mais
il eft beauccu > Mus -^n it. Le rhapt-ron eft arrondi.
La tête eft no.râi'e. Le corceict cil noaâtre, létjère-
inent couvert de (oïl' un rs , cendrés , qui fortnent
deux ou trois po uts biar.cs latéraux ; il y a encore
au milieu une ligre longitudinale , blanchàrru , un
peu eiif.)ncéc L'-cufTon cit peut & tiiangulairc. Les
élytres fonr biii.ics , ;V: couvertes d'une poufîii-rc
blanchâtre. L^dellou'. du ro.ps eft blanc . avec-une
rang'e de points noirs de ih.-.que côté de l'abdomen.
L'.-s pattes (ont noirâtres , avec une légère pouilîèie
Wanclie. L s jambes poiléiicurcs font très-velues
inti ricuremenr.
Il ie tiouve au cap de Boiinc-Efpéranee..
Iiy HflKN TtN libia!.
Meltionth.4 tib:aiis.
Mdalortha nlgra, ^'ytns fufco-tcflacds , abJo-
mine alho , tib.is poHic s incraffatis. Ent. ou hifi.
nat. des inf. Hannftcn. PL to.fig \ 18.
Il eft un peu pins g' a d que le Hanneton crafli
pcde, La tête eft r.oric. Le chaperon eft avancé,
bidenté. Le corceîet eft nuir j légétement velu. Les
H A N
élytres font glabres , d un bran teftâc.'. T,a poitrine
eft noire, Ct couverte de poiU tend .■-. L abdomen
eft entièrement couvert d éciilies b, .nciici. l-cs pattes
font noires ; les poftciieuies lont l^n^^iics , avec les
jambes rcnh-es.
11 fe trouve au cap de Bonne- Elpcrance,
^^6. H.'.NN TCN .r.nîpède.
Mf LOLONTB .■ cr fji^ es.
Meloh-.thx uira . ••îbo miculata , pedi'uj pofticis
iL'ga ;i . er..f''l]imii. tiu. S-^jl. ent. app. p. 818,
— i^vc i-f.lom. 1 pag. 4j. iP . ^^.—Ma,a. if.
10m. I pag. 14. «^ 6»,
M l^lo.lha .rajipcs. Ent. ou hift. nul. du i,.f.
Ï^ANNtTO ». Fl. l fig. IJ.
ia lêie de cet infeifte eft noire , ii-,clinéc Se pu-
befcvine. Le tliaperon eft av.'ucé , ai. ié^'rcnient
f-cha.)Cié Le corcelet eft airoiidi , noir , pubïfcent,
.j'cc !e reboid :S{ 'jUelcjues points lLics. Lécullon
eft noir & t iangulaiie. Les élyir.s luit c'ui ces ,
noires, avec quclq .es poiats blancs. L drir>us du
corps e(t noir j a-ais l'abdomen eft entièrement
hianc. Les pattes font noires, les p.iftéricMres ionc
alorgéts, & les jambes font grolFcs & lenHées. i^a
dernière pièce des ta.fes eft très-gro/lc & tet-
nniiét par un fcui ongle allez grand , m. crochu.
11 le iiouve au cap de Bonne- Efpérance.
117. Hanneton (pinipède.
Meiolontua fpiitpes,
Mcloionlha nigra immuculata , pedibus poflicis
d'ngdl.s , femunbus b-fi unij'pinojis. Fab. S., inf.
tvm. \.p. 44. n^. jO. — Mu.1t. inf. tom. i.p. ij.
Melolon'ha fpini.ss. Ent. ou fi/l. nat. des ir.f
Hannton. ^'A 6.jtg 05 a. b.
Il rcflcniMe an Hanncion cralîpède 5 mais il eft
un peu plus alongé Tout le cortjs elt très noir,
ponn dj ti<ut luifa'n en dellus. L" chaperon eft
arrondi, un peu tcbordé. L'-cuiioa eft touit, allez
large c^e tr angulaire. L'S é.yties tont Iules Les pattes
poiteiieiiics fo..i lorgnes, iSt un peu plus gjo les
que les aatns On y apper^oit une épme aiguë,
pLiccc a .a 6a e interne dc^ cuillcs.
Il fe tioave au cap de B naeEfpérance.
liS. HiNNEioN podagre.
A/ri Oi. '.IN 1 H. 4 poaagrlca.
AL 0/0 m Aa nigra y clypeo tr'.dentato , fcmonbu).
tibiifi^e ; o!l c'iS fpinojis. Fab. Sp. inf t. i. p. 44.
n". yl, — MU'iit. inf.t. I.pag. ij, n° . 6,.
Milo or.tha poda^'ica. Ent. ou hijl. nat. des inf
H.Knui.roti.Pl.S-fig- J^-^
H A N
Il relTemble au Hanneton dcntipôJe , pour la
fvirme &: !a grandeur. La tête clc noTc , & le cha-
peron eft te'rmiié par trois petites dentelure":. Le
corcelec cil convexe, à peine pubefcent , noir,
airoiidi poftérieutement. L'ccullon eft noir & trian-
gulaire. Les élytres font noires, avec une ta:he
"double , d'un gris jaunâtre , vers le m-Iieu de chaque
élytre , & une autre petite vers l'extrémité. Les
pattes U le dellous du corps font noirs. Les pattes
poftéiicures ont leur cuilfe grolie , un p u coinpri-
n'éc , arm e d'une épine vers l'extrémité interne;
les jambes ont une petite épine vers le milieu , &
une autie plus longue à l'extrémité.
H A N
?s>
Il fc I
fur la côte de Coromaadel.
119. Hanneton dentipède.
Melolontha denc'ifes,
MeLolcr.tha ,i:g--a , eiytris tefiaceis , clypeo quc-
dnéentJtc: , femonius tibijque pofticis f; inojîy.
Fab Spec. inf. tom. 1 pag. 44. no. ^\.—M.ant.
inf. tom. t , p. 1 ; . n.°, 64,
hijl. nat. des inf.
Melo^ontha dentipes. En
Hanneton. PI.b.jig.66.
Il rellcmble au Hanneton cradîpède; maîs il eft
-plus petit. Le cha.-eron eft un peu avancé, & ter-
miné par quatre petites denteluics. 1 a leie & le cor-
celet font noirs S: pubefcens. L'éculfon cil noir &
triangulaire. Les clyfes font brui.cs & UHes. Le
corps eft noir en-dellous , Se pubefcent. Les pattes
font d'un brun Doir.ître; les poftàieurcs font aftVz
longues. Les cuiffes font ,^rifles , uq peu compri-
mé "s , & armées d'u-e épine aiguë vers leut_ bafe
interne. Les ja.nbes font r..mpuni-e<: , & armées de
deux épines , dont /une pitûjue au milieu, & l'autre
à l'extréniité.
Il fe trouve au cap de Bonne- Elpérance,
150. HANNtToNerflé.
Meioio.n'th.j gjnagra.
Melo ontha gnfea , p-d'hus ri.fis , femoribus pof-
ticis incniJf'Jiis muticis. Fab. Sp. inf. tom. 1.
pa^. 45. «°. J4. —Mcirtt. inf. tom. 1. pag. 14.
n''. 67.
Mclolontha eonagra. Eni. ou kifl, nat. des inf.
Hanneton. PL 6.fig. 68. a.i.
Il eft prefque de la gian^eur du Hanneton gout-
teux. Li'tctc eft no'r..- , i?c le duperon eft terminé
par dtux dente'ures i.n'crcc; tibl;s Le corcelet eft
«.ouvert d'un duvet tiès-court , giisâtre Les élytres
f^it d'uu gri- teftacé. L'écuifon eft tiiangulaire .
petit, & d'un giis icftacé. Le corps eft brun en-
delln'Js. Les pattes font fcrtugineufes. Les cuilles
pollwioures font rcnflcev , un peu comprimées ,
fans épines & fans dcutcluics. Les tarfcs font biuiis.
Se terminas par un ongltt lop.g Si croclni.
Il fe trouve au cap de Bonnc-Efpéiance.
1 5 r . Hannfton goutteux.
MtiOLnNTHA an'irincJ.
Mclo!onthii nigra clytris grifeis , clypea tridet-
tato , femor:hiis til-iifqae pofticis incuifulis fu.h':ner-
mibas. Fab. ^/-cr. inf. tom. i. p. 44. n" . 55.—
M..Mt. inf. tom. I. pag, 15. n° . 66.
Melolontha arthritlca. Ent. ou hij. nat. des inf.
Hanneton. PI. f. fig. ^^. a.l>.
Il eft un peu plus petit que les précédcns. La lètc
eft ;ioMc, & le chaperon eft terminé par trois petite»
dentelures. Le corcelet eft noir , arrondi peftéricu-
remcnt. Les clycres font tcftacécs, un peu plus
courtes que l'abdomen. L'éculTon eft noii , petit &
iriaiD^ulaire. Le corps eft noir en-dellous ; mais on
voit , de chaque cô\é de l'abdomeu , une luit- de
petits points b!a'ics. Les pattes font noires; les pofté-
rieures font alTcz groftes ; les cuifTcs font un peu
comprimées ; les jambes font comprimées, 5c aimées
à leur partie interne de petites dentelures.
Il {c trouve au cap de Ronnc-Efpérancc.
iji. HaNNitgn raccourci.
Melolo^tha abbreviata,
Melolonthci abbreviatii vil lofa nigra .^ clypeo tri-
dentato ^ e 'ytris ubtuviatis tcjlaccis.l \K.Spcc, inf,
tom, I. p. 4), /J^'. 59. — Mant. inf.tom, l, p. 24.
«". 7î.
Melolontka aibreviatJ. Ent. ou Itifl. nat, des inf.
Hanneton. PL i.fig.$4,. a. b.
Il eft très- petit. La tête, le corcelet & tout le corps
font noirs & légèrement velus. Le cluptrin eft
coupé antérieurement , & muni de trois petites dcn-
tcluies. Le corcelet eft li(le & convexe , avec une
ligne longitudinale , enfoncée. L'fcullon eft noir 5c
triangulaire. Les élytres font lides , teftacécs , beau-
coup plus coartei que 1" abdomen. On voir , vers
l'cxtréuiité du ventre, une ligne tranfverfale , for-
mée par de poils blancs. Les pattes font noiies , &;
de grandeur moyenne.
Il fc trouve au cap de Bonne-Efpéraace,
I ; ;. Hanneton longipède.
}ilv t^LotiXH A longipes,
Milolowk^t capite thoraceque atrls , elyt'ls vil-
lofs pcdtbufque leftaccis , abdomine bmi tetufo.
Fab. Mant. inf.tom, 1. pag. 14. n°. 71.
Melolontha longipes. Ent. ou. kijl, nat. des t'nf.
Hanneton. pL ]■ fg- ^i.a.h.
40
H E L
Il re(ïcmbk , pour la forme Se la grandeur, au
Hanneton goutteux. La tête eft noive , lilTe , avec
cjuelqucs poils roufsâties. Le chaperon eft arrondi.
Le corcclet eft lilUe, pointillé cn-deilus, & velu fur
les bords latcraiix. L'écul'oa eft tiiangulaire , noir ,
& couvert d'une poulTière écaillcufe , roufsâtre. Les
élyties font cellaccs , pubefcentes, prefque ftriées.
Le corps eft noir en délions ; mais rabdomen eft
coupé , & fauve à fon extrémité. Les pattes font
tertacées , avec les tarfes bruns ; les poftérieures
Ibnt un peu plus longues cjuc les autres,
11 le trouve
134. Hanneton capicole.
MeLOLONTH A cap'tcolii.
. Melolonr/iu nigra hinafcutil'o aidomlteque albi-
(LIs.Ya'B. Spec. inf. tom. ,1. pag. 4^. n° . 65- —
Muiit. inf. tom. i. pag. 14. n' . 77.
Meiolontka cjpicola. Eut. ou hifi, nat. des inf.
Hanneton, pi. ufij- J)-"-^.
Il eft très-petit. La tête , k corcelet Se tout le
corps font noirs , & couverts d'un duvet roux cen-
dré. Le chaperon eft arrondi, rebordé. L; corcelet
eft convexe , avec une ligne longitudinale , enfoncée.
L'écuflon eft tii.ingulaire , & couvert de poils d'un
gris roufs.ître , allez ferrés. Les élytres font brunes ,
iilles , un peu plus courtes que l'abdomen. L'abdo-
men eft noir; mais les côtés font couverts de poils
courts, cendtés, rouftâcres.
Il fe. trouve au cap de Bonne-Efpérance,
I3J. Hanneton moiiticale.
Mflolontha monticold,
Melo lontha c/ypeo intégra reflexo, tejîacea gla-
Ira , cdpite utro. Fab. Syjl. ent. p. 35. n° . 58. —
Sp. inf. tom. I. pag. 46. n° . 67. — Mant. inf.
tom. I. pag. 14. n'^. 81.
Mflolonlka monticold. Ent. ou hijl. nat. des ir.f.
Hanniton. pi.G.fg. {7. u.b.
Il eft très-petit, & à peu-près de la grandeur du
Hanneton capicole. La tête eft noire , & le chaperon
tft arrondi, reboidé. Le corcelet eft teftacé , prefque
ferrugineux. L'éctilon eft noir & pecit. Les élytres
font d'un jaune teftacé , brillant , un peu plus
courtes que l'abdomen. La poitrine eft obfcure , S:
l'abdomen eft teftacé. Les antennes & les pattes font
teftacées.
Il fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
HÉLOPSiWfiôi'S.. genre d'infedes delà féconde
Siélion uo l.Ordre des Coléoptères.
Ces infeftes ont le corps oblopg , dîux antennes
H E L
filiformes , quatre antennulcs , dont les antérieures
fécuriformes ; deux ailes membraneules , cachées
fous des étuis durs ; cinq articles aux quatre taries
antérieurs , & quatre aux deux poftéricurs.
Les Hélops ont beaucoup de rapports avec les
Ténébrions , avec lefquels prelque tous les Ento-
mologiftcs les ont confondus ; mais ils en diflèrenc
par le dernier article des antennulcs antérieures ,
plus grand , fécurifotme ; par le dornier article des
antennulcs poitéricures , plus grand Se arrondi ; par
les mandibules , dentées au milieu ; par les antennes ,
plus longues & filiformes. M. Fabricius a le premier
diftingué ce genre, & lui a donné le nom à' Hélops ,
d'un mot grec, dont la fignification eft inconnue.
Les antennes font filiformes , un peu plus longues
que le corcelet , & cômpofées de onze articles , dont
le premier eft court , légèrement renflé ; le fécond
elh plus court , & arrondi , les luivans font coni-
ques, prefque égaux ; les derniers font quelquefois
moniliformes. Elles font inférées à Ja partie anté-
rieure & latérale de la tête, au-devant des yeux.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieurc ,
de deux mandibules , de deux mâchoires , d'une
lèvre inférieure , & de quatre antennulcs.
La lèvre fupérieurc eft allez grande , cornée j
arrondie , ou légèrement échancrée , & ciliée.
Les mandibules font cornées , courtes , arquées ,
intérieurement voûtées , mûries d'une dent peu
marquée , au milieu , & bifides à l'exiiémité.
Les mâchoires font prefv]ue cornées, arrondies,
ciliées, & nuinies intérieurement d'une petite dent
mince & pointue.
La lèvre inférieure eft cornée , courte , plus
étroite que la (upérieure, arrondie à fon extrémité.
Les antennulcs antérieures font une fois plus lon-
gues que les poftérieures , & conipofées de quatre
aracics , dont le premier eft très-petit, le fécond
cil alongc & conique , le troifième eft prefque
arrondi, plus court 5 le dernier eft grand, triangu-
laire, fecurifornje ; elles font inférées au dos des mâ-
choires. Les antennulcs poftcrieares font courtes,
&: cômpofées de trois art des , dont les deux pre-
miers lont petits , arrondis ; le troifième eft gros ,
& arrondi : elles font inférées à l'extrémité latérale
de la lèvre inférieure.
La tète eft un peu plus petite que dans les Te'né-
brions. Elle eft un peu penchée , & poftt'ricurement
enfoncée dans Iccorcelet. Les yeux font ovales, un
peu faillans , & places à la partie latéialc de la tète.
Le corcelet eft plus du moins convexe , le'gère'-
jiîciii rebordé, prefque auffi large'que' leV-^lytVcs.
L'éculloa
H E L
L'tcudon eft petit & triangulaire. Les clylies font
convexes , de la grandeur de l'abdomen ; elles ca-
chent deux ailes membraneufes , repliées , qui man-
tjiiciu dans quelques efpèces.
Les pattes lont (impies, de longueur moyenne.
Les taries font hlifoimes , velus à leur partie infé-
fieurc , dans quelques efpèces ; les quatre anté-
rieurs font compofés de cinq articles j &: l«s pofté-
i.ieurs feulement de quatre.
H E L
41
Les Htlops ne fournilTent aucun détail dans leur
premier état , & très-peu dans leur dernier; de forte
que leur hiltoirc ne peut qu'être très-abré^iée. La
forme de leur corps eft agréable , & quel-juc^-uns
font décorés d'aflez belles couleurs. Il y a ^|U!.lqucr^
efpèces qui nont point d'ailes, Je celles qu eu fons
pourvues en font rarement ufage. Ces iiifcdt.'; doi-
vent plutôt fe faire diftinguer par leur marche ; il,;
courent alTez vite. Us vivent dans les maifons , dans
les endroits fablonneux, La laive cil inconnue.
Hijl. Nai. Infea. Tom. VU.
4i
Sulid de l'Intrcidu^hn à fWJolrt
des Infinies,
H £ L O P S.
j H È L o p S. Fa b.
T E N E E R l O. Lin. G B o v t.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes fàliformes , un peu plus longues que le corcelet , compofces de
onze articles, donc le fécond irès-couir.
Mandibules bifides.
Mâchoires unideiKces.
Quatre antennules. Les aiuccieures fécuriformes j les podérieures en nîaiTe.
Cinq articles aux quatre tarfes antérieurs, &: quatre articles aux poftérieurs.
ESPECES.
I. Hélops bleu.
5. Hélops raye.
Bleuâtre; corcele: prejljue orhicule' ,
élytres jlriées.
Bron^çé ; élytres Jlriées , rayées de
vert , de cuivreux & de doré.
2. Hflcps lanipcde.
Bronzé ; élytres jlnécs , pojlérciuremeni
6. HÉLOPS dentelé.
prolongées.
Noir ; tarfes ferrugineux ; antennules
5. Hélops éruglueux.
antérieures avancées.
D'un \ert hron~éy antennes ^ élytres &
7. HÉLOPS fafcié.
pattes noires.
Noir; élytres avec trois bandes Jaunes.
^. HÉi.ops aveugle.
Noir ; corcelec avec deux taches oculées-^
élytres avec deux lignes tranjverfates ^ ar-
8. Hélops onde.
Noir; élytres avec trois bandes ondées ,
qué js , & une tache oblont^ue , pojlcneure ,
fauves.
&• un point oblong à l'extrémité , fcrrugi-
mux.
de l'IntroduBlon à fHiJleire Naturelle du JnfeBcs.
4J
H É L O P S. (Infeûes. )
rj. HÉLors batbu.
élytres avec des points enfoncés enjlries.
JVoir ; antînnuUs avancées , jaunâtres ■
15. Hélops morio.
pattes Jaunâtres.
Noir; corcelet quarré , lijfe j élytres
10. Helops cannelé.
avec desjliiespointdlees.
Noir ;. corcelet cannelé, avec un en-
io. Hélops ceint.
foncement de chaque cô:é -^ élytres jiriécs;
antennuks avancées.
Noir ; élytres rougeâtres , avec une
large bande njiie.
1 1. IlÉLOPs Hlfe.
11. Hélops nègre.
Noir; corcelet cannelé , pojl érieurcmenc
aminci; elytres lijfts.
Noir ; bord du corcelet arrondi ; élytres
avec des Jlries crénelées.
11. Hélops bronzé.
11. Hélops granulé.
Ovaleol'long, ironie; antennes & pattes
Noir, déprimé; élytres avec des points
noires.
élevés, prcfque épineux.
1 j. HÉLOPS cuivreux.
25. Hélops longipcdc.
Ovak obloK^, noir; corce let & élytres
Noir ; élytres Jlr. tes j pattes alongées ;
cuivreux.
jûtmbcs intermédiaires , velues.
14. HcLors émeraude.
24. Hélops ruSpcde.
Ovale, un peu ohlong, noir; élytres
Noirâtre ; antennes & pattes ferrugi-
vertes, brillances ,Jlriées.
neufes ; élytres brunes j un peu brcn^ees.
15. Hélops améthide.
25. Hélops atre.
Oblong, noir i corcelet & élytres bleux.
Très-noir , luifunt ; élytres fttiées; an-
16. Helops bicobr.
tennes (S" pattes brunes.
Noir , ovale un peu ohlong ^ ironie ,
i6.HÉi.oFS ftrié.
brillant en ■ df£:is.
Uun noir bron-^i _, Lifant ; élytresjlriées, |
17. Hélops équeftre.
ohtufcs ; antennes & p.itces brunes.
Noir; élytres avec une bande jaune ,
interrompue.
27. Hélops Pimclie.
iS. Hélops maure.
Noir; corcelet antérieurement arrondi ;
élytres avec des jlries pom.iUees ; extré-
Noir\ ro'ceUt arrondi, de chaque côté -^
mité des antennes , jauvc.
4*
Suite de l' Introduaion à l'H'ifcolfe NaiurdU dis In'icî
J\olr; dos relevé; élytresjlriées ; cuiJJ'ei
antérkures dentées,
29. HÉ1.0PS ordurier.
Noir j antennes & pattes ferrugtneufes.
50. HÊLOPS ruficolle.
Ferrugineux; élytrcs Jirlées noires.
H É L O P S. (Infedes.
Hélops dentipède.
51.HÉL0PS glabre.
Corps noir; élytres lijfes.
ji. HÉLOPsbrun.
Brun, plus ou moins foncé- élytres avec
desjiries peu marquées,
33. HèloPs azuré.
Bleuj co-celit pointillé; élytresjlriées.
H E L
H E L
4?
I. HÉLOPS Weu.
H E LOFS aruleas
Hetops CAnthfcens , thoracefutorbiculato., tlytr'is
ftrtjtls. F AS. Syfi. cm. pjg. 15-7 n'^'. 1. — Spec.
inf. tom, \. pdg, 31+. n' . i. — liîant. inj. iom. r.
pag.zl^.n-, I.
Tenehrio cxxnUxxs, apterus cxrukfcenstkorûccfub-
orhiculato ^cokoplris obfdlis.hiti. Syft.nat.p. (>77.
«», l^.—Muf. Lud. Vlr. pag. 9S. "
- Petiv. Gaiop/i. cai. ii.fig. C.
List. Angl.app. th. 4. fig. 14. ?
Il reiTemble , pouc la forme & !a grandeur, au
Blaps mucroné. Les antennes fout bicties , avec
l'extrémité r.oirc. Le corcelet cil plus large que
long , un peu arrondi poflérieurement. Les clytres
font obtules^ d'un noir bleuâtre, fur- tout vers les
bords extérieurs. Les cuilles font d'un noir bleuitre
luifanc.
Il fe trouve au midi de l'Europe , en Efpagne,
1. KÉLOI'S lanipèd.-.
Helops lanipes,
Tîelops &neus , elytris ftnatis acumlnatis. Fab.
Syft.ent.p.T.^-;. n°. %. — Spec.inf. t. i. pag, 314.
n*, î, — Mam.inf. tom. l. p. li^.n". z.
Tenehrio lanipes alatus ineus , elytris fiihblfido-
mucroma'.is , plantis fubcus hirfuiis. Lin. iiyjl. nat.
mant. pag. 535.
Tenehrio nigro-cuprea , elytro fingulo flriis oclo
coleoptris pone acuminutis. Ceoff. InJ. tom. i,
pug. 34. «". y.
Le Ténébrion bronzé. Geoff./iJ.
Tenehrio aneus. Se o P. Ent. carn, n°. ij j,
Tenehrio arborcus nigro-Aueus , elytro fir.gulo
ftriis oBo apice acuminato. Schrank. Enum. inj.
Mujî. no. 412.
Tenehrio lanipes. Vill. Ent, tom. 1. pag. 394
n°. 2.6.
Il a environ (îx lignes Se demie de long. Les an-
tennes font filiformes , noirâtres. Le dellus du
corps eft d'un noir bronzé , & le deflbus eit d'un
noir brun. Le corccl?r cfl convexe , pointillé , pofté-
ricurement tronqué. L°s élytres font (hiées ^ fine-
ment pointillées j & tel minées en pointe. Les tarfes
font couverts en-dcllous, d'un duvet roiillâtre,
alfez long.
Il fc trouve d.^.as toute l'Europe,
5. HÉLOPS érugfneux.
Hezopî eruginofus.
Helors viridi- vicas , antennis , elytris pcàih.f-
que nigris. Fab. Mant. inf. tom, 1. p. 11;. n'^. ;.
II reflémble au précédent , pour la forme & la
grandeur. Les antennes fonr en fcie, exérieurc-
nient plus grofTes , noires. La tète & le corcelet font
g!abies,d'un vert bronzé, fans taches. Les ély très ont
de? Unes noires ^ crénelées. Les p.utes font noires.
Il fe trouve au cap ds Bonnc-Efpéraiice,
4. HiUors aveugle.
Hrzofs cAcus.
Helops atcr , thorace macuHs duabiis oce'la:i~
bus , elytris Jîrigis duubus arcuatis puncloque pOjlka
ferrugincis.
Elater CS.CUS. Fab. Gcn. inf. mant. pii^, 1^4.
— Spec. inf. tom. 1. pag. i6y. tz''. 6. — Mant. inf.
tom. 1. p. 172. n'. 7.
Il a environ dis lignes de long. JLes anten-
nes fort noires. La tète cil noirej, fans taches.
Le cor:clet efl: noir, avec une tache annulaire,
oblongje , de chaque côté. L'cculfon eft petit ,
arrondi poflérieurement, noir , fans taches. Les
élytres font noires, avec deux lignes tr.infverfuks
fauves j aiquées, & une petite tache oblongue , fur
chaque, vers l'extrémité. Le dcil'ous du' corps S:
les pattes font noirs : on remarque un peu de brun
à l'extrcraité de l'abdomen.
Cet infcûe n'a aucun des caradères des Tau-
pins, parmi lefquels M. Fabricius l'a placé.
Il fe trouve en Afrique.
5. HÉLOPS rayé.
Helops vittatus.
Helops meus , elytris ftriatis viridi cupreo aureo-
II relkmblc beaucoup , pour la forme & la gran-
deur, a l'Hélo'ps laniptde. Les antennes font brunes ,
filiformes, moniliformesàleur extrémité, un peu plus
courtes que la moitié du corps. La tète ert bronzée,
fans taches Le corcelet efl pie(que quctré, pointillé,
avec les bords vcrdâtres Se cuivreux. L'éculîon eft
petit , arrondi poftérieurement, d'un vert cuivreux.
Les élytres font ftriées : on y voit alternativement
des raies longitudinales, vertes, cuivteufes& dorées.
Le delTous du corps ell bronzé , fans taches. Le«
pattes font brunes.
Il fe trouve
Du cabinet de M. Francillon,
6. Helops dentelé.
Heiops ferratus.
Helops niger ^ digitisferrugineis ^palpis porrccliSf
4<î H E L
Fab. Syjl. ent, p. 1J7, n° . 5. — Sftc. inf. tom. 1,
pag. 31,-. n°. 3. — Munt.i.if. tom. i. p. ti}. n°. ^.
Teutbiio deprcflus alatus nigtr, dytris ctralefcen-
tibus , untennis tihiifque fanguineis , thorace de-
prcjfo. Lia. Syft.nat. p. 6j^. n°. U.
Tenebrio TuSbatWM elatus niger, e'ytris firiatis
n-gro-viotixceis , pahis ore îarfij'que rufis . Schall.
Teiiebno deprejfus, Vill. Ent. tom. i. pag. 388.
/i°. S.
Serra:ula. ScHuLZ. AU. drcfd. i.
Il a de cinq à fix lignes de long. Les antennes font
noires , filiformes , gueres plus longues que le cor-
ccicr. Les antennes antérieures (ont longues , avec
le dernier article obliquement tronqué & crcufé. La
tête 5c le corceict (ont noirs. Les clytrcs (ont
d'un noir bleuâtre, légèrement ftriécs 2c pointilices.
Le dclFous du corps & les pattes (ont noirs, avec
les tarfts fauves, ou feulement les derniers articles.
Suivant Linné, les antennes Scies jambes font d'un
rouge fanguin.
11 fe trouv; au nord de l'Europe.
7. HÉLOPS fafcié.
HcLors fafclatits,
Helops attr , tlytris fafcîis tribus jlavefcenti Lus.
Erotylus fafàatus. Fab. Spec. inf. tom. \.
pag. ij8. n". 7. — Mant.inJ'.tom. i.p.<}i. «'■'. 11.
Il a environ fix lignes de long. Les antennes font
noires, filiformes , prefque moniliforines a leur cx-
tréniKc. La tête e(t noire. Le corceict c(t noir,
lilk. L'tcufion ciï noir , triangulaire. Les élyttes
ont trois l'andes iioLics îi: trois bandes jaunes, al-
ternes : il y a une bande jaune , il la bafc, & une
bande noiie termine les clytres. Tout le delîous du
corps cft noir, luifant. Les taries des quatre pattes
Ibr.t filitormcs & compofcs de cinq articles ; les tarfcs
poftcrieurs font filiformes Se compofés de quatre ; le
deffous des tarfes cft muni de quelques poils longs.
Il le trouve... .
$. HÉLOPS onde,
Jitiops undattis.
He/ops ater , elytris fafciis tribus undatis punc-
toque oblongo apicisfirriigintis,
11 a fept lignes de long. Les antennes font noires ,
filiformes , avec les deiniers articles moniliformes.
La tête cft noire. Le corcdet c(l convexe , noir,
avec quatre raies longitudinales, dont les extérieures
font réunies à leurs extrémités. Les élytres ont des
f oints enfonfés peu marqués, rangés en (hiesj^Ues
H E L
font noires , avec ttois bandes pndées & deux ta-
ches oblongucSjà rcxtiém^té , d'un rouge fauve:
on apper^oit quelques points noirs , diftinfts , fur la
première b.inde. Le delfcus du corps & les pattes font
très-noirs , fans radies.
Il fe trouve à Cayenne , d'où il m'a été envoyé
par î,l. Tugny.
5. HÉLOPS barba.
Hnors barhatiis,
Htiops niger pulpis porrcclis , pediiufque Jlavef-
cenlihus. Fab, Mant.inf. tom, l.pi^g. iij. n*. J.
Il rcflenblc beaucoup à l'Hélops dentelé , mais il
eft une fois plus petit. La tête , le corcetet font
noirs, fans taclies. Les antennes font obfcures,
avec la bafe & l'extrémité ferrugineufes. Les an-
tennules font avancées , jaunes & fcmblabics à
celles de l'Hélops dentelé. Les él/tres font ftriécs,
noires. Les pattes font jaunes.
Il fe trouve en Saxe.
10 Hj:lops cannelé.
HzLops canaliculatus.
HelofS nigcr , thorace canalicsiLto utrinque irn-
prejfo, elytris firiatis , p^lpis forreciis, Fab. Msr.t,
inj. tum. i.pag. 2.13. n^'. 6,
Tenebrio dubius alucns nlger , thorace fulcato-^
elytris JiriMÏs. ScHal. Aci.Ha/L l.pag. 51a.
11 re/Tcmble à l'Hélops dentelé. Tout le corps cft
noir. Les antennules font avancées. Le cotceht eft
inégal , cannelé au milieu , enfoncé de chaque côté.
Les éiytrts ont des lignes longitudinales élevées. Les
pattes l'ont noires , avec les tarfes bruns.
Il fe trouve en Saxe.
II. HÉLors h/Te.
Helops Itivis.
Htlops niger , thorace tanaliculato poflict attC'
tiuato, clytns i(.vii>us. Lab. Man:. i.if. tom, 1.
pag. ZI5. r/'. 7.
Il rcffcmble beaucoup au précédent. Le corps f(ï
noir , point du toutluiUnt. ).c corcdet eft car.nclé ,
pofténcurcmeivt aminci. Les élytres foiuLlics.
Il fe trouve en Saxe.
II. HtLOPS bronzé.
Helops ^i.eus.
Hihtps ovaio-oblonr:us trteus , cntinni.i pedièuf-
que ni^iis.
H E L
trocylus mono olilotgils (iter Immatu/alut. F/.n.
Syjl.cr.c.p. 11^. n". j, ~Spec.tnf.com. t.;>.tj8.
n°. 0. — Manc. inf.ton. i.pug. yi. n^\ 14.
Les antennes font noires , filiformes , un peu
pl.HS longues que le corcelet. La tcic cft bronzée. Le
cofceict e!l lue , luifant , bronzé. L'éculTon eft
petit, tria ii;ulaire , bronzé. Les éiytres ont des
ihies régulières , pointilléts ; elles font bronzées &
Inifantcs. Tout le deirous du co'.ps d\ d'un noir
Juifant, un peu bronzé. Les pattes font noiics &.
Il fe trouve dans la Nouvelk-HolUnde.
i;. Helops cuivreux.
Belops cupreas.
Helops ovjto - oblongus acer , thoracc elytrifque
cu-^Teis.
Erotytus cnpreiis oblongus ater , tkorace elytrif-
que cupreis. Fas. Syfl. enc.pag. I2?. n°. J. — Spee.
inf.tcm. x.pag. 15S. n". $. — ManC. inj'. io:r.. i.
pjg. 91. n». ij.
Il red'eiTible beaucoup à i'Hclops émeraude ; mais
il eft im peu plus grand Les antennes loju noires ^
filiformes , guères plus lon-ucs que le coictlet. La
tête cft noiiat:e luilante. Le coici.let ell d'un vert
bleuâtre foncé, cuivreux. LécuflTon eft triangulaire ,
& de la même couleur. Les éiytres font d'une cou-
leur verte bleuâtre, cuivreute , brillante ; elles ont
des llries régulières , formées par des points enfon-
cés. Le dcllous du corps &: les pattes font noirs lui-
fa..?. Les tarfes , ainfi que tous ceux de ce genre ,
ont les caradères que nous leur avons allîgnés.
Il fc trouve dans la Nouvelle Hollande.
14. Hiiovs émeraude.
Helops fimragiid.'us.
Helops ovuto-oblongiis ater y c'ytrls f.riatis vi-
E-v;ylus fmaragdalus oilonfUf , ater , clytn's ri-
ridibus , flriatis. Fab. Syfl. tnt. pag. \i\ r.*. 6.
— Spec. inf.iom. I. pag. ij8. n^. li. — Mant. inf
tom. r. pag. 91. n". 18.
Les antennes font noires , filiformes. I.a tctc cfl:
noir.ùrc , !uifan-e. Le corcelet eft vert foncé , pref-
nue bronzé , Ifl'e , luifant, L'écufion cfl petit , tiian-
gulaire, de la couleur du corcelet. Les éiytres font
vertes , prefque cuivreufcs , brillantes : elles ont des
flries r.'guiicres, formées pat de petits points en-
foncés Le deiïous du corps eft noir , un peu violet
luifant. Les pattes font noires.
11 fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
i). HÉLCPs amétliifte.
Melofs amtthyfiinus.
H EL 47
Hclop: oh'ongiis ater, ihoi.ice .ijtrifque cyancis.
Erotylus ametliyflinus ohlong-.ts ater , thcrace
elytrifque cyuncis. Fab. Syft. me. pag. tz^. n" 7. —
Spec. inf. tom. l.pag. 158. n". 1 5. — M.inc.inf. t. 1 .
pjg. 91. n". 19.
Il cfl plus petit, plus along-, & un peu plus
convexe que l'Hélops émeraude. Les antenics foac
noires , ii!. formes. La tète ell noire. Le font eft
applati , & on voit de chaque côté, à ia bafc des
antennes, une petite élévation. Le corcelet clf lillc
luifant , d'un bleu foncé. L'éculTon eft petit , trian-
gulaire , cuivreux. Les éiytres font bleues luiiantes,
avec des liiies foimées par de petits points enfoncés.
Tout le dellous du corps & les pattes font noirs &
luifans. Les tarfes des quatre pattes antérieures font
ccmpofés de cinq articles filiformes, &C les pollé»
rieures de quatre.
Il fc trouve dans la Nouvellc-HoUandc,
16. HiÎLOrs bicolor.
Helofs bicolor.
Hdops ov.:to-oblongus fuitus ntgerfupra aneut.
Eroty'us h\co\ox oblongus ater ., fupra Aneus.ï\a.
SyjL .ne. pag. 124. n". 8. —Spec. inf. tom. i.
vag. ijS. n». 14 — Mant. inf. tom. i. pag. 91.
Il cil un pet! plus petit & un peu plus ovale qu=
l'Hélops émeraude. /es antennes font noires , & ut\
peu plus longues que le corcelet. La lète cd bronzée.
Le corcelet efi li!!e , bionzé brillant, prefquc cui-
vreux. L'écullon ell petit , bronxé & triangulaire.
Le; éiytres font luifantes , bronzées , avec des
peints allez gros , enfoncés , formant des ftries le-
galières-. Tout le dellous du corps S: !e> pattes fonc
d'un noir un peu bronzé. Les tarfes font Sliforraes ,
garnis de poils cn-dcffous.
Il fe trouve dans ia Nouvelle- Hollande.
17. Helops équcftrc.
Helops equeftris.
Helops ater elyiris fjfcia ahbreviata aurea. Y .\r„
Syft. eut. pag 1^7. n"..^. — S/iCC. inf. tom. 1 . p. ;:f.
n'' . 4. — ùlant inf. tom. i.pjg. 214. «". S,
Les antennes font noires, extérieurement plus
grolîes , avec les articles prefque coniques. Tout l;
corps eft noir. La tête eft très-finement chagriné.-.
Le corcelet eft chagriné , arrondi , prefque globu-
leux. Les rlytrcs font ovales , obiongues , avec
une bande jaune , interrompue à la future. On re-
marque des ftries formées par des points tranrve;-
faux enfoncés. Les cuifTes (ont minces à leur bafe ,
un peu renflées vers leur extrémité.
Il fe trouve au Brélil,
48
H E L
18. HiÎLOPS maure.
Helofs mauius.
'BcloTS ater , thorace utrinque rotundato Uvi j
elytris cxcavaio-punclatis. Fab. Spec. in/, tom. I.
pag. 515. «". 5. — Mant. inf. tom. z . p. 114. n' . 9.
Il eft !;rand. Les antennes font noires , extérieu-
rement plus giolTcs. Le corps cft noir. La tète efl:
lilTe , avec le chaperon arrondi , entier. Les anten-
miles antéiieures font avancées, fécuriformes ; les
pofiéricurcs font en maffe. La lèvre inférieure cft
prefque échancrée. Les élytres font réunies , &• ont
des points enfoncés allez grands , &L diftans , rangés
en ihies.
Il fe trouve aux Indes orientales.
li>. Hélops morio.
Helofs mono.
Helops aur , tkorace qundrato Uvi , elytr'is putc-
tjro-Jiridtis.VAS. Gcn. irtf. mant. pag. 141. — Spec.
ir.f.tom. i.p^g. 515. n". 6. — Mant. inf. tom. i.
pjg. 114. n". 10.
II rencmble à l'Hélops nègre ; mais il eft un peu
plus grand. Les antennes foiit monilif. rraes à leur
extrémité , avec le dernier article plus long , &
ovale. Le corccitt ell obfcur , lifle , carré. Les
é!ytres 'ont obfcures , & nurtiuéts de itrics poin-
tillées. Le dclTous du corps & les pactes (ont noirs
luifans.
Il fe t -ouve dans l'Américjue feptentrionale,
10. HÉLOPS ceint.
HsLovs cincius.
Helops niger, elytris rufis fafcla lata nigra.
L.s antennes font noires , un peu plus longues
que le corcelet. Tout le corps efc noir lui.ant. Les
élytres font rougeâtres , avec la future , & une
large bande au milieu , noire.
Il fe trouve
Du cabinet du prince d'Orange.
2,1. HÉLOPS nègre.
Me LOF s nigritus.
Helops ater , tkoracis marginibus rctunddtij , ely-
tris crenato fuUatis. Ih^.Spec. inf. tom. \.p. 315.
n°.7. Mant. inf. tom. \.pag. 214. n°. \ 1.
Tenelr'.o atratus oblongus ater , elytris fulcatis
^laitiufutis. Fab. Syft. ent.pag. zjé. /•". 4.
Le corps cil noir , grand , fans taches. Les an-
tennes font moniliformes à l'extrémité. Le corcelet
cft glabre , lille , avec les bords extérieurs arrondis ;
les angles antérieurs obtus , &^ les poftéricurs
H E L
aigus. Les élytres ont des ftties crénelées. Les tarfcs
font couverts en-dcffuiis , d'un duvec faure.
Il fe trouve dans l'Amérique méridionale.
21. HÉLOPS granulé.
Helops granulatus.
Helops ater deprejfus
ofts. Fab. Mant.
elytris griinulato fu'fp't-
f. tom. I .pag. 1 1 4. n°, i j .
Il cft plus petit & plus large que le précédent.
La tête eft noire , obtufe. Le corcelet eft noir ,
plane, poriérieurement finué. Les tlytret font ob-
tutcs , llriécs , avec des points élevés entre les firics ,
dont les portéiieurs font pr:f-^uc épineux. Le déifuss
du corps eft noir.
Il fe trouve au cap ce Borine-Efpcrance.
1;. Hklops longipède.
Helois longlpes.
Helopi niger , elytris flriaiis , pedibus e'ongatis ,
tibiisfcunui paris barbaris. Yab. Spec. '.nj. 10m. 1.
pag. jié. /j". 10. — Mant. inf. tom. i. pag. 114,
nK 14.
Il eft grand, de forme ovale, alongée. Les an-
tennes lont lili.'ormes , noires , oblcurcs à leur ex-
trémité , un peu plus longues que la iroitié du corps.
Tout le corps cft noir. Le corcelet cft lllfe L'écuilbn
eft triangulaire. Les élytres lont (triées , S; les
flries font réunies poftéricurement par [laires. Les
pattes lont longues. Les jambes inti.rmédiaircs font
couvertes intérieurement de poils loux» dans un
fcxe feulement.
m
rouve dans
.'Afrique équinoxiale.
14. HÉLOPS rufipcde.
Helops rufipes.
Helops niger , antennis pedibufque ferrugineis,
FhB.Syfi. en:. ;\ 15 S. n^. t. ^pec. inf. tom. 1.
pag, 315. n". S. — Mant. inf. tom. l. pag, I14.
n°. 11.
Il eft plus petit que l'Hélops lanipède. Les an-
tennes font d un brun ferrugineux. La tête eft
noirâtre, un peu bronzée. Le corcelet cft d'un noir
bronzé , & marqué de deux points enfoncés , pref-
que quarrés. Lécuffon eft petit. Les élytres font
brunes, br;nzéeSj ftriées , avec des points enfon-
cés , tranfvLrfaux , dans cba jue ftrie. Le defljus
du corps eft noir brun. Les pattes font fcrrugi-
neufes.
Il fe trouve dans la Nouvelle-Hollandci
25. HÉLOPS atte.
Hxiors at(r.
Httopt
H E M
HelopS ater tiuidus , elytris finatîs , antennis
fcdibujque piceis.
ELur ater, e/ytris ftriatis.FAi. Sy/l. er.r.p.i-^^^.
n''.j. — Spec, inf. tom. i.p. 3:6, n'' . ii.-'—Mar.r.
inf. tom, 1. yag. i;4. «". 15,
Pyrochroa r.igr.^. nigra nltidu , corpore ovato , tho-
rûce convexo , anunnis peaibufiiue jufcis. Dec.
Mim. inf. tom. j. pag. 15. n^ . ^. pi. l.fig. 25.
Cardinale noire , noire luifante , à corps ovale
S: à corcelei convexe , à aateiines & pattes brunes.
DfG. Ib.
Il a environ cinq lignes de long. Le corps eft
cvaie , convexe, noir iuilanr. Les antennes &: les
pattes font noires ou biunes. La tète ell petite. Le
coicelct ell Cntnienr chagriné , un peu pLus étroit
antérieurement , prefque de !a largeur des élyrres
pollérieurcmeut. Les élytres ont des flries peu mar-
quées.
Il fe trouve dans prefque toute l'Europe , & n'eft
pas rate aux enviroiib d; i'aris.
i6. Helops fliié.
H^Lorsflriatus.
Hclops nigro-iieus nitidus ; efytris Jlrijtis eb-
tufis , anteu'iis pcdibufque piceis.
Tencbrio n'igro-fufca ovata , clytro pngulo flriis
oBo Uvibus. Geoi-ï. Inf. tom. '.. p. 548. n" . 4.
Le Ténébrion à huit ftries lifTcs. Geoff. Ib.
Tcnthnoftri^tj. FOURC. Er.t. p.:r. i.p. i {7.
Il eft prcfque une fois plus petit que l'Hélops
lanipèdc. Les antennes font brunes, un peu plus
longues que le corcclet, avec les piemicrs articles
coniques , & les dcriùères moniliformes. Tout le
délias du corps eft d'un noir un peu bronzé, lui-
faiu ; le delfous eft brun. Le corcelet eft finement
pointillé , convexe , prefque aulli large que les
clytres. L'éculfon eft très-petit & triangulaire. Les
élytres font obtufcs , finement ftnées. Les pattes
lont d'un brun noirâtre.
11 fe trouve aux environs de Paris , courant à
terre dans les campagnes , conuiye les Carabes.
17. 1-lELOrs Piniélrc.
Mej-OTs Pimelia.
Iletops ihorace antice Totandfito niger , elytris
funclato .ftnatis , antennis apiçc rufis.^\^. Ma rit,
inf. tom. I. pag. 214. n=. 6.
Pimelia morio. pAB. Gcn. inf. mant. pag. 240.
' — Syec. inf, tom. i. pag. 518. n!^ . \-j.
Les antennes font noires, moniliformes à l'extré-
mité , avec le dernier article fauve. La tête eft
Hiji. Nat. de. InfcU,. To>n. Vil.
HEM
4P
noire. Le corcclet eft noir, arrondi antérieurement,
& tronqué poftérieurement. Les élytres font ftritcs ,
noires. Le deflous du corps & les pattes font noirs.
Il fe trouve en Anoleterie.
18. Helops dcntipcde.
H EL o PS dtn'-ipcs,
Hclops ater , elytris puncia'.o fu'cJtis , fmori^
bus aniicis acute dentatis .F An Spec. inf. tom. i.
pag. ^26. «'\ 12..— Mant. inf. tom. i . pag. ii^,
n-'. 17.
Il reflem'.^!e a l'Hélops atre ; mais il a le dos plus
relevé, ?c il eft un peu plus petit. Tout h corp^ eft
noir. La té:c & le corcelet font lilles, point bnllaiis.
L'écullon eft prefque arrondi poftérieurement. Les
élytres font ftri-'e; , & cliaque ftrie a des points
enfoncés. Les cuiifes des partes antérieures font
ornées intérieurement d'une dent allez forte.
11 fc trouve dans le Coromandel.
2.). Helops ordurier,
Helops quif^uilius,
Helops niger, antennis pediiufque ferrugl'neh.
F A B. Syfl. ent. p. 2j8. n". 8. — Spec. inf. tom. 1,
p. 32e. «". 13. — A[ant. inf. tvm. i.p. 214. n*-'. 18.
TV/Jdir/oquifquilius û/ûtaj n/gfr, ore pedibufque
fcnugineis. L i N. Syfl. nat. pag. 676. n'^ . 13.—
Fuun. fucc. n° . S21.
Tencbrio qidfquilius. \ilL. Ent. tom \.p,yit,
n". 10.
I! eft un peu plus grand que l'Hélops glabre. Le
corps cil noir, avec les antennes , la bouche Scies
pattes feirugineufes.
. Il fe trouve en Europe , dans ks oidutes j les
balayures.
50. Htiors ruEcolIe.
Helops ruficoUis,
Helops ferrugineus , elytris f.riaiis ttigris. Fab^
Ma
irj. tom. i.pag.ii^.n^
Il relTcniblc beaucoup au précédent. Les antennes
font noires. La tète eft olifcuic. Le corcelet eft liiîe ,
ferrugineux , luifant. Les ély;rc<; lontflriécs, noues.
Le delTous du corps eft glabre , teiruginsux.
Il fe trouve en S.;xe,
j!. Helops glabre*
HtLOFS glaber.
Hel ops corpore atrol£vi.V AB. Syfl. cnr. p. îçS,
n°. 9. — Sp. inf tom. l.p. 326. «^. 1 ^-.~~Munc, inj.
tom, i. pag, 2 14. n", 10.
G «
î^-^
H E L
Tcnebrlo nigra rota Uvis cohoptris pom ror^n-
ddiis. CzQiS.lr.f. com. i.pag. jji./i". 8.
Ls Téiiébrion noir , liflc. Geoff. Ib.
Tencbrio nigra. FouRc. En:, par. i.p.ijî.
«'='.8.
Il a environ deux lignes & demie de long. Les
antennes font d'un brun noir , avec les derniers
articles moniliformes. Tout le corps ert noir. Le
corcelet e(\ de la largeur des élycrcs , tiès-fincmcn:
pointillé. Les tlytres font liflcs , fans ftries. Les
partes font d'un brun noir.
Il fe trouve en Europe , dans les endroits fa-
blonneux,
52. Helops brun.
Helops piceus.
Hcltps piceus , elytris ohfoULt Jirïatis,
Il rcflemble , pour la forme & la grandeur , à
J'Hclops glabre. Les antennes font d'un brun ferru-
gineux , moniliformes, progrefTivcment uu peu plus
grofles. Tout le corps efl noir, ou d'un brun plus
ÇU moins foncé. Le corcelet efl finement poimiUé.
Les élytres ont des flries pointillées , peu mar-
quéts.
Je l'ai trouvé dans des caiffcs remplies de graines
& de plantes , venant de l'ifle de France. Il m'a
auflî été envoyé de Cayenne par M. Tugn».
3). Helops azuré.
Helops cyaneus.
Helops caruleus , thorace punBato , elytris Jlria-
fis.ÎAB. Mant. inf. tom.
LI4. n^
Il eft petit. Tout le corps efl; bleu , fans taches. Le
csrcelet eft pointillé. Les élvtres ont des ftries
pointillées. Les pattes font plus obfcurcs quç le
forps.
Il fc trouve en Dannemark.
HÉMEROBE, HEMSRosnrs , genre d'infecles
^e la ttoifjème Seélion de l'Ordre des Névjrop-
tètes.
Les Hémerobes ont deux antennes fétacécs , affez
longues; la bouche munie de mandibules , de mâ-
choires & d'aurcnnules ; quatre ailes nUes , mcuibra-
fieufcs , \einées; l'abdomen fimple , & cinq ar-
ticles aux rarfcs.
Ces infeéles ont quelques rapports avec les Myr-
méléons & les Frigancs ; mais les antennes courtes ,
prc-fquc en maffe & les antennules au nombre de
fx, difting'Jcnt fuffifanimcnt les premiers. Les Fri-
jg^nçs font aufli afTcr diUinguées par les Jijandibulcs
H E L
très - petites , menibraneufeî ; par les mâchoires
fimples , par les antennules antérieures longues, 8c
compofées de cinq articles.
Les antennes font fctacées , plus ou moins Ion»
gucs , compoft'cs d'un grand nombre d'articles à
peine diftin(fts : elles font inférées à la partie anté-
rieure de la tête , entre les deux yeux.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieurc ,
de deux mandibules , de deux mâchoires , d'une
lèvre inférieure , & de quatre antennules.
La lèvre fupéricure eft coriacéc, légèrement
échancrée.
Les mandibules font petites , cornées, arquées,'
prefque dentées au milieu.
Les mâchoires font petrtes , membraneufes , bi-
fides ; les divilions font prefque égales ; l'extérieure
eft un peu plus grande , & un peu plus longue.
La lèvre inférieure eft avancée , raem.braneufc ,
arrondie antérieurement , un peu dilatée , & arron-
die fur les côtés.
Les antennules antérieures , beaucoup plus longues
que les poftérieures, font filiformes , & compofées
de cinq articles, dont les deux premiers font très-
courts ; les trois fuivans font alongés , prefque
égaux : elles font inf?rées au dos des mâchoires. Les
antennules poftéiieures font filifoimes , & compo-
fées de trois articles, donr le premier eft court. Se
les deux autres font prefque égaux : elles font infé-
rées à la bafe latérale de la lèvre inférieure.
La tète eft aftez groffe , de la largeur du corcelet ,"
munie de deux grands yeux à réfcau , arrondis 8f
faillans. On ne irojve point de petits yeux lilTcs.
Le corcelet eft à-pen-près aufli large que long ,
& ordinairement inégal; il donne nailTance, en-
deflous ,aux deux pattes antérieures. Le dos, ou la
partie fupéricure de la poitrine , eft inégal , un peu
plus grand que le corcelet. Les ailes font grandes ,
raerrfiraneiifes, égales, munies de veines en réfeau ,
bien marquées : elles ont leur attache à la partie
latérale du dos.
Les pattes font fimples , de grandeur moyenne.
Les tarfcs font iîlifotmes , & compofés de cinq ar-
ticles , dont les quatre prcniiers font courts , égaux ;
le dernier eft un peu plus alongé , & terminé par
deux petits crochets.
L'Héiïierobe a dil fon nom à la brièveté de fa vie ,
qui s'étend cependant à quelques jours de durée ,
quoique fon nom fcmble faire croire eju'il ne vit
qu'un feul jour , comme quelques cfpèccs d'Ephé-
mères. Les infcétes qui compofent ce genre , comme
prefque tous les infeéles , intérclfent bien plus l'ob-
fervateur cuiicux de la nature , dans leur premier
état, que dans leur dernier. Alors ils n'iiircrcfn-nt
pour ainfi dire que la vue , par la forme & la parura
, Je leur corps j au lieu que dans l'état de latyc , ils
HEM
préfcntcnt urc manière de vivre cjui leur cfl parti-
culicre 3 une iuduftric & ci.;s iiabitudes qui leur l'ont
pioprcs, enfin , tout ce r^ui peut ver tablement in-
t'Jrcirer l'oblcrvaàon ù. \.\ fenfibilité inêtnc j & fi
les irifedes font en gé.iétal crès-fcu connus fous
leur picmièie forme , fous cet trac de iarve , fi
piopie à exciter notie curiolif^ , combien ne devons-
nous pas cherclicr à mettre à profit , &i à tranfmcttre
les coanoillanccs que nous avons fur les larves qui
fort forties de l'obfcurité , à laquelle la nature
Ifenibie les avot prefque toutes condamnées, en ks
dérobant à nos regards. Apres avoir auili prt'fenttî
qiie'ques app.-r^-us généraux fur l'Kéaierobc dans
Ion état parfait , nous entrerons dans des dciails
plus particubers , lorfque nous le feroas conno'itre
dans fon premier état.
Les Hïmerobes ne s'élèvent guères en Europe, qu'à
la giandeurd'un Taon , ou dune Phalène détaille
moyenr.e. Leur corps , ordinaiiemcnc alongé &:
délié , cft revêtu de quatre ailes beaucoup plus
grandes, & cbargécs de nervures , qui f-rnicnt un
icfeai; à mailles ferrées. Ces ailes , fur-tout dans
une cfpèce très - commune , font tranfparentes ,
minces & délicates : il n'cit point de gaze , dit Reau-
tnjr , qui ait une tranfpaiencc pareille à la leur,
ijlcs laillenc voir au travers d'elles le corps , au-
deiîus dui]uel elles font élevées en forme de toît.
E les font garnies d'un très-grand nombre de ner-
vures , tant longirudinalcs , que tranfverîales, qui
fei:;hlcnt fe crcifer comme le réfeau d'un iîkc , &
<)ui lorment un fort joli travail. Ces ailes font or-
nées de couleurs aflez brillantes; il y a même une
«l'péce qui refîenible au premier coup d ail à une
Phalène, à caufc de l'étendue Se du coloris de fes
ailes , qui n'ont pas la tranfparence de celles des
autre Hémerobcs. Le vol de ces infeétes cftpeiantSi
Irnt; il dc/igne un naturel parcfleux, quoique quelques-
uns marchent avec alfez de vîtelle. On les voit voler
dans ks jardins & dans les prairies , fur tout vers le
foir. Il y a une cfpèce qui tire fon origine des eaux ,
fie qui doit y aller pondre fes aufs ; audl la voit-on
voler ordinairement proche des eaux. Ils ne (ont
point farouches , & on les faifit aifcment. Les j-eux ,
ilans phifieurs elpèces, font ce qu'il y a de plus re-
rnaïquable après les ailes , ils font doiés & brillans ;
c'cR ce qui leur a fait donner par pluiicurs auteurs
le nom de Mufca chryfops. Dans lefpèce la plus
commune fur tout, ils font d'un vert dore ou bronzé ,
& il n'eft point de cuivre ou de métal poli dont
l'éclat approche du leur ; mais après la mort de l'in-
fccle cette belle couleur fe ternit , & palTe tout-à-
fait ; audi n'a ton plus le plaifir de voir ces yeux
brillans lur les Hémerobcs que l'on garde dans les
cabinets d'HiIloire Naturelle. Cette beauté cft bien ;
contrebalancée dans certaines efpèces , par l'odeur '
puante qu'elles répandent. Cette odeur d excrément
cft li dégoîîtante , qu'elle foulève prefque le cœur; |
elle (e communique bientôt aux doigts qui ont i
touché rinfede , & s'y fait long-temps Ventic. 1
HEM
Ji
N'nyant aucune obfervation particulière à retracer
fur l'organifation générale des Hémcrobes , nous
préfcntcrons feulement les paities de la génération ,
renferm.'cs avec l'anus dans le dernier 'anneau de
l'abdomea. L'aïur, le voit à Jécouvcrt au bout de
l'abdomen , en dcluis : il eu en forme d'un manuloa
peu élevé ; mais pour faire paroîrre les autres par-
tics , il faut donner une forte prclllon. Si l'on prelFc
le ventre du mâle, qui elt b.;aucoup plus court SC
plus délié que celui de la femelle , on voit alors
qu'une partie écailicufe , faite en coquille, & con-
cave en-dedans , s'écarte du dclTous de l'anneau.
Immédiatement auprès de l'anus , il 'y a deux parties
charnues brunes, & un peu élevées, & au-delibus
de celles-ci , on voit une grofle pièce de chair , qui
a a'i milieu un petit crochet ccaiilcux , couibé en-
deilous : c'eft fa:'.s dourc rinftrunient avec lequel
l'infeile s'accroche au ventre de la femelle dans
1 jccouplcmcnt. Une plus forte prcifion fait enluiie
paioltre , entre la pièce à crochet & la coouille
écaiileufe, une grolle partie blanche & charnue, qui
s'enfle de plus en plus a mefure qu'on augmente la
prtffiun , jufqu'a un ccrtam point , & qui a au mi-
lieu un petit niamclon. Cette partie eft accompagnée
de chaque côté d'une petite pièce éca'lleufc, qui
femble lui fervir de (outicn. Cette partie blanche,
nolle iSc charnue, cft fans doute celle qui caraétérifc
le fe);e. Dans leur fuuation naturelle, toutes ces
parties font enfermccs entre la coquille du delTous
fie la pièce ccaiiieufe qui couvre le deilus de l'an-
neau. L'anus dans la femelle cft placé au bout
du ventre , tout comme dans le mâle , & au même
endroit ; & il eft en forme de mamelon. Le der-
nier anneau a en-dclTous deux pièces écaiileufes
en forme de coquilles , qui s'ouvrent & s'écartent
l'une de l'autre quand on pi elle le ventre entre deux
doigts; elles laiflcnt alors entrevoir au fond une
cavité ou un enfoncement , d.ins lequel doit fe trou-
ver la partie ou l'ouverture q;ii caraéîénfc le fcxe :
dans cette cavité on apperçoit des chairs ou des
parties molles au toucher. A la fuite des parties de la
gcnéiation , nous devons parler de la pome.
La femelle de l'Hémerobe le plus commun pond
des oeufs , qu'on trouve même fans les chercher ,
& qui ne fauroicnt manquer de faire naître 1 envie
de connoîtte linfecle a qui ils font dûs. On les a
obftrvés pendant long-temps , avant de favoir mène
qu'ils fullent des a'ufs. On a pu fouvent remarquer
lur des feuilles de chèvrefeuille, de prunier , & de
divers aut.es arbres ou arbrilleaux , des efpèces de
petites tiges plantées les unes auprès des autres , qui
ont chacune la gr-ilfciir d'un cheveu , qui font blan-
ches, tranfpatentcs , & longues de près d'un pouce.
Il y en a quelquefois dix à douze dépofées afTcz
près les uns des autres. Tantôt elles pendent cn-
deflous de la feuille , tantôt elles s'élèvent au-deflus j
d'autres font dirigées prefque horifontalement , Se
d'autres ont différentes pofiiions moyennes entre ks
précédentes. Ces petites tiges font rarement bieB
G i
s^
HEM
droites ; elles out quelque couibure. On en voit
aulTi de pareilles attachées contre les pcdiculcs des
feuilles , & contre les branches d'où les feuilles
partent. Le bout de chaque petite tige fe termine
par un vcnflenient , en forme de petite tête, qui a la
figure d'une boule a'ongée , ou celle d'un ccuf. Elles
Icmblent être de petites plantes parafitcs , qui ont
crû fur une autre plante. Leur tête leur donne
quelque rclîcmbhnce avec certaines moilillurcs qui
s'élèvent lur divers corps. Elles font pourtant beau-
coup plus grandes ; elles ont une toute autre foU-
d t ■ , & ne craignent point le foleil. Il vient un
temps ou la fommitd eft ouverte par fon bout ;
alors elle a la figure d une efpèce de vafe , ou d une
fieur. On ne doit point aulTi être étonné que pluiieurs
natutatiPes aient pris pour des plantes ou pour des
fleurs CCS petites tiges. C'eit Reaumur qui les a re-
connues pour ce qu'elles font ; & il n'a fu que ces
petits corps n a;'partcnoient pas au règne v;:géral ,
qu'après qu'il a eu luivi dans l'hiftoire des Pucerons
les ennemis qui les mangent. Alors les p'accs oïl il
trouvoit CCS petits corps organifés ou figurés com.r.c
des plantes , ou des rieurs , lui ont fait foufçonn;r
qu'ils pouvoient bien être le produit de quelques
nionchcs , qui, avec la prévoyance que la nature a
donnée aux infedle? , venaient attacher leurs œufs
dans des endroits oii , dès que les larves en feroient
éclofes , elles trouveroient de la pâture. D'après
cette idée , loifquil eut enfuite obfetvé les fommités
de ces petites tiges, bientôt elles lui parurent être
r'ellcment des œufs portés par une tige déliée, mais
alfcz proportionnée à leur poids. Alors il crut voir
une larve à travers les parois de quelques unes de
ces petites coques ; il furprit de ces larves dans
l'inflant qu'elles fortoicnt de leur coque , & il ne
put que fe convaincre , & convaincre les autres , fur
. un fait qui méritolt bien d'être éclairci , &: qui avoit
befoin peut-être d'un obfervateur aulTi judicieux. Il
refte encore à favoir bien pofitivement comment
l'infeûe s'y prend pour attacher chacun de ces oeufs
au bout du long pédirule de l'efpèce de tige qui le
porte. Reaumur a imaginé une méchanique , par
laquelle le pédicule de l'œuf peut être filé , & qui
par fa fimplicité doit être bien o'aecord avec celle
de la nature. 11 conçoit que l'œuf ell enveloppé à un
de tes bouts d'une matière vifqueufc ou gommeufe ,
propre à être filée , comme la cire d'Elpagne fondue ,
que la femelle applique ce bout de l'œuf, forti en
■partie de fon derrière , contre la feuille , & une
portion de l'efpèce de glu ou de la colle dont il elf
enduit, s'y attache; que l'infcdle éloigne enfuite
fon derrière, 6c alors la petite goutte de colle fe
tire en un filet, qui bientôt sèche ^ & prend la
confiftancc d'un gros brin de foie ; lorfque la fe-
melle éloigne encore davantage fon derrière , &
quelle ceîl'e de comprimer fon anus , le fil lui-même ,
qui a pris de la confifiance , retire du derrière ,
l'œuf auquel il cfi: collé ; il le porte & le foutient.
C'eft dans cet œuf , foutcnu en l'air, que croît la
fatYC qu'il teafamc, EUe perce pat la fuite fa coque.
HEM
& defcend far des feuilles , où elle trouve , dans
les Pucerons qui l'environnent , l'aliment qui lui
convient.
L'Hémcrobe femelle, d'une efpèce qu'on nomme
aquatique , p.éfcnte quelque diftérence dans fa
ponte; elle pond une prodigicufe quantité d'œufs ,
qu'elle arrange en grandes plaques , les uns auprès
des autres. Elle ne les pond pas dans l'eau , quoique
les la ves qui en proviendront doivent y vivre; mais
elle les place toujours l'ur les plantes aquatiques , on
fur quelque autre objet , auprès des bords de l'eau.
On en trouve fouveni fur les feuilles des gramcns
qui croilftnt dans l'eau ; ils y font en forme de
grandes plaques brunes , qui occupent toute la lar-
geur des feui.les , & une bonne partie de leur lon-
gueur. Le nombre des œufs qu'il y a dans ch.iquc
plaque ell fort grand; dans une couvée longue de
cinq lignes , fur une & demie de largeur , l^e Geet
en a compté au-delà de cinq-ccns-loixaiite , & il y
a tel nid d'œufs qui ell: long de plus d'un pouce. Ces
œufs font d'une figure ovale , & alongée ; ils lont
placés fur la feuille perpendiculairement , & les uns
auprès des autres , de façon qu'ils fe touchent. Ils
font comme collés enfemole ; mais û légèrement,
qu'on les fépare au rr.oinjrc attouchement. Ils font
placés régulièrement , & en lignes droites , fur les
feuilles ; mais de façon que ceux de la féconde ligne
fe trouvent rangés dans les intervalles que Liiflentle»
œufs de" la première ligne ^ & aiufi de fuite ; en-
fortc qu'ils ne laillent aucun efpace vuide entr'euK.
Tous les œufs font de même longueur, & cette
longueur fait l'épailléur de la couche entière ; car
ils lont placés fur la feuille , comme des quilles raifes
fort près les unes des autres. Le bout fupérieur de
ces œufs eft garni d'une petite partie alongtc, ovale ,
qui finit en pointe moulTc , ordinairement placée ea
ligne droite ; mais' quelquefois un peu inclinée à
l'œuf. Ces petites elpèces de queues , qui font un
peu blanchâtres , forment le plan fupérieur de toute
la couche , Se donnent aux œufs une figute afl'ez
fingulière. Au retire , la couleur des œufs ell brune.
Pour voir l'arrangement de ces œufs dans le corps
même des Hémcrobes , De Geer ouvrit le ventre
d'une femelle qui n'avoit pas encore fait fa ponte ,
ce qu'il reconnut aifément à la grolleur de fon
corps. Ces œufs font arrangés dans le ventre de
l'infefte en deux paquets ^ ou deux ovaires , qui
forment comme deux malles un peu courbées en-
deilous. Vers le haut, les deux ovaires font entrelacés
enfemble ; mais ils fe laiilent ailément féparcr. La
quantité d'œufs que ces ovaires renferment eft très-
confidétabie. Us l'ont places à la file dans un grand
nombre de vailTeaux déliés , qu'il eti aifé de feparer
& d'écarter les uns des autres ; ils font Hottans &
libres vers le bout fupérieur. Ils ne tiennent point 11
enfemble ; mais à l'autre bout ils font unis , 6c
comme incorporés dans un vailfeau plus fpacieux ,
qui règne le long du côté courbé ou inférieur de
chaque ovaire. Ces vaillcaus font arrangés en lignes
HEM
combes & parallèles; la couibiire eft dirigée en
avant , ou vers l'origine du ventre , & les'fcufs y
lont placés de façon que la petite pointe ou queue,
dont ils font garnis, fe trouve en-Ijaut. Les coques
des œufs, pour donner panks;c aux larves, fe caifcnc
ou fe fendent au bout fupérieur , tout proche de la
petite queue. De Geer a obiervé que les larves qui ,
au fortir de l'œuf, ne fe trouvent pas près de l'eau,
pLTiffent dans ttès-peu de temps.
Avant de parler de cette larve aquatique , nous
allons faire rucntion des laryes des 3U:rcs Héraé-
robes , plus communes & plus connues. Elles ont le
corps alongc , déforme ovale , & muni de (îx pattes.
La tête e(l petite, mais elle a en-devant deux clpèces
de cornes ou pinces en forme de cioiilant , qui fe
joignent & fe croifcnt par leurs pointes, & qui la
rendent bien remarquable. Quelque minces & petites
qnc CCS cornes paroiffenr, elles font creufes en-
dediins , & elles ont une ouverture à leur bout ; elles
fervent en même-temps à l'infeifbe de pinces pour
faifïr fa proie , & de trompe pour en fucer les hu-
meurs, ou bien de; corps de pompe pour expiimer
& faire palFcr dans les inrellins toux la (ubilance
des Puceio.is dont il fe nourrit. Le ventre de ces
larves eft gros en-devant , & le rétrécit vers le
derrière. Aux trois premiers anneaux (ont attachées
les trois paires de pattes. On remarque fut chacun
des anneaux d;ux mamelons , un de chaque côté ,
d'oil partent des houppes ou des aigrettes de [ jils.
La couleur de ces larves varie ; les unes font grifes,
d'autre-; de couleur citron, quelques-unes canelles ,
8c plufieurs font variées de nuances de ces différentes
couleurs , rangées par bandes longitudinales. Ces
larves font aulTi de d:ffércntes grandeurs. Quand elles
marchent, le bout de leur derrière leur tient lieu
d'ui;^e fcptième patte ; elles le recourbent , Si s'en
fervent pour fe pouffer en avant.
La quantité de Pucerons que dévorent les larves
des Hcmerobes , & la ùipériorité qu'elles ont fur
eux , leur ont f.rit donner le nom de Lions des Pu-
cerons , par Reaumur. Tcibles , fans armes défen-
fives, trop lents dans leur marche, pour pouvoir
échapper par la fuite , raffemblés en grand nombre
autour de la tige ou de la feuille d'une même plante,
les Pucerons (ont fans rellource contre un ennemi
armé avantagcufement , agile & vorace ; auffi en
détruit-il un grand nombie. Errant au milieu du
H E îvî
ï?
troupeau
.)bi!e ,
'il dévafte, & fur lequel
marche fouvent , il choilît la viélime à fon g^é ; il
la failît, il en fucc les humeurs , & en rejette le
cadavre épuifé , pour s'emparer fouJain d'une nou-
velle proie. Quand le Puceron qu'il a faifi e.f^ petit ,
le fucer n'eft que l'ouvrage dun inftant ; le plus gros
Puceron ne l'arrête pas plus d'une demi-rriinute.
Malgré cette abondance & cette facilité de fatisfaire
leur appétit , dans lefquelles vivent les larves des
Hémerobes , fi deux d'er.tr'elles fe rencontrent , il
arrive fouvent qu'elles ne s'épargnent pas ; la plus
f(jrte ciiomphe de la plus foible , l'arrcce , la faifit , Se
la fuce aurti impitoyablement qu'elle fuce un Pu'
ceron. Les larves des Hémerobes , à portée d'un"^
nourrit^ire li abondante , croillent rapidement. Au
bout de quinze jours elles ont atteint le terme de
leur accroillement , 5: doivent fe pi.'paer à leur
métamorpiiofe. La larve fe retire de deffus les
feuilles peuplées de Pucercnî , Si va fe iTiettre dans
les plis de quelque autre feuille , ou fe fixer à une
autre place qui lui a paru commode. Lr, elle file
une coque ronde comme une boule , d'une foie
très-blanche , dans laquelle elle fe renferme. Les
tours du fil qui co.upofent cette coque , font très-
feriés les uns contre les autres , & ce fil étant fort
par lui-même, le tillu fe trouve tiès-folide : les
plus grandes coques ont à peine la grolleur d'un
gros pois. Ces larves ont, comme les Ar.-rignées ,
leur filière placée auprès du derrière, & même pré-
cifément à l'extrémité de leur partie poflérituic. La
figure (phérique qu'elles donnent à leur coque, dé-
pend de celle qu'elles font prendre à leur corps , qui
fert pour ainfi dire de moule. On a pourtant peine à
concevoir coiTimeat le corps de l'infcifle étant re-
courbé à ce point , S: réduit à occuper fi peu de
place, le derrière peut fou-^nir des fils , & les arran-
ger avec tant d'ordi-e; mais la \:.t\'e a. un corps très-
fiexible , Se le liout de fon derrière a une agilité
mervcilleufe. Si l'on obfeive ces Larves Qa-.is le temps
oii elles ne font que tracer les contours de leur
coque, on voit que tous les mouvemcns qu'elles fe
donnent avec le bout du derrière , fout d'une vîteflc
furprenante. Ce qui farprend encore, c'eft ladrellc
avec laquelle le corps entier change de place, en
ghfi'ant fur l'enveloppe fphérique , qui n'efb qu'é-
bauchée , fans déranger le peu de fi's qui la compo-
fent alors, & qui fcmblent a peine capables de fc
foutenir eux-mêmes.
Peu de temps après que la coque efl: finie , U
larve fe tranforine en nymphe, qui n'offre rien de
particulier. Au bout de quirze jours ou trois le-
maines , dans l'été, 1 infeûe perce fa coque, &
paroît fous fa dernière forme. Mais s'il ne s'elï
métamorphofé qu'en automne , il paffe l'hiver dans
l'état de nymphe , & nç paroît qu'au printemps.
Quoique la larve foit affet pente , on eft déjà
étonné qu'elle ait pu fe loger dans une coque aulll
petite que celle qu'elle s'ell conllruice ; mais on elî
bien plus étonné loifqu'on voit hors de cette coque,
& tout développé, l'infeèlc ailé , fous fa forme
parfaite.
Nous devons faire mention d'une autre larve ,
dont le corps eft moins applaii, qui eft des plus
petites , S: ttès aifée à diftinguer. Comme les Tei-
gnes, ces larves aiment à être vêtues. Leur h ibiilc-
ment n'eff qu'une efpèce de houlîe, qui couvre la
partie fupérieure de leur corps depuis le col jufqu'au
derrière. Loin que cette bouffe les pare, elle les
défigure plutôt ; auffi eft-elle une couverture très-
j info'rme. Elle eft d'ailleurs d'une épaiffeur confidé-
! rablc par rapport au corps de l'infcéle , qui femble
54
HEM
chargé d'une pet'tc montagne. Elle cft faite d'une
infinité de perits corps , les uns blancs , les autres
bruns ou noirâtres ^ amoncelé: les uns fur les autres.
Ces petits corps font légers , & fcinblables à une forte
de duvet. Ce font les periiix , le duvet , £•: toutes les
parties sèclics des Pucerons dont la larve s'cft
nourrie II cft heureux pour elle qu'oii elle trouve à
le nourrir , elle trouve aulTi de cjuci fe faire l'cfpècc
djiabillenicnt groffîer qui lui cil nécefl'aire. Pour
voir (i ces larves ne fcroicnt pas ufage de différente-;
autres matières légères , & fi elles einployuient cjuel-
c]ue art pour les faire tenir fur leur corps , Reau-
mur ôta la liouffe à un de ces infcftcs, &: le mit niij
dans un poudrier , où il y avoit une petirc coque de
foie blancl-ic. Une heure après il trouva la larve
couverte en partie de la foie de cette coque qu'il
I avoit bf ifée. Il lui ôta fa nouvelle couverture , pour
l'obliger de s'en faire une aurre fous fcs yeux; mais
pour lui rendre l'optration plus facile , il lui prépara
des matériaux, il ratilla du pap'cr d\ec un canif;
mit dans le poudrier où ctoit I inlcde , la rapurc qu'il
avoit détadhée. Jamais peut-être, dit Reaunuir ,
latve de cette efpèce n'avo't eu une inatière (i com-
mode , & en avoit eu a la fois une fi grande quantité
à fa difpo(ition ; aulïï fe fit-tlie la couverture la
plus complettc , la plus épaille , la plus c'kvée qu'ait
peut-être portée pareille larve. Au rede, toutes les
particules ''e duvet , ou les fragmens de cotps lé-
gers dont eft compofec l'épaille houlle de cet infede ,
ne tiennent enfembleque par cette efpèce d entrela
cernent grolTicr , qui fait que des fils de coton ordi-
raire ft'imer.t des inalfcs ; le vêtement n'eft alîujctti
lur le dos, que parce qu'il s'engraine d^uis les (îllons
ïjui féparent les anneaux. Se dans les rugofitcs qui
fe trouvent fur les nnncaux mêmes. Il n'y a donc
,nul artifice dans la ccnipuiîiion de cet habit in-
forme ; fa conflruction drm.iade pourtant quelque
a/Jrclie de la part de l'infeélc , S; lur-rout une grande
fouplefTe f{ une grande agilité dans fa tète , S: dans
l'cfpèce de col ou de corce.'et à qui elle tient. C'cli
avec fes deux cornes que la larve prend chacune
des petites malfes de duvet qu'il veut faire palier fur
Ton dos. Elle a ladrelfc de les prendre , & de les
tenir avec fes cornes , de manière qu'elles fe trou-
vent appuyées fur fa tête. Elevant enfuite Ca tête
brufqucment, comme pour donner un coup , elle
fait f.iuter la petite mafle cotonneufe fur fon corps.
,Si elle ne l'a pas jeitée jufqu'od elle la vouloir, en
felevant davantage fa partie antérieure, & donnant
C|uelques conior/tons a fon corps , elle la conduit
plus loin. Mais la facilué qu'elle a d'élever & de
porter fa tête jufqiie fur fon dos , de l'y renverfcr ,
aide ici plus que tout le refle. La tête fe trouve en
état de prefTer les unes contie les auires, au moins
les maifes cotonneufes qui funt fur les premiers
anneaux. Pour donner une idée de la flexibilité de
la partie à laquelle la tête tient, ^Sc du point auquel
la tête peut fe renverfcr en arrière , nous dirons que
ouand on pofe cet mfcde fur le dos, il parvient
vite à fe remcttte fur fes pattes j pour cela il retourne
HEM
fa têre jufqu'à ce qu'elle foit entre le dos & le plaa
fur lequel le dos e!t pofé. L'infeéle eft ainfi en état
de faire une culbute , qui le remet dans fa lituation
naturelle. Cetre larve fe fait une coque fphériquc ,
femblable à celle dont nous avons parlé , &. elle la
file de même avec fon derrière.
Les larves qui forcent des oeufs de l'Hémcrobe
aquatique font extrêmement petites ; mais le miciof-
cope fait voir qu'elles font dune figure fingulièrc.
KI:cs ont aflez de rellemblance avec les larves de
certaines petites Ephémères. Le corps efl long Se
délié , S: il diminue toujours de volume depuis la
tête jufqu'à la quene. La tête eft grofTc par rapport
au volume du corps. Elle eit prefque de contour
arrondi; mais elle eft applatic du dclîus en-dc!lous,
& elle a de chaque côté un œil circulaire noir. Va
peu aii-dcilous des yeux on voit deux longues an-
tennes, dirigées en avant. Se divi.éts chacune en
trois articulatious , avec quatre pttlts poiis à leur
extrémité , & quelques autres poils aux jointures
des articulations. Au-devant de la têie il y a deux
grandes dents ou mâchoires , coi'.rbées en arc , qui
font appliquées contte la tète , & qui fe croifcnc
avec leurs pointes quand elles font en repos ; elles
ont chacune, du côté intérieur, trois dentelures
pointues. Le deflous de la lêtc efl garni de deux
barbillons ; mais difficiles à être diftingués. Le corps
efl divifé en douze parties ou anneaux , f parés les
uns des autres par de profondes inciiions ; les trois
premiers anneaux , auxquels les trois paires de pattes
font attachées , font plus grands que les autres ; ils
répondent au corcelet Slàlapoitrine de l'infeéle ailé.
Les fept anneaux fuivans font garnis de chaque côté
d'une partie alongéc cylindrique , en forme de filet,
qui a au bout deux longs poils, & à côté de fa bafe
un autre poil encore plus long Ces quatorze filets
font mobiles , & inclinés vers le derrière ; ils flottent
dans l'eau, & fuivent les mouvemens que la larve
y fait en marchant Se en nageant ; il- font placés fur
des tubercules inégaux ou raboteux. La tranfparence
de ces filets permet d'y voir intérieurement des vaif-
feaux bruns & tortueux, qui les parcourent dans
toute leur longueur, il y a apparence que ces parties
(ont les oi.ies ou les organes de la refpiration , fem-
blablcs à ceux qu'on voit fur les larves des Ephé-
mères. .Les deux derniers anneaux du corps n'onî
point de cesou'ics ; mais ils font gatnis de chaque côté
d une double lubérofité , & fur ces tubérofités on voit
des aigrettes de longs poils. Enfin , le corps efl ter-
miné par une longue (,ueue cylindrique, qui a l.-\
forme d'un tuyau un peu conique, dont le bout eft
tronqué , & garni de iix poils allez longs , placés en
aigrette. Cette queue cft rolde & tranfparente ; on
voit dans fon intérieur deux vaillcaux bruns qui
fuivent les côtés. Il y a apparence que cette queue
Icrt aulli à la tranfpira:ion , & que les deux vaillcaux
btuns font des trachées qui y ont leur illiie. Deux
vaificaux bruns parcourent encore l'intérieur du corps
vers les côtés d'un bout a l'autre ; :1s paroilTcnt ètie
HEM
aufTi des traclKCS , dont celles Je la queue ne font
qu'une continuation. L'eftomac efl: placé cntie ces
deux trachées; on y voit des excréiucns obfcurs,
poulies peu à peu vers le derrière. Les pattes font
fort longues & grandes , à proportion du volume du
corps ; elles font très-tranfparcntes : les deux anté-
rieures (ont les plus courtes de toutes. La cuifTe cfb
attachée au corps par une petite articulation ou
hanche courte ; le tarfe ell: terminé par deux longs
crochetr mobiles , qui peuvent s'appliquer l'un conti e
l'autre. Ces pattes ont plufieurs poils de longueur
inégale. La couleur de ces petites larves elt tranlpa-
rente , nuancée par-ci , par-li , de brun ; la moitié
antérieure de la tête, & les côtés du corps ,
font bruns : cette couleur tire fur le rouge au milieu
du corps. Les poils font bruns.
Ces larves, parvenues à leur jufte grandeur, font
longues de huit lignes , fans compicndre la queue.
On apperi^oit alors une lèvre fupjrieure , de îigure
à-pcu près triangulaire, à angles arrondis, & une
lèvre inférieure , a laquelle font attachés quatre bar-
billons articulés. Les (ept paires de filets mem-
braneux qui font fur les fept premiers anneaux du
ventre , font un peu autrement faits que dans les
larves nouvellement nées ; ils font blancs , & de
fubftance membraneufe Si. flexible ; en général ils
rcffcmblent à ceux des larves des Friganes, & ils
font de même les ouïes de l'infecte. Chaque filet cft
de figure conique , &: diminuant peu-à-pcu de grof-
feur , il fe termine en pointe un peu moufTe. Il cft
divifé en cinq parties articulées enfemble , qui aug-
mentent fa flexibilité. En-dedans il eft garni dans
toute fon étendue d'un vaiilcau cylindrique , qui va
en ondes , Se qui devient de plus en plus délié à
mefurc qu'il s'éloigne de fon origine ; des deux côtés
il iette plufieurs petites ramifications très-fines; ç'eft
lians doute une trachée ou un vaifleau à au. Les
tèKS du filet font garnis de longs poils très déliés ,
HEM
;?
& à fon extrémité il y a'dcux poils plus longs que les
autres : ces ouics font ttcs-jo'ies à voir au microf-
copc. LalonguL- queue du dcuièrc ell aufii un peu au-
trement faite da'is la larve un peu groifc , que dans
celle qui ne vient que de naître. Elleeften forme d'ua
long filet flexible & membraneux , qui à fon origine
cft prefque aulTi gros que le bout du corps ; mais
qui enfuite diminue fubitemenc , & prend une figure
conique ; le relie , qui fait plus de la moitié de foii
étendue, cil déiié , & à peu près cylindre , fe ter-
minant en pointe moulTc. Au-dedans de cette qu;uc
on voit quelques vailfeaux déliés , qui vont en fer-
pcntant, & de chaque côté , à l'cxtéiieur, elle cft
garnie d'une fuite de poils fort longs , &c très fiiîs. A
lorigine de la queue ces poils font placés fart près
les uns des autres ; mais dans la moitié antérieure de
fon étendue , ils font plus éloignes les uns des
autres; leur luuation eft prefque perpendiculatie ,
ou feulement un peu inclinée à la futface de U
queue , qui n'elt pas moins jolie à Toir que les
ouïes.
Ces larves font fort vives dans l'eau ; où elles
marchent & nagent continuellement , en faifant des
ondulations avec le corps , a Ta manière des ferpcns ,
& leurs patres font alors en même-temps en minivc-
mcnt. La figure des dents femble indiquer que ces
larves doivent être carnacicres ; qu'elles doivent
vivre de proie. Quand on les touche , elles ouvrent
les dents , comme pour fe mettre en défenfc. Rœfel
nous a appris de quelle façon leur transformation
s'opère. Il dit que quand le temps eft venu où elles
doivent fe transfotmer, elles fortent de l'eau , & fe
rendent fur le rivage ; qu'elles s'enforicent dans la
terre mouillée qui borde l'eau ; qu'elles s'y prati-
quent une cavité alfez fpacieufe , dans laquelle
elles prennent la forme de nymphes , & qu'au bout
de quinze jours ces nymphes pacoilTcHt fou» la fornis
d'Hémerobes ailé'.
.5^
Suice âtVlitroducîion à fH'iJîolre NatureHedes Infecîes.
HÉMEROBE.
H E M E R O B I U s. Lin. G e o f f, F a b.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes féacées, plus ou moins loigues, compofées d'an grand nombre
d'articles peu diltindls.
Bouche munie de mandibules, de mklioires & de quatre antennules fili-
formes.
Mâchoires bifides.
Abdomen fimple.
Cinq articles aux tarfes.
ESPÈCES.
I. HÉMEROBE cornu.
5. HÉMEROBE perle.
M-and.bules avancées , plus longues que
le corcelec j corps cendré.
D'un jaune verdâtre, ailes travfparsnusj
avec un réjcau vert.
1. HÉMEROBE pedinicorne.
G. HÉMEROBE fileux.
Antennes pcBinées j ailes grisâtres ,
avec la nervures noïns , mar^iuées de
points blanchâtres.
Cendré ; ailes blanchâtres ; antennes
très - longues.
\
3. HiiMEROBE grand.
Ailes tranfparentes , réticulées , avec
deux taches, d'un jaune pale.
4. Hlmerobe irifé.
Jaune ; ailes blanches , irifées , avec
quelques ta:hcs irrégulières , obfcures.
7. HÉMEROBE blanc.
Blanchâtre , avec les yeux bron\és •
ailes tranfparentes.
8. HÉMEROBE chryfops.
Mélangé de vert & de noir ; ailes
tranfparentes ^ avec un rcfcau vert &
noir.
Suiti de l'introducilon à l'WJlo'ire Naturelle des InfeCles:
57
H E M E R O B E. ( Infedes. )
p. HÉMEROEE maculé.
Noir ; téti fauve; aU:s transparentes y
tachées de noir.
10. Hémerobe latéral,
Corcelet janne y avec les côtes olj.urs ;
abdomen noir , avec une raie latérale ,
jaune.
1 1. HÉMEROBE phalénoïde.
Teflace'; ailes mucronées à leur bafe ,
coupées pojlérieuremcnt.
12. Hrmerobe nicidule.
Ailes noirâtres, brillantes) ceps tef-
tacé't pattes pâles.
I 5. Hemerode velu.
Ailes blanches y avec unrefeau noirâtre,
& deux handts obfcures.
14. HÉMEROBE du Houblon.
Ailes blanchâtres , avec des points épars,
ohjcurs ; antennes mélangées de blanc & de
noirâtre,
1 5. Hémerobe aphidivore.
Obfcur ; ailes blanches , avec des taches
eparfes , obfcures j antennes & pattes
pâles.
16. HÉMEROBE aquatique.
Noir; ailes cendrées, avec un réfeau
noir.
17. HÉii^iEROBE longicoine.
Noir\ bouche & pattes pâles ; antennes
longues j obfcures.
iS.Hémekobe flrié.
Ohfcur \ taché de jaune; ailes fupé- |
rieures avec des Jlries obfcures ; les infé-
rieures fans taches.
ic). Hémerobe brillant.
Jaune; corcelet avec une tache ohf cure,
de chaque côté ; -élytres blanches , avec
quelques points obfcars & un reflet pourpre.
io. Hémerobe immaculé.
Jaune , fans taches ; ailes blanches ,
avec un reflet pourpre.
z\. Hémerobe pallipède.
Noir; antennes & pattes pâles ; ailes
blanches , avec des taches obfcures.
12. Hémerobe tafcié.
Ailes blanches _, avec trois bandes &
un grand nombre de points noirs.
zj. Hémerobe fix points.
Ailes blanches , avec des taches obfcures
&■ fx points diftincls ^ pojîérieurs ; an-
tennes obfcures.
24. Hémerobe villageois.
Ailes blanches , les fupérieures avec
des bandes obfcures , peu marquées ; an-
tennes blanches.
25. Hémerobe jaunâtre.
Noir; corcelet & abdomen jaunes.
16. Hémerobe noir.
Noir; ailes obfcures; pattes pâles.
H,fi. Nat.lr.ftHes. Tom. VU.
Suite ie rinerôduBlon à tHiflolre Naturelle des Tnfertes;
27. HiiMEaoBE bipo!i6tué
Mélangé de vert & de noir
très avec deux taches noir
18. Hémerobe quadtipondué.
Mélange de vert & de noir ; ailes fupé
rieures avec deux taches noires.
Ailes blanches , avec quatre points noirs
à la bafe j ^ quelques lignes obfcures , à
l'extrémité.
25). HÉMEROBE aphidioïde.
Noir; ailes trtinfpar entes . avec un ré-
feàu noir & une tache marginale obfcure.
HEMEROBE. ( Infcde. )
30. Hémerobe abdominal.
Ol'jcur; abdomen Jaune; anus noir.
51. HÉMEROBE piilfateur.
Âptire , pâli ; bouche rouge • yeu:
jaunes,
3 1. Hémeuoee pcdiculaire.
Verdâtre; antennes médiocres.
jj. Hémerobe prophète»
Aptère ; bouche pâle ; yeux ohfcurs.
HEM
î. HÉUEROCE COiiu;.
Hi-MEROsius ccr.:u:us.
ilcmeroh'^us manulbuhs ponxPJs eorniformihus .
Tab, Spec. inf. lom. t-p^'g. 591- «'^. i. — Mant. inf.
tom. I . p. 146. n'''. I.
■Raphiiia cornuta maxiUls corn'.fcrir.ibus porrecîis,
^h'jrjce longtorihus. LlN. Hyji. net. p. 9:6. «". 5.
Hemerohius cornut'j.s. Lin, ^y^f. r.at. edit. 10.
i>. 5yi.r,'. 14.
Hemeroh'ius maxli'is eorniformihus porreS.s ca-
pi:e ior.ponbus , alis £'ifco f.ifcis albo pu.-:S:ttis.
DeC Mcm.tnf.tom. 3.P.J59. i'''. Lf^- ^7-fiS- '•
Hcmerobe coraK ri dents encornes avancées,^ plus
longues que la tète , & à ailes d'un biua giifâtre ,
ponduécs de blanc. Dlg. Ih.
Jl a trois pouces 3: d-c-ii de Io!:g , (Icputs l'ei-
tremitc des mandibules jiifqu'à 1 anus. Tout le corps
•eft cendré obfcur. Les aiuciir.es font de la lorgaciir
de la moitiii du corps. Les mandibules ("oit limples,
lia peu arquées , plus lot^'gues que le corcclct. La
■tète clt gioiie. Le corcclct eft prefquc cylindrique.
Les ailes font cendrées, veinées d'obi'cur,
11 fe trouve dans l'Amérique fcpienaiûnale.
a. HiiiEROEE peûinicoruc.
JiEJ!ZROsius peîlinicornis.
Hemeioiius ante^ir.is pecJir:alii , alis cl'oidis fi-
-gr.aturis nervifque fufcis Mibo jiiburticul^iis. Lin.
Jiyjè. nat. pag. ^li.'n". i. — Amoen. acad. tom. 6.
licmcrohlus peFùnicornis. Fab. S\fl, era. p. ^09.
s°. i.
Scmllis pcciinicorp.is. Fab. Spcc. inf. tom. T.
j>ag.:^&6.n". 1. — Maru ir.f. tom. i. pay. i}4. n° l.
Hcmerobius fufius , pedibus t.f.dseis , antennis
peBinatis nigris ^ a'is grifo-fufis : r.ervis nigro
panâatis. DtG. Mcm. inf. tom. 5.7. jéi. n^. 2.
?/. X7-fig 3-
H:^merobe à antennes baibucs , brun , à pattes
-fauves , à antennes barbues noires , à ailes d'un
brun gtifàcre, avec des poiatî noirs fur les nervures.
DEG.ii.
ll.eft prefqne une fois plus petit que le précé-
denr. Les antennes font noires ^ un peu plus longues
que le corcelet , peftinées d'un fcul côté-. Tout le
corps clld'un brun obfcur, avec quelques taches d'un
jaune !i\ide. Les pattes ibnt livides, avec les tarfes
■oblcurs. Les ailes font grifâtres, avec les nervures
des fijptrieures mélangées ce noir & de blanchâtre.
Cet infciflc diffère des Hémeiobc? , non-feule-
inent par les antennes, mais encore par les parties
^e la bouche. La ièvrc lupéiktiie clt grande ,
K E M
%9
pteCquc niembraneufe & arrondie. Les msrdllmle<;
font alfez grandes, cornées, arquées, foitemeai
dentées au milieu de la partie interne. Les m.îchoires
font bifides , £c la divilicn interne cft pointue &
beaucoup plus courte que l'autre. La lèvre inférieure
cft cornée, courte, arrondie. Les antenniiles anté-
rieures font prcfque fétacécs & compofées de cinq
articles , do.'.t le dernier efl; plus petit que les
autres; les poftérieures font compofces de quatre
articles ., dunt le picmier cfl coiut , allez gros , &
le dernier eft petit. Ou renurqufe auiîi fur ia tète_,
trois petits yeux lifîcs , difpolés en triangle.
Il fe trouve dans l'Améiique reptcurrionale , la
Géorgie, la Penfylvanie.
3.HÉMEROÎE grand,
Hemerosius grandis.
llctr.enb'us alis fub&qualibus reticulato-venofis ^
rr.acu/is dudius pah'idê fluv'is. Thune. Nov, fp.
inf d'_ir. l.pug. ZS. taù. 1.JÎ5'. 44.
Il rciremb'c beaucoup à l'Hémcr.cvbe pcél'micorne.
Les antennes font i'étacécs , noires, un peu plus
longues que le corccict. Le cotps cil jaunà'.re , gla-
bre. La tête cllfrefquc trianguiaire. Le co, celet eft
plus étroit que la tète , U. marqué d'une ligne
noire , de cliaqv.C côté. Les ailes font grandes ,
ttanfparentes, avec ceux taches jaunes, peu mar-
quées , l'une cn-deçi £c l'autre au-deU du milieu.
Il fe trouve au Japon,
4. HÉMrROEE irif<?.
HeuerobUj'S iridcus.
Himcfolius Ivteiis , clis al'uis iridcis , maculis
difformibus fifis.
Il efl plus grand que l'Hémerobe Chryfops. Les
antennes font jaunâtres, cbfcures à leur batc. Les
yetrx font arrondis, faillans, dorés. Toutlc corps eft
jaunâtre. Les ailes font tranfparentes , blanches,
avec, un refl,:t irifé , & quelques taches irrégulièrcs^
obfcures.
Jl fe trouve a Surinam.
Du cabinet de M. Raye.
5. HÉMtRcsE perle.
HiMERosrus 'perla,
liemcroMus luteo-viridis , nlis Lyalinis veais MÎ-
ridib:t.s. "Lm. Syfi. nat. p. 1)1 1 . r,'^ . •.. — Eaurt.Juec,
ny. ij-04.
Hemerobins pe.'li:. Vf.ii.S-jf?. en:, p. 509-/3°. î.—
Spec.inf. tom. i.p. 391. n^. 1. — Ma-r.. inf. tam, 1.
^ag. 14e. n.°. 1.
Himeroiiius Li:iC'%iridis , a'is aqucis vafs virii
H 2
6-0 H E M
niàus. GeOFF. Inf. tom.i. pag. ij^.n^. i.f'. IJ.
fg. 6.
Le Lion des Pucerons. Geoff. Il:
Mufca quaàripennls corpore luteo - virîdl, alîs
perjmpUs e fl.ivo pariter vhentikus. Rai. Inf.
pag. 174.
Hcmerobius perla. ScOP. Ent. carn. n". 709.
Mufca chryfops. MOUFF. Thea:. inf pag. 62..
fis- "i^-
GOED. Inf. i-.pag. 40. tib. 14.
Tolmcrus. List. Col-o. pag. ^i^.f.g. 104.
Perla merdam oUns. Vniv.Muf. p^ig. 4. n'. 6.
Albin, inf tab. C»^.
Merian. Inf europ. ^.p'^g. 49- f'^'^- ^•
VALiSN.iV.if. I. p.ig. jy.tab. 1,
Griw. Miif.pag. ijf.
REAUM.Mf'm. inf. tom. 5. t.ib. ^ 3. /F^'. 1. 4. f . 6.
ROES. /«/ tom. 3. fai. n./^. 4- J-
ScHAEEF. Icon. inf tab. ^.fig.J-
Kmerobius perla. SchRaNK, Enum. inf. auft.
n°. éij.
Hemerobius perla. Pod. Maf. pag. loo.
Hemerobius perla. Vill. £«f. fo'TZ. 3. /'tf^. 4^-
n^'. I.
Hemerobius perla. ÏOURC. Ent. par. 1. pag. 358.
«°. I.
Hemerobius perla. 'Ross. Faun. etr. tom. l,p. 1 1.
b". 683.
Il a environ fept lignes de long. Les antennes font
fétacces , jaunes. Tout le corps eft d'un jaune yer-
dâtre. Les yeux font dorés biilians , dans l'animal
■vivant. Les ailes font tranfparcutes , blanches ,
avec les nervures vertes. Les pattes font d'un jaune
verdînrc.
11 fe trouve dans toute l'Europe , dans les bois Se
dans les endroits humides , ombragés.
6. HÉMFROBE fileux.
HBIt£tl.OBIVsfilofaS.
Hemerobius cinereus , alis exalbidis , antennts
lûx.gijjimis. Fab. Mant.inf. tom. i. pag. 246. n". 5.
Il reflemble au précédent , mais il eft un peu plus
oraiiJ. Les antennes font fétacées , une fois plus lon-
gues que le corps. Tout le corps eft d'une couleur
cendrée, obfcure. Les ailes font réticulées, blan-
tliâtres , fans taches.
|1 (e trouve d^ns i'ifle d'Othaiti,
H E M
7. HÉMEROBE bl.'.nc.
Hemerobius albus.
Hemerobius albus , ails kyalinis , oat'is ir.e'.s.
Fab. Syjl. ent. pag. ;o9. n'-\ 3. — Spec. i:f. tum. \.
pag^ 351.»''. 3. — Mant. tnj. tom. i. p. 14^. n°. 4.
Hemerobius albus. Lin. Syfi. rut. pag. y 11.
n". 3. — F.iun. fuec. n". i job.
Hemerobius flavus. Scor. Ent. carn. n^ . 727.
HemeruèiuS albus. Schiiank. Enum. ir.J. aufl.
ri°. 614,
Hemerobius chryfops. PoP. M:if. gr^c. pa^. TOO.
Hemerobius albus. \ 11.1.. En'-om. t. j.p. 47.n°. 1.
Hemerobius albus. P-Oss. Faun. etrufc. tom, 1,
pag. 12. n". 68 j.
11 eft un peu plus grand cjne l'Hémcrobc perle.
Les antennes & les p.attes font d'un jaune pâle. Tout
le corps eft jaune, fans taches. Les yeu.\ (ont dorés,
brlUaus. Les ailes font blanches , avec les nervures
de la même couleur.
Je ne fçais fi cet infefte eft le même que celui que
Linné a décrit , le lien étant plus petit que i'Hén-.e-
robe pelle ; mais c'eft certainement celui de tous
les autres auteurs que j'ai cités.
Il fc trouve au midi de la France, en Allemagne ,
dans les endroits ombragés & humides.
8. HÉMEROBE chryfops.
• Hembrorxus chryfops.
ILmerobius viridi nigroque varius ^ alis Ityalinis
vindi nigroque reticulatis.
Hemerobius chryfops viridi nigroque varius , a.'is
hyaiinis maculis reticulatis. LiN. Syfi, nat. p. c; 1 z,
n°. 4. — Faun.fueç.n^. 15OJ.
Hemerobius chryfops. Fab. Syjî. ent. pag. 509,
72°. 4.— 5p«c. inf. tom. l.pag. 393. n°. 4. — Mant.
inf tom. I. p. 147. n°. j.
Hemerobius chryfops, Dec. Mcm. inf. tom. z.
part. 1. pag. 708. n». i. tab. iz. fig. I. 1.
Hémerobe vert tacheté de noir, dont les nervursï
& les ailes font noires. Dec. Ib.
Frisch. Inf. tom, ^.tab. ^î-fig. I. — 6.
Reaum. Mém. inf. tom. ^.pl. 3 :,.fig. 14. i f.
ScHAEFF. Icon. inf. tab. S-fig. 7- 6' 8.
Hemerobius chryfops. Szov. Ent. carn. n". 73?,
Hemerobius chryfops. S c H R a n k. Enum. inf.
aufl. n''.6i^.
Hemerobius chryfops. YiLL. Ent. t. 5.^.47.;; . )^
Hemerobius chryfops. Ros.S. Faun. (tr. corn, i.
pag. 13.1^.687.
H E I\î
Il reiïl-mble beaucoup à l'Hcme robe pc:!c. Toi;t
le corps ell mélangé de vcrc & de noir. Lcsancenncs
font d'un jaune obfcur. Les ailes font tranfparentcs,
avec les nervures mélan|-jées de vert Se de noir.
Les yeux font brilians , don-s , dans l'animal vivant.
Prefque tous les auteurs ont cité mal- à-propos
Geoti^roy & Roefel.
Il fe trouve dans prefque toute l'Europe.
$. Hémerobe maculé.
Hemerobivs maculatus.
HimerobiiiS nigcr , capite rufo , alis alàîs nigro
macutatis,
Hemeroblus maculatus al:s albis antk'is nigro ma-
culaùs , iorpore nigro. Fab. Mant, inf, lom, i.
fag. 147. n". 6.
Hemeroiiusfuiviicpkj!us.Scop.Ent.carn.n'>.jo6,
Hcmcrohius fulvicephalus . Schrank. Enum. aujî.
n". 611.
RoES. Inf. tom. ^.tab. tl.fig, 5.
ScHAEFF. Icon inf. tab. loj.fig. i.
Hemeroblus fulvîcephalus, Vill. Ent, tom, 5.
p. 5J. no. 10. tab. J.fig.J.
Il ell deux ou trois fois plus grand que l'Héme-
robe perle. Les antennes font noires fétacécs, un
peu plus courtes que l'abdomen. La tête eft fauve.
Le corcelct efl: étroit. Le corps cif noir, les pattes
font d'un fauve pâle. Les ailes font blanches, avec
plufieurs taches obfcurcs , beaucoup plus nom-
breufes fur les fupérieures que fur les inférieures.
Il fe trouve fur le bord des ruiffeaui , dans les
endroits humides & ombragés , au midi de la France
& en Allemagne.
10. HÉMEROBE latéral.
Hemerobius Iccra'is.
Hemeroblus thoracc fldvo Ijteitbtis fifcis ^ abdo-
jni"e nigro iineu Lucrali fa^a.
Hcmcroh'us italiens pallide fiavus , abdorrinis
dorfofufco , alis immacuiatis hyalinis. Ross. Fuun,
etr, tom. l. fiig. ii.n^. 684.1^^. 10. fig. 11.
Il eft un peu plus grand que le précédent. Les
antennes font obfcurcs , prefque de la longueur des
ailes. La tète ell jaune , avec les yeux dorés. Le
corcelet & le dos font d'un jaune blanch.âtre , avec
une ligne obfcciie , de chaque côté. L'abdomen eft
noir , avec une raie jaune , de chaque côté. Le
dcll'ous du corps & les pattes font d'un jaune blan-
châtre. L;s ailes font blanches, avec les nervures
un peu obfcurcs.
Il fe trouve dans les bois , au midi de la France ,
en Italie.
Il E M 61
II. IIzMïROBE phaléi oïde.
Heuerosius phaU.:oides.
Hemerobius teftaceiis , alis bajl mucronat's pof;!câ
excifis. Lin. Syfi. nat. p. 911. n°. j. — Faun. fe.:.
n°. 1 J08.
Hemerobius phaliioidcs. FA3.Syf. int pag. ;'o.
«*'. 5. — Spec, inf, tom. l.pdg. :^y^. n'"". j. —
Mant. inf. tom. l.pag. 147. n°.-j.
Hemerobius phalénoides. Deg. Mém. inf. tom. 1,
pars. 1. p. 7 1 4. /î°. 4. pi. 1 '. . fig. 11. 15.
Hémerobe phalenoïde d'un brun roulïïae , 4
corcelet angulaire , dont les ailes font grandes, lar-
ges & découpées au bord pofténeur. Dtc. Ib.
ScHAEFF. Icon. inf. tab. l- fig. 1 1 . I 2.
Su LZ. Hijl. inf. tab. l^.fig.z.
Re.^um. Mém. inf. tom. 3. tab. ]l.fig. 8.
ScOP. Xnn. ij.hifi.nat. ^.p^ig HO. n". 141,
Hemerolius pkaUnoides, ScHRank. Enum- inf,
aufi. n°. éiS.
Hemerobius phaUnoidcs. Vill. Ent. tom. 5,
pag. 48. n°. 4. tib. 7. fig. 6.
Il efl: de la grandeur de l'Hémcrobc perle , &
il reflemble beaucoup au premier regard , à une
Phalè.ne. Les antennes font obf:ures , de la 1-in-
gueur de l'abdomen. Les ailes font rouriàtres. Lîs
lupéricures loat un peu dilatées à leur baie extcri^uie,
obliquement tronquées poftéri^uremeni , & pref.juc
dentées : on y remarque un point noirâtre au mi-
lieu & deux lignes tranfvctfales , obfcures.
Il fe trouve dans toute l'Europe , dans les bois &:
les lieux ombragés.
1 1. Hémerobe nitidule.
Hemerobius nitidulus.
Hemerobius alis fufco nitidaHs , corpore ttflaceo ,
redib^is pallidis. Fab. Gen. inf. mjnt. p. 144. — Sp.
tnf.t. l.p. 59;. no. 6. — Mant. inf. r. i.p. 247. n°. 8,
II relTemble à l'Hémerobe velu. Les antennes font
oblirures, de la longueur du corps. I_a tête eft tef-
tacée, avec les yeux grands & noirs. Le corcelec
S: l'abdotnen font teftacés , fans tach;s. Les pattes
fout pâles. Les ailes ibnt grandes , noiiâtres, avec
un reflet rouge S: doré bnllaut.
Il fe trouve en Allemagne.
ij. Hémerobe velu.
Hem'brobivs hlrtus,
Hemerobius alis a.'bis fufco reticulatis fjfciis
duabus fdfcefcentibus. LlN. îj^ï. nat.p.i)\x,r.^ , é,
—Faun.fuec.n". 1507.
iSi
HEM
Bcmcrohms hiitus p,vcf^c-:s ,
fujcis. ÏAB. SyJ!. enr.j jg. 510. ?.-
(Om. l.p. ii,i.n''.y.—/,ia,.t.i;:J.
i.p.147. «°.?.
Hemso'oius hinus. Dec. Mcm. inf. tom. 1.
parc. 1. pag. 71 i, n°, i. ;;.'. 11. fg. 4. 5.
Hcmeroblus hinus. Will. Ent. tom. 5. ^cj'. 4S.
Hcmeroblus h'irtus. Ross. F_-^y. ffr. ro,-K. i.
fû^. 12. /î". 6S6.
Tl cft plus petit que l'Hcmerobe pctle. Le corps
•eft cent^ré , nit'angé d'obfciir. Les antennes lunr
a-pcu-prcs de la !oiigL.;ciir de i'abdomcn. Les pattes
loiit pahs. les ailes 'lupûi.'uics font blar.chatns ,
avec les nervures marquées de poils hruns ou iioi-
îâtie- , dcil partent de petits poils bruns , ^^^ deux
î>a'idc?aiv;uL'cs, ebfeures; les inférieures font blan-
clics j tiuii.'patenîcs.
De Gecr obfervc que cet Hc'racrobe naquit clicz
l'.'.i a la hn da mois de mai, dans un poudrier cù
•il avou mis une j^alle rélineufe du Pin. En cxami-
nant la galle, il vu la coque ronde, faite d'une
ioie très-blanche, -q'ûù l'Hémcrobe étoit forti , &
Il dépouille de nymphe placée tout près de ia , en-
tier; nient hors de la cjque. Cette coque fe trou voit
■d.uis un enfoncement de iap;a!lc, &el!e étoit percée
4 u;i grand trou ; fou tif-a 'éioit fort lâclie. La dé
puml.e étoit cranironnée fur la galle , gvec ks patres
■antériçutcs & intermédiaires , ou plutôt a-vec les
dépouilles de ces pattes. Cette obfervation fait ccn-
moitre que la nymphe perce la coque & qu'elle f.;it
taire -iifagc de fes pattes pour Le tranfporter à qi;c'-
quc dillnnce delà & pour s'y ciampcnner , avant
*ju'clle fe dépouille de fa dernière envcljppe &
paroillc avec des ailes. Elle rcnemblc en cela aux
iiy.-nphcs des Frigancs.
Il fe trouve e.i Europe fur le Coudiier , k Hou-
Lloi'^
14. HÉMEROBE du Koubloîi.
^^MtRosius Humuli,
Jlemeroblus a.'is Mis punSisfparfisfufcis , ar.tin-
•nts alhofufcoque annuldcis. Lin. Syfi. Mat.'p. ^iz.
i'"". 10. — Fuun. Jucc.n". 1 ^\o.
licm'.robius Humuli. Tab. SyJI. era. pag. 310.
r'~'- 7-—Spec. inf. lom.x.pag. 595. ,;". '^.—Munt.
ar.f.tom. l.pag. 147. «^.10,
alis aqueis vafis fuf.o puruiu-
LKémefobe à ailes ponclii;es. GeOxT. Ib.
Hemcrobius Ihimuli, Schrank. Enum.inf au!i
Kantrobius Humitli. Yul. Xnt. tcm. :. p. 40
Hcmerobius li
jis. Geo FF. Iii,'.
HEM
îl a environ quatre lignes ^ demie de long, de-
puis la tête jufqu'à l'extrémité des ailes. Tout le
corps eft jaunâtre. Les antennes font de Li longueur
de l'abdomen , avec des anneaux alternes , blancs Si
noirs. Les ailes font grandes, blanchâtres, réticu-
lées, marquées de taches Se de points obfcurs. L'ab-
domen a deux rangées de taches obfciires , à Ci
partie fupéiieure. Les pattes font blanchâtres.
Il fe trouve dans prefque tou-.c 1 Europe.
ij. HÉMEiiOBE apLidivore,
TIemxkosivs apkidivorus.
Hemcrobius fafcus , a 'is al'his maciilis [parfit
ftijcis j antenr.is pedibufquc paliidii.
Hemerobius aphidivorus alis alUs macutis fparjîs
f-ifiis. SCHRAN.Ï. Enutn. inf. auj. n° . 6'--.
Les antennes font pâles, un peu plus longues
que l'abdomen. Tout le corps clt noirâtre. Les
pattes font pâ'es. Les ailes fupéiieures font blan-
châtres, avec des taches &; des points obfcurs; les
inférieures font fans taches : toutes ont un reflet
doré , cuivreux £c po:!ipre.
Il fe trouve en France , en Allemagne.
if HrMEROE!; aquatique.
Jl£-\-zii03!US lut anus.
'Henurobhts nigcr , alis cineràs nigro redculatis,
Hemerobius lutarius nigcr , alis albidis ftriatis
aloo maculatis. \.lti. Syft, nat. p.ig. 5I3. n'^\ 14.
— Fauii.jucc. n". 1 ï 1.3.
Hanercbius attr alis fufcis nig'o rctic'ilaiis mar-
g:r.. cxicnore diUtjto. GiOfV. l;:f. tom. z. p. 155,
L'Hénicrobe aquatique. Geoif.W.
Str:bl!s lutaria ecaudata , alis rcticulatis. FaB.
Syji. eut. p. ic^.n". x.—Spec.inftom. l./j. 587.
•«".S. — Mar.t. inf. tom, l.pag. 244. n^'. g.
Hemerobius figer , alis albidis firiatis albo ma-
culatis. Drc. Mtm. inf. tom. 1. part. 1, pag, 716.
n^, 5. pi. ^■L.fig. 14- ^ IJ-
RtîLS. Inf. tom. 1. inf. aqual. ^îaff. 1. tab. 13.
h- i-s.
ScHAHiF. Icon. inftdb. 37./^. 9. 10.
HOFfN. l.if. 1. tab. 11.
Hcmerobius lutarius. Vili.. Etc. t. j.p. 50.71^. ro,
Jl a depuis fix jufqu'à huit lignes de long. Les
■atennes font noires , prefque de la longueur de
l'abdomen. La tète eft noire , avec quelques points
d un jaune obfcur. Le corceler eft noir , de la largeur
de la tète. L'abdomen & ks pattes font iioirs. Lv-j
HEM
«iles foiud'uagris obfcur, avec les nervuresnoîrâtrcs.
Cet infedc préfcnte les mêmes caraiSères géaé-
ticjucs que IHémerobe pefiinicorne.
Il fe trouve dans toute l'Europe.
17. HÉMEROBE bngiconie.
Hemerobivs lon.gicornis.
HcmcrohMs n'rger , ors pedlhusque pal! dis,antcn-
nls longlorihus fuj'cis. Fab. Gen. inf. mant. p. 145-
——S^cc. ir.f. !om. ï. pag. 394. n" . 9. — Mant. inf.
tom. i.p'ig. 14". n°. II.
Il e(t un peu plus petit que l'Hcmcrcbe velu.
Les antennes font obrcur':s , deux fois plus longues
que le corps. La tère eft noire , avec la bouche
pâle. Le corcekt Se l'abdomen font noirs , fans
taches. Les ailes font blanches, avec les nervuics&
un point fur le bord extérieur, obfcuvs.
II fe trouve à Kiell.
i8. HÉMEROBE nrié.
H^MZROsius Jliiutulus.
Hemerohhis fufcus flavo macuhtus , alis fuf,.o
Jinatis po'}:às immaculatis. Fab. Syjî. ent. f. 3 10.
n". 8. — SfJfC. inf. tom. I. pjg. 3^4. «". lO. —
Mant. inf. tom. i. p. 147. n^. 11.
Il eft un peu plus grand que l'Hcmcrobe biponc-
tué. Les antennes font obfcurcs , plus longues qu;
le corps. La tète eft jaune , avec la bouche &: les
yeux obfcurs. Le corcclct eft obfcur, avec la poi-
trine & les pattes jaunes. L'abdomen eii obfcur ,
avec les côtés jaunâtres. Les ailes fupéricur;s font
blanches, avec des llties obfcuresj les poflérieurcs
font faus taches.
Il fe trouve
Eu
rope.
19 HÉMEROBE brillant.
Hejierobius
Hcmerobius fiaviis ^ tkorace utrinq^e macula fufca ,
alis albls çurpurea micantibus punctifque minutis
fufcis.
Il a près de quatre lignes de long depuis la tête
jufqu'à l'extrémité du corps. I es antennes font
jaunes, de la longueur de l'abdomen. La tête eft
jaune, avec les yeux noirâtres. Lecorcelct eft jaune,
avec une tache brune , de chaque côté. Tout le
refte du corps eft jaune , fans taches. Les ailes font
blanches, avec un reflet pourpre, trés-brillant. Les
nervures font grifes , avec quelques points & quel-
ques ramifications tranfverfales , obfcurs ; les infé-
rieures fost fans taches.
Il fe trouve aux environs de Paris , dans les bois.
HEM (^3
10. HÉiMEROBE immaculé.
HemeRObius immacuLtus.
Hemerobius fldvus imir.arJ.atus , alis allis pi:n-
p.Lico micantibus.
Il eft un peu plus petit que le précédent. Tout
\t corps eft jaune, fans t.iche?, avec les yeiix noirs.
Les antennes font un peu plus longues que l'abdo-
men. Les ailes fontbiauches, avec un reflet poarptc.
Il fe trouve en Europe , dans les bois.
11. HÉMEROBE pallipède.
Hemerobius paUipes.
Hemerobius niger, ancennis pediiufquc paliic's ^
alis albis fufco maculatis.
Il a trois lignes de long, depuis la tête jutqu'i
l'extrémité des ailes. Les antennes font pâles, dî
la longueur de l'abdomca. Tout le corps eft noie ,
légèrement velu. Les pattes font pâles. Les ailes fcnc
blanches, avec un tefletpourpre, 5c un grand nombre
de taches obfcures.
Il fe trouve aux environs de Paiis , dans les bois.
11. HÉMEROBE fafcic.
Hemerosius fafcia:us.
Hemcroiius alis albis , fafciis tribus a.-amifqce
nnmcrofs rtigris. ÏATi. Mant. inf. tom. l-r'^è'-'M'
/ZM5.
Il eft petit. Les antennes font noir'.-s. La tête &
lecorcelct font jaunes , avec de petites lignes obU
cures. L'abdomen eft noir. Les ailes fupéricutes font
blanches , avec plufieurs points obfcurs S; trois
bandes noires , dont une placée fur le bc>rd ex-
térieur. Les ailes inférieures '.ont blanches , laus
taches.
Il fe trouve à Kicll.
15. HÉMEROBE fix-pointS.
HlMERomus fcxpur.cîa'.us.
Remet obius alis aibis maculis fufas pof:ice.
punais fex di/linais , aniennls fufcis. Lin. Syft.
nat. pag. 91 }. n°. \-L.——Faan.fuec. n". ijn.
Hemerobius fexpunciatus. Fab. Syft.cnt.p. }io.
n^.ç. — Spec. inf. t.i.p. 394. n°. \.i.~-MuiU. inf,
tom. l.pag. 147- «" '4-
Hemerobius, fexpunUatus. N ili.. En:, tom, 5,
p. ^P.n". S.
Il relTcmble à l'Hémerobe du Houblon , mais if
eft beaucoup plus petit. Les antennes ion: oolcures.
Les antennes fupérieares font tranfparcntes , réti-
culées, tachées 'd'obfcutj avec fis taches poftc-
c^
Fx E :vî
"'i-.uràs dif^iniftes: ks inféiicures Tont blanclies , fan-;
"^achcs : f.,utes ont un itflct doré , vues a un ctitaui
Jour.
11 fe trouve en Europe.
14. HÉMESOBE -villageois.
}]i;mj:robh's paga:us.
llemcrohius alis albis fuperioribus ohfcurc fub-
fdjclatis , aiitcnnis alhis. Lin. Syjl. nat. p. j^ii.
n^. II.
Jîemerob'u.s paganus.Vil^. Era, tom. 3. p, 49.
71°. 7.
U relTemble à l'Hémcrobe du Houblon. Les an-
tennes & les pactes Ibnt blanch.itres ou pâles.
Les ailes font blanches ; les fupérieurcs ont c]uel-
r|ius hgnES tranfverfales, obf.iiies , peu marquées,
à leur partie pofttrieure ; toutes cnt un reflet doré.
Il fe trouve en Europe , à Upfal.
ij-HÉMEROBE jaunâtre.
Hemerobius fiuvuans.
Hencrohius nircr , thorace abdomineqtu flavis.
'L\n. Syfl.nat. pag. 915. nP . 1;. — Fuun. fuec.
n". .511.
Hcmcroblu.^ fdvicans. Y AB. Syfl. ent. p. 510.
72". 10. — Sycc.irf. tom. Lp. 554. 72^. il. — Mant.
inf. t. I. p. 147. nO. 15.
'■L'.meroblus fla
s.Wi-Lh.Ent.tom.^.pag. 50.
11 ell tics-petit. Les antennes font noires, fé-
tacé-s, de la longueur du corps. La tête eft noire.
L: col eft mince , jaune. L'abdomen eft mince ,
ovale , jaune , f<vmé de huit anneaux. Les p.utes
font noirâtres. Les ailes font tranfpareutes ^ avec
les nervures obfcures.
11 fe trouve en Europe.
afi.HÉMEROBE noir.
JÎEMEH03IUS niger,
Hemerobius niger, alis fajc's , pedibus palliais.
li-jnerobius nigei, niger kirius , alis pallidc fufcis ,
pedibus fiavo fujcis. Retz, inf. btc.pag. yy,
H<'uKrobe velu noir, noir très -velu , à ailes
d'uii brun clair & à pattes d'un brun jaunâtre. Dtc.
M'm. tom. X. pan. 1. pag. 71J, n''. 3. pi. il.
fii'- S. ^ 9-
Uemtrobius raphidioides niger, alis fufcis. ViLi.
Ent. tom. }. pag. 56. n°. x8. tab. -j. fig. 8.
11 a près Je trois lignes de long. Tout le corps eft
HEM
ncir , lésj'^èreir'.cnt velu. Les pattes font d'un pale
obfcur Les ailes font un peu velues , oblcures ,
avec les nervures plus obfcures j vues à un cer-
tain jour , elles ont un reflet brillant.
Il fe trouve en Europe , dans les bois. Je l'ai
trouvé aux environs de Paris, fur le Chêne.
17.HÉMEROLE biponétué.
H.s^fEKOBIUs bipunciatus.
Htmerobius viridi ni^roque varias , alis fupeno-
ribus r}>McuUs duibus nigris. Lin. t aun. fuei.
n". IJI4.
Hemerobius bipuncVatus fiavo fufcoque varias ,
alis punais auobus nigris. Iab. Jyjl eni pag.^'^io.
n°. I I. — Spec. inf. tom. i. p, 594. 72". 13. — Alant.
inf tom. i. p. i.^-j.n°. 16.
Hemerobius bipunûatus. Vill. £nr. tom. ^.p. 51.
72^.11.
Il eft petit. Les antennes font de la longueur du
corps. Les ailes font tranfp.irentcs , avec un réfeau
obfcur; les fupérieures ont deux taches noires,
dont l'une fur le bord auicrieiir , & l'autre fur
le bord intérieur. Le corps eft mélangé de noir 6c de
vert.
11 fe trouve au nord oc l'Europe.
i8. HÉMF.ROBE quadriponélué.
Hemerobius quadripunBatus.
Hemerobius alis albis bafi punBis quatuor atris
apice fufco radiatis. Pab. Mant. i.if. t. i. f. 248.
72°. ,7.
Il eft petit. La tête & le corcelet font noirs , fins
taches. Les antennes font pâles. L'abdomen &: les
pâtres font pâles Les ailes font tranfparentcs, avec
quatre points diftinds , aflez grands , à la bafc ,
dont trois fur le bord interne , & le quatiitme au
milieu; on voit aufli des ftues obfcures a l'extré-
mité.
Il fe trouve à Kiell.
15). HÉMEROEE aphidioïde.
He Ml rosi us aphidioides .
Hemerol'ius niger , alis hyalinis nig'O reticulacij
macula murginali fufca. SchRANK. Enum. inf.auji.
n". 619.
Il rclfemble beaucoup, au premier coup d'œil , à
un Puceron. Tout le corps eft ncir , fans taches.
Les ailes f ipérieures font tranfparentcs , avec un
réfeau noir, & une tache obicure , fur le boid
ciiéiieur. Les pattes font pâles.
U fe trouve en Autriche,
ioî
HEM
30. HémEroBE abdominal.
Hî.MEROBius abdominalis.
Hemeroblus fufcus , aLdomine f.avo , ano n'gro.
J\E. Syfi. cnt. pag. jio.n". 11.— Spec. ir.f. t. i.
pug. 394. n". 1 4. Mant. inf. tom, 1. pjg, 248.
n". s 8, — h. Norw. die 5. auguft.
Il eft très-petit. Les antennes font courtes , obf-
curcs. Le corps eft obfcur. L'abdomen cit jaune ,
avec l'anus noir. Les ailes font blanches , avec des
taches obfcures.
I! fe trouve en Angleterre, en Norwege.
; I . HÉMEROBE pulfateur.
Hemerobivs palfdtorias.
Hcmeroiius aptems , ore ruhro , oca'.ls luteis.
Fab. Syft. ent.pag. ^11. n°. 15. — Sp. inf. tom. \.
pug. 594. n". 15.- Mant. inf. tom. l.pag. 148.
n°. 19.
Termes pulfatorium ahdomine oblonço , ore rubro,
oculis ùiteis, L J N. Ay/î. nac. pag. 101,-. n". 2.
— Faun.fuec. n". 1937.
Pedicu/us ligni antiqui. GiOlJ, Inf. tom. i.p. 601.
n". II.
Le Pou du bois. Geoif. 73.
Termes lignarium albidixm , ocuHs maculifque ab-
dominahbus rufis. Dec. Mém. inf. tom. 7, pag. 41.
n". l.pl.^.fi^. I.
Terme Pou du bois d'un blanc fale jaunâtre , à
yeux roux & à petites taches roiUTes fur le ventre.
DlG. li.
Termes pulfatorium. ScOt. Ent. carn.n^. 1051.
Fediculus yutfcitorius futid-cus mortisagu.
DtRHAM. Tranf.fhilof.yol. j. p. x6.pl. \ . fig. 55.
é'34.
• Blank. If^f. tab. H-fig. F.
Pedicu.'o cognaCiis t> jlmilis . Rai. Jnfpao, g,
BRADL.N.jrur. tab. zi.f.g. 5.
Roland. Acl. flock.\- ',i,.pjg. iji.
ScHAEFF. Elem. eut. tab, 126.
SuLZ. Inf tab. tz.fig. 144.— Ji/7?. ir.f tab. 19.
Termes pu/fatorium.ScHRAiiK. Enum. inf. aufî.
n°. loiy.
Termes pulfatorium. Vill. Ent. tom. 4. pag. 14.
Pediculus vulfatorius. FouRC. Ent. par. i. p. j 1 j,
'.11.
Miji. Nat. desInfeUes. Tom. VU.
HEM
^^
Il n'a pas une ligne de long. Le corps cfc oblong ,
pile. Les yeux font arrondis , jaunes. La tête cil
grollc ptefque triangulaire. Les antenues font fé-
tacées , prcf]ue de la longueur du corps.
Cet infcûe n'a ordinairement point d'ailes. J'en
ai cependant vu d'ailés , d'une couleur pâle cendrée,
dans un herbier apporté du Sénégal , par M. Geoffroy
tils. M. Fabncius rapporte auili que Schtcber en a
vu d'ailés , dans un herbier venu de la Jamaïque.
Quelques auteurs ont placé cet infede parmi les
PouSj n'ayant pas fait attention que fa bouche ell
munie de mandibules, de m.\chuiics& de quatre an-
tennules. On s'eft également trompé, quand on a cru
que cet infede, produifoit ce petit bruit ,. allez, (em-
blable aux battemens d'une montre , qu'il n'eft pas
raie d'entendre dans les boiteries ou meubles de
bois. On n'ignore plus que ce fon eft occaiionné
par une efpèce deVnllette,
Il fe trouve dans toute 1 Europe , en Afrique,
en Amérique : il aime à fréquenter les collections
de plantes feches &: d'infedes , qu'il détruit en les
rongeant peu-à-peu : c'eft-la en partie fa nourri-
ture. Il enlève fur-tout aux Lépidoptères leur partie
coloîanïc. Les excrémens qu'il rejette en quantité ,
font en forme de petits grains noir.î-tres , alongés &
raboteux.
5i.HÉM£ROEE pédiculâire.
H^MER OBius pediculaiiu!.
Hemerobius virefcens , amennis mediccribus. Lin.
Sy(i. nat.pag.^lj. n°. i y-^Faun. face, n" . 151J.
Hemerobius pedicularlus. Schrank. Enum. inf.
Il relTemble beaucoup au précédent . mais il efl:
pourvu d'ailes , & le corps eft verdâtrc. Les antennes
font de longueur moyenne.
Il fe trouve en Europe , far le bois mort , fur les
fenêtres.
Î5. HÉMEROEE Prophète.
Hemerobius fjtidieus. »
Hemerobius apterus , ore pallido , oculis fufis.
Fab. Syjl. ent. pag. ^11. n° i 4. Sp. inf tom. 1 ,
p. 595. n". 16. — Mant. inf. tom. i.p. ni.n". zq.
Termes fatidicum abdomine ovato , oculis fifcis,
Li N. Syjl. nar.pag. 1016. n" . 3. —— Faun. fuec,
n°. 1958.
Fri scH. Inf. tom. 1 1. tab. 10.
Il tclfemblc à l'Hémerobe pulfateur , mais il eft
un peu plus grand. Les yeux font obfcuts. La bou-
che ert pâle. L'abdomen eft ovale.
Il fe trouve en Europe , dans les herbiers , les col-
ledions d'infcdes.
1
66
H £ M
HFMiPTERES, Jl-EM:prr^T..i. Les Hémif lires
forment rOrdic quatrième de la divilion métliod-.rjue
des infeftcs , que iiou'î avons adoptée. Ils forment
la fecoade ctalie de Linné , la fccondc fedion de
M. Geoffroy , les cinquième & iixièrae clalTcs de
De Gecr, & enfin, fous le nom de Ryngota , la
fepîième clulfe de M. Fabricius.
La forme des ailes ftip^'cieures , qui font pour
ainfi dire moitiL- élycrcs , & moitié ailes , qui tien-
nent le milieu entre les unes & les autres , a fait
donner aux infcdles qui les portent le nom à'Hémip-
itrcs , formé de d.*ux mots grecs , qui lignifient
demi ail;s. S'il e!t nfcefTairc d'établir des divifions
fyftématiques pour facilite: l'étude de l'hiftosre na-
turelle ; ii faut cependant lavoir toufours rclp^ûer
l'ordre uni'erfcl de la nature, qui n admet point de
divifions; il faut tâcher de mi'Ctrc à la luitc des
claifes artificielles, autant qu'il clf poflible, la même
l'étic progielîive qui Ce trouve à la fuite de tous les
êtres. Ainfi les HjiTn|-tères comprennent les initdcs
dont les deux a, les fup^^rieuics commencent a deve-
nir des effèces d'élytrcs , & perdent la faculté de
Yolcr. Les Ci aies , par exemple, qui font au
premier degré des Hémiptères , forment le pallage
qui lie les infeûes à quatre ajles nues , avec ceux
qui n'en ont que deux recouvertes par des élyties
Sur linfpeft on mém: des éiytres , nous avons cru
devoir diviler cet Ordre en deux Se<3iOMS,qui s adop-
tent à cette gradation naturelle , que nous ne devons
jamais perdre de vue. La première Scûion rer.ferme
ks infedes doiit les éiytres ont à-pcu près la même
confiftance que les ailes , & forment une efpèce de
toit à deux égoiits. Dans la féconde font placés
ceux dant les éiytres font moitié coria&es , moitié
membraneufes , & pofées horizontalement l'une fur
faiître. On voit par-là que les éiytres des Hémip-
icres diftèrent un peu les unes des autres j & iî un
■véritable cara(r[ère claflifique doit être uniforme ,&
eoiîftaiu dans tous les genres , nous devons plutôt
h prendre dans la forme de la bouche , qui elt une
efpèce de bec appliqué le long de la poitrine : ce
caractère cil plus facile à faifir, & n'apparticat
qu'aux infeéles de cet Ordre.
Le corps des Hémiptères , plus ou moins renflé ,
«ft divifé en tète , en corcelet , en dos ou poitrine ,
& en abdomen. Nous allons donner une idée fuccinte
ie. ces différentes parties, autant que nous le permet
«et Ordre d'infc'iîcs que nous avons à faire con-
poître , en renvoyant aux genres ceux qui voudront
avoir des idées plus générahfces.
Tons les Hémiptères ont deux antennes, qni en
S»énérat ne manquent à aucun genre d'infcéles ; mais
ians quelques uns de ceux de cet Ordre , elles f^ nt
srèd-petites , Si quclqucfi)is un peu difficiles à apper-
«evoir. LaPfille, laPunaife, le Trips , & quelques
autres , ont des antennes qui font affei grandes , &
très-vifibtcs ; mais la Cigare ne préfente que de
iiœples fileis tiis-coniw. C«lks dç ]» Fulgorç, du
HEM
Membracis font même plus courtes , & celles de fa
Naucore , de la Ccrife, ic la Nèpe , font encore
moir.s r.ifécs à trouver. Outre leur pctitcffc , elles
font potées en-deiïous des yeux , & plus bas; en-
forte qu'on a de la peine à les apperccvoir , à moins
que de tenverfcr 1 infeftc. Les antennes des Hémip-
tères font fubulécs , comme dans la Fulgorc ; féta-
cées , comme dans la Cigale ; cylindriques , comme
dans la Pfiilc ; filiformes, comme dans ie Puceron.
Elles font compofées de truis arritles dans la Noto-
ncifc , de quatre dans la Punaife , de cinq dans le
Pcntatome , de fept dans le Tiips, enfin de ouïe
articles d.»ns la Pfille.
Outre les grands yeux à réfeau , au nombre de
deux, dans tous les infectes Hémiptères , quelques
genres feulement préfentent encore , fur la partie
fupérieuic de la tête, les petits yeux li; es , au
nombre de deux, dans pîuficuis cl pèces dcPunaifes,
ou de trois , comme dans la Plillc.
La bouche des Hémiptères efl ordinairement
terminée en pointe , &. fissurée en trompe ou ea
efpèce de bec plus ou moins long , qui fert de gaînc
à trois foies tres-minces, très déliées , par le moyea
defqucllcs ces laftdes , en les introduifant dans 1»
peau des animaux ou dans le tillu des plantes, re-
tirent les alimcns dont ils fe nourrilfenr. Cette
trompe , plus ou moins alongée dans quelques
genres , déborde la partie antérieure du corps , & f«
courbe fous la poitrine , contre laquelle elle cft
appliquée dans l'inaélion. Les autres infectes ai»
contraire, dont la gaînc de la trompe, plus ou
moins courte , part du delTous du coicelct, n'ont à
la partie antérieure de la tète que ks foies qui
viennent s'inférer tout le long de la cannelure de
la gaîne.
Le corcelet , cette féconde partie ia corps dej
Hémiptèrc; , cil très-grand dans quelques-uns, &C
très petit dans d'autres. Dans la cigale , la Naucore ^
la Corife , la Punaife , il fe confond avec la tcte , Se
eft auffi large qu'elle; mais dans la Piîlie , ie Pu-
ceron , les mâles des Cochenilles & des Kermès',
il eft plus dilfinéf , & féparé de la tête par un étran-
glement fenfible. L'écuflon ou cette efpèce d'ap-
pendice , qui eft la fuite du corcelet , manque
dans quelques genres, comme dans la Coiife ; dans
d'autres il efl: très-petit. On peut remarquer que
lorfque le corcelet ei} petit , l'éculfon cft grand, &
il occupe alors toute la partie fupérieurc de la poi-
trine , ou le dos. Celui des Mcmbracis & des Pu-
naifes elt quelquefois fi grand Se fi dilaté, qu'il
couvre ptefque tout le corps, & cache les éiytres &l
les ailes.
C'efl à la partie poftérii;ure du dos que prennent
nailfance ks ailes & les éiytres , qui varient beau-
coup dans les Hémiptères. Dans les Punajfes une
partie des éiytres efl dure , coriace , & relfemble
aux élyties des Coléoptères; tandis que l'autre partie
cft m^mbianeufc , & inablshk à 1 aile. Doiu les
H E M
grandes Ci>^alc; , les Tuccrons , elles l'ont ir.cinbra
. neufes, fouvent claires & c dnfparciucs ; c!l:s ont
un peu plus de co;ifillance dans les Tctti2;«nes , les
]\kmbracis. Quoi^iuc ces clytres aient <]uel-]L'c(ois
une apparence d'ailes , elles ne fcrvenc^4î propre-
ment au vol, qu'elles doivent cependant faciliter.
L'infeâe les ouvre 8: les porte étendues^ jour ne pas
gêner le jeu des véiitablcs aile';. Certains genres ont
Jcs étytres & les ailes couchées & croîfccs fur leur
corps; d'autres, comme la Plillc , les portent po-
fées latéralement, & en forme de toit ; quelques-uns ,
comme le Puceron , les portent droites & élevées.
Selon les auteurs , lu Cochenille & le Kermès n'ont
que deux ailes ; ce qui eft plus hngulier , les fe-
melles n'en ont point , & femblent même n'avoir
aucun rapport avec des animaux. On doit donc être
étonn:- de trouver ces infeftes dans l'Ordre que nous
cxpofoiiSi mais comme a certains autres égards ils
le trouvent bien placés paiini les Hémiptères , nous
avons cru devoir les y lailler , Se fuitre l'exemple de
tous les Entomologiftcs.
L'abdomen des Hémiptères n'.-i rien de rcmar-
t]uablc , fi ce n'efl la manièie dont (on extrémité
poftérieure eft conformée dans quelques-uns. La
Cit^alc porte au bout de l'abdomen une cfpèce de
pointe cach'e entre des écailles , qui lui ferra dé-
pofer fes œufs. Le Puceron a fur ce mê.iie bout
tantôt deux pointes ou cornes, tantôt deux tuber-
cules ; enfin la Cochenille & le Kermès ont cette
partie ornée de filets plus ou moins longs.
Les pattes , au nombre de fix dans tous les Hé-
miptères , prennent leur naiflance , les deux anté
rieures a la partie inférieure du corcelet , & les
quatre polf érieures à la poitrine. Elles font compo-
fccs de !a hanche , de la cuillc , de la jambe & du
tarfe , qui varie par le nombre des articles. Dans
le Puceron , la Corilc , la Nèpe , ce tarfe co»fifte
en une feule pièce ; la P;;ile , la N.iucore , la No-
toneéle ont deux pièces à chaque tarfe ; tandis que
la Cigale & la Punaife ont jufqu'a trois articles à
c;tie même partie.
Tous les Hémiptères fubifTent les métamorphofcs
des autres infeftcs en p,én'ral , c'eft-à-dire , palfent
fuccellivement par les différens états de larves , de
nymphes & d'infeiftes parfaits ; mais la manière dont
s'exécute & s'accomplit ce changement , eft diffé-
rence de celle que nous avons rematquée dans les
Coléoptères. Les Hémiptères (ortis de l'œuf pa-
roilTent d'abord fous la forme de larve ; mais ces
larves ne font pas des ei'pèces de vers lourds & pe-
far.s , comme celles de la pliipart des Colcoptèrcs.
Elles font femblables à l'infcdc parfait qui leur a
donné le jour; elles paro'.Hent d'abord n'en différer
que par la grandeur. Qu'on examine de petites Pu-
naifes ou de petites Cigales au Icrtir de l'auf, elles
font feuletr.ent très petites ; mais vues à la loupe ,
on y remarque toutes les parties qui compofent le
corps de ces iafeclcs dans leur denùer état. Ces
H E M
67
i.ttves ont cependant une di;îjtcncc circailellc, qui
les diflingue des infcétcs parfaits ; elles n'ont ni
tlyttes m ailes ; leur coips efl: nu, Si elles leftent
Jais cet crat jufqu'à ce qu'elle"; aient acquis toute
leur grandeur. .Sous cette forme elles marchent ,
courent, quelques-unes mêmcfaïutnc. Ainfi la Iculc
différence confiftedans le défaut d'élytrcs & d'aîlcs.
A ce premier état fuccède celui de nymphe. Les
larves des Hémiptères y parviennent pat le hmp'e
dépouillement de leur peau , dont elles changent
dans leurs mues; & pavenucs à ce fécond état,
elles reparoilltnt enco.e fous la même forme qu'elles
avoient , a une petite différence près ; elles ont alors
fur le dos , à Icndroir précifcment oii les élvtres &C
les ailes doivent prendre leur origine, deux elpèces
de tubercules ou boutons , qui étoient cachés fous la
peau de la larve. C'cll: dans ces mêmes tubercules
que font auffi cachées les élyttes S: les ailes , qui ne
i-'arcîtront que fur le corps de 1 infecte parfait ;
aflucllcmenc ces parties font repliées , Si comme
chiffonnées dans le corps de la nymphe. Lo.fque
celle-ci quittera fa peau, les élytres & les ailes fe
développeront , & fe déploieront dans toute leur
étendue. C'eft dans ce changement que confille la
dernière métamorphoCe de ces infedes. On doit ce-
pendant en excepter quelques- ur.s ; ce font ceux qui
n'ont point d'ailes , comme les femelles des Coche-
nilles , des KernRcs , la Punaife des lits , ainfi que
pluficurs Pucerons. Tout le changement que fubillcnt
CCS derniers inkdcs, ne confille que dans eiffcrentes
mues , dans pluficurs changemens de peau Au rcfle ^
l'accroifferacnt de tous les Hémiptètcs fe fait touc
entier fous leur première forme, de même que dans
les Coléoptères. Avant que les larves fc transforii.ent
en nymphes, elles ont acquis toute leur grandeur}
depuis ce changement , elles ne gr..nJiirent plus ;
mais leurs nymphes ont une particularité que n'enc
pas celles des Coléoptères ; c'ell qu'elles marchent ,
& qu'elles ne font pas immobiles , c'eft qu'elles
mangent, & agillent comme dans leur premier état.
Lesiaives des Hémiptères fc transforment donc ea
nymphes de la quatnème efpèce.
Dans la defcription particulière de chaque genre,
que rOrdic d s Hémiptères renferme , nous entre-
rons dans le développement de tous les détails que
peuvent fournir, relativement à leurs Iiabi:udcs, ces
infeâes , dont les uns habitent 1 eau , d'autres volent
dans l'air; tandis que quelques-uns, q'ii femblent
plus mal paitai;és, ou tampent & marchent lente-
ment l'iir la terre , eu ne s'en élèvent que par des
fauis réitérés Cependant i.ous croyons dcvo;r pré-
fenter ici quelques appeiçus rapides lur les genres
qui niériteiit le plus de fixir l'attention des lecteurs,
(bit pour leur faire connoître allez en grand la fa-
mille des in'edes qui compofent cet Ordie , loit
pour les engager à' puifer des coniMiffances plus
étendues dans les articles particuliers.
Nous ferons d'abord mention de la Cigale , cet
i s.
€8
HEM
jiifcclc iî coTOiu dans l;,ç pay»; mcik^lonaux clc ÎTu-
ropc, & dans les cor.rrécs cli.iiiJcs des deux conti-
iKiis. Elle vit foiis la tbimc de Urvc & de nymphe
aDi'manrc dans la tcrie ^ £<. le mâle a le don de
cliaiucr ou de iciiJix des fons tiès-aigtis , par d^s
inftniiiiens remarquables, qu'il porte au-dcflous de
roriginc du ventre, pièsde la poitrine. La femelle
cil d/-pourvue d'or_.i;anes propres au chant ; uiais
elle porte en-dcfleus du derrière , dans une efpècc
de cuuhlie, un inftrument non moins digne d'obfcr-
vations ; c'elt une tarière , au moyen ddaquelle elle
fait des entailles ou des trous dans le bois fcc ou
vcrd des bran^ciies des arbres, pour y depofcr fcsœufs.
Les petites efpcces, connues audî [ou'; le nom de
cigales j qui ne chantent point, qui vivent fur les
arbics & les plantes, qu'elles fuccnt , dont les ailes
fupérieurcs ne font pas tranfparentcs , comme dans
les véiiubles Cigales , mais coriaces, &: femblablcs
à des élytres , forment un nouveau genre d'Hémip-
tères , d-figné fous le nom de Tettigone. Quelques
cfpèces de ces derniers infcdes vivent fous leur pre-
mière forme dans une efpècc d ccumc , formée par
le fuc qu'elles tirent des plantes & des aibres. Enfin ,
on a encore confondu parmi les Cigales un autre
genre qui devoir en être de-taché , & qui a été appelé
ïulgore , dont les efpèces font remarquables par la
tète, plus ou moins prolongée en-devant, en une
grande maffe en forme de'muleau, qui, dit-on,
dans quelques-unes produit dans l'obfcurité une lu-
mière bien plus vive que celle des Lampyres ou Vers-
Luilâns. Dans l'accouplement tous ces différens
infcdes font placés l'un a cô:é de l'autre.
Les Punaifes font des Hémiptères allez connus.
On fait que la.Punaifc des lits n'a point d'ades , .J:
qu'elle fe nourrit du faiig qu'elle retire avec fa
troinpe. Les Punaifes fauvages ailées vivent fur les
arbres Se les plantes, dor.t elles tirent le fuc ; inais
elles font en niè.ne- temps carnacières, attaquent les
chenilles , &. d'autres infeûes, qu'elles fucent ; il y
en a même qui tirent uniquement leur nourriture des
autres infcdcs. Elles o::c toutes une forte odeur,
<jui ordinairement efl: trcs-puante. Dans l'accouple
ment elles font placées bout par bout, ou fur une
même ligne. Les femelles pondent leurs œufs iur
les feuilles des arbres & des plantes. Nous placerons à
leur fuite la Nèpc & la Notoneéle , qui ont aflez
en général la forme des Punaifes , & qu'on a
aulTi délignées fous le nom de Punaifes d'eau.
Ces Hémiptères vivent & nagent dans l'eau, les
uns avec beaucoup de célérité , d'autres allez len-
tement ; quelques-uns ayant le do, rcnverfé. Mais
la plupart fortent fouvent de l'eau pendant la
nuit ordinairement pour voler dans les campagnes.
Us font carnacicis £^ très-voraces , attaquant tous
les infeéles aquatiques , dont ils fe faififfent par les
■partes antérieures, qui fouvent font faites en forme
3c pince fimple , & ils s'en nourrilTcnt en les lu^-ant
âc leur uompe. Dans l'accouplcracat ils font placés
H E M
l'un à côté de l'autre 5 la femelle pond fcs ceufs fur
les plantes aquatiques.
Les Pucerons font des Hémiptères très-petits , qui
vivent touju^rs en fociété fur les arbres OJ: les plantes,
qu'ils (ucent avec leiii trompe. Ils marchent lente-
ment , & ne fautent point. Dans ciiaque fociété oti
trouve des Pucerons fans ailesy & qui ref-
tent toujours tels ; des Pucerons en nymphes , SC
qui prennent eni'uite des ailes ; & enfin des mâies ,
mais qui ne paroillent qu'en Automne . ou fur la fin
de la belle faifon , & parnu lefquels on en trouve
d'ailés & de non ailés. Les deux premières fortes de
Pucerons , ceux qui reltent toujours fans ailes , Se
cetix qui, après s'être dépouillés pi iiieurs fois de
leur peau , prennent des ailes, font les uns & les
autres du fcxe féminin , accouchant journelleinent
de plufieurs petits , qui fortent à reculons du ventre
de leur mcre ; ce qui eft véritablement lingulier ,
c'eil que cette génération fe fait toujours, oc pen-
dant tout l'Eté, fans aucun accouplement avec des
mâles. Mais la dernière génération que ces Pucerons
produiient dans l'Automne, confiiU en des femelles
non ailées , qui pondent des œufs fur les branches
des arbres , après avoir eu commerce avec les mâles,
qui naiilcnt uniquement dans cette faifon ; ainii ces
Pucerons ont befoin d'être fécondés. Les œufs ref-
tent fur les branches tout l'hiver , 5: au Printemps
fuivant il en fort de petits Pucerons , qui fans
accouplement en proJuifent quantité d autres pendant
tout 1 Eté. C'eft la progreliion remarquable qu'en
trouve dans la génération de ces pet'ts infectes.
Les Pfillcs font auiTi de petits Hémiptères, qui
vivent fur les plantes & les arbres, dont ils tirent
leur nourriture , en les (uçant avec leur trompe ,
& qui , au premier coup d œil , relfemblcnt beau-
coup aux Pucerons , étant même fouvent couverts
d'une matière cotonneule , comme quelques eipèces
de Pucerons ; mais ce qui doit d'abord faite dillin-
guer ces inleclcs , c'eit qu'ils fautent au moyen de
leurs pattes polléricurcs , dont les taries font ter-
minés par deux petites velues , accompagnées de
deux petits crochets. Ils font mâles & femelles, les
uns Si les autres également pourvus d ailes. Dans
leur accouplement ils font places l'un à côté de
l'autre , comme les Cigales , & cnfuite les femelles ,
qui furvivent l'hiver, pondent des œufs au Prin-
temps. Dans leur premier état, ou avant qu'elles
aient pris des ailes , les Plilles vivent tranquillement
fur les feuilles & les branches des arbres. Plulieurs
efpèces de ces infeétes ont, dans l'état de larve Se
de nymphe ambulante , tout le corps couvert d une
matière cotonneufe blanche, qu'on voit pendre par
grosfloccons, Lesexcrémcns que les Plilles rejettent ,
font en forme de filets ou de malles , d'une matière
gommeuCe , affcz particulière.
En parlant des Hémiptères , nous devons faire
encore mention des Trips , qui font des infe<fles
très-petits } cnfortc que pour les reconnoîtrc , il faut
HEP
legîrder à la loupe , & nicme au microfcope. lis
habitent fur les plantes, & en particulier fur plu-
Jieurs efpèces de rtears. Us font dune grande agiUté ,
& courent avec vîcelle ; ils volent aulli , nwis orJi-
Jiairenient à peu de dillance ; ils fcmblent fauter ,
plutôt i]ue voler ; & cjuand on les tourmente beau-
coup , ils élèvent k derrière , & courbent le corps
en arc , dont la concavité eft fornrîe par le dos ,
comme font quelques efpcccs de Staphylins.
Comme l'Ordre des Hémyptères ne renferme
qu'environ fcize genres , dans la notice rapide que
nous en donnons , nous ne devons pôs oublier de
rappeler le Kermès & la Coclienille , dont on con-
noît les propriétés de l'un pour la médecine , & les
propriétés de l'autre pour la teinture.
KEi'IALE , Hepialus , genre d'infeéies de
l'Ordie des Lépidepteres.
Les Hép-ales ont deuj antennes très-courtes , fi-
litornies ; une trompe en fpirale , imperceptible;
deux antennules courtes, velu--s , & quatre ailes
cbloRgucs , membraneufes , velues , couvcites d'une
poulliere écailleufe.
Linné , & prefque tous les auteurs , ont confondu
ces inildcs avec les Phalènes, dont ils dilferent
cependant» par les antennes très-courtes & filifor-
mes ; par la trompe très-courte , à peine appa-
rer.te,
La boii:he efl formée d'une trompe ou langue,
roulée en Ipiraie , &: de deux anrennules.
La trompe eft très-courte , à peine apparente ,
roulée en ipiraie , & formée de deux pièces égales ^
obtufcs. Elie ell inférée entre les deux antennules.
Les antennules font courtes , inembraneufes ,
comprimées , velues , inférées a la partie antcrieure
■de la tète.
Les antennes font courtes , filiformes , compofécs
de plufieurs articles , dillinéls , égaux & grci:us.
Elles font inférées à la partie antérieure & latérale de
2a téie , un peu au-dellus des yeux.
Le ccips eft oblong^ plus ou moins velu.
Les yeux font arrondis , S: faillans.
Les ailes font oblongues, affez étroites , & cou-
vertes d'une petite poulliere écailleufe.
Les pattes font de longueur moyenne , fimplcs,
plus ou moins velues. Les tavfes font corapofés de
cinq articles , dont le dcrniei eft tcraiiiié pat deux
petits crochets.
On n'ignore pw que les infecles qui appartienn'Cnt
à l'Ordre des Lépidoptères , s'ils font plus agréables
À voir fous leur dernière forme, font en général
j>lus cuiieuï à obferïcr fous leur première. Ce-
HEP
69
pend.wt ks Clicp.i'.Ics des Hépiafes ne préfcntcnt pa?
de grandes particulaiités dans leur genre de vie,
parce qu'il eft difficile de les découvrir , &: de les
iuivre. Elles font prefque rafcs , & pourvues de
fortes dents ; elles ont l-i tête lii'.c Se luifantc , ainfi
que le premier anneau. Elles v.vcnt fous terre , &
rongent les racines de quelques plantes ligncufes.
Leur transformation fe fait ;ui(Il dans la terre , &
elles en mêlent une partie dans le tilfu dont elles
forment une coque alont'ée. Ces Chenilles font d'au-
tant plus dangereufes , que leur marche eft pi as
dérobée à nos regards & à nos reclitrches , qu'elles
minent les plantes dans les fources même de Icut
végétation. Elles feroient fans doute les plus nui-
iîb'les , fi elles étoient moins bornées dans leur mul-
tiplication. Il y a une efpecc très connue , & donc
nous devons auiTi parler^ p;ur donner une idée de
celles que nous ne connoiifons pas. Eile^ ronge Sc
détruit les racines du Houblon, U. caufe fouvent
beaucoup de dommages dans les pays ou cccre plante
eft cultivée en grand , tels que l'Angleterre , la
Hollande, rAllem.igne & la Suéde, où le Houbloa
fert non-feulement pour la compolîtion de laBicre ,
mais fouvent aulll pour y icmp'acec le Chanvre.
Ces Chenilles attaquent ordinairement les racines les
plus fortes, celles qui font reftées long-temps ea
terre , & les rongent entièrement. L'îurs dents font
fort aiguës ; elks s'en fervent pour fe détendre
quand on les incommode. Quand on veut les pren-
dre , elles fe remuent vivement , à la manière des
ferpens , & tâchent de s'échapper en alUit à recu-
lons.
Vers la fin d'avril, 5: au commencement de mai ,
la Chenille du Houblon bâtit fa coque , &i ne tarde
pas à fe transformer en Chryfalide. Cette coque elt
comme un long cylindre , dont la furface etl ine-
i^sk, & dont ks deux bouts font arrondis. Sa furface
extérieure eft compofée d'une bonne couche de
grains de terre, entrelacés enfembk dans la foie.
En-dedans elle eft tapilTee dune couche de foie
giile, ferrée &'forte , mais mince. Suivant la re-
marque de De Geer , k bout de cette coque , vers
lequel eft tournée la partie poftérieurc de k Chry-
falide , n'eft fermé que par quelques fils lac'ucs , qui
permettent à celle-ci de paikr dehors , mais a moitié
feulement . fa dépouille de chcnilk-. Ces coques
font toujours placées, ou a côté , ou tiès-piès des
racines du Houblon , & donnent lieu par leur gran-
deur à une obfervation alTez particulière. Dans l'étit
de Cliryfalide, ks Chenilles font oïdmaircmeni plus
courtes; elles fe contraélent , fe raccourcilknt , 5c
s'enferment dans des tiifus , dont l'intérieur paroîc
devoir a peine ks ccucenir. Celles-ci au contraire fe
conftruifent un logement vafte & fpacieux , plus
long du double que" la Chryfalide , qui s'y promène
& iè tranfporte d'un bout a 1 autre , par le mouve-
ment des anneaux ou ventre.
Ces Chryfalides méritent aulli quelque attcatioa.
7'->
HEP
Elles font de gr^indciir différente , fclon le fexe ,
ainfi que les Clieniiies <]iii les prodiiifent. Les fe-
melles font plus grandes c]iu- les mâles. Elles font de
laclalle de celles qu'on nomme coniques; mais leur
figure cil pourtant plus cylindrique que coni,]ue ;
car leur giolîeur eft prefque c'gale par tout , Se les
«Jeux extrémités font prelqne airondics : cela mérite
d'être ren'iarqué. Elles font un peu couibées; de façon
quelaconvexitéelt du côté du dos. La partie pcllérieu-
re du corps elk prefque plus grollc que l'antérieure, &
la pièce de la poitrine n'occupe qu'à peine la moitié
de lalongueur de la Chry falide; e'clt ce qui fait que le
veutreclt bien long. On fait que toutes les Chry falides
peuvent remuer le ventre , qu'elles peuvent lui don-
ner dilldciis mouvcmcns , de coté & d'autre , & de
liaut en bas. Les Cbryfaiidcs dont nous parlons re-
iniient le vcmrc , non-feulement des deux côtés ,
mais elles lui donnent encore des inflexions , des
courbuTcs , comme quand elles étoient fous la forme
de chenilles ; elles font des mouvemens d'ondulation
avec cette partie du coips , à l.i manière des ferpens ,
& cette flexil iliré n'cft pas obfcrvée dans les autres
Chryfalides. Vers la tête on voit quelques petites
ëmincnces , en forme de pointes moulfes , C<. les
anneaux du ventre ont aulll différentes pointes , feni-
blabks à des épines courtes , ou à des crochets diri-
gés vers la queue. L'infcde parfait n'a aucun inlhu-
jiient qui lui di;nne les moyens de peicer fa coque ,
moins encore de fe faire jour à travers une couche
déterre épaiifc , & quelquefois allez dure , dont il
eft recouvert ; & c'eft a laCliiyfalide à lui frayer fon
pallage. Auffi peu de temps avant fon changement
de tonne , cette Chryfalide fait une ouverture a la
coque , perce peu-à peu la terre, a^ive à la fuiface^
& y relie à moitié découverte , julqu'à ce que l'in-
feûe ailé puille rompre fans efforts les membianes
qui le recouvrent. Dès que nous lavons que la Chry-
falide peut ramper en quelque manière ^ qu elle peut
fe tranfporter d'un lieu .i un autre , fou |>ar le mou-
vement & la fouplelle des anneaux du ventre , foit
par le moyen des crochets qui fervent comme de
points d'appui , nous concevons ailément comment
clic parvient à fe rendre vers la luperticie de la
"■terre. Pour percer le tiiïïi de la coque, elle n'a qu'à
faire agir les pointes dures dont la tête eft garnie j
car ce tiflu n'eft pas tort ferré. Quelques mouve-
mens réitérés de la Chryfalide y font facilement une
oavcrture fuffifante pour lui donner pafl'age. En exa-
minant la coque toute feule, & Cns avoir vu la
Chryl'alide en lortir , on feioit tenté de fuppofer
que le bout qui n'eft qu'à demi fermé devroit lervir
oc p.i(lage à l'infede; mais l'expérience fait voir le
contraire , & nous apprend qu'il faut être toujours
ttè'--circonfpeéf fur les conjeifurcs, quelque raifon-
nables quelles nous paroiilenr.
Ces Hépiales quittent l'enveloppe de Chryfalide
au mois de juin. Les couleurs font très-diflérentcs
dans les deux itxes , 5t par elles on ne pourroit guère
HEP
les juger d'tmc raèinc cfpcce. Les ccufs de ce? ia-
fei'tes font remarqr.a'olcs, tant par kurfigure , que
par la manière dont i's fonr pondus. Ils ne font rita
moins qtie proportionnés à la grandeur de l'infecte ;
ils font tiis- petits , comme des grains de fable ordi-
n.vir£; leur figure eft un- peu alongéc ou ovale, SC
leur coideur eit crès-ncire Nouvellement pondus ils
font blancs; mais ils perdent bientôt cette blar-
chcur. Ces aufs réunis en un monceau , relTemblent
parfiitement au premier regrivd a de la poudre à
c.inon de la pliis fine efpece. Chaque femdie en
produit une quantité conlîdérable , & elle n'a pas le
foin de les placer , de les arranger l'un suprès de
l'autre contre quelque objet fixe , comme font la
pltipart des autres Lcp dopteres ; mais elles les pon-
dent l'un après l'autre avec vîtellc ; elle les laide
pour aiiifi dire couler hors du ventre , & ils font
jettes comme des graines. La petirelie de ce-; ocufî
doit faire fuppofer que les Chenilles qui en forcent
font bien petites à leur na.dance.
Si dans les généralités on doit faire mention non*
feulement de ce qui peut appartenir au genre entier ,
mais de ce que les elpcces peuvent piéfcnter de par-
ticulier & de remarquable , nous devons parler aufli
d'une (îngulaiité que l'on remarque fur les jambes
pollérieures de quelques elpeces d'Hépi.»lcs. .^u lieu de
.jambe pr prementdite, & de rarlc, on ne voit qu'une
malfc infoime , ovale , ou pour mieux dire de U
figure d'une poire , attachée par le petit bout à
1 extrémité de la cuiffe. Si cette malle a la ligure
d'une poire , elle n'en a pas la rondeur ; clic eft
applatie des deux côtés. Elle eft entièrement lille ;
on n'y ol ferve aucun poil. Elle fe meut fur la cuille
par une jointure , comme fait la jambe fur la cuilfe
des autres L'pidopteres. Cette malle, remarquable
par elle même , offre une chofe qui la rend encore
pLs finguliere Du côté intéiieur , ou fur la furface
platte q\ii regarde le corps , elle eft garnie d'un gros
paquet de longues patties , qui par leurs extrémitts
font attachées a cette furface Elles font couchées les
unes fur les autres , ii. forment ainfi comme une
efpece de brolTe, qui s'étend beaucoup au-delà delà
maffe. Ces parties font longues & plattes. Vers leur
origine elle-: font déliées comme des poils; mais dans
le relie de leur étendue elle s'élargill^nt de plus en
plus , & forment des palettes alongées , dont le
bout ell de contour arrondi ; enfin, elles font fein-
blables aux écailles des Papillons , qui font pourvues
d'un long pédicule , & qu'on a nommées écailles ca
fois. Elles ne font pas toutes de longueut & de lar-
geur égales ; quelques-unes font plus longues SC
plus larges que les autres : il y en a de droites , & il
y en » qui font courbées. Avoir ces jambes extraor-
dinaires, on pourroit foupçoni cr qu'elles peuvent
être monflrucules; mais elles étoient conll animent
d'une figure aulfi bizaire dans tous les individu-- que
De Geer a pu obferver. Tous ces ind:vidus ont
été des mâles i de forte que cet auteur n'a pu s'allu-
HEP
Tcr Cl les femelles font autrement faites , ou fi elles
rcllcmbl iit aux mâles daus ce point. On peut bien
s'miai^iaer <quc de telles jambes ne font guère pro-
pres pour marcher ; mais on ne peut dire la railon
poLiri]i;oi elles doivent avoir u.ie telle forme. L'ob-
ïervarcur cité a remarqué que ces petits Hcpiales ont
quel iu-.fo:sun vol allez fiogulier; ils s't lèvent alors^un
peu au- de ";is de la terre, & àcette diftancc ils volent
continuellement de cô:é Si d'autre , dans l'efpace
d'eflViioii un j>ied ; ils font ce petit eheniin en l'air ,
HEP
71
en volant de droite à gauche , & de gauche ï droite.
Les mafles des jambes podéricures feroient-elles des
cfpeces de balanciers pour tenir le corps en équi-
libre , quand l'Hépialc voltige de cette manière. De
Geer rapporte encore, que quand il les frappoit ou
les touchoit dans leur vol , ils fe laifloicnt tomber
par terre , où ils reftoient immobiles , en contraftanc
les jambes on en les appliquant con;rc le corps : il
étoii aifé alors de les prendre.
Suite de l'IntroduSlîon àV Hi/Iolre Naturelle du InfcBes,
H É P I A L E.
HE P IJ LUS. Fae.
P H A L E N A. Lin.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. ,
Antennes courtes , filiformes , grenues.
Trompe très -courte, en fpirale.
Deux anteniiules comprimées , velues.
Ailes oblongues.
Chenille prefque rafe.
ESPÈCES.
I. HÉPiALE Vénus.
1
j. HÉPIALE louvette. );
Ailes ferruginenfes ; les fupe'rleures avec
un grand nombre de taches nacrées , en-
Ailes cendrées , avec une ligne tranf-
verfalc blanche.
tourées de noir.
6. HÉPIALE fylvain.
1. HÉPIALE Mineur.
Ailes d'un jaune fauve ^ avec trois ban-
Ailes fauves , tachées de bleu.
des jaunes , diverfement figurées.
}. HÉPIALE du Houblon.
7. HÉPIALE flin.
Ailes jaunes , Jlriées de fauve dans la
femelle i blanches dans le mâle.
Ailes ohfcures , avec plujleurs lignes
tranJvc'faUi j diverfemenc figurées.
8. Hrpiale variole.
4. HÉPIALE Jodutta.
Ailes livides _, avec deux bandes ohf-
Jaune ; ailes penchées : les fupérieures
ferrug-.ncuj'is , avec deux bandes obliques
curcs.
de p/ints ] uius.
Suite de Vintïoducîion à l'Hljlolre Naturelle des Infectes.
7?
S). HÉPiALE marbré.
H E P 1 A L E. ( Infedes. )
1 1. HÉPIALE échelon.
Ailes ohfcures r les fupérkurcs avec des
points blancs & noirs j épars.
lo. HÈPiALE croix.
Aiîcs d'un jaune fauve , avec deux li-
anes ohiicpucs , blanches y enfcie.
D'un blanc de neige ; ailes fupérieurts
avec une raie longitudinale jaune fauve
&" un grand nombre de lignes tranf\erjales\
noires, i
12. HÉPIALE pyrin,
j4iles fuperleures avec plujleurs rangées de
points noirs f corcelet avec dou^e points bleux.
Jii/loire Naturelle, In/iaes. Tome VU.
74
HEP
I. Hépiale Venus.
He?!.4lus Venus.
Hc-laltts alis f.-nup'tneU , av.ùds rr.aculls plurî-
mis iirgenteis nigro cincia.
PkdUna Venus. Cram. Pj;-. txo:. tom. ^.p. l6-j.
tab. z%6. fig. c. d.
Il a environ quatre lignes& demi de long, lorfque
les ailes font étendues. Tout le corps elt d'un
roiKjc ferrugineux, l es ailes (upéricures ont un
arand nombre de taches oblonguc s , nacrées , en-
tourtes de noir ; les inférieures font fans radies ,
un peu plus pâles à leur bafc. L'abdomen cft
alorigé.
Il fe trouve dans l'Afrique méii Jionale ^ aux pays
des Hotcentots.
a. Hépiale Minéus.
Hepialus Mineus.
Hepialus alisfulvis aruUo maculath,
VhaUna Mineus. Cram. Pap. exot. tom. i.p.^i..
tab.
-.d.
1! a environ trois lignes de long, les ailes étendues.
Le corps eft alongé^verdâtre^ couvert de poils fauves^
dorés. Les ailes font oblongucs fauves j ornées de
grandes taciies bleues, fur lelquelles on apperçoit de
petites écailles dorées.
II fe trouve à Batavia.
j. Hépiale du Houblon,
Hepialus Humuli.
Hepialus alis flavis fulvo Jlriatis ^ marcs niveis.
Pab. Syfi. erit. p. 589. n°. 1. — Spcc. inf. tom. 2.
p. Z07. n°. I. — Munt. inf. tom. z.p. 154.72". 1,
PkaUna NoBua Humuli elinguis fulva, antennis
thorace brevioriius , maris alis niveis. LlN. Syjl.
nat. pag. 855- n°. %\.——'¥aun.futc.n''. il 47.
PhaUna feticornis elinguis , antennis brevijfimis
rufis , thorace fiavo , alis defexis. Lin. Faun.fuec.
éd. I. «'. 317-
-Chenille rafe blanche, à tête d'un brun jaunârrc ,
qui ronge & mange les racines du Houblon. Dec.
Mém. inf. tom. X.pag. 487. tab. y.fig. 1. — 11.
!
Phalène du Houllan , à antennes filiformes très-
courtes , fans trompe, dont le maie eft blanc & la
femelle d'un jaune d'ocrc. Dec. Mém. inf. tom. 1.
part, l-p-ig- i6s. n°. I.
Pha'ena média alis longis, infiminaflavis citm li-
neîsruhentibusJnmarealbis.VKM.lnf.p .157. n°. j.
Papilio ails deprefy.fupra argenteis fubtus obf-
(dris^ acî. ups. x$}6. pug. IZ4. .v''. 57.
HEP
HaR.i. Inf. ang!. tab. 4. fig. a."— —à.
SvLZ. Hfl. inf. tab. lt..fig. I.
ESPZR. Tom. .^.tab. io.fg. i. — 4-
Phaîene du Houblon. Erï^st. pup. d'Eur. tom. j.
p. 74./'/. 191. fs- i^S.
Bombyx Humuli. Wien.ve'\. p. 61. n°. i.
PkaUna noctuj Humuli. Vill, Er.t. t. i. p. 190.
n°. 149.
Il a depuis vingt, jufqu'à vingt-fept lignes de
large, loriq'-ie les aiks font étendues. Le m.ilc aie
cerps jaunâtre , les ailes blanches en-dcflus , obf-
cures eii-rlellous : la couleur obfcure du di-ilons
s'étend quelquefois fur une partie plus ou moins
grande de la (uri-'ace fupérieure. Les pattes polté-
rieures font garnies d'une touft'c de poils fauves,'
très-longs. Le corps de la femelle eft jaunâtre. Les
ailes fupérieures font jaunes, & ornées de lignes
rougeâtres ; les inférieures font brunes, fans taches.
La Chenille a feize pattes. Elle elt blanche , ou
pâle , avec la ttte leftacée. On remarque au moyen
de la loupe , quelques poils courts. Lilc vit dans la
racine du Houblon.
Il fe trouve dans toute l'Europe.
4. Hépiale Jodutta.
Hepialus Jodutta,
Hepialus alis lividis fafciis duabus obfcurio-
ribus. Fab. Mant. inf. tom. z. pag. 154. n° . z.
Bombyx Jodutta. JVien. ver^. p. éi. n°. 6.
L hépatique. Ernst. Pap.d'Eur, tom. ^, p. Sj.
pi. 193. «*■'. 155.
EsFEU. Pap, tom. ^.pag. 30. tab. Si. fig. 6.
Il a à peine un pouce de largeur , lorfqae les ailes
font étendues. Les ailes font d'une couleur obfcute
livide, avec deux bandes plus oblcures, dont une
large au milieu, & l'autie fur le bord poftéticur.
Il fe trouve eu Allemagne. ^
j. Hépiale louvette.
Hepialus lupuUnus.
Hepialus alis cinereis J!r!gj albidiore. Fab. Sy/l,
ent. p. 589. n^. z. Sp. inf. tom. z. pag. 107.
n". 2. — Mant. inf. tom. z. pag, 154. n" . 3.
FhaUna NoSîua lupulina elinguis lutea , antennis
thorace brevion^tut , alis macula arcuquc cineraf-
cente. Lin. Syft. nat. pag. Sjj./:". 86. — Faitn,
jucc. n^. 1149.
Clerck. Icon. inf. rar. tab. 9 fg. 4.
\ ScHAlTî, Icon, inf, tub, ^)].fg. 1. 3.
HEP
TsPlK. Pap. lom. ^.pjg. 17. rji.St.^;. i. — 4.
Lilouveitc.EnviT. p:p. d'Eur. lom. j.fûg. 84,
Bjmhyx lupu'inu. IVien. Vfr^. ptjg 61, ;;^. y.
FhùUna noâua /upuUna. V 1 i. 1.. £ i/. /en. 1.
p^!g. i^i. n«. t5i.
Il ift un peu plus grand que le pr-^ccHinr. Les
antennes Ion: comtes, j.iunc":. Le Ci-rp>. tlt jauna
rre. «.es ailes fupérieurcs ("ont d'un jaune brun ,
avec une raie longitudinale blanchâtre , qui s"érend
depuis la baie jufqu'au milieu , & une ba^^dc de l.i
nêmc coniei.r , qui part de l'extrémité de la ra;e :
on voit quelvjuctois une fuite de points blancs ,
vers le bord poftéricur. Les av'es mféricuves lont
«bfcures, fans taches.
La Chenille efl blanchâtre.
11 fc trouve en Eur pe,
6. HtriALE fylvain.
Hepi .1LUS fylvinus,
Bepialus alii rufo-iutif^entlhus fafciis tribus
albidls vunis,
Pholi-a 'NoBua (\\\'\r\z fubelinguis, antcnnis hre-
vibus jcrr.iris , alis rufo-.utefcinribus fujciis tnb^s
albidi' variis. Lin. Syjl, nac. pag. 834. n°. 87. —
Faun. fucc. n". 1 r 51.
Hipialus angulatus alis flavfccnti' us liiea an-
gulaij alba. Fa B. Spit. inf a, p pug. joé.
EsPîR. Pdp. tom. ^.pag. }i. tdb. îi.fig 1. — 4-
LaSylvine. Ernst. Pup. d'Eur. lum. j. pag. 78
Pl- 19'-. fis- 149-
Bom'^yx umma. Wiei. ifrj. pag. 61. n^. 2.
Thaliia Nociua fy.vi..a. V i L L. Ent. tom. 2.
pag. lç,i. n". 1 ji.
Il eft prcfque de la gandcur de 1 HJpiaîe du
Houblon. L:s antennes iont jcUnes , ci. fcie. La
tète & le corcelct font velus , obfcurs. L'abdomen
eft obfcur. Lzs aUes fupérWures font d un fauve
tcRacé, avec trois lignes b'anchts , dont la pre-
mière forme un angle au milieu, & la troifiime ,
ver le h rd poil ritur, elt moins niarqnée que
)'--s ii.trc<. Ls ai'cs infi-neurcs en-drllus, & le
tli.Tous Jes ^juatre ailes font bruns , avec un relier
iaavc.
Il fc trouve en Europe.
n. î'F.riALE flii-..
H L PI A LU s flinus.
H^pldus aLs fuj^is Jlngis plurim'is albidis variis.
Il reiTcinSle beaucoup au précédent pour la forme
& la _<;'a;idcur. Lj corps eit > iSfciir. Les .'iiles fjpé-
iieurcs fontobfcures, avec plufk'u'rs lignes î: raie';, di-
■verfement figurées, blanclic^ Lcncifusdcs ai'c inL-
eures, S: le dellous des quatre ailes lou: obfcuis.
Il font en Allemagne.
HEP 7;
'Esrj.H.Pap. tom. 4. tab. Si. fig- f. — 7.
l.e flin. EsNST. liip a'Lur. tom. 5. pug. So.
;,.j1g. ;5o.
Bo.-
.-yxjt.
■ ve- <> '
3-
8. HfPtALE variole.
Hepi.4Lis hccîus.
f^r^i:
Hepialus lu'-eus a.ls def.exis ,
duabus alh:ds oiltquis pu:U.::o i-.:crru tis. i ab.
Syft er.t. pjg. j8y. n'\ ,._5-t'.. / ,/. iot.. 2.
p. .g. loi), n". 3. — Ma,a i-f. to-n. 1. pag. 134.
«°. 4.
Pha'inj Nociua \ivùi [.ibdiitguis l^tca.^ ails de-
fux s fupiriorihuj jaj'ctis duabus a/b.'dis ohliquls
punâuto iiiter/upns. ii-N.iiyJi. net. p. 855.71*^. gj,
— Fùun.fuic. n'. II48.
Papil'on nodume à antennes trts-coiirr:s , dont
i(.s ailes fupérieures font d'un jaune couleur d'ccre
tirant fur le roux , à taches d un blanc argenté.
Dlg. Mém. iiij. tom, i. pa^. ^<)<^.pl. -.fg. li.
Phalène à /jfl/'ffj en m:J[e-,k antennes filiformes
très-couites , fan« trompe , ci iin jaui c routiâtre,
avec des taches blanches argentées fur les ailes fu-
périeures. ^LQ.lnf.tom. z.part. 1. p.^g. ^('6. n^\ 1,
Ester. Pap. tom. J,. pag. jy. :ab. 81. ./r, j. — j.
ScKAErr. Icon. ir.J. tab. 115. fig. 1 . 1.
Li patte en maffe, Ernst. pay. a'Eur. tom. y,
pa^-. Si. pi. 1 9 j. n°. 151. a. b. c.
PhiUna Ncliaa kcEla. ViLL. Ent. tom. i.p. ipt.'
no. ijo.
Bombyx fieSj, IVien. vef^.pag. C\. n°. 4.
Il a de douze à quinze hunes de lorg. Les an-
tennes font courtes , d'un jaune (auvc. I a te.c & le
corcelct font. très-velus, a'un jaune loui.-'itrc. L.s ailes
fupérieures font d'un jaune lervugineu» , avec deux
rangées tranl VI rfales de tathes d un jaune cLir. Li
délias des aiIcs ii.téneuies &■ le deLcus des qt;atre
ailes font obfcuis , fans taciics. Les paitcs poité-
rieures du mr.lc (ont renflées a leur çxtiémi:é , &
garnies dune touPre de poïls.
Il fe trouve en Europe,
y. KiPi ALt ir.a.bré.
Hci'tALUs Carna.
7eî HEP
Hep'talas alis fafeis anticis punHIs albls nîgiif-
qacfparfis. Fab. Mant, inf. tom. i. p, 154. n" . j.
La marbrure. Ernst. Fap. dEur: tom. j. pag.il.
Pl- ^9]-fig- J-n. d.e.
EsPîR. Pap. tom. \.pag. 51. tab. il.fig. I.
Bombyx carna. Wien. ver^. pag. 5 10. n" . 7.
Il refifemble beaucoup au précédent j mais il en
diffère en ce que les ailes font obfcures Se marquées
de points blancs & de points plus obicurs.
Il fc trouve en Allemagne,
10. Hépiale croix.
Hepialus crux.
Hcplalus alis rufo-luteis Uncis duahus ohl'quis
albis , antennis fcrratis, Fab. Mant, inf. tom. i.
pag, I j;. n°. 6,
Il rfeiïemble à l'Hépiale variole, mais il eft un peu
plus grand. Les antennes font fauves, en fcie. La
têic &le corcekt font velus, grifàtrcs. Les ailes fupé-
neures font jaunes , mélangées de fauve , & mar-
quées de deux lignes obliques , blanches , prcfque
réunies vers le bord interne. Le deifus des ailes
inférieures & le delîous des quatre ailes font obfcurs.
Il fe trouve en Dannemark.
11. Hépiale échelon.
Hepial us fcalaris.
Hepialus niveus Jfrijis mimeroj's ahbreviatls ni-
gris firiaque îongitudmali fulva. Fab. Syfl, ent.
p. J90. n". 4. — Spec. inf, tom. 2. pag. loS. tj». 4,—
Mant. inf, tom. ^. pag. 155. n°. 7.
Il reflemblc un peu au Pombyx du Marronier ,
mais il eft plus long. La tête eft fauve. Le corcelet
eft d'un blanc de neige , avec une ligne tranfver-
fale noiic , à la partie antérieure , & une large raie
fauve , fur le dos. Les ailes fupcrieurcs font blanches,
avec une ligne longirudinale fauve , qui s'ércnd
prcfque depuis la bafe jufqu'à l'extrémité , & qui
eft coupée par un grand nombre de lignes tranf-
verfales, courtes, noires. Les ailes inférieures font
blanches , fans taches.
Il fe trouve en Chine.
1 1. Hépiale pyrin. ^-
HiPtALUs pyrinus.
Hepialus alis punSis numcrojîs tranfverfalibus ni-
gris , thorace duodecim cyaneis. Fae. Syft. ent.
pag. 590. n^. 6.—Sp,inf. t. 1. pag. zo3. n°. 6. —
Mant, inf, tom. %. pag. ijj. n°. 8.
H E X
Il reiTemblc bcaacoup pour la forme & la gran-
deur , au Bombix du Marronier. La tête eft blanche ,
avec le front bleu. Le corcelet eft blanc , avec
douze points bleus , difpofés dans l'ordre fuivant :
1.4. 4. & 1. Les aies fupérieurcs font blanches,
avec un grand nombie de points noirs, difpofés par
bandes , & le bord extérieur on peu ferrugineux.
Les cuilfes antérieures font bleues , en-deflbus.
Ilfei
dans l'Amérique feptentfionaîe.
HEXAPODE, HexAtoDvs. Nom formé de
dcMx mo:'; i;recs, qui fignifient lix pattes, & qui
eft pauiculièiemenc donné aux larves qui ont ce
même nombre de pattes.
HEXODON , HsxoDotT. Genre d'ùifede de U
première Scftion de l'Ordre des Coléoptères.
Les iiiLcles que nous préfentocs dans ce genre
n'ont été tU-crits ni figurés par aucun entoniologifte^
Nous leur avons donné le nom de Hexodon , formé
de deux mots grecs qui lignilîent fix dents , parce que
les mâchoires de ces infectes onc fix dents cornées ,
très-apparcutes.
Nous ne connoifTons encore que deuK efpcces de
ce genre.
Les Hexqdons ont quelques rapports avec les Han-
netons & les Cétoines. La préfence de la lèvre fu-
périeure & les mâchoires cornées & dentées , les
diftinguent fuffilammentdes Cétoines. Les mâchoires
grandes , fixdentécs , & les antennes compofées de
onze articles , empêchent de les confondte avec les
Flannctons.
Les antennes font compofées de onze arricics »'
dont le premier eft gros, velu, renflé à fon ex-
trémité ; le fécond eft petit & imperceptible ; le
troifième eft allez long & prefque cylindrique ; les
trois qui fuivent font arrondis, grenus; le feptiè-
me eft un peu plus gros que ceux-ci 5 le huitième
eft très-court, applati par les deux bouts : les trois
derniers font en malfe feuilictée , ovale.
La bouche eR compofée d'une lèvre fupérieure ,
de deux mandibules, de deux mâchoires, d'une lèvre
inférieure , &de quatre antennulcs.
La lèvre fupérieure eft courte & très-large : elle
eft échancrée antérieurement, & ciliée i l'endroit de
l'échancrurc.
Les ma.ndibules font cornées, trèr-dures, arquées,'
prcfque dentées à leur extrémité. Elles font larges ^
leur bafe interne , & un peu ci.iées.
Les mâchoires font cornées , dures, terminées pir
Cx dentelures , dont une feule àl'extiémiié , deux
au milieu , & trois au dcfTous.
la lèvre inf ricnrc eft avancée , coince, éciian-
ciéc à ion exiiénùté.
H E X
Les atitennules antérieures font filiformes , &
compofees de quatre ariicles , dont le premier ell
trèi-petit; le fécond eft conique, allez grand ; le
troifième eft conique & un peu plus petit que celui-
ci ; le dernier elt le plus long de tous; elles font
niférées au milieu de la partie externe des mâchoires.
Les antennules poltéricures un peu plus courtes que
les autres , font tiiiformcs , & comnolécs de trois
articles , dont les deux premiers font coniques &
égaux cntr'eux ; ce dernier aulïï long que les deux
auttes pris enfemble, cft ovale - alongé.
La tète e1 beaucoup plus étroite que le cofcelet.
Les yeux font arrondis, peu faillans.
Le^ corcelet ell large , légèrement rebordé fur
les côtés, échancré antérieurement pour recevoir
la tète , coupé un peu eu atc à fa. partie poflé-
tieure.
L'écullon efl large & rrès-court. les clvtrcs font
connexes, un peu' rebordces fur les côtés.
Le corps eft ovale , convexe cn-dclfus , prefquc
plat cudcllbus. Les pattes font de longu;ur moyenne.
H E X
77
Lesjambes antérieures ont trois dents latérales aiïez
grandes ; les autres jambes ont des poils courts Se
roides.
Les tarfes font filiformes , Se compofés de
cinq articles, dont les quatrt premiers, un peu
plus gros à leur extrémité , font terminés par trois
ou quatte petites épines.
Les Hexodons fréquentent les arbres , les arbrif-
fcauï , & fe nourriflcnt dclcuts feuilles. Nous igno-
rons s'ils font aulTi nuifibles , & s'ils fe multiplient
autant que les Hannetons : à en juger par l'appareil
de leur bouche, également munie d'inftrumens forts
& dicliirans , il ncft pas douteux qu'ils ne com-
mettent autant de dég.us fur les végétaux. Nous
n'avons pas des obfervations fuffifantts fur ces iii»
leéles. M. Commerfon e!t peut-être le fcul Natura-
lille qui ait eu occafion de les voir
Les larves de ces infeélcs ne font pat connues ;
mais nous croyons qu'elles doivent reffembler à
coilc des Hannetons, & qu'elles vivent dans la terre.
Suite de l'IntroduBlon à l'HlJIohe Naturelle des Infectes.
H E X O D O N,
H E X 0 D O N.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes, en aalTe ovale, feuilletée,
ManJibules cernées j prefque dentées.
Mâchoires cornées , fixJentées.
Antennules filiformes.
Cinq articles aux tarfes.
ESPECES.
I. Hexodon réticulé.
Nùir ; élytres ceniréus , avec des ner-
vures relevées j réticulées , noirâtres y ab-
domen brun.
i. Hexodon unicolor.
D\in brun noirâtre , fans taches ; ély-
tres avec deux lignes longitudinales _, éle-
vées , /impies.
H E X
I. Hexodon réticulé.
Hexodou rcticuldtum,
HexoJon nigrum , elytris cinereis ^ lineîs e/e\\i-
tis rciiciiLaiis fajcis , al>domine irunnco. Er.l. ou
hijl. nat. des inf HexODON. pi. l.f.g, l.a.b.c. d.
Cet infcAc eft ovale, convexe en-dc(]us, prcf-
qiic applaci en - dcftous. Les antennes Tonc noires,
& le premier article eft poilcux. La niaîR- qui
les termine eft ovale & feuilletée. La the &
le corcelc: font noirs , fans taches. L'é.ulîon
cil court , aifez large , noirâtre. Les tlytres
font cendrées , avec deux nervures longitudmalcs ,
élevées , réii:ulées, noirâtres. Le dcllous du cor-
cclet& U poitrine font noirs. L'abdomen efld'un.brun
un peu ferrugine.ix. Les pattes font noires; Its jam-
bes antérieures ont trois dents latérales. Les autres
ont des poils courts, aiïez roides.
Il fe trouve àMadagafcar, d"oii il a été envoyé
par M. Comraerfon.
Ducabitietdu Roi, &:du cabinet de M. Duficfnc,
î. Hexodon unicolor.
Hexodos unicolor.
Hexodon nigrum immaCulatum ; elytris lincis
du.il>us clevads , Jimpluilsus. Enc, ou hijl.nat. des
inf.HlxoDott.pl.l.fig. 1.
Cet infcéle relTerable beaucoup au précédent. Il
en diffère feulement en ce que tout le corps eft
d'un brun noir , Se en ce que les clytres ont deux
lignes longitudinales, un peu élevées, firaples , Se
non pas téticulées comme dans l'cfpèce précédente.
Il fe tiouve à MaJagafc.rr, d'où il a été envoyé
par M. Commcrloii.
Du cabinet da Roi.
HIPPE, Hiprj. Genre d'infedes de la troiliè-
me Scdion de lOidre des Aptères.
Les Hppes font des infcéles marins , qui ont
deux antennes pédiculées, fortement ciliées; deux
yeux mobiles; le corps oblong, terminé par une
queue courte, articulée; dixpàttes, dont les anté-
rieures font limples ou en piuces.
Ces infectes ont été confondus avec lesCrabes.
par tous les cntomologiftes. M. Fabricius les a fé-
paiés dans fon dernier ouvrage & en a formé un
genre fous le nom de Hippa. Ce q'ii doit les diftin-
gucrdes Crabres & d;s Ecrcvilfes , c'elt qu'ils n'ont
que deux antennes , tandis que les deux autres
genres en préfcntent quatre. Les deux pièces lar-
ges , appUties , biatticulécs, qui font au-devant
H E X
79
de la tête des Syllares , empêchent également de
confondre ces derniers , avec les Hippes.
Les antennes font ordinairement plus courtcsquc
le corps, & compofées de trois articles dillindls. Les
deux premiers font courts ; le dernier eft très-long,
fétacé , compofc d'un tris - grand nombre d'arti-
cles peint du tout diftinéls , fortement ciliés d'un
leul côté. Klies font inférées i la partie antérieure de
la tète. Au-dellus de ces antennes, on appcr^oitdans
la Icule efpèce q'iê j'ai, (deux autres pièces articulées
& bifides, que je regarde comme de véritables an-
tennes. Ce qui diùiiîgueroit cependant toujouts ce
genre de ceux dont nous avons parié, c'elt que
les antennes lupérieures font plus courtes que les
inférieures , tandis que dans les autres ce font les
antcunes inférieures qui font les plus courtes.
La bouche eft compofée , fuivant M. Fabricius;
de d;ux mandibules d'une lèvre inférieure, &: de
lix antennules.
Les mandibules font courtes, tronquées à l'ex-
trémité & dentées.
La lèvre inférieure eft triple : les deux pièces ex-
téticurcs font bifides, avec les Vivifions concaves ,
arrondies , ciliées de chaque côté ; la nièce inter-
médiaire eft quadrifide , avec les divifions inégales:
les extérieures font arquées , & les intérieures foac
courtes & ciliées.
Les antennules extérieures fon: larges, triarticu-
lées, & elles couvrent la bouche : le premier arti-
cle e(b conipiimé, très-large, cilié de chaque côte ;
le fécond i'.npianté fur le premier , eft cylindrique,
intérieurement cilié ; le troifième eft arqué , fa-
bulé & pointu. Les antennules intermédi.iires font
bifides , avec les divifions prefque égales : l'inté-
rieure eft comprimée , cihée de chaque côté , triar-
ticulée, avec les articles inférieurs prefque éoaur,
& le dernier obtus , tronqué; l'a'-ticle extérieur efî
limple, peualongé, fubu.é & velu.- Les antennules
intérieures fout courtes & filiformes.
Le corps eft moins court que dans les Crabes, Se
moins alongï que dans les Ecrevilles. La tète , le
corccletJc l'abdomen font cachés fous une enveloppe
olTeufe , qui ne forme qu'une feule pièce, comme
dans jles autres genres analogues. Les pattes font
au nombre de dix , & compofées du même nom-
bre de pièces , que daus les Crabes Si les Ecrevilles;
mais elles font plus courtes.
Les Hippes font des infeéles marins , dont la ma-
nière de v.vre n'eft pas encore connue, mais qui
doit fe rapprocher de celle des autres infeclçs tjui
ont la même habitation.
Çc
Su'ite de rintroducllon à l'NiJIo'ire "Naturtlle des InfeBes.
H I P P E.
H I P ? A. F A B,
CANCER. Lin.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Deux antennes pédiculé.es, ciliées d'un feul côté: trois articles , dont les deux
premiers courts.
Yeux mobiles , pédicules;
Mandibules ofTeiifes , dentées.
Six antennules inégales.
Dix pattes.
ESPECES.
l.HiPPE adaiflyle.
4. HippE raboteux.
Corcelet lijfe j faites antérieures fans
pintes.
Corcelet ovale , antérieurement tronqué ^
multidenté ; jambes comprimées , dentées
2. HiPPE fymnirte.
de chaque côté.
Corcelet quadridentê de chaque côté;
5. HippE variole.
pattes antérieures en pinces.
Corcelet aniérieurement variole ^ denté ^
pattes en faulx à C extrémité.
3. HiPPE dorfipcde.
Corcelet glabre , antérieurement tronqué
6. HippE HtTc.
& muni dejept dents ; jambes comprimées :
pièce fupérieure de la pince en f aulx.
Corps ovale , llje j rojre tridenie ;
pactes fiitis pinces.
H I P
T.HiPPi aJidlyk.
HiPfA adaByla.
Hippa thorace àvi , manihus aduBylis. F A b.
Mini, inf. tom. l. pag, ^z). n" , l.
Le corps eft ovale , lifT: , avec le bord entier.
La qccue cîl: combée : le premier article eft de la
loniiueur du corcelec ; les cinq fuivans font courts,
plus minces; le dernier eft aloi;gé , fubulé , cilié de
chaque côté. Les pattes ai thieurcs font plus lon-
gues c)ue les autres , fans pinces , & marquées d'une
iarge bande velue ; les autres font courtes , con-
tractées, avec le dernier article cilié, en forme de
faulx ; les polléricures font adhérentes à la »iucuc.
Il fe trouve dans l'Océan auftral,
Z. HiPFE fymniftc,
HipFA fymnifla.
Hippa tkarace utriitque quadr'identato , manibus
chelatis, Fab. Manc, inf. tom. i.p. 519. n^. z.
Cancer fymnifta fubmacrourus , thorace fuhcy-
Undrico cili^to-ferrato , chdis cordatis , antennis
ciliat» -pilofis. Lin. Syjl. nat. pag. lojj. /z". 7c.
Muf.Lud.Ulr.pag.^n-
Cancer caJftreUunus. Penn. Zool. brit. tom. 4.
tab. -,.jig. 13.
Les antennes font an peu plus longues que le
corps , fortement cil'ées. Le corcelet eft oblong,
prclciue cylindrique, marqué de quelques lides tranl-
verfalcs, inégales. Les côtés font égaux. Se armés
d'une épine dirigée en-avant : le bord antérieur
eft obtus, en fcie, cilié & atmé de petites épines :
on apperpit antérieurement deux feuillets, for-
mant enfcmbls un ovale. La queue eft formée de
(îx anneaux , dont deux plus larges que les autres :
le p'.emxr & le quatrième font les plus courts. Les
pactes antérieures font tcrmin'-'es en pince arquée ,
lubul'e ; les autres pattes ont le tarfe bifide &
cilié: le lobe antérieur eft court &: obtus; le lobe
poftéiieur eft plus long & en forme de faulx.
Il fe trouve , fuivant Linné , dans la mer des
ïndes , en fuivant MM. Fabricius & Pcnnaut , dans
l'Océaa européen.
5.H1PPE dorfipède,
HiFiA dorftpes.
Hippa tkor.ice glabro anùce trtineato feptemden-
tato , mani'jus comprefjis , pollice falcato. Fa b,
Mant. inf. tom. i. pag. 319, B». 5.
Cancer dorfifes- fubbrachyurus y thorace rugofo
CVali ar.tice Jerrato-ciliato , pedibus pofticis dor-
faLhus. L\i^. S y/l.-tiat, pag. lojj. n*. ■jl.^MuJ.
Lud. Vlr.pag :4Çi.-
hifl, Nut. des Infea.i, Tom. Vil.
H I P
81
RuMPH. Muf. tab. 10. fig. 5.
PîT/v, Amhoin.tab. 6. fig. 2,
Il a la foi me des précédens. Le corcelet eft
ovale , glabre , lifle , blanchâtre , avec les bord*
un peu velus , crénelés ; il eft antérieurement
tronqué , & anr.é de fept forces dents aiguds :
vers l'extr.'mité on apperçoit un pli élevé, armé
d un g'and nombre de petires dentelures. Les an-
tennes font velues , plus courtes que le corps.
Les anrennules extérieures font compofécs de qua-
tie articles, dont le premier & le fécond font plus
longs , ctultacts , comprimés & ciliés ; le preiuiec
eft bifide , avec les diviliû.ns égales : l'cïcérieutc
eit aiguc; lintéiieure a une ligne oblique , velue;
le ttouième article eft court, cylindrique, obtus.
& le quatrième très-court, couibé& pointu. La queue
eft fléchie, mince, avec le dernier article ovale & obtus.
Les pattes antérieures font bl.iucliâtrcE , tciminées
en pinces; le carpe eft muni de deux filions ar-
nivs de plufieurs dents ; les mains ou jambes
font ovales, raboceufes cn-dellus, lifles cn-dclious,
avec la pièce inférieure de ia pince, très-courte,
& la pièce fupérieurc eft mobile , fimple & arquée.
Les ancres pattes font comprimées , (impies , avec
le tarfe ovale lancéolé , aigu.
Il fe trouve dans l'Océan Indien méridional.
4. Hjpïe raboteux.
HiTPA fcibra.
Hippa thorace ovato , antice truncato multiden^
tato , irc.^.nibus comprejfis utrinque dentatis. F A fi,
Mant. inf. titm. i. pag. 530. n", 4.
Le corcelet eft grand, ovale, rauntde point»
oblongs , élevés , qui le font paroître raboteux ; il
eft antérieurement tronqué , multidenté , crénelé fur
les côtés. La queue eft très-courte , fléchie. Le»
pinces font courbées, avec les bras & les carpes
unidentés à leur extrémité; les mains font grandes ,
raboteufes , comprimées, avec le bord lupéiieur
muni de deux dents j & l'mférieur , de cinq. Les
pinces font égales: la pièce iafériei^re eft denrée,
& la fupérieure en fcie. Les autres pattes font
comprimées, ciliées. Le tarfe èft' ovale lancéolé,
pointu , fitiplc.
Il fe trouve dans l'Océan aufiral. '
j.HiPPE variole.
HifPA variolofu.
Hippa thorace varîotofo-dentato ," peSiius apice
falcatis. Hab. Mant. inf. tom. i. pag-. ^jo.k". j.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes man-
quent. Le ro. ire eft coûte, ar.ii^ij. de, fept dents. Le
corcelet a des 'feints enfoncés, inégaux ,. à fa:,par-
i tic autéiiçmc , u fcpt dçjus bbtiVfcs , courcci ; ii
L
82
H I P
efl lilîe & glabre poftécieurement , avec un feul
pli latéral, oblique. La qaeue eft compofce de fept
articles courts, ciliés de chaque côté. Les jambLS
des pattes aiuérieutes font liiici;; la pince qui le?
termine, cil dentce imcneurcaiem de chaque côcc.
Les autres pattes or.: leurs jambes aloiigées , ci'iées,
obtufes, & les taries alongés, cornés , eu forme
de fauls.
Il le trouve dans l'O-'-'au indien.
6. HirPE Hffe.
HiPi'-i Uvigata.
JUppa corpore ovato lnvi j rojîro trldintato mu-
ni! us ad.iclyHs.
Il a environ dix lignes de long. Les antennes
font piefque de la longueur du corps, fortement
cillés*. Le corps. cil lille , ovale oblong , muni anté-
rieurement de trois petites dents. La queue eftcourte ,
cor-.tbcc : le premier article cft large , les fuivaus
font beaucoup plus étroits, & le dernier eft obtus,
I.cs jambes antérieures font un peu plus longues
& un peu plus giolTes que les autres ; elles ont quatre
pièces, dont la première cil grolle , la féconde &
la troilième font t*rrninées par une épine , & la
dernière cil ovale & comprimée. Les autres pattes
^ont très-;COiirtes Sç^ciliées.
Il fe trouve d'ans l'Océan indien.
HIPPOSOSQUE, H; /•poBo^c^. Genre d'infeéles
de l'Ordre des Diptères.
LesHippobofques ont deux antennes très-courtes ,
vcjues ; une trompe courte , roide; le corps applati ,
fans ailes , ou avec deux ails plus ou moins étroites ,
& couvert d'une peau coriace.
Ces infeélt.s paroillcnt former le palTage des Dip-
^tères eux Aptères , par la dcprellion du corps , le
défaut d'ailes dans quelques-uns , & par leur ma-
)iiàe de vivre. Ils font dilUngués de tous les autres
Diptries , par la forme de leurs antennes & par celle
de leur' trompe. Quant a ceux qui étant Aptères , ont
«Quelque reifemblance avec les Poux & les Mittcs ,
ils rte peuvent é'trc confondus ni avec les premiers ,
qui ont les antennes allez longues, & grenues , ni avec
les féconds , qui ont huit pattes.
Les antennes font à peine apparentes j elles font
cornpofécs de deux [ ièces , dont la première efl
courte, aflcz greffe , en forme de tubercule ; la
féconde re/fcmble à un poil délié : on remarque fur
la première pièce , plulieurs poils qui le confondent
avec celui dont nous venons de parler. Elles font
in(éré£Sfri:s des yeux, un peu au-dellusde la trompe.
La trompe ell compofée de trt:)is pièces. Les
deux latérales ou la gaine, font courtes , coriacées,
intéiieurement concaves; la pièce du milieu ^ ou
-le fuçoir, eft plus longue , cylindrique, cornée.;
eil.e eft contenue entre les deux pièces de la gaine.
H I P
La tète efl petite , plus ou moins diflincle du cof'
ceict, munie de deux yeux allez grands , ^ovales &
f.iillan- . On ne remarque de j;ctits yeux lillesque dans
«juclques cl'pèces .
Le corcclet ou dos , cft large , applati , & donne
r.a-f.a'-cc [cil: '.u-.n^c.xv.i , dans la plupart, à deux
aii^s ., nienibiaiicufes, veuiées, placées en rccou-
vremeiu,
L'abdo)ncn eft lar^e , formé de pluficurs an-
neaux peu diftinCts.
Les pattes f^^nt plus courrcs que dans les autres
l'Jiptères. Les tavfcs font compofes de cinq articles ,
de)nî les premiers font c;urts, le dernier efl ter-
miné par une pt.'otre fpongieufe , & par deux grands
ongles croeliiis , & tellerrrent arqués au milieu ,
qu'ils paroilieut formés de deux pièces.
La forme des Hippobofques , alTcz différente de
celle des autres iniecles de leur clafle , & qui les
fait aifémènt reconnoîrre , les lieux où ils fe trou-
vent , faciles à rencontrer, & fur-tout leur manière
de fe reproduire , doivent les diflinguer non-leulc-
mcnt de tous les infeéles , mais peut-être de tous les
autres animaux. Si dans leur reprodudlion ils préfcn-
tent pour ainfi dire un phéno.i'.ene particulier , qui
les place a l'écart ; par leur manière d'être extérieure ,
ils paroilfent fournir dans l'échelle graduée des êtres ,
uce tranfition , un pallage qui unit les Diptetes aux
Apteics.
On a donné aux Hippobofques des noms différent
en différens endroits de la Frauce, En Normandie on
les apj^ejle des Mouches Bretonnes , & allez commu-
nément ailleurs des Mouches d'Ejpagne. Les plus
communs & les plus connus font ceux qui s'attrou-
pent en^té , & forment de grandes plaques fur le
col , fur les épiules , & fur d'autres endroits du
corps du cheval. C'cll aux parties des chevai^x Iss
moins défendues par le poil qu'ils s'attachent plus
volontiers ; ils fe tiennent fonvent fous le ventre ,
entre les cuifies poflérieures , ou fur la face inté-
rieure des cuill'es mêmes ; quelquefois ils partent
fous la queue du Cheval , & c ell alors qu'ils l'ia-
quieitcnt davantage. Si on fe contente de les chafler,
après un vol très-court ils reviennent fur le Cheval,
qu'ils luivcnt obflin'ment. Les Chevaux ne font
pourtant pas les feuls animaux auxquels les Hippobc,^
quesen veulent ; on ea trouve allez touvcnt fur les
bêtes à cori'.es , & à la campagne ils fe tiennent
quelquefois fur les Chiens ; aulli un de leurs noms
efl encore celui de Mouches de Chiens. La forme
applatic de leurs corps , qui touche prefque la fur-
face fur laquelle ils font potes , quoique leurs pattes
foient longues , les fait dillinguer aillm^nt. Ils por-
tent leurs pattes loin du corps ; ils s'en fervent
plutôt que de, leurs ailes pour fuir, & ils marchent
avec vîteife lorfque les doigts qui les veulent
failir s'approchent d'eux. Quand on leur a arraché
leurs ailes y le corps applati, U \t port des pattes
leur donnent une rcflemblance avec certaines Araii
H I P
g^'c"; , qui leur a fait donner \c nom de Mo:jchis-
^rjignées par Reaumur.
Nous devons peut-ccre donner quelques détails à!a
dclciipt:on d'un in(ede , qui mérite bien davoix été
l'objet de robfeivarion de l'illulhc naturalifte que
r.ous venons de ci;cr. La tête de 1 Hippobofqae ,
d« contour circulaire , mais applatie tant en-dclLs
qu'en- dcllous, ell garnie de deux grands yeux À
ré[cau ; elle eft ordiiiiiicment dépourvue d'yeux
IilFcs , ce qui n'ell pas ordinaire parmi les Diptères.
Eliejjorre eu -'devant une partie con:que, noire & mo-
bile, & garnie de poils courts. Cette partie cil com-
pofée de deux pièces concaves en-dedans, appliquées
l'une contre l'autre^S; formant enfemble un étui pour
Ja véritable trouipe , que l'infefle alonge plus ou
moins quand il veut fucer- fa nourriture, c'eft-a-dire ,
Je fang des animaux. Cette troinpe fort alors d'entre
les deux pièces de l'étui, mùis parc d'un endroit de
la tète , un peu plus bas que la où l'étui ell attaché.
Elle efl: en forme d'un long filet jaun.itre , qui paroîc
écailleux , mais auquel cependant l'Hippobolque
peut donner des inflexions à fon gré. Les deux pièces
de l'étiii s'écartent un peu l'une' de l'autre quand il
alonge la tromi-c ; mais dans l'inaftion , la plus
grande partie de cette trompe ell logée dans la tète
même. Sur le devant de la tête, ciitrc les jeux &
l'étui de la trompe , il y a une plaque circulaire ,
garnie de deux élévations en forme de tubercules ou
de boutons , fur lefqiiels font placés quelques Icn-^s
poils, toidcs comme des crins , & deux de ces poils ,
un Uir ciiaqnc bouton , un peu plus longs que les
autres, paroillent être les antennes , à moins que
les boutons mêmes ne le (oient , ce qui nous patoît
plus probable : il cil toujours certain qu'on ne voit
point d'autres antennes fur cet inlede.
Le corcelet efl large, plat, 2;arni , de plaqaes
ccailleufes & I ni fan tes , quoiqu'ayant des poils roi-
di-s , mais allez peu fenfib'es à la vue. Le ventre,
guère plus grand que le corcelet, moins gros &
moins long que large , dans l'état ordinaire de la
femelle , a une figure a'ez particulière quand on le
rcg^rJc en-deifus. Il ell attaché au corcelet par une
ei'pèce de col , qui augmente fubicement en volume
veis les côtés, & qui foune par derrière une bordure
t'anfveifale relevée. Le milieu delà lurface du ventre
même ell concave , & couvert d'une peau liife, &
f.ms poils , garnie de rides , & ayant vers le derrière
deux tubercules héiiliés de pous roid^:s ; les deux
bords au conrraire font élevés cSc tiès'velus, ou cou-
■verts de très-petits poiîs. Ordinairement le ventre des
Hippobofques eft- peu rempli de niaaèrcs fuccu-
lences ; ce qui fait que ceux qui les prennent fur les
Cheva:ix , les trouvent ditîiciles a écrafer. Les doigts
entre iefquels ils gluknt ont peine a venir a bout de
les tuer; d ailleurs, leur peau c(l dure ou cwriace
com-nc du cuir; elle ne fe calie pas aifément , &
iclille à la plus forre prcllion. Le ventre des femelles
prêtes a p^r.die s'alonge un peu , mais plus fur les
tôiés que dans la lii^ne du dos ; d'oii il arrive que
H I P
Sî
l'anus fe trouve dans l'enfjnccmcnt , & que le ventre
tient de la figure d'un ccrur. Au bout du derrière il y
a une petite partie écadleufe, en forme de languette ,
concave en-delfous , &: chargée le long de fcs bords
de très-gros poils en forme de crins. Plus bas fe voit
encore une petite pattic écailleufe , applatie, éga-
lement garnie de poils ffrmblables , & qui ell .mobile ,
ainli que la languette fupéricure. Entre ces deux
parties en languettes fe trouve l'anus , qui efl en
forme d'un tuyau charnu, terminé par une efpèce de
téce écailleufe, & qui part de la bafe concave de la
languette lupérieure ; en prellantle ventre, on fait
paraître ce tuyau , qui s'alonge alors. De chaque
côté de cette même langaette on voit enfin un gros
tubcr:'jls écailleux noir , en forme de mamelon ,
très-chargé de longs poils rcides. Dans leur pofîrion
natuielle, les deux langueces écailleiifes font rap-
pochées l'une de l'autre , & fcrvetit comme de dc-
fjnfeou de fourreau à i'anus ; mais en prcdant le
ventre entre deux doigts , ces mêmes prrtics s'éloi-
gnent l'une de l'autre ; ?'. c'ell alors que l'anus fe
montre à découvert. En prellant de niène le
ventre du mâle , on Cii fait fotcir deux parties , l'une
placée au-dellus de l'.i.utre. La lupérieure , en forme
d'un tiiyau cylindrique , court , très-gatJîi de poils à
fon bord fupérieur , eit l'anus, d'où on peut vcir
fortir des excrémens en forme de bouillie. L'autre
partie, placée plus bas que l'anus , efl fcniblable a
un mamelon aloi-;gc , qui de chaque côté eft garai
d'une lame écailleufe très-velue, & au bord fùpé-
rieure , de deux petites pointas également écaillcufcs ;
inflrumens , il y a apparence , avec Iefquels linfccle
s'.u-croche au ventre de la femelle dans l'accouple-
ment, qui n'a point encore été obfcrv:.
Les deux ailes, prcfq'ie opaques , ou tiès-peu
tranfpareiucs , font épailîes .& qer.vtufcs , garnies
de plulieurs grolles nervui-es , parcicuhèiement le
long du bord extérieur. C'eil avec ces ailes que
l'Hippobofque peut voler avec beaucoup de légèreté
& de vîteliè ; mais il aime a les tenir dans le repos ,
& aljrs elles fe crohenten partie fur le dos. Les pattes
ne font pas bien longues; mais elles font très-grclfcs,
à proportion du volume du corps. L'iniéde les tient
en marchant peu élevées du plan de polîticn. Le
bout du tarie eft terminé par deux ongies noirs ^
grands , & très-courbés à quelque diirance de leur
origine; de façon que la moitié antérieure n'u cro-
che: fe trouve prefque parallèle à la moitié pofté-
rieure , & l'on voit en'r'eux une petite pièce appla-
tie , qui répond aux deux pelottes des Mouches'; on
y obfervc encore un poil a barbes. C'elt au moyen
de ces grands ongles courbés , & mobiles , que
l'Hippobofque s'attache fortement aux endroits ou
il fe pôle, & ils ne font pas feulement mobiles de
haut en bas , mais l'infeéle peut encore les rappro-
cher , & les écarter l'un de l'autic.
Reaumur a été le premier qui nous a fait con-
noître la g-nà'ation bien fingul:cre de i'Kipiobof-
que ; & c clt à lui que nous devons les remarques
S4
H I P
Yrairtifut originales fur l'œuf que les femelles pon-
dent , qui eft prefquc de même rrran(li:ur que le
ventre , d'où il vient de fonir. Noas dcvor.s aullî y
ajouter les obfeivations de Ce Gcer , dont le nom
ae doit pas moins être rcfpcdable aupiès des ama-
teurs de i'Hidoirc Naturelle. A Ci première fortie du
corps de l'infede , cet œuf eft d'un blanc de lait,
ayant à un de fes bouts une grande p'a^jue noire ,
luifantc comme de lébene. Sa figure eft arrondie,
& applatie comme une îcntiiic ; mais i! eft échancré
au bout où fe trouve la pla]..e noire, Si forme la
comme deux cornes moufles, eu deax émjaences
arrondies. Cette plaque eft cluie ; an lieu que par-
tout ailleurs la coque ou la peau -le l'œuf eft molle ,
cédant un peu à la preflîon. De Geei a audi oblervé
fur l'œuf nouvellement pondu, un petit inouvemeiu
à l'autre bout , oppofé à celui où eft la plique , &
il a remarqué très-diftindcment que la peau de ce
même bout le letiioit en-de.ians , & fe reproduifoit
slternativcment au-dehors , comme par ur.c efpèce
de battement de cœur , ou de mouremcnt de refpi-
ration. Cette remarque nous apprend que l'œuf a un
mouvement vital , Se Reaumur a vu ce même bouc
s'alongcr en forme de mamelon , en fuite fe racour-
cir, & cela alternativement. Ce même auteur dit
encore avoir obfervé fur des œufs nouvellement
pondus , entre les deux cornes moulîcs & noires , un
très-court mamelon , dont le bout [ aïoilToit rebordé
& peicé , & qu'il a foupeonné être un Itigmate. De
Gcer n'a pu voir ce mamelon , & il n'a pu apper-
cevoir qu'un petit point plus luifaot que le rcfte ;
mais i l'autre bout il a obfervé un petit cercle à
bords un peu relevés, qui paroilfoit tae un ftigmate ,
ou plutôt une efpèce de bouche , £c qui fe trouroit
p'acé comme dans un enfoncement de la peau. Les
deux efpèces de cornes ou de mame!o;:s , l'efpace
qui eft cntr'eux, & une partie de l'cchancrure, fontce
que l'œuf nouvellement pondu , 3-: à terme, préfente
de noir; le relie efl blanc, & devient par degrés
d'un brun marron. La portion noire qui eft en-
dehors des mamelons, a quel.-ues rugc fîtes ; elle
n'a pas le lifte du rcfte , qui en a beaucoup , con(i-
déré à la vue (împl:; ; mais quand on l'oblcrve avec
une forte loupe , tout l'extérieur paroît chagriné à
grairis fins. Le lendemain de la ponte tout l'œuf fe
trouve d'un noir trcs-luifant. Quoique l'enveloppe
de l'œuf foit encore blanche, clic eft déjà dure &
ferme ; elle le devient davantage pendant qu'elle
brunit. Celle d'un œuf qui a pris le noir , réfifte à
une preflîon des do'gts alîcz forte ; aufii cette enve-
loppe eft elle faite d'une efpèce de car.i'age ou d'é-
caille même , d'épaiftcur allez fcnfibk- , & que de
bons cifeaux ne coupent pas aifémcnt. Les œufs qui
ne valent lien , culleat-ils la grolTear des autres, font
aifés à reconnoître , au moins au bout de vingt-
quatre heures ; alors leur couleur eft encore blanche
ou blanchâtre. Ils peuvent devenir brims ; mais ja-
mais ils ne deviennent de ce ncir luif.mt , qui ne
manque pas de paroitre au bouc d'un jour fur les
Œufs bien coaditioaucs. Lîs dirociîiîons ds l'exttiiïur
H T P
du corpi Je !a fe.TiclIe qui a fait fa ponte , ou qui
n'eft p»s prête à la faue, égalent à peine celles d'un
de ces œufs 3 d'où il fu:r que la cavité intérieure du
corps , dans l'état ordinaire , n'eft pas à beaucoup
près capable d'en contenir un; mais il en eft de la
capacité du corps de cet infcifte , connue de celle
d'une boiufe ou d'une vellîe , qui s'étendent à raclure
qu'en les remplit.
Ce d )!t être une grande opération pour un infedle ,
que de faire fartir de fon corps un œuf dontle volume
lurpalîe celui du corps même. CepcnJaiu la femelle
de l'Hippobofuuc pond pour l'ordinaire cet œuf,
d'une groft'eur fi driiiefurée, avec autant de facilité
que d autres infecles en poad.nt d une grolieLC
plus proportionnée a la leur. Tout ce à cnoi la na-ere
à voulu loumcitre les animaux, leur a été lendu
facile. Au-dellons de l'anus de la fenijile, il y a une
ouverture qui fe dilate au point néceffoire , pour
que l'accouchement ne foit pas tiop laborieux. C'eft
peut-être pour fournir à la dilatation de ceite ouver-
ture , pour mettre fes bords hors de nl'^jue d'être
dJchirts , malgré la grande dilataticn , que la partie
poftérieure du coips eft plus large que le refte. Dès
que l'Hlppobofque fe met en devoir de pondre ,
l'ouverture qui doit donner paff'age à l'œuf, com-
mence à paroître en forme de trou triangulaire ; il
agite alors , & alonge les deux languettes du der-
rière , don: nous avons parlé, iqui le recourbent un
peu eu-haur. A mefure qu'une plus grande portion
de l'œuf fe fa t pallage , l'ouverture triangulaire
s'agrandit de plus en plus, la peau fe dilatant ex-
traordinairemtnt ; de forte qu'à la fin le trou devient
ovale , & fc moule cxaélement fur l'œuf ["ar
fes bords, après quoi il en fort entièrement. Se
l'ouverture no tarde guères à fe refermer. C'eft un
vrai accouchement , qui s'achève dans trois ou
quatre minutes. Pendant l'opération l'infede fe tient
fort tranquille. Se après s'être délivré d ua li gros
œuf, il n'en paroîc pas plus fatigué. Il eft aulll vif,
& également alerte ; il marche ou vole fur le champ
à fon ordinaire. On peut voir pourtint des pontes
laborieufes , & on n'en eft pas fâché. Un Hippo-
bofque qui eft trop prefTé par les doigts qui l'on:
pris, fait quelquefois fortir un œuf qui n'eft pas
encore à terme ; l'opcration alors eft plus lon'-ue ,
& en a plus le remps d'obferver la dilatation ex-
cefîîve qui fe fait par dégrés dans l'ouverture par
laquelle l'œuf doit palTer. Son bout le moins gros ,
celui qui a une grar.Je tache noire, fe préfente le
premier. On voit d'abord paroître cette tache ; après
qu'elle s'eft montrée , on ne tarde guères à apperce-
voir une portion de couleur blanche ; l'œuf entier eft
cnfuitc pouffé hors du corps.
Un infeélc qui produit ou pond un œuf, ou un
corps oviforme , de même grandeur que Ion ventre,
mérite bien une conliJération particulière. Si ce
corps n'a plus à croître dès le moment de fa r.aif.
fancc, s'il eft d'abord changé en coque , dai.s 1 1-
«juçUe l'anhaal pread la forme de nymphe ^ & d'où
HI P
il fort foas la forme d'infecle parfait , qui fe trouve
avoir la. même grandeur que la mère qui lui a doimé
iiaiirance ; combien ces merveilles étoienc dignes
d'être mifes au jour par Reaumur lui-même, ccc
obfervareur que nous cirons toujours avec plus Je
reconnoiirance, & que nous fommcs forcés de citer
toutes les fois que nous avons a produire des con-
noiflances iiuéieiiantîs fur les infedles. Nous ne de-
vons pas plus craindre que lui de fatiguer la patience
oj l'artention des Ic^eurs pat les détails que nous
«lions lui ptéfcntcr.
Nous connoiffbns des ccufs d'infedlcs qui cro'f-
fent journellement , dont le-; dimenlions augmen-
tent en tout feus. Ceux des Hippobofque;, quc!;iue
g.os qu'ils foient, fcmbleroient encore avoir befoui
d'ttre dans le même cas. Ils n'y font p.iS cepen-
dant ; leur volume, comme celui des ctufs les plus
connus , refle tel qu'il étoit quand ils ont été !
pondus. Tout ce qui leur arrive , c'elt que leur j
coque prend une teinte brune en moins d'une lieuic j
au bout de deux ou trois heures elle cft rougeâtrc , l
& enfin en moins d'un jour entier , & quelquefois '
dans un demi-jour , elle devienr du plus beau noir ; |
elle fe defsècheS: acquiert plus de coufirtance Se de i
dureté qu'elle n'en avoit d'abord. L'intérieur de
cette coque a do;ic aiVez de capacité pour renfermer
un H'ppobofquc auîTî complet Se aufiî grand que
c;lui par qui i'ctuf a été pondu. Mais cctirifeéte ,
qui par ù f.içon de naître, par l'état de perfection là
i; ell arrivé' d«rs l'inffant même de C\ naillance ,
fcmble être fouftraic à la loi , qui veut que tous les
animaux , aptes avoir été mis au jour , aient à
croître , &.à croître beaucoup , doit avoir un temps
pendant lequel il croît. Pendant ce temps , efl-il ou
n'eft-il pas fournis à la loi félon laquelle fe fait l'ac-
croiflement des aut, es iiiîccles , dans la dalle dcf-
qucls il fe trouve ? Ne devient-il ailé qu'après avoir
paiTé par des métamorphofes femblables à celles
auique'les nos Mouches font aiTujetties .' A-t-il d'a-
botd été une larve , qui s'cû nourrie des alunens qui
fc font trouvés renfermés avec cl'e dans la coque î
Cette laive , après avoir confommé fa provifion d'à- !
limens, a-t-elle été en état de fe tranformcr en j
boule alongée, pour piifer à l'état de nymph.- ? j
Enfin cette nymphe , après s'ê:te défait de fon en-
veloppe , eft-elle devenue un infcde parfait , en
état d'ouvrir la coque dai^.s laquelle elle étoit ren-
fermée , & d'en fortir ? C'eft ainfi que tout fc palî'e j
peur le parfait développement des Mouches corn- '.
munts. Mais l'analogie ne fauroic nous éclairer par :
rapport à un infede pour lequel la Nature paroît
s'ét>e fi fort écartée des voies qu'elle a prifes çour ;
conduire les autres animaux à leur ératde peifcétion. '
On pt/utroit même foup^omer que l'Hippobofque ;
ii'avo.t point de métamorphjlés à fubir ; qu'il croif-
foic dans ''oi a-uf, com.me le poulet croît dans le .
iien; que dans le premier inllant oiiil commtnçoit à ■
fe développer, il écoic tout formé ; que fcs p.irtics !
H I P
H
dévoient s'étendre Se fe fortifier journellement , Se
que parvenu à fon dernier accroilfemcnt , il fe trou-
voit en état de forcer fa coque.
îl étoit int'relTant de favoir laquelle de ces deux
voies la Nature avo:t choilir, ou (i elle n'en avoit pas
pris qiielqu'autre. Le feu. moyen de l'apprendre
ctoit d'ouviit des œufs d'Hippobo(ques dans de»
temps plus proches Si dans des temps plus éloignés
de celui où ils avoient .-'é pondus ; de faire fut ces
œufs des obfervations fembiables à celles qui ont été
faites par Malpighi , & par d'autres bons obferva-
teUrs fur l'incubation de^ œufs des Poules. I! ell vrai
que les œufs des Hipp^b.ifques , quoiqu'cxceflivc-
ment gros pour des œuf; d'infeéles pareils , ibat
bien petits , comparés à ceux des Poules , & qu'on
ne fauroit fe promettre d'avoir auunt de facilité à
voir l'embryon dans les premiers , qu'on en a à le
voir dans les .autrcî. Reaumur ayant ouvert un de
ces œufs quelques jo'.as avant que l'infecle duc
éclore , il le ttouva fous la forme d'une nymphe ,
dont toutes les parties étoienc tiès-dillini5tes , très-
reconnoiiTables, pour celles d'un Hippobofque , &
à qui il manquoit peu da côté de la conhlhhce. La
coque avoit été ouverte par le gros bout , ou le bout
atr.érieur , qui étoit occupé par la tête. Les yeux à
lél'eau fe faitoient remarquer par leur couleur , qui
tiroir fur un marron rougeàtre. Les deux palettes qui
fervent d'étui à!a trompe , avoient piefqnc la même
nuaHce de rougeàtre. Tout le refte de la nymphe
étoit blanc , excepté quelques touifes de poils , qui
étoient grisâtres. Le derrière de la nymphe étoit pofé
fur le petit bout de la coque , & s'étoit moulé fur fa
convexité , qui répond en-dedans à l'échancnire du
dc'io-s ; ce qui le rendoi: aufli échancré au milieu.
D'ailleurs , il n'y avoit dans la co-jue aucune goutte
de liqueur , ni aucun grain d'excrément. Il e(t donc
déjà certain que l'H'ppoSofque a paiTé par l'état de
nymphe. Mais qu'a t-il cté i:nmédiatement aupara-
vant .' A-t-il paité par l'état de larve ? Pour tâcher de
le découvrir, Reaumur ouvrit des œufs un jour,
d'autres trois jours , d'autres quatre à cinq jours
après qu'ils avoient été pondu--. Dans tous ces
œufs , & même dans ccji: pondus depuis huit à dix
jours, il n'a vu qu'une cfpèce d; bouillie blan-
châtre , dans laquelle fc trouvoxnc divers petits
grains un peu jaunâtres , & quelques-uns prefquc
noirs : ces derniers éto ent près des parois de la co-
que. Dans les œufs nouvellement pondus , cette
^b-iuilii; étoit plus fluide que dans ceux qui étoient
plus viens. Dans ceux-ci , îa portion qui touclioit
les parois de la coque avoit même de la confiftancc j
mais dans quelque temps que Reaumur ait ouveit
des ccjfs trss-bien conditionnés, il n'a jamais trouvé
une laive formée dans leur intérieur. Il a ouvert
des œufs pondus depuis trois femaines ; Se û une
i.:rve eût dû y être renfermée, elle eut été alors
grolle Si fcnfible , la quantité d'ailleurs de la bouillie
cû; dû diiiiiiiuêi' 5e jour c.t jour pour fournit à l'ac-
8^
H î P
cro'iiremciit journaUcr de la la; vc ; mais il n'a jamaiç
trouvé de larve , ni vu k vulumc de la bouillie di-
iiîiiiut'.
On fai: ouc l.ufque l.i Kirve de la Mouche vient
&c le ilctaclicr de fa peau , poui s'en faiie une coque
folide , dans laquelle elle cA eut'cmiée , mais à la-
^I'mI'.z elle r.c tien: pas , elL- a p Jtdu tout ce qui lai
doiinoit Je la conlilîancc. ^es parties lemblcrit s'être
liquéiiées QiMiid on ouvre la cequc,on ne la trouve
reiîiplic qc; d'une clpèce de bouillie. Les parties du
petit ai]ini.;l font fi nio'les , & (i abreuvées d'eau j
ou il n'efî pas pcruiis de diiiinguct leur arrangement
ni leur figure. Plu(ieu:s jcurs même après cc;te pre-
mière transformation, lintér-.cut de la coque ne
paroît encore contenir que de la bouillie , mais de-
venue un peu plus épaiire. Pour s'aliv.icr que les
parties de la nympiie ttoient pourtant bien f'otmces
alors, nn.lgrércfpèce de liquidité de la mafic qu'elles
compoloitnc , Reaumut avoit fait bouillir dans de
l'eau , de ces coqtics , avant de les ouvrir , & les
avoit fait cuire comme on fait cuire des œufs frais.
11 a eu recours au même expédient, pour faire prendre
tic la confiitance à cet:e e'.pèce de bouillie dont for.t
remplis les œufs des Hippobofques , trop nouvelle-
ment pondus , pour que la nymphe s'y trouve avec
des parties bien affermies. Les œufs de ces dernieis
infedes , qui n'avoitnt que huit a dix jours au plus ,
& même de plus réccmir.cnt pondus, après avoir été
«Lit , ont paiu remplis par un corps fcmblable à
cciiii qui elf fuus la forme de b.uile alongLC dans ces
coques d'oii (ort une Mouche. Dinf les oeufs d'Hip-
pobolque , qu'on n'a fait cuire que trois fctnaincs
après qu'ils ont été pondus , on a trouvé une boule
alongee , qui avoit
commencé à fe tran former en
nymphe. Toute cette bouillie , qui remplit un œuf
d'Hippobofque , qui n'a que «juelques jours , ou
même qui a queLiues femaines , ne doit donc pns
être regardée comme une malfe informe. Elle a vie ;
elle clt un animal qui, à parler exaélement, n'a
plus à croître , & dont les parties n'ont beloin que
d'acquérir de la confifiance, de fe fortifier. L'œur
d'Hi;''pobofque n'cll donc pas un œuf femblable aux
autres oeufs. Chacun de ceux-ci renfeime un em-
bryon extrcmenient petit , & qui^ nage en quelque
forte dans la liqueur qui le doit nourrir ; au lieu que
lout ce qu; renqîic la capacité de la coque de l'œuf
d'un Hippobo'<îuc , elt l'aiiimal même. Outre les
niouvenicos , pour ainii dne extérieurs , dont nous
avons parlé , que l'on remar>;uc fur les œufs nouvel-
lement pondus , & qui attellent la vie de l'être qui
y eft renfermé , on peut voir d'autres mouvcmens
qui le font dans l'intérieur. En regardant vis-u-vis
du grand jour un œuf d H;ppobo(quc, on apper^oit
vers le milieu d'un des côtés un endioit plus tranfpa-
rent que le refbe , i*<; qui permet de diltinguer très-
bien des couches nébulcufes fort minces, qui fe fuc-
cèdcntlcs unes aux autres, fi qui toutes vont veis le
■bout aiitctieur, Jjonuct a iion-fcglement vu , comme
H I P
Reaumut, ces cfpèces d'ondes m'n:cç en moiivt-
inent dans des œufs a terme ; i! !c-; a vues dans un
qui étoit bien éloigné d'y être. Mais ce qui lui parut
digne d'être ren;arqué , ic ce qui left réellement ,
c'cll que dans ce dernier œuf les couches nébuleuks
avoient une mute contiaire a celles qu'elles ont dans
des œufs plus avancés. L)ans l'œuf encore éloigné
d être à terme, elles marchoient du bout antérieur
vers le polt^ricur. Cette circulation nouvelle des
lames nébuleufes, doit prouver que l'œuf à terme
renferme un infeele qui a changé d'état 5 & ce
changement paroît être celui de larve en efpèce Ai
buule along'-e , comme dans les Mouches. Enfin ,
ces mouvemcns qu'on apperçoit dans l'intérieur des
œuft, & d'autres beaucoup plus fenlibîes qu'on vi ic
en cet tain temps dans diverses potttons de la coque ,
prouvent fuliilamment que celie-ci rentcrme un ai.i-
inal vivant. Si loifqu'on ouvre une coque , il n'en
'ort qu'une efpcee de bouillie } c'cft que toutes les
parties de l'animal ontencore trop peu de confiflan'ce.
Si la coque étoit plus tranfparente qu'elle ne l'cif ,
on fourrtit diftingutr les unes des autres les parties
du petit animal , pendant qu'elle les foutient Le peu
de tranfparence qu'elle a en ccrains endroits, fufîît
néanmoins pour en lailler apf ercevuir quelques unis.
Dans 1 intérieur d'un œuf nouvellcmer.t pondu , on
volt très- bien quatre gros vaillcaux , nue Keaumut a
jugé être des trachées , on les fuit dans les trois
quarts de la longueur de l'œuf. Sur chaque face ds
1 :euf il y a un de ces vaill'eaux aflVz proche , de cha-
que côté.
Mais quelle forme avoir cet infci9-e avant d'être
en état de fe tranfor.Tier , pour ainfi dire , en boule
alongée î Le feul moyen de s'en inltniire , ctoic
d'ouvrir fans pitié le ventre à dilî'érentes femelles
Hippobofques , dans des ternps plus ou moins éloi-
gnés de celui oii elles font prêtes à pondre , ou , ce
qui revient au même , d'ouvrir des ventres plus ou
moins renflés. Dans celui de quelques unes , Keau-
mur a trouvé un corps entièrement blanc , qui avott
déj.à la figure qu'à l'œ'uf qui vient d'être pondu ,
quoicju'il n'eut pas la moitié du volume de ce der-
nier. C;e corps ne reiïembloit en rien , par fa forme ,
aux larves connues , u n'a paru capable d'aucun
mouvement progrellif : le nom de larve ne lui erx
ctoit peut-ttrc pas moins dû. La nature qui s'èH li
fort plu à vaiicr les figures des infeâes , peut avrir
donné à une larve celle d'un œuf; elle en a produit
qui font incapables de changer de place , & il n'y
en a point à qui il fut plus inutile de fe mouvoir ,
qu'a celles qm doivent celKr d'être laives av.mt
même d'être hors du corps de lanière. Ces œufs ^
plus ou moin.s gros, tirés du coips de la mèie , étoienc
contenus dans un canal membraneux , appelé par
Reaumur 1 uviduclus , & qui cil capable d'une
grande dilatation On cil obligé de l'ouvrir pour
mettre à drcouveit le corps qu'il contient; des tra-
ché«s feiilibks rampent fur fa furfa&c. La partie de
H I P
Tov'tdunus , qui a quitté ce corps en forme d'ccuf ,
pour s'appvochcr de lanus , n'a que la greir^ur duii
11!. A cette partie déliée le rendent deux a'ities ca-
naux membrancui- , dans cliaruii derqucls RcaLimur
a vu un corps blanc , oblong , & de la tigure d'un
tylindre , dont les deux bou:s auroient été arrondis.
Celui d'un des deux canaux étoit plus court , & moins
gros que celui de l'ailtre. Il y a grande apparence que
ces deux corps oblongs dévoient venir fuccenive-
mert prendre la place qiii avoit été occupée par
l'ofuf, ou plutôt par la coque , quand la femelle s'en
fcroic délivrée , que par la fuite ils dévoient fournir à
U!ic féconde & à une troifîème ponte. Lorfqu'on
ci'rarc ces corps obiongs , on en fait fortir une
lioiii'lic plus blanche que celh qui eft dans les co-
ques. Celte bouiihe ne paroît pas remplir le bout
je plus proche du derrière de l'infedc ; une portion
de ce bout eft tranfparen'.e , peudant que le relie efi;
o aque. C'eft après être entrés dans le grand ovi-
duii'is que ces petits corps prennent une ngurc plus
cju:te, & un peu applatie, en un mot, celle qu'ont
les coques pondu, s par l'infeûe.
Il ne faut fans doute rien omettre de ce qui tient
à un phénomène aufii lîngulier dans l'Hiftoire Nitu-
lelltt ; une obfervation aulÏÏ qui ne doit pas être
partée fous filence , femble très-propre à prouver
que cette foliJe coque, où l'on trouve l'Hippobof-
tjue fous la forme de nymphe , & d'où il fort infede
parfait , n'eft nullement une coque analogue à celle
des œufs ordinaires 5 qu'elle 3 été même la peau de
î infede avant qu'il fe transformât. Reaumur ayant
examiné Tint 'lieur d'une coque j d'oil une Hippo-
bofque venoit de fortir, a trouvé fes parois tapillés
d'usé membrane blanche , extrêmement m.ince ; &
il n'a point trouvé de parei'le membrane tendue fur
les parois d'une autre coque , occupée par une nym-
phe prête à fe tra.^sf .rmcr. De-la il fui: que la inem-
brane qui tapifloit la crémière coque , n'croit autre
cliofe que la dépouille dc-nt l'Hippobofque s'étoit
délivré dans l'inftant de fa niiflance. Mais quand
îin'cde avoit eu à paffer , foit dai>s le corps de la
mère même, foit depuis qu'il en étcit for:i , de fon
premier état à celui de nymphe , il avoit eu à
quit er une première dépouille , celle à laquelle il
devoit fa preniièie forme. Inutilement cependant
Kcauniur a-t-il aidé fes yeux d'une bonne lo.ipe ,
pour chercher dans la coque cette première dé-
pouille ; il n'a pu en découvrir aucun vefbige. Si
i'mlede en avoit laiffé une première , cette d:pouillc
n: pouvoit donc être que la coque même de laquelle
l'ort l'Hippobofque. C'eft ainfi , pour le redire d'à
près Reaumur , que les larves qui fe transforment en
boule alongée, ont leur coque faite de la peau
qu'efcs ont lailTée. Dans le fond de la coque qu'un
Hippobofque vient d'abandonner, c'elt-àdire , fur
Ja furface intérieure du pet't bout , ou bout pofté-
rieur , on rem.rrque aifément lix fi'ers ou petits
ïailfeaux, qui parrent trois à trois , de diUï centres
H I P
87
différens. Cl'icun de ces centres paroi: r-'pondre à
une des cornes. Chaque filet rampe lur la coque ; il
fe termine par deux courtes branches , par une ef-
pè:c de fourche. Le filet cft une tige , de chaque
côté de laquelle parlent des fils plus di'fés, courts ,
&L dirigés perpendiculairement à fa longueur. Les fis
filets qui doivent icrvir de tiges aux liià plus petitii ,
font probablement des vaificaux. Mais font-ils des
vaiiïeaux à air , des trachées 2 Ils font moins blancs
8c moins brillans que les trachées ordinaires des in-
fedcs. Peut-ère font-cc des vailleaux qui fervent à
porter ou à préparer le (uc nouiricier.
Reaumur a gardé dans fon cabinet , pendant l'hi-
ver, des coques ou des oeufs poniiis à U fin de fep-
tcir.brc ou en odtobre Ils étoient entourés de cet m
de touc;s parts, & renfermés dans un pou Iricr. Quoi-
que l'air eu ils ont été tenus fut allez doux , les pre-
n.iers Hippobofq ics ne font nés q'. e ve s la mi-
aviil. L'jrlqu'on compare 1 œuf qu'une femelle Hip-
pobofque vient de mctt c au jour, avec le corps de
ce même Hippobofque , on ne (nuroit fans doute
manquer d être furpiis qu'il ait pu y être contenu.
Le ventre de l'i ifeèle eft une cfpèce de bourfe à
refibrt, qui fe contracte dès que l'œuf, qui la teiioit
dilatée, en a, été tiré. On compare donc alors un
ventre qui a perdu beaucodp de fon volume , avec
un a-uf i]ui a confervé tout le fien. Cet œuf, quoique
plus gros que le venrre de l'infeûe , dans lequel U a
é[é logé , femble cependant avoir bien moins.de vo-
lume que toutes les parties de celui ci prifes en-
femble , c'elt-à-diie , que fon abdomen, fon coc-
celet , (i tête , fes ailes & (es paties. En faifant
donc une féconde comparai.'on , celle du volume
total de l'infcéle avec celui de la coque , on a peine
à concevoir que cette coque foit une boîte capable
de contenir un infcde aulTi grand que celui qu'on a
fous les yeifx. La manière dont fes paities fou éta-
lées , fait juger fon volume plus conudérable qu'il
ne l'eft réellement. Si fes ailes & fes pattes étoienc
pliées i (1 fi tête, fon corcelct & fon abdomen étoient
comprimés & réduits en une cfpèce de paqua , ce
paq^iet ne feroit pas trop gros pour être logé dans
la coque. Dans linfcant ou rHippob:)rque paroît au
jvjiir , fes parties s'alongtnt , fe développent ; & l'air
qu'il refpire aide à dilater celles qui font fufcep-
tiblcs d'extenfioii.
Des faits fans nombre nous ont appris combien les
infeéles de diftérL-iues efpèccs prennent de fo'nspaur
leurs œufs ; qu'ils favent leur ch:>ilîr , & foiivenc
leur préparer des endroits où ils font ûreinent Se
avaritageufcment placés. On ignore jufqu'où vont
les foins que l'H'ppobofque des Chevaux prend pour
les liens , &où il les d.'pofc. Nous parlerons bientôt
d'une aune efpèce d'Hippobofquc qui fait charg r
certains oifcdux de couver les fiens; qui fait aU;t
les pondre dans leur nid. Nous fjvons que les Hi^-
pobofques des Chevaiix fe tiennent ai.fii fur d'autres
animaux. Oa en voit marcher entre les poils des
S3
H I P
Cliiens , & fur-tout des Chiens qui , comme les
Baibets & les Epagnculs , les ont foit longs. Si ces
Hippobofques ne lavent pas faire couver par des
oifcaux les coques qu'ils pondent ; ne fauroie u-
ils point les faire couver par des quadrupèdes ?
Quand l'œuf fort du ventre de l'infeile , il eft affcz
gluant pour s'attacher folidement près de la racine
«les poils contre kfqiich il aura été appliqué.
La dureté & la folidité de la coque de chaque
ccuf la rendent bien propre à défendre l'infeéte qu'elle
renferme ; mais cet avantage dcvroit tourner contre
l Hippobofque , lorfqu'avcc des pardes encore fai-
bles , qui n'ont pas piis toute la confidance que
l'air doit leur donner, il a à forcer les murs de la
prifon. Le même art qui a ccé employé dans la
conftnitlion des coques des Moiiches , i'a été dans
celle des Hippobofques. Avec la pointe d'un car.if
l'on peut parvenir aifémcnt à faire fauter du gros
bout d'une coque , de celui où cfl: la tête , une
calotte , qui , étant preflée , fc oivlfe eu deui pièces
égales , & feniblables. Si on cbferve une coque
entière avec une loupe , on peu: y appercevoir un
foible trait qui montre l'endroit où cette calotte le
réunit avec le refte de la coque. Quand le temps eft
venu oii 1 Hippobofque l'en doit féparcr, il a fans
doute le pouvoir de gonfler fa têre , comme l'ont les
Mouches en pareil cas. La loupe ne faic pas feule-
ment découvrir fur la coque le trait qui marque le
terme de la calotte ; elle fait voit de chaque côrc
une rangée de fîxàfept enfoncemens , qui lemblent
des ftigmatcs.
Une expérience a prouvé à Rcaumurque l'Hippo-
bofque aime autant à percer la peau humaine , que
celle d'un Cheval ou d'un Ba-uf, Sa piqûre n'tll
pas plus fenfibie que celle d'une Puce. Un Hppo-
bofiue s'étant pofé fur la inain de notre obfcrva-
t;ur , fuça conftamment fou fang pendant près d un
cuart-d'hcure , fans faire fcntir lui'une forte déman-
ceaifon. La plaie qui relia à découvert après que
l'inleéle fut parti , ne fut marquée que par une pe-
tite tache rouge , qui difparut en moins d'une demi-
heure ^ & au-dciïus de laquelle il ne (e fit aucune
élevurc ; d'où il fuit que les Hippobofques ne font
pas aufll redoutables que les Couiins , qui ne man-
quent pas d'envenimer la bleflure qu'ils font. Reaii-
mur ayant pu bien obferver l'Hippobofque occupé
à boire fon fang , rapporte que l'infecte enfonça
d'abord fa trompe de plus en plus ; quand il l'eu:
fait pénétrer alfez avant à fon gré , & autant appa-
remment qu'il lui éroit pofliblc , il la retira un peu
cn-dchors, pour la renfoncer cnfuite d'autant qu'il
l'avoit retirée. C cfl un jeu que l'infcéle répéta à
bien des reprifes ; mais dans des intervalles inégaux.
Tant qu'il eut fa trompe enfoncée dans la chair , les
deuï pa'ettcs qui lui font un étui , furent tenues
écartées l'une de l'autre , de manicte qu'elles fai-
foicnt un angle aifez coDlîdér,ible.
H I P
On trouve fort fouvent fur les petits oifeauï notl-
vellement fortis du nid , tels que les Moineaux ,
les Hirondelles , les Rouges^- Queues , une autre
efpècc d'Hippobofqucs , qui d beaucoup de rcflem-
blauce avec celle des Chevaux , dont nous ve-
nons de préfenter l'hiftoire. Ce dernier Hippobofque
fe tient ordinairement entre les plumes du petit
oifeau. Sur une émincnce noire écaiileufe de b
tè:c, on peut voir très-diftinélement les trois petits
yeux lilles , qu'on n'apperçoi: pas fur rHippoboftiue
des Chevaux. Ils font Itiifaur, , un peu iranlparcns ,. &
placés en triangle comme à l'ordmâire. Il cfl plus
diificile encore d'obferver les antennes dans cette
efpècc, que dans la précédente. Les pattes fo::t
très-remarquables. Les cailles , fur-tout celles de !.i
premiire paire , font fort groflcs,&: couvertes d'une
peau très-tranfpatente , au travers de laquelle t)n
\oit, dans l'intérieur de cette partie, un certatn-
mouvement, qui leifemble beaucoup au battement
d'un artère. Le cinquième article du tarfe, qu; aug-
mente un peu en volume julqu'au bout , cil ptcfque
audi long que les quatre atuics enfemb'e. Au pre-
mier regard , ce tarfe f aroît être terminé par quatre
crochets ou ongles très-courbés en-dclTous , c'efl-
a-dire , vers le plan de pofit'on. Mais au fond , ce
n'eft qu'une lUulion , dont on s'appcrçoit très-bien
en l'examinant au microfcope. On voit alors qu'il
n'a au bout que deux grands ongles noirs, ties-
courbés ; mais accompagnés à leur bafc , de quatts
appendices courbées , plus courtes , & artond es au
bout, dont deux au premier coup-d'œil fcmblent
aufll être des ongles. Ces deux appendices font f lii$
courtes que les véritables ongles , & celles de la
féconde paire encore plus courtes & moins noires
que les deux autres. On ne fautait donner le nom
d'ongles ou de crochets à ces appendices^ puifqu'elles
ne font pas pointues au bout. Les tartes de cet Hip-
pobofque font donc terminés par deux ongles en
forme de crochets , accompignés chacun de deux
appendices ou cfpèces de bianches arrondies &
moiuTes à leur extréiuité. En-deifjiis des ongles le
bout du tatfe cl garni de deux jclottes ovales , mo-
biles 8c tranfparcntes , compolécs de poils courts,
qui les fout patoitre comme deux petites broifes,
(emblables à celles des tarfes des Ivlouihes com-
munes. Entre les pelottes s'élève un poil baibu^très-
reciar-juable , ayant des barbes des deux côtés ,
comme une petite plume, & attachée en-dcflous du
tarfe , ainfi qu'on le trouve dans l'Hippobofque des
Chevaux. L'Hippobofque des oifeaux elt doué d'une
très-grande vivacité ; il court fort vîte, fouvent de
côté, & il s'envole avec autant de facilité. Il s'ac-
croche fortement pat fes grands ongles aux objets
fur lefquels il marche, i*c fur-tout aux plumes 6c à la
peau du petit oifeau , dont il fuce le fang avec fa
trompe déliée. Il pond dans le nid même des oifeaux
un œuf plus gros que fon ventre. Ces ccufs font des
grains noirs, auflî luifans que du jayct & qui , éclos,
laiifcnt pacoittc un hifci^e de la même forme & de la
même
HiP
même gr.nJïur qae celui qui lui a donné le jour.
Cette faculté d'égaler en grandeur , pour ainfi
dire, en nailfant , les individus qui fe reproduifent ,
«a été remarquée que par rapport aux Hippobofques.
Mais ce phénomène bien apprécié, eft moins une
exception aux loix génârales impofées i tous les in-
fedes , qu'un ordre différent , ou une différente
combinaifon des métamorpliofes qu'ils doivent fubir.
En effet , l'œuf mol & pulpeux ne doit pas être re-
gardé conune un véritable œuf j mais pluiôt comme
H IP
8p
une larve oviforme très-réelle , qui , d*s l'itiftant
de fa nailTance , prend la forme d'une cotjiic com-
pofée de fa propre peau , comme cela arrive aux
larves des Mouches ; & c'cft fous cetfc coque durcie
que l'infefte prend enfuitc la forme de nymphe ,
pour en (ortir enfin fous celle d'Hippobofque par-
fait. Il manque encore à l'iiilîoire des Hippobofques
de favoir cotnbien chaque niète produit d'oeufs ;
combien de temps un œuf eft à croître dans le ftin
maternel , & combien la mère lailfe écouler de jours
d'une ponte à l'auuc.
Wjî. itat, Infcilis. T»mc FIL
Suite de rîntioduUlon à nUJÎoirc Naturelle da Infecîa,
Pî Y P P O B O S Q U E.
H 1 ? P O B O s C A. Lin. G e o f f. P a b.
CARACTERES GENERIQUES.
Antennes courtes , à peine diftindes , biariiculées : premier article gros, en
foime de tubercule, le lecond mince, fétacé.
Trompe formée de trois pièces : gaine courte, bivalve; fiiçoir fimple, alongé,
cylindrique.
Corps dJptimc , fans ailes , ou avec deux ailes membraneufes.
ESPECES.
1. HvppOBOsQUE du Cheval.
/Jiles ob longues , obtufes ; corcelet mé-
langé de jaunâtre & de brun.
i. HyppoBOSQUE avicLilaire.
Ailes oblongues, o blues j corci let noir ,
fans ta ches.
3. Hyppobosque de l'Hirondelle.
Ailei étroites ; fubulées j pattes termi-
nées par Jix ongles.
4. Hyppobosque du Corbeau.
Rouffâtre; cuijfes vertes; pattes ter-
minées par quatre ongles.
5. Hyppobosque du Mouton.
Aptère ; tête j corcekt & pat a s ferrU'
gineux.
6. Hyppobosque du Cerf.
Aptère mélangé de brun & de ferrugi-
neux ; abdomen pHJfé.
7. Hyppobosque véficuleux.
Noir, velu; abdomen avec trois rangées
de véjlcules blanches.
^p.
H I P
I. HiprOBOSQUE du Chevil.
HiFPOBOsc.4 eqa'ina.
Hippohofcû a'.is obcufis , thorace alho varicgato ,
pedibus tetradaciylis. Lin. Sy/l.nat. p. loio. n". i.
—Faun.fuic.n°. tqil.
, Htppobofca equl-r.a. F a b. Syft. ent. pag. 805.
«*. I. — Spec. inf. tom. 1. pag. 474. n°. I. —
Mant.inf corn. x. pag. 567. n°. i.
Hippobofca pcdlh: s tetiadaclyUs , alis craàat'is.
Geoff. Inf. toi., i. pag. J47' o-" • !• V^- '^-
fie. 6.
La Mouche à Chien. GeOff. Ih.
lîippobofca fufca , a'is mjgnis fufcis , unguHus
^mp/iciius.DiC Mém, inf, tom. é.pi2g. 175. n". 1.
pi le.fig. i.& 2,.
Hippobofque des Chevaux , brun , à trranJes ai!es
brunes, & a ongles fimples aux pieds. Deg. li.
Hifpobofcus. M O U F F. Tkcut. inf. p^g. 59.
fg' '• é-:.
Ricinus volans. Frisch. Inf. j. tub. 7.
La Mouche Araignée. Reaum. Inf tom. 6. p!. 48.
fg- I. — H-
ScHAEFF. Jcon. inf. tab. l^^.fig. 8. 6" il.
SuLZ. //!/. rui. 11. fig. 14.1.
Mufca equina tenax. Ali. Vps. 1756. /jû^. 3I.
co. Z7.
Hippobofca equina. ScOP. £n/. c<j/-/z. n". loii.
Hippobjfcj equina. Schrank. Enum, inf. aufl.
n°. 1007.
Hrppobofca equina. PoD. Muf grtc. pag. iio.
Hippobofca equina. Vill. Ent. tom. 5. p, 610,
n°. I.
Hippobofca equina. FouRC. Ent. pur. 1, p. J04.
n°. I.
U a près de cinc] lignes de long , d<;puis la tére
jufi]u'a l'extrémité des ai'es. Les yeux font noirâtres.
La tête cft j.iunc , avec une tache brune fur le
vertcx. Le corccJet cft mélangé de j-une Se de bmn.
L'abdoiT.en eft '.irge , d'un jaune obfcar , avec quel-
t]ues taches brunes. Le dellous d-, corps eft d un
jaune pâle. L'S pattes font d'un jaune pâle , avec
<]uelO|Ueç bandes brunes. Tout le corps eft couvert
de poiU roides. Les ailes font oblongucs , arrondies
à leur extrémité.
Il fe trouve dans toute l'Europe , fur les Che-
*«iix , les Mukts , les Bœufs , & même fur les
CSiienj.
H I P
1. HiproBOSQUE .iviculaire,
HiP-fOBOiC.i avicularia.
51
Hippobofca alis obttif s , thor<i<e unicok.re. Li-n.
Syft. nai. p. 1010./;". 1. — Faun.fucc. n'\ icjii.
Hippobofca avicularia. Fab. Sy_f. ent. p.ig.Hc^.
1°. î. — Sp. inf tom. 2.. pag. 475, n^. Z.—M.i.-it.
inf. tom. 1- pag. 567. n^. 1.
Hippobofca vîridis al s magnis hyainis , urf
guibus afpcna'icu.'atis. D t g. Mém. inf torn. 6.
pag, i8j. n°. z.pl. i6.fig, ii-. 6" 12.
Hippobofque des Oi féaux , vert, à . grandes
ai'es tranfparentcs , à onj^lcs à appendices aux
pieds. Deg. Ib.
Hippoboj'ca avicularia. ViLL. Ent. tom. i,p. 6:0,
n^ . 1.
Il cfl une Rms plus petit que le pcécédeut. Le
corps eft d'un vert obùur , avec !c deiius du corce-
let noir & luiiant. La tète cft auondie , munie,
félon De Ge;r , de trois petits yeux lilfcs. La pre-
mière pièce des antennes ait alongée , rouverte do
poils noirs, roid^-s. L'abdoinea eft'arrondi , dépri-
mé, un peu plus petit que le corcelet. Les ailes font
raembraneufifs, oblongucs, arrondies à leur extré-
mité. Le dernier article des tarfes eft ler.Tiiné pas
deux ongles couibés , munis a leur bafe de quatre
appendices plus courtes , & arrondies.
Il fe trouve en Emope , fur différens Oifcaux.
3. HiPPOBOSQUE de l'Hirondelle.
HirroBoscA Hiiundinis.
Hippobofca alis fuhulatis , pcdibui fexdaajlis.
Lin. iyyî. nat. pag. 1010. n° . 5, —'F,iun. fec.
n". Iji^.
Hippobofca Hirundinis. Fab. Syfl. ent. p. 804.
n°. 5. — Spec. inf tom. 2. pag. 475. n" . 3.—
Mant. inf. tom. 1. p. 5^7. n", 5.
Hippobofca pedibus fexdaciylis , alis divarica-
tis. Geoff. Itif tom. 1. p, 5.^7. n'^. z.
La Mouche Araignée. Geoff. Ib.
Reaum. Mém. inf. tom. 4. ;;/. \l. fig. 1. 1. 6' 3.
ScHAEFF. El.m. inf tab. 70. — hon. inf tab. 53.
fig. I. 1.
Hippobofca H.rundinis. Se op. E.it. cam.
n^. lo.j.
Hippobofca Hiruidinis. V i l t. Ent. tom. j.
pag. 611, n".).
Hippobofca Hirundinis. FouRC. Ent. par. 1,
pag. J04 n'\ 1.
Il cft une fois pins peut que l'HippoboAjue du
M i
$î
H I P
cheval. Les yeux font noirs. La tête eft jaanlitre ,
munie de que'qucs poils noirs. Le premier article
des antennes eft aiongé &; diftinil. Le corcelet
eft jaun.7tre , muni de quelques poils noirs. L'abdo-
men eft obfcur , larjrc , déptiijié , poftctieurement
cchancré. Les pattes font jaunâtres. Chaque ongle
paroît être formé de trois pièces. Les ailes font alon-
gées , étroites , fubulées.
Il fe trouve dans toute l'Europe , dans le nid des
Hirondelles.
4. HiPPOBOSQUE du Corbeau.
HiFPososcA Corvi.
Hippoiofca femoribus viridibus , pidiius tecra-
da^ylis.
ffippobofca Corvi. Scor. Enc. carn. «S. 1014.
Scopoli donne de cet infefte la dcfcription
fuivante. I! reffèmble , dit-il , à l'Hippobofque du
€heval ; mais les jambes n'ont point de bandes. Les
yeux font châtains & moins luifans. L'occiput eft
muni de trois tubercules contigus , noirs. L'éculTon
u'elt pas blanc , mais de la couleur du corcelet. Le
bord extérieur des ailes eft fans poils. Le corps eft
roufsâtre , avec les cuides vertes. Les ongles font
noirs , & paroiffent au nombre de quatre.
Il fe trouve en Europe , fur le Corbeau,
j. HiPPOBOSQUE du Mouton.
HirpcBOScA ovina.
Hippobofca alis nullis , capitc thorace pedibufque
ferrugineis.
Hippobofca ovina alis nullis. L i n. Syft. nat.
pag. ton. n°. 4. — Faun.fuec. n9 , I914. — h.
we/i. 59.
Sippobofia ovina. Fab. Syfi, ent. pag. 804. n'.^.
^-Sp.inf. tom. i.p. 47 j. ««.4- — Mant. inf. tom. i.
pag. 567. «•• 4-
Frisch. In/ tom. 5. tab. 18.
Hippobofca ovina. Schrank. Enum. inf. aufl.
n'^. 1008.
Hippobofca ovina, Vill. Ent. tom. j. p. 6i\.
n". 4.
Il a près de trois lignes de long. Les yeux fonr
obfcurs. La première pièce des antennes eft très-
courte , & cnchart'ée dans la tête. Le corps eft ferru-
gineux , couvert de quelques poils noir.îtrcs. La tête
il 'eft point diftinde du corcelet. Celui-ci eft un peu
plus étroit que dans les efpèces précédentes. L'abdo-
men eft large , déprimé , poftérieurement échancré ,
plus ou moins obfcur, avec quelques lignes ondées ,
^lanchâtreSi Les ongles paroiffent être au nombre de
g«atrc.
H I R
Cette efpcce manque entièrement d'ailes.
U fc trouve en Europe , fur les Moutons.
6. HiPPOBOSQUB du Ceif.
HippososcA Cervi.
Hippobofca apcera , fufco ferrugineoque varia j
abdomine plicato.
Il eft un peu plus petit que le précédent. La tête !c
le corcelet font mélangés de brun & de ferrugineux
pâle. L'.abdonien eft large , déprimé , plillé , noi-
rârre , avec les bords ferrugineux. Les pattes font
d'une couleur ferrugineufe pâle. On remarque à la
partie poftérieure du corcelet le rudiment feulement
des ailes.
Il fc trouve en Europe, fur le Cerf,
7. HiPPOBOSQUE véficuleux.
HiPPososcA uraleiifs.
Hippobofca atra , kirfiaa , dorfo ordinis tribus
veficularum albarum nitcntium. G m £ L. Syfl. nat.
pag. 190).
Lepech: /r. i.tab. i^.fig. 9.
Tout le corps eft noir , velu. L'abdomen a trois
rangées de véficulcs blanches , luifantes.
Il fc trouve dans la RulTie méridionale.
HIRTÉE , HiR TE A , genre d'infcdes de l'Ordre
des Diptères , établi par Scopoli.
Nous ne connoiifons point encore l'infede qui a
engagé Scopoli à établir ce nouveau genre. Nous ne
croyons pas auûTi qu'aucun autre Entomologifte en
ait fait mention ; &c nous ne pouvons en parler que
d'après cet auteur même.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Bouche en forme de trompe munie d'une
foie.
Soie cannelée, obtufe.
Gaine rétradible , munie de lèvres à
i'extrémiré & d'antennules à la bafe.
ESPECES.
I. MniTÎE longicorne.
HiKTF.A longicornîs.
Hirtéc pubefcentc ; yeux obfcurs , avec icux
bandes violettes.
Hirtea pubefcens , ocuLis fufcis fufciis duabuf
violaccis.
H I S
Hirtia lotgicornis. Sco?. Eut. cam. n° . 999.
' Elle a cinq lignes de long. Les antennes font
avancées, une (ois pins longues que la trompe. Le
front & le coicelet font couverts d'un duvet blan-
châtre. L'abdomen eft noir , tronqué à la bife , à
peine plus long que le corcclct , couvert en-dell'us
d'un duvet fauve. Les ailes font prefq«e fcrrugi-
neufes. L;sbalanciers & les ailerons font blancs.
Elle fe trouve dans la Carniole.
HISPE, H1SP.4 , genre d'infïdles de la troi-
fieme Section de l'Ordre des Coléoptères.
Ces infeâes ont le corps oblong ; deux antenne?
avancées , rapprochées à leur bafe ; deun ailes mein-
braneufes , cachées fous des étuis durs ; quatre ar-
ticles aux tatfes , donc les trois premiers larges,
garnis de houpes , & le troifiemc bilobc.
Linné , qui a établi ce genre , a eu le foin de n'y
renfermer que les cfpeecs qui lui apparcicnncnt. Des
quatre Hifpcs qu'il adéc#iccs , une Icule doit en être
féparéc , pour former un genre nouveau , de la fa-
mille des Ténébtions. M. Geoffroy a placé parmi les
Criocercs , la feule efpece d'Hifpe qu'il a connue,
M. Fabricius ne paroît pas avoir fait ulage de toute
fon attention , lorfqu'il a fait ce genre. Ceft bien
fans fondement qu'il confderc les Hifpcs comme
ayant des rapports avec les Vrillettes. Il a réuni
dans ce genre plulîeurs inlcdes , qni appartiennent
évidemment à des genres difFérens , Se que nous •
ferons connoîtrc dans les genres Mélafis , Diapere ,
Ptilin , & quelques autres. Parmi les douze efpeces
qu'il a données , les quatre dernières (î»iilemcnc nous
paroiffent appartenir au genre Hifpc ; tandis que
cet auteur a encore placé quelques véritables Hifpes
dans d'autres genres qui n'ont que des rapports trcs-
éloignés.
De tous les infectes avec lefquels les Hifpes ont
le plus de relferablance & d'affinité , ce font les
Crioccres; & ce n'clt pas fans quelque raifoii que
M, Geoffroy les a confondus cnfemMc. Mais les
Hifpes en différent par les antennes , plus rappro-
chées ; par les mandibules , latéralement échan-
crées , & par la divifion esterne, beaucoup plus pe-
tite que l'autre.
Les antennes font filiformes , plus courtes que le
corps. Si coiiipofées de onze articles, dont le pie-
inier 'il ci-)urt , un peu plus gros que les autres. Les
fuivans font prefque égaux, & cylindriques; le
dernier eft terminé en pointe. Elles font rapprochées
à leur bafe , inférées à la partie antérieure de la
tête , Se dirigées en avant.
La bouche eft compofée d'une lèrre fupérieure ,
de deux mandibules , de deux mâchoires , d'une
lh\ re inférieure , 8c de quatre antennules.
La lèvre fupérieure eft cornée , peu avancée ,
affèz large , artondie , & légcrcmcnt ciliée anté-
rieurement.
H I S
Pî
Les mandibules font cornées , vofuées , latérale-
ment tranchantes , terminées c". pointe , uniden-
tées ou échancrées au milieu de leur bord anté-
rieur.
Les mâchoires font courtes , cornées , cilires Se
bifides. La divifion extérieure eft très-petite , obtulc;
la divifion intérieure eft beaucoup plus grande , &
arrondie.
La lèvre infériiure eft avandée , cornée, bidcn-
tée à fon extrémité'. Les dents font rapprochées , Si
arrondies.
Les antennules font courtes , filiformes Si iné-
gales. Les antéiieures, un peu plus longues que les
poftJrieurcs , font corapofées de quatre articles ,
dont le premier eft couit ; le fécond peu alongé ,
prefque conique ; le troilieme prefque cylindrique ,
& le dernier ovale oblong : elles font inférée; au
dos des mâchoires. Les antennules poftérieurcs font
compofées de trois articles , donc le premier eft
très-court ; le fécond conique , &i le dernier ovale :
elles font inférées à la partie antérieure latérale de la
kvre inférieure.
La tête eft petite , poftérieûremcnt enfoncée dans
le corcelet. Les yeux font ovales , un peu faillans ,
Se placés à la partie latérale de la tête.
Le corcelet eft nn peu plus large que la tète ,"
beaucoup plus étroit que les élytres , prefque cy-
liadrijuc , Se. fars rebords. L'écuflon eft triangu-
laire , &: terminé en pointe.
Les élytres font de la grandeur de l'abdoineB ,
latéralement rebordées , fouvent crénelées & dente-
lées à leur cxtr;raicc.
Les pattes font (impies , & de longueur moyenne.
Les tarfes (ont compoles de quatre articles , dont les
trois premiers font larges , Ss garnis de houppes en-
delfous. Les deux premiers (ont triangulaires , le
troihemc eft bilobé ; le quatrième eft court, mince,
arqué , un peu renflé à fon extrémité, & terminé pat
deux crochets aigus.
Les Hifpes ont le corps oblong , couvert de petites
épines , dans quelques efpeces , ftrié , raboteux ,
ou l'de dans daurres. Le genre de vie de ces
infeéles n'ift pas alfez connu, pour pré!enter beau-
coup de détails dans leur hiftoiie , ou peut-être ne
feroit-il pas plus fulceptiWe de quelque intérêt ,
quand même il feroit bien connu. Ils vivent fur diffé-
rentes plantes. L'efpece que M. Geolïroy a décrite
parmi les Crioccres , te trouve ordinairement fur le
haut des tiges du Gramen , & (e laiifc tomber dans
l'herbe au(ritôt qu'on veut la failir. J'en ai trouvé
fouvent une autre efpece , dans les départemcns mé-
ridionaux de France, fur le Cifte. Nous n'avons
encore aucune notion à donner touchant les larvée
des Hifpes. Elles font eiitieicmeat inconnues.
P4
Suite de rintrùduH'wn à tWtJloïre Naturelle des InfzBes,
H I S P E.
-^* H l s p A. L ] K. Fab.
CRIOCERIS. G EOTF.
CARACTERES GENERIQUES.
Antennes filifo-mes, plus courtes que le corps, rapprochées à leur bafe
onze arric es , prcfque égaux & cylindriques.
Mâchci.es bifides: divifion extciieure très petite.
Quatre antennules courtes , filiformes.
Quatre articles aux taifes : le troificme large, bilobé , les deux premiers trian-
gulaires.
ESP E C E S.
I. HiSPE grode.
Noire ; corcelet rouge ; élytrcs lijfes ,
jaunes.
1. HispE biponduée.
Noire; ély très jaunes , avec deux points
noirs,
3. HisPE maculée.
D'un rouge fanguin ; ély très inégalement
coupéei à l'exirémité, noires, avec plu-
Jieurs taches rouges.
4. HiSPE fanguinicolle.
No're ; corceUi &• bafe des élytres d'un
rouge fanguin j èyrd extérieur des élytres
dentilé.
5. HisPE bicolor.
D' Ln rouge fanguin ; antennes ^ pattes &
élyfres noires. ' ______t_
6. HisPEunidentée.
Mélangée de noir & de jaune pâle ; ély-
tres noires , ponciuées , unidentécs.
7.H1SPE ferraticorne.
Noire; corcelet avec deux raies & un
point à la bafe des élytres , jaunes j an-
tennes enfcie.
8. HisPE dcntele'e.
Noire; élytres rougeâtres , avec l'extré-
mité no'.re , dentelée.
9 HisPE bident.
Fauve ; corcelet avec une ligne noire ,
de chaque côté; élytres avec une dent à
l'extrémité ^ arquée ^ noire.
10. HisPE dentée.
Noire\ élytres avec l'extrémité é; iieufe ,
Suite de l'introduclion à, rHlJloln Naturelle des InfeB.es,
9r
H I s P £.
une bande au milieu , & une tache à la
bafe ^ fauves.
1 uHisPE angiileufe.
Fauve ; élytres mélangées de fauve 6*
ie noir , angulenfes & en fcie à Pexirémité.
II. HistE échancrée.
Elytres noires , bidentées à l'extrémité ;
avec un point oblong j pâle , à la bafe.
15. HisPB nigricoHe.
Noire; élytres & extrémité de l'abdomen,
d'un jaune pâle,
14. HtspEbofTue.
Fauve ; élytres en fcie, d'un noir violet
à l'extrémité , boffaes à leur bafe.
(Infeûes.)
ij. HispE teftacée.
Epineufe , teflacée ; antennes & épines
noires.
1(5. lîispE du Cap.
Noire ou brune , epineufe; corceUtavec
des épines palmées.
17. HisPE atre.
Entièrement noire ; bafe des antennes ,
corcelet & élytres épineux.
18. HispE nigricorne.
Rouge , fans taches ; antennes noires.
i^.'HisvE tuberculée.
Mélangée de jaune obfcur & de noirâtre \
tête, corcelet & élytres avec des tubercules
élevés.
$6 H I S
I. HlsPE greffe.
Jiispj grojfj.
Hifpa Jtra , thormi cKc'n.eo , elytris Uvlbu-s
fluvis.
Alumus gro/Tus ater , thoract coccineo , elytris
fiavis. FaB. Syffl. ent. pag. 94. n''. i, — Spec.
inf. tom. I. p^g, iij.««. I, — Manc. inf.com. 1.
pag. 66. n'^, i,
VO£T. Coleopt. pars. 2. tab. 19-fig. iK.
J'ai doiiné !a defcription de cet infcde à l'article
Aliiine, d'après M. Fabiicius , n'ayant point encore
VII cette Hilpe lorfciue j'ai fait le genre Alurnc.
f^oy. Alurne tricolor.
Elle Ce trouve à Caycnne , à Surinam,
1. HisPE biponiflaéc.
Hisr.t bipunHata.
Hifpa ti'gra , tlytris Jluvis , puncîis duobus
ni gris.
Elle re/Temble beaucoup à la précédente j mais
elle cft plus petite. Les antennes, !a tète , le cor-
celet, & tout le dcflms du corps font noirs, Les
élytrcs font lilTes , jaunes , avec un point noir au
milieu de chaque , qui manque quelquefois.
Elle fc trouve à Cayenne , à Surinam.
3. HispE maculée.
H.'SP.i maculata,
Hifpa fanguinca , clycris derofis nigrls fanguineo
maiulatis.
Elle a environ fix lignes de long. Les antennes
font noires, prefque de la longueur de la moitié du
corps. Les yeux font noirs, La tête, le corcelit, &
tout le dtrîous du corps font d'un rouge fanguin.
Les élytres font inégalement coupée» , & comme
déchirccs à l'extrémité , avec plulieuts rangées de
points enfoncés, rapprochés, très-gros , & quelques
lignes longitudinales élevées. La bafe latérale eft
anguleufe ; elles font noires , & ornées de plulieurs
taches d'un rouge fanguin.
Elle fe trouve à Cayenne & à Surinam,
4. HiSPt fanguinicolle.
H ISP A fanguinicoUis.
Hifpa nigra , thorace elytrorumque bafi fangtii-
ntis , elytris ferrât is.
Hifpi fanguinicoUis ineimis atra , thorace fan-
^uineo.Lia. Mant. pag. jjo.
Hifpa fanguinicoUis antennis fufîformibus ^ iho-
H I S
race elytrorumque bafî rufis , elytiis ferratis, Fab.
Syfi, ent. p. 71. n". 9! Spéc. i.:f. tom. l.p.Z^.
n". 11.-— Manc, inf. tom. i. ;>. 48. r.^. 11.
Elle a p;cs de trois lignes & demie de long. Les
antennes fnnt noires , filiformes , un peu plus lon-
gues que Je corcelet. La tête eft noire. Le corcelet
tft d'un rouge fanguin. Les élytres ont des points
enfoncés , allez gros , trois lignes longitudinales
élevées, & l'extrémité en fcie ; elles font noires,
avec la bafe d'un rouge fanguin. La poitrine , l'ab-
domen & les pattes font noirs. Les ailes fout
obfcures.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale, à
Cayenne , à Surinam.
5. HisPE bicolor,
HispA bicolor.
Hifpafanguinea , capite elytris pedibufque.nigris.
Elle rcflemb'.e beaucoup à la précédente , pour la
forme & la grandeur Les antennes font ncires ,
guère plus longues q^ie le corcelet. La tèrc ert noire.
Le corcelet cft fanguin , légèrement taché de noir à
fa partie fupérieure, L'éculfon cft fanguin. Les
élytres font noires , avec des points enfoncés , aflez
gios j trois lignes longitudinales élevées , & le bord
eïiérieur légèiement dentelé. Le dcifous du corps eft
d'un rouge fanguin. Les pattes font noires , avec la
bafe des cuifTcs ronge.
Elle fe trouve dans l'Amérique feptentrionale ,
la Géorgie , &l m'a été envoyée de Londres par
M. Francillon.
- 6. HisPE unidentée.
HispA unidentata,
Hifpa pai.ido nigroque varia , elytris nigiis punc-
tatis unidentatis.
Elle rcfterable beaucoup aux précédentes. Les
antennes (ont noires , un peu plus longues que la
moitié du corps. La tête eft pâ'e , avec les yeux &
la partie lupéiicurc noirs. Le corcelet eft pâle, avec
le dos noir , pointillé. L'écuiTon eft noir. Les élytres
font noires , avec des points enfoncés, ferrés , aflez
gios, rangés en ftiics , & l'extrémité légèrement
dentelée , & munie latéralement d'une dent plus
grolîe , a'guë. La poitrine eft pâle , avec les côtés
noirs. L'abdomen eft noir , avec la bafe pâle. Les
pattes fout mélangées de pâle & de noir.
Elle fe trouve à Cayenne , à Sutinam.
7. HisPE ferraticorne.
HisPA ferruticornis.
Hifpa nigra , thorace vzttis daabus pun^oque
bafeos elytrorum pallide fiavit , antennis ferratis.
Elle
H I S
Elle eft un peu plus grande cjue ['Hifiic finp^OTni-
colic. Les aatennss lanc filifor.ncs , un peu compri-
mées , avec les articles prefque en fcie , & .les deux
premiers un peu pius petits. S: arrondis. La tète eft
noirâtre , avec le front pâle. Le corcelec eft noir ,
pjintiUé , avec une raie de chaque côté , d'un
jaune pâl:. Les élyrrts font noires , avec un point
jaune i l'angle extérieur de la bafc 5 elles ont des
rangées de poincs enfoncés , ferr.'s , afTez gros , &
une' ligne longitudinale élevée au m\lieu ; l'extré-
mité elt inégalement dentée. Le deflous du corps eft
nor: , avec Je milieu de la poitrine jaune. Les pattes
font noires , avec la bafe des cuilles Si les tarfes
antérieurs jaunes.
Elle fe trouve à Surinam.
Du Cabinet de feu M. Rcnaul»
8. HisPE JenteL'e.
Hisp.iferrata.
H fpa nigra elytris rufefcentî&us apice ferratis
nigns.
Wfpa ferrata antennîs fupformibus nigra , ely-
tris rufifcentibus apice ferratis nigris. Fab. Mant.
inf, tom. I. pag. 48. n°. 11,
Elle eft un peu plus grande que l'Hifpe fanguiiii-
colle. Les antennes font noires, filiformes, rap-
prochées , un peu plus courtes c]ue la moitié du
corps. La tète e(l noire , plus crroire que ie cor-
celct. Le corcekt eft fortc.Tient pondue , rouge en-
deffus , avec une grande tache obiongue , noire.
L'écullon eft noir , arrondi poftérieurement. Les
élytres lont fauves rougeâtres , avec une grande
tache noire à leur extrémité : il y a aulTi un peu
de noir vets la baie. Elles ont chacune trois hgnes
élevées , & des points enfoncés , alfez grands &
profonds , entre ces lignes : l'extrémué eft en fcie.
Tout le detfous du corps eft noir ; mais il y a du
ro-ige au mi'ieu du corcelet , au milieu de la poi-
trine , & (ur les bords de I abdomen. L.s pattes font
noires , avec un peu de louge à la bâte des ciull'es
Le premier article des tan'es eft petit j les deux fui-
■vans font larges, bifides.
Elle fe trouve à Surinam,
9. iHisPE bident,
JiisPA bideas.
Hifpa rufefcens , thorace linea laterali nigra y e!-y-
trorum apice dente arcuato nigro.
Elle a quatre lignes de long. Les antennes man-
quent à l'individu que je décris. La tête eft fauve,
avec les yeux noirs. Le corcelet eft fauve , avec une
raie de chaque côté , & une petite ligne au milieu ,
noires. Les élytres font fanves, avec une ligne noire,
qui part de l'angle extérieur de la bafe , &i vient fe
Htjl, Nai. Infea. Tom, VUi
H I S
P7
perdre infcnfihlcment vers le bord extérieur. On
apperçoit des points enfoncés ,■ allez gros; quatre
lignes longitudinales élevées , & une dent aiguë ,
un peu arquée , noire , à l'extrémité latérale. Le
deiious du corps & ks pa';:cs font fauves.
Elle fe trouve à Surinam.
Du cabinet de feu M. Renault,
ic. Hisi'E déniée.
HisPA demata.
H'J'pa nigra , e/yfis apice fpinojfs fafja me"
dia macuhque ba]:oi fuivis.
VOET. Cokept. pars j, tab. J,i,. jig. I. B.
Elle eft de la grandeur de i'Hifpe fanguinicolle.
Les antennes font noires, La tète eft noire ,
(.ms taches. Le corcelet eft noir , avec une raie de
chaque côte , d'un jaune fauve. Les élytres font
noires, avec une bande prefque mterrompuc au-delà
du milieu, & une tache, à l'angle cxiérieur de la
bafe, d'un jaune fauve. On rcmaïque des peints
enfoncés , aflez gr«is ; quatre lignes Icngitudinales
élirvées , ii un grand nombre d'épines , de diftérentes
grandeurs, à l'extrémité. Le deiïbus du corps eft
ro:r , avec le milieu delà poitrine, & une tache à
la bafe de l'abdomen , d'un jaune fauve. Les.pattes
font noires.
E'ie fe trouve à Surinam.
Du cabinet de feu M. Renault.
1 1 . HisPE ang'-ileufe.
HisPA angulcfa.
Hifpa rufa , elytris rufit nigroque variis apiit
angÂatis ferratis.
Elle lefTemble aux précédentes. Les antennes font
noires. La tè;e eft noue. Le coicclet eft fauve, avec
une ligne noiiàtte à la partie fupérieure. Les élytres
font mélangées de fauve i'c de noir; elles ont des
points enfc.ncés, allez gros ; quatre lignes longitu-
dinales élevées, un angle latéralement avancé,
aiju vers l'extrémité, & des dentelures fur tout le
bord extérieur , beaucoup plus marquées vers l'ex-
trémité. Le deflous du corps & les patt«s font
fauves.
Elle fe trouve à Surinam,
Da Cabinet de feu M, Rcnaalt.
Il, HispE échancrét,
HisPA emarginata,
Hifpa elytris nigris apice bidentutis fubemarginar
lis bafi puado oblongo palLido,
Elle reiïembls beaucoup à l'HiCpe fanguiaicoEe,
M
S8
H I S
Les antennes font noires , un peu p'iis îonjr'.ics que
la moitié du corps, La tète eft d'un fauve nâFe , avec
une tache obfcure fur le vcrtex. Le corceiet cil noir,
avec un peu de jaune pâle fur les bords , & à fa
partie intérieure. Les ciytres font noires, avec un
point oblong à l'angle extérieur de la bail-. On ap-
perçoit des points enfoncés , afiez gros , & c^uatrc
lignes longitudinales élevées. L'ex'trémité efi bi-
dentée . prefque échancréc. La poitrine & l'abdomen
font d un jaune obfcur , avec les côtés noir.îtres.
Les pattes font noires, avec la bjfe des cuilles
jaune ; les pattes antérieures font un peu plus
longues que les autre?.
Elle fe trouve s Surinam.
Du cabinet de feu M. Renault.
13. HisPEnigticolle.
Hisr.t nigricoHis.
' Hifpa nigra , elytris ahdomi.-.ifque apice pa'llde
fiavls.
Elle ell une fois plus petite c]ue l'Hirpc fangui-
nicolle. Tout le corps cft noir. Les él)ties fciiics, &
l'extrémité de l'abdomen font d'un j.iune pâle. Le
bord des élyttes , vers l'extrémité , cit un peu
noir.
J'en ai vu une variété qui avoit un petit point
noir fur chaque élytre , & le noir du boid un peu
mieux marqué.
Elle fe trouve à Sutinam,
Du cabinet de M. ■Van-Lei)nep.
14. HisPE boffuc.
HiSPA gibha.
Hifpa Tufa , elytris apice ferratis nigro-c!.rulcis
iafi gibùis.
Elle efl: plus petite que les préccdcnres , & n'a
gueres plus de deux lignes de long. Les antennes
font noires , gueres plus longues que le corccler. Lî
tète elt.fauve , avec les yeux noirs. Le corceiet efl
fauve , pointillé. Les éîytrcs font fauves , avec l'ci-
trémité d'en b!cu noirâtre , latéralement un peu
anguleufes; tout le bord extérieur efl dentelé, &
les denteloies font un peu plus Taillantes à l'cx*tré-
mité. L'angle extérieur de la bafe eft élevé , & aiiu.
On apperçoit rrois lignes longitudinales, peu élevées,
ctitre lefquelles il y à ceux rangées de points enfon-
cés , alTe?. gros , akerncs. Le dclTous du corps efl:
fauve. Les pattes font jaunes.
Elle fe trouve à Saint-Domingue^
Pu cabinet de M. Bofc.
ly. HisPE teftacée,
Hise.i tefîacea.
H I S
Hifpa teji^:eafri.'wfa , antennis acideifiiic n-rr.'s.
Hifpa teflacca antennis fufformibus , corpore
te^açeo , antcnn<s aculeifque nigris. Fy\B. •i.yy?.
ent. pag. ji.n^. 8. — Spec, inf tom. i.pag. 85.
«°. II. — Mant. inf, tom. i. pag. 47. n? . lù.
Hifpa teflaccit. Lin. Syjl. nat. pag. 60;. nP . i.
Hifpa tijla;;a. V11.L. Ent. tom. i.p. 169.1^. Z.
pi. l.fig. 18.
Hifpa teflacea. Ross. Faun. etr. tom, i. pag. ji.
11°. 118.
Elle cft: deux fois plus grande que l'Hifpc atre.
Les antennes font noues , filiformes , un peu plus
longues que la moitié du corps. Les yeux font no'.rs.
Le corps e;l tcftacé , avec un peu di noirâtre fur les
côtés de la poitrine & fur les anneaux de l'abdomen.
La tête eft fans épines. Le corceiet eft armé de
chaque côté de lix épines noires , prefque réunies
à leur bafe. Les éljtres font hérillées d'épines
noires.
Elle fe trouve au midi de la France , en Italie , au
Levant , fur la côte de Barbarie , fur une efpece de
Ciflc. Cijius monfpelienfis,
16. HiSPE du Cap.
Hisr.i c.ipcnjïs.
Hifpa picea kifpida , thorace fpina palmata.
Thunb. iiov.fp. inf. diJJ'.^.pag. 66. tah.fig. 76.
Elle reffembte à la précédente , pour la forme & I3
grandeur. Tout le corps eft noir ou brun. Les an-
tennes font filiformes , de la longueur de la moitié
du corp?;. Le corceiet ell: aimé de chaque côté de
cinq ou lix épines aiguës , prcfquc réunies, à leur
bafe. Les élytrcs ont des points enfoncés, & cinq
rangées d'épinc5.
Elle fe trouve au Cap de Bonne-Efpérancc.
17. HisPE atre.
H,!PA «tra.
Hifpa atra , amennarum hafi thorace elytrlfjuc
fpir.ofis.
Hifpa M:i corpore toto atro. I,iN. Syjl.nat.p. 60;.
Hifpa atra antennis fufiformihus , thorace elytrif-
que fpinojîs , corpore atro. f Ai. Syfl. ent. pag. ■;] .
n". j. -— Spec, inf. tom. I. pag. 85. n". 10. —
Mant. inf. tom. l.pag. 47. n°.cj.
Crioceris tota atra fpinis Iioiùda. GeOFF. Inf.
t. I. /w^.143. n°. 7.
H I S
La Châtaigne noire. GEOrr. Ih.
Hifpa. atra. ÂH. foc. bcrol. 4. tah. 7. fg. 6.
H'ifpa atra. Ross. Fuun. etr. t. l.p. ^l. n^'. 119.
Hifpa atra. ViLl. Ent. tom. l.pug. 169. n". I.
Crioceiis fpuicfjftmi. Y OVKc. Enc. par. i.^p.pC.
Elle a environ une ligne & demie de long. Tout
le corps e(t noir , lans taches. Les antennes font
filiformes ^ un peu plus longues que le corcelet ,
avec une épine alTez longue fur le premier article.
La tète cft lîniple. Le corcelet & les élytres font
armés d'un grand nombre d'épines aiguës.
Elle fe trouve dans prcfijuc toute l'Europe, fur
les plantes graminées.
18. HiSPE nigricorne.
HiiPA nigricornis.
Hifpa rubra immacu/aca , antennis nigris.
Les antennes font noires. Tout le deffiis du corps
eft d'un beau lorge luifanc. Le deiïbus eft d'un
io.:ge paie. Le corcelet c(t liffe, légèrement re-
bordé. Les élytres font lifies.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale.
Du cabinet de M. Juliaaus.
15. HisPE tuberculée.
HispA tuberculata.
H'fpa obfcure luteo fufcoque varia , capite thonue
elytrifque lubcrculatis.
Bruchus [finoCosgr/feus thorace e'ytrifqne fpinofis.
Fab. Syft.ent. p^g, 64. n°. 1. — Spec.mJ. lom 1.
p, 74. n". I. — Mant. inf. tom. I. ;>. 41. «". \,?
File reffemble , pour la forme & la grandeur , à
l'H:fpc tcftacée. Les antennes font filiformes , de /a
longueur de la moitié du corps , brunes obfcures ,
avec l'estrémité rougeàtre. Tour le corps cft mé-
langé en-deiîus de jaune obfctir & de noirâtre. La
tète eft munie d'un tubercule allez gros , élevé ,
trilobé & jaunâtre. Le corcelet eft très-raboteux ,
avec deux tubercules arrondis, jaunâtres. Les élytres
font très raboteufes , & elles ont quelques tuber-
culesj elles font anguleufes latéralement à leur partie
poftérieure. La poitrine & le delfous du corcelet
font noirs. L'abdomen eft teftacé obfcur , & les
pattes font fauves. Les tarfes de toutes les pattes
font compofés de quatre articles , dont le premier
petit, les deux fuivaus larges & bifides , £c le der-
nier fimple , mince & allez court.
Nota. Cet infed^e eft peut - être le même que le
H O R
99
Bruchus fpinofiu de M. Fabiicius. Voy. Eruche
rPINEUSE.
Elle fe trouve dans la Jamaïque.
HOMAR, HoMARUs , nom communément donné
à l'tfpece d'Ecrcvilfe de mer , que l'on fcrt fur nos
tables. Voy. Ecrevisse, Homar.
HOE.IE , HoRiA, genre d'infcdes de la féconde
Seflion de lOrdre des Coléoptères.
Ces infeclcsont deux antennes filiformes , gucres
plus bngues que le corcelet. La tête grofle ii m-
clince ; deux ailes niembrancufes cachées IcJS des
étuis durs ; cinq articles aux qu.^tre tarfes antérieurs ,
& quatre articles aux deux poftérieurs , terminés par
quatre ongles.
M. Fabricius , dans fon dernier ouvrage ( Mant.
inf. ) , a féparé du genre Lymcxyion deux efpece<; ,
dont il a formé un nouveau genre , fous le nom
& noria.
Les antennes font filiformes, guercs plus longues
que le corcelet, & corapofées de onze r.rticles ,
dont le premier cft un peu plus gros que les autres j
le fécond eft petit , alfez court ; les fuivans font
preCque cylindriques & égaux ; elles font inférées
a la partie antérieure & latérale de la tête.
La bouche cft compofce d'une lèvre fupéricurc ,
de deux mandibules, de deux mâchoires, d"une
lèvre inférieure , & de quatre antennules.
La lèvre fupérieufâ eft petite, cornée, arrondie,
ciliée.
Les mandibules font avancées , cornées , arquées ,
tranchantes , munies d'une petite dent obtute , un
peu au-delà de leur milieu.
Les mâchoires font cornées , bifides. La diviîioii
interne eft très-petite & pomtue ; l'externe eft grande,
arrondie , ciUec.
La lèvre inférieure eft cornée , peu avancée y
arrondie à fon extrémité.
Les antennuUs font filiformes & inégales. Les
antérieures , un peu plus longues , font conipofées
de quatre articles, dont le premier eft très-petit»
les deux fuivans fon: pref]ue coniques , le dernier
eft oblong & obtus ; elles font inférées au dos des
m.îchoires. Les antennules poftérieures font com-
pofées de trois articles, dont le preraicr eft très-
court , le fécond conique , & le dernier obtus ; eles
font inférées à la partie antérieure latérale de la lèvre
inférieure.
La tête eft grolTe, inclinée, plus ou moins dif-
tlnde du corcchc. Les yeux font arrondis , peu
faillans.
K 7,
100 H O R
Le corcetet efl: légèrement reboidé. L'écufTon eft
pcrit & triangulaire. Les élytres font coriacées &c
flcxibJes, Elles cacheuc deux ailes tnembraneufes ,
repliées.
Les pattes font de longueur moyenne. Les tarfes
fout filiformes ; les quatre antérieurs fout compo-
fés de cinq articles , & les deux poftérieurs de quatre.
Le dernier article de tous les tarfes eft terminé par
quatre crochets égaux.
H O R
Nous ne connoiiTons ni la larve , ni la manière de
vivre de ces infcdles, qui ibnt étrangers i lEurope ;
mais à défaut de connoilTance pofitive , l'analogie .
fur-tout en liiiloire naturelle , clt un moyen aircz
sûr pour nous guider dans nos conjcdurcs ; & d'a-
près les rapports qui fe trouvent entre les Hories Se
les Canthandes , lesMylabres, Us Méloës , nous
pouvons croire que le genre de vie de tous cz»
mfcdes doit être le même , ou ne doit pas beau-
coup difféicr.
i
ihe de Plnirodu^im à Ptiijlôlre Naturelle des Infc^cs.
H O R I E.
HO RI A. Fab.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
AnteMnes filiformes, plus longues que le corcelec : onze articles , prefque égaux,
Mâchoires bifides: divifions inégales, l'intérieure tccs-cource & pointue.
Quatre antennules filiformes, inégales.
Cinq articles aïix quatre tarfes antérieurs , & quatre aux deux poftérieucî.
ESPECES.
I. HoEiE céphalote.
Ferrugineufe ; tête grojfe ; mandibules
grandes i dentées', noirâtres.
1. HoRiE teftacée.
Fau^'e y antennes , jambes & tarfes
noirs.
3. HoRTE maculée.
D'un jaune fauve; élytres avec plufeurs
taches noires.
T^
H O R
1. HoRiE céphalotc.
HoRi A cephalotes.
Huria ferruginea , capite magno , mandihulis por-
reBis dentatis nigricantibus.
Les antennes font noires , filiformes , plus courtes
que le corcelet. Les mandibules font g;randt;s, avan-
c-'es, art]U(!-cs, <îcntées à leur bafe, d'un brun noir.
La têic ert grande & ferrugineufc. Le corccîct cft
ferrugineux , petit , lifTc , plus large que long. Les
éiytres font f^rrugineufes , & légereaient marquées
de deux ou trois lignes élevées. Le dclTous du corps
cft ferrugineux. Les pattes font noires, avec la ba(e
des cuillcs terrugincufc.
Elle fc trouve dans l'Amérique méridionale.
Du cabinet de M. Raye.
t.- HoRiE tedacée.
HoAiA tejlacej.
Hcria rufa , antennls pedllufque nigris. Iab,
Mmit, inf. tom. i. p. 164. n*. i.
Lymfxylon tcflaceum. Fab. Sp. inf. tom. i.p. ij6.
Horla teflacca. Nuturf. ^4. pag.^j, ra". 13. tai, 3.
fig. I4-— 17.
Les antennîs font noires , filiformes , un peu plus
longues que le corcelet. Les anrcnnulcs font noires ^
filiformes ; les antérieures font deux fois plus
!ongues__& plus grollcs que les poflérieurcs. La tête
& tom le corps (ont d'un rouge teitacé. Les yeux font
noirs. Les pattes (ont noires , & les cuiiTcs font
rouges , avec leur extrémité noire. La tète efl plus
pecice que le corcelet.
Le mâle a les cuiiïes poflérieurcs très-renfiées , &
les jambes un peu arquées.
Elle fe trouve à Tranquebar.
3. HORiE maculée.
JioRiA maculan.
Hûiia fiuva , elynls mjcuUs plurlnùs nigrls.
S«'ED. Nov. aa. Stoch'i. 8. 1787. 5.n^. 3. ii.
ta!>. S.fig. 8.
Cucujus macuUtus. Gmel. Syft.nat.pag. 1S90,
Il a environ treize lignes de long. Le corps efl
jaunâtre. Le corcelet eft inégal, prefque carré. Les
élytrt s fo ^t jaunes, avec fix taches prefque cauées
fur chaq ic , & l'extiémité noires. Les pattes font
cbfcurcs.
Elle fe trouve à Saint Domint^uc , dans l'Ame-
liquc Icptcntriouale.
H Y D
HYDRACHNE , Hybrachua. Genre d'infedes
de la féconde Seélion de l'Ordre des Aptèieî.
Ces infeûes aquatiques ,n'ont]ni aîles ni antennes.
Ils ont deux antcnnules ; huit pattes ; deux, quatre
ouCxyeuï ; le corps arrondi ou ovale , & l'anus pa-
pillairc.
Les Hydrachnes , vulgairement connues fous le
nom de Tique ou A' Araignéi d'eau , ont reçu la dé-
nomination nouvelle que nous devons adopter , par
M. Othon Frédéric Millier , qui a fu porter fur ces
infcdes microfcopiques , toute l'attention qui lui efl
propre ,^ Si* en a formé un genre particulier; c'cll
aulli d'après cet auteur , fur 1 exaditude & la faga-
cité duquel nous devons nousjepofer , que nous allor.s
rapporter tout ce qu'il a pu nous tranfmettre relati-
vement à ce genre & auxefpèces qu'il renferme.
En donnant l'hifloire des Entomoflracés , d'après
M. Millier lui-même , qui voulant fe frayer des rou-
tes nouvelles en Hiftoire Naturelle, & fondant les
retraires les'plus dérobées de la Nature, a fu bientôt
ie faire une gloire qu'il ne doit véritablement qu'à
lui-même, Se qui fera auffi durable que les nouvelles
races dont l'cxillencc efl due , pour ainfi dire , à fcs
propres découvertes ; noais avons f.iit entendre , que
cène font p.rs feulement les'habitaus de l'Océan Se
ces dirtércntes mers qui environnent le globe , mais
ceux de nos lacs , de r.os rivières, de nos marais,
même ceux de nos puits ^ de r.os fontaines, qui nous
font encore prefque tous aulTî inconnus que s'iisn' exif-
tûient pas; nous avons fait entendre que nous fom-
mes aifcz fouvent expofcs à avaler avec l'eau qui (ert à
notre boilTon , des êtres dont la ftrudure & l'éco-
nomie vitale , méritent tout.au moins la même admi-
ration que nous accordons à ceux qui frappent nos
regards. Nous ne parlons pas de ces animalcules d'in-
fiifon , dont des milliers remplilTcnt chaque goutte
des eaux dormantes , de ces larves ou nymphes ou
vers , dont fourmiilent les eaux qui croupiffent dans
nos jardins, dans nos campagnes ou dans nos bois.
Nous parlons de certains infectes , dont l'otganifa-
tion eft aufli parfaite que celle à laquelle nous accor-
dons le dernier degré de perfeûion , & qui , quoi-
que , félon le prophète , il n'y ait rien de nouveau
lous le IbL'il , ne laillent pas que de reclamer cette
nouveauté qui appartient à tout ce qui n'a pas en-
core été obfervé. On peut les appercevoir a l'oeil ,
quoiqu'on ait befoin de la loupe pour pouvoir les
cxamineravec attention. L'eau la plus limpide n'en
eft pas exempte , & peut leur fervir d'habitation : aulli
avons-nous dea dit que bien de nos maladies ou de
celles de nosbelHaux , qui proviennent des e.rux des
boilfons, doiventpeut-être leur vraie caufe auféjour
de ces infeélcs.
Si le nomd'infeiîle ne convenoit qu'aux animaux
qui font pourvus d'antennes , comme l'ont prétendu
phifieuts auteurs modernes , ou dont le corps cft com-
pofé d'anneaux , comme le prétendoicnt les ancici.? ,
on nepouuoit pas le donner aux Hydtachncs , ci à
H Y D
^.;utres familles d'Aptères , cjui n'anroicnt .\"S bvs
aucune place dans nor arrangcmcns mét!iO(':;]u;s ,
& [ercîcnc , pciu ainii dire , itbiées dans le fyltème
niJme de la Nature, Mais tant d'autres caradères
propres aux in fccles, font également propres aux
Hydrachnes , qu'on ne fauroic le dilpenfer de les pla-
cer parmi eux , ainli que les Araignées & les Tiques,
avec lc!qii;llcs elles ont beaucoup de rapports. Le
genre dont il eft ici qaeftion , prélcnte le nombre de
pattes, les antennules ou barbillons & Icpoit, que
préfcntcnt ces deux autres genres. L'endroit ou (ont
inférées leurs pattes , ainfi que leur anus papillaire ,
rapprochent les Hydiaclincs, des Araignées , mais
le nombre des yeux , le défautdcs pinces a la bouche ,
l.Sïu éloignent. Le nombre des yeux au contraire &
les antennules les ramènent aux Tiques ; mais l'infer-
tion des pattes , la tète moins marquée , les en dill:in-
guent. Ce qui leur ell très-particulier , c'eft que la
lète & le corcclet fe confondcnravec le ventre , qu'ils
ne fontqii'unc feule pièce , de forte que l'infede ne
paroît cire compofc que du ventre & des pattes.
L'accouplement fingulier achève enfin d'en faire un
genre à paît. Quoique M. Mii 1er ait compofé ce
genre de quarante-huit efpèces , qui! a toutes rfécou-
Vv-rtesdans les eaux de Fridrkhfdal , & qui toutes
m.'ritentpar l'éc!ac & la variété de leurs couleurs,
amiiquepar la diverfe nr:i5.i;re d; leurs parties,
l'attention des obfervatcurs , à peine trois efpèces
avoient é:c connues avant lui , des Entomologiftes,
qui les avoient placées parmi lesTi.iucs.
On lie doit pas aTcndre fans doute bcau-oup de
détails fur le genre de \ie , li noinriture , le (cxc cC
l'accoupkmeut d'animaux auffi petits , cach 's dans le
fond des eaux , fous les feuilles des végétaux qui y
croilfent. Les Hydrac'ines cherche ;t , comme les
Araignées , les retraites obfcures, & fe plaifent audi
comme elks , à vivre de rapines ; mais tandis que ces
Araignées aquatiques reftcnt tou ours fur la fuper-
ficie de l'eau , ou dans les feuilles qui furnagent , &
ne s'enfoncent jarrai; fous l'eau , les Hydrichnes
aiment à vivre dans le fond même &c fous le-, plantes
qui y repofcnt ; rarement marchent-elles (iir un fr;nd
à découvert , & plusrarem^nt encore s'élèven--clles ,
en nageant , vers la furface. Il efl: afTc?. difficile de
les ptendre, parce que leur nage cfc ncn-feulcmcnt
rapide, mais dirigée fans celfe en fcns différent, &
Tefpoir de l'obfervateurprêt à faifir une Hydrachne
qui nage vers la furface , eft prcfque toujours trom-
pé. C'eft même difSciiement qu'on peut l'enlever,
en enfonçant la main dans un vafe rempli d'eau , où
elle fe trouve , S-: en l'élevant fubitcment : l'ombre
du pêcheur fudit pour lui faire chercher une retraite.
Ellcnageavec autant de célérité , les pattes étendues
Se (épatées, ou réunies.
Ftifch & Rocfcl on penfé aArcc raifon , que les
Hydrachnes fc uourrifTent d'infeftes aquatiques, in-
vifibles à l'oeil nu. M. Millier a pu les voir attaquer
des Monocles ou desLarvcsde Tinules, Scaprèsavoir
lucé avec leur petit mufeau , les cadavres de ces ia-
H Y D
Ï05
feéles , les abandonner fouJaiii. Le niîine a'afcf.r oit
avoir mis piulîeurs elpèces d'Hydiaclincr. dans
l'eau d'un périt vafe, où pulloioient tant d'animal-
cules infufoires , que ces infecles ne pouvoient pref-
quepas nager , & que chaque mouvement de leurs
pattes , fdifoient mouvoir des milliers de ces atôm-S ;
ilditencote avoir pu obfervcr quelques jours après
les Hydrachnes dans un état de langueur , quelques-
unes éroient mortes , & quelques autres paioifloienc
rrès-tranfparentes , ce qui pou voit être l'cfict du
jeûne, il eût le foin de verfer quelques nouvelles
gouttes d'eau , remplies d'animalcules infafoircs , £c
i: vit celles qui étoient languiifantes fc tranfparentes,
fc ranimer & nager fans interruption. Expolécs a un
air un peu froid, elles deviennent parelfeufes oc im-
mobiles, mais à uue douce température , elles rc-
prcnnentfoudain leurvigucur première &ia puilfance
de nager. On peut aufll s'étonner avec M. Miiiler ,
lorfqu'il rapporte avoir confervé vivantes , pendant
un an &: demi , des Hydrachnes , naturellement
carnivores , dans une eau nonrenouveliée , cù dès
lors les animalcules invilîbles qui pouvoient d'abord
s'y trouver, s'étoient diflipcs ou détruits, ce qui
prouve que les Hydrachnes font capables de luppor-
ter un très-long jeûne ^ ou que les feules Molécules
terreftresquele l'oleil o« l'air peuvert cntr.iincr dans
l'eau, fuflîfcnt pour leur laite confcrvcr une milé-
rable vie.
Les Hydrachnes , comme les autres infcdes ,
font partagés en individus de fexe différent ; mais
il doit être difficile dans le plus grand nombre , de
pouvoir rcconnoître le mâ'c ou la femelle £c de les
dlftinguf-r. Rvefel prétend que ces infeftes s'accou-
plent en joignant ventre contre ventre , & s'enlaçanc
]-ar leurs pattes dans un court efpace de tems ; w'As
M. Mii 1er , qui les a vus fouvent dans cette c(rè:e
de jeu , doute fort que leur accouple.nent fe fa (Te de
cette manière. Il penle que les organes fexuels d«
màlc & de la femelle , fo :t une pente appendice pla-
cée au bord de la queue & une papille que l'on rc-
m.arque au milieu du ventre. Les mâles, en généra! .
paroillent tellement différer des femelles , pour ia
forme Se la couleur, qu'on les prendroitaif-'mentpour
des efpèces diverfes. Le mâle eft ordinairement àtux
ou trois fois piuspctit que (a femclk , 5: pourvu all-z
fouvcKt d'une queue plus ou moins longue qui rra'i-
quc à l'autre. Nous al'ons rapporter les détails que
cet obfervateur nous donne fur l'accouplementd'une
efpcce d'Hydrachne qui s'eit opéré fous les yeux.
Comme la propagation des êtres créés, dit-il , eil
le but principal de la Nature dans tous (es ouvrages,
clledcviejit de même l'objet le plus elfentiel de l'Kif-
toire naturelle. Eilcfert au naturalifte à développer le
fexe &: les efpèces. Il cherche à épier les moyens divers
qu'cmploiela Nature pour la multiplication des indivi-
dus,& lephilofop!ic,p.joutc-t-il,ailinire dans des poinis
& des atomes, prefque iavifibles à l'œil'le plus per-
çant , les mêmes ardeurs qui déconcertent fa philo -
Ibphit dans des moinçus où la Nature revendique fcs
04
H Y D
droits. Il f-\ut être picfeiu à la copulation des ani-
iTi.iux , Se fur-tout a celle des infcifles, pour pon-
vou s'aifurti vcritabicment des cfpèces , 6c ce n'eH
fouvenccjuel'airiRance à leur ponte, qui chez plulkuis
peut indiquer le fexe. lespartiesdc la génération du
mal: de l'elpèce que M. Miillor décrit , le trouvent
dans le canal de fa queue , mais il n'a pu les décou-
vir , quoiqu'elle loir tranfparcp.te ; néanmoins l'inl-
pe<îiion de l'accouj^lement nelui permit pas d'en dou-
ter. Les parties de ia femelle fe font remarquer au-
deflbusdu ventre par une tache blanche , au milieu
de laquelle il y a un trou noirâtre. L'attirade dans
leuraccouplement eft fort étrange & peut-être fans
exemple. Le mâle nage dans fa (ituation ordinaire ;
la femcU* s'approche derrière , s'élève obliquement,
le joint de manière que la fente de la tache blanche de
fon ventre , touche ai'ouveitnre du canal de la queue
du mile j 3c les voilà en aciion. A l'ail, on ne voit
qu'un petit pointeutraîner un plus grand , mais à l'ai-
de dune bonne loupe , on obferve que le peiit
point e'^ le mâle qui nage avec fa femelle. Dans
ccfccourfe, la femelle remue de tems en tems fes
pattes polléricures , & tient les antérieures étendues
en l'uii touies rcidcs. Qcand le mâle femble fatigué
& s'arrcrc, la fcme le remue de côté 8: d'autre la
queue du premier, après quoi celui-ci recommence fa
courle. Cet accouplement le fait au nui' d'août , &
dure quelques jours Je fLiite. Au mois de Icpternbre,
le mèiiic obfervateur a rencontré pluficuts mâles de
cette efpèce, mais aucune femelle , ce qui lui a fait
foupçonner , qu'elles fe cachent, peut être après la
fécondation , dans fe limon , pour pondre leurs oeufs
ou faire leurs petits. Car il n'a pu l'avoir li cette efpèce
étoit ovipare ou vivipare , ou l'un & l'autre peut-
être, comme bien des infefles aquatiques ; il croit
cependant que les Hydrachnes font en général ovi-
pares. 11 en a vu pofer fur les parois d'un vafe de
verre , des œufs fphériques Se rouges, qui prirent
dans l'efpace d'un mois une forme lunulée Se devin-
rent pâles: de ces œufs il vit enfuite fortir des petits ,
ayant (e;.km;r.t (ix pattes & munis d'une trompe fin-
gu iè e , lesquels , après avoir quitté plufeurs dé-
pouilles, parurent avec huit pattes & fous la même
ibrme des Hydrachnes qui leur avoicnt donné le jour.
Cet accouplement diffère beaucoup de ce.'i
H Y D
rapporteRoefel, en parlant d'une efpèce d'HydracKne
fous le nom de Tique. 'Voici fes paroles : le mâle &: la
femelle , qui ne diifèrentque par la grolleur, fe jet-
tèrent l'un fur l'autre & approchèrent le delfous de
leur corps pendant quelques mcmens , comme s'ils
vouloient s'cmbradér ; après quoi , la grolfe pondoit
des œufs. Mais cet auteur a pu ê:re tron^pé par l'ap-
parence. La pon:e des œufs n'eft pas toujours la preu-
ve d'un accouplement antérieur : il n'y a rien de plus
commun que de voir des iiifccTics femelles , fe dé-
rharger de leurs ucufs , après avoir attendu envaia
l'approche du mâle , & quand à l'attouchement &
l'embralTement réciproque , M Millier a vu fort fou-
vent les mâles & les femelles de diverfes efpéces de
ccgenrc, s'entortillerde leurs pattes , & rt.uler pêle-
mêle , à raclure qu'ils fe f >ut rencontrés dans le verre
d'eau où il les gardoit pour fes obfervatious. AuUi ,
pour prouver un accouplement véritable , Roeiel au-
roit dû s'alurcr fi les œufs furent cifeiltivement
éclos. M. Millier ert trèséloigné pourtant de préten-
dre , que l'accouplement des Hydrachnes ne puillc
fe faire de plus d'une manière , cela ell même vrai-
fcmblable. Il dit avoir eu dans fa collection des Hy-
drachnes mâles, do. u la queue étoit formée de diffé-
rentes foçons , & il foupçonne même qu'il y en a a qui
elle manque. Il rapporte encore en avoir conlervé pen-
dant p u> detrois moisunecinquanraine des deux fexes,
ftns que l'envie de s'accoupler ait pris a aucune^ ce dont
il ne fut pas furpris , parce qu'elles étoient rallemblées
d'endroits très-divers, marécageux, fablonneux ,
limoneux , &c. & qu'elles manquoient -^ la fjis d'ai-
fance & de fubfiftance , ces premiers detous les biens
qui fixent aufiî les premiers délits de tout être vivant.
Les Hydrachnes fontj-lus ou moins petites , & de
grandeur différente , elles fe dillinguent par une
ftrudure infiniment di'-'erfifiée & par des couleurs
vives nuancées de tant de manières , que le pinceau
auroit trop de peine a les exprimer. En confidérant,
s'écrie M. Millier, l'art & la beauté que le créateur
proJigue dans des êtres fi iong-tems cachés à nos re-
gards , ne diroit-on pas qu'il les a principalement def-
tinésàfàire l'objet de l'admiration des intelligences
lupérieures à l'homme? Nous allons maintenant rap-
porrcr toutes lesefpèccsd'Hydrachnes que cet auteur
efi; parvenu à découvrir , à décrire , & à figurer danj.
que fou ouvrage.
fiTDRACHNE»
Suite Je rintroàuBîon à tHïfloïre Kaiunlle des Ir.fccles:
ÏOj
f
HYDRACHNE.
HYDRACHNA. M u L l.
A C A RU S. Lin. Geoff.
CARACTERES GENERIQUES.
Point d'antennes.
Deux antennules courtes , filiformes.
Deux, quatre, ou fix yeux.
Huit pattes.
Tcte , corcelet & abdomen réunis.
ESPECES-
*, Deux yeux.
rieuremcnt mucronée ; queue déprimée j hi-
dencée.
I. A queue.
I. Hydrachne globuleufe.
5. Hydrachne puAuIéc.
Globuleufe , verdàm ; yeux rouges ;
Rouge, pujîulée i queue depriaiee , avec
les angles obcus.
q'-ieui cylindrique j jéirécie à la b a fe ^ fe-
melle d.ux jais plus grande, fans queue.
6. Hydrachne blanchâtre.
1. Hydrachne tubuleufe.
Arrondie , grifâtre , avec le dos blan-
Globuleufe jjûuiâtre, avec le dos cache' ^
châtre ^ queue depr.méc , trïdentée.
queue cylindrique, égale.
7. HYDRAciîNa maculés.
5. Hydrachne trompette.
Arrondie ^ andrce, tachée , pofieriiure.
Prefque ovale, rouge , pojîérieurement
ment mucronée \ queue dépriméi , tridcntée.
noire ; queue cylindrique j jaune , réirécie
à la bafe.
8. Hydrachne tricufpidée.
4. Hvdkachne pointue.
Rouge ; dos avec trots hojfes ; quevi; dé-
Obfcure, antérieuremmc tro nquée , pojlé-
primée , cridentce.
JUjl. Nue. des InfeHes. Tome VU.
lotf
Suite de l'Introdumon à l'Hifloirt Naturelle det InfiSts.
9. HvDRACHNE échancréc.
Vwuoe j dos bojfu ; queue déprimée ,
échancrée.
10. Hydrachne finuée.
Grife \ dos antérieurement jaunâtre y
marqué de trois points pojlérieuremeni ;
queue déprimée , jinuée.
1 1. HypRACHNE entière.
Inerte , fans taches j queue déprimée ,
entière,
II. Hydrachne mamelonnée.
arrondie, pourpre-, pattes noires; ma-
melon de chaque côté pojlérieurement.
1. Dos avec une tache fourchue.
ij. HyoRACHNE craiïipède.
Ovale ^ blanche \ dos noir j avec une ta-
che fourchue ^ fauve ; anus mamelonné j
pattes antérieures plus grojfes.
14. Hydrachne groflîpède.
Prefque quarrée ^ blanche, avec trois
taches obfcureSy & w.e tache fourchue ,
fauve , pattes ancér.eures plus groffis.
I j*. Hydrachne clavicorne.
Ovale, fauve, avec une tache fourchue ,
jûune; antennules en majje ; pattes pâles.
i6. Hydrachne fpinipède.
Ovale ^ d'un jaune verdâtre , avec huit
points noirs , & une tache fourchue , fauve j
pattes épineufes.
17. Hydrachne longicorne.
Prefque quarrée , blanche , avec cinq
HYDRACHNE. ( Infedes. ) ■
taches ohfcures , & une fourchue fauve
antennules longues.
18. Hydrachne printanière.
Ovale , verdâtre ; dfque d'un vert foncé;
avec une tjche fourchue , fauve.
19. Hydrachne lunipèJe,
Ovale y blanche, tachée dohfcur , avec
une tache fourchue , très-blanche ; quatrii-
me pièce des pattes pofléruures , arquée.
20. Hydrachne crifourchue.
Ovale , blanchâtre ; dos obfcur _, avec
une tache crifourchue , argentée.
11. Hydrachne orbiculaire.
Orbiculaire , déprimée , jaune j avec des
taches au milieu du dos ^ noires , ir une
autre fourchue , fauve.
21. Hydrachne écoilée.
Globuleufe ybleue; descendre], marqué
d'une tache écoilée.
23. Hydrachne ovale.
Ovale , comprimée, verdâtre, carénée
endeffous , prefque plane en-deffus , avec
une tacke fourchue, jaune; antennules plus
baffes.
j. Pojlérieurement velues.
24. Hydrachne elliptique.
Arrondie ; bleue , avec des taches & des
points jauves.
15. Hydrachne orbiculée.
Orbiculaire j déprimée , violette , avec
une tache & un cercle blancs.
Suiu de l'invodu^îon à PfliJJoire naturelle des Infecles.
107
HYDRACHNE. ( Inftdes. ) j
z6. IIydrachne lugubre.
3 5. Hydrachne liliaccei.
GlohuUufe , ch/iure , r.:yée de noir ;
L'uitts Virus.
27. Hydrachne tronquée.
Ohlongue , gr'ife , pojléneuremenc cron-
•l'ace , avec des lignes ou des fouiis
ûffcurs.
Ovale , blanchâtre ^ dos avec une t .che
bUn^kc, en forme de lys, & une tache noire de
ihaque côté.
36. Hydrachne ovaUire.
Ovale , cendrée obfcure , avec une t rche
triangulaire fauve; pattes d'un noir pd.'e.
4. Glabres.
37. Hydrachne Torris.
i8. HvDRACHNi fuLunoife.
Arrondie , rou^e , avec plufieurs taches
<hfi. lires ; yeux eri-deffous.
19. Hydrachne géographique.
Sphérique , noire ^ avec quatre taches
& plufieurs points irréguUers , rouges.
Ovale jaunâtre j avec des taches laté-
rales , noires, & une rouge ^ bnlLi::'^^
au milieu ; jambes poflérieures lam<Uc ■^.
58. Hydrachne rayée.
Ohlongue, antérieurement déprimé d'un
jaune verdàtre , avec deux raies n, . es ,
pofiéruuremeni réunies.
50. Hydrachne eflliyeufe.
3p. Hydrachne naduleufe.
Glohuleufe., rouge, fans taches ; pattes
noires.
3 1. Hydrachne étendue-
Rouge , antérieurement tronquée , ta-
chée de chaque côté ; pattes pofierieures
noduleufes. .
Arrondie, rouge; pattes po/Ie'rieures gla-
bres j fans mouvement.
31. Hydrachne eiifanglantée.
40. Hydrachne effacée.
Arrondie , d'un fauve obfcur , avec deux
raies cow^ies , fauves , peu marquées j der
rière les yeux. ',
Etendue , rouge 3 pattes égales.
41. Hydrachne plane.
33. H VDRACHNE enfoncée.
Ronge , étendue , avec des points en-
fonces^ antcnnules courtes.
Verte, déprimée, antérieurement échan- ;
crée , avec une large bande blanchi _, au
milieu.
41 Hydrachne Souris.
34. Hydrachne lunaire.
Ovale , fauve ; dos avec une tache en.
crotjj'anc , noire.
Ovale , comprimée, verte , fillonnée en-
dfjus, carénée en-dcljous ; aniennuUsplus
baffes.
1 iti
>
0 X
lo8
Suite de VlntroàuElion à VH'ifl&ire Natunlk des InfeBcs.
HYDRACHNE. { Infedtes.
43. HydrachNe latipède.
Ovale Jaunâtre, tachéedi chaque côté -^
quatrième pièce des pattes pojiérieures ,
dilatée.
44,. Hydrachne verficolor.
Prefqui quarrée , mélangée de taches
blanchâtres, bleues & ohfcures.
* * Quatre yeux.
4 5. Hydrachne crétacée.
arrondie , oh/cure , avec tout le dos
blanc.
46. Hydrachne obfcure.
Ovale , d'un fauve obfcur ; difque ohf-
cur , avec une tache en fourche , fauve.
47. Hydrachne ondulée.
Ovale y jaune , avec deux raies Jînuées ,
noires.
48. Hydrachne maculée.
Ovale rouge; dos avec des taches noires.
* * * Six yeux.
49. Hydrachne ombrée.
/arrondie , rouge , avec plujîeurs taches
ohfcures.
H Y D
♦ Deux yeuX:
I . ii queue.
I. HïDR^CHNE globulcufe.
HrDR^cHK 4 globator.
Hydrjchna virefccns globofa , oculis ruBris ; Cdu-
da cyiindricii , i<ifi lourâuca ; fœmina tùyio mjjor,
ai/que caudj, MULL. Hydruck. pug. 17. n" . 1.
lab. I. fig. I.— J.
Hydrackna glohofa. oculis rubris, MuLi. ZooL
dan. prodr. mi.
Le mâle cft vcrdîcre , avec quelques taches obf-
cures , & une queue cylindrique , rctrécie i la ba'.e.
Le corps ell globuleux , terminé par une appendice
cyiindrHjue , tranfparente , luifante , en forme de
queue , rétricie à la bafe , munie a l'extiéaiicé de
quelques poils roides. La partie fupé;ieure e(t munie
d'une petite ligne longitudinale entre les yeux , de
deux taches latérales , ;■; de deux autres anguleufes,
obfcuies. La partie iafcneure cil d'un jaune vert ,
avec deux points noirs a la bafe de la queue. Le
tout du corps ert: velu , & armé antérieurement ,
au-delfous des yeux , .l'une petite épuie de chaque
côté. Les yeux font noirs , & ont un reflet rouge a
«n certain jour. Les antennules font courtes, un
peu fléchies vers les côtés , & compofées de deux
articles , dont le demi r eft un peu plus gros. Les
pattes font verdàtres , prefque de la longueur du
corps. Les fit premières font compofées de cinq
pièces , & couvertes de petits poils recourbés. Les
deux pofténcjres font compofées de fix pièces ,
dont la quatrième eft | lus longue que les autres. Ces
pattes , ainfi que celles de l'Hydracline lylucce ,
ont quelques petits globules fphéri ]Ues, blanchâtres.
M. Mulier n'a pu salfurcr fi ce font des Vorticellcs
ou des œufs d'un autre animalcule.
La femelle eft une ou deux fois plus grande que le
mâle, fans queue , & entièrement d'un bleu pâle Le
corps eft fphérique, lille , muni poftérieurement de
quelques poils roides. Le dclîous eft plane , avec une
tache pâle au mUieu du ventre , marquée au m. lieu
d'un petit trou. Les antennules font très-courtes.
Les pattes font verdàtres , comme dans le mâle.
L'orgaiie fcxuci du niàle.icft placé à l'extrémité de
la queue , & celui de U Kmeik àsMi. une fente du
ventre. . ..,,
Elle fe trouve en 'Daniîetiiafck , darts les foflés
remplis d'eau. Les mâles font plus commu'ns que les
femelles. ' '"
I. Hydrachne tubte'éei / ; .
Hydrachsa tubalacCff. ■
Hydrachna luttfcens glohofa , iifco maeviato ,
eanda cylindr-ca iquaii. Muti. Hydr. p. ig. tab, 1,
^g. 6,—Zool. dan. prodr, ii43 •
H Y D
10$
Elle rclfcniblc beaucoup à la précédente. Elle en
diffère par la queue cylindiique , égale. Lr cotps eft
jaunâtre , avec quelques caches obuures tut le milieu,
du dos.
Elle fe trouve dans les marais du Dannemarck.
l . Hï&R-ACKNE trompette.
'H.YT>KACHSA huccirijtor.
Hydrackna obovata rub^a poftice nlgra , cauda
cylindrica fiava hnfi coarciata. MOLL. UycLT. p. JO.
tab. i.fig. I. — ZooL dan. prodr. 1144,
Acarus caudatus agaaticus fubrotundus fufcus rufo
macutacus , iTaHominecautato cylindrico. Dec. Mém,
inf.to-n.-j.pag. 159. «». ii.F'-9-fig. L
Mitce à queue aquatique , arrondie , brune , ta-
chetée de roux , à corps terminé en queue cylin-
drique. Deg. Ib.
Le corps eft ovale , convexe , & rouge en-delTus ,
noir en arrière & en dcflous , Si termine en queue
cylindrique, jaunâtre, rétrécie & noire a la bâte,
large Si. crénelée à l'extrémité, munie de quelques
foies & de deux petits mamelons a ta partie fupé-
ricure , vers l'extrémité. Les yeux font diftans &
rougcâtrcs. Les antennules (ont très-courtes , Se
compofées de ttois articles petits , tranlparens ,
blanchâtres. Les pattes font courtes , noires. Les
iix antérieures font compofées de fix pièces , cou-
vertes de poils longs a leur partie interne , & courts
à leur partie externe. Les poltérieurcs tbnt compo-
(écs de fix pièces, dont la piemière elt grolle &
carrée ; les autres font plus courtes , Si couvertes
de deux rangéçs de poils longs.
Elle fe trouve dans les eaux , au nord de l'Eu-
rope.
4. Hydracune pointue.
Hro&^cHNA cufpidator.,
Hydrackna fufca antice truncala , poflice mucrc
nata , caudu deprejfa bidentata. Mull. Hydr. p. 5 i,
n". .^.tab. ^.fig. 4. — ZooL dan. prodr. î24J.
Le corps eft entièrement d'une conleur cendrée
obfcute , aiTtérieurement déprimé, aïTez large Se
tronqué , plus large & convexe au milieu , un peu
rétréci porténcuremcnt , & terminé en queue di-
latée. Sur le bord antérieur on appcrçoit deux petites
pointes de' chaque côté , & un petit mamelon trian-
gulaire droit au milieu de la partie poftérieure. Les
yeux font noirs très- diftans. Les antennules foiu
courtes , & compofées de trois articles. Les pattes
font traofparentes , pâles & velues. La queue eft
déprimée , & terminée de chaque côté- eu angle
aigu. Le bord poftérieur eft muni de foies.
Elle fe trouve dans les réfervoirs , en Danne»
marçk.
iio H Y D
5. Hydrachne puftul^e.
Hydrachnj puftalatcr.
Hydrachna rukra gibbofa , laudd deprejfa , an-
gul'is oéiujis. MuLL. Hyar. pag. 51. n" , 5. tab. 5.
fié- i' -Zool. ddn.prudr.ixcfi.
Le corps eft rouge , lillc , luifaiit , & comme for-
nié de trois pièces. La première efl convexe , &
marquée de quelqies taches noires ; la l'ecoiide eft
fans taches . & s'élevc en forme de puitule grande ,
ventrue ; la troilicme eft déprimée , & forme une
cfpccc de queue dilatée, à angles obtus, & abord
poftirieur , muni de quelques foies. Au milieu de
la partie poftérieute on apperçoit une appendice
jaunâtre , tranfparentc. Le dclfous du corps eft
plane , avec la poitrine noire. Les antennules (ont
petites , aiguës. Les yeux font noirs. Les pactes font
rougcâtres , de la longueur du corps, velues. Les
poltérieures font un peu plus longues que les autres.
On apperçoit quelquefois de petites Vorticellés
feiîîlcs fur les pattes de cette efpece.
Elle fe trouve dans les eaux , en Daunemarck.
*. Hydrachne blanchâtre.
HYDKACHn A albator.
Hydrachna grifea rotundata , difco 'albo , cauda
if^Ttjfu tridtntata. Mull. Hydr. pag. 55. n". 6.
tab. l.fig. I. t.——Zool. dan. prodr. 1247.
Acarus fluviatills roiundus albo fufcoque macu-
latus , pedibus pofticis lon^ioribus. Stroem. Ail.
nidr. 4. />. iù.fœm,
Acarus natator glohofus corneus , pedibus pofticis
naiatoriis. Schrank. Enum inf. aufl. n". 1045.
■ Beytr. Zur. naturg. pag. 6. tub. 1. fig. J. 6.
7. 10.
Le corps efl globuleux, tin peu plus large poftérieu-
renient, d'un gris pâle ^ avec le dos blanchâtre; une
tache prefqiie quadrangulairc entre les yeux, & une
sutre courbe de chaque côté, obfcures. Il eft ter-
miné podcrieurcment dans le mâ'.e pat une efpece
de queue large , dilatée , finuée , & munie de
trois dents Au dciTous de la dent intermédiaire on
apperçoit une appendice pédiculée. La femelle cit
plus grande que le mâle , &: fans queue. Xes anteji-
nules font divergenies, comj)ofées de trois articles ,
& à peine de la leugucur des deux premières pièces
des pattes antérieures. Les patte:, font de la lon-
gueur du corps , & compoi/écsde ciiiq atticics, un
peu velus. Les yeux fûht oblcurs, égalcmeni dillans
lie l'un à l'i
& du bord
La femelle a le botd du corps un peu vcrdâtre ;
{a poitrine jaune , avec huit taches floires , dont
deux plus grandes fous la poitrine. \ ,
Ellefe trouve dans ks réfctvoks , «n Dànoe-
maick.
H Y D
7. Hydrachne maculée.
HrPRACHN^ maculator,
Hydrachna cinerea rotundata , poftue rnucronata ,
cauda dcprcJla tr:dencata. Mull. Hydr. pag. 34.
""•7- '-'^- '■■fie- 5-
Le corps eft prefque arrondi , terminé en queue ,
preiqiie éch^iicré antérieurement , réticulé, cendré,
avec fept petites lignes obfcures fur le dos , & une
incifion circulaire. La queue eft plane, dilatée, lé-
gèrement rétrécie à fa bafe , munie de tiois dents,
d'une appendice intermédiaire , & de quelques foies.
La dent intermédiaire eft élevée , & le bord eft ver-
dâtre. La poittinc ell plane , blanchâtre , munie
antérieurement de quatre mamelons aigus. Les an-
tennule.». font courtes , en malfe i Si ctmipofées de
deux aiticles arrondis. Les pattes font vertes , de la
longueur du corps , ii compofées de cinq pièces
velues. Les poftériturcs font compofées de lix pièces,
dont la première elt courte , groile , prefque cattéc.
Lexttémiié de chaque pièce eft garnie de poils
longs.
Elle fe trouve dans les marais du Dannemarck.
8. Hydrachne tricufpidéc.
Hydrachna tricufpidator.
Hydrachna ruhra , dorfo gibhere triplici , cauda
deprejfa tridentata. Moll. Hydr. pag. 55. n''. 8.
tab. ^. fig. X. ••Zool. dan. prodr. 114^.
Le corps eft rouge , prefque réticulé ou raboteux ,
prefque échancré antérieurement , muni de trois
tubercules aigus fur le dos , dont deux derrière les
yeux , & le troifieine plus large , muni au milieu
d un piquant aigu , & placé à la bafe de la queue. Le
milieu du dos eft un peu enfoncé, &: on apperçoit
une ligne longitudinale à la partie antérieure , &
deux autres a la partie pofténeure , noires. La queue
eft plane, dilatée, légèrement rérrccie a la bafe,
terminée poftérieurcment par trois dents , dont celle
du milieu eft petite & élevée. Au dellous de cette
den,t il y a une pe-ite appendice. Les yeux iont
noirs , diftans. La poitrine eft plane , noire , & la
bafe de k queue eft noire en-delious. Les antennules
font blanchâtres, courtes, compofées de trois
articles gios , pointus â leur extrémité. Les pattes
font blanchâtres , de la IcMigiieur du corps , &
compofées de cinq pièces. Les poHéricures fontcom-
po.ées de lix pièces , munies de poijs longs à leur
extttjmité.
Elle fe tiouve dans les lacs de laNoiwcge.
9. Hydrachne échatifréje,- -■]'.'
Hydrachna emarginator. •^.-.-ii.sia'iiL
Hydrachna'iiibra,;; dorfo ^ibbofo, eauda deprtjfa
emuiginatit.iAuLL.Ij^dr^ pag. j6. n . 9. tab. ).
A'- 4. . ;-. . . - ô ' ■*.
. H Y D
E:1: rfflembic à THydiachre pwftul^e. Elle en
diffère paiics couleurs , par la bollc beaucoup (lus
petite, & par les dents de la queue. Le corps e(l
rouge, muni poftéiieurement dune petite pu(hile ,
entouri?e d'une inrilïon circulaire , terminé par une
queue jaunâtre , d(-primée , larj^e , nuinie de dfu\
dents, grandes, obtufcs , & de quelques foies
roides , avancées.JSous la pulhile , Se au-dcllus du
milieu de la queue , il y a un pçtit ait;ui!lon obfrvr.
Les yeux 'ont noirs. Les pattes font (impies, d'un
Vert pjle. Les antcnnules font courtes , de la cou-
leur des pattes , munies à leur partie interne d'un
piquant, Icmblable a celui de la plù^'-art dcselpeces.
Elle fe tiouve dans les matais du Dannemarck.
10. Hydrachne {iru'c.
Hydrachna Jînuator.
Hydrjchna gri/eu , dorfo antice flu-vefcen'e , po/Ii.e
tripuniijij , cjudu dcprejfu finu^ta. Mull. Hydr.
pag. p. «". 10. tab. i.fi^. 5. Zool. dan.
prodr. i 1 j I .
Le corps cft arrondi, trcs-l<*gèrement r:'':ciilé ,
g\h , av.c la partie antérieure & poltcrieure d'un
jaune pâle , & les bords latéraux d'un bku ver-
datrc. On apperçoit une incilion arquée, & deux
points noirs au milieu du dos , & trois autres points
à la bafc de la queue. La queue eil déprimée, dila-
tée, hnuée, .Si niunu- de quel ]ues foies il l'eitré-
mué. Les antcnnules lopt blanches , rranfpareiites ,
compofëes de deux articles fléchis. Le premier eit
muni intérieurement d uie petite dent. Les pattes
font velues j blanches, tr.infparentes , de la lon-
gueur du corps , & toutes coinpolces de cinq
pièces.
Elle fe trouve dans les eaux flagnantes du Dan-
nemarck.
11. Hydrachne entière.
Hydrachna intcgrator.
Hydrachna viridis Immaculatu , cauda depreffa
intégra. Mull. Hydr. pag. j8. 71°. 11. lab. y fig. 7.
•^— — Zoo/, dan. prodr. 2151.
Le corps efl ovale , pref que arrondi , portérieure-
ment déprimé , rétréci , d'un vert foncé , avec le
tour des yeux & la queue d'un vert plus clair. Le
dellous etl jaune fur la poitrine , d'ur. vert foncé
fur le ventre , & pâle à la queue. On apperçoit une
incifion elliptique , qui s'étend depuis les yeux juf-
qu'a l'extrémité du corps. La queue eft déprimée ,
arrondie , entière , munie de pluheuis foies roides ,
avancées. Les anrennules font courtes , latéra'e-
ment fléchies , compofées de deux articles, dont le
premier elt muni d'une petite dent à fa partie in-
terne. Les yeux font noirs, diftans. Les pattes font
H Y D ,,j
tranfparentes, delà longueur du corps, compofcet
de pièces égales , velues.
Elle fe trouve en Dannemarck , dans les fuffé»
remplis d'eau.
11. Hydrachne mamelonnée.
Hï'D R-icHNA papiLu cor,
Hydrachna purpurea rotuvdata pap'lla caitdali
utrirtque , pidiius nig/if. Mui.l. Hyd. pag. ) ^.
n', 11. cal>.^.J!g. 6. Zuol. dan. prod. iif}.
Le corps eft arrondi , <}'un rouge brun , avec
deux points diftans pâles à la partie antérieure , fur
lefquels les yeui font placés. Les yeux font noirs.
On apperçoit deux lillons longitudinaux , marqués
dune fuite de points noirs fur le dos ; une incilion
aiquée a la partie antérieure des dentelures, & un
petit mamelon de chaque côte, à la partie pollé-
r.eiire. Entre les crénelures , s'élève un petit corps
biride , qui eft peut être la partie fexuclle. Les
anteiinules font tranfparentes , courtes , grolfes ,
extérieurement couibées , & compofées de trois
articles Les pattes font noirâtres , de la lon-
gueur de I abdomen , compofées de pièces égales ,
velues , pâles a leur baie. Les troifième , qua-
trième & cinquième pièces des pattes poltéiieures
font munies de foies très longues , pendantes. On
apper^oit une foie fur chaque mamelon, & deux
autres avancées fur le bord cténelé.
Cette efpece varie ; elle eft quelquefois plus
grande , avec les deux lillons du dos , un peu diver-
gens , & deux points noirs au-delà du milieu du
dos. Elle eft laus mamelons. M. MuUer na pu s'allu-
rer lî c'étoit la femelle.
Elle fe trouve , au commencement du printemps ,
dans les prairies inondées , en Dannemarck.
t. Dos avec une lâche fourchue.
1 5. Htdrachne craffipede.
Hydrachna crajftpes,
Hydrachna alha obovata , difco nigro furca ru-
fefcente , ano papillofo , pedibus ancicis crajfls.
Mv II.. Hydr. pag, ^l, no. i^. lab. ^. fig. i.i.—
Zool. dan. piodr. li J4.
Cette efpece diffère des précédentes par la lon-
gueur, des pattes. Le corps eft tranfparent, plane,
ovale , antérieurement obtus , & un peu plus large
qu'à fa partie poftérieure , où il parott tronqué , &
muni d'une petite dent avancée de chaque côté. Sa
couleur eft blanchâtie, avec une grande tache noire
au milieu , ornée d'une ligne longitudinale , anté-
rieurement fourchue. L'extrémité du corps eft mu-
nie de quatre petits mamelons noirâtres , & d'une
dentelure latérale. Les yeux font noirs , quadran-
gulaiies , diAws.L» poitrine eft blanchâtre , uchée
12
H Y D
de noir, & en arrière on apperçoit une tache trian-
gulaire , blanche. Les antennules font un peu plus
longues que dans les autres efpeccs , & compofées de
quatre articles tranfparens , cylindriques. Le fécond
& troilième arciclcs font munis exttrieuremeiit d'une
foie courte ; le dernier elt aminci & crochu. Les
pattes font blanches , tranfparentes , deux ou^ trois
ibis plus longues que le corps , & compofées de cinq
pièces. Les antérieures font plus courtes & plus
groflcs , & armées de petites épines; les auttcs font
couvertes de poils.
Elle fe trouve en Danneraarck, dans les rélervoirs
& tollés remplis d'eau.
14. Hydrachnb grofllpedc.
Hyds.achi^a groupes.
Hydrackna alba fuhquadrata , maculîs trihus ,
farca rufa , pedibus ancicis crajjts. MuLi;. Hydr.
pag. 45. n". 14. tab. 4. fig. 3. >Zool. dan.
prodr. iZff.
Acarus aquaricus nicher , abdominis meaio lateri-
bi/fque JïdVis. ChOïT. Inf, tom, 1, pag. Cij,n".a.
pl^io.fig.j.
La Tique aquatique panachée. Geofp. U.
Acarus ftagnaUs. Fourc. Ent. pur. z. p, yiy.
Le corps cft glabre , tranfparent ; d'un jaune
pâle , avix une tache triangul.iire derrière les yeux ,
& deux autres un peu arquées fur le dos , noires.
Entre ces taches«l y a une ligne longitudinale fauve ,
antérieurement fourchue. Le délions du corps ell
marqué de lix points noirs. Les yeux rell'cmblent à
deux points noirs , allez grands. Les antennules font
courtes , fléchies , compofées de trois aiticles blancs
& tranlparcns. Les pattes lont une ou deux fois plus
longues que le corps , & couvertes de poils ; les hx
antérieures font co.mpofées de cinq pièces , & les
poftsrieures de fix. L;s deux pattes de devant font
plus grofTes que les autres.
Elle fe trouve dans les mares , ks foffes remplis
d'eau , aux environs de Paris 8c en Daunemarck,
I) Hydrachne clavicisme,
Hydrachi^a clavicornis:
Hydrackna rufa oiovata , furca ^ava , pa/pis
davms , pedikus paUldis. Mut t. Hjdr. pag. 44.
n'. ij. tah. 6. fig. 7. ■ ZocL dan. pradr.
Le corps eft ovale , d'un fauve foncé en-deffus ,
avec une ligne longitudinale , jaune , au milieu du
dos , aiitéiieurcment dychotome ; le délions eft
fauve , avec des taches fur la poitrine , & une ligne
laifanre fur l'anus. Les yeux font noirs & petits. Les
antennnies font deux fois plus grolles que les pattes,
en m«lTc, obltr[uemeût troaquécs , velues ^ manies
H Y D
d'une dent latérale , & terminées par un ongle. Lcj
pattes font blanches, velues , de la longueur dit
corps.
Elle fe trouve dans les lacs & les marais du Dan-
nemarck.
16. Hydrachne fpinipede.
Hydr dcKJf.i fpinipes.
Hydrackna flavo - virens ovatis oBopuncîata ,
furca rufa^ ptdibus fpinofis. MvLi-.Hydr. pug. 4J.
n". 16. tab. 4. fig. f.. & 6, ' Zool. dun.
prod. il$y.
Le corps eft glabre , liffe , lurfant , prefqre arron-
di, convexe, avec une tache obfcure furie dos ^
& une ligne longitudinale au milieu , antérieure-
ment Fourcl^ue , fauve , Si. huit points noirs vers le
bord extéiiciT , également dilUns les uns des autres.
La poitrine elt noire , & marquée d une ligne longi-
tudir.a'e jaune , fourchue. L'abdomen eft d'un jaune
vcrdâtre , avec une rache ob'cutc de chaque côté ,
fur laquelle on remarque un point noir. Les yeux
font noirs & ptùrs. Leî antennules (ont courtes,
aiguës , courbées , & compofées de trtiis articles. Les
pattes (ont noitcs , velues , compofées de cinq pièces ;
les deux antérieures paroifTenc un peu plus grolles
que les autres , a caufe des poils prefque épineux
inférés fur an petit mamelon.
Elle fe tiouve dans les mares & les endroits aqua-
tiques , aux environs de Pans , en Ddimeinarck.
17. Hydrachne longicorne,
Hydrachna longicornis.
Hydr.:chna alba fubquadrata macuHs qulnque obf'
curis , furca rufa , palpis longis. AlULi. HyUr.
pag. 47. «". 17. toi. ^. fig. 4. ' ' Zool. dan.
prodr. 12} 8.
Le corps efb blanc , tranfparent, convexe, rbtus-
anrérieuretHent & poftéricurcmcnt , avec cinq taches
obfcures fur le dos, dont les deux polténeures plus
grandes & réniformes. Encre ces tanes on apperçoit
une ligne longitudinale , fauve , antérieurement
fourchue. La poitrine elt dun jaune pâle. L'abdo-
men eR blanc , tranfparent , avec une tache au mi.,
lieu , noire , & une ligne fauve , tranfparcnte , di-
vifée. Les yeux font noirs , diltans , réniformes. Les
antennules font plus longues que dans les autres
efpeccs , plus épailfes que les pattes , tr.tnfparentes ,
& compofées de quatre arricles , dont le fécond eft
muni cxiéticurcmcnt d'une petite foie. Les pattes
(ont blanches, couvertes de quelques poils, &
compofées de cinq pièces. Les poftéiisutes foat plu?
longues que le corps.
Elle fe trouve dans les ruilTcauXj en Danac-
marck» ■ •
H Y D
l8. HïDRACHNE printaanitïc.
Htdrachna vtrnaUs.
Hydracknavirefc ens pvûHs, difcofaturc.to , furca
ruJa.MuLL. Hydr. pag. 48. n° . li.tab. i-fig. l.
Z,oo!.dan, proUr. 11 c 9.
Le corps cft ovale , un peu convexe cn-JefTus ,
vert , avec une raie lorgitudinale au milieu , fauve ,
antt-iicurementTourchue , & muni de quelques poils
poftérieurement. Les ycui fonc noirs. Les anrcn-
rules font blanches, tranfpartntes . à j-cine plus
longues que la première pièce des pattes , & coni-
pofées de deux articles. Lc> pattes font blanches ,
velues , un peu plus longues que le corps.
Elle fe trouve en Danemarck , dans les lieux
inondés.
Tp. Hydrachne lunipede.
Hydrachna lunipes.
Hydrachna alba o\'al:s macuUta ,furca candida ,
pedum poJlUorum ardculo quarto lunato. Mull.
Hydr. pag. 49. nP . i?. tuh. ^. fig. 5. 6. Zool.
dan.prodr.Zi.6o.
Le corps eft ovale , blanc cn-dclïïis , tranfparent ,
avec cinq taches obfcurcs , dont deux de chaque
côté; l'antérieure plus petite, & la cinquicmc der-
rière les yeux. L'efpace qui fc rrouvc entre ces
taches forme une efpece de croix blanche. Le deflous
du corps eft obfcur, avec un grand point noir entre
les antennulcs. Les yeux font noirs , & beaucoup
plus grands que dans les autres efpeces. Les anten-
nulcs font pâles , alongécs. Les pattes font pâles ;
les poftérieures font une fois plus longues que le
corps , & ont la quatrième pièce arquée ; les fn
pattes antérieures lont égaies, & de la longueur du
Elle varie. Les pattes poftérieures font quelquefois
(impies.
_ Elle fc trouve çn Danemarck , dans les folles ma-
récageux.
10. Hydrachne trifourchue.
Hydrachna trifurcalis.
Hydrachna albida ova/is , dorfo fufco , furca
triplicatu argencea. Mull. Hydr. pag. jo. n", zo.
tab, ^. fig. !,• Zool. dan.prodr. i26i.
E!!c reffemble beaucoup à l'Hydrachne clavi-
corne. Elle en diffère principalement par les anten-
nulcs. Le corps eft prefque gélatineux , un peu con-
vexe en-deilus & en-delfous , blanc , avec tout le
dos obfcur, marqué d'une ligne longitudinale di-
chotome , d'un blanc argenté. Le dcffous du corps
eft marqué d'une grande tache noire de chaque côté.
Les yeux font noirs & diftans. Les antcnaules
Hijï.nat.deilnfcaa. Tom. Fil.
H Y D
1J3
font bhncbcs , de la longueur de la moitié des
pattes , & terminée;, par un ongle; elles font cobi-
polVc»; de quatre articles , dont le premier eft épais ,
iSc plus long que les trois autres pris cnlemble. Les
pattes font blanches, prefque verdâtrcs , tranfpa-
ri-ntcs , velues ; les (îx antérieures (oni compofées
de cinq , & les deux extérieures de fix pièces; 'es
trois dernières lont prefque une lois plus longues
que les autres , & les deux dernières ont des faif-
ci-aux de poils longs.
M. Millier en a vu une variété dont le ventre
étoit obfcur , marqué d'uns ligne blanche vers
J'anus.
Elle fe trouve en Danemarck , dans les eaux.
II. HïDRACHNE orbicubin.
Hydhachka crhicularis.
Hydrach'ia lutea deprejfa orhicuLins ^ rracu'is
dijci nigris^ furca rufa. Mull. Hydr. pag. p
lab. S- fig. j-è/
•Zool. d:n. prodr.
Le corps eft orbiculaire , plane en defl'us & en-
dedous , jaune , avec une tache ovale fur le dos ,
derrière les yeux , & di.'ux autres crochues en ar-
rière , noires. Ces taches noires font produites par
la couleur des inteftins , qui paroît .;u travers.
L't(pace qui fe trouve entre cc^ taches eft rou-
ge;ure , & on apperçoit derrière la tache ovale une
iiç.ne arquée, qui repréfente les branches d'une
fourche. On apperçoit auffi autour du corps quelques
(oies allez longues. L'abdomen eft taché de noir, &
on remarque un point rouge entre les pattes anté-
rieures. Les yeux font noirs , diftans , placés fur le
bord antérieur , & vifibles , tant en-dclTus qu'en-
dcllous. Les antennulcs font courtes _, compofées de
trois articles, & un peu plus longues que la pre-
mière pièce des partes. Les pattes font prefque de
longueur égale , un peu plus couttes que le corps ,
blanches , avec les articulations rougeâtrcs ; elles
font couvertes de poils courts en-dchots , & de
poils longs , fifciculés , fur les articulations. Les
quatre pattes antérieures font rapprochées. .
Elle fe trouve dans les rivières du Danemarck.
II. HvDRAGHNî étoiléc.
Hydka chna ftellaris.
Hydrachna c/trulea globofa , dorfo cinerco , furca
fie//ari. MvLt. Hydr. pag. $z. n". il. tab. 6. fig, 3,
Zool. dan.prodr. iiéj.
SvLX.lnf.tai. ir.fig. 147-
La couleur du corps , des antennulcs & des pattes
eft d'un bleu luifant. Le corps eft globuleu.T , réti-
culé , avec une tache étoilée , grisâtre, liir le dos.
La partie pofténeure eft couverte de quelques poils
1 14
H Y D
roides, & la partie antérieure eft munie de deux
detits à peine vifibles. Les yeux font noirs & petits.
Les antcnrules font peti'cs , terminées en peinte ,
."c ccmpoftcs de deux articles. Les pattes font a pci;ie
1 Lis longue* que le corps, & compolces de cinq
atticles égaux , un. peu renfles à leur extrémité , &
munis de quelques poils longs.
Elle fe trouve en Dancmarck , vers la rive des
fleuves.
13. Hydrachne ova!e,
Hy DR 4CIINA OVllUs.
Hydrackna virens ovata , comprejfa , fuprj p!a-
nitijcula ,fubtus carinatJ , fufco-lutea, puhis inferis ,
MvLL.Hydr.p,:g. 55. n°. 15. :ab. 10. f.g. ^.6" 4.
'—Zool. dan. prodr. li.'4.
Elle tient le milieu entre l'Hydracline Souris &
l'Hydracline rjyée. Le corps efl ovale , convexe en-
dcfîns, & non déprimé, comme daijs^'Hydrachne
rayée, ni aigu, comme dans l'Hydracline Sniris,
comprimé p.u- les côrés , & caréné cn-delîous. Le
dos a une ligne longitudinale jaune , au milieu , &
iineau:rede chacue côré ; une tache verte derrière
ies yeux, & une autre grande, de chaque côté,
entre les raies ;aunes. Tout le tour du cotps eft
foycux. Les yeux .foin noirs & dillaas. Les anten-
nules font courtes , compofées de deux articles , &
inférées entre les pattes. Les pattes font noirâtres ,
velues,. plus courtes que le corps, compofées d-
cinq pièces ; elles font placées plus en avant qu;
dans les auties cfp^ccs , & latéralement étendues.
Lorfquc, par le défaut d'eau, cet infeéle ne peut
nager , il le roule fur les côtés , & paroît ne pouvoir
fe rcpofer fur le ventre.
Elle fe trouve en Dancmarck , dans les lieux
inondés.
^ . Poftérieurement velues,
14. Hydrachne elliptique.
Htt^rachua dUptica.
Hydrackna Cîrulca rotundiita maculls punBifque
fulvis. UvtL. Hydr. pag. ^^ n". 14. tai. 7. /^. i.
& 1.— -Zoo/, dur., prodr. 1x65.
Acarus aquaticus maculatus aquaticus fufcus ,
macula ruhra , corporc globofo , tntaculis brzvio-
rihus crnjfis , ped'bus viridi- grijeis approximacis.
ViG. Mcm.tom.j. p. 147.72'^. i.6.p/. çi.fig. 13.
Mit:e aquatique a tache , aquatique brune à
tache rouge , à corps arrondi & à bras courts &
gros, à pattes grifcs veidâlres, placées à diftance
égale. DiG. Ib.
Cette efpèce eft remarquable par fes belles cou-
leurs. Le corps eft prcfquc fphétique , violet, avec
«ne inciiion elliptique fur le dos , une tache fauve
H Y D
entre les yeux , prolongée en angle , fut le dos ; un
point blanc près des yeux , & une rangée tranfver-
fale , formée de quatre points blancs vêts la partie
poftérieure. Sur ic dos il y a trois po nts pn'cs ,
tranfverf^leracnt p'.acc's , i peine apparens. Le bord
polrérieur cit couve it de quelques poils roidcS, La
poitrine , l'anus & le bord polléricur font jaunes.
Les yeux fons noirs & allez gi.'.nds. Les ancennuîes
(ont courtes, blanches, tranfparentes , compolécs
de deux atii:les , donc 'e dernier penché. Les pattes
font bleuâtres , compofées de cinq pièces égales
& couvertes de quelques poils.
EUe varie. La rang'e traufverfale formée- de
quatre points blancs , &;les trois points pâles , tianf-
vcrfalement placés, manquent quelquefois.
Elle fe trouve en Suède , en Danemarck , dans
les marais 5: les rivières.
25. Hydrachne orbicaléc.
Hydkachsa orb'iculata.
Hydachna violacea deprejfa orbicu'ar.'s , macula
circ'jioque alb's. MuLL. Hydr. pag. 5;. n" . ij.
tjb. 7. jig. 5. Ô" ^.—ZooL. dan, prodr. n6é.
Le corps cfb arrondi, plane en-dellus , un peu
convexe cn-de!Vous , avec une inciîîon circulaire,
blanche tout autour , J; le bord un peu relevé. Le
dos eft couvert d une grande tache bleue , circulaire ,
un peu ccliancrée poftérieurement, avec une ligne
blanche antérieurement, qui &'étcnd prefque jaf-
qu'au milieu , d'où partent deux lignes longitudi-
nales, d'un blanc oblcur. On apperçoit un point
blanc entre les yeux, & une rache fauve en arrière.
Le bord poftérieur eft ga; ni de quelques poils roides.
Le fternHin eft fauve , & le tour de la poitrine eft
verdàïre. Au milieu du ventre on apperçoit un petit
corps oblong j faillant , marqué d'une fente , & en-
dcllous un petit point élevé noir. M. Muîler doute fi
l'un eft l'anus , & l'autre la vulve. La partie poftc-
tieurc eft un peu verd.ure , avec trois taches d'ua
jaune pâle. Les yeux font petits, noirs. Les anten-
nulesfoiw courtes, blanchâtres. Les pattes font blan-
châtres, velues, de la longueur du corps.
Elle fe trouve en Dancmarck , dans les foflcs
bourbeufes , remplies d'eau.
xC. Hydrachnî lugubre.
Hydrachna lugubris,
Hydrackna fuhfufca g'.jbofj , ftrigis n-gris , pe-
dibus V!r:d:bus. Mui L. Hydr. pag, j6. n^, 16.
cab.y.fig. j. — Zoo/, dan. piodr. 1167.
Le corps eft prefque fphérique , convexe en-
delfus, un peu plane & glabre cn-deflous , d'un
noir obfcijr , & mjrqué de lignes ond.-es , plus
noires. Le tour eft muni de quelqacs poils roides.
Les yeux font noires. Les antennules font courtes,
vertes , comp«féeî de deux articles , dont le dernier
H Y D
ovale , & porté fur un pédicule court. Les pattes
font vertes, prelque égales, velues & compofées
de cinq pièces.
M. Muiler dit avoir trouvé na autre individu
prcfquc ovale, d'un vert obCcur, avec les pattes
picf.jae rouges , du relie entièrement femblable à
Tcipèce que nous venons de décrire.
Elle fe trouve en Dancmaick , dans les endroits
marécageux.
i7. Hydrachne uonquéc.
Hy DRACHK.i truncaiella.
Hydrachna grifea oilonga , po/lice truncata ,
pundis Uneolljque ohfcuris. Mull. Hydr, pag, jy.
n°. 27. cab. 7. fig. 6. — Zool. dan. p,odr. 116%.
■ Le corps cft giis, alongé , antérieurement cbtus ,
poftérieurement tronqué , & muni de quelques poils
roides , avec uije ligne longitudinale, courte, entre
les yeux ; d;ux points cd arrière , une figure carrée ,
de chaque côré , au milieu , & deux points poHé-
rietus , noirâtres. Les yeux font petits, noirs. Les
antennules font blanches, tranfp.uentcs , & com-
pofées de deux articles , don: le dernier efl: plus gros ,
ai_j.u , & muni incéricurement d'une dent. Les pattes
font blanches , tranfparentes , velues ; les lix anté-
rieures font coinpofées de fix pièces. S: les pofté-
riejres de cmq , un peu dilatées à leur extrémité.
La pénultième pièce elt plus grande , & munie d'un
failccau de poils.
Elle fe trouve eu Daneraarck , dans les lieux
marécageux.
4. Glabres. ■
18. HvDRACHNE fournoife.
Hydracus.i defpiLUns,
Hydrachna ruhra rotundata , maculis plurihus ,
ocidis inf^ns Mvi-i.. Hyd-'. pag, )8, n°. 18. tal>.6.
fig. 8. Zool. dan, prodr. ii.6^.
Aranea aquatica. FriscH. Inf, tom. 8. pag. j,
lab. :,. fig. I. 1.
Cette efpèce reflemble tellement à l'Hydrachnc
maculée , qu'on la croiroit la même , fi on ne faifoic
attention au nombre des yeux. Le corps cil: déprimé ,
raboteux, tant en dclfus qu'en-defTous , mufculeux
tout auront , rouge, avec neuf taches obfcures fur
le dos. La partie antérieure du corps s'avance beau-
<oup au delà de la poitriue. Les yeux font noirâtres ,
& placés inférieurement. Les antennules fout courtes ,
rarement avancées au-delà du corps , & compofées
de deux atticles. Les pattes font jaunâtres , de la
longueur du corps , plus minces & moins velues que
dans l'Hydrachne maculée.
Elle fe trouve en Danemarck j, dans les foffes
lemplies d'eau.
H Y D
MJ
iç.Kydrachne géographit^ue.
Hydr.jchk.4 geographica.
Uvdrachna nigra fpharica , rr.ccuUs (^^uatuor p-inc
tifque coccintis. Ml'll. Hydr, pag. 59. «". 2.0,
tab. &. fig. 5. 4- O" j. Zovl. dan.prod'. 1^70.
Cette belle efpcce ejT: beaucoup plus grande que
les autres , & a un peu plus de trois lignes de lon^. Le
corps eft globuleux, légèrement tomenccux , ooir
Imfant , orné de taches fc de points rouges, 0^ tp-
perçoii deux grandes taches à lu partie antérieuie j
enfuite deux pc:rus marqués , au milieu ,. d'un peiie
point noir ; deux autres points vers le milieu da
dos , deux taches irrégulier'-s au-delà du iniiieu, &
deux points plus grands que les autres , vers l'anus.
Les yeux font rouges , très petits , à peine apparcns.
Les antennules font rouges , de la longueur des trois
picinièies pièces des pattes , Si compofées de trois
articles, dont le dernier armé d'un on^le. Les pattes
font noires , plus courtes que le corps , velues , 2c
coHipofées de fix pièces. La dernière pièce eil rouge
entièrement , ou feulement à fon extrémité
Dès qu'on touche cet efpcce , elle feint d'être
morte p;ndant quelques inllans. Elle nage avec
beaucoup de vîte/l'e,5c fe plaît à rcftet immobile dans
un même heu , comme À elle dormoit, ayant alor»
les trois paires de patte; antérieures courbées en-
dedans ,& le roftre avancé entre les antennules. Elle
relie dans cette (Jtuation , au - delà quelquefois
de douze heures , Se cependant donnant fouvenr
à fcs pattas poftéiicures un moifvemcnt de vibra-
tion.
Elle fe trouve rarement, en Danemarck , daas
les marais.
;o. Hydrackne efluycufe.
Hypr.4CH.\'a cbftergcns.
Hydrachna miniata globofa immaculaca , pedibus
nigris. MuLL. Hydr, pag. 6l. ii° , 50. — Zeol. dan.
p,odr. ii-j\.
Aranta aquatica, Kois. Inf.som, •,.tjl>. 14,
Le corps eft fphérique , rouge, fans taches , Se
far* enfoncemens a fa partie fup^fieure, avec deux
petites lignes noires , en-dcflous , vers l'anus , fis
trois taches de la même couleur lur la poitrine. Les
yeux (ont noirs , diftans. Les antennules (ont cour-
tes, épailles , extérieurement courbées, noires. Les
partes font noires , un peu plus longues que l'abdo-
men , avec ks pièces égales, piles a leur bafe. Les
troilîème , quatrième & cinquième pièces de toutes
les pattes font munies de poils longs.
Tandis que cette efpèce nage ou qu'elle refte
tranquille , elle elTuie fouvent le dos avec les pattes
pofténeures.
Elle fe trouve dans les étangs du Danemarck,
I i5
H Y D
JI. KYDR.'iCHNE (.-tCiltluC.
HrpRAcuifA exccndens.
Mydrachna rubra roeandata , pedibui pojiicts flih-
tis. MuLl. Hydr.pag. 6i. n". ji. taè. cf.fig, 4, —
Zool. dan, prodr. liyz.
Elle relTcmble beauconp , au premier coup d"cril ,
à l'Hydrachne enl'angiantce &; à l'Hydrachne om-
bi îc ; elle en difFère cependant. Le coi ps cfl: arrondi ,
convexe, luifant, glabre , un peu plus large polié-
ricurement, d'un rouge obfcur , fans taches , tant
cn-deflus ip'en dciFous ; onapperçoit cependant une
légère obfcurité formée par les inreftins , qui pa-
roiflcnt au travers. Les yeux font rouges , au nom-
bre de qiiatie; mais tellement rapprochés par paires,
qu'ils ne paroiffent diftindls qu'a une certaine poft-
tion , au moyen de la loupe. Les antennules font
pentes, compofées de trois articles, & de la lon-
gueur de la première pièce des pattes. Les patte» font
rouges ; les fis antérieures font à peine de la lon-
gueur du corps , & compofées de cinq pièces égales ,
velues ; les deux dernières font plus longues que les
autres , & entièrement glabies; elles rcftent étendues
fans mouvement lorfquc l'infcfte nage.
Elle fe trouve en Danemarck, dans les fofles
remplies d'eau.
51. Hydrachne enfanglantée.
KrDRACHNA cruenta.
Hydrachna fariguinea diflenta , pcdibus â.quali-
hus. MULL. Hydr. pag. C;. n^ . ji. tab. Q. ftg. i.
—ZooL dan.prodr. 12.71.
Accrus aquaricus '^.ohoÇa'i aquaticas rubro-fufctis,
eorpore g/obojb , dentacutis hrevioribus , pedibus ru-
bris approximacis. Deg. Mém. inf. tom. j.p.1^6.
n». 15. pL 9-fig- II-
Mitte aquatique ronde , aquatique d'un brun rou-
ge.ître , à corps arrondi & à bras courts} a pattes
rouges placées à dillance égale. Deg. Ib.
Lç corps eft plane en delTus & cn-delfous, d'un
rouge brun, fans taches. Les yeux font petits,
rouges, dillans , difficiles à appercevoir. les anten-
nules font courtes , extérieurement courbées , poin-
tues , pubefccntes , rouges , compofées de trois ar-
ticles. Les patte-; font rouges , & de la longueur du
corps , compofées de cinq pièces. Les premières
pattes font couvertes de toutes parts de quelques
pc;its poils ; les autres ont des poi's longs fur la
quatrième , la cinquième pièces. Se à l'extrémité de
là troifième.
Elle fe trouve e» Allemagne , en Suède ^ dans les
terrains inondés.
j5, Hydrachne enfoncée.
HrpB.ActtSA imprejfi.
H Y D
Hyd'acktj rvira dijlenta , p unBis imprejfii pal-
/ /i orevibus. Mull. Hydr. pag. 64. n°. i).iab. y.
fis- î- ?•
Acarus aquaticus ruber, aquaticus rub[r , cor-
pore fubglobofo , tentaculis longis , ped'ibus appro-
ximatis. Dec. Mém, inf. tom, 7, pag. 14I. n". 14.
pi- 9- fig- 5- 4-
Mitte aquatique rou-^e , aquatique rouge , à corps
prefque arrondi, à longs bras fie à pattes placées à
d. (lance égale. Deg. H.
Le corps eft prefque arrondi , un peu applati,
d'un ttès-beau rouge, avec deux rangées longitu-
dinales, formées de quatre points enfoncés; deux
autres points, & rarement quatre , de chaque côté.
Les yeux font petits , noir.îtres. Les anrennules font
plus ou moins courtes , St on appcrçoit difficilement
au-dellous le roftre.
Elle varie. Les rangées longitudinales font quel-
quefois compofées de cinq points , & le corps a
quelques nuances irrégulières , obfcures.
Elle fe trouve dans les marais , les eaui fta-
gnantes, enSucdc, en Danemarck.
34. Kydrachne lunaire.
Hydrachha lunaris.
Hydrachna rufa ovalis , dorfo macula lur.ata ni-
gra. MuLL. Hydr. pag. 6^. n". 54. tab. 6. fig. l.ô"!,
m Zool. dan. proar. 1Z74.
Le corps eft ovale , convexe en-delTus , plane en
deffbuSjd'un jaune fauTe , avec une grande rache
noire furie dos & marqué d'un entaille tn croillant ,
à fa partie antérieure ,& bifide à fa partie poftérieurc;
le dciTous a une tache blanche fur l'anus , & deux
taches noires ovales , eft arrière. Les yeux font noirs ,
petits. Les antennules font courtes & compofées de
deux articles , dont le drrnieren blanc , cylindrique,
obtus, fx non point terminé par un ongle , comme
dans les autres efpèces. Les pattes font grifes j pref-
que égales j de la longueur du corps.
Elle fe trouve dans les réfervoirs, en DanemarJc
îy. Hydrachne liliaccc.
Hydrachka litiacea,
Hydrachna albida obovata , difco lilio candid» ,
maculautrinque nigra. Mutl.. Hydr. pag. éé.n'.JJ.
tab. <).fig. J. G* 6. — Zool. dan.prodr. 1175.
Le corps eft ova'c , glabre , un peu rétréci pofté-
rieurement .légèrement convexe en dcifus & en def-
fous , tranfparent , blanchâtre , divtrfcment coloré.
On appcrçoit une tache blanche autour des yeux , ur^c
autre ovale, noirâtre entre les yeux, une troihcme
blanche , plus grande au milieu du dos , repréfcntan«t
en quelque farte une fleur de lys , formée do trois
H Y D
pétaks dirigés en avant ; de cliacjuc côté il y a une
gra:iJc taché longitudinale, noiritie, & rextrémitc du
COI ps efl blanche & tranfparente. La poitrine el^ pile ,
entourée de noir ; le ventre eft rétréci , ttanfparent ,
avec une tache blanche ronde , au milieu, mar-
quée d'un point noit au centre. Les antennules (ont
pales , tranfparentcs , prelqiic velues , longues ,
courbées à lextrcmité , & compofées de trois arti-
cles , dont le premier & le dernier font alongés , &
l'intermédiaire eft court. Les pattes (ont pâles , ve-
lues , plus longues que le corps ; les lix antérieures
f mt compofées de cinq pièces égales ; les pofléricurcs
font plus grolTes , compofées de fix pièces , un peu
renMt'cs à leur eïtrémitc Le front eft muni de deux
p Jiis roides , diftans.
M. Miil'cr a vu un autre individu femblable ,
qu'il regarde comme une variété ou une différence de
fexe La tache informe de pétale . étoit formée de
trois points blaiics , & le pétiole étoit aminci vers les
points. L'abdomen étoit plus large poftérieurenicnt
qu'antérieurement. Les antennules étoient plus lon-
gues que les deux prejiiières pièces des pattes , &
J article intermédiaire éroi; foi mé de rrois anneaux.
Les pattes poftéiicures étoient p!us longues que les
autres, avec lespièces d'une épailfcur égale.
Elle fe trouve dans les eaux du Danemark.
j6. Hydkachne ovalaire.
Hydrachsa ovata,
H;drachna fufiO-cinerea ohovata , macula trian-
guian fulvj , pcdibus puLidc r.igris. Mvll. Hydr.
pjg. 68. «". ^6. tdb. 8. fig. 7. Zool. dan.
prodr. llj6.
Le corps eft ovale , glabre , d'une rouleur cen-
drée obfcure, avec une grande tache triangulaire , en
cœur, fauve. Dans quelques individus , on appercjoit
au moyen du microfcope . deux lignes tauves , qui
s'étendtntdepuis la tache triangu'aii^- lufqa'aux yeux.
Le bord ai.t 'rieur eil pareillement fauve. Les yeux
font noirs. Les antennules font d'un noii pâle , arti-
culées, aiguës , delà longueur des trois premières
pièces des pattes. Les pattes font d'un noir pale , ve-
lues , plus longues que le corps & compofées de lîx
pièces ; les pi ils qui fe trouvmt a l'extrémité de la
quatiiènie & de la cinquième pièces , font aulTi longs
qu'une des pièces.
On en trouve une variété fans rache, tr'aiigulaire ,
fauve , & une autre plus brillante,, avtc uae croix
fauve , fur le dos , &■ les pattes noires.
Elle fc trouve dans les endroits marécageux du
Danemarck.
57. Hydrachne Terris.
Htdrachsj Torris.
Hydrachna latefcens ovalis , maculis laUralibu>
H Y D 117
niaris , m: "ta ignita , tiii':is fojllcts lamellatis'
MuLL. hyir. 1 aj. 6>j. n°, 57. tai. 6. fig- 4. —
Zool. dan. prodt. 1Z78.
Le corps eft ovale , prefque jaune luifant , marqué
d'une raclie noire, derrière les yeux, d'u'ie raiefongi-
tudinale de chaque côté , formée de la réunion de
trois taches, & d'une tache d'un beau rcuge, au mi-
lieu du dos , entre les deux raies. Les yeux font noirf .
Les antennules font compofées de quatre articles ,
couverts de quelques poils courts. Les partes font
blanches, tranfparentes , velues , de la longueur du
corps , compofées de fii pièces : les trois premières
pièces des pattes poftétieures font glabres ; la qua-
trième eft couverte d'une lame quadrangulaire , ve-
lue , Se munie à fon extrémité , d'un faifceau de poils
longs.
Elle fe trouve dans les eaux ftagnantes du Dane-
mark.
58. Htdrachne rayée.
Hydrachna ftrigata,
Hyd'ackna luteo-virens oBfonga antice deprejfa ,
flrgit duaius nigticantihus pojlice cojlitis. MvLL.
Hydr. pag. 71. it" . 58. tab. iQ.fg. 1. Ù.l. Zool.
dan. prodr. Ixj^.
Le corps eft ovale , oblong , convexe en-delTus ,
un peu déprimé antéricuremenr , d'un verd pâle , avec
une tache entre les yeux , deux raies longitudinales ,
poftérieurement réunies fur le dos, d'un verd foncé.
Les partes font rapprochées & inférées vers le bord
intérieur. Les yeux font noirs, petits. Les antennules
font blanches, tranfparentcs , compofées de deux
articles , & de la longueur de la première pièce des
pattes. Les pattes font blanches , tranfparentes , ve-
lues , plus courtes que le corps , & placées comme
dans l'Hydrachnc ovale & l'Hydrachne Souris.
Elle fe trouve fur les bord» des fleuves , en Di-
nemark.
j9, Hydrachne nodulcufe.
Hydxachua nodata.
HydrachnA rubra antice truncata , utriitque ma-
culata , pedibus foflicis noiofis. Mull. Hydr. p. -jz.
«*'. 59. lab. S.fi^. 6. — Zool. dan, prodr. 1180.
Le corps eft ovale, oblong, plus large antérieu-
rement que pollérieurement , d'un rouge pâle luilant ,
tranfparent à fa partie antérieure , avec trois taches
noirâtres , tranfverfalement placées , S: deux autre»
courbées ^folitaircs vers le bord. Les yeux font noirs
& apparcns, ranr en-delfus qu'en delfous, parla ttanf-
parencc du corps. Les antennules font jauniîtres , de
longueur moyenne , aigués , progrefTivcment plus
minces , & compofées au moins de iîx articles. Les
pattes font jaunâtres, plus longues que le corps ; les
iix antérieures font égales j les dcuxpoftvrieurcs ont
n8 H Y D
Bne llrudîirc fingiilièrc ; les trois premières pièces
l'ont courtes, grolFcs , prcftjuc carrées, noueuri:s ,
égales; la cjuarriènie c(î arquée î^ velue .i fon extré-
mité ; 1.1 cii\auiùmc cil longue, (iioite , un peu len-
f!ce& couverte de poi's roides à ion cxtréirué; la
liïicnie cit mince ^ liiiéaiie.
Cette efpèce a cela de particulier , qu'elle applique
. en nageant , la troifièmc paire de pattes, lur la poi-
trine & t-]u'ellc les met rarement en mouvement.
Elle fe trouve en Danemark , dans les lieux
inondés.
4G. Kydrachne cfFacée.
HydrA ctiNA obfoleta.
Jiydrackna lufo-fufcu rotundatii , (In't-u pone ocu-
les dupUci obfoleta. MuLL. Hydr. pag. 73. rt«. 40.
tab. 6-fig-^- — Zool. dun. prodr. iiSl.
Le corps eft convexe, arrondi, g'abre ^ avec deux
petites lignes, comtes, peu marquées , d'une cou-
leur plus claire, deriièrc les yeux. La poitrine eii de
la couleur du dos. On apperço;t une petite ligne
blanche fur le ventre , & un po;nt noir entre la bafe
des antennulcs & des pattes , qui paroit être la bou-
che de l'inCeile. L s yeux font petits , noirs & difians.
Les antennules loi t couries , tranfparcntcs , ccm-
pofécs de trois arirclcs finiples. Les pattes font d'un
fauve pâle, compofées de cmq pièces égales, cou-
vertes de quelques poils.
Elle fe trouve dans les eaux ftagnantcs , en Da-
aemark.
41. Hydrachne plane.^
Hydraou^a compUnata.
Hyd^tickna vlridls deprejfu , antïce emarginata ,
fafciu mcdia iiibu. MuLh. Hydr. pag. 74. ;2°. 41.
taà. l'O.fig. 7. iS' 8. — Zool. d,.n. prodr. ziSz.
Elle eft très-petite , & relTcmblc un peu à l'Hy-
drachne orbuulée. Le corps eft elliptique , plane,
comme formé de deux lames réunies. Le dos eft
plane, lillé, vert antérieurement Se poftérieurement ,
& jaune au milieu. Le bord antéiieur eft échancré;
& on apptrçoit une petite tache en croiirant , noire.
Le dellous du corps eft vert en avant & en ar-
rière , & d'un jaune p.île au milieu. Les yeux font
noits, gr.Tnds & apparcns , tant en dcllus qu'en def-
Tous. Les antennuie» font blanches, tranfparentes ,
compofées de trois pièces ,& inférées à l'cchancrure
«Je la tête. Les pattes font blanches, tranfparentes ,
velues , égales .pl'is courtes que le corps, & com-
pofées feulement de quatre pièces ; en quoi elle diffère
des autres cfpèccE , & fcmble tenir le milieu entreles
Hydrachnes & les Mittes.
Elle (c trouT* dans les eaux marécageufcs du Da-
fKKiark.^
H Y D
41. Hydrachne Souris.
Hydracuna Mufculus,
Hydrackaa viridis ovalls comvrfjfj fuprti fulcata ,
fubius carinatu , palpis inftris. Mull. Hydr. p. -j^,
n". 41. f/. 10. fig. j. ii 6, — Zool. dan. prodr. iiSj.
On prench-oit , au premier coup d'oeil , cette efpèce
pour un Lyncéc , li on ne faifoit attention à fes pac-
tes. Le corps eft cvale , comprimé, convexe, lîi-
lonnéen dclTus, caréné en dellous, entièrement vert
foncé, ou d'un vert pâle , avec les pattes blanches ,
& un fillon jaunâtre de chaque côté, & quelquefois
d'une belle couleur fauve , avec un filon blanchâtre ,
&l'.s pattes noir.îties. Les yeux font noirs, aller,
grands , rapproch'.'s ; au dellous des yeux , on remar-
que une incilion profonde, d'où partent les anten-
nulcs & les pattes. Les antennules font blanches, tran.'"-
parentcs, courtes, compofées de deux pièces & inférées
au-deflous des p.rttes. Celles-ci font inégales, plus coui-
res que le corps , & touvertes de poils de différentes
longueurs , la première paire efl un peu plus courte
que les autres, & appuyée contre les antennules j
la quatrième paire eft u.> peu plus longue & placée
tout près des yeux.
Elle fe trouve dans les eaux marécageufes du Da-
nemark.
4J. Hydrachne latipède.
HvDRACUNA LtiplS.
Hydrach.na lutefcens , ovat,: utiinque meculata ,
artiiu/o pedum pofticorum quarto diUtato. MI'll.
Hydr. pag. j6. 71". 43. tab. 8. fi^, 1. 6" 2. — Zool.
dan. prodr. 1184.
Elle refTemble beaucoup à l'Hydrachne Torris ,
dont elle n'eft peut-être qu'une variété. Elle en dif-
fère en ce que les pattes font pâles ou bleuâtres ,
avec Textrémité obfcure. La quatiicme pièce des pat-
rcspoftérieures eft d'un fauve obfcur , & fe difate en
forme de Lame, La tache du milieu du dos eftjaune,
&s'cténd en ligne jufqu'à l'anus. LedelTouseftobfcur,
& l'anus eft muni d'un double mamelon. Elle ref-
femble pour toutes les autres parties , à l'Hydrachne
Torris.
Elle fe trouve dans les eaux marécageufes du Da-
nemark.
44. Hydrachne vcilîcolor.
Hydrachna virficolor.
Hydrachia fubquadrata , maculis albidis c^u~
leis fufiifque. MiUL. Hydr. pag. 77. /i". 44. tab, 6.
fia 6. — Zool. dan. prodr. 11S5.
Le corps eft quadrangulaire , avec les angles ob-
tus ; il eft blanc & mélangé de d.verfcs couleurs :
lavoir, une tache trantverlale «bfcuie , derrière «les
ycMi , une raie bleuâtre q.ui s'étcud depuis les yeux
H Y D
ju-fqu'à la partie poftérieure du corps , où elle fe Ji-
late oc iSnne deux lobes. Le dellous du corps eft
o^^Tciir , avec le bord ''a'in.urc , fv- deux raches cour-
!.tç antennalcs font b!anches traiirparciicc; , coni-
pofécs de trois articles. Les pattes fonc b'ar.clies,
tiarirparcntes , velues , de la longueur du corps.
Elle le trouve en Dancnuik, dans les lieux inon-
des.
* * Quatre yeux.
4?. HrcRACHNE crétacre.
Hytirjciika calcL:re^t.
Hydracknafujcu rctuidim , medio candidijjlmo.
Mu IL. fiydr. pag. 7S. "".47. t'':b. il- fig. S-
On reconnoit facilement cette efpcce , par une
grande tache blanche , au milieu du dos. Le corps ert
arrondi, nn pcn plus étr.-it antérieurement, avec
imc gran.le lâche blanche 'An le dos , qui s'c'tcnd juf-
qu'a lap.irt c poftérieurc. Les quatreyeux (ont noirs,
de grandeur égale , & placés fur une tache blanche.
Les antennulcs font aiguës , compofécs de trois ar-
ticles , dont le premier eft plus long que les deux au-
ticspris enfembic. Les pattes font pâles , tranfpa-
rentes, velues , prefquc égales.
M. Millier a apperçu de petits corps fphéiiques ,
ttanfparcns , fur les antennulcs & les pattes de cet in-
(edc ; mais il n'a pus'affurcr li c'étoit des œufs ou
des animalcules.
Elle fe trouve dans les endroits marécagenï , hu-
mides du Danemark.
46. Hydrachne obfcurc.
Hydrachn A fafcata.
Jiydrackr.a rufj-fafja ovata , difco obfcuro , furca
rufejc^ntc. MviL. Hydr. pag.y^. n^. 46. taè. 11.
fig. i. — Zocl. dan.prodr. 1187.
Le corps efl ovale , un peu plus large ^oflérieu-
rement , convexe , d'un fauve obfcur , avec une ta-
che cendrée obfcure , prtfque ovale , derrière les
yeux ,& deux autres plus grandes , oblongues , far
le dos ; l'efpacequi fc trouve: entre ces trois taches ,
ferme une ligne longitudinale , fourchue , d'un fauve
obfcur , peu apparence. La poitrine & le ventre , font
d'un fauve obfcur , avec une tache blanche , à l'en-
droit des parties fexuelles. Les yeux font noirs, &
difpotés en quarré. Les antennules font longues ,
tranTparences, courbées à leur extrémité. Les pattes
font blanches , tranfparentes , velues ; les fix anté-
rieures , font de la longueur du corps , & les pofté-
rieures lont pius longues.
Elle fe trouve en Danemark , dans les endroits
arrrofés & bourbeux.
H Y D n9
47. HipHACIiNE ondulée^
HroRACHNA undidata.
Jlydrackna lut, a ov.u'is frifis ficxuofis n:f,is.
MuLL. Hidr.p.'g. oo./ï'-'. 47. cuù. 1 -..fig. l.—'Zvo!.
ùan. prod, 11S8.
Le corps eft [-xcrque globuleux , convexe , luifant ,
tranfparcnt , jaune , fa.is poils , avec trois taches
oblcingues , noires fur un-.- ligne tranfvetfalc , dcr-
r.ère les yeux ^ deux laclies linuées , lo.igitudinales
turleJos, S: i;ne poiitrieure arrondie .noires. La
poitrine ell' jaune. Les yeux 'ont noirs, placés Cac
deux rangées , les anréiieui-s font un p;u pins dif-
tans. Les aiitc-n'iules rontjaunc? , longues , tranfpa-
rentes , épaili-.s , rcmpofées de trois. articles , dont :
le premier i: le fecjiid font g'abres , cyhndiiques,
trois fois plus g'-os q-uc les pattes , le dernier de la
longueur des deux autres, t tm'né par un crochet,
peut tellement fe fléchir fur les autres , qu'il ne pa-
ro!t former avec ceux ci qu'un feul corps ; nuis or-
dinairement il eft étendu. Les partes font tranfpa-
rentes , longues & formées de lix pièces couvertes
de poil de diitci entes longueurs.
Elle fe trouve dans les endroits aquatiques du Da»
nemark.
48. HvDRACHNE maculée.
Hydrachna maculata
Hydrack na rubra ovalis maciu'is dorfînigrh. Mule.
Hydr.pag. Sl.n°. 4g. [jé. 11. fig. 5. & 4.
Zool. dan. prodr. iiiic).
Le corps eft arrondi ,prcfjuc ovale , luiftnt, rou-
ge, avec deux r.iies longitudinales , linuécs fur le dos ,
& deux taches diflantes au milieu , noires. Les yeui
(ont noits , pi icés fur deux rangées , le: poftéricurs
font un peu plus diitans. Les antennules font rappro-
chées , avancées , longues , fans poils : les quatre
premiers articles font une fois plus gros que les patres;
les derniers font plus minces & courbés ; elles font
jaunes , avec l'cxtrémué noire Les pattes font jaunes ,
tranfi-arentcs , couvertes de quelques poils , 5c tou-
tes compofées de cinq pièces égales.
M. Mii'Ier fait mention d'une variété qui a ies an-
tennules courtes , les raies longitudinales du dos in-
terrompues , & les yeux également dillans.
Elle fc trouve dans les folles remplis d'can , eu
Danemark.
* * * Six yeux.
49. HydrachNe ombrée,
Hydrachna umbiûta.
Hydraclina rubru rotundata , maciitis p/antius,
Ml^Li., Hydr.pag. 82. n°, 4^. tai>. il. fig. 6.
20
H Y D
Elle neflemble beaucoup à l'HydiacIine fdflrnoife.
Le corps eft prefque déprimé , arrondi, glabre , rou-
ge , luilùiit, .-ivec dix taches obfcures , oblongucs
lut le dos. Le deJlous eft rouge , avec quelques taches
noirâtres près de la poitrine. On apperçou quatre
yeux petits , noits , placés fur deux rangées , &deux
autrtts plus grands en arrière , qui patoilFcnt rouges
à nn certain )our. Les aiuennules font petites, jau-
nâtrci à leiirtmité. Les pattes font jaunes , un peu
plus longues que le corps , compofées de cinq piè-
ces & couvertes de poils courts ; on apperçoit une
double rangée de poils longs fur la troifième & qua-
trième pièces des quatre pattes poftérieures.
Elle fe trouve en Danemarck , dans les lieux maré-
cageux des forêts.
HYDROPHILE, if j-csopw/ic/j, genre d'infeftes
de la première Sedion de l'Ordre des Coléoptères.
Les Hydrophiles font des infcdes aquatiques ,
«}ui ont deux antennes courtes , en malFc perfolice ;
quatre antennules filiformes , aflez. longues ; deux
élytres duresj deux ailes membraneufe's ; cinq ar-
ticles aux tarfcs , & le fternum ordinairement pro-
longé & pointu.
Ces infcéles doivent être r.'putés véritablement
amphibies. Quoique l'eau Toit leur élément principal ,
ils peuvent vivre également fur la terre, & voler
dans l'air , au moyen de leurs ailes ; ils ne font donc
étrangers à aucune des habitations qui font propres
aux dilférens êtres. Ayant avec les Dytiques à-pcu-
près la même forme 5c la même manière de vivre ,
tant dans leur premier que dans leur dernier état ,
ils dévoient être long-temps confondus enfemble , &'
les uns & les autres ont été connus fous le nom gé-
néral de Scarabés d'eau, ou de Sr arabe
Tquatiqu
comme auflî fous celui de Hydrocantharus . Linné ,
en les renfermant dans un même g.nre , avoir ce-
pendant reconnu qu'ils dévoient être diftinguts, &
en avoit formé deux familles , fous le même nom de
Dyùfcus. M. Geoftroy ayant encore mieux fenti la
néccllité de les féparer , a dû , avec raifon , laiiïèr
les Dytiques à leur place, & établir un nouveau
genre , fous le nom d'Hydrophile , formé de deux
mots a;tecs , qui lignifient aimant l'eau. Ce qui doit
en effet dillinguer au premier coup d'oeil les Hydro-
philes des Dytiques , ce font les antennes courtes ,
en malTc perfoliée ; tandis que les féconds les ont
filiformes , & aiUz longues. Si nous ajoutons que les
premiers n'ont que quatre antennules; tandis que les
autrc-s en ont iix , on aura (ans doute des caradèrcs
£-uffirans pour faite deux genres bien diflinûs.
Les antennes des Hydrophiles font à peine de la
longueur de la tête , & compofées de onze articles ,
quoiqu'elles paro ffcnt n'en avoir que neuf; le hui-
tième &- le dixième étant très-petits, & peu appa-
rens. Le p.einier article clt alongd , un peu renflé ;
les quatre fuivans font courts ,' aflez minces ; le
Éxièmc & le Icptième font irréguliers , cvafcs ,
H Y D
prefqu'en forme d'entonnoir , enfilés dans leur mi-
lieu; le huitième eft petit, tics-peu apparent , itré-
gulier ; le fuivant eft évafé , irrcgulier ; le dixième
eft très- petit , & femblable au huitième ; le dernier
' eft renflé , terminé en pointe moulîe. Elles font in-
férées à la partie latérale de la tête, au-j|ievant des
yeux.
La bouche eft compofée d'une lèvte fupéricnre ,
de deux mandibules, de deux mâi.houes, "une
lèvre inférieure , 5c de quatre antennules.
La lèvre fupérieute eft cornée, large, courte,
antérienremcnt arrondie.
Les mandibules font cornées , arquées , grofles ,
allez courtes , aiguës , bifides à leur extrémité , avec
les diviûons inégales , & munies au milieu de leur
partie interne , d'une dent alongéc, bifide , avec les
diviiions égales.
Les mâchoires font alongées, cornées , bifides à
leur extrémité; la divifion externe eft plus grande,
atrondie, fortement ciliée; la divifion inteiive eft
coune, intétieureraent coupée , ciliée, ro unie d'un
petit prolongement cylindrique , ciliée à fon extré-
mité, &p!acée pus de la pièce extérieure.
La lèvre inférieure eft cornée , large , anondie ,
ou légèrement échancrée à fon extrémité.
Les antennules antérieures font filiformes , beau-
coup I lus longues que les poftérieures , & compo-
fées de quatre articles , dont le premier eft tris-
court ; les deux fuivans fon: longs , un peu amincis
à leur bafe , Se le dernier eft oblong , obtus ; elles
font inférées au dos des mâchoires. Les antennules
poftéiieu;£s (ont filiformes, compokes de trois ar-
ticles, dont le premier eft très-court, à peine dif-
tind ; le fécond elt alongé , un peu aminci à fà
bafe ; le dernier eft oblong &i obtus; elles font in-
férées à la partie latérale antérieure de la lèvre infé-
rieure.
La tête eft grolTc , un peu penchée , latéralement
enfoncée dans le cjiccle:. Les yeux font arrondis ,
un peu faiUans.
Le corcclct eft convexe , fans rebords , latérale-
ment coupé , joint aux élytrcs , un peu plus étroit,
& largement échancié à fa partie antérieure.
Les élytres font convexes , fans rebords , de la
grandeur de l'abdomen ; elles couvrent deux ailes
membraneufes repliées. L'ècuflon eft grand, & trian-
gulaire.
Les pattes font de longueur moyenne. Les cuilTes
fontfimples, anguleufes; les jambes font fimples ,
& terminées par deux épines droites , plus ou moins
longues , Se mobiles. Les tarfes des quatre pattes
policricures font fétacés , intéricmcinent ciliés , &
compofés de cinq articles , dont le premier cil court ,
& le fécond alongé ; le dernier eft tc.m.né par deux
crochets
H Y D
èrocliets doiibles , ou foiaus cliacim <le deux pointes
iiu-^alcs. Les uiles ainéucms (onc plus :ourts que
les autres, lilifornies , ic coni^ofés de cinq articles ,
dont les quatre premiers (ont égaux , & le ciuquitme
cit alongé , & terminé par deux doubler crochets.
Lfans quelques efpcccs le quatrième article , dans le
maie leulemeiu , eft latsialément dilate & con-
cave.
Les Hydiopiiiles ont à-pcu-près toutes les parties
qui compoletit leur organifation , calquées lur le
Hiême modèle que celui des autres Coléoptères , ou
infedcs a étuis écailleux. Ils ne préfentcnt quelques
dlftérctices remarquables que fur les pattes , qui lont
faites en forme de na<jeoires. Quand l'Hydrophile ell
dans l'eau , oïl il fc tient le plus fréquemment , on
ne lui vi'it point d'antennes , parce qu'alors il ne les
avance jamais ; il les tient pendant tout ce temps
appliquées & cachées en-dclloui de la tète, près du
bord inférieur des yeux; mais il les i'n'X. paroître
dès qu'il lort de l'eau , ainli que De Cîecr l'a fouvcnt
obfervé ; au lieu qu'il tient toujours , & eu tout
temps j les quatre antennules avancées au-devant
de la tête , (oit qu'il fc trouve dans l'eau ou en-
dehors. 11 fcmbleroit donc que les antennes ne lui
font utiles que fur la terre ou dans l'air, & que leur
iifage celle des qu'il le retrouve dans l'eau. Ces
inleclos ont le corps ordinairement ovale , convexe
cn-dellus , Si applati en-deltous, oii Ion remarque
une particularité dont nous devons fake mention.
Tout le lor.g du delîuus de la poitrine , à laquelle
lont attachées les pattes intermédiaires & poflé-
rieures , on voit une longue partie dure & ccail-
leufe placée julltmcnt entre les pattes , intimement
unie a la pièce écailleufe de la pnit.ine , dans pref-
que toute fa longueur , & terminée en longue pointe,
qui s'étend plus ou moins au-delà de l'origine des
pattes poftéricures , & qui eil libre ou féparée du
corps dans cette étendue , quoiqu'elle foit également
immobile comme le relie de la patrie entière, dont
elle eft une continuation. Il feroit alTez difficile d'ap-
proprier à cette pointe quel ]\ip. ufage particulier , &
il elf à remarquer qu'on ne la trouve que fur les
grandes efpèces. Les Dytiques ont une partie fem-
blablc au-delfous du corps ; mais elle elt moins
l'aillante , fourchue au bout , & finit en deux pointes
ccaitécs l'une de l'autre. Les ailes font un peu plus
grandes que les clytres , quand elles font bien éten-
dues j de lorte que pour pouvoir être entièrement
cachées , elles font plices en double vers leur extré-
nati, quand elles font dans l'inaition. Près de leur
attache au corps il y a deux petites lames mcnibra-
neules & ovales , une de chaque côté , qui font de
la même fubdance que les ailes , & qui ont la figure
de très-petits ailerons tranfparens , ayant beaucoup
de rapport avec les petites pièces membia.'.eufes
qu'on trouve à l'origine des ailes de plufieurs Dip-
tères , & que Reaiimur a délignées fous le nom
de CoqiiiiUs , à caufe de leur figure. Toutes les
parties du corps font rouvcries d'une j-'Cau écail-
Hil]. Nat. Infcclts. Tùtnc l'il.
H Y D .21
leufe tiès-dure, excepté le dtllus du ventre, donc
la peau ell fouple & membrantufe , mais qui eft
trcs-bicn garantie de tout accident par les élytres
qui le cachent, It. qui lui fervent comme de bou-
cher. Ce n'ell pas avec fondement que Linné nomme
les pattes des Hydrophiles fubmutui ; car les tarfes
font terminés par deux ongles ou crochets bien dif-
tinds , qui , dans quel()ues efpèces , font niê.nc
doubles , ou à deux blanches. L'infeéle fe fert de
CCS crochets pour ie fixer furies plantes aquatiques,
& fur le terreia quand il marche hors de l'eau. Les
ïambes font garnies au bout de pointes dures , en
forme d'épines, qu'on a nommées éperons. Ordinai-
rement tout le long du côté intérieur des taries
intermédiaiies « poilérieuis , on voit une fuite de
poils ou de parties en forme de poils , allez longs &
tiès-ftiiés. Ces poils font mobiles à leur origine;
de forte qu'ils flottent dans l'eau de côté & d'autre ,
quand les pattes foi.t en mouvement. Ces franges de
p^ils aident l'mtedc à pouller l'eau , comme avec
des avirons, quand il nage. L'Hydropiii'e m.ile,
dans les grandes efpèces, a veis l'origine des deux
un Tes aniéricurs une partie bien remarquable, qui
elî un<: pièce applatie , irrégulière & angulaire ,
garnie en - d'-flous d'elpèces de fuçoirs concaves ïc
velus. Dans les Dytiques , ces pièces font ordmaire-
nient circulaires. On peut préfumer , avec De Geer ,
que dans laccouplement Tinlec^c fe lert de ces deux
pièces pour fe tenir fixé fur le corps de la femelle :
clics s'y attachent comme des fuçoirs ou des vea-
toufes.
Les Hydrophiles , ainfi que les Dytiques , font
carnacieis & très-voiaces ; & les dents grandes ,
fortes , garnies de plufieurs dentelures , dont ils fonc
munis , doivent l'indiquer aifément. Ils ne vivent
qu'aux dépens d'autres infedes aquatiques & ter-
retlres qu'ils peuvent attraper , & auxquels ils font
une chafie continuelle. Ils n'en épargnent aucun ;
lis s'en laililknt avec les pattes antéiieures , comme
avec des main , & les portent enfuite a la bouche,
pour les dévorer. Quoiqu'ils puiUent vivre très-
long-temps fous l'eau , ils ont cependant befoin de
refpirer 1 air de temps en temps. Ils fc portent alors
a la furface ; & pour y pai venir , ils n'onrqu'a renif
leurs pattes en repos , iC fe lailTcr flotter. l'ius légers
que l'eau, ils furnagent d abord ; le derrieie le
trouve alors appliqué a la furfacc de l'eau , & même
tant foit peu au-dcllus. Ils élèvent cufuite un peu les
élytres, ou baillent je bout de l'abdomen , de ma-
nière qu'il fe forme un vuide entre les élytres S: le
derrière , qui fe trouve ainfi à {t:c. L'air extérieur
pénètre alors aifément entre les élytres & l'abdo-
men , fans que l'eau puille s'y introduire , & cil
porté aux fiigmates , places au-deffous des élytres ,
le lor.g des deux côtés de l'abdomen. Quand l'in-
feûe veut reiourner au fond de l'eau , il rapproche
promptement l'abdomen des élyties, & bouche en
inème- temps It vuide qui fe rencontroit entr'eux j
de forte que l'eau ue peut jamais y pénétrer.
122 H y D
On trouve les Hydropliiics dans toutes les eaux
douces , dans ks rivières , dans les lacs , 5; fur-touc
dans les marais & les étangs. Ils iiagcnt allez vite ;
mais avec moins de célérité que les D) tiques. C'cft
ordinairement à l'approche de la nuit qu'il.» fortent
de l'eau , pour voler & fe tranfporter d'un marais ou
d'un étang a un autre. Auflî tcouvc-t-on ces infcclcs,
&i pliifie.ns autres amphibies comme eux, dans ks
moindres ailembîages d'eau , même dans ceux que
la pluie peut former dans les inégalités du terrcin. Ils
font un botirdonnemcnt en volant , l'cmblable à
celui des S;;îrabés. Lyonet nous a appris un fait allez
finguher , ac qui méritoit bien d'être encore ap-
puyé par d'autres obfervatcurs ; c'eft que ces infeélts ,
a ciytres £: à ailes, faveni filer , & qu'i!s font uric
cfpcce de nid ou de coque de foie , dans laquelle ils
pondent & renferment leurs œufs. De Geer a trouvé
de pareils nids flottans fur l'eau , & remplis d'oeufs ;
d'où fortirent cnfuite de petites larves , qu'il ne put
Kiéconnoitie pour celles des Hydrophiles, ou des
Dytiques. Il n'a jamais pu faifir le moment où ils
travailloient à conftruire dr pareilles coques ; mais
Lyonet a été plus heureux , & il dit avoir vu tra-
vailler à ces coques , que l'infede l'ait avec le der-
licre , & qu'il y ajoute une efpccc de cerne brune ,
un peu recourbée , & folidc. L'ufaçc de cette corne
kii paroît être de re-enir la coque ,'lorfque quelque
coup de vent , ou quelque autre accident , pourroit
la renveifer.
Les larves des Hydiophiks font à peu-près les
mêmes que cefcs des Dytii]ucs , & préicntcnt la
Blême conformation. Elles (ont également hexa-
podes, vivent dans l'eau, U font très- voraces ; elles
attaquent tous les infcdes qu'elles rencontient pour
les dévorer. Ces larves ont le corps alongé & co-
nique au bout, allant toujours en diminuant vtis
le derrieie. Elles ont une grande tête écailleufe ,
garnie de deux fortes dents ou ferres , avec Icf-
■quellcs elles fe faifillent de leur proie. Les fix pattes
lonc longues j ccailicufes ôc dtlices , garnies de
H Y D
franges de poils. C'eft par k mouvement des pattes
que la larve nage. Elle refpire l'air par le deriiere , Se
fe fufpcnd pour cela avec le bout du corps à la fur-
face de l'eau. C'eft au moyen de deux pctires parties
en filets , hériflces de poils , qui relient alors à fec
au-deiïiis de l'eau , qu'elle fout-ent tout fon corps
dans cette attitude. C'eft aulTi au deoicre que fe
trouve l'ouverture qui donne pafTage à l'air. L)pnct,
qui a obfervé la larve de la plus grande efpcce d'Hy-
diophile qu'on trouve en Europe , démontre d'abord
qu'elle n'a point ks pattes placées du côté du dos ,
comme l'a cru Frifch. Ceite larve n'a pas la lête in-
cl nîe vers le ventre, comme prcfque tous les in(ecl:es;
mais elle l'a un peu penchée en-arriere , pour pou-
voir, félon Lyonet , fe f.iifir d'autant mieux des
Efcargots ou petits Limaçons qui fe trouvent parmi
les plantes aquatiques (ur la furface de l'eau , &
pour pouvoir en calkr la coquille. C'eft à fon dos ,
fuivant le même auteur , qu'elle a alors recours. Il
lui fert de point d'appui pour calfer la coquille , Se
de table pour manger l'Efcargot qui y eft renfermé.
Quand elle l'a faili de fes dents , elle fe plie en-
airiere , élevé un peu le dos , & y appuie le Lima-
çon. Dans cette attitude, la tête naturellement un
peu penchée à la renverfe , porte plus à plomb fur
l'Efcargot, & lui procure par- là un moyen plus aifé
d en calfer la coquille , & d'avaler l'animal.
Ces larves ne doivent point fubir leurs transfor-
mations dans l'eau ; elles en fortent dès qu'elles fen-
tent le befoin de fe transformer. Elles s'enfoncent
dans la teirc , & s'y font une loge ovale ou fphé-
rique, dans laquelle elles prennent la forme de
nymphes ; c'eft ce qui eft attcfté par Fiifch , Lvonct
& Roefel. Ainfi l'hilloire de l'Hydrophile préfente la
latve purement aquatique , la nymphe tout-à-fait ter-
rertre , & l'infcâe paifait véritablement amphibij.
Les Hydrophiles ont une échelle de grandeur foit
étendue ; il y en a qui ont plus d'un pouce fc demi
de longueur, Si d'autres qui n'ont pas plus de deus
lignes.'
Suite de l'IniroduBion à tHïJlo'irc Naturelle des InfeUcs,
HYDROPHILE.
JI Y D R O P II IL US. Geo F F. Fa B.
D Y T I S C U S. Lin.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes j en malfe inégale, perfoliée : onze articles; le huitième &
le dixième petits à peine diilinits.
Mandibules cornées j munies intérieurement d'une dent alongée , bifide.
Quatre antennules filiformes : les antérieures très-longues.
Cinq articles aux tarfes.
ESPECES.
1. Hydrophile brun.
Noirâtre ; antennes d'un fauve ohfcur ;
Jlernum prolongé , Jlllonnè.
2. Hydrophile olivâtre.
T)\n noir olivâtre ; Jlernum cannelé' ,
pojlerieunment épineux ^ el^ très échmcrées.
5. Hycrothile atre.
Noir luifant ; é/ytrcs entières j l'^ljei '■>
Jlernum légèrement Jlrié,
4. Hydrothile alongé.
Plongé, i'ù.n noir olivâtre • antennes
S- cuiJJ'es fenugine.Jes.
5. Hydrophile carabo'ide.
Noir j élytres prefque jlfiia ; Jlernum
iuvé . Jans p-olongfjient
6. Hydrophile latéral.
Noir, luifj.nt j bord du corcelet & des
éljtres jaune.
7. Hydrophile fufcipède.
Noir, luifant j élytres Jlriées ; pattes
I brunes.
8 Hydrophile picipède.
Noir; pattes brunes; élytres HJJes ,
J ans j^ rie s.
9. Hydrophile orbiculaire.
Prefque hémfphérique , glabre , noir,
luifant.
10. Hydrophile à collier.
N'oir-y bouche , bord du corcelet & li-
gnes Jur les élytres , jerrugincux.
Vu
Sulie de l'Introduclion à l'HlJîoife Naturelle des Infectes'.
HYDROPHILE. ( Infedes. )
I i.HvTDRorHiLE luride.
D'un gris ohfcur ; corcelet taché de
noir; elytres avec des Jlries pointillées &
quelques taches objcures.
12. Hydrophile tcte-noire.
Noir; corcelet & élytres iijfes , jau-
nâtres.
15. Hydrophile livide.
Noir; tête & corcelet fauves , livides j
élytres d'un jaune ohfcur.
I 14,. Hydrophile nain.
Noir; bord du corcelet , pâle ; élytres
liffes, d'un gris ohfcur.
I j". Hydrophile gris.
Cendré en-deffus , ohfcur en-deffûus.
16. Hydrophile bipondtué.
Corcelet noir , lordé de gris ; élytres
ohfcures, avec le bord Zx un point poflé
rieur blanchâtres..
H Y D
Ï.HYDROfHitEbrun.
Hydrophilus piceus.
Hydropkilus nigricans , ar.tennls nifefccntibus ,
ft^rnojulcuCo.Ent. ouhifi.nat. d:sinj. H\DK01'HltE.
Pi. i.fig. l.a.b.c.d.
Hyd'ophi.'us piceus niger, flerno canallculato fof-
tiCi 'fpinojo. Fab. i>yft. ent.pag.tti. n". i.—Spe,:.
iaj. corn. I. pag. isS. n°.i. — MuHt. inf.tom. i.
pag. i£S. «". I.
Dyàfcus piceus antennis perfoiaùs , corpore
livi , [Itrno curinuto poftice fpinuj'o. LiN. Syjl. nut.
p. 66^. n". I. — Faun.fuiC. n'.jb^.
Hydrophilus niger , e/ytris fukatis , antennis
fujcis. Q'cOll. Inf. tom. i. pag. i&i,n^. i. pi. 5.
Le grand Hydrophile. Geoff. U.
Hyàrophilus rufîcornis ri'ger , capitula antenna-
rum rujo , e/ytris itvihus , aidomine pojlice acu-
minatû. Dec, Mém. inf. tom. 4. pag. 571. n°. 1.
pi. 14. fi^, I. 6" 1.
Hydropliile à antennes roufes , noir , à antennes
à bouton roui, à étuis lilks &: a derrière conique.
DytlfiUshaftatus.Aa foc. berol.pkyfic. 4. tab. 7.
LvONN. Less. P/, x.fig. 12. — ij.
FriscH. Inf. tom. 1. tab. 6.
SOLZ. Hift. inf tab. 6.fig. 8.
ScHAEFF.£/cm. inf, tab. 71. — Icon. inf. tab. 35.
fig. I. z.
hiKcsTK. NomencL 1. tab, 6. fig. ^. tab. 8. fig. i.
iftjb. ^).fig. I.
Dytifcus piceus. ScoP. Lnt, carn. «". 195.
Dytifcus piceus. Vill. Ent. tom, i.pjg. 340.
nP. I.
f Hydrop/tilus piceus. Y OvRC- Elit. par. I. />. 6j.
n". I.
HydropkUus piceus. Ross. Faun. etr. tom. t.
Il eft grand , d'un noir plus ou moins olivâtre
en-dcllus , brun en-dcflbus. Les antennes font d un
fauve oblcur. Le corcelet a deui petites folfettes
peu marquées. Les élytrts font à peines flriées. Le
fiernum elt élevé , (îllonné , poftérieurcment pro-
longé & fubulé. Le pénultième article des tarfes an-
térieurs , eft dilaté dans le mâle. Se fimple dans la
femelle.
Il fe trouve daas toute l'Europe , dans les eaux
douces.
k
H Y D lis
I.HVDROPHILE oilvâtlC,
Hy OROP HlLl'S olivJCCUS,
Hydropkilus oliv laus , fterno canaliculato pofli:e'
fpi'tvjo, cûitopt'is emdigir.a'is. Ent. ou hijl. nat. des
j'"/; HvDRcrHiLE. PA i.fg.i.a.b.
H'.d c-k-':is o!.fc:r.-:!s. T f. -R. Spec. inf. lom. \,
P'g. i;y 'i'\ :. — M..nt. inj. tom. 1. p. iSS. n° . t.
Il c'\ un peu plus petit que le préc'dent. Lt corps
cftliire , olivatie en-deffus, d'un noir plus ou moins
brun en-dclTous , avec les antennes ÎL les cuiffes
d'un brun fauve. Les élyties ont ciiacunc quatre
(tries à peine marquées, S: l'cstiémité eft échdncrée
à la future.
11 fe trouve aux Indes orientales,
5 Hydrophile attc,
HruRorHtLus ûter.
Hydropkilus nifcr nitidus , e/ytris Uvibus inte-
gris , fiernovix fin.ito. Ent. oit hiji, nat. des inf
Hydr.oi>hii.e. pi. i.fig. 6.
Il relTemble a l'Hydrophile olivâtre. Les anten-
nes font fauves. Le corps eft d'an noir olivâtre
lui!"ant en-dclfus , Se d'un noir foncé en-dclfous. Les
élytres ont chacune quatre ftrics légèrement pointil-
lécs , à peine marquées. Le fternuni eft élevé , lé-
gèrement cannelé , poftérieuremcnt prolongé Se fu-
bulé.
Il fe trouve à Cayenne , d'où il m'a été envoyé
par M. Tugni.
4. Hydrophile alongé.
Hl'DROFH ILUS oblongUS.
Hydropk.lus fubtas nigtr fupra olivaceus, antcH'
nis femoribufque fcrrugineis. Ent. ou hifi. nat, dit
inf. HïDROPHlLE. PI. i.fig- 7-
Il eft un peu plus petit & plus alongé que les
précédens. Tout le deifus du corps eft iiiîè , d'ua
noir olivâtre ; le d^ilTous eft d'un noir plus ou moins
brun. Les antennes, les anter.niiles & Icscuilics fonc
fcriugineufes. Le fternum eft élevé, à peine caa-
nelé , poftérieurement prolongé , très-aigu.
Il fe trouve dans l'Amérique méridionale.
j.KYDROPHtLE carabo'ide.
HvDRopHiLus caraboides.
Hydropkilus niger nitidus , elytris fubfiriatîs 4
fiemo elevdto fimp/ici. Ent, ou hifi. nat, des inf.
Hydrophile. PL t. fig. 8.
Hydrophilus cariboiies niger nl;!dus , elytrisfuh-
firiatis, Fab. S}fi. ent. pûg. liS. .•.'". i, — 5p, mf.
126 H Y D
t»m. i.p. iZ^.nv. 3. — Mdnt.\inf, tom. ï.pag. 1S8.
Djcifeus caraboiJes antennis perfoliatis , cvr-
pore glabro , firiis aliquo: rectirvis. LiN. ^yfl. nat,
p. 04. n°. 1. — Fdun.J'uec.n'^. yûj.
Hydrofh'ilus nigcr^ elytrorum pur.clis per ftrlas
digejiis , antennis nigris. GïOFF. Inf. tom. i.
p. 185. n°. t.
L'HyJiophile noir picotté. Giorr. 16,
Hydrophilus nigricornis niger , capitula anten-
narum nigro , clytns Uvihus , abdomine poficc ro-
tundato. Dr.G. Mém, inf. tom. 4. p, 376. n°. 1.
HyAso^hWe a antennes noires , noir, à antennes
à bouron noir , à étuis li/Ies & à dtrnère arrondi.
D£G. IL
Hydrocanthums aquaticus niger fubrotimdus ,
Ka}. Inf.pag. 9j.«^. 7.
ROES, Inf. tom. 1. aquat. cLiff. i. tab. 4.
Frisch. Inf. 13, tab. il.
Sviz.HiJl. inf. tab. a.fig. 41.
-ScHAEïF. Icon. tab. Sii-fig- 10.
Bergstr. Notr.en.i'. i, .',;i. ^.fig. S. 9. & tab. 7.
Hydropitilus cardboïd'.s. Rosn. Fuun.eir, tom. i.
iJflg. i9j.«'.4Si.
Hydrophilus caraboïdes. ÏOVRC. Ent. par. t. i.
Il eft de grandeur moyenne. Tout le corps cfl: noir
luifdnt. Les ciytrcs ont des points enfoncés, à peine
marqués , rangés en flries. Le fternum eft élevé ,
fans cannelures^ fans prolongement poilérieur.
Il le irouve en Europe , dans ics eaux dotices.
6. Hydrophile latéral.
Hydrophilus lateralis,
Hydrophilus nigc'r nitidus , thorads elytroramque
marginihus flcvis.-fA3. Syft. eut. pag. liS. n'. 3.
— Spec. inf. tom. I. pag. 1S5. n". 4. — Mant. inf.
tom. l. p. 188. n°. 4.
II rertemble à l'Hydrophile caraboïdc , mais il
eft une fois plus petit. Le corps eft noir , luifant ,
avec le bord du corcelc: & desélytres jaune. Le iler-
nimi eft prolongé , aigu, avec un point jaune , au
milieu. Les pattes font fcrrugineufes.
Il fe trouve en Améiiquc.
7. Hydrophile fufcipcde,
Hyprotiiilus fufc'pes. '
Hydrophilus niger nilidus ^ elytris firiatis , pedi-
H Y D
lus pice's, Ent, ou hijî. nat. des inf, HydrophilI.
PI- ^ fié- 9.
Dytifcus fufcipes antennis perfoliatis , elytris
/Ir.'acis margine lividis , pedibus fufcis. LiN. Syft,
nat. pag. £64. n*^. 4. — Faun.fuec. n^. jGS.
Hydrophilus fcaraboïdes niger , elytris flriatis ,
pedibus piceis. Fab. Syfi, ent. pag. xi8. n° . 4. — .
Spec, inf. tom. i. pag. 1S9. n"^. 5. — Mant, inj.
tom, ï. p, 188. n°. 7.
Hydrophilus niger, elytùs flriatis , pedibus
fufcis, Geoff. Inf. tom. i.pag. 184 n', 4.
L'Hydrophile noir ftrié. Geoff. /^.
Hydrophilus (aCci^es niger , capitula antennarum
nigro , elytris flriatis , pedibus fufco-caftaneis, Deg,
Mcm. inf, tom. ^.pag. 377- "'^- 3-
Hydrophile d pattes brunes noir , à antennes à
bouton noir , à étuis cannelés Si à pattes d'un brua
de marron. Dec. Ib,
Dytifus gyiinoides,ScHii.AUK. Enum. infaufl,
«°. 572..
Hydrophilus fufripes, TovRC. Ent. par. i. p. 66.
Il eft deux ou trois fois plus petit que l'Hydro-
phile carabûide. Les antennes tont d'un brun ferru-
gineux. Le corps eft noir, luifant. Les élytres font
iiriees. Les pattes font brunes.
]1 fe trouve en Europe, dans les eaux douces.
Nota, Le Dytifcus fcaraboïdes de Linné , noiis
paroîc être une variété de l'Hydrophile caraboide,
8. Hydrophile picipèJc.
Hydrophilus picipes.
Hydrophilus niger, pedibus piceis , clytils Uvî-
bus.Eic.ouh'Jl.nat. des inf. Hydrophile. Pi. 2.
fi-.io.
Hydrophilus pià^es, Fab. Mant. inf, tom, l,
;:■. iiiS,/i". 6,
I! relTemblc beaucoup au précédent, pourla forme
S: la grandeur; mais il en diffère en ce que les élytres
font lilTes, fans ftries.Le corps eft noir , luifant. les
antennes , les antennules & les partes font d'un brun
plus où moins foncé.
Il fe trouve dans toute l'Europe , dans les eaux
douces.
fj. Hydrophile orbicuîaire,
Hydrophilus oibicularis,
Hydrophilus fubhemifph&ricus niger glaher niti-
dus. Enr. ou hi(i, nat, des inf, HyCiiOPHILE. FI, 1.
fg, II. a,b.
I-I Y D
H\dr'ophilus aû>\cM\a.n'i [usrotundas , cor'pore gla-
Iroaao. V,\E. iyjt, ent. p. 119..';". j. — Sp. inf.
fo'Tt. \.p. ipo-"". 6. — M.ifj. h.f. ium. i.pjg. l8!b'.
«". 7.
Hydropkiins nlger, elyt-is Uvinus denfi punclatis.
Gfoif. /'."/" corn. \.pdg. 184. n". 5.
L'Hydropliile liffc à poi'.us. Gfoff. U.
Hydrj--h.Us puncîatus, FOURC. Ent. par. tom. 1.
/>. 6 \. n^. 5.
Il cil p'uç petit que les précéc^cn?. Le corps
c(l noir, liiifani:, fans t.ichcs , piel^ue hciiiirphé-
riv^iii;. Les ciyii\s foiu lilles.
Il l'e tiovivc en Europe , dans ks cius douces.
10. HïDRorniLE à co'lier.
Hyd
RorniLUs couuns.
Hydrophilus nigcr , ore îhoracis lateribus lineif-
quc elycrarum firruginets. Fab. Sy fl . ent . p ag . i-l') ,
n° . 6. — Spec. inf tom. i. pag[ 190. n". 7. — Mani,
inf. :om. i. /jj^'. 188. n'> . 8.
II a la forme élevée , r>;nflée , de l'Hydrophile
luride. Li; corps efl noir ^ iuifant , avec la bouche &
les côti-s du corcele: ferrughicux. Les élytres ont le
bord extérieur , fc qucK]ues lignes courtes, ferru-
giucux. Les pattes iont obfcures.
11 fc trouve en Amérique.
1 1. Hydrophile iuridc.
HvDROPHiLL's luridus.
Hydrophilus fuf.o-cinerafcens_, thorace nigro ma-
cuLi'to , tlytris firicito-punciatis punclifque ohlorigis
fufcis. Ent. eu Ivfl. nat. des inf. Hydrophile.
PL ufg. :,.a.b.c.f.
Hydrophilus luridus elytris flriaiis , corpo<e ci-
nereo-fufco. Fab. Syfi. ent. p. izy. n":- — Spcc. inj,
tom. i. pag. lyo. «". S. — Mant, inf. tom. i.
p. '88. n°. 9.
Hydrophilus fulvus. GeOfe. Inf. tom. i.p. 1S4.
n". 5.
L'Hydropiijlc fauve. Geoff. I&,
Hydrophilus fufcus corpore convexo fupra fufo
fi^btus ràgro , cdpitulo antennarum oblongo , ei)tris
ft-mtis. Dec. Além. inf. tom. 4. pag. 57S. n". 4.
Hydrophile i/ai à corps voûté , brun en-dellu? , &
noir en-dtilous, à antennes à bouton alongé Se a étuis
cannelés. Deg. Ib.
Hydrophilus fulvus. '^OXSKC. Ent. tom.\\, p. 66.
n°. j.
Hydrophilu!: luridus. KoSS. Faun. (tr, tom. \.
pag.i^6,n''.A^i.y
H Y D 127
II varie pour la grandeur. L; corps efî convexe.
Les antennes l'ont d'un jaune fauve. La tête c(t
noire, fans taches. Le corcelcc clt pointillé, d'un
grt! jaunâtre, avec une taclie r.oiie, au milieu,
marquée quelquefois d'un peu de jaune. Les ély-
tres font d'un gris jaun.itre , plus ou mains obf-
cur ,j avec quelques points oblongs noir.îcrcs; e,les
ont des flries réguhèies , pointilléjs. Le dcllous du
corps eft noir. Les pattes font fauves, avec la bafc
des cuill'es noue.
Il fe trouve en Europe , dans les cauxdou;cs.
7 2. Hydrophile tête-noire.
— Hi'DRopji I LUS mil-inocephdlus .
Hydrophilus niger , tko'-rce elytrifque Uv'hsfa-
vcfcentihus. Ent, ou hijl. nat. des inf. Hydrophile.
Pi. 1 fig. 1 1.
Il efl de la grandeur de l'Hydrophile luride ,
mais le corps clt moins convexe. Les antennes font
obfcures. Les antennules antéiieures font jaunes ,
avec l'extrémité du dernier article noire. La tête elt
noire , avec un peu de jaune , de chaque côté. Le
corcelet & 'es élytres font liifcs jaunâtres. Le icfloas
du corps efl aoir.
Ilfc
3uve aux eavirons de Paris , dans les eaux
13. Hydrophile livide.
HvDROPHiLù'S lividus .
Hyd-ophilus nigcr , capite thorùcequc iividcnifis.,
elytns fufco-jlav.fcentious. Ent. ou ftifl. nul. des
ir.f. HviiROPHlLE. PI. ï.fig. 4. a. b.
Dyùfcus Wnim antennis peifolidtis , cavité tho-
race elytris 6' yedlbus Lvidis , ventre nigro. FoRS r.
Nvv.fp. inf cent, i.pag. J2.
Il reffembie beaucoup à l'Hydrophile mélanocé-
phale. Les antennes font pales. La tête & le corcelcc
fontlifT.;?, d'un fauve pâle. Les élytres font lilles ,
d'un jaune plus ou moins obfcur. Le dcllous du corps
efl: noir. Les pattes font fauves , avec les cuiiles
r.oires.
Il fe trouve en France, en Angleterre , dans les
eaux douces.
14. Hydrophile nain.
Hydrophilus minutus.
Hydrophilus n'gcr , thoracis marginibus paUiils „
eiytrts Uvibus fufo-cinereis. Ent. ou hifi. nat. des
inf. Hydrophile. PI. l.fig. 1 3. a- b.
Hydrophilus minutus ovarar nlgcr , elytris pcdi-
l>:ifq:.e srifeis.ÏAB Syfl- ent. pag. 119. n"^ . S.— —
Sp. inf tom. I. pag. 190. n" . 9. — Mant. inf. t. i.
pag. i^S. n". 10. .
12?
H Y Aï
ChryfomeU minuta owua nlgra , elytrrs ped'dus
thoracifque lateribus grifiis . LiN. Syjt. nul. p. 593.
n°. fo. — Faun. fuic, n'^, ^ ;}.
Dycifeus dermcftoides antenms peifoliatis , ke-
mifphirico ■ ovatus luridus ,capite ihoraceque nigris.
FORST. Nov. fp. inf. cent. i. pag. j-j.
Hydrophi/us miiiutu!, Ross. Faizn. etr. tom. i.
pag. 197. «".48^.
I! reHl-mble pour la forme & la grandeur , à l'Hy-
3ropliile biponclué. Les antennes font obfcures.
La iète efl: noire , fans tache<. Le rorccltt eft noir ,
avec !cs bords pâles. Les élytres fontlilTes, d'un gris
p!iis ou moins obfciir. Le dcToiis du corps eft noir.
Les patres font d'un fauve obfcur , avec les cuiiVes
noires.
II fe trouve aux environs de Paris , dans les
eaux ftagnaiitcs.
I j. HvDROPHiLE gris.
Hydrodiilus grifeus.
HydrophUus fupra cinercus f.ibtus fufcus. Fad.
Muni. inf. tom. i. p^ig. 185.1°. H.
II relfemble pour la forme & la grandeur àl Hy-
diophile nain. Tout le dellus du corps efl: cendré, &
Icdcdous elV obfcur. Les [jattes font cendrées.
Il fe trouve en Saxe.
II?. Hydrophile biponilué.
HvDRorHiLUi hîpunciatus,
Thdrophilus tkorace atro margine grifeo , elytris
fufiis margine puncioque pojlico atbidis. Eut. ou
b fi. njt. des inf. Hydrophile. Pi.i.fig. 14. a.b.
HydrophUus bipuncîutas. Fab. Sy/i. ent. p. ziç).
'71° . ').——Spcc. inf. lom. \.p.zç)o. n" . 10. — Mant.
ii.f. tom. 1. pag. 18?. n^\ 11.
Dytifcus coccincUuidestnf«ra'!;i/'- rfolltitis ^niger;
thoivce Literibus flavicantei elytris pa iidis pw.Étaic-
fiiiulis. ScKR.^N'K. Enum, inf. uufi. n", 37J.
HydrophUus cocùneLoides. KOiS. Faun. etr.
toin. I. pag. 197. n', 48e.
Il cft très-petit. Les antennes font dun jaune pâle.
La tète efl: iicire , avec un point jann.ître, de cha]ue
côté. Le corcelet eft noir, bordé de jaun.ître. Les ély-
trcs f^nt d'un jaune obi'cur , avec le bord extérieur
& un point veis l'cxuémic?, plus piles; elles ont
chacune di,<-huii r.ing,-es de points nous , enfoncés.
Le deiieus du cvrps eit noir. Les pattes font d'un
jaune teliacé.
11 fe trouve en Europe, dans les eaux.
HYMÉNOPTÈRES, HvMEi^npTERA. InCeûes
«]ui compofent le troificme Ordre du Sylièmc cnto-
niûlogi-jiie qu-c nous avons adocté. Les Hyménoptè-
H Y M
rcs fjnt rcnf;.-rmJs dans lacinquieme CLilTe dcLinnsî,
^ dans la troilièmc Seclion de M. Gejft'oy, qui ,
fous le nom de Tétraptères à ailes nues , a confondu
les Hyménoptères avec les Névrop;èrcs, formant un
autre Ordre dlnleclcs. L'Ordre des Hyméi 0[ tères
lépond encore a la quatrième Clalle de De Geer, K i
la troilieme de M. Fabricius , qui , fous le nom de
J)y;!;y?tiru , a confondu les Hyménoptères avec des
Ntvroptètes &des Aptères.
Les Hyménoptères ont pour caraélère pri^icipal ,
la bouche munie^de mandibules, d'une trompe 5i de
quatre antenuules, de plus , quatre ailes niembraneu-
LS , d'inégale grandeur : les deux inférieures font
coijftanmient plus courtes & plus petites que les
dciix fupéneures ; les unes k les autres font char-
gées de nervures longitudinales bien marquées , &
de quelques-unes tranfverfales , peu élevées & moms
;c:.liblcs.
Cet ordre qui peut renfermer environ vir.gt-trois gen-
res , doit être bien intéredant , par rapport a la plupatt
des elpèces qui compofent ces genres. Les Hyménop-
tères varient beaucoup dans leur forme exléricuie l.'s
ont le corps plus ou moins alongé, plasoumcnis r.K-
courci. Onoblerve une pareille variété dans les ditlé-
rentes parties qui conlhtucnt l'organifation de ccsia-
feéfes. Nous al'ons jetter fur ces dirtérenccs un coup
d'oeil alTez étendu , pour en faire failir les princiiaujc
traits ,& allez rapide pour ne pas empiéter fur ks
détails que nous devons donner dans l'expofition par-
ticulière des genres.
Tous les Hyménoptères on: deux antennes, mais
trèsdiverfement conformes. Elles font alfcz courtes
en général , & dans plulicurs genres , elles font coni-
polées d'un grand nombre de peiits articles , elles
font fi minces qu'elles rciremblent a un brin dv; ril ,
Se on les défigne fous la dénomination A^: fiifurmcs.
Dans certains genres , elles vont en grolLiliant par
le bout, & repréfcntant une forte de niaiïue , aufli
font-elles appelées antennes en majfs. La Guêpe ,
l'Abeille , la Fourmi & quelques autres, en ont
d'alfez lingulières : le premier article de ces an-
tennes eft beaucoup plus long que les autres, & fait
feul prefque la moitié delà longueur de toute \ à\y-
tcnne , l'autre partie eft compofée d'articles fjr:
courts ; après le premier article long, l'antenne fe
courbe , forme à cet endroit un elpèce de coude ou
un angle , & paroit comme brifée , aufli a-t-on nom-
mé ces antennes ^ j/jr^/zr^i brifUs. L'Eulophe poite
des antennes encore plus lingulières : elles font bran-
chues , & forment une efpéce de panache lur la
tête : la beauté , l'cfFet agréable de ces antcp-
nesferoit plus apprécié, fi 1 infeéle qui en eit dii-
coré , préfentoit une forme plus apparente. Outie
ces différentes lortes d'antennes , il y a encoie un
genre , celui des Ichneuiuons , dont les .intennes mé-
ritent d'être remarquées, moins peur levir confir-
mation , qu(^pour leur mouvement. Le petit infecte
les tient prefque pcrp.'-tuellenient dans un mouve-
ment allei vit de vibration: c'eft ce qui a fait ap-
peler
H Y M
peller les Ichncumons l'ai les Naturalises, Mouches
viLruntes , ou Mixuckes à aniennes vibratiks.
La bouche des Hyméiioprèrcs ofFre encore affez.
<3e variétés. Elle cft armée dans les uns , de mandi-
bules, de màclioires écaillcutcs, avec Icfquel'.cs ils
rongent Se mordent fortcnicut. La plupart , au heu
de mâchoires, ont une cfpèce de trompe, par le
moyen de laquelle ils retirent la liqueur mielleufe
des fleurs ou des fruits Cette trompe ell courte &
imperceptible dans plul'icurs de ces inlldes , ce qui
nous a déterminé a divifercet Ordre en deux Scellons,
dont l'une renferme les genres qui ne paroilicnt point
avoir de trompe , & l'autre , ceux qui en ont une
très-apparente. Indépendamment des deux grands
yeuxà réfeau , on voit encore fur la partie (upé-
ricure de la tête , trois petits veux liffes , difpofés en
triangle.; tous les Hyménoptères en font pourvus ,
f\ on en excepte les pourmis ouvrières ^ ou les indi-
vidus neutres de ces mlccles.
On obfcrve peu de diftércnccs entre les ailes des
Hyménoptères. Les inférieures , comme nous avons
dit , font toujours plus petites & plus courtes que
les fupéricurcs , dont elles font couftammcnt cou-
vertes ; elles font très-rranfparentes ou comme vi-
trées , !< prefquc toutes leurs nervures (ont longitu-
d nales. Lorfque les Hyménoprères en font ufage ,
elles font étendues fur le même pl.in , ! une à côté de
l'autre , & elles font unies fortement par le moyen
de piufieurs petits crochets qui ne (ont vifibles cju'au
niicrofcope : c'eft-à-dire que le bord interne de l'aile
fupérieure eft joint au bord externe de l'inférieure :
ces aîles ne fc féparent jamais , tant que le vol dure ,
& femblent n'en former qu'une feule. Lorfqu'elles
font en repos, elles font placées parallèlement au
corps. Elles ont toutes les quatre leur attache à la
partie pollérieure & latérale du corcelet. Nous obfer-
verons qu'on trouve des infcclcs île cet Ordre, qui
n'ont point d'aîles & qui n'en obtiennent jamais , tels
font les fourmis , les Mutilles , &.C. ; mais cette ex-
ception n'a lieu qu'aux individus neutres ou mulets
& fans fexe. Les mâles & les femelles en tont toujours
pourvu?.
L:s Hyménoptères ont fix pattes , corapofées de la
hanche , de la cuiffc , de la jambe & du tavfe , divi-
fcs dans toutes les efpèces , en cinq pièces ou arti-
cles. Les deux patres de devant ou les antérieures,
font attachées a la partie inférieure du corcelet , &
les Quatre poftcrieures , à la poitrine. L'abdomen de
ces infectes eft terminé lurtout dans les femelles , par
des filets plus ou moins longs , plus ou moins dif-
rinds , qui leur fervent particulièrement à placer
leurs oeufs dans la tige , fous l'écorce des arbres & des
plantes , ou dans le corps même des autres infcètes.
L'aiguillon que porte la Guêpe £: l'Abeille , eft trop
dangereux pour n'être pas connu : fans paroîtrc a
l'extérieur , il fort du ventre dans l'occalion & pique
Vivement; l'inledles'en fert utilement peur fc dé-
H/jî. Nat, dci InfeHes. Tom, FIL
H Y M
120
I fendre. Celui duCinips , du Diploltpe ,de l'Eulophe,
elf placé & figure un peu difl-ércmmcnt , mais comme
ces iiilcdcs font tous très-petits , leur aiguillon , pac
rappoit a (a petitelle peut-être, ne produit aucun mal
fenlible. Le Cimbex , TUrocère, le Tenthrede , ne
font cependant pas plus à craindre , quoique leur ai-
guillon ("oit fort, il ne bielle point , mais il eft utile
aces inledcs pour dépolèr leurs œufs. Cet aiguillon
mérite d'être coiifidéié par rapport à fon trava'il , & à
(a forme, & noUa nous arracherons à le faire con-
noîtrc dans rous fes détails, en parknt des difféiens
infeétes qui en font munis.
Les latvcs des Hym-noptères rcffcmblent allez à
un ver ; elles font en général blanchâtres & fans pat-
tes. 11 faut en excepter celles des Tenthrèdes,ou Mou-
ches-à-fcie ; leur forme leur a fait donner le nom de
JLiuJfcs - che:itlles,'i.\\e.si\i diffèrent des vraies che-
nilles , que par le nombre de leurs pattes , qui eft or-
dinairement de dix-huit à vingr, tandis que les partes
des chenilles n'excèdent jamais le nombre de feize.
Toutes ces laives Ce transforment en véritables nym-
phes , qui font de la troilième efpèce , & prefque '
coures s'cnfemient avant kur tran>,formation , dans
une coque légère & foytufe, qu'elles filent par une
filière placée a la tête. On peut enfin remarquer qu'il
y a parnii plulieurs genres d'Hyménoptères, tels tue
ceux des Fourmis, des'Abeiîlcs , &;c, outre les mâles
& les femelles , des individus qui ne jouilftnc
d'aucun fexe , & qui femblent dciHnés feulcraeuc
à Ja conlhuilion des nids & au foin des petits.
Nous allons maintenant chercher par quelques ap-
pcr^us lur la plupart des genres les plus intéreffans
de cet Ordre , à ftimuler feulement allez lacuriofité,
pour l'engager à recouriraux articles patticuliers.
Dans notre première Sedi'n, où font placés les
Hyménoptères , dont la bouche eft fans trompe , la
Fourmi le prélente la première. On fait que toutes
les Fournils vivent en fociété dans des nids placés fous
terrcou Iculenient lur fa fui face , qu'on a nomniiés
fùLim:l':,r(s. Chaque fociété eit compoféc de'îrois
ioi;cs d'individus, les mâles, les femelles , & les
Fourmis ciivrières , qui n'ont point de fexe , Se
qu'on déligne Ibusienomde neutres on de mulets.
C'eft fur CCS dernières, que roulent tous les foins
domcftiques , tout l'ouviageque leur ménage nécef-
li'te ; elles préparent & bâtilieut la fouimilièie ; elles
lont chargées delà nourruuic S; de l'éducation de
leurs larves , qui n'ayantpoinr départes, ne peuvent
pas aller chcicher elles - mêmes de quoi fe nouriir.
Les mâles & les femelles n'ont rien autre chofc
à faire , que de le vouer à la propagation : leur
accouplement le fait loin de la fourm'ilière , mais
les femelles y viennent faire leur ponte. Les lar-
ves fortent des œufs , avec une tête écailleufe Se
des dents ; parvenues à leur grandeur complette ,
elles s'enferment dans des coques de foie , où
elles prennent la ferme de nymphes ; il y a cepen-
dant quelques efpèces qui fe transforment fans filsx
R
I50 H Y M
des coques, hc Fouimis fc uouri ilTcnr de Hivor', a'i
mens ; eilcs iiKingcMt les fiuiis , (5c font nès-h;uiiJi.'s
de tout cequi ell doux , comme le fiicie & le miel ;
elles font eu même tems caiiiacières, dévorant des
infectes morts Se attaquant même ceux qui jouiiTcnt
de la vie. Quelques Fouimis portent i.n aiguillon
avec lequel elles piquent allez vivement , mais d'au-
tres en font entièrement privées. En hyver ces in-
fedes leftent dans leurs fourmilières , dans un état
d'cngourdillcmentqui ne leur permet, ni de manger ^
ni même de fe remuer. On eil: donc dans l'erreur ,
lorfqu'on croit qu'elles amafTent en été des provi-
fîons , pour s'en nourrir pendant l'iiyvcr.
Les Guêpes font audî des Hyménoptères qui doi-
vent fixty un inflant toute noire attention. Il y en a
qui vivent eil focicté j& d autres qui vivent folitai-
rement. Les premières fe coiillrurfent des nids ^ nom-
més guêpiers , d'une marier', qui icflemblc à du pa-
pier gris , compofée de la raclure du vieux bois ,
qu'elles favenc enlever avec leurs dents Se dont elles
tont unepâte, en l'humcdant d'une certaine liqueur
qu'elles dégorgent. Ces nids font enfermés dans la
t--rre ou dansle creux des vieux arbres , ou pendent
verticalement au - delfous de la partie faisante de la
corniche des toits des maifons ac desgranges. Us pré-
fentent d'abord une enveloppe commur.e , ordinai-
rement de foime ovale ou arrondie , dans laquelle
les Guêpes conllruifent des gâteaux , placés à plu-
fieurs étages. Se toujours de la même matière grife
en papier , compofés de cellules hexagones très-ré-
fulières , dont la direûion cil perpendiculaire , &
ont les ouvertures font en-bas: c c(t dans ces gâ-
teaux qu'elles élèvent leurs laiver. Ces familles de
Guêpes font compofées de trois fortes d'individus,
C'ell-à-dire , de femelles , de mâles & de mulets ou
neutres ,qui font les Guêpes ouvrières & qui n'ont
point de (exe. Les maies font dépourvus d'aiguillon.
Tous. les mâles & tous les mulets d une fociété, meu
lenl. avant l'hy ver ; il n'y a que des femelles qui fur-
viveat-à cette rude faifon , & qui fe cachant oii el es
[leuvent , doivent travailler au printems luivant , a
a propagation de leur efpèce. Chaque nid de Guê-
pes doit donc fa fondation aune leule Guêpe femelle ;
qui j avant l'hyvcr , a été fécondée par le mâle.
E!!e commence l'ouvrage ; elle fait les premiers gâ-
teaux a celljles; mais enfuite elle ell aidée dans
l'augmentation du nid , par les mulets , qui ne tardent
guère à naître avant les mâles &. les femelles. Eiks
fie vont que raren:cnt chercher le miel fur les
fleurs, elles ne le récoltent pas , quoiqu'elles l'aiinent
beaucoup i elles fe nourrillent au'.l: de toute efpèce
de fruits , de la chair crue & d'infedes vivans,
dont elles fe faifilfent pour les dévorer. Les grandes
Guêpes d'Europe , connues fous le nom de Frelons ,
viven: égaienxnt en fociété & conllruifent leurs nids
dans le creux des arbres. Elles font des plus redou-
lableSpar leurs f iqûresjcar elles peuvent caufer la fiè-
yreàceux qui fe rtouvcntcïpofcs àleursattaqucs. Il y
H Y M
a aulTi des Guêpes fo!:rai:cs, quiconflruifcnt de pctiis
nidsdctcric ou d. .-gravier, dans lefqucls elles dépofeiit
un œuf, qui donne bientôt naiiïance à une petite larve;
mais avant de fermer le nid , la Guêpe a foin de
mettre des alimens auprès de l'œuf, nécefTaircs à
la nourriture de la larve, & ces alimens font ordinaire-
ment de petites chenilles & d'autres larves que la Guêpe
a comme engourdies , en les piquant de fon aiguillon.
Les Sphex viennent fe ranger auprès des Guêpes
folitaires Chaque femelle fait un trou profond dans
la terre, au fond duquel elle pond un œuf, après
quoi elle va chercher une Chenil c ou une Araignée,
qu'elle engourdit en la piquant , & qu'elle entraîne
dans le trou ,enl.i plaçant tout près de l'œuf, pour
qu'clk puilfe fervir de nourriture à la petite larve
qui doit naître : Cela fîit, elle bouche l'ouvcmirc &C
s'envole , Nous pouvons oblcrver que les Sphex ,
comme les Ichneumons , donnent en marchant , un
mouvement de vibration à leurs antennes Se à leurs
ailes. Ce font audî des infedescarnaciers. Les Chry-
(îs ont encore beaucoup de rapports avec les Guêpes.
Ces Hyménoptères font três-remaïquables par leurs
cctileurs , rouges , vertes , bleues , mélangées d'or
Si de cuivre très - brillans. On les voit fc prome-
ner fur les murailles , & plus fouvcnt fur les patois
des maifons de bois , où ils aiment a fe tenir expofés
3'JX rayons du fulcil ; ils entrent ibuventdaiis le mai-
fons par les fenêtres ; ils font vifs, mais point farou-
ches , &,fe laillent aiféraent prendre à la main,
Les Ichneumons font auiïi des Hyménoptères
fur lefquels nous devons jettcr qui Iques regards. Les
femelles de ces inledes , portent au derrière une ta-,
riere , digne d'être obfervée , compofée de trois piè-
ces , dont celle du milieu préfente un aiguillon ou
un tîletécailleux, auquel les deux autres pièces, qui
font en forme de demi-fourreaux , fervent comme
d'étui. Quelques Ichneumons portent leur tarière en-
perement hors de leurs corps , leur faifant comme
une longue queue , &: c efl pour cela qu'ils ont reçu
anciennement le nom de iWujca Tripilis ; Mais d'au-
tres ont leur tarière , logée dans une coulille taillée
fur leurs derniers anneaux. Cette tarière fert à
introdu-rc les œufs dans les lieux oiz les larves
nailTantes trouveiont de quoi fe nourrir. On a
auili donné aux Ichneumons le nom de mouches
vibrantes , parce qu'ils tiennent les antennes &
quelquefois les aîles dans un mouvement de \ibia-?
tion. Quand on les prend dans la main , ils tâchent de
(e défendre en cherchant a piquer avec l'ai.'.uillon de
leur tarière, mais leurs piqûres refient tou]ours fans
effet. Dans l'accouplement, le mâle monté fur le corps
de la femelle ,• & joint a fDn derrière , refle cinq, fix
minutes , ou même davantage dans cette attitude.
Tous les Ichneumons dépofent leurs œufs dans le
corps ou fur le corps d'autres infed-es de différcns
genres , corame les Chei.illcs , les Faulles-Chcnilles ,
H YM
les GafHnfeii^esJes Larves qui mangent les Puce-
rons, les Pucerons eux-mêircs , les ccut's des Pha
lencs,S{ ce r_ui ell aile?, (Ingiilier , ils les confient
aux Ara'giiées mêmes 0|Ui (oordc (i terribles ennemis
de tous le», infedles ailes. Les Larves qui foitciit de
ces a-uf<; Se qui n'ont point de pattes , fe nouriilTent
de la l"ubit.u)ce intéiieure de toutes ces efpèces d'in-
ledes, qu'elles ne paroiflent pas incomiiioder d'a-
bord , ma, s qu elles font périr à la fin ; elles le
transtormeût enfuite en nymphes , oïdinaircmem
dans des coques de foie , qu'elles ont filtfes.
Les Ichneumous favent trouver les inlcdes les
mieux cachés , pour placer des ttufs dans leur corps ;
c'efl jinli qu'ils attaquent les larves des Abeilles ma-
fOi!:es , quoiqu'enferniL'es dans des nids de gravier ,
celles renfeimces dans les jifterentes galles des arbres
& dts plantes , &: d'autres aufll foigneufcment ca-
chées. Les Urocères doivent être piacés à la fuite
des Ichneumons auxquels ils relfemblent allez. En
marchant, ils donnent auili à leurs antennes cS: à
leurs ailes un mouvement de vibration. Ils font en
volant un grand bourdonnement, comme les Frelons
&: le<; Boui Jons. Leurs Larves ne vivent point dans
le corps d'autres infcdes, mais on les trouve dans le
tronc des v:eux arbres qu'elles rongent.
Les Tenthredes font des Hyme'nopteres plus géne'-
ra'emeiu connus lous .'e no.Ti de Mouches à Jiie ,
parce que la femelle de ces infedes porte a l'extré-
mité de l'abdomen , une double tarière mobile , &
figurée en fcie. Cette taiieie dentelée & pointue ,
lert a faire des tiu..i)'es aux branches ou aux feuilles
des arbres & des plantes dans lefquelles l'infec'le pond
ics œufs. Ces œuts préfentent une fingularité allez
remarquable , en ce qu'ils doivent ctoître & augmen-
ter en volume dans ces entailles , avant que les Lar-
ves en l'ortent. Les Tenthredes ont , pour ainfi dire ,
un air de famiPc qui les fut d'abord leconnoîtrc. Ils
font peu farouches , & fe biffent prendre fans pres-
que fongerà fuir. Les larves des Tenthredes qu'on
trouve furies feuilles des arbres &dts plantes qu'elles
mangent ,& ftrr lefquelles elles vivt-.u fouvcnt en
fociécé , iont cclicb qu'on a nonim-j F.::!jes-i /it-
nilUs , parce qu'elles rcllémblent jnerqu'cn tout aux-
véritables Clienilîes , dont elles ne différent ellcn-
tiellement , que parce qu'elles ont plus de dix
paiteb membraneufes, & parce que ces pattes n'ont
point les crochets , qu'on remarque à celles des
chenilles. Pour fe transformer , elles hlent or-
dmaliemetu des toques dans la terre ou hors h
terre, î^ elles y relient fouvent plufieurs mois de
fuite (uus leur preuueie ferme , ne prenant celle de
nymphe; (jie p.:u d' tem'i avant qu'elles doivent fe
moatuf en mftdes pai faits.
Lis Cinips & lesDiploIcpes , Hyménoptcresqui ont
tant lie i.ipports , ont é:é confondus fous le même
nom de Mouches des galles. Ce font ces infctîles,
H Y M
lîi
qui , parleurs piqûres, produifcnt fur les arbres ou
furies plantes, ces tubéroiites (i variées , défignécs
fous le nom de galles , dans lefquelles vivent les lar-
ves foriies des a;ii'"s , introduits d.ias la p. aie. Les ci-
raéïeres des Cinips on des Diplolepes font trop bien
maïqués , pour ne pas le» diftinguer p.iféincnt des
Ichneumons , qui fortent quelquefois des mêmes
afylc^ , après y avoir vécu feus la f ^rrae de larves ,
& dévoie la véiitable larve pour qui la g.ille avoit été
faite.
En donnant une idée des principaux genres d'infec-
tes compris paimi les Hyménoptères , nous ne de--
vons pas oublier fans doute , de faire mention des
Abeilles. Quelqi:es efpeces vivent en fociété & ont
bcfoin de s'cnti'aidcr pour fubfiUer : telks font les
Abeilles domelHqucs , ou Abeilles à miel, con-
nues de tout le monde, qu'on entretient dans des
ruches , & dont la cire & le miel font des produits li
ptécieux pour nous; tels font encore les Bourdons,
ou les grofles Abeilles très-velues. Les fociétés deccs
infcdes font compofées de trois fortes d'habitans ,
favoir , des femelles , ordinairement les plus grandes
de toutes , des mâles , un p( u plus petits que les fe-
melles , & des Abeilles ouvrières , plus petites en-
core que les mâles , lefquelles n'ont point de l'-xe ,
& font appcUées MuU:s ou Neutns : ces dernières
font toujours en plus grand nombre dans les nids.
Chez les Abeilles domelliques , ces ouviières fonc
feules chargées de la rccolte de la cire & du
miel ; de batir les admiiables gâteau.x de cire Se
Lurs cellules hexagones; d'apporter la nourriture ,
non - feulement aux larves , mais aux mâles Se
aux femelles mêmes , qui ne Iont chargées que
du foin de la génération. Dans chaque uuhe il n y a
ordinairement qu une femelle , qui , en pondant
des oeufs au printe.mps , donne naiilance à une
nonibteul'c polteiité de mâles , de Mulcts&dc quel-
ques femelles , toujours en petit nombre : cette
podérité , après s'être trop accrue , fort de la
ruche pat colonies , ou eflaims , qui vont s'établir
ailleuts. Chez les Abeilles fauvages ou tour-
dons , le foin de la conlhiié^ion du nid & l'éduca-
tion des petits, en les fouinill'ant du miel, n'cii pas
minns le paitage des femelllcs , que celui des mu-
lets: ce tiavail repofe même uniquement fur les .fe-
melles au commenceroetit de la belle faifon , puif-
qu'alorsles mulets n'exiflent point cncoie, ci^nx t'c
lannce précédente éuM tous péris avant 1 hiver •
les femelles feules furvivcn: a cette [iif-m Se tra-
vaillent au printemps , a préparer Icuis r.i.ls dans
la terre ou dans la moufle D'autres Abeilles ^aliène
leur vie dans une parfaire folltude : telles font celles
qui favent préparer un logement pour leurs pc'itç
dans le bois fec & mort , ou a demi-pourri; cel'es
qui fmt pour leuis larves, des nuls coinpofés d'ar-
gile ou de gravier , qu'elle applu^ucnt contre ies.
murs i celles qui font leurs logemens dans la terre,
3c qu'elles coulltuifen: avec des morceaux de feuilles}
Ri
Ï52
H Y M
celles qui upifTcnt des trous faits dans la terre,avec des
niotccauï de pétales de certaines fleur?. Dans chaque
nid ou cellule, l'Abeille dépofe un œuf & une efpèce
de pâtée de miel , qui fcrvira de nourriture à la
petite larve qui doit éclore. Les larves des Abeilles
n'ont point de pattes, & Ccroientdanslimpofnbilitéde
fe nourrir elles-mêmes, fi les femelles ou les ou-
vrières n'culTent fom de leur procurer des alimens ,
qui coniiftcnt uniquement dans le miel ; c'efl
aulTi la feule nourriture des Abeilles. Ces larves
filent des coques de foie , très-minces, dans leurs
fcUul^j & le transforment enfuite en nymphes.
H Y M
Les Abeilles peuvent très-bien fe défendre Contre
leurs ennemis , avec l'aiguillon qu'elles ont dans le
derrière , & avec lequel elles font des piqûres très-
douloureufes. Ce font les femelles & les ouvrières
qui font munies de cet aiguillon , les mâles en font
dépourvus.
Voilà des notices que nous croyons fiiffifantes
pour faire connoître l'Ordre des Hyménoptères ,
dans ce qu'il peut oiFrir de plus digne de fixer notre
attention.
I C H
I C H
ijj
J AMBE, tibt a. La j.imbc cft la troificmc pièce des
Pattes Jes iiifcdes ; elle cft placée entre la cuilfe &
'■*■' taife. Nous renvoyons à l'article patte les confidé-
''ations générales cjiic cet:c pièce peut prcfenterj &
nous la con(idcrerons ici relativement à fa forme , fa
furface , fes bords &: fon extrémité.
Sa forme.
Elle eft dilatée , iilatut^ : d.;ns la Mantefcuillc.
Cylindricjuc , cylind'icd : dans la Chryfomcle.
Prifmattque , pnfnatic^ : la plupart des Cri-
quets.
Anguleufe ^ an^nlata : les Scaiabcs , quelques
Prioncs.
Triangulaire , triangularis : les Efcarbots , les
Trox.
En faulx ^fdlcata : la plupart des Mantes.
Palmée , palm.uu : les Scaritcs.
Elle eft velue, villofa ; poilue , pi/ofu y hérilTée ,
hirca ; hifpide , hifpida , lorfqu elle eft couverte de
poils plus ou moini ferrés , plus ou moins roides.
Raboteufe , rugofa ; tuberculée , tubercuLna;
ftrice , Jlrijtd y cannelée , cdiialiculata , ou lille ,
Uvis.
Maniquéc, m^/zjVjfj , lorfqu'clle cft comprimée
& couverte de poils courts , ferrés ; quelques
Abeilles.
Ses bords.
Elle eft dentée , dentata : dans les Scarabcs.
En fcic , ferrata : dans les Criquets.
Epineufc , fpinofa : dans la plupart des Priones
Ciliée, cillatu ; dans les Ditiques, les Scaritcs.
Son extrémité.
Elle eft épineufe , fpinofa , lorfqu'clle eft ter-
minée par une ou plufieurs épines mobiles : la plu-
part des Coléoptères,
ICHNEUMON, IcH.vît/ jifo.v, genre d'infectes
dç la première Seétion de l'Ordre des Hyméiiop-
îcres,
les Khneiiraons ont deux antennes fjtacées ,
afîéz longucî, conipofécs d'un grand nombre d a-r-
ticlcs peu dilliiiéh ; la bouche munie de mandibaks
& d'une trompe très-courte ; quatre ai'.es membra-
neufes, veinées, inégales; l'abdomen rerminé dans
les femelles par un aiguillon plus ou moias l^^ng ,
tripliylle.
Ces infcdes ont quelques rapports avec les Splicx ;
mais ils en différent par les antennes plus longues ,
compofées d'un plus grand nombre d'articles , &.
moins diftinds ; par les mandibules bifiJ.-s , fans
dents, & par l'abdomen de la femelle , terminé par
un aiguillon plus ou moins leng , compofé de trois
lilcts'; tandis que dans le Sphex femelle laiguilloa
cfc court j fort , aigu , & caclié dans le ventre.
Les antennes font fétacées , de la longueur du
corps , ou j-,uères plus courtes , S: compofces d'un
grand nombre d'articles peu dillmcts . cylindri-
ques ; le premier eft un peu plus gios que les autres ,
& le fécond très-court ; les derniers diminuent infen-
fiblcment d'épaifleur. Elles font rapprochées à jeur
bafe , 6c inféiées à la partie ancéii^ure de' la tête,
entre les yeux a léfeau.
La bouche eft compoféc d'une levrc fiipérieure ,
de deux mandibules , d'une trompe , Se de quatre
antennules;
La lèvre fupéiieurc eft petite , coriacéc, arrondie ,
légèrement ciliée.
Les mandibules font courtes, cornées , arquées,"
fans dents, bifides à leur extrémité.
La trompe eft courte , & formée de trois pièces ;
les deux latérales font coriacées , (impies , compri-
mées , arrondies , un peu dilatées au milieu de- leur
partie interne ; la pièce inteimédiaire eft (îm,-le ,
prefque cylindrique , un peu éçliancrée a fon cxtrér
mité.
Les antennules antérieures font filiformes , alTez
longues , &: compol'ées de cinq articles , dont les
deux premiers font coniques , les deux fuivans cy-
lindriques , & le dernier eft mince Se aloqgé ; elles
font inférées au milieu de la pièce extérieure de la
trompe. Les antennules poftéricures fon: filitormcs ,
beaucoup plus courtes que les autres, & corapofées
de quatre articles , dont les trois premiers lonr co-
niques, & le dernier eft oblong ; elles font inférées
à l'extrémité antérieure de la pièce intermédiaire de
la trompe,
La tête tient au corcelet par v.n col mince & très-
court i elle cft rauniç de dçux grands yeux à réjeau ^
H
I C H
ova'cs , peu faillans , t; de trois petit? yux T/T: ,
difpofcs ea triangle , & placés fur le vertcx,
Lccorcelct, proprcmenc f'it . efl: très-court, à
peine diftinft ; il s'étend fur les tôtés jufqu'à la bafc
des ailes , & forme une lé!;ere élévation , connue
feus le nom d épju/eties. Le dos eft convexe, illez
grand ; il efl quelquefois marqué pollérieurement ,
a la place de l'écuFon , d'une cache jaune ou blan-
châtre , qui a fervi a Linné & à M. Fabiicius de
caraélerc pour divifer ce genre en pliilicurs fa-
milles.
L'abdomen pré fente beaucoup de diffcrences dans
fa forme; il eft cylindrique, oblong , ovale, ar-
rondi , & quelquefois en fauix. Il efl compoTé de
iîx ou fcpt anneaux , & terminé dans la femelle par
une tarière ou aiguillon , f )rmé,de trois pièces. Dans
certaines efpcces cet aigu lion efl très-court ; dans
d'autres il ell plus long que le corps.
Les pattes font de longueur inégale ; les pofté-
rieures font plus longues que les intermédiaires , &
celles ci le font un peu plus que les pattes du dcva^n.
La hanche des pattes poflérieiires efl beaucoup plus
lorgue que celle des autres pattes. Les tarfes font
filiformes , 2i compofés de cmq articles , dont le
dernier elf terminé par Jeux petits crochets.
Les ailes font étendues , membraneufcs , veinées ,
de grandeur inégaie. Les fupéricures font d'un tiers
plus longues que les inférieures. Elles font attachées
à la partie latérale du dos.
Les naturalifles ont donné aux infcéles de ce
genre le nom d Ichncuraon , Mouche-Ichneumon ,
Guêpe - Ichncumon , parce qu'ils approchent de la
Giiê;)e , Si font à pluiieiirs autres infeftes une guerre
femb'ablc a celle que l'Ichneumon des anciens fai-
foit au Crocodile , fuivant les rapports fabuleux qui
BOUS ont été tranfmis. La plupart des efpcces tien-
nent les antennes, & même quelquefois les ailes,
dans un mouvement de vibration , & on a aulfi
nompié les Ichncum.ins Mouches- Vibrantes. Les
anciens leur ont aulli donné le nom de Mujca
Tripitis , parce que les Ichneumons femelles ont
leur tarieie qui déborde le ventre , qui ùirpaife
même la longueur du corps dans plufieuts efpcces ,
& prélcnte trois filets.
Llchneumon que les anciens ont décrit fous la
forme d'un petit Quadrupède , à - peu - près de la
grolleurdun Rat, lautoit . dans la g;ieule du Cro-
codile , tandis qu'il dcrmoit au fol'eil , la j^iKule
ouverte. Pénétrant ainli dans le corps de cet
animal , il rongcoit , déchiroit fes entrailles , & le
faifoit^ péitr. L'Ichneumon que nous devons faire
connoître efl encore plus formidable , plus dange-
reux pour les autres infedes , que celui de la fable
pouvoir l'être pour le Crocodile. Tous les Ichneu-
mons favent d'pofer leurs rer.fs dans le corps ou fur
h eorpî de quelcjue infeile , & la larve venant à
T C H
■c'ore dans l'intérieur, fe noorrit aufT» de l'animaF
-jui le renferme , & le fait périr. Tcu' les li.fLi'tes qui
pulfent par différentes métamorpbofes , fi.mhlent
avoir été accordés en partage aox Ichneumous ,
pour mettre ceux-ci en état de perpétuer leurs ef-
peces. Tant que les Papillons ou les Phalènes font
chenilles ou chryfalides; tant que les autres infeéles
font larves ou nymphes, ils n'ont rien de plus ^
redouter que d'être chuilis par quelque Ichneumon
pour fervir de pâture à fes petits. Queujue foit la,
prévoyance & l'indulhic des mères infectes pour
mettre leur poftérité a l'abri des attaques de leurs
ennemis , elles ne peuvent parvenir à la gavantii des
attaques des Ichneumons ; & quelque grolfe que
foie la chenille ou lu Luve , il n'cft pas en Ion pou-
voir de ne pas remplir la trille deltinée qui lui a été
préparée par une mère Ichneumoa , louvent extrê-
mement petite.
Les Ichneumons de différentes efpeces ont recours
à diftérens moyens pour arriver à leur fin, & tous
éiralemcnt sûts. Les uns favent loger leuis œufs dans
l'intérieur d'un infede qui eft encore lous fa pre-
mière for.ne , & qui a encore a croître. Ces fe-
melles ont été pourvues par la nature d'un inftru-
mert capable de pénétrer dans des corps plus durs
que les chairs conrre lefquelles il doit agir. L'Ichneu-
mon prelié du bcfoin de pondre , va fe pofer fur une
chenille ou une larve , dont le corps , quelquefois
beaucoup plus grand que le lien , eft un terrein fur
lequel il peut le promener. Il marche deflus , il le
parcourt , il reconnoit l'endroit où il lui convient de
le percer , bientôt il y fait entrer fon aiguillon ou fa
tarière , & lailTe enfitite un œuf au fond de la petite
plaie. Tel Ichneumon fait ainfi fuccelfivemcnt plus
de vingt ou trente pi!]iires à la mè,iie chenille , ou »
ce qui revient au même , il loge plus de vingt ou
trente œiih dans le corps de la chenille. D'autres
cependant ne confient que deux ou trois oeufs , &:.
quelquefois qu'un feul, au coips du même inleéte ,
& cela Itlon la giandcur de l'Ichneumon , ou, ce
qui eft la même chofe , félon la grandeur à laquelle
doit parvenir la larve qui fortira de l'œuf.
Quelques efpeces d'Ichncumons font extrême-
ment petites On jugera à quel point elles le (oat,
quand on faura que non feulement un de leurs ctufs
peut être logé à l'ail'e dans celui d'un autre infede ,
dans l'ccuf, par exemple , d'un Papillon de grandeur
commune ; mais que la larve qui fort de l'ceiif de
l Ichneumon , trouve fous la coque de l'autre cruf
tout ce qu'il lui faut d'alimens pour parvenir à ua
accroiiTement parfait. La , elle le métaiii.>rphole en
nymphe, & enfuite sn Ichneumon, celui-ci avec fes
dents, perce la coque de I œuf pour fe tuer d'une
piifon , qui avoir été auparavant pour elle un loge-
ment fpacieux & commode. Il ariive fouvent qu'on
voit fortir de ces peti:s Ichneumons des œufs d'oii
on croyoit voir naître des chenilles. Ces Ichneu-
mons vont percer les coqiics des œufs de diftérens
infeéïes , pour la même fin tiue d'autres Içhneu-
I C H
moaç percent le corps des infeifl:s mêmes. Leur pc- I
iitc uricic viciic a bouc Je pénétrer dans 1 intérieur j
de l'ctuf , malgré la coufiitance Si la dureté de la
coque , qui font bien fupéneures à celles des peaux
& des cluirs de fou grands animaux. On a pu 'voir
un de CCS petits Ichneumcns loder en 1 a r autour de
divers œufs de Papillons ; fe pofer & fe fixer fur un
de ces œufs, & y achever ce qu'il s'étoit propole de
faire ; on l'a vu , au moyen d'ur.c loupe , courber
fDn ventre , S; tendre , par fes efforts , à f.arc p nétrcr
fon aiguillon dans l'œuf Le petit inlcéle, apièsctre
venu a bouc de ce qu'il fouhaitoit , palle fur un
autre a-uf, & ainli fucccffivcni.nt fur plulieurs ,
confiant à chacun de ces ccufs , un des liens.
Des Iclineumons de plufieurs autres efpèces, ont
une manière plus fimple de placer leuis œufs ; ils fe
conrentent d en coller un ou plufeurs fur le corps
de l'infe^e qu'ils ont defliné a uourrir le ptf.t qui
doit en forrir. D'autres Ichneumons encore favcnt
pourvoir a la fubliltance de leurs petits d'une
awtre manière, en fe tenant à l'affût des nids qae
la pllîpait des infedes prépaient aux kurs. Quelques
foins que ces infedes prennent pour rendre inac-
ceflîbles les lieux où Us dépofent leurs œ-ufs, &
quoique fouvent ils donnent a leurs nids les enve-
loppes les plus folidcs , quoique celles des uns fcient
de bois , & celles des autres des efpcces de murs bien
cimentés, les Ichneumons favent fe jouer de toute
la prévoyance 6c de toutes les précautions de ces
infeéles mères. Avant que celle qui conftiuit un nid
ait eu le temps de le fermer ; pendant qu'elle va
chercher à la campagne les matériaux qu'elle elf
obligée d'y employer , fouvent un Ichneumon fe
gliile dans le nid , & y pond un œuf tout auprès de
celui qui a é:c dépofé, L'infeéle qui vient achever de
boucher l'ouverture qu'il y avoic laiflée , ignore que
lorfquc le petit animal , qui ell l'objet cle fes foins ,
fera né, il en naîtra un autre auprès de lui qui le
iucera journellement , ou le mangera peu-à-pcu.
D'autres Ichneumons , enfin , qui ne font pas
inihuits à tromper la vigilance de l'infede , qui par
nécellité abandonne pour quelques inftans le n d au-
quel il travaille , parviennent par une autre voie à
loger un œuf à côté de celui qui cft dépofé dans
un nid. Ils font munis d'une tanere capable de percer
des corps plus durs que les chairs d'un animal , &
d'une longueur propre atravetfer des épaill'eurs aulFi
confidérables que celles des plus folides parois des
uids. Ils font pénétrer leur aiguillon dans des nids
qui ont d'épailles enveloppes , foit de bois , foit de
terre , foit de fable , fo<t du mortier le plus com-
pacte. L'aiguillon porte dans l'intérieur du nid où il
eft introduit, un œuf, d'où fort par la fuite une larve
vorace.
Les efpèces que renferme ce genre font en très-
grand nombre , & plufieurs d'e'ntr'elles oftrcnr des
parcicularircs all'ez remarquables. Nous ne pouvons
£aire nn-'ntion ici que des plus frappantes , relative-
ment à la conformation escérieure du corps. Quel-
I C îî
«3Î
ques Ichneumons fon; v:rirabîement ren:3rquibl;s
pat leur petitcllc même. Tels font ceux qui fous
l'état de latves habitent fouvent par centaine à la
fois dans le corps d'une feule chenille , ou ceux qui
peuvent habiter dans le corps d'un Puceron. Dans
quelques efpèces , les cuiffes poftéricures font démé-
furéiTftnt grolks ; dans d'autres , ce font les jambes ;
ce qui leur donne un port tout à fait extraordinaire.
Dans la plûpait de ces infedcs , l'abdomen eil; ou
cylindrioue , ou applati cndclTous; quelques-uns
au contiaire l'cint app!ati fur les côtés , enforte qu'il
eil aigu cn-dellaus & en-dciîus , & que vu de côté
il paroît large, & repréfcnte une cfptce de coutelas
ou de faucille. Dans certain', Ichneumon'. fabdonurt
eil court, gros S: ovale ; ïc dans d'autres il fe ter-
mine en fpiière ou en globe. Quelques efpèces ont
leurs antennes mi - parties de blanc à de. noir;
d'antres ont les pattes ou le corps baaolés ; quel-
ques-autres ont des bandes noires fur les ailes. En-
tieprendte de; difting-cr les unes des auircs toutes
les petites efpèces d Ichneumons , elf une tâche qn'il
e(l peut être irapoflible de remplir. Leur nombre cit
prodigieux ; & il doit être intéreffant pour nous de
lavoir que nous devons a ces infedes de ne pas voir
tous les finies de la tetre dévorés par d'autres
inlèéles. On ne fauroit concevoir la quantité
qu'ils en font périr chaque année. En général ,
les couleurs de ces petits Ichneumons n'ont rien de
frappant ; ce font des bruns plus clairs ou plus fon-
cés , & quelquefois c'eft le noir ; mais il en eft auiîi
quelques efpèces qui préfentcnt des couleurs éclatan-
tes oii ror& le cui.'re dominent. Le corceletS: l'abdo-
men des uns font d'un vert doré , dont les nuances ne
font pas toujours les mêmes. Ceux des autres font
dun rougeâtre doré. Ce qui difhiigue aifrm.ent les
m.îles des femelles , c'cft rmllrument même qui
lèrr à la ponte des œufs, & dont les piemiers ne
doivent point être pourvus. Cet inlbumcnt , fi digne
de nous intérelfer par fa deftination , fe préfcntc
dans quelques efpèces d' Ichneumons fous la forme
de trois poils , qui furpalVent de beaucoup la lon-
gueur de l'infeûc qui les porte. Ces trois poils ne
pouvoient manquer de fe faire remarquer par les
anciens naturalises ; mais jufqu'a Rtaumur il ne
paroît pas qu'on air chcrch- a les examiner afTcz , &
a d-.'couviir leur véritable ufage ; il fcmble qu'on ait
cru que ces poils ne dévoient fervir que d'ornement,
ou compofer une queue analogue à celle des Oi-
féaux. Si on examine un peu attentivement ces trois
fils, qui paroiilcnt trois aiguillons , on voit qu'il n y
en a qu'un véiitable , dont la ibuéture indique bien-
tôt pour quelle fin il a été fait. C'efl le filet du mi-
lieu , il cit liflè , 5: allez arrondi dans la plus grande
panie de fa longueur ; il s'applatit près Je fon' bout ,
& fe termine pat une pointe quelquefois faite en bec
de plume , & fur laquelle, avec le fecours de la
loupe , ou diftingue des dentelures , qui font juger
que malgré fa fincile , ce filet cfl un inltrunient ana-
logue a l'admirable tarière dont font pourvues les
femelles des Cigales, Quoitju'il patoiiTe extrême-.
i3<?
I C H
ment délicat &: flexible , les klincumons favcnt ce-
pendant l'introduire dans des corps très-durs. Mais
il dcniandoic à être confcrvé dans des temps où
l'Ichneumon ne cherche point a le faiie sgir ; & ce
font les deux filets latéraux qui font deltmés à lui
faire un étui. Leur côté le plus près , & qu'on peut
appeler l'intérieur , eft creule en gouttière ; aii lieu
que leur côté extérieur ell convexe. Lorfquc l'ai-
guillon eft renfermé dans cet étui ^ qui n'cfl: t'ait que
de deux efpèces de poils creux, l'infcûe ne fcmble
plus avoir pour queue qu'un feul poil , qui encore
ne paraît p.is fort gros. Quelquefois auflî la tarière
n'cll logée que dans une moiiié de Ion étui , dans
nn Qts poils, & fa queue ne fenible plus être com-
pofée que de deux poils. Ces différences ont tiompé
quelques natura'.ilfes anciens , qui ont donné à quel-
ques efpèces de ce genre le nom de Mouches à un
feul poil , a deux poils & à tiois poils. Nous avons
«dit que la ftruiffure des demi- fourreaux , & celle du
véritable aiguillon font différentes. Ceux-là , alfcz
mois & muulfes vers le bout , (ont d'une couleur
erdinaircment noire ; & vus à la loupe, Us paroif-
fent velus. Le véritable aiguillon , ferme , pointu ^ &c
un peu plus gros vers le bout , creux en- dedans , &
percé vers fou extrémité , eft d'une couleur brune ,
qui tire fur le marron. L'origine auHi des fourreaux
& celle de l'aiguillon , ne font pas les mêmes. Celui-
ci part de l'extrémité de l'abdomen ; ceux-là naif-
fent du defTbus de l'abdomen , un peu moins bas
qu" fon extrémité , & ils fe recourbent pour aller
gagner l'aiguil'on qu'ils enveloppent. Toutes les fois
qu'on trouve des Ichneumons qui n'ont point d'ai-
guillon , on peut all'urcr qu'ils font mâles. Il faut
cependant quelquefois y regarder de piès ; car dans
quelques femelles l'aiguillon eft très court; ce qui
peut induire en erreur , il on n'y fait pas aifez d'at-
tention.
En jugeant du génie des Ichneumons , par ce
<]u'ils ont pu faire voir dans le temps où ils travail-
îoient à loger leurs oeufs , on peut bien les regarder
comme caruaciers, lorfqu'ils font fous leur picmière
forme. Nous fuivrons maintenant les Ichneumons
de diveifes efpèces, dans cette circonffance la plus
i itérelîante de leur vie ; dans celle qui nécellite
l'emploi de la longue queue , qui ne femble
propre qu'à les embarralîer. Munis des inffruc-
tiojis de deux obfervatcurs , bien dignes d'être
fi fouvent cités enfemble , nous ne pouvons que
fixer agréablement l'attention par les détails que
nous allons puifcr dans des fources aufli refpec-
tàbles que cuticufes. Reaumur e!t le premier qui,
cherchant toujours l'utile en tout dans la na-ture ,
n'a pas regardé la queue des Ichneumons comme
une partie inutile , & qui a fu piofitcr de l'occafion
pour voir un de ces infeéles en faire ufage. Dès
qu'un terrein convient à certains infedfes pour y
faire croître leurs petits , il les attire bientôt. Les
enduits de fable étendus fur un mur , pour inviter
des Guêpes fohtaires à y faire leurs nids, devinrent
I G H
bientôt peuplés de leurs larves, & remplis d'efpèces
de clapiers , dont les entrées pourtant ne rcftèient
pas ouvertes. Un Ithncumon ayant reconnu cet en-
droit comme très-propre a fournir des alimens aux
larves qui écloroient de fes aufs, vint fous les )eux
de notre obfervateur fe pofcr fur l'enduit fous le-
quel tant de petits animaux étoient cachés : la lon-
gue queue qu'il traînoit après lui ne fembloit a'ors
qu'un feul filet. Bientôt l'infccle chercha à en faire
ufage. Nen-feulcmcnt il apprit qu'il étoit maître de
la haadcr ou de ia ba ffer ; mais il fît voir qu'il pou-
voit la contourner , & cela dans différentes poirions
de fa longueur. Reaumur le vit pai venir à la fa'te
palier fous fon ventre, à en poiter la pointe en-
devant , & à une diffance de la tête jlus grande que
la diltance qui eft entre celle-ci & le dc;rière. Quoi-
que richueumou foit quelquefois allez haut monté
fur fes pattes , & qu'il le fut dans ce moment autant
qu'il lui étoit pollible , coumie chaque patte n'étoit
pas pofée perpendiculairement en place d'appui , &
comme par elle-.même elle n'a pas la moitié de la
longueur de la queue , il en réfu'te que l'Ichneumon
avoitété obligé de plier & de recourber beaucoup fa
queue , pour eu ramener le bout fous fon ventre.
Quand il y fut arrivé , l'infeéle le conduili; le plus
loin qu'il lui fut polfible ; de façon qu'il ne rcfta
aucune portion de la queue par-delà le derrière , Se
il en appliqua le bout contre l'enduit , dans un en-
droit qui avoir de la faillie II n'étoit pas douteux
que fon but ne fut de lui faire percer cet endroit.
Quoique l'Ichncumou ne parut pas s'inquiéter qu'on
l'obfervât , il n'Jtoit pas polfible de le conlldérer
d allez près , pour s'allurer fi la partie dentelée de
l'inftrumcnt excédoit , romme il étoit à préfumer ,
les deux bouts des demi fourreaux entre kfqucls il
eft renferme en entier dans les temps d'inai^ion.
Mais s'il étoit permis de voir qu'il donnoit à cet
inftrument des mouvemens alternatifs, très-capables
d'ouvrir un chemin dans le fable ; il lui faifoit faire
un demi-tour l"ur lui-même , de droite à gauche , &
enfuite un autre de gauche a droite. C'clt un travail
qui doit être jugé difficile, par le teni-s qu'il em-
ploya à conduire fa taiiere jufqu'oti il la vouloit
faire arriver pour rendre fon opération complette.
Sans quitter le même lieu , l'Ichneumon fit le même
manège pendant un gros quart-d'heure. Reaumur
en a vu encore d'autres percer difFércns endroits
éloignés feulement de quelques pouces , & quel-
quefois moins, du premier, & l'Ichneumon y a
toujours mis à-pcu-près autant de temps.
Pendant que l'iufcde perce , le bout de la queue
ou la pointe de la tarière eft conftainment en-de-
vant de la tête ; mais il y en a tel qui alors a la tête
tournée en-haut , tel qui l'a tournée en-bas , &
d'autres qui la tiennent a la même hauteur que le refic
du corps. Enfin , la tête eft quelquefois plus éloi-
gnée , & quelquefois plus rapprochée de l'endroit
dans lequel l'Ichneumon veut faire pénétrer la ta-
rière. Il eft fenlible que lorfquc la tête eft prèi d«
I C H
cet cixîroit , la pointe de la tarière n'eft pas portée
aulli loin qu'elle l'elt dans les autres caconltances ;
une portion de la queue relte alors par-dcla le der-
rière , Se y forme une courbe rentrante , c'eil-à dire ,
que la queue , après s'ètic dirigée pour s'éloigner
du derrière , en s'élevaat , fe recourbe enfuicc v^^rs
k derrière , & dekend le long d'un des tôtcs pour
prendre fa route fous le ventre, & la continuer
cn::c les partes & par delà la iè:e. Quelquefois
Reaumur a pu \oir que la portion de la queue qui
étoit contournée pir-dela ie derrière , n'étoit com-
poféc que des deux demi fourreaux ; la tige du mi-
lieu , celle de la ratière , failoit fon cliemin en ligne
droite, & étoit à dècouveit depuis fon origine ,uL-
qu a l'endroit oii les deux ienn- fourreaux commen-
c-.is.nt à fe trouver Ibus le ventre. Ces demi four-
reaux, & la tige de la tarière, font de fubllancc écail-
leufc. Se par conléquent incapables d extenûon.
De-la on doit tirer une conléquence qui fupplce a
ce qui n'a pu être oblcrvé , & qui démontre ce qui
n'a été que prélumé, que loif.^ue la taiiere perce ,
fa pointe excède le fourreau. 11 paroî: même s'en-
fuivre que le fourreau n'ac.ompagne pas la rariere
quand elle entre dans l'enJuit qu c.le perce ; car lu
différence allez cunlidérable qu'il y a entre la lon-
gueur de la portion de la tige de la tanere ,
qui cil: à découvert près du deiricre , & la lon-
gueur de la poition des deux dcmi-fouireaux plies
en arc , eft la meluie de la longueur de la pariie
de la taricre qui a pénétré dans le l'able. Quand on
peiife combien la tige de la tarière elt lînc , qu'elle
n'eft prefque qu'un ciicveu , on lent qu'il con-
vetioit qu'elle fut foutenue S: fortifiée par les deux
demi- fourr taux ; fa portion qui a pénétré dans l'en-
duit, n'a pas le niême befoin de leur appui , elle en
trouve un fuffifant dans ï"> patois du trou oii elle
s'efl: log.e : la paitie de la tarière qui eft en-dcliois
du trou, ne forme encore avec les deux pièces
qui lui font un étui , qu'un fil allez délié , qui
d( it ècic beaucoup ilexible , S: qui peur aifément
ft courber vers le côté, par rappott à la force qui
I C H
n
JlTe L'Ichn
lait néanmoins
la tige en liiine droite: Reaumur l'a vu quelquefois
porier la pieinière patte du même côté en avant,
& bien par de-la la tète, & en aypliquer le bout
ou le tarfe contre l'étui de latatiere, & la forcer
ainfi à leller droit, en lui donnant un appui qu'elle
ne pouvoir faire céder.
Nous avons déjà fait entendre que la tige de la
tatière eft plus large qu'épaifle & un peu applatie :
quand on l'oblcrve au raicrofope , on drcouvre
une cfpèce de fente, une efpèce de cannelure, qui
partage en deux également une de (es faces, de-
puis la bafe jufqu'a lextréniité. 11 femble que la
tige puille fe divifer en deux parti.s ; il y a au
moins toute apparence que les deux bords de la
fente ne tiennent l'un à l'autie que par une mem-
brane qui leur permet de s'écarter : on a peine même
à concevoir qu'ils le puiflent fuftifamment dans le
HiJl.Nat.infeiî. Tom. VU,
temps oii l'œuf doit erre porté dans le fond du t.rou
ouvert par la pointe de rinftruinen: ; c.r le fcul
canal par eu il puille être conduit, eft dans l'inié-
rieurde la tige de la tanere. Toujours en doit-on
conclure que l'a-uf eft extréinemcnt petit. Lenii-
crolcope , & mime une iimplc Ictipe, mais très-
torte j ont pourtant fait voir à Reaumur , au bout
de la taricre, l'cuveriure qui fuffit fans doute pour
lui donner paiLige , & il a appris en même-temps
que des p.irties charnues ou molles reniplifT-ntrin-
térieur de la tanere. P:ès du bout on diftiugue
mieux que par-tout ailleurs , une membrane blanche,
qui permet aus deux lèvres de la fcnre de s'écarter
.1 une de l'autre, C'eli; imniédiarement au-defiou^ de
1 extrémité ijue commence de chaque coté une ra^-f^ée
de cinq a lix dents, telles que celles d'une fcîe,
& au moyen defqLclles l'inftrurrent agit avecfucccs.
D'autres Ichncumons cherclient à pourvoir leurs
petits de larves de différentes cfpèces que leurs
mères ont cru loger bien fùrement , en les faiiant
naître au-dclfous de l'écorce cpaille de forts gros
arbres, &. dans l'intérieur du bois même. Audi voit-on
CCS Ichncumons roder autour des arbres , comme
les ptcniiers rodent autour des murs. Reaumur ei>
furpnt un de la plus oi;ande efpèce , qui tenoic
la longue queue , ou plutôt la tarière qui en eft
une portion 5 enfoncée en partie dans un endroit
du tronc d'un gros Orme ^ oii le bois commençoic
à pourrir. Cette tanere n'étoit pas dirigée comme
celle que nous avons deià vue en aélion ; elle l'étoit
en arrière , l'infeCie lavoit faite entrer le moins obli-
quement qu'il lui avoir été portible , dans le tronc
de l'arbre. Elle étoit entièrement hors de fcs deux
demi-fourreaux , ceux-ci étoient parallèles entr'eux
& fcutenus en l'air dans la ligne du corps. Mais les
chenilles dont la peau eft tendre & délicate, l'ont
de tous les inledes , ceuï qxi font les plus fujCts à
être attaqués par les Ichntumons.
Une des plus belles efpèces de chenilles, qui
vit fur le Chou, & qui elt la plus expofée à nour-
rir dans fon intérieur des larves d'infedes , en a
impofé a plufienrs Naturaliftes. Gœdatt & beau-
coup d'autres avant lui , ont pu regarder ces larves
comme les vrais enfans des chci.iUcs ; ils ont cru
même voirque la cheni.le s'jntérelfoit pour fes enfans
nouvellement nés, & que , dès qu'ils étoient fortis
de fon corps , elle filou pour les envelopper de foie.
Quoique des apparences groffieies aient pu favo-
rifet cetteidée, il feroit cependant étonnant qu'elle
eût pu être reçue , fi l'on ne favoit qu'il y a eu
des temps oti l'on admettoit les faits auflî légè-
rement que les conféqaences qu'on en tiroit. Les
larves qui paroillent naître des chenilles , n'ont
pas trompé lesoblervateursqui avoient de plus jultes
idées de l'invariabilité des produélions de U Nature ,
tels ont été Swamraerdam , Leuwcnhoek , Valiif-
nieri , &c. Il a dû paroîtrc certain que les larves
qui avoient vécu dans le corpj de la cheoiUe ,
i?8
I C H
qui Cl) loitoicîit. Se qui fe transformotent enfuire en
Mouches ou en Iclineumons , dcvoienc Icii. naidancc
à des inleûes femblables à ceux fous la fonr.e dcf-
quels ils doivciuf-'aroîtrc un jour. Sur quoi R-uîcnieut
il pouvoit y avoir de l'incertitude, c'eft fur la nia-
lUere dont ces larves étoicnt entrées dans le corps de
la chenille. On pouvcit croire que les œufs dans
lefqucls elles ont ct« contenues, avoicnt été dépofés
(ur une feuille , 5: qu'ils avoicnt palTé dans les iutef-
iins delà chenille lorfqu'clle avoir mangé inconfidé-
(iaient les portions de la feuille à laquelle ils é:oK-nt
attachés. On pouvoir pcnfer encore que la mèic iu-
fefte avoir dépofé fimplemenr fes reufs fur le corps
de ta' chenille , à-peu-près comme les Mouches or-
dinaires laillent les leurs fur la viande. On pouvoir
enfin imaginer que la femelle avoir quelque induftrie
particulière, pour mettre fes ccufs hors de t:)ut lif-
que , pour empêcher que la cheni'le ne s'en puiiïe
défaire , & pour les faire éclorc fiirenient. Reaumur
a fu lever tous les Joutes , & nous a appris le vé-
ritable moyen que la Nature a donné aux Ichneu-
mons pour perpétuer leur efpèce.
Lorfque l'Ichncumon femelle veut faire fa punte ,
elle fe porte fur la chenille qui lui convient ; elle
perce fa peau avec fon a'guillon , & dépofe dans le
corps de l'animal un ou plufieurs œufs , qui coulent
le long de la cavité intéiieure de l'aiguillon. Si
1 Ichneumon e1 d'une groflfe ou moyenne efpèce ,
il ne dépofe qu'un ou deux œufs dans le corps d'une
chenille ; mais les petits Ichneumons en dépofem un
nombre conlîdéfable , & on peut divifcr les larves
qui en proviennent, comme les chenilles elles mêmes,
tn larves qui vivent en fociété , & en laives foli-
taiies. Celles qui vivent en fociété , font celles qui
font en bon nombre dans le coips des chenilles , &
qui en fortent cufcmble , pour fe méramorphofer les
unes à côté des au'res. Les larves folita'res font celles
dont an ne peut trouver qu'une ou deux dans une
clieniUe.
La chenille bleffée par l'Ichneumon femelle , va
& mange à fon ordinaire ; elle ne paroît d'abord ni
iv.aladr ni languiflante. Elle porte cependant dans
fon corps des larves d'Ichneumons , quelquefois en
très-grand nombre , qui vivent à fes dépens . Se fe
noutriilent de fa fubftance. Il fcmblc que dans cet
é:it elle dcvroit périr en peu de temps; mais,
comme nous avons va dans l'article chenille , ces
larves voraces n'attaquent point ou ne peuvent point
attaquer les vifceres principaux de la chenille ; ce
qui la feroit bientôt périr , ainfi que les larves elles-
niènies , qui manqueroient de nourriture. Elles ne
détruifent qu'une efpèce de fubftance grailTcufe , qui
cft en grande quantité dans la chenille , & qui
fcmble na lui «tre utile que dans le temps de fa
transformation. Cette fubftance , que Malpighi a
décrite dans fa dilTertation fut le Ver a Soie , &
qu'il a nommée corps graijfiux , peut nourrir fuffi-
famraent la larve ou les larves d'Ichneumons , fans
^ue k chcaiUe péiiflc, Ce n'çlt qu'apùs on certain
IC H
temps qu'elle commence à languir, l'o-.ir îors ks
larves d'Ichneumons , parvenues à leur grofiéur ,
api c-s avoir rongé le corps grallfeui de la chenille ,
percent fa peau avec leurs dcnts^ & en fortent pour Ci
filer une coque , dans laquelle elles ptiident li: mé-
taniorphofer. On voit la chenille, criblée de tous
côcés par les larves qui en forrenc , fe mouvoir lan-
guilfamment, & mourir peu de temps après. D'autres
chenilles, quoique remplies de larves d'Ichneumons ,
parviennent à ie transformer & à fe changer en
chryf.ilides; probablement parce que ces larves, qui
ne ibnt pas encore parvenues à tout leur dévelop-
pement , ne les ont pas autant épuifées , & ne per-
cent point leur peau pour en fortir ; mais après
quelques jours , on voit (ortir de cet chrylalides
les larves qui les percent de tous côtés , pour fc
filer eufuite des coques ; ce qui fait également périr
la chryfalidc. D'autres larves relient enfermées dans
les chryfulides , après les avoir fait périr. Elles fe
transforment dans leur intérieur, & on voit forrir
d'une chryfalidc de chenille un Ichneumon parfait
& ail' , au lieu du Papillon ou de la Phalène qu'on
s'attendoit d'avoir. Les larves dis Ichneumons ref-
fc.mblcnt à des Vers blancs; eilei funt mollalfes , fans
pattes , &,ont la tc:c feule brune & écailleufc.
Lorfque les larves d'Ichneumons , après être par-
venues a leur grandeur compiette , font forries du
corps de la chenille qui les renfcrmoit , elles fc
filent , comme les chenilles , une petite coque de
foie , de la figure d'un œuf un peu alongé. Les
petites efpèccs , qui habirent en grand nombic dans
le corps d'une chenille , Si. qui en fortent en même-
temps , filent ces coques les unes à côté des autres j
ce qui farme une mafTc cotonneufe , ou bien ces
petites coques, rangées fyraétriqiienicnt cnfcmble,
imit'nt un rayon de ruches d'Ab^i'lcs. Toutes ces
petites coques , arrangées les unes auprès des autres ,
font entourées d'une enveloppe cotonneufe de fils
de foie, qui les cache très-bien. La foie de quelques-
unes eft jaune , & blanche dans d'autres. Quand on
rencontre pour la première fuis une malfe compoféc
de toutes ces petites coques , on la prend pour la
coque d une chenille ; elle n'a point l'a.r du tout
d'être l'ouvrage de plulieurs infedes. Reaumur a eu
occafion de voir ces larves dans le temps où elles fc
filoient chacune une petite coque , Si. de s'appercc-
voir comment il arrive que l'aiVemblagc de toutes
ces petites coques fe tiouve renfermé ibus une en-
veloppe commune. Lorfqu'il obferva ces larves ,
elles etoient prefque toutes forties en grand nombre
du corps d'une chenille, qui avoit été trouvée fut
l'Atiftoloche , Si chacune d'elles étoit occupée à fe
filer une coque. Les premières s'étoicnt fixées fur
une feuille d'Ariftoloche , peu éloignée de la chc-
nille. C'cft-là qu'elles avoicnt travaillé chacune à fc
faire une petite cellule de foie. Celles qui fortoient
enfuite fe rendoient auprès des autres , & prenoient
les coques commencées pour appui de celles qu'elles
alloient fe faire. C'cft dc-là qu'il arrive que touKS
I C H
ces pctices coques forment enfeniblc une même
niad'c; 5c ce qui fait que ce malTif de coqu;s fe
trouve entouré d'un« enveloppe bourreufc , coni:ne
cotonneufe, c'cft que chaque larve file uue enve-
loppe de foie lâche , pour couvrir le côté S: !c bout
de fa coque , qui ne fe trouve pas pofé fur a'autres
coques. Àinfi l'enveloppe exiérleuic eft, comme le
reftc , l'ouvrage dun grand nombre de larve'. ; clic
eft principalement faite de la foie qui a été filée lâche
par chacune de celles dont les coques avoient un
de leurs bouts & un de leurs côtes fur la furfaie
estérieure de la mafl'e formée par toutes les coques.
La vîtell'e avec laquelle ces latvcs filent eft éton-
nante. 11 y avoit plutieurs coques ébauchées, lorfque
Reaumur comjncnçaà voir les larves dans le travail ;
une quatrième partie de la malle totale pouvoit être
faite , mais en moins d'un quart d'heure la ma.Te en-
tière fut finie fous fes yeux ; en moins d'un quart
d'I eurc routes les coques furent renfermées fous l'en-
veloppe cotonneufe. Il vit cncL-re d'autres larves do
la même efptc j , & il les obferva dans l'inft.int où e les
pcrçoient le corps de la clienille ; elles fe tiroicnt
d'une prifon où elles s'étoient bien trouvées jufques-
li , & parvenoitnt à fe mettre en liberté , en fe rac-
courcillknt & salongcant fuccefiivemei.t à mefurc
qu'elles fortoiert. Plus de quatre-vingt larves forti-
icnt fous fes yeux ducorps d'une feule chenille , &
après l'avoir ouverte , il trouva encore dans la
capacité du ventre plus dequiuzeautreslarves , qui ,
pour être nées plus tard , ou pour n'avoir pas crû fi
vite , n'avoicnt pas cti en état de paroître au jour
aulfi-tôt que les autres.
Des malTes de coques fcmblables à ccMcs que nous
Venons d'examiner, & que nous avons vu filer fur
une tige d'Anftolochc , fe trouvent fur toutes fortes
ùc plantes ; mais il n'en eft point où on n'en voie
plus fouvcntquc furies tiges de Gramen. Reaumur
n'a pas obfcrvé le tcms qu'elles y relient renfermées ,
mais elles font fortics chez lui fous la forme d'in-
fedcs parfaits , vers la mi-juillet , de coques qui
ponr le plutôt avoient éré filées dans le mois de mai.
On trouve encore d'autres larves qui arrangent irès-
hien leurs coques les unes auprès des autres; en-
fcmble elles fjiment un petit gâteau terminé par
deux plans parallèles , fur chacun defqucls eft un des
bours <k chaque coque. Des larves un peu plus grol-
fcs que les dernières, s'élèvent dans le corps des
chenilles, mais en plus petit nombre ; une cl enille
ne faHroii fulîire à en nourrir pins de dix à douze.
Après leur fo: tie , elles fe rendent crdinaircmenr fur
une même feuille , où elles fe fabriquent chacune
une coque de foie blanche : ces coques font pofées
irrégulièrement les unes auprès des autres , &i n'ont
point d'enveloppe commune.
Les grandes efpèces d'ichnenmons , pour .mettre
à l'aile leuis petits ô« pour Isur donner une nourriture
plus alTurée , ne dépof^nt qu'un ceut, ou tout au
plus deux , dans le corps d'une chenille. Après l'a-
■soii pcjcce j la larve fe ciàÎAC poux fe rcndrç fus
C H
t>5>
quelque feuille ou fur quelque tige voifii'. , 5c pour
filer une coque très-bien f^r..- , qui ii'eUpiclKiuequ'im
cylindre aironJi par les deux bouts. Le tillii de ces
deriiicies coques eft ferré ; mais ce qu'elles ont de
plus temarqu.\ble , c'eft qu'elles font de deux cou-
leurs , elles font noires Se blanches. Le milieu de
quclqucs-uBcs eft entoure d'une bande bien blanche,
qui dans tout Ion contour a une Lrgeur à peu pics
éga'e : la coque eft là comme ceinte par un ruban
blanc , S: tout le refte eft noir ou brun. D'autres,
outre laba:ideblau-!ie dumiiicu, en ont une de même
couleur près de diaq'.ie bout. D'autres , n'onr que les
Jeux bandes blanches, pofées près des bouts , l'en-
t:e-deu;; eft brun , avec des marques blanches, dif-
rnbuécsirrégnlière.iicnr. On doit avoir envie de fa-
vor , U Idiîic paroitre diiTicilcirtxj-liqiier , comment
la latvcj irvient a fgire ces dilinbutions , foit régu-
lières, kùt irrégn'ières , de noir & de blanc, Rca'u-
raur va n ousdévo.îcr ce myitèr:. Nous a/ons d'ail-
leurs expliqué d'apès lui-même , d'où les chenilles
tirent kui foie , cumnunteft faite & où eft placée la
filière par où la foie lort , & comment elles fe fabri-
quent des coques de pute foie. Les laivcs dont nous
parlons , ont leur filière placée , comme celle des
chenilles , fur la lèvre inférieure. La foie qui fore
par ccrte filière , vient de même de réfervoirs con-
tenus dans !a capacité du ventre. Nous avons vu aufB
que la matière propre à former la foie contenue dans
Les refcrvoirs de la chenille, eft quelquefois de deux
couleurs , ou d; différentes nuances de la même cou-
leur, & que dc-la , il arrive que l'extérieur d'une
coque eft quelquefois de l'oitî blanche , ou d'un blanc
jaunâtre, Se que l'intérieur de la même coque elt
d un très-beau jaune ; la matière qui eft vers le mi-
lieu du réfervoir , n'eft tirée en fils , que quand ij
portion de natièrc foyeufe qui la pfcèdc^a été
toute filée. Si la variété de la diftribntion du iioir &
du blanc descoqucs de nos larves , dépendoit préci-
lement de cette caiifc, li fauJroit que certaines por-
tions de la m.itièrc à foie fuffent alternativement
blanches, & d'autres alternativement noires, mais
avec des variétés incorapaiablement plus grandes
que celle": que la coque même nous fait voir ; c'eft-
à- dire , que pour faire une coque qui a trois bandcî
blanches & le refte brun, il ne futf.toit pas qu'il y ciK
dans lerélcrvoirafoie ctnqportionsdc matière, trois
blanches & deux noires , diftribtiées comme le blanc
ou comme le noi-r de la cociue ; & cela, parce que
chaque zone de la coque eft faite à bien des rcprifes,.
peut être à plus de vingt. Il faudroit donc qu'il y
eût plus de centdiftributions alternatives de matière
blanche & de matière noire dans les rélervoirs , Sz
qu'elles y fullent dans les proportions qui doivenc
fournir aux bandes ; qu'il y eut altaruativement ,
comme de petits pelotons de foie blanche & de pe-
tits pelotons Je foie noire , & que l'infcil:e les em-
ploy.5.t avec un choixparcii à celui d'iuitrouvr'ère en
capilTerie ,, qui emploie des laiues de différentes cou-
leurs. Il n y a ici , ni autant d'art de la part de l m-
to'^s i ni autant de piér«dtifs faiti patlaNnwe,
#40
I C H
^ue l'extérieur Je ces coques femble en demander :
tout fe réduit à ce que lalajve pouvant faire la coi]ue
de loicde deux couleurs , la (oie qui Cort la première
de la filière efl blanche & à une circondancc de plus,
qui e(l celle qui donne la ("olution : (avi ir, c.ue quand
la larve commence ("a coque , la loli dite de fou ou-
vrage exige qu'elle donne plus dïpaideur a certains
endroits qu'à d'auties. Le milieu d'ur.c cooue com-
mencée doit, par exemple , être fo'.irei-.u pav un cer-
ceau de foie plus épais que le relie ; il cl^ bon qi e
d'auties parties de la même coque ou de quel-
ques autres coques , aient chacune une efpèce
•le pareil cerceau près de chaque bout. Sup-
pofons , dit Reaumur , que la portion de la ma-
tière des réfervoirs , qui devient de la foie , ne
peut lufïiie qu'a ébaucher la coque , qu'elle ne fau-
roit fournir la foie néccUar.e pou; lui donner l'épaif-
Icut convenable , & que le rcfte de la matière con-
tenue dans les réfetvoirs à foie , donne de la foie
brune. Celafuppofé; toutrmtcneurdc la coque fera
brun ; l'extérieur de la coque paioltta à peu près de
ce brun dans les endroits qui ae font faits que d'un
lèfeaude foie blanche, miuce & tranfparent , mais
Ja coque paroitra toivouis blanche dans les endroits
^ui dévoient être fortifiés par des couches de foie
plus épaides, Si ailèz épaules pour être opaques. Il
cft ailé de feconvamcre , félon le même obfetvateur,
que c'eit de !i que dépend la variété des couleurs
extérieures des coques lioiu nous parlons. Si on en
ouvre une , on voi: que les couches intérieures font
brunes. On en aune preuve bien plu<; décifive", ajou-
te-t-il , (Ion ratide avec la pointe d'un canif quel-
f]ue poition d'un endroit blanc , & qu'on enlève une
partie de la foie , la pottina que l'on gratte devient
i.iune à mefure qu'on ote ce qu'elle avoir de plus
d'i paillèur que les autres endroits. Lorfqu'on a ou-
vert une de ces coques , on remarque aiféraent que
tout ce qui cft brun , eft fait de pluiieurs couches qui
peuvent être féparéesles unes des autres ; elles font
prodigieufement minces , auiU font-elles faites d'une
foie fi fine , que les yeux armés d'une forte loupe ,
ne peuvent s'allurer qu'elles font till'ues. Reaumur
dit qu'il en auroit douté , s'il n'avoit mis les larves
dans la nccelTué de filer, pour boucher lesouvertuies
qu'il avoit faites à leurs coques. .Mais aulli leur foie
eun brillant dont celui d'aucun de nos tilfus de foie
ne fauroit approcher: c'eft un éclat pareil à celui des
Vernis ou des corps duts les mieux polis. Quelque
fondée que pulle eue l'opinion de Reaumur, M.Geof-
froy a donné fur cet objet une au:re explication qui
par fa plus grande fimplicité , fe rapproche encore
plus des procédés de la Nature , & pourroit bien mé-
riter la préférence. Selon, ce diir.ier auteur , ces co-
ques toutes bla'nches loi (qu'elles viennent d'êrix fi-
lées , (ont peu de tcms après joliment bariolées de
bandes vranfverfes , brunes S: blanches. L'inlccle,
pour produire cette variété de couleurs , fortifie d'a-
bord la coque de bandes de foie plus fortespar en-
droits. Enfuite , loifqne la coque ell achevée , il
nprtud une liqueur brune , qui, pénétrant dans les
I C H
endroits les plus minces de la coque , leur donne
cette couleur , taudis que les bandes plus épailles Se
plus fortes en foie reftcnt blanches. On trouve de ces
coques rayées tranfverfalement de blanc & de noir ,
attachées au corps de plufieurs Chenilles ; c'ell fur
les branches de Genêt ,quclhs (ont allez commu-
nément fixées. Reaumur ayant ouvert de ces coques ,
trouva les larves plus raccourcies que dans leur état
nacutel. leur blanc éioit verdâtre. Elles palFent l'hy-
vcr dans leur coque fans fe métamorphofcr. S: alors
elles (ter prefque vertes. En devant de la tête de ces
larves , on dillingue ailément .avec une forte loHoe,
deux taches bruiii;s , rondes & convexes ; on voit
aulli leur bouche , les deux lèvres qui la forment ,
& deux crochets bruns dont un part de chaque côté
&c fi: dirige vers ic milieu de la bouche; ils fervent
fans doute à hacher l'intérieur des chenilles.
Les chenilles qui fe renferment dans des coques
pour fe métaraorpliofet en chryfalides, ne font pas
plus exemptes que les autres de loger de ces larves.
Pendant que la chenille fait fa coque , pendant
qu'elle fe prépare a fa transformation ,1a larve vit&
croît dans fon intérieur. Se en fort par la fuite pour
fe filet une jolie coque danscelle de la chenille ; ainli
le travail même de la chenille qu'elle a dévorée , fert
à la mettre plus i cauvert. Reaumur , après avoir
oavert dans le mois d'ocfobre , une coque de terre Se
de (oie, très-bien conl^ruite par une chenille qui vit
fur le Bouillon-blanc, au lieu de la chryfalide qu'il
cherchoit, y trouva une autre coque qui , par la cou-
leur de marron clair , par fa forme a'ongée & fa
grolfcur , avoit quelque reifembUnce avec une chry-
falide- Elle croit faite d'une foie extrêmement fine 5c
d'un liiTu très- ferré ; aufll cette coque avoit-elle ,
luitout dans l'intérieur, un éclat pareil à celui des
vernis ; elle étoit compofée d'un nombre prodigieux
de couches ou de feuilles de foie extracrdinairemenc
minces. Il y a encore des l.irves d'Ichneumons ,
qui , après être nées & avoir vécu dans la chenille ,
achèvent de croitie dans la chryfalide, fe filent une
coque fous l'enveloppe , fous la peau même de la
chryfalide, & en fortent fous la forme d'inl'eéle par-
fait. Enfin il ell d'autres grandes clpèccs de ces lar-
ves, qui ne fe filent point de coques dans le corps
des .chenilles ou des chryfalides , quoiqu'elles s'y
transforment en nymphes ; elles n'on: pour toute
enveloppe que celle de la peau de la chenille ou de
chryfalide qui leur a fervi d'afylc & de pâture.
Nous devons encore parler avec Reaumur , de
certaines coques de larges d'Ichneumons, qui offrent
un phénomène allez intérellaiit. Ces coqu.;s ont la
forme à'iu auf , un peu laccouici; le milieu ell en-
touré d'ui:e bau.ie rie couleur blanchatie , ou au
moins ^ d'une coiileur plus claire que celle du refte ,
qui eftd'un brun calïéCequi doit engagera faire
particulièrement mention de cf? coque ,c'ell qu'elles
ont la faculté de fauter , (î on les pofe dans des
boîtes ou fur une table. Ou les détermine ptefque
TC H
toujours à fauter quand on les place furïa main ; la
chaleur les y excite apparemment ; elles font tantôt
de grands, tantôt de petits fauts. Les pc.its (ams ne
ne les portent qu'à huit ou dix lignes de l'enrlroit d'où
elles étoient parties; quelquefois elles fautent à trois
ou quatre pouces delà, & même plus loin. La hau-
teur du lautn'eft guère moinsgrandeque la longueur.
Nous devons rendre compte de la limple méchanique
que Reauraur a imaginé , & à laquelle on peut con-
cevoir que la larvJ doit avoir recours , pour faite
fauter fa coque ; c'eit celle d'un refiort qui fe de-
bande . Reprefentons-nous, dit-il, la lane logée
affi^z à Vaifc dans la coque , & couchée fur un de
les côt;s ; qu'elle fe recourbe enluite peu-a-pcu , de
façon que le milieu de fon dos foit le milieu de la
convexité de la courbure qu'elle a prife , qu c la partie
la plus convexe touche la furface intirieure & la
plus élevée Je la coque , mais que fon ventre ne tou-
che pas la partie intérieure & inféneurc de la même
coque , que cette dernière foit feulement touchée
par chacun des b>-uts du corps , par la tète & par le
derrière de finiede : ceft dans cet état où notre eb-
Icrvateur a vu la larve lors que le faut alloit fe faire.
Accordons , ajoiite-t-il , à cette larve , un principe de
forcée de mouvement, par lequel elle peut donner
à fon corps , & trè:-fubitement , une courbure con-
traire a celle que nous venons de lui voir. Le ventre
va être porté veis le bas de la coque, tandis que la
tète 5c la queue feiont portées versla partie (upcrieure.
Mais hippoions encore que la partie fupérieure de la
coque cil trappée ,' &: même brufquement avant que
le venttc loit parvenu a toucher la partie inférieure ;
les deux coups donnés par la tète Si. par la queue ,
poulieront la coque en haut , la feront fauter , & la
détermineront a s'élever obliquement , à aller en
ayant , en s'élevant félon la dircdion compolée , qui
réfultede l'obliquité avec laquelle les deux corps ont
été donnés. M. Geoffioy attribuant la propriété par-
ticulière de ces coques à la nymphe qui y c(t re'ifer-
mée , explique aulli d'une aurre nuiiière , la méi-ha-
nique du faut Ce qu'il y a de plus probable , dit j| ,
I C H
i^t
ii\.
ifcdes'aloiigeant , & poulfant par cette
adion les deux extrémités de fa coque , force quel-
ques endroits du milieu de cette ir.ême ccque , à
rentrer en dedans; en fui te , loriquc l'infede fe re-
plie fubitement, l-s bouts de fa coq^ e .jui étoient
aloDgés , (e rapprochent l'un de l'jurte ; le milieu fc
rétablilTantpar un mouvement élaltique S: fe trou-
vant poulie en dehors , frappe c plan fut k-çucl la
coque eft polée , & s'en éloigne par le même clfort,
ce qui la rejette ii la fait fauter en l'air. On ne voit
pas trop, dit P.caumur , quels avantages peut tirer
une latvc , du talent de favoir faire fauter une coque ,
oui, dans l'état naturel , ei\ pendue en l'air par une
elpèce de petite corde. Il faut pourtant qu'il lui foit
utile de lavoir la faire fauter. La fituation de la co-
que , qui convient le inieux a la larve , eft fans doute
celle ou elle ell pendue , ayant vn bout en haut &
l'autie en bas. Lèvent peut quelquefois mettre cette
coque dans UQc autre poûtioa , il peuc la porter fur
quelque feuille ou fur quelque petite tige yoifine ;
quand cela arrive , quand la coque l"e trouve fouchéo
ou arrêtée fur quelque corps, la larve peut la retirée
de la, en lui faifant faire un faut. Cet obfcrvateur 3.
aulli vérifié que la larve fait fauter fa coque dans de
pareilles circonftance'^. Une chenille qu'il noutrilToit de.
feuilles de lilas,nourrilfoit elle-même une de ces larvcî
dont nous parlons, laquelle étant fortie du corps de la
chenille , feconftruilît unccoquequ'elle fulpendit par
un fil, à une des feuilles qui avoient été données à la
chenille. Quand il vit cette coque, elle étoit finie; mais
ce qu'il obferva plulîeurs fois , c'elt que lorfqu'il te-
noit la feuille à la main , & qu'il inclinoit une por-
tion de cette feuille ,de façon qu'elle touchoit la co-
que , bientôt la larve failoit faire un faut à fa coque.
Au bout de quelques jouts cependant , elle louffroie
plus patiemment que fa coque touchât la feuille ;eilc
l'embloit s'y être accoutumée. Vers la mi-mai ,
Reaumur ayant trouvé & potté chez lui pluiicuts de
ces petites coques , pendues à des branches ou à des
feuilles de chêne, les larves ou les nymphes de cha-
cune ,y refièrent renfermées jufqu'aux premiers beaur
jours^de l'année fuivante ; alors il vit paroître un pe-
tit Ichneumon. Au bout de deux jours , un Ichneu-
mon femblabte au premier , perça aulli fa coque.
Deux jours après , ayant ouvert lui-mêiTie deux au-
tres coques, il y vit un infecte bien ditrérent. La-
quelle des deux efpèces diftérentes étoit l'habi-
tante naturelle de la coque r une des deux venoitd'unc
laivc quiravoit mangé celle qui avoit filé la coque.
Cet obfervateura un bon nombre d'exemples, qui
prouvent que les mangeuts d'infcdes font fouvenc
mangés eux-mêmes par d'autres infectes. D'autres
naturaliftes ont de même allez bien attelle que les
larves des Ichncumons . (ont aulli expofées a fervir
de pâture a d'autres larves d'Ichr.eumon'',
L'hifloire des Ichneumons eft fans doute trop in-
téredante pour ne pas la remplir de routes les obfer-
vations que peuvent nous fournir ceux qui fe fonr oc-
cupés de ces infcéles. De Geer dont le nom mérite fi
bien d'être cité apiès celui de Reaumur , eft l'obTer-
vateurquiva jetter de nouvelles lumières 2c nous
mettre en état de pour fuivre cette hilloirc , qui fera
encore bien imparfaite , même en profitant de toates
fes découvertes.
Cenefontpasfeulement les chenilles rafcs , auxque'»
les les Ichneumons s'adrelTent pour confier des œufs
dans leur corps. Les chenilles les plus veluesen font éga-
lement attaquées. Une Chenille velue & à tubercules ,
qu'on a nommée le A èv/-.; , a donné un Ichneumon
<iu'ellc avoit noutri dans fon intérieur, & qui y
avoit vécu folitaircment. De Geer fait en même-
temps mention de plulieurs autres larves qui vi-
vent enfemble dans le corps des chenilles qui
fe transforment en Papillons diurnes blancs. De
plulieurs de ces chenilles, il fortit plus d'une
douzaine de petites larves ; elles percèrent les
côrés de la chenille _. S: après avo:r refté quelque
tcms lur fon corps, elles l'abaridonnèrent &. hirem
14-2
I C H
s'aiTcmbler en troupes contre les parois d'un pou-
drier. Dès qu'elles ontquitte la chenille , elles com-
mencent à filer Se i Ce préparer à la transformation.
tes larves , longues d'environ deux lignes , font d'un
jaune cirant fur' le vert. Leur corps eftdiviféen an-
neaux ; il diminue en grolTcur vers les deux bouts;
mais la rtte eft plus pointue que le bout poftéricur.
Comme elles font de bonnes fileufcs , on s'eft atta-
ché à connoître linftrument par où palfenc les fils de
foie. Eu regardant la tête en devant ou en face , on
y appcrçoit un petit pUn bordé de brun, au milieu
«fuquelil y a un mamelon charnu. Ce mamcloji pa-
rcîtencoïc mieux , quand on voit la tète de côté , il
a deux peites pointes , Uû paroît être placé entre
d.ux lèvres ,dont une fupéneurc ci l'autre inférieure ,
C]ui lont bordées de brun. C'eft fur ce mamelon qu'cll
plicéc la filière: DeGcer en a vu fouvent fouir le fil,
que la larve ttoit occupée à tirer. Ces larves filent
de petites coques ovales , d'un beau jaune de citron ,
qu'elles placent les unes auprès des autres, & qui
toutes enfemble fe trouvent couvertes d'une enve-
loppe générale , filée par chaque larve. Pour fortir
de fa coque , l'khneumor; détache d'un des bouts
«ne petite portion «n fornic de calotte qu'il coupe
avec fcs dcnu.
On conneit une grande Si belle chenille du Saule ,
qui n'a que quatotz'; pattes , & dont le derrière du
corps , elt garni a'une longue queue double & fiexi-
ble. Cette queue , que la chenille pe it alongcr à fon
gré , & avec laquelle elle peut atteindre & frapper
tous les endroits de fon corps , dont elle paroît fe
fcrvir aufîi pour chaffer toutcequi vient la toucher,
fcmbleroit devoir être bienfuftifaue pour écarter les
Ichneumons , qui tâchent de pondre leurs eeufs dans
fon corps. Cependant les chenilles de cette cfpèce
font également fujettcs à être rongées & dévorées
intérieurement par des lar .'es d'Ichneujnons. Parmi
«elles que De Gccmourrifroit, il y en eut une quilui
fa; o lit it malade : elle ne voulut plus nunger , fon
corps devint flafque , elle perdit tout mouvemeot ,
k moarCtt, quoiqu'elle ne hit parvenue qu'.) la moitié
de fa grandei t complene. Le lendemain il la vit en-
loméc d'un gran.i nombre de petites larves, dor.t
quelques «nts s'étc ient déjà enfermées dans des co-
qBîs,il en et m;ta pUis d'une vingtaine. Ces larves
Éioient fortis <'a corps de la chenille, en y faifant
d' allez grandes plaies. Quelques-unes u'étoient qu'a-
Jenii forties , la moitié de leur corps étoit encore
dans celui de !a chenille. Ces larves font environ de
la longueur de deux lignes ; le corps , divifé en an-
neaux & ordinairement courbé en demi-cercle , eft
ras & d'un vert livi.ic. La tète cil petite & difficile à
dift'ngucr
es c^u'ellcs ont quitté la chenille
ctlïsfé mettent à filer de» coques ovales , d'un blanc
punlitrc. De Gecr les a vues dans le travail : el'cs cn-
«oiirerit d'abord le corps paicout de giandcs mailles
de foie , auxquelles elles en ajoutent coniinuelleincnt
dauues , jufqu'à ce qu'elles forment un cUIu «t'une
I C H
épailiv ut convenable : tout cela ert achevé en moi» s
d'une demi-heure.
Les chenilles qui ont l'art de plier , de rouler & de
ramener en paquet les feuilles des arbies & des fian-
tes , ne (ont pas plus a l'.nbri des pourfuites des
Ichneumons , quoiqu'elles foient très-bien cachées i
ces in.''eCies cain.rcicrs favent encore le trouver, ils
dépolcnt leurs rcufs dans leur corps , & les petites
larves qui en éclofent, les rongent irjtén; uieiucnt.
Les c/icnillcs qui loulent ai tillement les f;uil'es da
Lilas , du Chêne & de plulieiirs autres arbres , ont
beaucoup à foiitfrir des Ichneumons. Parmi cil'cs que
De Gccr nouirilToic, il en vit une le quatre de
juin , entourée de petites larves dféli-'es Se lor-
gnes de deux lignes, qui éioient forties du corps de
la chenille , pour fc préparer à la transformation.
Elles ctoientau-delà de vingt. Elles font d'une belle
couleur verte a leur fortie, parce qu alors elles lont
encore remplies de la lubftance vc:te qu'elles ont
tirée de la chenille, mais qu'elles rejettent avant de
lefairc des coques. Se alors leur cotfleurell jaunâtre.
Le lendemain elles avoient toutes filé des coques
ovaks , d'un jaune couleur d'ocre , & dont le tiilu
étoi: très mince ; elles étoicnt rarfcmblécs fous une
enveloppe commues de (oie blanche. Le dix-neuf du
même mois de juin , des Ichneumons fortirent de ces
cckjues , après les avoir percées d'un trcu circulaire.
Ce qui eft à remarquer , c'ell que tous ces Ichneu-
mons étoient des K-ir elles , ils avoient tous au bout
du ventre ure longue tarùrc. Mais une antte chenille
rouleufede la même efpèce , donna aufli un grand
nombre de larves, qui filèrent des coques femblables
à celles que nous venons de décrite , Se tous les
Ichneumons qui en l'ortiicuij& qui étoienc vérita-
blemenr de la même efpèce que ceux delà chenille
pr 'céilente , îiircnt des mâles. Cette obfervation ell
alfez cuticule. Les ichneumons de cette cfpèce ne
conficroien:-ils conftamment à une même chenille ,
que des oeufs ou des larves d'un feul & même fexe î
Il faut plutôt penfer cepend..nt , que ceci ne turque
Icftct d'un pur fcia7ard. Tandis que ces petites larves
parvicvnent à leur grandeur complette , avant le ter-
me delà transformation de la chci.ille en chryfalule ,
& qu'elles foitent du corps de la chenille , pour fc
tondruirc des coques ailleurs j les mêmes chenilles
rouleufis ont encore pour ennemi un autre efpèct de
larves d'Ichneunions , dont l'accloiliement ne le ta::
pas (i vîtc , ik ■niiont befoin de relier dans leurcurps,
de (e nourtii de tcui fubliance intérieure , après
même qu elles le funt transformées en chryfalides ^
& de fubir toutes leurs propres transformations fous
l'enveloppe de ces dernières. Le dix du mois de
juin , De G. er remarqua que quelques-unes des chry-
falidcsde chenilles rouleufes , étoient plus alongces
qu'a l'or Jinaue, & que quand il les couchoit , elles ne
nonnoicnt aucun mouvement. 11 les ouvrit iSc il trou-
va dans chacune une larve aïïtz grande & gtolfe ,
toute blanche, excepté le long du dos ou il y avoit
du biuD , ce qui n'«coit autis <hof« que ks cxcié^
IC H
r.ip.n! renfermées dans les itu':n'ns & qui paroîtToicnt
aii travers de lapcïn ti-anfjurer,ic. La pairicantcricaie
du cjips deccccc Lirvc cft plus i^ioirc que iapollc-
neure , qui fe termine en cône La tête etl munie de
deu'î dents mobiles brunes , inflrumeas aveclefqiiels
elle hache les parties internes de la chenille. Elle
i-emp!i!loit cxactenuiit toute la capacité de la chry-
<ilide, dont e:lc avoit confumé toute la (ubdancc
inttricure , deforte qu'il n'en rclloit que !a pc.iu.
L'auteur que nous citons , ôta les larves ht)ts des
chr/!ahdes. S: les plaça dans un pondi.er; mais il
s'apperçii: bientôt qu'elle ne gagnoit pas à ce clian-
gCiTi.nc de lieu ; car s'il les'' avoit kiliécs dans les
chryla!ides , elles y auroien: fans doute filé des ca-
ques de fcie. Ce qui fembloi: le prouver , c'elt que
«ians le |ojdi:eT-, elles filèrent de tous côtés beaucoup
de foie, mais confjfcment & fans ordre, parce
«^l'ellcs H.- trouvèrent point autour d'elles d;s parois
pour y fix.r les fils , comme elles en auroienteu dans
les cWyfjlides. Cette obfervation peut fervir à nous
apprendre, que quelques larves d Ichneumons ne font
pas capables de fc filer des coques régulières fc bien
formées , fans avoir tout autour d'elles des parois ou
des endixiits fixes, telsque leur d jnnc une cinyfalt le
vuide , poar y attacher les premiers fiU de foie. Ces
larves le défirent pourtant de leur peau le quinze du
même mois de juin , & parurent fous la peau de
nymphes, d'un blanc un peu jaunâtre &: de con-
fillance très - molle & flcïible. Le corcelet étoit
féparé du ventre par une incilîon profonde. Elles re-
muoicnt fouvcnt le ventre avec force , de côté &
d'autre. Toutes les parties de l'Ichiieumcn futur y
étoient fort vilibles, elles éto'eat appliquées avec
régularité contre le dcllous du corps , ce qu'on diflm-
gBoit en les regardant à la loupe La peau de la larve
teftoit encore attachée au boatdu ventre en peloton.
Les antennes font placées tout le l«ng du ventre , les
pattes font pliées en deux , & les fourreaux des ailes
futures fontfituées fur les côiés du corps , entre les
pattes intermédiaires & lespof^érieurc*. Peux ou trois
femaines après ^ les Ichneamons p anirent fous leur
dernière forms.
Il n'eft pas étonnant que ces Ichneumons attaquent
les chenilles rouleufes & plieufes de feuilles , dès
qu'ils n'épargnent pas même les mineufcs ou les che-
nilles qui vivent dans l'intérieur des feuilles , entre
les membranes fupérieure Se inférieuie, qui d'ail-
leurs femblent les cacher parfaitement bien. Il y a
plus, ils vont aufli pondre leurs œufs dans les ga'ks
qui font habitées par des Cinips ou par d'autres
iiiifcdtes; ces larvesqui fortent de ces ccuft , s'intro-
duifent dans le corps de la chenille mineufe ou de
celle delà galle , pour la ronger, ou bien ils la fu-
ocnr extérieurement. On peut bien croire que ces
Ichneumons , qui ont pu fe nourrir dans des che-
nilles û petites , doivent être bisn petits eux-mê»es.
Les Ichneumons favent auiïî . pour y confier leurs
ocufi . trouver les chenilles qui habitent l'intérieur
ios b*utoa« des branches du Pi». De plufieucs de
I C H
14?
ces iioinons, on a tj fortit de petits IcLneumons très-
vif; Se ii:-s-a|;ilcs.
Ce ne font pas feulement les chenilles qui ont à
cra;ndre les pi iûres des Ichneumons , beaucoup
d'autres genres duifeéles en font pareillement atta-
qués & fervent il en nourrir les larves dans leur inté-
rieur. Les jetmes branches d'une cfpéce de Saule ,
font Iuu7i.nt tiès-cliargées d'cxcrefcences ou de gal-
les , formées de leur fubdance même , paiconléqm.-nc
ligncufes en dedans & alTiz dure<;. Ces galles , félon
DeGeer , font produites par des Mouches à-fcie , oti
Tenthrèdcs ; car , dit-il , on les trouve habiv es par
les larves de jces infectes, nommées faulies -che-
nilles, qui y vivent en compagnie. Les Ichneumons
qui pénétrent partout où il y a des infcétes propret à
lervir de p.îture à leurs petits, favent aulH trouver
cesfaulfes -chenilles , bien qu'elles fuient enfermées
dans des galles , dont les parois font allez folides. Ils
viennenta bout de les percer avec leur tarière. Peut-
être que ces infeéles percent les t;al'cs , pour y poo-
dre leurs œufs , pendant qu'.:ll s oiujeunes & pai-
conléqucnt encore peu folides; mais Ls obfervation»
de Reaumur nous apprennent qu'ilspeuvcnt pénétrer
des corps encore plus durs , l'écorce & le bois même
des vijiix arbres , par exemple. La larve ne préfente
rien de plus remarquable que les larves des autres
efpèccs. La nymphe e(l aulfi d'une figure ordinaire
à celle des Ichneumons, toutes les parties de l'in-
fede futur y font tiès-dilUndes. Elle cft entièrement
blanciie , & devient de plus en plus noire , en appro-
chant du rerme de fa transformation en Iclmcumon.
Ce qui doit être furtout remarqué fur cette nymphe,
c'eft la làtuation de la tarière. Cetre tarière y cft re-
courbée en delfus du dos , de manière qu'elle eft pla-
cée tout le long du dellus du ventre , & que fon ex-
trémité eft ramenée jufqu'au corcelet. Elle cft courbée
de fiçon qu'elle fuitlaconvcxitédii ventre , cependant
elle n'y touche nulle part , C ce n'Ai vers fon oritrine
oii elle eft attachée. Une nymphe d'un autre Ichncu -
mon , dont De Gecr trouva la larve entre l'écorce 5:
le bois d'un tronc d'arbre, avoir aulE la tarière cour-
bée & ramenée vers le dcllus du ventre ; mais cette
tarière étoit moins longueque celle de la nymphe
précédente , &: par conféqiient elle n'avançoit pas
aullî loin. La peau de la larve , réduite en peloton ,
tcftoit attacK-e au bout de la tarière, ce qui nous
apprend que c'eft la tarière qui eft lir.c la dernière
hors de cette peau , après que toutes les autres par-
ties font dégagées. En regardant le ventre de quel-
ques Ichneumons femelles, nouvellement transfou
mes , De Gcer fut furpris de voit la grande concavité
qui fe trouvoitau delfous, & qui auroit fait crokc
que quelqu'infcéle étranger leur avoit dévoré les en-
trailles. Mais en l'-examinant avec attentioa , cet ob-
fctvateur s'apperçut que le deflbus du ventre n'eft
couvert que d'une membrane allez mince & flexible ,
& que cette membrane fe rapproche vers la peau
écailleufc du delTus du ventre , parce que les partie*
incernes occap^nc f»rt peu de place , & que l'iafe^ie
144
I C H
■n'cft pas encore charg- d'oeufs vifib!es;<î'aiIkuTS ces {
Ichncumons n'avoieiir pu encore rien manger , de 1
ibite que leur eftomac devoir être tout-à-faic vuide.
En pourfuivant nos obftrvations particulières, il i
cfl vrai j mais qui entrent dans 1 hiftoire générale des
Ichneumons , nous allons parler d'une efpèce qui
dépofe fes oeufs fur le corps des chenilles. De Gecr
avoir nourri une gro'e chenille à double queue du
Saule , qui dans le tenis ordinaire s'enferma dans
une coque (olide , faite de groffe foie & de fciure de
bois , mêlées cnfemble. Au commencement du mois
ce jum de l'année fuivaiite, odil comptoit enavoir une
Pnalène, il vit lortirdc cette coqueneutjchne imons ;
ils ne naquirent pas tous dans un même jour, mais
d'un jour à l'anne , de façon qu'avant huil jours
éco.:l,s, tousétôient foitis de leur prifon. 11 uuvrit
la coque de la chenille, & y trouva d abord une
groi'e malle de coques de foie , que les larves des
Jchneuinons avoicnt filées , & d'oii les Ichneumons
étoiert fortis ; mais de la chenille, il n'y avoit
rien de rcfce que la peau toute vuide & deliéchée.
Cependar.t cette peau a fait voir a notre oblcrvateur
une chofe à qiioul ne s'atrcndoic pas , ce qui méii-
«oii l'atieiuion d'un Naturaiilte.
Dans le fecon.i volume des mémo'.rcs pn'fenu's à
i\caaJmic des fciences de Vans par divers Savans ,
Bonnet a parlé de deux efj'èces de larves ou de vers
mangeurs de cette chenille a double queue. Voici ce
qu'il rapporte de la féconde de ces ceux cfpèces,
après avoir du deux mots de la première. La féconde
el'pèce , dit- il , eft plus remar(]uable , elle fe tient
fur l'extérieur de la chenille ; elle y paroit d'abord
fous la forme d'un petit oeuf noir & biilhuit comme
du jayet. Ce petit corps femble imp'antédaus la che-
nille par un court péduule : peu a peu commence à
fortlr de dcfTous cette efpèce de coque, un ver blan.
ch.ure & d une fublfance molle. Ce vers s'allonge &
grolTît de jour en jour , mais fans abandonner la co-
que dont ;c viens de p ailer. Cette coque femble dimi-
nuer de grandeur , quiiiqu'à parler exatlement cette
diminution ne foit qu'apparente , étant due unique-
ment à la comparaiion que l'oeil fait du volume de
cette coque avec celui du ver : enfin ce ver change
de peau ; alors la coque tombe , & le ver paroît tel
que tant d'autres qu'on trouve dans les fruits ou
dans le corps de divers infectes. De Geer rapporte avoir
fouvent trouvé fur plufieurs des chenilieb à double
flueue , de ces petits œufs noirs , dont parle Bonnet ;
fur telle chenille , il y en avoit plus de hu't ou dix,
& il a obfervé qu'ils font fortement implantés dans la
chenille, par un pédicule très-diO'inét. Il a même
trouvé qu'ils tiennent h fort à la peau, qu'il cft comme
impollible de les en détacher , fans déchirer la peau
delà chenille, ou crever les œufs mèincs. Il y a
plus : ils font i\ profondément inféras dans la chair ou
dans la fubllance de la chenille , que celle-ci chan-
ge de peau , fans que les aufs foient ennaînés avec
el'e.'ls relfent toujours dans le même indroit. Le
même obfervateur a vu enfuire kshtVQS fortirde
I C H
ces ccufç , de la même manière que Bonnet ; elles
ontgionî& cru de jour en jour, fans abandonner
les coques d'œufs qui leur ont Icivi d'enveloppe; le
derrière de la larve rerte conllamment engagé dans
la coque & il y tient fortement.
Surlapeau delà chenillequidonnalesneuf Ichneu-
mons dont nous avons parlé, Ue Geertrouvap udeuis
de CCS coques noires , tout-a-faii femblables a celles
qu'il avoit vues l'année précédente fur les chenilles.
Elles étoient fortement attachées 6c implantées dans
la peau , au moyen d'un pédicule allez long & très-
délié, noir comme la coque ,& qu'il étoit impollible
de détacher, fans emporter en même tems une pe-
tite portion de la peau de la chenille. A chaque co-
que , au moins à la plupart d'entr'elles , étoit atta-
chée & unie une ample pellicule blanche & toute
chiftonéc, entièrement femblable a la peau que les
iiifcdes quittent quand ils muent. Le même auteur
cité , ne pouvoir niéconnoître cette pellicule pour la
véritable dépouille , que la larve , fortic de l'œuf
noir , avoit quittée ; il y remarqua même le crâne
vide, cilla peau écailleufe de la tête, lld.voitfans
doute lui paroitre plus que probable , que les lavvis
qui avoient dévoré la chenill':, qui enfuite avoier.t
hié les coques, & enfin avoienc donné les neuf
Ichncumons, étoient nés des œufs noirs impla.ités
dans la peau de la Chenille , & dont il ne relloit que
les coques vuides , & que c croient elles aufli qui
avoient lailTé leur dépoui'le ou leur peau blanche
attachée a ces coques. Sur la même peau de che-
nille , il y avoir quelques œufs qui n'avoient point
donné de larves ; ils étoient entiers & inférés dans
la peau avec leur long pédicule. Ou ces œufs ont été
(Isiiles, ou lc.« larves y font mortes par quelque ac-
cident, & n'ont pu éclorc. On voit que l'œuf eft
ovale , ayant une coque écailleufe , que le pédicule
eft attaché a un de ces bouts , 8c qu'il cft aulTi de
fubllance dure &; écailleufe. Ce pédicule eft délié &
cylindrique , mais il cft dilaté aux deux extrémités ,
il a même à fa bafe ou a (on infcrtion dans la peau
de la chenille , deux ou trois renflemens , comme
autant d'articulations.
Au mois d'août , De Gccr trouva encore une groffe
chcnil'e à double queue , qui avoit fjr le corps (ix
larves vivantes, de l'efpèce de celles dont il eft ici
quedion. Elles étoient toutes placées fur le dcITus du
quatrième anneau ; elles font là plus en ffireté qu'ail-
leurs , puilque la chenille ne fauroit atteindre à cet
anneau avec (es dents , pour les détruire. Elles étoient
alors de la grandeur d un grain de miller. Ces larves
font de fig re ovale , un peu alongée ; elles ont une
tête arrondie &bien diftinguée du corps. La peau du
corps eft tendue , liffe & luifante, comme fi elle
étoit mouillée ; on vuit cependant que le cotps cft
divilé en anneaux. La couleur, tant du corps que de
la tête , eft d'un blanc (aie ; une large raie d'un vert
obfcnr fe voit tout le long du dos , & veis les côtés ^
il y a auHi plufieurs nuances du même vert, qui ren-
dent la larve toute tachetée ; mais cette raie & ces
tachet
I C H
taclics font cependant prcdiitcs uniquement par des
fubltancss de 1 intéiieiiv du corps , qui le font voir au
travers de la peau tranlparentc. Le derrière de la larve
rcfte engagé dans la coque de l'ccuf où elle a pris
naiiraiicc , &: il y elt fi fore attaché , qu il eil iiiipof-
(ible de l'en détacher fans fiire en même tcms crever
la peau de la larve. Ce n'cll pas feulement par le
derrière qu'elle eft aiiih adlicrente à la peau de la
chenille, elle y tient encore pai l'autre bt^ut , par la
tête : la larve a au devant de la tête deux petites
dents d'un brun jaunârre ; c eft au nioyende ces dent",
qu'elle fe tient de mènie accrochée à la peau de la
chenille , & dans cette polition elle la fucc conti-
nuellement. En faifant glilTcr un ftilet entre le corps
de la larve & la peau de la clienille , on parvient à
en détacher la tête (ans la blcllir , mais ce n'ed pas
fans un certain c!-fort. C'ell ainfi que ces larves vi-
vent & croilient lur l'extérieur de la chenille & aux
dépen'; de fit propre vie. Elles ne lafmt pas d'abord
péiir , la chenille continue de croître & elle paivient
même à fc faire une coque ; mais à mcfure que les
larves augmentent en grandeur, elles confumcnt toute
la fubflancc intérieure de la chenille 5c n'en laiffenc
ordinairement que la peau.
Les coques des neuf Ichncumons dont nous avons
parlé,étoientrallemblétscn raafle; elles étoientarran-
gtes les unes à côt:^ des autres, fans lailler aucun vi
de ertr'cllcs, & étoientcomine cmpaqiietéesenfcmblo.
Chaque coque<de figure ovale & arrondie aux deux
bouts ,elf laite d'une foie d'un brun ûbfcur ou prcf-
que noir , (es parois font fort minces, maisd'un tillu
très ferré , ce qui la rend comme élaOique. Chaque
coque clt couverte extérieurement d'une foie lâche
5; comme bourreufe , d'im blanc fale ou grifârre ,
& c'cfh ce qui fait que tome la made des coques fera-
blc avoir une même enveloppe. Il ell auli; arrivé à
Goedarc d'élever une chenil. c à double queue , de
cette mcmcefpèce ,qui au heu de donner une l'ha-
lène j aveu nourri au dépens de fes jours , cinq de
CCS mêmes larves d Ichneumons. Il a dépeint les cinq
coques ouïes cinq niait^innettes , comme il les ap-
pelle j qui étoient également ralfemblées en maffe
fous une enveloppe comnmne. 11 elt donc très-ordi
iiaite à ces chenilles d'être attaquées par cette efpèce
d Ichneumon. Pour fortir Je leurs coques , ces in-
fed.s le; percent d'un trou à un de leuis bout , ce
qui leu. el' facile de faiie au moyen cK leurs dents.
Ile p eni'er Ichneumon q li doit naître elt encore
obligé de fdire une ouverture a la coque folide de la
cheitlle, i; tous les autres fortent cnluite par le
même trou.
De Geer ayant enfermé dans un poudrier les Ichneu-
mons loiti; ucf :s Cloues .s'^ppcrçut bientôt que les
mâles étoient très aidcns a s'acci;iipic-r avec les femel-
les. Des que le maie rencontre une teipclie, il monte
fu. fo:i dos , courbe (on ventre au-de(lou«, & ap-
plique 1^:1. der.ière contre le fix:ème ou pénultième
anneau du ventre de la femelle. Après s'être ajullé
comme il I ; convient . il a'^hève d? (e ioiiidre avec
Hiji.Nat. iesinjiaes. Tom. VU.
I C H
Hî
elle plusiiVtimemenr, en donnant à fon ventre des
mouvemens comme melurés ; & une efpèce de tré-
mouiurmcnt à fes ailes. Pendant l'aftion , la femelle
:elle toute tranquille , tenant fes antennes en ariière,
&: les ailes dans une efpèce de polition horizontale ,
tandis que le mâle porte les (iennes élevées. L'accou-
plement duie ordinaiiemcnt cinq ou fix minutes ,
api es quoi ils le féparent. De Geer ayant prciTé le
ventre d'une femelle , vit que l'ouverture fexuelle
efl (îcuéc entre 1 extrémité du iixiènc anneau & la ra-
cine de la taiière. Après lui avoir ouvert le ventre ,
i! ne put y licn trouver qui eut l'.'ipparcnce d'œufs:
ce qui dédgnc que ces Ichncumons ne font lenrponte
que longterns après leur acceouplement , Se que les
auts croilient lentement dans le corps , de manière
qu'ils ont pu échapper par leur extrême pet'tefie. Le
mâle porte au bout du vfntre , deux parties alongécs ,
écaillcufcs , & concaves du coté intérieur Ces deux
parties , qu'il applique contre le dcllbus du (ixième
anneau du ventre de la femelle dans l'accouflcment ,
font ccmme des cueillerons alongés , ou femblables à
peu près , regardées endellus , a la corne fendue du
pied d une Biche ; elles font joimes enlemble par une
membrane dans laplusgiande partie de leur étendue,
c'eft- a-dire , depuis leur origne jusqu'aux deux tiers
ou environ de leur longueur. Au-dellousauccntraire,
CCS dcu.\ cueillerons (ont ouverts ou fcparés l'un de
l'autre dans tnute leur longueur. Ils font bruns &
tout couverts de poils fur la furfacc extérieure ; mais
leur furface intérieure & concave , efl très-hde. Dans
l'état ordinaire , cesdeux paitics fcnt fermées , leurs
bords intérieurs ou inférieurs font appliqués l'un cou-
rre l'autre , deforte qu'elles forment comme une
boîte , qui renferme des organes très-cdentiils.
Mais au moment de l'accouplement , les deux piè-
ces s ouvreni ,s'écattcnt l'une de lautre, &z c'eft alors
que l'mleftc les applique avec leur côté concave ,
contre le ventre de la femelle. On I ::s force auflî à
s'ouvrir plus ou moins , en prellant le ventre entre
deui doigts , ou avec une pincette , propre à être ajuf-
tée au microlcopr. C'etl alors (]u'on parvient à voir,
quoiqu'avcc un peu de peine , les différ ntcs panies
lenfermées entre les pièces concaves ou dans la ca-
vité de refpècc de boîte. On y remarque d'abord
deux grandes pièces écailleufcs, inégales ou irr^gu-
lières fc£ mobiles, qui font garnies par devant, cha-
cune , de deux petites partii-s alongécs , renflées , &
comme, articulées a 'a grande pièce. Ces parties fcm-
blentêtie faites pour s'accrocher au ventre de la fe-
melle. E;r.re ces deux dernières parties . on en voit
une aune, longue, fourchue ou divifée en deux
branches vers l'extrémité: ces deux branches font
applaties , mais arrondies au bout. L'attouchement
femble faire connoitre , que cette partie fourchue
elt moins dure ou moins écailleufe que les autres,
& il y a apparence que c'eit celle qui caraftérile le
fexe : peut-être encore ce n'en ell que le fourreau,
quoique cepen 'ant en la prelfant , elle ne falîc rien
fortir. On remarque deux endroits obfcurs , qui ne
£aiu rien auufxhofe ^ue des taches ^ilongéci £c poin-
I C H
tues , [-lus brunes & plus luifanres que fe leftc &
placées fur la fuiface iiutricure des parties en ciiil-
Icions. De Ger a fait fur ces parties une obfetvation
allez ciuicule pour mériter d être connue. Il avoit
nv.s ;c bout du ventre du inalc dans une petite pin-
cettî , propre à être appliquée au microfcopc , pour
pouvoir dellîner les parties qui s'y trouvent; il avoit
même féparé ce bout du relie du corps , par un coup
decifeau. Ces parties reftèrent ainfi ajallces au mi-
crofcope , jufqu'au lendemain matin. Il eut lieu d'être
furpris d'y voir encore alors du mouvement. Les
deux cuillerons fe remuoicnt légèrement & comme en
tréniotidant ; mais le mouvement étoit encore plus
fenlible aux parties internes , & furtout à la partie
iouicliue, ou celle qui paroît caraftcr.fer le fexe.
Cette partie fc donnoit des mouvemcns de tous cô-
tés & par intervalles , mais furtout en s'étcndaiit &
en s'alongcant en avant ; enfin , toutes ces parties pa-
loillùient encore comme animées. L'obfcrvatcur eut
tout le tems nécclfaire pour voir didinftcmcnt & à
plufieurs reprifesla réalité de ces mouvctnens fingu-
licrs, que l'on peut attribuera un rcfte d'adion vitale
^ à l'irritabilité dans les nerfs 5c dans les m ifcles.
JJeGeerfait encore mention d'un autre Ichncu-
BSon j quin'eft guère remarquable qne par l'endroit
pu il a vécu fous la forme de larve , & qui l'eft
beaucoup par cette circonflance. Au mois de juin
cet auteur trouva far une feuille d'Aûne , une pe-
tite Araignée commune , fur le corps de laquelle il
vit quelque choî'e de blanc , ce qui le détermina à
l'obfcrvcr avec plus d'attention. Alors il remarqua
avec fiirprife , que le blanc qu'elle avoit fur le corps,
étoit un petite larve occupée à la fucer. 11 renferma
l'Araignée dans un poudrier, & il lui fatfac:Ic de re-
connoître que la larve étoit de celles qui fe tranf-
formentCEi Ichneumons ; elle étoit fixement attachée
pu ventre de l'Araignée , près du corcclet. Nous
avons vu qu'il y a des larves qui s'attachent à l'exté-
rieur du corps des chenilles. Il ne paroît pas difficile
à un Ichneumonde pondre un œuf fur le corps d'un
infcde pacifique, tel que l'eft une chenille ; mais
qu'il puilTe parvenir auffi à confier fa propre lace aux
plus redoutables ennemis des autres infedes, aux
Araignées , c'eft ce qui doit paroître extraordinaire.
Quoiqu'il en foit , une larve d'Ichneumon alTez
grande , avoit à fe nourrir & à croître fur le corps
ri'une Araignée , de l'efpèce commune de celles des
jardins. Quelques jours après , De Gecr s'apperçut
que l'Araignée avoit filé au milieu du poudrier l'é-
bauche d'un filet vertical , tel que les Araignées de
cette efpèce ont coutume de le faire ; elle avoit tendu
des fils depuis le haut jufqu'en bas du poudrier &
d'un côté à l'autre , elle avoit fait les rayons qui fc
rendent tous au cenue du filet, mais c'ell tout ce
qu'elle avoit achevé. Cependant ce qu'il y eut de
plus furprcnant , c'efl que la larve qui s'étoit nour-
rie de l'Araignée, s'étoit fixée jufleincut au centre
du filet ébauché ; c'efl-là qu'elle s'étoit filée une co-
que aloiigéc blanche, qu'elle avoit placée vertica-
icmem , ou dans une polition perpendiculaire au plan
IC H
du filet , defaçoa que l'un des bouts de la coque étoit
attaché aux fils du centre du filet. La coque n'étoïc
pas eiicore tout à fait achevée , quand elle fut ap-
pcrçue , la larve y travailloit encore intérieurement,
ce que la tranfparciicc de fcs parois pcrmerroit de
voir. L'Araignée étoit tombée morte au fond du pou-
drier. Il eft certain qu'avant de mourir, elle avoit filé
l'ébauche de ce filet; tout le démontroit; cependant il
eu: fallu la voir dans le travail même , & voir furtout
comment la larve s'y étoit prifc pour fe placer au
centre du filer. Il refte encore à favo r , fi les Arai-
gnées qui ont eu le mr.llieur d'être attaquées par ces
larves , leur prép;.rent touj^ours un filet femblablc ,
ou fi ceci n'a été que l'cftet du hazard.
Les pucerons ont parmi hs infcéîes de pIuGeuts
e'"pèces,des ennemis redoutables , qui les dévorent
i;iipitoyablemcnt , Se qui n'ont pas d autres aliraens
en partage. Différentes larves font un terrible dégât
dans les fociétés des Pucerons où elles font établies,
& Rcaumur remarque avecraiton, qu'il n'y a point
d'animaux dans la nature , qui chafient plus à leur
aife que le font ces larves : car loin de les fuir , les
Pucerons ne feniblent pas même les connoître. Ces
petits infcélcs ont auflî peur ennemis , de petits
Ichneumons , qui dépofent kurs œufs dans le corps
même des Pucerons ; de ces Ofufs nailknt des larves
qui dévorent l'intérieur de leurs hôtes , & qui enfuite
deviennent des infeâes fcmblables à ceux qui leur
ont donné l'être. Svcammerdam cft uft des premiers
auteurs, qui ont connu ces Ichneumons & leur gé-
nération ; mais il n'en parle que fort légèrement &
comme en palTant , en iaifant le dénombrement des
ir.fedes , qui! place dans le fécond ordre des méta-
morphofcs , félon fon fyllême. Leuvt'cnhoeck les a
mieux fuivis dans quelques endroits de fe* lettres ; il
en a même donné des figures fort cxaétcs , tant des
Ichnaimons , que des Pucerons morts, dont ils
étoieiitfortis. Comme les ouvrages curieux de cet au-
teur ne font pas dans les mains de tout le monde ,
il ne fera pas inutile de donner un précis des obfer-
vations qu'il a faites fur ces petits IchneumoBS.
Dans des Pucerons morts , de difFcfentes efpèces ,
attachés fixement aux feuilles, 3c dont la couleur
verte étoit changée en jajnâtre , Leeuwenhoek
trouva des vers ou des larves vivmtes , c'eft-à-dirc ,
une feule larve dans chaque Puceron , & dans d'au-
tres qu'il ouvrit, la larve étoit déjà changée en une
petite mouche. Il gardales Pucerons dans un verre, &
il eut le plailîr de voir fortir de chacun d'eux une
petite Mouche fcmblable. Pour fortir des Pucerons ,
elles leur .ivoient percé le corps d'uu trou arrondi ,
près du derrière en delfus. II ouvrit auiïi le corps de
quelques-unes de ces mouches , & il y découvrit de
petits œufs. Il a encore obfcrvé , que la peau des
Pucerons morts étoit très-tendue, & qu'ils fembloicnt
enflés. Une obfervation qu'il a faite fur la manière
dont ces Ichneumons, qu'il appelle fimplcment des
Mouches , pondent leuts œufs dans le corps des Pu-
erons , mérite furtout notre attention , & c'elt
I C H
pourquoi nous en donnerons ici une tradudion lit-
térale :ellc nous apprenJia en même rems les grands
talents que l'auteur avoi: pour obfcrver les perits
animaui. "Je fis palfer , dit-il , ces pctiies Mou-
ciics ( celles qui étoicnt lonis des Pucerons ) dans
i.n tuyau de verre, où j'avois mis aupaiav.mt fix
l'iicotons vttts , que j'avois pris fur une feuille de
tjroftiller, & qui étoicnt prefque parvenus à leur
5;r,indiur complctte , mais auxquels les parties qui de-
viendront des ailes , ne paroilfoient pas encore. Dèf-
que ces l\louches approciièrent des Pucerons , elks
corrrbèrentle ventre , qui étoit allca long , de Inçon
qu'elles le fircntpallcr entre leurs patres, & que le
derrière padoit au-delà de leur têce ; cnfuitc elles
percèicntle corps du Puceron avec leur derrière , qui
étoi: en forme d'aiguillon. C'eft ce que les Mouches
firent en peu de tems à tous les Pucerons qu'elles rcr>
contrèrent. Mais ce qui me parut iingulier , c'ell que
les Mouelics ne toucliorent jamais les Pucerons , ni
avec leurs pattes , ni avec leur corps , il fembloit
quelles étoicnt fort timides à les approcher, & une
preuve de ce!a jC'cfl qu'elles tâchoieiu fouvcr.c d in-
troduire leur aiguillon dans le corps d'rdu Puceron,
fans y parvenir , (ans pouvoir l'atreindre. On auroit
dit qu cilles avoient peur d'être dévorées par les Pu-
cerons, après avoir introduit leur aiguillon dans le
corps du Puceron , elles firent avec le derrière un
mouvement de tre-mouncment , apparemment pour
pouller l'aiguillon plus avant dans le corps ». L'.iu-
teui a été ptrfuade' , que dans cette action les Mou-
ches ont pondu desûcuti dans le corps des Pucerons,
d'oii leroient forti de^ larves, qui après avoir pris
leur nourriture & leuracctoillcment da;;s le corps de
ces infcdes , fe fcroienr transformées a leur tour en
Wouches, mais il n a pu continuer l'expéiience ,
parcequclcs Pucerons moururent & fe deficchèrent ,
jans doute faute de nourriture. Nous ferons remar-
quer en patlant , que les obfcrvations de LecuM/en-
hoeck , que nous vcrcns de rapporter , feaiWcn: in-
diquer , qu'il a ét^ dans l'opinion , que tous les Puce-
ions fans exception doivent devenir ailés , il femble
n'avoir'pas connu qu'»l y a bien des Pucerons qui
refient fans arles. C'cfl pourquoi il paroi: que les iix
pucerons qui! mit dans un tube de verre , & qu'rl dit
avoir «é de ceux qui étoier.t des plus grands ou des
plus avancés en âge , ont été des Pucerons qui n'au-
roient jamais eu des ailes : car autrement il n auroit
pas manque de voir les fourreaux des ailes fucmes.
K'ous devons maintenant faire fuccéder à cet obfer-
vateur un autre non m.jins digue de méritet notre
attention.
Dans les fa.millcs des PiTcerons verts du Rofier ,
PeGcercn trouva rlufieurs , au commencement du
mois de,fcpttmbrc , qui étoicn; de ceux qui rellert
toujour- fans ailes , Se djnt la grandeur éroit moyenne
entre celle des p!u<; grands Pucerons ailés & celle de
<]uelques autres qui éroient encore dausPéta: de nym-
phes & auxquels <.,n voyoit les foivrte^aux des ailes
futures. Us étoienc de couleur veice , Se avoicnt la
I C H
Ï47
peau du corps très -tendue Se lilTc, de forte qu'ils pa-
roiffoient véritablement enflés; cependant ils éroient
pleins de vie , 6: ils marchorent un peu quand on les
touclioit. Ils étoicnt fur le deffous des feuilles & le
tenoient féparés des autres Pucerons , qui ctoieiit
placés en grand nombre autour de la petite branclic
& des pédicules des feuilles. Tous ces pucerons i(«>-
lésqueDeCeer ouvrit , avoient dans le corps un.;
petite l.uvi-, qui ne remplilloit pas encore » beau-
coup près toute la capacité intérieure du ventre , ce
qur étoit une marque qu'elle avoit encore beaucoup
a croître : ce font (ans doute ces larves qui avoicnt:
empêché les Pucerons de parvenir à leur julte gran-
deur. Quelques jours après , ces Pucerons le trou-
vèrent K>rtenient attachés aux feuilles parle ventre ,
.iprès quoi ils moururent , Scleurcoulcur changea en
truncla'tSc gns'ttre. Nous apprenons par cette ob-
fervation que les larves qui vivent dans les Pucerons,
ne les font pas périr d abord après qu'elles font for-
tics des œufs , mais qu'elles favent, pourainfî dire ,
ménager pour un teins les parties internes qui font
ellentielles à la vie des Pucerons, de forte que ceux-
ci vivent 6; croillent enfemblc avec les larves qu'ils
logent dans leur corps: cette précaution , qui n'eft
duc peut-être qu'à la foibleliè des organes, ell nc-
cefTaire À ces larves, qui ont befcin de viande fraî-
che &qui ne fautoient vivre dans les Pucerons morts.
Mais parvenues a un certairi Age & quand elles cotrv.
mcnccnt a approcher de leur juftc grandeur , elles ne
m.énagent plus rien, elles dévotent tout ce qui fe
trouve dans le corps des Pucerons , 8c alors ceux-ci
le trouvent fortement attachés aux feuides & chan-
gent de couleur. La couleur doit changer parceque le
corps fe trouve vuidc de toutes fes parties interne»:,
folidcs Se fiiiides , & que la peau feule qui refte^ de-
vient fcchc& dure.
Parmi ces Pucerons du Ro(î-er,ily en avoit de trots
fortes, qui logtoient intérieurement des larves dl-
chnei)mons,Uvoir des Pucerons femelles non ,-iilés,
de grandetir médiocre , des Pucerons qui feroieiit
devenus ailés & auxquels les étuis étoicnt fenliblcs ,
& enfin de grands Pucerons ailés. Ils étoient tous
dans le même état. Ils étoicnt moris & attachés aux
feuilles; leur peau étort tendue & dedéchée, ayant une
coaleur d'un brun clairgrisâtre, & uneefpèce d'clalli-
cité comme du parchemin :car après la pieflionelle fe
remettnit d'aboi d dans le même état qu'auparavant.
Les Ichneumons femelles attaquent donc les Puce-
rons dans diflerens.-iges. Ce n'ed pas feolemert par
les crochets des taries , que ces Piiceions morts ionc
fixés confie les feuilles, il lemb'e même que les
taries n'y contribuent en rien ; mais c'ell: le milieu
du deflous du ventte qui s'y trouve fortement roUé" ,
par une certaine matière qui en féchant: , devient dure
m calfante. DeGeer rapporte avoir été longtcms en
peine de (avoir , pai- qui cette elpècc Je colle clt
produire , ou par le Puction ,ou par lalarve, & il a
eu d'abord de la répugnante à rattribuer au Puce-
ron , parce que, dit-il, il ne retire Mcunc atUiiai
d'être ainfi arcêté à demeure. Il a denc cru <^ue. s'é-
148
I C H
toit plutôt l'ouvrage de la larve. Enfin il a eu occa-
lion ri examiner avec attention le deiïbus de ces Pu-
ceions fixés , & il a vu i|iie la iiiacière c]ui les arra-
che , rcllemble à cette colle , produite par la matière
à foie que la larve a coutume de filer dans le corps
du Puceron , quand elle ("e prépare a la transforma-
tion. On peu: donc croire avec cet auteur, c]ue c'clt la
larve qui fixe la peau vuide du Puceron fur la feuille ;
qu'elleperce cette peau en dellous du corps, qu'elle ap-
plique 6: attache les hords de l'ouvccure a la feuille ,
au moyen de la matière foyeufe qu'elle lait produire;
enfin qu'elle y file unecouchede !oic, qui en fcchant,
prend la conliltance d'une petite pljque de coKe :
avec un peu d'attention , on dillingue très-bien les
bords de l'ouvertu'c faite à la peau du dcdous du
ventre du Puceron. Chacun de ces Pucerons morts &
dellecbés n'a dans le corps , qu'une feule larve , qui
en remplit toute la capacité intcrieure Cela iuppofe
que les Ichneumons ne j'ondcnt jamais qu'un feul
oeuf dans chaque Puceron , Se qu'ils doivent pouvoir
reconnoîtrecn approchant d'un Puceron , s'il a ài]d
reçu un œuf dans foii corps : car fins cela , il pour-
roi't arriver que plus d'un œuf fut pondu dans un
inêinc Puceron , & qu'il renferir.croit plus d'une lar-
ve, c'eft ce qu'on n'a poi'U encore trouve ; on n'a vu
conftamment qu'une ieule larve , dans chaque Fuce-
uttcs exemples
mpli
d'une
pat
ron. Il y a d'à
voyance dans les infeéles, £c qui doivent toujou:
citer notre furpnfe. Ainfi , la mère-Abeife, fuivant
la remarque de Reaumur , fait de quel auf elle doit
accoucher . c'cif-à dire , fi cet œuf donrcra une
litvedc mâle, de femelle ou de mulet.
On peut bien s'imaginer , qu'une larve qui peut
trouver de la place fuffifante dans le ventre d'un pe-
tit Puceron , doit être bien petite elle-même. Llle eft
placée en cercle dans le Puceron , dcforte que la ';êce
touche au derrière. Elle eifgrofie Se dodue ; fa cou-
leur cft d'un vert jaunâtre , avec quelques ponts
blancs ; inais quand elle s'eR vuidic à l'ap;. roche de
la transformation , elle cft entièrement d'un h. au
pune. Le corps eftdivifé en anneaux ,& vers les deux
txtrémités , iieft moins gros qu'au milieu : le dclllis
<lu corps forme difîirens plans horizontaux , qui font
^es angles les uns avec les autres. On remarque (ur la
tête deux petits tubercules . à la place des yeux Plus
près du devant , Se encore en deffus , on obferve
deux petites paitiesbrunes , écailkufes & courbées,
icjue la larve remue beaucoup ; ce font les denrs ou
les crochets avec Icfquels elle hache les parties in-
ternes du Puceron ; leur figure cft conique & ils fc
termineirt en pointe fine. Encore plus près du bout de
la tête , il y a quelques petits mamelons foibîcnient
riarqués , & dont l'ufage n'eft pas connu: il y a appa-
rtncequ'unde ces niamelons eft la fi'ière. La larve
parvenue à Ton dernier degré d'accroilTement après
avoir percé & attaché la peau vuide du Puceron , en
tapilfe l'intérieur d'une couche de foie blanche , qui
lui lert de coque , ce qu'il clt aifé de voic-cn ouvrant
•tes Puccions morts & dclkcliés , Se entuice elle fc
I C H
transforme en nymphe. Cette nymphe mérite d'être
connue a caufe de fa podtion dans le Puceron. Ce
qu'elle a de plus remarquable , c'eft fon long ventre
qui cil courbé & appliqué contre le delfousdu cor-
cclet Si dune partie de la tête , deforte que la nym-
phe a la figure d'une boule appl.itie. L'inHexion des
longues antennes mérite aulTi d'être remarquée ; en
partant de la tête, elles defcendent vers le corcelet ,
contre les côtés duquel elles font en partie appliquées;
enfuite elles fe courbent en cercle en avant , fc
rendent avec leur extrémité jufqu'au devant de la
tête&fe répofcnt fur le front entre les yeux. Les
pattes &: les fourreaux des ailes fout appliqués aux
côtés du corcelet & dn ventre. Vers la fin du mois
d'avril de l'année fuivante , les Ichncumons qui
avoient vécu dans les carcafles des Pucerons trou-
vés en feptembre , parurent au jour. Pour fortir des
Pucerons , ils font une ouverture à leur peau delfe-
chée , fur le delfus du corps , près de l'endroit où
lont les cornes de derrière ; ils coupent avec leurs
dents &en!cvent une pièce de cettepeau , qui laiiVc
un trou circulaire allez grand pour donner paiiage à
l'Ichneumon.On trouve auffi des larves dans les Pu-
cerons en été ; celles-ci fe transforment en Ichneu-
inous avant la fin dt la belle faifon : car on trouve
aloisdes Pucerons morts , percés d'un trou 5c vui-
des en dedans , d'où les Ichneumons font déjà for-
tis. Il fe fait donc apparemment plus dune généra-
tion de ces infcéies dans l'année. Quoique ces Ich-
neumons foicnt fort-petits, on clt pourtant étonné
de cjquilsont pu trouver place dans le corps des Pu-
cerons , quandon confidère que leur corps eft alTex
long & plus long même que celui des Pucerons. Mais
l'étonnenitnt doit ceifer , lotfqu'on voit que l'Ich-
neunion renfermé dans le Puceron , eft placé dans
une polition courbée , y. que le derrière cil ramené
vers la tête.
Un grand nombre de Teignes, de rcfpècc de celles
qui rongent les pelleteries , s'étoie.n établies fur un
quadrupède fcc , que De Gter gardoit dans fon ca-
binet. 11 mit plufieuis de ces Teignes dans un pou-
drier. Au mois de juin de l'année fnivante; il vit voler
dans lepoudrier de très petits Ichncumons mâles& fe-
melles , qui (ans doute avoient vécu fous laformede
larves dans les Teignes: car il leur a été impoUible de
s introduire du dehorsdans le poudrier, parce qu'il ,ivoit
toujours été exaétement fermé d un couvercle de pa-
pier. Les Teignes domeftiques, quoiqu'enferméesdans
des fourreaux d'un tiflu trè"-- ferré , ne font donc pas
plus a l'abri des atraqucs des IchneUmons que tant
d'autres infedes . C'elt fans doute en perçant le four-
reau avec f.i t.rrière , que ricLueunion vient à bout
de pondie lui auf dans le corp; ou d.ins le fourreau
de la Teigne. Ces Ichncumons font (.ncire plus pe-
tits , que ceux qui font élevés daus le corps des Pu-
cerons.
Nous devons fans doute farler de quelques
efpcces d'khneumons , qui manquent abfolu-
mcnt d'ailes , & cont les mâles cependant de quel-
ques efpèccs font ailés , comme les lchneumons/)r-
I C H
dinaires. On pouiroit d'abord penfer que ces Icb-
iieumons perdent leurs ailes par accident , comme il
arrive [buvent aux Fouimis ailées; mais l'obferva-
tion a prouvé manifeftement qu'il y a effcdivc-
ment des Ichncumons à qui les ailcsont été reFuféeii.
Linné a cru devoir placer les Iclincumons fans ailes
parmi les Murilles ; mais ou ne doit pas plus faire
un genre particulier de ces infectes , que les placer
dans un genre différent de celui des Ichneumons,
puifqu'ils ont la même forme en général & le
même genre de vie. Ce font des Ichncumons fans
ailes , comme il y a des Piialènes fans ailes , des Sau-
terelles & des Punaifes a qui les ailes manquent.
De Gcer rapporte qu'en fe promenant dans un
bois , vers la rai-avril , il apperçut fur une feuille
de Pin , un petit infciSe , qui au premier coup
d'œil, reilcmbloit à une très-pente pournii noire,
& qui i'c tenoit dans une grande agitation. Avec
un peu d'atten[ion , il reconnut que c'éroit un vé-
ritable Iclineuni.m , nuis un Iclincumon fans ailes.
Si la figure & tous les caraélèrcs propres à ces in-
fères , ne le lui avoient démontre , il en auroit
été convaincu par la feule action qu'il lui vit faire.
Il ctoit occupé à introduire fa tarière dans le corps
d'un Puceron du Pin Dins la Suède , le mois d avril
n'efl: pa<; la faiion où l'on trouve des Pucerons , Us
font encore renf:rmés alors dar.s leurs œufs. LePu-
ceron , dont nous parlons , ctoit aulîi de l'année
précédente ; il écoit mort , deliéché & fortement
attaché à la feuille. Son corps enfl.- & fa peau tres-
tenduc, étoient encore des marques certaines qu'il
logeoit déjà une larve de quelque autre Iclincumon.
De Gcer vit cet khneumon fans ailes faire beau-
coup de mou feracns , furiou: avec le ventre, qu'il
fouleva le plus qu'il lui étoit pollible. Enfuite il cour-
boit la tarière en- delfous &: la mit dans une pofi-
tiou perpendiculaire au corps , en appuyant la
pointe contre celui du Puceron. 11 tachoit de poulTcr
cetie^ pointe dans le corps du Puceron , & il parut y
réuflir à deux différentes lepn es, parce qu'alors il
s'approchoit de plus en plus du corps du Puceron, a
mclure que la tarière y entro'.t. Après avoir retiré la
tatiere , il la frottoit entre fes pattes df derrière,
& il recommençoit à piquer le Puceion. Ce Puceron
mort & deiléché n'étoit plus propre à nourrir une
larve d'fchneumon. C'étoit donc probablement à la
larve^ déjà renfermée dans le Puceron dés l'année
précédente que le nouvel Ichneumon en vouloir ;
c'etoit fans doute aupès de cette larve qu'il ch;rchoit
à pondre un œuf , pour qu'elle fervît d'aliment a
la petite larve qui en foniroit. l! ne manque pas
d'autres exemples de larves d'Ichneumoas , qui après
avoir confumé une chenille ou quelqu'autre infecte ,
ont fcrvi à leur tour de pâture .i d'autres larves
d'Iclincumons , qui ont fu les découviir. Au relie cet
Ichneumon fans ailes fait des vibrations continuelles
avec fes antennes, à la manière des autres cfpéces ,
& quand on le prend dans la main , il exhale une
odeur for:e , mais faus être défagréàble , qui lefte
I C K
149
longtemps aux doigts qui l'ont touché , ce qi;i eft
encore commun à quelques autres Ichneumous.
De Geer doit nous donner encore occafion de
faire mention d'après lui , d'un Ichneumon alfez
remarquable, forti d'une galle ligneufe des tiges ram-
pantes d'une cfpèce de [Potentille. Il s'y étou nourri
de la larve de l'infedlc véritable qui avojt produit
la galle. Il s'attira d'abord les regards de cet obfer-
vateur, parce qu'il étoit entièrement dépourvu d'ailes.
Mais on lui voit deux aunes parties bien fingulières,
& qu'on n'a encore trouvées fur aucun autre infeâe.
Ce font deux pièces renflées , coniques , &: trésr
pointues au bout , attach.'cs au derrière du corcc-
let en-dcdus , ou à l'endroit de fa jonétion au vcr,-
tre; elles font dirigées en- anière^ Ce qu'elles ont de
p!us particulier , c'ell qu'elles font mobiles à leur
bafe : l'Ichneumon les remue continuellement & e«
tout fcns quand il marche ; il les haulle , il les
baillé, tout comme il fait avec les antennes. Si cet
Ichneumon n'a point eu d'ailes en partage pour voler,
il a reçu en dédommagement le don de fauter , S:
même il peut fauter fort loin. A caufe de fa pcti-
teffe on n'a pu voir par quel méchanUmc il parvient
à faire des fauts; il fenibk pourtant qu'il les exé-
cute en courbant le veutre S: en le pouffant avec
force contre le plan de polition. Comme les cuilTcs
poftérieuics ne font pas plus grolles que les autres ,
il ne paroît pas que ce foit par leur moyen qu'il
faute, ainfi qu; le font plufieurs infeétcs, tels qi'.e
les Sauterelles.
Tels font les matériaux que nous avons cru devoir
rartembler de toutes parts , non pas pour pré-
fenier l'hiftoire généra'; des Ichncumons, mais pour
donner quelques notions particulières fur ceux qui
ont pu fixer l'attention des obfcrvateurs , en irtcn-
dant que la curiolité ou le zèle le chargent de recueil-
lir fur ces infeétcs véritablement intéreffans , de
nouvelles indruétions beaucoup plus amples , Se
puillcnt exécuter ce que nous ne pouvions qu'entre-
prendre.
Lçs Ichncumons compofentun genre (1 nombreux ,
que la plupart des Naruraliltes, ont cru devoir avec
ra'.fon le divilcr en plufieurs familles. Mais comme
on n'a pu prendre fur des efpèccs dont la plupart
font 11 petites , que des divifions de petite valeur ,
telles qu'une tache fur le corcelet , la couleur d'un
anneau des antennes ; comme d'ailleurs le m.île Se
!a femelle différent fouvent au point de ne pouvoir
les reconnoître pour une même efpècc, on ne peut
fe dillimuler qu'il règne encore dans ce genre un
va;nie , ou même une confulîon , que nous ne de-
vons pas nous flatter de pouvoir dilTipcr entièrement.
Nous allons prélcnter d'abord les divilions que Liuné
a établies, & que M. Fabricius a adoptées.
* Ecuflbn blanc ou jaune. Antennes avec un an-
neau bUnchâti'c.
[50
I C H
♦ * EculTon blanc ou jaune. Anrennes entiè-
rement noues.
*** Ecniron de la couUur du corcelet. Antennes
avec un anneau blanc.
**** EculTon de la couleur du corcelet. .an-
tennes entièrement noires.
***** Antennes jaunes ou fauves.
****** Corps très-petit. Antennes filiformes.
Abdomen ovale , fertile.
Nous devons faire obferver que Linné & M. Fa-
bricius j ont placé dans cette dernière divifîou , des
infcdes qui ar^partiennent auï genres Chryfis, Cinips
Diplolepe U tulophe.
Nous allons maintenant préfenter les divifions
établies par De Geer. Cet auteur a divifé les Ichncu-
tnons en neuf famiiks.
Ceux de la première famille ont des antennes k
filet* crniques ou fétacés, & le corps à peu-près de
gro/Feur égale par - tout , il paroît coaame cylin-
- Srique.
Les antennes de ceux de la féconde famille font
encore à filets coniques , mais le corps eft plus
gros au mil:euou au bout que par- tout ailleurs; il
efl eu forme de fufeau ou de demi-fufeau.
Ceux de la troifième famille «nt des antennes à
£]cis coniques , mais le corps ell applati des deui
I C H
côté , de forte que fon grand diamcttre cft du delTus
cn-dcllous ; le dL-Ilbus du vcntic tft tiaiicLiiu , Se
il reiremblc a une faucille.
L"S Ichneumons de la quatrième fjmi lie ont aufS
des antennes a filets coniques , mais le derrière du
ventre clc eu boule plus ou moins fphériquc.
Ceux de la cinquième famille ont encore des ati-
tciinss à filets coniques , niais le ventre cil attaché
au corcelet d'une inaiiière fingiilicrc ; le filet du vtat
tre elt comme implanté fur le deiTus du corcelet.
Les Ichneumons de h Jîxième famille ont des
antennes filiformes ou a filets graines de groffeur
pretquc ég.ilc par- tout, & qui ne fe terminent pas
en pointe plus déliées que le refle.
Ceux de la fepucme fami.'lc ont des anrennes en
maffe fie bviftcs , c'eft-à-dire , qui font coudées à
quelque diftancc de la tête & qui augmentent an vo-
lume vers rcïtréinité.
Ceux de la kti'tième famille ont <ies antennes
branchues ou compofées comme de ramificaàonî.
Enfin , dans la neuvième famille font des Ichneu-
mons très- remarquables , dont les femelles font ab-
foluuient dépourvues d'ailes.
Nous obfetvercns que la première famille com-
prend le genre Sirei , que la feptième appar-
tient au genre Cinips , & la huitième au geuit
Eulophe.
Suhi de l'introduàldn à tHiJIolre Natitrelle des Infecles.
ICHNEUMON.
l C H N E U M O N. Lin. G e o f r. Far.
CARACTERES GENERIQUES.
Anteknes filiformes ou fécjcses , vibratiles , plus longues que le corcele-c , com-
pofées de plus de creiite articles.
Bouche munie de mandibules , d'une trompe très-courte , Se de quatre antennules.
Mandibules fendues à l'extrémité.
Trompe courte , formée de trois pièces.
Antennules antérieures, longues, fétacées ; les poftctieures courtes, filiformes.
Abdomen terminé par un aiguillon découvert, tormé de trois filets prefque égaux.
ESP E C E S.
* Ecujfon blanchâtre. Antennes avec un
anneau blanc.
i.IcHNEUMON meurtrier.
Ecujfon jaune -, corcdet fans taches ;
abdomen noir, avec un point blanc , de
chaque côté , fur les dtux premiers an-
neaux.
1. IcHNEUMoN raviffeur.
Ecuffon jaunâtre -y corcelet fans taches ;
fécond & troijihnz anneaux de Cabdomen
jaunes , les autres blancs , à leur extrémité.
5. IcHNEUMON ravaudeur.
Ecujfon jaunâtre ; corcelet fans taches ;
fécond & troijïème anneaux de l'abdomen
ferrugineux & le flxième jaune.
4. IcHNKUMON étendu.
Ecujfon jaunâtre ; corcelet fans taches ;
fécond & troifîème anmaux de tabdomen
ferrugineux, les derniers blanchâtres.
J. IcHNEUMON chercheur.
Ecuffon jaunâtre , corcelet taché; ah'
domen avec une tache jaune , furies trois
derniers anneaux.
6. IcHNEUMON coupable.
Ecuffon jaunâtre; corcelet taché ; fécond
à troifème anneaux de l'abdomen ferru-
gineux , les autres noirs.
7. IcHNEUMON vacillant.
Ecuffon jaune ; corcelet taché ; abdomen
noir ^ avec le bord des anneaux jaune ,
pattes fauves , avec Us tarfes blanchâtres.
8. IcHNEUMoN guerrier.
Ecuffon blanc; corcekt mélangé de noir
Ifi
Suite ii Plntroducîion à l'HiJlolre Naturelle des Inftcîes,
& de jaune, pojîérleurement épineux y ah
domen ferrugineux.
ji.IcHNEUMON parfemc.
Ecujfon jaunâtre ; corcekt tache' ; corps
noir ; abdomen avec un point fur le prc'
mier anneau & le bord des autres blancs.
lo.IcnNEUMON avancé.
Fcujfon jaune; corcekt taché ; abdomen
noir , avec l'extrémité de trois anneaux
jauve , bordée de blanchâtre.
1 1. IcHNEUMON infraéleur,
Ecujfon jaune \ corcekt taché; bord de
tous les anneaux de l'abdomen , bUnc j
pattes ferrugincUj'es.
11. IcHNEUMON ambulanr.
Ecujfon jaunâtre; corcekt taché ; fé-
cond anneau de l'abdomen ferrusintux ,
les autres bordés de blanc.
ij.lcHNEUMoN faturé.
Ecujfon jauriâ'.re; corcekt fans taches;
abdomen noir ^ avec le derniur anneau blan-
châtre.
14. IcHNEUMON enchaîné.
Ecujfon jaunâtre ; corcekt bidenté , pref-
que taché j abdomen noir, avec lejecond
anneau ferrugineux.
ly. IcHNEUMON entrepreneur.
Ecujfon blanc ; corcekt fans taches ;
extremué de l abdomm & bafe des jambes ,
blanchâtres.
I<î. IcHNEBMoN armé.
Noir; corcekt fans taches , poférieu-
rement bidenté ; abdomen & pattes ferru-
gineux.
ICHNEUMON. ( Infeûes. )
17, IcHNEUMON reclus.
Ecujfon jaunâtre; corcekt taché ; abdo-
men entièrement jaune.
18. IcHNEUMON crépu.
Ecujfon jaunâtre; corceht prefque taché;
abdomen entièremint d'un jaune ferrugi-
neux , prefque objcur à t\xtremité.
19. IcHNEUMON incunrtant.
Ecuffon blanchâtre ; corcelet fans ta-
ches ; abdomen louge , avec l'extrémité
noire , marquée d'un point blanc.
20. IcHNEUHON faulîaire.
Ecujfon fauve ; corcelet fans taches;
abdomen & pattes Jerrugineux.
ii.IcHNEUMON préreur.
Ecufj'on jaune; coiccki fauve , taché de
jaune ; abdomen Jauve à la haje , noir
à l'extrémité , avec le bord des derniirs
anneaux blanc.
22. IcHNEUMON inflammatoire.
EcuJJon blanc; corcelet rouge ; abdo-
mei fauve, avec l'extrémité blaïuke.
2j. IcHNEUMON fafrané.
Ecujfon blanc ; corcelet avec un point
jaune de chaque côté; ftcond ô' troijième
anneaux di l'abdomen jaunts.
14. IcHNEUMON acre.
Ecujfon jaunâtre ; corcekt taché; corps
noir, avec les pattes Jauvcs.
25. IcHNEUMON courtifan.
EcuJjon jaunâtre y corps o\fcur.
Suite de l'introduclïon à l'Hiftoire naturelle des In[ecles.
i<î. IcHNEUMON appariteur,
I C H N E U M O N. ( Infedles. )
34. IcHNEUMON vaginateur.
Eciijfon jciune\ corcelet noir-^ a idomen
à pattes fauves.
17. IcHNEUMON trompeur.
EcuJJon jaune ; corcelet taché; corps
noir \ pattes fuuves j avec Us gznoux blancs.
z8. IcHNEUMoN funéraire.
Ecuffon jaune ; corps noir , avec une
tache blanche , à la bafe des cuijfes.
** Ecujfon blanc. Antennes entièrement
noires,
i<j. IcHNEUMON lutteur.
E eu ffon jaunâtre y corcelet tache' ; fé-
cond 6" troif.ème anneaux de r abdomen
jaunes,
50. IcHNEu.MON lotareur.
Ecujfon jaunâtre; corcelet taché '^fécond
anneau de l abdomen fauve,
5 1. IcHNEUMOM ofcnîateur.
Ecujfon blanc ; carcekt taché -^ corps
noir , avec le fécond & le trolfcme anneaux
de l'abdomen fauves.
51. IcHNEUMoiJ fafciateur.
Ecujfon blanc; corcelet taché ; abdomen
noir , avec la bafe du fécond , le troijîé-
me & lefixùme anneau , jaunes.
3 ;. IcHNEUMoN volutateur.
Ecujfon jaunâtre ; corcelet mélangé; an-
neaux de l'abdomen jaunes en-deffus.
Ecufonjav.nâtre ; corcelet taché -.^ abdo-
men ai'ec le bord dis anneaux jaune ,
le premier & cln<iuième fans taches,
3 5. IcHNEUMON annulaire.
Ecujfon jaunâtre \ corcelet taché ; abdo-
men avec le bord des quatre prcmuis an-
neaux jaune.
36'. IcHNEUMON marginc.
Ecujfon jaunâtre; corcelet taché; abdo-
men avec le bord des quatre derniers an-
neaux jaune.
57. IcHNEUMON note.
Ecujfon jaune ; cor celet taché ; abdo
mcn noir., avec une grande tache jaune ,
fur le dos.
58. IcHtvEUMON bordé.
Ecuf on jaune ; côr celet taché; abdomen
avec le bord des anneaux légèrement blanc.
39. IcHNtUMON maculé,
Ecujfon jdune ; corps noir ^ taché di
jaune ; ablonten cylindrique , avec le bord
des quatre premiers anneaux jaune , b:s
autres ohfcurs à leur extrémité.
40. IcHMEUMON bidenté.
Ecujfon jaunâtre ; corcelet prefque ta
ché , pojlérieurement bidenté ; Jecond &
troifième anneaux de l'abdomen antérieu-
rement jaums.
41. IcHNEUMON bandé.
Ecufon jaunâtre ; corcelet fans taches;
Hijl. NM.Jnfcaes. Tom. VU.
î;4
SuU2 deVlniroduBion àVHiJîolre Natiinlle des InfeBes.
abdomen noir , avec le fécond, le troijîhne
& le quatrième anneaux fauves.
41. IcnNEUMON attrayant.
Ecujfnn blanc ; corcekt taché i abdomen
noir y avec un point blanc , de chaque coté
des anneaux.
43, IcHNEUMON ordonnateur.
Ecuffon jaunâtre j corcekt taché; ab.
domen noir, avec un point blanc ^ de cha-
que côté des quatre premiers anneaux.
4^. IchNeumon crieur.
Ecuftn jaunâtre ; corcekt avec deux
f oints jaunes, de cha:iue côté j abdomen
entièrement njir.
45.ICHNEUMON lituré.
Ecujfnn jaiin.ître ; corcekt taché ^ abdo-
men notr , avec k milieu de quatre anneaux
jaune \ paites jerrugineufes.
46. IcHNEUMON chancelant.
Ecujfon jaune ; corcekt taché ; abdo-
men jaune ^ avec l'extrémité noire.
47. IcHNEUMON joyeux.
Noir j écuffon blarc ; corcelet taché j
abdomen fauve , ave: f extrémité noire ;
jambes pojlérieures avec un anneau blanc.
48. IcHNEUMON fondeur.
Ecuffon jaunâtre • corcekt taché ; ab-
domen jaune,
49. IchNeumon fouci.
Ecujfon jaunâtre ; corcekt rayé y abdo-
men & pattes jaunes.
C H N E U M O N. ( Infedes. )
50. IcHNEUMON defllnateur.
Ecufon jaune ; corcekt taché ; abdomen
jaune , avec l'extrémité noire ; pattes jaunes.
5i.IcnNEUM0N délirant.
Ecufon jaunâtre ; corcekt avec trois
po'nts jaunes, de chaque iôtéy abdomen
noir j jambes blanches.
52.IciiNtuMON folToj'eur.
Ecujfon jaunâtre \ corcekt Jans tjches'^
abdomen noir ^ pattes fauves.
53. IcîiNEUMON rayé.
Ecuffon jaunâtre ^ corcekt rouge y rayé
de jaune; tête & abdomen noirs.
54. IcHNEUMON porte- cœur. '
Ecujfon jaunâtre'-, fécond anneau de l'ab-
domen avec une t.-:che jaune , en cœur.
jj. IcHNEUMON faucilleur.
Ecuffon jaunâtre ; corcekt mélangé ;
abdomen preque en faulx , ferrugineux j
avec la bajé & l'extrémité noires.
56. IcHNEUMON fiancé.
Ecufon blanc ; corcekt fans taches ;
abdomen teftacé ^ noir à la bafe, jauneà
l'exirémicé.
57. IcHNEUMON folliciteur.
Ecufon jaune ; corcelet fans taches 5
premier j fécond £■ troijlème anneaux de
C abdomen, fauves.
58. IciiNEUMON piqueté.
Ecuffon jaune ; corcekt fans taches ;
• Suhâ Je l'Introduction à i'U'iJlo\rc Katurelle des Infcclet
•5)
I C H N E U M O N. ( lafedes. )
abdomen noir , avec h premier & le fécond
anneaux fauves , 6' un point blanc , de
chaque cô:é , fur le troifième,
5 9. IcHNEUMoN ceinturé.
Ecuffon blanc ; corcelet fans taches; ab-
domen noir, avec une bande à Cexirémité,
l'Unche.
C6. IcHNEUMON rcdaurateur.
JVcir; abdomen avec une ligne tranf-
vcrfile blanche ; faites ferrugaitufes \ an-
tennes avec un anneau blanc,
67. IcHNEUMON cauJatciir.
Noir \ abdomen en m.iffe , avec trois
bandes pâles ; cuijjes fauves.
60, IcHNEUMON décore,
Ecufon jaune; corps ferrugineux ; ab- j ^S.Ichneumon conquérant.
A^oir ; abdomen avec les quatre anneaux
domen avec une bande noire , fur le der-
nier anneau.
61. IcHNEUMON citroné-
Ecuffon jaune -, corcelet raye'; abdomen
avec une tache jaune , de chaque côté des
anneaux.
* * * Ecuffon de la couleur du corcelet.
antennes avec un anneau blanc,
62. IcHNEUMON teluflateiir.
Noi''; abdomen brun au milieu; jambes
antérieures en maffc,
() 5. IcHNEUMON reprimandeur.
Noir; tête & corcelet antérieurement fer-
rugineux ; ailes bleues , avec un point
tranfparent , fur les fupérieûres,
6\, IcHNEUMON compagnon.
Corps entièrement noir; antennes avec
une bande blanche.
6 y IcHNEUMoN vigilant.
Noir ; abdomen avec le bord du cin-
quième anneau blanc ; extrémité des ailes
fupérieûres , 'noire.
intermédiaires fauves ; cuijffes noires , en
m,jje.
6ç). IcHNEUMON ciTiigrant.
Noir; abdomen ferrugineux ^ avec l'ex-
trémité noire; antennes avec un anneau
blai.c.
70. IcHNEUMON voyageur.
Noir ; pattes prefqae en majfe , ferru-
g'neufes ; abdomen ferrugineux , avec les
deux derniers anneaux noirs & l'anus blauc.
71. IcHNEUMON falueur.
Noir; corcelet pointillé de blanc ; abdo-
men ferrugineux , avec le pétiole noir ;
pattes fauves.
72. IcHNEUMON profligateur.
Noir ; abdomen ferrugineux , avec le
péiioli noir ; pattes fauves.
73.ICHNEUMON mi-parti.
Noir; corcelet pojlérieurement & abdo-
men antérieurement , ferrugineux.
Suue de riûiroduciion à CHiflolre Naturelle dis InfcSles.
I C H N E U M 0 N. (Infecles.)
74. IcHNEUMON incubateur.
* * * * Ecujfon de la couleur du corcelet.
Antennes entièrement noires.
Noir ; abdomen ferrugineux , avec Vex-
trémicé noire , marquée X un f oint blanc ;
83. IcHNEUMON déferreur.
ailes tranfparcntes ; antennes fafciees.
Jaune ; ailes ohfcures j avec une bande
75'.IcHNEUMON exhorcaceur.
blanche.
Ferrugineux ; tête & extrémité de l'ab-
84. IciiNEUMON faftidieux.
domen, noires; anus blanc.
'Rouge; ailes obfcurcs , les fupér'.curcs
yC. IcHKEUMoN femi-annulaire.
avec une tache marginale rouoc.
0 p
Noir ; abdomen pojléricurement ferrugi-
iJj". IcHNEUMON vacillateur.
neux-^ antennes blancliss au milieu.
Tcte & c-rcelet ferrugineux ; antennes
abdomen & ailes , noirs.
-j-j. IcHNEUMON agitateur.
8(5. IcHNEUMON infligateur.
Ferrugineux ', tcte & extrémité de l'abdo
mm noires ; antennes noires , avec un an-
Noir ; pattes fauve! \ abdomen voûté.
neau blanc.
pondue ; inajions des anneaux pro-
fondes.
78. IcHN'EUMON corrupteur.
87. Ichneumon rechercheur.
Noir; abdomen d'un brun ferrugineux;
çorcçlet pojlérieurement bidenté.
Ferrugineux ; antennes & pattes noires ,
ailes noires : les fupérieures avec une ta-
79. IcHNEUMON gladiateur.
che marginale blanche.
Noir; cuiffls fauves -^ aiguillon une fois
8 8. IcHNEUMON inquifîteur.
plus long que le corps.
Ferrugineux; ■\ertex , trois taches fur le
So. IcHNEUMos court.
corcelet & antennes , noirs 5 aUes noires ,
avec une tache blanche.
Noir; jambes tejîaçces:, anus blanc.
89. IcHNEUMON fcrutateur.
8 I. IcHNEUMpN errant,
Noir; abdomen fauve ; ailes jaunes.
Noir y pattes fauves ; Jambes <5' anten-
avec une bande & l'extrémité noires.
nes blanches au milieu.
90. IctiNEUMON devin.
81. IcHNF.UMos fimulé.
Corcelet bïépineux , fauve ; abdomen
Noir; abdomen obfcur; aiguillon très-
noir , avec quatre lignes ira ijverfales
cou c.
blanJies.
Suite de riniioduclion à l'Hi/loire Naturelle des Infectes.
»I7
j ICHNEUMON. (Inledes.)
91.ICHNEUMON partant.
99. IcHNEUMON défeiifeur.
Jaune ; ailes fupétieures avec une hande
Ferrugineux ; antennes , anus & pattes
& l'extrémité oh/cures ; antennes & ai-
pojîérieures , noirs.
guillon noirs.
100. IcHNEUMON arrogateiir.
91. IcHNEUMON Iiofpitalier.
Noir ; fécond & troifccme anneaux de
Jaune ; ailes fupériiures , avec une bande
l'' abdomen fauves ; ailes noires, avec une
& l'extrémité ohjcures j antennes & anus
tache marginaie teftacce.
noirs.
ICI. IcHNEUMON infidieux.
93. IcHNEUMON orné.
Noir; tête pâle , ailes noires, avec un
Tête , anus & cuijfes pojîérieures , noirs ;
point & une tache blanchâtres.
ailes avec une bande & r extrémité noires.
loî. IcHNEUMON capital.
94. IcHNEUMON muncrateur.
Noir ; tcte fauve ; ailes noires.
Corcelet fauve , poflérieurement noir j
105. IcHNEUMON larron.
jattes & abdomen noirs.
9^. IcHNEUMON dénonciateur.
Noir -^ abdomen pétiole , tejiacé ; avec
l'extrémité noire; aiguillon très- court.
Fauve ; tête Êr extrémité de l'abdomen
noires , ailes noires : les fupérieures avec
104, IcHNEUMON mutateur.
une tache au milieu blanche.
Noir; corcelet fauve; ailes obfcures.
96. IcHNEUMON piéton.
105. IcHNEUMON dénigrant.
Jaune \ anneaux de l'abdomen avec un
point blanc de chaque côté ; antennes (y
Noir ; ailes noirâtres , avec une tache
aiguillon noirs.
tranfparente \ abdomen rou^eâtre, prefque
97. Icu:^EUMON nominateur.
fejfile.
loô'. IcHNEUMON inculpatcut.
Jaune; antenms , deux taches fur l' ah-
lomen , & anus , noirs ; ailes avec une
Noir; abdomen fauve; ailes noires , fans
bande & f extrémité noires.
taches.
pS. IcHNEUAioN antennaire.
107. IcHNEUMON délateur.
Jaune ; antennes , vertex, dos du corcelet.
Noir; tète Zr abdomen jaunes ; ailes noi-
anus & extrémité des ailes noirs.
râtres.
ijS
Suicc de CLuioduBlon à tUiJlolre NaturelU des Ir.fcÛis.
I C H N E U M O N. ( Infedes. )
io8. IcHNEUMoN reluifanr.
•Noir , luij'ant\ ailes un peu ohfcures.
109. IcnNEuriON tafcié.
Noir; abdomen avec trois bandes blan-
ches ; ailes obfcures à l'extrémité.
.0. IcHNEUI
geiK
Noir-, front jaune; pattzs fauves ; an-
tennes pâles en-deffous.
III. IcHNEUMON rutilateur.
Noir; antennes en-de(fous^ abdomen &
pattes antérieures , ferrugineux,
1 1 1. IcHNEU.v.oN manifeftateur.
Corps noir ^ fans taches; abdomen cylln-
drljue , fejjlle ; pattes fauves. »
1 13. IcHNEUMoN po'ycere.
Jbd-'men linéaire , très-long jambes
pojlérleures j en majfe.
114 IchNeumon Iiniulé.
Mélangé de noir & de jaune ; abdomen
en najje , av-.c des taches en croiyanc ,
jaunes , de chaque côté,
1 1 j. IciiNEUMON piqueur.
No'.r; bouche & pattes fauves ; abdomen
pétiole.
1 i(î. IcHNEUMON irritateur.
Noir; abdomen ferrugineux ^ avec le
premier anneau, & deux points Jur les au-
tres , noirs.
I ly.IcnNEUMON lapidateur.
D'un bleu foncé ; ailes noires; pattes
fauves.
I iS. IcHN'EUMoN moqueur.
Noir; abdomen ferrugineux , avec la
ba ''e & t extrémité noires , jambes pojlerleui gi
no.res.
i ip.IcHNEUMON alongé.
Noir; fécond , troifème, quatrième an-
neaux de l'abdomen & pattes fauves; culjfes
pojlérleures noues.
20. IcHNEUMON noirci
ireur
Noir ; abdomen frefque cylindrique ■
pattes pojlérleures blanches vers l extrémité.
m. IcHNEUMON mandatear.
Noir ; corc let fans taches ; fécond 6*
troifième anneaux de T abdomen ^ à pattes
jaunes.
1 11. IcHMEUMON miifqué.
Noir; pattes ferruglneufes , avec Vextré-
mité blanche.
125. IcHNEUMûN criailleur.
Noir; fécond , troljlème & quatrième an
neaux de l' abdomen y bouche & pattes ^ fau-
ves ; pattes pojlérleures noires , avec un an-
neau fauve.
124. IcHNEUMON chatouilleur.
Noir; abdomen ferrugineux j avec labafe
& l'extrémité noires ; pattes pojlérieurcs
noir,' s y avec les tarfes blancs.
Suite de l'Introcluilîon à tHïjîolre Naturelle des Inféra:
ICHNEUMON. ( Infères. )
115. ICHNEUMON chairclir.
Noir; af'domcn prefq\i'en faulx , rouge
à fd b.ifc inférieure; patus fauvts.
126. IcHNEUMON VOlV.é.
Noir \ abdomtn voùcé , fans taches;
jdmbes fauves.
117. IchKeumoN liiicé.
Noir; aldo'nen pe'tiolé ; front rayé de
j.iune ; paties antérieures fer. uaUnufes.
1 18. IcHNEUMON extenfeur.
Noir ; abdomen prefque cylindrique ;
pattes fiuves ; aiguillon plus long qui le
corps.
1 1 y. IcHNEUMON maculateur.
Noir ; côtés de l' abdomen & pattes fau
150. IcHNEUMCTN tutionellc.
Noir ; pattes fauves ; jambes poflé-
rieures noires , avec un anneau blanc.
1 5 1. IcHNEUMON flrobiieile.
Noir; aiguillon une fois plus long que
le corps ; pattts jaunâtres ; jambes pojîé-
ricures^ tarfes , noirs , avec des anneaux
Lianes.
151. IcHNEUMON moàcraieur.
l^oir ; abdomen pétiole , comprimé;
antennules & pattes pâles ; ai^^ui: Ion pref-
que de la longueur du corps.
15 j IcHNEUMON fauteur.
Noir; abdomen tiès court, en maffe-^
aiguillon cylindrique ; pattes pojîérieures
alongécs.
154. IcHNEUMON OCulc.
No'r; abdomen avec un peint jaune ,
de chaque côté de lu bafe ; corcilet pofié-
ricufcment bidenté.
1 5 j.IcHNEUiHoN rcfuielle.
Ndr ; pattes jaunes ; abdomen prefque
cvlindnque ,ftffile ; antennes jaunes à leur
bajl.
1 36. IchnEumon privilégié.
Noir\ pattes jaunes :^ abdomen oblong,
obtus.
1 37. IcHNEUMON fomentateur.
Noir ; abdomen en faulx , avec le troi-
ficme £' la bafe du quatrième anneaux ,
jaunes ; pattes teftacées.
I j8. Ichneumon mefureiir.
Noir ; fccond & troifième anneaux de
l'abdomen , jcrugineux , avec une t^che
triangulaire , noire.
1 59. Ichneumon roaleur.
Noir ; abdomen fefftle , cylindrique ,
courbé, avec trois anneaux fauves, marqués
d'une tache noire ,fur leur bord.
140. Ichneumon bigarré.
Noir; corcelet mélangé; abdomen com-
ïëo
Suite de Viitroducllon à l'H'ifîoïrt Naturelle des Infecles.
primé , avec le bord des anneaux j jaune j
écujfon /aillant.
i4i.IcHN£UM0N aiguifeur.
Noir ; corcelct fans taches ; aldomen
comprimé i en majfe, avec U bord de trois an-
neaux , jaune ; écujjon faillant.
142. IciisEUMON divagateur.
Noir; abdomen &' pattes ferrugineux;
ailes courtes j avec une tache marginale
ferrugineufe.
145. IcHNEUMON fécond.
Noir; abdomen avec le premier anneau
ferrugineux, très-grand,
144. IcHNEUMON inculcateur.
Noir; abdomen en faulx ,' entièrement
ferrugineux.
i45.îcnNEUMON faucheur.
Noir; corcelet taché ; abdomen en faulx,
avec le fécond, le troijïème & le quatrième
anneaux , fauves..
146. IcHNEuMON pugillateur.
Noir, abdomen en faulx , fécond, troi-
jïème & quatrième anneaux fauves ; pattes
minces , ferruglneufes.
14.7.ICHNEUMON arrofeur.
Noir; ailes fupérieures noires à V extré-
mité, avec un point blanc; abdomen en
rnaffe , avec une tache velue , dorée à
l'extrémité.
ICHNEUMON. (Iiifedes.)
148. IcHNEUJioN furet.
Noir : abdomen prefque cylindrique ;
pattes frrugincufs ; cuiffes pojhneurcs
renflées , dentées,
149. IcHNEUMON éjaculateur,
i\'i.>/> ; abdomen en faulx , avec le fé-
cond^ le troifième & le quatrième anneaux
fauViS , jambes pnjlérieures en majfe.
150. IciiNEUMON cambré.
Noir; abdomen en faulx , avec le fécond,
le troifième & le quatrième anneaux fau-
ves fur les côtés ; jambes pojléricures en
majfe.
1^1. ICHNEUMON aflâiîîn.
Noir; abdomen jaune, avec textrémité
noire ; pattes jaunes.
152. IcHNEUMON foupçonneux.
Fauve; abdomen rouge, antennes noi-
I 5 J. IcHNEUMON
tentaceur.
Jaune ; abdomen cvale ; antennes &
yeux noirs.
154. IcHNEUMON excutfeur.
Noir ; dos du corcelct & abdomeM, rou-
ges; ailes noirâtres.
I j 5. IcHNEUMON régulateur.
Noir ; antennes renflées , comprimées ,
plus longues que le corps.
Suae de nnirciumonàVHiJlolft NaiurelleJa InfeU^s.
i'5i
1 C H N E U M O N. ( Inf.dcs. )
* * * ♦'* Antennes jauius.
1^6. IcHNEUMON jiunâcre.
Jsune; corceleijcriiî; abdomen enfaulx.
157. IcHNEUMON ja'jne
J.iune ; ve'rex noir) extrémué de l\tb-
doiiicn ot>j(.ure.
15!'. IcHNEUMON fauVCt
Corps jaune, ailes noires,
1/9. IcHNEUMON noir.
Noir ; tîte , panes & ligne cranfver-
fa!c à fexcremi-é de Cuèdomen , ja.tfu-s ;
aiguillon trèi-lo-1-^.
160. fcKNEL'MON denté.
Noir y taché de jaune ; éeujfon àidenté,
jaune 3 anus bidenté.
161. IcHNEUMON morio.
Noir; abdomen enj'aulx; ailei bleues.
l6i. IcHNEUMON lubillif.
Noir ; abdo'jten en faulx ; antenr.es &
patte! Jern/gme:<Jls.
lô'j. IcHNEUMON gïaucoptrre.
J une ; poitrine roire ; abdomen en
faulx , avec l'extrémité noue.
164, LhNeumon circonflexe.
Noir-., abi-men en fauix , a^tyiewe-
^' ment jaune ; p.utex pi^fteriei-rei av.c les
\ gejjdux noiis; é<^:'jJon jiune.
if'5^ IcHNEUMON xaPthcpe.
Ti:e & corce/et ncirs\ antennes i- p ittet
jaunes j diaomen jaune ^ en juulx.
lôf^.IciINEUVIÛN méli'.iigc.
Eeujjon jau/te; corcelct jaune , mélangé
de fauve & de noir\, abdomen fauve , ...vec
une ta^hz noire , Jur cka^J^ue anne.iu.
i6-j. IcHNEUMON bicolore.
Ferrugineux ; poitrine , exférnité de
C abdomen if des ai.'es fuperieures , noires.
i6'8. ICHNEUMON" pondur.
Jaune; téie S' corcelet caché \ abdomen
avec cinq points noirs , de chaque côté.
i(?9. IcHNEUMON Tcutellaire.
Jaune ; crce/et noir, taché de fauve ;
écujjon élevé , jaune.
170. IciiNEUHON cralTipccle.
Ferru':;ineux ; corcelet taché de jaitnf •
ifj'es pojlencuns en m^ffe.
\
\ 171. IcHNEUMON corJoniK'.
Fauve \ anneaux de l'aldomcn bordés
de blanc,
ïjz. IcHN-cUMoN argiole
2\'oir ; tête & corcelet tachés de jaune -^ ■
anneaux de l abdomen bordes de jaum. \
173. IcHNEU.MON lainidit'e. j
!
Jaune ; aldomen en faulx , avec i'c.v- !
trem.ie noue.
Hijt.nai. injeuis, ijmi f IL
62.
Suite de rmiroduBion à fHljîoire Nacurdk des Infeâes.
1 C H N E U M 0 N. ( Inf.de. )
174. IchneUmon Fourmi.
182. IcHNEUMON cj'nijèJe.
Noir ; antennes & pattes fcrrugincufcs •
Ovale, d'un vert doré ; abdomen oh/cur ^
ailes tranj parentes , avec un point noir.
avec une bande pâle , à la bafi ; pattes
jaunâtres.
\7\. IcHNEUMON luutillaire.
Jaunâtn; abdomen avec une bande noire ;
183. IcHNEUMON Jes Spliex.
ailes tachées d'ohfiur.
Noir , fans ta ches ; ailes blanches.
ij6. IcHNEUMON ceinr.
1S4. IcHNEUMON du Seigle.
Noir ; antennes & pattes faruginevfes ;
Noir ; tét'e fauve ; yeux verdâtres.
ailes blanches , avec deux bandes noires.
iSj". IcHNEUAioN cutané.
177. IcHNEUMON rembruni.
Noir; ailes velues, avec une tache lu
Noir; abdomen avec urne bande fcrru-
naire , noire; antennes prefque filiformes.
gineufe ; ailes tachées d'olfair.
'
\Z6. IcHNEUMON conique.
178. IcHNEUMON bknc.
Nir ; abdomen conique très aigu ; cuijfes
Linéaire , blanc , taché d'ob/cur ; pétiole
en rnajje , firugineufcs.
de f abdomen , mince , alonge.
187. IcHNEUMON lobulaire.
****** Corps petit. Antennes fnifûrm:s.
Abdomen ovale y f^jjili.
Noir ; pattes ferrugineufcs.
188. ICHNEUMON pelotOlUK.
179.ICHNEUMON endammé.
Noir ; pattes Jaunes.
D'un noir bleuâtre ; corcelet antérieu-
rement doré ; abdomen ferruoincux , avec
189. IcHNEUMON alv^'oliformc.
une bande pojlérieure noire.
Noirj abdomen pétiole ; pattes ferrugl-
loo. IcHNEUMoN chrylîs.
nci'jis.
D'un, vert bron-é brillant j abdomen
190. IcHNEUMON des Puccrons.
ovale , doré.
A^oir ; hafe de l'abdomen ; pattes an-
181. IcHNEUMON du Genévrier.
térieures , i' genoux pojlérieut S , jaunes.
ï)' un vert doré; antennes noires; ailes
ir,;. IcHNEUMON nègre.
avec un point rouge.
Corps noir, fans taches; ailes noirâtres .
^Siitti de l^lntroduHiûri à l'HiJloln Nmurelle des lafcclis:
1<ÎJ
1 C H N E U M O N. ( Inftaes. )
.•)i. IcHKEUXON àes Araignées.
Noir; antennes fi'iformes y corc Jet avec
2.00. IcHNEUiMON pédtQre.
yùère , noir', abdomen fauve , ai'ec la
deux lignes longitudinales jJAunes ; pattes I hafe & te.xtrémité noires
jaunes.
195. IcHMEUMON des Teignes.
Antenres filiformes; corps noir ^ avec
les pacts fauves,
I1J4. îcHNEUMON pedinicorne.
Noiri antennes branchues.
ipj.IcHNEUMoN aciculaire.
Linéaire, d'un brun ferrugineux ; tête
& extrémité de l'abdomen , noires.
i5j(î. IcHNEUMoN agile.
Jptère , noir; pattes fauves,
197. IcHNEUMON coureur.
aptère , noir ; partie antérieure de l'ab-
domen y & pattes j ferrugineufes.
198. IcHNEUMON des Mitres.
Aptère , fauve \ têtc& extrémité de l'ab-
domen , noires.
I09. IcHNEUMON vagabond.
Apière y fauve \ tête , partie po ftérieure
du corcekc & de l'abdomen , noire s.
201. IcHNEUMON formicaire.
Aptère , fauve; tête & abdomen noirs.
101. IciiNEUMON vtTicuLiire.
Aptère , d'un noir bronzé ; antennes p
pattes mélangées de jaune 6" de noir.
ioj. IcHNEUMON audacieux.
Noir ; pattes & deux bandes fur l'abdo-
men ferrugineufes.
10^. IcHNEUMoN de la Charmille.
Noir ; pattes fauves , avec les genoux
obfi.urs ; femelle aptère.
los- IcHNEUMON alctte.
Noir ; pattes & hafe des antennes , fer-
rugineufts ; femelle aptère.
206. IcHNEUMON du Bédéguar.
Noir ; pattes & milieu de l'abdomen fer-
rugineux.
107. IcHNEUMoN atome.
Corps mélangé de pâli ^ d'obfcuf.
i(?4
I C H
* Eiufon blanchâtre. Autermes avec un anneau Hune.
I. IcK-NEUMON meuttricr.
IcH^EL'Mos fugilLiiorius.
Ickneumon fcutello f.avscamt , tharace immacw
lato , abdomine atro , jigmcntis duobus ut'inque
puncio ahv. L l N. Syj}. nul. pag. y 50. n'. I.
..— Faun. jaec. n°. ij/S.
Jchr.eumonfugilLnorius. Îab. Syfl. ent. p. t,i-j.
„Q. ,. Spec. inf. tom. i. p^g. 410. n". 1. —
M^T'-t. inf. corn. I. pag. ij?. n". I.
Jcknewnon nigcr , pedibjs fer ugineis , thorac's
apice macutifqae abdominis quucuor aibis , anun-
nfum medio alho. GhOtï. Inf. tom. i.pag. 545.
n". f4 •
L'Ichncumon noir à pointe du corcelct & taches
du ventie blanches. Gboiv.U.
Ickneumon dubitatorius. SVLZ. Hift. inf. Cab. i.6.
fis-
Ick-ieumon fugillatorius. Schranh. Enum, inf
auft. n°. 69 j.
likneumonconfieltaïus. YovKC. Enc, par. 1.
p. 411. /î^'.;y.
Ickneumon fugillatorius. Ni-Li.. Eat.tom. 5. p. 15^.
n". i.
Ichnetunon fugillatorius . Ross, Fuun. ctr. tom. ^.
pag. }j.n". 740.
Il a environ fix lignes de long. Les antennes font
noires, avec un anneau blanc , au mi lieu , & de
la longueur des deux tiers du coips. La tête eft
noire, avec une petite ligne jaune au dtiriuisdesyeux.
Le corcelct ett noir avec un poirtblanc fur l'éculTon.
L'abduinen çll noir, âvee une tache blanche, de cha-
que côté , fur le premier & fur le fécond anneaux,
tes pattes font rougcàires , avec la bafe des cuilfes ,
iioires- , ou font quelquefois entièrement noires.
Les ailes font tranfparentcs, avec un point obfcur ,
fur L bord cxtcncur.
L'abdomen varie. Il a fouvent fiï points blancs ,
6t que qistfois' feulement deux. .
Il fe trouve dans toute l'Europe.
i. IcHNEUMON raviiïeur.
Icua EUMON raptorius.
Ichneumon fcuteL'o fidvicante , thorace immacu-
lato , abaominis fegmento Jecunao rercoque luteis ,
nliquis dpice a/iis. Lin. Syjl. nat. pjg. ^^o, «°. 2.
-^Fuun.fucc. n'- . 1579.
Ickniunrion raptoTitts . Fab. Syft. eut. jnrg: jzy.
n'\ i.—Spec. inf tom. 1. jag. ^.n. /:«. i.—Manr.
inf. tom. j. pag. tjp, n". z.
I C H
Ickneumon niger, abdomiiîe antice pr'uglneo ,
poft'ce nigro, punclis tribus albis , thoracis apice
annuloque antennurum aito. GEOf F, înf. tom. l.
L'Ichncumon noir . à bandes fauves fur le ventre
avec la pointe du corcelet & anneau des antennes
blancs. GtOFF. Ib.
Ickneumon rUftorius. Schr.^nk. Enum. inf, au/I.
no.eye.
Ickneumon tripuncîatus, F O u R c. Ent. par. t.
pag. 410. «". jo.
IchneumonraptO'rius. \'iLL Enc, tom. f. pag. 154,
n'^. 1.
Ickneumon raptorius, Ross. Fuun. etr. tom. t,
pag. 56. «°. 741.
Il eft à-peu-près de la grandeur du précédent.
Les antennes font noires, avec un anneau blanc,
au niilie;i La tête eft noire. Le corcelet eft noir,
av;c un point jaune lur Icculfon. Le premier an-
nc.ui de l'abdomen eft noir & plus étroit que les
autres i les deux fuivaus font fauves; le quatrième
ciî noir , lans taches ; les trois derniers font noirs , 8c
marquis li'un point blanc, au milieu. F^es pattes font
fauves , avec les cuilles pollàieures noires. L'aiguil-
lon de la femelle eft tiès-court.
Il varie par le nombre des points blancs de l'ab-
domen.
II fe trouve dans toute l'Eutope.
3. IcHNiUMON ravaudeur.
Icji NEUMON farcitorius.
Ickneumon fcutello flavicantg , tftorase immaeu-
lato , ab:.omnis fcgmenta tertio polieru.s fecundoque
ferrugineis , fcxto flavo. Li N.' SyJl, nat . pcg. 9j.
n'^. l. ^— Fau/i. Juec. n" . 15S0.
Ickneumon farciiorius, Fab. SyJl. en:, pag. 517.
n". i.—Sp. inf tom. \.pjg. 411. n". 3. Aair.
inftôh. t. pag. 259. r". 5.
Fefpa Ickneumon abdomine nigro duobus luteis
circuùs divijO. 1\m. In/, pLg. i;j. n°, ly.
SULZ. Inf tab. a.fig, ly.
Ickneumon farciiorius. ViLt. Ent. tom. j.;». 13Î.
n". 5.
Les antennes font noires , avec un anneau blanc.
La lêce eft noire. Le c.nccict eft noir, avec un
point jaune, fur récu<lon. Le premier anneau de
l'abdomen elt mince , noir; les deux fuiva.isfont fer-
rugineux ; le Cxièrae elt jaune, & tous les autres fon:
I C H
noir?. Les pattes font ferrugincufes , avec l'extré-
mité des cuiires & des jambes poUcricurcs, noue.
]1 fe trouve en Europe.
4- IcHNHUMON étendu.
Jcusrv/.fON exunfor'.us.
Ichneumort fcu:ello flavicante , thoract Immacu-
lato , abdom'inis feg-ncn:o fecundo tenloque finugi-
neis , ukimn cpice alhtdis. LiN. Sy/l. n^c. p. ^^o.
1°. 4. — Faun.fucc.n^. l^Si.
Ichneumon cxte,\forius\ Fab. Syjl. ent, pag. ;i7.
ff. 4. — Sp. inf, t. I. pag. 4ZI. n". 4, — Mant.
inf. igm. i./). ijj. Ti", 4,
Vefpa Ickneumon tlfrace nigro cum punilo in
dorfo nlbo , aidumrne antaiore rubro pojlcriore niyro.
R.U. inf.p. 2JJ. n". 8.
I C H
y 6$
ScHAzrp.Icon. inf. tah. 45. fg. i, 1.
Ickneumon extenfoiius. Schrank. En
inf.
Ickneumon. extenforius. V l L L. Ent. ton, j.
i'. lîf.n". 4.
Ickneumon extenforius. Ross. Faun. etr. tom. 1.
p. 56. 1". 741.
Il eft un peu plus petit que les pvécédens. Les
antennes font noires, avec un anneau blanc: elles
lont <]uelquefois roufiâti es^depuis la baie juf^ju' à l'an-
reau. La tête efl: noire. Le corcelet c(l noir, avec
un point jaune fur l'écuffon. L'ahJomcn eft noir,
avec le fécond Êcle troifième anneaux ferrugineux,
& l'extrémité des derniers blanchâtre.
Il fe trouve dans toute l'Europe.
j.IcHNEi'MON chcrcl.eur.
IcHNEVMON quaftorius.
Ickneumon fcutelloflavicante , thorace maculctto ,
ahcominis tribus uUinis jegmer.cis do'faii iis mjcu-
lafljva.Lirt. Syfl. nat. p. ■■;j,o.n°, ^. — Faun. fuec,
n". ijSi.
Ichneumon quiftoriiJS.ÏAB.Syf}. ent. pag. 51S.
n". 5. — Spec.inJ.tom. i.pag. 411.'!". ^.—Mant.
inf. tom. i.p. i\y.n°. j.
Ickneumon qu.tjicorius, \'iii..Enlo'n . t.^. p. i ;«.
Il cft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires, avec uit anneau blanc Le coips eft noir.
Le corcelet elt noir , avec rccuifon & un point
ious l'origine des ailes , bianchâircs. Les trois der-
niers anneaui de l'abdomen ont un point blanchâ-
tre, à leur partie (upéneure. Les pattes font ferru-
gineufes.
U fe trouve en Europe.
6. IcHNTVMON coupable.
IcHXEL'iio.'^ culpa'orius.
Ickneumon fcutcllo favicantc , thorace macuhto ,
ibdominis fecmento fecttndo tertioqce fcrrugineis ,
•■e.'iquls nigns. Lin. Syft. na:- }<:g. 95 !• "^- ^■
—Faut. fuec. n". 1,85.
Ickneumon culpatorius. Fab. ^y[i- c^- P- ?!"•
n". 6. — Spee. inf. tom. i.pjg. 411. n^. 6. — Muni,
ial. tom, 1. p, 1 f 9. n". 6.
Ich-eumon culpatorius. Vill. £;;.*. t. 5. p. I j^-
Ickneumon culpjtorius. Ross. Faun. etr. tom. 1.
pag. 57. n'='. 743.
Il eft de gr.mJeur moyenne. Le<: antennes font
noires , avec nn anneau blanc. La cère eft noire. Le
corcelet cft noir, avec un point fur l'éculTon d'un jaune
blanchâtre. L'abJcnien eft noir , avec le fécond 6: le
troiilème anneaux ferru;Tincux. Les pattes font noues.
Il fe trouve en Europe.
7. IcHNEUMON vacillant.
IcHSEvMos nutatorius.
Ickneumon fcuitllo jîavo y thorace macutato , ah-
domine atro fegmentorum marginibus flavis , pedi-
bus rufis , planis albis, t ab. Syfi. enc. p, 518.
n". j.—Sp. inf. tom. i. p.^l^. n.'^ , 7. — Mant.
inf. tom. I. pag. 160. n" . 7.
Les antennes font noires , avec un large anneau
blanc , au milieu , & le premier article jaune. La
tête Se le corcelet font noirs , tachés de jaune. L'ab-
domen cil noir , avec le bord de tous les anncauï
jaune. L'aiguillon cft avancé, noir, avec le filet
intermédiaire fauve. Les pattes font fauves , avec
les genom des poftcrieuics noirs , & les tarfes blancs.
U fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
8. IcHNEL'MON guerrier.
IcHXEUî'ioy bcllatorius,
Ichneumo-i fo-teilo allô , thorace varicgato pof-
tice fpinofo , abdomine ferrugineo.
Il y a cinq li^jncs de long , depuis la tête juf-
qu'à l'anus , &; l'aiguillon "a à peine une ligne 8c
kniiedelong. Les antennes font de la longueur
du corps, noires, avec un large anneau blanc ,
au-delà du milieu. La tête cft noiie , avec le front ,
la lèvre fupérieuie , & une hgne autour des yeux ,
blancs. Le corcelet eiliioir, mélangé de jaune ; il
a deux taches j.iuncs à la paitie poftéiieisre , lur
chacune defqatUes fe trouve une petite épine. L'ab-
domen eft ferrugin<UK. Les filets latéraux d- l'ai-
g'.iillcn font noirs , & l'intermédiaire eft pâle. Les
pattes fo.Tt d'un fauve pâle ^ avec les cuilTcs pollen
^C6 I C H
risurcs fa'JVes. Les ailes font uanlparentcs , avec
ics nervures obfcures.
I! fe trouve à la Guiane fançaifc.
j. IcHHEUMON p.irfemi.
IcllNEUMON itrOrdLO:ii s.
IdvtrMtion fc-dtello f.avkantc niger , thorJce ma-
c:Ja'o , iihJo-ninis fimo fiçrr.en'.o punclo rdiquis
rr.^r^:ne aiih.TAB. SjJI. e.u.-p. }i8. n'-' .9, —Spec.
inf.tom. I. pag, ^n. /: '. 3. Mant. mf. tcm. I.
pag. 160. «•■'. 9.
Il eft petit. La ti?te efl nrji're, avec le front S; le tour
des yeux, blancs. Les antc'iics font noires, avec un au
iieau blanc avant i'cxtréniiié. Le coicckt clt clevc
noir, avec deux points à la paitie antérieure, deux au-
tres au devant des ailes, trois au-dedous^ un fur l'ccuf
fon, & trois fous récuilon , blanchâtres. L'a'oàomcn
ert noir , en maffe , avec le premier anneau courbe ,
marqué d'un point blanc , à la partie fupcricure ,
& le bord des autres anneaux blancs. L'aiguillon clî
delà longueur du corps : on remarque au dcflous ,
•une épine aiguë, courte. Lts pattes font blanches,
avec les cuillcs & les jambes polléiieures noires.
Il fe trouve en Amérique.
ic IcHNEU.MON avancé.
IcHKEUifoy porreclorius.
Ic/ineumon fcutello jlavo , ihorace maculato ,
nhàoTiine nigro ftg-;ientls tribus apice rufis a/ho
murginaiis. Fajj. Munt. inj. tom. 1. pag. 160.
n°. 8.
Ilefl petit. Les antennes font avancées, noire";,
marquées d'un anneau blanc , vers l'extrémité. La
tête eft noire , avec la lèvre fupérieure , un point
fous les antennes & le tour des yeux, blanchâtres.
Le corceict crt noir , avec une ligne de chaque côté ,
au-devant des ailes , deux points fur l'éciiffcn , &
une tache pollérieure, jaunes. L'abdomen eft pâi'>lé,
courbé , noir , avec l'extrémité du premier anneau
blanche, & l'extrémité du fécond , du troifième &
du quatrième fcrrugineufe, bordée de blanc; les
autres anneaux font noirs , fans raches. L'aiguillon
ert court. L:s ailes font tranfparentcs. Les pattes font
fauves , avec la bafe blanche ; les tarfes poftérieurs
ont le premier Scie fécond articles noirs, les autres,
blancs.
Il fc trouve aux environs de Paris, à Kicll.
i;r. IcHNEUMON infradeur.
IcHNEUMoN infracîorius.
Ichneumon fcutello flavo , thorace macutjto , nh-
dominis fegmeit:s o-rnib's margine alàis , piJious
fcrruglr.eis. LlN. Syjl. njc, pag. 531. n°,y.>-.—
faua./ue:. s". ijsVi
I C H
hhneumon infracîorius. Fab. Sy^. ent. p. jî»-'
n° , 9. — Spec, inf. tcm. \.p. 421. n°. 9. — Munt.
inf tom. I. pag. 160. n° , 10.
l-kncumo.-i infracîurius. ScHRANK. T-num- inf
dijl. n°. 6^9.
Ichneamon infradorius. V i l l. Ent. tcm. 3.
pag. 156. B^. 7.
> lihneumon. infraSlorius. Ross, Faun. etr. tom. 2.
pag. ^7. n". 744.
Il eft petit. Les antennes font noires , marquées
d'un anneau blanc. La têic cil: noire , avec le tour
des yeux jaune. Le corceict cfl: r.oir , avec une
petite ligne au-devant des ailes , un point de cha-
que côté, au-delfus des pattes , ic deux fur l'écul-
fon , jaunes. L'abdomen clt ntiir , avec le bord
des anneaux jaune. Les parte"; lont ferrugineule": ,
avec les genoux des polléricutes , noirs. Les cuiffcs
font quelquefois noires.
Il fe trouve ea Europe.
II. IcHNEU.MON ambulant.
IcHNLUMON amiuùitorius,
Ickr.eumon fcutello f.avicar.tc , thcrace maculato ,
ahdominis jegmer.to Jecundo ferruginco , reliquis
margine alhis. Fab. ^yii. ent. p. ;zji. n°. le. —
Spec. inf. t. \.p. 412. n°. le. — A'iJ^f. inf. tom. i.
p. z6o. n°. 1 1.
Ichneumon ambulatorius. Ross. Faun. etr. t. i,
P<^g- 37- "°- 747-
Il reffembleaux p é-édens. La tête eft noire, avec
les antennes jaunes, ai delà du milieu. Le corceict
eft noir , avec une ligne antérieure , un point
au devant des ailes , &c l'éculfon , jaunes. L'abdomen
ert noir, avec le feccni anneau fauve, & le bord
du rroifiême , du quatrième & du cinquième, blanc.
Les pattes font fauves.
Il fe trouve en Europe.
1 3. IcHNiUMON faturé,
IcuNEi/jfoN faturatorius.
lihneumon fcuteilo flavicante , tkorace îmmacu-
lato , abdominis nigri fegmento uliimo albido. Lin,
Syft.nat.pag. 9JI. «".9. — Faun. fuec. n°.i^%6.
Ichneumon faturatorius. Y i^i. Syfi. ent. p. jjj."
n". II. — Sp. inf. tom. i.p. 4i2.n°. 11. — Mant»
inf. tom. 1. pag. 160, n^. 1 z.
Dlg. Mém. inf. tom. l. pag. } ji. pi. i^.fig. 16,
ScHMFf.Icon.inftab. 6\.fig. 4.
Ichneumon faturatorius. Y 1 1 t. Enf. tom, 5,
pag. 137. n«. 5.
I C H
Ic/i';enrr,p,ifjt::r^conus. lloss. Fuun.e:r. corn. t.
pjg. 37. n°. 7)6.
Les aaienncs font noires , avec un ariicaq b!a;ic.
La tcte cil noire , fans taclics. Le corcclct lT; noir,
avec un point blanc , fur.l'ccuilon. L'abdomen ell
noir, avec le dernier anneau bknc. Les fartes font
feriu^ineufcs, avec les jambes poiléiieurcs noires.
Il fe trouve en Europe.
14. IcHNKUMON encliainé.
Icn NT îM/ o .V corfînilorius.
Ickneumor: jcu-el.'o f.dvicjntc , t''a-\!ce hid'r.idto
Çub'njcali'.o , i-.hdjKÙn's fgmcato juwido 'i.rr::g:-
nco. Lin. 6\j'/. njt. p^g. 3^3 1. n" . ï. — t\.u:i. juec.
Ichncumon co:ifiiiJoi:us. ViLL. Ent. lom. 5.
f. 157. ""• S.
1! e(t de grandeur moyenne. Les antennes font
de la longueur du corcelet, noires, avec ur.e tache
blanche , au milieu de leur partie fupcrieiire. Le
corc-eict cft nr-ir , avec l'écuilbn , &: un point à
l'origine des a-lvs, jaui-cs ou blanchâtres. L'abdo-
men cil noirj avec le fécond anneau ferrugineux , ou
fa ive.
î^ te trouve en Europe,
iç. ^cH^:ï'JM^N entrepreneur.
IcH.v .jvjjoA- molhoiius.
Ick-uumon fcu.:e'h abo , t'jor.ice i:nmi-utj:o ,
ahdotirJs ti^Li tihiurumque bafi alais. LiN. iy/.
nul. pag. 331. n°. 10. — 'F-xun.Juec. n°. 1 5-87.
hkmumon msXitox\a% Jhutetlo albo , corpore atro.
F\B. Syfl. eut. pj,? 319. n*'. 12. — Sp. i:if. corn, i.
f.g. ^zz.n". 12.. — Muni. inf. tom. i. pjg. 160.
«". I j.
IJir.eumon ntou'.orius.Yii.t, En:, tom. 5.^. 13.7.
7i'\ 10.
Ichneumon r?2j!':o'Ius. Ross. Fuun. ctr. tara. i.
I! a près de fcpt lignes de long. Les antennes
font noires, un peu plus longues que le corceirt,
avec un anr.eau blanc , au nViiiea. La ttîc elt
noire, fans taches. Le corcelet efl non-, avec un
point jaun.ître , fur l'ccuHon. L'abdomen cfl noir,
avec un peint blanc , à l'extréiniré. Les pattes va-
rient pour la couleur ; elles font entièrement noires
ou fau'/es ou noires , avec la bafedcs tarfes blan-
che.Les ailes font traniparentes.
Il fe troave ilans toute l'Europe.
itf. IcHNEUMON armé.
li^iiNEirjJGN armu!orius.
I C H
1^7
h'tneu^.on f^u:c''o a.'i'J '•''.ç^'', th.orùce imrrcca-
lato pojn^e bidcuuto , akdon'.ir.e pediiufque Jtrru^
glacis. Fab. a/-"..', ir.f. tom. i. p. z6o. a°. 14.
lckr.i:imonarmatoiias.\'ii.i..Ent. tcm.^.p. ^o.
n". 16.
I! cf!: petit, r es antennes fort noire; , avec un
anricuu bi,in>,. La ti^-'.e elt no're. Le corcelet cil
noir, avej un point b'anc, fur l'éculion , & une
forte dent aigite , de chi jue côté, portérieuteir.cnr, '
L'ab.iomen i: les pattes fi>nt fciiugincux.
11 [<i trojve a Ki.ll,
17. IcHNTjiioN rc.!u5.
Icw.yLiMos' plforus.
ïchr.eKTioi fcutdto fluv:cante , tkoracc m.--culiiio
a'.-d;nii:e:o:o Lutco. Lin. isy^. nat. p^ig. 051. n^' 1 1
—Faun.f.ec. n°. 1589.
Ishneumor. ti'ner ^ oldcw'ire tihiifjuc fern:gî:'.e's
ar.rcrn.irum mù:o Jbj. Lin.Fauu. juec. ci. i
n'. ^66.
Ichneumon niger , a'"com:ne tibiifque fcrrtigine:s .
amC't.Tis annula aibo. L_i n. Fuun. Jucc. cdit. 1
n°. 9 6 S.
Ickteamon piforius [cutcllo albo rhorisce lineato.
ahdoTiiac tc\\aceo , peiiulo nigro. YaZ. Mant, mj ,
tom. !. p. 160. n'. I y.
ScilArFF. £.V.^:,
ib. 6.fig. II.
Ich.eumon plfor
nf. :jb. li. fg. I. — Icon. iif.
s. Y i L :, Ent, tom. 5. n.
I! eft un des plus grands de ceux de l'Europe. L
antennes font noires , un peu roulées en fpirale
avec un anneau blanchâtre, au milieu. La tète eft
noire, fans taches, & ciuelquefois avec le tour des
yeux blanc. Lccorccleteit noir, avec une petite ligne
de chaque côté, au-devant des ailes, un point
au-dc!ÎO!!S j & une tache fur l'ccufTon , d'un jaune
blanchâtre, L'abdomen eft d"un fauve teliacé , avec
le ptcniier anneau noir , aminci à fa ba(e. Les
pattes font fauves , avec les cuiiTes noires.
Il n'eft peut-être qu'une variét; de l'Ichncumon
fondeur.
Il fe trouve dans toute l'Europe.
18. Ichneumon crépu.
Ichneumon crifpatorius.
Ickneiimon fcutello jlavlcante , tkorace fubmacu-
laxo , abdominc toto luteo fenugineo apicc fubfuf-
ccfceme. Lin. Syfl.nat.p.ig. ^^\. n°, 11. — Fiiun,
fuec. n". 15 8 S.
Ichneumon crifpatorius; Fab. Syfi, ent.pag. 31g,
1^8
I C H
n\ i5._S«c-. /rtyl icm. j. F''-'- ^-î- «M 3 •—
Ma,u. i.ij. :om. l. f. 16;. n^. i o.
IcincH'r.oncrifpu:oi:us.\'il.i. E.-.t.tJm. yp. i;8.
11 eft grantîciir moyenne. Les antennes font noires,
avec un aiMieati j^'Ji.e , vers !eur bjfe. Le corce-
Itt eft noir , avec l'écuir^n iaunc , & un point fer-
rugineux , i la ba-j d'.s ailes. Le premier anneau
de i'abdcnien cQ: jaune ; !c fécond c!l jaune ; avec
la bafe fcrrir^ii-icufc i le troifiènie efc ferriigiiicux ;
le v-judtnèiac ùC le cinquième font d'i;;;e couleur Rt-
riigincufe obùure j Ic5 at^crcs font noirs. Les pattes
font jaunes. Les c unies (ont noirâtres , avec l'extré-
mité jaune.
Il fe trouve en Europe.
19. IcHNivMON inconfiant.
IcHSEUMON motatorius.
Ickneumon fiUteUo aiho , thorjce immaculato ,
abdomint rubro apicc nig'O yu-.cij a-io. Fad. Syjl.
ent.pag. ^rs-n". 14 — Sp. inf. corn, i.pag. ^13.
n°. 14. — Munc. ir.f. tum. i. pag. zoi. ;:". 17.
Ichneumonmotaiorias. ViLL. Ent.
hP- 159-
Il a {juatrc lignes de long. Les antennes font
■n peu plus longues c]uc le corcclet , noues, avec
un anneau blanc , au milieu. La tète eil noire. Le
corcelct eft noir , avec un point d un jaune blan-
châtre ^ fur l'ccuifun. Le piemier anneau de l'ab
doraen eft noir, les fuivans font r^mgeurcs ; les
trois derniers font noirs , avec un ou deux point'
jaunes. L'a'guillon eft trcs-court , noir. Les pattes
Ib.ît fauves , avec les cuifles poftérieurcs & l'extré-
fniié des jambes , no.res.
I! fe trouve dans toute l'Europe.
ac.îCHNtUMON fauHaire.
IcHNEUMoN falfarius.
Jchneumon fcufello 'ufi, ihorace immaculato,
nbdomu.e pedOiuJqueJerru^iaeis.
Il redenible au précédent pour la forme & la
•randeur. ]_cs antennes (ont plus longues <jue le ;cr-
celet , noires, avec un anneau blanc , au milieu.
Li lête elt noire. Le corcelct eil: noir , avec un
point feu Uizine'jx, fur l'écuiion , & un autre plus
petit en arrière. L'abdomen eft d'anc couli'ur fer-
rugineule pfis ou moins cbfcure , fans taches ,
•ou marquée d un point blanc, a l'estrémité. Les
pattes lont fcriiigineufes^ plus ou moins obfcuics.
L'aiguillon eft très-court.
il fc tioiavc âox environs de- 'Paris.
I C H
ii.I.HNEUMON préteur.
IcH^£UMo:{ pretorius.
Ichieum-.infcutello fiavo , thorace rufo f^^.vû ma'
cuiuto j iiidu/ni'e i^'j! rujj afiçi ni^iu jej^mt'uis
margir,e al'jis.
Il a trois hgnes & demie de long. Les antennes
fontnoireî , avec un anneau , au delà du niilitu. Se
un point lous !e premier article , blanes. La tète
elt noire , avec la lèvre fupétieure & le tour des
yeux , jaunes. Le corcelct elt fauve , avec deux
points fur 1 tculîon , une ligne antérieure , qui parc
de roiigi;:e des ailes, 5c une autie autour du col,
jaunes ; on appcrçoit un peu de iToir autour de
l'écuiion , & a la b.ife fupérieure des ailes. Lab-
domen eft alongé , avec le [reraier .u.ie^au Fauve ,
noir& amaici a la bife ; les deux fuivans font ei -
fièrement fauves, le quaai:me elt noir, a\ecle
bord blanc, & u.i peu de fauve ob-cur, a fa bafc,
le cmo,uièmc elt noir , avec le bord blanc ; les
autres funt norv. Les quatre pattes antérieures font
fauves , mélapg.es de noir & de jaune, a la bafe ;
les poftérieures lont oblcurcs , avec le milieu des
taries blancs.
Il fe trouve aux environs de Paris.
IcHNLijj.iON inflirnmatoire.
f s EU M os inf.aiiimaioi nu.
le
lihieumc^ fcutelto albido , thorace rubio , ab-
àomitie fdL\o ap:ct dùbo. Vill, £/.£, tom. ^. p. 14},
no. 17.
Il eft de grandeur moyenne. Tes antennes font
noires, marquées d'un ann<.à.î b!a:K. La tèie eft
noire. Le coicelet eft rouge an éiieuremenr, m ir
pofténeurcment. L'abdomej elt fauve, l 'anus de la
femeleeft blanc, & term né par uu aiguillon cut.rt.
L'onus du mile eft r.ciiairc , a peine blanc ea-
dellous.
Il fe trouve d;.n5 les forêts aux environs de-
Lyon.
î ?. IcHNEUMc N Lfrané.
Icj-lNEUMi,^ CIQitdtOr. as,
hhneunonj'cuieilo alto, thorace utrinqtte punllo
f.uvo , abdomi'iis Jtgmeico Jecundj teiuoqu,' fiûV s.
li.hni:umij,i niger , thordch npice abd^m.nis me-
aio ptdiii.iJ'.jLe fiuvo Vurregjtis , iirtt.nas mcd.o
alb.s. GlOIJ. L.f. tom. 1. p. 344. n". 5:.
L'ichrtumon panaché de noir & de citron à an-
neau blanc aux antennes. Gr Off. Ib,
Ich::eU'iio:i croccat('iius/<:uff//o aibo ckoncc ni-
gro duo: us pwci's Lteialthus jîavis , atdorntna fcg'
merto ficu-dJ urt.o^uc croct.'s. "^ ni. £:U. to'.i.î,
p. i■^i.n''. 18.
Icnnci.moa
î C H
Ichneumon vorux. FouRC. Eu. par. i.pag, ^i i ,
Il a environ fept lignes de long , & r.lTemb'e
en peu ,^ au prciv.icr alpi-(ft , a uneGuépe. Les an-
tennes lont roulées en fpirale , de la longueur de la
moitié du corps, noires, avv;c un anneau blanc au
milieu. La tète ell noire. Le corcelet eft noir, avec
l'écu/Ton & un petit point à l'oiigine des ailes , jaunes.
I,'abdoni;n cil noir , avec le fécond & le troifiènie
anneaux jaunes, & queliiuefois le bord du dernier
blanc. Les pa:tes _font ;auiies , avec ks cuilks
noius.
M. Geoffroy remarque que cet Ichneumon cft
tiès-caiHiacicr.
Il fe trouve en France.
14. ICHN1.UM0N atre.
IcHSEPMO^ atratorius.
Ichneumon fcutello jiaviciinte , thurate mjcuLto ,
nger, pcdibus n.fis.
I.hncumon aaatorlus . Vill. Ent, tom. ;, p. \^l.
rt°, 15. ttib. i.fig. 1.
Il a un peu plus de S^% lignes de long. Les an -
tenues font de la longueur du corcelet, noires,
avec un anneau jaiir.e , au milieu. La tè:e cil
noire , avec un point derrière chaque œil , & une
petite ligne , au devant , jaunes. Le co-celct eil
noir , avec un point fur récuiron,un auLte fous
l'origine dts ailes , & une ligne au-devant, jaunes.
L abdomen elt noir. Les pattes font f-uves , a^cc
les taifes pollériecrs obfcurs.
11 fe trouve au midi de la France.
ij. IcHNtuMON courtfan.
IcHSEUMON fraudatorius.
Ichneumon fcutello jlavujnte ^ coyore fufco.
Ichneumon fraudatorius fufcus Cotus , fcutello fia ■
vicaite.WjLL. Ent. tom. :,. pag. i'\.^ tî". 50.
Il eft grand. Les antennes font noires, avec un
annea'j blanc. Tour ie corps eft obfcur. L ecurton
feu! eftjaunâtre.
M. Villcrs re.Tiarqiie que cet inf^ifle paroît trifte ,
inquiet ,^ & par des vols continuels , trompe fans
cefle l'elpoir de celui qui le puurfuit.
1\ fe tiouve au midi de la France.
îô. IcHNEi'MJN appariteur.
IcHNEL'MON arparito^ius. s
Ichneumon fute.'lo f.avo , thorace nigro , abdo-
doTi'ne vfdiùujnue r..fis .
Hn.Nut. lr]ecu..Tume Fil.
I C H ^çp
I Ichneumona^'pa.rhonas fcutello fav.'canie , cayite
ihorace pectore^^ue nigris , abdomine peditufq.:e J u.1-
v:s. ViLL. Eni. tom. i.l-czg. I43. n". 2?.
H a trois lignes & demie de long. Les antennes
f int de la longueur du corps , noires , marquées d'un
anneau blanc. La tête elt noue, fans taches. Le corcc
letert noir , avec un point jaune, fur récnflon. L'ab-
domen eft ferrugineux. L'aiguillon ell plus court
que l'abdomen , noir , avec Ta pièce intermédiaire ,
d'un brun ferrugineux. Les pattes font ferrugineufes.
Les ailes fupéneures ont un point marginal , noir.
Il fe trouve aux
environs
de Paris , de Lyon.
27. Ichneumon trompeur.
IcHNLUMOï! falfatorius.
Ichneumon fcutello flavo , thorace macuUto , ni-
ger , pedibus rufis geniculis albis.
Ichneumon niger , pedibus rufis , ginicuUs anten-
nuramque medio dli'is.GlOîi. I.-iJ. ton..i,p. 340.
L'khneumon noir, à pattes rougeâtres , avec les
genoux & le milieu des antennes biaucs. Gioif . Ib.
Ichneumon articuldtus.TovKc. Ent. pur. l.p. 4C8.
n''. 46.
Il a environ quatre lignes de long. Les antennes
font de la longucui de la moKié du Corps , noires,
avec un anneau blanc, au milieu. La ucie cfl lioue.
L; corcelet eft non, avec l'ècuifon & quelques ta-
che^ latérales blanchâtres. L'abdomen eit noir ,
avec un peu de blanc , de chaque côté . fur le
bord des anneaux. L'aiguillon tit un peu plus court
que l'abdomen. Les pattes font fauves , avec quel-
ques taches blanclies , à leur bafe , & le genou
blanchâtre. Les aiies fupéneures oi,t un point mar-
ginal bien marqué.
II fe trouve aux environs de Paris.
18. Ichneumon funéraire.
Ichneumon funcrarius.
Ichneumon fcutello flavo , cerpo re nigro , ftmorum
bùfi macula alba.
Ichneumon niger , tl.oracis apice antenn^irumque
m.diu albis. Geoîf. Inf. tom. 2.. p. 3^8. n''. 4c.
L'Ichneumon noir avec la pointe du corcelet &
le milieu des antennes blancs, Giorf . Ib.
hhn
ifunereus. FoURC. Ent. par. 1. p. 406,
li a ci; q ligne', d.: long. Les antennes font noires ,
avec in ann.au blinc .^u milieu. La téie eft noue.
Le coice et eft noir, avec l'ecullonblanchaiic. L'ab-
7û
I C H
domen eft noir. Les pittes font noires, avec une
tache blanche , à la bafe des cuifles.
Il fe trouve aux environs de Paris,
** EcuJJon blanc. Antennes entièrement noires,
19. IcHNEUMON lutteur.
IcntTEUMON luBatorius.
Ickneumon fcucello fiavicante , thorace maculuto ,
abdominis fermenta fecunJo tertioque luteis. Lin.
Syft. rtai.p. 951. /2°. \ ^.-—Fuun. Jiiec. n°. 1 j9o_
Ickneumon /uéijtorius. Fab. 5y/?. enc. pag. 319,
n°.Tî. Sp. inf. tom. \.pag. 4'.j. n". ij.
-—yiant. inf. tom. i. pag. lél. «°. 18.
. Ickneumon niger , fronte thoracis apice tibiis ex
pane abdominifque medio f,avis. Geoff. Inf. tom. i,
pag. 347. ft". J9.
L'Ichneumon noir à pointe de corcclet , partie des
pattes & milieu du ventre fauves Geoif. Ib.
Ickneumon elegantulus, SchraNK. Enum. inf
aujl. n". 717.
Ickneumon luSiatorius. Ross. Faun. etr. tom. 1.
pag. 38. n°. 748.
Ickneumon luSiatorius. V lit. Ent. tom. 3, p. 144.
Ickneumoncomprejfus. fouKc. Ent. par. t. p.^i^.
n°, 60.
II a pi es de cinq lignes de long. Les antennes font
noires. La tête eft noire , avec "la lèvre fupérieure ,
& un point à la bafe des antennes , jaunes. Le cor-
celet eft noir, avec un point jaune fur l'écullon. Le
premier anneau de l'abdomen eft noir, aminci; le
fécond & le troifième font jaunes ; le cjuatrième eft
noir, avec une tache fauve, peu marquée de chaque
côté; les autres font noirs. Les pattes font jaunes ,
avec les cuiiïcs poltérieures , & les genoux noirs.
Il fe trouve dans toute l'Europe,
30. IcHKEUMON locateur.
IcHNEUMon lotatorius.
Ickneumon f eut e do fiavicante , thorace maculato ^
ahdominis fegmento fecundo rufo. Fab. Syfl. ent.
pag.^iO. n°. i<5. — Spec. inf. lom.! .p. 41^. n^. 16.
-t-Mant. inf. t. l. pag. 2.61. n. ly.
Les antennes font noires ^ roulées en fpirale. le
corcelct eft noir, avec un point fur l'ccallon , & un
autre fous les ades , jaunes. L'abdomen eft noir
luifant , avec le fécond anneau fauve. Les pactes
font fauves.
Il fe trouve dans la Nouvelle-Zélande.
I C H
}l. IcHNEUMON ofculatcur.
IcHNEVMON ofcu'atorius.
Ickneumon fcutcllo albo , thorace macuhto niger ,
abdominis fegmento fecundo tenioque rufis. Fab,
Mant. inf. tom. l.pag. i6i. n°. 19.
Ickneumon niger , fronte tkoracifque apice flavis,
pedtbus abdominifque , mtdio ferrugineis . GeOFF.
Inf t. z.p. 546. n". J7.
L'Ichneumon noir à pointe du corcelet jaune , avec
les pattes & le milieu du vciKre fauves. Geoff. ihid.
Ickneumon ofculatorius.\ii.t. Ent.tom.^.p. i;i.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes & la
tête font noires . fans taches. Le corcclet eft noir ,
avec l'écufTon & une ligne au-devant des ailes,
jaimcs. L'abdomen eft noir , avec le fécond anneau
fjuvc, marqué d'une bande noire au milieu , & le
troifième entièrement fauve. Les pattes font fauves
avec les tarfes poftérieurs blanchâtres.
Il fe trouve à Kiell.
51. IcHNEUMON fafciateur,
IcHNEUMON fufciatorius.
Ickneumon fcutello albo , thorace maculato , ab-
domine nigro , fegmento fecundo bafi tertio fextoque
flavis. ï KB. Syjt, ent.pag. 550. 71°. 17. — Sp. inf
t4)m. l./i. 415. rt", 17. — Mant, inf, tom. l. p. i6l.
n" . 1 1 .
Ickneumon fufciatorius. Ross. Faun. etr. tom. i.
pag. 3 8. 72». 749,
Ickneumon fafciatori us. YiLL. Ent. tom. 3. p. 145;.
"«•45-
Il eft de la grandeur de l'Ichneumon luiflatcur.
Les antennes font j,runes en deflous , noires cn-deifus.
La tête cil noire avec le fiont jaune. Le corcclet eft
noir, avec un point au-devant des ailes, un autre
au-dellous & un /ur l'ccuilon, jaunes. L'abdomen eft
noir , avec la moitié du fécond anneau, tout le troi-
liènie, le bord du cinquième j & tout le fixième ,
jaunes. Les pattes font jaunes, avec une tache noire
fur les quatre cuilfes antérieures ; les cuifies & l'ex-
trémité des jambes des pattes poftérieures font pa-
reillement noites.
Il fe trouve en Europe.
33. IcHNEUMON volutateur.
IcHïiEUMON volutatorius.
Ickneumon fcutello fiavicante , tkorace varicgato ,
ahdominis fei^mentis omnibus doifoflavis. LiN. ^yft.
nat. pag. 93. n". li^.—Fau:.. fuec, n". 1591.
Ickneumon volutatorius. Fab. Syfl. ent. p, 330.
I C H
n". 18. — Sp. inf. tom. i. pag. Àftl,n^.l%, — Maïu. |
inf. tom. I. pag, 161. n" . il.
Ickneumon votutatoiius. ScHRaNK. Lnum, inf,
aujl. n". 704.
Ickneumon voluLiitorius. Vl L L. Enc. tom. 5.
p. 145. n". 31.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes fonc
noires en-diUus , jaunes en-dcffous. La tctc cft
jaune, mélangée de noir. Le corcelet eft noir, mé-
langé de jaune : on apperçoit deux taclics à la partie
antericuie, deux fuus U-s ailes , dont l'inférieure elt
plus grande , trois poltcueures, dont l'intermtdiaire
tll en cioitlant. Les anneaux de l'abdomen font
jaunes en-dcllus , avec la bafe noire. Les pattes sont
fetriigineufes.
Il fe trouve en Europe.
54. IcHNEUMON vaginateur.
IcHNEUMOu vaginatorius,
hhneumon fcutellj fuvicante , thorace maculato ,
ahdominh jegmentis marginc fiavis : primo quinto-
que unicolorc. LiN. Syfi. nac. p. 952. n".l$.
Faun.fuec. n^ . i jji.
hhneumon vaginatorius fcutello Mo , thcace
macuiato j abdomine nigro : fafcus quinque alhis :
tertiu inlerrupta. Fab, Syjl. ent. p. ;;o. n° . 19.
— Sper. inf. t. I pag. 42.3. n'\ 19. — — Mant. inf.
tom. l.pag. 161. /!«. i^.
hhneumon vaginatorius. Schrank. Enum. inf.
auj}. n'^. 70 f.
hhneumon vaginatorius. ViLL. Enc. tom. j.
pag. 14J. n". 53.
Ichneumon vaginatorius. Ross. Faun. etr, tom. 1.
pag. îS. n''. 750-
Il elt de grandeur moyenne. Les antennes font
noires en-deilus , jaunes en-deflbus. La tête eft
lïoue , avec une tache jaune , de chaque côté , au-
devant des yeux. Le corcelet eft noir , avec un
(•oint jaune sur l'écuiron , & un autre à la bafe des
ailes. L'abdomen efl noir , avec le bord des anneaux
jaune. Les pattes font jaunes; les cuilfcs & l'extré-
Hiité des pattes poftérieures font noires.
Il fe trouve en Europe.
jf. Ichneumon annulaire.
J'CHKtvMoK annulatorius ,
Ichneumon f'-utelloflavicante , thorace maculato ,
abdominis jegmentis quatuor aniicis margine jlavis.
Ï^B,Sy/l. int. pag. 330. n". 10. — Sp, inf. lom. i.
pag. 42.5. «". 10 — Mant. inf, ti^m. i, pag. l6i.
Ichneumon anr.ulatorius, V I L i, Ent, tom. 3.
pag. i4y. n°. 44.
I C H 1^1
Il efl de grandeur moyenne. Les antennes font
noires en-defius , jaunes en-dellous. La tète efl
noue, avec le front jaune. Le coicekt eft noir,
avec une petite ligne au-devant des ailes , un point
au-dclious , un fur I éculfon , & deux au-dtiTuus de
l'éoullon , jaunes. L'abdomen elt noir , avec le bord
des quatre premiers anneaux blancliâtre. Les pattes
font ferrugincufes , avec les cuUlcs poftérieurcs ,
& l'extrémité des jambes , noiies.
11 fe trouve en Europe.
26. IcHNEUiMON marginé.
Ichneumon ma
hhneumon fcutel/o flav'icante , thorace maculato ,
abdominis fegmentis quatuor pofiicis margine ûjvis.
Ichneumon marginatorius. Kois. Faun. (tr. t. i ,
pap. 40. n°. 754.
Il a un peu plus de cinq lignes de long. Les an-
tennes lont noires , plus comtes que le corps. La
tête elt noire, avec une cache jaunâtre , au-i'levant
des yeux. Le corcelet eft noir , .tvcc l'éculion , un
point (ous l'écullon , & deux au-devant des ailes ,
jaunes. L'abdomen eft prcfque fellile , noir , avec
le bord des quatre anneaux poftérieurs , jaune.
Les cuilfes & les jambes pofténeures font noires ;
les jambes & les tar.^es des quatre pattes antéticutcs
font jaunes.
Il le trouve en Italie.
57. Ichneumon noté.
Ichneumon nocatorius.
Ichneumon fcutello flavo , thorace maculato , ah-
domine nigro y dorjo macula magna fava.
Ichneumon ni^er , fronte , tkoracis apice , pedi-
bus, abdominifque fupru favis , thorace fiavo macu-
latq. GtOTf.Iif. tom, 1. pag. 348. n", 61.
L'Ichne
hhn
n°. Gl.
umon ar
Geoff. Ib.
ncerfelîus. FouRC. Ent. par. i.p. 41^.
Il a environ fix lignes de long. Les antennes font
noires cn-delVus , pâles en-dellous, prefque de la
longueur du corps. La tête eft noire, avec la lèvre
fupérieurc, & le délions des yeux, jaunes. Le cor-
celet eft noir, avec une tache fur l'écullon, une
autre en forme de V , près de la tête, un point à
l'origine des ailes, un autre un peu plus bas , une
petite tache, près des pattes inteimédiaiies, une
autre plus grande Se alongée, près des pattes anté-
rieures , & quatre de chaque côté , en ai nèrc , jaunes.
L'abdomen eft pédicule, noir, avec une grande
tache jaune , qui s'étend depuis la moitié du premier
anneau jufiju'au quatrième , & même un peu fui le
Y 1
171
I C H
cniquième. Les ailes ont une teinte brune. Les pattes
font d'un jaune citron.
Il fe trouve aux environs de Paris.
jS.IcHNiUMON bordé.
IcHNSUitoN llmbarius.
Ichneiimon fcutelh fiavo , tkorace macutato , ah-
dominis fegmeniis margine aibidis.
Içkneumon niger , tkoracis apice flavo , kumeris
pedioufque ferrugifieis , fegmencis abdominalibus
margine d/iiais.GlOi?. Inj. Com.i.p. 548. n". 60.
L'Iclmeumon noir à pointe du corcclet jaune , &
partie antérieure du corcelec fauve. Geoff. il>.
likn'umon marginalis. P O u R C. Ent. par. 1.
pag. 414. n"-'. «1.
Il a trois lignes de long. Les antennes font noires ,
prefijuc de la longueur du corps. La tête efl noire.
Le cotctlet eft fauve en-devant , noir poltérieurc-
ment , avec une t.iclie jaune fur l'écullon , & un
point de la mcrnc couleur, en arrière. L'abdomen
efl noir , avec un peu rie blanc , aux bords de chaque
anneau. Les pattes font d'un jaune fauve, avec les
tarfes poflérieurs noirâtres. Les ailes font tranfpa-
rentes , avec un point marginal noir.
Il fc trouve aux environs de Paris , dans les bois.
39. IcHNïUMON maculé.
IcHUBUMon maculatorius,
Içkneumon fcutel/o flavlcante , ater fiavo macu-
lât us , abdomine cy/indrico fegme"tis quatuor anti-
cis margine jîavis , alis apice fufcis. Fab. Manc.
ittf. tom. I. pag. i6i. n". 15.
Içkneumon maculatorius. 'V I L t. Ent. tom. 5.
pag. 151. n°. ji.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires. La tète eft noire, avec la bouche & le tour
des yeux jaunes. Le corcelet eft noir, taché de
jaune. L'écuffon eft jaune , marqué quelquefois
d'une tache noire au milieu. L'abdomen eft cylin-
drique, noir luifant au-deflus , %vec le bord des
quatre premiers anneaux jaune ; le dcllous eft
prefque fauve. L'aiguillon eft de la longueur de
î'abdomcn. Les pattes font jaunes , avec les cui(k-s
polterieures noires. Les ailes font obfcures à leur
extrémité.
Il fc trouve en Saxe.
40. IcHNEOMON bidenté.
Ici'iiEUMoït bidentatus.
Içkneumon fcutello flavicante , tkorace fubmacu-
lato pofl'ce bidentato abdomims fecundo tertioque
fegmento ant:cejlavo. Fab. Syjl. ent. p. ; 5 1 . n°. 11 .
— Spec. inf.tom. i. p. 414. n". 11. —— Mant. inf.
tom. i. p. i6i. no. iS.
I G H
îchntumort arraatorius niger, fcutello flavo , an-
nis r,i-:^ris , fui-rus rufis , tkorcce utnnjue fpi' a ar-
mato , abdomine nigro, cin^ulis binis anoque fav:s.
Ross. Faun. etr. tom. x.pag. $').n°. 751.
Içkneumon armatorius . Fo R s t. Nov.fp. inf, p.'Zi,
Il a un pcg plus de fept lignes de long. Les an-
tennes font noires en-delfus , jaunes en-deifous. La
tète eft noire , avec tout le front jaune. Le corcelec
eft noir, avec une tache fur l'écullon , un point à
l'origine des ailes , & un autre cn-dellous , jaunes:
on remarque à la partie poftérieute deux petites
épines droites. L'abdomen eft noir , avec la bafe du
fécond. Si prefque tout le troifième anneau, jaunes:
l'extrénuté de l'abdomen cil jaune, dans les indi-
vidus que je pofiède.
Il fe trouve dans toute l'Eutopc.
41. IcHNEUMON bandé.
IcHNEC/Moa fegmentarius.
Içkneumon fcutello flavicante , tkorace immacv-
lato , abdomine. nigro : fgrrento ftcundo tenio
quartoque rufis. Fab. Mant. inf. tom, l.pag. x5i.
n'-\ 17.
Il eft de grandeur moyenne. La tête eft noire ,
avec le front jaunâtre. Le corcelet eft noir , avec
un point blanc lut l'ccufTon. Les ailes font iranf-
parcures. L'abdomen eft en malTc , noir , avec le
lecond , le troilième & le quatrième anneaux fauves.
Les pattes font fauves ^ avec les cuiiles polténeutcs
noires.
Il fe trouve à KielL
41. IcHNEUMON attrayant.
IcHNEUMON perfuaforius.
Içkneumon fcutel/o albo , tkorace macu/ato , ab-
domine atro , fegmcntis omribus utrinque pundlis
duobus alhis. Lin. Syfl. nat. pag. 951,/!''. 16.—
Faun. fitcc. n°. 1595.
Ichteumon perfuaforius, Fab. Syfi. ent. pag, j j i.
n" .It.—Sycc, inf. tom. l.pag. 414. n° . zi.
— Mant. inf. t. i .p. 2ùi. n". 2S.
Dec. Mém. inf. tom. I. tab. ^6.fig, (.
SVLZ. H^fî. inf tab. ^i.fig. iz.
ScH Mît. I. on. inf. tab. io.fig. i.
Muf. Lesk, pars. ent. pag. j 8. n". i jS. tab. 2.
fig. \^6.h.
Içkneumon perfuaforius. V i L L. Ent. tom, ; .
pag. 14c. n". ^4.
Il a dix liç^ncs de lorg , depuis la tête jufqu'à
l'anus. Les antennes lont noires. La tète eft noue,
• avec une ligne jaune , devant & derrière ks yeux.
I C H
Le corcclet cft noir , avec une ligne de chaque côti ,
antérieurement , un point au-dcl!ous , à l'origine des
pattes antérieures , deux rapprochés , à l'origine des
ailes, deux tur l'écuifoD , t: deux de chaque côté ,
vers l'origine des patics pcfirricures . d'un iaui'e
blanchâtre. L'.ibd->nii.n clt aloiigé , noir, avec le
bord du premier annenu blanc , & deux roints de
chaque côté , de la mime couleur , fur le bord des
autres anneaux. L'aiguillon ell de la longueur du
corps , avec les pièces latérales noires , & celle du
milieubrune. Les pattes font fauves, avec les jambes
poflérieures noires. Les ailes fupérieures ont un
point noir , fut le bord extérieur.
Il fe trouve au Nord de l'Europe.
4;. IcHNEXJMON otdonnatcur.
IcBNEVMON deJîgna;orius.
Ickntumon fcutelh ftavicante , ihorace macuLto ^
ahdomine atro , fegmentis ptimis quatuor ucr'mque
puncîo alko. Lin. Sy(l. nai. pag. 951. n'' . 18. — —
Faun. fuec. n°. IJ9J.
lAneumon defgnutorius.Y k'B. Syfl.ent.p. 551,
n». 15. -^Sf. inj. tom. i.fûg. 4i4,no. 25
Mant.inf. rom. i.pag. léi. n". 19.
Ickneumon àefignatorlus. V i L v, Ent. tom. 5.
pag. 147- n". 3<5-
Les antennes font noires. La tète efl noire , avec
un point fur la bouche , Se deux de chaque côté , au-
devant des yeux blancs. Le corcelet elt nuir , avec
UH point fur l'écullon , une ligne de clsaque côté,
au-devant des ailes , un point a la bafe des ailes , &
un autre au-dciroiis, blancs : la partie pofiéricure
cft marquée d'une ligne blanche. L'abdomen cft
alongé , noir , avec un poiat blanc, de chaque côté,
fur les quatre premicis anneaux.
M. Fabricius remarque que les antennes ont quel-
quefois le rudiment d'un anneau blanc.
Il fe trouve en Europe.
44. IcHNEUMON crieur.
IcHNEUMON ediclorius.
Ichneamon fcutelh fi,
I C H
'75
puncîts .
nque daobus ahdomineque toto
, thorace macutato ,
Lin.
Syft.nat. pug.9^L.n°. 19. Faun. fuec. no. IS9'G.
Ickntumon edi6horius.V\'a. Syft. ent. pag. \i,\.
n°. 24. — Sp. inf. tom. 1. pag. 414. n". 14. — Alanc.
inf. tom. 1. p. 16-L n°. 50.
Ickneumon ediclorius. Vill. Ent. tom. ^.p. J47.
«".^7.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes & la
tète font noires. Le corcelet eft noir , avec un point
fur l'éculfon , & deux de cbaque côté , jaunes L 'ab-
domen eft prefque en forme de croiflant. Les cuiffes
font noires; tou-.cs les jamles S4 les tai Tes anté-
rxi rs font b anc . Les ailes cnc un point pâle , fur
leur bi-rd extérieur.
Il fe trcuve au Nord de l'Europe.
4j. IcHNEUMON lituré.
IcHNEU MON licuracorius,
Fhncumon fcute'lo fiavicante , thorace ma ctilato ,
abdomine nigro , fegmentis quatuor mci'to fiavis ,
yedibusferrugineis. Lin. Syfl. ent. pag. 9 j 1. «". 1 7.
Faun fuec, n". 1594.
Ickneumon ûturatorius. Vill. Ent. tom. ].p. 14,6.
Il eft petit. Les antennes font noires en dciïus ,
pâles en-de(i"ou^. La tcte ell nore, avec la lèvre
(upérieurc jaune. Le corcclet eft noir , avec un
point fur l'écullon, & une ligne de chat]ue côté,
au-devant des ailes , jaunes. L'abdomen eft prefque
feilile , noir, avec une petite ligne fur le milieu du
bord des quatre prenneas anneaux. Les pattes font
tcrrugincuics , avec les tatfcs poftérieuis obûuis.
Il fe
trouve en
Europe
4«, IcHNEUMaN chancelant.
IcHS EVMOif dubitorius.
I.kieumon fcutello flavo , thorace macuhto , ah-
domine f.avo apice nigro. Fab. Syjl. ent. pag. 531.
n'\ is. — Spec. inf tom. 1. pag. 414. n". 15. —
Mant.inf. tom, i. p. 262. n" . 5 1 .
Il cft de granJeur moyenne. Les antennes font
avancées, noires. La tète ell noire, fans taches.
Le corcelet clt noii à fa partie fupéricuie, & jaune
tout autour. L'abdomen eft jaune, avec les deux
derniers anneaux noirs. L'aiguillim eft court, noir.
Les quatre pattes antérieures font jaunes ; les deux
po.ftérieurcs font noires , avec le haut des jambes
jaunâtte
Il fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
47. IcHNEUMON joyeux.
IcHNEUMOK litatorius .
I.hneumon nifj' r,fcute/lo albo , thorace maculato-,
ahdi.mine rufo apice nigro , t;iiis pofiicis annuto alto.
V^v,.Spec. inf. tom. i. pag. 424- n" . 16. — Mant.
inj. tom. I. pag. léz, n" . 52.
Ickneumon dichrous ihor.tce maculato, fcutello fia
vicante, niger , aldùir.ine feffili ov.v.o fulvo afice
ni^'O.ScH RAN K. Enum. inf. aufi. n'-'.ylo.
Ichteumon litatorius. V ill. Ent, tcm. ].p. 150,
Il eft petit. Les antennes font noires cn-deffus ,
174
I C H
jaunes en-<Jeffouj. La têtecfl noire, avec le tour
des yeux b!anc. Le corcelc: elt noir , avec un point
lur récuflon, une petite ligne en-dela, & deux
points au-devant des ailes , blanchâues. L'abdomen
efl rouge j avec l'extrcmité noire. Les pattes font
fauves , avec les jambes poftéricures noires, mar-
quées d'un anneau blanc.
Il fe trouve en Allemagne.
48. IcHNEUMON fondeur.
IcHNEUMoit fuforius.
Ichneumon fcuttllo flavicante , thorace maculato ,
ahdomine tuteo. Fab. Syft. ent. pug. 5 ji. n". 16. —
Sp. inf. tum. I. pag. ^i^. n°. ly. — Mant. inf.
, tom. 1. pag. 161. n°. 3;.
Ichneumon (a[cMS fcuteilo fiavUante , thorace ma-
culaco , ahdomine lutto , peiiolo nif^ro. L i N. Syfl.
«'"■•/'. 5» 3 5 . "". II. — Faun.fuec.n'^. 1 J98.
Il a environ un pouce de long. Les antennes font
noires , un peu plus longues que le corcelet. La tête
. cft noire , avec une ligne jaune au-devant des yeux ,
& une autre à peine marquée en arrière. Le corcelet
eft noir, avec une tache fur réculfon , une ligne à
peine matquée , au-devant des ailes, & un point
au-delious , d'un jaune blanchâtre. Le premier an-
neau de labdomcn ell noir, les autres font feirugi-
neux , fans taches. Les pattes font d'un fauve pïus
ou moins obfcur , avec les cuifles noires.
Il fe tiouve dans toute l'Europe.
49- Ichneumon fouci.
Ichneumon lutorius,
Ichneumon fcutello flavicante , thorace lir.earo ,
ahdomine toto pedihujque luteis. Fab. Munt.inJ.
Km. J.pag. î6i. n", 54,
Ichneumon lutorius. 'Vill. Ent. tom. l. p. 151.
»"• 53.
Il reflemble au précédent. Le; antennes font
noires , jaunes à leur bafe. La tête ell jaune , avec
le vertex noir. Le corcelet eft non , avec uneraciit
fur l'cculTon , & quatre lignes antérieures, réunies
par paires , jujnes. L'abdomen *c les pattes lont
jaunes , iass taches.
Il fe trouve en Piémonf,
/o. Ichneumon deffinateur.
Ichneumon dejfmator.
Ichneumon fcutello flavo , thorace macuiato , ah-
domine favo apice nigro , pedibus fiavis.
Ichneumon nigro - caudatus ahdomine fujlformi
fi^ivo , thorace nigro flaro macuiato , ano nigro , pe-
aiiusjitivis. Knz.Gen.inf. Dgc. pug, 68. /J°. 168.
I C H
Ichneamon jaune à extrémité noire , à corps en
fufeau , à corcelet noir tacheté de jaune, dont le
ventre eft jaune à extrémité noire ; les antennes
coites & les pattes jaunes. Dic. Mém. irf.iom.i.
p. 848 n"^. y pi. l^.fig.<).
Il reffcmble à l'Ichneumon fondeur pour la forme
& la grandeur. Les antennes font prefque de la lon-
gueur du corps , noires , avec le premier article en
partie jaune. La tète eft noire , avec le front & la
bouche jaunes. Le corcelet eft noir , avec l'éculTon ,
deux taches de chaque côté, à l'origine des ailes ,
Se une petite ligne aut.'tieure , jaunes. L'abdomen
cft jaune, avec les trois derniers anneaux noirs.
Les pattes font jaunes , avec une tathe alopgée ,
noire, fur la parue interne des cuilTes poltérieurcs,
6: quelquefois dcï intermédiaires Les ailes ont une
teinte roufsàtre.
Il fe trouve en Europe. Il eft forti de la CheniU'e
Ju Sphinx oculé.
Ji, Ichneumon délirant.
Ichneumon deliratorius.
Ichneumon fcutello flavicante, thorace macuiato,
-unciis utiiaque ttibui , aldomme toto atio , ttbiis
Lis. Lin. Syjh nat.p. 9}î. n^. 10. — Faun. faec,
n-'. 1597.
Ichneumon deliratorius. Fab, Syjl. ent. p. j^i.
• '. x-j. — Spec. inj. tom. i.p. 415. n'. 18. — Mant,
nf. tom. I. p. i6i. n°. j 5.
Ichneumon nigcr fronte thoracifque apice albis ,
ujis palmifque albo variegatis . Qioif. Inf. t. 1,
''"^- 544- n°. J^.
L ichneumon à pointe du corcelet blanche 5i
paitcs panachées de blanc. GEOff. Ib.
Ichneumon deliratorius. ScHRank. Enum, inf.
aufl. n'*. 706.
Ichneumon deliratorius. Ress. Faun, etr, tom, ii
pag. 40. n". 755.
Ichneumon deliratorius. Y iLi.. Ent. tom. 3. p. 14*.
n"-'. 3J.
Ichneumon palmarius ,1 0\lf.c. Eut. par^l.p. 41 r.
n°. J4.
Il a environ fept lignes (?; long. Les antennes
font noires. La tête eit nonc, avec la lèvre fupé-
rieure jaune. Le corcelet eft: noir , avec une tache
fur l'écullon , 8c trois petits points a l'origine des
ailes, blanchîtres. L'abdomen eft oblong , noir,
fans taches. Les pattes font noires ; les jambes Se
les premiers articles des tarfes font blancs.
Il fe ttouve en Europe,
ji. Ichneumon fofloycur.
IcjiNi UMON fojfonus.
I C H
Ichneumon fcutello fluvicunte , thoracc immacu-
lito y abdomine totoacio , pcdib'-is rufis. LiH. Syjt.
nac. pug. 955. n". 12. — Faun. fuec. n'^ , 1599.
Ichneumon foffori us. Fab. Syfl. ent. pag, 551.
n^, 18. — Spec. inf. lom. 1. pag. 41;. n", ip. —
Mant. inf. lom. i. p. i6i. n". 36.
Ichneumon nigcr , pcdibus ferrugineis , apice tho-
racis alho. Gtoir. I-if. tom. i-p^g. ;4j.n°. fj.
L'Ichneumon noir à pieds rouge acres , & pointe
du corcclet blanche. Geoft. Ih.
Ichneumon fo^orius. WiLi-tEac, tom, i-pdg. 148.
n^. 41.
Ichneumon fufcipes. FouRC. Enc, par. x. pih^ii..
II a environ fix lignes de !ong. Les antennes font
noires. La tête cft notre , avec le fr^nt jaune. Le
corceJct ell noir , avec un point blanchâtre, fur
réciidoH. L'abdomen eft noir. Les pattes font fer-
rugiiicufes.
Il fe trouve en Earope.
5}. Ichneumon rayé.
IcHNEuMOK lineatorius,
Ichneumon fcuteVo jiavicantc , thorace rubro fi.ivo
lineato , capite abdomineque nigris.
Ichneumon lineatorius fcutello fiavicante , capite
nigro , thorace rubro flavo lineato , abdomine nigro.
VlLL. Ent. tom. i- pag. I jy, n° . 69.
Il a une forme alongée. Les antennes font noires
en-dclfus , jaunes en-deffous. La tète eft noire ,
avecle front, & une ligne autour des yeux, jaunes.
Le corcclet eft rouge , avec deux lignes longitudi-
nales , parallèles, jaunes, peu apparentes a'piès la
mort de l'infeûe. L'abdomen clt noir , rouge a
l'extrémité , avec les incilîons élevées. Les pattes
font fauves, avec les tarfes mélangés.
Il varie. L'abdomen eft q'jelqucfois entièrement
Il fe trouve en Europe.
j4. Ichneumon porte-ctrur.
IcHKEU^roN corculalorius.
Ichneumon fcutello f.avicante, abdomiais fegmento
fecundo mjcuia lutea cord'tformi. ViLi.. Ent. tom. 1.
pag. 158./!'^. 70. tab. Z.fig.. 5.
II eft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires tn-deilus , fauves en-dellous. La tête eft
noire , avec la lèvre Aipérieure jaune , & des taches
d'un jaune obfcur, vers le front. Le corcelct eft
noir , avec léculTon , & deux points à la partie an-
térieure, jaunes. Le pétiole de l'abdomen eft noir,
avec une tache triangulaire jaune. Le fécond an-
I C H
17?
neau de l'abdomen eft à moitié jaune , avec une
tache élevée , jaunâtre, en forme de coeur, placée
fur la partie jaune ; les autres anneaux ont une
ligne jaune, fur le milieu du bord poftérieur. Les
cuilks font noires; les jambes font jaunes, avec
l'extrémité noire.
Il a été trouvé près de Marfcille.
jj. Ichneumon faucilleur.
Ichneumon fa'catorius.
Ichneumon fcutello fiavicanie , thorace variegate ,
abdomine fubfulcdto ferrugineo , bjjî apiccquc nigro.
Fab. ^yfi. ent. pag. jjr. n°. 19. — Spcc. inf.
tom. !.;>. 41J. n". 50. — Mant. inf. tom. i. p.iG^t
n". 37.
Ichneumon ftlcatorius. Vui. Ent. tom. 2. p. i(t.
n". 48.
Les antennes font noires cn-dc/Tis , jaunes cij-
deflous. La tête eft noire, antérieuiti;ieiu jaune ,
avec une ligne au milieu, & deux points noirs. Le
corcelet eft mélangé de noir & de jaune. L'ab J^uien
eft court , ferrugineux , noir à fa bafe & à foa
extrémité. Les pattes font jaunes.
Il fe trouve en Dannemarck.
56. Ichneumon fiancé.
Ichneumon fponforius.
Ichneumon fcutello alho , thorace immaculito , ai-
domine tcftuceo bafi nigro apice jiavo. Fab. S'^ee,
inf tom. I ifiag. 41;. n° , 31. — Mant. inf, tom. i,
pag. Z65. n^. 38.
Ichneumon fponforius. ViLt, Ent. tom. 3. r, ijo.
n". 47.
Il eft petit. Les antennes font longues, noires
cn-deiïus, jaunes cn-dcffous. La tête eft noire,
avec le dcflus de la bouche, jaune. Le corcclet elt
noir, avec un point blanc, fur l'écuiTon. L'abdo-
men eft tcftacé , noir à la bafe , jaunâtre à l'extré-
mité. Les pattes font jaunes.
Il fe trouve en Allemagne.
j7. Ichneumon folliciteur.
Ichneumon follicitorius. •
Ichneumon fcutello flavo , thorace immaculato ,
abdominis fegmento primo fecundo tertioque rufis.
Fab. Syft. enr. pay. 332. n". jo. — Spec. inf tom. i.
pag. 'itf.n". 51. — Mant. inf. tom. i. pag. 16}.
Les antennes font avancées, noires. La tête eft
noue , avec le front jaune. Le corcclet eft noir ,
fans raches. L'abdomen eft coir , avec les trois
i7<J I C H
premiers anneaux fauves. Les pattes (ont fauves.
Il fc trouve dans la Nouvelle-Zélande.
j8. IcHNEUMON piqueté.
IcHNEUMON punSoriiis.
Jchneumon fcutelloflavo , tho'aee immaculato , ah-
àomine airo fegmentu primo ftcundoque rufis terne
funtio utrinque albis. F A B. Munt. inf, torn. I.
p.tg. 163. «". 40.
. Ixkneumon pUnBorius. ViLL. Ent.tom. 3, p. 15^.
n^. î4.
Il eft de grandeur moyenne. La tête eft noire ,
avec le tour des yeux argenté. Le corcclet cft
noir , avec un point jaune fur l'éculTon. L'abdomen
eft noir luifant, avec les deux premiers anneaux
fauves, & un point bUnc de c!iav-|ue côté, fur le
troifième. L'aiguillon eft court. Les ailes fuptrisures
ont une bande obfcure.
Il fe troiive en Saxe.
J9- IcHNEU.MON ceint.
IcHKEUMOK cinSorius.
Ickntumon fcutelloalbo , tkorace îmmaculato , ab-
domine atro fjjciaanali nivea Fab. Syfi. enr.p. 331.
^/ 1I-— •i>".'n/. tom. 1. pag. 41 y. n° . 30.—
Mutit. mf. tom. i. p. z(>-^. n.° . ^i,
Ickneumon niger , ^edibus ferrugineis , thoracis
abdominifque apice albo. Geoîi. Inf. tom. i.p. 3 .6,
L'Ichneumon noir à pointe du corcelet , Se bout
du ventre blancs. Geoff. Ib.
Ichneumon clnllorius. Vill. En
\ 45.
.p. 151.
Le<: antennes font noires , prefcjiie brunes à leur
bafe. La tête 6c le corcelet font noirs , fans taclies.
L'écuflbn eft marqué d'un point blanchâtre. L'abdo-
men ert noir , avec un point brun , peu marqué , au
milieu du fécond anneau, & une bande blanche,
lur le fixième. L'aiguillon eft court. Les pattes font
ferrugineufes.
Il fe trouve en France, en Angleterre.
60. Ichneumon décoré.
IcHïtEU^foït decoratorius.
Ickneumon fcutello fi.ivo , ferrugineux , abdominis
vltimo fegmenxo fafcia atra. Fab. Syli. ent. p. ; ;^.
«".51. — Spec. inf. tom. i. p. 416. n'^. 54. — Mant.
irf.tom. l.pag. 165. /z", 61.
Il eft pctir. Les antennes font noirci. fTout le
corps eft d'une cotilèur fertcgrncirfe •obfcure,' avec
I C H
un point jaune fur l'écuiron. Les ailes font tranf-
parentes, un peu jaunâtres.
Il fe trouve dans la Nouvelle-Zélande.
(il. IcHNEU.MON citroné.
Ichneumon citrjius.
I.hneumon Jcu:i.t[o f. ,vo , thorace lineato , abdo-
minis fegmtmis utrmque macu.a ji.iva.
I:hneumon atro-cs.ruUfceas , abdom-nalibus fcg-
menris utrinque macula jlavd, GiOFF. /._/" ro/72, i.
L'Ichneumon noir à ventre taché de citron, fur
les cfkki. Geoff." Ji.
Lhneumon fuperbus antennis nigris , fcutellefla-
vo, abdominis fegmentis utrinque macula flava.
ScHRANK. Enum. inf. aujî. n'.-joj.
Ickneumon fuperbus. ViLL. Eut. tom. l-pag. ij^.
n". i6.
I.kneumon cltratus. FouRc. Ent. par. 1. p. 405.
«^.31.
Il a de fept à neuf lignes de long. Les an-
tennes font noires. La tète eft jaune. Les yeux
font d'un brun noir. Le corcelet eft noir, avec
l'éculfon , un point a la bafe des ailes , un autre au-
df-lTous , 8c deux lignes longitudinales, fur le dos,
j.uines : on apperçoit , en outre, de chaque côté,
vers la bafe , une ligne fauve , luifante. L'abdomen
eft noir , avec l'extrémité du premier , la pariie
fupérieurc du fécond , jaunes : les côtés de celui-ci
fout d'un fauve foncé ; le« autres anneanx ont une
tache prefque ronde , fulfiireufe de chaque côté.
L'aiguillon eft noir , de la longueur du corps. Les
quatre pattes antérieures font jaunes, & les deux
poftérieuies fauves. Les ailes fupérieures ont une
teinte ferrugincufc , 5: une tache marginale obfcure.
Il fe trouve en France, en Allemagne.
* * * Ecujfon de la couleur du corcelet. Antennes
avec un anneau b'anc,
61. Ichneumon réluâareur.
IcHNE UMON reluStatorius.
Ichneumon niger, abdomine medio piceo , tibiis
anticis c lav. it is. L.\ti. Syji. nat.pag. JJj.n". 17.^
Faun.fuec. n°. 160^,
I.k-.eumon reluclatorius. fAB. Syfl. ent. pag. 5J5.
n'-'. yy.—Spec. inf. tom, l.pag. 416. n^. 3^,—
Mant. mf. tom. l.pag. i6^. «".45.
I.hneumonrelutatorius , Yili-. Ent, tom. y p,\ 60,
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires , avec un anneau blanc. La tête 8c k cor-
celet font noirs. L'abd >men eft noir, avec les
anneaux du miiieu luilaiw , bruns. Les pattes font
noires .
T C H
I C B
»77
fiolres , avec les jambes brunes. L'aiguillon cft
pii.b long ijue 1 abàomen.
Il fc trouve en Europe.
«3. IcHHEUMoN réprimandeur.
JcJiKEVMON oèjurgator,
Jchneumon ater , cap'ne thoraceque antice ferra-
gîneis , airs cy.mtis , anùas punBo hyalino. Fab.
Sp. inf. tom. i.pag. 416. n". ^6,^—Mant. inf.
tom, \.p. 265. ^".44.
11 eft grand. Les antennes font noires , avec un
anneau bianc. La cête eft ferrugineufe. Le corcelec
eft ferrugineux en avant , noir en arrière L abdomen
eft noir, fans lacjies, pétiole, en marte, avec le
premier anneau courbé. L'aiguillon eft de la lon-
gueur de l'abdomen. Les ailes font bleues , avec
un point tranfparent , fur les fupérieures , divifé
en deux par la nervure. Les pattes antérieures font
brunes ; les poftérieures font noires, avec un anneau
bianc , à bafc des jambes.
Il fe trouve dans l'Afiique cquinoxiale.
É4. IcHNEUMON compagnon.
JcHKri/MoN comicaior.
Ichneumon i^ter tocus ^ antennis fafciaalij. LiN.
Syft. nat. pag.ç)^]. n«.j4, — Fuun. juec, n°. 1600.
Ichneumon comitator. TA^.Syft.enc. pjg. 555.
72°. 54. — 5r. 'nf. tom. I. p. 416. 1^. 57. — Mant.
inf. tom. I. pag. iûj. z:". 45.
I.-hntumon rotus ater , anicnnis n:edio albis,
GlOiF. Inf. tom. 1. pag. 338. n*. 59.
L'Ichneumon noir à anneau blanc aux antennes.
GrofF. Ib.
Ichneumon tout noir , à corps alongé & ovale,
dont les antennes ont au milieu une petite taclîc
blanche. Deg. Mém. inf tom. i , pag. 581 6' 704.
tab. 14, fig. 10.
Reaum. Mcm. inf. tom. 6. tab. 19. f g. i. — 4.
Ichneumon comitator, Schrank. Enum. inf auji.
n°. 701.
Ichneumon comitator. ViLL. Ent.tom. ^.p, 159.
72^. 74.
Ichneumon comitater. Ross. Faun, etr. tom. 1,
;j^g. 4i.n'^. 757.
Ichneumon comitator. V o\sv.c.Ent. par. i..p.^06.
«".59.
Il a environ (ix lignes de long. Les antennes
font prefque de la longueur du corps, noires, avec
un anneau blanc , au milieu. Tout le corps eft
Boir, fans taches. Les ailes font obfcures. Le pre-
Htfl'jire Naturels, Infeiles. Terne Fil.
inier annea'.i de 1 abco;nen citaionge, mince, i. ai-
guillon elt plus long que le coips.
Il fe trouve en Europe , dans les niJs des Guêpes
ma(,-onnes.
65. Ichneumon vigilant.
IcHmcrjuoN vigiiJtor,
Ichntumon ater, ahdominis fcgmento quintg mar-
ginealho, a/is^iticis a'i.e n:^!is. Fab. Sp. inf.
tom. i. p. 1^x6, n" . jià.— Mant, inj, tom, i.ptiJ. 163,
n". 46.
Il eft grand. Les antennes font noires , avec nu
large anneau blanc. La tète t-i le corcclc: font noirs,
fans taches. L'abdomen eft noir , avec le bord ia
ciiicjuième aaneau blanc au-dclfus. Les ailes lont
obfcures , avec rextrémité des fupérieures noire.
Les pattes font noires.
Il fe trouve dans l'Afrique équinoxialc.
66, Ichneumon rcftaurateur.
IciiXBUMOx rejlaurator.
I.hneumon niger , abdominis ftriga alba , pedibas
fcrrugineis.,aniennisfafciatis. Fa.t. Syft. ent. p. 353.
«"• 3Î-— S/'", ittf: tom. 1. pag. 426. «'■'. 39. —
Mant. inf, t. l.pag. 163. n" . 47.
Ichneumon rcj! aurai or. ViLL. Ent. tom. ^. p. 161.
Ichneumon reftuurator. Ross. Faun. etr. tam. i,
pag.^f.n". 75iJ.
I! eft petit. Les antennes font de la loneueut da
corps , noires , avec un anneau bi.uu-. La tête & le
corcelet font noirs , fans taches. L'abdomen cit
noir , avec une petite ligne tranfverfalc , noire.
L'aiguillon elt court , noir. Les pattes font fcriu-
gineufes.
Il fe trouve en Dannemarck.
6y. Ichneumon caudatcur,
Ichneumon caudaior.
Ichntumtn niger , abdomine clavato fafciis tribus
pallidis ,femont)Us rufii. Fab. Syjl. ent. pag. 33;,
/i°, 56.— ^5/1. inf t. l. pag. 417. n". 40. — Mant.
inf tom. l. pag. ■Lf.-^. n". 48.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires , marquées d'un anneau blanc. La tête & Le
corceict font noirs luifans, fans taches. L'abdomen
eft mince , renflé à 1 extrémité , noir , avec les trois
premieis anneaux antérieurement pâles. Le filet
intetmédiaire de l'aiguillon eft alongé , fauve; les
deux latéraux font courts, recourbés, blancs, avec
l'extrémité noire.
11 fc trouve dans la Nouvelle-Hollande.
Z
[78
I C H
6 8. IcHNEUMON conc|uérant.
IciiNEOMoN dsbcllator.
Ichr.eiimon niger ^ abdjminis quatuor fcgmentis
intermediis rujis , femoribus clavût'is nigris. Fab,
Syfl.en:. pag. jj;. n° . 57. — Spec. inf. corn. i.
pjg- 417. n°. 41. — Munt. inj. tom. i, pag. 165.
b''. 49-
Ichneumon debelUtor. WiLt.Ent.tom j p. 161.
n°. 81. ^
II eft grand. Les antennes font jaunes à leur bafe.
La :cte & le corcclet fout noirs, fans taches. L'ab-
domen eft fauve , avec le premier & le dernier an-
«caiLX noirs. Les cuiiies font noires , courtes , en
malle.
Il fe trouve en Suède.
69. Ichneumon émigrant.
Ichneumon migrator,
IchacuTior niger, addomlne ferrugineo apice nigro ,
antcnnisfafclatis. Fab. Syfl. ent. pug. 5^4. n" . 58.
— i/ifc. inJ. tom. 1. p^g. 417. n". 41. — Mant. inf.
tom. i.pag. ifîj. n°. 50.
Ichneumon niger, abdomine ftrrugineo apice nigro,
tlbiis aiitennifque annula albo. Geot F. Inf. tom. i.
peg. 54 j. n". jo.
L'Ichneumon noir, à ventre fauve au-devant & à
anneaux blancs aux pattes & aux antennes. Geoff. Ib.
Ichneumon m:grator. ViiL. Enl. tom. 3 . pag. i 61.
Ichneumon diBator. FouRC. Ent.par. i-.pag, 410.
TJ". JI.
Il eft petit , & il reffemblc à l'Iclincumon voya-
geur. Il en diffcre en ce que l'extrémité de l'abdo-
nieii c(l entièrement noire, & en ce que les pattes
ne font pas en malle.
Il fe trouve en Europe.
70. Ichneumon voyageur.
IcHNEUMOU peregrinator,
Ichneumon niger , ptdibus fubclavatis ahdomine-
que ferrugineis , ftgmentis duobus uttimis nigris ,
ano albiao. Liti. ^yjl. nat, p. 9}i. n", x,. taun,
fuec. n°. léoj.
Ichneumon niger, abdomine ferrugineo pone nigro
épice albo , antennis medio a/bis. Geoff. Inf. t. 1.
p^'g. 545. n*". 51.
L'Ichneumon noir à ventre fauve en-devant, noir
podirieuremcMt , & terminé de blanc , Ci a. anneau
bUnc aux antennes, Gîoff. li.
I e H
Ichncumonperigrinator. ViLL. Ent. tom. 3 . ;>. i io,
Ichneumon peregrinator. F O U R c. Ent. par.t,
pag. 411. n^. ^1.
Il a trois lignes & demie de long. Les antennes
faut plus longues que le corcelet, noin.s, avec un
anneau blanc , au milieu. La tête & le corcck-t (ont
noirs , fans taches. L:s quatre premiers anneaux de
1 abdomen fonc fauves, les fuivans font noirs , & le
dernier cft blanc. L'aiguillon eft de la longueur de
la moitié de l'abdonicu. Les aiks ont une légère
teinte brune. Les pattes font fauves, avec Les arti-
culations des postérieurs noires.
Il fe trouve en Europe.
71. Ichneumon falueur.
le H s £ [TM ON falutator.
Ichneumon niger , thorace albo pun^ato , abdo-
mine ferrugineo petiolo nigro .^ pedibus ru^j, RoSS.
Faun, etr, tom. 1. pag. 40. n'^. 7 j j.
Il a près de fix lignes de long , St. il relTerable un
peu à richneunion proHigateur. Les antennes font
noires, marquées d'un anneau blanc. La tête eft
nuire , avec le tour des yeux blanc. Le corcelet eft
POU , marqué de plufieurs petits points blancs.
Léculfon elt noir. L'abdomen ert d un brun fcriu-
gineux , avec le pétiole noir. Les pattes font fauves ,
avec les jambes poftérieures noiies. Les ailes ont
un point marginal noir.
Il fe trouve en Italie.
71. Ichneumon profligateur.
Ichneumon projîigator,
Ichneumon niger , ahdomine ferrunnco , petiol»
nigro., pedibus rufis. F A S. Syjî. ent. pag. 554,
n". i^.'—Spec, inf. tom. i.p. 417. n°. ^^.^ Munt,
inf. tom, I. p, 164. n°. 51,
Ichneumon niger, abdomine toto ferrugineo , an^
tennis annulo albo. Ciorr. Inf. tom. ^, P'Jg 54'-
n°.^(>.
L'Ichneumon noir à ventre & jambes fauves, à
atineaux blancs aux antennes. Geoft. Ib.
Ichneumon prof.igator. Ross. Faun. etr. tom. 1,
pag. 41- n". 7î*-
Ichneumon abdominalis. FouRC. Ent. par. 1.
p. 409. n^.47.
Il a environ trois lignes & demie de long ; les an-
tennes font noires, fcrrugincufes au milieu , prefqiic
de la longueur de la moitié du corps. Li tête & le
corcelet (ont noirs , fans taches. L'abdomen eft fer-
rugineux. L"aiguilJon cft court , noir. les pattes tout
I CH
fauves , avec les cuiiles noires. Les ailes ont une
légère teinte biune.
Il fe trouve en Europe.
75. IcHNEUMON mi-parti.
le H s EU M os dimididtor.
Ichneumnn niger , ikorace pojfice , abdomineque
antice ferrugin&is. F A B. Spec. inj. tom. \. p. 417.
n". 43. — Mant. inf. corn, i.pag. 264. n'. 5 1 .
I^hneumon dimididtor. Vill. Ent, tom. 5. p. 161.
n°. 85.
Les antennes font noires à rextrcmitc , fauves à
la bafc , avec un anneau blanc au milieu. Le corcclet
eft noir antérieurement & fauve poftérieuremcnt.
L'abdomen ell ferrugineux à la baie , noir a l'cxtré-
II fe trouve en Allemagne.
74. IcHNiUMON incubateur.
IcHNiL'MON incubltor.
I^hneumon niger , abdomineferrugineo, apice iii-
gro macula alba j ûlis hyalinis , anttnnis faji-idtis.
Lin. i'_y/î. nat. pag. 935. n°. 16. — Fdun. fucc.
n". 1601.
Ickiieumon incuhitor. Fae. Syfl. ent. pag, 554.
«"• 40.—Spi:c. inf. tom. i. pag. 417. n" . 4J. —
Mar.t. inf. lom. l.pdg. 1(54. n". 55.
/ hne:im<in ntgcr , abJ^omine fcrugineo , apice ni-
gro , antennis annuio dlho. Geofp. Inf tom, i.
pag. 541. /z". 48./'/. 16, fig. 1.
L'Ichneumon noir à ventre & pattes fauves & an-
neau blanc aux antennes. Geoff. Ib.
Lhieumon incubitor. Scor. Ent. carn. n*. 74^.
I^hneumon incubiior. Schrank. Enum, inf. auft.
no. 714.
L/incumon incubitor.Wm. Ent. tcm. ].-p. \6o.
n". 76.
Lkncumon upfdllenfis. FOURC .Ent. par.z. p..\o<),
""■ 49-
Il a trois ou quatre lignes de long. Les antennes
font noues , avpc un anneau b!anc au milieu. La tête
& le couclet lunt noirs, fans tach«s. L'abdomen
ert ferrugineux , avec le dernier anneau noir. L'ai-
guillon elt court & noirâtre. Les pattes font fau-
ves.
Il fe trouve en Europe.
75. IcHNEUMON exliortatear.
IcHNEi/iîo^ exhvnator.
I C H
I7P
I.kncumon ferrugineus , capite abdomlnlfquc apice
nigris , anchaliio. Fab. Mant. inf. tom. l.p, 264.
""• 54-
Iikneumon exhortator. Vill. Ent. tom. 2. p, 161.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires , avec un anneau blanc , la bafe fctruguieuft ,
& lepremier articlenoir. La tête cil: noire , fans ta-
ches. Le corcckt elt ferrugineux. L'abdomen eft fer-
rugineux a la baie, noir a l'extrémité, avec le der-
nier anneau blanc. Les pattes font ferrugincufes ,
àvec les genoux noirs. Les ailes font blanches , avec
un point noir fur le bord extérieur.
Il fe trouve à Kiell.
76. IcHNEi'MON fémi annulaire.
Icn SEUiiou femiannulator.
Ichneumon niger , abdomine pane fcrrugineo , an-
ttnms medio aLois. Geoff. lif tom. 1. pag, 541.
n". 47.
L Ichneumon noir, à ventre fauve vers le bas &
anneau blanc aux antennes. GiOrr Ib,
J^hncumon fcmiannulatus niger , antennis ni gris
medio fafcia diiiidiata alba , abdominis pcuvlati
fermente fecundo tertioque rufis. Schrank. Enum.
infdufi. 72". 71 j.
lihneumon femiannuldtus. Vill. Ent. tom. 3,
pag. l6i. n°. 8j.
Ichneumon ani. FoURc. Ent, par. 1. pdg. 409.
fi". 48.
Il a lïx lignes & demie de long. Les antennes font
noires, avec un anneau blanc. La tète & le corcclet
font noirs , fans taches. L'abdomen eft no;r à la
bafe, fauve à l'extrémité. Les pattes font noires,
avec une partie des jambes fauve. L'aig.iUon eft
court.
Il le trouve en Europe.
77. IcHNEl'MON agitateur.
Ichneumon agitator.
I .hneumon ferrugineus , capite abdominifque api^e
nigtis , antennis nigris albo annulatis.
Il a environ trois lignes & un quart de long. Les
antennes font noires , d'un brun noirâtre vcis la
bafe , avec un anneau blanc au milieu. La tète e-ft
noire , avec le tour des yeux légèrement jaune.
Le corcelet eft ferrugineux , avec un peu de r.oir
à la bafe des ailes. L'abdomen eli ferrugineux , avec
les trois derniers articles noirs , fans rachcs. L'ai-
guillon eft noir , à peine de la longueur de la moitié
de l'abdomen. Les pattes font ferrugincufes , avec les
Z 1
i?o I C H
cuilTcs pofléricures noirâtres. Les ailes font ti'aiifpa-
rctites.avcc un point marginal obfcur.
11 Ce trouve aux environs de Paris,
78. IcHNEUMON corrupteur.
IcHNEUMON corruptor,
Ichneumon niger , abdominefufco-ferrugineo , tko-
race pojlici: bidentato.
11 a environ fix lignes de long. Les antennes font
plus courtes que le corps , noires , avec un anneau
blanc. La tête eft noire. Le corcclct efl: noir, polté-
i-ieuremcnt bidenté. On remarque quelquefois deux
petits points à l'origine des aik'; , & ure petite ligne
au-devant des yeux , blanchâtres. L'abdomen efl:
d'une couleur ferrugineufe , plus ou iroins brune.
L-aiguiilon eft prefquedc la longueur de l'abdomen, i
Les pattes font noires , avec les quatre jambes anté-
rieures , Se qucK'ucfois une partie des cuillcs , d'un
brun ferrugineux.
Il fe trouve dans les départcmcns méridionaux de
la France.
79. Ici-iNEVMON gladiateur,
IcHNEUMOi^ gladlator.
Ichneumon niger , femoribus fulvis ,' aculeo cor-
pore duplo longicre.Koa, Faun. ctr. tom. l.p.^z.
Ichneumon gladiator. ScOP. Ent. carn. n°. jj,^.
Ichneumon infignkor. Vill. Ent. lo-n. 5. p. 16^.
Il a environ quatre lignes & demie de long. Les
antennes font dsla longueur du corps, noires, avec
un anneau blanc. La tête & le corcelet font noirs.
L'abdomen efi pétiole , noir , terminé pat un aiguil-
lon une fois plus long que le corps. Les cuifTcs font
fauves, les jambes font noires , & les tarfes poftc-
licurs font blanchâttes , avec les ongles noirs.
Il fe trouve en Italie.
So. Ichneumon court.
Ichneumon curcor.
Ichneumon niger , tlbus te (lace! s , ana albo.
Ichneurron cunus niger, ar.tcnnis a'bo annulatis
iibiis teftaceis exrimo uno albu. Sciirank. Enum.
inf. aujl. «".717.
Ichneumon curtus. Ross. Fdun.en. tom. z,p. j^i,
n°, y 61.
Ichneumon curtus, VitL. Ent. tom. 5. p. 165.
«". 87.
Il a près de trois lignes de long. Les antennes font
I C H
noires, avec un anneau blanc. Tout le corps eft
noir, avec l'cxtrémicé de labdomcn blanchâtre. Les
pattes font tertacées , avec les cuilfcs noires. Les
ailes ont un point blanc , à leur bafe extéticuit.
Il fe trouve en Europe.
81. Ichneumon errant.
Ichneumon viator.
Ichneumon n:ger , pedibus rufis ^ tibiis antennif-js^e
medio a/bis. Geoff. Inf. tom. ^.pag. ]ô,o.n°. 43.
L'Ichncumoii noit à pattes rougc.îtres , à taches
blanches fur les jambes , & anneau blanc aux an-
tennes. Geoïf. Ib.
Ichneumon viator. Sco?. Ent. carn, n°. 747.
Ichneumon viator. Schrank. Enum inf. auji.
n°. 71 y.
Ichneumon viator. 'Vili.. Ent, tom. 1. tag. \6i,
n°. 8S.
Ihneumontibialii.FovKC. Ent. par. 1, p. 407,
/î». 44.
Il a environ cinq lignes de long. Les antennes font
noiics, avec un anneau blanc au mihen. Tout le
corps eH noir. Les pattes font fauves , avec un an-
neau blanch.ître, fur les jambes poftérieurcs.
11 fe trouve en Europe.
81. Ichneumon fimulé.
Ichneumon fimulator.
Ichneumon niger , abdomine fufco ^ aculeo bre-
vijjimo.
Ichneumon falfaror antennis annulatis j acideo
brevifjlmo. Vill. Ent. tom. ',.pag. 164. n'^. $\.
tab. 8. fig. 4.
Il efl: de grandeur moyenne. Les antennes font de
la longueur du corps , noires , avec un anneau blanc.
La tête & le corcelet font noirs. L'abdomen eft noi-
râtre. L'aiguillon efb (i court qu'on ne peut l'appcr-
cevoir qu au moyen d'une loupe,
11 fe trouve en Europe. \
** * * Ecujfon de la couleur du corcelet. Antennes
entièrement noires,
8;. Ichneumon défcrtcur.
Ichneumon defertor.
Ichneumon luteus , alis fufcis fafcia alla. F A B.
Sy^. ent. pag. 554. n". 41. — Spec. inf. tom. r,
pag. 417. «". 4*. — Mant. inf. tom. l.'^ag. 164.
Ichneumon defertor corpore luteo , alis fufcis
I C H
fafci'is duahus albis L i N. Syfl. nat. pag. 954.
n", içj. — Faun. fuec. n^\i6oj.
Ichnetimon defertor. SchRaNK. Ertum inf. aufl.
n'-\ 758.
Ichneumon defercor. Ross. Faun. ttr. tom. 1.
pag- '^9- n°- 779.
ScHAEFF. Icon. inf. tab. 1.0. fig. i. 1.
Ichneumon dcfenor, Y ilL. Eut. tom. T,.fag. I6j.
Il A environ trois lignes & demie de l-'ng. Les an-
tennes font noires, prcKjue de !a longueur du corps.
Tout le corps cil j.iunâtrc , les ailes font obfcures ,
avec une ligne tranfvetfale blanche au milieu. L'ai-
guillon-, fcion Linné , eftplus court que le corps ; il
ell beaucoup pluslong dans les individus que je pof-
fède , & on remarque du noir fur la poitrine, &
quelquefois fur les jambes pofténeures. L'extrémité
de l'abdomen efl obfcure dans les mâles.
Il fe trouve dans toute l'Europe.
84. Ichneumon faftidieux,
JchneuaVon fdftididtor,
Ichneumon coccincus , alis fufcls antic'.S m acuLi
marginali coecinea.F AS. Sp. inf. tom. i. p.ig. 418.
«".47. — Munt. inj. tom. i.pag. 164. «". 56.
Il relTemble un peu au précédent. Les antennes font
entièrement noire. Latcteeft: rouge , a\ec le ver-
tex noir. Le corcclct Si l'abdomen font rouges ,
fans taclies. L'aiguillon efl court , noir. Les ailes
font noires; les fupérieures ont une tache rouge,
vers le bord extérieur , qui fe termine en avant par
One tache blanche. Les pattes font rouges.
Il fe trouve dans l'Afrique équinoxiale. II a été ap-
porté du Sénégal , par M. Geoffroy fils.
Sj.IcHNîUMON vacillateur.
IcHNEUMOtr vacillator.
Ichneumon capite thoraceque ferrugincis , anten-
nis ahdomine alifque nigris.
Ichneumon rugofus capite thoraceque rufis , ahdo-
mine cylindrico rugofo nigro , alis obfcure fufis.
r>iG. Mém. inf. tom. 5. pag. 497. n°. }. pi. 50.
Ichneumon cAj^n'n/ à tête & à corcelct roux , à
ventre cylindrique chagriné noir , & à ailes d'un
brun obfcur. DiG. lè.
Il a environ huit lignes de long. Les antennes font
noires , plus couttcsquele corps. 'La tête & le cor-
ccletlont d'un rouge ferrugineux , fans taches. L'ab-
domen efl: oblong, noir, un peu chagruié . tranf-
vetfaienieut filloné , voûté & blanchâtre eii-dellous.
I C I î 1 8 1
L'aiguillon efl de la longueur de l'abjûincn. Les fi-
Icrs latéraux font noirs & plumeux , l'intermédiaire
ell lifTe & brun. Les quatre pattes antérieures
(l'iit ferrugineufes , & les deux polléricurcs, noires.
Les ailes (ont noires , fans t.^ches.
Il fe trouve à Sumatra, & m'a étédonné en Hol-
lande par M, Raye.
86. Ichneumon inftig.iteur.
IciiïtzvMON infligator,
I.hneumon niger , pedihus rufis , abdomine for-
nicato punciato , fegmentis prominulis.
Ichneumon infligator niger , thoracc immaculjto ,
abdomine fifco fegmentis prominulis. RosS. Faun.
etr.iom.i.pag.^y. n'^.yy^.
Ichneumon compunciator. Scrank. Enum. infl.
aufi.n^.j.^.?
Ichneumon compunciator, Y lit. Ent. tom. j,
pag. 181. k". 13 s.
Il a cinq lignes de long. Les antennes font noires ,
un peu plus courtes que le corps. La têrc & le corce-
let ibnt noirs , fans taches, le point calleux de l'ori-
gine des ailes efl jaunâtre. L'abdomen efl noir ou
d'un brun noirâtre , pointillé , voûté en dcllous, avec
les incilions diftinéles. L'aiguillon efl à peu près de
la longueur du corps. Les prîtes font fauves. Les ai-
les ont une légère teinte obfcure avec un pomtmai-
ginal noir , au devant duquel fe trouve un petit
point blanc.
L'infeéle que I\L Rofli a décrit, avoit les anten-
nes blanches,
llfet
idi Je la France, en Italie.
87. IcHNEUMOM rccherchcur.
IcHN£UJiioN indagator,
Ichneumon fcnugineus , an tennis pedibufqiie
gris , ans nigns amici.
ula m..
rgu
iU alba.
Il relTemble à l'Ichneumon faflidieux. Les anten-
nes font noires , de la longueur du corps. La tête eft
noire , avec la bouche krrugincule. Le corcelct &:
l'abdomen font ferrugineux. L'aiguillon efl noir ,
delà longueur de l'abdomen. Les pattes font noires.
Les ailes font noires , avec une tache blanchâtre, fur
le bord extérieur des fupétieurcs.
Il fe trouve à l'Ifle de la Trinité , & m'a été donné
par feu M. Badier.
88. IcHNtU.MON mquilîteur.
Ichneumon inquifltor.
Ichneumon fcrrugineus ,vertice, thoracis màculis
tribus dntennifque nigris j alis niyris nniculaalba.
l82
I C H
lia fîî lignes de iong. Les antennes font noires ,
de la longueur du corps. La tête cft feirugi-
neiife , avec le vertex noir. Le ci rcckt cfl: fci-
rugincux , avec trois taches non es , a la partie
fiipcrieure. L'abdomen cft ferrugineux , fans taches.
L aiguillon eft noir , un peu plus long que la moitié
du corps. Les ailes fupérieures font noires , avec une
bande blanche , tranfparente, prcfque inierrompue ;
les iiifi^neures font noires , avtc une tache tranfpa-
rente furie bord cïtéricur.
i; fe trouve à Cayenne, à^Surinam.
89. Khneumon fcrutatcur.
JcuNEUMON fcrutator.
Ichneuwon niger , abdomine rufo apîce nîgro , alis
flavis fafàa apkcque nigris.
II reiïcnible à l'Ichneumon orné. LîS .nnrenncs font
noires Je la longueur du corps. La tère & le corcclct
funt noirs, faiis taches. L'abdomen efl fauve, avec
les trois derniers anneaux noirs. L'aiguillon elt noir,
beaucoup plus long que le corp»^. Les quatre pa t;s an-
térieures [ont d'un jaune fauve ; les deux porté-
rieurs font noires, avec un peu de fauve , à la baie
descui(f.s St des jambes. Les ailes fupérieures font
jaunes, avec une bande vers le milieu &: l'extrémité ,
r.oiie; les inférieures font moitié jaunes & moitié
noires.
Ilfe trouve à Cayenne.
90. IcHNEuMON devin.
IcuKEUMON ariolator.
Ichneumon tkorace b^fpinofo rufo , nbdomine atro
ftngls quatuor albii. Fab. S^ft. cw. p. 3 54. n". 4'..
Sfec. inf. tom. \.p. 41'ii. «". 48. — Mant.inf.
tom. 1. p. 164. n", y/,
Ichneumon ariolator thorace fernig'mco b'fpinofo ,
alis fil/dis liais fufcis , a' domine fajciis quatuor
a/bis. Ll N. SyJÎ. nat. p. 933. n". 15.
Ichneumon fpinofus thorace fcrrugineo bifpinofo ,
alis maculis biais fufcis , ahdomine nigrofufdis tri-
bus albis. Deg. Méin. mf. tom. 3. p. yjo.n". 1.
pl.io.fig. 16.
Ichneumon à cnrce'et épineux , '3. Corcelet roux
avec deux épines, à deux taches brunes (iir les ailes
& à ventre noir avec trois bandes blanches. Deg. Ib.
lia envirjn quatre lignes de long. Les antennes
font de la longueur du corps , noires, fans taches,
cumarquées d'un anneau blanc. Li tête e(t noire ,
avec deux lignes blanches , de chaque côti près des
yeux. Le corcelet eft fauve & armé pollérieurement
dedeu.f épines aiguës . courtes , blanches. L'abdo-
men eftnoir, avec le bord de trois ou quatre anneaux
blanc. Les ailes font tranfparcntcs , avec une tache
vers le bord extérieur , & à l'extrémité des fupé-
ntures , obfcme. Les quatre pattes antétieutes loni
I C H
' fauves, mélangées de noir, & les deux poftérieurcj
font noires , avec un anneau blanc , a la bafe de la
jambe, & un peu de fauve le long de la parue iw^i-
rieurc de lacuifft.
Il fc trouve à Cayenne , à Surinam,
91. Ichneumon partant.
Ichneumon proficijcator.
Ichneuwon luteus , alis anticis jafcia apictqut
fufcis , aruennis aculeoque nigris. Fab. Syft. tnt.
pjg. 3 iî.;2°.43. Sp.inftom. l.p. 4t8.n*.4y-^
Mant. mf. tom. i. p. 164. n' . 58.
Les antennes font noires. La tcte cfl noire , avec
les yeux grands, jaunes. Le corcelet Se 1 abdomen
(ont jaunes , fans taches, les ailes font jaunes , avec
l'extrémité obfcure , & une bande obfcuie , au mi-
lieu des (upérieures. L'aiguillon eft court, noir. Les
pattes font jaunes, avec iestarfes poflérieuis obfcurs,
11 le trouve dans ta Nouvelle-HjUandc.
91. Ichneumon hofpitalier,
Ichneumon kofpitator.
hhneumon luteus , alis anticis fafcia apiceque
fujcts , antennis anoque nigns, Fab. ^yfl. ent.
p. 335. «". ^^.—Spec.inf.tom.i.pag,j,ii.,L''.iQ.
— Mant. inj.iom. l.pag, 264. n°. 5^.
Il relfemble beaucoup au précédent , nuis il cft
une fois plus petit , & les deux derniers anneaux de
l'abdomen font noirs.
Il fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
53. Ichneumon orné.
IcHNiuMos ornator.
Ichneumon lutcus , alis anticis fafcia apicequi
nioris , capite ano femoribujque pojîicis nigris. Fab.
Mant. inf. tom. i. pag. l6^. n". éo.
Il eft d'une gra.i'.ur moyenne. Le.s antennes font
noires, prefque de la langueur du corps, La tête eft
noire. Le corcelet eft fauve , fans taches. Labdomen
eft fauve, avec l'e.xrrémité noiie. L'aiguillon eft pref-
que une fois plus long que le corps : les filets laté-
raux font noirs, Se l'intermédiaire eft brun. Les pat-
tes font fauves , avec le milieu des cuillcs poftérieu-
res & l'extrémité des jambes, noirs. Les ailes fupé-
rieures ont une bandevers le milieu , & l'enréniité,
noires.
Il fc trouve à Surinam.
94. Ichneumon munérateur.
Ichneumon munerator.
Ihi'.eumon thorace rufo poflice nigro , ahdomine
' pedibujque nigris.
I II cft de grandeur moycmie. Les antennes font
I C H
noires , de la longueur du corps. La t^te cfl noire.
Le corce'et efl fauve , pol^éiicuremcnt noir. L'ab-
domen cft noir. Les patres (ont noires. L'aiguillon
cft un peu plus court que le corps : les filets latéraux
font noirs , 6i rintcrinédiairc ell brun. Les ailes font
noires.
Il ic fouvc à Surinam.
Du cabinet de f>;u M. Renault.
?y. IcHNEUMON dénonciateur.
IcHNEUitOK denunciiitor,
I.kneuwoirufus, cJpite abdominifque aphe aîris ,
alis ng'is antuii macu/j mi'diu j/^ru. ïaB. Sp, iaj.
tom. I . p. 418. n°, j I. — Mant. inf. tom. i. p. 164
n'. 6t.
Il eft petit. La tète eft noire , avec la bouche
fauve. Le corcelet cft ferrugineux , fans taches.
L'abdomen eft ftrié , fauve , avec l'extrémité noire.
Les ailes font noires , avec une tache blanche , au
milieu des fupéricures. Les pattes font fcrrugi-
neufes.
Il fc trouve dans l'Afrique équiQOxi\ile.
9S. IcHNEUMONpiétOH.
IcHKEUMOU pedator.
li'naeumon luuus , abdomlnis Jigmtntis ut' in-
I C H
que punclo itro , antenrt'S acukoque nigrjs. Fab.
Syjl. ent. pag. 818. — Spec. inf. tom. i. pag. 41^.
n^. yi. — Mdnt. inf. tom. 1. pag.i6.^. n°. 61.
Il eft de la grandeur de l'Ichneumon piqueur. La
tète eft jaune , avec le vertex noir. Les antennes
font noires. Le corcelet eft jaune , avec trois points
noirs , à la partie antérieure , & deux au-dellous de
l'éculTon. L ibdomen eft jaune , avec un point noir,
de chaque côté , fur tons les anneaux , excepté les
deux derniers. Les ailes font tranfparentcs , fans
taches. L'aiguillon eft noir Les parrcs font jaunes,
avec un point uoir , fur les genoux pollérieuri.
11 fe trouve aux Indes orientales.
97.ICHNÎUMON nominatcur.
IchNeumos nomlnJtor,
Ichieumon luteus , antennis , maculis duahus ab-
dominii anoque nigris , aiisomnibus fufcia upiceque
nigis. Fab Mant. in}, tom. i. p. i6f. n". 6),
Il eft de grandeur moyenne. La tête eft jaune. Les
antennes font noires , prelque en fcic. Le corcelet
eft jaune , fans taches. Les premiers anneaux de l'ab-
domen font jaunes , avec une tache obfcure , à la ba-
fe dufecnd & du troilième ; les autres font noirs.
Les qiiatie pattes antérieures font jaunes, avec la
bafe des cuiiïes & des jambes noires. Les ailes font
jaunes, avec une bande Se l'extrémité noires.
Ufe uouve à Cayenne.
i5j
98. IcHNEUMON antennaire,
IcHHBOMoS antcnnator.
Ichneumon luteus , antennis , vertice , thoracis
dorfo ^ an-o , aljrumquc apice nigris. Fab. Mant,
inf. tom. i.pag. z6j n'. 64-
Il eft de grandeur moyenne, les antennes font
noires , un peu plus groffes à leur extrémité, avec la
malfc alongée, fubuléc. La tète eft jaune , avec le
vertex noir. Le corcelet eft jaune ; avec le dos noit.
L'abdomen eft jaune, avec les derniers anneaux noiis
en-delfus Les pattes font jaunes , avec l'exrr. mité des
cuiiles pjftérieures & les taries, noirs. Les ailts lont
traufparentet , avec l'extrémité & le bord extérieur
des fupérieures noirs; On appcr^-oit une nervure
jaune , fur le bord noir ; l'cxtrémiié des poftéiieutcs
eft jaune.
Ilfe rrouvc à Cayenne.
99. IcHNEUMON défenfeur.
I :hnevmok defenfor.
Ichneumon fcTrugineus , antennis, anope.ii''- fy. r
pofticis nigris , alis fuhfufcis. Fab. Syfi.cit.p. 3 35.
n°. 45. •Spec.tnf. t. t. fcig. 41^'. ««.53. —
Mant. inf. tom. 1. pag. i6j. i.". 65.
II rclferable au précédent. Les antennes font noi-
res , de la longueur du corps. La tète & le corcelet
font ferrugnieux , fans taches. L'âbdomcri eft d'une
couleur ferrugincule plus pâle , avec l'anus noir.
Les quatre pactes antérieures font ferrugineufes , &
ks poftericures noires. Les ailes font obfcures , avec
un pointnoir fur les lupérieuies.
Cet infeaevaiie.il a quelquefois !cs p.ittcs entiè-
rement noires.
Il fe tronve dans la Nouvelle- Hollande.
100. Ichneumon ariogateur,
IcHNEi'ttOK arrogJtOr.
lAneumon a'.er , aldominis fegmento fecundoter-
tioque fulvis , alis atris macula lejiacea. ^ ab. Sp-
inf. tom I. pag. 419. n". $4. — Munt. inf, tom. I .
pag. ifij. «*". 66.
Ichneumon airogator. Ross. Faun. ctr. tom. i,
pag. 4J. n". 761.
Lh-ifumonarrogator. Vill. Ent. tom. ). pag, 17 f.
n°.iio.
Il eft gr.ind Les antennes, la tête , le corcelet &
les pattes font noirs , fans taches. L'abdomen eft
ovale , noir , avec le (ccond & le troifième anneaux
fauves. L;s ailes font noires , luifantes , avec une pc^
tite tache teitacée , fur le twtd extérieur.
Ufc tcouYC en Italie.
l!?^
I C H
loi. ICHNFUMON infitiieux,
JcHSruMON infijijtor.
Ichneumon dter , capite pallido , ails n'igris punllo
maculaque jlbis. Fab. Spec. inf. tjm. i. pag. 419.
n°.j)-. Mjnt. inj. corn. i. pag. i6y. n*^ . 67.
Il rcflemble beaucoup au fuivant. La tête cft pale.
Les antennes foiu noires , avec l'extrémité brune. Le
corcclctcft noir j fans taches. L'abdomen efl noir cn-
dcflTis , pale en dclious. L'aiguillon cft prefijue de
la longueur du corps. Lss ailes font noires, les fupé-
lieurcsonc un petit point au-delà du milieu & une
laclie vers l'extrémité, d'un blanc tranfparent. Les
pattes font noires, aveckî jambes aniérieurcstefta-
«ces.
Il fe trouve datis l'Afiiquc étjuinoxials,
131. IcHNEUMON capital.
I rm.'iuMON capitalor,
Ichneumon atc , capite rufo , alis nlgris.Y k B.
Syft. eut. pjg. J3J. ni\ 46. — Spec. inf. tom. 1.
pag. 419, n». jé. — Mant. inf. tom. ï.p.2.(,$.
n". 68.
11 cft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires, la tête tft fauve , fans taches. Le corcelet cft
noir. L'abdomen eft noir .avec le bord des anneaux
blanchâtre L'aiguillon cft iioir. Les pattes & les ailes
font noires , fans taches.
11 fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
J05. IcHKEUMON larron,
IcHHEUMON Utrator.
Ichneumon nlgcr , ahdomine pet'iolato tcflaceo ,
apice nigro , aculeo bnvijjiino,
Ichneumon niger , antennis nigris teftuceis , fcu-
telLo thoraci concolore , pcdibus abdominequ.e tefia-
ceis , ahdomine petiolato fuhcemprejfo , apice nigro ^
aculeo brevifiino. Schrank. Enum. inf. auft.ji". 716.
Il a environ neuf lignes de long. Les antennes font
noires , de la longueur de la moitié du corps. La
têteeft noire, avec une ligne blanche au-devant des
yeux. Le corcelet elt noir , fans taches. L'abdomen
a les quatre premiers anneaux teftacés & les aunes
r.oirs. L'aiguillon n'a pas une ligne de loncr. Les
pattes font teftac es , avec la bafc 'des cuilfes Se l'ex-
trémité des jambeSj noires.
II fe trouve en Allemagne,
104. Ichneumon mutateur,
Ichneumon mutator.
Ichneumon ater , thoracc rufo , alis fufcis. Fab.
Sy^. vit. pag. 3 3 J . n°. j^j, — Sptc, inf, tom. 1 .
I C H
pag. 419. n'. J7. — Mant. inf. tom, i. pag. if j.
/:". ûy.
II ef> aflez grand. Les antennes font noiies , féta-
cécb. La tête cft noire, fans taches. Le corcelet cil
entièrement fauve. L'abdomen eft noir, avec la
bafc inférieure pâle. L'.àgui'.Io.i eft court. Les pattes
font noires. Les ailcs lo.nt obfcures.
Ilfe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
loy. IcHNfUMON dénigrant.
Ichneumon denigrator,
Ichneumon corpore atro , alis nigris lunula hyt-
Una : abd mine tejlaceo fubfcJfiU. LiN. Syft. eni.
pag. 654. «^.18, -Faun.fuec. n«. 1604.
Lhneumon denigrator cter , ails nigris lanuU
liya ina , abdomine coccineo. Fab. Syfi. tni. /i. 5 ? 5.
n". 48 — Spec. inf. tom. l.pag. 41,9. n^ . 58.1 ■
Mant. inf. tom, i. pag, 165. n' . -,o.
Ichneumon niger y abdomine coccineo. CtOïT .Inf,
tom, 1. pitg, 552.. n°, 69.
L'Ichiieumon noir à ventre couleur de cérife.
GEoff. Ib.
Ichneumon incertus. SuLZ. Hift. inf, tué. 16,
fig. 16.
Ichneumon impofior. Scop. Ent, carn. n° , 758.
Ichneumon denigrator.ScHRUUK, Enum. inf.auft,
n". 757.
Ichneumon impoftor. SchRank. Enum. inf, aufi,
n^. 756-
ScHAEFF. Icon. inf.tab. T-O.fg. 4. f .
Ichneumon denigrator, Ross. Faun, etr. tom, z,
pag.^G n".-]ji.
Ichneumon denigrator. y 11.1., Ent, tom. ^,p. i<j.
n". 94,
Ichneumon coccineus. FouRC. Ent. par. z. p. 417,
«".70.
La femelle a quatre lignes de long, & le mâle a
à peine deux lignes & demie. Les antennes font
noires , de la longueur du corps. La tête , le corcelet
& les pattes , font noirs L'abdomen eft louge. Les
ailes (ont noirâtres , avec un point tranfparent. L'ai-
guillon cft noir & de la longueur de la moitié de l'ab-
domen.
11 fc trouve dans toute l'Europe,
106. Ichneumon inculpatcur.
Ichneumon inculp.itor.
Ichneumon ater .^ abdomine futvo > alis nigris im-
II
I C H
II difRre dn précédent , auquel il reiTerable cepen-
im: beaucoup. Les antennes font noires , un peu plus
longues que le corps. La tête, h corcelec&: les pattes
font très- noirs. L'abdomen eil fauve, lille , luifant ,
ovaledans la llmelle , ob'ong dans le mâle. L'aiguil-
lon eiî noir , un peu plus long que l'abdomen. Les
ailes font noires , fans taches , avec un rcilet violet.
Il fe trouve aux environs de Paris, fur les fleurs.
107. IcHNEUMON délateur.
IcHNE u M o .Y delutor.
Ickneumon. niger, capite abdominequeflavis , ahs
nîgricantibus, GlOtî. Inf. tom. 1. p. 355. n^ . 75.
L'Ichneumon noir à ventre & tête jaunes. GtOFF.
Ih.
Ichneumon ochroccphalus. FOURC. Eut. par. 1.
rag.^^-lcj.n'^. -jG.
Il efl: de la grandeur des prccédens. Les antennes
font noires , prefcjue de la longueur du corps. La
tête efl arrondie, jaune , avec les yeux noirs, &
Une tache triangulaire noire , fur le vertcx , près des
antennes. Le col efl jaune , un peu alongé. Le cor-
celct & les pattes font noirs. L'abdomen efl jaune.
L'aiguillon efl prefque de la longueur du corps ;les
filets latéraux font noirs , & l'intermédiaire efl fer-
rugineux. Les ailes font noires.
Il fe trouve aux environs de Paris.
loS- IcHNiUMONreluifant.
IciiNEuiiou corufcaior,
Ichneumon corpore arBubufque atris , ails fufco-
hyuiinis. Lin. Syft. nat. pag. 9]^. n". 31. — Fuun.
fuec. n". 1606,
Ichneumon corufcdtor. T AU. Syft. ent. pag. ^lè.
n". 49. — Spec. inj] tom. \.p. 430. n'^ . jr), — Mant.
inf. tom, I. pag. léj. n'^ . 71.
Ichneumon corufcator. Koss. Faun. etr. tom. 1.
pûg. 45. n". 764.
Ichneumon, corufcator. Vill, Rnt. t. 3. pag. 166.
Tout le corps efl: noir luifant ; la tête feule efl
marquée d'une petite ligne blanche , au-devant des
yeux. Les pactes fonttioires. Les jambes antérieures,
luivant M. Villers , font fauves dans les mâles.
Il fe trouve en Europe.
109. Ichneumon fafcié.
IcuNEUMON fafciator.
Ichneumon ater , abdomine fa fais tribus albis ^
ails ap ce fufcis. Fab. Spec. inf. tom. ï. pag. .^^o,
n'^ , 60. — Mant. inf. t. 1 . p. 165. n" . 71.
tiijl. Nu:, des InfcP.cs, Tom. VIL
I C H
18;
Il efl petit. Le corps efl noir, fans taches. L'ab-
domen feul efl marqué de trois bandes blanches ,
dont la première interrompue , & la troifième éloi-
gnée des autres & placée prefque à l'extrémité.
Il fe ti
rouve en
Italie.
iio. Ichneumon générateur.
Ichneumon generator.
Ichneumon niger , fronte flava , pedibas rufis ,
antennis fuStus pallidis. Schrank. Enum. i.'.f.
auft. n-. 731.
Ichieumon niger, pedibus rufis , fronte fidva.
Geoff. Inf. tom 1. pag. 31e. n'^ . 10.
L'Ichneumon noir à pattes fauves & devant de la
tète jaune. Geoff. Ib.
I^hneumonfiavifrons. Vill. Ent. tom, 5. p. iSi.
n". 144.
Ichneumon frontalis . Fousc. Ent. par. t. p. 3 96 ,
n". 10.
Les antennes font noires cn-defTas , pâles en-dcf-
fous. La tête cft noire , avec le front St !a bouche
jaunes. Le corcelet efl noir , fans taches, L'abdomen
eft noir , terminé par un aiguillon court. Les pattes
font fauves.
11 fe trouve en Europe.
III. Ichneumon rutilateur,
Ichneumon rutilator.
Ichneumon corpore nigro immaculjto , antennis
fubtus abdomine ptdibujque quatuor anterioribus fcr-
rugineis. Lin. Syft. nat. p. 954. n'^ . 30. — Faun.
fuec. n°. 1607.
Ichneumon iuù\a.tor niger , antennis fubtus abdo-
mine pedibufque quatuor antic's rufis. Fab. Syft. ent.
pag. ;56. «". ^o.—Sfcc. inf tom. 1. pjg. 430.
'i". éi. — Mant. inj. tom. i.pag. i6j.nc. 73.
Ichneumon rutilator. Schr.\-nk. Enum.inf.aufi.
Ichneumon rutilSior, Ross. Faun. etr. tom. 1.
pag. 49. n", 780.
Ichneumon rutilator.V 111. Ent. tom. ^. pag. 166.
n^.oG.
lia quatre lignes de long. Les antennes font noi-
râtres en défias , fauves en dclTous , un peu plus
courtes que le corps. La tête efl noire , avec la lè-
vre fupérieure & une tache carrée fur le front, qui
manque dans plulieurs individus , jaunes. Le corcelet
efl: noir , fans taches. L'abdomen eilprefque en malTc,
fauve , avec le premier anneau noir. Les pattes l'ont
fauves, avec les cuilles polfcricurcs noires. Dans-
quelques individus , la bafc des quatre cuilies anté-
A a
l8^
I C H
rieuiçs Se les deux jambes poflétieures , font pareil-
lement noires.
Il fe trouve dans toute l'Europe,
1 II. IcHNEUMoN manifcflateur.
IcHSEVMoN manifejldtor.
Ickncumon corpore atro immaculdto , ahdomlne
fejjîli cylindiicojpediàus rufis. L]N,SjJl.nac. p. 954.
n'-'. }z. — Faun. fueç. n'' . 1608.
lihneumon manifcftator. Fab. Syfl. cnt.p. y^6.
n". ji. — S^ec. inj. 101t. \.pjg. 450. n'. 61,
Munt. inf. lom. 1. pag. i6y n^. 74.
I.kneurron ater , pedibus rufis ,fù[is ani corpore ,
duplo longioribus. GïOFF. Ir.j. t. z.p. 515. /i". j.
L'Ichneumon à longue queue. Geofî. IL
Iclineumon noir, à corps alongé cylindrique & à
jambes rouffcs de la grande efpèce. DtG. Mim.
inf, tcm, \.pag. 703. tab, ^É.fig. j.
Mufca trypi/is corpore tenui ddmodum ii préi.longo ^
fetis a cauda omnium quas unquam vidi longijjimis
exeuniibus. Rai. Inf. pag. 161.
JvEAUM. Mi-m. inf. tom. 6. tab. i^.fig. 16.
ScHAiFf. Iton. inf tab. lo-fig. 5.
Ichntumon manifeftator. Scov. Ent. carn.n°.j ^l.
Ickneumon manifefiator. SchRANK. Enum inf.
aufi.n'>.yiç,.
Ickneumon manifeftator.Vovi. Muf. gr&c.p. 105,
Ickncumon manifefiator. Ross. Faun. etr, tom. x.
F^g--^'-,
765.
Ickneumon manife(lator. V i L L. Ent. tom. }.
ptg, 166. n^. 98.
Ickneumon manifejlator. FouRc. Ent. par. 1.
pag. 594. /2°. j.
I! a environ un pouce de long , depuis la tète juf-
qu'à l"anus. Tout le corps eft noir. L'abdomen elt
cylindrique , alongé & terminé par un aiguillon plus
long que le corps. Les pattes lont fauves, avec les
jambes & les tarfes poflérieures quelquefois noirâ-
tres. Les arles font tranfparcntes , avec ua point
tnarginal obfcur.
Il fe trouve dans les bois en Europe.
II3.ÎCHNEUMON po^-cere.
IcHKri/MoN po'y:erawr.
lihneumon abdomine lineari longijfn.o , tiiiis
pojUcis c/avat/s. Fab. Gcn. inf. ment. pag. i.^<;.
.~—^Spec. inf. tom. i.pag. 430.72^. 6'^. — Alunt,
inf. tom. l.pag. i6j.n^'. 75.
Il cil de la grandeur de l'Ichneumor: niauifcf-
I C H
tateur. Le corps eft noir iuifant. L'abdomen eft très-
long, Iméaire, avec les anneaux cylindriques. Les
ailes fout courtes , tranfparcntes. Les pattes font
noires , avec les jambes polténcuies en malle.
Ilfe trouve aux lade' orientales.
114. IcHNEUMON lunule.
IciiNEUMON iunator.
Ickneumon nigro flavoque varius , abdomine cla-
vato : utrinque lunuUs f.,v:s. ÏA-&,Sp£c. inf. tom. i.
pag. 450. n"". 64.. — idant. inf. tom. 1. pag. z66.
n'-'. 76.
Il ci't grand. Les antennes font noires , avec le
preraierarticie jaune. La tére eft noire , avec le tour
des yeux & fa^partie inférieure, jaunes. Le corcelet
eft mélangé de noir U de jaune. L'abdomen eft en
maffe, obfcur, avec des lunules latérales & des ta-
ches à l'cïLréiTiif.é , jaunes. L'aiguillon eft alongé ,
une fois plus long que le corps. Les pattes font jau-
nes. Les ailes (ont tranfparentcs , avec une grande
tache obkuii;, fut le bord extérieur.
Il fe rrouve dansTAmérique feptentrionale.
1 1 5. IcHNEUMON piqueur,
IcH .^EUMo.w compunfior.
Lhncamon atcr , ore pedibufque rufis , abdomine
paro.jio. Fab. Syfi. ent. pag, 356. n". 51. — Sp.
inj. tom. l.pag. 43i,n°.Êj. — Mant. inj.tom. 1.
pag. 166. n". 77.
Ickneumon compunélot cor^-or^ atro immacu/atff y
abdomine fubpeiiotato longo , pedibus rufis , palpis
fetaceis. Lin. Syfl. nat. pag. 954. n" . 3J. — Faun.
face. n". l6oy.
ScH AEFF. Icon. inf. tab. J^^.fig. 4.
Ickneumon compunlior. Schrank. Enum- inf,
auft. n°. 710.
Ickneumon compunHor. Vill. Ent. tom. ).p. iC-j,
n°. 99-
Il eft petit. Le corps eft noir. Les antennes font de
la longueur de la moitié du corps , noires en-deflu? ,
jaunes en dellous. Les antennules font jaunes, féta-
cées. Toiites les pattes font ferrugineufes. L'aiguil-
lon eft court.
M. Fabricius cire l'Ichncumon , n". 6 , de M.
Geoffroy, qui diffère ccpendanr de celui ci , par la
grandeur eu .-.jrps& la longueur del'aiguiUon.
Il fe tr-u . ., :i Europe.
116. I :; iiritateur.
7c.:.: '■:.j:or.
fi'
ferru^inco : pr.
; . s ,î/^77 J. F .
î C H
Syfi. ent. pag. 5;(^. ,•:". 5;. — Spe:. i.tf. '.••m. I.
/». +JI. n''.6b. — Mar.t, inf. lom, i.p. i4i5. n'^ . 78.
Il rcffemble à l'Ichneumoii manifedaceur , mais i!
eft une fois plus petit. Les antennes & la tcte font
noires. Le corcelet eft élevé , noir luifani, avec un
point jaune au-devant des ailes. L'abdomen cil fer-
rugineux , avec le premier anneau entièicracnt noît,
& un point noir de chaque côté des autres : on ap-
perçoit aulïï deux tubercules élevés , glabres, de la
couleur de l'abdomen , p'accs à la parne lupJncurc :
le dernier anneau eftfans taches. L'aiguillon eft noir ,
delà longueur du corps Les ailes font traniparentes ,
avec un point marginal , noir. Les pattes for.t fcr-
rugineufcs , avec les cuillcs poflérieurcs noires , &
les jambes antérieuresjaunes.
Il fe trouve en Amérique.
117. îcHNruMON lapidatcur.
IcHXEiTMox Idpiddtor.
Ickneumon obfcure c&ruleus , al'is nïpr'is , pediius
rufis. F A E. Mant. inf. lem. i. p, iCG. n°. 79.
Il eft de grandeur moyenne. Les ariennes font
noires. Tout le corps cft d'an bleu foncé , fans ta-
ches. Les ailes font noires. Les pattes (ont fauves ,
avec les tarfcs poftcrieurs noirs.
II fe trouve dans les régions auftrales.
1 18. IcHNEUMON moqueur.
IcHNEv il ON delufor.
Ichneumon corpore nigro, abdomlne f<.rrugineo hiifi
apiccque nigio , fcmO'um poj'lco'um patellis Jb/is
ni^ris. Liii. SjJK na:. p. $1^. n". 34. — Faun.Jucc.
«". ié]0.
Ijk::cuti:oi delufor. F.\B. Syfi. ent. ^537. n° . 54.
— Spic. tnf. tom. I. p.ig. n%i. n°. 67. — Munr.
inf. tom, i.pag. 2.66. n°, 80.
Ichr.eumon nigcr , abdominss rredio rcdihufque.
rufis , patmis pofiuis nigr;s. Geoîf. /■;/.' tom. i.
pag. 351. n°.(>6.
L'Ichneurcon noir, à pattes & milieu du ventre
fauves, & pieJs dederrière noirs. Geoif. Ib.
Ickneumon deèufor. Schrank. Enum. inf. a'jft.
H". 7,-4.
Ichneumon delufor. 'ViLL. Ent. tom. 3. pjg. léS.
n". 100.
Ichneumon trochantericus.To\S1.c. Ent. par. 1.
pag. 416. n". 6y.
Il a environ fîx lignes de long. Les antennes font
noires guère plus longues que la moiiié du corps. La
tête & le cotcclct fonc noirs, fans taches. L'abdomen
eft noir , avec le fécond & letroifième anntaux fer-
rugueux.Lcs quatre pattes antérieutes foiic ferrugi-
I C H
fc?
ni-.iîc:, ave: les tarfc? obuar'. ; les patt;s poilcrieu-
res font noires , avec les cuiffcs fertugincufes. Les
ailes font noirâtres.
Je c'ouTC que 1 ir.fcéïe que je viens de décrire , (oit
le même que celui de L Jinc ; cet auieur n'ayant
donné aucune dtlctiptionj on ne peut s'en alfurer.
Cet khneumon répand v.cx odeur agréable.
11 le trouve en Europe. 11 cil commun dans tcutc
la France.
1 19. IcHNnuMON alorgé.
IcHNEi/MON elongiitor.
Ichneumon niger , abdorr.iais figmcnto fccutdo
tert:o quarto pedibufqae rufis ^ femonhui to{l:cis ni.
gris. I,XB. Syfi. ent. pag. 337. n^. , ,-.____5^,,. ,.,(;
tom. I. pas. 431. r.^. 6 8. — Mar.t. inj. ion:. 1.
p. t66. «o. Si.
Ich,
.'orga
ViLL. Ent
17).
Il ed: de grandeur moyenne. Les antennes ,1a
tére &• le corcelet , font noirs. L".-ibdomcn eft long ,
cylindrique , noir , avec le fécond , le troifiè-mc &: le
quatrième articles fauve?. Les partes font faffves ,
avec les quatre cui.'lcspoftérieiires noires.
Il fe trouve en France^ en Angleterre.
120. Ichneumon noirclifeur.
IcHNFL'MON atrator.
Ichneurnon nige', abdo-ninc fubcylir.dri.o , pcdilus
r-oftscis ante aniccm albts. Fab. Muni. ir.j. tom, i.
;-. tec.n^-.^i.
Llineumon tarfoUucos. Schrank. Enum. inf,
auft, n". 7iy.
I.hntumon tarfokucos, Vill. Er.t.tcm. ^.p. rS r ,
;z". 139.
Il cftdc grandeur moyenne. Tout lecorps eft noir,
fans taches. Les feules pattes poftciicutes font blan-
ches vers l'extrémité.
Il fe trouve en Europe,
iti. Ichneumon mandateur.
Ic!i>:ri'MoN mandat or.
Ichneumon ater , thorace immaculato , abdomi-
nis fegmento fecundo tertio pedibufque jiavis. Fab.
Mant. inf. tom. 'i.pag. z66, n". 83.
Ichneumon mandater. ^0.1,. Ent, tom, ;. p. 1-9.
Il eft de grandeur moyenne. La tète & le corcelet
font noirs, fans taches. Les antennes font noires en
deflus, rùiillàtres en dellous. L'abdomen clt ovale,
Aa i
îS>
I C H
avfc \i premier anneau noir , borde de jaune , le Ce'
cond jaune , avec une taciie noire à fa partie fiipé-
1 ieure ; le troi(ième cil jaune , (ans taches , les autres
font entièrement noirs. Les pattes font jaunes , avec
les cuiiles noires.
Il fe trouve en Saxe.
]11. ICHNEUMON mufqué.
le H A' tu MO -v mof'. hdtor.
l^hncumon r,'gcr fcdibus ffrrug'ineis aplce nliis.
FaE. Mdnc. inj. :^m. i. p. z66. ,i\ S4.
Icltncumon tr.ofchcto . Vill. Ent. tom. y p. 179.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires, rarement marquées d un anneau blanc. La
lète eft noire, quelquefois blanche fous les antennes.
L- coicelet & l'abdomen font noirs , lans taches.
Les pattes font fauves , blanches a leur extrémité ,
a-'ecles ongles noirs ; les jambes poft-irieuies font
noiics à leur extrémité , ce qui rend la couleur blan-
che des tarfes piusdiftinde.
Cet infede répand une odeur de mufe.
Il fe trouve en D.ineraarck.
113. IcHNEUMC N ciiaillcur.
Icii^TUîtON Ic.trator.
Ichncumon niger , nbdominis fegmento fecundo
tertio quarto ce pidibuf^uc rufis : pojticis nigris
rufo anr.u/aU!. Fab. Spcc inf t. I. ^.451. n". 6^).
■ ^— Maiit.inf, tom. i.png, 166, n". 8).
5. p. 176.
Ichneumon latrator. ViLL. Eni
Il reffemb'e à l'Ichncumon alongé , mais il eft:
deux fois plus petit. Les antennes font nones, fau-
ves en de(fus. La tête eft noire , avec la bouche fau-
\Q.. Le corcelet eft noir , fans taches. L'abdomen eft
pétiole, fauve, avec la bafe U l'extrimité mures.
Les quatre pattes antérieures font fauves ; les polté-
rieurcs font noires , avec les cuiffes & la bafe des
jambes, fauves.
Il (
e trouve en
Ancle
ia4.'IcHNEUMON cha.ouilleur.
IcBNrÙMON titiilator.
IJineumon corpore ri^ro , ahdomine fcrrugineo
h fi aice^^u: nigro , peaiôus j-ofticis nigris , plan-
ts atbis. Lin. Syft. nat. pag. <)54. «"."jj. —
iaun.fuec, n°. 1611.
Ickneumon nrger , abdomine mcdlo pedihufque
cntericribus rufis , pal-nls pofiicis atbis. Lin. Fuun.
fucc. cdit, 1, n", <;8î.
I C H
IchncumonthUlator. Fab. Sy/i. ent, pag, ;?7.'
n°. ^6. — Spec. inf. tom. 1 . ;•. 4; l. n". -■o.——Mant.
inf. tom, 1. pag. 166. n°. %6.
Ichneumon niger , abdominis medio pedibufque
antcriuribus rufis , palmis pofiicis albis. GEOrf.
Inf. tom. 2. p. 350. n". 6j.
L' ichneumon noir à ventre fauve au milieu &
pieds de derrière blancs. Geoff. Ib.
IJineumon tidtlator. Schrank. Enum. inf. aufi.
n°.7ti.
Ichneumon titiilator. RosS. l'aun. etr. tom. 1.
pag. 45. /j'. 769.
L hneumon titiilator. Y iLt. Ent, tom.. 5. p. 168.
n". 101.
Ichneumon nemoraiis, Fo URC. Ent. par. 1,
pag. 446. /î". 66.
II a près de quatre lignes de long. Les antennes ,
la tète & le corcelet font noirs, fans taches. L'ab-
di men eft fauve , avec la baie 5c l'extrémité noires.
Les quatre pattes antérieures font fauves; les deux
poftcneures font noitts , avecles tarfes blancs. L'ai-
guillon eft très couit.
Sefin M. GecHrov , il y a un peu de blanc à !a
larve fupérieu/c &a l'ovigine des antei.ncs.
Il fc trouve en Europe.
iij. IcHNtUMON cbalTeur.
IcHN^:r^fnN vei.ator.
Ichneumon niger, abdomine fu'^fdlcato hjf fubtus
incarnate, pedibus rufis. Fab. Syfi. ent. p. 537.
n'^. Ç7. — Syecinf. tom. i.p. 43?./!°. 71. — Mant.
inf. tom I. p. 1.6-1. n". 87.
Ichneumon venator corpore atro immaculato , ab-
dominis bafi fwtus incarnata , pedibas rufis , acu-
leo retracîili. LiK.S^ft. nat. pag. 955. n'-'. 36. —
Fauii.fucc. n°. 1611.
I hneumon niger , pedibus quatuor anticls luteis ,
abdomine fubtus fu.vo. GtOîF. Inf tom. z. p. ^^l,
n". 84.
L Ichneumon noir à pattes antérieures citroncesS:
ventre fauve en delli)US. Geof. Jb.
Ichneumon invcrfus. FouRC. £/:f. par. 1. ;•. 412.
Ichneumon venatcr. Schrank. Enum. inf. a"fl,
n". 714.
IJineumon venator. ViLL. Ent. tom, 5. p. 1 6S.
Ichneumon venjtor. Ross. Faan. etr. tom.. 2,
pag.^^. «". 767.
lia environ cinq lignes de long. Le corps eft très-
I C H
roif. Les antcnniiles font jaunes. L'abcîomcn cfl un
peu aiqiié , noir , avec le (ccond anneau fauve en
dciious. Les patces font jiun,uies ; les jambes pofté-
rieurcs font jaunes , avec l'exciénj.i noire.
Il fc tiouvc en Eiiivpé'.
Il6 IcHNEUMON VOÛié.
IcHNE V M o X foniicaior.
Ickneumon atcr , abA>mine cl.ivato fornicaco im-
rr.acuhto , tibiis rufis. Fab. Spec. hf. tom. i.
pdg. 45i. n^. 71. — Munt. inj. tom. l. pcg. 167.
n". 8S.
Ichneumon ater , pcdihus rufis , feiis an! corpou
•tripla b'evio-,bus , aiùomir.ejai Jejfili. Czoïi-.'lif.
tom. X. piig. ^ij. ;.P. S.
Llchneuinon a paucs fauves &: couttc queue.
GtOIF. Ib.
Reaum. Mcm. inj'. tom. 2. lab. 35- fg. 2;.
IJmcumon fornicator. Ross. tj.un. etr. tom, 2.
pag. 44. n'\ -,6b.
hhieumon fornicator. YlLt.Ent. tom. 3. p. ij6.
n\ 1.L4.
l! cfl t!e la çiandeur dericlineunion chafll-ur. Tout
le corps elhrè'-:,oir. i^bàumcn clf un peu rcr;fl.;- a
l'extrémué , voù;é en dellous. Ljs pactes font fau-
ves , avec ks tarfcs poftér.curs nous. Lai^uillon cil
plus court que labdomen.
II fe trouve en Europe.
117. IcHNtUMCiN linéé.
IcnxEUMoy hncdtor.
Ichneumon ater , abdomine j-etioh.to , fronte f.avo
îineitu, pedibus aniicis fcrugir.cts. Fab. ipec.
inf. tom. 1 . pag. 45 i./î". 75. — yVijn: //./. tom. i.
pa^. 167. n." 8y.
Ic'-neumon linsator. Vill. Ent. tom. ].pag. 176.
11 eft de grandeur moyenne. Les antennes font
roiies. La têœ elt noire , avec une ligne jaune autour
de' yeux. L'-- corceler cil noir , fans raciies. L'abdo-
men cit ncir , pétioli. Les qua-.re pactes aiutrieurev
font ferrugineufes , & les deux policiieures font
noires.
11 fe trouve en Angleterre.
128. IcHNïUMONextenfeur.
IcHX£U.MoN extenfor.
Ichneumon niger, i^bdomine fubcylindrico , pcdi-
hus rufis , acuLeo co'pore lOngiori. Fab. SyjL ent.
p. ;;7. n". <;%.—Spec. inf. tom. \.pcig.â,i%, n" , 74.
•—Munt. inf. tom, Lp^g. 167. n.°, 50.
I C H i§p
Ichneumon extenfor corpore u'gro immaculato .
abdomine cytindii-.o ^ ptaibus riifit , pui.'is ftaccis.
Lin. Syft. nat. pag. 5;,). n". 57. — Fauu. juec,
n'\ 1613,
I.hneunw! linearis antenn's lo"[;itui'ne corprris ,
tcnt::cu!is fttaceis ,fmoribus clavatis. GeOFF, l::f,
:om. -L.p, 559. n". 86.
L'Iclmeumon brun en tilct. Ccoff. Ib.
Ichneumon e:::e-for. Vill, E :c. tom ^.pag. lé'j.'
n". !c;.
Ichneumon extcrfor. FoURC. Ent. par. i. p. 415,
.•«^87.
Il cfl alorigé , miice , à peu près de la gra'idcur
d'unCou/iii Tciit le corps eit no r. Les anrenne! font
de !a lont,ueur Ja corps. L'ab;;o;iien eU un peu en
niaOe , :v terminé par un aigiiillon de la loiigueur
du corps. Les autcf.nules font longues ^ Uancliacves ,
fétacées. Les pattes font teltac;cs, & les cu;fleî
font un peu rciiH -es. Les .u!es fo-.u tianfpareiues , Se
ont un point marginal fcri x'gineux.
I! fe trouve e î Europe.
1 19. Ichneumon macuiateur.
IcHSLi'jtoN macuLator.
Ichieuvo". niger j abdominis laterihus pedibufque
!:fis. Fab. .Syji. ent. p 5 57. n". $<).~Sp. inf tom. I .
p. 452. n°. yy. Munt, inf. t. 1. p. i6j. n^. 91.
Ichneumon macui
■". 126.
ViLL. Ent. tom., l.p. 177
Il reiTembleà l'Iclineumon turioncllc , dont^n'eft
pcu:-être qu'une var été. Lesanenncs font noires,
fétacéirs , prefquc de la longueur du corps La tête
i: le corceict font noirs , Gns taclies. L'abdomen efl:
c\ lindiique, feffilc , noir , avec les bo!-d>, des anneaux
prefque blanch.îtres, & les côtés fauves. L'aiguillon
e'i noir ^ plus durt que l'abdomen. Les partes font
fauves, avec destaches blanches, fur les jambes pof-
téricures. Les ailes font tranfparcates javec un point
marginal noir.
Il fe trouve en Allemagne.
1 30. IcHNEUMO:-! turionclle.
IcHNE uj.sox Turionel.U.
Ichneumon nigc , pedipus ruf.s , tihiis pojlicis
nigns ûlho annulatis. Fab. ^yfl. eit. pag. 5; S.
n'^. 60. — Sp. inf, tom. l.p, 451. ,-i^. 7(5. — Manc,
inf tom. 1. pag. 167. n-\ 91.
Ichneumon Turionellx n'gc" abdomine cylindrrco ,
macula ah.rum. fufcj alhs, infcrta. ] tibiis pofl.rlo-
rih'ts idbo annuLitis. LiN. Syfl. nsil.v. 93}. n'"'. 40.
—Faun..fuei,n°.\Gi<;. -■ '
T^lO
I C H
I~:!i-cumon Turloneliéi. Vill. Ent.tom. 3. p. i"??.
n". IP5.
Il eil petit. Les antennes font noires , de la lon-
S!;ueur du corps. La tctc , le corcelet & l'abdomen
l'ont noirs , fans taches. L'aiguillon elt plus couit
cjue l'abdomen. Les pattes font ferrugineiifes , avec
un anneau blanc , à labafe des quatre jambes pollé-
rieurcs.
Il fe trouve en Eurof e. La larve vit dans la clicniUe
delaPiialèue turioiiclle.
tjl. IcHNEWMON flrobilcllc.
JcHNFUUox StrobUeUi.
Ickneumor. niger , acuUo corpore duplo longiore ,
pedibus lulefcentibus , poftica tiiiii digiicquc nigris
albo annulads. Lin. Syft. eut. p. J13 j. n". 41. Faun.
fuec.n°.i6\6.
Ichncvmon ni gel , abdortjne f^rrug'tneo apice ni-
gro , amenitis nigris. LiN. Fjun, fucc. edit. i.
Ichneumon niger, cauda exfcita triplici , pcdibus
anterioribus abdomiraque iuttis. Aîi. ups. 1736.
pag. 19. n^. 5.
I.hneumon StroLileHi. Fab. Spec. inf. tom, i.
pag. 455. nP . 77. Mant. inf. tom, i, pag. 167.
Ichneumon StrobiUlU. ViLt. Ent. tom, ^. p. 170.
n°. 106.
Les antennes, la tête & le corcelet font noirs,
fans taches. L'abdomen clt ovale, ferrugineux, avec
les cuiiïès poftéricures noires.
Il fe trouve en Europe. La larve vit dans la che-
nille de la Teigne ftrobilelle.
131. Ichneumon modérateur.
Icj-iNEUMON moderator.
Ichneumon niger , abdomine peciolato comprejfo
nigro , ore palpato pedibufque paUidis , aculeo cor-
pore fubbreviore. Lin. Syji. nac. p. 935. n°. 41.
Faun.faec. n'^. 1617,
Ichneumon modentor. Fab. Sp. inf. t. i. p, 4^3.
n". 78. — Mant. inf. t. i. pag. z6-j. n". 94.
Ichneumon moderator. Vill. Ent. tom. 5. p. 170.
n°. 107.
Il eft petit. Les antennes font noires , de la lon-
gueur du corps. La tête & le corcelet font noirs.
L'abdomen elt noir , comprime & pétiole. L'aisîuil-
lon ctl prefqiie de la longueur du Corps. Les quatre pat-
tes antérieures font d'une couleur fcrrugineufe pâle.
La larve , félon Roiander , vit dans celle de l'Ich"
ncuirion ftrobilelle, & après l'avoir ptefque enciè-
I C H
rement confommce, clleconftruitfa coque fut h pat"
tie refiante du ciâne.
Ilfc
ive en Europel
133. IcHNEu.MON fauteur.
Ic}i NEu.MON falt.itor.
Ichneumon ater , abdomine cluvaro brcvijfimo ^
aculeo cylindrico , pedibus pofticis clongaiii. Fab.
Spcc. inf. tom. i. pag. 4^5. n°. jy. — Mant.
inj.iom. I. pag. 167. n" . 95.
Ichnei:mon faltator. Vill. Ent. tom. 3. p. 177.
^.^ 1.7-
Il eft petit. Le corps efl noir. L'abdomen cft
court , comprimé , pctiolé , terminé par un aiguillon
court, cylindrique , obtus. Les pattes font noires,
avec la bafe des cuillVs & les jambes antérieures tef-
tacées ; les pattes podérieures (ont beaucoup plus
longues que les a.uies.
Il fc trouve en France j en Angleterre.
1 34. Ichneumon oculé.
IcHNEUJroK oculator,
Ichneumon ater , abdominis bafi utrinque punBo
Jîavo , thorace poflice bidenrato. Fab. Syft. ent.
p. 558. n". 61. — Spcc. inf. tom. I. pag. 453.
n'^ , 80. — Mant. inf. tom. l. pag. i(,y.n°. y6.
Il efl; petit. Les antennes font noires, de la lon-
gueur du corps. Le corcelet eft noir , raboteux , Se
.irmé de chaque côté, d'unepctite dent forte. L'é-
ciilTon eftélevé, triangulaire. L'abdomen eftoblong,
noir, avec un grand point orbiculaire , jaune, de
chaque côté de la bafe. Les ailes font tranlparentes ,
avec un point marginal jaune. Les pattes font
fauves.
Il fe trouve en Angleterre.
I3J. Ichneumon réfinelle.
IcHN-EUMOs Refinells.
Ichneumon niger, pedibus flavis , abdomine fi^ib-
cy/indrico fejjîù , aatennis b jjî luteis. Li N. Syfi.
nat. p. 9}6. /z°.4j.- ■■ Faun. fuec. n". l6ib.
Ichneumon RefmelU. lAB.'Syft. ent. p. ^38. n^. 6i.
— Sp. inf. tom. I . pag. 433. n''. 81. — Mant. inf,
tom. l.pag. 16-7. n^ . 97.
Ichneumon Rcfinella. YiLl. Ent. tcm. ^. p. lyo,
n^, 108.
Il eft petit , alongé. Les antennes font plus longues
que le corps , noires , avec labafe jaune. Le ccrps
eft noir, fans taches. Les pattes font jaunes.
11 fe trouve en Europe. La larve fe nourrit dans
la chenille dç la Phalène i^finclle.
I C H
I }(j. IcHNEUMON pnvil<5gié.
IcHNEUMos pr&rogator.
Ickneumon niger , pedibus jlavis , ahdomine obtongo
cbtujo. Lin. Syji. nue. p. 9^6. n°. 44. — Fuun. fuec,
Ichneumon prarogator, Fab. Syfl, ent. pag. 558.
W. 6j. — Spcc. inj. tom. i. p. 435. no. Si. —
Munt. inf. tom. ï.pag. iGj . n° . 98.
I.kneumon pnrogdtor. Schrank. Enum. inf.
Ickneumon prét,rogator. YiLL.Ent. tom. 5. p. 171.
n". loy.
Ickneumon pnrogator. Ross. Faun. etr, tom. 1.
pag. 44./!°. 768.
Ilcft petit. Les antennes font noires , à peine de
la longueur du corps. L'abdomen ert: oblong , obtus.
Tout le corps eft noir, avec les pattes jaunes. Les
ailes font tranfparentes , avec un point marginal
noir.
II fc trouve en Europe. La larve vit dans la che-
nille du Bombii apparent.
157. IcHNEUMON fomentateur.
IcHS^Ei'JifoN fomcntator,
Ickneumon niger , ahdomine falcato , fegmentis
tertio quartoque bafi fldvefcentibus , pedibus tcfia-
ceii. Lin. Syjl. nat. p. 956, n°. ^6.
Ickneumon fomentator. Fab. Syfl, ent. pag. 538.
ti^. 64. — Spec. inf. tom. i. pag. 455. n». 85. —
Mdnt. inf. tom. i. pag. xG-j. n° . 99.
I C H
ipi
Ickneumon fomentator . ViLL. Ent. i
■p. I7>
Il efl très petit. Les antennes font noires, plus
courtes que te corps. La bouche eft prefque coton-
neufe. La tête & le corcelet font nous. L'abdomen
cft en faulx , étroit à la bafe, en malfe à l'extrémité,
noir , .ivec la bafe du troifième & du quatrième an-
neau* , jaunâtre. Les pattes font teftacées.
Il fe trouve en Suéde.
1 38. IcHNEUMON mcfureur.
IcHNEUMON menfurator.
Ickneumon niger , abdominis fegmentis fecundo
tertioque ferrugineis triangulo dorjali nigro. Fab.
Syfl. ent. pag. 358. n". 6^. — Spec, inf tom. i.
p. 438. n'^ . 84. — Mant. inf. tom. 1. p. 167. n" . 100.
Ickneumon menfurator. 'VlLL,Ent. tom. 5. p. 177.
n". 119.
11 eft de grandeur moyenne. La tête fyi le cor-
celet font noirs , fans taches. L'abdomen eft noir,
avec le fécond & le troifième anneaux fauves, &
marques chacun à Ca paitie fupérieurc, d'une tache
triangulaire noire. L'aiguillon eft: noir ^ plus long
que le corps. Les pattes font feirugineufcs. Les
ailes font tranfparentes, marquées d'un point jau-
nâtre.
11 fe trouve en Sixe.
159. IcHNfeuMONrouleur.
IcHNEUMON cyiindrator.
Ickneumon niger., ahdomine fejfili cylindrico incur-
vo : fegmentis tribus rufis , margine nigro miculaio.
Fab. Mant. inf tom. i. p. zéy.n". loi.
11 eft de grandeur moyenne. Les antennes font
noires. La tête eft noire, avec un léger duvet ar-
genté , fur la lèvre fupéricure. Le corcelet eft noir ,
luifant , avec un point jaune au-devant des ailes.
L'abdomen eft feflile , cylindrique, coyibé,noir,
avec le fécond le troifième & te quatrième articles
fauves , marqués chacun d'une taclie noire , de,
chaque côté. Les pattes font fauves , avec les tarfes
poftérieurs noirs. Les ailes font tranfparentes.
Il fe trouve à Kiell.
14^. IcHNEUMON bigarré.
IcHNEUMON varifgator,
Ickneumon niger , thorace variegato , ahdomine
comprejfo clavato : fcgmeniorum marginibus flavis ,
fcutclto acuminate. Fab. Mant. infiom. 1. p. 168.
n^. ICI.
Ickneumon varlegator niger , tliorace variegato ,
ahdomine c/.,vato , fafclis tribus flavis . ÏAB.Syfî.
ent. pag. 559. n^. 66. — Spec. inf. tom. i.pag. 434.
n". 8j.
Ickneumon variegator, P..oss. Faun. etr. tom. 1.
pag. .^6. n^. -j-ji. tab, \Q. fig. i:.
Lkneumon variegator. W lit. Ent. tom. ^. p. 178.'
no. I 30.
L'infeélequc M.Fabriciusa décrit dans fon fyftê-
me j paroit être différent de celui qu'il a voulu défi-
gner dans fon dernier ouvrage. Si c'eft le même que
celui qui eft figuré dans M Roffi , il n'appartient
point'"à cette divihon : t'écuifon étant jaune. Voici
la dcfcription que M. Fabricius donne.
Les antennes font noires en-defius, jaunes cn-
dellous. La tête eft noireavec le frontjaune , marqué
au milieu , d'une ligne noire. Le corcelet eft mé-
langé de noir & de jaune. L'abdomen eft court, eti
maîte , noir, avec trois bandes jaunes, tant en-dedus
qu'en-dellous. Les ailes font tranfparentes. Les pattes
font jaunes.
L'inCcéle figuré dans M. RolTi , a dix lignes Je
long. Les antennes fo:u un peu plus courtes que le
corps , noires cn-delfus. , roufsâtres en-deftous. La
tête eft noire, avec le frontjaune, fans taches, eu
IP2
I C H
marque d'une ligne noiie , au milieu. Le corcelet eft
noir, avec un point jamie àl'oiiginc des ailes, un autre
au-dellous , une tache un peu plus bas , & une petite
ligne de chacjue côté en-avant , jaunes. L'tcufTon eft
faillant, tranchant, échancri Se prefquc tridenté ,
jaune à fon extrémité, &. marqué d'un petit point
jaune de chaque côté de fa bafe : on appcrçoic une
petite ligne au-de(lous , S: deux points , près de l'in-
fertion de l'abdomen. L'abdoaien eft alongé , légè-
rement chagriné, convexe en-delTus , coutave en-
deffous , noir , avec le bord de tous le.'; anneaux ,
jiunc. Les pattes font jaunes avec la partie interne
des ci'.illcs noire. Les ailes ont une légère teinte
roufsàtre.
Il fe trouve en France , en Italie,
i^i.IcHNEUMON aiguifcur.
Ichneumon acurr.inator.
Ichneumon ater , thorace îmmaculato ^ abdom'ine
comprcjfo ctuvaco : fegmentis tribus ma'ginefavis ,
fcutello acumiiijto. Fab. Mant. inf. tom. i. p. i6S.
Il refTemble beaucoup au précédent. Les antennes
font fétacécs , noires. L.itête efl jaune , avec le ver-
tcx noir. Le corcelet eft noir , fans taches , & l'écuf-
fon eft pollérieurement aigu. L'abdomen eft com-,
primé, en mafle , noir , avec le bord de trois an-
neaux , jaune en delTus & en-dellbus. Les partes
font jaunes , avec les cuilîes poftéricures ,& la partie
extérieure des intermédiaires , noires,
11 fe trouve en Saxe.
141. Ichneumon divagateur.
IciiNEVMoN dlvûgator,
Ichneumon ni ger, abiomine pedihufque ferrugineis ,
alis brcvibus macula coflali fcrruginea.
Muf. Lesk. pars ent. pag. 8z. n°. j4y. tab. 1.
fig- 54?-
Ha quatre lignes de long. Les antennes font noi-
res , prelque de la longueur du corps. La tête & le
corcelet font noiis. L'abdomen eft ovale oblong ,
d'un brun ferrugineux luifant ; le premier anneau eft
très-grand , le dernier eft terminé par un aiguillon
couibé , de la longueur de l'abdomen. Les pattes font
ferrugineufes. Les ailes fon: petites , tranfparentes ,
avec un point d'un brun ferrugineux fur le bord exté-
rieur des fupéricuies.
L'aiguillon de cet infeéle diffère un peu de celui
des autres.
Je l'ai trouvé abondamment aux environs de Pans',
courant par terre dans le mois d'oftobre.
143. IcHNEUMCN fécond.
IcHNS UM ON gravida tor.
I C H
Ichneumon niger , abdominls primo fegmento fer'
rugineo abdomen dimidium obtcgence. Lin. Syfi,
nat. pag. jjji. /z". 4i.—Faun. Jute, n° . l6iz.
Ichneumon gravidator. Fab. Syft. ent, pag. 559.
n°.6y. — Sp. inf. tom. i. pag. 434. n'^. 86.—
Mant. inf. tom. l. pag. 168. n", 104.
Ichneumon gravidator. ViLL. Ent. tom. 3. p. 171.
n\ 1.3.
Tout le corps eft noir. Le premier anneau de l'ab-
domen eft ferrugineux & très-grand.
Il fe trouve en Europe.
144. Ichneumon inculcatcur.
Ichneumon inculcator.
Ichneumon niger, abdomine falcato toto ferrugî'
neo. Lin. Syjl. nat. pag. 936. «". ..^'^.—^Faun. juec.
n". 1615.
Ichneumon acuUo tripUci erecio , eo'lari nigro ,
aidomine pcdibufque tejiaccis. Aâ.apS. 1756.^.13.
n'\ 6.
Ichneumon inculcaior. T ab. Syft. ent. p. 359:
n". 6S. — Sp. inf. tom. i p. 454 ;z". 87. — Mant,
inf. tom. 1 . pag. 16S. n°. 105.
Ichneumon niger, pedibus abdomineque ferrugineis ,
Geoft. Inf. tom. 1. pag. 557. n°. 80.
L'Ichneumon noir à pattes & ventre fauves.
Geoff. ib.
Ichneumon inculcator. Se H R A NK. Enum. inf.
aujl.no. 75^.
hhneumon inculcator. Vill. Ent. tom, 3. p. 171,
n°.lH.
Il eft petit. Les antennes , la tête & le corcelet font
noirs , fans taches. L'abdomen eft ferrugineux , pé-
dicule , terminé par un aiguillon fort court. Les
pattes font ferrugineufes. Les ailes (ont tranfparentes ^
avec un point marginal olsfcur.
Il fe trouve en Europe.
145. IciiNEUMCN faucheur.
Ichneumon filcator.
Ichneumon niger , thorace maculato , abdomine
fi'.cato : fegmentis fecundo tertio quar:oque rufis,
Fab. Syft. ent. p. 359. n", 69. — Sp. inf. tom. i.
pag. 454. n«. %'è.-^Mant. inf. tcm. l.pag. 168.
Ichneumon falcator. Vill. Ent.
7. i. p.
Il refTemble à l'Ichneumon puj;il!ateur ; mais il eft:
ui:e fois plus grand. Les antennes & la tête (ont noi-
res , fans tache*. Le corcelet eft noir , avec un petit
pomt
i cil
poî'irj.wne , au-devani des si!cs, L'al>il.;mcn cQ en
h,uls,r,oir , fauve a-.i milieu Les j'at:e3 ibntfuuvcs ,
avec les cuifles noires,
ÎI fe trouve en Suéde.
146. IcHNEUMcN piig-llareur.
IcHN£UMO>! fugiitator.
lc.hniurr.on _ niger , ahdomine fakûto : fcgmcntis
fecundo tertio quartoque rujis ^ pedlbus tcnuibus }\r-
rugineis. Lin. Syfl. nat.pag. 9^6/1". jo. — Faun.
fuec. n^. 1 624.
hkneumon nigcr , abdomine antice lutco , pedi-
hufque lutcis. LiN.fuec. ed:l. 1. «". 375.
Ichneumon pu-gillalor. Fab Syfl- en:, pag. r^^g.
'i" .-o.—^ — Spec. inf tom. i.pdg. 454. n° . 8ji. —
Mant. inf. t. i.pug. 168. n° . 107.
Ichncumon niger , abdomir.efali:jto,,pcd:busah-
dominij'que medto ji.ivis. Gfoif. Inf. tom, 2. f . 5 31.
n°. 24.
L'Ichncumon noir à pattes 6: milieu du ventre ci-
tron. Geoff. ib.
Ichncumon noir à coips en forme de faulx dont
1.': milieu cfb jaune • rougcârre , S: à jambes anté-
rijLires jaunes. Dhg. Mcm. inf. tom. I. pjg. 574. 6'
P^g-io^.pl.e.fig. II.
Vejpa - Ichr.eunzon major & /ongior , abdomiire
multo tenuiore lig.^mtnto [ccioù unnexo. Raj. inf.
pag. 15 )•. /z°. 17.
I C H
\$l
Rfavm. jiî
.,/ tcm.
k-^y
SCKR..\NK, En
Ichncumon pugilU
hlimumon pugillator.KoiS. Fdun. ecr. ion:. 1.
pag. 47. no. 77 V'
Ichr.eurnon pugH/tjtor. \iZL, Ertt. tom. 5. p. I71.
n°. ,15.
Icknewnon pugillator. 'Eovac. Ent.^par. i.p. 401.
Il a environ fi.x ligues de lonçr. Les antennes font
noires, prelque de la longueur du corps. La tète &
le corcclet font noirs , fans taches. L'abdomen eO:
noir , avec le milieu fauve -,11 eft mince à la fafe ,
comprimé, poflérieurcment tronqué , & muni d'un
aiguillon qui n'a guère qu'une demi-ligne de long.
Les pattes font fauves , avec les quatre cuiHes pof-
térieures noirâtres. Les ailes ont une légère teinte
toufsâtre.
Le front, fuivant Linné , eft blanchâtre.
H fe trouve dans toute l'Europe.
147. ICHNEUMON arrofeur,
IcHNEi'Mo:^ irrorator.
Hijl. Nat. Infea. Tom. VU;
I kt.cumjn rJer , alis antuis apice ni^ns : pur,clo
alho , abaor/iine cld\'ato apice macula viLofa aa-
rea. Fab. S\fi. ent. pag. 540. n" . 71. — Spec. inf,
tom. I. r<,„. 434. n°. 50. — M.mt. inf. tcm. i.
p. i<rs. ;.<•. \':%.
Ichncumon ater , alis cxtremo fuf is , aldom.inis
a~:cc villoj.^fcnugineo. Geof5. /.•;/ tom. i.p. 3:7.
L'Lhneirmon noir à plaques de poils bruns fur le
ventre Geoff. IA.
Ichncumon m ir , dont le corps Ce termine en
boiiL- .nlongcc , qui eft d'un giis vcr.l.iirc , hiifant Sc
comme fariné. Deg. Mt'm. inf. tom. i. p:ig. ;7y.
ii Pdg. lOS.pl. ^ù.fig. II.
I.hmumon irrorator, ViLi. Ent. tom. l- pag. ij6,
n". 13..
II a p;ès de cinq lignes de long. Les antennes font
noires , un peu plus courtes que le -corps. La tète &
le corceler fort noirs, fans taches. L'abdomen elt
noir, en nialfc , un peu chagriné , couvert poftéricu-
rcmcnt de poils courts , dorés , luifans. Les pattes
font noires , avec une partie des jambes poftérieurcs,
d'un jaune tcflacé. L'aiguillon eft très-court. Les
.liles font tranfparentes.avccrextrémitéoblcuie.
11 fe trouve dans toute l'Europe.
148. IcHNFUMON furet,
IcHNEUJuoN rufpaior,
Lhncumon niger , abdomine fubcylindrico , pedl-
bus ferrugineis ,femoribus clavaiis'pofiids aentat.-s,
I.IN. Syft. nat. pag. 957. n° . ;i. — Faun. fuec.
n". lôiy.
Ichr.eurnon rufpaior. Fae. Sy(f. ent. pag. 540.
n». 71. — Sp. inf.iom.\. p. i,i^j,.n°, ^i. — Mar.t.
inf. tom. x.pag. lùS. n° . 109.
Ichncumon niger , pcaibus ferrngineis ,femonbus
pofiicis cra(jîs dcnticulo armatis. Geoff. Inf.
tom.. 1. p, 526. n'^. II.
L'Ichncumon noir à pattes brunes & groflcs cuiiïes
dentelées, Geoff. Ib.
Ichneumon rufpator. Schrask. Enum. inf, aufl,
n'^.yit.
l'hneumcn rufpalor.WiLL, Ent. tom. ^. pag. 17 r.
Il Aneumon rufpator. FouRc. Ent. par. i.p. \^-j.
.-<'. 11.
Il a environ quatre lignes de long. Les antennes
font noirâtres , prefque de" la longueur du corps. La
tête eft noire. Le, corcelet eft noir, ovale , oblong,
pétiole. L'aiguillon eft d'un brun ferrugineux , de la
longueur du corps. Les pattes font ferrugineuCes ; les
cuilfes poftérieurcs font renflées & armées d'une
Bb
194
I C H
forte Jent. Les ailes font tranfparentes j avec un pe-
tit point marginal noir.
II fe trouve en Europe.
149. IcHNEUMON éjaciilatcur.
Ichxeumon jaciilator,
Ickncumon niger , ahiomïne fa'cato : fegmencofe-
cundo wri.'à quartoque rufis , tihiis pofticis cLivacis.
Lin. Syft. ridt.pag. 537. n°. 51. — Faun fuec.
n". I6z6,
Jckneumon jacuLitor. Fab. Syfl. ent. ftig. 540.
n°. 73- —Spec. inf. tom. i. ptig. 455. «". 91. —
Miint.inj. tom. i. pag. i68. «^. iio.
I.hncumon totus niger , âh'iis pcflicis claVatis ,
ahdomhie lango terMi fulc^ito. (JtoiF. Inf. lam. 1.
J>. 3 18. 'i°. I (>'■
L'Iclinciinion tout noir, à pattes poftcrieures trcs-
Jciioiics S: rrro/Tcs. GtOFP. Ib.
I.hncumon cùuia tr'iplhi , abdomine fuperne fla-
njcente ,pedibiis clavaùi. AH. ups. 1736. pag, 18.
I:hi:eur;wn cauda inermi , abdoir.ine falcato , pe-
dibus c'.avatis. ccl. ups. lTi(^-pag. 2.5. n", 17,
Ichneuraon noir, à antennes courtes & greffes,
dont le ventre eft iinpliinté , dans le dellus du
çorcelet , & dont les jambes poftérieures font lon-
};iics & très-srrolles. Dto. Mim. inf. tom. i.p, 70J.
pi. 36. fis. la.
Reai'M. Mi-m. inf tom, 4. >.ab. lo.fig. 14.
Mufca tripilis. Mouff. theat. inf. pag.6j,.fig. .^.
Ickneumonjjc'ulator. Ross. Fûun. ttr, tom. 1.
pag. 50. «".781.
Iihieumon jucu/ator.yiLL, Ent. tom. 3 p. 173.
n^. 117.
ïchncumonjaculdcor. FouRC. Ent. par. 1. p. 398.
«^. 16.
U a cnvii pn fix lignes de long. Les antennes font
filiformes , de la longueur de la moitié du corps. La
tête & le çorcelet font noirs , fans taches. L'abdomen
çft aisngé , aminci , comprimé & un peu renflé à fon
extrémité , noir & terminé par un aiguillon prefque
déjà longueur du corps , noir , avec l'extrémité blan-
châtre. Les pattes font noires , avec les genoux blan-
châtres ; les poftérieures font longues , avec les
jambes renflées, marquées d'un anneau blanc, vers
leur bafc. Les tarfcs font auifi marquées d'un anneau
blanc.
Il fe trouve en Europe.
IJO, IcHNEUMON cambré,
I C H
Ichnetimon niger ^ abdomine fdlcato : figmentê
fecundo tertio quai toque laure rufs , tibiis pojlias
cL-tvatis. Lin. Syft. nat. pag. 937. n°. f 3. ■
Faun. fuec. n°. \6iy.
Ich-e:u::on ajfcclator. Fab. Syf. ent. pag. 340.
n^. 74.. ■ Spec. inf. tom. i. pag. 475. /i". 93.
— Munt, inf. tom, l . p. 16S. n" . 1 1 1.
Ichneamon ajfedator. Scor. Ent. carn, n", 7?^.
Ickncumon nigcr , tibiis poflicis clavaiis , abdo~
mine tenui fahato circi médium fulvo. GeofF. Inf.
tom. i.pag. 31?. n^ 17.
L'Ichncumon noir à pattes poftérieures groffes &
milieu du ventre fauve. Gtorf. Jb.
Ichneumon ajfe
Ross. Faun. etr. tom.
pag. so.n
Ichneumon affcctator. Vill. En:, tom. 3 . pag. 174.
n". 118.
Ichneumon annularis. ïovKc. Ent. par, i. p, 598.
Il reiïcmble beaucoup au précédent , mais il ell
un peu plus petit. Les antennes , la tète & le corceiet
font noirs , fans tacli.s. L'abdomen ell noir, avec le
bord de quelques anneaux ferrugineux. L'aiguillon
n'eft pas fi long que la moitié de l'abJomen. Les pat-
tes font noires , les jambes pofréiieurcs font renriécs.
Les ailes font tranfparentes , avec un point marginal
noir.
II.: rouve dans toute l'Europe.
151. IcHNEVMONmcurtrief.
IchKevmos necatar,
Ichneumon niger , abdomine flavo apice nigro ,
pedihus flavis. Fab. Gen. inf. muni. pag. 146.
— Spec. inf. t. i. pag. 435. n". 94. — Munt. inf,
tom. i. pag. 168. n'^ . in.
Rois, lif. tom. i. tab. jS,. fig. 5. 4.
Ichneumon necator, ViLL. Ent. tom, ^- pag. 179;
Il eft petit. Les antennes font noires , fétacées. La
tête & le corceiet font noirs, luifans , fans taches.
L'abdomen eft jaune , avec l'extrémité noire. Les
pattes font jaunes. Les ailes font tranfparentes, avec
un point marginal noir.
Il fe trouve en Europe. La larve fe nourrit dans lej
chenilles qui vivent eu fociété.
ICI. IcHNEUMoa foupçonneux.
IciiKEU.Moyi fujpicator,
Ichneumon rufus , ai/domine rulro , antenrÀS
l nigris.
I C H
II a deux lignes de long. Lee antennes font noires ,
delà longueur du cotps. La tète & le cbrcelet (ont
fauves. Les yeux font noivs. L'abdomen cft rouge.
Les pattes font fauves , avec les taries poftericurs
obfcurs. Les ailes fontobfcurcs.
Ilfe trouve à lllle de la Trinité & m'a été donné
par feu M. Badier.
1)3. IcHNEUwoN tentateur.
IciiNEUj.'uy: tencator.
Ickneurnon fiavus , aldomine ovato , ocuTis anien-
nij'que nigris.
Ichneumon tentator. Ross. Faun. etr. tom. t.
pag. jo. n". 78 j.
Les antennes font noires , plus courtes que le
corps. La tête cft petite , jaune , avec la bouche , les
yeux à réfcau & les petits yeux liffcs, noirs. Les an-
tennules font jaunes. L": corcelet cft jaune , avec
un peu de noir antérieurement. L"abdonicn cft prcf-
quc (cfllie , ovale^ jaune. Les pattes font jaunes,
avec Icscuillespoftf'ricures &: l'extrémité des jambes ,
noires. Les ailes font tranfpaicntes , avec un point
marginal jaune , place entrs deuxpoints noiis.
Il fe trouve en Italie dans les lieux incultes.
154. IcHNEUMON excurfeur.
IcHXEirMoN excurfor.
Ickneurnon ni ger , thoracis dorjo abdomincque ru-
bris , alis nigncantibus.
Ichneumon niger , ihorace abdomineque rubris.
GpOïF. /«/ tom. T.. pag. 3 51. «''.70.
L'Ichneumon noir à corcelet & à ventre rouges.
Geoff. li).
Ichneumon rubicundus, FOURC. Eut. par, 2.
p. 417. n».7I.
Il leflemble à l'Ichneumon tnculcateur. Les an-
tennes font noires, prefque de la longueur du corps.
La tête eft noire pubefcentc. Le corcelet ell pubel-
cent , noir , rouge en-dellus. L'abdomen eft rou-
geâtre avec un peu de noir fur le dos. Les pattes font
noires. Les ailes font noirâtres , avec un point mar-
ginal noir.
Il fe trouve aux environs de Paris.
J^ofa, Les jambes font quelquefois brunes j depuis
labafc jufqu'au milieu.
I5î' Ichneumon régulateur,
IcHNEUMoif regulator,
Ichneumon ater , antentiis compreffis crajfis y cor-
pore longioribus.
'Pî,
I C H
Ichneumon reclicornis, Ross. Faun. etr. tom. 2.,
pag. 5I.;z''. 7S4.
Les antennes font noires, un peu plus longues que
le corps, comprimées , alTez groflcs. Tout le corps eft
noir. L'abdomen eft petit , Icllile , plus couic que le
corcelet. Lfs pattes font fcrrugineufcs , avec la bafc
des cuiires,&: quelquefois Icb tartcspolléiicurs noirs.
Les iiies font tranfpurcntcs j avec un point marginal
mes avancées, diver»
:rs le dos.
Cet infede porte les
gentes , un peu recourbé
]1 le trouve en Ita'ie.
***** Antennes jaunes, -j
I y<;. Ichneumon jaunâtre,
Ichneumon iuteus,
Ichneumon luteus , thorace flriato , abJom'ine faU
cato. Lin. Syfl.nat. pa-j. 957. n^. 55. Faun,
jucc. n". i6i8.
Ichneumon totus Iuteus. LiN. Faun. fuec, éd. I.
n". 'j('7'
Fkneumon Iuteus. YhB.Syfi. ent, p. 541. n'' . yu
—Sp. inf. tom. I. pag. 43 j. «". 35. — Munt, m]',
tom, 1 . p. 168. n*^. 1 I j.
I.hneumon Iuteus fo.'/ii. GeOF F. inf. tom. i./-. 3^0.
n '■' . -II.
L'Ichneumon jaune à ventre en faucille. GeOFF. Ib,
Ichneumon a corps en faucille d'un jaune roulTâ-
tre , à yeux verts &: luifans. Dec. Nlcm. inj'. tom. 1.
part, z.pag. 8yo. n^. 5. tab. 19. fig, 16. 17,
Ichneumon flavus , abdomine falcato , alis ereâis.
aci. ups. 1736. pag. 15. n^ . ij.
V^efpa Ichneumon major tota fulva , a!is amplis ,
anterioribus nota fulva circa mcdram niargincm an-
tcrlo'em infignibus. Rai. Inf. pag. ijj.ri". (,,
GOFD. Inf i.tab. 37,
LisT.GoEn. <i<).fig. 10. C.
Reaum. Mém. inf tom, 6. tab, ^o.fg 9,
ScHAEff. Icon. inf, tab. l.fig. n. — ^^^^' I0I«
fig- 4-
SuLZ, Iif.tab. iS.fg. 118.
Fhncumun Iuteus. Schrank. Enum. inf, au/l.
n". 7yo.
Ichneumon luteus,Ross.Faun, eVr. tom, i.p. fi.
r.°.78j.
Ichneumon Iuteus, VlLt. Ent. tom. ■,■ pag, Ij8.
Bb 1
jç6
I C H
Ic/ineumon/uieus. FOURC. Ent. pdr. i. pdg. 4.
Il \arie beaucoup en grandeur ; il a depuis cinq
jufqu'à neuf lignes de long. Les antennes t'ont d'un
jaune Fauve , de la longueur du corps. Les yeux font
noirs. Tout le corps eft mélangi de jaune & de tef-
taci : on remarque à la partie fupéri-urc du corcelcr,
des lignes jaunes , fur un fond teftacé. L'abdomen
ett: am'inci à fa bafc , alongé , rcnfli &: comprimé à
l'ex-trémité. L'aiguillon ef
apparent.
Les;
ailes font tranfparcntcs , avec un point marginal
d'un jaune fauve.
Il fc trouve dans toute l'Europe.
1 f 7. IcHMEUMOM jaune.
le USE UMOS fldVitS,
Ickncuwort luttas , \trtlci atro , abdomine cip!Cc
fafcn. Fab. Syft. ent.pug. 341. n" . 76. —Sr. l'nf
tvm. I. pag. '4:'^. «"• y(î. — Mant. inj. lom. 1.
pag. 268. n". 114.
Il relTemble beaucoup au précédeni. La tête eft
jaune , avec un pointnoir fur le vcrtex. Les antennes
fontjauncs.Touc le corps elt jaune, avec les deux
dernicrsanneaux de l'abdomen , noirâtres ou obfcurs.
Les ailes font tranfparentes , avec un petit point
jaune , fur le bord extérieur.
Il fe trouve en Amérique.
158. IcHNEUMON fauve.
IcHNE UMOnfulvuS.
Ichneumomlutcus alisn'gris. Fab. Syft. ent.p. 541.
n°. 77. — Sp. inf. tom. i. pag. 436. n°. <;7. —
Mant. inf.tom. \. pag. z6Z. n'^ . \iy
Il eft de grandeur moyenne. Tout le corps eft
jaune. L'abdomen eft fellile , plar.e , avec les an-
neaux diftinits. Les ailes font noues, avec un petit
point jaune , au milieu du bord extérieur.
J'ai reçu de M. Francillon , une efpèce venant de
la Géovgie , qui a neuf lignes de long ; les antennes
obfcures en-dellus , un peu plus courtes que le
corps i raWomcn a un pétiole très court. L'écullon
eft un peu élevé & pointu. Les ailes font noires ,
fans point marginal. La bafe extérieure feulement
eft un peu fauve. Tout le corps eft fauve.
Il fe trouve en Amérique.
IC9, IcHNEUMON noir.
IcHNEUMON atratus.
Ichneuman ater , capiie peàiius Jtrig.ique anali
flavis , acuieo longiffimo. Fab Spec. mf. lom. i.
pag. 4^6. n". );8. — hlant. inf. lom. 1. p^g. l6%.
tt-'. 116.
I C H
Il eft grand. Les antennes font ja'.incs. La tête
eft jaune , avec les mandibules , & une ligne entre
les yeux , noires. Le corcclet eft noir , fans taches.
L'abdomen eft comprimé, en malle , noir, avec le
bord du dernier anneau , jaune. L'aiguillon eft
deux fois plus long que le corps. Les pattes font
jaunes , avec les quatre cailles poftcrieures noires.
Les ailes lont oblcurcs.
Il fc trouve dans l'Améii-iue fcptentrionalc.
léO. IcHNEUMON dcuté.
IcHNEu Mos dentacus,
Ichneunon niger flavo maculatus , fcutcllo apicc
biaentacojlavo , ano iiderauco. Fab. i'p. inf. tom. I.
pag, 4:6. n°. 99. Mant. inf. tom i. f. x6g.
n° . ii-j.—Ic.norw. die j^. aug.
Le corps eft noir taché de jaune. L'éculTon
eft fauve, polléiieoment bidenté. L'anus eft pa-
reillement bidenté.
Il fe trouve en Norvège.
léi. IcHWEUMON raorio.
IcHNEUMON morio.
Ichneumon ater , abdomine falcato , alis cyaneis,
Fab". Spec. inf. tom. i, p. 4.5 e. n°. loo. — Mant.
inf. tom. 1. p. 269. n". I18.
Il eft grand. Les antennes font jaunes. La tête
eft noire, avec des taches jaunes, (ur le front. Le
corcelct eft noir, fans taches. L'abdomen eft noir,
périolé , en faulx. Les pattes antérieures font tefta-
cccs ; les quatre poftérieures font noires. Les ailes
font bleues , avec l'extrémité obfcure.
Il fe trouve dans l'Amérique feptentrionale.
léi. IcHNEUMON habillé.
IcHNEUMoyr amiBus.
Ichneumon niger , abdomine falcato , antennis
pedibufque feriugineis. Fab. Syft. ent. pag. J41.
n°. 70. Spec inf. tom. \. pag. 436. n**. lol. —
Mant. inf. tom. 1. pag. i6'j. n". ilj.
Ichneumon amiStus. Vill. Ent. tom. i-pag. iGo.
n". 213.
Il eft grand. Les antennes font jaunes. Li tête
eft noire, avec une tache jaune , fur le fiont. le
corcclet eft noir , fans taches. L'a'udomcn eft fer-
rugineux , en faulx. Les pattes font fcrrugincufes ,
avec l'extrémité blanche. Les ailes font obfcuics.
Il fe trouve en Ang'etcrre.
163. IcHN! l'.MON g'aucoptcrc.
Icii:: Ev MON glùuapterus .
lih.ieUmon luCcus peclore ni^ro , abdomine falcato ,
I C H
ano nigro. LiN, Syft. nat.pag, 9}8.n°. ^■j.^FciUn,
ftuc. n°. 1630.
Ichneumon ferrugineus , ahdcminis apicc pcélce-
quc infiriore nigro. hm.fdun fucc. cd. i. n° . 975.
Ichneumon gtaucopterus. Fab. Syft. ent.pug. 341.
n?,-jç). Spcc. inf. tom. l. png. 436. ;:''. 101.
^— Niant, inj. tom. i. pag. i6). n'. 110.
ScHAEFF. Lon. inf. lab. ^i-- fig. J.
Ichneumon g/jucopterus. Ross. Fuun. etr. tom. 1.
Ichneumon gUucopterus. y i\.\., Ent. t. j.p. 199.
K°. zo3.
Les antennes, les côtés de la tête & les pattes
font fetrugineux. Le delFous du corcelet eft noir.
L'abdomen eft ferrugineux , avec les trois derniers
anneaux noirs.
Il fe trouve en Europe.
164. Ichneumon circonflexe.
IcHNMVMON circonfiexus.
Ichneumon niger , abdomine falcato antice luteo,
fedibus pofticis nigro 'genicuiatis , fcutello flaro.
hm.Syfl. nat.pag. 938. n°. 5g. 1 1 1 Fgun. Juec.
Ichneumon niger abdomine anticè luteo , pedum
geniculis nigris. LiN. Faun. fuec. cd. i.n°. 974.
Ichneumon circumfiexus. T ab. Syft. ent. p. 541.
«". 81. Spec.inf.tom.l. p. 437. n" . 103. —
Mant. inf. tom. l. pag. i(,<-). n^ . 121.
Sphex nigra , abdomine lineari pet'iolato fafciis
hïnis lutcis. S c O r. Délie, fior. ii faun. infub.
f.ifcic. l. pag. j8, tab. 13,
Ichneumon circumflexus. Ross. Faun. etr. tom, i.
pûg-ji-n". 78S.
Ichneumon circumflexus. ViLL. En
n'>. 109.
I C H
f. i-p- 199.
Les antennes font ferrugineufes. La tête eft noire ,
avec une ligne autour des yeux, une tache fur le
front, Se la lèvre fupérieure , jaunes. Le corcelet
eft noir, avec une tache jaune ^ vers l'extrcmité.
L'abdomen eft comprimé , en faulx , d'un jaune
fauve , avec une ligne longitudinale noire. Les
pattes font ferrugineufes , avec la bafe des pofté-
rieures , noire.
Ilfe
Europe.
léj. Ichneumon xanthope.
Ichneumon xanthopus.
Ichneumon capiie tkoraceque nigris , antcnnis pe-
157
dibus abdomincque falcato , lutcis. Gtorr. Inf.
tom. z.pag. 531. no. il.
L'Ichncumon à tète Si corcelet noirs , & ventre
jaune en faucille. Cjeoif. Ib.
Ichneumon xanthopus antennisfitacelsferrugineis,
dculeo brevi pedumque apicibus flavis , abdomine
falcato. S c H R A N K. Enum. inf. auft. pag. 570.
n". 749.
Ichneumon xanthopus. Vii.i, Ent. tom. z.p. 201.
n". 11^.
Ichneumon melunocephalos. FouRC. Ent, par, i.
p. 400. n". 11.
Reaum. Mcm. inf. tom. 1. pi. i4,ftg. 6.
Il reiretnble, pour la forme & la grandeur , à
['Ichneumon jaunâtre. Les antennes font fauves , de
la longueur du corps. La tète & le corcelet font
noirs. L'abdomen eft jaune , latéralement conyrimé,
en faucille. Les pattes font fauves.
Il fe trouve eu Europe.
166. Ichneumon mélangé.
IcHNE l'M o N varius.
Ichneumon fcutello fiavo , thorace fiavo rufo nî-
groqueya'ius abdomine rufo fegmentis macula dor-
jali nigra.
I.hneumon fiavo rufo nigroque variegatus , tho~
racis apice fiavo. Geofe. /■;/. tom. z. pag. 355.
/z". iS.
L'Ichneumon f.>uvc à tache noire , & pointe du
corcelet jaune. Geoff, U.
Ichneumon fcutellatus. Foi'RC. Ent. par. i,
p. 402. «^'. zS.
Ichneumon fcutellatus. y \i.\. Ent.iom. 5. p. 15J.
n"^, 58.
Il a cinq lignes & demie de long. Les anten-
nes font fauves , un peu plus courtes que le corps.
La tête eft fauve, avec une tache noire, furie vcrtcx.
Le corceict a des raies longitudinales noires &
brunes fur le dos, l'éculTon & quelques taches fur
les côtés , jaunes. L'abdomen eft fauve, avec une
tache noire , a la partie fupérieure de chaque an-
neau. Les paites font fauves , avec la partie interne
des cuiiles, noire, & les genoux jaunes. Les ailes
ont une teinte brune, & un point marginal fauve.
Il fe trouve aux environs de Paris. Il eft forti de
la coque du Bombix Chryforiliéc.
167. Ichneumon bicolore.
Ichneumon bicolorus.
Ichneumon fcnugineui , abdonùais apice pecîore
'ip8
I C H
alarumque prlmarum apiclbus nigils. Lin. Syjl. lut.
Il eft prefque de la grandeur de l'Ichncumon jau-
nâtre. La tête clt fciriigineufe, avec les yeux noirs.
Le corcclet cfl: ferrugineux cn-delFus , noir en-def-
fous. L'abdomen clt pciiolé , prefque cylindrique ,
droit, ferrugineux , avec les trois derniers articles
noirs. Les pattes font ferrugineufcs, avec les cuiiTes
poftérieures noires. Les ailes font tranfparentes , avec
l'extrémité des fupcrieures obfcure.
Il fe trouve en Africjue.
1(58. IcHNEUMON pondue,
IcHNFUMoN punclatus.
Ichneumon flavus , capke thoraceque maculatis ,
abdomine utrinque piincljs quinquc nigris, Fab. Spec.
inf.tom. \.p. 457. n". 104. — Mant. inf.tom, l.
Jiogt x(>$» n^. 1 2.1.
Il eft de grandeur moyenne. La tête eft jaune ,
avec une tache noire , fur le vertex , fur laquelle
font placés deux petits yeux liffes. Les antennes font
d'un jaune un peu obfcur. Le corcclet eft jaune ,
avec une tache fur le dos, Se deux points fut l'icuf-
fon , noirs. L'abdomen eft jaune, avec un point
grand, noir, de chaque côté des premier, troifiènic,
quatrième , cinquième & feptième anneaux. Les
pattes iont tcftacées , fans taches.
Il fe trouve au Coromandel.
i6ç). Ichneumon fcutellaire.
Ichneumon fcutcllaris,
Ichneumon flavus , thorace nigro rufo maculalo ,
fcuullo prominulo fluvo.
Ichneumon lutcus , capite thor.iceqite fufco apice
fdvo. Geofp. Iif. t. 1. p. 5 50. n". 10.
L'Ichneumon jaune à tête & corcelct noir ^ avec
la pointe jaune. Geoff, li,
Jchneumon Q\x\:o<zi^iï fcutello flavicante, antennls
peBon ihoract-qui nigris , abdomine peiio/aro pedi-
lufque rufis. ScHRank. Enum. inf. aufl. n'-'. yo} .
Il eft plus grand & plus large que l'Ichncumon
j.iunâtre. Les antennes font plus courtes qus le
corps, d'un jaune f.iuve , avec l'extrémité noirâtre.
Li tête eft d'un jaune fauve. Le corcclet eft noir ,
avec deux-lignes ferrugineufcs fur le dos , im point
à l'origine des ailes , un autre au délions, & une
ligne en avant , jaunes. L'éculTon eft élevé , pointu ,
jaune. L'abdomen eft pétiole, ovale oblong, d'un
jaune fiuve , fans taches. Les pattes font d'un
jaune fauve.
J'ai trouvé cet infcfte aux environs de Paris.
I C H
170. Ichneumon crafilpcde.
Ichneumon craffipes.
Ichneumon ferrugineus , thorace flavo miculato ,
fcmoribus pojlids clavaiis.
Ichneumon lutcus , thoracts fafciis tribus longi-
tudinalibus fufcis. Geoff. Inf. tom, 1, pag, jjl.
L'Ichncumon jaune à corcelet raye. Geoff. Ib.
Ichneumon craffipes fuLvus flavoque varius , tho-
race jublineato j fcmoribus poflicis clavatis. Ross,
faun. etr.com. 1. pag. 51. ««. 727. tab. z. fig. i f.
Ichneumon viniius. Schrank. Enum. inf, aufl.
n". i-js^-
Il a environ cinq lignes de long. Les antennes
font filiformes, prefque de la longueur du corps ,
entièrement fauves. La tête eft fauve , avec les yeux
noirâtres. Le cotcelct eft fauve , S: mélangé de
jaune & de noirâtre. On diftingue c]uelquefois deux
lignes longitudinales jaunes, féparées par une iigne
noire. L'écuflon eft jaune un peu cleve. L'abdomen
eft fauve , prefque cylindrique , un peu plus long
dans le mâle, & terminé dans la femelle par un
aiguillon noir , de la longueur de la moitié de l'ab-
domen. Les pattes font fauves ; les cuiifes pofté-
rieures Iont un peu renflées , & plus longues que
les autres. Les ailes ont une légère teinte roullâtre.
Il fe trouve en Italie , au midi de la France.
171. Ichneumon covdonné.
Ichneumon torquatus.
Ichneumon fulvus , fegmentis abdomlnalibus alio
cinciis,
I.hneumon torquatus, ViiL, Ent.pcr. i. p. loj,
«^. 215.
11 eft mince , & long d'environ quatre lignes.
Tout le corps eft fauve , avec les anneaus de 1 ab-
domen bordés de jaune. L'aiguillon eft blanchâtre,
0$c prefqu'aulfi long que le corps.
Il fe trouve en France.
172. Ichneumon argiole.
Ichneumon argiolus.
I hneumon niger , capite thoraceque fl-2ro maca-
latis , aùdominis fegmentis mar^me fluvis. Ross.
tom. z. pag. ^2.. n°. jSi).
Faun.
Les antennes font fauves. La tête eft noire, avec
le front, les antennuks & le tour des yeux, jaunes.
Le corcelet eft noir , taché de jaune , avec trois
taches poftérieures , plus gran Jcs. L'abdomen eft
prefque en malTe , noir, avec le bord des annc-ux ,
jaune ; la couleur du lecond 5c du troilième clt in-
I C H
teiTompue. L'aiguillon cft très-court. Les pattes
lent fcrrugineufes , avec les cuilles poftuicures
i;iolTcs à leur bafe , noires , tachées de jaune. Les
ailes font tranTparentes.
Il fe trouve en Italie.
173. IcHNEUMON ramidule,
IcjiNEUMON ramidtdtts.
Ichneumon luteiis , a!;domine fahato apice nîîro.
Lin. 6\_/?. nat. pug, 957, n", jé. — Paiin.fucc.
«^. 1 éiy.
Ichncumon /meus, oculis thorace infra abdomi-
Kifqiie fdUuti apke nigris.G{.Oîf. Inf. t. 1. p. 531.
n . 13.
L'Iclincumon jaune à corcelct noir en-deflbus ,
& extrémité du ventre noire. Geoff. IL
Vtj'pa Ichneumon pn^edenci congincr , fid mi-
r.or , tuni co^-fore ^ tum a/is y verum imo ubdominc
Jeu cdudu nigra. Rai. I.-if. pag. ly 3. n°. 7.
Ichneitmon ramidulus. Schrank. Enum, inf. nujl.
r'. 7ît.
Lkneumon ramidulus. ViLL. Ent. tom. 3, p. 198.
1° . 107.
Ickneumon ramidulus, 'iovKC. Ent, par. x,p, 400.
«^_23-
Il a environ huit lignes de long. Tout le corps
eft jiune , avec les deux derniers anneaux de l'ab-
domen noirs. Les antennes (ont d'un jaune fauve ,
de la longueur du corps. L'aiguillon eft très-court ,
à peine apparent. Les ailes out «ne légère teinte
rouflatre.
Il fc trouve en Europe.
174, IcHNEUMON formicaire.
IcHNBUMON formicdtus.
Ichneumon niger antennis pedilufiue firrugineis ^
dis hyalinis ,fi:gmdte nig-o. Lin. Syjl. nat. p. y 38.
n".6l.
Ichneumon formicatus. Fab. SyJ}. cm . pag. 541.
n°. 81. Spec. inf. tom. i. p. 437. i!° . loj. —
Mant. inj, tom. i, pag. 2.(>'j. «'*. 113.
Ichneumon formica'.us. ViLl. Er.t. t. y p. loo.
Il efl: petit. Tout le corps eft noir. Les antennes
font feinigineules , à peine de la longueur du corps.
L'abdomen cft en malle , termnié pai un aiguillon
ferrugineux, de la lo.igucur du corps. L:s pattes
font fenugineufcs , avec les cu:fl'es poltérieures
noires. Les ai'es font tranfpàrentes , .avec un point
marginal noir.
Il fc trouve en Suéde,
ipp
I C H
l7J.IcHfilUM0N mutillaire.
IcHïiEVMoa mutillarius.
Ichneumon fiavefcens , ahdomine fafcia atra ,
alis fufco maculatis. ïab. Sy/l. cm. p. 341 n". 81,
— Sp. inf tom. I. ;». 457. n°. 106.— Mant. inf.
tom, l.pag. :.6i-;.n''. 114.
iuarius. Yiii.E.ii. tom. j.;?. :oi
IchKeu,
n^.iiy
Il rcfTemble au précédent. Tout le corps eft jau-
n.itre , avec le corcclet un peu plus obfcur. L'ab-
domen eft pétioié , marqué , au milieu , d'une bande
noire. L'aiguillon eft de la longueur du corps.
11 fe trouve eu Danuemarck,
176. Ichneumon ceint.
IcHSEuMOK cincius.
Ichneumon ater , antennis pedibufque ferrugineis ,
al:s atbis fafciis. duabus ni gris. Lin. Syjt. nat.
t'^'o- 9)'î- ""■ 60. — Fuun. j'uec. n°. l6^z.
Ichneurr.oT. cincius. Fab. Sy/l. cm. p^g. ;4i.
"»r ^v— ■^/'- '"/■ l-O"^- I-W- 4'7- «". IC7.—
Mant. inj. tom. I. pag. iSy. n°. nj.
Ichneumon niger , alis albis fafcix duplici ni,\rt.
pofteriore m.ijore. Geoff. Inj. tom. i. pag, j'yj.
L'khneumonàdeuxb.indesfarlesailes.GEOFF./iJ.
Ichneumon cinBus. ViLL. Ent. tom. }. p, ijj^
n". zio.
I.kr.eumon cincius. FoURC. Ent. par. i. pag. 4ij.
B". Su.
Il a une ligne & demie de long. Les antennes font
d'un brun ferrugineux, un peu plus courtes que le
corps. La téie , le corcelet & l'abdomen font noirs.
Les pattes font ferrugineufes. Les ailes fent tranf-
parcntes ; les lupétieures ont chacune deux bandss
noires.
Il fe trouve en Europe.
177. Ichneumon rembruni.
IcH^rsjiio:! fufcatus.
Ichneumon niger , ahdomine ftfcia ferrugînea ,
alis fufco maculatis. Fab. Spec. inf, tom. i.
pdg. 4Î7' '"z"' ^G'i. —' Mant. inf. tom. i,p,%6y.
IJiiieumon fufcatus. 'ViiL. Ent, tom, ^.p.iQO,
n". 114.
Il a la forme du préce'dcnt. La tête eft noire ,
av« le fiont jaunâtre, Le corcekt eft noir, fa^s
r-.oo I C H
taches. L'abJomcn cft noa-, avec une bù'>Je antc-
neuve fauve. Les pattes foin tcrnit^iiicuks.
11 fe trouve en Allemagne.
178. IcHNEUMoN blanc.
IcHNEUMoN albus,
Ichneumon iinearis alb:is fnfco maculât us , abdo-
mints pe::oh tenui iongo. G e o F f. Inf. tom. l.
pag. ^6o. a". 87.
L'Ichnenmon blanc. Geoff . Ib.
Ichneumon alius. ïovkc. Ent.par. 1. pag. ^('O.
n". 87.
Il a deux lign;s de long. Les antennes font blan-
ches , avec l'extrémité un peu oblcnre. La tête eft
blanche , avec les yeux noirs. Le corcelet eft blanc ,
avec une tache en-devjnt , deux autres à l'origine
des ailes, & la partie poftérieure , brunes. Le pé-
dicule eft; mince & blanc. L'.îbdcmcn eft ovale ,
blanc, marqué d'une large bande brune. Les pattes
& l'aiguillon font blancs. Les ailes font tranfpa-
lentes, avec un point marginal obfcur.
Il fe trouve rarement aux environs de Paris, &
il voltige fur les Chênes.
i)f. if. if. if. if if Ccrps: petit. Antennes filiformes.
Abdomen ovale , fejjile.
Linné & M. Fabricius ont placé dans cette divifîon
les plus petites efpèces du genre , & y ont réuni des
infeftes de plufieurs genres différens. Voyei Chryfis,
Cinips , Eulophc.
179. Ichneumon enflammé.
Ichneumon ignitus,
Ichneumon nigro-cyaneus , thorace ant'ice aurco ,
abdomine fcrrugineo , fafciu poftica. nigra. [■" a E.
Mant. inf. tom. I. pag. 169. n°. 118.
Il reffembie pour la forme Se la grandeur , au
Chrylis fémidoré. La tète , la partie poftcr eure du
corcelet Si les pattes font dune couleur bleue
foncée. La partie antérieure du corcelet eft dotée ,
brillante. L'abdomen eft fetrugineux , avec une
bande poftérieure noirâtre. Les ailes font obfcurcs.
Les tarfes font bruns.
Il fe trouve en Barbarie.
180. Ichneumon Chryfis.
JCHNSUMON Chiyfis,
Ichneumon viridi-ineus nitens , abdomine ovato
ttureo, Y AS. Mant. inf. tom. i.p. l6ç), n". 119.
Il reffembie au précédent , pour la forme & la
grandeur. Les auccnnes font noires. La tète & le
T C lî
corcelet font verts, btillans, fans taches. L'dbdo-
men eft ovale , doré. Les patccs tout noitcs , avec
les tarfes pâles.
Il fe trouve en Barba''ic.
18t. Ichneumon du Genévrier.
Ichneumon Juniperi.
Ichneumon aurai us viridis , antinnis nigris punc-
to abrum rubro. Lin. Syft. nat. pag. 939. n'-'. 6j.
Faun.fuec.n". 1655.
Ichneumon viridi-jincus , antennis nigris fpirali-
bus. L:n. Faun.fuec. cdn. i. n'^. ')%-;.
Ichneumon Juniperi. F A B. Syfl. ent. p. 541,
n°. 87. — Spec. inf. tom. i pag. 438 n'^. 1 12. •
Mant. inf. tom. 1 . p. 170. n" . i j j .
Ichneumon Juniperi. Will. Ent. tom. ^.pag. loiî.
Il eft petit. Tout le corps eft d'un vert bronzé.
Les antennes font noires , en Ipirale. Les ailes font
tranlparentcs, avec un point marginal ronge.
La larve eft rouge , & vit dans celle de la Tipule
du G'.ncvrier. La nymphe eft ovale , tranfpatcnte.
Il fe trouve en Europe.
i8i. Ichneumon cynipedc.
Ichneumon cynipedis.
Ichneumon auratus viridis , abdomine f^fco bap
cingulo pallido , pedihus flavefcentibus. Liu. Syjt.
nat. /). 959. n°. 68. — Faun.jue'-. n" . 173^.
Ichneumon cinipcdis. F A B. Syft. ent. pag. 345.
;:". S9. — Spcc. inf. tom 1./Î.439. n''. 115. — Mant.
inf. tom. l. pag. 170. n° . i 57.
Ichneumon cinipedis. Vill. Ent. tom. 3. p. icj.
n-.li6.
Il eft très-petir. La tète & le corcelet font d'un
vert foyeux , très-luifant. L'abdomen eft ovale ,
obfcur, marqué, à fa bafe , d'un anneau pâle.
Les pattes four pâles. Les antennes font un peu
moins p.îles que les pattes, 8t un peu plus courtes
que le corps.
11 le trouve en Eiuope , dans les larves des Cinips,
qui forment les gailcs du Saule pentanJre.
183. Ichneumon des Sphex.
Ichneumon Sphegum.
Ichneumon nigcr immacu/aïus , alis albis, Fab.
Mant. inf. tom. 1. pag. Z70. n". 158.
Il eft petit. Tout le corps eft noir luifant , fans
taches. Les ailes font blanches.
Il fc trouve en Saxe,
I C H
l84.'IcHN)EUMON du Seigle.
IcHîiEVMONfccalis.
Ickneuman aiger , cap'.te rufo , ocul'is vir-di'-us.
Lin. Syfl. nat. pag. 959. n". 70. Fuun.fuec.
n°. 16^1.
Ichneumon feca'is. F a e. Syjl. tnt. pag. 34;.
n". 9I. — Spec. inf.tom. i. Çiig.j^i,^. n'.iiy.— —
M.int. inj. tom. i, p. 170. n°. 14.^.
Ichneumon agiicolator niger, capitc firru^ineo . ai-
domine fe^ULLm. Syfi. nue. pog. jjy. n". 54»
Ichneumon fecalis. Ross. Faun. €tr, tom. 2.
pjg. ss-n". 796.
Lhneumon fecalis. Y I Lt. Ent. tom. 3.;;. 108.
no. 138.
Il cft: petit. Les antennes font noires , filiformes ,
s peine de la longueur du corps. La tête eft fauve.
Les yei'x font d'un beau vert. Le corcclet eft noir ,
lanstaclics. L'abdomen cft noir , ovale , liffe, avec
le pétiole raboteux. L'aiguillon eft de la longueur
de l'abdomen. Les ailes ont un point marginal ,
arrondi , noir.
Il fe trouve en Europe, dans les larves des ëpis
ic Seigle.
i8j. Ichneumon cutané.
IcHSEVMON fubcutaneus.
Ichneumon niger , alis kirfutis macula lunari ni-
gra , antennis fubfiUformihjs. L i N. Syfl. nat.
pag. 940. n'^ . 71. — Faun. fuiC. n'' . 1641.
Ichneumon fii'-cutaneus. Fab. Svjl.cnt, pag. 545.
n^. 91. — Sp. rnf. tom, 1. pag. 439. n° . iiS. —
Mar.t. inf. tom. i. pag. 170. n°. 141.
Petit Ichneumon tout noir, à longues antennes en
filcc , de gtoiieur égale, à aiIcs velues, dont les
hip.Tieurcs ont une grande tache noire en demi-
liine , <jui vit dans les chenilles mincufes. Dec.
Mém. inf. tom. l ,, pag. 706 , taè. ]0 , fig. il.
IckncuTKon fubcutaneus. y iLI. Ent, tom. 3.^.208.
n". 249.
Lesa-itennes font noires, longues , velues. Tout
le corps t't noir. Les ailes font tranfparcntes. Les
fiifcii(.uii.s ont une tache marginale , en forme de
demi-!unc.
Il fe trouve en Europe , dans les chenilles mi-
i8é. Ichneumon conique.
JcHS£UMON conicus,
Ichneumon niger , ahdomine conico acvtijjîmo ,
femoribus cLvatis ferrujinen. Fab. S^ft, ent,
Hi/l, Nat. des Injecks. Tom. l II. '
I C H 201
pag. 34}. n". 95. — Sp.'c. inf tom. l. pag. 45.;.
n°. 119. — Mant. inj. tom. l.pcg. ijo.n". i+i.
Ichneumon conicus. Ross. laun. eti. tom. Z.
pjg. 5 5./2". 795.
l.hneurr.oa conicus. Vl\.L. Ent. tom. ^, pjg. m.
/:". 151.
Il efl petit. Tout le corps cft noir, fans taches.
Les pûttes font noires , .:vcc les cuilles fcrrugi-
neufcs. Les ailes font obfcures.
Il fe trouve en Europe.
1S7. IcHNEU.MOiJ globulaire.
Ictis E irj,j ON globatus.
Ichr.eumon niger ^ pedibus ferrugine'is . Lin. Syfi,
nat. pag. 940. n". 74. — Faun. fuec. n" . 1645.
Ichneumon fen'co conglohato alio. L i N. Faun.
fuec. edit. 1 . n" . 9 j 1.
Ichneumon glubitus. Fae. Syft.ent. pag. 34;.
n". 94. — Sp. inf tom. 1. pag. 439. n°. 1 zo.— —
Mant. inj. tom. i. pag. 170. n°. 143.
Ichneumon ferico conglobato albo. GeOFF, Inf,
tom. l. pag. ^lo.n''. i.
Ichneumon à coton blanc. Geoff. Ib.
Ichneumon noir, à antennes filiformes, à pattes
d'un jaune foncé , dont le deifous du ventre eft
vcrdâtre. Dec. Mcn, inf. tom.. z , part. 1 y pag. Séi,
n". 6, pi. 19 , Jig. 13 6-14.
Vcjpu Ichneumon parva crucigera , nullis in cau-
da fais, tolo corcore antennis & pedibus nigris,
KAuFfFc:g.i^;.u°.l^.
Mouc'ic à coton. Jount. des fuv. 1713. p. 474.
ReaUM. Mi'm. i".f. tom. 1. pi. 3 i). fig. 5. 6.
Derrh. Thcol. Liv. S. cap. 6. n°. 11.
YRlCH.Inf.tom.6. tab. !0.
Ich-:eumontorhosjer:c(osextruenj. Aâ.ups. \~]6.
pa^. 19. /r\ I o.
Iclmeumon g'obatus. S,C0T. Ent. car,!, n^' . y 66.
Ichneumon g'obatus. Schrank. Enum . mf. aufl,
n'.jbi.
Ichuumon giobatus. Ross. Faun. etr. tom. 1.
pa^. j5./i°. 797.
I kieumon giobatus, Y 11.1., Ent. tom. }■ pag. 109.
Ichneumon giobatus. FouRc. Ent. par. 1,/'. 593.
II eft petit. Les antennes font noires, de la lon-«
C c
202 I C H
«jtieur uii corps. Tout !e corps cft noir. Les pactes
font ferrugineiifes v avec les cuilfcs poicéiiciircs &
ia bafc de"s autres , noires. Les ailes font bUachcs ,
avec un point marginal obfcur.
Il fe trouve en Europe. Les nyn-tphcs font ren-
fermées dans de pcilrcs coques foj'tules blanches ,
irunies fous une enveloppe commune.
l'iS. IcHNEUMON ptloronné.
IcNMEU.^roK glomerctu!.
hhieumon nii;cr pcdiôus flavîs. LiN. Syji. nui.
pag. 940. II". 7J. — FûUn.JULC. n". ICm6.
Ichneumon ferico , onglomerjto jlavo. LiN. Faun.
fiLci.-cdu. I. «". 9)1.
Jrhneumon cong/omeratus. Fab. SyJi. ent. p. 544.
n". 9j. — Sp. iiif. to'n. i. pag.-ji^A^o. n" . m. — Miinc.
irj'. lom. i. pag. 171, n". 144.
Ichneamoi feiico conglohato flavo. Geoïf. Inf,
tom. ; . pag. 311. n" . ^.
L iciineumou à coton jaune. Geoff. Ib.
Petit Ichneumon noir à coips alongé & ovale ,
& a jambes d'un jaune fonci.' , qui vit en fociété dans
les chenilles. Dtc. Mîm. inf. tom. I , pag. 575 , 6"
P'^g- 7C4. P^ 16,/^. 1 — 6.
Vefpa Ickncumon parva aipUis , anunnjs pro-
longis , crucigera feu erucs. brajjicurm j/iimna. Rai.
Inf.pjg. IJ4. «°. IX. i^. pag. 260.
GOiV Inf.pag. jç). n°. n. — XiST GOED. 17.
Ichneumon parafticus erucarumminimus. aB, ups.
171,6. pag. 19. n°. II.
Reaum. Inf. tom. t.tab. i^.fig. i. y. 8. 11. 13.
DeRRH. Theol.Uv.%. cap. 6.n^. il.
KolS. lif. tom. 1. vefp, tab. à,, fg. 5. .'
Ichneumon glomeratus. Scor, Ent. carn. n". 767,
Ichneumon glomeratus. ScHS.kt<t., Enum.inf.auft,
Ichneumon glomeratus, Vill. Ent, tom. ',.p. iio"
n". 345-
Ichneumon glomeratus. FOURC. Ent. par. 1.
f.3?4. «''.-.
11 eft un peu plus grand que le précédent. Tout
le corps eft noir. Les antennes font noires , un peu
plus courtes que le corps. Les pattes font jaunes.
Il fc trouve en Europe , dans les chenilles des
Papillons bi-alficaires. Les coques dans lerquellcs les
nymphes font renfermées, fout dilbnguées des pré-
I C H
cèdenres , en ce qu'elles font jaunes , ne fôrinenr pis
de bcules rcgulières , & ne Cî^v.t pas recouvertes
d'urx couche de foie,
1S9. IcH.NEUMON alvéoliforme.
Ic!::;ejmon alvearifoimls.
I^/mcumon nigcr , ahdomi:.: petiol.:to , peiibiu
frra^ineis.
hkneumon fciico alvear':fortnt. GèOi'f. /.v/. t. x.
p. 3 il. «"• 3-
L'Ichneumon à coque en forme de rayon àc
ruche. Geoff, Ib.
Reaum. Inf. tom. i. pi. 55./^. 7.
I.hntunion alvcaiifx. Schrank. Enum. inf
aujl. n\ 7Ô7.
Ichn'.u-non alveariformis. FoURc. Eut. par. t.
pag. 394. n^. ;.
Il rciremble au p-L-cédcnt , mais il a le corps
plus alor.gé. Le<; au;cnncs font noues , plus
que le corps,
(ont brunes.
Tout
corp!
eO: noir. Les pattes
Il fe trouve en Europe. Les coques de ccnc
cfpèce (ont tontes pofces les unes 1 côté des au'tcs
dans leur longueur , & forment des fo tes de ta-
blettes piattes des deux côtés. Sur chaque face, on
voit les extrémités de ces petites coques cylindri-
ques , qui font ouvertes lorfque l'infcâe en cil
lorii , & repréfentent très-bien le rayon formé par
les Abeilles. Ces co^jues font tantôt biunes , tainôt
griles.
ij>o. Ichneumon des Pucerons.
Ichneumon Aphidum.
Ichneumon niger , abdomine bafi pedibus anticix
genubiifque pofticis fluvis. LiN. ^y/l nat. p. 940.
n'^. 71. — Faun. fuec. n". 1645."— i£«r. ^othl. JC7,
Ichneumon Apkidum. Fab. Sy/l ent. pa^. 544.
n". 96. — Hp, inf, t. I. pag. 440. n° . m. — Mant.
inf, tom, l.p.iyl.n". 14c.
Ichneumon Aphidum. Giorv.I/if. tom. i.p. jii.
«".4-
L'Ichneumon des Pucerons. GhOff. Ib.
Ichneumon des Pucerons noir à antennes filifor-
mes , à bouche jaunâtre, 8c a pattes nuancées de
brun, qui vit dans les Pucerons. Dec Mém. inf.
tom, 1, part. 1, pag. $66, n". i , pi. 50, fig-
It, 15.
FriSCH. Inf. II. tab. 19.
LitvwtNH. Lict. Aug. itfjj. p. ijt.d'oS.i-os.
p, 187. x88. i8y.
I C H
Ichneumoit Aphidum. Vul. Er.t. tom. y p. io8.
n". 140.
Ickneumon Aphidum, FovKC. Er.t. par. i.p. 554.
«°. 4.
Il eft très-petit. Tout le corps efl: noir. Les an-
tennes font de la longueur du corps. Les pattes
font jaunes.
II Ce trouve en Europe. La Luve vit dans les
Pucerons, & quek]ue petite qu'elle foit , elle eft
encore ocpofée fouvcnc à nourrir elle-même la larve
d'un Cinips, & on voit alors (ortir, des Pucerons
jnorts, des Cinips, au lieu des Ichneumons.
Ipi. IcHNEUMON ncgre.
IcHNEUMON nigritus.
Ickneumon corpore auo immaculato , ails nigris.
Ichneumon totus nigcr. Geoff. Inf. tom. i. ;>. 3 3 8.
n'\ 58.
Ichneumon nigcr. foURC. Ent. par. i. pag. 405.
«''.38.
Ichneumon niger. ViLL. Ent. tom. ^.pag.zn.
n". 160.
I! a une ligne de long. Tout le corps eft noir ,
fans taches. Les antennes font de la longueur des
deux tiers du corps. Les ailes font noires. L aiguillon
eft de la longueur du corps.
I C H
205
Il fe trouve
ivitons de Pari:
191. IcHNFUMON des Araignéeî.
IcHurUMON Aranearum.
Ichneumon niger, antennis filiformibus , tho-
race lineis duahui pedibufquc fluvis . Retz. Gen.inf.
Via. p. 69. n". 277.
Ichneumon des Araignées noir, à antennes fili-
formes , à deux raies jaunâtres iur le corcelet , &
à pattes jaunes. Deg. Mém. inf. tom. 1, part. 1,
pag. 865 , n». 7. pi. 30, fig. 1 & 3.
Ichneumon Aranearum. Y iti. Ent. tom, ip, m.
Il eft de la grandeur des prc'cédens. Les antennes
font noires , de la longueur de la moitié du corps,
La tête eft noire. Le corcelet eft nojr, avec deux
Iii;nes longitudinales jaunes. L'abdomen eft noir.
Les pattes font fauves. Les ailes font tranfparentcs ,
avec un point marginal noir , fur les fupérieures.
Il fe trouve en Europe. La larve vit dans le corps
des Araignées.
antennis ramofis . L i N. Sy_/f.
77. — Faun.fuec. n°. \C^-j.
193. Ichneumon des Teignes.
■IcHUEUMOn Xiiiearum.
Ichneumon niger, antennis filiformibus , pedibus
rufis.
Ichneumon pellioneUii. Retz. Gen, irf. Deg,
pag. 6y.n°. lyj.
Ichneumon des Teignes domifliques noir , à an-
tennes filifornits , & à pattes roulfes , qui vit dans
les Teignes des pelleteries. Dïg. Mém. inf. tom, i ,
part. 1 , pag. b7 5 ^ n?. 9 , pi- 5°. /g- 17^ '8.
Ichneumon Tinearum. Vill. Ent. tom, ^. p, zii,
no. 147.
Il eft plus petit cjue les ptéccdens. Les antennes
(ont lauvcs , un peu plus longues que le corcelet.
La tête & le corcelet font noirs. L'abdomen eft d'ua
vert obfcur en-dellous , terminé dans la femelle ,
par un aii;uillcn biun , noir à l'cxtréniité, prefquc
de !.! !j i;ucu: de l'abdomen. Les pattes font fauves,
Los ailes 1. .nr ti.înfpHrentcs , avec une tache margi-
nale, fur les fuf'L-neures.
]l fe trouve en Europe. La larve vit dans les
Teignes des pelleteries.
194. Ichneumon pedinicorne.
IcHNsi/Mos peclinicornis.
Ichneumon
nat. pag. 041
Ichneumon peciinicornis. Fab. Spcc. inf. tom. r.
;?. 441.^". i:.^. — Mant.inj. tom. 1. pag. x-ji,
«".147.
Petit Ichneumon noir à antennes branchues en
corne de cerf. Deg. Mém. inf. tom. 1. pag. 70J. &
pag.sU.pl. iS-fig- h 4-^ S-
AH.Jlock. ï-jJrO.p. 464. raè. 1. fig, 4. — $,
Ichneumonpeclinicûrnis. WiLL. Ent. t, 3. ;>. tio,
n'>. 14J.
Cet infede apparrisnt probablement au genre
Eulophe de M. Geoft'roy. Il eft très-petit. Tout le
corps eft noirâtre. Les antennes iont noires Se
branchues. Les ailes font tranfparentes, avec un
point marginal , noir , fur les fupérieures.
Il fe trouve en Europe. La larve vit dans les
chenilles mineufes des feuilles du Chêne.
195. IcHMEUMON aciculaire.
Ichneumon acicularis,
Ichneumon Unearrs fufco-ftrrugineus , capite ab^
dominifque apice nigris ,
Ichneumon tincaiis fufcus , capite aldominifque
apice nigris, antennis corpi e longioriius, GeOtS,
Inf, tom. z. pag. 360. n". ij.
L'ichneuraon aiguillette, Geoff. li.
Ce %
204
I C H
Ichneumott aùcalaris. FouRC. Ent.par, t,p. 414.
«^ 89.
Ichneumott arcuLiris. Vill. Ent. t. 5./. 214.
Il a un peu plii5 d'une ligne de long. Le corps
cft mince. Les antennes l'oiu noires , minces, plus
longues que k corps. La tète cft noire. Le corcelet
eft d'un bran !:erru;;ineux. L'abdomen elt pédicule ,
tufiforme , d'un brun ferrugineux, avec l'extrémité
noire. Les pattes Ibnt d'un brun ferrugineux.
Il fe trouve aux environs de Paris.
Ijé, IcHNEuMOH agile.
IcHNEUMON Cg'dlS.
Ickneiimon apterus niger , ped'ibus rufis. Fae.
Syfi. ent. pag. 544. n'^ . 97- — ^P^^- '"J- ''""• '•
p. 44l.«". Il6, Mant.inf. tom. 1. pag. 17I.
n.'^. I 49-
Ichp.eumon noir fans tailes , à corps en boule
alono-ée , à antennes S; pattes brunes. Deg. Mim.
inf. com. i , pdn. 1 , pag, 90 ) , ii'-\ 17 , pL 31,
fig. 18.
Il eft pctir. Les antennes font fauves, un peu
plus courics que le corps. Tout le corps elt noir ,
avec une bande fauve , peu marquée , à la bafe
de l'abdomen. Les pat:es font fauves.
11 fc trouve au nord de l'Europe. La larve vit
dans celle de ricbneumon des Pucerons.
197, IcHNEUMON coureur,
IciiiiEUMON iurfnans.
Ichneumon apterus niger , abdomlne antice pedi-
hufquefeirugineis. Isa. Syjl. enr. p. 344. n". 98. —
Spec. inf. f. i./'. 441 n°. nj.— Mant.inf. tom. 1.
fag. 171- n". IJO.
Ichneumon noir fans ailes , à corps en boule
alongée , à antennes & à pattes ronfles. D e o.
Mém. inf. tom. v. part. 1. pag. 5)06.7:''. 18.
Les antennes font jaunes , avec l'extrémité neire.
La tête & le corcelet font noirs , fans taches. L'ab-
domen cfl: fauve à la bafc , noir à l'extrémité ,
muni d'un aiguillon court. Les pattes font férrugi-
neufcs.
Il fe trouve en Suède dans le corps de différentes
clienil'.cs.
198. IcHNHUMON des Mittes,
JcHifEi'MnK Acaroram.
Ichneumon apterus rafiis , caplte abdomine^ue
pcflico nigr/s.ÏAT. Syft. ent. pag. 344.^^.99. —
Spec. inf. tom. i. ;^<j^. 441. n^. tiS, — Mam, inf.
tom, i. p. lyt, «''.. i»ji.
r C H
Mutilld Aearorum glab--a rufj , caplte abdoni-
neque pojlico nigris. LiN. Syjl. nu!, pag. 968. n".?»
Faun.fuec. n". J715.
Ichneumon roux , fans ailes , dont la tète , la
moitié poftérieurc du ventre & les antennes font
noires. Deg. Mcm. inf. tom. 1. part. z. p, 907.
n". \').pl. ^ \. Jig. ip. t> 10.
Mutillu Aearorum. Schrank. Enum, inf. aufl,
n". S40.
Muiillu Aearorum. \'ii.l, Ent. tom. 5. pag. 541.
Il a près de deux lignes de long. Les antennes
font d'un brun ferrjgineux , à leur bafe , noirâtres
a leur extrémité. La tête ellnoiie. Le corcelet eft
ferrugineux. L'abdomen cil ovale j pétiole , noir,
avec le premier & fouvent le fécond arincaux fer-
rugineux ; il cil terminé dans la femelle , par un
aiguillon court. Les pattes font fcrrugineufes. Les
ailes manquent cntitremcnt , du moins dans les fe-
melles que je pofsède. Parmi ces femelles j'ai trouvé
un mâle dont les ailes fupérieures font obfcures ,
avec le milieu & l'extrémité iranfparens. Les anten-
nes font entièrement fcrrugineufes & un peu plus
minces. La tête elt ferrugincufe, avec une tache
noire , fur le vcrtcx. Le corcelet eft ferrugineux ,
méLmoé de noir, poftérieurement. L'abdomen eft
noir , avec le premier anneau ferrugineux. Les pattes
font lerrugincufes.
Il fc trouve dans toute l'Europe : il fe nourrie
de Mittes . félon Linné , & de larves de Charati-
fons , félon De Gcer.
19Î). Ichneumon vagabond,
Ichneumon vagans.
Ichneumon apterus rufus , caplte tkoracis abd»-
minifque pojlico nigris. Fab. Mant. inf, tom, l»
p.iyi.n\ 151.
Les antennes font jaunâtres , avec rextrémit4
noire. La tête eft noire, luifante. Le corcelet eft
fauve antérieurement, & noirpoftérieurement. L'ab-
domen eft fauve a la bafe , noir à l'extrémité. L'ai-
guillon eft très - court. Les pattes font fetrugi-
r.eufes.
Nota. M. Fabricius a donné le même nom a deux
infeûes différens , ce qui nous a obligé d'en donne*
un autre à cette clpèce.
Il fe trouve en Saxe , aux environs de Paris.
200. Ichneumon pédcftrc.
Ichneumon pedejlris.
Ichneumon apterus niger , abdomlne rufo bafi api'
ceque ni^ro. F a b» Syfi, ent, pag, J44. «*. leo.— -
I CH
IC H
b"?. 119. — Maïu. inf.
Sp.iiif.com. I. pag. 44
eom. l.p. iyt.n". i;;.
Le corps cft noir , avec le fécond & le troificme
anneaux de l'abdomen fauves. Les pattes font fauves.
Il fe trouve en Suéde.
201. IcHNEUMON Fourmi.
IcHNEUMOn formharius.
Ichneumon avterus n.fus , capke ahdomînequc
nigris. ¥\B.SyJi.e,it. pag. 54Î- ""• JOl. — Spec.
inj'.tom. i.pûg. 441, «". 130. — yiant, inf, tom. i.
pag. 17!. n°. 154.
Mutilla formicaria glabra rufa , capite abdo-
minifque pubefcente nigris. 'Liti. Syft.nac. pag. ^6%.
n". 10. Fiiun. fuccn". ijiS.
Muti/ia formicaria. Viti.. Ent. lom. 3. pag. 342,
n". 4.
Il e(l plus grand que l'Iclineumon des Mittes.
La t«ce eft noire. Le corcelet eft fauve. L'ibdc-
irien tft noir, légèrement pubcfcent.
11 fe trouve en Suéde dans les jardins.
ioi. Ichneumon ve'ficulaire.
IcHNSuMoN veficularis.
Ichneumon aperus nigro-incKS j antennis pedi-
bufque fiavis nigrifque.
Ichneumon fauteur fans ailes , noir , verdâtre
cuivré, à antennes biifccs en niafluc & à pattes
jaunes & noires. Dec. Min-', inft. i. par:, z, p. ^oc).
n«. 10. pi. il.fig.li.
Ichneumon\sficuhtkfa/catonipierusnigro-étneu!,
antennis fraSis ciavatis pedibufque Ravis nigrif-
que. Retz. Gen. inf. Deg. pag. 70. n^. iji.
Il eft très - petit. Les antennes font longues ,
légèrement renflées vers leur extrémiti , coud<5es
«ntrc le fécond & le troifième articles : le pre-
mier article efl alongé & d'un jaune pâle , les
autres font noirs. Tout le corps eft d'un noir ver-
ditre, bronzé, luifant. Les pattes font d'un jaane
pâle, avec les culITes noires. L'aiguillon n'a pas la
longueur de la moitié de l'abJornen.
Cet Ichneumon n'a point d'ailes ; mais i! a deux
efpèces de moignons , qui reiïemhlenr à des ailes
ébauchées & qui préfentent une fingularité trop re-
marquable pour n'en avoir pas fait mention dans les
généralités.
11 fe trouve en Suède.
105. ÎCHNEUMOK audacieur.
IcuifEunoK aadaK.
20J
Ichneumon. niger , pedibus abdomiuifque annal»
di.phci ferrugineis. Maf GioEr. Inf tem. i.p, jéj.
Ichneumon apterus , fulvus ; capite antennarum
api ce abdominifque fcfcia dupiici traiifverfa , nigris,
Femina. GtOFF./i.
L'Ichneiinion à anneaux fur le ventre, & femeHc
fans ailes. Geoff. Ir.
Ichneumon aranearum. FouRc, Ent.par. t.. p. 414.
n". c,o.
Les antennes font noires , de la fongucur du corps.
La tête & le corcelet font nojrs. Labdomen eft
mince , noir , avec deux bandes fauves. Les ailes
(ont grandes j tranfoarcntes , avec un point mar-
ginal noir.
La femelle n'a point d'aiies ; clic eft: plus grofTc
que le mâle, & fcmblable , à la première vue, à
une Fourmi. Les antennes font de ia longueur' de
la moitié du corps, d'un brun ferrugineux , avec
l'extrémicé noire. La tête eft noire. Le corcelet eft
fauve. L'abdomen eft allez gros , fauve , avec deux
bandes noires. Les pattes font fauves.
M. Geoffroy a obfervé que cet Ichneumon eft
forti de nids d'Araignées dont il avoir dévoré les
œufs. II paroît que cette efpèce dcpofc fcs œufs
principalement dans ces nids.
Il fc trouve aux environs de Paris.
104. Ichneumon de la Charmille.
/cHN-jTcrj/o.v Carpini.
Ichneumon niger, pedibus rufis , geniculis fufcis,
femina aptera. Geoff. Inf. tom. i. pag. 361. «".90.
L'Ickneumon à pattes variées de fauve & femelle
fans ailes. Geoff. Ib.
Ichneumon Carpini. FoURc. Ent.par. 1. p. 424.'
«'. 91.
Ichneumon Carpini, VuL. Ent. tom. ^. p, ixj,
n^. 17 1.
Il a une ligné de long. Les antennes foac
brunes , de la longueur du corps. La tête ,
le corcelet & l'abdomen font noirs. Les pattes font
fauves , avec les articulations obfcures. La femelle
n'a point d'ailes , & fon aiguillon eft de la longueur
de l'abdomen.
M. GeoôVoy a trouvé le mâle & la femelle accou-
plés fur une charmille , aux eoviroas de Paris.
i«j. Ichneumon alerte.
IcHKzuMON celer.
Ichneumon niger, pedibus antennarumque baji
ferrugineis , femina aptera, GiOFF, Inf tvn^ 1.
206
I C H
L'Ichneumou noir, à pattes & bafe des anten-
nes , fauves , & femelle fans ailes. Geofî. là.
Ichneumon apterus.TovRc. Ent. par. z.p.^x^.
1*'. 5)1.
Ickneumon apterus.\ii.ï.,Ent. tom. 5. pag. 117.
n°, 271.
Il a lin peu plus de deux lignes de long. Les
antennes font de la longueur du corps , noires ,
avec la bafe fenugincufe. La tête & le corcelet font
noirs. L'abdomen eftalongé, noir. L'aiguillon eft
très-coort. La femelle eft fans ailes. Le mâle n'eft
point connu.
11 fe trouve aux environs de Paris.
10(5. IcHNEUMON duBédéguar.
IcHNEVMox Bedeguaris,
Ickneumon Bedeguaris niger, pediius abdomlnif-
que medioferrugineis. GEorr. Inf. tom. 2., pag 361.
n'.yx.
L'Ichneumon du Bédcguar. Geoff. Ih.
Ickneumon Bedeguaris. Fo\jRc.Ent.par,i.p,4i^,
II a près de deux lignes de long. Les antennes
font noires , de la longueur de la moitié du corps.
La têtt & le corcelet font noirs. L'abdomen eft fau-
ve au milieu , noir à la bafe & a l'extrémité. Les
pattes font fauves. L'aiguillon eft brun , prefque
delà longueur de l'abdomen. Les ailes font traiif-
parentes , avec un point marginal noir , alTez gros.
Le Bédéguar du Rofier , où vivent deux efpèces
de Cinips & un Diplolèpe , a encore donne cet
Ichneumon, & en eft c]uclc]ucfois toutrempli.il
y a apparence ^ue ces infedcs fe détruifent l'un
l'autre.
Il fe trouve aux environs de Parij.
207. IcH.SEUMoN atome.
Ichneumon utomus.
Ichneumon pallido fufcoque varius. Lin. Syft.
nat, p. 941. n°. 76.
Ichneumon atomus, YilL.EnC. tom.' }. pag. 210.
«0. 144.
Il eft fi petit qu'à peine peut-on le remarquer à
la vue (i-nple & qu'il ne fe fait appercevoir que
par (es mouvemens; de forte qu'on peut bien It
compter parmi les plu': pents infedes ailés. Le corps
eft mélangé de pâle & d'obfcur.
11 fe trouve à Upfal.
I C H
Efpices moins connues.
I. Ichneumon foyeux.
IcHïtE uMON fecofus.
Ichneumon noir ; pattes fauves ; aiguillon de la
longueur du corps ; abdomen lilTe.
Ichneumon ater, pediius rufis^^fcds ani longitudine
corporis, abdomini Uvi, GEOrr. Inf. tom, z .p. 214.
«". 6.
L'Ichneumon noir à queue de la longueur du
corps & ventre Iiife. Geoff. -Zo.
Ichneumon fecofus. FoURc. Ent. par. 1. pag. 59).
n°. 6.
Il a fept lignes de long. Le corps eft noir , avec
les pattes fauves. L'aiguiilon eft de la longueur d»
corps. L'abdomen eft hlle & allez large.
Il a été trouvé aux environs de Paris.
1. Ichneumon tubercule.
Ichneumon tubcrculatus.
Ichneumon noir; pattes fauves; aiguillon de la
longueur du corps ; abdomen avec des tubercules
latéraux.
Ickneumon ater , pedibus rufis , fecis ani longi-
tudine corporis „ abdomine tubetculis iateraliùus,
GeoFF. Inf. tom. z, pag. 314. n". 7.
L'Ichneumon noir à queue de la longueur du corps
& ventre a tubercules. Geoef. Ib.
Ichneumon tuberculatîis. F O U RC. Ent. par. x.
pag. 3^5. n". 7.
Il a lix lignes de long. Le corps eft noir^ avec
les pattes fauves. L'abdomen eft plus mince que dans
l'efpèce précédente , Se muni d un tubercule de cha-
que côtd des anneaux. L'aiguillon cil de la lon-
gueur du corps.
Il fe trouve aux environs de Paris, fut les arbres.
3. Ichneumon pétiole.
Ichneumon petiotatus,
Ichneumon noir ; pattes fauves ; aiguillon deux
fois plus couit que le corps; bafe de l'abdomen
mince & alongée.
Ichneumon ater , ped'r us rufs , fais ani corport
triplo brevionbus , abdomin^. hjfi ti.nui long.i pe~
tiolutd. GtoFF Inftvm. 2.^. 315. «^. y.
L'Ichneumon à p.ttcs Luves & ven;te en filer.
GkOFF. Ib.
IchncûmonpetioLt.ii.IOMKC.Er.t.par, i.p, ^$6,
I C H
Il a environ trois lignes & àcmis êe tonç;, & il
rellcmble un peu au précédent. Le corps c!l efSîé ,
roir, avec les pactes fauves, les iiuenncs font de
ta longueur de la moitié du corp^. L'abdomen efl
mince , fur- tout à fa hiic , & tijrminé par un ai-
guillon , à peine de la longueur du tiers du
corps.
Il fe trouve aux environs de Paris.
4. IcHNEUMON fémoral.
IcHNEUMON femoralis.
Ichneumon noir ; pattes ferrugineufes ; cuiflcs
poftérieures renflées, globuleules.
I kiieumon niger, pcdibus ferrugincis ^ fimorihas
pojUcis crajjis globofis. Geoff. I:f. tom. z. p. }t6.
n". I I.
L'Ichneumon ' noir à pattes brunes & grolTes
cuilics. Geoff. U.
I.hneumon femoralis. FouRC. Eut. par. z. p. ^yô,
n". II.
II a près de trois lignes de long. Le corps eft noir ,
avec les pattes ferrugineufes. Les antennes (ont de
la longueur des deux tiers du corps. Les cmfles pof-
térieures font grolfes & prefque fpliénques.
Il fe trouve à Paris , dans les maifons , ordinai-
ïenient fur les fenêtres.
5. Ichneumon géniculé.
IcHSEUMON geniculatus.
Ichneumon noir; pattes fauves ; genoux marv^ués
d'un anneau blanc.
Ich-e-amori niger , pedibus rufts , genulus annula
*lbo. GeoVi. liy tom. 1. fag. $27. «". 15.
L'Ichneumon noir , à pattes fauves & genoux-
blancs. Geoff. Ib.
Ichneumon geniculatus. FoURc. Ent. par. 1.
Il a cinq lignes de long. Le corps eft noir. Les
antennes font de la longueur des deux tiers du corps.
Les pattes lont fauves , avec un anneau blanc , à
l'origine de chaque jambe. On apperçoit aulli un
petit point blanc , fur les hanches.
Cet infcde varie. Dans les uns , les hanches font
fauves, & dans les autres, elles font noires : dans
ces derniers , l'anneau blanc des jambes eft plus
apparent. Dans tous l'aiguillon eft noir , & de la
longueur de la moitié de l'abdomen.
Il fe trouve aux environs de Paris.
6. Ichneumon inguinal.
IcHHEUMoiT inguinalis.
I CH
2©7
I.h-ietjmon noir; pattes fauves; cuilTes avec ua
point blanc a leur bafe.
Ichneumon niger, rcdibus ruCs , ftmorum laft
puncio aU'o. Geoff. I if. tom, z pag. 517. n° . 14.
L'L:hjii-nnion nnir à partes fauves & point blanc
a la baie des cuiffcs. G off. lt>.
J.ftneumoninguinjlls.YoïSRc. Ent. par. i.p. 557.
Il a cinq lignes de long. Le corps eft ncir &
alongé Les antennes font de la longueur du corps.
Les pattes foiu fiuves , avec les tai es poftcrieurs
noirs, & un point blanc , à la bafe des cuilics.
Il y a une variété un peu plus grande , mais du
refte entièrement femblablc , & qu\ ne d fl'Jie que
par un petit point blanc qu'on appcr^oit à U jointe
du corcclet.
Il fe trouve aux environs de Paris,
7. Ichneumon albipède.
Ichneumon d/'jipes.
Ichneumon noir ; pattes blanchâtres ; aiks avec
un point noir.
Ichneumon niger pediius alhidis , alarum punSo
nigro. Geoff. /./ tom. 1. pag. 518. n°. ly
L'Ichneumon noir il pattes blanchâtres. Geoff Tb.
Ichneumon noir , à corps alongc ovale , à jambes
dune feuille morte jaunâtre. Dec. Mém.inf. t. i.
f-i^. 5SJ.&704. p/. 17./^. 16.
Ic/inc
albipes. FoUi^c. Ent. par. t. p. jpg.
Il a près d'une ligne & demie de long. Le corps
eft noir & lille. Les antennes font de la longueur du
corps. Les pattes font blanchâtres. Les ailes font
traniparentes, avec un point noir , lur le bord ex-
térieur.
^ Il fe trouve aux environs de Paris. Il eft forti des
têtes d'une efpèce de Chardon , où habitoient des
larves de Charanfocs.
8. Ichneumon grodîpède.
le H NE uMON grofjlpes.
Ichneumon noir ; cuilTes poftérieures renflées ,
fauves , avec un point blanc,
Ichneumon niger , femoribus poflicis crafftjfimis
fulvis , punao albido. GiofF. Inf. tom, z. pag.^z^.
L'Ichneumon noir à pattes poftérieures fauves trèt-
groffes & tachetées. GEOrr . Ib.
&fcl
I C H
l^hneumoncr&lfijes. Fourc. Ent. par. i. p. 599.
«".18.
I! a trois lignes & demie de long. Les antennes
fant à-pcu-pi"ès de la longueur de la moitié du
co;ps. Le corps efi d'un noir mat. Les hanches pof-
térienrcs font noires , & auffi longues que les cuiftes ;
celles-ci font groiTcs, ovales, fauves, avec un point
blancl-.âtre , i-n peu citron , vers l'extrémité inté-
rieure. Les jambes font minces, noires & arquées.
Les ailes font noirâtres.
Il fe trouve aux environs de Paris,
f. IcHNEUMONarqué.
IcHNEUMON atcuaius.
Ichncumon noir; jambes fauves ; cuifles poflc-
rieures en mafTe ; abdomen alongé , en faucille.
Ichneumon niger , t'diis rufis , femorilus pojiicis
clavatis j akïomine lo.ngo fakato. Gtor,F. /;/.
tom. z. pag. 330. n°. 19.
L'Ichneunion noir à pattes fauves , à cuiffes pof-
térieutcs gtolîes & ventre en faucille, dorv. li.
Ichneujr.onfahatus.'ioXiKC.Ent. par, t.. p. 399.
71°. 19.
Il a quatre lignes de long. Le corps eft noir. Les
antennes foat longues , noitcs. L'abdomen eft alon-
gé , mince , couibé en faucille. Les cuillcs font
noires, S^ les jambes fauves. Les pattes pollérieurcs .
plus longues que les autres, ont leurs cuifles icnflces.
Il fe trouve aux enviions de Paris.
10. IcHUEUMON obfcur,
IcnNEVMo:s ohfcuriÊS,
Ichreunion noirâtre; tète & extrémité de l'abdo-
men nciiLS.
li'nneumon ftifcus , cjphe aldcmirJfque apice ni-
gris. iji.01 f . Inf. tom, l.pag, 33J. «". iiS.
L'klineumon biunà tête & bout du ventre noirs.
Ceoff. I\
Ickneumon obfcurus, FouF.c. Enc, par. z.p. 401.
n**. 16.
Il a deux lignes de long. les antennes font bru-
Bes , de la longueur du corps, La tête eft noire.
Le corcclet eft brun, av.-c \fh peu de noir à l'ex-
trémité. Le ventre elt fauve , avec le prem:er Si les
derniers anneaux noirs. Les partes font brunes. Les.
ailes font tranfpatentes , aVec un point marginal
brut).
La coque eft: blanchâtre, fatinée, marquée de
deux anneaux bruns , placés vers l'extrémité.
Il fe uouvc aux environs de Paris,
I C H
11. IcHNEUMON apicairc.
IcHitEUMON apicarius,
Irhneumon d'un jaune ferrugineux, aved'cxtré-»
mité du corcelet noire.
Ichneumon f.avo -ferrugineus , apice thoracis
nigro. GEOf 1, laj. :om. t. pag. {33./:°. 17.
L'Ichneunion jaune , à pointe du corcelet noire.
GiOFF. li.
Ichneumon apicarius. ¥ovRc. Ent. par. t. p. 4C1.
n^. 17.
Il a près de deux lignes & demie de long. Tout Is
corps eft d'un fauve jaune , avec la partie pofté-
rierire du corcelet noire. Les antennes font de la
longueur du corps ,& l'aiguillon eft très-court SC
peu apparent.
Il fe trouve aux environs de Paris.
12. Ichneumon mélanoptèrc.
IcHxri/MoK metanopterus,
Ichneumon brun, taché de noir ; ailes noires.
Ichneumon fufcus nigro maculatus , alis nigris,
Geopf. /.?/. fOOT. 1. pag. 354. n". 2J.
L'Ichneumon brun à taches noires & ailes noirâ-
tres. GtOFF. Ib,
Ichneumon melanopterus. F O u E c. Ent. par, z,
pag. 40i. /z°. i^.
Il a deux lignes de long. Les antennes font noires ,
prefque auih longues que le corps. La tête eft. d'un
brun fauve , avec une tach.: au fommet , & les yeux
noirs. Le corcelet eft d'un brun fauve , avec trois
taches noires , à la partie antérieure & une autre à
l'extrémité. L'abdomen eft fauve, avec une rangée
longitudin.ilc de taches noires, à la partie lup.-neure.
Les pattes (ont |brunes , avec ic> articulations
d'un brun plus clair. Les filets latéraux de l'aiguillon
font noirs , & l'iniermédiaits clt fauve. Les ailes
font noi.'ârres.
Cet infeéle varie. On en trouve dont la tête & le
corcelet i'ont prefque entièrement noirs , & donc
les pattes font très-brunes. Dans toias , l'abdomea
a un pédicule irès-mince & alongé.
Il fu trouve aux environs de Paris.
I 3. Ichneumon liié-irc,
IciiN£UJnos lineari ,
Ichneumon linéaire , fauve , taché- de noir ;
ailes blanches crojfées.
Ichneumon linea^ris rufus , nigro maculatus , alis
albis ciuciatis, GïOlï. Inf, tom, t.. pag. 334.
L'Ichiisuraoa
I C H
,;L"IciiTi<iimO|iv fauve à taches iioiics & ailes croi-
fcCS. GrOlK. ÎO.
l.ii-.cu-non l!r.ca:is. TaDRC. Ent.par. i. p. 405-
n^'. 20.
Il a près de deux li;i;nes de long 5: reîleinblt beau-
coup au pt.'cédenf. Il en diffère en ce que fes aiittn-
nes , ne font pa> noires , mais, tr ;nc's & niojiis lan-
gues que foncoips ; fon ventre efE prefquc tout noir
cn-dellus; Tes patres font d'un, fauvcckir ,,- fans iré-
langc d'au:r;s couleurs j enfin, frs ailes font dia-
phanes, appliquées i^r 'croifiesfur le tfdfps Les fikts
de l'a)y;iiil!on font noirâtres & prcfque de fi lon;;ueut
du cor.-ç. Les a:l=s déborJent d'un tieis l'abJcn^cn.
L'abdomen aff^i Ions S: éqal , a on p-.'dicu!c court;
ce qui le fait encore différer du préccdcni.
11 fe trouve aux environs de Paris,
-if :
■ i4.ICHNEi'MON ponitillé.
IcHNEL'Moy: puncidtus.
Ichncumon noir , font & points fur le corccict ,
jaunes.
J.hn:iirr.on n:ger , fronça punciifiue humerorum
fijv/s. Gr.OïT. I :/. cou. 1. fû^. 53 J. /2°. 3 I .
LIcIineumoanoirà petites taches jaunes. GrOFF.
I .hr.eumon punBatus. FoURC.£«f. par. z.p. 405.
I! a fept lignes de long. Lts antennes font noires ,
prefque de la longueur du corps. Li tête cil noire ,
avec une ligne autoutdcs yeux , plus large fur le
front , jaune. Le corcclet clbno'ir , avec une hgne
jaune, oblique , au-devant des ailes , un point au-
dciTous , un antreau dcifi'.s j vers l'origine des ailes
inf.rieures , jaunes Les pattes font noires, avec un
peu de jaune à la bafe de chaque cuilTe,
II fe trouve aux environs de Paris.
iç. IcHNEUMON binaire.
I lHNeumon binarius .
■ îchncumôn noir, pointil't ; pattes fauves; bafe
de l'abdomen, avec une tache jaune de cha.jue côté.
. I.kneumon ater punciaius , pcdihus rufis , cbdo-
ttiinis'bafi utrintiue mjcu!a flava. Geoïv. Inf. t. 1.
pag. ^,6..^.". 3^
L'Icbncumon noir chagriné, à pattes fauves &
deux taches jaunes , lurlc ventre. GeOïf. lù.
l.h.-.eumoii b'uiur'rus. 'EcVRC. Ent. par. i.p, 404.
«°- 53.
II a deux lignes & demi^ de long, 8c il refTcniblc à
l'Ichneumonarrofeur L-e corps eft chagriné, d'un noir
mat .point du tout hiifant. Les antennes ont le tiers
Hifi. Nai, diS Injeciei. fom, VU.
I C II
2 0P
de là longueur ou lajrps. Le fcco!:.d anneau de l'ab-
domen clf orné d'une grande tache jaune, de chaque
côté. Les pattes font rougeâtrcs. Les ailes ont Icuïs
bords extérieurs & un point marginal , bruns.
I! fe trouve aux environs de Paris.
16. IcHNiuMCN tertiaire,
' IchU EVMON teniarUiS.
Ichneunion noir ; cuiilcs poftérieurcs fauves; ah-
iloraenïveciune tache bl'anclie , de chaque côté.
I.hraumçn ni^er , fetnoriôus pofiids rufis, ahdo-
minis medio utriicjue mjcu/u alsa. GtOFF. I,,f.
tom. i.p^ig. 3j6. «".54.
L'Ichneumon noir , à cuiiTes ponérieutes fauves
& deux taches blanches fuile ventre. Gsoîf. li.
I.k-:e::r7:cn fertLinus. IcVRC. Enc.par. i. p. 404.
/i". 54-
li a quatre lignes de long. Les antennes font à-
p^u-prcsde la longueur de la nioiri.i du corps. La
tète & le corcclet 'font noirs jjiifcs. L'abdomen elt
ntjir , avec de'ux taches blanches ^ fur le tioifièmç
anneau. Les p^ittcs font noires , aVcC les cuiliespol-
iérieui Ci fauves.
Il fe trouve aux environs de Pari'-.
17. IcHNEL'.MON multicolor.
Ici: KcuMos multicolor,
khneOmon noir , pattes fauves-, corcelcr avec
une ligne à-la bafe' & un point àl cî.trémité , blancs ;
abdolneiï ;g*zc deux points fur le premier atineau ic
le bord du fécond , blancs. '■*■
I.hneurrjon n'iger , pedibus rufis , thoracis hafi li-
r.ea , apice ipunClo athis , abdomine jegmento pri-
mo punclis duobus fccuiido margine alois. Çî.oiï,
I:f. tom. i.pag: lye.n". 55.-
L'Ichneumon noir , à pattes rougeSrrés , à corcc-
let & ventre tachetés de blanc. Geoîï. Ib.
I hneixmiiimuUuolor. FoURC. En:, par. 2.. p. 404,
/z"». 3;.
Ilarrois lignes de long. Les antennes font noires ,
de la longueur de la moitié du corps. Le çorceicr
cil; noir, avec une ligne trantverfe , un peu arquée ,
à la partie aiitéricLire , âc une tache poftcdcute ,
blanches. L'abdomen ta noir, avec un point de
cha<iue côté , fur le, premier anneau Si le bord du
(ccond , blancs. Les pattes^font fauves.
II fe trouve.... . „
18. I^HNIUMON l i'".ifcié.
IcuaMVMon bifafciatus,
D4
210 I C H
IchiKumon ijoir; ailes blanches , avec deux ban-
dai noires.
Ickneùmnn n'iger , al'.s fafcla duplici tranfverfa
tli^ra. Gecif. Inf tom. t,pag. 557, n", 37.
L'Ichtieuraon noir , à deux bandes fut les ailes.
Geoff. li.
Ii:lineu.rnon bifafciatus, FoURC, Ent. par. x.
r. 405- «". 57-
Il a près de quatre Hj^ties de long. Le corps cft
noir Si 'ilfe. Les antennes (ont un peu plus courtes
que le corps. Les ailes font blantlies , avec deux lar-
ges bandes iioites , dont celle de l'extrémué , plus
large.
Il fe trouve aux environs de Paris,
ij IcHNtUMON des buirtons.
IcHifEUMON dumcto:um.
Ichneumon noir , cuifTes tellacées , antennes avec
un anneau blanc.
Ickneumon a ter, fcrvoribus tefljceis , antennis
intdio u/ii:. GkoTT. l.if.tom.i. p. 339. n°. 41.
L'Ichneumonnoir à cuiflés rougeâtres & anneau
blancaux antennes. GeofF. Ib.
Ichneumon dumetorum. FouRC. Ent. par. 1.
;;. 406. n". 41.
Il a quatre lignes & demie de long. Les antennes
font noires , avec quelO|Ues anneaux blancs au milieu ,
un peu plus courtes que le corps. Le corps eft noir.
L'abdomen eft alongé , & terminé par un aiguillon
de la longueur des deux tiers du corps. Les ailes font
un peu oblcurcs. Les quatre pattes antérieures (ont
rougeâtres ; ks poftéticures (ont noires , avec les
cuiflés rougeâtres.
Il fe trouve aux environs de Paris,
10. IcHNEUMON fjiralc,
IcHNLUMONfpiralis.
Ichneumon noir; pattes fauves 5 jambes pofté-
rieures a'vcc rcxireiliité noire ; antennes avec un an-
neau blanc.
hkneumcn atn , ped'ihus rufis , tîbiis pojiicls api-
te nigris , aracnnis medio atbis. GeOFï. Inf. t. 1.
rag.i^<,. n". 41.
L'Ichneumon noir à pattes rougeâtres , & anneau
blancaux anteimes. Geoff. Ib!
Jckneumonfpiralis. FouRc. Ent. par. i. p. 407.
n^. 4'..
Il après de trois |ignes de long. Lc^ antennes font
de la longueur du corps, noires, avec un anneau
I C H
blanc. La tête , le corcelet & l'abdomen font noirs.'
Les pattes font fauves , avec l'extrémité des jambes
poftérieures & les tarfes , noirs, Ljs ailes font obf-
cures. L'aiguillon eft i-peu-prcs de la longueur de
l'abdomen.
Ilfe trouve aux environs de Paris.
II. IcHNEUMON digital.
IcHNEirMON tarfofus.
Iclineumon noir , patres fauves ,'tarfcs poflérieurs
& milieu des antennes blancs.
Ichneumon niger ^ pedibus rufis , tnrfis pojîicis
antennifque medio a/bis. G EOF F. Inf. tom. 2.
pag. 340. n". 44.
L'Ichneumon noir à pattes rougeâtres , avec le mi-
lieu des tarfes & des antennes , blancs. Giorr, ii,
I:kncumon tarfofus. FouRc. Enr. par. 1. p. 408,
Il a quatre lignes de long. Les .intcnnes font noi-
res, avec le milieu blanc. Le corps elt noir , avec un
peu de blanc , à la^bafe de l'abdomen. L'aiguillon
cl1: un peu plus long que l'abdomen : les deux filets la-
téraux font noirs , & l'iniermcdiaire eft brun. Les
pattes (ont rouge.itrcs, avec les tarfes & l'extré-
mité des jambes & les tarfes noirs : le fécond & le
troiiîème articles des taries poftérieur» font blancs.
Il fe trouve aux environs de Paris.
11. Ichneumon du Typha.
IcH^EUMO^ Typhi.
Ichneumon noir , front jaune , antennes, pattes &
milieu de l'abdomen ferrugineux.
Lhneumon ni ger , front e fava, antennis pedibus
ahdominifque medio jerrugineis. Geoef. Zt/". tom.},,
pag. 547. n". jS.
L'Ichneumon noir à antennes, pattes & milieu
du ventre fauves. GEOFr. Ib.
Ichneumon Typha. FouRC. £/s;, /)<zr, i. ;;. 4I 3,
Il a cinq lignes de long , & rcdemble beaucoup à
richncumon ofculateur,dont il n'eft peut-ctreqî'une
variété. les antcuncs (ont fauves. La tète e(t noire ,
avec la lèvre (upérictue , jaune Le corceler eft noir ,
(ans taches L'abdomen ell n. ir , avi-c le fcc^^nd , le
troi(icme& le quatrième anneaux , fauves. L aiguil-
lon eft très cour: & paroît à peine.
Il fe trouve aux environs de Paris.
ij. IcH.NiL'MON prodigue.
IcHSÉVMOU profufor.
I C H
Ichnsumon noir, pattes & pirtie podérieure de
l'abJonicn ferrugineux.
Lhneumon niger , pedibus ahdomînifque poftica
parte ferrugmds. Geoït. Inf. tom. l. p"g. jfî-
B*. 76.
L'ichneumon noir à pattes 'S: partie fupéricure du
ventre j rougeâtres. Geoff. /i.
Ickneumon poftlcus. FouRc. Er.t.par. l.pag. 419.
«^. 77.
Il a près de trois lignes de long. Les antennes font
noiies, de la longueur de la moitié du corps. La tête
& le corcclet font noirs, fans taches. L'abdomen eft
rouge , avec les premiers anneaux , noirs & minces.
L'aiguillon eft de la longueur de la moitié de l' abdo-
men. Les pattes font lougeâtres.
11 fc trouve aux environs de Paris.
14. IcHNEUMON généreux.
JcuNEUjiios generojus.
Ichneumon noir , pattes & partie antérieure de
l'abdomen ferrugineux.
Ichneamon niger , pedibus àbdominifque antica
parte Jt:rrugincis. GeoFF. Inf. tom. 1. pag. 555.
n''. 77-
L'Iclineumonnoir , à pattes & partie antérieure du
ventre, rougeàtres. GioîF. lo.
Ickieumon ancicus. FouRC. Ent. par. 1. p. 410.
n^. 78.
II a à peine une ligne de long. Les antennes font
noires , de la longueur du corpî. La tète Se le cor-
cclet font noirs. L'abdomen eft fauve à la bafe ,
noir a l'extrémité. L'aiguillon eft piefque de la lon-
gueur du corps. Les pattes font rougeàtres. L'abdo-
men tient au rorcslet par un pédicule très-délié.
Il fe trouve aux environs de Pjris.
ij. Ichneumon labié.
IcHNFi/Afon labialis.
Ichneumon noir, front jaune, pattes ferrugineufes,
abdomen fauve , avec l'extrémité noire.
Ichneumon niger , frontefiava , pedibus ferrugi-
neis , abdomir.e riifoapice nigro. Geoff. /i/i tom. 2.
fag. 3jé. n". 78.
. L'ichneumon noir, à ventre & pattes fauves &
lèvre jaune. Geofî. Ib.
Ichneumon labialis. FouRc. Ent. par. 1. p. 410.
n". 79.
11 a environ cinq lignesde long. Les antennes font
brunes , de la longueur du corp'--. La léte eft noire,
avec la lèvre fupéiieure d'un jaune citron. Le corcc-
let eft loir, fans taches. L'abdomen eft fauve , avec
k dernier auneau noir. L'aiguillon tft fi court qu'on
I C H 2 1V
ne l'appcrçoit t]u'en predant le ventre. Les pattes
font fauves. Les ailes font tranfpaicntcs , avec UR
point marginal noir.
Il fe trouve aux environs de Paris.
lé. IcHMEU^:•"■ 'éniole.
JcHNiu.voN ieniolff,
Ichneumon noir , front jnune, pattes fenugincu-
fes , abdomen iavivc , pofléruurement noir , avec le
pétiole mince , alougé.
Ichneumon niger, fronte fiava , pedibus f'rrugi-
neis , abaomine rufo pojlice nigro , petioio tenui
longe. GtOFF. Inf. tom. x. pag. 3 j(). n°. 79.
L'ichneumon noir , à long filef , à pattes & partie
antérieure duventre, fauves. Geoff. Ib.
Ichneumon teniola. FoURC. Ent. par. 1. pag. 410.
n^. 80.
Il a cinq lignes de long. Les antennes font noires ,
minces, prefquede la longueur du corps. La tête eft
noire , avec la lèvre fupéricure , d'un jaune citron.
Le corcelet eft noir, fans taches. L'abdomen eil
rougeâtrc , noir à l'extrémité , & uni au corcelet par
un pédiculeniince , alongé. L'aiguillon eft ccutr. Les
pattes font fauves , avec la bafe des quatre anté-
rieures , citren , Se la bafe des poft^rieurcs , noire.
Les ailes, plus courtes que le corps .ont une légère
teinte brune, &: n'ont prefque p as de point mar-
ginal.
11 fe trouve aux environs de Paris»
27. Ichneumon de l'Ortie.
Ichneumon Urtici.
Ichneumon noir , antennes , pattes & abdomert
d'un brun ferrugineux , aiguillon un peu plus jcng
que le corps.
Ichneumon niger , antcnnis pedibus abdomineque
ferruginco-fufcis , fetis ani corpore pauLo lor.gio-
ribus. Giofe. Inf. t. ^. pag. 557.n°. Si.
L'ichneumon noit , à antennes , pattes 8t rentre ,
fauves, Geoff. Ib.
Ichneumon Urtia. FouRC. Ent. par. i.pag. j^tl.
n". 81.
Il a trois lignes de long. Les antennes font d'i-a
brun fauve , ua peu plus courtes que le corps. La
tête & le corcelet font noirs. L'abdomen & les pattes
font d'un fauve brun. L'aiguillon eit un peu plus
long que le corps , & delà couleur de i'abdomen.Lw
ailes oct une légère teinte brune.
11 fe trouve aux environs de Paiis.
i8. Ichneumon de l'Oigr.on.
ICHNSVMOX Cep£,
Ddi
T C H
ai2
• Ichneiimon noir , pactes & milieu «Je l'iibcloincn
feiriigiueiix.
Ichneumon r'igef , pcdihus abdcninifque ' mcaio
jtrru'dneis. Gtoyf, InJ. to*. ^..pug, 557. n''. 81.
H'Ichntiimon noir , à j'atccs & milieu du veatic,
fauves. Gectî. Ii>.
IJmciimon Çepa. Fo u r-c. Erît. par.'i. p.'^^\•
n''. 83. • !
11 a trois lignes de ions;. Les antennes font noires,
un peu plus ccnitcs oue le corps. La -tcte & le cor-
>:clci; foin noiis, (ans taclies. L abdomen cfl fauve
.au milieu , noir a la bafc ci à l'excrcmité. Les pattes
font fauves, avec les cuifles pol\éri«iaes noirâtres.
, .11 varie pour les couleurs. Les awgflnes foiic quel-
quefois ion^câtrcs. Les cuiiii-S . poftericuies fout
«oircs dans les uns , J^ tauvcs d.jns ies.uitics.
]1 fe trouve aux environs de Paiis fur l'Oij?;non,
fur le Porrcau ^ l'Ail & les autres, plantes de cette ta-
•mille. On t'oi^ve quelquefois les feuilles de ces plan-
tes , couvertes de petites coques , don: le till'u com-
pofé de maiiies , rcLlemble a un rt'fcau , & qui dou-
iKiic cet Ichneumon ainli que (es vanécis.
i9. IcîiNtUMoxdesChryfalides.
Ichueumoî^ Purpanim.
Ichneumon noir , pattes antérieures pâles j cuiiTes
pclléficurcs & luiiieudu ventre ferrugineux.
Ifhncumon ater , pedil^as unlicis paltidis-, fe-
rrorihus po/licii ùi'dorr.iT^fque tr.cdio fenuginéis.
Geoïi. I-!J'. ton. 2. ^1^5'. 558. «". 83.
L'Ichneumon noir , à patres antérieures pâles ,
poftdrieures fauves, & milieu du ventre rougeâtre.
Geoff. 16.
Ichneumon Piippcram. lovRcEnt.par. i.;». 411.
n'-\ 84.
Il a près de trois lignes de long. Les antennes font
éoires, de la longueur du corps. La tcte& la corcelet
font d'un ncir mat. L'abdomen eft noir, avec un
pcudc4'0uge brun , fur le fécond & fur le troifième
anneaux. Les quatre pattes antérieures font d'un
jaune pâle; les poAéneuies font noires, avec les
<uilies fauves. Les ailes font tranfparcntcs , avec un
puin: margiiui! no:r.
Il fc trouve aux environs de Paris,
30. Ichneumon ufurpateur,
IcHNcUM OM ufurpaior.
Ichneumon noir ; abdomen fauve, avec les quatre
derniers anneauï noirs , pattes fauves.
Ichneumon nif^cr, abdomine fulvo , fegmentis
quatuor uliimis nigris , fcmonbus fulvts.
I C H
• hl^r.cimon uft/rpaor. Sec?. Lnt. cartt. n' . 745.
I /i-eii-non ujh'ratjr. Vill. Er.t-, tom. 5. f. i6i;
no.ji.
IleftafTcz; grand. Les antennes font noires, avec
une bande blanche. Le ccrps eft uoir. L'abdomen eft
f.uive, avec le premier & les qaatre derniers anneaux
i-.oirs, L'aigaiilon eH: de la longueur du corps. L'ab-
domen du nule eftbe.iucoup pkis inince que celui de
1,1 fcnK'ilj. Les pattes fane noires , avec ks-cuiirps
fauves,
, Il fe trouve d.ins h Carniolc.
5 I. Ichneumon fouibe.
Ici! N EU MO N de ccpco r.
Iciineumon noir ; ccHilon & peint à r'oiHgirie des
iilcs, jaunes; abdomen fauve, avec l'e.\crémité
noue , injrquce d'un poiot blanc.
Ichneumon niger , fcutello -punBoque fub al'is an-
ùcis f.avic^ntd , abdomine fuho apice nigro albi-
aoq'ue pUrMo c'enn'inaïo. Scov. Enc. carn. n\ 74e.
II eft beaucoup plus p^etit que le précédent. Les
antchiies font noires, avec lin anneau blanc. La tête
eft noue. Le corcelet cil noir , avec lin pciint fur l'é-
culîon , & un autre à l'origine des a'ics , jaU'.icS.
L'abdomen eft fauve, avec l'extrémité noire , mar-
quée d'un pomt blanc. L'aicmllon' eft à peine ap-
parent. Les pattes (ont fauves , avec les cuilfes
noires.
_, Il fe trouve dai« la Carniole. , ;
' ''■'
51. Ichneumon excitateur. . -,
IcfNEuMON cxc'uaton
Ichneumon noir , abdomen avec quatre'band^
blanche», & une lame en-dellous.
Ichneumon niger , abdomine fupra Ineis qiuitiior
tranfverfis albidis , fubtus lamina vomeri/orir.:.
Scor.EnC. carn. n^. 74G'.
Lhreumon excitât
H^. 1)5. ' ; ■
Il eft grand. Les antennes font entièrement noi-
res, la tète eft noire, fans radies. Le corcelet eft
velu , noir- , avec un point fauve , à la bafe. L'aB-
domcn eft noir, avec quatre lignes ' tranfvcrfàle*
blanches^ & miini ea-dqffpiis , d'une lame conCaife ,
aigné , fembla'ile au foc d'une charrue. L'aiguilloft
eft un peu plus court que le corps , & a environ neuf
lignes- delong. Les pattes fortt fauves , avec la bafs
des autéiieuies Se des intermcdiaitçs , noiic,
11 fe trouvé dans la Carniole,
3 j, Ichneumon menuifier.
IcHmuMON teiebrater. -,
ViLL. Ent. tom, ^.p. 1S5.
I C H
îclineiini.in noir ; pattes fauves, les poflériciircs
plus groll'cs i Jcilous de l'abdomen avec une épiue
caiincléc.
Ickncurnon n'ger^ praliit! fuhis p:>^u!S crajjîciri-
éui fulcracifque , abdo.T.ine fuhtits paia car.jlicu-
lacd. Scop. Elit, carn.n^. 749.
VoOA. Muf. gr£C. pag. JC^.
Iclmeumon tembratjr. YiLL. Enc. tom. ;.p. 18^.
n\ ijj.
Il eft de grandeur moyenne. Le corps cR noir , fans
taches. L'abdomen cit renflé , luiùnt , & muDi
cn-dc!loL]S, d'une épine canncl.'c. L'ai^nillon efl
plus court que l'abdomen. Les pattes font fauves j
les cuilFes pafttrieures font longues & reiiflces.
Il fe trouve dans la Carniok,
34. IcHNEUMoN vifiteiir.
IcHNEUMOfJ vifuator.
Ichneumon noir, pattes fauvcsj aiguillon Je la
lon;j,ueur de l'abdoiiKn.
I kiteu-non niger , pedihiis fulvis , aculco long'i-
ludine abdominis , Vulvis pttojîs. S c O r, Ent.
carn. n" . yyo.
- Icktcumoa v'ficdtor. V11.L. Er.c. tcm. ;. pag. 1 84.
«"• ' H-
II efl plus petit cjue le précédent. Lfs snrenncs
fent noires. Le corpscft noir ,avec les pattes fauves.
L'aiguillon cft de !a longueur de l-'abdomen , & les
lilgts latéraux font velus";
• Il fe trotive dans !a Carniole,
5 5. leHNEUMON temporifeur.
IcHNEir^fON cuncïûtcr.
Ichneumon noii', veki ; antennes Se p.ittss fauves ;
aiguillon court.
I^hneu^on nigcr vU/ofus , antennis ptdihufqlic
rujis , aaheo brcvi , vuh-is Julidavjtis. Scov: £f:t.
curr.. «^ 752.
Ichneumon bralJlcarU. PoD. Muf. grue. p. loj.
RoES. /■./. lom. z. vefp. tab. 11. fig. 1. 5. .
Il eft artcz grand. Tout le corps eft noir , légè-
rfment pubçfctnt , avec un petit point blanc, fur
l'éculTon. L'abdomen elt prefque pétiole , & terminé
par un aiguillon qui a a peine deux ligiit-s de long,
& dont les filets latéraux (ont velus & dilatés à l'ex-
trémité Les antennes font entièrement fauves , &
tompofécs d'une trentaine d'articles. L^es pattes lont
Il fe trouve dans la Carniole,
ICH 2-13
; 5. IcHNEUWiM Spéculateur.
IcHKtu Moti J^ecuLiCor.
Icluieuraan entièrement fauve , Ljiiant; alguiliôR
une fois plus court que "abdomen.
Ickne-jm^.i tolus ru fus &' niiens , acuUo ahdcmine
diiplo b:cvlore. ScOP. Enc. carn. n°. y^ ].
lied de grandeur moyenne. Tout le corps eft
fauve & iju.mt. Les antennes font un peu plus
c.urtes.que le corps. Les cuiiTes pofterieutes font
alo.'îgées & renilées. Les ailes "font ferrugineufes.
Il fc trouve dans la Carniole.
57. Ichneumon perquifiteur.
IcHNc'J.'/r,2f perquijîcor.
Ichneumon noir ; ailes tranfparcntes ; pattes fau-
ves, avec les jambes poftérieures jaunes , marquées
d'anneaux noirs.
Ichneumon niger, alis hyallnh , pcdibus fulvis ^
tibiis pofticis Jiavis nigro annui^itis, Scoi'. Ent,
carn. 11°. 754.
I.hntumon inqu'ficor. Vill. Ent. tom. j. p. iSf,
n"". 1 5 7..
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes fout
noires , plus courtes que le corps. L'abdomen efl
prcrque fclTile , & terminé par un aiguillon plus court
que les antennes. Tout le corps efb noir , avec les
pattes fauves. Les jambes poftéiieures fout jaunes ^
& marquées de deux anneaux noirs, ;
Il fe tr.
Jans la Cat«iolc.
5 S. UnNfUMoN vainqueur.
IcH.s'Ei/MON via or.
Ichneumon noir; antennes, pattes & trois anneaiis
de l'abdûinèn , fauves.
Ichneumon niger , antcnnis pediéus figmtncifque
fibus abdominis futvis.
Ichneumon vicior. Scop. Ent. Ciirn. n". 757.
Ichneumon viclor. V l l L. Ent. tom. 3. p. \Si.
Les antennes font fauves , plus longues que le
corps La tête Se le corcelcj: font nuirs , fans taches.
L'abdomen ell noir, avec le fécond, le troifième
#c le quatrième anneaux fauves. L'aiguillon a une
deiTii-lignc de long. Les pattes font fauves, avec les
cuifles poftérieutes , noirâtres. Les ailes font tratîf-,
parentes , avec un point marginal noir.
Il fc trouve dans la Carpioli;,
514
I C H
39. IcHNEUMON coureur.
IcHNEUMoï! vagator,
Ichneumon noir , abdomen fauve en-dellous; ai-
les obfcures.
Ichneumon niger , abdomine fubtus fulvo , aiis
fufcefentibus. Scop. Ent. carn. n°. 7^9.
Lhneumûn vagator. Y iLt. Ent. tom. 3. p. 186.
I! eft petit. Les antennes font noires de la longueur
du corps. La tête & le corcclet font noirs , fans ta-
ches. L'abdomen eft ovale , noirâtre endelTus ,
fauve en-delFous. Les ailes font légèrement obfcures.
Il fe trouve dans laCarniole.
40. Ichneumon cannabin.
IcHUEVMON Cannabis.
Ichneumon noir; écuflbn jaune ; bafc de l'abdo-
men & pattes fauves.
. Ichneumon niger , fcutello fijvîcante , abdomine
lafi pedibufque rufefccntibus. Scop. Ent. carn.
n°. 760.
Les antennes font noires , de la longueur de la
moitié du corps. La tête eft noire. Le corcelet eft
noir, avec un point jaune fur l'éculTon. L'abdomen
eft noir , avec la bafe fauve. Les pattes font fauves.
L'aiguillon eft plus court que l'abdomen.
Il fe trouve dans la Carniole. Scopoli l'a obtenu de
la nymphe de la Mouche du Chanvre.
41. Ichneumon desTipuIes.
Ichneumon TipuU,
Ichneumon noir ; abdomen ovale luifant , avec
l'extrémité fauve ; pattes jaunâtres.
Ichneumon niger , abdomine ovato nitido apice
rufo , pedibus flavcfcentibus. Scop. Ent. carn
nf 761.
Les antennes (ont plus courtes que le corps. La
tête & le corcelet (ont noirs , fans taches. L'abdo-
men eft prefquc felTile , ovale , noir , luifant. L'ai-
guillon eft de la longueur de l'abdomen.
Il fe trouve dans la Carniole.
41. Ichneumon pavonier.
Ichneumon Pavonis.
Ichneumon noir; bafe des antennes & pattes fer-
ruginenfes,
_ Ichneumon niger, antennis hafi pedibufque ferru-
gineis. Scov, Ent. carn. n^. 761.
I C H
Totitle corps eft noir , avec la bafc des antennes"
& les pattes ferrugineufcs.
Il fe trouve dans la Carniole. Il eft forti de laClu)^
falidc de la Phalène Paon.
41. Ichneumon exficcateur.
Ichneumon exficcator.
Ichr.eumon noir , fans taches ; corcelet prefque
dente j pattes fauves ; antennules fétacées , pâles.
Ichneumon corpore atro immaculato , thorace
fubdentato , pedibus rufis , pulpis jetactis paUidis,
Ross. Faun. etr. tom. x. pag. 44. n°. 766.
II reffemble àl'lchneumon piqueur. Les antennes
font noires , plus courtes que la moitié du corps. Les
antennules foni longues, fétacées, pâles. Le corcelet
eft muni poftérieurcment de deux petites dents.
L'abdomen eft prefquc en faucille ,& terminé par un
'aiguillon de la longueur du corps. Le corps eft noir.
Les pattes font fauves, avec les jambes poftérieuces
noires.
, life trouve en Italie.
44. Ichneumon blanchi.
Ichneumon albatorius.
Ichneumon écudbn jaune ; antennes , tête & cor-
celet noirs ; front & tarfcspoftérieuts blancs.
Ichneumon fcutello flavicante , antennis capite
thoraceque nigris ,fronte tarjïfque pojîerioribus aiiis.
V I L L. Ent'. tom. ^.pag.ij6. 11"*. 6\.
Il eftaffez grand. Les antennes & la tête font noi-
res. Le corcelet eft noir , avec un point fur i'écullon,
jaune. L'abdomen eft cylindrique, alongé , rou-
gcâtre & terminé par un aiguillon très-court. Les
quatre pattes antérieures font fauves , avec la bafe
des cailles , blanche ; les ciiirtcs poftérieurcs font
noires a leur bafe , & les jambes font en grande par-
tie , noitâtrcs ; les tarfes poftérieurs feuls , font blancs.
Les ailes font tranfpai entes.
Il fe trouve en France , aux environs de Lyon.
45. IcHNEUMOw découpé.
Ichneumon confeSlutorius.
I hneumon noir ; éculTon jaunâtre ; abdomen avec
des incifions triangulaires.
Ichneumon niger , fcutello fljv'cante , abdomiae
in triangulis di^'^cio. \ 1 L l. Ent. tom. ].p. 156,
K^. 64-
Les antennes font noires , roulées , de la longueur
du corps. La tête eft noire. Le corcelet eft noir,
avec l'éculTon jaune. L'abdomen eft noir , marqué de
quatre incifions triangulaires. Les pièces iaccralcs de
l'aiguillon font noires, & l'intermédiaire eft fauve.
I C H
Les quatre pattes antérieures font jaunes , î: les deux
poitéricures loM mélangées de jaune & de noir.
Il le trouve au midi de là France.
46. IcHN' UMON f adaiïin.
le H. y ter M os defenforius .
Icliocumon éculîoi aun.îtic ; antennes noires,
avcv un pontjdunt a leur baie.
le' n-i'rr.o t Çcutello Jiavicaire , an:ennis nigris ,
puiuto j'tJVo fubcus i;i baji. Y i L L. Uni. tom. 5.
fag. 1 5 6. /i". (5 J.
La tète eftn o.re , avec le front jaune. Le corcelcc
eft iirir , avec .*: culfon & quelque»; ['oiius à l'ovii^iiie
des ail. s , jaune. La parti-- puli ricurc e(t aimée de
deux r^tites épines. L'abdi.incn cil en 'oinie de fau-
cille , antérii ure-.ic.'.c &■ polltiieutement noir , avec
le milieufauve tj. hé ci'> bcur. Les pattes font fau-
ves, avec le milieu des cuilîes pollcrieures , noi-
râtre.
Il fc trouve en Europe.
47 . IcHNEUMON jeûneur.
IcHSEUMON maceratorius,
Ichneumon écuiron jaunâtre ; antennes noir.îtrcs ;
pattes minces , blanchâtres cn-deil'ous.
Ichneumon fcutello flavicante , antennis nlgri-
cantious , pedihus tenuibus , fubtus aibiceliis.ViLL.
Eut. tom, ^.fo. tjy, n". 66.
Il eft petit. Les antennes font noirâtres , prefque
de la longueur du corps. La tête ell noire , avec la
bouche blanchârre. Le corcelet cfl: noir , avec l'écuf-
fou jaune L abdomen cfl mince , fiififorme. Les pat-
tes font fauves en-dellus, blanchâttes cn-deflous.
Les tarfcs poftérieuis font blancs.
Il fe trouve aux environs de Lyon.
48. IcHNîUMON ambigu.
IcHKEUMon ambiguus.
Ichneumon cotcelet rouge antérieurement , noir
poftcneui eraenr ; ailes jaunâtres.
Ichneumon fcutello thoraci eoncolore & non conco-
tore y tkorace aniice rubro , pojlice ni^ro , a/is fia-
vefcentibus, Vill. Ent. tom. j. ç, 157. n'. 67.
I..es antennes & ia tête font noires Le coicelct eft
roui.eant»rieiirenier)t , noir po(Uri:uiement. On re-
marque unis poMUS ruugcs , a la place de l'-^ciiffon.
L'ab Ionien & les pattes font roui;eâr'e< L'a!>:uillon
cft de la longueur de l'abdomen ,'avcc les fiiets la-
téraux noirs , & 1 intermédiaire rougeatis.
Il k itouve au midi de la Fian;e,
I C K 21;
49. Ichneumon baigneur.
le SECTMON ii'tonus.
Ichn; umon noir avec l'écufTon jaunâtre , l' abdo-
men fauve û^ les tarfes blancs.
/ hnct-mon -ligcr, fc.aello flavicante , ahdomine
fu'vo , luijis i>mn;Ous ulais. V I L L. E.it. tom, j.
pag. 1,7. «". 8.
Il (.n de grandeur moyenne. Les antennes font
noiies. La tête Cit noire , avec la Icvre fupéiicprc
blanclie Le corcelet eft noir, avec l'éciiiroii jaune.
L abdomen eft fauve. Les pattes font noires ,aw:c
les tarfes blancs , & le dernier article noir.
Ilfe trouve au midi de ia France.
50. Ichneumon anguleux.
IcHNtuMOir aeuto/ius.
Ichneumon écuffon jaunâtre ; corcelet avec deux
taches poftétieures , anguleufes , jaunes j pattes
fauves.
Ichneumon fcutello flavicante , maculis duahus
anpulatis , pcdibus fulvis. V l L L. E:tt. tum, 3.
p. 158. «0.71.
Il eft petit. Les antennes font noires en-delTus ,
fauves cn-dellous. La tète eft noire. Le corcelet eft
noir , avec deux points jaunes , à la partie antérieure,
& deux petites tathes pointues, de la mém." cou-
leur , a la part e poftérieure L'abdomen eft noir. Les
pattes font lougeâttes , avec lesjambes poUérieures ,
noires.
Ilfe trouve aux environs de Lyon.
51. IcHNru.'^ON renflé.
Ichneumon incrajfatorius.
Ichneumon noir ; écudon jaune ; antennes renflées
à l'extrémité ; abdomen taché de jaune.
Ich eumon nîger, antennis nigris , apice in:'ajT.i~.
lis J'cuIlUo f.avicante , ebdvnine fir.vu mucu^uio.
y Itl., Elit. tom. ^. pag. l^i «". 7i.
Il eft petit. Les artenncs font noires , un peu ren-
fl -es vers l'extrémité. La lète eft noire , avec Li !• vre
lupérienre iauiic. Le corcelet eft noir, avec ' écuilb:!
jiuiie L'abdomea eft en faucille, renflé au aiiliai ,
j noir , avec deux anne.iux .y une petite tache , ;auiies.
L'ai';ui'lo'i elt noir, cour- L s pat'es font noues ,
! a^ et ^jam^^es antérieures & les tarfes jaunes. Les
I â'Ies i\,:\x rranfparentes , avec une tache marginale
j n.d^âtrc. Le inale leifemble-. lafcme:le.
} II varie. L'abdomen eft quelquefois fans lacheî,
I II fe trouve au midi de la Fiance,
2i<J IC.H
jî. IcHNEi'MON marqueur,
IciIN£U-!-!ON'Jîg a'oriiis.
Ichneuraon noir ; écuiron rouge ; corctlct bidenté ;
abdomen avec deux bandes jaunes.
l:kr.eiimon.fcuulloruhro, thorace bldentato , nrgcr,
ebdom:ne fdfciis duebus jluvis,
Ich-ieamon notatorîus . ViLl. En:, tom. ;. p. i yo.
«"•73-
Ilcfl grand, la tête eft noire. Le corcclct cft noir ,
tiJentc. L'écuflbn cft rouge. L'abdomen eft en fau-
cille , noir , avec une bande jaune , a la bafc du le-
cond & du troifième anneaux : cette couleur s'étend
latéralement jles autres anneaux ont leur boiû.intc-
rieur jaune.
Il fe trouve auï environs de Lyon,
i',. IcHNFi'MCN pantomime.
JcHXLLniuy adu-hcrator.
Iclineumon noir , pattes fauves.
Ichncutnonniytr y pedibus rufii. VitL. £«/. i. ;.
f. 191. «". lK7.°
Il reffembîe beaucoup à 1 Iclineumon manifcfta-
tejr , pour la forme i'-; lagrandenr. Le coips eibioir ^
l'abdomen leilile, & raiguiUoii e't un peu plus court
c]iie le corps. Les pattes font fauves. Le mâle rellem-
bîe à la femelle ; mais les antennes ont un anneau
blanc.
Il fe trouve en Europe aux environs de L} on.
5.|..Tcî!N!!UM0N développe.
IcHNEUMoi^ cxtricator.
Iclineumon, tête & corceletnoirs; abdomen rouge,
avec les incifions découvertes ; pattes j.iunes.
Ickneamon capùe thoraceque nigris , ahdcminis
Tubelli incifuris qudfi cxtnctitis , pedibus luteis.
\iLL. En:, tom. 5. rûjj. 1^5. n''. 18S.
Il eft de grandeur moyenne. Les anteni-es font
jaunâtres. La tétc & le corcclet font noirs. L'abdo-
men eft d'un rouge pâle ; les anneaux ne fe recou-
vrent pas les uns les autres , & lailTent apper<;evoJr
dans chaque incifion un cercle noir. L'aiguillon eft
delà longueur de l'abdomen ; les filets latéraux font
noirs , K l'intermédiaiie eft rouge. Les pattes fout
jaunes.
. On éh trouve-une vartété parfaitement femblable ,
dont l'aiguillon eft deux ou trois fois piuspetic.
Il fe trouve au midi de la France, près de Mar-
feille.
I C H
J5 . ÎCHNEUMOH pidilTeur.
IcuNEUMos /^vigatcr,
Icbncumon noir , lill'e ; fécond Se troifième an-
ne.iiix de r.ibJomen , & cui ks , lougcs.
I.hneumon nigcr , Uvigit:s, adominis fecur.do
renioqae Jcgmtr.iis rubiis , ferr.o;ibus rub'is. ViLL.
En:, tom. j. />. ig^. n°. lî,9.
Il eft grand. Les antennes font noires, de la lan-
gueur diî coicc;e:. La tête & le coicckt font noirs.
L'abdomen eft bik, noir , avec le féconde le troi-
(ièm-: anneaux rouges. L'aiguillon eft très-court. L,es
p.utes font rouges", avec lès jambes & les tarfes pof-
téricurs, noirs. Les ailes font plus courtes que, le
corps , & ont une teinte jaunâtre obfcure.-
11 fe trouve au midi de la France.
^6. I , K N E u Mc N 11 an c hé.
IcHNi:u2î0tJ ccxa:or.
Iclineumon noir ; abdomen mince , alongé^ fauve
au milieu ; hanche tiès-longuc.
I.hneumon r.iger , coxis iongijjimii , abdoinine
tenui elongjto in. med:o ru/o. \ ILL. Lnt, tom. ^.
p. 195. n". lyo.
II eft de grandeur moyenne. Les antennes font
obfcurcs en-d'cllas , fauves en-d-;llbus. La tête & fc
corcclet font noirs. L'abdomen elt mince , alor.ge* ,
noir à la bafe Se a Textrémité , &; fauve au milieu.
Les cuilfes font noires. Les jambes & les tarfcs des
quatre pattes antérieures font fauves ; ceux des pol-
téiieursfont mélangés de noir &c de fauve, Les han-
ches poftéricures lont tiès-alongées.
lî fe trouve au midi de la France.
57. IcHN£UMON moiiïbnceur.
IcnNEUMON fuLuldtor.
Ichneuraon noir ; antennes fauves ; abiJomen e'.i
faucille; pattes jaunes.
Ichncumonniger , antcnnis rufis , abdomincfalcu-
/d:o,ri.dIbusJîuvls. y \hL. En:, tum. i- p^g. 154.
n°. 191.
Il eft gr.-ind. Les antennes font fauves , roulées',
presque de la longueur du corps. La- tète &: le cor-
cclet font noirs "L'abdomen eft tellement arqué
pafténcuiemcnt , qu'il rciremble à une faucille. Les
pattes font jaunâtres , avec l'cxtrénuté des jambes
poicéiieurcs , obkure.
' Il fe trouve au midi de la France , près de Mai-
feilie.
j8. îcMNEUMON charmant,
IciimvMon illciehraior.
I C H
îc'.r.cuir.on ncir lullar.ti pattes f.uivcç.
1. .::,urr.on r.iiido m^er , ycd i'US fulv'is. ViiL.
£7;. !,'K. 'y p. u'4- '*'*• ' S'-
il eft grand. Les antcl-.ncs font r)oiics,Jc!a lon-
Ciieiir lit! corps. Tout le corps cft d'un noir luilaac ,
avec les pittcs f.iuveç.
Il rclfemble , au premier coup J'œil , à 1 Ichncu-
nion maniûllatcur , mai'; r..iguilion ell bcjiucoup
p!ii$ court , & les pattes foutautrement difpofécs.
II fe trGu\e en France , près de L)on.
«o. IcHNEUMON Ipatule.
IcHXEUMoy^ linguUtor.
Ichneumon obfcur ; antennes plus longues que le
corps i abdomen en forme de Ipatulc.
Ichneumon fuf eus , antennis corfo't l'ongionhus ,
abc.omine l:nnu.liformi. ViLL. Ent ,tum. } . r. 1^4
r,°. 19}. tah. i.fig. j.
Il cft petit Les antennes font nuir.urcs. Le corps
cftoblcur. L'abdomen cil rcnfté, plane en dcllbus.
L'aiguillon ell de la longueur du corps ; les filets la-
téraux font roii^câtres, & l'intermédiaire tft noir. Les
patce". (ont mélangées. Les ailes font tachées d'oblcur.
Il fc trouve au midi de la France , pi es de Nîmes.
61. IcKNF.UMoN formidable.
Ichneumon ternfacior.
Ichneumon tcftacé ; tête Se coicelet taches de
noir i antennes noires.
Ichneumon. ttftiiceus , ccpite i- orûC(q.
cutacis , antenr.is /iig.-:s.\'iLi. Er.t. iv,
n'^. ^<,±.tal>. '6.f.g.b.
Il eft de grandeur moyeinT-. L:s antennes & 'es
yitix font noTS Li tête e(t ttlldcee , avec une tache
noire, angulaire , au milieu. Lecorceletcft teftacé,
& marcjui fut le dos de lign;s ou de taches longitu-
dinales , inégale:. L'a'guiUcn eft une fois 'plus long
que le corps. Les filets latéraux font noirs ,& l'in-
termédiaire eft telhcé. Les pattes font telhacéeSj
avec tous les tarfes & les jambes pofttrieures, noirs.
La dcfcription & la figure de cet infcde con-
viennent à l'Ichneumon déferteur ; mais M. Villcis
n'ayant point parlé des ailes , nous n'avons pu nous
allurer de leur conformité.
II fe trouve au midi delà Fiance , piès de Nîmes.
61. IcHNEU.sïON dJcoratcur.
IciiN£VMoN décor ator.
Ichneumon antennes ^ tète , corcelct &: dstniers
anneaux de l'abdomen, noirs 5 anus blanc.
Ichneumon antennls , cap'ue zhorace , fcgmenùi
HifloireNaiurelk , lAfeaei. Tome yii.
n:rroma-
ICI! 217
u':'m:i ab-inmlnis itigris , ano alho, \ ut. Lni t. 3.
r-i". :;!.!. «"- 19).
Les antennes font fauves , avec i'estrémité obf-
curc. La tête eft ncire. Le corcelct elt ni.ir anté-
lieiirement j & ronge poltéiieuvement. L'abdomen
elt rouge, avec les derniers anneaux noirs, & l'anus
blanc. L'aiguillon eft cour: , & d'une couleur tefta-
cée , pâle. Les pattes font roufsutrcs , avec les
cuiiTes poftérieures fauves. Les ailes Ion: tranf-
parcntes, avec des bandes obfcures.
Il fe trouve au midi de la France , pics de Mar-
feiUc.
65. Ichneumon monHiueux.
L:hseumos cephdiiZtor.
Ljhncuni'in tête oroiTe ; ailes avec des baudes
obktucs.
IchunLmoi Ciipite grv/fo , aiis fufco fiiJc-atU,
ViLL. Ent. tont. ]. p. Ij ?. ,7". I96.
Il eft petit. Les antennes font fauves. J.es yeux
font grands , noirs & faillaiis , comme dans les
Cicindiles. Lî tête eft très-grande, relativement au
corps de l'infede , & femblc monft.uculc. Le cor-
celct eft rouge aniérieuienient & poftéiieurement ,
Se noir au iri'ieu. L'abdomen eft rouge antérieure-
ment. Se noir pofléiieuremcnr. L'aiguillon eft teOa-
cé , ttès - court. Les ailes fout tachées , ainfi que
dans le précédent.
11 fe trouve au miJi de la France.
(?4. IcHMTL'MON barbouilleur,
Ichnel'Mon cclomtor,
Ichneumon corcelct rouge; lètc 5: abdomen noiis.
Ich^'curro I fcuti/'o thoraci concolore , thoruce ill-
bro , ai-domir.e nigio. \'ii\.. Ent. tom. ;. ;;. 156,
n". 197-
Il eft petit. I es antennes , la tête , les yeux &i
l'abdomen , font nous. Le corcelct eft rouge , tant
en-dclfus qu'cn-dellous. Les pattes font fauves.
Il le trouve au midi de la France , près de
Marfeille.
^ç. Ichneumon ptéromcle.
L:n SE V M os pteromeldS.
I !ineumoncorc«le: antérieurement rotige , pofté-
tieurcment noir ; abdomen fauve.
Ichneumon fcuieHo rhoraà concoJorc , thoruce ar.-
tke ru'jro , vuflhe nigro , aodoruine fulvo. V j ll. Enc^
tom. 5. p. Iy6. n°. 158.
II reiTemble au piécédent , pour la forme ii la
«randeur, mais il eft ditïvremment coloré. Le cor-
ccLt eft rouge antéiivuiement , Se noir poltérieu.-
tement. L'„bilomtii eft fauve. L'.\iguiliou eft pâle^
Ee'
2l8
ï C H
plus long cjuc le corps; les filets latéiauî font noir?.
Il Ce trouve au midi de la France , près de Mar-
feiUc.
66. IcHNEUMON applati.
IcHSEUMOs depreffator.
Ichneumoii noir ; ccullon de la couleur du cor-
cclet ; abdomen déprimé.
Ichncumon. niger ,■ fcuuUo ihoraci concotore ,
abdomine depieffo. ViLi. Enl.tom. j. pug. tjé.
B». 199.
Tout le corps cil noir , excepté les jambes & les
cuidcs pofttiicures , qui font rouges. L abdomen eft
très-d^primë. L'aiguillon eft court, noir. Les ailes
font obfcutcs.
Il fe trouve au midi de la France, fur les raonta-
tagties.
67. IcHNEUMON eflayeur.
IcHUEUMOU tentalor,
Ichneumon noir ; antennes plus longues <]ue le
corps.
Lkneumon niger , tintenn:s corpore longioribus.
\lLL,£nC. com. ^. p. 1^6. n'^. 100.
Les antennes font très-longues. Tout le corps efl
très-noir, avec les paitcs oblcures. Les ailes font
luifantes & maicjuées d'un point niatguial , obfcur.
Il fe crouve en Trance , aux environs de Lyon.
«8. IcHUEUMON creufé.
IcHNEUMon cavator.
Ichneumon noir ; pattes fauves j pétiole creufé.
Ichneumonniger , pedib"f fulvis , pctio!o cavtito.
VitL. Ent. tom. i-pag, Ijib. «". 101.
Il eft grand. Le corps cft noir , avec les patres
fauves. L'abdomen cft larj'e, & le pétiole elt creufé.
L'aiguillon cft plus court que le corceict. Les lun-
clies polkéricurcs font noires , longues , alfcz grolfcs.
j[l fe trouve dans lisbois, près de Lyon.
69. Ichneumon analogue.
IcHttEUM 0 tr imiiûtur,
Iclmeuraon noir ; pattes fauves.
likneurron niger, pedibus rufis. VltL, Ent. t. 5.
p. i^j.n". loi.
Il rcflemblc à ITchncumon mar.ifeftateur. Tour
>c coips cil noir. Les puccï font fauves , & les
I C H
rcftérieiiresfont alor.gées. L'Higuillon eft ttès-courr.
Le mâle rclFemble à la femelle.
Il fe trouve dans les bois , aur enviions de
Lyon.
70. Ichneumon peintre.
IchuevMon piclor,
Iclmeumon reftacé ; tête Se corceict noirs ; abdo-
nien en faucille.
Ichneumon tejlaceus , tkordce capitcque ni^ris ,
abdomine falcato te(laceo. \ilL. Ent. tom. 5 /-. 197.
«". 103.
Les antennes, la tète & le corcelet font noirs L'ab-
domen eft en faucille , teftac-^ , avec lextremiré
noire. L'aiguillon eft court. L.s ai es ont un icfiet
de diverfes couleurs.
II fe trouve aux environs de Lyon.
71 . Ichneumon obfcurci.
Ichneumon ohfufcator.
Ichneumon noir; abdomen teftacé, avec la bafc
& l'extrémité noires 5 ailes obfcures.
likneumon niger ; ahdominis tefltictl ba(i ûcice-
qiie nigris, alis objlurijjimis. VlLL. Ent. tom. 5,
pug. 197. H*^. 104.
Les antennes , la tête , le corcclet & les pattes
font noirs. L'abdomen eft teliacé , .ive.; la bafe &
l'extrémité noires. Les ailes four no 'nés.
Il fe trouve en France , prés de Lyon.
71. IcHNiiUMON inc|iiiétant.
IcHNEUMOs crucidtor.
Ichneumon noir ; milieu de l'abdomen & pattes
fauves.
Ichneumon niger j abdomine in medio pedibufque
fuivis. ViLL. Ent. tom. 5. p. 197. n°. loj.
r eft petit. Les antennes font noires , plus courtes
que le corps. F^a tête 8c le corceler fonr noirs. L'ab-
domen eft noir , avec le premier anneau i'duvc
au milieu. L'aiguillon eft prcfijue de la longueur du
corps, avec les fi.ets latéraux fauves, & l'intermé-
diaire noir.
Il fe trouve en Fran e.
75. Ichneumon taillandier,
IcHNEV McH fore catus.
Ichneumon obfcut ; filet» latéraux de raiguiJIoo
en [ince.
Iji eumon fu 1- *, Hu'ei vag'iu forclciitls, YuL.
Lu.. cm. }.f. iîj./J*', fi.
I C H
Il cft de grandeur moyenne. Les antennes font
jaunes. Tout le corps ell obfciu , avec les pattes
fcrriigineufes , & un point teftacé , fur le front.
L'aiguillon cft court. Les filets latéraux font velus,
en forme de pinces,
M. Villers obferve qu'on prendroit cet infeiîle
pour un Sriex , li l'aiguillon écoit en fcif .
Il fe trouve dans les forêts , aux environs de
Lyon.
74. IcHNEUMcN turc.
IcHsnr MON lunularus.
Ichneumon noir ; abdomen avec une bande jaune ,
fur chaque anneau.
Ichncumon nigcr , aidom,ris fcgmentis favo
cinciis. \' ILL. Ent. :om. ^.p^g- lûj "''. ii4-
Il ert des plus grands. Les anrenncs font jaune;.
La tête eft noire , avec le font jaune. Le corcelct
elt noir , avec une ligne au-devant des ailes, &
une tache poftéticure , en lunule , deux points au-
devant , Se un autre en arrière , jaunes. L'abdo-
men eft noir , avec le bord de tous les anneaux
jaune. Les pattes funi jaunes; les cuilfes poftéricures
font quelquefois tachées d'oblcur , à kur partie
interne.
I! fe trouve en Trance , aux environs de Lyon.
7;, IcHNEUMON hydropique.
IciiNEU MON fcmorjtus.
Ichneumon obfcur ; aiuenncs jaunes ; cuiiïcs
poflérieurcs renflées.
Ichriumon fufcus , anwnnii Itucis , fcuwribi^s
poftia^ incraffulis. ViLL. hiit, tom. 3. ^dg. ZO4
Il eft de grandeur moyenne. Le corps cfb obfcur
Toutes les cuilTes & les pattes antérieures font
fauves. Les cuifTes poftéricures font renflées.
II fe trouve en France , aux environs de Lyon.
76 ît,HNEUMON bicolor.
ÎCHNFUMCH bicolor.
aij>
Ichneumon
fauve.
Ichneumon
vo. ViLL. £
antennes jaunes ; abdomen
a-.tcnnis luteis , abilom
■ ?• P^'g- 2-04. 'î°- li'--
Les antennes font jaunes. La tête & le corcelct
font noirs. L'abdomen elt fauve , avec le pétiole
no;-. Les pattes font Uuves^ avec les cuilfcs pollé-
rieurL. noires.
I C H
77. Ichneumon douteux.
JcitNFuMoN anctps,
Ichneumon antennes noires en-dcffus , jaunes en-
deffous ; têie & corcelet noirs , mélangés de
jaune ; abdomen & pattes jaunes.
Ichneumon ^nlennis fupru nigris infra lutcis ^
cu/ite ihoraceqi.e nigris l i 0 vuriegatis , iibùomint
pcdbujque luteis. "V i L L. tnt. lum. j. ptig. 104,
«". 117.
Il eil: grand. Les antennes fo t longues, noires
en de|]us, jaunes en-d.lfous, avec la bafe entière-
ment jaune. La tète elt jaune antcneurcmeni , &
njire polléneurement. Le corcelet ell jau.ie à fa
partie fup'ricure , S: noir à fa partie poflérieure ,
avec un point jaune, élevé, entre les aiics polté-
i;^ur-s. L'éculTon eft maïqué de jaune. L'abdomen
cil en faucille, jaune, avec les preni;eres incifions
fauves & les dcrnièies latéralement tachées. Les pattes
ioiit jaunes.
I! fe trouve au midi de la l'rance.
78 IcHNF.i'.M-.N Jongicorne.
Icn XEUJ'ox tongicornii.
Iclneunion noir ; antennes plus longues que le
cor^s, ailes amples, colorées.
hhntumon nlger , antennis fetaceis cofpore len-
giorious , atis amplis colo-atis. Vill. Eni . tom. ;,
vcg. il j. n". 165. tab. l.fig. 8.
Cet infede fe diftingue facilement de tous les
autres , félon M. "Villers , par la longueur des an-
tennes , la couleur & la grandeur des aiies. Le mâle
eft entièrement noir.
Il le trouve au midi de la France.
7>. Ichneumon ferrugineux.
Ichneumon fenugineus,
Icliiieumon éculfon jaune ; corcelct taché de
yeux S; l extre-
jaune ; corps ferrugineux , a
mué de l'abdomen , noirr.
hhntumon fcutello fuixo , thorace fulvo macu-
luto , fulwj-ferrugineus : cculis abdvmuujquc apice
niy- is. Sl^hkank. Enum i::f au/1, n". f.57.
l^hneum.on fcirugmtus. Bcyir. ^ur. n..t. pag. 88.
;:». 5:.
Lh eurr.on ferrugincus. \ilt. Ent. tom. ^.p, 141.
u^. 10.
Il .; lix lignes & demie de long. Les antennes ont
marquées d'un anneau b'anc. Le corps eii d'une
couleur fetrug'neul'e fauve, avec Ic^. yei.x & l'ex-
trénM'é de l'abdomen nous. Le corte'..: a une tache
fur l'ccuflon & quelques joints fauves.
Il le trouve en Fiance, aux environs de Lyon, ] U fe trouve en Autriche.
Ec 1
020 I C H
So.IcHNEUMON bimaculé.
cHKE VMON bimacuiacus.
Ichneumon noir , écuflbn jaune ; antennes avec
un anneau blanc ; abdomen avec une tache gi ifàti e ,
fur les deux derniers anneaux.
Ichneumon fatte'lo flavicante , antennls a'bo
annulatis , niger , fcgmentis duobus poftrcmis juprii
macula gypfea.Sc-H9.AtiV.. Enum inf. aufi. /z". 700.
— Bcytr. lur. nat.pcg. 86. n.° . 48.
Ichneumon bimaiulatus. ViLL. Ent. tôm.i-p. 1 40.
n". 17.
Il a environ fix lignes de long. Les antennes font
noires, marquées d'un anneau blanc. Tout le corp,
cA noir , avec une tache bianchâcre , à la pairie
fupéiieute des deux derniers anucaux.
Il fe trouve en Autriche.
81. Ichneumon peint.
leHSEUMOU piiius,
Ichneumon écufloB jaunâtre, antennes moitié fer
rugineufcs , moitié noires ; abdofnen avec deux an
aeaux fauves , £i le bord des autres blancs.
Ichneumon fcutello fluvicanie y antennis ferrugi-
neis medietJte nigris , abdominis fegmentis duo-
bus fuhis , rcliquis ap'.ce albis. Schrank. Enum.
inf.aajl.n''. 701. — Beytr. lUr. nat. p. 88. /z". 51.
Ichneumon piclus.YiLi. Enc. lom. i- pag. I41.
n^. 19.
Il a près de huit lignes de long. L'abdomen .-«
deux anneaux fauves, & le bord (ict autres b'anc.
Il fe trouve en Autriche.
81. IcHNEBMON trico'or.
IcHNFUMoN tiicolor.
Ichneumon noir jécull.n jaunâtre ; «.i.les fauves;
jambes blinches.
Ichneumon fcutello flavic.Tn'e , niger fubpcticila-
tus jfemoribus rufis , lihiis albidis. Schramk. Enum.
inf. ^uft. n". 708. — Beytr. -^ur nat. p. 87. n*?. yo.
Il a depuis trois lignes un tiers, j 11 (qu'à quatre
lignes & demie de long. Le corps cft noir, avec
l'éculTon jaun.ître , les euilfes fauves, 5c les jam-
bes blanch.T.rcs.
Il fc trouve en Autriche.
Sj.IfHNEUMON dichroiis,
IcHl^TUMON dichrous.
Ichneumon noir ; corceict tacijé ; tculfon jau-
«e ; abdomen fertile , ©vale , fauve , avec l'cxtrc-
Uiicé noitc.
I C H
Ihnewnon thoiace maculato ., J'.utel'o flwicar.tc,
n/ger , abdomine j'cjjili ovaio f -Ivo apice nigro.
Schrank. Enum. Injl. aufi. n^ . 71c.
Il a deux lignes & démit tie long. Le corps eft
noir, avec une ligne au-devant des yeux , un point
au-devant des ailes, un autre de chaque côcé à la
baie du corce'et ; leculTon , & une petite ligne
tranfverfale en arrière, jaunes. L'abdomen tft fellilc,
fauve , avec l'extrc.mité & un peu de la bafe noirs.
Les pattes font fauves , avec un anneau blanc ,
bordé de noir, fur les jambes poftérieures.
Les antennes de cetinfede manquant , M. Schrank
n'a pu fâvoir dans quelle divifion il falloit le placer.
Il fe trouve en Auitiehc.
84. Ichneumon brachyure.
Ichneumon brachyurus.
Ichneumon fauve, avec le corce'et , les antennes
5: la bafc de l'abdomen noirs j écuflon fauve.
Ichneumon fuS'us , thorace oculis antennis abdo-
mtnijque hafi nigris , jculello flave , abdomine li~
neuri. Schrank. Enum. inf. aujl. n'^.jw.
IcImeumonbriichjurus.YiLi.. Ent. tom. ^.p. 154.
"". 57-
II a trois lignes de long. Les antennes font noires,
de la longueur du corps, La tcie cft d'un jaune tcf-
taeé , avec les yeux noirs. Le corccletclt noir , avtc
l'écullon fauve. L'abdomen efl fclîlle , prefque li-
néaire , teltacé , a.'cclabafe noire. Les pattes foHt
jaunes. L'aiguillon tft très-court.
Il fc trouve en Autriche.
Sf. Ichneumon comédien.
Ichneumon cothurnctus .
Ichneumon noir; milieu de l'abdomett & pattes
fauves ; taries pollérieurs & milieu des antennes
blancs.
Ichneumon niger , abdominis medio pedibufjue ru-
fis, turfs pofticis aniennifque medio albis. Schrank.
Enum. inj.aufi.n'^. 716.
Lkncumon cothurn^tus. Yill. Ent. tom. :^.p. igj.
Il a quatre Signes & demie de long. Les antennes
font un peu plus longues que le corps, noires,
avec le milieu blanc. La tète Si le corceict font noirs.
L"ibdomen eft noir, avec le fécond , le troilième &
la moitié <fu quatrième anneaux fauves. Les pattes
font fauves , avec les cuilfes poflcrieurcs noires , & les
jambes poflérieures marquées d'un anneau blanc.
Il fe uoave e« Autriche.
I C H
Sé. I.HNÏUMON de Ficher.
IciiNEUMO^i Fichtri.
Ichneunion noir ; bafc des antenne? , jambes ^
tarfcs Se milieu Je l'.Vodomîu , fauves ; cuiùcs en
malle.
Ichneumon niger , aniennarurr. baft liiiis îarfis
ûbdomineque dimto fuiol» 6' apicc rufis , fcmu-
ribus omnibus cUvaùs. ScHRAnk. Enum. inj. aufi.
«°. 718. — Beytr.-^ur nat.pag. 89. n". 54.
likicumoa F'icheri.V iLi. Ejit. tom. 5. pug. iCi,-
Il a fept lianes de long. L"iil.Jom;n efl fiave ,
avec le pétiole & rex;r;iûud noirs.
II fc trouve en Auiricli -.
87. IcHNF.UMON dvi ercux.
IcHSEimoN compuici^tor.
I.lineumon nor ; abdo nen prefcue péticlé ,
oblong ; pattes fauves j ai!-s avec une tache mar-
g.nale n'-itc.
Ickncumon tkorace ûtro immùculuio , abdom'ine
fubpitioiato oblù,!_:c , pedibus rufis , jiis macula
margiridii nigia, i,i.uUo anu^uiis bicviore. bcHR ank.
Enum. inf. aufi. .r- . 711.
Ichneuinon coivpurrcÎJ.:or. Vor>, Mil. gr^c p. IO^,
/:■ .."mon. comcunciucor. V'ill. Eit. tom. 5.
p. iSo. /i^. 138-
Il a lîx lignes 'S; demie de long. Tout le corps cft
noir , avec les pattes fàurcs. L'aigU'ilon a env!
ron deux lignes & demie de long. Les ailes fotit
cranfpatentes , avec une tache marginale nciit.
Il fe trouve en Autriche.
88. IcHNEUMON élégant.
IcHNEVMON tkgantulus.
Ichncumon noir ; fccond & troifïème anneaux
de l'abdomen, & jambes, jaunes.
Lhneumon atunnis nigris lot:s , fcuttllo thoraci
CO;tio/o;e , rtiger , tib'ùs abdominljqae fccundo 6'
uriio fegmentis fldvii. Schrakk. Enum, inf. auft.
n°.-ji-.
Ickneumon elegan'.uluS.yiLL, Ent. tom.^ . p. 181.
n". 141.
Il ed: peut-être une vatiétédel'Ichneumon lutteur.
Il a ùx lignes de long. Tout le corps cft noir,
avec un point à l'oi 1^111 e des ailes ; le fccond 3c
le troifièmc anneaux de l'abiomen , les jambes & les
tatfes , jaunes. Les cuilles font noires , renflées. L'a-
bdomen ell pétillé & n'cfl point comprimé.
Il fe trouve en Autriche.
I C H
2lfl
89. IcHNEUMO.N' vefjiforme.
I CHS LU i/c.v V jj ijormis.
Icbn-imion noir; abdoiH.n avec quatre bandes
jaunes.
Ichneumonatttennis nig '-s tot's , fcu:ello nigo ^
niger, abuomiize cingiJis quacu.rJiuvis.ScHs.xNK.
Enum. inf aufi. n". 718.
Lkneumon ve -If 01 mu, Vill. Eut. tom. 3,
f. iSl. n". 141.
II a hait lignes de long. Le corps efl: parfemé
de points élevés» La ;ête ci't noire , avec le front
jaune. Le corcelet eft noir , avec une ligne jaune.
Je chaque côté , au-devant des ailes. L'abdomen
e(f noir , avec la bafe d;j fécond , du troilième ,
du quanièmc & du cinquième anneaux , jaune. Les
cuilîee font noires , avec la bafe jaune. Les j imbes
& les tarfcs des premiries pattes font jaunes. Les
autrts font d'une couleur obfcute.
Il fc trouve en Autiiche.
90. IcHNLUMON ankilofé.
1 CH Niu ■. o y Jtirratùs,
Iclineumon noir ; abdomen pétioL' ^ en faucille ,
avec le fécond anneau jaune.
Lhne imon fcutcHo thoraci âoncolore , antennis
nigris tutis , abdomine petiolato faicato nigro ,
ffgmcmo jccuneio /uteo. SchKANK. Enum, inf. aufi.
I.hneumon farra:us. Vill. Ent. tom. i.pag. iS'2.
n'-'. 14;.
Il a quatre lignes & demie de long. Le corps eft
noir , avec le point calleux de l'origine des ailes,
les jambes &: le tecond anneau de l'abdonieu,
jaunes.
Il fe trorve en Autriche,
91. IcHNEUMON occifeur.
ICHKLUMON ociifor.
Ichneuraon noir ; abdomen en faucille , avec
une bande firrugineufe.
Ichncumon niger, abdomine falcato , fafciafer~
rugmea.ScHii ANS. Enum. inf aufi. /z». 730.
Ichncumon octifor. 'Vill. Ent. tom. 5. pag. 184.
n". I j 1.
l! a un peu plus de cinq lignes de long. Les an-
tennes font de la longueur delà moitié "du corps.
L'abdomen cft pétiole, en faulx , noir, avec une
bande fcrrugineufe. L'aiguillon a une ligne de
Il fe trouve en Autriche.
222 I C H
51. IcHNEUMON iJtiqUC.
IcKNEUMON macro-pus,
Ichneumoii noir ; extrémité des antenne"! & mi-
lieu de l'abdomen ferrugineux ; pattes polléiieures
mélangées de noir & de ferrugineux.
Ichneumon niger , antennis apice nbdominis medio
peaihufque feiruginets , pedibus pofluis ni^ofcrru-
gineoqui vjr/ii.ScHR aNk. E'ium. inf, auft. n^ . 73 3.
Btycr. lurnat. pug. 90. ««. 55.
Ichneumon macropus. Vill. Ent. tom. }. p. 581.
n*. I4J-
Il a fix lignes de long. Le corps eft noir , avec
l'extrânité des antennes , le milieu de 1 abdomen ,
& les quitrc pattes antérieures, fern'gincux. Les
pattes poftérieures font mélangées de noir &c de ftr-
xugineuï. L'aiguillon eft très -court.
Il fe trouve en Autriche.
•)}. Ichneumon deftrufleur.
Ichneumon ab:ogator.
Ichneumon noir, abdomen ovale ; pattes fcrru-
gineufes.
Ichneumon niger , abdomlne ovato , pcdibus fer-
nginels. ScUKAiiK, Enum. inf. auft. n°.-j jfO.
Ichneumon abrogator, ViLL. £."!». tom. 3./'. 183.
n°. 146.
Il a deux lignes & demie de long. Tout le corps
efl noir. L'abdomen clt ovale , termmé par un
aiguillon très-court , à peine apparent.
Il fe trouve en Autriche,
94, Ichneumon dévaftateur.
JcHNXUMON devjflator.
Ichneumon noir; abdomen pétiole , ferrugineux;
ailes obfcures.
Ichneumon n'ger ^ abdomme petiolaro pedîbufque
ferrugineis , femoribus pojîtcis aigris , alts fufefcen-
tibus. ScHRANK. Enum. inf. aujl. n \ 741.
Il a un peu plus de trois lignes de long. Les an-
tennes font noires , amincies. La tète & le corcclet
font noirs. L'abdcmen ell ferrugineux , avec le pé-
tiole noir. L'aiguillon eft à peine apparent. Les pattes
font fctrugineufes , avec les quatre cuiffcs pollé-
iieures noues.
11 fe trouve en Autriche.
t)ç. Ichneumon ébauchent.
IchXiuMON impn^nator.
I C H
Ichneumon noir ; abdomen ferrugineux , avec le
premiers le dernier anneaux noirs , le fécond bc le
cinquième poniluts.
Ichneumon niger , tibiis quatuor anticis ferrup-
neis , abdomine fcrruf^ineo , apice primoque Jegmc-iio
nigro , jecundo qaintoque punciato.ScHUAKK. tnurr,
,nfauft.n''.-j^^.
Ichneumon impr&gnator. V I L L. Ent. tom. ].
pag. 183. rf-\ 14S.
Il a in peu p us àz quatre lignes de long Les
antennes , la lête ot le corcelct lont noiis. L abdo-
men eft ferru^inciix , avec la bafe & rcxtrcmité
noires , & des points noirs fut le fécond & le cin-
quième anneaux.
Il fe trouve en Autriche.
96. ItHNIUMON hardi.
Ichneumon impugnater.
Ichneumon noir ; abdomen avec deux bandes
jaunes ; antennes progreffivement un peu plus grolfef.
Ichneumon antennis extrorfum fulcrjffioriùus ,
niger, ahdomine cngulis duobus flavts. icHRANK.
Enum.inf. auft.n'-^. 744.
Ichneumon imfUgnator.Vii.\.,Ent. tom. 5. p. 185,
1". 147-
Il a trois lignes de long. Tout le corps eft noir ,
avec deux bandes )aanes , fur l'ab Jomeii , les quatre
jambes antérieures tellacées, & les poftérieures obl-
curcs. L'aiguillon eft très-court.
Il fe tiouve en France , en Allemagne.
97. Ichneumon grenadier,
IcH^iUMON myftdcatus.
Ichneumon antennules longues j blanchâtres ; bafc
des jambes jaune.
Ichneumon pa!pis long:s libiarumquc tûj7 jîavis.
ScHRANK. Enum, tnj, uujl. n" , 746.
Ichneumon myfciciitus. \jtL. Ent. tom. ;. p. 185.
«"• 149-
Il a près de deux lignes de long. Les antennes S:
tout le corps font d'un fauve obfcur , avec les yeux ,
le milieu des jauibes , l'extrémité de l'abdomen , &
quelques lignes lur le corcelet , noirs. Les anten-
nules font longues & blanches : l'infede les remue &
les porte de coté , comme des eTpcccs de moufta-
chcs. Les cuilfes font un peu renflées , 8c la ba(c des
jambes eft blanchâtre. Les ailes font un peu obfcures ,
avec une tache marginale , noire.
Il fe trouve en Autriche.
98. Ichneumon guerroyeur.
Ichneumon dcbiUdtor.
î H C
Ichnenmon bafe des antcnncç S: pitte" jaunes,
ab Jomcn pédolé , marqua d'uuc ban 'e fauve.
Ickneumon ancinnaru n hafi peail ufq le fljvis , ab-
d-^-nir.c pecioluto , cing.Jj fut'vo. SchRank E.ium.
inf. auji. ,7". 747..
Lkneumon debellator. Vill. E it. lom. 5. p. 184
n° . I jo.
Il adcux ligne-; de long. Le ccrps eft noir , avec
le premier article dis antennes & les jambes , jaunes.
L'abdomen ell ovale, pétiole, avec le boid du fécond
am.cau jaune.
Il fe trouve en Autiiche.
99. IcHNEUMON infcvflatcur.
IcHStVMoN infeciator.
Ichneumon bouche & antennules jaunes , antennes
obfcurcs , pattes cittines.
Ickniutnon ore pa/vifgue Jlavis , antennis frfùs ,
pedi''ui c:crin:s. Schr ank. Eium. inf. auft . no. 748.
Lh.ieumon iafeclaio^. Vill. Ent. tom. 5. p. 184.
lia près de deux lignes de long. L'abdomen eft
preù]ue en faulx , pétiole. L'aiguillon ell très court.
Il fe trouve en france , en Allemagne.
lOû. Ichneumon mélanops.
IcHSEUMOi^ rr.i anops.
Ichneumon ferrugineux ; yeux , cxtrémicé de
l'abdomen & filets latéraux de l'aiguillon , noirs.
Ichneumon ferrugîneus y nculn abiomin ? api..c
acuhifgue vaginis aigris. S:hr,nk. Enu a. ir.J,
eujl. n". 7 5i.
Ichneumon me Id ops.YiiA.. Ear. tom. }.pag.io\.
n°.i.7.
II a fix lignes de long. Tout îc corps efl ferrugi-
neux , avec l'écufToii jaune , une ligne noire , bor-
dée de jaune , de chaque côté de la poitrine , & une
tache jaune a l'apophyfe des cuilfes poftéritures.
L'abdomen eft pétiol;, avec l'extrémiié noirâtre.
L'aiî;uillon a une ligne Se. demie de long , S: les fi-
lets latéraux font noirs.
Il fe trouve en France , en Aile iiagr.e.
101. Ichneumon nigrocuîe.
IcH{<Ei'^fo:^ nigroculus.
Ichneumon ferrugineux ; abdomen pétiole , avec
!a bafe marquée de noir , aiguillon noir.
Ichneumon ferrugineus , abdomme petio'ato hafi
nigndine notaio , ai.uUo nigro. Schrank. Enum.
inf. auJl. «"^.7^5,
I H C âîj
Jchnu-non nigrocu.'us. Vill. Ent. tom. ^.p. roi.
, o , I c
Il a qu;tre lignes ds long , & il relTcnible aus
piécédcns. Le corps cft ferrugineux , avec les yeux ,
le péc oie 3c l'aig iillon , noirs. La bafe des anneaux
de l'abdomen ell raarqu 'e de r.o r , qui difparoît in-
fenfiblemcnt. L'aiguilioa a une ligne & demie dû
Ion».
Il fe
: en Fiance , en Allemagne.
101. Ichneumon quadripoinftué.
Ichneumon quadrpanBatus,
Ichneumon ferrjgineux; é:uflon jaUne ; abdo-
men obLcur , avec VjUatre points i.oirs , élevés , à la
bafe.
Ichneumon ferrugineus , fcutello fi ivo , ahdomine
fufcefcente , ad hafin paribus duobu . punâjrum ni-
grorum eUvutorum. Se H R A ttK. Eii.m. inf aujt.
no. 754.
Ichneumon quadri^unclatus, ViLL. En:, tom, j.
pag. 101. n". 1 19.
lia près de cinq lignes de long. Les antennes font
jaunes. La tète ell ferrugineufe , avec les yeux noirs ,
le front & la bouche, jaunes. Le corcelet cil ferru-
gineux , avec l'éculfon jaune 8c une ligne longitu-
dii^ale noire, au milieu du dos. L'abdomen efl pé-
tiole, d'un brun ferrugineux , avec la partie fupé-
ricurc du pétiole noir & d^ux points élevés , noirs , à
labafe du fécond Se du troifièmc anneaux: ces points
font très-peu marqués , fur les anneaux fuivans. Les
cuillcs polléiicures font très-peu renflées.
Il fe trouve en France , en Allemagne.
10;. Ichneumon exotique.
IcnsEUMOS exoticus.
Ichneumon noir, antennes , milieu de l'abdomen,
& jambes , ferrugineux.
Ichneumon n:e-, antennis, abdomlnîs medio
tibilfque ferrug..-uiS , SchraNK. Enum inf. aufi,
n\y<i6.
Il a trois lignes & demie de long. L'abdomen eft
pétiole , avec le Iccond , le troidème & le quatrième
arneaux , ferrugineux. Les jambes poftérieures font
noires a l'extrémité.
Il fe trouve en Autriche.
104. I HNEUMONmélanophthalme.
IcHKEi/iroN meLnophialmus,
Ichneumon ferrugineux ; yeux , eitr'm'té du cot-
cclct , bafe Si côtés de l'abdorain , noirs.
I Ichneumon ferrugincus, cculis thoraeif^us al>dOf_
az^
I C H
min!f]ue haft l.[C rlb .s r.hr ;. S;hsa:jK. Enum. inf.
iiufi. n". j{-j. — Bcytr.-^x, iiu.paZ- 9 ^ ■ n^ ■ 57»
Ic'ir.cdmo'i mJar.cp'-.tiilmus. Will. Eni. com. 3,
fag. 103. 7î°, m.
Ilac^eux lignes Se dente de long. Les antennes
ae fijnr guère plus lon^^ucs que la racitié du corps.
Il fc trouve en Allemagne.
10^. IcHNEVMoN du Tortrix.
JCHNSUMON Tort'ici.f.
Ichneumon noir , abdcncn oValc , dt'ptimé , fcf-
.fîle, pâle en deilou-.
Ichneumon nigcr m'nutus , abdomine ovato dc-
ptejfo fij/i/i fukus pallidiore. Schranx. Enum. inf.
Ichneumon tonricis.ViLL. Ent. tom. ^-pag. 11 ;.
■n°. ijj.
11 n'a guère plus d'une ligne de long L'aiguillon a
• un tiers de ligne.
H f e trouve en Allemagne. Il eft forti du corps de
-ia cheiulk d'une efpècîde Pyrale : Vyraùs fcf-iaiia.
Fib.
106. IcHNEtJMON mineur.
JcHNEU.MON intercus.
Ichneumon noir, abdomen ovale, déprimé, avec
la baie teftacée.
ichneumon minuius ni^c'- , abdomine ov.tto dt-
prcjfo bafi tefiaceo. Schkank. Enum. inf. auj] .
/.-. 764.
Il a deux lignes de ]>>^!g , & il rcllcniblt; beaucoup
au précédent. Le corps t(t noir , avec la ba(c de
.l'abdomen &; les jambes fauves. L'aiguillon a un tiers
de ligne.
Il fe trouve en Autriche.
IC7. Ichneumon focial.
Ichneumon greganus.
Ichneumon noir , pattes & côtés de l'abdomen,
ferrugineux.
Ichneumon nige'- , pcd'ius ahdominifiue lateri-
hus ferrugincii. Schrank. Enum. inf. auji.
n°, 766.
Ichneumon grcganus. ViLL. Ent. tom. ^.p, 115.
n». iT7.
Il a unelii;ne & demie de long. Les antennes font
noues. La tète c(t nuite , avec la trompe jaune. Le
corcclet efl noir. L'abdomen eltr.oir,avec les côtés &
la baie en delTous , jaunes. Les ailes font rccouvettts
,/ I N S
tranTparcrt-ç , avec un. ti-.h; marginale , noire, fut
les (upéricurts.
Il fctirouve en Allcmag:,c. Les la'ves vivent en
fociété dans 1rs Chenilles .-'es Papillon!^ , & fe filent
chacune à leur fortie, une co.|uc qu'elles ralTcm-
blenr,
INSECTE, Insectu2[. Nom colkaif donné à
des êtres doués de tous les caradères edcntiels cfui
dc'ivcrt les faire placer , par rapport à l'ordre de la
Natuie , dans le Règne anuiia! , & par rappott 3 l'or-
dre de nos connoilfances , dans une des diviiîons
principales de l'Hiftoire naturelle.
A l'introdadion de cette partie de l'Encyclopédie ,
nous avons cru devoir préfenter fuccintcmcnt ieS
notions préliminaires , qui doivent introduire à la
connoiilance des Infefles. Mais forcés de réduire
notre marche i celle même attachée a la forme d'un
Didionnaire , & de nous renfermer à chaque pas
daniies bornes de l'article paiticuUer que nous avons
a traiter , nous avons dii réferver fans doute au mor
piopre Infede , tous les dévcloppemens les plus gé-
néraux , qr.i entrent dans l'univeifai.té de l'objet
qu'il d'.fignc. Si , comme lieu n'eft ifolé dans la Na-
ture , nous fommes atltz louvent dans le cas de lier
I Entomologie aux autres pairies de l'Hiftoire natu-
relle ,ctft furtout dans cet article, dcUiné à pré-
fenter le tableau en grand de tout ce qui pei.t êtte ré-
Krifa la collcdîon univeifelle des êtres organifés
'.ju'oH nomme Infedes , que l'Entoiriologilfc doit fe
moi, trr digne de participer aux vues du Naturalille
philûfophe". Nous croyons d'ailleurs s^ous mettre
d'dccoid avec! attente delà plupart des ledeuts ,
q'-H , fatigués de la monotonie néceiTairement atta-
chée a la defciiption des efpèces. apiès avoir cher-
ché quelque délalfement (lans l'kilfoire des genres ,
doivent déti.-er de trouver ici ra'.leiiiblés fous un
même cadre , les traits les plus frappans , les plus
propres à foulager la mémoire , fixer ie jugement 3
& même quelquefois à éveiller l'imagination. Cepen-
dant , ne vojlant pasr.ous LiifTer féduire par l'appât
des nouveautés, & nous égarer dans le vague des
conjedurcs ou dans le labyrinthe de lam-^taj h\lique,
ne vouiancpas non plus tomber dans des rcpeiuions
fuperflucs , nous ne produirons que les faits les plus
ellentiels £i les mieux conftatés, 3c nous renverrons
aux diftérens arricles éc ars dans tout le corps de l'ou-
vrage , ceux qui voudront acquérir des inltrudions
plus amples dans des détails plus développes.
Place des Infecics d.ins ï ordre de la Nuture & dans
la fric acs Etres.
II n'cfl: fans doute aucun êtte dans la Nature ,
qui ne doive fon ex.llence a quelque caiife difterente
de lui-même , & c'elt dans cute caufe qu'il faudtoïc
chercher la raifon pourquoi un être exille d'une ma-
nière phuôt que d'ur\e autre. L;s Infecles , q.ii , pac
cela même qu'ils cxiilcnt j font partie td'c.tiïl'e Je
«eccfiaiis
3orts qu ont
I N S
né.-cfTaire (îe l'Univers , ont aufTi un principe rf'cxii"-
tcnce fi Hiiciit d'eux-mêmes , & il s'agirjit aufli de
lavoir , Cjiiel peut être le principe qiii a forme les
Infeftcs tels qu'ils font ; s'il rclule originairement &
abfoliiment en eux , ou s'il émane d'une puilTance
étrangère. On ne lauroit diie qu'il réliJcen eux j car
djus ce cas , ils feroicntles nuîues comme !e3 au-
teurs de leur exiilcnce , ils poiur >ient chanp;er de
ferme auflî Couvent qu'il leur pl.iroit ; il dépcndroit
d'eux enfin , d'être immuables <<; immortels. Mais
Ihillurs le Msraplu ficien élever for^ vol vcis d.s luu
teursinaccelliblcs, & remonter jufqu'à la fouice de
la création ; laillons le Phyficien même pourfuivre la
d.'comporuiondcs corps jufquc daiis leurs mol''Culci
élémentaires; en nous renfermant dans la fplrère pro-
pre Ad Nacuralirtc , rioas dirons , que fi nous ne p^u-
v..-ns ci'.erchcr ailleurs, que dans une caufe première
la raifon de ce qui ePr, ce n'cft que dans ce qui eft, &
dans ce qui le préfente a nos feiis , que nous devons
chercher la "Nature. Il doit nous f,;ffire d'obTcrvcr
partout daiis laN.\rure ^ de l'ordre & dfs fins.ic nous
pouvons n-JUS difpenfcr de nous élancer an-dcla
d'ele même , pour vouloir découvrii le principe de
fjn exil'ieuce. l.'liarnii i •'. 1 Univers , ou les rap-
"L-lk:. •' ai-cifeç tart;es de ce Valte
qu : îa ^au'c première (.'\ une, &
qi.'C i'ur.r.ers qnieli l'on eirlt , a aufil l'unité en par-
toge. Si toutou mémo un feul è:re étoit ifolé , cette
liaimonic n'auroit pu exiller. C'efl de 1 encliaîne-
m 'Ut univerfe' qu.- devait rcfu'ter la fuborduiation
des êtres , & leurs relations a ref,ace & au tems,
Oli ! qui pourra découvrir tous les rapports qui font
de la cliaî lè immenfe des F.Tes , un (cul tout. Nous
ne pouvons fans doute en confui ler que quelques
clraînoMS. I' doit nous fufEre encore d'entiçvviir l'f'-
clielle des ê-r. •; , q:oique nous ne puiffions pas en
cn.b.ai'er ni en fixer les gradaiions. Les Anciens
avoi"iK reconnu cette échelle , & nous fomuies par-
■\eius a d couvrir à l'œil quelques unes de fe«;,;;a-
darions , qui doivent nous paroine bien cataû rlees;
r-ais l'cfece , l'ordre & 1 enchaînement de ces
r êmes gradations , ne peuveiit nous être connus que
tics imparfai emcnt. Les Infeiles forment dans la
Nature un petit peuple vivant , ou !a Sagelle fupreme^
fdoimanice de toute chofe , fe ma'iifefte a nous
fus les tr.iits lis plus nombreux, les plus varies,
fi pieiK-être les plus frappans ; ils de)ivent aufî; former
un petit de,iré dans l'échelle uni crfeile j S: nous
d;vons chercher a leur alTigner la place qu'ils y oc-
c pent.
Sans doute , une des vérités les plus importantes ,
fi qui do t être fans cefle da!is a bouche du Natu-
ralifte , c'eft que tout e(l lyilémati|Ue dans la Na
ture , tout y efl combinaifon , rapport , liaifon ,
cnchjinement : iln'ertncn qui ne for. l'effet imm?-
dia! de quc'que chjfe qui a précédé , Si qui ne déter-
rr.ine l'exiftcnce de quelque chofe qui doit fuivre. Ou
p ut dire enfin , & répéter avec les plus anciens Phi-
iofophes, que l'intelligence fuprême a lié fi écroi-
H,^. Nji. l.Jecles. Tome Fil.
I N S
a2f
tement toutes les parties de fon ouvrage, qu'il n'en
elt aucuiie qui n'ait des rapports avec toucle lyftêmc:
un Champignon , une Mitre dévoient y entrer au/li
efleiuieliemen: que le Cèdre ou l'Eléphant, Chaque
Lti e a dès lors la pctf.élion qui convenoit à fa fin. Il
cefT.-roit de la remplir, s'il pouvoir cellér d'êcre ce
qa'il eft. En changeant de nature , il auroit changé
de place, &: celle qu'il occupe dans la hiérarchie unl-
verfe'le , auroit dià l'être encore par un être fcmbla-
ble à ,'ui , ou l'harmonie eût été détruite. Ne jugeons
donc pas abfjlumcnt des êtres confidérés en eu*-
mcmcs , mats apprécions-les dans les rapports a là
place qu'ils dévoient tenir dans le Syfiêine, Ctirains
r.luliats de ieur nature peuvent être des maux par-
ticuliers ; mais pour empêcher que ces maux n'exif-
talîent , il a'-iroit fallu lailler ces Lacs dans le néant ,
&: créer un autre 'Univers. La première règle que
neius devons pofetj c'eft qu'il n'eft rien d'ifolé. Cha-
que être a fon aélivité propre , dont la fphèrc a été
détei minée par le rang qu'il de voit tenir dans le
mondcoiiilfe trouve. Ainfi une Mitte efl un très-
petit mobile , qui confpire avec des mobiles dont
i'adivité s'étend a de plus grandes diftances. La fe-
co.îde régie également reconnue Se qui fe déduit de
la première, c'eft qu'il n'eft point de fauts dans la
nature , tout y efl gradué , nuancé. 11 n'eft donc
point d'E're au defus eu au délions duquel il n'y
en ait qui s'en rapprochent pit quelques caraftèrcs,
ou qui s en éloignent par d autres. Entre ces carac-
tères qui diilinguent les Etres , nous en découvrons
déplus ou m..iiiiS généraux : de-la nos diflrihutions en
Claires , en Oidres , en Genres , en efpèces. Mais
(î rien tu- ti anche dans la Nature , il efl évident que
nos difinbutionsne font pas les (îennes. Celles que
nous formons font purement nornina'es , & nous ne
devons les regarder que coxme des moyens relatifs
à nos befoins & aux bornes de nos connoifîânces.
En effet, il elt toujours entre deux ClalTes ou deux
genres voilins , des prod-élions intermédiaires qui
fcmbl-nt n'appartenir pas pius à l'un qu'a l'autre &
qui fervent à les lier. Un nrage épais nous dérobe,
il ell vrai , les plus belles parties de la chaîne uni-
verfclle des êtres , & ne nous en laiile entrevoir qut
quelques chaînons mal - liés , interrompus , & dans
un. onire ditférent faus doute de celui de la Nature •
mais fi nos cunnc.fia'.ces fur la chaîne des Etres fout
h imparfaites , e'ies fufSfent au moins pour noui la
di ligner ^ &: pjur nous donner les plus hautes idées
de cette magnifique progreîTion & de la variété qui
règne dans l'Univers Amfi d'après nos propres con-
ceptions, nousûvons cru devoir d;vifer tous les dif-
f.rcns corps que la terre préfente en trois grandes
maffes qu'on appelle Régnes : le Minéral , le Vé-
gé.al & l'An.imal. Si les élemens agilfent réciproque-
ment les lins fur les autres , fuivant certaines loix
qui réfultentdc leurs rapports , ces mêmes rapports
les lient aux Minéraux , aux Plantes , aux Animaux
fuivant les n:odifrcations qui leur font propres. À
ces trois Règnes fe rapportent toutes les différentes
fubfiances du êtres naturels qui exiftent dans ce
226
I N S
monde , Se c'cft à l'un ^..: ces Rèi^ues aufTi que doivent
fe rapporter les Inlidlcî.
Tous les Etres peuvent être parfaits , confiicrJs
abfolument en eux-mêmes , puifqu'ils ont tout ce
qui les fait être ; mais ils peuvent égaLment nous
offrir dirtérens dc_i;rés de peifedions relatives. La
mefurede cette petfcftioncll dans les rapports que
chaque être foutient avec le tout. L'Etre dont les
rapports au tout font plus variés , plus multipliés ,
plus fécond"! , polL'de une perf-'iTtion plus lelevée.
ITdprès ces principes fondés en nature , la Plante
doit être au-deilus du Minéral , comme l'Animal
doit être au-defi'us de la Plante. Les grandes opéra-
tions de la Nature paroiirent fe réduire à deux prin-
cipales , la cryftallifation & l'organifation. Partout
oïl elle n'ûiganifc pas des Etres, elle les cryftailife.
On fait que ces deux dalles d Etres , différent furtout
par leur origine , & par la manière dont ils croilfent.
Les êtres ctyftallifés croilfent , ou plutôt accroilfcnt
par rappofiiion fuccelfive de certames molécules de
figure déterminée , qui fe réunillcnt da-is une mafle
commune, tandis que les êtres organilés , provien-
nent d'un germe où toutes leurs parties eifentiel.es,
font concentrées, & ils croilfent par intus-fufcep-
tion. 11 n'efl pas néceifalre de nous livrer à des con
fidérations bien étendues , pour faire reconnoître que
les Infeélcs doivent eflentii-lkmeut appartenir aux
êtres organifés.
L'organifation eft fans doute la plus excellente
des modifications de la matière , & la matièie bru:e
paroît avoir aullî pour fin la matière o-ganique. Mais
d'après la marche de la Nature , toujours infenfi-
bkment gradu''e , nous ne favons point où l'organi-
fation finit & quel eft fon plus petit terme. Encclfant
d'organifer, la Nature ne celfepas d'ordonner, d'ar-
langer , & il femble qu'elle organife encore , là
même oii nous croyons qu'elle n'orgamfe plus. Ne
diroit-on pas que les pierres fibreufes & les pierres
feuilletées font des végétaux un peu travellis 5 ainfi ,
les Talcs , les Amianthes , femblent former un paf-
fage des folides bruts aux organifés. Cette tranfition ,
il cil vrai, n'eft pas la plus heureufe. La Nature fem-
ble faire un grand faut , en paifant du fodile au vé-
gétal. Point de liens , point de chaînons à nous con-
nus , qui unilfent le Règne minéral à celui qui le fuit ,
& nous ne pouvons pas même imaginer de nuance
entre l'accroillement & l'appolition. .l^îais devons-
nous juger de la chaîne des êtres par nos connoif-
fanccs aiftuelles? Combien de produdions innom-
brables que nous n'avons pas même entrevues cS:
dont nous ne pouvons point foupçonner l'eïiilence !
le faut que la Nature femble faire ici , pourra dif-
paroître un jour au moyen de nos connoilfances nou-
velles. Il n'en eft pas de même des deux autres Rè-
gnes , & il n'eft pas facile de dire précifémcnt ce
qui les diflingue. On ne voit pas nettement où finit le
'Végétal, Se OH commence l'Animal. Ni le plus ouïe
moins de firaplicité dans l'organifation ; ni la ma-
Sîjcre de naître , de fe nouirif , de croître Se de mul-
I N S
tiplier , ni la faculté locomotive , ne fourniiïent dej
caraétéres (uHifans pour différencier ces deux Clalfes
d'Etres. En effet, i! y a des animaux dont la ftruc-
ture paroît auifi funpie que celle des plantes. Ce que
la graine Se le germe font à la plante, l'œuf 5: l'em-
bryon le font à l'animal La Fiante & l'Animal croif-
fent également par un développement infcnlible.quc
la nutrition opère. Les matières reçues dans l'une Se
dans l'autre par intus-fufception , y fubifleni des pré-
parations analogues : une partie re.'è: la nature de
la plaiireou de l'Animal , le refte eft évacué. Il elt
chez les plantescomme chez les animaux , une dif-
tindfion de fexcs; & cette dilHnûion y eft fuivie des
mêmes effets elfentiels qui l'accompagnent dans ces
deiniers.T'lufiears efpèces d'animaux multiplient de
boutture & par rejettons. Enfin , fi l'on connoit cer-
taines plantes , telle que la Tremclle , qui paroît
jouir de la faculté loco-motive , on connoit aulfi des
animaux , qui , comme les Plantes, palfent toute leur
vie, fixés a la même place. S'il eft un caraflère qui
paroille propre à l'animal , c'eft d'^ re pourvu de
nerfs , & d'être fufceptible defentiment. Mais quel-
que diftindif que (emble ce caraiSére, on ne fauroit
affirmer fans témérité , qu'il foit exempt d'exception.
Ne pourroit-il pas fe trouver dans la Plante , des
parties qui , (ans être femblables aux nerfs des ari-
maux , fcroient néanmoins capables de fondions
analogues? les mouvemens en apparence fpontanés ,
delà Senfitive, de la Dionea mufc pula , ou attiap-
pe-Mouche , n'ont-ils pas quelque analogie avec les
phénomènes de l'irritabilité & la lendbilite elle-
même ? on ne découvre pas des nerfs dans tous les
animaux: on n'en découvre point, par exemple,
dans les nombreufes familles des Polypes, & pour-
tant les Polypes font de vrais animaux ; mais fans
doute qu'ils ont des organes analogues aux nerfs Se
appropriés , comme ces derniers , au fentiment. Les
InfeCfes ne doivent-ils pas être placés au-dclfus des
Polypes ?
Quelque difficiles à trouver que puiffent être les
limites des trois Régnes , que nous devons recon-
noîtie , il n'en eft pas moins vrai que la Nature eft
tellement reftreinte dans fcs opérations , qu'aucun de
ces trois Règnes ne peut empiéter fur les droits d'un
autre. On ne voit point d'animaux , proprement dits ,
devenir Plantes , ni des Plantes devenir minéraux.
Chaque étrefe tient dans la claffe qui lui eft alTignée,
fans pouvoir jamais en fortir. Cependant , quel doit
être notre étonnemcnt , lorfquc nous reconnoiflons
que c'eft toujours fur le même fond que la Nature
travaille & qu'elle ne varie que les formes ; que c'eft
la même m.itièie qu'elle emploie , à laquelle elle peat
donner tant d'arrangemens divers ; que tous les
corps enfin que ces trois Règnes renferment , ne dif-
fèrent encr'eux qu'accidentellement. On peut le prou-
ver par les changemens continuels qu'éprouvent les
uns & les antres de ces corps. En effet , les végétaux
fervent de pâture aux animaux , Se fe convcrtillcnt
par la digcftion en la fubftancc de l'Animal qui s'en
I N S
efl nourri , & qui , laifTant fa dépouille mortelle à h
terre végétale, doit aulll à Ion tour nourrir les végé-
taux. Les minéraux fervent de même à la nourriture
des Plantes , & deviennent pour ainfi dire végétables :
«3u fein de la terre ils exhalent des vapeurs , qui s'm-
finuanc au travers des porcs delà racine des végétaux,
les font croître. Mais fi tout ce^qui exifte , doit être
compote de la même matière -dans laquelle i! fe ré-
fout , principe dont la venté ne peut être conteilée ,
c'eft furtoutdans la dillolution des co:ps, que l'on
trouve leur identité dans la même matière qui les
compofe. Ce n'cft donc qu'en ajoutant ou en fouf-
trayant graduellement Si ficccirivcment de cette ma-
tière: univerfelle 8c identique , que la Nature paroît
avoir formé tous les diftérens êtres qui compofent
euï-mêmcs les trois Règnes divers que nous avons
établis : d'oii dévoie s'er.fuivre nécelTaircmenc ces
rappo'.ts/uccefTifs, ces gradations nuancées , qui ne
permettent pas de pofer entr eux des lignes de démar-
cation bien déterminées. Mais , outre les rapports
généraux des animaux & des plantes , que nous
avons déjà manifeftcs, on en atrouvé d'autres moins
elleniiels qui fout particuliers aux Infectes.
Si la plante ,a-t-on dit , poulTe une tige , pour fe
revêtir eafiiite de feuilles ; l'Infede commence par
être un cûtps oblong & vermiforme, & finit par
avoir des ailes. Les feuilles des plantes font pleines
de nervures qui fe partagent en mille finuofitcs ; les
a'ies des Infedcs ont audl un grand nombre de ner-
Tures & d: ramifications pareilles : celles-là difterent
cntr'elles par leur forme & leur découpure ; celles-ci
ne varient pas moins parleur configuration &: par la
manière dont leurs bords font dentelés. L°s p'ai.tes ^
a-ton a:outé , pouffent des boutons à fleurs; les In-
fcdes deviennent Nymphes & Chryfalides. Comme
CCS boutons après avorlleuri , donnent des fruits dans
leur maturit. ; ainli ces Nymphes & Chryfalides,
après un ceitain tems , produifcnt des Infceles dans
leur état de pcrledlion.
Cette ir.génieufe comparaifon de LefTers , a du
rapport avec celle de Swammerdam , lorfqu'il com-
pare les dévcloppemens des différens Ordres d'Infec-
tes, à ceux dune Plante d Œillet. Il faut avouer ce-
pendant que ces rapports entre les Infeclres & les
Plantes , font allez imparfaits. La comparaifon des
ailes avec les fcuiles eft un peu recherchée , & ne peut
guère fupporter une analyfc un peufcrupuleufe. Car
les feuilles paroilTent prefque tout aulfi-tôt oue le
germe commence à fe développer, tandis qîie les
ailes des Infeèles , ne fe montrent que lorfqu'ils ont
atteint leur dernier développement ; les feuilles croif-
fent le itement après s'être dégagées de leurs boutons ,
au lieu que les ailes des Infcâcs , après avoir quitté
leurs enveloppes, s'alongent a vued'œil & acquièrent
toute leur étendue en peu de minutes : le nombre de
feuilles d'une plante n'cft pas fixe , il en tombe , i!
en renaît, & cette viciffîtude dure autant que la
Plante même ; au lieu ^uç le nombre des ailes de
I N S
227
chaque forte d'Lifcelesne varie point, & qu'une aile
perdue ne revient jamais ; eiilin , Leion les conjcfturcs
des Bo:aniftes , les feuilles font données a;ix Plantes,
pour garantir la racine & la tige contre i'aideur du
foleil j pour facihier l'évapoiation des lî;;meurs fu-
pciflues fié la circulation du fuc rounicier , pour
préparer , élaborer celui qui doit former les poulies ,
les fruits & les femcnces : au lieu que les ailes font
données aux Inlceles pour un bien tout autre ulage ,
(avoir, pour leur faciliter les moyens de fe tianfpor-
tcr promptcmentd'un lieu à un autre. Si les ailes des
Infedes en général reffembloient à ce qu'on dit de
celles d'un certain Infedte des Indes, qu'on nomme
en ces pays ,f<:uille am''ulun!e , leur rapport avec les
feuilles des Plantes , ou au moins des arbres , feroic
mieux marqué. Les ailes de cet Infede rellcmblenÉ
non-feulement par leur forme & leurs nervures , aux
feuilles des arbres , mais encore par leur couleur 1
elles font d'un vert naiiîant dans les uns, d'un vert
plus foncé Se femblable à celui d'une feuille en (a
pleine vigueur , dans les auti es , & couleur de feuille
morte dans d'autics. On alluic de plus que ces ailes
font de la première couleur au printems , de la fé-
conde en été , Si de la troiiiémc vers la fin de l'au-
tomne ; qu'enfuite elles tombent ,que l'Infede relie
fans ailes pendant tout l'hy ver , & qu'elles repoulTeRt
au printems. Si tous ces faits étoient véritables , l'on
ne fauroit diteonvenir du rapport très-marqué , en-
tre les ailes de cet Infeifle & les feuilles des aibres;
mais il fdudroit toujours avouer qu'à cet égard , il
diffère des autres Infedes , & qu'il eft peut-être l'u-
nique en longenre : au moins n'en connoit-cn aucun
dont les ailes (oient alfujetties à de pareilles vicilll-
tudcs. On peut cncoreremarqucr que la comparaifon
entre Une Nymphe ou Chtyfalide , d'où (ort un
Animal parfait j & un bouton 5 fleur qui produit utt
fruit dans fa maturité .excède un peu les termes d'un
parallèle. Il s'agit de faire voir le rapport que les In-
feftesont avec les Plantes. Pour cet elîet,on compare
l'iruf d'un Infcele à un grain de femence , fon corps
à la tige , S: fes ailes aux feuilles d'une plante. Il fal-
loir fans doute, pour continuer la comparaifon,
comparer encore quelqu'aurre partie de l'Infede aU
bouton à fleur de cette plante , & non pas y comparer
l'Infcifle tout entier. Mais nous n'avons pas befoin
d'inlifter davantage fur la foiblcire ou l'inexaditude
de ces rapports , des Infedes avec les plantes. iNous
en trouvons au contraire de bien plus nombreux &
de bien plus pofitifs avec les animaux , qui doivent
nécedairement faire ranger les infedes dans le Régne
Animal.
Une des principales raifons qui doit conduire d"a-
boid à placer les Infcdes parmi les animaux , c'eft
qu'ils ont de commun avec eux la faculté de changée
de place: au lieu que les Plantes font immobiles j
c'eft qu'ils ont la liberté d'a'ler chercher hur nourri-
ture partout où ils veulent ; au lieu que les végétant
ne fauroient la tirer que de 1 endroir ou ils font atta-
clié^. Cette fealç conforroité entre LsInfedes éc le$
228
î N S
autres animaux , cfl f.ins tioine celle qui les diftingue
Je plus vifiblemeiit des plantes en général. La plupaJ t
d:s jutrcs rapports entre les fnlciftes & les autres
animaux conllilent , en ce que les uns& les autres
naillcnt&fc multiplient par les mêmes voies i eu ce
que les parties intérieures des uns ont de l'analogie
avec celles des autres : les Infeclc comme les grands
animaux, ont tous un eftomac, dcsinteftins, un cœur,
des veines , des trachées , une efpèce de cerveau Se
de moelle fpinale , des mufcles , un ovaire , &c ; en
ce que les Infectes ont pareillement l'ulage des fens :
tous ont le goût & le icntiment, la vue, probablement
audi l'odrrat , & plufieurs paroifient avoir l'ulage
del'ouie ; en ce qu'ils font aulli capables dcpaÛîons,
furtout de celles de l'amour , de la crainte Se de la
colère , en ce qu'ils donnent des marques de mémoite
& d'un degré d'intellgcnce ; eu ce que rhacun a fou
ir.jullrie ,'fcs rufcs , fa manière d'attaquer , de fe dé-
fendre & de veiller à la conicrvation ; en ce qu'on
vcit parmi eux la inème divcilité de caradèies : il'y
c;i a decouiagcux, de timidss , d'aifb fs , de paret-
fcux , de patiens , d'empcrt's , de forts , de foibles,
de robuftes , de d-.'icars , de fociablcs , de f,,litaires,
de propres , de fah-s, de l'obres,de votaces Euiin ,
on ne voit prcfqiic rien dans les organes , les carac-
tère,la manière de vivre ^: d'agir des grai.ds animaux,
dont on n'apperçoive des traces dans les Infcdes ,
de fcrte qu'on ne fauîoit d;fconver.ir que leurs rap-
poits avec ces animaux , ne foient mcoiriparablement
plus téel« & plus marquéi que ceux qu'on leur trouve
avec les plantes.
Si les pierres feuilletées ou fibreufes dtfignent une
végétaticn étauchée, (i les (laladitcs , par k-ur ac-
croiffeucnt continuel (cmblcn: v gctcr ; lî parmi les
v'gétaux, les Truffes, les Champignons, les li-
chens , approchent alKz de l'organifanon limple des
pierres; (i ', fans parUr des Coraiîx , i,ui imitent fi bien
la dureté , la nature delà pierre , 3c qu'on (ait être
l'ouvrage de certains animaux , il y a parmi les corps
marins , de vénrablcs végérauxqui Temblent plus te-
nir de la pierre que de la plante ; fi cnfuite es Ser.li-
t.ves&lcs Polypes doivent fervir, pour amli -"ire ,
de pont pour palier aulfi d'un Règne à ''autre ; à plus
forte raiù'n devons nobs trouver danschaque Règne,
parmi les ditfciens Ftres C|uM rcnfcime , di-s liaifons
encore plus combinées , des gradations plus variées,
plus nuancées 4î p'us h es cnir'el!es. C'clt là furtout
que l'en re ci nnoîc que les Erres forment encore
moins une ehaîce qui fc foutitnt par des chaînons
fucccffirs , qu'un rrfcau t'ont les irailks font en
tous fens & de toutes parts cnirclacces. Cependant,
pour ne pas nous éga.cr encore dans un labyrinthe
inextricable , il nous a tallu nécc/l'airemert d.vilcr
audi thaque Règre en plulieurs grandes Sciïl'ons
qu'on a; pelle ClaCes. Dans quelle Scdi^^n du Règne
Ànimalfaut-ilm.iintcnant placer les InCcdes ?
Avant que , de nos jouis , on efu découvert les
Polypes , on ne pjuvoit guère fe flatter de connoître
la Nature aiiimak. On avoïc cïrendanc bâti des lé-
T N S
gles fur les animaux. On les divifoit en ovipares S:
en vivipares , & l'on regardoit la prcpiiété de mul-
tiplier par rcjcttons & de bouture , comme propre
au végétal. On ne pouvoir pas s'être avifé de fouj-
çonner que l'animal pût être greffé , bien moins er:-
core retourné comme un gant. Et comment .'eût- on
loupçonné .lorfque l'o'i tie jugeoit des animaux in-
connus, que par ceux que l'on connoilToit. On avoir
diiïéqué un grand nombre d'animaux de Claffes très-
d'ffércntes ; on avoir même beaucoup dill^qué les
Infefles,cSc l'on s'étoit étonné de rencontrer dans des
animaux réputés fi vils , un apparcU d'organes & de
vifcères, qui lesélevoit fottau-deiTiis delà plante. Des
expériences décilivcs , avoient encore démontré la
vérité de leur origine, Se relégué les généraiions
équivoques dans les ténèbres de l'école. Les plus ma-
gnifiques defcriptions anatomiques étoient confacrécS
a nous donner les plus hautes idées de lorganilaticn
àe l'animal ; onadmirtir plus dans ! InCede .]ue dans
le Quadrupède ces mer\eilles anatcm qucs , préci-
fément parce qu'on s'étoit moins attendu a les trou-
ver dans celui-là. Ainlî plus les idées d'animalité fe
perfectionnoient , s'élevoienc , plus on fe pénétroit
de la grandeur de l'animal , s'il eft permis de s'ex-
primer de la forte , & plus on s'éloignoit de la dé-
couverte des Polypes. On avoit vu mille fois des
portions de Vers de terre fe mouvoir après la feélion ,
fans qif on eût fongé à les fuivte. Comment y auroit-
on fongé? Un animal multipliant de bouture , étoit
une contradiélion a toutes les idées d'aiiimali:é.
Nous (avons aujourd hui qu'il eft des animaux qui
ne font, à proprement pailer , ni vivipares r.i ovi-
pares, & qui multiplient par des divifions Se des
(ous divilîons naturelles & fucceflives. Le Puceroa
cependant nous avoit déjà appris qu'il y avoir des
Etres qui étoient à la fo'S i>vipares & vivipares , &
nous avo'ent montré des (îngularit/sremarqua'L'Ies par
rapport a la génération. Nous connoilTions aufli
quantité d'animaux , même parmi les Infecles, qui
vivent en (bciété , mais pouvions-nous imaginer
qu'il exillât des fociétés du genre de celles que les
Polypes à bouquet & les rejeuons du Polype a bras
forment entr'eux , & qui font fi intimes , que tous
les individus ne compofent qu'un même tout orga-
nique , fcmblable à un aibrilteau ? Nous ne pouvons
plus douter enfin, qu'il exifte un animal très- animal ,
puifqu'il eft très-vorace , dont les petits naidcnt &
fe développent comme des branches , qui mis en
pièces& réellement haché , fe régénère dai.s toutes
ces pièces & jufque dans les plus petits fragmens , qui
peutètre greffé , retourné comme un gant, coupé
enfuite , retourné & recoupé encore fans ceiTcr de
vivre , de dévorer , de croître , de multiplier. No- s
ccnnoidions a peine l'animal , quand nous entrepre-
nions de le définir ; à piéfent que nous le connoilioi\S
unpeuplits, oferons-nous penfcr .jue nous le con-
noiilons a fond î Combien pcut-il cxifter d'animanx
plus étranges encore que le» Polypes , & t|ui cou-
fondroient tous nos rail'cnnemens fi nous venions à
les découvrir! Regardons la Nature comme un tout
I N s
l'mmcnre , & foyons peiluadés cjiic ce que noii5 en
découvrons , ii'cll que la plus petite partie de ce
qu'elle rcaferme. A force d'avoir été étonné»;, puif-
flons-nous parvenir à ne l'être plus. Obfervoiis ,
amallbus de nouvelles vérités, tâclionî de les lier , Se
attendons-nous à tout , parce que nous devons dire
fans celFe , que le connu ne peut fcrvir demodtMeà
l'inconnu , & que les modèles ont été variés à l'infini.
I,a Narure , qui a faij-onné le Polype , fait fans
doute encore annnalifer la matière à bien moins de
frais. Elle defcen.d par des degrés prefque infeniibles ,
de ces grandes niaffes organiques , que nous nommons
Quadrupè es, à ces petites malfes or^aT.iques , que
nous nommons Infectes ; par des fouftraftions gra-
du.l es& habilement ménagées, clledoitavoirenân ré-
duit l'animalité à il-b plus petit<. termes. Nous ne connoil
fons point ces plus petits termes, Si le Polype, tout fira-
pie (]u'il nous paroît , doit être très-compofé , en com-
paraifon des animaux placés au dell'ous de lui dans
l'échelle. Nous favons que le cerveau cft le principe
des nerfs , qu'il filtre ce qu'on appelle lesefprits ani-
maux, que les nerfs font l'organe du fentimcnt , que
le ca-ur elt le principal mobile de la circulation , que
les attires & les veines en font les dépendances , &:c. :
nous avions vu tout cela dans les f,rands animaux;
nous l'avions retrouvé avec furprifetlans les Infectes,
quoique (ous des formes différentes : nous nous étions
aiiifi accoutumés à regarder ces divers organes &
quelques autres , com.ne ellentie's à l'animal. Le Po-
lype ne nous otfre cependant rien de femblable ou
d'analogue : les nieilkuismicrofcope<; ne nous y mon-
trent qu'une infinité de petits grains dilféminés dans
toute ù fubrtance. Il cft ians doute des anunaux
beaucoup plus déguifés encore que le l'o ype à bou-
quet , &qui ne donnant aucun ligne extérieur d'ani-
malité, nous lailferoient longtenis incertains !ur leur
Vtritable Nature. Lorfqu'une bulbe d'un te) Poljrpe
s'ell détachée, & qu'elle s'eft fixée par (on court
pédicule à quelque appui , la prendroit on pour une
production animale. La Moule des étangs ne manque •
telle pas d'une grande partie des choies que nous
jugeons néceifaires i l'animal? Combien ell-il de co-
quillages plus dégradés encore ? l'ai mi les Ii' fedes , la
femelle des Cochenilles ou des K.rmis , qu'on a ap
pcllé G.llmfede, n'a t-c!îe pas été prife pour une
véritable galle végétale , par des oblervateurs qui ne
l'avûient pas vue dans fon prem'or état ? Il exille pto-
bablement des animaux , qu'il nous feroit imjollîble
de reconnoîrre pour SD maux , lors mèi,.: que nous
verriun^ a nud tonte leur ftruc^ure , rant int iicute
qu'extérieure : c'eft que nous ne jugeons que par
comparailon , & que fur nos notions actuelles , nous
ne poariions déduire le cette itrudure le fsntiment
& la V ie. Ainfi , l'analogie qin eft «n des flambeaux
de la Phyfique , n'en peut diffiper toutes les ombres.
Ce tl.i.nbcau s'éteint fouvent a l'approche de cer-
tains corps , qu'on eft réduit à tarer avec les doi.;ts
de rexpérience. U n'elt aucune btanche de ta Phyli-
quc, qui foit plus propre que l'Hi.ltoire naturelle, à
I N S 22<?
nous faire fentir avec qu'el'e réferve l'on doit nCtr Je
l'aialogie dans l'interprétation de la Mature. Il ne
faut point bannir la méthode analogique : elle con-
disi elle-même à 1 obfervatinn , par les idées qu'elle
allocie fur chaque fujet; mais cette méthode , d'ur.c
utiUtc d'ailleurs fi gén.rale , ne fauroit être appliquée
avec trop de circonfpedion Se de Cage 'e ; & la niar-
cl-e d'un lleaumur, d'un Trembley , doit être lar.S
doute réputée la meilleure.
Quoique ks Polypes ne foicnt point probablement
les aniaiaux des derniers ordres, rien n'empêche néan-
moins que nous ne les regardions comme un des lier s
quiunillent le Règne végét.d au Règne aaimal. Long-
tems avant qu'on les connût, on avoit remarque
bien des traits d'analogie entre le végétal S; 1 animal ;
& la découverte des parties fexuclles des plantes,
qui avoit furpiis G agréablement les Phyfciens, leur
avoit paru mettre le fceau àcctte ana'ogie. La plante
vcnoit de s'élever vers l'animal , en empruntant un
fc\e : on ne fe doucoit pis que l'animal s'abailTeroic
vers laplanre , en empruntant fes dilFérentes manières
de fe multiplier. &: en le régénérant comme elle. Le
Polype à bras elt alTurémciU de toutes les produc-
tions admales que nous coi'.noilfons , celle qui (e
rappioche le pLis du vég-rt^l ; on diroit qu'elle ett
polf-.-de quelques unes des principales propriétés à un
plus haut degré que le végéral lui-mè ne : c'elt aulli
p.»r Cvtte pie.nièie efpèce de la famille des Polypes,
que nous devons commencer d'établir la première
c!alle du Règne animal. Pour s'élever du Polype à
l'homme ,1a Nature doit eaipioyer bien des échellons,
& la fuite naturelle de ces échellons ne peut guèic
nous être connue. Nous découvrons dans cha"[uc
ClafTe , des êtresmiipyens , qui fenililent défigner au-
tant de points de palTige d'une CUile à une autre , Se
dont nous compolbns notre échelle des Etres natu-
rels. Mais combien de points intermédiaires n'apper-
cevons-nous pas 1 Et combien l'ordre dans lequel
nous dillribuons nos écliellons, diiaère (ans doute
plus ou moins, de celui que la Na'ure a fuivi ! Ce-
pendant forcés , par rapport à l'oidre de nos con-
noillances , de fermer & de féparer les CUfles , efl-cc
dans la première que nous devons placer les Infedes,
ou faut-il par eux en compoferuue autre î
Les Infeéles d.Mvent-ils être confondus avec les
Polypes , avec ces Orties de mer , qui ont plutôt la
figute d'un /wi^«j que d'un animal , Se qui bougent
fi pendes pierres oiion les voit collées , qu'on diroit
qu'elles y ont pris racine ; avec ce Té-iia ou 'Ver îoli-
taire , aii.juel on n'»p;erçoit point de tète formée.
Se qu'on prétend être incapable de fe mouvoir ?
c'efl: ici le lieu fans d -^ute , de donner quelque dé-
veloppement aux caraiteres g'-n 'taux qui l'ont pro-
pres aux Infectes .pour en voit déiiver les rapports
crmniuns ou particuliers qui doivent adigner leur
véritable place
te premier caraétère qui paroît diftinguer elTen-
tielleir.enc les Infcftes , eft qu'il n'ont point d'os êc
2.^6
I N s
^e fquektte intérieur. On n'ignore pas que les qua-
diapèdes , les Oifeaiix Se. les Polirons ont des os au-
dedans du corps , qui forment ce qu'on appdle le
fquektte ; ces os font couverts de chairs & d'une
peau , & c'e.'l à eux que les mufcles ont leur atta-
che. On ne trouve point de fquektte oikux dans
l'intérieur des Infedes ; leur corps n'eft rempli en-de-
dans que de chairs ou de parties molles , qui exté-
rieuiement font couvertes d'une peau plus ou moins
dure. Dans les uns , cette peau eft coriace & flexible ,
dans d'autres, elle cil: dure, écailleufe ou cruftacée.
Lcsmufcks Se les tendons qui fervent au mouvement
de leurs membres , ont leurs attaches à la farface in-
térieure de cette peau. Ce caradère des Infefles
leur eft commun avec quelques autres animaux dé-
figiiés fous le no.m de Vers. Des Curieux , il eit vrai ,
en arrachant de la patte d'une Puce, la partieécail-
kule qui en cou\ re l'articu'ation la plus voiline du
corps , ont cru voir un os dans l'endroit que l'c-
cailie emportée avoit lailfé à découvert ; mais il
faut avouer que la patte d'une Puce eft un objet trop-
petit , pour permettre de nous aflerer, même par
k fecoursd'un microfcope , lî ce que nous y voyons
eft un os, & non un ntrf ^ ou bien une partie de la
fubftance même de la patte. S'il y avoit des
os dans la patte d'une Puce , a plus forte raifon en
devroit-on trouver dans la patte de quelque Infecle
plus grand , hutout pariui ceux dont les pattes ont
quelque rapport avec celles des Puces , comme les
Sauterelles; c'eft cependant ce que perfanne n'a en-
core trouvé. On peut ajouter que les pattes des Puces
étant armées de fortes écailles, plus que fuflîfantes
pour foutenir l'adion des nerfs & des mufcles & pour
empêcher qu'efes ne plient entre deux articulations ,
on ne comprend pas à quoi ces os pourro^cnt fervir.
Les parties dures que préfentcnt les Infedes , dif-
fèrent des vrais os, non-feulement en ce qu'elles
font placées fur le delTus du corps & nonen-dedans ;
mais en ce qu'elles font plutôt écailieules ou crufta-
céesqu'olTeufes ; en ce qu'elles fe forment dans plu-
fieurs S: peut être dans tous les Infedes , non par un
fue qui circule dans elles, mais comme dans les co-
quilles , par une fimple appofition de parties qui
rranfpirent du corps de l'animal & ie durcilfent en-
fuite ; qu'elles fembknt plutôtdeftinées à couvrir &
garantir k corps , qu'à k foutenir ; en ce qu'enfin ,
elles font fi peu edentielks à la conftiuélion inté-
rieure du corps des Infeéles, que plufieuts s'en dé-
pouillent en muant , & que grand nombre de ceux-
mèmes qui en font le plus armés , ont fubfifté & agi
tout le tems qui a précédé leur dernière tiansforma-
tion , fans en avoir eu aucune fur leur corps. Si
cependant l'obfervation conduite par l'expérience,
nousfaifoit découvrir quelques vrais os dans un In-
fede, cette fiiigulari te qui k rapprocheroit des autres
animaux , i^e fuffiroi: pas pour le faire fortir du
rang des Infedes. Mais , comme nous devons cher-
cher à pofer des bornes qui puilknt fép.uer ditfi-
rentes Clalks d'Etres ,& qu'une des principales bor-
nes & la plus conft*iicc encre ks Infciles & ks autres
T N S
animaux, paroît être le fquelette intérieur qui a été
donné aux uns &non aux autres , il femble qu'on ne
peut , fans confondre des Etres réellement diftir.ds,
placer au rang des Infedes, un animal au-dcdans
duquel la contiguitc des os formeroit un fqucL'tte ;
on peut donc conclure , que cette coniiguitc feule
peut d'abord fuffire pour exclure tout animal où elle
fe trouve, du nombre des Infedes. Ainfi , par ce pre-
mier caradère , fans recourir à quelques autres que
nous ferons, valoir , ksSerpens ,ks Lézards, ks Tor-
tues , les Grenouilles , ks Crocodiles , ne doivenc
point être rangés parmi les Infedes , puifqu'ils ont
des os & un vrai fquektte intérieur : c'eft donc
avec raifon que Linné a k premier rangé ces animaux
dans une Clalk particulière , djfignée par le nom
d'Amphiéics.
Un fécond caradère , quia même fervi à donner
aux Infedes k nom qu'ils portent , & qui appartient
auffî à quelques Vers , confifte en ce que leur corps
eft diviié enplufieuts fcgmens ou fedions , par des
incilions tranfverfaks plus ou moins profondes , qui
dans la plupart y forment comme des anneaux. C'eft
ordinairement l'abdomen qui eft coinpofé de ces an-
neaux qui font comme des lames ccaïUeufes ou co-
riaces, en partie en recouvreuient les uns des autres.
Dans le plus grand nombre des Infedes jCesanneaus
font très-bien marqués , dans d'autres , tels que les
Araignées Se les Mittes , ils k font moins.
Un troifième caradère, qui eft abfolument propre
aux feuls Infedes , dérive de leurs antennes : ce font
des parties alongées , etïilées Se mobiles ,compolé;s-
ordinairement de plufieurs pièces articulées enfem-
bk , que ks Infedes portent à la tête. Quoiqu'on
puiile dire en général que tous ks Infedes lont pour-
vus d'antennes , on a remarqué cependant que ces
parties ne font point apparentes dans ks Araignée»
& dans les Mittes , & que (î elles s'y trouvent , ce ne
peut être que parmi -les poils qu'on apperçoit au-de-
vant de la tête , à la place même des antennes : car
l'on fait que celles des Cigales ne font prefque pas
d'une autre forme, elles font courtes & très-déliées
comme des poils. Mais fi quelques Infedes pouvoienc
manquer d'antennes, ces parties feroient toujours
fubftituées par d'autres, plus petites & également arti-
culées , qu'on appelle antennuks ou barbillons.
C'eft dans k nombre & la forme des pattes , que
l'on prend un quatrième caradère , qui doit encore
n'appartenir qu'aux feuls Infedes. Il n'y a aucun vé-
ritable Infede , parvenu à fon état de pertedion,.
c'eft-à-dire après avoir paffé par fes transformations,
qui ne foit pourvu au moins de fix pattes articulces.il
yen a plufieurs qui en ont un plus grand nombre :
ainfi les Araignées ont huit pattes, & les Iules c.i ont
des centaines. On connoit ,il eft vrai , des Papillons
qui ne paroilfent avoir que quatre pattes , mais on
leur en trouve encore deux autres au-devant du cor-
celet,qui , quoique petites & ne fervant point à la
marche , doivent pourtant être regardées comme de
I N S
i»^ritablîs pattes, tant parnpport à leur forme, que
par rapport a leur fuuation.
D'après l"expofé de ces deux derniers caraftèrcs ,
on peut juger combien Linné a été fondé en principe,
lorfcju'ila encore rangé dans une CUffc diftinéle plu-
fieurs animaux qui approciicnt allez, il eft vrai, des
lufcdles, & qui ont été lon2;tenis confondus avec
eux. Ce Naturalise céltbre adélîgné cette Clalîe par
le nom de V^rmes on de Vers , & elle contient un
grand nombre de genres : tels font les Ténia ou Vers
lol'taircs , les limaces , les Limaçons Se tous les Co-
quillages, les Sangfues,les Polypes, les Vers-dc-
terre ', les Orties , les Etoiles de mer. Sec; tous ces
animaux ont à la vérité le premier caraclère des Ir.-
fcites, c'eft-à-dire qu'ils n'ont point de fquelettc in-
térieur ; quelques-uns préfentcnt aulfi le fécond ca-
radère ; mais cous manquent du troilième , on ne
leur voie pas de véritables antennes. Les cornes mo-
biles que les Limaçons porteur au-devant de la tête ,
ne font point des antennes de la i'.i'.uie de celles des
Infedes 5 elles ont en outre des propriétés particu-
lières , elles peuvent , par exemple , rentrer en elles-
mêmes & dans le corps de l'animal, Quant au qua-
trième caradère, il ne doit pas plus convenir aux
Vers ; les pattes de ceux qui en font pourvus , ne
rcflembleat en rien à celles des Infcéles.
Indépendemmcnt de ces quatre caradèrcs , qui
pourroient fuiîire pour conllituer parmi les Infedes
une Clilie particulière. On peut encore en ajouter
d'autres qui ne font pas moins propres à les dillinguer
du refte des animaux, que les caradéres précédens.
Le cinquième qui leur eft aulfi commun avec les
Vers , eft tiré de la liqueur froide &:blancliâtrc , qui
fert à la circulation vitale. Si c'eft la couleur rouge
qui doit conftituer ce qu'on appelle le fang, c'eft
avec fondement qu'on a pu qualifier les Infedes , des
animaux deftituées de fang ; mais comme ce font
plutôtlcs fondions attachées à ce fluide , que l'on
doit confidircr , les Infedes ont , comme les autres
Animaux ,1e fang qui devoit leur être propre , & qui
eft effedivement diftingué par la couleur & la qua-
lité. A l'aide du microfcope , il eft aifé de le voir cir-
culer dans plufieurs efpèces d Infedes : c'eft ainfi
qu'on l'a vu diftindement dans" les Araignées &
dans les AfcUes. Il eft certaines Moucties qui ,
quand on les écrafe, font de grofles taclres d'on
rouge très - vif & très-foncé ; mais il faut remar-
quer que ces taches ne font nullement le fang de ces
Infedes. On ne leur voyoit rien de pareil fous leur
première forme , ce n'eft que fous leur forme par-
faite que cette matière rouge fe manifcfte , & il faut
remarquer qu'elle ne fe trouve point dans le corps ,
comme elle devroic y être néceiïairement, fi c'ctoicun
fang qui circulât dans leurs veines , mais elle eft feu-
lement dans les yeux, où elle fert vraifcmblablement
a l'organe de la vue. Si l'on obferve encore quel-
quefois du fang, dans le corps de certains autres In-
fedes ,en yfaifant attention , on verra que ce n'eft
que daus le corps de ceux qui fe repaiffent du fang des
I N S
231
animaux , & on ne trouvera ce fang que dans leur
eftomacou dans leurs inteftins: preuve évidente que
ce fang n'eft que eclui des animaux qu'ils ont fucés.
Un fxième caradère appartient exclufivement
aux Infedes; il confille en ce qu'on ne leur voit ni
narines ni ouies à la tête, mais en ce que c'eft à leur
corps, ou àleur corcelct , que fe trouvent les orga-
nes de la refpiration , ou les ftigmatcs.
Les yeux, qui doivent exclure prefque tous les Vert,
de laClallc des Infedes , pcuventaulli fjrmcrunfcp-
ticme caradère : ce qui les diftingue furtout , c'eft
qu'ils font deftituées de paupières, ic qu'on n'y ap-
perçoit ni iris ni prunelle.
Nous préfenterons peur huitième caradère , les
mâchoires & les mandibules , ou les dents , qui dans
les Infedes qui en fout pourvus , font placées tranf-
verfalement , & quiagilTentde gauche a droite & de
droite à gauche, & non de haut en bas ou de bas en
haut.
Le neuvième caradère , & qui eft particulier à tous
les Infedes ailés , eft puifé dans les métamorphofes
ou changemens de formes , qu'ils doivent fubir.
Enfin , un dixième & dernier caradère (e trouve
dans la mue , ou changement de peau , qui femblc
lier les Infedes avec les Reptiles.
Voilà dis caraderesgénérauxqui doivent fans|doure
alTtz diftinguer les Infedes du refte des animaux ,
S: qui font luftiûiis non-feulement pour leur faire
aflîgner une Cialle a part , mais pour déterminer les
Clallcs voifincs au milieu dcfquellcs ils doivent être
replacés. Lorfque l'on confondoit encore les Infedes
avec les Vers , on pouvoir bien les appeller, les plus
petits animaux , & ce caraAcre pris en général , pou-
voir leur être propre : car quoiqu'il y en ait qui
égalent & furpalTènt même de beaucoup en gran-
deur les plus petits des autres animaux , on peut
dire que la claffc des Infedes par rapport même à
l'échelle de grandeur , commence à-peu-prcs là ou
les autres dalles fupérieures finilfenr. Mais à cet'
égard la même la Clalfe des Vers , doit être reléguée
la dernière & au plus bas degré. Si le Crocodile , la"
Baleine, l'Aigle, l'Eljphant, font d'une grandeur
bien au-dciTus de celle de certaines E'crevilles , qui
font les plus grands Infedes ; combien un Ciron , qui
ne fe montre a nos yeux que comme un petit point ,
eft-il un cololfe gigautelque, comparé à ces prétendus
animalcules , qu'on trouve dans les femences de dif-
fércns animaux , Se qui font fi petits , que, fuivant
Leeuxs'eHhoek, il en faudroit un million, & qael-
Quefois dix millions , pour faire la valeur d'un grain
de fable. Maléfieui ne prétcnd-il pas encore avoir
obferve à fou propre microfcope , des anim.-ilcules
vingt-fept millions de fois plus petits qu'une Mitte ?
On trouve, il eft vrai , dans les Entromoftaccs 5c dans
les Hydrachne>, des Infedes microfcopiqucs ; mais
quelle que foit leur pctittHe, elle eft toujours bien
moindre que celle des Vers infufoircs.
S3 2
I N S
Maustenant , cm nous réfumanr , d'après tous les
traies cai-act.u-i{U<5ues eue nous venons de préfenter ,
nous pouvons fasis dijute placer laCUffedcs Infcflcs
>:iim' !'a'tiV!''-u anie' celle des Vers , qui doit for-
- ■- d.i Kfjre animal & lier celui ci au
.,, : nous trouvons dans l'ilile , k pre-
r ■ - .'^n 1]^!! doit aulFi lier le Ver à l'Infecte.
y.oui. pouvons ciilultc placer après -la Clafle des In-
feûe; , celle des Amphil.ies j qui n'ont la plupart
prerqu'aucun des difl --rcns caradèrcs que nous avons
«":abl;3 : en effet , ils ont des os qui forment dans
prrfquc tous ua f<]neletîe complet; ils n'ont aucune
incifion fcufible; ccox qui ont des pattes, en ont
tjuatre ; ils n'ont point d'antennes a leur tête; ils
rerpircnt pp.rdeui narines; ils remuent, fans en ex-
cepter même le Crocolile , leurs mschoires de bas
en haut ; les yeux du plus grand nombre ont des pau-
pières, un iris, v;ne prunelle j les plu» petits font
plus grands que le comxiun des Infeâes ; en un
mot, ils font à h'cn de- é<.;ards auifi femhlables aux
plus g'ands animaux , qu ils font dilTéiens des In-
fères,
Extérieur des infcaes.
Quand on confîdèrç t d'un point de vue un
peu gtni'ral , la ch-.îpcnrc »îe J'Homme & des
Quadrupède^; , on rcconnoît bientôt que c'cl> chez
tous le même fond de llrufturc , mndific d ffé-
remment en dfférentcs efpèces. h ne faut pour 'en
convaincre , que jetter Ls yeux fur les planclies
a'iatomiqixs ,.oii four rcpréfcutés les fqucicttcs des
divers animaux qu'on a difl 'qir's Di;pr.i>. l'Homme ,
le Sinpe , le Cheval , juf]u'î l'Ecureuil , la Be-
lette , la Souris , on verra par tout le même def-
ftin ,.la même ord^mnance , les mêmes rapports ef-
fentiels , à quciijucs vanctés près. L'épirie formée
d'une fuite de pièces articulées les unes aux aurres ,
comme par aurant de charnières , perte à (on ex-
trémité (u,éneiirc une fi>r;e de boîte oiTeufe , plus
eu m ins al'ongée ou arrondie. D,rs arcs ofîcux ,
qui d'un côté s'articulent avec l'épine & de l'aune ,
avec une pièce qui lui eft oppoféc , f.rment une
autre boîte plui; fj acicu'e. Les extrémités fup'-
rieures & inférieures tiennent encore à 1 épine par
«iifférens liens interpof 's , & maintiennent le corps
dans les diverfcs attitudes que fes befoins exigent,
Cette écon.-.mie eft fi généralement o^fcrv^re
«ju'on a même remarqué que les veitèlues du
col font au nombre de fept dans toutes ler efpèces
de Quad/urèdes ; enforte que les QuadiupèJes
dont le col eft le plus long , tels que le Chi-
eieau & le Dromadaire , n'y ont pas plus Ac ver-
tèbres que les animaux dont le col eft 1= p'us court ,
tels que 1 Eléphant & l'Orat g-Oatang. On peut
pcnfer que cette économie s'étend encore à tous
Jirs Poillons qui rcfp'rent. Mais elle varie b(-au-
coup chez tpus'.les Oifeaux. On fait q\he k nom-
bre des vertèbres du col n'eft point le méine dans
ks diiïercnies efpèces, &: qu'il n eft point en pro-
I N S
portion de la longueur du col. Cependant on retrouve
encore à peu près la même charpente i!ans tes
Oifcaux & dans les PoilTons. Elle change de plus
en plus dans V.s Reptiles ou Amphibies , & fur-
ttvjt dans les Infcûis. C'eft fans douce dans cette
dernière ciafic compofée d'Animaux i; nombreux ,
& la plupart fi petits , que la Natute diverfitie k
plus f(.^ moJè'cs , & qu elle déploie la mcrvcilleufc
fécondité|i de fes inventions. Dans les grandes par-
tics du règne animal , elle fuit alfcz le même plan
d'archireâme, & ne diverlific guère que ks ordres.
Mais lorfqu'ellc defcend aux Infedes , elle paroît
changer de plan Se de vues , & ne retsnir de les
premiers modèles que k moins qu'il eft pollîble.
£!ie paroît enfin les abandonner entièrement , quand
elle eft parvenue aux Coquillages & aux Vers ,
quand elle travaille furtout à un' i'olypc k btas ou
à un Polype en cloche. Elie conftru.t les Plantes
fur d'autres modèles ; mais cependant ces modèles
retiennent encore quelque choie de l'organifation
des Animaux , S; en particulier de celle des In-
feéles & des Vers. Les organes de la refpiratlon
font prefi.]ue les mèmrs dans la Plante & dans
rinfede. Lt-s parties etfenti.-lks de la vie font té-
pandurs dans tout le corps dt; la P ante , comme
elles k font dans les Vêts qui renaill'ent de bou-
tures. Fn revenant aux InfcAes , nous pouvons
dite qu'il u-gne parmi ces Animaux une telle va-
riété de formes , qu'on peut douter s'ils ne rn(-
f^mhk;-,t pas toutes celles qui font répandues daiis
ks autres paities du monde animal. On diroit
ajffi que la Nature a voulu , pour ainfi dire , ef-
fayer d'abord fes moyens & fé' rell'ources far ces
Animaux , en efquilTant en petit tous les ditféreus
modèle» qu'elle devuit enfuite plus ou moms
étendre & développer en grand. Et ce qui rend
cette variété plus furprenante , eft qu'eik- ne s'é-
ttnd pas feulement aux efpèces comme aux genres,
mais encore aux individu-. Le même iv fcéle a
dans un tcms , des organes qu'on ne lui trouve
plus dans un autre. Le même individu , qui , dans
fa première jeunefle , appartient , pour ainfî dire ,
à la Claffc des Vers , n'appartknt proprement à
cclk des Infedles, que dans Ion dernier âge. De-
la doit naître auffi la difficulté d'une bonne diltri-
bunon de ces Animaux. En jettant main;enant n:^s
rigards fur toutes les patries extérieures des In-
fvck-s , nous ne devons principalement k"- con-
lîdérer , que dans l'état qu'on appelle parfait ,
c'cft à-d:re, lorfqu'après avoir fubi leurs jiifta-
morpholcs , ils paroilknt enfin fous leur dernière
forme.
Les inrifions mêmes qui forment un des carae-
tcrc- généraux propres aux Inkftcs , diviient leur
corps en trois parties principa'es , favoir la lête
le corcekt , l'abdomen , ou ventre : d vidon
qui a beaucoup de rapports avec celle qui s'ob-
ferve dais les grands animaux. On peut encot e
picndrc ks pattes dans tous , & les aîks d.ms la
plupart,
I N S
I N S
25:
plupart , pour un cnaTième objet i]iii doit entrer
d.iiis cette divifijn a'nérale , &. que l'on ddgnc
(ous le nom de membres.
La peau ou cette enveloppe la plus exc-îricure ,
ce vêtement le plus apparent c]ue la Nature ait
donné a iï Infedes , cjmme aux autres Animaux ;
qui couvre tout leur corps, en lie toutes les par-
ties , & les contient dans la place qui leur cit
alfignée , vient d'abord fe préfcnter fous nos ytux ,
& doit ctrc aulTi la première ehofc à connJeifr
& à décrire. Klle varie beaucoup dans la plupart
des I.ifedes , Si paroît même fc rapporter a leur
difrctent genre de vie. Ceux dont le genre de vie
ne les expoi'e ni à des comprenions ni à des fric
tiens rudes , ont la peju fore délicate & fort
tendre : comme cela fe manifelle particulièrement
lur les Chenilles. Les InfeiVes au contraire , qui
rampent dans les trous , dans les fentes , & qui
font cxpofés à des frottemens un peu rudes , ont
la peau plus dure , Se fonvent garnie d'icaiHes.
La peau doit fans doute fervlr aux r.vcifles , non-
iculement de cuiralle pour les garantir des dangers
extérieurs , mai, de manteau en même tems pour
les couvrir contre les injures de l'air : elle ell pour
eux de la même utilité que les écailles pr^ur les
Poilfons & les Reptiles , les coquilles P'.ur la plu-
part des Vers , les plumes pou.'- les Oifcatix , &
les poils pour les Quadrupèdes. Comme les In-
fcifîes (ont la plupart très-petits , & ont leurs
parties intérieures allez molles , l'ardeur du foîeil
aiiroit bientôt delleclié leurs humeurs viaies &
cpuifé leurs efprits animaux , s'ils ii'avoicnt pas
été revêtus d'une enveloppe aflTe?. dure pour les
mettre à couvert de cez inconvénient. N'ayant
poiiit en outre de fouéicrte intérieur , il le'ir fal-
loir encore une peau alTez forte pour foiitenir les
parties de leur corps , & fournir un poii:t d'ap-
pui a l'nttache des mu '.des ou des organes du
mouvement : aadi c(l elle entièrement "écail'cufe
ou cruftacée dans bien des Infeftes. On n'ignore
pas que la peau de l'Homme & des autres^Ani.
maux efl remplie d'une inh'nité de pstits irous ,
qu on appelle pores : elle reiïcmble à un tamis ,
ou à un filet extrêmement fin , dont les pcres
tiennent lieu de mailles. C.'cft par ces trous^ que
s'écoulent une quantité d'humeurs fupeiflueî, qui
en fortent'par h fueur ou par la tranlpiration or-
dinaire , qu'on appelle infenfible. La peau des In-
fectes doit avoir auffi des pores pour le même
ufdge ; mais dans la plupart les potes font fi pe-
tits , qu'on ne peut guère les appercevoit , ou
même les (oupçonner. Comme la peau p;éfeiue
toutes les variétés qu'on remarque dans cel'c des
autres Aniinaux , qu'on I.1 trouve tendre ou dure ,
raboteuTe ou li(Ie , chagrinée , coriace , épaifie
ouminre, veue, rafc , épineuse , cruftacéc , ayant
des poils dans les uns , Jes plumes dans quelques
autres: ce n'étoit pas , fans doute, fans la qualité
de cette peau , quii falloit chercliei un caraélère
tlijl. N::. du IifMes. Ton:. FIL
ptoprcà diflinguer les Infeifbcs des snircs a^uf.iaux ;
iuais c'étoit plutôt dans ù mue ou mu-ation , (ju'oa
pnuvoit trouver ce caradcre ; car il doit paroiire
remarquable , que , tan.Us que les Quadrupèdes,
les Oifeaux & leb Poiifons ne quittent jamais leur
peau , les Infectes, avant de patvcnir à leur der-
nier état, ainfi (jue la pltipait des Reptiles, foicnc
fouillis a en changer pluiieurs fois.
Nous allons fuivre les différentes parties des In-
fcftes , d'après l'ordre même de la dividon que
nous avons déjà préfcntéc.
On fait que ia tête , dans certains animaux de
la Clalie des Vers , change de forme à cliaque
iiil^ant : elle fe contrsde & fe dilate , elle s'al-
longe & fe lïccourc'.t , elle paroît & difpavoît au gté
de 1 Animal : la flexibilité de fcs enveloppes , lui per-
met des mouvements. Dans les Infciîles parfaits, la tète
aune forme conRante ; elle (e rapproche encore de
celle des grands Animaux, par la dureté de fcs envelop-
pes , qui fc nt écailleufes Elle ef!: diif inCte du corcelet,
dans la plupart , elle y eft comme léiinie dans quel-
ques-uns, tels quelAvaignée & le Crabe. Nous n au-
rions bef m que de citer un leul genre d' Infecte ,
celui des Fulgores ou Porte-lanternes , pour faire
prendre une idre de la Itngulière variété è^s mcAi-
\~% , dans lefqjeis la Nature s'elt , pour ainfi
dire , plue a jctter la tête des Infedes , & de
combien de manières bizarres même , elle a vou-
lu la façonner. Pour donner de la tére des Infefles,
quelques exemples plus générauitj nous dirons qu'elle
elt retrécic antérieurement d.ins le Charanfon &
la Pauorpe y pofférieurenicnt dans l'Aitelabe & la
Rjphidie. Elle eft ronde dans certaines Teignes ;
ovale , dans les Sauterelles & le.s Grillons , large ,
dans quelques efpèces de Carabes ou de Scarabss ,
pointue , dans cettaities Punaifes. Selon qu'ii con-
vient au gcrre de vie de pluiieurs Infectes , les
uns ont la tête rabotcufe , tels que cctraines Guê-
pes , ail!! qu'elles n'aient pas à fouffrir du frot-
tement, quand elles entrent dans les creux qu'elles
font en terre, d'autres y ont finiplement des poik,
les Plialènes par exemple. Elle cft cachce focs
le dos, dans quelques-uns; apparcnteSc droite, daas
le plus ij.and nombre , plus ou moins inclinée ,
dans certain^. Celle des uns eft fort petite , a
proportion de leur corps , & celle des autres cft
fort grande : il y en a ce qui elle paroît monA
truei'le. On peut cbfervcr que la froportion en-
tre la tête & le corps , n'eft pas ti ujours la mê-
me dans ie même Infecte, Eiie eft petite , cha-
que fois qu'il doit muer, & gicfîe chaque fois
qu'il arriué. On en comprend aifément la raifcin :
les écailles empêchent de croître , tandis que le
corps groflit , ce qui fait qu'alors fa grandeur
relatif ■ par rapport au corps , diminue conri-
nueilcment. En effet , lorfquc les Infectes fc dif-
pofrnt à muer , la fuhllance de ia tête fe re-
tire dans leur col ou dans leur premier anneau 3
n'ayant la ordinairement point d écailles qui la gê-
m
I N S
nent , elle s'étend & groiHt , & loiTquc l'Ani-
inal a quitta fa vieille peau , on cit Uirpiis de
lui voir une tête deux fois plus «^i-i'lle c|irelle n'é-
toit auparavant. Or , comme linfcde ne mange
ni ne croit point , tandis que la tête fe torme ,
on peut faire à fou égard cette remarque lingii-
lière , que Ion corps & la tête ont alternativement
chacnjn leur tour pour croître : torique le corps ne
croît pas, la tOte croît ; & lorfque le corps croîr,
la tète ne croît pas.
Ce qu'on remarque d'abord au premier coup
d'ceil , fur la tète de la plupart des Infectes , c;
font ces petites cornes mobiles, qui portent le nom
d'antennes , dont on ne connoît point encore l'u-
fagc pirticulier , & dont les formes font fi diverfi-
fiées. Elles font en général des patries allongées &
effilées , compofées ordinairement de plufieuis piè-
ces articulées enfemble. Quoiqu'on puilfc dire que
tous leslnfeéles portent des antennes _, fi elles fe
trouvent dans les Araignées , les Tiombidies &
les Mittes , elles ne (ont pas fcnliblcs à la vue.
Il elt difficile aufiî de les remarquer dans les Nè-
pes. Elles font au nombre de deux j dans pref-
que tous les Infcdes ; dt quatre dans l'Afelle ,
le Crabe , le Pagure , l'Ecrcviiïe. Elles fonc
Ctuées fur h partie antérieure de la tète qu'on
appelle front, daas le Stratiome ; i i'ouveirure
des yeux , dans la Punaife ; far les yei:x ,
dans le Ricin ; fous les yeux , dans la Notoneéte.
Chez queljucs Infedcs , elles fortent pour ainii-
dire , de la trompe & font attacliées a l'es côtés.
Elles font très-courtes dans la Nèpe , plus cour-
tes que le corps dans le Scarabé ; de la longueur
du corps dans la Lepture ; plus longues que le
corps dans la Sauterelle. Elles font allez dilîantes
entt'cUes , dans la Nèpe ; rappiochécs dans la
Mouche; prelquc réunies à lent bafe , dans le
' Coiiops ; elles font en forme de fil ou filifor.nncs ,
■ d'une égale groffeur par-tout, dans la Cantharide ;en
■ forme de foie ou fétacées , plus tenues vers l'ex-
trémité . dans le Capricorne ; enliformcs , larges
ou triangulaires , dans le Traxale ; irrégulières ,
dans le Cérocome. Pour que ics înfcftes puilFent
àicliner plus facilement Si mouvoir à leur gré Icuis
antennes , elles ont été munies de diverfcs arti
culatior.s. Le nombre des articles vaiie extraordi-
" naircirv-nt : depuis deuT ou trois-, il s'étend au-
'deia de cent. Les articles font moniiiformcs , ou
arrondis en forme de perles , dans la Chryfo-
Biele ; cylindrique, dans le Sépidie ; en forme
de dents de fcie , dans le Taupin ; prefqiie coni-
ques , dans le Carabe ; en forme dépeigne , dans
le Bombix ; barbus , dans' la Phalène. L'extrémi-
té des antennes cft fendue eu divifée en petites
lames , dans le Scarubé ou le Hanneton , pcrfo-
Jiée, dans le Dermefte , l'Hydrophile; en forme de
hache ou fccutifcrme , dans le Sirphe; 'dentées dans
le Taon ; terminée en foie , dans la Mouche, Le
Gorps des antennes eft allez fouveiit tout uni ;
I N S
mais fur certaines , on appcrçoit de petites bar-
bes. Les unes n'ont de ces baibes que d'un côté,
&: les autres en ont des deux côtés , comme les
plumes des Oifeaux : c'eft amti qu'elles paroilfent
(]i;and on les legardc à la vue (impie ; mais (i l'on
emploie une Rate loupe , l'on remarque a plufieurs ,
que chaque filet , chaque po;l de la barbe . eft
lui-même une plume paiticulière , qui a fa tige
& fa barbe. Les antennes dans la plupart , ont
pour bafe de petits tubercules , fur Icfquels les
Inlléles peuvent les Héchir de côté & d'autre.
Tous les Infcdes ne po.tent pas leurs antennes de
la même manière ; les uns le étendent tout droit ,
les autres de côté ; ceux-là les courbent en delVus ,
ceux ci en dellous , félon que leur manière de
vivre peut l'exiger.
Quoique les antennes paroiflènt avoir été données
aux Infectes dans différentes vues & pour diftérei s
ufages , on n'a pas encore pu déterminer précifé-
mcnt quelque uiage particuher ; on ne fonde lur
ces parties que des conjcdures plus ou moins
vraifemblables. On a foupi^'onné que les Infecles
s'en fervent comme de mains , pour tâter S: exa-
miner les corps ; en effet , lor'que ces pe:its Animaux
marchent , ils les font mouvoir prefque continuel-
lement , les étendent en avant, de côté cV d'autre ,
& femblent avec cette partie , toucher les dirté-
rens corps qui les environnent. Aulfi , comme les
yeux des Infcdes font immobiles, & qu'ils nepeuvenr
pas bien voir de près , la Nature leur a-t elle don-
né , pour tuppléer à ce défaut , des antenne^ fort
agiles , qui leur fervent à examiner ce qui les
entoure , & à empêcher qu'ils ne fe heuitcnt.
On peut s'appercevoir que quand il tombe de la
pouliière fur les yeux des Infcdes , ils emploient
ordinaireriient leurs antennes pour les nettoyer. II cft
d'autant plus nécelfaire qu'ils aient un moyen d'ô-
ter cette pouffière , qu'ils font fouvent expofés à
de pareils accidens. Ceux qui n'ont pas ks antennes
afTez longues ou aflez flexibles , pour qu'ils puiilcnt
commcdément les faire fcrvir à cet ufage , y em-
ploient plus ordinaiiement leurs pattes. Piufieurs In-
fcdes aulli, quand ils prennent leur repos, le couvrent
en partit les yeux , de leurs antennes , Si alors elles
leur tiennent en quelque forte lieu de paupières
qu'ils n'ont point. On a encore foupçonné que les
antennes pouvoient fervir d'organes de l'odoiat
pour les Infedes Quoiqu'il en foit , certains mâ-
les femblent les employer à carefler les femelles;
fur le point de s'accoupler , ils les en frappent
doucement & les en chatouillent. C'eft un efpè-
ce de melurc pour d'autres , avec laquelle ils fon-
dent les dimenfions des trous oii ils fe retirent.
î>'ous remarquerons enfin , que les antennes peu-
vent fervir a dilUnguer les ni.îlcs des femelles, &c
que certains y portent leurs parties fexuelles.
Immédiatement après les antennes, nous devons
placer ladefcription des yeux , comme les parties de la
tête des Infedes les plus cxpcfée» àaos regards. Ils
I N S
fc!nr ordinaiicmciu au nombre Je Jeux , mais
ciiu.'.ijues Iiifcctcs , feiiiblabics aux Cyclopes de la
fable , n'en oi.tqu'un , ou.s'ils en ont réellement denXj
ils font tellement confondus cnfemble , qu'ils paroil-
fcnt n'en former qu un fcul : c'ert ce que prélentent
lcsi\lonr'cles & quelques Entomoftrjcés. Tandis que
dans les Hydrachnes , on trouve des Infecles qui
ont deux , quatre ou llx vcdtables yeux , dans
les Aiaiç;nécs , on en trouve qui en ont (îx &
jufqu'à huit. Ces yeux varient également pat-
rapport à leur poliiion. Ils font dilLrns , dans
le îicarabé ; frontaux , dans le Faucheur ; laté-
raux , dans la Phalène. Ils font implantes dans
la tête , dans quelques-uns ; proéminens , dans la
Cicindelle ; fix^s fur un pédicule , dans le Crabe
& dans prcfque tous les Crultacés. Leur figure efl
ipht'rique ^ dans l'Araignée ; oblongue dans le Bu-
preile ; arrondie , dans l'Agrion. Ils font plus ou
nioms (impies dans le Scuabé &i le Crabe ; plus
ou moins couipofi.s dans le Bombix & la Mouche.
Les yeux ces Infcdes ne font ni environnés
d'os , ni garnis de fourcils & de paupières , pour
les garantir des accidens extérieurs ; mais la tuni-
que extérieure qu'on nomme cornée , eft allez
duie pour mettre ces yeux hors des dangers qu'ils
aiiioient à craindre fans cela. Les yeux des au-
tres Animaux font mobiles , & peuvent fe prêter
à difléiens mouvemens félon le beToin ; ceux des
lnfeé>eî , font ordinairement fixes Se fans mou-
vement; mais ils font encore amplement ùéJonr-
mag's par laftructure de cette même cornée, l'^ut-
êt'.e à ce fujet , cft-il à propos de dire j que les
yeux des Infectes font de toutes les parties que
prtfer.te leur extérieur , celles qui doivent s'em-
parer le plus fortementde notre admiration. Les efprits
irième les moinsfaits pour admirer la Nature , ne
doivent point demeurer infenfibks à la vue de
l'appareil merveilleux qui règne dans la ftruéaurc
de ces organes. Les Infectes i'cmblent réahfct les
plus grands prodiges de la fable , &: ce que l'ima-
gination- féconde des Poètes , n'avoir pas même
ofé feindre , la Nature s'eft plue à Texécuter chez
ces petits Animaux. L.i fable n'avoi: donné que cent
yeux à fon Argus ; la Nature en a réellement
donné des milliers aux petits Argus de fon inven-
tion. Ce corps proéminent , arrondi en portion
de (phère , qu'on voit de chaque côté de la tête
d'un Scarabé , d'une Mouche , d'un Papil'on ,
qui patoît lille au premier afpeél , paroît comme
chagriné , lorfqu'^ tft obfervé avec une loupe
médiocre. Ce chagrin extrêmement fin , n'ell point
ce qu'il pi'oic "être. Chaïue corps arrondi efl
comme nous avons dit une véritable cornée , for-
mée elle-même de l'allemblage d'une multitude
prefque infinie de petites cornées , encadrées dans
les mailles à quatre ou fix côtés , d'un réfeau de
même matière que la cornée , £c trahfparente comme
elle. Ce font les petites cornées qui donnent
» l'amas .eatietj lâir du jêhigrin.. De bons Ûbfet-
I N S
^5?
vatcutç fe font avifés de coiV;p:er ce? petirec cor-
nées , qui font autant de petits y<-ux , Çc ils en
ont compté (ix mille trois cent loixante-dcux fur la
tête: d'un Scarabé , feize mille lut la tète d'uive
Mouche , Se trente quatre - mille fix cent cin-
quante fur celle d'un Papillon. Au moyeu fans dou-
te de ce nombre prodigieux de facettes , les ob-
jets lont réfléchis de tous côtés , Se l'Infeûe n'a
pas befuin de donner- à .'"es yeux diffcrens mou-
vemens pour Vuir de -toutes parts & dans tous les
fens. Mais nous examincions ce fujet , lorfqne
nous parlerons dts feus &; des parties intérieures
des Infeifles.
Les cornées des Infedes préfentcnc différentes
couleurs , félon les différentes efp'ices. Il en eft
de noires, de brunes , de grifes , de cuivrées , &c.
Les unes Ont l'éclat dé l'or , les autres brillenc
des riches couleurs de l'arc-en-cicl , & ce qui
ei\ plus cligne d'être connu , il eft des grands
Papillons ^^''nt les cornées font de vrais phofiRores ,
qui Imfcnt dans l'obfcurité. La plupart peident peu
après la mort le brillant de ces couleurs : elles ea
viennent même au point de fc ternir totalement.
C'.eft ce qu'il eft bon de favoir , afin qu'on ne
fe figure pas que les yeux des Infeétes vivaiis
foient femblab'.cs aux yeux teriiis des Infeétes morts
que l'on trouve dans les cabinets. Ce changement
ne doit pas furprendie. La cernée des Infectes eft
écailîeufc Se tranfparente comme le verre j ce ne
font que les humeurs coloiées qui fe trouvent
fous la cornée qui la font paroître avec les cou-
leurs qu'on lui voit. Ces humeurs , après la mort
de l 'Infecte , venant à fe corrompre & à fe fécher,
doivent changer de couleur , Si donner à toiis .
l'ail , la couL-ur ternie qu'elles ont prifes.
Beaucoup d'Jnfcéles à deux aîles , tels que les
Mouches , ainli que la plupart des Infedes à
quatre aîles , tels que les Guêpes , les Abeilles ,
les Cigales , les Sphex , les Sauterelles , quelques
Papillo'ns , &c, préfentent encore fur le deffus de
la tète outre les deux grands yeux chagrinés ou
à réfeau , de petits points élevés , lilles , au
nombre de deux dans quelques- uns , Se de tiois dans
le plus grand nombre , qui rclîcmblent tout-i-fait
à des yeux , & que plulieurs Naturaliftes regar-
dent comme tels. Ces petits yeux lilles ne diffèrent
des grands , qu'en ce qu'ils re lont pas taillés à
facettes, en ce que leur cornée eft fimple , & n'eft
pomt formée de l'affcmblage de cornées plus pe-
tites. Ces yeux appelles liflès , ne le trouvent dans
aucun Infeéle à étui , & manquent encore a beau-
coup d'autres,
La bouche , après les yeux , eft encore une
partie confidérable de la tête des Infedes , elle
préfente beaucoup de vaiétés dans la itructure. Elle
eli ordinairement garnie dans les uns , de crochets
ou d'efpèce de pioches ; dans les autres, de dents ou
de deux écailles demeiécs qui jouent horizontalement i
Gg X
liS
I N S
dans ceux-là , d'une trompe ; iiiftrument for'
coinporé , qui fcit à extraire , à liquéfier & à
élever les fucs alimenraircs ; dans ceux-ci , d'un
aigiîillon , otgiiie analot^uc à la trompe , & char-
gé des mêmes fondions clTenticlics ; enfin , il en
cfl dont 11 bouche n'elt qu'une (impie pente ouver-
ture circulaire. Sans vouloir entrer dans les mêmes
dérails que nous avons donnés au mot bouche ,
& fans anticiper fur ce que nous avons à dire
en parlant de la notiriture des Inleâcs ; nou5
prélcnrcrons (cuicmcnt c,uclques confidcrations gé-
néiales , qui ne puiiîtnt pas plus nuire a l'écouc-
iTiie qu'a 1 ordre du fuyCt que nous avons à traiter.
Que d'art & de chofcs remarquables , dar.s la
ftiudure de la bouche des Infeélcs 1 L'on remar-
que prefqu'autanc de diverfité dans la forme ou
la conftruclion de cliacurc , qu'il y a de différentes
efpèccs (le ces petite Animaux. On fait déjà que
cette bouche en la confidéiant dans i'univerfalité
des In(c(îlcs , préfente deux lèvres , deux man-
dibules , deux mâ.hoiics , deux galettes , deux,
qii.Ure ou ll:c anterr.niles , une langue fpiral-- ,
un bec ou roflic , un fii^oir ou aiguillon & une
trompe. Que de conibinailons divetlcs , la Na-
ture a dû former f'ec tant de parties différentes !
Cor.Tine elle eft cependant toujours d'accord avec
elle même , & comme elle ne patoît avoir m?:ni
la bouche des Infectes , que de ce qui leur étoit
nécellairc pour pouvoir fatisfaire au premier des
bcfoins 1 Comme cette bouche enfin eft relative
dans fon appareil , au gL-nre de vie qui devoir
être propre h 1 Infcde ! Il falloir fans doure des
inftrunients f rts & tranchans , à ceux qui ont à
vivre de proie , a broyer des fubftances coriaces
on à ronger des maiéres dures. Les m.ichoires &
les mandibules doivent tenir non- feulement lieu
de dents pour dc'chiicr , hacher la nourriture ,
m.is elle» fervent encore à bien d'autres ufages
félon d'autres bcfoins. C'eft avec elles que les uns
(aifilfent leur proie îc l'empêchent ce s'cch-ipier. Elles
leur lervent encore d'armes , pour fe défcnnre
ou polir attaquer. Ceux qui font des trous dans
la terre ou le bois pour s'y retirer , les emploient
pour écarter ce qui fe trouve fur leur palfage ,
& pour percer les planches les plus épaifîes. En
pallant enfuiie aux Infeiles dcibnés à fe nourrir
au fang des Ardmaux ou du miel que les fleurs
difUl'eiU , nous annonçons ea même tems , qu'il
leur f.dloit un aiguillon ou une trompe pour rem-
plir cette fin. Nous voudrions ici donner une
idée de la firuâiure des trompes & des aiguillons
chez les Infedes , pour foire juger de la com-
plaifance avec liquelic la Nature a organifé ces
petits Etres (i méprifcs du commun des Hommes ,
& fi jufttment admirés de l'Obfervatcur qui fan
pcnfer; mais nou'; ne pouvons qu'inviter le Icdeur
à recourir aux exrrairs que nous avons préfentés
dans différens articles , ou plutôt à confulter les
d|p:riptions 8c ks figures que l'illuftrc Rcaumur
I N S
ncHis adorvie'cs de lattompede la Mouche commune ;
de celle de l'Abeille , & de l'a'guillon du Cojfin.En
pénétrant avec cet excellent Naturalifle daus les
détails il multipliés de la confliudion de ces beaux
inltrumens , on ne pourra que s'étonner du nom-
bre , de la variété . de la compofition & de l'ar-
rangciîient des différentes pièces , foit écaillcufes ,
foit mcmbraaeufes , qui entrent dans Lnr ftruc-
turc. Combien la trompe des Papillons en forme
de langue fpiralc , cttit-elle encore digne de fixer
l'attention de l'Obfervateur que nous venons de
citer 1 quand elle efl: étendue , fa longu: ur ex-
cède ceilc de l'Animal même , & cependant il la
rouie & la déroule avec une viteiïe incioyable.
Eft-ce donc pour pouvoir pénétrer facikmcnt juf-
qu'au fond du calice des fleurs ft: pour ci:i| è^hec
qu'ilne puiiTcl^lcilcr fes yeux, en y cnfonçiiu latêtc,
que la Nature lui a donné une trompe „ulU ,ongue.
Ce que nous avons norané antcnniiles , font
des appendices , comme des efpèccs de rentes au-
tenr.cs , qui accompagnent les parties de la bou-
che des Infedes , on leur a auPÙ donné le nom
de barbillons. Nous avons déia dit qu'on n'apper-
çoic point d'antennes dans quelques genre» d'inlec-
tes , tels que les Araignées , les M «es , les Hy-
drachnes , mais les antcnnules ne leur manquent
pas. E'ies font crdiuairemcut beaucoup plus pe-
tites que les antennes , comme leur nom mê-
me le défigne : elles font cependant plus grandes
dans le genre des Coccinelles j elles font courtes
dans la Libellule , & longues dans le Scorpion Se
i'Ichneumon. Elles ne font compofées aiTez (ou vent
que de trois ou quatre articles ; plus fouvcnr elles
en onr quatre ou cinq , & très-rarement les trou-
vc-t-on plus articulées. Elles (ont enfin ordinai-
rement placées au defTous ou aux côtes de la bou-
che. Leur ufagc paroît être de fervir a I Infcéle ,
comme des espèces de mains , pour tâtonner les
alimens , pour introduire , retenir les matières
ahmcntaires,& quelquefois pourncttoycrla bouche.
On diftingue encore , fur la partie fupérieurc de
la tête , entre les yeux , une autre partie qu'on
appelle le front : elle ell de fubftance coinée dars
la plupart des Infedes , & véficulaire dans le
M) opc.C'efl furie front que fe trouvent les yeux lifTeî.
Le tronc proprement dir , des Infcdcs, Ce trou-
ve entre la tète & l'abdomen , & contient le cor-
cclet , l'écullon , la pauic tnÉ^icure qui répond
à la poitrine , & le ftcrnum.
Le corcclet cft la partie fupérieurc du tronc qui
fe trouve entre la tête Se la bafe des aîlcs. On
pourroit remarquer aulfi que cette partie ell plus
ou moins dure a propoiti^jn que le genre de vie
des Infectes les expole à des frottemcns plus ou
moins viulens. Le corcelet a également fcs difFc-
renres variétés. Il eft de figure lin. aire , dans la
Mante ; orbiculaite , dans le Boudicc ; ovale ,
I N s
dans la Carabe _; en dcmi-lunc, dans C]ucu]ucs Va-
«ailes ; reiillss l'ur les côics , daiib le Grillon ; ter-
miné en pointe , dans la Sépidie j formant enfin
n:i tcft c]ui couvre tout !e corps , dans le Ciabe.
Il elt plus court que l'abdomen , dans le plus
grand nombre , de la même longueur dans certains
Charenlons ; plus longs , dans certains autres. On
peut encore le confidirer relaavemcnt a la furtatc
& à fes bords , & l'on trouve toujours combien
les plus petits objets font .■ufccptibks de varier fous
les mains de la Nature.
On appelle écuiron une partie ordinairement aC-
fez petite , pLicée à la partie polléricure du coi-
celtt , entre les ailes ou les élytres. Il nian-
()ue dans les Infcdes fans ailes ou a^ncres , dans
ceux en qui les élytres font réunies , & dans ceux
renfermés dans l'Ordre des Lépidoptères , tels <.ji;e
les Papillons. !1 eft beaucoup plus petit que l'ab-
domen dans le plus grand nombre ; de la même'
grau leur dans la Punaife ; plus grand , dans h
M-trabracis. Il elt ordinairement de fjrme tiian-
gulaire , comme dans la Cétoine ; prelqn'arrondie ,
dans leScarabé ; ovale dans la Cluyfomèle ; or
bieulalre , dans la Mouche ; quarréc , dans la
Guépc ou l'Klincumon, Nous palloris encore Cous
filence les diJférences que préfcntent aulli fa fur-
face S: fon exiréuiicc.
La poitrine eft cette partie qui fe trouve p!ac;e
entre U partie intérieare du corcelet & le venue
Nous dirons feu eraent qu'elle a un peu plus de
confiitance que le ventre.
Le fternum efl une autre partie qui correfpond
à l'ecutJon & qui fe trouve au miiieu de la ^nd-
tnne , encre les quatre pactes poftérieures. Le lier-
num elt fcuvent mucroné , ancétieurement dans les
Cétoines , & poficrieurement dans l'Hydropliilc.
L'abdcmeii , cette troilième partie du corps des
Inl.Cks , ell deltmc a renfermer tous les vilcèrcs,
comme l'ellomac , les mteltins , les tracliécs
ou vaiifcaux a air, les parties de la génération des
deux fexes , les ovaires & les vailfeaux fpenuati-
ques. Il eft ordinairement plu< gros &: plus long
que le corcelc: auquel il titnt par la partie anté-
rieure , Se fouvent par un filet fort mince. Il ell
compofé de plulicuts anneaux ou demi-anneaux ,
&: en géné.-al , il ell plus gros dans les femelles
que dans les m.îles , ce qui n' eft pas étonnant ,
ptiilqu il doit contenir, dans les premiers , une quan-
tité fouvent très-conlidérable d'œufs. On dclignc
q.relquefois la partie inférieure fous le nom de
ventre , & la fupérieure , fous celui de dos. L'ab-
djmen prclente audl fes vaiiétés patticuliéres. Il
eft très court dans l'Evanie , Se très-long , dans
ri île ou le Scolopendre. Il eft fellile dans cer-
um Sphex , & pniolé dans certains autres. Il eft
de forme linéaire , dans certains Ichncumons ; cy-
lindrique dans certains autres ; ovale dans le Dy-
I N S
^37
tique ; conique , dans certaine Abeille ; oibi;:u-
laue , dans l'Ara'gnée ; en forme de faul.t , dans
quelques efpèces d'ichucumons.
Les anneaux , ou fegmcns on articulavicns ,
dont l'abdomen eft compofé, font feus avifli avec
un grand art , &: ne laillent pas que de préfen-
ter beaucoup de vanétés. Les uns font fort étroits
& reliemblcnt a des rides , d'autres font plus lar-
ges Se plus longs ; l'on en voit encore de quar-
rés ; dans quelques uns on apperÇûit un rebord.
Les uni l'oun pL.e^s bout à bout , les autres le
plus cidiiiaMcmeiu le font en recouvrement 5c g'i'-
lent Ic^ urs fur les autres, coiir.iie dans des cou-
iKl'es. Tous les Infcétes , comme on peut le ccm-
piendre aiféinent , n'ont pas le même nombre de
ces anneaux. On n'en dilHngue aurun dans l'A-
raignée ; on en trouve fix ou fept dans tous
les Coléoptères Si les Hyménoptères , Se un
guind nomb-e dans la Scolopendre & l'Iu'e. Leur
furface eft tranfpaiente dans le Lmpyrcplus
ou moins couverte de poils, dans l.i Mouche,
le Sphynx , le Syrphe , la Ph.dène ; épineufc ^
dans le Gri Ion , Sic. Ces anneaux font d'un grand
ufage aux Infctftes. C eft en les rcllerrant & les
allongeant, qu'ils peu>rent fe mouvoirendift'étens fens.
Lori'qii'ils, les reilerrent , ils peuvent garantir les
parties délicates de l'intéiieur de leur coips , de la
chaleur du foleil , de l'humidité de la pluie , Se
du froid que le vent peut produire S ils ont au
contraite bcloin de chaKur ou de rafraîchillement ,
ils peuvent fe procurer l'un Si l'autre par la di'a»
ration de leurs anneaux , qui laillent alors un
libre pallage aux rayons du foleil , ou à un air
frais. Lomme ils peuvent le dilater plus ou moins,
ils ont les moyens de u; prendre de chaleur ou
de fraîcheur , que ce qui leur convient.
Nous trouverons tomours des diveilités nouvel-
les , dans les nouvelles parties dont nous avons
encore à faiic mention. La partie pollérieute du
corps des Iniecles , qu'on appelle anus , n'en eft
p.is moins digne de quckju attention. Il eft tout
uni dans tes uns , & revêtu de poils plus ou moins
longs , dans les autres. Il eft obtus , dans la.
Mouche ; aigu , dins la Mordelle ; en forme de
ftylet , dans le Sirex ; d'a;guil!on , dans l'Abci!-
le ; dentelé , dans le Chrylis ; lamelle , dans la
Libellule ; foliacé , dans I Ecrcvilfe ; mamelon-
né , dans l'Araignée. Qu il ne us foit permis de
jcttcr en palfant , feulement quelques regards fur
les fix ^iamelons que l'anus des Araignées a pa
préfenter. Le bout d'un mamelon des Araignées
domclliques, vu au microlcope , paroît divilc en
ur.e infinité de convexités , plas petites , mais dif-
pofées à peu-près comme celles qui patt.igent les
cornées des yeux des mouches ; chaque convexi-
té feu ici fans doute pc ne un fil diifércnt , ou
plutôt il y a apparence que chaque petit cteui:
qui eft entre les convexités eft percé par un tiou
qui donrx pdffige à un fil i les petites élévations
^58
IN S
emnèchcîTt apparemment c]\ic les fils ne fc joignent
à leur fortie. Ces convf:virts m font pas li fen-
fiblcs , (ur le bout des mau,cl<_TS des Ar.ii.j;'iéts
des jardins , mais on y appcrçoit upe foie: de
petits poils , qui fervent vraifeiiibUblcment auï
mêmes ufas^es , favoir , pour féparer les fils les
uns des autres. Quoi qu'il en foit , il paroîc cer-
tain , que de chaque m.uiKlon d'Araignée , il
peut fortir des fi!s par plus de mille endroits diffé-
rens ; de forte que l'Araign.'c ayant lix m-amelons ,
a des nous pour donner palfageà fix mille fils dif-
férens ; & ce qui eft encore merveilleux , ces
fils font dôja formés lorfqu'ils arrivent aux mame-
lons , lii ont chacun leur canal ou leur petite chaîne
particulière qui les y conduit. Ces petites gaines
font encore la plupart renfermées dans divers tuyaux
charnus , ijne Rcaumur croit être en nombre égal
avec les mamelons ; ces tuyaux aboutifienc à des
vaiffaux finiicux, qu'il appelle les grands rcfervoirs ,
& donc il y en a trois à chaque côté de l'Arai-
gnée , ces trois fe réuniffenc de part & d'autre
a une branche très-longue qui va en ferpentant ,
fie après avoir formé pUifieurs lacis , diacune fe
termine dans un vailTèau qui a la forme d'une
lanv.e de verre : ce font ces deux vaiifcaux que
Jleaumur confijère comme les premières fourccs
<ie la foie des Araignées. Qui fe fcroit imaginé
que la matière foyeufe d'une Araignée demandât
tant d'aprêt , & que le mamelon d'un animal gé-
néralement regardé comme fi vil ou fi odieux ,
flic une chofe ii digne d'ètré examinée ? Nous n'a-
vons pu nous rcfufer à donner , pour ainfi dire j
un avant goût du plaifir que l'on aura fans dou-
te eu examinant les parties intérieures.
On remarque dans plufieurs Infeifles à la partie
poflérieure de l'abdomen , outre l'ouverture de
l'anus, dcltinée à donner pall'age aux excréraens ,
une e'pèce de queue , dont l'ufagc n'eft pas plus
urifonne que la ftruclure. Elle efl: plus courte
que le corps , dans le Forficule ; de la même
longueur , dans l'Ephémère ; plus longue , dans
certains Ichncumons. Elle eft compofée d'une feule
pièce longue , articulée & terminée par un on-
gle très-f'rt & très-aigu , dans le Scorpion. Elle
préfcnrc une pince à branche mobile , dans la Pa-
norpe ; elle ell fétacée & formée de deux ou trois
foies , dans l'Ephémère. Elle elt compofée d'une
ou plufieurs appendices , dans le Myrméléon ;
terminée par une épine cornée , aiguë , dans le
Sirex. Elle olTre fur certain ln(ecte ui.e membrane
roide , qui lui fert comme de gouvernail pour Tour-
ner en volant ^ du côté qu'il lui plaî-. Plufieurs
Infcftcs portent au derrière , en manière de queue ,
un aiguill in. I ans les Guêpes, cet aiguillon eli
rétractible & c.iclié dans le corps ; dans les Ich-
neumons , il elt ordinairement tout extérieur &
■quelquefois deux ou trois fois plus long que le
torps Si l'aiguflon eft court , il eft placé fous le
ventre j Si s'enchaffe dans une feute ,- feaiblable à
I N S
celle du manche d'un couteau de poches qui fett
à cacher le tra: chant de 'a lame ; s il eft long i
il ell enfermé dans une efpèce d'étui , compofé de
doux pièces très-déliées , qui refiemblent à un tuyau
fendu dans fa longueur. Ce tuyau fe termine par
une pointe très- fine , que l'Infcèle peut ouvrir ,
pour donner pafiage à l'aiguillon , quand il veut s'en
fervir. L'aiguillon eft afiez ordinairement en forme
de tarière ou de fcie , hérilfé de pointes , qui le
rendent plus propre à pénétrer dans le corps. A la
racine de l'aiguillon , près du ventre , fe trouve
dans les uns, une petite vedie remplie d'une liqueur
forte & pénétrante. L'Infcde l'en tue à fon gré , & la
poulie le long de l'aiguillon dans la plaie qu'il ouvre :
c'eft la fermentation de cette liqueur qui peut caufer
une douleur cuifante. Vers l'oiigine de l'a'guil'on ,
fe trouvant aulli les mufcles qui fervent à'ie mou-
voir. Cet aiguillon cil tout uni chez les uns , Se
chez les autres il paroit velu , quand on le regarde
a la loupe. Si la queue fcrt au m.île , tantôt de
pince pour accrocher la femelle , & tantôt d'arme
pour attaquer ou fe défendre , l'aiguillon peut en-
core fervir à la femelle , tantôt d'inftrumcnt oftenfif ,
tâiuôtdecanalj le longduquel elle fait paher fes œufs,
pour les dépc.lcr dans l'endroit qu'elle a choifi. Ain-
fi tandis qu'avec fon aiguillon j elle fait un trou
aflcz grand pour y dêpo'fcr fes œufs au large , elle
les y fait couler en même tems , de manière
qu'ils ne puiffcnt pas être expofés à aucun danger ;
& comme les œufs ne defccndcnt point par la pref-
fion de l'air , la Nature a muni cet aiguillon ,
qui ïft fendu par le haut ainfi que par le bas ,
de plufieurs demi-anneaux, vis-à-vis l'un de l'au-
tre , qui facilitent cette defcente. L'Infefle les rcf-
férre fuccelîivement , en commençant par celui
qui eft le plus près du ventre ; & fait tomber les
œufs d'un anneau à l'autre , par une efpèce de
mouvement périftaltique. La fente de ce canal eft
prcfqu'invifib'e pendant que l'InTefte eft en vie ;
mais elle s'ouvre uu peu davantage quand il eft
mort. Toutes les femelles ne dévoient pas avoir
un pareil canal. Celles qui dépofent leurs œufs fur
la furface des -corps, les font palier immédiatement
par les parties génitales. Il n'y a que celles qui les
dépofent dans la chair , comme certaines Mou-
che , ou dans d'autres Infectes , comme l'Ichneu-
mou , ou dans les feuilles ,' comme le Cynips,qut
aient befoin d'unfcmblable tuyau, afin qu'elles puiffent
les infioduue aulfi avant qu il eft nécelfaire. On
trouve enfin fur certains Infeèles aquatiques, une
autre efpèce de tuyau , qui ne doit pas fervir de
canal pour les œufs , & que l'on remarque fur
les mâles comme fur les femelles. Ils s'en lervent
comme d'un foupirail pour refpirer un air frais :
on les voit fouvent avancer (ur la fuperficic de
l'eau l'ouverture de ce canal , & l'on remarque
même , que quand ils font rentrés fous l'eau , il
s'élève de pcn es bulles d'air qu'ils lailTent échap-
per. Cependant ce n'eft pas la que fe trouvent or-
dinaiitmcnt les organes extérieurs de la refpiration.
î N S
Dans k plus f^raiid ii.->n;bre des IiiRL^es , on prut
obùrvcr iur les côtes du coicelec &' de l'abdomen,
de petites ouvertures ovales , en forme de bou-
tonnières , où façonné. s en manièrede prunelle. Elles
font ordinairement au noaibic de dixhuu , ou neuf
de chaque côté. Ce fom là autant de bouches qui
doivent Icrvir à la refpuation. É'ies portent le nom
de ftigmates. O.i pourra être furniis d'abord lotf-
qu'on l'aura que le corcelet , ou même la poi-
tiine des Infedes, qui devroit feule renfermer les
orj;ancs de la K(['ir.;tion , a beaucoup moins de
ltigma-e5 ou.; 1 abdomen. Mais l'étonnemcnt cef-
fera lorfqu'on aura cxanii;'..- 1 intérieur de l'Iulefl;,
on aura vu qu; fes poumons d trèrent ciVentielle-
mcm de ceux des autres animaux , autant par leur
poiitioli que par leur llru£lure.
Nous fonimes arrivés aux parties qui doivent
par:iculièrement feivir au mouvement extérieur ,
ou de locomotion , d;s Infeflcs , & que nous avons
déiignées fjus le nom de membres. On les divife
en pattes & en ailes. Nous allons d'abord parler
»ies premières , que l'on trouve dans tous les In-
fectes parfaits j tandis que plufieurs font abfulu-
nient dépourvus d'ailes,
Prefque toi's les Infeéles dans leur état de pT-
feétion , ont lix pattes. On en compte huit , fur
l'Araignée , un plus grand iionibre , fur le Clo-
porte , & en plus nombre encore , fur la Scolo-
pendre & Mule : ce dernier en préfente quelque-
fois plus de deux cents. Cependant ce nombre ex-
traordinaire de paues , ne rend pas la marche des
Infedles qui en font munis , plus prompte. Il eft
au contraire allez prouvé que la marche cft d'au-
t.rnt plus lente , qu'il y a plus de pattes qui y
concourent. Les pattes des Infectes ont auili des
vaiiétés qui leur font propres. Ainlî , tandis qu'el-
les ont une longueur fidémeilirêe dans l'Araiçnéecule
■Faucheur , qu'on diroi: ces Infectes monri s fur des
tchalfes , elles fontlî courtes dans l'Iule , qu'il femble
plutôt ramper que marcher fur le plan de poiitien.
Aulli nous 1 avons déjà préfencé comme faifant la
clôture de la Clalle des Infcdes , & forinjnt le
palLige qui doit nous fane parvenir à la Claiie
des Vers. Les pattes du même Infecte ne i'onz pas
même toutes égales en longueur. Les poltérieu-
res du plus grand nombre fonc plus longues que
l:s autres ; c'clt ce que l'.m remarque fur-tout
dans les Sauterelles & dans les Abeilles : ces der-
rièr;S ont leurs pattes pofléricures fi longues, qu'elles
peuvent les porter jufqa'a la tête , "& remettre à
leur trompe la cire dont ces pattes font chargées.
Dans prelque tous les Infedes qui n'ont que fix
pattes , les deux premières ou antérieures ont leur
attache à la partie inférieure du cnrce et , & les
deux intermédiaires avccles deux poftérieures , font
attachées à la partie plus inférieure , qu'on appelle
lapoitiine. Mais dans les Infedes qui ont un nombre
plus coniîdérable de pattes , la plupart de ces pattes
ttrcai leur otigine des anneaux de l'abdonieifc
I N S
2? 9
Les ptincipa'es pièces que l'on remarque auv
pattes des Inleitcs , peuvent être réduites au nom-
bre d- quatre , favoir , la hanche ', ■ la caijfc ,
la jamie , Se le turfe. Dans certains , tels que
l'Araignée , la jambe & la cuilfe font jointes
l'une a l'autre par une petite pièce intermédiau-c
à l.-iquelle on a donné le nom de genou, La
hanche unit la patte au corps de l'Iufede ; clic
clt ordinairement tiès- courte ; c'eft ce qui fait
que la plupart des Entomologillcs n'en ont point
parlé , el c efl cependant toujours alfez dif-
tinCte. La cuilfe ordinairement plus ou moins
renflée , fjrme la féconde & principale pièce. Sa
tête eft reçue dans la cavité de la hanche. Elle
c(tarticu!cc dans la plupart des InfedleS ; de ma-
nurc a pouvoir faire le mouvement de pivot & fc
remuer en tout fen<. Dan^ quelques-uns cependant ,
tels que les Dytiques , elle ne peut exercer que le
mouve.Tient de charnière , celui de flexion & d'ex-
tcnlion ; étant retenue par des efpèccs d'appendices,
ou de lames dures. Là |a\nbe a ordinairement une
forme cylindrique , S>i elle c(t fouvent armée de poils
roiJes , de piquans , ou de dentelures fortes Se
aiguës : dans pr.-fquc tous les Infeftss , fon ar-
ticulation avec la cuilic , ne peut donner lieu qu'au
mouvement d? la ch.unière. Le tarfe , quatrième
pièce qui termine l.i fatrc, eii; lui-même ordinaire-
ment coinpolé de p.ii-.es j-ic-cs articulées les unes
avec les autres Je niulnles , qui forment tout au-
ta.Tt d'anneaux ou damcles : ces divilions on ar-
ticles var-ent pour le nombre , fuivant les dilïé-
rens Inl'edes : on en trouve dont les tarfes font
compotes d'un , de deux , de trois , de quatre ,
de cinq articles. Ainfi tandis que le Papillon n'en
a qu'un feul , le Ihiprcilc en préfente quatre , Se
le Dytique , cinq. Ce nombre d'articles fert à
multiplier les nv.iuvemens de la patte de l'Infecte,
à-peu-près comme le grand nombre d'os , qui com-
polent le tarfe de nos pieds. Le dernier aiticle du
tarfe eft encore terminé & armé de deux , de quatre ,
& quelquefois de lîx petites grilfcs très- aiguës , ou
crochets recourbés & très-forts , qui fervent à l'a-
nim..l pour fe cramponner. Souvent enfin indé-
ptnJamment de ces crochets , le defTous des ar-
ticulations du taife eft encore garni en tout ou en
partie d'efpèces de poils courts & très-Ierrcs , qui
forment comme de petites brodes ou pelottes fpon-
gieules , & qui s'appliquant intimement contre la
furface des corps les plus liffes & les plus polis ,
fervent a foutenir l'Inièite dans des pofitions, oii il
paroi:roit devoir tomber. C'eft ce que l'on voit
tous les jours dans les appartemens , lorfque les
Mouches montent le long d'une «lace & s'y (ou-
tiennent; tandis que les Puces & les Poux', quoi-
qu'ils foient munis d'ongles crochus , ne laillent
pas , lorfqu'on les a pofés fur une glace de miroir,
de gliller a bas , lorfqu'on le diefTe.
Les pattes, dans les Infedles comme dans les au-
tres Animaux , fervent ptincipalcnient pourmarcher;
i40
I N S
mais il en cfl cjiii les font fcrvir encore à d'autres
ufages Ainfi , queKiiics-uns en font ufaj^e pour fau-
ter: les faiits qu'ils font, font h grands , qu'en dit
qu'une i'uce peut fdurer deux cent fois plus loin que
la longueur de fon corps. Les pattes fervent de gou-
vernail aux II fjcle- qui nagent , & c'ell parla direc-
tion de leur mouvement , qu'ils arrivent préciléinent
au point où ils vcul;;it aller : les pattes poft Jrieurcs
de quelques cfpèccs qui nagent fur le dos. Ion: bien
at!iÛ«n-.cnc façonnées ; elles ont des aiticulation^par-
fuiiemciit convenables à leur deftination , tiè-> po-
lies & diargées vers leur extrémité , d'une foie très-
Jlnc . qui ïc:n fcrt d- rames en nageant. D'autres
s'en fervent pour fonder le' terrtui devant ou
dcrti'Jrc eux. Quelques-uns les emploient à nettoyer
leurs yeux, leurs aiatenncs Se leur corps, & à en ôter
la poulilère ou h t.;nc q'.iipourroit les incommoder.
Ceux qui foiiifle it la terre , fe fervent de leurs par-
tes , en guife de bêclics ; ccft avec ce Ic-
couts, qu'ils font des creux dans la terre & des voilres
Sjuterraincs. La force que la Nature a donnée aux
pattes de plufieur fortes d Infcûes qui s'en fcrver.t a
ce dernier ufage , eft prodigieufe à la comparer avec
leur petirclle. Pour s'en convaincre , on n'.i qu'à
ferrer quelque ScaraWé de ceux qui fouillent dans la
terre , on fera furpiis des cflbrcs qu'il faut faire pour
les retenir, Ainfi , pour citer un exemple , on fait que
la terre eft le féjour du Taupe- Grillon : fes patres
fontaufli formées d'une façon bien propre à la bêcher;
elles neftuu pas moins dures que les pattes d'une
Ecrevifl'e , & l'aniculation extérieure eft ronde au bout
& dentelée a-peu-prés comme les petites roues dont
fc fervent les patiffiers : avec de telles patres ,
riafccle peut bêcher à côté , dclfus & dellous lui,
11 eft cncQ'd une efpècc de Guêpe qui dépofe fes
rïufs dans des irous faits en terre ou dans le fa-
ble : pour cet effet , elle jette oràinaircment avec fes
pattes antéiieurcs la terre ou le faible pardelfous (on
ventre : quand le monceau de terre ou de lable de-
vient trop gr,\nd , die fe met delTus , & le jette
encore en ariière avec tant de vitelîe , que dans un
nionient tout eft difpeifé ; p.ir ce moyen . elle em-
pêche le trou qu elle a fait de fe remplir. Comme
les Ho'iimcs fe icrvent de leurs bras , & quelques
Ar.imaux de leuis jambes , pnur fc défendre , l'on
nnuve aulÎ! des Infeftes qui font de leurs pattes le
même ufage C eft ainfi qu'en ufcnt les GriUoiis de
campagne , ils tcpounent avec leurs pattes tout ce
qui les app oche de trop près , & ruent , peur ainfi
diie, comuieles Chevaux. Il y en a qui fe ibivent de
leurs pattes pourfc faifir de leur proie , & la tenir
(cir^'e. Les pattes aiuéricures de certain Infecle aqu.i-
tiijHc ne luiferv.-nt pas du-tout pour marcher , mais
lui tiennent vérit.ib'e lient lieu de griffes pourfaifirA;
tenir Ci proie , & elles ont une cavité dans laquelle
cette griffe qui termine le tarie , peut s'appliquer de-
puis l'articulation jufqueç au bout. Cette cavité ref-
fciïiblc très-bien à celle oii s'cnchili'e la lame d'un
couteau depcchej& elle paroû avoir été donnée
fQms empéchci ^ue lagr.ffc ne i'éiittpulle ou ne fort
I N S
endommagée par quciqu'acciJent. Enfin , !a conftruc-
tion des pattes des Infeéfes eft fouvent une marque
pour diftinguer leur manière de vivre , en même tems
que leurs différences génériques ou Ipécifiques. Ain(i
parmi lesdifférens genres d lnfe£les qu'on a confondu
fous le nom de Mouches, on peu^ reconnoîtrc aux
onglijs longs & forts qui terminent leurs tarfes , s'ils
vivent de proie , s'ils font carnaciers, comme on con-
noît le Faucon & le Vautour a leurs ferres.
Toutes les parties extérieures que nous venons de
conlijérer , appartiennent , quoique fous diffé-
rentes modifications , a tous les Lifedles en général
dans l'état qu'on appelle parfait. Il n'en eft pas de
même de; ailes dont nous allons parler. Il en eft un
allez grand nombre qui en eft toujours entièrement
privé , & qui forme un ordre particulier d'Infcdes ,
défigués fous le nom à' /ipùres : ce font ces mêmes
Aptères , qui ne fubiflant point de transformations ,
Si plus ou moins liés , par leur conformation exté-
rieure à la ClalTc des Vers , commencent celle des
Infedes. Si la Nature s'eft enfin inanifeftée elle-
même aux yeux des premiers Naturaliftes phi'ofo-
phesqui ont été dignes de la contempler ; u elle a
déjà montré par des traits allez frappans , que tout ce
qu'elle renferme ii'cft que leréfultat d'un feul prin-
cipe & l'ouvrage d'une feule main , qui a fu palier
du plus fimple au plus compofé , pat toutes les grada-
rions qui dévoient Us her enfcuible ; c'cft aux nou-
veaux Naturaliftes à ne pas laifîcr perdre cette pré-
cieufe vérué . à la foirificr par toutes les nouvelles
preuves que de nouvelles connoillanccs doivent leur
fournir. Sans doute cette éch;;lle graduée des Etres ,
fera d'autant plus difficile a faifir , qu'on voudra rap-
procher des intervalles plus conlldérables. Ainfi ,
tandis que le paffage d'un Règne à l'autre peur être
difficile à trouver ; tandis que celui des différentes
dalles comprifcs dans chaque Règne , peur ê re dé-
voilé avec plus de facilité; c'cft celui des différers
crdres que chaque clalle contient, qui doit être
d'abord découvert avec le plus de fuccès. Nous
croyons qu'il n'eft pas de parties plus propies à conl-
tater la chaîne progrcllive des Infectes cntt'cux , que
les ailes. Comme elles conimcncenr par icttcr Ic-ur
premier germe , pour ainlî dire , fur les Aptères
mêmes ! Voyez deux ailes merabraneufts fc déve-
lopper pleinement fur les Diprères, tels que les Mou-
ches, liientôt les rudimens dcdcux autres ailes vien-
nent à poindre. Ces deux ailes fupciieuics ne fcnr
d'oboid qu'une enveloppe coriace & diiie , deftinéc
fcu'emcnt à fcrvir d'étui ou d'élytre a chaque aile in-
férieure. C'cft ce que l'on remarque furtout dans la
nombrcufe tamiUe des Coléoptcies: les Scarabés ,
par exemple. Les Elytres deviennent prefquc mem-
braneufes dans les Orrhopiéres , tels que ks Saute-
relles ou les Criquets ; elles fort moitié coriaces Se
moitié membraneules , dans les Punailes; s'éclair-
cillcnt toujours davant.ige dans les Hémiptères ^ Sc
font fcmblables aux vt.itakiks ailes dans les Puce-
rons Si. quelques Cigales. Comme on peut hiivre
enfin
I N S
enfin dans les Hymép.optcrcri; , tels que les Aticilics ,
dniis les N'évroj'tèrcSj tels <]tie les Ephémères , & dans
les I ..^pidoptères , ri:Is que les Papillons , le dévelop-
pement eiitiet des quatre ailes, tantôî nr.cs Tous la
forme d'une (impie gàzt plus ou moins ti an ("parente,
tantôt couvertes de petites écailles , comme da.is les
PoiHons , de poils, comme dans les Quadrupèdes , de
plumes irèines , comme celles des Oiùaiix. C'e(t i
la partie poitéiicurc S: latérale du corcelct que font
attacliécs les ailes, au nombre de deux eu de quatre.
Les ailes font le prem.icr objet que préfentent les
Infcdcs ailés , & clés méritent bien que nous y at-
tlcliions quelques regards. Nous ne devons préten-
dre ccpendifiC qu a doimer le tableau des çriiicipalcs
vari' tés les plus m'ércllaures. Leur forme, leur ftruc-
tore , démontrent tant d'art, qu'elles pourrolent
p (Ter dans certains înlcdes, pour un véritable chef-
d'œuvre. de la Narnre ; & malgré le dédain de I igno-
rance ou de la pré(omption, on peut dire que s'at-
tacher a contempler l'aile d'une Mouche , à en fui-
vre les netvures (i fines & rangées en tant de fens
difFércns , comme cc-Ucs des feuilles , c'e.1 s'atta-
cher à une contemplation qui , certes , n'cll pas indi-
gne d'un Eue pcnfanr, La polition des ailes^n'cft pas
la même dans tous les lufeclcs : dans les uns , elles
loiu parallèles au plan fur Lqucl ils f: pofcnt ; dans
d'autres elles pendent un peu fur ks côtés; on en
trouve aullî qi i les portent élevées en l'air, la plu-
patt des Papillons, par exemple. Les Elytres , ces
enveloppes «^ui doivent garantir de tout accident
les ailes inférieures ,ainli que le corps même de l'In-
fc^e, ne laifTent pas que d'avoir dans leur confor-
Biation bien des traits divers qui les diftingucnt cn-
tr'elles. Dans les Coléoptères , elles font toutes co-
riaces & dures , convexes au-dchors , concaves au-
dcdans , & unies l'une à l'autie par une ligne droite ,
qu'on appelle future ; tandis que dans lei Ortho-
ptères, déjà molles & prefque membraneufes , elles
forment à leur bord interne une ligne courbe , qui
les empêche de s'unir enfemble par une future. la
longueur clt encore une chofe fur laquelle il y a beau-
coup de diverlîté : dans les uns elles ne cruvient
qu'une petite partie du corps au dciTous du corcelct,
ic dans d'au'ret elles en couvrent la moitié ; dans
certaines efpcces elles s'avancent jufqu'à la partie
poftéricure , & dans d'auttes elles la couvrent et\tic-
rement. L'on ne rcmatque pas moins de variétés
4ans leur figure : il y en a qui font rondes comme
une portion de fphère, & d'autres qui font ovales,
•blongucs ou étroites. Les unes font extrêmement
lilfes & femblablesa de l'acier poli ; les autres font
piquées de points , qu'on diroit avoir été faits avec
one épingle. Celles de quelques Infeélis ont des
raies parallèles à la polition du corps , & femblables
aux filions d'un champ labouré ; celles de quelques
aotres font garnies de poils , ou ornées de petits tu-
bercules qui s'élèvent à leur (urface. Les ailes véri-
tables auxquelles ces élytres fervent d'étui ou de
couverture , font ordinairement extrêmement fines I
m/i. nat, dit Infeflcs. Tom. Vil.
I N S
241
& fort rranfparcntes , elles font quelquefois noins
ou pas plus longues que les élytres, 3c elles peuvent
être couvertes Uns qu'elles aient bcf»iii d'être pliéesj
mais elles l'ont allez fouvent beaucoup plus longues,
& lorfque l'Infefte n'en fait pas uiagc , il eft nécef-
(àire qu'il les plie , pour pouvoir les mettre à cou-
vert fous les élytres. Ainfl tandis que les ailes des
Hcniiptèrts font étendues dans toute leur longueur,
fans être pliées , quoique cachées fous les élytres j
celles des Coléoptères font pliées tranfverfalement ,
ou repliées fur elles- mêmes , V. celles des Ortho-
ptè.-es font pliées longituJinalement à - peu - près
comme un évenrail. On peut remarquer que lorlquc
l'aile dépalTc l'clytre , elle prend à fcn bord exté-
rieur la confiflance de l'élytre même , & ce bord
en fait a'ors la fondion. On peut obferver encore qoc
quelques efpèces de Coléoptères n'ont point d'ailes
fous leurs Elyties. Celles-ci fe trouvent alors réu-
nies Se collées par leur future , de manière que l'In-
fede ne peut pas les ouvrir.
En jcttant maintenant un coup d'oeil aulTi ctenda
que rapide fur les Infedes pourvus de quatre véri-
tables ailes , nous trouvons que ce qui doit diftin-
gutr d'abord les Hyménoptères des Névroptères ,
c'cft que dans les premiers, les quatre ai'es font
d'inégale grandeur, que lesdeux inférieures fontconf-
tamnient pluscourtes & plus petites que les deux fu-
péricHres, que les unes & les auttes font chargées
de nervures longitudinales bien marquées , avec
quelques-unes tranfverfales , peu élevées & moins
(eiidbles ; tandis que les quatre ailes des féconds font
d'une grandeur égale , & font chargées de nervures
qui forment un r'éfeau. Ce qui doit diflinguer aufli
les Névroptères des Lépidoptères , c'eft que ceui-là
ont leurs ailes toujours claires & rranfparenres , tan-
dis que ceux-ci les ont couvertes d'une petite pouf-
fière écailleufc , qui s'att.iche aifément aux doigts.
Si nous conlidérons encore un inlfant les ailes dans
les rameaux de leurs nervures , nous Toyons ces ra-
meaux , dans quelques Infedes, s'étendre depuis !e
corps jufqu'à la moitié de l'aile , cti ils fe perdent
S: difparoillent; dans d'autres, aller jufqu'aux bords
des ailes , où ils fe joignent & forment une efpèce
de tache. Combien de diverfes (îjures ces rameaux
font dans le cas de former ! Quelquefois ce font des
quartés , qui dans l'extrémité fupérieure fe divifenc
en trois branches ; d'auttes fois ce font des rhom-
boïdes, des pentagones , ou des polygones irrégu-
liers. La membrane qui fe trouve entre ces nervures,
e(t fouvent (î légère qu'on peut à peine l'apper-
cevoir Se que l'aile paroît femblable à la plus fine
gaze.
Quelle diverlîté de figures ne trouve-t-on pa? fur-
tout dans les ailes des Lépidoptètes , qu'on appelle
farineufes , dont nous devons faire une mention un
peu plus parriculière. Elles en ont autant que les
feuilles des difFérens arbres , dont on en voit de
rondes , de longues , de figurées en coeur , d'unies
dans les bords ., de dentelées. Il en eft de méing d«
l-\l
I N S
ces aile'; faiinoifr'. F!i-<; (on: ovales on prcfquc
o^.'.ileS: & l;ur.^l- <■■,:■,,,,::,■ ca ^^AnX': ; cUc;
ijr;;icnt nn'li ùc- r- ,, ■ ■'.:_■■. ' \,' ■•■.■^ , do'K les audits
faiK ou polnr'is o'i ;j'i< : rl,< ; <r-i.l ;ues unes ont la
ii^iire de traptijs tionr le côtJ excéilciircft pluS^r.ind
c]ne l'inttri'.-ur ; & leurs angle'-, f »ir pare il-ement t.ui-
tôr pjintus &: tantôt ariondis. Cej>enfi<4nt , c]uoi-
c^tie la figure d-.-s ailes des l'apil'ons va-ic cxnênie-
i-Rëflt-, celles dont lei.irs aile; lup'ricures tiennent le
plus, efi la fiijnrc d'un triani^lL- fca'èiie , mixtilignc
O'.i cmv'! ivie , d ".■:: le g-andcôié rcp.indr oit an côrc
e?;-éncii;' de l'aile , Se le pcn't côte a fou côté inté-
ii,'ur; les lignes tn;siCSou courbes qui ci co'npolent
les côtés, f.rnc cvdina'rcment très n régulièies , &
rarement le côté extérieur en eft fait en arc de cer-
cle. Les ailes inférieures des Phalènes ('mt fanes le
phîs (ou-vent en forme d éventail. Le bord des ailes
de- pUilieiirs Lép:d->p'èrcs elt dentcjé . co.nnie la cré-
rekire d'une fcic , on onde , ce oui forme des demi-
cercles aile-/ femlilaliles a la figure d'un Serpent c]ui
ijanipe ; qi,el'.]iicf'j:s i y a tntie ces cercles de pentes
élcvationj. Lurf.jue les ailes des Pa/illons font den-
telées , CCS dcntelircs fe trouvent pr:(.-ije toujovus à
la b.ile de l'ai'e , rarement aii côc^' ••r.é.unir , c^: pref-
tjUCi.;:na;s au côté exléri.iir. L'on en voit qui, à
l'es'iémité de leurs ades , ont une efièee de queue
comme les Hirondelles ; & d'au-.r:5 l'ont ornée de
f, ani;j:i crés-fine» qui font le m ;mc efr^ t qu'un gai )n :
c'eiVun o:ti;mcnt que la Nature a donné à jrdque
tou-eslesPhalènes ; la bafe & le côté intérieur de
leurf ailes en font parés, mais Ici.rs ailes mpéricures
ii''-ii ont point au côté extérieur. Sans parler des dif-
f'r.i-tcs cwuleiiisdont ces ailes font empreintes, &
éo ;t imus non.'-, orc ipcror.s jius bas , on a remarqué
fu.-' j-liiicurs pié'uucntdes cjr.i..'iè:es allez (ingu-
l;evs ; l'on apperçcdc fur certaines ailes , des traiis
qui ligutcnt des lettres liébraï^iues , fur d'antres des
icttr.'sgrccqncs , & fur d'autres encore des lettres la-
tin s capitales. Nous devoiiS pourtant avcitirquc ces
ca adères lingaliers ne fe trouvent pas repréfentés
Il dilfu'.elemciit , quM ne faille un peu fuppléer d'ima-
pnation pour les y dév-o-ivrir : dauvres enfin portent
tu-- ku'.s ailes une efpèce de marque en forme de
trois de Sain: ■ André , ou de flèche. Au rcfle
icutes ces fortes de repréfentations , ordinairement
a(r=x imparfa'tes , ne méritent pas qu'on y faffe fans
dpmc une grande attention; elles ne font quelque-
fois propres qu'a intriguer ou même efirayer le fu-
rcrllitieuî , qui fe p'craïaJe aifément qu'il doit y
a^-oir du rayUère caché fous les fîj/urcs qui pathazard
te rencontrent femblablcs à quelque lettre , ou à
quelque carai5tère emblématique.
Avant rinvcntion'^des verres , on ctoit bien éloi-
cni de deviner ce qu'cft cette pouffièie qui couvre
fc's ailes des Lépidoptères , U. tout ce qu'elle doit
va'oir aux yeux mêine de la raifon. On la prenoit
pour un amas de par.ienles irrégulieres raifemblécs
au h.rzard. Mais on fait aujourd'hui, que les grain>
de cette précenJiic pouflièrc j font de petits corps
I N S
réguliers , des cfpkcs d'éciilles façonnées à la ma-
nit-rt d: cel'csdes l'oillons , & dont les fermes ex-
riê:nein-'nt variées , fixent agréablement l'attention
de fOMe; vareur. li en e,i dc'rot-des , d oblongues ,
de tiiang l'aues, &c. : les unes font toutes planes,
les autres cannelées ; les unes ont leurs bords tout
unis, les autres les ont ondes, éclianctés ou den-
telés. Les dentelures font plus ou moins nombreules,
en diiïércntes écailles ; elles font encore plus ou moins
profondes , & il en eft de fi profondes qu'elles don-
nent à l'ctaife l'air d'une petite main. Enfin , il eft de
ces jolies écailles , qai fem.blent imiter la forme des
p-.dls des Quadiupèdcs, ou même celle des plumes
desOifeauï, Allez fouvent une feule aile d'un Pa-
pillon fournit des exemples de toutes ces variétés ,
ti de bien d'autres encore. Ce n'eft pas tout : chaque
écaille a im court pédicule, tantôt fimple . tantôt
double ou multij'le , q'ji s'implante dans la (ub-
ftance de l'ai'e , entre deux membranes crultacées ic
'ranlparentes , djnt elle eft formée. Lorfqu'on dé-
pouille entièiement l'aile de ces écailles, on ne voit-
pi us tni'ur.e membrane fans couleurs, parfemée de
■petits trous alignés régulièrement & diviféc dans fa
longueur, par des nervures qui imitent celles des
feuil es des plantes. Ces peiits trous qu'on apper-
çoir fur la membrane , indiquent les endroits ou les
CLallIeî étoient implantées. Au refte , toutes les
éca l'es font placées en recouvrement les unis lur les
autres , comme les tuiles des toits ; elles ne font
donc pas jettées & taflemblées au hazard.
Nous n'avons pas befoin d'annoncer que les
ailes (ont deftinées pour le vol, &: que l'Infcde en
a été doué pour s'élever dans l'air & fe tranfporter
plus promptement & plus aifément d'un lieu a un
autie. Les clytres ne fervent nul'cment à i'aélion
propre du vol; lorf]ue lin feâc veut voler, il les
écarte Se les étend , de manière qu'elles ne puilîenc
pas gêner le jeu des ailes , mais il les tient à- peu-
près immobiles dans cet état : fon peut oblerver
aulli que les Infeéles à élytres ne font pas ceux qui
s'élèvent beaucoup en l'ait &. volent avec le plus
de facilité ; leur vol en général eft peu fréquent ,
court & pefant.
Nous devons enfin terminer ladefcription des par-
ties extéiieures des Infeéles , par faire mention de
deux petites pièces mobiles, quireprélentcnt un pe-
tit filet terminé par un botiton arrondi , & placé uft
peu au-delTous de l'oiigine des ailes des Diptères:
on a donné a ces pièces le nom de balancier , parce
qu'on a conjcéluré qu'elles pouvoient fervir auï
mêmes ufagcs que les balanciers des daneurs de
corde. Ind'pendammentdes ailes & des balanciers j
la plupart des Diptères font encore pourvus de deux
autres petites pièces miticcs , larges , mcmbranéules,
fait--s en forme de coquille ou de cueiller, placées
au-dcfliis des ba'ancicrs qu'elles cachent louvcnt en
toutou en partie : on leur a donné le nom de cuil-
i| kroii. à caufe delcuvfoime.
I N S
Après ce tableau très-abrégé , à peine cfcjuiiré ,
de toutes les parties les plus extérieures cjue les Iii-
fedcs pré(entent , ne faut-il pas s'étonner qu'on ait
pu les tigardcr li Ions; tcms comme des Etres fans
ziulle valeur dans la Nature , comme fon dernier re-
but , & indignes de captiver les rcgaids de i'Homme.
On a dit que l'Inlcde ne doit pas plus tenir de place
dans la tête du Naturalil^.e , qu'il n'en tient dans la
Nature: un Natuialille pliiioloplic doit favoir , que
tout cft peiit dans la Nature , mais que tout ce qui
efl dans la Nature, doit être grand dans la penfée liu-
Biainc.Nous ne dirons pas de même avec leNituralille
Romain, en parlant*des Infcdes , que la Nature
n tit jamais pJus grande que dans fcs plus petites
productions. Nous pcnfrns que la Nature ell cga-
iemifnt grande partout ou on la contemple dans elle-
même j cependant il feinble que l'on pourroit dire
avec véiité, qu'elle a m:s plus d'art, plus de fini ii-.ème
dans laitriiûure de ces petits habitans de la t.r.e ,
que dans la ftrudure des animaux que nous appel-
ions grands. On trouvera , en ctt'et , plus de btauté
dans les ailes de quelques PajiHons , que dans celles
d un Paon. On trouvera une fujérioiité dans la lête
d'une faut.rellc, comparée avec celle du Cheval ;
d, ns la trompe d'une Pu. e, comparée avec celle
d'un Elépliant. Nous ne voulons pas enlever à tous
cescolofl'^s vivants l'attention qu'ils méritent , mais
nous voulons faire rendre aux Infectes celle qu'on
leur a trop long;ems refufée. Si tes diftércntcs par-
ties qui conl1itt:ent l'crganifation aj-parentc des ani-
m.iux placés aux plus hauts langs , nous paroifient
avoir la place qui leur convient le mieux ; n'en tIt il
pas de même des Infeé^cs : Quel oidrc , quel airan-
gement , quelle unité de plans au milieu de tant de
diverdtés de fic;Hrcs , de dini"nfionSj de polirions ,
que toutes cesdiférentcs parties lont dans le cas de
préfenter ! Cette vari;té empcclic t-ellc qu'il ne rè-
gne cntr'clle 1 harmonie la plus pai faite ? L'on voit
évidemment que le corps, la te:e , les pattes, les
ailes de chaque Infecte ont été ég.ilemcnt faits poui
s'all'ortir enfeiTjble 5; pour compoict un même tout.
L'un de ces membres n'apporte aucun obltacle au
mouvement des autres ; ils peuvent coopérer con-
jointement , au gré ou fuivantkbefoin de l'infedtc.
Combien la vue devroii-elle fe plaire &L l'efprit
trouver une grande fatisfadion , en contemplant
tant de beautés de formes & de couleurs , réunies
dans un fi petit efpace ! Eit traitant l'article couleur,
.ni us avons afkz montré combien les Iiiledes font à
cet é'^ard la même, lupérieurs itous les autres Etres
le pkiS richement vêtus; Si nous ne devons ptïint
redire ici ce que nous avons dit ailleurs. Nous obfer-
verons feulement qu'en prenant l'Infcde dans fcs
divers états, il préfcnte tout ce qu'il eft pcllible
d'imaginerde plus beau , de plus brillant & de plus
vaiié. Nous obfcrvcrons que c'efl aux miil'.ers ou
piutôt aux milliards dt ces écailles don: les ai'es des
Lép-.doptùes (ont recouvertes , & dont nous venons
de faire uce mention légère , que ces ailes d«vrnt
leurs richcî couleurs , Hc Ja diftnbutioii lî'ûivcr£fiK.e,
I N S
24;
fi bien entendue, de ces co.-.leurs. Toutes les cou-
leurs & toutes les nuances des couleurs quibi'.llent
dans les fleurs de nos parterres , fe retrouvent dans
nos petites écailles ; & c'cfl tn les combinant , c-n les
arrangeant de mille & mille manières fur les ailes de;
Papillons ou des Phalènes , que la Nature leur doure
cette parure fi agiéâb'e j qui les fait rechercher; des
cuiieux , ce qui doit les rendre un objet d'admira-
tion peur celui qui fait les contempler , plutôt qu'un
objet d'oltcntationpour celui qui les polléde dans l'on
cabinet. Nous ne nous atièierons pas davantage fur
l'exiéiieur des Infedes. T'Jous allons préienter aulli
rapidement l'appareil de leur organifation intérieure,,
en y sitad:ant les obrcrvaiions préliminaires ou
lubféqucntes que l'expcfuicn du fujtt doit pref-
l'itéiieur des Ir.fccics , relatlvarjer.t à /•urnutriaot,
O^fciv^t'ons jurk:ir nouniturc ,fur les organes'
ce leur digejlion 6' de leur ciiculunon.
L'économie qu'on appelle organique , prifedans !c
fens le plus étendu, efl le fyftèmc des loix, l'uivant les-
quelles les fondions vitales s'of-èrent dans ks co;ps
organifés. Conlidércc fous un point de vue m^Jins gT-
néral , l'économie organique préfente .jeux cla:;-ts
d'ob'ets. La p:emiè:c comprend la flruétv.re , l'ar-
rangement ?•: le jeu des dirt'érenrcs parties du corps
orgar.ifé, La féconde embralic les clFeis divers q.ui
réfulcent de l'organifation : la nutrition , l'accroiiler
ment , la propagation , &c. C cit par le premier de
ces etteisfiirrout , que la Nature lie tous les Etres a
la même dépendance pour leur faire partager la même
vie, Ccft par la nutrition que la même fubftance
pafTc fuccelfivemcnt dans les trois règnes , & que la
même matière change continuellement de foi me.
Les machines organiîces doivent être fans doute re-
gardiescomme ks principaux agens de ces transfor-
maiions. Elles cliangent ou décompofent toutes les
lubllanres qui entrent dans leur intérieur , & qui
font crpoféesàladicn de leurs reffoits. Elles con-
vertillent les unes en leur propre fubilance ; elles
évacuent les. aurres fous divcrl'cs fermes, qui ren-
dent ces manèies propres à entrer dans la compofi-
tion de diftércns corps: ainlî , les animaux les plus
multipliés & qui multiplient prodigieufemcnt ,
comme les Infcdes en général, ont peut-être pour
principalefin ,dans l'économie de la Natui.e , de iwé-
tamorphoftr une quantité confidérable de matièrc'à
l'ufage de ditférens compofés.
Quand nous difons que les machines organifées
convertiircnt en leur propre fubftance les matières
foumifcs à leur adion , cette façon de s'exprimer
pent n'être pas philofopbique.il paroit qu'il n'y a
point de véritables métamorphofcs , & que tout fe
réduit au fond à de noiuvcilcs combinaisons , s de
nouveaux arrangemens, que nous. prenons pour des
jranjforjiuations. Laaiimc matvl-iç p.tutdcveair luc-
H h i
244
I N S
ceffivcmtftotPIante.Vert .lafeâe, Amphibie , Poif-
fon , O-feau, Quadrupèrls , HjihiDc , à-pcu près
comme le même anim*! Ce montre fous Ici formes
ttès-différeates de Chenille , d; ChryfaliJe, de Pi-
pi Jon. Le Végétai nourrie l'Aniaial ; 1 Anima! nour-
m le Vég^taL Les régétaux &: les animaux Ce àé-
compofc'nt & fe r.duilcnt peu-à-p,-u en terre. La
terre qui renojYclle chaque année (es ptoduftions ,
n'elKp.c le débris de cesméiaies productions. Le Ver
«le teire doit Ce faifir de ces débris ; il cfï pourvu en
conf^-quence d organes qui en extraient les parti-
cules organiques qu'ils renferment , qui la prépa-
rent, qui les modifient , & les incorporent a cha-
■ue partie dans un rapport direct à Cà llruciure &: à
U fin La PtantK puife de même dans la terre , dans
l'eaa , dans l'ai: , les molécules nourricières qui y
font difféminées : elle les travaille , les décompoie
plus ou maia» , fépare lis unes , afTcmblc les autres ,
Si fait revêtir a toutes , les modifications « l'arrange-
ment qui conviennent à fon organiiation. Au lieu que
dans le minéral , les molécules s'arrangent extcricu-
lemcnt ; dans l'être organifé , elles s'arrangent inté
ricurement. Elles lallent par une infinité de vaillcaux
plus ou moins déliés , & pénétreat enfin dans le tiliu,
dans les inailles de chaque fibre. Ainli les corps orga
nifés ont été charges par la Nature , de combiner
immédiatement cntr'cuï tous les élénicns , & de pro-
curer par là la formation des divers compofés répan-
dus fur la furfacc & dans l'intérieur du globf. Ne
fait-on pas que c eft principalement aux Etres o:gi.f
nilés que font dus ces lits immenfes de terre calcaire ,
fi univerfellement répandus , &: qui ne font la plu-
part que les débris tntalTés de cette foule de corps
marias qui éclofcnt , croillcnt , multiplient & fe dé-
compofent au fond des eaux. I.cs végétaux & les ani-
maux font donc les grands combinareurs des fublian-
ces élémentaires ; & l'on peut conjedurer avec fon-
dement , qu'il cû dans les combinaifons de ces fubf-
tances , une progrcfTion correfpondanre à l'accroif-
fement du calibte d;s vaiiieaux ou des mailles des
tillus. Les vaifTcaux les plus fins , les luailles les plus
ferrées doivent o.érer les combinaifons des élémens
les plus iubtils. Des vailTeaux moins fins , des tilius
moins ferrés , combinent les produits des premières
combinaifons , foit e.itr eux , foit avec l:s molécules
des autres élémens , d'où réfultent de nouveaux or-
dres de combinaifons , &i confcqueminent de nou-
veaux compufcs. Ce fo.it autant de matér-'aui difl'é-
rens , dont la Nature varie l'emploi prcfqu'a 1 infini
Jans l'icon jmie des trois Règnes. Et quelle confidé-
rationne m-ritent pas es Infciles, par rapport à leur
•etitertc même , qui doit les faire participer aux éh-
boration'. les plus délicates de la Nature , & les rendre
tributaires des molécules les plus tenues, néccfiaires
peut être p«HC la compofition de fes plus beaux ou-
vrages.
T»'dis qaelaNarnre, forcée de fe régénérer à
cl)a']ue inPant elk-mémc , fait circuler fans crfle
télémcat a^dc la vie dans lous lc« Etres organifés ,
1 N S
& les loumttà une d-compofition & iune récompo-
fitioii cor^.iiviclles , tandis qu'elle attache La coii!"cr-
vation de leur pr-)pre exiil— . e à l'cx -cu^ion de ceite
première \ot umverlcllc , elle devoir aufTi leur faire
trouver dans leur cM-ganifa ion meuic , le: ni' yens
de fifflîrea cette loi. Tous ces Erres dévoient Ji'Dc être
alFujettis au même befoin de fe nourrir O i Cm au(Ti
que la plante fe nourrit par l'incorporation des ma-
tières qu'elle reçoit du dehors. Ces ma ières font
très-hétérogènes OH ttèsmélangécs. Pompres par les
pores des racines ou par ceux des feuilles . elles font
probabt.ment conduites dans les utiicnlef , où cMeS
fermentent & fe djgèrent. Efîes pallent de la dans
lesfibics ligneufes, qui les tranfmettent aux vafes
propres , où elles paroiilent fous la f^rme d'un lue
plus ou moins coloré & plus ou moins coulant Les
ramificatioiîs des vafes propres , les diliiibuent en-
fuite à toutes les parties , auxquelles el es s'unllfcnt
par de nouvelles filtrarions. L'animal fe nourrit de
même par l'incorpora-.ion des matières qui lui vicn-
nentdii dehors. Ces matières font auffi iiè -héc;'ro-
gèncs. Reçues par la boucUc ou par d'autres ouvcr-
Tures analogues , elles font condui'cs dans i'eiion<àÇ
& les inteltins , où elles fubifTent différe;>.tcs pi'é[a-
rations ; elles palient de-la dans les vemes laâées X
leurs dépendances , ou dans d'au:rcs vaiiTeaux ana-
logues, qui les tranimettcnt aux Vàiirciux fai-.gii'ns ,
ou el'es le montrent fous la forme d'un fluide plus
ou moins coloré ou plus ou moins coulant Les rami-
fications des viilfeaux fanguins les diHnbuent en-
fuite à tontes les parties auxquelles elles s'incorpo-
rent par de nouvelles prépaiaiions. Si tous les Ecres
vivans ont befoin de t-rendie des alinieiis pour con-
ferver leur vie , les InfeÛcs ne pouvoien; pas être
exceptés de cette rcg'e générale Si abfolue.
Les Infeétes fe noarrilTtnt de tonte forte de ma-
tière , tant du Règne végétal que du Rè^ne animal ;
il n'y a prefiiu'aucune production de ces deux Règnes
qui ne fervc d'aliment aq'jclquc efpcce d Inleôe. 0«
peut les confidérer, par lapp rt à leur Façon de fe
nourrir , fous deux chefs. Il y en a qui mangent les
différentes matières v-gétales & animales , tandis que
les autres font carnaciets & vivent de rapine , en
tuant aie dévorant d'autres Infedes & même ceux de
leur propre eipèce.
On ne connoit point d'Infeâes, & afforéajeat 41
n'y en a pas non plus, quifc nournlfent de fubliancc*
minérales & picrreulci. Ces fublianccs font trof
fèches &• manquent prefqu'entièrem°nt de la ma-
tière mucilagii.eufe ,qui feule cil capable , apr*s une
préparation préliminaire , de s'ideniifier, pour aicfi
dire, avec les fibres du corps. Les Auteur» oui ont dit
quil y avoir des ïnfedcs qui mangent le fable , Ict
pierres & même le ter , fe font laiffé rrompci par des
apparences très faulfes Quand un Infede travaille
dans le fable , un ObfcrvateBi peu citconfpeA . peut
aifénici t prendre le change,* s'imaeincr , en voyant
cet animal prendre du fable cntic les dents , que
I N S
c'crt pour en manger , quoiqu'il ne !e fafîc rccllrmcnt
«liie pour bJ.t'r l'a demeure. On cornoit U' e pirite
Idi ve de Teigne qu'on toiivc fur les murs des hsti-
m,ns , &ip'on d cru man<^cr les pierres de ces murs .
niiis elle ;:'en vei:t point ai:x pierre; , e le ne vie que
de pc.ir? L'cheiisqui cr>>i|icnt fur les murs , comme
Reaiimur l'a démontré. Il eltx rai qu'il y a des Infcdcs
qui mar>j^ent le terreau &. qui en font palier des par-
celles dâ"S leur cfloraac ; ma s ce tcrrcju n'cft com-
pote que des débris des plartcs Se des animaux dé-
conipol'.f par le tenis îc !a coruption : ce n'eil donc
point une matière picrrcufc.
Chaque Infeftc connoit les alimens qni lui font
pro, T-S , pou; la coiifervation de fa vie & pour ! ac-
c^ ''.temcft de Ion corps il lait les clicxclicr & le les
prucurci. I y en a( lulieur^, & c'ell le grand nom-
bif , qti' i/iint pas bcf un daller chcrclicr le jr nour-
riture ju i.>in ; leurs mères ont eu fin de pondre
leurs iTuf'.- dans les endroits ou leurs petit' trouveront
à leur fiai aiiçe tout ce d.nt ils auront bcfoin pour
fuHti'ic' l'iuiieurs Infectes , parvenus a leur état de
per'ed on , fc ii. uirii'eit de tout autre aliment
?)avart leur ir^sfor:Hition , ou lorfqi'ils étoi' nt |
lu !.. (• rnie de Laivts , & cependant ils t'avcnt I
pond el'Uf uiif fut les marieie qui conricni'eiit
auK pcrits jui en naîiront. C'eft aind que les Papil- j
loiis.quine viven: ordinaircnv.nr que du miel qu'ils '
favcnr extraire de; fl u:s , ne raanquent amais de
pondre leurs crLfsfurlc-, plantes ou auprès des plan
tes .qui font propres pour la nourriture de leurs Che- ,
■i'ies. 'efl am(i cnco:e que les Coulins favent que
hjrsîavcs d,)ivcnt vivre & fe iiju'rir dans l'eau , &
ceft pour cela qu'ils placent leurs œufs fur fa fuper-
ficie. Il en eft de même d^pl lîeurs autres Ir.feÂes ,
coiTune les Ephémères , les Denioifelles ou Libel-
lules , &c.
Parmiles Infeûes qui vivent en foci^té, il y en a
^ui font obliges de fe choifir une demeure , pour
sentraider à fe ptocurcr les alimens ncceilaires , &
pour en amarter une certaine quantit- , dont une
partie doit fetvir de provilion d'hyver Telles font
les Abeilles domeftiques qui font dans leurs ruches
un amas de miel , pour fcrvit de nourriture non feu-
leraentà leurs petits eu à leurs Lirves , mais encore à
leutsremcs&a elles mêmes, da..s un temps oti la
iàifon ne leur permettra pas de le recueillir fur les
fleurs. On aciuque les Fourmis, qui vivent de
même en compagnie , faifoicnt aullî des provifions
«le vivres peut 1 hyver : mais c'ell une erreur } elles
ne mangent point pendant l'hyver , elles n'ont pas
befoiQ alo^^ de prendre de la nourriture , parce que
le froid les ti-nt engourdies Ceft en été , il eft vrai ,
que les Fourmis travaillent en commun à chercher
4cs alimens , tant pour elles-mêmes , que pour le irs
larves , qui font incapables de s'en p jrvoir elles-
mêmes. D'aatrfs Infccles quo'qj'i's virent en'Vmb'e,
comme le font quelques el'p-ces de Chrni;les , ne
s'entraident point a chercher leur nourriture c'eft
l'affaice de .chacun d eux , ^ >'$ eue kucs aliiacas
I N S
^4?
tout près de leur demeure. Le but de leur maricrc de
vivic fociable, patoît être uniquement pour fe faire
ur nid , où ils fe trouvent à l'abii des injures du
tcms.
Il y a des Infedes qui ne peuvent s'accommoder
que d'une feuie elpète d'alimens , & qui ne varient
jamau dans leur g "ût. Tcilcs font un frand nombre
de Ciienilles , qui vivent de ccita'nti feuilles . fans
en pouvoir goûier d autres ; elles meurent fi ce feuil-
les leur manquent : Les Vvr>-i-foie en font un txtia-
p!e , ils ne peuvent vivre que de feuilles de .Mùncr,
Une Chen.llc du Chou ne fauroit s accommoder des
feuilles du Chêne . & celles de cet arbre te peuvent
point fe nourrir d'I-.erbeç. U:i Inledc véri'ablemcBt
carnacicr ii'cfl ras cajable de vivre de plantes: une
l.atve de la \ij.idc ne fau'uii trruver fa fublîllancc
ddH'le b'jis , ni dans le fi,mier. Chaqii: pla"tc SC
chaque niatièic quelconque ariinate ou végétale ,
ont leju leu s Lifcdes patticubets qu'elles doivent
nourrir. Il y a cependant bon nombre d'autres Li-
(csJes , qui ne (ont pas fi délicats fur le choix de
leurs aliiBCiiS , &. qiii s'accommodent fouvent de
chofesde nature bien diff rente On ttouve des Che-
nilles qui mangent de plufieurs cfpeces de pianies
avec un apc tir égal ; il y en a pour qui les feuilles
de I O. tie , de l'Orme , &: du S .u!e , fon: également
bonnes ; d'autres qui mangent les léguées de toute
efpècc , 4'autres, qui s'accomm' lent également des
feuilles de l'Aunefii du i>aule. Mais ce qui eft ime
(ingulitité m^nllrueufe , c'eft qu'on von des Che-
nilles , qu jiqu'en apparence fanes uniquement pour
fe nourrir de feuill s x qui en effet s\n nourrillcnt ,
a.taquer Si dcvoier cependa it leurs (emblables quand
elles en ont l'occalion E'ies fcmblent même h achar-
nées a cette nourriture étrange, qu'elles la préftrent
fouvent aux feuilles ; elles s'en re-maogent par goût
décidé, &daii$ un tems oti cils ont des feuilles en
abondance a leur portée. C eft un fait conu que les
Sauterelles ne mettent guère de diftuidion entre les
plantes, & qu'elles mangent louf; elpece de ver-
dure. Les Guêpes !on: encore très - voraces , elles
mang-nt également la viande crue & celle qui
clt cuite ;• lies attaquent les ca lavres & elles dé'o-
rent des Infedes vivans ; elles nt encore un goûc
décidé pour toutes les chofes douces , comme le fu-
cre , le» confitutes , Si furtout pour le miel , dont
elles cherchent avidement 1 occalion de s'en rai'afier
aux dpens des Abeilles j elles aiment également les
fruits mûrs , les Poires, les Pèches Se Tes Prunes ,
elles les rongent & en avalent la fubftance. Les
Mouches communes , qui volent dans nos apçar-
temens , tarient aulTi beaucoup dans leurs goiits ;
en général elles aiment tout ce qui eft doux ,
mais on les voit auflî fucer d'autres matières diffé-
rentes , comme les viandes cuites , le pain , la
bière : on ne fait que trop combien elles font in-
comnolcs fur nos tabl.s. On voit aifli des In-
f.des qui par néceifité ma^ gent quelquefois des
. choies qa ils iVaiiucn* pouu , & dont iU o-oçit
H6
I N S
Pas accoutumé de fe nourrir ; mais alors la circon-
ftaiice eft des plus terribles & des fins impcncufes
pour eux ; il faut ou en uiangcr , ou mourir de
faun. Ainli , par exemple , que l'on mette eiifem-
blc des Araignées, des lorficuks ou Perce- ortiiles,
ceux de la même elpèce fe dévoreront i'uu l'autre;
mais au(lî-tôt qu'on leur donne à manger , ils fe
jctrcnt fur le nouvel aliment qu'on leur ofFre. La
nourriture ordinaire de certaines chenilles veiues ,
eft les feuilles du Daflînct doux. Quand cet aliir.cii:
leur manque , elles mangent aiilfi les feuilles
d'Ofeille , ^'Onie , de Chicorée fauvage & de
doreiller. lands qu'elles s'en reraiilent , dvur.cz-
leur des feuilles de Ballinct , &' vous les verrez
s'y jc;ter avec emprefTenien":. Au reftc , le giûi des
liifedes eft adapte- à leur propre oiganifatioii , bien
diiFérente de la rôtre fans doute ; & nous ne devons
pas être étonnes fi pUilîeuis préfèrent parmi les
f lani-eç, celles qtïi'font pour nous dcfagréabks & ve-
nuneufes même. Ainfi l'Ablinthe , le Tithymale ,
la Ci^uë, les Hellébores fervent de pâture a ditié-
renses efpèccs d lufedlef.
Il y a des Infecles qui mangentfouvcnt , & qui ont
bcfouide nourriture prefque continuellement, i!s ne
peuvent pas long - tems s'en palfer fans incommodité.
D'autres peuvent jcdrer beaucoup & vivre long-tenis
fans prendre desalimens : tels loncen particulier tous
les Infeiîles carnaciers & qui vivent de proie ; com-
me ils ne font pas toujours dans le cas d'atrapper des
Infedes à peint nommé, &i auHl fouvcntqu'ilj le.vou-
droicnr, ils font eonftitués de manière à pouvoir Icng-
tems fe palTer d'alimens fans mourir. Une Araignée
pafle fouvent des jours entiers dans fa toile, fans pou-
voir attrapper une feule Mouche; elle ne peut aller à la
tliaile de fa proie , elle eft obligée de l'attendre tran-
quillcm.ent & patiemment ; ce n'eft que le hazard qui
conduit la Mouche dans fon filet. Mais quand
elle eft affez heureufe de prendre beaucoup de Mou-
thes, eile fe dédommage amplement , & ion accroif-
feircnt fe fait alors î:ès-prompiemcnt. Il en eit de
jmême des autres Infedes carr.aciers , qui doivent
avec pa:iencc attendre leur proie : telles lent encore
les Forinica'co ou les larves des Myrmcléons & celles
des Hémcr ibes, qui peuvent faire une longue abfti- |
nence. Les Quadrupèdes qui vivent de proie , com-
ine les Loups & les Renar^iSj font du mèiue natuiel ;
ils peuvent jeûner long-tems, mais aulîi mangent-ils
fppieu(ement, quand ils ont fait quelque bonne ohalTe.
,\ Parmi tes Infedes , il y en a qui mangent à toute
{ifuredelajournée, tai:dis que d'autres, ne foatleuK
repas que la nuit. Les Plij'èncs, qui i,c foju eij mou-
vement qtje.la nuit , ne prenncn: ^ujH de la.npurà-
!t.Mf:e qu'akws..PluUeurs. Chenilles, iVcaclient lé i,aur
/bus, terre, & ne montent Air les plantes , ppnr' en
manger les femlles , qu'après le coucher du iolciJ.
jCep cndant la p!up,art,des Inrcûcs.prenncnt leur r^^s
.,^n plein jour , &. fe.repofentpçnd^nt la nuit. , '_ ■.
'■■■ tes arbres & les pla:nt«s ioiirriilent dé là jioiri-rjfnte
I N S
à un très- grand nombre d'Infedes; ils n'ent peut erre
point de partie , ti'cd quelqu'Infede ne tire des ali-
mens. Si nous commençons par les parties lîs plus ap-
parentes ; notispouvons dire que les feuilles for.tron-
gées par une infinité d'Infcdes& de bien des manières
différentes. Plu(ieursChc.")||les , des Hannetons & des
Larves de Chryfomèles, plufieurs faulTes Chenilles
ou Larves de Teuthredes & d'autres , les mangent ic
les rongent totalement , fans épargner les nervures ni
lesgrolies côtes, qui cependant font laillées par d'au-
tres eitcfcs. Il y a aulli des Chenilles & des Larves
qi 1 n'en déL.i[liciK que la fubltance fiipéricure ou in-
téncuie, Cjui ne rongent que la motié de l'épailfeur
d^s feu, Iles , & d'aiities pctvètrent au - dedai.s des
feuilles , pour en manger la pulpe ou la fubftancc
intérieure , elles ne touchent point aux ép:dermes
extéiieures , eilesminent véritablement l'intciieur des
feuilles : telles font 'es Chenilles & les La:ves appe-
lées mineujes ; tel'es fontcncoie ces Teignes , e'ui se
font des f 'urrcaux de rnembianesdc feiul es , i^: qri
vivent (ut différens artrcs & fur plufieu:s ef'ièces de
plantes. Par le moyen de leurs fils , elles fe couvrent
de feuilles , & fe mettent par là à l'abii ; elles ne
teiuchciu jamais la partie fupcrieure, &.' on élirait que
c'ell: de peur qu'en l'entamant , la pluie ne pJ.'.è-
tte au trivers. Les Chenilles qui ont à fe nouuir
de feuilles trcs-d tioices , les mangent a peu près
comme i ous mangeons une rave , ils commencent
par la pointe de la feuille, & avancent toujours avec
la bouche , jufqu'à ce qu'elles l'aient confumec en-
tièrement : cellesqui vivent fur le Pin & le Sapi.T , fs
nouiriifent de cette manière. Tous les Infedes def-
tinés à ronger & hacher les feuilles pour s'en nourrir,
ont reçu des dents eu mâchoires propres à cet ufag'e.
Il y a encore plufieurs Infedes qui ne vivent que
du fuc des feuilles & des tiges : ceux ci font munis
d'une trompe placée au dcll'ous de la 'cte , avec la-
quelle ils piquent dans la feuille ou dans la tige ,
pour en pomper le lue ou la sève , qui pallc dans leur
corps par cet orgarie : tels font les Cigales , les Pu-
cerons , plufieurs cfpèces de Punaifes fauvages , Se
ceux qu'on appelle Galhnlcdes , ceft-à dire , les
Cocheml'esSc les Kermès. On trouve de petites Ci-
gales qui l'ont remarquables , en ce qu'elles vivent
dans une efpèce décume blanche ; il n'eft point di.-
toutrare particulièrement au printems , de voir de
-cette écume attachée en petits monceaux , aux feuil-
les ou atrx tiges de ditl-érentes cfpèces de plantes , &
entt'autres lur les Gramens ; on n'a pour cela qu'à
fc promener dans une prairie, des petites Cigales ne
vivent dans l'écume que tandis qu'elles font fans ailes ;
dès que leurs ailes leur font venues , elles la quittcut ,
& vOi«>'ivre à découvert fur les plantes. Cette écume
n'eft autre chofe que le lue ou la sève des plantes ,
qnelaCigale fuce avec fa trompe; mais la manière
dont elle cil produite , mérite d'être remarquée. Lin-
-fft2e-f«:-met' d'abord à fuccr. de toutes les forces 5
après'ïiue fort toi'psfe ci-ouve Wcn rempli de sève ,
•©»-V*it--I>!»fr.ir ik l'on^dctrièic , ^c.fie^iwi buiks^ui
I N S
fc fiiccèdent aiïlz \îte,& ce ionr ces bulles a'cniv.u-
lécs c]uiforiiien: 1 txiimc. A mcUirc qu'elle eft poaf-
féc hors du derriéie, elle s'arrange autour de l'Ani-
mal Si. fur ibn corps , cjui s'en trouve bieiitôc en-
tùrement couveit. Flic ftrc à garantir la C|i;a'e des
injures de l'air & de ladioii trop vive du foleil ,
ij-u'cile ne fauroi: iort^-tems fouftrir , Cvm cxpDfe.
fa vie. l'iufieurs autres Inleftes tonc fervir leurs ex-'
ctémens au trè.Tie nfagc 5d s'en fjrment un vêtement
qui doit garantir leur peau tendre & difii;a:c , des
inipitffions extérieures. On voit ordinaireniciu fur
les tiges S: les feuilles djs arbres & detpianrcs, une
<]tianf,té prodigieufe de l'uceions. Quoi^ju'i!- s'y
tiennent fort trauqui'les en apparence , ih ne (ont
pourtant pas dans l'inadion. Chaque Puceron a fa
petite trompe enfoncée d.ms la feuille ou dans la tige ,
& il en tire continuellement le fuc , qui efl (en uni-
que nourriture. Les Gallinfedcs s'attachent aux
branches des arbres & ont leur pttiie trompe , ficuée
au delljus du corps , enfoncée dans l'écorce. Ces
Inledes en tirent le fuc comme les Fuceions ; mai';
ce qu'ils ont de remarqu.ible ^ t'cft qu'jyaut choifi
un endroit convenable , ils s'y fixent pour ne plus la
quitter , ils y teftenc conftamment , & fans (c don-
ner prefqu'aucun raouvem;nt , jufqu'i la mort.
Il eft des Infcdesqui vivent dans ces excr.iiiïances
.de plantes &; des arbres qu'on appel.e galles , Si qui
fc nourriilent de ces galles mêmes. Les uns les fucent
(implement, les autres en rongent la fuhftance même,
& c'cft ce que font ces Larves deTentlirèdes , qu'on
appelle Faulles-chenillcs , qui \ ivcnt dans les galles
duSaule. On connoît une Chenille qui vit dans une
gale refineufe du Pin. Cette galle eil véritablement
une malle de réfinc , ayant une cavit- au-deJans ,
qui fut la demeure de la Chenille. La rtfme doit elle
cltfo.mce, eft femblable à celle qui coule du trop.c
&: des branches de cet aibre , & elle a une forte
odeur de térébcnrhine. Cepen<lant la Chenille vit au
milieu de cette rélme , elle la mange , ou b:en elle
ronge la fuSllance int''r',iu e de la branche , toute
pétrie d'une réfine pareille , & fans en être auçune-
inent incommodée , au lieu que d'auties Îi^fc<fî:e5
meurent infailliblement par la feule odeur de térében-
thine On a d;montré aalli que cette chenille efl ca-
pable deré.'îfter à l'huile rie ttréberthine la plus forte,
& qu'où peut l'y plonger tou;e entière impuntmcut,
Plufieurs Infeûcs attaquent les I>ourgcons des ar-
bres ; ils s'y érablilfent &lcs rongent intérieurement.
Dans les bourgeons du Pm , on trouve de petites Che-
nilles brunes, qui confuir.ent les embrions des f:u lies
qui y font contenus. D'autres tongcnt l'intérieur du
Rofier. II y a auffi des Infedes qui fe nourriflent des
fleurs mêmes des plantes & des arbres ; les uns les
mangent ciientier, les autresne font que les fu;cr.
Toutes ces diflérentes nourritures paroiJent encore
trop groilières à quelques-uns , il leur faut un ali
ment plu> délicat & plas dou» , qui fe trouve fut les
I N S
îf?
Pcu'-s : c'eft rc'fe !iqu;ur mlcllcufe , que f;,tra-:i!rLT,t
les glandes de pi ificurs ileurs , &: que les Boianiftes
modernes ont d Icorée du nom de ncd'iar. Ou n':gnoce
pas que les Abeilles compofcnt de ce neiflar, la iiibf-
rance du miel, après lui avoir fait fubir une dcrnijrc
préparation dans leur corps. Qu'on fe pioniène dans
un jardm ou dans une prairie , & l'on verra une infi-
nité d'îii(".:des de différens oeiues , volriger antont
desReurs , & fe pofer defifus ; on y verra" des Papil-
1 jns , des Mouches , des Scarabés même. S: plaficurs
aunes. On pourra obleiver com:pent ils allor.geiH
i.Eur tronpoj & coainient il? s'introJui'.ent entre h s
ptjles des rieurs , pour y lécher la li |ueur miellée. Il
e!i heureux poui nous , que les fleuis ne fouCrent
rien de la |.cr!e de leur miel , qui leur eft continuelle-
ment enlevé pa ■ les Infcdies ; elles doii.ic(n égale-
ment de bons fruits , comme fi elles n'avoient pas
été touchées. Les Eoiirmis font aulTi très friande' de
miel quoiquerarement elles vont le cherciier dan; les
fleurs; elles aiment en général toutes les liqueurs dou-
ces & fucrées ; & c'cft la raifon pourquoi elles rendent
aux Pucerons , dc.s vifites fi fréquentes , & qu'elles
fe trouvent toujours en grand nombre dans tous les
endroits ou ces petits Infedes le f 5nt établis. Elles
ne leur font aucun mal , elles ne fe rcndciy auprès
d'eux , que pour lécher & manger une ligueur fu-
crée qui fort continuellement du corps des Pucerons ,
Se don; elles font leurs délices : car, elles retient conf-
tam.ment aupiès d'eux pour profiter de leurs douces
évacutions, & cl'es y font fiattach ces, que fouvent
elles oublwnt de fe rendre le foir à la m.-.i'bn comm Jnç
ou à la fourmillière : on les voit relier a.iprès des
Pucerons, pendant toute la nuit , Se cela mène en
automne da,ns un tems frais & pluvieux. Les Abeiles
Si fur-tour les Guê.jcs che/chent aulfî cette li-;aeur
douce que les Pucerons la'llent fur les feuilles ; les
ptemièies en mangent quelquefois fî copieusement ,
qu'elles en ont un dévoiemcnt Se meurent Si l'on
goûte cette liqueur, on la trouve eu effet d un goit
fucré & trcs-agj'éable.
Les ffuiçS de toiUB cfpèce font aiiffi d'rxcellen?
metspouvks Infeilcs. On ne fait que trop combien
parmi les Poires & les Pommes, il y en a de verreu-
(es , comme on les appelle , ou qui font rongées in-
téiieurcmeut par des lulcftes; on fait auffi que les
Bigarreaux & i;s Prunes n'en font pas exempts. Les
fiuirs qui fonr attaqués par des Chenjltesou par d'au-
tres Lirves , en'lont beaucoup endommagés^ ils
mûriliept rarernenr ; .ils tombent ordinairement avar.t
la maturité, pu ilscontraélent un goût mauvais & dé^
fagiéable. Il y a des Infcifl«s qui rongent & maagent
la chair même des fruits murs ou prêts à l'être : les
Pêches, les Abricots & les Prunes font fouvent entiè-
;e:nent confumés pat les Fourmis , les Guêpes , les
Cloportes & le Foificule ou Perce-Oreille , qui les
vifiteat fouvent en très-erand nombre. D'autres In-
lecTes n'en veu'entqu'a leurs pépins ou leurs noyaux.
C'eft ce que fait une petite, Chenille dans les Poires
& les Pomme? , donc çlk ronge les pep;u$ , jufcjucs.
z^8
I N S
à ce que parvenue à fa juftc grandeur , elle perce la
chair du frui: , en fore pour entier & fe transformer
dans la rerre. Parmi le? Noifectcs , on en crouvc
plufieurs qui (ont rongées intérieurcmcBt far une
gtolle Larve blanche fans pattes, qui confume toutle
noyeau. Sar l'extérieur de ,'a Noilette , on ne peut
pas voir li elle renferme une Larve, parce que l'écor-
ce n'cft percée nulle part. C'eft audi dans fa première
jeunclTc & étant encore très-petite , que la Larve cil
entrée 'dans la Noifette , & dans le tems encore ou
celle-ci étoit nouvellement produite, le trou par le-
quel elle étoit entrée alors, a du être trcs-petit, &
a été eiadement fermé dans la fuite par l'accroilk-
mentdc la Noifette. Maison diftingue fort bien celles
d'où les larves font forties , pour entrer en terre : car
elles font percées alors d'un alTèz grand trou fait par
Ja Larve : on trouve le dedans de ces Noifetres tout
vuide. D'autres fruits plus précieux , tels que ceux
Jes Oliviers & différentes graines fervent aifll de
nourriture à des Chenilles ou des Larves de différen-
tes cfpèccs. Les Poids verds, les graines de Chardon &
de la Bardane . le Fèves , les Glands , & les Châtai-
gnes & bien d'autre» fruits ou graines , dont le dénom-
Bremcnt feroit trop long, font cxpofésà fcrvir de
pâture aux lofcAes.
Les Infedescjui rongent le Bled, le Froment, 'e Sei-
gle & l'Orge, font ceux dontlebcfoin de manger a du
alfca les faire connoîttcànos dépens. Il y en a (ur-tout
de trois cfpèces , qui en veulen' à nos grains , 3c qui
font lin grand ravage dans nos greniers & nos maga-
zinsàbled. Il y a uneChenille qui vit dansl'nitéritur
d'un grain d'Orge : c'eft I Orge qu'elle aime le plus ,
quoiqu'elle ne dédaigne pas non plus le Froment. Un
leul grain lui fiiffit pour fa nourriture , elle y prend
tout fon accroirtcment , elle s'y transforme en Chry-
falide , & n'en fort que fous la forme de Phalène.
Avant que la Chenille ait fait une ouverture pour fe
ménager une fortie , on ne peut pas voir fi le grain
eft hal^iité ou non , car il n'y parcît aucun trou
qui ait pu lui donner entrée : c'eli parce que
la Chenil. e y cil entrée tandis qu'elle étoit encore
très-petite, & qu'elle chcifit encore l'endroit le moins
dur du grain pour le percer , comme elf l'endroit
par oii le germe doit fortir ; des inégalités il de
petits feuillets qui font dans cet endroit empêchent
de voir une ouvcftute (î pcrire. Les Chenilles de
cette efpéce font d'autant plus à craindre , qu'elles
fc font moins remarquer Se qu'elles font du rr.al
avec moins de tiacas: des tas de Froment & des
las d'Orge peuvent en être remplis , fans qu'on
s'appcrçoive qu'il y en ait une feule qui les
ronge. Ce que Rcaumur ajoute touchant la ma-
nière dont elks femblent confumer la fubftance fa-
tineufe du grain eft fort remarquable. Des obfcr-
vations exactes L;i ont montré , que dans un grain
habité par une Chenille encore jeune , & où il
refte encore beaucoup de fubfiaiice du grain à
coulumet , on trouve au moins autant & peut-être
plus d'cïciémens plus gros , qu'on n'en trouve
I N S
dans le grain occupé par une Chenille plus avav:-
cée en âge. Comme le grain n'a aucune ouver-
ture par ou la Chenille puiHc jettcr fes excréinens
dehors , on peut donc en conclure raifonnable-
ment que dan» les commencemens elle vit avec peu
d'économie , & que par la fui'.e elle eu vient à
remanger ce qu'elle avoir déjà mangé , & peut être
à le remaoger plus d'une fois. Une autre efpècc
de Chenille attaque de préférence le Seigle ; elle y
fait même plus de dégât que ne font les précédentes
dans l'Orge. Chaque Chenille ne fe contente pas
d'un feul grain , elle en attaque plufieurs dans û
vie , & elle ne s'c.iibarraire pas de manger cha-
que g'-'-in en entier. Elle lie enlemblc plufiL-urs grains
avec des fils de foie ; dans l'cfpace qui efl eniie
ces grains , elle fc file un tuyau de (oie blanche
qu'elle attache contre ces grains alfujettis. Logée
dans ce tuyau , elle en fort en pairie , pour lon-
gcr les grains qoi font autour d'elle. La précau-
tion qu'elle a d'en lier plufieurs enfemble , fait
qu'elle n'a point à craindre que le grain que fcs
dents attaquent s'échappe , qu'il g'iiTe , roule ou
tombe; s'il fe fait quelque mouvement dans !e tas Je
bled , fi beaucoup de grains roulent , elle roule avec
ceux dont elle a befoin, elle s'en trouve également à
portée. Ces Chenilles font fort cornmuncs dans les
magafins de bled , & elles n'y font que trop de
mal ; on apperçoit bientôt quand elles s'y font
étabhes; plufieurs grains font alors attachés enfem-
ble , ils fotment des mafles plus ou moins grandes.
Se ils font mêlés de beaucoup d'excrémens jettes
par les Chenilles. Des Larves de petits Charas-
fons font logées aulli dans l'intérieur des graiiis
de manière que chaque larve a un feul grain e>
partage , dont elle dévore toute \.\ fubllance fari-
neufe , Si. elle doit fubir fcs tr.m^forniaticns dans
le grain même. On croit que ces Charanfons vi-
vent plus d'une année , qu'ils continuent loujouis
de confumer le Bkd , comme dans leur premier
état , & qu'ils font capables de vider les grains
au moyen de leur longue trempe c'cailleufc. Ces in-
fcifles femblent donc Rire encoie plus de mal ans
grains, que les deux ei'pcccs de Chenilles dont
nous venons de parler , puifqu'ils les dévorent 3c
fous la forme de larve , & fous celle d'înfeéle aie,
tandis que les Phjlèncs ne touchent plus au Bled
quand elles font parv:nues à ce dernier état.
Il y a encore des Infcûes qui attaquent les Bleds
d'une autre manière. Ils en rongent les racines & font
ainfi périr les jeunes plantes. On tiouvc uneChe-
nille qui vit dans l'intérieur des tiges du Seigle ,
qui en tire tout le fuc, & qui emncchc les grains
de fe former dans l'épi , qui (e délieche S: devient
tout blanc. On a toujour'i attribué à la gelée le
dépérifTeraent de ces épis , tandis que c'elf une
petite Chenille qui fait tout le mal. Les Infeâes
qui fe nourrilfcnt aullî des racines des arbres Ce
des jilantes , font en grand nombre & de différen»
genres. On conaoît une grande Chenille qui ronge ^,
les"
IN s
Icç racia-rs <î.i llr.eSîcn 2: q':i s'ca coarrir. La ra-
cine & !a lice <3«s Laitues l'<nu fouvcnt fujetrcs à
î'tre rongées' par des Chenilles. Plulieurs autres Lar-
ves de diffcrcns genres, & fur-lout celles des Han-
netons, connues fous le nom d; \ers blancs , vivent
dans lï terre pour fe nourrir des racines des plantes.
On trouve même des Pucerons qni font obligés de
vivre fous terre , parce <]uc c'eft des racines qu'ils
«doivent tiret leur nourriture. Qui ne connoît pas
le Taupe-Grillon , & le dégac ijn'il occafionne aux
couches 5 Nous ne devons point clitrcliei fans doute,
a faire rénuméraf.on de tous ks Infectes qui vivent
dans la terre pour y dévorer ks racines.
Pour achever de parkr des Infefles qui tirent
kurs aliuiens du Règne végétal , nous devons en-
core f.-.ire mention de ceux qui rorgent le bois tant
v-;d que fec^ Des Chenilles de différentes efpèces
vivent dans k iron: des arbres , elles en percent le
bois ou l'aubier , elles k hachci.c Se le réduifent en
fciu.e, belles en mai-gent les p.irticuks. Telle
«ft une très-grande Chenille rafe, d'un brun rou-
geàtre , qui vit dans le trbnc de l'Orinc , du Saule
ou d'autres arbres , & que quelques Narura.iiks
ont pris pour le Cojfus des anciens. D'autres In-
fcdles cherchent les arbres abattus & à demi
fecs , ou bien le tune des arbres coupés ,
relié fur pied ; ils le logent entre l'écorce
&• l'aubier , 5: rongent l'un & l'autre. Qu'on déra-
ehe l'écorce de ces troncs , qui y tient alors fort
peu, & on trouvera différentes efpèces de Larves
hexapodes & d'autres fans pattes , de celles qui
doivent fe changer en Infcilcs à cniis éca.iikux ;
on y verra auiri une grande quantité de fciure
que ces larves en ont détachée. Souvent on trou-
vera encore au-deffous de l'éeorce , des Scolo-
pendres & des Iules. Le bois fec Se mis en œuvre ,
celui des chaifcs , des tables & des knibris , eft encore
fujet à être percé p^r des Infcdcs qui y trouvent
leur nouniiure ; il devient fouvent tout vermou.'u,
à force d'être rongé pat des Larves.
Il y a des Infedes qui ont kur demeure fous
terre , & ce n'cft pas pour manger des racines.
C'eft de la terre même qu'ils tirent leur aliment j
ils mangent & avalent le terreau , Se en rcjec;ent
enfuite tout ce qui s'y trouve d'impropre pour la
nourriture. Ils cherchent la terre grafle ou le ter-
reau , produit par des plantes & des mariètes ani-
males déconipofécs S: à deitii pourries. Les Larves
des grandes Tipules ks plus comnr.ines , qu'on
trouve en quantité dans k gazon , fe nourrifietit
de pareilles fubftances , & non pas des racines de
l'herbe , comme on l'a cru aiurefois. La greffe
Larve hexapode d'un Coléoptère ne demeure dans k
nid des grandes Fourmis des bois , que pour y
nian2;er une terre lî[!e S: graile qu'elle y trouve ,
& qui n'eft compoféc que de feuilles pourries U
de matières femblables ; c'eft fon unique nourriture.
Mais de toutes les infe-îles , il n'y en a point
m^. N^t, dts Infeaai, Tome Fil,
î N S Î4P
à nos yeux qui aiti.t en partage des uîî.v.cr.s ;'!us
dégoutins, que ceux qui vivent dans les exctémens,
qui s'y plaifcnt , & qui ks fouillent pour en tirev
kur nourriture. Un grand nombre de Larves qui
deviennent Infeûes a deux ailes, vivent .lans ces
matières dégoûtantes , Se elles ne dédaignent pas
même celle dont l'idée nous révolte le plus , quoique
ce foit nous qui la kur fourniffions. Ces Laives
n'aiment pas toutes éi'aîcment toute forte d'excré-
mens ; elles favent fane un choix entre ces diverfcs
fortes de matières. Les unes cherchent les excré-
mens du Cheval ; d'autres aiment ceux du Cochon ;
d'autres ceux des Oifeaux dumeftiques ; d'autres
ceux des Vaches. Il cft incroyable combien d'In-
fcèles fe nournlTent dans la bouze de Vache : en y
trouve des Larves à téce de figure variable , deç
Larves à iix pattes, des Scarabés , des Staphylins,
& plufîeurs autres ; il femble que de tous ks e»-
crémens celui-ci ell le plus préféré fie le plus du
goût des Infedes ; d'autres fe nourriilcnt des ma-
tières qu'ils trouvent dans ks égouts, dans les cloa-
ques, U dans d autres endroits remplis de tourc
forte d'iminondiccs. Telles font les Larves a queue
de rat, dont Reaumur a donné l'hiftoire. EnSo ,
pour avoir une bonne récolte de plu.'îeurs fortes
d'infedcs , on n'a qu'à fouiller les tas de faniitr
de toute efpèce , fur-tout celui qui efi un peu vicux^
& qui cûiumencc à fe conveidr en terreau,
D^jà nous venons de toucher à la matière ani-
male qui doit fervu de nourriture at;x lafeéles : le
Règne animal ne doit pas moins que le végétal
leur fournir toute forte d'alimens. La chair morte
de toute efpèce , celle des Quadrupèdes , des Oi-
féaux, des PoilTons , cft un excellent mets pour
UQ gtand nombre d'Infedes. On ne fait que trop
comme la viande de nos boucheiies «.ft attaquée
par des Larves qui le transforment en Moucliçs ,
& qui viennent des aufs que de feiiiMables
Mouches y ont dépofé. La viande attaquée par
ces Larves , fe corrompt tort vite , elles y occs-
donnent une efpèce de fermentation qui accélère
la pourriture & la diffolution. Ces Larves ne fucen'.
pas feulement la viande , ce n'eft pas uniquement
de fa fubftance liquide qu'elles fe nourrilTent , elles
hachent la fubllance charnue même , Se elks en
détachent de petits morceaux pour ks avakr. Les
Mouches lavent bientôt trouver la viande & 1rs
corps morts des Animaux expofés à i'air libre, elles
s'y rendent en foule de toutes parts pour y pondre
leurs œufs , & pour en tirer elles-mê.nes leur nour-
riture ; les L.irves qui fovtent de ces œufs , confu-
ment enfuite peu-à-pcu toute la charogne. La
viande ou la chair de Poiffon delTéchée , ne fût-ce
qu'a fa fuperficie , n'cft plus propre pour la nour-
riture de ces Larves , il kur faut de la chair molla
6e fuccuknte, C'eft la raifon pourquoi ks Eoif-
ions, tels que les Brochets, les Perches, qu'on a.
coutume de féchcr au folcil , font rarement gâté*
par des Inlecles ; or -voit bien ks Mouches s'y
ij:o
I N S
rendre, les fiiccr, y dépoiec icurs ssuh; inais les
Larves qui eu naiilunc , ne trouvent plus hir cette
cliair un aliment convenable, elles n'eu peuvent pas
percer la fupeificie deirechée Se dure. Se elles pé-
rillent.
Cependant lâchait delTéchée des Animaux, fur-
tsut celle qui a été f^jidéc long-temps , ell auHî
attaquée par les laiecies , qui y trouvent de quoi (e
jiourrir ; mais ils (oin d'un genre bien différent
de ceux qui veulent de la viande fraîche & molle,
ce font des Larves à fix pattes, qui fe transform.nt
en Coléopttiis qu'un a nommé Dermefles. Ces In-
ieClcs , tant fous la forme de Larves , que fous
leur dernière forme , attaquent toute forte de
cliair fèche qui n'a point été fa!ée, comme aullî
les peaux des animaux ; ils les rongent & s'en
iiaiirriiTenr. Ils ne font que trop connus des Ama-
teurs de IHiiloire Naturelle, qu; font des collec-
tions d'Oifcaiix déficelles ; en dégatniiTant ces oi-
ieaux de toute leur chair , qu'ils dévorent entière-
m,-nt, & en ne laifTant que les os, ils font des
iquclettes (i parfaits , que la main du plus habile
Auatomifte ne fauroit en faire de femblali'es. Ils
ibnt encore le fléau des cabinets d'Iufcéles , ils
rongent & dévorent les Papillons , les Mouches, les
Scarabés , S:c. qu'on y garde , .',: n'en épargnent
aucune partie. On a beaucoup de peine à garantir
de Icufs attaques ces coUcétions , car ils favent
pOnétrer par - tout. Ces Inftélcs dellracleurs en
veulent encore à d'autres ob;ets qui nous font
plus précieux; ils fe nichent dans nos pelleteries
& dans nos fourrures , ils en rongent la peau , de
manière que tous les poils tombent : en fore peu
ûe temps ils peuvent gâter & détruire les plus belles
fourrures. Les Blattes & les Grillons domclhques dé-
voient auffi !a viande feche , le lard , les velTies de
îiœufs & de Porc qui ont été gardées quelque-temps.
Sur toutes ces matières , & fur d'a'itres dépouilles
animales , on trouve encore une quantité innom-
brable de Mittes & de Teignes , qui en tirent leur
noutriture ; il y en a qui mangent même le cuir Se. la
couverture de nos livres.
D'autres Infecles attaquent les animaux , non
après leur mort, mais tandis qu'ils font pleins de
vie. Ils fe nourtillcnt du fuc & de la uibllaiice
même de leur chair, comme auffi de leur (aig.
Nous obferverons ici que Lcuvccnhcek a trouvé
des Larves dans des tumeurs glanduieufes , dont
une demcifellcavoit la jambe incommodée. Il a élevé
ces Larves au moyen d'un morceau de viande de
Bœuf, qu'elles ne dédaignoient pas , quoiqu'elles
cullent d'.ibord vécu dans une chair plus délicate ;
^llcs fe transformèrent toutes en Mouche de la
viande. Sans doute que la chair de la tumeur , lors
de la ponte , s'ell trouvée dans un mauvais état ,
prête à fe corromp.'C & àdevcnir^unc ch.iir morte; car
ces Mouches ne confient leu'-s œufs qu'à une chair
femblable. Mais plufieurs Infedes ne peuvent trou-
ver leur nourriture que dans la cluir & le corps
ï N S
des grands animaux pic'-is de vie & de fanté. Iloft
fur -' tout uneLjive hngulière qui vi: dans le dos ÎC
fous la peau des bêtes a cornes , des jeunes Vaches
& des jeunes Bœufs, ou elle produit des tumeurs,
& qui appartient au genre des Oeltrcs. L'intérieur
de la tumeur a une cavité proportionnée au befoin
&-i la grandeur de la Lai ve , qui y elî placée comme
dans une plaie aflez con.'îdérable , où il doit fe
faite une ûipputaiion ; c'eft cette matière défagréa-
ble qui s'y forme :<•: remplir une partie de la cavité,
c'crt ce pus qui elt l'unique alimctit de la Larve ;
elle y eft tou-ours plongée avec la tête. On ne
fauroïc fe former une idée plus jufte de cesboiles ,
qu'en les comparant à des cautères , comme l'a
fait ii.eaumur; les Larves qui y habitent empêchent
ces plaies de fe Lrmer te de fe guérir , tout comme
le pou qu'on met dans le cautère le tient toujours
ouveic & y fait toujours continuer la fuppuratiou.
C'ell ordinairement fur les jeunes bêtes qu'on
trouve le plus de ces boITes; il eft rare d'en trou-
ver fur de vieilles Vaches ou fut de vieux Bœuft.
Il femble que l'Infeéte qui , perçant la peau de l'ani-
mal y occalionne la nailîlmce de ces tumeurs, fait
choilir des peaux qui ne lui oppotent pas trop de
réiifrancc ; il femble qu'il fait préférer les chaiis
tendres , comme plus propres à la nourriture de
leurs Larves. Ce qui eft encore à remarquer, c'eft
que ces bêtes à cornes ne foufFrent rien de ces
bolfes, qui ne femblent leur être en aucune ma-
nière nuiiîbles ; elles fe portent aulfi-bien que celles
qui en font exemptes. Reaumur rappotte même ,
que les payfans achètent pat ptéfétence les bêtes
qui ont des belles , qu'ils favent qu'elles font les
plus robulfes & les plus gtallcs , & que par coofé-
qucnt elles foutiennent mieux l'hiver que les autres.
Les Bœufs & les Vaches ne font pas les feuls ani-
maux qui ont à nourrir de ces Larves fous leur
peau ; ellesatcaquent encore les Cerfs & les Rennes,
& elles vivent fur ces animaux dans des bortes feni-
blables. Linné a donné des obfervations fort cu-
rieufes fur celles des Rennes : il du que ces ani-
maux en foufl-'rent beaucoup , & que ieuts peaux
font gâtées , à caufe des trous «jue ces boites y
lallfeni & qui ne fe ferment jamais , contre le fcn-
tiinent cependant de Reaumur , qui dit que les
bêtes à cornes n'ont auaun mal des belles , & que
les plaies qui en réiultent , le ferment & le gué-
riflcnt après la fortie des Larves,
Des Larves non moins remarquables que les pré-
cédentes , & qui fe transforment en Inllcles du
ro?iiie genre des Oeftres , vivent dans les inteflins
des Chevaux & fur-tout dans le rcélum; c'eft là
uniquement qu'elles trouvent leur nouniture. Ces
Larves qui naiffent des œufs dépofés dans l'anus
du Cheval, pénètrent quelquefois iHfque dans fou
eftomac , & c'ell alots qu'elles lui deviennent fu-
aeftes , (ur-tott quand elles s'y rendent en gran-
de quantité. Le Dodcur Gafpaii ayant dilléqtié
quelques Cavales mortes d'une maladie épidcmiquc
I N S
qni fit p^rir beaucoup de Chevaux dans le Vero-
nois &: le Mantouan, trouva dans leur eflomac une
quaiiEitë li confîdérable de ces Larves à formcf
courte & groife , <]ue pour en donner une idée ,
il compare le nombre des Larves qui paroilfoient,
à ce!ui des grains d'une j^renade ouverte. Quand
ces Larves font en petite quantiic dans les iiueltms
des Chevaux , ils ne paro:irent pas en loutirir &
continuent de fe bien porter.
En automne , quand les Chevaux quittent les
pâturages , les nunchaux ont coutume de kur
lîetroycr la bouche j le palais S: la gorge, ce qu'ils
font avec une tfpèce de broflc Quand on leur
demande la raifon de cette opéiation , ils répondent
que c'efi pour kur ôter les Vers qui les iuconimodcuc
alors dans la go'ge. Ces Lai \ es que l'on trouve
elïedivtmcnt dans la bouche des Chevaux , font en-
tièicmci-.t fcmblahks à ccik des inreibns de ces ani-
maux , à la couleur prè? ; car elles font rouges
comme du fang , au lieu que celle des inteftins
font veidàires, jaunâties ou brunes; mais la dilfé-
tcnce de coukur ne provient peut-être que de celle
des aliniens ; les larves de la tète fucent peut être
le fang même , qui peut leur donner cette couleur
rouge. On n'a pas encore eu occaiîon de voii dans
quel endroit de la tête ces Larves on: leur demcur'-'j
peut-être que le Cheval a dans l.i bouciie , des
bourfes ch.irnues , femblabks a celles que Reaumur
a cbfcrvécs dans la tète des Cerfs, & qui renferment
quel juek-is près de cent Larves : les Larves ou Che-
val fcroient-elles placées dans des bourfes pareilles ?
C'eft à l'égard des Larves du Cerf, que Reaumur
relève une' faulTe idée adoptée par bien des Chif-
fcurs, qui croient que ce font ces Larves qui font
tomber k bois du Cerf ^ en le rongeant par Icp'.ed,
ou dans l'cndrct de la fortic hors de la .été.
Enfin , les Moutons ont aufll à nourrir dans leur
corps , des Larves qui deviennent Oelircs , S: qui
lie les quittent de même qu'au temps de la trauf-
formaiion ; elles foKt véritablement remarquables ,
tant pa/le lieu oii elles font logées , que par les
almiens dont elles fe nourrillenr. C'eft encore Reau-
mur qui nous a donné leur hiltoire. Les cavités ou
finus qui font au haut du nez du Mouton , les
iinus ho.iraux , dit Reaumur , (ont le lieu cd fe
tiennent ces Larves, & où elles prennent f.ur nour-
riture ^ leur accroiflcment. Ces linus , dont la capa-
cité cfl allez confidérable, font remplis d une ma-
tière blanche i: mol.c , formée par un alfcmblage
de glandes abreuvées d'un muclage que ks Mou-
tons rendent par le nez. C'clT: de ce mucilage que
ks'Larvts fe nourrillent, jufqu'a ce qu'elles aient
toute la gratideur a laquelle elles doivent parvenir.
Reaumur a encore remarqué que ces Larves ont en-
dcllous du corp.s un grand nombre de pences épines
rougeâtres, donc la pointe eft tournée vers le der-
rière j & il y rajpcire à cette occaîion I cbfctvation
iuivantc, il oeut arriver fouvcnt a ces L.irves, dit-il ,
'I N S
ip
de l 'être pas tranquilles dans les finus frontaux des
Moutons , d'y vouloir changer de place & d'agir
trop fortement contre des membranes fenfibks, (oit
avec leurs épines , (oit avec les deux crochetsqu'elles
portent en- devant de la tête; alors elles doivent
faire fentir aux Moutons, des douleurs vives, qui
(ont 'la caufc la plus probable a laquelle en puiilc
aiiribucr ces efpèces d'accès de vertige ou de frénéiie
auxquels tft (ujct un animal fi doux Si fi pacifique ;
c'eft fans doute alors qu on voit les Moutons bon-
d.r , & aller licurtcr leur iè:e à divcrl'cs reprifes ,
contre les corps .ks plus di^rs , contre les arbres ,
les pierres , &c.
L Homme exempt, il eft vrai , de nourrir dans fa
chair , des Larves te les que celles qui occafionnent
les tumeurs des Boeufs , des Cerfs Ht. des Rennes , a
ai.lfi les propres Inleiites , poirr ainfi dire, à loger.
S'il faut en croire des conjcclui es fondées fur des
expé.ienccs aikz pofitives , la g.vl.e ce mal fi défa-
gréâble , n'elt caufé que par des MittiS plus pe-
tites que celles du vieux fromage , qui favent s'in-
(inuer dans la peau ou au-delkiusde l'épidennc, qui
s'y promènent de côté &: d'autre , & qui vivent au
fuc qu'elles tirent delà peau S; delà chair. C'eft en
la rongeant , qu'elles y produiùnt des plaies, qui
ne dilcontmucnt pas de lu^purer tant qu'elles s'y
trouvent , tout comme ks tumeurs des Bétes à cor-
nes, rendent continuellement du pus, tout le tems
que les larves y font logées. De Geer a examiné ces
Mittcs de la gale , an rnicrofcope , S: il a trouvé Uui
forme toute diCFJrente de celle des Mittes qui vivent
dans la faiine ; il a conclu de-là qu'elles font d'une
autre d'orée que ces dernières, quoique des Na:u-
raliftes aient été d'un fcntimeRt
Parmi les Infedesqui fe nourrilfent du fang des
animaux & de celui de l'Homme , en le fuçant ,
nous trouvons d'à ord les Poux , dont il y en a un
gland nombre d'efpèces , toutes très-diftérentes les
unes des autres. Cha.]ue anima! paroît avoir les fier.s
propres, enforte que les Poux des Hommes ne font
pas les mêmes que ceux des Quadrupèdes & des Oi-
feaux , S: ainfi du refte. Dans l'ouvrage de Redi , on
trouve k' figures de différentes efpèces de ces petits
Lifcc"rrs incommodes , & qui le muitiphent prodi-
gieufemc.'.t quan.l on leur en la'lfe le leifir. Les Oi-
fe.'iux dom:.rli'ji;es, les Poules, les Dindons, ks Paons,
pcnlk-nt fouv;nt i-juand ils font tropinieftés de cctre
vermine. Les Poux fe nourriffent du fang qu'ils faccnt
au moyen d'une rrompe qu'ils porrent au-devant de
la tète. C'ef! ce que font aulTi les Puces , qui aiment à
vivre jrncipalement fur les Ko-ir.mes & fur les
Chiens. Les incommodités que nous caufent tes Pu-
naifcs djmeftiques, en fuçant notre fang , ne (on:
que trop connues. Autant les Ceufirs fort de très-
jjlis Infeftcs , vus a la loupe, autant ils font incom-
modes par leurs p'qîires continnefies , Si par l'avi-
dué qu'ils ont de fucer notre lang & celui des ani-
maux. Leur acharnement à nous pourfuivre , rant
aas champs que dans nos apparttmcns , n'eft que trof
Il %
aj.-i
I N S
connu , Se ils ne nous laillent pas plus en repos la
liuitque le jour. On a remaïqué cepcn^lant qu'ils n'at-
taquent pas également toutes les perfonncs , & que
tandis que l;s unes font tourmentées furieufcmeiu
par ces Infectes , les autres n'éprouvent aucune pi-
qûre. Les pays du nord font plus nifeftés de Couiins
aue les contrées tempérées ; la Laponie fur-tout
fourmille decesinfeaes ,& les pauvres habitaiis de
ce trille pa) s , font obligés en été d'être continuel-
lement plongés , pourainfi dire , dans une épaille fu-
mée , en allumant des brouiîaïUes & d'autres matières
combufiiblcs , pour fe garantir ^ eux & leurs R.cn-
nes , des piqiires inflammatoires de ces Infeélcs. Us fe
frottent aulli levifage & les inains d'une compolition
de goudron & de lait ou de crème, ce qui les délivre un
peii des pourfuites de ces petits aniniauï. De tousles
Quadrupèdes , il n'y en a guère qui aieiuplus a fouftrir
ticf Confins, que les Lièvics. Ces malheurcules bêtes,
c|ui ont tant d'ennemis , lont , dans le nord , conti-
ruclleinent en guerre avec ces Infeétes (anguinaires ;
ils font fouven't obligés de quitter les bois en plein
jour, pourfe rendre dans la plaine S: dans les prai-
ries , que les Couiins fréquentent moins que les bois.
On ne les voit alots occupés qu'à clialier ces Infec-
tes , en donnant continuellement des coups de pat-
tes à diûite & à gauche. Le Lièvre fait ordinairement
des petits trois fois par an , au piintems , en été & à
rarnère-f-ifon ;lts cliaflcurs difcnt que la première
portée meurt de froid , que la féconde elt détruite
par les Coufins , & que ce n'eft que la dernière qui
vient à bien & qui relie en vie. Ceft ordinairement
dans les moi? de mai & de juin que les Confins pa-
toillcnt le plus avides de pâture , & fon: le plus in-
fupportablcs.On a remaïqué que ce ne font guère que
les femelles des Couiins qui chercbcnt a fc repaître
du fang humain avec autant d'ardeur, &quelcmâle
ce fait pas éprouver la même piqûre , quoiqu'il foit
pourtant muni dune tiompe , comme la kmelle. On
fait aulfiquc ce n'eft pas feulement du laiig que ces
petits animaux fc noutrilTent & qu'ils fucent encore
les tueurs : De Gcer en a vu un grand nombre dans
cette occupation , £ur les fleurs ou les Chatons du
Saule & de l'Ofier,
Pcrfonne n'ignore que les Taons & les Hippobof-
ques font le flcàu des Chevaux & des bêtes a cornes,
& qu'ils fucent le fang de ces animaux à gros flots.
Les Taons fur-tout les incommo'ent cruellement;
ils leur font fouvent avec leur trompe tranchante ,
des blellures fi confidéiables , que le fang continue a
en découler , quoique le Taon ait quitté fa place.
Il y a une efpèce d Hippobofque qui fe ptait dans
les nids des Hirondelles & des autres petits Oifeaux,
Dii elle fe noiiivit du fang qu'elle tire des jeunes pe-
tits qui y ont leur demeure. Nous voyons enfin voler
(buvcnt dans nos apparteir.ens un Diptère, connu lous
le notn deStomoxe , qui a beaucoup de teircmblance
avec les Mouches domelliques les plus communes. Si
qui ell muni d une trompe roide & tcailleufe , avec
laquelle il nous fait quelquefois des piqmres fort
I N S
fenfiblcs aux jambes. La relTemblance qu'cat ces
deux Infedlcs entr'eiix , fait fouvent que nous met-
tons ces piqûres fur le compte des Mouches com-
munes. Le Sromoxc s'adrelfe fur-tout aux Chcvau*
Si. aux Bœufs , pour fuccr leur fang.
Dans quelque ClalTc d'animaux que nous por-
tions nos regards , les Infedes faventy trouver leur
pâiuie. Ainli ^ armi les Reptiles , les Serpens ont aufli
leur l'oux a nourrir. Les différentes efpèces de ver-
miiieaux qui vivent dans le fumier , ne font pas feu-
lement attaques ]>ar les Infectes délignés vulgai-
rement fousieiiomde MiUe-pieds ; mais ils fervent
encore d'alimenta Incn de<; fortes d In fe<fles à lix pat-
tes. Il y a fur-tout une efpèce de ces Millc.pieds , de
i'épaillcur d'une plume a écrire, qui d'abord eli mince,
& aulii-tôt qu'il a pti attraper un Ver-de-terre , il s'en
r-paît fi bien , qu'il devient gros a ne pouvoir mar-
cher qu'avec peine. Il failit de fes dents le Ver avec
tant de force , que quelque contoilion que fade le
Ver, il ne peut lui faire Lîcher r'i'e , & il ''t qu'ttc
fa proie , qu'après s'être tellement rempli , que n'en
pouvant plus, il felailfe tomber Le' Limaç ins leiref-
ttes font tourmentés par de petites Mutes blanches
qui fe tiennent fur le collier de l'animal , ou fur cette
groile pièce charnue qui ferme rcmbinicliûre de la
coquille quand le lim^içon y a retiré la tére ; elles
courent avec vitcffe furie collier , m.-.is elles aiment
encore plus à fe rendre dans lesinteftins de l'animal,
C'eft à quoi elles parviennent, quand I? Limaçon ou-
vre l'anus , qui eft placé fur le même collier ; les
Mittes en profitent dans l'inflant, elles y entrent , 5c
font ainfi dans le cas de parcourir les inteftins de
l'animal oii elles aiment à fe trouver. Mais tuutes les
fois que le Limaçon fe vuidc , elles font obligées de
fuivre les excrémens , elles font pouflées dehors
avec eux ; c'eft alors qu'elles fe rendent fur le col-
lier, où elles attendent le moment favorable pour
rentrer dans les inteftins par l'ouverture de l'anus.
Ces obfervations font ducs à Reaumur. Quoiqu'il
ne donne pas à ces Infeftes le nom de Mutes, on
reconnoit bientôt à leur figure, qu'ils appartiennent
à ce genre.
Maisdetous les animaux , ceux qui ont le plus à
elluyerles attaques des Infeftes , pour leur ferv t de
nourriture, font les Infedes eux-mêmes. Combien
en eft-il d'abord qui font obligés de nourrir d'autres
Infedes plus petits , tant fur l'extérieur du corps que
dans fon intérieur l
Les Infedes ont aufTi leurs Poux , qui s'attachent
à leur corps & qui en tirent leur nourriture en les fu-
çant avec une petite trompe; & ces Infedes défignés
fous le nom de Poux , font ordinairciiîeni du genre
des Mittcs , ayant huit pattes & deux bras comme les
Araignées. Mais les l'oux que Reaumur a trouvé fur
les Abeilles Se dont il a donné la figure , n'ont que
lix pattes , & font donc de véritables Poux , plutôt
que des Mittes.
11 n'y a guère d Infedlesqui foient plus infeftés de
f N S
Mirtes , que kî Bourdons & les S«AiabcS , qui
fjuilieiu la ficncc de Cheval :lcui- corps, fur-tout cn-
dell'ous , tn eft quelquefois tout couvert, & quand
on veut chader ces Mittes , elles courent alors de
tous côtés fans quitterle Scarabé. Les Mouches com-
munes ont auffi fouvciit des Mittei, qui font d'une
petitelfc extrême. Celles qu'on trouve attachées au
corps des grandes Tipules & des Faucheurs, font d'un
rouge trè -vif, &; eTcs fe fixent f.)u vent à leu; s pattes,
oii elles relient d.uis un profo.id repos. Les Mmes
qu'on voit fur les grandes Fourmis , font trcs-pctites
3c de couleur blanche. Er.lin, les Inù^tcs a-]uatiqucs
comme les Notonecles&: autres , (ont aulli acr.iqiiés
par des Mittcs crdna'r'.-mcnt roui^cs , & ai]uanqijes
comme eux ; elles s'afachcnt a leurs pattes & a d au-
tres endroits de le.ir corps. M. Homber;^ a parlé
d'une maladie fin^uhèrequ'ila obfervée fur les Arai-
gnées domcfliqucs , ou fur ces Araignées qui font
une toile horizontale dans les coins des murs des
chambres. 11 vient , dit il , à ces Araignées , quel-
qu.fois une maladie qui Icb fait p.-ir/itre hoinbles :
c'c(t qu'elles devicnnen- toutes pleines d écailles qui
ne font pas attachées a plat les unes fur les autres;
mais elles en font hérillécs , & parn.i ces écailles, il fe
trouve une grande quantité de petits Infcélcs , appro-
chans de la figure des Poux des Mouchts , mais
beaucoup plus petits. Lorf.|ue cette Ai ai.^née malade,
ajoute t-il j court un peu vite , cl'e fecoueS: jette a
bas une partx de ces écailles & de ces petits Inledes ;
dans cet état, elle ne demeure pas longtems en place.
Si lorfqu'clle eft renfermJc , elle meurt prompte-
ment. Ceite ma'adic eft rare fans doiit: dans les pays
froids , & n'a été obfervéc que dans le royaume de
Naples : Si cette obfervation cependant eft exaAe ,
il y a apparence que ces petits Infedes font des Mit-
tcs.
Parmi les Infectes qui vivent dans l'intérieur du
corps des autres Inledes , nous devons placerd'abord
la famille prefqu'innombiable des Ichneumons ,
lorfqu'ils font fous la forme de larves. Ces Larves
trouvent leur nourriture dans le corps des Chenilles,
des Fauffes-Chenilles , des Larves d'Hémerobes , des
Pucerons, des Gjlhnfedes & de plufieuis autres ;
elles les fucent fans interruption , & elles ne les
abandonnent que lorfqu'elles ont atteint leur jufte
grandeur & quelles doivent fc transformer ; alois
elles percent la peau de leur hôte , & vont choifir
un endroit convenable pour y achever leur transfor-
mations. D'autres ne quittent la Chenille ou la
Chryfalide qu'après avoir pris la forme d'Iclmeu-
mons j deforte que les transformations fe font dans
lecadavremême de la Chenille,
Quelquefois la Chenille n'a à nourrir qu'une feule
Larve, mais quialors eft d'une grande efpècc & qui a
kefoip d'une Chenille entière pour parvenir a fa pcr-
fedion. D'autres fois la Chenille a plus de trente ou
quarante Larves dans fon corps, qui y trouvent tou-
tes une nourriture fuffifante , parce qu'elles ne doi-
vtnt pas devenir fort grandes. La Chenille attaquée
I N S
51
par CCS Larves n'en échappe jsmais , elle meurt infail-
liblement ; maisles Larves ne lui ôtcnt la vit qu'in-
fenfiblement & comme par degrés pour en pioliter
aulfi longtems qu'il leur eft néccllaire. La Chenille
continue toujours de manger , de croître , & de faire
tout ce qui dépend d'elle pour la confcrvation de fa
vie , tandis que les Larves ne difcontinucnt pas de
la furer & de la ronger intérieurement ; fouvent
même elle parvient à fe transformer en Cliryfalide ,
mais elle périt toujours avant d'être Papillon. Com-
bien cette économie ne doit-elle pas paroître admi-
rable 1 il eft de la dernière importance pour les Lar-
ves que la Cheni'le refte en vie , jufqu'à ce qu'elles
aient pris tout leur accroiflcment : car elles ne pour-
roientpas fe nourrir, ou elles ne fe nouriiroient pas
longtems du fuc ou de la fubilance d'une Chenille
morte ; elles favent aulTi ménager , pour ainfi dire ,
toute* les parties efrcntiellcs à la vie de la Chenille ,
elles n'y touchent ni ne les attaquent jamais -, iei par-
tics qu'elles dévorent peuvent fe renouvcller fans
celles: être confumees fans que la Chenille en perde
la ie :tel eft le corps graiiîeux , dont elles fe nour-
rilleiit i'elon toute apparence. Jamais elles ne per*
cent ni mêmen' tta.pent le long canal qui cil com-
pof.- deloefophage , de l'ellomac Si des inteftms. Il
y a pourtant des Larves qui ne ménagent pas
autant les parties intérieures de la Chenille ; elles font
quelquefois périr la Chenille dans la [uellc elles eut
cru , pendant qu'elle eft encore jeune ; mais ces Lar-
ves, pour piendrc tout laccroillement qui leur cil
néce/Taire , n'ont pas befoin que la Chenille puiile
prendre tout le fien : c'eft une nouvelle combinailoii
aiiîl! digne d être admirée que la ptécédente. En gé-
néral, des que les Larves font parvenues au point de
n'avoir prefque plus à croître, elles attaquent tout
ce qui fe trouve dans le corps de la Chenille ou de la
C hiyfalide, & n'épargnent rlus aucune de leurs par-
ties internes : Eft-ce cependant parcequ'alors la pro-
longation de la vie de la Chenille leur eft inditf-rente,
ou parce queleurs inftrumens tranchants font dcveaus
allez forts pour leur permettre d'attaquer des corps
allez durs.
Les Pucerons font aulfi expofés aux attaques des
Ichneumons. Chaque Puceron , il eft vrai , ne nour-
rit jamais dans fon intérieur qu'une feule Larve,
maison peut encore bien s'imaginer la pctitclfe de la
Larve a qui la fiibftance d'ua feul Puceron eft fuffi-
fante pourlui donner tout fon accroifTemcnt. Après
avoir entièrement vuidé l'Infcde , elle fe change en
Nymphe , & ne fort du Puceron , après lui avoit
percé la peau , que fous la forine d'ichneumon.
Les Pucerons qui ont une Larve dans le corps , fo.it
aifés à reconnoître , parce que leur peau fe delféche ,
devient dure, liile , tendue , Se aufti parce que fa
couleur change en un brun pâle & grifàtre.
Quelques petits que foient les Infedes qui ont
vécu dans les Pucerons , ou même dans les Teignes ,
ceux qui trouvent de la place & de la nour-
riture fuiiifances dans uo œuf de Papillon le font
?4
I N S
fans doute bien davantage: dans chaque œuf il y
a une feule Larve, qiji y trouve tout ce qu'il lui
faut pour vivre & pour devenir ciifuitc un Ichneii-
tnon, qui pour en (ottir perce la coi^uc de l'auf,
d'un trou circulaire.
Plufieurs efpèces de Diplolcpes , de Cinips ,
àc Sphex, vivent de même, fous la foinic de
Larves dans le corps des Chenilles & des f^uf-
fes- Chenilles, de la même manière que celles
des Ichncutnons. Mais , ce qui cft alfcz (in-
gulicr , c'cft qu'il arrive fouvent que tandis qu'un
de ces Infedes ronge l'intérieur de fon hôte &
s'en nourrit , il en nourrit lui-même un autre qui
cft de même occupé a le ronger.
Les Infedes dont nous venons de parler , font
éclos dans l'intérieur même des Infcûcs dont ils
fc nourrilknt. Ceux qui vivent véritablement de
proie & qui attaquent d'autres Infcéles pour les dé-
vorer , peuvent être rangés dans deux Claflls. 11 y
en a d'aboid qui les attaquent à force ouverte &
qui fe jettent delfus fan» employer ni rufe ni- dé-
tours , allant pour ainli dire à la chalTe des In-
fedcs. Ils ont pour cela la force & l'agilité en
pattage , au moyen de quoi ils font en état de
s'en rendre maîtres ouvertement. D'autres Infcdes
font obligés d'employer la rufe pour fe faifir de
leur proie , ils lui tendent des pièges Si des Hlets ,
pour qu'elle y tombe.
Parmi les Infeftcs qui en attaquent d'autres à
force ouveite, on trouve d'abord les Demoifclles
ou Libellules. Autant la figure de ces Inlectes
eft jolie , autant leur natuteï eft cruel & vorace j
ils attaquent & dévorent toute forte d'infedes ,
comrne les Papillons, les Mouches, &c. & c:ttc
chafle fe fait toujours en l'air ; ils voltigent de part
& d'autre en plein jour, mais particulièrement vers
le foir , pour attraper des Mouches : qu.tnd celle
dont la Libellule vient de fc failir eft petiic^elle
l'avale dans linftant ; mais vient-elle de prendre
une Mouche plus grande ou un Papillon , alors
elle va fe placer fur quelque branche ou fur quel jtie
planre, pour croquer fa proie & la mettre en pièces
à coups de dents , qu'elle a grandes & forces. Elle
n'ell pas moins vorace dans k' temps qu'elle vit
dans l'eau fous la forme de Larve. Qu'un grand
Infeéle en tue & en mange un petit , il n'y a
rien là d'extraordinaire ; mais il cft allez (inguiier
de voir desLifeclss allez faibles en apparence, acra-
qucrSc vaincre des Inlectes catn.icici s of beaucoup
pkis gros. C'cft pouiraiu ce que far. , félon !e rapport
d'unObfcrvateur, un Infcétequi ^lomla ^vai-.d.-iii & 'a
forme, dic-il, a du ra. per: avec laf.îuu.he a queue le
Scorpion, ou la Panor^e. (et Oliferv.t.ur lap-
porte l'avoir vue fondre en l'air furune Libeilule i1;x
fois plus grande qu'elle , & la porter pai leric. Le
fuccès du combat n'étoit point douteux La l.ibe. Iu-
le nefongcoitqu'à fc débarraller de fon aggrelTeur, &
I N S
celui-ci lui portoient des piqûres qui rauro'ent appaJ
remmcnt bientôt achevée , fi le defir de .s'emparer de
l'un & de l'autre n'avoir fait mettre de la partie celui
qui lesobfervoit : toutes deux s'tchappèicnt , mais
i! étoitaifé de voir au vol cftropié de la Libellule,
qu'elle avoir été la maltraitée dans cette occa-
lîon.
Les Diptères connus fous le nom d'Afilcs attrap-
pent les Infectes en volant , tout comme lesLibel-
iuies, & ils les fucent avec leur trompe. Ils atta-
quent non-feulement les Mouches, les Tipules ,
Si tous les Diptères , mais même les Abeilles , les
Ichneumons, Si quelquefois des Coléoptètes : De
Geer rapporte avoir vu un grand Afile , fe faiGr
d'une Coccmellc , & lui percer avec la tr-ompe les
étuis alfez durs qui couvrent les ailes & !e corps
de cet. Infeîte. Quoique la plupart de& efpèces de Pu-
naifesfauvages vivent du fuc des plantes, il en y a quel-
ques-unes qui attaquent les Chenilles Se iesautres Lar-
ves i elles enfoncent leur trompe dans le corps de la
Chenille , & s'en laillent emporter , jufqu'a ce que
la Chenille fatiguée s'arrêie , & alors el'es la
fucent à loilir. Certaines de ces Punaifes des arbres
attaquent allez inaiftéremment toutes fortes de C he-
nilles velues ou rafes ; on les a vues même aitaquer
des Papil ons Se les fucer. Les grandes efpèces de
Sphex lailillent les Araignées & les Chenilles pai le
col , elles les ferrent de manière à les mettre hors
d'érat de fe défendre , & les emporrcnt enfuitc
dans leurs trous; fi l'Infeéte faili fait encore trop
de réfiftance , un fécond coup de dent le met bientôt
j lîors de combat. Les Guêpes - Frelons iurtout, ne
j fe contentent pas de donner quelques coups de dents
i aux Araignées pour les emporter ; on les peut voit
I fouvent fondre dans les roiles des plus grollesArai-
j gnées , & après les avoir portées par terre , leur
i couper toutes les pattes , & s'envoler enfuite avec
ile corps mutilé.
Les Infedes du genre de ceux qui ont reçu le
nom de Carabes, vont aufli a la chalTe des Che-
nilles & des Larves pour les dévorer. Rcaumur a
• donné l'hiltoire d'une de leurs efpèces , qui mange
1 les Ciicniiles , & qui eft auftî vorace , fous lu Jer-
i nicre for'iie , que fous celle de Larve. Il a rrouvé
' plufieurs de ces Larves dans les nids des Che-
nilles proecllionaiies ; il a encore obfervé quelles
ne s'cpatgnenc p.<s les unes les aut!e^ , quoique les
Clienillcb ne leur m.nqucnc p.s. A 1 occafion des
I.,iei:t..s qui mangent Ici.ti feuibl.tbles , l'auteur fait
celle réliexion : la maxime li fouvent ruée , con-
tre nous, dit-il , qu'il n'y a que 1 Homme qui
filie la l'Ui'rre à lil.Mnpit, cn;c k'; Animaux de
adoptée
e les
piUS,
ils le pcuveii
un enJi.'U , q.c ce>,x qui lout cainauers
it fort bien d auuci de leur efpècc quand
I N S
De'tcni": les înfccies, il n'y en a guercs qui aient
plus d'ennemis -cruL-ls queiiis Pucerons: ces petits
êtres , les plus ftupides & les plus pacifiques de
t ius les êtres , les moins capables auffi de léiiftance ,
deviennent la proie de plulicurs efpèccs de Larves
S: d'Infeftjs ailes, qui vivent trauquillemcnt au
milieu des familles norabreufcs des Pucerons, &
qui peuvent en dévorer à loifir chaque jour un
nombre confidéraWe. Les Pucerons loin de les éviter,
lemMent ne pas les reconnoî;re , &: ils padent
fouvent imprudemment fur leur corps , pour leur
fournir alors une pâture plus aiû'e.
Si la terre abonde en Infedcs carnaciers , les
eaux en font encore plus remplies , & il fe fait
I N S
255
un grand carnage parmi ces
Infeclc
les uns fervant de proie aux autres , S; les plus
foibles étant obliges de céder aux plus forts : li
l'on excepte quelques cfpèces qui tirent leurs alimens
de la bouc & des plantes aquaa']ues, toutes les au-
nes vivent de rapine. Tels font fur-tout les Dyti-
ques & les Hydrophiles , tant fous leur dernière
forme que fous celle de Laives , ûc ces Larves, les
plus terribles & les plus hardies ^ attaquent tous
les Inlcftes qu'tles rencontrent , même les Arai-
gnées aquatiques : elles portent en-devant de la
tè;e deux grands crochets mobiles, percés d'une
ouverture près de la pointe , avec lefqucls elles
faillirent & fucent leur proie. Ces Larves n'épar-
gnent pas même leurs femblables , elles s'cnire-
niangent quand elles le peuvent. Celles ces Libel-
lules portent en - dellotis de la tête, une partie
beaucoup plus longue que la tête , mais qui dans
1 inadion cft pliée en deux portions à -peu -près
égales , articulées enfemble comme par une char-
nière , & qui efl terminée par deux crochets mo-
biles. Quand la Larve veut prendre quelque Infcde,
elle déplie cette partie , elle i'alonge avec vitelle
& comme par rclTort , elle fc faifit de la proie
avec les deux crochets, après quoi elle la dépèce
avec fes dents & la mange. Les Larves des Fiiganes ,
qui habitent dans des fourreaux compofcs de di-
verfes matières, font auffi carnacières , quoi ju'elles
mangent encore les feuihes des plantes : De Géer
rapporte leur avoir vu dévorer des Larves de Li-
bellules £■. dEphéraeres, & même leurs femblables.
Les longues Puna-ies aquatiques qui nagent avec
vîtelFe & p-ir troupes fur la furface de l'eau ,
mangent tous les petits Infedes qu'elles peu-
vent attiaper. Enfin, les Notone<îtes , les Népes ,
les Araignées aquatiques & plusieurs clpèces de
Larves , qui font toutes des Infeftes qu'on rrouve
dans l'eau , y vivent de proie & fe font une guerre
perpétuelle.
Les Infefles carnaciers qui font obligés d'em-
ployer la tufe pour fubfifter , font aufii en grand
nombre. Nous devons parler d'abord de cet In-
feéle connu fous le nom de Fourmilion, qui ne
pouvant abfoluracut marcher qu'à reculons , ne
pou v'ant faire un fcul pas en-avant, & cepeniaut
forcé de vivre de proie , doit néceilairement obte-
nir par la rufe ce qu'il ne pourroit avoir par la
force ou par l'agilité ; pour y parvenir il fc fait
un trou dans le fable & fc faifit de tous les petits
Infeeles qui ont le malheur d'y tomber. Une au-
tre efpèce d'LTfcde que l'on connoît également fous
le nom de Ver-lion, efl: dans le même cas; il
vitaulli toujours dans te Sable , cù il fe fait une
folie en entonnoir , au fond de laquelle il fc tient
à l'afFut , jufqu'à ce que quelque infeiile venant à
y tomber, il s'en failit dans l'inftant , s'ento; tille
au tour de (on corps comme un Serpent & y en-
fonce /a petite trompe : on peut remarquer ercote
que cet Infcâe marchant fort mal , Se même
hors du fable , ne pouvant faite un feul pas , n'étant
pas capable dcs-lors d'aller chercher fa proie , eft
obligé d'attendre patiemment qu'un heureux ha-
zard la falFe tomber dans fa fofi'e. On connoît une
Larve qui mange les Pucerons S: qui ne pouvant
marcher , a la rufe de fe tenir parfaitement tran-
quille. Elle permet ainfi aux Pucerons de luicouiir
fur le corps; dès qu'elle en fent un, elle alongc
la tête avec beaucoup de piouiptitude , & le faiiit de
manière qu'il ne fauroit lui échapper , & ce qui
eft plus fingulier c'eft que lorsqu'elle a faifi un Pu-
ceron , elle le tient en l'air quand elle le mange,
comme pour rcnipéchci de s'arracher d'entie fes
dents, en s'accrochant aux corps qui l'er;vitoa-
nent.
Les Araignées font connues de tout li inonde;
perfonne n'ignore qu'elles tendent des tilets pour
attraper des Mouches , & qu'elles favent filer des
toiles de foie de différentes figures , félon leur ef-
pècc. Dès qu'une Mouche eft p'rife & arrêtée dans la
toile , l'Araignée accourt avec vîtelfe pour s'en failir.'
Quelques Araignées enveloppent la Mouche de beau-
coup de foie , qu'elles ruent de leur derrière. Il efl:
allez curieux de voir comir.ent ces Araignées , aufîi-
tôt que quelque Mouche s'eft: prife a leurs filets ,
lavent la tourner & l'emmailloter , pour ainfi dire
dans la toile , en forte que la Mouche ne fauroic
remuer ni patte , ni aile; ce qui l'oblige à demeu-
rer dans cet état jufqu'à ce qu'il plaife à l'Araignée
de la manger ; mais d'autres fe contentent fimpic-
plement de percer le corps de la Mouche avec leur
redoutables ferres , elies la font bientcit mourir
d'une fi cruelle bleffure , après quoi elles la fucent
& la mangent tranquillement. Les Araignées ne
s'épargnent pas entr'ellcs , elle s'entremangent ave«
avidité, de forte que quand on en jette une dans
une toile habitée par une autre Araignée un peu
plus grande , elle efl bientôt dévorée fi elle ne
trouve pas moyen de s'échapper bien vite en fuyant.
C'ell un petit fpedade de voir un combat d'Arai-
gnées , dans lequel il arrive fouvent qu'elles fc
bleflent réciproquement, puifque l'Araignée atta-
quée fe défend autant qu'il eft en fon pouvoir.
Quoique ces Araignées filcufes foiciit fort alertes
2^6
I N S
& puifTent courir avec affez de vîtcfle , elles ftrm-
blent pouttanr incapables d'attr.xrer les Infectes a
Jacourfe, à moins qu'ils ne Ce lail'cnt prendre dans
leurs filets ; elles (ont donc obligées d'attendre que
le hazard les y amène, & c'cft pourquoi clks ont la
faculté de pouvoir jeûner long-tems , comme nous
l'avons déjà remarqué. Mais il y a d'autres efpcccs
d'Araignées , qu'on a nommé vagab.Mides , qui ne
filent jamais des toiles pour y attraper des Mou-
ches , qui vont kla challe après les Infedcs , Si. qui
fe jettent deilus par-tout oti elles les rencontrent ,
avec une agilité furprenante : on les voit courir
fur la terre & contre les murailles pendant tout
l'été , particulièrement quand !e fo'eil biiUc. Il y a
une forte d'Araigaée , qui fc piaiique un pc'.it
creux dans le fable, qu'elle tapiile de foie, pour
empêcher que le (ahie ne s'éboule; elle fe tient aux
aguets à l'ouverture de ce creux , & quand i;:.e
Mouche vient fe pofer pies delà , fut-ce même a
la diihmce de trois pieds , elle court deilus avec
une extrême vîteffe, l'attrape Se l'enipoitc dans
Ion trou pour la dévorer. On a crii que les A-ai-
gnées fe contcntoient lie fuccr funolemcin lc> Infec-
tes , parce qu'elles ne les mangent pas entièrement;
mais Lilter prcte::d qu'elles en mangent aulli les
parties lolides.
Dans l'eau même on trouve auffi de petits In-
feûes qui ont leurs petites rufes : ils s'attachent a
des corps folides, & favent en agitant l'eau autour
d'eux avec rapidité , former un courant qui amène a
leur bouche les alimens qui y flottent, c'eil-a-dire ,
fouveiit d'autres Infeéles, encore plus petits qu'eux.
Pour achever' de donner une idée générale rela-
tivement aux Infectes carnaciers & déprédateuis, nous
devons parler encore de ceux qui ont loin de nour-
rir leurs petits de gibier , c'eft-à-dirc , d'autres In-
fcélcs , parce qu'ils font incapables de chercher eux
mêmes leur nourriture. Telles lont d abord les Guê-
pes Se celles connues fous le nom de Frelons , qui
vivent en fociété comme les Abeilles. Nous avons
dit plus haut, que les Guêpes mangent le fruit de toute
efpèce & qu'elles aiment encore la viande de nos bou-
cheries 5 elles attaquent aulUles autres liifedcspour
les dévorer, telles que les ^.louches $i particulièrement
les Abeilles dont elles font très-friandesr par rapport
à leur miel, & dont elles ne leur enlèvent fouvent que
Je ventre qui le renferme. Ce n'eft pourtant pas pour
elles feules qu'elles vont à la chalTe des Infedes ,
elles les partagent avec leurs petits;, qui font des
larves fans pattes , fcmblabics a celles des Abeilles ,
& incapables d'aller chercher de quoi fe nourrir : c'eft
le foin des vieilles Guêpes, des Mères & des Neutres
eu de celles qui n'ont point de fexcs. Elles leur
donnent de tcms en tems la béquée , comme les
oifeaux , qui cor.filte en des fragmcns de quelque
Infeéle , en de petits morceaux de viande ou de
fruit, ou bien en des gouttes d'une liqueur miellée
«ju'ejles dégorgent.
I N S
LesGuêprs folirasrfs, ou ce'îcs qai ne vivent pis
en fociété, nouiriiTciit leurs petits d'one autre ma-
nière ;el!esneleur fotttrjt point la béquce , nuis
elles leur fourniiient a la fois autant d'ahmens qu'il
leur faut pour parvenir à leur état depetfcétion. Elles
creufent a cette fin des trous afitz profonds dans le
fable gras ou dans le mortier terreux, dont fouvent
les murs fout enduits, elles y font des efpèccs de nids
au fond defqucis elles dépolcnt un œuf. S: après ccU
elles les rcmpliilent de plulî.urs Larves vivantes,
qu'elles vont chercher i !a campagne , & elhs h<~\x-
clicnt enfuite l'cuvcture du trou. La petite Liive
qui naît de l'rcar , attaque d'abord les Larves qui font
lerlus près d'e'le. Se c;!e les mange i&utcs i'cvn
a^iès l'antre : comme il lui eft important de trouver
des Infedes vivans pour ncurriture , & ccmme elle
ne fauroit s'accommoder de ceux qui font morts , Il
Mère Guêpe a eu fû,ii de lui en fournir des piovi-
lions fufiifaïues. De Gecr a vu faire à une Guêpe fo-
litaiiCj allez fcmblabie à ccl'cs dont Rcauniur a
parlé , un r.id différent , repréfcritant une petite motte
déterre art;i!eiife & ;j,r.ifi'e , apj-l.quée dans l'angle
formé par !a icncoiULc Je deux mur . Ai;-delanr r'c
ce nid , qui étcir creux, il trouva pkilieurs petites
Chenilles vertes d'une efpèce fort commune fur le
Cetfetiil ("auvage , Se auprès d'elles une petite Larve
jaunâtre , qui étoit occupée à les fucet & à les man-
ger. Cette Larve étoit née d'un oeuf que la Guêpe
avoir pondu dans le nid , & les petites Chenilles
éroient les provihons nécciTaires que la mère avoir
eu foin d'y enfermer pour la nourriture de la Larve ^,
nous avons déjà pailé de cette écume blanche qu'oa
voit fur les plantes & fur les arbres , qui ell connue
fous le nom d écume printaniere & qui renferme une
petite Larve de Cigale. Ces Larves , quoique dans
une matière qui les couvre & les cache parfaitement ,,
ne font cependant pas a l'abri des attaques des Guê-
pes qui lavent les découvrir ; De Geer rapporte :a
avoir vu une fondre fur un tas de cette écume & en
cnleverla Larve , fans doute pour la porter dans le
nid & en nourrir fes petits. D'au'rcs Guêpes loli-
tairesSe pluCeurs eipêccs de Sphex , nouiriiTent leurs
petits d'Araignées , de Mouches , de Tipuks , &c.
qu'elles dépofent dans des creux & des cavités qu'elles
favent faire dans la terre & dans le bois tendre & à
demi-pourri: cefontauilî les provilions débouche,
nécellaires pour les Larves qui foitiront des aufs
pondus par llnfcéle-mère. Il eft alfcz digne de re-
marque , que chaque efpèce de Guêpe ou de Sphex,.
aime à nourrir fes petits d'une même forte d'Inledes^
que celle, pat exemple , qui amallc des Chenilles,
ne les mêle jamais avec des Araignées , ni celle qui.
fait provilion d'Araignées, n'apporte jamais dans fon
nid , des Chenilles ou dts Mouches.
Pour completter enfin cet article relatif aux divers
alimens des Inleéles , il nous refle encore à parler de
quelques efpèces qui trouvent leur noi: triture dai.s
nos maifonsSc qu'on peut regarder pour cette tailon
comme des Iniccles domclÎK.ues, La farine de toute
tfpicc
I N s
efpèce cfl du goût de ditférensInrcAes: on y trouve
en qtiantit<'\, des Mitres blanches & des Larves <.]ui (c
transforment en Infeûes à élytrcsou a ttuis écailleux
Onconnoîiune petite Ciieuillc, blanche^ a tète brune,
qui mance le pain bis. Les Blattes, & les Grilloi s do-
meltiques font encore tics-hianJs de pain. Reau-
mur pu le d'une pet te Cliciille cjtii elt une elf èce
de faulle Teigne & qui aime k chocolat ; il cioit
avec rai on cjiie fiippoié iju'elle foit naturelle à la
France , elle a du autrefois fe nourrir d autres ali-
inens , car elle n'y a pas toujours trouvé le chocoLt.
La plupart des fruits fecs i|uenous voulons conferver
font aulTi cxpofès a fervir de nourriture aux I: feifles.
Nous avons déjà fait rncntion de ceux qui attaquent
nos pelleteries & nos fourrures , il yen a d auties
qui en veulent à nos habits & ^ nos meubles. L«s
Teignes qui rongent les laines & les peaux chaigées
de poils , font aifez connues par les ravages qu elles
font fur nos ouvrajes de laine , fur nos habits de
draps & fur nosamcublemeiis ; li on les y laiile s'éta-
blir , peu-a peu elles les hathert , les découpent &
les détiuifent à la hn entièrement. Ce font des Clie-
Jiilles a leize pattes, qui fe font des fourreaux por-
tatifs, conipofes de la lame qu'el es dctachcrt, &
dont elles ne peuvent le palier; elles y travaillent dès
l'inllant de leur naillancc , 6: elles y achèvent toutes
leurs transformations. Elles ne fcut pas feulement
ufage de la laine pour fe vêtir , elles y trouvent auflî
de quoi le nourrir , elles la iTiangcnt & la digùent.
i>'i' efl (îngulierquc leur cflomac au prife fur de pa
reilles maiières , qu'il puifle les diiloud.e ^ il ne l'ell
pas moinsqu'ilne puilie rien (ur les coulcuis dont
ces lames ont été teintes. Pend-ait que la dige ion de
la laine le fait , fa couleur ne s'altère aucunement: les
excr.mens l'ont de petits grains i-jui ont précifément
la couleur de la laine que les Iniedes ont mangée.
On trouve auili de faulIesTcignes , ou de celles qui
ue demeurent pas dans un fourreau portatif, qui
mangtntla laine. Elles rongent le drap , elles en déta-
chent tout le duvet dans un efpace de grandeur pio-
potwonnéc à la leur , & poGe lur la corde du diap ,
elles lici.t avec de la (oie les floccons de laine qu'c'ks
avoieiu détachés , de manière qu'ils forment une
gouttière renvetf'c , un demi-tuvau au-deilus de
leur corps. Cette efpèce de galerie n'eft ouverte que
d'un bout , ^i elle elt folidein.nt attachée contre le
d:ap : c'ell le logement de la Chenille , qui à mefure
qu'elle avance en rongeant, ajoute toujours à la
longueur de la galerie, hnhn , il y a des fau)les-Tei-
gnes ou des Chenilles qui fe ne uniment uniquement
de cire i^ qui ont la faculté de digérer cette matière.
C'eil ordinairement dans Us ruches des Abeilles
qu'elles s'étab^ifTent , isi elles y font quelquefois de
grands dégâts en drtruiiant les gâteaux de cire qu'el-
le- tentent. Quand elles s y font imiltipliées au point
où elles s'y mulîiplient ijUclqucfos , elles forcent
les Abeilles daller chercher une uU re habitation ;
ces dernieies ne lauroienc fiiffire a :• parer tous les
délordres q..e ces Chenilles font dans la ruche , &
quou]ue aulfi hardies que laborîeufes , elles ne font
Hiji. A'ac, deilnjcclei. lom. yli.
I N S
^57
pas tapa'- les de les détruire à caufe que les Chenilles
ont toujours (oin de fe tenir enfermées dans des
tuyaux ou dans des efpèccs de galeries de foie , le-
couveites en-dehors de grains de cire ou d'excrem.-ns.
Elles alongent continuellement la galerie à mefuie
qu'elles veulent aller en avant , afin de marcher tou-
jours à couvert. Reaumur , à qui nous devons rendre
hommage de laplupartdesobfeiva-ions intéie.'lantes
<]ue nous fomincs dans le cas de ptéfenier, a donné
l'nifteitedc ces Chcnilies finguhètcs , & il n'a point
tiouvé d autre remède pour en délivrer les Abeilles ,
qae de changer celles-ci de ruche & de leur donner
une nouvelle habitation. Voici une réHexi::n de cet
Auteur jullement célèbre , fut la iingulanté des ali-
mens dont u'.ent ces Chenilles. Des Phylîciens , &:
fur-tcut des Phyliciens Chimilfes , dit-il, fcroient
peut-ètie moins furpns de voir un Infedle fe nrurric
de quelque pierie duic, ou même de qclque métal,
que de le voir fe nourrir de cire. L- s iiiatières qui
deviennent aliment, doivent être dilloutes & dé-
compofécs Or les Chu-ni(fes qui ont parvenus à
lavoir dilioudre & d compofer les pieites & les mé-
taux , ne connoilletit point de dii'olvant qui décom-
pofe la cire. C'ell pourtant la cire que digèrent ces
Faulfes- Teignes. Elles ne paroiilent aucunement fe
loucier du miel , qui nous feiiiblcroit beaucoup plus
propre à les nourrir.
Parmi les Infeétes , il y en a qui font fobres &
ufent de peu de nourriture , d'autres qui manijent
beaucoup , & font de vrais gloutons qui femblcnc
n'être nés que puur dévorer. Àinli l'on co^noit une
Chenille, qui quoiqu'elle ait quatre pouces de lon-
gueur & plusd un demi-pouce d'épailîeur , ne mange
pas pendant le jour & ne mange dans «ne nuit tout
au plus que deux feuilles de Poirier ou de pommier ;
mais il en eft d'autres qui mangent en moins de
virgt-qujtic heures, plus du double de leur poif^s.
On trouve une Chenille fur les fleurs d'Amarelle,
qui mange tant que fun corps s'enfle au point de çs
pouvoir plus fe foutenir , on la voit rouler & tomber
par terre. Les Larves qui le nouri illent de Pucerons,
en dévorent chaque jour une quantité confîdérable.
On connoitaulli la grande voracité de la plupart des
Infeiles aquatiques. K.ais de tous les exemples de
gloutonnerie , aucun ne furpalTe celui que Lyonncc
rapporte au fujet des Bourdons : Ildit queceslnfecles.
Coupés par le milieu , ne taillent pas que de fe aor-
ger des liqueurs miellées qu'on leur donne , quoique
tùut ce qu'ils avhk-nt s'écoule par la plaie. Il cfl
alfez connu à quel point lescoufuis font avides de
fang ; ils en avalent quelquefois plus que leur corps
n'en peut contenir, de force qu'onvoit louvent l'excé-
dent découler de leur derrièie. En général c'eft dans
leur premier état & félon que leur accroilTement eft
plus ou moins prompt, que les Infeétes ont le plus
de beloin de ncurtiture , & ijiar.gent avec plus ou
moins d'avidité.
Nous avons déjà rcmr.rqué que chaque Infecte a
K k
2^8
I N S
re^u des organes appropries au genre de nourritare
qu'il doit prendre. Us ont tous une bouche pour ava-
ler leurs aiiniens , mais ce.ux qui (ont obligés de ha-
cher & de brilcr les matières qu'ils doivent faire
pafi'er par ir.orceaux dans leur eftomac , ont des dents
ou des inlhumens tranchants, tandis que ceux au
contraire qui n'ont à fe nourrir que de liqueurs , font
pourvus d'une trompe au moyen de laquelle ils peu-
vent les extraire & les (ucer. Les Papillons fculcmciit
font bien propres à éclaircir ces faits : lorfqu'ils font
Chenilles, ils ont des dents ; mais ils les perdent en
devenant Papillons , & à la place , ils ont une trompe
pour cï:raire le fuc des planres : c'cft ainfi qu'en
changeant d'état , ils changent d'organes & en pien-
flent de convenables à la nourriture qui leur clldef-
tinéc. D'autres Infedes ontbefoin d'avoir des dents &
une trompe, qui faitccmmelafonftion d'une langue ;
ce font les abeilles de route efpcce. Il y a même des In-
fcftesqui n'ont ni dents ni trompe, ils ont feulement
une bouche toute liinple, comme lespriganes^ les Tipu-
'Jes&d'ainrcs. Cependant quelques Infedes paroilîcnt
ne pouvoir prendre aucun aliment ^ ils n'ont qu'une
frompe fi courte, qu'elle ne peut être d'aucun ufage ,
telle eftcelle de quelques Phalènes, ou bien ils n'en ont
point du tout , & l'endroit de la bouche n'eit mar-
qué que par une fente légère &: très-petite, comme
dans les Délires. Ces Iniedes ne paroilfent pas pou-
voir prendre quelque nourriture , & d'ailleurs ils
n'en ont pas beibin; lorfqu'ils ont fubi leurs méta-
rnoipholcs & qu'i's fe trouvent fous leur dernièrç
forme, ils n'ont plus à croître, il ne leur refte plus
qu'à travaillera la propagation de leur efpèce , pour
terminer leur vie prefqu'immédiatement après, &
J'aâc de la génération clt fouvent rini en li peu de
tems , qu ils peuvent bien fe palier d'alimens l'ans en
reflentir lebefoin.
Quoique les aliracns des Infectes foient le plus
fouvent fous foimc fluide , quoique la plupart ne
fe nourriffent que du fuc ou des liqueurs des plantes
& des animaux, & doivent trouver leur boillon même
idans leur manger ; on en voit cependant qui m:.n-
gent S: qui boivent dans des tems dilférens. Les an-
ciens n'ont pas ignoré que les Sauterelles a ment beau-
coup à boire : elles (emblent chercher de leurs an-
tennes les gouttes de rofée qui s'attachent aux feuil-
les , & quand elles en ont rencontré , elles les boivent
i6clcs avalent furie champ.
Les alimens néceffaires aux Inftiftes pour la cpn-
fervaticndcleur -"/ie , font fans doute en alfcz grande
abondùuce , d'après le tableau que nous venons de
tracer, peur qu'ils ne foient pas expolés à mourir
de faim. On peut aulfi lemarqiier ijnc proportion
alTez bien garclée entre les Lifcdles Si leur nouriiture ,
cnfortc que là où il y a une abondante provihon
d'alimens , le trouvent beaucoup de ces petits êtres ,
& qu'ils font en petit nombre dans les endroits où les
slimcns manquent. Cette proportion n'eft pourtant
pas toujours cpnftants. Des circonftanccs favorables
I N S
à certaines fortes d'Infedes, les font paiottre quel-
quefois enli grande abondance , qu'après avoirbroû-
té toute la verdure propre à les nouirir, la plupart
meurent de faim, faute de nourriture. 11 n'y en a
que quelques-uns qui en réchappent & quiconfervent
1 efpèce pour l'année fuivante : c'cfl: ce qui fait qu'il
eftbieii rare de voir paroître une très-grande quan-
tité d'Lifcdcsde la même forte, deux années de fuite.-
Comme la rigueur de Ihy ver doit faire périr prefquc
toute elpèce de verdure , qui ne poulie de nou eau
que quand la chaleur du foleil commence à réchauffer
la teire , la plupart des Iniedes parfaits font par-
venus alotsau terme de leur carrière a.: doivent périr,
aux premières approches du froid , où ils favent fe ca-
cher, & plongés dans un engourdiflement , ils n'ont
pasbcfoin de'nourriturc. Mais ceux qui ont à accom-
plir tout !eur accroillément , ne forteni point de leurs
œufs & de leurs coques , que la nouirituie qui leur
efl deftinéc , ne foit toute prête. Si dans la faifoa
plus douce leurs forces s'épuifent , s'ils s'affoibliflent
par le mouvementSi la tranlpiration , s'ils ont befoin
de fe raflàfier , de manière à pouvoir fuffirc au déve-
loppemenrSc à la confervation de leur vie , a'ors la
grande abondance fupplcc a tout ; chaque jour ils ont
de quoi fe fuftenter , ils vivent & doivent feprrferver
de 1 inanition , en convertilîant en leur pioprc fub-
ftance les alimens qu ils avalent. Ils doivent leshroyer
& les rendre aflcz liquides , s'ils ne le font pas , pour
qu'ils puiffent lervir aux ades fubféquens de la dl-
gcftion Se de la nutrition.
On fait que de la partie qui donne cntr-'c aux ali-
mens, jufqu'à celle qui enlaill'efortir lerclidu e plus
grofficr, s'étend dans les grands animaux un canal
continu , figuré & replié différemment en dirf rentes
portions defon étendue. On y diffingue trois pariesi
principales : l'oefophage , l'eftomac & les inteftms,
L'adion de l'eftomac par laquelle il convertit les
alimens en une forte de bouillie , cil ce qu'on nom-
me la digeftion, ou plutôt la première digeftion ,
pour ladiftinguer delà féconde qui s'opère dans les
inreftiiis. Les Phyfiologiftes ont beaucoup difputé fur
la manière dont fe fait cette première digeftion: les
uns prétendoient que c'étoit par trituration ; les au-
tres par dilFolution ; d'autres par les deux enfemble,
&c, mais d'une longue fuite d'expériences variées
prefqu'a l'infini par des Obfcrvateurs aulli éclairés
que judicieux , ell: foiti un réfultat géntral qui doit
décider la queffion ; c'eft que cette admirable opé-
ration que nous nomtnons la Uigtjlion , dépend effen-
tiellement chez tous les animaux , de l'aèlion des
(ac%gjfir:ques. Ce feroit excéder de beaucoup les
bornes que nous devons nous prefcrire , & il n'en-
tre point d'ailleurs dans notre târhe , de tracer ici Ic
tableau des variétés que nous offrent les organes di-
gcftifs dans les animaux de dittérentes Clalfcs , de-
puis l'Hommc jufqu'au Polype. Nous nous conten-
terons de faire remarquer en général , que ces or-
ganes fout toujours admirablement bien allortis au
genre de vie de chatjue efpèce , ou à la cjualité & »
I N S
la quantité des alimcns dont elle Ce nourrit. Aiiifî les
herbivores ont l'cftoraac plus ample & les inteftins
plus longs que les carnivores : c'ell que l'herbe ,
moins fucculente qsx la chair , dévoie être prife en
plas i;rande quantité pour fournir le chyle nécellaire
à laccroilTement 3c à l'entretien de l'animal. Oa fait
que les organes digeftifs font fort multipliés chez les
Ruminans , & l'on connoit leurs qu.ïtre efiomacs.
Les organes digeftifs offrent chez les Pciiloas des
particularités qu'on ne retrouve pas dans les animaux
des autres ClalTes. Enfin , le Polype ell en quelque
forte tout elfomac :il_n'eftd'un bouta l'autre qu'un
petit boyau prefque tranfparent , dans lequel les
alimcns font balottés & divifés fous les yeux de
rObftrvateur. Puifque les Infedes font nécellai-
rementalfujettis , comme tous les animaux , au be-
foin de manger, ils doivent avoir de même leurs or-
ganes digeftifs. Ces organes conlîftent en un lac in-
teftinal , quieft , comme le nom qu'il porte le déli-
gne , un long boyau , dans lequel lont aulTi contenus
Tocfophage , l'elfomac & les inteflms , dilHngués
feulement les uns des autres par le plus ou le m'oins
èe diamètre du boyau en différens points. C'ed en
palTant par ce canal , que les a'.imcns doivent recevoir
une digeflion convenable pour de-là être introduits
dans les fources de la nutrition , tandis que leurfu-
perflu elt jette par l'anus , qui elt toujours placé à
l'extrémité du corps. Quelques Infedles rendent des
excrémcns folidcs , d'autres en rendent de liquides ;
les uns ont de grandes évacuations, les autres ne
font que peu d'cxcrîmens , 8c ces derniers croillcnt
ordinairement fort vite , parce que prefque tout ce
qu'ils avalent fe change en nourihure fans qu'il en
refte rien de fuperflu , & par conféqucnt rien à rc-
jetter :c'el"l de quoi les Larves des Mouches ordi-
naires nous donnent un exemple ; elles doivent pren-
dre beaucoup d'accroilFement en for: peu de tems ,
parce que comme la chair crue dont elles fe nour-
liilcnt eif fujette àfe deifécher alTcz vite, elle ne leur
feroit pas longtems un aliment convenable. D'autres
ïnledes grandiifcnt lentement , car on trouve des
Larves qui ont beloin de deux ou de trois ans pour
parvenir à leur état de perfeûion , & ils ont le tems
de rendre des exctémens en conféquence.
On défigne fous le nom de circulation , ce mou-
•vement perpétuel & réglé , par lequel le farg , ou
la liqueur extraite de la digertion , efl porté d'un
point de l'inférieur aux extrémités , & revient des
extrémités ace point , après avoir fourni une nutri-
tion convenable a toute l'habitude du corps de l'a-
nimal. La principale puilTance de la circulation , le
point d'où part le fang , te nomme le cœur. Il a deux
mouvemens , l'en de contraél-on , par lequel il fe
lellene & chafie le fang renfermé dans fa cavité ;
l'autre de dilatation , par lequel il s'ouvre & reçoit
de nonvea i le fang. Du cœur partent deuï genres
de vailïeaux , les artères qui conduifent le fang aux
extrémités , & les veines, qui le rapportent des ex-
uesùtés au caur. Les axiùes Se k$ velues fe divi>
I N S 25P
feot Se fe foudivifent en une infinité de branches &
de rameaux , qui diminuent de plus en plus de diamè-
tre , de manière qu'iln'eft point de partie oa e'ics ne
le diftiibucnt. Le mouvement perpétuel de la circula-
tion prévient la corruption 3c l'cxtravafation du fluide
nourricier, l'élabore de plus en plus , ai: le difpofc
infenfibrcmcnt à revêtir la fabftance de l'Animal. L s
obfervationsdes Nauiralilîes les plus ir.odcincs nous
oatappns, que la Nature peut opérer les mêmes ef-
fc;s cllenticls par d'autres moyens que celui de la
circulation On ne découvre a l'aide des meilleurs
verres , aucun veffige de ce .-nouvemcnt régulier
dans les Animaux des ClafTes les plus inférieures , &
leur intérieur, quoique tranfparent , nelaiile entre-
voir aucun organe relatif à une circulation piopre-
me.itdite : lesl^olypes & quantité danimalcuhs des
infufions , en fnt des exemples. L'analogie e!f une
manière de raifonner fi commode , fi facile , qu'il eft
tout naturel qu'on en abufe , & qu'on l'étende au-d-!à
des limites qu'une faine logique prefcrit. Il eft eiur;
la plante & l'animal , une ni'jltitude de rappoiis qui
fautentaux yeux les moins exercés à voir: teh font
ceux que ptéfentent leur manière de croître & de
multiplier, les maladies qui les a:taquent , les acc:-
dens auxquels ils font fuiets , &c. Il n'en falloir pas
tant pour perfuader que la plante fe rapprochoit en-
core de l'animal , par la manière dont les fucs nour-
riciers étoient préparés dans fon intérieur. Ainiî
parce qu'on voyoit le fang circuler dans l'animal t
l'on en avoir inféré que la "fève circuloit aiilH dans la
plante , & quoique la plus fine anatomic de la
plante ne montre rien dans fon intérieur qu'on puifle
eu aucune manière comparer à ce qui conllituc dans
l'ani-Tial le fyltème de la circulation , on n'en avoir
pas moins été (éduit au point de l'y fuppofer entiè-
rement. Mais, s'ileft allez prouvé qu'il n'y a point
de vraie circulation de la fève , ou ce qui revient
an même , fi la fève ne circule point comme le
fang , il ne s'enfuit point du tout qu'il n'y ait pas
dans le cor}-^ de la plante, des vailleaus afcei:Jans
Se des vaiireaux defcendans , un lue qui s'élève
parles premiers jufqu'aux feuilles , & qui defceud
par les féconds jufqu'aux racines. Ce fera une forte
de circulation aflortie à l'efpèce de l'èrre or^anifé;
car il faut bien admettre dans ta fève un mouve-
ment qui l'élabore & la difpofe pcu-à-peu à re-
vêtir la nature propre du végéral. L'infecte , pUcé
au-delTus de la Plante & du Polype , préfente pour
ainfi dire une fimple ébauche de la circulation qui
doit s'opérer dans les animaux des Ordres fupérieurs.
Le long du dos , & parallèlement au fac inteflinaJ ,
court un loi^g vailTeau , alfcz délié dans lequel on
peut appercevoir à travers la peau de quelques
Infectes, des contractions & des dilatations alter-
natives. Le cœur , ou la principale artère qui cit
fait les fondions, femble être corapofé d'un grand
nombre de petits cœurs, mis bout-àbour & oui
fe tranfmettent le fluide nourricier les uns aux au-
tres. C'eft même l'idée qu'un grand Obfervateur
s'en étoic faite j mais l'injeftion ne lui a pas été
^6o
I N S
favorable: la grande altère s'efl; foutenue , & les
petits cœurs ont difpani. Cependant il reflc tou-
jouis douteux, fi ce vil'cerc n'eft pas comme par-
tagé par des cfpècts de valvules, qui , en crr.pccliant
le' retour de la liqueur , rendent l'impiiHion du
vaiffeau plus efficace. Dans les Chenilles on a
ebfervé que les battemens commencent par la
partie poitérieure , & vont rucccirivcmcnt d'articu-
lation en articulation jufques vers la tête. Reaumur
avance au fujet de ces battemens un fait bien fin-
gulier. Il prétend qu'on peut oblcrvcr dans lesCliry-
faiidts nouvellement dépouillées & encore tranfpa-
r.-n_tes, que ces battemens changent de dircclion,
& que la grande artère , qui dans la Chenille poulie
la liqiicur du derrière vers la tC-ie, la poulie dans
la Chryfalide , de la tête vers la queue , ce qui fup-
pûferoit que dans ces deux états la circulation de
la liqueur qni fait l'gffice da fang, ("e feroit en un
feus dircélement contraire. Lyonnet oppofe à lob-
fetvat'on de Reaumur , une obfetvation qui ne lui
eft pas conforme. Car ayant trouvé des efpèces de
Chenilles qui lui ont fourni ce qui eft aflcz rave ,
des Chryfalides extrêmement tranlparcntes , & au
travers delqucllcs on pouvoir voir tiès-diftinfte-
nieiit tous les mouvemens de l'aitere ; il les a prifes
quelques jours après leur transformation &: il s'eft
mis à les examiner à divcrfcs rcprifcs avec toute
l'attenrioa polfibie , dit-il , 6: cela pendant plu-
sieurs mois que leur tranfparence a duré i il a tou-
jours remarqué, ajoute-t-il , trèa-clairement Se avec
une eiitiète certitude, que le mouvement du cœur
ou de la glande artère, n'avoir nullement caangé
de diredion dans ces Chi y falidcs; mais qu'il avoir
continué pendant tout ce tems , d'aller de la queue
à la tête , de la même manière que dans la Che-
nille. Comme ces deux Obfervateurs font audî
dignes l'un que l'autre de mériter la confiance la
plus entière ; f„ut-il croire maintenant, ou que ce
mouvement nouveau dont parle Reaumur, ne dure
pas long -tems , ou qu'il n'ell pas commun à toutes
les Chryfalides î Quoique d'après la régulante conf-
tante que les mouvemens de la circulation préfentent
dans tous les animaux, régularité bien conforme à
toutes les opérât onî eflentielles de la Nature , on
foit tenté de foupçonner que Reaumur lui-même a pu
fonder (on opinion fur une obfervatiou précipitée ;
le nom de cet Obfervateur cependant, nous force
encore à attendre & à défirer que. des expériences
plus réitérées puiflènt nous donner des lumièrcï
certaines fut cet objet.
Si l'on donne le nom de fang à toute liqueur renfer-
mée dans des vaiflèaux dcftinés à la faire circuler ,
les Infeéles aurortdu fang, comme les animaux les
plus païUics. Mais on reureint communément ce
num de fang à ne lignifier que cette liqueur rouge ,
qui circule dans les amphibies & dans les ani-
maux des Clalfes fupérieures. Le grand appareil que
l'on remarque dans la ftiuélurc intérieure du corps
des InfcrteSj dont nous ne pouvons voir cepeadant ,
I N S
à travers même les meilleurs verres, que les partie*
les plus groirièrcs, la petitdFe cvcellive de quelques
Infedcs', & dans lefquJs nousdevans pouitaiit liip-
pofer des parties analogues a ccfie des Inledtes les
plus grands, doivent nous faire pen fer qii il n'tll
pas au-delîus de la puillance de la Nature , de for-
mer dans uninfcétc, quelque petit qu il foit, tous
les vailleaux nécclfaires pour faire les digeliioRS Se
les filtraticns propres à convenir fis alinens en
faiig. On pourroit croire que fi les Likélcs n'ont
point un fang pareil au nôtre, c'ell parce que ce
fang leroit trop gsotlier , pour palier par des vaif-
(ciu\ auffi déliés que ceux de la p!u(.-avt , Si qu'il
leur fautpour cet eflct , des liqueurs bien plus filtrées
& bien plus fubtililées que celles qui entrent dans la
compofition de notre fang , dont un feul globule eft
quelquefois prcfque plus gros que tous le coips d'ua
de ces petits anuiiaux. Mais fans vouloir déter-
miner ce qui eu eft , on peut toujouts regarder
comme un fait certain , que fi les Inùéle. n'ont
point un fang pareil au nô::e, ils ont du moins
des liqueurs qui en font l'oftice. U.i bon Oblet-
vateur a étendu ces recherches fur les mol'cules
du fang , depuis l'Homme jufqu'aux plus petits
Infeéles ; & par-tout il a retrouvé ces molécules
de figure régulière , ce qui étoit le principal objet
de fon travail. Elles font conftamment rouges dans
tous les animaux qui ont un vrai fang ; elles font
blanches dans quelque Cruftacés, & verdâcres dans
divers Infectes, tels que la Chenille ôc la Saute-
relle. Elles ne fo;u point fpliériques , comme on
l'avoir penlé ; eiles font au contraire aullî applaties
qucde petites pièces dem-nnoic, auxquelles l'Obler-
vateur les compare. Il réûilte bien clairement de
ces curieuCes recherches , que ces molécules ont
une conformation qui leur eft propre , & qui ne
varie point tandis qu'elles ciiculeut dans les vaif-
leaux. Le (ang des LiftitîS en généial , eft une
liqueur fubtile , tranfparen;c , ordinairement fans
couleur, & qui[ , quoiqu'elle ne foit nullement
inflammable, réiîlle dans quelques efpèces à un
degré de froid fupéricur à celui de nos plus rudes
hivers. On ignore encore comment ce fang eft
porté dans la grande artère Ses principales rami-
fications & les conduits analogues aux veines font
pareillement inconnus. Nous dirons feulement que
quand on examine les pattes d'une Puce au microf-
cope^ on y voit diftindtement des vaifleaux qui,
apiès en avoir parcouru une étendue , retournent
par un aune chemin vers le tronc du corps dont on
les voit fortir. Nous dirons aufli qu'il y a grande
apparence que la grande artère jette de côté U d au-
tre , divers rameaux invilibles par leur extrême
finelfe on par leur tranfparence , & qui diftribucnt
le fluide nourricier à toutes les parties. Il y a appa-
rence encore que d'autres rameaux s'abouchent à
ceux-là , & rapportent le réfidu du fang au prin-
cipal tronc des veines , qu'on croit avoir entrevu à
l'oppofitc du cœur. Nous rifquons néanmoins de
nous tromper y lorfquc nous voulons juger de ce qui
I N S
fe paTe dans les Infeaes.précifément par ce qui fe
p^fl'c jàns Icsaiiiniaui <]ui nous font les plus connus.
Il leroit peut-être plus fiir de iiovis écarter de cette
vo.e , eu du mo'ns de la lîmplficr. Quoi qu'il en
loit, on n'ignuie pas que la Phyfiologic a eiiccre
long-tcms à travailler avant, de pouvoir un peu re-
culer les bornes de nos connoiirances fur l'art pro-
fond que la Nature erapl.ic pour opérer la fan-
guiticatioiij & cette a(Iui.ila:ion des matières étran-
gères , qui les rend propres à s'incoiporer a la fubf-
tance de l'animal : Ce ne fera qu'avec le flambeau
de l'AnaTomie comparée , pouflée elle - même
jufqu'a Tes dernières limites , que l'on pourra en-
treprendre de percer ces myftères. Sans doute la
nutrition réful-een dernière a « iyfc, de l'analogie
qui eil entre ce quî nounic & ce qui eft noufri.
C'ell en fai^nt pailcr l'ahmcnt par une multitude
innombrable de couloirs , dont les calibies fe mo-
difient fans ceiTe , que la Nature doit paivenir à
rallîmiler a l'amnial, &al'incorporcr dans fes chairs.
Comment pourrions-nous entreprendre de lafuivic
& d'éclaircir le fyftcme de la nutririun dans d'aulfi
pet'ts êtres que les Infeiles , Icrfque les plus grands
Anima Jx ne pré entent encore fur cet objet , comme
fur tant d'auaes , que des apperçus vagues ou téné-
breux.
Les organes de la refpiration tiennent de trop
près à ceux de la digeftioa Se deiaciu ilation, pour
lie MS devoir les faire fuccéder à nos ret^jrdsSi à nos
oofervitious.
Rcfpiradon des I.tfeSfes.
La refpiration eft l'adte par lequel l'air eO intro-
duit dans le corps de l'Ani^iial. Dans l'homme &
dans les Animaux des Ordres fupéricurs , elle renfer-
me lenfib!cmcni deux mouvemens alternatifs : l'un
d'infpiratien , qui donne entrée à l'air dans l'inté-
rieur , l'autre d'expiration , qui le rejette chargé des
vapeurs ce l'Animal. Les poumons font le principal
inltrnment de la refpiration. Ils font fur-tout formés
de i'aflemblage de vailTeaux cartilagineux & élafti-
ques, qui après s'être divifés & fous-divifés en un
prodigieux nombre de rameaux , fe rendent à dilfé-
rentes branches , qui abcutiflent elles mêmes à un
ou plufieurs troncs communs , dont l'ouverture efl
à l'extérieur du corps. Les ramifications des vailTeaux
à air , s'appliquent aux vailTeaux de la circulation ,
& les accompagnent dans leur paifage par le pou-
mon. La refpiration préfente au Phyliologifte bien des
pioblêmesà réfoudre. Nous fomraes encore fort peu
éclairés fur fes principaux ufages. On a penfé qu'elle
fervoi a rafraîchir le fang S; à le colorer. On ne
peut doutei au moins , que la refpiration ne déchar-
ge l'intérieur d'une excrétion ftirabondanre , dont le
féjour pervertiroit les humeurs ; car il fe fait une
grande tranfpiration par les poumons. Mais immé-
diatement après que l'air chargé d'eihalaifons nuifi-
bles a été challé au dehors par l'expiration , l'infpi-
I N S
z^i
ration introduit dans le poumon un nouvel air & avec
lui bi -n des principes .]ui doivent influcrplus ou moins
fur la fanguificjtion. L:s Phyfiologiltes cnt remar-
qué ouc tous les Al imanx qui refpirent , & qui ont
deux vcn;riculesau caur , ont le fang chaud ; ils en
ont co:iclu que le poumon engendre la chaleur du
fang ,Mt l'extcnfion s; laconttadion alternative de fes
v^idti-aiix : cette co:.ciufi-)ri ne doitpatoître encore'que
prob. be , & elle ponrroir étr fondée ai'.ni pi .tôt fur
l'élaboration intéiieurede l'air dans le poumon , que
fur les mouvemens 1 mplcnient méclianiqncs de cet
organe. C'eit une .ègle allez générale, &aiTez recon-
nue par tous les Pliyliciens , que tout ce qui vit , ref-
[Lrc. 1 es Quadrupèdes,!.: Oifcaux &: les Amphibies
refpiicntpar la bouche & les narines , l'air q'ii paiTc
dans la trachée-artèic & dans les poumons ; les Poi'"-
fons rcrpircnt à la fois l'au & l'eau , par d'.iutres
orpanes. On n'ignore pas que quand la refpiration e(t
totalement arrêtée , i'Animal meurt : & c'cft ce
qu'on appelle afphixie ou fuffocation.
Lesinfeâeî ont-ils des organes propres à la rcfpi-
raiion , ou fi Ion veut , les Infeftes refpirent-ils ?
C'ell une quellion qui a ét^' fort débattue pour Se
contre parles Naturalises modernes , & c'efl: en par-
ticulier fur les Chenilles qu'ils ont travaillé pour la
réfoudre.
Quelques anciens Philofophcs ont douté que les
Infedesrcfpiraffcnt , parce qu'ils ne leur reconnoif-
(oientpas des organes proptesà la refpiration , com-
me dans les grands Animaux ; la machine pneuma-
ti-peadu d'abord folliciter les modernesà porter leur
doute plu:ôt en faveur d'une refpiratioD : on fait que
fi l'on met un Infeûe fous le récipient de cette machi-
ne , &: qu'enfuice on en pompe l'air , bientôt il s'af-
foiblit &ilmcutt. Cependant le (uccès de cette expé-
rience cfl bien plaufiblemcnt contefté par Lyonnet.
Quand même , dit-il , un Infede ne rcfpircroit pas
naturellement, encore pourroit-il arriver , fi fes par-
ties font délicates & prêtent peu , que fe trouvant pla-
cé fous un récipient vuide d air, cela le fit mourir.
iKuffiroit. pour cet efFe: , que l'air qui fe trouve
répandu en différens enlroits de fon corps , y fiit
renfermé de manière qu'il ne pût trouver d'iflue con-
venable. Alors , dès que l'air qui environne l'Animal,
& le comprime de tous côtés, feroit enlevé, l'air
intérieur de fon corps ne pourroit manquer par fon
refiort naturel, de fedilatcr extraordinairement , 8c
de rompre par-là les membranes & les vaifleaux qui
le tiennent renfermé ; ce qui pourroit très-aifément
donner la mort à cet Animal , fans que pour cela le
manque de refpiration y eu: aucune part. C'efl: aulTi
plutôt d'après l'anatomie qu'on a fait des Infcftcs ,
qu'on a du che.cKer à établir leur refpiration.
Su'ammcrdam , Malpighi , & après eux , Reau-
mur , ont découvert dans le corps des Chenilles deuK
vaifleaux à air , placés tout le long dechaque côté , S:
qu'ils ont défigaés fous k nom de ttacliées i ilsoat
zSi
I N S
vu que ces trachées , jettent une infinité de rami-
fications dans toute l'habitude du corps , aux-
quelles on a aufli donné le nom de bronches. Ils ont
encore obfetvc que les trachées communiquent à des
ouvertures particulières qui le trouvent a la peau de
la Chenille j &dont il y en a neuf de chaque côlc du
torps : CCS ouvertures lont les ftigmates , dont nous
avons déjà fait n.eatior. Les trachées & les bronches
font viliblement des vailleaux uniquement faits pour
lecevoir de l'air , & ils ne contiennent aucun autre
fluide, ils font comme cartilai;ineux , & quand ils
l'ont coupés, ilsconletvent Icurdiamètrc.Ilelt encore
décidé & hors de doute , que les ftigmates for.t des ou-
vertures qui donnent pallage à l'air, pour être porté
dans les trachées & les bronches , qui le portent en-
fuite dans toutes les parties du corps. A l'article Che-
nille , nous avons dû entrer dans quelque difcullion
jelativementau fujct que nous traitons ; en citant ces
différens Auteurs , qui ont pu faire de l'anatomie des
Infedes l 'objet d'un travail aullî précieux que difficile à
remplir, nous n'avons pas dû oublier, faas doute, l'Au-
teur peut-être inimitable & audelfus de tout cloge^qui
nous a donné le fameux traité anuiomique de la Che-
nilUda Saule : c'eft dans ce livre vraiment étonnant ,
où l'on ne fait pas s'il ne faut pas plus admirer encore
la patience &le talent de l'Auteur que la Nature elle-
même , dans le fpedacle merveilleux qu'il préfente ,
qu'on peut s'inflruire autant que fe complaire , en
parcourant toutes les parties extérieures & intérieu-
les de laChenille. Le treizième chapitre roule unique-
ment fur les trachées-artères & leurs bronches. Nous
n'ajouterons rien ici à l'extrait informe que nous
avons cherché a en donner.
lleft aiféde s'alTurerque leslnfedesont des trachées;
Se même fans fe donner la peine de les dill'équer ,
en n'a qu'à examiner dans de l'eau la plupart de leurs
dépouilles , on y verra flotter quantité de vaiffcaux
blancs , qui aboutllfent pat leurs troncs principaux
à ce qui étoit l'orifice des organes de la refpiration.
Ces vaiiiéaux font des dépouilles de trachées. Ces tra-
chées dans les Infedcs le divifent en une fi prodi-
gieufe quantité de bronches répandues dans tout leur
corps , que toutes les parties en font comme embar-
ladées, & qu'il eft fouvent bien difficile , quand on
anatomife un Infede , d'écarter tous ces filamens ,
dont le grand nombre n pand de la confufion fur tout
ce qu'on voit. Après cela ne doit-on pas être furpris
que ces vailleaux que l'on peut bien dénommer pul-
monaires, ne foieut pas des tuyaux compofés d'une
limple membrane , mais des vailfcaux toujours ou-
verts, conipofés d'un cordon , dont les tours imitent
ceux d un relfort à boudin bandé , S: qui par-là for-
ment descylindres creux , qui ouvrent pajFage àl'air.
Ce n'eft paslatoutce quilya de merveilleux. Reau-
mur a obfervé que les cordons qui les forment , ont
dai s quelques Infeélesfiï côtés relevés, de forte qu'ils
f. 11 blent être compotes de iix iîls , a peu-près cylin-
Jti.jues , collés les un<, c 'nrreles autres. C'eltunfpec-
»adc curieux que i'obferycr ces vailleaux avec le mi-
I N S
crofcope,on efl'ravi d'admiration de voir que des braU'
ches la plupart incompa'-ablcment plus déliées qu'un
cheveu, & dont il y en s par milliers dans le corps d'Un
feul lufede , l'oient labfiqués avec tant d artifice.
Pour ce qui eft des ftigmates , ou des ouvertures pat
Icfquclks les InfetKs leçoivent 1 air extérieur dans
leurs trachée; , rorificc en cli pielque toujour<: mar-
qué fur la peau de l'Animal j ar une petite plaque
écailleufe, ouverte par le m'Iieu , & garnie de mem-
branes ou de filets propres a cmpé.her l'er.tiée aux
corps ét!.;ng.rs.
Ainfi , tandis (.jue les Animaux les plus parfaits ,
n'ont qu'une maîtrelle trachte , qui le ramifie feu-
lement dars une partie du corps : nous voyons dans
les l'oillons , des ouïes ^ qui leur tiennent lieu de
poumons ; & dans les Infedcs places plus b.$
dans l'échelle de l'animalité, nous ne trouvons ni
vrais poumons , ni vraies ouïes , mais deux maîtrelTes
trachées qui diftribuenc des rameaux à toutes les par-
ties du corps lonles retrouve juf-jiiesdans le cerveau^
& même dans les yeux. Ce qui eft a remarquer en-
core , en luivant la chaîne générale des êtres , c'cft
que lesj'lantes , ont demêuie des trachées difperlées
dans tout leur intérieur , & ces trachées reflemblenc
fi fort à celles des Infeéles , qu'on voit bien qu'elles
ont été faites fur le même modèle , & pour des fins
femblables ou analogues : c'cft de part & d'autre ^
même Itrufture , même couleur, même élafticité ,
même difperfion dans tout le corps ; une telle analo-
gie dans un point fi ellentiel de l'organifaticn , fup-
pofe , fans doute, bien d'autres r.îpports. Les tra-
chées font donc un genre de vailleaux très- générale-
ment répandus dans le règ ic organique , puifqu' une
de leurs principales fonàlions paroît être d'introduire
l'air atmofphéii.]ue dans l'intérieur de l'Animal & de
la Plante , nous pouvons en inférer que cette voie eft
au nombre de celles dont la Nature fe fert pour opé.
rer dans les êtres organifés , ces admirables comhi-
naifons des élémens , fi fécondes en grands effets.
Nous devons cependant donner im précis des dif-
férentes opinions qui ont été produites par rapport à
la refpiration des Infedcs , & des diverfes expériences
qui ont pu fervir de bafeà ces opinions.
Le fentiment de Reaumura été que l'air eatrc par
les ftigmates dans les trachées & dans les bronches ;
mais qu'il n'en fort point, & qu'ainû la refpiration
des Chenilles & des autres Infedcs, ne fe fait pas
comme dans les grands Animaux , c'eft-à dire , que
l'air n'entre & ne fort point alternativement par les
ftigmates , comme il entre & fort par la bouche^ ou
le nez des autres Animaux. Il a cru que l'air infpiré
par les ftigmates , fort par une infinité de petites ou-
vertures qu'il a fuppofécs à la peau de la ChcniTe ,
après avoir été conduit jufqu'a l'extrémité de- plus
petites bronches ou ramifications des trachées. C eivn-
dant cet Auteut rapporte dans une lettre écrite à
DeGecr , qu'il avoir été ébranlé dans fon fentiment
par ks di^cultés que lui aTcit faites Bon.act , qui us
r N s
Veut pas que les Chenilles expirent par la peau ;
oui prétend qu'elles infpirciit & expirent par les
itigmates, & c,uc l'air quife détaclie de leur peau ,
quand les Clienilles font plongées dans l'eau, n'cft
que celui qui y droit adhérent.
De Geer a tenté de faire des expérience; fur la ref-
pirarion des Chryfalides , & il a cru voir qu'elles
rcQ'irent parle-. lh«;niates , qui ne leur manquent pas
p'.u<: -qu'aux Chenilles ; il rapporte avoir vu «u moins
tiès-diftindemcnt , que l'air entroit & fortoit alter-
nativement par ksfligmates, & fcsexpéiieiîccson-rété
confor.ucs à celles de Rcaumur , qui a trouve auflî
que lair s'échappe par les ftigmates dans la Chry-
falidc. N'oici la concliifion que ce dernier tire de l'es
expériences. L'air fort donc par les ftigmates de la
Chrylalide , dit-il , au lieu qu'il -ne fort point par
ceux de la Che.iiile ; comme il ne paroîc pa^ lur les
ChryfaliJes d'autres ouvertures qu'on puilFe foiip-
çjnncrcapable de donner entréeà l'air dansleurcoips ,
il y entre & il en fort par les lligmates. Lare, 'pi ration ,
ajoute-t-il , fc fait donc alors, comme celle des plus
grau 's Animaux , dans 1 l.ifede en qui elle fe fai-
l'oit différcramenr, lorfqu'il étoit Chenille. On voit par
ce* paroles que cet Auteur reconnoit une refpiration
Jansks Chryfalides.
Au refte , pour s'alTurer que les trachées font de
véritables vailfeaux à air , & qu'il y entre dans les
Chenilles par les fligmates , Malpighi & Reaumur
ont appliqué de l'huile avec un pinceau , fur tous les
fligmaxs de la Chenille <jai eft tombée en convul-
<îon lur le champ , & a été étouffée. Quand les rtig-
mates feulement de la partie antérieure du corps ont été
huilés, cette feule partie cil devenue paralytique,
&. la partie podérieure l'eft devenue, quand l'huile
a été appliquée fur les ftigmates poftérieurs.
De toutes ces obfervations , dont nons ne rappor-
tons que le précis, & de plufieurs autres expériences
que nous paifons lous filcncc , il doit réfulter que les
Chenilles , S: par analogie les autres Infedcs qui ont
comme elles des ftigmates & des trachées , ont une
r-efpiration, quoique les organes qui y femblent def-
tin's , foient d'uue toute autre conformation que
«eux des Quadrupèdes ou des Oifeaux.
Cependant Lyonnet rapporte que plufieurs Infec-
tes lui on: donné lieu de dourer qu'ils refpiralfent ,
aOHloins d.ms certains états de leur vie , & les preu-
ve» qu il en donne , femblent être convaincantes.
Nous allons' l'ec:endre parler lui-même : ^ J'ai pris ,
dit-if, de ces grandes Cantharides du Saule , dont l'o-
deur forte, quoique peu défagréabie , failît d'alTez
loin l'odorat. Je les ai inifes fous un verre , ou j'ai
long-tcms brûlé du foufre , que j: mettois fur un
vailieau de cuivre rougi au feu , afin que ce foufre
continuât de briilerau milieu de fes propres vapeurs;
& quoiqu'il donn.nc une fumée fi épailTe , qu'elle dé-
roboit prefque ks Caïuharides à la vue , elles ont
foutenu ces vapeurs pendant plus d'une demi heure ,
ans que j'aie pu m'appeccevoir que cela leur ait fait le
î N S
z6^
JMoindrc mal Quant! on confidère d'aiikurspour fuit il,
la fohdltc de la plupart des coques des Faulks Chenilles
& d'un grand nombre de Vcrsichneumons ^ on ne coii'
çoit pas comment ces Infeélcs pourraient vivre plu-
fieurs mois Cous la terre dans un efpace fi étroit & fi
impénétrable à l'air , que l'elt leur coque , s'ils y
avoientbcfoin de refpiret. Il (embleque quand même
ils y rcfpireroicDt le peu d'air qui yell rcnferiné avec
eux , une fi petite portion d'air , qui a tant de fois
pallé par leurs bronches , & qui doit être toute rem-
plie des exhalaifons qu'elle en a emportées ne fauroic
ëcre d'aucune utilité à l'fnfeûe. Pour ce qui eft des
Chryfalides , continue Lyonnet , je n'oferois pas noa
plus affirnier qu'elles refpitent ; une cxpéiience au
moins m'a prouvé qu'il y en a qui ne refpirent pas
toujours. J'ai pris la Chryfalide de la Chenille du
Troène, qui cil des plus grandes , & par la plus pro-
pre que bien d'autres à faire des expériences furet.
Ellcavoit d'ailleurs les deux ftigmates antérieurs (î
ouverts , qu'avec une loupe commune , on pouvoic
entrevoir la fubftance de l'on corps , qui laifîoit ur
petit vuidc cntr'eux & la Chryfalide. Tout cela rac
fit efpérerque fi les Chryfalides refpiroicnt , celle-ci
m'en pourroit donner des preuves certaines. Deux:
ou trois mois a vaut qu'il m'en naquit un Papillon , jela
déterrai & lui couvris a diverfesreprifes, premièrement
un, enfuit'.; deux , &: ainfi fuccellivement tous fes ftig-
mates avec de l'eau de favon. Chaque fois , i'obfervai à
la loupe , pendant un allez long efpace de tems, ce'; ftig-
mates ainli mouillés , pout voir s'il fe formcroit quel-
que vellie ou quelque bulle d'air au dciïïis ; ce qui
auroit naturellement dû arriver , fi ces ftig'.natcs
t avoient fervide conduits à la refpiration ; nuis quel-
que attention que je prêtaiïe , je n'y vis rien de pareil.
Plufieurs jours après , je répétai la même expérience ,
dune manière qui me parût encore plus décifive.
Au lieu de couvrir les ftigmates , d'eau favonaée ,
je les couvris chacun d'une petite bulle d'air, tirée
del'écume de cette même eau , afin que l'air put y
entter & en fortir plus librement. Ma curiofité n'en
fût pas plus fatisfaitc ; ces bulles qui auroient dû fc
gonfler ou s'affailî'cr , à la moindre expiration de la
Chryfalide , confeivèren: toutes conftamment la
même grofleur juf ju'à ce que lewr pellicule venant à
fe fccher , slles fe crevèrent. Lorfque le Papillon fâc
forti de cette Chryfalide , je la pris dans le même
inftant , j'en lavai l'intérieur, & vis aux ftigmates de
fes anneaux , des paquets compofésd'un allez grand
nombre de filets très-blancs , dont ks plus longs
l'étoient environ de deux lignes. Ils me parurent des
dépouilles de vailTeaux pulmonaires. Je foufflai fur
chacun des ftigmates auffi fort qu'il me fut polliblc
par un tuyau hn délié : mais quelques efforts que je
filfe, je ne pus parvenir a faire gonfler, ni remuer
aucune des dépouilles de vaiffeaux qui y éto eut in-
térieurement attachés ; ce qui auroit dû pourtant iié-
cell'aiteinent arriver , pour peu que la commnnicatioa
de l'air extérieur par ces ftigmates dans ks bronches ,
fut reftée ouverte, & que le Papillon renfermé dans
fa ÇLryfalide, eût purelpircr par la. Si, ajoute exifi»
z6^
I N S
Lyonnec , l'on ne veut point titci- une conclufion plus
générale ds ces dernières expériences , au moins
peut-on , ce me feaibic , en inférer , que la Chryta-
lide de la Chenille de Troène vu un tems fans ref-
pirer, & que !es deux ffigmates anténeuts ouvcrcs ,
ne fervent alors qu'a faciliter l'évaporation des Ini-
ineurs furaboadantes, & à permettre à l'air extérieur
de le fubl'iituercn leur place ". A l'és^ard desCbenil-
les, le même Auteur dit fofitivement dans un autre en-
droit, qu'iln'oferoit feulement affirmer qu'elles refpi-
rcnt, £<il allègue les rai fons qui l'ont tenu en doute.
Enfuite il donne quelques conjedures fur 1 ufage des
trachées dans les Clieiulles. Mais , quoique Lyonnec
doute de la r alité d'une refpiraiion dans ces Infectcs^il
ne laille pas de confirmer , que l'air entre par les Itio.
mates dans les crachées-artères Se dans les bronches ,
& qu'il elf auifi porté dans toute l'habitude du corps ;
il direncote , que le même air fort aullî par les Itig-
mates dans de certaines circonllances. Dans la préface
de fon traité anatomique , il du î) : que l'on ne peut
douter qje l'air ne fou très-nécclTaire i cet lufede ,
& même encore pour d'autres ufages que pour le
mouvement, puifque les bronches ne le répandent
pas t'eulemcut dans les mufcles, mais dans toute l'ha-
bitude du coips devi'Aniuiat , par un nombie prodi-
gieux de conduits qui s'y diltnbuciu à perte de vue ,
■ jufque dans les parties les moins capables de fe mou-
voir , comme la graille , &c. Avec tout cela , ajoute-
l-il , ce befoin d'air , n'ell pourtant pas li ablolu,
qu'une chenille ne puilîc ttès-long-tems s'en palier ,
fans en paroître aucunement incommodée ; aulli n'ai-
jt jamais puappetcevoir aux Chenilles, quelqu'atten-
tion que j'y aie donné , ce mouvemeni alccrnaiif &
régulier d'infj.iration & d'expiiation , qui caratlciite
larcfpiration proprement dite«.
Nous devons foufcrire pour le préfent, & jufqu'à
ce que de nouvelles découvertes puilfent donner de
nouveaux éclaiicilTemens fur cette matière , à l'opi-
nion de Lyonnet, que les chenilles ne relpirent point
comme n us & comme les i;rands Animaux. Mais
nous n'en devons pas moins fa' re attention , que les
Chenilles font reconnues avoir befoin d'air , au moins
dans les cas ordin ires ; que cet air entre dans leur
corps par les llli^mates , & que quand on bouche
ceux-ci avec de' l'huile ou d'autre matière gralfc ,
elles meurent infailliblement & comme par fuffoca-
tion. Il eft bien ditfi.ile de ne pas reconnoître d'a-
près ces faits une forte de refpiraiion. Il eft vrai que
les Chenilles peuvent relier tiès-Ionn-tems envie,
quoiqu'on les tienne plongées dans l'eau. Lyonnet
rapporte même qu'il a tenu pendant l'été, jufqu'i
: dix-huit jours entièrement fuhmérgées dans des tubes
■ remp'is d'eau , des Chenilles du bois de Saule , qui,
-après .ivoir été ciruyt-es ii laill'.cs dans un lieu tem-
•péré , ont repris en moins de dcuxheures leur mou-
'Vement.qu'e lesavcnent perdu dès la première heure
. de leur lubm rlion. Mais iln'eft pas moin^ vrai , que
.les In''ci'l;es en jjéii -lalonc la vie bien plus tenace que
ries i,tan.;sAn:niaux j comme le [rjuvcnt ce« qu'on
I N S
a perce par des épingles , pour les garder dans les ca-
binets,qui continuent de vivre foit long teins, & quel-
quefois des femaines entières, qjoiqu on leur ait fau
une blellure très-conlidérable. On pouiroit encore
nommer d'autres Aiiiinaux , qui , quoique pourviis de
poumons , peuvent ceperdnt relier fort long-tcms
fous l'eau Cans refpuer. Nous al'ons poiufuivre fur
cet objet, le tableau des expériences les plus dgnes
d être rapportées , par le nom même de ceux qui les
ont faites.
Nous avons déjà dit un nv t ^e la façon dont on a
vu que l'air entre & fort par les lligniates dans les
Chryfalides. Elles ont comme les Chenilles, dix-huit
lligraates , ou neuf de chaque côte du corps , Scieur
ligure ella peu-piès la même dans les unes comme
dans les autres. Les fligmates du devant du corps ref-
tent tou;ours ouverts pour donnera l'air un paflage
libre ; mais quelques-uns du denièie fc bouchent cn-
tièrcmci.t par la fuite , plutôt dans quelques Chry-
falides & plus tard dans d'autres. Reaumur a fait le-
marquer que les lligmates qui doivent fe fermer ,
le ferment plus tard dans le; Chiyfalides qui eue
a relier plus long-tems fous cette forme. Pour édair-
cir laqucflion , li la Chryfa'ide refpire , & fi elle ref-
pire par les fligmates , Reaumur a d'abord plongé
dans l'huile la partie poftérieure d'une Chryfalide ,
jufqu'à l'endroit oii les ailes fe terminent ; après
qu'elle avuic été ainli dans l'huile plus d une heure ,
il l'en retira & lui trouva abfotument fa première vi-
gueur. Cette Chryfalide , qui étoit transformée de-
puis quelques jours , étoit de celles d'où le Papillon
n'en cil que quinze ou (eize à fortir. Il hiit de cette
expérience, que les ouvertures des fligmates delà
part epofléi ieure decetce Chty falide, étoient alors bien
bouchés. Enfuite il a tenu dans l'huile , & pendant le
irême efpace de tems , la partie pofléricure d'une
Chryfalide de la même efpèce précédente , qui n'étoit
éclofe que de quelques heures ; il l'en retira mou-
rante ou morte. D'où il fuit, dit l'Auteur, qu'elle
a été étoufFée par rbufle , que les ouvertures des
lligmates fubfillent dans la Chryfalide nouvellement
née ,& qu'elles lui fournilient un air dint elles ne
peut être privée fans perdre la vie. Voila donc des
lligmates ouverts dans la nouvel'e Chryfalide , qui
lui font cllcntiels dans les premiers t<-ms , & qui
dans la fuite lui deviennent inutiles Efl-ce qu'il y
auroit un tems où la Chryfalide celFeroic d'avoir be-
foin de refpirer î Une tro.tieme cxiéiiencc , comi-
nue-t-il , femblable aux deux premières, excepté
que la Chrylahde a été plongée dans 1 hiiie , dans
une pofition contraire , c'ell-a- 1 re , 'a tête en bas ,
& jufques un peu par de là l'origine des aj'cs , a
décidé cette nouvelle qnellion. La Chtyfahde étoit
de celle dont la partie poil- ricute eût été lerue dans
l'huile , fans qu'elles en eu 'eut {eulFert ; cependant
la partie aiitéiieu/e y ayant été plcngre . elle y a été
étouffée , elle y eft m-rte. De -ts ■ois expériences
nous devons donc conelure , i il , que tous les or-
ganes de la rcfpiration , qui étoient néctiiaires à la
chenille , le font »:core au Faf lUon dans les pre-
niicts
I N S
mkrs tems qu'ilparoît fous la forme de ChryfaliJe ,
Qu'une partie de ces organes fe bouche par la fuite ;
que lorlque le Papillon s'eft foriiiîé jufqu'à un certain
point, il n'y a plus d'ouverture pour lui fournir de
l'air qu'à la partie antérieure de la Chryfalide ».
Tout cecjue l'Auteur ajoute enfuite ménteroit encore
d'être copie ; niais'pour abréger , nous devons renvoyer
à l'original. Nous dirons feulement queReaumura va
lortir des bulles d'air, de tous les ftigma-cs reliés ou-
Teiis, des Chryfalides qu'il a tenues dans l'eau.
Nous allons joindre les expériences de De Geer ,
qui confirment celles de Reauniiir , & qui n'en ion:
f as moins dignes d'être rapportées. Nous emprun-
terons aulli les propres paroles de l'Auteur , pour ré-
pandre plus d'intérêt u.J'avois un bon nombre de
ChryfalideSjqui l'étoicnc devenues vers la fin de l'été;
ficelles avoient à refter telles pendant toutl'hyveri les
Papillons n'en devant fottir qu'au mois de juin de
l'année (uivante. En février de la même année , je fis
des expériences lut la refpiratiun de ces Chryfalides.
J'enmettois une dans de l'eau pure , pour voir li des
bulles d'air s'éleveroient des lligmatcs , & j'eus bien-
tôt une pleine fatisfaift on. Deplulieurs des (tigmates
des côtés du ventre , qui dans ces Chryfalides font
plus grands & plus ouverts que ceux du corcelet , il
lortit de chacun d'eux une bulle d'air alllz grande ,
quirclloit attach ea fon oiilice. Je fixois mes regards,
muni d'une loupe , fur une des plus grandes bulles,
pour voir ce qu'elle deviendroit . Je vis après quel-
ques minutes de tems , que la bulle rentroit entiè-
rement dans le tligmate. On peut bien croire que je
ne me contentois pas de cette Icule expérience. Je
mis donc plulicurs autres Chryfalides de la même
clpèce dans l'eau ; des bulles d'air fottirent bientôt
deieur<liigmates , & je vis ces bulles rentrer comme
dansla première expérience , dans les iligmates d'ori
elles étoient forties. Comme ce phénomène me parut
très-imporrant pour fervir de preuve de la refpiration
léelle des Chryfalides & de la manière dont cette relpi-
ration s'exécute, j'ai tenté de le vaiicr d une autre fa-
^on. Je voulus voir (i les ftigmates ablorberoient
ou attireroient à eux d'autres bullcsd'air, que celles
qu'ils avoient laiil'é échapper eux iiK-mes, &. il falloir
parvenir pour cela a mettre une bulle d'air fur un
iUgmate ou il n'y en avoir point auparavant. Avec la
pointe d'un fhlet je réullis d'ôter la bulle d'air de
ôelfus le Ifigmate où clic fe trouvoit ; en la poullant
fort doucement, je la faifois glifier fur le corps de la
Chryfalide du côcé cjue je vou'iois , fans qu'elle fe
détachât du corps, & de cette manière il me fut allez
facile de la placer fur un autre ftigmate , oti il n'y
avoit pour lors point de bulle Elle reita fur le flig-
mate,jela regardois longtenis fans y remarquer
aucun changement , de forte que je commen^ois a
défelpérer de la rtullire de mon expérience. Mais
enfin la bulle d'air entroit fort doucement dans le
(ligniate. J'ai répété cette expérience bien des fois
fur différens iligmates oc fur plus dune Chryfalide ,
•& l'etFe: en a toujours été le même , à cela près que
Jiijl Nue. Injtaes. Tome KU.
I N S
.6-,
la bulle d'air ^toit attirée par le ftigmate quelquefois
plus & quelquefois moins vite. Il èft inutile ae dire
que ce déplacement de la bulle doit être fait dans
l'eau même , ou tandis que la Chryfalide eft entiè-
rement plongée dans l'eau ; car cela s'entend de foi-
même. Il me femble que ces obfervations font des
preuves certaines de l'expiration & de l'infruatiop.
de l'air parles ftigmates de la Chryfalide. Il ne faut
pas oublier de due que j'.ii vu , comme M. de Reau-
mur , qu'il ne fort point ou peu d'air, des autres en-
dioits du corps de la Chryfalide; on voit feulement
dans quelques endroits de la peau , des bulles d'air
très-petites , qui allurémcnt ne font que de l'air con-
tenu d ms les petites cavités de la peau raboteufe 8c
inégale. Ces petites bulles retient conllamment en
place , on ne leur voit point arriver de changement.
Enfin en plaçant une goutte d'eau fur un des fb'o--
niatcs d'une Chryfalide que jetenois dans la main ,
il en ibrtitune bulle d'air , qut bientôt après, y reii-
tioit. Le, autres Itigmatcs ouverts, qut furent mouil-
lés de la même manière , l'un après l'autre , don-
nèrent pref-ijue toujours des bulles d'air. Je voulus
voir, en imitation de M. Lyonnet , quel effet 1 eau
'avonnée produiroit fur les iligmates. J'en couvris
plufieuis avec des gouttes de cette eau , mais ils ne
montrèrent point de bulles. Ce que je vis , c eft que
la Chryfalide comm.-nçoit d'abord à s'inquiéter , en
remuant le ventre avec force de côté & d'autre ,
on pouvoic voir qu'elle ne fe trouvoit pas à fon aife,
N'eft-il pas naturel d'en conclure que le favon,
comme une matière graffe & remplie de fels , doit
leur être nuilible , en entrant dans, les ftigmates ou
en bouchant les ouvertures? La Chryfalide , loin de
lailler échapper de l'ait dans cette occaiion, ferme pro-
bablement plutôt ces otjverturcs, autant qu'il lui eft
pollibk pour dnipècher feau de favon d'y pénétrer «.
" J'avois , pourfuit toujours De Geer , deux chry-
falides de Sphinx. On fait que les chryfalides de cette
efpèce font bien grandes & grolfes , & que leurs Ilig-
mates (ont très- ouverts , furtout ceux du corcele:.
Comme c'ell furdc tellesChryfalidcsque M. Lyonnet
a fait fes expériences , je n'ai pas manqué de mettre
les miennes en éptcuve , pour voir li elles rcfpirent
ou non. J'en nus une dans 1 eau ; il ne fornt
point de bulles d'air des iligmates , mais ils furent
■eulemcnt couverts d'air, très - reLOnnoifl'àble par
fon luifant argenté. Je la laifTois quel.jue tems
dans l'eau , mais les Iligmates ne me firent liea
voir davantage ; la Chryfalide étoit pourtant vi-
vante. Mais l'autre Chryfalide de la même efpèce,
plongée dans l'eau , me fatisfit entièrement. De cha-
que Itigmate , excepté des deux ou trois poftéricurs ,
il fonit une grolle bulle d'air, qui y rentroit quel-
ques mjmensapiès ; elle en fortit bientôt de nouveau
(•our rentrer une féconde fois. Je forçois la Chry-
:.ilide de fe tenir le ventre en-bas dans l'eau, de
i^aij-on que je pouvois voir tous les ftigmates à
ia fois. Alors j'eus le plus joli freCtacle du monde ;
tous les Iligmates ouverts firent fortir en méme-tems
ifS^.
I N S
chacun une bulle d'air, qui rcfla à leur orifice ;
un moment après, toutes les builcs rentrèrent à la
fois dans leurs fligmates , & bientôt elles reparurent
toutes une féconde fois, & ainfî de fuite. Ce petit
jeu continua long-temps. Y a-t-il!ieu de douter que
ceci ne foit une véritable refpiration , en quelque
minière ferablable à la nôrrc & à celle des grands
animaux , excepte que celle-ci fe fait par d'autres
oii!;ancs ? L'a:r pouflé hors des fligmates, c'eft aifu-
remcnt une expiration , &: quand il rentre dans les
Blêmes fligmatci , c'efl l'infpiration. L'air entre donc
dans les ("ligmates des Chryfalides , &: il en fort
de la même manière à ce qui me femble , qu'il
efl: attiré dans nos poumons 5c qu'il en eft repoulfé.
Ces expériences femblent faire voir clairement, non-
fèulemeiit que IcsCliryfalides refpircnt , mais encore
que cette refpiration efl; différente de celle des
Chenilles, en ce que lair entre & for: pat les mêmes
organes, parles IHgmaies 3).
Nous croyons devoir tranfctire encore ce qui
fuit, pour rendre De Geer aulb confcquent à lui-
même qu'il l'ell réellement d'après toutes fes expé-
riences : c'^ll toujours lui qui parle. « La Chryfa-
lide d'une Clieniile à corne &: a grandes taches jau-
nes , qui vit fur le Caillelait , plongée dans l'eau ,
m'a fiit voir & même encore plus diltindcmcnt une
refpiration toute pareille ; des bulles d'air fortirent
de tous les fligmates à la fois, ( il en faut toujours
excepter ceux du polférieur , qui font ordinairement
bouchés ) & elles y rentrèrent bientôt après , la
Chryfalide refpiroit, ou du moins elle tâchoit de
rcfpirer l'air par les fligmates, comme nous le ref-
pirons par la bouche & par les narines. Je dis
qu'elle tâchoit de le faire , car l'eau où elle fe trou-
voit , y mit obftaclc , de fa^n qu'elle infpiroitle
même au qu'elle venoit d'expirer ; mais on com-
prend aifément, que dans l'air libre cette refpira-
tion fe fait dans les formes , je veux dire que la
Chryfalide, à chaque infpiration , pompe toujours
un air nouveau. Dans cette Chryfalide ce font les
deux iligmates du corcelet qui donnent les plus
grolfes bulles dair. Enfuite , je pris la Chryfalide
du Sphinx entre mes doigts , & avec un pinceau
bien mouille , je couvris une des ftigmates , d'une
grofle goutte d'caa. Dans l'inflant il fit paroître
une buile d'air , qui entra Se fortit à différentes repri-
fes. Les autres ftigmates mouillés de même , me
firent voir des bulles pareilles. Enfin , je les mis
auffi à l'épreuve de l'eau favonnée , & ils produifi-
rent encore des biilles d'air , mais beaucoup plus
petites & moins fouvent que dans le cas précédent ,
quand ils furent couverts de gouttes d'eau pure ;
je fuis affuré que tous ceux qui voudront répéter
ces expériences fur plus d une Chryfalide , en
trouveront le fucccs ferablable au mien, il eft né-
celTairc de ne pas fe hxer à une feule Chrytalide,
car' on en rencontre, bien que raiement, qui ne
pouffent point de bulles d'air dans l'eau , comme
cela m'artivoit avec l'une des deux Chrylifades du
I N S
Sphinx. Pcnt-ttrc que de telles Chryfalides fe trou-'
vent dans quelque mauvais état, qu'il leur manque
qvielque chofe , de manière qu'elles ne peuvent
poulfcr l'air hors des ftigmates , avec allez de force ,
pour pouvoir produire dans l'eau , des bulles d'air.
Mais ;! nous importe peu de rechercher la caufe d'ua
tel ellet extraordinaire ; notre principal objet ayant
été d'examiner j fi les Chryfalides en général refpirent
rcellcraent «.
V-^ Obfervateur non moins digne d'être cité ,
Muflclienbroeck , a fait aulll pluficurs belles expé-
riences j fur la refpiration des Chryfalides : quelques-
unes de ces expériences confirment celles que nous
venons de rapporter , & d'autres femblent indi-
quer que les Chryfalides peuvent vivre fans rcfpi-
rdtion, au moins pendant tin certain temps, Plu-
(îeurs motifs doivent nous engager encore à faire
connoître ces nouvelles expériences , & d'après les
propres termes de celui qui les a faites : première-
ment parce que le fujct eft aflez important , pour
miritec qu'on s'en occupe, & que ce n'efl qu'ici
que nous pouvons nous en occuper; en fécond lieu,
parce que moins une matière eft décidée , plus il
faut la fouinettre à de nouvelles épreuves , & moins
les épreuves font concluantes , plus il faut chercher
à les varier. Un troificme motif peut être puifé dans
la fatisfation des Ledeurs , qui doivent délirer de
connoître comment des Hommes mftruits favcn:
prendre plufieurs voies , pour tacher de parvenir à
un but commun. Suivre ces luttes expérimentales,
pour ainli dire , entre des Savans qui ont bien mé-^
lité ce titre , c'eft s'inftruiro à la fois, &: des faits
que l'on recueille , & des diftlrens procédés qui
les ont produits, & de la manière même dont ces
faits & ces procédés font préfentés.
» Il eft certain , dit Muffchcnbroek , dans des
lettres écrites à De Geer, que la Chenille refpire
par des trachées qui font aux deux côtés du corps ;
quoique cette relpiration ne fe falTe ni h vite ni fi
confidérablement que dans les Hommes & dans les
Quadrupèdes, parce que les organes qui y fervent font
tout ditférens de ceux des autres animaux. Comme
toutes les Chryfalides que j'ai vues , ont aux deux
côtés du corps, des trachées & des ftigmates à-
peu-près femblables à «eux des Chenilles, il y a
apparence qu'elles les ont de même reçus pour
la refpiration. Mais comme cette conclufion ne
ptouve pas direûement ce fait, j'ai fait pludeurs
tentatives pour en trouver des preuves certaines &
inconteftables. J'ai donc enfermé une Chryfalide,
de celles qui donnent les Papillons blancs du Chou ,
dans un tube de verre, dont la capacité n'excédoit
que fort peu la grolTeur de fon corps , c'eft-à-dire ,
qu'elle remplilloit le tube prelque entièrement. A
l'un des bouts le tube ctoit prolongé en tuyau ttès-
délié ou en tuyau capillaire ; l'autre bout ctoit ou-
vert pour y faire entrer la Chryfalide , après quoi je
le fermois en y liant fortement un morceau de
I N S
•veffie mouillte , pour qu'aucun air ne put entrer
dans le tube ; la veflie , après avoir féché , s'y
trouva nacmc bien tendue. Le bout du tuyau ca-
pillaire fut enfuicc plongé dans un peu d'eau. Je
plaçai le tube au microùope horizontalement & fur
un petit cadre tendu de fil-; dé'iés , fcrvant de mi-
cromètre , pour voir cxaûcmcnt s'il fe feroit quel-
que mouvement dans la liqueur , &: voici comme je
raifonnai: û la Cluyfalide rcfpue , fi clic fait en-
trer l'air dans Ton corps. Se fi elle l'en fait fortir ,
cet air pourra faire quelque changement à celui du
tube , & la liqueur du tuyau capillaire pourroit par-
là être mife dans un ceitain mouvement & être
poullce ou en-dehcrs ou en-dedans. Il ell vrai que fi
la Chryfalide infpire une égale quantité de l'air de
la cavité qu'elle en expire , S: que i\ cet air gara'e
la même qualité ou la même élafticité qu'aupa-
ravant , cette expérience ne me pourra rien appren-
dre. Mais comme dans la refpiratioH humaine l'air
expiré n'a jamais la même qualité qu'avant l'inf-
piration , je me fuis imagine que l'air infpiré &
expiré par la Chryfalide pouiroi: bien être fiijct au
même changement. Le premier quart-d'heure je ne
m'apperçus d'aucun changement dans la liqueur du
tuyau capillaire ; mais enluite je vis que cette li
queur fut pouflée tantôt un peu en-dedans & tan-
tôt en-dehors. Ce mouvement fut fort lent & peu
fréquent ; car il ne fe montra que deux ou trois fois
dans une heure. Je ne me fuis pas contenté de cette
feu!e obfervation. J'ai enfermé dans un tube feni-
blable une autre Chiyfalide , de l'efpèce qui donne
le Papillon nommé amiral ; mais quoique jobfcr-
vafle la Chryfalide, des heures encièrcs , à l'aide
du raicrofcope , je ne m'apperçus d'aucun mouve-
ment dans la hqueur du tuyau capillaire ; cependant
la ChrjfaUde étoit bien vivante. Si cette Chryfalide
xefpire, il faut qu'elle le fafle peut-être rarement,
ou fi lentement, qu'il fe palle plulieurs heures en-
tre une expiration & une infpiration ; peut-être aufll
qu'étant enfermée , elle peut (ufpendre la rcfpira-
tion, ou peut-être qu'elle ne refpue uniquement que
quand elle doit btiler l'cnvc'.oppe pour paroître fous
la forme de Papillon , & que c'eil le feul ufage ou le
feul butde fa ie(|iration. L'expérience faite avec cette
dernière Chryfalide fi différente de la première , me
met donc dans l'incenitude de la conclufion qu'il
faudroit en tiier : car la première expérience fem-
bloit démontrer que la Chryfalide refpire ,& la fé-
conde ne fit rien voir de pareil. Peut-être donc i]ue
qnelqucs Chiyfalides refpirent , tandis qued'aurres
ne le font pas : car fix jours de fuite la dernière ef-
pèce ne me fi: voir que la même cliofe, c'eit- à-dire
qu'il ne fe fit aucun mouvement d'ans la liqueur
du tuyau capillaiie «.
5' J'ai efTayé , s'il fcroit polTible de rendre fcnfi-
ble la fortie cie l'air hors des trachées ou des fli;^-
mates de la Chryfalide , pour découvrir s'il y aiiroit
communication de l'air des vaifi^eaux avec les ftig-
mates: car fuppofe qu'il n'y eût point d'air dans ces
I N S
2(?7
vaifleaux, il efl: certain que la Chryfalide ne ref-
pireroit pas , & au contraire il y auroit apparence
ijue la refpiration a lieu , fi on les troiivoit remplis
d'air. J'ai donc pris de l'eau claire & nette , & j'en
ai tiré tout l'air , au moyen de la machine pneumati-
que : car comme l'air qui ed dans l'eau fe manifcfte
en forme de petites bulles fur tous les corps qu'on y
jette , & que ces bulles d'air fembicnt fo; lir alors
de ces corps mêmes , quoique ne renfermant aucun
air, cela etî^péche de faire des conckifious julles ;
mais dans leau purifiée dans le viJe, j'étois bien allu-
re de ne pas trouver de ces bulles. L:sChrylalidesfont
plus légères que l'eau , elle^ y furnagcnt ; c'eil pour-
quoi pour faire aller au fond de l'eau , la Ch:yfalidc
que j'eus à examiner , & qui étoit une Chryfalide du
Papillon amiral , je la fis pafler dans un petit an-
neau de plomb , de pefanteur fuffifante pour la fub-
merger. Placée ainfi dans un petit verre d'eau purifiée
de tout air, elle fut mife delTous un récipient dont
on pompa l'air. Pendant cette opération ,e n'ai vu
foriir aucune bulle d'air des lligmites du corps,
il s'échappa feulement une petite bulle du dcraère,
proche de la pointe écaillcufequi termine lecorps , &:
non pas de l.i pointe même. Mais à la diftance d'en-
viron un tiers de la longueur du corps , entre les an-
tennes*: la trompe , j'obfervai une élévation d'oii
fortirent un grand nombre d; bulles , qui fcmbloicnc
partir d'entre les ai'e?. La Chryfalide ne s'enfla point,
a caufc qu'elle laiffoit échapper tant d'air ; mais je
n'ai pas bien pu voir où tout cet air a voit été contenu ,
ni par quel chemin il étoitforti; apparemment quf
ce tut de la partie antérieure du corps , ou de quel-
que ftigmate au-dcifous des ailes, Eufuite faifant
entrer l'air dans le récipient , je m'attcndois de voir
que l'eau prcndroit la place de l"air dans la Chryfa-
lide , & qu'elle y feroit poulfée avec force ; m.-.is il
n'arriva rien de femblable. La Chryfalide tirée de
l'eau , fe trouva plus petite qu'avant l'opération , fc
les endroits où font les ailes, étoient enfoncés ; mais
au bout d'un quart d'heu-'c , elle eut fa première
rondeur & tout fon embonpoint , de forte que peu-à-
pcu l'an- a du rentrer dans fon corps. Il ell donc cer-
tain qu'il y a de l'air dans la Chryfalide, puifqa'il
en fortit beaucoup en forme de bulles, & qui enfuite
fut remplacé par du nouvel air ".
M Comme quelques-uns des phénomènes vus par
M. L)e Pxcaumur , ont été dalérens des miens , il y
a apparence que la caufe lu a été de ce que nous
avons travaillé fur des Ch.yfalidcs d'cfpèce diffî-
rcnte , oubienacaufc Je leur .ige différent , de forte
que leurs lligmates ont pu être ouvejts ou fermés ,
ou bien dérach/s Axx Papillon renfermé dans l'enve-
loppe de Chryfalide. J'ai répété la même expérience
fur une autre Chryfalide noire qui s'étoit fufpendue
à une feuille de Bardane, Placée dans l'eau , fous un
récipient dontoa tira l'air , elle ne laifla échapper de
l'air nulle part , que feulement de l'endroit d'entre
les ailes , où la trompe & les pattes aboutilTent , mais
les fligmates des côtés du corps reflèi eut fermés; l'ab
52(^3
I N S
jritdonc dans cette Chryfalide un autre cheminpoiir
en fortir, cjuc dans la précédente. Peut-être que la
peau de cette Chtyfalide étoit naturellement ouverte
dans cet endroit , ou bien qu'elle eût été rompue par
l'air qui apparemment fortit d'un des Higmates antc-
lieurs. Aprts avoir fait entrer du nouvel air dans le ré-
cipient , la Chryfalide tirée de l'eau fut trouvée beau-
coup plus petite que par le parte & très-comprimée ,
particulièrement a fa partie poftéricure, dont les an-
neaux s'étoient déboîtés ou écartées les uns des autres
Elle refta enfuite toujours éj^alement petite & con-
fervant la même forme ; l'air extérieur ne s'eft donc
point remplacé dans fes trachées. Dans une autre
Chryfalide nouvellement tirée de fa coque, j'ai vu
les itigmates , qui étoient beaucoup plus grands &
en forme de cadres oblongs , cxaélement fermés par
deux membranes roulles , de forte qu'on n'y pouvait
remarquer ni ouverture , ni aucun mouvement.
Quand je la touchai un peu , elle rétrécit les cadres
ronds , de façon qu'ils prirent une figure allongée ,
mais qui peu après (e remirent fous leur première for-
me. J'efTayai de placer avec un pinceau une goutte
d'eau fur chaque Ihgmate ; mais cela ne me réulllt
pas , parce q\ie la peau lifie & comme vernidée de la
Chryfalide reponiloit l'eau ; je pris donc au lieu d'eau
pure y de l'eau de- vie mêlée avec un peu d'eau com-
mune J&; cette liqueur appliquée fur le corps avec
un pinceau y refta adhérente. D'abord la Chryfalide
ferma encore davantage les tebords des ftigmates ,
ce qui étoit une marque que les trachées lui étoient
d'ufage alors ; mais aucune bulle d'air ne parut fur
les ftignia:es En joignant ces expériences aux obfcr-
vations de M. Reaumur , il me fembic qu'on peut
conclure hardiment , que les Chryfalides obfervécs
jufqu'ici ont bcfoin d'air, & qu'elles refpirent à leur
façon. Mais en cas qu'on trouvât le contraire fur
d autres Chiyf.dides , il faudroit indiquer l'efpèce de
ces Chryfalides a qui on n'obferveroit point de re(-
piration, il taudroit encore les obfcrvcr de nouveau
&avec plus d'cxaditude ; car les opéiations de la
Nature vaiient à l'infini «,
MulTchenbroek raconte fur cet objet de nouvelles
oblervations , qu'il expofe de la maniète fuivante.
Car en fait d'expériences, il faut non-feulement em-
prunter la vue de l'Obfervateur , mais même (on
langage 5 elles ne peuvent jamais être mieux expc.fées,
>=Aprcs avoir communiqué quelques expériences fur
L^refpiration desChrylalides, j'ai continué d'examiner
le même iujetenvariant les moyens;n)ais plus j'examine
Îlus l'aides doutes, &moinsj ofedécidcriaqucftion.
es Chryfalides , qui dans les expériences ont été expo-
fées à faction de la machine pneumatique, font mot-
tes. J'ai plongé les Chryfalides du Papillon blajic du
Chou & celles de quelques autres efpèces , dans du
hianc d'ccuf, qui étant fcché a formé fur leur corps
entier un efpèce de vernis ; mais cette opération cft
un peu dirticilc, parce que la peau li/fe desChryfa-
JiJes tepoulfe la liqueur; toutes ces Chryfalides fonç
I N S
feftiîcs quelques jours en vie , fans donner des fignes
d'incommodité. Sur d'autres Cbrylalides j'ai verlé de
l'eau où j'avois fait fondre de la gomme d'Arabie ,
& après les avoir laiflé fécher , j'y ai verlé encore une
fois de la même eau , & je les ai fait fécher pour la
féconde fois; mais_toutes ces Chryla!ides m'ont paru
n'en avoir eu aucune incommodité ; elles font reliées
vivantes pendant plulîeurs jouts. Il faut donc que l'air
enfermé dans le corps, ait été fuffilant pour leur con-
ferver la vie , ou bien peut-êne que le blanc d'œut Se
la gomme n'ont pas exaélenient bouché les ouveitu-
resdcsltigmatcs. J'ai placé une Chryfalide fous un pe-
tit verre , & je l'ai accompagnée d'un petit bout de
chandelle de fuifalluméc,qui aptes avoir briilé quel-
que peu de tems , s'éteignit & remplit le vetre dune
épaili'e fumée très-puante , & qui déroboit la Chtyla-
lide entièrement à ma vue ; après avoir été envelop-
pée de cette fumée deux heures de fuite, elle fut ce-
pendant trouvée vivante & pleine de mouvement. Il en
fut de même d'une autre Chryfalide,qui avoir été pla-
cée deux heures de fuite fous un verre rempli de la fu-
mée de l'huile de térébenthine allumée. J'ai encore mis
fous un verre une Chryfalide decette elpéce deChenille
que Gocdatt a nommée la metveille ; j'ai mis le feu
à des allumettes , & j'ai fait briiler le foufre dcllous
le verre , julqu'à ce que la flamme s'éteignît.
Aptes huit ou dix minutes, la vapeur du foufrc étant
tombée au fond j je trouvai la Chryfalide aufli vi-
vante qu'avant l'opération; ayant répété cette expé-
rience encore deux fois , j'ai toujours ttouvé que le
foufte allumé n'avoit pas fait mourir la Chryfalide ;
mais ayant placé dans la vapeur du foufre , celle du
Papillon blanc du Chou , je l'ai trouvée morte le len-
demain ; la Chenille mife auprès de la Chryfalide
dans la même vapeur , eur de terribles & fréquentes
convulfions. Il y a donc des Chryfalides que la vapeur
du foufre fait mourir, & il y en a d'autres quiu'en re-,
çoivent aucun ma! ".
" Comme le charbon de la tourbe hollandoife nou-
vellement allumé dans une chambre clofe , donne des
vapeurs ttès-mortelles à IHommc, j'ai voulu voir l'efFec
que cette vapeur feroit fur une Chryfalide. J'ai placé
une Chryfalide delà McivcU e Sinn charbon allumé
defibus un petit verre, après avoir beaucoup remué fa
partie poftéiieurc , tout mouvement celle au bout de
quciqucsminutes; ôtée de délions le verre, elle montra
d'abord'par des mouvemens, qu'elle vivoir, & elle ref-
ta vivante plulieuts jouis de fuite. J'ai mis fous un verre
une autre Chryfalide de la même efpèce accompagnée
d'un charbon allumé que j'avois (aupoudré de fucie ,
qui d'abord ptoduilit une épaillc fumée blanche , dans
laquelle la Chi y falide refta immobile , fjns donner
aucun (igné d'incommodité. Après une demi-heure ,
la fumée s'étant prefqu'entièrement ptécipitéc au
fond , je pris /a Chryfalide qui d'abord montroic
qu'elle étoit vivante , &: qu'elle n'avoit rien foulFertdc
la fuincc , clic a encore vécu les jours (uivans. On fait
que la fumée du vif argent ou du mercure elt mortelle
pour tout Animal. C'ell pourquoi je pris deux Chty-
I N S
faiiJes , l'une du Tapillon blanc du Chou , l'autre de
la Merveille , Se un charbon allumé , dans lequel
j'avois fait une cavité qui Fut lemplie d'un peu de
mercure; je couvris tout cela d'un récipient de verre,
qui fut tout rempli de la fumée que le tei; avoir pro-
duit du mercure. Après vingt-quatre heures , tout le
mercure étoit tombé au fond ; cependant les Chryfa-'
lides cioien: vivantes / & reftèrent telles pendant plu-'
lieurs jours , la Chryfalide du Papillon blanc étcit
feulement un peu affoibiie , Ce remuant avec peine ,
mais cela palFa dans la fuite. ».
» Dans une petite taffe de verre , je vcrfai une
drachme d'efprit-de-fcl-ammoniac , te je la plaçai
dellous un récipient , avec une Chryfalide du Papil-
lon blanc ; d'.ibord la Chryfalide fut crès-incommodée
par la vapeur de cette liqueur fpiritueufe , de forte
qu'elle le débattoit cxtrtniement en remuant le ven-
tre de côté & d'autre ; deux heures après, tout
mouvement cella j & je trouve la Chryfalide morte,
quoique lut l'extérieur de fon corps , il ne parut
aucune altération. Une autre Chryfalide de la même
cfpèce , expofée dans la même rafle à la vapeur de
l'efprit de nîrre , fe remuoit beaucoup & avec force ;
mais lu heures après , elle étoit vivante comme aupa-
ravant. Après feize autres heures , l'efpiit de nîrre
étoit devenu tout volari! , & s'écouloir le long des
parois du récipienr, & cependant la Chryfalide vivoit
tjuoiqu'affoiblie ; jela la\ai enfuitedans de l'eau clai-
re & 1 expofai à l'air, mais le lendemain elle mourut >=.
» Ayant ajufté dans un grand verre un petit en-
tonnoir auffi de verre , & y ayant placé une Chryfa-
lide du Papillon blanc , j'y verfai de l'ea'i tiède ,
jufqu'a ce qu'elle fut route fubmergée. D'abord des
bulles d'air partirent du milieu de fon corps ; elle fc
remuoit encore & lurnageoit dans l'eau j après y
avoir été quatre heures de luite. Quand je vis que
fon mouvement avoir ceilé , je la tirai de l'eau;
mais elle vivoit encore. Replongée le lendemain dans
l'eau tiède comme la première fois, elle commença
d'aller au fond après une heure , £c au bour de vingt-
«juatie heures après , cl!e étoit morte. Je plongeai
une Chryfalide de la Merveille , dans de l'eau-de'-vie
tièjc , de la même manière ; elle alla d'abord au
fond , & dans moins d'une minute , prefque tous
fes ftigmates laiffèrent échapper plufieurs perites
bulles d'air, Eufuite elle commença a fe tourner en
tond comme fur un pivot avec beaucoup de vitelfe ,
produifant toujours des bulles d'air. Après une mi-
nute & demie , le pivo:cment du corps le rallentii,
& deux mniurcs après elle rcfka rranquilîe. Je l'otai
alors de l'eau-de-vie , pour voir fi elle feroit morte
ou vivante ; au moindre atrouchemenc elle donna
des (ignés de vie , & elle a continué de fe conferver
vivante ».
ÏN S
z^y
Dans une autre lettre , Muffchenbrock écrivoit en-
fin ce qui fuit : ce Je me fuis bien douté que les expé-
riences faites fur les Chryfahdcs , meitroicnt dans
l'incertitude fi elles refpirent ou non : car plufieurs de
ces expériences femblent être contre la refpiration.
Cependant il faut bien que leurs ftigmates aient leur
ufage , & cela femble parler pour la relpiration.
Néanmoins , on peut opp'ofcr à cela bien desraifon-
nemcns , & dont en voici un. Peut-être les ftigmates
font-ils faits pour donner palfagé à l'alv & en remplir
I^s vailleaux aériens uniquement danS le tem^ que la
Chenille prend la forme de Chryfalide , peut-être
que cette quantité d'air eft fuffifanre pour conferver
la vie de l'infede pendant tout le rems qu'il doit ref-
ter Chryfalide & jufqu'au moment qu'il devient Pa-
pillon. Dans cette fuppolition la Chryfalide ne refpi-
reroit donc pas en infpiiant & en expirant 1 air alter-
nativement , quoiqu'on puiflc être en état, en la
tenant fubmcrgée dans l'eau , de forcer l'air à fortir
des ftigmates & à y rcntter , de forte qu'il n y aura
rien de certain à conclure de cette obfervation. Il 7
a donc apparence qu'on ne trouvera rien de bien clair
pour conflater la refpiration des Chryfalides. Le
meilleur eft donc de rapporter (iniplement toutes les
obfcrvations pour & contre la refpiration , & de ne
faire aucune conclufion , laillant la décifion au rems
à venir. Quand j'aurai de nouveau des Chryfalides à-
madifpolition, je les enfermerai dans leur propre air ,
& je tiendrai regiftre fur leur vie ou fur leur mort ;
quoiqu'au vrai on ne pourroit pas même par ce
moyen prouver la refpiration diredement. Il faudroit
dans cette vue renfermer les Chryfalides dans de la cire
amollie, dans du miel , du lîrop , du fuif, du ver-
re , ou bien même dans quelque métal, en prenant
la précaution de ne les pas bleller, ni les ptener.Tout
cela prouve qu'une chofe , en apparence 11 fimple ,
n'eft pas aiféc à trouver ni à décider , & qu'il eft bien
diilrdle de pénétrer dans les myflères de la Nature «.
On peut (oufcrirc au confeil de Muiïchenbrock; ;
de ne faire aucune conclufion , aucune décilîon
relativement à la refpiration des Chryfalides , avec
d'autant plus de raifon que la plupart des Infecles
fous cette forme , fe trouvent dans une efpèce d'en-
gourdllfcment , plus ou moins profond , qui peut les
rendre plus ou moins infenfibles aux impreffions
extérieures, & qui femblent indiquer que la Nature
n'a bcfoin que du repos dans lequel elle plonge
1 Infecte , & des feuls principes qu'elle a renfermé
dans fon corps , pour l'amener a fon état de perfec-
tion. Mais comme il eft cependant reconnu que les
Chenilles & les autres Infedes ont des trachées & des
bronches dans lefquelles l'air entre par les ftigmates
pour être porté dans toutes les parties du corps , on
peut bien fe fcrvir toujours du mot de refpiration
pour exprimer la manière dont l'air cl^ introduit dans
le corps des Infedes.
Après avoir parlé des Chenilles 5: des Chryfalides ,
il cit naturel de les faire fuivre des Papillons ou des
phalènes , qui ne font toujours cependanr que les
mtrnes Animaux fous des formes ditrérentes. Les Pa-
pillonsontautantdeftigmates auxcôtésdu corpsqu'iJs
' cnavoient fous la fo'ime des Chenilles j ils en ont
H^rjo
ÎN:S
neuf il^ çiiaque. côc; ,,mais qui d'abord ne font pas fi
vi(iblcç>nic dans les Chenilles , parce quMs lontca-
ch;!s p.ir les écailles* les poils qui couvrent tout le
corps. La première paire de (lii;mates cil placce aux
côtés d'une parue nienibranciite en foime de col,
qui joint la té;e au coicclet , & cette partie répond
au piemier ai n-au du corpsde la Clienillc. Lecorce-
Ict du Papil:oa , qui occupe la place du fécond & du
troilîéme anneaux de la Cl'.euille , n'a point de ftig-
niates . Eniuitc vient rabdonicn , qui cfl divifé en
neuf anneaux , dont les huit premiers ont chacun
un ftij^aïaûe de chaque cô é , maisie neuvième ou der-
nier anncan en manque. On voit donc tju'il y a une
glande c n/'iT.i.é cnnc le.nplaccment des lligmatcs
da -S rinLcte Tous les de..x états.
Lls ("hcnitics & leurs Papillons ne font pas les
feuls Inlecte; qui refpiicnt par les côtés du corps , ou
bicnqii ont a leurs côtés des ouvcrturrs qui donnent
pa'laue , l'air , on peut dire en t:;énéral que tous les
Inlertes ailés , comme le? Scarabés , les Mouches ,
les L'bcllalcs , les Sauterelles , les Abeilles , &ic. ont
aux cot sdn corps les onve: turcs de refpiratioii , c'eil-
à-dire, des l:iL;matesà peu-près fcmblab'es .à ceux des
'Papillons. Leur nombre varie dans tiuelques genresil'A-
bcille, par exemple, a dix fligmates de chaque côté ^ le
Poun'cnaquelep:.!- ■ L.irvèsaufli de plufieurs efpéccs
de ces mêmes Infe.cK-s ont des lli^tmatcs aux côtés du
corps , & fouvenr en nombre éi;al à ceux des Chenil-
les , telles c|ue les Larves hexapodes des Scarabés ;
mais d'autres Larves les ont placés différemment, &
ils y diifèrent tncoie en nombre; comme nous allons
en donner quelques exemples.
' .ilfCS Larves que Rcaumur a A^iCv^nées à tête de fi-
'giirev.i:i^il( , ont les piincipaux organes delà refpi-
ration ou les Ibgmates les plusappaiens , au derrière.
Telles lont les Larves de la viande , qui donnent les
Moud, es bleues , celles qui mangent les Pucerons^
,& plulicurs autres du même Ordre. Les Larves de la
viande ont au derrière deux petites taches brunes,
qui vues à la loupe, paroilTent comme deux petites
plaques circulaires , un peu rclevé".s & couleur de
feuille morte. Sur chacune de ces plaques , il y a trois
cfj èces de boutonnières de figure ovale allongée qui
font autant de fligmatcs , autant d'ouvertures deftinées
à donner paflagt a l'air nécelfaire peur l'entretien de la
vie de l'InfeéleLa larve a donc lix ftigmates fur fa par-
tie poftétieure, dont trois font pofesprès les uns des
autres lur une même plaque. Les lligmatespofttricurs
ne font pas les feuls qu'ont ces larves , ils en ont cn-
core^deux antérieurs, placés tout près de la tète , un
de chaque côté , à la jonéli on du fécond anneau
avec le troilième , en prenant la tête pour le premier
anneau. Ces lli^^matcsont la figure d'un entonnoir ,
don: une moitié acte emportée , & ils ont les bords
joliment dentelés & comme frangés. Au travers de la
peau de la larve on voit de chaque côté da corps ,
un vaiilcau aérien ou une trachée s'étendre des (lig-
niatcs poftéricurs jufqu'aux Iligmates antérieur'. Mais
inutilement, ditReaumur, en cherche des ftigmatcs
l'N S
fur les 'Cotés du corps dans les mêmes fndroits oî
font les Itigmates des Chenilles , quoique les Mou-
ches dans lelquilles ces larves fc transforment , aient
des fligmates fur pluiieurs des anneaux de leur corps.
Reaumur remarque enfuite , que furie bout pof-
térieut de plufieurs autres Larves à la tête de figure
variable, on ne voit que deux plaques bien circulai-
res, fur chacune defquellcs il y a l'eulcment un peiir
bouton , mais nulles boutonnières. D'autres Larves
ont leurs ftigmates au bout des tuyaux cylindriques
placés fur leur derrière comme des cornes. Quelques
larves n'ont que deux de ces tuyaux, & d'autres en
ont trois. Les deux tuyaux des if igmates de quelques-
unes font écartés l'un de l'autre; ceux de^quelques au-
tres Larves font accolés l'un à l'autre ; quelques Lar-
ves tiennent ces tuyaux couchés fur le corps, d'asttcs
les portent relevés.
Il y a encore d'autres Larves, qui ont les princi-
paux fligmates au derrière, mais qui n'ont point la
tête de figure variable; la leur eftécailleule & tou-
jours de même forme. Reaumur a obfervé une de
ces Larves, qui refpiroit par la partie poftétieure ;
le bout de fon derrière s'enttouvroit en certain
temps , pour donner paffage à l'air. Mais d'autres
Larves à tête écai!leufe,'qu'on trouve dans les Cham-
pignons & qui fe transforment en de peiitesTipules,
ont des ftigniates tout le long des deux côtés du
corps.
Parmi les Larves fans pattes des grandes Tipules ,
& qui vivent dans la terre , Rciumur loupçonne
qu'il doit y avoir des ftigmatcs fur les anneaux de
leur corps, qui par leur peticclTe ont pu lui échap-
per ; mais elles eu ont deux pollérieurs très-aitésà
trouver, que la Larve cache pourtant quand elle
veut , & ils font au bout de fon dernier anneau.
Deux trachées très-remarquables tendent en ligne
droite vers ces ftigmates , où elles fe divifent en
un très-grand nombre de branches. A l'occafioa
des trachées & de leurs bronches, l'Auteur fait une
remarque que nous croyons devoir rapporter.
n Ces bronches, dit-il , fout deftinces à recevoir
l'air , & à le porter à la grande trachée d'où elles
partent: je dis, à le porter, car j'ai conjeAuré, il
y a long-iemps , que c'étoit leur feul ufage ; que
l'air avoir d'autres ouvertures pour Ibrtir du corps
de rinfcéle. Se que ces ouvertures , ou partie de
ces ouvertures , étoient même placées à fon bouc,
poftéiieur. Là fontquatre taches circulaires, brunes
comme les ftigmates, mais beaucoup plus petites.
Ayant tenu fous l'eau la partie poftérieure du Ver,
( ou Larve ) j'ai vu fortir des bulles d air de ces
quatre petites taches, & je n'en ai vu fortir aucune
des grandes taches ou ftigmatej. Ce que j'ai rap-
p. r:é aiilcuis de Tufagc qu'ont hait petits trous
rangés comme ceux d'une iliitc , (ur le derrière dej
Vers des tumeurs des bêtïs à cornes , confirme fort
l'idée que nous avons prife, de l'ufage des quatre
I N^S
petits trotis (3u bout [loftéricur des Vers Tipules «. [
Nous ne pouvous cju'inviter ks ledeurs à lire ce j
que l'Auteur a dit lies huit petits trous ranges comme
ceux d'une flûte fiir le derrière des Larves des tu-
meurs, & commet! en a vu fortir de; hul.'cs d'air ;
U pallage cft trop- long , pour être inféré ici.
,. Les Nyrr.phcs de ces Larves des Tipules portent
à la lête deuxlonc;ues cornes , gui font des tuyaux
deftinés à donner- palTage à l'air qui doit ètte in-
troduit dans Je corps de l'Infede. On voit encore
de ces tuyaux aériens à la co(]uc de plufieurs Larves
de Mouches , les uns plus courts, les autres plus
longs. Une Larve de Tipule , qui vit dans la boufe
de Vache j prf fente au derrière quatre tuyaux cy-
hndriques; Reaumur ne doute pis que ces quatre
tuyaux ne foient quatre (ligniatcs, •
Plufieurs Infcdes, 'qui fous la fo;m:- de Larves ,
vivent dans les eaux , montrent bien plus évidem-
inentqu'irS refpircnt, ou qu'ils ont befoin que l'.iir
s'introduifc dans leur corps. Voici ce que Lyonnct
dit fur ce fujet , après avoir raifonné l\ir l'expé-
rience tentée fur les Infedes dans le vuide , 6\ n'avoir
pas cru décider abfolument de leur rcfpiration «. On
a des preuves moins douteufes que les Infedles ref-
pirent. Le fait me paroît même démontré par rapport
a bien des efpèces d'Infeétes aquatiques ; je parle
de ceux que l'on voit très-fouvcnt porter le bout de
la queue vers la fuperhcie de l'eau , & y demeurer
comme fufpeadus. Ces queues font chez eux les or-
ganes de la refpiration , & ils ne les tiennent aiafi
àTair que pour refpirer, "Veut-OH en étrealfuré ,on
n'a qu'à couvrir la fuperficie de l'eau ou on les tient ,
de quelque chofe qui les empêche de porter leur
queue vers cette iuperficic. Auilitôt ou les verra
s'agiter M chercher avec une inquiétude extraor-
dinaire quelque ouverture pour y pader cette extré-
mité de leur corps. S'ils ne trouvent point cette ou-
verture j on les voit peu après aller à fond & tncurir ,
fouvcnt en bien moins de tems qu'il n'en fiudtoit
pour noyer l'Iofcrte terreftre le plus délicat : preuve
évidente que ces Lifeftes refpirent , & que la refpi-
ration leur eft même abfolument néccfiairc. Il efl
pourtant bon d'avertir ceux qui voudront faire cette
expérience, que tous les Infcdles aquatiques qui
refpirent par La partie poflétieurc , ne meurent pas
également vite , quand en les einpêchc de prendre
l'air. Les Scarabés aquatiques peuvent longtems ré-
fifterà cetre épreuve ; il y a des 'Vers dont ilsnaiiTent
qui ne la fauroient foutenir quelques minutes ".
Voilà donc d'abord les Larves hexapodes des Sca-
rabés aquatiques , c'elt-à-dire , des Hydrophiles &
des Dytiques , qui refpirent décidément par le bout
de leur queue. Sv/ammerdam en a fait repréfcnter
une , & on en trouve encore plufieurs de figurées dans
l'ouvrage de Roefcl !ur les Infedtes Ces Larves ont
au bout du derrière deux petits filets hériiTés de poils
6: placés de façon qu'ils font an angle plus ou moins
î N S'
ij-f
droit avf5lc câh^ç-, p<crur peu- ^Vï ces''tilèt\ tJudici-c
à la-fupcrfici; 'de" 'Tcaii , ifs'ieftt' c à f c cii tcpounanr
l'eau ; la Larve fc trouyé'a'brs, 'u()'ei-i.juc', de ma-
nière tyic'-k Botiï-du HérrièTc cxcèJc'i'caù &ert placé
à'I'air libre potiPle fcircciitréf pa'r une'ef|'èc; de ref-
piration , dans l'ouverture quM" y a à cette queue. Les
Hj'diophiles' ou 'les Dytiques -qui viennent de ces
Larves , le (ufpeudcnt aulTi par le derrière à la fuper-
iici; de l'éau pour refpirer l'air'; n,uis c'eft par les
ftigmare'i des anneaux de l'abdoineh, qu'e l'air ciitre
dans leur co'ps: le Dyti^iuc fufi'éiidu de cette rna-
nière , (oulè.-c Un peu les élytrcs 'îc les çcaite de
l'abdomen ; il eft à remarquer qu'alors l'eau n'ciu'tc'
point daas le vuidc qu'il y a entre lesélyties 8: l'ab-
domen , de lortc que les lligniates peuvent ic.^pirer
librement.
LcsPunaifcs h. avirons, ou N'otjnectes, <^ui font des'
luiectes a.;uatiq:ies, placcnrde même leur dcirière à;
la fuperficie de l'eau pour rcfpirer'Tair..Dans les Scbr-"
pions aquatiques ou Nèpcs l'air y cft introduit par'uiT-'
loHg tuyau placé à leur derrière & dont ils font pificr"
le bout hors de l'eau. Les Larves des Confins ont
aufllun grand befoin de refpirer l'air, quoiqu'elles'
vivent dans l'eau ,& c'eil poni;qUoi elles fc tendent
touiours à fa fuperficie; fi elles s'cii éloignent, ce''
n'ed pas pour peu de tems, leur befoin de refpirer
l'air les y ramène bientôt. Du dernier anneau da
corps- part un tuyau, qui a au bout une ouver-
ture fur laquelle l'air entre dans le corps, C'cfl ce
bout du tuyau qu'elles tiennent à la furface de l'eau ,
ou même un peu au-deiïus , & ce bout eft dentelé ;
il s'évafe ; il forme un cnronnoir. Le tuyau qui eft
alfer long , fait ordinairement un angle avec l'an-
neau d'où il part ; la Lirve rcfle fufpèndue à la fu-
perficie de l'eau , au moyen du bout du tuyau dé rcf-
piration. Les Nymphes de ces Latves ont autant Se
même plus de befoin de refpirer l'air , que les Lar-
ves mêmes ; mais , ce qui eil vraiment digne de re-
marqiie , Icarsorganes delà refpiration ont changé de
place, ils ne font plus à la queue, ils font au' cor-
celet. Ce font deux tuyaux qui s'élèvent en forme de
deux oreilles , K que la nymphe tient toujours au«-
delfus de la furface de l'eau : l'air entre dans le corps
par l'ouverture de ces tuyaux , & la nymphe reftc
fufpei-due à la fuperficie de l'eau au moyen de ces
efpèces d'oreilles.
Il y a un Stratiome , nommé par Linné Mufca.
chawneleon , qui vient d'une Larve aquatique
fans pattes. Swammcrdani a donné l'hiftoire Se
l'anavomie de cet Infedlc & de fa Latve , k
Reauinur qui en patle dans fes mémoires , le
nomme Mouche à corceUi armé , à caufe de deux
pointes e.n forme de .piquans courbés , qu'il a fur
le dciTus du corcclet. La Larve refpire l'air par une
ouverture qu'il y a au bout de la quf ue ; ce bout eft
garni d'une couronne de poils , qui ont des barbes
comme des plumes , & l'ouverture de la refpiration
eft au milieu de ce bouquet de poils. C'ellaumoyea
a7i
I N S
de ces poils que !a Larve fe tient fufpendue à !a fu-
pcrficie de l'eau , & alors l'ouverture même qui donne
partage à l'air cft au-dclius de l'eau , ou au moins
les poils repouflent l'eau êc l'empêchent de couvrir
l'ouverture. Ces poils forment aulli comme un petit
entonnoir au bout de la queue. Reaumur a fait voir
dans l'intérieur de la Larve , de\u grands vaifTeaux
d'un hlanc lulht & latmé , qui font les principales
trachées qui s'étendent dans le corps d un bout à
l'autre & le rendent enfin dans le dernier anneau
jufqucs auprès de l'ouverture de la queue. C'eft à cet
Auteur que nous renvoyons pour tain; admirer les
détails quM donne fur ces trachées. Quoique cette
Larve ait des organes qui ùmblcnt fervir à la refpi-
ration &>.qui par conféquent doivent lui être bien né-
cclidiics, Reaumur a cependant remarqué qu'elle peut
•vivre fart longtenisic au-dcla de vingt-quatre heures
dans de l'cfprit-de vin. La même rcuiaique a i_ te faite
jiar Swammtrdam qui a)oute encore que le vinaigre
ne la tue aullî que bien lentement ; mais il trouva
enfin qu'elle ne faurou rélilter longt^ms à l'cfpric
de térébenthine. Nous pouvons dire ace fujet , que
De Geer a obfcrvé a l'égard des Aragnces , qu'elles
peuvent aulli vivre allez lonj;tcnis dans le vinaigre 6c
dans leiprit-de-vm ; Il lui elt aiiivé qu'ayant plongé
<lnc Araignée dans de l'efprit-de-vir. , pour en faire
enfuite l'auatomie , & l'ayant laifTee dans cette li-
«[ueur jufqu'a ce qu'elle pat îit fans mouvement, il
l'a mit enfuite a fcc fur (a table, & il vit au bout
d'environ une heure , qu'elle recommença a remuer
Icsîpattes & qu'elle repr.t bientôt toutes fes forces.
Parmi les Infeftes aquatiques qui refpirent l'air par
le derrière , nous ne devons ^as oublier les Larves j
queue de rat , qui le transforment en Mouches
ou Syrphes qui ont 1 air d' Abeil.es , & dont Reau-
mur a donné une hilioire très circonllanciée. tlies
vivent dans l'eau jufqu'a leur première transfor-
mation, & c'ell: toujours au fond de l'eau & dans
la boue qu'elles fe liennent ; elles vivent de cette
boue , fouvent très-puante. Quoiqu ainli obligées
de relier au fund de leau , elles ont pourtant be-
foin de refpirer l'air. Pourceli, elles ont reçu une
queue , qui fouvent tft d'une longueur excellivc
par rapport à celle du corps : car tandis que l'aniinal
n'a tout au plus que lept ou huit lignes de long,
la queue dans certaines circouftances , prclente une
longueur de plus de quatre S£ même de cinq pouces :
mais elle n'eft pas toujours également longue , la
Larve peut l'alonger & la racourcir a fon gré j fou-
vent elle n'a que la longueur d'un pouce & demi.
Cette queue clt compofée de deux tuyaux, dont
J'un, commeceux des lunettes , peut rentrer enriè-
rement dans l'autre ; /e moins gros de ces tuyaux,
ou celui qui rentre , eft appelle par llcaumur le
tuyau de la refnirjtwn. La queue peut être de plus
en plus longue , félon que le tuyau de refpira-
tion fort plJ^ ou itioms de celui qui lui fcrt d'étui.
Ce n'cll pas le tout, ces deux tuyaux font encore
pat eux-mêmes capables d'alongemens & de racour-
1 N S
ciffemens : car dans des temps où le tuyau de lai
refpiration difpatoît entièrement , la queue n'eft
pas toujours également courte. Quand la queue a
été portée à une longueur cxcefTive , elle eft beaur
coup plu-s délice que lorfqu'cUe eit irès-racourcic ,'
ou moins alongéc j alors elle ne paroît quelquefois
que comme un gros filet, & la plus longue por-
tion du tuyau de la refpiration , la plus proche
du bout , femble être un crin de Cheval & un crin
noir. Le tu, au de la refpiration eft terminé par un
petit mamelon brun , dans lequel Reaumur a cru
voir deux trous deftinés à donner entrée à l'air.
Ce mamelon ell élevé au-delfus de la furface de
l'eau , Se apparemment pour aider à l'y tenir en
équilibre ; cinq petits corps , terminés en pointe ,
& comme cinq petits anneaux de poils, partant de
fon origine , (ont étendus & flottent fur l'eau :
ces petits pinceaux font dilpoiés autour du bout
de la queue , à la manière des rayons des étoiles.
Dans le corps de la Larve il y a deux gros \aif-
tcaux d'un blanc fariné , qui font les principales
tiachécs ; ces vailfeaux aéiicr.s s'étendent de la tête
jufqu'a la queue , & ils font enfin attachés au
tuyau de la refpiration, avec lequel ils communi-
quent. G'ell donc par les ouvertures du bout de
ce tujau, que l'aie el^ porté dans les trach:es.
Comment ne pas admirer Une combinai Ton aufli bien
oi donnée. Comme tes Larves ont befoin de de-
meurer toujours au tond de l'eau dans la vafe ,
parce que c'eft - la qu'elles trouvent dequoi fe
nourrir , & comme eiles fcmblcnt avoir de même
continuellement befoin de refpirer l'air , il leur im-
porte de pouvoir alonger & racourcir la queue ',
pour pouvoir atteindre la furface de l'eau , qui cft
plus ou moins éloignée du fond , félon la profon-
deur de la maiie d'eau où elles fe trouvent : au
moins ne manquent-el es jamais déporter le bouc
de la queue à la furface de l'eau. Pour fe trans-
former , ces Larves fortent de l'eau & entrent dans
la terre ; c'eft-ia que la peau de leur corps s'en-
durcit peu-à-peu pour former une coque , dans
laquelle la Larve prend enfuite la forme de Nym-
phe. La longue queue fe dellehe peu-a-peu , paice
qu elle ne doit plus être d'aucun ufage pour 1 In-
lede. Mais ce qu'il y a de fingulier , c'eft qu'on voie
paroître dans la luitc au bout antérieur de la co-
que , quatre efpèces de cornes. On n'en voyoit
tout au plus que deux, & même avec peine , a la
tête de la Larve ; les deux autres cornes , les pof-
térieures ou les plus grandes , ne doivent paroître
qu'après rendurciilemen: de la coque. Celt dans
l'ouvrage même de Reaumur , qu'il faut voir com-
ment CCS coines pouflent à la coque 8c d'où elles
viennent, comme elles font dcsorgar.es uniquement
faits pour la Nymphe, & par lefquels, quoique
renfermée dans la coque , elle peut lefpirer l'air qui
(emble devoir lui être néccllaire ; enfin comme ces
cornes communiquent à des vcllies remplies d'air,
qui poncr.t cet^ air dans ks Itigmatcs du corcclet
de la Nymphe.'
D'autres
I N S
D'autres Njrnphes de phifîcurs efpèccs de Ti-
pule<; , qii vivent aulli dans Tcau lous la foiiiK
de Larve, ont, comme celles des Coufuis , deux
tfpèccs de cornes au corcelet, qui (ont des cuyaui
qui doivent donner paflaj^e a lair ; la Nymphe les
tient pour cette raifon/ah furface de l'eau, de
Ij même manière que le font les Nymphes des
Coulîns : on en p-.ut voir des exemples dans les
mtjuoires de Reauniur. Le même Aureur parle en-
core dune Nymphe aquatique de Tipule, qui porte
à fon bout antérieur une forte de long cheveu ,
deux ou trois fijis plus long que la Nymphe même :
ce fil délié eft auffi un tuyau, qui porte l'air dan»
fon corps: c'eil pourquoi la Nymphe tient le bout
du fîl;t à là furface de l'eau , dont elle cit elle-même
alfez éloignée.
Il y a des Infères aquatiques qui fcmbicnr ref-
pirer l'eau , à-peu-piès comme les Poi.Tons. Telles
lont les Larves &: les Nymphes des Desnoifelles , ou
Libellules , qui vivent conftamment au-dedans de
l'eau jufqu'au temps oii elles doivent prendre des
ailes. Ces Nymphes ont au derrièie une grande
cuvcrturi , entourée dans les unes ., de pointes
«fcailleufcs &. mobiles , & dans d'autres , de trois
petites pièces plâtres , en forme de feuillets. C efl
par cette grande ouverture qu'il a paru à Rcaumur
qu'elles infpirent & qu'elles expirent l'eau ;& il a
dit comment cette tfpèce de refpiration s'exécute.
Qj'onôte bruRpement une telle Nymphe hors de
l'eau , on ne manquera pas de lui voir lancer un
jet d'eau , de fon deiriêre ; qu'on la remette
enfuitc dans un vafe plat , où il n'y a q.ie l'eau
néceffaiie pour cou\rir à peine le corps , l'on veria
comment elle attire l'eau dans fon corps par l'ou-
verture du derrière , & cnfuite comment elle la
repouffe : fôuvent elle feringue l'eau à une diltancc
afTez confidérable. Cepend'ant ces Nymphes ont
dans le corps un grand nombre de vaideaux à
a'.r, & même d un volume confidérable; elles ont
encore des fligmates au corcelet & à l'abdomen. A
quoi leur fervent ces vailTeaux aériens, puifqu'cîles
fembk-nt refpirer l'eau } Il eft hors de doute qu'elles
n'aient aulTi befoin de refpirer fair , ou au moins
que CCS vailleatix font remplis d'air. On en peut
avoir une preuve dans l'expirience propofée pai
Lyonnet. On n'a qiv'à mettre l'e.iu , dit-il, ca^i';
laquelle on tient ces animaux , fur un peu de feu^
Dès qu'elle commence à devenir ticdc , l'airrenfjtmé
(.ans les bronches , fe dilate , & ne pouvant plus
s'y contenir, on le voit fortir par fufccs , & niênie
quelquefois avec bruit, au travers des deux ftig-
iTiates du ccrcelet. L'Agteur avii:e qu'il eft difficile
de favoir comment cet air entre èans 'es trach.'es ,
paifqa: c'elt rarement que l'Animal monte à la lur-
iace de l'eaii: il faut bien dès-lors que l'infede ait
lies orgaties propres à extraire , pour ainû dire ,
l'air renfermé dans l'eau même.
Plu-ieurs efp?^es de Larves aquatiques ont fur
l'extérieur du corps,. des parties tei.'-iajquabics , ua-
Hi/u Nut. dîi l':Jl5£s. Tu:n, Fil,
I N S
27Î
tôt en forme de filets pl;is mo'ns longs, tantôt comme
des lames plattes. Au- dedans de ces parties on voit
des vaifieaux , qu'on ne fauroit niéconnoîire pour
des vailleaux aêiiens , puilqu'ils ont commlinica-
tion avec les trachées & les bronches. On a cru
devoir nommer ces parties , les ouits de l'Infede,
comme on nomme dans les Poillons les orcanes
dcliinés a refpirer l'eau. Les Infeéles qui ont de ces
ouïes, font entr'autres, toutes les Laives des Ephé-
mères j celles des Friganes ou des Mouches papilion-
nacées & qui vivent dans des fourreaux , comme les
Teignes ; une Chenille aquatique , & u.ic Larve
aquatique d'une efpèce du Tipule. Comme tous ces
Inleétes vivent conllamment au fond de l'eau ,
lur les plantes aquatiques , & comme ils ne fe rendent
pointa la lurtace de l'eau pour refpirer l'air , il eft
difficile de lavoir comment l'air entre dans les tra-
chées ou les vailleaux aériens f|u'on voit dans leurs
ouïes. Il faut dire d'eux , ce que Lyonnet a dit
des Nymphes des Libellules, qu'ils ont fans doute
des organes pour extraire i'air contenu dans l'eau &:
pour l'attirer dans Icuis trachées.
On fait que les EcrevifTcs & les Crabes font
des Infcetcs vraiment aquatiques & qui le font
toujours. Il y a apparence qu'ils refpircnt I eau oa
bien l'air renfermé dans l'eau a h manière des Pui!-
fons : carilsont au-deilous de l'écaillé du coicekt,,
de chaque coté du coi-ps , des paquets de parties co-
tiaccs irès-compofécs, qu'on peut pienjre pour leurs
Nous devons faire obferver que ce r.'cft pas à la
bouche m à la tête , qu'on doit chercher les organe»
lefpiratoires des Inftéles ; on peut croire qu'il n'y
en a aucun qui lefpirc par c^i endroit. D'après l'au-
torité de Fii.'ch on a avancé que les Libellules , lorf-
qu'ciles font Infcdes aquatiques , refpirenc par le
dellous de la bouche ; mais Lyonnet a bien avec
fondement S: avec fuccès réfuté cette opinion. Ces
animaux ont la bouche & toute la partie inférieure
de la tête couverte d'un mafque qui tient à une fo:te
de bras, lequel s'avance fous )e dclious du corcelet^ &:
y faifant comme un coude fe replie en double fur lui-
même & va prendre l'Animal fous l'efpèce de menton..
C'efl par lenioyen de ce bras , s'il eft permis de s'ex-
primer ainli, que l'animal baiife fon maf juc , & le
remet devant la bouche quand bon h.;i fciible. Lorf-
qu'on prend cet Infecte entre deux doigts, même'
quaiid ilelt raoït , & qu'on lui pttlie un peu le ven-
tre , ou eft furpris de le voir fcuvent relever le mu-
feau , avancer le coude de défions fon ee.icclct ,■
bjiffer le niafque , &: le remettre dès qu'on continue
de preficr. C'ell: d'après cette obfervation que Fiilch
prétend que le mafque & le bras par cii il tient au
menton , elt -l'organe par lequel l'animal refpiie, 6c.
que l.e mouvement que fait ce bras quand on preli'e
le ventre de l'Infecte , eu eft une preuve , parce
que ce mouvement fait voir , félon lui , que l'air fe
tottimuuiq^uc du venue au bras par le rncnton. Ou
Mm
iTi
I N S
peut penfer qu'il s'efl trompé dans ccfte conclufîon
<]u'i!cntirc Nous avon<: vu que ces Infectes, tan-
dis qu'ils font aquariqacs, rcfpirent l'cati & non
l'air , & qu'ils refpircnt cette eau , lion pat le maf-
qiic , mais par la partie poflcrieure , par laquelle
audî ils la rejctncnt après l'avoir refpirée. L'expira-
tion , ajoute Lyonnct , en e(l plus vilib'c que linlpi-
ration ; mais il eft aiG: <1e s'alTurer que l'une & l'autre
fe fontpar la partie poliéricurc. 11 n'y a qu'à pren-
dre un fil de foie tout iiniplc , & tel qu'il elt filé par le
Ver-à-foie On enroule une extrémité entre fes doiç^ts
pour y fonn<"r une efpcce de petite pelotre. Ccrte
pelotte , quand elle efl: mruill 'c , va au fond , & fuf-
pcndueà ce fil extrêmement déiicît , elle reçoit tous
les mouvcmens que l'Infecte communique à l'eau.
On n'a qu'a l'approcher di l'cnver-ure poflérieurc
de l'animal , & l'un verra que la pciotrc e(1: alrerna-
tivemcnt rcpouiTée &«ittiiée d'une mniiiire à ne pns
lailTurde doute , que lo retour de la pe'ottc vers le
corps de l'aninial , ne foit l'effet d'^i^e arrradicn
rétUc , puifqu'il eft beaucoup p!u<; prompt qu'il ne
le fcro't, fi elle n'y étoit portée que par ion propre
poids. L- inafque de ces Infectes a un autre ui'agc
bien plu', certain; il «fl fendu dans ie mêinc fcns que
labouclie & refendu par une autre fente qui tombe
perpendicu'laircment du d:vant du mufcau fur la
première : qwand il fc préfente quelque Animal qui
eft de leur goût, ils ab.itrent tout d'un coup leur
wiafqiie, ils en ouvrent les fentes, ils failllfcnt par-là
leur proie & l'y tiennent arrêtée comme entre des
teriailles, tandis qu'ils la mangent tout à leur aife.
Parmi les Infectes qui pafTent l'Iiyver, (|uoiqiril
y en ait plufiiurs qui le paffcnt fans fe donner beau-
coup de mouvement , Cf repos cependant ne devient
véritablement létli.-ii'j!,ique q'jc par un ficid esccllif;
une oélc'e médiocre ne les empêche p.i'i de le mouvoir
«]uand on les touche ; leur ccrur ou leur i;randc ar-
tère continue toujours a battre , mais il bat beaucoup
plusleiitcment qu'cnéré : d'oui! ett àpiélumer qu ils
rcfpirent aulTi pendant 1 liyvcr , mais avec moins de
reprjfcs que dans d'autres faifons. Tous les Infectes
cependant ne paifent pas 1 hyver dans une efpèce
d'tngoiirdificmtnt; il y en a , dans les climats un
peu méridionaux , pour qui cette faifon efl: une
faifDii dact.vité ; ils a^ilfcnt , man'j;cnt , croif-
fent alors & ne fe transfoi ment qu'au printemps:
on ne faiiroit douter que ces Infectes ne refpirent
pend-int l'hyvcr , puifqur c'elt une faifon qui peut
leur étreencors convenable.
D'après les obfervations affcz érendues que nous
venons de rapporter, oa (Hiurioit conclure que fi les
InfciScs en p,énér.rl ne rcfpirent point l'air par inf-
piration & par expiration , il eft: au moins certain
qu'ils ont t'.uv befcjm d'a:r pour vivre, & que cet
air efl porté dans leur corps par les iligmatcs ou
par d'autres ouvertures quiont comraiinic.iti'^n avec
les vailfeaux aériens , qui font les trachées & les
bronches. Mai? on pourroit dire aulll que (i la mccha-
nique de la icfpiiation cit encore fort obfcuredans
I N S
les Infectes; fi l'on fait feulement qu'elle y diffère
beaucoup de celle des Animaux qui nous (ont les
plus coimus ; on juge plus de cette différence par
la comparaison des organes que par celle de leur )cu.
Ainfi, on a cru, furdes expériences fpécieufes, que les
Ifigrnatcs ne lervoient qu'à l'infpiration, f< qael'cx-
pirarion fe faifoic par la peau ; mais des expériences
faites avec plus de foin , fur des Chenilles de tout
•igc , tenue, fous l'eau , après avoir pris la précau-
tion de chaffer l'air de leur extérieur, ont pcrfuadc
que leurs (Hgmates fervoiert également à l'infpira-
tion & à l'expitation : les expirations , il eft vrai ,
n'ont rien offert de régulier; elles ont paru dépen-
dre principalement des mouvemcns de l'Animal. Les
mêmes effets d'ailleurs , que h privation de l'air
peut occalionner dans les animaux à fang chaud,
ne viennent-ils pas fc reproduire également dans les
Infcétes î On ne peut ignorer que la plupart plongés
dans l'eau , tombent plus ou moins lentement dans
une efpcce d'afphyxie , pcn.lant laquelle le cœur
parcîc abfolument immobile. Bien plus, il eflavéïé
que lorfqu'on applique une gonttc de liqueut grafTc
liir un eu plulicurs fligmatcs , les parties corref-
pondantcs deviennent paralytiques : l'intcrccptiorj
de l'air dans une partie eft donc fuivic de 'celle
des liqueurs ou des efprits, qui tournifient aux mou-
vcmens mu fcuLiires. Des trachées accompagneroient-
cllcs les vaidtaux fangiiins , ainli que les nerfs Se
les mufdes , dans tous leurs cours 2 Ces trarh'es
enfin , en fe divifant & fc fousdivifant prodie,ieu-
Icmcnt, feroicnt elles des efpèces de cribles, qui,
par des féparations ménagi'cs i propos , fourniroient
a chaque )xutie un air plus ou moins fubtl, fuivanc
fes be foins ?
Quoique l'on foit alTez fouvcnt dans le cas de
pciifer , que fur bien des objets qui ne pr fcntent
pas d'abord l'évidence dans leur cxplic.ition , les
expériences ne fervent qu'à multiplier les doutes,
& qu'il faut lavoir fe borner à un certain noir.-
brc d'exp''ricnces conv.-rgentcs , pour fc fixer à quel-
que conclulîcn ; quoiqu'on ait peut-être belbin aiifli
d'être Cliiiniif^ foi-inéme, peur ajouter une con-
fiance entière aux découvertes & aux explications
de la Chimie, relativement aux opérations de la
Nature dans les corps animés; on ne peut défavouet
cependant , que les recherches récentes de plu-
ficms Chimiftes , fur le principe de la chaleur qu'ils
appelent calorique, & fur l'air, n'aient dont>él eu a une
théorieau moins Migénieufe, ou mèmephufible, rela-
vement aux foLirces de la chaleur animale, au m '-
caniiiiie de \.\ rcfpirar;on & i A-m influence fur le
principe do la vie. Pour compléter ce que nous
avions a dire fur !a refpiration & même fur l'éco-
nomie vitale des Infedes , nous croyons devoir hiirc
ufage encore des ol.ftrvations chimiques & jhyjiolo-
giqaes , faites par M. Vauquelin , fur lu rtfpuatton.
des hijcdis & àtfs Vers que l'on trouve dans les
annales de Chimie.
C'cll fur les Infères &: les 'Vers les plus
ï N S
gros qu'on troiivr ailï ciivirons de P.-ri'; , fur le'
S.iutercll£S vertes tiès-coiimies, Airlagiande Limav-v;
jaune des praiiics , Ht. (lir le Linuçoii des vignes , (^ue
l'Auteur a établi (es expériences , <]ui lui ont donne
des réfuhats fembiables j par rapport à l'air, à ceux
<]u'on connoît déjà l'ur la refpiratiou des Auimaux a
Jiii.g chaud. Nous en ufeions, a Ion ëgard , com-
me nous avons dLJa ufé vis-à-vis do ceux dont nous
avons penfc cjue les expériences qu'ils ont ra['portécs ,
ne pouvoient 1 être aiieux que par leur propre bou-
che, nous le ferons parler lui-même; d'autant mieux
f]ue k nouveau langa^ chimique qu'il a adopté, ne
pourroit pas nous convenir autant qu'a lui. Nous
puunciis aulfi jncfitcr de quel^jue nouvelle inlhuc-
iioii lui ks Inkdcs tju'il a fournis à fes expériences.
" On fait, dit M. 'Vauquelin , que les ïakûcs
ne relpircn: point | ar la bouche , comme ks Animaux
à lanj; chaud , -qu'ils n'ont point comme ces derniers ,
un organe pulmonaire , dans lequel le fang ou lef au-
tres humeurs vontieccvoir 1 influence de l'air. Les In-
fcdes , ainh que lesSauterollons dont nous parlons ,
prennent cet clément par p'ufieurs ouvertures q\;eles
EntoraologiRes ont appelle ftigmatcs , parce qu'elles
forment comme autant de taches à la fuifacede leur
corps. Ces ouvertures ont ditFérentes figures : tantôt
elles font rondes, tantôt ovales , Si le plus fouvenc
alongées comii-ie une boutonnière. Leur nombre va-
rie fiiivant la nature Si la grandeur de l'Ani!r,al. Chez
les Sauterelles, les organes de la rcfpirarion ont une
foi me ovoïde, ils font au nombre de vingt-quatre , dii-
pofés fur quatre rangées paral'ellcs &: cxtéiicurcs
aux deux lignes blanches placées longitudinalcment
au milieu de leur ventre ».
53 Le premier de ces fligmates cfl: le plus grand Je
tous; il cil placé entre le corcclet & l'abdomen , dans
une profondeur que laillent entr'tllcs ces ceux parties.
Il le continue dans le corps de l'Infcrte , par, un canal
blanc , demi-tranfparent &gorjili d'au julqu'à 1 ex-
tiêmité des deux premières pattes. Tous les autres
fligmates font placés fur ks cotés de l'abdomec ; ils
font les extrémités de canaux de la même nature que
celui de la première ouverture , k plus grand de ces
canaux fe dirige vers rellcmac. Il eft vraifcinblabk
que c'elf dans ce vifcère que s'exercent tout-a-la-fois
& la première digeflion des almiens & la féconde al-
tération dont ils ont befoin pour fc changer en la
fubflance propre Me'i'înfeélc ; altération qui dans
l'Homme , k Quadrupède & les OifeauK , Ye pa(k
dans ks poumons Beaucoup de ces ca-iaux vont fe
tendre tout le long de l'œfophage , de l'trtomac &
du canal intf Rinai. J'en ai vu un grand nombre (e
répandre le long des côtés du ventre , gagner le mi-
lieu du dos & s'y perdre. Peut-être la moitié de ces tra-
chées refpiratoiresfert-elkà l'expiration , & comme il
y a quatre rangées de ces organes , il m'a paru vrai-
fembiablc que deux de ces rangées fervent à rejetter
l'air , lorf ]u'il a dépofé dans ks humeurs de la Saute-
relle une partie de fon oxigcne ».
T N S 27;
M Les Saiitercl'es doivent avoir des mufclcs inlrira-
teurs & expiratcurs bien mobiles ; car les deux ir.ou-
vemcns de larcCpiration iont très marqués chez elles.
Ces Animaux paroillent fe nourrir de beaucoup de
matières : j'ai trouvé dans leur criomac tantôt de
l'herbe , tantôt des parties d'anim.iux , Si Qr.Hn (ou-
veat une terre noire £c grade , un détritus de matières
organiques dont iK tirent (ans doute les fucs. Le nom
trivial que leur donntGeofiroy indique qu'ilsfontcar-
iiaciers ; maisil paro'u qu'ils le nourrUTcnt de rout ce
qu'ils trouvent Leur ocfophage cft ttès-grand ,
torm; d'une membrane frts-lilte , demi trar;i"parenre
5: fort extenfibk ; il y a un endroit où il cl> renflé £c
plus épais. Ce point où s'accumulent leurs alimeos j
eft leur cltomac , il c(l formé de trois efpèces de
véficulcs , une ("upéricure 5; deux par.illclles ;, la (upé-
Heure cil garnie intérieurement de deux lames cor-
nées , dures S: dentées comme une fcic. Cer produc-
tions relkmbknt aux lam.es rubercukuics du bonnet
des Quadrupèdes ruminan» , & fembknt ranger les
jautci elles parnù IcsAnimaui polygaftriqnes. Ces in-
i'ciiesrend-. ntdcscxcrémens de coaleur verte, de forme
cylindriquc,8£ cannelés , comme ceux des Vers à foie»,
» J'ai cru ncccfiaire de conftater cette ftrufture
anatoiniqiie des organes qui fervent en uitms tems
à la digeliion &■: a la tcfpirasion des Sauterelles,
pou: nv.cux l.i'.ie concevoir ks phénomènes relatifs à
1 altùation du l'.ur , qui a lieu pendant l'exercic" fL-
muiiané de ces deux fondions. Je vais décrire aâuel .
Icment ks expériences que J'ai faites fur cet objet ».
' <c je. ExpâienceVne Sauterelle m.îkmifedans fix
pouces cubesd'air vital dontonconnoilfoit le d gré de
iutetï,y
1 dix-huit heure-. L'ai
iavoit ('n par
le été changé en a;r carbonique ; il troubloit l'eau de
cliaux fansccpendaiuéte:ndre les bougies ;il kslaifoiE
nicme brûler avec plus d'adivité que l'air atmofphi—
iiquc, lorf]uc l'acide en a été féparépar l'alcali i'm.
La refpiration de laSaurerelle avoir lemblé s'accélérer,
& fes anneaux battoient plus prorii,'[ciini)[ quedaifï
ratmofphère(car ce n'efl ijue pat l'élévation U l'abai'"-
(ement (uccelfif de ces anneaux que nous avons pii,
juger du nombre des re (pirations); le volume de l'aie
dans lequel cetlnlecle avoit rcfpiré, n'avoir pas fcnlî-
blement dinmué , mais il adiminizé d'environ —3. ,
après avoir été lavé avec l'aicaii. L'Animal afphyxié
dans cet .vit, & ayant été retiré &i ag'ré pendan.:
quelque tems , puis cxpofé à la vapeur de l'ammouia-
que , a étendu 1èr. [uttcs ; fes anneaux ont battu un
grand noinbrc de fois , mais jrts-iégèreinent : oa
elpéroit qu'il feroit rappelle à la vie , mais abandon-
né a lui-même, il ell mort >'.
« La Sauterelle refpiroit de cinquante à foixante
fois par minute, fans difconiinuer, dans l'aimofphère ,
mais dans le vafe a expériences placé au-deiius d en-
viron un pouce de mercure dans l'^ir vital, l'înfede
refpiroit de foixante a foixante-cinq fois par minute •,
enfuitc il cefleit d« relpirer pendant une iiunuw
Mm X
27<5
I N S
au bout de laquelle il recommençoit comrae an-
paiMvaiK. Cette manière de refpirei- a duré plufieuis
îicur';s , mais à la fin & qiie!<qiicî>tcms avant de mou-
rir , il rcfpiioit continucUement, quoique fcs mou-
veintns rtlpiiatoires fullcnt moins Uins. Pendant ce:-
l^c expérience la SaucereUc a rendu plulicurs excrc-
iuer.5 allonges, de couleur verdarre ce.
3' L'on voit déjà en général que la Sauterelle a
bcfom de la prérenee de lair pur ou 'j^iz oxigèiie
l'our relpiver ; qu'elle a changé cet air en acide car-
bot.ique ; que quand une certaine quantité de celui-
ci a été ainii dianrée , il ne 'peut piusfervirà la rcf-
piration , &: qu il tue ce: luleccc.
5j ze. Expcrh-nce. Une SaiitercKe femelle a été
mifc dans liuit pouces d'air commun , elle y a vécu
trciue-lix Ireures ; (es refpirations n'ont point fubi
de changcmcnc comme celles de la Sauterelle mâle
dans l'air viral , el'e refpiroitde cinquante à cinquan-
te cinq fois par minute. LorCque cet Animal y eft
mort , l'air n'avoir pas diminué (eniibleniCi^t de vo-
lume , ilétcignoit les bougies , même api es avoir
été lavé à l'eau de chaux. Cette expérience prouve
cc-mme la piccédentc , que le ç;az cxigènc eft in-
difpenfable à la vie de cet Infecte, qu'aijruôt quil
p'exifie plus ou qu'il n'exilte que très-peu de gaz
^•aas l'air atraofphériquc, il meurt promptcmcnt «.
n 3S. Expcrler.ce.Vnc Sauterelle femelle mifc dans
le gaz hydrogène fulfuré , y a été afphyxiée fur le
champ. AulTitôt on l'en a retirée , or. l'a agit;'c oai-.s
l'atmofphère , on l'a cxpofée à la vapeur de l'acide
niurianqueoxigéné, ain.'îque d'autres gaz ftimulans ,
Si on n'a pas pula rappellera la vie. Ses tarfes étoient
pliés fur les jambes, celles-ci furies cuilfes , & les
cuifles tellement ferrées contre le corps , qu'il fa'doit
mettre beaucoup de précaution pour les redrellerfans
les calFcr. Cette expérience met le complément aux
deux premières fur la néceilitc du gaz oxigène pour
la tefpiration de la Sauterelle ».
« On ne doit donc point douter maintenant que
r.onfLulement quelques efpèces d'Infeehs , fi ce n'eft
tous, ne rcfpircnt , mais qu'ils ont une n:'ccffité
abfolue de reCpirer , qu'ils exigent pour cette fonc-
tion l'influence du gaz oxigène , qu'ils font très-fen-
fiblesà la quai, té de celui-ci , S: qu'enfin ils meurent
quandil contient beaucoup d'acide carbonique ou de
gaz azote ».
Si nous n'avipns pas déjà donne allez d'étendue à
l'objet que nous venons dctraiter , nous pourrions y
ajouter encore quelques réflexions qui feroient entraî-
nées par les obfervations précédentes ; mais, après
avoir prcfeiité cequipeutconftiiuer l'économie virale
dans les Infccles , il efl tems de palier à ce qui doit
apparfenir à leur économie proprement animale ,
c'eft-à-ditç auxorganes delà fenfibilicés: du mouve-
ment,
I N S
Intérieur des LifcBes^ relativement h liur économie
animale.
01>/erv::rlof!S fur Itar faculté de fentlr h- de fe
L'efquiTcque nous venons de tracer de l'économie
vitale des Inlcdcs , peut donner une légère idée de
ce quiconftitue la première bafe de la vie dans ces
animaux comme dans les autres , & dans les Plantes
même, enunmot , dans tou> lesèrres organifés. Mais
s'il c(l une faculté qui paroillc propre a l'Animal , cx-
clufivement à la plante , c'ell la faculté de fentir ;
c'eft par elle que nous allons nous introduire dans
l'économie animale qui doit être propre .\ l'Infcéle en
général.
De toutes les parties du corps animal , les nctfs
reconnus pour être les (.rganes de la fenfibilité , font
celles dont la connoillance doit intércllér le plus le
Philo(ophe , & cependant tout ce que la plus fine
anatomie a pu nous en découvrir, fe réduit à bien
peu de chofe. Nous favons feulement que les nerfs
(ontdcs cordons 'D!anch.îti es , formés de divers fai(-
ccaux de filets droits & parallèles , liés cnfemble par
un tiflu cellulaire. Dans les Animaux les plus connus ,
les nerfs , qui du cervc.ni s'étendent à routes les
parties du corps , fe partagent en plufieurs di-
visons principales, plus ou moins nombrcufes.ou plus
ou moins étendues. L:s divifions de' nerf^ font les dif-
férentes paires p'ar lefquellesils fediftribucnt à toutes
les parties. Ou compte ordinairement dix paires de
nerfs , qui partent immédiatement du cerveau , Se
trente qui panent de la moelle épinière, î\4ais le nom-
bre & la manière de ces diilributioiis varient beau-
coup dans les divers Ordres d'Animaux Chaque divi-
lionfe rend à la partie pour laquelle elle ell dcilim'e,
&doiit lallruélurc répond aux fonélioiis qu'elle doit
exercer , ou au fentiment que les nerfs de cette divilion
doivent y occafionner. Le toucher, le goût, l'odorat,
l'oe.ïc & la vue, font cinq genres de fei.fations , qui
ont feus eux un nombte prefqu'infini d'cfpèces. L'é-
branleftient que l'impulfion médiate ou immédiate des
objets produit fur les nerfs , donne naiiTance à ces
ditFérens 'genres de fcnfations , qui peuvent tous fe
réduire au toucher , dont ils ne font proprement que
des modifications. Les organes des fens font donc les
inlfrumens de ces modifications. Le nombre, l'étendue
& la finelTe des fens doivent aujll conftitucr le degré
de pcrfedion animale.
Les nerfs.-qui feniblert imiter les cordes d'un ir.f-
trument de miifique , ne font pas tendus comme elle.
Il eft des Animaux doués d'un fentiment exquis , i3c
qui ne font prefque qu'une gelée épaille : comment
admettre des cordes élalnqu'e's dans cette gelée ? Les
Phylinlogiftcs qui avoient cru que les filets nerveux
croient (olides , avoient cédé .î des apparences ticin-
pcnfes : ils vouloient fi're ofciller les nerfs pour ren-
dre riifon des fcnfatic r,s ; m.ds les nerfs ne peuvent
ofcillcr ; ils fun: mous & nullement élalliqucs. Ainli
I N S
on a cts couJuit à fiippofcr dins les ncifs un fliiicîe
trèi fub:;l , tris-élaftiquc , &. dont les mouveniens
analogues à ciax de la lumière ou du flijiie tlcdriquc ,
produrenc tou<,ks phéiiûinàies lesj'iu'; inxnrflans ds
la vie. Les filets nerveux font (i prodigieuG:nienr fins
que les meilleurs niicrofcopes ne fauroxnc nous aider
a d -cidei- s'ils font creux ou folides ; mais en les con-
fîdérant comme defiin'îs a la tranniiifilon de ce fluide
cxtiémcmenc adif S: l'ubcil, qu'on a dc-ligné fous le
noai de fiuideiicrvcux, on pcuife pevluader qu'ils font
Cl eux. Oii a été aufli porté à luppofer dans les nerfs ,
des vaidcaux analoguesaux ar;ères., & qui porteroiei't
le fluide nerveux à toutes les pitcies, & des vaiHeaux
analogues aux veines, quirapporttroient ce fluide au
cervv.au ; cette opir.ijn acfoptéc par des Anacomiflcs
ce'ièbres , a bien de la vraifcniblance , & fournit
d'heureu&s ejiplicaùons de divers pliénomènts de la
Le cerveau , principe des neifs , defliné à extraire ,
préparer , filtrer ce fluide nerveux, dont les foiiûious
font li vaiiéts , fi étendues & d'une fi liante impor-
tance, nenous efb lui-même guère mieux connu que
les nerfs : c'cll un vrai dédale ou l'Anatoir.ifte fe perd
dès-qu'd tente d'y pénétrer un .peu profondément :
il s'y trouve même un allez, grand nombre de pièces
ti-ès-apparentes , dont il ignore ab.Qjlumeat l'ufage ,
ou fur lefcp.ielles i! ne peut que former des conjcdurcs
plus ou mi'.ins inccrraines. On fait que deux fub-
ftanccs aficz diiliuftes (ompofer.tia malle du cerveau :
celle qu'on appelle corticale ou cendrée , Si. la mé-
dullaire j elles font connues de tout le monde fjus le
nom de cervelle. La fubftance médullaire fe prolon-
ge dans l'épine du dos , & y prend le nom de moelle
épiiucrc. L'étonnantappateild'aitérioles S:dctubu'es,
que préicnte le cerveau , & que l'cci! pcrç.mt de l'A- •
natomiile armé des me l!curs v;rre?, nefâic qu'encre-
voir j i:idique allez que ce vifcère eft un véritable or-
gane (écréioire , delliné à élaborer un fluide bien
précieux , ce fluid: nerveux qui , introduit dans les
ncifs , doit par eux communiquer à toutes les par-
tics le mouvement , le fenriment Ci la vie. On fait
qu'il n'efl: pas toujours également abondant dans Ic^
nerfs , qu'il ne s'y meut pas toujours avec une ésaie
t''!éii:é, & que fournis a l'adtion de la volonté'^ &
2 celle de quelques autres caufes purement méchani-
ques , il ariiue avec plus ou moins d'abondance , &
plus ou moins de célérité dans différentes paviics : ce-
pendant ce faiidî fingulier , ce puiîîant agent qi-.i fait
mouvoir cous les reiforts & produit tous les pb.éno-
mènes de l'animalité , eft comme un efprit invi-
Éblc , & fe dérobe a toutes les recherche; duPhyûo-
logifte avide de le connoîtte. Le nombre & la di-
verfité des hypoihèfes qu'on a imaginées pour ren-
dre r.iifon de fa nature & de fes cftcts , prouvent
aiîez combien il nous cfl encore inconnu.
Les oSfervations préliminaires que nous venons
de prclenter , ne doivent point paroître comme un
hots d'œuvre inutile , qua;:d on eft inftfuir que la
Js'atufe produit les effets les plus généraux coii-
I N S
277
jours à-peu- près par les mêmes caufes ou les mêmes
moyens particuliers. Ainli , les Infcéfes , comme
ar.i.i.aax, doivent néceifairemcnt avoir aiiill <ies
neifs ou des organes propres à produire cb.'z eus
la fcnfi! ilité ; mais comme animaux placés dans u;i
plus bas dêgrc d'animalité , ils doivent préfcp.tcc
ces organe, modifiés d'une manière moins combi-
née ou plus limple. Un cordon blanchâtre , cou-
ché le long duvciitre, depuis la tc:e jufqu'au der-
rière , & noué de diftance en diftance , eft la moële
épiniére des Infecfes , ou le principal rrrnc des
necfs , qu'on peut d'aboid appercevoir. Lc:s nœuds
placés d'cfpace en efpacc, ont été regardés corr.mc
autant de cerveaux particuliers , chargés de d:ftn-
buer aux paitics voilines les filets nerveux, du jeu
defqucls doivent rtfulter le fcniimcut & le mou-
Le cerveau des Infeéle« , qui eft compris dans la
moelle épinicre , diftere donc par des car.idlèics bien
faillans , du cerveau & même de la iiuëilc épii'icie
de l'Hom.me & des grands animaux : tandis qce
dans ceux-ci, cette nicëlle épiniére, qui n'eftquc
le prolongement du cerveau , eft placée du rôré du
dos , & logée dans un tuyau olleux ; dans l'Life<5fc ,
où il n'y a rien d'olkux-, elle ell entièrement à nud,
i: couchée le long du ventre : cependant on peut
encore trouver bien des reflemblances, qui mon-
trent allez la marcLe uniforme de la Nature , dans
ces opérations eiientujlles ; o.i compte dans la Che-
nille, par exemple , ( & l'on peut rapporter ces ob-
fervations à tous les Infeiïcs en général) jufqu'à
treize de ces efpèces de noeuds , qui s'offrent de
d'.ftance en diftance, & d'oii partent dtftércns troncs
de r.cif'. Le premier de ces r.œuds , qui eft le
plus confidérable , & qui peut conftitucr le cer-
veau proprement aind nommé , prcfcnte deux
parties convexes pardefms qui femblent être deux
lobes, & qui donnent nailîance à huit paires de
nerfs & à deux ncifs folitaires. Ce cerveau, il cil
vrai, eft i\ petit , qu'il ne fait pas la cinquantième
partie de la tête. Les dou7.c autres noeuds pour-
roient être aufTi regardés comme autant de ccrveaur
fubordonnés. Le premier de ces nauds produit qua-
tre paire de nerfs; les onze autres en produifent cha-
cun deux paires. Il en part encore dix luttes pairos,
des nœuds & du cordon médullaire. Tous ces nerfs
appropriés au fentiment & au mouvement , fe divisent
& fe loudivifent en un nombre pre.''qu'innui de bran-
ches &: de rameaux, qui fe diftribucnt à toutes les par-
tics. Or. découvre aumicrofcope fur chaque nocudou
fur chaque ceiveùu , un lacis admir.ible de trachées,
d'une fincfic extrême, qui leur donne une couleur
de girafolou a un gris bleuâtre, & qui paioît leur
former une enveloppe- analogue à la dure - mère.
Aii-delfus de celle- cf en eft une autre beaucoup
plus fine , 'qu'on fcrcit tenté de comparer à Id
pic-mèie. L'étonnant Anatomifte de la Chenille du
Saule a pénétré plus avant encore : il croit avoir
appcrçu dans les cëivcaax & dans la moëîle épi-
278
I N S
nièrc , deux fubilsiices didindcs , l'une corticale ,
l'autre méJulîaire : cette dcrnièie paroiifoit plus dé-
licate & plus rraiifparente cjiic l'autre , & la maile
tiKière lembloit conipolée d'nnc nuikituie de petits
grains opaques. On ne voit point fur le cordon
médullaire ce lacis de trachées qui le fait tant ad-
mirer dans les nauds.
Sans doute pour donner une idée Jufle de tout
ce qu'il y a de m^rreillcux daris la ftiuclare inté-
rieure des Infectes, il faudroit entrer dans un dé-
tail qui pourroit ftul fournir matière à plus d'un
■volume , & qui pourroit n'être goutté que des
Connoifleurs. Nous devons donc nojs b«riier à des
réflexions générales, quoiqu'elles ne puiffcnt donner
qu'une idée imparfaite du fujet. Ceux qui voudront
jinllruire plus à fond peuvent conlulter la Bible
de la Hdture de Swammerdam , qui n'efl prcfque
qn'un compofé de faits anatomi^jucs : on fait qu'il
éllféquoit les Infedies avec des inltrumens fi lins ,
qa'il falloir les éguifer au tnicrofcope ; on lait en-
core qu'il employa environ deux mois i dilléqucr
les fculs iniellins de 1 Abeille. Mais , c'eft fur-rout
dans le Tiaité anatomiquc de la Chenille , ce vrai
chef-d'œuvre humain , que ncius invitons les cu-
rieux à j porter leurs regards & le iulte tnbutdeleur
admiration. Il dcunous fufîire de donner une efquifTi;
des patries les plus cifcnticUes 6: les plus apparentes.
Ainfi nous venons de préfentcr une organifaiion ,
qui doit alfez annoncer que les Inleftes font doués
de la faculté de fentir.
Le fentiment, qui naît de la faculté même de fentir,
efl cette imprcllion agréable oudéfagréable que cer-
tains ob;ets produifcnt lur un erre organifé & animé ,
en verru de laquelle il recherche les uns&fuitlesau-
tres.' Nous jugeons de l'cxiilence du fentiment dans
un être organifé , (oit par la conformité ou l'ana-
logie de (es organes avec les nôtres , foit par la
conformité ou l'analogie que nous remarquons en-
tre les mouvemens qu'il le donne dans certaines
circonftanccs , Se ceux que nous nous donnerions
fi nous étions placés dans les mêmes circonllancts.
La première manière déjuger clf alîiz (ûie: il tlf
très-probable qu'un Etre organifé qui a des yeux ,
des oreilles , un nez , eft doué des mêmes fenii-
mens que ces fens excitent chez nous, fa féconde
jTianiere déjuger paroît moins lure ou moins exempte
d'équivocjue , parce qu'il nous arrive (ouvent de
tranlporter aux autres Etres des fentimens qui nous
i-ont propr
fen
timens qui s excitent
dans l'animal , peuvent tous fe réduire à di
claffcs générales , au plaifir & à la douleur , fépa-
lés l'une de l'autre par des dégrés fouvent infeuli-
bles , & ilTus de la même oiig ne. Le plaifir porte
l'animal à chercher ce qui convient à fa conferva-
tion ou a celle de l'cfpete. La douleur le torte à
fuir tout ce qui peut nuiie à cette double fin.
L'exprelllon du plailir & de la douleur n'elf pas
la même chez tous Ks animaux, foir parce que
1 incendié ou la quaniicé du plaiHi & de la douleur
I N S
varie en différentes efpkes , foit parce que les or-
ganes au moyen defquels le fcr.iinient fe maui-
fcfte , ne font pas les mêmes chez tous les ani-
maux. Il elt des cfpèces où le fentiment fe mani-
felte par un plus grand nombre de lignes , par
des lig[ies plus vaiiés, plus cxprcdifs , moins équi-
vocjuc: ces dpèces font celtes qui ont avec nous
les rapports les plas procliains , & que nous re-
gardons aulïï comme les plus pai faite;. Nous ne
trouvons guère moins d'cxortlfioii chez les Oi féaux
que chez les Quadrupèdes. Les PoilTons ne s'expri-
ment pas avec autant de clarté & d'éncrg'e. Les
Rîptiles, les Inledcs & les Coquillages ou lis Vers,
encore plus éloignés de nous, doivent i>ous rendre
aulfi leurs feniimcns d'une manière plus obfcurc ,
mais que nous lailillons pourtant jufqu'a un certain
point , & que nous nous plaifons fouvenr, (ur tout
dans quelques Infedcs , a treuver très-exprcffive.
Enfin les afiimaux les moins animaux , les Oui:sà:
les Polypes , nous donnent des marques de fenti-
ment , auxquelles nous ne pouvons nous rcfuier ,
lorfque nous les obfcrvons avec quelque attention.
Nous ne découvrons , au contraire , dans la plante,
aucun (igné de fentiment. Tout nous y paioit pure-
ment mécbanique. Non- feulement la plante nous
y paroît inanimée , confidérée extérieurement oii
dans la fuite de fes atlions; mais elle nous le paroît en-
core, confidérée inté.'ieutement ou dans fa Itrufture:
l'anatoniie la plus fine ùc la plus recherchée ne nous
y découvre aucun organe qu'on puilfe dire analogue
a ceux qui (ont le (iège du fentiment dans i'ani-
inal. Cependant , comme tout elf gradué dans la
Nature j comme nous ne pouvons fixer le point
prccis oii commence le (i:nriment, ne pourroit -il
pas s'étendre encore jiifqu'aux plantes , du moins
jufqu'à celles qui font les plus voilines des ani-
maux } Nous voyons le fentiment décroître par
degré de l'Homme à l'Oitie &: à la Moule , & nous
nous perfuadons qu'il s'arrête là , en regardanr ces
derniers animaux comme les moins parfaits. Mais
il y a peut-être encore bien des degrés entre le (in-
timent de la Moule & celui de la plante. Il y en
a peut-être encore davantage entre la plante la
plus fentible & celle quil'eft le moins. On ne trouve,
il e(l vrai , dans la plante aucun organe propre au
fentiment ; mais la Nature n'a-t-elle pas pu faire
lervir le même inihuiutnt à pluftcurs fins. Des
vailkaux que nous cr<,yons dcHinés uniquement
à conduire l'air ou la fève, peuvent être en-
core dans la Wante le fiége du fentiment ou
de quelque autre faculté dont nous n'avons point
d'idées. Et combien les plantes nous oftrent d'au-
tres faits que ceux que préfente la ienfitive ,
qui fembleiit indiquer qu'elles peuvent avoir un
el'pèce de fentiment qui leur ell propre. Mais il eft
temps de revenir au fentiment que ks Infetles
font dans le cas de nianifcltcr.
Puifque les fens. font pour ainfi dire, les portes
par lelquelics le fentiment doit s'oBvrit aux im-
I N S
prclTiouçcxtérienrc?^ ils doivent être confiJcrés dès-
lors comme abfolunn:iit néccllaires aux animaux. 1
Nous ne prcîtcndons pas fans douce en inférer qu'ils
ne fauroient fe palier d'aucun de cenx que nous ]
appcrcevons chez nous ; il doit leur Cuffiic d'avoir
reçu tous ceux qui étccnt néccHaires à leur con-
fcrvation , dans l'état où la Nature les a placés. !
Ainfî , les uns font privés naturellement de la vue;
d'autres de l'ouie ; d'autres de l'oJorar ; il en cft
cnhn qui ne paroilfent jouir que du fens du toucher:
mais le genre de vie qui efl propre à ces animaux ,
leur permet toujours de fe pafler des fens qu'ils
n'ont pas. l'eutétre les Infeûes ne doivent- ils pas
nous préfcnter tous les (ens que nous préfentent les
Etres placés plus haut dans l'échelle de l'animalité &
que nous regardons comme les plus parfaits. Nous
allons confidérer quel ell Icflr partage.
I.e tacl ou le toucher , ce premier de^ fens , ed;
aulFi commun .i tous les Anima'ix Cequi diflirçued'a-
hDrdcc fens ,c'eft qu'il réiiJe dans toutes les parties du
c.irps.au lieu que la têtcfculeeftcommnnément le lîè-
çe de tous les autres fens. Par lui l'Animal efl averti de
t.iures les imprelTions quclecont.addcs corps extérieurs
peut occalionnct fur lui dans toute l'étendue de la
pc-au qui le «ouvre. Tous les Infei£les font évidem-
ment doués du fens du toucher : une prenve plus
que fuffifante fe trouve dans le foin qu ils mettent à
fe garantir du venr, des pluies , de la chaleur , du
froid , &c. Mais la délicatelle de l'organe de ce fens
n'ell pas la même dans tous les Infeftcs. Il en efl qui
font (enfiblesau plus petit attouchement : telles font
les Araignées, on ne fauroit touchera leur filet ,
<]u'ellts ne le fentcnt ; telle's font encore les Abeilles ,
ciui s'apperçoivent du moindre coup qu'on donne à
leur ruche. Ilcftau contraire certains Infeéles qui pa-
loiifent avoir le taft très-peu développé : il c(l telle
Chenille qui ne donne aucun figne de fentimcnt,
quoiqu'on la prclTe allez fort.
Comme tous les Infcûes mangent, au moins pen-
dant la plus grande partie de leur vie , & comme tout
genre de nourriture ne leur efl pas indi.^érent , au
moins au plus grand nombre , on en doit conclure
qu'ils ont encore le goût en partage. L'organe, il eft
vrai , oii ce fens r^lîdc , n'eit pas déterminé dans ces
Animaux, comme dans ceux qui font pourvus d une
langue. Si les barbillons ou antenuules des Infcdcs
font l'o'gane de quelqueslens qui nous font connus ,
il femble qu'el!e<; doivent être prifes plutôt pour les
oig.uies de l'odorat que pour ceux du gofit ; (ans vou.
loir pourtant décider ce qui en eft , nous nous con-
tenterons de remarquer, qu'il paroîtquc leslufcdes
favcnc par leur moyen difcerner la qualité des nourri-
tures. Ils ne manquent pas en effet , avant de man-
ger de quelque chofe , de la tâtonner de leurs anten-
nules , & Il la choie ne leur convient pas , il la quit-
tent fans y meuve la dent , ce qui prouve allez claire-
tncnt , que parle fiinple attouchement de leurs anten-
nules , ils font en éciC de difcctncr les alitnens qui
t N S
3.7 9
leur font utiles & qui leur conviennent , d'avec ceut
qui ne leur conviennent pas , & qui pourroicnt leur
être pernicieux. Ce que nous avons obfervé fur la
nourriture des Infeftes , doit affc-z manifefter qu'il y a
beaucoup de variétés d.ms leur goû'. Ce que les uns
aiment, répugne à d'autres , & un aliment de^ plus
agréables pour ceux-ci fera repoalTé nar ceux-là. Il y
en a qui ne trouvent de goût que dans ce qui eft li-
quide , Si d'autres font pour le, fubflances lolides Le
goiit des uns les porte à ne vivre que du fuc des fleurs ,
& celui des autres à fucer le C^n'^ des Animaux : tout
efpèce de fang ne plaît pas également a ces derniers ,
ils mettent beaucoup de diftérence entre celui des
Hommes & des bêtes , & ne s'attachent pas indiffé-
remment à tout Animal : il y en a même dont la dé-
licaroile va plus loin , & qui ne toucheront jamais à
certairei perfonnes , tandis qu'ils en obfcd'-Tont fans
celle d'autres; c'eft ce que l'on éprouve dans les Cou-
fins & dans les Tuces , & pour les dernières on nç
peut pas dire que c'eft paixe qu'elles trouvent !a-|icau
de certaines perfonnes trop difficile à percer , puif-
qu'elles favent bien entamer celle d'animaux qui
l'ont beaucoup plus dure. 11 y a enfin des Inf;élcs qui
dévorent la viande , Si qui ont du goût , les unspour
la vimdc fraîche, les autres pour la viande pourrie.
Nous ne ateront encore qu'une (impie expérience :
qu'on laiffe une Chenille quelque teras à-jeun , &
qu'on lui préfente enfuitc d autres efpcces de feuilles
que celles qui font fa nourritute naturelle , d'c en
goûtera Sabord , prellée par la faim , mais elle les
quittera bien vite. 11 eft donc certain que le. Infccies
lavenrdifcerner Icursalimcns , or ce ne peut ^ctc qiie
par l*ti:aged'un fens analogue» celui du goût.
Pour ce qui eft de l'odorat dans les Infcdes , on ne
f^uruit.iUiTi leur difpursr-ce fens , quoi qu'on ne p.iilTc
pas lui alligner de Tiiême un organe propre ^ cxccpré
qu'il foit réuni avec le ggût , (ens a«ec lequel il a na-
turellement beaucoup d'affinité-. Quoiqu'il en foit, on
peut toujours reniar.;;itrr que ces Aniiijux favent di[-
tingucries ocCUrs., & qu'il-, l'ont fenfiblesaix émana-,
tions od )tifé^antes. Lcut tad à cet égard ditrère aulli
beai^coup. Les uns fe rencontrent avec nous & don-
nent la préférence .1 ce que nous nmimons odeur
agréab'e , ils s'y lalîTent entr.-.încr avec philîr. D'au-
tres au contraire fe plaitcnt à fl«irer l'odeur dcschol'.'S
que nous trouvons puantes, & la recherchent avec
eniprelfement. Ainii , candis que i' Abeille eft attirée
par le Thin , l'odeur des Camomilles leur eft inlup-
porrable : c'cft poirquoiceux qui veiilentlcur enlever
le miel , fe lavent les m.iins d'une décodVion de cette
herbe; ce qui les garantit de la piijuiirc de ces Infec-
tes , qui s'envolent à l'odeur du (uc de Citic plante.
On peucfouvent rema.ijner comme l'odeur il'une chair
corrompue eit d'abord fenti- par les Mouches , qui
doivent y pondre leurs œufs , & qui ne manquent
pas de s'y rendre en foule de tous côtés. Voyez dés-
qu'uu Animal , un Cheval par exemple , vient de fe
décharger d'un tas d'cxcréincns , quelle quanni'î
de Mouches &de.Scarabj;s viennent d'abord l'y pofes
^8o
I N S
ilj ne peuvent f être attirer dans le moment que par
l'odeur qui s'en exhale.
On ne fauroitprefqiie douter que les liife£tes à qui
la Nature a donné une cfpèce de voix , ou pourpar-
Jer plus jufte , lafaculté de foiraer certains fons , corn
me elle l'a accordé aux Cigales , aux Grillons , aux
Sauterelles , à plufieurs Cc.leopièrcs , &c. n'aient aulH
reçulefcns de louïe pour entendre ces fons. Nous
ne leur reconnoiffons , il eil vrai , aucune oreille tx-
tenture ; mais encore n'en f.mroit-on inférer qu'ils
n'en ont poiiit , elles peuvent être déguiféss ou ten-
dues méconnoilfables par leur forme , & par la place
qu'elles occupent. Des Animaux dont la vois ne fe
forme point par le gofer, qui refpircntpar les côtés
ou par la partie pofiérieure , des Animaux paritii Icf-
quels on en voi: , qui ont les yeux fu: le dos & les
parties génitales àlatête ; fies Animaux de cet Ordre
peuvent fort bien avoir les oreilles partout aiikurs
que là où on s'attendoic de les trouvw, L'ufage de
tous les membres des Infcclcs ne nous eft pas connu;
peut-être y en a-t-il parmi ceux dont nous ignorons 1?.
ilcflinaiion , qui leur font donnés pour recevoir lim-
prellion des Ions , encore moins pouvons-nous af-
fûter que les Infcdes n'ont point d'oreile i;;fé-
r.'cure : cet organe , s'ils en ont , doit être en
eux il délicat Ec li petit , qiic quand on l'auroit
devant les yeux , il fcroit pcut-êtie impoflîbie de le
îttc : nous ne connoillons pas allez les Infec-
tes pour pouvoir affirmer qu'ils font pr
eanes de l'ouïe , & d'.iMtant moins , devons-nous
avancer qu'ils entendent fans avoir ces organes. Il
n'en ellpas moins vrai cependant , qu'il y a des In-
fed.-s qui femblent réellement affeftés du bruit qui fe
fait auprès d'eux. Il relie à décider néamraoins, li cette
fçnfition eft produite par l'ouïe , ou !i elle l'elf uni-
quem^at par l'ébranlementqiiife fait alors aux objets
ou aux pbn; oiiils font placés : dans !e dernier cas,
cette fenfation fercit uniquement l'elïct du taél , que
les Infcdes en général paroillent avoir dans un degré
On peut être bien alTu:é que le^ îniiéljs voient ,
mais on ne peut guère déterminer la force de leur vue,
ou favoi'r s'ils voient mieux de piès que de loin. Cer-
tains Infedes paroillent avoir la vue très-bonne : une
Libellule , par exemple , qui voltige dans l'air , voit
le moindre petit Infede qui y vole , £c tâche d'abord
deicprendre-pourle dévorer. L'.''>raignée vagabonde
nemau:]uepas d'attrapper fa proie du premier faut ,
ce qu'elle ne pcurroit faire , ti elle n'avoit pas le coup
d'cci! jwftc. Les Abeilles favcnt fort bien trouver le
chemin de leur ruche, elles y volent diicdement fans
j.unàis s'y méprendre ; cependant elles ne fcmblent
bien voir qu'à tme certaine diiîance : quand elles font
fur la ruche , elles ont de la peine à en trouver l'en-
trée , Si. elles (ont Couvent obligées de s'en écarter
quelque peu pour la découvrir.
On peut obferver que plufieurs Infcdes , comme
les Oifeaux nodurnes , voient mieux de nuit que de
jour : les riialc;ies , pt.r exemple , ne volent qutpcn-
I N S
dant la nuit , & ce n'efl: qu'alors qu'elles cherchent
leur nourriture.
L'organe de la vue , fi admirable , confidéré dans
les grands Animaux, ne l'elt pas moins conlldéré dans
les Infedcs.En contemplant l'extérieur decetorgane :
nous avons déjà montré combien il méntoit 1 atten-
tion qu'on y a donnée ; pénétrons maintenant dans
l'intérieur. C'eft fur- tout dans Sv/ammerdam qu'il
faut admirer l'étonnante fabrique des yeuy des Inlec-
tes. On connoît les merveilles de fon Scalpel ; nous
ne parlerons que d'après lui. La cornée des Infedcs
peut êtrecomparée , comme nous avons dit , à un ré-
feau : àchaque maill; de ce réftau répond par dclfous,
une petite pyramid.. b-x.igone, qui va en s'élargilfant à
mcfure qu'elle appiorhe de la maille , &qui fc rétrécit
aucontraire.de plus en plu'.a mefurt qu'elle s'enfonce
dansl'intirieurde la tcte. La maille paroît s'adapter
à tous les contours de la p) ramide : elle a donc le mê-
me nombre de côtés quecelle-cii& il y a ainfiautant de
petitespyramidesqu'il y ad'yeuxoude petites cornées
da:!sleréfeau. Une multitude de trachées infiniment
petites rampent le long des pyratnides , & ces derniè-
res vont toutes about:r à une membrane blanche , fi-
brcufe, fine, tranfparcnte, parfcmée de même de tra-
chées , & dont la forme convexe imite celle de la
grandp cornée. Au-deffous de cette membrane en eft
une autre , plus fine & plus tranfparcnte , liée a la
première p.ir des trachées qui rampent de l'une à l'au-
tre , &fur laquelle font couchées des fibres tranfver-
fes \ moins nombreufes , moins déliées que les pyra-
mides , & fur lefqnelles s'appuie la pointe de 'celles-
ci. Les fibres tranfverfes tirent leur origine du ceiveau
&'leur fiibllancc femble être la même que celle qu'on
a nommé conlcale. C'eft fur les yeux de l'Abeille ,
que Svvammerdam a fait ces belles obfeivations ,
dont on ne fauroit prendre une idée bien exade , Uns
confulter les admirables figures qu'il y a jointe-. Les
yeux del'Infede nommé Demoifelle ou L.bellule , qui
font des plus apparens , dirfèrent de ceux de l'Ai ei'de
& de bien d'autres L.ifedes , par diverfes paiticnlarr-
tés. Les facettes qui occupent la pattie fupéiicure de
la cornée , font fcnfibtemcnt plus gr.rndcs que ce'ks
qui en occupent la partie mféiieutc , & les pyra-
mides qui appartiennent à ces facettes fupéucures ,
fontautTi proportionnellement plus grotles. L'obitr-
vateur remarque qu'il n'a point trouvé dans les yeux
de. In''cdcs ,' les trois humeurs qui entrent d.'.ns la
e.i:r;-o(i:ir'ii ce ceux de l'Homme & des grr.n:h Ani-
r.i?:ix ; il eiiiufève que iavilicn s'opère ihéz Us J:;-
fedcs, fuivalit des loix très-différentes de celles que
, l'Optique nous a fait connoîtte ; il penfc qne^ les
rayons de lumiètc qui travcrfent les petites cornces
ébranlent ks pyramides , & que 1 ébranlement fc
co-nmunicucaux membranes placées au-deilous , de
celles-ci aux fibres tranfvcHcs , âc de ces dernières aa
piincipe des nerfs. Iltf^ temé de comparer cette lone
de vifion a ce qui fc palfe chez ces Aveugle - nés , qm
diftinguentlt'Stoulcurs parle tad. Mais cofnbien cit.-
il m de chofes intércffuutes qui échappent aux re-
-cbeicbcs
ï N s
cherclies les plti? profondes de l'Anatomifte ! C'cft
déjà beaucoup fans douce , qu'il ("oit parvenu h d •-
moiurer les par.ies les plu'; elienticllc«; de l'organe de
lavidoii ^ans des Animaux fi petits, & connruitsfur
des aïoJclcs (idifféïens.dc ceux c^ui nous font les plus
familiers.
Nous avons parlé de ces petits yeux liiïes que l'on
trouve fur la tête de plulieurs fortes d'Infedes , &:
nous n'avons pu détennuier s'ils étoient propres i la
V'iion. Au refte , les deux fortes d'yeux ne fe voient
chezTlnfede que lorfqu'il a pris fa dernière forme.
Le Papillon qui a plufîeurs milliers d'yeux , n'en
avoir que fix de chaque côté de la tête , ious fa pre-
mière forme de Chenille , & ces yeux étoient liffes.
Lyonnet , qui dévoie furpafler Svcammerdani lui-
même , nous apprend, que ces yeux lilles ont la for-
me d'un vale ou dune coupe , coque lâcoiuée.qui
eft comme le ccuverch du vafe , ert fort tranfpa-
rente, Il a vu diûiniiement un véritable nerf optique ,
qui fe rend a chacun de ces petits yeux , Se qoi n'eft
t]ue ktj'rolongeqier.t J'uii tronc principal , divifé ain-
fi en (ix branchés. Une trachée accompagne ce tronc
principal , & fe dwife, comme lui , en lix branches
qui aboutilTcnt aux lix yeux. Il elt fans doute bien à
dïfirer que cet Obfervateur trop peu célèbre encore ,
que l'Anatomifle de la Chenille ^ eut publié l'anato-
miede fon Papillon ; mais en touchant par occafion
aux yeux •.hagrinés de ces Inlectes , qui font fuivanr
lui .111 nombre de plus de vingt- leux mille, il avance que
chaque œil ell probablement un télefcope à troit len-
tilles pour la moins w.
En vain l'Animal auroit-il reçu des fens, au 'moyen
defqaelsil démêle ce qui lui eft avanrageux ou nuifi-
ble, s'il ne pouvoir, fe donner aucun mouvemen-t pour
atteindre l'un & éviter l'autre. II a donc été pourvu
d'ori;anes qui lui procurent cette faculté. Ces organes
font les mufcles , qui par la dilata-ion & la conirac-
tion , par le raccourcilfement & l'alongemcnt des
fibres qui les compofent , comm jni.]uent a toutes les
parties les mouvemens & le jeu néceilau es aux beioins
de l'Animal. La faculté loco-moiive cit un des carac-
tères qui s'oftient les premiers à l'efprit, lorfquel'on
compare le règne végétal S; le règne animal. Nous
voyoïiS les plantes conltammcnc attachées a la terre.
Incapables d'allev chercher kur nourriture , il eft
ordonné que cette nourriture ;ra les chercher. Et fi
quelques plantes aquatiques fcniblent fe tranfporter
d'un lieu dans un autre; ce n eft point par un mouve-
ment qui leur Toit propre , mais par celui du fluide
dans lequel elles font fufpendues. C eft ainlî , à peu
pr-ès , que différentes fortes de graines voltigent en
i'air au moyen des pentes ailes dont elles ont et
pourvues , & qu'elles font portées a des lieux quel-
quefois ttès-éloignés, pour y propager l'elpèce. Les
Animaux , au contraire , ont éià c,;ar:;és du foin de
pouivoir à leur (ubfiftance. La Nature n'a pas tou-
jours placé auprès d'eux les nourritures qui lei.r
étoient nécellaues. Elle a voulu qn'; s tufleui obli-
Hlfi. Nm, dis lufidss. Tomi Vlh
I N S
2^1
gcs de fe les prccuicr, fouvcnt avec hcaucon;- .^c
travail & d'indi:ftr;e; & ces différtnsmoycnscju'clk- a
enfeignés à chaque efpèce pour parvcp.ir a cciic fn,
ne font pas ce qui divetlifie le moins la fcène de
notre inonde. Cependant , quelle dégradation ne
trouvons-nous pas encore dans cette faculté loco-
motive , lorfque nous fommcs defcendus a la Gallc-
liifcclc j & a l'Huître. Confondue par fon iramobi-
hté 6c par fa forme avec la branche , fur luque.le
elle vit , la Cocheinllc fe borne à en pomper le fuc :
rieu n'annonce en cile l'animal , & il faut y re-
garder de tort près & avec des )eux rt-ès-exercés
a vinr , pour s'afl'urer qu'ciie n'eft point une vé-
ritable galle. Portée par le Ilot fur le nvaiJe de la
mer, l'Huître y dtaieure fixée , & tous fes niouvf-
mens fe rédiiifent a ouvrir & a fer.ner Ion écaille.
L'Ortie de nier & tous les diftérens Polypes à tuyaux
pourroient être piis , & l'ont été en effet , pour des
productions du Rè^ne végétal : fixés a la même
place , ils s'ouvrent & fe ferment comme une fleur ;
ils s'étendent & fe relTetrcnt comme une Senfîtive ;
ils alongent au-dchorsdcs efpèccs de bias au nioyea
defquels ils failillent les Infeéles que le hazard
conduit aup.'-ès d'eux: c'eft ici leur principal moa»
vement j & le caraéière le moins équivoque de leur
animalité. Ainlî la Nature veut toujours nous for-
cer de reconnoitre , en ne liillant jamais de dé-
marcation fenliblc entre les êtres ^ l'unité du prie-
cipe qui la dirige,
L'obfervation anatomique a démontré que des
fibres charnues , longues , gté'es , médiijcieir.ent
■élaltiqucs, prefque toujours parallèles, & revêtues
d'un tillu «éllulaire, font les éléraens du nuifcle.
Ces fibres font rallemblécs par paquets, qui conr
pofent eux-mêmes des faifccaux plus ou moins ccn-
iidérables , enveloppés de mèine d'un tidii cclln-
laife , & féparcs par des cloifons incnib:„ncu{cs.
Des artères , des veines , des vaifieaux iymph.iLi-
qucs, &desneifs,fe plongent dans les mufcIciSc
s'y ramifient. La caufe du mouvement mufculairc
demeure enfevelie dans une nuit profonde ; mais li-
faut elpérer qu'un trait de lumière y percera enfin. La
lumière a bien percé dans des ténèbres auflr épaifTcr.
Une feule choie eft ici bien conftatée , c'eft que
la ligature du nerf fufpend l'adion du mufcle. Of,
il eft allez évident , que la ligature ne fauioii fui-
pendre cette aétion , qu'en interceptant le cours
d'un riuide que le nerf trânfmet aa mufcle. L'ax-
tion du mufcle dépend donc de celle du fluide. Mais
comment le iluide met-il le mufcle en jeu : C'eft
ce que la Phydologie ne cous apprend point en-
core. Une propriété fur-tout de la fibre murrulaiiç,
dont les eftets fe divetfifient de m.illc aianières, &
dont la caufe pourra nous demeurer long-jcmps
voilée j elt celle en vertu de laquelle elle t'e con-
tracte d'elle - même , à l'attouchement de quel-
que coipa que ce foit ^ folide ou liquida ; on la
nomme l'irritabilité : c'eft par elle que diHérenres:
l'anies du cojps animai continuent a fe matïv^i»
Na
23 2 I N s
après avoir ctcleparées de leur tout: cl!c ed: toiit-à-
fait différciitt: de la fenfibilité : il ne taiu pas non plus
ton fondre l'irntabilicé avec rélalHciié ; une libre
stche eil très - claftique , Se point du tout irrita-
ble. C'cll aulTi a l'aide des difféiens ordres de
nuilcles , dont les divers org.incs des Jnfedes font
richement pourvus , ija'ils exccutcn: les mouve-
iiiens , (bit v'olcnuircs, loic involontaires, qui leur
font propres. Nous avons vu dans les Chenilles ,
que leurs mufclcs ne iciîémblent point à ceux des
glands animaux. Ce font des paquets de fibres molles,
Hexibies,-^: d'une tranlparcnce qui imite celle d'une
gelée. La plupart n'ont point de venïre , ou ne
tout point lendés dans le milieu de leur longueur.
Ils ne fe montrent que fous l'arpcâ: de petites
Bandelettes ou de petits rubans, dont l'épaifrcur Se
la largeur (ont par-tout allez égales. Cliaque ban-
delette cil tormce elle-même d'une multitude de
fibres parallèles les unes aux autres. Il efb même
des obfcrvations qui femblent indiquer , que cha-
que nbre muLculiUe eft compoléededcux fubllances,
<ie conliftance inégale: la moins molle forme un
fil tourné en fpiiale, & qui donne a la fibre mu(-
culaiic l'air d'une cordelette. C'clt par leurs extré-
mités que les mufclcs s'attachent à la peau ou
atix pairies écailleufes ou mcmbraneulcs , qu'ils
font deltinés à mouvoir. Ce n'cll pas fans ttoii-
nement que nous avons vu auffi que , tandis que
les Anatomifles ne comptent que quelques centaines
de mufclesdans l'Homme, l'Anatoniilte de la Che-
nille en a compté quatre mille quarante-un dans Ion
Infcéïe. D'autres oblcrvations faites par Lcuwenhock,
fur les IiiTeftes , apprennent que leurs fibres font
des parties oblongUJS , minces & aulli df'iiées que
le fil le plus fin ; elles relleniblcnt "à des rides en
form; d'anneaux , c'efl ce qu'on peut obferver par-
ticulièrement dans les Abeilles , lorlquc les muicles
ne fe meuvent point ; mais aulll-tôt qu'ils font en
mouvement, ils tendent les fibres & les rendent in-
vilibles ; dans quelques Inftdes , ces fibres font fi
courtes, qu'à peine leur longueur eft égale à la lar-
geur de deux ou trois poils ; c'eft pourquoi on ne
peut pas toujours les appercevoir même avec la
loupe. Elles varient leur mouvement, fe pliant en
demi-cercle , tantôt à droite, tantôt a gauche , à-peu-
près comme feroit quantité de petits 'Vers couches
cnfemble : ce mouvement eft cependant ttès-pctit
ou très peu fcnfibic , & à peine les fibres paroillenc-
cUes changer de difpofition. Les mufcles ont auiTi
leurs petites veines , qui jointes aux fibres ner-
veufes & charnues , font un bout de mulclc. Ces
mufcles , pour opérer le mouvement , font égale-
ment foumis aux loix de ti conttaciion Se delà dila-
iation. Ouvrez un Ver • à - foie le long du dos ,
enlevez le cœur, le fac inteflinal ,& toutes les
parties qui couvrent la moelle épinicre ou le prin-
cipal rronc des nerfs; piquez enfuite légèrement les
nœuds .qui le divifent ; vous exciterez dans les niul-
cles voiOns, des mouvemcns qui fixeront agréahle-
Bjcnc votre attention , vous coucemplc'icz les eficts
i N S
merveilleux de cette admirable propriété de la fibre
mufculaire, nommée irritabilité. Par une fuite mêrflc
de l'irritabilité , on n'elt plus tant étonné de voir
des portions d'Infcftes vivans fe mouvoir encore
plus ou moins long-temps , après leur fcparatioa
du tout. Ainfi , Taiguillon de la Guêpe , féparé
du corps de l'infeûe vivant, mais pourvu encore de
fes mufcles, fait effort pour piquer, comme s'il
tcnoit encoïc à l'Infede. Il eft une multitude d'au-
t.es exemples de parties organiques qui continuent à
fe mouvoir, quoique féparées de l'animal auquel elles
appartenoient. Nous citerons encore celui de la trom-
pe du Papillon. On fait que cette trompe eft en partie
écailleufc & en partie membraneiife , que le l'api Ion
la tient ordinairement roulée en fpirale , à la manière
d'un relTort de montre, mais qu'il la déroule ic létend
quand il veut pomper le miel des fleurs. Immédia-
tement après que le Papillon a rejette le fourreau
de Chiyfalidc , toutes fes parties écailleufes font
très-molles : la trompe l'elt donc auiîi. Si on la
coupe alors tranfverfalement avec des ciTcaux , les
parties coupées continueront à fe«|iiouvoir, a fe
rouler& a fe dérouler à plufieurs tepnfls, comme l] elle
tenoit encore a la tête du l'apillon. Bientôt néanmoins
elies celTeront de fe mouvoir; mais li au bout dt irois
ou quatre heures on vient a les toucher , elles fe
remettront en mouvement , fe rouleront 2c fe dé-
rouleront comme auparavant. La partie membra-
brai^cufe de la trompe eft garnie de mufcles, donc
l'irritabilité entretient & renouvelle le )eu de l'ot-
gane. Mais à mefurc que les mufcles fe dcfiechent,
ie jeu fe ralentit, & il celle enfin lorfque les mufi
des font entièrement delFcchés.
Après avoir porté alTez rapidement nos regards
fur l'économie animale dcî Inledes , fur les orga-
nes qui fe rapportent au fentiment & au mouve-
ment dans ces animaux, on ne peut qu'être forcé
de reconnoître l'une & l'autre de ces faeu tés. Les
Infecles lont lans doute doués de l'inltiiid ( u du
fentiment qu'il leur faut , pour chercher ce qui lett
eft utile & nécedaire , & pour éviter ce qui ieur elt
nuifible. Coinbien fouvcnt ne fembknt - ils pas
agir comme par raifonnement , en fe conformanc
aux circonftances & en évitant les ob.lacles for-
tuits qui fe préfentcnt , en fâchant varier leurs
procédés félon le befoin. On eft bien convaincu
du degré d'intelligence qne les Inùdcs ont reçu ,
quand on les fuit dans les diliérentcs adions de leur
vie. Le tab'eau de leurs pallions eft aulfi varié dans
fes traits qu'il peut l'être dans les autres animaux.
L'amour fe manifedlc aulîl chez eux avec toute
l'énergie qui lui eft natuielletticnt propre. On voie
la plupart des mâles attaquer & pouvfuivre les fe-
fem;lles avec beaucoup d'ardeur pour fe joindre à
elles, & ils ne les lailTenc en repos qu'après qu'ils
font parvenus a fe fatisfaire. S'il faut en croire Rcau-
mur , dans les Abeilles c'eft la femelle qui eft
obligée de faire les avances. Que les Inicdcs mon-
trent de la crainte j c'eft ce qu'il eft facile d'obferver;
ï N S
en voit qu'ils fuycnt ciiiand on les approche on
qi.unJon veurkspicii3ic.il y a des l'ifeilcs ti-
miJcv & (i'aucies qui ont beaucoup de courai^e ,
comme les Araignées & pluficurs aiiti:s qui vivent
«Je proie. Ces dcrni^crs Infcdts font auHi fort co-
lénqi!.es : les fréquens combats qu'ils fe livrent en
font une preuve évidente. La tniklle & une efpèce
d'âbattcm-ent fe fait encore voir chez quelques In-
fo des : qu'on Ste lanière Abeille dune ruclie ,
& l'on verra que toutes les Abeilles de cette ruche
abandonneront tout travail S: tomberont dans une
inaction complette , 'à tel point qu'elles fe lallferont
mourir de faim. 11 y a encore des Infcdes qui
Hiontrent l'inquiétude cS: le chagrin dans certaines
circonftances : telle eft une el'pècc d'Araignée , qui
porte au-delfous de fou corps un petit fac rempli
de les œufs; quand on lui ôtc ce {ac , on lavoir
courir Je côté & d'autre , pour le retrouver , &
dès qu'elle le retrouve , clic s'en faifit comme avec
joie & l'emporte en fuyant rapidement. Que de
oiverfités ne reniarquc-t-on pas dans leurs carac-
tères r 1 es Abeilles S: les Fourmis [ont aftivcs & la-
borieufes ; les Pucerons & les Profcarabés font pa-
redcux & indolents. Les Dermcftes monrrcnt beau-
coup de fcns froid Scd'inCenlibilité ; les Guêpes font
cmpoicées & colériques. les Scarabés & les Capri-
cornes (ont forts & robuftes ;, les Ephémères font
d'une foiblcffe & d'une délicateire extrême. Plu-
fîcirrs efpèces de Chenilles font foriabks & vivent
enfcmble, d'autres font folitaires. Les Abeilles, les
Guêpes & les fourmis font encore des Infeéles qui
vivent toujours en fociété ; les Araignées au con-
trnre f)nc fort folitaires , & la plupart de leurs
«fpèces femblent avoir rant d'avcrfion pour la (o-
ciéié-, que les mâles qui veulent, approcher des fe-
melles , doive;!t le faire avec beaucoup de précau-
tion, pour ne pas rifquer d'être dévorés par elles.
Les Papillons font fobres, tandis que les Libellules ,
les Sauterelles , les Hydrophiles font très-voraccs
& mangent beaucoup. U y a des Infeéles qui ai-
ment la propreté , tandis que d'autres paroilTent
fa'es & dégoutans; il y en a enfin de rufés fiide ftu-
pidcs ^. d'in„ul1iieus & de maladroiw.
En portant nos regards fur l'organifarion exté-
rieure des Infcéles, nous avons dû déjà faire men-
tion des diftérens membres , particulièrement aftcc-
ces au mouvement. Ou n'igrore^pas que tous les
anirraux ont une façon de fe mouvoir propre à
leur efpèce & adaptée à leur bcfoins. Le mou-
vemenc des Infeèlcs varie fuivant l'élément qu'ils
habitent r autre cft la manière dont fe meu-
vent ceux qui vivent dans l'eau , autre eft la ma-
«icrc dont :e meuvent ceux qui- vivent fur la terre,
ou dans les airs- De plus , chaque efpèce a pour
ainlî dire, un mouvement qui lui elt propre. On
«n voit da<is l'eau , qui nagent en ligne droite ,.
d'autres qui nagent de côié & d'autre , avançant
Untêt cil ligne dtuite,. tantôt diCtivaiit un cercle;
î N S
2S3
on qucrqu'jHtre courbe. SvvamnicrJam obùrvi;
trois dilîétentes manières de nager dans le Pu-
ceron aquatique , munis de deux rameaux branchus;
fa première façon de nager , eft lorfqii'il fe tranf-
porte\ en ligne droite , d'un heu à un autre, .i l«
manière des Poillons ; la féconde , l-.rrqu il le fait
par un mouvement irrégulier & (emb'abic à celui
du vol d'un Moineau; la troifiJme , lor (qu'il nage
en faifant desculbuttes , pareilles a celles que font ca
l'air certaines efpèces de Pigeons. Quelques In-
fcéles s'élèvent dans l'eau , de bas en-haut, & defcen-
dent de haut en bas , avec une ég.ile facilité. On
en voit qui fe meuvent avec lenteur , tandis que
d'autres nagent fi rapidement, qu'on ne lauroitpour»
fuivre des yeux leurs mouvcmens. Quelques-uns s'at-
tachent , pour le rcpoîer , aux corps folid;s qu'ils
Rencontrent, ou fc fufpcndent dans 1 eau irémc j
d'autres marchent fur la (upcrficic de Tcau , ou atia-
chent les fourreaux dans lefquils ils logent, à
quelques morceaux de bols ou a quelque objet quir
fumage , pour s-'cmpêthcr d'aller à fond. Chaque
Inlcfle aquatique n'cft pas borné a un feul genre
de mouvement progrcflif i il y en a qui marchent
n.igent & volent , d'autres qui maichcnt & na-
gent, d'autres qui n'ont qu'un de ces moyens de
s'avancer. De ceux qui nagent , la plupart ragent
fur le ventre, & quelques-uns fur le dos. Les niem-
bi'es de ces Inlcèles aquatiques foi.t conformes aux
mouvemcns qu'ils doivent exécuter. Ceux qui font
obligés de fendre l'eau , ont un corps aigu quï
leur facilire ce mouvement : le Pou des Poiiîons ,
dont paile Frisch , en offre un exemple ; lorfquer»-
nageant fon côté plat ft préfente à l'oppofitc de
l'endroit oii il veut aller, cela l'arrête tout court ,
Se il eft obligé de fe tourner pour reprendre fon-
chemin. Quelques InlVéles ont les pattes poftérieures-
longues , & faites en forme de rames, dont ils-
imitent les mouvemens ; d'autres prélentenc des-
efpèces de nageoires, eu de panaches : le Coufin ,.
lorfqu'il eft encore anunal aquatique , a quatre pa-
naches artiftement ouvragés , dont il fc f'crt pour
nager ; ils tombent quand l'Infede charge déforme.
Bien que quelques LTfcéles folcnt pourvus de plu-
fieurs membres ou inftrumcns propres au mouve-
ment , & qu'il femble qu'en en arrachant un , il
leur en refte toujours allez ; cependant on s'apper-
çoit que leur mouvement eft retardé , & qu'ih ont
de la peine a exécuter ce qu'un moment auparavant
ils faifoient avec beaucoup de facilité : tant il cft
vrai que la Nature ne leur a rien doniié de trcp ,
&leur a précifémenc donné tout ce qui leur étoïc
iiéccfTaire.
Les Infcétcs rerrcftrcs ne marchent pas rcus ar.fTi.
de la même manière. Les uns vont en ligne droite ^
les autres couibent leur dos : telles font les Chenilles
arpenteuR'S. Il y en a qui courent de côté , comme
les Hipy-obofques. Quelques -uns ne fe nuuvenc
qu'en fautillant , les Suces Se les Sautettllcs,, pac
Nul
284
I N S
exemple. On en voit qui marchent avec une vîtcfTe
pioiiiiTicufc : on a obfervé un Mouciicion prefqii'in-
\iliblc par (a petitelie , qui parcouroit près /de trois
fouccs en une déni- féconde , & faifoit dans cet
cipace cinq cents quaiantc pas; il en faifoit par
conf 'quent plus de mille ai un de nos battemcns
communs d'artères. La démarclie de certains autres
lnf>;â;cs elt extrêmement lente.
On 'ait que parmi les Infcifles, il y en a qui pa-
roillcnt bien favonfts pour fe mouvoir dans les airs ,
puilqu'ils font pourvus de quatre ailes. Combien leur
vol préfeate encore de vari tes ! Nous dirons feu-
lement qu'on remarque en vénérai une différence
fcnlible entre le vol du m.Ue & celui de la Femelle ;
celui du premier cl\ ordinairement plus rapide , &
celui de l'autre eft lent : il y a même plufieurs efpè-
ces d'Infedcs dont les femelles ne volent point du
tout: la Nature, dit a ce fujet un Obfervatcur_,
nous a peut-être voulu apprendre par-la , qu'il lied
bien aux femmes de ne pas trop s'éloigner de leur
demeure. Ce n'elf pas dans les deux fexes feulement
qu'on remarque de la différence dans le vol , elle
s'appcrçoit encore dans la comparaifon qu'on fait
des différentes efpèccs dont les unes volent beaucoup
plus rapidement que les autres. Enfin les uns s'élè-
vent dans l'air , à une certaine diftance de la terre,
candis que d'autres voltigent fans celfe à quelques
lignes feulcinent de fa furface.
Génération des Infccîes,
Les Infedcs , comme les autres Animaux , fe mul-
tiplient par la génération. En recevant l'exifknce , ils
reçoivent la faculté de produire leurs fcr.iblables &
de confervcr ainfi leur cfpèce pendant la durée des
fiècles. Les Ancien* cependant qui ont regardé les In-
fedes comme des Animaux imparfaits , ont cru que
la plupart du moins ne fe mulciplioient point par la
voie ordinaire de la génération ; & qu'ils dévoient leur
raiffance à la pouiriture de différentes matières. C'eft
ce qu'ils ont appelle génération équivoque. Ils ne
dévoient pas borner cette imagination aux Infeéles
feuls : quantité de plantes , félon eux , peuvent naître
aufl'i , (ans jamai'; avoir été fécondées , ni femées.
Ces premiers Obfervateurs de la Nature, troppeuinf-
truits , pour avoir d'aboid des idées faines fur tout ,
ayant remarqué grand nombre d'Infedcs dans diver-
fes matières , s'imaginèrent aifément que ces petits
Animaux , en nailToient immédiatement fans le con-
cours d'aucun Animal de leur efpèce. Si on kur de-
liiandoit comment la chofe pouvoit fe faire ; ils té-
pondoient que la chaleur du Soleil augmentant la fer-
mentation de ces matières, cette fermentation y for-
moit des Infedcs.
Quoiqu'on foit perfuadéque laraifon doit toujours
avoir pour guide l'obfervation & l'expérience , (i elle
11$ vcuc pas sj^xpofci; à combcr nécciTaiicmeat dans
I N S
l'erreur , il fen-.hie qu'elle n'avoir pas befoin de ce
fecours pour fe rcfuferà adopter l'opinion que nous
venons d'énoncer. Comment a t-cn [U concevoir que
du fcin de la corruption & de la mort devolt naître la
vie , qu'une fubrtance en pouvoit produire une autre
d'une nature beaucoup plus excellente que la lienne ?
Que de préparations dans lesvailîeaux , que dedigef-
tions ,que de fécrétions , que de ci^tulaiions , avant
que la maiière fémiiiale ioit alfez épurée , ait ac-
quis les qualités qui lui font néceflaires , foit par-
venue enfin ace dégié de perfedion qu'il lui faut ,
pour pouvoir être propre a la génération ! Ne faut-il
pas encore des vailieaux oti les œufs doivent fe for-
mer avec les facultés nécellaires pour hs rendre fé-
conds . & les moyens de s'en déchai^ier lorfqu'ils
font ai rives au vrai point de maturité.' Comment croire
dès-lors que les plantes puffent produire des Infedes,
dont la produdion demande tant de chofcsdont elles
(ont de(tuuées";Si lagénérationéquivoque pouvoitavoir
lieu,ne dcvroir-on pas trouver tous les jours de nouvelles
efpèces A Infedes? L'adion du Soleil furies riantes SC
/ur les viandes corrompues, ne peut pas être fi unifor-
me qu'elle ne dru fouvent varier fcs produdions ;
i! feroit dès-lors bien étonnant que nous ne viiVions
pas à toute heure , des légions d'Infectes nouveaux
& inconnus. Ne pouvons-nous pas ajouter que fi les
Infedes pouvoicnt naître de la corruption fomern'c
par la chaleur du Soleil , il en pourroit être de même
a l'égard de l'homme & des autres Animaux ? La
flruilure Se les organes des uns font- ils moins admi-
rables que la flrudurc & les organes des autres î
Mais C9tte merveilleufe analogie qui règne entre
les deux ClaiTes de corps organifés , fe retrouve eflen-
tiellement par rapport à la génération. La poulliète
des étamines & [i graine font a la plan:e ce qae la li-
queur prolifique & l'œuf font a l'Animal. Le piffil eft
le lieu où s'opère la fécondation de la graine, la ma-
trice ou les ovaires font de même le lieu où s'opère la
fécondation de l'œuf Plufieurs efpèces de plantes ont
de deux ferres d individus : des individus qui ne por-
tent que des étamines, & ce font des individus mâ-
les ; des individus qui n'ont que le piflil , & ce font
des individus femelles. Dans un grand nombre d'au-
tres efpèces , chaque individu eft un véritable her-
mapluo nte , qui réunit les deux fexes, les étamines 5c
le piltil. Enfin , il elt des plantes dans Icfquelles on
foupçonne qu'il ne s'opère aucune lécondation , du
moins extérieure ou appaientc, &dont tous les indivi-
dus portent des femcnccs fécondes par elles mêmes.
La plupart des efpèces d' Animaux préfcntentaulfi deux
fortes d'individus , des mâks 6i des femelles. Il ell
encore des efpèces dont chaque individu eft un vrai
hermaphrodite qui réunit les deux fexes , quoiqu'il
ne puilfe fe féconder lui-même. Dans quelques elpè-
ccsen outre , oti ladillmdon des fexes s'i bfeive , il
ne fe fait .lUtun accouplement propicment dit : le mâ-
le ne fait i]iic 1 éi'an Jre û liijuc'.a fur les o^ufs que la
temclle a dépofes. tiihn il eft des cfpéJes parmi. les
I N S
Animaox-mèmcs . qui Ce propaj^cnt fans aiwrune fé-
condation appareiirc ou extérieure, ('e ne font pas
fans doute les Inleiks , qui doivent être ranges par-
mi ces derniers Animaux.
La génération équivoque tranfmife d'âge en âge ,
a pu palier des Anciens aux Modernes , & il n'y a
giières qu'un fiècle que cette opinion étoit encore re-
çue , non-leu!ement chez les gens fans études, mais
ineine chez, les Savans les plus éclairés. lia fallu bien
des oblervations réitérées pour détruire cette erreur,
& pour déniDiiticr , que la génc'ration des Inleiftts cU
en général femblable a celle de tous les ttres animés ;
il a fallu qu'un Rtdi & qu'un Leu\\enbock aient
employé leurs travaux & tout ce que l'expérience &
l'obfeivation ont de plus inconieilaDie , pour prou-
ver que les Infectes ne nailfenc jamais de la corrup-
tion d'aucune matière , qu'ils fonttous produits par
une génération fuivie & bien ordonnée , qu'enfin ,
comme les autres Animaux, ils doivent leur exillencc
à d'autres Infcdes de même el'pèce , & qu'ils ont été
fécondés par un accouplement qui a précédé leur
railTancc ; & même encore ces Obfcrvateurs n'ont pas
réulfi tout-a-fait à déraciner l'ancienne areur ; de
nos jours cilea encore eu des partifans. Ce qui Sem-
ble cependant avoir donné lieu à cette opinion étran-
ge , ce font des apparences trompeufesqu'on n'a pas
eu foin de bien examiner. On a vu des Vers ou L.;r-
vcs croître furia viande , & on en a conclu que cer-
taines parties de cette viande avoient été animées &
s'l toient changées en vers , qui ne s'y trouvent réel-
lement que parce qu'ils doivent s'en nourrir ; & Ré-
di a allez prouvé que ces Larves naillcnt uniquement
d'œufs que les Mouches ont dcpofés , & que janiaifc|,
on ne trouve des Larves fur la viande dont les Mou-
ches n'ont pu approcher. On a vu des morceaux de
fromage fe peupler d'un miliion de Mittcs , & on a
d'ubordcru qu'elles naiffentdu fromage in é me, au lieu
d'en conclure qu elles n'y prennent que leur nourriiuie.
l\1ais Lcuwenhoek a démontré que les Mures font mâ-
les & femelles , qu'elles s'accouplent, & qu'enfuite les
femelles pondent des œufs , d'où /ortent de jeunes
Mitteç. Les Larves qu'on trouve dans les tumeurs des
feuilles ou desrigesdes Arbres & des Plantes , tubé-
rolités ou excroillances connues fous le nom Acgdl.es ,
ne doivent fans doute pas plus leur naid-ince au fuc
ou à la fubftance de l'Arbre ou de la IMante ; comme
plufieurs l'ont cru, & comme quelques-uns peut
eue le croient encore : ilefl alfez prouvé , fi la chofe
avoit beloin de pieuves , par des obfervaiions e\aûes
de Malpighi.^4 de plus d'un Naturalifte modeine, que
des Infeétes Icmblables à ceux qui viennent des Lar-
ves des galles ont au derrière une tarière au moyen
dcLqcelle ils percent le bois ou les touilles , p'ur
y dépofcr leurs œufs , que cette piqiire produit une
tumeur, une galle dans laquelle la Larve naillante fi
trouve enfermée, vit&cioît, julqu'au moment où
elle doit paroître au jour avec dcs ailes. On a cru
encore , que lus Larves qui !c trouvent dans les fruits
avoient été formées par la fubltance même de ces
î N S
28^
fruits , jufqn'à ce qu'on ait découvert les Mouches ai
les Papillons qui favent choifir les fruits naiiran') ,
pour y confier leurs aufs. Il en a été de niême de tous
de Infedcs qui font des ravages dans nos grenicts
ces dans nos nugafin'. ; on les a cru naître des grains
oublé, au heu qu en effet ils ne fe trouvcnt-la i]uc
pour dévorer les grains , & qu'ils font produits p,\r
des Inleûes ailés', des Phalènes, des Chai an Ions ,
tels qu'ils le feront eux-mêmes après leur transforma-
tion. On s'elHmaginé que leplnfcéles qui fe trouvent
fur de grands Animaux ci. dont ils tltent leur nouiti-
ture en lesfuçant, nailfenr auffi de lacorruption& dtS
matières qui s'exhalent du corps de ces Animaux par 'a
fueur ; des gens d'ailleurs très-r.iifonnables , ont ofé
pcnfer & dire , qu'on pourroit faire naître des Puces
de la fciure de bois arrolée d'urine ; mais dcsoblerva-
tions plus exades qu'il n'étoic peut-être nécci]airc ,
ont démontfé que les Poux & les Puces s'engendrent
par accouplement & pat des œufs, & jamais autrement.
On a vu des Ichnciimoni, & mcme en grand nom-
bre , fortir du corps d'une Chenille ; on a trouve l'in-
térieur d'autres Chenilles tout rempli de Larves , il
n'en a pas fallu davantage pour faire avancer que ces
Infeiflcs & ces Larves font nés & engendrés du
du corps même de la Chenille ; le vrai eft pourtant
que ces Larves font fortics d'œufs dépofes par des In-
fedes , tels que des Ichneuraons & autres , dans le
corps des Chenilles , comme dans un endroit ou fc
trouve la nourriture propre 3 ces Larves. 11 en c\\ en-
fin de mê.'re d'un grand nombre d'Infedcs dont ia
nailfance a été attribuée à la pouttiiure , parce qu'on
ne s'efl pas donné le tems d'examiner leur véritable
génération. On peut voir ce q'jc Reauniura écrit plus
amplement fur cette matière dans la préface du fécond
\ o\un-,e de fes mémoires furies Infjcles ^on p ut encore
confulter Rédi,Sv/ammerdam Se LcuNS/enhock, qui ont
fait des cxpéf iences décikves, pour renverfer la dodi ine
de la génération équivoque Se fpontance des Infeétc",
Ce que fait la pourriture , c'eO de rendie les matiè-
res plii^ propres a fervir d'alimcns à plulieurs efpèces
d'Infedcs ; mais on peut dire aulll que les Inleclcs
font en quelque forte la caufe de la corruption des
matières où ils Ibnt nichés , ou du moins qu'ils la
h.îtent : un morceau de viande atta.-jué par des Mou-
ches ou des Larvts , fc corrompt bien plus vîte que
celui qui eft à l'abri de leurs approches.
La génération des Infedes efl donc femblab'e à
celle des auties êtres animés: ils s'arcouplent ., ils
font ditHngucs par le fcxe , & tous les individu-j
p.irmi ces petits animaux , font ou mâles ou fe-
melles: il faut cependant en excepter quelques genres
d'hifedet , tels que les Abeifes, les Fourmis, &c.
dans lelquels , outre les individus mâles & fc.nelles ,
il y en a encore d'autres en plus grand nunibie ,
que les Naturalilles ont nommés mule s ou r.tun.s ,
parce qu'ils n'ont aucun fexe & qu ils ne ùmr pou t
propres à la génération ; mais ces cffi'ccs de mu-
lets proviennent eux - mêmes des mâles & des fe-
melles du même genre, cjui fe font accouplés j
&Î6
I N S
ainH ils rentrent dans !a règle générale que nous avons
établie. Oa peut donc alîurcr que l'adion récipro-
<]'jc du mâle iii de la femelle eft auHi néceilkire dans
les Inftctes que dans les grands animaux , pour la
produiHon de nouveaux individus.
_ Les parties qui diRinguent les mâles d'avec les
rfemclles , font de deux fortes: les unes n'ont point
de rapport à 11 génération , & les autres font ab-
ibluraent néceil'auespour I.i produire : parmi celles-
ci , les unes lant extérieures. & les autres fout in-
térieures.
Quelqu'un qui connoît un peu les Infeflcs, peut
«n général fouvenc diftinguer à la première vue ,
on mâle d'avec une femelle , par pluliciirs marques
extérieures qui ne dépendent point des parties du
fexe, & n'y ont aucun rapport. Premièrement la
groileur du corps , & particulièrement celle du
■ventre, ell diftérente. Dans les grands animaux les
mâles font aiïez ordmairement plus gros que les
femelles ; on obûrvt du moins par tout une certaine
proponion entie les deux fexes : dars les Infeftes
c'ell rout le coi-,naii c , les maies lont prefque Tou-
jours plus petits , & 'a proportion dans certains
Inkxl:cs , diii'atoît au point que les mâles font d'une
p-ct telle entaille relativement à leurs femelles. On
peut v ir des 1-ourmis accouplées, donc le raille eft
Il petit qu'il ne t.it paslafixième partie de la grof-
leurdela femelle: c'clt ce que préfenteiu d'avan-
tage les Cochenilles & les Kermès : la femelle paroît
un et' lo Ile par rapport au mâle , qui rellemble à un
petit Moucheron , & q^ui fc promène fur le corps
â iiniobile de Cà femelle, comme fur un terrcin ipa-
c -ux. l.a difproporiion n'tll pas a beaucoup près ii
C->nlidé;al le dans la plupai't des a,uties Infectes;
mais au moins les feni.lli^s ont le ventre beaucoup
plus gros que celui de leurs n.âlcs , ce qvii clc né-
c.Miaire, puifqu'il doit être capable de contenir une
quantité fouvent prodigicufe d'ocuft.
Une autre diiTtrcnce fouvent a/Icz notable dans
les Infedes de difféieus fexes , confiée dans la for-
me & la grandeur de leurs antennes ; elles (ont
ordinairement plus grandes dans les ni.îles. Qu'on
examine un Hanneton mile & fa femelle ; cclic-ci a
les feuillets qui terminent fcs antennes , courts &
petit», tandis que le mâle lésa grands & appar-ens.
La même chofe sobfcrve dans prefque tous les In-
Itftes àélyrics. Mais dans beaucoup d'autrt-s genres ,
iJ y a une autre dilférencc encore plus fenfibledans
ks antennes : c'ell p.irticulièrement dans certaines
Phalènes, plulieurs Tipules & quelques autres In-
feéles , dont les antennes font barbues comme- les
côtés d'une plume, qu'on peutobferver cette diffé-
fCDce. Les mâles ont leurs antennes a plumes ou i
_ barbes grandes , larges U. belle» , imit.mr une efpèce
de panache, tandis que celles des fenieUes ont des
Bajbcs.iî étroites , que (onvenc même elles ne pa-
roilîent pas , & qu'on les croiroit, compofées d'un
I N S
Une troifième d iférence qui fc fait remarques
entre cert.ains Inftdes par ripport au ftxe , con-
(ille dans les ailes , qui manquent dans les femelles ,
tandis que les ni.iles en font pourvus. Parmi les
Coléoptères, le Ver luil'ant oui'. Lampyre femelle:
na ni ailes m élytrcs j les unes &c les autres ne
manquentpoint a.i mâle. LcsHémiptèies nousoHrenC
un pareil exemple dans le Kermès & la Cochenille.
Dans les L'pidop:èies , qucl-jues Phalènes onr des
femelles i-|ui n'ont point d'ailes , ou qui n'en ont
tout au plus que des moignons informes. Quel-
ques Ichneumous ont aulli'des femelles fans ailes ^
qui relleniblent au premier afpett à des mulets de
Pourmis, Il n'y a guère que parmi les Diptères, oii>
cette différence ne fe fait remarquer dans aucune de
leurs efpèccs. Les Pucerons cependant nous oftrtnc
en ce genre de plus grandes lîngiilarltés en'cofe : oa
trouve dans les nnir.breufes familles de ces petits ïn-
iedes .des femelles ailées Cm des femelles non allées^
des mâles ailés &. des malcs non ailés.
Il eft encore d'autres différences entre certainî.
Inledles mâles & femelles, dont nous pouvons fai;-e-
mention , teiie que celle qui dépend des cofncs oa
appendices'de la tète , ou du corcelet : ainfi quel-
ques* Coléoptères j. dans les Scarabés , les Bouliers-
6C autres , ont des cornes, ou a latête ou au corceiec,
qui ne fe trouvent que dans les mâles, & qui man-
quent abfolument aux femelles: c'eft â-peu près
comme les cornes des Béliers, que la Nature ai
refufées aux Biébis, Les InUèles qui pondent Icuis
œufs entre léco.cc desailne- , dans la titre , dars.
la chair des feuilles , & dans d'autres Inlec^cs, font
pourvus d'un tuyau plus ou moins long pour p né-
faicf jufque dans l'endroit où, ils veulent les depo-
fer : ce tuyau , qui fert de canal aux. o^nts , peut
tournir une nouvclie mar -(Ue de dilHndtinn entre
le mâle & la femelle ; on comprend biemôc que ce
n'elf pas le mâle qui en avoit befoin. Cembien
dans les Ichneumons , cette elpèce de queue en.
forme de filets eft- elle remarquable ! Un certain
ion que quelques Jr.feétes font dans le cas de
rendre , peut encore fervir à les diftinguer : le mâle
feul a ordinairertient les organes propres a faire ce
bruit, pour appeler la femelle. C'eft (ur tout ce-
i]ue Ion rem.arque dans la Cigale , c'eft auiri ce-
que Pline affirme des Sautetelles. II y a pourtanr
desefpèces dlnf eT:es , dont les deux fexes ont les-
oiganes nécellairespour produire leurfon. t'ntinnous-
pouvons fo'avent leconnoître le fexe des Infcèlcs aux
couleurs. La beauté de celle des m,îles 1 emporte or-
dinairement l"ur la beauté de celle des fem>-lles : leurs",
couleurs ont plus <le vivacité, plus de bril'anc & plus-
d'éclat. Cette lègle n'cft cependant pas tout- à-raij
générale : les femelles ont quelq^uefois plus d'éclat-
q^ue Les mâles. ^
Mais routes ces d.ftérences-ne font point clfenciel-
les a la génération , elles ne le rencontrent que dans un.
teaiaiii nombre d'sfgèces :. la.véïicable dilbndion dcs^
I N s
ttîâ1cs& lîes femelles confifte dansles parties du fexe. ■
Ces parties font allez ordinairement placées à l'exitc-
niité du ventre: dans la plupart des Infeiles , fil'on
preire cette extrémité ducorps, on fait forrir parl'ou-
vertuiequi etl aii bout , des efpèces de crochets,
fouvent bruns, atîcx durs ; en prenant encore plus
fort par gradation , les deux crochets s'entrouvrent ,
& on voit paroître entr'eux une partie oblongue,
<]ui eft la vcruible partie qui conltitue le fexe du
inâle. Dans l'état ordinaire , ces parties paroilfent peu ,
il faut comprmi^r le ventre pour les découvrir : mais
lorfijue ;c mà!e prelfé par des mouvemcns amoureux,
cit prêt a carelier fa femelle , il poulie lui-même au
■dehors cçs parrics , qui [ont alors enflées & tendues.
Il en elt de même de la femelle , dont les organes
feiucls font auffi cachés dans l'intérieur de l'abdo-
men : loXqu'on le prelle , on ne.voit point fortir les
deux ciocliets qui s'appcrçoivent dans le mâle , on
re fait paroitie tout au plus qu'une cfpèce de canal
ou de conduit , qui fcrt comme de vagin. Telles font
les parues du fexe par kfquclles on peur afiez facile-
ment i^c fjremcnt reconnoître les Infeélcs mâles &
les femelLs. Mais chez les Araignées , & chez quel-
ques Entomoftracés, l'organe delà génération dumîlc
fc trouve dans un endroit où l'on ne s'aviferoit pas de
le chercher: il efl: logé dans les antennules. Chez ces
Infcéles a corps long ta effilé .qu'on nomme Pemo'fel-
les ou Libellules, la partie fexuelle du màlc eii placée
tout près de la poitrine ; au heu que celle de la femelle
fe trouve au derrière. Cette étrange difpolition des
organes paroît choquer le vœu de la Nature ; nuis
elle a enleigné au mâle des procédés au moyen def-
quels il s'aifujettit (à femelle , it la force a amener
fon derrière oti il le veut.
Combien d'autres parties & plus admirables , l'Ana-
tomifte peut encore découvrir en pénétrant dans l'in-
térieur ! Que de diffcrcns vailTeaux s'y trouvei-t logés ,
qui tiennent au ptincipal organe de la génér.ition , &
doivent fépa.cr de la malle du fang la hqucur fécon-
dante du mâle l A l'ouveiture ménagée dans la feuieile
pour l'intromillion , îboutit une efpéce de conduit,
«jui , dans les Infccfes ovipares , jette plufieurs bran-
ches qu'on nomme cranifcs ou ovaires: ce font des
elpèces d'inteifms exnêmemens fins; dans Icfquels
3cs oeufs font rangés à la file , a-peu-près comme les
giains d'un chapelet. Les aufs les plus avancés vers
l'ouverture, font le<.|p!us gros & les plus à terme. Ils di-
în:nuent graduelleinent à itiefure qu'ils s'en éloignent,
tnfin , ils deviennent abfolumcnt invihbles. Pour
prendre une grande idée de la Ifruélure des ovaires
■cht-z les Infectes, il faut lue la dcfciiption que
•Swammeidam a donnée de ceux delà Reiuc-Abeille,
& )eticr un coup d-œil lur l'élfgar.te figure qui l'ac-
<ioniriagne: combien cette figure elle même ell pins
proi^re qucia defcnption , à frapper le [,céleur, par-
ce q l'cUe par!f aux yeux & var eux il rimaginarion 1
Celle que Mal^^'ghi adonnée des ovaires du Papillon
du Ver-a foie , ne mérite pas moins d'être confultée
& c'ell de ce£ ovaires dont nou\ allons faire uu€ lége-
I N S
287
re mention. Dans le conduit commun où les trompes
aboutillent , s'inferc un canal fort court , qui com-
munique a une cavité oblongue , qu'on regarde com-
me analogue à la matrice. C'eft dans cette cavité que
la liqueur du mâle efl dépofée. L'Ob crvatcur cé-
lèbre que nous venons de citer , établit que cette li-
queur pénètre cnluite dans le conduit commun parle
canal de communication, & qu'elle y f.conde les
œufs dans l''inftant oti ils pafTent parl'cmbouchurc de
ce canal pour venir au jour. Chez les Infcéles qu'où
appelle vivipares , l'économie des trompes change.
Tantôt les petits font arrangés par paquets; tantôt
ils compofent une cff ècc de cordon roulé en fpirale ,
dont la longueur, la largeur &l'cpailfeur , répondenc
précifémcnt au nombre, à la longueur & lagroflcur
des petits qui le compoiént.
Les femelles des Infeéfes , pour être en état de
pondre des oeuts féconds , ont nécellaircment be-
loin d'avbit eu commerce avec les mâles: celles
qu'on prive dès leur nailfancc , de ce commerce
amoureux , dépofent bien leurs oeufs , avant que de
mourir , au moins plufieurs d'cntr'elles ; mais ces
aufs ne produifent rien , parce que le germe n'a
point Clé fécondé par la femcnce du mâle. Il eft
donc parfaitement reconnu que tous les Infeâes
doivent s'accoupler , pour pouvoir réellement pro-
duire leurs ftmblables. Et leur accouplement ,
ainfi que leur génération , ne femblent - t - ils pas
les montrer plus favorifés à cet égatd par la Nature ,
que bien des animaux qui font cependant rangés dans
des Ordresfupérieurs ? On n'ignore pas que dans les
PoilTons à éca Iles , la fécondation ne s'exécute point
dans 1 intérieur de la femelle : le mâle répand
fes laites fur les uves , après que la femelle s'ea
elt déchargée. Ainfi , ce qui fe palle à décou-
vert dans la fétondation <les œufs des Poillons
doit fe palier dans l'obfcurité d'un ovaire ou
d'une matrice , chez les autres grands animaux
& chez les lufedes mêmes , & ce n'eli que par !a
voie de l'accouplement, que la propagation del'el-
pcce doit avoir lieu dans ces derniers.
La génération eft encore un myftère, fur lequel la
Pliilofophie, malgré toutes les notions qu'elle a puifées
dans l'Anatomie . n'a pti jetet que des conjcdtures plus
ou moius vraifeniblables, ou plus ou moins éloignées
de la vérité. Nous n'entreprendrons pas d'entrer
dans des détails qui ne répandroicnt pas plus de
jour fur cette matière , ni de chercher par quelles
loix le fcctus eft formé , ou par quelle vertu le
germe eft vivifié dans les œufsjr.ous nous bornerons
a une vérité oui ne peut être conreljée , c'eft que
les œufs des Infeétes . comme ceux des Oifeaux, pohr
être tjcondés , néceflîtcnt le concours des deux fcxes,
& que fans accouf lenient il n'y a point de R-conda-
tioii. Nous allons maintenant paicouiir les piinci-
palcs variétés que la manière de s'accoupler, le temps
& la durée de l'accoUj'lemcnt préfcntent dans les
Infc^des en général.
2t9
I N s
On peat obferver d'abord que c'icz les Infcaes ,
fciiiiiie chez les autres animaux, ce font les mâles
ijii tout les premières avances en amour , & c]ui
pourftiivfn: les femelles. Le mâle Infcde, fe mon-
trant le plus lafcif , agace fa femelle, va, vient,
vole autour , moiue amoureufement fur elle ; celle-
ci commençant à participer aux defirs (]ui agitent le
liLile , éceuJ fon ventre , entr'ouvre la fente qui cft
à l'extrémité , en fait foriir le canal de la matrice
t]ue le mâle faifit avec fts crochets , pour lors le
refte de raccoup'ement fc devine aifémenc , i! con-
fifle dans l'iitroduâion de la partie fexuelle du mâle.
On eil furpris de voir avec (|utllc aideui de certains
niâ'es artac^uent leurs femelles , ils ne leur laillenc
aucun repos , ils ne négligent r en pour fe les rendre
favorables. Cependant on en trouve qui portent
l'indolence au dernier période, & qui femblent è^re
. tout de glace ; il y a enfin des Infeéles don: les fe-
melles doivent faire toutes le^ avances S: carcfler
leurs mâles , poui les faire fotnr de leur indifF rence
extrême. C'efl ce qu'on a oh ervé dans les Abeilles.
On fai: que cbaque ellaim d'Ab.i les n'a qu une fe-
melle qui porte le nom d; Reir.e ; les miles, nom-
més Faux-bourdoru , font allez fouvcnt au nombre
de quatre ou cinq cents. Tandis que les Neutres,
bien plus nombreu.ï , font chaigts de tous les tra-
. vaux , la Reine & les Faux bourdons ne doivent
s'occuper qu'a donner , pour ainfi dire, des cttoyens
à l'éiar. Mais fi c;s Fauxbourdons avoient été aulli
aidens que les mâles de quelques efpèces, la Reine,
placée au milieu d'un férad de p. reik ma es , n'au-
toir pas eu le tems de pondre II a donc été façement
ordonné, que les Faux - Bour.^ons ne rechereheroicnt
jamais la Reine ; mais que ce fcroit elle même qui
les rechereheroit & qui les exciteroit par fes agace-
ries à la fécoiidicé. C'ell d'après le plus grand Hillo-
rieii des Abeilles , Reaunur, que nous efquilfons
ccsprcmiers traits de leur hiitouc. Mais depuis la
mort de cet excellent Obfervateur , on a dccouvcit
chez ces Infeûcs fi intéreflances des chofes bien
iingulicres , & qui s'éloignent beaucoup de tout ce
qu'ilavoic raconté de leur gaiération aiuli que de
leur police. Cette Reine Abeille qu il nous repré-
fentoir comme une Mellalme au milieu d'un férail
do mâles-, nous cft donnée aujourd'hui pour une
Veflalc qui , condamnée à un célihnt perpétuel, n'a
jamais ce commerce avec les mâles fi nombreux au
ttidieu dclqjclselle vit. Si l'on doit s'en rapporter à
des obfci Varions qui paroifT-nt bien faites , & qui
ont été répét es plus dune tt)is , les œufs que la
Reine pond en li grand nombre , font fécondés dans
les alvfclcs , i la manière de ceux de divers Amphi-
Wes .-i: des roifions a éc.ulies ; les mâles les anofentde
^ur fperme. Noos n'en dirons pas davantage fur ces
nouvelles découvertes.
Cette manière de s'accoupler ^ que nous venons de
feii-econnoître ,elHa plus commune parmi les Jn-
Icdcs iil y a quelques autres que pratiquent certains
jg,ejiscs d'hifeillcs, ^|ui doiveni paioîtrs lîjigulièrcs& I Daus plufieurs g?nres d'infeclcs, k
I N S
qui di^pcndent delà fituation extraordinaire <?cs paf*
ties rexueilet. Les Maies , avons-nous dit , ont ordi-
nairement au derrùie, des inftriuTiCns en forme de
crochets , dont Us fe fervent auili pour s'accrocher
au corps des femelles quard ils veulent s'accoupler i
ces crochets leur font d'auiant plus nécellaires pour
vnirabout d'arrêter leurs femelles, que fouvent
celles-ci font très revèches , defotte qu'elles doivent
être forcées en quelque rEanière a l'accouplement.
On en trouve furtout un exemple dans- les Infeitcs
nommes Demoifciles ou Libellules. Le mâle a les
crochets lituts a l'extrémité du ventre , comme la
plupart des Iiiledcs ; mais la partie la plus nécelTaire
a la généra ion , eft placée a l'origine de , ce même
ventre , près du corcclct , tandis que fa femelle a
l'orifice du vagin vers la queue. Le mâle fe fert à la
vérité de fes crochets pour lailir lafeijielle , mais s'il
ne la prend point à la queue , jamais il ne pourroit
fjire parvenir a cet endroit le haut de fon ventre ou
clt la partie fexuelle. H accroche la tête de la femelle ,
il la fadit au col avec l'extrémité de fa queue , Si
lor'qu'il la rient ainfi ,il n'en paro'it encore pas plus
avancé ; il lemble que raccou,';eiiicnt ne poura ja-
mais fe fa'ie, & réellement il ne s'accomj'liroit point ,
fi la femelle ne faifoit le relie de l'ouvrage. Celle-ci
aiiifi lerree Si fatiguée par le m.ile qui ne la quitte
point, ou probablement bientôt chaimJe de levrir
ainli prévenue , condefccnda fes délits jelle recourbe
en d. vaut fon ventre qui cil fort long» & en fait
parvenir l'extrémité jufqu'.iu dtli us du corcclct du
mâle , & pour lors l'accouplement s'achève : la fe-
melle reOe accrochée par un double lien , tandis que
fa tête eftprife pacrcxtiémité du ventre du mâle , fa
queue ell unie a l'origine de ce même ventre , & elle
tonne une efpêce de cercle. Cet accouplement fe fait
fouvent en l'air , , mais ordinairement le mâle va fc-
poler fur quelque plante ou fur quclqu'autre objets
où l'opération fe termine. On les voit fouvent en l'air
joints enfemblc de cette manière.
Outre les Libellules , il y a encore d'autres In-
fedes dont les mâles fe rendsnc maîtres des femelles
en volant. Tels font les Ephémères , que Swam-
merdam a cru ne pas s'accoupler ^ mais dont De Gecr
a vu l'accouplement dans toutes les formes. Le mâle
ayant faifi la femelle en l'air, va fe placer avec cLl&
fui le premier objet qu'il rencontre & y achève Vo-
pération. Tels font encore /es Coulins. Leur accoti-
plement ell d autant plus remarqua de , que tout fe-
palleen l'air & en fort peu de teir.s ; le mâle s'accrxj-
che a la première femelle qui palle auprès de lui, 8C
dans quelques momens l'adion eft faite. On fait que
les Ephémères & les Coulins voltigent en l'air par
troupes , futtout pendant ks foirées d'été ; tous ceux
qu'on voit ainh voltiger font des m.ilcs , qui n'at-
tendent que l'airivée de quelques femelles pour les
accoller, & celles-ci ne manquent point de leur
faire vilite de tems en tems ; c'eltentju k but de ces
dan (es aériennes.
mâ'Ic mo:>té
I N s
fur îi; <?c5 àî 1.1 fem.'llc , vcjIc dans cette attif.ide to'it
le tenis que oure l'accouplement. Le mil; des Pa-
pillons, des Tipubs, des Puiiaifes , &c. après s'être
joir.c àfa femelle, fe place dans une même ligne avec
elle j de forte fjue la tète de l'un elt touinéc d'un côté,
& celte de l'autre , du côte oppofé. Les Cigales Si les
Sautcrel'ts fe cienrenc l'une a coté de l'-iutrc dans
J'accuuplcm nt. Enfin , dans les Ephémères , on a vu
la feme'.le placée au dcffus du mâle. La (ituation
diftérentc dv;s parties de la génération , prefcric cette
variété d'attitudes.
Si les miles des Libellules foutnilTent une excep-
t'on bien fiappantc a la règle généiale , relativement
à la fituation des organes fexuelSj nous avons déjà
vu les Araignées offrir une nouvelle exception en-
core plus bizaire. La femelle a fes parties fcxuelles ,
placées au milieu du délions du ventre , plus près du
corcelet que du derrière. Les mâles comme les fe
mellcs ont à côte de la tète deux paities articulées, fem-
blabks a de petites pattes , & qu'on a nommées des
bras ; à lextiéniitc de chaque bras du mâle , ou voit
une cfpècc de bouton ou de nœud, 5: c'cll dans
ces noeuds que font enfermés les organes prolifiques :
ces organes font donc doubles, nouvelle fingulariié
que prcfentent ces Infeclcs. Pour donner une idée
générale de l'acoupleir.ent (ingulicr des Araignées ,
rious ne laurions mieux faire que de tranlcr.rc la dcf-
ciiption que nous en a laifféc Lyonnet. "Ces nœuds
(dit cet auteur, en parlant des nœuds qu'on voit à
l'cxttémité des bras ou des antennes comme il les
appelle ) font plus remarquables qu'ils ne paroif'ent.
Peut-être aura ton peine à me cioire , fi je dis que ce
(ont les inflruments de la génération du iriâle. Je puis
cependant allurcr j po:ir l'avoir vu plus d'une fois,
que Cl naines efpèces d'Araignées s'accouplent par-là.
L:s mâles de ce genre ont le corps plus mince & les
jambesplus longues que les femelles, C'clt un fpec-
tacle allez rilibleque de leur voir faire Tsmour. L'une
& l'autre, montées fur des tapis de toile ^ s'appro-
chent avec circonl'pedion & à pas raefurcs. Elles
alongent les jarnbes , fecouent un peu la toile , fe
t.îtor.nentdu bout du pied _, comme n'cfant s'appro-
cher. Après s'être touchées , fouvent la frayeur les
failit- Elles fe laillent tomber avec précipitation ,&
demeurent quelque te.TiE fufpendues à leurs fils. Le
courage enfuite leur revient , elles remontent & pour-
fuiveiit leur premier manège. Après s'être tâtonnces
allez longtems avec une égale défiance de part &
d'autre , elles commencent a s'appicclier davantage
& devenir plus familières. Al.rs les t.-.tonnemens réci-
proques de viennent auffi plus fréquens & plus hardis ;
toute crainte celle, & enfin de privautés en privautés,
le mâle parvient a être prêt à coiiclure. Un des deux
boutons de (es antennes s'ouvre tout d'un coup &
comme par relTort. Il fait paroître à découvert un
corps blanc , l'antenne fe plie par un mouvement
tortueux , ce corps fe joint au ventre de la femelle,
un peu plus bas que fon corcelet, & fait la fon(fHon
à laquelle la Nature 'a deftinée. Quand on ignore,
IN S
2S9
laquelle la iNature a aeninee. t^uar
Hijl. Nac. (ialnjiâies. Tarn, k U.
ajoute Lvonnet , que les Aiàignécs s'entre ii-iVie.it
n.iturell ment ii le tuent en toute autre rencontre
quelorfqu'il s'agit de s'accci.pler; on ne peut qu'être
furpris de voir la manière bizarre dont elles fe font
l'amour ; mais quand on connoît le principe qui les
fait agir de la forte , rie.i n'y parcî: étrange , & l'on
ne peut qu'admirer l'attention qu'elles ont à ne fe pas
livrer trop aveuglément à une paillon où une démar-
che imprudente pourroit leur devenir f.itale. C'cft un
avis q j'elleâ donnent au Ictleur ». Tout ce qui vient
d'être rapporté d'aprè; Lyone: , a été vu S: admiré
de même par De Gcer , & le témoignage de ces
deux obfervateiirs , ne doit lailTer aucun doute iiit
l'cxaditude & la vérité de leursoblervatious.
On faitalTcz que chez tous les animaux diftiiigiiés
de fexe,& qui font deibnés a s'accoupler , c'e'.He
mile qui introduit ; il étoit réfeivé a une efpèce de
Mouche fort commune qui nous inquiète dans nos
appaitemcns& qui vient participer aux mets de nos
tables, défaire une exception a cette règle (i générale:
ici c'eil 1.1 femelle qui introduit une longue partie ,
$i c'elî: le mâle qui rcçoir. Celui-ci ne peut venu
a bout de rien dans cette a.Tion , fi la femelle ne s'y
prête : c'ell la taifon pourquoi ces Mouches mâles
montent à chique inft.mt fur le dos de leur femelle
& appliquent leur deriiérc-à celui de ces dernières,
comme pour elfayer fi elles auroicnt envie de L-UU
ca'ciles ; en cas de refais , les mâles les quittent fur le
cha:rip & s'envolent; c'eft ce qu'on ptuc obftrver
tous les jours.
Il y a des Infefte^, tels que les Ephémères 5c les
Confins , qui achèvent leur accoupicmenr en fort peu
de tems j quelquefois en bien moins d'une minute ;
mais il y en a d'autres qui y emploient plus de rems:
tels font les Tipulcs, plufieurs Papillons, les Scara-
bés , les Mouches , &c. Il y a aufli des Infccfes qui
au moindic mouvement ou .ui moindre arrachement ,
fe fépareiit & s'enfuyent ,ils ù-nx effrayés au moir.tlrc
bruit ; tandis que d'autres fe laiffer^t foulever Ss
manier fans fe quitter: ils icftent acco'oplés & ils r.e
fe foucient de nen, tant qu'ils font dans cette afti 'a.
Les Punaifes & les Hannetons montrent une telle
perlévérancedins leurs amours , qi;'on peut les pren-
dre dans lamain & les manier de toutes les façons
fans qu ils paroilfent s'en inquiéter. Il y a me:ne
I quelques efpèces de Phalènes , qui accouplées fs
lallFent percer le corcelet d une épingle , rant le mâle
que la femelle , £: q ;i ne ciiei'chcnt peint a fe lè-
parer.
Le tems que les Infeéles choifiirent pour leurs
exercices amoureux , n'eil pa^ le même pour tous les
genres ni pour toutes les efpèces. Il y en a qui ne
s'accouplent que pendantla nuit , d'autres le font en
plein jour. Nous avons vu que c'elt vers le fci'r que les
femelles des Ephémères & des Confins cherchent leurs
mâles ; les Demoifelles au conrra-re n'attendent
point la nuit pour féconder leur; femelles, c'eft quand
le foleil brille qu'elles font le pl"s ardentes,
Oo
ipo
I N S
Les Infefles qui ont à fubir des tiansforni.itions,
Bc font propres à la génération , qu'après avoi-
pallé par toutes leurs métamorphofes qu'après
qu'ils fe trouvent dans leur état de perfeftion ; ils
ne fauroient aufli s'accoupler avant ce terme. Une
Clienilic , par exemple, n'eft propre à la propaga-
tion qu'après qu'elle a pris la forme de Papillon ;
une Lai vc ne s'accouple ni ne pond des oeufs ,
qu'après qu'elle elt devenue Infeéte parfait. Enfin
tous les Infcdes qui de non ailés doivent de-
venir ailés , ne produifent leurs femblables qu'après
avoir pris des ailes & après s'être défaits de leur
dernière peau ou de leur dernière enveloppe. La
plupart des Infeéles , de ceux qui rcftcnt toujours fans
ailes , fuivent la même loi que les ailés ; ils ne s'ac-
couplent ni ne pondent qu'après être parvenus à
leur dernier degré d'accroillement & qu'après qu'ils
fe font dépouillés de leur peau pour la dernière fois.
On m trouve aulfi cependant, qui , après avoir pro-
duit pluiîcurs petits , ont encore beaucoup à croître ,
& même à muer de nouveau ; tels font les Ecre-
vilVcs & les Crabes : ils font de la nature des Poif-
fons, qui ne ceflein piefque jamais de croître , &
qui produifent tous les ans un giand nombre de
leurs femblables. Il y a des Lilééles qui s'accouplent
au moment même où ils (ont parvenus à leut état
parfait , ou dès qu'ils ont quitté leur dernière en-
veloppe, celle de Ci\rylalide ou de Nymphe ; ils ont
ordinairement peu de temps à vivre, & c'cft pour-
quoi la fécondation Si la ponte des oeufs doivent fe
faire promptemcnt : telles font les Phalènes de plu-
iieuts efpcces , & eiur'autres celles du Ver -a-foie.
Mais nous avons dans les Ephémères un exemple
plus frappant de cette promptitude. Il y a parmi
ces Infedcs , des çfpèces qui n'ont à vivre que peu
d heures , & dans ce court efpace de temps ellfs
ont à achever Se l'accouplement & la ponte des
eufs; aulFi y fongenr-cUcs, dès qu'elles viennent de
fortii de Icau. Elles ne
iblc
parouie au lour
avec des ailes précifément que pour fe propager
cet afte fait , elles meurent tout de fuite. Comme
les Ephén.ètes de cette efpèce ne fortent de l'eau
que vers le foir ou après le coucher du foleil, elles
ne voient jamais le jour , el!es s'accouplent, por>
dent & meurent avant que le loleil ait reparu au-
Jelfus de l'horifon. Les InleC^cs qui s'accouplent de
fî bonne heure , achèvent immédiatement après Se
en peu de temps , la ponte de tous leurs a'ufs ,
& Ici femelles n'ont befoin que d'un feul accou-
plement ; mais celles qui ne pondent que peu d'œufs
à la fois, ou qui continuent dépendre pendant long-
temps en mettant des intervalles entre les diffé-
rentes pontes , ont fans doute befoin d'être fé-
condées plus fouvent , à la manière des Poules.
Il eii au moins certain que cela doit arriver aux
Inftéles qui vivent plus d'une année , & qui cha-
que année font des œuls ou des petits ; il faut
qu'ils s'accouplent au moins une fois par an : c'eft
)e propre des Ecrevillcs , des Crabes , & de la plu-
part desCfuflâccs; c'cil 4ufl"i ce qu'on a cru à I'è-
I N S
gard de la femelle des Abeilles. On peut dire eii
général , que lorfque l'accouplement elt accompli,
les mâles des Infeftes périment bientôt après ; ils
font épuifés & languilTans ; la nature , aptes les
avoir fait pader par des développemens affez longs ,
ne les a deftinés qu'à féconder leurs femelles, SC
après avoir pouivu à la propagation de l'efpèce
par l'accouplement, ces m.îles font devenus inutiles
pour elle. Il n'en eft pas de même des femelles .
elles vivent aficx ordinairement un peu plus que
leurs mâles ; il faut qu'elles falknt leur ponte ; mais
lorfqu'elle c[i faite , elles périllcnt aufli bientôt.
Tous les Infeéles ont-ils befoin d'accouplement pour
produire leurs femblables .' N'y a-t-il point parmi
eux, des femelles qui fe fuffifent à elles-mêmes
& qui pour la propagation n'ont ;"as befoin du
commerce des mâles î Comme nous excluons de
la ClclFe des Infcdes les Animaux qui ont été
rangés avec fondement dans une Clalfc particu-
lière fous le nom de Vers , tels que font les Vers-
de-terre , les Polypes , les Limaçons , tous les
Coquillages, 5:c. Nous pouvons alJurer que tous les
vrais Ini'eéles doivent s'accoupler avant de pouvoir
pondre des anfs féconds ou de faire des petits.
Il eft rigoureufemcnt démontré, que dans la même
famille de Pucerons, où fe trouvent d;s individus,
il eff vrai , qui fe fufHfent à eux - mêmes, il eft
néanmoins une diftiudlion réelle de fexe & un véri-
table accouplement, comme nous le dirons bientôt.
Ces Infeéles ont befoin de s'accoupler dans un cer-
tain temps , pour être en état de fe reproduire. De
tous les autres genres connus , il n'y a que les
Monocles , dans lefquels la diftind\ion de mâles 8c
de femelles n'efi pas encore bien déterminée.
Y a t-ildeslnfe£les heniiaphrodites, & qui réunif-
fent dans un même individu les deux (exes ? On faic
que dans la ClalTe des Vers , oa a découvert que les
Vers de terre , les L'maccs & les Limaij'ons font de
véritables hermaphrodites: chaque individu y réunie
les deux fexes , eft conftamment mâle& femelle tout-
à-la-fcit j mais cependant il ne peut fe féconder lui-
même , & la génération dépend ici comme ailleurs ,
du concours des deux individus , qui (ont obligés de
fe mettre pour cet effet dans une telle attitude, que
les parties mafculines de l'un fe trouvent vis-a-vis des
parties féminines de l'autre. Qu'on fe promène dans
un jardin api es une pluie d'été , ou vers le coucher
du Soleil , &i l'on verra dans les allées , des Vers-dc-
terre à demi-fortis au dehors du terrcin ; oa ne man-
quera pas alors d'en obferver plufieurs , qui (ont
accouplés, ou qui font unis enfemble dans une
portion de leur partie antérieure ; mais il faut mar-
cher doucement , puifqu'au moindre bruit ou au moin-
dre mouvement ils fe fcparent Se rentrent chacun
dans ieur trou avec précipitation. Les Polypes font
encore dus Animaux bien plus lînguliers , par rapport
à leur manieie de fe perpétuer. Us fe multiplieiK par
bouture, s-peu- près comme les plantes , ilsponllcnt
des rcjettonsoudes petitshws des côtés de leuf corps.
I N S
qui »près un certain tems fe détachent de leur mère,
pour vivre fur leur propre compte , & qui a leur
tour engendrent comme ils ont été engendrés. On n'a
pu encore obfcrver dans ces Animaux aucun vellit;c
de fexc ni aucune copulation ; chacjue individu cit
andtojryne dans le (ens le plu? étroit. Qu'on divifc un
Polype en deux, trois, oupluficursmorccaux, foitlon-
gituduulcmen: , Toit tranfverfalement , S: l'on verra
que chaque morceau deviendra un Animal complet,
^ue de nouvelles parties feront pouflées , pcu-a-peu ,
à la place de celles cju'on vient de couper , & qu'ainfi
d'un leul Animal on peut en faire, plulieurs, par un
moyen qui fembicroit plutôt devoir le tuer & le dé-
truire. On a retrouvé la même propriété vraiment
étonnante dans d'autres vers , tels que ceux de terre
& quelques Vers aquatiques; & tout récemment dans
les Limaçons , n'a t-on pas reconnu qu'en leur cou-
pant la tête , au bout de quelques tems une nouvelle
lète efl reproduite au tronc mutilé. Combien ccsob-
fervations font-elles capables de confondre l'efprit
humain, lorfqu'il veut fe livrer a des recherches fur
la génération des Animaux. Mais pour revenir aux
Infedes , on n'en connolt point encore d'herma-
phrodites ni d'androgynes , S: ils ont tous befoui
d'uncommerce réciproque pour pouvoir fe réproduire.
Nous ajouterons feulement que quelques-uns , com-
me les Ecrcvilfes , qui peuvent être e.xpofts a pet jie
leurs pattes , offrent dans la reproduction de ces
membres , un phénomène allez connu , &; qui n'en
cfl pas moins étonnarw.
On a diftingué les Tnfeéles en ovipares , & en vivi-
pares , & cette diltinélion a pu paroître d'abord allez
ïîngulière. On fait que route laClalie des Quadrupè-
des ne renferme que des Animaux vivipares ou qui
mettent au jour des petits tous vivans & femblables à
eux ; tandis que tous les Oifeaux font ovipares , c'eft-
à-dire qu'ils fondent des oeufs d'où les petits ont
beioin d'éclorre. 11 fembleroit que la Nature devroit
êtreauffi uniforme dans les autres cla.Tes d'Animaux ;
cependant les Poifl'ons nous préfentent dans le plus
grand nombre , des ovipares , & des vivipares dans
ceux qui fe rapprochent . il ell vrai, des Quadrupè-
des par plufieurs caraélères. Si nous fuivons les autres
Clafles , nous verrons dans toutes, des Animau.v qui
mettent au monde leurs petits d'une & d'autre maniè-
re. Ainfi dans les Amphibies , ou Reptiles , la plupart
font des œufs , tandis que la Vipère eif vivipare , &
c'eft pour cette raifon qu'on lui a donné le nom qu'elle
porte. Les Vers font une Clalle compofée d'Animaux
prefqae tous ovipares , quelques-uns néanmoins
font vivipares , tels que la Came des rivières , une
coquille turbmée , qui porte le nom de vivipare ,
& quelques autres. La diftinélion des Infedes en
ovipares & en vivipares , peut avoir lieu non-feule-
ment dans les efpèces de même Ordre ; mais dans
celles de même genre : il cil des Mouches ovi-
pares , & des Mouches vivipares. Il y a plus ,
certaines efpèces font ovipares dans un tems &
vivipares dans un autre ; le_Fuccron nousen fournit
I N S
i29r
un exotiple. Ces fnfcdes préfentent trop de finga-
larités fut la génération, pour ne pas en faire ici une
mention particulière. Nous emprunterons , comme
nous fommes dans le cas de fùrealUz ordinairement,
la rédadion qui fe prc fente fous nos yeux : il feroïc
inutile fans doute de cheicher à retaiie , ce qui
ne pourroii être mieux fjit.
On a pu voir fouvent de petits Moucherons atta-
chés en grand nombre aux fommités & aux feuilles
des plantes , qui les contournciw en divers lens ,
& qui y occaiionnent encore par leur piqûres réi-
térées, des excroillances quelquefois monltrueulcs :
ce font les l'ucerons , dont les efpèces font pref-
qiie aulli nombrcules que celles des végétaux , (5c
dont les lingularitès le (ont multipliées a mefuie
qu'on leur a donné plus d'attention. Ils mettenc
d'abord au jour des petits vivans. Leurs accouchi>-
mens lont faciles a fuivre; il ne faut que de bons
yeux & un peu de patience. Saiiîllez un petit a fa
naillance; renfermez-le a l'iullant dans la folitude la
plus parfaite , &: pour mieux aiïurer (a vitoinité
poulLz les précautions jufqu au dernier fcrupule ,
devenez pour lui un Argus plus vigihnt que celui
de la fable ; quand le petit foiitaire aura pris un
certain accroillement , il commencera d'accoucher
& au bout de quelques jouis vous le trouverez au
milieu d'une no.mbreufe famille. Faites fur un des
individus de cette famille la même expérience que
vous avez tentée fut le chef j le nouvel Hermite
multipliera comme fon père , &c cette féconde gé-
nération élevée en folitude , ne fera pas moinsVé-
condc que la première. Répétez l'exp.rience de gé-
nératio;! en génération , ne relâchez rien de vos
foms, de vos précautions , de vos déiianccs : pouffez,
li votre patience vous le permet , jufqu'à la neu-
vième gcnéraiicB , &: toutes vous donneront des
vierges fécondes. Après ces expériences fi décilives
& Il réitérées, on (e pcrfuade aifcment qu'il n'cfl
point de diffinétion de fexc dans les Pucerons. Quel
feroit en effet l'ufage d'une pareille dillmdion clicz
un petit peuple dont tous les individus fe fufiîfenc
conllammcnt a eux-mêmes ? L'Hilioire naturelle eft
la meilleure Logique, parce qu'elle efl cdie qui
nous apprend !e mieux a fufpendre nos jugemens.
Les Pucerons font réellement oiltingués de fexes;
il elf parmi eux des mâles & des femalles , & leurs
amours font la chofe du inonde la moins équivo-
que. Peut-être même qu'il n'elt pas dacs la Nature ,
des mâles plus ardcns que ceux ci. Quel eli donc
l'ufage de l'accouplement chez des êtres qui muiti/-
plient fans fon fecours. L'éclaircuiement de ce point
tient à une autre grande ûngularitéque nous offrent
ces petits animaux. Pendant touie lu belle faifon ils
fon: vivipares ; tous mettent au jour des petits
vivans. Vers le milieu de l'automne ils deviennent
ovipares , tous pondent alors de véritables œufs ,
qui éclofen: au retour du printemps. L'illullre
de Geer , à qui 1 Hilloire naturelle fe l'Entomolo-
gie en particulier font fi redevables , ne ctoyoït
Oc 1
192
I N S
pas que les mêmes Pucerons , cjui font vivipares
en été , dcvinilent ovipares en aucomiie. Il avoïc
fait iur les Pucerons du Rofier , des obfcrvations
tjui l'avoient convaincu , que IcJ individus qui font
ovipares dans l'arrière - faifon , n'ont jamais éti^
vivipares, & que les individus ailés vivipares, qui
précédent les individus ovipares, ne pondent ja-
mais de» œuff. Ces obfervations denianderoienc a
être répétées; on fait cependant que les màlesxom-
mencent a fe montrsr précifément dans le temps
où les feaulic. cr.îincnc-r-.t a pondre : il y a donc
un rappoit ùirct cncie l'upparition ies miles à la
ponte des tlniellcs. Les n. aies n'habitent donc pas tou-
jours avec les temeiles , inutilcmcnr en cl ercheroit-
on en prinrcmps C\' en éié , qui font cependanrlcs
faifons où ces Inftftes multiplient le j^lu";. Ce n efl
qu'en automne qu'on peut les trouver dans les fa-
rniiles de toutes les efpècts de Pu tio'.s où on les
ciierclie, & qu'on peut les Voir s'accuupler. Ces
Pucerons niâ'es , & lur-tout les non-ailés , (ont (î
petits en comparaifun des fcintlles , quon les voit
le promener l'ur elle, comme un Mouclieron l'ut
un frui; ; po-ir mieux les reconnoîtte encore, en
leur prellaiit le ventre , on fait bientôt firtir la
patrie qui caratléiife leur fexe. lis ont ordiiiaire-
iricnt ((uatre ailes , comme les fe milles ailées ; tels
font ceux du Rofier, du Prunier ^ de la 'Vcde ,
de la Mille feuille. Mais il ell remarquable que ceux
de quelques autres efpèces font abfolument dé-
pourvus d'ailes , tout comme les femelles avec qui
ils s'accouplent; tels font les Pucerons roâlcs du
Pin , du Genévrier & du Pommier. Il cft quelques
I-.ifedlcs dent les mâles font ailés Se les femelles fiins
ai'es ; mais les Pucerons oflienl une fingularité iKis
frappante, puiùju'il cil parmi eus des mâles ailés,
& des mâ'.es qui demeurent toute leur vie privés
d'ailes , tout comme ils ont ai ifi des .''emclies ailées
& des femelles qui ne prennent jamais d'ailes En
tout temps on trouve dans le corps des femelles des
a-ufs & des petits plus où moins prêts anaîtie. Les
petits étoient 'onc renfermes crij^inaiiemcnt dans
des oeufs, pendant la belle faifen , ils cclolcnt d.uis
le ventre de leur mère, & paroiiîenr un jour vivans.
Les plantes leur fournilTcnt alors utie nourriture
convenable qu'ils ne tardent pas a pomjer à l'aide
d'une trompe djhée i: quelquefois très -longue. A
l'approclic des froids, les petits ne peuvent plus
fe développer alfex dans le ventre de leur mète,
pour venir au jour vivans ; ils demeurent renfer-
mes dans leurs oeufs , où ils fe confervent pen-
dant I hiver : s'ils éclofoiert à l'entrée de cette
f.iifon.ils péiiroient b;cu:ôt. Ces œufs font donc
deftinés a paiTer l'hiver , potir confcrver l'efpèfc
d'une année l'autre ,&: c'eft pojrquoi on les trouve
fortement collés aux branches. Les petits en foi-
tcnt au 'Printemps , & ils font femblables à leur
mère , excepté qu'ils font vivipaies , au lieu qu'elles
étoient ovipares : ils accouchent alors coiiftam-
ment de petits vivans , qui fortent du ventie le der-
rière le premier , en quoi ils différent «ucQre des
I N S
autres animaux. Il s'enfuit que ce que l'accouple-
n.ent ou la técondatit.ni des cctifs , qui précède U
ponte, a d extrêmement remartjuable , c'eft qu elle
cit luffilante pour la gcnération de l'année fuivante :
les petits de génêrar'on en génération , font pour
ainli dire fécondés par un fcul accouplement , dans
le ventre de lei
r mcre commune , qi
ui de
leur ayeule , bilayeule ou trifayeule. Ceux qui
naiileut des oeufs au printemps, lont d abord fé-
conds , ils forment des petits fans avoir bcloin
de commerce immédiat avec des inâ'es ; ces der-
fiiers mettent a lettr tour d'autres petits au monde ,
ceux-ci d'autres petits encore, & ainfi de fuite &
toujours laiis accouplement. Enfin , viennent les
Pucerons de la derrière i^éné' arion de l'année, qui font
ovipares, bc qui ont befoiu de miles . pour pondre
des ceufs féconds. Ainlî, cette feule fécondation doic
luftire pour uije fuite de générations. Il relie encore
bien des expériences curieutcs à tenter fur les Puce-
rons , ntjigté le grand nombre de celles qu'on a déjà
fanes. Ciiinbicn ces petits Infecles méritoieut - ils
d être étudiés 1 I! demeurera toujours vrai, que les plus
petits fujets de Phyiique font inépuifables. Nous dl-
fons do Phyfiquc & non (împlement d'Hiftcire na-
turelle , patce que nous en' ifageons ici les Pu-
cerons dans le rapport à 1 hifloire de la généra-
non , fur laciuelle ils peuven: répandre beaucoup
de jour , ce qui eii une des plus belles parties de
la Phyii que. C'ctoit fans doute fous le même point de
vue que R-aumur conlldéroir nos Pucerons, lorf-
qu'en parlant de leur manière de multiplier , il ajou-
toit , qu'elle étoit peut-èrre la pbu grande fingu-
larité que l'Hiltoire naturelle nous eût lait voir jui-
qu'ici, une fingulantc inrérclîantc pour les Pliy-
ficiens , & même pour les Métaphyiiciens , & très-
propres à juitificr l'emploi du temps pallé à obfèrver
les plus petits Iidecles'. Le grand Haller penloit de
même fur les Puceron: : il les regardait comme
des et: es importans en Phyfique, & s étoit plu à le
faiie (cntir. Nous avcms vu que dans la même fa-
mille de ces petits Infeéles , il elt des individus
vivipaics& des individus ovipares ; nous ne foninics
pas cependant bien allures que le même In eéfc
qui, pendant un temps p'us ou moins long , a mis
conftamineut au jour, des petits vivans, ne vi:nnc
pas tnfuite a pondto des aufs : mais i'Hiltoire des
Pucerons nous i^tfie eu ce genre une nouvelle fin-
gularité , tantilell viai de dire que la Natuic s'ell
plue a les y accumuler de toutesfles manières les plus
étranges Sur les Sapins de la Suéde s'élèvent des
galles en forme d'Artichaut , &: ces gal'cs très -
rem.arquablcs doivent leur nailfance à des Pucerons
fi eiltntiellcnient ovipatcs , qu'on ne les a jamais
vu mettre au jour des petits vivans: ils pondent
conflamment des eeufs , de génération en géné-
ration .
Quelque générale que foit la règle qui prefcrit
la diltinChon des fexes , qui dillingue les animaut
en mâles ou en femelles , on n'ignore pas qu'ii eft
I N S
d.ins quelques familles d'Infcftes , plufieuis inJi '
Vidas qui ne font m mâks m femelles , qui n'onc
pjint de lexc , & qu on a délignés fous le nom de
Neutres ou de Muiecs. lis fonc incapables dcngi.n-
d'cr, aulli ;ie font- ils pasdeltinés a cela. C'ell dans
les familles des Abeilles ^ di.s Guêpes , des Fourmis ,
qu'on neuve cette nouvelle foite d'individus, qui
font le grand n^irabre & compofcnt la multitude.
Leur fondion elt de nourrie les mâles & les femelles,
ic fur- tout de foigner les petits ; c'eft à quoi ils
font uniquement occupés , &: on diroit que con-
noiifant leur inutilité a tout autre égard , ils ne
t'ertiment pas dignes de vivre, dès qu i's ne peu-
^em plus vaquer a ces occupations &: au foin du
ménage ; on a une preuve de cela dans les Abeilles
nouvellement établies dans une ruche ; quand on
les pnvc de leur Kelne ou de leur femelle , 6i qu'il
n'y a par conlequcn; plus d'apparence de pol'té-
rité pour elles , tout travail celle ; les Mulets eu les
Abeilles ouvrières l'.c vont plus recueillir ni cire ni
miel , ik elles fe la, tien: volontaiiemenc périr de
fj.m. Au relte , ces mulets font tous produits par
le-, niâes & les femelles de leur famife & qui ha-
bitent avec eux , bien diiiérens des vrais mulets
ou métis, êtres mitoyens qui dérivent de l'accouplc-
mer.tdedeux efpèces diiiereiitcs, quoiqu'anaiogues
jufqu'a un cei tain point. Nous dirons a l'égard des
c:oilemens des r^ces avec un Auteur célèbre, qu'il
y a bien lieu de s'cco:ir.cr que les Naturahftcs n'aient
pas tenté en ce genre des expériences fur les In-
ledes. Il ell a pra'umer qu'elles ne (croient pas fans
fuccès.On n'iguore pas que dans cette Claile lînom
b.eul'e de petits animajx, il cxilte des mâles très-
ardens. Si l'on donuoit , par exemple, au Papillon
nàledu Ver-a-foie, une femelle d'efpèce ditferente,
& qui lui fat proportionnée, il la féconderoit peut-
être , & les Clieniiles qui en proviendroient, nous
vuudroient, fans douie, des variétés nouvelles &
intérellaures. li taudroi: tenter la même choie fur
des I\l.;uches , fur des Scatabés , &.c. Nous devons
due cependant que dans le Journal ae Phyfique ,
on tr-juve que ces expériences ont , il elt vrai ,
drj^ été tentées , mais avec trop peu de fuite. Nous
a Ions les rapporter : un Amateur avoit imaginé de
renfermer dans des chilfis de cinq pieds de hauteur,
gciinis degdze, des Papillons d'cfpèces différentes.
U.i arbrillcau étoit planté au milieu du challîs ,
& i on )Uge bien que l'es feuilles •étoient la nourri-
ture des 'Chenilles dont provenoient les Papillons.
Ce petit appareil étoit placé dans un jardin. " Les
Pipil'ous , 4'^ l'Auteur, ont vécu quelque temps,
fans paioitre le reciicicher , je commençais même
à défe péier de la rsulfue, lorlqu'un matin je trouvai
d;'Jï femelles de C Apparent ^ accouplées avec deux
M'in.mes à aandtS. La hmcU;: dépol'a fes œufs fur
l'arbrilleau , & les pctiici Chenilles qui en écloient ,
lie diftéroient de celle de l'Apparent que parleurs
couleurs, qui étoient beaucoup plus fmcecs , par
une ligne de points d un j^ur.e roux , qu'elles avoient
fut ie'dos , tandis que celles de l'Appatcuc l'ont de
I N S
295
couleur citron , fouvent même plus kr.cU Leurs
Chryfalides étoient plus groiics ic moins noues que
celles de l'Apparent : enfin, l'infeûe parfait p.uti-
cipoit de 1 une & de l'autre efpéce , ayant la partie
fupéneurc des ailes fauve , & l'inf-neurc blanche ,
avec une ligne tranfverfale. J'ai procédé de la même
manière à l'égard des j^iv^ags mâles &lemelles, de
['EcailU m.inre hé: ijonnct. Cela m'a donné des ■
Papillons d'une variété tinguhcre , ce qui me per-
fuade que par ce moyen on pourroit s'en procurer
de la plus grande beauté >>. Il auroit été a délirer
que cet Amateur ne fe fut par borné à l'exâmeii
des couleurs, & qu'il eiir porté fon atteninu lur
les divers changemcns qui pouvoicnt être furvenus
pat la génération , aux parties extérieures & inté-
rieures de (es métis. Il paroît avoir ope.-é plutôt en
limple Amateur qu'en Naturalille, Il eût et? a fou-
haiter encore qu'il eût varié davant.igc fes expé-
riences, & qu'il les eiit étendues i des individus de
Genres ûc même d'Ordres ditférens.
L'accouplement achevé , les femelles doivent fe
livrer a la ponte de leurs œufs , li elles :ont ovipares ,
ou à l'accouchement de leurs petits , li elles font vivi-
pares ; nous parlerons d'abord des premières qui
forment le plus grand nombre. Il y en a qui ne tar-
dent guères à s'acquitter de cette foncbon , & qui
pondent tous leurs œuls les uns apiès, les autres , fans
intervalle de tems ; ou en troirve même qui font:
(ortir de leurs corps toute la malle d œufs a la fois :
tel'es font les Ephémères , d.int la courte durée de
leur vie lemble demander une pareille promprirudc
dans leur ponte. Mais ordinairement les œufs des
Inl'edes font pondus un à un. On en trouve d'autres
qui ne pondent àla fois qu'une petitequantiié d'oeufs,
(é réglant en cela lé ou les ci' conitances. Les grolies
MouLhes bicucsde la viande mettent bas leurs œuts.
qtia
nd ellcr ttouvent de la chair morte a leur di
lition ; elles diifèrent leur ponte quand la chair leur
manque. 11 y a d'autres Infeûes qui fle pondent leurs
œufs que longtems après l'accouplement, qui s'ac-
couplent avant l'hyver & qui ne mettent au jour
lciir<^ oeufs qu'au [riiitems : c'efl ainfî que font la
Reine des Abeilles S; les femelles des Guêpes.
L'auteur de la Nature a donné aux Infeclcs ,
comme aux autres animaux , non-feulement le dii-
cerncment ou l'infliiia propre ; la confervation de
leurs petits, mais tous les moyens nécefl'iires pour
parvenir a cette (in. On a déjà remarqué que le der-
nèredes femelles offre dans certaines efpèces des inf-
trumcns d'une (Irudure admirable , deiUaés a dépo-
fcr les orufs d.ms des lieux convenables. Ainli , il eft
certaines femelles qui ont au derrière une forte de
main fort adroite, a l'aide de laquelle ils s'arrachent
leurs propics poils pour en recouvrir leurs oc. f. On
connoit ces tuyaux ou filets plus ou moins longs,
plus ou m jins compolés que certaines autres femelles
portent au derrièie, .' au moyen delquels elles fon:
pe-nétret leurs oeufs uaiis le corps de divers InfeCles
294
I N S
Tivans. Mais le plus admirable de tous ces indrumcns
eft cette double fcie ,qui a été donnée i laTenthrède,
Si. qui la mec en état de pratiquer dansie bois des ar-
brilieaux , tels que le Roiicr , différentes logectes
où elle renferme (es œufs. Nous invitons le Lecteur
curieux à contempler la ftruélure de ce bel inllru-
mcnt dans les planches des Mémoires fur les Infectes,
de Reaumur , & mieux encore dans la Nature elle
jEême. Cette forte de fabre que les Sauterelles ont
au derrière , eft encore un inftrument approprié a la
ponte : il eft une manière de plantoir avec laquelle
l'Infecte pratique en terre des trous où il dépole fes
oeufs. Certains Infeites à deux ailes , alfcz fem-
blabies aux Confins , mais bien plus grands & qui
ont été nommes Tipules , portent de même au der-
rière une forte de plantoir dont ils fe fervent avec
adrclTe, pour loger leurs œufs dans la terre.
Autant ©n remarque de diverfité dans la manière
de vivre des Infeétes , autant en reinarque-t-on dans
le choix qu'ils font des lieux pour y dépofer leurs
oeufs j afin que les petits puillenc d'abord trouver les
alimens qui leur conviennent , du moins jufqu'à ce
qu'ils foient en'état de les aller chercher eux-mêmes.
Les Inledtcs qui , fous leur première forme doivent
Tivredans l'eau , comme les Confins ^ les Libellules,
les Ephémères , &c. ne manquent pas de pondre
leurs œufs ou dans l'eau , ou lur fa furface , ou fur
les fiantes qui croillent au bord des eaux. Comme il
y a_encore beaucoup de diveifité dans la qualité de
l'eau , chacun choiht celle qui convient le mieux à
fa nature : les uns dépofent leurs œufs dans de l'eau
claire , les autres dans des eaux croupiflantcs , tandis
qu'il y en a qui préfèrent les liqueurs faites par art.
Il y en a qui les enfouillcnt dans la terre qui doit
ctrc leur habitation. Ceux dont les petits doivent
vivj-e de plantes & de fruits , dépofent leurs œufs ,
ou fur la lurface ou dans l'intérieur des unes & des
autres. Ainfi les Papillons font leur ponte fur les
plantes qu'ils faventêtre celles qui conviennent à leurs
petites Chenilles: on ne veria jamais un Papillon ,
qui fous la forme de Chenille , doit fe nourrir des
feuillts de l'Ortie , pondre fes œufs fur un Chou, ni
celui des Choux confier les fiens à l'Ortie. On trouve
desfemelles qui les dépofent fur la tige , fur les feuilles
des plantes , quelquefois même dans le tronc des ar-
bres & fous l'écorce , dansie bois fcc & le bois hu-
mide , & elles font en cela toujours guidées par la
même prévoyance pour ainfi dire , qui convient à
leurs petits. Ceux qui pour éclorre ont befoin d'un
plus grand degté de chaleur ou qui fe nourrilfent de
ia iubftince des autres animaux , pondent leurs œufs
fnr la lurface & même dans l'intérieur du corps de
ceux ou ils trouvent leur nourri
pourqu
Ton en trouve fur, ou dans d'autres Infeéïes , fous les
écailles des Poilfons &;. dans leur chair, lur les plumes
des Oifeaux , entre les poils ou dans la chair des
Quadrupèdes. Ainfi , les Mouches , dont les Larves
doivent fe nouriir de chair morte, dépofent leurs
aufsfur la viande 4c toute efpèccflc fur tous les ca-
I N S
davres des animaux. Les Ichneumons favent pcrcei'
la peau des Chenilles &; pondre leurs «cufs dans l'in-
térieur du corps. Les Inleélês dont les Larves doi-
vent fe courrir de Pucerons , dépofent leurs œuf^ fur
les branches & les feuilles qui en font peuplées. Les
Dermcflcs cherchent les pelleteries , les animaux
deffechés , les Infeites morts & l'ecs , pour y placer
leur progéniture. Les Infeites encore qui fous la
forme de L.irves , doivent vivre dans les inteflins des
Chevaux , favent s'introduire dans l'anus & dans le
reétum de ces grands animaux , pour leur confier
leurs œufs ;ilen elt de même des larves qui vivent
dans les narines Se autres endroits du corps. Les ma-
tières les plus fales & les plus dégoûtantes fournilTent
la nourriture de quelques Ir.fedes , lorfqu'ils font
jeunes , leur mère qui depuis longtems a quelquefois
abandonné ce fale domicile , va le chercher de nou-
veau lorfqu'elle veut faire fa ponte.
Il eft vrai qu'un très-grand nombre d'Infeétes
femble n'avoir prefque d'autre foin pour les œufs .
que celui de les placer dans des endroits où les pe-
tits , dèfqu'ils feront éclos , trouveront une nourri-
ture convenable. Aulfi eft-ce alors tout le foin que
demandent ces œufs , & que le plus fouvent les
mères en peuvent prendre , puifque quantité d'en-
tr'elles meurent peu à-près qu'elles ont pondu: ce
foin cependant n'ell pas toujours borné là , bien des
fois il eft accompagné d'autres précautions. Plufieurs
enveloppent leurs œufs dans un tillu de foie très-
(erré j d'autres les couvrent d'une ccucbe de poils
tirés de leur corps. Quelques elpèces les arrangent
dans un amas d'humeur vifqueufe , qui , fe durcif-
fant à l'air les garantit de tout accident. Il y en a
qui font plufieuis incluons obliques dans une feuille,
& cachent dans chacune de ces incifions un œuf On
en voit qui ont foin de les placer derrière une bran-
che d'arbre, ou au défaut de cette branche , Ibus un
poteau , ou dans les crévalTes de l'écorce d'un arbre ,
ou fous un avant-toit, ou a quelque autre endroit oii
CCS œ-ufspuillent être a couvert de la pluie , du mau-
vais tems , & de la trop grande ardeur .du foleil.
Quelques-uns ont l'art d'ouv»ir les nervures des
feuilles , & d'y pondre leurs œufs de manière qu'il
fe forme autour d'eux une excroiilence qui leur fert
tout i la fois d'abri, & aux petits éclos d'aliment. H
yen a qui enveloppent leuts œ-ufs d'une fubftance
molle qui fait la'première nourriture des animaux
nailfans, avant quMs foient en état de fupporter des
alimens plus folides & de fe les procurer. D'autres
enfin font un trou en terre , S* après y avoir porté
une provifion.fiffifante de nourriture , ils y placent
leur ponte. Mais fi un grand nombre d'Infeétes ^
après avoir ainfi placé leurs œufs dans des lieux con-
venables ,& ufé des précautions dont nous venons
d'en indiquer quelques unes , les abandonnent à la
providence , il y en a d'autres qui ne les abandonnent
point. Telles font ces Araignées qui ne vont nuPe
part, fans porter avec elles dans une efpèce d'cn\-e-
ioppe , cous les œufs qu'elles ont pondus. Il eft écon-
I N S
naiit de voir l'attachcmenr qu'elles ont pour cc^
œufs ; elles s'expofent aux plus grands dangers plutô^
t]ue de les quitter,, elles ne s'en laiiTcnt fépaier que
par violence. Après qu'on eft parvenu à leur ôcec le
petit Cdc , ou l'enveloppe , Ci on s'éloigne un peu ,
or ne Uuroit voir fans intérêt leur inquiétude , avec
quel foin elles le cherchent de tous côtés , & avec
quel enTjircllement elles s'en laifitient après l'avoir
retrouvé. Dans toute autre occafion ces Araignées
font extrêmenicnt farouches & craintives, elles fuient
dès qu'on ks approche , mais quand il s'agit de dé-
fendic leurs œufs , elles deviennent comme appri-
voifées , elles oublient de craini're &: de fuir. Cet
amonr pour leurs petits eft d'autant plus remarqua-
ble , que l'on fait que les Araignées n'aiment pas
trop leurs femblablci & qu'elles (e dévorent mutuel-
lement dans rocca(ion. D'autres Araignées couvrent
Ici/rs œufs d'une coque de foie, qu'elles attachent à
quelque objet fixe, conmnie , par exemple, aux
murailles, au tronc des arbres ou aux feuilles; mais
elles ne les abandonnent pas pour cela , elles le tien-
nent ordinaitement tout près & même fouventfur le
nid d'œufs .elles y font comme en fentinelle , pour
les défendre en cas de befoin. Ce tous les Infeéles ,
cependant , ceux dont les petits dcmandoicnt le plus
de foin & en reçoivent aulli le plus, fonrles Abeilles,
ks Gdêpcs , les Fourmis: il en fera fait mention à
autre part. Les divers exemples que nous avons in-
diqués , fuffifent fans doute pour faire voir que tous
les Infcéles nelailTent pas leurs œufs au hazard , &
qu'il y en a qui ont de leur couvée un fuin qui éi;ale ou
rurpalfc pcut-êtK celui de bien de grands animaux ;
enfin, que ceux mêmes qui abandonnent leursœufs,
ne le font qu'après avoir pourvu fuffifamment à leur
confervation & à celle des petits qui eu doivent
naître.
Si les EcrévilTcs portent leurs œufs attachés au-dcf-
fous du corps , qui doivent y relier conllamment
juf]u'àce que les petits en éclol'ent ; les Infcdcs
qu'on a appelle GullinfeBes , & dont le nom rend fi
bien les apparences trompeufcs , doivent cax-mëmes
fervii de nid à leurs petits. On {«i: que la femelle de
ces Infedes eft un coloffe relativement au mâ!e.
L'ardeur S: l'agilité du mâle font extrêmes ; il eft
dans un mouvement prcfque continuel , tandis que la
femelle au contraire ne fe meut qîie rarement 6: pé-
famment; elle paffe même la plus grande paitie de
fa vie dans la plus parfaite immobilité. Le mâle a fon
corps coupé par des incifions trèç-marquées , comme
dans les autre» Infedis; la femelle préfcnt; uncmaire
fpiiérique ou ellyptique , collée à une branche , &
qu'on prendroii véritablement pour nnc tumeur ou
une t;a!!e de cette branche ; ces femelles pompent le
fuc de l'arbre à l'aide d'une petite trompe, qu'elles
tiennent fi^Jiée dans l'écorce. Après avoir été fécon-
dées par l'approche des mâles , elles pondent des
milliefs d'œufs quT s'empilent fous le ventre de la
mcre ,à niefure qu'ils en fortcnt. La ponte finie,
la mère meurt Si fon cadavre demeure collé à ^a
r N S
295
branche: ce n'ed plus qu'une coque pleine d'a-ufs ,
qu'on prendroit encore poui une Galliiifcde vivante ,
tant il y a peu d'apparence de vie dans cet étrange
anim.ll. Les petits ne tardent pas à cciorre Si l'on
voit paroître aullî-tôt une multitude de très-petites
membranes animées , ovales ou circulaiies , portées
fur (ix pattes , & qui fe répandent de tous cotes avec
une célérité merveillcufc.
Les œufs <Jes Infeftes font pour ainfi dire , de deux
fortes : les uns rcftcnt membraneux , comme ceux
des Tortues & des Reptiles ; les autres font crufla-
cées , comme ceux des Oifcaux : mais au lieu que
dans les grands animaux, l'enveloppe de tous les œufs
ne diffèrequepardelégères variétés ;chez. les Infectes,
ces variétés font fi grandes , qu'un animal ne difrà«c
pas plus d'un autre animal , qu'un œuf y diffère d'un
autre œuf. La variété qu'il ya entre ces a-ufs eft in-
croyable, on pourroit dire qu'elle égale le nombre
des efpèccs. Il en efl de ronds , d'ellyptiques , de len-
ticulaires , de cyl.ndriques , de piramidaux , de
plats , de quartes même , &rc. Les figures les plus or-
dinaires font cependant la ronde , l'ovale & laco-
nique : les uns font liHîsS^ tout unis , les autres font
fculptés ou cannelés , & prefentcnt un joli travail.
Pour ce qui regarde les couleurs , la différence eft
encore plus fenfible. Les uns , comme ceux des pe-
tites Araignées , ont l'éclat de petites perles ; les au-
tres, con.me ceux des Vers-à-foie , ont la couleur
jaune d'un grain de millet. On en trouve auffi d'ua
jaune de foutre , d'un jaune d'or ; il y en a enfin de
blancs, de noirs , de verts, de bruns , & de toutes
lesnuances des couleurs, De tous lesocufs desinfcdcs
il n'y en a peut-être point de plus jolis avoir que ceue
des Hémérobes , dont les Larves fe noutnlfcnt de
Pucerons & ont été nommées L- on des Puceions,
Ces oeufs blancs , petits & obloiigs , font placés au
bout d'un long pédicule en forme de filet très-délié ,
qui par fon autre bout efl attaché & comme implanté
aux feuilles des arbres & des plantes : ils rellcmblest
fi peu à des oeufs au premier regard , que IcsNatu-
ralilics les ont lon2;tems pris pour quelque produc-
tion de la feuille ou pour de petites plante parafites :'
on les trouve fouvent fur les feuilles , oii ils fonc
quelquefois raffcmblés par douzaine.
On fait que les oeufs ne croilTcnt point, n'au(»-
mcnttnt point en volume après Qu'ih ont été pondus-
ils gardent conllainmcntla même grandeur qu'ils ont
en foftant du ventre de l'aiiimal : c'efl une recèle où
l'on ne loupçonneroit guère de trouver des excep-
tions. Cependant les Infedes nous en montrent une;
il yen -a, & ce font lesMouhcsà fcieou Tcnthrédcs,-
qui nous fournillent un exemple d'oeufs t|tii croillenc
après avoir été pondus. On juge aifément qu ils font
purement mem'oraneux. La fouplclle de leurs mem-
branes leur p:imet de s'étendre. Ils ont des ports qui
s'imbii-cnt des fucs delà plante ou ils font dépofés.
Ce font de petits placenta qui tranfme<tcnt la nout-
liture à l'embryon.
iç}6
I N S
On n'apperçoit d'abord dans les oeufs qu'une ma-
ti'Tc .iqueufc ; mais bieiuôc a^Tès on découvre dans
le milieu un point obfcur , qui, s'il eu f^ji cioire
S\yani;iisrd,îm , n'cft nulcaieiit l'Infed'; rncaïc , mais
règlement l'a t«e , qui jjrend la première fa conlif-
tancciîc l'a cculcur. Le méinc Swammerdam pr'érend
que! înfciftsnc croit point dans Ion oeuf, mais que
ies p.;Kics î y '--lir.ciK funnlcincnt i:s'y affermldenc.
Sous !a co-|V,c de I'oluM'c no ivc une pellicule, cx-
trèmcnicr: hne .'c Jclicatc , d.uis laquelle l'Iafcd-: eft
enveloppé , ixque l'on pouiioir comparer au choriou
& a i amnios qui tnvc oppenî le f.iecus. Quand on
peu. vo^r lu niiinicrc do;.. 1 Inl'edc pourvu decou^fes
membres elt plié S: comme empaqueté dat'.s l'oeuf,
on ne peu: s'cmpècber d'admirer l'arc avec lequel
tant de chofes font renfermées dans un û l'ent ef-
pace. L'Inlcftc y rcfte )ulqu à ce que fon humulité
furaûondante en foit dilTip c , Ik que fes membres
aient acquis atkz de force pour pouvoir rompre la
coque & en fortir.
Tous les Infedcs ne demeurent pas le même cf-
pace de tem^ dans leurs oeufs. Quelques heures luf-
filenc anx uns , tandis qu'ils faut pluueurs jours , ou
même p^ulieurs moi; aux autres. Les oeufs qui pen-
dant l'hyver ont été dans un endroit chaud , perdent
d'aborû leur humidité , Se font éclos plutôt qu'ils ne
devraient l'être félon le cours naturel. On a remarqué
C)ue les jnlcfccs qui doivent paiTer 1 hyver dans leurs
oeufs , ii\:\ foitent pas av.int la r alliance des feuilles
qui doivent leur fcrvir de nourriture : la même cha
leurquifait pouller la végétation des plantes, doit
fervir aulli j la véi;écat;on , pourainfi dire, de l'oeuf.
Ce qui e!i plus à remarquer, c'ell que plulieurs de
ces oeufs d'jnùdcs , quelque délicats qu'ils foicnt
d'aill-'urs , peuvent réii ier a la pluie .Si au plus grand
froid , Uusque les petits périucnt.
Quand l'Iofede-eft venu au point où il doit brifcr
Ics'mursde i'aptKon, il fe l'ert oïdinaiiement de Ils
dents pour percer la coque d'un trou circulaue, il
enlève les petites pellicules ; avance la rèce , qui jiif-
qu'à ce tems avoit été repliée fur le vcnire ; d veloppe
les organes, les meut , fort fes pattes une paiie après
l'auire , s'atrache avec la première à l'oeul ; retire
fon corps &: réiièie ce manèjj^e jufqu'a ce qu'il loir
entièrement dehors. Il y a d autres Inledes oui
obligent une poi non de la coque a le iéparer du relie
en la pou/Tant. D'autres oeufs fe fendent en deux
porrions égales. Enfin on peut encore obfeiver fur
tet objet bien des variétés.
Nous ne connoifTons encore que bien peu de gen-
res d'Iafcclcs qu'on a diftingués comme vivipares.
Sans parler des Pucerons , dont nous avons déjà fait
mention ,ondiitingue les Monocles , qui cependant
ont d'.abord de véritables oeufs dans le corps, mais qui
i>e Icspondent point:ccsocufsrcltcnt djn-. le corps juf-
qu'à ce que les petits en foient éclos & qu'ils trouvent
une libre fortie. C'eftainli qu'ils font regardés comme
vivipares ; il y en a une cfpèce que Lcuvvenlvock
î N S
a beanco'.tp'obrcrvécj qui fait fortir des côtés dil corps
deux malles d oeufs , en forme de grappes de railms ,
envel^.ppés da'is une pellicule fore mince: ces mar.es
ne le fépaicnr point du rorps de l'animal, avant
que les petits foicnt foitis des oeufs. 11 en cil de
même des Cloportes tant tcrreflres qu'aquatiques ,
qui ont aullî des œufs , mais qu'ils ne pondent
pas : ces œufs (ont enfermés da: s une eipèce de
l.iC OH de vellie , plac-e au - dcifous du ventre ,
près de la lê e : les | ctits édoient dans cette velTie ,
quis'o.ivrr alors d une manière particulière pour leur
donner fortie. Ces Infedes pourroient donc è:rc re-
gardés comme ovipares autant que vivipares. On nicc
encore les Scorpions au rang des an'iuaux vivipares.
Rédi a vu un Scorpion femelle accoucher de trcnte-huic
petits vivans , & un auire de vingt-fept ; il a oa«
vert le ventre de quelques autres Scorpions , &: il en
a tiré jufqu'a quarante petits.
S il cft une exception aux rtg'cs générales ,
qui doive patoure (inguliere , c'cfl celle que
les Mouches ont à nous faire voir , par rap-
port a leur gén^iatnm. Quoique la plupart des
elpèces de ce gcnie loient ovipaics , on en iiouve ce-
pendant qui mettent des petits vivans an jour , qui
accouchent de Larves au lieu d'a-ufs. S.eaumur a
parlé au long de ces .Moucnes vivipares, ii il nous
a donné de curieutes o'ilei valions iui la façon donc
les petits vivans i'o.u placés ic an anges dans le corps
de leur mère. Le cordon Ipirai ou la matrice de
ce;te Mouche , qui a près de deux pouces U de-
mi de longueur, peut renfermer plus de vingt milite
petits. Il elt fans doute bien finguher qu'il y ait
des Infedcs d'un même gci re, dont les uns lont
ovipares Scies autres vivipares. Rtdi propole a cette
oecalion la queftion fuivante ; qu'il ii'ol'c pourtant
déeiJer , favoir ; fi quelques-unes des cfpeccs de
Mouches qui pondent des œufs, ne pourrotcnt pas,
en certaines circonllances , mettre au jour des petits
vivans ; fi une augir.enration de la chaleur de l'air,
ne pourroit pas taire éclore les œufs dans le corps
de la mère. Mais Rcaumur a démontré par des
raifons lolidcs, qu'il y a apparence que cela n'ar-
rive jamais , non plus qu'on ne voit jamais des
Poulets éclore dans le corps de la Poule. » L in-
térieur des mères , dit-il , qui doivenc mettre au
jour des petits vivans , a été auticment difpoféque
l'intérieur de celles qui doivent faire fortir leurs em-
bryons renfermés dans des œufs. Il n'y a donc guères
d'apparence , qu'une mère qui a été fane pour pon-
dre des œufs, accouche de petits vivans »3.
Une règle afTez générale , c'eft que plus les
animaux (ont petits , plus leur multiplicaton eft
prompte 8: abondante. Cette règle , conforme aux
vues économiques 6i dillributnces de la Nature ,
peut fc rapporter à chaque Clade , comme à toutes
les Clalfes comparées cnfemble. On diroit qu'elle a
voulu dittribucr par-rout la racme quantité de ma-
tière , qui doic être nécellaircment d'autant plus
divifcc ï< fcumife a d'autapt plus de foi mes norn-
btcutes
I N S
breuTes & iwerCes , qu elle cfl répandue fur deî êtres
t]ui tn loin moins pnoivus. Quel.c variété étonnante,
quelle técondité & quelle mahi^Ucaiion proJi
gicui'es préfcntcnt les Iiifeiitcs , dont aulli le mo
dulc de giaiidctir cft cnconfcrit dans un fi pet't
efpace , &: dont la plus grande cfpèce contient fi peu
de matière, a profouion de celie qui do;t entrer
dans la conllrudion d un Eléphant! Combien trop
fouvent a-ton été expol'é a voir des exemples de
cette mukiplication , dans les ChenilU-s , l_s Saute-
relles , les Punaifes , les Poux , &: dao> tant d'au-
tres Inftdes dont l'exillencc peut devenir ti mal
faifante pour nous ! Si l'on doit d'abord èt'c étonné .
en conlîdérant qu'a pe'ne on a commencé a oDiervcr
les Infcéles , & que l'on en connoît déjà plus de trcn
te raille efpèces diif.'rentes , combien ne doit on pas
ttr^- effrayé j lorf^u'on Lit attention au peu de temps
qu'il faut a laplupait de ces êttes pour éclore , Scpour
être cnétat cux-inemi-sdc fc reproduite! Cette multi-
plication a été même viilgaiiement regaidéc comme lî
prompte j qu'un ptovi.rbe commun dit, qu'cnvingt-
quatie heure un l'oux femelle peut devenir mère,
aycule & bifayeulc. Nous croirio:.s cependant inutile
d'avertir que ce proverbe exagère exceiriveincnt les
cliofcs , fi nous ne favwns que bien des ger;S le
croient au pied de la lettre. Ce qu'il y a de' vraij
c'cft que panai les plus petits Infedes , les l'oux,
les Pucerons Si autres font de ceux dort les généra
tions fe luccedent le plus vrte. Pour ce qui cfT
des Infeéies plus grands ^ il leur faut le plus fou-
>ent en ces climats, une année entière pour palUr
d'une génération a l'autre. Les efpèces qui inu!ti-
plient deux fois pat an , fout en plus pcti: nombie ,
de même que celles a qui il faut piuS d'un an pour
être en état de produire leurs femblables. Pour avoir
fur la multiplication des Inl'céfe» quelques idées juiles
nous allons rapporter les oblcivations qui ont été
faites lur certaines efpèces particulières par pluliejrs
naiuralilles.
Reaumur a fait un calcul très-intérelTant , fur la
fécondité de l'Abeille femelle , qu'on appelle reine.
Il a trouvé que parmi ces Infedes , une feule mère
met au jour, dans moms de deux mois, pourle moin^
douze mille œufs ; il rélulie encore de ce calcul ,
^ue cette mère a dn pondre chaque jour pour le moin^
deux cens œufs. Et s'il peut fe furraer deux , trois,
q;atrc ellainis dans l'année , dont le momdre cft fou
Vent de quinze oufeizc mille Abeilles , combien cette
multiplication doit nous paroîire confidérable.
Nous I apporterons l'expérience de Lyonet , faite
far la g'nération d'une Phalène , piovenuc d'une Che-
nille a bto/fe ,, leprefentec dans les inémoitcs de
Reaumur. ■• Une couvée , dit l'Auteur , d environ
trois cens cinquante œufs , que j'eus d'une feule fe-
melle du Papillon de cette cipèce , me produilu tout
autant de petites Chenil'es. Comme il m'auroit été
trop emb^rrallant d'en élever un (î grand nombre , je
n'en pris que quatre-vingts que j'élevai. Toutes fubi-
rcnt chez moi leurs chaugcmens & parvinrent à leur
UillûireNuturdk, 'inj^ats. Tvrm VU.
I N s
297
état de peifjdion, à la réferve de cinq qui mouxu-
lent ava'it ce tems. Pa'nii tant de Papillons , je n'eus
pourtant quequiize femelles ^ foitque lesm.Ves fuient
naturellement plus nombreux dans cette efpèce , ou
bien que ceL fe loit rencontré ainfi par hazaid. Mais
fuppolons pour un moment que cela arrive toujours
de même , voici comme |e rationne. Si quatre-vingts
cejts ont doi.né quinze femelles capables de multi-
plier, la couvée de trois cens cinquante œufs en au-
loit fourni tout au moins foixante-cinq. Ces foixante-
cinq femelles , en les fuppofant aulTi fertiles que leur
mère , auroient mis au monde pour la féconde gs-
néiati.in, vingt deux mille fcpt cens cinquante Che-
nillts pauni lelquclles il y auroit eu au moins quatre
miilj deux cens loixantc-cinq femelles , qui auroienc
donné I aiifàuce àiin million quatre cens quatte-viiigts-
douze Ciieniiles pour la troiiième génération «. Voi-
la une giande técondité fans doute; mais Lyonet
I auroïc trouvée bien autrement giande , s'il ne lui
croit arrivé par hûzaid davDir eu li peu de femelles^
enuc les quatie-vingts Cliemlles qu'il choifit pour
élever. DtfGecr du avoir trouvé dans le ventre d une
feule fMsaUne femelle, quatre cens quatie-vingts œufs.
Kéduilons-les , ajoute-t-il , a quarte cents œufs fé-
conds. En fuppolantque le quart des Chenil. es fortics
de ces quatre cents a-t,fs , auioit été d.es femslies ,
audi fécondes que leur mère , elles auroient do:;-
né nailiancc pour la féconde génération à quarante
mille Chenilles , & la troiiième génération, toutes
choies égales , auroit été de quatre militons de Che-
nilles. En rcfléchillant fur un pai eil calcul , on ne doit
plus être étonné que de ceriames Chenilles puiffent (e
muit plier (1 cxtiaordmairement dans certaines années
favorables a leur propaga;ion.
En jertant nos regards fur le palTage de Lyonet,
que nous venons de citer , poumons nous nous le-
falér à tranfciiie ce qui fuit ; 33 Encore, pourfuit
l'auteur , la Chenille dont je parle, n'ell-ellc pas
du nombre de celles qui font des plus fertiles , j'en
connoisqui le font au moins d:ux fois plus. Etqii'eit-
ce en comparaifou de certaines mouches vivipares,
qui font jufqu'a vingt mille petits d'une feule ventrée,
a dont par conféquent une feule mouche , en fup-
pofant le nombre des femelles égal a celui des mâle.s ,
punoit fournir a la troiiième génération une poflé-
rité de deux mille milliards î Qu'on k falT^iine idée ,
li l'on peut, du nombic prodigicu.'i de m.ouchcs que
produiioit au bout de quelques années un fcul Ani-
mal pareil , fi la providence n'avoir pas eu foin de li-
miter Icsptogiès d'une fertilité fi grande .'Oti en ei't-
on , lorfqu'on réfiéchit que Dieu a créé dans le pre-
mier de ces Animaux un principe lulîlfant pour four-
nir à lapioduétion de plufieurs mille générations de
cette nature , qui continueront à fe fuccéder jusqu'à
la lîn du inonde , & dont chaque femelle en particu-
1 trparoît avoir en elle la faculté de multiplier fuivans
une progreCion géométrique aullî énorme î Certaine-
ment ceux qui lont dans la penlée que tout fe repro-
duit ici bas par développement , trouveront- U dcquoi
Pp
m
I N S
fe pcrdie, 5: fcronr obliges de reconnoîrre que fi
leu;: (yilcme elt plaiifible d'un côté, il ell: de l'autre
fondé i'ur d--s fuppofitions que nous n'avons pas la
force de nous rei'r'.-îcnter comme polFibles , puiftjue
pour cet efFet il faudroit pouvoir comprendre que la
première mère des Mouches dont nous parlons , eut
contcna dans (on corps un nombre de petits fi prodi-
gieux , que parvenu^ a ternie & réunis enlemble , ils
formeroiert , j'efe le di,re ,. une malTe plus grande
qu'il ne réfultcioitde la réunion de tous les globes du
monde vilible. Encore n'ert-ce pas là tout ce qu'il y
àuroit de merveilleux. Comme cliaque petit qu'une
Mouche renferme , eftau moins trente mille fois plus
petit' que fa mère , Se qu'il faudra fuppokr que ces
petits re;ifermeront encore des germes au reoins tren-
te mille fois plus petits qu'ils ne le font eux-mêmes
& ainli de luite , voici encore une nouvelle forte de
progreiîion plus inervcilleufeque la première , par la
quelle chaque mouche, à rnefure qu'on la confidète
par degrés comme plus près de fa première origine ,
diminuera beaucoup plus en volume, que chaque
génération ne la fait augmenter en nombre ; de
Sorte que tel Ver de Mouche , qui cft aujourd'hui
trente mille fois plus petit que fa mère , étoit trois
cent mil'irns de fois plus petit qu'elle , une généra-
tion plutôt Si trois mille milliards de fois plus petit,
deux générations auparavant. Qu'on juge après
cela, de la petitclfe infinie qu'il devroit avoir eu
félon ce fyftême , lorfque la naillance de ce Ver
étoit encore réculée de quelques milliers de géné-
rations. Il faudroit en fuppofant que ces Mouclies
n'engendrent qu'une leule fois par année ^ au moins
vingt-deux mille & p luiieurs centaines de chiffres ,
rangés tout de ftnte pour exprimer en arithmétique
combien de fois il étoit plus petit qu'une Mouche de
fon e!"pèce,!orfqu'il étoit encore renfermé dans la mère
commune dont cette efpècca tiré fon origine. Que fi
dans ce fyftêrne des développemens on luppofc que
c'cftdans les Animalcules de la femcnce du mâle qu'il
faut chercher la fource de la multiplication , la
merveille augmentera encore de beaucoup, puifquc
ces animalcules font infiniment plus petits par rapport
aux mâles , que les fœtusdes Mouches ne le font par
fâpport à la femelle î
Quel Animal prodigieufement fécond que celui
qui peut Sonner naifTance à vingt mille petits dans
une année ! Ce terme cependant cft bien loin d'être
1-e dernier de lafécon-dité des Infcétcs ; les petites Pha-
lènes de l'Ec'aire , Phuhna prok:eUa fourniffent un
exemple d'une fécondité bien plus grande. L'auteur
d'un ouvrage nouveau fur les Infcétes; s'exprime de la
manière fiiivante à leur fujet. « On a de la peine à
trouver les Inlcéles dont nous parlons fur les plantes
pti ils abondent le plus. Leur petite/Te eft telle que
leur volume n'exj:ède pas celui d'une tête d'épingle
ordinaire , & les pontes les plus abondantes qu'on ait
pbfervécs/ne font guère quede'io à \i œufs. Ce nom-
bre n'ert pas propre ,i donner une grande idée de la fé-
conciité lie k Vluicne pivUia'ne , mais c'tll moins le
I N S
nombre des œufs, que le noinbre des pontes, qu'il faut
coniîdércr ici. Les obfervations nous pernjcttent de
fuppofer qu'il peut y avoir fept générations, fepc
pontes dans une année. Suppofons donc qu'une femelle
a commence à pondre le premier de Mars , à la fin du
même mois , il y aura eu une génération de dix Pha-
lènes au moins ; que parrr.i ces Phalènes il y ait au-
tant de mâles que de feme'les , nous avons au com-
mencement d'Avtil cinq fenelles en état de pondte ,
qui donneront cinquante Lcufs , & par confequeut à
la fin du mois d'Avril on aura cinquante nouvelles
Phalènes. Vingt-cinq femelles de ces dernières donne-
ront ijailfance a deux cens cinquante Phalènes, qut fe-
ront en état démultiplier à la fin de Mai. En fuivantcc
calcul on aura une quatrième génération de mille deux
cens cinquante Phalcnesà l.r fin de Juin, & on en aura
une cinquième à la fin de Juillet , de fix mille deux
cens cinquante Phalènes ; à la fin du mois d'Aoiît , ou
en aura une fixième de trente-un mille deux cens cin-
quante , & enfin , à la fin de Septembre , une fep-
tième génération decentcinqua-ite-(ix mille deux cens
cinquante. Sion prend la femme de touies ces Phalènes
qui doivent leur origine à une mère qui a commencé fa
ponte le premier de mars , on la trouvera de cent qua-
tre-vingts-quinze mille trois cens dix ; elle feroit mê-
me de plus de deux cens mille , parce que nous
avons mi» le nombre des œufs du nombre moyen,
qui devroit être de douze.
Nous allons enfin terminer cette matière par un cal-
cul (jue Leeuwenhoek a fait fur la fécondité des .Mou-
ches , dont les Larves vivent de chair morte ; il a
trouvé que les Larves de ces Mouches à compter de
leurfovtie del'cpuf , deviennent Mouciics à leur tour
en moins d'un mois. Une de ces Mouches femelles
lui a pondu cent quarante-quatre œufs , qui ont dû
donner autant de Mouches vers la fin du premier
mois. En fuppofant que la moitu- de ces cent quarante-
qu.itre Mouches foit des femelles , qui auroicnt pon-
du à leur tour chacune cent quarante- quatre aufs; on
aura pour le fécond mois dix mille trois censfoixantc»
huit Mouches , & vers la fin du rroifième mois , fepc
cens quarante-fix raille quatre cens quatre- vingts»
fcizc Mouches, qui auront été en trois mois de tcras ,
le produit d'une feule femelle.
Si lesInfeifVes pouvoient fe multiplier pendant cha»
que année, félon les proportions que nous venons d'é-
noncer , &: fi cette multiplication pouvoit avoir lieu
pendant une fuite d'années, on conçoit aif ment com-
bien la terre feroit b entôt furchargée de ces petits
halicans. Mais il y a des bornes fagement établies à la
multiplication comme à la vie des Animaux. Ceux
qui doivent vivre long tcms , ne le multiplient Pas
beaucoup ; & ceux d';nt la multip'icaticn eit rapide &:
abondante, non- feulement ont une vie de courra
durée , mais fon'' encore expofés à tous les dangers
d'une mort prématurée. Sans doute une aufll grande
fécondité dans les Infcéles étoit néccffaire pour con-
ferver ccscfpèccs d' Animaux, don: un fi grand nom-
I N S
bre doit périr dans l'ctufmcmeparles injures cîu tems,
3l dont uu lî grand nombic encore doit fcrvir de pâ-
ture à tant d'autres Aniiniiux.
Avant de terminer cet avticlc fur la génération des
•Inleftes nous ne l'cvons p:>nit palier fous lilence un
phér.omène particther qui s'y rappoite. Une Poule
qm pondroit un œuf antli gros qu'elle , & dont éclor-
roit un Coq ou une Poule ^ nous ofl-Viroit un prodige
que nous aurions pem^ croire (urle rapport de nus
propres yeux. Une force de Mouche qui hante les
Chtvauï , que 1 on trouve aulli fur le bétail , fur les
Chiens tic dans les nids des Hirondelles ou autres petits
Oileaux.que la forme a fait d'abord norciiner Mo/iC/^^-
Araigi.ée , & qui efl: défignce enfin fous le nom
d'Hippobufque , nous oitrc un pareil prodige , & il
ne doit pas iious paroîtrenioins étrange , tour n'avoir
lieu que dans un Infecte : s'il étoit une loi du rèi'ne
organique, à laquelle nous ne connulllons aucune ïï-
ccpiion , c'étoit aliurémcnt celle qui veut que tout
corps organifé ait à croître après fa nailTance. Voici
néammoins un Animal qui pond un efpècc d'œuf d'où
lort un Aninial aullî gri^pd ii aiilli paifait que fa mère.
Ne nous laiilons palans doute féduirc par le mer-
veilleuj[ j & cherciiDns bientôt à nous dîtromper.
Ce n'cli: pt lut un véritable oeuf que l'HippoboIque
pond; il n'en a que L-s a,'paiences. C'eii la peau même
de rinfeftequi lui fert de coque , & dans laquelle
il doit prendre la dernière forme. La chofe n'en de-
\ient pas moins merveilieufe encore. Tous les Infcc-
tesqni fe nicramorphofent , fubillent leurs divcrfcs
translurni.'.c;ons hois du ventre de leur mère. Ils ont
même beaucoup a eu îrre avantqucde fubir leur pre-
niièic transto'.ination, Se ne croiircn: plus après l'avoir
fubic. Nous avons donc ici un Infecte qui fc trans-
forme dans le ventre même de? la mère , 8é qui
n'a plus à croître dès qui! eh cft forti. L'Hip-
poboIque nous piélente donc une autre nianiire de
multi|slicr qui n'a rien de commun avec aucune de
celles que nous pourrions indiquer, & qu'on aellayé
de rendre par le terme de Kymphipare. C'eft aulfi
par cette forte de génération , que nous fomnies con-
duits auï métamorpholes ou transformations des In-
fects.
Mu
' transformations des Lifeâles.
c( Nous voyons la plupart des Animaux conferver
toute leur vie !a forme qu'ils oni apportée en naillant.
Ils font cfleiKiel ement dans la vicilkiTe ce qu'ils ont
été J.in'. rciifjiice. Ils croilicnt , munllent &c vieiUif-
fent f„!-s éprouver d'autres changcmens que quelques
a'.téii:ijn<; dans leurs couleurs , dans leurs traits , &
dans le tiilu le leurs membianes. Amfi un Quadru-
pède .al LOiciruu \enire de fa mère, eft conformé
comme il doit i'ètre pendant toute fa vie : s'il lui ar-
rive quelques changemcns , ils ne coniiftent que dans
la grandeur & la proporrion , & nullement dans la
confùtnianon. Il en ell de même de l'Oifeau , qui au
fortir dc^i'œat patoît fous la même foime qu'il doit
I N S 199
conferve'r jufqu'àla mort. Mais les Infedes dont rou''
avons à faire mention , éprouvent au contraire , de
fi grands changemens , foi: dans leur extéiieur ,
l'oit dans leur intérieur , qu'un individu de ce genre ,
pris à ù na'llance , diffèie entièrement de ce même
indivi lu parvenu à l'âge de maturité. Ce ne font pas
feulement d'autres couleurs , d'autres traits , d'auttes
tilius , ce font encore d'autres mouvemens , d autres
formes , d'autres proportions , d'autres organes ,
d'autres procédés. La vie de ces Infefles fe partage
naturellement en trois périodes principales , qui doi-
vent être confidéiées avec autant de furprife 'que de
plailir. Ce font ces divers changcmens qu'on a voulu
défigner parle mot qui n'efl pas tou; à-fait exacl , il
eltvrai, de mètamorphofes ou de transformations.
Tous les Infertes cependant ne font pas fournis à
fubir la loi des mètamorphofes. 11 y en a bon nombre
qui ne changent aucunement de forme. En général ,
les Infedles qui n'ont point d'ailes & qu'on d-'figne
fous le nom d'Aptères, naifTcnt avec la même forme
qu'ils doivent avoir toute leur vie. Le Cloporte , par
exemple , fort pour ainfi dire, du ventre de fa mère ,
avec toutes les parties qui conftituent un vrai Clo-
porte. L'Araignée fort de l'oeuf avec le corps , les
pattes & toutes les autres parties que l'on peut voir
dans les grandes Araignées. Il en eft de même des
Poux , des Produres , des Faucheurs , des Ecrevilfes
& autres : tous ces InfeéleS confervent la même for-
me qu'ils avoient en naillant, ils grandilfent feule-
ment de jour en jour , & ils changent plulieuts fois
de peau , a ineîuie qu'elle leui devient trop petite ou
trop étroite.
Parmi les Infcdes non ailés & qui refient toujours fans
ailes , il en efl cependant quelques-uns, quiquoiqu'ils
ne fubilfentpas des mètamorphofes proprement dites ,
font pourtant fujets a des changemens confidérables
par rapport au nombre, Scàlafiguie de quelques-unes
de leu:s parties. LesMittesont quatre paires de pattes
& deux antennulcs placées au devant du corps près de
la tète : ce font-la leurs caradèrcs génériques. Mais
De Geer a obfervé , au moins dans quelques efpèces,
qu'elles ne nailTent qu'avec trois paires de paires , 5:
que la quatrième paire ne paroît que dans la fuite &
quand elles font devenues plus grandes, C'cll ce qui
arrive aux Mittcs du fron.age & du vieux lard. La
même remarque a été faite fur les très-petites Mines
rouges qui s'atta.hent au corps desCoulins , des Ti-
pules Si des petites Libellules. La plupart des Monocles
naillent avec la même forme qu'à-peu-près ils con-
fervent le refte de leur vi; ; U n'en eft pas de même
par rapport à l'elpèce dénommée Monocle quadricor-
ne , qui lelon l'obfervation de De Geer , préi.ntc
une toute autre forme que celle qu'il avoit en fortan:
de l'œuf L'Iule eft encore bien remarquable par fa ma-
nière de croîîie. Quand il a pris tout fon accroille-
ment , iln'a pas moins quelquefois de deux cent pat-
tes. Quand il ne fait que d'écicrre, il n'en a que ii^ ^
mais en quatre jours il in poulie huit autres, Le noni-
rp 2.
300 ï M S
brc Je fes.inneaiiî augmente dgaicmeot avccj'âge,
&■ par ce dévcloppcinetu fingulrjr de pattes & d an-
neaux , il e(t conduit far dé'^résa l'étatde perfcdion ,
fans changer de peau probablement , & fans fubir
aucune métamorphole. On diioit cjue la Nature fe
joue d,ins leslnfedes. Elle leur prodif^Uv.- des membres
éc dcsorgar.es, qu'elle n'a dirrtibue qu'avec épargne
aux autres Animaux. Elle donne à l'un deux cens
pattes , à I autre vmg: mille yeux ; à celui-là des
centaines de poumons, &c, La production de nouvel-
les pattes , de nouveaux anneaux , de nouveaux vil-
cères, ne fcmble pas ici lui coûtcrplus qu'ailleurs, la
produdion de nouveaux poils & de nouvelles plumes.
Souvent enfin elle traveftit le même Infeiftc, & nous
le montre fuccefTivemcnt fous des formes fi oppo-
tées , qu'elle t'cnible en Faire autant d'êtres dillinds.
Ceci nous conduit aux Infeûes qui le niétamorphofcnt.
Si nous prenons d'abord unappcrçulégcrdecesm^ta-
morphofcs.nous voyons l'Infcdc, dans (a première pé-
riode fe produ're fuus la forme de Ver, d'(î_;^né fous le
nom de Larve d ms les uns , & fous celui d;: Chemine
dans les autres : fon corps e(t alonpé & formé d'une
fuite d'anneaux ordmairemcnt membraneux , & em-
boîtés les uns dans les autres. Il rampe , fort à l'aide
de f;s îinneaux , ou des c-.ochets dont ils font fouvcnt
garnis , foit à l'aide de diverfcs paires de patres donc
le nombre eft que'qucfois*ancz grand. Dans b fécon-
de période , l'infctte patoît fous la forme de Nymphe
ou de Ckryfdlide. Ce n'eft plus un Ver , nnproprement
dit , c'elt Ufi infec'tc proprement dit , mais dont tous
les membies rcnferm-s fous uni ou piulîeuts envelop-
pes font coucliés fur la poitrine , 5o ne fe donnent au-
cun mouvement : cette métamotphofc s'opère de plu-
ficuts manières , tantôt la peau du Ver s'ouvre , &
laiife fortir le nouvel Infcde ; revêtu des tégunicns
qui lui font propres ; tantôt cette peau fe durcit au-
tour de lui& devient une efpèce de coque qui le cache
cntièieracn^. Dans lattoilièmcpc'nodc Tlnfcde s'ciè-
vc a toute la perfcdion organique qui convenoit au
rang qu'il devoit occup-^r dans le inonde corporel.
Déji les liens de la Nyniphe ou de la Chryfdbde font
bnfés : i'Inftdtc commence une nouvelle vie. Tous
fcs membres , auparavant repliés ,, mous & fans ac-
tion , fc déploient , fe fortifient , fe mettent en )eu.
Poité iur (ix pattes, il marche ie(ler.':cnt fur la tcrie ;
fourenu par deux ou qnarrc ailes, il voltige léi;ère-
mcnr car. s l'air. Nous l'avons dit , on ne peut mieux
s'aifurcr je la marche tou)û-ursgraduée de la Nature ,
que .^aus la contemplation des Infedes. Nous avons
vu qu'il y en a qui ne changent jamais de forme, il y
en a encore d'aiiires qui tiennent le milieu cntte.ceux
qui coiifervent]'endanttoute leur vie lamèin.' forme,
ctux qui fubilTcnt des transformations. Les Infedes
dont nous vouions parler , ne palfent point propre-
iri:nt par l'état de Nymphe ou de Chryfahde. Leur
vie h'ell partagée qu'en deux périodes : ils marchent
dans la première , ils volent dans la fecou le. Ainfi
toute leur mctamorphofe fe réduit principalemert à
prendre des ailes , & cela s'eiccute fans que leur for-
I N S
me&Icurgcurc de vie foufîre d'altération coufidéri-
ble.
Encore une nouvelle exception. Ceft une règle gé-
nérale, fans doute , q^iie tous les Infedes ailés doi-
vent palier pat des transformations ; mais il y a
également d'autres Infedes qui , quoique non ailes,
ne laiffentpas néanmoins de pairerauffi par des tranl-
formations :tels font le>; Puces, les Fourmis non a lées,
les Vers-luifans ouLam yr*s femelles, âc quelques
efpèces d'Ichneuinons fans ailes.
Les transformations des Infedes n'ont pas été tout-
à fait inconnues aux Anciens. Ovide même dans (es
fabulcufes m tamorphofcs, parle de la métamorphofc
plus réelle des Infedes , & le pallag^ efl aflex inté-
reiranc pout devoit le tranfciirc. Il s'explique en cet
termes.
Qjijue folcm caitts frondes intexere ftlls.
Agrejles lirtit ( res o'ofervata colonis )
Ferait mutant Cum Papilione figurant ,
Nonne vides , quos cerategli^exargala,faetut
Melliferarurh ■■^plum fine membris corpora nafci ,
Et ferofque pedcs fcrjque uffumere pennas ?
Ce n'eft cependant guère que vers la fin du ficde
dernier qu'on a piis de jultes idées fur les inétamor-
ph ofes des Infedes. On avoit cru auparavant qiiC l'In-
i'eOe ailé étoit un Animal nouveau produii par l'Iu-
fede rampanr. Ainfi les Nymphes des Libel ules ont
ét^ prifes par Rondelet, pour des Cigales aquai.|ues ;
par Moufret, pourdesSaucercllis ou des Puces aquati-
ques ; par Rédi, pour des Scorpions aouariques ,
& par JOiifton,pour quelqu'autre ef, èce d'A^nl-
mal Divers Auteurs ont aulli pris une même Saute-
relle j vue dans fes trois états , pour trois différentes
fortes d'Animaux. Mais Malpighi & Swammerdam
ont les prcmiei s démontré , que la transformation des
Infedes n'clt qu'un développement fuccellif de leurs
différentes parties ; de forte que CvUi la forme de
Chenille ou de Larve , ils font comme dans leur en-
fance , & qu'i s ne (ont dans leurétut de perfedion ,
dans l'âge adulte & propre à la génération , qu'a-
près avoir préalablenent changé plulieurs fois de
peau & qu'après avoir palié pc-.r unéiat mitoyen,
dans lequel on leur adonné le nom de Nymphe ou de
Chryfalide. Pour avoir une idée véritablement jufte
•le ces changemcns toujours furprcnans , il faut lire
les ob(ervations de Swamnierdani dans fon Hiftoire
générale de» [nficles. Si dans fa Bih/e de la Nature ,en
y j- ignant le mt moire de Reaumur, où il e(t parlé des
Chrylahdes.&jàquoi de réel (i: téduife-t les ttansfor-
mations apparentesdes Chenilles en Chryfalides , des
Chrvf.iJi'lesen Papillons. Ce'; g.ands Na-urahft- s nous
ont a;>pris enfin, ■.jue la Chenille , la CJiryfahde & le
Pupillon, ne ("ont qu'un fcul & menu Ammal , qui (e
montre, il e'tvrai, ("ous ditférens alpeds ; que les
char ge;nens auxquels il eft fujet , fc f)nt peu-a-peu
au deifous de la peau qui la couvre , com.-ne par i\a
I N S
fimplc développement de fes parties, &que ces clun-
gemensiie paioiflciu fi (ubitsa nos yeux , que parce
que 1 Inlcittc fe d fait , pour-ainfi-diic , iur - le -
champ , duîie peau qui ne lui a feivi jufqu'a!ors
que comme une enveloppe ou un fourreau qui caclioïc
les véritables organes. Svamine-dam a trouvé , pat
la diile(5lion , le PapiMon dans la Chenille même, fur-
tout qua'id elle s"elt trouvéepiès du terme de fa tiaus-
foruution en Chryfalidc.
L'Infede qui doit fubir des transformations , tef-
feiu de au (ortit de l'oeuf, à une efpècc de Ver , &
on lui donne même louvenc ce nom : on apctlle
communément Vers de Mouches ceux qui fe trou-
vent dans la viande , Vers de chair pourrie , ou de
bouze de Vaches , plufieurs qui donnent des Inle<£les
a étuis. Mais comme le nom de Ver appartient a une
Clafle particulière d Animaux , qui relient toute
ieur vie lous la même forme ; pour ne pas confondre
des objets tics-diH-rens , il ell néccllaiic de donner
un autre nom aux Infédcs , pendant ce premier état
de leur vie Le nom de Chenille a été donné principa
lementaux l'apillons & aux Phalènes fous cette pre-
mière forme , on a donné aux auties le nom de t.ar-
ve , du mo; la'in L.irvu , qui fignific malque , parce
qu al^rs 1 Infcde ell comme inalqué.
Les Larves ou Chenilles varient beaucoup fuivant
les différens genres d'in'cftes : en général cependant
elles ont toutes le corps conipoféd'un certain nombre
d'anncàUX. Quel jues-une» ont des antennes, d'au
très n'en ont point ; beaucoup ont leur tête dure Hc
éeailleufe , d autres, comme le» Larves des Mou
ches ont des tctts molles , Jont la forme ell clian
géante 6: variable. Dans plufieurs on dillingue aifé-
ment la tète , le corcclet & l'abdoinen ; dans d'autres ,
il u'elt pasaife d'afligner la diltinétion de i.hacuned';
ces parties , elles ftmblent conrinues & confondues
erifenible ; dans certaines , on ne diftmgue qu'avec
peine la léparation du corcelet d avec l'abdomen.
Le plus grand nombre a des pattes ; les unes n'en
ont que fix , placées vers leur corcelet , telles que
les Larves de tous les Infcdes a étuis & plufieurs
autres, d'autres en ont davantai;e, comme les Che-
nilles, qui ont dix, douze , & plus ordinairement
jufqu'a fcize pattes , comme aulfi les Larves des
Tenthrcdes ou Mouches a fcie , nommées f aiilles-
cbenilles, qui ont toutes plus de fe:ze pattes, fou-
vent même lufqu'a vingt-deux. Mus parmi ce nom-
bre de pactes , il n'y a toujours que les lix pre-
mières qui luient écaiileufes A: dures. Ce font ces
fix pat[e>. qui répondent a celles que doit avoir j-ar
la fuite rinlede parfait; les autre-; font molalks
& reifemblent a des manielons, elles font bordées
ordinairement en tout eu en partie , d'un nombre
co.,fidérable de petits crochets. D'autres Larves au-
co.itraire, telles que celles des Abeilles, des Four
mis , des Guêpes , des Mouches Se autres Infeéles
appvocbans , n'ont point de pattes , & rampent vé-
iitableaiciu comme les Vers. Les Larves ou Chenilles,
I N S ^Ol
I ont leur tête année de dents ou de pinces , q.-.elque-
fois de ciochets ou de pioches Elles font abfolu-
nient d pourvues d- (exe E les font nues , ou cou-
veitesdepoi's,d'a'gretti.s jui leur fervent d'orne lient.
Elles refpirent enfin , f.iit par de petites . uvcrtures
ou ftigmates placés de chaque côté du corps , foit:
par un ou pluhcurs tuyaux fitucs à la partie pof-
térieure : telles font les Larves aquatiques.
C'efl: fous cette première forme que l'Iiléls
doit prendre tout fon accroilfcment; c'eft aulli alors
qu'il a befoin de manger beaucoup 6c qu il con-
foraRîs le plus de nourriture On peut le voir groffir
tous les jours. Qu'on examine un Ver-a-lon: , qui
n'eft que la Larve ou plutôt la Chenille d'un Bonibix,
efpèce de Phalène . qu'on l'examine, difons-nous ,
au fortir de l'oeuf, & qu'on le conlidère de nou-
veau huit ou dis jours après , on aura peint a croire
que c'ell le même animal, rant il ell grollî. Mais
comme la peau de la Larve ou de la Chenillv; ne
po'.ivoit pas fe piêter à un accroillement 11 fubit. Se
le diikndre afiez facilement , la Nature femble avoir
eu befoin d'envelopper l'Infecte de plulicurs peaux
les unes fur le» «utres. Lorfqi;e l'Infede eft un peu
groHi , il quitte fa première peau , la peau ex-
térieure , & pour lors il paroit enveloppé de celle qui
étoir dc-lfous. Cette fccondc Ttoit probablement pliéc
& reflerrée fous la première II 'a garde jufqu a ce
q le l'accruil'cment de Ion corps la rende trop étroite }
pour 'ors elle fe fend comme la première, il s'en
d-bairalfj ii paroît ave: la troilième , qui etoit ca-
ch-^e (ous cette féconde, & qui relTcrrée ic pliflce
tous elle, (e développe & s'étend lorfqu'elle ell en
liberté On peut aifcment obfervet ces changement
de peau dans les Vers-a-foie.
On a pu remarquer quelque analogie , relative-
ment à la mue ou changement de peau des In-
feéles , entre ces animaux ûc d'autres , & même avec
les plantes, en ce que , comme les oi féaux, les Qu.i-
drupèdes &: les plantes ont leur failon , les uns pour
changer de plumes ou de poils , les autres pour
quitter leur verdure; les Infedes ont paieillemenc
leur remps pour changer de peau. Le rapport fcroïc
un peu niRux marqué à l'égard des Reptiles , parce
qu'ils le dépouillent léeilemcnt de leur peau La mue
des Inledes n'arrive pa^ a tous dans le même temps
& de la même manière. Les Araignées, par cxcni-
ple , femblables aux Serpens , changent de peau une
fois toutes les années. Mais , pour revenir aux
Larves ou aux Chenilles , elles font foumifes à
changer plufieurs fois de peau pendant la durée
de leur accroillement ; lapluparr en changent qi.atre
ou cinq fois , il y en a qui doivent en changer
fix , fept Se même jufqu'a neuf fois.
Lorfque l'Infede eft prêr à fubir fa mue & qu'il
va quitter fa ptau , il relie quclqn: iimps i'.;ns
manger ; il elt pielque immobile ; il paroît mal-dt ,
& réellement il doit l'être : ce n'eft pa- une perire
opération pour lui , fouvent même il y périt. Qiund
30:i
i-:n s
il illrcftt q'.;elc]Ui rîmps ddr,- cet t'rat, f.i. pcaii orJi-
riaircmcnt commence à ie Rr.dre fur k dos , un peu
a'j-delT(;its de fa tête : il fcmble que pour la fendre ,
rinlcctc fe gonfle & fe rctré:it alternativement a cet
endroit. Lorftjuune fois l.i fente a commencé à fe
faite , il eil plus aifé à l'Infeéte de l'augmenter ,
& enfin il parvient à retirer fa tête & enluite fon
\entrc de l'inicrieur de l'ancienne peau , & à s'en
débarrailer entièrement. On concevra aifcment com-
bien une telle opération doit coûter de peine & de
travail à l'Infcdte, fi l'on confsdèrc la peau qu'il
vient de quitter , après l'avoir étendue. On verra
c]ue non-feulement fon corps a mué, mais que cha-
que parrie jufqu'aux plus petites , tout en un mot
a ciiangé de peau. La plupart quittent leur peau
tout-à-fuit; quelques-uns la gardent attachée à
leur queue, & la portent par deflus leur dos, comme
èc couverture pour fc garantir; il y en a enfin qui
la mangent. La mamèie dont ils s'en dépouillent,
vaiic auUi dans certaines efpèces.
Les pattes de l'Infeélepatoiflent dans la peau qu'il
a quittée , maiscreufes & vuides; il en eft de même
des ant'cnnes , des tubercules , des diftérentes appen-
dices ^ &C.I1 a fallu que ILifeélc retirât & dégageât
toutes ces parties de l'ancienne peau, ,i-peu-près comme
lions tirons la main de dedans un gant. Bien plus, les
ftigmatcs auxquels aboutiiïent les canaux aériens
qui font dans l'intérieur du corps, ces ftigmates, qui
le trouvent dans la Larve comme dans l'infede
parfait , quoique fouvent dilFéi emment placés Si conf-
rruics , paroiiicnt dans !a dépouille que quitte l'ani-
îiial, quoiqu'ils n'y tonnent point d ouverture : il le
dicache feulement de deflus le Ibgniate une pelll-
«ule mince , qui tient au refic de la peau. Enfin
il n'eft aucune partie extérieure du corps , qui ne
tint dépouillée. Il y a cependant des Chenilles dont
les poils ne rnucnt pas comme le relie. On trouve
bien tous les poils attachés à la dépouille de l'In-
Icde , & lorlqu il a mué , il paroît aulïï velu qu'air-
pa';avanr. Mais ces nouveaux poils n'étoient pas
rcnfeimés dans ceux qucTInfcéle a quittés , comme
dans des gaines , ainfi que les autres parties ; ils
étoicnt déjaexUtans & couchés fmis l'ancienne peau,
& dès que cette peau cil d-pofée ils fe rcdrcflent &
pa'OîfTent à ia place des anciens : probablement ces
Infccles doivent avoir un peu plus de facilité à
«h.ingcr de peau ; ces poils doivent a'der l'ancienne
dépouille à s'enlever.
Llnfcéie , après avoir répété plus ou moins de
fois l'opétation fi difficile & ii labotieufe du change-
ment de peau & parvenu à fon dernier accroillcment,
doit palier a Ion fécond état , que nous allons con-
fîdéier.
Pour opérer fa rransfoimarion , la Larve change
nr.e dernière fois de peau , elle le dépou:'le à-peu-
jirès de !a même manièie qu'elle a déjà ^V'' , mjis
au lieu de paroître fous la même forme ,, elle en
jtead. &;re c[,ui ne rclfcinble gueres à celle qu'elle
I N S
avoir. Les Naturaliftcs ont donné aux Infedcs ,
loifqu'ils font dans ce fécond état , le nom de
Nymphes , probablement parce que plufieurs alors
fembleiit cmmaillcnés & cliirgi.-s de bandelettes.
Parmi ces Mymphcs, quelques - unes font dorées
& brillantes , ce qui les a fait appeller CnryfaUdes.
Tand;S que dans les unes on peut dillinguec tous
les membres & toutes les parties de l'Infede ; il y
en a qui ne tepréfenteiit qu'un corps oblong , fur
lequel on apperçoit Iculcment quelques anneaux S:
différentes énnncDces , ce qui leur a fan donner
aalli le nom àz fcve. Nous dirons maintenant qu'oit
eft convenu d'appeler Nymphes, les transtorma-
tions qui proviennent des Larves, & CbryfaliJcs-
celles qui proviennent des Chenilles.
Swamraerdam, d'après les obfervations & les re-
marques qu'il avoir faites fur leslnfedtes, les a dif-
tribués en quatre ClalTes , fondées fur les difFérens
changcmens par lefqucis ils ont à pafier , & qu'il
explique dans un long détail. Rcauraur , & aptes
lui Lyonet , ont très • bien développé l'ellcntiel de
ces quatre fortes de changem.Lns. Pour en donner
une idée aulfi mtéreflante que précife , nous ne pou-
vons mieux faire que de iranlciite ce que le der-
nier de ces Auteurs aous fournit.
«On entend, dit Lyonet, par l'état de Nymphe;
un état d'imperfeélion, accompagné fouvent d'mafti-
vité , de jeûne & de foiblelle, par où l'Infede paiïe,.
après être parvenu à une certaine grandeur , & dans
lequel fon corps reçoit les préparations néceflaircs
pour être transformé en fon état de perfedion. Toutes
les parties extérieures de l'Infede fe trouvent alors
revêtues ou de leur peau naturelle , ou d'une fine
membrane, ou bien d'une enveloppe dure&cruf-
tacée. Dans le premier cas les raeinbre-s de l'Infede
demeurent dégagés, il conferve la faculté d'agir, il
mange , & fa forme cil peu différente de ce qu'elle
étoit auparavant. Dans le fécond cas les membres de
l'Infede fe trouvent allujettis fur la poitrine , mais
féparément; il ne fauroit ni marger m agir , il ne
lui relie aucune trace apparer.te de fa première for-
me, & il n'en a que de très-ronfufes de la forme
qu'il doit prendre. Dans le trciliènie cas l'enveloppe
réunit toutes ces parties de l'animrd en une feule
malle , elle le rend pareillement incapable de man-
ger S: d'agir ; il ne reflembe en rien ni à ce qu'il
a été , ni à ce qu il deviendra. Ces trois manières
de changer font , comme on voit , ttès-différemes ;,
nous n'avons cependant que deux noms pour les
diftingucr. On dit des Inledes qui fe trouvent dans
l'un ou dans l'autre , des deux premiers cas, qu'ils
font changés en Nymphes, & de ceux qui fe trou-
vent dans le dernier cas , on dit qu'ils ont pris la.
forme de Chryfalide ". Lyonet obferve là-delTus
avec raifon , qu'il feroit convenable d'ajouter uiï
troifième nom , pour mettre de la différence entre les
Nymphes du premier & celles du fécond Ordre; &
puifque les Nymphes du premier Ordie_, n 'ou: point
î N S
* fubir une méramorplK.fc co:nplctce, mais fcul;-
nicnu de foibks cliingcmens , ce nVit pai fins fon-
dement i]Li'iI penfe qa'oa doit leur donner le nom
écjcmi-Nympfies , ou demi Nymphes. Mais pcur-
fuivons le réfumé qu'il donne des Chlfes établies
par Swammerdam.
» Les Infe(îlcs qui ne fubiffent d'autre métamorpho-
feque celle qui les a conveitis de la iubQance molle
d'un œuf en un corps bien forme & vivant , font
ceux qui conftituenc k première GUlle. Ilscroiilent ,
la plupart ch.ingcnt de peau ; quelques-unes de leurs
parties giaaJident quelquefois un peu plus que d'aa-
ties; &: prennent quelquefois une couleur diîR-rente
de celle qu'ils avoient auparavant. C'elt a quoi fe ré-
duitprelque tout le changement qui leur ariive «.
» Les diangerasns des Infedes des troisauties claf-
fesne fe terminent point là. Après avoir maé la plupart
diverfes fois , & après avoir acquis la grandeur qu'il
'eur faut, tous deviennent femi-Nymphes , Nym-
phes ou Chryfalldes. Ils patient un cct:ain tcms fous
cette forme, en fuite ils la quittent , & prennent celle
<i'un Inledie parfait & propre a la génération. C'elt
dans ladiverûté qui s'obfcrve dans ces trois fortes de
ciiangcmens , que font puifés les principaux caradcret
qui diftinguent les Infeftes de la féconde , de la troi-
/ième & de la dernière ClalTe <=.
tt Les Infeéles de la féconde ClafTe font ceuT qui
palT'ent par l'état que j'ai appelé /t'OT/'-A'yn/'/ze. Ils ne lu-
bilTent poinrde transformation entièrement completie,
mais dans leur dernier changement ils oncotdinaire-
msnt encote tous lef membres qu'ils avoient aupara-
vant fans en avoira;quis d'autres, li ce n'eft qu'ils ont
pris des ailes: aulTi lai'cmi Nymphe, comme il a déjà été
remarqué, ne ditîèie pas beaucoup pour la forme d:
l'Animal qui :a proJuit. Ce qui l'en diitiiigue toujours
le plus , c cft qu'on lui voit lui le dos, au bas du . or-
celet , les étuis dans lefquels fcs ailes fe forment, qui .
avant cela , ne paroilloicnt que très-peu , & fouvcnt
point-du-tout. Du rcfte , elle marche , court , faute
& nage comme aupa'avant. La différence qu'il y a
entre la lemi-Xymphe Êil'in'ccleailé qu'elle produit ,
n'efl pas toujours fi peu fenfible. Dans quelques ef-
pèces elle eft même fi grande , qu'on a bien de la pei
re à y découvrir les iraces de leur première forme ;
mais cela n'clt pas général , & la plupart dans leur
dernier état ne différent principalement de la Nym-
phe que par les ailes n,
» Lesinfcdes des deux autres ClalTes ne jouiiTent
pas du même avantage que les précédens. lis perdent
î'ufage de tous leurs membres lotfqu'ils entrent dan-
leur état de transformation ; aulTi ne rc:lcn-;b!en;-ik
alors en rien à ce qu'ils étoi:nt avant cela. Te: Aninu!
deces deux clalfes , qui auparavant n'avoit point de
jambes , ou en avoit jufqu'a cinq , fix , fcpt ^ hu't ,
neuf, dix oc onze paires, n'eu a alors jamais ni plus
tu moins de trois paires , qui avec fes ailes & fcs
les fourcamcu
.nuiobiles ».
r N s
vs fur fon e'ilomac &:
30}
»» Ce qui didinguc ici ces deux dern-crcs Claffes
l'une. le ! autie , c'ell que les Infeéles de la troiiicmc
C'aiïe qi.itfcnt leur peau lorfqu'ils changent en Nym-
phes ou en ChryfahJes , &: que ceux de la quatiiènie
changent en Nymphes fons leur peau même, qui fc
durcit autour d'eux j & leur fett alors de coque a,
Ainfi. dans la première Claffe , oii les Iiifeéles,
aprjs être (brtis de l'œuf ou du ventre de la mère ,
ne lubillent aucune transformation proprement dite,
font compris les Poux, les Araignées, les Ecre-
vi/fcs, &c. Dans la féconde Clall'e où les Infcùle?
ne fubilient qu'un changement incomplet, 5c de-
viennent femi-Nymph:s avant de parvenir à leur
dernière forme, l'e trouvent les De«ioifeIles ou Li-
bellules ç les Ephémères , les Cigales , les Saute-
relles & plui.turs autres. La troifiéme ClafTe , oti
font placés les Infeéîes qui éprouvent un change-
ment de forme totale & qui quittent leur peau pour
paroître fous la forme de Nymphes on de Chryta-
lides , rei^fcrme , dans la première Sedion , dans
celle oti les parties extérieures font couvertes d'une
membrane fine qui les rend très-vilibles, les Abeilles,
les Guêpes , les Ichneumon':, les Scarabés , les Four-
mis & autres, & la féconde feftion , oii ces parties
font cachées fous une enveloppe commune , ordi-
nairement écaiileufc ou cruftacée, renferme feule-
ment les Papillons ^ les Phalènes. Enfin laquairièms
Clalle, formée des Infedes qui deviennent nymphes
(ous leur propre peau dont ils ne fc dépouillent pas,
contient la plupart des Infcdes à deux ailcf.
o M. de Rcaumur , pourfuit encore Lyonnet, à
qui l'Hilloiie naturelle e(l redevable de quantité
de belles découvertes, a trouvé dans la transfor-
mation deslnfedes de la quatrième Clalle , un nou-
veau caradère, que perloniie n'avoic peut-êcic
encore obfervé avant lui, & qui les diftmgue , ce
me ferable , plus elfentiellement des autres Clafles
que celai de changer en Nymphe, fans quitter la
peau. Il a découvert qu'ils lubt>lcnt une transfor-
mation de plus que les autres Infcclcs ; qu'avant
de devenii Nymphes , ils prennent fous cette peau la
forme d'une ellipfoi Je, ou d'une boule a'Iongée, dans
laquelle on ne reconnoît aucurte partie de l'animal j
q.'.e dans cet érat , la tére , le corcelet , les ailes 8: les
jambes de la Nymplie font renfermés dans la cavité
intérieure du ventre , donc, elles fortent fuccefli-
vemcnt par le bout antérieur, a-peu-près de la
même manière qu'on feroit lortir l'extiémité d'un
doigt de gand qui fcroit entré dans fa propre ca-
vif. L:s in''ec1es donc de cette Claiïe ne fc diftia-
"gucnt pas des autres feulement , en ce qu'ils chan-
gent en Nymphes fous leur peau ; raa-s fui-touc
en ce. que pour devenir Nymphes, sis fjbifient une
double rransformation. Suivant cette idée, on pour-
roit réduire ks différences des quatre OAi^i de
3C4
I N S
transformations, à des termes plus aifts & plus fim-
jiics , en difaiic q'ie le Ii,l'citcs du premier Ordre,
après être fortis de l'a-uf, parvicnnciu à leur éiat
de peifedbon, fans s'y difpofer par aucun clungc-
nent de forme ; que ceux de U leconde Clatle s'y
«liipot'ep.t par un cliangenient de forme incomplet ,
ceux de la troiiièine par un changement de forme
complet , & ceux de la quatrième par nn double
changement de forme'".
Nous avons dit que leslnfedes qui doivent palTer
par l'état de dejiii-Nymphe , ou qui ne fubillent
qu'une transformation incomp'.ette, ma^igent , mar-
chent , & agillent comme auparavant , mais parve-
nus au terme de cette transformation , ils s'accro-
chent alors àqaL-li|we part avec 'c^ ongl s destarfes,
& rclK-nt tranquil es.Enluite il fc fait une fente dans
la peau le lonj,'-!u Jcllus de la tète & ducorctlet , &
& l'Infccfe (è tire peu à-peu par l'ouverture de cette
fente; les ailes qui lortent en n>cme- temps des quatre
étuisdu do^, s'étendent infenlibiem;nt en longueur &
en largeur. Nious obferverons que parmi ces Infedcs,
les Ephcr.iètesj douta leur fortie de l'eau, la dépouille
s'opère riproinprement& dont les ailes s'ëteudeiit pour
ainlî dire dans un clin d'ail , ont cela de particulier ,
qu'api es avoir quitté la peau de denii-Nymphe & avoir
pris des ailes , elles doivent encore muer une fois ou
feîdéfaire d'une pcUicuie qui les couvre , & ce n'ell
qu alors qu'elles font dans leur état de perftdion.
Pour achever cette opération aulTi client elle que les
précédentes , elles (e fixent à quelque part , moyen-
nant les crochets des tarfes. Se elles fortent de leur
peau par une fente qui fe fait lut le dos ; tous les
membres , jufqu'aux aiies rnèmcs , malgré leur dé-
JicatelTe, font tirés hors de cette nouvelle dépouille.
^ Les Infedles qui doivent fe transformer en Nym.
plies proprement ducs, «.jui ne peuvent ni manger
r.i agir , cetlent de pienJre des alimens quand ils
lont paivenusà leur ju.!e grandeur, & ils fe vuidenr
des excrémens qui fe tiouveiit al jrs dans leurs intcf-
tms ; ils fe tiennent aulli plulieurs jours de fuite dans
lin profond repos , pour doi ner aux parties tant in-
ternes qu'externes , ie tems de fe développerai de
s' rranger fous la peau qtii les couvre encore. Il fe
fait cnluite une fente a' cette peau ordinairement fur
latèteiSi lur la partie aniéneuie du corps, & 1 animal
fort peu-a-peu par l'ouveiturc de la fente , comme
dans 'î transioimat ou pré édente. Il en tire toutes
fespaiiits les unes après les autres , & cela s'exécute
en gonflant , en .-illongeant & en lacourcillaut altcr-
ria-ivement les difFérens anneaux du corps , ou bien
il pouiTela dépcuillcen arrière , qui fe pliife infenfi-
bkment , &: forme au bout du derrière nn petit pa-
qiwt de peau. C'ell alors que rinrei;tc fe montre a
découvert fous la forme de Nymphe fur laquelle on
dilfiujjue nettement les antennes , les dents ou mâ-
choires, les antcnnules, les pattes , les étuis des ailes ,
en un mot toutes les parties extérieuies dont l'In-
ktlc fera pourvu dans fon état de pcrfeclion , &
I N S
foutes ces parties font arrangées avec ordre Air la
poitrine & le long des côtés du corps; la têie , le
co{cclet& l'abdomen font très bien diiUngués par
des éirangL-mens quiles fépaient. Mais la Nymplie
ne peut fane ufage d'aucune de les parties, elle ne
peut leur donner aucun mouvement : Le ventre (eul
peut le mouvoir , & c'elf le feul figne de vie que
donne la Nymjhc. La peau qui la couvre eft cepen-
dant flexible £; li tendre qu on la b'ellc pour peu
qu'on la touche. Dans la féconde transformation l'a-
nimal fe tire facilement de cette nvenibrane très-
muice , dont chaque patrie de la Nymphe ell enve-
loppée fép.jrément ; il la brife par les etforts mêmes
qu il fait pour s'en dégager. Quelques-unes des Larves
de ces Infedes lavent fe mettre en fiireté dans des
coques qu'elles fe conftiuifent & où elles s'enferment
pour prendre la forme de Nymphe : ceux-là lavent
encore percer leur coque avec les dents , pour en lor-
«r. Il y a de ces Larves qui fe confttuifent des co-
ques dans la ter: e & qui les compofent de terre même:
telles font celles des Scarabés ; d'autres , comme
celles des Hémerobcs, des Ichneumons , des Ten-
thrèdes , des Fourmis, filent des coques de foie;
enfin il yen a plulieurs qui le transforment fans fe
faire des roques , & ce font entr'autres celles des
Chryfomèlcs , des Confins , des Tpules. A l'égard
de ces deux derniers genres , il faut obferver que
leuis Nymphes qui vivent dans l'eau, peuvent fe
donner /,es mouveraens foft vifs ; elles nagent 8c le
transportent d'un endroit a l'autte par le Icul mou-
vement de leurventre, dontelles frappent l'eau avec
beaucoup de vigueur , quand il s'agit iut-tout .l'éviter
la rencontre d'un ennemi. Pour fe transformer en In-
Icdes ailés , elles approchenr leur dos de la furface
del'ciu , éi la peau qui les couvre venant à crever ,
1 infede forti par l'ouverture , tefle un moment lur
l'eau ou il elt placé , jufqu'à ce que fes membres &
& furtout les ailes étant un peu raffermis , il prend
tout à coup Ion eifor en volant. Les Nymphes des
grandes T.pu'ei , qui vivent dans la terie, en for-
tent la moitié du corps quand elles doivent prendre
des ailes ; elles ont alors la faculté de fe gliller & de
s'élever perpcndiculaucment au-delfus de la furface
du terrain, où elles s'arrêtent pour le dépouiller de
leur peau : les Nymphes des Taons en font de même.
Nous devons encore quelques obfervations à ces
Infedes qui doivent palier par létat de véritable
Nymphe. Les Larves de quelques efpèces , telles que
celles des Chrylomèles, s'atiacheni aux feuilles ou
au.t tiges des arbres par le derrière , pour fe trans-
former en Nymphes; le bout de la Nymphe relie
engagé dans la peau plillée que la Larve vient de
quitter. Celles de quelques Charanfons filent des co-
ques de foie fur les plantes où elles ont vécu , S:
ces coques font ordinairemeni Iphénques. Mais
d'autres efpèces entrent -dans la terre pour fe trans-
former , & celles qui vivent dans les tiges des plan-
tes , ou dans les boutons des arbres , s'y transfor-
ment fans filer des coques. Les Larves des Hy iro-
phi.es
I N S
phiîes & Jes Dytiques forcent de l'eaa ponr fe tranf-
formcr, ?■: vont fe cacher dans la terre , où cHcs ont
l'ait de fe préparer un logciricnt en y faifant une
cavité proportionnée à la grandeur de la Nymphe.
La i\'ymphe de la frigauc , tjui fe trouve dans un
état d'immobilité dans le fourreau qui a fervi de re-
traite à la Larve , devient vive & alerte peu de mo-
mens avant qu'elle doive prendre la forme d'Infefte
ailé ; fes deux premières paires de pattes deviennent
dès-lor'! mobiles , elle fort en même tems Iiors du
fourreau ic de l'eau , & va fe placer à fcc fur une
plante ou quelqu'autre objet , pour s'y transformer
une féconde fois & (e défaire enlîn de fa dernière dé-
pouille. Picfjue toutes les Laryes des Mouches à-
icieou Teinhrèjes, qu'on nomme FnuJJis-CiienUIcs,
filent , comme les viaies Chenilles des coques dans
la terre , ou bien hors de terre, &i quelques-unes
même s'en font des doubles enfermées l'une dans
laurre, fans néanmoins aucune liaifjn ni connnexiré,
dans Iclquelles elles palleut foiivenc tout l'hyver
avant de ouittcr la peau de Latve , enforte que
l'ade de leur transformation en Nymphe ne s'exécute
communément que peu de jours avant d'être Jnfrcles
ailés. Les Larves des Ichneumons qui , comme
celles des Abeilles & des Guê-es , font toujours à
tète écailleufe & fans pattes, filent ordinairement
des coques de foie , dansiefquclles elles fe tiennent ,
ou féparémcnt , ou en compagnie fous une enveloppe
commune. Il y en a qui ont l'art de fufpendrc leurs
coques à un fil de foie. Ccl es des Abeilles Se des
Guêpes Ce transforment dans les cellules hexagones
que les Neutiesleur ont préparées, apiès en avoir
elles-mêmes tapiffé l'iniéiieur d'une mince couche
de foie. Les Larves des Bourdons filent dans !e nid où
elles fc trouvent , des coques obbngues en fjritie
d'icuf , qu'elles placent les unes a côté des aatjes.
l'ai miles Larves des fourmis ^ les unes filentJes co-
ques ponr y fubir leurs transformations , &; d'autres
fe transforment fans en filer : & ce qu'il y a de re-
marquable , c"e(î que les j^eunes Fourmis qui fe trou-
vent renfermées da:is des coques, ont encore be-
foin du fccours des î jurmis ouvrières pour eu fortir.
Nous avons dit que les Puces , quoique dépour-
vues d'ailes, ent cependant à palier par des transfor-
iTiarions. Leurs Larves n'ont p<,in: de pactes; elles fe
nourrifienc de toufes fortes d'immondices & même de
fang quand elles en ont roccalion : on les trouve
Couvent dans les nids des Hirondelles. Leu\.vci:hoek
& d'autres Natara'ides ont obfervé qu'elles nlcn:
des coques de foie ovales , dans lefqneiles elles pren-
nent la forme deN)mjhe. Mais Roéfcl dit, que
celles qu'il gardoitdans un vcire ou il y avoir un peu
de teire, entrèrent dans cette terre & s'y transfor-
ii'.èicnc fans nier.des coques fenfibles ; il avoue pour-
tant encore qu'il remarqua une coque fort mince au-
tour de quelques-unes de ces Larves.
Les In'"e{'les , comme nous avons dit, qui forrent
de l'cEuf ious la fi.'ure dcChenilies , & qui pallcnc
hiJÎ.Nat.aes Injedis. Tom. VU,
I N S
305
par l'état de Chryfalides , font les Papillons, les
I-'halènes , les Bombix & tous les Lépidoptères. Nous
nous fommes alfez étendus , en traitant l'article
Ghcnille , pour ne pas devoir entrer dans de nou-
veaux détails qui ne feroicnt que fc répéter. Nous
nous contenterons de donner un fimple précis, qui
pnilîe fiifiire à l'objet actuel de notre travail , qui cft
de ralTembler tout ce qu'il peut y avoir de plus fail-
lant dans rhilloire générale des InfeÛcs , & de corn-
poler lin cadre qui puiife convenir furtout à ceux qui
défirent s'inftrune de tout à la liàce, U qui n'ont ni
le tems ni la volonté de recourir à chaque article par-
ticulier.
Toutes les Chenilles q'û font des Larves à tére
écailleufe & a corps divif.- en anneaux, ordinaire-
ment munies de deux fortes de pattes , après avoir
atteint leur jufle grandeur , fe transforment crx
Chrytalides , & ce changement fe fait de même par
le dépouillement de leur peau. Les Chryfalides va-
rient beaucoup en figure ; mais en général eiles ne
refieinblent guère à ce qu'elles feront dans la fuite
fous la forme de Papillons. Elles font ordinairement
de figure conique & plus ou moins alongéc. La par-
tie poitérieure ou le ventre ell divifj en anneaux,
qui font comme emboîtés les uns dans les autres ,
S:qui font les feules parties qui peuvent fe donnée
quelque mouvement; à la partie antérieure fe trou-
vent la tête , le corcelet , les antennes , les pattes ,1a
trompe & les étuis des ailes ; toutes ces parties font
comme etnmaillotées dans une enveloppe commune ,
écaiheufc ou ctuftacée , de lotte qu'on ne les voit
pas a diltinélemcnc que dans les Nymphes. D'autres
Chryfalides ont été nommées angulaires , parce
qu'on le«r voit plui'icurs pointes ou plufieurs ém;-
nenccs angulaires, & ces Chryfalides donnent ord;-
nairemenïdes Papillons diurnes ou qui volent le jour,
de vrai; Papillons proprement dits. 'Quelques Chry-
lahdes font comme tronquées ou coupées quarrémenc
au bout antérieur ; d'autres ont à la tcte'une patrie
recouib^equi a quelque rcfi'emblance avec un nez;
on peut leur trouver des traits d'Homme, de Chien,
de Chat, &c. ; ma'S toutes ces rcpr^fentations fonc
tièî-imparhùtcs , il faut les y vouloir trouver ponr
les y découvrir. Nnus ajouterons feulement que les
Chryfalides de plufieurs efpices de Chenilles mineu-
fes , relîcmblent beaucoup a des Nymphes, parce
que leurs antennes , leurs partes & Ic's étuis de leurs
aile; font plus dégagés , plus fépatcs les uns des au-
tres , que dans les Cliry (ilidcs o'rdintdtes. Ce qui fai:
dif'inguer encore les Chryfalides, ce fonc les cou-
leurs. On a remarqué que la couleur de marron eft
celle qui cil la plus ordintùre aux Chiyfalidcs coni-
ques. Rien n'clt fi commun aufll que de rrouver de
1-a dorme ft:r les Chryfalides angulaires: il y en a
même qui t'ont d'un lioié fi éclatant , qu'à la (impie
vue on des auroi: pns pour une pièce de tics bel or
madif. Cet or ne paroit p..s d'abord fur les Chryiti-
hdes, ce n'ei't qu'a tnclnre qu'elle; prennent toute
, leur conliitance , qu'oa ly voit r.'.ître X éclater. Ce
^oS
ï N S
doic ccfiendant fi beau , ii éclatant , n'a rien de l'or
qne l'apparence : il doit toute ("a fplendetir au bUnc
ïudvé du corps de l'animai, qui , brillant au travers
de l'enveloppejaune S: traafparcnte de iaCiuyf..liùe ,
produit cet effet merveilleux, aiiiîi que l'a décou-
vert Rcaumur , qui en donne une explication très-
détaillée dans fes mémoires.
■ La manière dont les Chenilles fe préparent à la
transformation , varie lelon les diftl-rcntes efpèces.
Après avoir celTé de manger & après s être vuidées,
elles cherchent un lieu convenable pour exécuter
cette opération imporrante. Les unes filent des coques
& pi. ilîcurs même s'enfoncent dans la terre où elles
cntre-u, tandis que les autres relient abfolumcnt fans
enveloppe. Pl''ileLiisfL>rtih"ent leurs coques , en y fai- i
("ant entrer leurs poih dont ils fe dépouillent alors , &
ceux qui n'en ont point & qui manquent aulli de
foie , rongent le bois remploient les petits ryorccaux
qu'ils en ont détachés, à affermir rin:érieur& l'exté-
rieur de leur enveloppe. Il cft des coques 11 folidcs & fi
bien faius qu'on ne les déchire qu'avec peine , &
qu'on ne fauroit les mieux comparer qu'à du parche-
rrin. Ces coquesnc font p.is toutes de mâne ligure.
Li .'l.paiT '"opt'îvalcs ou fphé.oides ; U en cft de co-
1 ' ■ , ■ Jriques j d'anr;ulairc.s ; il en ell en
( " . d; n„vct:c , de laiine de verre ,
c. . , i ^ .i'c!l pai roujouto a cj.u(e de la déli-
cr.tci-ii; de le ir tnveioppc , que grand nombre d In-
fectes ont lé foin de fe faire des coques très-épailies H
impénétrables à l'air à à l'eau II y en a dont lesChry-
f;l-'';^ f.n^ bcauco'.ip plus dures &c plus fermes que
c:!'.;s q.j; i.-mcii:eiu fulpendues en plein vent , cpii
qiii ne ia ilcp.t pas q^ic de fe fa:re des coques très-lo-
lulcs. Laicifo., ù'vin procédé fi différent Icmblc plu-
tôt venir de ce que les Nymphes comme les Chryfa-
lides ont belcin d'une tranipiration plus lente les
unes que les autres , pour fe développer dans leur jufle
failoTT S: pour pren ire la forme d'Infeéle paifait.
■Nous avons donné d'à; rès Rcaumur &c autres, une
idée t^énéia'c a'cz eicndue, des précautions t< des
jnduilr ' . Mr diverfes efpèces de Che-
r.ilks,' ' liofer en Chryfalides , dans
l'article ;„ : ,. -.ne.
Le tems que les Chenilles reftent fou.s la forme de
Chryfalides n'tf: pas le mêmj pour toutes : il y en a
qui ne reftent C '. 'idiJ '" le quelques fcniaines ,
qu'un mois ou e; k , :.,: 1; 'jiic d'antres ne doivent
achever leur deii e.ie m. t.i.ndphole qu'au bout de
huit , neuf , di:; ou onze mois. Mais ce qui eft à re-
marquer , c'eft que fouvenr des Chryfalides d'une
niênie clpèce le transf.jrmcnt quelqueR'is plurôt &
quelquefois plus lard : cela dépend de la iaifon où
elles fe font transformées en Chryfalides , ou plus
exactement , du tems qu'elles font fortics des œufs.
Une Chenille qui a eu tout fon accroilTement en f'té ,
ncrefte fous la tormedeChryfalide que pendant peu de
femaincs ou même peu de jours , au lieu qu'une au-
^c Chenille j exattcment de la même cfpcce , mais
I N S
qui feroît née plus tard , &qui par conféqucnt n'au-
roit pris la forme de Chryfa ide que vers l'arnère-
faifon , emploiera quelque mois & pafTera tout l'hy-
ver fous la même forme, ce Ces iriégularités , clt
Lyonet , caulées par le chaud & parle froid qui fiir-
viennent , ne doivent nullement être conlidérees
comme un défordre dans la Nature ; elles font l'effec
de lafagelfc infinie du créateur , qui par ce moyen
empêche que des Infeéles qui vivent moins ou plus
d'un an , ennaillant toutes les années un certain nom-
bre de jours plutôt ou plus tard, ne paillent enfin en
hyver , & ne meurent ainfi faute de nourriture. La
chofe ne manqueroit pas d'arriver , fi leur vie & leiic
changement étoient fixés à un nombre de jours ré-
glé ; au lieu qu'un degré plus ou moins de frcid étant
capable non-feulement de ralicntir leurs opérations,
mais d'en fufpeiidre même pendant fort longtemps
tout l'eftet en quelque état qu'ils fe trouvent , cela
les empêche aulU de pouvoir éclore dans des tems où
ils ne trouveroient pas de quoi fe nourrir.
Comme le froid de la faifon ou de l'air rallentit les
opérations & les transformations des Infectes, &
comme la chaleur au contraire les accélère , on peut
en cela imiter la Nature au moyen d'un froid ou d'un
chaud artificiel ; de forte qu'en plaçant les Chryfa-
lides dans un endroit plus ch.iud ijue l'air naturel ,
comme dans une ferre ou près d'un fourneau ou d'une
cheminée , on les force par là a fe tr-rnsformer beau-
coup plutôt qu'elles ne l'auroient fait à l'air libre; &
tout au contraire on les oblige a demeurer Chryfa-
lides au-delà du terme naturel , quand on les garde
dans une cave froide ou dansune glacière. C'eft .ainfi
que l'on peut abréger ou prolonger la vie de ces In-
fcûes & de plufieurs autres, fi cependant on peut
regarder l'état de ChryfaUde & de Nymphe comme
une vie réelle pour eux ; an moins eft ce une vie
fort léthargique, & quirclleniblca une efpècede fom-
meil ou d'engourdiitemcnt.
Les moyens dont les Papillons ou les Phalènes fe
fervent pour fortir du fourreau de Chryfalide ,
ont étéexpolés fort au long 3c très-exaétement par
Reaumur , Se voici à quoi ils fe réduifent en gé-
néral.
Le Papillon , nouvellement devenu Chryfalide,
eft comme baigné dans une liqueur. Les parties
du corps font d'abord très-molles , mais peu-a-peu
elles prennent de la confiftance , elles fe fortifient,
uncpairie de la liqueur aqueufe fort de la Chryialide
par la tr..n<piration , & une autre partie fe fige dans
les ni,:mlM.-s de l'infeéle. Ainfi , la peau ou l'envc-
lopredc ^aCiiufalide le delfeche de plus en plus,
& devient niéme callante & friable. Quand routes les
parties du Papilbn ont pris raccroifiement 3c la fuli-
dité qu'il leur faut , il lui eft aifé de ficndre la mem-
brane mince & fiiabie qui le renferme; il n'a qu'à
gonfler quelques unes de fes parcies plus que les au-
tres Se à fe donner desmouvcmcns fous l'enveloppe ;
&c d'abord elle s'enaouvrc dans quelques endroits.
I N S
En continuant tes mêmes mouvemens , il force l'ou-
verture commencée à s'agrandir. Tout cela arrive
réellement ; mais les fentes qu'il parvient à faire à la
peau de (Uiryfaiide fc trouvent toujours dans les
mêmes endroits. Pour le dire en pcn de mots , c'cft la
peau de deil'us du corcclct , entre les ailes , & dune
petite partie du dcli'us de la tête , qu! reçoit une fente
dirig-;e dans la longueur du corps ; en même tems la
pièce de la poitrine , ou font marquées les pattes &
les antennes, fe dicache entièrement, ei\ poullée un
peu en bas , de forte qu'elle ne refte adhérente que
par la pointe. L'écartcment de ces pièces donne en-
fuite nne ouverture fuffifante pour faire palier le
coipsdu Papillon. Mais il a encore à fe dépouiller
d'autres enveloppes ; chaque antenne, chaque patte ,
chjquc partie eft placée dans un étui formé d'une
membrane fort mince , il faut que le Papillon les dé-
gage hors de ces enveloppes particulières, &: c'cft ce
qu'il exécute en apparence avec allez de facilité. Il y
adescfpèces de Phalènes, fur-tout de celles qui ont
été des Chenilles arpentcufes , qui font fimplement
fauter la pièce de la poitrine de la Chryfalide Se qui
fortcutpar l'ouverture qu'elle lailie.
Ce que le P.ipillon ofFre de plus curieux, quand il eft
forti nouvellement du fourreau de Chryfalide, c'elf la
figuic de Ils ailes, qui n'ont d'abord que la même
étendue que les étuis ouellesétciint enfermées, & qui
paroi, lent ablolumeni des ailes manquées. Mais
pour peu qu'on les obferve avec attention , on ne
niJnque pas de voir qu'elles ont en petit les mêmes
taches & la même diflriburion de taches qu'on voit
fur les ailes des Papillons de la même cfpère qui
les ont de grandeur ordinaire & bien développées.
Au bouc d'un quart-dheurc , d'une demi-heure ,
tantôt plutôt S: tantôt plus tard, ces très - petites
ailes patoilîcnt dans toute leur étendue. Reaumur a
fiécouverc tout le m.-chanifme de cet accroillement
fjbic & apparent. Les ailes font d'abord beaucoup
plus cpainl-s qu'elles ne le feront dans la fuite ,
& elles font compoféts d'une double membrane.
Elles s'étendent peu-à-peu en tout fens , elles per-
dent toujours de leur épailfeur , & ce qu'elles perdent
cil employé à augmenter leurs autres dmienfions.
Ce font les liqueurs poulTées dans les ailes , qui
opèrent cette extcncion. Ce que les liqueurs font
naturellement , Reaumur l'a exécuté fur les ailes
d'un Papillon qui ne venoit que de quitter fa der-
nière dépouille, en les tirant doucement entre les
doigts, tantôt félon leur longueur & rantôt félon
leur largeur. Par ce moyen les ailes prirent entre fes
doigts toute l'étendue à laquelle elles leroicnt par-
venues fur le Papillon , qui les auroit étendues na-
turellement; les ailes fe laillerent étendre comme
cûc fait un cuir mouillé.
Le développement des ailes fe fait de la même
manière & par les mêmes moyens dans bien d'au-
tres Infedcs , comme les Scarabés , les Mouches,
ks Demoifelles , les Abeilles ^ en uu mot dans
I N S
307
tous les Infedcs qui pallent p.ir l'état de Iv'ymphe.
Ainfi , parmi les Infcdes , tandis que les uns
n'éptouvant qu'un ciiangement léger, ont tou-
jours !a faculté de fuir , d'éviter les 'dangers qui les
environnent , les autres réduits à un état d'immobi-
lité, ont befoin de fe conftruire un cfpèce de rcmparc
qui les mette à l'abri. Nous avons vu aulli une
grande partie de Larves ou de Chenilles , avant de
parvenir à l'état de Nymphes ou de Chryfalides,
fe filer des coques d'un tillu foyeux & it;rré , qui
les garanrit du froid & des périls auxquels elles
peuvent être expofées ; d'autres le logent dans ia
terre , où après avoir pratiqué une retraite iûez.
fpacieufe pour y êtte à l'aife, elles le tapilient en-
coie d'un tilfu de foie, fouvent fine & délicate ,
qui empêche l'intéiieur de leur habitation de les
biclîêr pendant leur miîtamorphofe , & en même-
temps en loutient les parois. La Nature a pour cet
eftet pourvu ces Larves ou ces Chenilles, d'un ré-
fervoir de matière fcmblable à un v:-rnis , qui fait
la lubftanccde leur fil. Pour la mettre en œuvre,
elles ont à la lèvre inférieure de leur bouche une
petite ouverture, une filière, par où fort cette
matière qui fe fèche aifémeat, & qu'elles conduifcnt
de côté U d'autre , avec leur tête, pour en former
un tiffu plus ou moins ferme, plus ou moins ferré.
Nous devons maintenant quefjues oblervations à
ces infcélcs qui , pour fe transformer-, ne filent poinc
des coques , mais chez qui la peau même de J.atve
refte, fe durcit pcu-a-peu , & forme une enveloppe
en manière de coques , dans laquelle la Nymphe fe
trouve naturellement renfermée. Ce font ceux que
Swammerdam a rangés dans la quatrième Clalfe
desmétamorphofesoudes dévcloppemens. Les Lar-
ves qui doivent fubir de même leur tiansfoimation,
font ordinairement a tête de figure variable , dé-
pourvues de partes , & donnent les Mouches
propremcnr ainfi nommées , telles que les Mou-
ches bleues de la viande & les Mouches do-
meiliqucs, qui nous incommodent dans nos ap-
partemcns. Il y a cependant aufTi d'autres Larves à
tête variable , qui fe' transforment de la même
façon , & qui donnent des Diptères d'un autre
genre; telles font celles d-js tumeurs des Eaufs,
des inteftins des Chevaux & des narines des Mou-
tons , qui toutes deviennent des Ocllres. Il y a
aulli enfin des Larves qui fe font une coque de
leur propre peau , & qui pourtant ont une tête
écaiileule qui ne change pas de figure : les
Larves aquatiques qui donnent les s'tratioraes ,
lont de cette efpèce. On peut toujours remarquer^
que s'il eft difHcile d'établir des régies véritable-
ment générales en PLiffoire naturelle , c'efl fur-
tout dans la contemplation des Infeétes.
Reaumur a traité fort au long des métamorphofes
de ces Larves qui fe font une coque de leur pro-
pre peau, changement qui fe fait a - peu - près de
la uiauièrc fuiv.iiuc. La Larve qui doit fe raétamot-
30S
I N S
phofcr, percî d'abord fa figure alonj^éc; fon corps
le racoiircit & devient de la figuie d'un œuf. La
fcau , (]ui d'abord étoit blanche, charnue Si molle,
prend [«cu-à-pcu delà conlirtance, elle devient dure,
comme cuiliacée , & ordinairement elle prend une
touleur ronge ou de marron , plus ou moins claire..
Danîrctétat, l'Infcdc perdant tout mouvement,
paicic comme mort. La Laive détache les parties
des parois intérieures de cette peau , qui forme
alors une véritable coque ou tm logement foUde &
bien clof. C'cft dans cette même coque , faite de
l'a propre peau, qu'elle doit fe changer cnfuite en
Nympi.e.' Mais cette tr^nsformaùon e'è précédée
par un cliaogemen: particulier , qu'on n'obfervc point
dans les liifcdes , qui , pour p.Uier a l'état de Nym-
phe , ont b^foin de fe dépouiller de leur peau. C'cft
Keaumur , comme nous avons dit, qui a fuit cette
découverte remarquable , & qui a trouvé que ces
Larves pailcnt j ar un double chang°ment déforme.
La Mouche fort de la coque , en faifant fauter une
pièce du bout antérieur de cctre coque, qui s'en
Sétache fa,;i'e!r,ent fous la forme de deux demi ca-
lottes: telle Mouche détache fei leniont l'une de ces
calottes, telle autre les fait la -ter toutes deux.
C'ell par le gonflement de la rê _- qu'elle parvient
à les pr.uifer cn-av^nt & a ics dé.àciier de la coque ,
& bientôt elle fort par l'ouv^niire qu'elles laillenc.
La Lirve aqra'ique que nous avons déjà citée ,
fe fait aullî une coque de fa peau , mais lans per-
dre (a forme ; elle la confcrve même entièrement ,
de forte qu'on ne voit exti r cuicnent aucune diffé-
rence entre la Larve & fa coque ; fa peau d^- vient
feulement dure & roidc , & la Larve peid tout fon
iBouvcment. Il eft alTcz fingulier i|Ue cette Larve ,
qui cft fort longue , donne uu lafefte ai.é piefque
deux fois plus court qu'elle.
Les Larves àqueue de Rsr, qui donnent des Infec-
tps à deax ailes, qui ont de la rcdcmblance a> ec des
Abeille- & qu'on nomme Syrphcs , palf-nt aulfi par
toutes leurs trai^ifirmatioi.'. (i-ns leur peau même .
qui fc durcit 1^ l-OMur une envciappe conij lerte. Mais
ce que cette coque a de (in.;,iil er , c'eft qu'elle
ponlle de (on intérieur deiix t'fèce< de coincs qu'on
ne voyoit point lur la î arec : ces cornes dopt
rious avons déjà fut nienti^n . font deux organes
qui doivent fervir peur la relpiration. A l'occa-
lion deces L.iives, R.aunu.r , a qui nous dcvon-
encore cette découverte , ra onte aufli une au:r
^în^^lllarité qui Umbie leur être propre. On fait que
les Mouches bleues de la viande, & d'autres In
fc£les à deuï ailes , fortent du bout antérieur de
la coque , la tête la première , comme cela ef:
naturel ; mais Reaumur a vu une Mouche de Larv;
à queue de Rat fottir à reculons ou le derrière II-
premier, du bout antérieur de la lienne , de forte
que l'Infcde a été oi H^'é .le le retourner brut pai
bout dans fa coque Ccrtc expérience mériteroit
cependant d'être répétée, pour's'aflurcr li ces In-
I N S
fecles fortent toujours de cette manière , ou C le
cas dont paile 1 Auteur , a été extraordinaire.
Nous avons dit que les Pucerons , pour parvenk
à leur état de pertcélion , doivent palier pat ce.ui
de Nymphes , & ne paroillent avec des ailes qu'après
avoir quitté leur peau. Mais comme dans t^^utes les
familles de ces Infeèles il y en a qui ne deviennenc
jamais ailés, on doit ob.'erver que ces mêmes
Pucerons ne fubilfcnt point de métamorphofcs ; ils
retient toujours les mêmes & ne changent jamais
de forme ; ils grmdilleut teulement & cliaiigenc
quelquelois de peau. Il eft fans doute remarqua-
ble que parmi des Infedes d'une même efpèce , il
y ait ainfi des individus qui doivent fubir une
transformation 6i d'autres qui n'en doivetU point
fubir.
Nous avons vu de même dans les Gallinfedes ,
qui font les Cochenilles & les Kermès , les femeiie.';
lans ailes , tandis que les mâles en font pourvus;
ces ftniclics aulU ne fe transforment point , & l'on
fait que ks changeraens qu'elles éprouvent , c'cft
qu'après un certain temps elles fu fixent pour tou-
)ours contre les branches des arbres, fans ne pouvoir
p'.is s en détacher , qu'cnfuite elles augmentent
beaucoup en giat.aeur & deviennent femblablcs à
dei galles bien leiill. es : ces change.Tiens font lans
doiite allez cimlidérables, mais ne tiennent pas lieu
de transformanon. Les m.î'es au contraire , après
s'êcre aiiacliés aulTi contre une branche , prcmjcnc
VL-riiùblemcpt la hgure de Nymphe fous la peau qui
les couvre ic qui alors leur Icrt de coque- , dont
enfuite ils fortent a reculons lous la forme d un
peiit Infede à deux ailes , & qui porte au der-
rière deux longs filets en forme de double queue.
Après avoir parlé des Iiifedes qui fubilfent leurs
transformations fous leur propiepeau, nous lom-
mcs , pour ainlï dire , conduiis à ceux qui doivent
les fubir dans l'œuf même ou pluiôt dans le ventre
de leur mère. On fent bien que nous voulons parle:
des Hipp^bofqucs , qui nous ont déjà introduits
eux mêmes dans la matière des métamorphofes.
Nous avons dit que ces Infcdes pondent desefpèces
dœ-ufs, d'cù foitent des Infedes aulli grands &
ar!li parfaits qnc leur mère. Pour appnycr l'opinion
que nous avons énonci'e . relativement à la tranf-
formation qui précède ici la naillance ; nous dirons
qu'on a ouvert à diftérens termes , de ces prttcn-
•lus œufs d Hippcbofqucs , Si l'on y a trouvé les
mêmes chofcs qu'on voit dans les Nymphes en boule
uforigà , obfervées dans leurs ditfercns îgcs. Nous
['ouvons due encore qu'on a découvert des Itigmates
a cette efpèce de coque qu'on prcndroit pour un
véritable a-uf , ce qui cil une preu>e alle'z évi-
n'eijte qu'elle étoit la peau d'une Larve cjui s'clt tranf-
formée fous cette peau même.
Nous r.ivons déjà dit, un anima! ne diffère
pas plus d'un autic .animal , que l'Iniccte diftèic
IN s
de lui-même dans les divers états par où il ôoit
pafTer. L'intiiieur ne (buftrc pas moms de change
I N S
309
; que
Si ces- thaiii-emci'.s doivent
être dau.aiic plus conlidcrubles , c];;e k geme d'.:
vie de la première période diif^Te davantage d^'
celui de la dernière, l.e tilfu , les proportions i; le
nombre mcmc des vif:ères lubilTcut ibuvenc dan-,
ces cliangeinens , de grandes modiiicatiotis. Les uns
acquièrent plus de conljliaucej d'autres au conrraire,
l'ont rendus plus fins & plus délicats; d'autres re-
çoivent une nouvelle forme; d'aunes lont luppri
mes en entier; d'autres ne le font qu'en paitie ;
d'autres enfin , qui ne Icmbloient pas exiltcr. fe
dévclorpcnt tX dev.ennerit fenlîbles. Du nombre de
ces derniers (ont principalement les organes de la
génération , qui ne fc maniielienc aucunement dans
la Larve ou la Clicnilie.
Nous aurions fans doute bien de nouveaux dé-
vcloppcmens à ajouter a ceite parcie de l'Hiftoire
ces Infccles , s'ils ne dévoient pas appartenir plutôt
aux articles paiticuliets qui y font leb.t'.fs. Sans
doute , quand ou conlidèrc d'un œ.I mcl.iphyhque
les métamorpho'es des Infcft;s , on elt furpris de
la (îngularité des moyens que l'Auteur de la Nature
a jug,= à propos de choifir pour conduire différentes
efpèces d'animaux a la perfedion. Pourquoi le
Papillon ne naît-il pas Papil'on 3 Pourquoi palTe-
t-il par l'état de Cliemllc & par celui de Chryfa-
lyde ? Pourquoi tous les LUcd.'S qui fc métamor-
pliofent, ne fubilîent ili pas les mêmes change-
mens ? D'où vient que parmi les efpèces qui revê-
tent la forme de Nymphe , les unes rcj'rttent la
peau de Larve , tandis que d'autres la confervent t
D'oii vient encore , que parmi les Infcdes qui
paiRnt par 1" tat dç.J^ymphe à peau de Larve, ii
Cil efl un qui prend cette forme dans le ventre
même de fa mère? Ces queltions, comme toutes
celles qu'on peut faire fur les Ejfnces , ont leurs
foluiions dans !e Syftéme générai , qui nous eft
inconnu. Si tous les degrés de la perfection ont
du êtie remplis, il y auroit eu apparemment une
lacune dans la fuite , lî les Lnfcdts qui fe meta-
morpholest, n'avoient été appelés à 1 exiftence.
Mais confidérons feulement la variété que ces mé-
tamoTphofes répandent dans la Nature. Un fcul
individu icunit en foi , pour ainfi dire , deux .i trois
efpèces différentes. Le même Infcde habite fuccelli-
vemtnt deux a trois mondes: & quelle n'efl point
la diverliié de fes manocuves dans ces difl-'érens fé-
jours. Pvcniarquons enfin, à quel point les relations
que la Mouche ou le Papillon fctitie: nenc aVcc
les Etres qui les environnent, fc multiplient par
leurs métamorphofes. Au relie , dès qu'il cft prouvé
que la Chenille ell le Papi'lon Uii-mê:ne , rampant ,
broutant, filant; & que la Chryfaiide elt encore
le Papillon emmailloté , il eft évident que d ms k-
cours des transformariors , c'ell le même individi'
qui fcnt , touche , goirte , agit , pat diftérens organes
en différences périodes de fà vie: il a dans uiitems
des fenfations Se des licfuins qu'il n'a pas dans un
autre , e- ces fenfations &: tes bcfoms fofir tou-
jjuis dans le rapport aux organes qui les excitent.
Demeure des hifcâcs.
Il n'en efl pas de même des Infeéles comme
des animaux des autres Claiies, qui ont en général
une légion qui leur elt propre. On ne pourroit
pas afligner une région particulière aux Infeétes,
puilqu'iis fe (ont emparés de routes celles que nous
p.juvons connoitrc , puil'qu'ou les trouvc_ répandus
par-rout , & pat-tout avec la mèm.e ptofufioii. Non-
feulement les campagnes, les bois, les prés , les
jaiiims , l'air , l'intérieur même de la terre , (ont
peuplrs de ces petits êtres , mais les eaux en four-
millent. Dans Lhidoire des EntvimoÛracés & des
H draclincs, nous avons fait enteadre en parlant
de ces Infecl;cs microfcopiqiies , nouvellement dé-
couverts par Muller, que ce ne font pas feulement les
habitans de l'Océan & des différentes mers qui en-
vironnent le ?lobe , mais ceux de nos iacs , de nos
rivières , de nos marais , même ceux de nos puits
& de nos tont.iines, qui nous font encore prefque
tous auiTi inconnus que s'ils n exftoient pas ; nous
avons fait entendre , que nous femmes allez fou-
vent expofés à avaler a\ec l'eau qui fcrt à no-rc
bouTon , des êtres dont la ftructure & l'économie
animale méritent tout au moins la même admira-
tion que nous accordons aux animaux qv i nappent
le plus nos regards. Mais déjà , en parlant de la
nourriture des Iniedes , nous avons dû les faire ha-
biter par-tout où ils la trouvent , & nous avons vu
qu'il n'eit point de lieux, point d'êtres même , oiî
ils ne trouvent a la fois leur nourriture & leur ha-
bitation. Cependant nous croyons de"oir donner
maintenant quelques notions rapides fut la demeure
plus particulière de la plupart des lufeétes connus.
On peut divifer les Infecles , par rapport à leur
demeure , en deux clailesgénérales, en aquariiues Se
en terreftres : on doit y compicndie les amphibies,
-S: parmi les terrellres , rous ceux qtu vivent dans la
terre comme fur la tcrie & fur tous les objets qui
s'y trouvent.
Les eaux dormantes, comme celles des marais,"
des étangsjfcdes ballinsqui embelliirent nos jardins ,
font particulièrement trè^-remplies d'InfefttSjqui y vi-
vent de différentes manières. Parmi les InfcÛes auia-
tiques , il y en a qui demeurent toujours fur la (urfacc
de i'eau ou qui au moins ne s'y plongent que rarement.
D'antics viventcouftamment dans l'eau i. ne peuvent
(ubfifter que dans cet élément. D'autres après avoir
vécu dans l'eau fous la iv)rme de Larves & dcNymphes,
en (ortent cnfuite avec des ailes «deviennent tout-
a-fiit tetreftres. D'autres encore fubilfent dans l'eau
toutes leurs iransformations, après quoi ils devien-
nent de vrais Amphibies & peuvent vivre également
dans l'eau & fur la terre. D'autres nailTent & pren-
nent leur accr9i(r.:ment dans l'eau , ils le changent
3IO
I N S
en Nymphes dans la terre , & après qu'ils ont pris
des ailes , ils vivent également dans l'air comme dans
l'eau , mais le plus fouvent dans ce dernier élément.
Il y en a d'autres enfin, qui vivent tout à la fois par-
tie dans l'eau & partie hors de l'eau , & qui après
Jeurs transformations celFent d'être aquatiques.
Parmi les Infedles qui demeurent far la fuperficie
de l'eau, on trouve d'abord quelques Araignées,
cjuiy couren;avec beaucoup d'adrefTe & d'agiliré ,
l'ans jamais fe mouiller les pattes ni le corps ; quand
elles fe repofcnt , elles étendent les pattes le plus
qu'elles le peuvent, & quelquefois elles montent
audi (ur les plantes qui croiilcnt au bord de l'eau.
On voit des Punaifes aquatiques allongées &: à tfès-
longues pattes, nager fur l'eau avec'viterte & par
troupes. On voit encore une autre Punaife à corps
fort giéle marcher fort lentement fur la furface de
l'eau. Enfin l'on y trouve des Podures , qui vivent
en fociété & qui y font fouvent accumulées par
monceaux : leur couleur noire les fait d'abord re-
marquer.
Les Infeftes qui habitent toujours dans l'eau ,
naificnt ordinairement avec la forme qu'ils confcr-
vent toute leur vie , c'eft-à-dire , qu'ils n'ont point
à palier par des transformations. Tels font les
Monocles , les Ecrevi/fes , les Crabes , les Cloportes
aquatiques, plufieurs efpèces de Mittes d'eau i'c
autres.
Ceux qui après avoir vécu dans l'eau , en fortent
avec des ailes pour n'y plus rentrer , font en grand
•nombre. On compte particulièrement parmi eux les
Libellules ou'Demoifclles , les Ephémères , les Fri-
ganes , les Coufms, plulîcurs efpèces de Tipules &
quelques efpèces de Diptères. Il y a mè.me des Pha-
lènes qui ont été aquatiques fous la forme de Che-
nilles. Tous ces Infectes vivent dans l'eau fous la
forme de Larves & de Nymphes, & ce qui el^ tou-
jours à remarquer , c'en; que dans un infiant , d'aqua-
ïiques qu'ils ctoient , ils aevienncnt abfolumcnt
icrr-:flres, de forte qu'api es avoir pris des ailes,
l'eau leur devient tout-a-fait contraire , &l ils fe
Boien: quand ils ont le malheur d'y tomber ; mais ils
cherchent cependant encore l'eau pour y pondre
>. leurs oeufs.
Les Infeûes qui peuvent vivre indifféremment
dans l'eau Se fur terre , font ceux qu'on appelle No-
tonecles ou Punaifes à aviron, Nepes ou Scorpions
d'eau i mais ils ne fortent iamais de l'eau qu'après
avoir piis des ailes ou après avoir paflé par les trans-
formations ; ce n'eft qu'alors qu'ils font Amphibies ,
& qu'ils fortent fouvent de l'eau pour fe tranfporter
ailleurs en volant , ce qu'ils font ordinairement à
J'approche de la nuit.
Les Hydrophiles & les Dytiques, nommés auffi
Scarabts d'eau, dont il y a bon nombre d'efpèces ,
demeurent dans l'eau tout, le jour ; vers le (oir ils
s'approchent delatçriç & s'envoient, fgar »nluicc
I N S
fe replonger'Jans l'eau au lever du folei!. Les LarveS
de ces Infcdtes font conftamment aquatiques ; mais
quand clies doivent fe transfornier en Nymphes,
elles fortent de l'eau & rentrent dans la terie , où
elles fe font une efpècc de loge fphcrique. Ainlî ces
Inlecres font dès-lors aquatiques dans l'état de Lar-
ves, terreftres dans celui de Nymphes , aquatiques Se
terredres ou véritablement Amphibies dans leur état
de perfciflion.
Pour faire mention des Infeélcs qui vivent tout
a la fois dans l'eau &dans l'air , ou qui ont befoin
d'avoir une partie du corps dans l'eau & l'autre par-
tie hors de l'ea-u , nous n'avons encore qu'un feul
exemple à citer , qui eft fourni par une petite Larve
fingulicre que Reaumur a décrite. Elle fe transforme
en une petite Tipule de peu d'apparence, mais elle
n'en eli pas moins elle-même des plus remarquables.
Elle a toujours la tète & la queue dans l'eau , tandis
que le refte du corps fe trouve au-dellus de fa fuper-
ficie. Pour fe foutenir dans une attitude ii bizarre ,
elle plie le corps en deux , de façon que la tète fe
trouve rapprochée du derrière, & elle élève le refte
de l'on corps au-delTus de l'eau, s'appuyant contre
quelque objet fixe , tel que la tige de quelque plante
aquatique ou le terrein qui borde l'eau. Pour veir
plusdiitinélcmen: fa manière d'agir, il faut la mettre
dans un verre d'eau ; elle fe place alors dans une
telle iîtuation contre les parois du verre , & pour peu
qu'on incline doucement le verre etiforte que la
Larve fe trouve couvcrtcdc plus d'eau qu'il ne lui
convient , on voit comment elle fait dans linftant
un mouvement pour fc remettre dans fa preœ.ierc po-
lition.
On peut remarquer que quoiqu'on trouve des Infec-
tes dans toutes les eaux , la qualité des eaux ne leur
eif pas cependant indifférente , & ceux qui demeurent
dans l'eau falce ne fe rencontrent pas ordinairement
dans l'eau douce , & réciproquement. On peut aulli
rL-garder comme une (îngu'.aiité alîez remarquable,
celle qu'obferve Swammcidam dans fa BiS/e ce la
Nature , favoir qu'une Larve d'où nait une cfpecc
d'Alile vit également dans l'eau douce Se dans l'eaiî
lalée : ce qui li'eftpas, il cil vrai, fans cscmple
dans d autres animaux. On fait que le Saumon Se
r.Alofe viennent frayer dans l'eau douce des rivières
& le . trouve des Perches dans l'eau de mer. Mais
ce qui paroîtra peut-être fans exemple, c'eft que
cette mc-me Larve , qui n'eft pas formée pour des
liqueurs fpiritueufes , peut cependant vivre plus de
vingt-quatre heures dans l'clprit de vin , ainà que
la expérimenté Reaumur.
La terre, tant dans fon intérieur que fu'-: fa fur-
face , n'eil pas moins peuplée d'un grand nombre
d Infcdtes que l'eau. Pluiicurs ont leur demeure or-
dinaire dans la terre , quoiqu'ils en fortent à cer-
taines occalions ; tels font les liiles, le Scolopen-
dres & les Cloportes , qu'on trouve aufli quelque-
fois fous les pieries Cic dans le bois poutiis ou changés
I N S
cp. terreau. Les uns , tels que les Grillons fauvagcî,
fe piailentlans une terre lechc , où ils fe fibiiquent
leur retraite, tandis que d'autres , tels que les Grillons
domelliques, aiment à fc loger dans des murs ù-
çonnés de terre gralle. Onfaitquc les Fourrais font
aulll ordinairement dans la terre leurs nids. Il en clt
de même des Abci.'lcs fauvages, des Guêpes fou-
tcrraines , & autres qui (ont leur demeure dans la
terre , pour y condruue leurs nids & y élever leurs
petirs. On n'ignore pas que les Infectes nommés For-
niicaleo &: 'Ver-lion , demeurent dans le fable & s'y
tiennent comme en fentinelle pour attrapper des
Fourmis &: d'aunes petits Infedes qui viennent
tomber dans leurs folles. C'eft ce qu'on voit aulli
faire à quekjUes Araignées , dont i! y en a une qui le
pratique un petit crcui dans le fable qu'elle tapille
intérieurement de foie , pour empê.her que le fable
ce s'cboule. D'autres Infedes ne demeurent dans la
terre qu'une partie de leur vie & en fortent après leur
transformation ; tels font les Chenilles qui fe nour-
rirent de racines , plulîcurs Coléoprères ou Infedes
à étuis , plulîeurs Larves de r%louches & de Tipules ,
£; un grand nombre d'autres. Les Scarabés propre-
ment dits , les Carabes, les Stapliylins , fe plaifenc
ajlïïi fouiller la terre. 11 eil des Larves de la Cétoine
dorée , qui vivent dans un endroit ou on ne les
chercheroit guères ; elles habitent au fond des four-
niillièresde^ grandes Fourmis de bois, parce qu'elles
y trouvent une terre gratie qui leur convient pour
la noi;rriture ; & ce qu'il y a de remarquable , c'ert
que les Fourmis ne leur lont aucun mal. La plupart
des Chenilles , les Larves des Tenthrèdes & autres ,
entrent dans la terre feulement pour s'y transformer
en Chryfalidc ou en Nymphes , elles en fortent auf-
li tôt après leur transfoimaiion.
Dans le fumier de toute efpcce , furtout dans la
fiente du Cheval , & dans la bouze de vache, on
trouve toujours un grand nombre dlnfedes de
différentes efpèces. On lait avec quel erapretlement
les Boufiers rodent partout, cherchant les crottes,
les Sentes , les boufes, dans les champs & fur les che-
mins pour s'y fourrer.
Mais nulle part on ne trouve plus d'Infedes que
fut les plantes Se fur les arbres, parce que c'elt l.i
le pluscommunéaient qu'ils trouvent leur nourriture.
Ils y établilient leur demeure dans les racines ; dans
le bois , fur les feuilles & les branches , dans les
feuilles, dans ces excroiflances nommées galles , qui
viennent fur les feuilles & les biar.ches; dans les
fleurs , dans les fruits, enfin dans ks graines. Il n'y
a peut-être point de plante qui ne (crve de domicile
particulier a quelque efpècc d'Infedc , & .1 ell cer-
taines plantes ou certains arbres , tels que le Chêne
&: le Saule , qui en nouirilTênt £c en logent plulîeurs
centaines d'efpèces.
I N S
311
tant verd que fec , font quelques Chenilles, les Lar-
ves des Capricornes & de plulîeurs auttcs Infedes à
éruis écailleux.
Parmi les Infedes qui fe tiennent fur les feuilles
& les branches , on peut confidcrer la plupart des
Chenilles, les Fauires-Chenilies ou Larves des Ten-
thrèdes, les Pucerons & les Larves ou Infedes par-
fai:s qui les mangent , les Pfilles , les Punaifes
fauvages, les Larves des Chryfomcles , les Coche-
nilles, &c. De ces Infedes, les uns y demeurent à dé-
couvert , les autres s'y font des nids de foie ou d'au-
tres matières; plufieurs Chenilles roulent, plient oti
ramènent les feuilles en paquet, S: elles demeureiic
dans ces rouleaux ou dans ces paquets.
Les Infedes qui demeurent dans l'intérieur des
feuilles , font les Chenilles & les Larves mineufes ,
qui pénètrent entre les deux membranes Se qui y font
a couvert des injures de l'air. Parmi les Larves mi-
neufes, les unes deviennent Infectes à deux ailes,
les autres Charaufons 6c les autres Teignes.
Un grand nombre d'Infedes ont pour demeure
ces excroilfances produites par le fuc épanché , qu'oa
trouve fur les feuilles , les branches, & même les
racines , & qu'on connoit fous (e nom de galles :
On fait qu'elles font occafionnées par les piqûres ou
blellures que les Infedes fut à ces différentes p.ir-
ties des plantes : le fuc qui fort de la plaie ferme
peu à-peu une malFe de figure difiérente , qui enve-
loppe en même teras le petit Infede forti de l'ccuf
qui a été laiffé dans la plaie. Il y a des galles qui ne
I igent qu'une feule Larve dans leur intérieur, raii •
dis que d'autres en logent plufieurs. Ces Larves ap-
partiennent à des genres différens, les unes font des
Chenilles qui fe transforment en Phalènes , les au-
tres deviennent des Mouches-i-fcie , des Infedes à
deux ailes & à quatre ailes , comme les Cii.ips Se
les Diplolèpes. Après la dernière transformation ,
ces habitans des galles percent leur demeure &
s'envolenr. Il y a aullî c^es efpèces de galles qui fer-
vent d'habitation à des Pucerons. De tous les arbres,
le Chêne ell celui oti l'on trouve le plus de toute
fottede galles.
Les fleurs des arbres & des plantes fervent fouvcnt
d'habitation aux Infedes. Ceux du genre nommé
Thrips , fe tiennent au printcras dans les fleurs des
Prmieveres , du Pillenlic-, & d'autres plantes. Il y a
un Charanfon dont la Larve habite dans les boutons
des fleuts de Poirier, & qui les empêche de s'épa-
nouir & de donner du fruit. Un autre Charanfon ell
élevé dans les fleurs d'une el'^'èce de Campanule:
Reaumur a parlé d'une petite Punaife qui elt enfer-
mée dans les fleurs du Chamcdrys , & qui les empê-
che de s'épanouir , mais qui en même cems les fait
croître plus que les autres.
Nous avons déjà parli de ceux qui fe tiennent Les fruits de toute efpcce , les grains , tels que le
dans les racines. Ceux qui habitent dans le bois Fio^ent j le Seigle & l'Orge ler vent aulli d'habita-».
312
I N S
tion aux Infe<a:eSj comme on a vu précédemment en
parlant de leur nourrituie. Les Champignons , les
Morilles , les Agarics , fourmillent de Larves de dif-
férentes elpèces , donr les unes fe trani.form.cnt en
Diptères, les autres en Tipules. Les fruits fecs comme
les fruits verts font également des reuuites alTurées
pourles Lifcdîes. Ainfi on en trouve non-feulcmenc
fur les feuilles , les épis & les tuyaux de bled en
herbe , mais dans la farine & dans le pain. Il en ell: de
même par rapport aux légumes fecs , comme les
Pou ,lcs Fèves, &c.
Ce ne font pas lesplante; feules qui doivent fervir
dedoinicileaux Ink-ilcs, ils 11 logent aufli fur le corps
&c dans le corps même des animaux. Ce font|furtout les
différentes efpèces de Poux & de Puces qui établillcnt
leur demeure fur tous les êtres depuis l'Infecte lui-
même jufqu'à l'énorme Bahinc. On fait aufli com-
bien d lufedres nourrilfcnt & logent dans leur inté-
rieurdes Larves d'Ichneumons , de Cinips & autres.
On n'ignore pas qu'avant qu'on eut reconnu que
ces Larves provenoient des oeufs qui avoient été dé-
pofcs par la mère Inlcde de leur propre efpèce , on
avoir pu croire qu'ils étoient produits pat ceux qui
leur avoient (etvi d'habitation aux dépens de leur
exiftence. Si certains Inlcéles peuvent trouver une
demeure convenable dans les graines des fruits ,
certains autres la trouvent dans les œufs mcmes
d'autres Infeâes tels que ceux des Papillons.
Si nous parcourons les autres animaux , nous trou-
vons que les Poiflbns même font une nouvelle de-
meure pour pluficurs fortes d'infeftes : les uns fe lo-
gent fous les écailles , comme fous un toit ; d'autres
fous les ouies; d'autres auprès des yeux; d'autres
percent la cliair Se s'y enfoncent li profondément,
qu'ils fe dérobent à toutes nos recherches.
Les Oifea-ùx fourni'Ient encore un nouveau doini-
cik : dans les nid-, des HiroudeJies on trouve fouvcnt
une efpèccd'Hippoboùjue i^ des Ljrvcs de Puces.
On a remarqué que les oifeaux font plus peuplés
d Infedles, tels que des Peux furtcut, dans touie »u-
tre failon que dans l'automne ; la raif.ni en eii: qu'ils
funt plus gros j Se qw'ils en oit fait paii'.'r une bonne i
partie aui petits qu'ils ont couvés. Ceux qui ont |
foin des balIes-couts, n'ignorent pas que les Poules 1
& lesOies entretiennent lînguliérement cette Vermine
fur leur corps. Elle s'attache aulfi faeauccnp aux C;-
cognes & aux Pigeons; mais il y a pend Oifcaux qui
enfuient fi cruellenient incommodés que les Faifans;
cette 'Vermine ks rongeroit jufqu'aux os , s'ils ne
; la précaution de fe vautrer fouvent
prur fe défaire par ce moyen de ces
pJacent pas
prennoitnt
dir.sle fab
hôtes incommodes. Ces Infcûts ne fe
indiiSércmmcnt fur toutes les parties des Oifcâu:
a!ix.]uclsilss'attachent. Les uns fclogcnt furla peau ,
6: furtout autour du col , ou 1 Oifcau ne peut pas les
faifir aulti aifement avec (on bec qu'ailleurs ; d'au-
(l-es fut le tuyau de leurs plumtSi d'autres enfin fe
nichent Ibuslw ailes.
I N S
Ties Infectes n'incommodent pas moins les Qua-
drupèdes que lesOifcaiixcn y érablillant leur de-
ineare. Sans parler des Poux, des Puces," des Mou-
ches qui s'attachent à l'extérieur , on fait que les
Larves des Oettres fe logent dans les inteftms des
Chevaux & dans leur gorge , dans la tête des Cerfs Se
dans le nez des Moutons ; enfin fous la peau des
Boeufs Se des Rennes, oii elles produifent des tumeurs.
Qui peut ignoier combien l'Homme lui même eit
une elpècc de petit Monde , habité , non-feulement
par bien des 'Vers , mais pat bien des inieftes, donc
les uns fe logent à l'exténeur de fon corps , & les au-
tres fous la peau & dans la chair même , oii ils oc-
cafionnenc nombre de maladies cutanées.
Il y a plufieurs Infecles qu'on peut appeller do-
melliqties parce qu'ils vivent dans nos maifcns. Tels
font les Punaifes qui nous tourmentent ii cruellement
dans nos lits; les Grillons ; les .Blattes , qui fe tienncnc
dai,s nos cuilines 8c dévorent tous les comeî;:b!es;
les Mutes qui vivent dans la farine ou dans le fro-
mage ; les Larves de no» pelleteries & de nos four-
rures, qui fe transforment en Dermeftes ; cnnn les
Che-tiillcs-Teignes , qui rongent nos meubles & nos
habits de laine. D'autres Infeéles ^comme les Abeilles
&: le; vers a foie , font devenus domclliques , par les
foins bien recompenfés , qu'on a eu de les élever S£
de les nourrir. .
Certains lafeftes vagabonds , qui ont reçu le nom
à' A'nbulones , comme les peuples nomades , rodent
par-tout, fans avoir aucune demeure fixe& détermi-
née ; ils (c rendent !a où ils trouvent de quoi vivre.
Telles font les Arai^p.ée; de dilïérertes efpèces: oii
les voit dai-iS les maifons , fur ks murailles, dans les
jardins, dans les bois , dans les prairies, en un mot
dans tous les lieux où elles doivent prendre des Mou-
ches f-; d'autres petits Inleétes. On n'ignore pas que
ks Sauterelles errent en tous lieux Si vont louvent
chercher bien au loin leur habitation ôc leur nourti-
Les Infectes qui ont à paffer l'hiver , cherchent
des retr<;ues convenables pour le mettre a l'abri des
rigueurs de cette failon. Ils fe cachent dans la terre ;
dans k creux Se les fentes des vieux arbres, ou bien
fous l'écorce qui fe trouve en partie féparée du tronc ;
dar.s ks trous des vieux inurs Se dans les chambres
peu fi^'quentées , fur-tout dans les gianges Se les gre-
niers. Ckft ainfi que phifieurs luiecccs, qui n'ont
pas éré épuifes par l'accouplement , c.itt'autics plu-
iieurs efpèces de Phalènes, de Papillons, de Mou-
ches , comme aulTi de 'Confins , furvivent i'hiv; r; ils
forttnt de leurs retraites, dès que le printemps cit an-
noncé par ks premiers beajx jours. D autres Pa-
pillons ou Plia eues i-allenc la rude iaifon fous la for-
me de Chryfaiides; d'autres fous la forme de Che-
nilles , d'autics dans ks ceufs mêmes. 1! y a des
Chenilles qui fejou; lient alors dars la terre d< ici>.-.-
vcifl'entau prin'.cms fius la même fcnni: ; celles qui
Vivent en iociétédans un paquet de feuilles liées cn-
fcmblc.
I N S
femble avec de la foie , y trouvent un abri contre
les dangers du froid , nous obferverons en paiïant,
que Lyoïiec a dit t|u'il y a des Chenilles pour qui
l'hiver elt la faifon de manger & de croître : cela fe
peut dans les climats chauds; mais dans les autres,
cllc5 l'ont bientôt engourdies par les premières attein-
tes du froid. S'il y a des Chenilles pour qui l'hiver
de vient encore une faifon d'aftivité pour elles , ce
font tout au plus celles qui fe logent dans le bois j
& dans la terre pour s'y nourrit de racines.
Aridote a dit qu'on trouve des Vers dans la
neige. On ne connoît aucun Infe<fle qui ait fa
demeure naturelle dans la neige ; car le froid eft
en général très- contraire à res petits êtres. On a
fouvent pu trouver desinfedtes fur la neige, mais
ils y font toujouts venus par accident & fans doute
ttialgré eux. Ainû on trouve quelquefois fur fa fur-
face , particuhèrement en temps de dégel, ou quand
le froid ert peu conlidérable , une grande quantité
de Podures noires , qui s'aiTemblcnt par tioupes Si.
qui lautentfur la neige comme des Puces : il y a lieu
de croire que ces Podures font de la même efpèce
que les aquatiques , qui fe tiennent fur la lut face
de l'eau des marais , & qu'elles font venues fur
la neige entraînées par l'eau de la fonte -jui arrive
au printems : peut-être audi que la température
douce de l'air les invite à fe tcndie lur la neige.
De Geer rapporte à ce fujet , qu'on avoit vu en
Suède j tomber avec la neige , au milieu de l'hiver,
un grand nombre de Larves Hexapodes noires ,
qui étolent pleines de vie & pouvuient encore
marcher. Elles étoien: de celles qui deviennent
une efpèce de Cantharides , & elles étoient accom-
pagnées de plulieurs autres InfeCles , comme de
Chenilles, de Larves de Tipulcs, de peiites Arai-
gnées, Sec. Infeiites qui ont leur demeure natu-
relle dans la terre. Comment avoient-ils donc été
enlevés de la terre & tranfportcs en l'a'r , pour re-
tomber avec la neige. Le même' Auteur a préfenté
là-deflus , une conjedure fondée en partie en ex-
périence & qui paro^t l'être auflî en raiion. Il a
remarqué que la chute de ces Infedles avo;: été pré-
cédée Se accompagnée d'une violente tempère , qui
avoit abattu k déraciné dans les forêts un très-
grand nombre de Pins Si de Sapins ; les racines de
ces arbres , qui occupent un large efpace de ter-
tain , avoient par conféquent été enlevées ; & avec
elles la terre Si les Ini'eéles qui y étoient logés ,
ces animaux emportés par la violence du vent ,
aptes avoir été fontenus quelque tems en l'air ,
étoient tombés avec la neige à différentes diftances
de leur premier domicile.
Injlina & indujlrie des Infules.
Après avoir envifagé les Infcdes du côté de l'or-
ganifation , & de fcs réfultais les plus immédiats &
les pIu'; généraux , il eft tems de les conlijérer
H/^. Nus, des In/iaes. Tom. VIL
I N S
B^J
. fous le rapport le plus •'■!' '. .fuiit , fous celui de
t leur indultri*. Embarralles par l'abondance piême
! du fujet, auflî riche que varié, nous tacherons de
re faire que d'heu;cux choix , 8c nous aurons le
foin de ne rien avancer qui n'ait été conftaté par
les meilleurs Obfervateurs.
Il efl facile d'exciter l'admirition , 6: d'cchauff'»i:
l'imagiuation , quand on raconte ;•- no.édés ingé-
nieux des animaux. Ce qui n'eft pas auili facile,
c'cft de faire enforte que l'admiration foit toujouts
éclairée Si l'imagination dans fcs juftes bornes. Des
Auteurs d'ailleurs très-elliinables , fe font plus d'une
fois l.riiTé (édaire par l'amour du merv'.iiicux , & ils
fe font plu à transformer l'Abeille en géomètre}
comme le Callor en ingénieur: c'elt .i prémunie
plutôt contre de relies iiduétions que l'on doic
(ans dou:e s'appliquer. D'autres Auteurs ont em-
bralié une opinion bien différente , ils ont tout ré-
duit au pur mécanifme : c'elt un autre cxtiême ,
qui des- lors n'eft pas moins vicieux que le premier.
Si tout eft nuancé dans le monde phyfîque , il y a
bien de l'apparence que tout eft nuancé dans le
monde iniellectuel , c eft à-dire, que les intelli-
gences ont été variées comme les corps organifés
auxquels elles font unies , & qui concourent au dé-
veloppement de leurs facultés refpedives. Il eft des
animaux qui fembh.-nt réduits au toucher : le Po-
lype ne I..U qu'alonget & raccourcir fes bras.
D autres ont tous nos fens , Se l'on diroit qu'ils
s'élèvent prefque jufqu'a notre intelligence ; mais
la perfeélion intelleéfuelle répond- elle toujours à la
pcrtedion corporelle dans les animaux"; Si ccU eft
ainli , d'où vient que l'Autiuche imbécille paroît
le céder en intelligence a 1 indufttieux Foir.mi-lion ,
placé beaucoup plus bas qu'elle , parfa ftruclure. Ne
cherchons point a nous méprendre : les traits brillans
d'intelligence que quelques Infeéles nousoftrent, nous
furprenncnt d'autant plus , que nous ne nous atten-
dions pas .\les trouver dans des animaux que nous ju-
gions a peine capables de fentir. Notre imagination
s'échauffe aifément fur ces agréables nouveautés ,
& nous donnons bientôt aux Infeéles plus de génie
qu'ils n'en ont réellement. Nous exigeons au con-
traire beaucoup des grands animaux , apparemment
parce que nous leur voyons une llrudurc plus ref-
fcmblante a la nôtre : aulTi nous fomincs fjrt portés
à les dégrader , de- qu'ils ne rempliflent pas notre
attente. Le Jcgré de connoilfance de chaque efpèce
répond fans doute a la place qu'elle occupe dans
le plan général, & la fphérc de cette conuoilTancc
doit s'étendre à tous les cas où l'animal peut fe
rencoiitret natuiellement. Si par le fair de l'homme
ou autrement, l'animal vient a être tiré de Ion cer-
cle naturel , & que néanmoins il n'en foit point
dérouté , on peut en conclute qu'il a un degré d'in-
telligence de plus , que celui qui ne peut ibrtir de
ce cercle : car la manière dont les animaux varient
au befoin leurs procédés , fournit un des plus
Rr
14
I N S
Rjrts arj^amens contre l'opinion qui vondroit les
transformer en pures machines. Plus le nombre des
cas aus<]ticl'! la connoilTance d'im animal s'étend
ou peu: s'trendic, cft grand, & plus cet animal
doit être élevé dans l'échelle.
La conCervation de la vie , la propagation de
l'efpèce & le foin des petits , font les trois princi-
paux obje:s qui follicitent rinfliTél Se l'indufttic 'des
animaux, mais qui ne les follicitent pas tous delà
jnènie manière, & qui ne les rendent pas tous
également dignes d'être admires ces trois égards.
Aind , quelle dillance ne doit-il pas y avoir, entre
l'Huitrc immobile fur la vafe , ne fâchant qu'ou-
vrir*: fermer fon écaille , & l'Araignée induftrieufe,
qui tend un filet à fa proie; qui attend en chaiTeur
patient , que quelque Infeéle vienne donner dans ce
piège ; qui au plus léger attouchement s'élance fur
îui ; qui s il ert armé ou trop vif, lui lie les mem-
bres avec une adreife mcrveilleufe , S: le réduit
ainll à ne pouvoir ni fe défendre ni fuir ? Sans
■vouloir nous tourmenter inutilement à définir l'inf-
tinâ , nous allons rapporter (împlemcnt la plupart
des faits qui annoncent combien cet inllinél paroîr
plus développé dans quelques Infcél^is , que dans
bien des animaux qui appartiennent à des ClûlTes
fupérieures.
Les Infectes , comme tous les autres animaux ,
doivent ch-'rchcr par tous les moyens qui fonr en
leur puifTance , à garantir leur vie des attaques
de leurs ennemis , des dangers extérieurs & des
injures du tems. Ainfi , parmi les Infcéles qui font
nfage des moyens qui nous paroiffent les plus na-
turels & qui ne dérivent point proprement de leur
induftrie ries uns ont allez de légèreté pour éviter
le danger par une prompte fuite ; d'autres ont nn
vol fort rapide; d'autres f; roulent en boule ou fe
laiiïent tomber fubitement , & l'on n'apperçoit plus
qu'une fotte de graine ou un être irauimi : fi ce
dernier moyen n'eft pas un effet réel & le produit
d'une grande crainte , il exige une forte d'intelli-
gence de la part de l'Infct^e , pour qu'il puiiTe quel-
quefois contrefaire le mort avec la vérité la plus
frappante, Pluficurs Chenilles favent avec une dex-
térité furprenante defcendre & remonter le long du
£1 qu'elles tirent de leurs corps, & qui eft "«iiFcz
fort pour les foutenir. Elles font cette manœuvre
lorfqu'il s'.igit d'échapper à quelque danger , ou
d'aller chercher ailleurs de quoi fe repaître. La ma-
nière dont elles remontent le long de ce fil efb
très-curieufe : elles font, avec leurs dents &c avec
leurs pattes ce que font les hommes avec leurs
mains & avec leurs jambes , lorfqu'ils veulent
grimper fur un arbre ; mais elles le font un peu
flifféremtrcnt. Elles fail^lfent de leurs dents le lil
auquel elles, font fufpendues , aufTi haut qu'elles
peuvent , & en recourbant leur tête fur le côté ,
elles élèvent leurs pattes antérieures au-delTus de
ia tête , Si après y avoir Uill le fil , elles rc-
I N S
drclTent la tête & le prennent de leurs dents encore
plus haut ; elles continuent le même manège ,
jufqu'à ce qu'elles foient paivenucs a l'endroit d'oiî
elles étoient defccndues.
Les Infeéles qui ne peuvent fe mouvoir facile-
ment ufent d'autres moyens. On a pu remarquer
que les uns choihffent pour leur demeure des en-
droits colorés comme leur corps, afin que leurs enne-
mis ne puillent pas facilement les diftinguer ; d'autres
lemblent vouloir intimider leurs ennemis , en pre-
nant un air de colère qu'ils témoignent par un moc-
vement de tête précipité ou par tout autre figue ex-
térieur ; enfin , il y en a qui dès qu'on les tou-
che , répandent un fuc puant. Nous obletverons à
ce fujet combien les feule? rcffources premières de la
Nature font encore nombreufes £c variées. Que des
Infeélespourécarteirenuenii qui les harcèle , répan-
dent par la bouche , ou par la partie poltérieure un
fuc qui fcnt mauvais; il n'y a rien là qui doive
étonner. La Nature nous en fournit des exemples
dans quelques grands animaux, & les aliraens pris
par les Infeétes , leur en procurent la matière toute
prête. Mais de voir que cette même Nature ait
pris foin de créer dans plulieurs fortes d' In l'eétes,
grand nombre de rcfervoirs qui ont leur orifice
lur le dcdus de leur corps , S: qui contiennent
une liqueur fétide, toute prête à empefter toutes
qui les attaque , c'efl à quoi l'on ne fe (croit pas
attendu. On counoît de grandes faulFes-Chenilles ,
qui, quand on les inquiète, font jaillir allez loin ,
de difTérens endroits de leur corps , un fuc défa-
gréable, très- propre à faire fuir leurs agreffeurs Plu-
ficurs ferres de Larves àfix pattes , ont aufH fur le
corps difFércntcs rangées de tubercules ouverts pac
l'extrémité, au bout de chacun defqucls , quand on
les touche , elles font paroître une goutte d'une
humeur laiteufe, dont 1 odeur eil fouvent infup-
portable : ces gouttes (emblent cependant leur être
précieufes ; dès que le danger difparoit , elles ont
foin de les faire rentrer dans leur- corps par les
mêmes conduits par ou elles en étoient forties. Cette
même manière de fe défendre eft encore plus fin-
gulière dans une efpèce de Carabe qu'on appelle
pctaid, qui , en fuyant l'ennemi qui le pourfuir ,
cherche en mênie-tems à s'en délivrer, en répan-
dant tout-:î-coup & à différentes reprifcs , une petite
fumée qui fait explofion & fort avec un petit bruit.
On fait que la Nature ne s'en eft pas tenue là
à l'égard des Infedcs, & qu'elle les a aullî pour-
vus de difFércntes armes. La peau des uns clt allez
dure pour les garantir des infuUes ordinaires ; les
dents ou les mâchoires des autres ne leur font pas
inutiles quand on les attaque. Quelques-uns font
revêtus de poils fins & piquans , qui obligent leurs
ennemis h. les abandonner par la douleur cuifante
que ces petits dards occafionnent. On fait de même
combien les aijriilons de certains font dangereux".
Enfin , il y en a qui employant une forte u ia-
I N S
vluftrie , rrfettent la partie apt'';ici3ic d- leur corps
dans des nous , & laillenc à d^co.ivert laatic , qui
leur fert de défenfe par les pointes iii;.;ues ou les
elpèccs de pincettes dont elle dl armée.
Si les procédés indullrieux des animaux foHtairts,
n'atFctflent par ce grand air dt léflcxion îi de pru-
dence , cette lueur de génie , cetrc apparence de
police & de légiflation , qui nous frappent dar.s ceux
des animaux fociables , ils n'en l'ont pas' iiioins
rrès-inr^relVaus , foit par leur fimpiicrté Se leur iia-
i^ulanfé , loir par leur diverlué C\. levir appropria-
tion à une niL-me fin commune. Ces ouvrages que
les aaimjux fociabies exécutent, & qu: nous étc;i-
r.cnt autant par leur grandeur que par la beauti;
de leur crJonoancc ^ ré;'u!îeni du concours de qua.i-
tit; d'individus ; i's ont à palier , pour ainïi dire ,
par différentes mains ; k-s unes les c-b?.ucl;ent , les
aurres les perfcclionnent ^ d'autres les finiiienr. !.. s
ouvrages des animâu.ï fohiaires paicent dune feule
tère ; la même main qui ks comtr cnce , les continue ,
les achève , les répare : ch., ;,-,'.•,. lu a reçu ion
raient particu'ier, fo.i [Ol.: j a i .!- . ; ai lequel il
fc lufEr a !ui-mêine,5: poi.r.o.i a .. .' .sous allons
da!>ûrj nous arièter furies proc^Jé» i..duftrieux
de quelques Inlcdcs fuiicaites ou qui n; travaillent
point en commun.
Commençons par prcfenter ce petit Cruftacé ,
aiïez connu fous le ncm de Bemard- l'Henni, e ,
dont la partie antérieure eft très-bien défendue par
des trgumens fembîablts à ceux de rEcrevilfe, mais
dont le vci tre n'eit recouvert que d'une peau molle
& délicate, qui auroita fouffrir d'être i nud. La Na-
ture l'auroit-il donc faiié en marâtre , en lui re-
iu'ant un tégument (i nécelîaire î Point du tout;
bienfaifante envers tous les animaux , elle n"a poiiit
oublié celui-ci. Elle ne l'a pas revêtu tout entier
d'une enveloppe crullacée , mais el!e a fau l'tqui-
valent en lui enfeignant à s'en revêtir. Inftruit
par un lî grand maître , il fait fe loger dans la
première coquille vuidc qu'il rencontre, 11 s adrellc
airez indilléiemment à toutes celles qui font tour-
nées en fpirale. Souvent il s'y retire li avant qu'on
ne l'apperçoit point & que la coquille paroît vuide.
Veut -il changer de place r 11 fait fortir fes giofles
pattes ou pinces , & faifiii'ant avec ces efpèces de
tena :l!es les corps qui l'avoifment , il tire a lui la
Coquille, en même tems qu'il s'entortille fortement
autour des parois ou de la rampe , pour ne point
fe trouver à nud. Si la coquille devient trop étroite ,
il l'abandonne , & va fe loger dans une autre mieux
proportionnée a fa taille : ce n'eft pas feulement
dans des c jqailles , que notre Hermite f.iit fe loger :
il fe nid. . aiilli dans différcns corps caverneux , qui
eut aHez ôe capacité pour qu'il puilTey êtreàl'ailc ,
& allez de légèreté pour qu'il puifleles traîner fa-
cilement. On l'a rencontré dans des os & dans des
enveloppes oe fruits deflechés. !l tilaie en quelque
lorte , ces tiilléientes logeSj comme nous elfayons
Ru vètenjçnc, C'srtniçmç un fpcdade uès amulan:
ï N S
3M
que celui que pr;!i^entc ce petit r^giire , f5!:dis qu'il
cil occupé à chereher fur k bord de la mer ua
nouveau domicile & à en faire l'effai. Ce procédé ,
quoique bien fimple , indique aiTcz que rinfeftc qui
le met en œuvre ne hilfe pas que d'admettre biea
des combinaitons oiveries.
Ce L':\t. enc rc de phis parlai s Herin'ce!, la plu-
vîuknt les fei il es de
un a diife-
toat
pa t des Inleéles , qji p i ne ou t.
■ quantités de plante;. Ce prcc-'dé .
[ rentes efpèces de Larves, d'A-a'gn''es , ^«c fur-
i à be.iucoup de Chenilles , prefcnt un travail beaui
IS
us induiirieuï que l'invention du pr
ieii des Chenilles fe proeurent, par ce moyen , de
j 'petites cellules , qui (ont des logemeats commodes,
I& où elks trouve.i: en tout tems une nourriture a(-
furéc. Car elles mangent les parois de la cellule ; mais
; elles ont grand foin de ne coucher jamais à i'enve-
j loppe delhnée à les couvrir. Les différentes maaiercs
I dc.t ces Chenil'e; fe logent , dounesit lieu de lei lis-
: tlnguer en Lieulc* , en Plieufcs, & en Iloilu e'-.
Au r'^l'.e, toutes ces Ciieni'les f n: akz pet.:es &
jour 'jrdinaire d''pourvues de poih; la r!j;a:t ioi;c
très vives Se comme conviiUiounaires , £^ leur fenli-
bilité très- d -licite, leur fait un befoin de fe tusitre
à :'i3n des imprcllions du grand air.
L'art des Lieufes e(l en général le plus fimple. Il
conliltea lier, avec des fils de foie, plufieius feuilles
à en former un paquet, au centre duquel eft la loge
de riiifede.
Le procédé des Plieufes fuppofe de<; mai^ipulations
plus recherchées. Elles plient les feui'les en entier ou
en partie. En entier, lorfque la porcian pliée eft
ramenée à plat fur une autre portion de la kuille; en
partie , lorfqu'elks ne font fimplement que courber
la feuille plus ou moins.
Mais c'eft le travail des Rouleufes q li ft fait fur-
tout adiiiirer. Elles habitent une efpèce de rouleau,
dont la forme, les d'imenfioas & la polition varient
en différentes efpèces. Les unes lui donnent une
figure cyluidrique; les au.res lui donnent la forme
d'un cetnet, & ce cornet elt aurti bien fair que ceux
des Epiciers. La feuille eft toujours roulé en Ipirale,
ou comme le font les oublies. On oblervera que
,1a Cbeiiillene ferme pas en entier le rouleau à fes ex-
trémités : elle veut pouvoir en fonirau befoin. Oïdi-
iiaitement le rouleau ou le cornet eft couché fur la
kuiilk ; mais quelquefois , ce qui eft plus fingulier ^ il
y elt planté comme une quille.
Iinagine-t-on la mécanique qui préfide à la conf-
truition de ces divers ouvrages? Conçoit-on comment
un Ink-de . qui n'a point de doigts , parvient à louler
une feuille & a la tenir roulée l L'on fait en général
que ks Chenilles filent ; on entrevoit que c'eft a l'aide
de leurs fils que nos adroites Rouleufes font prendre
aux feuilles la forme d'un tuyau cylindrique ov coni-
que ; l'on voit eu elfe: des paquets de fils ft û»h
Rr 1
3i6
I N S
(le d Tlaiice en dtftance, qui ticnneivt le rouleau aflu-
jetti à la feuille. Mais comment ces fils , qui ne fcm-
bient faire que la fondion de petirs cables , ont-ils
pu opérer le roulement de la feuille î On croit iju'cn
attachant des fils au bord de la feuille, & en tirant
ces fils a elle , la chenille force ce bord à s'élever &
à (e contourner : ce n'ell point du tout cela. L'appli-
cation que rindullrieux Infede fait de fcs farces, eA
d'une plus fine mcchanique. Il attache bien des fils au
bord de la feuille ; mais il ne les tire point à lui.
Il en colle l'autre bout à la furface de la feuille. Les
fils d'un même paquet (ont à-peu- prts parallèles &
comporent un petit ruban. A côté de ce ruban l'In-
fede en file un fécond, qui pail'e fur le premier &
le cioife. Voici donc le fecret de fa mécanique. En
paflant fur le premier ttiban pour tendre le fécond ,
il pèfe fur le premier de tout le poids de fon corps ;
cette preiTion , qui tend à enfoncer le ruban, oblige
le bord de la feuille , auquel il tient, à s'élever. Le
fécond ruban, qui eft collé al'inHant fur le plat de
la feuille , conferve au bord l'élévation ou la cour-
bure que rinfede a voulu lui donner. Si l'on exa-
mine de près ces deux rubans, leur effet fera fcnfible.
le fécond paroîtra fort tendu & le premier fort lâche ;
c'eft que celui-ci n'a plus d'adion & qu'il n'en doit
plus avoir. On comprend a prêtent que le rouleau
fc forme peu-i-peu par la répétition des mêmes ma
nccuvres fur difFérens points de la feuille. Ce que
nous difons ici, d'après Reaumur, (ur l'ingénieufe
mécanique des Rouleufes , paroît cependant exiger,
peut-être, quelques corredions. Son illulfrc Emule,
De Geer , qui les avoir fuivics avec beaucoup d'at-
tention, ne croyoit pas que le poids de la Lhenillc
conttibu.^t fcnfifelement à I effet du roulement. Une
Plieufe qui vit fur le Cerfeuil fauvage , lui avoir
offert des prccidé. d'un plus grand eftet. Il avoir
remarqué que la Chenille faifit avec fes premières
pattes le fil de foie qu'elle tend d'un bord de la
feuille à l'autre, & qu'elle le tire à elle pour forcer
fes bords à fe rapprocher; & que lotfqu'elle tend
le fécond fil; elle ne lâche point le premier qu'clL
n'ait achevé de tendre le fécond. On peut croire
cependant que ce dernier procédé eft propre à cer-
taines efpeces, tandis que le premier convient plus
fpécialemcnt à d'autres. Il ariive fouvent que les
grolfes nervures réfiflent trop : 1 Infede fait les af-
tbiblir en les rongeant ^a & là.
Pourformeruncornetil faut quelques manœuvres de
plus. La Roulcufecoupe fur la feuille, avec fesdents ,
la pièce qui doit le compofer. Elle ne l'en détache
pas en entier : il manqueroit de bafe : elle ne dé-
tache que la partie qui formera les contours du
cornet. Cette partie eft proprement une lanière
qu'elle roule à mefure qu'elle la coupe. Elle drelTe
le cornet fur la feuille à-pcu-près comme nous re-
drelTons un obélifque incliné. Elle attache des fils
ou de petits cables vers la pointe de la pyramide ,
elle les charge du poids de fon corps. Si, force
aififi cette pointe à s'élever.
I N S
Ces manœuvres doivent , fans doute, aflez captiver
l'atreution pour n'avoir pas beloin de nouvelles co -
(idéi ations propres à les faue va'cir. Nous .-.jouterons ,
feulement, que ces cellules où la Chenille palfe fa
vie, fervent aufli de retraite à la Chiyfalide. Cette
dernière ne s'accommoderoit pasappaiemment d'une
(impie enveloppe de feuille. La Chenille donne à
la cellule une tapilleiic de foie ; d'autres efpèces.
s'y filent une coque, d'autres abandonnent la cellule ,
& vont te transformer fous terre.
Il eft des feuilles de plantes qui n'ont guère que
répaiifeur du papier. Croiroit-on qu'il y a des In-
fedes qai favent fc loger dans l'épaifFeur de fem-
blables feuilles & s'y mettre à l'abri des injures
de l'air î Une fcui le eft pour ces trèf-petits Infectes ,
un vafle pays , où ils fe pratiquent des routes
plus oa moins tottueufes ; ils minent dans le paren-
chyme dc^la feuille , comme nos Mineurs minent dans
la terre. On leur a aulfi donné le nom de Mineurs
de feuilles. Ils font cxtrêmcmeRt communs : les
uns appartiennent à la Claile des Chenilles , les
autres à cel e des Larves. Ils ne peuvent fouffrir
d être à nud , & c'eft pour fe couvrir qu'ils le
glillcnt entre les deux peaux d'une feuille. Ils y trou-
vent en même temps leur lubfiftance , ils en man-
gent le parenchyme ou la pulpe, & ils font che-
min en mangeant. Le« uns s'y crcufent des boyauï
droits ou tortueux, ce font des Mineurs en gale-
ries. Les autres minent tout autour deux, dans
des elpaces circulaires ou oblongs; ce font des mi-
neurs en grand.
La galerie de nos mineurs eft ouverte à une
de fes extrémités, à celle par laquelle l'infede naif-
(ant s'efl inrroduit entre les deux «nembranes de la
feuille. On voit bien que la galerie doit aller rou-
jours en s'élargillant , à mefure que l'infede fait
chemin dans la feuille ; car il en proportionne la
capacité à la grolfeur de fon corps , & comme il
prend chaque jour plus d'accioiiremenc , chaque
jour il élargit davantage fa galerie. Les Mineurs
en grand, ou en grands aires , minent tout autour
d'eux , dans l'épailTeur de la feuille. La figure de
la mine eft ordinairement déterminée par les ner-
vures dé la feuille entre lefquelles elle fe trouve pla-
cée. Ces nervures font, pour le très-petit Infede ,
des montagnes qu'il ne franchit pas. Divers Mineurs
de ce genre recourent à un procédé remarquable
pour augmenter la hauteur de la mine & s'y mettre
plus à l'aife ; ils plillent l'épiderme qu'ils onr dé-
raché ; tantôt ils n'y forment qu'un pli, tantôt ils
enferment deux ou plufieurs : ces plis fe montrent
fur l'épiderme , comme autant d'arrêtés.
Les dents font les inftrumens au moyen defqueKes
les Chenilles minent ; mais parmi les Larves mi-
neufes , on en voit qui piochent le parenchyme à
l'aide de deux efpèces de crochets cquivalens à nos
pioches. La plupart des Mineurs vivent dans une
I N S
parfaite folitudc ; ou douve pourrant (3es mines en
gianJcs aires, qui renferment plufievirs Mineurs qui
ne paroillent ni fc chercher , ni fe fuir : telles (ont
les mines que le pratiquent les Larves miueufes de
la Jufquiamc , qui font de très-gros infedcs , en
comparailon des autres Mineurs. Quand on les re-
tire de leur mine, elles fe mettent au (11 tôt à en
creufer une nouvelle, ce que le commun des Mi-
neurs ne fait pas faire. Si après qu'un Mmeur de
la Jufquiame a commencé à creulcr uue nouvelle
mine , on y introduit un fécond Mineur, puis un
troilième & un quatrième , ils continucror.t tous s
s'avancer dans l'intérieur de la feuille , fans s'at-
taquer les uns les autres 5 mais chacun travaillera
à part j & rien ne fe fera ea commun.
Ccft dans la mine même que plufieurs de ces
Infeâes fe filent la coque oïl ils doivent fc tranf-
former. D'autres ferrent de la mine , 3c vont filer
& fe métamorphofer ailleurs. Les Papillons qui pro-
viennent des Chenilles mineufes en général , font
de petites merveilles de la Narurc. Elle leur a pro-
digué l'or, l'argent & l'azur; elle a même mieux
fait que de leur prodiguer, elle les a aflbciés avec
goût à des couleurs plus ou moins riches , & l'on
regrette qu'elle u'âit pas travaillé eu grand de tels
chef-d'œuvres.
Mais les Mineur* ont quelque chofe de plus ad-
mirable à nous otFrir. On trouve fouTcnt des feuilles
de Vigne percées de trous ovales , qui femblent y
avoir été faits avec un emporte pièce. Ce font des
Chenilles mineufes qui ont fait ces trous , en dé-
tachant de la feuille deux morceaux de peaux , dont
elles fe font fabriqué une coque. On peut voir cette
même coque, pofée perpendiculairement lur un écha-
las , à une allez grarde dillance de la feuille qui
en a fourni les matériaux. Comment a-t-elle été
taillée , façonnée , détachée, tranfportée ? Ne ten-
tons pas de le deviner ; tentons plutôt de furprendre
l'indurtricufe ouvrière. Elle mine en galerie, & c'ell à
l'extrémitédelagalcrie qu'elle conltruit fa coque. Deux
morceaux de feuille , de figure ovale , très - min-
ces & fcmblables, doivent la compofer. La Che-
nille prépare ces pièces , les amincit en les dé-
chargeant du parenchyme , les modèle , les double
de (oie , les coupe avec fes dents comme avec des
cifeaux, les alTemble & les unit. Déjà ils ne tien-
nent plus i la feuille , & pourtant la coque ne tombe
point. La Chenille a pris la précaution de la rete-
nir par quelques fils à l'efpèce de cadre dont elle
cft bordée. La coque finie , la Chenille fe met en
devoir de la détacher de fa place & de la tranf-
porter. Elle a lailTé une petite ouvertuie à un des
bouts; par cette ouverture, elle fait fortit fa tête;
elle la porte en avant , faifitavec fes dents un point
d'appui , Se faifant effort , elle tire la coque à
elle. Les fils qui la tetenoient cèdent, & la Che-
nille emporte (a petite maifon comme le Limaçon
fa coquille-. Voyez-la shemiacr ; fa maithe cft^uo
T N S
317
nouveau myftère. L'on a dit que toutes les Che-
nilles ont au inoins dix pattes ; (lion l'obfcrvateur,
qui le premier nous a donné l'mtérefl'ante hilloire
de cette Chenille mineufc , elle en eii ablolumcat
^•pourvue ; ce qi
montre combien il e(l dif-
ficile d'étûblir des règ'es bien générales en hiftoire
naturelle. Oppofons à ù marche un verre très-
poli , pofé verticalement. Elle n'en e(l point arrê-
tée , & la voilà qui grimpe fur ce verre , comme
fur une feuille. Par quel au fecret y trouve t elle
prile, car elle n'a ni pattes, ni crochets pour s'y
cramponner? Notre Mineufc fait filer, comme biea
d'autres Chenilles , de petits monticules de foie ,
de difiance en di(lancc , fur le plan qu'elle par-
court. Avec les dents elle faifit un de ces monti-
cules, qiki devient pout elle un point d appui ; elle
tire à elle la coque, & l'amène près du monticule;
elle l'y attache, elle porte enfuitc fa té'e en avant,
file un fécond monticule , & s'y crampo.ine comme
au premier ; elle fait effort pour détacher la coqut,
la détache, la traîne vcis le nouveau monticule,
l'y attache encore, & ce fécond pas fait, dévoile
le fecret de fon ingénieufe mécaiùque. Elle lailfc
ainli fur les corps quelle parcourt , des petites traces
de foie , produites par les montic.iles qu'elle file
d'efpacc en cfpace. Parvenue au lieu oii elle veut
fe fixer , elle y arrête fa co-juc à demeure, & U
place dans une fituation verticale. Il en fort en-
luite un très-joli Papillan , aufli richement vêtu q«c
ccax des autres Mineufes.
D'autres Infedes habitent dans de grande» gale-
ries de foie, cju'ils prolongent & élargilTent à me-
fure qu'ils croillent. Ils les recouvrent de matières
groilières , & fouvent de leurs excrémcns. Ils conf-
truifcnt de ces galeries fut les divers corps dont
ils fe nourrilTcnt , & qui varient fuivant l'efpèce
de llnfeéle. L'on a donné le nom de Faulfes-
Teignes à toutes les efpèces qui fe font de (em-
blâbles fourreaux. On fait que ceux des vraies
Teignes font portatifs. Les FaulFes-Teignes appar-
tiennent à la nombreufe & indullrieule Clallc des
Chenilles ; les plus remarquables font celles qui
s'établilTent dans les ruches des Abeilles , & qui
en détruifent les gâteaux. Elles n'ont point datmes
dcfcrrfives , elles ne font recouvertes que d'une peau
molle & délicate , Se pourtant la Nature les a ap-
pelles à vivre aux dépens d'un petit peuple guer-
rier , très -bien armé, & très-difpofé à défendre
fes érablilTemens. Nos ingénieurs recourent fouvent
aux mines & à la fappe , pour réduire les places.
Il étoit encore plus nécelTaire à ces Faufles-Teignes
d'exceller dans cette forte d'attaque , & leurs ou-
vrages prouvent qu'elles y excellent. Elles ne mar-
chent jamais qu'à couvert. Elles pouflent dans l'é-
pailfeur des gâteaux, de longs boyaux, qu'elles
dirigent à leur gré, Se où elles font toujours ea
siireté contre l'ennemi. Ces efpèces de galeries font
garnies intérieurement d'un tilîu de foie alfer ferr^.
&(. revêtues par dehors d'uae é^ailT? couche de graine
3i8
î N S
de cire & d'exctémens. Ainfi les beaux oavrages '
des Idboiieufes Abeilles font détruits fourdemeiu
par un ennemi qu'elles ne peuvent découvrir , &
qui les force quelquefois à abandonner leur ruche.
Ce n'eft point au mul que ces Fau (Tes - Teignes
en veulent ; elles ne percent point les cellules qui
en contiennent. Elles ne mangent que la cire^ &
cette matière que la Chimie ne fait pas difToudre ,
leur eftomac l'anal y fe , quand elles ont pris tout
leur accroiiremeiu, elles fe font au bout de la ga-
lerie une coque de foie , qu'elles ne manquent pas
d'envelopper de giams de cire. Au reftc , ces Faullcs-
Teignes pcuvein s'accommoder au befoin , de ma-
tières tfLS- d.f;.rcp.:c<: de la cire , fe nourrir & fe
revêtir d; f.:;ie! , de cuir, déplumes, de poils,
&c. Leais e;;,iémiriç retiennent , comme ceux des
Teignes j les couieiivs des matières qu'elles ont ron-
■t;ées ; 8: ces exciémens, elles peuvent les digérer
de nouveau , & digérer encore le lélldu greffier
qui en provient. Les Phalènes , ou Papillons noc-
turnes, qui en provienn nt, courent avec une grande
■vîcefîe, Si font tres-h.abilcs à fe giilfer dans les ru-
ches, pour y dépofer leurs anfs.
Il eft encore une Fauffe - Teigne , qui furpalTc
en grandeur les vraieS-Tcignes , qui vit, comme
elles, fur les ctoirles de lames, & qui mérite une
petite mention. Elle fait fe conllruire avec beaucoup
d'art une forte de berceau de foie & de poils ,
fous lequel elle demeure renfermée. Ce berceau ii'cft
ouvert qu'à fou extrémité antérieure, & c'cft par
cette e:;trémité que la. faulfe - Tcii^ne le prolonge
à mefure qu'elle croît. Elle file d'abord un tiilu de
pure foie , auquel elle donne la forme de berceau
Se elle finit par le garnir de poils. Quand elle veut
rejetter les excrémens , elle fe retourne bout par
bout , pour ramener fon derrière à l'ouverture du
_berceau. Ces excrémens n'eut pas , comme ceux
.des vraies, Teignes , la couleur des étoffes que l'In-
fcûe a rongée , ils font toujours noirs.
Il efl fans doute peu d'Infedes qui aient autant
de droits à noire admiration , que ceux qui
favent , comme nous , fe faire des habits , & qui
l'ont fu probablement avant nous. Comme nous ,
ils naillent nuds j mais à peine font-ils nés , qu'ils
travaillent à fc vêtir. On comprend que nous par-
lons des Teiones. Toutes ne s habillent pas dune
.manière uniforme , &; n'emploient pas dans leurs
habillemens les mêmes matières. 11 y a peut-être plus
de diverfité à cet égard dans les modes des "Tei-
gnes de différentes efpèces , que dans celles des
différentes Peuples de la terre, fpeii^acle bien intc-
reffant pour fObfervateur , & que nous ne pou-
.Tons confidcrer ici, co.inrae tout le refte^ que d'une
vue très. générale.
Les Teignes domeftiqiiès s'offrent d'abord à notre
attention. La forme de leur habit répond précifé-
ment à celte de leur cor-^'». 'C'tft un petit fourreau
cylindrique , ouvert au.', duas. bouts, L'étoffe efl
I N S
de la fabrique de la Teigne. Un mélange de foie
S: de poils en compofe le tillu : mais il ne feroit
pas alfcz doux pour l'Infeéle ; il le double de pure
foie. Nos m;ubles de laine & nos fourrures four-
niûen: à cïs Teignes les poils qu'elles emploient
dans la fabrique de leurs étoffe?. Elles fc font
un chois de ces poils ; elles l;s coupent avec
leurs dents , & les incorporent artiftement dans
le cilfu foyeux. Elles ne changent jamais d'habit :
celui qu'elles portoicnt dans leur enfance , elles le
poitent encore dans l'âge de maturité. Elles l'avent
donc l'alorgcr 5: l'élargir à propos. L'alonger n'eft
pas une affaire; elles n'ont pour cela qu'a ajouter
de nouveaux fils & de nouveaux poils à chaque
boutj mais l'élavgir n'eft pas chofc fi facile. Elles
s'y prennent prèciférasnt comme nous nous y
prenons en pareil cas. E: les fendent le fourreau des
deux côtés oppofés , Se y infèrent adroitement deux
pièces de Largeur requîle. Elles ne fendent pas le
tourreau d'un bouta l'autre ;les côtés s'écarteroient
trop Se elles feioient a nud. Elles ne la fendent de
chaque côté , que jufques vers le milieu de fa lon-
gueur. Ainli , au heu de deu.M pièces ou de deux
élargiliu'.es , eles en mettent qjatre. La raifnn pro-
céderoit-elle mien.î "i Leur habit eft toujours de la
co'i'eur de l'étoffe fur laquelle il a été pris. Si
donc la Teigne, dont l'habit eft bku , palTc fur
un drap rouge , les élargiiïures feront rouges ;
elle fe fera un habic d'Arlequin, fi elle paffc
fur des draps, ou des étoff'es de plulieurs couleurs,
tilles vivent des mêmes poils dont elles fe revêtent.
;l eft fiigulicr qu'elles les digèrent, plus fingu-
lier encore, que les couleurs ne s'altèrent point par
la digeftion , & que lears excrémens foicnt d'une
auPà "belle teinte que celle des draps qu'elles ron-
gent. Li's Peintres pcurroicnts'affortir auprès de nos
"Teignes , de poudies de toutes couleurs & de toutes
les nuances de la même couleur. Elles font de pe-
tits voyages. Celles qui s'établillent dans les four-
rures , n'aiment pa'5 à marcher fur de longs poils,
elles coupent auffi tous ceux qui fe trouvent fur
leur route , & ne marchent jamais qu'avec la
fiulx. De temps eu temps , elles fe repo'.cnt. Alors
elles fixent leur fourreau par de petits cordages , &
le mettent , pour ainfi dire , à l'ancre. Elles l'ar-
rêtent plus folidement encore , quand elles veulent Ce.
métamorphofer. Elles enferment cxaiflcraent les deux
bouts .pour y revêtir plus en sûreté la forme de Chry-
fahde , Se enfuite celle de Papillon.
Les Teignes champêtres, dont nous n'avons point
à redouter les attaques , l'emportent beaucou;^' en
indultrie fur les Teignes domeftiqucf. Elles pren»
ncnt dans les feuilles des plantes la raatièie de leurs
habits i mais il faut qu'elles apprêtent cette ma-
tière, S: qu'elles lui donnent la légèreté & la fou-
plcffe propres à leurs vêtemen's. Ces Teignes font
"des cfpècsde Mineufes ; elles (egliilcnt entre les
deux membranes d'une feuille , qui font pour elles
ce qu'une pièce de drap eft pour un Tailleur,
I N S
avec cette différence , que celui-ci a befoin d"un
patron , & que nos Teignes savent s'en palier.
Elles dctp.client de ces membranes toute la fub-
ftance charnue qui leur eft adhérente ; elles les amin-
cirent & les poUllLiit. iilles coupent enfuirc, dans
ces membranes, aind préparées , deux pièces a-peu-
près fcmblablcs. Elles travaillent à leur donner la
concavité , la courbure, les contours & les propor-
tions que requiert la forme de leur fourreau, &
cette forme eit fouvent très - reclicrcliée. Elles les
afTcnibleiit & les unillent avec une propreté & une
adrclle incroyables , & lîniffent par les doubler de
foie; elles n'ont plus alors qu'à défengrcner l'Iiabic
de dedans h feuille où il a été pris"& taillé , &
cela n'exige que quelques efforts. Il eft de ces four-
reaux qui portent du côté du dos de petites den-
telures qui les ornent beaucoup , & les font pa-
roirre plus compofées : ces dentelures ne font autre
cliofe que celles de la feuille dan> laquelle ces fuur-
reaux ont été façonnés. Les Teignes champêtres fe
métamorphofentdans leurs habits, comme les Teignes
donieftiques dans le leur. Mais nous n'avons guèrcs
fait qu'entrevoir l'art induflrieux des Tcicrncs cham-
pêtres. Au rcOc , l'habit de ces Teignes n'ell pas
fait pour être allongé & élargi , quand il devient
trop étroit ^ elles en font un autre.
Quantité Je Teignescbampêtres n'entendent point
à préparer l'étoffe de leurs vêtemens. Aufft, les
matières qu'elles mettent en oeuvre ne font - elles
/ufceptibles d'aucune préparation. Des brins de bois ,
de petites baguettes, des fragmens de feuilles, des
morceaux d'écorce , &c. pofés en recouvrement ,
comme les tuiles , revêtent extétieurement le four-
reau qui eft de pure foie.
Quelques Teignes champêtres n'empruntent po-nt
pour ic vêtir, des matières étrangères; elle s h.a-
billent de pure loie , & leur tiltu eft bien plus
ferré, bien plus fin , bien plus luftié que celui d^s
plus belles coques des Chenilles. Il a encore ur.e
iingularité de plus; il eff compofé de petites éca:'.l:?,
femblables à celles des Poiffons , & qui fe recou-
vrent un peu les unes les autre». Le fourreau cfb
quelquefois lurmonté d'une enveloppe en forme d:
manteau, qui le couvre prefque en entier, & qui
eft compofé de deux pièces principales , dont la
figure invte celle d'une coquille bivalve, ou à deux
battans. Des Teignes qui puilent dans leur propre
fond la matière de leur habit , dévoient (avoir l'a-
longet & l'élargir : il leur eu auroit trop coûté de s'en
faire un neuf au befoin; auffi , entendent-elles à
merveille à l'agrandir. Elles n'y mettent pas des éiar-
gilfures à la manière des Teignes domelHques ;
elles le fendent de place en place , fuivant fa lon-
gueur , & remplifTent fur-k-champ les intervalles
par de nouveaux fih , d'une longueur proportion-
née à l'ampleur requife. Ce fouireaa , de forme
vraiment lîngulièrc , devient auffi pour elles une
fotte de coque , oïl elles fubilTcns leurs trar.sfor-
niatioBs,
I N S
319
Les eaux ont auffi leurs Teignes aquatiques ,
comme on a pu les appeler , qui (ont des Larves
à fix pattes , qui fe transforment en • Infcâes à
quatre ailes , dont la relîémblance avec les Papil-
lons, a porté Reaumur .1 leur donner le nom de
Mouches Papillonacces , cSc qui font connues main-
tenant fous celui de Friganes. Tout eft bon à Ja
plupart de ces Teignes aquatiques , pour recou-
vrir le fourreau de piiie foie qu'elles fe filent :
on les voit fe faifir indifféremment de tous les pe-
tits corps qu'elles rencontrent dans l'eau , & les at-
tacher à leur habit, H eft recouvert de gravier,
de petites pierres , de morceaux de bcis , de par-
celles de RoCcaux, de petites coquilles, tantôt de
Moules, tantôt de Limaçons; & ce qu'on n'ima-
gineroit pas , les Moules 8c les Limaçons habitent
encore ces coquilles : enchaînées au fourreau de
rinfee^e qui les porte, iUfont obligés de le fuivrc
par-tout où il lui plaît. Il eft pourtant des efpèces
de ces Teignes qui ne s'habillent pas indifféremment
de toutes fortes de matières , & qui femblent choi-
fir , par préférence, des matières d'un certain genre,
dont elles revêtent conftarament leur fourreau. Les
unes préfèrent des grains de gravier, ou de peti-
tes pierres ; d'autres , des feuilles , ou des fragmens
de feuilles; d'autres , des brins de joncs; d'autres,
des graines, &c.
Ces Teii^res ou Larves âquati.qucs , ne fortenc
pas d'elles-mêmes de leur fourreau ; il leur fert de
retraire ou de défcnfe , & fi on veut les obliger
a en fortir , elles ne l'abandonnent qu'à la dernière
■extrémité : les rnet-on en!i;ice à leur portée, elles
y rentrent aulli-tôt. Il n'en eft pas de même des
Teignes domeftiques ; elles ne rentrent plus dans
leur fourreau , quand on les fotce à l'abandonner.
A l'approche de la première métamorphofe ,1 ces
Larves aquatiques amarrent leur fourreau, mais
de manière que l'eau puiffe toujours s'y renouvel-
Icr : elles ne le fixent donc jamais fur l'extrémité
qui doit demeurer ouverte ; quelquefois il leur ar-
rive de le fixer au fourreau d'une autre Larve ,
qui le tranfporte ainfi avec le ficn. Quelques-
unes de ces Larves nous montrent un procédé par-
ticulier. A l'approche de la métamorphofe , elles
raccourcilTent leur fourreau. Ccmm.c la Nymphe
eft moins longue que la Larve , elle peut être très-
bien logée dans un fourreau plus court , & appa-
remment qu'il lui Convient que je fourreau foit
raccourci. Nos Laives aqnatiques ne iubiffent dans
leur fourreau que la feule transformation en Nym-
phe. Le fourria.i le trouve fouvent placé à une
allez grande profondeur fous l'eau ; fi la dernière
transformation s'opéroit dans cette enveloppe, l'In-
fecle parfait , tout aérien , rifqueroit trop de fe
noyer en travcrfant la couche d'eau. La nature,
qui a voulu la confervation de l'Infeélc , a enfei-
gnéà la Nymphe à fortir du fourreau , à l'approche
de la dernière méramorphofe. Celle-ci n'a point à
redouter Icau, for. élément naturel; elle ouvic
jiô
I N S
donc la porte de la maifonnette , traverfe l'eau ,
s'élève à la furface, & gagne le plein air, où elle
fe défait de fon enveloppe de Nymphe, pour pa-
roîcre fous la dernière forme.
Pour ajouter à la variété des vêtemens , dont la
Nature a fu pourvoir les Infedes , nous ferons con-
lioître une petite Larve à (îx pattes, jaunâtre , très-
dodue , grande mangeufe, qui dévore les feuilles
des Lys , & qui recouvre tout fon corps de fcs
propres eicrémens. Sa peau délicate . fine & tranf-
parente , demandoit apparemment à être défendue
contre l'ardeur du Soleil ; & tout a été bien dif-
pofé dans l'Infede , pou: qu'elle le fût parles ma-
tières qu'il rejette. Au lieu d'être placé , comme à
l'ordinaire , du côté du ventre , l'anus efb placé du
côté du dos, & lintefkin qui va y aboutir, chalTe
les excréraens vers la tête. Il ne les poulie pas loin ;
mais un mouvement ondulatoire des anneaux , que
la Larve fait dirigi;r & modifier à propos, clialle
la maiièie de place en place j& l'étend peu à peu
fur le dos & fur les cô:és ; elle glill'e facilement (ur
la peau unie. A peine la Larve a-t-elle mangé deux
ou trois heures , que tout le delfus de fon corps
cft recouvert d'une couche dexcrémens. Cette cou-
che , d'abord très-mince , s'épaiffit à chaque repas,
& les repas de notre Infede font toujours cojieuï.
Elle s'épailTit enfin , au point d'acquérir un volume
trois à quatre fois plus grand que celui de l'animal.
Affublé de cette énorme couverture, enterré , pour
ainfi dire, fous un monticule d'excrémens, il ne
montre plus que fa tète, qui eft fort petite; &
fous cet afped étrange, il trompe l'œil du fpecla-
teur peu inïlruit , qui croit ne voir qu'un tas d'ex-
crémens. Cette épaille enveloppe tient peu au corps
ds l'Infeéle , & quand il le veut , il s'en débarraife
facilement ; quelquefois elle tombe d'elle même , Sj
une nouvelle lui fuccède , qui ne coûte pas plus
à fabriquer que la première. La Larve n'a (împle-
ment qu'à manger pour fe vêtir , & fi elle ne fait
pas admirer beaucoup d'induftiie de fa part, elle
doit faiie admirer toujours la même bienfaifance de
la part de la Nature. Son accroliFemeat eft alTez
rapide j .•l ne lui faut qu'une quinzaine de jours
pour acquérir la grandeur propre à l'efpèce. Alors
elle entre en teire , & s'y conftruit une coque
quiméiite fort d'être examinée. L'excérieurne préfente
qu'un petit amas de terre ; mais l'intérieur offre une
tapilkiie de fatin, qui a rout l'éclat de l'argent le
plus pur. On la croiroit de la foie la plus fine &
laplusluftrée ; elle n'eft poutr'ant formée que d'une
matière moulî'eufe que !a Larve rend pat la bou-
che , & qui fe sèche promptemep.t à l'air. C'eilavec
cette macière lîngulière qu elle lie les grains de
terre qui lecouvrent fa coque , & lui fervent de
défenfe..
Une autre Larve à (îx pattes , d'une figure plus
remarquable que la précédente , & qui vit fur l'Ai-
tichaud, ne recouvre pas tout fon corps de fes ex-
I N S
cr^mens , & ne !es appliqtie pas immWïatement fut
fa peau. Elle a été mile tn étar de les employer avec
plus d'art ta de propreté. Elle ne s'en fait pas une
enveloppe; elle s'en fait un parafol , autjuel tilc
donne la diredion & 1 élévation qu'elle veut. Elle
l'inchne en avant ou en arrière , l'élève ou l'abaifle
félon fes be oins. Les pièces du parafol font uni-
quement de la main de la Nature; l'étoffe eft four-
nie par l'Inf de. Près de l'anus eft attachée une
longue fourchette écaiUeuie ic mobile , fur laquelle
les excrémens s'arrangenl à mefure qu'ils f'ortcnt.
Bientôt toute la fourchette en eft garnie , & 1 In-
(ede eft en polledion d'un paralol , qui le met à
l'abri du Soleil. M.iis ce ne font pas feulement les
matières que la Larve rejette par l'anus}, qui fer-
vent à compofer la oile du parafol, la peau dont
elle fe défait de temps en temps , s'ajufte auHi
fut la fouichette , 6c feu quelquefois de fond à
l'étoffe du parafol. Cette Laivc fe metamorphofe
en Caffide , fur la feuille ou elle a vécu , & fans fe
faire de coque.
Nous avons dit qu'on a donné le nom d'écumes
printannieres à ces amas de matière moulleufc d'un
blanc vif, qu'on voit au printemps, fur les herbes
des prairies. Le peuple qui en ignore la vraie Na-
ture, les prend pour des crachats de différens ani-
maux. C'eft au milieu de cette écume que vit
la Larve d'une elpècc de Cigale, qui n'eft connue
que des Naturaliltes. Elle en eft entièrement cou-
vettc , & pour parvenir à la voir , il f.iut écarter
délicatement fon enveloppe, prefque toute a;rienne.
On met alors à découvert un petit animal tout nud,
qui femble fortir du bain. Sa peau , de couleur
jaunâtte, paroît molle fic^^délicate ; il eft porté fut
(îx pattes , & marche avec allez de vîtcfle. A l'aide
d'une trompe , il pompe le fuc d'une multitude de
plantes, & plus il pompe, plus il accroît l'amas
d'écume fous lequel il loge. Il la rejette peu-à-peu
par l'ùnus. On voit alors le derrière très - mobile
de la Larve fe donner divers mouvemens , s'al-
longer & fe raccourcir , fe dilater & fc contrader
& l'écume fortir fous la forme de petites bulles,
qui s'arrangent les unes auprès des au;res ; il fe
forme par deeré un amas confu!érablc , qui cache
entièrement l'Infedc. Cette fngulièrc enveloppe lui
eft bien néceflaire^ s'il en demeure privé, il fe
defsèche & périt enfin. C'eft au milieu niême de
l'écume , où la Nymphe de cette Larve fubit fa
transformation ; nuis dans cette ciiconflance im-
portante, l'écume ne touche plus la peau de lln-
ftde. Il s'en forme, on ne fait encore comment , une
forte de voû:e , mince, unie & tranfparcnte,
qui l'environne de toute part à quel-|Ue diftaiice.
Sous cette Voûte s'opère commodément la dcinièie
metamorphofe, & l'infcde patf.tit h perce auflitôt
pour fe mettre en liberté & commencer un nou-
veau génie de vie , bien différent du premier.
A la fuite dis Infcdes qui favent fe loger ou
fe vêtir, s'offre une Araignée, dont les procédés
I N S
fn ce ç;enre ont bien plas encore de quoi nous fur-
pi en:!re pjilcur extiême lingularité. Elle eft déjà ircs
nmarquable par l'élément dans lequel elle vit. Les
>\rais;nécs les plus généralement connues, font des
Infcdics purement tcrreftres ; celle que nous vou-
lons faire connaître vit au milieu des eaux dor-
mantes; elle en fort néanmoins de temps en temps,
pjur clialîer fur leiiis bords ; elle cil donc une
epL-ce d'Ainphibie, mais qui e(t plus aquariquc que
teirclirj. E le nage avec une mcrvciUeufe célérité,
tantôt fur le dos , tantôt fur le ventre , & plus
fouvent tncore fur le dos. Elle eft une admirable
plongeufe, & pourfiiit fa proie jufqu'au fond de
l'eau, avec une agilité furprcnan:e. DrvUtrcs fois
eik la pool fuit fur terre , Os; après l'avoir faiiic,
c'ie la traniporte au fond de l'eau. C'elt-là qu'elle
1; pratique un logement qui elt unique en fon
genre. Elle eri pofe les fondcmens fur quelques brins
dhcrbes , & ce fondement elt de pure foie. Elle
s'éiève enfuirc à la furfàce de l'eau, en nageant Un-
ie dos , txpole fon ventre a l'air. Se corameil cil tou-
j Jurs enduit d'une forte de vernis .l'eau ne fauroit s'y
arraclierj mais l'air s'y attache; uninftant après , elle
le retiie promptcment fous l'eau, chargé d'une lame
d'air qui y el} demeurée adhérente, & qu'elle va
placer adroitement dans fon tilFu foyeui. Elle ré-
pite aulli-tôt la mê.Tie manœuvre, s'clève de nou-
veau a la furrace de l'eau , préfente fon ventre à
l'air, replonge à l'inftant , & va dépofer une fé-
conde builc d'air à côté de la première. Elle mul-
tiplie lescourles , continue fon travail , S: le trouve
c.ifin en pollellîon d'un petit édifice tout aérien ,
qui lui procure une retraite alûirce & commode ,
oii elle loge à fec au milieu de l'eau j mais elle
dï'Jre un peu plus de folidité à fon édifice; elle
veut fur-tout que les bulUs d'air qui en font ks
rnaiériaui: , ne puillent s'échapper ; dans cette vue
elle le recouvre cxtérieuiement de foie, dont les
fils très-fins font fort rapprochés. F.llc fort de cette
efpèce de pa'ais enchanté , pour Ce promener aux
environs , & chailcr aux Infedes. Dès qu'elle en eli
fortie, le palais fe rellerre de lui-même, fa ca-
pacité diminue. Bientôt l'Araignée y rentre char-
gée d'une proie ; il s'élargit aullilôt ; l'Araignée
ie trouve logée à l'aife , & y dévore fa proie en fu-
reté. Le mâle & la femelle entendent également à
confîruire ce logement fi fwiguherjqu'on en. iroitcju'il
n'eft qu'une pure invention des Naturalil1es,&ncn pa'-
un ouvrage réel de la Nature. Dans la (aifcn dt'
amours, le mâle quitie le lien, s'approche de ce-
lui de la femelle , s'y introduit, l'agrandit même
par la bulle d'air qu'il porte avec 'lui , & le lo-
gement devient une chambre nupiiale, où le con
femme l'œuvre du plaifir.
Nous avons vu des Infedes qui minent dans le
parenchyme des feuilles des plantes , & qui s'y ira
tiquent des boyaux ou de», galeries , comme nos Mi
neurs en pratiquent dans la terre. Ils en ont pr
ie nom de Mineurs de fetiitUs II eft un autre In-
ilifi, Nac. des Infectes. Tome KU,
I N S
321
fede, d'un genre très- différent, auquel le nom de mi-
neur paroît bien mieux convenir, parce que c'clt dans
la terre qu'il mine, & cet Infecte eit une Arai-
gnée fort femblablc par fon extérieur, à celle de^
caves, mais qui en dilîèrc beaucoup par fon genre
de vie Si fon induftrie. Elle s'ét„blit fut la pente
plus ou moins rapide d'une glaife franche Si pelée,
oit l'eau des pUues puiile s'écouler facilement. Elle
y creufe avec les fortes pinces, une nune en ga-
lerie , d'environ deux pieds de longueur, & donc
la largeur, par- tout a-peu près égale & propor-
tionnée a fa giolîeur , lui pcnncoide monter & de
dcfcendte ccminodémciit dans le fouteriain. Elle en
tapilfe tout l'intérieur de toile de lo e , qui facilite
encore (a r-iarclic , retient les gvaints de terre qui
pourroienc le détacher de la mine, & l'aveitit de
ce qui fe paiie .">l'entiée. Là, eft un ouvrage éton-
nant , & qu'on feroit raê.Tie tenté de révoquer en
doute, s'il n'avoit été bien vu ^ b;en décrit par
un Obfervsteur exaft. Cet ouvrage, unique chez
les Infedes, ell une porte, ou pi'itôt une vraie
trappe, formée de pluhcurs coudies dune terre
détrempée, lice avec de la foie, & dont les con-
tours font (i parfaitement circulaires , qu ils fmi-
blent tracés aa compas. Le dertiè.c de la ttappc
ou la face qui tcgarde l'intérieur de la mine , efl
convexe. La face cxiericuie , qui eft à fleur de terre,
e(l au contraire, plane & raboteufe, & fe confond
fi bien avec le terrein voifin , qu'on ne fauroit l'en
dillinguer; on peut juget facilement que l'adroite
Mineufel'a voulu ainfi, pour mieux dérober le lieu
de fa retraite. Mais nous n'avons point dit tout
ce que le travail de cette ingénieuTe trappe ren-
ferme de plus admirable j nous craignons feulement
que ce qu il nous relfe à en rappcrtct ne paroilTe
fabuleux. Sa face pollérieure eft doublée d'une toile,
dont les fils très-forts & très-ferrcs, fe prolongent
de manière qu'ils forment une forte de penture qui
lufpend artilkemcnt la trappe à la partie la plus éle-
vée de l'ouverture de la galeiie. Au moyen de cette
peiuure, comme à l'aide d'une charnière, la trappe
peut s'élever & s'abailler , ouvrir & fermer la ga-
lerie. Son proprt poids fuftît à 1 abaifier , foit parce
que la galerie ell fort inclinée à l'horizon , foit parce
que la Mineufe a eu l'adreiFe de la fufpendic à la
paitie lupérieure de l'ouverture , comme fi elle con-
uoilloit l'eft'et de la pefanteur. Cette ouverture eft
façonnée en entonnoir , & fonévafemcnt forme une
efpèce de feuillure , contre laquelle la trappe va
battre , quand elle s'abaiiTe, Elle s'ajuflc alors avec
laiu de précifion dans la feuillure, quelle ne laiffe
par dehors aucune prife pour la fouk-ver, & qu'elle
Kmb'e faire corps avec la feuillure. Si pourtiin: oa
introduit adroitement la pointe d'une épingl.- dans
le joint, on parvient à fouiever un peu la trapue ,•
muis alors on éprouve une réfiftance donc on eft
étonné. File augmente a mefure qu'on tente de
oulevcr davantage la trappe. Devine-ton te qui
produit cette réiîliance ? L'Araigncc av'.t.i''. par l'é-
branlement léger que l'épingle occafioiih? dans Us
S s
%!■!
1 N S
I N S
fils qui fe prolongent le long de la galerie , ac-
coure promptcmep.t i la porte , ciampoiine (es pattes
fi'iin côté aux parois de U (galerie , de l'autre à la
porte, & fe renverlant en arrière, elle fait el-fort
pour la tirer à ei!c. Aind la porte s'ouvre & fe
ferme ait:riiativcnient , (riivAnt c]ue robfcrvatcur
l'emporte d^ns ce petit coiiibat fur l'/.raignée , ou
J'Araitnice fur 1 Oblervateuv. Maison fent bien de
quel côté la vidoire doit pencher , & l'on n'en eff
pas moir.s cionnc ou'un fi petit aniwal puiile faire
une ii (,rjiui,; n'filhuicc L'Obfervactur force enfin
la porte, od la fGu;>,",e entièrement , & l'Arait^nte
cil .réduite a hiir picinptcnicnt au fond de la ga-
lerie. On peut répéier bien des fois les mêmes pro-
cédés avec l'induitiicufe Mineufe ,& éprouver "cha-
que fois de fa part, la niéme rcfiftance. Toujocrs
<e!le accourt à la porte , & fait Ils plus grands ef-
•fcrts pout empêcher qu'on ne l'ouvre. Appelée à
vivre dans la rerraite la plus obfcure , cette Arai-
^gnée feuible ne pouvoir fupportcr l'éclat du grand
.jour. .Quand on la retire de fa mine , fon agilité
;iiaturel:e l'abandonne; clic paroît languiffante , &r
.comme engourdie , 5t ficllc fait quelques pas , c'cft
■ en chancelant. On ne peut même parvenir à la
conferver long-temps hors de fa mine, & toutes
les Aiaignces de cette eCpèce , qu'on renferme dans
• des vafes , y périffent. On dcfireroit que le pre-
.mier Obfcrvateur de cette Araignée, M. l'Abbé Sau-
'Vage 5 eût pu fuivre l'habile Mineufe dans (on curieux
itravail. C'en eft vraiment un bien confidéralile pour
(Un (î petit Infede , que celui de fe creufer dans
la glaife une galerie d^environ deux pieds de lon-
gueur; mais c'ell fur-tout à la conftrudlion de l'ad-
mirable trappe qu'on voudroic le voir occupé. Le
lieu où elle eft conflruite rend l'oblervation bien
■dilhcde. On pourroit pourtant imaginer des moyens
.qui en diminueroient la difiiculté. La Mineule ne
lïefufftoit peut-être pas de travailler fous les yeux
de l'Obfervatcur Nous ne connoiilons pas le prin-
cipal uUge de la trappe. O.T pourroit foupçonner
que l'Araignée a un moyen de la foulever de tems
■en lems , & que lorfqu'un Infede fe préfente à
l'ouverture du foutctrain , elle la lailTe fur le champ
retomber pour retenir la proie captive. La trappe
■feroit ainli un piège que la Mineufe tendroit aux
Inledt'S. Cette Araignée a été trouvée aux envi-
■tons de Montpellier; mais fans doute quelle ha-
■bitc encore ailleurs que là. Combien l'Araignée
.commune au milieu de fa roile , ou occupée'à la
confliuirc, feroit-clle encore un objet di^ne de
jnéritcr notre.attention ! mais ce n'efl: pas lorlqu'clle
.attache des fils i des endroits où elle peut aif^ment
jttehidre , que nous allons la confidércr ici un in(-
tant ; c'eft lorfqu'elle les attache à des endroit) oii
>il ne femble pas qu'il lui foit aifé de parvenir.
•Comment les attache- t-elle par exemple, au haut
de deux grands arbres dont les branches ne fe
touchent point , ou à deux corps féparés p>ar un
jruilleaa .-' Cette queftioo embarralferoit peut-être
■Uii Philofophc j mais die n'a rien de -difficile pour
' une Araignée : en ce cas elle a reconrs à un ex-
pédient qui eft bien .fimple & bien naturel. Elle fc
fulpend au bout d'un fil , & tire avec fes pattes ,
de fa partie poderieure , plufieuis longs (lis , qu'elle
laide volriger au gré du vent : ces fils , qui ne
tiennent qu'a fon corps , étant tranfportés çà & l.t ,
s'attachent ai-x corps qu'ils rencontrent. Se c'eft
ainfi qu'ayant rencontré un autre arbt; ou un autre
bord que ceux où l'Araignée fe trouvoit , ils lui
(ervent de pont pour s'y tcanfporter & y attacher
le fil auquel elle éroit fufpendue. Ainfi l'ufagc que
les Araignées l'avtnt faire de leurs fils pour tendre
des pièges & attraper des Infed>;s, n'efl pas le feu!.
On lait qu'elles s'en font des coques autour de
leurs reufs. i\!ais l'u.fage le plus fingulier qu'en font
certaines fortes d'Araignées, c'ell de s'en fabri'iuec
ces efpèccs de voitures, qui leur fervent pour faire
des voyages de long cours , &; pour fe tranfportec
d'un pays à un autre, Auffi voit-on ordinairement,
quand le ciel eft clair dans certain rems de l'année ,
voltiger dans les airs quantité de gros fils Si. de flo-
cons de toile de ces Infcdes. Si on examine ces fils
&ces flocons , on y trouvera toujours des Araignées,
qui fe font fabriqué ce moyen de voler fans ailes,
& de fe tianfporter facilement dans quelque autre
On fait que les Grillons fauvages aiment à faire
leur trou (ur le penchant de quelque élévation, fur
quoi on a remarqué deux chofes. La première que
ces trous ne vont point de haut en r>as ; ce qui
pourroit y introduire l'humidité , mais parallèlement
à la fuperficie de la tetre. La féconde , que les
ma es les font plus larges à l'entrée que dans le fond,
afin que les femelles pulllent y avoir place dans le
tems de leur accouplement.
Mais il n'eft point d'Infedc pltis célèbre par fon
indullne, que l'eft une Larve, généralement connue
fous le nom de Fourmi-lion. Son nom eft lié dansl'ef-
prit a l'idée de procédés très-ingénieux. Tout'e monde
l'ait que le Fourmi-lion , ou Myrméléon des Enro-
mologiftcs , fc creufe dans un fable fcc ou dans
une ter:e fort pulvétifée, une folle en manière de
trémie ou d'entonnoir, au fond de laquelle il fe
tient en embufcade. Comme il ne marche qu'à recu-
lons, il ne peut pouifuivre fà pioic , il lui tend
donc un piége , & c'ell fur-tout lut la Fourmi qu'il
fonde fes effiérances. A l'ordinaire , il dejneure caché
fous le fable ,: foit qu'il repofe au fond de fou
entonnoir ou qu'il change de place, il ne montre
que le bout de fa tète, qui cil quartée, platte ,
ic année de deiix petites cornes mobiles , en forme
de crochets ou de pinces très-fines , dont la fin-
gulière ftrudure étonne l'Obfervatcur , Si lui montre
a quel point la N.itiire eft admirab'e jufque dans
fes moindres produdions. L'anatomie du Fourmi-
lion n'elt point notre objet adue! ; noui: fommes
moins cutieux de favoir comment il eft fait, que
ce qu'il fait. Pour creufer (^in entonnoir, le Fourmi-
lion commence par tracer dans le fable un liLlon
I N S
ci-colii!rcr, ^ont l'enceinte déterminera l'ouvertitre de
I en:our,o:r. Il y a toujours un certain rapport en;rc
cetti:ouverture& laprofondcur de i'cntonr.cu': celle-ci
ell orduiaircmcnt de neuf lignes, quand celle-là eft
de douze. En géne'ra! , la grandeur des entonnoirs
varie beaucoup : les plus giands ont environ deux
à trois pouces d'ouverture j. les plus pjiits deux à
trois lignes. Ce n'cft: pas une rép;le ijuc les plus
grands Fourmi-lions- creufent Iss plus grandes fortes :
lojvent un Fourmi-!ion de grandeur moyenne le
trouve logé 'dans une très-grande folie , & un
très-grand Fourmi- lion dans une foiTe de médiocre
grandeur. Cela tientà dcscirconflar.ces paniculièrcs,
t]u'il fcroi: inutile d indiquer. Après avoir déterminé
l'ouverture de fon enroni>oir , ou tracé le prcmi;r
fîllon circulaire , le Fourmi-!ron en trace un fécond
concentrique au premier. On comprend que fon
travail doit abouiir à enlever tou: k fable renfermé
dans l'enceinte du premi:r (ïilon. Qu'on imagine
donc un cône de fabk , dont le diamètre foit égal
à celui de l'enceinte. Se doL-.t la hauteur égale la
profondeur que doit avoir IVatonnoir ; c'ell ce cône
de (aS!c qu'il s'agit d enlever. C'elt avec fa tête,
cop.ime a'.cc usie pcl'c , qne l'Infede en vient à
bouc , fa forme répoiid très-bien a cette fondion.
II fc fert d'une de l'es premières patres pour la charger
iie fable, & quand elle en efl fcjrc chr.-g-e, il le
lance briifquemcnt hors de l'encsiiitc. Tourc cetre
petite manœuvre s'exécute avec- une promptitude
& une adrciie furprcnantes ; un Jardmicr n'opère
p.is fi vite Ik. (i bien avec la bêche Se fon p;ej ,
que le Fourm.i-licn avec fa tète & fa pa;te. Mous
n'avons- pas belbin de cire, que la fuite des ma-
nœuvres de notre Inftdle ne fera que la répétirion
de celle que nous venons d'efquiller. Il tracera de
nouveaux (liions, toujours concentiiques aux pre-
miers. Le diamètre de l'enceinte diminuera auill gra-
duellfiiicnt, Scie E"ounni-lion defccndra de plus en
plus dans le fablï. JvUis nous ne devons pas né-
gliger de faire remarquer, qu'il ne diar.'^e jamais
fa tèie que du fable renfermé dans l'eiicciie du
liH m qu'il trace aûiiclleraenr. Il lui feui.r pour-
tant tout aaili facile de la-cliarger du fable q:i crt
a l'extérieur de l'enceinte , pu fque la patte qui
répond à ce côté du fiUcn , elF capable des mêmes
lunélions que la parte ccrrefpondanre. On ne le
voit point s'y méprendre ,. il parole favoir que pour
parvenir à crcufcr fa trémie , il ne doit enlever que
le lable compris dans l'enceinte de l'aire eu dans
l'enceinte du (illon. Il n'y a dcnc que la-parrequi
eft du côté de l'aire, qui foie en adion ; l'aucre
fe rfpjfé ; cei'e-ci travaillera i fon tour , quand
celle la. fera fatiguée. L'un voit alors le Fourmi-lion
f^ tetouiner bout par bout ou traverftr l'aire en
ligne droite,. S: commencer un nouveau fiUon en
fei>s contraiie. Par ces ch.,-igements de lituation ,
la paite qui étoit d'abord piacéc à l'extérieur de
la.re, le trouve placée vers 1 intérieur &l prête a
nia; œuvrer. Il .inive ;ouventqu'encreu(aiit fa trémie ,
k- ïoufcii-iioa lenctntrc de gros gr,ams de fable ou
I N S
-de petite gri'tr.caft de te:re i"cche , ;1 n'a gards
de les lai lie rda:. s ia ttém c, ils fe;'. iioirr,: .-l'éilvlons
aux yccits laUé'ies q,i; ■.çnrercietj: d'en l-.>rcir. H en
chirge fa tête , Se par un mouveracnt fubic & bien-
calculé, ii les pro'-::e hors du trou. Si au lieu di:
ces corps allt^ ;;■:;..■; , :' encontre de petites picrcs
tiop pcfar,:-;3 p^! .1 ct.e lancées avec la tête, il laie
s'en débair.i er pa: un '..ouvcau moyen & fort lin-
gulier. Il lort de teire, 5c fe montre tout cntiec
a découvert. Il va ainli à reculons, jufqu'à ce que
!e bouc de fon derrière ait atteint la pierre , il fcmoic-
alors la tarer , il c.T.iye de la noi:ner Se de la foulever,
il redouble (es etr.i;t< , p.uvic.K \ la ch.îrgcr fur fo:i
dos, maiiitie: : b-,!?..':c;i-tr,t l'équilibre par des mou-
veinens proni; t' ïc alrcrn.-.nfs de fes anneaux , gùgna
avec (a charge le r\ed de la rampe, la gravit, pô: te Id-
pierre i quel r : d. )1 :-■.'' ;c :iu trou, revient dai-.s le irou,
ic achevé dji. ;. * pendant, malgré tout fon
f.ivoir-fa'r. î;c, la pierre'iui échappe
quelcu'.h. ' a efl fur le point d arrive;:
au !■ - ' ■ ;i ;ie fc rebute pas, ii del'cend,
va ■ e , la charge de nouveau fur fon
do-, -îpe, remonte, fe décharge, ?c
rei-.ui: :.. .1 i. ;i p i-'jil. Sa patience eft prcfque !:>é--
pu'.laolc , on l'ù vu lépéter hx à fcpt fois de luite leS'
mêmes manœuvres , pjrce que la charge lui avoir
échappé autant de fris. Il oiï.oit aux yciix du fpeda-
tcur étonné & prel'.iue attendri , une ima;^e bi:n
naturelle de 1 ini\>rtui.é Syliphc. Enfin, le rourmi-
!icn jouit du f: u" .';■ ' ■; tnv-uiv. Il a tendu fon'
p-.ége Se le ■. > • 1 ' ;:. v '5 & immobile au
fond de k:'' ; .. ; ir rufé & paticnc
la proie om' i e .: p. •::'nvre. Si quelque
Foerii!; vi.rt a ;od r autour du précipice , il eil r.rre
qu'elle n y rc::i4c p-Tiut. Les bords en font efcarpé s ,
& serraient f.ci.ement. Ils eniraîi-erit avec ciri
l'iinpiadente Foaimi ; le Fourn-.i-hon la faait pref-
teir.ent avec fes pinces, h fecouc pour l'étourdir ,
la tire fous le i'ablo , &: la face à fon aiff. Il rejette
cnùiite le cadavre: qi i r, eîl plus qu'une peau féchs
A; vile, répare k d- .':,-dre lurvsnu à la foîTe, & fe
remet en cmb-ilcadc. If n'a pis toujours le bonlicur
de faifir f.i prc;e ai mj.nci-t qu'elle tombe dans ■
le ['iége Souvent elle é^n.ippe à les pinces metirtrières,
3c L\z ciioii pour gag:icr k haut de l'entonnoir.
Alors le Fouinii-lion tau ;oucr la tcrc, il lance fur U-
proie des jets de fa'-ie redoublés, qui la précipitenc •
-k nouveau d-uis
■de.
' Ces procédés ingénieux qui mwitrient de r/ous-
arrèter quelque remps & qui ont rendu célèbre lî
Fourmi iion, relui '.'•-.: p. .t - -icaliers. On con-
'noît encore un lu:. , . ■- , -.i^t, qui h^ibite
comme lui une ter ' , . . ..; mobile, qui s'y
cieufe aulli une fcile eu cu;.:-n:u.;r 6c qui l.r.ice des
,ets de fable fur h prcie qui tente d en fortir. Cet
liifeéle eft une Larve bianch?.;re, molle 5: lanspatrcs;
À]ui a reçu le nom de Ver- bon, par analogie à celui
iout elie imite les procédés. Son entonnoir cft plus
^profond profortiouucUemcnc à l'ouverture , qut n"6-
Ss 1
524
I N S
l'eft celui An Fourmi-lion. Pour crcufer cette foflc
profonde , le Ver-Iion dcvou s'y prendre d'u:ic ma-
riere fort limple ; il ne commence poinc comme le
Fourmi-lion , par tracer un fiilon circulaire qui en dé-
termine l'ouverture ; il fe contente de jcttcr le fiblc
obliquement de tou« côtes. A mefurc i]u'il cxcave
ainli, il s'enfonce davantage , & il continue d'cxca
ver & de projetter de la iorre j jufiju'a ce iju'il
ait donné à ia folle la picfondcur qu il veut.
Lors que notre Clulicur a achevé de crcufer fon
entonnoir , il fe met en embulcade fort près du
fond. Son piège eft: tendu à tous les petits Infccles rô-
deurs, & nu, heur à celui que ion imprudence entraî-
ue dans le piécipice. Le Ver-lion le laUitàl'ir.llant ,
s'entortille autour de lui comme un Serpent, le ferre
de plus en plus, le tranfperce avec les crochets dont
fa tête c(t armée , & le fucc tout à fon ai!e. Mais
51 arrive (ouveiit que la proie , tiop vigoureulc ,
fait fouvent les plus grands clforts pour s'échapper,
Hc c'elt alors quM importe beaucoup au Ver-'.ion ,
que fa partie poltérieure, recourbée en cro;liets,
foit bien cramponnée dans le fable. Si pourtant la
proie réuffit a lui échapper , & qu'elle fe meite a
grimper le long des parois de l'entonnoir, le ru'é
chàlfeur lance oudain au-delfus d'ilie, aveu une
merveilleufe juftelfe , des jets de fable rciu'rés, qui
l'étourdilfent & la forcent à ictomber au fond du
précipice où elle elt bientôt relfaiùe.
Nous venons de voir combien l'inftinéïScrinduf-
tric paroilfent avec éclat dans les infectes dont nous
avons parcouru rapidement les petites habitations; nous
allons maintenant .-.ous arrêter quelques inllants aux
procédés riU'.ifs à la inétamorphole. C'eft une grande
affaire pour nos folitaircs que de s'y préparer; leur
çonfervation d^-peiid des précautions a'-xquelles ils
ont recours à l'apitoche de cette époque la plus
importante de leur vie. Les Cheni les nous oiîrcnt
feules des exemples de pr^lque tous les proc.'dés
que la Natiitc a enfeignts aux Infeâes en ce genre.
On lent bien que nous devons nous borner ici a
quelques exemples fur lefquels nous ne pouvons
jcttcr encore que de légers appcrçus.
On a vu que la Chryfaiide ne peut agir; c'eP.
donc ia Chenille qui doit tout faire. Le point le
plus e.lientiel cfl de mettre la Chryfalide en état de
fe tirer iaus rilque du fourreau de Ciiemlie. Pour
y parvenir, les Chenilles ont divers moyens. I.e
plus limple cil de fe fufpendre parle derrière. Elles
lilcDt fur riuclquc aprui un rcti: iiîo.it cuîc de foie,
elles y cramponr.eiu fortement leurs deux dernières
pattes , & fe pendci.t ainli la tête en bas. Dans cette
attitude lînguliere , elles fubilfent leur métamor-
phofes à découvert. Le fourreau de Chenille s'ouvre ,
& laille paroître la Chryfa'idc. De moment en mo-
ment elle fe dégage davantage Mais que devicn-
dra-t-elle quand elle auta entièrement abandonné
Je fourreau ? Comment fe foutiendra-t-clle en l'air .'
Comment p4!.viendra-t-cllc à s'acciochcr au même
r N s
endroit où h Chenille i'étoit auparavant ? Eric a utc
petite queue , & cette queue eft gainx de crochets.
Tout fon corps cil encore très-fouple. Avec fes
anneaux, comme avec des mains, elle faifit un;
portion du fourreau Se s'y cramponne. Un inftant
après elle allonge fa partie polféricure , & failit
avec d'autres anneaux une portion j-lus élevée du
fourreau. Elle rampe ainli à reculons lur la dépouille
comme fur un gradin , Se parvient enfin à accrocher
(a queue au monticule de (oie. Le voifinage de
la d:ipouille l'incommode; elle f' met à pirouetter
fur elle-même pour la faire roraber , & en vient
ordinairement a bout. Probablement ces pirouettes
n'ont pas une fia aiifli raifonnée qu'un grand Admira-
teur des Infc'^les parnît l'avoir cru; l'attouchemenc
de la dépouille irrite plus ou moins la peau très-
délicate de la Chryfalide , & met celle-ci en mouve-
ment. Comme elle elt lufpcndue par un fil , il eft
bien naturel qu'elle pirouette , & que la dépouille
cède à ces petites iaipulfions léitérées. Il y a fans
doute une infinité de pareils faits qu'on fe plaît trop
à exalter , mais qui n'en font pas moins dignes
d'attention.
Il ne convenoit pas à d'autres Chenilles d'être
pendues de cette maniera. Il falloir que leur corps
fut un peu allujetti contre l'appui, & la Nature leur
en a enfeigné le moytn. Elles fe palTent autour du
corps une ceinture, faite de l'aiiemblage de quan-
tité de fris de foie, dont les bouti font colles a l'appui.
Elles cr.tmponnent aulh leurs dernières pattes caas
un monticule de foie. Il elt tout limple , après ccU
que la Chryfalide fe trouve liée Ce cramponnée comme
I étoit la Chenille. La ceinture eit lâche, & laille
à la Chryfalide la liberté d'exécu.er les petites ma-
nœuvres. Quoique ce procédé fo;t allez limple, il
ne lailfe pas d'oH'rir des va'i;'r-.'î r.-ir,arquables chez
les difléieiitcs efpèccs de Chenilles i|Ui y ont riCoi:rs.
Toutes ne b'y preiiiient pas de la iiicme manière pour
hier leur ceintute & la palier autour de leur corps.
Beaucoup d'autres efpèces recourent à des pratiques
bien dilVérentes pour fe préparer à la métaiîiciphofe.
Un nouvel ufigepour lequel les îuftftes fe conltrui-
fent des demeures & qui elt même le plus fréquent,
c'eft pout y lubir leurs transformations. Ces fortes
de demeures font ce qu'on appelle communément
des coques. Llnfeile s'y renferme, & n'y Lille
prefque jamais d'ouverture apparente. Plu licurs même
font en tout fens fi fo ides , Se fi bien fermées ,
qu'd'es font abfolumcnt impénétrables à l'eau &
a l'air; c'eft là que rinfeét;e (e change en Nymphe,
ou cil Chryfalide. Ces coques paroillent fervir piin-
cipaicment a trois fins. La première eft de fournir
par leur concavité intérieure , à la Chryfalide ou à
la Nyinphe , dès qu'elle paroît , & lorfque ion en-
veloppe elt encore tendre, un .ippiii commode , 6c
de lui fa-r-' prendre l'attitude un peu recourbée en
avant, qu'il lui faut pour que l'es membres, fur-
tcut les aîles , prennent la place oii ils doivent
demeurer fixés jufqu'à ce que l'Infcdle fe dégage
lus
de fon er,vcl-,>ppc. Elhs û-rvcnt ci-> f','cond lieu , à
garùM'i l'.îiiiaialj tlir.s cet t;ut d;: fuiblclTe , d'S
injures de l'a t i^c des pjur.'uiKS de Ci:i ennemis ;
&i enfin, elles enijTïciîent que ces Ciu-yf^lides ou ces
N)-.Tiplics ne fc dwifèciîïnt j'ar une trop force évapo-
ri:ion. Les coques qui n'ont prefqu'aucune con-
liilance, n'ont probablement qie la première de ces
fins pour ob;ct. Celles j' i ùnt ^lus fermes, faus
être pcir:a:;t inipcnsrrabics a l'air c^ à l'eau , paroil-
(cnt aulli i'tr-.ir pourl.t '.'v.condc, 6c les au ti es fl-mbicnt
êcre diftiuées a lifi-lanc a ces trois fins dilF-reutes,
fclon les J;:rùc.;s bcrmns que les Infefles peuvent
en avoir.
A qi.i le Ver-à-fcie n'a-t il pas fuit connoître
cette uidnftric des Inledcs dans la fabrique de leurs
coques, pour tiibir a ccuvcri leurs [rirsi:or;na;:on> ?
Ma:s on le trompcroit (i l'en pen cit que toute les
(..heniiks (]ui fe conlhuiûnt des coques , tiavjilU-iu
fur le modèle du Ver à-foie. Leurs fabri^jucs ù di-
vcrfiiîcn: autant que ce!l.s t|U! rous fcunv.li.iu i.0'>
iiabits 5: nos meubles. En tra:ta:it l'aràc c CbeniNc,
nous nous fornines fans duure a.'.ez anctjs dans ces
petits attcliers, pour y conlidrier de pics l'cs p:océJcs
inj^éi.ieux Se variés des ouvrières, la forme t; les
effets des indruaicns qu'elles mettent fi adroitement
en oeuvre. Comme cependant notre but doii-ètie
d; donner d.-.ns cet ar.icle un a! régs de tout ce que
ks autres ar.ic.'es renf.-iment de plus mrJrc liant , r-ia
tivcment aux lufeelef c.T gûu-jal, nous àl'o:is piéfen-
tcr une L'gère ef-iuilie du travail & de la diverllcs
Ces mana-avrcs de quel-.^uts Chenilles a cet éji^.ird.
Les coques les plus généralement connues font
de pute foie. Telle cil celle de cette Cl.cmik
qui for.rrit tant à i.otre hixr. Leur forme eft ordi-
raucmeiit ovale. El:es la doivent au corps même
de 1 Infect:, lur Ic.jiicl el'es font comme moulée'.
Tandis qu'il travaille, il fc contourne en manière
d'S ou de demi-aii.ifaJ, & l'on voit allez que les
fis dont il s'enveloppe alors, doivent tracer autour
de lui un ovale plus ou moins allonge. La coq.ie
cfb une eipèce de jeltiron produit par les circonvo-
Ir.rions d'un même iil. La cjinparaifon eit fans doute
peu exadk : il y a bien plus d'^rt dans la conflrudioii
d'une coque, que dans la formation d'an peloton ;
niais cet art elt cachi en parue. Le fi! ne fait pas
proprement des ciicouvoluiuns autour de la coque;
il V trace une infinité de zigs-zags, qui compilent
ditT-icntes couches de loie, d'où rélulte l'épaiileut
du tilfu. Une fil. ère p'a:ce près de la Lo .clie de
rinfcdc, moule ce fil précieux. Avant que de palier
par la filière, la miaèie 3 foie le montre fous
i'afpeft d'ure gomme prefque liquide , contenue
dans deux grands réfervoirs , repliés en manière
d'intcftins, & qui vont aboutir à la filière par deux
conduits déliés & parallèles. Chaque conduit fournit
ainfi la matière d'un fil, la filière réunit ces deux
fils en un (cul , & le mi:rofcope démontre cette
rtunJùn. Uu fil de foie, qui nous paroît fimplc,
I N S
3^5"
I cfl donc réeî'cment double. Nous avons vi: qu'ut»
fil de foie d'Ar.iii;née eft bien aut:emcnt compofé $
quoique prodi.5ieufe;r.ent fin, il eft formé- de U
réunion de pluucurs milliers de fils, qui palTent par
difFérciites filières. L'Hiftorien immortel du Ver-à-
foie s'ell alfuré que la coque de cet lalede eft
formée des lacis d'un même fil, dont la longueur
eft de plus de neuf cents pieds de Bologne. Des
Ecrivains trop épris du merveilleux , nous ont beau-
coup vanté la piévoyance du 'Ver-à fuie : ils nous
l'ont préfenté comme prcdentant fa fin prochaine
& ordonnant lui même les préparatifs de fa (épulture.
Il ne manque à ces jois récits qu'un peu plus
d'exaifliiude. Le Vct-à ibie agit, i! ell vrai, ccnime
. s'il piévoyoit l'crat prochain qui exige de lui toutes
i fes (.'récâutions : s'e.ifuit-il néanmoins qu'il prévoie
' réellement, U ne pourroit-il pas agir précifément
[ de la même manie; e fans rien prévoir? Quand il a
; pris t^w. fin accroldcment, fes réfervoirs a foie fonc
I i'JLi: a jli! r.-miilis qu'ils peuvent 1 être, il eft apparem-
) ni-'it j.e.ie du beloin d évacuer cette matière; il
; 'o .j,-- , S: la coque eft le réfuitat naturel de
!e- '■"- i:i i^ des attitudes que prend l'animal, en
;, li I .j.'.d:it. Ces attitudes font fans doute celles
qui i,.i conviennent le mitux. I! fc foulage encore
en les vziiatit , £i comme il eft à peu pics cylin-
diinue, de que! pie nianiere qu'il le ploie , il tend
toujours a tracer un ovale. En promenant la filière dû
tous les côtés , i! cpaiiîit de plus en plus le tiffa de fa
co.-jue. Telle eft en général la fabrique de toutes
les coques de ce genre.
Il cil de ces Filejfes qui donnent à leur coque une
forme plus rechcrehte , ce qui imitent celle d un ba-
teau renverf-^. Lt coque du Ver-à-foie eft faite ,
pour air.fi dite, dune feule pièce. Les coques en
bateau lont faites de deux pièces piincipales, facon-
nrc, en mantcie de coquilles , & réunies avec beau»
coup de propreté & d .\drelle. Chaque coquille eftt
tiavaiilée a part , & formée d'un nombre prefque
infitii de très -petites couches de foie. Sur le devant
de la coque, qui repiéfente le derrière du bateau,
eft un rebord un pea faillant, dans lequel on ap-
perçoic uf.e feite ti ès-étioite , qui indique l'ouvcr-
tJfe ménagée pour la fortie da Papillon. Là , les
deux coquilles peuvent s'écarter l'une de l'autre Sc
laifler p.;!!cr le papillon. Elles font conftruites &C
allemblées avec un tel art, qu'elles font lelfort ,
&: que la coque dont l'Infcde eft forti , paroîc
aulTi bien clofe que celle où il habite encore. Par
cet artifice ingénieux, le Papilloi; eft toujours libre
& la Chryfa'lide en fûrccé.'
Mais nous devons faire icmargiitT, due toutes
les Chenilles qui fe filent des coijucs de loie, ne
les modèlent pas fur leur propre corps , c'eft-a-dire,
ou'elles n'y lont pas toujours renfermées tandis
qu'elles en tracent les contours S: qu'elles en fa-
briquent le tillu. Nous av ms la curieale hiftoire
d'uiK très pcittc Chenille mineufe, qui s'y prend
r^6
ï N S
d'une manière îai f5iig(i!:èi« pour con-iruire fa
co'.'jue. On regrette r,ue cette ccque (bit h petite,
la qa'il fuiîle le l'ccaurs de !a lojpc pour la bien
voir; car ceîl un vrai cluf J'œuvrc e;i ce genre,
E!ic efl ornée de. jolies c^iiiiek'.re'i qui sV-tcndcn:
dans toute fa lons^tieui. Safurr.ie ov,ile & irù-.il'ingcc ,
iiiiite celle d'ui^e nivctre oi J'.-.n bitcau renverlé.
Concevez 'iii'ui:; ! ,;:i' '.il'': ^oqac clt partagée en
deux tr.ti^iver;:-!-;;:-.-'.: ; rv:.:;cip C(;innieace par
en tricctcr ure irc ii, & -.•.;i.i;s c.ii'c'le la tricote,
sl-le fe tient au-J.l!^,:s , il n'y a que fa tête & Tes
premières pattes qt; :.'.ippliqu:ntatni;!u pourictendre
en tous fer.p. EiL travaille dor.c à pea-prcs comme
nos tricoteufes. Amcfuie qu'elle prolonge le till'u,
elle va a reculons , en le icnaiu toujours en aligne-
ment avec la !or :^iict!ràt 'a coquetonimencée. Qi'.and
elle a acly;vi i_!g iiaccr les cofitot.rs de la première
njoitic de la co y.ic Se d'en l.ibriquer le tiiTu, elle y
entre la tête la prctniiic, fi: retouiue bi-ut par bout &
/ie met à trava; 1er à la féconde moitié. Elle po;te
fa tête en avant & a'onge fon corps ccranie pour
rnefurer la longueur que Joie avoir la, partie de la
coque qui lui relie à cor.ltruire. Elle en façpnne
d'abord l'extrémué pointue. & à melure qu'elle pro-
longe le tillu , elle retire fon corps en arrière en le
laifd.it rentrer dans la prcirisre moitié. L'-rlquc les
bords des deux moitiés font prêts à.fe tjuclicr ,
la Clieni.le n'a plus qu.'à tendre des- fils de l'une
à l'autre pour les réunir. Le tilTu de cctrc jolie
coque préfente a la loupe un fpetlacle rrès-agréa-
ble : on croie voir un filet de Péclieur. Les fils qui
vont dune cannelure à une, autre , fe cro.fent &
forment les mailles b:en terminées du réfeau. Ceux
qui parteiit obliquement d'une cannelure vont fe
lendrc à la , cannelure qui la fuit immr'diatemcnt ,
Êc cela fe répète de cannelures en cannelures. Mais
W pareil tillu ne feroit pas allez ferré au gré de la
Clicnille: il lailleroit trop de traniparcnce a la co-
q.ue , & la Chenille veut qu'elle loit opaque Dès
quelle a achevé d'en réunir les moitiés, elle s'oc-
cupe à Fortifier tout l'intciieur en le revêtant de
couches de Ço\z. Nous nedifons poii.t comment
l'adroite Fdcufe parvient à former ces cannelures,
qui paient tant l'cAcércur de fa coque , nous oiîiet-
toas bien d'autres détails.
Nos Chenilles filcufes n'ont pas routes une égale
provilie n de f..ie , & toutes femblcnt néaniiHiins vou-
loir le dérober aux yeux. Celle, qui ne font pa^
allez riches pour fe faije une bonne loge de foie ,
fuppicent à cette d.fctte par dirtérentes matières plus
ou moirs groilières , qu'elles ont l'adrelfe de faire
entrer dans la coullrudion de la 1 igc. Les unes fe
contentent ai lui donner- ure ceuv.rturede feuilles
qu'elles lient enfemblc, fans aucui> art. Les autres
ne le bornent pas a entailer ces feuilles il a les
aliujettir ; mais elles les arrangent avec une f.ute
de régularité. D autres s'avifent de. poudrer tout
le, tillu de leur coque j avec une marie're qu'elles
iendcut par. le.dcirièrs, lic qu'elles, focx pépétrer
r N s
'entre les fî!s. D'autres fe dépou l'cm de îetjr! poîîj;.
oC en compofent lia. tilfu mi-feieé^: poils. D'autres ,
après s'éirc dépouillées, plantent Ici.rs poils autour
d'elles, 5: en firnKnt une tfuèce de paldfadc en
berceau. L' autres joignent a la,, foie 6é aux poils,,
une nu'.ieie L'aile , qu'elles lirent de leur inté-
lieur é; doit ',.:., bcuciicn't les malles du inUi ,
qiner. eit co:iri>c veiiufii. D'au'res s'enfoncent dans
le Kible ou d.,u^ le rnenu gravier, i'c s'y CGiiltruiIcnc
des coqugs de lab'o , d'jut tous les grains font hcs
avec de la Ibie. Dautres enfin , qui n'ont point de .
foie, percent la. terre , s'y pratiquent une cavité
en forme de coque, en cnduiftn: les patois avec
une loitc de glu ou de coile.
Une autre cÇ^^cz , bien pl'js indnftricafe que les
■préccdeiitcs , exécute un ouvrage qu'on ne le laiîe
■point d'admirer. Nous venons de voir des coques
qui_ relfeniblent à un bateau renvcrfé, c'elt encoie
la. tonne que cette efjièce donne a fa co ^wz ; mais
«Le ne h eonftiUû pas de pure foie, .^wec fes dents
le d.tachc de peites lai
nés G ecojce ,
de fia
ledani'uiaire ,
-peu-pres cga.
•elle alicmblc
à\i:c toutela propreté, toute ladiefic d'un Ebénilte ,
ic dont elle cuuipofe ic; principales pièces de la co-
qi:c. Ccs.giandes pièces fout auifi foïn.ées d'une
multitude de très-petites pièces de rapports , pofées
.es unes au bout des autres , & liées avec de la foie.
En un mot , on. croie voir ua ouvrige de mar-
C'eft encore en bois que travaille une autre Che-
nille , nia-s non avec le même atr. Sa coque , de.
forme oïd.naire, n'eil faite que de petits hagmens
:uTéguliei s d' tachés du b..is ['ce. Le fecret de l'In-
ktte conlille a lier ces f agmens & à cotnpoler une.-
.efpèce de beîtc. !Ly parvient en les tenant quelques .
.aiomens dans la bouche , en les y humcddnt. Se.
en les collant les uns aux autres au moyen d'une-
forte de glu qui lui tient lieu de foie, 11 fe Forme.,
de ce mélange une coque dont lafolidité égale,
prefque celle du bcis. Le Papillon n'a point d'inltru- •
meut pour la percer , il peut apparemment la r.i-
inollir. On fait queia Chenille pi^llède une liqueur =
acide , & l'on a CLinjcèUiré avec quelque fondement, ,
-juc cette liqueur propre à ramollir fenlibleme-nc .
i.i coque, étcst pre.^arée de loin pour mettre le.,
i'.'.pillon en état de fe fane jour.
Nous venons de prendre une idée de la conflruétion >
,:'es coques de quelques Chenilles, & des vanités
les plus remarquables de cette conibuCtion cbei.,
• lifférentes efpe'ecs. Il s'en faut de beaucoup que i ous-
■ayons épuifé cet agréable fujet. Upe grande Ciienille,
qui fe fat aifénient remarquer par des boutons ou
tubercules, fembUbles a de petites turquoifes, dont
es anneaux font ornés, (éconiliruit une grolfc coque
Me pure f.ue.foit luftrée ii très-ép.iille. Un des-
bouts de cette coque elt arrondi , l'autre fe .termine:
ca pointe, Exons nos rcg^ids. fui celui-ci ; il cft t
I N s
suvert. Coinmenc rinfcdc, dans fon état d'inac-
tion, eft-il a l'abri des iiifultcs des petits animaux
■voraces , tandis qu'il demeiue dans une coque ouverte
a tout venant? Il ell appelle a y pauer orainairemcnt
neuf a dix mo!s , & quelquefois il arrive par des
circoiillaiices particulière», à nous inconnues, qu il
y parte plulicurs années. Nous reprochons déjà à
laClienille ia ncglijTeace , & nous demandons pour-
quoi elle n'a pas la précaution de fermer cxade-
nient fa coque , comme le Vcr-à-foic & tant d'autres
Chenilles? Sufpendons un moment nos reproches.
Le Papillon dans lequel cette Chenille fe transforme
n'a aucun inifrument pour rompie ou couper les
fils de !a coque & pour s'y frayer uive ifiue. Il
reftcroit donc toute fa vie prifonnicr dans c:tte
coque que nous voudrions voir fi bien clofc.
La Chenille la lailTe donc ouverte , mais elle fait
en mème-tcmps en interdire l'entrée à tout înfeéle
vorace. Elle y pratique une cfpècc de nalle de
Poiflon, les fils qui compofent cette nade , font
beaucoup plus forts que ceux du refte de la coque, ils
ont de la roidcut & font comme franj^és. Tous font
couchés &c dirigés dans le même fcns , & fe ter-
iiiinent à l'ouverture. Lz nailc ou l'entonnoir qu'ils
forment par leur allemblage , a fon embouchure
tournée du côté de l'intérieur de la coque. Ouvrons
cette coque avec des cifcaux : nous voyons diftinc-
tement tout l'artifice de la petite na.'le. Nos reproches
fe changent en éloges , & nous admirons l'adrcfle
de la Chenille. La nalle fe piéfcntc au Papillon
tjui veut fortir , comme nos nalTcs fe préfentcnt
at!X Poillons qui veulent y entrer ; par conléquent,
elle fe préfcnre aux Jnfedes voraccs , comme nos
nalles, aux Poillons qui tentent d'en fortir. Nous
n'avons pas montré encore tout l'art de la Chenille.
l^Ti)e feule ne lufEroit pas fans doute , il pourroit Ce
trouver des Infectes qui s'y introdttlroient , & qui
dévprcroi..nt la Chryfahde. Notre Chenille pratique
•aulli une féconde nafle au-deflous ou dans l'intérieur
de la première . & les fils de cette féconde nalfe
font encore plus ferrés que ceux de la nalle exté-
rieure, Oblervons avec ^elle précilîon les deux
tialîes font emboîtées l'une dans l'autre : nous rous
écrions, qui pourroit nuconnoîtrc ici une fin dé-
terminée; Analyfons cependant un peu toutes les
i.yniioillAnces & tous les raifonnements que cette
■Al fuppoferoit dans la Chenille, & nous ne ferons
i-As trop tentés de les lui accorder.
De Geer parle des coques de Chenilles, qui
svoient la conhftance du parchemin & dont la conf-
trudfion ofFroit une particularité bien remarquable.
Le bout antérieur étoit façonné de manière qu'en
'îe preiiant un peu avec fa tête , le Papillon pouvoit
Je détacher facilement du refte de la coque , & fe
mettre ainfi en liberté. On voyoit alors une forte de
couvercle ou de calotte qui abandonnoit le corps de
!a coque. Une petite adrelTe de la Fileule avoir rendu
cette fcparacion facile ; elle n'avoit hé les bords de
la calotte à ceux de la cotjue que par des fils a»fés à
I N S
327
rompre , t;^ndis que par tout ailleurs elle avoit donné
à l'ouvrage une grande folidiic.
Nous avons admiré la inéchanique ingénictjfe &
prefque favantc, au moyen de laquelle di'vcrfes Che-
nilles loulciu des feuilles des arbres. Nous nous fom-
mesarrêtésàconfidéicr leurs diftérentes manœuvres,
foit lorfqu'clles font prendre à la feuille la forme
d'un tuyau , foit lorfqu'clles lui donnent celle dun
cornet, po!c Uir (abafecomme une pyramide. Voyons
fcs feuilles de frêne roulées ainfi en cornet, elles font
habitées par une petite Chenille, qui s'y eft conftruit
une coque de pure lo'.c, allez femblable à un grain
d'avoine. Nous ne faurions obfcrver cette coque.,
fans ouvrir le cornet ; ouvrons-le avec précaution.
La coque cfl logée au centre. Nous appercevons
de petites cannelures fur fon extérieur, elles ne font
pas ce qui mérite le plus notre attention. Remar-
quons lur-tout comment cette jolie coque cfl fu (pen-
due au milieu du cornet, à l'aide d'un fil ou d'un petit
axe de foie dont une des extrémités tient au fommet
du cône, & l'autre a fa bafe ou au plat de la feuille,.
Regardons de fort près l'endroit ou le fil s'attache
fur le plat de la feuille : nous y appercevrons une
petite pièce exaéleinent circulaire , noyée dans 1 épaif-
Icur de la feuille , & qui nous paroît cacher quel-
que dellein '"ecret. Nous la retrouverons dans bicre
des cornets; mais il arrivera fouvent que nous ver-
rons à la place un petit trou rond , bien terminé-,
ii qui femblera avoir été fait par un emporte-p.èco.
La pièce circulaire eft l'ouvrage de la Chenille :
elle a rongé adroitement la feuille à cet endroit;
elle en a coupé circrlauemcnt une petite poition-j
qu'elle aeu grand foin de laiiler en place. Nous com-
mençons à démêler le but de ce travail : il tend à
ménager une illue fecrete au Papi'lon, en même-
tems qu'il interdira l'entrée du cornet aux Tjledes
malfailaus. Notre i dulirieule Chenille patiqut
donc une petite porte ifa cellule. Cette porte ne doit
s'ouvrir qu'après la dernière inétamoiphofe : f«s
conteurs s engrenant dans L feuille , elle y demeura:
comme encadiée. Au fortir de la coque , ic ^ apiUo
defc.-i:d le long du fil qui la tient fufpeimve; il
en fuit la diieàion . arrive a la porte, & la fait
fauter en la poullant avec la tête. Ces cornets que
nous voyons percés, ont été aba-idonnés par les-Pa-
pillons.
Des Infcftes, que leur refiemblance avec les Che-
nilles, a fait nommer Faujjes - Chenilles , fa vent
autti fe conftruirc des co(|ues , & ces coques ont
de nouvelles fingulantés a nous offrir. E.les font
réellement doubles , c'clf-à-dire ., que deux coques
font renfermées l'une dans l'autre, fans tenir lune
à l'autre. La coque extérieure (emble faite de par-
chemin i quelquefois ce purcherain cil un ouvrage à
réfeau. La coque intérieure au contraire , ett -un
tilTu, très-fin, tiès-foyeux , très-Iullré : on ne peut
qu'admirer la beauté & la conîpofition du tillu <k;
cetiç coque ^ncéri€4tre.
3^8
I N S
Les plus fo'itaires de tous les In(cdes font ceux
«|ui vivent dans l'intérieur des fruits. Il cfl prouvé
que chaque fruit ne loge qu'un* Chenille ou qu'une
larve. On nomme communément ces Chenilles ,
des Vers , & l'on dit que les fruits où elles logent
font vcreux. Les femelles pondent fouvcnt bien des
œufs (ur le même fruit, 6c pourtant il ne ren-
ferme jamais qu'une feule Chenille , qucMr|u'il pût
en lon-eric Bii iiourrir un bon nombre. On obfervera
la m'jme chofe fur les petites Chenilles qui fc ni-
chent dans l'intérieur des grains ; il n'y a jamais
■qu'une feule Chenille dans chaque grain. Nous igno-
rons la caufe de ce fait remarquable. Nous favons
feulement qu'un Obfcrvateur ayant tenté de faire
vivre cnfcmble des Chenilles de cette elpèce , elli'S le
livroieat de furieux combats toutes les fois qu'elles
fe rencontroient. C'eft fur la petite Chenille qui vu
dans l'inténeur de 'a tête du Lhardon à bonnetier ,
que ces tentatives avoient été faites : elles furent
tiès-variécs , & toujours les petites folitaircs qu'on
vouluit forcer à vivre cnfcmble, fe livroienf des
combat's de corps à corps avec un acharnement
inexprimable : la n:ort d un des combattans en
ctoit ordinairement la fuite. On remarquoit qu'elles
cvitoient loigneufenienc de fe rencontrer , & qu'elles
fe tcno'cnt pour l'ordinaire à quel--|ue uiflance les
unes des autres. Il clf donc birm d'.'Cidé que l'hu-
pienr de ce^ Chenilles cit. anti fociable. Pluficurs fe
'ftiétamorphofent dans le fruit même , qui leur a
fervi de retraite & de pâture; elles s'y creufent des
cavités qu'elles tapilVent de loie où dans Iclquellcs
elles fe filent des coques. D'autres , & cc!t le plus
grand nombre, fortent du fruit & vont fe métamor-
phofer dans la terre.
Nos grains enfin , comme nous avons vu , font
fujetsàêtre mangés par une très-petite Chenille qui
fe loge dans leur intéiieur& qui s'y métamorphol'e.
L'enveloppe du grain elf une forte de boîte bien
clofe , que la Chenille tapifle de foie. Mais le Pa
piilon n'a pouit d'inflrumcnt pour percer cette boîte,
& il y demeureroit captif, fi la Chcmlie n'avoir
été iniquité à lui préparer une fortie. Elle s'y piend
comme la rouleufc du Fiêne: avec fcs dents, elle
taille dans l'enveloppe du grain , une perite pièce
londe , qu'elle fe donne bien de garde d'en dé-
tacher entièrement. L; Papillon n'a qu'à poulTer
cette pièce pour fe mettre en liberté. Au centre de
la tête du Chardon à bonnetier , eft une grande
cavité oblongue, habitée ordinairement par une petite
Chenille dont nous avons déjà parlé , qui s'y f.rit
une efpèce de coque où elle fe transforme. L'écorce
du Chardon eft beaucoup plus dure que celle de
nos grains : il feroit impoUible au Papillon de s'y
faire jour : il lui faudroit de fortes dents pour y par-
venir, & il n'a point d'inftturaens fcmblables ou
analogues. La Chenille , qui fcmble le favoir , pour-
voit habilement aux befoins du Papillon. Elle perce
de part en paît les parois de fa cellule ; elle y prati-
que un petit trou rond j vis-à-vis le bouc de fà co-
J N S
que, par lequel le P^pil on doit fortir. Mais fi ce
trou demeuroit ouvert , la Chryfalide feroit trop
expofée. La Chenille s'avifc d'un moyen forr (impie
pour en boucher l'ouverture. Tout l'extérieur de U
tête du Chardon eft couvert des graines de la plante :
elles font implanté;s dans l'éccrce , en:re les pi-
quans: ce font de petits ccrpi oblongs & cannelés ,
pofés les uns auprès des autres. La Chenille allu-
jcttit à l'extérieur du trou quelques-uns de ces petits
corps : ils y font l'office des uaHes de la coque
dont nous avons fait mention.
Nous venons de parcourir d'une vue rapide les
procédés d'une mu;.uude d'Inùftes dift'éiens , U.
nous nous étonnons avec ra:lon , de la grande va-
riété qui règne dans ces procédés , tous relatils à
une même tin générale , Se tous aulfi divctlîfiés que
le font ceux de nos artifans ou de nos artilles ;
d'où vient que parmi les Infecfes qui fe préparent
a la méramorj-hoi'e , les uns fc pendent par le der-
nère, ks autres fe lient avec une ceinture , d'au-
tres fe co.ulunrent des coques ''. D'où vient que
parmi ceux qui fe coulL^u^feiit des coques, les uns
les font de pure foie, tandis que les autres y em-
ploient des matières de divers genres ; Pourquoi la
forme de ces coques eft-ellc ii ditrérente chczdiffé--
rentes efpèccs ? Pourquoi eft - il des Infectes qui
roulent artiltemcnt les feuilles des plantes , tandis
que d'autres ne font que les her ou les pliei .''
D'où vient que d'autres nuncnt ces feuilles , Se pour-
quoi ne ks minent-ils pas tous de la même ma-
nière i Pourquoi , enfin , toutes les Teignes ne por-
tent-elles pas le même habit : Tous ces poui-
quoi , & mille autres qu'on peut former ,^ fur les
produdions de k Nature, font autant d'énigmes
pour des êtres donc la vue ne fautoit appcrccvoir
que les objets les plus voilins Se ks rapports les
plus direils de les plus failkns. L- s ouvrages des
Infcdes font les derniers rcfultats de leur organifa-
tion , & cette organifation répond au rôle qu'ils
dévoient juuer dans !a grande maihine du monde,
ils en font , a la vént'^ , ce bien petites pièces;
mais ces pièces concourent à un efl.t général par
leur eniirénem;r.c avec les pièces les plus importan-_
tes. 11 faut b ,?n que nous demeurions dans la place
qui nous a écé athgnée , & d'où nous ne pouvons
découviir que quelques chaînons de la grande chaîne
nniverfelk. Un jour peut être nous en découvrirons
davaricage. En atrendant , nous pouvons envifaget
les procédés ii variés 6: fi indulfrieux des Infectes,
comme un agréable Ipedade que la Nature préfetite
auiyeuxdeVobfervateur, & qui devient pour lui
une lource intarillable de plaifirs réfléchis Si d int-
truâions utiles.
Le fpedade devient plus int°reff"ant encore, lotf-
que roblervateur entreprend de dérouter lés In-
fedes & de les tirer de leur cerck naturel. Ils mon-
trent alors des relTources qu'il n'avoïc pas lui même
prévues, & qui trompeur fon attente. Quantité de
Chenilles, comme bous avons dic , enttenc en cette
I N S
pou: s'y coniliuiie cl<;s co.]ucr avec des gi.iiiis de
labk qu'elles lient au moyen Je leur foie. On peut
oblioer une de ces Chenilles à travailler à décou-
vert , en retirant de terre la cocpe , & en y fai-
lant une biêche plus ou moins grande. Si l'on met
du périt gravier a la fouée de la Clienilte , on la
verra avancer la tète hors de la brèche . faifir les
grains de gravier avec Tes dents , les pofer contre
le bord de la btècbe , les y alluiettir avec de la
foie , & parvenir ainlî à re'parcr les dcfordres faits a fa
coque. L^rfqae les Faulfes Teignes ou !es CheniHejde
la cire manquent de cette matière elles lavent le faire
«les galeries de cwir , de parchemin &; de papier. On
a vu une Ch.nille fa; venir à le conihuire une coque
avec de petits morceaux de papier qu'on lui avoit
crtcrc & qu on avoit coupés corwme on avoit voulu.
Elie les faililfoit avec fes dents Si fes premières
pattes, les tianfportoit au lieu où elle s'éroit éta-
blie, les mettoit en p'ace , les lioic avec des fils,
pofoitles unes fur la tranche, les autres de plat,
& formoit de tout cela un aiïemblage un peu bi-
zane, il cfl vrai, mais qui rf'pondoit p..rfaiienient
à une coque. Elle lui auroit donné une fe^urc plus
régulière , fi elle avoit travaillé a\cc les luaténai^x
delHiiés à fou efpèce. Avant que nous eudlons ap
pris i préparer , a travailler les laines & les pc.iuï
des animaux , les Teignes domcUiques n'alloient
pas appaiemment toutesnues. Peut-ctrc qu'elles s'Iia-
billoient alors à la manière des Teignes cham-
pêtres. Cette réflexion nous achemine a tenter d'o-
bliger différentes Teignes à fe vètir difFiicmmcnr.
Il Icroit curieux encore d'en obl'iger d autres a aller
nues. 11 s'en trouveioit probablement qui fe pallc-
roient fort bien d'habit. Une fuite de générations
de ces Teignes, élevées nues, nous apprendroi: (i
elles oublieroient enfin l'art de fc vètir.
Les procédés des Teignes champêtres font fi fin-
guliers, & en apparence li rétléi:his , l'Inkcle fait
ks varier fi à propos, que nous pouvons bien nous
permettre d'entrer encore dans quelque détail ,
afin de nous en former quelques idées philo-
fophiques. C'eft, comme nous l'avons vu, avec
des membranes de fsuilles, que notre Teigne s ha-
bille. La forme de fon faurreau eit recherchée ;
elle tient de la cylindrique , mais les bouts font
difiércmment façonnés. L'antérieur , celui oti fe
montre la tête de la Teigne , ell arrondi , coudé
& rebordé. Le poftérieur cft formé de trois pièces
triangulaires , que leur rcflort naturel tend a réu-
nir par leurs extrémités , & qui peuvent s'écarter
pour laillcr fortir le denière de ITiifed:. Quelque-
fois avons-nous dit auffi , le fouirc.ui efl orné du
côté du dos , de dentelures qui imitent les ailerons
on pinces des Carpes. Quand la Teigne, amfi que |
nous l'avons vu , a taillé fon habit, il lui refte i
à le &-,ir. Elle en allemblt d aboid les pièces allez
grodièrcment ; elle ne fait , pour ainfi dire , que
les fuuxfiUr. Elle veut, avant que de le réunit
plus cxadcment, s'allurer de leur jurtelfe, les cf-
fayer , S: l;ur faire prendre le bon pli fur l'on propre '
Hijl Nm. Injeaes. Tome Fil.
IN S 32.:;
i corps. C'eft auili en fe retourna;;; , en fe m;t-.i'ic
j dans toutes les poûnons où elle aura par la fui;-.:
I befoin de fe mettre, qu'elle les écarte lune de
l'autre autant qu'il efl nécellaire, & que de planes
elle les rend convexes. Elle ks coud enfuite à points
plus ferrés , & elle le fait (i bien & avec tant de
propreté , qu'on a peine à démêler les endroits ou It>:
deux bords ont été ajuftés l'un contre l'autre. Nous
avons fuppiimé bien de petits détails qui rekveroienc
beaucoup I art merveilleux de notre habile ouvrièn..
Nous n'avons même pu dire alTez combien les con-
tours de chaque pièce font variés ; ils le font pref-
qu autant que ceux des pièces de nos habits. ISous
auiions voulu un peu indller lar la manière donc
la Teigne piépare l'étolFe, dont dit h pi'lit , l'a-
mincit ",1a dédiargc de touticparenchyme, & la rcn J
aulTi fouple que légère : tous ces détails appartien-
nent à 1 hiftoire particulière des Teignes , & nojs
ne devons préfenter ici que les grands traits de cette
hiftoire. EiTfin, la Teigne ne fe contente pas d'un
(impie fourreau de feuille , il ne feroit apparem-
ment pas alkz doux ni alfcz chaud. Elle le double
de pure foie , & elle a foin de tenir la doubluru
plus épailfe dans les endroits où le frottement tlï
le plus grand. Après avoir mis ainfi la dernière main
a fon habit , elle travaille à le dégager des pai ties
de la feuille dans lefquellcs il efl demeuré comme
encadré. Tour y parvenir , elle a moins befom d'a-
drelfe que de force. Elle fait lortir fa tète hors du
fourreau, elle la porte en avant , elle le cramponne
fur la teuille avec fes premières pattes j elle fait effort
pour avancer en ligne droite , en même - temp-;
quelle faifit avec fes dernières patres l'intéiieur d'.i
four, eau , Sec. La Teigne, qui vient de s'habilltr
fous nos yeux , a taillé fon habit dans le milieu
d'une feuille; mais louvcnt elle le taille près des
bords. Alors elle n'a à couper les membranes que
d'un côté feulement , de celui qui cfl oppofé S'-ix
dentelures ; car près du bord de la feuille ces mem-
branes font réunies par la Nature , bien mieux en
cote qu'elles ne laaroicnt l'être par 1 Infcélc. Elles
y ont de plus la courbure qu'exige la forme du
fourreau. Le tiavail de la Teigne fe réduit donc
a vider les dentelures ; à en détacher le parenchyme
qui chaigeroit trop le fourreau , ou qui, en le
deliéchant , en altéreroit la conflruélion. Pendant
qu'elle cfl occupée à ce travail , emportons avec
des cifeaui les dentelures; que fera la Teigne.^
Achèvera t-clle de couper les pièces qui doivent
former fon h.ibit ? Nous venor.s de les couper dti
côté des dentelures; il lui refte a les couper du
côté oppofe : mais remarquons quel'es ne tiennent
plus à la feuille que par ce côté : lî donc la Teigne
va les tailler à cet endroit , elles n'auront plus de
foutien , elles s'écarteront l'une de l'autre , & il
lui fera impoflible de les réunir & de leur donner
le pli convenable. Encore une fois , que fera la
Teigne dans cette circonflance difficile ? Ccinracnt
s'y prendra-t elle pour réparer !c dèfordre que nous
venons d'occafionner dans fon travail !" Comment
Tt
33^
I N S
I N S
fe tirera t-flle d'une ficiiation anlTi rouveHe qu'im-
prévue î Les Iiifcàes nous .iccoiKUincut a cj;iii.'U'i
bt'aiicoup fur les ieiii)uices fie icui g-.'nic , .aiili ic-
voiis-nous noiiç artcndrc que iiotii: 1i.';l;ii>. ,i\''.,
bien fe rctoiirnei & tiouv.r i,Li'.-lqu'L;4v\' . ;ir ,
nous ne dcvii.ons foint ^i qui rcin'.'.f,! ;a .i i. ur
£a erl'c: , die lenorice Cm -le cliauip a fou [i:<:i:i;cr
piojc!; clic a'.îaiijjune fa niana-uvic ordin.urc, c.'x
chd:);4e de meihoJe , piicucmciit parce t.u'il faut
en ch.ingi-r. Au !;lu de le mettre a couper le< pitccs
de Ion liabit; ede u a-, aille h réunir avi:c des hls
de fo;e kn deux nien:b;anes que les cifcaiix or,:
réparées. Enluite , elle les double avaur que de le»
couper. Ou voir ces nicuibr.uics, d'aboi d fo; t r:a .Ipa-
renie'i, deverjir de pljs en plus opaques A clian^;>r de
couleur. On reconnoît que cette opacité OSi ce -han-
gement de teinte func dûs a la douldure de io e
que la Teigne a coutume de donner a Ton four-
reau. Amelurc qu'ede double les uicuibrares , elle
les rend plus convexes ; elle tend a J.eur faire le-
préfentei u.i ti)uu e,lindrique, il dc;i elle le le-
pf. fepte allez buu. Il ne ^'a^;:- pielque plus que
de les tadier du côté oti elles iiernent a la feuille.
Riais comment la T.i^ne parv:c dra t elle a les
tail'er a cet endiuii'r ra doull.re eit p'opr.vmcni
un fourreau de fo e ; en fe ■entcanant dans ce
fouircau, la Tci.ji.e ncs'eft L"e a'ôr'e route con-
niunica:ion a>'cc l.s nienibr.,nes qu: la 'ccouvrent ?
S'avit"e'a-t elle doi-.c de fendre la doublure avec les
dents, p^ ui le ùv.c lour di.. tiaver- .' Pc.int du tout;
elle a eu la piéca.ition de le ména.;er de f..in ,
des ouveitnres de liiiunce en riiltance , elle a la:llc
ça & la des vides d.rns la -oût: ; elle fait pader (a
tête p.ircesouvertuies, & ,ai,lc a fen g.-é les mem-
branes , les alitmbe, les ui.ii étroitement , & (i-dc
par çan.ir tous les vides de la do;ib!urc. tn voda,
ce femble, bien a(Kz pour do. ner ur.e gtande id'e
de l'indullric de notre Tei<^iic. NoiiS n'avons pour-
tant pas achevé d'indiquer tout ce pie lo;i favoit-
faire offre d'almiiable. Nous nous rappellerons que
1-cs bouts d 1 fouir.-au font fa'jOnnés tort diftérem-
inent ; l'antérieur ell rond, rebordé 6; un peu coudé;
le p-dtéricur i-ft hnmé de trois pie-ces triauguU'res ,
que leur nlfort naturel tient rapprudiée-s. Si nous
eallii'iis laillé la Teigne a elle-même; elle auroit
toupé le bout antéiieur de fon tourteau dans la
partie de U feuille la plus voifine du pédicule j le
bout poflérieur auroir donc été taillé dans la partie
oppofée , ma. s le letraneiiement que nous avons fa.t
des dentelures a. occallonné un défordre qui ne per-
met p us a la Tiigiie de fuivre fon premier plan.
Nous avons ôté a U feuille les contours & les pro-
portions fut Icfquels elle «i-tj.t droit de compter,
& qui dévoient déterminer le lieu & la firme des
bouts du fourreau Elle prend de.nc l'mverfe de fa
méthode ordinaire ; efe va laillei le bout anr'rieur
du côté de la pcuire de la lludle , & le pcliéricur,
dii côté qui avoiline le pédicul.-.
Si notie Teigne étoit ulc pusc machine, l'on ne
fomprendioii pas trop comment e!!c varieroic
au l.-efoii fcs opérations. ■ Faut - il attribuer ces
jiocédés à i'intrlii;crcc , ou ne 'eut-ils que le
: i a p'us nr;ju!c > i ,. , la plus -cni-
i ;■! ..iu;e, e!i ici le e!. .: ^, ; ■. '■ i:a;iœuvre de
la rei^^iic. Quand elle taïUe for, i.a'ic ptcs du bord
d'une feuilie , elle n'a a couper les nicmbrares que
d'un côté fei.l.iKent. Ce côti ell celui qui cou-
vtiia le ventre de l!;i(edc. l^c coté oppoié elf déjà
tout fje;onné de^ r.uuis ce la Na'uie ; il a tour ce
que la Teigne- delîi.? rela;iven--i-t aux contours Si
£ l'an'on des n'.e;ubr,.i, es. .Le di>s du fourreau re-
tiendra donc Ics dentelures de la feuille ; il en fera
oiiié ^ Si !a T-.i;;ne n'a autre chofe a taire que de
.'es vider ex..etemen:. Si pendant qu'elle s occupe de
ce tra l'ail , on cmpouc les dentelures par un coup
de cileau, on lé; are les deux membranes que la
Nature avoir éttoitement unies ; & l'air a un libre
accès dans la mii-e. .Viais sucune Tiignene s'ac-
ccnu.rode du conract iminédiat de l'air; toutes pa-
ro lient s'habrler pour 5 en mettre a 1 abri. Notre
Teigne , trop .i découvert, trava; le dvUic d'abord
a le couvrir. Fde tfiid.a des fils de l'une a l'autre
membrane. Elle a d'ailleurs a évacuer la matière
(oyeufe que la nonriuuie reproduit (ans celle;
le beioin de filer concourt avec la (cnfation m-
comniodc de ! air. No le Tel^nc ne fe met a cou-
per les iiKuibtanes qii'a^iès les avor reunies du
côté e-u elles av. icnt éié fépai'xs Eile a doublé
de loie ces membranes , elle a tapillé tout l'inté-
rieur de la mine , 5c nous deiTiandu<ns cor.iment
cette doublure ijc lui étoit point un obdacle , lorf-
qu il ell quelii n de rou.er les mer!-,branes .> N.us
avons rem..r ué qu'elle laiiVoit ça oi la des vides
dans la d .ubluie , pour y faire pader fa tête, &
m us avons artinnc cette forte de prudence. Ces
v.dcs, qui paioiflt>t li liabilement ménagés, ne
feroient-ils point l'effet tout limplc de la difctte de
foie? la Te gie d.it s'en êtie fort épuifée , en
rémuliant les membranes & en les doublant ; il ne
feroit d-'nc ; as mcrveilleuit que la doublure ne
fut pas par to.it -ontinue. Nous igneuons li dans
ce cliap.;em.iit de manœuvres , le bout antérieur du
fourreau piend toujours la place du poiférieur , Se
lécijToquemei.t ; mais le renvetfemcnt en queltioii
prouveoit Iculement qu en retranchant les dente-
luic', nous avons ta't pcidie a une des extrésrités
de la feiiide les contours que uquicrt la façon du
bout antérieur de l'habit. Lcxirémité oppol'éc de
la mine piéll-nte apparemment des conditions plus
favorables a cette paitie du travail, & il ell allez
naturel qu'elles déterminent la Teigne a y placer
l'ouverture antérieure de fon fouiicau. Au relie,
quoique la Teigne s'épargne du travail en fai fan rentier
les dentelures dans la façon de fon habit, il arrive pour-
tanr allez kmvent qu'elle préfère de la taillci en pleine
RuiTe Si l'on y prend garde , on reconnoîtra quelle
en ufc ainli , lorfque les bord< ont commencé à fc
Bclleeliei. Il cfl fans doute d..ns 1 ardre d« (os (en-
r N s
faiionç, que' certaine? ciiconfti'ircs influent fur (es '
maiiauvres; ii peut tne aulli d,jis l'ordre de la
iii'cani.jue de {es oii^aneî, que certaines opéra-
ti lis qui ;ieu'! étonnent , en réfuiteiic ci^nime de
leur principe un.nédut.
En ne faifant qu'ii-diqner les fin: ces oii nous
voudrions faiifcr la (ouition de tous Its pcuts pro-
blèmes que nous off. e le travail de la Tc!p^;;e des
touilles, nous ne cheuhons point a detruiie tout
ce qu'il peut avoir d intérellaut a nos rei^ards , mais
fcultmcni a nous ptémnrir contre la fiduétion de
la furprife & de l'adinirafon qui trop fouvcnt prê-
tent nos . {îropre;; vits & iïvjs propres idc'cs à
l'animal N .us avons encoie quel.,ues traits frap-
pa-s a raconter, fur l'indu^tiie des Iniides . & c'eT:
audi dans des Iburces tou|ours a-',al.>j;ues à la fen-
lij'.lué ou a l'o;-; à- ifa i'. n , que nous voudrions
chercher de meint a puifci la loiution de ces nou
veaux probléniLS.
Nous avons vu que l'inlhnifl d- la plupa': des
Inleitus , reldiivcuicnt à leur proj^énituie le b.irne
à pj.icer leurs œ.iis d.ins des endroits ou les pcriis
trouveront à leur njîllante , des nourritures conve-
naliles; & nous (jvons que les Mères ne fe mé-
prennent point la - dell„s , que le Papili-in dj lu
Chenille du Ch u ne va point pondre fur la viande ,
m la Mouche de la viande fur le Chou. Amlî , le
Coufin qui Vv)lii<;e dans l'air , a d'abord été liabi -
tant de l'euu ; c'elt aufli fur l'eau qu il va dépoler les
HuFs. L amas qu'ils fornncnt a 1 air d'une pe ite
r.acelle qie rlniid-j fau conltruire & même a H .r.
Chaque nui a U f'otine d'une quille. Toutes lc\
quilles font v^r.itaLs Si adolfées les unes aux autres.
Le Coiifi i ne pond qu'un œuf à la fois. On ne
devine pas couimc-.t il paivitnt à faire tenir i'ur
l'eau le premier a-uf ou la première quille. Son pro-
cédé efl: pourtant tiè<-finiple , & n'en eft que plus
ingénieux. Il porte en arrièie (es plus longue pattes;
il les cioife , & c'cft dans 1 a'.wle qu'elles forment
alors, qu'il reçoit le premier auf, & qu'il le
tient ailujetti. Un fécond auf ell bicntA: déj ofé
contre le premier, puis un truifièmc , un qua-
tiitme, &c. La bafe de la pyiair.ide s'élargit ainfi
peu-a-pcu 6c elle fe foutient cnlin elle même. Quel-
quv.-s ciptces collent leurs œufs avec beaucoup de
fnii;::ie Se d^e propreté, autour des br;iufhes ou
des mvi.iis jets des arbres , en manie-re de b,igucs
QU d'anrrjdi ; on diroit qu'une miin adroite air
]:is piaiîii a a;u(ler à ces jcis , des bulfelets de
p '.ius D autres Papillons fjut plus encore; ils fe
dépouillent de leu.spoi's, & en conlhiiifent à leurs
rr-ufs une efpècc de nid , où ils rcpofent molle-
ment & chaudement.
Nous connoilfons déj.î ces I.ifcftes qui ont e'té inf-
truirs a aller dépofer leurs œufs dans 1<- corps d'autres
infefles, ou dans leurs nids Ni l'agilité de ces der-
niers, m les armes offcnfives Si défenfivcs dont ils font
I N S
33'
pourvus, ni la f>. liJitt^ on l'épailTeu- des parois de
leurs L.gemens ne au'o'ent triompher de l'adrelie ,
du cour.-ge & de la vig Unce d une merc Ichncu-
mon. L s proeéd'S araOgi.es de quelques autres
mères Ir.fetV.s :c::t encoie plus remarqijal'le!. L'une
le tient a i cnir e ne l'anus des Cb^s-aMX , & at-
tend le momein ou il doit s'ouvr r, pour fe gliln r
dans les inteams ,v y d-,.o'''cr les œuf^ U-.e'iiunc
entre dans le nez ^ '. Moito-'s , St va pondre dans
les linus frontaux. Ut <ii;r:e, p'us ha-die encore,
enfile les co.iidui'S r.af aux du C^if, defcend Jar.s
fon palais , & dcpole fes œufs dajis deux bourfes
charnues , placées a la racine de la langue. C'eft
fous le cuir épais des betes a crnes , Ôi juf^jurs
dans leur chair , qu'untautre mère (filtre enfin va dé-
pofer fes œufs au movcn d'une tarière bien em-
manchée , quelle entend a merveille à faiie jo.:er
Dans chaque plaie qu'elle fair au dns d'un ba-i;f
ou d'une Vache, elle (lace un .n.f. Lj T.arv.- qui
en éclot , fe tr»uve envuunnée a fa nauiance , d'i;ne
nourriture très abondante & très-a| prépuce. t;ie
croît beaucoup &àmeiure qu'elle croit , cl'e fait
croître la tumeur où el'c clt logée. EHe devient
une efpèce de galle animale. Mais la Larve qri y
eft renfermée , ne fauioit le palier d'une coinnn;-
nicarion libre avec l'air extérieur ; elle a beCoin de
!''i'ifpiicr : la petite ouverture que l'inltrunient a
;.ranquee dans le cuir du Bœuf ou de la Va-hc, ne
le fe.me pas; la Larve a même gra^d foin de
l'entretenir, & il vient un tems oii il lui convient de
l'agrandir peu-a-peu : elle y réullit au mieux en y
intrcduifaiit le bout de fon denière & en l'y rete-
lant comme une tente. Cette même ouverture a
encore un autre ufage : e'ie donne un écoulement
aU pus qui abondeioit ticp dans la pl«ic & incom-
modcroit la La: ve.
Comme il efl des eTpèces qui .létofent leurs œufs
dans l'intérieur des amm.uix vivans , il en efl un
bien plus grand nombre qui .iéj ol'tnt les leurs dans
lintérieur des végétaux : il n'eft aucune de leurs
pairies qui ne Icrvcnt de retraite & de pâture à
un ou plulieurs I ilcdes. U le mère Infedie pique
la feuille d'un a'bic, eliç. y fait naître une gal'rS
au centre de laquelle un œuf eft logé. Un Teu-
thiède , 3 l'aide d'un itdtrument en forme de fcie ,
de tape & de tarière, pratique dans les branches
du Rofier , des cellules qu'il difpofe fymttrique-
ment, & dans chacune d;fquclles il pond ua œuf,
qu'il airofe d'une liqueur vifqtieuie. La Cigale,
h connue par fon chant , eft aufli pourvue d'un
inlttur.KDt admirable, qu'elle porte a;i derrièie,
& à l'aide duqtrel elle pratique de longues entailles
dans de menues branches. C'eu toujours au bois
vert ou qui végète encoie, qi'.e le Tenthrède con-
fie fes œufs , Se c'eft toujours au bois fcc que la
Cigale confie les ficns : elle ks diltiibue avec beau-
coup d'ordre dans ks d'-'iérectts logettes qu'elle
creufe au centre du h\\u de bois qu'elle a choili
Certaines elpèce.- fcjit £ attdcLées a leutsocafs,
Tt X
ï N S
il'.i'ellcs les portcr.t par-tout avec dits Aiiifî, nous
avons déjà vu l'Ar;;:;néc-loiip , comiT.c on la iii.Miimc,
luiitti-ra-r les licii; dans une pccitc boiirfc de (oie,
donc elle charge Ton dcrrièie. Vient -clic à la
perdre, ouvient-oii a la lui enlever? Sa vivacité
;i^ fon aglliié naturelles l'abandonnent : elle fcm-
b!e tcmber dans une forte de langueur. Ert-cllc
allvz hcur"iifc pour recouvrer le précieux ilépô.î
Elle s'en lailic a rniltant , l'enirorte & fuit. Des que
les petites AraignétsToiic éclofes, elles le lalicinblent
& s'airangent adiokcnicnt lur le doj^e kur m.èrc,
t]ui continue encore qur'cjue tems a leur donner
ùs foins, & à les transporter par-tout avec elle.
Une Aiaiszréc de cette cfpccc ayant été jetée dans
la fjilc d'un Fourmi - lion ; celui-ci faidt d'abord
1-.' lac aux CLuf^ , ic fe mit en devv)ir de l'entraîner
!:nis le fable. L'Araignée s'y laillbit cntraincr avec
îni; mais la foie, qui le teiioit celle à fon der-
I ère , i-onipit, & elle s'en vit fjparJc. hlle fc ic-
iwurna fur le cha!r,p , faifit le fac avec fcs pinces ,
i.«v lie les plus grands tlforts pour l'airaclicr au Four-
!:.i-liop. Ce tut cr.vain ; il entraîna le fac toujours
plus avant dar.s le fable, & l'Araignée, plutôt que
We lâcher prife , fe iailla crtcrrer tot:t>: vivante,
t'a la déterra bientôt j elle étoit pleir.e de vie; le
( ouimi-lioii ne l'avoir point attaquée : cependant,
.inoi.ui'on la touciiât à plufieius icpiifts avec un
bna de bois , elle ne fuyoit po.nt : cette Araignée
II agile, fi fauv.ige , lî farouche, fcinbloit ne
vouloir point abandonner le heu oii elle avoii perdu
ce qu'elle avoir de plus cher.
Une autre Araignée loge fes oeufs dans une
petite poche de loie , qu'elle enveloppe d'une feuille,
Illc fe pofe fur cette poche , & couve fes œufs avec
i ne afliduité rr.c; veilleufe. Une autre , enfin, ren-
ierme les fi^ns dans deuï ou trois petites boules
de foie qu'elle [u''pend à des fils, mais avec la pré-
caution de fufptndre au-dcv.uit , & à quelque dif-
tance , un petit paquet de feuilles fcches , qui les
dérobe aui regards des curieux.
Diverfes efpèces d'Abeilles folitaires ne fc font
p.'.s mains admirer par leur piévoyancc à ainalfer
ucs provifions pour leurs petits, que p^r lait qui
brille dans les nids qu'elles leur préparent L'Abeille
maçonne, ainfi nommée parce qu'elle fait comme
Hcus , l'art de bâtir , exécute en maçonnerie
dvS ouvrages qui fcmblent devoir furpaller de
beaucoup les forces d'un pareil Infcéie. Avec du
lubie ciioifî gtain à gr.iin , Se lié avec une forre
ne ciment bien préféra le au nôtre ; elle con-
;huit à là famil.e une raaifon , à la vérité très-
liinple , mais ég..l.nient folide & commode. Elle
cft diviféc iritérieuiement en plufieurs chambres ou
loqettes , adoilées les unes aux autres , & qui ne
doivent point communiquer enfemble. Une enve-
loppe générale , qui cft , pour ainfi dire , un mur
de clôture , les renferme toutes, & ne laiife au-de-
iiors aucune of.verture. 11 faut brifer ce mur pour
\oit les cli4'iibres , ijc ou lui trouve la dureté de
I N S
. la pierre. Ces nids font très-communs fur les faces
des niaifons : ils y paroiflent comme des nioiici-
cules ovales , d'un gris différent de celui de la
pierre. L'architecte de ces bâtimens dépofc dans
ciiaqiie chambre un ccuf, & y icnfcrmc en mênie-
tcms une p:ovi(:on de cire ou de patéc , qui cft la
nourriture appropriée a fcs petits.
U-ie autre cfpècc d Abe.lle , nommée l'Abeil-
le - charpcntière , parce qu'elle travaille en bois ,
conlliuit aulli des logeinens i fi famille , mais
dans tin autre goût que la maçonne. Tantôt
elle di/îjibue les chambics par étage , tantôt elle
les difpole en enfilade. Des planchers ou des cloi-
lons artifltmcnr façonnées , féparent tous les étages
ou toutes les chambres , & dans tous e([ dépofé
un a-iif , avec la mcflire de pâtée nécelfaire au petit.
Ces divers ouvrages exigent en gênera! , encore
nuins d'adrellé & de géoie que de tiavail Se de pa-
tience. Il y a bien auircnient d'art & d'induttrie
dans un nid , qu'une autre de ces Abeille"; conftruit
avec de fîmplcs morceaux de feuilles. Ce nid ell
un vrai piodige. Lorfqu'on le déccnipofc, & qu'on
eii examine de près toutes les pièces, on ne fauroit
comprendre comment un pareil Infcde a pu parvenir
à les railler , à les contourner & à les affcmbler
avec tant de propreté & de précifion. Vu par de-
hors , ce nid rellemble très-bien à un étui de cure-
dents. L'intérieur efl: divifé en philieurs cellules qui
ont la fjrme d'un dé à coudre, & qui font em-
boîtées les unes dans les autres, comme les dés le
f nt chez le marchand. Chaque dé efl compofé de
puil-eurs pièces , qui ont été taillées fépar.-ment fur
une ftuillc , & dont la figure , les conrours & les
proportions, répondent à la place que chacune deit oc-
cuper. Il en efl; de même des pièces qui forment l'étui
ou l'enveloppe commune. En un mot, il régne dans
ce petit chcf-d'ocuvre tant de julfcife , de fymétrie ,
de rapports & d'habileté , qu'on ne croiroit point
qu'il fiit l'ouvrage d'une Abeille, lî l'on ne favoit
à quelle école ef e a appris à le conllruire. On de-
vine allez que chaque dé efl le logement d'un pe-
tir; mais ce qu'on n'imagine pas, c'efl que la p.îtéc
que la mère appro ifionne pour lui, eft prefjue li-
quide , & que la cellule, route compofce de petits
morceaux de feuilles, efl pourtant un vafe fi bien
clos , que cette pâtée ne fe fépand point , loi s même
que le vafe efl incliné. Ce nid , dont nous ne
donnons qu'une foibic idée, eft caché fous teire ;
l'Abeille y crcufe une cavité proportionnée à la gran-
deur de l'étui.
C'ell aufll fous terre qu'il faut aller chercher !e
nid d'un aurre Abeille foiicaire , dont l'indulhie ne
le cède giicre à celle de la Coupcufe de feuilles ,
& qui travaille à-pcu-près fur le même modèle. Son
nid efl de même coinpof» de plufîeurs cellules
eu forme de d.s, ench.Jlte habillement les unes
dans les autres , mais qui ne font point recou-
vertes d'une enveloppe i.oai;n.uîc. Cliaqui; cellule
I N S
c(l faite Je deux ou trois membranes , appliquci.»
les unes iin les autres , & dont la finellc ell; incji-
primabic. Examinées au microfcope , elles ne pré-
(ciueiir rien qui puillc faire foupçonncr qu'elles
ont été prifes fur des plantes. On les Jiroit puie-
mcnt foyeufes , & de la plus belle (oie blanche. Mais
aiicjne Abeille ne file : quelle efl: donc la matière
de ces membranes fi fines , (î luitrécs , /îblanclics?
I-.n obfervant attentivement la cavité ou le nid cft
rcnlcTiné , on la trouve enduite d'une léj;cre cou-
che de matière luftrée , précjfément fcrablabi-: à
celle des cellules , &c qu'on pouiroit comparer à
cette humeur vifqucule que les Luiiaçons répandent
lur leur route. Notre Abeille a fans doute une am-
ple ptovifion de cette forte de glu qu'elle met en
a?uvre avec tant d'art : mais comme elle travaille
fous terre & dans une profonde obfcurité , l'on
fi'efl point encore parvenu a la furprendrc à l'ou-
vrage. Malgré l'eAtrême finellc de leurs membranes ,
f;s cellules" ne Liiicnt pas d'avoir aifcz de confil-
tancc , & fon pci^t les ma ner Cdn, altérer leur
foimc. La pâtée quelles lenfermenc , fouticrt leurs
pai;ois & les empêche de céder. Cct/e j-âiée cft une
cf|'cce de cire médiocieinent dctieinp'e , 5; qui
qucKiucfois ne l'efl point du tout. Un œuf clt
dépofé ail fond de cl.aquc ctl.ile. Apics être éclos ,
la L.irvc fc nouveau in;li.u d'une abondante pro-
vilion de noarriture. Elle la confommc avec une
forte d'intcrigencc , & paroîc fe conduire comme
il elle vi.'uloit confer\er aux pauis de fa loge un
appui nécertaire : elle ne crcufe pas la p.uée en
tous feus ; elle la cicule peipci.idii.nlairemtnt de
bas en-haut : elle s'y pratique aii-li un petit tuyau
qui en occupe l'axe ou le centre. A mcfure qu'elle
cioît ; elle agrandit le tuyau; elle l'etcnd en lon-
gueiu' é; en larf^eur. Elle arrive enfin aux parois ,
alors elle a confomir.é toute la pâtée & n'a plus a
cioitrc.
Diverfes Abeilles folitaires fe bornent à percer
la terre. E'ies y creufent des cavités cylindriques
dont elles polilTent les parois. Elles y pondent un œuf,
<^ y amallcnt une quantité fuftifante de nourriture.
Il tll une autre efpèce de cts mêmes infcétcs qui
percent la terre, dont l'induftrie ell beaucoup plus
remarquable. Elle ne fe contente pas, comme les
autres, d'une cavité toute nue. Quand on viîite l'in-
tv'ii.-ur du logement immédiatement après qu'il a
éié conftruit, on cft agréablement furpùs de le voir
tendu en entier d une tapillirie du plus beau fatin
cramoifi, appliquée fur les parois comme nos tapif-
fcriîs le font fur les murs de nos appattcmens, &
avec plus de propreté encore. Non-feulement l'Abeille
tapifle ainfi tout l'intérieur de fcn logement, mais
elle étend encore de lemblablcs tapis autourde l'entrée
à deux ou irois lignes de diftancc. Nousavons obfervé
q;iaTtité de Chenilles qui tapillcn: de foie l'intérieur
de leur coque ou de leur fouircau. Notre Abeille
e;r le fcul Inicéle connu, qui, a proprement parler,
lipuîc lou nid comme nous tapiflbr.s r;os chambres ,
î N S
Î3Î
t'eft Jonc a bon droit qu'elle a reçu le nom de
wpidière. Nous fomines impatiens de lavoir où elle
fc pourvoit de fa riche tapilVeric. 'Voyons ces fleurs
de Coquelicot nouvellement épanouies, remarquons
qu'elles ont été cchancrées çà &: lii. Compaions-
ies avec la tapifleric dont nous cherchons à con-
noître le tifTu : nous ne pouvons nous y méptcndrc,
cette tapillétie n'eft autre chofc que des fiagmer;s
de fleurs de Coquelicot, Si voila l'origine fccrettc
de ces échancrures cpic nous remarquons fur les
Coquelicots qui avoifinent le nid. Notre curiofititf
n'cft point fatitfaite , nous voulons fuivrc un peu
le travail de notre adroite tapilHere. Le trou queilc
creufe perpendiculairement dans la terre, cft d'en-
viron trois pouces de piofondeur. Il eft exac^erncnt
cylindrique jufqu'à fept ou huit lignesdu fond. La, il
commence à s'évafer , il s'évafe de plus en plus. Lors-
que l'Abeille a achevé de lui donner les proportions
coiwer.ablcs, elle fonge aie ta[ ilTer. E'ie va couper avec
beaucoup d'adrclle lur les fleurs du Coquelicot, des
morceaux de pétales de figure ovale, qu'elle faifuavec
fe: pattes &tranfportc dans fou trou. Ces petit, $ pièces
de tapifferic y arrivent fort chifFonnécs ; mais la
t..;'i;licre fait les étendte , les dpioycr & les ap-
pliquer fur les parois avec un art étonnant. Elle
applique au moins deux couches de pétales. Elle
tend donc deux tapilTcries l'une fur l'autre. Si clje
va s'en pourvoir fur les fleurs du Coquelicot pUuôc
que celles de quantité d'autres plantes , c'eft que les
fleurs du Coquelicot téiiniiTent à un plus haut degré
toutes les qualités qu'exige 1 ulage auquel elles font
dcftinécs. Quand les pièces que l'Abeille a coupées
& tranrpottées , fe trouvent trop grandes pour \a.
place qu'elles doivent occuper , elle en retranche
tout le fuperflu, 5: tranfpoite les retailles hors du
logement. Après que la tapiileriî a été tendue , l'A-
beille remplit le nid de patte jufqu'i fept ou huit
lignes de hauteur : c'eft tout ce qu'il en faut pour la
nourriture de la Larve. La tapillerie paroît deftinée à
piévenir le mélange des grains de terre avec la pâtée.
Nous nous attendons fa' "s doute que la prudente mère
ne manquera pas de fermer exaftement l'ouverture du
nid pour en interdire l'entrée à divers Inleflesfiiands
de pâtée. Elle n'y manque point en effet , & il nous
eft impollible dercconnoitre fur la fuiface du terrciii
le lieu oti eft le nid dont nous venons de contempler la
conftruÛion , tant l'Abeille a lu adroitcmcur le bou-
cher. Une petite pierre pouvoir être au bord du trou oh
fort prés ; elle n'a pat changé de place , elle nous
indique donc l'endroit au dellous duquel eft le nid
que nous cherchons; il fembic donc que nous n'ayons
qu'à enlever une légère couche de terre pour mettie
à découvert l'eiittéc de ce trou qui a été û bien
rebouché. Qu'elle eft notre furprilel Nous avons
déjà enlevé plus de deux pouces de terre, & nous ne
trouvons pas le moindre veltige de trou & de tapiffc-
rie. Qu'eft devenu ce nid h artiftement conftruit,,
fi proprement tapillé , & qui avoir plus de rrois
pouces de profondeur ; 11 n'y a que quelques
hetues que nous en adaii.io.is lingéideufe otdcin-
334
I N S
nance , & maintenant tout a difparu , au point que
nous n'en découvrons point la moindre trace. Quel
cft donc ce myfterc ? Le voici : lot fcjue l'Abeille
a pondu & i]u'clle a fiiM d'amafTcr de la pâtée, elle
détend la rapilltrie, elle la replie fur la pâtée, elle
l'en enveloppe , à peu-près comme nous replions
lut lai-mèmc un cornet de papier à moitié plein.
L'a'uf & la pâtée fe trouvent ainfi renfermés dans
un petit fac de fleurs. L'Abeille n'a plus qu'a garnir
At terre tout l'cfpace vide qui ell au dc/Tus du fac,
Je c'ell ce qu'elle exécute àvcc une ailivité mer
•veilieufe & fi exactement qu'on ne rcconnoît plus
la place du nid.
Ileft
I.ifede, nommé
imunément Guè|-e
ichneumon ou Guérie-maçonne, qui appartient propre
HKnt au génie Sphcx , & qu'il ne faut pas confon-
dre avec lAbeille-maçonne dont nous avons parlé ;
leur travail diffère autant que leur forme. Quoique
les procédés de cctic Guêpe foluaîre n'aient rie. d,-
commun avec ce'ux des Guêpes républicaines, iU,
ne leur cèdent guère en indufliic. L'on ne f ra ; a
f^k;lié que kop.s entnoriS i'ji dans quelque d.'tail , q u
fuppléera à tous ctux que nous foinmes tore- do
mettre rélaciv'ement a d'anrits Inleiflcs. N'otrc Gi.è ^
creufe dans lui (a'Ir- diir, un trou dcnnion uv
police de profoi, Jtii'. Son t ..'/ail nr k 'riprirc p r''< .î
txcaver ce trou , a lip donnrr lii.c forme c; lindinjue ,
à en polir lc« p.lu.is, a tianfporter au dehors le
fable qu'elle en tire ; clic forme de ce fable un tuy.iu
qui a pour bafc l'ouveriure du trou , & q ;i s'élève
au-delfus à une hauteur à peu-près égale à la profon-
deur de ce dernier. Ce tuyar. paroit erre un ouvrar;:
important & qui doit daior. Il eft tau avec a^t , i.;i
manière de fila^ramnies ou de guillnchis. L.i Guérie
travaille dans un fable fort dur, S; qucT'ongle auroir
peine à entamer. QMoiqi'elle fou pourvue de fèi-
honnes dents , ce n cil point de ces dents dnnt elle
fe fert pour percer le fabL'^ & en d tadirr Ir^
grains comme defrce; elle a un moyen très facile
& très liniple d'en venir i. bout. Elle fait le ra no'lir ,
le réduire en une phte molle, & qui (e laiife manier
canine elle Veut Elle y répand uiie liqueu' péné-'
tranre, dont elle a provihon. Elle périt avec (es
det.ts & fes premières ratres Ic-^ niol'cu'cs qu'cll»r
a : amollies S: dtrarhéc Elle en corirofe ui.e peire
pe'.orteunpeualmv'îc Elle pjfe cec:e première peloitc
fur le bord du tr^.u ,u'elle a commencé acreufer, &
elle jette ainfi le' p-emKrs fondemens du tuyau
cu'elle fe propofc d'-^lévcr. Il fera tout 'componf'
de pareilles pelo'tes , arrai^ es cirruUirî'ment les
unes à côté des aut.es & le': unes fur les antres.'
En mettant ea place de nouvelle', pel.ttes, elle les"
étend un peu avec l'ci dents ^e fes pattes. Klle
interrompt fréquemment fin crav.'ul , fans doua- parce
que!aliquCurdétrcini-.ames'.'i);!iû'..;iezpronipcemeiit.
Elle qui:te fon' attelier , s'er.v île fe revient quelque
temps après fe remcfre a l'ouvrage. Elle a été fe
pourvoir de nouvelle liqueur. L'o ivi,i-é va trè<;-'rîrc',
Se beaucoup plus -vite que l'on ne l'iniagiucroit.
I N S
En peu d'heures , elle a creufé un trou de deux
à trois pouces de profuiJeu'' , &c bâti au-dellus
un tuyau qui a aura'.t d'éléva;'on ou a-peu-prcs.
Elle co;itlruit fucceflivement plufienrs de ces nids,
qui ont tous la n^èn•z forme ,e'Ientif!'e & la n^ême
fin. Après s'etie éltv.= perpendicu'aircmenr aM-dellus
du trou, le tuyau fe coui'.i. un peu Se le crurbe
enfuue de plus en plus , en confcrvanr tou]ours fa
firme cylindrique. La Gucpe ne piopo'tuinve pas
conrtamment l'élévarion du ruyau a h. prof ir der r du
trou : fouvent i! eiï moins élev" que icKn ci n elV
profond. Ce n'eft pas marqtie de pe' m'C , m 'a
voit continuer d'en pétrir mais an li 'u A ■ K" r^ fre
en pLce , elle les jette h'-'r< d -i U' ,ri O d'.'-'.ne,
ai(éniert que le trou que l'Inf i?c cuu!t re-pendi-
culanemci^t dans un n-alTif de fJ'e, c'' un ^I^
d M
point
ru'a;^e dei petit éd hce en fiU l'i a'-^me , \ ^■\ au dcliiis
Se qui ('ippi'fc bien p u^ de t'ravii & d'.i.diiihie que
la li.npic .ip-raMon de.caver Li liii-c des n.-j-
nGciiviev de lier i e Lboil ule o v lei c nous aT' end a
que ce tuyau, f a'til^eme'i t f,ç ■n'-.e, n'efr qn ,r e
c!pè. e d-ehrfiudaire qu' ne d i pas ! uMillc. LiS
pri ctc' qui la tonpolti't lur.t ^oii fb ûere ce
qu'un al! m'-'ar;- d, 'ria,e.--a"ï ou d< iv-cr on^ dl
pi-'V IIP Maçon. No're Mayirvc f, >■ a d"?.nt;' S
d-(i, a*-!!! dL les d",, 11 plii^'a fa po'tre. 1 Ile 's en
1er- pour tehou- her on c mb'er le trou, après
qu'elle y a d-^po'.é un a".:f E'It rr.nolit d .nr le petit
édifice. & bientôt il n'en lefreplu' dr vfiige^. f être
efpece de pente tour a encore un jn-re ulagc bien
ini'Orrant, elle pr'vient lèse trepnies des K'hneu-
iTiors , qn n'oient s'efi!a'j,ei dani un défilé (i loi g
Se ti ob cur. Une Larve diu cclorc de Iceiifqix
la Guêpe-maij'onne a pondu au t.-ind de (on ircir.
La niche elt ben mi'r''e , la ' arve r.e pourrou ri
recevoir ni aller cbercber fa lourritnre, la mère la
apirovifionnée , c'Ie a ( i r Icn/er f'e t'pace ce
r-p: ou h'.n- 1 gre- q l'el • ra p i 't m né , ie qu'elle
a rempli de provilions d l-iiiebe. Qaelqii'un qui
Ignorer .r; l'iiiitoire de^ I fich».^ n uiiagi'ieroic pas
de quel; na-ure fuit ce-. pr..v, lions, d.' le Natura-
tabdc qui le (au , ne lalniire pas moins Si ! en
ouvre le nid avec préea.tion, on reniarqiicta que
la partie qui ii'cft p unt niniec a été remplie île
petites 1 aivcs viva tes, de c uleur verte &: (ans
pattes , arrangées adioitemeri l.s ui.es fur les autres
& contourn-ee^ en manièie de cerceaux Ces Laives
remplirent toute la capaeiré de la j ctite caverne.
L'on en compte ordinairement dix à douze dans
chaque nid, c'cft: précifémcnt la quantité de pro-
vrlion réceffairc a l'accroilîemént du petit de la
Guêpe. Dès qu'il eft écios, il attaque la Laive la
plus proche de lui , il lui perce le ventre , & la
fuce tout à fon aife. Il vient en fuite à celle qui
étoit pofée immédiatement au-delTus , & quand il a
achevé de confumer ainfi toute la provilion , il n'a
plus a croître, il eft fur le point de fe transfor-
ner. Le plus habile pourvoyeur de vi'. rcs ne t'y
prendioitpas mieux que le fait la Merc Gu-'p»;. Eik
,1 N,S
con^j; îr 'c Litvcç q^ii jiitétt appropriées à la CnhC\f.
Unrt (ic fa'tj i.iHe. È!!c va a !a cl-at'c He ce<; Latvcs,
e!!i; lc<' raiiu' •! 'Ir'j'cn'cv,^ _ À- I ;s c an'-.-orcc dans
Ion h-d-iaiK lc<. h .,;'V;-. Ti u- c; ic^ .;.! l'c y renfer-
me' foiu lie a PU- = ne .1,1 .-, J: -.oa-LsIotu dans
r.i;;eoii cKcs n'ont pi as a cr tsif . Si clic 'es rcnh.-rrn;).ic
plu-, jtj'res , elles p^riroient âe fii n dans :a caverne ,'
ic c.-'.rri'niproitnt en uite, 3^ feiOicm p -iir à f^ni
'tmir" k- petit. El,'e ne ch 'lît <*,>. c |Miiii !,.'■ Liives!
d'uiie'elptce, que celC; ,;ii; o it pi '^.iujsa l'â^S;
où ^llespeuveiil fotnenii un jiKzl'i!^ ù e. Toiles-
nr i;i;!C pis ntar .unis de la .^.^e le g' aiidc ar. Q«a'idi
la G lepc api^rov^iuniie (on pe.it ..vec les pius ç-rahdes|
L .: vcs, elle lui en donne moins; elle lui en donne
davantage s'ils l'-^iit de plus piiue tadle ; on diroi:
qu'elle emend a couipenlct la i^randcur par le iiombie
& rccipr.OLjucincut.
Nous- venciis de voir itt hi ''i\:;\- 1 i rci II ,!>ï
dans Ion nid co-.te 'a provitio 1 aai c.. .!>) u
Ion pnic aura befom peu iai t 'x i.i s J: fa vie;
il en ell lin aune de la niênie t'ani^Uc, qui ic le
conduit pas ainlî , Se <]ai nour-.it feii petit 1 plufieurs
répnfes. Apres avoir reiiFetmé dans l'on nid une Che-
nille vivance , la aierc le ferme fi-igieufenient , &
au boui de quelques jours, lorfqiie la Chenille a
été confumee , elle rouvre le nid, y renferme une
féconde Chenille viva.ite , !e bou;hecnro;e, & con-
tinue de la loi te à approviiioniicr ia -.hère prcigt'ni-
ture. C'ellauili au n)èiiie génie des"^piitx ', n'appartient
ces My.tAfJ gi.er.ie tJ, qui ventent 1. u.s femblables
des infulies dts Aiaignies ; tJles fondeit liaiduncnt
dans lear toile, les Llulfcnt fur le dcffus du corps ,
l;s pcr..ent de leur aii^uillon , les ctouidi+lcnt , les
ar,aolieiic de lear tilet , & les tianfportent dans leur
nid, où elles les cla juemuteiit pour (ervir de pâiut:
à leur famdle.
Si nous palTons enfi 1 aui Iufei£lcs d'an autre Ordre ,
aux Cul'oiteres, nous .rjuvons un |rli Charanfon
qui ne aïontre guère moins d'induiir.e.que l'Abeille
Ccupeufe de feuilles. L'ell da'is une loue de coi net
qu'il aL-pofc les ueiifs , ic ce cornet elt fait de feuilles.
Pour parvenir a le faijonner, il Cummence par cour-
ber la feuille, Se pour que fon rcllott ne dcranee
piant la courbure qu'il veut lui doniiCr, il en allu,eciit
les bo ds au moyen de quelques fils de foie. Mais
coinuK- il eil fvjit petit Se allez foi'r) e , il ne l'ar-
I N S
cornet, &c'ericontre cette lurfacc jU .: o-
Ur.e diflinélion bien importante fans do'.r .
les anip.iaux, eft celle qui les dlilribue ei. I
& en f6ciables. Les fociétés des animaux ont .
été uifliibuées en deux clalle? gén 'raies; -a ■",!;
improprement dites, ou celles dont ksiaû v \:;-^ ' ■:
travaillent point de concert aux .riiè ii.s otiv ■. ,
îc eu fccié't^s proprement aiafi no.n.n.'^s, ou jcl^iî
dont les individus rravai'lent en commin. L»; p'^^ 3
le menu bétail, les diveries efpèces d O "eaux Jo-
lîieftiques & de pillage, les efpèces d: poiiloiis q.:i
nagent pat troupes, phificurs efpèces d'in'eftèsqui
fe tiennent ralferab! s dans le mène lieu , rch .;ile
les Pucerons, les Ga'Hnfetles , &". f larntlfent acs
cxcmpL-sdesfccictésdc'apvenKèroclaire. Lesl'i-T ':
de 'a ("ec Mide claiL-s'obfervcnt cb .z qu;l ;ius vf; è :ï
de Chenilles & ne Larves, chez les AbjilU,^ , '5
G.èpcs, les F^inrmis, les Cltjrs, Sic. Taiii:';
que da'is les fo:iet's piop
renient dues ,
cha
ic a
den
viendroïc pas a courber à Ion gré la feuilL
vaincre (on relion naturel , fi la na'ure ne lui
cnleigné un mo) en aulfi fimplc qu'ing-'nieui
Tenir a bout La feuille ne réfifte que par l'a vigueur ,
l'Inferte a donc été inftruit à l'aftotblir, ou a di-
minuer la quantité de nourrirutc qu'elle reçoit à
chaque inftant de la branche qui la porte. Pour cet
cftet , il en ropge un peu le pédicule, & intercepte
aipù une partie des fucs nourriciers. Il en reite
alfi-z pour l'entretien de la feuille. Se point alfez
pour lui con e^^'er tout fon reflort. L'aJroit lufeiile
la msuie cnluite comme il lui p'aît. Il la courbe de
manière que -la furface inférieure cft à l'extérieur du
individu tiav..ille pour le bien commun ; dais
les fcciétes iiuprcprement dites , chaque individu
agit principalement pour foi , & ce n'efl que dans
C'.rtanes clrconffanees , que tous les individus con-
courent pour la défeafe ou l'intc.êt commun. Amfî ,
un troupeau de Ba-iifs paît dans une piairie, un
Loup paroft, le' tn-n^eau forme aufli tôt un ba-
taillon, & préfet! e les cor; es à l'ennemi, ccf.c
difpnfiion gucriéic le dcjoncerte Se l'oblige à fe
retuer. On fait que Ls Pucerons fe raflembleiit
en grand nombre fur les -plantes. On ne connoîc
qu'impaifaitemcnt les avantai^es qu'ils recueillent de
cette cfpèce de foci té , ma s on peut conjeiTturer
avec fondement , que Ls j iqiiùtes réitérées d'un
plus grand nombre de ces LifecVcS, attirent pro-
poriioniielleinint plus de iu-.s nourriciers dans la
partie de la plante, lu'- laq.ielîe ils fe font éiablis.
Cela paraît avec plus d'évidence d^ns la Éormation
des vellits de l'Oi me. Quand on les ouvre, on
les trouve farcies de Pucerons. Ce font réellement
leuis piquùres qui occalî ap.nent ces lUineuis (ingu-
lières. En inême-temps que chaque Puecron pompe
le fuc qui doir le faire criicie, il contiibue à la
produdion de la velTie qui do.: toauiir a loas la
fubliftance & le logement.
Il a été ob'''crvé ailknrs que parmi les focitiés
improprement dites, il en ert plulieurs qui dépendent
du hdZarJ ou du fait de l'homme , (înon en tout, du
mi.ias en partie ; il n'en cft pas de n.ême des fùciérés
proprement dites, elles ne doivent leur oii 'lue à
aucun fait humain ni à aucune circonilance cirau-
Sère, elles ne relèvent uniquement que de la Nature.
Il a été obfervé encore, que le= fociécés propre-
ment dites, peuvent être diVilées elles-mêmes en
deux claifes nouvelles : la première doit comprendre
celles dont la fin pu* c-.vi'C fe borne a la confervation
des individus ; la Leconde , celles qui ont pour but
& ta confervation des individus & lédication des
petits. Plufieiirs efpèces de Chenilles 8c quelques
efpèces de Larves appartisaiieat à la première; les
536
I N S
Fourmis, les Guêpes, leçAbtiUcs, IcsCaftor?, Le.
a. la féconde.
Un Papillon dtpofe fes œufs vers le milieu de
l'été fur une feuiil,; d'aibre fitjiticr, le nombre de ces
œufs efl d'environ tn is à quatre cents. Au bout de
qaclcjUtfS jours, il fort à'i cimtun d'cuï une tiès-
petité Clienille, Loin de fc difbcrfcr fur les feuilles
voifines , toutes demeurent raflemblées fur celle qui
les a vu naître. Le même efprit de focicté les unit.
Elles fe mettent aufli tôt à filer de concert une toile ,
t.'abotdtrès-niince, mais qu'elles fortificntenfuitepcu-
à-peu en y ajourant de nouveaux lils. Cette toile eftui-.e
vraie tente , drelTée fur la feuille , & fous laquelle les
jeunes Chenilles fe mettent à couvert. A mefure qu 'el-
les groffilfent , elles étendent leurloçemer,t par de nou-
vel les couches de feuilles & de foie. Lèse fpaces compris
entre ces couches, font les appartemens qui fe com-
muniquent tous par (les portes ména£,écs à dciTein.
C'eft dans ce nid qu'elles pallent l'hyver , couchées
les unes auprès des autres, (ans mouvement, jiifques
a ce que le retour du printemps les ranime & les
invite à aller ronger les feuilles naiifantes. Enfin ,
vers le mois de Mai, la focKté fe dilfout; chaque
Chenille tire de fon côté, & va palTer le refle
de fa vie dans la folitude. Ces Chenilles nommées
communes , p.->,rce qu'on les rencontre plus fréquem-
ment, font celles aulVi qui fe conftruifcnt ces nids
de pure foie, qui fe font remarquer en hiver, par
leur blancheur, fur les haies Hi fur les arbres fruitiers.
La forme & la grandeur de ces nids varient beau-
coup.
D'autres Chenilles , nommées Pro-ejjïonnaîres ,
qui vivent fur le Chêne , & dont les lociétés font
beaucoup plus' nombreufes que celles des Commu-
nes, ont des procédés plus finguliers. Elles fortent
de leur nid au foUil couchanr, & marchent en
procelTion fous la conduite d'un chef, dont elles
iuivcnt tous les mouvemens. Les rangs ne font d'à
baid que d'une Chenille , enfuite de deux , de trr is,
de quatre & même de plus. Le chef n'a rien d'ail-
leurs qui le diftingue , que d'être le premier. Se
il ne l'cft pas conftamment , parce que chaque
Chenille peut à fon tour occuper cette place. Après
avoir pris leur repas fur les feuilles des environs,
dlcs regagnent leur nid dans le même ordre , &
cela continue pendant toute leur vie de Chenille.
Parvenues enfin à leur dernier accroillement , cha-
cune fe conftruit dans k nid une coque , oii elle fe
change en Chryfalide , enfuite prend la forme de Pa-
pifon. Ces métamorphofes font fuccéder à l'état
de ociété un nouveau genre de vie tout différent
de l'ancien. Nous pouvons redire encore ici que
ccscurieufes Républicaines ne doivent être obfervées
qu'avec piécaurion. On fait que les Chenilles ne font
point venimeufes par elles-mêmes 5 elles ne le font
que par activent : c'elt la robe qui elf venimeufe
& po.nt du tout la Chenille. Les petits poils dont
les Chenilles velues font fournies . fe détachent
faciUmmt de leur peau , entrent dans la nôtre cojBmc
I N S
J'- feiitcs épines ; ce font uniquement ces polis qui
> font naître des demangcaifons & des ampouks.
Toutes les chenilles rafes peuvent être maniées im-
punément. Nos proctilîonnaires du Chêne font très-
fouinies de poils fort courts, qui fc détachent de
leur peau au moindre frottement ; ceft ce qui les
rend les plus venimeufes de toutes les Chenilles.
L'air même qai les environne , eft quelque fois rem-
pli de ces poils; leur nid en abonde. Se quoiqu'il
ne foit plus habité , il ne fauroit eue manié lans
rifque.
On trouve en hiver & au printemps fur les Pins,
de très-nombreufes focictés de Chenilles , qui vivent
auiïi en irépublique pendanr route leur vie de Che-
nille. Elles ne font pas 11 venimeufes que les Pro-
ccflionnaircs du Chêne ; mais on doir néanmoins
éviter de les manier. Elles le conftruifent des nuls
de pure foie , d'une grande blancheur , & qui éga-
lent quelquefois en grofleur la tête d un enfant.
Les couches de foie , plus ou moins nombreufes ,
dont elles enveloppent les jeunes branches & les
feuilles de l'arbre, forment ces nids. Elles y pra-
tiquent une principale ouverture pour l'entrée & la
furtie. Elles font de grandes proccfTionnaires : elles
marchent toutes une a une &i la file dans le plus bel
ordre La hie , qui ell fouvent très-longue , cltprel-
que par-tout coritinue. La Chenille qui eft à la
tête dirige les évolutions de toute la troupe. Tantôt
elles défilent en ligne droite , tantôt e!les tracent
des courbes plt'S ou moins iirégulieres. Eiless'éloi-
gnent du nid à de très grandes dill^nces , fouveiic
par mille détours. Si p.. ur;ant elles lavent toujours
le rctiouver. On les voit revenir par le même che-
min , fans fe détourner ni à dioite ni à gauche.
Quand plufieurs de ces fociétés s'avoilinent , les
eipèces de cordons qu'elles forment , fe multiplient,
fe dirigent en difï'érens fens , tracent une multi-
tude de figures dont toutes les parties , par leur
propre mouvement, varient fans celle leurs afpeils ,
ce qui lend le Ipeélacle d'autant plus agréable a
l'œil & d'au'ant plus amufanr. On croiroit leur
marche , alfcz lente & uniforme , afi^ujetie à une
ei'pèce de taAfiqae. Lorfque le tems de la méra-
morphofe approche ,. elles fe conftruilent des co-
ques de foie ; mais non dans le nid même, comme
les procellionnaiies du Chêne : c'ell dans la terre
qu'elles vont les conff ruiie , Se ces coques ne font
pas aulfi fournies de foie proportionnellement , que
le font les nids.
Il eft plufieurs autres efpèces de ces Chenilles,
qui font de viaies républicaines , & donr la diici-
pline , les moeurs, le génie fe diverliftent prelqu'au-
tant que ceux des différens peuples. 11 en clt qui ,
comme quelques lauvagcs , fe conlhiiifcnt des
branles ou des hamacs, dans lefquels elles prennent
k-ur repas, oti elks pallent même toute leur .-ie &
fe transforment. Pour peu que l'on touche ces Ciie-
mhes , elles avancent ou reculent en droite lig^c
dans leur hamac , avec une extrême vhclle. On
1 N S
eft furpris ce voir oirdks ne fe ck'tournenr ni à droite
ni a gauciie, tandis qu'elles exécutent des inouvc-
mcns li prompts : mais on celle de l'être dès qu'on
vient à découvrir que chaque Chenille el\ logée dans
une forte de très-longue gaine a claire- vi-it , que
1 œil ne démêle pas , U qu'elle s'ell ellc-mèir.c fi-
lée. Il en cfl d'autres qui vivent à la manière des
Arabes , fous des tentes qu'elles drellent dans des
prairies , Se quand elles ont confumé toute l'herbe
des environs , elles ne lèvent pas proprement le
piquet & n'emportent pas avec elles leurs tentes ,
comme les Arabes ; elles laill;nt en place celles qu'elles
ont tendue , & comme elles font de bonnes fi-
Icufes , il leur en coûte peu de drellcr une nou-
velle tente fur d'autres herbes qu'elles dévorent
bientôt. Elles fe conftruifent ainlî pendant le cours de
l'automne une fuirc de tentes, qui font des logemens
fuffifans pour la faifon. Mais quand l'hiver appro-
d:c , elles fongent a fe loger plus chaudement. Elles
le renferment alors dans un.e ùrrc de bourfe d'une
toile forte , épail!.- & opaque , où elles paifent la
tn3i:va;lc faifoa dans un étar d'cngourdiliement.
Elles en fortent au lecour du beau tems , pour re-
prendre leur premier genre de vie.
Les nids que fe conftruifent les Chenilles répu-
blicauies (ont pour elles de véritables retraites ;
ciles y font à l'abri des injures de l'air , & toutes
s )' rciiferment dai.s les teitis d'inadion ou de ma-
ladie, maïs elles en forreiit à certaines lieuicspour
ailer^ chercher leur nourriture. Elles vont ronger
les feuilles des environs : elles les conlument de
proche en proche. Souvent elles s'éloignent be.iu-
coup de leur domicile & par différens détours. Ce-
pendant elles faveut tmjours le retrouver & s'y
rendre au bcfoin. Ce n'cfl pas la vu: ou; les di-
rige lî furement dans leurs marches j cela c(l très-
piouvé. La Nature leur a donné un aucte moyen
de regagner leur gîte. Nous pavons nos chemins ;
nos Chenilles tapiirenc les leurs. Ayant •;ontinueUe
ment befoin d'évacuer la matière foycufe que la
nourriture réproduit, & que leurs intertins renfer-
ment , ciles filent aulTi continuellement , & en i'i-
tistaifant a ce befoin , elles ailurent leur marche,
'i OU! des chemins q'.:i aboutiiient à leur nid, font
couverts de fils de foit. Ces fils forment des tra-
ces d'un blanc iufîié , qui ont au moins dcuï à
trois lignes de largeur. C'eit en fuivant à la file ces
traces, qu'elles ne manquent point le gîte, quel-
que tortueux que f.ient les détours dans lelquels
e'its s'engagenc. Si l'on paife le doip: fur la trace ,
l'on rompia le chemin, & on jetiera les Chenilles
dans le plus grand embarras. On les verra s'ariêrer
tojt a-coup a cet endroit, & donner toutes les
marques de l.i crainte Se de la défiance. La mar-
che demeurera (ufpcndue , jufqu'a ce qu'une Che-
nille plus hardie ou plus imr^atiente que les autres ,
ait franchi le mauva s pas. Le fil qu'elle tend en
f .inchifunt , devient pour un autre une cfpèce de
poat fur lequel elle paire. Celle-ci rend, en paifant j
HiildieNacunîk, Infui.s. Tcmc VU.
I N S
337
un autre ni , une trmlième c:i tend un autre, &;c,
6c le chemin cit bantot rcpaté.
Les fociétés que nous venons de parcourir, r,t
devicieiu-elles point leur origine à cette circonf-
tance commune aux Chenilles qui les compofent ,
de naître d'a-u(s dépofés les uns auprès des autres?
Il n'y a pas lieu de le foupçonner , comme nous
l'avons <lit ailUurs ; puifque cette circonftance fe
rcnconiie dans beaucoup d'cfpcces de Chenilles,
qui cependant ne tiavaillent point de concert aux
mêmes ouvrages. Les Vers-à-fjie en font un exem-
ple très-famil:er : il cft vrai qu'ils demeurent vo-
lontiers railemblcs dans le même lieu ; difpolîtion
qui ne-us e(t très-avantageufc ; mais les individus de
qu.-niué d'aunes efpèces fe difperlent après leur
naillincc pour ne fe réunir jamais. Les Araignées
nouvellement tclolcs commencent par fihi en com-
mun, & finilfent bientôt par fe dévorer les unes
les autres. Oi\ eft donc obligé de recoudr ici a ce
principe ou a cet inllinè^ , en vertu duquel chaque
•mimai agit de la manière la plus coniorme à ton
bien-etie ou a fa deltination. Il y auroit néanmoins
une expérience curieufe à tenter fur ce fujer : ce
fcroit de difperfer les œufs du Papillon de la Chenille
commune , de lailicr vivre quelque tems en foli-
tudc les Chenilles qui en écloiroicnt , & de les raf-
femblcr enluiie : l'on s'allurcroi: par ce moyen de
l'influence de la circonltance dont nous parlons: on
poiirroit encore tenter de former des fociétés d in-
dividus d efpèces difiércntes & de rrunir en un feul
corps pluheurs lociétés de même cfpèce. Sec.
Comme les Chenilles n'engendrent point qu'e.'lcs
ne luient parvciuies à leur état parfait, il nepeuc
pas s'agir dans leurs lociétcs , de l'édiuaciun des
peiits. Leur propre cenfcrvatlcn ert l'unique fin de
leur travail. II règne parmi elles la plus p.iifaite
égalité: nulle difHnûion de fe.xes , & prefquc nulle
dtltinclion de grandeur. Les fccic'tés des Abeilles,
des Guêpes, des Fourmis , font formées fur des
modèles bien dilléiens. Ce font des Républiques
compofécs de trois Ordres de Ciroyens , qui fe dif-
tinquerit par le nombre, la grandeur, la figure
CSC le fexe. Les femelles ordinairement plus grandes
Se moins nombrcales , tiennent le premier rang :
les mâles d'une taille un peu moins avantaîjcule ,
mais en plus gtand nombre , forment le fécond
Ordre : les MuLa ou les Neutres , privés de feie ,
toujours plus pet' ts & toujours plus nombreux, com-
poient le iroiliemc Ordre.
Tout Cl qu'on a pu raconter fut la conftitution
du gouvernement des Abeilles ; fur l'autorité de
leur roi ; (ur fes connoiilanccs dans l'art de régner ;
fur l'obéilia'ice que lui portent fes fujets , & fur
d'autres chofcs de cette nature , e(t fans doute fi beau,
fi iiietveillcui, qu'il celle par-là même d'être vraifem-
blable. Eii fuppcfant que ce ne font-la que d'ingé»
niculcs ficbons , comme il y a tout lieu de le croitc »
V V
338
I N S
il r.e fera pas difficile d imaginer JVn) elles peuvent
avoir tiré leur cngine. On' a d'.iboi J admiré l'art
avec lequel les Aheilies l'dvciK coiilliuirc leurs layoïu.;
cela en a Lu naicre de hautes idées. On les a vu
vivre en fociété ii travailler dilfércmmcnr pour l'il-
tllité commune : on en a inféré iju'il falloit qu'il y
cù'. parmi elles des loix, un ordre établi, ui:c po-
lice. On a tiuuvé dans leurs ellamis quelques Abeilles
plus grandes que le relie, c'étoicnt des rcis ; on
les a vu enviropinés d'un <;rand nombre d'autres
AbcHles, c'étoien: des counifaus , c'étoicnt des gar-
des , c'étoient des fujcts ou des valets qui vencicnc
pour recevoir des ordres & les exécuter ; en un mot ,
on n'a rien remarqué dans la conduite des Abeilles ,
à quoi on n'ait cherché à donner une interpréta-
tion conforme aux giandcs idées qu'on s'en ëtoit
formées , ou p'uiôt a i'état monarchique ou dcf-
potiquc j fous lequel on vivoit foi-même , & fous
lequel on s'étoit pcrfu.idé qu'elles dévoient vivre.
Mais quelle furprife lorfqu'ayant épié de plus près la
conduite de ce roi , & qu'ayant même ofé meitre la
main fur fa perlonne facrée , on a trouvé que fon
corps étoit rempli d'œufs , & que fa giar.de occu-
pation ctoit d'en aller pondre dans les alvéoles vui-
dcs. A ces indices , des perfonnes non prévenues
n'auroient pas fait difficulté de le déclarer déchu de
l'autorité royale, mais un vieux préjugé n'eft pas (i
aifémenc détruit : ces idées de gouvernement & de
monarchie font demeurées; ne pouvant plus en faire
un roi , on en a fait une reine. Il faut croire main-
tenant que l'ctatinonarchique des Abeilles tend en-
tièrement a la fin , & que l'autorité royale venant
à difparo'fe , on ne reconnoîtra plus dans leur
reine, qu'une fiinple mère , dans fes fujets , qu'un
peuple libre , & dans cet état li bien polie ' , qu une
troupe d Infectes , qui conduits par un penchant na-
turel pour la confervation de leur efpéce , s'atta-
chent tous à tmc femellu, ou à deux ou trois , Ic-
Ipn qu'il y en a plus ou m<:ins dans un C'aim , 6i q>,i
travaillent de concert, chacun fuivunr Ion organi-
ùti^n Si fa deftinacion , Ls uns a engendrer .s: a
r: - (1 • au monde leurs femb.'al'lci , les nuti'S :i
M tr . Mcr i; a les conferver. Il ér u 1". '= r,^ u"- re-
1'- vé ~i 1 cf"t ce îiumaKic de fiéc'iir l.ias '^cs maures ,
d-e fe ciéer ih--^ rcis li des r-r'n.'s ; mais ce rj'cft
pas G.uis la Nauuc elle-même, que nous devons
trouver des copies ou des moc.'us de nos gouvernc-
mens , qui ont pu fjndcr l'inégaiiié la plus mon f-
trut'.i'"é parmi les n'.cmes êtres. Ce que nous ne
devons point ch..r. h. "t a détruire , ni même à affoi-
blir, c'ell le fptdi.lc inrércilant que les Abeilles
préfentent dans leur inJulcrie , dans l'attachement
fur t. ut qu'elles p'.-.r;^;:t aux petits. Au leue , l'ar-
t!,- e que rois lia' .il'; , H jit être reg.udé, non-
i^'v ' r.MiiMn- iM e cij'ècedc tab;e r.iilbnnée qui
(" . ' : :ur l'j ' ■■ de to'.tt ce qui eft rapporté
ài:\' lt-c.ii|is !.■ ' ' ::'.:[•> aulh comme une
efpèce de fup- ' hever de f.ire con-
noitre ce qui ,i , . . .i.lieurs ; nous fonimes
j'ar-^aïuêmepngj-cs a a'Ouu^i cui peu plus de déve-
I N S
loppement & quelques nouveaux déta'ds fur les
Abeilles, dont l'article qui les concerne fe trouve
relîerré dans des bornes u:i peu trop étroites.
Après avoir déterminé en général ropinioQ que
l'on peut avon- relativement au gouvernement pté-
tenriu des Abeilles, nous ne devor.s pas craindre
d'emprunter le langage que l'on tient commune-
ment a leur égard , ii "de dire que ce gouveinement
paroîc plus appaitenir au m.onarcliique qu'au lépu-
bhcain. On y voit en effet un feul InfcCle diriger
tout. Cet Infecte femelle el1: non- feulement la re'mc
du peuple, elle en eft encore la mère au fens Ic'
plus étroit: de» trente à trente-cinq mille Abeilles,
dont une ruche e(l fouvent fournie, la reine elt
la feule qui engendre. C'eft à cette prérogative ,
beaucoup plus réelle que celles qui diiUnguent nos
monarques, qu'elle doit l'extrême alfeélion que fon
peuple lui porte. Elle cfl prefque toujours envi-
ronnée d'un cercle d'Abeilles , oui paroillent uni-
quement occupées du foin de lui être utiles. Les
unes lui prélenrent du miel , les autres pallent
légèrement leur trompe fur fon corps il dlvei les re-
priles , afin d'en détacher ce qui pourroit le (alir.
Lorlqu'elle marche, toutes celles qui font fur 'on
palfage fe rangent pour lui faire place : elles pa-
roillent favoir que cette marche a un objet im-
portant, celui d'augmenter le no.mbre des citoyenr.
En eftec , elle cherche .ilcts des cellules propres a
recevoir des œufs. On fait que ces cellules font de
figure hexago~he, !i que leur fond ert pyramidal &
i-ompoié de trois lozanges femblables , dont les
proportions font telles t'ju'clles réunilfent ces deux
coi-i'dicions très remarquables; la première, dedon-
ner a la cellule lapins grande capacité; la féconde,
d'exiger le moins de matière pour fa conflruclion.
l:n ehh-t , c'cfc cette figure pyramidale, qui rcr-
•,ct aux foiids des cellules des' deux faces cppc^léi s
Ju^ai.au, de s'ajullcr les uns contre les autteE de
manière qu'ils ne laiifent entr'eux aucun vuide ;
li i! en cil: de nn'me du corps des cellules : fa
■■i;.,urc hexagone leur permet aulTi de s'appliquer ini-
.■ii.d:aremcnt les unes aux ai'.tres , far>s qu il rciTe
-riri'elles aucun intervalle. On fait aiuri qi>e ce iVnt
les Neutres ou les Abeilhs ouvrières, <] ,i conUrrii-
lent ces gâteaux oiî brille urc 11 li-ic ;; ométrie. Elles
en vont recueillir la ma-ierc fir 'es rt urs : la cire
eft faite des poullières des étaniines. Elles prépaient
ces poiilirères ; elles les digèrent; elles en font des
amas dans leurs ruches.
Pendant qu'une partie des .Abeilles ouvrières ,
s'emploie à re.;uei!'ir la matière de la cire , à la
préparer C: -i en reirpli: les magaiins , d'autrcss'oc-
cupent de cilréM. :.s tiavaux. Les unes mettent cette
cire en cc.y.ie x en coiiiliuifent descellules : d'autr«s
poUlfent l'ouvra^ie & le perfeiflionnent: d'autres vont
faire furies Heurs une autre forte de récolte, celle
du miel , qu'elles dépofent enfuite dans les cellules,
pour les befoins de chaque jour & pour ccus de
I N S
la mauvaife faifon : d'auties ferment avec un cou-
vercle de cire les cellules qui contiennent le mitl
qui doit être confervé pour l'hiver; précaution qui
en prévient l'altération : d'autres donnent a manger
aux petits: d'autres mettent un couvercle de cire
aux cellules de ceux qui font prêts à femétamor-
phofer , atin qu'ils puilient le faire fùrcment : d'au-
tres bouchent avec une forte de poix les moindres
ouvertures de la ruche par lelquellcs l'air ou de
petits Inlcâes pourroi;:nt sintiodaire : d'autres enfin
portent dehors les cadavres dont la côtruprion mfec-
teroit la ruche ; les cadavres qui font trop gros pour
être tranffortés , elles les recouvrent d'une kpailFe
enveloppe de cire , ou d'une forte de gomme
ou de réfine fous laquelle ils peuvent fe corrom-
pre , (ans caufer aucune incommodité. Pour fa-
ciliter tous ces dilFéicns travaux, les ouvrières ont
loin de la'.ffcr entre les gâteaux , des efpaces qui
font comme des cfpèces de rues dont la largeur
cil proportionnée à la taUle des Abeilles : elles fa-
ven: encore ménager des portes dans les gâteaux ,
au moyen defquclles elles évitent les détours. La
reine anime les ouvrières par fa préfencc, & cela
efl plus a la lettre qu'on ne l'imagine. On n'ignore
pas que li l'on partage un effaira , la partie qui de-
jTienrera privée de m.re , périia, fans confrrjire la
moindre cellule ; tandis que la partie fur laquelle
la mère régnera, remplira la ruche de gâteaux &
de ptovilions de tout genre. Il faut cependant re-
tnarqucr que cela n'ell: vrai que d un eifaim qu'on
partage à ta foitiede la mère ruche ; ou d'un eliaim
qui n'a point encore travaillé ; il n'en iroit pas de
même d'un effaim qu'on pnveroir de fa reine , mais
auquel on latfleroit des gâteaux oii fc trouvcroient
des œufs & des Larves : un effaim traité de l.r forte
ne tomberoit p.isdans l'inadion & parvicndroit bien-
tôt à fe procurer une nouvelle reine. Letiavail des
ouviicreseft ordinairement proportionné au nombre
d'anifs que la mère doit pondre. Ainfi, plus fa fé-
condité eil grande , S: plus les Abeilles conlbuifent
des gâteaux Ce feroit pourtant envain qu'on tcn-
teroit de faite confiruite aax Neutresplus de gâteaux,
en introdai^ar,t dans la ruche pludeurs mères :' les mè-
res furuiim ranes feioien^ bientôt mifts a mort. La
conilit:ition de la fociété n'en peimet qu'un feule. On
fait que les mâles ne prennent aucune part à ce qui
fe fait dans la ruche , & que toute leur occuparion
doit fe borner a la fécondation. Ils font nourris &
foigr.és jufques vers le raoisd'aiûtj lems auquel,
devenus inutiles Se même nuifibles , les Neutres les
chaifentou les exterminent enciè.ement : ilsauroient
à craindre en les coa.ervant qu ils n'en fullent affa-
més petidant ''hiver. Au retour du printems on voit
cependant reparoîtrc des mâles dans la ruche ; on y
découvre msme plulieurs femelles & le nombre des
Neutres augmeire Je ;our en jour. L'.-xtrilmc fé-
conditc- de la niere fournit à cave nombieufe géné-
ration Enfin , il fort de la ruche un ou plulieurs
effai.ns qui ont charnu une reine a leur tête : ce
font dej colonies qui vont therchci ailleurs un
I N S
319
établifferaent qu'elles ne faureient "trouver dans kui:
premier domicile furchargé d'habitans.
I.'hiftoire toujours fi intereiTante, firurieufe, des
Al'cilles ayant été parcourue un peu trop rapidement,
lors de la rédaélion de l'article qui les concerne ,
nous n'avons prefque rien dit de la manière dont
les ouvrières recueillent le miel & la cire ; ni dç
l'art avec lequel elles cmployent celle-ci dans laconf-
truèlion de leurs beaux ouvrages. Puifque l'indulhie
des Infcéles eit aduellcment noire piincipal objet,
nous devons clicichtr d'abord a fi:;!p!écr ici à cette
omilfion.
Les dents, la trompe & les pattes font les piin-
cipaux inllrumens qui ont été accoidés aux Abeilles
ouvrières pour exécuter leur diiferc-s travaux. On
(ait que la trompe , que l'Abeille déplie &; alonge à
fon gré , n'agit peint a la manière d'une pompe, c'eff-
a-dire que rinri:d;c ne s'en lert pas pour fuccr, m.às
(ju'eile eft une forte de langue très longue & garnie de
poils, & que c'ell en léchant les fleurs, qu'elle
fe charge d'une liqueur qu'elle fait palier dans la
bouche , pour defcendre par 1 oei'ophagc dans un
premier eftomac, qui en cil: comme le réfcrvoir.
On voit bien que cette liqueur e(l le miel. L:s
Aueil'es connoiilent les petres glandes neftariferes,
(ituées au fond du calice des fleurs & qui le con-
tiennent. Quand elles en ont rempli leur réfervoir,
elles vont le dégorger dans les cellules. El'es les en
remplillcnt, elles l'y mettent en réferve, en prenant
la précaution de boucher les cellules avec un couvercle
de cire. Mais il eft d'autres cellules à miel qu'elles
ne bouchent point, parce que ce font des magafins
qui doivent relier ouverts pour les befoins jour-
naliers de la communauté,
C'eft encore fur les (leurs que les ouviièrcs vont
recueillir la matière à cire ou la cire brute , les
pouflières des éramines font cette matière. L'induf-
tricufe Abeille fe plonge dans l'intérieur des fleurs
qui abondent le plus en poulfieres. Les petits poils
branchus dont fon corps eft garni , fe chargent de
ces poud'ières. L'ouvrière les en détache cnfuite à
l'aide des brcffes dont fes pattes font pourvues. Elle
les ranerablc, & en forme deux peloties eue les
pattes de la féconde paire vont placer dans une
cavité en manière de corbeiUe , qui le trouve à chaque
patte de la tn.'iûème paire Chargée de (es deux
pelottcs de matière a cire , la diligente Abeille retourne
à la ruche; ic va les dépofer dans une ex (iule defli-
née a les recevoir. Cette cellule devient ainfi un
magafin à cire qui demeure i uvert. Mais l'rtbeille
ne fe contente pas de fe décharger ainfi de fou
fardeau : elle entre dans la ceilu'e la tête la ve-
mière, étend les dpnx pelotrcs, les pétrit & y
diltillc un peu -''■jneliqueur ''iicrée. Si la peire qu'elle
a p'ii'e à faite . ■ . • ilte l'a tio; fatiguée, une autre
Abe.lle furvicnt ^,ui fe ciia'tTc d'étendre K de pétrir
le-s '.elotres; car toutes 'fs ouvrières fcni; ég;'-!e-
raenc iniUuices de tout ce qui fe préfente à faire
Vv z
340
ï N S
cl^ns cjbiquc ca<; particulier , & s'en acquittent (éga-
lement bien M.US il n'arrive paç toujours cjiic 1 Abeille
n'ait qu'à fe plonger dans les fleujs poHr en rccueiiiir
les pouflîères au nio)en de fa toifon : il elt des
circonRinces où cette récolic n'eil point aiilH facile
& où elle cxi^c de la part de l'ouvrière d'autres
manoeuvres. Avant leur parfaite maturité, les f oul-
lîèrcs for.t renfermées dans ces fortes de capfuies
que les Boranillcs ont nommées les Commets des
étamincs. L'ouvrierequi vêtu s'emparer des pouflîères
que les capfuies n'ont pomc encore lailfé échapper,
eft donc obligée d'ouvrir ces capfuks, & elle le
fait avec (csdcius, puis cU'.- (aiiit avec Tes premières
pattes les grains qui le prél'entent a l'ouverture, les
articulations qui terminent la parte , font ici l'office
demain. Les grains qu'elles ont faili, elles les donnent
aux pattes de la féconde paire, qui après les avoir
dépofécs dans la petite corbeille des pattes de la
troificine p.iiie, les y airu;cttil!lnt en frappant delius
a plulieurs réprifes. La légère lumidué des grains aide
encore aies y retenir & a les l;er les uns aux autres.
L'ouvrière lépètc les mêmes manœuvie^^ achève de
remplir fes deur corbeilles, & le hâte d> regagner
la ruche , changée de fon butin.
Ces ponflières que les Abeilles recueillent fur les
fleurs, ne font pas cette même ci.e qu'elles mettent
en ceuvre avec taiU d injulhie; elles n'en font que
la matièri- première , & cette mat;èrc demande à être
picparéc ou dgrréc dans un cRoniac particulier,
dans un feconj eilomac. C'ell la qu'elle devient
de la «éhta'rile cire. L Abcil'c la r-jcfe enfuitc par
la bouche fous la forme d'une bouillie ou d'une
^fumc blanclic, qui fe fige promptement a l'air.
Tandis que cette forte de pâte cil encore dudile, elle
fc prête ficile.Tient à toutes les formes que l'Abeille
veut lui donner , elle cil pour elle ce que l'argile clV
pour le potier.
On a cru réduire le travail géométrique des
Abeilles à fa jultc valeur, en le faifant cnvif.i'icr
comme le liinj»le réiul'at d une méchanique allez
grofiière. On a penfé que les Abeilles prttfécs les
unes contre les autres, faifoicnt prendre naturelle-
ment à la cire une figure lieiagone , & qu'il en
écoit à cet égard des cellules des Abeilles, comme des
.boules d'une matière molle, qui prcllécs les unes
centre les autres , revêtent la forme d'un dcz à jouer.
■On ne peut trop (c temr en gar'le contre les féduc-
tions du merveilleux, mais Ton ne peut louer la
juftelfe de cette compaiaifon , &: l'en va vwir qu'il
s'en faut bien que le tiavail des Abtilts refaite d une
«léchaniquc aulfi limple que celle qu il a plu d'imagi-
ner. On le rappelle que les ce'lules des Abeilles ne
font pas fimplcment des tubes hexagones ; ces tubes
•ont un fond pyramidji, formé de t:ois pièces en
loûingcsou de trois rliombes. Or les Abeilles com-
lîTieucent par façonner un de ces rhomlîes ; & c'eft
Ai la foitc qu'elles jctrent les premiers fondemens
ic la cellule. Sur deux des côtés extérieurs de ce
.thooibcj elles élèvent dcui: des puas Je la cellule.
I N S
Elles façonnentcnfuitc un fécond rhombe , qu'elles
lient avec I« premier, en lui donnant l'inclinaifon
qu'il doit avoir, & fur ces deux côtés extérieurs
elles cièvenc d-rux nouveaux pans de llK'xagone.
Enfin, el es con.'truifent le troifèmc rhorribe '&: les
deux derniers pans. Tout cet ouvrage e(l d abord
alfei niîllif , & ne doit peint demeurer tel. Les
habiles ouvrières s'occupent cnfuite aie pcifvdionr.cr
à l'amincir, à le polir, à le drcller. Leurs dents
leur tiennent lieu de rabot & de hme. Une vraio
langue charnue, placée à l'oilgme de la trompe,
aide encore au travail des dents. Un bjn nombre
d'i.uviieres fe fuccèdent dans ce travail, ce que
l'une n'a qu'ébauché , une autre le finit un peu plus ,
une troilièir.c ic peifeiftionne , t:c. & quoiqu'il ait
pallé ainiî par tant ce mains , on le diroit jette au
moule.
Nous remarquerons encore ici que les variétés &
les irré;;iilaricés que locil atten'if de 1 obfervateut
découvre dans le travail des Abeilles , font prefqiie
innombiables , & qu il en cft de bien des genres.
On ne peut donner trop d'attention à ces lottes
d'anomalies, qui (ont bien propres a perfuader que
les bètes ne font pas de pures machines. L'illuitrc
Bonnet, après avoir leifermé fucceilÎTcment bien
des efl'aims dans la même ruche vitrée, ?lfure qu'il
n'a jamais vu deux cfiaims conduire leur trav.ul
préijifément de la même manière , foi: à l'égard de
l'emplacement des gâteaux, foit a l'cgarJ de leurs
dneèlions re.'pcdhves , foit enfin relativement à leur
hgurc ou à leurs proportions. On n'ol'fcrvc pas
moins d'anomalies dans la forme & dans les d men-
fions des cellules. On en a vu dont l'ouverture
étoit ellyptique, dans d'autres elle étoit i-jeup^ès
circulaire, &c dans les unes conitsie dans les autres,
cette ouverture ne rctencit aucun vcftige ce la figure
hexagone. Le fond des ceih ks n'a 'pas olferr des
irrégularités moins remarquables : allez fouvent ou
a reconnu qu'au lieu d'être formé, comme à l'or-
dinaire, de tiois petires pitccs femblab es en lofange,
il écolt formé de qu.itre, cinq ou fix pièces , de
figure plus ou moins irrégulière, mais qui fe rap-
prochoH plus de la quadiilatère que de toute autre.
Les dimcnlions des cellules communes ont paru vai ier
plus encore que leur ouvcrtuie & leur fond A l'oidi-
naive , la prolondrur de ces cellules eft d'environ
cinq lignes , & c^w en a obfcrvé fréquemment dont
la protondeur étoit de dix-huit à vingt lignes. Ces
cellules fi démé iirèment profondes , lampcnt tou-
jours par un de leurs cotés fur le verre de 1." luche,
& ne fervent jamais qu'a contenir du miel. Il en
cft qui font plus ou moins inclintes à l'hor zon ;
au lieu que les cellules ordinaires lui font parallèles
ou à-peu-près. tnfin , en rencontre fouvent des
cellules qui , loin d'être des tubes droits , font , au
contraire, des tubes couibés en divers (ens. Mais
en voila Ons doute afiez pour détromper ceux qui
pourraient croire que le travail des Abeilles clt tou-
jours régulier & uniforme j & par là rjérac eu infcrir
I N S
qu'il t fl anuje'tl CBticrement à une impulfion purement
mccluniqne.
Le (pcftdcle d'une ruche d'Abeilles , cft fans
concredir, un des plus beau); , des pins iut'.'rdians ,
t]ui pui(!e f'ofîiir aux yeux d'un Obleivateur. On
ne fc l.i'x point de contempler ces atrelicrs ou des
milliers d'ouvneis l'on: lans ccile occuptfs de ciavaui:
diihrci:s. On cft (ur-touc frappé à la vue de ces
magàlins remplis de tout ce <]ui elt néccifauc pour
f JiHTiir à i'entreticn de la locitré pendant la niauvaifc
faifon. Mais av>c i^el plailîr ne doit-on par s'ar-
rêter à oblervcr Iss tendres foins dvS inrres-noui-
Ji;;s à récatd des petits! Toutes les cxj'eiiences
<]u'un a tcntt'es fu- le^ Abeilles pour tâciier de dé-
couvrir le principe fondamenialde ieurgouvctpcnient
conccurcnt à établir, ijuc c'tlt l'arricur ou'clks
portent à .eur reine, ou plutô: , l'amour de leur
]'.jj!eiiié, C]u détermine tous kurs tiavaux, C'cll
mo!j>.'i puur clles-niênîes que pour les pctJts , que
ces halnlcs ouvrières conliru'.knt ces gâteaux doiit
roi.ionnanec & lc« proportions font dt-'terniintes fur
les règles de la plu' fine Géométrie. Vue partie des
cellules donc ih font ccinpofts , feu de berceaux
aux petits; & comme ceux-ci foLcdctr. is grandeurs,
les Abeilles fonltruifei.t aufiî des cellules de trois
ordres. Les cellules deltinée-: aux mâles }c aux neutres
font toiij.uis hexagones; -.-ites des mâles font feule-
ment plus glandes que celles fies neutres , dans un
rapport dtr'termins a la difféience de taille de ces
«ieux or 1res d"iiid;v:dus. M.iis les cc.Uilcs deflinécs
aux Lu' vcs qui doivent devenir des reines , ne
diffèrent pa? (euletiicnc des aiuics par la grandeur ;
cilcs en ditfèrenr encc.e par la forme, par la pofition
U par la q aitité de matièic qui encre dans leur
con(trui5t:on. Avec quelle aHiduité ces mères-nourrices
apportent chaque jmir iî manger a Icuts nourrillons ,
& par une attention (ingulièrre, coraîne elles pro
f ortiOnncnt la noi" n.-v.re a leur âge & à leurs forces !
El'cs I approprient n-.è. ne ^.'.1 (cie. Cette nourtiture
ell touio ;rs une lipeur épa>{lie ou une Ibrte de
Ijouiliic b'ancliatrc , dont la Larve eft environne
& fur laquelle elle rerofc mollement. La bouillie
<]ui cft adniinilhée aux Larves coiHinunes c(t à-pcu-
près ir.lipidei celle au copitiaire, qui tft adminillréc
aux Lai vcs qui doivent devenir des femelles ou
des reines , a un goût un peu fucré , mtlé à du
poivré S: de l'aigre : on d rot que les pouivoyeufcs
veulent qu'elle foit une f.)ne de ragoût allaiionné.
Elles ont encore foiu d'tntietenir aurour des nour-
rilfons fi ch.;tis, une chaleur toujours a-pcB-prts
égale, en fe rademblant i'ur leurs cellules dans les
jcmrs froids , £i en s'en éloignant dans les jours
chauds. Rcaumur a fait remarquer 1 indinû de la
Mèie-Abeil'e dans le choix des cellules pour y dépofer
fes œufs. Sebm cet auteur, on ne la voit point
loger un oeuf de mâle dans une cellule d'ouvrieics , ni
un œuf d'ouvrière dans t;nc ctl'nle de mile. Mais
des obfervateurs plus modernes rcfufent un tel dif-
ccrncraent a U Reine- Abeille , t; prétendent que ce
I N S
54 ï
font les ouviièrcî qui en font douées, & qui ont ét^
chargées de dillibuer ces aufs dans les cellules
.îppcuprices aux petits qui en doivent éclorve. lit
aliuieiu que la reine pond fouveni & en grand r:om-
brt les trois fortes dœufsdan- des cellules communes,
S: que bientôt ces ceufs (ont dillribu^s dans lesa'.-
véoies i;iii leur conviennent. Ce fait demanderoic
a être mi-ux conitaté , car les meilleurs Hiftonens
des Abciles n'ont rien raconté de feniblablc; ils
ont bien remarqué s la véiité, que la reine pord
quelquefois plulieuis œufs dans la même cellule , SC
que les ouvrières ont toujours foin d'enlever les fur-
numéraires ; mas ils ne les ont point oblervé replacer
ces œufs un a un dans les cellules appropriées.
On a peine fans doute à en croire fes propres
yeux, quand onobferveles attentions, les emprelTc-
l'emets, les ei'pcccs d'hommages des neutres pour
eur reine chêne. Et par quel lien fecret, pat quelle
loi fupéncure a celle en vertu de laquelle chaque
individu pourvoit à Ci propre confetvation , les
Abeilles font-elles attachées a leur reine au poinc
de négliger abfolument le foin d: leur propre vie,
lorfqu'elles viennent a enétre léparées ? Ce lien, cette
loi paroîc n'ê-tie autre chofe que le grand piincipc
de la confetvation de l'efpècc. L':s neutres n'engen-
drent point , mais ils fcmbicnt favoir que la reine
feule pofféde cette faculté , & la nature dévoie
autant les intércfi'er pour les petits qui doivent éciorrc
des œufs qu'elle dépofe , qu'elle a intcrcllé les mères
des antres animaux en faveur de leuis propres petits.
Il paroît qu'on ne doit pas fuppofcr que la préfcncc
de la reine faffc différentes imprcifions fur différentes
Abeilles , détermine les unes à conitruirc des cellules,
les autres à amalfcr de la cire , les aunes du miel , &c.
L'uriprcHlon dont û s'agit elt une ; elle détermine
les Abeilles au travad , mais ce trava 1 eftdiftéient
fuivant les circunf:anccs particulières ou chaque
Abeille fe trouve placée. Ainfi, quand une Abeille
fort de fa ruche, il n'y a pas 1 eu de ctoiie que ce
foit avec un dellèin déterminé de recueillir de la
cire plutôt que du miel, mais elle rencontre une
flenr qui abonde en pitilliércs d'ctamincs & qui
n'offre que peu de miel : elle fe charge donc de
m.rtière i cire. Aulll , remarque t-on, que c'cft prin-
cipaltmeiu le matin que le fait cette r'^colre. Alors
les poullîères n'ont pas encore été deiléchées par
la chaleur du fclcil ; elles confervcnt une certaine
huniid.té qui en lie les grains , & qui en rend auifi le
réc Ite & le tranfport plus facile. Le miel, au con-
tiaire , étant un fuc qui exfude des fleuts par l'aèlion
du (oleil , elles en rendent peu le matin; le milicii
du jour eft un tems plus favorable a cette efpecc
de récoke ; auffi voit-on alors peu d'Abeilles qui
reviennent à la ruche chargées de cire ; le plus
g-and nombre y apporte du miel. Mais d'oii vient
«lue les Abeilles privées de mère fc lalflent périt
faute de nourriture } Comnent oublient-elles a ce
point le foin d:lrur propre vie. Qu'elles ne conftrui-
Icntpas dc« gâteaux, on enucvoit des raiCons de ce
3-^2^
l'N S
procédé : mais au'moins poiirioient- elles aller re-
cueillir fur les fleurs le miel & la cire néccffaires
à- leur fubfiRance aauclîc. Ici la caufe finale efl
afliz évidente,. la confervarion de l'clVcce inifovcoic
plus à la Nature que celle des ludiTidas. A l'égard
<ic la caufe efBcientc , il n'elt pas facile de la
pénétrer.
Nous ne pouvons nous difpenfer encore de faire
mention d'une découverte cjui a fan bruic parmi les
naturalises. On peur jugerque nous voulons pailer de
celle de feu M. Schirach , liabile cultivateur de
luface. Il réfulte de ces nombreufcs expériences
répétées en différentes (uifons , & qui 1 ont été depuis
par d'autres Cultivât ■ur'; , que fi l'on renferme dans
une ruche vide quelques centaines dAbeilIcs ou-
vrières avec lin petit gâteau qui contienne des Larves
tronamune";, âgée de trois a ii narre jours, les ouvrières
fauront fe donner une ou plulîeurs remes, en trans-
formant, priur ainli dire, ces Larves coinmunts en
Larves royales. Elles y parviendront en déctuifant
les cellules communes, en batitlant à leur place des
cellules royales , & en admmiftrant aux Larves
la nourriture appropriée à celles qui doivent devenir
des reines. Comme cette curieutc expérience fe répète
journellement en Luface & en Saxe par tous les Cul-
tivateurs Se même par de fimples villageois ^ qui
s'en fervent comme. d'un nouveau moyen très-facile
de muhiplier à volonté les eflaims, il femble qu on
ne puiiïe plus douter de l'eîpèce de converfion des
Larves communes en Larves royales. En fuppolant
cependant que ce fait fingulicr affirmé par les Culti-
vateurs de l'Aller
agne^i
iqu'ilsk
y auroit-il vraiment une efpècc de transformation ■! On
peut conjei'turer , a^'ec Bonnet , que la reine ne pon-
droit que de deux fortes d'œuls, des aufs de mâles
& des œufs de femelles : il n'y auroit donc réellement
dans une ruche, que de deux fortes d'individus
comme dans la plupart des efpèces d'infeftes , &
les Abeilles ouvrières, qui ont reçu le nom de
Neutres , ne feroient point de vraies Neiiaes : elles
feroient des femelles d'origine, mais des femelles
qui n'auroient pu acquéiir la grandeur propre aux
reines , & dont les ovaires feroient demeuiés obli-
térés, parce que leurs Larves feiolent demeurées,
renfermées dans de petites cellules , & qu'elles
auroient été nourries d'un aliment inférieur en qualiié
à celui qui eft dtpofé dans les cellules royales. Il ne
doit pas paroîcre improbl.ible , qu'un Ijgenient plus
fpacieux, une fituation différente & une nouriiture
plu5 abondante & plus élaborée of èient un jilus grani:!
développement de certains organes. Les Abeilles
ouvrières auroient donc été inlfruitts par la Nature ,
à fe donner au befoin une ou pluiieurs reines , &:
la conlervation de la fociété entière ne ncp.droit
plus , comme le croyoït Reaumur , à l'exiitcnce
*1 une feule Ab^dlc. Mais commei t les ouvrières vien-
nent - elles à découvrir que les bednns delà ruche
exigent qu'elles travaillent a fe donner une nou-
velle reine î Commea: font- elles déterminées dans
I N S
le chois qu'elles font de telle ou telle Larve com-
mune pour l'élever à la dignité loyale t Pourquoi Le.
nombre des nouvelles reines qu'elle font naître ,
eft-il toujours variable î
>Jous ferions bien tentés de poulTer plus loin nos
reflexions ou nos conjedures fut un pareil fujet ,
fi le Heu pouvoir permettre des développemens plus
étendus. Nous dirons feulement que malgré toute
l'attention que les plus grands obfcrvateurs ont
donnée aux Abeilles, elles ont encore peui-être plus
de choies intércllantes à nous monticr , qu'on n'eu
a découvert. S: quels que foient le nombre & la
grollcur des volumes , dont elles ont fourni la ma-
tière , nous tenons à peine les premiers élemcns de
leur fcience. Combien de queltions nous prétente
Ihiftoiie 'le ces républicaines 11 induftrieufes, aux-
quelles nous ne faurions encore fatisfaire! Les té-
nèbres qui couvroicnt a féconjanon chez les Abeil-
les , ont commercé tout au plus à s'éclaircir , mais
elles ne font pas en!ière:-ntnt dillipies. Il faudroit
fur-tout les épier de plus près, lorfqu'ciles tra-
vaillent a former ces petites lofanges qui fùi;t la
bafe des cellules .It la partie la plus recherchée de
l'ijuvragc. A force d'obferver , on découvrira enfin
des particularités qui décèleront le fetrct de leur
méchanique. Les Abeilles font toujours attroupées
en (î grand nombre quand elles commencent h conf-
truire un gâteau , qu'il n'eft prefque pas polublc
c'appercevoir leur travail. Un point bien ellentiel
feroit de parvenir à ne faire travailler qu'un petit
nombre d'ouviièrcs. L'oblervateur fait fe retourner,
inventera tirer des obllacles mêmes, de nouvelles
initruclions & de nouvelles vues. L'étude de 1 Hif-
toire naturelle femble être celle qui perfeèfio\iiie le
plus la fagacité de l'effrit.
On connoît, fous le nom de Bourdons, d'au-
tres vraies Abeilles républicaines, mais plus grolles
& plus velues que les Abeilles domeftiques , aux-
quelles elles font bien inférieures dans l'art de bâ'
tir & dont elles diffèrent auffi par leurs mœurs,
par leur pofce S; par leur population. Les Bour-
dons font de iimples villageois , qui logent fous un
humble toit de moulle , n'iiabitent que des hameaux
& ne s'occupent que d ouvrages grodiers , affortis à
leur condition. Les Abeilles domelHques , au con-
traire, ibnr des citoyennes d'un grand état , bien
policé , où les arts & les fabriques font en hon-
neur. Les fociétés les plus nombreufes de ces grolfes
Abeilles velues , ne font guère que de foixante à
quatre-vingts membres. Il s'y trouve auffi de trois
fortes d'individus, & tous prennent ici une part à-peu-
près égale, aux travaux de la communauté. Les
Bourdons coafiruifent leur nid dans les prairies.
Us favent carder avec leurs dents & leurs pattes
la moulle dont ils le recouvrent. Ils donnent à \i
couverture la forme d'un petit dôme â -peu -près
hémifphériL^ue , qu'ils plafonnent proprement avec
de la ciic. Quand ou enlève cctic couverture, oa
l'N S
eue , & leurs cci!
■C'âtcêiu.l! rt!\-nt pas
fliits de eue , & leurs ccilukb ne font pas |]cx.io;o:k-s :
ce foindes coques de foie , de figure ovd!e , &que
fe hlcnc les Larves des Bourdons. Les unes fonrfcr-
mées , les autres fon: ouvertes & iclTemblent mieux
à des cellules. Celles-! ' logent une Nymphe , celles-
ci ont été ouvertes par l'Abeille -Bourdon qui a pris
fon eifur. Çs & la , entre les coques , on voit des
amas de pâtée , de forme incgul:ère , au centre
derqucls repofent des œufs ou des Larves. P.irvc-
nues à l'.îi^e de maturité , ces Larves ne t.irdent
pas à (e conlnuire des coques qui- augmentent
l'étendue du gâteau. Mais il n'elt pùS entièrement
compofé de pa-eilles coques : on y obfcrve en diff,'-
rcns endroits , de petits vafcs de cire , façonn"S
par k-s Bourdons , & qu'ils remplillent de miel.
C'efl: de cemiel dont ils fe fervent pour détremper la
pâtée deiUiiée à la nourriture de leurs petits. Ils fe
iiouiriflènt eux-mêmes de ce miel qui elt toujours
à leur portée dans les magafîns. La manière donr
nos Abeilles fauvages châtient la mou/Te qu'elles
emploient dans leur édifice , clt tout-à-fair ingé-
nicufe. Un premier Bourdo.T tournant le dos au nid ,
fa'.dt avec les dents & fcs premières pattes quelques
filamens de moulTc : les premières pattes donnent les fi.
Idinens aux pattes poftérieurcs, qui, lesfailant palier
p.'ir delj le derrière , les donnent a un fécond B urdon
placé à la fuite du premier ; celui ci tranfmet <'.:
même les filainens à un troiiième Bourdon , qui ic-
fait pafier à un quatrième , qtii les poufTe vers un
cinquième , &c. Se c'cft aiiili que la petite provi-
fion de moullc eft conduite par une chawe de Bour-
dons, du lieu où clic ell recueillie, jufqu'à celui
ou elle ell mife en œuvre. Au bas du logement ert
une porte , à la |U"Ue aboutifieni des galeries en
berceau , recouvertes de moufle comme le toît. Lorf-
que la moulTe vient à manquer dans les environs
de la demeure , & que le logement exige des répara-
tions , les iîourdons n'héfireat pas à (c fervir d'une
partie delà mouii'e des galeries, pour fournir à la ré-
paration. Ils montrent une grande ardeur dans ce
trava.l , Sila préfenccdcrObfervatcur ne les arré:e
point. Les niâ!cs & ksn:urres périiîent en.aùtoiiir.s ,
& il n'y a que Ics/cinelks qui ie conieivent pendant
l'hiver, & b.'uurenr, au retour du piintcais , de
nouveaux nids.
Le gouvern<'nicnt des Abeilles domefliqucs fem-
ble tenir au .^lo^.,rciliq'lC , celui des Guêpes qu'on
appelé louter a'n-.s , tient davantage au républi-
cain. Une république de Guêpes , quelque nom-
brcuf'; qa^cUc i'oir, doit fa nailFancc à une feule
mère. Celle-ci (ans aucune aide, perce la terre au
printeras , & y pratique une cavité ,, dans laquelle
elle conftruit un petit gâteau , qui eft un affem-
blage de cclluks j do:it les ouvertures font tou.r-
ïices verticalement en en-bas. Dans chaqup cellule,
elle pond un œuf de Neutres , c'eil-â-due', de Guê-
pes - ouviières j car les Neutres, chargées du 'gros
des ouvrages , dcvoisnt auffi naître les premiers ^
nfîn de fouisgei' Kiintrè' ''dins ■Tvs'^V.w
font eh cfkt, dès-que [â. fv; il';' i
ils font paivenus'à l'état p.'. '. T. '
conftrii'ire de noliVcaux' g.i: „ : v .i; .'. I;
miers'Si les uns aux aurres par êc petits
manière de colonnes. Dans les cellules
la mèrcGtiépe d-ipôfé des ot-ufs de
.idas , & les petits qui en éclofen
eur tcms Infectes ailés, s'occupcn;
idre ?a ville r.aiflantè : la petite
. augmc-nreainfi de jourèn jour, 5: vers là
elleelt dé|3 mie grande cj'té Jïeuplée de pi
liers.d'habitan*. ..■.'--
teaux
d'indi
dans
à été
345
M-T^^ils lè
-eables''
mettent 'à
s aux prc
fupports en
de ces çâ-
rrois ordres
î , devenus
: à'ieor tour
répubifque
fin de l'été;
ufieurstatl-
La difpofition des gâteaux des Guêpes , dircdle*-
mcnt contraire à celle des gâteaux des Abeilles, elt
Uns doute déterminée par des circonO"ances partk
ciilières , attachées à la confcrvation des petits. Les
petits de iTDS Guêpes dcmandoiént à avoir toujours
la tète tournée en en-bas : les cellules qui leur fer-
vent, de berceaux , font difoofées en conféqucncc :
tous les gâteaux du giiêpicr font donc parallèles à
l'horifon. Le guêpkr cil: ainfi un petit édifice à plu.
(leurs 'étages ; & comme fa ferme eft ovale , on
comprend que les étages du milieu ont plus d'éten-
due que ceux des e.vtré.mités. Le nombre de ces éta-
:>■-, .:l ,1' iiv:ron douze à quinze dans les grands
!'.!C chaqucétage règne une colonade qui
■- .. .,;: inférieur au fuperieur. La hautéui- des
'■-.i_;ese:t proportionnée à la- taille des Irabit^ns. La
■ partie fupérieure ce ciiaque gâteau eft mi -plahcheif
' lur letKiel ils marchent commodémentj car les cel-
lules rfont pas un f.)nd pyramidal comme cefleis des
.Abeilles; !e leur n'eil que légèrement arrondi;'L"ou-
vrage des Guêpes ii'elt donc pas fi g'éométri^iic que
celui des. Abeilles '5t ne devoit pas l'êtiv : chaque
gâteau ne dévoie -petrter qu'un feul rang de cellules,'
pour qu'elles euffent' toutes leur ouverture tournée
en en-bas. Le noniln-t ifestktriules d'un guêpier peut
aller à plus, de feize irfiîle. Il y 'en â de trois, gran-
deurs,-qui lépn'ndcnt à 'la divWfité' de taille des,
trois ordres d'individu.sv On i rematqué que les plus
petites, defliiiées pour les Neutres, ne fc-nt jamais'
raêiccs avec des cellules des rii.'ks & des femelles , 5c
occupent en entier un même gâteau.
Ce ne font pai; les feu's Neutres iqui ont étédiar-
g's de l'éducation des petits, -un bon «ombre de
femelles partage auffi cé'S' foins. 'If 'fi^cn -'eft don»-
pas encore à cet égard de rAdminiftràti'onyeïGiiêpcs
comme de celle des Abeilles, ou il n'y a qu'une
feule ieniîlle uniquement occupée à pondre. Chez
les Guêpes il y a plulîeurs centaines de femelles &
à-pcii-près autan: de mâles. Ces mâles ne i'out p.is
non plus aulîi pareflèiix que'ceux de^! Abeilles : ils
:ont de pc-tites fcwtôions dont ils s'acquittent très-,
■bien: ils .aidenc'Sux' -ouvii^rèj à nextoyer les gâ-
teaux &; à,tra«)fporftt*!es caMa^^res ho(s''de l'habita-
tion : li ce;j-x-ci fônt-'-t-rof/j^'tls' , 'ils les parf agent &.
IcscbarneatlfiLîtr; lïidrcc'iax.-'Jljy a liilti de pehferf
344
I N S
<jue les femelles & Jcs ouvrières proportionnent la
<]uaiité de la nourriture à l'âge des peiic On ob-
leive q-.i'clles n'adjuinillrent qu'une forie de liqueur
aux plus jeunes , Si qu'elles donnent des iioUrtirurts
(blides aux plus âgés Elles leur diftnbuent la bé-
quéc à la manière des Oifcanx , en la leur dégor-
geant clans la bouche, après l'avoir digérée en-partie.
On voit les petits s'avancer hors de la cellule & ou-
vrir 1,1 bouche pour U recevoir Quand ils n'ont
plus a cioî:re, ils ferment cux-niémes leur cellule
avec un couvercle de foie , & s'y tian';formcnt bien-
tôt en Nymphes-, Mais ces mêmes Guêpes qui mon-
trent en été tant d'atfcdion pour leurs nounillons ,
& qui en prennent un (i grand foin, les rpa!].icrcn[
tous impitoyablcnientu l'apptoclie des premiei s froid-.
On s'étonneroit d une telle barbai ie fi l'on ne favoit
que ces premiers froids qui tuent le plus grand nom-
bre des Guêpes, tueruieut infadliblement les petits ,
^)eaucoup plus délicats que leurs mères- nourrices.
Elles abrègent donc leurs fourtranccs en les met-
tant à mort. Ainlile guêpier n'ell plus qu'un cime-
tière à la tin de l'automne : quelques femelles feule-
jjient échappent à la mortalité générale. Elles demeu-
rent engourdies tout l'hiver fans prendre aucune
nourriture, & au retour du prnucms ehaci.nc d'elles
peut devenir !a fondatiice d'une nouvelle république.
Elle jette fur terre les fondemens d'un nouveau gâ-
teau , & les œufs qu'elle depofe (ont tous prolifiques ,
parce qu'elle a été fécondée par un m.île à la tin de
l'été i car les amours des Guêpes font mieux conita-
lés que ceux des Abeilles.
Ce font de grandas mineufes que les Guêpes
dont nous efquilfons l'Hiltoirc ; elles entcnde:n il
merveille à excaver la terre & à y pratiquer un
fouterrain fpacieux pour y loger commodément leur
guêpier. Quelquefois néanmoins elles trouvent le
moyen de retrancher beaucoup de ce rude travail
en profitant habilement des fouterrains que le crcuft
la Taupe. Une galerie plus ou moins longue & p'us
ou moins tortueufe conduit à la porte de la petite
habitat'on fonterrainc ; c'elf un chemin ba:tu que les
habitans lavent toujours retrouver & dont l'entrée imite
celle d'un clapier de Lapin. Cette grande cavité que les
6ucpes l'ecrcufent à un pied ou a un pied oc demi fous
terre, eft très propre a les met're a couvert des
infultesdc leurs ennemis, & a les dérober aux rceard-^
des curieux ; mais elle n'eft pas la vraie enveloppe ilet
gâteaux; c'elKa-dire, qu'ils re 'ont pas a;'pu\és
immédiatement contre les patois de la cavité. L'.-\r-
chitedure.lenosGjèpesn'ed point aulii liinple qu'on
pourroit le préfumer, & fuppole des vues, qui , pour
être remplies, exigent un travail qu'on ne peut qu'ad
mirer dès qu'on vient à le découvrir L'eîu des pluies,
perçant peu-à-pcu la terre, pénctrercit enfin ju'qu'.iux
gâteaux, & les Guêpesont un t^iandmt •:ei a pvjvenir
cet accident. Elles ont donc été inllruites à don-
ner à leurs gâteaux une enveloppe paniculière
qui les préfervc de l'humidité. Eflc eft cornpof.'e
d'une multitude de petLccs voiites pofées les unes
I N S
aii-dclTocs des autres Se les unes à côté des autre?,
ce qui forme enfemble une enceinte d'environ un
pouce &. demi d'épailfeur. Quoique toutes les petites
voûtes ne foicnt que d'une efpèce de papier allez
fin, elles ne laillenc pas de répondte tr^s-bien au
but par leur ingémeufe cordlruclion. On fent d'abord
que l'humidité qui pénéueroit qiiel-p-ies unes des
voûtes fi.périeures feroit anê'ée par les vciitcs in-
férieures bien mieux qu'e le i.e le feioie par un
limple niallif de même épaidéur, & cela uréc.fément
parce que les couches de pa|. 1.1 u'éia t p.is ap iiquées
immédiatement les unes aux aucies , ii.^ mterva'les
qui reltent enirclles s'oppolent aux progièb de 1 hu-
midité & en facilitent encore l'cvaporation. Les
cellules Je les colonnes font fane» de la même matière
que les voûtes. Les Guêpes ne ba- ifent qu'en papier.
Elles ont pclfédé de tout tems l'art de k .abtiquer, 6:
les hommes auioient pu ap, rendre, il y a bien des
lièclcs , ces procédés fi utiles dont nos modernes
fe glorifi:nt. C'cft fur les vieux bois qui ont été
long tems expofés à l'aclion du loleil & de la phie ,
& qui ont été en quelque forte rouis, que nos
Guêpes induftricufcs vont fe pourvoir de la matièie
dont elles fabriquent leur papier avec le.,rs dents
tranchantes. El es en détachent de menus iil.iniens
qu'elles metter.t en charpie, & qu'elles rcdaifcnc
pcu-à-peu en paie rtiolle , en les broyant K le- humec-
tant dans leur bouche. Elles en foimcat des pâlottes
auondies , qu'elles tranlportcnt dans leur hab, ration.
Elles les étendent en lames minces en s'aidant de
leurs dents S: de leurs pattes, & c'eft d'un nombre
piodigieux de ces lames qu'elles conltiuiient ces
jolisouvrages où brillcrant dindidbic. Ne lifqueions
nous pas de palier pour r.imanciers, li rv.n^ .ij'ïuior.s
que nos ingénieux Archueéles ont atteniiu;-. de donner
aux colonnes beaucoup plus de lolidité au au relie
de l'ouvrage , Se qu'elles ont fo.n d'en élargir la baie
& le chapueau pour qu'elle»; puitlcnt mieux embraller
les parties de l'édilicc qu'efes ont à Icutenir.
Les Fiêlons, qui appartiennent aux genres des
Guêpes, &: qui furpallent en grandeur toutes celles
de nos contrées, ne pollèdcnt pa'. au même degré
que les Guêpes loutei raines, l'atr de fabriquer du
papier. Le leur eft groiller , épais & icrt callant.
11 n'cif fait que de fciure de bois pourri , dont il
retient la couleur. L'architcélurc des Frelons rellcm-
ble d'aiilei;'-, beaucoup i celle des Guêpes qui b:^t lient
fous tene; rpais les colonnes qui inutiemient les
gâteaux font p. as hautes & plus malllves , S: cel'e
dti m, lieu furpaife touics les autres en grolTem. Les
Fiélons récouvrent auflî leurs g.iteaux d'une enve-
loppe de papier, à laquelle ils doment d'ab rd la
forme d'are cloche ou d'un chapitea i attondi, ils
(ufi-endent leur guêpier dans des greniers, dans
de vieille mafuies, '{«c le plus fouveiii dans de vieux
troncs d'arbres dont ils apgrandilfent la cavité a
l.iiJc de Icuis fortes tenailles auxquelles le boi» ne
.Mais toH.es les Guêpes ne cachent pas leur nid»
il
I N S
il efl de petites efpèces qui bâtilîcnt à décou-
vert. Toutes ne form."nt que des fociétés peu nom-
breufcs, qu'il cft facile û'obfcrvcr. Elles attachent
Icurnid à une menue br.niohc d'arbre ou darbuftc; &
le papier dont il eft fait n'e(t pas moir.s fin que
celui des Guêpes foutenaities : il en a au(Ti la coiileui.
La pluie pénétreroit facilement dans fon intérieur
fï nos adroites ouvrières ne prenoient point de pré-
cautions pour l'en garantir. Les procédés de toutes
les efpèces ne font pas les méincs a cet égard; mais
tous répondent bien a la même fin. Les ur.es recou-
vrent leur Gtiép:er d'un très-giand nombre de feuilles
de papier j qui laillcnt cntr'eile* des intervalles ^ _&
qui liii-reroient parfaitement les pétales d'une roie ,
a elles en avoiciit les belles couleurs ; ce lont les
plus jijlis ouvrages que ces petits guêpiers qui imi-
tent fi bien une Kofe à cent feuilles. D'aunes Guê-
pes , qui ne favent pas donner une enveloppe a leurs
guêpiers , y fuppléent très-bien en les attachant
a la branche , de manière que le plan du gâteau
«ft à-peu-près vertical : l'axe des cellules eft ainfi
horizontal Si la pluie ne pénètre pas dans leurs ou-
vertures. Mais nos petits Architcaes ne fe bornent
pas à cette feule précaution : lU ont fom encore de
tourner vers le nord & vers l'elt la face du g.îteau
OH le trouvent les ouvertures des ccl'ules ; & ce qui
eft plus conftant Si plus remarquable ., ils enduifent
le guêpier d'un vernis impénétrable a l'eau.
Les Guêpes de nos contrées, qui excellent le plus
dans l'art de fabrique! le papier ^ font encore bien
au-dclFous de celles du Nouveau Monde , dont le
nom de cartoniicre qui leur a été donné , indique
qu'elles ne travaillent qu'en carton : celui qu'elles
favent fabriquer a une blancheur , une force & un
poli qu'on ne fe lalTe point d'admirer. Nos habiles
ouvrières n'excellent pas moins dans l'art de bâtir ou
d'employer leurcarton. Elles conftruifent elles mêmes
la ruche où elles logent leuts g.îteaux;Sc cette ruche eft
une forte de boîte de carton en forme de cloche , plus
ou moins alongée ou plus ou moins évafée , qu'elles
fulpcndent folidement pat fon extrémité fupcrieure,
à une branche d'arbre. Il eft de ces cloches qui
ont plus d'un pied & demi de longueur. L'ouverture
de la cloche eft fermée par un couvercle convexe
du même carton ; mais les Guêpes ménagent fur un
des côtés du couvetcle , une petite ouverture ronie
qui eft la teule porte. Les gâteaux qui en occu-
pent l'intérieur font dilitibués par étages comme
ceux de nos Guêpes fouterraines : mais ils ne fcut
point fouter.us par des colonnes : ils font corps avec
la boîte & tiennent immédiatement a fes parois. Ce
ji'eft point fiinplement le fond des cellules qui ferme
le plancher ou la partie fupéricure du g.îteau fur
laquelle les Guêpes fe promènent ; elles conftrui-
fcnt un vrai plancher très -uni, fous lequel elles
bâtilTent les cellules , dont les ouvertuies f.^nt ainfi
tournées en en- bas. Les planchers ou les gâteaux ne
font pas planes ; ils ont en deficus la même conve-
xité que le couvercle qui ferme la boîte. On aime
Hiji. ^at. deslnJeBes. fom. ^11.
I N S
54i
à découvrir 'a raiion de cette convoité : c!;a"'.iie
plancher ou chaque gâteau a été lui-même un cou-
vercle ; car nos prudentes Cartonnièrcs veulent q-^c
la bt.îte foit toujours fermée quand elles iravaùan:
à la conitrudlion des cellules, Rej réfcntons - iiou';
cette boîte lorfqu'elle ne contient encore que deux
gâteaux : elle eit fort courte , & ks Guêpes voue
travailler à la prolonger & à atrgnîcnter le nom-
bre des gjteaux. Pour y parvenir, elles prolongu-.t
les bords de la boîte , la font defcendic par ikia le
couvercle, & contre le bord infiritur de la paile
prolongée , elles conftruifent uvj. nouveau couvei^lc
convexe pardefious,com.mc le précéder, t, qui n'cftp!i,s
un couvercle, mais qui eft devenu un nouveau flai:-
cher fous lequel les Guêpes vont b.itir de nouvelles cel-
lules. Ce plancher confcivc l'ouverture ronde qui
étoit auparavant la porte de la ruche , & qui ierc
maintenant de porte de cotnraunication d'un étage
à l'autre. Chaque étage a ainfi fa porte , parce que
tous les étages ont éic dans leur ongine un couver-
cle ou un fond de ruche. Les cellules des Carton-
nières font hexagones comme celles de toutes les
autres Guêpes , & fervent aux mêmes ulagcs.
C'eft en raifonnant d'après l'Kiftonen dss înftéles
fur la forme géométrique des cellules des Guêjvcs
&: des Abeilles, que 1 illuftie Mairan s'expr;Hroic
ainfi: » Que les Bêrespeiifentou ne peufcnt point, il
c!f toujours certain qu'elles fe conduifent en milJe oc-
cafions comme (i elles penfoient; l'iilufion en cela ,
Il c'en eft une, nous avoit été bien préparée. Mais
fans prétendre toucher à cette grande quePtion ,
&c quelle que foit la caufe, livrons-nous un nK>menc
aux apparences , & pailons le langage ordinaire.
Des Géomètres, & il faut compter pamii eux M.
de Reaumur, fe font exercés à faire fentlr tout l'art
qu'il y avoir dans les gâteaux de cire & dans ces
guêpiers de papier, fi ingénieufement divifcs pat-
étages fotitenus de colonnes, & ces étages ou tranches,
par une infinité de cellules fexangubites. Ce ncft
pas fans fondement qu'on a obfervé que cette figure
étoit entre tous les pclv gones podiblc, le plus conve-
nable ou même le leul convenable aux mtentionr. qu'on
eft en droit d'attribuer aux Abeilles & aux Gaérc-s
qui lavent les conP.ruirc. Il eft vrai que l'iiexagonc
régulier fuit nécelfaitement de l'appofi.ion des corps
ronds, mous & Hexibles , loifqu'ils font piefîés ks
uns contie les autres , & que c'eii appareumicnt poi,r
cette raifon i^u'ou le rencontre fi louvent dans la
nature, comme dans les capfules des graines de
certaines plantes , tur les é ai L-s de diiejs animaux ,
& quekpetois dans les pa dcules de neige, a caufe
des petites gouttes ou bulles d'eau Ipcrique^ ou circu-
laires , quifefont appla:ies les unes contre les autres
en fe gelant, .'liais il y a tant d'autres conduions
à remplir dans la co.iftiudS-ion des cellule' i.o.as'.o.ies
de; Abeilles & des Guêpes, & qui fe trouvèr.t fi
aim'laolcrBent rcjnplies, que quand on leur difrute-
roit une pariie de i'iionrxur qui leur it vient de
celle-ci, 11 n'efl prefquc plus pofiîble de Ictu- refuTeï
Xi
34<î
I N S
r,ii 'elles n'y aient beaucoup ajouté par choir , &
qu'elles n'aient habilement tourné à leur avantage
cette efpèce de nécellîté que leut impofoit la nature '=.
Quelle n'eft point la merveilleufeaftivité des labo-
rieufes Fourmis à rafTembler les matériaux qui doivent
encrer dans la conflrudion de leur nidl Comme elles
Tavent fc réunir & s'entr 'aider pour excaver la terre,
pour la charrier, pour tranfponcr à leur habitation
les brins dheibe, les pailles, les fragmens de bois,
& les autres corps de ce genre, qu'elles employent
dans leur travaux! Elles femblcnt ne faire que les
enta/Ter pêle-mêle, mais quel art & quel dellem
ne découvre-t-on pas dès qu'on cherche à le voir.
Sous ce monticuîe qui e(l leur logement, & dont
la forme, en manièie de dôme, facilite l'écoule-
ment des eaux , fe trouvent des galeries qui com-
muniquent les unes avec les autres, m qui font comme
les rues de la pttite-ville. De petites ouvertures mé-
nagées ^i &i là , fur cette forte de terrallc font
autant de portes qui, communiquant avec les galeiies
fouterraines , permettent aux habitantes d'y rentrer
& d'en rclforrir à volonté. On fait que dans les
Fourmis , les niâ'es îc les femelles font pourvus de
quatre ailes, tandis que ces neutres en font toujours
dépourvus. Ainfi que dans les Guêpes & les Abeilles ,
ces neutres plus petits & beaucoup plus nombreux
que les individus des deux fcxes, ont aullîété charges
feuls de tous les travaux de la fourmilière. Après
]a dernière transformation, les mâles & les femelles
fortent de l'habitation commune , voltigent dans
l'air, s'unifient de l'union la plus intime, & dès
que les femelles ont été fécondées , elles rentrent dans
la fourmilière pour y faire leur ponte. Il en éclot
des Larves fans pattes, qui incapables de pourvoir
par elles-mêmes à leur fubliilance , font alimentées
journellement par les Neutres. Comme on eft frappé
aulTi des follicitudes continucll»s de ces Fourmis ou-
vrières pour leurs nouriillons , des foins qu'elles
prennent de les tranfponcr à propos d'une place dans
une autre, de les nourrir & de leur faire éviter
tout ce qui pourioit leur nuire. Comme on doit
admirer !a promptitude avec laquelle elle les fouf-
traient au danger, & le courage avec lequel elles
les défendent! On a vu une Fourmi partagée par
le milieu du corps, tranfportcr les uns après les
autres, huit ou dix de fes nourriffons. Parvenues
à leur entier accroiffcment, les Larves fe filent une
coque de foie blanche dans laquelle elles fubilfciit la
m^iamorphofe : ce font de pareilles coques que le
"Vulgaire prend pour les œufs des Fourmis , & pour
lefquelles encore les ouvrières rhontrent un (î grand
attachement. Lts Larves & les Nymphes demandent
fans doute, à erre tenues dans une température qui
ne foit ni trop féche ni trop humide ; les ouvrières ,
qui paroilTcnt le favoir, fe conrluifcnt en conféqacnce.
Tan'ôt elles les apportent à la furfacc de la Fourmilière
pour les rxpofer au (oleil ou au grand air , tantôt
el'c»- les raiiportent dans l'intérieur , toujours un peu
humide , foit pour prévenir leur dciréchciucnt ^ ibi:
I N S
pour les mettre à l'abri du froid. E'ies les élèvent
ou les abaiiTcnt ainfi dans leurs fouterrains, fuivant
que les circonllances l'exigent. Elles ne montrent
pas moins d'attachement enfin même pour les véri-
tables œufs : ils font difpofés par tas , & quand
on les difperfe , elles les talfemblent de nouveau
avec une extrême diligence. Différens themins ,
a(kz fouvent fort tortueux, aboutlffcnc à la four-
milière. Les Fourmis, les fuivent à la hle , &quoi.
qu'elles aillent chercher au loin leurs alimens 5:
leurs provilions, elles ne s'égarent point, non plus
que les Chenilles républicaines. Co.-nine ces der-
nières , elles lailfent des traces par-tout oii elles
palTcnt. Ces traces ne font pas fenlibles aux yeux ;
elles le feroient plutôt à l'odorat : on lait que les
Fourmis ont une odeur pénétrante. Quoi qu'il en (bit,
(i l'on palle le do-gt à plulîcurs repiiies (ur un mur ,
le long duquel les' Fourmis montent & defcend>;nt a
la file, on les arrêtera tout court , & on s'amu-
feia quelque tems de leur embarras. On a beaucoup
célébré la prévoyance des Fourmis. Depuis près de
trois mille ans on répète qu'elles amalfcnt des provi-
fions poar l'hiver, qu'elles favent fe conllruire d.s
magalins oii elles renferment les graiv.s qu'elles ont
recueillis pendant la belle faifon. Ces provilions
leurs feroient très-inutiIcs, puifqu'elles dorment tout
l'hiver : un degré de froid allei mcd ocie fufiit pour
les engourdir. Que feroicnt-elles dore de ces pré-
tendus magafinsî Aulli n'en conftruiient-clles point.
Les grains qu'elles chaulent avec tant d'aciivitr à
leur domi,.ile , font de fiinpLs matériaux qu'elles
font entrer dans la confliudion de kur t Jir.ce ,
comme elles y font entrer des brins de boi> , de
pailles, &c.
Ce ne font que les Fourmis des grandes cfpèccs
qui élèvent au-delTus de leut toutcrram un monti-
cule-arrondi , dont la bafe a quelquefois deux a,
trois pieds de diamètre , & qui elt formé de l'cn-
taiïement d'une multitude prefqii'infinie de petits
corps légers, qu'el'es charrient continuellcrneiit avec
une adrelle & une aftivité furprenantes. Si l'on ren-
verfe le monticule & fi on en difpetfe au loin les
matériaux , les laborieufes & diligentes ouvrières
s'emprelleront à les rallembler de nouveau i: a en
former un monticule pareil au premier. Mais les
Fourmis des peiires efpèces ne fe logent pas à (t
grands frais: le deflous d'une pieire , un tronc d'ar-
bre , l'intérieur d'un fruit dellethé ou tout autre
corps caverneux leur fournit un domicile convena-
ble & dont elles favent profiter. Il en eft nr.ir.moins
qui s'établilTent dans la tetre , & que la Nature a
condamnées à un allez grand travail. Elles ont à
creufer des fouterrains de plufieurs pouces de pro-
fondeur, ou des efpèces de boyaux, fouvent fort
tortueux, qui vont aboutir à la furface du terrain.
Elles ont donc beaucoup à excaver ; & elles s'oc-
cupentdcce tra\ail pénible avec un foin , une di-
ligence & up.e airiduité. qui atrachent fortement le
Spcilateur, Nous voudrions rapporter aulli en abrégé
1 N S
ce qu'oi; nous raconte dt-sfainciifcs Fourmis -ù-vijîic
«ieSiuinam, des rouraiisilc Guincc, ou Tcimo ,cu\ U
coniuuilenc avec une tcire maliitjuée des hmrcs de
p'uiicms pieds d'élcvadon , iîi à pl.ilieuis logemcns;
de CCS TeMiiès Iiir-tL.ut des Indes oiien:a:-,s , qui
ne inarchenc jamais à dé;ouvett , & oui Ce foiutoj-
jouis des chemins en g,tleii: pour [arvcnir la cii
ci!es. veulent êtie: mais b plupart de ces faits de-
nunderoient une étend jc t op con(idéi.\ble pour ctre
rapportes ici: nous rer.wyons a en parler avec dé-
tail, a Idrciclc Teïiv.ts.
En chcuhantà faiic conncî:re I inft r.èt & ,
dukrie d s Initcks, r-. ub. avLUs du fentii o,ae L
liiure , p^; u:.^- ,; ,: . iij t u i' v^n'^lld 1)1
ir.tme d^irai.. .1. ■_. [ , .;a ijr des lenvuis
..aire Je meaie d.-guu er
r jas ciaindre de nous
.'f -ineiib un peu écendus ^
uei-|U.-s répctuiouSj qui ,
'ar les objets mêmes (.jiie
i: iK.-is ne craignons pas
1 attention, tn conl
teuts , iijus avons
lailicreiiti.iînct .1 d.s
au r K]uc de [oiii''ti
leront aiiomei;'. j'..ll
nous âvioiis a pulei.tL: : jc 1;
d' tendie C!-,corc de ^tel ; les lignes cet article, en
faif.iitnitnt on de> pi. cl-.Ics d;:. lîoufiers , Infectes
t]ui appaiticni.e.it a l'o.de des Col.optèrcs , &
c] ! ; n a co:f.ndu de tous tems fous le nom de
S.arat.v pi lulaire<. Ce nom du pillulaircs qiU
leur a été donné par les Anciens, ne rend pas mal
i'indwi:iie cjui les caraiténfe. Ils hantent les
excrémens , & en forment des pilluks oa des
boulettes , qu'ils arrondillent de plus en plus eu
les loalant lur le tLiiein. Pluiicuis Eouturs s'oc-
cupent a ;a fois à piomener la boulette. Ils la
poulleni avec leurs pattes de derrière en marchant a
reculons ; &: quand il arrive que les incL;a'it;s du
tcireui apporh:u ulcs obltacles à la marthe de la
petite Loule , ils ioni cft-oit pour les (uiaiùi.tcr , 5:
quelqtr.tois d'autres Boutiei s fui viennent , qui par-
tagent leurs cftorts , & les aident a poulier la
boule plus loin Ils font opiniâtres dans leurs ma-
nœuvres ôi. ne fc découragent peint : lors même
qu'on vient à les manier ou à les inttriompre d.;as
Ifur travail, ils ne manquent point de le reprendre.
Souvint ils roulent avec leur baLtte dans des fofles
plus ou moins profondes; mais nos petits Sifyphes,
toujours iiifati_<';ables , ne f; rebutent point , &:. re-
doublant kuis efforts ils parviennent ordinaire-
ment à recirer leur balocte de la fo.Te , & à la con-
duite p'us loin. Ils vont enSn rci.tcrter à une aflez
piaude profondeur , Si cette opération exige de
leur part autant de travail que de patience. Ce n'eft
pas fans bonnes raifons que nos Bouliers font fî at-
tachés a leurs boulettes : elles ienfsrment un dépôt
précieux. Un œuf eft logé au centre de chacune ;
& cet oeuf demaudoit apparemmcit s être enveloppé
d'excrémcus eV enterré a une c rcaine profondeur
pour que le petit piu en éclore, Le foin des oeufs
I N S
n'a point été con^é par 1.'. Nature aux fcu'c
qm les oi« pourvus : la ti.cie:é evticre d ■.
hers a été chargée de s'en occupai i-, y j-.;i.
égal intéiè;. Des Bouliers étran^irs fr.:
les boules avec a;iia',t daèiivité .^: itc (.■ l'Ii ji
ceux qui les ont ti..\ r..ê,î,Ci hi^oui, >,v , ô;;
mèiCS qui ont pendu les oeufs.
3-17
Si les Pouficrs ne
des Loales a'.x.rén;
fcimcnt leurs c::h cîai^s
ie, Nicrophores les lo-
i^ent d.ms les ca-lnres de petits aninùiui , tels
i|iie les laupcs , les G.enouilles, les Sautei elles é^e.
(^uanJ ces Infede» rcucontient fur la fui face de
la teire, de pareils cadavies, ils fe !.:hcnt d en pren-
ilie jolieiiio.. ; mais ils n'ont tarde de les lailicr
lur la place : :1s s'y délie, hcro'ient ou s'y confu-
n.eu.iea; auuilement, ou leur feroient bientôt en-
levés par des aiii.naux red.UiS iv cmaceis. I s na-
val.lent donc a mettre eu lu été le .r e.'ptu^e , &
l'on n im.iJiiic pas peut-etie le mereeii ..'.iqvicl ils
ont recoaib. Cl n'en f o.iVi it eiioilà un ii.eilleur.
Is~le mettent à enteiier le cadavic^ & l'on con-
viendra que c'ell prelqui un t,,iVa:lc!l-ic,cuIe p,,iir
de li petits Infeûes que d'enterrer le c„davre d une
grelle laup'.. Ils y parviennent néanmoins, & en
bien 1110, iii de^ tenu qu'on ne le cronoit. Il ne faut
quelquefois qu'un joui ou deux j deux paires de N.-
cro^hores, pour enterrer ur.c faupe a trois ou quatie
doigis de profondeur. i\'ous pouvons dire plus : on
s'eit allure qu'un feul N.crojliore peut enterrer une
Taupe en entier d^ns le couit el'pace de vingt-
quatie heures. Un pareil travail tient du prodige.
C e(t avec leur tête, leur corcelet & leurs patte.s
que les Nietophores creulcnt la fe-ll; dans laquelle ils
veulent cntener le cadavre. l's amoncellent autour
la teiie qu'ils retirent de la icile ; ils en confliuifent
une lone de couronnement ou de lemp.ir: qui
trace les concours du tombeau , & dont les d mcn-
lions font exactement propoitionelles à celles du
cadavre. A melure qu'ils creulent la feifle le cada-
vre s'enfonce davantage, & la terrequi étoit amaiïée
autour de lui , vient peu-a peu à le recouvrir. Il fe
forme alors une petite élévation qui indique l'endroit
lotis lequel il repol'e. La petite émmence s'affaiilè
inlenfiblement, femetau niveau du terrein , & bien-
tôt on ne reconno'it plus l'endioit ou le cadavie efl
enterré. Lorique la fépulture eft achevée , les Nictc-
phores vuideri le cadavie, & dépofent leurs auf' dans
fon intérieur. Si on le retire de fon tombeau au
bout de quelques )Ours , on le veria fouimiller de
Larves de Nicrophores. Ce ne font pas feulement des
cadavres entiers de petits animaux , que ces In-
ledes enftvelilleut , pour fournir une ncurriture
allurée à leurs petits; ils cnfevehiient aulfi pour la
même fin , des morceaux de chair des grand.s Qua-
drupèdes qu'on met à leur portée. On juge bien que
ce n'eit que dans une terre légère & un peu humide
que nos laborieux cntcrreurs \-n(cvel!irciu ainfi les
cadavres j Se peuvent pratiquer de fe-mblabics fé-
Xx 1
148
1 N S
I N S
puluircs : une tî'.rc foitc ou ^; ivelcufe rciincioit
trop a leurs cilbits.
Pour acli^vtr enfin de nian'fefter tout ce que
l'inftinft fournit de plis curieux dans ics Inlcdcs ,
& dans les difFcreu-.- Ordres de ces animaux , nous
ferons coanoî.rc ù'apiès De Gecr , une Punaife
cliampctrc atii vie en famille avec fcs petits , S:
c]iii les conduit comme une Poule conduit fcs Pouf
ii:i%. On la trouve en été (ur !e Rouleau Une mtre
Punaifc de cette efpècs conduit trente ou cjujiantc
pcàts. Elle ne les quitte point ; dès quel'e le met
à marcher, tous fes petits la fuivent, 6i lorlqu'elle
fe Rxe fur ijudcjue feuille de l'arbre pour en pom-
per le ftic , toute fa famille fe ralîemble autour
d'elle. Elle la promène 'aii.fi de feuille en feuille &
de: brandie en branche. Cette Punaife , prefqu'aulTi
rigiLnte qu'une mère Poule , lau la garde auprès
de fes petits , & leur prodigue fes foins, tandis qu'ils
fimt jeunes encore. Il ni arriva un iou'- , dit i'Ob-
fervateur Suédois, de couper une branche de Bou-
leau, peuplée d'une telle famille , & je vis d'abord
la mère fort inquiète battre fans celle des ailes
avec un mouvement très- rapide , Lns cependant
changer de place , comme pour écarter l'ennemi qui
venoit de l'approcher, ta:idis que dans toute autre
circonfsancc elie fe leroit d'abord envolée oa auroit
tâché de s'enfuir j ce qui prouve qu'elle ne rcftoit-
la que pour la déRnfc de fes petits. On oTiferve que
c'eit principalement contre le mâle de (on efpèce,
que la Punaife rnère fe trouve obligée de détendre
(es petits , parce qu'il cherche à les dévorer par-
•out où il les rencontre , & c'eft alors qu'elle ne
manque jamais de tâcher de les garantit de tout
l'on pouvoir contre fcs attaques.
Quelqu'étendii que foit l'abrégé même que nous
avons pu donner (ur une matière aullî féconde que
vatiée , auîll digne d'intkelfer nous - mtmes que
tous nos ledlcurs , nous femmes bien loin fans
doutÇ--ic l'avoir épuifée. Que de nouveautés même
plus i'itéteflantes font encore cachées dans le fein
de la Nature , 8: n'attendent pour être dévoilées ,
que le zèle Hc l'attention de nouveaux Obfervateurs !
Mais pourrions-nous , à ce fujct , ne pas faire
criccndrc quelques plaintes, que le deiir même de
contiibuet aux jouilTances & au bien de nos fem-
blabies nous arrache î
Si un des pl'is grands vices des connoifiar.ces hu-
ir.ain-s, qui a trop long-tems exifté uni Joute, c'eIt
d'avL'i.- et:: d'.tbord hxées ftir les objets qui mé-
litoicnt le moins l'attention de l'Homme; fi la pre-
mi^c des fticiK-es , celle à^ la Nature , n'a été
véiital'kment cul-ivée que de iios jours j il cft en-
core dans cette f.icMcc en générai , des parties qui
Nous ne chetcJKrons
fubir
itmc dsibnée , Se qui , qu
que des plus miles à couaoîcc , font loin d'avoir
obtenu le prix <ju elles méiitcnt, & foin livrées à
J'indifféieiics ou même au dédain le flus injulk,
lever à la Bo
pas a enlever a la notanique
Si a ia Mu.éralogie , I importance qu'on leur a
donnée, & la gloire qu'elles Jont eu d'avoir le plus
attaché les recherches des Naturalilles. Mais qu'il
nous foit periîiii de demander , pourquoi l'Entomo-
logie languit encore dans un efpèie d'oblcurité ,
& femble être reléguée parmi les connoiiLinces oi-
feufcs, ou même inutiles": C'eft aux Entoinoio-
giftcs à faire reiUtuer à l'objet de leurs méditations,
le tribut qui lui eft dû, puifqu'ils ont leuisdr.its
foudf.'s fur les preuves les plus politives & les plus
nombrcu'es. C eft aulFi fur ces preuves que nous
allons établir une nouvelle difcullion relative a l'u-
tilité de l'étude des Infeftes. Nous montterous
d'abord, combien les Ir.fecïcs font nuifîbles, & dès-
lors combien il eft nécelfaiie de les étudier pour
chetclier les moyens de s'en garantir. Nous mon-
tferons cnfuite combien les Infectes font ou peuvent
êtie utiks dans la conr.oiiTance de leurs produits.
Enfin nous chcrciietons à donner une idée de l'agré-
ment attaché à l'ObCcrvation de ces petits êtres & de
la maïuère de les étudier ou de les obierver.
Maux occafionnés par les Inficies.
Lorfqu'on fait que celui qui s'eft dit le Souverain
delà Terre, tyrannifé cependant fans ceife par tant
d'erreurs, a pu pcnfcr que les Etoiles ne brillent
dans les cieux que pour char.iier fa vue &'. décorer fes
nuits; on ne doit point être étonné qu'i' ait pu
penfer aulTi que tous les êtres qui vivent avec lui
dans fon empire , n ont été créés que pour fatis-
faire à les befoius ou à fcs plaifirs. C'eft d'après
cette idée qu'il a cru avoir le droit de muiinurcr
contre la Providence, de blafpliêmer l'Auteur de
toute chofei lorfqu'il a vu des orages fe former
fur fa tcte, ou lorfqu'il a trouvé (uv fes pas, des
animaux qui n'ont pas plus refpe-fté fa perfonne que
fes propriétés, qui ontofé l'attaquer dans lui-même,
ainfî que dans les chofes qu'il ne veut conferver
que Bour lui-même. Il n'clt plus permis de parta-
ger des préjug'S que la Pliiloibphie en te mani-
feftant a fait diVparoitre. 11 n'efllplus permis d'ignorer,
que tous les êtres ont les mêmes droits à la vie , dès
qu'ils ont reçu les moyens de vivre , qu'ils ont auHi les
mêmes droits à l'emploi de ces moyens, dès qu'ils
font néccUaires à la eonfervatiou de leur vie. Ainfi ,
quoique les Infeftes foient de tous les animaux cmx
qui nous fondes plus iiuilibles, nous n'avons reçu de
la nature d'autres droits fut eux que ceux que la
force ou l'intelligence peuvent nous donner; &■
nous devons obfervcr , que vis-à-vis de ces êttes
qui doivent nous échapper fans celTe par leur multi-
plication ou par leur petiteffe , nous avons bien plus à
attendre du fecours de l'intelligence que de celui
de la force.
Nous devons fans doute conftater fuffifamtne'ni
la néceftité de nous occuper du foin de cpnnokrç^
1 N S
& r!c J.'rruirc les Ir.fcit;s, (ï nouî jcttons 1.111 coup
d'œi! ra.iije liirlos d.''^a:s c^u ils pcuvciuoccadoimur,
Ht^^acs louvent incalcuLtblcs, & c^:à ne for.t connus j
& mèaïc vaguement, que de ceux i]ui les cpiouvent.
Nous avons fans doute déjà donné une idée de
cl-s dégâts , en parlant de la nourriture & de la
dîmcuie des Infc-îlcs ; nous allons maintenant les
fuivre dans un ordre plus rchtifa l'objet qui nous
occipe. Nous ali'*ms parler d'abord des dégâts qu'ils
occalioiinent aux végétaux,
La narare , en créant tous les êtres , femble les avoir
condamnés a le dct.uirc er.rr'eux ; ra„is elle a defu-
né plus particulièrement les végétaux à fervir de
nourriture aux animaux. Tons les vcgéraiix font
attaqués par des Infeétes dans une ou plulîeurs de
leurs parties, & fou vent dan ■; tîntes 3-'a-fo;s, racines .
trgcs , feL.i;ks, Heurs, f -c -- , ' " ---n^ tout clt
ex ofé à être dévoré pai : . , : inie pro-
duction n'en eU cxempr^. : : .J a parmi
ces petits êtres un ou j^Ui 1^,..-, 1^1 ^-uis qui Im
font propres, ainli que clia inc anima! a un ou plulîeurs
Ennemis : on compte plus de deux cents Infcàes
qui fe nournllent fur le chêne (cul & dont lcx:f-
teiice crt pour amii dire attachée à l'exillence par-
ticulière de cet arb.e. Mais combien d'autres végé-
taux plus précieux X moins itpandus épiouvert le
même loit, tels que la Vigne , l'Olivier dans nos
climats i 'la canne a fucre , le Cotonnier dans les
climats chauds. Et pourquoi faut-il aulTi , c|ue le
Cultivateur, q^i s'occupe des travaux les pl.'S utiles,
foit le plus expofe à perdre le frijit de ces travaux?
Pour.^uoi ,'aut-il que te foit dans les champs les
mieux loignés;^ dans les jardins & les vergers les
mieux cultives , que nous tiouvions les tr.ices des
Injeftes marquées par le plus de ravage ? Nous
n'aurio)-.s qu'à citer les ieules Chenilles', pour dé-
jie.ncer des rléa'ix qui fc rcproduifcni fans celle fous
toutes les formes , is; qui attaquent la végétation
dans tous fcs produis ic dans tous fes âges. Elles
minent les tiges, rongent les faillies ,'cironnent
les f.uits , &: détruifent ou altèrent ce qu'elles tou-
chent, de matiière qu'on efl: obligé d'y renoncer par
de.icatclle , ou par impoftibilité de retirer quelque
profit de leurs reftcs. Les unes n'attendent pas
qu'une plante puilTe leut fournir de la nourriture pen-
dant plulîeurs femaincs, elles l'attaquent avr.nt même
fjn développement , ou 1 englouiilTent des qu'elle
commence a paroîire. La plupait des cenfs des In-
feiles, pondus en été ou en automne , cclofent au
printcms luivant, au moment que Us aibres com-
mencent à poulTer, d'autres écloient même avant
l'hiver. Les Larves des uns & des autres fe répan-
dent fur les arbres , Si détruifent tellement les boa-
tons & les feuilles paillantes , que fouvent c'en eft
fait des fruits de l'année. Combien de Chenilles
fur- tout concourent à fiire ce ravagé, & réduifent
quelquefois les arbres au même état où ils croient
pendant Ihiveil Et l'on n'ignore pas que ce: tta: de
î N S
349
déj-ouilîen-.ei-.c a !cs fuites les p'ai; funefies. A cor.i-
biep.de maiidies les végétaux ne font- ils p.iv fi.jet.v
par la pi;jurc des Infectes , f.it par la perte des fu_>.s
nourrieiers , fou a c.-ii e des pia'cs qui en font
quelquefois les fuites 1 II y a des Inftcles , tels <)uc
les Biuchcs, qui fc logent dans ies graines i'c les
fruits, & en détruifent le çerme; d aunes ^ leU que
le CcfTus , le Lucane, pénétrent feus l'écorce , cC
en rctiient la fève jufqu'a faire féchcc l'arbre fur
pied ; la plupart , non coutens de manger l'écorce ,
s'attachan: au bois , & viennent à bout de dettaire
des forêts entières. -Combien le Taupe-Giilion n'eft-
il pas redoutable aux racines , & par conf'quenc
ell-il nuilîble aux plantes, auxquelles les racines
font fi néceliaires. Eff il une giéle plus defliuétivc
que ces nuées de Sauterelles , qui quittent fuvent
des pays éloignés , travcrfent les mers , fjnJen:
fur les champs cultivés , Se en erlèvent en peu
d'heures juiqu'a la moindre verduie. Les Charanlons,
les CaJcIles , en perçant le bled mur & en dévo-
rant la pulpe farmeufe, dégamilTcnt les granges 5c
lesgienieis, d'une matièie alimcntcufc devenue fî
nécciraire. Enfin les farines elles-mêmes ne font
pas plus épargnées parles Larves des Tenébrions,
ce quelques Vullettes & par des Mutes.
Par le (Impie coup d'.ril , peut-être trop rapide
pour être bien appr cié, que n.'us venons de jeter
fur les dégâts auxquels nous f .mines allujetis de la
part des Infce'îes ; nous devons fans doute s'.Trz
éveiller l'attention fur ces petits êtres en générât
fî peu redoutas & cependant lî rediutabîcs Lt com-
bien le tableau de dévaluation pourroit ttic chargé
de traits plus nombreux i3i plus étonnans, fi nous
parcourions ces climats oii la terre plus f -conde , &
le foleii p:us ardent , rendent les Inf;c>es bien
plus ftineftes & bien plu', redoutables encore qu'ils
ne le font parmi nous. Nous y verrions des l'our-
inis, des Termes, des Blattes , des Guêpes, des
Chenilles, ronger, dévorer tout ce qu'ils rencon-
trent, & multiplier quelquefois au poù;^ de forcer
les habitans d une contrée j ailei chercher au loin
une nourriture que la fécondit-' du fol ne pectpius
leur fournir. Nous ne citerons qu un exemple par-
rapport aux Sauterelles , pris dans 1 Hijîvire mi-
htdi.-e de Char es doii^e , exemple qa'i fuffîra
pour prouver que ce n'eit pas fans raifon que dans
les tcms les plus anciens ces Infeclcs ont été re-
gardés comme les plusgrands lléaux que lavcngeancc
célcfte pou voit fufciter contre la terre. L'îîiltcricn
ra[>portant les inco.-nmoditésque Chailciavoiî éprou-
vé dans la lie-lîerabie , s'exprime en ces termes :
" Une hoirible quantité de Saiitere'lies s'élevoi: or-
dinairement tous les jours avant midi, du tôté de
la mer ; prciriièremcnt à petits fl^ts ; enftiite comme
des nuages qui obfcutciiloient l'aie , & le rendoicnc
fi fombre & fi épais, que dans toute cette vaile
pleine le foleii paroilHiit s'être entièrement cclipfé.
Ces Inllè'^çs ne Yolojciît point pfoclie de teice^
5û
I N S
a.ais à-peu-près à la même hauteur qae l'on voit
\f ici" les Hirondelles , jufqu'i ce qu'ils ciilieiu tiouvé
un champ fur lequel ils pullent le jeter. Nous en
icp'ontnons fouvent fur le chemin, d"oii ils s'élc-
\ci nt avec un bruit fen.blable à celui d'une tem-
fèii. Ils vcnoien: cnfuite fondre fur nous comme
un crjgc , fc jetoient fur la même plaine cd nous
éiioi 5 , & fans craindre d'être fou'és aux pieds des
Che\aux; ils s'ékvoient de terre & ccv-roicnc le
corps Si le vii'age à ne pas voir devant nous , juf
qu'a -ce que r.OdS euiïions pafli l'endroit où ih
s'arrêtoicnr. Par-toutoii ces Sauterelles ferepofoient,
elles y faifoient un dégât affreux, en broutant 1 herbe
jufqu'i la racine; en forte qu'au lieu de cet;,
belle verdure dont la campagne étoit aup.iravat
couverte, on n'y voyoit qu'une terfe aride ..V ■••.
bloneufe. On ne fauroit jamais croire qu'un li
petit animal pût palier la mer, fi I expérience n'en
avoir li fouvent con-air.cu ces pauvres Peuples ; car
après- avoir pallé un petit bras du roni-i-.u>.!i-, ,
en venant des ifles ou terres vo'fines , ces Infectes
.traverfent cncoie de grandes provinces , oii il;
ravagent tout ce qu'ils r-ncontrent jufqu'à rongei
les portes même des maifons >'.
Quclqn.es citat'ons plus parncnlit'res fercnt en-
core Uiicux fentir une vérité, qui maliieuieufement
n'efl que trop fondée en preuves. Ainfi la Larve
d;s Hannetons, de la plupart des Scar.ibês , dc^
Mylabres, des Canthaiidcs , de quelques Mouches,
a'.taqu;:nt les ra-:ines des plar.tes & des arbres ^ Ici
rongent & occalionnent la mort du végéial. La
plupart des Mouches, quelques Teignes, qucl.jucs
Châ'-anfons , quelques Chryforacles, les Donacijs ,
attaquent & muient la tige des plantes. L'.-s L-irves
des Lujanes, des C:aircns , des BupieHes , des Tau-
pins , des Priones, des Capricorne»., desLepturcs,
des Callidics , des Stencores , des Nécydales , des
Lymexylons , quelques Chenilles même , en le
nou;rillant du bois vivant, hâtent le dépciinenicnr
& la mort des aibres. Sans parler du nombre pjo
d'gieux de Chenilles, Se de la famille fi nombreufe
encore de Sauterelles , les Hannetons, les Chryfo-
mèles , les Ctiocères, les Ga'eruques , les Callldes ,
les Griboutis, les Hifpes , les Erotyles , les Ten-
thrèdes , parviennent quelquefois au point de dé-
pouiller entièrement un arbre ou une plante de fcs
feuille'. Les Pucerons . les Plilles , les T'ips , la
plupart des Cigales , des Punaifes & des Mittes,
en retirant avec leur trompe les fucs des végé-
taux , les font languir , fout couler les fleurs &
avorter les fiiits. Les Larves de la plupart des
Charanfons, des Mouches , des Teignes, celles des
Bruches , des Attel.ibes , les Forficules , les Blattes ,
les Guêpes , les Fourmis , les Cloportes n'exilk-nt
qu'aux de'pcns des fruits qu'ils nous enlèvent en tout
ou en partie. Les .'"ruits lecs même que I on veut
confetver , tels qre les Pruneaux & les Figues,
font expofés à être la proie des Citons & des Teignes.
î N S
1(5 Larves de plnparrdesCtoincs & ^,c qnc!>;ues
1 ipules , en fe nourr!l!a:it de terreau ou de [ai.ies
de végétaux dans un état de dccompo îti^n , nuifcnt
d'autant à la réprodudion végétale.
Non- feulement Ics-Tnfeifles ravagent le? campagnes
à nosd'-pLns, mais ils cccalionnenr eur. re le- pl.is
grands dé.;â:s dans les maifons , en attaquant les
végétaux jufqu'après leur mort : ils rongent les
boiferies , détruilent les livres & les herbiers. Se
laillent partout après eux des traces le.nfibles de
leurféjour, Qui croiroit qv:e l'écroulement d'un édifice
peut êne occalionné par des Infcétes qui ont miné
a pulveiité tout J'incéiicur des poutres ? Nous
citerons parmi cesciniemis domeiliques particulicre-
mOnt les Buttes, les Ptines , les Vtillettcs , les Pti-
li'.is , les Boihiehcs , les Scoli:cs , les Ips , ennemis
d'autant p'.us redoutables qu'ils iont pef..uc ioti-
iours caeh'S.
Les Infeaes en
gncnt p<iS da
iquant enti eux , ntpar-
ge la vie ou les produits de
dioit de nous intéiellcr, en-
lorte que l'Abeille même , qui nous eft fi uti-
le , eil exj'ofée "aux attaques découvertes ou
lourdes d'autres InfcÛes qui ne font d'aucune
utilité; amli , tandis que l'Afile lui fait la gucire ,
que la Guêpe l'enlève avec fon raicl , la Larve d"un
Coléoptère &. quelques Teignes pénètrent dans l'inté-
rieur des ruches^ & trouvent le moyen de manger la
cire , d'at'avjuer même les Larves , fans que ceIK s- ci
puillent le défendre. Mais quel nombre prodigieux
û Intetlcs ditférens moleltent fans celle nos ani-
maux domtiliqucs 1 On n'ignore pas combien la
plupart des Mouches, des Taons, l'Hippobofqiie, &
un grand nombre de Diptères, incommodent beau-
coup les beftiauxj par des piqûres réitérées & fou-
vent meunières au point de lailfer cou'er le fang.
Les Chevaux, les Rennes, & fur -tout les Mou-
tons, ont dans les Oeftres, des ennemis que nous
avons allez fait conncÎTe. On a peut être exagéré
la qualité ma!faifante des Carabes , connus autre-
fois fous le nom de Bupreihcs ; mais il ell trcs-
vrai que ces Infedies avalés avec I herbe , peuvent
occalionner aux Bœufs & aux Chevaux , des inrian-
mations dangereufcs. Les Chiens font non-lcule-
ment tourmentés par les Puces , mais encore par
une efpèce de Teigne , qui, feir.blable à la faug-
fue , fe remplit d^; leur fang , & devient d'une
grolleur démefurce. Tjus les animaux enh'n , élevés
pour partager les travaux ?i Us plailirs de l'Homme ,
ou pour fa'istairc fon appétit, depuis le KœLfiuf-
qu'aux plus petits Oileaux le balfe-cour ou de volière,
font alliégés fans rel.iche par des InfcdVes conuiiuns
ou particuliers , que nous ne dierchons point à
citer , parce qu'ils font alfez connus. Car, qui ne
fait pas combien tous le^ Oifeaux font tourmentes
par les Poux, des Ricins ou des Mutes de différcnics
efpcccs qui les amaigiiilcut, & fouvent fe multi-
I N S
plient an point de les faire languir &c de les coniu're
à la mort.
Si nous pafTons encore dans l'intérieur des mai-
fons, les animaux morts & les produrtions animales
que nous voulons conferver , nous retracent des
torts que les Inildes feuls font capables d'occa-
Conner. Les étoiTcs, les plumes, les peaux les
plusprécicufe»;, roml^ant en lambeaux, les plus riches
collerions d'Hilloire naturelle , réduites en pcuf-
fière , n'attellent que trop combien des êtres i\
petits fe font remarquer par les plus grands dégâts.
Les Dermeftes , les Anthrenes, les Ptincs ^ quel-
ques Teignes ; tels font les ennemis intérieurs que
nous devons particulièrement dénoncer. Si les vian-
des à notre ufage, qui ne font pas exaftement
fermées , fi les cadavres de tous les animaux, tom-
bent bientôt en pu:réfa£lion S: fe couvrent de Lar-
ves , c'eft que des Mouches , des Nicrophotes ,
des Boucliers , des Sraphylms font accourus de toute
part & y ont dépofé leurs œufs.
Après avoir préfenté un tableau , rapidement tra-
cé , djs r.iva;^es que les Infertis peuvent produire ,
aux dépens de tout ce que 1 Homme à pu s'appro-
prier , dans fes campagnes comme dans fcs villes ;
'îi nous pafTons aux maux qu'ils peuvent occalionner
aux dépens de fa perfonne même , nous pourrions
dire peut-être, que, de tous les êcres qui fem-
blent vouloir faire payer cher à l'Homme d fouve-
raineté , il n'en ell pa"; de plus conftamment , de
plus univerfcllement malfaiûns que les Infeétcs. En
effet, les uns l'attaquent dans fon fomnieil , l'em-
pêchent de dormir , &: troublent au milieu des nuits ,
le repos néceilaire pour réparer les fatigues du
jour. Pouvroit-il être tranquille , lorf ]ue les Puces
& les Punaifcs lui livrent la gueiie , & cherchent
à tout prix a fe repaîire r^e (on fang ? N'a-t-ilpas
dans les Couhns des ennemis non moins r;doura-
bles & plus incommodes : Leur (ifflcment l'impor-
tune , & foit qu il veille ou q l'il d,>rnie , il elluve
également dans les ténèbres ou a la lumière, des
coup daiguillon qu'il piév^u 'Se qu il ne fauroit
ëvi[-:r. Combien les S^inoves t^ les Mouches, au
midi de l'Europe , Se. fur tout ces Moucherons des
deux Indes, nommés Mofquiics , Maringuins , peu
vent caufer des fcofations douloureufes 1 I! en eft
de même de tant d'autres InfedTes , qui n annon-
cent leur exiilence , que par la douleur qu'ils nous
font éprouver. Pailerons-nous de ces Chenilles ,
qui n'ont pas des dai'ds à employer contre -nous ,
mais donc les poils font fi aigus , qu'ils bleflent
prefiue im;.ercei>ùS'cincnt , Se par leur feul attou-
chcmcnr roinne 1 Orcie , peuvent occalionner une
inflammation f-biil- ': Parlerons nous des Fourmis ,
qui, dans C'-'tains endroits , exercenr des piqûres
fi fenlib e-i ? Devons-nous faire mention du dan'.'e-
reux aigJi'Ion des Abeilles & des Gjèpes î L'on
demande coiu.iient une h kgete pi^ûic que celle
I N S
351
des Abeilles, peut caufer une fi gr.'.n Je enflure &
tant de douleur ? On l'attribue avec fondement
au poifon qu'elles tép. nient , & qui eft contenii
dans une véficule fituéc à la bafe de l'aiguilloiv
& cachée dans le ventre de l'Infeûc. Ce qui
rend donc la piqûre des Abeilles , des Guêpes, &c
fur- tout des Frelons, fi fenfibic , ce n'eit pas tant
la bledurc qu'ils font, que l'humeur qu'ils y infi-
nuent , &: comme le réfervoir en eft bientôt épuifé ,
Rcaumur a trouvé que la première piqûre d'une Guê-
pe el la plus douloureufe, que la féconde l'eft beau-
coup moins que la première Si que la troifièmc l'eft
encore moins que la (econde ; de forte qu'après cela
elles font très - peu capables de Lire du mal ; au
moins avant qu'une nouvelle liqueur ait eu le tcms
de remplacer la perte de la première.
Nous palTons à ces Infeéles qui fe fixent fur la
peau de l'Homme , le ttacalfent , le tourmentent,
(ans lui donner aucun re .îche. Nous mctttons a
leur tète , cet Inteile qu'on fe repréfente fous une
lorme hidcufe , & qui eft efl-'edivemcnt un hôte
auliî défagréable à voir qu'à fentir. Annoncer le
fou , c'cit annoncer le fléau de l'enfance & fouvcnt
de tous les âge?. A mefure qu'il pique , quelles
déai.-ingeaifons incommodes ne fait-il pas fupponcr 1
Lt main furvenant aux endroits qui démangent,
y fait des plaies qui fuppurcnt , & deviennent
autant de nids propres à faire éclore une pofié-
rité qui fe leproduit far< ceiTe. L'Hif oire , en fai-
fant iv.endon de la maladie pédiculairc , dans la-
quelle les Poux font tellement enracinés fur toutes
les parties du corps , que la moi t même en a été
la fuite, a voulu en faire un châtiment léfervc aux
monfties d'avarice & r.e cruauté: mais cette mala-
die, qui n'a rien que de très naiurel , n'eft malheu-
rcuicmen.t que le pattage de la mifère 5: de la mal-
propreté. Un autre Infecle , plus connu dans les
lieux de débauche , qui paroîc être encore plus
aftedé à l'Homme, qui a que'que"s rapports avec le
précédent , qui cherch.e à fe loger dans les endroits
du corps chargés de poils , & plus ordinairement à
l'entcur des parties de la génération , qui caufe
enfin par fes piqûres des démangeaifons non moins
fenfibles & non moins incommodes que celles occa-
fionnées par le Pou , c'eft le Morpion. Nous pour-
rions citir encore la Chique, ce petit Inledle , très-
connu a Cayenne & au Bréfil , qui perce la peau , y
pénètre, & caufe la gangrène & la mort , fi on ne
la prévient par des remèdes convenables & appli-
qués i propos. Mais n'avons- nous pa'' dans les Mines ,
dans lesCiions, de nouveaux enntniiscachés , qui,
fe fiayant un pallage à travers l'enveloppe de notre
corps , y fixent leur habitation , y pullulent (ans
ctiic, & font la fource de la plupait des maladies
cutanées.
Lps qualités vénimeufes de quelques Infectes ont
été plus c'uue fois tunelUs a i'hom.ne. Mais , il
.?5
eft vrai, ce n'efl q:ie fous un ciel ardent «jue ces
c]uai:tés fe déve'o; ■■ïnt avec toute leur cneigie a*
fe minifcilcnt avec dangci' de -mort. Dans nos
cHr.iats frcids & fous la zone tcnipétte , on voir
très-fcu d'exemples qui puilTent attcftet que le venin
des Infeûcs fo't moicel. Au refte , te venin, plus
ou moins fcnfibl- , dont les effets ne font pa<. les
mèi-nes, &d:uC,eriC fuivant l'efpèce, fe communique
auiïi dune manière dilTérente. Le Scorpion l'iiuio-
duit au n-.oycn de fa queue; l'Araign'e , le Fau-
cheur, le Scolopendre, au moyen de leurs pinces ;
la Caniharide l'exhale Se le fait refpirer : & fi
e'Ie eft prifc intérieurement, quels déplorables
cïTvts ne peut elle pas c-ércs.
II n'eH: pas pcut-C;va inàift;'rcnt d'av«rtir qu'il
eft des fiiuts, qui toujours fujeis à être piqu.'S
p.a ccrcaiiis Ir.feéles , recèlent les arufi ou les
Larves, & peuvent erre dangereux. La gonrjnan-
cife fait ij'i.'cn n'y regarde pa"-, de iî près, de forte
tju'au -itu d'Hiiir avec précaution, on rnani^c indif-
ii.-cl^n-.tnc le bon & le mauvais. Cependaiit on
xcn.a'.qiic que la diilenterie règne fouvent lorfque
ces f uit"; font dans leur parfaite iparurité , & on
a pu penfer que cette cruelle maladie pouvoit-être
ti/ic (uitc de l'intempérance. La viande fouiliée par
les cxcrcmens -ou par la ponte des mouches, eft
enrore un aliment qui peut être pernicieux. Et fi
c'eft quelquefois un malheur -inévitable d'avaler
dans la boifl'on même des Infeifles vivans , c'eft
au raaiiis une témérité d'ufec de pareilles nourri-
lures, fans avoir pfis la piécaution de les nettoyer.
La plupart des Infeé^es font fans doute affez dan-
gereux eu réalité . pour n'avoir pas befoin de cher-
cher par des menfongcs, aies rendre plus dange-
reux q'-'ils ne font. Nous ne ferons donc pas men-
tion de tout C'-" qu'on a pu dire fur le venin des
Aiaignécs, & fur-tout de la Tarentule: Tobfer-
■v.ition & l'cx-péiience ont détruit ce qui n'étoit
que l'ouvrage de l'ignorance ciédule ou du charla-
tanifme interciré. Cependant , fi nous en croyons
les récits des vo5'ageurs , la plupart des Araignées ,
des Faucheurs . des Scorpions , des Scolopendres ,
des Iules , font dans les régions brillantes , des
Ir.fcdles très- dangereux, & qui donnent quelque-
fois la mort ii ! Humme ou aux animaux qui ont
le ma'heur d'en être touchés. Ce qui doit nous fur-
prendre , c'eft qu'on ait fait mention des Iules qui
se préfcnient a>icun inftrumer.t tranchant, aucune
partie qui puifll introduire le venin ; S: il doit
érrc permis de penfer qu'on a pu confondre ces
Infedcs avec les Scolopendres , qui font pourvues
de pinces aî'cz propres à reni) lir cet rffice. faut-il
enfin terminer ce finillre tableau, par ces armées
innombrabies , ces ^ru'cs de Saurerehcs & de Cri-
quet<, qui porte nt qOekp;ef)is dans de vaftes con-
trées l.abitées, la fanii. e £i les maladies conta-
gieufes les plus funeftei?
I N S
Mjyens de nous délivrer des Infecles.
Apre-: avoir cherché à éveiller la crainte & l'al-
laruie fur les ravages que les Infectes font dans le
cas d'occafionner à nos dépens , fur les dangers
S; les maux que l'Homme doit éprouver de la
part de ces èttcs ; nous devons maintenant éveiller
l'attention à: lindufttie , peur chercher à nous dé-
livrer , ou du moins à nous gaianiir des entre-
prifes de pareils ennemi-;. Sans doute la Nature ,
qui a limite bien plus l'empire du mal que celui
tiu bien , qui tend même z faire coficourir au bien
le mal même , à fu pourvoir elie-niême a notre
fi;reté fie à notre tran juillité jutqu'a un certain
point, en bornant a un cfpace t.ès-court la vie
; des Inlccic , en ne leur donnant la faculté d'agir
i qu'en ceitains tems & en certains lieuï : ainli , tel
I Inledte qui pourroit manger a toute h:ure , eft
obligé d'attendre la nuit pour appai'.cr la faim ;
(tel aut'e au contr.iire ne peut chercher fa fubuf-
j tance que pendant le jour , & ne trouve ni ne con-
î lommc r:ea pendant la nuit. Ajoutons que tous les
jpays ne font pas également favorables à tous les
• Infeiles. 11 y en a od certains ne peuvent pas vivre;
; dautre«; oii ils ne peuvent que languir. Dans leur
1 r.giùn favorite , ils ne font point a couvett des
! dangers de toute e(pèce qui les menacent eux-mêmes,
i Souvent les oiages, les pluies les affoiblilîcnt &
•j les font périr dans leur plus grande force; quel-
quefois le vent du nord, la gelée , les fuprennenc
au milieu des chaleurs , ou même avant qu'ils aient
eu le tems de\fe prémunir conrre les rigueurs de
1 hiver. Parmi les végétaux , combien de plantes
qui leur font préjudiciables , & parmi les animaux
combien leur font une guerre continuelle pour s'en
nourru- ! Les Infcdes même ne font-ils pas les plus
redoutables ennemis des Infeftes ; Et (i l'Araignée
mange la Mouche , fi l'Ichneumon mange i Arai-
gnée' ; voyez aulïï l'Hirondelle nétoyer les gran-
ges & les grenieis ; la Fauvette , les jardnis ; les
ries & les Geais , les champs & les boi'. Les
Poirtons & les Reptiles ne vivent pas moins aux
dépens des InfeÛes ; dans les Vers mêmes, nous
en trouvons qui ne ménagent pas plus la vie de ces
derniers. On doit enfin toujours reconno'.tre cette _
fage l^ovidence , qui , à notre inf^u même, veilUe
à la confervation de tous les êttes , en les faifant
d'autant plus concourir à leur deftrudiion , que leur
multiplication el^ plus abondante & plus nuihble.
Cependant l'Homme a reçu de la Nature mt*nie ,
la faculœ d'imaginer les moyens de fc garantir de
trute injure , & le drcit par conféqncnt de s'en
fcrvir. Quels que foient les fléaux naturels pri'parés
contre les Infeiics , ce dernier fléau lui-même eH
encore bien loin d'être aulli détruit qu'il pourroit
l'être. Avancer que l'Honime peut par fon indiiftrie
beaucoup diminuer la fomme des maux que les
Infectes lui occafiouncr.t , mais qu'il a befoin de
l'étucic
I N S
l'étude raênie des Infedes , pour cheichef & trou-
vée ks moyens donc fon indurttlc peuc faire ufjge,
ii'eft pas une propolition qui puiiTe être (afcepiibk
de contradidion.
la Nature eft fansdo-îc i;ne véritaWe école d'inf-
tru(5lion aulfi varice qu'inépuifable. Mais combien
peu de pcrfonnes s'avifciu de la frécjueiuer , & de
i'éiudier fur-tout comme elle le mérite. On voudioit
s'eniiclnrdc fcs trclors , & ne rien ignorer de tout
ce qu'elle renferme de mylléiieux; mais à peine
ell-on parvenu a jetter les yeux fur fes premiers
abyracSj qu'on revient fur fes pas pour ne plus tc-
courncr : le découragement ell le défaut des uns ,
l'indolence j celui de; a'-: très. Loin d'aller a la vraie
fource des cor.noiiïanccs par un chemin pénible &
glorieux, on fe jette à l'écart , on fe forge des clù-
mères, qie la vanité ou lintéiêt ont trop fouvcut
le ta!enc d'accrédrcr. Mais s'il eft des erieurs dan-
gereufes, ce font fins doute celles qui , laiilant
l'Homme dans une féc\irité parfaite, le plongent
dans le reposa: l'indolence , Se l'empêchent d'avoir
recours aux moyens que fon induftrie pourroit lui
fuggércr , afin de fe délivrer de fes ennemis ; ce
font celles qui confacrées par un fol ufage , éca-
bliiFent une confiance aveugle dans les taiifaians,
les amulettes , les exorcifmcs , & font négliger
l'emploi des moyens efficaces. C'eft ainfi que la
fuperftiticn a été long-tems la feule que l'igno-
rance a pu confuker , pour recevoir d'elle & adopter
des moyens propres à nous délivrer des Infccles.
Un devoir fans doute facré pour le Naturalise,
c'eft de cherchera produire les eau fes naturelles, ca-
f^ablcsde détruire les caufcs furnatutelles , dont la
lupcrftition profite aux dépens de la confiante cré-
dulité. Ainfi , on ne doit pas s'étonner , ii , à la
luite d'un exorcifme , on voit quelquefois , il eft
vrai, les Chenilles diiparoître promptemeut. On
ne s'apperçoit d'abord des ravages & de l'exiRence
ces Infedcs , que lorfqu'ils ont déjà acquis une
grande partie de leur développement j &; avant que
la cérémonie religieufc ait été provoquée au point
de forcer toutes les lenteurs que le Miniftre du culte
apporte ordinaiccment , les Chenilles touchent au
mumcntde leur transformation , qui s'opère elïeûi-
vemcnt bientôt après , & qui laifle au pouvoir de
la Religion , un prodige dont elle n'a pas l'cfoin ,
& que la Nature revendique , comme un effet ap-
partenant à la néceiiité de fes loix. Nous ne pré-
rendons pas enlever la confiance que l'on doit avoir
dans des prières adrellées a l'Etre Suprême ; mais la
faine l'hilolophie nous dit , qu'on ne doit cher-
cher a détruire des effets phyfiques dans la Nature,
que par d'autres eff^is phyliq.:es , & certes cet
aiiôme ell le plus fdi-.
I N S
3;3
si nous parvenons un jour à co
feiftes Ions toutes leurs formes , fi
ks luivredans tous leurs développemens ; fi nous étu
iiijî. Na:. du Infuies, Tçm, Fil,
les In-
pouvons
dioi-.s leur manière de vivre Se leurs iiabitudcs, il
r'tif pas douteux que nof.s ne foyons alors en ét.TC
de les attaquer avec beaucoup d'avantages. Nous ne
devons pas efpcrcr fans doute , de pouvoir exter-
miner tous les Infeéles & de nous délivrer pour
tjujours de leurs eiitreprifes , foie parce que le
nombre en eft trop confidcrable , & qu'il aug-
mente , pour ainfi dite , a chaqtie inftant , par
la promptitude avec laquelle ils fe reproduifent Se
Ce multip'ient, loit parce que leur perûi-fle & leur
rufe les mettent à l'abri de nos recherches, foie
parce que la Nature en les créant, a rendu ces pe-
tits è;res , en général , auffi néccllaires que nous dans
l'ordie ui'iveriel , & a vedlé a leur confervarson
avec autant de foin qu'à celle de tous les autres
animaux. Mats on doit efprrer de trouver des
moyens propres a Ls réduire à une moindre quan-
tité j ou a empêcher l'excès de leur multiplication.
On connoît déjà plufieurs manières d'empêcher
l'accroiffemcnt des Infedes, qui font au moins aulU
aifées à employer que naturelles dans leur emploi.
Ainfi , la fuie , la tourbe , la chaux- vive , le fcl ma-
lin , répandus en allez grande quantité fur la terre ,
peuvent être un moyen propre à détiuire , non-
feulement les Infectes écbs, mais ceux prêts .1 éclore ,
îcàéloignetla plupart des autres. Profiter du temps
avant que celui de la ponte furvienne , eft encore
une voie d'autant plus fùre , qu'en détruifant les
vieux , on détruit la génération entière qu'ils au-
roient produite, & qu'on fe débatraffe parla , dans
un momenr , de ce dont on auroit pu être fur-
chargé pendant le cours d'uiie année. La faifon a-
t-elle devancé nos précaunons, il faut u(er d'un
autte expédient , & porter la defhudion dans
les nids mêmes. A la vérité , l'indullne des
Infedcs à fe choifir des endroits où leurs dépôts
fuient en fureté , fait qu'il eft impolTiblc qu'il n'er.
échappe à tomes nos re-herches. Cependant fi les
gens de la campagne fa"oitnt ufer de rul'e à knc
tour, ils peurroient s'alîurer d'avantage d'un pio- [
fi: d'ont ils font trop fouvent fruftrés. I! y a des
Laboureurs, qui , pour les Grillons et les Sauterelles,
ont la coutume de remuer leurs terres en automne ,
dès que le froid com.Ti«nce à fe faire Iciitir. Ce
procédé eft bon parce que le foc de la ch,irr'.;e ,
en ouvrant la terre, jette les aufs fur la furface
& les expofe à périr, ou par la gelée, ou par ks
pluies, ou a être mangés parles Oifcaux. On a pré-
paie aulli de tailler fouvent les arbres fruitiers ,
pour les garantir des attaques des Chenilles. Ils en
acquièrent plus de févc , &c comme ces Infcde; ,
-on dit, ne s'accommode
pO!
d'u
n lue trop
abondanr , ils cherchent aiUeuis une nourriture a
leur goût. On (au qu'à l'approche de l'hiver , les
Ch;nilles les plus communes & les plus nombreulcs
forment des nids au fommet des aibies; il faut fe
h.îter de les coupci avant l'arrivée du printemps ,
& ne pas fe contenter de Us lailîer par rerre , comme
on fait coramunémeni , mais il faut ks tamaf-
Y y
3 H
I N S
fcr& les brJler for-lc-chainp ;;fin de detniirs Tv
fi:abiciTicnr leur progéiiuute i.iiflantf. L'iud'-caricn
Icule des n;oycij$ que nom venons de prefcnccr ,
doitprouvci déjaia iiécclGté di conuùîcrc & d'vtu-
«lier les Infectes.
On a imaginé bien des Aratagémcs plus ou moins
«rilcs, pour écouffcr le raal dans l'a nailTincc ou
d\) moins dans l'es piogrt'; Ainli , loifque les Chc
jiillcs , les Fourmis ou t! 'autres infedes rampans,
ou non all'it, errent l'ur ia terre, & ne lont pas
encore montes fur les atlires huiticts cjiii les en-
vironnent, on jette «u px-d de l'.ubre quj i'o:i vcjt
garantir, une couche de c.rdre ou de ciai; , qui
cft un obftacle fuffifant pour les icbuter. La paille
entortillée , l'argille, la laiRC, le cotou, peu\cnt être
encore d'utiles inventions contre leurs atteintes :
on en garnit le tronc de l'arbre , en forme de cercle ,
& pour peu qu'on y ajoute de matière rélineufe,
l'arbre cft mis hors de danger. Un piège aliez
propre à garantir les fruits des arbres, elt la
glue , donc on enduit le tronc.
Lorfque les Infeûes rampent déjà fur les plantes,
les haies , les buidons , les aibriileaui ^ il faut que
la main agifle ; mais il faut favoir qu'il y a des
temps oii la chalTe ell plus hcuieule que dans d au-
tres , comme le matin, le foir ,& les heures aux-
quelles il pleut : ces inomens font préférables à tout
le refle du jour, parce que la fraîcheur & l'hu-
midité obligent les Infedes a le rapprocher , & ils
forment alors des tas qu'on peut facilement écrâfcr.
Bien d'autres procédés peuvent encore être employés
avec plus ou moins d'etficacilc'. Ainli , les uns
délaient du rsiel dans de l'eau , & en mettent dans
plulieurs bouteilles, qu'ils placent en différcns en-
dioits i les autres enfoncent des pots vernilléj
dans les fruits fecs & dans les grains recueillis
qu'ils veulent conferver ; ces fortes d'appâts ne
laillent pas que d'avoir «quelquefois d'heureux fuc-
ccs; le premier conduit les inlecles a fe noyer ;
le fécond les entraîne dans un précipice , d'oii on
ne les retir;: que pout les jtttcr au feu ou dans l'eau
bouillante.
L'artifice le plus ordinaire qu'on emploie contre
les Sauterelles , eft de creufcr la terre", de la lar-
geur & de la prof indeur d'une aune. Quantité «le
pcrfonnes battent la camn,-.g:.c à droite £; a gauche
te. continuent de leur donner la chafTe, julqu'à ce
qu'étant tombées d^ns la foif: , on les y étouft'e
en la comblant. Mais il faut favoir choilir , pour
cette expédition , le temps le plus propre , c'eft-à-
dire , celui oiî râ,Te n'a point encore donné des
ailes à ces Infcéles , ou bien lorfque la rofée les
a trop humcéfécs pour pouvoir s'en (ervir ; autre-
ment ils prennent Icfior , & rendent la peine
inutile. Elever des Poules, des Coqs-d'Inde, eft
un moyen encore plus fi:t de di.Tiinucr au moins
le grand nombre de Sauterelles & de CriijUets , qui
infcftcnt les champs U les prairies.
î N S
L'averfion que les Infeéles ont pour certaine»
chofes , peut être un indice qui les trahit,
& qui fournit des atir.es pour leur deffruélion. La
plupart évitent avec foin les odeurs fortes ,
& en femant feulement du tabac en poudre , re-
nouvelle a temps , fur les objets précieux des col»
ledions d'Hiftoire naturelle, on eft prcfque alTuré
de les garantir de leurs attaques , de les confer-
ver toujours mtafts. Le poivre, le fcl, le vinaigre ,
l'eau-de vie , & toutes les plantes très - odorante»
peuvent contribuer à en éloigner beaucoup. De»
expériences pour favoir quelles font les odeurs qui
affeftent le plus certaines efpcccs d'Infcdes nuifibles,
ne fc aisnt ras alTiitsment fans utilité. La plupart
recourent encore plus la tuméc & lont même luf-
foqués , lorû;u ils ne peuvent l'cviter allez tôt; oa
peut donc conclure que la fumigation leur ell con-
traire , fur-tout s'il y entre certaines matières dont
les vapeurs leur font plus paiiiculit.einent malfai-
fantes , telles que le fouftre , le tabac , rcliébore ,
l'ail & autres plantes de cette efpècs. On connoîc
dans l'arfenic S: l'orpiment , des poifons qui ,
préparés dans l'eau , (ont propres à tuer plufieurt
fortes d'infeéles. L'eau & le feu font encore de»
i'"ecours auiîi prompts qu'infaillibles. Inonder les
prairies pendant deux fois vingt - quatre heures ,
c'cft à coup fur les purger des Fourmis qui s'y
logent. L'eau chaude répandue dans les ilTues qui
con.luifent à leurs foutcrrcins , a encore cette uti-
lité , qu'elle y brûle jufqu'a leurs fourraillicres }
elle produit le même ettct fur les Guêpiers. Allu-
mer enfin des feux pendant la nuit dans les champs,
c'clt entraîner à leur perte beaucoup de Teignes ,
de Phalènes, avec leur poltérité , bien plus redou-
table encore.
Le hazard a bien pu quelquefois pré/ïder à des
découvertes, & en gratifier l'ignorance ; mais S
l'homme cherchoit plutôt à faire ufagc de l'obfer-
vation & des connoilLmccs furcs qu'a doit acqué-
rir par elle , peut-on douter qu'il ne dut b.entôt
à lui-même ces découvertes que le hafatd ne donne
qu'après des liècles d'attente? C'eli lur tout à l'é-
gatd des Infedes, dont la plupart font fi nuilîbles,
que nous devons réclamer le zèle des obrcrvatcur»
pour trouver les moyens de nous en garantir. En-
vain on a voulu répandre de la défaveur fur l'é-
tude de ces petits êtres , le public faura bientôt ap-
précier le mérite de cette étude , psr le profit évi-
den; qu'il en retirera. Ainiî , celui qui découvri-
roit un moyen d empêcher les laviçts des Chc •
miles , pourroit-iJ ne pas mériter & obtenir la rc-
connoifîance publique ? Si les dégâts que les Guêpes
occafionnent dans nos jardins ne peuvent être in-
('ifférens à ceux qui aiment les fruits, on n'eft pas
plus mdifttieiu vis-à-vis de celui qui, ayant ob.
fervé les nids qui fervent de retraite à ces Infedes
voraces , et ayant remarqué l'ouverture , plus ou
moins grande, qui conduit au Guêpier , a jugé que
l'on f ouvoit les aitaijucr par \i , les étouiîer l'ous
I N S
la vapeur du fouifre. Qui peut ignorer Je h'ien
plus grands ravages que d'autres plus pe[;ts In-
fectes fon: 4ans les greniers & -les magifuis à bled.
On ne fait que trop que lorlqu'ils s'y (ont intro-
duits j jls reduifcnt les plus gros tas de grains à
n'être plus que de petits cas d'un fon léger. C'cîl
à des Obfervateuvs dignes de ce nom , tels que
MM. Tiilet , Duhamel Dumonceau^ qui ont étLicIie à
tond ces Infectes , qu'étoic réfcrvée la gloire de pré-
fenier (ur les moyens de les détruire, les idées les plus
faines &: les plus utiles. Qui peut ignorer encore
combien les Teignes doivent infpuer le delir de
s'en délivrer a ceux qui connoillcnt leurs dégâts ?
C'étoit sans doute à Reanmur , qui rappor:oit tous
fes travaux 6c. toutes fes connoilfances au bien pu-
blic , Si qui avoir tant étudié les Teignes ^ qu'il
appartenoit aulfi de s'occuper du foin de nous eu
délivrer. Mais foit que les moyens qu'il a ptopolés
le trouvent inluffifans , foit plutôt indolence de !a
part du public fur cet objet , les recherches de ce
Naturalilte , aulfi phylicien que philolophe, n'ont
pas obtenu tout le fucccs qu on pouvou & qu'on
devoit en attendre. Il ne fera donc pas inu;ile
d'exciter de nouveau le zélé à cet égard. En fc 1er-
vant d'un guide tel que Kcauinur , en repérant foi-
gneulement fes expéiiences & en eu faifant de nou-
velles, on parviendroit fans doute a découvrir un
moyen facile & liir d'empêcher ces lufedes de nous
nmre, de les faite périr ou de faire périr leurs
œufs. Qui peut penfer que ce feroit perdre fon
temps que de l'employer à de paicilles recherches î
On peut b:en en dire autant des rccheiches qui
ctndioient à ariètcr les rAvac;cs des Termes , des
Deimeftes , des Biates , des Kakerlacs , In:c(fles du
genre des ELtcs , ii connus dans les Indes, par
ics d.gâcs qu'ils cxerccuE fur cous ksmtub.ci quel-
conques.
Nous avons parlé des piqiircs Se des plaies
que bien des fortes d'Infectes peuvent faire à
1 Komme comme aux animauï. l'iufieurs moyens
propres à les guérir ont été mis en ufage,
dont la plupart cependant ne doivent leur
efficacité qu au défaut du venin que l'on fuppofe
à rinfcéle : ainC on a cru que ce qui caufoit le
inal pouvoir en porter le remède , Si. qu'un Infefte
peut guérir la blelTure d'un autre ou même fa pro-
pre b.'ellure , en l'écrafant Si en l'appliquant fur
la partie otîcnfée. Les uns cependant font plus pré-
venus en faveur de l'urine , d'autres aiment mieux
fe fier à l'huile ou aux herbes broyées. On fait
combien les Coufins peuvent être redoutables ; nous
ne ferons pas mention des moyens afiez connus ,
que nous trouverions trop incommodes , employés
dans le noid pour fe meirre à l'abri de leurs piqûres;
en fait -juc dans le midi , pour pouvoir palier les
Duits tranquillement , on enveloppe fon ht d'un
refeau qu'on nomme ccufiiicre , Se fous lequel on
ie gliflc. On a inventé bien des moyens pout fc
I N S
35f
débarr.ilTcr ilrs Puces S: des PunaiTes j mais il n'y
aura point de re|:os a elpétet , tant qu'on lailicra
a ces InfeiSles la liberté de fe cacher St de dépoter
leurs œufs. On n'ignore pas corribicn dans le règi-.e
rainerai , le mercure eft d'un merveilleux ulage
contre la maladie pédiculaire, & cont:« toutes les
maladies de la peau, qui peuvent être occalionnécs
p.-.r les Infeites. l-uilque nous n'avons pas pu ajouter
foi au venin de la Tarentule . & à l'étrange maladie à
laquelle on a dit q^i'tlic donr.oit heu , nous nous
difpenferons de parler du fpcciiique qu'on lui avait
oppoié il etHcacement, de la .Mulique, dont on ne
peut douter cependant qu'elie n'ait une gr.inJe puif-
fance contre les m.tladies de l'ame.
Les circenftances fans doute peuveiît fuggéict
les cxpédicns, m.i:s c'cft ,i 1 crude à prévoir les
circonftances & à préparer les expédicns. Il n'y a
peut-être aucun cas où l'induftrx de 1 Homme ne
puilfe remédier, en tout ou en partie , aux maux
que peuvent faire les lufedts. On peut en juger
par les moyens mêmes , que le hafard plutôt que
la connoiiiance , l'expéiicnce plutôt que l'indullrie,
lui ont procurés. Que fcroic-ce s'il favoit mettre
de la méthode dans la recherche , & de l'inliruc-
tion dans fa méthode ? C'cft préciiémcnt ce qui lui
refte encore a faire. Car quels que loient les remèdes
que nous avons préfeotés , bien peu attaquent le
mal dans fa fource, & ne le détruifcnt qu'accideti-
tc!lement ou dans que'qucs effets particuliers. Sans
doute , pour mettre dans l'art ce détruire les In-
leéles, une métiioJe générale 5c digne d'un lue. 4s
aufiTi étendu que conftant , il clf nécelfairc de les
fuivre & de les obfervcr dans leurs ditïeiens états:
car, tel Ir.fcde doit-éire at'ac;ué fous l'enveloppe
de i'ccuf, tel autre, fous la forme de Larve, td
autre dans l'érat de Nymphe, tel autre <!ai s celui
d'Infefte parfait. Par exemple , il ell évident que
les Infedes, dont les œufs font entaffés & faciles
à découvrir , peuvent être attaqués avec plus de
fucccs, que ceux dont les œufs font iiulés , dii"-
perfrs, petits & dérobés à tous les legards.Lcs Larvts
qui vivent en fjciété font bien plus faciles à détruire
dans cet état, que les Larves qui vivent dans la
terre, dans la fubftance du bois, & qui doivent
échapper a nos recherches par leur lolitude autant
que par leur retraite. Les Nymphes & les Chryfa-
hdes a découvert fur les feuilles des plan;es , !uf
les tiges des végétaux, à portée d'être appcrçucs ,
peuvent être détruites avec plus de facilité, que
cellev qui fe cachent dans la terre, eu <|Ui refituc
dans l'intérieur du bois où la Larve fait fa pre.niierc
habitation, les Inllélcs enfin qui font cchés fo;is
leur première forme, ne peuvent être attaqués avec
fuccès que dans leur dernier état & lorfqu'ils fe
montrent à découvert. Des détails nous conduiicient
trop loin , & il doit nous ûiffire d'avoir fculetuer.t
lailié entrevoir par un limple appctçu général, ui-.c
vents Ij évidente par ell-j-reln-.e.
yy z
}>6
I N S
Uiilité des IrfcÛiS.
S\ 1 Homme a toujours été plus pénétré de crainte
envers le gtnic du mal, c]uc de reconnoilVancc envers
!e génie du bien; s'il a toujouis plutôt adiellé au
premier le culte de fa crainte, qu'au fécond celui
de fa rcconnoifliince ; fi eiiKn, les objets nuidblcs
l'ont toujours alïcdlé avec plus d'intenfité & dedurée,
que les objets Utiles; nous avons cru aulH devoir
lui retracer d'abord les maux , les calamités même
que les Infcdes lui font éprouver , pour pouvoir
éveiller de juflcs allarmes envers des êtres qu'il n'a
pour ainfi dire confidéré qu'individuellement , &
qui lui ont préfenté dans leur petitcflc des motifs
plus propres aies faite dédaigner , qu'à les faire
craindre. Après avoir cherché à placer en même-
tcms le remède à côté du mal, après avoir mon-
tré combien la Nature veille éternellement à la
confervation de tous fes ouvrages , & à combien de
dangers & de pertes elle a expofé la vie des In-
feftes , dont la multiplication e(i fi rapide, fi pro-
digieufe , & poutroit être fi fur;efte a tous les
autres êtres; après avoir montré enfin, combien
cette même nature a mis dans l'indultrie humaine,
des moyens de diminuer , fi ce n'eit de détruire, un
fl.au (\ répandu, fi redoutable , & combien la
confervation de fes propriétés & de fa perlonne doit
être pour l'Homme un motif prclfant de diriger Ion
intelligence vers cet objet ; nous allons maintenant
nous livrer à des fentimens bien plus doux & plus
propres à exciter notre fatisfaétion reconnoiffante ,
en montrant l'utilité des Infedcs.
On a dû fans doute déjà reconnoîire la néccfîlté
d'étudier les Infcélcs , trop long - tems livrés au
dédain , ou à l'incuiiofité même des favans , ne
fût-ce que pour tacher de nous mettre à l'abn
de leurs ravages. Cette nccclTité fera encore mieux
reconnue , lorfqii'on aura développé combien cette
étude peut fervir à l'utilité & a l'agrément même.
Nous croyoriS devoir nous occuper lur-tout du pre-
mier article , qui a le plus ie droit de fixer l'at-
lentioa desLedlcurs,
En voulant ptéfenter le tableau des avantages que
l'on retire des Infedes , nous ferons remarquer
d'abord que plufieuis ont fervi & fervent encore
de nourriture aux Hommes. Les hiltoires tant an-
ciennes que modernes , font mention d'une efpéce
de Sauterelles , commune dans les pays orientaux
& en Afrique, dont la chair eft auflî blanche que
celle des Écrevilles , & qu'on dit être d'un goût
excellent. Les Sauterelles font aulfi un régal pour
les Hottentots les plus fauvages, qui les voient re-
paroître de tems en tems par eflaims innombra-
bles, fouvent après un intervalle de huit, dix, quin-
7c , vingt ans , même plus : on a obfetvé que ces
Sauterelles, qui ne font arrêtées par aHCun olfla-
clï dans leur émigraiion , vicnnejic alors du nord
î N S
au fud. Les Hottentots mangent de préférence les
femelles de ces Infedes , dont le ventre chargé
d'œt/s les rend moins propres au vol & plus pro-
pres à fervir de nourriture. Quelques perfonnes ert
rapportant que les Hottentots font de ces femelles
uneefpecc de foupe brune & gralle , ajoutent , que
quoique les Africains foient bien certains que les
Sauterelles détruiront jufqu à la dernière verdure ,
ils fe réjouiflent beaucoup en les voyant arriver,
& ils fe dédommagenr fi amplement , ils en man-
gea: tant , qu'ils en engraiiïcnt dans peu de jours.
Les Sauterelles doivent suffi avoi' été au'tefois
une nourriture connue dans la Jud e & dans les
pays circonvoifins ; puifquc Muife avoir permis aux
J'jifs d'en manger de quatre fone'. Diodore de
Sicile nous apprend que les Eihiopiens , qui fer-
voient des Sauterelles fur leurs tables, avoient reçu le
nom A.' Acridophages. Dampicrre rapporte que dans
les contrées onenrales , parmi les peuples qui fe
nourrilFcnt de Sauterelles , les uns les font bouillir,
les autres hs font fécher au foleil , avaut que d'en
faire ufage. Le même Auteur rapporte encore que
dans le Tonquin , il y paroît dans le mois de jan-
vier & de février , une efpèce de Sauterelle , qui
fair une bonne Se faine nourriture : les habitans ,
riches & pauvres, en amalfent autant qu'ils peuvent i
ils les grillent fur des charbons , ou bien ils les
falent pour les conferver. Suivant le rapport de tous
ceux qui fré^jucntent les côtes de Barbarie, on s'y
nourrit auQi très-communément des Sauterelles oti
des Criquets , qui y font en grande abondance. En
nous arrêtant un peu fur le com,'te de ces In-
fedes dévaftateurs , nous pouvons prendre une idée
de cette loi de compenfation , qui eft par - tout
dans la Nature , & par laquelle ce qui eft un
fléau pour certaines contrées , eft un bienfait pour
d'autres contrées ttétiles.
II eft alTcz connu que les Romains , qui n'ont
pas moins excellé dans l'art de la fenfuahté & de
la gourmandife que dans l'art de la guerre , fervoient
fur leurs tables plufieiirs Larves de Coléoptères,
telles que celles d'un Lucane & des gros Capri-
cornes , qu'ils retiroient du bois des vieux Chênes,
& qu'ils engraifibient avec de la farine. Quelques
Auteurs mettent la Chenille de la Phalena-Coff'us
de Linné, au nombie des Infedes dont les tables
romaines étoient fetvies.
On regarde dans les deux Indes , les Larves dti
Charanfon palmifte, comme un mets des plus ex-
quis, & pour retirer ces Larves , on ne craint pas
d'abattre & de facrifier les Palmiers qui les logent
au (ommet de leur tige. Les Américains mangent
aulfi les Larves du Capricorne cervicorne , & les
trouvent délicieufes. Tous les voyageurs s'accor-
dent a dire que les Termes fournillent aux Afri-
cains uu mets très-recherché. Ils font rôtie ces petit*
IN s
an1m«!T]c -lans dc5 pots de f.-r , fur un fc-ii doiiXj en
lemuaiic comme on faïc du ciR-. Ils les mangeiu
ainli fans (jiicc & fans autre apprôc , & les tiou-
vciit exceiicns : ils les portent a la bou.-lic à plauics
mains, comme nous les dragées ou les confitures
fèches. M. Konig dit avoir goutté pliilieuis fois
de ces Infedlcs , qui lui ont paru un manger dtlicat
& Tain: ils font c]ueK]ucfois plus doux, niaispoiit
EU fit. tas, auHl rallaiians que la Larve du Cliaran-
fon palmirte. M. Konig ajoure qu"il a converfi
avec pluticurs voyageurs fui le goiit des Termites,
& qu'en comparant leurs opinions , ils ttoient tous
•d'accord que ces InfciSes fjnt très-délicats S: très-
bons i manger : un d'eux les comparoir à la moelle
fucrce du Cotonier , un autre à la crème futrée,
& a une pâte d amandes douces.
Mais ce n'efl pas aux deux Indes feulement &
en Afii^ue, que les Infcdcs fervent de nourriture
a l'Homme, l'crfonnc n'ignore avec quel goiit les
Européens nungcnt les Ecrcvilles, les Crabes, les
Crevettes , & combien la chair des Ecrcvilles de
xner , cft aulli délicate que (aine. Qui peut ne pas
connoître ce lue délicieux , que les Abeilles nous
fourDiffent , qui a été lî long tcms X peut-être en-
core d'un ufage lî précieux dans l'apprct des teilius î
Les Anciens ont fait & dévoient faire un bien
plus grand ufage du miel que les Modernes : la fa-
cilité avec la.]U>;lle on peut avoir du fucie aujour-
d'hui , a fait négliger le miel, &: lui a fait perdre
beaucoup trop de fa valeur. Cependant on s'en
fert encore dans pluficurs occafions , & pcut-étte
feroit-il à délirer que la préférence qu'on a donnée
au fucre fût beaucoup plus bornée. Combien fou-
vent le goût , autant que l'économie & la fauté
même , pourroit réclamer l'ufage du miel ! Et s'il
falloit s'élever à des réflexions philofophiques , s'il
falloir confidércr combien de lueur & de fang
d'une part , de crirr.es de l'autre , le lucre coûte a
l'efpèce humaine j avec quel emprelfement ne de-
vroit-on pas le profcrire, & lui fubftituer une fubf-
tance que nous pouvons recueillir fans pei.'.e S: fa-
Tourer fans remords.
En palTant fous filence les liqueurs corapofées de
mielS: d'aromates, très-célébrées dans les Auteuis
anciens ; nous ferons mention de cette boillon aulli
agréable que falutaire & très connue , chez les Rulfes
fur-rout , délignée fous le nom d'hydromel , com-
pofée feulement de miel & d'eau. Les gens de la
campagne font quelquefois un mélange de bon
vin nouveau & d'excellent miel , & en'compofent
une lique«r qui plaît beaucoup à leur goût & qui
îie peut que convenir à Ij (anté. Autretois en en
faifoit une autre efpèce , compofée de verjus & de
Biiel : on connoît encore l'oximel , mélange de
miel & de vinaigre. On n'ignore pas combien de
fortes de confitures on peut faire avec le miel ,
qui, pour ccruins fruits cft préférable au fucre.
î N S
3Î7
Au rcfte , le fucre a non-feu!emcnt fait n-g'igcc
le miel d'Europe j mais il a même cmpêchi- de
faire aucui; u:age de ceux que les contrées chaudes
produifcnt. Il cxifle à la 'Guyane , une Abeille
noire , beaucoup plus petite que celle qui nous eft
connue, dont le miel brun , très-abondant, ne le
cède point pour la faveur, à celui d'Europe. M Bru-
guérea vuà Madagafcar , un miel vert, coulant,
d'une faveur nés agréable, nommé Ten:i.\Iy, parles
habitans de 1 ifle. Les MadecalTes font un gtand
ulage de ce miel, & il paioît être fi abondant,
que M. Bruguère s'en ert: toujours ptocuié , niêm»
dans les momdits habitations. M. GeofF.oy fil>
tiouvé aulli au Sénégal, une efpèce de miel à-peu*
près fembl..ble à celui de 1 Europe, mais il n'a pu
s'allurcr li l'Abeille ell dii-t.renîc de la nôtre.
Il n'y a qu'une bien petite partie des Infeéles ,'
il eft vrai, qui ferve de nourriture a l'Homme, ou
fjurnifle quelque produit a les repas ; mais i cec
égard- li même nous pourrions far.s Joute beaucoup
ajouter a nos recherches , li nous conluLions moins
l'ufage ou une faullè délicatcflc. Ce font nos
préjugés qui nous ont empê;lié & nous emfê-
chent encore de tirer parti a cet égard , de bien
d'autres cfpèces d'Infcdes :jue celles dont nous
avons fa-t mcmion, pour la piu,urt trè^ commu-
lics, que nous iiofverions p.utêtre d>^licieufes ,
s'il nous éto.i piiffib'e de lurmonter notre répu-
gnance. 11 y • te-J.s cfpè.es de Chenilles & de Lar-
ves qui (croient peut - être tout aulU fucculcntes ,
aulli délicates que nos alimens les plus recherchés ,
fi l'of inion neiig.-ndrcvit elle même le dégoût. Oii
trouveroit un double avantage i admettre ces In-
Icdcs lur nos tables : ils nous fourniroient des ali-
mens, & ce feroit encore un des meilleurs moyens
d'arrêter les ravages terribles que quelques elpèces
font en certaines années. Si quelques-unes de ces
elpèces nuilib'es étoient propres à fatisfaire le goût
des gens fenfuels & opulens, ils ne manqueroicnt
pas de chercher à s'en procurer, & on pourroit par-
la en détruire un grand nombre. Nous trouvons
dans des notes éctites par un Académicien , qu'un
de les Conftères fe fait un vrai régal de manger
des Araignées & des Chenilles: les premières , feion
le rapport de ce gourmet d'Infc£les , ont un ex-
cellent goût de noifette , & les fécondes un véri-
table goût de fruit à noyau. Quoi qu'il en foit ,
nous allons voir maintenant que les Infcdes ne font
pas plus étrangers à nos îvcteaiens qu'à nos tables,
Peut-itre que IcPhilofophc , qui ne voir dans fe
produit du Vcr-à-foie , que l'alimenj fuperflu Se
même dangereux du luxe , doit bien plus appiécier
le produit Je l'Abeille. Cependant il n'en ell pas
moins vrai que cette Chenille . en fourni/Tant la
matière des vêtemcns les plus riches 5c les plus re-
cherchés, eft devenue aulli précicufe elle-même, aux
yeux de l'Econoraiftc , que i'Infeiflc à qui nous
devons le miel.
358
I N S
L'on a connu cette Chenille & fon tifTa dani les
tems les plus reculés , parmi les Chinois, les Siamois
£< les T.ircares. Cependant la foie n'a pas laillé
d'être extrêmement rare en Europe , pendant ttès-
long-tems, fou parce que l'on nunquoit d'inflru-
mciis ou d'inftructions nécertaires pour la filer & la
travailler , (oit parce que 1 on ne faifoit aucun com-
Merce avec les peuples qui fculs pollédoient ceite
matière précicufe. Les étoffes de foie ont été du
teins de? Romains , à un très-haut prix. Ce fut feu-
lement fous \€ règne de 1 Empereur Juflinien . que
deux Moines apportèrent de^ Indes à Conftantino-
ple, des œufs de Ver - à - foie. De - là ces Inleétcs
palTèrent en Italie , & enfuite en Efpagne. Cepen-
dant il fallut b.en du tcms pour travailler la foie
dans fon degré de peif;élion, &c les étoffes toutes
de foie étoient encore (î piécicufes & fi chèics ,
qu'il n'y avoir que les Empereurs ou les Rois qui
pouvoient en faire ufaçje. L éducation dcsVcrs-i-
foie a été enfuite fi g;'néralemerit répandue , & la
foie efl devenue fi commune, qu aujouid'hui tout
le monde peut en poiter , & qu'e'le fert à tous
Jes vêtemcns. Aulfi fait - elle une des principales
branches de commerce pour la France, 1 Italie &
l'Efpaguc.
On a cherché à tirer du fil des Araignées un
parti fcmblable à celui du fil de Vcr-à-f^ic, on a
fait diverfes tentatives pour mettre à profit l'induftrie
de ces Infedes : Reaiimu: chargé, par l'Académie
des fricnccs , de fuivre de près ce travail, trouva
que les toiles d'Araignées n" étoient nullement pro-
pres i être mifcs en auvre, parce que les fils en
étOient trop délicats; il ne relloit <^ue les coques
«qu'elles filent autour de fcurs œufs , dont on pou-
voir cfpérer quelque utilité : il les examina &: s ap-
perçut qu'il n'y avoir encore que celles des Arai-
î;nées, dont les toiles font faites de rayons qui
partent d'un centre commun , autour duquel tourne
un fil en fpirale , qui puilfent être de quelque ufage ;
les coques des autres fourniflent trop peu de fil, ou
le fil n'a pas les qualités rcqulfcs. Nous pouvons
dire aufTi que M. Valmontde Bomare a préfenré de-
puis peu à la Société d'Agriculture, des coques d'Arai-
gnée, envoyées de l'Amérique , qui paioilfent très-
propres a être filées. Mais la haine mutuelle que
tes lufedes fc portent, ôîc tout moyen de les éle-
ver enfemble , il faudroit donc l'c réfoudre à les éle-
ver ff parement , ce qui ne puurroit fc faire fans
autant de trav.^;! que de dépenle. Il faudroit d'ail-
leurs nourrir douze fois plus d'Araignées que de
Chenilles , pour avoir la même quantité de foie,
par rapport à la plus grande fineilcdu âl des coques
des Araignées ; il faudroit même nourrir encore un
filus grand nombre d'Araignées, puifqu il n'y a que
es femelles feules qui filent ces coques. Ainfi la
foie d'Ara gnée ne pourroit que coacer beaucoup
plus cher que la foie ordinaire. Il relie à favoir fi
elle eft plus belle ; c'ed ce que Rcau nur ne trouva
pas i il présend au contraire qu'elle a moins de luf-
I N S
trc , & il en attribue la raifon , à ce que les fils
qui :ompofent la foie des Araignées , font plus dé-
l.cats & plus crêpés , que ceux des Chenilles. Tout
cela nous apprend que ce n'elt pas en élevant des
A'aii^nées, qu'on peut fe promettre de tirer un
paru avantageux de leur foie. Le feul moyen qu'il
y auroit peut-être de les faire lourner à notre pro-
lic, fercit, ce femble , d'obferver le tems oùelies
font lufpenducs a (cur filallc , pour les ramalTcr
avec des râteaux. Que'quefois les prairies en lont
toutes couvertes, 6; l'on pourroit en peu d'heures
en faire une abondante p'ovihon. Peut ê;re qu'eu
cardant & en filant cette l'o«e , comme on lile le lin ,
clic pouuoit être propre à certains ouvrages.
Mais il eft fans doute beaucoup d'autres Chenilki
que ccUedu Ver-à-(oie, dont les produits pourroient
nous être bien plus utiles que ceux des Araignées,
(i nous favions ou fi nous voulions apprendre à
les employer & à les mettre en œuvre. C'cft (iir-
toat dans letude des Inleé'ies 4: dans la contempla-
tion de leufs ouviagcs , ou'on trouve fouvent l'oc-
cafion de )uger combien l'Homme eft encore loin
de profiter de tout l'avanagc que la Nature lui a
donné fur tous les autres êtres , & combien il a peu
fait encore pour donner à fon indulhie tout ion
développement. Pourquoi l'Européen , fi aétif & fi
indullrieux , ne cherche-t-il pas à mettre a profit,
non-feulenicnt les produélions de fon fol, mais celle»
des autres contrées delà terre, plus favorifées que
l'Europe. Ainà , ne pourroit-il pas tiret par;i delà
Chenille à foie de Madagalcar , i]ui, différente de
la nôtre, produit un cocon pius petit, rond, très-
dur & d'un blanc nacré. M. Bruguère a dit avoir vu
cette foie en boidure , fur des pagnes fabriquées
dans le pays , & qui lui a paru auffi fine & beaucoup
plus forte que celle de nos belles étoffes de foie.
Cette Chenille fe nocrrit des feuilles du Cajuarina
tquijcifolia: LiN. Elle naît fur cet arbre, y vit,
ii. finit par y attachet l'on cocon. Nous pouirions
fans doute efpcrer de naturalifer au midi de la Fran-
ce , en Corle , ou dans nos Colonies , cetre nou-
velle efjjèce de Chenilles , y tranfportêr l'arbre ,
& teRtcr t?iême de la nourrir avec l'Ephedra, ou
les feuilles du Pin , qui ne patoifTcnt pas avoir
pius de dureté, & oiit à-pcu-près la même faveur
que les feuilles du Cafuanna. Et combien d'autrei
eipèces de Chenilles , ou même d'autres Infedes ,
dans les climats brûlans de l'Afrique &: de l'Amc-
iique, ne font elles pas propres a fournir une ma-
tière audî belle que la foie 1 Ne pouttions-nous pa»
du moins répandre l'inliruftion dans ces contrées,
pour que les habitans nous filTcnt partager leur
profit par des échanges?
Quelle que foit fans doute l'atilltë que nous
retirons de la feule efpèce de Chenille fileufe , donc
, nous avons lu mettre à profit le produit , nosavan-
I tagcs à cet égard-la tont encore bien bornés , puif-
qu'on pourroit aifément les étendre bien davantage.
I 11 faut avouer «ju'on a beaucoup trop négligé de
I N S
lairc des expériences relatives à !a matière i foie , '
Bor. i'culemcnr lorliju'clle a écé mifc en ceuvre par
rintciîle, m.iis lorlqu'clle elt encore dans les lé-
fcrvoirs qui li contiennent (ous la forme d'unfluiac
épais & vifqjcux. Rcai;mui- (nous ne fautions trop
repérer (on éloge ) celai de tous les Naturaiiftes
qui s'ell aitaché avec ic plus de génie 8c de fuccès ,
3 prouver l'utilité de l'éfade de IHifloire naturelle ,
par rafport auï arts fondés (ur l'agrément ou fur
nos beioinSj croit avec raifon que la matière à
foie QL toutes les Chenilles fîleufes, pourroit être
employée à fjire des vernis. On a fiit mention que
dans la province d'Yucatan , à coté du Me^tique ,
le vernis le plus ordinaire cft fourni par certains
Vers qui viennent fur les arbres du pays , & que
les Indiens font bouillir dans un chauderon plein
d'eau : une elpèce de graille qui fumage , ii. que
l'on retire , elt la matière même d'un vernis qui
devient extrêmement dut cr fe figeant. Nous ne dou-
tons pas que ces Vers ne foient des Chenilles fileu-
les , peu ditféientes de' celles d Europe ; & il feroit
à fouhaitcr que 1 on s'emprcfTât de faire , fou avec
le Ver-a-foie , foit avec d'autres Chenilles du mè.ne
genre, des espéricnces convenables fur une lub-
itance, qui ^ a beaucoup près, n'elT: pas encore bien
connue , & qu'il ferou bien intércllant de connoî-
trc. Combien d'autres richefles nous vaudroient la
plupart des Chenilles filcufes , fi nous entrepre-
nions de mecire en oeuvre toutes les coques de foie
quelles lavent fc conftruite. Peut-être feroit ■ il
difficile , ou même impollîble , de parvenir à trou-
ver quelque efpèce qui nous fournît une foie aulll
belle que celle de la Chenille qui fe nourrit du Mii-
ncr ; mais outre que le Ver-:i-loie ne peut-être
élevé que difficilement , ou uicine fans profit dans
une graiije partie de l'Europe, quelques cfpéces ,
même paiini les plus communes & les plus ré^iaii-
dues, pcutroient nous fournit une loie , iîncn aulll
belle , du moins aullî utile par fon emploi. La Che-
nille par exemple du Bombix grand l'aon, fe conf-
truit une coque très-folide , 8: dont le fil ell aulli
fort qu'un cheveu: on ne peut douter qu'il ne fe
dévidât avec facilité , li on le (oumettoit à des épreu-
Tcs , &; la foie qu'on «n retireroit , pourroit être
employée à des étoffes dont le même f:ioit moins
attaché a la ituelfc qu'à la fohdité.
Ce ne font pas enfin feulement les coques , mais
les nids même de quelques Chenilles , formés de
pure foie , qui pourroit donner lieu à des eiiais
utiles. La foie qui ne pourroit pas être filée , pour-
roit être cardée, & ferviroit utilement à différentes
fabriques , telles que celles des bas , des draps &
des feutres, des ouates, du papier , &c. Quelques
épreuves qu'on a déjà faites , font tiès-propres à
encourager les amis des arts.
On n'ignore pas que le miel n'eft pas la feule
produéfioa que nous retirons des Abeilles. La
eue que ces Infeilts préticui fouiniûcat cucoïc,
I N S
3Ï9
cfl d'an ufage fi e'rctiJu, foit dans les arts, foit
dans l'économie domeliique, qu'il feroit difficile de
pouvo'r s'en paflcr. Si nous remontons aui ufagîs
anciens, nous trouvons qu'autrefois on éctivoit
dcilus la cire , & quel priJ! Jcettc feule ccnûdé-
racion ne doit-elle pas lui faire obtenir. On faifoit
de petites planches de bois, à-peu-près comme
les feuillets de nos tablettes ; & les extrémit-ês tout
a l'cntour, étoicnt revêtues d'un bord plus élevé
que le refie. On répandoit enfuite de la cire fondue
li-dclTusj on l'applanifloit , Se l'on pouvoir écrire
ou graver des caractères fur cette cire avec un
poinçoii. Cela fe faifoit à-peu-près de lamèmcmatiiète
dont les graveurs écrivent fut le cuivre; & ils nous
en donnent une idtic plus fenfible lorfqu'ils vejlenc
graver à l'eau forte. La découverte du papier a,
dû faire difparoître l'ufage de ces tablettes cii l'é-
criture , il ell vrai, étoit li peu folide. On fe fervoic
autrefois de la cire , pour garantir les cidavres de U
putréfaction, & l'on s'en fcrt encore peur en en-
velopper des œufs , des oranges , ou autres fruits de
cette cfpéce , que l'on veut conferver long- teins
fams. On mêle la dre avec le goudron , pour s'en
fervirà boucher toutes les petites ouvertures par où
l'eau pourroit entrer dans un vaillcau. On s'en fcrt
aulli pour empêcher la pluie & l'air de pénétrer dans
les ouvertures des arbres , foit dans celles que la
greffe occafionne , foit dans d'autres. On l'a em-
ployée autrefois pour cacheter des lettres & auttes
chofes de cette nature , & on lui donnoit pour cet
efîet toutes fortes de couleurs. Aujourd'hui qu'on
a de la meilleure cire pour cet ufage, on ne s'en
fert plus , fi ce n'eft pour imprimer les grands leaui
publics. La cire a auffi fervi autrefois dans la pein-
ture , ainfi que dans la fculpture. On lui donnoic
telle couleur que l'on vouloir , Se on en faifoit des
portraits j auxquels on donnoit enfuite plus de con-
iiltance par le moyen du feu. L'on en faifoit de
même p ufreurs ouvrages en relief. Il n'y avoir chez
les Romains, que ceux qui avoient exercé desmi-
giltratures curules , qui eulTent le d'oic des images.
Plus il y en avoit dans leur veliibule , plus ils fc
rcgardoient & fe faifoient regarder comme nobles.
Les Poètes les appeloicnt cert , parce qu'elles étoienc
faites de cire. D'ailleurs , comme la cire coûtoic
beaucoup , il n'y avoic que les perfonnes très-
riches , qui pullcnt fe procurer cet avantage. Cet
art a été poulie foit loin parmi nous , S: I on fait
avec quelle vérité Se quelle peifedlion on efl par-
venu de nos jouis à modeler [es objets ou les per-
fonnes que l'on veut repréfcntcr. Mais l'ufage au-
quel la cire fenibk erre plus particulièrement réfcr-
v;'e, c'eil pour éclaiicr : & en effet, combien ell
douce & vive en même- temps , la lumière des
bougies que les Cicrgiers qui connoillent bien leur
att , favciic compofer 1
Si le travail d'une feule efpèce de Chenille a pa
former une branche confidéiabie de commerce ,
donner naiffanee à taac d'arts, de manufactures, 6c
3<fo
I N S
faire mouvoir tant de bras; Ci nous devons delà recon-
noillance à ceux qui en ont fait, pour ainfi dire, la pre-
mière découverte , ont appris l'art de l'élever, & l'ont
enfuite attachée a .los befoins ; nous n'en devons
pas moms fans doute à ceux qui les premiers ,
après avoir obfervé dans les forêts les Abeilles ,
ont cherché à f.iitc des animaux domeftiqucs de
ces Iiifeûcs laborieux, les ont tranfportcs dans les
jardins ou autour de nos demeures , pour accroî-
tre leur niultiplicaticn & profiter avec plus de cora-
rnodité ô£ de fuccès , du produit de leui mdultiie.
En effet , combien la confummation du miel &
fur-tout de la cire , pcurroit donner lieu à une
autre branche de commerce encore plus confidé-
rable ii les gouvernemens s'occupoient davantage
du foin d'encourager la culauc d'un Jnfede qui
multiplie fi prodig,i.ufi.'ment 1 Combien de villages
eu l'on ne voit aucun rucher d'Abeilles ! Et cepen-
dant quels moyens plus propres à Ibulager la mifère
des gens de la campagne î On pourvoit aifément
les engager à fe livrer a une cccuparion aullî Hm-
pie , a'ulli peu coûteufc que lucrative. On (ait que
les Abeilles font la richelfe de plufieurs pays , &
qu'anciennement la Fiance en retiroit de grands
avanrages. On fait qu'une feule ruche donne , dans
les années ordinaires, trente à quarante livres de
miel, & même plus, & deux ou trois livres de
cire ; dans les bonnes années cinquante à foixante,
& de la cire a proportion, en comptant pour quinze
à vingt livres de mitl , une livre de ciie. On lair
que la Cotfe feule fonrniiloit aux Romains deux
cents mille livres de eue par an. Nous n'ajoute-
rons qu'un fait qui montiera (uffifamment l'impor-
tance de cet objet. On conmv.:i:^a à cultiver les
Abeilles à Cuba, en 176J ; en 1770, elles four-
niflbient déjà aux befoins des habitans, & en 1777,
on exporta fept mille cent cinquante quintaux de
cite.
En cherchant à retracer l'utilité que les arts &
le commetce retirent desinfeûes , pourrions- nous
palier fous filence ce nouvel Infeûe auquel on doit
la teinture de l'écarlaie , fi an-delTus de la pourpre
des Anciens ? Car il n'y a guère d'appavence, que
les Aricif tis aient donné à leurs étoffes un louge auffi
\if, aufll beau, que ceux que nous fommes parve-
nus a donner à nos draps & a nos tiffus de foie ; il eft
à croire même , que nous poffédons de très-belles
nuances en ce genre , qui leur manquoient. S'il
ell encore douteux qu'ils aient dû leur pourpre à
un petit coquillage , il ne l'ell plus poui
que
nous femmes redevables de nos beaux ronces ,
à de petits Infedcs. On a joui long-lcms , en Eu-
rope , des avantages précieux de la Cochenille, fans
favoir fi on la devoit aux végétaux, on aux ani-
maux. 11 n'a fallu tien moins qu'un ptocès veibal
en forme, pour conftatct la vérité. C'eft peut-être ,
dit Reaumur , la première fois qu'une quelUon
d'H;itoire natutclk a, été traitée & décidée juridi-
quement.
I N S
On n'ignore pas que nous devons la Cochenille
au nouveau Monde, qui nous a fait un préfet
plus digne d'être apprécié que celui de l'or. On
n'ignore pas que le Â-iexique ell la feule contrée
de la terre , où l'on récolte cette riclie ptoduftion ,
& que les Efpagnols font aulli ja'.oux de la pollédcr
exclufivcment , que les Hollaudois celle des épiceries.
Pourrions-nous cependant ne pas nous étonner à
cetégatJ, de l'indifférence de tant de nations, fi
jaloules d'éte-ndre les branches de leur co.mmerce ,
& d'accroître leurs ricliefles par la conquête de
nouveaux ptoduits commerciaux ? Si on a pu
lurprendre la vigilance des Hollandois , fi les épi-
ceries croiffent avec fuccès dans nos colonies amé-
iicaines;il doit être hors de djiiie qu'où auioit
moins de difficultés à vaincre , pour ttomper la
vigilance desElpagnols , Se paitager avec eux un pro-
duit très-confidcrable. Nous étions pai venus, il eil
vrai , après bien des peines fc des périls , à nous
procurer à Saint - Domingue, la vtritable Coche-
nille du Mexique; mais, dans un lems où l'admi-
niltration veilloit fi peu a l'intérêt public, & où
les adminilhateuiS ne s'occupoient que de leurs in-
térêts patticulieis , on a laillé périr cet Infeûe, &
onn'a plus dans cette ille , que laCocheniUe filveltrc.
On ne fait pas même encore fi cetie Cochenille
n'eif qu'une variété de l'autre , ou ii c'cll une ef-
pèce d.fférente. On n'a pas encore fait des tenta-
tives luffifantcs , afin de reconnoître fi la culture Se
les foins pourroient donner àla qualité de cette Co-
chenille iilveftre la perfedior & la beauté de l'autre.
Nous devrions fans doute exciter l'attention & le
zèle, en annonij-ant qu'il eft prouvé que les Efpa-
gnols retirent annuellement du produit des Coche-
nilles , la valeur de plus de vingt mûlions de livies
de France.
On tiouve dans le nord de l'Europe, en Pologre
ainli qu'en Allemagne , une autre eipèce de Co-
chenille, appelée Kermès de Pologne, ou graine
d'écarlate , qui fert aulfi à corcpofer le caimin.
Prefque toutes les Cochenilles & tous les Kermès
fiuuuilknt une couieur plus ou moins belle, plus ou
moins vive: tels font les Kermès des Départcmens
méridionaux de la France, un autre dont ks RnlJes
favent titcr un beau cramoili. Mais la beauté ce
la couleur de la Cochenille du Mexique, a fait né-
gliger beaucoup d'autres efpèces de ces Inlcdes,
qui vivent lur les racines Je plulicurs p antcs très-
communes , & qui font ti.us plus ou moins propres
à la teinture en rouge. Cependant 110U-. devevns peut-
être nous plaindre de ce que l'on donne a la Co-
chenille américaine une pietérence li abloluc qui
empêche l'ufage de tant de nouveaux moyens de fc
procurer d'autres fubilanciscoloiaiicts , niuins vives,
lied vrai , mais bien moins c<.-iiteufes, ù,. qui font
plus à notte portée.
Selon quelques Voyageuts, les Otlentaux retirent
des vefTies du LeiMifo^Ui .produites pai lâpu,ùieu'un
Infede , un rou^e trts-bcuu , par des j>tocédcs que
BOUS
I N S
nous isnoronç encore. On lait auffi ciue c'eft à la
lepio'Âie des' Infcttcs que no!;s devoi;s la n<iif-
'^ '"f^ ^S
j6i
eg-n,
fancc de ces rabérolicés oit cïcioitlanccs
«clignées fous ie nom de galles ; mais on ne lau pas
autant peat-êtiCj que ces galles ,' carre qu'elles peu-
■vent fetvir à des obfei-vauons intétciractes & agréa-
bles , à quelques expéiienccs curicufes & même im-
portantes, commcloriqa'il s'agit de reconnoîrre le fer
caclié dans lies iiqueuis, d'éprouver les eaux minérales,
font cncoie très-Utiles^ iTcceiraire: même, à l'art dé ia
tcinrurerie. Si nous donnent cette liqueur noire,
qui fero fur-tout a la compofitiou de l'encré , dont on
ne fauiôit fans doute méconnoîtrel'utihté.
Il nous importe de retracer tous les moyens d'uti-
lité qu'en a pu découvrir ou rac.ne coajcéiuiet de
la part des infeéles , parce que nous foiminès pcr-
fuaslé'si qu'on elt encore bien loin d'accorder a ces
petits êtres "tonte l'attention quais méiiteiit à tous
égards. Ain fi on a remarqué que le M-;loéPiaica-
raSé fait fortir de fa boudic i-c Jc^i a.tijuiacions de
fes pattes , lorfqu'eaïle prend ,■ U le liqueur goi-.im'o-
Tirnncufe , qui a été regardée pdi bien des per-
fonncs comme un remède contre h rage : oiu a con-
jecturé que cette liqueur j qijircll d'une bcile cou-
leur orangée , poQtrdit erre employée dans la pefn-
ture ou la teirtturc.' On'a'-fait uiié conjeélure pa-
ierie à l'égard de plcifieur^ cfpèces de Chenilles,
qu; iniprimeit fur les objets où on les écrafe , une
belle couleur verte, qui a paru durable.
..■e-cems,
w^^ ,^... , nous a
me ne s'akcre aucu-
eurs cxcrémens eu
: , i's ont de plus
»i L'Obfervateur de la Nature (dit Bonnet, dont
nous allons un inftant' emprunter les paroles ) doit;
fe prupofer deux buis dans fes recherches ;'!e prciii;ci , '
de perfeétionner fts feniiniens d'amour & dé refjvtét '
pour la divinité , par une connoilTance plus ap- ;
profondie de "leï merveilleux ouvrages; le fécond,
de contribuer au bien de la fociété par' des 'dé-
couvertes miles. L'iHuftre M. de P\eaun;ur, à quii
l'Hiitoire naturelle ta celle des arcs font il re Jtv.ibles ,
a travaiilé confiarriment dans ces deux vuls , &
fî celles qu'il nous projole en grand nom'ûire ne
nous ont pas encore valu tout ce que nous avions
lieu d'en attendre , c'eft que le nombre dés Piiyficiens
reis que lui elt très-p'etit. Elevé, polir, ainlî dire
à fon école, je cherche au.li à rendre lès Infeétés
utiles , & j'ai à propofer en ce genre fur les
Pucerons une idée qui me paroît extrêmement digne
d'érre (uivie. Il s'agit déprouver li plufieurs ne
donneroient pas de belles couleurs durables. Ceux
que j'ai écralés me portent à le croire. On dit que
les Peintres manquent de beau vect^ ne le tiouvé-
roient-ils point dans les PuceroiiS ? La facilité avec
laquelle ces Infcéles fe multiplient, & le nombre
piodigieux de leurs efpèces , femblcnt au moins nous
indi^ijuer quelque utilité conlldérable. Au refte , l'i-
dée de faire fervir les Pucerons aux teintures ne
m'e!t pas particulière. Le P. Plumier , Boianifte
céltbie , y avoir déjà pen!é , comme on peut le ! ap]
voir dans fi rcponfe à M. Frédéric Richter. X ^^
HiJhNac.des In/ems. Tom, Vil,
'Sans fortir ,yc"ToyfJt'"qu"i 'nbii? occupe
ferons I encore iTientïàn ('■■•,- ' - ;u
qUi aui'oit lilivi" avec gr.u;i. . >
gnes qui s'habillent Se le w
de la lame lut laquelle ili u w^.^.^... ,
appris que la beauté de cette l^iine ne s'auci
nement dans leur cltomac
ont la toulcur St tout l'é
la propriété de fe laiflef bro) er a l'eau. Pour avoir
un beau roi;ge , un beau jaune , un be'au Vert,
il fi'y a qu'a nourrir des 'TcigV.ûs de la laine de
chacune de ces couleurs. La îécôiidîté dé ces In-
leétes nous afiure que quelt]UC quantir'é que iious
culîions belpm d en élever ,. pour des [lovilioûs
conMéraïbles 'de ■Couleurs, 'il' ïeroit aifé de le faire;
on pourroit avoir 'fons ffais pà'r ce moyen , de très-
belles co^uîqurs,^ durables • car ,lc_s lionnes couleurs
'dè'ii'crsMr&pl: ofir ' tôiats fa d'urtQ|qii"on 'peut fou-
'tiaitéi. Il" rj-éi!!e'fjre:''planicire,' '.ip_'éléver 'Jcs Tei-
gnes',, fèi-bît'] faivîlfiîTliéaum'ur' ,* de les renfètmer
'tl.ms- dé grands poud'iers , avec des moicciuï de
■draps tics •drffcrentï.-S-cDtiltiirf'd'cnr en ..ruo.c be-
Ipin ; ces poudriers feroient féràiéb c.x^cteinc;-,: par
l"eHaur, au.>: approches du icms de la rianbfjru-.a-
'tion dis Ch'ryfalideS ert înfci'Ies parlaics. Por;r peu-
pler sbondamm'dnt une gv;,nde qua'UKé de pou-
drier-s, il'fandroù rcnferiïi'ér beaLicoup de Teignes 5
elles :fon't 'aifées à rroirver &' a prendre , il u'eti
gueres de~Lé{)idoprcres moins farouches ; mais ils
font en même-temps fi délicats , qu'il n'eit prefquc
pas polllble de les prexidre bien vivans; dès qu'on,
les cbuchè-où Ifcs me, ou on lés b.cile moriclle-
ment. U elt poffiblc 'de r'eitiédier à cet inconvénient
en les prenant avcé d'es efpèees de nalles de verre ,
ou avec'uhe bouteille' à col. '
'Nous avons déjà fait mention ti'ui>é Larve ou
plbrôt d'une Chenille de Teigne, qui vit dans les
ruches d'Abeilles, & qui fé nouiiir de la cire qu'elle
y trouve. Kous avons obftrvé d'aprjsle digne H.fto-
rien des înfeétes, que la cire , qui pâlie dans le
cor{|s dp' ces Tti^i^ti , r.e s'y digère pas entière-
rtlcnt , i',; . ,.: :'■,.: ce a ui.e cualité
qu'dfe n^ ^ . ,\.,.; i q-a'ir; qui
pytl?rbit , . ., ...i;.^ ■j;,'-, l.'S ar:s , s'il
étoit pofiiMc èc fcprLcurur une quantité fufnfante
de cette cire femi-digérée. On ne connoît aucun
moyen de mêler la cire ordinnirs avec l'eau : la
cire qui a féjournc dans le corps '. ' ..Sj
elt devenue capable, du ir.oin; , i;a
point , d'un tel mélange. Réauir..; , , .p-
porté en détail fes expériences , ajoir-c : v l eau il.ms
laquelle on laifle infufer les cxcrémens de nos Tei-
gnes , fe charge de cire, comme l'eau qui cil fur
dufucre,ou (ur des fels, s'en chargé; d'cii il s'enfuit
qu'elle la dilfout en quelque forte , bu du moins
qu'elle la tient en difiblutioii. C'ell donc un moyen
d'avoir de la cire en diiîolution dans l'eau. 11 y a
ppatence qu'on pourra faire quelques ufàges utiles
Cês fortes de diflblutioiis, mais il eft déjà fur
2 z
36i I N S
cju'oii en pourra faire de curieux. On pourra allier
la ciie avec des matières , avec lefcjuclles jiifques
ici on n'a pu la réunir; par exemple, avec les gom-
mes dilTolublcs à l'eau feule , Si on verra quels
compolés naîtront de ces alliages.
11 eft permis de croire & de publier, que c'efl
d'un Infetleaîlé, qu'on a rangé parmi les Fourmis,
que l'on retire cette fubftance nommée gomme
lacqiie dont on fe fert pour teindre en rouge les
maroquins, & qui eft d'un fi grand ufage pour
les vernis , & fur-tout, pour compofer la cire à
cacheter. Dans le Pégu on fe contente de ficher
en terre une infinité de petits bâtons qui luffifent
pour inviter ces Infeifles à venir s'y arrêter &
y déposer leur gomme réfineufe.
On fe fctt dans la Carniole, de l'Ephémère com-
mune, comme d'un excellent engrais pour fumer
les tel réf. Cette efpèce d Ephémère , nous dit-on , fe
multiplie fi prodigieufemcnt dans cette contrée, que
les Agriculteurs croient n'avoir fait qu'une fécplte
médiocre , s'ils n'en ont pas ramaifé au-delà de
vingt chariots chacun. Les Pêcheurs font fervir
encore ces Infedcs pour amorcer leurs hameçons;
pour cet effet on enfonce l'hameçon dans leur tête,
qui eft très-dure , malgré cela ils ne laiilent pas
de conferver la vie & dagiter l'eau continuellement
ce qui les rend un appât très-propre à attirer &
à tromper les Poiflons,
Un des plus anciens & des plus (inguliers ufages
qu'on ait imaginé de faire des Infcûes , c'cft celui
de s'en fervir pour faire mûrir certaines efpèces de
figues; on les y employoït du rems de Théophrafte
& de celui de Piinc ; &' Toumeforc a vti fub-
filler la même pra'ique'dans les ifles de l'Arciiipcl,
où la récolte de ces fruits ell un objet confidtrable
pour les paylans, On y élève deux efpècesdc figuiers,
le fauvage qui efl le caprificus des Latins, & le dc-
mcftiquc. Le fauvage a des fruits plulieurs fois dans
l'année, dans lefquels nailTent des Larves qui fe
transforment en Moucherons. Le fecours des Mou-
c'.icrons des figues fauvages, eft regardé comme
n.cciTaire pour faire miirir les figues domefliques;
la plupart tombent fans venir à une parfaite ma-
turité, fi ces Infeâes ne viennent les piquera propos.
Pendant les mois de juin & de juillet , les payfans
cueillent des figues fauvages , &: après les avoir en-
filés dans des brins d'herbes, ou de bois, il les
portent fur des figuiers domeftiques : ils font at-
tentifs chaque foir , à oblerver les figues fauvages
qui font en état d'être cueillies, c'-(t-a-dire , qui
contiennent des Infedes prêts à en fortir, & attentifs
a oblerver les figuiers domelliques qui onr'befoin
qu'on leur en donne. Si le tranfport des figues fau-
vages n'crt pas fait à propos, les figues domefti-
qu'cs tombent fans mîirir. Il y a grande apparence
que
la néceflité de
pratique a ete confirmée
par des expériences fouvent réitérées, puifque les
I N S
payfans examinent avec foin & inquiétude pendant
le relie de l'année , fi les figues des figuiers fauvages
feront eii état de tournir des Moucherons dans le
temps convenable,'; la récolte des Moucherons eft
nécellaire pour faire celle des figues. Quand ces
Moucherons manquent aux payfans, Tournefoit
dit, qu'ils ont encore une relTource, quoique légère
c'ell de répandre fur les figuiers domeftiqucs \ Af-
colomtros , j.lante très-commune dans le pays, SC
dans les fruits de laquelle nailfeiit des Moucherons
propres a piquer les figues. Dans la plupait de nos
cfpèccs de fuiits , ceux qui font piques par des
Larves qui (i: nourrifi'ent dans leur intérieur, font
les premiers mûrs; lespremièresprunes, les premières
polies à maturité font ordinairement vcireufes. Les
figti;rs del espèce qu'on cu'tive en Grèce, fcioient-ils
les feuls arbres dont on pût utilement avancer la
maturité des fruits, & d'une plus grande quantité,
de fruits, par_ les piqûtes deslnfeiies?
II faut avouer que les avantages que nous retlronî
des Infedes , quelque foit notre exaâiitude à les
rechercher, font encore bien loin de compenfer
les maux qu'ils nous occafionncnt. Mais combien
fommes nous éloignés d'avoir entièrement (onde
la Nature à cet égard , & d'avoir rendu les Infedles
aulll utiles qu'ils pourroient l'être! Tant que nous
en ferons un objet de dédain , tant qu'ils ne feront
pas l'objet de nos obfcrvations alfidees, d'une étude
confiante & généralement répandue , nous n'autons
toujours que le drcit injufte de nous plaindre d'eux
plutôt que celui de nous en louer. Et quel nouveau
motif de reproche n'auions nous pas a manifeftec
à l'égard des favans , lorfque nous appr-nirons ,
que prefque toures les découvertes ucilcs & inté-
rcilantcs, auxquelles les Infeéles ont dcnné lieu,
lont l'ouvrage de ceux qui n'avoient point cultivé les
fcicnces. Ainfi , fur les bords de l'Afiiquc , les
habirans à-demi fauvages de ces coiuiècs favent fe
fervir d'une efpèce de Carabe, peur compofer un
favon qui a les mêmes propriétés que le nôtre.
Sans doute, moins on étudie les Iiifcéfes , plus
on doit des éloges au petit nombre de ceux qui
fe font appliques à nous montrer combien ces êtres
doivent nous intéreiler autant par leurs habitudes
que par leurs propriétés. Si. a cet égard quelle rç-
connaUfance ne devons-nous pas à Reaumur fur-tout ,
dont les ouvrages font l\ propres à conltater la vérité
que nous voudrions répandre ! Combien fcs ftuls tra-
vaux fur |r:s Infedes n'ont-ils pas étendu l'horizon de
nos idr-cs & fie nos jouillances ! Puilîions-nous inf-
puer le defir de le lire à ceux qui ont l'ambiticn
d.s conroilTances utiles , eu même feulement a-
gréables ; & nous ne doutons pas qu'\n![i;ant lui-
même le defir de le fuivre dans la route qu'il a
fu (e fiaycr, il ne contribue encore a faire ou-
vrir bientôt des milliers de routes nouvelles , qui
pourront agrandir à-Ia-fois l'hiftoirc des InfcdiS
& l'inventaire de leur utilité, Ainfi , pour ajouter
de nouvciux ùties à la gloif de Reaumur, nous
ï N S
dirons encore <jue c'cft lui qui a propofé dans fon
intérellante hiftoire des Guêpes, défaire fcrvir les
ouvrages de ces Infectes , ou même d imiter leurs
procédés en cllayant de fabiiquer des papiers avec
des bois & des écorces. Nous devons rapporter
aulli qu'un bon Obfervatcur s'eft emprelTé d'entrer
dans ces vues vraiment utiles, & qu I a très bien
réulll à faire diverfcs fortes de papier avec des
bois ou des écoices ds dilFiifeute^ . efpèces de
plantes.
On connoît la propriété du Ver-Iuifant, ou Lam-
pyre ; mais l'Amérique podédc des Infedes bien
autrement lumineux , que celui de nos départemens
méridionaux , ou de l'Italie. Tel eft un grand l'ortc-
lantcnie ou Fulgore, qui, au rapport de Mérian ,
peut éclairer pendant la nuit à une diflance allez
étendue. On y ttouve aulli, fur-tout à SnintDc-
minguc , une grande efpèce de Taupin , qui répand
une clarté qui permet de lire, d'écrire, & de faire
pluiîcuts fortes d'ouvrages. Si on réunit un cer-
tain nombie de ces Inftdcs, ils procurent une lu-
mière capable de diriger, pendant le nuit la plus
obkute , qucLjUes centaines de perfonnes,
Molina rapporte que dans le Chili on emploie
la Tipule mufquée j pour parfumer les habiliemens,
duneodeur douce & agréable. L'on trouve dansles
fourmilières, ou habitations des Fourmis, de petits
morccûUï de matière, qui ont l'odeur de l'ambre ou
de l'encens. Ces Infectes , la forment de la réiîne
des fapins. En Norwege & en Allemagne on en
fait ufage dans les parfums. Nous ne devons pas
oublier a cet égard, de faire mention du Capri-
corne vcn à cùU:'eur de rofe , qui fournit une eau qui
joint à l'avantage de préferverles habits , de l'atta-
que des Teignes, l'agrément d'y laider une cdeur
fuave, propre à flatter l'odorat le plus délicar.
M. 'Valîali, à qui nous devons cette découverte ,
qu'il a confignte dans un ouvrage Italien, a pro-
pofé deux méthodes pour extiaue du Capricorne le
fluide odorant, que l'on pourroit peut-êcie fubfti-
tuer à l'eflence de rofe. L'objet eff afiez inté-
reffan: 5.' même affez important pour devoir faire
connoirre ces dcuï méthodes. Nous allons donner
la première.
Il faut prendre deux bouteilles de verre de deux
pouces & demi de diamètre, & de cinq pouces de
hauteur , & dont le col loit haut d'un pouce &
lirge d environ fept lignes. 11 faut le procurer un
tube de verre de quatre lignes de diamètre , long
de deux pieds , & plié de manière que les deux ex-
ttémitc's puifleut toucher le fond des bouteilles. On
remplit d'eau la moitié d'une des bouteilles , &
dans l'autie on met une certaine quantité de Ca-
pricornes .• enfuitc , on fait entrer l'extrémité du
tube , qui eft dans la bouteille d'eau jufqu'au fond
de cette bouteille , tandis <jue l'autre extrémité
I N S
5^3
n'çntre que jufqu'au boid du col de la bouteille
des Capricornes. Après quoi on lute bien exacte-
ment les otifices des deux bouteilles. L'appareil ainfl
dilpolé j on le laille dans cet état pendant un cer-
tain nombre de jours j feulement on oblige de tems
en tems l'air contenu dans la bouteille des Capri-
cornes , à p.-Jler dans celle de l'eau , ce qui fe fait
facilement en approchant un peu la bouteille du
feu. Cette attention procure un double avantage.
Premièrement, l'ait chargé de Vefpric relieur des
Capricornes , en pailant dans l'autre bouteille Se
traverfant l'eau , y dépofe fon odeur. En fécond
lieu, en réchauffant la bouteille , ces Infcdes don-
nent de l'elprit redeur en plus grande quantité.
Pour rétablu l'équihbie de l'air dans l'intérieur ,
on lève un inllant les luts , après quoi on les re-
ferme. Dès qu'on voit quelque Capricorne mort , il
faat s'emprciler de l'ôtcr , afin d'empêcher les mau-
vais eflets qu'il pourroit produite en fe cotrompant.
Si on veut fuivre la féconde méthode , on doit
prendre un pot de terre vernulé, dans lequel on met
ces Capricornes. Au milieu du val'c oi place un
verie rempli d'eau jufqu'aux trois - quarts de fa
hauteur. On couvre le va(e avec deux feuHles de
parchemin , qu'on allujétit (oigneufemeat tout a-
l'entour du vafe , & par le centre defquclles pâlie
un fil de métal qui pénètre jufque dans le veric
où il forme plulîeurs plis & replis , afin qu'en le re-
muant, il r.glte mieux l'eau , qui le charge par ce
moyen de l'efprit-redeur répandu dans l'ait du
vafe. Il convient de couvrir ce verre avec une
gaze, qui tmpê.hc les Infedles qui font dans le
vafe , de s'y introduire. Il fiut au;S découvrir ce
tems en tems le va(e afin d'ôter les individus mort?.
Pour mieux réulTir encore , on fera- bouillir l'eau &
on la mettra toute chaude dans le verre, afin qu'elle
n'ait pas le tems , en fe rcfroidiirant , de fe char-
ger d'air atmoipiiérique.
Les Infedes ne pourroient-ils pas être encore un
nouvel objet d'agrément pour la vue , comme
ils peuvent l'être pour l'odorat i Avec le brillant
métallique de quel |ues Cétoines, avet les belles
couleurs de quelques Charaiifons , de quekjues Ca-
rabes, ne pourroit-on pas dans certains ouvrages
imiter l'éclat de l'orj, de l'argent , des pierres pré-
cieufes. On a vu des bagues montées avec le Cha-
ranfon royal , dont les couleurs d'or très-brillant ,
de vert doré, d'azur & de pourpre, font un très-
bel effet. On n'ig:iore pas que les femmes indiennes
en forment des colliers , deb pcndans-d'oreilles, des
guirlandes, dont elles fe parent. On doit pciu- être
regretier que la mode de porter fur les habits ,
des boutons ou l'on voyou plufieurs efpèces de pe-
tits Papillons, de Chryfomèks , &c. ait palîé tiop
rapidement.
Si nous paflons maintenant à l'utilité dc.t lofeiflcs
dans la Médecine , nous avoiiions de même que
Zz i
^H
I N S
les Médecins n'ont pas encore fait fur ces' petit*
animaux, toutes) les rechticiies , to*!S les emplois
utiles ,: âuxquelsàis {îomicvii'nt erre fcumis , quoi-
que cependant ns;<fcïicin d'un tifdgc plus commun
dans cet art que dans ks aiUies.
Si nous les confKjyrdns'd'ivborcl du cô'.i de l'Ana-,
tomic, nous piéfeiiterons lies In'.tjâcs 'qui fonr le
fquelere d'une feuille , com'me d'un cadaVrc d'atii^^
malj avec la dernière pcifedion. Ils -ronj^ent avec
une délicatcffe infinie , tout ce qiie k feuille a de
charnu, ne lalùant qi;c les fibi-lcsoii te nervures ;
par où coulé le ûic qui la nonriic. Si 'l'fcn Veut
avoir aufli le fquelette de certains petits Quadni-
pèdes i on n'a qu'à -leur ôter la peau , -les 'oindre
avec dumiel, & les cn;crrcr dans une fbcrmiiicrc,
ouïes expoTer. à la voracité de quelques antres In-
l'edles. Ils mangcicnt jufqu'aux plus petires parties
des, chairs qui environnent les os; mais les tendt'rts',
à cauic de leur dureté, refteront dans leur entier ,
S£ conrinue:ont à lier tous les os ks uns aux autres.
C'eli air.fi que par le (ccours des Infecftes , on peut
aiféracnc fc procurer des fqucktes de toute forte
d'autres petits animaux , dont on iK pourra s'cm-
pèclier à admirer l'art 5c la propreté.
Les Infcdes ont été employés d-e tous les tems Si
le font encore dans la Thérapeutique , & l'on a
fouvent invoqué l'expérience pour juftifier qu'on
peut s'in fervir utilement pour divers mauî , tant
externes qu'internes. On fait fécher à l'air certains
Infectes, ou quelques-unes de leurs parties; on les
réduit en poudre, & on les fait prendre aux ma-
lades , en fe (etvant pour cela de véhicules conve-
nables , ou en les préparant en forme de cûn-
feiilicn ou de conferve. Quelques-unes les mettent en
digeflion .dans de l'hnilc , & en font un baume ;
d'autres les font mourir dans de l'huile d'olive, Si fc
fervent de cette huile. Il y en a qui les fotit di'ililier ,
tandis qu'ils font frais, en retirent une eau, S:
réduifcnt le rede en cendres , don't ils reiirent en-
core , par le moyen de cette preftiière 'eau , un
fel fixe. On fait trop combien la Médecine elf li-
vrée à un empirifme faflidkux & impofteur , pour
ofer {garantir la vertu de tous les retaèdes qu'elle
ptéfer.te, même parmi les Infeites , & ajouter foi
à tout ce que nous trouvons fur cet objet dans les
Pharmacopées.
Ainfi on prétend qu'une grande efpèce d'Araignée
eft bonne Contre ks fièvres iiîci'mittcntes ; que le
Ver-à-foie féché & réduit en poudre , peut ga-
rantir des vertiges & des convuKions, Une infudoa
de petits Mille -pieds, dans du vin, etf prefcrite
comme remède contre la jauaifle &c la rétention
d'urine. Les Chenilles brûlées , réduites en pou-
dre, &. prifes comme du rabac , peuvent, dit on,
fervir à étanchet les hcmorihagies du nez. On a
vanté comme un fpécifique contre la jaunide ou
liilèrc &; contre la fièvre quarte , les Poux,quan'd
I N S
bn' p^ut fe réfouJre à' les aval'er. On pirtteni'q'ue
les Scorpions réduits enpoiidre, chalTent l'un rié re-
tenue par la gravelle ; que les PtSnaifej^ biûlécs Se
p:ilcs en poudre , challent l'arrière- faix ; que la
Tique ptut guérir 1'ër.Hypellc Se la gaik. On a dit
que- les Giilfonîerprimés-'êhfubftance liquide dans
ks >eux , fortiiicac les vues foibles ; que l'eau
drftilléé des Mouches, communes , ell bonne pour
les yéox:. ' pwir -faire croîue les tlieveux , efraccr
les taches & rendre l'ouie. L'huile de Moucheron
a été fort elfimée autrefois. La poudre des.Cochc-
mlks palTe pour être bonne contre la colique, la
piette , la rougeole. L'on a employé ks Ccrfs-vo-
lans ou les Lucanes , contre les tenlions & les dou-
leurs des ;nerfsL, '& contre la fièvre cViiavtc. On s'eft
fcrvi de la poudre d'un; efpèce de Bjuficr, qu'on
a répandue fur ks vilccres dans une defcente ,
pour les faire rentrer : cet Infcé^e bouilli dans de
l'huile, de Lin, paffe. aufli pour être très-bon con-
tre les irémoiroidas & contre lés douleurs d'oreilles.
La tumée des Sauterelles eft falutaire , dit-on, dans
ks retentions d'urine , particulièrement dans celks
des femmes. La poudre de divers Iiifeétes a fervi
à lormer d'excellens pelfaires. On fe fert encort
contre la gravclle , des excioill'ances fpongieufes
qui naillént fur les Rofîers lauvages, & qui font
occafionnécs , comme on k lait , par la pii|ûrt
de certaines Infedes. Si nous coiilulions ks au-
teurs anciens, nous voyons qu'on cmployoit autre-
fois un plus grand nombre dinfeûes que de nos
jours. Nous paiîons aullî fous filencc bien d'autres
lemèdes, pour fa:rc mention de ceux qui ont con-
ferve plus de crédit, & dont l'effet eft allure
par un ufage plus confiant, plus répandu & plus
Les Cloportes ont été rangj'es de tous ks tems»
pa:mi les remèdes diilolvans & apcruiis. On s'ea
fert pour la diliolntion des vifcoliiés,. acres, &; ter
nacci , pour débarriiliir & ouvrir ks organes vi-
taux , ddus la jauialic , la gravtlk ,, la rétention d'uj-
une & certaines co!:ques , pour raniiiicr l'appérir
détruit par ks glaires de l'eftoraac. L'on en fiit
aulIi des applications extérieures contre les maux
dycux , les douleurs d'crçilles &. i'efquÎHançic oh
riurlammation de gorge. On .en mêle la .poudre avec
du miel , & l'on t.-. irltie la partie :-i Ij.k On attri-
bue aux GuéiH . ■ -, Cloportes.
Perfonne n'ig... . --s; mais il
faut fansdoure 1 • , ', , -,- prudence,
& fur-tout in-é!ieu;ci:-.-'..t. , Çuiubl;;.! d'atures In-
feéles cepcAihnt pourioi;nt fervir 'ne même comme
véficatcire &: coiiiro.e ;:n.-:.Tl'"rnj ! On c!t fondé à
croire que tout-^ 1 '. L ,., il.aiides , de
Niylabies, la 1 li: ' : , ... ( icindcles ,
dés Ténébviens , ;. -..s comme
vélicatoiies. QuJ.ii:^ -uns , r.ioi;-.s ,ures que les
Cantharides oihcinalcs, pourroient t'tiepiis inté-
rieurement avec inoins de danger & p'uis de fuccès.
Nocs fiivon's' q'(!c les!\ncii;irs ■tn-tployo'knc uneCaii-
î N S
Aaridc différente de la nôtre , commune dans tout
rOriei;c. On fait en Mrdecine un allez n;ran(l ufa<:^e
des Fourmis : leur odeur acide ranime les efnrits vi-
taux Se les nerfs. Les grandes Fourmis foinnifTeut
un remède contre la teigne , la gale & autres ma-
ladies cutanées. L/eiprit des Fourmis ert facaucojp
vanté contre les accidens des oreilles , tels que font
la furdrté & le tintement. I/eflomac fe trouve bien
anffi de ce mêrne cfpiit : il fortifie les fens & la
mémoire ,^ i! ranime les forces & excite à l'amour.
Il cil cïtérieutement beaucoup employé dans les
entorles, dans l' apoplexie , & dans l'atrophie parti-
culière, qui eft canfée par une bleffure. Si Ion
fait bouillir une fourmilière d.ms l'eau , pour s'en
laver, elle fortifie ks nerfs, & l'on s'en fert con-
tre la goutte, la p.iralyfc , les maui de matrice,
la cachcYie. Enfin ; par'mrles Infeftes dont la Méde-
cine a confacré l'ufage, on doit encore placer le
Kermès : on en tire la confeiîlion (î vantée qu'on ap-
pelle l'^/Av-mb. Le même Infcde entre aulTi dans la
co.ifeclion à'Hyjclnche. C'cu- un de< meilleurs cor-
diaux , fuivaut le témoignage d'une fociété fa-
vante.
Si les Infectes éroient plus étudiés , le nombre
de tous cei:x employés en médecine pourroit être
diniinué; mais combien d'autres les rempiaceroient
avec plus de droits, & l'on n'ignore pas que ce qui
fait la pauvreté de cet art , c'eft l'abonjance des
remèdes inutiles dont il e!t furchargé. La Cliirurcie
autant que îaM^^decine, peut tirer un grand avan-
tage , non-feulement des Infeftes eux-mêmes , mais
de leufs produits. Ainli la toile d'Araignée peut erre
employée avec fuccèspour arrétet le fang. La fumée
de la foie que l'on brûle , pei!t foulager les femmes
fujettes aux maux de matrice. Le miel, par fa qua-
lité douce &: balfamique , convient aux poumons &
aux reins. La cire appliquée aux plaies, les purifie,
appaife les douletirs , & hâte la guérifon ; elie a.mollit
les cors des pieds , & les fait arracher facilement.
Nous voudrions fans doute donner à ce tableau
relatif à rutilite reconnue des infeélcs, le déve-
loppement le plus étendu , & n'épargner aucun
des traits propres à le faire valoir. Mais il eft vrai
de dire que ks Infeéles doivent être confidérés
co.m.me une mir.e prefque encore toute vierge , S:
que fi l'on vouloit s'appliquer à l'exploiter avec au-
tant de confiance que d'mftrucVion , on pourroit
fans doute trouver le moyen de les faire fervir uti-
lement à la plupart des arts.
Cependant nous n'avons point encore achevé de
contempler ks InfeCles fous tous les points de vue
d'uàlité oud'agr.mcnt , auxquels ils peuvent donner
lieu. Souvent l'homme , à Ion infçu même & fans
s'en apperccvoir , recueille des avantages qu'il elt
toujours bon de lui faite connoître : ainfi , la crainte
même oïl ces atîimaiix nous jettent , ne pourioit-elle
pas 'être regardée comme ayant fon utihté ? lUe
î N S
3^r
fert à nous rendre plus attentifs , plus pnidens , plus
foigneux. La Vermine nous engage à la propreté du
corps ; l'Araignée , à celle de nos maifons ; la Tei-
gne , à celle de nos meubles ïcde nos vétemens.
Nous ne devons pas fans douté renfermer l'uti-
lité des Infecte; dans le cercle borné de rinGuftrié
ou des rclatiotis immédiates de l'Homme. En noutf
élevaiu aux vues générales qui doivent être propres
auxNatur.-iliii:es , en préfentant Icsinfeéles réunis ea
maile , & placés dans la férié des Ettcs , quel tôle'
important ne doivent-i'.s pas jouer fur le vallc théâ-
tre du Monde & dans les fcènes combinées de la
Narute ! Ne devons-nous pas les conlidéret aulTS
comme des Minifties qu'elle a ch.argés fpécialement!
de concourir à fes vues de coniervation , d'ordre 6c
à harmonie î
Il fûudroit avoir des connoiiïanccs que nous fom-
mes bien éloignés de polTéder 5; qui ne peuvent
être à la portée de l'efprit humain. Pour prendre
une julte idée de l'utilité des Inleétes dans l'écono-
mie de la Nature, il faudroit connoître toutes les cfpè-
ces de ces petits animaux, quiexiflent fur notre globe,
les rappotts qui font entt'cux,£cceuxqui les lient a'vei
les autres êtres. Mais comme il ne nous appartient
pas d'élever notre ambition vers des connoifTanceS
aufTi étendues , aufll hors de la fphère de notre ia-
telligence , qu'il nous futîifc de reconnoife cette
gradatiou admirable qui lie entt'elles routes les
parties de l'Univers, qui les rend non- feulement
utiles , mais même néceflaires à leur exilleuce ré-
ciproque.
C'ed en ne confidérant pas ces relations qui doi-
vent lier tous les chaînons de la grande chaîne
univerfclie , que l'on tombe dans des erreurs qu'on
ne pourroit pardonner à des Naturaliftcs. Ainfî ,
quand on étudie la manière d'ont Us Abeilles mettent
la cire ea œuvre, quand on voit qii'eileluppofe des
connoilTances en géométrie, fupérieures a celles qu'ont
eues les plus grands Géomètres de l'antiquité, fi on ne
vcutpaslcsiegarder^ommc des êtres très-intelligclls,
oneft fc;rcé de reconnoîtie qu'elles ne peuvent être
l'ouvrage que d'une Intelligence infiniment patfaite
& infiniment puifTante. Bientôt , dit Reaumur , l'ad-
miration s'élève vers celui qui leur a donne l'être ;
mais bientôt on demande pourquoi il les a fi ad-
mirablement inftruitcsî Qu'étoit-'l nécellaire qu'elles
conduifillent leurs ouvrages félon les règles de la
plus fnb'ime géométrie? On eft tenté de penfer que
la fagelfe par excellence a donné trop d'attention à
de fimplcs Infeftes. Ce n'eftque poumons que nous
voulons que tout ait été fait. Nous ferions pardon-
nable* de le penfer avec un excès de complaifance,'
fi nous le penfions avec allez de reconnoillance.
Mais les Abeilles eufTenr pu nous ramaîler du miel ,
quand elles l'auroient logé dans des vafes plus grof-
iièrement conftruits , dans des cellules qui n'euf-
fenc point été des hexagones à foud pyramidal.'
;<56
I N S
Nous trouverions mieux notre compte par rapport
à h cire , fi les Abeilles , au lieu de lavoir 1 em-
p'oyer en grandes géomètres , avoient fu en ramaller
allez pour fournir à conflnnrc des cellules plus
wiaTives. Mais , (ajoute Reaumur ^ dans ce pallage
<]ui démontre combien (on génie ctoit fait pour
étU'Jier'celui de la Nature, ) nous fommes bien éloi-
gnés d'eue à portée d'entrevoir quelles perfcdions con-
venoient àchacun des êtres qui entrent dans la com-
pofition de l Univers , & quels rapports ils dévoient
avoir enrr'eux. Nous n'avons aucune idée de l'uiiraen-
fité de cet Univers dont il nous cft aifé de reconnoître
cjue notre te-.re n'eft qu'une particule, qu'une efpcce
fi'atômc. Cet atome lur lequel nous avons été p!a-
ce's , pour avoir le rapport qu'il convenoit qu'il
eût, avec la totaiiti de l'ouvrage, demandoit à
être peuplé dune infinité d'animaux , entre lefquelsj
les uns, malgré leur petitelfe, font cjpendant des
mondes pour d'autres. Si l'être pour qui 1 Abeille
cft un monde , penfe , il fe juge mieux fondé à
croire les Abeilles faites pour lui, que nous ne le fem-
mes à les croire faites pour nous. S il connoît toutes
Jes perfcLlions de l'être qu'il habite , pour peu
«ju'il loit difpofé à s'enorgueillir de fa propre excel-
lence , combien doit-il être flatté de ce qu'une
créature (îmetveilleufement organiG'e, filaborieufe,
fi induftiieufe , fi habile , & pour la confcrvatioii
de laquelle les Hommes prennent des foins , s'il
penfe , dis-je , que l'Abeille a été faite pour lui. Si
l'ouvrier qui fait une montre, pourfuit encore notre
Reaumur , faifoi:. aufïï les métaux qui y entient,
il fauroic de quelle n-iccllité il eu. de combiner Cii-
tr'clles certaines matières , de l'union defquilics il
réfulte un compofé qui cft de cuivre; d'en com-
biner d'autres enfemble , ou les mêmes différem-
ment , mais de manière que leur aflemblagc foi:
ia fer ou de l'acier. L'Ouviicr de l'Univers n'en
a pas fimplement combiné les parties, il les af.ii-
tes; le plan prrLit fur lequel il l'a formé, demandoit
que dans cet U.iivers il entrât une particule qui
cil notre terre; que cette particule prefque infini-
mer.t petite par rapport à l'immenfité du reite, fiit
compofée de tout ce que nous y voyons , 6{ de
beaucoup plus que nous n'y favons voir; qu'elle
eîit des minéraux , des végétaux , des animaux ; ^'<
parmi ceux-ci, qu'elle en eût d'aulTi induftricux
que le font les Abeilles. En un mot , chaque être
ii'eft ce qu'il eft , que parce qu'il cil une partie
néccfl'aire à la peifcition de l'ouvrage total Com-
ment pourrions-nous avoir la plus légère idée de
l'infinité & de la'nccellité deces combinaifons, nous
qui ne favons pas celles qui doivent entrer dans un
fiinple grain de terre commune. La fplière d'intel-
ligence qui nous a été accordée , ne s'étend pas au-
delà de la première ccorce de quelques-unes des
parcelles de I Univers. Noi.'j avons cependant à nous
leprocher, de ne pas donner allez notre attention
au p tit noni'.re de ces êtres qui ne font pas au-
delà de notre portée. Ce que nous en pouvons voir
ta pins que ^uâifant pour remplir la merurc d'ad-
J N S
miratlon dont nous fommcj capables. Non? ne pouS
vons même fuffire à admirer routes les merveilles
que nous offrent ces petits animaux , que le com-
mun des Hommes ne juge pas dignes de fes re-
gards , les InfeCles.
Si nous defccndons à des confidérations plus re-
latives a notre monde , en fervant de pâture aux
autres animaux , ou en les fdifai.t fervir eux-mêmes
à Lur propre pâture , les I ifcAcs ne doivent-ils
pas garantir le maintien & l'équilibre des elpèces .'
fanons périr toutes les Chenilles , Si. nou; nous
priverons bientôt de ces Oifeaux dont les chants
font fi propres à égayer le filence des bois U les
rêveries de la penfcc. Eu effet , la plupart de ces
charauns hôtes champêtics ne fe nourrilient que de
pet. tes Chenilles, & de leurs Phalènes ou de leurs
Papillon?. On fait que les Chenilles, auxquelles ks
Ichneumons ont confié leurs œufs, doivent nour-
lir , aux dépends de leur vie, les petites Larves qui
en éclolcnt, 5c par-là elles fervent encore a fournir
aux Oilea'jx qui le nourrilient d Ichncumûns, ua
aliment qui clt fort de leur goût. Ces Ichneumons
paroUfent être en même tems , entre les mains de
la Nature, un moyen dont elle le fort pour empê-
cher la trop grande multiplication des Clienillcs, qui
pouric.enr, fars cela , devenir beaucoup plus nuili-
bles pour nous qu'elles ne le font. Pour montrer
combien quelquefois c'cft , par des rapports éloi-
gnés que réfulte l'uiilité que nous fommes dans
le cas de retirer des Infeites , nous ferons part
de l'idée que M. D'Jsjonval a propofée de fane fer-
^i■■ les Araignées à dé:ruite les Mouches qui in-
commodent ks Chevaux dans les écuries. Voici
comme il s'exprime. t< Les gens de la campagne ont
pour préjugé que les Araignées font du bien dans
les écuriis, 54 ce n'eft pas ce dont je mep'ains. Jai
au contraire l'intention d'alïïirer qu'elles y en font
on ne fauroit davatitage. Mais à force d'en cher-
cher le pourquoi , je crois enfin le tenir. Un Che-
val qui ne lortiroit pas de l'écurie pendant I été ,
n'en maigriroit pas moins d'une manière ttès-fenfi-
bk , par 1 effet ou plutôt le tourment des Mouches
qui piquent ces animaux Se les agitent encore plus
lorfqu'ils (ont a l'.-ittache , que îorfqu'ils font en
voyage. Le ftrvice incftimable que me paroilknt
rendre les Araignées cil dore de prendre les Mcuchcs
à mefure qu'elles arrivent. J ai fouvcnt remarqué
même qu'efes a:tend;nc les Mouches au pallage,
fcit dans les fellures des portes', foit dans ks lu-
carnes ou ouveiturcs quelconques, de forte que II
d'une part l'odeur des dievaux attire puilîamiiient
les Mouches, d'une autre , chaque Araigiiée devient
un grain dans la balance de leur dcUruélion , Se
p!irt-a-J.eu que l'Homme eût adcz de railon , non-
kulcment pour tavorifer, mais encore pour fentir
un fi admirable équilibre de la part de la Nature ».
, Les Inlefkcs peuvent encore être regardés comme
utiles dans l'économie de la Nature , fous des rap-
I N S
forts trèsrecbcrchés & qu'on ne peut failTr qu'en
les étudiant. Ainfi , les Abeiiles , les Papillons , en
fe reposant fur les fleurs , en fi: chargeant des
foullièrcs fécondantes, les Jépofent enfu:ce fur les
ileurs d'une autre efpècc de plante, & peuvent nous
procurer par ce moyen , des variétés intére/Tantcs
dans les végétaux. Mais en nous élevant à des uti-
lités plus écendues , à des rapports plus généraux,
Jcs Infcdcsne paroilTent-ils pas defliiiés [lus parti-
culièrement que les au;res êitcs , par la Nature , à
^faire rentrer dans la circulation , tous les débris
que la mort entafic fans celle ? En accélérant la dé-
compolîcion des fubftances végétales ou animales,
ne font - ils pas des efpèces de trémies qui four-
uidcnt à la reproduction , les molécules nouvelles
qu'elle exige? Ne lont-ils pas enfin, comme des
éponj^es naturelles, qui doivent purifier l'air & l'eau,
en attirant les vapeurs ou niiafmes pernicieux qui y
lont répandus ? En eiFet , combien la putréfadion
renJroit peut-être le féjour de la terre inhabitable,
fi les Inkdes ne fc hâtoicnt de la délivrer à chaque
inftant, de tous les fermens putreflib'cs que les ca-
■davres & les marais renferment !
Nous croyons devoir ne pas nous arrèrer davan-
tage fur un objet qui douneioit lieu i bien des
volumes s'il falloir le confidérer dans toute l'on
étendue , qui exigeroic des connoilTances bien l'upé-
rieures à celles que nous avons acquifes , & qui ne
feroic toujours qu'en indiquer les bornes. Nous
allons palier à de nouvelles confidéracions.
Utilité 1^ dgrémenc de L'itude desInfcSfes.
On a dit avec certain fcndemcnt, que l'étude
des Infedes auroit pu feule nous apprendre plu-
(icurs ans des plus utiles. Au-.li les Guêpes com-
poloicnc leurs nids d'une forte de papier , l^ng-
teras avant qu'on eût penlé a avoir des papeteries.
Les iMouches-à fcie , eu Tcnthrèdes , fcioient pour
ainfi dire, les branches de Relier^ long tcms avant
que nous cullions inventé l'inihuraent dont elles
ont pris leur nom. Et cet inftrunicnt que nous po'-
léJons , & qui nous cft d'une fi grande utilité ,
ne réuiiit pas à beaucoup près autant d'avantages
que celui de la Mouche , qui hi t en mc.Tie-tems les
fondions d'une fcie , d'une râpe & d'une lime :
d'après ce modèle ne pourrions nous pas encore per-
fc:tir.nner notre inrtruincm ? L'Abeille perce-bois
perçoit & creuloit de la manière la plus fimple ,
de vieux troncs daibres, les Ichncuinons introdui-
fûient leurs aiguillons à travers les parois des nids
des Guêpis de murailles , formés d'une matière
très-dure , long tctns avant que nous connoillîons
les inltrumeus qui nous fervent aux mêmes ufagcs.
Le Termes ou Termites, de la grolleur de nos Four-
mis des bois , b-itllfoicnt avec une promptitude in-
croyable , en Afrique & en Àfie , des nids de la
hauieur de quinze à fcize pieds , fur lefqucis la
fioche n'a prefq'ie aucune pnfe , lotlqus l'art de
I N S
3^7
la maçonnerie n'esiftoit point encore pour nous.
Enfin , linftiumeut avec lequel les Papillons , les
Coulnis,les Mouches communes, les Punaites ,
pompent ou attnent les différentes liqueurs dont
ils fe nourrirent, n'auroit-il pas pu nous donner
l'idi'e de ces pompes -afpiraïues , ou autres inl-
trumens auxquels nous pourrions ajouter de nou-
veaux degrés de perfeélion, en les comparant eu-
fcmble î
Si l'étude dfs Infedcs a pu fervir à faire difpa-
roître bi-n des pré ugés , qui ne pouvoicnt qu'ar-
rêter les progrès des coiinoiliances , pourrious nous
oublier d'en faire mention, & de fournir les preuves
qui doivent convaincre de cette véric ? Com-
bien de fois l'hirtoirea fait mention de pluie de fang,
dcau chang'e en fang, phénomènes regardés com-
me finillres , & qui'iailloient toujours après eux
l'épouvante 1 En i608 , au commencement de juil-
let, il tomba dans le fauxbourg d'Aix de !a ci -de-
vant Provence , & a plulieurs milles i la ronde ,
une de ces prétendjcs phiies de fang. Elle nous
tût été apparemment uanfmifc pour très • réelle ,
dit Reaun.ur, fi Aix n'eût eu alors u-.i Philofo-
phe qui embrallant ton; les genres de connoifTances ,
nenégligeoit pasd'obferver les Infeèles; c'eft M. de
Peitefc. Tandis que le peuple Se lesThéologicns rc-
gariloient cette pluie comme l'œuvre impie & re-
doutable des forciers ou du démon ; les Phyficiens
l'attribuoicnt à des vapeurs qui s'étoicnt élevcesd'unc
terre rouge. Une Chryfalide , que M. Peitefc con-
lervoit dans fon cabinet, devint éclairer à Ces yeux
ce grand myflèie. Le bruit qu'il entendit dans la
boÏLe oti il étoit, l'avertit qu'elle avoitfubi fi tranf-
formation. En ouvrant cette boire , l'Inleéle s'en-
vola, & lailTa au fjnd une tache rougn , d'une
grandeur allez confiJé;able. M. de Pcirefc fc con-
vainquit que les taches rouges qu'on voyoit fur les
pierres étolent de rrêmc na:ure que celle du fond
de fa boîte. En voyant voler une prodigicufc
quantité de Papillons , il obferva & fit obfer-
ver à p'ufieurs pcrlonnes , que les gouttes de la
pluie miraculcufe , ne fc trouvoicnt nulle part
dans le milieu de la ville , qu'il n'y en avoir
que dans les endroits vo fins de la campagne ; qtc
ces gouttes n'étcient point tombées fur les toîts ;
que, ce qui étoit plus d'cilif encore , on n'en
trouvoit fas même iur les fuifacesdes pierres qui
étoient tournées vers le ciel ; que la plupart de ces
taches rouges étoient dans des cavités , contre la
lurface intéiieure de leur efpèce de voûte ; qu'enfin ,
on n'en voyoit point fur les niuis plus élevés
que les hauteurs auxquelles le; Papillons volent
ordinairement. C'cft a-nli que cet Oblcrvateut judi-'
cifux parvint à donner U folutton fimple & lùrc
d'un phénomtne qui auroit pu Ion;- cms encore
tourmenter les favans & eftrayer le^ ignorans.
Nous rapporterons iufll d après S'i/ammcrdam ^
dans fon hiltoiiX t^énéialc des lale&cs , qu'on viot
a des
ici Gir
des
roiit cil pourtant
568 I N S
annoncer en tremblant à un ProfciTcur de Lcydc/
q-uc l'eau étoit chant'ée en (ang. Sur ce iaj-i.oïc,
le Piotcireur va lui-même puiler un veric de 1j
pr tendue ea'J de fangi il l'cxamuie aricn'jvenu ni
&: trouve qu'une iiitii.i;é de ttès-peàîs Inlecles
routées, de ia famille des Monocles ou des Ento-
niJltiacés, dont l'eau fourmilloit , lui donnoic cette
couleur languine qui avoic porté lallarme.
Lorfoue l'homme nt^vis^ ^'^ f-"'-"^ "^ ^^
Ac fa laifoii , &: ciu'il U j-lau à 1 dbandonn
fpéculaujns vjine-^^ .^ cln:,îénc,ucs , il n'y a
la terre Inr cjudi il ne i'cr.i capable de le <
illufions plus ou moins abfurdes,
n.arqué dans la Natuie ; on ne peut 0: tiomper
aux caraclèces, que lorfqu'on veut y lire ce qui
ne s'y trouve pas. Pour donner une idée qui an-
nonce jufqu'a quel point l'cireur a pu furfrendre
des favans même dans un temps où les cormoit-
fances des Infedes étoient tres-b'-'inces , nous lap-
porterons qu'André Mathiole dans les commentaires
fur Diofcoiide, a pu di:c, que chaque galle du
chêne, qui n'eft pas trouée , fans en excepter au-
cune, renferme ou une Mouche, ou une Araignée,
ou un ver; que le premier de ces inleftes annonce
la guerre; le fécond, la pelle; le troilieme la di-
fette. Suivant cette belle découve-rte , il faudroit
que nous etiffions régulièrement tous les ans, pre-
mièrement !a difette , U enfuire la guerre ; puil-
quc chaque calle commence par contenir une Larve
en forme de'Ver &: cnfaite un Infefte parfait en
forme de Mouche, qui pondant aprè', cela le-, œufs
dans la nervure dune feuille , ne manque pas d'y
faire naître de ro iv^lles galles toujours annoncia-
trices des même» fléaux. 11 n'y a que la pelle,
dont ces galles doivent rarement ou plutôt jamais
nous menacer , parce que fi une Araignée fe trouve
dans une g.tlle , ce n'cft que par un pur hazard ,
les galles n'nant nullement ia demeure naturelle
. de CCS In "eftes, encore faut-il a'ovs que ces galles foient
trouées. N'a- t-on pas ofé affirmertiue l'on peut lire
fur les aîles des Infeûes , des caraftèrcs relatifs a la
piédiftion? car, la manie de jr dire l'avenir s'eft
emparée de l'ignorant cérame du fa vaut , qui fe
font toas arrogés les mêmes droits à la croyance ,
& ont pris également l'expérience à témoin. Ainfi
parmi les Inlcdles domeftiipies il s'en trouve qui
en fongeanc le bjis , le bat avec tant de juftefl'e ,
qu'il imite pavf.-.itement le mouvement d'une mon-
tre la mieuï réglée ; audl l'appelle-t-oii l'horloge
de la mort , pa'ce qu'on augure qu'il mourra bien-
tôt quelqu'un de la maifon où il fe fut entendre.
Délivrer l'efpnt humain de ces fapcrftitions , n'eft-
te pa'. rendre un vrai fervice à l'iuimanité ; Se
comment y parvenir, fi ce n'eft par l'étude des
objets qui ont pu l'crvir à les faire naîtie ?
Avant c II' lin Rhédi, un Malpighi , un Swammer-
dam , un'Reauraur, cufTent porté leur génie ob-
feivateiir dyis l'étude des Infeûes , pluficurs opé-
I N 'S
at". ;•- '■ V ■^'.-tme n'étoient-elles ^s livrées anx
:;cs? Quand ©n pouvoir adopter
MVcqueT à combien d'autres opi-
iL,i]-, .il .-. i .î Mui en dérivoient, ne devoit-on pas
rlonner accès i Sans doute on doit mettr<^ au nombre
mêmes des cbftacles qui avolcnt le pl-i'; arrêté les
rro<j,rès de nos connoilianccs furies I-:-itcrcs, cette
opu'viondcî anciens, quiles fa'loit fortir de ;a lom-
litutcdc d.fiércns corps; cardés qu'oii croyat qu 1^
venoieivt de corruption , fe partie^ la pins ;curteule
de kut hilloire , tout ce qui a rapport à la''Mr,tn'erc%p
dont ils fe peipétuent, ne fcmWoit pas dematiacr
a être étudiée. Nous avons vu que toutes les efpèces
d'iiifta-es qui ont été citées pour prouver cette opi-
nion ont précilément fourni des preuves c*nt!;aii-cs.
Des Natur..li!les, qui, zélés pour la *éri^e-. fou'-
haitoicnt la faire conncîire des Savans qui
encore à pciitcr comme le peuplcj les oni
par préférence, & font parvenus à s'allii
que l'origine de ces JnfceTies étoic fcmblablea celle
des animaux les plus connus. Il en c!t de même
a- légatd des transformations des ' Infeéîcs ;. ■**Y'-
nu'oii iG;nbroit qu'elles ne font
'tGi'eift.,
rar ik
de f.m
:ll aHl
développcmens. Pouriolt-on penfcr qu 1
inditxérent d'avoir des idées, laines, fur de paieils
objets î Tout bon efpnt ceut-il ignorer , que, totit
comme une erreur tient a toutes les erreuis, une
vérité tien: à toutes les véritéi";
Dès qu'on eût teconnu que les Infeftes ont besoin
de s'accoupler pour fe reproduite, on s'empieiia
d'ét.iblir à leur égard, comme à l'égard des autres
animaux , une rccle générale dan^ la Naui "
pendant fans l'étude léfléchie des Infeiles, a
pu penfer qu'il y en ait qui fe muliiplieiit far.5 a
couplemcnt, au moins pendant ne. f génct.yi
fécutivcsï N'clVcepasun nouveau rhenomén
tant que celui que ptéfentent ces menu
rons,quifonr vivipaves dansla belle lai Ton &
aux apprj>ches de l'hyver? Ces Infedes ne
les feuls qui dévoient nous apprendre a ne pas
vouloir borner la Nature dans le cercle _de^ nos
conceptionsondenosconnoiffances.L'Hyppoboiquc,
ne nous a t il pas montré qu'il clt des petits qui
fontàl'infta-.t de leur naiilance, prefqne aufli grards
que la mcre qui les met au juur > N'avons- r.ous
pas un exemple dans l'Araigiiée, qui nous arprer.d
que les parties fexuelles peuvent être doubles .\-
(uuécs bien différemment que dans les auttts In-
fedes? Rien n'eft plus piopre à été
denotre intelligence, que le
Cc-
:un aC-
is con-
fort pa:s
l'horizon
exceptions même qui
ennent borner les régies générales dans leiq-u "-
nous voudrions renfermer la Nature;
plus propre à nous donner de ces exccp
:llc-s
n'eft
qtie
l'étude des Infeélcs.
L'on a retnarqué que les appaiit
cfpèces d'Infc£tcs, au rctcur de 1
ayant un rapport diied avec la
O'.is de divcrfes
a belle (aifon ,
température de
l'attnofphère.
I N S
ràtmofphère , pourroieiu faire confiJcier ces êtres
comme des Thermomètres luturcls. Il y en a qu'un
dé^té médiocre de chaleur fait développer; d'ai.ties
ont befoin d'une cha'.cur p'.us couliJcrable. Quel-
ques-uns pourroicnt encore mieux Icivir de da-
romècres: ainli il faut s'attendre à qu(.K]ue tempête
ou a quelque pluie, lorfque les Abeilles fe iccirent
avec cmpreffement dans leurs ruches -, lorîque les
Fourmis cachent leurs Laives ou leurs Nymphes;
quand les Mouches piquent vivement, quand les
fapiUons ne volent pas fort haut. Mais relative-
ment à cet objet, nous trouvons dans un nouvel
ouvrage fur les Infedlcs, des obfcrvations fi in-
térefiaiitcs Se fi dignes dêre connues, que nous
ne pouvons pas plus que l'Auteur, nous difpen-
fcr d'en faire paît & d'en embellir cet aiticic. Ces
-ob ervations , léd'gccs & communiquées par un
Membre de l'AcaJémie des S;iences de Paris, roulent
fur rincuflrie des Araignées, dans la fabrication
de kurs toiles, & fur les rapports de leurs travaux
à l'état préfent & prochain de raimolphcre. Ft
puifque notre devoir cil de ralfenibkr dans ce Dic-
tionnaire, toutes les connoiilances épaifes dans les
autres ouvrages , qui font propres à notre objet
&. dignes d'ètte tranfmifes, noijS devons aulli les
tranîmcttre telles que i;ous les trouvons, lorfqu'elles
ne pourroient q'jc perdre de leur intérêt Ci de leur
piix, p.u un extrait ou un chargement de rédac-
tion.
» 'Vous fave? , fans doute ( dit cet Académicien
à un de les amis ) que plulieurs animaux font vi-
fiblement fournis à la force de l'éleftricité naturelle,
que les Grenouilles, ks Chats, les Coqs, fentent
évidemment l'atiiv'e des changeinens de tcir.s; mais
lur tous les arimaux, je ce crois pas qu'il y en ait
de plus fcnliblcs que moi & mes Araignées. J'ai
pu me comparer tant de fois à eiîcs, & elles à moi,
pendant un des plus mauvais étés qui fe foient jamais
vus ( en 178J ) j'ai fi minutieuicment rapproché
tous les réfultats , que je ne crains plus de dire , qu'il
I N S
369
3icn p:i
à fe fie:
pour
portantes décidons, à des Araignées pendices, qu'un
ne le doit faire aux meillei' rs barotnèires au mer-
cuie , ou aux cordes de ba/au. Et voici fur quoi
je me fonde. Elles ont deux manières de travail'er
Cdvn f.s tems qui régnent, ou plutôt qui font à
Tenir. S: le tems doit être pluvicuxou même ventcuz,
el'cs attachent de très-court les maîtres brins de
foie qui fufpendent tout leur ouvrage, & c'eft ainfi
qu'elles attendent les effets d'une température qui
doit être très- variable. C'cfl airfi qu'elles tr.wa-lle-
rcnt pendant tout Juin Se tout Ju'ilct, qui ont été
très-plHvicux. Mais le trtis ou qu.itre aciit, il s'ell
fait, à deux hcu-res après-midi, une des plus grandes
révolutions dans ratmcfphère, qui ait eu lieu peut-
être de toute l'année. Mes Araignées prirent
de toute partie mord aux dents, S: elles altèrent
porter les maîtres brins de louvellcs toiles à des
difbances énormes par rapport à celles qui précc-
HI-l. N^;. hfeaes. Tome FU.
doienr. Au même inflant les Coqs & les Pigeons que
j'ai tous les yeux , entrèrent dans des luttes acharnées.
Les vailleaux fpermatiques ( de la plus grande irrita-
bilité il efc vrai chez moi) me caulèrcnt une ércdlion
longue, foutenue, & qui n'étoit provoquée par
aucune circonrtavice de la vue ou de l'imagination.
Je ne doutai point que ce ne fut la nailiance de
l'été. Aulli avons nous eu dès ce moment les premières
chaleurs dignes de ce r.om , 5c elles fe font (ou-
quiize grands jours , ce qui ne peut
pour ce pajs, & fur-tout pour cette
fe di
fut
année, fans une grande admiration. Le temps a
changé vers le vingt , & aufli , de m.es Araignées
la plupart cntdifpaiu; mais une , par un boi.heur
inappréciable dans ma pofirion , puif.;ue je ne
puis aller à la découveitc bien Icin, elt venue fe
cboific un abri fous une traverfe de barreau , 6c
y eft refiée tapie dans un petit entourage de fi-
lamens croifés en tout fens , à-peu-près lix ou fepc
jours. Le tems ayan de nouveau cliangé d'une
manière remarquable , & encore à deux heures après
midi, mes Araignées reparurent de loure part, &
prirent un nouvel cilor (\ remarquable, que je
ne craignis point d'annoncer à toute la mailon un
nouvel été qui a duré en effet dix à douze jour'^.
Voilà, ce me femble , une bien belle preuve que
les Araignées ont non-feulcmcnt le feniimcnt pro-
chain , comme tous les baromètres, mais un fen-
timcnt éloigné de ce qui doit avoir lieu dans l'at-
mofphère. Le baromètre à cela de bon qu'il peut ré-
pondre du beau temps julqu'au lendemain ; mais
lorfquc l'Araîgnée travaille à grands fils, c'ert la
certitude d un beau temps pour douze ou quinze
joirs £u moins. Or je ne faurois dire combi<.n
cette découverte peut être importante, foit aux
Marins pour ne défatfourcher Se ne s'éloigner dts
côtes dargercufes , que lorfqu'ils prévoient un tems
fait ; fjit aux Génér.iux qai ont des marches .î
tenter, pour y appliquer les connoi!!ances du leir.s
à venir, qui efl fouvent fi décifif; foit, & bien
plus particulièrement encore, pour guider dans les
évolutions de l'agriculture, dont je chercherai tou-
jours à faire !e but comme privilégié, l'objet comme
[acre de la Météorologie. "
>= Rien n'cft donc fi important que mes Araignées
fous ce dernier point de vue ; car louvcn: l'Agri-
culteur auroit beloin de favoir fort exaSement'lcs
deux contraires, je veux dire, s'il doit pleuvcir
ou ne pleuvoir pas. Pour la récolte des foins ,
des giains, àa vins & des f uits , l'apropos du tems
peut ccnftiver ou fai e perdre moitié, foit en
qualité, foit même en qii.-.ntité , fi k s pluies prennent
avec les travaux pour recueillir. lJ'autr« part,
foit que vous fcRvcz du Lin , du Chanvre , des
Grains, ou des p'antes légiimincufcs d'une certaine
importance , s'il ne pleut pas immédiatement aprè« ,
vous perdtz encore moulé, tant j ar le grain que
les Inleîles ou les animaux dévorent ,' que par
celui qui avoue fous une glèbe trop lèche S; non
A aa
370
î h s
.ticircrnpee. Il peut donc arriver aue par le écUat
de bonnes combinailons tan: au moment de femer
-qu'au moment de recueillir, on ait quatre fois moins
cju'ou n'eut pu avoir ; Se li l'on apprécie d'autre
■part, le peu de proportion cjuc paroîi avoir le fol cjui
elt maintenant cultivé, avec ceux qui l'ii^bitent;
fi l'on penfe q'ie la lamine eft maintenant rufpcn-
due (ur cliaque peuple de l'Europe, comme l'cpée
de Denis le tyran l'éioit fur la tête de Damoclès,
tout ce qui tend adonner des notions juîles, ir>-
faillîblss, à portée, fur des points d'une fi capi-
tale importance, ne inér-te-t-il pas tous les travaux,
tous les efforts d'un vrai l'iiilofoplie î II y a long-
temps que je l'ai dit, ce ne feroit pas chez tous
ce IX aus-jucls appartient la f'Uges confumne naci ,
eue devruientêtre les meilleurs Baromètres, Thcrino-
inêtrcs. Hygromètres , Eudiuinécrcs ; ce fcroit chez
ceux qui lavent faire venir les moiiibns; ce fcroit au
moins chez les Payeurs & les Curés des campai;ncs.
Mais que je me trouve heureux de rencontrer dans
l'inventaire des biens iju'ofFre au Cultivateur la main
fi riche de la fimple Nature, un inlirumcnt fur
la véracité, fur la fenfibilité duq'icl des volumes
entiers ne feroicnt pas de trop. Car, qu'il ir.e foit
permis de le dire, les Ara'gnées, comme mon individu
font fujettes à trois mutations très-marquées. Lorl-
qu'elles i-;e font rien, je ne dors point, je fnuftrc l'in-
imaginable, & c'eft pluie ou vent; lorfqu'clles tra-
vaiKenten petit, j'ai la m, graine, & c'eft un ter.isin:'gal;
lorfqu'eHcs travaillent en grand, tout l'univers rei>:re
en mon pouvoir; je mange & je digère; mes id;es
tmbralTent tout; j'*prouvp ce que 1 illuflte Rouelle
«iifoit des cftets de 1 Opium; je ne pèfe (ur rien,
rien ne pèfe lur moi , &: cela m'cll: arrivé li coullam-
Bient depuis quatre mois, cela s'eft répété d'une
manière li minutieufement exaûc en tous points,
eue je ne puis plus avoir a cet égavd aucune forte de
Joute. «
« Mais les Araignées , air fi que mes fen-
fations , m'ont mis comme à même de prononcer
fur un point ttcs-délicat. Il y a une humidité pro-
chaine S: une humidité éloignée. L'humidité pro-
chaine, comme une pluie, même continue pendant
deux ou trois jours, peut n'ctic qu'une annonce
du plus beau temps; c'eft p» ur cela que je crois
devoir dillingacr une humidité éloignée, qui n'agit
point encore fur l'air , par conféqaent point (ur
les baromètres, Si qui ccpendai.t s'efl infiltrée
déjà dans les premitres voies des corps organi-
ques, quoique le ciel relie encore un, ou même
plulieurs jours , riès-fercin. Onfavoit, il y a long-
tcms, (jUe les orages dérangent & raccommodent
le temps, mais je doute qu'on eut reconnu que
des plu es très abondanres , pen iant plulieurs jours ,
fullcnt le véhicule d'une tempéra;ure très-faine &
très-feuéc. Mon individu me l'avoir dit, il y a
même déjà du temps., mais ia plus bel c , mais
la doyenne de mes Araignées, m'a bien cr.nfirmé
dans la conno/Taice des diverfes pluies Celle du
Vendredi neuf Septembre [ i ■j'i^ ] a iié fort court e.
1 N S
& n'aura été regardée comme rien d'après les baromè-
tres & thermomètres, cependant elle a changé totale-
ment la faifon. Mes Araignées l'ont fei.tipluCcurs jours
à l'avance, & quelques-unes n'ont plus reparu depuis,
parce que nous n'avons plus été dans la f.iifon des
JVTouches , a partir de ce jour. Mon individu elt
entré en décompofition; tout a fué autour de moi ,
je n'ni plus vu de véritables Infeéles. Pour dernière
preuve cependant démon hum.idité pofitivc, & de
mon humidité négative, je rappellerai que le vingt
Septembre, comme je croyois ne plus vo r d'A-
raignées pendices, il en elt revenu une (upeibe tra-
vailler en façon d'automne , quoiqu'il plilt beaucoup,
pendant trois jours de fuite. La pluie a détruit fon
ouvrage, & elle ne l'a recommencé que de plus
belle , mais c elt qu'elle fcntoit le beau temps d'au-
tomne, qui a repris immédiatement après pour dix
à douze jours, & fi bien que le Dimanche 14 eft
le jour le plus fercin que j'aie vu de toute l'année. ->■>
55 Mais quoi , dirat-on, fur la foi des Ara'gnées
pcndices, & d'après lamanière dont elles travaillent
ou ne travaillent point, il feroit fage d'ai;;uirer les
faulx , les faucilles & les Icrpettcs, quoii^u'on vit
le temps très-chargé, mêine très-pluvieux.' Je crois
pouvoir certifier aiioui ,• comme aulFi ce figne tlt
d'un pronoft c non moins certain, pour ccu.»; qui ont
des voyages & des marches à faire, danslelijucls n, n-
feulement la durée du temps, mais Ja nature du
temps influe à beaucoup d'égards ".
" Je ne puis m'empêcher de rap pcHer ici , combien
les baromètres font vicieux quant à leur ainoncc
du beau fixe fur-tout. Ce qui produit ou amène
cette annonce de leur part, eft une condition de
l'a'r qui donnant au loleil la plus grande force ,
charge fouvent & très-promprement l'atmolphère
d'une très -grande quantité d'éleélricité , de foitc
quil en réfulte linon la totale décompofition du
temps Çcc , au moins ces inconvéïiiens qu il (croir
fi capital de prévoir. Le travail des Araignées
prévient toute inceititude, même fur ces bouraf-
qaes, & autant que des obfervations dirigées perdant
toute cet^e année vers cet objet me le donnent
a conclu'-e , l'Araignée, qui eft peut-être l'ani-
mal de tous le plus économe , ne s'émancipe Se
n'entre en fi grande dépenfe d'un fil qui fort de
fes ent'aille.s, que lorfqu'elle eft avertie d un par-
fait équilibre de toutes' les parties conftiuur.tes de
l'air p.uir un tems coiilidérable. Et lors enfin que
la fa f.)n étant plus avancée, elle ne travaille plus
qil'en battant la retraite 6l fur des diinenfions beau-
coup plus appropriées au mauvais tems ; fi l'on voit
l'Araignée refaire imperturbablement a toile fous
l'alTalion de pluies qui la détruifciit , c'eft que
ces piuies ne feront pas conftantes U (ont au con-
traire fur le point de faire place au beau tems le
plas durable. =.
« Comme je crois qu'il faut fui-tont appeler
météoroi<'gii , ce qui parle des météoics , Si en
I N S
parle bien , je reviens de nouveau fur ce que ma
jnjmoire me fournit de mes Araignées, quant aux
ptéàiclions thermales elles ■ mêmes. Voilà deui aiiS
<]uc je vois leur arrivée concourir en avril , en
liiai , ou en juin , non pas ave. l'arrivée des jours
chauds, mais avec l'arrivée des chaleurs faites j ce
tjui eft ttes-différent. L'arrivée des premiers jours
chauds cft ce qui faic dégarnir ks aibres fruitiers
de pa:!'ai)ions , & les Hommes eux-mêmes de leuis
hardcs d'hiver; ce qui caufe à chaque prmiems
li perte d une moitié des fiuiis & la moitié au
moins des fluxions de poitrine; mais que doréna-
vant . on ne falle rien fans avoir obferVé la venue
des premières Araignées , ou plutôt qu'on l'annonce
a fon de trompe ; qu'on falTe revivre le premier
objet des procUmations publiques chez les Chal-
décns , les Arabes , les Egyptiens , & des miilurs
d'Hommes ronfervés feront compagnie à des mil-
lions en produits de récolte qui uc feront pas
ici Jus. »
ce J'en dis autant fur le départ progrcffif de ces
Iiiledes : car le plus grand nombre étant parti
avant la pluie du neut feptembtc, ce ra'eft une
preuve qu'il s'eft fait alors une première révolu-
tion vers le froid. D'autres a/anc difparu pour ne
p!rs revenir après les pluies dn vingt, j'en conclus
qu'il s'cll frappé un nouveau coup tendant au
changement de faifon. Les Araignées angulaires &
internes , enfin, ayant difpaiu cncoïc eu deux
bandes depuis le 2o leptembre , ( c'ert-i-dire , celles
que je ne nourriflois pas , vers le dix oûobrc ,
6c celles que je ncurtillois , vers le vingt ) je vois
une progreflion , dont il y a le plus grand parti à
tirer , pour une toule de circonUances. n
53 Je cnâc néanmoitis à un fentiment d'admira-
tioa lur une dernière vue , & je ne puis ni en
laire. J'ai d'abord regretté la dernière de mes Arai-
gnées , lorfque je l'ai perdue le vingt de ce mois.
Mais je vois que toute la fageife elt pour elles ,
& toute la folie eft pour moi. Depuis ce tems
non-feulement je ne vois plus de Moucherons,
mais je ne vois plus de Mouches. Il y en avoit
encore en foule autour de moi il y a huitjouis;
c'cft tout le plus ii j'en vois maintenant une à-
demi paralyiée en deux jours. Mon Araignée a donc
fenti à tems le parti qu'elle devoir prendre , vu la
faifon , & en me 1 annonçant d'une manière li po-
ilrive, elle m'a plus que payé de tous mes bien-
faits. »
Ces obTervations , outre qu'elles font bien faire,
pour intéielfertous les Leûciiis par le plaifir même ,
ont encore un but ii important , qu'on ne riiu:o:t
trop exhorter les Naruralillcs Se les Phyliciens à
les répéter, à les vaiier, de manière a pouvoir
un jour en faite rélulter des principes ;k des règles I
fixes. !
InOus avons iait remarquer , qu'entre les Pa-
I N S
37Ï
pillons eu Phalènes de même efpèce , il y en a qui
reltent plus ou moins de tems fous la forme de
Ciayfahde, & cela félon la f.;ii"on duus laqncUc
la Chenille s'eft transformée. Ce fait méntoit plus
que d'être remarqué ; il méritoit qu'on fît atten-
tion aux conléquences fingulieres qu'on en peut
tirer, & qu'on fît les expériences aux-iuelles il
invite. Il nous conduit directement à penfcr que
quelqu'admirable que foie la compoiicion du
tor;s deslntcCtes, que quoique leurs machines ne
foieat pas faites avec moins d'art & d'appareil que
elles alacjuelie nous lommes unis , nous pouvons
prolonger ou abréger a notre rvé leur durée , que
nous pouvons taue que le cours de la vie d'un
Lifecle foit deux fois , trois fois , quatre fois, &:c.
plus long que ne J'a été jufqu'ici celui daucua
autre Inl:fte de fon- elpèce ; que nous pouvons
au contraire , fans faire du mal à fluiecle , fans
lui nuire , abréger conlidérablement le cours de
la vie; c'e(t-a-dire, que nous pouvons mettre cec
Iiifcétc en état de faire pendant un tems alîèz couit
la même fuite d'opérations qu'il n'eût fuite .,ue dans
un tems beaucoup plus long Dés qu'un certain
dc^ré de chaleur peut rendre l'accroiifemcnt du
Popilfon très - rapide , &: qu'un ceitam de-ré de
froii peut rendre cet accroillcmcnt tiès-k"t; l.i
chaleur & le froid influeront de même fur les dê-
péiillemens ou décroilfemens de l'Infede : or la
vie complette de tout animal n'clî qu'une fuite
de degrés d accroilfemcns , & une fuite de deo.és
de decroillemcns. 11 cil cuneux do voir ce que
nous pouvons luivant cette idée , non - feulement
pour prolonger & pour a'négcr la durée de la vie
des Infectes , qui font fucccflivcment Chenilles ,
Chryfahdes & Papillons ; mais aullî ce que nous
pouvons de fcmblable lut la vie des Inledes en
général , foit qii'ils aient , ou qu'il n'aient pas à
lubir des transformations. ( es i.:cherches ont aullî
été l'objet d'un mémoire de Reaumur. On doit être
excité a les poulfer plus loin , par les connoillances
curieulcs qu'elles nous promettent ; elle-, femblcnc
même en .promettre d'utiles , & elles en ont déjà
donné de cette dernière efpèce. La conlbmmatioa
des œufs cil: un ob^tt coniidérable ; les œufs frais
iur-toutfont fouvent d'un grand fccours. Reaumur,
a la fuite des recherches & des réiicxions qu'il j
eu o.-calion de faire , nous a m:s fur la voie de
t.ouver le lecret de conlerver pendant plulicurs
mois , pendant des années , des c?ufs prefque
aulTi frais , c'eft - à - dire , prefqne dans le même
état où ils étoient lorfqu'ils ont été pondus.
Combien d'autres recherches aulfi agréables qu'u-
tiles , pourroit taire naître l'étude des Infecle; , li
on vouloir s'y livrer avec autant de zèle que deconf -
t.-nce ! Mais ce qui arrête encore le delir & les
progiès de cette étude , c'eft- l'opinion que les êtres
qui en feroient l'objet , ne font pas allei impor-
tans pour mériter qu'on s'en occupe avec quelque
.itteation fiiivie. Smv^ doute , on ne do\z pa; te
Aaa 1
372 r I N S
\\'Xit de répéter, qiis les H >rara:s font toujours
la dupe des idées de grand & de petit. Ceux même
qui favent le mieux que le .grand t<- le petit ne
(ont que de fiinpl;s rapports , cèdent fouvent , fans
sVn appercevoir , aux imprelTions que le grand
fait fur eux. La difpofition des grands corps dont
le ciel eft orné j leur circulation, la régulaà::; avec
laquelle ils décrivent certaines courbes, les lois de
leur tnouvement , les tems de leurs révolation<; ,
leurs vîtelfes relatives à leurs diftances da folci! ,
font l'objet des fpécula'ions bien dignes des tctes
penfantes. Mais quelqu'un qui auroit pailé fa vie à
iiiéditcr les niouvemens de ces grands corps , foit
de ceux qui font lumineux pat eux-mêmes , foit
de ceux qui reçoivent du folcil la lumière qu'ils
nous renvoient, paroîtroit s'être occupé des plus
n.)bles fujets, & cela indc'pendaminent des utilit-s
qui pourroient nous revenir des mouvemens des
allres mieux cor.nns ; tandis que celui qui auroit
paHe fa vie à étudier quelques parties , quelques
organes des In feéies , leurs c.rurs , leurs po'.mions ,
leurs parties deftinées à la giné.ation, leur trom-
pes , leurs yeux fi compotes , celui qui auroit
cherché les caufes des mouvemens & des adions
de ces dift'érentcs parties , celui enfin , qui n'auroi:
eu que de pareilles recliercLes pour objet , paroî-
troit au commun , même des Savans, s'être occupé de
trop peu de ciiofe. Si on a d:s idées ^\ dift"-;-
r;nf.s de l'objet des dernières rechcr.li s , de
celles que l'on a de l'objet des prcin-ères , c'cft
que les grande? étendues en impofcnt. Il y a pcut-
é'.re pljs de difficulté à expliquer ks caufes du
mouvement des liqueurs dans les Infeûes , les
préparations & les fii;rati;;ns de cel'e qui devient
de la foie dans les ori^anes de quelques-uns ,
laftion de lerr cftonuc, le jeu de i^u.s id:n:ra-
blcs poumons , les accruijemcns , les dcpou'.lle-
mens , les transformations de ces êtres ; il y a
peut-être plus de difficulté à trouver la cau'c du
mouvement du moindre mufclc , qu'à tiouvcr celle
des mouvemens des corps céltftes , elles oui des
connoifi.mces qui ont des rapporrs plus prochains
avec notre propre individu, avec cc:tc machine
dont notre bien - ê:re ailu-.I dépend 'î\ fort. Le
jlus difàcile & pcut-écre le plus utile ne nous pa-
loît ici le moins cllnnablc, que parce qu'il rou'e
fur des objets incapables de frapper notre' imagina-
tion par leur grandeur.
S il eût plu a Celui à qui les prodiges ne coû-
tent rien , pour'uivrons - nous avec 'Keauraur ,
que l'en trouvât , fiit (ur la furfjcc de la
t.-rre, fuit dans l'intérieur de la tene des mil-
lions de petites boules crcufes de cri:1<.l , dans
la cavité defqnellcs on découvrît avec dexcellens
mi-rolcopes, de petits cor,is qui fe moavroient con-
tinuellement autour d'un centre lumineux , comme
les pla^iètes fe m:uvpnt autour du foleil , des ef-
pèces d'atomes , dont les mouvemens imicaflcnt
ceuï des ^luHcces ; ces petits globss patuiiroient
I N S
d'abord d'aJmisables machines j ce feroit une re-
cherche digne d'un Phyficien , de connoître les
teins des révolutions de ces grains d'une prodi-
gieife petiielTe. Mais quand on le feroit une fois
familianfé avec ces petits globes , parce qu'on en
auroit rrouvé par - tout fous fes pas ; quand on
viendroit à comparer ce qu'ils ont de metvei leus
avec le merveilleux de machines animales de pa-
reil ou de plus petit volume, avec des In(e£les,
ce fero-.ent les machines animales qui fe faifitoient
bien plus d; toute notre admiration. Ce que les
petites fplièrcs nous ofFriroient de plus frappant,
ce leroient les diftérens trouv; mens périodiques de
fil à fcp: globules amour d'un ccnire. Combien de
mojvemens plus varies & plus admirables ne dé-
couvrons-nous pas dans le corps des plus petits
Ii.feû.s ! Combien de millions de' globules y pallent
& repafieni par des chemins dont les courbures (ont
autrement tortueutes que celles des routes que fui-
vent les corps céleftes ! Combien d'autres mouve-
mens admirables dans ces machines , outre ceux
de la circu'anon ! Il y en a de deftinés à donner
entrée à l'air dans le corps, t(. à l'en faire (ortir.
Combien de mouvemens font nécclTaircs pour l'ac-
croillement de la machine , pour lui faire prendre
des matières étrangères , pour les lui approprier ,
pour les lui réunir , pour en augmenter fon exten-
fion en tout fens ! Fdifons attention à tout ce qui fc
palle dans l'intérieur de cette machine , pour qu'elle
djnne naiifance a un grand nombre d autres machines
qui lui font femblables en petit , & qui l'é^a'cront
pat la fuite en grandeur. Enfin les machines ani-
males nous otfrent une infinité d'objets dont cha-
cun cft capable d'épuifer notre admiration , &
notre efprir ne doit voir lien d aulli fu'ptenant ,
d'aulh véiitabiement grand, dans le jeu confiant
de fix à !ept boules , quelque grandes qu'elles
foicnt, ni même dans les mouvemens conltans Se
réguliers dune infinité de g'obes,
C'efl ainfi que Reaumur s'expliquo't pour jufti-
fier en quelque forte foii penchant à éiudier les
infcdes ; & c'eft ainfi que nous devons encore
nous expliquer, même après que cet Obfervateur
à jamais célèbie a fi b:e;i conllaté pat fcs travaux
& Us découvertes, l'utilité & l'agrément de cette
étude. Kc craignons pas de le copier fans celle ,
puifqu'il n'a pûs encore pu fe faire entendre, &
faire rendre juftice à rob,et des méditations les
plus profondes de fon génie , puilque feS ouvrages
ne fauioient êcre trop répandus & qu'ils ne font
cependant qu'entre les mains de peu de perfonnes.
Ne craignons p.\s , ajoute-t-il , de placer encore
une réflexion qui va à l'éloge deslilecles: pour-
quoi aptes tout, craindrions nous de trop louer
les ouvrages de l'Etre fuprême. Une machine nous
paroît d'autant plus admirable , Se elle fait chez
nous d'autant plus d'honneur à (on inventeur, que
quoiqu'aulVi finiple qu'il cft pollîble par r.ipport à
U liii à laquelle elle cft dcftir.ce , il entre dans Îa
I N S
e-'mpofition sa plus grand nombre de parties , &
de parties tiès - diftércntes ciitr'ellei. Nous avons
une grande idée du gc'nie de l'Ouvrier qui a fu
réunir & faire concourir à la même fin autant de
farcies difft'rentes & néccdaires. Celui qui a fait
1^-S macliir.cs animées que nous appelons des Ir.-
fcéles, n'a all'urément fait entrer dans leur com-
pofition que les parties qui dévoient y être. Combien ,
malgré leur petitciie , ces machines nous doivent-
e^les paronrc plus admirables que celles des grands
animaux, s'il ell certain qu'il entre dans la com-
polition do leur corps beaucoup plus de parties
qu'il n'en entre dans celle des corps énormes des
E.!éphâns & des Baleines. Pour faire paroître au
j.iui un Papillon , une Mouche , un Scarabé , en
un mot , tous les Infedcs qui ont à fubir des
transformations, il a fjliu au moins faire léqui-
vâlcnt de deux aninaui , faire une Chenille dan--
Isquclle le Papillon prît tout fon accroiirement ,
faire des larves dans Icfqueiks la Mouche & le
S;arabé pullcnt cioître.
La proJii;icure variété des formes des Infciflcs
d.ms Icç dili-ncns Ordres on les différcns genres,
o.fie déjà un grand fpc^lacie à qui fai: le con-
fiiércr : quelle variété dans le meule de leur corps,
dans le nombre de leurs pa-tcs, dans leur arran-
gement, dans la figure & la (Iruélure des aî:es.
Cil un mot, dans toutes les parties extérieures de
leur organifaiion ! Ce fpeclacle feul n'elt-il pas
propre à attacher agréablement nos yeux, & i. élever
urilement notre amc vers la contemplation de la
pjillance fans borucs de la Nature, aufli inépuifaSIe
dans la divcifîré qje dans l'abondance de ces mêmes
éircs, dont la pctitelTe mêrae doit être un motif
de plus poui nous engager aies rechercher, i les
d.'couviir, & à les obferver. Mais combien de mer-
veilles r.ous font cachées, & le font pour toujours;
q.uc nous en découvririons, fi nous pouvions voir
dilHnCleraent tout l'artifice de la ftruclarc intéiicurc
du corps des lufedcs. Un Sauvage , a dit Reauniur,
rjé &L élevé dans les plus épailfes forêts da Nord,
qui fc trouvcroit tout d un coup trarfporcé devant
uji de nos fuperbes palais, concevroit de grandes
iJécs des Hjmmes qui ont conllruics de tels édifices,
îvliis il aurait bien dautrcs idées de l'indullrie hu-
n.;aine, s'il parvcnoit avoir tout ce que renferme
Intérieur de ces palais, & à prendre quelque
cor.noillance relativement aux commodités & aux
orncmcns qui y font raflemblés. Ainfi les merveilles
prodiguées dans la conftruélion intérieure des In-
fcéles nous échappent. On n'a pas laifl'é pourtant
que d'y voir bien des mécaniques furprcnantes ^ &
qui doivent fortement exciter ceux qui étudient ces
tires , à poull'er encore plus loin leurs recherches.
Peu: être ,e(l-ce dans Tanaiomie comparée & per-
f-xtionute des Lifcûes , que nous devons trouver la
folu'ion de bien des problèmes relatifs à l'auatomie
du corps humain.
Quoique nous foyons env-ecs biyn l^a J'avoir
I N S
373
fondé toutes le^ profondeurs que i'at'atnmie <ks
Infedlês renferme , cependant il ell vrai de dire ,
que deux hommes entr'autrcs, qui fe lont plus
particulièrement dévoués à cette partie aufi: inté-
rcllante par elle-même que par fes rapports , & qui
ont véritablement aftaché à leurs travaux un noiri
impérilfable ; deux hommes bien dign." de (crvic
de modèles à ceux qui voudroient s'élancer daps
la même carrière, paroilient avo:r atteint jufqu'aiin;
dernières découvertes de l'œi! humain muni de touiî
les fecours de l'arr. Il eft bien peu d'animaux peut-
être, fans en eicepter même l'Homme, dv>nt on
ait une anatomie plus comphcte que celle que Swam-.^
merdam nousa donnée furie Pou, ou plutôt Lyonncr,
fur la Chcnil'e : car ce dernier s'cft autant élevé
au-dellus de SM'ammetdam , que celui-ci s'étoit élevé',
au-d;ilus de tous les Anatomiftcs qui l'avoient pré-
cédé. Mais pourquoi ne pourrions-nous pas voie
encore de nouveaux Anatomiftes , s'élever au-deilus
de S'.yammerdam , de Lyonnet lui-même , et par-
tager la gloire de ces deux grands Hommes ?
Lcsinfeélcs.qu'onavaic regardé autrefois commcdcs
animaux imparfaits, ayant été bien examinés, ontfaic
voir qu'il cnire dans la compofition de leurs corps,
plus de parties que dans cel e du corps des animaux
dont nous avons la plus haute idée. Un grand nom-
bre de ces parties nous font cachées par leur petireilc ,•
& les uiagcs de celles qui font à la portée de nos
yeux feuls, oa de nos yeux aidés du fecours des
verres, font fouvent difficiles à reconnonre. Com-
ment reconnoîtrerionç-nous tous leurs ufagcs, puif-
quc , malgré lesdili'edions fans nombre qui ont été
faites des cadavres humains , nous ne favons pas i
quoi fervent jlu'"ieurs parties de notre corps , quoique
de grolfcur confidérable .' L'ufagc de la race, par
exemple , n'cft pas encore connu. !I y a pourtattt
dans l'incéiieur des lafedes, quantité de patties
qu'une dcxtéii:é médiocre & un peu dhabitude à
les chercher font aifément découvrir : tels font le*
inteftins, rdlomac. On peut découvrir dans U '
plupart un cojur, ou une fuite de coeurs, qui
règne d'un bout à l'autte de leur dos : on peut décou-
vrir que la plupart des anneaux dont leur corp«
eftcorapofé, eu deux ouvertures ou deux bouche»
deftiuiesarelpireri'air. S: fui vie leurs poumons fingti-
licriou lesttaclr-csqui les compofcnt. On trouve'le*
parties de l'un &de l'ancre fèxe deiiinées à la géjiéra-
tion. On voit bien des fingularités allé?, frappâmes f irla
flruflure de le ir? bouches, fur celle delciT; trompes ,
de leurs mandibu'es, fcc. Sans doute on peut encore
fur la plupart de ces ob ets qui ne fonr pas les
moins apparens, exercer une dcxtéiité utile à la
fcieacc , &: parvenir fans ccfife à faire des découvencs
nouvelles.
Ceuxmcm: qui ne voyagent que pour voyager,
comme d't Rcaumur, lont conduits dans les pays
qu'ils parcourent, pat un différent cfprit de curies
(ité. Ce font les moeurs , le génie des peuples , leurs
télisioui, d*a< les uas aimeat a s'isâfuire» rVaiiicu»
>74
1 N S
font uniquement touchés dcç produirions qtie !a
Nature y offre. Entre ceux-ci les uns fc plaifent
à oblerver les plantes, d'autres à obferver les ani-
maux. Ce font les mincraux qui attirent l'attention
des autres. D'autres ne s'attachent qu'à recueillir
de prtcicux reftes de l'antiquité. Ce que les pratiques
& les ouvrîmes des arts ont de particulier, cit ce
qui en occupe d'autres. L'hiitotre des Infeétcs ,
cft un valle , un immenfe pays , qu'on peut
aulTi parcourir dans diffâcntes vues. Ainfi partni
les Entomologiftes , les uns s'attachent plus parti-
culi remer t à ramaller , à diftinguer, à nommer^
à c!. lier, à décrire les Infedes.
Sans doute , quand on penfe à ce qu'efl oblisjé
de favoir un habile Hotanifte, on en eft effrayé :
la mémoire doit fe charger des noms de plus de vingt
raille plantes , & il doit être en état de s'en rappeler
toutes les fois qu'il le veut, 1 image de chacune. Entre
tant de plantes , il n'en cil: peut-être point qui n'ait
fes InCcéles particuliers; telle plante, tel arbre,
eomine leCiiène , fuffit à en élever plulîeurs centaines
d'elpèces dilTérentcs. Combien y en a-t-il cependant
qui ne vivent pas fur les plantes ! Combien y en
a-til d'cffèccs, qui fc nourriircnt aux dépens des
grands animaux , qu'elles fucent continuellement , ou
cjui fuv-cnt d'autres luftftcs! Combien y en u-t il
d'cfpèces, dont les upes paffcnt la plus grande
partie de leur vie dans l'eau , & dont les autres
l'y palTcit toute entièiej L'immcnfité de l'ouvrage
de la Nature ne paroît mieux nulle part que
dans rinnorabrab'c multiplicité de tant d'cfpéccs de
petits animaux. Un Enromologifte qui fe rédti;ro!t
a i.ne defcription paticulière de ceux de fon pays,
donna t-il .i ce pays, des limites alfez étroites,
ne pou; roit pas même fe promettre de les tous décrire.
Il n'eft point d'année qui n'offre a un Obfcrva-
teur, dans les mêmes cantons, des Infccles qu'il
ii'.y avoir point encore vus. Après tout, nous fommes
cotidamnés à n'avoir en tout genre qu'un favoir
très b«rné, & on a pu penfer & dhe que ce que
nous devons regretter le plus,, n'efl peut-être pas
de ce qu':l y a des milliers d'efpéces de petit anirnaux
qui nous fcrjnt toujours inconnues; (î nous pouvions
parvenir , a t on, dit , à connoître toutes les efpèces
de Chenilles, de Papillons, de Mouches , de Mou-
cher;;ns, Sic. à a or des lignes caiaélérifti ]ues,
Qtii nous feroient dilHnguer, Ics une,^ des autres,
dés, efpèces qui pa'-oiilcnt les mêmes au refte des
Hommes, ce feioit nous charger de connoifîances
qui ne laifTeroic;'! giieres de pla:e à la mémoire la
plus valle pour des faits plus importans. Tant que
cent. & csr,t,efpè:e; de Mouches, ou de trcs-petirs
Papillo.-is, aj:>u-c-t-on , ne nous oiniroBr rien de
plus remarquable que (juclques légères différences
dans des formés dtSaîles, dans celles des pattes,
ou que das variétés de coukurs, ou que des dif-
tributions différentes des mêmes couleurs , on peut
les lailfer confondues les unes avec les autres.
î N S
Dar.s l'article Entomologie, nous avons fuffiram-
ment démontre la nécellité d'une clallîfication, d'une
méthode & d'une nomenclature, d'un Ordre fyfiémati-
que,cniinniot, quclqu'éttangerqu'il (oit a l'Oidre ou
au fyUémede la Nature, pour pouvoir compofer les
élémens, la férié Se l'organifation de la fcience elle-
même, pour y lailfer des traces alfurées, & en
conliatcr, en avancer les progrès; nous avons en
même temps fulhfaramcnt prouvé l'utilité des tra-
vaux de ceux qu'on a dTignés fous le nom de Métho-
diites ou de Nomenclatcurs. Nous ne répéterons
pas ce que nous avons pu dire ; mais nous ne pouvons
que réclamer de nouveau contre l'injuftice de ceux
qui aftedciit de ne trouver que de l'inutilité dans ces
travaux & d'y attacher même le dédam. C'ell; ainfi
qu'onn'a pas plus de droits de blâmer le goût de ceux
qui cherchent à faire des collections d'Infedcs pour fe
former des cabinets & fatisfaire à chaque ini^ant
leur vue dans un fpeélacle autfi agréable par fa variété
que pat fa richelfe.
Il faut avouer qu'une énuniération exaéle de toutes
les efpèces de chaque genre d'Infectes, puillions-nous
la faire, n'eft pas bien propre à toucher beaucoup
de pcrtbnnes. 11 faut peut-être avoir une grande
p.iticnce, pour lire de fuite une vingtaine de dcf-
cripiions; on cft bientôt las de n'entendre parler,
tûiijours fur le même modèle, que de différens arran-
gcmens ou de diiftrens mélanges de couleurs , de
ta.-hes , de raies. Quand on veut que le jugement
travailles: l'imaginat-on agilTe, on ne fuppoite pas
long-tems, cequi n'occupe que la mémoire , ce qui
ne parle qu'aux yeux 5c toujours à-peu-ptès fur
le même ton. La partie de l'étude des Infectes (p.ii
eft vr.-i Tient la plus intéieffante , celle auffi à la-
qiellc on fera généralement fenfible , eft (ans doute
celle qui embra.le tout ce qui a rappport , aux
mirurs, pour aiiifi dire, ou aux habitudes, aux
induftrics de tant de petits animaux. On ne'*pcut
jamais fe laffer d'obférver leurs différentes façons
de vivre , comment ils t"e procurent les alimcns con-
venables; les rufeid'ont plufîeurs ufcnt pour fe failîr
de ceux qui doivent êrie leur proie ; les précautions
que d'autres prennentjpour fe mettre en fureté contre
leurs ennemis ; leur prévoyance pour fc défendre
contre les injures de l'air; leurs foms pour fe per-
pétuer, le choix des endroits otl ils dépofent leurs
œui's, rant ahn qu'il n'y courent aucuns rifques ,
qu'afîn que les petits qui en écloront trouvent à
portée une nourriture ptopre, dès l'inftant de leur
nailfance, les foins que d'autres ont de nourrir eux-
mêmes leurs petits, de les élever. C'eftfur tout cela ,
il eft vrai, qu'on ne faarcit ralîembler trop d'ol)-
fervanons, & que nous ne faurions itop cxfit.-r
le icle & le goût des O'^fervatcurs ou Amateurs
de l'Entomologie. Combien de faits toujouts nou-
veaux, toujours admirables à qui fait le moins ad-
mirer, l'étude des Infeites doit-elle fans CL-lie four-
nir- à tous ceux qui voudront en' faire l'objcs de
I N S
fsur? redicrches ! Quel fi^nfiblc plaifîr ne coit-
on pas avoir en voyant en dérail une paitic des
lTie^vji!!cs que celui ijui tcu! en faic opérci- de vé-
rirabici, a prodiguées pour varier fi prodigieufemcnt
les c(pèces d'InCeûes &pour les perpétuer! N'eft-
ce pas un nouvel agrément encore de mettre à
portée d;: jouir des mêmes plaifirs, ceux <]ui peuvent
y et c feniibies, de leur piocurer de ces piaiiirs
doux Se tranquilles, qui valent a celui qui les gouie ,
d'excellentes leçans de morale, qui élèvcat rcfj.'rit
ver; les plus hautes contemplations, enfin de leur
procurer de ces plailus qui peuvent conduire à ce
qu'on appelé plus (pécialenient des découvertes
«tiks.
Nous dcTons emprunter encore ici le langage de
Rcairnur, pour répondre à ceux qui trouvent dans
la pctiiefTe des Infeéles, un motif de ne pas s'en
•ccuper & un reproclie vis à-vis de ceux qui s'en
occupent. La plupart des cfpèces de Teignes, dix-il,
ne font pas capables de faire imprellion fur nous
par leur grandeur. Les Larves qui minent ks feuilles,
les Piiccr >ns , les Larves des ga:les, tant de Clie-
nilles induftieufes, font bien de petits animaux;
mais dès qu'ils femblent le difputer en génie à
ceux q li nous en impofent le pli!s par la grandeur
de leur malle, dés qu'il femblent mène l'emporter
fur eux en adrelTe, en font ils moins d.gncs de notre
attention pour être pe:irs Dès que l'Auteur de tous
les êtres a piis tant de foin pour fiire croître tant de
petits Infcéles; dès qu'ils feinoient lui avoir paru
ù précieux; dès qu il s'eft plu à les muliipiier fi
fort, & a en varier les cfpèces; dès qu'il a prjduit
tant d'cf(.'èces de Pucero.is , qu'il les a mis en é.at
de fe perpétuer d'une façon fi différente de celle
dont fe perpétuent tant d autres animaux : nous elf-
il permib d'avoir une parfaite indift.'rencc pour ces
Teignes, ces Pucerons, &c. Ne devons- nous pas
avoir quelque délir de lesconnoître r Ne nous rendons-
nous point indignes d'être jcs habitans d'une tcire
où raut de merveilles ont été rafremblées , quand
nous ne daignons pas même ouvrir les yeux pour
les conlidérer V Qu'elle idée aurions-nous d'un Homme
qui. allez riche, pour (atisfaire le defir qu':l a d ac-
quérir tout ce que l'art a fu laire de plus parfait
en tableaux St enitatues, choiliioit le pie 1 a !a main;
qui prêt reroit les ftatues les pUis mal proporiioniiées
&c les plu-brufes, parce quelles feroient grandes,
à des petites ftatues, propies d'ailleurs a montrer
tout ce que favent & peuvent le g^nie & le cil'eau
des plus grands maîtresî Quelle idre aurions nou-
d'un H unme qui ne feroii cas des machines de
tout genre, qu'autant qu'elles feioient glandes,
qui fcu>ic plus touché d'une hoiloge de vi'Uge , que
d'une petite montie'd'une grande jutlelle , ii où les
fonncries , les répétitions , tout ce que l'ai t de l'hor-
logerie a inventé , fe tronveioit r uni ? Prenons garde
qu'on i,e nous reproche d'avoir tro • de rapport avec
cet Homme dont la groûi.'ivrénouM-h -'que : car il n'y
aqu'a conlidérer lesliifeéles avec des yeux éciaircs U
ï N S
Pï
attentifs, poi}r reconnoîrre qu'ils re-iiîportcnt plus pac
lamulLirudede leuisparti-s (urles grands animaux,
que l'horloge dans laquelle un très-grand nombre
de fingularités font réunies, ne l'empotte fur la^ pl-us
firaple. Plus (es animaux font petits & plus ils nous
fourniileiit des preuves de cette puifl'ance de l'ua-
menfité de laquelle nous n'aurons toujours que des
idces trop fojbles fit trop bornées , mais que nous
devons travailler à étendre autant qu'il efl en nous.
Ce u'eft même que dans les petits êtres, que l'im-
niendtc de cette Puillance adorable a pu, pour ainfl
dire, (e déployer dans cette portion de lUnivers qui a
été accordée aux Hommes. Toute grande que nous
paroît notre terre, elle n'cft qu'un atome par rap-
port à l'étendue du monde entier. Sur ce petit globe ,
les efpècts des grands animaux utiles , des Elé'phans ,
des Chameaux ,' des Bœufs, des Chevaux , des Mou-
tons, &c. celles des grands animaux nuillbles , des
Lions, des Ours , des Tigres, &c. ne pouvoicnt
être variées que jufqu'à un certain point; la furfacc
de la terre ne fiiffiroi: ni à nourrir , ni à contenir
feulement, autant d'efpèces & autant d'indi-idns de
Chevaux, qu'il y a d'efpèces & d'individus de Puce-
rons, Plus les aniinaax fon: petits , & plus la puif-
fance ia'ns bornes a pu en placer d'cffècesfur no-
tre terre. On peut dire auili quî le nombre des
cfpèces des animaux a été multipliée en raifon de
leur pctitclle , & il fcmble que dars chaque
Clalfe d'infedes . c'clt aux plus petites efpeces
qu'ont été accordées les fingularicés les plus pro-
pres à leur attirer notre admiration L-s plus ps-
tites -efpèces de Chenilles , comme les Teignes
Iciiles le prouvent alf-z , les plus petites crpècet
de Larves font celles qui nous montrent les procé-
dés les plas indultrisux. Nous avons t op de dif-
pofition a m -coimoître l'orig ne de tant de petits
ècies organilés, nous avons" peine a penfcr qu'elle
efi la même que celle des animaux que nous ju-
geons les plus nobles : pour que des machines prêtes
a nous échapper p.ir leur petiteifc , nous paruifent
venir delà niaui q<!i a formé les plus graiides, iSc
qu'elles en étoient auiTi dignes, il falloir qu'elles
euirent a nous faire voir qu'elles (avoient faire
des opérations plu . difaciles i< plus ins;énicu(es que
celles des plus grandes machines animées , il failoic
que malgré leur petiteiTe , elles eullcnt de quoi
nous frapper. En un mot , e l,s avoient befoin
d avoir plus de ces traits, que 1 efprit le plus
grolTier ne lauroir voir , fa'îs reconnoître qu'ils
Partent de la main du plus grand de tous ks
Maîaes.
Mais quel.-|ue admirab'es que puifTent être ces
retiis animaux , 'id' e même que nous voulons
donner j & qu'on doit prendre du nombie infini ,
ou au moir.s infini pour nous , de leurs différcnrcs
efpèces , ne doit elle |'a- décourager ceux qui
auroieat le pl-is der.vie de Its é-udie. î Qu'eit ce
que le peu d efiecc d Infectes , .,iie nous pou-
vons tdue eimei dans notre tctt ou daii> nos vo-
ÎT^
I N S
jumss , en foaiparaifon de !a prodlgieufc quantité
ielpèces dont toutes les pamts de la terre, &
conc tous les corps teireflres foin peuplés ; Quelle
fcience cependant , apiès tout , peut être embralLc
dans toute l'on éteadue, dans tous fes détails, par
lia cfpiic hiiinain î Par ce qu'il r.e nous a pas
été accordé de tout favoir ^ qu'il ne noub a même
été accordé que de très-peu lavoir , nous condam-
nerons - nous à une ignorance complctte î Nos
yeux ne peuvent mettre à notre poiC^e les parties
de ces grands objets qui font rornement du ciel ,
•ni même les faiiies des objets qui font fur la terre
a. m-:e diftance allez médiocre de nous ; nous ne
Li.fons pas de jouir du jla lir que nos yeux nous
procurent , en nous montrant nucux ou moins les
ccr£'S qui nous environnent.
Quand 0-. cft convaincu, comme oh doit Vètre ,
que le nombre des efpèccs û'inicûes ell prefque in-
hai , on ne peut pas former un plan aufli chimé-
rique que le fcrou celui de les éfuife'. Mais c'eft
par ce te laifon même que l'on doit reconnoître,
combien il étoit néceffaiie d'ail'ujetir fa marclie dans
des fyliêmes artificiels , dans des divilioi.s métho-
dique'. On ne doit point avoir en vue de ralfera-
bier dans un oavr;ige tous les Inledcs qui peuvent
tomber fous les yeux ; mais on doit fe propofcr
d'établir un certain nombie d'Ordres & de Genres,
de manière que lorf-iu'on trouvera à la campagne
un Infede , on publie lavoir bientôt s'il crt de
ceux qui ont été déciits; ou s'il n'en eft pas,
.-qu'on voie au moins à quel Ordre, à quel Genre il
doit erre rappor.é ; qu on fâche quel font ceux
avec qui il a de la rellemblance ; qu'on puille
même , far.s avoir étudié cet Infcûc , favoir ce
qu'il a été j ou ce qu'il doit devenir. Ainlî , on
trouve une nouvelle Chenille, on la reconnoît
pour Chenille, aux car-idères qui ont été iixés ;
on fait qu'elle deviei;d:a Chrylalide , & enfuite
Papillon. On trouve un Papillon , on décide aifé-
ment , quelque petit qu'il (oit, qu'il n'eft pas une
Mouche , Se on fait dès- lors qu'il a été Chryfa-
lide & Chenille auparavant. Il en fera de même des
Larves de toute cijèce; on fera en état de recon-
noître fi cl'cs doivent prendre !a furiiie de Mouches,
de Sauteielies, de Scarabés , &;c. Quelque clpèce
d'adreife, quelque forte de génie , dindufliie qa'une
In'eéle j uilfe montrer , on doit fc propofer d'en
préfenter des exemples, pour qu'on punie deviner
comment lli.fcdc s'y prend pour exécuter un ou-
vrage fingulier qu'on voit pour !a prcirr;ère fois.
Dès que nous (avons comment une Chcni'le fe
renferme dans une coque de fois de figure oblon-
. gue , (1 on nous arporte ui c coque de même fi-
. gure , mais fabriquée par une autre Chenille , nous
lavons comment cette dernière a été travaillée.
Il ne fe.'o'c donc pas la onnable de fc propofcr
d'épuifer l'hiiloire des Infccles ; mais il l'elt d'en
donner des principes g^niraiix. C'clt ainii , dit
RiSatiiuur , «ju'on en ufe dans des fcicncss qui ont
I N S
réellement c'es objets infinis , & c'efl de c'ioî
la Géométrie nous donne de beaux exemples. La
théoiie des courbes embraffe des infinités de
genres de ces lignes & de génies dont cha-
cun contient une infinité d'cfpèces diftérentes.
Quand on a trouvé léquation générale qui ren-
ferme les propriétés des courbes d'un certain genre j
quand on a mis cette équat'on en état d êire cont-
rruitc , le problême ell réfciu , on ell latisfait.
C'eil une formule qu'on applique à quelques cas
particuliers ; on fe contente même de détcimmer
quelques-uns de ces points, dunt il en faudrois
déterminer une infinité pour décrire une de ces
couibes en entier ; on lailîe a ceux qui en ont le bc-
foin ou le loiùr , le travail a'dpp:i.]aer la formule à d'au-
tres cas. Une ClalTe , un Ordre & un Cet re d'aimanx
do.ntles carailèresont été bien fixés, font pour les Ns»
turahlles , ce que font des formules générales pouï
des Géomètres.
■Un goût exquis & un jugement fur, qui me:-
tent en état d'apprécier toutes les beautés des oi.-
vrages d'cfpiit , d'en failir & d'en d'mcicr les dé-
fauts , ne font pas de fimples prélens de la Nature j
ils n'ont pu êtie formés que par bien des coi.-
noifianccs acquifes S: par bcauce^up de réllcxio; s
Se de méditations ; ils donnent à cetjx c^ui en foi t
doués une grande fupériorité fur ces Hommes alTiZ
bornés pour faire marcher de pair des ouvrages
médiocres & des ouvrages exc-'iens. l'^ous avc-i s
attaché ik avec rai fou , une foi te de gloire à fa-
voir connoitre les degrés de perf'eélion , & les dé-
fauts des produûions des beaux arts , des ouvragis
de Poélie , de Mufiquc , de Peinture , de Sculp-
ture , d'Architcdure. N'y a-t-ilqu'à coi.ncîne lex-
cellence des ouvrages de !a Nature , l'excellence
des ouvrages da Maître des maîtres, à quoi nous
ne penfions pas, on nous ne pcnfions preujue pas
qu'il y ait du mérite? Ce font à la vérité, des
ouvrages qui ne donnent point de prife à une cri-
tique raifonnable , où il n'y a qu'a admirer, Se
où des intelligences comme les nôtres , & même
les plus parfaites des intelligences finies, n: lau-
roient voir tout ce qui s'y trouve d'admirabl;,
M.iis moins les intelligences feront bornée<: , &: plus
elles y découvriront de merveilles. Ccpcndanton n'a
pas encore o!é mettre en honneur , pour ainii dire ,
on n'a fiefi u: jufqu'ici regardé que comme des
amufemens f;ivolts , ces connoillances h ca_ abks
d'élever l'efprit, de le porter vers le principe d'où
tout part , & vers la Fin a laquelle tout deit tendre.
Celui qui en efl encore au point de croire qu'un Infede
peut n'être qu'un peu de bois eu de chair pourrie,
ou celui qui n'a aucune idée des merveilleux oi-
ganes de ces petits êtres animés , n'ell-il pas dans
une ignorance plus grcdièie & plus blâmable, que
l'Homme qeu confond tous les chefs d'œuvres des
beaux arts avec les produdioni les plus brutes U.
les plus informes î
Les Infcdcs , continuerons - nous de dire avec
Reaumurj
I N s
Rca'jmur, ne font par rapport à nous, que tics
cuviagss en mmidiuie ; mais quels ouvrages pour
ceux iqui les connoillent un peu 1 nous nous (ij;ii-
nies pr^poTcs aulli , de fai;e naî:ic l'envie de leur
d >rncr l'accention qui leur cil due; de les Lus.
rei;ard.r avec des yeux philolophcs , & de procii^
ter par-là des plaifiis dignes dune r^fon éciairt'e.
Q.ie.q.i'un qui n'aurcit vu qu avtc dégoiic daas
Ion )ardi!i , des feuilles de Clievrc-fe.uille loulées ,
en mauvais tiat & falies, après avoir lu l'iiifiolrc des
Pucerons, verra ces mêines feuilles , peut-être a- ec
plus de plaifir que les plus ncaes £i les plus famés.
Il coifîdcrera volontiers tous les pctiis Pucetoi-s
qui y fjnc auachcSj il en clicrclieta Se en trouvera
«jjii ieront dais le travail de l'accouchenient. S'il
lui vient de l'irsquiérude pour les arl)res de fon jardin ,
pour qui c:s Pucerons femblenc avoir été j rcduiis,
il fera attendri peur être pour ces niêmes Pucerons
qu'il dctelloic auparavant. Il verra pouiran: avec
une forte de plailir leurs Infectes deftruûeu:s , &
il fera curieux de: les avoir dans la fuite fous les
formes qu'il aura app;is qu'ils doivent prendre.
jAprès avoir lu l'hiftoire des Galles , toutes les tu-
fa rolucs qui f^ trouvent fur les di.ftrentes parties
des arbres , lui fcinbkiont mériter fcs regards ; il
faura quelles font des logcmens faits par la Na-
ture , pour un ou pour plulîeurs Infedcs. Les
formes les plus irrégulières de ces tubérolités ne
1 11 dép'airon: pas , a il fe'a charmi de confidérer
davaira_fe ce:'c<. qui reflemblent (i fort a des fruits.
Une fci,iU.: don: une très-petite portion et: feclie ,
ix qui : e /igniîieroir ii;n pour qucL]u''un qui ne fait
rien von- , apprend a qui fait davantj^e , qiic dcllous
cette f.-uiUe-, eu de /fous celles des environs . il doit
y avoir un Ir.ftâe couvert d'un fjuncau qu il fe-
fjitave; unart inconcevable j il trouvera cet infiifte,
il aurais doux & tranquille plaifir de l'admirer,
& il n eit guère pollible qu'il n'admire bientôt après,
Celui qui a donné tant de g'nie à un I.ifeûe.
Nous devons fans doute nous propofcr encore
d'rx:iter ceux qui contempleront les Inftcles , a
chercher à nous les rendre plus utiles qu'ils ne le
font dé|a, quoiqu'ils nous le (oient beaucoup Quan I
.on a appiis que dans le Levant, en Perfe , a U
Chine , on fait un iifage utile , pour teindre la
foie en cramoifi , des Galles que les Puccr jns y font
naître, on elt porté a exam'nerii nous re trouverions
pas dans ce pays , des veilles de Pucetons que nous
puiilions employer utilement. Nous concevons qncl-
queefoéranc; de fane travailler utilement pour nous
ces mêmes Teignes de laines , don: nous avjns
tant à nous plaindre , quand en a remar-ué les
belles couleurs de leurs cïcrtra;n<. Nous f.immes
aulfi fur la voie de travallcr avec fuccés , à détruire
les Infertes qui nous tont trop de ma! , quand
BOUS avons vu que des vapeurs peuvent les étoailer.
Les G .liinfc<fV;s , ou femelles des Cochenilles,
des Kermès, ont d'abord tté pris par d'hab'les na-
turahlles, pour des galles de plantes, ou d'arbies,
HiiloinhlaturdU], InfuUs. Tumc Vil.
I N S
377
poi:r des portions "d'écorce ou de bois. D^- grands
Obfevvateurs ont enfuiie cru que ces L.ûiks fe
firafoient à eux-mêmes, qu'ils fe multiplioient fans
accoiip'ement. Au lieu d'admettre une exception rt
ii.n'i'.iiérc a. la règle générale, d'atitics Sa ans onc
pWifé qCVril jtqit plus probable que lcs_Ga;iinfcé^as
s accoupfpififttl'jts leurjnaiiraucc, ce qui fcioit encore
w.t grande lij-giilariié. ..Il ne'fallcit rien moiii'- que
des obretv-atloiis^/iéiîéK'es ^pour ccl.tircir tous ces
nvyftères. Nous avons ^ifez. juftifié l'étude des In-
fedtes , lîptis avtms aficz prouvé que ceux qui ne
veulent lui. ^tcordcr place que parmi les amufemcns
curieux ,•■& qi\i, la mettroient.volonuers au lang des
4mu remens •fti.volcs, r.econnoilTcn: pa? allez ce qLi cfl:
lie fon rcffort; il a été allez preuve qu'ii cit peu
de reclr telles dont ou doive fe prcnietttc autant
d; ce qu on appelé des utilités léelles que des re-
cherches fur les Infeflcs; tjiais Ie.ç itnprcillons qu'on
a conkrvtes pendant long-teras fur quelque matière
que ce foit , font difficiles à effacer; elles font a f-
loiblics, elles paroilfaat même injuiles, dansl'inflanc
oti elles font attaquées par des preuves auxnu lies
il n'y a rien à répliquer ; mais o:i oublie ces preuves ,
ii les idées trop enracinées, qu'elles avoicnt com-
battues, fe repréfentent encore dans la fuite comme
vraies. Des idées peu favorables a l'ctu.lc de l'hif-
toire des Infedcs, fubfiftent encore dans bien des
^fpiiis; elles n'y fauroient pourtant tenir, toutes
les fois qu'on fe rapp^lcta les utilités bien reccn-
nusi.lont nous avons tait mention. Et de qui desdi-
coavcitcs nouvelles doivent-elles être plus atrenuues ,
qtie de ceux qui cpnnoîtront les genres des Infcdes
i: hur génie?. Quelqu'un par exemple, qui con-
tinuera de croire que la Cochenille & le Kermès
font des graines oa d'autres produûions de plantes,
n'ira pas' chercher parmi les lufedes d'autres In-
feûci anal-igues à ceu.ï-ci. N'a-t-on pas une grande
avance pour trouver , quand on fait au moins ce
qu'il faut chercher , & où i! le faut chercher. Mais on
voudioit d'abord de l'u-tile, & on ne penfe pas allez
qui faut y être amené par degré ; n'ell-il pas heureux
que. des obiervatioDS curicufcs puillent nous y
Nous ne faiirions trop exciter, fans doute, l'amour
de l'étude des ]nf;.étes, puifque c'ell prefcrirc en
raême-teais des occupations aulS utiles qu'agréables.
Depuis im fiècle , il efl: vrai , cette étude a fait
bien der progrès dans difFérentes centrées. L'atten-
tion qu'on a" donnée à ces petits êtres, nous a valu
un gland nombre d'obfervjtions fisres & cuticules ;
mats ils'en faut bien qu'ily en ait affez de rafl'emb ées,
pour faire préfumer que l'on puillc entreprendre
d'en donner une hiltoire général; palfablcment com-
plcrte. Cependant ce qui doit fulEre , au moins au plus
grand no.mbre , K ce dont la cunofité doit d abord
fe contenter, c'elV de connokre les principaux genres
des Infedcs, & (ur-tout de connoïtre ceux qui fe
ptéfentent fouveni à nos yeux ; de lavoir ce qui
leur tll propre à chacun, ce j ■''•' oifient de psr-
Bob
378
I N S
îiciilicr , comment il'! Ce noarriHent , les t^ifTcrcntes
formes qu'ils prennent pendant la durée de leur
vie; comment ils fe perpétuent, les mcrveillcufe-
induftrieç que la Nature leur a apprifes pour leur
confervation. Quoique nous rciVcnious beaucoup
les bornes de l'étude des Icifeftcs , combien de
j^ens qui trouveront que nous lui en laifTons encore
de trop étendues , combien rr.cme , qui regardent
encore toutes les connoiiTances de cette partie de
l'Hifcoire naturelle, comme inutiles, qui les ttaitent,
fans liéfiter, d'amufcmens frivoles. Nous avons déjà
fuffifammcnt prouvé que les recherches qui ont
les Infc'fles pour objet , ne doiventpoint être rc(;at-
décs comme inutiles, par ceux même qui ne tont
cas que de ce que le commun des MommC' appelé
n'es biens réels, puifiiircUes nous ont conduit &
peuvent nous conduire fans celle à augmenter le
iiombrc de ces biens. Si on n'eût jamais obfetvé
les Chenilles, eût-on découvert celle qui fournit
tant à notre luxe , & même à nos befoins ? Eût-
on pu cfpérerque le travail d'unf feule efpèced'Infeéte
deviendroit l'objet d une des principales p.irties de
notre commerce, qu'il eût pu donntrde l'occupation
à tant d'arts S: à tant de manufa«aures dillérentes.
Nous voulons bien auffi qu'on regarde l'étude des
Infcâcs comme unamufemcnt, comme produifant
ces co;moiff"anccs qui, loin de peiner, occupent
agréablement l'efprit qui les acquiert : cette étude
ne fait-elle pas plus encore, n'élève-t-elle pas né-
celTairement l'ame, par le fentiment de l'admira
tien, à l'Auteur de tant de prodiges. Devons-nous
rougir de mettre même au rombre de nos occu-
pations, les obfervations & les recherches qui ont
pour obiet des ouvrages où l'K'.re Suprême fcmble
s'être plû à renfetracV tant de merveilles & à les
varier fi fort? rHiltoire naturelle cft l'Hifroite de
fes ouvrages, £: Ion a dit avec raifon , qu'il n'cO
poirt de démonllrarions de fon csillence plus à la
pottée de tout le monde, que celles qu'elle nous
fournit, Plufienrs illuftres Obfervateurs aulli, qui
nous ont fa;i conddérer les différent êtres de l'Univers ,
pat des endioits par où on ne peut s'erupêcher de
les reconnoîue pour des produdions delaPuilTance &
la SagcfTe infinie, ont fouhaitc q<ie les obferva-
tions far les Infedes fe multiplient , parce que les
démonftrations de l'exiftencc de Dieu fe multiplient
en même-tems.
Nous ne faurions trop infidcr fur cette grande
vétité , qu'il n'efl rien dans la Nature , quelqu'ab-
jeâ qu'il paroilTe, qui ne foit une merveille aux
yeux de celui qui s'attache à la connoître. La
plupart cependant, même patmi les êtres pcnfanr ,
daignent à peine jctter les yeux fur ceux d'entre
ces obj-.-ts qu'il leur a p!û d'appeler vils. Ils les
regardent comme des miriuries , ou tout au plus
comme des objcf. de cutinhté , dont la découverte
feroit moins avantageufe que pénible , &: ceft à
cette maniète de penfer beaucoup ttop générale ,
qu'il faut attiibuer l'iiidifFércncc oii l'on s'accoucu-
I N S
me encore à regarder les Infcécc;. On les voit
fans daigner y arrêter fon attention , & on les écraCe
impitoyablement lorfqu'on les rencontre fous fes pas.
On peut excufer un efprit vulgaire qui chercheroic
à jetter du ridicule fur l'étude que nous recomman-
dons ; mais n'ell-on pas en droit de fe foulever
contre des Savans qui mettroient cette étude au ranff
des foiblelTes humaines. Si le Créateur n'a pas trouvé
qu'il fût au-delTous de lui de créer le plus petit
Verm.ilTcau , pourquoi feioit-ce une foiblclTc à un
Homme raifonnabled'en faite l'o'ojet de fes recherches
C'eft à nous à répondre aux vues du Créateur, & à
contempler fes perfeéiions dans le moindre de fes
ouvrages; entre tous les animaux, nous fommes
les fculs qui en foient capables. Le (oleil répand
fes rayons fur toute la terre, l'Homme feul remonte
à leurprincipe & en développe les effets. Sans doute
nous ne devons pas borner nos regards fur les feuls
Infeiftes, puifque nous fommes capables de les porter
bien au-delà, & le defir de connoître ces êtres ne
doit pas nous faire facrifier les notions que nous
pouvons acquérir fur les aftres , fur les plantes, fut
tant d'animaux différens. Mais les objets que le
ciel , la terre & les eaux offrent à notre méditation
font en trop grand nombre pour efpéret de les
connoître tous également. Ciiacun doit Jonc cho'fîr
oarir.i la vaviétè'infinie des œuvres de la Création,
quelque fujet particulier pour en faire l'objet principal
ou plus COI, fiant de fon étude; S; la connoilTancc
des Infeiftes a toute forte de droits , pour être admilc
au nombre des connoifTances humaines,
Pourdonner plus de poids, s'ilefl poiïible & s'il en
citbefoin ,au fentiment, qui, malgré ksréclamanins
.lesefpritslcs plus dillingués.efl encore trop peu répan-
du; pour faire tomber entièrement une opiniondefa-
vorable , qui s'oppofe aux progrès ou même au
difir de l'étude desin'éék-s, il doit nous être permis
d'emprunter tous les langages qui pourront nous
fervir. Nous n'héfiterons donc pas d'emprunter les
paroles mêmes de quelques Théologiens éloqucns,
qui fe font diflingués par des conuoilfanccs réelles,
i: qui ont reconnu dans les Infeélcs , des mar.juts
vifibles de la Tou'.c Puiffance & delà Sa^elfc infiine
de 1 être'qui [-riiide a l'Univers: voici comme s'exprime
Sainz-Augu Un : » Chaque efpèce à fes beautés
naiurclles. f lus 1 Homme les confidère , plus elles
excitent fon admiration , & plus elles l'engagent
3. louer l'Auteur de la Nature. Il s'apperçoit qu'il
a tout fait avec fagcffe , que tout cft (oumis ^ à
fon pouvoir , £c qu'il gouverne tout avec bonté ,
il le déccuvie jufquc dans les plus vils des animaux,
.icRinés par leur nature a périr, & dont la d^lfo-
lution f.ous cft'r.iie. Ils font petits , ileftvrai; mais
la delicatelle, l'arrangement de leurs prîmes (vu:
admitabies. Si nous examinons avec attention une
Mouche qui vole, fon agilité nous paioîtra
plus futprenante, que la grandeur d'une bête de
fomme qui marche; Se avec la même attention,
la fotce d'un Chameau nous paioîtta moins admir.;blc
I N S
(j«e le travail d'une Fourrai. » Si vous parlez d'une
prcrrc , dit Saint Ba/ile , d'une Fourmi , d'un Mou-
cheron , d'une Abeille , votre difcours eft une eipèce
de d.'monftration de la puillancc de celui qui lésa
formf';; caria fageffc l'Ouvrier le man:fefte davantage
pour l'ordinaire dans ce qui eft le plus petit. Celui
C]ui a étendu les Cieux , & qui a creufé le lit de
)a mer , n'cll point oiiïcrent de celui qui a percé
l'aiguillon d'une Abeille , afin de donner paflage
a (on venin n. Saint Jérôme n'efl pas moins cxpreiTlf.
«Ce n'eft pas uniquement dans la création du Ciel,
de la Terre, du Soleii, delà Mer, des Eléphans ,
des Cliamcaux , des Chevaux , des Bœufs , dc^ Ours ,
des Léopards & des Lions, que le Créateur s'ell
rendu admirable. Il ne paroît pas moins grand dans la
produiflion des plus petits a'iimaux ; tels que les
Fourrais, les Mouches, les Moucherons, les Ver-
miireaux & les antres Lifcdes que nous connoillons
mieux de vue que de nom ". Pourrions- nous enfin
oublier Tenulier. ? .. C'elt fans railon , dit- il , que
vous méprifes ces animaux , dont le grand Ouvrier
de la Nature a piis foin de relever la petitefle en
les douant d induftiie & de force. Il a montré par-là
que la grandeir peut fe trouver dans les petites
chofcs aulfi bien que la force dans la fciblelfe ,
fclon l'exprellion d un Apôtre. Imitez , {\ vous
pouvez, les édifices des Abeilles, les greniers des
Fourmis, les filets des Araignées, &'le iMu des
Vers-i-foieî Mettez votre patience à 1 t-preuve ;
cllaycz de fupportcr les infultes des animaux qui
vous attaquent jufques dans votre lit, le venin des
Cantharides , l'aiguillon des Mouches , & la trompe
des Confins î Que ne fcrcient pas des animaux plus
conlidérables, li ceux-ci peuvent vous être utiles ,
ou vous nuire î Apprenez donc à refpeftcr le Créa-
teur , jufques dans les cuviagcs qui vous paroillent
les plus vils. »
On ne ferapoint étonne d'entendre dire à Arifto'e :
" Il n'eft pas d'un Homme raifonnable de blâ-
mer par caprice l'étude des înfedes, ri de s'en de-
goii:er par la ccnlidération des peines qu'elle donne
La Nature ne renferme rien de bas ; tour y e!t:
digne d'admiration. » Celui qui s'eft exprimé fur
ce fiijet avec le plus d'énergie ii d'éloquence, c'ell
le Naturalise Romain. Nous fommcs fâchés d'être
ohliMcs d'atfoiblir dans une traduition, ce beau palia-
ge de Pline {Ub. xi. f. i .) n II e!t facile, dit- il, de con-
cevoir comment la Ti'aure a pu donner aux gif.nds
corps les çiialités que nous voyons qu'ils polkdcnt.
Il entre allez de matière dans leur malTe , pour
fournir fans pine .i la for,-naîion des divcrfes fa-
cultés dont cile les a doués; mais il n'en eft pas de
jnême de ceux qui par leur petitelTe doivent prcfque
palfer pour un néant. C'eft ici où Ton découvre
des abymes de fagclîe , de puHrance & de perfec-
tion. Comment s'elt-il pu trouver adcz d'efpace dans
le corps d'un Moaclieron , fans parler û'aurres ani-
maux encore plus peiits, pour y phcer d.-s oiga-
«es capables de tant de lenfationi difFcrences Où
I N S
379
la Narure a-t-el!e pu fixer celui de d vue ? Dans
quti heu a t cl!e pu tri-.iver de la place pour v
loger le fentimcnt du goût & celui de l'odoiat } Oii
a-t-elle trouvé la matière des organes du fon aigu
& bruyant Je ce petit animal : Avec quel art ne
lui a-r-c!!e pas attaché des ailes, donné des pattes,
& formé un cilomac é'i des inteftins avirlcs de fang,
& iur tout de l'ang humain ? avec quelle induliric
ne l'a-t-ellc pas po\irvu d'un moyen pour (atisfaire
(on appétit 1 Elle l'a armé d'un dard : & comme
fi cet inflrument , ptei'quc imperceptible , étoit ca-
pable de pluficurs formes , elle l'a rendu aigu , Hc
elle la creufé, afin qu'il fcryît d'inlhumenc à
percer & d'un tuyau pour fucer en même - temn';.
Quelles dents n'a-t-clle pas données à i'AniJon}
Nous pouvons en juger par le bruit qu'il fait en
cariant le bois deftiné à fa noutriture. La malfc des
Eléphans nous étonne; nous voyons avec admira-
tion bâtir des tours fur le dos de ces animaux ,
nous fommes furprisdela force du col des Taureaux ,
& des fardeaux qu'ils élèvent avec leurs cornes ; la
voracité des Tigres nous efl-Vaic , & nous regardons
la crinièie du Lion , comme une merveille ; ce-
pendant ce n'cll pas par ces endroitsque la nature
brille le plus. Sa fagciî'e ne fe remarque nulle parc
avec plus de grandeur, que djns ce qui t(i: petit.
Elle s y réunit comme d„ns un Icul point, û: elle
s'y retranche toute entière. Je prie donc ceux ,
ajoute Pline, qui ont du mépris pour ces fortes
de chofcs, de ne point dédaigner ce que j'en dist
qu'ils fe (ouvicnnent que dans la Natuic il n': a
rien d'ir.dignc de l'attcnticu de ceux qui s'arrac! înt
a la connoitre, <>
L'étude que nous propofons eft fans couip Hi-
jetie à beaucoup d'iuconvéniens j en n'a pas tou-
jours les Infeûes fous la main : plufitur"; n.: pa-
roillent à nos yeux que dans unï feule (ail m de
l'année, encore elt-elle fi coutte peureux, vu'à.
peine les voyons nous , qu'ils nous abandonnent.
Les uns nous échappent par .'aailife d: leurs ail.-s ;
lesautresne fe monirent iiue de nuit, Se nous all'u-
jcitiflent à des veilles. Ce.ix-ci airacn: a vivre dans
des endroits , dont l'accès nous e!t difficile ou
impraticable; ceux-là ne fe tiouvent qvc dans
des matière"^ qu'oa ne voit qu^: rarement ou qui
font dégoûtart^s à voir. Tel fera à no:re porrte ,
qui aura un corps {\ délié , que le mcil'citr nii-
crolcope nous y IbitL-ra encore beancoup a décou-
vrir ; tel autre redoutable par fa piqûre , ne nous
permettra pas de nous faniilia'i'cr avec lui. D'ail-
leurs , quelle difKculté de fju lier dans l'inté-
rieur de leur corps ! Les inflrumens que l'Anaromie
a invemés pour dilTéquer , deviennent inurtles ,
lorGjU'il s'agit d'entrer dans le détail des pi 's pe-
tites parties qui entrent dans la ftiudu-c d.s erands
animaux. Eh 1 quel moyen d'obfervcr a (cubait les
vifcères, les veines , ks ariètcs , les fibics&!es
mui.les d'animaux aulîi petits Si aulFi d;iica:s qte
les InfeClcs 2 Mais ces difficultés, qucKiue orandes
Ebb i.
,8o
I N S
quelles paroiflcnc, & qu'elles foicnt en effet, ne
doivent point décourager -.n Naturaîilie , ni pré-
valoir fur les laifuns qui peuveiu l'engager à
poulkr les reclicrclvjr. Si la (aif'on propre à la
réprodu(flioii & au deveiopperijent de la plupart des
Infefles paiTe fi rapidement, n cfl-ce pas un mo-
tif preflant qui doit nous engager à en profiter.
N'eft ce pas encore dans cette belle faifon , où
la plupart des habirans des villes cherchent le fé-
jour de la campagne? & quel moyen plus facile à
trouver que l'étude même de ces êtres qui s'ottrenc
à nos yeux à chaque pas , & qui peuvent répandre
fur nos loifirs tant d'agrémens toujours nouveaux.
• Dès que le charme attaché à cette étude en a vrai-
ment infpiré le goût , on cft bientôt capable de
furmonter bien des difficultés. Les lieux les plus
fecrets & les plus rebutans , ne fauroient plus dé-
rober les Infedesà la curiofité qui s'excite fans celle
par fcs propres découvertes.
Quel grand nombre d'autres découvertes à dé-
firer , qu'on ne peut attendre que de ceux qui par-
Tiendront a bien obferver les Infeûes. Ils peuvent
même nous en procurer dont nous n'avons point
d'idées. Ce!\ pourquoi nous ne fautions trop folli-
citer le zèle des Obfcrvateurs nouveaux fur ce
fujet. Nous ne difconviendrons pas que le nombre
des obfervations utiles que nous fournit 1 hiftoire
des Infedcs , & même que le nombre de celles
qu'on peut en efpérer , eft petit , en comparaifon du
nombre qu'elle nous offre, de ces cbfervanîins
qu'on appelle purement curieufes. Mais avec ouel'e
fcience cela ne lui eft. il pas commiui î D'ailleurs
fouvenc ce que nous ne regardions que comme
curieux , tient de bien près à 1 utile ; fouvent quand
l'utile eft découvert , on voit que ce qui ne fcm-
bloit que de pure cuiiofité , nous a conduit à le
découvrir. Et l'agréable ne doir-il pas tenir lieu
d'utile , pour tant de perfonnes qui confomment
leur oifiveté ou leur lo'lîr , dans des inutilités qui
ne difent rien ni à l'efprit ni au cœur, qui n'in-
térellent le plus fouvent que la vanité ou l'indo-
lence ? Ce n'eft pas aulTi fur l'utilité des ouvrages
qu'on efl le plus rigide , c'elt même fur quoi on
ne l'ert pcjt-êcre pas allez; on en veut fur - tout
qui p!ciiii.nt, qui amufent. Se ce ue font pas les
plus utiles qui plaifent le plus.
Ce n'eft pas fans doute la faute de la matière ,
fi nous n'avons pas fur les Infeéles plus d'ou-
vrages que tout k monde doive s'cmpreffer de
lire. Le goiit Ja merveilleux eft un goût afTcz
général ; c'eft ce goât qui fait lire plus volontiers
les romans & les contes, que les hiftoires vraies.
Nous cLons dire qu'il ne le trouve nulle part autant
de nierveilieux , & de merveilleux vrai , que dans
l'étude des Infeûcs. On peut en juger par le fim-
ple précis des faits que nous avons rapportés, & dont
un fi grand nombre cft di? à l'oblcrvation & aux dé-
couveitcsd'unfcul Horaine,de riniraortelRcaumur.
I N S
Nous emprunterons encore fes propres exprcITions ,
lorfque nous dirons , qu'on ne fe laile point J ap-
prendre des faits du genre que nous voulons in-
diquer. Ceux qu'on a appiis mettent fur la voie
d'en découvrir de nouveaux. Les promenades qu'on
ne deftine qu'au délaffement, en devitnncnt plus
agréables Se plus amulantcs , el!cs inftruifciit. Alors
des yeux , devenus curieux , & auditifs a obfer-
ver , y voient ce qui échippe aux autres. Tout fe
trouve animé pour eux. Les arbres , les pijntes ,
les feuilles, les fleurs, ne font plus fimplement
des fleurs, des feuilles, des plantes ^ des arbres;
ce font autant de pays habités. Les Infeûes qui
s'y trouvent , & qui , lorlqu'on n'étoit point fa-
railiarilé avec eux, paroiiioient à craindre, ou au
moins dégoutans , ofirent alors un Ipeélacle qui
s'attire de l'attention. Quand on fe rappelt-. quel-
ques-ur.es de leurs induftries , on les voit avec
pliifir , on s'arrête à confidérer leurs formes
ïingulières. On s'arrête volontiers à confidérer
une Clicnille , une Larve , quand on fait quels
Intcéfes ail s ils doivent être un jour; on examine
de même avec plus ce plaifir une Mouche , un
Papillon , 1 jrfqu'on reconnoît ou qu'on fe rappelé IcS
formes fous Iciqucllcs ils ont déjà vécu : on ne
voit pas fimplcincnt la Larve, la Chenille, la Mou-
che & le Papillon , on voit en mènie-tems les for-
mes que les uns doivent prendre , Si celles par
lef.juedes les autres ont pafié.
Manihc d'hud'ur les Infeâles.
Sans doute plus on obfcrvera les Infcélcs , & plus
ils feront voir des faits & des adions remarqua-
bles , qui dédommageront amplement de ce qu'on
trouvera a rcrrancher dans leur hiftoire , de cei raines
merveilles qui leur ont été attribuées par ceux qui
ne les avoieat pas regardés avec des yeux aticz
philofophes : car il faut avouer qu'il y a de cer-
taines merveilles qui leur ont été trop prodiguées,
rlufieurs Auteurs , & fur • tout ceux des liecles
antérieurs à celui ci , qui ont écrit fur l'hiftoire des
Infcétes, fembleiît avoir été féduits par la paffion
cju'ils ont prile pour eux ; ils ont été trop pic'ns
d admiration pour eux; ou du moins ils ont voulih
nous en trop remplir ; ils leur ont nui en cherchant
h. les faire valoir fans alfez de ménagement. Quand
des Ledeurs fentes , qui ne font pas à portée de
vérifier des obfervations dont on leur fait le récit ,
les trouvent accompagnées de détails dans Icfquels
ils peuvent re:onnoî:re plus que de lincer:i:ude ,
ils font tentés de regatder comme fabaleux le
récit entier ; ce qu'il a de vrai ne fauroit i-lus
l'être pour eux. Ce font fur-tout les éloges qu'on
a donnés à l'intelligence des Inlcdes , qui n'ont
pas été aticz mefurés : on les a fait pcnfer & agir
comme nous, & fouvent même on les a loués de
ce qu'ils penfoicnt & agilloient mieux que nous.
Il n'eft forte de connoiifances qu'on ne leur ait
accordas; on leur a troiivé toutes les vertoMno-
I N S
""aies, même ks plus fubijmes; & fur qoels foncJe-
ineus? S'jr des foiidcmcns tout-a-tAïc fucnles, ou
même fans aucun fundemciu.
On a donné , par exemple , auï Fourmis , du
re''pei1 pour les morts, on a loi;é les Icius avec
Icfqiiels elles leur rendent les devoirs funèbres; &
cela (ur ce qu'elles cranfportenc hors de la fourrai
lière les cadavres de celles qui y font mottes,
comme eLes tranfportent ceux des Mouches , des
Cliemlies , des Cloportes , & des autres Inftcles qui
y font venus mourir , ou qu'elles y ont tués. Amli
Gixdart a penlé que c'eft par pure bonté d'amc
que les Fourmi< recheichîat les Pucerons, que
c'eft pour les défendre contre leurs ennemis , ejif^i
qu'elles ont dû tendre pour ces petits Infeûes &
qu'elles fe plailent à leur faire des caielles. Nous
avons déjà vu que les prétendues carelïcs des Four-
mis font intérellces , qu'elles vont pour recueillir &
Iccher (ur le coipsdes Pucerons, une liqueur mic'lée
qui eil tort de leur goût.
Mais c'eft fur-tout dans l'hiftoire des Abeilles
qi:e nous trouvons des Romanciers qui fe (ont com-
plu dans les imaginations les plus Imgulières. Sans
parler du prétendu gouvernemer.t qu on a voulu
attribuer à ces Inicdes , des Auteurs , d ailleurs des
plus fagcs & des plus réfervés , ont été tentés de
donner jufqu'a de la modelTiie & de la pudeur aux
mères ou aux reines des Abeilles ; ils leur ont faïc
une cour , qui entre dans leurs lentimens , qui
forme une efpece de iideau devar.t celle qui pond
les œuts. Eft-ce à nos regards, ou à ceux des In-
leûes qui font hors de la ruche, que les Abeilles
veulent cacher leur rcme pendant qu'elle elt dans
une opération que l'on regarde comme peu dé-
cente î Elles la câcheioient d'ailleurs aifcz en
continuant leurs travaux ordinaires , le nombre des
habitans d'une ruche ne permet que trop peu de
voir ce qui s'y palle. On veut encore que ce tcms
où la mère eft occupée à pondre des ccufs, foit
un tems de fête & de réjouiflknces , pendant le-
quel fe dJlalfent ces ou\rières fi laborieu[es. Gœdarc
cil un de ceux qui n'ont pas été les moins févères
fur la véracité de leurs récits. Aux curieules obfcr-
vations qu'il nous a rapportées (ur les républiques
des Bourdons , il a joint pluluurs contes qui peu-
vent bien à bon droit palier pour puéii'es. Il veut ,
par cxemp'e , qu'il y en ait un qui foit chargé
chaque marin de réveiller tous les autres ; c'elUe
fonneur , & il lui fait fonner U cloche, en faifan:
Un bourdonnement conlîdérable avec fes ailes , qu'il
agite avec une grande vîce'fe. Quoiqu'il aiîure que
c'ell une oblervation qu'il a faite plulieurs fois, 5:
qu'il en a eu pour témoins des Curieux de 1 Hif-
toire naturelle , il ne paroît pas fans doute avoir piis
tous les foins néceliaiies pour s'inlhuire s il y a
réellsment un Bourdon qui ('oit pourvu de la char-
ge de fonneur : on ne voit point qu'il fe (oit donné
U peine de marquer celui qui c(t obligé de le
I N S
3§i
lever plus matin que les autres, & de les éveiller.
On fera plus diî'pol'é à croiie , qu'ici tout l'e ré-
du:t a ce que les bourdons agitent leurs ailes a leur
réveil, apiès le repos de la nuit, pour les dé-
gourdir , & qu'il y en a toujours quel ju'un plus di-
ligent que les autres , quoique ce ne foit pas le
même chaque jour , qui fe met le premier ea
mouvement pour foitir : c'elt apparemment celui qui
fort le premier, que Gœdarta cru chargé du foia de
réveiller les autres.
Si nous n'étions pas ralTarés par cet cfprit de
philofophie qui fe répand de plus en plus , nous
croiuons plus nécelfaue de rapporter quelques au-
tres de ces imaginations étranges ou abfuides même,
que le goût d'un faux merveilleux joint à un efptic
crédule cic peu réfléchi , s'eit empredé trop Couvent
d'adopter comme des réalités , & dont 1 hiltoire des
Infeilesn'a pu êtie garantie. Un avis tou;ours utile
a donner j c'eft de fe tenir continuellement en garde
contre un genre de féduétion dont les Oblervateurs
les plus .'âges ont rarement fu fe dr^fcndre , c'eft
de ne pas nous lai/Ter entraîner à ce penchant qui
nous porte à nous identifier avec les êtres qu'on
oblerve, pour les faire agir comme nous agirions
nous-mêmes , par les mêmes vues, les mêmes mo-
tifs , les mêmes lins.
Refu ferons-nous cependant toute intelligence aux
Infectes j les réduirons-nous au (impie ttat de ma-
chine ; Nous touchons a la grande queftion de l'a-nc
des bêtes, agitée tant de fois depuis Deicartes,
& par rapport a laquelle tout a été du, dès qu'elle
a commencé à être agitée. Tout ce qui a dû réfuitet
des difputes qu'elle a lait naître ^ c'eft qu'on peut
également foutenit les deux fcntimens oppolés ,
puifqu'il efl aulli impoâible de démontrer lequel des
deux elt le vrai , ou elt fondé par rapport a nous ,
fur des preuves pofuives ac fuies. " il quelqu'un,
dit Reaumur^ à ce fu;et, fe contentoit de lou te-
nir que Dieu a pu faire des machines capables de
croître, de fe multiplier, & d'exécuter tout ce que
les infectes ou les autres animaux exécutent, qui
ofcroit nier que la Toute- puifTance ait pu aller
jufques la; Mais (i quelqu'un foutenoic que Dieu
a pu donner aux Iniéètes des intelligences égales
ou fupérieures mêaie aux nôtres, fans nous met-
tre à portée de connoître qu'il les leur a données;
lice quel.iu'un foutcnoit qu'une Huître , route vile
qu'elle elt a nos yeux, quoiqae fixée à palTer C.t
le même morceau de rocher une vie qui nous
paroît fort trille , y peut jouT d'une vie très-
agrt'able , étant toujouis occupée des plus hautes
fpéculations , on ne fauroit lui nier que le pouvoir
(uprême nepuiife aller là & plus loin j il peut ciécr
& placer des intelligences où il veut. »
Nous voyons dans les animaux, & dans les
Infeétss , autaTt que dans aucun des autres ^ des
procédés qui ne peuvent que r.ou; donner du pcn-
381
1 N S
chant à leur fuppofer un certain degré d'intelligence.
Pourrions - nous ii'y être pas conduits , en raifon-
nant, comme il doit être permis, jufquà un certain
point , pat analogie î On leur reproche que leurs
procédés font trop conflans, qu'ils ne nous font
pas voir des fuites d'aftions affcz variées. Nous
avons déjà plus d'une fois fait remarquer combien
ce reproche n'eft pas généralement fondé, combien
certains Infedes faver.t varier leurs procédés, quand
les circonftances le demandent. Leurs travaux mèm;
les plus ordinaires , font fouvcnt adujettis à des
il régularités j à des écarts, à des anomalies, qui
tendent beaucoup à juftifier l'opinion de ceux qui
ne peuvent (e réfoudre à ne voir dans ces êtres
•|ue de fîmples machine*. Nous ne pouvons trop
iollicitev la curiofitc & l'attention de Ce porter à
de pareilles recherches. En g'néral chaque efpece
d'Infedes peut n'avoir^ pour amfi dire, que fon tour
d'adrefle. par lequel elle doit attirer notre admi-
ration. Mais qu'on les obfcrve avec conftancc &
fagacité , & l'on verra combien de nouveaux tours
«fadrelfe nous dérobent encore ceux qui ont été
le plus étudiés & dont on croit avoir épuifë la
capacité de leur induftiie. Nous fi(Tent-ils voir ,
il eft vrai , des aétions plus furprenantes , plus
vaiiées, des fuites d'adions femblables aux nôtres.
ils ne pourroient jamais tien gagner auprès de ceux
qui fc Ccni obflinémcnt dctei murés' à leur refufer
toute intelligence. La mctaphylîque n'a-t-e'.le pas
aulli conduit le (avant Lcibniiz à croire que nous
n'agidons nous-mêmes à l'extérieur , que comme
de pures machines, que le corps de chaque homme
eft une machine qui a été conftruite pour exécu-
ter une fuite de mouvemens & d'aftions , qui
elj celle que l'anie , dellince à habiter ce corps,
fouhaitera qu'il exécute pendant qu'elle l'habitera.
Quand cft-ce que la Mérapliylîque n'aura d'autre
guide que la Phylique elle-même 1 Si nous voulons
ne pas nous expofer à tomber dans l'erreur , en
obfervant & en voulant expliquer les procédés que
les animaux font dans le cas de nous montrer,
cherchons autant qu il eft en n us à tout rappor-
ter à rorganifa:i'.n & à la fenlibilité qui en dérive.
jk);;s devons fans dcu'e être toujours très-circon-
Ipcds dans l'expliration de ces procédés, & ne pas
nous lùilicr entraîner à des conjcétures bizarrc-s ,
relatives aux opinions ou aux ufagcs qui nous font
propres. Mais apiès avoir pofé pour bafe le foin de
fa propre confervarion & de celle de fon efpèce ,
que la Na:ure a donné à tous les animaux , en les
organifant de manière à y pourvoir , on peut bien
fe livrer aux co[ije(5luros qui s'y rapportent.
Un defir qu'on ne .^auroit blâmer , celui de don
net de grandes idées de l'Auteur de l'Univers, de
ianc mieux voir létendue de fa providence , a
conduit à bien des jugemens ttop précipités, &à
bien de faux raifonnemcns , ceux qui ont voulu
Dïius afffgner les caufes finales des faits Si. des ob-
iuvatious que leur avoient fourni les Infcâes
I N S
qu'ils n'avoicnt confidérés qu'en palFant. Dès que
nous ouvrons les yeux , tout nous prouve
fa fagclfe ; elle a fans doute agi pour une fin ,
& pour la plus noble de toutes les fins. Mais pou-
vons-nous nous promettfc de découvfir les diftéreotes
fins qu'elle s e(i propofée d.ins ia conftruétion de
chacun de fes ouvrages j Si dans l'arrangement de
chacune de leurs parties î On a pourtant cru les
apperccvoir par-tout, & rien n'cll plus ordinaire
aux Auteurs qui ont parlé des Infeiles , quede
nous vouloir indujucr des caufes finales qu lîs eullenc
reconnu n'être pas les vraies, s'ils eulicnt pris la
peine de ralfcmbler plus d'obfervations , & de les-
comparer eufen.ble,
Ainfi , pour donner quelques exemples, une Che-
nille fe renferme dans une coque , d'où elle doit
foitir l'hilène : on a loué la Providence de ce qu'elle
avoir appris à fe faire des coques cpaiffes îc foiides
à ces Infeétes , lorfqu'ils y doivent relier renfer-
més plufieurs mois, fur- tout pendant tous ceux de
l'hiver , & de ce qu'elle n'avoir appris à dauttes
qu'à fe faire des coques minces , parce qu'ils ne
doivent les habitet que pendant deux à (rois fc—
maincs, &: cela dans une faifun allez douce. Mais
des obfervaiions plus fuivies eullent appris qu'il y
a des Inleéles qui palfent neuf à dix mois, Si tout
l'hiver dans des coques minces, pendant que d'au-
tres s'en fabriquent d extrêmement foiides pour n'y
demeurer que quinze a vingt jours d'été : qu il y a
plus , tel Infede ne relie que quelques femaims
en été fous une enveloppe pareille a celle fous la-
quelle un autre Infede de la même efpèce palfe
tout l'hiver.
La variété des couleurs des Chenilles eft aduré-
mcnt admirable , mais on a voulu nous fane ad-
mirer, par rapport au choix des couleurs piop'es
à chacune, ce qui ne l'étoit pas. On a dit que
la Providence, pimr pourvoir a leur conservation»
de crainte que les Oifeaux ne les eulknt bieniôt
détrdjrcs , leur avoir donne à chacune la Ciukur
des feuilles ou des tiges des plantes S; des arbres
fur lefquelles elles vivent. Il n'clt pruitant guère
d'arbres, guère de plantes qui n'cniient ilétrompé
de cette idée, fi on fe fut dorné la patience d'exa-
miner les Chenilles qui les habitent ;' fur la même
plante on efit trouvé un grand nombre d'clpè^cs
de couleurs tout-à-fait ditt'érentes.
Il y a alTutémcnt des caufes finales patticulièrej
qui nous font connues ; mais peut-être y en a-t-il
moins que nous ne croyons ; ou au muiiis ne les
connoillons - nv us pas dans toi. te leur étendue. Que
lœil ait été fait pour voir , la bouche pour rece-
voir les ahmens, les de ts pour les broyer , l'cllo-
^ mac pour les diiiger , nous n en fautions douter.
Que les ailes aient été données au commun des
lufedes , pour voler , nous n'en fautions douter
encore, Cependant , ajoute Reaumur , ce n'tll paj
î N S
Eniqucmsnt pour vokr qu'elles leur ont éd données j
il y a même dss .Papillons à qui elles n'ont point
du tout été accordées pour voler. Nous en verrons
qui les ont très-grandes & très- belles , plus grandes
«]ue les ailes de ceux- qui volent le plus , &. qui ne
s'avifent pas une feule fois dans ieut vie , de s'en
fervir au feul ufage pour lequel nous nous imagi-
nons qu'elles font faites ; ils ne fcmblent pas Ta-
voir qu'ils ont des ailes. Vouloir que l'Auteur de la
Nature ne les lear ait données que pour la liniplc
parure , comme on a voulu qu'il n'ait donné au
Grillon- taupe , des ailes que pour la même fin,
c^efl alTurément avoir des idées trop petites de la Sa-
gellc fuprème. Nous devons donc être extrêmement
retenus fur l'explication des fins que s'cft propofécs
Celui dont les fecrets font impénétrables ; nous
louons fouvent niai une fageffe qui eil fi fort au
dcllus de nos éloge';. Décrivons le plus cxaélcmenc
qu'il nous elt pollible l'es productions , c'clt la
manrère de la louer qui nous convient le mleuv.
Nous avons aflcz montré combien l'Hiftoire
des Infetles eft fufceptihle de renfermer des faits
dont la fingula'ité peut faire r»îtte la méfiance ou le
doute dans l'elpiit de ceux qui ne les trouvent pas
fuffilamment coi)llaté<:. Plus les faits font fingu-
liers , plus ils demandent à être attelles. Celui qui
les annonce pour la premiète fois , ne fauroit trop
adurer qu'il les a vus , & comment il les a vus.
Les Afttonomcs font peu de cas des obfcrvatioiis
qu'on leur communique , fi on ne leur apprend en
détail les précautions qu'on y a apportées, comment
on a pris l'heure , comment on a vérifié les mlfru-
JTiens, Les Natura!illes ne doivent pas être moins
fcrupuleuï , moins rigides , que les Alironomes.
On doit cTaindte fans dout: dans l'Hilloire natu-
relle d'adopter des erreurs Oie des menfongcs , lorf-
qu'on fait qu'il y a encore tant de vérités intéreflantcs
à découvrir. Ainfi, par exemple, Gœdart nous ap-
prend que le Gnllon-taupe dépole fes œufs dans un
trou qu'il a fait au milieu d'une motte de terre allez
dure; qu'il entoure cette mette d'uiie efpéce de
folle , pour ôter à des Infeûes , qui aiment fes
oeufs , la facilite d'approcher de la nichée; qu'il y
veille continueilemcnt , qu'il fait de tems en tems
le circuit du nid Ce qui eft encore plus remarqua
ble , c'efi: que le même Auteur nous allure, que,
lorfque l'air devient chaud & fec , le Gtillon-taupe
élève l'on nid tout aupiès de la furface de la terre ,
afin ([ue les œufs foienr, pour ainli dire, couvés
par la cha'eur du foleil j que li l'air au contraire de-
vient froid ou iiumidc , le Grillon - taupe tenfûn;c
plus avant fon nid en terre. Après avoir lu avec
plailir le récit de ces faits, ou commence à craindre
qu'il ne foie une jolie fable, on craint que Gœdart n'ait
cru voir ce qu'il n'a pas trop vu ; on craint qu'il ne
tienne tout cela des Jardiniers , ou qu'ayant fimple-
nient trouvé différens nids à différentes diftances de
la furface de la terre , il n'ait attribué comme
des circonftances q«e le mêiiK nid donne occafion
I N S
385
d'oblêtvsr , celles qui ne conviennent qu'à des nids
diiîétents. Enfin on voudtoit avec taifon , qae
Gœdart nous eût raconté comment il s y eft pris
pour voir tous ces faits , qui fe paflent fous terre ;
on voudroit qu'il nous dit pofiiivcment qu'il a me-
fure' la profondeur où étoit le nid pendant une jour-
née d'un foleil brillant & chaud , & celle où Ce
trouvou enfuite le même nid pendant une journée
de pluie froide.
Si i'hiftoire des aniuiaux d'Ariftote eût été écrite
avec l'exaflitude que nous demandons, on en eût
beaucoup profité : elle contient une très - grande
quaniité de faits : ceux qu'il autoit aC.urc svoir
vus lui-même, mériteroient notre confiance ; mais
il ne nous a point mis en état de les diftinguer des
autres ; tous y font rapportés de la même manière,
excepté quelques-uns qu'il ne donne que d'après des
o^ d:i. On l'ait qu'Alexandre lui avoit fourni des
lo;-:imcs conhdéiables pour être employées aux re-
cli:rchcs nécelfiircs à un fi grand ouvrage ; qu'Ari'f-
, tnte chargea bien d^s perlonnes du foin de lui
p:ocaicr des aniir.aux, & des obfervations fur les
dilférentes cfpèccs d'animaux : il feroit à fouhaiter
qu'il nous eût appris les t^lens & les connoiflances
de ceux qu'il avoit employés , qu'il nous eût averti
de ce qu'il tenoit de chacun d'eux. C'cft fans
doute fur la foi d'un mauvais Obfervateur, qu'il
nous a allure que la Chenille du Chou vient d'un
Ver , & que ce Ver naît du Chou même. Les
mêmes défauts fe trouvent dans les hiUoires des
animaux de Pl:r,c & d'E'icn , celle d Anftote c:i eft
la bafe. L'ordre qu'a (uivi Ariftote dans l'arran-
gement des faits , n'eft pas aulli le plus propre à les
faire retenir ; il y f;it de fuite de longues énuméia-
tions des animaux qui le rciTcmblent par certains en-
droits , & de ceux qui différent par d'autres. Ja-
mais ces fortes d'énumérations ne font allez com-
plettes , & lors même qu'on leur peut juftement te-
procher ce défaut, el'cs ont déjà celui d être trop
longues. Elles contiennent dans AriUote un cha-
pitre entier ; à la fin de ce chapitre, une mémoire
ordinaire n'a plus préfens tous les animaux dont il
y eft parlé , elle ne fe rappelle plus ceux qu'oi j
a dit naître d'une manière femblable ou d'une ma-
nière différente , &c.
Pendant cette longue fuite de fiècles où la bar-
barie a régné , 1 Hilloirc naturelle devoir avoir le
même fort que les autres fciences ; cette fcience
a été traitée aulfi comme les autres , quaiid le
g ûrdu favoir à commence à renaître. Wiacru que
toutes les vérités dévoient être retrouvées dans les
anciens, qu'ils avoiciu tout fçu , tout onnu. C'ell
principalement dans Ariftote qu'on a cherché I'hif-
toire des animaux. Si AlJrovai-:dc , Gefiier, NL.iifet
& bien d'autres Auteurs eiident autant étt.'dic la
Nature elle-même , qu'ils ont étudié les .inc:e-.TS
Naturaliftes , le travail affidu de tant de bons ef-
prits eût fait faire de plus grands & de plus rapi-
des progrès à cette fcience. On n'jbleivuit alor«
5^4
I N S
Ja Nariire que pour y voir ce qu'on avoit lu dans
les Anciens Au relte , ii leurs travaux non: pas
été mieux dirigés, il ne faut pas tant s'en prendie
à leur génie qu'à celui du fiècle où ils ont v4cu ;
on ne fuibit cas a'ors que de ce qui fc irouvoit dans
les Anciens ; il fenibloit qu'on cuit les Modernes
incapables de pcnfer & mSrae de voir, au nwirs
rien de nouveau. S'il eft pourtant des facnccs dans
iefquelles nous puifllons & nous devions remporter
fur EUX, ce font celles d'obf;rvations. LaN.uure en-
fin ouvrit les yeux à ceux même qui ne chcrchoicut
à y voir que ce qu';'.s avoicnt vu dans AiiftoreS:
dans Pline; elle leur montra des faits dignes d'ène
xcmai-qu'is, qu'ils clicrchoicnt inutilement d.ins les
livres qui félon eux devoienr tout contenir : elle
lîur en fit voir d'autres , qui leur donnèrent de
julks défiances fur la vérité de ceux qui avcienc
-été tranfmis. Après avoir perdu par degrés , de
l'ido'atrie qu'on avoit voué aux Anciens , ou eft
venu à peu fer qu'il falloir étudier de nouveau b
■Nature cilc-nitme , vérifier tout ce qui a été rap-
porté , & chercher à apprendre davantage.
Le preinicr pr.s , & im des plus importans, qu'il
s fallu faire dans l'hiftoire des Infedks, a éré de
défabufer de l'idée que les Anciens avo:cnt don-
née de la manière ASr.t s'engcndroit ime grande
partie de ces petits animaux. Ce pas ne fcmb'cit
pas bien diilicile , il l'a été cependant ; & rien ne
prouve tn'cux que tout eft capabie de nous arrê-
ter. Il eft bien furpicrant que de pareilles i.l'es
aiciit pu u.bfirier après qu'un a commencé à rcgar-
d-;r les plus pctiis jn'ciftes avec des yeux philo-
fjphiouc:. On a vu r.éccITairement que l'appa.cil
des differenrcs parties que l'organilation du corps
d'une Mlitc fu;.'pofe , n'cft pa^ moins giand que
celui que dcmir.de 'e corps de l'Elcphart : ou a
dii même avoir btfuin que la Philofophie nous
apprît que le grand & le petit ne font quelque cho'e
cjue par rapport à nous , pour que les fhLdlotes
des ineé^.-s im,'cr;cpribles ne parulleut pas plus
adn'iirab e< ..u; tcl'cs de ces mali.s animées, de
«ra dcur c I olialc. La produûion des plus pcntS
I, f.ùKs a dj c 'il p«roî;rt demander amant de pré-
paratif'. autant dappareiis que celle des plus grands
animaux. Il a û paroître aulTî ridicule de faire naî-
tre une Mou.he , de qucKiue corps pourri , de
faire foit/ une Huî.e , d'un peu de boue, que
de fane iiaître jn bœuf, un Elé, liant, d'un gios
tas de foin corrompu. Il ne falK it rien inoins que
des ob!erva;io;is aulli curieufc; que démonftratives
& même abu lument nécc'aires , pour détrouiper
ceux dv.nr l'e'prit ne voit que ce qui lui a té tranf-
mis par les yeux du corps, tt rien ne montre mieux
combien il étoit d ftiLiie de prouver que les plus
petit' a'iiui;.Ui 'la-lllntprcvirém nt comme les g auds,
que i'idée :idns laquel'e cit tonibée R' édi hii-même;
cet enn^-uii d'c'aré des préjugés , qui (av i: fi bien
les combattre , & qui cepci.dart, a la hontederef-
pril humain j a ciu avoir bcfom de faire produire
I N S
les Infcéiles qui naiiïcnt dans les galles des plantes a
des atbres, par une ame qu'il a accoidée pour cela
aux atbres & aux plantes.
Un autre point extrêmement elTentiel à l'iiirtoire
deslnfedes, c'étoit d'éclaireir en quoi conlilt-ent
ces changemens de foruies que la plupart nous font
voir dans le cours de leur vie. U n'y a pas encore
inig-tems que leur hiftoire a été écrite comme l'a
été celle des Hommes qui vivoicnt dans ces tems
qi.'on nomme héro'i.;ues ou fabuleux. L hiftoire des
inlcftcs étoit reftée en polielUon de fes métamor-
plio^es , qui valaient bien ceilcs qui étoicnt cipérces
I par 'a puiliar.ce des Dieux de la fable. Le^ Anriens
; i.'.vr>ei,t parlé des chin^eiTsens de forints des In-
. leet.s, (il;j Ious le nom merveilleux de métamor-
j pliole, de transformation. Les modernes ont con-
j tinué après eux à ten;r ce .langage obfcur, ju qu'à
1 ce que de grands Ni'ui-aliftes ic grands Anatomiftes
I eu inême-tems , aient donné des idées claires de
ces transformations , qu'ils aient fait voir que l'In-
fede qui fe transfume ne fait que quitter une ro-
be j une dépouille qui couvroit u tenoit emmaillo-
tées certaines parties; que ces parties, qui avoicnt crû
fous cette enveloppe , s'étendent , fe déploient , fe
dégagent les unes des autres , lorfqu'elle celle de les
tenir gênées dans l'iuftaiit ou l'IîilcÛe s'en défait;
alors il paroît comme un nouvel animal , mais qui
n'a fair que fubir un développement progteflif de
lui-memc.
En ana'yfant les différcns Auteurs qui ont écrit
fur les infefles jufqu'a nos jours , d'tmc manière
a ne pas remplir corcplettement tout ce que la
Icicncc de l'En oniologie doit exiger , on peut les
rapporter à trois dalles diftérente's. Les uns n'ont
cuvifagé que l'ext. rieur des Infeûes , comme fe-
roit un Botauifte qui ne oonncroic qu'une limple
delciiption des plantes , fans parler de leurs ufages ,
c!u tems de les fcmer , de les planter , &c. ce
gei^re de trava-.l , aficz aiide par lui-même, ne
peut qu'être encore defedluenx û: fo;ivent inutile,
lo: s qu'outre les dcfcriptuins , on n'a pas établi des
caractères exafts , pour rcconnoîrre les Infedles ,
a-peu près comme les Boraniftes le pratiquent a
l'égard des plantes : ce reproche eflentiel tombe fur
les ouvrages de ces premiers Au-eurs. Les autres ont
conlidéré les lufcdes pai rapport a leur ftrufture in-
térieure, à leurs habitudes ou leurs morurs , à leurs
manèges , mais (ans donner de defcriptio'is ni de
caraéleies des animau.'! dont ils parlent , ou en ne
donnant que des deftiiptions trnp infuîlîfantes pour
l.s faire leeor.tioîttr. Ils refïembletit aux Botaniiies
qui ont d. taillé les vertus & les propriétés de diffé-
rentes plantes , fans décrire ces limples , en (ortc
qu'on elt très-embairallé de favoir qu'elle cit la
plante qu'il.s ont traitée : ce que ces Auteurs ont
publié, quoiqu'il puilTe ê:re très-exail Se très in-
tiielVant , ne j eut devenir vraiment utile que ,orf-
qu'ou paiVie.nt a décotivrir 1 Inicdc (jui fait le fujct
I N S
«le leurs obrervaiions. Dans la troifième claiïe , la
moins nombreufe , l'ont compris les Auteurs qui
cnc examiné l'extérieur des Inledes , ainli que leur
genre de vie & leur induftrie, & dont l'hilloirc fe
trouve aulU plus complette ; mais ils méritent encore
le reproche, de n'avoir donné que des dcfciiptions
inipaifaices , de n'avoir pas pu icncd des caractères
propres à faire dillingucr les Inûdes, de manquer
cnfia de méthode, dont on ne peut fe palier en
Hiltcirc naturelle.
Quelques Savans de nos jours, dirons-nous avec
un hiuo.no!o.;irrc diflin^ué , ennemis des Syftêiiics ,
des Ordres méthodiques , fcinbicnt vouloir taire
retomber les Iciences dans cette cfpèce de confalîon
dont elles ont eu tant de peine à fonir. Il ne faut
cependant pas de grandes connoiflanccs , ni un
crio:t de génie fupéiKur , pour juger de l'utilité des
fynè.ncs & des méthodes. Qu'on parle d'une plante ,
qu'on la d'activé audi exadcmrnt qu'il Ica pollible ,
comment veut -on qu'entre plufieurs mille efpèces
de végétaux, je puille dil'cerner celle dont il s'agit,
Il j-e n'ai aucun cara'Ute diRiiidif qui me le faiîe le-
connoître ; il faut néccllairement que je confronte
ces pluficurs mille efpèces avec la delcription que
je Us, 5: li malhtuieui'cment la culture ou le climat
ont altéré le ,port ou la figure de celle que je cher-
che , tout ce long travail devient inutile : que
fera -ce fi la delcription le trouve incomplctte ?c
mal faite , en forte qu'elle puifl'e convenir a plu-
lieurs efpèces diflérentcs ? Je me trouve alors dans
un autre embarras plus gra'id que le premier. Il en
elf des Infeéles comme des plantes : li je manque
de caraéfércs, je ferai oblige d'examiner plulieurs
mille elpèccs d'Infeéles , toutes les fcis que je vou-
diai trouver un animal dont je lis la defcription. C'cll
l'inconvénientod nous nous trouvons tous les jours,
par rapport aux ouvrages des anciens Naturalilles.
Audi ne favons-nous point quelles font les plantes ,
quels (Int les animaux qu'ils ont connus & délignés
par tels ou tels noms. Les méthodes , même le>
moins bunces, corrigent un li grand inconv .lient.
Je trouve une plante qui m'ell inconnue , il n'tlt
plus nécefTaire pour la connoîire , de la confronter
avec plulieurs milliers de defcriptions , il fuffit fui-
vaiit dirtéreps fyllèmes , dexammer quelques par-
tics caïaâériliiques , qui détermine Iacla!Îe,la fec-
tion & le genre de ce végétal. Prenons pour exem-
ple la méchtidc de Linné , fondée fur le nombre des
étamuKS Se des piltils. Je veux trouver le nom &
le genre d'une plante: je compte le nombre de fes
étamincs. Il s'en trouve cincj ; voila dv ja cette plante
rappoitée à celles de la cinquième clalle , dont les
fleurs ont cinq étamincs. Pour lori j'examine le nom-
bre des pillils,jen trouve deux ; je range cette
plante dans la féconde fcâion de la cinquième clalfe.
r ne relie plus qu'a examiner le calice S. la graine pour
tiouver le genre de cette même plante parmi celles
de la fciondc feétion de la cinquième cladc , & je
parviens par degrés a connoître le nom d'un fimplc
«i/î. Na:ides InfiHes. Tom, Vil,
I N S
38?
que je n'avois jamais vu. A l'aide d'un Ordte mé-
thodique , on pratique la même chofe fur les In-
feCtes , Se l'on pourra trouver le nom £: l'cfpècei'un
Inledc inconnu auparavant.
Cet exemple , pourfuivrons-nous avec le même
Entomologilte , luffit pour faire voir a tout Homnre,
non pas verlé dans f Hilloire naturelle, nuis feu-
lement un peu intelligent, l'utilité & la néctflitc
des l'yllémes nnthodiques. Qu'on puiik varier ces
nié. 1. odes a l'infini , qu'on puille tirer ces caiacfîrcs
de itlIcsoB telles pailles, eue la plupart des lyftémcs
péchant en qucl.[ucs points , & que ceux qui appro-
chent le plus de l'Ordre qui paroît naturel , s'en éloi-
gnent en plulieurs endroits ; que même toutes ces
dil'.inûioris de clalfes , de genres 6l d'efpèces foicnc
.Tibitraircs, & nullement établies par la Nature; que
tous les corps naturels, depuis l'Homme jufqu'.sU cail-
lou le plus brut , ne foient qu'une luiic d'un leui &
unique genre , qui décroît par des nuances iiilenli-
bles j il n'en lera pas moins vrai que les fyliêincs on
les méthodes font au moins néceliaircs pour fa. l'itcr
Ictude de la Nature , qui fans cela devient iinpr.i-
ticable. Sans cette efpèce de clé , il clt aulli iinpollii>l«
de pénétrer dans cette fcience , que de voaloir étudier
les langues j fans favoir l'alphabet, I arithméii.|ue
la,-s connoître les chfFies, & les mathématiques
lans géométrie. Chaque Icience a (es élémens , Si
ceux qui veulent les profciite, donnent lieu de
faire loupçonncr qu'ils ne les connoilJcnt pas.
Quoique nous n'cuflîons pas befoin de recourir
à des autorités & aux opinions des autres pour faire
valoir notie opinion fur ce fujet , cependant pour
lui donner plus de poids , & pour nous conf riiier
à l'objet Uièmc de notre travail , qui eii de railcni-
bler tout ce qu'il y a de plus précieux dai.s les
difterens Auteur
jbh,
de
porter un pallage de Rcaumur , où il fait bien
fentir le prix des méthodes. 'Voici comme il s'ex-'
prime : o les méiliodes employées pourdilfr.byer c.t
Clalfes , en Ordres , en Genres , les difFérens êtres
qui peuvent êtie à la portée de nos yeux, o;it des
avantages t]ui ne peuvent être bien connus & bien
appréciés que de ceux qui ont cultivé ou cultivent
quelqu'une des piarties de l'i-Iifloire naturelle. Au
moyen des arrangemens Se des diflributions , on vient
à bout d'épuifcr des fujets qui nous paroiil'oienc
inépuifables. Tout ce dont notre imagination ne
nous montre pas les bornes , ce qu'elle nous repré-
fente confufément , devient infini pour elle ; le
nombre des étoiles qu'un beau ciel offre à la limplc
vue de quelqu'un qui n'a jamais cherché à s'inllruire
de leur arrangement , paroît infini, 'Vouloir comp-
ter ces étoiles , l»i paroîcroit une enttcprife folle ;
cependant en les rangeant par conflellations , on elt
parvenu à favoir que non-feule.ment elles peuvent
être comptées , mais que le nombre de celles qui
peuvent être apperçues fans lunettes , ne va qu'à
environ deux niille. Les méthodes fembltnt rcllcrrct
les bornes de la Nature; eiks rtduifcnt à un aom-
C ce
38(5
I N S
bre d'cbjcrs finis , des fuites â'ob'ets que nous
croyions voir inliniç. L'infini peut fe troiiver dans
la Nature ; mais il n'ell pas dans le nombre des
objets qui fout a la portée de nos Cens. Ainfi nos dif-
tiibutions mettent notre imagination à l'aile , en
lui préfentant des tableaux où de tiès - grandes
fuites d'Etres différons font peints en raccourci &
très-en petit, mais très-dillinûement « j d'apès cette
opinion , Rcaumur a cherché à établir quelques ca-
raélèies généraux, quelques diftributions fomm.iires
de feélions & de genres ; mais ces commcnccmens
de méchodes font trop fuperfîcicls & trop peu fylié-
maiiques pour être mis en ulags , & fouveiu l'on
a beaucoup de peine a diflinguer dans cet A'rcur ,
l'Infefte dont il traite , faute de catadlères iumi'ans
& d'une bonne defcription.
Digne émule de P,eaumur , De Gcer a encore
mieux prouvé pat fon exemple combien il iavoi:
apprécier les méthodes ou Ordres fyltématiqiies.
Apres avoir achevé d'expofer les obfervat:ons très-
rnr.ltipliées & très-iiifliudivesqu ila faites fur les In-
fettes, & l'ordre dai. G lequel il a cru devoir les ranger,
pour les faire connoiae avec moins de confulion
& pour les diQinguer les uns des auires avec plus
de facilité , cet Auteur donne pour condulion J;
Ion ouvrage , une récapitulation de centre mê.nedif-
tiibution, ou de l'arrangement des Infcdes en
Ciailes, eu Ordres, en Genres & en Familles. « Je j
n'ignore pas , dit-il , qu'une telle diftnbution ne '
fauroit eue que très- imparfaite , puifque nous ne
connoilîons encore que très-peu de chofe de la Na-
ture & des propriétés des animaux en général , ci
de ces petites bêtes en particulier , quoique pour
ks arranger convenablement & conformément à
leur cirencc, on dcvroit connc'ure i fond tout ce
qui les regarde ; ;e fais , pourfuit - il , que plu-
lieurs Auteurs ont regards tous les fyfléracs des
erres naturels comme de pures chimères, qui n'ont
lien de réel , m même d'utile. Cependant , à mon
avis, je trouve prelquc impoffiblc de pouvoir ac-
quérir une connoilîance tant foit peu jufte des
produirions (i vaiiées de la Nature, & en parri-
culier des Infeétcs , dont le nombre eft fi grand ,
la figure (i différente & les propriétés fi multipHccs ,
à moins de les arranger fous de certains chefs ,
fans quoi on re fauroit s'en former une jufte idée,
mais ils rcfteroient dès -lors dans une confulion
éternelle, la mémoire ne pouvant fufiire a le les
rappeler , dès qu'on ne les diliingue pas par des
rotions généra'es. Quclqu'imparfaite que fui: donc
toute divilion des êtres naturels , rant inanimés que
doués d'une vie végétale ou animale , en Clalfes ,
en Ordres , Si. far- tout en Genres , il vaut toujours
niiciix tour facilircr la mémoire , de fuivrc un cer-
tain ordre dans la defcnption de toutes ces produc-
tions de la Ni tiire , que de ne fc fervird'aucun ar-
rangement, le mal n'eif pas même fort grand fi
par' de nouvelles obfcrvations , on trouve s'èirc
Dotiipc dai.o fes idées ; il a'y a aloisqu'à les changer
I N S
félon le réfukat de ces oLfervarions iiitt'rieurcs , Se
parce moyen le vrai fyllêuie de la Nature peut enfin
fe développer, ou bien nos idées fc redificrâme-
fure qu'on fait de nouvelles découvertes. «
Nous allons profiter de quelques nouvelles idées
que noLS fournit le même auteur lur le mè.ne objet ,
qui méritent d'être rapportées, m Pour peu qu'on
obferve les Infedes , on trouve entt'eux des diffé-
rences fi frappâmes, par rapport à leur figure cité-
licure , qu'il paroît comme impollible de pouvoir
rdifonnablement les confondre cnfemblc. D'un au-
tre côié , on en voit qui fe relfemblcn: en gros ,
ou qui ont des caradères qui leur font communs,
quoiqu ils en aient encore de particuliers , qui ne
loient propres qu'aux mêmes individu';. Ceux qui
ont enir'eux un tel rapport général, femblent donc
devoir être délignés par un même nom [:'énérit]uc ,
Hl être placés dans un même genre. Parmi les diffé-
rens genres on en trouve plulieurs qui ont des con-
venances marquées, qui les rappiochcnt les uns
des autres, & dès-lors ils femblenc demar.det d'être
rangés dans une même claile , ou dans un même
cidre. Ces dalles peuvent encoïc être comprifes
fous de ceitams chefs généraux , lelon les caradères
qui leur font communs , & aiiili de fuiie. «
Nous ne favons point fî De Geer ne devoir pas
plutôt diffiuguer d abord les plus grandes malles ,
avant celles qui tombent moins animent fous les
yeux. Cependant les notions qu'il préxute font tou-
jours propres a jctter quelque )wur fur cette matière;
elles rendent d'ailleurs ia manière de voir, qui peut
encore fervir a l'inlfrudion. » Lei.entiel, dit - il ,
pour la connoilîance des Infedes , ell d'abord d ét.i-
blir fur des caradères con:!anç , les genres & les
efpèces , & de les bien diltniguer les uns des autres.
Ce qui lemble le plus propre pour fixer le genre ,
c'cft quelque di.H -rence marquée dans la f'oinie de
l'Infede, & qui n'cft
:par lapnvatioi dcq
rc qu a lui féal , foit par 1,
nvM c A: ces mêmes parties
1-1 lue^ membre qui dan
d'au très au contraire ell trè'-.'lientiel, la mttamorphofe
de l'Infede , qu-md elle cil connue , doit aulli venir
en ligne de compre. Enfin, en obfcrvant les In-
fcdes avec quelque atrenrion , il n'eft pas dilH-
cile de leur trouver , on des différences , ou des
rapports très-pro.-res pour l'érabliiîement des genres.
En voici quelques exemples. Les Infcdes qui oiic
quatre ailes couvertes de petites écailles , qui, qu.ui<i
on les touche , s'attachent aux doigts en for. ne
d'une madère faiineule i: colorée, une trompe roulée
en fpirale Si des antennes terminées par un bouton,
font appelles P.ipillons , Si font d'un autre genre
que les Demoilclies, parce que celle ci ont quatre
ailes tranfparentes fans craiUcs & des dents ou m.î-
choires mobiles dans la bouche. L'éphémère ell diffé-
rente en genre , de la Demoifelle , parce qu'elle n'a
point de dents & que d queue cil terminée par
deux ou trois longs H^et?. L'Abeille ell d'un autre
gemc que llchncumon, parce que la première a
I N S
nne longue trompe à la tête & un aiguillon caché
dans le derrière , au lieu que richneunion ell fans
trompe , & qu'il a un aiguillon ou une taiière
appliquée contre le dcdoas du derrière , ou placée
hors du corps. La Mojclie ditfèie de la Tipiile ,
parce qu'elle a une trompe a lèvres charnues ,
tandis qu'une tio.iipe manque à la Tipuk. Le Sca-
rabé &: la Carabe (ont de deuï genres difféiens ,
parce que le premier porte des antennes à bou-
ton feuilitté , ou découpé en lampes, au lieu que
les antennes du Carabe fonr fîhformes ou à tilcts
coniques. L'Araignée elt différente de la Mittc , en
ce qu'elle a huit y;uï, Se des tilièies en mamelons
au derrière , au lieu que la Mute n'a que deux
yeux & point de mameluns. I! i'uffit du peu d'exem-
ples pour donner une idée des caraélcrcs que j'ai
trouvés propres & naturels pour l'érablillement des
genres. Les cfpèces fe rangenr enfuite comme d'elles-
mêmes dans CCS genres, par la dittcrence qu'.n leur
trouve dans la couleur , dans la proportion relpec-
tive de leuis membres , & même fouvein dans la
forme extérieure de leur corps. »
« Pour ranger les Infcéles en genres , il ell né-
celTaire de ne les conlidércr que dans leur état de
perfcftion, c'cft-à-dire , après qu'ils ont pafTé par
toutes leurs métamarph fcs, ou qu'ils ont acquis
leur jufte grandeur & qu'ils font devenus propres à
la génération. Dans l'état de Chenille ou de Larve ,
ils ne font encore que dans leur enfance , étant
alors cachés fous une enveloppe ou une cfpèce de
mafque , dans laquelle ils croilient & fe perfedlion-
nent ; ils ne fe t ouvent dans leur état de perfec-
tion qu'après avoir quitté leur dernièic dépouille ,
& c'ert alors qu'il faut étudier leurs caradères pour
les mettre en ordre. Je ne difconviens pas cepen-
•'ant, que dans une hiftoire huv'e d.-s Infecles ,
il ne fo^t encoie convenable d'arrang>;r les Chenilles
& les Larves dans de certaines Clalles , puifqu'une
telle divifion facilite encore beaucoup laconnouiance
de ces petas animiux ; M. de Re.Rimur la fait avec
fuccèç. Mais je le répète , les caiaé^èies pour les
véiitables genres doivent tou;ou;s être pris princi-
palement fur les Infedes parvenus à leur dernier
développement & à leur dernier degré d'accioifle-
ment. Une preuve non équivoque , que les genres
<]u'on vient d'établir f)nt naniîcis, c eft quand les
cfpéces qLii fe rangen;dins chaque g^nre , a'j moins
la plupart , fe rellcmbleiu dans leur premier érat
de La^ve & dans leuis transformatiors. Je n^en
donnerai que quelques exemple-. Tous les Papil-
lons ont d'aboid été des Ch. miles , ceft-à-dire,
des Infeétes qui ont un corps alongé , une tête
ccailleufe garnie de dents, liï pattes ccaillcufes , &
tout au plus d X membraneufcs à crochet'. C'eft
fous cette foi me de Ch;nille que les Papillons
forrcnt de lœuf ; mais ce font toujours les mêmes
'animaux fous différenres figures. Les Dcmoifelles
o-at touj.iuis été des Larves aquariques à (ix longues
pattes j qui portent en délias de la têic une pièce
I N S
387
I mobile ayant des t^naillcç , & dans l'état de Nym-
, phcs elles marchent & agilîent comm: quand elles
1 étoient Larves. Les Mouches à Cac fortent de
1 oeuf four, la forme de Faulle-chenilles , qui rcf-
} femblent beaucoup aux véritables , mais qui ont
toujours plas de dix pattes niembrane-jCes fans cro-
chets , Se feulement deux yeux, dans la tête , au
lieu que les Chenilles en ont plufieurs. Les khneu-
mons font d'abord des Larves fans pattes & à tête
écailleufe , ou de figure conllantc , comme M. de
Reaumjr !'a appeilée. Les Larves des Abeilles , des
j Fourmis i: d autres , ont à-peu près la irème fî-
j gure. Celles des Mouches lent d'une figure qui
; approche de la conique , & ont une tète pointue ,
charnue & de figure variable , comme M. de Reau-
mur s'exprime , au lieu de pattes elles n'ont en-
, dellous du corps que des efpèccs de mamelons
j charnus. Les Scarabés ont été des Larves à lit pattes
écai:leufes , & à tête dure & cruRacée garnie de
î fortes dents. Les Sauterelles & quantité d'autres In-
! fedles fe rellemblent pour la forme extérieure de
I leur corps , dans tous leurs états , ou dans tous
] leurs âges , excepté qu'à la fin ils prennent des
: ailes , qui auparavant étoient cachées dans des ef-
pèces de f nirreaux ; ce font ces elpêccs qui pa'.îenc
par l'état de demi-nymphes , ou àefui^JJhs- nymphes ,
comme ^L Bonnet les a nommées. »
" Apres avoir établi les différens genres des In-
feilcs qui doiver.t tL-u;ours erre fondé fur des ob-
fervatioiis exack-s , il s'agit de les aaangcr en
Clalles ou en Ordres, en joignant enfcnfole les
genres qui fe reffemblent dans quelque point ca-
pital & évident au premier abord ; il n'elt pas même
difficile de trouver cnrr'eux de telles convenances.
C'ell aulli ce qu'ont t,khé de faire pluileurs Natu-
ralilles modernes. On fait que M, Valifnieii a dif-
tribué les Infeftes en Clalfcs , par rapport aux
lieux ou ils vivent; mais cette méthode eft moins
convenable , parce qu'alors des Infcdcs d'un même
genre fe ttouvcroient quelquefois dans des clalfes
différentes, comme M. de R;aumur l'a remarqué ;
il y a par exemple , des Araig .ces aqua;i jucs &
d'autres qui font lerreftres. Swammeidam a établi
les Claiïes fur les raétamorph.-(es d.s Infectes, &
M. Bonnet a donné l'ébauche d'une divifiun géné-
rale des Inledes , fondée également fur leurs mé-
taraoïphofe'!. De tous les plans de divifion , celui-
là paro'.t afîurément le plus natm.l : car comme
dit M. i^yoïmet, la divenit; qu'ont les Liledes ;
fa voir; que les uns char.gent de forme, & que les
autres confervent toujours ce. le qu'i s ont reçue en
naidtnt , cette diverfité fuppofe en eux une difpoli-
nun d'organes, une conllrucficn intérieure , ua
méchanifme fi différent, qu'on peut dire, que rien
ne les diffin.gue plus elîcntiellement les uns des au-
tres. C'eR aulîï par rapport aux méiamorphofes ,
que M. Lyonet donne une ébauche dune diviiîon
des Infectes, dans le goût de celle de M. Bonnet.
Mais cette .méthod: a un tiès-grand inconvéuient ,
Ccc 1
i88
I N S
c';!'; i]uc pour â(Tigner à l'Infede qu'on Tient Ac dé-
couvrir, fa véritable place dans lune ou l'autre de
CCS ClalTcs, il faut d'abord connoîtrc toute (on hif-
toire , ce qui louvcnt eft difficile & même impolFi-
blc ; car les Larves de plufieurs InCcdes , Se par
conféqiient leurs raétamorphofes , (ont encore in-
connues. On en a un exemple dans le Taon , que
M, Bonnet a placé dans la cialfe des Nymphes ovi-
formes , faute de connoître fa façon de le iran('-
tbuner, & qui cependant fe transforme en une
Nymphe ordinaire , en quittant entièrement fa peau
de Larve. Outre cet inconvénient de la divifion des
Infeilcs fur la différente façon de leurs niéiamor-
phcs , elle s'i a encore d'auttcs. Des Infcdes qui fe
icllemblcnt par la figure , Ce trouveroient fouvent
placés dans des dalles très- différentes ; témoins les
Mouches , les Miles Si. les Coulîns , dont les pte-
rnières fe transforment en Nymphes à peau de ver ,
comme M. Bonnet les appelle. Au lieu que les Afiles
& IcsCoufins piircnt par l'état de Nymphes propre-
ment ainfi nommée?. D'un autre côté , des lufcdes
tics-diflFérens en genre , ou qui ont des caradères
exaélenient oppolés , fe trouveioicnt raffeinblés dans
une même clallc, tels que feroient les Abeilles,
les Coufms , les Scarabcs, & une infinité d'autres.
Cependant, dans une hiftoire générale des Infedes,
il feroit très-convcrable & même très utile pour
les progiès de nos coiinoidances , de drellcr à fa
fuite une table de tous les In'.'etfes félon l'Ordre
de leurs métamorphofes , & en prenant la divilîon
de M. Bonnet pour guide, une telle table génc-
ialcnefcri.it pa^ difficile a faite, au moins pour
ce qui regarde ceux dont les transformations ("ont
connues ; à l'égard des autres , dont on ignore en-
core les Larves, or. pourroit les placer vers la fin ,
conimt dans une appendice. Quoiqu'il en fort,
jl eft très- difficile , & peut-être même impodibk ,
«le trouver pour la diviii.in générale des Infedes ,
un plan exempt d'inconvéniens & d'irrégularités ;
les ouvrages de la Nature étant fi variés & faits fur
tant de modèles diffcrens , qu'il n'eft pas ai(é de
les réduire fous des chefs généraux & qui ferocnt
fans défauts. Mais comme il eft néceda re de fui-
vrc dans leur hiftoirc un certain ordre, fans lequel
tout reftcroit dans la dernière confufion , il s'agit de
çhoilîr celui qui a le moins d inconvéniens , û: qui
Icmblc êtr« le plus propre & le plus facile pour
dillingiier les genres S les efpèccs , & pour pouvoir
placer d'abord' les Infedes qu'on découvre , dans les
«cures & les dalles qui leur conviennent , fans être
obligé de favoir premièrement toute leur hiftoice. »>
Cette dodrinc de De Gecr , quoiqu'un peu inexade
peut-être dans fa marche , cit conforme au fond
à celle qu'avoir déjà manifcftée Rcaumur , lorfqu'il
a dit : « nous fommes dabord frappes par la forme
extérieure d'un In(cde; les caradères les plus com-
modes & ceux auxquels il eft le plus naturel de s'en
tenii pour les divifions générales , femblent auffi
dçYoir être j>ns des différences marquées , des for-
I N S
mes extérieures. Une bonne méthode doit mettre
en état de dctetminer a quelle claiie, à quel genre
appartient un Infede, la première fois qu'on le voit
& c'eil ce qu'on ne courra fane dans tonte mé-
thode qui tirera les caradères d'ailleurs que de la
forme extérieure. Celle de Swamineidara , qui a
le défaut de fournir très-peu de dividons, exige
qu'on (ache 1 hiftoire d'un Infede , qu'on lâche
toutes les transformations pat où il palle , avant de
(avoir la place qui lui convient. »
En traitant l'article Entomo'ogic , nous avons dà
développer nos propres idccs fur les mîthodes ou
Ordres (yUématiques , auxquels cette (cience devoir
& pouvoir être allujettic , & nous avons du en
nième-tems rendre hommage au génie de Linné,
qui a indiqué la mdhodc qui lui paroît la plus
digne d'être accueillie par tous ceux qui fe vouent
à l'étude des Infedes. Ce font ici les idées des au-
tres que nous avons plus particulièrement en vue
de faire connoître , afin de donner au jugement tout
le droit de motiver fon opinion & de la manifeftet
avec connoiifance de caufe. 'Voici encore comms
s'exprime un des Entomologiftes le plus juftement
diftmgués , M. GeofFroi , après avoir démontré
la nécelhté d'une méthode en Hiftoirc naturelle ,
ainfi que nous l'avons rapporté plus haut. « Nous
fommes, dit-il, infiniment redevables iM. Linnsus,
d'avoir cherché le premier à ranger méthodique-
ment les Infedes, & a trouver des caradères gé-
nériques qui les fillent plus aifcment rcconnoîire.
Son fyftême à la vérité eft encore défedueux ,
comme il arrive ordinairement aux ouvrages de
ceux qui les piemicrs ébauchent une matière neuve.
Ses caradères ne font pas aflex fùrs , affez clairs
& allez diftinds : fouvent on ne peut trouver par
leur moyen le genre ou l'efpècc d'un Infede que
l'on cherche , & de plus fes genres qui ne font pas
allez caradérifés , réuniifent fouvent des animaux
de genres ditférens , & que l'on voit au premier
coup d'œil devoir être féparés les uns des autres.
Je fentis cet inconvénient en voulant ranger ce»
animaux d'après ce fyftême. Je voyois que les ca-
radères que donne M. Linna:us , ne cadtoient point
avec ceux que font voir les Infedes. l'iuiieurs d'cn-
tr'eui tout-à fait femblables , fe trouvoient ùiivant
cet ordre éloignés & féparés les uns des aiities.
Je cherchai donc de nouveaux caradères que tout
1; monde pût aifénicnt faifir , & qui me fervllfent
à ranger cette clalFe plus clairement 6c avec plus
de méthode.»
M. GcofFroy ajoute : le fyftême que je donne
n'eft point wafyflême naturel. Pour en former un ,
il faudroit connoître tous les individus que peut
renfermer, la clalTe que l'on traite, tant ceux du
pays, que les étrangers, ce qui paroî: impollible.
Il eft vrai qu'avec cette connoillance on appro-
chetoit beaucoup de l'ordre natuiel, fi on n'y
pacvcnoit pas. En efFet, la Nature n'a peint établi
I N S
parmi les corps qu'elle renfc
I N S
389
renferme, cette diftiii(f\ion
lie résines , de gilires & d'efpèces qu'ont imaginé
les Naturaliltes, elle fcmbie avoir fuivi des gra-
dations , des nuances fendbles , par lefquellcs
on le trouve naturcUeracnc conduit d'un règne à
un autre, & d'un genre au genre fuivant. C'eft
ce que peuvent apperccvoir ceux qui jcttant un coup
dœil p!u!olop!ie lur la Nature , examinent en grand
/es dift.'rcntes produdiions ? Voici enfin comme s'ex-
prime encore plus bas le même Auteur. » La Nature
n'a donc point établi cette divifion que l'on fup-
pofe de règnes & de genres. Tous les corps na-
turels font autant d'efpèces p.trticulières d'un feul
& unique genre, quipeu-à-pcu change, s'altère,
&i conduit des animaux aui plantes & des plantes aux
minéraux. Mais pour fuivre cette marche de la
Nature, il fauJroit connoître'parfauement tous les
corps qu'elle a formés, voir & étudier leurs diffé-
rens rapports enlemble , & fi quelqu'un de ces
corps nous eft inconnu, il fe trouvera un vuidc
qui fcmblera produire une divifion & un change-
ment fubit d'un genre en un autre. Coinme une
pareille connoiifance eft au-delius de notre portée,
on peut allurer qu'un ordre véritablement naturel
& méthodique eft une de ces ciiimères qu'on
cherchera aufll inutilement que la pierre philofb-
phaie, ou que la quadrature du cercle. Il faut donc
néceiîairement que nous ayons recours à des ordres
& à des (yifêmes artificiels, feulement nous pouvons
approcher plus on moins de l'ordre naturel, en
examinant avec attemion les diff-rens rapports des
corps entr'eux. Delà on peut conclure , que plus on
fera entrer de rapports & de caractères dans une
méthode artificielle , moins on s'éloignera de l'ordre
On peut juger d'après cesobfervations, que ceux
qui ont cru devoir adopter une méthode , ne l'ont
pas fait (ans connoître le vice principal des métho-
des , mais lans connoître en mème-tems la né-
«elficé de s'y foumettre & l'utilité ellentie'ile qu'on
en retire. On ne peut donc que repoull'er lei
attaques aulFi injuftes qu'irréfléchies, de ceux qui
croient s'applaudir peut-être eux-mêmes , en cher-
chant à jettcr de la défaveur fur le travail des
«iiéthodiftes. Non- feulement le déîautd'obfetvations
luivies a empêché les Auteurs anciens, tels quArif-
tote & Pline , de donner rien de bien détaillé fur
les InfeCles , non-feulement ils s'en font tenus à
des généralités fouvent fautives & fabuleufcs, mais
le défaut de caradères fpécifiques nous empêche
de diftinguer les efpèccs dont ils ont voulu parler ,
& de profiter des remarques qui concernent parti-
culièrement ces efpèces. Parmi les Modernes, MoufFet
cft un des premiers qui ait écrit fur les Infeéles en
particulier. Sou ouvrage , qui d'ailleurs contient
plufieurs bonnes obfervations& defcriptions , pêche
tellement par le défaut de méthode & de cataélères,
que fans les planches qu'il y a jointes , il fcroit
irapofTible de deviner i«s efpèccs différentes Jonc il
ti.-ite, & mên'c maigre ces planches, il y en a
plulicuis qu'on ne peut leconncître , d'après fe»
figures, qui , gravées fur le bois , font afiez grof-
fieres. On en peut dire autant d'Aldrovande , cet
infatigible compiLteur, & de Jonfton , qi.i a fou-
vent copié Aldrovandc & Mouftet. Les def.r ptions
de Raj font plus exiidcs Si plus détaillées , & peu-
vent fouvent caraûérifer l'animal dont il parle:
mais comment retrouver un LTfeéle dans un ou-
vrage où ces animaux ne font rangés fuivant au-
cune méthode , & oii les dcfcriptions feules peuvent
en donner quelques connoiflanccs ? Lifter , autre
auteur Anglois , atnfi que Ray & Mouffct , a donné
peu de choie fui les Infedlcs, & les ouvrages peuvent
être mis dans le rang de ceux dont nous venons de
parler. On ne peut défavouct dès-lors, que l'illuf-
tre Naturalifte Suédois , Linné , n'ait rendu un des
plus grands fervices que l'on puide rendre à l'En-
tomologie & aux Entomologiftes , en cherchant le
premier a fonder la fcience fur une baie folide ,
fur la méthode la plus convenable . & en four-
nilfant aux favans le feul véritable moyen , non-
feulement de profiter des connoilfances des autres ,
mais de faire jouir aull'i les auires de leurs propres
connoidances. Nous ne pouvons donc qu'inviter
ceux qui veulent s'occuper de l'étude deslnfedtes,
avec autant de fatisfactioii que de fuccès pour eux
comme pour les autres , à adopter une méthode,
qui eft devenue la meilleure , par les foins même
de ceux qui font adoptée , tels que M. Gcoffoy ,
De Géer , Si autres. Nous avons luftifamment dé-
montré ailleurs que la nouvelle méthode de M. Fa-
bricius, fondée (ur les parties de la boache , ne
vaut pas à bien des égards celle de Liiné , fondée
fur des parties beaucoup plus appareiues & moins
fufceptibles d'incertitudes , fur les aiks.
En cherchant à infpirer le goût de l'étude des
InfeCîes, nous ne devons pas fans doute borner ce
goût Se cette étude à connoître une méthosie & à
ne fc charger que de pures defcriprions ; mais eu
s'attachant à la partie véritablement la plus utile
& la plus intéteflante , celle qui concerne le genre
de vie, les habitudes , l'induftrie , ou même la Itruc-
ture intérieure , il faut néceiîairement pouvoir dé-
crire l'infcdlequi devient l'objet de nos obfervations,
& favoir lui alfigner la place qui lui eft propre ,
pour qu'il puille être aifément & prcimptement re-
connu par les auttes comme par nous mêmes, Se
pour qu'il ne retombe pas dans l'oubli dont on veut
le faite fortir.
Les Voyageurs, qui , conduits pat unccuriofité &
foutenus par un courage digne des plus grands éloges,
nous ont découvert di nouveaux pays & de nouveaux
peuples,ont eu bcfoin de donner des noms à ces pays,
à ces peuples qu'Us avoient à nous faire connoître.
Sans coutir des dangers femblables i ccuxauxquers
ces Voyageurs font cxpofés , on peut facilement dé-
couvrir de nouveaux habitans des eaux , de latcire
390
I N S
pu des airs, qui ne font poiut encore connus, &
qu'il faut nécelTairemcnt défigncr par un nom qui
leur foie propre. La nomenclacure cil une cho-
fe aulTi ellcnticlle à la fcience de la Nature ,
que la niéihode , & nous ne favons pas pour-
yuoi , dans refprit de quelques perlonnes , No-
incnclateur eft un terrae aulll peu recomman-
dible que celui de Mcthodifte. Nous le répéterons,
fe borner à décrire & à nommer des Infeî^ss , n'ell
pas une occupation qui doive intcrellcr par fon uti-
lité ; mais il n'en eft pas moins vrai de dire ,
qu'avant de préfenter l'hiltoire des obfervations cu-
rieufcSj des faits remarquables, auxquels un être
a pu donner lieu , il faut commencer à le faire dif-
tinguer & counoître par im nom & une detcription
qui lui foient convenables. Ce que l'on peut reprocher
à plufieurs de ceux qui fe fo •. occupés de l'état
des Infcâes , c'eft de les avoir laillés dans la
même confufnn oii ils les avoicnt trouvés , en ne
leur donnant aucun nom , ou de n'avoir pas été
bien difficiles fur le choix des noms. Quoiqu'on (oit
>naitre de donner des noms aux choies qui n'en ont
pas, il peut y avoir du ridicule à les tirer de trop
loin ; mais il y en a bien davantage , à vouloir faire
des noms, 5c quand il y en a de bons tous faits,
ou même de maavais, qui font généralement adoptés.
On doit tâcher de ne p:s donner des noms dérai-
fonnables , & d'en choiiir qui rappeknt quelqu'une
-des propriétés des plus marvjuées de rinfeéfe dont
OQ veut faire mention.
Ceux qui ne veulent que s'amufcr en lifant un
.ouviagc, n'y voudroien: trouver que des faits re
inatquables ; mais les c!priti à qui une connoilfance
fuptrficielle des objets dont ils s'occupent , ne
fulfit pas , veulent l'ordie , la méthode éi les dé-
tails exaéls. On n'eft pas communément porté à
j-^pjloir fatiguer fon attention & fa mémoire, pour
apprendre les pritici,cs d'une fcience. Un avantage
prjpj;e aux Ecrivains quj font des compilaiiorts, &
qu'ils cnt fur les Auteurs qui traitent les matières
pius à fond , c'eft dç pc<r\'oir choilir^dans chaqrle
fujct ce qui eft; le plus capable déplaire Leur travail
ne peut qu'erre agréable , & ne laide pas que d être
très u:ile. Ils préfcntent les Icicnces dépouillées de
ce cjuclles ont d'épineux, à ceux qui n'ont .pas
le tcms de les a.pprotondir,;; ils peuvent par-la faire
uaîrre du goiit,&; de l'amour poiir elles, a ceux à qui
elles étoicnt iiid:ft Crétines: mais il n'arrive ([uetrop
iouventà ceg^niemes Jicciyains , de perpétuer con-
tre leur gré les erreurs ; ils ne lont pas toujours
par eux-mêmes allez au fait des maricics qu'ils tiai-
-le^it , ils. veulent s'épargna- les difcudiuns ; ils
pu fcnt dans Jiffércitcs fonrces , & ils ne fe croyeut
^!us re'poiifabes de rien, dès qu ils citent leurs
ga a'/is. Cv-pcnd^nt, co.Time.on croit qu'ils n'ont, puifé
que dans des tources, qu'ils ont reconnues pour
bo.ines,, &i. qu'ils p'y ont pas pris ce qui C'i'ic dû
étie lejctté, on cit .o'ifjjofé à icccvoiL; pour, vrai
(« qu'ils nous rapportcac. Tour ne patler^que des
1 N S
compilations d'Hiftoire naturelle , à combien de
faits faux , rapportés par Ariftote & par d'autres,
n'ont t-elles pas donné une forte d'autoriré : Plus un
fait a été dit & redit de fois , & plus on eft difpofé
a le croire ; on ne cherche pas allez à voir que cent
Ecrivains qui rapporrent ce fait , ne fuit que de
iimpics échos de celui qui l'a du la première fois.
Combien pourrions citer d'exemples de faits qu'il
faudroit retrancher, des compilations d'Hiftoire na-
turelle qui ont paru dans ces derniers tems,ou
même de nos jours, & de celles encore qui ont
été le m:eux reçues du Public , S: qui le méritent
à beaucoup d'égards l Sur quoi peut-être il faudroit
appuyer , c'elt fur la défiance dans laquelle on
doit être par rapport à la vérité des laits rapportés
par la plupart des Natuialiftes.
Les faits font a.Turément les folides & les'vraîs fon-
demens de toutes les parties de la Phyfîque ; & l'Hif-
toiie naturelle ne doit être prefque entièrement que
le récit de la luire des faits que la Nature noi.s offre. Le
raifonnement ne doit jamais fe trouver en oppoirtion
avec des faits certains j mais le raifonnement ne doit
nous faire diftinguer entre les faits qui ont été rap-
portés , ceux à qui nous devons une pleine croyance,
de ceux qui font équivoques , & de ceux qui font
faux. Il ne permettra pas d'ajouter foi à ceux qui
font directement contraires a d autres dont la certi-
tude nous eft connue ; il ne nous permettra pas
de recevoir pour vrais ceux qui dérruifent des prin-
cipes inconteftables. Enfin , on fait de refte , que
des faits rapportés fur des oiii-dire , & que des
faits rapp ;rtts par des Auteurs dont la bonne-foi
eft fufpede , ne prouvent rien. Mais on ne fait
pas allez combien peu d'hommes lont capables de
bien voir en matière de Phylique U d'Hiftoire na-
turelle ; ce n'eft pas une qualité aulli commune qu'où
le pourroit imaginer, que celle de favorr donner
fon attention a toutes les circonftances d'un fait
qui méritent d être obfervécs. Trop Couvent l'obfcr-
vateur eft dans des dilpofuions r^ropres à lui montrer
les objets tout autres qu'ils ne iont. L'amjur outré
du merveilleux , un trop fort atrachemciit à un
fyftémc lui fafcincnt quelqutfo s les yeux Goedart
nous fournira un excmj le des effets que la préven-
tion peut produrre d.;ns 1 Obferva eur ; il a cru
quedes Inleéjes pouvoient donner iia:iîance à d'au-
tres Infedes dune efpècc différente de la leur. Il a
vu fortir des 'Vers ou des L;irvesd'une Cher.llle , & il
a cru que ces Larves étoienc les vérirables enfans
de la Chenille. Piein de cette idée , il a penfé que
la Chenile prenoit des foins pour fes petits nouvel-
lement nés j il a cru enfuite voir cette Chenille filet
une coque de fcie pour les couvrir, & il nous rap-
porte qu'il l'a vu. Si la véritable crii,ine de ces
Larves lui eîit été connue, s'il avoit içu qu'elles
ia dévoient à un Ichneamon qui avoit depolé , dans
le corps de 'a Chenille , des a-ufs d.):it elles étoient
foitic , il n'eût pas penfé <; ne la Chenille eût été
fufceptibk de. fentimens tendres pour des Larves
I N S
qui avoient dévoré une grande -paîïîè de fon In- ,
téricur ; il n'eût pas imaginé alors qu'elle eût du
filer pour les couvrir^ & il eût vu'en mênie-tems
qu'elle ne file point pour elles , que ce font les
Larves elles-mêmes qii; , peu-à-aptès leur nailFancc
ou leur fortie du corps de la Cheiiirc , le filent
chacune une petite coque, que ce font elles-mêmes
qui filent use enveloppe générale , fous laquelle
toutes les petites coques font rcntertaées.
Nous pouvons ccnclurc , d'après les réflexions
niêmes que nous ven-uis de préfenter , que i\ l'on
doit cherclier a s'ialbuue par foi-même de la vé-
rité des faits , que fi l'on ne doit pas fe livrer
avec trop de confiance à l'opinion de ceux qui les
rapportent , on doit cependant chcrdier à s'envi-
ronner de toutes les connoilîances de ceux qui ont
pu avoir bien étudié la Nature , pour pouvoir l'étu-
dier foi-même avec plus de fuccès. Nous pounions
citer plulieurs ouvrages fur les Infcifles , dans lef-
qucls on trouve quelquefois des obfervations qui
iont bonnes ; mais elles font bien plus (oavcnt
fautives , elles font telles qu'on les pouvoir at-
tendre de perfonnes peu verfées dans l'Hiftoirc na-
turelle , que les apparences trompoient , & qui ne
pouvoient s'aider de l'analogie & des connoilîances
qui leur manquaient. En préféranr de défigner les
fources dans lefquelles on do;t puifer les connoif-
fances plus fûrcs , nons citerons d'abord un Rliédi ,
& apiès lui un Swammerdam , un Malpighi, un
Valiifnieri ; voila des Auteurs qui ont les premiers
enrichi la partie de l'Hiiloire na:uie'le qui concerne
les Infeâes , d'obfervations aufli curieufes qu'inté-
redantcsS: qui méritent la confiance la plus fou-
tenue. Mais celui qui doit être cité avec le plus
de droits , c'cft fans doute Reaumur « Cet acadé-
micien , dit Lyonnet , cft peut-être le fcul qu'on
puillc dire avoir véritablement approfondi le fujct,
fur-toat par rapport à ce qui regarde l'induftrie des
Inleêtc; i: leméchanifme de leurs opérations. Il les a
fuivis dans leurs aélions les plus caclif es, & nous rend
un compte très-exiél: des moyens finguliers qu'ils
emploient pour parverir à leurs fins ; c'cft fur cet
anicle , un des plus cuneu.t de l'Hiiloire naturelle,
qu'il mérire fur-iout d'être admiié. Il y entre dans
un détail qui le plus fouvcnt ne laille rien à délirer.
Les nouvelles id.-es qu'il fournit, feronr d'un ttês-
grand fecourr-à tous ceux qui voudront traiter cette
matière avec ordre , & on lui Icra probablement
redevable du premier ouvrage (yllématique fur
les Infeéles , qui paroîtra. Le public doit encore
une reconnoi.'l'ancc singulière , de ce qu'il a bien
voulu lui rendre compte de« luiyens ingén.eux dont
il s'ell fervi pour f^ire tant de belles découvertes :
il a mis par la chacun en état de vérifier fes expé-
riences Se de fe procurer le plailir de voir ce qu'il
a vu. » De Geer s'eft cmprelTé de marcher fur les
traces de Reaumur & nous a laifie auffi des mémoires
bien dignes d'être connus. Bonnet a encore cherché
à embellir de ragrcmenc du llyle la partie hiliori
I N S 39r
que des Infedts , & nons lui devons quelques ob-
lervations très - intércflantes.
Quelque grand que pût -être le nombre des Na-
turaliftes qui auroient confacré leurs ^ei■lcs à
l'étude des Infettes, la matière feroit toujours bieri
loin d'être épuifée ; ils auroient toujours laiiïe a
leur poltétiié un vafte champ de nouvelles décou-
vertes a faire ; à plus forte railon , fi ce nombre efl
encore très-petit, doit ■ on s'emprertcr d'avoir fa
part au milieu d'une moifion fi abondante , fi riche
& fi facile à recueillir. Les Infcéles les mieux connus
ne le font pas parfaitement : plus on les étudie plus
on a heu de le convaincre de cette vérité ; 8c (I
l'on peut ajouter quelque chofe au travail de ceux
qui nous ont précédé , dans les endroits même où
ils ont le mieux réulfi , que ne pouvons-nous pas
faiie dans ceux qu'ils ont mcirs approfondis ,
ou qu'ils n'ont pas même touchés ? Oui lans doute ,
a mcfure qu'on accordera plus d'attention aux
Infectes , on fera des obfervations qui ont échappé:
celles même qui ont été rapportées, font quelquefois
imparfaires : il arrive quelquefois de parler d'une
Chenille dont on n'a pas encore eu les Papillons ,
ou de parler d'un Papillon dont la Chenille neft pa<
encore connue. G'etl avertir les Obfervateurs de ce
qui lelte à faire , c'eft les inviter à profiter des occa-
iioiis qui pourroient leur faire voir en entier ce donc
on n'a vu que la moitié. Oh ! combien de nouvelles
cfpèces de difFérens Infeéfes , qui font encore in-
connues 1 Combien celles qui teftent à découvrir ^
fourniflcnt une a.mple matière à exercer l'mduUris
Se la fagacité des curieux ! Cette fcience va à
l'infini , chaque jour peut nous y donner dç
nouvelles leçons , Se tel qui croit y avoir fait de
grands progrès , tireta des lumières d'un autic
qui en a fait beaucoup moins que lui. Pourrions -
nous ne pas profiter des fecours qui font en notre
puilîance î Le roicrofcope , qui nous a faitapper-
cevoir tant de merveilles, ne nous olTre-t-il pas
encore le même fpecracle î Cet inllrurnent levé le
voile qui couvre la nature , il detlilie nos yeux , Se
fait, pour ainfi dire, d'une Mouche un Eléphant,
en nous la faifant appercevoir feize millions de fois
plus gros qu'elle n'elt réellemcnr. Toutes les plus,
brd'antcs découvertes font dues au microfcope , il
elf aifé de juger comb'cn cet inftrument doit être
apprécié. Il nous fait pénétrer dans une elpcce de
néant , il étale à nos yeux un nouveau monde , com-
pofé d'un nombre infini de nouveaux êtres animés.
Les anciens , privés de cette invention, étoient
obligés de s'en rapporter au (impie témoignage de
leurs yeux; rien ne pouvoir les détromper, ni
étendre leurs connoilfances. Mais à l'aide de cet inf-
trument , nous fommes allés bien plus loin queux ;
nous avons paflé du doute à la certitude, & les
Naturalises modernes font en état de reélifier leurs
idées par le fecours même des moyens qui les ont
fait naître.
Il elt affez g,éiiéialcment comm que la plupart
55>2
I N S
ies Infères ont à pafler par trois états bien difF^rens
*c qu'on a cru devoir envifagcr comme autant de
métamurphofcs. Ce qui peut-être n'efl pas aufll
généra'einent connu, c'eftque le premier état quoi)
nomme imparfait, dans lequel l'animal , pour ainii
dire emmaillotx , enveloppé des langes de l'enfance
n'cft prefquc, aux yeux de tout le monde, qu'un
objet de dédain, ou même d'cfFroi , c'ert que cet
état j vulgairement délîgné fous le nom de Latve,
de ClieniUc, préfente ordinairement l'Inftdle dans
l'époque de fa vie la plus intérelTante pour nous ,
foit par rapport à fa manière de vivre , loii par
rapport à Ion induftrie. Dans l'érat qu'on nomine
pafait , l'Infecle dcltiné à remplir une fondlon plus
importante pour la Nature que pi ur nous, s'cm
prelfe de s'acquitter du foiii de propager, d': per-
pétuer fon efpècc ; en effet , à pcme eil-il parve-
nu à fon dernier dévcloppeir eut, à peine a t-il
fatiifait au bcfoin pieflant de fe répror'uiie , qu'il
cède de vivre. Si nous cherchons donc a infpirer
le goût de l'étude des Infcûes, c'eft furtout lorf-
qu'iis (ont encore fous leur première forme, que
nous devons follicitcr les Nacuraliftes que le goût
de cette étude entraînera à y fixer le plus fcs rc
cherches & fes obfervations.
Sans doute l'Infede en général , parvenu à fon
entier dévclopf ement,doit attacher plus agréablem .nt
la vue; mais il n'eft , pour ainû dire, plus propre
qu'à briller dans les colledions. Nous ne pouvons
nous refufcr de dire à ce deisicr égard, avec quelque
fâtisfadion , que le goût de fane des coUcétions
d'Infeéles gagne journellement : on aime à v. ir
ralfeniblés dans un cabinet, tous les Infcdes que
des yeux curicuï & attentifs ne parviennent à trouver
dans les campagnes qu en les y cherchant en dif-
férentes faifons, & même en d, rit-rentes années.
Ces fortes de collcilions forment d amulans fpec-
taclcs , propres à nous montrer les richcflcs & la
féconde divi-rfiié des produélions de laNatuie. Mais
c'eft dans les livras même de la Nature qu'on doit
lire , quand on veut travailler lur l'Hilloire natu-
relle. On ne peut pas y lire quand on veut : il
faut des lieux , des faifons & des circonllances fa-
vorables pour fane les obfervations néceflaircs. Quel-
quefois, à la vérité, on peut aider à faire naître
des circonffances heurcufes, mais plus fouvent il
faut que le hazard nous ferve. Cependant, que
l'étude que nous rec-nimandons foit infpirée une
fois par le plaifir même que la contemplation des
euvragcs <èe la Nature fait bientôt naître, ti les
nouveaux moyens de découvrir fe multiplieront même
par les nouvelles découvertes que l'on fera fans
celle.
Quoique nous foyons très- difpofés à louer le
goût de faire des colledions, parce qu il peut en
j-,éfulicr quelque utifitc , & qu'il en rtfultc tou-
jours une fatisfaéfion pour celui qui s'y livre; il
ne fa'it pas (ans doute que ce goût f.iilc perdre
celui de l'obfcrvation , <jui eft bien plw digne
I N S
d'attacher la jouiffance d un être penfant; & fi,
comme nous avons dit , c'eft dans l'état de Latvc
ou de Chenille que l'Infcde mérite le plus d'êtr*
obfervé , nous ne pouvons trop inviter l'ObTerva-
teur, à en faire le principal objet de fon atteniion
avec d autant plus de raifon encore, que cet état
cii riulede, en général, eft plus dii;ne d'être connu,
ell aulTi celui où il tlt le plus difficile à trouver
& a connoîrrc.
Il y a, il eft vrai, beaucoup d'obfervations, pcar
lefq.iel'cs des circenftances favo;abl£S peuvent man-
quer : la fortune a part aux découverte-. d'Hiltoire
njturelle, comme elle en a à toutes les autres :
mais ici plus particuH'rement on peur fouvent
forcer la fortune à nous fetvir. Elle fert communé-
ment ceux qui recherchent avec le plus d'cinprelle-
mcnt, c'ert-a-d;re, que ceux qui travail eut le
plus a faire naître les occafions , qui font le plus
attentif'; a faifir celles qui peuvent les conduire à
leurs fins, y arrivent ordinairement. Divers Auteurs
ont nourri beaucoup d efpèces dift'.^rentcs d'Infcites,
pour voir leurs transformatio.is , mais iiS feniblent
n avoir eu que cela en vue : de favoir par exemple ,
quel Papillon vient dune certa-ne Chenille ; l's pa-
roiffcnt avoir négligé de fe donner les petits foins
nécellaires pour voir ce qui fc palle de plus cuiieux ,
dans ce qui précède , ce qui accompagne & ce qui
fiiK ces tran< foi mations. Us ne (cmblent pas avoir
allez cherché à prendre des mefures pour découvrit
comment les Infedtes exécutent diverles opérations
difficiies, comment ils viennent a bout de pludcurs
ouvtages induftricux. Il faut avouer cependant ,
que c'cll bien ce qui doit le plus intércfler , & c'eft
ce qu'on parviendra fouvent a voir quand on en
aura bien envie. Il ne faut fouvent qu'avoir re-
cours a de petits expédiens , qui fc prélentcront à
qui voudra les chercher. Quand on ne veu: qu'avoir
le Papillon qui fort d'une Chemllc , il fuffit de
nourtir deux ou trois Chenilles de cette efpèce j
mais quai d on veut iailir ces Chenilles dans des
opérations délicates , qu'elles n'exécutent qu'une
fuis dans leur vie , & qui ne durent que peu d'inl-
taus, c'eft un hazard li le tcms de ces obferva-
tions n échappe pas a rObferv.»reur qui n'a nourri
qu'une Chenille de cette efpèce. S'il en a nourri des
centaines, il a mukiplié des centaines de fois les
occdiions d'obfcrver ces momcns précieu.t ; & des
centaines de Chenilles de la même elpèce n'embat-
ralk-nt pas plus à élever qu'une l'eule , lorfqu'clles
fi nt de ccl!es qui vivent de feuilles d'aibres com-
muns ou de plantes communes , tout fe réduit à les
reiifctmcc dans de plus grands vafes.
Par rapport aux endroics dans Icfqncls on a rent»
les Infectes renfermés , il paroît par ce qui en < ft
rapporté dans divers ouvrages , qu'on les a ni:fcs
ordinairement dans des boîtes de bois. Des Che-
nilles mangent forr bien , croillent , le transforment
I en Chryfalides & en Papillons, quoiqu'elles (oient
! priKées
ï N S
f tivécs du grand jour ; mais l'O'jfcrvateur n'efl en
éta: de voir leurs manœuvres que quand il ouvre la
buîce ; ks inouvcnn:ns qu'il fait pour 1 ouvrir , de-
tcrmineiu oriiniairement la Chenille a iincrroaiprc
l'ouvrage qu'elle avoir commencé : des bouieillc!. de
verre, telles que celles des cabinets des curieuï ,
dont l'ouverture a prel'que autant de diamètre que
le fond , & qu'on appelle des pou.iriers , l'ont dts
logemens bien phis convenable»; ; leurs parois per-
mettent toujours de voir l'Infctte qui y e(f ren-
fermé. De Jurandes cloches de verre , celles même
qui font a l'ufat^e des Jardiniers , pofées l'ouver-
ture en-haut j peuvent fournir encore des loge
mens plus fpacieux : lî on les remplit en partie de
terre couverte de gazon , on y éicve commodi-ment
les Infedles qui vivent dlierbes , & fur-rout ceux
qui aiment a aller Cous terre de tems en ccms.
Il y a nombre dinfedes qui ne volent point,
& qui ne (auioient grimper le long du verre, ils
lelteiit dans ces cloches , quoiqu'on ne les couvre
pas ; ils y font leurs œufs , les petits en écloleiit &:
y croillent. Celles de ces cloches où l'on met djs
lafcûes qui volent ou qui montent le long du verre,
demandent ; avoir des couvercles , l'oit pleins, tek
que ceux des boî es ordi.i^ircs , foit , 6c c'ell le
mieux, des couvercles a jour.
Les volières, julqu'à Reaumur, n'ont été faites
que pour les Oileaux. Cet obfervateur, aulîî ngé-
nieux dans fcs obfervaiions que dans la manière
d'oblerver , rapporte en avoir fait faire pour y lo-
ger a la fois un très-grand nombre de ditf rentes
cfpéces d'Infedes , & propres à renfermer rous ceux
dont le diamètre du corps ne furpalloir guèrcs celui
d'un fil d'archal ordinaire, les fils fins du grillage
n'étant qu'a cette diUance les uns des autres. Le
fond de volière étoit du gazon , fur lequel il y
avoir des plantes de différentes eTpèces; & ce ga-
zon étoit pofé fur une épaiile couche de terre qui
étoit contenue dans une efpècc de cuve quarrée
de maçonnerie, afin que les Infe&s qui pénètrent
en terre , ne pullent pas trouver d;s chemins fou-
terrains pour s'échapper de la volière ; ils étoient
anècés par les murs qui contenoicnt la terre. Dans
de pareilles loges on peut ralîcmbler des Infedes
de bien des Oidrcs differcns, & qui s'y multiplient ^
fur-tout II on a foin d'y jettcr ceux cu'on a
trouvés accouplés. Ils y font leurs opérations comme
en pleine campagne. En un mot, avec de pareils
expédicns , quelques années peuvent fournir plus
d'obfervanons qu'il ne feroit poflible d'en rallem-
bler d„ns les vies conléciitives de plulîeurs Obfer-
vafeuis, qui aitendroient celles que d heureux ha-
ïards leur fomniroient.
Les ménageries ordinaires, ajoute Retumur,
celles des grands annp.aux , engagent à des dé-
feiifes que des Rois S; desPimces (ont feuU en état
de faire; des ménageries d'Infedes , dont l'entre-
tien ne Icroit pas chet allurément, offriroient des
HiJÎ. Nat, deslnjeâes. lom. yll.
I N S
393
fpcdacles plus finguliers & plus varies. I! n'elf pas
beloiii d'aller dans le nouveau monde pour dé-
couvrir des animaux de formes nouvelles 8c lur-
prenances, il ne faut que far.e plus dufage de
nos yeux pour bien regarder tout ce qui nous en-
vironne. Un feul Chêne peuplé de tous les lu-
fedes qui peuvent s'devec fur fcs feuilles & fur
les branches , fourniroient dans la plupart des
laifons de l'année , & dans prefque toutes les
heures du jour , des nouveautés amufanccs. Les
Abeilles qu'on tient dans les ruches vitrées, ne fe
font- e les pas regarder par tous ceux qui ne re-
doutent pas trop leurs aiguillons > Les Guêpes ,
que l'on peut tenir dans de pareilles ruches , ne
tont point de mal à qui le contente de les obfuv\r ,
isc lui tunt voir des raanu:uvres qu'on ne le lafle
point de conlidércr. On peut par - tout avoir des
tourmiliuns. Enlin on peut avoir des ménageries
d'Inkdes de toute erpice , & li elles n'ctoient pas
les plus utiles de celles d'une maifon de campagne ,
elles icioicnt ailuiéiuent les plus a'.;ié.ib:es j'our
ceux qui connoîiroieut les petits animaux qui y
leroicnt railcmblés.
Nous cioyons fans doute avec Lyonet , qu'il
ici ou avantageux pour l'avancement de l'Hiltoue
naturelle , pour en accroître plus lurtment les fucccs ,
que ceux qui le livrent a l'étude des Infectes , ne
s apcliquailent uniquement qu'a étudier chacun des
lulectes des lieux de leur demeure. Cela les mettrcit
plus a portée de pouvoir réitérer leurs expériences
aulli louvent qu'ils lejugeroient néceilaire pour s'af •
lurer delà vente d'un fait; & bornés a un petit dif-
trid, ils s'attaclieroient avec plus de foin a décou-
vrir ce qu'il renferme : ce qui ne pourioit man-
quer^ de leur faire tiouver grand nombre d'Infedes
qui font encore entièrement inconnus, & qui pour-
ronr toujours Têire, tant qu'on le contenteia de
fane ça &; la des lechcithcs vagues Se fuperticielles.
Il cft aulFi un vœu de Reaumur, que nous de-
vons mai.ifefter. Je voudrois , dit-il, que les Ob-
feivateurs qui îravail'ent à 1 hilfoire des Inicdes ,
donnalîent des catalogues de ceux qui fc nour-
riilent fur chaque plante : il y a des arbres, tels
que le Chè !e , 1 Orine , le Saule , qui fourniroient
dallez grandes liftes. De pareils Citalogues apprcn-
droient
de trouver fur cha-
que plante , (ur chaqnc aihre. Que 1 on com-
mence a en dreikt, on les rendra romjlets inlei'li-
blement. On pourra faire des cataiogues umblabics
des Inledes qui vivent dans l'eau , d'autres de cei:x
qui vivent fous terre , &c.
Lorlque la nature d'un ouvrage esi^^e qu'on fa.Te
palier dans l'elpric du Led>.ur ks^inug".;, de vjuauaci?
de ngures compofées, on ne peut guère fe pri -
mettre d'y reuthr fans le feconrs de dc:lîeini. 11
elt difficile de peindre exadcment par des delcrip-
nons les diri'.rentcs formes , les difrércns arrange -
mens, les diiteientcs proportions 'cs'pattiej de cci-
Ddd
3P4
I N S
tains corps. Mais il eft encore plus difficile de fixer
l'attencion à des defcripîions , qui rarement peu-
vent être fuffifjinmcnt exactes , f.uis être un peu
ongu
Les dfllcins diient bien plus vîre ce qu'ils
ontadire; mais ilsnepcuvent pourtant pas toujours
rcpréftnutr tout ce qu'on voudroit qu'ils reptéfen-
tallent ; ils fouticnnent 1 iiiiap;inar!i>n , & avec leur
fecours on lit & on entend des delcripiions qu'au-
tiement on ne pourroit ni entendre ni lire. C'eft
fur- tout aux ouvrages don: l'objet ell de taire
connoître les formes dc-« corps & les parties de di.
vers Infedes, que les dellcins font nécelFaircs; ils
animent , pour aiiifi dire , ces ouvrages ; la vie
femble man.juer à ceux a qui ils manquent ; dans
ce genre un ouvrage qui n'eft prefquequc de delleins,
fera toujours mieux reçu qu'un autre qui en feroit
totalement privé , quelqu'exail & quelque détaille
qu'il fût d'ailleurs. Plus de gens apparemment ,
dirons-nous aufli avec Rcaumur ^ ont parcouru
les planches que nous a données Mérian , tant des
Infcdes d'Europe que de ceux d<: Surinam , qu'il
n'y en a qui ont lu l'Hiftoire des Lileétes de Ray ,
abfolument dénuée de li:;urcs ; quoique cpptndant
quelques lignes cniplojces par llay a décrire un
Infede , peuvent le nueux faire connoître , mèt-
rent fouvcnt plus eu état de le letrouver , de le
dilHnguer de ceux à qui il relIc.^lble , que ne nous
y met une figure de cet Inlcde , qui fcraaunoin-
Ijre de celles qui font gravées ou même enluminées
dans les planches de Mcrian ; mais l'imagination
iravai'le pour prendre ou pour confeiver l'image
qu'une defcription veut lui donner, & elle rcç'>it
dans un inftant & fans peine celle d'un dclfein.
Les planches , dirons-nous encore avec Rcaumur,
iiemanquent jamais d'égayet les ouvrages où elles fe
trouvent^ mais elles ne leur donnent pas toujours tous
les avantages qu'elles font deftmécs a leur procurer ,
fur-tout lorfqu'elles ont à nous repréfenter des Inletles
de différentes efpèces entre lelqucls il n'y a que de
légères différences. Ceux dont on a donr.é le plus
de figures gravées , foivt des Chenilles & des l'a-
pillons , & l'on peut dire qu'elles ne fauroient peut-
être nous faire trouver le quart de ceux qu'elles
repréfentent. Les bons Peintres en portrait font
rares, & le nombre des bons Peintres ou des bons
Deffinateurs en portraits d'Infecles, elt incompara-
blement plus petit; peu de Peintres s'exercent à en
faire, & il ell tres-dithcile d'y réuffir; fouvent deux
Hommes différent plus à nos yeux , que n'y diffé-
rent deux Chenilles , quoique d'cfpèces différentes.
Nous croyons fans doute qu'on peut s'abftcnir de
multiplier les dclfins des Ir.fcélcs qui n'ont entr'eux
que de ces variétés légères qu on ne (auroir fe pro-
mettre de faire fcntir avec le noir Si le blanc de la
gravuxe.
On p^ut fe promettre , il eft vrai , de faire voir
pU!« de variétés, lorfqu'on a recours aux couleurs,
loriqu'cfl enlumine les ligures j mais il faut avouer
I N S
qu'un ouvrage rempli d'un grand nombre de planches
enluminées , ne peut qu'être très - cher , & que
c'elf ne vouloir pour amfi dire tjavailler que pour
les riches , & certes , on ne doit pàs fuppofer de
parcifes vues à un Naturalise, dont l'auguffe mil-
lion e(l de tâcher de rendre le fpeclacle de la Na-
ture . commun a tous les êtres également nés pour
la contcmplLt. K ouvrir fon temple qu'a la richelie ,
n'clf-cc pas s'expofer a voir ion culte ennèrcmenc
négligé & darui:"; N'eit-ce pas plutôt à la mé-
diocrité qu'il appatticnt véritablement de fcntir le
mérite de fcs ceuvres & de ?c livrer au goût de
fon étude i Le prix des enluminures deviendroit
même exccffif, fi les couleurs ëtoient appliquées
avec toute l'intelligence , tout ie foin & tout l'arc
néceflaires pour nous oiliir des poitiaits ou 1 on re-
trouvât la Nature; & la plupart font trop ordi-
nairement faites fi a la hâte, & elles nous donnent
louvent de li faulfes idées des couleurs propres aux
Inledes, qu'il vaut mieux n'avoir que de finiples
gravures , qui au moins ne nous trompent point,
6i qui confcivent des traits de reflemblance que
l'application drs couleurs tait louvent perdre. Nous
ajouterons aullî , qu'il y a des Infcdcs, tels que
des Clu-nilles , dont ks diliércnces ne fauroient
nous être montrées par les couleurs ; plufieurs font
toutes brunes, toutes vcriss . & les biuns & les
verts ditférent plus fut le même Infede , conlî-
dérc qucljucs jouis plutôt ou plus tatd , que ne
dilfèieut qucfiuduis ceux des deux Inieèks de diffé-
rentes elpèces.
Il convrendroit que tout Obfervateur eût lui-
même le talent de deffiner, pourvu qu'il ne s'y liviàt
pas trop , & qu'il n'employât pas à des deilcins le tems
qu'il dcvroit donner à des recherches. L'avantage
de ce talent eft fur-tout pour faifir des momens
uniques , qui ne laillent pas le tems d'avoir recours
à une main étrangère, qu'on n'eft pas maître d'avoir
toujours auptès de foi. Ceux qui ne peuvent faire
eux - mêmes les dclfins dont ils ont bcfoin , ne
doivent pas au moins fe difpenfer de les faite faire
fous leuis yeux, quelque tems qu'il leur en doive
coûter. Un Dcffinateur , quelque intelligent qu'il
loit , ne peut entrer dans les vues d'un Auteur, ii
l'Auteur ne conduit , pour ainli dire , (on pem-
ctau. Le Dcllinateurfera frappé par certaines parties
d'un objet qu'il cherchera a mettre plus en vue ,
& qui feront quelquefois de celles qu'il importe le
moins de fane connoître. C'eft à l'Auteur à donner
ces politions , les points de vue de l'objet. Dars
divers ouvrages, dit Reaumur , où on a rcpréfenté
un grand nombre de belles efpèces de Papillons ,
on s'elf plus attaché à donner des figures qui pluf-
f^nt que des figures qui inftruifillent. La figure d'un
Papillon qui vole , qui a toutes fes ailes étalées. Se
qui niontte en entier la variété de l'arrangement de
fes couleurs, eft alfurément plus agréable que celle
d'un Papillon en repos, dont les ailes fupérieures
couvicnt louvent tout ce que les ailes inférieures
I N S
ont de beauté , & qui d'ailleurs a alors un air plus
lourd , plus racourci & plus mal fait. Mais les pre-
mières figures ne nous aident i-oint a rcconnoître
ce Papillon , quand il elt polé fur des reuilies & fur
des fleurs , & quand il vole on ne diliingue poiiir
fes belles couleurs. Quelques Peintres même, pour
nous faire voir tout ce qui peut être apperçu de
l'arrangement des couleurs des a^les , ont reprélenté
les Papillons dans les attitudes de ces Oifeaux qui
lont att.ichés contre des portes. On ne peut pas
délaprouvcr que l'on cheiche a faire voir la dif-
tribution de tcutes les tarhes qui peuvent nous aider
à dillinguér un Papillon des autres , quand nous
l'avons entre les mains ; mais on peut demander
que par préférence on le reprclcntc dans les atti-
tudes fous lefquelles il paroît à nos )eux.
Quelques Deffinateurs ont entrepris de repréfen-
rer cliaque Infcde fur la plante dont il fe nourrit.
Mais, outre que c'elf donner dans un hixc qui ne
peut appartenir à la plu[iart de ceux qui cultivent
l'Hiftoire naturelle, ne d^it-on pas craindre que
ces ornemens ne fervent qu'à détourner la vue de
l'objet principal, qui difparoît en qucl]ue forte
lorf.ju'il fe trouve environné de tant d'objets ac-
cedoircs beaucoup plus grands que lui ; Un traité
d'aillcuis fur les Infedes , ' orné de tant de plantes
n'a t-il pas plutôt l'air d'un ouvrage ce Botanique?
li faut .ivouer encore que toutes ces reprrfenia-
ticns dlufccles, toutes ces colltClions de figures
dont on doit toujours favoir gré à ceux qui les
ont données, ne doivent être cependant conlidéré'-s
que comme des matériaux fournis aux Naturalises
par de bons Peintres , & qu'on ne devroit peut-
êtie clierclier à d'crire & a figurer un In[eé1:e,
qu'après avoir obfcrvé rout ce que fou genre de
■vie peut oftiir de plus digue J'ctre lappoit-'.
n Je voudrois encore , dit Lyonct , au.Ti liab.le
Anatomille & Dcùînateur que bon Ob.ervateur ,
après avoir inviré les Naturaiilles a borner chacun
l'état des Infedes aux lieux oii ils demeurent , je
Vûud.'ois , dit-il , que ceux qui traitent ces matières,
euffent un foin tout patticulier de faire repréfcnter
chaque animal dans fa grandeur naturelle , d'en
exprimer au jufle les contours, de tracer avec exacti-
tude la forme de leurs nuances S: de leurs taches ,
& d'en marquer avec précifiou le clair & le foncé ,
enfin qu'on ne n glige.ît rien qui put fervir à ca-
ra:térifer la différence fpécifique des diverfes efpèces
d'infedes d'un même genre. Ce point, il faut l'a-
vouer, a été trop négligé juT^iies i i. Il eft peu
d'ouvrages qui n'aient à cet égard mérité quelque
repro.:he ; aulfi à moins qu'un Naturalifte ne loit
1m. -même habile delfuiateLir , & qu il n ait tout le
tab-nt requis pour exprimer avec juftcile des traits
aullî délicats que ceux qui diftinguent les Infeétes
d'un même ordre, il fera bien diiScile qu'il puilfe
publier quelque chofe d achevé en ce genre. Les
Dcflinateurs qu'on emploie , quelque experts qu'il
I N S
395
foicnt dans leur art, ne fatisfont que raremcnr à
l'attente qu'on en a. Accoutumés a travailler d'i-
magination , à fuivre leur manière, a donner dans
le pittorefque, & a vouloir primer fur .'a Nature ,
ils ont trop peu de peine à la fuivre pas a pas dans
la repréfentation d'un animal aulfi méprifable pour
eux que l'elt un Infecfte. IN fe lafTent bientôt de
copier tant de mi.nutcs, ils fe leliclent, & leur
ouvrage fe relient partout de leur ncg'igence. a
« Il feroit donc à fouhaiter, pourfuit Lyonct,
que tout Naturalilte fût hjbile ddîinateur; mais
comme ce feroit demander l'impclfible, j'exigerais
au moins qu'ils en Aillent allez pour pouvoir diriger
les Dcflinateurs qu'ils emploient, Se juger de leur
ouvrage en connoilleurs , afin de ne recevoir rien
de leurs mains qui ne foit très-correct & bieit fini,
C'eit par ce moyen feul , & par celui que j'ai
déjà indiqué, qu'on pourrcit enfin parvenir à fixer le
nombre des LUcdes connus, à favoir leur liilloite,
a connoître quels font ceux qui font particuliers a
certains pays , quels effets la difféience des climats
pro.luit ïur eux , en un mot , a avoir une con-
noiilànce aulfi générale Si diftinfte des lafcdes ,
qu'on l'a des autres animaux & des plantes : au lieu
que , fi l'on veut négliger ces précautions , on fe
donnera bien de la peine inutile ; & même plus on
écrira fur cette matière , plus on courra rif jue d'y
répandre de 1 incertitude &c de la confufion , dès
qu'on voudra fortir des généralités. On (aura , à
la vérité , quatuité défaits curieux qui fe débitenc
touchant les Infedes; mais quand il s'agira de les
vérifier par fa propre expérience, on ne faura oii
trouv,.r l'animal , ni en le trouvant, le rcconnoître :
& le même animal , repréfenté dans dix ouvrages
différens , paroîtra dans chacun d'une efpècc diii'é-
renie , pendant que dix animaux différens qui s'y
t.'^ouveront , pourront être pris pour un même ani-
ma!, ce qui ne peut que remplir l'Hiftoue natu-
relle de grand nombre d'efpéces d'Inîeéles im.agi-
naires , tandis que ks efpèces réelles y feront la
plupart inconnues. »
Telles font les idées que nous avions à préfen-er,
en rédigeant cet arL'cle , le plus intérelîant de tous,
qui doit être regarde comme une el'pèce d'abrégé
de l'Hiftoire générale des Iiifedles , comme une
forte d'introduélion à la connoilTance de ces petits
êtres , comme un répertoire des faits les plus làil-
lans&les mieux attclté» qui peuvent leur êtrepropres.
Onfent bien que nous avons du chercher b en plus
à exciter la curiofité , qu'à la fatisfaire, & moins
travailler ici pour les favans , que pour ceux qui
ne le fo;.t pas-, afin de leur infpirer le defir de le
devenir. On lent bien aulfi qu'un travail de cette
nature doit appartenir plus aux autres qu'a nous ,
& que nous ne pouvons guère nous approprier que
renchaî:iemcnt , la diibiibution & l'ordre des idées,
6-i nous n'avo; s pas toujours cité les fourccs oti
nous avons puifé , c'eft parce que nous les avons
Ddd 1
39<?
I N S
indiquées en plus d'une occalion , & que l'on doit
aifément les reconnoîtie.
Nous croyons devoir rappeler ici que M. Mau-
duyr, voulant rendre hommage à la mémoire comme
au mérite de M. Montbeillard, qui s'étoit d'abord
chargé de la partie Encyc'opédique concernant les
Infcdes , a annoncé au commencement de fes
difcours préliminaires , qu'il placeroit au mot
Infefte , cet article , trouve dans les papiers ,
du digne collaborateur de Buffon. En remplilFant
l'engagement de M. Maudujt , nous devons
nous applaudir de pouvoir en mîme-tcms fa:isfauc
à nos delirs,& à ceux des Ledcurs. Voici l'article
tel que nous l'avons reçu de M. Mauduyt.
« Tous les Naturaliftes ne font point d'accord fur
la natuie des Inledes & c'eft un point fur lequel on
diffuie encore aujourd'hui ; maison auroit dû prendre
garde que les langues ayant été formées non par
des Naturalirtes confommcs , mais par un vulgaiie
ignorant, & les mots qui défignent les ditrérentes
Clailes d'êtres, n'ayant été ni pu être définis exade-
mentpar ce vulgaire qui ne connollfoit qu'une très-
petite panie des êtres que pouvoient déligner ces
mots: la première chofe qu'il faut faire lùrfquon
veut traiter les fcicnccs de la Nature e(l de définit
les mots, de bien déterminer les chofes qu'on veut
leur fa;re reprélenrer , & d'avoir grande attention a
les employer toujours dans le ménic fcns. Or , il
eft ai(é de v;,if qu'il entre beaucoup d'arbitraire
dans ces définitions; & pour ne point forrir du
fujet de cet article , les uns auront pu déligner par
le mot Inlede fimplement les plus petits des ani-
maux , ce qui par ît être l'acception vf.lgairc ; les
autres auront ajouté que ces petits animaux n'ont
point de faig rouge, car tous les animaux connus,
grands ou petits , ont ure liqueur analogue au fang,
& qui circule dans leurs vailitaux , ou qu'au lieu de
fang ils ont une fanie ou lunphe froide , & cette
reftridlion laillc une fignification fou étendue au
mot Infefte qui comprend encore les Vers , (<;)
les Mollufques, les Holothuries, les Sèches, les
Aphrodites , les Néréides , les Médufes , & la
rombreufe ciaffe des tcftacées : d'autres enfin au-
ront pu ajouter d'autres caraélèies , tels que d'avoir
toutes les parties folides au dehors fans auctm fquc.
lete intérieur, d'avoir le corps divifé en plulieurs
anneaux, d'où on les a nomra.s infcdes, d'avoir
des antennes , fix pattes au moins & toutes arti-
culées , Sec. & il faut remarquer que chjque ca-
laftcre ajouté en complujuant la fignificatioi du
mot , la relheiiu nécelfaircment , par l'cxclufion
qu'il donne à toi:s les êtres dJpourvusde ce carac-
(a) C'eft Liniic c
Vernies, renftrrui'
ftng u^s , limaces,
de mer.... à la vcn
a fci
de h clafTs des Infca.:? les
imaçons, coquili.agc'i , oriies , éroïk-s
ils ii'oiu poiut de fijuclerie intéiieiir,
mais i;s nom i>uint dantennes & leurs paitss lo^t f^udilfé-
ten;ssdecdlenjesinleûcs. •
I N S
tèic ; il fa.nt avouer aulli que fi toutes ces défi-
nitions diverfcs formées par la combinai.on aibi-
traue de ces caradères deux a deux , trois a trois, &c,
font également légitimes, Cilc ne font pas toutes
également parfaites, & que Its plus parfaites font
celles qui obfervent une gradatiofi plus Julie, plus
égale dans l'ordre des iJécSj &. emploient des carac-
tères plus tranchés. "
« Les Infeéles font de petits animaux , & cela eft
ttes-vrai en général, quoiqu'on au objeûé qu'il
s'en tiouvoit paimi eux piuficurs aulli grands , ou
même plus grands que cer.ains animaux des au-
tres dalles , quadtupcdes , oifeaux U poiiTons. Je
fais en effet qu'il y a des Homards, des Crabes &
même des Papillons , des A: aignées, des Scarabées,
des Capricornes, plus grands C|UC let Mufaraignes ,
les Oileaux mouches , 'les Ablettes; mais h pour
apprécier la grandeur relative des Lifedes on com-
pare, comme il eft julle, le grand au grand, &le
petit au petit, on ne pourra nier que les loledles
ne loient de petits animaux. A la venté ils fcroient
grands fi on les eomparoit aux animaux microfco-
piques ; mais ces dernieis ne doivent guère entrer
en comparaifon avec les animaux connus, parce que
tout ce que nous en favons [e réduit a cela, qu'ils
font trop petits pour que nous puillîons les bien
voir & les bien connoîire , comme il eft prouvé par
les relations contradidoiresdes oblervmeurs, & parce
que cette dalle qui a vrai dire n'en cit pas une ,
renferme un cahos , une multitude innombrable
d'êtres de natures différentes Se qui attendent pour
être mieux connus des obfeivatcurs encore plus pa-
tens, armés d'inlhumcns encore plus parfaits , Sc
qui ne foicnt prévenus ni par la pallion des fyftêmes,
ni par l.\ pallion non moins dangcreule de les com-
ba:ire. m
« Mais la pctitcire n'eft pas à beaucoup près l'uni-
que attribut , m le plus carad;:riltique des infcdes :
ils ont des propnéti-s qui les diUinguent de tous
Its autres animaux; ciuuiqae peut être en rigueur,
il n'y au pas une feuk de ces propii^tés qui appar-
tienne univerfellement « tous les animaux de cette
clalfe , exclufivement a ceux de toute autre clalle :
c'ell donc la réunion u.i plus grand nombre de tes
propriétés qui conlHt;:t la nature idéale des Infedcs
&c qui doit être la baie de leur définition. «
" 1°. Ils font compofés , comme les poi/Tons ,
les oifeaux, les quadrupèdes , de deux fubllances,
l'une molle &: charnue, l'autre dure & olîcufe ;
mais au lieu d avoir la fubltance olVeufe en dedans
comme les autres , ils l'ont en - dehois : c'clt
une peau plus ou moins dure , plus ou moins
moins flexible ; efpèce de Iqueiette extérieur
& qui fait les fondions des os puifqu'il iirt
de peint d'appui aux mufcles & aux tendons , c'tl!-
a-due, aux pnncipaux organes du mouvement, l'ar
cette piopriété , qui appartient au très gtanJ non.j
I N S
brc Jcs Infecles , les EcrevitTc
Crabes , font aggrcgcs à cette
Contraire les grenouilles , les l'i
même les crocodilles c:i font
que des naturalillcs célt-bres^
définicions, n'ont pas héfué à
au rang des Infedes. Rernarqi;
Chenille du bois de faulc , obi
a dans l'intéricui-de la tète pi
lervant de point d'appui à di
c]ue probablement il "en efb ait
Chenilles cjui n'ont pas cncoie
I N S
597
s, le? Homards , les
cialle d'êtres , Si au
npens , les lézards &
exclus , car on fait
. entraînes par leurs
mettre les Crocodiles
icz toutes fois que la
!ervéeparM.Lyonet,
ufieurs parties folides
ifférens mufcles , &
iî de plufieurs autres
été obfervées. ».
« 1°. Les Infedes ont le corps , & fur - tout
l'abdomen , divilé par plufieurs fedions parallèles
en pliilieurs anneaux femblâbles entr'eux , lelquels
étant compofcs de deux pièces, l'une fupérieure ,
l'autre inférieure, & étant unis cnfcrable par des
articulations très-lbuplcs , g'.illent les uns lur les
autres , & facilitent tous les mouvemens de la partie
ainfi diviléc. Cependant il faut avouer cjue ces di-
vuioiis ou anneaux font peu marqués dans quelques
genres , tels que ceux des Araignées , des Mittes , iic.
même la plupart des Chenilles arpenteufes. »
« 5". Les Infedes en général ont des antennes à
la tête, c'eft-i-dirc , des elpèces de petites cornes
alongécs, grêles & mobiles, compofées ordinaire,
meiu de plufieurs pièces articulées enfeinble , plus
(^u moins longues , terminées tantôt par une pointe
fine, tantôt par un bouton, &: tantôt d'une grolTeur
Uniforme dans toute leur longueur : mais fi les Arai-
gnées , les Mittes & quelques Cigales en ont, il
faut qu'elles foient en forme de fimples poils , i-c
perdues dans les poils véritables que ces genres d'In-
ledcs ont au-devant de la tête , & perlonnc n'a pu
jufqu'ici les bi^n démêler m s'allurci de leur exil-
tencc. .)
« 4°. Lesinfeéïes parvenus à l'âge adulrc , qu'on
appelle autrement l'état parfait, n'ont jamais moins
de lix pattes articulées, m
«' Les Tdnias , les Vers de terre, les Sangfues , les
Polypes , les Orties & les Etoiles de mer, les Limaces,
les L mâchons Se tous les coquillagesqiii ont une 11
grande conformité de nature avec les Infec1:es en ce
qu ils n'ont point d'os a l'intérieur , d'un autre côté
en ditY^rent notablement en ce qu'ils n'ont point
de véruablts antennes, que la plupart n'ont point
de pattes S: que les pattes de ceux d'entre eux qui
en ont , ne rellemblent en rien à celles des Infedes ;
ils n'appainennent donc pas à cette dalle, & cepen
dant on ne peut étendre cette conféquencc jufqu à
ce; tains Papillons, foii diurnes foit nodurnes , qui
pour marciier, ne le l'ervent que de quatre pattes ,
mais q-i en or.t iix en tltet fi l'on compte celles qui
bien qu'inutiles au mouvement progrellîf par leur
petiielfe ou leur conformation particulière , ne peu-
venc cependant être méconnues pour des pattes vé-
xitabks , lorfqu'oa fait attention foit à leur figure
totale', foit à la place qu'elles occupent fur k corps de
rinfede. ..
ce î'. Ces' petites animaux rcfpircnt à leur mi-
nière , par certains orifices extérieurs appelles Ihg-
inatts, rangés fur une ligne de chaque côté du corps,
& qui communiquant avec les deux grandes trachées
intérieures , & par ellts a la multitude infinie de
Ijucs ramifications , en un mot à tout le fyllème
des bronches, diltribuent l'air dans toutes les parties
iniernes & jufque dans la graille. On voie que ces
bronches , ces trachées inconnues à Ariftotc , &
que Pline femble avoir devinées , tiennent lieu de
poumons aux Infeitcs : Pulmonum \ice a.'iis pojfunc
alla fpirahiUa inejfe vifcera. »
ce Je dis que les Infeftes, du moins le très-grand
nombre , refpirent par les lligmates à leur manière,
car il ne faut pas croire que leur reipiration foie
précifémcnt la même que la nôtre ou celle des grands
animaux, & qu'elle fe falfe par un mouvement al-
ternatif & régulier. Il y a des expériences qui prou-
vent l'inlpiration par les if igmates dans les Chenilles .
& la néceiîîté de cette infpîration : fi l'on intercepte
la communication de l'air par les fligmateç anté-
rieurs , en couvrant ceux-ci d'une couche d'huile,
toute la partie antérieure de l'Infcèle devient pa-
ralytique ; (î l'on répand l'f.uiie fur les lligmates pof-
térieurs, c'eft la partie poftcrieure qui lera fiappée
de paralyfie , enfin '^\ l'on ferme avec l huile tous
les lligmates à la fois , la Chenille entrera promp-
temcnt en convuifion 3c mourra comme érouft.-e ;
mais fi l'on fe ferc d'eau au lieu d huile , la Che-
nille en fera beaucoup moins incommodie ; elle
pourra même relier , comme on en a vu des exem-
ples, jufqu'a dix-huit jours 5i davantage fubmergéc
dans ce liquide fans en mourir ; elle perdra le mou-
vement dès la première heure , mais elle le rc-
rreiidraen moins de deux heures au bouc de dix-
huit jours de fubmerfion , pour peu qu'on lelluie
avec foin Se qu'on la tienne dans un lieu tempéré. «
« A l'égard de l'expiration par les ftigmares , il
y a des expériences pour & contre -, dan5_ plufieurs
cas , on a vu l'air fortir Si rentrer alternativemenc
par ces orifices & dansd'autrcs non ; cela paroîf dé-
pendre en grande partie de la nature du liquide dans
lequel l'Infèclc eft plongé & de beaucoup d'autres
circonftances. En général ce mouvement de reipi-
ration femble fe faire moins régulièrement dans
la Chenille ^ue dans la Chryfalide. m
« 6". Leurs dentsou mâchoires ontleur mouvement
non de haut eu-bas, comme dans les quadrupèdes ,
les poilfons, la plupart des reptiles, les oifeaux, car
les deux pièces du bec font comme deux mâchoires ,
mais d*uu côté à l'autre parallèlement au plan d: po-
fition. 3»
ce Ce caraftère propre aux Infedes, c'eft-à-dirc ,
n'appartenant qu'aux Infedes , ne leur appatticnc
3P8
I N S
pas à tous & n'efl rien moins que géncial, puif-
quil fe trouve quantité d lufciles qui n'ont ni dents
ni mâchoires dans aucun temps de leur vie , mais
feulement une trompe , un organe pour la fuccicn :
& d'autres qui ayant eu des mâchoires dans leur
premier état les perdent , ainfi que pluheurs autres
parties, en payant à l'état adulte, n'ont plus alors
qu'une trompe , ou bien une (impie bouche ; quel-
ques-uns enfin n'ont ni trompe ni aucun organe de
nutrition extérieur & apparent : tout ce qu'on peut
donc dire de ce caractère c'eft que dans tous les
Infeâes qui ont des mâchoires, ces mâchoires fe
meuvent latcialement. »
" Tous les Infedcs font fujets à changer de
peau, mais cela leur eft commun avec les lerpePiS
& auties reptiles. Il n'ell pas jufqu'auï quadru-
pèdes qui n'aient leurs roues. Celles des oifeaux font
comme celles des Infedtes une maladie pour l'animal.
Il eil vrai cependant que quand l'enveloppe extérieure
qui doit tombei eit fort divilée comme la fourrure
des quadrupèdes £cle plumage des oifeaux ,e!le tom-
be en détail & fuccelllvement ; ainfi cette mue ne
produit pas un changement auffi apparent que la
mue fubiie des Infeéites & des reptiles , & femble
ne pas dépendte de la même caufe. =>
"T"*. Les transformations des Infecîes ont paru & dû
paroîrre long-temps la partie la plus curieufe, la plus
étonnante de leur iiilloire : on les a regardées fous le
«om de méramorphcfc comme une efpecc de prodige
& avec quelque fondement , car elles changent
un animal pelant , vorace , terreftrc , quelquefois
inême fouterrain ou aquatique , en une créature
aérienne, légère, fouvent paiée des plus brillantes
couleurs & n'ayant plus d'autre nourriture que le
neélar des fleurs. Cependant ces transformations
font devenues un (pcftacle plus réellement intc-
reflant , plus digne de l'attention des vrais ob.'er-
vateuts , depuis que Swammerdam en a fait dif-
paroître le merveilleux , en démontrant qu'elles ne
font autre chofe que les dernières mues, le déve-
loppement complet des parties de l'iafcde adulte ,
auparavant caché , ma/çué par (on enveloppe exté-
rieure , ce qui a fait d.ianer le nom de larve à ces
animaux dans leur premier état. >,
te Mais ce caradère fi remarquable efl: fî loin
d'être général que S^ï'an■;mcrdam , qui en a fait la
bafe de fa méthode , en diiinbuant les Infedes en
quatre ordres , a compofé l'un de ces ordres des
Infefles qui ne fe transforment pas , c'eft - à - dire ,
qui ont au fortir de l'ccuf la forme qu'ils doivent
eonferver toute leur vie. «
o 8". Les yeux des Infeftes font toujours à décou-
vert, n'ayant auiunefoitc de paupière; mais beau-
coup d'Iafecfes n'ont point d'yeut , ou du moins
on n'a pu leur en découvrir ; ainfi c'cH encore un
caraftère qui kui cil propre far.s être général, &
I N S
l'on peut dire feulement que tous les Infeiles à qui
l'on connoît des yeux les ont ainii, «
u On voit que d'après ces caractères & d'autres
qu'on y pourroit ajouter , chacun peu: le fane ar-
bicrairement une méthode pour fe guider dans l'étude
des Infectes : mais il feroit a louhaiier pour le
progiès de cette Icience que tous les Obfcrvateurs
[mllcnt adopter une méthode commune , ou du
moins il faut qu'ils connoillent bien celles qu'on:
dcja établies pluneurs Naturaliltes , aHu qu'ils s'en-
tendent aifément cntr';ux & qu'us puilleut fe com-
muniquer leurs oblervanons , les compaier, les
conltater. Ce ne fera qu'après avoir railemblé un
grand nombre de faits qu'on pourra véritablement
clpérer une boime hiiluire des Infedlcs : en atten-
dant contentons-nous d en amalïer les matéruux , Se
d'indiquer le point ou en clf acluefement cette le en-
ce ; la multitude intime d'objets qu'elle embralle, exi-
ge le concours d un grand nombre d'obfervateurs ,
plus on aura de faits bien vérifiés, plus on fera en état
d'abréger 1 hiltoite des Infeéfcs , & de la rendre plus
précile en la réduifant a des réfultais plus généiaux;
de clalfer ces petits animaux de la manière la plus
avantageulc , pour fomenit l'imagination , aider la
mémoire , feul but que doivent avoir ces méthodes
de convention , car on fait bien que n'étant pas
fondées fur la natuie , elles ne peuvent jamais èrrc
partaitcs; mais plus nous ferons inltruits , plus elles
appiocheront de l'état de perfcélion donc elles font
fulceptibles. Il en cil de même dans toutes les fcien-
ccs uaturcllcs , nos principes, nos d.tinitions, icc,
ne font relatifs qu'a l'état aduel de nos conr.oif-
lances &i il ne faut qu'un fait nouveau pour nous
obliger à changer toutes nos dsHnuions i5c tout
notre didonnaire. C'ell une des caufes qui pré-
vient les lavans , même du premier ordre contre
toute nouvelle découverte qui ne s'accorde pas avec
les anciennes , &: qui lesobiigeioit a changer l'ordre
de leurs idées. "
« Quoiqu'on ne connoifle pas à beaucoup près
tous les Inftdes , ceux qui font connus forment la
clalie d'animaux la plus numbieule en génies, eu
cfpcces £c en individus : fans doute il elt impolhble
de les ilécouvrir tous ; pluheuis le tiennent fur les
arbres les plus hauts; d'autres fe cachent dans les
bois, fous la teire, dans les eaux ; mais t.n grand
nombre ault fe rapprochent de nous, dévaiteni nos
champs, nos vergers, nos jaidms , s'établillent
dans nos maifons , plu(ieurs nous attaquent nous-
mêmes , & femblent nous braver a la faveur de
leur petitelfe & de leur légèreté : des nuées d'inledes
ailés nous artaillent dans certaines loitces dtté,
nous challent des promenades où ils fe trouvent ,
nous forcent à ieur céder la place : ce n'ell donc
pas toujours faute d'occ.tlions qu'on ne les exa-
mine pas. Mettons à profit leur importuniié , mul-
tiplions les obforvateurs en facilitant l'oblerv.ition,
en la dcbarrallant de toute d.lficulié étrangère oa
I N S
fjAice , & fur-tout en fupprimant autant qu'il cfl
pollible les mots tecliniqucs, afin de rendre la Lin-
gue de la fcitncc fi limpk & Il claire qu'elle loit a
la portée de tou: le monde. »
« Rien ne feroit plus aifé que de rendre pref-
que tous les iiomnies oblervateuis ; c'eil Icui pen-
chant naturel ; dès le premier âge les enfaas mon-
trent une curiolité infatiable , mais vague , il ne
s'agiroit que de la fixer fur quelques-uns des objets
qui s'offrent en foule à leurs yeux ; de mettre de
la fuite dans leurs obfcrvations ; d'en faire naître
les occadons, ou feulement de faifir celles qui (e
préfentent. Ces obfervations qu'ils pourroicnt faire
en fe promenant , en fe jouant , & qui par là fe
concilieroient fi bien avec leur goiit & ic régime
convenable à leur développement phydque , les
accoutumeroient à mettre leur efprit pour quelqi;e
cliofe dans leurs jeux. L'étude de la nature , qui
devient toujours plus attachante à mefure qu'on y
fait des progrès, rerapliroitaulll agtéablementqu'uti-
lement les premières années de la vie & une bonne
partie des momcns vuides que lailfent dans tous
les âges les devoirs des diftcrtns états, «
ce Mais le vœu que je forme ici eft d-'jà en
partie rempli : de grands cciivains ont rendu les
fciences féduifantes en les préfentant parées des
charmes du Ityle : un ouvrage immoi tel a ùir-tout
répandu le gcût ou plutôt la paillon de l'Hilloue
naturelle, parmi les perfonncs du plus haut rang ;
il ne s'agiroit que d'en rendre l'étude plus popu-
laire , en la faifant entrer généralemenr dans la
picmicre éducation. «
« Cet amufenicnt devenu commun à toutes les
dalles de la fociété fcroit un point de raliiemenc
cntr'elles, ce qui n'cft pas à négliger ; car la mor-
gue , les préjugés de chaque état ne tendent que
trop à divifcr les grandes fociétés en petites allo-
ciations ifolées , &: fouvent ennemies les unes des
autres. «
" Mais fans inlider fur les avantages moraux
de ce genre d'infiruétion , fans examiner combien
cette iiabitude d'un amufemein raifonnable pour-
roit épargner de fautes à la jcuneile & d ennui
à la vieillelTe , contentons-nous de 'remarquer
en général combien elle ferviroit au progiè» des
fciences naturelles en y faifant concourir les hom-
mes de tout état , & en particulier combien ce
concours pourroit répandre de lumière fur l'Hiftoire
des Infccics. La s'accoutumant de bonne heure
à les obfervcr on apprendroit à les bien voir , à
les bien juger , à ne pas confondre les Infedles
unies ûvec les Infedes nuilibles^ à fe garantir des
atteintes de ceux qui font vraiment redoutables ,
mais en fe garantifl'ant auHî des préjugés qui éloi-
gnent tant de pctfonnes de ce genre d'obferva-
Hon : je paile de ces craintes puériles , de ces ré-
I N S
399
pugnances acquifes & qu'on croit naturelles , ou
plutôt de cette horreur machinale pour certains In-
lectcs , horreur fort exagérée à la vérité par les
perlonnes qui fe piquent d'une organilation excef-
livement délicate , mais trop réelle dans beaucoup
d'autres , 6c qui ell , comme toutes les vaines ter-
tcu:s , .^e fruit d'une éducation pufillanime dont
ruiiprtiTion fublifte encore long-temps dans les or-
ganes après que l'efprit eft détrompé. Un enfanc
né fenlible qui a vu fouvent fa bonne ou fa mère
prête à s'évanouir à l'afpeil: d'une Chenille, d'une
Araignée doit avoir une étrange idée de ces Infecles:
cependant on fait que les Chenilles ne font point
venimeufes , ni même les Araignées dans nos cli-
mats tempérés, à plus forte laifon dans les chmats
froids. Certaines efpèces de Chenilles , comme cer-
taines Sauterelles , nous font très-nuilibles par leur
voracité dans /es années oti elles multiplient extraoi-
diniiremtnt, il faut donc s'appliquer a les connoî-
cie pour les détruire ; & qui fait fi des obferva-
tions luivies , des tentatives bien entendues ne nous
en feront pas trouver d'utiles? car il paroît allez
étonnant que parmi tant de Chenilles fileufes il n'y
ait que celle du mûrier , connue fous le nom de
Ver-a-loie dont nous ayons fait tourner le travail
à notre profit. «
« Les Araignées ne nous nuifent que par les
toiles dont elles lalillent nos appaitemens ; mais
ces toiles font des filets tendus a des Infeèles ailés
qui nous nuifent bien davantage , les uns par leur
nombre , leur importunité & même leurs piqûres ,
comme les Mouches, Confins , &c. D'autres comme
les Papillons -Teignes, les Dermeftes , les 'Vrillct-
tes , &;c. en déuofant leurs œufs dans nos étoffes de
lame j nos fourrures ,. nos piovilions , même nos
1 boiferies , de forte que ces matiètes fe trouvent
fouvent dégradées ou déiruires par des ennemis m-
vifibles qu'elles recèlent & qu'elles femblent avoir
produits. Ne fouffrons pas cependant que les Arai-
gnées coavrent nos lambris de leuis toiles , mais en
détruifant l'Inlcde qui nous fert & qui nous dé-
plaît , apprenons a connoître ic a détruire aulll ceux
qui nous nuifent réellement, n
« Les Infeéles qui vivent fur les plantes n'y font
pas tous les mêmes d^^gâts : il faut faire une guerre
allidue à ceux qui détruifent nos meilleurs lé'Tumes
qui dépouillent nos aibie= les plus précieux , S:
pour cela il faut les connoître. Un jardinier, même
un amateur éclairé , inftruit de tout ce qui con-
cerne la culture, mais qui n'a pas pris quelque
connoiffance des Infeûes , voyant les jeune-, pouifes
d'un arbre fe recoquiller & péiir , attribuera ce dé-
fordre aux Fourmis qu'il verra courir fur le même
arbre , perdra Ion temps à les détruire ou à les
écarter , & lailTera multiplier les Pucerons cachés
dans ces feuilles tccoquillées , qui fculs y attirent
la Fourrai ; ou bien s'il vient a les découvrir il écra-
fera mdilUnciemenc & les Pucerons & les Vers qui
4»o
I N S
les mangent, nommes par R^aiimur Lions des Pu-
cerons , Veis iju'il fiudioiE f roiégcr £<. tacher de
multiplier »
« Il fcroit aufTi aifé que fHperflu d'accumuler
beaucoup d'exemples ("emblables ; il s'agit de faci-
liter l'étude des Inleiftcs & non d'en prouver l'utiatc
qui fans doute ne fera pas contaftce : il s'agit de
procurer aux Naturaliftes qui s'y livrent le fecours
des amateurs qui pouiroient s'en amufer , mais qui
craignent qu'elle n'exige trop de connoillances pré-
liminaires , ou le lacrifice de leurs occupations prm
cipales, ou celui des douceurs de la fociété , tandis
qu'elle n'exige en eftct que des yeux, de l'atten-
tion , un efprit exempt des préjugés fort fcienti-
fiques , foit vulgaires , &c qu'elle pourroii erre pour
les perfonnes engagées dans des fpéculations abfirai-
tes , ou dans les emplois importans de la vie ci-
vile , un dclallement & même un amufcment de
fociété ; car des obfcrvanons faites par plulieurs
amateurs réunis n'en au:oieiit que plus de poids ,
puil'qu'elles feroient d'autant plus exadcs & mieux
vérifiés. "
« Quelques-uns de ces amateurs tout en s'amu-
fant , en oblervant, pourroient , fatK beaucoup de
dépenfe, former des col'cdions d'Infcdes de leur
pays , & en s'y bornant llr.dfement , rendre ces mo-
delées collcé>ions plus unies que celles où des curieux
opulens rali'cmblent à grands fraix de toutes le
parties du monde des Liledes rares , mais mutilé',
& fouvcnt méconnoilfablcs ; coUeélions qui em-
bralFant tout font néceiîaircment très-incomplettes ,
& ajourent peu à nos connoillances , parce qu'elles
fe reflemblent pref ,ue toutes & renferment a peu-
ples les mêmes objets, les propriétaires ayant tous
eu la même |)récention , celle d'y réunir les Infedle
étrangers les plus brillans & les plus rares. Les col
leftions paniclks que je propofe de former , qui
pourroient s'étend; e à toi.tes les branches de l'Hif-
toire naturelle , feroient au contraire des dépôts
inténflans des pro^uCùons de cliaque contrée : la
facilité d'y réunir beaucoup d'individus de chaque
efpè e mcttroit les propriétaires en état d'en four-
nir des échantil'oiis à des co'leélions plus étendues ,
à ces valtes dépôts . ces cabinets publics c&nrîés a
gran
ds Naturaliftes .
fervir a l'ii
4e tout le monde , & que par conféqucnt tout le
inonde à intérêt d'enrichir, m
« Ainfi I:s correfpondans difpcrfés a deroient tous
plus ou m ins les Naturaliltes & chacun à leur ma-
nière , les uns pai leurs lumières , par les vues
qu'i's joindro^ent a leurs obfervatioi s , les autres
par la (im^lici é même a^ la naïveté de leurs récits.
Ces obfeivations confirméis ou reciifîées les unes
par les autres , fourn:i'iient a la Ionique des maté-
riaux précieux poui l'Hi:toue des InUdtcs. J'inlifle
fur ces alnateur^ d-nij"ai éprouvé l'utilité en tra-
Yaillaut fur les oifeaux , & qui font , à plus fone
I N S
raifon , néceflaires pour iravaillcr fur la dafle b:eB
plus r.ombrcufe des InleÛe?, »
IPS. Ips. Genre d'Infeé^esdc la première feûion
de l'Ordre des Coléopteie;,
Les Ips ont le corps alongc, prefque linéaire,
les antennes filiformes, à- peu- près de la longueur
du corcclet , quelquefois un peu renflées a leur
extrémité, les élytres dures, & les taries com-
polés de cinq articles.
Les Grecs donnoient le nom de Ips , qui (ignifie,
dansleur langue, nuire, porter dommage, aux (nlecles
ou Vers , qui rongent la corne , le bois &: les
bourgeons des vigiit'. AlJrovande a conlervé ce
nom d'ips , pour deiigner quelques inlcdlcs aux-
quels il a reconnu les mêmes qualités iiuiliblcs.
De Geer a ainli nomme quelques efpèccs qu'il a
ftpan'csdu genre Dermcttc de Linné, & qui appar-
tiennent a celui de Scolite de M. Geotfroi. M. Fa-
i^iicius n'a point adopté le genre de De Geer , Se
:1 a rall'cmblé fous le nom d Ips , que'qucs efpèces
qui appartiennent à phificurs genres diftéicn». Nous
.liions coniprendie fous le nom d'Ips , quelques ef-
pe.es qui, avec tous les caraélères pa; ticuliers qui
loivent cjnihtucr un nicme genre , ont auffi pour
JilLniftioa généialc l'ha'Duudc d'attaquer le bois.
Une for.me linéaire , quelquefois cylindrique ,
plus fouvent un peu rlépriniv-e ; les antennes mo-
idlifrriiKs , un peu en maffe à l'extrémité ; les
mandibules (impies ; les mâchoires bifides & à di-
vidoiis irOt:..lcs, dilimgucnt ces inftéles des l'er-
mcfief,des Vrillettes & des Ptines , avec lefquelï
li* ont quelques légers rapports. Le nombre & la
.'orme des pièces des tarfes ne permettent pas de
les confondre avec les Boftriches & les Scolites.
Les antennes font plus longues que la tête , un peu
plus courtes que le corcelet , co.mpolécs de onze arti-
Ics, dont le premier ell allez gros, les aunes
!ont grenus , égaux entr'eux : les deux ou trois
derniers (but en malfe perfoliée. Elles (ont inférées
fur les côtés de la tète , un peu au - devant des
yeux.
La lèvre fupéiicurc cft
e, cillée.
re'cjue
Les mandibules font cornées , arquées , poin-
tues , fimples.
Les mâchoires font prefque membraneufes , bi-
fiJcs : les divilions font im'gales ; l'extéiieiire ell
grande , arrondie , l'intérieure eil plus petite , plus
courte, prefque cylindrique.
La lèvre inférieure efl avancée, cornée, échan-
crée & prefque bifide a fou extrémité : ks divitions
font égales & arrondies.
Les autennulcs ainétieutcs font filiformes & co-n-
lo: ..s
I p s
pofées <îe quatre articles, dont !e premier efî petit,
tr^s-mincc à la bafe ; les deux fuivans (ont arron-
dis, égaux; !e dernier eft ovale. Elles ont leiirin-
fertion au dos des mâchoires. Les antennuleî poT-
térieures font un peu plus courtes que les anté-
licurcs & compolées de trois articles , dont le
premier elt petit, le fécond e(t arrondi , & le dernier
ovale. Elles ont leut infertion à la partie latérale
de la lèvre inférieure, au-deffous de la divifion.
La tête cfl afiTez greffe , un peu avancée, très-peu
enfoncée dans le corcelet.Les yeux font arrondis, un
peu faillans.
Le corcclet eft prefque de la largeur destîytrcs ,
plus eu moins rebordé, quelquefois fî'ionnéi il cil
fépaié des élyires par un petit étranglement.
L'écuflbn eft petit , à peine marqué. Les élyties
font un peu convexes, de la longueur de l'abdo-
men. Les ailes qui Ce trouvent au-delious , font
membraneufes &: repliées.
Les pattes font de longueur moyenne , (impies ,
fans épines- £: fans dentelures. Les tatfes font filiformes
&; compolés de cinq articles , dont le premier eit
très-court, à peine apparent, ce qui faic que ces
infeiftes paioill'ent , au premier coup d'ail , n'avoir
que quatre articles aux tatfes.
I PS
40 ï
Les Ips ont le corps along^, prefque linéaire ,
un peu déprimé , quelquefois cylindrique. Leur hif-
toire doit être auHi bornée que l'intérêt qu'ils peu-
vent inipiîcr. On les trouve au printemps & pendant
tout Véti , fous l'écorce du bois mort , ou courant
furie bois même, lorfque , dans leur dernier état ,
ils abandonnent leur première dcme'ire , ou lûif-
qu'ils y tetoutnent pour dépofer leuis œufs.
Les larves font petites, très-alongées, d'un blanc
jâun.iire. Elles ort la tête dure, ecaillcufe , munie
de mandibules cornées , tranchantes , & de lîx p.utes
écailleufes, petites, très -courtes. Leur corps eft
glabre, & rompofé de douze anneaux diftiiids.
Elles vivent d.(ns le bois mort & attaquent la fé-
conde écorce & l'aubier. Elles le (îîlonnent dans tous
les fens de fa furface, fans pénétrer dans I intérieur.
Se c'eft à la din ûion de ces filions , qu'on peut les
reconnoîrrc. Comme les l'tines , elles rempliffenc
de leurs excrémens , pouffière même du bois qu'elles
ont rongé , les petites cavités qu'elles forment 6c
laillcnt àmcfure. Parvenues a tout leur accroilTemcnc,
elles fe chanocnt en nymphe Jaus le bois où elles
ont vécu, pour n'en forcir que fous la fo.me J'ia-
feûe parfait.
mfl.Nat.des InfiHfS. Tom, Fil.
4ûi
Suite de l'lntfodu&Î0n â tHlJioir
ftcles.
I P S.
I P s. F A B.
DERMESTES. G e o f t. l j n.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes moniliformes , à-pen-près de la longueur du corcelet: les deux ou
trois derniers articles en malFe pertoliée.
Mandibules cornées, arquées , fimples.
Quatre anrennules inégales j filiformes : dernier article un peu plus gros &
ovale.
Cinq articles aux tarfes.
ESPECES,
I. Ips géant.
Cylindrique ; élytres d'un brun marron ;
corcelet brun , pointillé antérieurement ,
lijfe & luifant , pofténeurement.
i. Ips filloné.
Teftacé ; tête obfcure ; corcelet Jîlloné ;
élytres prefque JlriéiS.
3. Ips monile.
Noir luifant ; corcelet & élytres Jlriés ;
antennes moniliformes.
4. Ips linéaire.
Noir luifant; corps mince , alongé ;
élytres fillonées.
5. li'S tarière.
D'un brun ferrugineux fans taches ;
élytres avec des Jlries créneUes.
6. Ips relTerré.
Ferrugineux \ corcelet pointillé ; élytres
avec des flries poinnilees,
7. Ips crénelé.
Noir ; corcelet raboteux , avec quatre
lignes élevées ; élytres avec des flries cré-
nelées ^ & deux caches rougis fur chaque,
8. Ips picipède.
Noir luifant ; antennes & pattes d'un
brun ferrugineux.
5). Ips oblong.
Noirâtre; corcelet avec un enfoncement
au milieu; élytres flriées.
10. Ips alongé.
D'un brun frrugineux ; élytres noires ,
avec la hafe & l'extrémité d'un brunferru-
eimux.
Suite de Vîntfodu&'ion à PHïjîoin Naturelle dus Infectes,
40 J
II. Ips cylindrique.
Noir, cylindrique ; antennes & pattes
d'an brun fi:rrugineux.
li. Ips atténué.
Mince, cylindrique, marron; extrémité
des élytrcs un peu obfcure.
1 5. Ips unidenté.
Tcflacé ; corcelet avec une dent latérale
avancée j élytres pointilléis,
14. Ips cellerier.
Tejlacé , fans taches; corcelet légère'
renient denté.
1 5. Ips ftomenrier.
Ohfcur\ corcelet crénelé, avec trois li-
rncs élevées.
I P S. (Infedles.)
I S. Ips bicolor.
Rougeâtre -j élytres noires, avzclabafe
rougeàire.
19. Ips ruficorne.
Noir; antennes , pattes <& moitié des ély-
16.1
PS uxicorne.
D'un brun ferrugineux luifant ,fans ta-
che ; antennes perfoiiées.
17.ÎPS unicolor.
D'un brun ferrugineux , liffe j antennes
courtes, perfoiiées.
très j ferrugineufes j corcelet filloné.
20. Ips rugicoile.
D'un brun obfciir ; corcelet avec quatre
lignes élevées; élytres avec des flries poin-
tillées , & quatre lignes élevées,
21. Ips tranfverfal.
Tejlacé ; corcelet rebordé , avec un en'
foncement tranfverfal ; élytres Jlriées,
22. Ips enfoncé.
Brun; corcelet arrondi, avec un en-
foncement à fa punie fupirieure.
2 5, Ips nain.
Noir -y antennes & pattes brunes^ cor-
celet rebordé poflérieurement.
24. Ips du Carex.
Noir obfcur-^ antennes & pattes rou-
geâtres.
2 5. Ips du fumier.
Oblong , tejlacé ; yeux noirs.
■404.-
I p s
I. Ips g(?ant.
Ips eisas.
If s cytlndrica , elytr'is caf,ancis , tkoracc picco
entice puncijto pofUce .ivinnido, Jour.i. d'HiJ. nùt.
tom, ï.pag. 267. tub. 14. yîi,'. 6.
Il eft très-grand. Le corps eA cylindrique Les an-
tennes font brunes, filiformes, plus courtes que le
corcclet j avec le premier aracle allez s^ros. Le cor-
cclct elt brun , pointillé & matautérieurcmcnt ^lid'c
& luifant poftérieuvcnien: : la partie lilTe forme quel-
ques lignes qui s'étendent fur ia partie niatte. Les
élytres font d'un brun mairon , & on: chacune trois
lignes peu élevées. Le dclTous du corps Se les pattes
font d'un brun marron.
Il fe trouve en Afrique.
Du cabinet de M. Holthuyfen,
1. Ips fillonné,
Ips fulcata.
ips teftacea , capite fufcn , tkoracc falcato ,
tlytris fuhjiriatis. Em. ou h':jl. nut. des mf. Ips.
P/. i. fig. I. a. h. c.
11 eft deux fois plus grand que Tïps crénelé.
Les antennes font terminées par crois articles dif-
tinéîs, en malle perfoliée. La tête eft telbcte , obf-
cute , avec les ycus noirs, arrondis. Le corceler eft
"teflacé , fauve, rebordé , un peu déprimé , JilTe ,
luifant, avec trois lignes longitudinales , enfoncées,
dont l'inteimédiaire eft bifide poflérieurement. L'é-
cuflon cft petit , tellacé obfcur. Les élytres font
teftacées , & ont plufieurs rangées de petits points
enfoncés , à peine marqués. Le delfous du corps
fc les pattes font teftaces.
Il fe trouve aux environs de Paris , fous l'écorce
des arbres.
j, 1rs monile,
1rs monilis,
Ips nlgra nitida , thor^ce elytrifque flrhtis , an-
tennis moniliformibus. En:, ou hift. ?iac. dis inf. Ips.
PI. l.fig, 6. a. b.
l\ a un peu plus de trois lignes de long, &: guère
plus d'une demi -ligne de laige. Les antennes font
monililorincs, de la longueur du corcelct. Tout le
corps eft noir lui.'anr. La tête cdgrolfe & inégale. Le
corcelet eft reboidé, marqué de quatre lignes longi-
tudinales entoncécs , dont deux au milieu, courtes &
rapprochées. Les élytres ont chacune lîx ftries dif-
pofées par paires. Les pattes font d'un brun noir.
Il diffère des autres efpèces en ce que les antennes
ne font point terminées en mafle.
Il fe trouve au Sénégal , & m'a été donné par
M. Geoflroi fils.
IPS
4. Ips linéaire.
Ips i.nearis,
Ips atra nhida. linedris , thorace e'.ytnfq^ue Jtilca-
tis. Er.c. ou hi'l. ndt.des inf. Ips. fl. :..fig. i-j.a. b.
Ips iiuearis atra nirens , corpo-e angufto cylin-
d'ico, thoracc elytrif^ue profuidc fulejtis. Koii,
Faun, elrufc. tom. i. pag. jq. cab. 1. fig. 4. j.
Il a environ deux lignes & demie de long, Se
«ne demi -ligne de large. Tout le corps eft d'ua
noir luifant. Les antennes font brunes , guères
plus longues que la tête, avec les trois derniers ar-
ticles en mafle perfoliée. Le corcelet eft alongé ,
reboidé , avec trois lignes longitudinales enfoncées ,
dont l'une au milieu , plus grande que les autres.
Les élytres ont chacune cinq filions allez larges,
dans chacun defqucls on apperçoit une ftrie cré-
nelée. Les pattes font brunes.
II fe trouve en Italie , fur le tronc carié des
Chênes.
y. Ips tarière.
Ips tercbrans.
Ips fajco ferruginea, immaculatiz , elytrrs firlato-
crenacis. Enc. ou hift. nat. des inf. Its.l'l. i.fig- 7.
a.b.
Il reflemble à l'fps crénelé, mais il eft un pea
plus grand. Tout le corps eft d'un brun ferrugi-
neux. Les antennes font terminées par deux arti-
cles un peu plus gros que les autres. La tête eft poin-
tllée. Le coicelct eft pointillé , trcs-rebordé. Les
élytres ont des ftries allez grandes , dans chacune
defqucllcs il y a une rangée de points enfoncés.
Il fe trouve aux environs de Paris, fous l'écorce
des arbi es & fur le vieux bois,
6. 1rs relTerré.
Ips contracîa.
Ips fcnuginea , thorace punlîato , cNtris punc-
tato-flriatis. Ent. ou hijl. nue. des inf, 1rs. Pl.z,
fig. 10. a. b.
Derme(îes cb'o'igiis ferrugineus , ely.ris punciato-
firiaiis. GïOir. I if. tom. 1. pag. 103. ;:". 10.
Le Dermefte Icvticr ponélué& ftrié. Geoif- Ibid.
Dermefles eontracius. FOURC. Ent, par. i. p. 19.
n". 10.
Il rciremble à l'Ips crénelé. Tout le corps eft d'un
brun ferrugineux. Les antennes font lerminées ea
une m.ifîe compoféc de deux articles. Li tèie elt
pointillée , le corcelet eft pointillé , rebordé , un peu
déprimé. Les élytres ont des ftries pointillécs.
On le trouve aux enviions de Paris ^ furie boLs
mort , lous l'écorce des atbiec.
î PS
7. 1rs crénelé.
Ips crenata.
Ips ohlonga ni ara , thorace rugojo , elytrls flr'iato •
crenatis , macu.'i! duabus ruiris. Er.c. ou hifi. nat.
des inf. Ips. PI. 1. fig. 9. a. h.
Ips cre::a:a. Fab. G en. inf.
Spec. inf.tom, i.p. 8i,n'\ j.—
p. j^a.n". i;.
Tritomacrenata. Fm
IP S
40;
nant. p^g. 3
■ Munt. inf.
' pcn veiUes, prcfque de la longueur du corcclet, ter-
minées enmaire, formée feulement de deux arti-
cles. Le corcelet cft rebord: , Se marr|Ué a fj patrie
fupéricute d'une IJgère rmprcirion. Les clytres font
ftriéc.
Tout le corps cft quelquefois d'un brun marron.
Il fe trouve aux environs de Paris, fous l'écorce
Syft. ent. pjg. (,<) . n^. 4.
Ips crenata. 'ÏMïi'L. Archiv. 'nf.i,.p^g. )\.n°,^.
tab. lo. fig. lo.
Il reffemble au précédent. Le corps cft noir. Les
antennes font obfcures à leur extrémité. Les trois
derniers articles font perfoliés, un peu en malle. Le
corcclet cil déprimé, rebordé, légèrement raboteux,
avec quatre lynes longitudinales élevées. Les élytres
onr une grande tache rougeâire , à la bafe & à
l'eitrémiré, & quatre lignes longitudinales élevées ,
entre lefquclles on remarque deux rangées de petits
points enfoncés. Les pattes font d'un brun ferru-
gineux , avec les cuilfes noirâtres.
Il fc trouve en Europe , fous l'écorce des arbres.
8. Ips picipède.
1rs piclpes.
Ips r.igra. nitida. , ariiennis pediôiifquc piceis. Ent.
ou hifi. nat. des inf . Ips. Vl. T-.fig. 12. a. b. c.d.
Il reflemble , pour la forme & la grandeur , à
rips crénelé. Les antennes font d un brun ferrugi-
neux , terminées par deux articles en inalfe. Tout
le corps eft noir Inifant. Les élytres ont de petits
points enfoncés, très-peu marqués, rangés en llries.
Les pattes font d'un brun ferrugineux.
Il fe trouve aux environs de Paris , fous l'écorce
des arbres.
<), Ips oblong.
1rs ohlonga,
Ips ohlonga fuf.a , thoracis dorfo imrrejfo ,el-^[ris
flriatis. Enc. vu h,JÎ. jiat. des inj. Ips, P/. 1./^, 5.
u. b.
Derme fies oblongus fufcus , elytris fti iatis. G E O F F.
Inf. tom. i.pag. 105. n° . ç>.
Le Dermcfte lévrier à ftries. Geof. Ih.
Derme fies oblor.pus. FoURC. Ent. pur
pag. 15».
Il varie beaucoup pour la grandeur. Les plus
grands ont environ deux lii;nes de long. Tout le
corps efl: noirâtre, point du tout luifant, légcre-
jncut couvert de p^ls courts. Les antennes font ua
10, Ips a'ongé.
Ips elongaïa.
Ips fufco-ferruginea , elytrls nigris , baf apiceqae
fiifco - ferrugineis. Ent, ou hifi, nar. des inf. If s.
PL z. fig. I j. a. b.
Derme/les elongatus nili^er , elytris bafi fafàaque
poflica lividis , antennis pedibufque ferrugineis.
Lin. Sjfi. nat. pag. 561,71". z. — Faun.fuec.n" ,^09,
Il eft de la grandeur de l'Ips crénelé , mais il a
une forme alongce & prefque cylindrique. Les an-
tennes font ferrugineufcs, un peu plus longues que
la tète , avec le pénultième article allez gros. La
tète Se le corcelet font lilfes , d'un brun ferrugmeux,
luifant. Les clytres ont de légères ftries pointillées}
elles font noires , luifantes , avec la bafe & l'ex-
trémité d'un brun ferrugineux. Ledeflbus du corps
&î les pattes font d'un brun ferrugineux , luifant.
Il fe trouve au nord de l'Europe,
11. Ips cylindiique.
Ips cylindrica.
Ips cyliidrica lincar
piceis. Ent. ou hifi.
a.b.
Le corps efl noir , lui'ant , aljngé , cylindrique.
Les antennes font d'un brun ferrugineux, courttrs,
avec les deux derniers articles en nqalle pcrfoliée.
Le corcelet & les élytres font finement pointillés.
Le delfous du corps elt d'un brun noirâtre. Les pittes
font d'un brun ferrugineux.
Il fe trouve aux environs de Pans , fur le bois
carié.
1 1. Ips atténué.
Ips attenuata,
Ips linearis cylindrica cafianea , elytris apice
fufàs. Ent. ou h:fi. nat. des in/. les. Pi. z. fig. u.
Il relTemble beaucoup à l'Ips cylindrique, mais
il elt un peu plus petit. Tout le corps eft marron.
L'extrémité des élytres eil un peu obfcure , & les
yeux font noirs.
11 fe trouve aux environs de Paris j fous l'écorce
des arbres.
nigra , antennis pedibufque
at. des -inf, pi. 1. fig, 16.
406
I P S
«3. Ipî uniJenté.
les unidentata.
Ips teffacea , tkorace utrinque unidentato , ely-
tris punciacis. Eni. ou hifl. nat. des ir:f. Ips. P/. I.
fig' 4- a. 6.
I! cft une fois plus petit que l'Ips crénelé. Tout le
corps ell d'une couleur tcftacéc , fans taclics. Les
antennes font pieftjue de la longueur du corcclet :
les trois derniers articles font eji malfe perfolicc. Le
corcelet eft déprimé , muni de cha.)ue côté , vers
l'angle antérieur , d'une dent alTcz forte , un peu
avancée. Les élytrcs font fortement pointillées.
11 Ce trouve aux enviions de Paris , fous l'ccorce
des arbres.
14. 1rs celleiier.
Ips cellaris.
Ips teftacea Irnmaculjtu , rhorace fubdcntato. Enl.
,»u hifl. nui. des inf. Ips. P/. l. fig- 5. a. b.
Dermeftes cellarh. Scop. Ent. carn. n". 41.
Dermeftes cel/arts. Fuzst. Archiv. inf.n^.p, ii.
n". 11. tai, 10. n**. j.
Il eft un peu plus court c|ue l'Ips crénelé. Tout le
corps eft d'un brun teftacé, fans taches. Les an-
tennes font prefquc de la longueur du corcelet. Les
ttois derniers articles font un peu en malle perfoliée.
Le corcelet eft pointillé , & muni de deux petites
dents de chaque côté. Les élytres font fiuemcnt
pointillées, un peu pubefcentes.
Il fc trouve aux environs de Paris.
15. Ips fromenticr.
Ips frumentana.
Ips fufca ,, thorace crenato , dorfo trlcarinuto.
Ent.ouhifl.nat.des in/.lrs, PI. i.fig. i^. a.b. c.d.
Anobium frumentarium te/îjceum, thorace ciliato ,
do'fo piano carinuco. Fab. Syft, ent. p. 6-L.n° . i,.
'—Spec. inf. tom. l.pag. 71. no. ^.—.Mant. inf.
iom.i.p. 39. n». j.
Dermeftes {.mmaminCnteftaceus , elytris ftriatis ,
thorace ftriis tribus elcvutis marginibufque denticu-
Imo. Lin Syft. nat. p. jéj. «». 19.
Tenebrio furinamenfis alatus elongatus teftacco-
fufcus , elytris ftriatis i thorace ftriis tribus elevatis
ra'arginibusque denticulato^ Dec. Mém, inf, tom. j.
fag. s^.n'.^.pL i^.fig. li.
Il eu une fois plus petit que l'Ips'crénelé. Tout
le corps eft d'un brun obfcur. Les antennes font
miformes , prcfque de la longueur du corcclet ,
avec les uois deinicis ardcies un peu en jaall'e. Le
I P S
corcelet eft cténtlé fur les côtés , avci: trois lignes
élevées allez grandes, à la partie fupérieure dont
l'une au milieu, les autres vers les bords latéraux.
Les élytres font prefque pubefcentes , avec quatre
petites lignes longitudinales peu élevées, Si des ftries
pointillées entre les lignes.
L'Infefle décrit par M. Fahricius , & que j'ai vu
dans le Cabinet de M. Banks, avoit tout le corps
tcftacé. 11 éîoit d'ailleurs parfaitement fcrablable à
celui-ci.
Il fe trouve dans l'Amérique méridionale , dans
la farine ; j'en ai trouvé plulieurs individus dans de
la farine envoyée de Stc.-Lucie,
16. Ips taxicorne.
Ips taxicornis.
Ips fufco-ferruginea nitida , antennis perforiatîs.
Ent. ou hift. nat. des inf. Ijs. P/. i.fig. 2.- a. b.
Ips taxicornis Jiava nitens , corpore angufto cy-
lindrico , thorace e/ytrifque Uvl£îmis , fubmarginc-
tls, Ross. Faun. etrufc. tom. i, pag, 49. tab. a,
fig- ^-
FuESt. Archiv. inf. 4. pag. }S. n°. j. tab. ir.
fis- c. ?
Le corps de cet infede eft alongé , d'un brun
marron , luifant , fans taches. Les antennes ont
les fept derniers articles un peu plus gros que les
autres II perfoliés. Le corcelet eft lilFe , très - linc-
ir.ent pointillé. Les élytres font très-finement poin-
tillées, &: les points font prefque rangés en ilries.
Cet Infeile & les deux fuivans diffèrent des autres,
en ce que les lept derniers articles des antennes font
perfoliés, & un peu plus gros que les autres.
II fe trouve aux envicons de Paris , fous l'ccorce
des arbres.
17. Ips unicolor.
Ips unicolor.
Ips fufco-fenuginea , thorace hvi , antennis bre-
vibus perfoluuis. Ent, ou hifl. nat, des inf. 1rs»
PL i.fig. 8. a.b.
Il refiemblc à l'Ips litîe , mais il eft une ou deux
fois plus petit, & le corps eft un peu moins alongé.
Les antennes font courtes , minces à leur bafe, avec
les fept derniers articles un peu plus giv-s, perfoliés.
Tout le corps cil d'un brun ferrugineux Tans taches.
Le corcelet cllliire. Les élytres ont des Itiics a peine
marquées , formées par de petits points enfoncés.
II fc trouve auz environs d« Paris , ffcus l'cccïiC
du bois.
I p s
I p s
407
18. IPS bicolor.
Ips rufa , etytris aigris bajt rufis. Ent. ou kijt. nat.
des inf. Ips. PL i.fig. 14. a. b.
Ileftde grandeurdc l'Ipscréne'é.Les antennes font
fauves, avec les (eptdcrnifrr articles un peu plus gros,
perFolies. La tète & le corcelct font rougeâircs, lui-
fans , fans taches. Les yeux font noits. Les élytres
font noires , luifantes , avec la bafe rougeâtrc. Le
dciîous du corps & les pattes £bnc rougeâtres, avec
rexttémité de l'abdomen noire.
II fe trouve aux environs de Paris , fur le bois
aine.
19. Ips rufîcorne.
Ips ruficomis,
Ips nigra , anunnis , pedibus bajîque etytrorum
ferrugineis , thorace ftriuco. Ent. ou kift. nat, des
inf. Ips.P/. }.fig. iS.j.b.
Il reflemble, pour la forme & la grandeur j à ITps
alongé. Les antennes font fcrrugincufes , prefque
de la longueur de la moitié du corcelet , terminées
par trois articles , en maife pcrfoliée. Le corps eft
noir. Le corcelet a quatre (tries longitudinales , dont
les deux du milieu font un peu plus rapprochées que
les autres. Les élytres font lilfes , d'un brun ferru-
gineux, depuis la bafe jufqu'au milieu. Les pattes
:fer
iigmeu
fes.
Il fe trouve en Italie.
Du Cabinet de M. Bofc.
10. Ips rugicolle.
Ips rugicoUis.
Jps fufca , thorace lineis quatuor elevatis, elytris
Nneis e evaiis puniiifque ftriatis imprejfts. Ent.
0u hift. nat.. des inf. Ips. Vl. ^.fig. 19. a. b.
Il eft plus petit que l'Ips crétielé. Tout le corps
eft brun ; les yeux feuls font noirs , arrondis , faillans.
Le corcelet a quatre lignes longitudinales élevées. Les
é'ytres ont chacune quatre lignes longitudinales éle-
vées, entre kfquellcs il y a deux rangées de points
enfoncés.
Il fe trouve aux environs de Paris.
il. Ips tranfvctfal.
If s tranfverja.
Ips teftacea , thorace margînato tranfverfe im-
preffo , elytris ftriatis. Ent. ou hi(i. nat. des inj.
Ips.PA ^.fig.-LO.a.b.
Il eft deuic fois plus petit que l'Ips crénelé. Les
antennes font prefque de la longueur du corcelct. Les
yeux font noirs. Le corcelet cl1: rebordé , &: il a
une ligne tranfverfale enfoncée à fa partie pofté-
rieure. Les élytres font un peu plus pâles que le
refte du corps , & elles ont des ftries pointillées.
Il fe trouve aux environs de Paris ^ fur le boij
mort.
11. Ips enfoncé.
Ips brunnea , thorace rotundato , dorfo punét»
imprejfo. Ent. ou hift. nat. des inf. Ips. P.. j.
fig. II. a. b.
Il eft petit. Les antennes font filiformes, un peu
plus longues que le corcelet , avec les trois der-
niers articles t;n peu en malle. Tout le corps eft
d'un brun leftacé. Les élytres font pointillées, pu-
befcentes.
Il fe trouve aux environs de Paris.
Du Cabinet de M. Bofc
13, Ips nain.
les minuta.
Ips nigra , antennis pedibufque rufs , thorace
poftice marginaio. Ent. ou. hift. nat. des inf. Ips.
PL ^.fig.iz.a.i.
Il rcffemble , pour la forme & la grandeur ,
l'Ips enfoncé. Les antennes font fauves, de la '00
gueur du corcelet , avec les trois derniers artic
un peu en malle. Tout le corps eft noir. Le cor':e-
Ict eft rebordé poftérieurcmenr. Les élytres ont des
ftries pointillées. Les pattes font fauves.
Il fe trouve aux environs de Paris , fcus l'écorce
des arbres.
14. Ifs du Carcx.
1rs Caricis.
Ips nigra obfcura , antennis pedibufque rufis. Ent,
ou hiji. nat. des inf. Ips. P/. }.fig. ij. a. i,
II reflcmble à l'Ips cellerier , mais il c(I un peu
plus grand. Tout le corps eft ncir , point du tout
luifant, légèrement tomcntcux. L. s antennes font
fauves, avec les trois derniers articles obfcurs, en
malle perfolu'c. Les pattes font fauves.
Il fe trouve aux environs de Paris, dans les en-
droits humides , fur la plante nommée par lesBo-
taniftes , Carex vulpinus.
if. Ips du fumier.
1rs fumata.
408
I U L
Ips ohlonça glabra teftacca , oculîs n'igrls. Enc,
ou lïiji. nat. des inf, Is s. tl. i. fig- ij .a. b. c. d.
Derme/les fumatus oblon^us glaber teflaceus , ocu-
lis nigris.Llfl. Syfl. nut. p. 564. ;!°. li. — Fuun.
fuec.n°. 431. ?
Dermtfies fumatus. F a b. Syfl. ent. pag. %■} .
tP. it.——Spec. inf. tom. \. p. 66. n" . 16. — Mjnt.
inf. tom. I. pag. 3J. n° . 19. i*
Derme/les ollongus , ghber , teflaceus , cculls
ttigris. GEOfF. InJ. tom. \.p. 104. n° , 11. .''
' Dermcfte du fumier, Gtopr. Ib.
Dermefles Rofx ovatus , ferrugineus , villofus ,
eculîs aigris. Scop. Ent. carn. pag. ij. n'-\ 55. ?
Verrneflcs fumatus. TviSL, Archiv. inf..^.p. 10.
n". 7. tab, -LO.fi}. I.
II a environ deux lignes de long , & une de
large. Tout le corps eft teftacé , fans taches. Les
yeux feuls font noirs , arrondis, peu faillans. Les
antennes font moniliformes : le premier aiticle eft
gros , les autres font grenus , les trois derniers font
en raaile perfoliée. Le corcclet & les élytrcs (ont
liffcs. Les pattes font fimples. Les tarfes font Hlifor-
jnes & compofés de cinq articles.
Le Dc-rme/îes fumatus de Fucfli , nous paroît être
le même infcûe que celui que nous venons de dé-
crire ; mais nous doutons que le Dermefles fumatus
des aaties auteurs puilfe également s'y rapporter.
Il û trouve aux environs de Paris.
IULE , JuLUs. Genre d'intedes delà troifième
Sedion de l'Ordre des Aptères.
Les Iules ont le corps ovale , ou alongé, cylin-
driqi'.e îc quelquefois alongé, un peu déprimé, di-
vifé en anneaux ou fegraens ; les antennes courtes,
prcfqi.'eumaire, & deux paires de pattes à chaque
anneau.
Ces infefles font diftingnés des Scolopendres avec
lefquclles ils ont quelques rapports en ce que celies-
ci ont les antennes plus longues & fétacées , deux
grands crochets au-dellous de la bouche , & une
feule paire de pattes à chaque anneau.
Les antennes des lu'cs font filiformes , prcfque
en malle, guère plus longues que la tête & com-
■'pofées de fept articles dont les deux premiers font
■courts , le pénul-ième eft un peu renflé a fon extré-
mité , & le dernier eft petit & très-court : elles font
inférées à la partie laccra'e de la té;c au deilous des
yeux.
ta bouche' ef{ cnmpofée de pludeurs pièces fi
petites qu'on les difti "^ue avec bien delà pemc, La
lèvre fupérieure eft ci/..rte, pecite, prefque crufta-
cée. Les mandibules font courtes , aiicz grolTcs ,
ptcfque cruftacées , terminées par pluficuts dents
î U L
aigu'ês. Au - deffous des mandibules on remarque
quelques pièces courtes , petites^ compiimtes, pief-
que coriacées. La bouche eft terminée par la lèvre
inférieure, formée de trois pièces réunies. L'intermé-
diaire, un peu plus courte que les autres, eft terminée
par deux petites pièces imperceptibles, échancrées ,
qui paroilTent tenir lieu d'antennules poftéricures ;
les divificns latérales font grandes, anondies £: ter-
minées par une petite pièce cornée, qui paroît tenir
licu d'antennules antérieures.
Les infeéles autrefois connus fous le nom de
MilUpicds , à caufe du grand nombre de leurs
pattes, font la clôture de la Clalle nombreule des
ir.fcéles , & doivent être coufid.^rés comme le der-
nier chaînon de la chaîne qui lie cette clalle à celle
des Vers. En eftet, ils ont le coips très-alongé &
cylindrique, ou prefque de grofleur égale dans route
Icn é.endue, & quoiqu'ils aient un grand nombre
de faites , elles font néanmoins fi courtes, que lin-
feéte , lorfqu il marche , paroît {^lutôt gUller tiès-
lentemeiu fur le plan de pofitiou , & ramper à la
manière des Vers.
La plupart des Iules ont le corps parfaitement cy-
lindrique , mais terminé encore plus ou moins en
pointe: on trouve cependant quelques cfpèccsqui
font un peu applaties en-deilus; quelques autics
néanmoins ontle coips ovale , fcmblable a celui des
Cloportes avec lefqucis ou les a confondus. La lon-
gueur de leur corps varie félon les climats qu'ils
habitent , & la dirtérence eft très-coi:fidi:rable dans
ces infeétes, puifquelcs plus longs dans nos climats
n'ont guèr: plus de feiie lignes, tandis que ceux
qu'on nous apporte des Indes, ont plus d'un demi-
pied. Ils ne biillent point par le nombre ni par l'é-
clat des couleurs : la couleur gnfc plus ou moins
oblcurc,eft celle qui domine & qui eft répandue affez
uniformément fur tout leur corps. Ma;s ils brillent par
lapcauécaïUeufeSctrès-lilfe, qui les recouvre. Le corps
elt divifé en plufieurs articulations annulaires , & le
nombre des anneaux varie Iclon les efpèces : les unes
en ont vingt, d'autres cinquante, & d'auires au-delà de
cent. Dans certaines le dellous prefente un plus
grand noi-bre d'anneaux que le délias , & les demi-
anneaux du dcfl'us font fépavés de ceux du dellous
par une incilion longitudinale, de chaque côeé du
corps. Le premier anneau a ordinairement beaucoup
plus de longueur qu'aucun des autres , & on pourroïc
le nommer le corcelet. Quelquefois le dernier eft à-
peu-prés de h longueur du premier, & les autres
anneaux font entourés chacun, d un cercle étroit, eu
forme de bande un peu élevée & traiifparcnte : ces
bandes placées au travers du corps , reifemblcnt aux
cerceaux d'un tonneau, avec cette dilférence qu'elles
font étroitement unies avec le lefie de la peau. U eft
des Iules qui ont tout le corps uni comme une glace
& fans aucun poil ; il en ell dont chaque anneau
eft couvert par une plaque écailleufe , prefque
platte qui déboidc k corps des deux côtés fie dowt
la
I U L
la furfaceeftin^ffale ou raboteu{c. Ceile des fis ou
fept [ reaiiers anneaux cft de figure aloiigée, les autres
fe prolonwL-nt de cha [Ue côc' vers le boid po(}<.-rieiJr
eu une pointe coutbée & conique : ces p'aqucs ,
entre Icl^iC les il y a toujours une petite dillance ,
foin pa. iiît;e le to p; comme découpé profondément
de cliaO|ue coté , nu comme couvert déL-ailIes. On
icmâtij.ic liirune cfjièce des plus connues, plulieurs
couftes 4 u boui|uets de parties alongées , qu'on ne
faurjît nammer des poils , qui relïemblent plutôt à
des plunii-- ou a des longues écailles, & qui for-
ment un ornement irès-agréable. De chaque côté du
corps il y a de ces bouquets ; chaque paire clt
Ctuée lut chacun des demi-anneaux du dellus , &
les écailles dont ils font compofé? , font toutes cour-
bées vers le dernè:e de l'inicdle; outre ces bouquets,
il y en a encore deux fur chaque anneau, placés
entre les précédens , ou un peu plus proclie du
milieu du dus. Ce n'ell pas le corps fcul qui eft
garni de ces jolis bouquets d'ccailles ; fur le de-
vant de la tête, entre les deux yeux, on remarque
>me efjjèce de frange , i|ui confifte en deux rangs
d'écaillés fcmblables : celles du premier rang font
tournées avec leur extrémiré vers le devant de la
tète , & les écailles du fécond' rang le funt du
côté du corps, S: font couchées fur la furface de la
tête. Les deux rang es tranfverfalesd'écailles, qui pa-
roilfent fur chajue anneau du dellus du corps j font
beaucoup plus courtes , & fituées dans i:n très-
bel ordre , l'ure à côté de l'autre : comme celles de
chaque rang font parfaitemeni égales en longueur,
elles forment autant de bandesou raies tranfve'rl'ales :
le premier rang cft (itué vers la partie antérieure 5:
l'autre vers la partie pollérieure de l'anneau : les
écailles de celui-ci font la moitié plus courtes que
celles de l'autre rang. Ces écailles alongces , qui
parent (i joliment le corps & la tète de cet Iule ,
lont elles-mêmes dignes d'être confiderées féparé-
menc Se avec attention. Ce font des lames plates,
longues & étroites , non moins larges vers leur ori-
gine que par -tout ailleurs, & fe terminant en
po:ntc coniqueji chaque écaille elt hériifée des deux
cotes , de pointes courtes en forme d'épines : on
peut juger de la petitelfe de ces épines , en confidé-
tant celle de l'inTefle même avant de quitter ces
écailles h agréablement travaillées ; on peut re-
marquer que les grands bouquets des côtés du corps ,
font places chacun fur une efpèce d'éminence en
forme de tubercule, qui au fond n'elt autre chofc
qu'un p:oL.ngement latéral de l'anneau. Le corps des
Iules , quoique couvert d'une pcpji écailleufe Si
dure , ell très-flexibie au.moyea d'un grand noTOt
brc daiincaux qui le compofcnr, 5: l'infècle peut
lui donner toute forte d'inflexions , comme les fer-
pens ; mais quand il fe repofe, il roule ordinaire-
ment le coips en cercle ou en fpirale , dont la
tête occupe le centre.
La tète des Iules eft de la même largeur que
que le corps , ronde & également ccaiUeiUe , elle
liijl Nal. i.ijcctes. TcTTii VU.
î U L
■4'^
eti garnie de deux yeux à rét'cau , femblables a
ceux de tant d'autres infecle's. Les antennes dont la
:ft:
font très-mobiles, l'infeéte le
mue fans celle, & s'en fert continuellement, conuiic
pour tâter le terrain ou les corps fur lefquels il
marche ; il les porte alors en-devant de la tête ,
& il les tient ordinairement couchées contre le
de/Tous, quand il eft en repos. Le derrière du corps ,
prcfente une fente longitud.nale, qui eit l'ouveraire
de l'anus. Dans 1 Iule a bouquet d'ccailles dont nous
avons parlé , cette extrémité eft garnit d'une efpèce
de queue, qui vue dans fon état naturel , paioîc
compoféc de deux parties alongces & arrondies an
bout, féparécs veis leur origine , mais qui /c tou-
chent ou qui font appliquées l'une fur l'autre veis
leur extrémité ; dans toute leur longueur elles font
prefque de même volume. Chacune de ces deux
parties n'eft nullement d'une feule pièce; elle c(t
coinpofée d'un grand nombre de longs poils ex-
trêmement fins , plus gros vers le bout que vers
l'origine, de forte que cette queue n'eft vérita-
blement qu'un amas de po.ls arrangés en deux ['a-
quets diftérens , que l'on peut comparer a deux
pinceaux , car ils en ont tout-à-fait la forme.
Les pattes des Iules ne doivent pas fans doute
être oubliées dans la deîcription générale eue
nous donnons de ces infeûes. Elles font placées
tout le long du délions du corps en deux rangs ,
depuis la tête jufqu'au detiicre. Elles font courtes
&. très- déliées , divifées en articulations, 6i alfez
femblables aux pattes écailleufes des Chenilles, Elles
font coniques & très-pointues au bo»t , oii elles
font terminées par un petit crochet. Sur chaque an-
neau du corps , excepté fur les trois derniers ou
ceux de la queue qui en font dépourvus, i! y en
a conltammentdeux paires, iL qu'ilf^ut bien remar-
quer, parce que c'cll ce qui doit principalement
diflinguer les Iules, des Scolopendres, qui n'ont
qu'une. feule paire de pattes fur chaque anneau. Elles
ont leur attache exactement au n^ilieu de la ligne
du ventre ; en forte que celles de la rangée droite
y font unies tout près de celle de l'autrc ran-
gée. Si l'on excepte les Etoiles - de - mer , qui ,
félon le rappoit de Reaumur , ont quinze-cents-
vingt pattes, & les Oarlias ou Hiriltons-de mer ,
qui, fuiv.int !e même auteur, en ont plus de deux
mille, il n'y a guère d'animaux qui aient un pliis
grand nombre de pattes , que c;itain&s efpèces
d'Iules , qui ont plus de deux ccr.ts pactes. Au-
delibus du co't'ps on voit une ligne longitudinale,
à laquelle les pattes lont attachées des deux côtés ;
de foi;ce tj.u'il y a ade?, peu d elpace entre l'origine
des pattes d'un côté Se celle des pattes de l'autre.
Elles ne font guères plus longues que d'une ligne
dans certaines etpèces, c'eft vers leur onginc qu'elles
ont le plus ds grolleur , de-la la patte diminue m-
fenliblement , de manière qu'elle fe terinine en
pointe; elles font divil'écs eu iix articulations , «C
elles ont au bout un petit crocnec aigu : on leur voit
Fff
^10
I U L
lur la plupart des efpiccs plufieurs petit!; pofls courts.
Qunnd l'iale maiche , il ac;ice les pattes & It-s meut
avec beaucoup de faciiité. On peut s'amufL-r à voir
comment il fe fert de tant de partes à ia fois pour
marcher, en les mettant en mcjuvement lucccill-
Vcnicnt Ijs r.iics après les autres. C-. pendant la
marche eil fort lente , il femble çrîiii'er lur le plan
de poàiion , à la manière des Liràaces ou des Li-
maçons. En faifant réflexion fur ce que ciiaijue
patte doit nécellairement avoir fon mufclc parti-
eulier, par lequel l'inlcde lui donne le mouvement;
on eit frappé "du grand attirail que cela fuppofe &
qui le trouve véritablement dans le corps d'un
animal ordinairemeuc fi petit.
Les Iules vivent dans la terre, fous les pierres,
& dans d'autres lieux foaibres Si humides. Ce font
des animaux pacifiques & qui ne femblent faire
aucun mal. De Gecr , en parlant d'une cfpcce qu il
avoir confervée, croit qu'elle mange le terreau même,
caries excrémcns qu'elfe rejettcjit , ne fcmbloient
être compofts que de grains de tcne. Mais il paroît
que ce n'eft pas fa feule nourriture, car il lui a vu
ronger une nymphe de mouche, qui s'étoit trouvée
par hazard auprès d'elle; elle en mangea une grande
portion. L'Iule c(\ donc audi carnacier,"s'il aitrappe des
larves ou des Vers vivans. Frifch rapporte avoir
longtemps gardé un Iule vivant, en ne lui dotuiant
que du fucrc. Il y a une efpèce qui latife aux doigts
une odeur forte & défagréable, lorfqu'on la manie
ou qu'on la touche un peu rudement. Ces infectes
font ovipares ; ils pondent dans la terre un grand
nombre d'œufs, d'où lortcnt enfuitc des petits très-
tematquabks.
Dans riiiftoirc de quelques Iules , De Gçer a
rapporté qu'a la fortie des œufs les petits font
bien difF^-rens de ce qu'ils fciont parla fuite dans
leur parfait développement; qu'a leur naifîance ils
ne font garnis que de lix pattes , placées aux trois
premiers anneaux du corps ; que ces anneaux mêmes
lont d'abord en petit nombre , tout an p!i;^ au
nond^re de fcpt ou dLh.iit, mais que par la fuite
fes anneaux & fes p.ittes augmentent en nombre ,
à mefure que le petit Iule \v^.nce en âge. Cette
efpèce de ttansform^tion ne doit pas nioins être
fiirprcnante que celle des infectes qui palfcnt par
l'état de nymphe, &c nous allons puifer dans le
même auteur toutes les obietvations qui y lout
ïcl^tivçs.
Au commencement du mois d'avril , De Geer
ayant détaché une grande pièce d'écorce d'un
rieux tronc d'arbre , obferva fur fon côté infé-
rieur plufieurs petits Iules , de l'efpece à bouquets
(écaïUeux : il y en avojt de différentes grandeurs,
félon leur .^ge plgs ou moins avancé. Les plus
grands n'avoicnt ,;ucie plus d'une ligne de lun-
gu.;t:r, iii il ,'viijou fe f..v;r d unç loiire ou ini:ne
J U L
d'un micriifcope pour découvrir leur véritable {îruc"
tuic. Cet obi'ervaicur ne manqua pas d'examiner les
petits fournie les ^laiids, clux - ci lui préfcntbrent
do ize paires de plûtes. Ceux de giatidcut moyenne
etoicnr bta'icoup plus petits que les preuiiers : il
les mit fous le microfcope , & il vit avec furptife ,
que le J^iîus de leur corps ii'étou découpé qu'en
c.nq ann.aux ; ciiocun de ces anneaux , était pourvu
de quatre bouquets d écailles , deux grands k deux
petits , ainli oue dans les grands Ii'des. Il apptic
par cette obfervation , que le nombre des anneaux
décide de celui des bouquets, c'ell-à-d,;c, que
chaque anneau porte quatre brodes , & que plus
l'infcdc a d'annca'ix , plus il a en même- temps de
brolfes. Les grands Iules avoicnt huit anneaux, 8C
étoient pourvus de trente-deux bouquets d'écaillés ;
le» féconds n'ayant que cinq anneaux, n'otrroicnc
aulll que vingt de ces bouquets. Ayant enfite exa-
miné 1^ delfous deccs deiniers , il vi: qu'ils n'avoienc
que lix panes de pattes, la moitié moins que tes
grands. Cependant leur figure très-feiublable futfifoic
(eule pour prouver qu'ils étoicnt véntablcment de
la mê.Tie efpèce ; une différence encore , outre le
nombre de pattes , ainfi que celui des anneaux SC
des brulles , conlîllolt en ce que les deux pinceaux ,
qui formoicnt la queue, étoient plus déliés, plus
giéles & moins fournis de poils, que ceux des grands
ou des adubes. L;s Iules de la troifième grandeur
étoient encore beaucoup plus petits que ceux à dt
paires de pattes ; ils étoient très-courts , Se le delTus
du corps étoii dlvifé feulement en trois anneaux ,
& n'étoit garni que de douze brolUs ; les pinceaux
de la queue étoient encore plus déliés que ceux
des Iules de grandeur moyenne , &C le nombre des
partes proportionné à leur développement , n'alloit
pas au delà de trois panes. Il rélulte de ces ob-
îervations , que plus les Iules croillent en volume
ou plus ils avancent en âge , plus le nombre des
pattes S: des anneaux du. corps augmente. Cell ua
fait d'Hilioue naturelle qui doit paroître très- remar-
quable, & qui eft peut-être plus admirable que fa
niétamorphofg des Chenilles en Papillons. Nous
n'avons encore d exemple connu d'un tel change-
ment de forme, que dans les Têtards , & dans les
Mittes , fur-tout dans (telles du fromage & de la
farine , qui , félon le rapport de quelques aurcurs ,
naiflcnt feulement avec lix pattes , & qui dans I3
fuite parviennent à en avoir huit,
Le même obfervateur avoit eu encore occafion
de garantir ce même fait. Il confervoit une femelle
d'une autre efpèce d'Iule : elle pondit un grand
nombre d'œufs, dans la terre, près du fond d'un
poudrier , où elle les avoir placés en un tas , les
uns auprès des autres. Ces «ufs étoient très-petits,
de figure arrondie , & d'un blanc fale. Il n'efpéroit
pas voir des petits foi tir de ces trufs , car il étoit
incertain fi la mère avoit été féconilée ; cepen-
dant au premier du mjis daoïit , j! foitit de chaq.ue
CEiif un iictit Jule blanc , (jui ;-.'avoit pas uns; lignç
I U L
ii longueur. 11 examina d'aboiJ an microfcops
1' s ovjues d'œufs vuidcs j &■' il vit qu'elles étoient
fendues en deux portions égales, & c]ui ccnoient
encore enfcmble vers le bas. Il f^voit bien que les
iiilcdei Je ce gaire ne deviennent jamais ailés ic ne
doivent point fubir des métainorphol'cs ; mais il
croyoït , dapvè^ l'alFcrcion pofitive de Fiitch & fes
propres conjedluies, que le jeune Iule devoit être
tout fei-.ibiable à (a mère, à la grandeur près , St.
qu'il devoir être pourvu du mèine nombre de lattes
qu'elle ; chacun d'eux cepciitlant ne lui r- cfcn-
coit que trois paires de pattes attachtes aui.ôtés
du corps. Il lailla ces j^une. Iules traïA^i^illes
dans la terre du poudrier jufqu'au cinq . du a.èiiie
mois d'août, alors les ayant examinés de nouveau ,
il s'apperçut que dans l'efpace de quatre j^urs, il
leur étoit venu quatre nouvelles paires départes-,
de forte qu'ils avaient ai.i's cju^torze partes j i!s
étoient aiilli beaucoup plus f^auds qu'auparavant.
DeGeer n'a pas pu remarqaer quj cette augmenta-
tion de pattes fe (bit faite par une nuie; en
vam a-t-ii cherché les dépouilles qu'ils auroient
dû avoir laiirécs, il n'a pu les trouver. On n'igr.ore
pas que tous les clungemens qui arrivent a la for-
me des Infedes , fc font ordinairement parle moyen
d'une mue : c'eft ainli qu'une Chenille velue devient
fouvent demi-velue & même ra(c , qu'un Cheii'lle
devient ( hryfalide, & la Chryfalide Papillon, ce
feroit donc i\n fai: u'iigulier, qu'un Infede acquît
de nouveaux membres aulll eflentiels que font les
patres , fans changer de peau. Mais peut-être que
les dépouilles que les petits Iules avoient laiifées ,
ont éch.rppé à l'a'il par leur petitelle. On fait
que les jeunes Araignées changent de peau peu de
jours apiès qu'elles font lonies des œufs; peut-
être qu'il en arrive de même aux Iules. De Gcer
a encore obfervé d'autres changemens fur ces Iules
âgés d'environ quatrciijours , qui font de même
tres-remarquables , &rqui femblent demander da-
vantage d'être précédés du changement de peau.
I U L
,411
Les
antennes
fe fon
■ nt Dcaucoup développée», ; elx-s
font devenues plus longues & moins gioll'es a p:c-
porcion , & elles ont pris deux arricui,ui.)ns de plus;
elles en avoient fix & d abord elles n'en avoient
eu que quatre. La partie poltérieiitc du corps elt
augmentée en anneaux , on y en voiolt alors piu-
lieurs. Vis-à vis environ la lixième paire de pancy
de chav-jue côté du corps , fe tunivoir une giande
raclic ovale, d'un brun jaunaiu , dont il n'y avoic
aucune marque auparavant. Il rcfte encore à pou-
voir élever quelques jeunes Iules, pour voir com-
ment les pattes & les anneaux s'augmentent , li les
anneaux fc fubdwifent , ou fi de nouveaux an-
neaux font ajoutés. Nous ne pouvons que follicitet
les anv.,curs d'hiitoue ratutelle à pourfuivte ces ob-
lêAVatioi.s vraiment intéiCllantes.
Nous devons ajouter que la plupart des voyageurs
ont atiuré que dans les pays très-chairs, l'Iule» eft
venimeux par fes morlures. Nous devons en même-
temps être d'autant plus furpris de cette allertion ,
que cet iiueéle ne préfente dans fa bouche aucun
inftrument tranchant, aucune partie qui puiffc fer-
vir a introduire le venin , (i tant cil qu il pût cxifter.
Jufqu'à ce qu'on puille être initruit plus furement
fur l'obiet , il ert pet mis de croire qu'on a pu confon-
dre l'Iule avec la Scolopendre, qui en effet pté-
iente à fa bouche des crochets allez forts pour
percer la chair.
D'après la forme du corps nous avons cru de-
voir établir , duns ce genre, trois divifions bien dif-
tindes :-la première comprend les Iules dont le
corps eft ovale, femblablc à celui des Cloportes 6:
compofé de douze anneaux , en y comprenant la
tête ; la féconde , ceux dont le corps eft alongé
& cylindrique ; la troilième , ceux dont le corps eft
applati : ces derniers ont quelque rciremblance
avec les Scolopendres,
ïffi
4' i Suite de /'introduction à tHi/loire Naturclk des InfzBes,
ï U L E.
^ J u L u s. Lin. G e o f f. F a e.
CARACTERES GENERIQUES.
Antennes filiformes, prefque en mafife, compofées de fepc articles: le pénultième
plus gros, le dernier très-pedt.
Bouche formée d'une Icvre fupérieure, de deux mandibules dentées,, d'une lèvre^nfé-
rieure di/iféeen trois pièces, i^v de quatre antennules très- courtes, à peine apparentes.
• Corps^lJivifé en anneaux.
Deux paires de pattes à chaque anneau.
ESP E G E S.
* Corps ovale.
1. Iule ovale.
Corps ovale _, muni de vingt paires de
pattis.
t. Iule teftacé.
Corps teftacé pâle ; muni de vingt- deux-
paires de pattes verdàtrcs.
3. Iule plombé.
Corps i*un gris plombé livide , muni de
dix'fept paires de pattes j avec le bord des
anneaux pâle.
4. Iule puftulé.
i Noir , avec (Quatre points rouges fur
j chaque annctu ; pattes au nombre de dix-
I fpt paires.
j y. Iule marginé.
I Noir , avec le bord des anneaux rouge j
1 pattes au nombre de dix-fept paires.
6. Iule bordé.
N'oir ; bord des anneaux légèrement
blanchâtre.
7. Iule marbré.
Noir , mélangé de jaunâtre.
* * Corps alongé f cylindrique.
8. Iule mélangé.
Anneaux noirs à la hafe , blancs à
rexircmité , pattes au nombre de Joixante
6' dix- huit paires.
p. Iule épais.
Corps pâle i muni de quatre-vingt paires
de pattes.
10. Iule terreftre.
lijjé, obfcu-', mur.
pattes.
de cent paires de
Suite de VïmroiuBionàVHifîoire NatureUeâes InfcBss,
4M
1 I. Iule fabuleux.
Cendré; muni de cent vingt paires de
pattes.
1 1. Iule pallipède.
Ferrugineux ; pattes pâles au nombre de
trente une paires,
1 5. Iule tridentc.
Pattes au nombre de trente-Jix paires \
anus trlienté.
14. lu LU ftigmate.
Pattes au nombre de trente paires ;
co'^ps ncir ; anneaux alternativement mu'
nis dun point calleux blanc,
1 5. Iule bourreau.
Pattes au nombre de quatre vingt- qua-
torze paires ; tête , queue , pattes & ligne
fur le dos , rouges.
IULE (Infeôles.)
16. Iule obfcur.
Pattes au nombre de cent vingt paires i
corps lividc.
17. Iule indien.
Obfcur-, pattes au nombre de cent quinze
paires.
iS. Iule maxime.
Grisâtre ; patreî au nombre de cent
trente quatre paires.
* * * Corps allonge^ déprimé.
19. Iule plane.
Corps plane; pattes au nombre de trente
paires.
10. Iule dentelé.
D'un brun ferrugineux ; bord latéral
des anneaux inégalement denté.
» II. Iule lagure.
Pattes au nombre de dou^e paires; corps
terminé par un double pinceau blanc.
414-
I U L
* Corps ovaU.
1. Iule ovale.
JvLvs ovalis.
Julus pedibus utrinque viginti. L i il. Sy,'!. nût.
pag. 1064. nS. I. — Amoen. acad. tom. .^.pag. 253.
n". iG.tab. ^.fig.4.
Julus ovatus. F A B. Syfl. ent. pag. 417. n°. i.
——Siec. inf. tom. 1. p. yi8. n°. i. — Marit. inf.
tom. I. pag. 540. n". i.
Onifcus, GronOv. Zooph, pag. ^y^. tab. 17,
k' 4. 5.
II a environ uti pouce de lon^. Le corps eft
ovale, glabre, d'an (aune obfcur", lui peu Hvide
& compolé de douze anneaux. La tèrc cil obtufe ,
obfcure j parfemée de po.nrs enfoncés. Les pattes
font au nombre de vingt paires , & terminées par
un ongle crochu.
Il fe trouve dans l'Oce'an Européen.
%. luiE tcflacé.
JuLvs tejlactus.
Julus corpore ovato pallide ' tejlaceo , pedious
utrinque viginti duobus virefcentihus.
II a environ nn pouce &: demi de long & dix
lignes & demie de large. Tou'. le corps, dans l'ani-
mal mort, ell dune couleur teitacte pâle Les
pattes , au nombre de vingt- Jeux de chaque côté,
ont une teinte verdàtre.
11 fe trouve à Madagafcar , dans les lieux om-
bragés j humides.
3. luiE plombé.
Juius plumbeus.
Julus pedibus utrinque fîptemdeclm , corpore
plumbeo , fegmintis m.2rgr.e pallidis.
11 eft prefqu'une fois plu- grand que le Ck-porte
Armadille, Le corps cil d'une couleur plombée
claire , avec le bord des anneaux & tout le der
ricre plus pales. Les pattes font au nombre de dix-
fept de chaque côté.
Il fe tro'jve au midi le la France, aux environs
^e ïréjus, dans les lieux ombiagts £c humides.
4. Iule puflulé.
Julus pi:Jiulatus.
Julus ovatus ater , fegmentis punBis quatuor ru-
bris ^ ptdiûus utrinque J'eptemdicim.
Onifus puït-ulatus ovalis ater , fgmento primo
funais quatuor j nliquis duubus rubris. Fab, Spec,
I U L
inf tom. l-'pjg. 379./2°.2i. — MaïU. inf. tom. I.
p. 242. n^. 2i.
Or.ifcus armad'iilo. Scol'. Ent. carn. n° . 1144.
Onifcus putlulatus. '.'.oss. Faun. etrufc. tom. 1,
pag. j. n°. 668.
Il rellembie pour !a tonne & la grandeur au Clo-
porte Armaddie. Les antennes (ont courtes, ea
malle. Le corps cU noir luifant , avec quafepoiuts
rouges , fur chaque anneau , donc deux fur le
dos, & un de chaque ciké j plus peti:s, fui le bord
exiérieur ; le dernier anneau feulement n'a »ue
deux points , un peu plus gros. Les partes font
noires , & au nombre de dix-fept de chaque côté.
L'cTpèce que M, Fabricius a décrite, a quatre
points feulement fur le premier anneau 8c deux fur
les autres.
j. Iule marginé.
luLus marginatus.
Julus ovatus titer , fegmeniis margine rubris ^
pedibus utrinque feptemdecim.
Il rcfTcmblc au précédent, pour la ferme & la
grandeur. Lî;s antennes font noires. La tête eR noire,
avec le bord extérieur rouge. Le premier anneau eft
noir , entièrement bordé de rouge ; les autres font
noirs , avec le bord poftérieur sT latéral rouge.
11 fe trouve aux environs de FréjuSj fous les
pierres.
6. Iule bordé.
Julus limhatus.
Julus nigcr j fegmentis margine tenu'jfimè alôis.
Il rertemble beaucoup au Cloporte Armadille ;
mais il en diffère par lu forme des antennes 8c
le nombre des pattes. Le corps eft d un noir plom-
bé , avec le bord des a-nni-aux légèrement blan-
châtre.
Il fe trouve aux environs de Paris , fur k bord
des eaux.
7. Iule marbré.
JuLus marmorcu!,
Julus ovatus nigcr , corpore fuvo variegato,
U rtlfemble au précédent ; il en diffère en ce
que le corps eft d'un noir fl -mbé , mélangé de jaune.
Il fe trouve aux enviions de Paris , vers le bord
des caax , fous les pierres.
* ^ Corps alongc , cylindrique,
8. Iule mélange.
Jllus varius.
. I U L
Julus yedihus uirlnniie 7 8 , f^gn:er.t s hufi nigr.'s ,
aptcc .ilhis. Fab. SfC i-ij. lom. 1. /-ng. yiS. n^.
— Mjm. i;ij. tum. i.p. 54O. n" . 1.
Julus ra,iu.
L. Elit. :om.
4. vag. i9i
Il eft de giandeiir moyenne. La tê:e cfl noiie ,
avec une baiide blanche an nuhcu. Les aimeauj: du
corps font bLnchâires , avec la bafc noire, & le
bord légèrement ferrugineux. Les pattes fo.ii noues
& au nombre de 78 ^ de chaque côté.
Il Te trouve en Italie,
9. luLs épais.
JuLvs aaJius.
Mas pedibus ulnnjue 80. Lin. Syfl. nat.
pf-g. io(5j. n°. 1. — Anjen. acad. /j/.'J. 4. /'. 1 5 j .
11". 3 y.
Ju'us cra/fus. F.-vB. Syjl. cnt. pjg. 417. n^ . i. —
Spec.i.if. com. \. pag. j'i?. n'-\ 3. — Munt.inf.
tom. i.p.:g. 540. n° . j.
Le corps efl p.île , avec une rangée de petits points
noirs , de chaque côté. Le dernier anneau eft terminé
en pointe.
Il fe trouve en Afie.
10. Iule terreftie.
JuLirs tcrreftrls.
Julus pedd-us utrlnque loo. L I N. Syfi. nat.
p.ig. iGuj. n"- 5, — Fuun.fuec. n°. 1066.
Ju'its arreftr's. F\B. Syft. ent. p. 41-. n°. 5. —
Spec. inj.ivm. i.p. jiy./i". 4. — Muiu. inj.iom. i.
pag. 540. n^'. 4.
Julus fufcus livis , pedlhus utrtnque centum.
Geoff. I ij. ton. i. pag. 6-^j. n'^. i.
L'Iule à deux cens pattes. Geoïf. U.
Julus fafciatus nigro-fufcus , lineis biais longitu-
iin^Uhui rufis , pedibus utrinque C. D i; g. Mérn.
inf. tom.-]. /!. 578. n». !.. pi. ^6. fia,'). 6' 10.
Iule à bandes brun-noirâtre , à deux raies longi-
tudinales feuille- morte & a cent paires de pattes.
P£G. Ib.
Julus fubcylindrjceus mutlcm livis .pcilb:.s utrln-
qiLi feptuaginta.Q^onoy . Zûoph. n?. 1007.
Julus quartus glabir. Ray. Inf. p. 46.
MouîF. Thiat. inf. pag. 101. fig. 1.
F:;ISCH. l.Ç. t^m. !!. p.i-, zi. l.ih. %. f.g, 3.
J./a. ./..i.r^Io:#.-.J.h.7. J./: ;.i. .;.
I U L 4M
S^olopcudia terrefiiis miner. A L d R o v. l-^J.
tub.ù',-j. tab.6',6.f-g- 4-
SULZ. I,f tab. i^.fig. I^ti.—Hîjl. inf tab. 30.
hlàn.dcs Sav. Ctr. tom. }.;>. &\.pl. i-
J;.7(;^ temfiris. Scop. Ent. carn, n" . lljx.
Xv/wj tcrrcfiris. PoD. Mu/ grfc. /''J^. 117-
Jj;.'wi tincfiris. ScHRANK. Er.um. inf. aufl.
n°. iiz6.
Julus terre/iris. Koss. Faun. etruftom. t. p. i lO.
n°. 950.
.Talus terrejlris. X'.lL. Ent. tom. 4. pag. 195.
J:.'.is terreftris. FoURC. Ent, par. 1. tom. 1.
p.ig. J44. /r". I.
U varie beaucoup pour la grandeur. Le corps
efl obl'cur , avec deux raies longitudinales . plus
p.iles , tout le long du dos. Les pattes font blan-
cliâtres , au nombre de cent de chaque côté. Le der-
nier .inneau eft terminé en pointe plus forte & plus
avancée que dans llale fabuleux.
II fe trouve en Europe , dans les chemins j fur
les arbres.
I !. Iule fabuleux.
JvLusfubulofs.
Julus peiiitts utrlnque centu.n b Vigtnti. LiN.
Syft. nat. p. 1065. n" . y — Faun. fuec. n''. IC69.
JlIus fabulofus. Fab. Syft. ent. pag. 428. n^ . 6.
— Spec. inf. tom. i. pag. (30. n^. y. Mant.
inf. tom. l.pag. 540. n". 7.
Julus cinerens , pedibus uirinque centum & vi-
ginti. Geoff. /-/ tom, 1. pag. 679. /i>'. z. pi. H.
fig- 5-
Juloglabro cffirjs, lividis albifque cir.ulis.KAi,
Il f. pag. 47.
ScHAEFF. Elem. inf tab. 75.
Julus fabulofus, ViLL. Ent. tom. 4. pag. Ip/.
n\.^.
Juins fabulofus. lOVKC. Ent. par. tom. i.p. 544.
no. z.
II a ordinairement depuis un jufqu'à un pouce &
demi de long. Tout le corps eft grifàtre ^^^^ j^.
bord poftérieur des anneaux obfcj^; ^ g^ '^^^ ;^
obfcur de chaque côté plus ;,„ moins' marqué , fur
chaque ann;-- '^ç. corps eft terminé en une pointe
peu falllante. Les patres font au nortibre de cent
vingt paires.
11 fc trouve d.nns toute l'E'.irrpe , fiir les arbres 5c
^î6
I U L
12. Iule pallipcde.
"JuL us patiipes,
Pedibui utriitque 5 r. pallidis\ corpore ferrugi-
neo.
Il eft un peu plus petit que ITuIe tctreftre , le
corps eft ferrugineux , cylindrique. Les anneaux fonc
dilUniSs , munis de chaque côte d'un petit rebord.
Les pattes font pâles & au nombre de trente Se une
paires.
Il fe trouve aux environs de Paiis.
13. Iule tridenté.
JuLus tridentdtus.
Juius pedibus lurlr.que trip^ln'affx , cno ti'iden-
tato. Fab. Syft. ent. p. 4.IJ. n'^. j. — Sp. inf. r. i.
p. j jo. n°, 6, — Mant, inf. tom. i. p. ^40. n° . h.
Il «ft un peu plus grand que l'IuIc fabuleux. Le
corps eft gris, conipofc de dix-huit anneaux mar-
qués fur le dos d'un point ferrugineux. L'anus cfl
tridenté & la dent intermédiaire cil p!us grande U
plusaiguë. Les pattes font munies à leur bafe.
Il fe trouve dans l'Amérique méiidionale.
14. Iule ftigraate,
JuLvs ftigma.
Julus pedibus utrlnque Criginta , corpore atro ,
fegmtncis aUernis ucrinque puncîo cdl.'ojo alho.'Ç au.
Syft. ^nt.p. 418. n". 7. — Spec, inf. t. 1. pag, jjo.
n?. 8. — Mant, inl. tom. i. pag. ^40. n° . 8.
Il eft une fois plus grand que l'Iule aplati. Tout
le corps elt non-. Les anneaux ont alternativement
de chaque côté un point calleux, élevé, blanc. La
queue eft blanche aij,uë.
Il fe trouve à Tranquebar.
15. Iule bourreau.
JvLus curnifix.
Jului ped'bus utrlnque nonaginta quatuor , cnpite ,
eauda , Unea dorfali , pediiiufque fmgui i^'S I-ab
Syfi. ent. pag 418. n° .'i.—Sp.inf.tom. i.v. 550.
n«. 8. — Mant. inf. tom. j . p. 340. «' . 8..
Il rcfT.nvble à 1 Iule fabuleux , mais il efî: \in peu
plus grand. La tète , la queue , les pattes, & luie
ligne longitudmalc lur le dos , font d'un rouge fan-
"*"•' La queue eft terminée en pointe.
Il retrouve à T'«"1"=bar.
16, Iule obfcur.
Juius fufcus.
Julus pedibus utrinque (entum & v'ginti quatuor.
I U L
Lin. Syfl. nat. pag. loè^.nP. 7. — Amoenîtates aca-
demicA tom. li^-pag. I5j.n*''. 34.
Julus fu feus. Fab. Syfl, ent. pag. 418. n° , 10,
— Spec. inj. tom. i . pag. 5 j i . n" . il . — M^nt. inj,
tom, i, pag. 340. n". II.
Seb. Muf. I. tab. 14. fig. 4. J.
Il eft beaucoup plus grand que l'iulc fabuleux.
Le corps eft compofé de foixante- quatre anneaux
livides , bordes d' obfcur. Les pattes fout pâles.
Il fe trouve aux Indes oiientales.
17. Iule indien.
Julus indus,
Julus pedibus utrinque centum £7" qulndecim. Lin.
Syft, nat. p. io6y. n°, 6. — Muf Lud. Ulr. p. :^Gi..
—Muf Adolph.Frid, 1.90.
Julus indus. F AS. Syfi. ent. p. 418. n° . 9. —
Spvc. inj. tom. i. pjg. j 30. n°. 10. — Mant. inf.
tom. i.pag. 340. .7". 10.
Julus cylindricus fufcus , pedibus rufis utrinque
centum 6' dccem. Dto. Mcm. mj. tom., 7. pag. ^SS.
n"^. i.pl. ^l- fig. 7.
Iule des indes cylindrique biun, à cent dix paires
de pattes rouiles, Dec. Ib.
Julus fuhcyUndraceus , pedibus utrinque ultra cen-
tum , caudamucronata. Gronov. Zooph. n'\ 1008.
MoUFï. Theat. inf. pag. 199. fi^- i.
Seb. Muf i.tab. ^i.fig. f.
Petiv. G.!:^oph. tab. 74. fig. 5.
Il varie pour la grandeur. Le corps eft d'un brun
marron, avec les pattes & les antennes ferrngincufe'.
L'extrémité du corps eft arrondie. Les pattes fo't
au nombre de cent dix-fept ou cent quinze paires.
11 fe trouve aux Indes orientales.
I S Iule maxime.
Julus maximus.
Julus pedibus ucrinque centum & tri g'inta quatuor.
Lin. Syft. nat. pag. io«6. n°. 8.
J.tlus maximus. Fab. Syft. ent. pag. 418. /;". T i .
— SpcC. inf tom. \.p. Ç31. a", iz, — Mant. inj.
Ver mis terreftiis. MargRav. Br.'f, pag. ijj.
iisT, It. 1699- f^3. 5.
Il a prcfque i"épâiur;;r d'un doiî;t, le corps eft
d'une couleur jaune livide, un peu oblcutc. 11 eli
cor-H'cl'c
I U L
eompoftî de foixinse fcp: anneaux Si muni de cent
CKUtc-fept paires d-e pa:tes.
Il Ce trouve djns rAmcr!<]ue mhidionalt.
* * * Coprs atongé , déprime.
19. Iule plane.
Ji'rus complunatui.
Julus pedlbus utrinque trlg'mia , corpore planiitf-
cu-lo. fAU.Syfi. ent.piig. 427. n". 4. — Spcc. iiij.
loti. \..pag. jiji. tf\ }. — Ala'it.i.if.iom. i.p. 540.
n". y.
Ju.'i:s comp!anatu<; pedihus utrinque triginia , cor-
fore pldniufcuio , ûniennis cLiVuHi . Liti. Syft.riui.
pug. 10.; j. n". 4. — Faun. fuec, ?i°. xo68.
Sco/opendra fufca , pedikus uirini^ue triginta.
Geoff. Ir.f. tom. 1. pag. 675.72°. 5.
La Scolopendre à foixantc pattes. Geoff. 1!>.
Julus complanatus fufcus , pedibus utrinque tri-
gintu w.d ftgmentis corporis clypeolis plantufcuUs
mjrginatis. Deg. Mém, irf, tom. j.p. j86. ri^ . 5.
pi. 36,/^. 13.
Iule appl.iti brun , à trente-une paires de pattes ,
à aiiticraux couverts de plaques applaties qui débor-
dent le corps. Dfg, Ib.
ScoLpcndra Julacea. ScOP. Ent. Carn. n" . 11 50.
Julus fco!opendricus. PoD. Muf. gnc. pag. 1 17.
Julus complanatus, ScHRAnk. Enum, inf. aiifl.
n". 1117.
Julus complanatus, Wiii.. Ent. tom. '^^ pag. 196.
«°. j.
Scolopendra nigricans. FouRc. Ent. par. tom. i.
ya^. J.41. r.o. i.
H a ordinairement huit ou neuf lignes de long.
Le corps eft cendré , comprimé , un peu raboteux ,
avec une élévation latérale poftérieurement aiguc ,
à chaque anneau; le dernier eft termin-é en pointe,
les pattes font au nombre de trente paires.
Il fe trouve dans toute l'Europe , fous les pierres',
dans les lieux frais & humides.
20. Iule dentelé.
}i'Lus dent al us.
Julus fufco-ferrugineus , fegmentis utrinque inA-
qualiter dentatis.
Il eft deux fois plus grand que le précédent. Le
corps eil quelquefois grifâtte , ia plus fouvent d'un
brun ferrugineux. Les anneaux out de chaque côté
Hijl.ntit. Injecles. Terne VU.
I U L
417
plufieurr dentelures d'inégale graudeur , onc ligue
tranfvcrfale au milieu de leur partie fupérieure ac
une ou deux rangées de petits tubercules , vers le
bord pofténeiir. Les pattcs font au r.ombfc de UMI-
te & une paires.
Il fe trouve dans l'Amérique méridionale , à
Cayenae, d'oii il m'a été envoyé par M. Tu^t i.
1 1 . Iule Isgure.
Julus lagurus.
Julus pedibus utrinque duodecim , cauda pini-
cillo aloo.
Julus pcnicillatus curpore c'^longo :fafcicuHs fqtia-
mofis , Cûuda pemcillo a/ho pedibus utrinque duar
decim. Dec. Mtm. inf. tom. 7. pag. 571. n". !•
tdb. 36. jig. I. X. 3.
Iule à queue en pinceau, à corps oblong , couver;
d'aigrettes d'i cailles , i queue en pinceau blanc &
à douze paires de pattes. Ueg. Ib.
Scolopendra lagura pedibus utrinque duodecim ,
corpore ovali , cauda penicillo aîbo. LlN. Syfl. nat,
pag, 1061. n". I. Faun, juec. n°, loù).
Scolopendra lagura. Ta b. Syft. ent, pag. 413.
n^ . i.-—Spec. inf. tom. 1. p.' ai. n". 1, — Mant,
inf t. l,pag. 341. n*. I.
Scolopendra ovalis , pedilus utrinque duodecim ,
eauda albo penicillo. Geoff. Inf tom. 2.. pag. 6yj,
no. 6. pi. 2.2... Jig. 4-
Onifcus minimus , cauda alba, AU. ups 173^.
pag. 39. n°. 3.
Mém. des fav. étrang, tom. l.pag. ^^i.pl. 17.
fig. S- 6.
Julus lagurus. Scor. Ent. carn. n". 1153.
Scolopendra lagura. 'VuL. Ent. tom. ^.pag. l8p;
n°. l.
Scolopendra lagura. FouRc. Ent. par, tom. i;
p. 545. "".é.
Il eft très-petit ; la tête efl: noire & le relie du
corps eft brun , (ans tjches. Les antjnncs font fili-
formes , prefqu'cn mafle U femhlables à celles des
autres Iules. Le corps eft déprimé 2c terminé par
deux appendices velues , b anches , en forme de
pinceaux : on remarque pareillement de chaque côté
des anneaux des touffes ou aigrettes de poils qui
cachent cnritremcnt les patres Celles-ci foiu au nom-
bre.de douze paires , deux paires fur chaque anneau.
Il fe trouve en Europe fous les moufles & l'écorcç
des atbies.
Cgg
4i8
K E R
K E R
K.
K.
-AKKERLAC, Blatta. C'cft le nom qu'on
donne en Amérique à une efpèce du Blatte abon-
dante dans les lucreries & même dans les maifons,
Voyci Platte.
KERMÈS, CiJERMEs. Genre d'infcdes de la
première Seûion de l'Ordre des Hémiptères.
Le Kermès eft un infeâe dont la femelle a
deux antennes très-courtes , fix pattes quatre filets
courts au bout de l'abdomen , & le corps femblable
à une baie , l"ans anneaux diilinds lorfqu'il a pris
tout Ion accroilTemcnt. Le mâic a deux grandes
ailes j deux antennes faacées , fix pattes, une
trompe , & le ventre terminé par quatre filets
lécacés.
Ces iiifcdles ont beaucoup de rapports avec les
Cochenilles ; ils en différent par les antennes plus
ictacées . par les foies de la trompe , inégales , & par
la forme globuleufe lill'e que prend la femelle.
Les antennes font fétacée? , plus courtes que le
corps & compofces de onze articles prefque égaux
cnir'eux : elles ont leur iniertion a la partie antc-
lieure un peu latérale de la tête , au devant des
yeux.
La bouche eft une efpèce de trompe collée con-
tre la poitrine & placée entre les quatre pattes
antérteures. Elle cil compofée d'une lèvre fupé-
iieure , d'une gaine & de trois foies. La lèvre eft
mince, aigui: , conique, comprimée. Elle lert à
contenir les foies dans la cannelure de la gaine.
Les foies font fétacécs , aiguës , de longueur in» 'aie;
l'intermédiaire eft un peu plus longue que les autres.
La gaine ell membraneule, cylmdrique . obcufc ,
triarticulée ; elle clt inférée entre la première & la
féconde paire de pattes.
En traitant l'article Cochenille , nous avons dû
faire mention des rapports qui lient ces infeftes avec
les Kermès, & desdiiTtiences caradcriftiques qui doi-
vent empêcher de les confondre aux yeux des IS'a:u
rajiftes. Reaumur qui nous a donné (urccs infedcs ,
des mémoires aulli intéreirins qu'inftruûifs , en
ayant eu l'art de les fcparcr , a défigné les pre-
miers fous le nom de Progallinfcdes , & les fé-
conds fous celui de Gallmledtes. M. Geoffroi , en
ayant égard à la même divifion, a lailfé le nom de
Cochenille aux uns , & tendu celui de Kermès aux
autres. Ces auteurs n'ont pu fonder leurs diftérences
génériques , que fur la forme que prennent les
femelles de ces infcdcs. Les unes & les aucrs* de
ces deux genres , lor'qu'elles font dans leur prc-
miet âge , courent également fur les feuilles & les
tiges , (3c relicmblent allez a de petits Cloportes
blancs , qui auroient (ix pattes ; au bout de quel-
que temps , la femelle de Keimès fc fixe a un en-
droit de l'arbre ou de la plante , fur lelqueis elle
vie; elle y relie conftanim. nt , y devient paifaice-
ment inimobilc j l'on corps parvient enfuite à fc
gonflct; la peau fe tend, devient lille, & fcchc; les
anneaux s cttaeent & difparoiflen; ; enfin elle perd
tout-a-fait la forme & la figure d'un infecte, de
manière qu'elle icfi'emble davantage a une galle,
ou ticroi/lance qu'on trouve Uir ks aibres : d'oii
le nom de Galliniedc a pu lui être appliqua avec
certaine raifcn. Il n'en ell pas de même de la Co-
chenille : outre que les femelles des mleftes de ce
genre fc fixent beaucoup plus tard fur les plantes ,
lorfqu'elles fe (ont fixées & airêitcs , elles ne chan-
gent point de forme: on reconnoît toujours la fî-
guie de l'iafcae, fes anneaux & fes dittércnte!. par-
ties , font encore lenfibiement apparentes , lors
même qu'il n'eli [lus vivant & >.:u'ii a [éti fur l'en-
droit où il étoit fixé. Il i:OUs fàudr-iic lans doute
encore des caïadlttes qui pulleiK être con. murs aux
m.nles comme aux femelles , pour iervir véritable-
ment de bafe à i'ciabli' ea.ei't de deux genres dift'é-
rens, mais ces caraélèrcs , r;(ius devons l'avouer,
font peu nombreux x allez difficiles a établir.
Les femelles des Kermès , étant bien plus aifées
à trouver que les mâles , & fcurniltant les dé-
tails les plus curieux , nous devons les produire les
picmicres dans Ihiftoirequc nous allons en tracer,
& nous profiterons ici comme ailleurs, des maté-
riaux que nous fournit li abondamment , celui qui
ctoit fi digne de les rallcmbler & d'en tuer parti.
Ce font (ans doute des animaux bien étranges , que
ceux qui pafTent une partie confidérable de leur
vie , plufieurs mois de fuite , & ceux où ils pa-
roiflent croître le plus, appliqués courte des tiges
ou des branches des plantes , d aibrilic.iux ou
d'arbres, fans fe donner aucun mouvement fcnfi-
ble. Ils y font aufli immobiles que la portion de
la tige à laquelle ils font attachée; ils femblent faire
corps avec elle. Leur forme extérieure, extrême-
ment fimple, eft ciie-méme une grande fingularité.
Plus l'infcde eft grand , plus il el'l parfait , & moins
il a l'air d'avoir vie , moins il rcllcmble à un in-
feile. Dans le tems où il eft devenu en état de
le multiplier, dans le temps où il el: occupé à
pondre des milliers d'oeufs , il ne paroît qn une
de ces excroillances végétales , qui doivent leur
origine à la piqûre d'un infeCte, &: qu'on a défignées
K E îl
.ft>us !c nc.'Tid'j gnl'cs. Ce ne foin pa' feulement dïs
ye.x ouiin.ilrcs .]ui peuvcnc jugei e.icoïc ces petits
animaux , de (impies GalUs , ils ont paiu tels à
des yeux accoutumés à les obferver.
C'efl furies arbres, les arbrilTcaux, îi ordinai-
rement fur des plantes qui palfcnt l'hiver , que
croilieiit les Kermès : il leur faut une plante qui
puifle lesnonriiï pendant piès d'un an , terme au-
quel ett lixé la durée de leur vie. L;S figures &
les couleurs de ces inftûes ne lailleni. pas que de
permeuie d'en earaderifer aifcment plulieurs ef-
ptccs. Parmi les femeiles des Kermès , après avoir
pris luut leur accroilicmcnt , les unes Icmblent de
peti-cs boules, attachées contre une biunchc par
une aile-iS petite partie de leur circonféicncc. Il y
en a parmi celles-ci , qui n'ont jamais plus de la
. groiicur d'un grain de poivre, ou qui deviennent
pins oroii'es que les plus gros pois. D'antres lont
des efpèces de fpiières dont un fLgmcrit a été em-
porté, & qui font attachées à l'arbre par la partie
pianc de la fcÛ;on ; d aut:es font des Iphètcs alon-
géei, & dont le grand axe s élève au-dei!us de la
braiche; d'autres un peu plus applatics, font plus
pointues pat un bout que par celui qui y ell op-
po é. Quelques-unes ont la figure d'un rein , &
ceft par la partie la plus enfoncée du lein , qu'elles
font appliquées contre une pente branche & qu'elles
y tiennent. D'autres enfin, fie celles- ci fournillent
bien des efpeces , font des moitiés d'un f, hcroide
aloiigé^ coupé félon l'on grand axe , & elles ont
quelque refîbmblaTce avec un bateau renvetfé. Leuis
couleurs n'ont rien de bien frappant ; cependant
elles pn-fentent quelq.ies variétés appatentes. Alftz
communément elles en ont une qui approche de
celle de marron , taniôt plus & tantôt moins foncé.
11 y en a de plus rougeâtres; il y en a qui tiient
fur le violet , il y en a d un aifez beau noir ; il y en
a dont le fond eff jaune avec des ondes brunes, ou
biun veiné de blanc.
Des efpèces de tubéro/îtés , qui n'ont rien de
bien propre , foit par leur figure, foit par leur cou-
leur, à s'attirer de l'attention , auroient pu être
longtemps ignorées, li elles ne multiplioient pas
quelquefois a un point excellif lut nos arbres , &l
fur-tout fur certains athtes fruitiers. Les Pêchers
ei font quelquefois tout couverts, tant d'une cf-
pèce en forme de bateau renverfé , que d'une en
petits giaii.s qui appiochent de la figure fphérique ;
leurs branches en font défagrcablcs a voir , elles
piroiflent toutes galcules. Quoiqu'on fâche faire
u'age d'un eipèce de Aermes depuis long- temps ,
quoique depuis longtemps on l'ait recueillie avec
fom dans certaines contrées ; Kcaïunut avoit rai-
fon de dire que ce n'ctoit que depuis peu d'an-
nées que cet infede a été connu pour ce qu'il efl
par quelques Savans. Outre fa propie forme, di-
verfes cironltauces fe réunifient pout le déguifer fi
bien, qu'il n'y a guère que ceux qui l'ont obfervé
C
R
4Î9
avec attention pcn !ant le cours d'une année en-
tière , qui aient pu fe convaincre qu'il cft réellement
un animal. Déjà , dans l'article concerna-,t la Co-
chenille , nous avons prefque donné en même-
temps l'hiftoite générale du Kermès. Cependant nous
ne (aurions nous difpenfer de rapporter les cbfer-
vations qui ont été faites fur une efpècc particu-
lière, & qui en même - temps qu'elles pourront
fcrvir il faire connoître les autres efpèces , four-
niront d.-s connoiflances nouvelles , ainlî que des
plaifirs nouveaux , pour ceux oui fcroient tcntc's
de vérifier les faits par eux-nicnies. NoU'. allons
dès-lois nous fixer d'aboid a donner en détail
l'iiif.ouc d'un ces Kermès le plus communément
répandiis , & des plus ailés a obferver, de celui
en forme de bateau renveifé qui croît fur les Pêcheis;
nous parlerons enfuite du Kermès proprement dit,
quia nu-iité une attention encore p:iis particulière,
par l'ufjge qu'on a pu en fane.
La plupart des Kermès font parvenus pour ainfi
dire a leur dernier terme d'accroiifcmcnt , ou de
développement , vers la mi-mai , ou au plus tard
veis le commencement de juin. Qu'on obl'erve alors
les Pêchers , & fur-tout ceux qui font mal tenus,
fouvcnt (ans avoir bcfoin de chercher beaucoup ,
on trouvera qu'ils en ont des deux genres donc
nous avons parlé ; les uns fonr de petits grains pref-
que ro'ids , de la groffcur d un grawi de pui'vre ,
tantôt de couleur rouge.ître , tantôt d'un rouge très-
brun , & tantôt noirs & lihfans. Lts autres font de
ceux qui ont très en petit la ligiite d'un bateau
renverfé; ce font ces derniers que nous allons fui-
vre. Leur plus giand diamètre eff alfez Ibuvent
dans la dneélion de la longueur de la branche , au
moins n'eli:- il prefque jamais placé perpcnJic.ilaire-
ment a cette diieftion. Leur peau , ou enveloppe
extérieure , qui efl tout ce qu'on en appeiçoit alors ,
eft allez (emblaMe à l'ccoice fine &c Iule de quel-
ques arbres, à celle par exemple qu'on détache de
deflus le Ceiifier. Sa couleur e(t à pcu-pres feuille
morte ; quelquefois elle tire fur le café ou (ur le
marron clair , mais ordinairement elle eft plus
rouge.ître. Les tige-- , les branches, les pondes d'un
an, du Pêcher, (ont fouvcnt fi chargées de ces
Kermès, qu'ils s y ttouvcnt de tous côtés-, quel-
quefois ils font diipofés a la file les uns des autres'^
comme des grains de chapelet, mais quelquefois
auffi ils y font écartés les uns des autres. Tous ceux
qu'on voit en même-tenips fur le l'échcr, & donc
lextérieur eft allez f'emblable, & qui rous font éga-
lement immobiles , ne font pas pourtant dans le
même état; les uns font des infertes très-vivans ,
les aunes font des infcdes morts ou deli'echés dès
l'année ou les années précédentes , & qui font reftés
dans les places mêmes on ils ont péri , fans que leur
extérieur en ait été fenliblement altéré. Une partie
de ceux qui font furies plus vieilles tiges, (ur les plus
vieilles branches, fontdes Kermès dellechés, & tous
ceux qui fontattachés contre des jet^ d'un an, font des
Ggg 1
420
K E R
Kermès bien vivans -. Icsvivans ont par-tout unecoti-
leur plus fraîche , plus vive que celle des "mort?.
Il elt encore ait'e de ditlmguer ces derniers des
aucrcs , par un moyen fimpic. Si on poulie les
rnorts même avec le doigr , même alfez légère-
ment , on les détdclie , us tombent à terre ; les
autres plus adhérens réfilleiu davdnta;j;e , & il on
y va rudement , on l:s cciafe fans les Uire glillcr..
Quand on en écrafe de ceux qui font vivans, on
en fait fortir une efpèce de liqueur épaille , une
forte de bouillie , en un mot des matières a-pcu-près
pareilles a celles qu'on fait fortir d i corps de tout
inTcde en l'écrarant. Cette leule cnconltancc ap-
prend que les deiniers Kermès ne doivent point
être confondus avec les vraies galles des arbres.
Lis autres, ceux qui font péris depuis longtemps ,
ne paroilVent qu'une coque, ou qu'une demi-co-
que caflfaiite & friable , dans laquelle une poudre
blanche ell contenue.
Le Kermès vivant efl fi adhérent à l'arbre , qu'il
cft difficile de le détacher, dans la faifon que
nous venons de choifir , pour le faire confidérer ,
fans l'écrafer ou le bleffer , (i on ne fe fert que de
fcs doigts ; mais on parvient à l'enlever bien fain
& bien entier, au moyen de la. pointe d'un ca-
nif ou d'un couteau, qu'on glille entre l'iufede
& l'écorce de i'atbre. La place d'où il a été retiré ,
paroît tapilTée d'une matière cotonneufe : c'eft fon
ventre & tout le delfous de fon corps qui eil appli-
qué coiitie ce lit de coton. Le ventre elt alors aulfi
renié , ai;lli plein qu il tft poflible qu'il le fou pour
toucher de toute part !a furface fur lequel il elf
.fiîé ; (i on lui ôie le coton qu il entraîne fou vent ,
il paroît rougeâtre , & d'iu. lougcatrc qui difpofe
à le regarder comme une fubi'tancc charnue. Sans
doute la feule couche cotonneufe que nous venons
de faire remarquer, auri>it !u furtire pour empêcher
de co' fondre les Kcmès av^c les cxcroiliances des
arbres, les vr<».i.s galles: ces gai. es font réellemen:
recouvertes par l'ccarce , elles n'en font jamais fé-
pacées par une efpèce de lit de coton.
Le Kermès confiJété un peu plus tard que nous
venons de le faire, c'eft-àdire, peu avant la fin
de mai , font encote plus dans le cas d'être mé
connus pour des animaux. Si environ quinze jours
après qu'ils [\jat devenus auilî gonllés qu'ils le
peuvent devenir, on les détache de leur place , ils
ne parcillent ilus que comme na de ces Kermès
morts & dclfechés , dont nous avons parlé ; on
n'y trouve plus rien de ce qu'on y avoir vu de
charnu ; chacun d eux efl; devenu femblablc à une
pente écaille de Tortue ou aune , d'ud l'animal
autoit été tué. 11 n'eft plus qu'une fimpic coque ,
qui contient & lerouvre une infinité de grains un
peu rougeâtres , & moins adhérens les uns aux
autres que des crains de fable. Ils t cnncnt fi peu
les uns aux autres, qu'ils tombent par tcrie avant
t^ue le Kermès aie été détaché , fi on n'a l'atten-
K ER
tion de commencer à le détacher par fa partie Aipé-
rieure. Pour mieux voir ces grains en place , on n'a
qu'a couper tranfveifalement le Kermès avec un ca-
nif, & enlever fa partie fupérieure ; on fait tomber
tous les grains qui étoient contenus dans cette partie,
mais ceux qui étoieiit logés dans la partie irtérieurc
y relient , Se on voit la petiic épaifleur des parois
de la cavité qui les renferme , & comment ils fonc
empilés.
Lorfque l'on confidère ces petits grains avec un
microfcopc ou avec une forte loupe , leur figure
oblongue & arrondie ne permet pas d-- les j^Tcndrc
pour autre chofe que ponr des aufs. Le Kermès que
nous avions vu auparavant charnu , ne paroît alors
véritablement qu'une coque , ou , comme des Na-
turalises font dit, qu une clpèce de go..lIe, rem-
plie d'une infinité d'œufs. Celt aulfi ce qui a per-
(uadé à quelques Savans , qui n'avoient pas ob-
fcrvé les Kermès dans tous les temps oii il faut les
cbferver pour les bien connoîtrc , qu'ils n étoient
autre chofe que des coques femblahles a celles dans
lefquclles divers infectes renferment leurs œufs }
que ces prétendues Galles avoient été condruites ,
peut-être filées par quelque infecte qui avoir fongé
à y mettre fcs ixuh en fureté. Enfin, fi on détache
le Kermès, ou Ci on l'ouvre encore un peu plus tard,
& fi on obferve la cavité, l'intérieur de l'efpèce
de coque , la loupe y fait voir des milhers de
petits infcdes mêlés avec des efpèces de giains de
poulfiére. Ce font les infeétes (jui font fortis des
petits œufs ; les enveloppes des oeufs d'oii ils fe
font tirés, forment partie de l'efpèce de pouflière
au milieu de laquelle ils font ; on ne trouve plus
alors des œufs entiers.
Quelques obfervatisns vraies , & qui ont de-
mandé de l'attention dans ceux qui les ont faites
pour la piemièie fois, ont encore concouru à faire
prendre de fau/fes idées des Kermès & des petits
animaux fottis des œufs. On a très-bien remarqué
que la peau de quelques Kermès étoit percée quel-
quefois d un feul , quelquctois de ttois à quatre trous
ronds, placés tantôt dans un endroit. Si. tantôt
dans un autre. Les vérirabks Galles d'où font fortis
les Infectes qui fe font élevés dans leur intérieur ,
font percées de même, comme s'il ne devoir rieri
manquer à la rcifemblance entre les vraies Galles Se
les Kermès ; on a vu aulli de très-petits infeétes
furiir de ces derniers , après avoir cru dans leur
intéricui (ous la forme de larves. Mais il ne falloir
qu'obfervcr un Kermès dans une circonllance favo-
rable , dans un temps moyen entre ceux dont nous
venons de pailer , pour lui. bien afiurcr fon état.
Se pf^ur voir le déncucment de toutes les difficultés
qui en ont irapofé.
Nous avons confi.léré le Kermès renflé & qui pa-
roilloit charnu ; nous l'avons cnluite conddérc def-
fcchc ôc devenu une eipcce de coque très -remplie
K E R
d'oeufs ; (î on faifit un temps moyen entre les deux [
jprécédens , ce qui fera aifo à i]ui ne mettra pas un
iiitervalic d'un trop grand nombre de jours entre
fes oblervauoiis, on détachera un Ktfmès q'U ne
Icra pas aminci au point de ne paroicrc qu une mem-
brane , & qui ne fera pas aulFi gonflé que celui
f]ue nous avons conlidcré d'abord i il reftera entre
(on ventre & 1 arbre une cavité, mais coniidérabic-
ment itioins grande que celle qui f eut été , fi le
Kermès eût été décaché plus tard ; il y aura dans
cette cavité de ces petits grains que nous avons
du être des œufs, mais if n'y en aura que pour
remplir la petite cavité , à moins qu il n'y en eût
eu dans la fuite, il ril bien ailé alois de fc con-
vaincre, fur-tout fur les Kermès en forme de ba-
teau Tenvetfé , tels que ceux des Pêchers , que le
Kermès eff un véritable animal , puilqu'on peit
s'alfuier qu'il eft alors occupé a faire des ceufs ,
qu'on l'a détaché pendant yu il étoit en pleine
ponte, & on le verra continuer de pondre, ci La
première tois , dit Rcaumur , que jobfervai dans
cette circonllance favorable, & avec une forte loupe,
une Gallinfeéle que je vcrois de détacher, je vis
diflindcnient pns d'un de fes bouts , près de celui
que nous pouvons appeler le poltéiieur , je vis,
dis-je, un petit irnf , qui n'étoit encore forti qu'en
partie , & qui ctoit encore logé en partie dans le
trou dclliné à leur donner ilfue à tous. Mais pour
ne m'en pas fier à cette feule obfcrvation , je frottai
doucement le venire de la Ga'linfcéle , & je foufflai
dcllui pour emporter les œufs qui pouvoient y
être retenus par quelques inégalués ; après quoi
je polai la Ga:l nfcde le ventre en haut fur du
fable dont j'avois templi un petit vafe. Quoiqu'elle
fût la allez mal i fon aife , elle ne lailta pas de
continuer fon opération : en moins d'une heure
elle fit forcir trois œufs de fon corps , par l'ouver-
ture qui crt auprès du deirière. »>
Nous verrons bientôt les Kermiîs paroître pendant
plufifurs mois confécutifs avec des formes alftz
lemhlablcs a celles de divers autres infct^es, mais
à mefure qu'ils grolTiiïcnt, leur extéiicur (e défa
çoniie entièrement : ils ne groflillent , ils ne fe dé-
veloppent confidérablement que quand les milliers
d'œufs renfcim^s dans leur corps cioillent. Quand
ces œufs font pi es de fottir du corps de l'inlede ,
le ventre efl fi tendu , que les filions qui féparent
naturcllenv;iit les anneaux, ont difparus; cependant j
lorfque l'infedte a avancé fa ponte , il redevient
aflez connoil1ab:e puir ce qu'il e(l, fionlobferve
du côcé qui étoit apphqué contre l'arbre : alors
le ventre étant un peu vuidé, les anneaux dont il
elf compofé , font allez aifes à dillinguer à qui
les conddèie avec une loupe; on peut en comptet
cinq , dans le dernier defquels ci\ l'ouvertute qui
donne fortic aux œufs. On peut aulfi reconnoître
fil pattes de l'mfcde qui n'en a pas fait ufage de-
puis longtemps : il les tient alors a^pliquces con-
tre fon coif s ; il y en a. quatre qu'on diftniguc pliis
K E R
411
aifcment que les autres. On peut encore , en ob-
icrvant avec attention , a'ppcrcevoit près de la pre-
mière paite de pattes, une cfpece de petit iiiam»-
lon, qui ell la partie par le nv^yen de laquelle
liiifeéle fe nourrit.
Si on confidère fur la brancbe la place d'oii on
a détaché un de ces Kcimès , qui n'a point encore
commencé fa ponte, on y voit, comme nous l'avons
de/adit.uu efpèce de lit d'un duvet cotonneux ; ce
duvet feul pourroit donner quelque idée de la figuce
& de l'arrangement des parties qui font du côté
du ventre ; on y retrouve leur moule , on y dif-
tinguc fur-tout ceux des cinq anneaux & de quatre
des patte":. Si on ne doit pas héfiter fans doute, à
rcgaider les Kermès, comme de véritables animaux ,
on ne peut aulfi qu'admiter la manière dont la
nature les a pour ainfi due inftruits a conierver
leurs œufs & les pcrits qui en éclofcnt. Quant. té
d'autres in<ec>es faver.t filer des coques dans lef-
quelles ils renferment leurs œufs avec bien de
I art j c'efl (on propre coi ps que le Kermès doit cin-
ploycr pour couvrir les fiens : fon corps leur tient
véritablement lieu d'une coque bien c'ofe : il ne
les iaille pas un mirant expofés aux imprelVions de
l'air , il les met parfaitement a l'abti , il les couve
en quelque forte des l'inllant où il vient de les
pondre. Les petits qui forcent des œufs , (e trouvent
encore couv-s, ou couveits au moins, des l'inf-
tant de leur cailfaiicc & pendant pluficurs jours ,
par leur mère, ou du moins jar fon cadavie : de
lutte que le Kermès , même après être péri , elt
utile , foit a fes œufs , foit a l'es petits , il les
couvre encore alors avec fon corps , qui fe deficchc
lans tomber en pourriture.
Mais pour mieux adrciier la manière fingulièrc
que la Nature a choifie pour perpétuer les Kermès,
retournons encore à confiJércr un de ceux du Pê-
cher, en forme de ba eau , & qui elt p êc a com-
mencer i'à ponte. Le contour ovale de fon corps ,
cette ligne qui peut être regardée comuie le ter-
me de leparation de la pait:e convexe ou du dos ,
&de la partie prcfque plane ou du ventre, ell exac-
teœent appliquée contie une portion de l'arbie. Se
la portion de l'atbre qui ell dans cette enceinte,
ell tapilfé d'un duvet ou dan coton fur lequel le
ventre ell pofé. Faifocs pondre un premier œuf
a notre Kermès , il r.e le poull'era pas par delà
l'enceinte de fon coips , comme plu eurs infecles
poullent leurs œufs. Sur le champ il va faite paiîer
cet œuf entre fon ventre iSt le ht de duvet ; c eft-là
où il conduira peu- à-peu tous les œufs qtii doi-
vent forcir a la file du premier ; il les pond (ans
leur permeccre de paroître pour aii.fi due au jour.
A inclure que le vencre le vuide d une certaine
quantité d'ccufs , il lailTe la place nécellaite pour
les loger entre l'on enveloppe extérieure , fa peau
Se le Tic de coton; ainli fuccellivement les œufs
forteni du corps , & fuçccfEyemect ils fon: conduits
4i2
K E R
entre la peau du ventre 6c le lit de duvet. La peau
du ventre cède pour lui laiilcr la place nécclTai.-c,
elle s'approche du dos & s'en approche de plus en
plus. Le volume cju'avoit le ventte avant fa ponte
é:o'a prcfcjue tout dû aux œufs dont il étoit farci.
Quand la ponte eit fime , la peau du ventre , fi
tendue auparavant , eit pouffée par les œufs qui
ont palTi^ en-dehors & fous elle , juf^u'à toucher,
ou prcfc]uc à toucher k dos ; elle n'en eft féparée
que par des parties allez muiccs , comme les intcf-
tins & les ovaires. Ceux-ci qiu feront vuidés, ne
tiennent pas alors grand-place ^ ils lont flafcjues.
Le côté du Kermès , qui ell tourné vers l'arbre ,
eft donc devenu concave, il eit fait alors en co-
quille ou en cuilleron , & cette clpècc de coquille
appliquée contre l'arbie , forme une coque qui re-
couvre d'autant mieux les œufs , que fa membrane
extciiiiire , celle de la partie convexe, eit forte,
fcriéc, ic femble analogue aux matières cruitacies.
Aptes que le Kermès a fini fa ponte , il ne relie
'pas long-temps en vie ; c'ctt une loi atftz g--'né-
raie , .^uc les infeûcs pcrillent 'quand ils ont fait
tout ce qui étoit néceflairc à la rnuhiplicaticn de
leur efpècc ; il p.'rit donc , & dans la même place
où il s'étoit fixédepui'> long-temps, fou corp^ achève
de Ce dcjfe-:her, & le voilà transformé dans une
efpècc de coque qui couvre les cculs , & qui pa-
roit fi bi:n en être une véntable , qu'il ii'clt pas éton-
nant (|uc des cbfervatcurs attentits aient ciu qu'elle
n'ctoit que cela , qu'ils n'aient penlé ni qu'elle
avoir été animal , m qu'elle n étoit qu'un animal
deli-ché car lien ne peut conduite a prendre une
idée réelle de la naïuie du KerméÇj quand on ne
l'a pas fuivi dans fts didérens étais , & fur-tout
d.ins l'opération de la ponte.
On ne fauroit voir comment le Kermès, malgré
fon immobilité, doit conduire jufqu'aupiès de fa
patrie antérieure les œufs qu il fait fortir de fa
partie poflérieure. Quoique tout le corps ne change
point de place pendant qu'il pond , il y a lans
cloute alois des mouvcmcriSintéricur<;; les anneaux,
mobiles du côté du ventre, peuvent aider par leur
comprelVion la fortie des œufs; mais on peut ima-
giner auilî que les mouvcirtcns luecellifs de ces mêmes
aiUicaix , conduifént les œufs vers la partie anté
rieure : le dernier , le cinquième anneau poullj
l'œuf, qui vient de fortir, a l'anneau qui la pré-
cède , au quatfième ; celui-ci le ta.c. avancer jul-
qu'au troifieme , & ainli d'anneau en anneau il e(l
conduit jufqu'au premier. Dès que les œufs fe trou-
veront empilés veis les premiers anneaux , les mou-
vement des anneaux furies œufs nouvïiiement fortis,
fe communiqueront aux œufs entamés, & les pouf-
feront plus loin i]ue les anneaux. Keaumur croit
avoir vu faire des mouvemeis femblablcs .1 ceux
qui font nécclfaiies a cette opération , aux Kermès
qu'il tenoit dans le table, tenvcrfés fur le dos,
pour les obfervcr pendant qu'ils poudoicnt,
K F R
On n'a pu .ippicn.irc ncn de bien précis, fur le
noiiibic des )jurs au bout defqucls ks petits Ker-
mès forttnt des œufs , mais il a paiu qu'ils en lont
au moins dix à douze à éclote. Il a paiu encore que
plu.'ieurs jours après leur naillance , ils relient tran-
quilles fous la coque formée par le cadavre de leur
mère, & au milieu des fragmens des coques d'œufs
d où ils fe lont tirés ; ils y reftent appaiemmenc
julqu'a ce que leurs parties (e foient affermies. Enfin
lis deviennent en état d'aller jouir du grand jour,
& ils en ont befoin. On iniagme allez qu'ils doivei.c
être alors d'une extrême pctuiffc: ce n'.ft qu'avec
une loupe qu'on les peut bien voit ; mais on nima-
gineroit peut-être pas combien ces infeélcs nouveau -
nés. rcliemblent peu, au moins , par leur aûiviré ,
a celui a qui ils doivent la naillance , & à celui
qu'ils doiveiK eue un jout. Ils marchent , & mar-
ihent cx:renienien; vite. Leur foimen'a rien de fin-
gulicr , liur corps cit tiès-applaii i fon contour eft
a pcii-prés ovale. Audi femble - t - il une petite
plaque ovale : Ils portent deux ant nnes devant
eux; ils font munis de lix pattes qu'on apperçoic
k.rlqu'on les cherche avec un peu d attention : allez
louvci.t elles (ont cachées ^ar la partie l'upéiieure
au-delious de laquelle elles font attachée-:. Ce qui
doit déternnucr a cttnre que les petits Kermès ne
ptcnncnt 1 eilor que pUuicLirs jours après qu'ils fot.t
nés , c'elt qu'une mère de ces Kermès , qui èil
dellechée & ne fert plus que de coque , peut être
obltrvee à la loupe pendant pluheurs jours , fans
qu on voie autour d elle aucun petit vivant; ma'S
Il on la détache 6i fi on cherche a voir à la loupe
ce qui eit dans fa cavité , tout y patoît fourmilier
de petits animaux qui y font nés ; on les a dérer-
miucs a fe mettre en mouvement, ils s'éparpllen; de
tous côtés; ils fe dilpciient , & avec vîteffeiily
en a des millieis, on en peut juger par le nombre dts
œuts. Quelques auteurs ont compté plus de deux
mille auts fous un léul Kermès de certaine elpèce ,
Se d'autres en ont compté plus de quatre mille ious
un autre efi'èce de Kerincs. Le)rf|u'on voit tant
de milliers d infeétes dans un tas de poudre blan-
che, &i que celui qui leur a donné naillance paroît
réduit a n'êtie qu'une limple coque ; on icroit tenté
de les croire coupables d une grande barbarie, on
!ero,t tenx de erone qu i s ont dévoré toute la fui -
itance du corps de lei,v mère. M. Certoni , quid'ai -
reais a fait de trcs-bonnes oblervations fur leKei-
més ou les Coclienilles , Se qui a compté avec foin
le nombie de- œufs, l'a penlé a-pcu-prcs ainh ; il
a cru que les œut- éioient écloi dans le coips de
la mère, & ^jue les petits le dcchiroicnt pour for-
tir ; les apparences font très-propres à induire dans
cette erreur.
S' on conhdère les Kermès , un certain nombre
de jours après que leur ponte elf finie, on voit au-
tour d eux les petits qui (ont nouvellement nés, Sc
on en voie qui a chaque iulrant fortent de dclfous
le cauavie dcùéché qui leur formoit une coque. La
Nature leur a préparé une porte qu'ils ne feue
K E R
pas embarrafTés de trouver : une petite pordon de Ix
partie j uft licurc du Kermès mère, n'clt pas ap
pliqu'e coi tre l'aibrc , elle cit naturellement con-
tojtné. de maiuére à ne pou'. or s"y appliquer , 8c
elle ell feiijui.-. Cette portion dans quelques, Ker-
mès, 'rt friitc comme la partie fupérienre d'un bec;
dam d'autres, coiImk U portion de U Icvre fupérieure
qui fjit 11 inoi c. Dans le Kermès du Pèdicr elle cft
la moiti d ui! couit t lyau , dont la concavité c\\
tounije vers 1 aibu-. CVil par cet endroit que for-
teiir tous les Kermès nc-uvellement nés. Des trous
ronds paio^lTeut quelquefois fur la partie conveie
des Knmès mères , maii ils n'ont pomt été ou
veits par les jeunes Kermès ; ils lont , comme
nous l'avons d jà dit, l'ouvrage d'autres inledes ,
qui , après avoir cru & vécu , fous la forme de
larves , dans le corps des Kermès , en peicent le dos
pour en forcit: c'cft aullî ce qui a beaucoup con-
tribué à faire confondre les Keraics avec les Galles.
C'efl: vers les premiers jours de juin que les Ker-
mès du Pécher nouvellement nés , commencent à
fortir de dellous le Iquclete de leur mère. On les
volt marchtr , ou plutôt courir , & même vue ,
fur toutes les branciits de l'arbre : on ne les voit
pourtant que quand on obferve les br.inchcs avec
une forte loupe. « Après en avoir vu en ttès
grande quantité fur des branches de Pêcher , dit
Reaumiir, je crus au bout de quelques jouts les en
trouver toutes couvertes, patce que dans le temps
de mon obfeivation le iiombre des Gallinledcs qu;
étoient forties de leurs ctiques , quoi pi'iiiimenfe ,
ctoit petit en comparaifon du nou'bte d- celles qui
n'avoient pas encore pris rc/Tur ; aullî fus je très-
furpr;s de n'y en rencontr.-r que quelques-unes dif-
perlées par- ci, par- la; je ne favois ce que les
autr-s étoient devenues. Notrs avons d;t ai-leurs ,
pourfuit le même Auteur , que pour découvrir les
Pucerons qui fe font établie & cachés [dus les
feuilles , & même fous les écorces de différcns ar-
bres , il n'y avoir qu'à fe lailler guider par les
Fourmis , qu'a lemarquer oii leur courfe fe ter-
mine fur les arbres où elles montent : elles fo:u
aulTi les meilleurs guides qu'on puilTe fuivre pour
trouver les Galhnfectes; elles les aimcnc comme elles
aiment les Pucerons; elles fe tiennent autour d'elles;
aulfi m'ont-eles fouvept ind.qué des Gallinfedcs fur
des efpèces d'arbres où je ne m'avifois pas d'en
chercher. Ce furent aulfi les Fourmis qui m'appri-
rent ou fe tenoient les jeunes Gallinfedes du Pêcher,
qui avoient di'.paru pout inoi ; je vis des Fourmis
monter cuntinucllement fur les feuilles de ces arbres,
& s'y arrêter; je foupçonnai qu'elles y cherchaient
quelque chofe. J obfcrvai ces fcuil es avec une loupe,
& je reconnus aulTi-tôt qu'elles étoient remplies d'un
grand nombre de petites plaques qui étoient au-
tant de Gailinfcdes. Elles avoicnt d'autant plus ai-
lément échappé à mes yeux , qu'outre qu'elles
étoient extrêmement petites , elles étoient toutes
faus mouvemciit , & hors des places ou je croyois
K E R
425
devoir les trouver , c'cft a dite, hors des tiges fur
lef (Utiles ou voit tnutcs les Ga!luifcdcs d'une g.olîcur
fcnfible. Le (cc;iurs de la loupe me devint pourtant
it.utiie pour le- rcconiioî rc fur les rcuilles , lotf-
que je fus qu'elles y étoient ; quelques-unes ét^iicnt
grolles de relie pour être apperçucs a la vue fiin-
ple. Certaines feuilles en étoient toutes couvertes;
andeii
& de
on y en voyoït de
diftéicntes couleurs , de prefque blanch.s , dun
blanc verdâtrc , d'un blanc jaunâtre , de jaunâtres,
de rougcâtres. Pour la plupart elles étoient fi mm.
ces , fi applatics, & de plus li immobiles , quej'ctois
très-difpofé à ne les prendie que pour des dé-
pouilles quittées par ces inlcdes. Pout commencer
à m'allurer que ces plaques fi minces n'étoient pour-
] tant pas de (impies dépouilles , je les prcffai avec
I l'ongle , je les écrafai , & le forçai aulfi-tôt un
|(uc jaunâtre de (ortir par un des boucs de leur corps,
& de s'y aflcmbler. Mais j'eus bientôt une preuve
p!us complette que les plaques les plus minces, que
! celles qui ne f.-mbloient qu'une (impie membrane ,
• étoient des infcdes trés-vivans. Je portai dans mon
I cabinet des feuilles chaigées de toutes ces petites
taches . pour les oblerver Si pojr les faire dçffiner.
j Au bout de quelques heures , je vis ces feuilles
) couvertes d infectes en mouvement, toutes les pe-
itites plaques s'étoient détachées ; elles marchoient ,
& niarchoi=n; très vite ». C'eR , fans doute, en s'ex-
j primant de même, 4: en entrant datis tous ces dé-
tails, qu'on fe rend véritablement digne d'être
l'interprète de la Nature , & de mériter aulfi la re-
connoidance de ceux qui en font l'objet de leur
étude.
Ainfi , ces infetn:es, après être nés fur les bran-
ches des Pêchers , les parcourent, & vont chcicher
les feuilles fur lefquelles ils fe fixent , fans douce
pour en tirer la fubliance nécedaire à leur nour-
riture & .i leur accroilTemcnt. Ils ne rongent point
les K-uilIcs , ils en pompent le fuc avec une trompe
placée près de la première paire des pattes. Ce n'cit
pas fur les jeunes Kermès qu'il faut chercher à la
voir , c'eft tout ce qu'on peut faire que de la dif-
tinguer fur les plus gros; néanmoins, fi on obferve
ces derniers dans des circonllances favorables , on
découvre prelque toujours vers l'origine de la pre-
mière paire des pattes, un petit enfoncement retor-
de de quelque chofe de charnu , comme un court
tuyau cvjfé. Apiêsavoir dèraché peu-a peu quelques
Kermès de l'endroit oii ils le font fix;:'s , on peut
y voir un (î et blanc extrêmcmeut délié, plus long
que la moitié du corps de l'infcète ; il tire fon ori-
gine du court tuyau charnu : on voit la pointe de ce
tîlet piquée dans l'écorce fous laquelle clic devoit
être enfoncée en avant , ou y faire bien des circuits.
Ce filet clf fans doute l'organe au moyen duquel le
Kermès fe nourrit, & le principal inftrumcnt qui le
tient affujetti dans Ci place.
Les jardiniers) attentifs nétoyent de leur mieus
leurs arbres fruitiers , Si fur-tout les pêchers , des
424-
K E R
Kcrniè;. L'expérience leur a appris que ce? infe(f)cs
épu'.feiu les arbres de fève , qu'ils les foin languir ,
& aièiwe périr. Quelque grande que Cnt la quan-
tité des Itermès , qui fe loni multipliés fur un
arii rc , il y a pourtant peu ^'apparence que ce
quUis confûinmcnc en fève pour leur nourriture
&. leur accroilleinent , foit aiVcz confid^iable pour
tl^eraibrc nepuille la leur fournir fans en foufrtir.
Il y auroii peur-ècre plus de fève employée à- nour-
rir aux déptns des greifts brandies, un ou ieiix
petits rejetions garnis de toutes Tes feuilles, qu'il n'y
I II à de confoiiifiiée par les Kermès. Le mal qu'ils foni
auxaibres, eft pourtant réel, & il paroit réel en-
core- que ce mal vient de la quantité de fève qu'ils
font loitir; mais c'ell qu'ils en font fortir beau-
coup plus qu'il ne leur en faut ; ils occafionnent la
perte d'une >iuantnc de févc qui furpafl'e confidéra-
bie-ment la quantité néccfiairc pour leur accroiffe-
inent. « C'clt ce qui nie paroit bien prouvé , dit
l'il ullrc obfervateur ( que nous ne faurions trop faire
pai 1er lui-même ) , par quelques obtervations faites
cntiela mi-mai & 'a h"n du mC-me mois, un matin
je remarquai, & y en fus furpris , que la terre qui
itoh au-deilous des branches de quclc|ues Pêchers
tn cfpalicr , étoit bien mouillée , quoique toute la
tei te des environs fût très-fèi:hc, là elle femblolc
avoir été arrolée. Je ne croyois pas ce qui avoir pu
déterminer mon jardinier à arrofer ces Pêchers , aulli
ne l'avoir- il pas fait. C'eft de la propre lève de l'ar-
bie que la teric avoir été mouiilce , & elle n'étoic
mouillée qu'en deflous des Pèihcrs très-peuplés de
Gillinfeélcs , & même qu'au dtlTous des branches
de chaque Pêcher , qui en ètoient couverres. Les
Pcclicts qui ètoient nets de ces infedes , n'ètoient
environnés que d'une terre lèche , les branches de
ces Pêchers ètoient fèches , au lieu que les bran-
ches des Pêchers fur lelquels il y avoir beaucoup de
Galliiircftes, ètoient mouillées; elles avoientniouiilé
les echalas du treillage contre lefquels clk-s ètoient
attachées; ces cchalis ètoient tous imbibés d'eau.
Après avoir frotté mon doigt contie le Pêcher , après
l'avoir mouillé , je le fuçai , & je trouvai cette eau
fucrée j je gouttai anfîî de la terre qui croit mouillée ,
Si je lui trouvai le même jjoûr. Il (uit de cette obfer-
vation , que j'ai répétée bien des fois, qu'il coule
une quantité confuiérable de liqueur , par les trous
des piqûtes faites aux arbres par ksGalhnfcdes. »
La trompe du jeune Kermès doit plus aifèment
agit contre la peau d'une feuille , que contre l'ècor
ce d'i;nc trge ; d'ailleurs le fuc qu'elle en tire , peut
alors erre plu^ convenable a l'initélc. Les feuilles
que l'on vient à traufporter chez foi dans des jours
chauds, fe defl'cchent au bout de quelques heures ,
en voit aulli les Kermès, fcntaut qu'ils n'en tiient
plusdefucs, s'en dérachcr ; ils fc mettent en mar-
che pour en aller chercher ailleurs de plus fraîches &
de plu- fiicculciites. Qn„nd on a vu une fois mar-
cher les ICci mes , on diftinguc leurs partes dans le
teros même où elles font fiâtes ; eiks font poiuiaut
K E R
a'ors retirées fous le co'ps , mais celui ci a aniï
de iranfparcnce pour les lailler anperccvoir. !1 y eit
a au moins quatre qui f>nt très-rcconnoilfables.
Lorfqii'on trouve de Kirmè» (ut les feuilles , on
en t'oïkvc aalVi de méuie .ige fur le? bouts des nou-
veaux jets du rèchtr Li même raifon doit le dé-
terminer à s'arrêter fur les unes & fur les autre'.
Quoique leur cori'S foit alois comme une p!a-,-ue en-
trémcment mince , li on l'obferve avec une forte
loupe, ou un niicrofcope , il -paroit beaucoup plus
de travail fur Ci furface fupérieurc.' Un ovale plus
petit que relui de la rirconfèience cxr'iieure a la-
quelle il efl concentrique , fcmbie marquer le con-
tour du dos. Il tll uni ou au plus marqué de quel-
ques points ; mais de la circonférence Je cet ovale
partent des lignes , ou plutôt de ;ol'.es crénelâtes
qui fe dirigent comme des efpèces de rayons à tout
le bord du contour extérieur du corps.
Avec le tems les Kermès des Pêchers comme ceux
des autres arhres , deviennent réellement immobiles
& incapables de faire aucun ufage de leurs pattes ;
mais les anreurs qui ont traité de quelques efpèces
de CCS infectes , ont cru qu'ils pcrdoient entière-
ment le mouvement, bien plutôt qu'ils ne le per-
dent ; ils les ont vus fe fixer peu de tems après leur
nailîance , & ils ont ctu qu'ils s'étoient fixes pour
ne plus jamais fe mouvoir. « Dans la vue d'appren-
dre, dir encore Reaumur , jufqu'a quel âge les
Gailinfeélcs font ou peuvent faire ufage de leurs
jambes , j'ai porté dans mon cabinet , loit des feuil-
les . frit de jeunes jets de Pêcher contie lefquels
elles ètoient plaquées, pendant fis mois de fuite , à
commencer depuis celui de juillet jufqu'au mois de
décembre inclufivemcnt. Des que les feuilles &: les
reicttons ont commencé a. fe delfécher , les Gallin-
fcdes les ont quittés , S: par confèquent tantôt plu-
tôt , & tantôt plus tard , tantôt au bout de quel-
ques heures , tantôt au bout d'un jour, fclon que
l'air ètoit plus chaud. Malgré l'immobi itè appa-
rente des jeunes Gallinfccles', il n'étoit pas vraifeni-
blable qu'elles fulîént incapables de mouvement
d'aulli bonn'e heure qu'on l'a cru. Les infeéics font
tous b)en inftruits par la Naiure pour leur conler-
vation ;les nôtres le feroieiit mal , li aya tbefoin de
fe nourrir & décroître pendant une année prefque
entiéte, ils a'ioient fe fixer pour iou)outs (ur des
feuilles qui doivent tomber avant la fin de l'autom-
ne. Nos G.illinfea:s tombent auffi vers la Torf-
faints avec les feuilles fur Icfquelles elles fe font ap-
pliquées ; mais on ne doit pas être embarrallé de
ce qu'elles deviennent ; bientôt elles abandonnent
ces feuilles, comme je leur avois.vu abandonner
celles que j'avois portées dans mon cabinet ; elles
regagnent l'arbre S: s'y attadienr. Quoiqu'il n'y
cfit pas lieu de douter que nos Gallinfccles en ufaf-
fent ainfi , j'ai pourtant marqué plulieurs feuilles
que les premiers froid? avoienc fait tomber, & qui
étoieiit entièiemenc couvertes de jeunes Gallinfec-
tes 3 déjoue en jout le nombre de et lies que jy
avois
K ETl
avois vues , me fembloic diminuer ; les endroits de
la feuille cjui paroidoient les plus dcfltcliés , écoient
ceux où il en reftoit moins ; enfin apiè^ trois à ijua-
tre jours , il n'y en rcP.oit plus du tout; on pouvoit
obfervtr dans le même temps , que les jeunes re-
jettonsdes arbres fe peuploicnt de GalliiireiSles, Je
ne me fuis point trouvé à portée dans les mois de
janvier & de février , d'obfervet fî elles étoien: en-
core en état de marcher ; c'ell au relie un fait de
leur lilftoire que je n'ai pas cru bien important ; mais
des obiervations jiarci'les a celles que j 'ai rapportées ,
m'ont appris que dans le mois de mars , elles ne peu-
vent pk;s quitter les tiges , les branches ou les rejet-
tons des arbres j contre Icfquels elles font appliquées.
Quand alors j'ai tranfporté chez moi des branches
qui'enétoient chargées, les infedes ont péri dellus"
fans faire. un pas en avant ou en anitre. »
L'accroitTement des Kermès eft très-lent pendant
les mois de juin , juillet, août, fepiembre & oélo-
brc ; i!s font pourtant fenfibîcmcnt plus grands vers
le commencement de novembre , mais ils ne fem-
blent de rien plus épais, ils ne paroilîcnc encore
que comme des membranes ovales plaquées fur les
feuilles. Alors ils font tous à peu près de même cou-
leur, ils fort tous rouiïïurcs ; quand ils marchent
i's ce paroiileBt plus h applajis, ils s'élcvçiit un peu
fur leurs pactes , & portent devant eux deux antcn-
ncsjcxrrcmcment fines. Vers les premiersjoursdc mars
ces Kermès du Pêcher commencent a devenir plus
renflés; tout du long de leur dos ils prennent un peu de
convexité. Le dos vu à la loupe pàroît alors chagriué ,
on y apperçoit un- grand nombre de petits tuber-
cules; on y apperçoit aulli ftpt à huit longs fils ou
poi's qui partent de diveis endroits de la circonfé-
leiue Ju corps , mais dilfércmment placés & ditïé-
leiiiment dirigés : il y a de ces fils qui vont s'attacher
au bois aile?, loin du petit animal. Vers les premiers
jours d'avril , non feulement les Kermès pai-oilfent
encore plus renflés , mais lis co.aimenceiit m.'ême à
prendre une coiive.\ité très-fciifible , qiuiii'u'alors
ils né foient plus en état ou en dîfpoliriou de chan-
ger de place , ils font des mouvemeiis qui prouvent
bie I qu'ils font animés.
On peut v'-ir dès le commencement d'avril , de
ces Kermès fe défaire de leur vieille peau. Leur man-
€Euvre cil allez femblablc a celle des auries infec-
tes en pareil ca^ Quelquefcis ils recourbent leurs
corps, ils s'élevtnt.de façon qu'ils ne rcftcnt appli-
qués coiitt',- la petite branche , que par la tête £: par
le derrière: on peut apperccvcir_ le vuide qui' ell:
entre le vcnr^e & la furface de l'arbie, ils s'appla-
tidc-t hicn'.ôt ipres ; dans d'aunes ir.omens on en
voit qiii éèvcnt peu-ii-peu leur tête & toute la partie
aniérieure de leur corps , leur derrière efc leur feul
point d'ii^pui ; enfoue ils fe laifftn: retomber peu à-
peij. Oh en voit d'autres qui ont le corps contourne
deman^ère qu'il n'tfl: appuyé contre l'ar'rre que par
le milieu du ventre. «Tous ces inoavcniens f; toutes
thûoireNacunlie, Ir.fcais. T^tt., '^U.
K E R
4M
ces conrorfions tendent à forcer la dépouille que ces
inreéles veulent quitter , a le fcnJre , à fe brifer ;
on peut due à fe brifer , parce qu'on n'a point vu
de Kermès foriir par la fente qui s'ift faite à 'a dé-
pouille , comme les Chenilles, foru-nt par celle qui
s'ell f.^ite à la leur. Nos Kermès la font toinbcr par
lambeaux, qui font blancs, minces & très-tra.if-
parens. Il y a de ces lambeaux qui font très-grands,
& t[ui couvrent le quart de la furface de leur corps ;
il y a tel morceau dont ils ne parviennent à fe dé-
faire qu'après avoir répété pendant une ou deux heu-
res les manœuvres que nous venons de rapporter ;
aulfi leurs mouvemens font-ils très-lents & prefque
infenliblès. Il y a même des Kermès qui ne'parvien-
nentpasà fe défaire de la partie fupérieiire de leur
peau ; on la reconnoit quelquefois fur les plus gros
infeétes de ce genre ; il fcmble«jue ce fcit un petic
Kermès ^ui fe foit attaché fur un très-grand, Q""^"
qu'on n'ait vu les Kermès changer de peau que dans
le mois d'avril , ils en changent peut-être encore mi-
paravant ; mais ce. n'eit qu'après les rhangcmci.s
dont nous venons de parlcr_, qu'ils croilFont vite ,
& qu'ils prennent la vraie figure de ga'le. Ils ne font
plus reconnoiSfible? au bout de fept à huit jouis ;
ce ii'eft pourtant guère qne vers le commencement
de mai .'lu'ils font parvenus à leur dernier terme de
grandeur. Si on les éciafe dans ces derniers tem.ps ,
on fait fottir de leur corps une giande quantité d'inv,;
efpèce de bouillie compoféede matière de diflérentes
couleurs, paimi lefquclles la loup^ fait voir une
infinité de petits grains blanch.Ltres , qui ne font
autre cliofc qi^e des œufs dont l'accroiftement efc
fort avancé. Enfin vers le milieu de mai ces Kermès
font en état de pondre ; ils fe délivrent peu-à-peu
de leurs œufs, & à mefurc q'i'iis les font foriir,
le ventre s'applatit , il s'approche du dos, comme
nous.l'avons déjà expliqué. La ponte finie, l'infecle
périt, & fon cadavre ne paroît plus qu'une c.->qL;e ,
de dellous !a.]uclle les petite ferrent en'uite pour
croîrre & devenir k leur tour aui'fi féconds que leur
mère l'a été.
Mais comment' les Kermès font-ils.fécondés î Far-
mi les Auteurs qui l'c iont occupés de cct.objet , il
en ert qui ont cru que ces inleéles f#nt tous ir.âles K
femelles en même temps, qu'ils font des herma-
phrodites encore plps hrguliers que les Limaçons &
les Vers de terre , pui:que chaque Kermès fe fuffi:
à lui-même , qu'il n'a pas befiin de s'unir avec un
autre , potir être en état de produire des ceafs', def-
quels des petits naidenr. D'antres ort penfé au con-
traire que parmi ces i.-.ifeftvjs , il y a des raâlts &l des
femelles , m que la lirg l'arité qu'ils ncus offrent
■par raj port à leur maiicre de fe multiplier, fe ri-
diiit a ce qu'ils siaccotip.'e.it: les uns ave:: Icsautres de
très-bonne heure, piefque dès qu'ils f nt n's, pe.i'
dant ces dî:ux.a trois jours dùon les voic.ccurir fur
les branches. Il ctoit léiervé à is.i.j.Uiiuir de cher-
cher & de découvrir îavérué à l'égat.i delà fécon-
dité des Kermès. Comme te grand 0:jf;:rva:eiu eft
Kl. h
4^-5
K E R
aulTi intérefTaiU pat la fingulaiité de fcs cK'couvertcs
que par les moyens qvi'il emploie pour y parvenir, ou
par les réflexions qui doivent l'y conduire , comme il
apprend non feulement a le fuivre dans fcs propres
découvertes, mais 2 en faire de nouvelles furies pro-
pres tracts , nous ne faurions trop nous attacher à
le rendre dans toute fon intégrité , Se à le faire parler
d'après lui même.
ce J'ai eu beau oblervcr , dit cet auteur , les
Galiinfeftes de quantité d'efpèccs différentes , je fuis
refté incertain pendant plufieurs années fi je dcvois
croire avec M. Ceftoni , qu'elles le multiplient fans
s'accoupler, ou fi je devois penfer avec MM. delà
Hire & Scdikau , qu'elles s'accouplent , quoique
peut être dans un temps plus éloiç,né de leur nai(-
fance que celai où«:es favans ont iu<;é que l'accou-
plement fe devoit faire. Eniin une obicrvation heu-
rcufe me mit fur la voie de décider ; ce (ont des
Gallinleélcs du Pêcher , de celles qui deviennent des
gtains plus qu'hémilphériqucs qui me la fournuent.
Pendant que feïammois vers la fin d'avril des bran-
ches de cet arbre qui en étoient toutes couvertes ,
japoercusplniieurs petites Mouches , qui marchoient
fur ces' Gallinfefles ; elles etoient allez jolies pour
s'attirer mon attention. La tète , le corps, le cor-
celet , les fix jambes des Mouches dont il s'aj!;i: ,
font d'un rouge foncé ; elles n'ont que deux aîles ,
mais sTianies" proportionnellement i la j^randeur du
corps"; elles font près du double plus loncucs qu'il
ne l'eft. Dans leur état ordinaire ces aîles font paral-
lèles au pl.in de pofuion , & croifées fur k corps de
«lanière que la fupéricure cache l'mférieure prefque
«n entier. Elles font moins tranfparentcs que celles
des Mouches ordinaires ; elles font blanches , d'un
blanc laie , excepté leur côté extérieur , qui eft
bordé d'une bande qui e(l pour elles un grand orne-
ment , cette bande eÛ d'iMi rouge qui approche du
carmin. Ce qui caraûrife bien encore les petites
Mouches de cette efpèce, ce font deux filets blancs
qui pattent de leur derrière , & qui font a peu près
dudouble plus longs que les ailes ; ils font écartes
l'un de l'autre, «plus écartés veis leur extrémité
qu'a leur origine. Entre ces deux filets il y a encore
une partie remarquable , c'eft une f>»rte de queue
faite -en manière d'aiguillon , qui a une longueur
égale à celle du tiers ou du quart d'un des filets
blancs. Cette cfpèce d'aiguillon plus gios, comme
tous les aiguillons , à fa bafe qu'à fon extrémité ,
fc recourbe un peu en delTous. Les antennes de cette
Mouche font grainées à longs grains chargés de
chaque côté de poils qui paroifient plus gtos vers le
bout qu'a l'cndrou de leur infertion. »
« Je regardois d'abord cette efpece de Mouche
comme une de celles qui viennent des Vers qui croif-
fcflt dans le corps des Gallinfcôcj , & qui les font
périr , après avoir fucé ou rorgé leurs parties incé-
lieurcs. Je penlai que celles que je voyois cher-
choient à piquer des Gallinfectes pour dépofer des
<iufs daiiS leur corps , pour y taire éclore'lcurs pe-
K E R
tits, La queue ou l'efpècc de gros a'gnil'.on que la
Mouche a au deirière , favorifoit cette idée; ehc
faifoitjugcï la Mouche d'un genre analogue à celui
des Ichneumons. J'eus bientôt après un foupçon
fort différent , qui fut que ces Mouches étoient peut-
être dell.né;s à féconder les Gallinfcacs , qu'elles en
étoient les mâles. Ni les ailes, ni les autres parties
qui leur donnent une forme fi d;fférente de celle des
Gallinfccles , ni la difproportion confidérable qui eft
entre la grandeur de ces Mouches & celle des Gal-
linfeûes , ne me firenrpoint abandonner cette con-
jcLlute. La Nature m'avoit déjà offert plus d'une
fois des différences auffi frappantes entre les mâles
& les femelles des infedles de certains genres. Je crus
même trouver divers traits de reffemblance entre les
Mouches en qucftion &: lesCallinfeiles ,1a couleur ,
l'odeur & la nature de la chair des unes & des au-
tres me parurent erre à peu près les mêmes. Les Mou-
ches écralécs fur mes manchettes les teignirent en
rouge, & eu rouge un peu plus beau que celui que
les Galliufedes y auroient laillé. »
« Après avoir obfervé ces Mouches S: les avoir
vues en très- grand nombre fur les GaUinleftes, je
tournai mes regards fur des branches de Pêchers aux-
quelles j'avois donné attention les derniers jours de
mars & les premiers jours d'avril. J'avois admiré alors
combien elles éto-ent couvertes de petites Galluilec-
tcs; non- feulement elles s'y touchoient prefque
toutes , elles y étoient en divers endroits en recou-
vrement les uns fur les autres : elles étoient pour
la plupart encore très-petitîs , elles avoient beau-
coup a croître pour parvenir au terme de grandeur
ordmairc à celles de leur cfpèce ; c;pepda'U el!cs
étoient déjà dans un âge oii elles ne njarchcnt
plus , où el'cs ne changent plus de place : c'étoit-
là qu'elles dévoient achever de croître. J'avois été
embatiaffé de favoir comment elles poutroient s'ar-
ranger , après avoir piis tout leur accroillement ,
dans un efpacc qui déjà avoit peine à leur luffire.
Je jctrai , dis - je , mes regards à la fin d'avril fur
ces mêm.- branches de Pêchers fur lefquelles j'avois
vu ati commencement du même mois tant de Gal-
linfeéles , qui m' avoient donné quelqu'inquiétudc
pour leur lort. De ce grand nombre il n'en étoit
reflé que très peu qui cuilcnt pris de l'accroilTcmenr.
Mais)'obfcrvai une quantité prodigieufe de dépouil-
les ; ce n'éio'cnt pas des lambeaux de peau , tels
que font les dépouilles' que lailfent Gidmairemer.t
les Gallinfedes , c'étoicnt des dépouilles très-com-
plettes dont chacune avoit bien la forme d'une Gal-
linfcûe, dont chacune n'ctoit qu'une membrar.e
mince qui rciifermoit un efpace vuide. Qu'ctoicnt
devenues les Gallinfedes forticsde tant de dépouilles l
.^.voient- elles été en état d'aller chercher des lieux ,
oii elles fe puffcnt placer plus à leur aile 1 Ces dé-
pouilles mieux étudiées m'apprirent qu'elles n'étoicnt
pas celles des Gallinfcdes ordinaires , que cha-
cune avoit fervi d'enveloppe à une de nos petites
■ Mouches, qu'elle avoit été pou: la Mouche un;
K E R
K E R
427
eo.]i'e lUi's la nielle e'.l'.;
fous h forni;
de ryiii. hc , j'uliju'a ce ijirtlle en Rit fortie ;>.vcc
t}«s ui'cs. Je trouvai de ces nymphes dont le temps
ce la dcnr.ère transformation n'étoic pas encore
aiiivé , dans plulieurs coqncs de cette cipèce. Fal-
loir - il ciuire que ces nymphes & ces Mouches
croient chacunes venues d'un Ver qui avoit mangé
l'ait: rieur de la Gallinfede , cjui n'eu avoit lamé
<]ue la feau fous laquelle il s'étoit mt'tamorpholl ?
ou failoit-il penfer que ciiaque Mouche avoit tré
réellement une Gallmfetlc cjui s'étoit transformée
fous fa propre peau , comme fe transfonnein lous
la leur tant d'elpèces de Vers qui deviennent des
Mouches à deux ailes 5 Bien des faits pailcrent
pour ce dernier fentiment : i». dans les premiers
jours d'.ivnl , j avois écrafé quantité de Gallinfcéles :
(i les Mouches venoicnt d'un Ver qui s'élève dans
le corps de chaque Gallinfeéle, j'eulfe fait fortir
le Ver du corps de quelqu'une , puifcu.- le nom-
bre de celles qui en auroienteu, eut lurpallé pro-
digieufcmeiu, dans ce cas, le nombre de celles qui
n'en auroient pas eu. 1°. Les Mouches qui viennent
des Vers manç^curs d'infe(flcs,& nommément celles qui
viennent de Vêts mangeurs de Gallinfeéics, percent la
peau de l'infede , elles lui font un trou ron i par
lequel elles forcent. Ce n'elt pas ainli que nos petites
Mouches à ailes blanches bordées de rouge luttent j
la peau de la Gallinfede leur fait une vraie coque ,
qui femble compufée de dcuï pièces , l'une de la
peau qui .couvroit le vtntre , & l'autre , de la
peau qui couvroit le delTus du corps. Quand la Mou-
che eft j-iès 5e fortir , & quand elle fait erioit pour
y parvenir , ces deux pièces s'écartent l'une de l'au-
tre j la fupcrieure c'a foulevée au-deffus du der-
rière de la Gallinfede ; là fe fait une porte par
laquelle fcrtent d'abord les bouts des ailes , après
«juoi paroiffent les bouts des filets blancs qui ('ont
au derrière de la Mouche. La partie pofléricure de la
Mouche fort enfuira, 8£ la i\'îouche fe tire peu-à-
peu, & âifcmcnt de cette coque, qui fe referme
dès qu'elle en eft dehors. Nous ferons remarquer en
palpant , qu il efi: particulier a cette Mouche défaire
lornr fa partie pollétieurc la première, les autres
font fortir d'abord leur partie antérieure; mais la
Nature paroît avoir tout difpofé de. manière que la
peau que l'infcdc a quittée loifqu'il elt devenu nym-
phe , qui lui a fervi d'enveloppe lorfqu'il étoit en
cet état , pût fe plier aifément près du bout polfé-
rieur, & fe fendre là fur les côtés , lorfque l'infeéle
feroit devenu Mouche. 3*'. Enfin, j'examinai des
coques vuides , de celles dont les Mouches étoient
fortics , & j'en examinai de celles ou des Mouches
étoient en nymphes; ni dans les unes m dans les autres
je ne trouvai aucun excrément , aucun débri, aucun
relie de Gallinfede , comme il auroit dû y en avoir
fi la nymphe & la xMouche fiilfcnt venues d'un Ver
qui eût mangé ce petit animal. Dans les coques d'oti
les Mouches étoient forties , j'ai vu feulement de
petits rcftes de dépouilles , j'ai cru aufli en voir
au bout du derrière des nyniphîs. Toutes ces re-
ni.i"qucs concourent à établir qu'entre les Gallin-
lectcs il y en a qui rcitent petites , U qui fe tranf-
formeni véritablement en Mouches, pendant que
d'autres .:jui deviennent plus gtolfes pondent leurs
œuts (ans fe transformer, d'oii l'analogie desautres in»
fcitcs veut qu'on conclue que les petitesMouches à
ailes blanches font les mâles des GaLinfeéks. j^
« Ce ne font pourtant encore là que des vrairem-
blances , mais ds très-grandes Vraifemblaiices. Pour
avoir quelque chofe de plus , muni d'un« forte
loupe, j'oblerv.ii ces petites Alouclies pendant qu'elles
étoient fur les branches des Pêchers; elles ne cher-
chent point à faire ufage de leurs ailes, mais elles
marchent volontiers ,& c'elf fur le corps des Gal-
linfedcs qu'elles fe rendent ; elles vont Hc viennent
fur leur corjs, qui e'I pour el'es un terrcin aifcz
fpacieux. Quand j'obfcrvois une Mouche qui étoit
en mouvement fur une Gallinfede, je voyoïs qu'au
lieu de porter (on ef(,èce de queue ou d'aiguillon
dar.s la diredion-de (on corps, elle Imclinoit en-
bas , & quelquefois au point de les tenir perpen-
diculaires à fon ventre. Ainli cet aiguillon étoit di-
rigé de manière à pouvoir être pouifé contre le
corps de la Gjllinfede , comme li la Mouche eue
voulu en piquer la Gallinfede. Mais étoit-ce pour
lui faire une piqûre fatale, ou n'étoit-ce point pluid:
pour l'introduire ;dans une partie ûeflinée à le rece-
voir , pour l'introduite dans la partie, qui caradé-
tile le fexe de la femelle î Cinq à lix obferva-
tions <:onfécutives ne me permirent pas de refter
incertain fur ce qu'il en falloit penfer. Je vis cinq
à (ix Mouches introduire leur aij^uiilon dans le
corps de cinq à lix Galliafedes diftérentcs ; toutes
l'introduilirent dans cette fente qui eft à la part.'c
poftérieurc de la Gallinfede, dans cette fente que
les petits infedes nouvellement nés favent bien
trouver pour fortir de deffous le corps d..-irec!ié
de leur mère. Quelques-uns tinrent leur aiguillon
enfoncé dans cette fente pendant plus de trois à
quatre minutes. EnSn je u,'ai obfervé aucune Moti-
clie de cette clpèce qui ait enfoncé fon aiguillon
dans h dos ou dans quelqu'autre endroit de la
Galhnleûe. Pourquoi peut-on ne pas prendre une
partie qu'un inlede infère conaainment dans une
tente qui eil auprès du derrière de la femelle , que
pour celle qui eft dcftinée à féconder cette feincile ?
On ne peut donc s'empêcher de reconnoîtrc nos
petites Mouches pour des mâles de Gallinfcûes. »
<t Si on ne trouvoitpas encore toutes ces preu-
ves allez démor.firatives , li on vouloit ptrliiter à
croire que la Mouche que nous donnons pour
celle qui cherche à s'unir de l'union la ph?s
rendre a la Galliiifedc , eft au contraire une de fcs
plus cruelles ennemies , que li elle choilît la fente
qui e(] auprès du derrière de la Gallinlecte pour y
inféier fa partie poftéricure , c'c;f que la Nature
lui a appris l'cndrou où il lui lerolt plus facile de
la piquer , & d'introduire dans fon corps les œiift
qu'elle y veut taire écloie; quelques obfcrvaiieiiS,
H h h i
A B
K E II
q'i'il 110115 rcflc à rapporter, fl'i'ccroit de tecon-
noître que cette dernière fin n'cfi pas ccile "jui les
fait agir. Ea cfFet , fi elles ûoieiu des Mjuches prêtes
à faire leurs œufs ou Icurç petits vivans , les corps
de celles qui ciierc!ier,t à piquer lebG.iU.nfeaes fe-
lo'ient remplis dss U'.'.s ou des autres : or , j'ai fait
lortir du corps de pliifuurs Mouches Galanfedes ,
tout £c qui y cioit conieini , -foie en les preliant,
l'oit en les écrafaut ; & j ai eu beau obfei ver avec
les plus fortes loupes ce 'que j'en avois fait lortir ,
je n'ai pu y appercevoir m œufs n'y emb:yoiis :
beaucoup d autres M uclies aulli petites, & plus
petites , telles que celles de certains Pucerons, nous
ont apfris qu'en pareil cas jeufle dû voir les uns
U !e<; autre». Une preuve à mon fens encore plus
déciflvc, eil: pvife du temps auquel ces Mouches fc
joijinen: aux Gallinfedes , ou , li on veut , du temps
cii'elles lespiiuent. Cen'cltque l'annéeûiivantequc
cesMouches doiventdifparuîtic , on n'en vo>.t point
fortir en été du corps des GalIuiftiHes qui ont fait
leurs oeufs. Si les œufs des Mouciies dont il s'agit
ctoicnt dépofés dans le corps des Galnlcûcs , il
n'y aurait qu'une manière dont les petits qui en
dcvroicnt écîore'puiren': parvenir à prendre leur ac-
croiiTement, ce feioit (î chacun d'eux étoit introduit
dai-.s un œuf de CM.iifede ? Il périroit avant que
de naître , il ne pourroic pas fournir à l'embryon
de la Mouche de quoi vivre. Les Gallinfcftes^m'ont
tiles-mêmcs appris que loin que les petites Mou-
ches fufunitpour elles redoutables, elles attendoient &
aimoient leur approche. De tous les êtres animés elles
font ceux qui le !ênib!ent le moins^, & les moins
propres à montrer leurs fentimens ; elles les mon-
trent cependant à leur ma;iière. Celles fi.r le corps
dcfquclles des Mo.îches marchoicnt , fur-tout celles
auxquelles les Mouches croient prêtes à fe joindre ,
ouvroient plus que les autres cette fente qu'elles
ont à leur partie pofte'neure ; j'ai vu même alors fe
fjrmer à cette partie & s'clcver des borJs qui n'y
font pas en d'autres temps. Ses parties chainaês
qui font aux enviions de l'anus ou l'anus même,
entroient apparemment dans cette fente , & s'éle-
voient au-deffus de fes bords ordinaires. Il m'a
même été ailé de voir que l'anus ou quelqu'aulre
ouverture charnue étoit alors dans cette fente, car
il m'eft arrivé de voir quelquefois une goutte de
liqueur fe montrer peu-à-peu , & grollir , elle fortoit
de l'ouverture que la loupe me failoit découvrir.
J'ai coinparé les fentes des Gallinfe'des dont les
Mouches venoiert de fe féparer , dont l'accouple-
ment lïcnoit d'être fini , avec les fentes de divers
autresGallinfeÛcs, & les fentes des premières m'ont
toujours paru fcnfiblement plus ouvertes que celles
des autres. »
« Si nos Gallinfeéles ne nous offrent point la fin-
g;ilarité de fc fécovtdcr chacune elles-mêmes, que
M. Cqfioni leur a cru , fi elles ne nous offrent pas
celle de s'accoupler prcfqu'en nailTant, comme
MM. de la Hire 3i Sédikau ont peufé qu'elles fai-
K E R
foient ; elles nous ottrent au moir.s ce!!c d'.ivoir
des mâles d'une fornic b'en différcn o de k leur, &
d'une grandeur bieii dit'propoition .ée. Il eli p'ai-
fant que le mnlc marche, fc promené '.ii 1-- corps
de la femelle a Tajuslk il veut le jo td.e. On voit
fûuvtnt le même nia e aller fuccclTi.c.u>;nt fur plu-
iîeurs fcmelî
pai
rcouiir chacune "d'un bout à
l'autre , tenant touj -uis la |>ariie en forme d aij;uil!©n
incfinée vers leur corps , il s'^arrere , i le (ixf: , il
introdu:t cet;e pa'tie quand i) s'ei> placé fui la fente
û'nnc femelle p;ê e a le recevoir. Les aibres qui
au commcnctm.cnt du printemps, ont paru le plus
chargés de petits Galliufcdes , n'ont cuvent en
été, qu'un nombre allez médiocre de groii'c. (^al-
linfedtcs ; c'elt i|u'il en cA des Ga linlcdcs comme
de quirl ,ues autres genres d'm. cèles '.iont les fe-
melles font 'extrêmement f condcs, où le nombre
des mâles futj.alle de beaucoupcelui desfemclies ;c'eft
ce que nous font voir les républiques des Guêpes,
& lut tout celle des Abeilles. QuoKjue je n'aie en-
core obiervé que les Mouches qui lont les mâles
d'une efpèce de Gailinfedes , il n'y ~a pas heu de
djuter que d'autres cfpèces de Galli-.fccte> n'aient
des mâles analogues, et qu'on rec m.oîcialorfiu'on
cherchera a les voir da^is une failon convenable.
MM. SéJileau & de la Hire avoient dé'a remar jué
qu'il n'y a qu'une partie des Gallin'tdes des oran-
geis qui ponde. u d.s œufs , les au-res font appa-
reihinenr celles qui fc transforment en Mouche . Par-
mi les Mouches qui fortent du Keimès , la plus
noble des Gallinfecles , il y en a une dont les ailes
font blanches , & qui a tant d'autres" rapports avec
nos Mouches blanches des Gul.infeaes des Pêchers,
qu'on u'héfitera pasala prendie pour un fécond exem-
ple des Mouches qui lervenc a fecoiidcr des GaK
Imfedes. «
Reaumur pourfuit plus bas: « pour revenir aur
Mouches de nos Gallinfeéles du Pécher, il ne pouvoir
relier qu'une diftîculté qui fit peine, qui empêchât
qu'il ne parût prouvé déinonUrativemcnt qu'elles font
les mâles des Gallinfcéfes ; leur queue a l'air d'un
aiguillon analogue a celui des Mouches khneiur.ons,
a celui des Mouches des Gal'es , en un mot il
ferable analogue a celui de pluiieurs autres Mouches
qui ont befom d'être munies d'un inftrument pro-
pre à percer les corps dans lequel elles veulent
introduire leurs œufs La figure de cette que, le des
Mouches des Gallinleéfes , pourroit donc lailkt de
la difpolîtion à penler qu'elle eft un infirunient
propre à faire des blelTures aux Ga'linfedtes. Mais (i
l'on veut examiner cette partie comme je l'ai fait;
on 'fera convaincu que ce n'elf point là fon ulage,
qu'elle n'tlf nullement capable de percer , & qu'elle
n'elt que le fourrtau de la partie du mâle. Après avoic
faifi une Mouche de Gai lin leéfe entre le pouce &: l'in-
dex, près du derrière , en lailîant la queue en dehors
de mes doigts , j'ai preffé le ventre de cette Mou-
che que j'obfervois avec une tiès-(orie loupe;
alors j'ai vu fortir pat le bojt de la queue un tîlcc
K E R
cylincinquc , iiis bliP.c , H'iine cn-fiH.-.ncc m^Hiocre
& moin; terme «jue cc!!e dis chiius oiJinaire^. Il
efl Lv^ua de flui !o g ev p'us 1 ;r'.g, à melure que
j'.i ji.c/ié dava-;tage , jiifii l'a i tic li;^! a la moitié
de 'a longueur de la (jucuc. Si )i îflouche avoic
lin aiguillon ou un iiirtrumcin a Mloguc , ce corps
le (eroit ; mais au lieu cjnc 1er a'g. allons qu'on fait
fortir d<: leurs étuis Ibnt d'une ilMlance (*ure , (cm-
blab.'e à la corne , oïd :ia remc-nt bruns ^ le corps
forii de la ciùciie de notre ^Joucbe , étoit blanc &
d'une (ubltance ijioije ; en un mot il cioi: bien
éloigné de rclierabler à un aiguillon. On ne peut
donc prendrecette partie qut pourcellecjui carafté-
rifc ie.niâle. û
li falloir donc fans doi:te à Reaumur cette ob-
lervation alTîdue q;i': lui eit propre , jomte à fes
connoiflances acquills, p h: r parvenir a découvrir
la yériré fur la fcconda-rion des Kermès bc fur la
dilFiircnce de leurs feies. Si les mâles vioienr plus
aifés à rencont er , on pcuroit trouver plus de
diiiércnces rpcci/î |Ucs ciue dans les femelles , qui
toutes fe teffcniblent b.-ai'coup. Ce qui doit em-
pêcher fur-tout de confandre nos m.îlesdcs Kermès
avec la plupart des aiuresBivuères, &i les rangcr^dans
une place paniculière, c'eft qu'on a beau "fe fervir
des plus fortes loupes , on ne peut appercevoir au-
d.-irou? de la tê'te , rien (jim puiife êae comparé à
une trompe , ou qui reilcnibie à des mâchoires:
on ne^voic autre cliofe , au lieu de la trompe ou
des mâclioires , que deux grains ou maniclons
liémifphériques, mjirs & luifans, & qui font a&z
femblables à dcuï yeuï. Peur-être l'infcâe prend - il
la nourriture par le moyen de ces mamelons ;
peut - être aulTi n'a t-il pas befoin de bouche ni
de trompe : feinblati'e à plufieurs autres ir.fecles,
qui, lorlqu'ils font devenus parfaits , n'ont befoin
«e prendre aucune nourriture , & ne doivent vivre
fous leur dernière forme , que le temps ncccllaire
pour féconder leurs femelles. Cette fccondarion pa-
roît êttc le p;incipal but de la Nature dans fes
ouvrages ; elle prend toutes les voies propres a
la faciliter. C'eft peur cette raifon , qu'elle
lemblc avoir accordé des ailes aux maies des
Kermès , pour qu'ils puiiicnt chercher & trouver
leurs femelles immobiles, qui les attendent patiem-
ment ddui les endroits où elles feront fixées.
Ainfî , il eftalTez con/taré que les Kermès mâles
ne re/Temblcnt entièrement aui femelles que fous
leur première forme : alors on n« peut les d:llingu-.:r
par aucune diScrencc fenfiblc ; ils fe fixent aufB
comme elles , deviennent immobiles , mais fans
prendre d'accroiflemenr. Dans l'état de larve ain/i
hiée , leur peau fc durcit, & devient une efpèce'
de coque , fous laqu<-rc fe forme la nymphe. Nous
devers anfll faire rcm^rcuer^ qu'il cft patticulier
aux Kermès de fortir de leur coque le deirière le
premier, car la plupart des Diptères, les Mouches
cntt 'autres, foitcnc de la leur la té ce première. Si
K E R
41$
nous ne pouvons Hivoii '.■■^ raa'ons qui demaiulenc
que les Kermès ouvient leur coque par le bout op-
pofé a celui par lequel les Mouches ouvrent le bout
de 1,1 leur , nous pouvons voir au moins que tout
a-'-té d:tpolé pour que la fortie des premiers pût fe
fa le commodément par le bout polléiicur. LT'ans les
nymphes des Mouch.-: toutes 'es pattes font pofees fur
le corps , & vont fouvent jufqu'au derrière , au lieu
qu'on obferve conflammcnt que chacune des pat es
de la première paire remonte en-haut , & entoure un
des côtés de la tête de la nymphe du Kermès. On
peut ptnfer d'abord que cette polition des deux
premières pattes vient du d rangement qu'on a fait
lon'qu'on a tiré la nymphe de fa coque ; mais
quand on les trouve toujours dans cette fituation ,
quelque foin que l'on prenne pour mettre la nym-
phe a découvert , & avec toutes les précautions
qui aliurent qu'on n'a pu déplacer aucune des par-
ties , on doit reconnoître que cette difpofition des
deux premières pattes , toute extraordinaire qu'cTc
eft , leur eft naturelle ; ce ne peut-être m fans
delkin ni fans raifon qu'elle leur a été donnée.
Quand on a oblcrvé que le Kermès fort par 'a
partie poiférieurc de fon fourreau , on voit que les
deux premières paires Je pactes , placées comme
deux bras autour de la tête, doivent fervir à cet
inicde pour fe poulTer en arnèrc. Enfin , au lieu
que les coques des Mouches peuvent fe f.-ndrcaifé-
ment à leur partie antérieure , t|ui doit donner iiluc
à l'infeéle parfait , c'eft une portion de la partie
poftérieure de la coque des Kermès, qui peut aifé-
ment fe relever en-haut. On ne fa t pas fi tous les
Kermès mâles font auffi long - temps à fortir de
leurs coques , que l'ont paru être quelques-uns
du Pêcher ,-qui n'onr été ordinairement dehors , que
plus de dix à douze heures après qu'on a commencé
a voir fortir du bout poftérieur une petite portion
de chaque aile , & même une portion des deux
longs filets. Un n'a pas encore bien vu .comment
ces derniers filets font placés fur la nymche, on
n'eft même point parvenu à les y diftinguer , & fans
doute des parties d un fi petit animal doivent échapper
aifément lorlqu'e'les funt dans rinaûion, & déplus
collées con:re d autres,
La plupa't des Kermès femelles en forme de ba-
teau rci.ve- .é , fe rencnil'ltiii a un point <|ui peut
faire douter fi ceux qui cioillent fur des arbres fort
différents , fut des cfpeccs difféientes ; s'ils re font
point tous des ii^dividus delà iiiême efp^ce-\ qui peu-
vent vivie fur ces d ftérens abies. C'eft ce qui peut
être éclairci par des expériences trè<-fîairlcs; mais on
n'ignore pa':qu'une i. fi; ité d cx.'éiiences très-faciles
& propres cepcndaïuà nous i;.ftrinrc, relient 3 faire;
pendant qu onempf'ie beaucoup de peine &: de foin
P'.îur en tenter d autres ; ce ne (ont fouvsnt que les
difficultés qui d' terminent à agir A^rès s'être bien
aifuré dans la faifon uil les Kermès l\ nt les plus ai-
fés à voir , qu il n'y eu a aucun fur un pied de Vi-
gne , par exemple , qu'on attache à ce pied de Vigne
43©
K E R
ini Kcr:nvs J'J Pêclier & adl>trcnc à un peu d't'corce
Ai laibre uvec tcus les auti que l'infL-dd a pondus,
& (]Gi fonc fous'e ventre , qu'on ne l'y poitc même
tjaelorfquc les pccir? font nés , on verra s'ils vivront
& s'il; crijî;r.jnt îur le pied de Vii;ne On portera avec
les mêmes prccautions un Kermès détaché d'un pied
de Vigne fur un l'ccher ben net ; en moins d'un an
en pourra favoir de même fi les Ke:mès de la Vl'rne
-rivent fur le Pêcher , & ainîi rccipioqucmtnt de ceux
de divers auttes atbics. Mais il q[ï déjà certain qu il
y a des Kermès qui peuvent vivre fur des arbres &
des plantes de différentes efpèces;on en a fait plus
d'expériences qu'on ne 1 eût voulu dans les f.rrcs du
jtirain dts plantes, oii les Kernus d'une même ef-
pèce ont paflé fur plufieurs cfpèces de planies des
pays ciiauds , & s'y fonc multipliés tellement que
pour confervcr les plantes , on a été obligé d'em-
ployer beaucoup de temj s à les nétcycr.
Cependant malgré les relTemblances extérieures
ïju'onr entre eux lès Kermès femelles en forme de
bateau , qui vivent fur différens atbres , ilcftbien
fiir qu';l y en a d'efpèces différentes. Si on fe déci-
doic légèrement fur les tcifemblances , & fur-touc
fîon s'arrêtoic à celles qui font entre les Kermès en-
corcjeuncs, & qui s'y trouvent jufqucs vers la fin
de mars , on feroit porté à les confondre tous dans
une même cfpèce. Alors, & c'eft un fait allez lin-
gulier , ceux qui doivent prendre les figures les plus
fphériques, & ceux qui doivent avoir parla fuite
celle d'un rein , font comme ceux qui doivent avoir
des figures de bateau renverfé , des plaques ovales ;
ou quand ils celTent d'eTc fi applatis , ils prciment
une convexité qui difpofe encore à croire qu'ils fe-
ront des Kermès faits en bateau. Ce n'eft qu'après la
dernière mue, que ceux qui doivent prendre une
figure qui tient de la fphcrique, commencent à s'ar-
rondir , c'eft alors qu'ils croilTent vite , & qu'en
peu de temps ils deviennent méconnoi/lables. te J'ai*
■vu , dit Reaumur , ces changemcns fe, faire dans les
Gallinfedes du Noifeticr , & dans celles du Tilleul ,
qui ne font guère qnc des demi-boules, dans celles
du Pêcher qui font plus que des demi-boules , & dans
celles du Cl.êne , qui font de véritables boules. J'ai
TU ces dernières en fimple plaque, & en fui te en
forme de bateau renverfé. La Gal'infeâe c(f encore
très-petite , lorfqne fon accroillcment va être le
plus fubit ; fi alors plie croît à peu près proportion-
nellement en tous les fens , que le dos s'élève feu-
lement un peu plus qu'une eiaele proportion ne le
demandeioit, & qu'il foit permis aux parties' de
s'étendre en avant & vers les côtés, autant que
leur augmentation de volume l'exige , la Gallin-.
feue prcndia la figure de bateau renverfé. Mais s'il
d'autres Gallinfee'les ,
leur tête & leur
derrière peu diftans l'une de l'autre , avant que leur
grand accroificment commence, & même tout le
contour de leur corps , reltent fixes dans leurs pre-
mières places ,^il eft clair que pendant l'accroiflcment
le dos £c les côtés s'ckveront conCdtrabkmcnt , &
K E R
s'arroi. diront ah'n que l'ang.Tiencarion de volume ,
qui \vi peut erre portée allez en avant, ni en arritie ^
m vers les côtés, trouve place. Cct'c Gailinfedtc
parvenue a tou'.e fa grandeur , ne fe trouvera donc
prefqu'appliquée contre l'arbre que par la futfacc
par laquelle elle le touchoit étaniperice : elle pourra,
être feiiiMa'jlc à une boule dont un très-pecu fegmeac
auroit été emporté. Si pendant raccroillemenc' fubir
le contour du corps s'eit un peu étendu , mais m, ins
que ne l'eût exigé i'ticcrciffciTien: de la fui face fu-
péiieuie , la Ga'l.nfeae deviendra feulement une
ra'jitié , 0 1 une plus grande, ou une plus p-tite poi-
tioii d: boule , comme font des Gal'mfedles du
Noifetier ii du Tilleul. Enfin, fi pfnd.int i'accroif-
fement tout le contour du corps ne prête aucune-
ment , qu'il fou même obligé de revenir en delfous
pour céder à l'effort qae foi-c les parties extérieures
pour s'étendre, la Galliafeile quiaciii, pourra ne
tenir à l'arbre que pat un filet , comme y tiennent
les Gallinfedes en forme de rein , & d'autres plus
fphéri.]u:s ; pendant l'aecroiflcraenc, la tête Se Is
derrière fe font rapprochés l'un de l'autre. S: de
mêrrre tous les côrés oppofés du contour fe (ont rap-
prochés. Nous pouvons encore concevoir , & c'ell
mériie ce qui arrive le plus (ouvent, que quoique la
membrane qui recouvre le ventre, celle qui éioiï
appliquée contre l'arbre , croille allez confidérable-
ment, l'infefle prendra une forme fphérique , S:
cela fi 1 accroiirement des membranes du dos ou du
côté qui eft en vue , fe fait dans une plus grande
propo.tion que celui du côté oppofé. On voit des
Cloportes prendre dans un infi-ant la figure d'une
boule bien ronde , parce que dans un in liant elles
peuvent difpofer tous leurs anneaux comme les fu-
ieaux d'un globe , & ramener leur tête vers leur
derrière. Ce qui fe palTe dans un inftant d..ns les
Cloportes , fe fait pcu-i-p;u dans les Galiinfecles dé
certaines cfpèces , elles fe roulent, pour ainfi dire ,
en croi"ant ; elles ne tiennent prcfque plus à la
branche , que par l'efpècc de trompe qu'elles fa-
vent piquer dans l'écorce , pour en pomper le fuc.
Plus les Gallinfedes font fphériques, & plus elles
reil'emblent, après leur ponte , à une coque faite
pour renfermer des œufs. Les Gallinfedes en forme
de bateau ne font que couvrir lenis œufs qui font
entre elles & l'arbre ; mais les Gallinfedes qui tien-
nent de la figure fphéiique , font des efpèces de
bourfes dans lefquelles les oeufs font contenus. Tout
fe palle pourtant dans la ponte de celles-ci , comme
dans la ponte des autres. Le ventre remplifloit en
grande partie l'iinéricut de taboulé; à mefuie qu'il
fe vuide , à melurc que les ceufs rortent, il laiile
une place en dehors de fes tégumens , oii les œufs fe
logent ; ils y font , & les petits y font placés en-
fuite , comme les petits fortis du ventre d une Clo-
porte roulée fe trouveroient logés dans l'efpèce de
b'iîte fphérique qut forme alors le corps de la
Cloporte. »
Nous devons fans doute faite une mention pahi-
K E R
culière dcfcrpccela plus renommée des Kermès. Sa
forme approche de ceUe d'une boule donc un petit
f'ei^ment a été retranché. Il vient fur une très-petire
«fpèce de Chine vert, cjui n'cft communément
r]u'un arbriffêau qui s'élève à deux ou trois pieds.
Ce petit Chêne croît en grande quantité dans des
terres incultes des Dcpartemens méridionaux de la
France , i! croît audi en Efpagne , S: dans les ides
de l'Archipel , entr'autrcs à Candie. C'cft fur ces
petits arbri fléaux qu'e les Payfans vont faire h ré-,
celte du Kermès dans la faifon convenable. Quoi-
qu'il au dû exciter depuis lonj; temps la curiolité des
Naturalises , on peut dire encore que ca n'eft que
depuis peu d'années qu'il a été obfLTvé avec l'atten-
tion & l'cxafti-ude qu'il nicritoit. En 171 t, M.
de Marfdli adrcfTa de Pologne a M. Vallifnicri ,
tme dilîertation dans laquelle il rapporte & tâche
d'établir fon fentiment fur le Kermès ; il le met au
Tan ç^ des véritables galles dont la production efl: oc-
calionnéc par des inleciei; ; il prétend qu'im infeéte
dépofe fcs œufs dans une entaille qu'il a faite au pe-
ti: Chêne fur lequel on trouve le Kermès , que fcs
Œufs dépofés avant l'automne , reftent prcfqu'in-
-vilibles pendant tout 1 hiver , & qu'ils croiiient au
princems , lovfque l'arbre leur fournit de la fève.
La galle d.ins laquelle ces ccufs font renfermés , croît
en même temps ; & devient le grai 1 d'écarlatc ou
k Kermès de gioiTear fcnfible.' Si M. de Maifilli
avoit fait des obfervations plus fui- ies , elles l'eullent
fans doute détrompé de l'idée qu'il avoit prile de la
Jiat'.ire du Kermès. Il faut avouer pourtant que le
fuccès d'une de fes expériences , étoit propre à ft-
duire. Tout le monde conrioît la compofition de
i'cncre, on fjtque c'cft par le mélange de la noix
d," galle , que ta dilTolution de vitriol prend la cou-
leur noire, dont nous favons faire tant d'ufage.
M. de Marlilli éprouva s'il feroit de l'encre avec le
Kermès & le vitriol, & il en fit; de-la il fe crut
fondé à conclure que le Kermès qui produifoit uu
effet femblable à celui des galles des grands Chênes,
étoit une galle du petit Chêne fur lequel on le trouve.
Mais tout ce que cette expéiience découvrait de cu-
rieux , c'eft que les matières végétales propres à
faire de l'encre, le font encore après avoir palle
dans le corps d'un animal. Nous ne pourrions nous
dilpenfer de rapporter les obfervations qui ont été
faites peu de temps après , & très-bien fur cette ef-
pèce de Kermès ; nous les devons à MM. Garidel &
Emcric ; nous allons en donner un précis.
Le Kermès qui a pris toute fa g'ofTeur , paroît
comme une petite coque fphérique attachée contre
l'arbiilTeau , ou pour parler comme M. Emeric ,
comme une goulTe dont la peau eftafTez forte , lui-
finte & de couleur de prune , & couverte comme ce
'truit, d'une pouffière blanche qu'on appelle la fleur.
Ceux qui n'ont vu le Kermès que dans ies boutiques
des marchands & chez les ouvriers , le croient rouge,
d'un alTcz mauvais rouge brun , mais ce n'eft pas là
îa couleur naturellç de la bonne efpècc de Kermès ,
K E R
451
on lui a fait prendre cette couleur , en l'arrofant de
vinaigre ; il a naturellement la couleur des petites
prunelles fauvages des hà;s.
Les habitans du pays où fe fait la r^co'te dti
Kermès , le confidi rcnt dans trois temps différens &
très - marqués , ou dans trois diftérens états d'ac-
croifTcment. Le premier temps eft vers k commen-
cement du mois je mars. En langage provençal , 011
appelle le Kermès, le Ver ^ ScYon dit que'dans ce
temps le Ver couve ; alors il eft plus petit qu'un graia
de millet. M Emeric pcnfe que c'elt alars qu'il com-
merce à fe fixer , après avoir couru la campa?;ne
pendant tout l'hiver. L'hiver n'eft guèie le temps
oii les infectes courent; il y a toute -apparence que
celui-ci n'abandonne que très- rarement !c petit
Chêne fur lequel il naît , mais que c'eft à la fin de
l'hiver qu'il commence à devenir d'une groiTcur fen-
iîble , & qu'il a peur-être comme les Kermès du Pê-
cher, quitté les feuilles pour venir s'arracher contre
les tiges. Confidéré da-s ce temps au microfcope ,
il paroîtd'un très-beau rouge; ila delîus fon ventre
& tout autour du ventre une efpèce de coton qui
lui fert de nid. Il a auffi fur fon dos de petits
floccons de coton ; il eft alors convexe &: il refloni-
ble encore aux Kermrs en forme de bateau rcnverfé,
comme il a été dit que les K. rmès qui doivent deve-
nir les plus arrondis , leur lelVcmblciit pendant qu'ils
font très jeunes. Dans les endroits du deflous du
corps du Kermès, qui ne font point couverts de
coton , le microfcope fait voir quantité de peints
qui ont le brillant de l'or. Le lecond temps eft dans
le mois d'avril ; alors les gens du pays difent que le
Ver commence d'éclore. M. Emeric remarque très-^
bien que leur faijon de s'exprimer , n'cîl rien mo ns
qu'exaèle , a moii.s qu'ils n'entendent par le Ver
cclos le Kermès qui a pris tcut fon accroillcment ,
& la forme a laquelle il doit parvenir ; car c'eft
alors qu'il a acquis toutes fes dimenlions, qu'il eft de-
venu rond & gros comme un poîs. Il eft pourtant plus
ou moins gros félon que la faifon & le terroir lui
ont été favorables. Sa peau eft devenue plus ferme
& le coton qui dans le premier temps étoit déffus par
intervalles & par petits floccons , y eft partout éten-
du en forme de poudre : il ne paroît plus qu'une
coque , remp'ie d'une liqueur rouge.îcre femblable à
un (ang pale. Enfin le troificme temps tombe vers le
milieu, ou vers la fin de mai, & c'eft celui où on
trouve dans cette efpèce de coque , & fous le ventre
de l'infeéle , dix huit cents ou deux mille petits
grains ronds : ce font des œufs qui venant eri"fuitc
a éclore donnent autant d'animaux femblabics à
ce'ui d'où ils font forris. Ces œufs paroi/Tcnt ans
yeux une fois plus petits que la graine de pavot ; \x
font remplis d'une liqueur d'un rouge pâle j vus au
microfcope ils ferablent parfcraés de points biillaus
couleur d'or.
M. Emeric explique très-bien comment la peaïi
du veatie du Kermès fe retire vêts le dos à mefuri:
43-
K E R
•lue les œufs fortent , & que par là les œuf? ti'ouvent
"ne place dehnij du corps; en un mot tout ce que
"ous avons rapporté fui la ponte des autres Kermès ,
''l'a oUfcrvé (ur celui-ci. Il nous en caradérife de
''•eux efpèces ; celui de la première eft celui même
"ont nous venons de parler , qui Celon fon exprellion
a une couleur de prune , & qui pond des œufs-rou-
ges ; celui de la féconde efpèce eit blancliâne ; il cli
Comme le premier, couvert d'un^ poudre légère ;
il croît dans les mêmes temps & de la même manière ;
fes çeufs font blancs. Les petits qui fortent
des œufs rouges & ceux qui ■"ortent des œufs
blancs ent des fij:;ures allez fembhbles , qu'il
compare à celle des Clopoircs , avec laquelle les
jeunes Kermès de touies ks efpèces ont quelque tcf-
f'emblance. Celui qui fort des œufs rouges , eft rou-
ge. Le contour de fon corps elf un ovale un peu plus
pointu du côté du derrière que du côté de la tête.
Son dos eft convexe 8: en voûte aifez ronde ; des
points brillent delfus , Se font couleur d'or ; il eft
rayé par delfus , Se il a par delfous diverfes lignes
tranfvcrfales. Il a (îx pattes Se deuic antennes pref-
qu'a-uflj longues que fun corps ; ce quinelui elt pas
commun avec le peins de la plupart des autres ef-
pèces de Kermès , c'cll qu'au derrière il a une queue
fourchue j formée par deux elçèces de cornes prefquc
aulli longues que les antennes. Les petits qui fortent
des œuf' blancs, font d'un blanc falc ; leur dos eft
p\us applati que celui des aiurts , les points qui bril-
le iit fur leur corps, vus au microfcope-, font cou-
leur d'argent, & l'ovale du contvur du corps n'cif
pas plus ouvert du côté de.la tête- que du côté) du '
derrière. Il y a beaucoup moins de ces Kermès
blancs , que des rouges. Enfin iM. Emeric nous.dé-
crit deux efpèces de nymphes qu'on trouve dans
certains grains de Kermès, qui fc ^transforment en
deux petites Mouches , fe'on fonlangage , de dif-
féientes elpèces , qui toutes deux ont de commun
de fauter comme des l'uces L'une d- ces efpèces eft
d'un noir de jayet, & l'autre d'un blanc fale. L'une
a les ailes blanches, comme celles des Kermès plus
qu'héniifphéiiques des Pèe-hers , & elt fans doute
k Kermès mâle. Cet infcdc Je quelques autres pou
voient bien faire croire que le Kermès proprement
dit étoit une véritable gafe. Il y. a-long-temps néan-
nioins que Pierre de Quiqaeran de Beaujcu, Evê-
que de Sçnez , dans fon ouvrage Dd laud bus
pr^vincis, i liv. î. pag. if7-, a donné le fond de
i'hil:oite du Kermès ; il ne s'agilfoit quede vérifier,
fi de voir avec plus de détail ce qu'il en a dit. Rien
n -iVplus précis que ce palfage , ies principaux traits
s' trouvent L elfentiel de cette hiltoirc étoit dtjnc
bi i fyi, lorfque Quiqaeran écrivoltj mais il n'é-
to t pas pi(>uvé , x il avoic befoin de l'ùre par
des obervatjohs fuivies & détaillées , qui empê-
chaient d'a.îopter les iiees que quelques apparen-
C'.s 1 meine 'es obfervùtions pouvoient faire pren-4 ,
d.e d^ K-.iraès.
ftex fa S euiieuK Se vrais qns M. Emeric a ob-
K E R
fcrvts avec foin & attention , il a a';outc quelque!
coiije£lurcs, (ju'd n'eft plus permis d'adopter, par
exemple ,' celle rar laquelle il tâche d'expl.quer la
produdion des Moucheio'is, cciTime il les a/pelle,
qui fortent du Kermès, (cit de ceux que nous re-
gardons comme les Kermès mâles, fcit des autres.
Il fuppofe que les Moucherons S accouj leiiti qu'ils
font des œufs ; mais il fait prendre a ces œufs une
route bien longue & bien difScilc pour arriver où
ils doivent éciore. Il iraat;ine 'qu'ils peuvent être
entraînés dans les racines de l'arbre par le fuc qui
s'y rend , enfiler fes canaux , & êirc déterminés
par la fuccion du Kermès a fe rendre foas lui. Les
infedesqui viennent des larves qui rongent le Ker-
mès , connoiffent fans doute une voie plus courte
pour faiicairiver leurs œ-ufs dans lintéiicur même
du Kermès , c'eft fans doute en le piquant, & en
dépoi'ant leurs "œufs dans les piqûres qu'Us ont faites.
Une autre conjeilure dont nous avons déjà parlé ,
S; que nous ne croyons pas devoir ptélenter da-.an-
tage, c cil: que le Kermès parcourt la campagne
pendant l'hiver. M. Emeric dit avoir vu courir
dans cette faifon , de trè'-pecits vers rouges , qu'il
croit être les petits Kermè:. Malgré ce qu'il avance
de leurs lix pa:tes, on peut erre très fondé à pcnfcr
que les infeiles quM a vus al. 1rs , font une efpèce
de Mittes écarlates , d'une extrême pctitelfe , qus
l'on trouve eu hiver fur les plantes 3c fur' les arbres.
Sdon c\i\c l'hiver eft plus ou moins doux , la ré-
colte du Kermès eft p'':s ou moins abondante 5 on
efpèrc qu'elle fera bonne , .lorfqae Je printcms fe
palfe fans gelée Si. fans brouillards. A la fidte de
cette remar ,ue , M. r.nicric ajoute' qu'on obferve
que les arbriifeaux les plus vieux , vuii paroilTcnr les
mfeins vigouieux , Se qui font les moins élevés , lont
les plus chaigés de K-rmès. Il y a apparence que
c'eft parce c]L'e le Ke-rmès-s elt é;a'bl_i depuis plus
long-temps lar les a! briifeaux les plus -vieux, qu'il
s'y multiplie davantage. Le terroir contribue a la
giol'eur & à la cottlcitr du Kermès; celui qui vient
fur des arbriflraux voifns de la mer , eft plus gros
& d'une couleur plus éditante que celui c^ui vient
fur (ies arbrilfeaux qui en font éloignés.
Si des efpèces de Kermès font quelque ma! , nous
pouvpis en être furfiùmment dédommagés»pai: les
ufages de cctfe efpèce particulière de Kermès, qui
tient une place diliingu.'e pai mi Icsinkctcs -qui nous
font utiles. L)ans les p.-.ysoii il croît ^ oi) (ait ^ufîl
en faire tous les ans la récolie. Sansavoii lapcirs
de femcr Se de labourer , 0!i détache de deîîus les
petits Chênes verts, une r.ioiiTon 'cuvent très-abon-
dante de petits grains , qui fouace qu'on a .pu ap-
peller le Kcnnès , la graine d'étarlate , le vermil-
lon , ce que ies latins ont déiigné par le nom de
coec.-fj bapkica , 8e que l'Iiiic-romnve iu-nplcment
coccum, L-s inftrumens les phis ntcciTaires poor
faire la récolte du Kermès , fon; de longs ongles j
des femmes s'y occupcrt dans la faiTon , dès le ma-
tin avant que la roféc ait été enlevée pa^ le foletl.
Le
K E R
La rouilles f^c l'aibinls C^nt alors moins rei.lcÇj f<
les piquansdont cl'ss font armces , en for.: moins à
craindre. Outre l'adrciie à détacher les j^rains , il
faut lavoir trouver les endroits cù i! y en a le plus :
il Y a des femmes qui en tamalTent jufqu'à deux li-
vres par jour. Eelon dans fes obfcrvacions des Jîti-
gularius , liv. i. , pas;, ly. , r.iconte eorrmienc on
fait la récolte du Kermès en Candie. Le prix auquel
on le vend , varie comme celai de toutes les mar-
chandifcs , & peut-être beancou'? plus. Depuis que
la récolte efl ccaimenc'^e jn;'.]ui cj i]a'elle finille ,
le prix en haude tor.s les jo.ii; , caice qu'a la fin
le Kermès cft très-légv-r , c\:i;-2-dre qu'il y a
alors moiasd'œufs & d;; petits mêlés avec les cada-
vres des Kerm^'S-mèrcs. Il n'eih pas rare d'avoir dans
une année deux récoltes de Kermès; la féconde elt
trts-piopie à confirmer la rciremblance que nous
avons du foupçonncr entre le Kermès du Pêcher &
celui du petit Chêne , par rapport aux endroits oii
ils fe nourrillent dans leur îii;e le plus tendre. Les
Kermès de la féconde récolte , au rapport tv.ême
de M. Emenc, font prefque tous attaches contre
les feuilles. Ceux de cette féconde récolte ne font
jamais fi gros que ceux de la première. Une failon
favorable fait croître avant I hiver ceux qui eullent
pallé cette faifon fans prendre leur accroiffement ,
s'ils tullent nés plus tard , ou il l'air eût été
moins chaud.
Il efl afllz conna que les Kermès font des infec-
tes utiles pûut les teintures, & que la médecine en
compose la confedion d'Alkermes , qu'elle regarde
comme un bon remède. Quand les avantages que
la médecine retire de cette drogue , paroitroien:
douteux 3 ceux qui font un peu pynhoniens par
rapport à la plupart des remèdes , au moins ne
fauroit-on douter de l'emploi utile que ! art delà
teinturerie en a fu faire pour teindre la 'oie & la
laine dans un beau rouge cramoilî. Il f.iut avouer I
pourtant que depuis que la Cochenille a été décou-
verte , le Kermès a ccil'é d'être une produélion
aulli importante qu'il i'étoit ar:trefois ; peut ètie aurti
n'en tuons-nous pas aujourd'hui tout le parti qu'on
en peut tirer. Les March.ir.ds qui achètent: le Ker-
mès pour la teinture de la foie & de la lamc^ ont
foin de l'arrofer avec du vinaig'e ; ils l'expofent
cnfuite au folell ou a une chaleur équivalente , pour
faire périr tous les peiits animaux éclos ou en état
d'éclore, fans quoi , il v aurcit par la fuite une
grande diniinu ion dans le poids de leur marchan-
dife. Le vin.\:me altère la couleur du Kermès , il
la rend rou,: itrc ; & de-là il cft airivé que ceux
qui ont dc'.t;i::iiné la couleur du Kermès fur celle
qu il a dans 1l-s boutiques , ^ne lui ont pas donné
celle qui lui eft naturelle.
K E R
4^1
Les Kermès du petit Chêne vert font-ils les feuls
qui peuvent être employés aux deux ufages que nous
venons d'indiquer ? Si on faifoit des exp rienccs fur
Ja teintutc que donnent ceux de toutes les efpcces ,
Hijl. nat. des Infeats. Tvm. FU,
prut-'irt en J 'ccuvii:c\:-on rie! y.'çn q'.:; n: ftroic
pas inf;neur à la feule efpcce employée, ou qui
même lui fcroit préférable. Il y a au moins tout
lieu de croire que par rapport à l'ufage qu'en fait la
médecine , quelques efpèces & peut-être pîufeuts
cfpèces de Kermès pourvoient être fubllitnccs. Si
on employoit à la confedion d'Alkermes les Ketraès
des Pêchers , ou d'autres arbres précieux, on en re-
tircroit un avantage certain ; ces arbres en feroient
bien mieux nétoyésdc ces infectes par les jardiniers,
qu'ils ne le font. On peut penfer que l'arbre qui
fournit de la nourriture à 1 infede, entre pour qut:l-
que chofe dans Ls vertus du petit animal ; mais an
moins y a-til apparence qu: la fève des grands Chê-
nes donneroit aux infectes qui en vivent, des pro-
ptiétés médicinales fembiables à celles que la (évc
des petits Chênes donne à leurs Kermès. « Sur le
petit Chêne , ( pourfuit Reaumur ; car on juge
bien que ces détails doivent lui appartenir ) on ;rc'u-
vc des Gallinfedes rongeatrcs , qui ne font pas
propres à la teinture , & qu'on regarde comme aulH
bonnes pour la confedion d'A'kermcs , que celles
qui font d'une couleur fincéc. On trouve aufli fur
de grands Chênes , des Gallmfecles rouges , qui ne
font pas .--•nliblement difi-érentes de celles de même
couleur du petit Chêne. Il elt vrai que les Gallinfec-
tes quf croillcnt fur de très-gr.inds arbres , doivent
être négligées par la feule difficulté qu'il y auroit d'en
faire la récolte , des c|u'elles n'y feront pas en très-
grande quantité. Celles qui viennent fur l'i/ex cocci
glundfera , Ce placent bien pour nous ; elles y fonc
a portée d'être vues & d'être détachées commodé-
ment ; cependant , li on parvenoit à lavoir faite
ufage de quelques-unes de celles de nos 'grands ar-
bres, peut-ctre trouveroit-on enluite des moyens de
les y faire multiplier à un point tel qu'on y en pour-
roit recueillir beaucoup en peu de temps. Je fuppofe
qu'on ciu reconnu que celles du Pêcher , foit en
boule , foit en bateau renvcrfé, méritent d être ta-
raailées ; alors on pourroit avoir une certaine quan-
tité de Pêchets en plein vent , qui feroient moins
dedinés à donner des Pêches qu'a élever des Gallin-
fedes , & on parviendroit à avoir chaque année de
ces arbres dont toutes les jeunes poulies & les au-
tres branches en feroient couvertes. On féraeroit
dell'us des Gallinfeules , pour ainfi dire; on coupe-
roit dans la faifon convenable , de petites bran-
ches où feroient attachées des Gallinfedes qui au-
roient fait leuts œufs , & de delîous lefquelles les
petits ne léroitn: pas encore fortis , & on attache-
roit les petites branches contre de jeunes jets de
l'arbre fur lequel on voudroit fiire multiplier les
Gallinfeftes. J'en ai tranfporté ainfi d'un arbre à un
autre arbre de même efpèce , qui y ont très-bien
réulTi. Avec un pareil foin le même arbre en pour,
loit donner une quantité futprenante. Qu'on ne juge
pas de celle qui s'y éleveroit , pat celle qui s'élève
fur nos Pêchers en efpaliers ; nos jardiniers fans le
favoir , ôtcn: chaque année àcesarbres une bonne
partie des Gallinfedes qui ks devroienc fucer. La
lii
43 4
R
tiille des Pêchers fe fait orJinjin:mcnt dans le temps
eu e-lies fe font fixées , & le loin fixées pour le
icflc de leur vie; alors il y en a beaucoup datta-
cliéc contre les jeunes jei': , Scelles fout attacliccscn
beaucoup plus grande quindté contre la partie la plus
élevée du jet , que contre fa partie inférieure. Il
n'y en a fouvent fur cette dernière cjue quelques-
unes feniécs par-ci par- là , pendant que l'autre par-
tie du jet en cil toute couverte. Le jardinier coupe
fouvent un jet qui a deux ou trois pieds de lon-
gueur . à trois ou quatre pouces de fon origine. En
retranchant cette longue partie du jet , il ôte au
Pèchet routes les Gallinfciftcs qui y croilloient &
les fait toutes périr. Li chaleur paroît leur être fa-
vorable ; ainfi toutes chofes d'ailleurs égales, elles
doivent fe multiplier d'avantage fur les arbres en
cfpalier , que fur ceux qui font en plein vent, aj
Nous pouvons ajouter que les Pigeons paroilTent
aimer le, Kermès, quoiqu'il foit pour eux une alfcz
mauvaife nourrirure ; leurs petits à qui ils le por-
tent, ont peine à le foutenir; la plupart en pé-
riffent , ce qui n'eft que trop connu de ceux qui
ont des colombiers à portée des endroits où croît
le Kermès. Les vieux Pig:ons en font q.iittespour
Mil cours de ventre ; alors leurs excrémens teio^nent
en rouge les murs du Colombier.
Le duvet qui forme une efpèce de m'nce mare-
las entre le ventre des Kermès & l'écorce de l'arbre ,
celui qui borde le contour de leur corps , le léger
duvet qui blanchit le defl'us de celui de quelques-ulis,
& enfin les longs poils , mais en petit nombre, qui
partent de divers endroits de leur corps dans certains
temps , tous ces fils & ces cotons paroilTent être
produits comme la iratièrc cotonncufe des Pucerons;
il y a toute apparence qu'ils s'échappent par tous les
pores de la peau , ou par des endroits de la peau oii
il y a des organes difpofés pour la fécrétionde la ma-
tière dont ils font foimés.
La plupart des Kermès finiiïent leur ponte fans
«|u'on s'en appcrçoive ; après qu'ils ont fa t fortir de
leur corps des milliers d'oeufs, on ne voit rien de
flus qu'auparavant , & cela parce que leur corps
même couvre les aufs , & les cache toas parfaite-
ment ; mais il y a plulieurs efpèces de Kermès qui
peuvent ct'e rangées dans une divilion particulière ,
jarce qu'elles ce couvrent qu'en partie leur nichée
d'o:ufs avec leur co.'ps. Leurs œufs n'ont pas be-
foin de cette efpècc do couverture , ils font ioo-és
dans une mafle de fils de foie ou de coton très-
blanc ; ils fembltnt être dans une coque de foie
blanche. Dans quelques circonftances on prendtoit
cette nichée d'aufs de Kermès pour une nichée
d'Araignée. La nichée d'a-ufs avec tous les fils foyeux
qui l'enveloppenr eï:étieurenient , & avec tous les
fils foyeux qui dans l'intérieur féparent beaucoup
^'œufs des autres , a un volume bien plus conCdé-
K E R
table que n'a jamais été celui du Kermès , duquel
elle cfb fortic. Le Kermès deiféchc ou prêt a fe d.f-
féchcr , ed: appliqué fur ce paquet blanc qu'il i.c
recouvre que d'un côté , encore ne le recou\r; t-
il fouvent qu'en patrie. Quelquefois le Kermès def-
féché rombe de dtlîas le paquet , & c'cft alors que
la nichée femble le plus en être une d'aufs d'A;ai-
gnce. La figure de ces nichées d'oeufs n'a rien de
confiant ; allez ordinairement la malTc cfl arron-
die par dciTus , mais pour peu qu'on la touche , on
la dérange , l'enveloppe blanche s'attache aux doigts,
dès qu'ils «'appliquent dcllus. Si l'on veut enfuite
ï en éloigner fes doigts , une infinité de fils qui leur
fontadhérens, les fuivent. Ces fils à peu près pa-
rallèles les uns aux autres , femblent venir de la
malle , comme s'ils y ttoient en peloton ou en éche-
vean , & qu'ils fe dévidallent ; on peut les condiiirc
de la forte à plufieurs pieds de diOance ; mais dès
qu'on a ainfi étendu un paquet de plulieurs milliers
de fils en ligne droite à quelques pouces du nid, on
cnrraine en même temps des ccufs. Ces œufs font
oblongs, luifans & rougcâtres , comme ils le fe-
roient s'ils etoient de cornaline. C'efl au ccntiede
la malle foyeule ou coconcufe qu'eft le gtand amas
d'œufs.
L'Epine, la Charmille, h Vigne font voir de ces
Kermès dont les œufs paroiiïent être dans une coque
de foie. La facilité que leurs fils ont à s'attacher fur les
corps qui rouchent le nid , fait que les pieds de
Vigne fur tout , font toujours plus blanchis par les
nids , qu'ils ne fembleroient le devoir être. Q'-'"^'"'^
feuille, ou une branche pouflee par le vent vienne
toucher un nid , elle ne s'en tetoutnera pas fans
emporter des milliers de fils. De-là il arrive fouvent
que les branches de Vigne femblent couvertes de
cette matière bhinche & légère, qu'on voit voler en
grande quantité dans les beaux jours du mois d'octo-
bre,qu'on a nommée desfils de la vierge, & qu'on l'^it
à préfent n'eue compofée que des fils d'Araignée ,
enlevés Se lallemblés parle vent.
On fait que quelques êfpèces d'Araignées renfer-
ment leurs œufs dans une malle de fils de foie , tel.
lement difpofés , que quand on tire la malTe en mê-
me remps en deux fens contraires , on oblige un
trè« grand nombre de fils à s'étendre & à fe placer
parallèlement les uns aux autres. Ces fils des nids
d'Araignée, quoique fins , ne le fonr pas autant que
ceux des nids de ces Kermès, Se ne paroiiïent ja-
mais fi longs. Mais les femelles de ces derniers in-
fedcs , h lourdes , immobiles à un point qiri a fait
croire qu'elles font fans vie , fetcicnt-elles des fi-
leufes auffi adroites que les Araignées 5 Comment
s'y prennent-elles pour recouvrir 1-urs œufs de tou-
tes parts d'une fi grande quantité de fils fi fins î
Cert fans doute a Reaumur lui-même qu'il appar-
tient de nous en inflruire. « J'avois été, pourfuit-
il , d'autant plus cutieux de fiivoir comment elles
peuvent venir à bout d'un pareil ouvrag'. que je
K E R
n'avois pu .k'c.^"vrir au.-imc 'Àl::2 à !ejr pi ''c ;•■ .'-
térieiiie ri ai leurs. C'eu tiu.-.s le u:i;ps ùo .-.a: j'O,»-
tc qu'il falloir pai'vciiir à les oblciver. La d'..i;ze
juin j'envoyai cheiciur Jeux branches J.- Vii;iie , Ci
il écoit temps de m'y prendre; ces deux b:a.iihts
troienc couveites de quancité de Galiujl.:cl^s , dune
la plupar; avoient déjà pondu ; mais d en rcito't en-
core quelques-unes qui ix l'avoien: pas talc. E:ii:rc
celes-ci, j'en remar.juai une dont la paicie pollé-
rieure écoit élevée au dcll'uî de la branche, ûc en
croit féparée par un cordon blanc qui débordait peu
k corp'ï de rinfcde. J'en concius que fa ponte étoit
commencée, mais peu avancée encore, que cc:te
Gallintede étoit preciféuient dans l'état eu je la
devois ibuhaicer. Je la fuivis audi pendant quelque
temps , mais elle me parut aulll immobile qu'elles
le font toutes Quand je revins à l'obierver au bout
de quelques heures, fa partie poftérieure écoit plus
foulevée , plus élnij^née de la branche ; il me fem-
b!a que le cordon bli:;c écoit devenu plus épais, 5c
qu'il débordoit plus le corps ; mais cela s'ccoit fa-c
avec une lenteur peut-être eg-.le a celle de lamarch ■
de l'aiguille d'un cadran , ik^d'ailleurs tout s'cxécu-
coic dans l'obfcutité entre le bois & le corps d? l'in-
lefte , tout écoit caché à mes yeux. Je me dite/ mi-
nai donc à tr.iubler la Gallinfcccc dans fcn opéra-
tion , pour voir où elle en étoit , & pour t.r.hcr de
parvenir à voir en quoi cette opérat;on confuloir.
ConnollFant le rifque qu'il y avoir de blcder la Gi\-
linfeéte , & de la faire périr , lî je la prenois elle
même , j'enlevai avec un couteau la pièce d'écorce
à laquelle elle tenoic, & par petites feudies j'em-
portai peu-i-peu cette écorce. Je parvins à l'enlever
toute, & à mettre à découvert le -defous de la Gal-
linfecfle , fans lui avoir fait de bledure. Je vis alors
que , comme je l'avois penfé , la Gallinfcde avoit
commencé fa ponte ; je jugeai même par la quan-
tité d'œufs qui parut à découvert , qu'elle en avoit
fait le tiers ou la moitié Ces œufs n'écoient point
encore féparésles uns des autres pai des filets foyecx;
ils fe touchoient tous, le ventre de la Ga'linùÛe
les couvroit par dclfus , mais par delTous & tout au-
tour ils itoi^nc comme dans une efpèce de nid. C'eft !
le contour de ce nid qui foulevoit le dernè.e de la j
Gallinfefle , & qui la débordoit quand elle étoit j
dans fa (îtuation uacurille , d'où je l'avois tirée. î
Cette difp..'(it!on de la uiatièie foyeufc me fit foup
çonnet que la Galoniede n'avoit pas befoin , pour
envelopper fci ceufi , de favoir l'art de filer que les
Araignées 'avnt fi bien , qu'elle fxéc.t.it des ou-
vrages femblab.es aux leurs , fans (c domxr preique
de mouvement, que fans s'en a^pcucvoir , pour
ainfi dire , elle fournilToit les fils qui dévoient cou-
vrir fe> œufs ; que tout avoit été d.f| ofé chez elle
par la Nature de (aç 1 1 que les fi:s fo;tcicnt nécef
lairement dan' le temp où les œufs en avoiert be-
foin. En un mot, je penfai que la matière qui
leur dévoie faire une efpèce de coque , étoit de la
«ature de celle qui s'échappe , quoiqu'cn moindre
K E R
Yc
i-y^
rons , Je n.ème de ce.:x des G-ilinlccles , & q;ii
fournit la couche de duvet qui e(l cr.tie le ro'ps dj
ccUcs-ci & l'écorcc à laquelle elles font attachées ;
mais que certaines cfpcces de Gallinfeéles fo uTif-
foicnt de cette matière en beaucoup plus grande
abondance que les autres. Pour favoir li je devois
ir. en tenir à cette idée ou l'abandonner , j'otai tous
les œufs qui éroi.nc fous le corps de la Gal-
linfeéle , & route la matière blanche ôc coconneufc
qui les y rettnoic , & qui les envelopp;jit en par-
tie ; enfin je nécoyai bien tout le ventre , je le mis
bien à découvert, je ne lailfai delîus aucun duvet
blanc. Alors il parut rougcâtre , S: encore allez ren-
fli pour me faire juger qu'il contenoit beaucoup
d'œui-ï. Après avoir ainfi tourmenté la Gallinfede ^
je la laidai en repos , je l.i mis dans une petits
boîte de bois , pjfée fur- Cvn ventre. Au bout de
cinq à fix heures je la retournai (urle dos , & je vis
que le ventre , que j'jVois lailîé rcuge.ître , étoit
poudré de blanc, comme s'il l'eût été d'une pendre
cotonneufe ; mù^s la couche de poudre cotonneu-
fe é;oii plus épaille tout autour du corps que par-
tout ailleurs. Cette matière rc ferabloic donc avoir
rien de commun avec des fils de foie fortis d'une
feule fi'ière , elle fembloit avoir été fournie par
toute la furtacc du ventre , elle fembloit avoir
tranfpiré piefque par-tout; mais les endroits pro-
pres a en fournir davantage, les ouvertures pro-
pres à la laillèr échapper plus aifémcnt , paroif-
foient erre auprès du bord extérieur. Sans avoir
rien ôté à la Gallinfeéls , je la pofai une féconde
fois fur fon ventre &. dans la même boîte , & je
l'y lailfai tranquille pendant dix-huit heures. Après
lui avoir donné ce long repos , je la retournai , &
a'ors la queflion me parut fu/Rfamment éclaircie.
La Gallinfeâe avoit recommencé fa ponte ; elle
avoit fait des œufs qui , comme les grains oblongs
d'un chapelet , étoient à la file les uns des autres;
chaque œuf touchoit par un de fcs bouts celui qui
le précédoit , & par fon autre bout celui dont il
étoit fuivi. La file d'œufs alloit du côté de h tête de
l'infede , & de-là elle revenoit du côté d'où elle
étoit partie, en faifant diverfes finuolités. Tout
le contour du corps étoit couvert de floccons de
coton , bien autrement longs & bien autrement
fournis qu'ils ne l'étoient , lorfque je les avois vus
la première fois, & tous pofés les uns auprès des
auires d'une manière qui ne permettoit pas de dou-
ter qu'ils n euflent crû , qu'ils n'eulTent comme
végété dans les places où ils étoient. »
« Il paroît donc certain , conclut Reaumur ,
que cette matière cotonneufe ne vient point d'une
feule fihère lemblable à celle des Chenilles & des
Araignées , mais qu'il y a fous le ventre de la Gal-
Imfeéle un tiès-grand nombre d'ouvertures imper-
ceptibles j analogues , û l'on veut , aux filières dçî
lii i
436
K E R
autres infetTles , & que les principales de ces filières
font tout autour du corpc. Nous ne parlons aftue'
lement que d'une matière cotonneafe qui devroit
ce femble , être compofé: de fils courts , & quand
nous avons décrit les nids d'ccufs, nous avons di
que leur enveloppe peut fournir des milliers de fil
for: longs. Cette matière cotonneufe ell gluante
puifqu'elle s'attache prefque comme uneglue à tou
ce qui la touche ; il y a apparence aulTi que le vcn
tre de i'infcile , contre lequel elle s'cii attachée
en s'éloignant par !a fuite "de l'écorce de l'arbre
K E R
tire cette matière en fils , comme en pareil cas on
y tiieroit de la gkie ou quelque gomme ou ré-
fine ramollie. Je conçois mèaie qu'elle eft encore
tirée par les œufs en fils plus déliés & plus Ion 3s
que ceux qu'elle forme naturtllemcnt. Les chape-
lets d'œufs font poulies avec force , puifqu'après
avoir été conduits vers la tète , ils font ramenés
vers l'anus , les oeufs de ces chapelets qui ren-
contrent en chemin cette matièie cotonneufe , la
titent , retendent en fils & s'en couvitnt. «
'm
JS^
«a;^
Su'ue de flntroducïïon à rHlJîolre naturelle des Jnfe^es.
m
KERMÈS.
C H E R M E s. G E 0 F F.
C O C C U S. Lin. F a b.
CARACTERES GENERIQUES.
Antennes fétacces , plus courtes que le corps; articles prefque égnux eutr eux,
Trompe déliée, formée d'une lèvre, d'une gdiie- triarticulée > Se de trois foie;
légales.
Mâle pourvu de deux ailes membrancufes.
Femelle aptère, preuaut la forme d'une baie fans anneaux diftindts.
Abdomen terminé par quatre filets très -courts.
ESPECES-
I. Kermès de l'Orme.
Ovale y blanc rayé âohfcur , de l Orme.
1. Kermès du Saule.
Prefque rond , ohfcur , avec une Hgne
dorfale noire , du Saule,
5. Kermès oblong du Pécher,
OMong j convexe, brun , échancré pof-
té'ïeuremeni, du Pécher.
4. Kermès rond du Pêcher.
Arrondi ^ entièrement brun , du Pécher.
5. Kermès de la Vigne.
Ovale-oblong , marron, avec un léger
duvet blanc ; corps terminé par Jix filets ,
di la l/ime.
6. Kermès du Sapin.
Sph.'rique , eu entièrement brun', du
Sapin.
7. Kermès du petit Chêne.
Sphérique , lijfe, luifant , d'un beau rou-
ge , d'un petit Chêne épineux,
8. Kermès du Tilleul.
Hémifphérique, du Tilleul,
ç). Kermès du Coudrier.
Convexe j hémifphérique , obfcur ^ du
Coudrier.
io.Kekmès rond du Chêne.
Arrondi 3 prefque globuleux , obfcur du
Chêne.
'458
Suiid de l'Iniroducilon à l'HijIoire Naturelle des Infcclis.
II. Kermès paii'.chc.
jlrrondi ; mél.ing: de bLinihâtre 6' de
noir , du Chcne,
I 2. Kermès réniformî.
Ohfiur , réniforme , du Chêne.
15. Kermès cotonneux du Chêne.
Ob!ong , couv~rt d'un duvet cotonneux
blanc , du Chcne.
14. Kermès du Charme.
D'un rouoe hrwi , entouré cfun duvet
blanc , du Clidrwe.
1 5. Kermès du Ncflier.
Brun , entouré d'un duvet cotonneux
blanc, du Néflier.
iG. Kermès linéaire.
Alongéy étroit , un peu convexe.
K E K M É S. { Infedes. )
17. Kermès de l'Erable.
Ovale , d'un brun ferrugineux , avec
une ligne longitudinale oètUje , de [Erable.
1 8. KEi.MÈsdu Bouleau.
Blanchâtre , du Bouleau hlarc.
19, Kermès ai l'Aubépine.
Arrondi , entoure à la bafe d'un dura
blanc , de l'Aubépine.
10. Kermès du Serratula.
Arrondi, chaperon brun bordé de pale ,
de P Aubépine.
XI. Kermès duZoftera.
Blanc , orbiculain 3 un p tu déprimé ,
plane.
K E R
1. Kermès de l'Orme.
Chermis Uimi.
Che^rr.es ovarus , albus , fafco flr-gatus Vlmi,
Chermes Ulmi rotundus. Geoff, /■/. tom. 1-
p. Ç07. ^".8.
Le Kermès de l'Orme. Geoff. Ib.
Coccus Vlmi campejlris. Fab. Syft. eiit.p.-j^i.
Mdnt. inf. lom. 2. p. 519. n°. S.
Coccus U/rnt Cûmpcflris. Lin. Syjl. nat. p. 740.
/!''. 9. Fiiur.. fuec, n'^. iol;j.
Coccus ovatus Ulmi ovarus alhus , fu-f<:o tranfvcrfc
Prijtus^ Vlmi. Dec. Mém. inf. Tom. 6. pag. 456.
n". I. pi. 18. fig. 7. a. t>, c. d, e. f.
Gi!liiiG.de ovjle de HOrme , ovale , blanche , à
b.indes tranfvcrfales brunes de l'Orme. Dtc. /ô,
La femelle cfl ovale j un peu pointue à l'un des
deux bouts, trbs-conveie cn-deffus, lille, luifante ,
blanche & ornée de bandes tranverfaks brunes.
Ce Kermès habite fur les rameaux de l'Orme une
grandi: partie de fa vie; encore jeune, il rit fur
la furfacc fupcricurc des feuilles , où il trouve fa
nourriture en les fuçant avec fa trompe. Lorfquc
ces feuilles font fanées, il les quitte & va en cher-
cher d'autres plus fraiches. Il fe fixe en fuite fa de-
meure furies rameaux. Se y atteint toute fa groiïcur.
Pe Gecr a obiervé que Kermès étoit fujet ï
êtie attaqué par de petits Ichneumons fauteurs,
d'un vert doré, qui dépofent leurs Œufs dans fon
corps même d'oii raiffcnt des larves qui confument
toute fa fubftance mtéiieure.
Il fe trouve dans prefque toute l'Europe.
i, Ke.rmès du Saule.
Cklrmis Salicis.
Coccus Cavrcx Salicis cinere^. L i N, Sy/l. nat,
pûg.jj^i.n". 14.
Coccus Capre.i. Fab. Gcn. inf. mant. pag. 504.
— Spec. inf. tom \.p. 594. n"f. n. — Maat. inf.
tom, I. pag, 3 19."°. ly.
Coccus rotundus Salicis fubrotundus fufcus , Une à
iorÇali nigrâ , Salicis. Di.c,Mcm. inft. 6. pag. JfJ,o.
n^.i.pl. i.S.fig. 13.
Lorfquc la femelle eft encore jeune ^ elle a une
fiiiure ovale, oblongue, aplatie cn-dellus, échancrée
poftérieurement & munie d'anneaux atîez diftiudls.
Sa couleur eft alors d'un rouge pile, avec les yeux
noirs. Les antennes font fétacées , prefque de la
longueur de k moitié du corps, S: afc femWabks
K E R
439
aux pattes Parvenue à toute fa grolTeurcllc eft pref-
cuc .-'cbuleufe , fans aucune marque d anrieaux ;
die a une échancruie poiléricuremcnt . & la cou-
leur cft d'un brun foncé luifant.
Il fe trouve en Europe , fur le Sauk câprier.
5. Kr.RMts oblong du Pécher.
Chlrmbs Perfiti oblongus.
Chermes Per/icsL ohlongas. GeOFF. Inf tom. l.
p. so^. r.". ^. pi. 10. /j. 4.
Le ICcrincs oblong du Pécher. Geoff. U.
ReaUM. Mt'm. inf tom. 4. tab. i.fig.S.^-
Chermes PcrficA. FouRc. Ent. par. ton. l.
pag, zl8. n°. 4.
Cl^crmes Ferfc. Pvoss. Faun. etrufc, tom. I.
pag. 166. n°. 1407-
Coccus PerfiCA. S c H R A H K. Enum. inf aufl.
n°. 5S6.
Le m.île e(l d'un rouge plus ou moins pâle; fes
ailes font d'un blanc gtifatrc , bordées d'un peu de
roufc ; fon corps el^ terminé par quatre tilets alon-
çés.^La femelle eft oblonguc tics convexe, bruHr,
avec une échancrurc fofténcute. EUc vit fur le
Pè.her.
Il fe trouve en Europe.
4. Klrmbs rond du Pêcher.
CutRMB! Peffict rotundus.
Chermes Perfici, rotundus. GeOFï. Inf, tom. I^'
pag. 50e. n''. $.
Reaum. Mém. inf. tom. 4. pi. z.fig. 4- 5-
C/tcrmes Amygdali. E O u R c. Ent. par. tom. 1.
p. lis. n°.s.
U eft arrondi & entièrement de coukur brun*.
Son corps el"t terminé par quatre filets.
Il (e trouve en Europe fur k Pêcher & l'Amandier;
y. KsRMss delà Vigne.
Chermes Vitis.
C/termcs Vitis oblongus. GPOFï. Inf, tom, i."
pag. 505. n". 6.
Coccus Fitis vinifer/i. Lin. Syjl, nat, pag, 741.
n'^. 16.
Cocc.'s Vitis vinifeu. F a B, Syjl. ent. pag. 744.
n^. 14. — Spec. inf tom. 1. pag. 595. n". 18. —■
Mant. inf tom. i. p. ii^.n^.Zl.
Reaum, Mém. inf, tom, 4. tab. 6, Jtg, J.— p'
AH. bonon, l.pag. 273. tab, 184.
A40
KE R
Conçus Vlt's. ScHiiANic.£.'îi:«. iiif. auj}. n°. jSj
Chermes Kitis, lovRC. Enr, par. tom. \.p. 228.
C'eft fur îc tronc & les brarKhes de h Vigne que
fe trouve c-tte cfpèce, & jamais fui ks feuilles.
Elle ert oblongue , ovale, de couleur cancllcb: une ,
avec un peu de duvet blanc cn-'de(Tous & fur les
côtes. Elle porte à fa (]ucue fx filets blancs, c]ui
fortent fouvcnt d'eux-mêmes , mais encore plus
i]uand on preue un peu l'arimal. CcKeimès s'attache
de bonueheureà laVigne,or()(lit& périt, renfermant
une grande quantité d'œufs feus fon corps. Les
pciiis qui en fortent font d'abord d'un biun clair :'<:
fort pâle.
Il le trouve en Europe.
6. Kermès duSapin,
CuERMss Ab:etis.
Chermes Abietis rotundus. Geoff. //;/. tom, i.
pag. J07. n°. 7.
Chermes Abietis. Pourc. Enc. par. tom. i.
p.2.1<)..n.''.6.
Il eft parfaitement fphériquc. Sa couleur efl brune.
Il vit fur les branches du Sapin, principalement vers
les bifurcations.
II fe trouve aux environs de Paris.
7. Kermès du petit Chêne.
Chermss Iticis.
Chermes Quercus cocdfer/t.
Coccus lUcis. Lin. Syft. nat.p. 740. n°. 6.
Coccus lUcis. Ta3 Syjl. enc. pag. 74 ^ «^. 4.
^—Spec.inf. tom. i. pag. 585. «'■'. j. — Munt. inf.
tom. I. pag, ^18. /j". 6.
Garid. Plant. d,'r ciLvir. a'Aix.pag. 1^0. pi. 53 .
REAUM.TWf'm. inf. tom. 4. vl. j.
'LiUi.V.hA. MiCr. 72. tab. ^6.
CEosi. Mat. med. l. pag. 781.
La femelle eft fphéiique, lilfe, lui Tante , d'un
ttês-bcau rouse, & parfaitement femblable à une
baie Elle dt fixée fur le. tiges & quelquefois fur
les feuilles d'une petite cfpece de Chêne a feuilles
cpineules.
. Il fe trouve dans les d^partemcns méridionaux d.;
la francc.
8. Kermès da Tilleul.
K E R
Ti'ii hcmis:!uri.us. Gioir. I ,f. to-n. i.
Tiliéi. Europe. F.^F, Svfl, enr. pa-:
—Spec. inf. tum. 1. pu^^. 5^4. n\
f. tom I. p. 319. n°. II.
Coccus Tili.
. iJ. — Fau
Mar:t.
Europi.Un. Sy/l. r.aî. pag. 741.
. ftuc. n'\ 1011.
Reaum. Mem. inf. tcm. 4. pi. ^. fig. I. 1. 3.
Cr.errr.es Tiliii. JtVRC. Ent. par. tom. l.p. i"9.
n°. y.
Il relîcmble beaucoup à ccliii de l'Orme. 11 eft
Itu'.ement un peu moins gonflé & moins arrondi.
Il fc trouve en Europe fur le Tilleul,
y. KtRMES du Couiricr.
Chiumls Coryli.
Chermes Coryli hem'fp'.
pag. 507. n". 10.
Co
Geoff. Inf. t.
Coryù avellans.. Lin. Syfi. nat. pag. j:[l .
n°. 10. Faun.fuec. n^. lOiO.
Coccus Coryli avcllani. Fab. Syfi, ent. pag, 74;.
n°. 6. — Sptc. inf. tom. i. pag. 594. «". 7. —
Mant. inf tom. 1. p. 519- n°. ?•
KiAVM.Mém. inf. tom. 4. ;;/. 3./^-'. 4. — 10.
Chermes Coryli. Fourc. Ent. par. t. l.pag. 219.
n". 10.
Il eft très-convexe, licmilplicri:]ue , à-peu-près
femblable aux précédens , Je il eft attaché aux ra-
deaux du noifetier.
Il fe trouve en Europe.
10. Kermès rond du Chêne.
CiitRMEs rotundus Quercûs.
Chermes rotundus fufcits Quercûs Raboris.
Chermes Quercûs rotundus fufcus. Geofe. Ir.f,
tom, I. p. 507. n^ , 1 1.
Le Kermès rond & brun du Chêne. Geoff. 75.
Chermes Quercûs. FcuRC. Ent. par. tom. I,
pag. 123. n.
Reaum. M.
f.tom.^.pl. i.fig.t.
Il eft arrondi , prefque globuleux, brun & affez
femblable à celui de l'Oime. Il eft .ittaché aux ra-
meaux du Chêne.
Il fe trouve aux environs de Paris,
II. Kermès panaché.
Cii£s.ii£S vaiiegatuf.
K E R
Chermes rotundus , ni^ro aloûque variegatus ,
Qu.rcu, Rol,o:is.
ihermis Quercus rotunjt-s , ey iilôo flnif.e-.te
ni^ro-^uc vUftegJtul. Ci.Oït . InJ, !om. l. pug. joi.
n' , 11.
Le Kc-i-ncs du C/ièiie lond Se de couleur pa:-achte.
Clou. !■.
ChcrmcsRohoris. FoURC. Ent.par.com. l.p. 119.
n". 1 1.
Ri auh. Aît-TT. inf. tom. 4. pL )'-J%. ;. ^.
Il eft a:iondi prelOjUc fphérique, d'iin blanc jau-
n.iiic, avec tio:s bandes tranfveifaK-s noires, &
C|Ut!i|ues points noirs tranfveiraicnient placés entre
ks ba:iJcs. 11 eft attaclié aux Kamuaux du Chêne.
li ("j trouve aux environs ai Paris.
ji. Kermès terifotme.
CnBKMis rc".ifjim:s.
Chermis fufi.us rer.rformis , Quert:us Roboris.
Ckcrmes Q::crcuS reniformis. GhOlf . Lif. corr,. 1.
p^g. ,-oï. .i^'. 13.
L-- Kermès reinforme du Clitne. Gïoff. /'•.
Coccus Quercus Rohosis. Lin '^Syfl. nue. rwg. 740.
n'-' . 1. — t aun. fuec. n^. loi 6.
Coccus Q^C'cus Rjioris.i'AB. Sy/l. ent. pjg. 745.
«'\5. — àp. inf. Wfi. 1. /'. yj). /!^.4. — Man:.
i.ij: tom. 2..pag. 318. ;;". J.
Chirmes reniformis. FoURC, Enc par. tirr. i.
pog. 130. n". 15.
RiAUM. Mém. inf. tom. 4. pi. 6. fig. i. — 4.
Il ell brun & d'une forme a- peu-près femblabie a
celic d'un rem. 11 eft groupé & attache aux rameaux
ii^ fur tout aux bifurcations des rameaux du Chêne.
L le trouve dans prcujue tuurc l'Lu.ope.
1; KtRMts cotonneux du Chêne.
Ct^ERMEs fer'ueus,
Lhermes oUongus albo tomentofus.
Ckcrmes Quercus cblongus fe-ico .iloo.GlOïl.Iaf
tom. I . ptig. jo3. Il", 14.
Le Kermès ova'e& cotonneux du Chêns, Geoff. /ii.
K E R 441
14. Ktr.MFS du Cbaime.
CiiERMLS drp.'ni.
ChtiT.cs f f.o rufcf.cns tomcntofj , cilbo w.dlque
ci n CUIS.
Cl cnr.es C-irpini fciUo albo. Geoff. Inf. tom. i.
pag. <cS. /.■'. 15.
L.- Kermès cotonneux du Charme. Geoff- Ib.
Clc^us Carpînihetuli. Ll N. Syfl. ndt. p.-j.^o.
n". a. — Fuun. luec. n''. 1018. — It. jeun. j,-j.
Coccus Carpir.i bctuli.'i M!,.Gir..inf. m :-it. p. 304.
— Spec. i':fto'-i. 1. pcig. 5^.4. n°. y. — Mura, inf
tvm. i. pug. 3iy.«°. II.
Ckcnuis Cuipi:.i.Youii.c.E..t.par. tom. i./'.ijC.
n''. 1).
RtAUM. f>Lm. inf. tom. j,, pt. é.fig. )•■)■ 11.
11 cl> hémiCphériquc d'un rouge brun , gl„bre aa
mi'icu , & entouré tout autour d'un duvet cotonneux
blanchâtre, il eft attaché aux rameaux du Charme.
Il fe trouve en Europe.
I y. Kermls du Ncriier.
Chermes Mefpili.
Clurmes ALfpili ferico albo Ceotv. J :f'. tom. î,
pag.r^^.n^.U.
i c Kcrn.ès cotonneux du Nt'flier. Geoff. Z.).
Chcrmes Jertctus.iovKC. Ent.pur. to'ii. i.p.1^0.
""■ '4-
11 clV de couhur brune foncée, mélangre d'un
brun plus clair , & couvcit d'un duvet cotonneux.
Sa forme cil ovale , obloague , & il elt attaché aux
r.;me.iux des Chênes.
li fc trouve aux environs de Paiis.
Hiti.^ai.lnftH. Tom. y IL
es mtfpili. FouRC. Ent. pj
11 reliemble beaucoup au précédent. Il a comme
lui le corps brun & entouré d'un du-et cot;iniicux
blanc. Il eftattaché aux rameaux du NeHur.
Il le trouve aux environs de Paris.
16. Kermès linéaire.
CniRMis iineaiis.
Ckermes ar- orum Uncaris. Geoff. l.if. tom. i,
pig. JCy. /2^. I-.
Le Kcitnês en éciille de moule Geoff, /j.
Ckernits Itr.earis.i'JVRC.Ent. par. tom. i /). 2jO.
n^. .7.
Re AU.M. Mcm. inf. tom. 4. tab. ;. fig. j. 6. 7.
Il eft long, étroit, & s-peu-ptès femblabie aune
écaille de moule, il elt attaciié aux rameaux liNdilïe-
rcns arbres.
Il le trouve aux environs de Pans.
17. KekmÈS de l'Erable.
Cher.:: ES A. cris.
442 K E R
Ovatus fiifco - fcrrugincus , Uncx lonVtui'inali ,
fufca. I
Ckermes accris ovatus.GtOî.l, Inf.to:n. l.p.^o^ ;
Le Kermès ovale de l'Erable. Gfoff. Ih.
Ckermcs iiceris. FouRc. E.it. pur. ion. \,p. zjo. |
n°. i8, I
11 cft petit , ovale , un peu déprimé , d'un brun
clair, avec une raie lantritiidiiialc au m-licu,il'uK
brun fonce d'ud partent de chaque côté deux bandes
d'un blanc cendré. 11 elt attaché au revers des
feuilles de lErable.
Il fe trouve aux environs de Paris.
I 8. KcRMÎs du Bouleau.
CiirRMEs BetuU.
Chermes alb'tdus Baul^ albi.
Coccus BetuU alhi. Lin. Syll. nat. pag. 74O,
n°. j.~- Faun. fuec. n". 1017.
Coccus BeCiiUdlU. Fab. Ge.ncr. inf.'mdr.c. p. ^04.
—Sp. inf. tom. 1. pag. i^^. n'^. 8. — Mant. iiij.
tom. î. p. 519. n" , 10.
II eft petit , blanchâtre 8c attaché aux rameaux du
Bouleau.
11 le trouve en Europe.
19. Kermès de rAubépiiiç,
CheuMes Craugi.
Chermes rotundus al'jo tomentofo cirMus , Crattgi
oxyacanikt.
Coccus Cratigi Oxyacanthi, Lin. Syji. nat,
pag. 74t. n'.xi.
K E R
Coccus CrjtAgio>:yacanth&. Fab. Syft. er.t. p.-^i,.
n". II. — S^. inf. tom. z. pag. 5;)). 11°. 16.—
Munt, inf, tom. 2. pag. 519. n". 16.
Reaum. Mém. inf. tom. ^. pi. è.fg. 11. 11.
Il ell: oblc«r & cnrourc a fa bafe d un d.ivet co-
tonncuï Hauc. Il eit aciaché aux rameaux de l'Au-
béprue.
n fe trouve dans preù|ue toute l'Europe.
10. KtRMÈs du Serratula.
Chermes SerratuU,
Chermes rotundus , clypeo fufco mjrgine pal/idiore,
SerratuU.
Coccus Scrraruli arven/is.ÏAB.Sy/f. eut, pag 744.
n". i^.-Srec. inf ium.x.p.yyy n^ . ij.-ALmt.
inj. tom. l.pag. j ij. «^. zg.
Il ell de la grandeur d'un pois. Le chaperon eft
obl'cur bordé de pâle. 11 elt attaché a la tige de U
plante nommiepat les Bo:aiiiltes>5>C'/aï«/j aivcr.fis.
Il fe trouve en Europe.
îi. Kermès du Zoftera.
Chermes Zofteri,
Caermes orbiculatus deprcjfo-planus albus,
Coccus Zo(lcr£ marins. Fab. Gen infmj/u. p. ^04.
nj. tom. z. pag. 55J. n°. I;
.p. ii9.n\ ic.
■Ma
Il efl blanc, petit, otbiculaire , plane, un peu
déprimé.
Il fe trouve dans la mer Baltii^uc ^ fur la plante
nommée Zoflera marina.
L A G
L A G
445
-LAGraF. , I iGRT.4. Genre d'infcdes de la féconde
Scftion des Colcoptcrcs. Il a écé placé par eirciir
dans le la'jlcau des Genres de la première Seflioii ,
puilvju'il a cinq arnclcs aux deux premières paires
de jancs o; cjuacrc feulement a. h dernière.
L;s Lagiics font des infe>;l:es ovaleç-oblong. com-
n> iiiUiKiu velus , à antennes mulinifornics ou fiii-
foMiies, dont le corcelct efb cylindrique , lesélyiies
coiivexcs & non bordées , la bouche garnie d'une
Icrre inférieure & fupérieur; , de mnclioues Se de
mandibules & de quatre anreni ulcs inégales.
Les cfpcces du t;cnre Ligrie fait par Fabricius,
avoicnt été diipcrfces dans beaucoup d'autres genres
par dirtcrens auteurs. Linncus avoit fait une Ciuy-
iomcle de la Lagrie litriiTée , elle en eft cependant
ne'.- éloignée par la forme de fcs aurennes & le iiom-
bic des aicicles des tarfcs. Geofttoy l'avoir rangé
avec plus de raifon parmi les Candiandes. Les autres
efpcces de ce genre avoient été placées par le pre-
mier naturaliUe , parmi les Chryfoincles & les Der-
niclles , Se par le fécond au nombre des Cicindcles.
Faliricius avoit fait lui-même de fiéquens changc-
mcps à ce genre dans fes dittérens ouvrages. M Oli-
vier a féparé en quatre le genre de Fabr.cius , fous
les noms de Melyris , Tilius , JEacmcra Ù L 'g'ia.
Les efpèces qui forment le genre de Lagria de
M. Olivier , deviennent alors peu nombreufes.
Les antennes font filiformes ou moliniformcs ,
guère plus longues que le corcelet , lotfqu'elles font
moliniformes , mais auflï longues que la moitié de
l'infcÛe , lorfqu'cl'es font filiformes. Elles fonr
compofées de onze articles d'égale grandeur , à
l'exception du dernier qui eft ordinairement plus
long. Elles font inférées au-devant des yeux.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieure ,
de deux mandibules, de deux mâchoires, d'une lèvre
inférieure & de quatre antennules.
La lèvre fupérieure eft plus large que longue ,
cornée , lifie , échancrée antérieurement.
Les mandibules font courtes
coinees, triangu-
laires, terminées par deux petites dents courtes,
Les m.ichoircs font moitié cornées, moitié mcm-
brancufes. La pairie poftér:eure , celle qui donne
infertion aux antennules , eft cornée , picfquc cy-
lindrique , un peu recourbée en dehcis. La
partie antérieure eft membraneiifc & b:;iu\;uéc. La
portion externe, la plus grande , eft ai'rr.Jte £c
donne infeition a l'antenniile antéricuic , la iMrtion
interne , plus couitc , le lerinine un peu en pointe,
La lèvre inférieure eft nicmbraneufc, petite , pref-
que quarrée.
Les antennules antérieures font les plus lomrues ,
elles l'ont formées de quatre articles. Le dernier, plus
grand que les autres , eft triangulaiio. [,c fo.vimec
du rriangle eft interne & la bafc légèrement convexe
eft externe.
Les antennules poftérieures extrêmcinent courtes ,
font compofées de trois articles ; les deux premiers
font globuleux; le dernier plus allongé eft une elipfe
tronquée , don: le fommct forme l'extrémité de
l'antennule , & la bafc s'infère avec le fécond article.
La tète eft un peu déprimée. Les yeux font
Le corcelet eft cylindrique on un peu g'obu!cux.
Les élytres font allongées , bombées i: lk/.ible<-.
Les tarfes font filiformes , compofés de cin'î ar-
ticles aux deux premières paires de pattes. Le premier
eft un peu plus long que les autres , & l'a-zant-der-
nicr plus petir, plus large, & fendu en deux pour
l'inftrtion du dernier article. lin'y a que quatre aiii-
cles a la dernière paire de pattes ; mais le pn-mier fait
à lui leul plus de la moitié de la longueur du tarft. Le
dernier article eil également inf'^ré dans la filUirc
trcs-profûnde de l'avant-dcrnier qui elt forr petite >5c
garnie de pciites houppes de poils fauves.
La larve de ces infeéfes eft inconnue. L'in'ede
parfait le nourrit de feuilles. ( F.\b. )
444
Suite de r Introducllon à l'HiftOLfe Naturelle dis In'eclcs.
L A G R I E.
LA GUI A. Fat.. CHRYSOMELA. Lik. CANTHARIS.Geoff.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes ^ compof.'es de onze articles ; le dernier plus grand
que les auires.
Bouche compofce d'une lèvre fupt'rieiire cornr'c , plane , échancrée ; de deux
mandibules cornées j coures , triangulaires , bidentées ^ de deux mâchoires moitié
cornéeSj moitié membraneufes, b furquces antérieurement j d'une lèvre intérieure,
membrancufe hmple très-petite, &: de quatre antennules.
Antennules antérieures plus longues, fécuriformes , qua Iriarriculées ; le dernier
article plus grand, triang jhtire. Les pofléricures triarticulée- i le dernier article plus
gros, en ellipfe tronquée:
Corcelec cylindrique.
Cinq articles aux tarfes des deux premières paires de pattes.; quatre aux tarfes
de la dernière paire : le premier article plus long que les trois autres , le troifième
bilobé.
ESPÈCES.
I. Lagrie velue.
4. Lagrie tuberculée.
rallie, noire ; corcclel &\élytres verts.
Ovale , glabre , noire j élytres tuber-
X. Lagrie hérifTée.
culées.
y. Lagrie tomenteiife.
Velue, noire ■, élytres tejlace'es; dernier
article des antennes très-long.
Velue, blanchâtre; abdomen & cuijfes
roujjes.
5. Lagrie glabre.
6. L/VGRiE pubefcente.
Noite , glabre ; élytres fauves , cha-
Noire ; corcelet bordé, velu ; élytres
grinées.
glabres , tejlacées.
Suke de l'introduclion à niifiolre N^twelle des Infères.
7. Lagrie à collier.
Alongée tomenteufe ; corc^let roux ;
ély^res hleudcres, pnintillées; pattes rouffcs.
8 L.AGi(.i E à fiont-rjux.
Bleue ; tête & corcelet roux.
9. Lagrie ambulante.
Glabre , noire ; elytr,.s pon5luees.
10. Lagrie éculToniiée.
Noire, couverte de poils cendrés; e'ctijjon
blanc.
LAGRIE. (Infedes.)
1 1 . Lagr I E pieds-fauves.
4^y
Velue noirâtre , hafe des antennes &
pattes tejîacées.
11. Lageie aiuherine.
Noire ; élytrcs avec deux bandelettes
ferrugineufes.
13. Lagrie florale.
Noire ; corcelet ferrugineux.
44^
L A G
1 , Lagrie VCÎli'-.
Ljgr!.-! ri/.Vfj,
L-gri.i v:lloj\: aird ; thorcce e/5 tnfque viridibus.
Fab. Sp. inf. co'Ti 1 . pag. i 60. n" . 9. — Muni. inj.
totn. I, fdg. 95. n>\ II. tniom. ou. Ivji. nai. des
inf. Lagru. pi. i.fig. I.
Elle cft Je la fiature de Lagrie h:;ril!ée , m.v.s
un peu plii"; grande. Les antennes lout molinifoinics
M noiic5. Li tête, le corcele: «ic les tlyties (ont
d'un bi onze foncé, couverts d'un duvet loullâtre.
L'abJomen eft noir. L'anus e!t roux. Les p.utcs font
noires , les anicles des tarl'es tiès-fcnlibUs.
Elle habite le Cap de Bonne Lr^>Jrance.
1. Lagrie luiiiTée.
L.-,GRI.4/!1,:j.
Lùgriavillofa, nigra clytris tejîaais , ancinna-
r:.m ultimo articula lo-.gioii,
Ckryfomela hina. Lin. Syjl. r.at. edit, i 1. p. 601..
Cryptocepkalus ni :us. Lins. éd. Gmel p. 1730.
n". 116.
Mcloc ChloropUra. \^\-^v,.edh. Gmcl pcig.ioiz .
U°.Zj.
Lcgriu hina. Fab. Syfl.cnt. pag. 115. n^. 8. —
&pcc. inf. tom. i. ;'. 160. no. 11. — Mant. ir.f
tvm. l.pag. 93. 72". 13.
Tenebrio alatus villofus niger. elytris vi/lofs ful-
vii , thorace tiraiiiji.u.o.'D-LcI'ij. J. 446. tab. 1.
fig. 13. 14-
Cantkaris fubvil'ofa nigni elytris jlavis ; extremo
antennarum articu'o rcliquis tripla majore. GeOFF.
Inf tom. ï.p. 344. «". 6.
La Cantharide noire à étuis jaunes. Geoff. Ib.
Cet infeûe varie beaucoup pour la grandeur.
Il eft tout noir à l'exception des élyt:es qui font
fiiuves 5: très minces. Tout fon corps el\ couvert de
poils rares , doux , fauves. Les antennes font fili-
formes , de la longueur de la moicié de l'infeéle ;
le dernier article eft cylindri.]uc & trois fois plus
long que les autres:
Cette Lagrie fettouve en Europe; elle cft com-
mune dans les bois : elle vole avec facilité.
3. Lagrie glabre.
Lagri.4 glublûta.
Lagria nig'a, g'abra ; elytris favis ,fcahris, Fab.
S^fi. eut. pag. 115. n° . 10. — Spec. inf. tom. 1.
pag. \6o. n". i;. î Mant. inf. tom. i.pag. 94.
n°. \6.ent. ou hift. nul, des inf L\cB.iz. pi. i.fig. 4-
Cette Lagrie renemble beaucoup à la précédente.
Elle eft ccpend.int moins allongée. Les élytres font
L A G
moins mous & plus foncés en roulîur. Les antenr.cs
(or.t noiicî. Le Jcrr.icr aiiicle cft plus long que ks
aunes a.nfi que dans toiucs les Lagncs , nuis moins
lorg que dai.s la Lagrie Iv'rifii'c. La tète elt noire ,
chagrinée ; le corce'et cyiindr-.quc, noir, chagriné,
avec un périt reflet de fsuve k un léger fil. on dans le
milieu. Les é;y très font fauvis iS: chàgiinccs. L'ai'do-
mcn eft d'un brun fauve. Les paitcs font bif.ncs.
lout l'inftâc cil glabre.
Elle fe trouve en France J.aùS les départemen méri-
dionaux. ( Ell-ce réellement ic Lcuriu g/..br..cu de
M. Fabricius ? La defcription donnic pai cet auteur
n'clt point aircz étendue pour pouvoir îaiiurer.)
4. LAGRIE t.iberculéc.
L jGR.'.i tub^r^uLita,
Ligrùj ov.:ta, gl.ibra , atr.i; c.'ytris tubcrcuLitis.
F A E. Mant. inf. tom. I. pag. 93. n^. ic
Elle eft plu^ g-rande quel.» Lagrie velue. E'ie efl
ov,îltjnoiie li fe diliingue facilement de', autres
effèces par les tubercules numbrcux, clcvés i». obtus
qui recouvrent les élytres.
j. Lagrie tomentcu.^e.
L.iCRt.i tomentofi.
Lagria villa fa , cyar.ea ; abdomine femoribufque
rufis. ¥ab. Syjt. e^t' pag. iij. n° y.— Spec. inf
tom. l . pag. i6çi. n°. 12. — Mant. inf. t. i.p.^j^.
n". 1;.
Elle refTemble à )a Ljgric hérilL-'c. Les antennes
font louilâtrcs , brunes a l'extrémité. La têrc &
le corcelet velus , d'un bleu obfcur. L»: élyties lié-
tillées, d'un bleu moins foncé. L'abdomen roux. Les
pieds font noirs & les cuilles (ont roulles.
Cette efpcce varie parles é'ytres brunes.
On la trouve dans la Nouvelle-Hollande.
6 Lagrie pubefcente.
L.iGRjA pubcfens.
Lagria nigra , thorace mjrgirtato vUlofo elytris
glabris teftacels. Fab. Syft. ent. pag. jij. n'\ 7.
Spec. inf. tom. I. pag. 160. n«. lo- — Mant.
inj. tom, i, pag. 93. /i". 11.
Chryfomela pubefcens. Lin. Syjl. nat.pag. 605.
Elle redemble à la Lagtle IiétilTée. Le corcelet
cft prefque cylindrique & velu. Le refte de l'infcdc
cft glabre.
On la trouve en Allemagne.
7. Lagrie à collier.
L.iCt^iA collaris.
L A G
Lagrid clongaia , tomcniofa ^ thorace rufo ; e!y-
tris cyuneis punâulatis y pcdibus rufii.
Entom. ouhi/l. nat. des ittf. Lagria./^'.. ;.
Cette Lagiie cil plus aloiigéj cjue les ai-tres Se
couverte Je j'crits poils courts & raies. Li bouih-
cft loulTc i les aiiicniiulis ant(;-riciirts font irès-
vifîbics ; les aiiteiuies font filiformes, formées d'arti-
cles coniques , dont le fomnut cfl fauve & la ba(e
biune. Le Front cft brun , aiiifi tjue les yeux ijui font
allez fail.aiis. Le corcetet efl roux cylinJtiquc , im-
primé de plufieurs l''p;ères excavaaop.s. Les tlyrres
font d'un bleu foncé , couvertes de petits points
enfonces. L'abdomen el\ brun en généial, mais
les anneaux ont leur partie poftéricurc bordée de
roux. Les pattes font tcllacécs.
L A G
447
Elle fe
Efpeas doutiufcs.
%. Lagrie à front roux.
Lagb.[a rufifrons.
Lagria cyanea , ia/in thoraceqae rufs . Fab. Gen.
injecf. munt. p-Jg. 115. •^— — i'rtc. irf. lom. I
pag. 1)9. n'^.y.—Mani. irif. lom. i. pug. 95.
«'. 7.
Crypcoccphilus ruffrons. LiN. Syfl. nac, edic.
Gmet.p. 1719. n" . izo.
Les antennes font bi unes , rounTitrcs à la pointe ;
elles font prcfcjue de la longueur du coips. La
tête cft loullc ; les yeux font grands & noirs. Les
antennules antérieures font très viliblcs, (ccurifor-
mes, brunes; la malle qui les termine elf roullc.
Le corccict elt cylindrique, roux. Les éiytres f.)nt
bleues, Hriées. L:s pattes font bleues, mais les cuilfes
antérieures font rouffes.
Elle fc trouve dans l'Amérique fcptentiionale.
9. Lagrie ambulante.
Laqria amhulans.
Lagria glabra atra , elytns punlfacis. F a B.
Mant. inj. lom. t. p. 95. n". <>.
Cryptocephalus ambulans. LiN, Syfi. nat. edit.
Cm. pag. 1750. n". m.
Elle reffemble beaucoup an Tillealongé. ( Oliv.
tnlom. n°.^i. ) & pourroic bien être une efpcce
de ce genre'. Le corcelet cft de la même couleur
que le corps qui cft: d'un noir foncé. Les antennes
font en fcie. Les élytres font glabres j brillantes ,
ponduées.
Elle fe trouve en Alkmame.
I». LACRtE dculTonné'.
Lagria fcute'lu'is.
Lag'ia riig' a cinercohirta; fcut.l'o atbo. F A B ■ Md
•«/il
I. pag. 94.
Lin. Syll. nat. ei'ir.
e cfiiècc du
Cryptocephalus fcutelii
G-ncl.p. 17^0. r.". i^i.
Cette Lagrie n'cft peut-èue qu
génie Melj re , formé par M. Olivier ditis fou
entomologie , car Fabncitis dit qu'elle a ic po:t
& la grandeur de la Lagrie noire. ( :<îe:yre nci-.
Oliv.; ( K^'ci MrLYRC.; Tout 1.: corps de l'i -
feae ell h^rill'- de poils cendres , denfes. L'é.uf-
fon elt entièrement blanc.
On la trouve en Efpagne.
1 1. La&iue pieds-fauve?.
Lacri-J fliiv pes.
Ljgriavi lofa , n'gricans , ar.tennsrurn bafi pe.i'i-
buj,_^us iefiace:s l'u-i Mant. inj. lom. I. pag. .^4.
rP , i I , — Spec. inj. app.pag. 498.
Anobium favipes.ï h.-a. Sp, inf.t. t.p.yi. /î". 4,
— Cei. inj. muiU. pa^. 1 1 1.
Mclyiis jîavipci, entom, ou hifi. na', i.if. n'^. 11.
Pdnusfl.ivrpes .Lia. Syjl. nai.edlcl_G:r.el.p. iiîo-;.
«^. 9.
Les antennes font fi'ifcrmes , ter-acéc:. La tête
réfléchie lous le corcjlet qui e!t non i; velu. Les
élytres font é^aleittent noues U. velues. Toutes les
pattes font tcftacées.
Elle fc trouve en Europe.
1 1. Lagrie anilicrine.
Lagria antkt.rina.
Ljgria rtigra ; e'ytris fafiiis duahus fi.r.ugir.e!s.
Fab. Syji. ent.pjg. ; 16. n". 1 i. .■■ ■■ Sfiic. inf.
tom. I. pag. 160. n° . 14. Muni. inj. tom. i.
pag. 94. n". 14.
Miloe antherinus, L:t<. Syjï. nat. idit. ii p. 6Si.
n°. iG.—Faun. fuec.%-LC).
Cryptocephalus antherinus. LiN. Syjl. nat, e^it.
Gmcl.pag. t7;l.n". 154.
Cette efpèce n'eft guère plus grande qu'une Puce
Elle eft noire, fes élytres font marquées de deux blin-
des tranfverfes , ferruguieules. Eile fe trouve fie-
qucmment fur les fleurs , fur lefquellcs elle court
avec vélocité.
Elle fe trouve
44;
L A M
& la
fer 1 11-
13. Lagrie des fleurs.
Ljgrld nignt , thorace fernigineo. Fab. Syfl. er.
P"^g. 116. n". 11. ifec. inf. to'n. I. pag. 16
""■ IJ- — Mani, inf. tom, i.pag. ^4. ;:". 13.
Melcefioralis. Lin. Syfl. nat. edh. 11. ^jg. 68
n°. ij Taun.futc. %i.^. >
Cryptocephalus fora.'is. Lin. Syfi. nat. edi
Gnid.pag. 1731. «^.i^j..?
Elle reffemble à la précédente pnur le
gramicurj mais dans celle-ci le coicelc
gineiu, & les élytres cnaércm -ne nou^s.
Cette efpèce Te trouve en Europe fur les fleurs.
LAMIE. X,<,v;.i, Genre dinfcdes delà tioiitèmc
Sit\:oa de l'Ordre des Coleopièic?.
Ce genre tjui fait partie de la nonibreufe fa-
mille des Caprici^rncs^ a l'té formé jar M. Fabri-
cius , &: féparé p.u lui du génie Ceruwblx , pro-
prement dit. Les caradèics" i]ui le di;iinguent du
Ccr.imbi.x étant tiès-peu norabreui & très-peu fen-
fibles, lorfque M. Olivier ht ce genre, il annonça
qu'il y réuniroit les L-.mies , mlis qu'il divifcrost
ItsCupricorneszn deux ferions ; que dans la pre-
mière il placeroit les Ljm:es de Fabiicius , & les
Ccrambix de cet auteur, qui lui pari ilfoienc devcir
êite des Lr.mies , eu leur Jiniaant pour caradères
d'avcirlc corps iaccuuici& le, antcnnulcs féract'es;
que dans la féconde divihon , il rangcroir les
Capricornes proprement d'ts , les efpèccs de Sun-
core , & celles des autres genres qu'il croyoit devoir
y faire entrer, en prenant pour caïadcrcs de cette
féconde divifion , corps aiongé , antiunu.es fili-
formes.
Ce parti qu'il fembloit avoir pris en faifant
rhirtcrujue de fou genre , il ne la point fuivi en
en décrivant les efpèces. Il a Toujours confei vêles
deux dividons , mais au lieu de faire entier dans la
première toutes les Lamits de Fabricius , il n'y a
placé que ksCeramèix de cet auteur, dont il cro)oit
qu'il auroit dû faire des Lamits ; quant à l'autre
divilion il l'a faite aii.fi qu'il l'avoit annoncée.
Nous devons donc d'aj rès cet cxpofé décrire le
genre Lirait. Nous allons en donner les carac-
ctères , on veira qu'ils dilTcrent peu de ceux des
Capricornes.
Les Ldmies ont le corps alongé , en comparaifon
des autres infeûes , mais raccourci par rapport aux
autres Capricornes. Les antennes plus ou moins
'ongues, (étacécs ; la tête groile , perpendiculaire;
!e corcelet épineux ; des ailes cachées (ous les
l'tuisdurs; quatre articles aux tarfcs de toutes ks
pattes.
L A M
Les antennes fv<nt fétacées , tantôt plus 'ongues
que le cr.rps , tantôt moins longues , mais tou-
jours plus longues que la moitié du corps. Elles
font formées de onze articles , dont le pre-
mier e!t plus gros que les autres , le fécond
extrêmement peut 6t globuleux , les a:irres coni-
ques , le dernier com'.Himé ; elles font inférées
fur la partie fupérieure du ftoi.t , à la partie
interne de i'a-il qui en entoure !a bafe cxténeutc-
ment.
La bouche eft formée d'une lèvre fupéri;ure , de
deux mandibules , de deux mâchoires , d une Icvre
Uiféueurc & de quatre antennules.
La lèvre fupérieure cft: cornée , pins longue que
lariîe , .;chauetée .Tntériearement ; el.e recouvre
j ■ ■ 1
une paitie des manaioules.
Les mandibules font cornées, coniques , aiguës,
un peu arquées , fans aucune dent.
Les m.i.-hoircs (ont cornées , b (i.^es ; la divi-
Ç\ut\ externe cit plus longue , corn.e , aigt.ë ,
C' lée ; linierne cit courte , coince , obtule ,
La lèvre inférieure efl puis large que longue ,
cotiiée , légèrement échancrée.
Les antennules antérieures font un peu plus
longues que les pofiéricurts , compo/ées de quatre
articles , dont le premier cil extrêmement petit &C
arrondi , les autres font alongés , le dernier cil: le
plus grand. Elles font iniérées fur le dos de la
mâchoire, à l'endroit oti elle fe bifurque.
Les antennules poflérieures font triarticulécs ,
les articles lont. à-peu-pres égaux. Elles tont atta-
chées a la bafe de la Ic'vre infé
La tête eft grofle , perpendiculaire à l'axe de
l'infecle. Les yeux (ont en croifTant & entourenc
la partie externe de la bafe des antennes.
Le corcelet eft court, cylindrique, armé d'épines
ou de tubercules.
Les élytrcs font convexes, prcfjue égaks en
largeur dans toute leur longueur ; & ce n'ell
que vers rextrémué qu'elles commencent a fe ré-
trécir.
Toutes les pattes ont quatre aiticles aux tarfes ;
les deux premiers font tiianjjuLnes , l'avai.t- der-
nier eft bilobé ; le dernier e'it conique, alongé i il
porte deux ongles crochus , allez foris.
Les Lamies font entendre comme les Capri-
cornes , un bruit aigu produit par le frottement
de leur corcelet contre l'éculfon.
La larve de ces infté^e! reilcmMe à celle des
Capricornes ic vu coni.nc elle dans le bois mort.
LAMIF ,
Suite de V IniroduBlen à tHlflolre Naturelle des Infecles',
449
I, A M I E.
LA MI A. F AU.
C E R A M B 1 X. Lin. G e o f f.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES,
Antennes fétacées. Onze articles. Le premier gros, renflé, le fécond petit iSc
globuleux. Les autres coniques.
Bouche rrunie d'une lèvre fupcrieure ; de deux mandibulescornées , fans dents ,
de deux mâchoires bifides, cornées^ d'une Icvre inférieure, cornée & échancrce ,
de quatre antennules fétacées : les anctrieutes quadri - auiculées i les poltérieures
triarticulces.
Yeux encrollfant, entourant la bafe des antennes.
Corcelet globuleux.
Tarfes compofés de quatre articles , le troifième bilobé.
ESPECES.
1. Lamie géante.
Koinnre ; corcelet épineux ; élytres
raboteufes , cendrées avec une grande ta-
che noire , foyeufe fur les cotés.
2. Lamie ronce.
Corcelet épineux , bimaculc ■ élytres
lidenieis , chagrinées & mucronées à leur
café.
3. Lamie fpini cerne.
Corcelet épineux , rugueux; élytres gri-
fes ironquces ; antenics comprimées , arti-
c'es épineux à leur Jomnict.
4. Lamie oculée.
Noire] corcelet épineux; quatre taches
fauves Juboculairesjur les élytres j antennes
longues.
j. Lamie du Cap.
Noire ; corcelet épineux ; {Quatre ban-
dtlettes roujfes fur les élytres j aiuennes
médiocres.
6. Lamie trifafciée.
Noire ; corcelet prefque épineux ; élytres
avec trois bandes jaunes ; antennes me-
d:ocrts.
Hifi. Nat.lnfea. Tom. VU.
450
Si,i:c di Vlntroducîlon à l'H'ilnri Nalufellc'dcs Infcclcs.
' 7. Lamie bifafcice.
L A AlIE. Jnfwcles.)
ij. Lamie froijticorne.
Corcelet épineux ; éiyres j.iunâtres avec
deux bandes & une tache /'oji'c.-ieurc hl.in-
8. Lamie liumera'.e.
Corceia épineux; ély très fauves yf.if-
cïeis de noir , mucronées antérieurement.
,. L
A>.nE cornue.
Noire ; corcelet épineux ; mar.dii'u.'es
avec une corne à leur hafe ; élytres avec
des taches jauves.
10. Lamie vemicju cufe.
Alélangée de rouj'dcre & de cendré; cor-
celet tubercule; élytres avic quelques é.ém
vations verru.nieufes.
I I . La mie Scorpion.
Corcelet quadri-épineux ; élytres granu-
lées j, tuberculées ; jambes aniaieures dila-
tées à leur extrémité,
I 2. Lamie ferrugineufe.
Terrugineiife ohfcure ; corcelet épineux ;
fête avec une corne échancrée-^ élytres avec
une tache noire prefque oculee.
1 6. Lamie pédicorne.
Cendrée : corcelet & élytres pref/ue épi-
neux ; corne longue ^ arquée à la bafe des
curijts antérieures.
17. Lamie ponftuc'e.
Noire; corcelet épineux \ élytres ponc- \
tuées de blanc; arncni.es lor:gues.
18. Lamie fourreau.
Ncire ; corcelet ipiniux , rugueux -ély-
tres Jcrrrjgineufes , echamrecs ; antennes
médiùcns. j
19. Lamie fubocu'.ce.
Noire; tête, corcelet & élytres. avec
de gra!:des taches rondes, biaiuhâtrcs.
20. Lamie crucic'e.
Noire -^ corcelet épineux ; une croix blan-
Obfcurément ferrugineufe ; cnrcdet épi
neux \ élytres obfcurément verdhres , avec che dans le milieu des eytr
une Jlrie fangwioleate interrompue ; an-
tennes longues.
3. Lamie tribule.
Lamie frangée.
Corcelet noir , arrondi , épineux avec
^ trois lignes blanches , deux Landes 6'
^ Cendrée; corcelet, écuffon & élytres quelques taches blanches fur les élytres.
spineux ; antennes très-longues.
14, Lamie épineiife.
2i. Lamie hirtipède.
Gl fcwe ; corcelet avec deux tubercules
Corcelet fortement épineux ; élytres & une fcr:e épine de chûiiue côté ; élytres
nuancées de ferrugineux , couvertes d'epines. couvertes de points élevés.
Suite de VlntroduBlon à VHîfloire NatarelU des Infères.
47 r
L A M 1 E.
15. Lamie réticulée. j
i\'j ';■<-' ; ccrce.'ft épineux , élytres jaunes
avec un nfau noir ; antennes avec un ou
deux f ail cidux de poils.
14. Lamie rayJe.
Blanche • corcel t e'pineux; élytres avec
ucw.v raus jaunes hordées de noir,
1 5. Laj'.iie fcbreufe.
Pr.J'.ae tejldcce ; corcelct épineux ^ ély-
tres cha^imtc, , pouciuLes de noir.
16. L-AMiii rude.
Grifâcre ; cr-rcelet épineux , avec trois
tuht:ri:Us ; eljtrts ave des points élevés.
i.~î ■ Lamie m.ii'orée.
Corcclet épineux , 'ahotcux', co'ps mé-
langé de noir è' de cendre \ antennes
moyen/us.
i8. Lamie ambulacor.
Corcelet ani cru urement ki- épineux ; corps
nehukux.
iç). Lamie textor.
Corcelct épineux; é!y très convexes , noi-
res: antennes médiocres.
( Infectes. )
3 1. Lamie obfcure.
Ohr.ure; corcekt r^yt-ux) é/ytrcs voir.
tii/siS , rxl-otcujes à leur hafe-^ antennes
m^\enn.s.
50. Lamie ftermicacoire.
Corcelct épineux ; élytres poreufes à leur
ba e j antenn s médiocres.
5 1. Lamie gutturale.
TeJÎ.-cée; corceiet :pinenx -^ élytres par-
'}mees deprinisHams , avec quclcjucs points 1
rou^ àtres à Leur hûj'e. \
3 ;. Lamie brune.
Co'c^let arrondi, mu't'.tuhcrcitlé ; corps
ohjcur ^ antennes m^d o^res.
3 \. LaMiE bronzée.
O'^fcurémcnt l r^>:r^je • corcelct tri-épi-
neux j dures grimes , ironc^uées i antennes
courtes , comprimées.
35. Lamie chatouilleufe.
■ Corcelct épineux ; élytres variées de
roi.JJatre , dof-Jlureyde glauq-ie \ anien-
nes longues , j^nuAn^uJcs - brunes.
36. Lamil de la Caroline.
C-rcelet épineux , noir j parfmé de
roux i aytrcs variées de gris , de cendre
& de br.in,
37. Lamie plumeufe.
Ohjcure ; corcelet épineux ; quatrième
article des antennes , terminé par une
houpre de poi's.
38. Lamie formofe.
Noire; corcelet épineux , ferrugineux de
chaque côté; élytres ferrugineu es , avec
quatre taches , jaunes & Jix points blancs
à fcxtreniité.
39. Lamie noble,
Corcelet iioir^ épiricux , bordé de fauve ;
élytres noires , avec trois bandes fauves t
deux points blancs.
4ri
Suhe de PlntroduBion à fH'iJïolre Naturelle des InfeBes'.
L A M l E. ( Infeaes. )
40. Lamte belle.
Corcekt épineux, noir; élytres avec des
handis antérieures & des taehes pojîéritures
vertes , (§• une épine à la. bafe.
41. Lamie royale.
Corcelet épineux , noir ^ avec des bandes
vertes ; élytres pointillées de vert , avec
trois taches fauves.
41 Lamie hotcentote.
Corcelet roux , épineux ; élytres noires
avec une bandelette & deux taches inargina-
les fanguino lentes.
4;. Lamie grife.
Grlfe ; corcelet fans épine ; dos des ély-
tres appldtt ; antennes courtes , poilues.
44. Lamie éthiopienne.
Noire i corcelet épineux ; élytres avec
deux bandes interrompues iy une tache rou-
gcâcres.
4 y. Lamie fafciée.
Corcelet noir , fans épine; élytres bi-
dentées , tefli-cées à leur bafe , noires à
leur extrémité , avec une bandelette pâ'e.
4(î Lamie aniiult'e
Corcelet arrondi • élytres mélangées de
gris & d'ol'Jcur _, avec quelques tubercules
épineux ; antennes longues avec u,n petit
nœud â l'extrémité du / ptième article.
47. Lamie pcnicellée.
Noire ; corcelet épineux & fafciculé ■
élytres avec plufleurs faifceaux de poils
déprimés , parallèles à la future.
48. Lamie molator.
Cendrée , tachée de noirâtre ; corcelet
arrondi , bord du corcelet & extrémité des
élytres rougeucres.
49,
Lamie quadricorue.
Corcelet cylindrique tubercule ; tête avec
quatre petites corna.
50. Lamie plilîée.
Corcelet épineux; élytres avec trois li^
gnes élevées , dentées-^ antennes médiocres;
corps cendré.
5 1. Lamie tourneur.
Grife • corcelet épineux , élytres avec
quelques tach.s rouffatres; antennes de la
longueur du corps.
52. Lamie tedator.
Corcelet épineux , avec une corne courte ,
pojlérieure; corps tejlacé-^ antennes courtes,
noires à leur extrémité.
y 5 . Lam I E de Spengler.
Cendrée ; corcelet épineux , tuberculeux ;
élytres chagrinées , avec d:ux taches nofes ,
marginales.
5-4. Lamie fureteufe.
Corcelet épineux , objcur , mélangé de
rouffatre ; élytres obfcures j mélangées de
cendré.
5 5. Lamie chanreiife.
Corée' et fans épine ; cendré , conclue
Suite Je l'Introiunion â tHïJloirî Nature'le de! InfeSles.
4îj
LAMIE (Infeftes. )
de no ir ; élytrcs pâles y tejlacées , cendrées
bldentees à l'extrémité & maculées de noir.
^6. Lamie variée.
Grifâtre ; corcelet épineux \ corceUt &
elytres mélangées de gris i-' d'obfcur.
57. Lamte bigarrée.
Noire j corcelet avec une tache de cha-
que côté; élytres avec une large bande
poncluée de noir.
58. LamiE interrompue. '
Corcelet cylindrique fans épine , avec
quatre lignes argentées ; élytres avec des
lignes & une bande argentée.
5-9. Lamie de Solandre.
Noirâtre ; corcelet prefque épineux ; ély-
tres bidcntées , ohfcuns , parfemées de cen-
dré.
60. Lamie tigrée.
Corcelet lijfe , cylindrique , noir j avec
trois raies blanchâtres ; elytres blanchâ-
tres avec beaucoup de points noirs.
61. Lamie tuberculce.
Cendrée ; corcelet arrondi fans épine ;
élytres avec deux tubercules à la bafe &
deux taches communes blanches ; antennes
courtes.
(Si. Lamie villageoife.
Noirâtre , ob/cure ; corcelet épineux j
.irrondi , tub.rculé; antennes longues.
6^. Lamie dentée.
Corcelet avec une épine avancée de
chaque côté; corps nébuleux; bafedes cuijfes
antérieures unidentée.
64. Lamie toniator.
Corcelet épineux, quadtiponclué ; élytres
roujjes avec quatre caches noires ; antennes
courtes.
6y Lamie de Davis.
Brune; corcelet épineux; élytres [ub
triangulaires ; tout l'ir.fecle tache de fauve.
G^. Lamie borgne,
Noire ; co>-celet épineux rugueux , par-
femé de frrugineux , une tache oculaire ,
noire à la buje des elyties; antennts très
longues,
67. Lamie trifte.
Brune; corcelet épineux; é/y très cha-
grinées , avec deux taches noires Jur cha-
cune; antennes médiocres.
68. Li
funefle.
Brune ; corcelet épineux ; élyires liffls ,
avec deux taches noires fur chacune , an-
tennnes courtes.
6g. Lamie diane.
Corcelet prefque épineux , tubercule; deux
petites cornes recourbées intérieurement à
la bafe des antennes ; élytres d'un blanc
j oyeux , ponctuées de noir.
70. Lamie nébiileufe.
Corcelet fans épine, ferrugineux , rayé
de noir; elytres variées de brun & de
ferrugineux, avec une tache rnarg'<nale,
cendrée -, antennes médiocres.
454
Suite de. l'introducllon à l'H'iflolre NiUitrelle dis Infcclisl
L A Ai 1 ii.
7 I. Lamie notée.
Ohftiirc\ corcdit épineux i deux points
noirs nipprochis fur les élyaes.
71. Lamie Cliar^aifon,
Bru.-ie ; quatre yeux noirs fur le corc elec
& fur les elyties.
73. Lamie de\inerefle.
Corcelec c'pbieux rayé ; élyires hrurns
avec une li^n: blanche demi- ciicuLue.
y.l. Lamie nigricoriie.
Cr'ife ; corceltt fans épine ; élytres ap-
pLmesJ'ur le dos j anceiuus noires , cources.
75. Lamie cordonnière.
Corcelec épineux; éh très noires , pi i-
quées de fr: ugineux ; écujjbn jaune j an
cennes très-longues.
-jG, Lamie ravaudeufe.
Noire ; corceht épineux ; écujfon jaune ;
élytres immaculées j antennes très- longues.
77. Lamie crift.'e.
Cendrée; corceht épineux ; élytres avec
un tubercule comprimé , trident e.
78. Lamie boufFone.
Noire ; corcelct épineux ; élytres d'une
feule couleur j antennes courtes.
79. Lamie pédi-ftre.
Noire ; corcelct épineux ; une ligne
blanche de la tête à l'extrémité des e/ytres ;
antennes médiocres.
(lafcdes.)
So. Lamie meunière.
B une ; corc de t prefpie épineux ; t'ois
lig :es biûn^hes de la nte à l'excienutj
des élytres ; antennes médiocres.
Si. Lamie cAiinée.
Noire ; corcelet épineux j élytres mar-
rons avec une ligne élevée , blanche-, an-
tennes courtes,
8z. Lamie du regUlfe.
Noire ; corcelet épiiieux \ élytres cari-
néi-S avec des lignes blanelus ; pattes jcr-
!ug!n<.ufes; ant<.nn^s courtes.
S 5. Lamie fuligineufe.
Noire ; corcelet prcfjue épineux; élytres
cendrées \ antennes courtes.
Ï4. Lamie cendrée.
Ctv.drée; corcelet épineux ^ cendré; an-
tennes courtes.
85. Lamie vai!!ante.
Cendrée ; corce.'et fans épine , avec deux
lignes j.,unes , antennes & puttes tejtucees.
86. Lamie boulangère.
Corcelet hérijfé prefque épineux ; ély-
tres oltufes , noires ., Jillonnée s , ferrugi-
neufes antérieurement, antennes médiocres.
87. Lamie linée.
Noire \ corcelet épineux; bords des ély-
tres blancs, deux lignes blanches Je reu-
n.Jjant de chaque côte.
Suite de rînîwduBionàPHlficïre Naturelle des ^nfiél.'s.
47)
1 L A M I E. (Infedes.)
8S. Lamie !é_neafe.
fur les é'ytres\ une ft rie p'Jlérieure , blan-
che , ponctuée ; aniennes courtes.
Co^celet épineux ; élytres var'nlées à
05. LAMiE-porcugaife.
kur bafi , cendrées , avec une uictie Uce-
rale noire , antennes longius.
Tejlacée ; corcelet un peu épineux ;
89. Lamih maciilaire.
élytres arec une bande & f extrémité gri-
jàtre.
D'un gris ohf(.ur\ corcelct cylind'ique
avic une grande tache noirâtre; élytres bi-
94. I;AMiE fauve.
1 déniées avec quelques taches noirâtres.
N^ire;fans aile ; corcelet épineux;
* ço. La.mie de Banks.
élytres rouges plus courts que I abdomen.
Cendrée \ corcclet presque épineux par-
95. Lamie jaune.
Cerne de points roujfâtres; élytres avec diux
Obloigue-^ corcelet quadrlépineux; an-
bandes grifes.
tennes noires; tète , baje des antennes &
91. Lamie Iiériiïûii.
pattes jaunes j trois n;:>nes brunes fur le
dos ; élytres jaunâtres biépineux à l'extré-
Corcelet qulnqjépineux , élytreî avec
mité , deux rides & bords bruns.
des fafiicules depoils; antennes peainées.
<)G, Lamie de Lesk.
<)i. Lamie faureufe.
Corcelet épineux ; élytres noires , con-
vexes; trois bandelett.s rouges _, interrom-
Grife; corcelet fans épine ; deux ban-
pues, celle de l'extrémité plus étroite; an-
tennes loigues.
delettes, courtes j maculaires & blanches
r0i>i^
^T^ ^-^^
4J<5
L A M
r. Lamie gf'ante.
LiMiA gigas.
Li-nid nigricans , tkorjce fpinofo ; elytris fca-
Iris , ciiieieis , in.icu/a mjgna laccrali fuj'ca holo-
ferULU.
Em. oukijl.nat.iks /«/.Capricorne. Plan. 1 3.
Elle eft beaucoup plus groiîc que la Larnie ronce.
Les antennes font cenJrces & une fois plus longues qae
le corps. Les man libules font noires, grolTes, dentées,
figi;r;es en cuiller. La lèvre fupcrie ureeftobfcurc, ar-
rondie, prefqu'échancrée , rcuge.ître a la bafe. ia
tête eft noirâtre, foyeufe , trè's-groffe. Le corcclet
eiï noiiâtie, raboteux, ridé, avec une nès-grande
tache noir.ître, foyeufe fur les côtés. Les pactes S4
k delTous du corps font noirâtres.
Elle fe trouve dans l'Afrique e'quinoxialc.
Du cabinet de M. Baiiks,
2. Lami! ronce,
l.-,Mi.i rulus.
Lamiu chorace fpinofo , bimaculato ; elytris bi-
dentutis ; bafi fcabris , mucronatls.V a-r. ^yft. em.
pag. 177. tf". i9. — Spec. mf. cam. 1. ^ag. 114.
n°. 44. — Manc. inf. tam. i.pag. 141. «". 5y.
Eat. ou hljl. nue. des inf. CaPRICORNî. ;;/. 8.
fis- Î7-
Cerumbix rubus thordce fpinofo ; antennis , fub-
tits hijpidis ,Ioi^ij ; elytris bidentatis bafique mu-
ctJn.itis , albo bimuca'.Mis. Lin. Sjft. nue. p. 62.S-
«*•'. 1.
Cerarnbix ;i]ho fafciatus n/^tr , thoruee fpinofo i
anLeiinls longis , acuUatis ■ elytris bafi umdentatis
apicequc bidentacis ; mjcuUs quatuor albis. DîG.
Mém. inf. t. j./). ic6. tt". 7. lab. ij.fig. 16.
t'.lc eft: de grandeur de la Lamie cordonnière. Le
corps eft brun avec les côtés du corceiet & du
haut de l'abdonnen, blancs. Les antennes font plus
longues que le corps , chagrinée en-delfous ; les
jambes font un peu chagrinées en-devant. Il y a
quatre poils roides a la lèvre fupérieore. Le corceiet
ci: garni de chaque côté d'une forte épine & ijiarqu«
dans fon milieu de deux taches jaun3;res , ar-
quées , qui fe réiiniiïent- Les élytrcs font couvertes
à leur bafe de poinis élevés, & armées d'une courte
épine à leur angle externe ii antérieur; elles font
raarvjuécs de pluiicurs taches jaujîâtrcs dont le nom-
bre varie. L'écuiion eit blanc.
Cette Lamie fe trouve dans les Ip.des.
3. Lamie fpinicornc.
L.iMi^ fpinicor.iii.
L A M.
L.tmîa tkorace fpinofo ^ rugofo; elytris grifets i
truncdiis ; antennis conprijjis , art:cutis apice fpi-
nofis. Fab iifec. mf tom. i. p. g. 124. rf . 45.—
Mant. inf tum. i, pag. 141. n". 60.
Ent. ou liijl.diS inf Capricorne, pi. S-fig- 5?-
Cerambix Jpinico) nis , Lin. Syj}, nat. eait. Grml,
p. l8i3. n^. 141.
Elx eft un peu plus petite que la I.arri; rorce.
Les antennes font de la longueur du corpi, com-
primées , formées d'articles dont l'angle inurne
finit en une forte épine. La tête eft noiie , le
corceiet eit gris, raboteux & très épineux ; les ély-
tres (ont Iriies , griles , tronquées a leur extrémité ,
& terminées intérieurement par une tiès-petite épi-
ne. Le corps eit brun , couveit d'un duvet gtis-.
Elle fe trouve dans l'Afii jue éijuiuoxiaic.
4. Lamie ocul-e.
L.AMiA oculator.
Lamia thoract fpinofo ; nigra elytris maculis
quatuor jiavis , fubocel aribui , antennis longis. Fab,
iiy/l. ent. app. p. 815. — Sp. inj'. tom. i. p. zij,
n". 19. — Mant. inf. tom. \. p. 158.:!'. 15.
Ent. ou hifi. nat des inf. Capricorne, p'. %.
fis- i'-
Cerumbix oculator. LiN. Syjl. nat. edit. GmeL
pag. 1851. ;i°, 164.
Ccrjrnbix ocellatus tkorace fpinofo niger , anten-
nis longijfimis ; elytris fiigui.s maculis ocellaiis-
quatuor albis. Dec, Mem, inf tom. j. /i^. 7,
tub. 49. /„.. 1.
■Voit. Ceramb. tab. 7- fig- II.
Cette Lamie a un pouce & demi de long. Les an-
tennes font lilïcs , doubles de la kingueur du corps.
La tète eft noire , immaculée. Le corceiet eft arrondi,
noir , épineux , avec deux Uries étroites, enfoncées ,
fauves antérieurement & poltéiicuremcnt. Les cly-
trcs font fttiées , marquées de quatre taches fauves,
entourées dune auréole blaucnc ; la premièie qui
eft à la bafe des ély très , ell grande & prefque ronde ;
la Icconde eit piefque marginale, elle eit petite &
circulaire ; la troifième eft alongée , elle traverfe
l'élytic dans Ion milieu ; la quatrième , qui eft a
l'extrémité dcl'élytre, eft otbiculaae.
Ce: infede fe trouve au Cap de Bonne-Efpé-
rance.
5. Lamiï du Cap.
Lami .4 captnfis.
Lamia t Horace bifpinofo , n/gra ; elytris fafciis
quatuor rufis ; antennis mcdiocnbus. Fab. .^jjî.
ent. p. nj.n". 14. — Spee. inf. tom. i.p. liO,
n°. 2,1. — Mant, inf tom, i. p. 138. «". u$.
Ent
L A M
Er.:,ou hitl.ndt. des inj'. Capricorne, p/. 8,
^g. y 1 . il. 5.
C^ruT.iix cijcndz chorace fpinofo "-iger ; elytris
fjjjiis quatuor rufis ; anunnis mtdlocnbus. Lin.
Syjl. ridt.pag. 6ii. n«. 56.
Cerambix pilofus.'PoDK. Muf.pa^. 52. «". 5.
Petiv. Gazoph. Tai. 5. fig. 8.
Drury. Inf. I. [ai. 59. Jîg- ;•
VoET. Scaral). 1. cdb. i $^. fig. 4.
Elleeft Je la'grandcur à-peu-prts de la Lamie ocu
lee. Le coiceict cft raboteux , armé de deux épines
de chaque cô:é. Tout le coips cU noir , les élycres
font navcrfécs par quatre bandes rouges ou roulfes ,
don: les bords plus ou moins frangés, réuniifent
quelquefois plufieurs bandes entr'cUes.
■ Elle fc trouve au Cap de Boanc-Efpérance.
C. Lamie trifafciée.
Lamia trifufciiita.
Lamia thorace fubfpinofo , atra y dytris fjfcih
iribus jldvis i antennis mediocribus. i' A3. Syji. ent.
p. 174. «o. 17. — Spec. inf. tom. i. pag. zio.
n'^ . n.'—Manc. inf. tom. 1. pag. 1^8. 11°. l'j.
Elit, ou hijl.nat. dc-s inf. Capricorne./:/. 16.
%. iri.
Ceramb'x trlfafiatus. Lin. Sy(l. nat. (d. Gmcl.
pag. iSjO.n". IJ4.
Elle relTcmble beaucoup à la Lamie du Cap; mais
elle cl^ pielque le double plust^rande. Tout le corps
clt nès-noir. Les élytres feules ont trois bandes
jaunes dont la première clt quelquefois interrom-
pue à la (uiure. 1 es antennes font de la longu. uv
di corps. Le corcelet na qu'un petit tubeicu e de
chaque côté , au lieu d"épmc. L'éculFon efl: arrondi
poiléricurcmcnt. Les jambes du milieu on: une clé
■yati 11 un peu au-dcil'ous du milieu de leur partie an-
férieure.
Elle fe trouve en Afrique v«rs Sierra-Léon.
7. Lamiu bifafciée,
L.4HtA bifujciatJ.
Lamia thorace fpinofo , poflÎLe finujto ; elytris
flavis , fujciis duabus macutaque rhum^cd cynntis.
Fab. Syfi. ent. p. 174. r'. 18. — Spec. m, tom. 1.
pag. 116. n".! 5. — Muni, inf, tom. l-^ag. 13 S.
«". 50.
drambix jcmj'icLrifts. Lin. Syft. nat. éd. Gmel.
pag. 1850. «". iJJ.
Elle a le port & la grandeur de la Lamie du Lap
Les an-ennes (ont nu res , un peu p!us longue, que
H,JÎ.Nat.Infia^s. lum. VU.
L A M
4)7
le corpç. La tête eft fauve avec les orbites des yeux
bleuâtres. L<? corcelet n'a qu'une épine. Il e:t fauve,
avec une bande blcuârie pofiérieuicmcn: & deux
écliancrurcs. L''4culTon clf bleuâtre à fa bafe & à fou
fommet. Les partes font jaunes avec les cuiiresblcuts.
Elle ."c trouve k la Jama
8. Lamie humérale.
Lamia humeralis.
Lamia thoTdce jpinofo: e!yt
tis , antice mucronatis . Fai
'i" . 16.'— —•Spec. inf. tom.
Mdnt. inf. tom. l.pag. 35 S.
sfldv:s,nigrofafc;a'
Syft. ent. pag. r-4.
.yag. iio.no. 13.—
Ccrambix humeiatis. L:i^. Syft. nai. edit. Gmel.
p. 1850. «o. Ij,-.
Elle efl de la grandeur &: de la flature de la Lamie
du Cap. Les antennes lont noires, un peu plus lon-
gues que le corps La tète efl fauve , avec quatre li-
gnes noires. Le corcelet efl arrondi , épineux , fauve ,
cchancré à fa bafe de cjiaque côté & marqué de trois
bandelettes noires. Les élytres font fauves , avec
différentes bandelettes noires qui fe réunilTent. Efes
font rnucronées à leur bafe. Le Ifcrnum eft un peu
faillant, bidenté à fon extrémité.
Elle fe trouve.
9. La.'.îie cornue.
Lamia cornutor.
Lamia thorace obtufe f-pir.cfo ; maxitlis hafi cor-
nutit y antennis loKgijfimis. FaB. Syft. ent. p. 176.
,1°. 3i. — Spec. inf. tom. i.pao. 115. n° . 50.—
Mant. inf. tom. 1. ;..I42.. n" . C6,
Ent. ou hift.
fig- '5i-
nf. Capricorne, /)/. 17,
Cerambix cornutus, 'LvA.Sy(i. nat. edit. Cm.eL
pag. 1829- n'^. 149.
Elle eft prefque de la grandeur de la Lamie ronce.
Les antennes fon: noires & une fois plus longues
que le corps. La tète c(t noire. Les mandibules
font grandes & armées d'une cfpèce de corne obrufe,
placée a leur bafe. Le corcelet eft noir , fans taches ,
& arme d une épme allez greffe de chaque côté.
L'écuflon eft noir, petit, tiiangulairc , prefque ar-
rnn II poftérieurement Les élyrres fon: noires & ont
plufieurs taches d'un iaune fauve; elles font poin-
tillécs , & ont chacune deux lignes longitudinales
peu élevées ; on remarque à leur bafe une épine
arge, courte, dépiimée ; leur extrémité eft arron-
die. Le dcffous du c:>rps & les pattes font noires.
Les jambe<; ont un duvc: ferrugineux à leur part, e in-
terne & e.\terne.
Elle fc trouve dans l'Amérique.
458
L A M
L A M
10. Lamie veiruciueufc.
Lamia venucofa.
Lamia tkorace tuberculato , rufo cînereeque va-
regata ; elytrii tubenu'is verrucujis. Ent.ou hift.
nat. des inj. CAVB.iCOV.ss.. pi. lo. fig. 148.
Elle ert un peu pins gr?ndç que la Lamie Scor-
pii^n. Les antennes font cciiHrées , comtes; leçrc-
inier article <ft en malle & allongé. Tout It corps
cfl mélangé de cendré & de roullàire. I e corcelec
a quelques petits tuSerculcs prefque épineux. Les
élytrcs ont quelques élévations verruqutufes.
Elle fe trouve
Du cabinet de M. Juliaajis.
I I. Lamie Scorpion.
LiMi.i Scorpio.
L imia tkor.ice quidrifpînofo ; ei
granulatis ; tibiis an
Cerarr.bix Scorpio. Y AB.Spcc. -r.f. tom. i. p,r\c.
a". 6. — Munt. in/, tom. i. /-ûj. i;i. u". 8. Eut.
ouhijl.nac. des inf. Catricokni:. //. 5./^». 19.
Cerambix Scorpio. Lin. Syfl. nat. edit. Gmel.
p. 1810. n". 103.
Les antennes l'ont courte; , ceuJrécs; les articles
ont leur extrémité ncirc : le premier prticle eft en
jnafTe. La tête eft grande , cendrée, avec les mat: -
dibulcs noires. Le corcclet elt cendré, ayant fur fon
dos quatre épines élevées dor.i l.i pointe elt noire. Les
élytres font cendrées, couvertes de tubercules obtus,
«levés , de différentes formes , garnis de petits
grains lill'es &: noirs. Les pattes fcn: courtes , ccn-
diées. Les quatre jambes font diljtées à leur extré-
LlN. Syfl nac, edit. Grr.el.
ris tuberculato-
•^iced Llatis.
lied inférieure.
Elle fe trouve dans l'Amt'iique
li. Lamie ferruç-incu'e.
iJionale.
La2.ua fcrrugator.
Lamia thorace fpinofo , obfcure fcrrugtr.ea ; ely-
tris obfcure virefcentibus ; firiga intcrrupia far.gui-
nea j antennis longis. Fais. Mant. inf, tom. i.
p. ijS.nt», 17.
Cerambix ferrugator. Lin. Syft. nat. edit. Gmel.
p. Ï%19. n". Iji-
Elle eft fort grande. La tête cft fcrrugineufe. Les
antennes font noires, une fois plus longues que le
c.jrps. Le cotcelet clt ferrugineux immaculé , ar-
rondi, un peu rude, avec une petite dent de cha-
que côté. Les élytrcs font obfcures & ponctuées ;
elles ont antérieurement un peu de vert brillant ,
& font féparces dans leut milieu par une ftrie fan-
uuinolentc & interrompue. L'.uv bord antérieur eft
lougc vcis l'citrémité. Le corps cit ferrugineux. Les
pattes font de la même couleur. Les tarfes font noirs.
Les jambes iiucrmédiaires font iigèrement dentéçs
antérieurement.
E le fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
I j. Lamie tribule.
L.iMtA tnbulus.
Lamia thorace quadrifpinofo ; fcutcl'o elytrifque
fpinofts ; antennis longioribus. Ent. ou h'ift. nat.
des inf. CAruicORNE. pi. 14 fg. loo.
Lamia trihulus. Fab. Syft. ent. p. 179 n°.\. —
Spec. inf. tom. i.pag. 7.16. 1.0. i . — . Alar.t. inf.
tom. l. p. I }6. n'. I,
Cerambix tribu '
p. 1817. n". ij6.
Elle cft de la grandeur de la Lamie oculéc. Les
antennes loiit au moins une fois plus longues qi;e
le corps: el.cs font obfcures & cendrées a la ba e
de chaque article. Tout le coips cil gris, cendre, plus
ou moins obCtur. Le corceiet a une épne élevée,
un peu conipnmce , pointue, de chaque côté Se deux
autres petites au milieu de la partie fupériejie.
L'écul-Ton ell prelque coupé j oftirieurement & ar-
mé vcrj l'extrémitL , de deux épines très courtes
& petites. Les élytres lont mélangées de cendré Si
d'obfcur. Elles ont vers la baCe quatre dpincs éle-
vées, droites , deux de chao^ue côté de la luturc.
Vers la bafe antérieure il y a une élévation furmon-
tée de deux petites épines. On lematqoe une ligne
faillante , qui part de ces deux peiiccs é.-incs ijui
s'élève infenlibiemcnt , & va former un peu au dc-
lii du milieu une épine couibée. L'extrémité de
chaque élytre e(l échancrée. Les pattes font mé-
langces de cendré S: d'obfcur. Les jambes anté-
licures font ptefqu'épineufcs a leur partie interne ,
& les jambes intermédiaires ont vers leur extrémité
antérieure une dentelure bien marquée.
Cette Lamie fe trouve en Afrique vers le fleuve
Gaboon.
14. Lamie épineufc,
Lamia horrida.
Lamia thorace acute fpinifo ; elytris nebulofo fer-^
rugiiiets miilti fpinofts. Ent, ou hift. nat, des inf.
Cafricorne. pi. 4. fig. Z9.
Elle a le port de la Lamie tribule , mais elle e(i
plus petite. Les antennes manquent. La tête cU obf-
cure. Le Cl rcelet cft oblcur , arme fur chaque côté
d'une épine longue, aiguè, cour'oée en avant. Il
a fur le dos deux épines aigués mais courtes. Les
élytres font rabotcufes , couvertes d cj)incs plu5 ou
moins longues; elies font obfcures à la bafe, tefta-
céts dans leur milieu , cendrées à leur extrémité. Les
L A M
patccs font ojùurcment fenugiiieiifes , annulées de
cciijié,
LIIc fc trouve
Du cabinet de M. Geoffroy.
lyL^K'.t. fronticornc.
Lamia froaticornis.
Lamia thorace fpinofo j frottis cornu forrecio ,
api.i emargt.taco , rccurvo i anunnis longis. Fab.
Syec. iif. tom. i. p. litf.n". i..—Mant.inJ'. tom. i.
pag. i}6. n.°. 1. — En:, ou. h'ifl. nat. du inf.
CAi'iucoKNr. pt. 8. fig. f4.
Ctrambx fronticornls. Lin. Syfl. nat. edit.
Cmd.p. 18:7. «". 157.
Cerambix hlpunclatus. DruRV./;/. i, tah. y.
h- i-
Elle cftdc la grandeiirde la Lamic textor. Les an-
tennes fon: feiiugmeufes , oblcurcs^ un [eu plus
longuçs Cji;e le coips, avec rcxtréiiiiié de cliaque
article plus obfcur. Tout le corps eil d'une c- ulcur
ferr;i^-nsu(c obfcure. La tête de l'ua des deux fcxcs
eli ainr-e dune corne afîcz grolle , terxniéc par
deux pctiic: ép;nes recouibics Le corctîet eft un
peu ini'<j;al; il eil armé d'une épine de chacjue côté ,
&■ il a l'es côtés jaunes, entre l'é.'ine & les pattes.
L'éculTon ell arrondi poftcrieurcnient. Les éiytrcs
ont vers leur milieu une tache noire cntoiuée d'un
cercle jaune , &: une t.iclie jaune eu arriére un peu
vers le bord antérieur: un peu en avant vers le
bord antéiieur, il y a une petite r.iche noire en-
tourée à moitié d'un cercle jaune. L'cxtteinité des
élytres cft arrondie. De chaque côté de la poitrine
il y a une large raie qui efl la fuite de celle du
corcclet i elle cft courte & ne va p.;« juf.jU'au bout
de la poitrine. Les pattes font de la couleur eu
«orps.
L'autre fexc n'a point de cornes à la tête.
Elle fe trouve au Cap de Bcnne-Eîpéiance.
Du cabinet de M. Bancks.
16. Lamie pieds -cornus..
Lamia pcdicornis.
Lamia thorace elytrifqite fpiriofis ,• fcmorlhus cn-
rcis cornutii. Fab. Syfl. cnt. pag. 70. «''. i. — Spcc.
inf, tom. I. pag. ziS. n". 5. — Maru. inf. tom. i.
pag. i}6. n" . 5. Ent. ou li:(i. nat. des inf.
CAPMCOHNt. pi. 16. fig. 119.
Cerambix pcdicornis. Lin. Syfl. nat. cd. Gmcl.
pag. iSiy. n"- 148.
Elle eft d'une grandeur moyenne. Sa tête cft
grife. Les antennes d'une longueur médiocre font
velu:s. Le corcelet eft giis , arrondi, poitaiic fur
L A iM
4)'P
le dos iix épines droites mais courtes. L'ecullon efl
fans épine. Les élytres font grifcs avec une tache
marginale , lunaire , & une bande cendrée dans le
milieu ; elles onr a leur bafe pluficurs cpaies brunes,
Jioucs iS; couiies. Les pattes font griles , avec une
épine alloiiLce , aiguë , recourbée , aux jambes aa-
térieure;.
Elle fe trouve c'ans la NouvcIIc-Ho'lande.
17. Lamie ponctuée.
Lam 1 A pur.iiator.
Lamia thorace j pi nofo arra ; c'y tris albo punc-
latis ; aniep.nis /ongis. Fab. iJen. inf. mant.
pag. 130. — Spec.itJ. tom, 1. pag. zil,n°. 50.
— Mant. i:f. tom. ï.pog. 140. n" . 39. Ent. ou hifl,
nat. des inf Capricorne, pi. i. fig. 50. a. h.
Cerambix pur.ii^ior. Lin. Sjfii. nat, cdit, Gmd,
pag. 1835. n". i7j.
Cerambix Jiincnfis. Forster. r:ov. fpec. inf.
cent, l.pag. yj.n". ',<>.
Cera^nàix farinofus. D R U R Y. inf. 1. tab.]},
fis- 4-
Les a:,tennes font plus longues que le corps ; elles
font noires avec la bafe de chaque article pâle. Le
corcelet eft arrondi , épineux ^ noir. Les élyties.
lont noires , marquées de points blancs , chagri-
nées à leur bafe. Les pattes font noues.
Elle fc trouve en Chine.
18. Lamie fourreau.
La3iia vaginato'.
Lamia thorace fpincfo , riigofo , n'gra ; e'^iris
emarginatis,/crruginiis i an:e::n;s mediocrii-i. Fab.
Manc. inf. tom. i.pag. 156. n'^. ii.
Cerambix vaginator, LiM. Syfl. ::ut. edii. GmtL,
p. 1851. n". lOj.
Elle cft grande. Les antennes tor.t fcrrugineufes ,
comprimées, de la longueur du corps. Le corcelet
eft raboteux , noir , armé d'épines aiguës. L'éculloa
efl velu , cendré. Les élytres font lilies , ferrngi-
neufeSj bcllues à leur baie , échancrécs à leur lom^
met. Le corps ell velu , tendre en-deflous.
On la trouve d.i:.s les LiJcs orientales.
19. Lamie fubc:ulce.
Lamia fuhoceluua.
Latr.ia fafca ; ihûrace fpïnofo y maciiLis fubocet-
laiiLus maa us , a.y. ,i:s ■otundacis , numenijis. Enc^
ouhul. na:. aes inj. CAPRICORNES, f/. Z.
pg. v^..a.h.
Elle rericraLlc à la L.;n.rle poré";u?c. mais «lis iS
M m m i
400
L A M
un peu fias petice. Elic eft p;<'n.'rAlemîr.t d'im brun
imiron foyenx. La tête cft h'Ie , marcju'i^ de cit-c|
taches blanchâtres, deuï a'l(.nf;fccs à la ba'e dcf.
mandibules , deux autres dcrri>;re les antennes cjui
le continuent fur les côtés du corcckc & de la
poitrine ; une cinquièine allongée entre les deux
antennes, c;ui Ce contint- e fur ie dos du corrcht. L;
corcelet cft'un peu raSotcux , .-irnié de d;;ux fortes
épines latérales. Les élytrcs font d'un brun ma. ion
avec des reflets foycux, mar.^iu'es de beaucoup de
taches rondes, grandes, jaunâtres, cntoarées d un
très petit cercle blanchâtre.
Elle fe trouve
Du cabinet de M. d'Orcy.
20. Lamie cruciée.
Lamia cruciata.
Lamia thorcce fpinofo , nigra ; coUopteris cruce
média alha. Fab. Mant. inf. tam. i.p. 140. n". 45.
Cerambix cruciatus. LiN. Syfl. nat. edh. Gmet.
pag. 1835./!». .78.
Cerambix cruciaius. ?.\ll. I-on. inf. rojf. i. tab. F.
1 Cerambix crucifer. Le pechin le. i. pag. ijS.
tab. lo-fig- 8.
Elle a le port de la Lamie fuligiaeufc , mais elle
eft plus grande. Les antennes font courtes , noires.
La tête elt noire. Le corcelec eft fortement épineux;
il eft noir avec une ligne blanche dans fon milieu.
Les élytres (ont noires , avec une large bande fu-
turale , & une autre tranfvcrlale & courte de la
même couleur. Les pattes font noires.
Elle fe trouve dans la RulTie auftrale.
21. Lamie frangée.
Lamia fimbriata,
Lamia tkorace rotur.dato , fpinofo , nigro , li-
nc'is tribus albis , clytris f.ijiiis duabus macuhfque
atbis. Ent. eu hifi. nat. des inf. Capricorne.
pi. i9-fig- '45-
Elle eft de la grandeur de la Lamie textor. Les an-
tennes font obicures , un peu plus longues que
le corps. La tête eft noiiâtre £: marquée a fa partie
fupérieure de trois lignes blanches. Le corceict eft
arrondi, épineux, noirâtre, avec trois lignes lon-
gitudinales blanches. Les élytres font noir.îtres ,
avec deux bandes irrégulières frangées , des points &
des taches blanch.îtrcs. L'extrémité eft munie de
deux petites dents. Le dellous du corps & le s partes
ont noirâtres.
Elle fe trouve
Pu cabinet du prince d'Or-inge,
L A M
11. Lamiï hirtipède.
Lamia hirtipes.
Lamia thorace acute fpir.cfu '.ul.crci.lmoqic : cly-
tris punchs elevasis fcabris. Ent. ou hifl. nat. ues
inj. Capricorne, pi. 10. fig. 1^6,
Elle cil à-pcu-près de la grandeur de la Laniie
frangée. Les antennes foiit noires, plus longues
que le corps. La :ête eft noirâtre. L-: corcelet elt
obfciit & armé d'une forte épmc de chaque côté ,
un pou avancée, a'guë , qu'dquefois couveitc d'un
duvet roulVàt'e. La pai'ic fnpéricijre eft mnnie
de deux tubcrcuics
prc qu epm
font obfcures bidentécs Se munies d'un grand
nombre de perits tubercules arrondis. Le delTuus du
corps & les pattes font obfct;is. Les tatfes an;é-
licuis fo.1t tiès velus.
Elle fe trc
dan
Irdes orientale».
Du cabinet de M. Raye.
1 3 . Lamie réticulée.
Lamia rciicu'.ator,
Lamia thorace fpinofo , nigra ; tkorace e'ytrifque
falvis i thorace nigro lineato ; elytris reticulatis.
Fab. Spec. inf.tom. \.p. 119. n'^ . 16. — Mant. inf.
tom. l.pag. 157. n", 19. Ent. ou hijl. nat. des inf.
Cap.ricorne. pi. \i.fig- 85.
Cerambix reticulator. L.'N. Sy(i. nat. (dit. Gmel.
pag. 1831./;". 160.
Elle eft un peu plus épaille que la Lamie futor. Les
antennes [ont de la longueur du corps. Elles font
fauves avec le premier & le fécond article noir;
le trcilitme eft terminé par un faifceau de poils
ncàrs ; le qu.itrième a aulli quelques poils noirs à
fon cxtrém:té. La tête eft noire fans taches. Le
corceict a une épine noire de chaaue côté ; il cfl
fauve en-delliis avec deux raies noires, courtes,
L'écufioH eft fauve. Les élyties font fauves avec
un large rcfeau noir , ou noires avec beaucoup
de taches fai^ves ^ dont quelques-unes réunies.
L'extrémité de chaque clytre eft un peu échancrée.
Les pattes & tout le dcifous du corps font noirs.
Elle fc trouve dans les Indes orientales.
14. Lamie rayée.
Lamia vittator.
Lamia , thorace fpinofo y elytris dnereo pulve-
ralcntis , -vlttis duabus jiavis , nigro marginatis,
Fab. Syfl. ent. pag. 175. n'*. ii. — Spec. inf. tom. i.
p. 119. n". 18. — Mant. inf. tom. 1. fag i^S.
71°. 11. Ent. ou hiJl, nat. des inf. Capricornes.
1 /"'• ^5-k- '04-
L A M
Ceraml/ix vhtator. LiN. Syfl. r.iU, cdîl. Gmel.
p.ig. iSjl.n°. i6î.
Ccrambix incani:s. FoRSTeR. nov. ffcr. inf. i.
p. jS. n". 5S.
Petiv.GazOOPH. lab. 14./^'. 6.
Elle relfcmWe pour la foime & la grandeur à
la La'iiic cordonnière. Les antennes font noires à
leur baie , bianclics cnfuite , avec l'cxtrémitt de
chacjuc article obrciite. Elles font un peu plus
longues que le corps. La tète eft blanche avec les
yeux r.oirî & quatre raies noires longitudinales. Le
corcelet ed rpmcux; il eft blanc avec trois raies
noires. L'éculfon eft blanc & arrondi pcftéiieurc-
nient. Les élytres f-nt blanclus , avec deux raies
longitudinales jaunes fauves far chacune , bordées
des deux côtés par une ligne noire élevée. On voit
à la bafe des élytres quel lUcs points roirs lui-
fans. Le dclfous du corps eft blanc avec un peu de
jaune fauve fous le corcelet & a la bafe des cuilTcs.
Il y a au milieu du ventre une raie obfcur;. Les
pattes font grifes avec un peu de jaune fauve aux
cuilles.
Elle fe trouve fur ks riva^^es du golf.; de Campèchc.
zy. Lamie fcabreufe.
L.iMtA fcabrator,
Lamia thorace f. inofo fubttfl :cea , elytris pur.:-
lis atris bufcos fcab^is. f Ab. Spcc. irij. tom. \,
pag. 114. «". 46. — Mani. inf. tom. i. pag. ij^t.
n". 61. Ent. ou hijl. nue. des inf. Capricorne.
pl. ]. fig. 14. a.b.
Cerambix fcabrator. ]_iii, Sy'JÎ. nat. edit. Gmil,
pag. 1818. n", 144.
Les antennes font à-peu-piès delà longueur du
corps. EUes font cendrées , avej i cxtrénuté des ar-
ticles none. La tête cil teliacée ainfi que le corcelet
fortement épineux. Les élytres font de la même
couleur , maiscouvcites à leur bafe de points noirs.
Elles font en général chagrinées , prcfque éch.;n-
crées à leur extrémité ; le bord interne eft sigii.
Elle fe trouve dans les Indes orientale.',
1.6. Lamie rude.
Lamia rudis.
Lumia thorace fpincfo , grifea ; thorace tuber-
culis tribus ; ely.r s bafi Jtabris , apice uni-
dentatis. Ent. ou liifl. nat. des inf. Catricor.ve.
p[. ij.fig. Iz8.
Elle refTcmble pour la forme & la grandeur à la
Lamie fcabreufe. Tout le corph eft d'une couLur
canelle claire , couvert d'un duvet court grifacre.
Les antennes font plus l.,ni!^ues que le corps. Les
antennules font fauves hliformes ; le dernier article
eft letrainé en pointe. Le corcelet a de chaque côté
L A M
un tubcrciî'c en forme d'^nine
461
fut fa p.;rtie f..'
pcricure trois aiities tiibc-c.i'es dirpofés en triangle >
lovigeâtrcsàleur fomme:. L';cL'i:a:! eft rrianglilaue'
prelque arrondi ponériciirc.-.ient. Le. el}ti-es depiii^
leur bafe , juf jues vers le niiltcu , font ma'quéi^
de plufieurs points rougeâ«-cs , iHcvés ; elles foii^
terminées chacune par un; épine. Le dclTous du
corps eft de la mêp.ie couleur que le diffus. Les
pattes font également d'une couleur ca elle. Les
cuilfcs font rei.flées.
Elle fe trouve
Du mufeum britannique.
17. Lamie marbrée.
L.i.MiA marrr.orea.
Lamia thorace fpinofo fcabro y corport nigro cl-
ne>eoque varugato i antennis médiocibus. Ent. ou
hift. nat. des inf. Capricorne.;?/. 1. fig. 9.
Les antennes font à peine de la longueur du corp^i;
cl'cs font noires avec les premiers articles cendrés.
La tête eft méangée de noir & de cendré. Le corcelet
ell arrondi, épineux , très - raboteux, n:iélangé de
nor 6c de cendré. Les clyrrcs fon: fortement poln-
tillées, raborcufcs à leur bafe , mélangées de noir&
de cendré. Le dclTous du corps & les pattes font
mélangées de noir & de ccnd;é.
Elle fe trouve à MaJagîfcar.
Du cabinet national.
18. Lamie ambularor,
Lamia ambulator.
Lamia thorace antice utrinque bifoinofo ; cerpo'e
nebulofo. Fa B. 5y/î. ent. pag. 171. n*^. 4. — Spcc.
inf. tom. 1. p.iij. n^, 6. — Muj::. inf. tom. 1.
pag. I jé. no. 6.
Cerambix amiu'ator. Lin. Syjî. nat. edit. Gmel.
p. l8z8. n". 141.
Petiv. Gazoph. tab. 17. fig- 6.
Elle eft de la même forme qie la Lam'c textor.
Les antennes (ont de la longueur du corps. Le cor-
celet eft arrondi , couleur marron , nuage de cendré ;
il eft armé antérieurement de deux épines qui (ont
l'une fur l'autre. Les élytres font mélangées de mar-
ron & de cendré.
Elle fe trouve dans les ifles de Luçon.
19. Lamie textor.
Lamia textor.
Lamia thorace fpinofo ; e'ytris conVtxis , atris ,
untennis mediociibus, Fab. Syfi. ent. pag. I71.
n°. ^.——Spec. inf. tom. 1. p.ig. z,j. n^. 7. —
Mant. inj. tom. i. pag 156. n". 7. Ent. ou hifl
nat, ttef/n/. Capricorne, p/, 6. fig. ,?•«. b.c. à.e
4<^2
L A M
Cerami.^x ttxtor thoracc fplnofo ; tlytris ohtujis ,
ccnvsxis, nuis punCiat.s ; antctinis mediocrdus. LlN.
Syft.nat. (dit. ii.pag. 619. n". ^\.—Faua. fu<:c.
n". 6^6.
Cerambix ater ; elytris punciis ehvatis ; antenms
corpore bnvioribus. GeOFF. H'ft. des inf. lom. 1.
p. zoi. n". 3.
Le capricorne noir chagrin.'. dOTt.Iùid.
Cerambix fordide ni^er; yuuBis elevatis fparfmy
antennis Cdjju , corporis /onghudiitcmfuUquanci-
t>us. Uddm. Dljf. 19.
Cerambix texCor. FOURC. -Enf. par. t. l. pag, 74.
«<'. 3.
Cerambix lextor.Sco?. Ent. carn. 164.
ScHAEïF. Icon.tab. 10. fig.l.
Bergstr. NomcncL 1.5.8. tac
fig. 8.
Cerambix nigro rugofus , tkorace fpinofo nigro
opacus, antennis hrevicribus crajjîs , elytris convexis.
Dlg. Mém, inf. tom. ^. pag. 64. n". 5,
Elle a environ quatorze lignes de long fur fîx
& demi de large. Elle eik entièrement noire. Les
antennes ne font point fi longues que le corps dans
les fcme.ks, mais elles l'ont beaucoup plus longues
dans les m.îles. La têie eft d'un noir matejchagrinée
Le Gorcelec eft arrondi , noitâtrCj chagriné, armé
lur chacun de l'es côtés d'une forte épine. Les dy-
tres font noues, chagrinées , mais moins mates que
la tête & le corcelet; elles font quelquefois nuagées
d'un peu de cendré. Le deiîous du corps elt entiè-
rement noir ainfi que les partes. Les quatre
jambes poÛérieures ont un petit tubercule fur la
partie moyenne de leur aiête antérieure.
Cette Lanaie fe trouve en Europe , aux environs
de Paris, fur les troncs d'arbres.
30- Lamie ftcrnutatoire.
L.iMi.iJlcr/iutiitor,
Lamid thorace fpinofo; elytris bjfi porofj ; an-
tcnn-s médiocnbus. 1' ab. Syjl. ent. p. lyi. n", 7. —
Sp. inf tom. I. pag. 1|8. n«. 11. — Munt. inf.
tom. 1. pag. 137. n". 15.
Ceramhix flernutator. Lin. Syjl. nat. edit. Gmel.
pag. 1831. n". 170.
Elle relfemble à la Lamie tex;or , mais elle efl
un peu plus grande. Les antennes font noirâtres
avec le dernier a'ticle aigu. Le corcelet cil trés-épi-
iieuXj raboteux en-dc(1us. Lcsélytres font obtufcs ,
noires , marquées à la bafe de grands points enfoncés
& inégaux. Le corps cil couvert cn-delfous d'un du-
vet fauve.
L A M
3 1. Lamie gmtura'c.
LAMi.ignidrator.
Lamia thorace fpinofo , elytris teflaceis , alha
irroriitis, bafi punciis elevatis fubris. F A B. Syft,
ent. pag. 171. r.". 8. — Sp. inf. tom. l.pag.nZ.
n". IJ. — Munt. inf. tom.]. pag. 157. «"*. .14^
Ent- ou hift. nui. ues inf CaPkkoRMî. fl. «5.
fie- ?-•
Cerambix gunurator, hill. Syfl.nat. ed t. Gmel,
pag. 1851.0^. 171.
Elle reflemblebcrucoup à la Lamie fcabrcufe.Tout
le corps elt d'unecouleiirteltacée. Les antennes man-
quent a moitié a l'iiidividu que l'on diciit, mais
elles paroilfent être .i-peu-près de la longueur du
corps. Tout le corps cil couvert d un duiet rouf-
fâtre très - court La tête a une ligne longitudinale
peu élevée , glabre. Le corcelet a de chaque côré
une petite épine dont le fommet elt rougcâtic , &
une ligné tranfverfale , élevée, un peu ridée a fa
paitie fupérieure. L cculfon tll coupe poftéricure-
ment. Les élyties lont parfcmées de petits points
blancs; elles on: a leur bafe plufieurs points allez
gros, élevés, arrondis, glabres, rougeâtrcs. Leur
extrtmité elt arrondie. Le dellous du corps eft lem-
blable au dcflus pour la couleur , mais la poitrine
eft couverte d'un duvet très-court , blanch.ître. Les
pattes font finiples & de la couleur ducot^s,
Elie fe trouve en Afii.]uc.
5 1. Lamie obfcure.
L.-iMj.-i cbfcura.
Lam!a thorace fi inofo , rugofo ; elytris hafi punc-
tatis ; corpore fujco -y antennis mcdiocnbus, Ent ou
hiji. nat. dzs inf. Capricorne, pi. S. fig. 55. 6'
pi. j8 fig. 157.
Les antennes font d'un noir cendré , de la lon-
gueur du corps. Tout le corps eft d'une couleur
cendrée noirâtre Le corcelet elt raboteux , & armé
de chaque côté d'une épine. Les élytres font ra'oo-
teufes i pointiUées a leur bafe , arrondies à leur ex-
trémité. Les pattes Ibnt de la couleur du corps.
Elle fc trouve au Sénégal , d'où elle a été rap-
portée pat M. Geofttoy jeune,
55. Lamie brune,
Umia fufca.
Lamia thorace rotundaco , multifpinofo 5 cor-
pore fujco ■ cinereo ; antennis mediocrtbus. Ent. ou
hiJl. nat. des mf. CArKlcoRNhS. pi. 4. fig. ij.
Elle rcflemble pour la forme & la grandeur à la
Lamie obfcuie. Les antt-nnes font obfcuies , a-
peu-prèsdela longueur du corps. Tout le corps elt
d'une couleur cendrée uoiriitte. Le corcelet ell ar-
L A M
tonJi , mun! de deux- cpiiies courtes de chaque
côté &i de cinq cubcrculcs à fa partie fupéricure.
Les élytrcs font peu rabotcufes & leur extrémité
cil arrondie.
Elle fe trouve au Sénégal.
Du cabinet national.
54. Lamie bronzée.
Lamia brunnea,
Lamid hrunnea-., thorace tnfrînofo ; elytns grifeis
truncatis ; antennis coiiiprejjis , brcvio;ihus.
Fors T. Nov.ffec. inf. 1. p. 57. n'". 37.
Drvky. I^f.com. i.tab. ^y.fig. 1. ■
Ceram-ix pcnfylvanicus rufu fufcus, thorace utrin-
gui !'iJy!,toJo , yeciore tomcniojo futvo , anteanis
tncd:OLr:!iUS. Dr. G. Méin. inj. lom. ^.p, jp. «'. 5.
tah. >^^.fig. 15.
Ceramiix èrurncus. LiN. Syfl. nat. cdit. G-r.el.
pag. iSiS. n". 14:.
La tête efl de couleur marron. Les yeux font
noirs j fales. Lis antennes font environ les deux
tiers de 'a lonti^ucur de 1 infcde. Le corcelet cft un
peu obfcur , .arrondi, & bordé de trois petites
épines de chaque côté. L'écuilon cft demi - ovale.
Les élytres font couleur de marron clair , bordées
& plattcs ; elles font linéaireSi l'abdomen & les pattes
font tougeâtres , lilles.
Elle fe trouve dans la Nouvelle- Yoïk.
Ne (eroit ce point un l'rione i
4^3
!iE chatouilleufe.
La M
Lamla thorace fpinofo; e'ytris cinereo ,fufco gtaiL-
coque ncbulofii ; antennis iangijfîmis , rufis. Fab.
Syfl. ent. p. ijl. ri°. i i. — Sp. inf. tom. 1. p. \iy.
n". 17. — ManC.inf. tom. 1. p. 157. ^". 11. Ent.
ou k'Jl. nat. des in/. Capricorne.;'/, ij.fig. 109.
Ceramhix t'itillator. LiN. Syfl. nat eait. Gmel.
pag. i$il.n^. 161.
Elle relTemble entièrement pour la forme & la
STiandcur a la Lamie cordonnière. Les antennes font
tiriTugineules , brunes , une rois plus longues que
le corps. Tout le corps , excepté les élytres, eft
ferrugineux brun & recouvert d'un léger duvet
court , cendré. La tète a une ligne longitudi-
nale enfoncée entre les deux antennes. Le corcelec
a une épine de chaque côté. L éculfon eft arrondi
poftérieurement. Les élytres font mélangées de brun
de rouilâtre U de gnfàtre. Les pattes font fertugi-
L A M
neufes , brunes, recojvcries d'un c'uve: ccnd:c
très-court.
Elle fe trouve en Caroline.
Du .Mufeuni Britannique.
56. Lamie de 'a Caroline.
Lamta caroihunjîs.
Lamia thjr.tce ÇAr.oj'o , nigro , rufo irrorato ; c/y-
tr.sf:.J'0, cir.i:reo giij-.oqiie varitgato. Ent ou hifl,
nat. des inf. Capricornes.^/, ii.fig. 88.
Elle refTemblc entièrement pour la forme & la
grandeur à la Lanii; chatouilleufe , mais elle eft
moins roulle & les antennes font moins longues. Les
antennes font cendrées , -un peu [-lus longues que
le corps. La tête eft noire, couverte d'un duvet
roux. Le corcelet eft armé d'une épine fur cl.a.uu
de fes côt^s ; il eft noir li: couvert aulli d un duvet
loux. Les élyties font généralement d'un brun lui-
lant avec des points excavés ; elles font nuagées de
quelques pla.jues de brun , de cendré & de giis
mate ; on remarque principalement vers leu: tiers
antérieur, deux plaques quarrées &: accolées. La
poftérieure eft btune , l'antéiieuic cft giile. Les
tlytrcs font terminées du cô;é de l.i futur, p„r une
petite pointe Les pattes font noires , couvertes
d'un duvet cendré.
Elle fe trouve dans la Caroline du fjîJ
Du cabinet de M, d'Qrcy.
iij. La.mie plumenfe.
La.i:i.~: i lurr.ofj.
Lamid thorace fvinofo , fifc: ; antennarr.m ar:i-^
rulo quar:o f.ifciculato , pi'.ofo. Er.t. oukfl.ajt,
des inJ .C\PracoRKE, f/. 10. _/%. 151.
Les antennes font obfcures , de la longueur da
corps , avec l'extrémité du quatrième article , cou-
verte par une houppe de poils bruns. Le corcelec
eft armé d'une épine de chaque côté. Tout le corps
eft obfcur.
Elle fe trouve dans les Inôes oricntaîef.
Du cabinet de M. Raye.
58. Lamie formofe.
■ Lami A formofa.
Lamia thorau fpinofo , nigro , utiinque ferrugi'
neo\ elytris mACuits quatuor ^ purciisfex , api:cjir-
ruginea. Ent. ou hifl. nat. aes inf, CAPRicci;:;^.
fl. ^o.fig. 155.
Elle eft un peu plus grande que la Lamie noble. Les
antennes font a peine plus longues que le corps. Elles
font noires avec la bafe des anneaux cendrée. La
464
L A M
tèice(înoire,avec tout le front ferrugineux. Le corce-
icc eft épineiiic noir, avec une grande tache ferrugiiieufc
àe chaque côté. Les e'iytres font noi:es avec deux
bandes jaunes inteironipues a la future, trois points
blancs fur chaque , dcrnèie les bandes & l'extrémité
fernigineufc. Le deffous du coips eft noir avec (ix
taches ferrugineufes £: quelques points blancs fur
l'abdomen. Les pattes font noires avec quelques
taches blanches à la bafe inférieure des cuillcs.
Elle fc trouve
Du cabÏDct de M. Hohhuyzen.
39. Lamie noble.
Lamîa nobilis.
Lamia ihorace fpinofo , atro , margine flavo ;
elytris atris , fafciis tribus flavis pundifquc duobus
a/bis FaB. Manc. inf. tom. i.p. ij8. n° . 31. Ent.
ou ktft. nac. des inf. Capricornes./;/. 11.
h- 76.
Cerumbix nobilis. LiN. Syfl. nat. edlt. Gmel.
pag. 1830. n9. 156.
Elle rcflcmble à la Lamie bifafciée. Les antennes
font noires, de la longueur ducorps. La tête eft noire,
avec une tache frontale & deux oculaires jaunes.
Le corcelct eft d'un noir foyeui , avec une bor-
dure jaune antérieurement , blanche poftérieurc-
ment ; il a une épine noire vers fa bafe.Lcs élytrcs
font noires , foyeufes , avec une bande interrompue
vers leur bafe, une autre finuée dans leur milieu,
& une troifième fort interrompue aient extrémité.
Il a deux points blancs entre la féconde & la troi-
sième bande. Le corps eft jaunâtre en dellous. Les
jambes font noires fupéneurcment.
Elle fe trouve à Cayenne.
Du cabinet de M. Hunter.
40. Lamie belle.
Lamia pulckra.
Lamia thorace fpinojo , nigra , antice fjfciis ,
pcfiice punclis viridibus ; elytris bafi mucronatis.
Fab. Syfi. en:, pag. 171. n°. (,. — Sp. /./. tom. i.
p.ll-j. n'^. 8. — Mant. inf. tom. l.pag. 1^6. n'\ 9.
Cerùmbix pulcher. L 1 n. Syft. nat. edii. Gmel.
pag. i85i. /2«. \66.
Ceram6ixpulcAer.DB.URV. Inf i.tab. ^i.fig.6.
Elle ert grande comme la Lamie cordonnière.
Les antennes font noires , de la longueur du corps.
La téie eft verte, rayée de noir. 'Le ccrcelct eft
épineux, vert ^ avec plufieurs bandes noires. Les
élytres font d'un noir vert , avec deux ou trois
bandes à la b-ife & cnl'uite des taches vertes. L'an-
gle externe de la bafe ell mucroné. Le dellous du
L A M
corps eft veitavcc la bafe des anneaux de l'abdo-
men noite. Les pattes font vertes , rayées de
noir. -,
Elle fe trouve en Afrique.
Du cabinet de M. Raye.
41. Lamif royale.
Lamia regalis.
Lamia thorace fpinofo , viridi fafciato ; elytris
viriai irroratis macuiifque tribus fulvis Fab. ^pec.
inf. tom. I. pag. x\-j.n°. 9. — Mant. inf tom. 1.
p. 1 jé. n". 10.
Cerambix regalis viridis , elytris ni gris , firiatis ,
viridi punclutis , maculifjue tribus rafo-aurantiis \
antennis lonphribus. H R o w N. iLuft. tab 5c.
Ceramb'x regalis. L i n. Syjl. nat. edit. Gmel.
p. 1852. «". 167.
Elle rcllemble beaucoup à la Lamie belle. Les
antennes font noires & un peu plus longues que
le corps. La tête eft mélangée de noir Se de vtrr ,
avec une tache fauve fous les yeux. Le corcelet ell
armé de chaque côté d'une petite épise. 11 a al-
ternativement des bandes noires 6c vertes. Lécullon
eft noif & triangulaire. Les élytres font noires l-' pat-
femées de points verts. Elles ont chacune trois taclies
fauves. Le dellous du corps elt mclangé de noir 5c
de vert, avec une fuite de taches fauves fur les
côtés. Les pattes font mélangées de non U
de vert.
Elle fe trouve dans l'Afrique équinoxiale.
41. Lamie hottcntote.
Lax'ia kottentota.
Lamia thorace fpinofo , ruf.i ; elytris aigris faf
cia macuiifque duabus m.irginjibus fanguiaeis. Fa b.
Syjl.ent. p. ij). n". t^.—Sp.inf. tom.l.p. iio.
1". 11. — Mant. inf. tom. 1. pag. 1 58. n°. lé. Ent.
ou hiJl.Aut. des inj'. Capricorne./:/. 4. Jig. ly.
Cerambix kottentota. Lin. SyJ}. nat, edit. Gmel.
pag. 1819. «"• 151-
Cerambix punciatus niger, thorace rufo , elytiif-
que punctis excavatts. B R O VV N. lllujl. tab. 49.
fS' '•
Elle lefFerable à la Lamie du Cap. La tète eft
noire. Les antennes (ont de la longueur du corps.
Le corcelet eft épineux , chagrine , oblcurénicut
roax. Les élytres font noues, avec une teinte bron-
zée ; elles font traverlées dans leur milieu par une
bande fanguine & ont deux taches marginales de
la même couleur. Les partes lont iioites.
On la trouve au Cap de Bonnc-Eipérance.
L A M
4;. Lamie grife,
Lamia grifator.
Lamia thorace mutko , grifea ; elytris dorfo pL-
nis ; antennis brevibus ,viltofis. F a B. ManC. inj,
tom. I. pag. 156. «°. 12.
Cerambix grifator. Lin. Syji. nat, edlt. Gmel.
pag 18 ji. n'-'. 169.
Elle eft d'une grandeur moyenne. La tête eft
grile, immaculée. Les antennes fon; courtes, velues.
Le coicelct eft gris , arrondi, fans épines. Les cly-
tres ibiu grifes , avec deux tubercules élevées &
comprimées a leur baie; leur extrémité eft plus pâle,
elle elt armée de qucli]ues épines, courtes , élevées ;
la future eft également élevée Se en fcie. L'abdonieu
& les pattes font giis.
Elle le trouve à Tranquebar,
44. Lamie éthiopienne.
Lamia Athiops.
Lamia thorace fpinofo , atra; elytris faf dis dua-
bus puncioque apicis /unis ; antennis mediocribus.
Fab. Syft. ent. p. 174. n°. 19. — Syec. inf. tom. \ .
pag.zzo. n°. z6. — Maat. inf. tom. I. pdi.. i;o.
n". ji. Ent. ou htft. nat. des inf. Capricornis.
pl- l-fig- 1-
Cerambix Athiops. LïN, Syfi, nat. edit. Gmel.
p.iS;o.n°. 157.
Elle leffemble entièrement , pour la forme & la
grandeur , à laLamic liottentote. Tout le corps eft
noir , velouté. Les antennes font de la longueui du
corps. Le corcelet eft armé d'une cpine de chaque
côté. L'écullon elt arrondi poftérieurement. Les ély-
tres font fouvent d'un noir un peu bleuâtre , Se elles
ont deux bandes d'un rouge de fang , interrompues
à la future , une petite tache oblongue de la même
couleur vers l'extrémité. Cette tache manque quel-
quetûis. Les pattes font de la couleur du corps.
Elle fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
4^. Lamie fafciée.
Lauia fafciata.
Lamia thorace mutico , atro ; elytris bidentatis ,
lafi teflaceis , apice dtris , fafcia pallida. Ent. ou.
hjft. nat. des inj. Capricornes, p/. 14./^. j8.
Stenocorus fufiatus, Fab. Spec. inf. tom. I.
p. iiy. II". 1^. —^ Mant. inf. tom. i. p. 144.
n". 14.
Cerambix africanus. Lin. Syft. nat. edit. Cmel.
p. 1860. «?. 3iy.
Elle relTemble pour la forme & la grandeur à la
Lamie noble. Les antennes font noires, teftacées ,
de la longueur du corps , pofées dans les yçux,
Hif.Nai. des Infeaes. Tom, FIL
L A M
465
La tète eft noire , jaime ant 'rieurcmenr , avec une
raie noire entre les antennes. Le corcelet eft atrondi
& noir. L'écuiïbn eft teftacé, coupé poftérieuic-
ment. Les élytrcs font teftacées s leur bafe & noires
enluitc jufqu'à l'cxtiém té , avec une bande jaune;
l'extrémité de chacune eft terjiiinéc par deux dents.
Le dellous du corps eft tcitacé, avec un peu de
noir de chaque côté de la poitrine & â l'extiémité
de l'abdomen. Les pattes font teftacées fans taches.
Elle fe trouve dans l'Afrique équinoxiak.
Du cabinet de M. Banks.
46. Lamie annulée.
Lamia annulata,
Lamia thorace mutico ; elytris cinereo fufcoque
variis, bafi tuberculis fpinofis , antennis tongis ani-
cu-'ofeptimo ipice nodofo. Ent. ou kift. nat. des inf.
Capricornes. />/. io./^, 151.
Elle eft plus petite que la Lamie ncucufe. Les
antennes font plus longues que le corps , noires
avec la bafe de chaque article grifâtre. Il y a un
petit nœud à l'extrémité du feptième article. Le cor-
celet eft cendré , lilTe. Les élytres font cendrées ,
mélangées d'obfcur , munies de quelques tubercules
épineux à leur bafe. Le dellous du corps eft cendré.
Les pattes font cendrées avec des anneaux noirs.
Elle fe trouve dans les Indes orientales.
Du cabinet de M. Raye,
47. Lamie fafciculée.
Lamia fafàculatj.
Lamia thorace fpinofo & fafclculato , atra ; efy'
tris fafcicuUs pLaimis deprejfis , futurs, paralleàs.
Ent. ou hift. nat. des inj. Capricornes, pi. 17.
/#• 1 5 1 •
Elle a environ dix lignes de long. Les antennes font
tout au plus de la longueur du corps. Elles font noires,
avec la bafe des premiers articles roulfe. Les j ou â
premiers articles font hérillés de poils rou.t. La tête
eftnoiie, garnie de quelques poils roux. Le cor-
celet eft noir, arrondi, armé de deux é( ines latéra-
les Se couvert de poils roux réunis en hjuppe en trois
endroits-, favoir : une houppe allez gia;ide anté-
rieurement & deux autres h-juppes plus petites dans
le .milieu du corcelet, derrière Si fur les côtés delà
précédente. Les élytres font noires , chagrinées,
marquées d'une ligne lllfe , élevée, allez près de
la future , couverte de petits poils roux & garnie
chacune de pluiieuis poils réunis en pinceaux plats ,
dont deux très-grands , noirs, roullatres , vers leur
bafe. Un petit faifceau jaunâtre dans leur milieu
&: quelques autres applatis , roux & noirs vers leur
extrémité. Le dellous -de l'infecle eft noir: il forr
d'çntre chaque anneau du ventre deux faifceaux de
Nnû
466
L A M
poils fduvcs. ÎC5 pittcs font noire?, annulées de
f ctits poils fauves & hériflés de quel-s^ues grands.
Elle fe trouve à Cayemie.
^8. LAMiEinolator.
îfAJtrA molaton ^
Lamia thcrace rotundato , oifcure cinerea , fufco
rraculata; elyiris apice rufis. F A B. Mant. inj,
tom. I . pag. I 57. ra"^. 20. Ent. ou hiji. nat. des inf.
Capricornes.;^/. 14./^- 99.
Ceramb'x molator. LiN. Syfl. nat, edit. Gmel.
p. 185I. no, 161.
Elle cftun peu plus petite que la Lamiecordonnièie.
Les antennes font obfcuies, de la longueur du corps.
La tête eft cendrée , obCcuix , avec toute la partie
anîéiicure couverte de poils courts, rous;eâtres. Le
corcekt eft cendré, obfcur, tacheté de noirâtre avec
les bords antéiieurs &: poftcrieuts rougehtres. Il eft
arrondi avec un tubercule peu apparent de chaque
côté. L'éculTon eft petit , noirâtre , arrondi, relevé.
Les élyttes font cendrées, obfcures , tachées de
Boirâtrc ; leur enceinte eft arrondie & couverte de
poils roiigcâtres Le delTous du corps eft obfcuravec
les poils rougc.Âtres fur la poitrine & fur le ventre.
Les pactes font obfcures avec un peu de rougeâtre
fur les cuiilcs & les jambes.
Elle fe trouve à Cayeniie.
49. Lamie quadricorne,
Lamia quadi'uornis.
Lamia thoruce cylindrico , taberculato ; fronte
cornibiis quatuor brevijjimis. Ent. ou hifi. nat. des
inf. Capricornes.;»/, zo. fi^. lyS.
Elle eft à-peu-piès de la grandeur de laLamie cor-
donnière ; les antennes Ion: plus longues que le
corps. La tête a deux petites épines a la bafe des an-
tennes , & deux autres pltis petites fur le front. Tout
le corps eft cendré. Le corceler eft cylindrique &
muni de plulîeurs tubercules. On apperçoit deux
taches poftérieures obfcures, qui s'étendent jufques
far les élytres. Les éiyties ont deux ou trois tuber-
cules à leur bafe ; elles font terminées par deux
dents dont l'extérieure eft plus grofle & obtufe.
Elle fe trouve à Surinam.
Du cabinet de M. Raye.
50. Lamie pliffée.
Lamia crifpa.
Lamia thorace fplnofo ; e/ytris linêis tribus eh-
Vatis , ferrulatis , antennis mediocribus ; corpore ei-
vereo. Fa b. Gtn. inf. mant. p. 2^0. Spic. inf.
tum, i.p, lil. »". ^i.wmBMant.inf. tom. i.p, 140.
L A M
n'. 40. Em, ou hift. nat. des inf CArRICORNBSj
pi. ii.fig.Sj-^pi-hfig- '8-
Cerambix crifpus. Lin. Syfl. nat. edit. Gmel,
p. 1853. /î°. 17;.
Elle eft de la grandeur de la Lamie tiifte ; elle
eft antérieurement cendrée. Les antennes font plus
couftcs que le corps. Le corcele: eft inégal , forte-
ment épineux. Les élytres lont cendrées avec trois
lignes élevées très-dentées. Les pattes font cendrées.
On la trouve au cap de Bonne- Efpérancej
Du cabinet de M. Vaillant,
j I. Lamie tourneur,
Lamia rotator,
Lamia thorace fpinofo , nigro ; elytrîs fahfafùatisi
antennis mediocribus.i.\s. Syfl. ent. p, lyy. n". 11,
— Spec. inf. tom. i. pag. iii. n^. ; 1. — — Mant.
inf. tom. I. pag. I40. n°. 4!. Ent. ou hifl. nat. des
/n/ Capricornes, pi. ly.Jig. izG.
Cerambix rotator. L i N. Syfl. nac. edit. Gmel.
p. 1855. n°. 1-/6.
Elle eft un peu plus grande que la Lamie cordon»
nière. Les antennes fout de la longueur du corps;
elles font cendrées avec le bout de chaque arnclc
un peu obfcur. Tout le corps eft gris avec un peu
de roulfâtie. La lête a une ligne longitudinale en-
foncée. Le corcelet a une épine allez, groile de cha-
que côté; il eft d'un gris jaunâtre j atrondi polié-
ncurcmei^t , avec une lig.'.e noire au milieu. Les
élytres ont quelques taches irrégulières de poils très-
couits un peu roull.îtres , qui forment preique deux
bandes irrégulicres interrompues. Leur extrémité eft
arrondie. Les pattes font de la couleur du corps.
La couleur de tout l'infedte eft due à des poils ttès-
couris Se très-ferrés.
Ou la trouve dans l'Lrde.
Du cabinet de M. Banks.
j l. Lamie teflator.
Lamia teflator.
Lamia thjrace fpinofo , cornuquehrevi recumbente ;
corpore tcflaceo ; antennis bievibus ; apice mgris.
Lab. Spec. inf. tom. i. pag. is;. n'. 40. — Mant.
inj. tom. I. p. I4». n". yi. Ent. ou hijl. nat. des
inf. Capricornes, pl.i6.fig. m.
Cerambix teflator. Lin. Syfl. nat. edit. Gmel,
p. 185,;. n". 185.
Elle re/Temble à la Lamie tornator, mais elle eft plus
épaifle. Les antennes Ibnt tcftacées à leur bafe, noires
à leur extrémité , plus couttes que le corps. Tout 1«
corps eft teftacé, pubefcent. Le corcelet eft armé d'une
petite épine de chaque côté, & d'une corne large ,
L A M
très-courte , prel^iue échaiicrée à fon extrémité &
coiirocc ûir ''écullbn. Les élyue': lont pouuiiU'CS. Le
corps elt cniirc X alFcz gros. Les pittes lont courtes
& de la couieiu du corps.
Elle fe tiouve dans l'Afii-'.ue équinoxiale.
Du cabinec de M. Bancks.
53. Lamie de Spcp.gicr.
Lamia fpengUri.
Lam:a thorace fpinofo , tuherculato , cincca ; e!y ■
tris fcjb:is , macults duat'iis Icteralibus aiiij. Fa h,
Gen. inf. mant. pûî;. X)l.~—Sp':c. inj. toni. i.
pag. iiî.n". 47.— >ij/!r. inf. tom. l-f'2£. 140.
n^\ 61.
Cerambix Spengleri. Lin. Syfl. nat. cdit. Gmd.
p^flr. I8i8. n». I4J.
Elle eft la moitié plus petite que la Lamie ronce.
Les antennes font plus longues que le corps. Elles
font cendrées avec l'extrémité des articles brune.
Le corcclct cli arrondi , cendré , ayant une épine
cbrufe de chaque côté & trois tubercules dorfaux.
Les élytres font couvertes de points élevés ; elles
font cendrées & ont deux taches noues marginales;
une Ibie part de la polténeure , l'extrémité des ely-
tfes elt pointue. Les pattes font nébuleufes.
Elle fc trouve dans l'Amérique méridionaîe.
54. Lamie fureteufc.
L.iMtA Tufpator.
Lamia thorace fpinofo , fufco , maculis duabus
ferrugineis ; elytris fujcis , cinereo variegatis, F ab.
Spec. inj. tom. I. pag. 115,/!°. 5f. — Alaitt.inf.
ton. i.p. 140. n". 48. Enc. ou hift. nat. des inf.
Capricornes./»/, ly.fig- 1Z9.
Cerambix rufpator. Lin. S^fî. nat. edit. Gmel.
pag. 1854. n". 181.
Elle eft un peu plus petite que là Lamie cordon-
nière. Les antennes font un peu plus longues que
le corps, avec la bafe de chaque article cendrée à:
l'cxitémité obfcure. La têie cil: obfcure. Le cor-
ceîet cfl: armé d'une ^pinc de chaque côté, il ell
obfcur avec quelques poils roullâtrcs tr&s-courts ,
qui forment comme deux taches irrégulières. L'écuf-
fcn eit rouir.\tre& arrondi poltérieureraent. Les ély-
tres font obfcutes & v.iriées de rouflatre à la bafe ,
&: enfuite de gris. Le corps ea-delfous Se les pattes
font obfcures.
Elle fe ttouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabinet de M. Bancks.
5;. Lamie chanteufe,
Lamia cantor.
L A M
467
Lamia thorace mutico, ciicreo , nigro punclato /
aytri:- pa.lidc tejiac^is , aprce bidentaiis , cinereis ,
nigro matulatis.lAH Muiit. inf. tom. i.pag. 141.
«". 64.
Cerambix cantor. Lin. Syfl. nat. edit. Gmel.
Elle efl d'une grandeur moyenne. Les antennes
font noires , un peu plus longues que le corps. La
lête eft cendrée avec deux points & une petite ligne
noire à fa bafe. Le corcelet elt fans épine,
cylindrique , cendré , pc«!Clui; de noir. L'rculTbn
elb noir , bordé de cendré. Les élytres font
pâles , teftacées & ponduées à kui bafe ; àl'extrf'-
mité elles font bidcntées , cenL^récs , tachetées de
roir. Le corps Sd les pattes font noirs couverts d'un
duvet cendté.
Elle fe ttouve en Chine.
56. Lamie variée.
Lamia va'icgator.
Lamia thorace fpinofo , cinereo ; thorace elytrifque
fufco variis; antennis longis. Fab. Spec. inf. tom. i.
'i. m. «<'. 17. — Mant. inj. t. 1 .p. 1 59. n°. j .Ent.
ouhijl. nat. desinf.CiVKiCORms.p/. \6. ;!°. in.
Cerambix variegalor. Lin. Syfi. nat. edit. Gmel,
pag. 1830. /z^.ljS.
Elle eft un peu plus petite que laLamie cordonnière.
Les antennes font cendrées , obfcures, gneres plus
longues que le corps. Le corcelet eft luélangé d'obf-
cur & de cendré, & eft arméd'une épine allez greffe
de chaque côté. L'écuffon eft obfcur & arrondi pof-
ttrieurement. Les élytres font mélangées de gris ,
de cendré & d'obfcur. Elles ont chacune une élé-
vation arrondie vers la baie. Le dcilous du corps
eft gris cendré. Les pattes font mélangées de cen-
dré & d'obfcur.
Elle fe trouve dans l'Afrique équiooxiale.
Du cabinet de M. Dancks.
J7. Lamje bigarrée.
Lamia varia.
Lamia thorace mutico, nigra; elytris f. scia lata ni-
gropunàata.Ent.ouhift.nat.desinf.Qhl'KlcOB.ni.i.
pi. 11-. fig. So. a. b.
Elle n'eft pas aulTi grande que la Lamie cordon-
nière. Les antennes font de la longueur du corps ,
noires , avec la bafe fauve. La tète eft noir; , avec
une grande taciic fauve de chaque côté. Le corce-
let e'ft cylindrique, lans épines, noir, avec une
grande tache fauve de chaque côté, fur laquelle on
remarque un point noir. Les élytres font noires
avec une très - latge bande fauve , por.cluée de
noir j l'extrémité eft fauve. Le delfous du corps
N 11 n 2
468
L A M
cft noir. Les pattes font noiies avec l'articulation
fauve.
Elle Ce riouvc i Madagafcar.
Du cabinet national.
58. Lamie inteirompue.
Lamia interrupta.
Lamia tliorace cylindrico , mutico , lineîs argen-
teis quatuor y elycris lineis fafciaque argenté is. Ent.
eu hifi. nat. des inj. Capricornes. ;;/. il. fig. 79.
a. b. ii pi. l:..fig.JÇ).l,,
Elle a fept lignes de long environ. Elle eft en-
tièrement d'un bleu violet luifant. Les antennes
font noires , plus longues que le corps. La tête eft
noire , couverte d'une poullière blanche argentée.
Les yeux font fauves. Le corcelet eft prefque cy-
lindrique , marqué de quatre lignes enfoncées d'un
blanc argenté. Les élytres font atténuées vers leur
extrémité ; elles font violettes , féparées dans leur
milieu par une bandcicctc argentée & légèrement
fmuée. Dans leur moitié fupéricure on voit deux
lignes enfoncées , blanches , argentées j une feule
ligne femblable fe remarque dans leur moitié
poftérieurc. La future eft argentée. Les élytres font
tronquées à leur cxtrémicé , terminées chacune par
deux petites épines. Les pattes font couvertes d'un
duvet rare , argenté.
Du cabinet de M. d'Orcy.
59. Lamie de Solander.
L.4Mj.4jolandri.
Lamia thorace fuhfpmcfo , nigra ; elytris biden-
ttitis fujcis , ciiicieo inoratis. Fab. Syft. ent. p. 177.
«"• },l.-——Spec inf. tom. i. pag. zij. n°. 49. —
Mant.inf.tom.i. pag. 141. n". 6;. Ent. ou kijl.
nat. des inJ.CAPKicoKtits. pi. 16. fig. 118.
Ceramblx folandri. Lin. Syfl. nat. edic. Cmel.
p. 1819. n.°. 148.
Les antennes font obfcures , prefque de la lon-
gueur du corps, noir.itves, légèrement couvertes de
poJls cendrés , très-courts. Le corcelet eft arrondi ,
lin peu raboteux, avec un très-petit tubercule de
chaque côié. L'écullon cft arrondi poftérieurement.
Les élytres font parfeniées de poils cendrés, roullâ-
tres, qui y forment des points irréguliers. Leur ex-
trémité eft terminée par deux petites épines. Les pattes
font obfcures, un peu brunes, & couvertes de poils
cendrés rouflatres.
Elle fe trouve dans la Nouvelle - HoUande.
Du cabinet de M. Bancks.
L A M
Lamia thorace mutico , nigra , lineis tnbus albîs /
elytris alois punciis plurim.s nigrls, Ent. ou hifl,
nat. des inf. Capricornes, pi. 19. fig. 141.
Elle eft de la grandeur de la Lamie de Solandre.
Les antennes font noires , plus longues que le corps.
La tête & le corcelet (ont noirs , avec cinq lignes
blanches. Le corcelet eft cylindrique , fans épines.
Les élytres font gtifâtres avec un grand nombre de
points noirs. L.t poitrine & l'abdomen font blanchâ-
tres avec une rangée de points noitàttes de chaque
côté. Les pattes font obfcures.
Elle fe trouve
Du cabinet de M. Raye.
61. Lamie tuberculée.
Lamia tuberculator,
Lamia thorace mutico , grifea ; coleoptrls bafi
bituberculatis , maculifqut duabus communibus al-
his ; antennis brevibus. Fab. Spec. inf. tom. I.
pag.iz.^. /i°. 43. — Ma/zf. mf. tom. 1. p. 141.
n°. 57. Ent. ou hifi, nat. des inf. Capricornes.
pi. 16. fig. 110.
Ceramblx tuberculator. Lin. Syjl. nat, edic. Gmel.
pag. 1855./!°. 189.
Elle eft de la grandeur de la Lamie tornator. Les
antennes font cendrées, plus courtes que le corps.
Tout le corps eft d'une couleur cendrée , un peu
roulLîrre. Le corcelet eft arrondi , prefque cylin-
drique , fans épines ni tubercules. L'éculTon cft
triangulaire , arrondi potlérieuremeiit. Les élytres
font pointillées ; elles ont chacune un tubercule
oblong , vers la bafc , près de la future & deux
grandes taches giifes roulfâtres communes , l'une
piefque en lozange à la bafe , l'autre prefque cir-
culaire a l'extrémité. Le dcllous du corps & les
pattes lont cendrées.
Elle fe trouve au cap de Bonne- Erpérancc.
Du cabinet de M. Bancks.
61, Lamie villageoife.
Lamia villca.
Lamia fufca ; thorace rotundato , fpinofo , trî-
tuhcrcuUto ; antennis longis. Ent. ou hifl. nat. des
inf. Capricornes, pi. 10, fig. yi.
Les antennes font obfcures , un peu plus lon-
gues que le cotps. Tout le corps eft obfcur , noi-
râtre. Le corcelet eft arrondi , muni de deux petites
épines de chaque côte, l'une au deflus de l'autre ,
& de trois lubercules arrondis à fa partie fupé.
: ieui e. L extrémité des élj très eft arrondie , & la bafc
a quelques points enfoncés. Lis pattes font de la
couleur du corps.
Elle fe trouve à l'ifle de Bourbon.
Du cabinet national.
L A M
L A M
469
«5. Lamie dentée,
Lamia deniata.
Lamia thorace utrinque fp'ina porreBa ; corpore
nehuiofo. Ent.ou hijl. iiat. des inf. Capricornes.
pi. 10. fig. 66.
Les antennes (ont cendrées , de la longueur du
corps. Tout le corps cft niélaHgé de noirâtre , de
gris & de cendré. Le corcele: ert anondi , armé
de chai^ue côts , d'une épine pointue , un peu
avancée. Les pattes font mélangées de bran & de
cendré. Les cuifles antérieures ont à leur bafe une
épine aiguë.
Elle fe trouve à l'ille de Bourbon.
Du cabinet national.
64. Lamie cornator.
Lamia tornator.
Lamia thorace fpinofo , quadripanSlato ; elytris
rufis , mticulis quatuor n-gris y anttnnis b'evthus,
Iab. Syjl. ent. p. 176, n°. iç. — Sp. inf. tom. i.
pag. 113. n°. j8. — Mant. inf tom. \ • pag. 141.
n°. 49. Ent. ou hift. nat. des inf. Capricornes.
pL i.fig. ji.
Ceramhix tornator. LiN. Syfl. nat. edit. Gmet.
pag, 1S54. n". 181.
Ceramhix tetrophtalmus thorace mutico fuhcylin-
dr'ico , corpore nigro cinerafctnte , capite thorace
elytrts rubiis nigro punBatis , ocuLis quatuor ; an-
tennis brevibus. FoRST. Nov. fpec. inf cent. 1.
pag. 41.71". 41.
Elle eft plus petite que la Lamie fuligineufe. Les
antennes font noues , plus courtes que le corps. La
tête eft: rou/le , avec un point noir élevé à la bafe
des antennes. Le corcelec eft obtufément denté de
chaque côté j il eft roux, avec quatre points noirs
dorfaux. Les élytrcs font obtules, rouiTes, ponéluées,
ir.arquées de quatre taches noires ; la première cil
(ituéc vers la bafe des élytrcs. fur fon bord exté-
rieur i deux (ont dans le milieu à côté l'une de l'au-
tre, La quatrième eft ver'- l'extrémité ; elle eft noire
cn-de(lous , avec des reflets cendrés.
Elle fe trouve en Amérique.
Du cabinet de M. Bofc.
6^. Lamie de Davis,
Lamia Daviefil.
Lamia atra ,• thorace frir.ofo , -purMis macuHfque
p/urimis flavis j elytris fubtnanguluribus. Ent, ou
hifi. nat. des inj. Capricornes./'/. 6.
fig. 41. a. h.
Cerambix Davicfù ater , thorace fpinofo punciis
maculifque pluribus fulvis , elytris fubtriangularibus.
Lin. Syft. nat. euit. Gmei. pag. iSjy. n^. 277,
SWEDERUS. Nov, acî. StOCkk. 8. I7S7. 72°. 2, 3.
I J. tjb. i. fig. 6.
Elle eft un peu plus grande que la Lamie Charan-
fon. Les antennes font de. la longueur du corps ,
noires. La tcreeft noue , marquée de (ix points fau-
ves, deux audellous de chaque œil & un derrière
chaque antenne. Le corcclet cît noir avec deux épi-
nes latérales & deux petits tubercules dorfaux. lly
a deux taches fauves à la baie de chaque épine Se
quelques points tut le dos. Les élyrres fout noires,
triangulaires , marquées de trois taches & de plu-
lieurs points. li y a deux taches marginales & une
(utuiaie. Le dcilous du corps eft également noir.
L'abdomen eft: marqué de fix taches vers fa bafe &
de deux à fon extrémité. Les pattes font noires. Les
cuiftes font r:iiflées. Les deux derniers articles des
tarfes (ont roux.
Elle fe trouve en Amérique dans les terres du
golfe d'Hondure.
66. Lamie borgne.
Lamia lufa.
Lamia thorace fpinofo , rugofo , nigra , ferrugi'
neo irrorata j elytris bafi macula ocellari atra ; an-
tennis longsjftmis. ï Ah. Mant. inf tom. ï.pag. i^c).
n". 3^.
Cerambix lufcus. L i N. Syfl. nat. edit. Gmel.
pag. 1S36. n^\ 191.
Elle cil un peu plus grande que la Lamie trifte.
Les antennes font noires , une fois plus longues
que le corps. La tète eft noire avec quelques points
ferrugineux. Le corcclet eft très -'épineux , ru-
giieux , noir , avec une ligne de points^ ferru-
gineux , de chaquecôté. Les élytres font obtufes
& prefque tronquées ; elles font noires, patfemécs
de ferrugineux , avec une tache prefque oculaire
a leur bàfe. Les pactes font noires. Les jambes in-
termédiaires ont un tubercule fur le dos.
Elle fe trouve dans le royaume de Siam.
67. La
mie trifte
triftis.
Lamia thorace fpinofo, fufca; elytris fcabris ^ ma-
culis duahus'atris, antcnnis mediocribus. Fab, Syft.
ent. p. I7^.n".iu—Spec.inf. tom. i. p. m.
n*. !<).— Mant. inf. t. i.pag. 139. n". ^7. Ent.
ou hift. nat. des inf. Capricornes, p/. 9.fig.6z.
Cerambix triftis , thorace fpinofo , niger elytris
fufcismacutis duabus atris antennis mediocribus . LiN,
Sylï. nat. pag. 62,9. n° . 42.
ScoP, Ann. hift. nat. som. <;. p. 9 j. n°. 54.
Herbst. Apud. Fu£SLi. Arch. inf. t. j. pag. c)o.
n". 6. lab. ij. fig. 7,
470
L A M
Elle reflemble à !a Lamic textor , pour la forme
& la grandeur. Les antennes tout coût au plus de la
longueur du corps ; elles font noirev. Le corcclet
eft brun, avec deux épines latérales. & trois tu
bercules dorfaux. Les élytres ("ont tarifes, cha;c^rinées,
avec deux taches noires, tjuarrées , Air chacune,
l'une vers la baie, l'autre a l'exTrcmité. Les pattes
font noires. Les jambes intermédiaires font armées
antérieuren. u d'un tubercule.
Elle fe trouve dans la France auilrale , dans le
bois du cyprès. Les antennes font ijudijucfois une
fois plus longues t]ue le corps,
63. Lamie funefte.
Lam,. funefta.
Lamia thorace fpinofo , fufca ; elytris Uvibus ;
piaciiUs duaùus atris ; antennis brevwus. Fab.
Munt. inf.com. i. pag. 139. n° . 58. Ent. ou liijl.
nac. des in/ Capricornes. /.'/. 9.fig. 65.
Ccrambix funeHus. L I N. Syft. nat. edit. Gmel.
pag. 1833. n". ,74.
Elle eft rrès-voifine de la Lamic trifte ; mais elle
eft moitié plus pente. Les antennes font plus courtes
que le corps. La tête 5c lecorcelet font bruns. Le cot-
celet eft armé d'une épine de chaque côté. Les élytres
font b.'uncs , lilles & prcfijuc fuyeufts.
Elle fç trouve en France fur le Sureau.
69. Lahie Diane.
Lizmia Diana,
Lamia thorace fubfpinofo , tuberculato ; cornuhus
parvis, interne crcuatis , anlennarum bdfi \ elytris
albo-feriçeis , nigro pùhSiatis.
Elle eft longue de fcpt lignes , large de trois &
a le port de la Lamie Charanfon, mais elle eft
un peu plus petite. Les antennes (ont un peu plus
longues que le corps. Elles font brunes, couvertes
d'un duvet ferrugineux. La tête eft noire avec
des reflets ferrugineux. Le front eft plané , quarré .
incliné en-Jellous. Il a dans fon milieu une ftrie
nuire , lille. On remarque à la bafe des antennes
deux petites cornes courtes , courbées en-dedans ,
& qui forment comme un croilïant fur la tête de
l'infede. Le corcelet eft noir avec des reflets ferru-
gineux ; il a deux très- petites épines latérales & trois
tubercules dorfaux, noires , lilTes. Les élytres l'ont
ferrugineufcs a leur bafe , couvertes de tubercules ,
noires & lilles , leur milieu eft d'un blanc fcytax,
avec quelques points noirs élevés , leur extrémité eft
marron , parfemée de petits points blancs. L'abdo.nen
clt marron, couvert d'un duvet blanc (oyeux. Les
pattes font brunes, avec un léger duvet cendré.
Elle fe trouve à Cayenne d'oii elle a été envoyée
p?r M, Leblond,
Pij cabinet de la fuciété d'iiiftoirc naturelle.
L A M
70. Lamie nébuleufe.
L.i^tiA nebulofa.
Lamia thorace inermi , ferrugineo , nigro lineato ;
elytns fiijco fcrrugineoquevanis , maiula marginaii
cinereu j an:ennis mcdiocribus. Fab Svec. iiif.
tom. t. pag. 518. n'^. 15. — Alanc, ir.f. lom, i.
pag. 157. n". 1 f. Ent. eu hiji. nat. des ir.f.
CArRicoKNES.;»/. i-fig. i;.
Cetcmbix nubitus. Lin. Sy(l. nat. edit. Gmel,
pag. i8U- «". 171-
Elle eft d'une g'-andeur moyenne. Les antennes
font de la longueur du corps , noires , avec lj baie
de cha>,ue article cendrée. La 'ète & le co.cekt jui
elt arrondi ic fans épines , (ont noirs avec des lignes
ferrugineufes. Les élytres font pouéluêe^ de fer-
rugineux & nuanc-es de brun , avec une grande
tache cendrée fur leur bord extéricut. Les pattes font
brunes.
Elle le trouve en Allemagne.
71. Lamie notée.
L.iMi.i notfna,
Lamia thorace fpinofo , obfcura \ elytris punflis
duubits approximatis atris. Fab. Manc, laj. tom. i,
pug. 159. n'^. }6.
Cerambix notatus. L i N. Syfi. nat. edit. Gmel.
pag. iS;^. n°. i$i.
Elle a peu de la grandeur de la Lamie Charanfcn.
Les antennes font a peine plus longues que le corps.
Le corps eft brun en-dellous. Lecorcelet eft arrondi,
en dcflus 6c noir épineux, avec une (^rie de pomts enfon-
cé;:. Les élytres fontponéluées, brunes, & ont vers leur
milieu Xa côté de la future, deux f oints noirs rap-
prochés.
Elle fe trouve à Cayenne,
71 Lamie Charanfcn,
L.iMiA curcutianoïdes.
Lamia fufca ; thorace coleoptrifque ocellis qua-
tuor atris. Fab. Syft. ent. pag. ijr.n'^. 10.
Spec. inf. tom. 1. pag. izi. n" . z8. — Munt. inf.
tom. J.pag. ijj./z^. 54. Ent. ou hift, nat. des inj.
Capricornes, pi. 10. fig. 69. a. b.
Cerambix curculioiioides thorace mutico , ocellis
quatuor nigris , elytris ocello fefquialtero , antennis
iongis. Lin. Syft, nat. pag, 654. ra?. 84.
L'.ptura nigro cinerea , thorace elytrifqae maculis
oculifciis atris ^ circula cinereo , thorace fubcyiin-
drico. Geoff, liift. des inf. tom, t. p. 110. n°. j.
La Icptme aux yeux de paon. Geoff. Ibid.
Leptura curcuHonoïdes Scor. Ann. hift, nat. f,
pag. loi. n", 75,
L AM
ScHOEFr. Icon. tab. i9-fig- i- "^. if f- fig- S-
Leptura oculata, F o U R c. Eut. par, j . p. 78.
n". %.
Elle efl: cendrée , bleuâtre. Les antennes font
plus longues que le corps ; elles font brunes ,
avec la bafe de chaque article gtifc. Le corcelet eft
marqué de quatre taciies d'un noir mat , entouré
d'un petit cercle gris. Les élyttes font cendrées &
nuancées de ferrugineux ; il y a fur les élytres lîx ta-
ches oculaires , dont deux vers la bafe , quatre
dans leur milieu , fur une même ligne très - rap-
prochée l'une de l'autre & de la future , au point
de fe confondre quelquefois , & une très - petite ,
qur eft à peine infenfible à l'excrémité de chaque
élytre. Les pattes font brunes.
Elle fc trouve en France dans les environs de
Pans.
75. Lamie devinercfîe.
Lamia ariolator,
Lamia thorace fpinofo , lîneato ; elytrls fufcis ;
iinea femicircu/ari alba. FAB.'5y_/?. cnc. pag. 171.
n°. 9. — Spec, inf. c l. p. iiS. n''. 14. — ManC.
inf. tom. I. pjg. i^y.n". 16.
Ccrambix ariolator. Lin. Syft, nat. edit. Gnel.
pag. 1S5J. n°. 173.
Elle a le port de la Lamie cordonnière , mais
elle ert un peu plus étroite. Les antennes font
plus lofgues que le corps. Le corcelet eft arrondi ,
épineux , brun , avec les côtés & une ligne dorlalt
blancs. Lesélytres Ton: obtufes , brunes, avec une
ligne blanche, qui commence à l'angle humerai ,
fe rt'unit dans le milieu dî la future , & fe termine
vers l'eitrémité , au bord extérieur.
Elle fe trouve dans l'Inde.
74. Lamie nigri'corne.
Lamia nigricornis.
Lamia thorace mucico , grifea ; elytrls dcrfo pla-
nts ; ar.ier.ms brcviius nigris. F A B. Spec. inj.
tcm, i.p. iiS. „°. 10. — Manc. inj. tom. i.;j. 156.
n°. II. Ent. ouhi(i.nac, des inf. Capricornes
pl.i.fig. 5J.
Ceramhix nigricornis. Lin. Syfl. nat. edit, Gmei.
pag. 1831. n". léS.
Les antennes font noires, plus eourtes que le corps
Celui-ci eft généralement gris mêlé de leftacé en-
delTus. Le corcelet ell fans épine. Les élytres font
planes , obtufes , prefque tronquées , marquées à
la baie &; fur leur bord , de quelques points noirs
enfoncés.
Elle fe trouve fur la côte de Coromandel .
L A M 471
7). Lamie cordonnière,
Lamia futor.
Lamia thorace fpinofo ; elytris atris , ferruginco
maculatis ; fcutelio luico ; amenais longijjimis. f ab.
Syfi. ent. p. 171. n". 10. — • Sp. inf. tom. i.p. zi 8.
n". I j. — Mant. inf. tom. l. p. 1 57. n'> . 1 7. Ent.
ou hift.nat, des inf. CaPRICORNES. fl. -^.fig.to.
Cerambix futor thorace fpinofo elytris obtufs ,
atris , fubncbttiofs , futcilo latto ; antennis longif-
j7mis.Livi. Syfl. r.at. pag. 618. n". 58. — Faun.
fuec.C^^.
Cerambix nigro nebuloftis , futello pallido . elv-
iris f^Jco eneis. Udm. iiijj'. ly.
Cerambix atomatius thorace fpinofo niger nitidus
atomis altejcenttbus ., aatennis tor\gijfimis , fcutelio
aibi^aitte.'DzG. Mem. inf. tom. ^. pag. éj. n". 4
SULZ. Hifl.i.if. tab. S.fig.^.
Scop. Ent.carn. i 6i.
ScHA^tî. leon. tab. 6;. fig. i.
Elle a neuf à dix lignes de long. Les antennes font
noires , beaucoup plus longues que le corps. La
tète cil noue, chagrinée. Le corcelet c!t noir, cha-
griné,fans tubercules ni rides, mais avec deux épines
latérales. L'écullon eltd'un blanc fale j quelque
fois il eft jaune , ou noir bordé de jaune. Losclv-
tres fontnoiies, chagrinées, marquces de plaques
centrées ou fcrrugineufes ; quelquefois ces plaques
font à peine fenlibJcs, Le deiious du corps eft noir,
un peu velu. Les pattes font noires. Il y a uii
tubercule fur l'arrête antérieur des _ambes intermé-
diaires.
Elle fe tr(
ouve dans toute l'Euronr,
76. Lamie ravaudeufe.
LAMjAfartor.
Lamia thorace fpinofo , nigra ; fuîellj flavo j
elytris immaculatis ; anter.r.is longijjimis. F a B,
Aïant. inf. tom. i. pag. i^y. n'^ . 17.
Cerambix fartor.hm. Syfl. nat. éd. Gmcl. p. l8jl.
Elle reilemble entièrement à la précédente & pour-
roit bien n'en être qu'une variété. Les antennes font
beaucoup plus longues que le corps. Le front eft pro-
fondément canaliculé entre les antennes. L'éculioa
eft jaune. Les élytres font fmmaculées.
Elle fe trouve à Drefde , fur le Maroniet dinde.
( efculus hyppqcaflanus ).
Du cabinet de M. Zfchuck,
472
L A M
77. Lamie criftée.
Lamia crijla.
Lamla thorace acutt fpinofo , grifea ; elytr'is bafi
tuherculo comprcjfo tridentato. F A E. Hyft. ent.
pag. 170. ""• i-Spec. inf.
j. pag. 117. n". ^.
nf. tom. \.p. 136. n». j. Ent. ouh'ft.
nac. des inf. Cav&icos.i^ï.s. pl. 14. /f. 101.
CeramBixcrifia. Lin. Syfi.nat, éd. Gmcl. p. 1818.
n°. 140.
Elle reffcmble pour la forme & la grandeur à la
Lamie nébuleufe. Les antennes font un peu plus
longues que le corps : elles font cendrées , avec
l'extrcmité de chaque article obfcure. Tout le corps
eft cendré , le corceict eft armé de chaque côté
d'une épme afftz aiguë. L'écullon eft prcfque coupé
poftérieurement. Les élytrcs ont chacune vers leur
bafe , & près de la future, un tubercule comprimé ,
aiïez élevé , couvert de poils : l'extrémité eft cen-
drée , roufTâtrc , &. cette couleur eft féparée de la
couleur des élytres , par une ligne noire. Les pattes
font cendrées avec le bas des jambes noirâtres. Les
cuifles font renflées.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Zélande,
Du cabinet de M. Bancks,
78. Lamie boufFone.
1,AMIA morlo.
Lamia thorace fpinofo , nigra ; elytris unicolo-
ribus \ antennis bievibus. Fab. Mant. inf. tom. i.
p. i4i.n°.54. Ent. ou kift. nat. des inf. Capricorne.
pi. lO.fig. 6-j. a.b.
Cerambix fcopolii.'Liu. Syft. nat. edit. Gmel.
pag. iSjJ. n". i%6.
Cerambix Athiops. ScQp. Enc. carn. 169.
Elle reflemblc beaucoup à la Lamie pédeflre , mais
elle eft un peu plus grande. Les antennes font
courtes , noires. Le premier article eft quelquefois
teftacé. Les élytres font d'une feule couleur, tantôt
noires, tantôt teftacées; elles vont en diminuant à
l'extrémité, & donnent à l'infefte une forme ovale.
Les pattes font noires "& quelquefois teftacées.
Elk f€ trouve dans l'Allemagne méridionale.
79. LAMiE pédcftrc.
Lamia pedeftrîs,
Lamia thorace fpinofo , atra ; vilta intégra alba ;
antennis mediocnbus. Fae. Syft. ent. pag, 176.
«°. 17- — ^P> 'nf tom. \.pag. 115. n°. 41, —
Mant.ir.f tom. i.p. 14'. n". ^^.Ent. ouhift.nat.
des inf. Capricorkls. pi, ^. fig. ij.
Cerambix pçdcftris clfuraç^e. fpinofo , a^terut nig^r.
L A M
elytris tomentofs atris , futura alba antennis me-
diocribus. Lin. Syft.nat.p. 65 I. n".;i.
Cerambix pedeftrîs. ?oo. Inf. p. ^^.r.^. 9.
Cerambix arenarius. ScOP. Ent. carn. 168.
Herbst. Apud. FuESL. Ar^k. inf. j. pag. ji,
n". 9. lab. l^.fig. 9.
Elle reffemble beaucoup à la Lamie fuligineufc
pour la forme & la grandeur. Les antennes ne font
pas aufll longues que le corps. La tête , le caicclct
& les élytres font noirs , pubefcens. Une ligne
part entre les antennes, palje dans le miheu du
corcelet , où elle paroît comme divifée en deux &
s'étend fur la iuture des élytres. Le corcelet eft bordé
de blanc. Les élytres font aufli bordées de blanc ;
elles ont a leur bafe deux petits traits blancs.
Elle fe trouve dans route l'Europe méridionale.
Cette Lamie fait , félon Linneus , beaucoup de
tort aux larves & aux Fourmis.
80. Lamie meunière.
Lamia molitor.
Lamia thorace fubfpinofo , fufca ; vittis tribus
integris alhis ; aruennis mediocnbus. Fab. Hyft,
ent. pag. iy6. n°. l8.—-Spec. inf tom. I. p. 114.
n° . 41. — Munt. inj. tum. 1, pag. 140. n'^ . j6.
Ent. ou hift. nat. des inf CAPRicoRNts. pi. 11.
fis- 84-
Cerambix molitor. L i N. Syft. nat. edit. Gmcl.
pag. 1 Sjj. n''. 188.
Elle relfemble beaucoup à la Lamie pedeftre dont
elle n eft peut-être qu'une variété. Le^ antennes
font tout au plus longues comme la moitié du corps.
Le corccler a deux tubercules latéraux. La tête , le
corcelet & les élytres font brunes , marquées de
trois bandes blanches , qui le continuent depuis la
tête jufqu'a l'exirémué des élytres. Celle du milieu
paroît fe iéparer en deux luriedos du corcelet. Il y
a une petite ligne- blanche à la bafe des élytres , en-
tre la future 6c la lisne
Elle fe trouve dans l'Iudc.
81. Lamie carinée.
Lamia carinata.
Lamia thorace fpinofo , nigra ; elytris piccis ,
carinu lauraii elevata albida ; antennis brevthus.
Fab. ^pec. inf. tom. i. pag. 112. n", 55.—
Mant, inf. tom. I. pag. 140. «'• 46.
C^ramhix caiinatus. LjM. Syft. nat. éd. Cmel.
pag. 1834./2*'. 180.
Herbst. /Ipud. Fuesl. Arch. inf. j. pag. jl.
8./«^.ij.j%.8.
£Uc
L Â M
L A M
475
Elle reîlemble enticrcment pour la forme S; la
grandeur à la Lamie tuligineufe. Les anrennes font
brunes, laifantes, plus courtes que le corps. La
tête & le corcelet font bruns avec une ligne lon-
gitudinale un peu enfoncée. Le corcelet a quatre
lignes lonCTitudinales blanches , plus ou moins mar-
quées fuivant 1 âge de l'inlcifc. L'écuffon eft arrondi
poftcricurement. Les élycres font d'un brun marron ,
avec une ligne longitudinale élevée , prefque cari-
nce , blanche. Le delTous du corps eft couvert de
poils cendrés très-Courts. Les pattes font brunes
avec que ques poils cendrés ttèt-courts.
Elle fe trouve en Sibérie,
Du cabinet de M. Baccks.
il. Lamie dureoliffc,
Lam lA glycynki-^n.
Lamia tkorace fpinofo , nigra ; elytris albo Unca-
tis , bicarinatis ; pedibus ferrugineis; antennis bre-
\ibus. F A B. S-p. inf. tom. i. p.iii.n°. 3;. —
Mant. inf. tom. '. pa^, 140. n°. 42. Ent, ou hijl.
nat. des inf. Capricornes, p/. :\. fig. %l.
Cerambix glycyrrh'i^t. LiN. Syft, nat. éd. Gmel.
pag. 1853. n». 17-.
Cerambix glycynhi\s.. V&lLAS. Ir. 1. pag.yl^.
r.". fc'o.
Cerambix ovatus. SulZ. Inf. tab, <,.fig. 9.
Elle rclTemble entièrement pour la forme & la gran-
deur à la Lamie bouffonne. Les antennes font bru-
nes , luifantes , avec le premier article ferrugineux,
biunàfon extrémité; elles font plus courtes que le
corps. La tête eft noire avec la partie antérieure d'un
brun noir. Le corcelet efl d un noir de velours, avec
trois lignes longitudina'es blanches ; il cil armé
d'une épine de chaque iôté. L'écullon efl trian-
gulaire , blanc, avec une ligne noire. Les élytres
font d'un noir de velours avec la future , le bord
extérieur, une raie longitudinale & une Lgne plus
ou moins longue d'un trè<-beau blanc ; elles ont
chacune une crête longitudinale au-deiLus de la
raie. Le delTous du corps eil d un noir plus ou
moins brun. Les pattes font ferrugineules , luifantes,
avec les tarfes brunes.
Avec l'âge, les couleurs blanches dues à un ve-
louté difpatoiifent , & l'infeûe devient brun.
Elle fe trouva en Sibérie.
Du cabinet de M. Bat.cks,
83. Lamie fuligineufe.
Lamia fuLginator,
Lamia thoraa fubfpinofo , vigra ; elytris cine-
rafcentibus •■, antennis hrevibus.'Çh-B.Syfl. cnt. p. lyr.
n''.ii.—Sp.inf tom. i.p. iiz.ri^. i^, — M.ant,
Bifl. nat, Injedes, Time VU,
inf. tom. l.pjg. I40. n^. 44. Ent. ou kifl. nat. des
inf, Catricornes. pi. 4-fig. 1.1. a. b. c. d.
Cerambix fuliginator. LiN. Syfi. nat. pag. 62.^,
n". 43.
Cerambix ater ovatus, antennis corporc ditiidio
brevioribus elytris velUre cinereo aibidis. Geoff.
inf, tom. I. pag, 10 j. n° . 8.
Le Capricorne ovale cenàré, Geoff. IblJ.
Cerambix niger^ tkoracejpinofo , elytris cinereis „
corpore ovato , antennis brevtoiibus, Dec. Mém,
inftcm. s. p. 70. n°.y.
FrISCH. Inf, 15, tab. ly.
VoET. Sc.tra! . i, tab. S, fig. JQ.
Cerambix fdfciatus . FoURC. Eut. paris, tom. i,
pag.j^.n''.^.
Elle eft ovale. Les antennes font noires de la
longueur de la moitié de l'infec^te. La tète & le
coicelet font noirs , chagrinés. Il y a deux petits
tubercules latéraux au corcelet. Les élytres font
tantôt entièiement cendrées , tantôt cendrées avec
des lignes blanches, tantôt bjuns, avec ces mêmes
lignes blanches, qui font ordmairement au nombre
de deux , une longue extérieure & une courte in-
t.rieure. Les élytres font alors bordées de blanc. Le
délions du corps & les pattes font noires. '
Cette Lamie fe trouve en France ; elle eft très-
commune aux environs de Pàtis.
84. Lamie cendrée,
LiMi.J cineraria.
Lamia tkorace fpinofo , cinerafiens ; antennis bre-
vibus. Y AS. Mant. inf. tum. l. pag. I40. n". 45^
Cerambix cinerarius. Lin, Syji, nat. cd, Cmel,
pag. 1834. n". 179.
PALLAS./con. inf. roff. tab, F. fig. 11.
Elle rellemble entièrement à la précédente, mai*
elle eft la moitié plus petite & eft totalement cendrée
Elle fe trouve dans la RulVie méridionale.
85. Lamie vaciliantCi
Lamia nutator.
Lamia tkorace matico , lineata , cinereo y vil-
lofa ; antennis pedibufqu: teflaceis. Fab, Mant, inf,.
tom. J.pag. 141. n°. 58. Ent. ou hift. nat. des inf.
Capricornes.^/, i^-fig. loi.
Cerambix nutator. LiN. Syfl. nat. edit, GmeL
pag. iZ^é. n°. 190.
Elle rertemble à la Lamie tuberculée. Les an-
tennes font leftacécs , prefque de la longueur dtt
corps, Tout ie corps cil cendré. Le corcckt di
, 0«o
474
L A M
arrondi, prcfquc cylindrique, avec une raie longitu-
dinale jaunâtre de chaque côtii.L'écuGou eft ariondi
polinieurement. Les élyttes ont des (Irics dans Ici-
quelles il y a des points enfoncés. Le deflous du
corps cil brun , un peu cendré. Les p.ittes font tef-
tacées, brunes, avec les cuilles un peu renflées.
Elle Ce trouve dans l'i/le d'0:ahiti.
Du cabinet de M. Bandas.
8(5. Lamie bonlanjere.
Lamiâ ioquus,
Lamia thorace fabfpinofo , hlrfuto ; elytris ob-
tujîsy fuicJCis , acris , antice ferrugineis ; antennis
mcdiocriiiis. V \ B. Syft. ent, pag. lyiî, n°. 14. —
Sfcc. ir.f. tom. i. p. ili. n" . }6. — Munt. inf.
to:n. t. pag, 140. n". 47.
Cerambix coquus. LiN. 5^7?. nal. pag. 6^c.
n". 44.
Les antennes ne font point auffi longues que le
corps. Le corcelcc elt poilu , les épines latérales
font très-difficiles à appercevoir. Les élytrcs Ibnt
noires , fillonnées , obtufes , ferrugineufes anté-
ricuieraent.
Elle Ce trouve dans le Canada.
Ï7. Lamie linée.
' L.4MIA lineata,
Lamia thorace fpinofo , atra \ elytiis marg'ina-
li'bus lineifque duabus ucrlnque coiundbus albis.
Fab. Afiifif. inf. tom. I. pag. I4l.n°. jj.
Cerambix germanicus. LiN. Sy[î. nat éd. Gmel.
pag. 1855. II". 187.
HerBST. Apud. F U E s L. Arch. inf. tab.
fig.\ .
Elle reffemble beaucoup pour la forme & la gran-
deur à la Larnie pédeffie. La tête & le corcclec font
noirs , avec une ligne blanche dorfjle. Les élytres
font noires avec les bords blancs & deux lignes de
la même couleur , réunies antérieurement & pofté-
lieuremelit. Les pattes font noires.
On la trouve dans l'Allemagne.
8 8. Lamie lépreufc.
Lamia leprofa.
Lamia thorace fpinofo ; elytris iajt variolofn ,
xiriaeis , mMcuta latcrali nigra ; antennis longis.
liB. Syfi. ent. p. lyS. n.^. ^i.—Spec. inf tom. 1.
j7Xi7.^.n*, sï.—Mant. inf. tom. i. p. 141. n". 67.
Cerambix leprofus, LiN. Syjl. nàt. editi Gn:el.
pag. IS^9.«'•. 150
Elle tcflcrable à la Latnte rouffc , mais elle cû
L A M
moitié plus petite. Les anttnnes font obfcurément
rouiTcs,plus longues que le corps. Le corcelet eft
ariondi , avec une (cule épine. Le dos cft iné-
gal. Les élytres font couvertes a leur bafe de grands
points°entre!accs, polléncurement elles font cendrées
& ont dans leur milieu un petit point , une grande
tache latérale, & à leur extrémité un petit point noir.
11 y a une tache blanche de chaque côte de la
baie de I abdomen. Les pattes font cendrées.
Elle fe trouve en Amérique.
89. Lamie maculaire^
L.iMiA macularis.
Lamia thorace cylindrico , mutico , cinerafcens :
elytris bidentatis fufco maculatis. Ent. ou hifi. nat.
des inf Capricornes, pi. ^o.fig, 154.
Elle efl: petite , d'un gris obfcur. Les antennes
font obfcures , avec un cercle blanc fur le li-
xième anneau. Le corcelet efl cylindrique , avec
une grande tache oblongue , d'un noir brun à la
partie fupérieure. Les élytres font bidentécs avec
trois taches noirâtres fur chaque. Les cuifles font
renflées. Les pattes font grif.îtres avec des anneaux
obfcurs.
Elle fe trouve à Surinam.
Du cabinet de M. Raye.
$C. Lamie de Bankcs.
Lamia Bankii,
Lamia thorace fabfpinofo , grifea ; elytris fcrru-
gineo irroratis fajciifque duabus cinereis. Fad. Syft.
ent. pag. 176. n° . 16. Spec. inf. tom. 1.
pag. 113. n". 39. Mant. inf. tom. i. p. 140.
J0._
ou hift. nat. des inf. CAPRICORNES.
pl.lS.fig.lll.
Cerambix Bankii. L i n. Syft.. nat. edit. GmeL
p. 1834. n"- 185.
Elle efl: de la grandeur de la Lamie nébuleufe.
Les antennes font de la longueur du corps & mélan-
gées de cendré & d'obfcur. La tère elt cendrée. Le
corcelet eft arrondi & armé de chaque côté anté-
rieurement de deux épines très-courtes , petites ,
l'une au-dslTus de l'autre. Il eft cendré & mélangé
de toulfâtre. L'écuflon eft encore arrondi pofté-
lieuremenr. Les élytres font cendrées, mélangées
de roullârre , avec deux bandes grifes , une à la
bafe peu marquée , l'autre au-delà du milieu , obli-
que , prefque ondée, interrompue à la future. Le
deflous du corps Si les pattes font cendrés.
On la trouve au cap de Bonnc-Efpérance.
Du cabinet de M, Bankcs.
L A M
91. Lamie htirifTon.
Lamia kiftrix.
hamh thorace fuhfpinofo \ elytris fjfckulato pi-
b>fs , antinr.is mtdiocrihus ferrusis. Fab. Spcc. inf.
tom. l. pag. z\6. n". ^. ^— Mant inf. tom. i.
fag. i]6. n^. 4. Enc. eu kift. nat. des inf.
Capricornes, pi. ij.n^'. ilc.
Ctramkix kiftrix. LiN. Syfl. mt. edi:, Gmci.
f. i8z8. n". 159.
Elle n'ed guère plus grande que la Lamie né-
buleufe. Les antennes font de la longueur du corps ,
velues, (impies à leur bafe , en fcie , ou preique
pedlinécs à leur extrémité ; elles font un peu
teftacces, avec l'eïtrémité des articles un peu obf-
cure. Le corps efl: plus oj moins velu. Le corcelet
efl: obfcur & arrondi, armé de cinq tubercules
épmeuï , rangés fur une ligne tranfveifalc & de
deux autres plus petits , l'une a côxé de l'autre ,
au-devant des cmq autres. L'écufTon elT: petit &
arrondi poflérieureinent. Les élytres font mélangées
de rougeâtre , de cendré & d'obfcur ; elles ont
plufieurs faifceaux de poils de différentes couleurs,
ma's plus particu'ièrement gris. Le deffous du
corps & les pattes font cendrées, plus ou moins
obfcurs.
Elle fe trouve au cap de Bo-nne-Efpérance.
Du cabinet de M. Bancks^
51. Lamie faiiteulê.-
Lamia Julcator..
Lamia thorice inermi , gripa ; elytrïs fafcïis dua-
êus^ macularibus ahlireviatis , Jlrigaque pojlica pane-
tau niveis ; amennis èreviius. Ea e. Manl. irf.
tom. ï. pag. 14,1. n". yi.
Ccrjml>ix fiùator^LlN. Syfi. !tat._ edll. Gmel.
^jg. 1834. n°. 184.
Elle eft petite. Le corps cft d'un gris obfcur.
Les antennes font courtes. Le corcelet cft fans
pointes , arrondi , avec une ligne blanche dorfale.
Les élytres font grifes, obtufes , ponduées , avec
une bandelette , vers leur riers fupérieur , blanche ,
formée de trois petites lignes , celle du milieu plus
courte , ayant un point conflani dans fon intérieur.
Vers le milieu il y a encore une autre bandelette ,
formée pareillement de trois lignes. C'eft ici l'exté-
rieure qui eft la plus courte; elle a pareillement un
point dans fon inté:ieur. Vers l'extrémité des ély-
ucs on voit une (Irie fale & quatie points.
Elle fe trouve....
95, Lamie portugaife.
Lamia lufitanica. !
Lam.ia.tkoraC£ fpinofof corpore tot9.tcIius-:o , dy-
L A M
f7r
' dis fdfiaur.deildta pallida. Ent. en hlf. nai. des
;n/'. Caludie./-/. $.fig. J4. û. iJ.
Ccrjmbix luficanicus. LiNN. Swjî. nat. add.
p. lo6y. n°.y
Elle eft: de la gra.ndeur de la Lamie hériffîn.
Les antennes font teftacées , un peu poilues, & un
peu plus longues que le corps. Tout le corps t!t
tcftacé. Le corcelet cil: armé de chaque côté d'une
épme aiguë. L'écuiTon eft petit, triangulaire , un
peu cendré. Les élytres font teftacées , pâles ,
avec une bande grifatre peu marquée au milieu fc
l'extrémité gtifâtre j elles font couvertes de quelques
poils longs. Les pittcs font de la couleur du corps^
Elle fe trouve en Portugal,
Du cabinet de M. Smith.
94. Lamie fauve.
Lamia falvj^
Lamia apumnigra; cliorace fpincfo ; t'ycris lu^
bris.
Ctrambix fu'.viis. Lin, Syfi. nat, tdit. GjntL
pag. 1836. n". 195.
Scor^ £,•!;. carn. o/..n°. 170,
SeHRANK. Inf. aufl.p. 139, n°. 165.
HeR^st. Apud. FuiSL. Arch. inf. j. tah. ir^
fis- 'Ci-
Cette Lamie eft noire ; la bafe des antennes, les-
élytres, les ciiilTes & les jambes font rongeâtres ;.
elle ne paroît être qu'une variété de la Lamie cariaéc.^
9J. Lamie jaune.
Lamia lutta.
Lamia oblonga ; thorace guadrifpinofo ; capica ,-
antennarum nigrarum bafi pcdibufque luteis ^ da'fi
lineis tribus fufcis j elytris apice bifpincfis f.avefan^
tibus: rugis duahus margineque fufcis.
Mus. LîiK. pag. 14. n". jj^.
Ctrambix Inteus. Lin. Syfi. nat^ cdit. Gmel
pag. 1836. n°. 367.
Elle eft oblongue. Le corcelet eft quadriépi-
neux. Les antennes font noires. La tête , la bafe
des antennes & les pattes font jaunes ; il y a trois
lignes brunçs fur le corcelet. Les élytres font jau-
nâtres, bicpineux à l'extrémité, bordées de brua-
avec deux rides brunes.
Elle fe trouve....;
9^. Lamis de lesk.
LjMi.i leskiana.
47'5
L A M
Lamia tkorace fplnofo ; elytris coiivcxis nigris ,
fafciis tribus coccineis interruptis , apicis angujliore ;
anlennis corpoc longiorihus.
Cerambix triftfciatus. LiN. Syfl. nat. cdlt. Gmel.
p. iSjé. n". 366.
Mus.LF.sic.;)flg-. 14. n". J34-
Les antennes font plus longues que le corps. Le
corcelet eft épineux. Les élytres font noires , con-
vexes , avec trois bandelettes rouges intenompues ;
cJlesvontendiminuaat vers l'e.ïtrémitc.
Elle fe trouve
Lampyres. Lam-yris. Genre d'infecle de la
première Scdion de l'Ordre des Coléoptères.
Les Grecs donnoient indiftindeinent le nom de
Lampyris ; & les Latins , ceux de CicindeLi , Noc-
tiluca , Luc'io , Luciola , Lucernuca , Incenaula , a
tous les iiiieiles qui ont la propriété de répandre
pendant la nuit une lumière phofphorique ; cette
même propriété les a fait connoître vulgairement
fous le nom de vers luilant. Les Enton-'ologiftes mo-
dernes ont dû fans doute s'appliquer à ne tanger les
kifedes fous une menu dénomination , qu'autant
qu'ils préfentent les mêmes caïadlères génériques,
mais comme ce n'eft que par de longues oblerva-
tions & des travaux foutenusque l'on peut parvenir
à atteindre ce dernier but de la fcience , on a encorî
long-temps confouda les Lampyres avec les Télé-
phores & les Malachies, fous fe nom de Cautkaris.
M. Geotfroy, en les féparant des Téléphores /les
a néanmoins placés avec les Lycus , & Linné les
a encore confondus avec les Lycus & les Pyroclues.
M. Fdbricius, éclairé parles erreurs même de ceux
qui l'ont précédé , eft le premier qui ait bren dif-
tmgué ce genre , & qui lui ait adîgné les caractères
qui lui font propres.
Les mandibules longues, Si les antennules fécuri-
foriHes diftinguent furtifamraent les Téléphores des
Lampyres^ dont les mandibules font courtes, à peine
diftinàes , & les antennules en marte. Le nombre des
pièces des tarfes ne permet pas de confondre les
l'ytoclires avec les Lampyres. Une bouche plus ou
moms avancée , & terminée en forme de bec , & les
antennes fortement cotapiiméeSj font encore facile-
ment reconnohre les Lycus.
Les antennes des Lampyres font filiformes, plus
ou moins longues , compofées d'onze articles , dont
le premier un peu plus gros; le fécond court, &
plus petit; les autres piefque égaux & cylindriques.
Elles font inférées à la partie antéiieure de la tète.
Quelques efpècîs ont les antennes en kie, ou plus
• u moins pedinées.
La bouche eft compoféc de deux mandibules ,
<ie deys raâchojre», d'une lèvte icférieure, & de
L A M
quiire antennu'es. La lèrre fupérieurc manque, ou
n'ert point du tout apparente.
Las mandibules font très-petites .cornées , minces,
arquées, très- pointues.
Les m.îchoires font courtes, membraneufes, bifides.
Les diviûons font inégales : l'extérieure eft un peu
plus grande Se arrondie.
La lèvre inférieure eft prefque cornée , cylin-
drique , arrondie à fa partie antérieure.
Les antennules antérieures font compofées de
quatre articles, dont les premiers très-perits ; & le
dernier gros , renflé , terminé en pointe ; elles ont
leur infertion au dos des mâchoires. Les antennules
pofténeures font petites, courtes, compofées de
trois articles, dont les premières petites, & les troi-
fièmes prefque en maiïe ; elles ont leur infertion à
la partie antérieure de la lèvre inférieure.
La tête eft enfoncée & comme enchâffée dans
le corcekt. Les yeux font arrondis, prefque globu-
leux , allez grands.
Le corcelet forme une plaque très-grande , pîatc,
demi-circulaire , débordée , qui cache entièrement
la tête , Si. qui eft à-peu-ptès de la largeur des
élytres.
L'écuflon eft petit, arrondi poftcrieurement. Les
élytres font conacées , un peu flexibles , de la
longueur de l'abdomen dans la plupart des efpèces;
dans quelques autres, el'es font t: ès-courtes , &
lecouvrent à peine la moitié de l'abdomen. Les aîles
font membraneufes, repliées, guère plus longues
que les élytres. Les femelles n'ont ni aîles, ni élytres,
on apperçoit feulement un petit moignon d'élytre à
la bafe fupérieurc de l'abdomen.
Les pattes font fimples & allez couttes. Les tarfes
font compofés de cinq articles , dont les trois pre-
miers alTet courts , prefque égaux entr'enx ; le qua-
trième un peu plus large biiobé ; le dernier eft ter-
miné par deux ongles crochus.
Le corps eft ovale , oblong & déprimé , les an-
neaux de l'abdomen forment autant de replis qui
fe terminent latéralement en angles aigus.
Si les phénomènes quiréfultent des effets de la lu-
mière ont, de tous les temps, le plus excité l'ar-
tention & l'admiration des hommes , on peut pré-
fumer que parmi les infcétes, ceux qui fonr dcftinés
a répandre un éclat lumineux au milieu de la nuit ,
n'ont pas dû être les deniicrs à s'attirer les regards
qu'ils méritent. Les premiers obfervateurs de la na-
ture o3t fait mention de ces infeétes; & par tous
les noms différens que les Lampyres ont fucccflîve-
ment reçus, on peut juger du grand nombre d 'ob-
fervateurs qui les ont diftingués , & fe font oc-
cupés de leur exiltence. La poéfiemême devoir eiier-
cher ,1 les parer de l'es fiiAions ingénieufcs; le célèbre
évéïjue d'AvrancheSj Huet,<laus un pocmc intitulé
L A M
Lampy ris , fort eftimé de ceux qui aiment la poéfie la-
tine , a chante ce fujet, aullî lingulier qa'intéiellant.
Depuis des temps très-reculés, on connoît les Lam-
pyres parmi nous fous le nom de vers luifaus, parce
eue les femelles , qui font les feules que l'on rencontre
k plus ordinairement , font abfolument dépourvues
d'ailes , & reifcmblent affez à des larves hexapodes ,
que l'on confond vulgairement avec les vers. Les
femelles de toutes les cfpèces de Lampyres connues^
biiilent pendant la nuit ; mais il eft des mâles qui
n'ont pas cette faculté. Les Lampyres luifans ont
au-dclTous des deux ou trois anneaux du ventre,
des taches jaunes , d'où part , dans l'obfcurité , une
lumière très-vive , vrai phofphore naturel , qui ,
au loin , préfente une c'tincelle ou une petite étoile
très-bnllanre ; elle eft d'un blanc vcrdâtre ou
blcu.ître, comme le font toutes les lumières phof-
phariques. Elle brille d'autant plus , que l'infccle
cfl plus vigoureux , & fe donne des moiivemens plus
vifs ; elle diminue avec fes forces , Se s'éteint avec
fa vie.
On trouve les Lampyres, ou vers lutfans, par-
tout à la campagne , dans les prairies & aux bords
des chemins , près des builfons , particulièrement aux
mois de juillet &. d'aoilt ; lorfqu'on les cherche
après le foleil couché , la lueur étincelantc qu'ils
répandent au milieu des ténèbres , les décèle bientôt
à nos yeux, & les expofe aifément à nos recherches.
Les mâles paroiffent rares, parce qu'on ne les ren-
contre pas facilement. Réaumur , qui avoir cru que
les femelles n'avoient la propriété de luire qu'au
moment cii elles ont befoin de s'accoupler , & que
c'étoit par cette lueur même que les mâles étoicnt
attirés , avoir indiqué un moyen pour les prendre,
qui confiftoit à tenir les femelles fur la main. Ce
moyen , quoique fondé fur une erreur , peut être
cependant d'une grande utilité. La lumière que ces
laieûes font jaillir dans l'obfcurité , ou dès qu'il fait
nuit, a tant d'éclat, qu'elle peut éclairer un petit
efpace & une grande partie du poudrier, ou valc de
verre , dans lequel on les renfertiie , de forte qu'on
peut fe parter d'autre clarté , quand on veut les ob-
ferver; ils éclairent fuffifammcnt eux-mêmes l'obfer-
vareur qui les contemple. L'exafle & véridique De
Geer , qui les a fournis à un examen fuivi , a re-
marqué qu'ils peuvent tout-à-coup abforbcr la lu-
mière , & la faire difparoîrre aulTi-tôt , pour la
faire reparoître enfuite avec le même éclat ; de
iorte qu'on peut penfer que cette faculté de luire
dépend en quelque (otte de leur volonté , félon les
atfeftions qu'ils éprouvent. On peut fe donner un
très-joli fpedadc , en plaçant dans un poudrier plu-
ficurs Lampyres cnfemble ; ils hiifent alors tous à-
la-fois, & leur lumière réunie eft portée à une allez
grande diftance , & éclaire tous les environs. Ce beau
phénomène , qu'on ne fe laffe pas d'admirer , pro-
duit par un véritable phofphore naturel , eft encore
bien plus admirable dans certaines efpèces étrangères,
dont les mâles , tcès-agiles, ont la faculté de briller ,
L A M
477
& qui voltigeant rapidement, & en grind nombre,
prélentent des milliers d'éroiles tombantes , ou des
f-M 1 _ < j 1 ;..
liUons lumine
dans les airs.
Nous ne connoilTons dans nos contrées que deux
cfpèces de Lampyres : les pays plus rempérés ou plus
chauds que les nôtres, font à cet égard plus favo-
lifés; ces Infecles y font aufli plus grands , fans l'être
cependant beaucoup ; mais ils n'offrent en aucune
part des couleurs riches & variées. On les rencontre
en Italie, prcfque après avoir franchi les Alfes, &
ils font plus abondans à mefure qu'on approche da-
vantage dc-^ parties plus méridionales. L'efpèce des
Lampyres de l'Italie , ou la Luciole , y eft bien
plus multipliée que notre efpèce coniniune ; elle y
répand aulfi une lumière plus vive &: plus ccnf-
taïue. Ces Infeéfes commencent à paroître au cou-
cher du foleil; bientôt l'air en eft rempli, la terre
en eft jonchée , les arbres , les plantes , tous les
corps femblent en être couverts. Au milieu d'une
belle nuit d'été , on ne peut faire un pas dans une
prairie , fans voir ces petits animaux partir de côté
& d'autre , voltiger de toute part ^ en illuminant
toutes leurs rraccs. Leur vol eft par élan, & les mou-
vemcns qu'ils fe donnent excitent leur cffulîon phof-
phoriqHC. On les voit briller par inrervalle : l'air
étincellede païUettesluifantes , quiparoilTeut foudaia
s'éteindre & fe reproduire fous toutes fortes de
nuances. Ce fpeélaclc ne peut qu'étonner ceux qui
n'y font pas accoutumés. Se furpaife tout ce que l'i-
magination en attend.
On peut garder nos Lampyres femelles pendant
deux ou trois femaines dans un vafe , en ayant le
foin d'y mettre un petit gazon & de l'arrofer de
temps en temps pour entretenir fon humidité. Mais
on a obfervé que de jour en jour l'éclat de leur lu-
mière s'atïoiblit de plus en plus , & à la fin elles
ne luifcnt que très-foiblement ; ce qui femble indi-
quer qu'elles fouftrent d'être emprifonnées, ou que
le grand air leur eft nécelfaiic pour renouveler leur
matière phofphoiique. Pendant le jour , on les
trouve difficilement, parce qu'elles fe cachent dans
l'herbe , oii elles gardent un profond repos ; ce n'eft
qu'à l'approclîe de la nuit qu'elles comm:ncent à
fe mettre en mouvement & à étaler leur lumière
biillantc. Leur démarche eft lente , prcfque lourde ,
& elles avanccnr comme par fecouflcs; cependant les
mâles jouilicnt de beaucoup d'agilué : le naturel
des Lampyres eft très-pacifique -Si incapable de nuire;
aulTi les parties de leur bouche font-elles très-petites,
&i. il eft très-difficile d'y appercevoir les dents.
Les femelles des Lampyres d'Europe qu'on a ob-
fervécs pondent un grand nombre d'œufs fur le gazoo
ou fur l'herbe ou elles vivent. Ces oeufs , aiïez
grands , relativement au volume de l'Infeéte , égaleat
la grofleut des graines de navets ; ils fort ronds Se
de couleur jaune citron. A leur fortie , ils font
enduits d'une matière vifqueufe, ou gluante , jaune,
qui les attache foudain à l'objet fur lequel l'Infeûlc
47^
L A M
lïs place; Leur coque n'eft qu'une peau molle &
flexible , dt lotte qj'on les écralc au moindre attou-
chcmeiit.
La larve , longue d'environ un pouce , Se
large de trois lignes, a le corps applati , Se même
a beaucoup de rellcmblance avec la fcmtlle de l'In-
fïde parfait , qui , comme nous avons dit , a aflez
elle-même lafjrme d'un vers hexapode. Cette larve
efl garnie en-devant de fix pattes écailleufes , pla-
cées auï trois premiers anneaux. Le corps, divifé
en douze parties annulaires, a le plus de largeur
ai milieu, diminue iiifenfibicment vers le derrière,
& il cft comme tronqué ou coupé tianfverralcment ,
à cette ejtrémité. Le premier anneau , auquel la
i3te eft attachée , a un contour arrondi par-devant ,
àc fon bord pollérieur cft coupé tran(verfa!ement
en ligne droite. Le fécond & le iroifième anneau
ont à-peu-près ia figure d'un quatre long; le qua-
uième & ks fuivans, jufqu'au pénultième inclufi-
vement , font moins longs , & unis entr'eux par
une membrane flexible qui leur permet de rentrer
un peu l'un dans l'autre. Par cette conformation ,
la larve peut aufTi s'abnger ou fe raccourcir , &
courber fon corps de toute façon. Le contour de
ces anneaux elt irrégulier & angulaire. Ils font cou-
verts cn-de(l"ous d'une plaque horizontale allez unie,
coriacce , & qui , de chaque côté du bord polté-
rieur, fait une pointe faillante , ou un angle alfez
aigu, fur les derniers anneaux, mais plus arrondi
fur les trois premiers ; chaque côté du corps eft
garni de deux rangs de plaques coriacées, brunes,
formant tout autant de pointes angulaires ; la plaque
du pénultième anneau cft d'un blanc verdâtre , &
Je dcr.iier n'a aucune de ces pointes. Au milieu du
deffous du corps , les huit anneaux à plaques ont
encore chacun une pièce irrégulière , écailleufe ,
prefque noire, qui fe termine en deux pointes fail-
lantes, gatnies d'un poil roide , & plus longues fur
les derr.iers que fur les premiers de ces anneaux.
Les Dois premiers anneaux du corps ont aufll entre
les partes quelques petites pièces écailleufes 5 & la
peau qui couvre le delTous des anneaux , entre les
plaques écailleufes, eftmembrancufe& un peu ridée.
Le delfus du corps eft d'un brun obfcur , prefque
noir & mat , mais les angles poftérieurs des anneaux
font d'un jaune livide & fale ; ce qui forme des taches
très-propres à fairercconnoître cette larve. Le dellous
des huit premiers anneaux , excepté les plaques
écailleufes, eft d'un blanc fale tirant fur le brun,
mais les neuvième , dixième & onzième anneaux y
font d'un blanc verdâtre, & c'eft de-Ia que part la
lumière que répand auffi la larve dans l'obfcurité.
L'anneau qui termine le corps eft; brun , & dur au
toucher, formant deux pointes garnies au bout d'un
poil roide ; la fente traafverfale eft l'ouverture de
l'anus. Sur toutes les parties qui font écailleufes ou
coriaces, on voit, à l'aide de la loupe, un grand
nombre de très-petits poils, qui n'empêchent pas
la larve de paroître toute rafe. Elle a dix-huit flig-
L AM
niâtes en forme de petites taches, d'un brun c'air^
percées au milieu , comme dans les chenilles, 6^ ai-
rangées de même.
La tête eft très-petite par rapport au volume da
corps; elle cft prefque de figure ovale Se de cou-
leur brune : la larve la retire entièrement dans
le premier anneau du corps cn-dellous , auffi-tôt
qu'on la touche , & dans cet état elle paraît fans
tête , quand on la regarde en dellus. Elle cft atta-
chée au corps par une efpèce de col membraneux,
qui eft la partie dans laquelle elle rentre au gré
de rinfede. Elle a deux petites antennes, ailez
grofTcs , courtes , coniques divifées en trois articles,
& de couleur brune obfcure , placées vers les côtés^
Au-devant elle porte deux longues dents écailleufes,
d'un brun clair 5: tranfparent, déliées, courbées
& irès-pointues , qui fe renconttent par leurs pointes,,
fans fe croifer : en deflous de ces dents, il y a
une partie en forme de lèvre inférieure , garnie de
fix petites parties coniques, femblabies aux baibil-
lons des chenilles. Les pattes font alTcz longues ,
écailleufes, & de couleur brune, divifées chacune
en trois parties jointes par une membrane flexible &
blanch.'itre , S: terininée par deux petits crochets;
elles ont, par- ci par-là ^ de petits poils courts. Cette
larve marche fort lentement, elle s'aide de fon der-
rière dans la démarche; à chaque pa< c'ie raccourcit,
le ventre fe retire, fe'^recourbe en-delfous, appuyant le
bout contre le plandepofiiion, &: enfuite elle fe pouffe
en avant avec les pattes. Quoique la forme de fes dents
piitla faire fûupçonner carnacière, elle vit cepefidanc
fur de la terre fiaîche , avec de l'herbe & des
feuilles de difFe'rentcs plantes ; mais l'on a remarqué
qu'elle devient foible & languilTante , quand on l'a
latfle manquer de terre humide. Elle eft très-pacifique
& paroît craintive; dès qu'on la touche, elle retire:
la tête , & refte long-temps immobile^
Quand les Infeéies ont à fe transformer en nymphes,
ordinairement la peau fe fend ou fe brifc au milieu,
du dellus de la tête & du dos, & lai/fe ainfi une ou-
verture fuffifante pour donner paiTage à !out le corps;
cette larve a paru prendre une autre manière de fe
défaire de fa peau , qui fe fend de chaque côté du
corps, dans toute l'étendue des trois premiers an-
neaux. Le deflus de ces anneaux fe détache tout-
à-fait du dellous, & la larve tire la tête hors delà
peau qui la couvre, à-peu-près comme on tire la
main hors d'une bourfe. Les deux fentes latérales
donnent une ouverture très - fpacicufe à l'InfeClc.
pour fortir de la vieille peau , & il en vient aifé-
ment à bout dans l'cfpacc de quelques minutes , en
contradant & en alongcant les anneaux du corps
alternativement. La nouvelle peau, dont il cft alors
couvert , eft d'une couleur bien différente de celle
de la vieille ; elle eft d'une couleur de chair très-pâle ,.
& le délions du corps eft teint de jaune clair. Peu-à-
peu le deffus du corps devient d'un brun pâle ver-
dâtre ; les côtés font de couleur de lofe pâle, & le
deflous cft d'un blanc fale litaiit fur le jaune ; la tête.
L A M
& les pattes font colorées d'un céladon grifâtre , ti-
rant fur le vert.
Dès que la larve eft dégagée de fa peau , elle
courbe le corps en arc, ou en demi-cercle, & Ce
trouve alors dans un état de véritable nymphe ; mais
on lui voit encore remuer & alongcr la tête ,
de même tjue les antenni;s & les pattes^ quoii^ue
lentement ; elle donne aulTi des mouvemens au corps.
Quoique cette nymphe ait beaucoup de rellemblance
avec la t'orme quelle vient de quitter , on remarque
cependant que la tête , Jcs pattes & les antennes
ont beaucoup changé , qu'elles font grollcs , do-
dues, enflées & comme engourdies, n'ayant qu'un
mouvement lent 5c difficile. On ne trouve plus à la
tète ces deux dents aigués qu'elle avoit avant la mé-
tamorphofe , mais deux barbillons courts & gros à
leur place. On voit enfuite que le mouvement de la
tète, des antennes & des pattes celle, que les an-
tennes fe rangent Si s'appli juent de chaque côté de
la tête contre le delfous du corps , & qu'il en ell: de
même des paitcs , qui fe placent régulièrement contre
le dcll'ous de la poitrine, comme on eft accoutumé
de les voir fur les nymphes ordinaires , avec cette
différence , qu'elles n'y font pas (l exadcment ap-
pliquées; il y a du vide cntr'elles & le corps. L'In-
feéle ne remue plus aucune de ces parties ; le feul
ligne de vie qu il donne , c'eft par le mouvement du
ventre, qu'il courbe en arc , qu'il redrcifc enluiie ,
& auquel il donne des inflexion* de côté & d'autre;
le corps , de même figure que celui de la larve ,
eft feulement un peu plus court. La tête eft bailTée,
& repofe contre le delFous du corcelet , ou du pre-
miei anneau , dans lequel elle eft un peu enfoncée.
Les antennes font divilées en plufieurs articles , & les
pattes , grolfes Se dodues , ont leut extrémité ar-
rondie &c fans crochets ; elles font placées régulière-
ment Se avec ordre, de forte que la premièr'=- Jaire
repofe fur la féconde, & celle-ci fur la ttoiiîème.
Le bout du corps ou le detniet anneau du ventre
a fouffcrt quelque changement ; au lieu de deux
pointes qu'on y voyoit auparavant , on y en obtrve
alors huit, pofées autour de l'anneau, au milieu
defquelles on voit deux tubercules charnus, qui ont
un petit mamelon au bout , & qui font placés dans
un petit enfoncement. Cette nymphe , apr^s avoir
L A M
479
quitté la peau de larve , répand une lumière tlè^-vivc
& très-btillante , qui a une teinte d'un beau vert.
Cn a remarqué que toutes les f o s qu'on remue
le vafc qui la renferme , elle fait paroî:re une lunnère
très-éclatante , qui enfuite diminue peu à-peu , juf-
qu'à difparoître; ce qui annonce que la nymphe a
aulTi la faculté de luire quand clic veut.
Les obfetvations deGccr , qui méritent fans doute
la plus jufte confiance , prouvent donc que le Lam-
pyte femelle luit, & dans l'état de larve & dans celui
de nymphe , conim* dans l'état d'infeéle parfait.
Mais quoiqu'on reconnoilTe par-li que la r.atiire ne
l'a pas douée de cette facuhé (pécialemciit pourattirer
le mâle , il n'en eft pas moins ccrrain qu'elle peut la
deftiner aulli à cet ulàge , & que le mâle filt en pro-
fiter , pour chercher & tiouver fa compagne. Moi-
même je me fuis fouvent fetvi de cette rc/lburce pour
l'attirer fur ma main , & rarement elle a été lans
fuccès. Je n'ai pu encore m'alfurer , il eft vrai , fi
le mâle de notre efpèce commune a la propriété de
luire , mais plufieurs auteurs atteftenr qu'il en jouit,
quoiqu'il ne laille échapper qu'une lumiète plus ou
moins foiblc. Il eft ccttain que dans les pays plus
chauds, tels que ceux de l'Italie & de l'Amérique
méridionale , les Lampyres mâles brillenr avec le
même éclat que les femelles ; mais on ne peut s'en
appetccvoir que lorfqu'ils volent ; la partie brillante
de leur corps eft cachée par les aîles & par les élytres
pendant qu'ils font en repos. Ces infeéles lumi-
neux ont donné à quelques perfonnes lefpérancc
d'en former un phofphore perpétuel. On a fait bieti
des épreuves pour cet effet; mais quoique la pattic
poftérieure de l'animal coupé cn deux , confervc
encore quelque temps fa lumière , elle s'éteint peu-à-
peu , & tous les efforts tentés jufqu'à préfent pout
laconferver, ont dîi être & ont été inutiles. Les re-
cettes que quelques auteurs ont voulu donner, pour
parvenir à cet objet, ne peuvent être que l'ouvrage
de l'ignorance ou du cl-.arlatanifme. En préfumant,
avec taifon, que cette matiète phofpnorique ne peut
être que le piodau naturel de la vitalité même de l'a-
nimal , & doi; nécenaireracnt fe dilfipet plus oa
moins ptomptement des que l'animal n'exiftc plut
pour la reproduire, on fera peu jaltiux fans doute
de couiir après des xecherches aufli vaines.
480
Suite de Vlntroàucllon à l'HiJloïre Naturelle des Inftcles,
LAMPYRE.
L A M P Y R Y s. Lin. G e q f f. F a b.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes, {impies, ou en fcie , ou pcilinées , compofées de onze
articles: le premier un peu rentié 3 le fécond péri:, les autres égaux.
Point de lèvre fupérieure.
Mandibules très-petites, très-courtes, cornées^ arquées , pointues , fimples.
Mâchoires courtes, membraneu fes j bifides j divifions inégales : rextérieure plus
grande , arrondie.
Lèvre inférieure courte , prefque cornée , cylindrique , arrondie à fa partie
antérieure.
irticuiees :
Quatre antennes inégales. Les antérieures un peu plus longues, quadriartii
premiers articles petits ; le dernier gros j terminé en pointe. Les puitcrieures petites,
courtes , triarticulées : premiers articles petits ; le dernier allez gros.
ESPECES.
I. Lampyre luifanr.
Ohlono , brun ; corcelet marqué de deux
points tranfparem au dejfus des yeux.
1. Lampyre lumineux.
Oblong , brun } corcelet cendré.
3. Lampïre maculé.
D'un fauve tenace ; corcelet maculé;
deux taches marginales fur les élyires.
4. Lampyre biponâué.
Ovale , teflacé , une bande noire fur le
corcelet , un point noir fur les élytres.
5.. Lampyre glauque.
Glauque ; extrémité de Vahdomcn noire
avec une tache fauve.
<î. Lampyre mauriranique.
Elytres livides j corps fauve,
7. Lampyre hefpere.
Ovale ; une tache marginale fauve ,
triangulaire fur les élytres,
8. Lampyre luifant.
Oh long ; élytres Xun brun pâle, avec unt
tache brune oblongue ; abdomen roux en-
dejj'ous
Suite âe t'iiiroducilon à. rUlJlo'm Naturelle des Infecles.
4?l
LAMPYRE. (Infedes.)
dcjfous , fauve poflîrieurement , un fcul
i8. Lampyre caligineux.
Jegment noir.
Brun ; abdomen noir j fauve à fou extré-
ç). Lampyre enflammé.
mité.
Ovdh ; élytres brunes avec une cache
jaune , ovale fur leur bord,
ïo. Lamtyre penfylvaiiique.
19. Lampyre margiué.
Ohlong , noir ; tout le bord du corcelet
€r des élytres , l'écuffon & la partie pof-
térieure de L'abdomen fauves.
Oblong,brun; corcekt fauve , une ta-
che noire dans le miliiu iS' deux points roux.
20. Lampyre du Cap.
Livide; corcelet prefque fauve ; abdo-
11. Lampyrr fulgide.
men fauve pojlérieurement.
Rouffàcre '■> extrémité de ^abdomen &
des él)ires brune.
II. Lampyre pâle.
11. Lampyre Japonois.
Jaunâtre ; abdomen avec une raie tranf-
verfale noire.
Pàle-fjuve \ ahdomcn fauve.
ai. Lampyre brillant.
13. Lampyre pyrale.
Corcelet roux , noir au milieu , élytres
noires , bordées de blanc, abdomen blanc.
Oblong; élytres obfcur es , avec la fu-
ture ùr le bord extérieur jaunes j abdomen
entièrement jaune.
14. Lampyre italique.
ij. Lampyee pliûfphorique.
Noir\ corcelet joux ; extrémité de l'ab-
domen jauve.
Oblcng , prefque tejîacé ; abdomen
noir, fauve pofleiieurcmenc.
ï 5. Lampyre obfcur.
1^. Lampyre rayé.
Noir • une tache rouffe fur chaque côté
du corcelet.
Jaune ; élytres avec la future & une
large raie noire.
1^. Lampyre éclatant.
Noirâtre ; um lunule rofe fur chaque
côté du corcelet,
17. Lampyre nitidule.
Oblongj brun; corcelet prefque fauve ,
une tache noirt dans le milieu ; deux taches
fauvis à l'extrémité de l'abdomen.
1 j. Lampyre bordé.
Obfcur ; corcelet , future , lord des ély-
tres & extrémité de l'abdomen _, jaui.es.
16. Lampyke livide.
D'un jaune livide \ miiïiu du csrcelet &
de la poitrine i obfcur s.
•482
Suite de l'ïntroducîïon à l'HiJlolre naturelle des InfeHes.
L A M P Y R H. ( Infedes. )
17. Lampyre occidental.
D'un jaune obfcur -^ corcdct& extrémité
de l'abdomen jaunes.
28. Lampyre hcmipceie.
Noir ; ex trémité de l'abdomen jaune ;
élytres courtes.
29. Lampyre très petic.
Tejlacé ; abdomen & ailes noirâtres.
* * Antennes en fcie ou peclinécs.
30. Lampyre flabelliforme.
Noir ; corcelet a vec une ligne courbe vers
le bord ; éljtns avec une ligne courte ,
jaunes,
31. Lampyre plumeux.
D'un jaune fauve; antennes obfcures ,
très-pcBinées ; élytres courtes , amincies.
2. Lampyre atre.
Très noir y èords latéraux du corcelet
rougeâtres.
53. Lampyre thoracique.
Très-noir; antennes cowp rimées \ corce-
let fauve.
34. Lampyre fauve.
Fauve i extrémité des élytres noire-
35. Lampyre pecliné.
Noir; lords du corcelet, hafe anté-
rieure des élytres & extrémité de C abdo-
men blancs ; antennes très-peclinées.
Efpèces moins connues,
3(5. Lampyre comprimé.
Te/lacé; pattes & antennes comprimées.
37. Lampyre chinois.
Elytres tejlacées, noires à l'extrémité,
38. Lampyre poilu.
Noir ^ oblong ; corcelet fanguin , avec
deux lignes noires longitudinales ; les trois
derniers articles des antennes périnées.
L A M
* Antennes filiformes,
I . Lampyre luifanr.
LampYris fpUndidula.
L^mpyris ob!o.iga ^ftifca > c'ypeo Çupra cculos fe-
nejïraio. LiN.SyJl. nai. pag. 644.72". 5. Eut. ou
hift. rac. des ir:J. LamtyPvE. pL l. fig. 1. a. b. c. d.
Lin. Syft. nat. edit. Gmel. p. 1881. n". 5.
Lampyris fpicndidula , oblonga , fufca ; clypeo
ap'ne hyalino. îf,s.SyJi, ent. pag. ico. n". t.~
S -'ce. inf. tom, i.p. z^l. n°. 1. — Munt. inf. rom.i.
p. 161. n". %.
Lampyris fœmiiia aptera. Geoef. k'Jl. inf. tom. i .
pûg. 166. r.°. 1.
Le vert luifaut à femelle fans ailes. Geoff. Ibid.
Lampyris nocliluca communîs , oblonga ; fupra
nigio-fufcd, fubtus albido-flavj. Dec. Mém, inf.
tom, ^,pag. 3 I. n". i.pL l.fig. 19. 10. 21.
Scarabius Lampyris fordide r.igricans , corpore
lonco 6" anguflo , feu cicindeld inuj. K.A). Inj. p. 58.
71'. IJ.
MoUFFET. Tlieatr. inf. p. 109. fig. i. 6' 1.
Brade. Worcks ofnac.tab.i6.fig. i.'A ,fœmina.
B, maf
Philos. Transact. abridged by.Lo^moi.v.
vol. i.p^g. 761.pl. 10. fig. 185. 184. 185. maf.
ÇaJJidu noâiluc. Scop. Ent. carn.n^. 11%.
Lampyris fplendidula. ScHRAnk. Enum, inf. auJI.
S..HAEFr. Elem. inf tab. -jJffig. I. 6" 2.
NoHiluca terref.ris. Colum. Cephr. i. 58.
h- 3«.
Cantharis ncâiluea. Voda. Inf pag. 59.
Aldrov. Infecî. 491.
}ovir. Inf û. corn. H.fig. 1.
GUEN. DE MONTBEIEL. nOV . ûfl. dixiotl. l-]1,l.
fem. 1.
Charliton. Exercit. pag. 47. Cicindela,
Cicindtla. MlRKIT. pin.'p. 101,
List. Tab. mut, tab. i-fig. m.
L A M 483
Cicindela. DaL. pharm. pag. 591.
Le corps cft oblong un peu dc'primé. Les an-
tennes font noirâtres , liliiormcs , plus courtes que
le corceict. La tcte elt d'un jaune fduve , avec les
yeux noirs , arrondis , tiès-grands. Le corceict t(t
noir avec les bords jaunâtres , & deux points plus
clairs , prefcjue tranfparens , fur le bord antérieur.
Les élj'tres font noirâtres , Icgèremerit chagrinées ,
marquées 'chacune de deux ou tiois lignes élevées.
Les ailes font obfcures. La poitrine & les pattes font
d'un fauve obfcur. L'abdomen eft obfcur , avec les
derniers anneaux plus pâles.
La femelle eft beaucoup plus grande que le mnle;
elle eit d'une couleur obl'ciuc avec les trois der-
niers anneaux de l'abdomen jaunes en dellous. Oa
la trouve communément pendant l'été dans prcfque
toute l'Europe ; l'éclat vif & lumineux qu'elle ré-
pand le loir, par les trois derniers anneaux de l'ab-
domen , la fait facilement diftinguer. C'ell d'ail-
leurs l'efpècela plus connue.
Il fe trouve dans toute l'Europe,
z. Lampyre lumineux.
Lampyris ncadaca.
Lampyris oblonga fufca , clypeo cinereo. Lin.
Syfi. nat. pag. f45.n*-\ i. Fuun.fuec. n°. 6^,^. —
cait. Gmel. p. 1881. i. Ent, ou hift. nat, des inf.
Lampyre. /■/. i.fg.i,
Lampyris nocliluca. FaB. Syft. ent. p. zco. n°,i.
Spec. inj. tom. \ . pag. 2 ( 1 . — Mant. inf t. I .
p. 161. «". I.
Cantharis mas coUopterus, Leche, nor.fpec. 13,
47.
Dec. inf. tom. 4, pag. 31. n'"' . l. tab. i,
fig. I?.io.
Il rcflembie entièrement au Lampyre luiCmt j
dont il n'efb pcut-ttre qu'une vanétc ; il en diffère
en ce que le corcclet eft d'une couleur cendrée , noi-
râtre , un peu plus clair vers (es bords , fans tachas
tranfparenics. Le corps eft moins obfcur.
11 fe
Europe.
Nota. Il eft probable que AL Geoffroy a Confondu
cette efpèce avec la précédente , ou que c'cft Ia
précédente qu'il n'a point connue. C'eft cette efptcc
qui convient le mieux à fa defcription. Si qui fe
t'ouvc le plus communément .lux environs deP.iris;
c'clt donc ici que devroit étie cité fon ouvrage & non
pas au Lampyre luifant, amfi que l'ont fait ia plu-
part des cntomologues.
5. La.mpyre maculé.
Lampyris maculata.
rpp
4^4
L A M
Lampyih flavo teftacei , thor.ue mjculato elytris
maculis diubus miirginui.bus. Ent.ou h'.fi. nat. des
inf. Lampyre. j>l. i . fi.j. ; .
Il eft affcz grand Li tête eft caclu'c fous le cor-
cclet. Celui-ci cft anguleux de chaque cô'é, tcftacé ,
avec une rangée tr^.iiiverfak de radies noirâtres. Les
élytres font tcftacccs , avec un pea de noir à leur
bafe & deux taches noires fur tlia'jne , plsci'cs vers le
bord antérieur.
Il fc trouve.
Du cabinet de M. Duficfnc.
4 Lampyre biponcfl: 1';,
LamtYkis éipunâata.
Lampyris ovjcj , tepacea ; thoutcc fufc'u elyfi ~-
Bi-e inac-.ila nigr,s. Dro. hiji. inf. tom. ^. p/g. je.
n''. <!-. tal}. 17. fig. 4.
L-:mpyris wjculr.ta. ( pyrochroœ ). Lin. Syfl. nat.
ed t. Gmel.pag. 188. n^' . 5 y.
Le corcelet & les élytres font fauves. Le eorcelet
a antérieucemci'.t une tache & peiléricurement une
bande noire. I>cs éiytres font divifécs en deux par
une ligne noire longitudinale; la partie externe cft
jaune & l'inteine eft brunej chacjue ëlytre eft mar-
<juéc fur la partie antérieure de fon bord d'une tache
noire & ronde.
\\ fe trouve i Saint-Domingue.
f. Lampyre glauque.
/. i MPYRis glauca,
Ljmpyrls glaitca , abdominis aphe nigro , macula
flava. Ent, ou hifi. nac. des inf. Lampyre, pi, i.
fis- 4.
Il eft an peu plus grand & plus large que le Lam-
pyre raauritanique. Tout le deffbus du corps eft d'un
jaune verdârre. Le eorcelet eft arrondi , rebordé.
Les élytres font lilfcs. Le delTous du corps & les pattes
font jaunes. L'extrémité de l'abdomen eft noire,
avec une tache jaune. Les yeux font noirs.
Il fe trouve à St. Domingue.
Dd cabinet de M. Dufrcfne.
6, LampyR» mauritanique.
Lautyris mattrhanica.
Lampyns elytrls lividis i corporefluvo. LiN. Syft.
r.at.pag. 645. n9. lo. Ent. ou hifl. nat. des 'inf.
Lampyre, f/. i./^. r. a.b,c.
L A M
L:mpyr!s mauiitanica. Fab. Sy/!. ent. pag. trz,
""• I î- — Spec. inf. tom. i. par. 1^4. n°. 17. -— »
Manc. inf. tom. l- pag, léi. n'^ . 18.
Lin. Syft. nat, ed.Gmel, pag. 1884. «c-, jq,
II eft un peu plus grand que le Lampyre luifant.
Tout le corps cft jaun-vtre. Le eorcelet e(t jau-
ne , arrondi antérieurement. L'écuffon eft jaune,
tiiangulairc. Les élyires font d'un jaune un peu
nbfctir : elles ont chacune trois lignes longitudi-
nales un peu élevées.
La femelle, deux fois plus grande que le mâle ,
eft d'un fauve plus ou moins rougcâite ; elle eft fans
ailes , & n'a que des rudimens d'élyttes.
II fe trouve dans les départemens inéridionaui
de la France & fut la côte de Batbarie.
7. Lamtyre Kefpcr.
L.iMPYRis hefpera.
Lampyris ovata ; elyt'is macula margînalî trian-
Sv/l. nat. pan. éid-.n^. 6. — it.
des
Lampyris ovata ; elyt'is macula margînalî triati-
gulari flava, LiN. Syfi. nat. pag. 644. n^. 6. — ibid.
edh. Gmel. p, 1885. n°. 6. Ent. ou liijl " " -'-
Inf Laiapyke, PI. 1. fig, 6,
Fab. Syjf. ent. pag. loo. n". 6. — Spec. inf tom, t.
p, 1^1. n^, ^.-—^Martt. inf. tom, l. p. 161. n°. 10,
Lampyris Surinamenfis ovi:ra , elytris fufis :
mj:cula marginali trianfulari Jiava , abdomme Jab-
tus fufcoaptce flavo. Dec. Mém. inf. tom. 4. p. 48.
«"• '•?/• 17- fig- I-
Il eft un peu plus grand que le Lampyre en-
flammé , auquel il reftemble beaucoup. Les an-
tennes (ont noirâtres , filiformes, plus courtes que
le eorcelet. Le eorcelet eft grand , arrondi anté-
rieurement, jaunâtre , avec une tache au milieu ,
quarrée , noirâtre. Les élytres font obfcures, avec
une tache furie bord extérieur, triangulaire, jaune.
Le dclFous du corps & les pattes font dun fauve obf-
cur. L'extrémité de l'abdomen eft jaune.
Il fc trouve à Cayenne , à Surinam.
8. Lampyre luifant.
Lampyris nitens.
Lampyris oblonga; elytris pûlllde fufcis , macul*
marginali^ oblonga fujca; abdomine fubtus rufo ,
poftice flavo : fegmento unico nigro. Deg, hifl. \nf,
tom. ^.pag. ij0.n° , 3. tab. ij-fig- }•
Lampyris nitens. {pyrockrox). Lit;. S y/l, nat,
edit, Gmel. pag, iSSj.n". 38.
L AM
Il cfl oblong. Le corcckt eft brun , boidé de jaune.
les élytres font b:iinesavec une tache jaune matp;i.
iialc. L'abdomen eft roux en dciTou^ , avec les tiois
Herniers fcgmens jaunes , précédés dïni fegment
brun. Les antennes font brunes Se les pattes fauves.
Il fc trouve à Surinam,
9. Lampyre enflammé.
LiMPT RIS ignita.
Lampyris cvata , elytrh fufcis : macula marg'-
rtali ovuialutea. Lil^. Syjl. nac. (l^f. n^. 7. — lùij.
cdic. Gmel p. 1%%^. n° . j. Eut. ou hijî . nut. des inf.
Lampyre. P/. i.fig 7.
Lampyris igrtita. Fab. Syjl. ent. pag. 101. n°. 7.
— Spec.inf. tom. i. ;>. 1 y ! . «'. 10. — Mmi. inj'.
lam. l. pag. 161, n". 11.
Lamry ris oviti, elyrris fufcis macula maro'mati
ovacaflava abdomine ju6:us toto flavo D, G. Mtm.
inf. tom 4. pag. 49. n". i. Pi. ly.fig. t.
VoET, Coleopc. par. l.taè.^î.fig. 3.
Le corps eft ovale, déprimé. Les antennes font
courtes, obfcures, filiformes. La tète eft obfcure ,
avec les yeux noirs, arrondis, un peu faillans. Le
corcelet eft d'un jjune obfcur , avec une tache ovale,
jaune , fur le bord extérieur. Le deflbus du corps eft
obfcur j avec l'abdomen jaune.
Il fe trouve à Cayenne , à Surinam.
10. Lampyre penfylvanique.
Lampyris pcnfylvanica.
Lampyris obtonga yfufca , tkorace flavo, macula
média nigra punciifque duobusrufis. Ent. ou hijî.
nat. des inf. Lampyre. PI. l. fig. 8.
Lampyris pcnfylvanica. (pyrockrod.)Liti. Syfi.
nat, edit. Gmel. pag. 1887. 'î"- 4'5'
Lam/'yrz'.f penfylvanica ohlonga , elytris pallide
grifeo tejîacets , thorace inttr marginem nigro: ma-
culis Unis rufis. Des. Mém. inf tom. 4. pag. Si-
n". i. PL 17- fis- ^-
Pyralism'inor , fubcinena ohlonga, alis oculif-
qae nigticantibus. BroWN. hi/l. ofjam. p. 4^-1.
tab. Jta,.flg. 9. a. b.
Le corps eft oblong , de la grandeur du Lampyre
mauritanique. Les antennes font obfcures, filiformes,
plus longues que le corcelet. La tête eft jaune un
LAM
48?
p:u plus avancée que dans les aucres d'ièces, avec
les yeux noivs , arrondis, faillans. Le corcelet eft
jaune avec une tache noire au milieu , & d-^ux petites
taches (iblohgucs , rapprochées , rougeâtrcs. Les
élytres font obfcures. Le defTous du corps eft obf-
cur. Les trois ou quatre derniers anneaux de l'abdo-
men font d'un beiU jaune. Les pattes font jaunâtres ,
avec les tarfes , une partie des jambes Se une tache
fur les cuifles , noirâtres.
Il fe trouve en Pcnfylvanie.
Du cabinet de M. Bofc.
II. Lampyre fulgide.
L.i.it pr RIS fulgida,
Lampyris rufefcens; apice e'.ytrorum aid^minif-
que fufco. Ent. ou hift. nat. des inf. LamfyRL.
Pt.l.fig.9.<'-1>.
Il reiTemb'e pour la forme & la grandeur au
Lampirc enflammé. Les antennes font fauves , fili-
formes , de la longueur du corcelet. Le corcelet elt
fauve , fans taches. Les élytres font d'uo jaune
pâle , noirâtres à leur extrémité. Le dcllous du corps
eft fauve ; le pénultième anneau de l'abdomen eft
jaune & le dernier eft noir.
Il fe trouve à Saint-Domingue.
Du cabinet de M. d'Orcy.
II. Lampyre p-'ilc.
Lampyris palUda.
Lampyris pallida. flavefcens , abdomine flavg.
Ent. ou kijl, nat, des inf. Lampyre. PI. i.
fig. 10.
Il eft prefque delà grandeur du Lampyre enflam-
mé, auquel il rellemble beaucoup. Les antennes
font beaucoup plus courtes que le corcelet. Tout
le corps eft jaunâtre. L'abdomen elt d'un bcaa
jaune.
Il fe trouve à Cayeiuie.
15. La.mpyre pyrale.
L.iMPYRis pyraiis.
Li^mpyris clypeo rufo medio nigro, elytris nigris ,
marginious ahdomineque albis. Fab. Syfi. ent. p. 100.
n^..i.—Spec. inf tom. I.?. iji.n". ^.—Mant.inf.
tom. I. p. KSl.n". f. Ent. i/u Itijl. aat. des inj.
La.mpyre.;?/. 1. fig. U.
Lin. Sjji. nat.tdit. Gmel. pag. 1883. n', 4^
^î6
L A M
Lampyris ^yTS.VisoMongiuf^u/afufca, elytrismat'
gine rufefcentibus , clypeo intra m.iri;inem purpuraj-
cente. LiN. Syfl. nat. p. 644. «". 4. — Muf. lud.
ulr.pag. 78.
Lampyris oblonga; elytris ohfçure fufcis marglne
rufefcentibus , ahdomine atro pojticefiavifimo , pedi-
iusfufcii.Dza.Mém.mftom.^.pag. 51./!^. 7.
PJ. 17.fg.7-
Il ell de la grandeur du Lampyre luifatu. Les an-
tennes fonr noires & filiformes. La tête cil noire &
cachée Tous le corcckt. Le corcelet eft affez grand ,
appUti , rougeâtre , avec une tache noire a»
milieu. L'écuUon ell noirâtre, coupé poflérieurc-
inent. Les élytres font noirâtres avec la luture Si
les bords antérieurs jaunes. Le delTous du corcelet
cft rouge , la poitrine eft noire , l'abdomen eft
noir, avec l'ejitréra.'té jaune. Les pattes lont noi-
râtres j avec les bafes des cuiffès livides.
11 fe trouve dans l'Amérique feptcntrionale.
14. Lampyre italique.
Lampyris italica,
Lampyris n'rgra , tkorace rufo , ahdominis apice
jlavo.Ent. ou hifl.- nat. des iiif. Lampyre. P/. 1.
fig. II. a. b. c.d.
Lampyris italica elytris fufcis , clypeo antice
tranfverfo rufo: medio nigro. Lin. Syft. nat. p. 645.
n°. II.
Lampyris italica elytris fufcis , thorace tranfverfo
rufo. fAB. Syjl.enr. pag. toi. n'-\ 11. -Spei;.
inf. tom. I. pag. ijj ra". 16.
Lamryris nai^riMs favicans , capite elytris fuf-
cis, abdomine apice albijjîmo. Fab- Mant, inf. tom. i .
pag. i6i. n°. 17.
Lampyris ohXonga. , elytris nigro- fufis , thorace
rufo: macula nigra medio , capite nigro. Dec. Mém,
inf. tom. 4. pag. 9. pi. \7.fg. 9- 6" 13-
Lampyris italica. SuLZ. Hiji. inf tah. 6. fig. 5.
IVÎEM. De Pacad. des fciences de Paris. 1776.
P^g- 545'/"'- 10./^. 4' J.«.
Il varie un peu pour la grandeur : les antennes
font noires , filiformes. La tête eft noire. Le corce-
let eil fauve , fans taches ou avec une tache noire
au milieu. Les élytres font obfcurcs. Le dcflous du
corcelet & la poitrine font fauves. L'abdomen eft
noir , avec les deux derniers anneaux d'un jaune
blanchâite. Les pattes font noires, avec les cuifles
fauves.
Il fe trouve en Italie &i dans les défarteraens mé-
ridionaux de la France.
ij. Lampyre obfcu',
Lampvr'.s obfcura.
Lampyris nigra ; clypeo utrinque macula rufa.
L A M
Fae. Syjl, ent. pag, zoo. n°. 3. — Sp, inf, t. i.
;>. 151. /î". 4. — Mant. inf. tom. i.p. 161. n". 4.
Ent. ouhifi. nat, des inf. Lampyre./:/, t.fg. 15.
Lin. Syfl, nat. edit. Gmel, p, i88j, n". 19.
Il redemble beaucoup au Lampyre luifant,
mais il eft un peu plus petit. Les antennes
font noires , filiformes , de la longueur de la
moitié du corps, la tête cft petite , noire', ca-
ciiée. Le corcelet cft noir, avec une tache rouge
de chaque côté. L'éculTon eft noir. Les élytres font
noires , três-finemcnt chagtinées. Le dcflous du
corps & les pattes font noires.
Il fe trouve à la Tcrre-de-feu.
Du cabinet de M. Banks.
16, Lampyre éclatant.
L.-IMPYRIS coTufca.
Lampyris obfcure nigra , clypeo utrinque lunula
rojea. VhH.Sp.inftom.ï.pag. ij. n". 3. — Mant.
inf. tom. l.pag, 161. n". 5. Ent, ou hift, nat. des
inf. Lausyrï., pi. i.fig. 14.
Lampyris corufca oblotgiufcula fufca , clype»
utrinque intra marginibus fulvo, L I N, Syft. nat.
pag. 644. n". 2.
Uddm. Dijf. 47.
Les antennes font filiformes . un peu plus longues
que le corcelet, La tête eft noire & cachée. Le corce-
let eft aflez grand, noir, avec une raie longitudinale^
courbe, de chaque côté, vers le bord extérieur,
L'eculTon eft noir & triangulaire. Les élyt es font
noires , avec quelques lignes longitudinales , peu
élevées. Tout le dcflous du corps & les pattes
font noirs. Les tarfes font couvts , conipofés de
cinq articles, dont le pénultième eft bilobé.
Il fe trouve en Finlande , en Rurtle , & dans l'Amé-
rique feptenttionale. Les individus qui habitent
cette dernière contrée font le double plus grands,
17. Lampyre nitidnle.
Lampyris nitidula,
Lampyris oblonga , fufa , thorace flavefcente ,
macula média nigra ; abdomine apice macucis dua-
bus JI.iv.'s.Yau. Spec. inf. tom. i.pag. 153. n°. 11.
— Mant, inf. tom. i. pag, i6\, n". 3. Ent, ou.
hift. nat. des inf. Lampyke. pi. r,fig. ly.
L\ii. Syfl. nat. cdit. Gmel. p. 1884. n". 11.
Il reflcmble beaucoup pour la forme S: la gran-
deur, au Lampyre luifant. Les antennes font noires
& filiformes. La tête cft noire & cachée. Le cor- '
celet eft d'un jaune pâle , obfcur au milieu. L'écuflon
cft noir. Les élytres font noirâtres nvec trois lignes
longitudinales peu clevées fur chaque. Le dellous
du corps elt mélangé de noirâtre & de jaune livide.
L A M
L'extrémité de l'abdomen a deux taclies jaunes. Les
pattes font mélangées de noirâtre 8c de jaune livide.
Il fc trouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabinet de M. Banks.
1 8. Lampyre caligineux.
LampTris caliginofd.
Lampyiis fufca abdomitie nigro ap'-ce fiavo. Ent.
OU kijl. nul. dis iiij. Lampyre. ;>/. 5. fig. 1. a. b.
Il cft de la grandeur du Lampyre italique. Les
antennes font noii.îtres, filiformes , un peu plus
longues que le corcclet. Le corcelct cfl: noirâtre
au milieu , avec les bords d'un fauve obfcur. Les
élytrcs font obfcures , d'un fauve obfcur à leur
bafc. La poitrine cft d'un fauve obfcur. L'abdo-
men eft noir, avec l'extrémité jaune.
Il fe trouve à Cayennc.
19, Lampyre marginé.
Lampyris marginata,
Lampyris ohionga nigra , tkoracis elytrorumque
margir.e omni ^fcutello abdomineque pofleriorejiavis.
Lin. Syj}- nac.pjg. 644. «". ^.-^Idem. edit. Gmel,
pag. 1S85. n° . f. Ent. ou hifl . nat. des inf.
Lampyre. f/. i.fig. \6.
FAt.SyJl ent, pag. zol. n". J. — Spec. inf. tom. i.
;>, iji.«^. 6. — Manc. inf. tom. i . pag, Kji.n". 7.
Il eft un peu plus petit que le Lampyre fplen-
dide. Les antennes font noir.ltres, pâles à leur bafe,
létacécs , de la longueur de la moitié du corps. La
tête eft jaune & les yeux font arrondis , un peu
faillans , allez gros. Le corcclet cH noir , au
milieu jaune fur les bords. L'ccufFon eft jaune &
triangulaire. Les élytres font noirâtres , avec la
fututeSc le bord extérieur jaune. Le deilousdu corps
eft noir , avec la moitié de l'abdomen jaune. Les
pattes fortt noires, avec la bafe des cuiffes & des
jambes jaune.
11 fe ttouve dans l'Amérique méridionale.
10, Lampyre du cap.
L-tMPYRis capenfis.
Lampyris livida , thorace flavefcente , abdomine
po/lico fiavljjtmo. Fab. Syjl. ent. pag. 101. n°. 10.
— Spec. inf. tom. I. pag. lyj. n°. 14. — Mant. inf.
tom. j. pag. i6i. 71°. 16. Ent, ou hifl. nat. des inf.
Laufyre. pi. l.fig. 17.
Lin. Syft.tiat. edit. Gmel. pag. 1884. n". 14.
11 eft à-peu-près de la grandeur du Lampyre lui-
fant. Les antennes font noirâtres & filiformes. La
tète eft allez grande , noire , avec le front fauve ,
faus taches, oa avec îdeux points noirs. L'écuflbn
»ft fauve. Les élytrcs font obliures, livides.
L A M
\h
foftente'nt pointillécs , avec quatre lignes lon-
gitudmales , élevées fur chaque. Le d'eifous du
corps eft f.nive avec les deux derniers arncaux ds
l'abdomen jaunes. Les pattes font fauves avec ks
tarfesnoiis.
I! fe trouve au cap de Boni-.e-Efpérance.
Du cabinet de M.. Banks.
XI. Lampyre japonois.
L-iMPVRisJaponii-a.'
_ Lampyris fiava , fegmento aidomi.iis amepcnul'
timo nigro. Fab. Mant. inf. tom. i. p,,g_ |^,.
n", ly. Ent. ou iiifi. nat. des i'/j/] Lampyre pI '
fig. iS.a.6. ■ t ■ '.
Lin. Syft.nat. edit. Gmel. 1884. n". 11.
Lampyris japonica /dva cingulo ahdominis ante-
penultimo nigro. Thumberg. nov.fpec. inf 4.;.. 70.
Il eft de la grandeur du Lampyre iralique. Les
antennes font obfcures , filiformes , un peu plus
longues que le corcelet. La tète eft d'un jaune fauve,
avec la partie fupéricure & les yeux no;rs. Le corce-
let eft d'un jaune fauve. Les élytres font jaun.îtres ,
ou d'un jaune obfcur. Le dclTous du corps eft d'un
jaune fauve, avec une ligne tranfverfale au milieu
du pénuhiènic anneau de 'l'abdomen, & l'extrémité
de l'abdomen d'un jaune blanchâtre. Les pattes (ont
d'un jaune fauve, avec les tarfes noirâtres.
Selon M. Thumberg on le trouve en grande quan-
tité au Japon , jettant, vers le foir, un éclatphof-
phorique ,& formant des milliers d'étoiles brillantes,
qui femblcnt voltiger dans les airs ; ce qui oftre ua
très-beau fpeClacls.
Du cabinet de M. Bofc.
îi. Lampyre brillant.
L.iiiPY RIS lucida.
Lampyris oblonga , elytris fufcis margine exte-
riore luttis , abdomine toto fubtus fiavo. Lin. Syjt,
nat. pag. «45. n" . 8. Ent. ou hifl. nat. des inf.
Lampyre, p/. i.fig. ly.
Lampyris lucida. FaB. Syft. ent. pag. zoi.n'^. S.
—Spec. inf tom. i. p. 1^5. n^. u.—Mant, inj)
tom. I. pag. 161. a'"'. 12.
Lampyris lucida. Deg. Mém. inf. tom. 4. pag, j r .
n°. s.?l IJ-fig.J.
Cantharis lucida. SvLZ. inf. tab, $.fig. 12.
Il reflemble pour la grandeur & la forme au Lam-
pyre italique. Les antennes font obfcures, un peu
plus longues que le corcelet. La tête eft noirâtre ,
avec les yeux noirs. Le corcelet eft d'un jaune fauve.
Les élytres font obfcures, avec la future Scie bord
extérieur jaune. Le deflous du corps & les pattes
-4SS
L A M
font à'nn fauve obfcur , l'abdomen efl entièrement
jaune.
Il fe trouve dans l'Amérique n-;éndiona!c a
CayennCj à Surinam.
Du cabinet de M. Boff .
13. Lampyre phofphorique.
L..<MrYRis phofphorea, _
lûrnpyris oblonga , fuhtejliicea , abdomint ctro ,
fofiice fiaviffimo. Fab. Syji. ent. pag. 2.01. n°. 9. —
Spec. inf.tom. 1. p. 153. «'"■ I3' Manc. inf.
tom. l.p. 161. n". 14-
Dn.Syy?. nat.pa^. 645. nP' 9.
Dec. hift. inf. tom. 4. p. ;l. n". 6. tah. 17.
Il reffemble au Lampyre brillant, mais l'abdomen
tft noir en-delTous avec les deux ou trois derniers
anneaux jaunes & percés de deux trous. Les antennes
font noires; la poitrine & les partes font d'un jaune
fauve.
Il fe trouve dans l'Amérique racriuionale.
14. Lampyre rayé.
Lamfyris vittata.
Lampyris fiavefcens ; elytrls futura vhtaque me-
dia nigrii. Ent. ou k'iji. aat. des inf. Lampyre,
Il relTerabie au Lampyre bordé. Le corcelet ,
l'écurtbn , le delfous du corps & les pattes font jaunes ,
fans taclies. Les élyties foiu Jiin jaune pâle , avec
la future Si un: large laie au milieu , noire.
11 fe trouve à Saint-Domingue.
Du cab'net de M. Dufrene.
ij. Lampyre borlé.
Lampyris cinHj.
Lampyris fufca , thorace elyc-oram margine orrni
akdomiiifq.i upicefu/vo. fAB. Ma,,:, nf. tom. i.
p. i6i. n°. 6. Ent. ou hift. nat, des inf. Lampyre.
pi. i.fie- li-
Lin. Syft. nat.edrt. Gmel.p. 1885. n". 10.
Ileft à- peu près de la grandeur '^u Ljmpyre ita-
lique. Les anrcnnes f.-nt noires . (i'rformc». La tête
cft noirâtre. Le corcelet clt ijuvc ^ (ans taches ,
marqué d'une lij];ne l-mj^itiidinalc , peu enlonci'e
L'écullpn e(t fauve. Les flytit-. f.n; n irâtres ,
avec la future k le b'fl extérieur jaunes. L^ d/iiou.
du carps eft fauve. L'abdomen cft nouâtre àfabafe
L A M
& jaune à fon'extréinté. Les jambes & les tatfesfoct
noires.
Il fe trouve à Pulicander.
Du Cabinet de M. Banks.
16. Lampyre livide.
Lampyris livlda,
Lampyris jhide fiavefcens , tkoracls dorfo peUo-
reque fufcls. Eut.
pi. i.fig. 13.
Il efl: de grandeur du Lampyre luifant. Les an-
tennes font filiformes, d'un jaune pâle. Tout le corps
elî d'une couleur jaune & livide avec le milieu du cor-
celet, la poitrine i: la baie de l'abdumen oblcuis. Les
élyttes lont lides.
hift. aat. des inf. Lampyre.
Ilfe
ttouve a
Cay(
zy. Lampyre occidentaL
LiMPYRis occidentalis.
Lampyr.s fufca fiavefcens , thorace abdominifque
apicc fiavis tnt. ou hift. nat. des inf. Lampyre,
pi. 3. fig. 24. a. b.
Il eft prelque de la grandeur du Lampyre lui-
fant. Les antennes font noirâtics , filiformes, un
peu plus longues quele corcelet. La tête eft obfcure.
Le corcelet ell jaune , arrondi antérieurement, rebor-
dé. Lk-S élytres font d'un jaune ob.tiir. la poitrine S:
les pattes font d'une couleur tcftacce obfcure. L'ab-
domen efl: noir, avec les trois derniers anneaux
d'un beau jaune , d où part un éclat très lumir.eujt»
11 cft très-commun à Cayenne.
18. Lampyre hémiptèrc.
Lampyris hemiptera,
Lampyris nigra , abdominis apice flavo , elytris
abtreviatis. Ent. ou ^h>ft. nat. des inf. Lampyre.
Pl- i fig- i).'^-*-
Lampyris hemipteru. CEOT!.I"f, tom. i.p. i6S.
Lç vert luifant à demi-fourreau. Geof F, Uid.
Ueft petit , allongé, trJs- noir. Les antennes font
filiformes, un peu j lus longues que le corcelet. Les
éiytrcs foiu très - courtes , &L on ne ttouve point
d'ailes en-dclTous. Le dciniet anneau de i'abdomen
eil d'un jaune obicur.
Il fe trouve en France. Il eft très-rare aux cnvir
ronbde Pans.
19. Lampyre très-petit,
hAMPr&is minuta.
Lampyrii
L A M
Ljtnpyrls t&j1ii<ea , ahdomint alifque nîgrican-
tîhus. Lin. Syfi. nat. pag. É4J. n° . 15. — ti/;V.
Cmtl. pag. lii$. n". 15.
Il cfl: à peùie de la granJeur d'un Pou. Le corps
cfl ovale , oblong , enticrciiicnc tauve ou reftacé.
Les aiiteiiiicslonc Hliformes un peu plus longues que
le corps. L'abdomen cil noirâtre par-delFus. Les
*llesCint brunes & les ëlytres légèrement brunes Vers
rextiémité. Le corcelet eft hémifphéiique.
Il fe trouve en Europe.
* * Antennes en [ci
L A M
4S9
peâinéiS,
30. Lampyre flàbellicorne.
LampYris flubddcornis.
Lampyris nigra , clypeo ûnte margînem , tlytiis
lïr.eola marginali baftos abdomincquù af^ice aibis.
Fab, Spec. inf. 'ont. 1 . pag. 1 5 1. n". 8. Munt in/.
tom. I. pag. \6i. n-^. 9. En:, ou liifl. nal des inf.
Lampyre pL i- fig iG.
Lin. Syft. nat. (dit. Gmel.pag. l88j. n'^. 18.
L' cfl un peu plus grand que le Lampyre luifant.
Les aurennes font noires, très - pedlinées , allez
grandes. La tête ell noire H cachi'e. Le corcelet efl
aircz grand., noir, avec le bord d un jaune pâle &
le rebord noir. L'éculTon efl noir , niangulaiie. Les
élytres font légèrement cbagrinées.avec deux ou trois
lignes longitudinales, peu élevées, très- peu mar-
quées ; elles font noires& ont une ligne longitudinale,
pâle , courte, vers le bord extérieur da la baie Le
deflous du corps e(l noir , avec l'extrémité de l'ab-
domen d'un jaune pâle. Les pattes font noires.
Ilfe
ttou,ve au
Bréfil.
Du cabinet de M.. Banks.
ji. Lampyre plumet,
L.^MPYB.is piumofu,
Lampyrisfuha , antennis fufcis valde peUinitatis\
elytris ahbnviatis , axtcnuatis. Eni. q" àiji. nat.
des inf. Lampyre, pi. î.fig. 27.
Il eft de la grandeur du Tcléphore livide. Lesan-
tennes font oblcures & très peûinées. Les anrennules
antérieures (ont filiformes & beaucoup -^lus longues
que les poftérieurcs. Tout le corps eft j^une couleur
jaune fauve. La tête n'ell pas cachée fous le
corcelet. Les yeux font noirs , arrondis, faillans. Le
corcelet rellei-^ble a celui des TeJépbores. Les ély-
tres (ont courtts , d'un jcUne fauve à leur ba(e ,
obfcures à leur extrémité ; elles s'ammciirent & fe
terminent en pointe. Les pattes ont chacune cinq
aitick's filiformes aux tarfes : le pénultième eft plus
hiji.Nat.des In/tilet.Tom. m
court que les autres. Les mandibules font fimplcs,
arquées , très -pointues , alfez grandes.
Le corcelet donne à cet infcde l'air d'un Telé-
phore ; mais les antennules , les tarfes a les cotes de
l'abjomen, doivent le faire ranger parmi les Lam-
pyics, en attendant un examen plus détaillé.
Il fe trouve dans l'Amérique feptcntriooale , la
Géorgie.
Du cabinet de M. Francillon.
}i. Lampyre atre.
LiMPi-Ris atra.
Lampyrii atra thoracis margine inter.'ore rjire'
Ent. ou.hijl. nat.desinj. Lampyre./'/. !,.fig. 18.
Il eft à peu-près de la grandeur du Lampyre ita-
lique. Les antennes font comprimées, noires , de la
longueur de la moitié du corps. Tout le corps eft
d un noir très. foncé avec les bords latéraux du cor-
celet rouges. L'abdomen eft fans taches.
Il fe trouve dans l'Amérique fcpteuirionale , la
Géorgie.
55. Lampyre thoraciquc.
Lampyris ikoracica.
Lampyris- atra tkorac-e rufo-; antennis cornprtjfh,
Ent. ouhi/l. nat. des ir:f.LAMVYRB.pi. ^.fig.^^.a b.
Il eft un peu plus petit que le Lampyre atre au-
quel il rcilcmble beaucoup. Les antennes font com-
primées, tiès-noires, un peu plus longues que le
corcelet. La lête eft noire. Le corcelet eft fauve, fans
taches. Les élytres font très -noires. L'abdomen
manquoit à l'individu qui a- fervi à ceitc defciip-
II fe trouve à Cayea.ne.
)4 Lampyre fauve.
L.4MPYRIS rufa.
Lampyris rufa elytris apicenigris^ Ent. ou hijf'. nat.
des inf. Lampyre. pi. ).fig. 50.
Il redemble pour la forme & la grandeur au Lam-
pyre enflammé. Le corcelet eft arrondi, rebordé,
fauve , fans taches. Les élytres (ont liftes ,
fauves , avec près de la moitié poftérieure, noire.
Ledeffousdu corps & les pattes font fauves, (ans
taches.
Il fe trouve à Saint-Domingue,
Du cabinet de M. Dufrefne.
55. Lampyre peûiné.
LAMPYRts peUinaca,
Qqq
4^0
L A M
Lampyrts aira , elytris lateribut , haft anterîort
tlytrorum abdominisque apicc aibis ; antennis pcBi-
natis. FaB. Sy/1. ent. apfcnd.p. 814- — Spec. inf.
lom. I. p. 15t. n". 7 — Mant. t^m. 1. p. 161.
Lin. SyJ!. nat, edic. Gmel.p. i88y. n^. 17.
Cantharis peHinuta. LiN. Syfl.nat edit.ii.p. «49.
K". 17.
Limpyris atra antennis peUinatis , thorace hteri-
bus fiavis , elytris flriatis reticulatis. Deg. Alew.
in/ fom. 4.;?. 57.1". II. fûé. IJ- fig. 13.
Le5 antennes font noires, peûinées , prefqiic de
la longueur du corps. Les dents du peigne funt arron-
dies & pubefcentes. Le corcekt e(t noir dans ie mi-
lieu , bord" de fauve. Les élytres (ont noires, avec
une tache fauve à l'origine de leur bord cxtéiieut :
elles font pointillées.
Il fe trouve et) Amérique.
Efpices moins connut).
}6. Lampyre comprimée,
Lampyrts comprejfj.
Lampyris tejïacea , antennis pedibufque compref-
Jîs. Thvuszkc, Nuv. Spec. in/, 4./1. 80.
Lin. Syfi. nat.edit. Gmel.p. 1884. «"• *5-
11 eft oblong , linéaire, glabie. L'abdomen cft
bleuâtre. La tète , la poitrine, les pattes ic les an-
tennes font noires.
II fe troixve dans l'Inde.
Î7. Lampyre chinois.
Lamptris chinenfis.
Lampyris elytris tejlaceis, apice nigris.LïK.SyJî.
nat. edit. Gmel.p, l88j.n". it.
OsB. It. ehinenf.pag. 114.
Les élyires font teftacécs avec l'eittémité neiie.
II fe trouve en Chine.
j8. Lampyre poilu.
Lamptris pilofa,
Lampyris oblonga ni gra, thorace fanguîneo: lineis
duabus lengitudinalibus nigris ; Antennarum jrticulis
tribus intirnis peainaiis.FoKST. novt. inf.fp. i.
49- 49-
Il eft de la grandeur du Lampyre lumineux ,
ffblpng, noir. Le corcele t çft fanguin.a vec deux lignes
L A R
longitudinales noires. Les trois derniers articles des
antennes font pcdinées.
Il fe trouve dans l'Amérique feptentrionale.
Cet infedc appartient-il rcelleraent à ce genre ?
LARVE. Lakva. Ce mot, qui fignifie mafqae^
défîgne l'étaroù l'Infeiflc fe trouve, lorfqu'au fortir
de iix-uf, il eft, pour atnfi dire, mafqué fous fa
première forme.
Il s'enfuit que l'état de Larve ne doit exiftet
que dans l'infcde fournis aux loix des transforma-
tions. Il relTcmble alors a une efpèce de Ver ;
aufli pendant long-temps lui a-t-on donne 8c même
on lui donne encore fouvent ce nom : on appelle
communément vers de Mouches , les Larves qui
fe trouvent dans la viande ; vers de chair povu-
rie , ou de bouze de Vache , plufiturs larves qui
donnent des Infcdcs a étuis. Mais comme le nom
de Ver doit appartenir eïciufivement à une autre
ClalTe d'animaux qui reftent toute leur vie fous
la même forme , pour ne pas confondre des objets
trèsdirtérens , il étoit nécelfiire de donner un autre
nom aux InfedcSj pendant ce premier état de leur
vie.
Les Larves des Lépidoptères , c'cft-à-dire , des
Papillorsou des Phalènes , lont connues fous !e non»
particulier de Chcni/le i & des reflcrablances ont
fait donner le nom de Fauffe-Chenilie à la Larve
des Tenthrèdes ou Mouchesà-(cie.
II eft affez connu que la plupart des Iiifedci
ont a palfcr par trois états bien diftérens , & qu'on
a cru dcv >ir cnvifagcr comme autant de métamor-
phofes Ce qui peut être n'clt pas aulTi connu , c'eft
que le premier état . qu'on nomme Impaifïu ^ dant
lequel l'animal, p ur ai (î dire, cmmaillotté , enve-
loppé des langes de 1 enfance, n'ell prefqu'aux yeur
de tout le monde, qu'un obie: de Jédam , ou même
d'elFroi , c'clt que cei écar préfcnre ordina-rement
rinfeile dans Tépoque de fa vie la rlu? intéief-
fante pour nous, fo.t par «apport a ii manière de
vivre , foit par rapport à fon induftnc. Dans l'état
qu'on appelle pwfuU , l'infedc dt'iin' a icmplir
une fjndion pliis importante pour la N,i;ure que
pour nous , s'emprelTe de s'acquitter du loin de le re-
produite : en ctfet, à peine ell-il paive^u à fon
dernier développement , a peine a t il lari'fait au
befoin preliant de le reproduire , cju'il celle de v. vre.
Ainfi, bien des Infedes, aptJ's avoir palTé jufqu'à
trois ou qu»'re ans fous la forme de Larves , ne
doivent vivre que quelques j. urs , ou même quel-
ques heures, lorfqu'ils (ont parvenus à leur entier
dévcloppemenr , & qu'ils fe préfentenr fcu< leur
dernière forme. Avec quel intérêt 8c quel emprtHe-
ment ne devrions-nous pas dès-lors porter nos re-
gards fur leur longue enfance , qui doir fournir
tant de facilités & d'occalions de fixer l'obCervation
& fatisfaiic la curiofué, plutôt que fui leur âge
L A R
mâr , «]ui Joit fi rapidement difparoîtrc , qui touche
de Ç\ près à leur vieilleffe & à leur fin ! cependant
combien peu de Laives font encore connues , à pro-
portion des Infcdes qui ont été dalles, dénommes ,
décrits & figurés !
La Nature , il eft vrai , jaloufc , pour ainfî dire ,
ce ne fe montrer que dans toute fa beauté , (cmble
ne vouloir manifefler à nos yeux les Infedes que
lorfqu'ils ont acquis le degré de pcrfeûion qui doit
leur être propre; & elle recèle les Larves, en géné-
ral , dans d^s lieux qui les dérobent pre'qu'autant
à nos recherches qu'a nos regards : c'eft au fond
<les eaux , dans le fein de la tcvtc , dans le tronc des
arbres fur pied ou abattus , &c. Mais nous n'avons
pas même cherché à défricher ce champ de décou-
vertes , qui peuvent être aufù utiles qu'intérefîantes.
h peme a-t-on daigné appercevoir l'exilfence des
Larves, dont on peut aifément découvrir les re-
traites, ou même qui vivenr entièrement a décou-
vert. C'eft à la curiolité à s'exciter par les obftaclcs
mêmes qu'elle rencontre; & nous ne faurions trop
folliciter le zèle de ceux qui , pour amufer leur
loifir, ou fatisfaire leur goût , comme pour avancer
les progrès des connoiffanccs , fe livrent à l'étude
•de cette partie de l'Hiftoire naturelle.
Les Chenilles font les Larves qui ont été étudiées
avec le plus de foin & par les plus piofonds Ob-
fervateurs. En mettant à profit les nombreux &
précieux matériaux qui nous étoicnt offerts , nous
avons dû donner à leur article toute l'étendue &
tout l'intérêt dont il étoit fufceptible. Nous y avons
inféré tous les détails qui étoient propres non-
feulement à ces fortes de Larves , mais à toutes
les autres, & nous devons y renvoyer pour ne pas
tomber dans des répétitions qu'il eft aflcz nécef-
faire d'éviter. Cependant , fidèles à la marche que
nous avons cru devoir nous prefctire dans la pluiart
des généralités qui font parcourues ou à parcourir,
■qui eft de faciliter les connoilfances , d'en infpirer
le goût, de travailler pour ceux qui cherchent à en
acquérir, de foulager dès-lors la mémoire & la
patelîe même ; nous allons préfenter d'abord un
appeiçu rapide de ce qui concerne les Larves en
général ; pour donner enfuite une courte notice de
celles qui méritent le plus d'être connues , fauf à
recourir aux articles plus particuliers qui leur font
propres.
Les Larves varient beaucoup, fuivant les diffé-
lens genres d Infeâcs auxquels elles appartiennent.
Cependant elles ont toutes en général le corps plus
•ou moins alongé , & formé d'une fuite d'anneaux
ordinaiiement membraneux & emboîtés les uns dans
les autres. Quelques- unes ont des antennes , d'autres
n'en ont point ; beaucoup ont leur tête dure & écail-
leufe ; d'autres , comme les Larves des Mouches , ont
des têtes molles , dont la forme eft changeante &
variable. Dans plufieurs on peut diftinguer la tête,
le (orcelet & l'abdomen j dans d'autres il n'eft pas
L A R
4pi
aifé d'aTigner la diftinction de charune de ces par-
ties , elles fcmblent continues & confondues enfcmble;
dans certaines on ne diffingue qu'avec peine la fépa-
rac.on du corcelet d'avec l'abdomen. Le plus grand
no.iibre a des pactes ; les unes n'en ont que lîx ,
placées vers leur corcelet, telles que les Larves de
tous les Coléoptères ou Infectes à étuis , & plufieurs
autres ; d'autres en ont davantage , comme les Larves
desTeiurcJesou Mouches-a-fcie, nommées Faulfcs-
Chciiiiles, qui ont toutes plus de leizc pattes, fou-
vcn: même )ufqu a vingt-deux , ce qui les diftingue
des vraies Chenilles, qui ont dix , douze & jamais
au-d'.la de fcize pattes. Mais il n'y a que les fil
pattes qui répondent à celles que doit avoir l'In-
feélc parfait , qui fuient articulées , ccailleules Se
dures ; les autres font molles & fans articulations.
D autres Larves , au contraire , relies que celles des
Abeilles, des Guêpes , des Fourmis, des Mouches
& d'autres In l'edles analogues, n'ont point départes,
Je rampent véritablement comme les Vers. Les unes
ont des mâchoires plus ou moins forres , fuivant la
nourriture dont elles font ufage ; quelques autres
n'ont que des efpèces de fuçoirs. Dans prefquc
toutes , quoiqu'on appcrçoive la place que les yeux
occuperont dans l'Infecle parfait , quoiqu'ils exiftent,
ils font néanmoins cachés fous une double enveloppe,
celle de Larve & celle de Nymphe , & ne peuvent
recevoir aucune imprelTion Les Larves font abfo-
Uiment fans aucun fexe développé. Leur refpiration
s'opère , ou plus généralement p.ir de petites ouver-
tures, nommées lligraates, placées de chaque côti^
du corps , ou par un ou plufieurs tuyaux fitués è
la partie poftérieure : telles fout les Larves aqua-
t iques.
C'eft fous la forme de Larve que l'Infeélc doit
prendre tout (on accroilfement ; c'eft aulll alors qu'il
a le plus de bcfoin de manger. La Larve eft ordinaire-
ment très-vorace , & elle grofllt d'autant plus promp-
tement & pâlie d'autant plutôt à l'état de Nymphe ,
que fa nourriture eft plus abondante. Mais avant
de parvenir à ce fécond état , comme fa peau ne
pouvoit pas fe prêter à un nouveau développement,
la Nature a enveloppé l'Infeéle de plufieurs peaux,
les unes fur les autres. Lorfque la Larve a pris une
certaine grolleur , elle quitte la peau extérieure , Se
paroît enveloppée de celle qui étoit dellous , qu'elle
garde tufqu'a ce que racctoiflement de fon corps
la rende encore trop étroite. Ce font ces change-
mens de peau qu'on a défignés fous le nom de Mue:
opération pénible, dangereufe même pour lesLarves,
puifqu'elles y périlfent quelquefois ,& à laquelle elles
ne procèdent pas toutes de la même manière. Après
avoir répété plus ou moins Je fois cette opération ,
rinfcéfe parvenu à fou dernier développement, doit
paifer à fon fécond état, celui de Nymphe.
On ne fauroit douter que fi les Lirvcs avoiene
pu autant fixer l'attention Se l'obfervation desNatura-
liftes que les Chenilles , elles n'eulTeni à manifefter
une induftrie au moins auiïi prévoyante , pour aiiiÉ
4<;i
L A R
L A R
dire , aiiflfî admirable, lotfqu'cllcs doivent fe choifit
ou fe bâtir une retraite pour y fubir leur transfor-
mation. Il y en a qui fe conilruifent des coques
dans la terre , & qui les compofent de terre même ;
^'autres favent fe filer des coques de foie ; plnlieiirs
fe transforment fans fe faire les coques. Les Larves
de quelques cfpècts s'attachent aux feuilles ou aux
tiges des arbres par le dernèie , pour fe iransformer
dans cette attitude. Quelques autres filent des
coques de foie fur les phntcs oïl elles ont vécu.
D autres cfpèces entrent dans la terre ; & celles
qui vivent dans les ti^es des plantes , ou dans les
toutons des arbres , s'y transforment fans filer des
.CO>jucs. Mais pour dofiner une idée plus polirive des
larves ou de leur manière de vivre en cjénéral ,
pour exciter par-li même davantage le denr de les
çonnoîire en particulier, nous allons parcourir ra-
pidement les difF reus Ordres dlnfcdles , mi
celles qui font les plus cotnjnui-.es , fe trou-
vent renfermées. Njus ne croyons pas de-o i
faire ufage ni mention même de l'efpèce de clalTi
.lîcation adaptée proprement aux Larves , que nous
trouvons dans Ber^mann , (oit parce que c'eft une
ébauche trop imparfaite pour être de queK-iic utilité,
foit parce que les Larves ne font pas allez géné-
ralement connues pour avoir befoin d'éiic clalli-
fiées , & pour fournir à un ordre méihodi ]ue alfe?.
Complet, foit enfin , patcc qu'il cit encore plus utile
peut-être de les lailler dans les tlalfes des lufedes
parfaits auxquels elles appartiennent.
Nousmcttrons à l'écart les Larves des Lépidop-
tères , qui font connues , comme nous l'avons dit ,
fous le nom de Chenilles , & nous allons d'abord
préfentct celles des Névroptètes.
Les larves de ces derniers infedes , qui compo-
fintle fécond Ordre , font munies de lix pattLS ;
la plupart vivent daiiS l'eau ; les autres vivent dans
les champs. Toutes font carnacières , & fe rour-
riffent d'autres infedes. Leur niétamorphofe n'cll
pas la même dans toutes les efpèces.
Les Frigancs, qui reflemblcnt beaucoup aux Pha
lèncs, pondent dans l'eau ou près de l'eau , des
auts qui Ce trouvent enfermés dans une matière
gîa'reufe & tranfparcnte , à-peu-prts femblable à
celle qui couvre les oeufs des Grenouilles. Les lar-
ves qui fortent de ces aufs , font parfaitement
aquatiques. Elles vivent toujouts comme les Teignes,
^ans des fourreaux cylindriques , en forme d'étuis ,
«qu 'c ' les fec.nftrui Cent de différer tes matières qu'elles
trouvent dans l'eau . comme des morceaux de gra
Mien & de jonc , les feuilles des plantes a'^^uatiqucs ,
des morceaux de bois & de racines , les graines des
plantes , de petites pierres , le gravier & le f.ible,
ci.fin de petits coquillages. Elles lient ces matières
.cnfemblepar des fils de foie, & y filent en- dedans
un tuyau de pure foie. Elles fe promènent dans
l'eau, chargées de ces logcmens po.-taiifs, qu'elles
ne quittent jamais. Le fourreau a une ouverture
des deui boucs , par laquelle Icau y sircule libre-
ment. LetiT corps , couvert d'une peau molle, pré-
lente deux ranJS de fiiets membrar.eux 3c très- flexi-
bles , qui paroid'ei t erre des ou'ies ; elles ont
auffi le derrière garni de deux crochets mobies ,
dont elles fe fervent pour s'accrocher & fe tenir
ferme dans rmtérieur de leur fourreau Elles furvi-
vent l'hiver dans l'eau. Elles fe nourrillent à<rt
feuilles des plantes aquatiques; mais elles font en
même-temps carnacièies : elks dcvurent les autres
infeeles, & même leurs fembia'oles , q land elles en
trouvent roccafi>n. Elles fe traiisfornen: enryni-
pbes , dans le fourreau même , anrès l'avoir fixé
contre quelque pierre , & apiès lavoir fermé des
deux bouts par une efpèce de grille , faite de cor-
dons de foie, qui, fans em;ê:her l'eau néieliane
d'y entrer, les met à l'abri de l'attaque de leurs
ennemis.
Dans le même Ordre fe trouvent les larves des
Ephémères; elles vivent da.-. s Icau , out le ccrps
garni de deux rangs de doubles ouics , qu'elles tien-
nent prefque dans un mouvement con.muel, Si le
derrièie terminé par des fiiets. Les larves des .' ibel-
lules ou Demoi'.elles , font de même aquatiques.
L-urs pattes , au nombre de ûx , font allez icni-
blables a celles de l'infcde parfait. Une peau écail-
leufe & coiiace, couvre leur itte, leur crochet , leur
poitrine & l'abdomen. Outre les quatre cfpeces de
dents qu'elles ont dans la bouche , la tête efl
garnie en - delTous , dune grande pièce mobUe
CSC applatie , qui en couvre tout le dcllous ,
ic qui eltphée en deux p.ir une efpèce de ciiar-
nière également mobile; cette parue remarquable,
qui a été comparée a un mafque , efl garnie à
fon extrémité , de deux grands crochets mobiles ,
avec lefqucls l'infcde le faifit de i^A proie , en
avanijant lout-acoup fon mafque : ces larves font
aulli très-voraces , & n'épargnent aucun infeîlc
qui fe meut dans leau. On trouve aulli dans cette
famille , des larves dont le corps e(l gros £c mallif,
ïc dont le derrièie ell termiué par ci.iq pointes mo-
biles , qu'elles peuvent ouviij' U teriner a vol mté ,
Se entte lefquelles il y a une grande cavité , dans
le corps même , & dans laquelle l'eau entre libre-
ment , pour être cnfmtc rcpoullée par !a larve :
c'ell par ce petit mouvement alternatif qu'aile
poulfe i-on corps en-avant , comme pour nager ;
d'autres larves analogues o.u le orps dt'hé , cy-
lindrique , & termine par trois pièces plates , mo-
biles , en forme de feuillets , qui font des efpèces
d'ouïes : pour nager elles donnent des inflexions au
corps de côté & d .lUire , en battant l'eau en même-
temps de leuts ouïes plates.
On fait que les femelles des Hémerobes pondent
fur les feuilles, des oeufs ovales, blancs, très-dn-
guliers , p'acés fur des tiges ou des filets blancs ,
longs de près d'un pouce. Les larves qui for:ent de
ces irufs ont le corps apulati , & terminé en cône
par derrière, où le trouve une filière , avec lacjiieMe
elles filent une co-juc ronde , de ioie b'anche , dans
L A R
aqml'c elle< fe renferment pour fe tran^rnimer.
Les lix partes font allez longues , & la tète eft
gai nie de deux efpèci:s de cornes ou de dents mo-
bi'.es , qui font des tuyaux creux , avec une ouver-
ture proche du bout : la larve fuce avec ces inftru-
mens les Puceron'!, fon unique nourriture , & dont
elle condimc une giande quantité ; elle attaque ce-
pendant affcz fuuvcnt fes femhlables , qu'elle dévore
îans pitié.
Nous ne fautions . fans doute, palier (ous filenre
la larve du Mvrinéleon , ou Fourmilion , à peu près
de la même figure que celle de IHémerobe , S: fi
fameufe par fa fa^'on de vivre & d'agir. Quoiqu'elle
doive vivre de proie , elle ne ncuc marcher qu'a
jeculons ; ma-s elle fait fuppléet à la force ou à la
puillance par la rufe. Elle fait dans le fable un trou
ou une folfc en entonnoir , au fond de laquelle elle
fe tient .i l'afFut , pour fe failir des infcdles , plus
particulièrement de; Fournis , qui ont le malheur
d y tomber : elle refte fouvent plus de deux ans
avant de fe transFoin>er ; clic (c file , au moyen du
derrière , où la filière fe trouve , une coque de loic
xoute ronde , dans laquelle elle prend U forme de
nymphe.
Telles font à-peu-piès les larves connues , que
l'Oidic de^N-'vro,>tères renferme. Nous allons jetrer
un coup d'oeil fur celle*, qui fe trouvent dans l'Ordre
des Hyménoptères. Les larves de ces i:.(e>;ics ont
une té.'e écailleufe & font fans pattes ; il faut ce-
pendant en excepter celles des Tcnthredes ou Mou-
ches-à-fcie, qui font des faufl'es-Chenilles à pludeurs
patres, tant écaillcufes que membtaneufcs. Toutes
fe transforment en véritables nymphes , & piefque
toutes s'enferment préalablement dans des c.iques
de foie , qu'elles filent par une fil. ère placée a la
tète.
Nous parlerons d'abord des larves des Abeilles ,
à tète écailleufe & fans pattes ; elles feroicnt dans
l'impollibilité de fe nourrir elles mêmts Si péii-
roient bientôt , fi les ouvrières n'avoient le foin de
leur procurer des aUmens , qui conlirtent uniquement
dans le miel ; elles filent des coques très-minces
dans leurs cellules & fe transforment en n) mphes.
Les larves des Guêpes reliemblent à celles des Abeil-
les, & ne préfenten: pas de noevelles conlidéra-
tions.
Les Ichncumons , comme on fait, dépofent leurs
œufi dans le corps ou (ur le corps d'autres infedtes
de dilîèrent genre. Les laives qoi fortent de ces
ttuls , fe nourniient de la lubllance intérieure de
tous ces infedes . qu'elles faut périr a la fin ; elles
le transforment enfuite en nymphes, après avoir filé
des coques de foie , S: fmvent fans s'enfermer dans
dts co. ^iics. Les larves des Cinips & des Diplolepes
vivent dans ces galles de diftcrentcs figures, occalion ■
nées par la piqûre de l'infeéle en mtroduifant l'atiif
Jans ta feuille d un aibre ou d'une plante.
L A R
493
Les iai'ves Jcs Tcrnhvcdcs ou des Mouchcs-à-fcie,
connues fous le nom de fiiujfii-chenilles , pitce
qu'elles'reiremblcnt prefqu 'en tout aux véritables Che-
nilles , dont elles ne diftèrent ellentiellemtnt , que
parce qu elLs ont toujouts plus de dix panes mern-
braneufes , ou bien aucunes , & que ces pattes n'ont
point de crochets , vivent fouvent en fociété ,
fur les feuilles de? arbres & des plantes qu'elles
mangent. Pour fe transformer en nymphe , elles
filent ordtnairemcnt des coques dans la terre , ou
hors de la terre , dans lefquciles eiies rcflent fouvent
plulïeurs mois de fuite fous leur piemiète forme.
Les larves des Fourmis , qui font Ians pattes îi ne
peuvent aller chetcher leur nourritiTrc , font nouriies
& élevées par les Neutres ou ouviières. Ces larves,
parvenues à leur grandeur completre , s'enferment
dans des coques de foie, oii elles prennent la figure
de nymplic ; quelques efpèccs cependant fc transiur-
uient fans filer des coques.
L'Ordre des Hémyptèrcs renferme des Urvespcor-
vnes d'a.icenncs , d'yeux , d'une bouche , de fix
partes , Se qui ne difl-èrent de l'infedle parfait que par
le défaut daîles.. Elles doivent fe changer en uym*
phes de la quattième cfpèce.
Dans chaque fociété de Pucerons, on trouve des
femelles . qui accouchent joumclle lient de plufieurj
petits , lortaut à reculons du ventie <le leur mère ;
ic ce qui eft iingulier , cette génératuju fe fait pen-
dant tout l'été lans aucun accouplement avec des
mâles. Mais , la dernière génération que ces Puce-
rons produifeiit en automne , confille en des femelles
non-allées, qui pondent des «xufs fur les bianches
des arbres , après avoir eu commerce avec des
m.iles , qui nallfeat uniquement dans cette même
l'aifon : les oeufs relient fur les branches tout l'hiver,
& au printems fuivai-t il en fort de petits Pucerons,
Au rcltc , les infecles de cctOidre ne font pas artez
différenciés dans leur premier état, ou ne (ont paî
allez connus alors , pour offrir ici des particuUrtés
remarquables. Parmi les Cigales , il eil des larves
qui vivent dans la terre, d'autres dans le bois des
blanches des arbres , au moyen des enrailles ou des
trous opérés par la tarière de la feaieile en dépofanc
fes ccufs. Parmi les pciites efpèces ou en connoitqui
vivent fous leur prcmicie forme, dans une efpèce
d'écume formée par le lue qu'elles tirent des plantés
£c des aibres.
L'Ordre des Orthoptères, ne fournit pasdeston/5-
déranons plus étendues : les larves ne diffèrent en-
core de l'Infede parfait que par le défaut d'aîles.
Tous les Infedes compris dans l'Ordre des Coléop-
tères fortent de l'œuf fous la forme de larves , qui
enfuite fe transforment en véritables nymphes, de
la troilième efpèce. Il y en a parmi eux qui ont bc-
foin de trois ou quatre ans , pour parvenir à leur
dernier état. C'efl en partie la railon pourquoi il eft
fouvent fi difficile de nourrir & d'élever les larves dt
quelques genres , jufc|(i'a leur dernière métamor-
494
L Â R
phofe. 11 n'eft pas plus aifé d'élever celles qui vivent
dans ie tronc des arbres : car l'aliment qui leur con-
vient , & qui efl: le bois même , ou bien l'aubier
qui fe trouve entre le bois & l'écorce , ne conlerve
pas la qualité qu'il doit avoir ; quand on le renferme
dans des poudriers , il s'y délTèclie trop vite , & ne
vaut plus rien pour les larves. D'autres larves de cet
Ordre vivent dans la terre , où on ne les rencontre
que par un fingulier hazard. D'autres encore qui
vivent dans l'eau & palTcnt enfuite dans la terre ,
pour s'y transformer , font très-difficiles à fjivre.
De forte que quelque nombreux que foit en genres
cet Ordre, on eft réduit à ne donner la defcription
de CCS infedes que dans leur état parfait. Mais toutes
les larves qui vivent fur les ambres & les plantes,
font faciles à élever jufqu'à leur dernière transfor-
mation.
La larve des Coléoptères eften général un ver mou,
ordinairement muni de iîx pattes écaïUeufes , d'une
ttte écailleufe , Se de mâchoires fouvent très fortes.
La plupart de ces larves manquent d'antennes , leur
corps eft plus ou moins alongé , & compofé de
douze ou treize anneaux. Le plus grand nombre ,
même de celles qui font connues , ne fournit pas
des détails aflcz intérclfans pour êtte rappelés , &
un coup d'oeil très-rapide doit nous fuffite.
Les larves des Staphylins, des Taupins , des Té-
léphores , vivent dans la terre, celles des Bou:liers
dans le fumier & les cadavres pourris. Celles des Ci-
cindèles fe ttouvent logées en terre dans des trous cylin-
driques & profonds, où elles fe tiennent en embuf-
cade pour attraper les infedes qui viennent à pafler
tout près de l'ouverture. Les larves des Dermefles ,
ordinairement très-velues, & dont le corps eft cou-
vert d'une peau dure , prefque écailleufe , fréquen-
tent beaucoup les maifons , vivent uniquement de
matières animales ; elles rongent les cadavres fecs
des animaux de toute efpcce , dont elles favent dé-
tacher avec kuts dents toute la fubftance charnue ,
la peau & les parties nerveufes , n'y laiffent abfolu-
ment que les os , de forte qu'en peu de tems elles
font un fquelettc parfait de l'animal qu'elles at-
taquent. On n'en a que trop de preuves dans les
cabinets d'hiftoire naturelle , où elles dévorent les
Quadrupèdes , les Oifeaux & les Infeûes qu'on y
garde , & dont en les rongeant elles font tomber
tous les poils ou toutes les plumes. Elles attaquent
de même les pelleteries ; elles font dès-lors très-
pernicieufcs dans nos maifons , & particulièrement
un fléiu pour les collections d'Infedes, Parmi les
larves des Vrillettcs, les unes percent le bois fec &
s'en nounilTent , les autres comme les précédentes ,
rongent les animaux fecs & les Infedes des cabinets ,
ainû que les plantes feches des habieis des Bota-
niftes.
Les larves des Scavabés , qui vivent dans la terre
Si le fumier , ont une tête & fix pattes écailleufes ,
le torys long & prelquecjl.ndtique , coBveit d'une
L A R
peau membraneufe , & le derrière toujours courbé
en deffous. Pour fe transfoiraer en nymphes , elles
favent fe faire des coques ovales , cjmpofécs de
grains de terre , qu'elles paîtrillent au moyen d'une
liqueur viiqueufe qu'elles y vcrfcnt & y mêlent }
plulieurs elpèces ont befoin de vivre plus d'une
.innée , avant de parvenir à leur grandeur coni-
plctte. Les larves des Lucanes rcfleniblent à celles
■ ies Scarabés , fe trouvent dans la terre , & fe nour-
nlfent du bois à-d;mi pourri : félon Rocfcl , elles
iint bcfom de fix ans pour parvenir à leur entier
développement , ou à l'état de leur transformation en
nymphes.
Les Tourniquets ou Gyvins s'accouplent fur la
urface de l'eau, & les femelles pondent furies
feuilles des plantes aquatiques, des œufs d où for-
lent , huit jours après , des larves d'une forme très-
particulière , & qui , au premier coup-d'oeil , ref-
femblent à de petites Scolopendres. Elles ont le corps
long Si effile , avec fix pattes écaiileufcs aux trois
premiers anneaux , Si fur les huit fuivans, une paire
de longs filets membraneux & flexibles , qui peut-
êcre font des ouïes , & dont il y en a deux paires fur
le douzième ou pénultième anneau : la tète cil armée
de deux grandes dents ou mâthoires , qui fcmblent
indiquer que la larve doit être carnacière. Selon les
obfervatiûns de Modécr , ces larves forteiu de l'eau
& fe fixent fur les rofeaux , où elles favent fe fa-
briquer des efpèces de coques , dans lefquelles elles
fe transforment en nymphes.
Les larves des Hydrophiles & des Dytiques font
à-peu-près de même figure; elles ont lix longues
pattes écailleufes , par le mouvement defquelles elles
nage.it. Elles font entiètement aquatiques & très-
voraces, attaquant tous les Infedes qu elles rencon-
trent & les faifiifant de leurs grandes ferres , qu'elles
portent en devant de la tête , qui < Il de même
grande & applatie. Leur corps eft alogé & diminue
tou;ours de grolTeur jufqu'au dcrnèic , qui eit coni-
que & par lequel elles refpirent l'air , en fe fulpen-
dant par cette partie à la fui face de l'eau. Pour
fubir leurs transformations j elles fonent de l'eau,
s'enfoncent dans la terre , Se s'y font une loge ovale
ou fphérique , dans laquelle elles prennent la forme
de nymphes.
Les larves des Ténébrions ont ordlnaircm-cnt la
peau du corps toute écailleufe ; quelques-unes vi-
vent fous l'écorce des arbres abattus , où elles ron-
gent l'aubier ou le bois encore tendre. Les larves des
Capricornes vivent auffi dans le bais & fous l'écorce
des vieux troncs d'arbres , qu'elles rongent de
même.
Les larves des Caffides vivent fur les plantes &
en mangent les feuilles , comme les Caffides mênres.
Elles (ont fingulièrcs a plufieurs égards ; elles ont le
corps extrêmement plat , garni d'épines tou' autour
des bords. Se elles en mettent le dellus à couvert par
kuts propres excrémens, qu'elles tiennent fufpcuduS
L A R
en malle fur une efpèce >ie fourchette à deux bran-
ches , attachée tout près-dc l'ouvctturc de l'ariLis ,
qui ell en forme d'un court tuyau , Si. cette four-
chette ell alors placée tout le long du dos dans une
pofition parallèle , parce que la laive courbe le der-
rière en liclfus. E.les fe transforment en nym[.hes
fur les feuilles mêmes, où elles favcnt le fixer Uns
fe faire aucune efpèce de coc]uc , en rcftant en partie
engagées par k derrière dans leurs dépouilles.
Les larves des Charanfons nont point de pattes ;
les unes vivent fur les feuilles des plantes , où elles fe
tiennent fermes par une matière vifijjeui'e ,|ui l'on
de leur corps ; d'autres fe nourrilTcnt de toute forte
de grains & en particulier du blé , dont elles confu-
meiit toute !a matière fanneufe , faiCan: ainli ui. ter-
rible dégât dans les greniers ; d'autres percent ne
rongent les tiges , les branches & les boutons des
arbres , ai enrin il y en a (]ui minent l'intérieur des
feuilles. Pour fe transformer en nymphes, les u- es
fe conftruilent des coques dune matièie gommcufe,
d'autres hlent des coques de foie , enfin il y en a qui
entrent alors limjilcmen: dans la terre.
Les Chryfomeles dépofent leurs œuft fur les
feailles des arbres ou des plantes fur kfquels elles
vivenr. L.-s larves qui en édofcnt i: qui commuent
à ronger les mêmes feuilles , ont le corps alongé ,
avec (ix pattes écailleufcs aus trois piemiers anneaux,
& un numeion charnu , au derrière, qui leur Icit
de feprièine patte , S: qu'elles appuyent fur le plan
de poiîtion, où il fe fixe p^r une matière gluante qui
en forr an gré de l'infecle. Leur tête eft écaillcufc &
arrondie Plulieurs de leurs cfpèces aiment a vivre en
fociété fur une même feuille qu'elks rongenr cn-
femble Pour fe transformer en nymphes , elles (e
fixent ordinairement fur les feuilles par le mamelon
du denière , & fout g'iller la peau de larve jufqii'au
bout du corps , qui y refle engagé comme dans un
peloton ; mais d autres entrent dans la terre pour y
achever leurs métamorphofes. La larve d une efpèce
de Chryfoniele ou de Criocère (Uu Lis) couvre tout
fon corps de fes propies cxcrémens.
Les larves des Coccinelles habitent , comme les
Coccinelles elles-mêmes , fur les arbres àcles plantes
chargés de Pucerons, qui forment leur unique nour-
riture. Elles ont une petite tête écailleufe & (ix
pattes de la même confiftance aux trois premiers an
neaux du corps , qui ell alongé , & fouvent garni
d'un grand nombre d'épines. Quand elles marchent,
elles appuyent fouvent le bout du derrière fur le
plan de pofuiori ; elles s'en fervent alors comme
dune feptième patte & en font fortir un mamelon
charnu allez gros. Pour fe transformer , elles s'y
prennent de ta même façon que les larves des Chry-
fomeles , elles fe fixent quelque part avec le mame-
lon charnu du derrière , qu'elles collent fur le plan
de polition , ordinairement fur les feuilles ^ & quel-
quefois fur les murailles des jardins.
L A R
49T
Dans l'Ordre des Diptères les larves varient beau-
coup félon leurs ditférens genres. Elles fe préfentcnt
en gf^néral fous la figure d'un Ver mou, fans pattes ;
la tête dans certaines n'eft point écailleufc , mais
aiiili molle (]ue le relie du corps. Leur bouche forme
un fuçoir, armé quelque fois d'une efpèce de dard ou
de tarière. E'Ies ont des ftigmates allez fcnfibles ;
elles fe changent en nymphes , les unes d'une ma-
nière , les autres d'une autre ; on trouve parmi les
Mouches , des femelles qui font pour ainfi dire vivi-
pares , Se qui accouchent de laives toutes vivantes.
Les larves des Mouches font ordinairement cyiin-
diKjues & alongées ; elles ont la partie antérieure,
où le trouve la tetc , pointue & conique, & la partie
poltencure groife & arrondie La tète eft molle 5c
charnue , n'ayant point de figure confiante , mais
variable , & garnie d'an ou de deux crochets écail-
leux , qui fervent a hacher Us fubllaacc: dont I'Ih-
fede doit fe nourrir. Le co'ps a des Oit^mates par
devant & par derrière. Elles û' nourriiTe'it de diffé-
rentes matières , tant animales que végptales. Pour
fe transformer en nymphes , elles ne quittent point
leur peau. Cette peau ex-éiicure fe durcit , devient
écailkufe , & forme comme une coque oblongue,
qui renferme toutes les parties de laniniil. ban.s
cette coque la larve prend d'abord la figure d'une
boule alongée , qui enfuite fe développe , & re-
çoit la forme de nymphe.
Les Stratiomes viennent de larves aquatiques ,
dont le corps efl long , un peu applati , de figure
conique ; dont la tête , écaillcufe & petite ,' efl
garnie de crochets charnus Se de barbillons , qui
(ont en agitation , pour déterminer l'eau à fe ren-
die à la bouche, avec toutes les différentes petites
particules nourricières qui s'y rencontrent. La larve
tient le bout pollérieur du corps fufp^ndu à la fur-
face de 1 eau , pour refpirer l'air par l'ouverture
qui s'y trouve. Quand elle doit fe transformer , fa
^ eau lui fcrt de coque, comme dans les Mouches.
Les larves des Némoteles font longues & cylin-
driques ; elles font plus déliées vers la tète , qui
cit petite Se écailleufe , avec deux petites antennes.
Elles n'ont pour toutes partes que quelques mame-
lons charnus , en deilous du corps, & elles vivent
dans la terre ; pour fe transformer , elles fe défont
de leur peau. Les larves des Taons vivent audî
dans la terre. Leur corps , alongé , de fig.ire cy-
liiidrique diminue de groffeur & devient conique
vers la tête ; il ell divifé en anneaux , garnis de
ceintures ou de cordons relevés. La réie <:(i petite
& garnie de deux crochets. Les larves des Afiles,
qui vivent pareillement dans la terre , font fars
pattes , ont une petite tê[e écailleufe & garnie de
deux crochets mobiles , le cotps alongé , prefque
cylindrique, moins gros vers les deux extrémités.
Elles quittent leur peau pour fc transformer en
nymphes.
49 5
L A R
L'HippoViortine femelle pond un œuf prefo|ii'aufn
grand ciuclle inême Cet criif ell une larve , (]ui a
cela de b;cn lino.ulier, cjue dès qu'elle ell née , elle
ie. duicn S: piend la figure d'une coque fermée de fa
ptopie pciu, dans laquelle elle doit fe changer en
nyn)phe. Sous la forme du larves, les Oclires vi-
vent , ou dans les intcftins du Cheval , ou dans des
Hjnnturs formées daijs la peuu dos bêtes à cornes
& des Rennes de Laponie , ou dans les (înus du nez
des Moutons j ainh que dans la tête des Cerfs : c'eft-
là qu'cLes Ce nourrillent du pus qui Ce forme dans
ces cfpèces de plaies. Ces larves rellcmbient a celles
des Mouches 5 mais elles ont la peau gatn p. de plu-
licurs courtes épines. Elles fc iransfoLaient aulfi dans
leur pjoprts peau, maisaprèsètrc kirties alorsdu lieu
oii elles ont vécu , oi s'être enfoncées dans la terre.
Ccll dans les eaux croupiflantes des mares & des
étangs , que vivent les larves des Coufins , & elles
y fourmillent, principalement au printcros , dès que
les glaces lont fondues : car c'ell alors que lesCou-
lîns femelles y pondent leurs œufs, après avoir fur-
vécu i hiver dans un étai d'engourdilleraent. Ces
larves fe furpeudcnt par, le detrièrc , a !a lurface de
J'eau , la. tête en l)a,s , poux refpirer l'air , qui paiTe
dans leur intérieur par luv tayau allez long quelles
ont au bout du corps. Lciu tête ett ronde fi: ccail-
Icufc , le devant du corps fort gros , & le refte à-
peu-près cylindrique , divifc eu anneaujt. Elles lont
t)ès-v;ves & nagent aec beaucoup de cclériré ;
pour peu qu'on les app:odie , elles s'enfoncent dans
l'inltant, mais c'cU pour bientôt tcvcnir à la fuiface
de l'eau.
1 es larves enfin des Tipules vaTient fi fort dans
loir figure, qu'il elf inipoinble d'en foire une defcrip-
tioa générale. Elles ont ordinairement une petite
tcte écailleufe , & le corps alorig^ , divifé en an-
iieauîs. Plufieurs de leurs efpèces^ n'ont point de
pattes , & celles qui en font pourvues, les ont
d'une figure tou« prticulière. Les unes vivent
dans la terre , les autres darrs. Tcau , & plu-
fieuts encore dans les difiérentes pariies des
plantes , où elles- occafionnent fouvent d;s galles ou
des excroilfances , dont elles habitent l'int^-ricttr.
Elles ie transforment en nyrnpl-res de dif^rente
figure , toujours en fe dépouilikuc entièrement de
leur peau.
Dans ce- tableau rapide des: larves en général ,
nous n'avons pas dû faire meniion de c'elies des '
Ii,^idopi ères, parce que le nom de Chenille a été
particulièrement aftcaé aux infedes de .ei Ordre,
fous leur pr'niièie forme. Nous aurions aullî a paf-
fer fou^ filencel'Ordre des Ap;èa-' , dont les inledes
ne fontpcint fcjjctsa desmétamorphof s ^ fi un fcul
g^nrc n'étoit cxcci-té de cette lègle générale , celui
d.s Puces. Leurs lirves , petites, cylindriques,
niongées & fins pattes , ont une tète écailleufe,
avec de petites antennes , des anneaux à pcils , 8c
deux pointes en crochets ^ au bout du corps : on
Jcs trouve ftéquemment dans ks nids des Pigeons,
L E P
oii elles feBourrifTent du lang qu'elles tirent, de ce*
Oifcaux , & quand le icnis de leur traïuformairoft.
approche , elles (e filent des coques minces ^ où
elles prennent enûite la figuicdii aymflies.
Ceux qui roudiont puifet de nouv^L'cs connoif-
fances pénérales fur les larves , gouirout ronfultec
les articles Cliemlle & Infcde . c^ui ont été traités
av-c toute l'étendue qu'ils méritolent , & avec
tout l'intérêt qu'ils devoien: infpirer à celui .qui peiife
que la Nature cft mieux rx-préfetuée dans des points
de vue que dans des local. tes , & qui , chargé de la,
rédaeT;:on des généralués , s'y attache avec autanr
de faiistadlion que de zèle. Voyei Chenille ,
lNStCT£.(M)
LEPIDOPTERES, iEP/DorrrRj.Cemotfigni-
fie at.^s à ctuiLcs , U défigne un Ordre d'infedtcs ,
dillingués par cette propriété.
Les infetlcs renfermés dans l'Ordre des Lépidop-
tères , ont quatre aîles étendues , membraneufcs ,„
; preUjue égales , variées ordinairenienr par les cou-
leurs les plus brillantes, qui tout uniqutratnt pro-
duites por de petites écailles ovales, alor.g-cs , coni-
q'ies ou triuigulaucs , découpées a Icuis boids ,
dilpolées en recouvrement les unes à la fuite des
auties , a-pea piès comme les tuiles qui tounctit
le toit d'une maiion. Ces éc-i'.les, implantées pac
une cfpèce de pédicule , fc détachent facilemei t au,
moindre frottement , & alors l'aîle ne prelcnte plu»
qu'une mcrabranc élaltique , m nca & tranlparencc ^
qui n'cft pas lille , comme elle le patoît au prernicr
a^ipeâ , niais parfemce de raies iongitudinalss lUh
peu enfoncées , qui font les endroits auxquels les,
écailles étoienc attachées. La bouche des Lépidop-
tères elt une efpè'ce de trompe , nommée aufli ianguf
fviraU , plus ou moins longue & quelquefois très-
courte , qui dans linaétion eft cftedivcment roulée
<-n fpiraJe & placée etitte deux antennules ou barbil-
lons velus qui les cachent euiièrement. Cette trompa,
cft compofée de deux pièces ou lames , convexes,
d'un côté , & concaves de l'auire , de manière qu ci
fe réunillant elles, forment un cylindre creux : on
fépare ailément ces deux lames par le moyen d'une
pointe. Deux antennes de longueur moyenne en
généra! , de figure fi iforrae , féracée , prifmatinue ,
pcdinée , en maile ; des yeux grands & taillé- a
farcîtes i trois petits yeux lilfes , difpofés en triangle
& placés au fommct de la téie , .'nais dirti.ikuiciit
difiingués à caufe des poils , font des attubuts qui
appartiei.nt nt encoie aux Lépidoptères. Le corceler
donne naiifance , vers fa paitic pollérieure & laté-
lale , aux quatre aîles dont nous avons parlé,
La poitrine & la partie inférieure du corcelet donnent
na iTance .i fis pattes , coinpofres de la hanche ,
de kcuiire, de la jambe & du tarfe : celui-ci efi
toujours divifé en cinq pièces , dont la dernière eft
terminée par deux onglets très-petits. Nous obfcr-
verons qu'il y a quelq'ucs Papillons qui ne font uùgc
en marchant que des quatre pattes pftérieures ; il»
tiennent
L E P
tiennent ces deux antérieures colées contre leur corps,
ce qui a p^ ne pas les faire appercevoir , & les a fait
nommer PapiLons ù quatre pattes. La poitrine 5c le
vencre font pourvus latéralement de ftigraaies eu
forme de pccites boutonnières. Les parties de la gé-
nération font placées, dans les deux fexes,à la partie
poliérieure du ventre ou abdomen. On peut obferver
que dans les Phalènes , il eft quelques femelles qui
n'ont point d'ailes j il en eft d'autres qui ont la
trompe li courte , quelle eft tiès- difficile à appcicc-
voir : exceptions qui ne doivenu pas empêcher ces
iiifeftes d'être compris dans cet Ordre.
Les Lépidoptères doivent être fans doute placés au
plus haut degré de l'ichelle de la pcrfcftion dans les
infedes. Ce font des êtres prefque tout aériens , &
dont les coukuis qui les parent font auffi belles par
leur éclat & leur variété que par leur diftribution.
Us fe nourrilTent uniquement du fuc mielleux qu'ils
favent extraire ou tirer par leur trqmpc , en volci-
geasc contuiuellement d'une fleur a l'autre. Ce font
les animaux les plus pacifiques du inonde ; ils n'at-
taquent aucun autre mfeéle , & n'ont même aucun
organe pour le défendre. Les femelles pondeur des
ccuft fur les arbres ou les plantes ; elles favent choilir
les lieux ou les petits doivent trouver la nourriture
qui leur convient.
Sous la forme de larves les Lépidoptères ont reçu
le nom de Chenilles, qui, parvenues .i leur entier ac-
croilTement après trois ou quatre mues , doivent fe
changer en chryfaliJes ou nymphes de la première
efpècc , pour devenir enfuite infedes parfaits. Les
Chenilles ont ordinairement le corps long & cylin-
drique , couvert d'une peau membraneufe , glabre,
ou hériflé de poils, compofé de douze ou treize
anneaux , féparés par des uicifions plus ou moins ap-
parentes, & garni de chaque côté , de neuf ftigmates,
que l'on peut appercevoir diftindement. La tête eft
couverte d'une peau écaiileufe en forme de cafque ,
avec de petites antennes & des barbillons. La bouciie
eft munie de deux fortes mâchoires, parle moyen def-
quelles les Chenilles rongent les feuilles , les fleurs
& les fruits des plantes & des arbres , les pelleteries ,
& toutes les diverfes matières dont elles fe nourrif-
fent : on apperçoit à la partie inférieure le petit trou
par où palfe Si où doit fc mouler le fil qu'elles tirent ,
& auquel aulfi on a donné le nom de filière. Elles
ont fix pattes écailleufes, aux trois premiers anneaux
du corps, & plufieurs pattes jnembraneufes à cro-
chets, fur quelques-uns des autres : le nombre de
ces dernières varie , mais n'excèdi^jamais celui de
fcize. Si fous leur dernière forme les Lépidoptères
peuvent être un objet de curiofité par leur parure ,
ils doivent, fous la forme de Chenilles , devenir plus
particulièrement un objet d'obfervation par leur in-
duftrie.
Les ehryfalides font de figure plus ou moins coni-
que , avec le derrière plus ou moins pointu ; elles
font couvertes d'une peau dure & écailleufe , fur
laquelle font exprimées , quoiqu un peu obfcutément ,
Hift. nat. dis Infecies. Tom. f^IJ.
L E P
497
les parties de l'infeéle aîlé ; le ventre , ou la partie
inférieure eft la feule mobile & divifée en anneaux
pat des incifions tranfverfalss.
Cet Ordre, quoique peut-être le plus peuplé en efpè -
ces , dont les diftinélions mêmes font afiez faciles à
faifir, eft un de ceux dont les genres font les moins
nombreux & les plus difficiles à bien caractérifer.
Tous les Lépidoptères ont étéIong-tems& font encore
communément confondus fous le nom de Papillons ;
le nom de Phalène a été enfuite donné à une féconde
divifion ; de Sphinx à une troiliime ; & à mefure
que les regards des Entomologilles fe font fixés
plus attentivement fur ces infeéles , ils ont pu four-
nir jufqu'à préfent à l'écabliHement de douze genres.
Nous avons annoncé plus d'une fois , que dans
les cadres généraux que nous avons a préfenter ,
nous avons moins en vue de fixer l'attention des
petfonnes initruitcs , que d'intérefler & d'exciret
celle des perfonncs qui cherchent à s'inftruire. Nous
croyons donc devoir nous occuper particulièrement
de faciliter les connoilTances, d'applanir les difficultés
dont trop fonvcnt les favans fe plaifent d'entourer
la fcience. Nous n'adopterons pas ici tous les divers
genres établis dans l'Ordre des Lépidoptères, nou-s
nous coutenteions d'embralfcr quelques-uns des
genres principaux, & d'y attacher , comme nouvelles
familles , tous ceux qui s'y rapportenr ; qu'il nous
foit permis d'ajouter une réflexion à ce fujct. Dans
l'article Entomologie , nous avons traité la partie ,
pour ainfi-dire , fcientifique , avec toute l'mipor-
rance qu'elle exigeoit de nous. Nous avons établi
fur les principes' philofophiques , la nécellité d'ad-
mettre , en hilloue naturelle , la clafllfication & la
nomenclacure,qui, comme l'onfait,n'ont pas toujours
été allez relpcctéfs par ceux qui penfent que la Nature
ne doit être étudiée qu'en grand. Nous devons ce-
pendant dire , que ceux qu'on a appelle Méthodiftcs
ou Nomenclateurs , ne (avent pas toujours fc garan-
tir de l'ambition de créer fans néccflité, de nouveaux
genres S: de nouveaux noms , & ne fe renferment
pas dans les bornes févères qui leur font prefcrites.
L'Ordre des Lépidoptères ("croit peut-être dans le cas
dî le prouver. Il feroit fans doute à defirer que l'arc
des méthodes ne fut pas abandonne à un arbitraire
qui tend à les faire déprécier , qu'il fût affis l'ur des
règles plus fixes , & que l'on déterminât politive-
ment les caractères edsnticls qui font nécelfa^ires à
la formation des genres. J'en elfeyerai le plan , li
j'ai à traiter l'article Méthode,
Lescaraélèresles plus eilentiels qui diftingucnt les
Papillons , font des antennes à bouton , ou plus
grolles vers l'extrémité , & les aîles élevées perpen-
diculairement quand ils font en repos. Ces antennes
font des tiges déliées , filiformes, compofées de plu-
fieurs articulations de grofleur égale jufque piès de
leur extrémité, où elles font terminéespar une inaffe en
forme de bouton plus ou moinsailongé, quelquefois
applati & fouvent tronqué au bout. La trompe eft
Kri
49S
L E P
prcGque toujours très-longue; les tatfes ou les extré-
mités des pattes font divifcs en cinq articles , & les
ongles ou lv;s crochets qui les tcrniiiieuE font doubles
ou à deux pouites. Dans l'accotiplenient , les deux
fexes font attachas cnfemble bout par bout , ou
placés daus une même ligne , ayant alors leurs aîles
entrelact'es & élevées perpendiculairement. Ils ùir-
vivent ordinairement l'hiver dans un état d'en.Tour-
diirement , pour propager leur efpèce au printems
fmvant , après quoi ils meurent. Leurs Chenilles
font toujours à dix-huit pat:es , & on n'en trouve
jamais parmi elles de parfaitement values, ni qui s'en-
ferment dans des coques de foie bien fermées , pour
s'y métamorphofer. Les Papillûns volent pendant le
jour.
On peut dilfinguer d'abord parmi les Papillons
une première famille , dont les ùx pattes font am-
bulamcs , & dont les aîles embralTent le dcllous du
ventre. Les bcds de ces aîles font ordinairement
arrondis Se un-s, & quelquefon angulaires; les infé-
rieures ont fouvent une appendice en forme de
queue. Les Chen'llcs de cecte famille font de trois
el| èces : les nnes ont la peau couverte de poils courts
& Il ['eu ferrés qu'ils n'en cachent point le fond,
elles R nt comme demi-velues ; dans d'autres la
peau elf rafe & comme un peu chag-inée ; enfin
les troihèmes font les Chenilles Cloportes , ainfi
nommées parce qu'elles reliemb'cnt en quelque forte
aux Cloportes , ayant le corps tiès-applati & large ,
& portant ordinairement la tê;e cachée fous le pre-
mier a.incau du corps ; elles marchent aulîî très-
lentement , en glillant , pour ainli-dire , fur le
plan de polîtion , ce qui augmente la rcffem-
bbnce. Les Chenilles de cette ïamillc fc fufpcn-
dent , pour fe transformer , par un lien de foie ,
qui leur embialTe le dellus du corps; les demi-
velues &i les rafes s'attachent également par le der-
rière , mais les Chenilles Cloportes fc conientcni
de fe fixer uniquenient par un cordon qui leur p.rlTe
par le corps en travers. Les Chenilles des deux pre-
mières fortes fe transforment en Chrvfalides arifu-
lalrcs , qui n'ont à la tête qu'une feule Dointe coni-
que , ou une feule éminence angulaire en forme de
pointe ; mais.les ch'vfalides des Chenilles Cloportes
ne font point angulaires , elles approchent plus de
celles qu'on nomme coniques, quoique leurs deux
extrémités (oient arrondies & prefqi'ie de ai-offcur
éga'e.
Il eft des Tapllnns , donr les pattes, comme ccl'es
oe la fami le pcicédenie , fervent toutes a 'a m.ir-
che , mais dont !a parue inférieure de chaque aîle
inférieure fe plie pour venir embrafl'er le corps par-
delTus , ce qui forme une efpèce de gouttière.
Parmi ces Papillons, il y en a qui ont le bo'rd pofté-
rieur des ailes inférieures prolongé en une appendice
en forme de queue , & d'autres'ont toutes les aîles
à bords unis. Paimi leurs Chenilles les unes font
parfaitement raies , & les autres un peu velues ,
mais dont les poils ne cachent pas le fond de là
L E P
peau : on en voit qui ont une corne charnue & très-
flexiblc , divifée en deux branches qu'elles font
(ortir du dellus de leur col , ou d'entre la têie &. le
premier anneau du corps, quand elles le trouvent à
propos. Quelques- unes de ces Chenilles, lotfju elles
doivent le transformer , filent autour de leur corps
; comme celles de la famille précédente , ur.e ccintuie
I de foie , & attachent les deux pattes polt''rieure<. à
, un monticule audi de foie , apiès quoi elles prennent
; la forme de Chryfahdcs angulaires , avec dcui
pointes coniques à la têt:.- ; d'autres artachens cniem-
, ble qîielqucs feuilles au moyen de fils de foie, iic
\ en formant comme un paquet , dans lequel elles
I fe métamoipholcnt en Chrylalides , non pas angu-
I laires , mais fimplement coniques Se fans pointes
(aillantes. ^
I Une troifième famille peut fc former des Papil-
lons dilHnguis des précédens , par le port & la
figure de leurs ailes , qui font courtes , iamais par-
faitement perpendiculaires, mais inc'inées au pl.m
de polîtion & en arrière, quand l'infede elr en
repos. Le corps cfl fort gros par rapport à l'éten-
r due des ailes , qui ne le furpalTent guère en lon-
gneur. Lorfqiie les ailes font élevées & fermées ,
les fupérieures font alors prefqu'eniièrcment ca-
chées par les inférieurs , qui cmbrailVnt le dellous
du ventre. Leurs Chenilles ne fc lient point par
une ceinture, miis fe renferment dans des feuilles
liées enfemble par d^ la foie , oii elles prcnnenc
la figure de cluyfalides coniques & unies , ou
fans pointes.
Dans les Papillons de la quatrième famille, le
bord inférieur des ailes inférieures embralle le
deflous du ventre, & le cache entièrement en s'y
moulant; mais ils ne marchent & ne fe pofeiu
que fur quatre pattes : les deux antérieures font
des efpèces de faulfes partes très - velues , termi-
nées par des cordons femblables aux pendans des
palatines de peau , qu'ils portent repliés & appli-
qués contre la poitrine. Plulieurs de ces Papillons
ont le bord poitéiieur de leurs ailes , découpé en
angles & en finuofités. Leurs Chenilles , au
moins prefque toutes, font de celles qu'on a
nommées épineufes , parce qu'elles font b-;iitlécs
de poils allez gros & alfez durs pour pi.^ucr co n-
me des épines : quelques-unes de ces Chenilles oi.t
des épines fimples , d'autres en ont de comportes
ou de branchues , qui jettent des épines latérales.
Le nombre des épines varie félon les efpèces : les
unes en ont quatre , d'autres cinq, d'autres (ix ,
d'autres fept, & d'autres huit fur chaque anneau.
Une régie générale , c'cft que toute Chenille épi-
neufe fe transforme conliammcnt en Papillon de
cette famille. Ces Chenilles , pour prendre 1.»
forme de chryfalides, fe pendent toujours vertica-
lement la tête en-bas , en s'accrochani avec Ls
deux pattes poftérieures à un petit monticule de
(oie qu'elles fc préparent; & leurs chryfalides,
qui fouvent font tomes dorées , ou bien ornées
L E P
de rachc^ dorre^ & ar^cnrJcî , font toujours angu-
laires, a courtes épims , Se garnies au devant de la
tête de icux pointes coniques ou de dtux efpèces de
cornes courtes : elles reprélciusiit comme une
tare huiii.iine , ou celle de ccti-iins mafqiies de
fa-yres, ayaiit une émmence tjui a allez la terme
d'un nez.
Pour ne pas confondre les Papillons de la
cinojuième famille avec ceux de la préccitcr.te ,
il fa'.i: bien remarquer cjue les deux pit:es anté-
rieures ^ ou celles dontiU re (e 'cîVi-nt point , font
f-ites à -peu -près comme celles des deux autres,
n'ay.int point de long poils & n'étant pas termi-
nées en cordons , comme dans les Papillons pré-
c-'-Jens; mais elles font fi petites & ti courtes,
«ju'elies ne fauroient atteindie à beaucoupprès juf-
qu'aa plan de pofition , & elles font £)rdinairement
appliquées contre le dslfous du corcclct, ou conne
la poirri'ie , & il bien cachées dans les longs poil'<
du corcele: , qu'on a fouvent peine à les voir fans
le fccours de la loupe. Au refte , le bord inférieur
de leurs ailes inférieures embralTe aufll le deflbus
du ventre , & toutes les aiies ne font ni angu-
laires ni découpées , mais a contour égal & arron-
di , Se quelquefois feulement très -légèrement den-
telé. Ils ont ordinairement moins de vivacité que
ceux de la famille précédente. Us volent plus^e-
famment & fe lailîent prendre plus facilement. On
les voit voler dans les bois &c les prairies , m.iis ra-
rement dans les jard:us.
Il eft un autre genre principal de Lépidoptères ,
déiigné fous le nom de Papillon-Bourdon ou de
Sphinx , diltingués par les antennes en maffe , ou
pn'matiques , Êc plus grolTes .iu milieu par les ailes
horizontales qui ne couvrent peint le ventre. Ces
Lépidoptères fe rapprochent des Papillons propre-
mcnr dits, par la figure de leurs antennes, en ce
qu'elles augmentent en volume en partant de leur
origine ; mais ils ont de la conformité avec les
Phalènes , par la figure & le port de leurs ailes ,
qui font horizontales, ouiabattues, & jamais per-
pendiculaires au plan de po (ition ; les inférieures ,
qui font couvertes par les lupéricurcs en tout ou en
partie , font toujours beaucoup plus petites que
ces dernières , & elles font toutes quatre ctroite<- &
alongées, d'une figure triangulaire, à côtés inégaux ;
le côté intérieur étant toujours le plus court. Les
antennes font de deux efpèces : les unes qu'on a
nommées en madue , augmentent infenliblement de
diamètre, depuis leur origine jufques rout auprès
de leur extrémité, oii elles diminuent toiit-à-cc up
de grolîeur , pour fe terminer par une pointe. Les
antennes prifmatiques prennent fubi ement une aug-
mentation de grolFeur , peu au-delTus de leur ori-
gine , & contervent cette grolfeur jufques affez
près de leur bout, où elles fe contournent un peu
pour le terminer par une pointe ; leur furface ell:
arrondie , mais le relie de leur contour eft formé
par deux plans femblabUs & égaux , qui fe rçn-
L E P
499
contrent immédiatement en riclTous de l'intcnne ,
& c'cli ce qui leur donne de la rcllemblance
avec U)ic elpèce de prifme. Le corps des Sphinx eft'
gros Simadif, tiès - chaigé de poils & d'écaiiles.
Les aUcs font petites par rapport à la grjfleur
du corps : ils volent cependant avec force & rapi-
di:é , en bourdonnant, les uns en plein jour, les
aunes ordinairement foir & matin , au déclin &
à l'aube ru jour. Les aiies fupiricures dans les
mâ'cs , ont près de leur origine , cn-dclfous , un
petit crochet , qui cmbrafle, avec fa pointe courbée ,
un long poil roide ^ en forme de crin , attaché
au cô:é extérieur de l'aile infétieure , également
près de fjn origine : c'cft aiifîî ce iju'on obferve à
tous les ni.-iies des Phalènes Le taife cltdivifé en cinq
articles & terminé par deux ongles fimpies , les
jambes intermédiaires & poftéricu:cs (ori"t garnies
d'épines ou d'efpèces d éperons : diux aux pre-
mières & quatre aux dernières ; les deux jambes
antérieures , qui manquent d'éperons , oiu en deifous
un petit corps alongé , dur & luifant , oui fe ter-
mine en pointe un peu courbée , & qui eit appli-
qué contre la jambe , à laquelle il n'eft attaché
que par fon bju: ùipéricur.
Les Chc-illcs des Sphinx fo;'.t conframment à
fe:ze pattes , & tvvjjours parfaitement raies : les
unes ont la peau du corps lifle & unie , les autres
l'ont un peu rude au toucher & comme chagrinée ,
mais toutes portent fur le onzième eu p;nul!ièmc
anneau , une poinre conique élevée , en forme de
coinc courbée en arrière, dure ou comme é'"ai.'lcufe.
Le corps ferme & „llc7. dur fous les do:gts qui le
louciien:, el't moins gros pardevact que par dci-
nèie : fon diamètre augmente pcu-à peu jufqu'au'
onzième anneau qui porte la corne. La tète ell faite
(ur deux modèles , dans les unes elle eil arrondie ou
ovale & un p?u appldtie en delîus j dans les autres
elle eft triangulaire , plare patdevant , & placée ver-
ticalement ou perpendiculairement au corp--. Leurs ex-
créniens font agios grains, cylindriques , lillonés de
lix canclures longitudinales. Quand elles fe trouvent
en repos , elles élèvent le devant du coips , de ma-
iiière que da;is cette attitude elles reliemblent en quel-,
que (bue à ranimai de la fable nommé Sphinx. Peu
a\ant qu'elles doivent fe préparer a la transformation,
elles changent lubitement & totalement de couleur ,
fans cixanger de peau ; elles perdent toutes leurs
belles couleurs. Se deviennent en nijins de douze
heures , piles & livides, grifes ou brunes : elles cher-
chent alors avec une forte dinquiétude un lieu
convenable pour y fubir leurs transformations, & ce
lieu eft: ordinairement l'intérieur de la terre , ou
elle', s'enfoncent , mais fans le former des coques
de foie , «/autres reftent a fa fuiface , où elles fabri-
quent des coques minces , compofées de grains de
terre & de fragmens de feuilles quelles lient grof-
ficrem.ent enfemble av.-c des fils de foie , car elles
font de mauvaifes fileufes. Elles fe transforment
oïdicairemenc vers !a fiu de l'été , ou au commen-
Rrr z
yoo
L E P
cernent de raiitomr.e , & relient le p!us fourent
fous la forme de chrysalides pcndaiu tout l'hiver.
Ces c'iryfalides , de figure conique , font le
plus fouvent d'un brun de marron , qui tft la couleur
ordinaire des chryfalides coniques en général ; elles
ont au derrière une pointe dure , raboteufe & un
peu courbée , qui répond à la corne du derrière
de la chenille , & quelques efpèces ont à leur tête
une partie relevée & recourbée en-bas , qui repole
fur la poitrine , & qui ne rclicmble pas mal à une
elpèce de nez. Une portion de la trompe ciï logée
dans ce nez, les infedcs qui forient de ces fortes
de chryfalides au commencement de l'été , ont
toujours une très-longue trompe.
Les Sphinx qui compofent la première famille ,
ont , à pluficurs égards , de la conformité ajcc les
Papillons proprement dits. Ils volent comme eux
en plein jour , & avec beaucoup plus de rapidité
que les autres , cherchant les fleurs pour en tirer le
miel, & ne fe pofant rarement que fur elles : l'outenus
dans l'air par le mouvement de leurs ailes , ils pla
nent fur ces fleurs & les fucent avec leur trompe ,
qui ordinairement eft fort longue , & palfent ainli
avec vîielfe d'une fleur à une autre. Leurs antennes
augmentent en volume depuis leur origine , ayant
même plus de grolfeur près de leur extrémité ,
quoiqu'elles finilleut brufquement en pointe déliée ,
qui clt garni^e d'un petit bouquet ou d'une petite
houppe de poils lins; mais le port de leurs ailes clt
horizontal, ou un peu incliné au plan de pofition ,
& jamais perpendiculaire à ce irêrae plan : c'elt en
quoi ils s'éloignent tota'emcnc des Papillons. Il y en
a pluficurs dunt les ailes font très peu chargées d'é-
cailles , & fur lefquelics on voit de grands efpaces
tetalement nuds & d'une parfaite tranfparence ,
comme les ailes des Mouches : on leur a donné le
Bora d'ailes vitrées. Ils ont encore de commun
avec les Mouches, de petits yeux liiles entre deux
grands yeux à réleau , mais feulement au nombre
«le deux.
Dans les Sphinx de la féconde famille , les an-
tennes font ternmiées par un ttès-petit bouquet de
poils , & le ventre n'eft point garni de brolfes au
dernèie. Leur trompe ell fouvent cxceffivement
longue & plus que tout le corps. Ils fe rapprochent
encore davantage des Phalènes en ce que leurs
ailes ont le même port que celles des Sphinx de la
première famille , & en ce qu'ils ne volent jamais
pendant le jour , mais feulement après le coucher
du foleil. Leur vol s'exécute avec grande vîtelle &
bourdonnement. Ils planent fur les fleurs comme les
oifeaux de proie ; c'eft pourquoi on leur a donné
le nom de Spki-x cperviers. Le bord poftéricur
de Icuis ailes eft ordinairement égal, ou fans dé-
coupures & fans dentelures. Leurs Chenilles font
toujours à corne fur le derrière : les uns ont la
peau lille , & d'autres l'ont chagtinée. Leur tête
cil ordinairement ovale ; ce a'cft que parmi elles
L E P
qu'on et! trouve dont les chyT^ilidcs ont à leur tête
une tminence en forme de nez, dans laquelle eft
logée une partie de la trompe , à caufe de fa Ion-
gneur confidérable.
Le petit bouquet de poils manque aux antennes
des Sphinx de la troilieme famille. Le port de leurs
ailes eft le même que dans ceux de la famille précé-
dente, mais elles ont le bord poftérieur ordinaire-
ment dentelé ou découpé en angles , plus ou moins
profondément. La trompe eft (i petite & fi courte ,
qu'elle n'eft guère plus longue que la tête j ne fai-
fant prefque qu'un feul tour de fpiralc , & quelque-
fois aucun : les deux pièces dont elle eft compofce,
font ordinairement déroulées & leparées l'une de
l'autre, au inoins dans ceux qui font morts. Selon les
apparences , ces Sphinx , qui fe rapprochcnr encore
plus des Phalènes , ne prennent jamais de nour-
riture, n'ayant qu'une fi petite trompe , auflî ne les
rencontre t-on jamais fur les fleurs : ils ne volent
probablement que quand il fait tout-à-fait nuit. Ils
n'ont pas la vivacité des autres ; le fameux Sphinx
à tête de mon , qui a un cri fingalier, produit par
les frotiemens des barbillons de la tête contre la
trompe, appartient à cette famille. Leurs Chenilles
font ordinairement chagrinées & à tête triangu-
laire placée verticalement; elles font gatnies d'une
corne recourbée fur le derrière.
Il eft encore des Lépidoptères qui forment un genre
mitoyen entre les Sphinx & les Phalènes; leurs ailes
qui couvrent le corps entièrement , font pendantes
des deux côtés, & font fur le dos une elpèce de
toît. Ils font lourds & comme parelfcux; ils fe
remuent fort peu , fe tenant prefque toujours cram-
ponnés fur les plantes & volent rarement : cepen-
dant . on les voit quelquefois voler en plein midi Se
aux rayons du foleil. Leurs antennes , qu'on a
nommées en cornes de Bélier , augmentent en
volume ou en diamètre , en pariant de leur origine ,
forment comme une malTe plus ou moins grolfe ,
& finiifcnt en pointe ; quelquefois elles font garnies
de barbes, comme celles de pluficurs Phalènes : ils
ont une trompe roulée en fpirale. Lfs 'ailes infé-
rieures font plifTccs. Leurs Chenilles, qui font à leizc
pattes, filent des coques fur les tiges des plantes,
dans icfquclles elles fe transforment en Chryfa-
lides.
D'autres Lépidoptères, connus fous le nom de
Pkaienes-Tipules , ou de Préropho-es , femblent
tenir le milieu entre les Papillons & les Phalènes ;
mais ils fe rapprochent davantage de ces dernières. Au
premier regard ils rc'.'cmblent un peu aux Tipules ;
la longueur de leurs pattes contiibuant beaucoup
a cette rtffemblance. Ils ne fe cachent point le jour ;
c'eft même alors qu'oj les voit voler d'une plante à
une autre; ils ne volent jamais loin. Quand ils rcpo-
fent, ils fe tiennent accrochés par les deux pre-
mières paires départes; les deux poflérieurcs (ont
alors étendues en ariiète le long du vwuie. Les
L E P
jambes ie cette dernière paire , ont quatre éi'cronç
fort longç, dont deux au milieu Si deux à i'cxtié-
miré de la j.uTibe. Les lucennédiaires n'ont que deux
ergots à leur bout. Les antennes font -filiformes , ou
plutôt à filets coniques , qui diminuent peuà-pcn
de volume depuis leur origine jufqu'a leur extré-
mité, terminée en pointe fi:ie. Ils ont une trompe
roulée en fpiiale. Leurs ailes, d'une figure remar-
quable, font branchues , ou lefendues fclon leur
longueur , en'diverfcs parties longues & étroites , qui
font bordées de part & d'autre de barbes ferrées ,
qui rellemblcnt à celles des plume';. Les ailes fupé-
rieures, couvertes cn-dclîus , mais eii-de'Vous for-
mant uncgoutière dans laquelle fe loge l'inférieure,
ne font ordinairement refendues que dans une cer-
taine portbn de leur ctendje , au lieu que les infé-
rieures 1= •'ont jufqu'i leur origine. Quand ces in-
fectes fe tiennent en repos, les ailes font fituées
dans une direélion perpendiculaire à la longueur du
corps , & leurs branches font pliées en éventail , de
façon que les ir.féiieurcs font cachées par les fupé-
rieures : elles rellemblcnt en quelque forte à deux
bras étendus ; mais quand elles font dépliées, les
barbes d'une branche touchent celles de la branche
voifine , de manière qu'au premier coup d œuil
l'aile paroît entière & comme d'une feule pièce. Les
Ptcroj'hores font ordinairement de pet'ts Lépidop-
tères ; leur corps eft alongé & effilé. C'eft dans les
prairies qu'il faut les chercher , oii ils ne font pas
rares. Leurs Clienilks font un peu velues Se à feize
pattes. Elles fe transforment en chryfalidcs coniques ,
fans s'enfermer dans des coques; elles s'attachent
horizontalement contre quelque objet fixe , dans
une couche de foie dont elles le tapilTcnt, & la
Chryfalide s'y trouve enfuitc arrèréc par de petits
crochets , qu'elle a dan-s deux endroits , c'eft-a-dire,
au derrière , & à une bonne diltance delà , en-
delfous du ventre , entre le troilième & le quatriè-
me anneaux , en comptant du derrière. Ces Chyfa-
lides font ordinairement garnies de tubercules liérif
fcs de pointes en forme d'épines. Au bout de trois
ou quatre lemaines , les Ptérophores quittent l'en-
veloppe de chryfalides , 8c paroilfent fous leur der-
nière forme.
Les rhilènes ne volent ordinairement que la
nuit , après le coucher du folcil. Elles fe tiennent
fort tranquilles pend-int tout le jour , c'eft pour-
quoi on leur a donné aiilTi le nom de PapiUons
nocturnes. Cependant il y a des efpèces qui volent
fouvcnt en plein |our dans les prairies S: les jardins ,
fe promenant fur les fleurs Se en fuçant le miel avec
leur trompe. Elles entrent fouvent le foir par les
fenèrres , Se paroilTcnt attirées parla lueur des lu-
mières autour desquelUs on les voit voltiger. Quand
elles font en repos , leurs ailes font pendantes S: in
clinées vers le plan de polition , ou bien horiz.n-
talcs a ce même plan. Les ailes fupéncurcs du m.iîc
ont en dellous , près de leur origine , le petit cro-
L E P
501
chct qu4 embradc un poil roiJe en forme de crin ,
qui part de l'origine des inférieures , comme dans
les Sphinx. Les antennes fe terminent toujiuts par
une pointe aflcz fine ; mais , au refte , elles varient
dans leur figure : les unes font à filets coniques iim-
ples ; d'autres font en plumes ou à barbes , ayant ,
des deux côtés de la tige , de petits filets difpofés
comme les barbes d'une plume, mais nioins prellés
les uns auprès des autres, ou bien imitant en quel-
que façon les dents d'un peigne ; c'efl pourquoi elles
ont encore été nommées antennes en peigne onpcc-
cine'es. Ces deux fortes d'antennes font longues, &
toujours plus que la tête & le corcelet enCemble;
mais il y en a d'autres qui font allez courtes , & elles
font en filet prefquc de grofleur égale par-tout,
excepté a leur extrémité, qui cft pointue. Parmi les
Phalènes , les unes ont une longue trompe roulée
en fpirale ou en rcHort de montre, & cachée entre-
les deux barbillons ou antcnnules barbues , comme
dans les Papillons ; mais d'autres font dépourvues
de cet organe , Se dans d'autres encore la trompe efl
(i petite , qu'elle échappe fouvent a la vue, ne paroif-
fant que comme deux petits filets charnus, féparés
& écartés l'un de l'autre : quelquefois cette petite
trompe fait pourtant un tour de fpirale. On regarde
cependant les Phalènes , dont la trompe eft petite
Se fi diff-rente en rtriiûure , comme n'en ayant
point du to.it. En général les Phalènes ont les
mêmes panies que les Papillons. Le ventre, qui , dans
la femelle eft fort gros , quand il eft rempli dœufs ,
cil divile en neufs ann;aux , dont le"; huit premiers
ont chacun deux ftigmates. Dans pluficurs efpèces le
corcelet eft huppé , ayant une ou pUilieurs h.-iuppes
élevées , formées de poils , qui fouvent s'étendent
même fur les premiers anneaux de l'abdomen. Le
urfe a cinq articles avec des ong'es fimples. La
jambe eft garnie d'épines ou d'ergots. On trouve
parmi les Phalènes quelques efpèces'dont les femelles
manquent d'ailes , ie d'autres qui ont des ailes (i
petites, qu'elles ne peuvent paslervirau vol. Dans
l'accouplement , les deux fexes fe trouvent placés
dans une même ligne , ou bout par bout , comme
les Papillons. La "femelle pond fes œufs fur les
arbres Se les plantes, ou dans d'autres lieux, où les
petites Chenil'es qui en éclofent peuvent trouver
leur nourrirurc. Il y a des Phalènes qui furvivent
l'hiver; mais d'autres, particulièrement celles qui
manquent prefque de ttompe, meurent dès que
l'auvre de la génération eft achevé.
Toutes les Phalènes comme les Papillons, ont
d'abord vécu fous la forme de Chenilles , qui paf-
fent par l'état de chryfalide. Parmi ces Chenilles,
il y en a de toutes ks clalfcs Se de toutes les figures -.
elles font à feize , à quatorze , à douze ou bien à dir
pattes : ces dernières font nommées arpenceufes ou
géomètres. L:s unes font raies ou fans poils , d'autres
font demi-velues , d'a:::tes tout-à fait velues , à tu-
bercules, à aigrettes , à btolTes , Sec. , mai;; elles ne
502
L E P
font ja.Tiais cpneures, ou ga'nies de pointes en
forme d'épines fur le corps : ces dernières Ciicnilks
appartiennent uni.^uement aux Papiilons Quelques
Chenilles entrent en terre pendant le jour &
n'en fortcnt que la nuit pour fe nourrir des kui'les
des plantes. La plupart des Chciùlîcs vi\ent f. li-
taiies , mais d'autres .liment à (e ter.ir en compagi;;e
ou enfoiiéré, pour toujours, ou reuîement puur un^
paitie de leur vie, c'e(!-à cire, jufqu'aa tcms de
leurs traiitformatiQnr. Elles fe font des nids de foie
en commun, & p!uficurs paHent l'iiiver enfem'jlc
dans ces nids, qu'crlcs fdvent f-uiilier à l'extérieur
en y liant des feuilles ; elles s'y trouvent alors dans un
état d'engouidiflement ou d'inaflicn jufqu'au piin-
tenis. D'autres Chenilles foliiaues paifeut l'hiver
dans la terre, pour en foriir au retour de la belle
faifon, & pour ronger les feuilles naillanrcs, avant
de fe transformer. L.s Chenilles des Phalènes vivent
fur les arbres & les plantes, ou à découvert, ou
cachées de plus d'une manière. Les unes roulent des
feuilles ou les plient en paquets, & y demeurent foli-
taires; d'autres fe tiennent dans les feuilles, entre
les deux membranes qui les compolent , & en man-
gent la fubftance inférieure : ce font les Chenilles
mineufis ; d'autres vivent dans les galles des plantes.
Pluiîcuts petites Chenilles, connues fous le nom de
Teignes , fe font de petits logcmcns ou de petites
maifonnettes , ordinairemtnt cylindriques & creuîes
en dedans , qu'elles ne quittent jamais , les portant
ou les traînant par- tout oii elles vont: ces petites
loges font faites , ou de membranes de feuilles , ou
de laine & de poils , ou de foie mè'ée de fable ,& de
petits fragmens de pierre , ou enfin de foie pure &
fans mélange. D'autres fe font des fourreaux fixes
ou non transportabics. Les unes 'ivent des grains
de toute efpècc; les autres rongent les meubles &
les habits de la-ne , comme aiilTi les pelleteries. Il
y a des Chenilles qui vivent dans les boi';, & d'autres
qui rongent les fruits. Enfin il y en a ai.llî de vérita-
blement aquatiques , qui vivent dans l'eau Se fe
nourrilient des plantes qui y croillei.t.
Les chryfalidesdes Chenilles qui donnent les Pha-
lènes , font de celles qu'on a nommées coniques ,
dont le gros bout , qui c{l celui de la tête , eft ordi-
nairement arrondi en forme de genou , & dont l'au-
tre bout , ou le derrière, eft plus ou moins pointu.
Quoiqu'elles varient en couleurs, il y en a pourtant
une qui femble dominer fur les autres : c'eft le brun
rougeâtre obfcur , ou la couleur de marron. Mais
avant de fe transformer en chryfalides , la plupart
des Chenilles filent des coques pour s'y enfermer ,
quoiqu'il y en ait aulTi qui entrent fimplement en
terre , pour y faire des coques. On en voit encore
qui fe contentent de filer quelques fils vagues & d'en
taire un alTemblage a peine fuffifant pour foutenir
la chryfalide en l'air, & au travers duquel on voit
diftiniiemcnt l'infefte. Parmi celles qui filent de véri-
tables coques, les unes les font en terie , &les autres
L E P
en p'cin air, dan» quelque ei.dioit convci-ab'e , &
fcuvent entre les feu'lUs. Quelques Chenilles arpen-
teufcs , au lieu de filer des coques , fe fufpendcnc
hoiiïontaleiîient au moyen d un lien de ioïc qui
Lut entoure le corps exaclcnient comme fo.'".t les
Chenilles d.s Papillons de la première fainille : c'efl
une exception fui^ulière a la règle générale.
Les véritables coques f.iites de pure foie, font ordi-
nal.ement de forme ovale phis ou moins alongv-c ,
louvent enveloppée d'une couche de foie d'e.n tidu
lâehe. D' .tunes Chenilles, qui ont une trop petite pro.
vifion de lijie , mêlent, d.!ns le tilîu trop mince de
leuis cov]îies , leurs propres poils , qu'elles coupent
ouqu'cll.s s'arrachent. Le dedans de toutes les coques
eitcoiift.unmentlin"e & uni. Celles qui n'ont ni allez
de foie, ni aiîez de poils pour fe faire des coques
folijes, fe fervent d'autres niantres pour les for-
tifier. Les unes lient enfemble des feuilles & en
i forment une enveloppe extéiieure , dans laquelle
elles filent enfuite une coque très-mince. D'.iutrcs
niïlenc dans le tifl'u de leurs coques, des parcelles
I de bais, des grains de lable & de tciie , & fouvent
I de petites pieties. Il y a des coques eu forme de
i bâ'.eau, & d'autres qui ceilcmblenc aux nalles .dans
i Icfqueilcs on prend le poillon. Les Cliei.illes favent
1 ménager à ces coques une ouverture pour donner
' palîage à la Phalène. Pour fonir des coques entière-
' ment folidcs & oii les Chenilles n'ont taillé au-
I cune ouverture, les Phalènes l'ont pourvues d'iuie
; certaine provifion de liqueur caultique, propre à
I délayer & amollit la foie , .-iprès quoi elles n'ont
j qu'a agir contre une coque all-i tendre pour s'y fai-
re un palTage. D'autres coques fort folides &. de la
confiftance de parchemin , font faites de manière
I qu'elles ont au bout, oii fe trouve la tête de la Pha-
' lène , u'ie portion en forme de fegmenc de l'phère
ou de calotte, qui s'en déiache quand elle la pouf-
fe pour fortir de la coque.
La trompe des Pha ènes qui compcfent la premiè-
re famille, eft louveni (i petite , qu eiic échappe à la
vue: elle n'excède gueres «c prefque jamais la tête
j en longueur. Comme elles ne font pas dellniées à
I une longue vie , elles n'ont pas befoin de prendre
; de la no irritiire , & il lem ^le que c'eft pour cela
! même qu'elles n'ont reçu qu'une li petite trompe,
i Dès qu'elles ont quitté I enveloppe de chryfalides ,
I elles longent tout de fuite a la propagation de leur
efpèce ; eles s'accouplent d'abotd , pondent leur»
œufs , & meurent. Les femelles rcftent prefque tou-
jours en place, fe fervent fort peu de leurs ailes pour
voler ; les mâles aulli les cherchent & ne vivent pas
non plus long-tems après l'accouplement. On en a
un exemple dans les Phalènes des Vets-à-foie , ou
Bombix , qui font de cette famille. Ces Phalènes
ont ordinairement le corps & les pattes très velus,
ou garnis de quantité de longs poils. Le port de leurs
ailes varie j les unes les portent horiiontaleracnt ,
L E P
ou étendues & par.illeles au plan Je pofitlon ; les au-
tres les ont placées en toit arrondi , ou bien avive
arrête; dans d'autres les ailes inférieures débordent
les fupéiicurcs dj côté extérieur; enfin quelques-
unes de ces Phalènes portent une huppe ou brolfe
élevée fur le ccrceict , tandis que celui dus autns
c(l tout luii & fans huppe. Tuufes ces variétés peu-
vent fournir des caiaéltres pour divjfer :tiP..a;èncs
de cette famille en autant de ledions.
Parmi les Chenilles de ces Phalènes , il y en a à
leize , à quatorze & a dix pattes ; ces dernières font
des arpenieujes. CtllcS à leize pattes font ordinaire-
ment velues , à tubercules ou a ai^iettes , ou bien
lans tubercule; les poils dans ces dernières, par-
tent immr^diatemenr de la peau. Toutes celles qui
ont des brolles & des aigrettes en forme de pm-
ceaux, deviennent des Phalènes de cette famille.
Mais il y en j aufTi .ie lafes & de deail-velues : elles
fe conftruifent prer.jue toutes dtS coques de foc,
ou mêlées d'autres mav:Ères; quelque peu d'efpéces
entrent fimpienient en terre, (ans s'y faire des co-
ques. La p!û| arr pallenc l'hiver dans leurs coques
fous la forme de chryfahdes, d'autres furvivenr a cet-
te (aifun pour reparoître au pnntems (ous la même
forme de Chenilles. Les Chiylalides des Chcniiies a
bro/fc font ordmaiiemuit velues.
Dans la féconde famille des Phalènes , les anten-
nes des femelles ont de très-couttes barbes; elles ne
font fouvent qu'un peu dentelées, & dans d'autres
elles font abf.-linnenc hlifoimes & lifles, en for-
te que pour (avoir (î elles appartiennent a cette (x-
mil.e, il (aut connoître leuis mâles. La trompe,
qui fa't plulicurs tours de fplrale , elt toujours plus
longue que la tête & le corcelet pris enlemble.
Quel jucs-unes de ces Phalènes portent leuis ailes
rabattues , formant au-dellus du corps un roit à vive
arrête , ou arrondi , & quelquefois très-écrafé ; le
côté poflérieur des fupérieures , qui couvre toujours
les inférieures , n'égale que la moitié de l'étendue
du côté extérieur, tn foiteque ces ailes fontpeu lar-
ges; les unes ont le bord poiierieur découpé en angles
ou en dentelures , tandis que c^lui des autres cft
tout uni. Quelques cfpèces ont, fur le corcelet ,
une huppe qui manque dans d'autres. Pluficuis efpè-
ces de Phalènes de cette famille portent leurs ades ,
qui font grandes & larges , quoique ,leur corps foie
mince & grêle , très étendues &: entièrement hori-
zontales ou parallèles au plan de polition ; les fupé-
rieures font fouvent fi écartées du corps, qu'elles
laillent les intérieures plus ou moins à découvert;
mais dans d'autres ces dernières font entièrement
couvertes par les premières ; leur côté poftérieur
égale les deux tiers ou les trois-quarts de la lon-
gueur du côté extérieur , Ht ce boid eft (ouvcnt dé-
coupé.
Les Phalènes de cette famille qui portent leurs
L E P
503
ailes rabatues °: en toit, viennent ordinairement de
Chenilles à feize pattes ; mais la plupart de celles,
qui tiennent kurs ailes étendues & horizontales , ont
.té des Chenilles arpenteufes a dix patte'. Ces Che-
nilles arpenteufes n'ont jamais le corps fort gros,
mais ordinairement très-long &: elles font toujours
raies; quand elles marchent , elles mettent le corps ■
en boucle, en rapprochant les pattes mcmbraneulcs
tout piès de la dernière pa're des écailleul'cs , en
forte que c'eft comme ii elles mefuroient le terrain
en marchant. Elles entrent ordinairement dans la terre
.^our fe transformer, & n'ayant que peu de matière
.î foie, elles mêlent dans leurs coques des grains de
terre & d'autres matières étrangères , & pour foriir
de leurs chryfalides , elles font'fauter la pièce de la
poitrine , fans qu'il fe fade de fente en-dellus du cor-
celet. Piufieurs Chenilles arpenteufes donnent des
Pha'ènes femelles fans ailes, ou qui n'ont tout^ au
plusquedes moignonsd'ailes , tandis que leurs mâles
ont de fort bonnes ailes. Quelques-unes de ces Pha-
lènes airaent a tenir leurs ailes perpendiculaires au
plan de pofition & appliquées enfemble au-deflus
du dos . à la i'açon des Papillons; mais les intérieuies
ne fe recourbent jamais pour enibraffet ni le deflous
ni le dcllus du corps, étant flmplement appliquées
avec leur bord inférieur fur les côtés du corps ou fur
la ligne du dos; quand ces ailes font baillies, elles
fe trouvenr parallèles au plan de pofition.
Les antennes d'une troifieme famille de Phalè-
nes , font à filets coniques fimples ; elles diminuent
infenliblemcnt de volume en partant de leur bafe S;
(ont terminées en pointe ; mais ce qu'elles o ,t de
particulier, c'cil qu'elles ne font gueres p'rrs longues
que la tête. Ces Phalènes n'ont point de trompe
fen(îble, au moins leur rroinpe eft-elle très-petite
& plus courte que la tête. Elles portent leurs ailes
rabattues Se en toit. L:s Chenilles des Phalènes de
cette famille, connues jufqu'ici , ne vivent point de
feuilles , nuis de bois verd , des arbres & dcï arbut-
tes , qu'elles percent Se qu'elles rongent , enrre
autres les racines du houblon ; elLs ont une plaque
écailleule fur le premier anneau , &; feize pattes ,
dont les membraneu'es font garnies d'une couronne
cemplette de crochets. Leurs 'chryfalides ont le ven-
tre long & très-flesible , avec des rangées tranfver-
fales de petites épines ou pointes dures, & des pointes
écailleufes plus grandes à la tête & vers le derrière.
Elles percent leurs coques & en fortcnt à demi ,
avant que leur peau fe fende pour donner le jour a
la Phalène.
Dans une quatrième famille de Phalènes , les
antennes font fîlifoimes , ou à filets coniques , lon-
gues , c'cft à-dire , de la longueur ordinaire & fur-
pa'.fant toujours l'étendue de la tête & du corcelet
pris enfemble , ce qui les didingue de celles des
Pliaienes de la famille précédente. Elles n'ont point
de trompe lenliblc. Cette famille, comme laptécé-
504
L E P
dente , eft trcî-peu nombrciife en efpcceç ; les Tei-
gnes & les faufTes-Tcignes des bines, comme aufli
les fauffi,! feignes qui longent le cuir ci les gâteaux
de cite dars l«s niches des Abeilles, donnent des
Phalènes de cette famille. On nomme fuujfes-Teignes
les Chenilles, qui, pour Ce couvrir, fe font des
fourreaux fixes , qu'elles ne p'.;uvent pas tranfporter,
comme font les véritables Teignes, mais qu'elles
aloiigent toujours quand elles font obligées de cher-
cher de nouveaux alimcns, n'aimant pas avoir le
corps à découveit. Celles qui rongent le cuir, ai-
ment aullî à manger le lard & la viande feche.
Parmi les Teignes, il y en a^ qui donnent des Pha-
lignes femelles abfolujnent dépourvues d'ailes. Se
^ui appartiennent à cette famille.
Une cinquième famille eft formée des Plialènes
donc les antennes font toujours pour le moins de la
moitié de la longueur du corps, & fouvcnt beaucoup
plus longues; & dont la trompe eft toujours plus
longue que la tête & le corcelet. On trouve dans
cette famille des Phalènes de toutes les grandems ,
& une quantité de tr?s-petites , qui demandent à être
vues à la loupe & même au microfcope , pour être
bien reconnues ; telles font celles des Chenilles mi-
neufes des feuilles , qui ont des couleurs très-bril-
lantes , ou qui font comme décorées d'or & d'argent.
Mais d'autres Phalènes plus grandes , n'ont que des
couleurs trcs-fombre^ brunes ou gnfes , mêlées en-
femble de différentes manières. Quoiqu'elles ne
volent ordinairement que la nuit , il y a pourtant
des efpècesqui fe montrent en plein jour & fe polent
alors lur les fleurs, p,)ur en fuccr le miel. Les
grandes Phalènes & celles de grandeur médiocre
viennent de toutes foi tes de Chenilles, excepté des
^pineufes. Les u.ies f<.>nt rafes & les autres plus ou
moins velues; elles filent ordinairement des coques
dans la terre , ou hors de la terre.
Les petites Phalènes ont été des Chenilles qui
roulent & plient les feuilles des arbres & des plantes,
ou qui formenr des paquets de plufieurs feuilles ,
qu'elles favent lier enfemble; d'autres font des Che-
nilles mineufes , qui minent l'intérieur des feuilles ;
d'autres percent les fiux;s de routes efpcces pour en
manger les pcpins , & d'autres dévorent les giams ;
d'autres font des Teignes , qui fe font des fourreaux
ou des logemens portatifs; enfin d'autres vivent
dans des galles, qui s'. lèvent fur les feuilles des
plantes & des arbres. ( M )
LEPISME , L-EPisMA. Genre d'infede de la pre-
mière Scdion de l'Ordre des Aptères.
Les Lépifmes font connus de tout le monde :
ce font ces petits infeéles que l'on rencontre dans
les maifons, courant fur les chalTis des croifées ,
fe cachant dans les fentes des fenêtres , des ar-
moires & des autres boiferies. Ils font remarqua-
bles parleur agilité, par l'extrémité de leur ab-
L E P
domen , terminé par trois filets & principalement
par la couleur argentine de leur corps , due aux
petites écailles qui le recouvrent. Les enfans ap-
pellent ces 'm(QÙ.zs petits Toiflons , à caufe de leur
forme , de leur agilité Se de leur éclat.
Les Lépifmes ont quelque reiïemblance avec les
Podures, dans leur extérieur & leur manière de
vivre; mais des caractères génériques bien tran-
chés les diflinguent. Les Lépi'"m;sont les antennes
féracées , leur abdomen eft terminé par trois filets
droits. Les antennes des Podures font filiformes , Si.
les trois filets qui terminent l'abdomen ^ font re-
courbées fous le ventre.
Les antennes font fétacées , plus longues que
le corps ; formées d'une nmltiiude de petits
articles cyhndii>]ues qui vont en diminuant in-
fenfiblement de la bafe à l'extrémité. Le premier
eft plus grand que les autres.
La bouche eft compofée de deux mandibules , de
deux mâchoires, d'une lèvre inférieure 5c de quatre
antcnnulcs.
Les mandibules font courtes , cornées , arquées ,
aiguës , fans dents.
Les m.âchoires font avancées, mcmbraneufes ,
cylindriques, prefque véficuleufes , tronquées à leurs
extrémité , réunies avec la lèvre.
La lèvre eft membraneufe , avancée , arrondie ,
étharicrée a fon fommet.
Les antennules antérieures font filiformes , très-
avancées , & beaucoup plus longues que les polté-
rieures. Elles font formées de cinq articles , cy-
lindriques , prefqu'égaux : le premier eft plus court,
& le dernier eft aigu. Les antennules poltérieures
font courtes & triarticulécs. Le dernier article eft
ovale & plus gros que les autres. Elles font inférées
dans le milieu de la lèvre.
La tête eft petite , applatie : les yeux font fitue's
derrière les anteunes.
Le corcelet eft large.
L'abdomen n'eft guère plus long que le corce-
let ; il eft formé de neuf anneaux , êc garni en del-
fous de petits filets.
Les pattes font au nombre de fix. Les cuilTes
fo!-.: courtes, larges, & prefque oibiculaires ; elles
("ont recouvertes à leur ba(è , par de grandes
écaill' s. Les jambes font également courtes & larges.
Les taifcs font filiformes, prefque audi longs que
la cuiile il la jambe. Ils font foi mes de quatre at-
ticlcs. Le premier eft tiès-iong 5 le fécond l'cft un
peu
LEP
peu moins ; le troifième eft très-petit S: globuleux ;
le (juatnènie e(t grêle , cylindrique , plus cour:
que le (ecûud. Se terminé par deux petits ongles
aigus.
La queue ell: Formée de trois filets alongés, fé-
tacés. Celui du inilicu eft droit , les deux autres
vont en divergeant.
Nous avons dit que ces infeéles fe ttouvoient
LEP
505
dans les maifons , d-ans les fentes des bois , fous
les planches liumides. MM. Fabricius & Linnxus ,
difent qu'ils fe nourriffcnt de fucie, de bois pourri
& d'autres cbofes. M. Geoffroy croit aulli qu'ils
mangent de petits Acarus , connus fous le nom de
Poux di bois , & qui le trouvent dans les bois
humides.
Cetinfcifte ne fubit point de métanorphofc , il
change fetlement.de -peau,
UiJÎ. Nat. Infeli. Tom. VU.
;o5
Suite de V IniroduB'ion à tU'iJlo'irc Naturelle des Infecîesl
h
E
P
I
S
M
E.
LEPISMA.
X/N. F
A B.
F
O R
B I
C I
N
A.
G
E 0 T
y.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes fctacées , formées de petits articles cylindriques à peine vifibles.
Bouche compofée de deux mandibules cornées, fans dents ; de deux mâchoires
avancées , membraneufes , cylindriques & prefque véficuleufes , réunies avec la
lèvre.
Lèvre membraneufe , arrondie , échancrée.
Antennules antérieures plus grandes, filiformes, compofces dé cinq articles:
antennules poilérieures , triarticulées , terminées en maflc
Corps couvert d'écaillés.
Abdomen terminé par trois filets droits.
Quatre articles à tous les tatfes.
ESPECES.
1. LepismE du fucre.
Squammeux argenté i queue formée de
trois filets.
2. Letisme polypode.
Sauteur \ queue formée de trois filets;
anneaux de f abdomen velus en-deffous &
fur les côtés.
3. Lepisme linéé.
Queue formée de trois filets , corps brun y
avec deux lignes Hanches.
4,. Lepisme velu.
Brun ; queue formée de trois filets velus,
y. Lepisme terreftre.
Sans écailles; queueformée de trois filets.
6. Lepisme écailleux.
Ecailleux , queue formée de trois filets.
7. EPiSME nain.
Fauve ; queue formée de trois filets.
L E P
I. lÉnsME du flicre.
Lepisma faccharina.
Lepifma fquammata argenté j, cauda tripllci. Fab,
Syft. ent. p. 500. nu. 1. — Sp. inf. :om. i.p. 57^,
n". I. — Mant. inf. tom, 1. pag. 241. n° . 1.
Ltpifma fquammofu caudd triplici. LlN. Syft.
Mdl.p. 1011. n".i. — Faun. fuec. n°. I9IJ.
Lepifma vuigaris. S c O P. Enr. carn. n" . \0l6.
Foriicina. AhDR. Inf. p. ^jo.tab. i.fig. 5.
ForbUina plana. G E O F F. Hifi. inf. tom. I.
pag. 6i ;. ii°. i. [ai. lO. fig. ^.
La forbicine plane. Geoff. lâiJ.
Sctoura fuhiirgcntea , cauda fetofa , feus hirfu-
lis. Brovn. J<Jm. 415.
Adam. Microfop. tab. 18. fig. 147.
SvLï. Inf. tdb.ii fig. 141.
ScHAEFf. Elem. tab. 7J.
Lepijrr.a fcmi-cylindrica corpce femi-cylindrico
fquammojoabdoniinis apice fitis tribus, Dlg. Mcm,
inf corn. 7. n''. 14. n°. i.
Forbicinafaccharina. Foi'Rc.£/2r. par.i.p. J15.
««. I.
Le corps eft lifTe , couvert d'écailIes , d'un blanc
argentin. Les anrcnnes Ibnc blanches , plus longues
que le corps ; le corcelet dépouillé de fes écailles
ert fauve: l'abdomen privé des Tiennes eft roullàtre.
Les écailles (.|Ui l'ont fur la poitrine font très-largts &
recouvrent ks cuilfcs à leur origine. L'abdomen eft
compofé lie neuf anneaux : cha.jue anneau ell garni
en-dcflbus de petits filets qui reffcmblent à des petites
pattes.
Ce Lépifme fe trouve en Amérique dans les fu-
crcries. Il ei1; maintenant ircs commun en Europe.
LuircEus piétend qu'il mange les livres & les habits
di. laine.
2. Lépisme polypode,
Lepisma poupoda,
Lei ifma fahatoria cauda triplici abdominis feg-
mentis Jubtus utrinque viilofis. F a b. Syji. ent.
p. )CO.n^. 1. — Spec. inf. tom. I, p. j8o. n° . i.
—Alain, inf tom. 1. p. 141. n". 1,
Lepifm.i poUfOda fcutata caudatriplicï. Lin. Syft.
nat. p. loii. 11^ . 1.
Lepifma polypus. LiN. Syft. nat. eiit. Gmel.
V- 1^06. n^. 1.
Foriicina teresJaltatrix.ClOis.Hift. inf tom, 1.
pag. 614. «?. 2.
L E P
La Forbic.'nc cylindrique. Geoff. /j.-i^.
507
Lepifma fquammofa fahatoria , ftis caudî tribus
intermedia majore. StrOem. Aâ. hafcs. y. ^7^.
Fcrhicina faltatrix. FOURC. Ent. par.z.p. jij-,
n" . 1 .
Il efl brunâtre & moins large que le précédent.
Les antennes font de la longueur du corps, Lcsan-
tennuies antérieures font tres-apparentes. Les yeux
(îtués derrière la tète , font prefque réunis. Cha-
que anncan de l'abdomcii eft garni d'une épine laté-
rale , qui rellemble a une petite patte. Le ventre eft
terminé par trois filets.
Il fe trouve en France dans les départemens méri-
dionaux ; il eft moins commun que le précédent.
5. LÉ.»1SME linéé.
Lepisma lineata.
Lepifma cauda triplici corpoie fufco vittis duabus
abis. Fab. Syft. em.pag. 300. /;". ^. — Spc.:. inf.
tom. 1. pag. ;8o. n'^ . ^. — Mant. i„f tom, i.
p. 14'.. ;:■'. 3.
Lin. Syft, nat. éd. Gmel.pag. 1907. n", f.
Les .-intennes font fétacées , de la longueur du
corps. Le corceîet eft couvert de trois écailles
ichancrécs poilerieurement. Le corps eft fort
ccailliux , brun ou noir en - dclTus , mélangé de
cendré , avec deux raies blanclies longituai.-iales.
La queue eft formée de trois filets velus ; celui du
milieu eft plus court. Elle eft garnie en-dcllous de
quelques fe:ites foies. Le corps eft argenté en-
dciTous. Il y a trois écailles fur la poitrine. Les pattts
font courtes Se les cuiffes comprimées.
Il fc trouve en SuilTc fur les murailles.
4. LifriSME velu.
Lepisma villofa.
Lepifma fuf a, cauda tripliez villofa Fab. Syft.
ent. pag. 300. n^. 4. Spec. inf. tom. i p. ^%o,
n°..^. — Mar.t. inf tom. l.pag. 242. n". 4.
Lin. Syft. nat. éd. Gmel.pag. 1507. «*. 4.
Il relTemble au Lépifme du Sucre , mais i! eft plus
court & plus gros. La tète eft blanche &: velue. Le
corps eft ovale, brun en-deiïlis, blanch.îrre en-def!ous.
Ilatrois filets très-velus i l'extrémité de l'abdomen.
Celui du milieu eft le plus long. L'abdomen eft garni
à fa face inférieure , de quelques filets courts, ainii
que dans le L'pifme du fucre. Les pattes font courtes
6c blanches.
Il fe trouve en Chine.
Sss
;c8 L E P
5.LÉPISME terreftie.
LspisM.4 tcrreftris.
Lepifma nuda cauda tripllci. LiN. Faun. fii^
n". iç,zb.
Lin. Syfl. nat. éd. Gmel.p. 2907. n'^. 5.
Ce Lépirmc rclTemble à une Podure ; il eft cy-
lindrique & entièrement blanc. Les antennes iont
©btufcs & de la Ipngueur de la moitié du corps.
Il fe trouve en Europe.
C LÉPisMt écaillcux.
Lefisma fcutata.
Lepifma fcutata , cauda triplici.
Lepifma polypus. Lin. Syjl. nat. ed, Gmel.
p. 1907. n". 6.
MuLL. Zool. Dan. prod. 11 j?.
CeLépifnic a des i5cail!es tranfvcrfalcs très-larges;
fa queue e!l formée de trois fikcs.
Il fe trouve en Daneraarck.
Nous avons changé le nom de polypus , donné
par Gmelin , parce qu'il fc trouve déjà une fois dans
le genre.
7. LÉPisME nain.
Lepisjiij minuta.
Lepifma jlava , cauda trifeta. Lih. Syft, nat. ed.
Gmel. pag. x'.)Q-j.it°. 7.
lAvti.. Zool. dan. prodr. zi 60.
II eft fauve, la queue ell formée de trois filets ;
mais les filets de la Cjueue manquent quelque-
fois.
Ilfe
tEOUve en
Danemarck.
LEPTURE, LrPTUR.4. Genre d'infede de la
«toi.ième fedlioii des Coléoptères.
Ces infedes , de la famille des Capricornes,
ont le corps alongé, un peu voûts , les antennes
fétacées, placées 'au-devant des yeux. Le corctlet
atrenué antérieurement. Les élyrrcs allant en di-
minuant poitérieurement. Les tatfes font conipofts
de quatre articles, dont le dernier cit grand i: bi-
lobé. Ils font partie des Lepturcs de Linnjcus &
des Scencotes de M. Geoffroy , & ont quelques
rapports avec les Rhagions de Fabricius ; mais ils
s'en dlllinguent par leurs antennules filiformes ,
tandis qu'elles font terminées en made dans les
Rhagions.
L E P
Les antennes desLcptures font fétacées, compo-
fées de onze articleç. Le premier e!l gros en malle ;
le fécond eft globuleux & très-petit. Les neuf autres
vont en diminuant de grolfcur & de longueur , jui-
qu'au dernier qui elt pointu. Elles font lutérées lur
le devant de la tête , entre les deux yeux.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupétieuie, de
deux mandibules , de deux m.ichoires , d'une lèvre
inférieure & de quatre antennules.
La lèvre fupérieure eft très-avancée. Elle cft
moitié cornée , moitié membraueufe , un peu échau-
ctée antérieurement.
Les mandibules font fortes, cornées , aiguës ,
arquées fans dents.
Les mâchoires font membraneufes , droites , cy-
lindriques, La bafe eft un peu corn-e ; elles font ter-
minées antérieurement par plulieurs (oies.
La lèv:e inférieure eft: membraneufe, cornée à
la bafe , aloiigéc , prelque cylindrique , retrccic
antérieurement , & terminée par deux divifions,
très-membraneufes & arrondies.
Les antennules antétieures font p'u'> longues que
les portérieures, compolées de quatre articles. Le
premier eft très-petit , les deux autres font à-peu-
près égaux , coniques. Le dernier eit alongé un
peu ovale. Elles font inférées au dos de la mâ-
choire Les antennules poitéueiires (ont plus courtes ,
compofées de trois articles. Le premier elt petit. Le
dernier eft ovale , plus large & plus long. Elles
font inférées a la bafe des deux divifions de U
lèvre.
La tête eft un peu pointue antéiieuremenr. Les
yeux font faillans , placés derrière les antennes.
Le corcelec eft ceniquc , la pointe eft antérieure.
Les élytres font un peu arquées & vont en fe re-
trécillant vers leur extrémité.
Les pattes font longues. Les cuifTes font un peu
renflées. Les jambes légèrement arquées , & les
taries compofées de quatre articles, dont le premier
eft long; le fécond court , triangulaire; Ictroifiè-
me large, bilobé; le quatrième long. & en niadè ;
les articles des tarfcs des pattes poftcneurs fonc
très-alongés.
Cesinfeéles fe trouvent dans les bois, furies troncs
des arbres &l des fleur'. Leurs larves fe nourriffent du
bois pourri. Leur manière de vivre & leur figure eft
la même que celle des larves des CalliJics, des Sa-
perdcs , & de quelques autres genres de la famille
des Capricornes.
Suite de l'IntroduBlon à l'HiJoire Naiurclltdt:s Ij^^cîs.
S^9
L E P T U R E.
L E P T U R J. Lin. Fab.
S T E N C 0 R E G E o f'f.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes fétacées.
Biuche formée d'une lèvre fupérieure, de deux mandibules cornées, fans denrs ,
de deux aiàcluiies membraneufes , tyliiidnques , d'une lèvre infcneuce , membia-
neufe , alongée , rétrécis antérieurement & bihde.
Antennules antérieures ^ plus longues, quadiiarticuIJes ; ancennules poftcrieures
courus , tnarticulées.
Corcelet conique.
Quatre articles aux tarfes dont le troifième lar^e , bilobé.
ESPECES.
1. LeTture unipon£luée.
Noire ; éiycres roujjl's , avec un point
noir dans leur milieu.
2. Lepture biponduée.
Noire ^ velue, élytres livides , avec un
point fur la future _, & leurs extrémités
noirs.
5. Lepture melanure.
Noire ; élytres rougeotres ou livides avec
la future & leur exttemué noire.
4. LtPiuRE lilfe.
Noire ; élytres & pattes livides, future
& extrémité des élytres noires.
y. Letture livide.
Noire i élytres teflacées , immaculées \
pattes noires.
6. Lepture Itriglllée.
Noire, élytres tejlacées , avec une ligne
noirâtre.
7. Lepture tomenteufe.
Corcelet doré , velu, élytres tejlacées ,
noires à leur extrémité.
8. Lepture échancrce.
Noire; élytres pourpres, noires & échan-
crées à. leur extrémité.
510
Suite de Vlntroducllon à VHiJîoïre Naturelle des In/cBcs.
L E P T U R E. ( Infedes. ) |
ç.Leptuee fanguiiio'eiite.
élytres & une ligne de la même couleur
dans leur milieu.
Noire ; elytres fanguins.
I p. Lepture fémorée.
10. Lepture villageoife.
Noire ; cu':(fes rouf es à leur bafe.
Ferrugineufe y antennes , élytres & poi-
trine brunes.
zQ. Lepture biûlce.
1 1. Leï'ture rouge.
D'un doré pubefcent ; tète , extrémité
Noire; corcelct , élytres & jambes four-
des élytres noires.
prés.
2.1. Lepture qaadiigiittée.
12. Lepture hadéc.
Brune ; élytres noires ^ deux points fer-
Très noire i élytres rouges ^ avec leur
rugineux à leur bafe.
extrémité & le milieu de la future noirs.
11. Lepture roflrée.
13. Lepture teftacée.
Obfiurément broniée ; pattes fauves.
Noire ; élytres tejlacécs ^ jamhes roiijfes;
corcekt arrondi pofiériiurement.
25. LEPTUREquadrimaculée.
Noire ; élytres livides j avec quatre
14. Lepture pubeicente.
taches noires.
Noire \ d'un velu cendré ; côte; des ailes
24. Lepture qaadripullulée.
tcjiacée à la bafe.
Noire ; elytres marquées de deux taches
15.LEPTUP."; verdoyante.
ferrugineufes éloignées.
D'un vert foyeux j antennes annulées
ij. LEPTURE fix-taches.
de vert ù" de brun.
Noire ; élytres teflacées , avec deux
\6. Lepture émeraiide.
bandes noires ^ dentées; la pnmière pref-
qu interrompue.
D'un vert foyeux ; antennes & pattes
noires.
z6. Lepture interrogation.
Lepture noire j élytres fauves , avec
17. Lepture atre.
une ligne longitudinale arquée & quatre
taches noires marginales.
Corps entièrement noir.
ly. Lepture marginelle.
ï8. Lepture exclamailon.
Noirâtre ; future , extrémité & deux
Noire ; un point fauve à la hafe des
taches marginalesfur les élytres , fauves.
Suite de rincroducllon à l'ïLJlôlre Xucursuc Jjs I.-j'lCIcs.
;«i
L EP T U R E. (Infedes.)
Lepture fepc points. | 36. Lepture
Jrifafciée.
Noire ; corce'et tejlacé , marqué d'un
point noir , élytrcs tejîacées , marquées de
jept poims noirs.
: 9. Lepture douze t.xfies.
Noue; ély ires fauves , avec Jîx taches
30. Lepture atténuée.
Elytr s atténuées ; quatre hand.s noires,
pattes tcjLictes.
3 1. Lepture méridienne.
Corcelet prefqu épineux ,ély très atténuées ,
poitrine brillante.
3^
. Lepture unicolor.
Toute noire ; corcelet atténué anté-
rieurement , mucroné pojh'rieunment ; ély-
t,es échancrées.
53. Lepture éperonnée.
Noire; é'ytres fauves atténuées, avec
quatre bandes noires , la première poncluée ,
la féconde interrompue. Jambes pojlérieurcs
lidentées.
54.. Lepture fous épineufe.
Noire j élytres teflacées , avec quatre
bandes noires , L'antérieure poncluée. An-
tennes & pattes fauves.
^y. Lepture finuée.
Noire j deux taches ^ deux points fau-
ves fur Us élycres.
Noire ; élytres teflacées ; quatre bandes
noires dentées,
37. Lepture dorée.
Atre ; bord antérieur & poflérieur du
coicelet doré ; élytres teflacées avec quatic
bandes noires j fimples.
38. Lepture douteufe.
Noire ^ pref lue velue; élytres teflacées ,
poncluics de noir j pattes noires,
59. Lepture fcxguttée.
Noire ; trois taches fauves fur les élytres.
40. Lepture ttifafcice.
Noire ; élytres avec trois bandes fauves ;
la première interrompue.
4 1 . Lepture lu teicorne.
Jaune; corcelet avec deux lignes, ély-
tres avec quatre bandes , noires.
41. Lepture foyeufe.
D'un vert bleuâtre '^ élytres prefqu at-
ténuées.
45. Lepture boufione.
Corcelet orbiculé ^ corps entiérementnoir,
Ir.L'ant.
44. Lepture bifafciée.
Noire; élytres fauves avec quatre points
S- deux bandes pojlérieures , noues.
y
Suite de r înti oduclion à rihjlctre Naturelle deslnfccîcs]
L E P T U
R E. (Infedks. ) j
4y. Leptvre huméra!e. yo. Lepture bordée. |
Ncire ; épaules & abdomen ferrugineux.
46. Lepture ccuiroiinée.
Noire ; écuffon blanc.
47. Lepture futurale.
Noire ; bords des élytres & jambes
pojcrieures rouffes.
ji .Lepture collier.
Corcelet globuleux & abdomen rouges.
Cendrée; élytres t^fiacées , future noire.
48. Lepture riificorne.
5-2. Lepture vierge.
Corcelet noir, globuleux ; élytres vio-
lettes y abdomen roux.
Nuire; antennes & pattes rouffes.
49. Lepture luride^
5 5. Lepture noire,
Elytres atténuées; corps noir brillant.
ferrugineufe ; elytres tejîacées.
abà-menrougc.
L E P
1 . L^rTURB unipondlLi'e.
Leftura unij'unâdd:.
Leytura ni^rd, eijtris ruHs : puncio rredio nigro.
Fab. Mant/inf. com.-l.p^ig. .J?-""- '• -"^"t-
J'y/?, enr. pjrs. i. pi2i;, 3 3 9. n°. I . Ent. ou hifi. nat.
dés inf. Lepiure. pi. i.fg. 9-
EUecft un peu plus giande que la Lepture haf-
tée , dont elle a le porc. Elle eH noire. Les ély-
tres fnnt rouffes , avec un point noir dans leur
milieu.
Elle le trouve à Drefde.
i. Lltture biponftuée.
Leptura bipunciata.
Leptura nigra villofa , elytrisVividis : futura ,
punSio medio apiceque nigris. Fab. Spec. inf. Com. i.
pag.i^l.n^. i.^Mant. inf. tom. i. pag. 158.
L E P
Le corps e(l noir , couvert d'un duvet cendré.
Les élytres font livides , rarement teflacces, avec
la future, un point dans leur milieu & leur extré-
nuié noirs. Leur pointe crt arrondie & non pas
échancite.
Elle fe trouve en Sibérie.
5. Lepturf. mélanure,
Lei'Tura me/anura,
Leptura nigra , e/ytrls rubefcentihus lividifve ,
futura apiceque nigris. Lin. Syft. nat, pag. 637.
n°. 1. — Faun.fuec. n°. 671. Ent. ou hiji. nat. des
inf. LiFTURE. pi. l. fig. 6.
Leptura me/anura. Fab, Sy/l. ent. pag. 15 6.
n". I. — Spec. inf. tom. i. pag. 24J. n". 1. —
Mant. inf. tom. i. p. ijg. n°, 4.
Cerambix niger ., elytris jlavis , extremitatibus
nigris. ^M. Inf pag. 97. n°. 6.
Sur.ocorus niger, elytris rubefcentihus , lividisve.
Geoef . Inf tom. i. pag. zi6, n°. 7, tab. 4. fig. 1.
Le Stencorc noir à étuis rougeâttes, Geoff. li.
Capricornis exiguus , vaginis rubefcentihus , apice
nigro. PiTiTV. Gazoph. Tab. ^O. fig. J.
Leptura thoraee nigro , nitido , elytris obfolete
fordideque fiavefcentibus. Gadd. dijf. 17.
ScHAEFF. Icon.tab. 19. fig. 4.
Leptura elytris tefiaceis , apice nigris. Act. Ups.
I756./>. 20.n°. 5.
Stenocorus melanurus. lovRC. Ent, par. i.p, 87, I
no. 7. I
r3
Elle cft entic^rcment noire , couverte d'un K'ger
duvet , roufl.ître. Les élytres font rougeâtrcs , un
peu foyeux. La future & l'extrémité font noires.
Elle fe trouve dans les environs de Paris.
4. Lepture lilfe.
Leptura Uvis.
Leptura nigra elytris pedibufque lividis , elytris
futura apiceque nigris. Iab. Nov. fyfl. ent, pars i,,
p. 540, n». 6.
Elle cft plus petite que la Lepture melanurc, à la-
quelle elle relTcmble beaucoup. Les antennes font
noires avec l'extrémité du premier article livide. La
tête & le corcelet lont noirs , velus. Le corps eft
noir, brillant j argenté. Les pattes font livides.
Elle fe trouve à Kiel.
5. Lepture livide.
Leptura livida.
Leptura nigra, elytris tefiaceis Immaculatis , pe-
dibus nigris. FAB. Nov. fyfi, ent. pa's 1. p. 54c,
no. 7. — Gen. inf. mant. p. Z3;. — Spcc. inf. tom. i.
pag. 246. ni. 5. — Mant. inf. tom. i. pag, 15g.
Herest. Arch. tab. xG. fig.zi,.
Il eft probable que cette Lepture a été prife par
MM. Geoffroy & Linneus, pour la femelle de l'ef-
pèce précédente ( Lepture mélanure ), Elle en diffère
principalement p^r l'extrémité des élytres qui au lieu
d'être échancréc eft arrondie. Elle eft entièrement
noire j couverte d'un duvet blanchâtre. Les t'iyties
font teftacées^ immaculées.
Elle fe trouve en France fur les fleurs.
6. Lepture ftrigillée.
Lep tura firigillata.
Leptura nigra elytris tefiaceis , vitta nigricante,'
Fab. Nov. fyfi. ent. pars 1. p. 341. n?. 8.
Elle eft petite. La tête , les antennes, le corcelet
& le corps font noirs. Les élytres font un peu
écliancrées, teftacées, avec une bandelette longi-
tudinale, d'un noir fale. Les pattes font noires.'
Elle fe trouve en Suède.
7. Lepture tomenteufe.
Leptura tomentofa.
Leptura thoraee villofa aureo , elytris tefiaceis ;
apice nigris. Fab. Nov. fyfi. ent. pars a. p. 340,
n".4.
Stenocorus niger elytris lutcis apic<: nigris. GiOîï.'
Leptura melanura.ViLtiRS. Ent. p. x6o, n'''. <, \ Jnf tom l. vas. in n^ %
HiJi.Nat,deslnJeiies,Tom,Vn. '■" '^ ^ " 'tij
514 LEP
Le Stencore noir à ftuis jaunes. Geoïf. Ib.
Sunocorus luufans. FouRc. Ent.par. i.p^g. 87.
^^ 8.
Lepturd luufuns. Vill. Ent. corn, l.pag. 174.
Le tara nAv'u. Lin. Syjl. nat. éd. Gmcl. p. i 877.
n^- 11-
Elle cftpUis «grande que li Leptare mé'anure. Li
■xk'.zK le; a'Ucnne'-. 'ÎO'\^ n.)ire'i. Le C'irceltt ell cou-
vert l'.'un Huvecdart'. Lesélyrres l'onc litlev, 'eQaccc!,
aveclcxirim té noue, un peu échaicrée. Le dedous
du cors cft noir, !'.ibdomcn cit velu & argenié.
L'anus cft é Jiancré. L:s patics fouc noues.
Elle fe trouve en France.
S. Lepture échancre'e.
hhPTijf.A tmargiaata,
Leptura atra eljirls purpureis aplce emar^inath ,
n'igris. tAB. M-iii. inf. tum. t. pjg- i S^- ""• ^•
Elle cfl: plus grande que la Leprurc rouç^c. les
antc.Mics , la térc i/.\c co^cclrr, li corps :i: le> pattes
fjiit noirs. Les élytr^s , font d um rouge pourpre ,
fcyti;x;leur extrémité trés-écbancréc eli in..ire. Le
v^;'u:r e' noir , avec des refleti foyeul, aig^ntll.s,
j; ell bid^iité il'exdéinui.
Elle (c trouve à Cdyerne.
Da cabincc de M. Hu ter.
9.L1PTURE fangninolcnte.
Lepti-'r 1 fmgu'nole ta.
L piurj n-gra e/yirii fjnfuineU. LiN. Sy({. nat.
p. 6 6. a\ 4 — F^un. J..IC. n". 679. Eni. ou hiji.
u^i.ù'S ,!ij Lu TURF.;'/, -.fig. IJ. a. b. c.
Lfft^ru fjr. juinolerrti. F AB. Syjî. ent. pag. 19^.
n". 1. — :>;f<-. if. tvm. 1 yag. 146. n-\ 4.
M.>nt. inJ.tum.t.p.liS.n^.y.
Se V. En:, cjrn. n". ijc.
S HAEiF. Jcon. tub. }9.fig.<).
Se H R A NK. Eiium. inj. p. 160. n". 501.
Vu.L. £ t. lom. l. p.lGi. n". 7,
E;1c crt fniièrenirnt noiie. Les élyrrcsfoiit roufjcs
ou teltdC-i-s dans le mâle, avec 1 extrémité noue,
qi,ei,|U(.}oi5 audî elles font boidées de noir,
E!'c fe trouve en Eurtpc (ur ki fleurs.
10. LrPTURE villa^foire.
Le m' Kl V ///'tv.
Lc^iu.., feirugined anunnis , t'ytrls ptâofcqut
LEP
fufcis. VAt.Sy/l.ent.p. 19S. — Srec. i'if. tom. l.
/;. 146. n". 3." Md'i. ml. :orr.. 1. pj<^. 158.
n". 8. Eiu.oahijl. nut.û.s tnf. LETTURt. PL i.
fig- ^S-
Le: (lira revcflita tlyt'is ptclore antenn sque ni^rls,
Litv. Syji. nat. p. 6^K. n^' . r..
Leptura rcve/ittu. V l L t. Ent. tom. t. p. i6l.
n^.9
SciiAEFr. Icpn. tiil>.^6^. fig. :.
Certe L-.-p'uve a cnviion fept lignes de long. Les
antennes font nouf-, fcnu^ineules i leur Safe. La
tète cil feirug iieule. Les ycuï font noMS. Le c>)i-
celct cil fciruçrcux , attci.ué antéiicurcmcnv. Les
deux angles poltTieurs l'ont très aigus. Les élytres
tint tunes très- iincntent poinnllees ; leur extrémité
elt échancrée 5c terminée par deux très-petites épi-
nes ; la poituneelt noire , le ventre efl: ferrugineux,
Lespatics font fer.ugincufcssvec les tarfesbiuns.
La f^-melfc cft un peu plus grolTc que le m.îte ,
ik elle en dil]è:epar les él\tres qui lont tenugi-
rcufc-. Lmncus n'a dé.rit que le mâle , luus le
nom de Leptura revcjluu.
Elle fe trouve en France , en Angleterre.
II. Leptl'Rî loi'ge.
LEfTUnA rubra.
Leyturj n-g'd thcrace , ehf's ti't.i'isqiie purpureis.
FaE. ^'yfl. eu. p. lyrt. n". 4. — Sp. inJ. lom. i.
tui. IJ,(. n". 6.—i,lan!. inf to'i:. I . p..g. I5S.
n". y. Ent ou kijî. nu:, dd inf. LtPiUR.;. ;?.'. Z.
k- '6-
Leptura niera. Lm. Syfl. nat. pag. 6jS. n". j
— Faun.fu.^, r°. joo.
Leptura niara tlwaee ehrris tibiifque obfuri
rufii. Deg. Mem. inf. tumT <j. p;:g. 1,1. n° 7.
Scarabeus arbore s major purpttreo luber. IkucH,
Inf IX. tub. 3. jig. 6.
SULZ h.-jl. inf. tah. $-fg. }0.
ScHAifF. leO'i. ta'). i9.fij. 1.
Se H R ANS. Eium. i.f auJI.p. IJ5. n®. 287.
Leptura rnbra. ViLl. Lnt. tom. >. p. 161, o. f,^
Elle a aux cnviro:S de huit lignes de Imig. Les
el très, le corce'i I v les jA.iibes fort roigcs. Lrs
cuiires Si. le reio d 1 corps font nous. Le vcuuc a
qiielq les reflets h incl â 'cs.
Elle ic trouve t Eu ope,
J 1. L' PTURK hal ce.
LcFTUR A h./l..t .
Leptura aira n,trL rubrls : ap\t f..i.:raiit€ mf
L E P
tiia ri'gris. Fab. M-mt. iiif. tom. I. pa^. I fy. n" . i.
Nov.JyJ. ent. pars i. p. 339. n", i. tut. ou
hifl. r.a'.. des mf. LeptUke. PL 1 .fig. ^.a. b. c. d.
Sunocorus niger , eiytris niùefjentiius , uptce fu-
ttinque mnuiucûce nigns. GtOFF. ///. lom. I . /". 2i6.
n". (y.
Le Stencore beJeau. Geoff. li.
SVIZ. Irf. t.:!,. ^.fi^. II.
Suncorui Lmcd. PoURC. Ent. par. i. pag. 86.
Elle rcfTcinble beaucoup à la Lepture mélaniire ;
mais lc5 élycrts (ont rougcs & la lurure ell noire
depuis leur milieu juf.ju'.i l'cxcrérairé. Cetre bande
noire qui borde la future, fc rétrécit vers l'eittc-
niité des cMytres qui ell noire. Les bords des anneaux
de 1 abdomen font couverts de poils argentés bril-
lans.
Le mâle eft plus petit que la femelle & l'abdo-
men eil moins brillant.
Elle fc trouve en Europe dans les environs de
I ^ . Lepture tedacL-e.
LEPTUR.i tejlu.cd.
teptura nigra clytris tcftjccis , tisiis rufis , tho-
race poflice rulundato. Fab. Syfl. ent. pag. 197.
n°. j. — Sp. inf. tom. \. pag. i^6. n". 7. —
M-int. inf. tom. i. pjg. i fg. n". 10.
Leptura teflacea. Lm. Syjl. nat.pag. ^38. n" . y.
—Faun. fuec. n". 680.
Leptura nigra eiytris liôiis pedibusque fldvo tff-
taceis. Dec. Mcm. inf. t. 5 . pag. 1 3 J. n^. 1 1 .
ScHAEFF. Icon. tab. ]^). fig. 5.
Elle relTemble beaucoup à la Lepture rou^c , &
n'en diffère peut-être que parle fexe ; du moins
M. Fabricius dit qu'on l'a fouvent trouvée accou-
plée avec le mâle de la Lepture rouge : elle eft
noire. Le corcelet eft arrondi poftérieurement. Les
flytres font tcftacécs. Les jambes font roulfes.
Elle fe trouve en Europe fur les fleurs.
14. Lepture pubefcente.
Leptura pubefcens.
Leptura nigra cinereo villofa , co^a alarum bafi
teflacea. I AS. Mant. inf. tom. l.pag. iç8. n". n.
Elle rtlTemble beaucoup à la Lepture tefbcée. Le
corps elt enrièremenr noir , couvert d'un duvet
cendré. La feule côte des ailes elt teftacée a fa bafe.
Elle fe trouve en Suède,
L E P
5'5
l^Lfi-TURE verdoyant;,
LtPTVK.i virens.
Leptura fericeo virefens , antennhfufco viiidique
vanis. Fab. Syfl. ent. pag. 157. /:^. 6. — Spcc. inf.
tom. t. pag. 147. n". 8. — Mùit. inf tom. \.
pag. 15 S. n". II. Ent. ou hijl. nat. des inf.
Lepture. P/. i i-fig. 14.
Leptura virens viridi flava ^ antennis luteo viridi-
quc jiavis. Lin. Syjl, nat. pag. ^58. n". 7. —
Faun. fuec. «". éSi.
Ltptura fijvo viridi, antennis nigro /uteoque va-
riis. Dec. Mem. inf ,v:n. 5. png. l^yi.n". A.
PanZ. Ndturf. 14. 31. 41. [db. J.fig. 41.
ViLL. Ëni. tom. t. p. 16;. n°. 10.
ScHnANK. Enum. inf. aufl. pag. IJ4. n». i^.
Elle a environ fcpt à huit Ii;;nes de long. Les
antennes font annulées de verr & de fauve. Tout le
corps cft noir, couvert d'un duvet vcrJâtre ; ce
duvet ell plus épais & un peu plus jaune fur l'abdo-
men.
Elle le trouTe enluropc fur les arbres.
16. Lepture émc'.aude.
Leptur a jmaragduld,
Leptura fericeo virefcens antennis pcdihufque ni-
gris. Ias. Nov.Jyfl. ent.pars.i. p. 341. n". 17.
Elle eft la moitié plus petite que la Lepture ver-
doyante. Tout (on corps efl d'un'veit foyeuï. Les an-
tennes & ks pattes font entièrement noues.
Elle fe trouve en Suède.
17. Lepture atre.
Leptura atra.
Leptura nigra ihordce fubrotunio ■, eiytris apice
rotundatis.
Leptura cO'pore toto nigro. Fab. Syfl. ent. p. 197.
n° . 7. — Spec. inj. tom, i. pag. 147. n". y. —
Munt. inf. tom. I.pag. 158. n». 1 3. Ent. ou liijl. nat.
des mf Lepture. FI. ^.fig. 1 j. a. b.
Stenocorus niger , femoriôus clavatts rufis , apice
ni^ris. Gtori. Hifl. des inf tom. j.p. 117. n". 10,
Le Stencore noir à cuilTes rouges. GiOlT. Ibid.
Leptura ic/iieps. Poda. Mufp. 18.
Stenocorus clavipes. FOURC. Ent. par. i. pag. S 7.
n°. ic.
Leptura atra. Vill. Ent. tom. l. p. 175. n". 39.
Elle a t'->ut au plus tri>is lignes de long. Elle efl
noire , couvette dun Juvet cendré , ce (]ui la
T tt i
i5
L E P
fait paroître brune. Les antennes font d'un fauve
brun. La lêreefl: noire, lecorcelctcll prelquc arron-
di ; cependant il cft plus étroit antérieurement. Les
clytres (ont prefque d'égale largeur dans toute
leur longueur : elles font arrondies à leur extrémité.
Le defl'ous du corps eft d'un brun foyeux. Les
pattes font fauves. Les cuilTes font renflées avec
leur extrémité r.oire.
Quelquefois les pattes font entièrement noires.
Elle fe trouve aux environs de Paris.
i8. Lepture exclamation,
Leptl'ra excUmadonis.
Leptura nigra elytris punBo bafeos lineaque média
flavis. i^AS.Nav.JyJl. ent. pars i. p. 545. n'^ . iO.
£nt. ou hlti.njt. disinf. LEVrUKt. PL l 1 . fig. 19.
Elle eft petite. La tête & le corcelet font noirs ,
brillans, immaculés. Les élytres font tronquées,
avec un point jaune à leur bafe & une petite ligne
arquée dans leur milieu. L'abdjmen eft couvert d'un
duvet argenté. Les pattes font noires.
Elle fc trouve en Suède.
19. Leptuhe femorée.
Lepti'HA fcrr.orata.
Leptura nigra femoribus baji rufis. F A B. Manl.
znf. tom. i.p. 159. 1^^. 17. — Nov.fyji. ent. pars 1.
pag. J43- 'î'- 2-4-
La tête , le corce'et , les élytres & le corps , font
noirâtres , peu brillans. Les pattes font noires, avec
les cuiffcs roulfes. Les jambes antérieures font éga-
lement roufles. Quelquefois cependant toutes les
pattes font noires , avec un petit anneau roux lur
ks cuiflcs.
Elle fe trouve en Saxe.
zo. Lepture brûlée.
Leptuua pr£u//a.
Leptura aurea - pubefcens capite elytrorumque api-
cibus nigris. F A B. Ma.it. inf. tom. i. pag. 15^.
«". 21.
Elle eft un peu plus petite que la Lepture noire.
La tête eft noue avec le premier article des antennes
ferrugineux: le corcelet, les clytres , la poitiine
Se le ventre font couverts d'un duvet jaune doré.
Les élytres font noires à leur extrémité. Les patres
iont rouges.
Elle fe trouve en Saxe.
il. Lhptl're quadriguttcç.
^smuK.i quadrigutcaia.
L E P
Leptura fufca elytris nigris : puncîis duohus ha'
feos ferrugineis. Fab. Mant inj. tom. i-r^g- 'î?-
n", iz. Ent. ou hi[l. nat, des inj. Lipture. P1.\.
fis--"-
Elle eft de la grandeur & de la forme de la Lep-
ture noiie.Le corps eft brun. Le corcelet tft cou-
vert d'un duvet cendré. Les élytres fcnt roircs avec
deux points ferrugineux à leur bafc. Lescuiflts loot
également fcrrugincules à leur bafe.
Elle fe trouve en Saxe.
2 1. Lepture roftrée,
LEfTUR.-iroftrara.
Leptura objlurc tnea pedibus Jldvis. F as. Mant.
inf. tom. 1. p. 1)9. n°. 2.5.
Elle cftplus petite que la Lepture noire. La tête
eft bronzée , obfcure. La bouche eft cylindriqut &
avancée. Les antennes font obicures , jaunâtres à
leur bafe. Le corcelet & les élytres font lilles ,
obfcurément bronzées j fans taclics. Toutes les
pattes font fauves,
Elle fc trouve en Aftique.
23. Lepture quadri maculée.
Leptura quadrimaculata.
Leptura nigra elytris lividis , maculis guatuar
n:gris. le AS. iiy/l. ent. p. igy.n°. 10. — Spec. inf.
tom. l. pag. 148. nP. 15. — Mant inf. tom. i.
p. 160 n". 2J.
Leptura\%-maculata. Fab. Nov.ffi. ent. fars 1 1,
pag. 34j,n°. }jf. Ent.oukifi. nat.des ;/i/Leptuhe.
i^l. i-fg. 7-
Leptura ^-maculata. Lin. Syft. nat pag. 6 5 S.
n°. 9- — t'aun.fuec. n". 684.
ScH A^r î. Elem. tab. iiS. fig. :.. — hon. tub. i.
h- 7-
Se HR A N K. Enum. inf. au/l. p. 151. «^. z$6.
ViLL. Ent. tom. I. p,:g. 264, n° 1 z.
Elle a environ huit à neuf lignes de long. Elle
eft entièrement HOitC;, couverte d'ua duvet roulla-
tre. Le corcelet a dans Ion milieu une ligne enfoncée.
L'tculTon eft noir. Les éhtrcs font livides, cha-
grinées , avec deux taches noires , grandes Si. prefque
quarrces fur chaque.
Elle fe trouve dans les dépattemens méridionaux
de la France.
Nota. Nous ignorons de quel infcde M. Fabricius
a voulu parler dans ion nouveau Jyjîemu entomo-
logiii, fous le nom de LepturaS-m^iculata. Nous
oblerverons feulement que toute I.1 Ijnonymie qu'il
donne convient entièrcinçiit à l'tfpèce que nous
L E P
venons de déciiie & que la defctiption q>'ll donne,
n°. ; 1 , de la Lepcure 4 - macuL'e , dans le même
ouvrage , convient également fort bica à notre
Ltptwe quaari-maciiles.
24 Lepture quaJri-puftuIée.
Leptura qui'.dnpujlic-'ata.
Lepcura ni^ra , elycris mjculis duabus remotis
fcrrugincis. Fab. Nuv. fjft. ent. part x. pjg. 545.
Elle crt: noire. Il y a vers la bafe des élytres unz
taclic ferriigiiieufe , avec deux points marginaux , &
vers leur extrémité une autre tache qui io'rae prcf-
qu'unc bande. L abdomen cfl d'un foyeux doré.
Elle fe trouve en Suède,
zj. Lepturi (îx-taches.
LEtTURAJexmuculata.
Leptura nigra elytrh ceftuceis ; fa fais tribus den-
anteriore juhinterruptj. L l N. i>yft.
t". II. — Faun.fuec. n°. ôSb.
L E P
5^7
tatts nigr
nai.p. 65
Leptura fexmaculata. F A B. Syft.ent.pig. 197.
n". I I. — Sp. inf. tom. i. p. 148. /z". 16. Munt.
ir.f. tom, l.p. \ 60. /:''. 1(5.
Scarabeus elytris palUdis ^ nigris maculis ph'iis.
RAj./;y;8!. rs.
Leptura tefiaceo maculata nigra fafiis tribus ily-
trorum tranjverjis undulat:s tiftaieo Jiavis. Dec.
Mém. inf. tom. 5, p. 13 5. n*. 9.
ScHAEFF./fO.i. tab. 6.fig. 9.
Ltftara Cerambici formis. Herest./'. 101. n". I 6.
tab. x6. fig. z6,
Leptura Cerambiciformis nigra elytris flavisfafciis
fibus nigris , prima ex pur.ciis tranjverjim pojîtis .
SCHRANK. Enum. inf. aujl. p. IJ4. /z^. 150.
Leptura quadrimaculata. S c O P. Era. carn.
r.M54.
Leptura fexmacutata. Lin. Syfi, nat.edit, Gmel.
p. liji.ry. II.
Leptura Cerarr.b'c formis , L l N, Syfi. nat. edit,
Gmit. pag. 1875. "■"• 45-
Le^^tura ociomaculata. LiN. Syfi. nat. edit. Gmel.
p. 1874- n°. 53.
ScHALLER. Ai>i-.. der. hall, naturf. gef i. p. 195.
VlLL. Ent. tom. I. p. 164. n". 14.
Elle a environ cinq lignes de long. Les antennes ,
la tête , le corcelet , l'éculTon , l'abdomen & les
pattes , foni noirs , couverts d'un duvet d'un jaune
vcidâtie. Les élyties Ibnt tellàcées ; 00 rtmatque
vers leur bafe une b.,nde ondée . fottncc de pluficurs
taclics ov.Uvs, quelquefois réunies , quelquefois
fcpai-cs , vers leur milieu , une autre tache large ,
dont les bo:ds font un peu dentés. Clia^juc élytre
eft terminée par une autre tache également n^ire.
tllc fe trouve en Europe. >
Nuta. On voitpar notre ''ynonymie quï M. Gmcliu
a décrit cet iufeile fous troii noms diftérens.
16. Lepture interrogation.
LrPTUEA interrogation:s.
Leptura n:gra elytris flavis , linea longitudinale
arcnata , maculifque quatuor marginalibus nigris.
Li N. Syfi. nat. ; ag, 658. n°. 10. — Faun.fuec.
n". 68,-.— Fae. N.v.'/y^ ent pars 1. pjg. 34f.
n'\ ^ ^. Eni.ou htfi. nat. des inj. LiVTVB.E, PI. l.
fig-i-
Leptura nigra elytris fuf-O flavis : maculis o£la
nigris. Uddm. DijJ'. ; j. tab. i.fig. l.
El'c eft d'une grandeur moyenne. Elle eft noire.
Les élytres font fauves , avec une ligne noire ar-
quée vers la (uture. La convexité elt interne il y
a deux taches vers le bord extérieur qui, quel-
quefois , font réunies avec la ligne arquée.
Elle fe trouve en Suède.
ly. LtPTURE iiiarginelle.
LcrTURA marginella.
Leptura nigricans, elytris futura , maculis duabus
marginalibus apiceque flavis, Fab. Nov. fyfi. entt
pars i. pag. 346./:''. 36.
Elle leflemble beaucoup à la Lepture inteiroga-
tion, La tète & le corcelet font noirs, couverts
d'un trés-légcr duvet cendré. Les élytres font gla-
bres j avec la .'uture noire ^ deux raches marginales
& l'extrémité fauves, avec un point noir.
Elle fe trouve en Italie.
iS. Lepture fept-points.
Leptura feptempunBata.
Leptura nigra thorace tefiaceo : punclo nigro co-'
leoptetis tefiaceis : punBis feptem, Fab. Nov. fyfi.
ent. pars 1. p. 346, /;'. 58.
Le corps eft petit & grêle comme celui de la
Lepture rolhée. Les antennes font noires. La tète
el^ noire , avec une grande tache frontale teftacée.
Le corcelet eft teitacé avec un point noir dans
(on milieu. Les élytres font lilfcs avec un poinc
commun & antérieur & deux autres femblables vers
l'extrémité. Le corps eft noir, l'abdomen tclUcé &:
les pattes noires.
Elle fe uouve en Hongrie,
5i8
L E P
1'). Leptu-ie douze-ta'-ln;?.
L^PT-jRi d^odeclm-macuLita.
•lytrs û.vls : ;
48. 1".
i'hfl.n^^ri
■ Mant.
Leptua ni^ra
TAB.Spcc. inj'. com. i.p.i
ttiin. I. fJ^. i(>0. n" . i-j.
E!!e eft un peu plus grande que la Lepture fix-
tachcs. Le coips clk entièrement nuir. Les clytres
font liiles, gl^bl■es , fauves, avec (îx tnches noires,
dont la premièie vers l'ccullon , la leçon je vers le
borj extérieur Ij troifièuic plus urande & oLion-
guc , pioche du bord intéiuur ; la ijuatiième, vers
le bord externe ^ la cini-iuième , dans le milieu , &
la lixième vers la pointe. Les pattes font noires.
Elle fc trouve en Sibîrie.
30. Lepture atténuée.
Leptura iittenuatu,
Leptura elytris atténuons fafù'is qu.MU.or nigris ,
peaibus tejluceis. Lin. Syjl. nuCpag, 639. /2^\ 13.
— Fuun.fiec. n". 6 8 8. "
Leptura actenujtJ. Fab. Sy\}. cnt, p. 19^.72". 12,
— Spcc. inf. !om. i. pag. 248 n^. 18. — Munc. inj
tom, i.pug. lÉo. n°. iS. Ent. ouh.jh nac. des mj.
Lepture. F/. i.fig.S.
Prionus attenuutus. ScoP. Ann. hifl. ndt. ;. 99. 66.
SCHAEFF. hon. tjb. ^9-fig- 6.
PODA. Muf.gru. p. 18.
ScHRANK. Enum, inf. auft. p. 15e. n" . 195-.
Elle eft très-attenuée pollériearcment. La tête , le
corcelet & la poitrine noirs. L"abdornen fcrrugincui
avec l'extrémité noire. Les éiytres font fauves avec
quatre bande<; noiies. Les bandes des élyties valent
fur -tout la prE-mièrc , qui manque quelquefois ou
qui eft interrompue.
Elle fe trouve en Europe.
;i. LïrruRE méridienne.
Leptura meridiana.
Leptura ihorace fubfplnofo , elytris fjftigiatis ,
peHore uiitn:c. ¥Aa.î\ov. Jyjl. ent. purs. 1. p. 341.
a°. I I.
Ste:ocorus meridianus. F/.E. Syft. ent. p.ig. 178.
n". I- — Sp. inf. tom. j. p. 225. n". 1. Muni. inf.
tom. l.pug. 143. n". ,.
Cerairbix meridianus thorce fubfplnofo , elytris
fubfufii.iaiis fufcis untice fjlace s , peaore nitente.
Lin. Syli. nat. pag. 650. n" . 47. — Faun. fuec.
n". 648.
Sttnocorus e fafo niger , f^moribus rufis , arti-
L E P
cuUs nigris. GEOlf. IJ-J. i..f. tom. t. pag, iij
/i". 3.
Le Stencore à genoux noiis. Geoff. Ib.
CiTumbix e'ytris fpadiceis , ventre urgetteo. Raj,
/■V-'^é. i.
Leptura fufco cinereo, thcrace fpinofo , fmoribus
rufis apice nigris cori ore /ubtus alterne , ubuuminis
upicerufo. Dec. Ment. inf. lom. ^.p. joç.
ScHAEFF. Icon. lab. 3. fig. 15, tab, ii.fg. 4. 6*
tab. 179. fig. 3.
Stenocorus geaiculutus. Foorc. Ent. par. i,
pag. 86. n°. 5.
Cerumbix meridianus. Vill. Ent, tom, i. p. 15 5.
1°. 17.
Elle a environ huit à dix lignes de long. Les an-
tennes (ont fauves a leur baie, noires a leur extré-
mité. La tète e(t noue, couverte d'un duvet roul-
tâtre. Les parties de la bouche lont fauves. Le
corcelet tit atténué antcrieuiement , armé de deux
tubercules latéraux, obtjs j il ell noir avec des reflets
doiés , produits par un d-uvct tdullâtre. L'écuilon ell
noir. Les éiytres vont en s'ainincilfant vers i'estré-
mité ; elles font fauves , quelquefois brunes dans
les m.îles , avec des reflets argentins. Leur exrrémité
eft fouvent noire. La poitrine eft noire , couverte
d'un duvet foyeux , ferré , qui la fuit parnître
comme dorée. Le ventre eft fauve. Les pattes lonc
fauves avec les genoux fi: les tarfes noirs.
Elle fe trouve en Europe fur les fleurs.
j2. Lepture unicolor.
LufTUR.i unicolor.
Leptura iota atra , thoracc ar.tice attenuato , pof-
t'ce muconaio elytris truncaiis. Ent. ou kijl. nul.
des inf. Lepture. PI. i. fig. 4.
Elle a environ fcpt lig\ es de long. Elle eft entiè-
rement noire , un peu foyeufc. Les antennes fonc
noues. Le corcelet eft aminci antéricuremenr , mu-
croné & élaigi poftérieureincnt ; il eiï d un noir plus
mat que le rciie du corps. Les éiytres vont en di-
) minuant veis l'extrémité & font tronquées. Les
pattes font noires.
Elle fe trouve en Suède,
3 3 LEpture épcronnée.
Leptur.j calcarata,
Leptura nigra coleoptris àttenuatis favis , fafciis
qu.iruor n'gr.s , anteriore puiciata , jecunda inter-
ruyla , tibiis pofiicis bidintatis. 1 as Nov.jyft
pars i.pag. ;47- « • 4'-
LlPlUKE. P/. l. fi^. I. <i. à.
ou hijî. nat. ces inf.
L E P
Stenocorus r.'[,ci , (tytr'is tefl.ueo fîavîs, -un{J!s
duo'us , crucc f>l. ilq..e rirn^. GtofF. Hj. i.f.
to:n. i. p. 124. '■'■ 5.
Le Srcncorc jaune s bandes iioirc<i. Gf.off. I'j.
Sur.o^o'iis ru^c^s. l-ov i\C, Eni. pur. l.p'g- 86.
n°. f.
Elle a ùx à fcpt l'^ne<; de loi''^. '^e* antennes font
de U long leur du coi^i!. : cJes font iumic; ^vec la
ba'c de tha jue aticle jaune. Li tèu- t[i noire ,
aloiig^e. " a b,>uclie cil Uuve. Le corcc'ct , a poi-
trine \ '.'dSdomen (oi-tmuri, couverts d un duVL-t
jauiùtic. ! corcc'ct cfttrts atténué antéiieiircnient,
il a deux tube;cu!es latéiaux Lesélytic« fontiaune-,
avec ijuaiie bandes 10 res. La preiii.ère t(l t'orniiV-
par cin] taillJS , don deuï il^is avjncéescjue cciles
da milieu, font lareiales , cc'le du i;t lieu elt coti-
mune. La fecon Hc bande cit i.uorroiii|ue vt r^ la
future. La troilicme cil entière, La i|natrii';me ter-
mine les élytrcs (|ui foni ttonni'es. l-a futue c(t
nrire. Les pattes font fauves avec les taifc &:
l'cïtrmiié des jambes noirs. Leï.rrmité des cuille.
polléncures elT: éu^alement noire. L;s jj.ubes po(-
téricures font armées de deux luDcrcuks a leur
bafe interne.
Elle fe tr>>'.!ve aux environ^ de Paris fur les
fituts & [ia'tiColiereiii'--nt fur les ronces.
54. Lepturf fubcpineufe.
Lf-Ftui'.i fuûfpincfa.
LevC'ura nig'-.i co 'eoptris tejldceis fufciis qU'jtuor
rtlg'is ; aniC'io'e pu-Mjta ; ante.inis pcaihjque
fi. vu Fab. Njv. Jyjl. cnt. pars 1. pag. 547.
«".41.
Lc/:ura arrr.jta, HrR?ST. Arch. inf. tab 16.
Leptura armata. LiN. Syjî. nat. éd. G-nel.
pjg. ■S71.«<' 44.
E le a le port & la grandeur de la Lepture épe-
ronnée , mais elle en diffère cllcnticilcateut. Les
antennes font fauves avec f ixttémité de chaijue ar-
ti.lc un peu roiie. la tète elt noue avec une bande
fiO'ira c fauve. Le corce^tt e.i noir prefsjue fpineux.
Les élytres foi't fétacée» , édiaucr-es a leur ex-
trémité, mar.|..ces de cju-itre bandes noires. La pre-
mine elt foimée de cinq points roirs, les trois
autics fmt entières. Les pattes font fauves aved'ex-
trém-té des tuilies polléi icuies noires. Le corps clV
ro'i avec des rcriets doiés. L'abdomcu a trois de
fes anni aux jaunes.
El e fe trouve aux environs de Kiel.
55. Lepture linuée.
LiprvRHJinujia,
L E P
V9
Lepturan'igra elytris mue il s àualus j-Mnaifque
du.t>^s fluvis. Fa ti. Nuv. Jjfi. e.it. pas x. p. J47.
«-'• 45-
E'Ic rclTemb'e beaucoup aux préc Mentes {,h-~pt,
cpeion.et ij Lepc. Joi,ép„u..Jc. ) ,.^uf la fjiM,e &C
ia giaiideur. L.s auteiwics loiu luiiisavec la bafc
de cna.jue aticle fauve. Les 1 lyres font lilles ,
noires , avec une g-ai.ie tache ûive li.'uce à
leur ba'e dans le nnleu de fon bord interne ;
une féconde plus j;rdndc dans leur milieu, cjiii ne
touche point le b^id cxiéneur 6i i]iii e/î diJaiée
ver* la liuure. £11 outie deux (Onits fauves, dont
"un vers la pointe de la fca>ade tache , & l'autre
ddtis le milieu des clytres vers leur c.tiéni lé. Le
corps elt noir, avec trois anneaux de I .l'.d.i'ueii
raaves. Les pattes font fauves , Icxtrcuiué des
cuilics polléiieurcs ell noire.
Elle fe trouve à KkI.
56. Lepture OjUadrifafcie'c.
Leptura quuunfuàata.
Lcptura nigra elytiis tcftuceis : f.:fc'iis quatuor
dencutis nigrn. LiH. ^yj}. 'lut. pu^. 6 j<j. n. li.—
i-au^.Ju^c.n-.OiJ.
Lcptura quujri-jafciata. FaB. Syjl. eut. pag. 19;.
n". 13.— -:>/'. c. i:j\tom. i. pag. 148. n° . 19. —
Muni, inj.iom. l.fug. 1 60. n°. i-i/. E..t.uu /i.fl. nut,
des inf. LeptUke. tl. i.fig. 17. a. i.
Leptwa ocio-macul ita nigra mûculis q;ar!ior J!j~
vis iafinoulo £.y:'0. DiC. i^hm. inj. tum. ^. p. i j i.
11°. S. tuj ^.-fii,. I I.
C€ram!)ix jaci^ius. Sec p. Ent. carn.n". I71,.
ScHAEFf. l.o-i. fj/i. S9-fis- 6'
ScHKANK. Enum.iif, aujl.p. ijS.n». 2.J4.
ViLL. £nf. fo.7;. I.f. iCf. /j°. 1%.
El e cil à-pcu-piès delà grandeur de la î^eptu-c
atcnuée a latj.icllc elle leilcmblc bcauco.ip. L le eit
entièrement noire. Les ciytres lont marquées de
tjuarre bandes fcirugiiieufe» ondées. L'eici^inits elt
nuire.
Elle fe trouve en Europe fut les flcu:s.
37. Lepture dorée.
Leptura auruUma.
j Lepturj utra thoracis ma<-gtne antic3 pojl'.'ojue
aareis , clytùs ie(tai.eis jujciis quatuor JiTipl cij^s
nigtis. i-AB. Njv. Jjfi. eat, pars i. pug. 548.
/J".4J.
Elle reffmble beaucoup à la Lepture qnadri-f^f-
ciée ; ma s cl,e elt un p>;ii plus petite. Le cwicelec elt
r. Le burd,
.■ur elt ci:i
■iFs
dotés. Les élyttes loin Llies , échancrécs a leur ex-
520
L E P
ttcmiLe , teflacccs , avec quatre bandes noires non
/ dentées. Le corps cft noir. Les anneaux de l'abdo-
men ont leur bord blanc. Les pattes font couleur de
poix. La bafe des cuiffes eft noire.
Elle fe trouve à Kiel,
38. Leptore douteufe.
Leptur.4 dubia.
Lepiura nigra fubvillofa elytris tefiaceis nigro
punciaùs , peiibus nigris, Fab. Spec. iiif. tom. i.
pag. i^^.n?, 10. — Mant. inf. tom, 1, çag. 160.
n". 30.
Le corps eft entièrement noir , avec des reflets
fauves, produits pat un duvet de cette couleur. Les
ëlytres font glabres , teftacées , avec trois petits
points noirs vers leur bafe ; l'intermédiaire eft le
plus antérieur; un autre point plus grand vers leur
milieu; enfin, un autre petit vers leur extrémité.
Les pattes font noires.
Elle fe trouve en Sibérie.
Du cabinet de M. Bancks.
39. LEPTUREfix-guttée.
LEPTURAfexguttata.
Leptura nigra elytris maculis tribus flavis.
Y A'&.Syft.ent. p. 195. n°. 1^.— Sp. inj. tom.i.
p.ià,9. «*. 21. — Mant. inf. tom. i. p. \ùo.n°. 31.
Ent. ou ki/l. nat. des inf. Lepture. Pt. i.fig. 12..
Herbst. Arch. inf. tab. z6. fig. !<;.
Elle eft à peu-près de la grandeur de la Lepture
atténuée. Elle eft entièrement noire. Les clyttesfont
marquées chacune de trois taches fauves. L'anté-
rieure cft fituée à la bafe vers la future 3 les deux
autres font dans le milieu.
Elle fc trouve en Allemagne.
40. Lepture ttifafciée.
Leptuha trifafciata,
Leptura atra , elytris fafcils tribus flavis ; ante-
r'ore interrupta. Fab. Nov.fyfi, ent. pars l.p. 349.
n°.48.
SCHAEFP. Icon. lab. }9. fig. lO.
Elle a le port des précédentes ( Leptures fexguttée
(f douteufe). Les antennes font cendrées, noires à
leur bafe. La tête & le coicelet font noirs. Les
élytres font noires avec trois bandes fauves. La pre-
mière eft formée par deux points ; la féconde eft
dentée antérieurement 3 la trailième eft arquée. Les
pattes font noires.
Elle fe trouve en Suède.
L E P
41. IirTURE luteicorne.
Leptvra lutcicornis.
Leptura lutea thorace lineisduahus, elytris fafciis
quatuor nigris. 'S A-&, Syfl. ent. pag. 197. n" . y. —
Spec. inf. tom. l. pag. 14g. na. 14. — Munt. inf.
tom. ï.pag. 160. n". 24.
Elle a le port de la Lepture atténuée , mais ells
eft trois fois plus petite. La tète eft jaune , ainli que
les antennes qui font courtes. Le coicelet eft jaune^
atténué antérieurement, avec deux ligues noires lon-
gitudinales. Les pattes font fauves aVec un anneau
noir fur les cuifles poftérieures.
Elle fe trouve en Caroline.
42. Lepture foyeufe.
Leptura fericea.
Leptura viridi arulea elytris fubfa[liiiatis. Lin.
Syjl. nat. pag. 658. n». 8. — Faun.fuec. n». 6gj.
Leptura fericea. Fab. Syfi, ent. pag, I98. «". J J ,.
— Sp, inf. tom. l.p. 14.9. n°. 12.,^ Mant. inf,
tom. I. pag, 16c. n". 32.
ScHAEFF. /fon. tab. i^.fig. I.
ViLL. Ent. tom. I. p. l6i. n°, il.
Elle eft d'une grandeur moyenne, d'un bleu bril-
lant. Les antennes font noires, à peine de la longueur
du corps. Les élytres font poniluées ^ ftriées pref-
qu'en pointe.
Elle Te trouve en Europe.
45. Lepture boufFone.
Leptur.* morio.
Leptura thorace orbiculato , corpere toio atro ni-
tido.YAB, Nov.JyJt, ent. pars 2-. pag. 349. /!«. 50.
Elle reffemble beaucoup à la Lepture collier, Se
elle diffère beaucoup de la Lepture atre, par foa
corcelet qui eft orbiculaire & bolfu. Elle eft entière-
ment noire, luifante.
Elle fe
trouve en
Suède.
44. LbPTURE bifafciée.
Leptura bifafciata.
Leptura nigra elytris flavis puncl'is quatuor faf
ciifque duabus pofiicis nigris.
Elle cft un peu plus large que la Lepture atténuée.
Les antennes font filiformes , plus courtes que le
corps , noires avec le fécond , le troilicme & le
quatrième articles jaunes. La tête , le corcelet ,
l'écufton & le dcllous du corps font noirs. Les
élytres font d'un jaune pâle avec deux petits points
noirs fur chaque j une bande poftéricuic & l'extré-
mité
L E P
mité noirs. Les cuilTcs , l'cxtrémitc: des jambes &
les tarfcs l'ont noiis. Le lelk des jambes cft jaune.
Elle fe trouve en Alic.
Du cabinet de M. Holthuifen,
4J. Letture huméralc.
Leptura humcralis.
Leptura n'gru humeris ahdomineque ferrug'intU .
FaB. Niant, iiif. tom. l. p. lyS. n°. i^.
Elle redcmble à la lepture qiiadiiguttée , mniç
elle clt la moitié plus petite, la bafe extérieure des
élyties S: l'abdomen font ferrugineux. Les pattes font
noires.
Eile Ce trouve enAllemâj;r.e,
46. Lepture écufibnne'e.
Leptura fcutellau.
Leptura nigra fcutello alho. Fa b, Spec. inf. tom. r .
pag. 147. n^. 10. — Mant. inf. tom. i . p. T59.
n". iG.Ent. ou hi/l. na!. des inf, Levtvre. P^. I.
fis- II-
\'lLt. Ent. tom. 1, pag. lyy. «°. 49.
Elle efl entièrement noire. L'e'cuflbn feul efl blanc
ou fauve. Les élytres font échancrées à l'extrémité ;
l'abdomen efl: couvert d'un duvet vgentin.
Elle fc trouve en Italie & dans les dé^artepens
méiidionaux de la France.
47. LirruRE futurale.
Leptura futuralis: •
Leptura cinerea elytris teflaceis : futura nigra.
FiB.M<i'i[.infitomi,p.i^<).n°.ii, .,, '
Elle efl un peu pli}» grande que la Lepture atre.
Les antennes font teft'acees , noires à l'exirémité.
La tète ,■ le corceler & l'abdomen fcjnc couverts.i'qn
duvet cendré. Les clytrcs font lill'cs , rcftactes , avec
la future noire. Les pattes font roulfes 5: les gcnoiix.
noirs.
Elle fe trouve en Europe. -: ,-.,;.-.■
^.-S.LiPTUKETdioomè. '■ i -■■■*•".' 'i (.^îî'v"-
.-. .X ."n ;-.r.'iiU. .wi-jiiés'! .
Leptura ruficornis.
Leptura nigra antennispedîiuf^itéhiJl^;fWs.Spéc.
inf. tom. i. p. 247. n^. U. — Miint,^inf., lom. i.
p. ly?. /z°. 18. ■
Elle efl noire avec un duvet jaunâtre , foyeuf.
Les antennes S: les pattes font roulfes. Les cuifTes
poftérietires font rioircs à leur extrémité; Il'en'^fl
quelquefois de même des autres cuiffes. ■ 'à.'-'i
Elle fc trouve en Italie. : m>
Hift. Nat. Infectes. Tom. FIL
5ÎÏ
L E P
49. Lepture luride.
Leptura lurida.
Leptura ferruginea e/ytris teftj'às. FaB. NoV.
fyfi. ent. pars. i. pag. 545. n".!^.
Elle eft plus petite que la Lepture ccufTonnée. La
tête &: le corcclet l'ont roux, immaculéï. Les ély-
tres font teflacées. Le corps eil roux. Les cufcles
font noires, à-leur extrémité.
Ey« fe trouve dans la for^t noire.
5:0. Lepture bordée.
Leptura marginata,-
Le;turd nigra e'ytrorum matgine libiifque poflicis
riifis. Fab. 6pec. inf. tom. i. p. 147. «". i^.-—^
Mant. inf tom. 1. pag. lyg- n" . uj.
El! eft entièrement noire. Le feul bard des élytres
cil obfcur. Les jambes pollérieurcs font rouiles.
Elle fe" trouve en Noiwcge.
51. LrrTURE collier.
Leptura coHaris.
Leptura thorace gloiofo ahdomineque rubri s elytris.
nigris. Ljn. Syjî. nat. pag, 659. n^. i(,..U.^i àun.'
fuic. n° . 6y 1 .
.- Leptura collaris. Fab. Syft.'ênt. pag. 198. n°. 1 <r.
■ — Spec.inf. tom. I.p. 249. /i°. ty.'~^ Mant. mf,
tom. i. pag. i6j. n". 3}. .
Se OP. Ent. carn.n". Ij9.
; Leptura [ufcoLlii nigra tlia/rae^ifi^domineque ru^s.
■ BzG. Me m: ifiP, tom. ^i.i p. î^:^: n°. 11.
! Stencorut niger tkorace ru!>/o..GEOY¥.Lif.tom.l.
^ag,'il%\ n*^}'!'}}'' ' '■' ■''■ '■■■■-' ' ■ i. ■-■
î Le Stencorenoir à corcelet rouge. Geoff. Lid.
• ScHAEFF. L:on. tab, s^-.fig- 9-,
V iLt.^ Ent. tom. I. pag. iGj.n". 19.
■Stencçpus _.fnVffiris^'S..oxi^o,.E,rpc. j^ar;^} . tom. S8,
*. u. ,/ _
Elle a environ quatre lignes de long. Elle cft
noire j glabre. Le corcclet efl oibicuiairc , ferru-
gineux. Les éJytres font d'un noir- bleuàti"é , for-
tement pointillées. Le delTous du corps eft noi^.L'c "
ventre^ef^ jaunâtre. Les pattgsr foflt,n^ir^>.o,oM''d
i Elle fe trouve en France. '''
.: ^ .^.-.oX -.h ?:nj3il sucl'II :i6 îioij aonvas .-iaild
' -j'^>'ÇwT*^^x'j^g!Ç^ , j';..! ,riionK.3m3iéi!tia fu
eptv.ra ifFremeu, , , ' • ■ ~' ■'
ifyptu/a tkorai;e£(oJ)Ç>fy nigro ,. dyfris.vioLiceis^'-.
' Y V v
Sti
L E P
a'-domine rufo. Lin. Syft. nat.pag. 6-^<), n". i J. —
Fuun.fuec. n". 6^0.
Leptura virginca. F a B. Syjl. ent. pag. 198.
«°- 17- ■^>«;'-- inf tom. I. pag. 149. n° . 14.
— Niant, itif. tom. t. p. 160. n". 54. Ent. ou hift.
tlat, des inf. Lepture. PI. ^.fig. 14. a. b.
Leptura violdcea nigra , elytris violaceis nïtidU ,
Sdomine fiavo rubro. Dec. Mém, inf. tom. f.
pag. 144./!°. ij.
Leptura nigra ^ elytris ctrulefcentibus , toto ab-
domine rufo. Gadd. Dijf. 1.6.
ScHAïFF. Icon. tab. $%. fig. 8.
VuL. Ent. tom. 1. pag. 167. n°. 18.
Elle a la même forme & la même grandeur que
la Lepture collier. Les antennes font noires, a-peu-
près de la longueur du corps. La tête & le corcelet
font également noirs. Le corcelet a dans fon milieu
une ligne enfoncée. Les élytrcs font prefijue d'égale
largeur dans toute leur longueur ; elles foiit d'un
bleu violet & chagrinées. La poitrine eft noire. L'ab-
domen eft d'un fauve roiigeâtrc. Les pattes fout
noires.
Elle fe trouve dans les départcmcns méridionaux
de la France.
5$. Lepture noire.
Leptura nigra.
Leptura elytris attenuatis , corpore nigro nitido ,
abdomine ruhro. Lin. Syfi. nat. p. <tj. 1^. 14. —
Faun.fuec.n^.Hj.
Leptura nigra. F'Â-^':'Sy/i. ent. pag. 197. «".8.
— Spec. inf. tom. 1. ji.i^T. n^. ij. — Mant, inf.
tom. I. pag. IJ9. n". 20.
' Stenocorus nigcr nitidus abdomine rabro. ÇeOfF,
Hifi. inf. tom. 1. pag, 217. n" . ç).
LeStencorc noir à ventre fougeâtre.GEOSF. Ibid.
Leptura nigra. Deg, Mém. inf. tom. j.pag. 144.
n^. 14. .
Leptura nigrd. Schra-nk. Enum- inf. aufl,
p. 159. n". 199.
ScHKii?. Icon, tabr^^.fig.y,
Leptura nigra, Vrii. Ent. tom, i, pag. 166.
a^. .7.
Steno£orus piceus, FouRc' Ent. par. i, pag. 87.
Ellea environ trois ou quatre lignes de long. Elle
eft entièrement noire, lillé , \es deux arigles pofté-
rieures ducorcelet font très-aigus. Les éiyires font
atténuées, finement pointiliées. Le delfous du corps
,cû noir., couvert d'un très-peti^ duvet «ndié. Les
L E P
trois ou quatre derniers anneaux du ventre Tont
d'un rouge brun.
Elle fe trouve aux environs de Paris.
Efpeces
moins connues.
I. Lepture quadtinotée,
Leptura x^uadrinotata.
Lepture d'un noir jaunâtre , blanche, velue en»
deflbus j élytres avec deux taches aurores.
Lfptura nigra-flavicanti , fubtus albido-villofa ,
elytns maculis duabus aurantiis.
Leptura nigra-flavicanti , fubtus albido-villofa ,
antennis baft fufcis , fcmoribus bafi ferrugineis ,
elytris punÛatis : maculis duabus aurantiis. Lin.
Syjl. nat. edit. Gmtl. pag. iSjj.n'^. jo.
Herbst. Arck, inf. 7. pag. 17I. n". 11. tab. 4f.
h- '3-
Elle eft d'un noir jaunâtre. Lededous du corps eft:
blanchâtre & velu. Les antennes font brunes à leur
bafe. Labafe des cuilfcs eft fcrrugincufe. Les élytres
font pondtuécs avec deux taches aurores vers leur
bafe.
Elle fe trouve aui environs de Berlin.
Z. LîPTUREdeSchaller.
LrpTi/SiA fckalkri.
Lepture bruue , quatre taches rou/Tes à la bafe
des élytres.
Leptura fafca , efytrorum baft macuUfque quatuor
■rufis. Lin. Syft. nat. edit. Gmel. p. 1874. n^ . $4.
• ScHALLER, Abh. der kall. naturf. gef, i. p. 195.
ScHAEFF. Icon, tab. i8t./^. 4.
Elle cft de la grandeur de la Lepture mé'Ianure-ç
elle eft noire. La bafe des élytres cft marquée de
iquatte caches rouffcs.
I Elle fe trouve en Europe fur les fleurs du
ptunier fauvage.
(Nota.) Neferoit-ce pas la. Leptura qtiadriguttatt
ide Fabricius. Mant, n°. Il i
3. Lepture rufîpède.
Leptuka rufipes,
Lepture noire j pattes roulTes , euifl'es noires à
Jeur bafe.
Ltptura nigra pedibus rufis femoribus baji nigris\
ï^iN. Syfi. nat. edit, Gmel. pag. 1875. «"• S^-
ScHAiiEB. Aihf dcr. hall^ naturf gef i, p. 19g.
L E P
ScHAEFF. T. on. tab. u-fig- >
Elle cft de la grandeur de la Lepftjre haftée ;
elle cil noirâue. Lcs latces font louffes. Les cuifles
font noires a leur bafe.
Elle le trouve en mai fur les fleurs de Noirprun ,
rhamnus ca.ku;iuus,ài^ Corncuillei cornus fanguinea.
4. Lepture printanière.
Leptur.4 vema.
Lepture noire ; pattes antérieures roufTâtres.
Leptura nigra , libiis anterioHius fuLvis. LiN,
Syli. liât. éd. Gmel. yag. l874' «"• 59-
MuiL. Zool.dan.prod. p. 94. n" . lojj.
ScHAEFF. /<:on. fdi. Si.fig-9-
Elle eft de la grandeur de la Lepture noire; elle
eft noire. Les paues antérieures font roullàtrcs.
Elle fe trouve en Danemarck.
j. Lepture de Scopoli.
Leptora ScopoUi.
Lepture avec le bord de l'abdomen & du corcelet
rouge ; ilyrres teflacées , avec l'extrémité & la
moitié poliérieure du bord noir.
Leptura abdominis thoracifque margine poficriore
Tubro elytris lejlaceis pellucidis aiienuaiis, ApUe
£" margine infra médium nigro. LiN. Sy[i nat. éd.
Gmel.pag. 1 874. «<". j8.
ScoP. Ann. Iti(l. nat. j, p. 100. n". 71,
Le bord poftérieur du corcelet & de l'abdomen efk
noir. Lcs élytres font teltacées, brillantes, atténuées;
lenr extrémité eft noire, ainft que la partie pofté-
tieuredc leur bord.
Elle habite dans la Carniole,
é. Lepture lunulée,
Leptura lunulata,
Lepture noire; une bande jaune derrière le corce-
let ; deux lunules fcrrugineufes fur les élytres.
Leptura nigra thoraie pofletius fafcia\anguftajlava,
elytris lunutis duabus ferrugineis. LiN. Sy(l. nat.
tdit. Gmel.pag. 1875. n''. 9*.
SvcEDERUS. Nov. aH.fiockh. 8. 1787. 3. n". 518.
Elle rcffemble à la Lepture mélanure, mats elle
eft un peu plus giandt-. Elle eft noire. Le corcelet
a porterie urcment une bande jaune , étroite. Les
élytres font marc|uées de lunules fcrrugineufes.
Elle (e trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
L E P 525
^. Lepture de deux couleurs,
Leptura bicolor,
Lepture ferrugineufe , pâle ; yeux, élytres j aile.',
& face fnpcrieure de l'anus noirs.
Leptura pallide ferruginea , oculls , elytris, alis
& ano fupra nigris. LiN. Syfi. nal. edit. Gmel,
p. 1875. n". 9,7.
SwiDERUS. Nov. aSl. ftockh. 8. 1787. j, «''. j,
I?.
Elle reiïemble à la Lepture atténuée , mais elle
eft plus petite. Elle eft d'un ferrugineux pâle j les
yeux, les élytres & les ailes font noirs.
Elle fc trouve dans l'Amérique feptentrioBalc.
8. Lepture vittée.
Leptura viltata.
Lepture pâle , teftacée ; antennes annulées de
brun ; élytres noires , ponûuées , avec quatre
bandes fauves.
Leptura pallide tefiacea. Antennls fafco annulatis ,
elytris nigris punclatis : vittis quatuor flayis. LiN,
Syfi. nat. edit. Gmel.pag. \Sy$.n°.^i.
Svt/EDERUS. Nov.acî.Jlohh. 8. 1787. i.n?. 3. 10,
Elle a le port & la gr.indcur de la Lepture fix
taches; elle cft d'un tcitacé ['."ile. Les antennes fo-u
annulées de brun. Les élyttts font noires , ponftuécs,
avec quatre bandes fauves.
Elle fe tiouvc dans l'Amérique fcpcentrionale.
9. Lepturï Rulfe.
LEPTl/RARuJJIca.
Lepture noire d'un blanc velu ; élytres jaunâtres
avec cinq taches Si une ligne moyenne noires.
Leptura nigra albo villofa elytris flavefcentibus f
maculis quinque lincaquemcdia nigris. LiN. Syft. nat,
edit. Gmel. p. 187J. n"^. 46.
Herbst, ./4«A. inf. 5. p. loz. n''. 17. tah. 16,
h- ^7-
Elle eft noire, couverte d'un duvet blanc. Lcs
élytres font jaunâtres avec cinq taches noires fuc
chaque 5: une ligne moyenne. Les antennes &: les
pattes font noires.
Elle fe trouve en Ruïlie.
10. Leptore pattes noires.
Leptura nigripes.
Lepture noire; élytres d'un jaune d'ocre'obfcur.
Pattes noires.
V V V 2.
;m
L E P
Leptura n'gra e'.ytris obfcure favo tejlaceîs pei'i-
bus nipns. LiN. Syfl. rtdC. edlt. Gmel. p. 1874.
n'. 60"
Leptura nigri/ew. Dec. Mem. inf. tom. j. p. l 56.
n^. I Z.
Elle a fept lignes de long. Les antennes font plus
courtes que le corps ; elles Ibnt noires ainfi que le
reilc du corps. Les élytres font enriéremcntjaunes ,
parfemces de petits poils d'un brun oblcur.
Elle fe trouve en- Suède.
1 1, Leptube femblable,
Leptura fimllis.
Leptnfe noire , élytres châtains, avec l'extrémité
& une bande futurale noiies.
Leptura nigr.i , e'ytris fpad'ueis : apice fafcid'
que futural'is n gris. L I K. Syjl. nat. edit. Gmel.
fcg. ,Syi.n^. 4J.
HiKBSr. Arch. inf. j. p. ici. «?. i. fi. 16.
fg. i'..
Elle reffemble beaucoup à la Lepturc nr'lanure.
Eileeft noire, les élytres font châtains , avec leur
extrémité noire & une tache noire lancéolée à leur
future. Les pattes Scies antennes font noires.
Elle fe trouve, mais rarement, aux environs de
Bcrlm.
1 1. Lfptore fpîendide,
LreTvs-.i fpler.dida.
Lepturc noire , avec des reflets jaunes ; élytres
glabres à leur ext'émité. Pattes loullàircï, anfenncs
brunes, fcrrugineufiis à leur bafe.
Leptura nigra fiavo-villofa , clytris apice glabris ,
fulv-.'S ,'an:envsfufc!s , h^fi fe,r.,gineis. Lin. Syfl.
nat. edit. Gmel. pig. 1873. n": 49.
HiR3sr.Ay:h.inJ'.^.p. 195./:?. 20.
Elle eft noise , avec reflets jaunes , pubefcens.
Les élytres font noires , glabfes à leur extrémité.
Les antennes font btu!;es,avec Iç premier article fer-
rugineux. Les pattes font rouilâtres. Les carfes font
roirs.
Elle fe trouve dans la Marche.
15. Leptuse foUlitiale. .^ , , --
Leptura folftitialis. ,.^ ■,-'»Vii\z\ :.•
Lepture noire , antennes P.Trugïneufes à leur bafc.
Pattes jaunes ; élytres jaunes , bordées de noir.
Leptura nigra , aniennis hcif ferrugîneis , p'cdihus
elytrifque luteis , his margine nigiis, LiN. Syfl. nat.
edit. Cmel. pag. iSyj. /j°. 48.
L E P
I-IeRbst. Arch.inf. ^.p. 105. n?. 19-
El'e a à peine rrois lignes de long, La tête & le
corcelet font noirs. Les élytres font jaunâtres , bor-
dées de noir. La bafc des antennes eft ferruginîulc.
L'abdomen eft noir. Les pattes font jaunes.
Elle fe trouve aux environs de Berlin.
14. LpPTURE poméraniene.
Leptura pomeraniana.
Lepture noire ; abdomen pubcfcent ; ante^.nes
annulées de jaunes; pattes antérieures fenugineufes.
Leptura nigra , fuhus viHofo fericea , anunnis
luteo annulatis , pcdibus anteriorihus ferrugineis.
Leptura Uvis nigra , fu^tus viliofo-fcricca , an-
tennis ex luieo fujzis , peditius aiteriu-bus fc-iUvi-
neis. Lin. Syfl. nat. cd. Cnd. p.-g. i&7> «".47.
Herbst. A'c/iiv. inf. ;. r. ic;.n'^. 18.
Elle eft moidé plus petite que la Lepture noire. Le
corcelet a deç reilecs pubc(cen< a'nîi que l'abilorncn.
Les élytres font noirp.cr?", , fineinenr pointillécs. Les
antennes font annulées de jaune & de brun. Les
pattes antéfieutes font rougeâtrcs. Les tarfcs font
noires.
Elle fe trouve en Poméranie,
ij. Lepturï charbonièrc.
Leptura carbo.iaria.
Lepture noire j é'ytres teftacées , brunes à l'ex-
trémité.
Leptura nigra e\'tris teftaceis apice fujâs. Mus.
Lesk.;;. 18. n^. 612.
Lin. Syfl, nat. éd. Gmel. p. 1868. n°. 91.
Elle eft noire. Les élytres font teftacées avec
l'extrémité brune.
Elle fe trouve en Europe.
16. Lepture noirâtre,
Leptura r.igella.
Lepture noire ; élytres teftacées'; jambes anté-
rieures rpulTes.
Leptura nigra elytris tcflaccis tiôiis anùcis rufis.
Mus Lesk.;;. 2.8. no. 614.
Lin. Syfl. nat. éd. Gmel. pag. 18 «S. n°.9i.
, Elle eft noire. Les élyties font teftacées. Les
jambes antéiieuies for.t rouilcs.
Elle fe trouve en Europe.
L E P
17 Lepture pattes rouges.
t-tPruRA erythropus,
Lpture noire, pattes rouges , avec la bafe Hes
cuill'es , rextrémité des jcmbes"&. les pattes noires.
Leptura nigra pedibus ru'ris ^fcmorum bafi , tib'tJ-
rum apitc plantifque ni^^ris. Mus. Lvzv.. pi2g. 18.
n^. 606.
L:n. S,fi. r.at. edit. Gm<l.p. iSéS. n'^.. 95.
Elle d1 entièrement noire. Les pattes font rouges,
mais la bafc des cuifts , i'extrémità des jambes 6i le
«icllous des tarfes font noires.
Elle fc trouve en Europe.
18. L'PTURE cinq-taches.
Leptv RA quinquc-maculiita ,
Lcpruie noire , pattes &: élytres teftacées , avec
cinq taches brunes.
Leptura nigra pedibut & clytris tefiaccis , maculis
quinquejufcis.
Leptura nigra, antennis n'igro annulath , pcdibus
thtiisque tcjiacàs : hls maculis quinquc fujcis ^ue
liibui nigris. Mus. Lesk.^. 18. «0. 600.
Lin. Syft.nat. edit. Gmcl. p. iSéS. rJ'' . 9.^.
E!k cft noire. Les antennes font annulées de noir.
Les pattes font teftacées ainfi que les élyrrcs qui ont
cinq taches dont trois font noires &deux brunes.
Elle fe trouve en Europe.
19. Lepture brune.
LEPTURAfufca.
Lepture brune, avec la bafe des antennes , les
cuiifes £:les jambes antérieures teftacées.
Lepture fuf:a , bafi aniennarum , femorilus tibiif-
que antids tcflaceis.
LepiU-ra fufca aureo pubefcens , antennarum tafi
tefl^cea ; femoribus tibiifque antids teflaceis : illis
iiiprr fufcis quatuor , pofterioribus bûp tcflaceis.
Mt;s.LESK.;.. l%.nP. 617.
Lin. Syfl. nat. éd. Gmel. p. 1868. ;j'. 9;.
Elle efl brune avec un duvet doré. La bafe des
antennes eft teftacée , ainfi que les cuiiTes & les
jambes antérieures. Les cuilTes antérieures font faf-
ciées. Les quatre poftérieures font teftacées à leur
bafe.
Elle fe trouve en Europe.
10. LiPTURs plumipède,
Leptura plumipcs.
L E P
î^r
Lepture brune, ponfluée; cuilTcsprcfqu'enmafFes;
pattes ponéiieurcs très-lo:'c,ucr. Une houppe de poil
à l'extrémité des jambes.
Leptura fufca purMata femoribus fuhclavatls pe-
dibus poflremis lon^iffimis : tibiis afice foçcofis.
hm.Syft.nat.ed. Gmel. p. \%-j).n'^ . ^^ .
Pal. Spic. Zool.fifc. 9- p. A- tab. i fig. 2. 1. *
Elle eft plus petite & plus grêle que la Lcpturp
niéhnurc. Les antenr^cs font un peu plus grolfcfc
vers leur cxtré.mitc. Le corps eft; finement pom:il!é ,
d'un noir taie. Le corcelet cft_un peu cyHndiiqr.c.
Les élytres f-r.t linaires , fortement échancrrts'à
leur C3 tr.'mité. Les pattes aniérieurcs font Cmpics.
Les jambes poft'rieures lont c.xtêaicmcnt longues.
Leurs ravies font lai'.eux ; elles ont àlcur extrémité
une houppe de poils noirs foyeux , fcpatée eu fept
langécs le long de la jambe.
Elle fe trouv:
1 1. Lepture rôtie.
LEPTVT.AI'fLLta.
Lepture noire ; cnrceletCc élytres tcfta:és, noires
à leur e\trémité ; n-uccs tcftatées.
Leptura, nigra thorûce clytrifqae tejlr.ceis , apice
nigris ped bus lefiaciis. Lin. Syfi, nat. edit. Gmel,
p. 1874. n". j;.
ScHALLEP,. Ai!i. dcr hall, naturf gcf. i. ;;. 198.
Elle eft noire , de la grandeurdu Ceramh'x pnufit.
Les élytres font teftacées ; leur cxtiémité eft noire.
Les pattes font également teftacées.
Elle fe trouve en juin aux environs de Leyde. Elle
eft rare.
11. Lepture bipuftuléc.
Leptura tipvflulata.
Lepture à élytres noires , ftriees & ponéluîes avec
deux taches teftacées.
Leptura elytrîs ni/i^ris ftriato puncîatis : maculis
duahui teftdceis. LlN. Syjl. nat. éd. Gmel p. i 874.
"". 5 7-
Thumb. Nov. ac. upf. 4.;;. 17. h". 29.
Elle eft delà grandeur de la Lcptirre. mclanurc.
Les élytres font noires , marqu-^es Ai ftrics poin-
tiilces , avec deux taches teftacées.
Elle fe trouve à Upfal.
15. Lepture parifenne.
Leptvra parifina.
^16
L E T
Lcpturc toute noire ; bafc des ciiifFcs & des an-
tennes rouiFâtic,
Leptwa tota nigra y femorum antennarumque b'ifi
rufefcente. LiNN. Syft, nat. td. Gmel p. 1 874.
Thunb. Nov. aii. ups. 4. p. i (>. /»^. 18.
Elle eft oblongue & étroite , elle eft entière-
mène noire. La bafe des cuiflcs & des antennes c(l
rounâtre.
Elle fe trouve aux environs de Paris.
14. LEPTuREtachée.
LtpTURj maiulofa.
Lepture d'un jaune livide } antennes annulées de
jaune.
Leptura nigra , elytris teflaceo-lividîs , antennis
flavo-maculaiis. L i n n. Syfl. nac. edit. Gmel.
pag. iS74.n°. 61.
Leptura ma:uliconiis. Dec. Mem. inf. tom, f.
p. 159. «*'. .
Elle n'a que quatre lignes de long; elle efl en-
tièrement noire. Les elytrcs font pointillécs, d'un
jaune d'ocre ; l'extrémité cil noire & tronquée. Les
antennes font noires. La bafe de chaque article eft
jaune. Les pattes font noires.
Elle fe trouve en Suède.
5;. Lepture naine.
Leptura pufilla.
Lepture brune ; pattes antérieures teftacées j cuiiïes
noires fupétieurement.
Leptura fufcu , pedîhus anterîoribus ttflaceis ; fe-
morihus fupirne ninrii. L.N. Syft. nt:t. edit, Gmel,
p. 1874. n<'.56. •
ScHALL. Abk.derhall. naturf. gef. 1. ;;. ijji.
Elle eft de la grandeur Je la Lepture rôtie : elle eft
brune. Les pattes antérieures font teftacées. Les
cuiflcs font noires fupérieureruent.
Elle fe trouve à Leyde fur les fleurs.
LÉTHRUS , Iethh;/j. Génie d'inffftes de la
première Sedlion de l'Ordre des Coléoptères.
Scopoli a donné le nom de Léthtus à un in-
fçfte qui rertemble beancoup , au premier afpeél ,
îniL Scarabés fans écuîTbn ou Roufiers. Quelques
naturaliftes l'ont placé parmi les Lucanes, à caufe
fans doute dcscrandes mandibules dont iltft pourvu.
A l'exemple de Scopoli , Fabricius en a fait un
genre , & lui a conC^fvé le nom dcLéihtus.
L E T
Ce mot a été fmp'oyé par h s anciens natnra-
liftcs : il paroît dérivé de Xnii , qui lignifie mort,
Pline rapporte que dans la Thrace , près d'Olynthe,
il y avoit un certain lieu dans lequel une elpèce d'in»
fe;le périlfoit , taudis que les autres yjvivoient fort
bien; on le nommoit pour cette ra;fon Cantharo-
leihrus. Nous ignoions, au relie , quel elt l'infedlc
dont Pline veut parler : on ne tiouve dans cet au-
teur ni defcriptioi , ni rien qui explique le pallagc
que nous rapportons ; mais on fait que les anciens
naturaliftcs donnoicnt à prefque tous les Coléoptères
le nom de Cuatkaris ou de Canthurus.
Ce genre difFcre cllcntiellement de celui de Lu-
cane ai de c^lui de Scarabé. Les antennes font cou-
dées & lamellées dans les Lucanes ; elles font termi-
nées par une mafle fauilletée dans les Scarabés :
celles du Léthrus , au contraire , font filiformes ,
grenues; leur dernier article feulement , plus gros,
plus long que les autres , forme une malfc folide Se
non paslamellée ou feuilletée , comme dans les deux
genres dont nous venons de parler. La bouche pré-
fente encore des caractères diftinétiL faciles a ap-
percevoir.
Les antennes du Léthrus ne paroificnt compofées
que de neuf articles. Le premier eft alfcz long, un
peu plus gros qu: les autres , prefque cylindrique Sc
un peu poileux : les fept articles qui luivent font
grenus, prefque égaux entr'cux : le dernier, plus
gros que les autres, a une forme prefque conique j
il eft obliquement tronqué à fon extrémité ; & fi on
regarde cette troncature avec une loupe , on ap-
pcrçoit deux autres pièces renfermées l'une dans
l'autre.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupétieurc ,
de deux mandibules , de deux m.^c!ioireSj d'une
lèvre inférieure 8c de quatre antennules.
La lèvre fupérieure eft dure , coriacée , alTcz
large , applatie , échancrée & ciliée antéiieure-
ment.
Les mandibules font très-grolTes , arcjuées , bifur-
qnées dans le mâle , vers leur extrémité ; ta pièce
inférieure eft plus longue que l'autre & arquée.
Les mandibules de la femelle font fimples Se
arquées.
Les mâchoire» font minces , droites , armées
de plufieurs épines longues , tout le long de leur
panic interne,
La lèvre inférieure eft petite, membraneuf»-.
cachée fous une pièce triangulaire , cornée , qui
fait partie de la tête.
Les antennules antérieures font filiformes . &
compofées de quatre articles , dont le premier eft
petit , les deux fuivans font plus grands , coniques &:
L E T
^aiiT cntr'cux ; le dernier eft terminé en pointe.
Les poftéiieiires prcfque plus loni;ucs que les anté-
rieures , font comporées de trois articles , dont le
fécond eft long, ptefque cylindiique , très-poi
leuïiç le dernier , à-peu-près delà longueur du pre-
mier , eft terminé en pointe.
Nous ne connoidons jufqu'à préfent qu'une feule
efpècede Léihrus, qui vit dat\s les champs arides de la
L E T
5^7
Tartarie & de la Hongrie, de lâ RulHe méridionale, de
l'Autriche. On la trouve dans les fumiers fccs , dans
les fientes feches des animaux , au tour des racines
des plantes vivaces & des fous-arbrilTeaux. Le mâle
& la femelle vivent enfembie, fuivant Scopoli , dans
un tiou droit, cylindrique, qu'ils creufent dans
la terre. La larve vit probablement dans la terre ,
& fc nourrit de racines dcplauces.
Si^îee de l'Introduéllon à VHiJîolfe Naturelle des Infectes,
L JE T H R U S.
L É T H R U s. Fa b.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes compofées de neuf articles : premier article long , prefque cylin-
drique j- les fuivans filiformes, un peu grenus ; le dernier en malle foliue, coupé
à foa exctémicé.
Lèvre fupérieure coriice , large , applatie , éch ancrée , ciliée.
Mandibules avancées, grofles , arquées j munies d'un rameau avancé, long,
courbé.
Mâchoires cornées , minces, longues, armées de plufieurs épines.
Lèvre inférieure membrancufe , arrondie.
Quatre antennules filiformes , égales. Les antérieures quadtiarticulées : premier
article très- petit; le cl'ernier .pointu. Les poftérieures triartîculées i article fécond
long & poileuxj le dernier pointu.
ESPÈCES.
I. LÉTHRUS céphalote.
Noir; réce grojfe'y corcelet HJfe ; élytres courtes ^ point d'ailes \ jamles antérieures
tridentées.
L E U
I.LÉTHRUS Céphalote.
Lethrus Cepkalotes.
Lethrus Cephalotes.ÏAB. Niant, inf tom. l. ;;. t.
r.°. 1.
Lethrus. ScoP. latrcd. in kifl. nat. p^g. 459.
Bulbocerus Cephalotes. Arc H AV. Aâ. fuec.
ann. i6ii . p. 1^6. ui. ^ . fig. y 11.
Lucanus Apterus fabkemifpkiricus^ ater opacus ,
thoruce convexo marglnato elytra invijjlma coalita
fuiaquanu. PaLL. Icon. inf. p. i. [ub. A. fig. l.
Scarabéius Ciphalotes. Pall. /r/n. i.app.p.^61,
Lucanus Apterus. L A x M A N. Nov. Comment.
Petrop. I^. jq. 4. [ah. i^.fig. i.
II varie un peu pour la grandeur. M. Pallas a re-
marqué c]ue ceux qui le trouvent dans la Ruffie &
la Taitane font plus petits que ceux qui Ce trouvent
dar.s la Hongrie & l'Autriche. Tout le corps eft noir
&^eu luifant. La tête eft grolFe , un peu anguleufe
de cliaque côté derrière les antennes, prelque lille
en-delTus. Le cotceict cù convexe , lille , allez large ,
échancré antérieurement, un peu bordé tout autour,
avec une légère imprelfion de chaque côté vers le
bord. Les élytres font courtes , liiTes , réunies; il n'y
a point d'ailes en-dellous. Les pattes font allez
longues ; les jambes antérieures on: deux ou
trois dents latérales; les autres fout velues, prefque
dentées.
Il fe trouve dans les déferts arides de la Tartarie ,
de la RulTic méridionale^ ainfi que dans la Hongrie,
LEUCOPSiS , Ltucopsjs. Genre d'infcrte delà
première Seftion de l'Ordre des Hyménoptères.
les Leucopûs font remarquables par leur aiguil-
lon recourbé fur leur dos & leurs cuiffes polté-
jicurcs renflées ; elles ont quelques rapports avec
les Guêpes , les Frelons & les Chalcis : cependant
elles en différent par des caradètes tiès-fenlibles &
conftans. Elles fe diRinguent des Chalcis par leur
bouche qui eft privée de trompe, tandis que les
Chalcis en font munis. Des Guêpes , des Frelons ,
des Chryfis , par leur aiguiilon hors de l'abdomen ,
& relevé fur le dos & par leurs antennules anté-
rieures compoféet de quatre articles feulement,
tandis qu'il y ena fix & cinq dans ces autres infeilcs.
LE U
5^9
Les antennes des Lcucopfis font prefque aurtîlon-
Hijl. nat. Injectes. Tome VU.
gLiesque le corcelet ; elles font coudées. Le premier
article qui égale prefque en longueur le quart de
celle de l'antenne , forme la première partie de
ce coude. Le refte de l'antenne eft compofé d'une
multitude d'articles qui vont en groffifTant vers
l'extiémité. Les antennes font fituées lur le fronc
entre les deux yeux.
La tête eft pointue antérieurement , elle eft pref-
que perpendiculaire à l'axe du corps.
La bouche eft formée de deux mandibules , de
deux m.îchoires , d'une lèvre inférieure & de quitre
antennules.
Les mandibules font fot tes , cornées , courtes,
tridentées à leur extrémité.
Les mâchoires font plus couites qie la lèvre ;
elles font cornées, comprimées, entières, réunies
a la lèvre par leur bafe.
La lèvre eft alongée , cornée, cylindrique, mera-
braneufe à fon extrémité , échancrée.
Les antennules font courtes, égales, filiformes;
Le dernier aiticle eft plus long que les autres , il efk
prefque conique. Les antennules antérieures (ont
compofées de quatre articles prefque cylindriques
Si égaux entr'eux ; elles font inférées au dos de
la mâchoire. Les poftéricures font tr articulées
Si. inférées à la paiiie moyenne &: latérale de la
lèvre.
Les yeux font gros , ovales , faillans.
Le corcelet eft convexe fupérieurement plus
élevé que l'abdomen. Inférieurement, il paroît di-
vifé en deux parties ; l'aiiténcure eft large &
mince ; elle donne infertion aux deux pattes an-
téricure^;. La poftérieure eft prefque conique : la
bifc du cône el^ fupérieurc & le fommet infé-
rieur ; elle donne infertion aux quatre pattes pof-
téricures.
L'abdomen'eft attaché au corcelet par un pédoncule
très-court. Il eft un peu comprimé , renflé, & obtus
vers fon extrémité.
L'aiguillon a une difpofition particulière. Il
s'infère ious le ventre > & eft recouvert dans cet
endroit par une pièce longue , étroite , carinée, dans
fon milieu ; arrivé vers l'extrémité de l'abdomen ,
il (e courbe & pâlie entre deux lames con-
caves & demi - circulaires qui terminent l'abdomen.
U fort alors du ventre , fe replie fur le dos de
cette partie du corps S: s'étend prciquc jufqu'au
corcelet; il eft foimé de trois pièces dont lïs deux
Xxx
530
L E U
Cïteme^ lui fervent de gaine Se prennent na'if-
fancc à la partie fupérieiirè Se antérieure des lames
concaves qui terminent l'abdomen.
Les ailes font au nombre de quatre ; elles
font inférées vers !a partie moyenne du cor-
ceiet. Les inférieures font plus petites cjue les fu-
pétieuies.
Les pattes antérieures font fimples : les porté-
L E U
rieures font plus longues que les autres. Les lian-
clies (ont prcfque ai'illl longues que les cuilTcs ;
elles font larges & prefque quarrées. Les cuilTcs
font renflées ^ larges 6i arquées.
Il y a cinq articles aux tarfes de toutes les
La métamorpliofe & la manière de vivre de cet
infecte font cHÙèrement inconnues.
Suite de l'Introiuctlon à l'Hijlo'tre Kûturelle des liifccles.
5 51
LEUCOPSIS.
LEVCOPSIS. F A B,
S P H E X. S U L Z.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes de la longueur ducorcelec, coudées près de leur bafe. Premier arti-
cle long , les autres petits.
Bouche compofée de deux mandibules cornées, dentées; de deux mâchoires plus
courtes que la Icvre, cornées j d'une lèvre alongée, cylindrique, échancrée.
Quatre antennuUs égales , filiformes. Les antérieures quadriatirculées j les pofté-
rieures triarciculées.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule court.
Aiguillon triple, recourbé S< appliqué fur la face fupérieure du ventre dans les
femelles.
Cuilles poftérieures renflées.
ESPECES.
1. LeucoPSIS dorfigère.
Abdomen noir , avec deux bandes & un
point jaunes.
2. LeucoPSIS pétiolée.
Noire; abdomen pétiole , ferrugineux ;
un point jaune de chaque coté du pétiole.
3. LeucoPSIS cslogartre
Écaille fejjlle de l'abdomen , moitié
moins longue que le corcelet.
53i L E U
i. Leucotsis dorfigère.
Leucopsis dorfîgera.
Leucopfis abdomine nigro : fjfciis duabus punRo-
quefiavis. Fab. Mant. inf. tom. l.pag. 184. n°. l.
Leucopfis dor figera. Fab. Syfi. ent. pag. ^61,
«^. 1. — Spec. inf. tom. i. pag. 457. n'\ i.
Sphex dorfigcra ckoracis fquama abdominis fef-
filis fere lotignudinc. SuLZ. Hi^. inf. tom. 17.
Jiag. II.
Sphex dorfigera, LiN. Syfl. nat. edit. Gmel.
pag. 2759. n'. I.
FuESL. Arch. inf. 5. tab. 18.
Elle a environ fcpt lignes de long^ & le port d'une
Guêpe.- La tê:e eft noire , avec deux taches
jaunes à la bafe des antennes. Les antennes
font noires. Le premier article eft fauve. Les
yeux font bruns. Le corcelet eft noir , chagriné,
il y a à fa partie antérieure deux bandes jaunes
tranfverfes , qui fc réunilknt à leur extrémité;
dans fon milieu deux points jaunes & deux taches
jaunes triangulaires à la bafe des ailes vcis la partie
fiipérieure , deux autres taches i-peu-piè-, fein-
blables fur les parties latérales , & également vers
l'infertion des ailes. L'écullon eft jaune. L'abdo-
men eft prefque feflile; il eft noir , liiifant, obtus,
canaliculé fur la face fupérieure pour recevoir
l'aiguillon , & marqué de trois bandes jaunes in-
terrompues. L'anus eft jaune Toutes les pattes
font jaunes. Les cuilles poftérieures font renflées ,
tiès-deniées & marquées d'un; grande tache noire ,
quarrée. Les ailes font brunes.
Elle fe trouve en Italie & dans les départemens
piéiidionaux de la Fjance.
%. Leucopsis pétiolée.
LESfcoFSTs petiolata.
Leucopfis nigra abdomine petiolato ferruglneo :
ptliolo utrinque puncio fiavo. F a b, Mant. inf.
tom. I. pag. 1,%'j. n°, z.
LlN.5y/?. nat. edit, Gmel. y. 1740. n" . 3.
11 relTerable entièrement à la Leucopfis dorligete.
La tête eft noire, fans tache. Les antennes (ont
noiies. Le premier article eft jaune en - dellous.
Le corcelet eft élevé j noir, avec deux llries jaunes
antérieures. Il y a un point jaune tous l'éculfon,
Le pétiole de labdoinen eft épais , cylindrique ,
ferrugineux , avec un point jaune Je chaque côté.
L'abdomen eft ové. Le fécond anneau eft grand,
ferrugineux avec fon bord jaune. L'anus eft noir ,
l'aiguillon eft rafléchi , caché fous le canal de l'ab-
dûi'nen.Ileft noir 8i fauve a fa bafe. Les paires
font noires , avec leur bord fupérieur jaune. Les
cuiffes poftér-ieures font renflées, noires, avec le
L E U
bord jaune ; elles font dentées en-defTous. Les
jambes font arquées, noires, jaunes en- deflus.
Les ailes font noires.
Elle fe trouve fur la côte de Coromandel.
5. Leucopsis ca:logaftrc.
Leucopsis cdogafter.
Leucopfis thoracts fquama aldominis fejfilis dimi-
dia iongitudine. LiN. Syft. nat. edit. Gmel. p. 174c,
n". t.
C/ilogaJlcr. ScWKAttCK.Sckr. dert, berl naturf. \.
n°. 14.. p. 508, [jb. S.fig. 4, 5. (S" i.p. 507.
Elle eft plus petite que la Gaêpe cemmune. Elle
relTcmble beaucoup à la Leucopfis Dorfigère Les
yeux font noirs ; le front eft fans taches. Il y a une
bande jaune fur la partie poftéricurc du corceler.
Elle eft d'ailleurs immaculée.
Elle fe trouve en Allemagne.
LEVRE, L.istuM. On a donné ce nom aux
pièces mobiles qui ferment la bouche des infeéles
Supérieurement & inférieurement, & dont k mou-
vement a lieu de haut en bas.
On diftingue dans la bouche desinleétes la lèvre
fupérieure &la lèvre inférieure. La lèvre fupérieure,
lubium fuperius , recouvre la bouche fupéricure-
mcnt. M. Fabricius paroît l'avoir confondue avec le
chaperon clypeus ; elle en eft cependant très-
diftinc^e. Le chapeton recouvre également la bou-
che fupérieurcment, mais il eft immobile ; c'eft la.
partie antérieure de la tète , la lèvic fupérieure
au contraire èft plus ou moins mobile.
Elle préfente peu de différence ; elle n'cxiftc pas
dans quelques Scarabés.
Elle efc membraneufe , membranaceum , dans les
Bouliers.
Cernée , corr.eum y dans la plupart des Co-
léoptères.
Arrondie , rotundtitum , lorfquc fa partie anté-
rieure eft terminée par une ligne circulaire.
Echancrée , emarginaium , lorfqu'clle a un angle
rentrant à fa partie antérieure.
Ciliée , ciliatum , lorfque fes bords font garnis
de poils roides.
Cachée , reconditum,\or(c\\ic le chaperon eft plus
avancé que la lèvre. Les Bouficrs.
Avancée , exftrtum , lorfqu'clle eft plus longue
que le chaperon. Les Cerambix.
La lèvre inférieure, labium inferius , ferme la
bouche inférieurement ; elle eft delhiise à retenir
L E V
li;s aliincns : elle fe raproche dans Ton mouvement
des màciioites , & place entr'ellts les alimens ijui
doivent êrrc broyés. Elle donne conltamment atta-
che auï antennules poftérieurcs , & préfentc un
grand nombre de diftéicnces. Ou doit y conlidércr
fon nombre, fa figure, l'es bords , (on extrémité ,
Ces divifions , fa fiib^ance & fa proportion.
Son nombre.
Elle n'exifte pas dans les Lépidoptères & les
Diptères.
Il n'y en a qu'une dans les Coléoptères.
Il y en a plulîcurs dans les Crabes , les Ecrevifles.
E'Ie eft cylindrique , cylindricum , loifqu'elle efl
d ime égale épaiiTeur dans toute fa longueur & dans
tous fes diamètres. Les Scarabcs , les Cétoines.
En cœur , cordutum , lorfqu'elle cfl dilatée
arrondie & obtufe a fon fommet. Les Mclolontlies
les Nicrophores.
Quarré , qaidratum , lorfijuc fes côtés foni
égau): & perpendiculaires , les uns fur les autres,
Les Elophorcs.
Orbiculaire , orbunlatum , lorfque tous les po
de la circonférence font égalemcnc éloignés du
centre. Les Opatres.
Gibbeufe , gibbiim , lo-rfqu'cllc cft renflée dans
fon milieu. Les Lagries.
Prefque conique, obconicum, lorfqu'ellc va en fe
dilatant vers fon extrémité. Les l^nones , ks
Miitillcs.
Forniquée , fornlcatum , lorfqu'elle cft concave
en deffous. Quelques Libellules.
Linéaire , tineare , lorfqu'elle eft mince & d'une
égale épailTeur dans toute fa longueur.
Roulée , convolutum , lorfque Ces bords fe rtle-
vent & fc rapprochent fupérieurement. Les Trom-
bidium.
Carinée, carinatum , lorfqu'elle a dans fon mi-
lieu une ligne moyenne j élevée. Les Guêpes.
Languiforme , Unguiforme , lorfqu'elle efl mcm-
braneufe , alongée ^ fétacée. Les Abeilles.
Elle eft entière , inteirum , lorfqu'il n'y a fur
fes bords aucunes inégalités. Les Cryptocéplulcs.
Echancrée , emarginaiwn , lorfqu'il y a un an-
gle rentrant a fon extrémité. Les Scarabés.
L E V
535
Fandue , /.//Ùa;: , loifqu'il y a à f n cxtrémi'té
une légère hll'ure. Les Cétoines , les Triixalc».
Ciliée , ciUacum , lorfquelle eft bordée de poils
parallèles. Les Sphxridium.
Crénelée , crenatum , lorfqu'e fes bords font
marqués d'enfoncemens peu profonds Se arrondis.
Les Nicropliores.
Dentée, dentacum , lorfqu'elle eft armée d'émi-
nenccs fortes & aiguiis. Les Scolopendres.
En houte\et , incraj/htum , lorfque le bord eft
plus épais que le difque. Les Grillons.
Son extrémité.
Obtufe , obcufum, lorfqu'ellc n'eft point terminée
par une pointe. Les Dermelies , les Calfides.
Tronquée , truncatum , lorfqu'elle eft terminée
par une ligne droite. Les Byrthcs.
Aigiië , acuminatum y lorfque fon extrémité eft
terminée en pointe. Les Buprcftcs , les Bruches.
Haftée , haftatum , lorfque fon extrémité elfc
triangulaire , & que les angles du triangle fout fail-
lans. Les Tenthrédes.
Arrondie , rotundatum , lorfqu'elle eft terminée
par une ligi.e circulaire. Les Ditilqucs.
Ses divisions.
Elle eft entière, intégrant, lorfque fon extré-
mité n'eft nullement divifée. La plupart des Co-
léoptères.
Bifide , bifidum , divifée en deux parties. La
Trifide, trif.dum^ divifée en trois parties. Le
Forficule.
QuadnfiJe , quadrifidum j divifée en quatre pat-
lies. Les Crabes.
Quinquefide, quinquefidum , divifée encinqpar-
tics. L'Abeille goulue.
Sctaire , fecarium , lorfqu'ellc eft armée de cha-
que côté d'un poil roide appelle foie. La Guêpe.
Sa substance.
Elle eft cornée , corneum , lorfqu'elle eft prefque
opaque , folide , & qu'elle a la conliilance de la
corne. Les Cycindeles.
Membraneufe, membranaceum ^ lorfqu'elle eft
mince , flexible , iranfparente. Le Cerocomc.
Véficuleufe, vejiculofum , lorfqu'elle eft mince ,
traiifpareiue , renflée. Les Grillons , les Faucheurs.
5H
L ï B
Elle cft quelquefois cornée a fa bafe & membta-
r.cufe à l'on extrémité comme dans les Abeilles.
Sa proportion.
Elle cfl plus courte que les anteniiu'.es pofté-
rieures dins les Clairons , les lîhneuraons.
Plus longue que les antennuks pofkérieures dans
les Chr)fis.
Egale aux antennulcs poftéiicures dans les Cé-
noines,
Alongée , elongatum , lorfqu'elle efl très-longue
& qu'elle a la forme d'une langue comme dans les
Abeilles & les Nomades.
LIBELLULE, Libillui.u Genre d'infcde de
la première Seéfion , de l'Ordre des Nevroptères.
Les Libellules font remarquables par leur taille
£ne , allongée , qui leur a fait donner le nom de
Dcmoifelle , par leur quatre ailes égales , grandes ,
relevées, par leur tête perpendiculaire , leurs yeux
faillans , 'a couleur brillante de la plupart d'entr'elles,
& leur vol facile.
Tous les entomologiftes fe font accordés fur la
formation de ce genre très - naturel. 11 n'y a que
M. Fabricius qui l'aie divilé en trois autres genres ,
fous les noms de Libdlula , Aeshna & Agrlon. Nous
n'avons pas trouvé de caraftères fuffifans pour main-
tenir cesgenrcs. Aulll noui en réunirons les efpèces
fou<:le nom de Libellule. Nous rouS contenterons de
divifer le genre en deux familles, en prenant des ca-
raiièies dans la pofuion des yeux & des ailes.
La tête des Libellules ell allez grofle j elle eft
perpendiculaire , hémifphtrique, convexe en avant ,
tronquée poflérieuremeut.
La bouche eft formée d'une lèvre fupérieure ,
de deux mandibules , de deux niâchoiies , d'une
lèvre inférieure & de deux antennules.
r.a lèvre fupérieure cftlarge , cornée, convexe ,
très-légèrement échancrcc.
Les mandibules font fortes , cornées ^ aiguës ,
couibées , onguiculées fur le côté, armées de beau-
coup de dents.
Les mâchoires font avancées , droites, cornées,
conipiimées , aigt.ës , armées d'un onglet & de
beaucoup de dents à leur fommet.
La lèvre inférieure cfl irès-grande : elle enveloppe
foute la bouche ; elle cfl convexe dans un fcns ,
& concave dans l'autre , mcmbraneufe & formée de ,
trois pièces d nt les deux latérales font arrondies,
cilices , & ferment les côtés de la bouche ; celle du
milieu eft plus ou moins c;rande5 elle çA forni-
qtiée & échanciée à fou fommet.
L I n
Les antennulcs font petites , filiformes, com-
pofées d ui.e nviltirude de petits articles que 1 on
peut à peine diftinguer. Elles font appliquées &
inférées fur le dos de la mâchoire.
Les antennes font courtes , roides , fétacées ,
formées de beaucoup de petits articles pîcfqu'in-
vifibles : elles font inftrées devant les yeux.
Le front eft véficuleux & ptefque aulTi faillant
que les antennes.
Les yeux font très- grands , fort faillans , taillés
à facettes : ils font tantôt fphériques , faillans , &
écartés , tantôt hcmifphcriques 8c réunis par leur
bord fupérieu:.
Le corcelet eft comprimé, mou , rctus pofté-
rieurement.
L'abdomen eft alongé , tantôt cylindrique ,
tantôt déprime , légèrement canne fupcrieure-
ment & (îllonnc inférieurement. Il eft terminé pat
deux crochets dans les mâles.
Les ailes font grandes, alongées , linéaires, au
nombre de quatre ; elles font égales , très-tranl-
parentes, réticulées. On remarque fur la plupart
des Libellules vers l'extrémité du bord antérieur
des quatre ailes , une tache redangulaire, d'une
couleur différente de celle de l'aile , renfermée en-
tre la nervure antérieure & l'extrémité de la troi-
fïènie nervure. Cette tache cft nommée ftigmate.
Les ailes font inférées à la partie poftérieure du
corcelet ; elles font parallèles à l'hariion dans quel-
ques efpèces. Quelques autres les tiennent au con-
traiie relevées, & pcrpciidiculaites à l'horizon,
lorfqu'elles font en repos.
Les pattes font courtes , peu fortes. Les tarfes
font filiformes , compofés de trois articles Se ter-
minés par deux crochets.
Les Libellules font connues dans prefque toute
la France , même par les enfans , tous le nom de
DtrnoijiHes , qu'elles fcmblent devoir à la longueur
de leur corps & a leur taille fine, pour ainli dire.
c< Si les épithetcs de jolies & même de belles peuvent
être données à des Mouches , dit Rcaumur, c'eft
à celles-ci : leurs quatre a;les à la vérité , n'ont point
à nous ortrir des couleurs aulli variées que celles
qui ornent les ailes de divers Papillons ; les leurs
font extrêmement tranfparentes , & comme celles de
beaucoup de différentes Mouches , elles paroiircnt
de gaze , mais d'une gaze plus éclatante , qui fem-
bk du talc, ou n'être qu'un talc ouvragé: regar-
dées en certains fens , on leur découvre du kiifant :
celui des unes eft doré, & celui des autres argenté :
quelques-unes ont pourtant des taches colorées ".
C'eft fur la tête , >e corcelet & le corps des Libel-
lules de beaucoup d'efpèccs différentes, que bril-
knï les couleurs ^ui les patent ; on ne trouve nulle.
L I B
part un plus beau hieu tendre, que celui qui cft cou-
ché fur tout le corps de quelques-unes; d'autres
n'ont de ce beau bleu qu'à l'origine & à l'extrémité
du corps & ("ur le corcclet , le refle eft brun : le
corps de quelques-unes eft vert , celui de quelques-
autres eft jaune, Se celui de quelques autres encore
e(l rouge. Ces couleurs fc trouvent combinées fur le
corps , lecorcelet & la tête de plufieurs, par raies &
par taches, avec différens biuns ou du noir. Il y
en a dont les couleurs moHeftes font rehaulTées par
l'éclat de l'or qui y eiï mêli : ce ne font pas feule-
ment les bruns & les gris de quelques-unes qui font
dorés, les verts & les bleuâiies de plufieurs autres
le font aufll ; mais il y en a qui font lîmplement
brunes ou grifes.
L:s Libellules fe rendent dans nos jardins ; elles
parcourent les campagnes, elles vo'ent volontiers le
long des baies; mais où on les voit en plus grand
nombre, c'cft dans les prairies, & fur-tout le long
des ruilTeaux & des petites rivières, près des bords
des étangs & des grandes mares. L'eau eft leur pays
natal ; après en être forties elles s'en rapprochent
pour lui confier leurs œufs. « Quoique par la gen-
tillc(Te de leur figure, dit R.eaumur, pa: un air de
propreté & de netteté, & par une forte de brillant ,
elles lûicnt dignes du nom de Demoifelles, on le leur
eût peut-être refufé fi leurs ioclinations meurtrières
eulfent été mieux connues : loin d'avoir la douceur
en partage , loin de n'aimer à fe nourrir que de
fuc des fleurs 6c des fruits, elles font des guerriè.'cs
plus féroces que les Am.izones; elles ne le tiennent
dans les airs que pour fondre lur les infeftes ailés
qu'elles y peuvent découvrir; elles croquent a belles
dents ceux dont elles fe faililfent. Elles ne (ont pas
difficiles fur le choix de l'efpèce : j'en ai vu fe rcn
dre maîtreffes de petites Mouches à deux ailes , &
d'autres qui attrapoien: devant moi de groifes Mou-
ches bleues de la viande ; j'en ai vu une qui tenoit
entre fes deiits & emportoit en l'air un Papillon di-
urne à grandes ailes blanches. C'eiï leur inclination
vorace qui les conduit le long des haies furlefquel-
les beaucoup de Mouches & de Papillons vont fe
pofer , & qui les ramène fouvenl le long des eaux
oii voltigent des Moucherons, des Mouches & de
petits Papillons ; elles cherchent les cantons peu-
plés de gibier. »
Reaumur , qui a'recueilli dans l'hiftoire de ces in-
fectes toutes les connoifrancesinftruilives & intéref-
fantes qu'ils dévoient fournir & qu'il étoit fi digne
de tranfmettre, a rangé les Libellules ou Dcmoi-
ftlUs , fous trois familles ou genres, comme il les
défigne. Celles du premier genre ont le corps court
& applsti , plus large qu'épais , & leur tête eft ar-
rondie Se prefque fphfrique. Celles du fécond genre
ont audi une tête grolle & fphérique mais leur
corps ell cylindrique comme un petit bâton , il eft
tout d'une venue Se d'un même diamètre dans la
plus grande partie de fa longueur. Enfin celles du
troifièrac genre onc le corps'de la même forme que
L I B
HT
celles du fécond genre ; mais lear rète eft courte
& large, elle a beaucoup plus d'étendue d'un côté à
l'autre que de devant en arrière.
L'inconvénicntquel'onpeut trouverdanscet arran-
gement, c'eft qu'il eft fouvent difficile de détermi-
ner les limites qui peuvent féparer les Libellules dcî
deux premiers genres: cflles du premier genre ont
fouvent le corps aufli grêle & auffi cy'indriquc que
celles du fécond genre , & elles viennent de larves
à corps court Se à mafque en casque. DeGeeTjqui
a fcnti cet inconvénient ^ à préféré de ranger ces in-
fedes en deux fdrrJù'es feulement , & dont leî
caraftèrcs font aullî mieux déterminés. D.^ns la pre-
mière famille, il place les Demo^fe/.'es qui ont la tête:
grolfe , arrondie Se prefque fphérique , S; qui ordi-
nairement portent leurs ailes parallèles au plan i!c
pofition ou perpcndicu'aires à la longueur du corp^ ;
ce font les deux premiers genres de Be.iumur n'unis
enfemble. La féconde famille comprend celles qui
ont la tête large, mais courte, c'eft à-dite , que
d'un côté à l'autre , elle a beaucoup plus d étendue
ou de dirmètre que de devant en arrière , & leurs
yeux font plus détachés ou plus faillans ; elles por-
tent leurs ailes élevées au-deflus du corps , perpen-
diculaires ou bien obliques au plan de pofition.
Nouspenfons quec'eft-là la feule forte de divifion
que l'on peut établir , Se nous ne faurions adopter
les trois genres que Fabricius a cru devoir former.
Nous ne donnerons aulli ai cunc attention à ces der-
nières divifions, Se nous renfermerons dans ces géné-
ralités l'hiltoire de tous les infeéles connus fous le
nom de Demoifelles ou de Libellules.
Toutes les Libellules tirent leur origine de l'eau ;
c'eft dans les étangs , dans les marais , dans les rui(-
féaux & dans les lacs qu'elles vivent fous la forme
de larves Se de nymphes , Se on les y trouve pendant
toute la belle failon , mais fur-tout au printems :
c'eft alors qu'elles ont ordinairement leur gran»
deur complette Se (]u'elles doivent bientôt fe ;ranl-
former en infedes ailés.
Les larves Se les nymphes marchent au fond de
l'eau Se fur les planres aquatiques; elles fe tienner.t
fouvent dans la boue , mais elle^ favent aufil nager
dans l'eau.
Ce font les unes Se les autres des Hexapodes ou des
infedes à Cix pattes longues & écaïUeufcs; elles ont
le corps Se toutes les parties couvertes d'une peaa
dure S: écailleufe ou coriace. Le corps elt dévifé en
rète , en corcelet , en poitrine 3e en ventre; ce der-
nier eft compofé de huit ou de neuf anneaux^ Elles
(ont prefque de même figure dans l'ùat de nym-
phe que dans celui de larve. Les nymphe» marchent ,
mangent Se agiflcnt jufqu'au moment de leur der-
nière transformation ; elles font donc , comme les
éphémères , du fécond ordre des transforraaîious ,
feloH le fyftème de Swaramcrdam.
U6
L I B
Reiumur a tcmarv^ué , que ces larves font de trois
figures différentes , de forte quelles peuvent erre
langées fous trois ordres ou familles. Celles de la
jireniiète famille ont le corps court & large , en
qiicl.jUe façon un peu applati , de forte qu'il clt
p!us large qu'épais; le m, fque qu'elles portent au-
deJous de la tête e(l en forme de cafque , ayant
comme deux volets qui s'ouvrent. Les laivcs de
la féconde famille ont le corps beaucoup plus long ;
il ert comme cylindrique , & le mafque de la tête
eft garni , aa lieu de volets, de deux longues pointes
en forme d'ongles ou de crochets. Les larves de
ce; deux familles donnent les .Libellules de la pre-
mière famille , de De Geer. Enfin les larves de la
troifiènie familie ont le corps encore plus effilé ,
plus long Se plus cylindrique; il eiï plus flexible
que celui des autres ; la larve peut lui donner un
mouvement vetmiculaire , en le courbant de tous
côtés ; leur mafque a auflî deux crochets ; mais ce
qui les diltingue plus particulièrement c'efl que leur
derrière efl: teiminé par trois parties alongées , ap-
platics en forme de nageoires.
Toutes les larves des Libellules font carnacicres ;
elles vivent des autres infeûes aquatiques , qu'elk;s
peuvent attraper. Pour s'en laifir , elles ont reçu un
iulhumenc remarquable, placé au-dellcus de la tête
& qu'on a nommé mafque , & pour les manger elles
ont de fortes dents dans la bouche.
Elles naiiïênt de l'œuf avec la même figure qu'elles
confervent judju'à ce qu'elles devi>.nnent infedes
parfaits Le feul changement qu'elles fubilTent , c'cff
qu'après une certaine mue , il leur vient fur le dos
quatre petits corps plats & oblongs , qui font les
fourreaux ou les étuis des ailes futures ; elles font
alori dans l'état de nymphes ambulantes, & elles
prennent cette figure de très-bonne heure ou tandis
qu'elles font encore fort jeunes. Elles ch sngent plu-
fiura fois de peau avant que dcfoitirJe l'eau pour fe
transformer en Libellules, & même après que les
quatrcs étuis des ailes leur font venus. Comme il y
a il peu de différence entre leur état de larve &
celui tic nymphe , nous ne parlerons d'elles que
fous cette dernière forme , à l'imitaiion Je Rcau-
mur, & nous continuerons de leur donner le nom
de larve à 1 imitation de I>e Gécr.
Les larves de la première famille , ou celles à
corps court, large & applati , ont des couleurs fort
fombrcs ; la té-e & t-ut le corps cn-dcllus & les
pattes font d'un brun veidâtre obfcur, fans taches
fenliblcs. Le défions des yeux & le mafque , qui
couvre tout le délions de la tête, font d'un gris
fale ; mais le deffous du ventie elk noir, avec quatre
tar.gs de taches giifcs en forme de ponts , arrangés
deux au milii-u & un k long de chaque bord. La
tète , vue en dellus , cU un peu plus large que lon-
gue , fa figure tire un peu fm- la triangulaire ; elle
s'avance pardevant en une cfpèce de mufcau ai-
roudi, Le deilus de la tête , entre les deux yeux.
L I B
eft un peu applati , il n'a que très peu âe conve-
xité. Les deux yeux font grands & très-fail!ans ; ils
fottent beaucoup de la tête en forme de deux
.boules hémifphériques. Les antennes, qui ne font
gucres plus longues que la tê:e , font attachées fut
le devant du front , immédiatement au dcllus de la
bouche ; elles font en forme de filets déliés & coni-
ques , & elles font divifces chacune en huit articles.
Sur le derrière de la tête il y a quelques poils.
Le corcelet , qui tient à la tête par un col court,
n'efl pas fort grand; il n'a rien de particulier &
c'eff à lui que font attachées les deux pattes inter-
médiaires, les deux antérieures ayant leur attache
au col même. Enfuite vient le fécond corcelet , ou
la poitrine; c'cff à elles que font unies en-dcffous
les deux pattes poflérieures, & fur le dos , les quatre
étuis des ailes. On voit mieux les féparations du col ,
du corcelet & de la poitrine , quand on regarde la
iarve en-del!ous. Toutes ces parties n'occupent pas
beaucoup d'étendue ; elles font courtes.
Le ventre, qui eft la plus grande[partic du corps ^
eft un peu convexe en-dcflus ; il eft élevé en forme
de toit très-écrafé , ayant tout le long du dos une
arrête faillante; mais en-dellous il efl tout plat. Les
bords du ventre font très-tranchans. Sa figure c(ï
d'ailleurs d'un ovale alongé ; il cil divifé en huit
anneaux , fans compter un anneau court qui le joint
à la poitrine. Chaque anneau a au bord pofiéncur,
dans l'angle du tranchant des côtés, une pointe,
qui fur les fîx premiers anneaux efl fort courte ,
mais plus longue fur le fepiième & fur-tout fur le
huitième anneau.
Les fîx pattes font écail'eufes & affez longues;
elles reffemblent beaucoup à celles de l'infedc pai-
fait : les deux premières font les plus courtes ; celles
de la féconde paire un peu plus longues, mais les
deux poflérieures font les plus longues de toutes.
Elles font compofées de trois paities principales,
qui font la cuille , la jambe & le pitd ou le tarfe.
Entre la eu fle & le corps , il y a deux petites pièces
articulées, fur lefquclles la cuilTe fe meut comme
par des jointures & qui forment la hanche. Le pied
ou le urfc cil fubdivifé en trois articles & il eft
terminé par deux crochets aiïcz grands. La jambe
proprement dite eft très-chargée de longs poils & le
tarfe n'en a point du tout.
Les quatre étuis ou fourreaux , qui renferment
les ailes futures Si qui font placés furie dos delà
nymphe , font fort longs dans quelques efpèces. Ils
font attachés, comme nous l'avons dit, fur le deilus
de la poitrine ; ils s'étendent prefque jusqu'au mi-
lieu du ventre, fur lequel ils font couchés tiut de
leur long. Ils font peu larges & prefque de diamè-
tre égal par-tout; mais leur extrémité poflérieure
til airondie. Ils font en forme de longues lames
plates, placées un peu verticalement, c'clt-à dire,
que leur bord intérieur efl élevé cu-liaut. Les deux
étuis
L 1 B
étuis extérieurs font un pca plus longs qi:z le;
deux intérieurs, Si. leur couleur e[\ la même que
celle du corps.
Le derrière ou le bouc du ventre cfl terminé par
cinq pointes écaïUeufes, mobiles, triangulaires, coii-
vexes en-dehors Se concaves en dedans , toutes très-
pointue» & garnies de poils fins. Ces pointes (ont
placées de manière, cju'il y en a une tn-deilus ,
t]ui cft la plus grande de toutes ; une de cliaijue
côté , qui font les plus petites , Se deux en deflous ,
plus grandes que les deux latérales. Quand ces cinq
pièces pointues & concaves font fermées ou appli-
<]iiées les unes contre les autres , elles forment au
derrière comme une unique pointe conique. Mais il
efl rare de les voir ainli fermées ; il faut pour amlî
dire, forcer la larve i les joindre enfemble , en lui
toucliant le derrière ijn peu rudement ; elle les tient
fans cela toujours ouvertes &: écartées les unes des
autres.
C'eft par notre bouche que l'air entre dans nos
poulmons & en fort,- c'efl au bof.t ou au deiiière
du c(<rps de ces larves ou nymphes, qu'eft l'ouverture
qui donne entrée à l'eau, & pat laquelle elle eft
enfuite didli'ée : on peut oblltver aifément celles
de la première famille , dans des momens ou elles
infpirent ii dans ceux oti elles expirent l'eau , comme
nous inipirons & expirons l'air. Dans certains tcms ,
dans ceux où l'animal ferme fon detrière , les cinq
pièce': dont nous avons parlé, lui forment une ef
pctr de queue pyramidale. Toutes les fois que la
lai ve ou nymihe a des excrémeirs à rendre, &, ce
qui arrive plus louvent, toutes les fois qu'elle veu;
re!pirer l'eau, elle ouvre cette pytairide, elle
écarte les pointes qui étoitnt réunies a fon fommer ,
de mantèie qu'elles font plu, éloignées les uns des
autrcv , que les bafes des pièces auxquelles elle';
ap,a' icnncnt, ne le font eiciell.es. Ces poin,.s
tiiiiigulaiies peuvent fervir eu quelques circon,-
tanec; , d'aiicz bonnes aime», foit oifcnlives fuit
défendve-. : i'ai vu , dit Reauiiiur , quelquefois une
nymphe du 'ccond genre , que e tenois entre deux
Joigts, recouiberaktrnativtinert fon corps vers 1 un
& vers i autre, pour tâcher de le faifir entre les
pointes a!' rs écartées les unes des auttes i qiia d
elle y fvarveuort, elle ferroit avec une force allez
coifi lérdbe , les pinces faifoicnt une imprefliou
aff^^ douloureufe.
Pendant que Ie< pointes de ces pièces font écartées
les unes de', autres , il eft permis de voir une ouver
ture ronde, au nii)ins dune demi ligne de dia-
Kiètre , dans des Nymphes de grandeur médiocre :
des jeiv d 1 .iU en lonent parintervalles , 6i font qucrl-
^uef !'• a cz g os pour la remplir tntièrement ,
éc poull-'" avec u'itz de furce pour être portés à
plus de deux a lo^ pouces df l'animal. Il y a des
circonftances oii ^ts gios jets font fréquents , il y en
à d'au res où ils ne paroilTcnt que de loitï en loin.
ifi/î. Nat. Injulei. Tome VU,
L I B
Î37
S'\ on tient une larve hors de l'esu , on lui rend le
befoin de la lefpircr , plus grand ; quand après l'en
avoir privée pendant un quart d'heure , ou pendant
un temps plus long, on la remet enfuite dans un
vafe plat oa il y a a peine la quantité d'eau qui fuf-
fit à la couvrir^ c'ell: alors qu'on voie des infpiia-
tions & des expirations fréquentes, & que les jets
de ces dernières font plus conildérablet. Dans d'au-
tres temps on n'apperçoit quelquefois qu'une lente
circulation d'eau autour du deriière de la larve;
on ne reconnoît prefque le mouvement de l'eau que
par celui des corps étiangers qui nagent; il y en a
de ceux-ci qui après avoir été attirés jufqu'au der-
rière , font enfuite renvoyés aflez loin ; mais cha-
que fois qu'on met une de ces larves hors de l'eau,
on ii£ manque guèies de voir partit un jet de fon
derrière.
Pendant qu'on ta tient à fec entre fes doigts , on
peut appercevoir le ]eu des principales parties au
moyen defquelles elle refpire l'eau : le trou qui e£l
au bout du dernier anneau, elt le plus fouvenc
bouché par des chairs verdatres; mais dans pluficurs
raomens, & qui ne fe font pas trop attendre , il fe
fait une ouverture au milieu de ces cha'rs . qui per-
met de voit dans la capacité du corps. Trois pièces
plattes qui éioient dans un même plan , & dont on
diftinguoit mal alors la figure ^ s'élèvent ; elles font
a-pcu-prts égales en grandeur , & faites en demi-
cercle ou plutôt en coquille, car elles font un peu
concaves vers l'intétieur. Une eft attachée a la cir-
-onférence de la partie fupérieure de l'anneau , Si
-liacunc des deux autres l'eft a la circonférence d'un
côté : leur contour au moins cft cartilagineux. En
tout temps elles la-.lTent entr: leurs bouts, un vida
triangulaire , mais peu fenfible , parce qu'il eft
bouché par de^ parties qui font dans l'intérieur.
Lorfque ces trois pièces en fe relevant & fe portant
vers le derrièie , -.écartent les unes des auttes , les
arties qui étoient deilous s'en éloig.entjSc s'ap-
•loclient du corcelct ; on voit alors par le trou
|U'ont laifTé ouvert les trois pièces en coquille , l'in-
térieur de la capaciré du corps , qui paroît un tuyau
vide , & qui l'eft léellement en grande paitie dans
l'étendue qui répond aux cinq derniers annca".;x ; ia-
capacité qui efi vide alors , ou qui s'eft feulement
remplie d'air, le feroit remplie d'eau, s'il s'en frit
trouvé à portée du derriète,.
Pour voir diftinélement ce qui fc palTe pcndaur
que la larve fait entrer l'eau dans Ton corps , & pen-
dant qu'el'e l'en fait fortir, pendant qu'elle l'infpire
i pendant qu'elle l'expire , on en fera tomber
.|uelques gou'tes fur le derrière de celle que l'on
tient entre fes doigts la tète en-bas, &(.ela dans un
r.iomeiit oti lescinq pièces écailleufcs qui lui formenc'
une efpece de qi^eue i'e fonx écaitéesles unes des
autres ; à peine ces gouttes feront elles tombées ,,
■-jUelcs trois pièces en coquille fc relèveront, pour
. lâilTcr unç ouverture qui permette à l'eau d'aller pEusi.
Jïl.
J3^
L I B
loin. Qu'on jette un ccup-d'cruil fur l'estf^rieur du
corps, & on jugera que dan? ce même inftant , la
capacité intérieure s'ell agorandie ; on verra le ven-
tre qui étcit p.'at, devenir convexe, on verra les
ceux côtés s'éloigner l'un de l'autre : on pourra en-
core appercevoir quelque chofe de plus; le corps a
un certain degré de cranfparence , (i on le regarde
vis-à vis le grand jour , dans l'inftant où l'eau va
être ^poullée dans (on intérieur; on remarquera une
elpèce de gros tampon qui s'éloignera du derrière
pour aller vers le corcelet ; la capacité formée par
les cinq anneaux poltérieurs , paroîtra devenir vide.
On imagine ailément la caufe qui fait entrer l'eau
dans une capacité aggrandie , & où on a vu le jeu
d'une efpfce de piftop. Dans le moment fuiant ou
verra ce pillon ou rampoa retourner vers le denièie ,
& les parois du corps fe rapprocher , un jet d'eau
fjriiia; on ne fera pas plus embarralTé fur la caufe
qui le fait fortir , que fut celle qui l'a fait entrer.
«Pour m'alTurer, ajoute Rcai'mur, que des appa-
rerces. ne m'en impcfoient pas , lorfque je croyois
vl.u tjue la capacité formée par les cinq anneaux pof-
téiicurs , étoii alternativement occupée par des par-
tics folides, qui , alternativement la lailloicnt vide ;
pout m'aflurer que le jeu dune efpèce de tampon
Gtoit réel , j'ai tenu la nymphe entre des cik-anï ou-
Tetrs , & pofés de manière que je n'avois qu'a les
fermer pour louper le corps en deux , vers le cin-
quième des anneaux poftéricurs. Dans un moment
où le tampon nie paiailloit s être autant éloigné du
detriète qu'ii lui étoit permis de le faire , je donnai
le coup de cifeau , la capac té de la partie pofié-
rieurc qui fut détachée du refle , fe trouva alors pref-
que vide de parties lolides. Un coup de cileau ftm-
blable donné a une autre nymphe , dans un inllanr
où le rampon m'avoit paru s'être autant rapproché
du derrière qu'il !e pouvoir ^ détacha une partie pof
térieiue remplie d un grand nombre de parties foli-
des.»
«Dans la dernière circonfl-ance , pourfuit-il , où
l'on ouvrt tout du long le corps d une nymphe ,
cette malTc a lanucll» nous n'avons donné que le
rom de tampon, & qui ne paroît être rien de plus,
▼ue au travers de parois trop peu tranfparentes ,
offre de quoi fixer des yeux qui font fi nfiblcs aux
merveilles qui fe trouvent dans l'organifation des
animaux : ils remarquent avec admiration qu'elle
eil un lacis de ces vailîeaux qui fervent aux luledes
pour tefpirer l'air; ce font des branches de tran-
chées fans nombre , entrelacées les unes dans les
autres: quatre ironcs prefque auiiî longs que le
forps , &: dont il y en a deux de chaquc'côté , l'un
?u-dellus de l'autre , commencent chacun à jeter
des branches vers le milieu de leur longutur, & de
là jufqu'à leur extrémité en jettent de plus en plus.
Leur bout en a de (î proches les unes des autres,
qu'il femble fe fendre pout les fournir : c'efl: du côté
jjitpicur 4e chaque ftouc qu'il cti part le plus,S{
L I B
ce font celtes qui vont fe lacer avec les branches des
autres troncs. Il faudroit , ajoute-t-il encore , avoir
donné à l'examen de ces vaillcaux plus de temps
que je n'ai fait , pour découvru ce que leur difpo-
htion a de régulier , & comment ils fe terminent ;
mais au moins puis- je alTurcr, fans crainte de me
tromper, que ce font de vraies trachées ; non feu-
lement ils en ont la blancheur & le luifant fatiné ,
mais on peut aifément fe convaincre qu'ils ont cette
admirable ftruÛure propre aux tra.hécs des infec-
tes , que chacun de ces tuyaux e(l fait d'une infini-
té de touis d'un fil cartilagineux tourné en (piiale.
J'ai quelquefois dévij» une longueur de fii de plus
de trois ronces, en prenant 'tbtuitqui fe ptéfcnt^'ic
lans ;'cndioitoù une gioflc trachée ^vait été calTéc
en deux. C'elt même fur ces trachées qu'il eft: le
l'ius facile de voir, & que j'ai vu pour la première
fois, que celles des inle^tcs ne font qu'une fuite
d'un prodigieux pouibre de roars d'un fil extrême-
ment délu , app'i ]Ui's les uns contre les autres.
Une de ces trachéc% oSfer.ée au microfcope , paroît
cannelée t: ansvetfalement. •.
Mal^ à quoi fervent tant de vaiffeaux à air à un
'nNcl:^; qui refp re I eau , continue Rea mur ? Nous
avons d-is vu qu'ils ne lui font pas muriles dans le
îeiiu'S qn'ii at'.iic l'eau dans fon corps, & dans 'c
:ciii'. qu'il l'en ch-ilfe , qu'alors le laci'- a mirable de
ce' 'aill'.aux , a le jeu d'un pilton. Uaillcurs cet
in(< cts qui lefpi'e l'eau , n'a pas moins bcfuin de
rcip'.rcr la.r ; c'elt de quoi on a une preuve décilive
.]uand on examine Ion crrcelet : on y découvre qua-
tre Oigmares , dont deux placés en-dcffus & près
de la jondion avec le corps, font fur-tout rciraroua-
bles par leur grandeur. Chacun a quel ju'air A un
œil i demi fermé dont la paupière leroit cartilagi-
neufe , ou plutôt d'un oeil qui aiimit deux de ces
fortes de paupières bordées , comme les nôtres , de
cils formes d'une fuite de poils. Chacun des deux
autres lligmarc<; cit pofé au-dellus de l'onijine d'une
de- premièies pattes, a/lez près de la Jimc^ion du
coicelet avec le col, car ces fortes de nymphes ont
un col.
La nymphe ou larve ad'aufes flit»matcs plus diffici-
les a voir, iik font beaucoup plus petits que les pièce-
dens&: plus cachés : cha jue uuncau, excepte peut etic
le dciiiicr if le pénult;i-.ne , en a deux, un de chaque
côté En-de(liis du ventre & prés de l'endroit où ce-
lui ci le joiiit a la par'ie fupcrK-urc de l'anneau ,
règne de chaque ôte une efpèce de gouttière , dans
laquelle ii faut chercner les ftigmates dont il s agit.
Ce font de petits ovales prfés obliouen-ent , & dont
chacun elt d'un tiers plus proche du bout antéticiir
de l'anneau a qui il appartient , que de fon bout
poftéticur.
On peur pouitant huiler les (ligmaies de ces nym-
phes fans les faire péiir , fou que l'hi.iie ne s'y atiâ-
chc pa> a <au>c de l'eau qui ks niouùlc , loii qu'ils
L I B
foient fipiêts à Ce fcimerque l'huile n'ait pas Ic'tcmps
«i"y pénétrer.
Nous remarquerons ici avec De Gecr, que Reau-
mur n'clt pas ciaft dans Ca coiiclufion, lorfqu'il
range dans la clade des PoifTjns , ces larves ou
nymphes qui nagent & refpiren: l'eau, félon lui,
comme ces derniers. Ces laivcs font vérirablcment
de la clafle des infcdes , auffi bien que les Libellules
qui en proviennent. C'eft fans douze la fii^urc des
animaux t)ui doit décider fur-tout de leur clafle &
par conféqutnt de leur nom claflifique : c'eft avec
raifonle fcmiir.cnt de tous lesMéthodilles modcmcs.
An relie , quoique ces laives ou nymphes attirent
l'eau dans leur corps, par l'ouverture du derrière,
il cft encore incertain ii cela doit être regardé com-
iiv. une Vt'riiable respiration de l'eau; peui-ètic
qu'elle? le font à un tout autie but , à nous inconnu.
Nous veirons auffi un ufa^c certani de l'éjaculation
de l'eau qu'elles ont aupaiavant attiiée dans le corp«.
Il y a même desNatuialiftcs qui n'admettent aucune
fcfpiration d'air dans les infeftes, & plus particu-
lièrement dans les Chenilles, quoique l'air palic dans
leur corps par les Ibgmates & les bronches; par la
niéme raifcn ils nieroient fans doute aulli la refpira-
tion de l'eau de ces liymplics , telle que l'a conçi.e
Rcaumur. Quoiqu'il en loit , on ne peut donner
que très-imptoprement le nom de Poiiïbns a ces
larves , qui le font a^fll peu que tant d'autres infec-
tes aquatiques.
Endettant encore un coupd'ccil dans l'intérieur des
latves des Libellu^SjOii luit allez ailt nient le canal des
a'imens depuis la bouche julqu'a laiius ; il va en
ligne droite tout du long du corps , mais il a trois
renflcmcns qn on pouriiit rcgaider comme trois
eftomacs, analogues peut-être a::x diftérens cfto-
niacs des Ruminans. Ce canal pai'.e au travers du
lacis de trachée : pUilieurs de celles-ci lui font
adhérentes , d'où il paroii que le canal des alimens
cft obligé de les fuiv;e dans les mouvemens qu'elles
font de devant en arrière, & d'anièie en devant ^
pendant que l'infeâe attire l'eau dans fon corps &
qu'il l'en fjit fortir : cette aguation produit peut-
êiie un effet plus confidérable que ce ni du mcuve-
nient périftaliiqiie des intellins des grands animaux.
Lt bout de ce canal , le véruable anus , ne paroît pas
fixe": on le voit tantôt de niveau avec les p èces en
forme de coquilles, pendant qu'elles ferment le bouc
du dcriiètc, & tantôt tiès-loin delà, felcn que le
lacis de trachées fe trouve près ou 1 in de l'extrémité
du corps La patience & la dextérité d'un grand
anaiomifte trouveroient de quoi s'exercer long teins
dans l'intciieur de ces larves ; mais leur extériecr
fournit des particularités dignes d'être vues, & hsu-
reiifement aifées à voir : c eft fur le devant & fur le
dellous de la tête qu'on peut les obferver. Nous
VI nions palier d'un inftTument très- remarquable à
qui on a donné le rom de n.ûfque ; il couvre non-
ftuicmcLt tout le dellous de la tête , mais il s'tterid
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encore au-delà entre les deux pattes intermédiaires
jufqu'à leur origine. Dans les larves de la première
famille j ou du premier genre de Reaumur, la
partie antéiieure de cet inftrument cft arrondie,
ayant comme la figure d'un cafque, & il a été
nommé mûfque en cafque. Nous allons le faire
c.nnoître d après l'illulire auicui que nous venons
de citer, qui en a donné une defcription aulli
exade qu'ituérellantc.
Les infcdes qui ont des dents, comme les Che--
nilles & les latves de beaucoup d'efpcces, n'en ont
coinmunéinent que deux , ordinairement frai'des 5t
fortes , & d'autant p'. vilibles qu'elles font placée»
en dehors de la bouche: nos nymphes <iu larves de
Libellules en fonr mieux fournies, elles en ont
quatre lohdes , larges & longues , qui viennent fe
rencontrer deux a d:ux en devant 6c fir le milieu
d une bouche beaucoup plus gunde que celle de
la plupart des autres inieûes. Cette bouche 5: fes
dents ne font pourtant vifibles que quand on fait
violence a une nymphe pour les mettre à déeuu-
Yert : le nufque qui couvre le devant & le dellous
de la tête, les cache, car il n'a point comme les
noires , une ouverture vis-a vis la bouche , &: deux
pour les yeux ; ceux de , l'infede font pofés fur la
tête , & par confcqucnt , hors du mafque, qui , en
un mot , n'eft nulle part à jour. Ce n'elt pas feule-
ment en cela qu'il diffère des noires, il s'ea faut
bien qu'il foit fi fimple : :1 cft une vraie & très-
belle machine : il eft beaucoup plus long qu'il ne
feroit néceflaire pour couvrir la partie de la tête
contre laquelle il eft app!K|ué : il fe termine j ar
une efpèce de menton : ii eft folide , étant fait
d une matière cartiiagineufc , ou même ècailieufe.
On y diftingue aifément une efpèce de future
qui le divife en deux parties, dont l'antérieure plus
courte que l'autre, cft nommée le front du mafque :
c'eft celle qui par une fcite de rondeur donne atl
mafque des larves du premier genre , l'air d'un caf-
que ; l'autre partie eft appelée la mentonnière : le
bout da celle-ci rcifcmble à une efpécs de menton.
Ce mafque n'eft qu'appHqué contre la tête, il ne
lui eft aucunement adhérent. Si on introduit , ce
qui eft aifé , une peinte fine comme celle d'un canif
ou celle d'une épeingle, entre le front du mafque
U la tête de l'infeiae , on peut cnfuite aifément
l'éloigner de la partie qu'il couvroit , & c'eft après
l'avoir fait qu'on voit dilf indtement la bouche , &
les dents dont elle cft munie.
Quand on éloigne le mafque de la tête, on le
fait tourner comme fur un pivot Le menton eft ar-
ticulé avec une pièce qui eft en quelque forte le
pied ou le fupport du mafque : elle a la m.êmc figu-
re & les mêmes dimenlîons que la paitie pofiêricjre
de la mentonnière, contre laquelle elle eft appliquée
dans les temps ordinaires ; (oa origine eft au", lès du
col ; c'eft-là qu'elle eft alTtijettie. La face ciiéiiem»
Yyy 2
540 L I B
V
de cette piïce qui tient lieu tic pied au mafque , '
comme la face extérieure du mafque, cft cartilagt-
iieufe i mais lés faces intérieures de l'une & de fau-
ne , qiiis'cnrrecouchent j font recouvertes de chairs :
là font des mufcles qui tendent à tenir le mafque
allnjctti con're la ttte, 5c auxquels on fait violence
loifqu'on l'en éloigne.
Le feu! ufaj;e du mafque n'cft pourtant pas de
couvrir la boucf.c & fes environs , il en a un autre
plus important Si plus lingulier ; c'eft lui qui doit
fournir la bouche d'alinicns ; & li fa ftrufture eût
été mieux connue de Sv/ammerdam , il n'eût pas
dit, corunic il l'a fait, que les I>COTOi/c//eJ auxquelles
il a été accordé , fc nourtiiloient 'de terre.
Outre !a future tranfverfale que nous avons fait
icmarquer, le mafque en a une longitudinale fur
le front, qui divife celui-ci en deux parues égales;
elle atteint la future tranfverfale, mais elle ne paiïe
pas outre. Ces futures ne font pas fupetficielles ,
elles pénétrent toute l'épaiffeur du mafque, elles
tiennent réunies dans les temps où elles doivent
l'être, des parties qui peuvent être fépaiées dans
d'autres temps. Au moyen de ces futures , le mafque
fe trouve avoir deux elpeces de volets, dont l'in-
fcfte ouvre l'un ou l'autre à fon gré , & qu'il ouvre
tous deux à la fois quand il veut , foit en partie,
foit entièrement; chacun de ces volets eR articulé
avec la mentonnière, à un des bouts delà future
tranfverfale. Quand nous ne le dirions pas , on ima-
gincroit aifcz qu'il y a des mufcles attachés au
mafque , propres à produire le jeu des volets : s'ils
s'ouvrent, ce n'eft pas au refte pour donner du jour
à l'infede ; fes yeux comme nous l'avons déjà fait
remarquer, ne font pas placés deilbus, mais une
moitié de la bouche fe trouve fous chacun d'eux , &
il elt nécelTaire qu'ils s'ouvrent pour lailTer palier
les alimens fur leîqucls les dents doivent agir. Ces
■volets font plus ; nos larves font cacnacictes , elles
fe nourrilknt d'infedcs aquatiques, à l'affût def-
quels elles font continuellement; ces larves parvien-
nent à en attraper de plus gros Se de plus agiles
qu'elles ne font. C'eft avec les volets du mafque
qu'elles attrapent leur proie, ils valent d'exellentes
ferres: les bords de ces pièces ont des dentelures
qui les tiennent aflemblées, lorfjue le mafque eft
fermé, ces dentelures font de vraies dents, très-
fînes mais fortes , & propres à bien retenir l'infeéle
qui a été iàifi ; chaque volet a encore une longue
pointe , ou dent plus longue , qui part de fon
angle antérieur.
Lorfque l'infeftc qui a été pris par les deux vo-
lets cfl petit , les dents le leur ôtcnt tout entier;
mais lorfqu'il cfl trop gros pour erre logé dans la
bouche , eu entre la bouche & le front du mafque
une partie refte cn-dchors des volets, qui la tien-
nent faille & qui nel'abandonncnt aux dents que
•quand ce qu'elles avoiînt à leur difpolition a été
L I B
haché & avalé. J'ai trouvé, dir Reaamur, un affez
gros Têtard tenu ainfi entre Ls voîcs , la portion
de cet animal qui étoit endeho.s, étoit Ci'.nc , Se
celle qui étoit paffée fous les volets , étoit défigurée
£c comme broyée.
Au reile , on peut faire faire auxv'K'S avec la
pointe d'une épingle , le même jeu que la larve
leur fait faire au moyen des mufcles qui leur font
propres ; c'cft-à-dire qu'on peut les entr'ouvrir ,
les écarter l'un de l'autre , en lever un fcul, ou ks
lever tous deux.
Les larves des Libellules de la féconde famille
font ttcs-aifées à diftmguer de celles de la pre-
mière famille; elles ont toujouis le corps plus
alongé. Ce qui les diftingue encore davaiitage ,
c'eft que le mafque de la tête, qui eft ap^lati , clt
garni au devant, non de deux volets, en forme
de cafque , mais de deux crochets ou ferres mobi-
les , qui fe croifcnt avec leurs pointes quand elles
font dans l'inaiflion. De Gcer en a donné une dcl-
cription qui nous parole plus exadle que celle de
Reaumur , & que nous croyons auiH devoir préfé-
rer.
Le mafque des larves de cette famille eft compofé
de deux pièces articulées enfemble , & qui font un
coude l'une avec l'autre. Dans linaftion elles font
toutes deux appliquées contre le deflous de la tête
& lune fur l'autre, de façonquc l'une de ces pièces
eft entièrement couverte par l'autre. Quand on re-
garde la tête en deffous , ce n'ed que la pièce anté-
rieure qui eft alors villble, l'autre eft cachée entre
elle 6c la tête. Confidérons d'abord cette dernière
ou celle qui dans l'inaftiou du mafque eft unique-
ment en vue.
Ccft une pièce applatie & peu épailTe, dont la
figure tire fur la triangulaire, car elle eft large par-
devant, & diminue peu-à-pcu en diamètre vers l'au-
tre bout; fes côtés ne vont cependant pas en ligne
droite, mais en ligne courbe & inégale. C'eft cette
pièce qu'on a appelé la mentonnière. Sa face infé-
rieure ou celle qui eft en vue , elt écailleufe , mais
l'autre {dce qui eft tournée vers la tète , eft garnie
de chairs ou de mufcles.
L'autre pièce, qui dans l'inaélion ert placée entre
la mentonnière & la tête, eft articulée avec la men-
tonnière & fait un coude avec elle, quand la larve
étend le mafque en avant ; mais dans l'inacfion ces
deux pièces font appliquées l'une fur l'autre. Elles
tiennent enfemble par une articulation , fur laquel-
le elles fe meuvent comme fur un pivot ou comme
fur une charnière, &: c'eft cette articulation ou ce
coude , qui fait le menton du mafque. La féconde
pièce , qui eft celle que nous confidérons à préfent ,
Se qui eft la partie que Reaumur nomme le pied ou
le fupport du mafque, eft aulfi applatie, un peu
convexe du côté où elle touche à la tête , & concave
i
I IB
Qu côté oppofé OU du cô:é qui cft appliqué contre
la mentonnicic; & cette concavité ell garnie de
chaire ou <-!<_ mufcles qui fervent à donner le mou-
vemenr au iTiafque. Elle eft attachée à la tête im
màdiatemeut au-delfous de la bouche Se des dents ,
& c'eft l'uniijue endroit par où le niafque ell uni a
la tétc.
La première pièce ou la mentonnière ne cache
pas fculemenr tout le dcflous de la tète , elle va
même au-delà, elle s'étend avec Ton menton par-
delà le bout du corcclet, juCqu'à l'orij^ine des deux
pattes intermédiaires , entre Icfquelles le menton fc
repofe. Le devant de la mentonnière eft garni de
deux ferres mobiles, qui font les inftrumens avec
lefqucls la larve fe failit de ,fa proye. Chaque lerie
crt placée & articulée à l'angle extérieur du devant
de la mentonnière, de forte qu'elle eft nnbile à fa
bife ; enfin les ferres s'ouvrent & fe ferment au
gré de l'infcde.
Elles font compofées de deux pièces articulées
cnfemble, dont l'antérieure eft courbée & pointue
au bout, de forte qu'elle a la forme d'un ongle ou
d'un crochet ; l'autre piécf , qui eft articulée j la
mentonnière , a du côté intérieur une appendice
applatie, qui feniblc faire un même corps avec la
pièce & qui s'étend jufqu'au milieu du crochet.
Quand les ferres font fermées elles repofent & font
appliquées contre le bord antérieur de la menton-
nière , au-de(lous de la lèvre fupérieure de la tête,
de tâçon que la poii;te ou le crochet de l'une croife
l'autre en partie.
Voilà la conformation de rinftrument redouta-
ble, dont ces larves ou ces nymphes font pourvues
pour faifir les infeéles qu'elles veulent dévorer.
Quand queljucs inieéles aquariques s'approchent
d'elles, dans le temps qu'elles fout en humeur de
manger, elles pondent le mafquc en avant, très-
promptement & comme un trait , & s'en faifillent
avec les deux ferres; enfuite retirant le mafque ,
elles approchent la proie de leurs dents Se commen-
cent d'abord à la longcr. J'ai remarqué, dit De
Geer , qu'elles n'épargnent pas même leurs fem-
blables, & qu'elles s'entremangent quand elles le
peuvent, & je les ai vues auili dévorer de très-petits
poiilons, que j'avois mis auprès d'elles. Il eft très-
difficile aux autres iiifiCles d'éviter leurs coups,
parce que marchant cidinairemenr dai.s l'eau fort
doucement Se comme à pas comptés, à- peu-pi es
comme les chats qui fout à l'atfiit des petits oi-
feaux , elles alongent fubitement leur màfque &
arrêtent leur proie tout d'un coup.
Les dcnrs des larves des Libellules font placées
au-dclTous de la tête ; pour les voir, il fau: écarter
k mafquc qui les couvre. Elles font au nombre de
quatre, placées deux à deux ,* de façon que celles
de chaque paire fe rencontrent avec leurs dentelures
au milieu du devant de la tête S: vis-à-vis d; la-
L î B ^4ï
bouche> Elles font en forme de mâchoires latéra'e; ,
itès-mobiles, dures & écaillcufes : celles de la
paire antérieure font courtes & groffes, leur bord
intérieur eft concave , garni de deux alTemblages de
dentelures ; dans le premier paquet , il y a quatre
dentelures , mais dans le fécond , il y en a feule-
ment deux , la bafe de fes dents eft attachée tout
proche des yeux. Les dents de 1 autre paire lont
moins gtofTcs , m.us beaucoup plus longues que les
précédentes, elles ont une elpèce de (upport alTcz,
étendu , attaché fort loin de la bouche vers le der-
rière de la tête. Le côté intérieur de ces dents eft
aulfi concave , garni de fcpt dentelures longues âc
courbées, placées en deux rangs;- elles retlemblent
a des ongles ou à des crochets. Au bord extéiieuc
de ces mêmes dents cit attachée une pièce alongée ,
applatie & courbée , garnie de beaucoup de longs
poils , articulée au dos de la dent ic mobile dans
cet endroit; dans la fituation naturelle, cette pièce
fe trouve placée entre les deux dents d'un même
côté.
Nous avons dit , que le derrière de ces larves
eft terminé par cinq parties mobiles en forme de
pointes : ces peintes ne font pas toutes de la même
figure, mais toutes font convexes en dehors Se con-
caves en dedans ou en forme de gouttières. Quatre
de ces parties , favoir.les deux fiipéiieures,&les deux
inf'rieiues, finiircnr en pointe très-déliée, un peu
recourbée en devant ; les deux dernicies font au-de-
là de deux fois plus longues que les fupérieures.
Mais la cinquième partie , ou celle du milieu placée
entre les deux fupérieuies & qui eft plus courte
que les inférieures, ne finit pas en pointe; elle eft
ttonqucc au bout Se ce bout va en ligne concave ,
elle a comme deux petites pointes vers l'extrémitc.
Chacune de ces cinq parties qui font garnies de
poils très-fins, a une arrête en-dcllus. Elles font en-
gagées dans une cfpèct d'anneau , qui fait l'ex"-
trcraité du ventre. Au milieu de ces parties en
pointes , le corps a une ouverture, qui donne entrée
Se fortie a l'eau que la larve i'çait attirer dans fon
corps 5c c'eft aulfi par là que fortent les excrémens.
Noms ferons ici mention de la manière dont les
larves des Libellules nagent , ce qui néanmoins leur
arrive rarement: car elles ne font ordinaiiem ntt
que marcher au fond de l'eau ou fur les plantes -
aquatiques ; mais elles fijavent pourtant nager très-
bien, quoique d'une façun allez fingulicre : elles
nagent comme par fecoulFes ou en poullant te corps
en avant par intetva'lcs. Ce ne font pas les pattes
qui produifent ce mouvement progredif ; elles tien-
nent les pattes alors appliquées le long des côtés du
corps , fans qu'elles paroillent leur do.mer le moin-
dre mouvement; elfes les tiennent parfaiiemeni en
repo?. Mais c'eft par la forte éjaculation de l'eau hois
duderrivte, de cette eau qu'elles attirent dans Iclï
corps félon les remarques de Reauraur , que le cotpa
eft pouffé en avant.
542
L I B
Quand on tiens les larves dans un vailTcau plat
cù il n'y a tjue peu d eau, on voit fenfibiement l'ef-
fet de cette éjaculation , pat le mouvement ic une
efpèce de petit courant qu'elle produit dans l'eau &
fur les petits corps étrangers qui flottent dans l'eau,
quand elle n'cit pas tout à fait nette. On voit alors
ces petits corps poufTés en arrière , taudis que la
larve avance i c'ell atfîl la raifon pourquoi la larve
ne nage que par fecoufies ou par reprifes : car après
chaque éjaculation , elle a bcfoin de pomper de
nouvelle eau & d'en remplir le corps, pour être jet-
tée à une féconde reprifc , & ainfi de fuiie. Cepen-
dant les éjaculations (e fuccèdent alfez vite. Quelque-
fois elle avance le bout du detiièrc hors de 1 eau ,
& alors elie ferirgue un petit filet d'eau à une M\n
longue diftance & avec force . ce qui ell un Ipec-
t.ac'c alTez amufanc.
Parmi les larves de la féconde ou troifième fa-
mille, qui fe transforment en de petites Libellules ,
on en trouve dont le bout du corps ou le derrière
tft garni de trois parties remarquables , plates &
along es comme des feuilles ou des nageoires, S^
qui font mobiles, parce qu'elles tiennent au corp'^
par une articulation. Leur fituation cft verticale,
comme la queue des poilfons , de forte qu'elles ont
leurs tranchans en -haut Sien-bas. Le nom de na-
geoires leur convienr très-bien, parce qu'elles en
ont l'ufage ; quand la larve veut nager ou avancer
dans l'eau , elle agite le coips & en même-temps ces
nageoires de côté & d'autre , elle bat l'eau avec
illes, comme font les poilTons avec leur cjueue. Or-
dinarement la larve les tient plus ou moins écartées
comme des rayons , mais elle les applique aufli
quelquefois les unes fur les autres , Si. alors elles ne
parcillcnt que comme une feule pièce.
Ces nageoires égalent plus du tiers de la lon-
gueur du corps. Elles font en forme de limes trcs-
niinccs , qui ont moins de diamètre à leur origine
qu'ailleurs , elles augmentent peu-à-peu en latgtur ,
éi leur cxtréniité tll d'un contour arrondi. Vues
au microfcope, elles Cont très jolies S; on y obft:rve
alors un travail admirable. Elles font très tranfpa-
rentes , & intérieurement elles font garr.ies d'un
très-g'and nombre de vailTeaux bruns , divifés &
fubdivifés en une infinité de ramifications.
Toutes les ramification? partent d'un gros tronc,
qui fcmble fortit du corps. A quelque diDance de
Ion otigme, ce tronc fe divilc en deux branches
principales, qui parcourent le milieu de la nageoire
d'un bout a l'autre fans s'éloigner lure de faute,
fe fuivant tou;ours parallèlement. Les deux bran-
ches & le ttonc même jettent un très- grand nombre
de ramifirations, parcourent toute la'nageoire. Les
grolles branches (ont un peu tran fpareines au mi-
lieu, ce qui femble indiquer qu'elles font des vaif-
feaux crtux en dedans, l'eut être , ajoure De Gecr ,
font. ce des vaifTeaux à air ou des trachées; au
LI B
moins rclfemblent -ils beaucoup à ceul qu'on voit
dans les ouïes des larves d'Ephémères. Les nageoires
de la larve font donc peut-être en même-temps fet
ouiés , quoiqu'elle ne les agite pas comme les larves
des Ephémères agitent continuellement les leurs.
Tons ccsvailTeaux ont du relief comme ks nervure»
des feuilles , aux-iuelles ils relfemblent encore beaa-
Une chofe remarquable, c'efi que ces nageoires
fout Comme brilécs au milieu de leur lorgueurj
ciies y ont une articulation ou une elpece de chat-
mère, au moyen de laquelle elles peuvent fe plier
dans cet endroit. Elle paroît leur avoir été donnée
pour les rendre plus fouples & plus flexib.es , quand
la larve doit les agiter dans l'eau pour nager.
Les bords de la nageoire depuis foa origine juf-
qu'a la charnière, font garnis d'un grand nombre
de petits poils courts 6: roides , en forme de piquans
ou d épines , mars ceux de l'autre moitié ont une
frange de longs poils fins Se flottaus.
On trouve quelquefois de ces larves , à qui une
ou bien deux de leurs nageoires manquent « J'en ai
même vu , dit De Geer , qui n'en avoicnt aucunes.
Les nageoires qui Icut manqiioient avoicnt fans
doute été cmpoitées par quelque accident : car j'ai
obfervé qu'elles ne tiennent pas bien fort an corps;
on les en arrache (ans beaucoup d'etïort. J'ai auffi
eu des larves , dont toutes les tiuis nageoires n'é-
loicnt p.is de longueur égale , cela m'a d juné i pen-
fcr, que peut-ètie Je nouvelles nageoires croiifcnt à
la place de celles qui ont été perdues par accident,
comme il arrive aux pattes des Ecrevifles; mais c'eft
U'ie conjcélure qui demandeioit à être prouvée par
l'expérience. Sur quelques larves les nageoires
avuitu: des taches biunes, qui vues au microlcope
fembloient compufées de trcs-peiiis globules. "
Ces larves marchent ordinairement avec beau-
coup de lenteur au fond de l'eau ^ des mares & des
ruilleaux , on bien fur les plantes qui y croident ,
comme nous l'avons déjà remarqué. M^is quand
elles scffrayent de quelque chofc ou qu elles font
pourluivics par d'autres infccles , elles piennciit la
f ,ire en ndgf ant à la façon des anguilles ou des f oif-
(ons , en donnant des inflexions au corp^ de coté ic
d'antre, & en battant l'eau avec les tr-, is nageoires
du derrière ; elles ciennenr alors les pattes appliquées
le long du corp«. Elles vivcnr uniquem:nt d'autres
petits infeébes aquatiques , qu'ell s attiapent avec les
ferres de leur loi çuf machine en maCque , mais ,
ajoute De Geer , je ne les ai jainais vues fe dévorer
les unes les autres, quoi]Ue j'en a'C gardé un bon
nombie enfeniKIc r^ans un va(e de porcelaine, oii
je les vis fouvent m.-.rcher fur le corps de leurs cama-
rades, fans leur faire de mal. Cependant Gocdart dit
avoir obfetvé, qu'elles s'entiemangent , que les
pentes fervent de pâture aux grandes. Reaumur à
très-juftement relevé la méprilc où iw^immerdam
L I B
cfl tombé, quand il a cru que les larves des Demoi-
fcUes en général vivent de la terre ou Je l'arçile
qui fe trouve au fond des eaux. On peut faire cette
remarque à l'égard de Sv/jmmcrdam , qu'il paroit
avoir inicux réulli dans robfcrvation des parties in-
ternes des infectas ou de leur anatomie . tfans la-
quelle il a excellé , que dans la defcriii'ion de leurs
parties extérieures & de leur fai^on de vivre; il ne
Icnible guère avoir fait attention qu'a l'intérieur
des uifedcs.
Les 'aives des Libellules changent plufîeiirs fois
de pea;i avant qu'elles parviennent a leur dernier
^rar. Quand elles ont à muer , & elles en ont befom
autant de fois que leur vieille peau ell devenue trop
ë:oite, elles fe fixent au moyen des crochets des
tarfes , indifféremment à quelque plante aquatique
oj a quelque autre ob;et convenable Enluiteilfe fait
une fe.ite a la peau tout le long du delTus du dei titre
de la tête, du corcclet, de la poitrine, cuire les
étuis de ailes & les deuxpremiers anneaux du ventre.
La larve en gonflant le corps , fait faire cette cré-
vafle à la peau, & c'eft par l'ouverture de cette fente
qu'elle tire peu-iipeu & par dégrés tout le coips
avec tous fes membres; on les voit peua-pcu glilîer
hors de la fente , Se cela eft opéré , comme dans les
auties ink-iftes qui muent , pat le gonflement ^ l'a'
'longeir.ent & la con:rad!on alternative des paitus
du corps, 5; en particulier des annneaui du ventre,
la dépouille qu'elle vient de quittet , elt (i conipiettc ,
qu'il n'y manque pas une feule de toutes les parties
extérieures: cette peau conferve même la figure
qu'elle avoir fur le corps de l'infede, elle relte ten-
due & gonHée & fans qu'aucune de ces parties foit
«lérangée , feulement les anneaux du ventre lont
plus d gagés , ils font comme déb^î-és. A voir cetic
peau du ptcmier cou;' d œil , dans l'eau, on la pi en-
droit aifément pour la larve même. Toutes les par-
ues y lonttrès-appartntes, même la cornée des yeux,
les fourreaux des ailes , le mafque avec fes crochets,
iutques aux ongles des tai fes. Mais ce qui c(l fu'-
tout remaquable, c'cft que les trach'es qui font
au-Jer'ans du corps , changent aurtî en même temps
de pellicule : les dépouilles de celles qui avoitnt et-'
enfermées dans le corcele: & la potriie, font alors
entraînées hors de la fente du dos, on les voit flotter
à la peau vide en forme de filets très-blancs. Toutes
les tra hérs du dedans du ventre, tout le long des
deux côtés , changent aullîdcpcau, on en voit les
dépouilles en mettant l'intérieur de î*i peau de la
latvc à dLiouverr, & elles font aulfi en forme de
filets blancs.
Nous obferverons d'après De Gcer , que Vs four-
reaux des ailes futures , dans les larves de la féconde
famille, font autrement faits que dans celles de la
féconde, ils font beaucoup plus courts, ils ne
s'étendent guère que jufqii'a l'oiigine du troifèine
anneau du ventre. Ils fonr en forme de lames plates
& minces , ayant déjà en petit la figure d'aikj j il»
L I B
Uy
ont le plus de largeur au milieu. S: ils diminuent
en(u:te peu-i-peu |uûju'au bouc, qui ell en pointe
moulfe ^ arrondie. On voit fur ces larves des ner-
vures , comme fur les ailes des Mouches , & ces ner-
vures y font encore plus fenfibles , quand l'iiifcdi
vient de muer dans l'eau pour la detniéie fois, fans
perdre la figure Je uyniphe.
Reaumur a fi bien décrit tout ce qui fe paiïè de
meiveilleux & de vraiment digne d'attention dans la
dernière transformation de ces mfeâes, que nous ne
pouvons tnieux faire , pour le pla'fir de nos leifeurs,
qu'en préfentant ces dctaJs d'après lui-même.
« Laplilpart des nymphes, dit cet auteur, & toutes
peut-être , doivent vivre dix à onze mois fous l'eau,
avant que d'être en état de fe transformer en Dc-
mo'fetUs; je ne fais pourtant 11 on n'.r pas en au-
tomne des Demoilelles qui viennent d'œufs pondus
en printemps; les nymphes qui palfent fous l'eau les
mois les plus favorables a l'accroilfement, doivent
croître plus promptcment que les autres. Quoi qu'il
en (bit , depuis le mois d'avril juiqu'a la fin de fcp-
temhie. & même jufqu au milieu d'oélobre , il y *
journef enient des nymphes qui fe métamorphofent
en De.moilclles. Les transformations de celles de
certaines efpèccs ne m'ont pourtant paru arriver que
dans certains mois : ce n'elk qu'en mai & eu juin
que j'ai vu des Demoifellcs jaunes & a corps court ,
fe retirer de l'état de poijjons ; mais j'ai vu paroîtrc
d'aufli bonne heure , & quelques mois plus tard,
des Demoifellcs du fécond genre.
" Celles qui fe font métamorphofées chez moi ea
avril, quoique grandes, l'étoient moins que celles
qui n'y o;u quitté leur dépouille qu'à la fin de juin ,
Se dans les mois Je juillet & d'août. Ce n'efl: pas
feulement par la grandeur a laquelle font patvenucs
des nyTiphcs d'une certaine efpèce , qu'on connoî:
que le temps de leui mécamorphofe apj)roche. D'au-
tres (ignés rannonceiu; avant que ce t;mps arrive,
les quatie fourreaux dans lefqucls les ailes lune rcu-
fcinucs, dc.ie.j.icnc plus dillinéls, les Jeux d'un
n.êmc côt; pavoiir^nt plus dérachés l'un de l'autre.
Si. enfin da;is plufieurs efpèccs de nyraph s , ils
cha.igcnt de pofition : au lieu qu'ils étoient appli-
qués a plat fur le corps d:s jeunes nymphes, ils .'c
font pat la tranche fut le corps de celles à terme ; ils
fe font rediclfés.
te C'cft hors de l'eau que doit s'accomplir la
gran.^e opération qui fait palier l'infeiîte de 1 état de
P'}if)n à celui d'habitant de l'air. Toutes les nym-
phe q le l'on voit hors de l'eau en partie ou en en-
cier, foit '"ur les bords d'un ru ifeau , foit fur cem
d'un éra''^^ OU d'un balTin , ne font pourtant pat
prêtes a devenir ailées; fouvent celles qui ne fe font
éloignées de l'eau que d'un pouce ou deux, y ren-
trent apiès avoir refpiré l'air ; mais celles qui ont
fait un plus grand chemin , qui en ont parcouru ui»
fut terre de quelques pied» de longueur , Se cçil,cs
544
L I B
far-tout que 1 on trouve cramponnées fur Jes t'gcs
ou des branches de plantes, fe préparent à tjuiiier
le fourreau q li les empKche de paioîcte Deinoi-
/cllcs.
» J'en a eu 'e la même efpèce qui fc font m^-
t.-morphofées u'-e h ure nu df-ux apits être fortics
de l'eau, & d^l;tre^ qui oni palTé un jour entier
c! cz moi avant cjuc de prendre une nouveile forme.
L opération même ed de cjuelque durée : ce\]f qui
Javeironr commencer, ne la quitteront pas cepcn •
cani avant qu'elle foit finie; e'ie à de quoi occuper
agréab.cnicnt. On peur même ne pas fe laller a l'at
ici dre ; on peut lire pour auili dire , dan<; les yeux
«'e îa nymphe, fi elle elt pitie a le transforme» , fi
elle ne tard'era pa« plus d'un quart-d"h: ure ou d'une
demi-heure: le- fien«, qui juf|Ue-làoni été ternes Se
opaques , dcvti.neni briibns & trauïparens. Cet
éclat qii n'ell pas pioprc aux comées de la nym-
phe , cil dû à relies de la Dcmoifelle , qui (or.t alors
appliquées im léJiatcment fous les autres , & qui
ont ac.)i.is icu: le luifant qu'elles doivent avoir dans
]a fuire : c'eft de quoi je me luis affuré en enlevant
les cornées a des nymphes, après qu'elles avoient
feiiiblé être devenues transparentes ; j ai trouvé (ons
cliacune un œil de la Demoifelle, auquel il ne man-
quoit rien.
5ï Fnfin , fi l'on veut fc procurer le plaifir de vo'r
Zi de icvoir ce qui fe pafle pendant la transfor-
mation de ce; nym;lie<: . on fe fournira au prin-
temps , ccmmc je l'ai fait, d'un bon nombre de
celles de quek|Ue ci'pèce , qu'en jettera dans un baf-
i'-n , ou e;u'un tiendra dans des bacqucts pleins d'eau.
Quand des dépoui'lcs trouvées aux envuons auront
appris -^u il y a tu des nymphes qui le ion- jncra-
morphofées, on examinera à différentes heures du
jour les bi^rd' de l'eau ori i'on tient les autres, &: on
prendra celles qui fe (eront rendues fur ces bords:
clKs y relient ordinairement quoique temps pour fc
ïtlluyer & fe féeher parfa::emcnt avant que de fon-
ger à aller plus le~,in. ( . elf ainfi que je me fuis mis
à portée de voir autant de fois ijuc ]'■ lai voulu , ce
qui (e paiïe pendant la tran'inrination des nymphes
du premier & du lecond genre: ce que nous alicms
laconteren décai! , regaide les unes & les autres,
M la nymphe après être rcftée au bord de l'eau ,
d'ci! elle cfl: foriic, autant de reinps qu'il lui en a
fallu pour fe bien (-'l'her , fe mer en marche, &
therchc uu (icu oii les manœuvres qui d. livenr opérer
le grar'd rliapge-mcnraui,ue! elle fe prépare, fc puif-
fent faire i ommodcmenr fouvent elle fe d 'termine
pour une plan'c fir 'aquellc elle giinipe ; après l'avoir
parcourue , elle fe fisc , foit cortre la-tige , foit con
trc une bi anche, (oit même contre ure feuille, quel-
quef i^ elle s'attache à un brin de bj.is fer ; mais ele
fe ( 'a e roujotirs la tête en haut, il li,i i II eifcnriel
rfêtr d....scir'f- poftion Ce cjiii ne lui eft pas moins
jnëccdairc, c'ed de fe cian>, onner de manière que
éis cfibrts aiTez confidérabks ne foicnt pas capables
L I B
de la faire cliatigcr de place. Elle y p.irvicnt fins
peine &: fan<; indullne; car ellj n'ù qu'à prciler le
bout de fes pieds contre le corps fur lequel elle veut
s'arrêter : chaque pied eft terminé par deux cra-
chers roides, & dont la pointe eft fi fine, qu'elle pé-
nétre (JSns des plantes , dans du bois , i:c. qu'elle ne
fait prcfque qi-.c toucher J'ai fouvent décroché des
fouricauï d'cii des Deinoifclles s'éro ent tiri-'es. Si.
j'ai admiié enfuitc la facilité avec la.juelle je les ac-
crochois folidement contre des corps fur IciCjUcis je
les pofuis fans les picller fenfibiemcnt,
» Pour être en état de répéter mes obfervations
avec fjcilité , j'ai eu à lu fois pend.Tnt plulîeurs jours
à la campagne, un grand nombre de nymphes fixées
dans un lieu ovl il m'étoit aifé de les voir toutes
d'un coup d œil ; une des pièces d'une tapiùeiie de
toile peinte d'une chambre très bien éclairée, & la
pièce qui étoit dans le plus beau jour , en ctoit tiès-
garnie. On apportoit fur cette pièce toutes les nym-
phes qu'on avoit priles hors de l'eau; elles s'y trou-
voicnt bien , & la plupart fe cramponnoient a de-
meure, alfcz. près de l'endroit où on les avoit pla-
cées ; aufli y avoit-il peu d heutes dans le jour , oà
cette pièce de tapiireric ne fournît un fpcftacle-
amufant & varié.
35 Pour re/Tentitl j la métamorphofe de ces nym-
plies en nemoifelles n'a rien de diftérent de celles
des Chryfalides en Papillons , & de ccl.es de A^ffé-
rcntes autres nymphes en Mouches , foi; a deux, loit
a quatre ailes: dans toutes, c'eft toujours un anima-1
qui quitte une dépouille fous laquelic étaient ca-
chées*, & hois d'crat de fe développer, des pairies
qui, quand elles font mifes au jour, le font paroî-
tre tout autre qu'il n'étoit auparavant La métamor-
phofe dont il s'agit à préfent , a pourtant fes f arti-^
cularités que nous allons détailler.
a fixée , & dont les cornées ra-
La nymphe qii
roifl'ent beaucoup p'us tranfpaïC' tes ciu'elle^ ne l'a-
voient paru juCques-là , fe tient tranquille : .es mou-
vcmens par lefquels la transformât! n cil pr parée,
fe palfentdar-« fon intérieur : le premier effet ,er;(I-
ble qu'ils produifent , cit de faire fendre en-deiTus
la paitie du fourreau quieouvie le corcelet : par
la feiue qui s'y eft faite , on von une porri«ni du
corcetct de !a Libellule; cette poition qui 'élevé
bien-tôt au-delTus des bords de la fente, fe ix nfle ,
& fait ainfi l'effice de coin pour l'obliger a devenir
plus longue, elle gagne l'extrémité antérieure du ceir-
celet ; elle paivient enfuite au Ce I , enfin elle ava ce
jufque fur le rriine , à la hauteur des yeux- la fe
fait une feci nde fente dont la direéfon eft perpendi-
culaire à celle de la première cl'e va vt-r^ 1 m c K
l'autre eorn'^e, & s'étend juf]u'au centre de ch.icu-
ne , & par delà. Pour faire cette dernète fcnt^ , Se
la partie de l'autre qui fc tiou e ur le crâtic , il a
été accordé à laL-bellule prête à naîtie , de j'onvoir
gonfler fa tête , comme on viit les Mouches gonfler
lalsur dans une femblablc circonHaBce : cette têta
L I B
^ui, quand elle fera devenue dure & c'cailîeufe, aura
u c farine coiiOaine, 1'clu|, alors ([u'ïilc cil encore
niolk, en prendre fuccellivcmenc de diix'crentts , fe
guijflLr Se fe contrailer, comme Ci elie ctoi: inem-
braneufe.
A raefure que la fente du fourreau qui eft en-def-
fus du corcelec , s'ac;grandit, une plus grande por-
tion de celui ci devient a découvert S; s'élève; 3:
dès que cette fente cl\ parvenue julqu'à l'endroit du
crâne où elle doit aller , & que ia fente tranfverfale
qui s'étend jutqu'aux cornées a été faite, la tète de
la Libellule trop pre-jte auparavant elt plus à l'aife,
& en état de fe d-'ga,;cr ; elle fe tire un peu arrière ,
& fore de la dépouilk ; elle s'élevc au defliis des
boids d'une fente aflcz grande pour la laiiî'er palier.
La tête cft Cgrolie alors , qu'on a peine à concevoir
qu'elle ait pu être contenue quelques inflans aupara-
vant fouslccrânedeladepouiile. La partie antérieure,
daii'î laquelle font comprifcs la tête & le corcelet ,
eft donc à djcouvert & en l'air, au-dclTus du four-
reau , hors duquel elle fe tire de plus en plus; les
pattes qui tiennent au corcelet ne tardent pas à com-
mencer i fe montrer, à fortir en partie de leurs
étji^ qui font li bien cramponnés contre q^ielque corps
l'oliJe : pour dégager encore davantage fes paties ,
l'iofcc^e renverfc en arrière la partie qui eft hors
du fourreau.
Pendant que les pattes fe dégagent , on peut
obrtrver de chaq'ie côté deux cordons blancs ,
airah-s chacun par un bout à la partie de la dé-
pou, le qui couvroit auparavant le corcelet: ces
qnatie cordons font les quaue gros troues de
trachées de la n/inphe , dont nous avons eu occa-
lînn de parler; ils ne doivent pas fetvir à la Li-
bellule-, ils fottent de fon intérieur par les quatre
lliginates de fon corcelet.
A mefure qu'elle s'élève davantage fur fa dé-
pouille, la portion de chaque trachée qui paroîc
hors du corps , & qui en eft fortie , devient plus
longue ; mais pour faire fortir une plus longue
portion de ces trachées devenues inutiles, & fur-
touc pour achever de tirer fes pactes de leurs étuis,
la Libellule poiiflc le reaverfemenr en arrière, bien
plus loin qu'elle n'avoit fait, elle fe renverle a
un tel point qu'elle fe trouve avoir la tête pen-
dante en [en-bas ; elle n'ell alors foutenue que par
fes derniers anneaux, qui font reftés dans la dé-
pouille , ils forment une cfpèce de crochet qui
iempèche de tomber.
Quand elle s'efl mife dans cette dernière pofi-
tion , fes pattes fe trouvent fort éloignées' des
étuis dans lef.niels elles étoieat logées un peu au-
paravant j auili foût- elles Ubres ; alors la Libel-
lule les plie en dtiFérens fens ; elle les remue
pendant deux ou trois minutes , conirn: pour les
ciTayer, ou les rendre propres aui motiv-mens
qu'elles auront, à exécuter dans la fid;e ; m^;^ i?;en-
L I B
5-15
tôt elle cefft de les agiter, & clic fe tient dans la
pliis gtande inatlion. «. La première , pouriitit lU-au-
mur , que je vis dans ce itms de repos , nie parur
motte ou mourante ; je crus fes forces ëpuifécs pat
ues manœuvres qui avoient mal tourné; a peine
ponvois-je appercevoir de fois à autres de très-!é-
gc;s uiouveineus au boHt de fes pieds : elle refta
pendant plus d'un quart-d'heure dans cet état oii
je ia cïoyoi; prclquc fans vie ,_ & ]'en ai vu d'au-
tres y rcJkr près d'une demi-heure, J'étois prêt à
ccifer d'obfcrver la première , dont j'ai parlé ,
n'efpérant plus qu'elle devînt en état de fe mouvoir,
lo: fqu'eilc m'apprit que dans le temsoii je l'avois cru
mourante , fes parties trop molles avoient pris de
la confillance , s'éioieKt afrïimics , & (ju'elle .ivoit
acquis des forces.
« Elle fit fous mes yeux une aflion qui en
deiTiandoit beaucoup , une vraie aâiun de vigueur.
Dans fon état de foiblcflè apparente, bu 'piutô:
de tranquillité , fon corps évAi un peu contourné ,
étant concave du côte du dos & convexe du côté
du ventre ; elle fe recourba enfuite beaucoup da-
vantage dans le même fens & fi fubitement , qu'elle
leinbla faire une efpcce de faut qui mit (s tète
à h hauteur de la partie du fourreau , dans la-
liMclle elle avoir été logée : fes jamùes fe trou-
v»-K-nt au-defl'us de la grande ouvertuie, bientôt
Iciirs crochets faiiîreiu" la paitic a'uénciire du
iourreau Se s'y cramponnèrent ; il eft donc c.icniiel
que cette manœuvre ne fe falîe qu'api es que les
crochets ont pris de la roidcur. Il fut aifé alors
à la DemoijiL'e d'achever de tirer la partie pollé-
rieure de fon corps de la dépouille dans laquelle
elle étoit reliée julqucs-U; elle augmenta la cour-
bure du corps, elie fe plia prefqu'eii'deux , £c par
ce dernier mouvement elle en conduifit ié bon:
jufqu'à l'ouverture, par laquelle elle tarda pcu-à-pcu
a le faire fortir: elle éttridit enfuite fon corps à peu-
près en ligne droite , & elle fe trouva dans une
attitude plus naturelle. »
Voilà la Libclhi'e entièrement née, r-.iis bien
éloignée encore de paronin ! ,j r ,; 5 :■ i
parcourent les airs , ou i, 1 ", : : J,s
plantes ; elle cft tome co .lj !.. , ; i ;'.C'i-
que plus loiig que la dc;'o i.c d ou w :. tiL tue ,
n'a pas encore toute fa hrngueur ; les ailes qui
for.t la grande & l'utile parure de ces inCcclJs,
n'ont pas bcaucciîp plus de volume quelles n'en
avoien: pendant qu'elles étoient renfermées dans de
courts & étroits fourreaux; elles ne font que des
pla.jues iîUonnées , aflcz épaifTes , pofées les u:ies
contre les autres : on a peine à imaginer c. mnicnt
chacune de ces ailes pourra parvenir a acqu lir
ran;p!cur qui l;-i convient , comment elle pi iiiia
s'élargir &-s'a]onger fuffifairment. Ce qu'elles cit
de iicp en épaiffeur , fournira au volume qu'elles
prciidrontdansks deux autres dimenlions; >.Ik, io!ic
pliées comme le papier d'un éventail, ou cor., ne
ur.çfeuiJle d'arbre prête à fe développer , & c'cit
5 4^
L I B
ce 'nn les rend fi ^tiolces; mais ce qui les rend
co;i:t£S, c'eft que chacune de leurs parties longitudi-
nales elt pliée coaimc des lanternes de papier.
L: développement des ailes avance dans la fuite
à vu; d'œil ,' S: o;i aime à en voir les progrès : ils
fonr tels , dit Rcaumur , que lorfquc j'ai voulu
les fr.iie defliner , le trait qu'on trac ù: pour re-
pr^'fc lier l\-ra: où un' aile venoit de Te montrer ,
r<: icnréfciuoi: pasl'ét.itdc la même aiie lurlaîjuelle
r: • ' '■^' ' ■ veux pour redifîer ce trait. Quelque-
■ lefte cramponnée fur fa dépouille,
. -, ailes fe développent, fie afléz iou-
•V..,, ..._ ;, .. \;nc de la dépouille pour aller fe
placer mieux. l'enJa'nt tout le tcms que le dévelop-
pement dure , cilecll& doit être dans la plus grande
inaétion ; fur- tout doit- elle éviter de donner aucun
niouveinent à fes ailes , & avoir fait choix d'une
pi;lic.on <5Ù elles n'aient à craindre le frottement
d'aucun corps : ces ailes qui bientôt auront la roi-
dcnr d'un talc, font plus flexibles alors, 6: plus
molles qu'un papier mouillé; fi clks prenoient un
mauvais pli , elles le conferveroient toujours : il
fcroit à cr.iinJre pour el!c5 de toucher m.ème quel-
qu'une des pairies de l'infcfte à qui elles appar-
tiennent ; & c'cft ce que celui - ci femble voir:
les ailes pourroient même fe rencontrer & s'en. rc-
nnire , fi 'elles éto:cnî toute? quatre dans un même
plan, dans un plan parallèle "à celui de pofition ;
clks lui font alors perpendiculaires Si mifcs les iuicî;
à côté des autres. Cett-; m.in'.-ire dont cllci font
rcutn'êrrr n'jcuiiLr.ient du; a la pi.^voyance
," ' ;; . c^ qu cil; paroît prév<'ir, c'cft
q„e (^-, , -roient fi leur bord vcncit à
touclv_.. , .orps : or , pendlr.t qn elles
s'a'.or eniL , >H i.i-i^",: ^ cndant qu'elles s élarj^ilTent ,
leu; bofd r'Onnoit r. a; puyer fuv le corps ; alîn que
cela n'arrive • .-s , !:■; L-beilulc courbe fon corps ,
elle le lend conc'.ve du côté du dos, & de plus
en plus concave a inifute que les ailes s'éUrg:ffcnc ,
(ie icrtc qu'il c^ aifé d'obferver un vide qji le
conùrvc toujours entre le bord ii.rondi & convexe
dz l'aile & le corps ; lailc en s'éUrgilTant, cKcrchc
U corps qui la fuie.
E!lcs fe dtjt icnt ea mèmc-tcms en long; & en
krs^e: on voit dans ce dernier fens des eifèccs de
fib'rrs qui s'écartent les unes d;s autres, des lillons
cui s'él.aiii'Ui^t , £■: de mèffie des raies tranfvei lalt-S
otji s'..\>;i'L-;.iivnt en s'étcnJanc; enfin chaque aile
Sa»pia'iMC en dcven.i;u plus la j;e&plus longue^. Les
iiqttcurî: qui font pon/éts avec torce Hi vîtcfic
dans les aiics , produifeiit apparemment des cg^ts
prociDis ; le mouvement des Hqueuis paroît même
nécctàire pr<ur aider a foutcnir des dpèccs de
f;uilks fi molles, da;;s les pcfitions où clks rel-
ient. ,
c S'il falloir prouver, dit Reaumur, que la cu-
CKuitiiJn elfc nécellairc pour écarter ici les unes
«Jss âuues, des pallies trop rapprochéçs , s'dt'ui-
placée
de h;
L I B
loit détruire un foupçon qu'on pourroit avoir ;
que les fibres quoique molles , ont un relTort ,
ou qu'en fe féchant , elles en prennent un qui tend
à les étendre en tout fens , je n'aurois qu'a rap-
porter une expér.ence faite fur une Demoifel'e
périe pendant la transformation. Je dég^'^eai moi-
même (es ailes de leurs fourreaux : elie-i fe IdifTe-
rcnt alonger & élargir à mon gré ; mais de- que je
les abandonnai à eiles-mème- , elles r^^'lcvinreni trop
courtes j le reiiort de lear Y<:iït ne tendoit qu'à
les tenir pliéos comme elles l'avoicnt toujours été.
a Au rcfte, continuc-c-il, !e développement va,
comme ;e l'ai déjà fsir entendre ^ plus vite que je
ne l'eufle voulu lorfque )'avo;s à faire reprcicnter
une aile vue dans quelqu'un des états par uii elle
paiTe : pour en rendre la durée fixe, je facri.fiai l«l
Mouche , je la plongeai dans l'efprit-de-vin; elle y
refta peut-être une demi-minute avant que d'être
étouft'ée , ci dans un ren;s fi court & de foKf-
france , l:s aiics s'étinc'iren: beaucoup. Le déïc-
loppenicnt des ailes cfl ordinairement co.-npic: oa
moin-, d'un quart-d'heurc : cette durée ne psroî-
tra pas longue , fi on fait atr»r.tion au chemin que
le bout de chaque aile a eu à parcourir^ Se cora-
bien de parties ont été ol)l;!;écs de s'écarter les unas
des
jtres: mais le; ai
5UiS toute har
ampleur , ne foiv pas prêtes encore à avoir allez
de conhftance , a être delléchées , fermes & fria-
bles comme elles le de viennent. J'ai eu chez mai
des DemoifeUes qui les ont tenues toufcs quatre
fur leui corps, co.mnîe elles y font pendant que
le développement s'opère , plus de deux heures .•
ce n'étoit qu'au bout de ce tcms qu'elles avoient
pu les éloigner les unes des autres, les placer toutes
quatre dans un même plan , les difpofcr par rap-
p.Trt au corps j comme des avirons le font par
rapp
ort a une
; & quoiciu'cn liberté , elles
n ont cfiayé à s'en fervir pour voler , qu'au bout
de deux ou trois autres heures.
Le corps n'achevé de s'alonger , chacun de
fes anneaux n'achevé de s'étendre & de fe déboî-
ter de celui qui le précède ou le fuit, que quand il
ne manque plus rien à la grandeur des ailes. Il y a
un tera; oti elles vont par-'delà (on bout,& dans
la faite ce bout pafle ceh-.i des ailes. Dans
imitant où la Libcflule commence à paroître as
jour , fes cotilears font très-cifacées.
Suivant les obTcrTadons de Rcauranr, les De~
ntoifclUs à corps long, de la plus grande efpèce,
qui ont fur le corccict & fur le corps des taches
bleues ou des taches jaunes , & (cuvent des unes &
des autres combinées avec des noires , fonr, en naif-
lant d'un blanc jaun.îtrc , ayant des ondes te des
taches d'un brun clair : le jaunâtre prend une nuance
d'un beau verr jaune citron ; le brun s'obfcurcit S; fe
change par degrés en un bcaa noir: par la (uite
des taches jaunes deviennent bleues, & il y a de ces
Oimoifi.'ks i'ur le corps dcfquellcs il ns icftc que
du blcuL Ik. du noir.
L î B '
Dans la mérainorphofe !c5 infcftes ne qnittcnt
pas feulement leur fourreau , cju' empéchoit les
parties extérieures auxquelles ils de\Tont leur nou-
■velle forme , de paroîcre Se de fe développer ; ils fe
défont en même - tems de parties bien aatrement
organifées qu'une fimple enveloppe, qui le;:r avoient
été néceiTiires dans leur é:a: précédent j & oui leur
feront iiinriics dans celai ctl ils partent. Le maf-
cjue particulier aux nymphes ou larves des Libel-
lules , efl de ce iioinbre , on ne le retrouve poiiit
aux Libellules. Pour favoir, continue toujours Rcau-
mur , fi outre fes ufai^es connus il n'avoir point
encore celui de fervir d'étui i cpelgu'une des parties
dt la AjoL'fA?,nendantqQe ic tîrois fuccellîvement dès
leurs celles d'une Dcmoifilie^c^aïaymt. péri après être
fenlc^^.en: parvenue à faire fc're à fon fourreau les
-fentes par Icfqnellcs il auroic dû fotrir ; pendant.
dis-
je , que je tirois
cliacu
leur
ëtui propre , je fus fur-ronr atrent!.'- à obtcrvei (i
je n'en d 'gagerois pas qiic' |i!'nne du niafque : au-
cune ne (ortit du véritaiile i'v;f;"c, -i ii -, ■-'';>:
contenue ; mais je vis o^uc for ;
qui cft poftéricure lorlqu'cn 11
étoit le fourreau de la lèvre ;,: > /'
Tr.o:Jelle. Cette lèvre avoir aiors lu; i'-'^^'-" i-'i-^'
différente de celle qu'elle devoir prendre , elle croie
mince , longue & plâtre , & dans la DunoifeiU elle
efl courte , épaitfc & convexe vers le dehors ; au
lieu que pendant que h Dcmoifii e eft nym^-he,
fes autres parties font ejtréœeiiient raccourcies &
phfl'ées dans leurs étuis , celle-ci eft donc extrê-
mement allongée dans lefien.Dès que je l'en eus mife
dehors, elle prit la figure qu'elle devoir avoir dans
hDcmo.fiU,, le reflort feul de fes fibres la fa-
çonna : dans i'inf^ant je la failîs entre mes doigts ,
& I ayant tirée , je lui fis reprendre la figure qu'elle
avoir dans fon étui ; quai'd je la laillai libre ,
elle repatQt faite en vraie lèvre AtDemoiJf le , puif.
que aucune des parties de la DemoijcUe n'cd con-
tenue dans le mafque , on ne lera pas (urpris qu'il
r'cn ait manqué aucune à une Demoifellc , quoique
j'eufle coupé uu des volets d'un malque en cafque.
I! r'en eft pas des dents de la Libellule comme
de (a lèvre intérieure ; chacune a une figure qm n'eft
pas f irt différente de ceile qu'elle avoir dans la
nymphe ; chacune pourtant , toute (olide qu'elle
eft , eft contenue dans l'étui hors duquel elle doK
être tuée & qui refte à la dépouille.
L'intérieur de l'infcfte qui vient de fubir une
niétamorphofe , paroîtroit peut-être plus différent
de l'intérieur qui lui étoit propre dans fon état
précédent , que fon nouvel extéiieur ne nous pa-
roîi d.ffércBt de l'ancien. 11 doit fe faire de grands
changcmcus dans les parries intérieures d'un infeéte ,
à qui il étoit elkntiel de vivre dans l'eau ^ lorfqu il
devienr tellement conformé , qu'il perdroit la vie
s'il y reftoit plongé pendant quelque tems. Nos Li-
bellules ne fauroiciit vivre fous l'eau aufll lonsr-
547
es &
elles
u à
L I B
tems qii'y vivent d'autres infcéles qui fout n
ont p'.is leur accrollfement fur terre ; tll.s
donc perdu les parties au mt)yen dcfqiiellcs
la refpiroient ; celles mêrne qui leur fervoie
rcf|)iier l'air pendant qu'elles étoient nym:ih
peuvent plus leur y fervir quand' elles font i
nues infedes parfaits. Nous avons va les q
grolles^ trachées propres à la nymphe ^ fort;
corps de la Libellule , qui achevoit de fe tii
ion fourreau j (es efpèccs de poumons, lés
féaux à air doivent être faits tour autrerKci.
dans la nymphe. li y a uu tems où Ton ptut av,
plaifir de les voir lans difl'equet la Libcliule:
fur-tout dans celles à corpj plat , qu'il eft ai
les obfctver dan» leur intérieur.
Après que leurs-ailes ont été entièrement déve-
loppées, mais pendaru qu'elles font encore per-
pcndiculairts_ au plan de pofition , vient un mo-
ment qui m:rite qu'on cherche à le faiiir : daiis es.
li.om.p.. la nouvelle Libellule remplit fon corps
ï pour lui taire reprendre tou:c la lon-
:: lui convient, en en développant tous
■ . .'j.^ , foit pour qoelque raifon inconnue;
eu- le gonfle comme uu ballon ; il femble qc'elie
le foulie. Lccorpi qui eft mol&appiati dans 1 érac
narure! , eft alors diftendu au .point d'être f-ime ;
c'eft une circonUance bien favorable a loi -erva-^
teur : les membranes de l'enveloppe «;;..'■ .-arc ,
qu! !X fe font pas encore defléchics , ét.r;,:écen-
ducs ont par-tout une fi grande tranfparcnce, qu'on
p-ut prefque auin bien voir les parties incéricures
qu- Il elles étctcnt fous une glace : tout i'art ima-
ginable de difl'équer ne parviendroit pas à mçtirc
lous les yeux ce jui y eft alors ; on voir nattemenc
les trachées, leurs ramifirations , & de jolis facs
faits en boutfe à berger j par Icfquels elles fe termi-
nent. En regardant pardeifus le dos , on peut dif-
tingKer les femelles des mâles ; les premières mou-
trent de chaque coté une longue partie qu'on ne
iiouvi; pas auï autres.
c< rend.-intqu'i:nc Demo'ifdU , ditRcaumnr, te-
noit ainfi fon corps gon^^é , je lui ki fait le plus
vî-e qu'il m'a été poiiible , deux hgatures avec
un fil de foie , l'une au bout du corps, & l'autre
auprès de fa jonction avec le corcelet. La Demoi-
jeLe^ a péri & l'air ne s eli pas éch.îpp>' : Je corps eft:
lefté gonflé & dider.du , & il elt cncoïc à peu-près
dans ie même état depuis pluGeurs années nue je
le garde; on y peut diftirgucr encore tou-.cs les
trachées , qui étant des vajYeaux cartilagineux, ne
font pas de ceux qui fe pourrillent ou'qui fe ré-
duilent à riea en féchant.
Parmi les Libellules de la féconde famille^ dans
laquelle font comprifcs les plus g-andts efpèces ,
la tète, dont la furtace eftprefqu entièrement occupée
par 'es dcu..; g'iinds yeux à rézeau , cil a-peu-piès
Iphénque : ces yeux dor.t !a fur.facc ou la cornée
ZZ2 z
L î B
rll rTi-i'-mn-ncnt liiTc & unie, fonceii forme de icvK
c-'-\ : ', ini fe touchent au-delfus de la te:e.
' ' ;b;it fcrmccs elles forment comme
1 :. Dans Iciir cavité intérieure font
l,>.j - , .^ . u^.,._. , la bouche & une efpèce de langue:
ce loj_';v:i7ient cit rrc;-('pacicux , la rrioirié du corps
fi'i!-e Mouche commune, peut y ttouvcr place. La
Libellule a <-l;iix ra..'.-, de dents ou de mâchoires,
jiiacc'cs ■; ' .-,& mobiles comme dans
tor,3 L-s . - . Les deux dents fupérieurçs
fj;:t g.'. . ticG-dures, t-lks ont du
co;-^ i-i:-: , .1'- ;;ioin; l'tpt peintes en fjr-
iiic (1 : v.r : . ^ I '.' i-jL,.v au-.res dents lotit moins
Liiç^v. ;■■; ['.iiî .--. i '-.--■ , njant a',!:Ti au bord inténtur
pL:.':^>',rs IjijtJiub p^jHUcs ou dentt'inrcs courbées.
]in ariathant les dcnrs de \i rê;e, on dc;a:heoi-d;nai-
reme-.t en nieinc-tcrns , les m-ifcies qui fervent
à l.ur, donner le mouvement, & qui font en for-
me de lames min:cs & alor,g.-es. C'eft au moyen
de ces deux paires dedenfiijue la Libellule br^fc
& mâche la Mouche , & les autres infctles (qu'elle
attrape pour les dévorer.
Les quatre ailes des Libellules font vraiment di-
gnes d erre admirées, non par leurs couleurs,
mai-; par leur éclat & leur coutiguration. Elles font
t.èi-aiiices & cxtrtnicnienr tianlparentcs. Elles ont
une infinité de nci vu: j^ 1. i,-:tudina.es & tranfver-
fa.'eç , qui leur don^tn'; lai;- j'iiii rézeau. Ces ner-
vures y font en li 'j,'ai.J (ic nibre Se l\ variées,
qu'il 'cioi-- :i\ij ollii-.le de les exprimer dans le dcllin ,
au moins fe:i,it ce un travail aulfi difficile qu'inu-
tile. Eufaifan-g'iiller lesd;ux aiics entre deux doigts,
du bas en haut , c'cil-a-duc , de leur bafe vers
rextrémité , on fent quelles font toutes liiTes &:
uiTes ; mais il n'en elt pas de même quand on
pade le doigt delfus , dans un fens contraire ,
c'cit-.;-dire , de leur extrémité vers la bafe ou vers
le corcelet , on fent alors une efpèce de réhftance
qui empêche l'aile de iJlUler librement entre les
doigts ; elle paroît avoir alors qu-.hjue chofe de
lab.jteux ou d'ir.cgal; oti en découvre ailcment la
raifon, en regardant les aiîcs au microfcope. Pref
que touic^ les neiv.tres for: g.. n.ics de petites pointes
dures Se écaillcufes en foi nie dt tiès-courtes épines,
qui toutes font dirigées vers le bout eu l'extrémité
de Failc. La groile nerv ,re , qui bjrde tout le
contour de l'aile, a aulh une infinité d'é| 'nes fituécs
dans la même direciion, de lorte que la ncivuie
patoî: comme dentelée.
Dans difTérens mois de l'année on voit des nym-
phes de Libellules a inafque plat & clîilé , fe méta-
morphofer , comme on eu vo:t de relies à m..fqnc
{implement plat & a ma!"- - ■- : . ' ;- ■ ; mais leur
transforrRation n'oilie;. . : , li ce D'eft
qje cette grande opér. ■ : laborieuie
pour les Libellules a U ^^ ^ - , ^j^c pour L;s
autres . au moins '.'acl'.'jvc r ckc plus promptcmciit;
les ailes de ces Lfocliules ioat développées dans
L I B
(a raoùié du remç r,éccfrui;e au d.'vcîopperaent de
celles des- autres.
Dès que les Libellules de quelque ei^pèce que ce
foit , ont leurs ailes fuiTi^'amment affermies , elles
prennent l'elfor comme les oifeaux de proie , Se
pour la même fin : el'es doivent paffer une partie
de leur vie au milieu des airs; elles y font cent
toais fk retours pour y découvrir d'autres infcdes
ailés, auxquels elles foient fupérieures en force,
& s'en emparer. Le's mâles ont bientôt un autre
objet dans les vols qu'ils dirigent fuccclûvemcnt
vers différens côtés, celui de trouver des femelles
auxquelles ils puiilent s'unir. Leurs amours , pour
ainû dire, la nunière dont le fair la jt;r,il:on d'un
mâle avec une femelle, eO: ce que l'ii (t-iie d.;
CCS inleétes a de plus partictdier .i nous ap-rcndre,
& peut être vu par ceux qui font les n-.o'ins exer-
cés à faite des obfervations. Les prcraeiiadcs les
plus agréables , celles qui fe font dans les belles
piairies bordées par une rivière ou pat un ruilkau,
otircnc depuis le printeais jufque vers le milieu de
l'automne, des Libellules de différentes grandeurs
& de ditiérentes efpèces : pour peu qu'on leur
donne d'atttention , outre celles que l'on verra pofées
lur les plantes , on en verra beaucoup d'aunes
en l'air , 6c parmi ces dernières on en lemaïqucra
qui y voient par paires.
Les deux de chaque paire paroîtront fingulière-
ment dirpufees: le bout du corps de l'une, de
l'^nrérieure , eif pofé iur le col de la poftérieure :
routes deux volent de conccr-t , ayant le corps
étendu en ligne droite ; l'antérieure clî le mâle qui
avec des crochets qu'il a au bout du derrière ,
tient fa femelle faifie par le col, & la conduit où
il veut & ou cell"-ci (uirde le lailTcr condune vo-
lontiets , p.af|ii<!e a^ite i'-s a'.Ivs pour aller en
avant, comme cfe ieri.ir 11 elle étoic libre.
Leuwenhoek a cru que les deux D,.mo'.fellt:s
ainh jointes , l'éioient de la mar.iere di.:iu il a
été établi qu'',!!c>; le fcroienc pour que le niàle fé-
condât les ofafs de la fcmeile: il a cru que le
mâle avoir a fun denière la partie qui lert â les
viv.ficr , que l'ouverture dcftlnée à recevoir cette
partie , fe trouvuic lur ie col de la femelle , ou
plutôt fur le corcelet ; il a cru y voir le trou par
lequel les œufs dévoient fortjr. Queu-pie faccou-
pieiaent des Libellules fe falle d'une taçou iingu-
licrc , il ne fuppofe pas une pofition (i bizarre de
l'entiée du conduit par lequel doit palier la li^^,ucuc
qui opère la fécondation ; l'ouverture que Leu-
wenhoek avoir placée endellus au col ou au cor-
celet de cet inieéïe, i'eft, comme dans les autres ef-
pèces en-delious, & prefqu'au bout de fon long corps.
Mais le? parties propres au mâle font tout au-
trement placées dans le corps des Libellules que
dans celui des autres infedes j elks ne font point
L I B
4n bout du d'arrière où Leui^enhoek ks a cm, &
oii il étoic naturel de les croire , en s'en tenant
funplemcut à i'ai:alo^ic. Pour peu néanmoins qu'on
examine le dclfous du corps du mâle, près de fa
jondionavccle corceict, à l'es premiers anneaus , ^on
remarque aifémeut les parties qu'on cherche inutile-
ment a cciui de la femelle : c'en eît allez pour foup-
çonner au lEoins avec vraifcmblance , que ce font
Ci;l!es qui conllitueiu fun feic ; kur figure fortifie
k foupçon. Enhir, h on perlcvcie à obfcrver des
Libellules qu'on avoir vu vukr par paires , ou par-
vient a fe convaincre que ce que Leuwenhock avoir
p.-is pour l'accouplement , n'en eft que le prélude,
& que les partie" du mâ'.e lituies (i proche du coi-
ccle: , font cependant celles qui doivent s'intro-
duire dans rouvetcute qui eft au-dellous de TanuS
^c la femelle.
L'accouplement complet d'une x'^pècc de ces in-
fedcs , a été tiès-bicn vu par Hombcig, qui la
décrit S: eo a donné une aiîcz bonne h^ure dans
les mémoires de l'académie de 1699. II avoit été vu
même long-iems auparavant par bw.immerdam ,
comme il paroic par l'édition de les oeuvres; mais
il étoit rél'crvé a Reaumur de nous donner la dcllus
les détails les plus nombreux & les plus exads ,
CQmrne les pius curieux & les plus intérelians.
Il n'en eft pas des Libellules comme des Pa-
pillons ic de beaucoup d'autres infedrs ailés, par-
mi lesquels dirterentes couleurs lervent ordinaire-
nient ï faire dillinguer les unes des autres des efpè-
ces différentes. J'amules Libci'ules les couleurs ne
dénotent le plus louvent que (Ls diftérences de lexe.
Les fcineltcs d'une grai.dc clpète , a corps court
&i applad, qui l'ont ]aunei , ont pcurrant des milles
jaunes , mais elles en ont aiilli d une belle c;)ukur
ardoifee. " J'ai vu , dit Keaumur , a Pans, au-de(îus
de l'eau d'un b^fiin , de ces mâles a:<loifîs, s'accou-
pkr avec Je- D^monelics |auncs. Des Demoife'Ies
au-deâus de la grandeur niéaiocie , a tête large ,
qui lont fi communes dans les praiiies , ôi qui
s'y font remarquer pat leur beau bleu, s'accouplent
avec des Dcmoifclles d un verdâtie doré k avec
d'autres purement gnfatres: toutes les bleues que
j'ai prises , étoienc des rna'cs. Ce qui mériic encore
pius d'être remarqué , c'cft qu'ils fuipailo:e:it un
peu les femelles en grandeur, car c'ell: une excep-
tion à une règle que nous avons donnée comme
générale pour les mfedes, favoir : que parmi eux
k» femelles font plus grandes que ks mâles. D'au-
. «es cfpèccs de Demoii'eUesonc confiimé cctre ex-'
ccption j je n'ai jamais trouvé de màks fenfiblc-
inent pius petits que leurs femelles , & quelquefois
j'en ai trouvé de feniiblcinent plus grands. Dans
luie des deux cîpèces auxquelles nous allons nous
fijer , pour raconter tous ks picludes de l'accou-
plement , & comment il devient complet , les maies
ont pour le moins une grandeur égale à celle des
fêineiks ; la faite des procédés des premiers,
L I B
54f
apprendra qu'il étoit nécelFàire qu'ils furp a-TaUer,: ks
autres en force. On ne voit pas de mcmc , quoique
fans doure il y ait des raifons, pourquoi ks cou-
leurs propres à celles-ci , ne le font pas àceui-là.
Dès que la chaleur du jour a commencé, à fe
faire fentir , elle anime les mâles des Libellules.
Une femelle qui badine eu l'air avec fcs àilcî, eu
qui y va en avant , eu a bientôt quelqu'un à fa fuit;.
Si une autre femelle fe pofe fur quelque plante , elle
n'y refte pas long temps feule , quelque mâle ne
tarde pas à venir voler autour & au-dcllus d'elle ; c^r
le mâk tend toujours à prendre k dcifus de la fe-
melle , fciî qu'elle vole , foit qu'elle fcit cii repos.
C'cft au-de!!u3 de fa tête qu'il en veut d'abord , il'
cherche à s'en approcher aflcz pour être à portée de
la failir avec fes pactes. Des qu'il la tient, 'il con-
tourne fon corps en bou:!e pour en amener k bout
fur le col de la femelle, & dans l'inllant il l'y cram-
ponne, de façon , qu'il n'eft plus dans k pouvoir de
celle-ci de fe féparer de lui. Au bout du derrière da
mâle font deux grands crochets dont le bout eft
moulk ; il les entrouvre pour faire palier entr'eui
comme dans une pince, k col de la femelle, & il
ks ferme enfuice autant qu'il ell nécellaire pour
s'aiïùrcr d'elle, pour la mettre hors d'érat de lui
écli.ipper.
Si cette première jonilion s'eft faite en l'air, 'e
coùpk ne contl.^ue pas long - temps J'y vol.r; il ic
détermine à venir fe pofer fur que.lque branche ou
tige de plante .• la i! fe place de manière que le mâle
le trouve toujours plui élevé q;ie l,i femelle. Soir que
l'un & l'autre aiment a prendie plulicurs petits vols,
foit que k premier beu qu'ils ont choili ne fcit pas
h kur goût; ks deux Libellules le quittent pour
l'orduiaue au bout de deux ou trois minutes , Uns le
f.'parer l'une de l'aut'-e ; elles vont ainh lucceùive-
ment fe pofer fur trois ou quatre plantes peu éloi-
gnées, avant que de fe fixer.
Quoique k mâle fe foit rendu maure de la fe-^
me'le qu'il tient accrochée, il n'cft pas en fon pou-
voir de confommer l'accouplement : nous avocs dit:
que fes parties fexuelks font placées en-deflbus de
ion. ventre , alkz prc'. du coicekt; il y a loin de là
jufqu'au bout du derrière de la femelle : pour que
l'accouplement s'accomplifTe , il faut donc que celle-
ci k vcuiikj c'cft à elle il achever ce qui refte a
fa-re. Mais il fcmble erabli par une loi de la nature,
que ks fcraelki ne fe rendront aux mâles qu'après
leur avoir réfifiérpanni les inleifles , fi on en excepte
les reines des Abeilles, toutes' par-ii!Îent au moins
fe refufer au premières cai'ellcs du mâle, la Libellu-
le a uiîi fembk d'abord peu d.fpofée à lépor.dic aux
deiirs du fien ; elle tient fon corps a'ongé , & il fau-
droir'qu'elkle contournât beaii"oup pour encou'luire
ic bouc fur l'endnnt où <\ do t être po(é pour qu
fes (sufç foicnt lécondés, I/am lur de fa poftc: ité
; ne fen-bk pas d'abord allez puilfait fur elle ; ce
, fi'eft qae par des importu-iités, ''qu en laiîaiK ^our
5îo
Lî B
ai;;fi dire Ta patience , que le m'ile parvient à la Jé-
teiniincr, ou li l'on veut ce n'tit oue par des carcf-
fes de longue djrée , li de !ui cenir le col Ic.-rc , <.(!:
une façon' de la carelVer. îi ca a peut être encoie
«ne .mire ; de tenV'S en te:nps \t rccoiube (on eorps
en ar: ^ li elcve la temeile plus haut qu'elle u'etoit,
il rapproche ainfi du bout du derrière de cette dcr-
cièrê , le terme qu'il doit aller chercher.
Mais enfin la femelle , quelqref is après un quirt-
d'h.wre, .y,e!^u.R,U apiv. uu ^ . s pi._ 1 ... ,
lei 1 '■.: moi ,<-ov i ■'-: ,! - . ■
enluite de plus en ri ■ 'if
fans 'e faire paiitr i'oi,, Jii-
tourne quelquefois au ;' luir,
auquel eile la lie u:ie ei,-' ,■'^-
qu'dii'rts de Ion cov. clet ; !■ .■ .'l.'rs
Knc etvc:e de boucle E:,e Il.ju , !■■;.■
Ion corps à prcndie cette coui.Ju:e qu! li'^i. : :
l'union coraplette enite Ion irale ë: elle ; bv '
poiirraiit el'.e rcàrefîe fon corps, maib pour n ,.
pas long terns fans le plier de liOUveau ; fouvc:i:
alors le ïnâle coi rbe le iiea en même-temps , cérame
pouifaiiede nouvelles & plus pretfa'neî mvit.itions
dans un m'ornent où il lemble qu'elles doivent être
acceptées. Ces prélrnies durent ijuelqutrois une heure
& plus , félon qu'il fait plus ou moins chaud.
Quand la femelle ne peut plus tenir contre de fi
pre' aiités carelics , quand elle s'eifd- terminée à une
atf ori pour laquelle elle avoit moniré de l'cioigne-
ment pendant lin temps allez long , elle cont-jurne
foncoips tout autrement qu'elle n'avou faitjutque-
là ; au. aravant elle en lailloit le boui en dehors de
la boucle ; alors elle lu! donne une diredlion oppo-
fée; elle le porte enfuite fous le ventre du mâle, qui
de fon côté ne manque pas de couiber (on curps en
arc ; mais a ;ieine a-t elle fait parvenir le bout du
lien vers le milieu du ventre de ce dernier , qje
comme fi elle s'en repentoic , elle le retiie en arr.ère
& reprend fa première artuude : elle t.ude peu pour-
rai.t a courber loii coips de i ouveau , a en porter
lebout plus loin , mais elle le ramené encore en ar
rière Après avoir fait de pareilles faijOns deux ou
trois fjis , elle conduit eniin &: pôle le bout de (a
partie poltérieure fur 1 endroit du ventre du riiâle où
font des parties propres à ly fijter : li elle ne l'apas
placé csaiTteuient fur le lieu où il convient qu il
îbit , elle le fait glilTer un peu en avant ou en ar-
rière, félon qu'il en eft befoin.
La figure compoféc des deux Libellules ainfi réu-
nies , forme une efpèce de lacs en cœur , dont ia tête
du niale fait la pointe , & dans l'cchancrure du piel
(e trouve la lête rfe la femelle : les pa.tes de celle-ci
n'ont plus alors d'app'M que ''ur fon propre corps ;
elles fcntcrampoimées luv les anneaux dont elles font
le. plus proche, ou fi Ion veut, les corps des deux ,
L I B
Libellules compofent cnfemblc une courbe fermée
quia un point de rebtoullenicnt ; la fetneile en eil
une fies b-au'-hes , & l'autre cil faite p*r le mnle }
mais les deux branches ne iont pas femblables :
l'une & l'autic ne confervent pas la même courbure
pendant toute la durée de l'op.iation ; car tantôt il
pjcDd envie au n aie ^ & tantôt a la femelle , d'ap-
pio.her ou d'<-'oigner quelque portion de fon cirps,
de la portion du corps de l'autre, qui y répond j
dailieuis, quand l'accout lemen: clt une fois dcve-
ni roi ;)ljt. 1 e ;d,\:it fi durée, il ne le fait aucun
'' ' M!-' ; dans la poliiion des deux
' ,i.:eiit l'un &1 autre aucun mou-
Quoique les deux Libellules ne femblent deman-
'.': qu'à refîer ir.i..' .luilles il.ir.s c lieu cùelies fe font
i.^s, (ouvcntv:. ,'• . ■ :-csa
lob
ir par
'at,-tir
,^r-x:M fur elles quelque
te branche j mais le plus
- - lieu où elles fe trouvoient
ni'.i', pour ie d.-lui'.i des importunitcs d'un mâle
qui ayant inutilement cherché fortune , voltige trop
obftmément autour du couple content, C'elf fur-
tn i: dans le temps qui précède l'accouplement réel,
lorlque la remelle a fimpleraent fon col accroché par
le derrière du mâle, qu'un autre mâle qui n'a pas
(y'j, s'emparer d'une femelle, vient troubler celui qui
rn tient une 5 il ne fe contente pas de voler autour
du couple , il tombe quelquefois en volant ftir le
niâle, du fort duquel il parole jaloux; celui-ci qui
n'ell pas en pofture de fe défendre, n'a d'autre par-
ti » prendre qu; celai de fuir, mais il fuit (ans
abandonner fa femelle.
Si ie couple ne part qu'après que raccouplcraent
eli bien complet , il ne fe fait pour l'ordinaire aucun
ch<;.njjemen: dans I.1 difpofiiion des contours du
c;.:pv de l'un <°c de celui de l'autre infcfte. C'eft au
m.'.ic a tranfpDrter la femelle en i'i'r. à être chargé
de tout fon poids , la polition dans laquelle eft cel e-
ci , ne lui permet pas d'agiter commodtmcnt fcs
a;L-s. d'ailleurs les mouvemcns qu'elle leur donne-
roK, ne confpireroient pas allez avec les mouvemens
ries siles du mâle, pour poulfer le couple en avant
d.ius la direction où les mouvemens des ailes de ce
dernier tendent à le conduire. îl ronvenoit donc
qu'un malc qui ell obliç^c de voler chargé du poids
de fa femelle, fut giuiid *l fort ; il devoir y avoir,
pat rapport aux Libellules ,une exceprion à la régie
qui veut que parmi les infc^Ves les mâles foient plus
petits que les femelles. I.orfque le couple part très-
peu de rcnij-s artès que l'accouplcincnt a été rendu
pail.rt, il .iiuvc fouvent que la femelle dégage le
bouc de Ion c";;"; ^ qu'elle fe remet en ligne dioite;
alors 1 un i-i I .aitre volent de concert, les deux in-
feéfes vont le pofcr fur une nouvelle plante , & la
femelle le rejoint au mâle fans faire autant de f^jons
L I B
qu'elle en avcit fait d'abord. Quand l'accouplement
a dure c]uelqucs minutes , les deux Libelkiles ne
font pas aufli aifées à effi-ayer qu'elles rétoient aupa-
ravant ; Reaumur dit en avoir pris alcirs avec les
doigts fans qu'elles le ("oient féparées,
La durée de l'accouplement , comme celle de Tes
pré;uJes , eil plus ou mouii lonj^uc félon qu'il fait
Y'.u> ou i;i,.inç chaud. « Dans un beau jour , nous
tii; R:.ii.) :!iii , ;'aiiibfcrvé deux D^moijelles qui rcf-
tèic t ;\. .,;i', ::^c:u jointes enfi-mbie pendant pius
d'uue demi Lciue, au bout de laquelle elles furent
trouMccs par le mouvement d'une branche que je
poiiûois inconfidéréinent pendant que je les cxammois
à la loUj.'C ; eilcs privent enfemb.e leffor ; la fenjtlle
ramena le bout de fon corps en arrière , & elle fe re-
drella ; elles fe pofcrcnt fur une plante peu éloignée
d'- celle qu elles venoient de quitter. Il fembloit que
l'accouplement précédent eiit été afiç'/; long pour la
femelie ; clic tint pend.tnt cinq à li\ minutes contre
les invitations du mâle , qui à o iuiîcurs re, riles difté-
rentes mit fon corps en ..irc , pendant qu'tik laiiloit
obftmément le lien étendu; enfin pourtant elie fe
raccoupla : un nonvci accident les fit repartir , ic
m'emjJtciia rie voir le moment oii la fépaiation i'iit
volontaire de la part du mâle.
Il paroît que c'eft coaftamment en l'air que fe fait
la jondion parfaite du maïc & de la femelle de beau-
coup d'eipèccs de Libellules j il y en a qui fe tien-
nent beaucoup plus long-îe;riS dans 1 air & y volent
avec plus de rapi iité. » J'y ai quelquefois luivi des
yeux, dit encore Reaumur, la niênie pauc, qui n'en
étoit qu'aux préludes , pendant un tcms affcz long :
je lui voyois faire des tours de diivéreîis côtés: c eil
toujours le maie qui dirige le vol, Se qui peut-
être cheichc en laiiant la femelle , i !a rèudre plus
trairabic. De rems en tems le couple defccnd avec
TÎtcfie tout prcs de la fnrface de l'eau , ii s'en
éloigne eniuite pcrpendicolairemeat avec la mèine
ra. idité : c'cli: an manège qui efl répété à bien des
leprifes : il femble que le mâle conduife la femelle
auprès de l'eau , pour l.ii montrer l'élément auquel
rlle doit confier fcs œufs, ic pour Icag.n^er k fe
prêter plutôt à la joaiilon qui doit précédci-'lc tems
va elle s'en délivrera. Quelque loit le motif qui
fait auifi defcendre le couple a différentes reprifes,
ee n'eft pas fans nf juc qaii dcfccifd fi bis , des
Grenouilles font alors à l'aiiur , en fautant elles
s'élèvent audelTus de la (arface de l'eau , pour
atciaper ks DcmofelLs qui voient auprès.
« Après avoir fuivi pendant quelque tems ane
paire , dent 1 Une & 1 a«cre DcmoijclU avoit le
corps bienërtt & bieir allongé, je voyois enfuite
nne antre figviic a ce même C8i..ple ; je diftiiiguois
très bien le corps de la femelle recourbe fous 'celui
«lu mâle, aiorç i'actotipiement étuit parLit , Se
l'étoit devenu en i'air ; mais des que la femelle a
pris la pofitien où le mâle la feuhaicoit , c'cft à
L I B
55»
Lii à la fcutenir er.tièrement , elle n'eft plus m
état d'agiter les ailes avec iuccès , aulli le couple
r.c cotituiue-t-i! pis long-t:ms de voler : q::and on ei»
a apperçu en lair un ainfi uni, on le voir bientôt
s'a^i-rocliei de terre , & aller s'appuyer fur quel-
que pia.ite. Plulieurs fois je nie fuii rendu fur le
champ dans l'endro-t où je l'avois vu fe pofer,
)'ai to'dj-.HUS trouve les deux Mouches difpofées à-
pcu-près de la même mai.ieie; le mâle tenoit fes
jambes cramponnées ordinairement à une petite tige,
ou à une branche , Si quelquefois à un brin de
bois fec ; fon corps étoit étendu en ligne droite. Se
dirigé pielque horizontalement , ju'fqu'aùez près
du bout oïl il fe coiuboit en crochet , pour palier
fous la tête A^i la femelle & lui tenir le corps faifi ;•
celle-ci fe tiouvoit audell'us du mâle , & avoir
(on corps contourné en arc autant qu'il étoit nécef-
faire pour que fon bout s'appliquât contre le ven-
tre du mâle , tout près du corcelet : le mâle n'étoit
pourtant pas charge de tout le poids de la femelle i
les ailes de cette dernière étoient en-bas , & s'ap-
puyoicnt par leur extrémité fur des fcudies de
Gramen.
« Les meilleurs obfcrrateurs , ajoiue-t-il , nt
font pas toujours alîcz en garde coiuie l'cûvie de
deviner des faits , ni alfez attentifs à faire diftin-
guer ceux quiis ne rapportent qu a;-tc3 les avoir
V'if, de ceux qu'ils ont imaginés en grande partie,
c'eil ce qui eif arrivé à Swaramcrdam par ru^^porc
a l'accouplement dont ii vient d'être queùic.n; quoi-
qu'il ne l'ait obfcrvé qu'en l'..ir, il en dctaille des
circonilances , qui, li elles étoient léeilcs , n'aa-
roient pu être vues que dans le cas où les préludes
fe fero.ciii paffés fur terre, & extrémemcns'près de
celui qui les obfervoit. Il fait faire à la feiucUe ces
avances qui ne font 'nuilemcnt dans le goût de ces
Mouches : il nous dit qu'elle va avec fcs jambes
au devant du bout du derrière du mâle, qu'elle le
faifit, & qu'elle le place fur fon col, où elle le
retient avec fes deus premières jambes ; il a fait
repréfenter celles-ci pafiées fur la tête de cette
Moucki , & ptclfant doucement le bout du corps
dti mal-. Eiitin , la courbure qu'il a donnée à la
paitie antérieure de la femelle , & celle qu'il a
d'îunée au corps du mâle dans le dellin eu; les
repréfeute accouplés, ne font pas celles qu'on leur
trouvera lorlqu'on nbfervera d'auilî près qu'il m'a
été permis dt le faire.
NûHS obfervcrons que (î la plQ.urt des Libellules
fe joignent dans l'air Se tout en vola.K, fias néan-
moins y refter biea long- tems, car peu après elles,
fe rapprochent de la terre, & vont fe placer l"ur
quelque branche d'atbie ou fur quel.jue plante ;
l'accouplement de certaines autres petites efpcces
fe fait taadis qu'eilci font pofées (ur quelque plante.
Les mâles des Libellules de toute< les cfpèceî oat
au dcinère ces crochets qui delveiu Iviar être iî ué*
55?
L I B
cediiixs ; mais dans !es différentes efp'ces ces cro-
chets n'ont paî ks rnêmes proportions avec !a ;',raii-
. dcuv du mâle: cciîxdrs peiites efpèces don: le u'ndie
-iiianègc vicrft d'êire décrit , font longs proj-or-
tionnellemcnt a la j^ravfkiu du corps. Ces ciorlieis
n'ont pas anji la lueme figue dans toutes les ef-
pèces de Libellules , & ne" fût-ce que pour mon-
trer combien la r.auire lait vaiier les plus petites
chofes pour la même nn ; nous al'ons faire cou-
noître quelque- -ur.s de tes inllr.nicns dcfliiu's à
accrocher le raâle au col de la femelle dans l'accou
plenieiK.
Le ventre du raàle d'une gr.ivde efpèce clt ter-
miné par trois pièces écaiiieirùs & mobilfs , dont
les deux latérales font en forme de feuilles alor^'i; e-.
& minciS, convexes cn-deiîus, avec une aiVcte
tout du louj:;, & concave endclious i elles (or.t
munies au bouc d'un petit crochet. La troilicm^ ,
placée entre les deux parties en feuillets , mais un
peu plus bas, elt de fi'^ure triangulaire, & elle fc
teniiine en pointe moufle; elle eli concave tant cn-
defTus qu'en-dellous : ces tto:s pièces (oiu garnies
de poils vers les côtés.
^A l'extrémité du corps d'une autre efpèce de
mâ'e , on trouve trois pièces en forme de croclietç
longs , écailleux & mobiles à leur bafc. Deux de
ces crocliets font finies au bord fupéricur du bout
du dernier anneau , l'un à côté de l'autre ; ils ont
au bouc une courbure confidérable dirigée en-dedans,
& ce bout, qui eft applati , eft d?/ifé en deux
peintes ou deux efpèccs de doigts, dont l'une e.'l
plus courte que l'autre. Le troilième crochet clt
attaché au bord inférieur du même anneau , au-
deilousdcs deux autres qu'il égale en longueur; mais
il eft courbé en-haut en forme d'arc, de forte qu'il
va à la rencontre de deux autres crochets avec fa
pointe. Ce dernier crochet eft fendu dans la moitié
antérieure de fon étendue, de forte qu'il forme deux
longues pointes courbées en-haut , & qu'on peut
féparer un peu l'une de l'autre en introduifant la
pointe d'une épingle cntr'elles. A l'origine de la fente
le crochet a deux petites pointes coniques , élevées
prefque perpendicu'airement, jet! feukmeitr un peu
courbées en arrière , & ces dci'x peintes font im-
mobiles. C'P i l'rr ? "
initru.rn.: ; ,
avec bta; . . . '
oycn de ces trois
.les j le m.yc doit fe faiilr
dii ce! de fa femelle , à
prenons quelque chofe avec
le pouce Ê: les deux doigi
Au dcnière d'un autre mâle en voit encore ces
tnêmcs iniîrumens , au notr.bre ce quitte , un peu
autrement fa-ts que ceux des efpèces précédentes.
Les deux pièces fupérieures font en forme de tiges
alongées , cyiip.dnqnes , arrondies au bout 8c velues .
ayant en-delTous quelques petites dentelures. Les
deux piècx;s inférieures font comme des crochets ,
'''! t la po!r:ce cfi courbée en-hau: ou dirigée vers
ies pièces fupérieures, & elles ont une dcmcUue
L I B
à quelque diftance de leur bout. Ces deux crochets
font unis enfemblc à leur bafe, de forte .';u'il' ne
font là qu'un même corps. Ccb quatre initiumcDS
font écailleux & mobiles.
C'cll princi; aLmcntdans une portion du deffous
du prcioer .l'iucan , Si dans toute la longueur da
dcil.;us du fcfiiJ , que font placées les p'arties d«
maie , au moyen defquelles il fe joint iniimémer.t
avec la femelle. Au bout d'une arcade fituée ai'.cz
près de l'origine du premier anneau , commence
une courfie qd règne tout du long du fécond , &
le prolonge dans le tro'.lième, elle cft allez large
Se alitât profonde pour contenir beaucoup de pièces.
Les [lui e'itnriellcs & le', plus remarquables le trou-
■'ei.tdiis le feciipd anneau. Celle qui caraitéiife
v'iir.iblcnicnt le mâle , elt de ce nombre , elle
lai. le to )<-];> hors rie la couliife , & paroît tou-
jours a I . r..r,ijr coup d'œil un mamratlon d'un
bruu |ic!;uj lioir. Au rei'^c , cette dernière partie
ic qLLl.jucs .ijtres , itc font ni faites ni dlfpofées
prcc (■(■m.ntuL- la même itia-uèrc, o'ai" le- Libellules
iiulc ,'c difié.'er.tcs ci", t .-i;s, Poui donner une idée
g.'iiéialc de ces pauics i. de leur arrangement,
nous nous fixerons, d après Reauraur , à un mâle
d'une allez grande efpèce , qui paroît de bonne
heure au ptintems. Le petit corps propte au m.âle,
(jui en tout tems fort un peu de la coulille ,
demande pour être bien vu , qu'on l'en fade foitir
davantage, en pi. ffant l'anneau dans lequel il efl
logé ; alors la couiiiic qui s'élargit, & dent le fond
j.é!cve , permet de voir ce petit corps Sr un plus
gros auquel il tient. Pour fe faire à la fois une
image de l'un & de l'autre, on fe repréfentera un
vafe en forme de pot , qui anroit une anfc qui
s'éieveroit au-dcffus de Tes bords, 8c dont le bouc
le plus élevé fe termineroit par un bouchon engagé
<!ans l'ouverture du vafe. Le petit corps qui faille
hors de la coulifl"e dans les tems ordinaires, eft
l'anfe , & nous hu en laiderons le nom ; on uc
voit alors que [on coude , il faut que la prelTion
ait obligé le fond ce la coulilfe à s'élever, pour
voir qu'un bout de l'anfe eft: logé dans le vafe
inèmc & fait en bouchon. Cette efpèce d'aafeeil
probablement deRinée à porter la fécondité danS
les oeufs delà femelle j dans le corps de laquelle
elle s'introduir, après s'être rediel'éc. Avec la pointe
d'une épingle, il eft toujours aifé de faire foitir Ion
gios bout, du vafe defiiné ii le recevoir , mais
auquel il n'cll aucunement adhérent. Le i^out eft
charnu & refendu j ciiiand on le prelle un peu, ou
peut remaïqi'.cr qu'il s'ouvre comme s'il étoit fait
de deux petites coquilles. Le vafe n'a que par la
partie antérieure la forme d'un vafe , car il le
teimine par une efpèce de queue, qui devient de
plus en plus délire , & qui eH logée dans le troi-
lième anneau. Dans le fécond a'nneau à chajue
côté de l'an Te , c(ï une efpèce de feuille cariila-
gineufe, qui par fon bout initér lent peut s'clcvcr
sii-delTus Je la couaflc.
ïr.trt
L I B
Entre ces deux feuilles eft la b.ife d'un crochet
^cailîeux, re>:ourbé vers l'anfe. D-ux efpèccs tic
ffuillcs écallcufes , beaucoup plus courus *: plus
érroites que les prem-crcs , ioiii atcachJeS l'une
d'un cô.ï & l'autre de l'uiitic , près de î'ongine Hu
lecond anneau. Dans le milieu du premier font
deux aiures pièces écaiileuî'es, qui s'écatten: l'une
de l'autre en s'èlerant , & le dirigeant vers l'an^'e.
£iifin , prC-s de l'arcade du premier anneau , & f.ir
cliaqt:- bord de la cduliffe , il y a un croche:
court, peu courbé & dont la pointe ell alTcz fine.
Si on excepte l'anfe & le vafe , toutes les pièce?
dont nous venons de parler , paroillent avoir été
dclrmécs à faiiir les parties de la femelle qui tou-
chent celles du mâle pendant l'accouplemen;. Mous
ajouterons encore , d'après De G;er , qu'o.n troi;vc ,
a chaque côté'du fécond anneau, tout proche de la
cavité qui renferme les parties du fexe, un crochet
écullcux, immobile, ou iini Fait corps avec la pca-i,
& qui cft terminé par quelques pointes rouies &
courb-îcs en- dedans, il y a appareiacc que ces deux
cioch-ts aident a retenir le derrière du corps de la
femelle.
Les parties fexuelles du mâ'e d'une autre cfpècc
de Libellule , préientcnt des diftérences que nous
croyons devoir faire connoître , d'apiès la defcrip-
tion que De Geer nous en donne : elles font placées
au-dellous du (ccond anneau du ventre , de cet
anneau qui efi. beaucoup plus gros que les autres.
Cet anneau a en-dclious une profonde couhlie
enfermée entre deux efpèces de cloifons , qui font
les côtés même de l'anneau. Chaque cloifon ell pio-
longée vers le troilicme anneau , en une clpcce de
lame écailieufe , plate , un peu couibée & concave
en-dedans, en forme de cueil!eron,dunt les bords font
garnis de poils ; ces deux cueillerons peuvent fe
rapprocher l'un de l'autre & faire la fondliun de
pinces. Du milieu de la cavité ou de la cjuliffe ,
s'élèvent deux inftrumens courbés, écaillci.x Se
mobiles, en forme de grands crochets, dirigés
avec leur pointe en arrière ou vers les deux lames
c incaves, mire lefquelles ils repolcnt avec leur bout.
Ces ctociKts & les deux lames font les inflrumens
avec lefquels le mâle s'accroche aux parties de la fe-
melle qui viennent le toucher dans cet endroit pea-
dant l'accouplement.
Au fond de la coulifle , entre les deux grands
crochets , eft placée une partie alongée 6; mo-
bile , courbée elle-même en crochet en arrière ou
vers le troificme anneau; c'eft la partie qui carac-
térife le fexe du mâle. Elle ell alongée , à-peu-près
cylindrique, divif.e en articulations, écailieufe dans
fa plus grande étendue , mais terminée par une
cfpcce de tête renflée & membraneufe , divifée
tomme en deux lobes. Cette partie courbée tient à
uue autte longue pièce , dont elle eft comme la
continuation, 5c qui eft placée tout le long du
deiTous du troifième anneau , dans une autre cou-
lifle , qui y règne d un bout à l'autre ; cette longue
Hijl, Nu}, des Infccies. Tom, VU,
L I B
553
pièce eft cquivalenrc à celle eue Rc.uimura comt^aréc
a an vaie , dont l'anfe icioit la partie irèine du
mâ'e. Pioche de la paitie courbée , la longue
pièce eft grolfe& co-nme enflée ; elle dmniuc en-
fuite de plus en plu., de din^ètre , à mcfure qi^'clie
avance le Ioi'l; liu iroifiéme anneau , & cn.l;- elle
iï-it en pj/hiic très-.'îne & écailicule, & qu'on peut
foulever avec une épingle, f^aice qu'elle n; iic'it
pas à la peau à fon cxtrémiié-. Dans ;'a.-c;>u;le-
menc ;a partie du mile le red'clîe apparcc>nu'i: ,
pour «'miroduirc dans le corps <ie la fcraelk & pour
y up'-'icr la ficondation.
Dans les petites 'efpèces de Libcllu'ei, les p.ir-ies
qui caraûenftnt le fexe du m.î!e^ font pi,;.; .'es,
com,-ne dans les grandes cfpc'ces , dans une >!,rai-.de
cavité qu'il y a au dell'ous du fécond annc.iu du
venue; on peut les voir allez dillinftjraent, &■: elles
[ont coiiipolécs de plulîeuis pièces. On apperc^dc
d'abord iliux grandes lames écailieufes , mobiles ,
placées fur leur tranchant & qui fiiufîent en p-.^'intè
couibéc , un peu cmoudée. Plus loin , à la (ép.ira-
tiou du lecond d'avec le tiollième anneau , il y a
une pairie élevée, concave en-dcHui & arrandic aa
bout , & qui tient au co;;-s par des chairs unique-
ment „ycc fon milieu , d. forte qu'elle cR mobile;
elle peu: le relever tant par-devant que par-dcr-
riere. E'ic elt ccailleule &. niarilve , mais pruchc
de fon bout antérieur , en-dellus , elle a une ca-
vité, qui^efc remplie pat une malle de chaiis molles
& blanchâtres. Entre cette partie & les deux lar.cs
tcailleufes , il y a une troilièm; partie , la plus
clicnticlle de tCitiLes , car elle paroît la véviia'-ie
partie qui caraCtérife le fexe. Elle prend fon ori-
gine d'entie 'es lames éeailleufcs , & elle repofe avec
Ion extréniiié au-delfousde la partie relevée S: mo-
bile , dont nous venoiis de parler, de forte que
que quand elle cft dans fon état de repos , on
n en voi- qu'une portion du milieu. Pour voir cette
partie du mâle en fon entier , il faut la dégager
de dellous 1 autre pièce, ce qui eft aifé de'fàlre
en la relevant avec la pointe d'une épingle; la
pièce arrondie cède , s'élève , & laiiTe le "palTatre
libre à la partie du fexe, qui fe relève alors la-
cilemcut. Cette partie cft alongée , de figure irréeu-
hère , & d'uoe fubllance membraneufe ou l'icr-
veufe , blanchâtre ; elle a un grand nombre de
ride? , & elle ell plus gro.Te à fon extrémité qu'ail-
f leurs ; elle eft fortifiée cn-dcfTus par une ipiècc
écail'euie noire , qui fe divife en deux lames
pointues & tranchantes, intimcnent u'i'es à la pania
membraneufe. Quand on lailfe enfuite l'infedle en
repos , il ne tarde pas à mettre i'n partie dans fa
première fituation ; il relève la pièce arrondie, Je
fait gliflcr l'autre partie en-dclfous de cette der-
nière , de forte qu'alors tout fe trouve remis à fa
place.
La femelle ne garde pas long-tems fes œuf; d.ws
fon corps, après qu'ils y ont été fécondés. « Vers
midi , dit Rcaumur , je renfermai dans un pouJtui-
A aaa
554
L I B
une Je c.-Iles dont les mâles font ronges , que ,
j'avois piilc accouv^lée ; la journée n'ctoic pas finie
. qu'elle avcit fa': fa ponrc tiai\s un lieu qu'elle
n'eût pas choilî pour la faire , i\ elle eût été libre.
Tous '\fs œufs y ctoienc réunis en. mal.'e , ei; une
cfiiice de £;rappc ; rous fortenc ain/i a la fois du
corps de \k' Mouche , & collés les uns contre les
autres. J'ai pris des D^moije'les , qui avoient certe
grappe au derrière , & en prellani: le corps de
quelques autres, je Tcn ai fait fortir. Ces œuts font
blancs Se moins oblongs que des œufs ordinaires.
L'ouverture par laquelle ils fonent , qui cft aulfi
celle dans laquelle s'eft introduite la partie du
m.île qui les a fécondés , efl: du côté du ventre ,
allez près de l'anus : une plaque écailleufe la re-
couvre dans les tems ordinaires, & peut être fou-
Jevée quand il en cft befoin.
Les femelles des petites Libellules ne pondent pas ,
comme ks précédentes, tous leursœufs à la fois fc
réunis eu grappe, c'efl un à un qu'ils
des corps que "
fortcni
peut preficr à dclîein de les
L I B
voir ; au moins ces parties paroiffcnt- elles pro-
pres à entailler. Ce font deux p!;?qucs écailleu'e- ,
appliquées l'une contre l'autre , dont le bord ex-
térieur cft taillé en ftie , & convexe ; le côt' in-
térieur de chacune de ces plaques cft coupé en ligne
droite , &L logé dans une efpcce de gouttière. C'cft
en predant le derrière de l'infede , qu'on oblij^e
ces deux lames à fe montrer & à s'écarter l'une
de l'autre. Quand on augmente la prcffion d'entre
les lames précédentes , on en fait fortir deux autres
aulli lons'.ues & plus érroites , & dont le bord
convexe efl: dentelé comme celui des premières,
mais à dentelures plus fines. Ces quatic elpèccs
de fcies ne doivent pas être des inftrumens inutiles,
quoique leurs ufages ne foient pas allez connus.
Leurs dents peuvent fervir à empêc/icr de ghlfer ,
& à fiïer le bout du derrière de la Libebule,
dans le teras oii elle le tient appliqué contre la tigs
de quelque plante. C'ell près de l'origine des
lames en fcie, que s'introduit dans le corps de la
femelle , la partie propre au mâle ; les dents de
ces lames peuvcRt faire fur les anneaux contre lef-
faire oaroîtie au jour : ils (ont blancs , comme q«c's elles s'appliquert , des imprcffions q
ceux dont u vient d'être fait mention , mais d'une
figure un peu différente j ils font pointus par les
deux bouts. On trouve au derrière de ces femelles ,
des parties que les autres n'ont pas, & qui doi-
vent faire foupçonner, avec Reaumur , qu'elles ne
fe contentent pas de jeter leurs oeufs dans l'eau,
qu'elles les confient à quelque, plante aquatique^
af tes lui avoir fait des entailles propres à les rece- œufs. (
font pas inutiles pendant la durée de l'accouple-
ment. Mais, comme il a été dit , on doit parti-
culièrement foupçonnet que ces quatre fcies ont
été données à la femelle Libellule , pour faire
des entailles dans des branches ou tiges de plantes ,
5: pour la même fin que 1 on connoîtdans d'autres
infeéles femelles , «rmées de fcic , pour logcrlcs
Suite de tintroduclion à niijlolre naturelle des Jnfcâes.
LIBELLULE.
LIBELLULE. Lin. C e o f f. Fa e.
A E S N A. F A B. A GRl ON. F A s.
CARACTERES GENERIQUES.
Antennes courtes, fctacces, formées d'articles courts , à peine cliflinds.
Bonclie compofce de mandibules courtes, cornet"; , aiguës, deiuces à leur bafe
de mâchoires comprimées, cili.es , ongui. ulées à Lar excrémré, i:orce:i'.eiit dt^itces,
d'une lèvre inférieure, large, concave, embrallanc toute la bouche , lormte de
trois pièces.
Deux antennules filiformes muliiarticulccs, inférées & couchées fur le dos de
la mâchoire.
Trois articles à tous les tarfes.
ESPECES
* Jiles horizontales , yeux hém:fphéi iques
rapprochés,
I. Libellule quadrimaculée.
Une tache noirâtre à la. hafe des ailes
pojlérieures , & fur la partie moyenne &
antérieure de toutes les ailes j abdomen
tomenteux , déprimé,
1. Libellule jaune.
j4iles jaunes à la bafe.
3. Libellule ftigmate.
Jaunâtre ; ailes avec une tache & fex-
trémité brunes ■ figmate blanc.
4. Libellule oculée.
Jaunâtre ; extrémité des ailes anté-
rieures j t- le bord des pojiérieures j tranf-
parente: flïgmate blanc.
5. LiBsiLULE indienne.
Ailes variées de brun & de jaune : une
tache bleuâtre à la bafe des ailes poflé-
riuires.
6. Libellule véficuieufe.
Ailes blanches \ front élevé & vé/îcu-
Icux , jaune , ainfi cpue le corcelct,
7. Libellule vuig?ire.
Ailes tranfparentes ù fans tache ; ahdo-
men cylindricdiz & roujfâtre.
ss^
Suite di l'introduction à l'Hijloire Naturelle des Infectes.
LIBELLULE. (Infides.)
17. Libellule piemoncoife.
Ailes planes & cendrées , une bande
brune à l'extrémité.
iS. Libellule bleuâtre.
Ailes blanches ; fiigmate blanc , ter-
miné par un point noir. Corps bleuâ-
tre.
19. Libellule fix-taches.
8. Libellule rougeâtre.
Ailes pojléricures noires à leur bafz ;
corps tetiagone.
ç). Libellule ferruginée.
Ailes jaunâtres à la bafe\ corps ferru-
gineux & ôbfcur.
10. Libellule déprimée.
Toutes les ailes noires à leur bafe ;
abdomen déprimé j jaunâtre fur les côtés.
Trois taches marginales noires ; lejtig-
I. Libellule blfafciée. '"'"'' ^^^"'■' f^"' l'^ dernière tache. Des
bandes jaunâtres fur les ailes pofté-
Àilts tranfparcntes • leur bûfe & deux ' rieures.
autres taches brunes,
10. LiEELLBLE Variée.
12. Libellule quadripondliice.
A'.les variées de brun & de jaune :
Ailes blanihes , la bafe des poflé-\ fiomatc blanc , terminé par un point
•■idures noire , avec une ligne jaiim , t ,2Qif^
loin en
zi. Libellule fafcice.
Ailes planes & brunes, avec une Jl rie
blanche.
point noir fur chacune. Abdomen
arrondi.
ij.LiEEli.ULE commune.
Corcelet jaune avec huit fries noires,
14. LiBELLulE obfcure.
Ailes ferruglneufes ; corps obfcur.
1 5. Libellule bronzée.
jiilcs tranfparentes ; corcelet yen a;i-
16. Libellule trei!!agc"C.
AiU'S fans taches à la bafe; f abdomen ^
le dos & les côtes marqués de tatkes
jaunes ^ interronpues.
îi. Libellule ombrée.
Ailes planes & blanches _, avec une ban-
de roue.
a 3. Libellule notée.
Ailes planes & noires , avec une tache
& l'extrémité blanches.
24. Libellule partagée.
Ailes planes , noires depuis la laje
jifqu'au milieu.
Siike de rintroditmc-n à rWp'iTe Naturelle des InfeCtcs.
rs?
LIBELLULE. (Infeftes.)
î 5. Libellule équeftre.
IMohié des aiUs noire y avec unehande
hlMKhe.
16. Libellule chinoife.
JlU s antérieures de couleur tejljcce ,
fd!c \ les pojlerieures vcrJàircs & l'extrc-
mité brune.
xj. Libellule verficolor.
Ailes planes & blanches , avec trois
triches noires & trois autres cendrées.
18. Libellule hiftrion.
Ailes variées di j uine & de brun ,
blanchis à kur extrémité j corps cui-
vreux.
iç). Libellule américaine.
Ailes couleur de pourpre , avec une
bande blanche; les antérieures blanches à
leur extrémité ; une ligne blanche à la
bafe des pojléricttres,
30. Libellule margince.
Ailes noires ; les antérieures blanches
à Véxtrémité ; le bûrd des pojiérieurcs
blanc.
3 I. Libellule ferruginenfe.
Ails blanches \ corps ferrugineux ,
un point jaune de chaque côté de la
bouche.
3i
Libellule tomenteufe.
5 ^. Libellule Caroline.
Ailes blanches; les p (lérietires ferru-
gineufcs , dentcUes à leur bafe ; corcclet
34. LîBELLULE du Cap.
Ailes blanchâtres , parfcmées de taches
Sr de points bruns.
3 5:. LiBELLU
LE maculée.
Corcekt avec deux lignes jaunes de
chaque côté ; une tache jaune à la bafe
des ailes.
6. Libellule clavée.
Abdomen en majfe ; hoffu à fa bofe j
corps va-ié de brun & de vert.
37.I/IBELLULE tensille.
Corcelet noir, varié de caractères jau-
nâtres. Queue ungaiculce.
38. Libellule grande.
Corcelet avec quatre lignes juunes ;
corps varié.
3 9. Libellule petite.
Abdomen jaune , avec deux lignes noires,
ailes poficrieures jaunes , ai ce deux taches
noires.
*•■ *" Ailes relevées, yeux globuleux ,
écartés.
40. Libellule céKUue.
Ailes blanches ., corps tomemeux , varié Ailes pofl rlcu-es , vertes & foyeufes
de brun & de vert. 1 noires à l'evtreir.icé.
he^^.
X;8
Suite de l'întroduclion à l'mjloîn Naturelle des Infd
LIBELLULE. (Infeites.)
41. Libellule linaire.
Ailes réticulées ; abdomen très-long.
41. Libellule ciliée.
Fene ^ cuivreafe ; abdomen Irun j
pattes noires & ciliées.
45. Libellule vierge.
Ailes colorées,
44. Libellule amclje.
Ailes tranfpar entes..
L I B
:Us\h. i enta.' s , ycu: ht
L î B
559
■;.:. iiues
I. Libellule qua(lri-ma;!alée.
L'BELLULA quadrimaculdt,:.
Lhe.LLz alis poferiorihus hjf, omil'o-jfqne mcdlc
antico mxci.'.a ntgrîcaate , abd3:nine defTcjfo lomiti-
lofj.FaB. SyJ:. en:, pag. 410. n'^. i. — Spcc. ir.j
tjrn. i. p. JIJ.n^*.. — Mant. inf. (ont. i.p. y,C..
n". !.
Libelhld j^-m.zcu!dta ails p,fiUIs iafi ommhufque
tr.c-io U'i:U.j mdcula r.!f^:^'d!:u\ LiN. £yjf. nut.
p. 9Cl. n". i.'^Faun.fuei.-. /«". 1459.
Lie'iulj alis mdculu duplici margir.ali. GïOff,
inf. tcm. i.p.it.^. «". 6.
La Françoife. Geoff. l'id.
Uhillula max:ma , atdominc ircviori /atloriquc
fiavo. Ril. Ir.f. 4.;. 4.
ScOP. Enc. carn. n°. «79.
Reauu. Mem.inf. tom. 6. tah. 55./^. I. î.
Yov?.Q. Ent. par. pars. i,. p. 54J. «^. 7.
E'ie a environ dix-huit lignes de long. La tête cft
Tcrditrc , les yeux font gros & d'un brun marron.
Le corcelet &: l' abdomen font jaunes , couverts de
poils fins; on remarque fur le bord de l'abdomen
plufieurs taches jaunes oblongues. L'extrémité elt
noire. Il eft déprime en - dellous. Les ailes font
grandes. Leur bord antérieur eft jaunâtre avec
deux taches brunes quadnangulaircs fur chaque ,
& une grande tache brune à la bafe des ailes pofté-
rieures.
Elle fe trouve en France.
». Libellule jaunâtre.
LlBtLLVLA flilVeolt2.
LibcLuU alis bjfi luteis. LiN. Sjf,. nat. p. 901.
aV. i. •Faun.j'uec. 1460.
Fab. Syfl. ent.pag, 411. ri'. ^.-—Sp. inf. tom. i.
p. 510. n*. J. — Mant. inf. tom. i. pag. 556. n'^ . 5.
hibelluld alis albis , b.-rfi luteis abdomine latef
tenie. Geoef. fiiji. irf. ton:, i. p. zij n'. 7.
L'éléonore. Geoff. Ibid.
ROES. InJ, 1. aq. 2. tab. j. fig. 4.
ScHAEFF. Icon. tab. ^-fg. I.
Les ycui font gros & brun. Le corcelet eft
large , d'un brun noiiâtre , avec deux plaques
jaunes un peu vcrdâtres , ur.e de chaque côté.
Le ventre large , court , applati , compofé de neuf
aaneauïj^il eii noii co-dcffous & jaujis eu-aelfus.
Le; a-I. 5 foiu diapKaues & claires ; cIIcî or.t i icivr
p irt- un" tache oblorgue , noire . placée au bout
du bord antéiieur ; fc k leur bafe, il _ y a une
.rraiic'e tache d'un jaune brun. Les paires font i.circs
'î,: éfir.cufcs.
Elle fe trouve en Europe aux environs dcTaiis.
5. Li3iLL'jiE f!!>;raatc.
LiSEt.L ULA fiif^rr.atiliins.
LibclLiLi fii\-e''ur.s til'is macula apictquc fufcsi
fi'gniA:^ niveo. FaB. Syjl. ent. pag. ai\. n". î.—
Sic:. ::if. t. I. pd^. jzo. n'<.6. — Mar.:. a:], t. I.
p.-.j 5;'i. ^".6.
Lin. Syfl. nat. edit. Gm. pag. 1619- ""• J-'-
Elle rclTcmble beaucoup à la Libellule jaunâtre.
Le coips eft entêtement jaune ; l'abdomen e!l
noir , r.iyé. Les ailes font diaphanes avec une tache
brune fur le milieu du bord extérieur. D.-nièrc
la tache & fur le bord le plus épais, fe trouve un
ftgma^e blanc. L'extrémité de l'aile eft brune. Les
pattes font jaunâtres avec l'extrémité noire.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
Du cabinet de M. Banks.
4, Libellule oculée,
LiBLLLui.i oculata.
Ubdlulafavefctns , alis primoribus apice , pof-
terioribus margine aqueis : fligmate niveo. L ab. S\JL
(Ut. p. 411. n". 6, — Spec, inf. tom.i.p. jii. n°. 7.
— Mant. inf. tom. i.p. 1^6. n''. 7.
Lin. Syfl. nat. éd. Gmcl. pag. 1619- «". ij.
Cet infeélc rcflemble beaucoup au ptécéQ.:nf,
( Libellule fligmate) dont il peut bien n'c:re qu'une
variété. Les ailes antérieures font jaunes, jufqu'au
ftigm.ite blanc , qui eft fur le bord épais ; le
relie de l'aile eft tranfparcnt. Les poftérieures font
auffi jaunes, £c ont feulement leur bord inférieur
tranfparcnt.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
Du cabinet de M. Banks.
j. Libellule indienne.
LiBLLLUL.i indica.
Libellula alisfavo fufcoque Variis : pofler.'oribut
macula bafos cyanea. F a^, Spec. inf tom. i.p. 511,
n". 8. — Mant. inf. tom. 1- pag. 53e. «". z3.
Lit^. Syfl. nat. edit. Gmel. p. 1610. «". 14.
Drury. InJ, tom, i. cab, i,(j> fè- i. Liicilula
arria.
féo
L I B
Elle cS de moyenne gi.'.i-.Jcur ; fbn corps eft
brun. L'"., ailes antéucuics font jaur es , avec de
grandes tacl-cs brunes; fur l'exirciiiiri;' deces mêmes
ailes , c]i:i cit b'.a'iche , fc trouve un Itigmare noir.
Les aiks p.jllcne.ircs l'ont pciiiu entièicmenc jau-
nes , & i)n: a leur bafecjiii cfttort lafi^e , un^- r.îclic
d'un bleu bnliaiu; il y a une ra:lie b; une , llnufe,
au mifiei! , qni s'étend depuis le bo.-d épais de l'aile,
jufviu'au bord mince , & delà julijLi'a l'angle i|ui elt
près de l'an l;s. Il y e;i a «ne autre piefcjUC tjuarréc
■vers l'extrémité de l'a-.le , au milieu de cette même
tache elt un pomc jaune piefqiie rond ; l'extrémité
^ci'ailecfi: blanche.
Elle fe trouve fur la cote de Coromandcl.
Da cabinet de M.Barks.
6. Libellule véfîculeufe.
L:nzLLULA veficiilcfû.
■ Lihelliila alis nlhis , fronte eUv.navcJîculofatho-
racequc fiavis imm^cidaii,. Fal. !>yft. c:u. tom. i.
p. 41 1 . n°. 7. — Sf^ec. inf. corn. i. pag. 511. n^ . y.
^Mant. inf. tom. 1. pag. ^7,6. rî". 3.
liN. Syft. nat, edic. Gn-.el. pag. xGio.n°, 15.
Elle eft gr.inde ; fon front eft élevé , véficj'cux,
prclque diaphane. Les yeux font uflacés. Le corce-
iet cit jaune , i'ans aucune tache. L'abdomen cy
lindiii|uc ; les anneaux font d'une couleur pâle ,
ebfcu:e^ leur bafc & noirs à leur cïcréinué. Les
lames de la queue font cylindri^^ues.
Elle fe trouve en Amérique.
7. Lie£1.lule vulgaire.
LiBELLv LA vulgata ,
Libeltulu , alis hyalims immaculatis , ahdomine
cylindiico ruje. Fab. ^yfi. cnt. tom. i. piig. 411.
72°. 1 1 . — Sp. inf. t. i. p. ^ 2i. n'\ 1 4. — Mant. in}.
tom. I. pag. 5^7. n°. i^.
LibeUula , alis hyalinis , corpore grifeo , cauda
fmpiici. — Lm.Syfi.nat. i.z.p. soi. «''. 3.
Faunfuec. n". 1461.
ScOP. Ent. carn. n". «go.
Rai. /;/pj^. 49. 71^. 6.
', 'Rois. inf. tom, 1, aqu. X- tab. 8,
Elle eft prefcjue noire. Les ailes font tranfpa-
rentes , fans autres taches , que le iligmate de
l'extrémité qui eft d'un rouge biun ; e!'c n'a point
de feuillets apparens à l'extrémité de l'abdomen.
Elle fc trouve en Europe fur le bord de l'eau.
L I B
L:lc!!::!a dis tdmum poft'-ricr'hus br.Jl r.'.gnc/in-
tibus , corpore tetrago.w. Lin. Syft. nat. edit. Gmel,
p. 2(>io. n^ . 4.— ■ Fuu.i. f..ci. n». 1461.
-yj'- '■^f- '^
Fai
inj. to-n. I. p.ig. 521.;:°. 10. — Mant. inf. ti^m. i.
P-ilS.n". 10.
Rai. Inf pag. jo. n'^ . 8.
ROES. Inf, 1 . ù-qit. 1. tub. y. fi^. 4.
Le devant de fa tête efi blanc : fon corcelet cf:
noir, couvert de poils blanchâtres; il a cn-dvffus
des lig!ies rou^^es, ii: fa p.irtie polléiieure derrière les
ailtseil aufii rcn.gc. Labàcnien eft noir avec de
grandes t;;Jic?: lungcs. Les a'.lts font tranfparenies
avec un lîigniatc buui à leur extrémité. Les pollé-
ricurcs font noires à leur b.ifc. Les pattes A'ur noires.
Les taclies qui font louges fur le mâle , font jaunes
fur la femelle.
Elle fe trouve en Europe, près des eaux.
9. Libellule fcrruginée.
LiBELLuLA fcrruginaïa.
hibellula alis bafi fiavefccntibus , corpore ebfcurè
ferrugineo, Fab. Spec. inf, tom. i. pag. yii,
n°. I 1 Mant. inf tom. i . /). ^ ; 6. /J°. 1 i .
Libcllula ferragata. Lin, Syft. nat, eait. GmcJ.
p. i6iO. n". 17.
Son corps eft entièrement de couleur fcrrngi-
neufe obfcuic. Les ailes blanchâtres & réticulées loge
jaunes à leur bafe ; elles ont à leur e.vtr^mité le ftig-
mate ordinaire, brun. Les pattes font fortement
cillées.
Elle fe trouve au cap de Bonne-Efncrance.
Du cabinet de M. Bancks.
10. Libellule déprimée.
LiBELLVLA d.prejfa.
Libtllula alis omnibus bafi nigricantibus , abdo~
mine deprejjo laa tbus fluvicante. Fab. Syft. ent,
pag. 410. ;:". 1. SptC inJ. tom. t.
pag. 5 19. n°. 1. Il Mant. inf tom.
33<
S. Libellule rougeâtre.
LtssLLULji rubicunda.
Libelîula alis omnibus bafi nigricantibus , thorace
lineis duabu; fiavis , abdomlne tanceoUto lateribus
flarefcente. Lin. Syft. nat. tom. x. pag. joi,
/z'. j-. — Faun. fuec. n°. 1413.
LibeUala ihorace viridi nitido , lineis fiavis ^
alis aliis , abdomiiu nigro ct,rulej(eiuc. — Geoff.
Inf tom, l. p. il6, n", 9.
LaSiWie. Gsoif, Ibid,
Ubeti'uU
L I B
Libelluta maxima , abdomine brlviorc laùoreque
^rui'eo. — Ra). InJ'.pag. 4!) , n° . J.
Kz.KVH.Mem.inf. tom. 6. t^b. l').fig. !•
Lesk. I:.p-!g. 50. tnh. A. fi g. 1 5.
Scop. Ent. cjri. n° . 67S.
RoEs. Inf. tom. i. r.qu.i.tab. 6.f!g. 4. 6' n.'i. 7.
J%- 5-
Edw. GUan. tab. 555.
LibelluU fylvia. EOURC. Ent, par. tom. 1.
/>. J46. n". 10.
Elle a les yeux gfosS: bruns, le coicelet vert,
avec deux lignes longitudinales jaunes ; l'abdomen-
cft bleuâtre dans les mâles feulement , & d'un brun
verJâtce dans les femelles; tous deux cm les bor.ls
lie l'abdomen jaunes. Les ailes It-ut diap'ianes avec
un poin: obiony; àleji exrr.'raité , fur le bord an-
ttrit-ur; elles ont a leur ba'e une tache jaune, oblon-
gue fur les ailes antérieures, & triangulaires fur
lés poftérieures. Les patres de l'infedle lont noires
6c la bafe des cuiiîes jaune.
Elle fe trouve aux environs de Paris.
II. Libellule bifafciée.
LlBELLULA bifafciata.
Libillulla aljs hyalinis : macuia hafeos , /'tf-i/f
que duabus fujcis. ï AS. Syft. ent. tom. \. p. 4,11.
n'^. y'^^—Spec. inf. tom. 1. pag. 510. ';". ^. —
'Maat.inf. t. l.pag. ^36. ti" . 3.
Lin. 5y;Z. nat. edii. Gmeip. léii. n?. iS.
Libel/ula trimaculuta capite gluhofo , alis albis ,
média macula, b.ifî fafVia lungiiudriali fufjis. Dec.
Inf. tom. j. pag. j j6. 2.. tab. î6.fig, 2..
Libtliu/apulc/u//u.DKV'B.Y. Inf. tom. i.tab. 48.
fis- 5-
Elle eft de la grandeur Je la précédente (Libellule
déprimée ). Le corcelet eflvcla.il a deux petites
lignes blanchcr. pofées audclfjus des a;le=;. L'abdo-
men eft dépvim'- , brun 6: 'es côtés jaunâtres. Lt-s
ailes font tran'.'^arcnres , avec une tavhe noirC ,
oblonguc à la ha e , dans lacjuelle fe trouve une
petite ligne blanciiâ'.e ; il y a;-, milieu une autre
tache de même couleur & p'us courte. Si une autre
à l'extrémité.
Elle fe tr'-iuve en Ainériviue.
Du cabinet d; M. Bancks.
11. LisrLLUL'î quadriponduée.
his^LLULA L^uadnpu-ictata.
Life'luU alis a.'bis , p flcioribus bad nigris :
H fi. r.ùt. d:i Ufecisi, lom VU.
L I B
561
iifieaJldVJ , oninihus pur.clo airo , abdomir.e rotun- _
dd!o. Fab. Spec. inf, lom.l.f. -;i.o. n". 4.— —
AUint. inf. tom. 1. p. y.6. n'^^- 4'
Lin. Syf. nat. edil. Gmel. p. l6ii. «". i^.
Elk ell de la grandeur de la précédente , ( Li-
bellule bifafciée ) fa bouclie eft noire & les côtés
des lèvres font jaunes. Le front eft vert & vcficu-
leux. Le corcelet eft d'un vert obfcur & velu.
L'abdomen eft arrondi, verdàae à fa bafe & noir
à fon extrémité. L:s ailes antérieures font blanches
avec un point noir au milieu du bord antérieur;
elles otit le Iligmatc oblong ordinaire à leur cxtié-
mité ; les ailes pi-ftérieures font noires à leur baie,
finement rediculées de jaune. S: déplus une ligne
jaune vers le bord antérieur.
B^^e trouve en Amérique.
. Du cabinet de ^L Eancks.
13. LiBELi. Il LE commune.
LiBEiLULA vulga:i0m.a,
Libeliula thorace flavo : flriis oclo nigris. F.ab,
Syfi. eht. tom. 1. p. 4li. «". 9. — Syec. inf. tom. i
/7^5il. n°. II. — Mant.inf. tom,i.p. 3 57- «"-Iz.
LiN.Syy?. nat, edit, Gmel. pag. léli. n° . 6. —
Faun.faic.n<=.l^6^.
Libellula lateribtis fiavis , alis albis. Geoft. Inf.
tom. z.p. ii7- "-^ • "•
La Juftine. Ceoff. Uid.
SwAMîJERD. tom.^.tab. $.fg.6.
KoiS. Inf. tom. 1. aqu,i.tak.:iS-fi- i-
Ra!. Inf pûg. ^o.n^. 7. Libella major.
lovRC. Ent. par. 1 p. 347.""'. II.
Elit eft de moyenne grandeur. Sa ière eft d'un
vert jaunâtre, ainli que le corcelet , fes yeux font
biuns. Le corcelet eft chargé de huit raies noires lon-
gitudinales , dont deux fur 'e milieu ,_ très-rappro-
chées , deux de chaque côté , qui dcfcendent obli-
quement de l'a tache des ai'es jufqu'au col , &
une autre de chaque côté .plac.'e ai^-Jelicus de
l'aile ; cette dernieie man.jue quelquciois. L'iibdo-
men eft noir en-delTus , il y a ftul ment fur chaque
anneau une petite raie longitudinale de 'a coulcii
du corcelet ; le premier anneau e(t aulfi de ccit2
couleur 5; le dernier eft entièrement noir, le delTous
de l'abdomen eft varié de quelques t.ichcs jaunes c<
noires. Les ailes font di.-:.phanes , elles ont toutes à
leur cxttéinité un (ligmate brun. Les patres & les
cuiffes font noiies ; 'les cuiffes ont feulement un
peu de jaune en del'ous.
Elle fc trouve en Fiance aux environs de PatiS,
Bbbb
^6î L I B
14. Ljeellum obfcurc.
LiBELLULA o'j'lur.l.
LiheUiilu alis totis ferruguiàs , corpore ohfc::ro
r AB. iiyft. eut. lom. T-'p^g. 4ii- r^. 10.— i/tf.
inf. tom. i.p. 5ti. 71°. 13. — Muni. inf. tjm. 1.
pog. 557. ««>. 15.
Li N. SyP. nat. cd:t. Gmcl.pag. l6tl. nP . 3a.
Elle eft Je la grandeur de la Libellule jaiinâne.
Son cotps cil: par-"tout d'un bnui femigincux. L'ab-
domen eft cyliiîd.-ique. Les ailes fou auffi feiru-
gineu(es , avec un ftigmate ob'or.g , brun.
Elle le trouve en Amérique.
I )-. Lii;fllule br0n7.cc.
LiBEi LV L I .v.ea.
LuH'L'ula al: s hy ùlnis , tkoracc yiridi aneo. —
Fab. Syp.cnt.p.
pag. J14. n". xy.
[. — 5p. inj. tom. 1.
nf. tom. I. pjg. 5 3 S.
Lin. Syft. nat. edlc. Gmcl. pag. t.C\i. nF . 8
—Fuun jucc. I. n°, 768. 76;).
Libellula viridi inaurata , ails pallldis , pedlbu^
nigris. GeOff. Inf. tom. i. pag. i.2.6.n°, 10.
L'Aniinthe. Geoff. liid.
Libellula viridi aurata , cîpite rotundato , pedi'
bus nigiis , atdomiiiis medio inJlato.Qta. Inf. i.z
pag. sz. tdb. ly.fig. 8.
fie-
S1.HAEFF. liOn. tab. I 13. fig. 4.
RoES. Inf. i. aq^u. tab. i «^ fg.
tab. ;.
RAj.7./:49.y.
PoURC. Ir.f. par, 2. p. '547. «*• II.
Cette efpèce efb de moyenne grandeur. Sa tête
& fon corcclet font d'un beau vert cuivreux &
très-brillant. La tête eft un peu chagrinde & le
corcclet eft iilfe & couvert de poils jaunes. La
lèvre infcrieure eft janne. Les yeux font bruns.
L'abdomen eft de couleur de bronze , plus brun
que le corcelet & couvert auffi de poils beaucoup
plus courts. Le deliTous eft jaune , les ailes font tranf-
parentes, lavi'es d'une légère teinte de jaune plus
fonce à fabafe ; cllcsont aleur extrémité antérieure
Hn ftigmatc noir. Les pattes (ont entièrement noires.
Elle fe trouve aux environs de Paris.
lÉ. LiBELLHLE trciliagce.
LiBr,LLVLA cancellata.
Libellula alis b.ifi îmmaculatis , afidomine ,
4»rfo UwihuiniHinurrupte kiieis. Fab.S/jI. eut.
L I B
pag. 42Î. n". ll.'—Sp. inf.tom. l.pag. Jîi. «''.1.'
;i° I ç. — Manc. inf. tom. 1. pag. 557.". I?.
Lin. Syfi. nat. cdit. Gmel. pag- 1621. n'. 7.
■= — Fdun.fuec. n°. 1465.
Cette Libellule a le devant de la tête pâle , &
le front noir. If y a derrière les yeux , une li^jiQ
jaune interrompue. Le devant du corcclet elt
de couleur tcftacéc avec deux lignes noires &
deux tacl;cs jaunes fur les côtés. Le deilus de
l'abJonKi) cit jaune avec deux lignes longitudinales
noires de ch.-.q'ac côté & les bords des anneaux
noirs.
Elle fe trouve
17. LiBfLLULE piémontoife.
LiBELLV LA pedemontana.
Libellula alisplanis cinereis : fafcla apicîs fufca.
Fab. Spcc. inf. tom. l.pag. jii. n'^. l'. — hLtnt.
inf. tom. l.pag. 337. n°. 16.
LiM. Syf. nat. eiit. Gmcl. pag. i«M. n^. 31*
Libellula harpedone. SuLZ. Hift. inf. tab. 14.
Elle eft petite. Son corps eft d'une coulcurjau-
uâtre obfcure ; les ailes font planes , cendrées ,
avec une bande brune à leur extïémité.
Elle fe trouve en Piémont.
18. Libellule bleuâtre.
Libellula cyanea.
Libellula alis albis : ftigmate niveo nlgro tcr-^
min^atOy corpore cyaneo. Fab, Syji. ent. pag. 414,
n°. zz. Spec.inf. tom. l.p. 514. n''. 18.— ^,
Mant. inf tom. i. pag. 33S'. n'. 30.
L I N. Syfl. nat. cd'it. Gmel, pag. i6ii. n'^ . 32..
Son corps eft tout-à-fait bleuâtre. L'abdomen
eft cylindrique. Les ailes font entièrement dia-
phanes , avec une petite tache noire à leur bafe ;
elles ont de plus , vers l'extrémité antérieure , ua
ftigmatc blanc , oblong S: terminé pat un point
brun.
Elle fe trouve .en Amérique.
19. LiBELLWLE fii-tachcs.
Libellula jexmaculata.
Libellula alis macuHs tribus coftalihus atrts :
ulcimo ftigmate niveo , poflerioribus f'fciis favef-
ccntibus. Fab. Mant. inf. tom. i. pag. 538.
;z°. 31.
Lin, Syft. nat. edit. Gmel. pag. x6ii.n°. 35.
Elle eft pctîte , fa tête eft jaun.ître , ainfi q«a
le corcclet , c^ui a qucltjucs lignes noires, L'aboo-
L I B
mcn cfV applati , jaunâtre & rayé de noir. Les
ai'.cs ant-ziicuies Tont blanches avec trois taches
noires fur le bord antérieur, & un Itigniatc blanc
Tcrs l'extrén^ité. Les ailes pofiéneurcs ont deux
taches d'un brun jannâtre , Si trois autres taches
noirts fur leur bord antérieur ; celie de la bafe
plus grande ; celle du milieu très-petite, Se un Ilig-
niatc blanc à l'eitrémiti de l'aile.
Elle fc trouve à la Chine,
L I B
5<^3
20. LlDELLULE
vanee.
LiBELLULA variegaca,
L'.bellula alis flavo fufcçqtte variis : apiceftig-
mate albo nigro tcrmiaato. F ab. Spcc. inf. tom. i,
pag. J14. n^, i?. — Mont. inf. lom. 1. pd^. 358,
«°. 31.
LihelluU varia.Lm.Syfi. nat. ed.Gmcl.p. 1612.
«o. 34.
Liteilula luàa. Drury. IrJ. tom. i. tah. 4;.
fig- I-
Elle ell petite. Sa tête cfl: jaunâtre obfcure ,
ainti que fon corcclct , fur lequel il y a deux
hj^încs jaunes , pâles , placées au délions des ailes.
L'écuilcn ed p.uci^kment jaune. L'aodoinen cft
jaune avec trois r.ïies longitudinales m irts. Ll.s dcu."
latérales font larges , & celle du nniieu plus étroite
& amincie vers la bafe de l'abdomen. L;s quatre
ailes font variées de jaune & de bran à leur b.iîe ,
& jufques vers le milieu; elles ont à leur eîitré-
mité un ftigmate b'anc aloiigé , & terminé par
un point n,:it. Les pattes font noires & la bafe
des cuifl'cs elt jaunâtre.
Elle fe trouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabine: de M. Banks.
II. Libellule fafciée.
LiBLLLULA fafciata.
Liktllula alis plants fufcis : firga alha. Fad.
Syfl.ent.pag. 411. n". ,■>,. — Spec. inf. tom. i.
pag. 511. n° . l-j. —Mant. inf. tom. 1. pug. 537.
n". 17.
Libcllula f'.fciata , alis plunis , fufcis ; fdfcia
lineari aiau. — Lin. Syft.nat. pag. i»o5. n° . 11.
Lilellula violdcea capite globofo , alis v-olaceo
fufcis , fufçiu trj.njve'fali lineari uiba. Diu. Inf.
tom. 5. p. y-,9- ""• 6. tab. 16. fig. 7.
Ed'Y. av. 17-1- tab. 174.
La tête cft ronde, Le corps efl d'un brun obfcnr.
Les ailes font d'un bran foncé avec un reflet un
peu violet . principalement en-de!ious ; elles font
soufées par une bande tranfvetfale blanche , Se
elles ont à leur extrémité un fligmatc tranfpaicnt
& blanch.itrc.
Elle fe trouve aux Indes.
Zl. Libellule ombrée.
LiBZLLuLA umhratd.
Libellula alis pLinis al'jis : fjfcia atra. Fab.
Syft. cm. pag. 411. n". 14. — Sptc. inf. tom, i.
fug. 511. n". li. — Muni, inf lom. i. pag. 337.
Lin. Syft. nat.edit, Gmel. pag. 1615. n". i;.
Libellula unifafciata capite globofo , alis all-is ,
fajcia iranfveiJjtifufca.—DhQ. laj.tom, 7,. p. ;^j.
n°. 3. lab. 16. fig. ^..
Son corps ell brun , un peu jaunâtre , avec quel-
ques raches noires. Ses ailes qui fon: diaph.mes ,
ont un peu au-delà de kur milieu, en parrain de
la bafe , une grande tache brune à-peu-près quar-
rce , qtii occupe toute la laigueur de l'aile; elles
ont encore a leur bafe une pente tache de couleur
jaune fauve , & a leur extrémité antérieure , un
lîigmate brun alongé.
K!lle fe trouve dans l'Amérique méridionale,'
15. Libellule notée.
LiEELLULA notata.
Libclhla alis planls nigris : maculis apiccque
albis. I-AB. Muni. inf. tom. l. pag. 3 3-. k^. I9.
Lin. Syft. nat. éd. Gniel. p. 1615. n". 35-.
Elle eft petite. Sa tête blen.'ître & brillante. San
corps efi. brun. Les ailes antérieures font noirci
depuis leur bafe jufqu'au milieu avec une ou deux
taches blanrhc-s ; elles lent diaphanes depuis leur
milKU juîqu'a leur extrémité , &: ont au bord an-
térieur un fligmate noir. Les ailes pofléikures font
noires avec deux ou trois taches bhiuçhes aiufi que
leur extrùiilté.
Elle fe trouve en Afrique. ,'^îf-
Du cabinet de M. Banks.
14. LisELLULE partagée.
LisisLLu LA dimidiata.
LihiUala alis plunis à bajî ad meaittm nigris,
Fab. ty\}.ent. p.À,zi.n'''. 15. — Spec. inf. tom. r.
pag. 511. n°. J^.—Mant. inj.torn. i. pag 33;.
Lin. Syft. nat. éd. Gmel. p. 1^13. ^i". 14,
LikelLla margrnata capite globofo , alis dimi-
diito fufcis albijque fufco cinciis. DtG, Inf. tom, j
p. /)•**• ^'°. î- «'■• ^^'-k- 6.
Bbbb
5^4
L I B
Srr. Mus. tosn. 4. tab.
7.S. 6-, /.•i.S(5.
l^\c cft d: !.i grauiî.-ur de la LiLeliuk ombrée.
Son Iront cil: bleu. Son corps cli brun obicur. Il
y a fur les cô:és qc TabJoniLn des grandes taches
d'un jauîTe citron. Les ailes font brunes dt la
bafe jufiju'au milieu, le refic des ailes eft trai'.f-
parciit , Se elle a le
gèic temtc de b
.n bord uns lé
...,iv ^^ ly.i.i, , ,^ boid épau de l'aile anté
■fl: un peu découpé , principalement Vers 1
bail- de l'aile.
Elle fe trouve en Amérique.
hi'icUii!^ alis dirùJijto nigris y fjfcia média
nivL:. Iab. Spcc.i-:f. tom. I. pag. (jZ].n''. 2C.—
^lant. inf. tom. i. p. 357. n°. ;i.
Lin. Sy/!. UM, edlt. Gmd. vag. 162;. nP . 36.
Elle e(l' petite. Son corps ed brun ; 11 a cn-
d.llus de l'abdomen une ligne lons^ituJinale jaune.
Les ailes font noires depuis la haie jufqu'au mi-
lieu, oii cominence une uaciie blanche; l'extiémité
des ailes cft tranfparente avec le Itigniate brun.
Elle fe trouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabinet de M. Banks.
l'j. L1EELLU1.E cliinoife.
LiE-Ej.LUL.i chinenfis,
Lihellula alis primorilus teflacea • ohfoUtis ,
poflerioribus viridihus apice faj'cis. F a b. Syft.
ent. pag. 413. n''. lé. —^Spec. inf. tom. i.
pag. 513. ti". il. — Mant. inf. tom. 1. p^'g. 357.
a". 2i.
LibillaLt finenfis. Lin. Syft. nat. edit. Gmel.
pag.i6zi.n''.is.
V.D\v. av. III. tab. m.
Les ailes antérieures font d'un tcflacé fale ; les
polléiicures font vertes avec leur extrémité biunc.
Elle fe trouve en Cliinc.
17. Libellule verficolor.
LiBELLi'LA verficolo'-,
Lib^llula dis planis alhis : maculis tribus anis
tribufque cinenis. Fab. Syft. ent. pag. 415. n°. 17.
pag. pj. n". ii. — M.int.
n". 13.
Lm.Syft. nat. edit. Gmel. pag. tèi^. n'', 37.
Cette efpàce eft grande. Sa tête eft brune , ta-
chetée de jaune. Le «orcelet eù aulU brun , avec
_ Spec. inf
inf. tom. l.pag. 337.
dcus
Lab,
blanc
e;!
D
L I B
lignes jaunes de cliaoue cô.': , fous les al!? J;
lomen eft brun. Le^ ••. le' font blanches , avec
;i ande tache ob!or';:r.L' r.o;;c à la bafe , 8c
es rachcs cendrées vcr2 I.- bord mince , elles,
;eux autres taches poires t; cendrées alrerna-
cnt; enfin l'aile ilï tcrrûir.ée par Une tacha
he.
: le trouve en Ani'iiqae,
; M. Kuntcr
iS. LiDîLLULE hiftrion.
LiBuLLULA hiftrio.
Ld'.'Uu'a alis fafco fiavoque van'is apice al'-is ,
corpo'e nico, Fab. Mant. inf. tom. 1. pag. 557.
n° . i^.
Lin. Syft. nat. edit. Gmel. p. 2615. n'. 58.
Elle eft de moyenne grandeur. Son corps cft de
couleur de bronze un peu obfcure & bril'ante. Sa
bo'jrhe eit jaunâtre. Les côtés de 1 abdomen font de
couleur tcftacée à leur bafe. Les ailes antérieures
ibnt mélétc tic jaune 5c de brun, depuis la bafe
j'irqu'an milieu; le rcfte de l'aile cft blanc; les
^i'ev poflérieures font prefque entièrement variées
de jaune & de brun; il n'y a que l'extrémité qui
foit blanche ; elles on: à leur bafe une tache cui-
vreufe & brillante. Les pactes font noires.
Elle fe trouve aux Indes orientales.
Du cabinet de M. Lund.
29. Libellule américaine.
LiEELLULA americana.
Libelluld alis purpurafcentibus : fafda aléa , pri-
monbas apice alhis , pofterioribus linea bjfios
alba. Fab. Syft. ent. p. .^z]. n" . t8. — f au. Spec.
inf. tom. I. ;j. 513. n^. 15. — Mant. inf. tom. I.
pa^. 338. ,:°. 2;.
Lin. 5vy?. nat. edit. Gmel. p. 1613. n^. 16.
'Evvr.av. 174. tab. 174.
Le corps eft vert. Les ailes font prefque pourpres ;
elles font marquées d'une bande blanche ; les
ailes aiirérieures font blanches à leur extrémité;!! y
a une ligne blanche à 'a bafe des poftérieures.
Elle fe trouve dans l'Lrde.
30. Libellule marginée,
L'EELLUL.i marginata.
LiliiUuUi alis nigris : primoribus
'bus mareine albls. Fab. Sp. inf. tom.
ula api ci s ,
. . largine albls. Fab. Sp. inf. tom. i.
5. n". Z4. — Mant. inf. tom. i. p. 33S.
Lin. 5)';?. nat. edit. Gmel. iGi). n^
L I B
Elîc cd ie moyenne grandeur. Son front cft
bleuâtre. Ses yeux, t'ont grands, bruns &; ponc-
tués de jaune. Son corcelcc elc noir & fans awcures
taches. Ù^bdomen eft brun & b!anc!î<îtrc à la bafe.
Les ailes font toutes noires , brillantes; les anté-
iieures ont une pran-'e raclie bUnclie à leur extré'
ir.iié, .Vc les polterieurcs ont le bord mince cntic-
rement blanc. Les pattes font noires.
Elle fe trouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabinet de M. Banks.
3 1. Libellule ferrugincufe.
LiBELL'jLA fcrruginea.
Lihellala alts albis , corpore ferruginco , crc
punclo ucrinque fiavo. F A s. Syft. cnt. pag. 415-
b". 19. — Sp. inf.tom. i. p. 5x3. n". 2j. Main.
inf, tom, i.p. j3 8./t°. 17.
Lin. Syfi. nat, edit. Gmcl .p. 1614. n*'. 4.?.
T)rURy. Inf. I. tab. ^j. fig. 6.
Elle cft de la grandeur de la Libellule ombriîe.
Son corps ell tout brun, ferrugineux; elle a un
point jaune de chaque côté de la bouche. Ses ailes
font diaphanes iSC ont leur bafe brune ainlî que
les ftigmates.
Elle fe trouve en Amérique.
}2. Libellule tomenteufe.
LiBiLLULA tomentofa. \
Libellula alis albis ; corpore tomentofo fufco
v'iridiq^ue variegaio. F ab. Syji.ent. p. 415./!°. 20.
— Spec. inf. tom ï.pag. 524. n'. lé. — Manl.
i/if. tom. I. fiflg-. 3 38. «". 18.
L I N. Syft, nat, edit, Gmel. pag. 1624. «". 41.
Elle eft petite. Son front eft bleuâtre. Son corce-
iet eft velu , brun , avec quelques taches vertes.
L'abdomen eft noir, cylindrique , avec un point
verdâtre de chaque côté de la partie inférieure des
anneaux.
Elle fe trouve en Amer
ique.
53. Libellule Caroline.
Libellula carolina.
Libellula dis albis : poflerioribus bajî dentato
ferrugintis , tkorace fufco. Vas. Syft. ent, pag. 414.
n", 2;. — ^'p. inf. tom. i. pag, 514. n". jo. —
Mant. inf. tom. 1. pag. 558. n^. ^.
Libellula alis pateitihus kyalinis , pofiicis hafi
tota late ferruginea. Lin. Syft. nat. tom. 7.. p. 904.
»*. 17. — Amœnit. acad. 6. p. 41 1. no. 8j.
Libellula ( chtnenfis ) capite globofo , alis pofti-
tii buji xueula magaa fufca. fiavo ciniia venifque
L î B }ûs
fijvis.Dr.G.I.-if t.:^.p. 556. ra». l.tab. tJ./iJ,. i.
Lwdlula carolina. DrURY. Inf tab. i. lab. 4S.
h- I-
Cette cfpèce cft grande. Sa téie & fou corcclet
font b.un!..Sim cor'jis elt bkiiâcre i:ii peu obfuir.
Les ailes r.ntùieurcs font cntièicmc;^t ûiaphji.Li ;
les polléiicures ont à leur bafe une grande ta:..c
brune qui occupe toute L\ la'.geur dc^ ailes ; kCes
mêincsâiks font très-larges a leur bafe ic defceadcaï
jufque vers le milieu de labdom.'ii.
Elle fe trouve en Amérique.
34. Libellule du Cap.
LriiELLuLA capenfs. •
Libellula alis alhidis fufco tindiqae muc:ilatis
Tab. Syft.ent.p.^XJf. n'. 14.
inf t.:-n. i.p. JlJ. «". 51. — M'ir.t. inf :o.-n. I.
p.il^.n". 34.
Lin. Syfl. nat. «aV. Gjnel. p. 1614. n" . 19.
SiB.. Muf tom. 4. tab. Zi.fg- 17.
Cette Libellule eft très grande , jaun.îtrc , velue ,
principalement au fternum. L'abdomen eft long &
grêle, noirâtre en-deifous ; l'extrémité divifée'en
deux efpèces d'ongles aigus Si courbés en-dehors.
Les ailes antérieures foiit blanches & parfemées de
petites taches & de points bruns très- nombreux ;
les poftérieures font aufli blanches avec trois ou
quatre grandes taches irréguiières , brunes , £i ua
grand nombre de points bruns.
Elle fe ttouve
55. Libellule maculée.
LiEiLLULA maculata.
Libellula tkorace lineis uti'tnque duabus flavis ,
alis baft macula flaVa.
Vm.Syfl. nat, edit, Gmel. pag. 161 j. n". 44.
Aefia variegata.'S Ah. Syjl. ent. p. 415. n" . 3.
.. Spec. ir.f. tom. 1 pag. 516. n'^ , 3. ■■
Mant. inf.tom. i. fag. 539. «". 3,.
Elle a la tête brune , la bouche jaunâtre avec
un point coir. Le corcelet cft jaunâtre 3 les côtés
fous les ailer-, font bruns avec deux lignes jaunes.
L'abdomen eft cylindtique , brun , & les bords
des anneaux font noirs : il y a fur chacun de ces
anneaux une tache blanche , &: une ligne noire
interrompue. Les ailes font blanchâtres , avec une
petite tache blanche fur le bord mince , près la
bafe des ailes. Les fligmates font bruns.
Elle fe trouve à la terre de feu.
Du cabinet de M. Banks. .
^6S
L I B
56. LiBîLLULï c'.avée.
L:B£LLUL.i cLtvata,
Libel'uld ûhdomine clav~ito hcfi phho "', corpore
fujco vindiq-.ie varugaio.
L I N. Syfl. mu. edit. Gniel. p^ig, 1615. n°. 45.
Acfna cL-.wita. Fab. Syfl. ent. p. 5;9.n°. 4. —
Svec. ir.f. tcm. l- f'^g. jitf. no. 4. — Mant. i:if.
lom. I. _p. 5 3y.«''. 4.
Sa tê:e eu verre & viîficulsure. Son corceict efl
verc & rayé cic roir. L'abdomen <]ui eft alongé clt
très-gros & bofiu à fa baie, Se i-rincipalcment en
délions ; il efc vei c avec des ftries noires j le milieu
cfl aniinci & noir; les côtés en cet endroit fon:
jaunes; l'extrcmicé efc renflée 3 noire, & l'anus el;
blanc. Les ailes font blanches & les ftigrnatcs biuas.
Les pattes font noires.
Elle fe trouve à la Chine.
Du cabinet de M. Drury.
57. Libellule tenaille.
LiSLLLUL.-i forcipata.
Lihcllula tkcracc nigro: caraSleribus variis fia
Vffcentibus , cauda unguiculata. Lin. 6'v/?. iu:
edit. Gmel. pu*. 2,6ij. n?. 11. — Fa'un. fiuc
Aefnd forcipata. Fab. Syfl. frtt. pag. 414. n" t.
— Spec. inf.iom. i pag. jzj. no. i. — Mar.t. i/if.
tom, I. p. 3 j9. n". 1.
Lihcllula thorace luteo , virefcente , lineis nigris ,
ilbdomine nigricantc , caracicnbus jiavis. GEOfF.
Inf. tom. ■L.pag. 228. n° . i j.
Libellula nigra capitt rotundato , thorace fcg-
jncntifque aliquot abaomiuis viridi maculatis. Dhc.
//;/. tom. i. par. 1. pag. jo,
Petiv. Mi.f, 84. 71", 819. rji. 10./^. 4.
Reaum. 1,7/; rem. 4, tai. it.fig. 4. 6' 6.tab. 3 j.
/• 5.
SfcHABrF. Icon. tab. 160. fig. l.&tab. iS6.
fié- l-
FOURC. Inf. par. 1. p. 547. .-zo. j^.
Cette efpèce eft très-grande. Sa tête cft ^aune. Ses
yeux font bruns. Son corcelet clt d'un vert i.m .
nàire ,^ avec deux lignes noires , obliques de cha-
que côté. L'abdomen efl brun & très-alonçé, &
a en-dcfTus une bande longitudinale, jaune, qui
le prolonge juKju'au fîxiciiie anneau. Les anneaux
ont de chaque côté_ deu.x taches jaunes, une à la
partie fupétieure , petite & tranfvcrfale , l'autre
longitudinale Se placée à la partie inférieure. Les
L î B
; ailes font diaphanes , & ont un ftigmatc oblong
1 Se noir à leur extrémité antérieure.
' Elle fe trouve aux environs de Paris.
38. Libellule grande.
Libellula grandis.
Libellula thorace lineis quatuor fiavls , corpore
variegûio. Lin. Syfl. nat. edit. Gmil. pag. i6_j,
n^. 9. — Paun. f'uec. n" . I467. — Acl. nidros. 5.
p. 411. tab. 6. fig. 9.
Aesna grandis. Fab. Syfl. ent. pag. 414. n". i,
— Spec. inf. tom. i. pag. jij. n". 1. — Mani.
inf. tom. l.pag. 3 39.n°. 1.
Libellula fulva , alis fiavcfcentibus , thoracis la-
•.criblas lineis duaùus jlavis , fionie fiavefce/Ue
cauda diphylla. GeOîî. ln[. tom. i. pag. 117,
1". II.
La Julie. Geoff. Ibid.
Libellu'a fufca , cap' te rotundato, thorace lineo-
Its quatuor trar.fverfis luteis , alis f.av-cantibus .
'^bdomine cylindrico. Dec. Inf. ti,m. z. par. x.
pag. 45. tab. 10. fig. 6,
Libcllul.i maxima vulgatifjlma , alis arginieij,
Raj. Inf. pag. 48. n^. i.
MOUFE. Inf. 6j. n". 1. }. .
Reaum, Inf. tom. 6. tab. 3 j. fig. 5.
RoES. Inf. 1. aqua. 2. tab. 4. Sg, 14,
Svtz, Jnf. tab. 17. fig. loi.
SCHAEEF. Icon. tab., t. fig. 4.
FoURC. /•■/ par. 1, pag. 34S. K*. 13.
Cette elpéce , une des plus coirimuiieis , eft auffi
une des plis grandes. Sa tête eft jaune. Ses yeux
foni bruns. Le dciius de fon corcelet ell aulli brun
avec deux bandes vertes, qui de!cciidenr un peu obli-
quement vers 'a rèît-.Lcs ccV.i.'^ fin: vcrf; avec trois
hgnes verte • obliques lur chacun des côtés, deux
de ces lignes font placées fous les ailes fi; la iroi-
fièriK bo.'dc la couleur brune de la partie lupcii..urc
•lu c.Trçelct. L'abdomen eft cyhndriquc & brun ,
chacun des anneaux a , à la paiiie antérieure,
d.ux petites lignes transverfales , jaune*. &: une peu
verdàtres,& interrompues dans leur nidicu; lur la
partie inférieure de ces mêmes anneaux, il y a
deux taciits niar gniaires bleuâtres, 6c enfîji cha-
que anneau a de ch.'que côté trois t.n.hes d'un
vert iaur'.ure, ceqnirait en tout dix taches fur cha-
cun des anneaux. Lts feuillets qui terminent l'ab-
domen font foT longs & en forme de tenailles. Les
a^es font d;atha:-cs , & les ftigmatcs font jaunes.
Elle fe trouve aux environs de Paris.
L I B
Î9, LTBïii.t.TtE petite.
LiBtLLVLA minuta.
LibtUula ahdomine jl.ivo ; lineis duahus nigris ,
ttl'S pcfterioribus jîavis : maculis dtiaous ni^rls.
Lin. Syft. nat. edit. Gmel. p..x6%^. «". 4 f.
Aeshna minuta. Fab. Mant.inf. tom. i.p. 5; 9.
Elle cfl: petite. Sa tctc efl: jaune & fcs yeux hnins.
le corcolcc ert obfcur en-deflus , & raye Je jaune
en-dclTous. L'jbdor.i?n eft appSati , j.uinc , . avec
dcus lignes noires cn-dcirus & un; femblable en-
deiFous. Les aile; a^n^iiearcs Cjin rranrpaientes 5;
noires , avec une tache jauae à leur baie , outre
deux taches marginales phis noires que le rcile
de l'aile ; fur la dernière tichc vers' l'extrémité de
l'aile fc trouve un ftigmatc blanc ; les ailes iiifé-
tieures font jauriâtres avec deux taches noires &
un trait alongc & jaunâtre à leur ba"e; dans l'une
des deux taches noires fe trouve aulfi un ftigmate
blanc j l'extrémité de l'aile eil diaphane.
Elle fc trouve à la Chine.
* * Ai/es ré.'evéis , yeux globuleux écartés,
40. Libellule célèbre,
LtBELLULA nobilitata.
Libellula alis pofterioribus fupra viridi fericeis
*pici atris. LlN. Syft. nat. dit, Gmel. p. 2.616.
n.9. 46.
Agrion nobilitata. Fab. Gen. inf. mant. 148. —
Spec. inf. tom, i. pag, Ji8, /i". 4. — Mant. inf.
(om. i.pa^. 340, ^".4.
Elle a le port &i la grandeur de la Libellule
vierge. Le corps eft entièrement vert brillant. Les
«ilcs antérieures font obfcures , réticulées ; Jes
poftérieures font d'un vert foyeux brillanc à leur
extrémité , noires en-delTous.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale.
41. Libellule linéaire.
Libellula lintaris.
Libellulu ails reticulath , abdomine longijftmo,
*— Lin. .S'yT?. nat. eait. Gmd.pag. 1615. n"-'. 4j-.
Agrion imearis. Fab. Gen. inf. mant. i\^. —
Spec. inf, tom. \. pag. ji8. n^ . ^. — Mant.inj.
tom. I. pag. 340. n". j.
L î B
5<57
k-
Libellula lucretia. D 5 B R T. Jnf. l. tab. 48.
SULZ. Hift. inf. tas. 14. fig. 4.
Elle a environ fix ponces de long. La tête cfl:
htune : foa corcekc ell: auHl btua & reccési roité-
ricurcment. I! y a au-de(Tus dcuï lignes quidefcen-
dent oblicjuement de l'attache des ailes vers h
tête. Son torps eft cylindrique & tris-délié. Il eft
d'un beau bleu. Les ailes font diaphanes & les
réfeauï de la bafc font très-grar.vls ; re.\trcmité des
ailes antérieures eft lavée d'un peu de jaune; les
poftérieures, fout un peu échancrées vers lent
extrémité antérieure , & ont au - dcllous de cette
échancrure une tache irrég,uliè:e brune.
Elle le trouve
Indes.
4Î. Libellule ciliée.
Libellula ciliata.
Libellula viridi a.nea , ahdomine fufco , pedibus
ciliatis nigris. LiN. Syft. nat edic. Gmei. p. iSi6.
n°. 47,
Agrion clliata. 'i kz. Sre:. inf. tom. i. pag. fiS.
n''. i.^ Mant. inf. tom. i. pag. 34^. «". 3.
Sa tête eft verte 5c biillantc. Ses yeux fontgrands,
faillans & bruns. Le corcelet un peu obfcur mais
luifant. Les ailes font droites d'ure couleur uq
peu fale ; elles ont un ftiginare à leur extrémité.
L'abdomen eft cylindiiijue & brun. Les pattes foat
fortement ciliées & noires.
Elle fe trouve fur la côte de Coromandsl*
Du cabinet de M. Banks.
45. Libellule vierge.
Lisez lula virgo.
Libellula alis colorât is. Lin. Syft. nat. edit.
Gmel. p. 1616. n". lO. Faun. fuec, n". 1470,
Agrion virgo. Fab. Syft. ent. p. 41;. n.". r.—
Spec. inf. tom. I. pug. jztf. n" . 1. — Mant.
inf tom. I. pag. 33g. n". I. a.
A. Libellula ccrpore viridi curuleo , nirido , al's
midio ctrulejcentibus : bufi il apice alris , rcargint
immaculato. Geoff. //. lom. 1. f. 22.1. n^ . \.
La Louifc. Geofe. Ibid,
ScOP. Ent. c:.rn. éSi.
ROES. /,/. z. aqu. z. tab. 9. fig. 7.
K.Ki.Lifp.ig.y^.n". II.
ScHAEFF. Elcm. tab jZ. fig. I.
JOUST. Inf. tab. ^.fig. 6.
Reaum, I-if. tom. 6. tab. ^j.fig. 7.
HoFFNAG. Inf. tab. II. fig. ultim,
Liieilu'd Ludûvicea. YouRc. Inf.par. ^.pag. 545.
R. Likdlul-a. corpore fiicto nitldo , alit viridi
558
L I B
aru'efcentlbus apice fufcis , margin immaculat's.
LI^J. Faun. fuse, i, n°. j^j.
Rai, ]:if. pag. 50 n". 10.
HoMBERG. AB. par. ^.piig. 14;.
C. LiieHu!, r:rU;-/incc, , ails fiihfufâs , punBo
nia'gin^'li dlLo. hir.. 1\iuh. fuec. l./:*. 758.
UbeUula corpore rir.-di fericeo alis iatè fufcis
fUr^Ho marginuh aibo. Gtoit. Inf tom. 2. .pag izi
n" ï.
LUiiqiie- Ceoff.
ROES. /.•;/' 1. aqii. 1. caô. 9. fig. C.
KKS.Infp.ig. y., n". li.
Lihellula r/r^o. FoURc. Inf. par. z. pag. 344.
'1°. 1.
D. LileUulavirgocorpOre fericeoviridi nuidi-, ails
inauitito fufcis , macula nigra. Lin. Faun, jute. \,
"". 7Jy-
MouïF. Inf. 68./. I. ^ag. 5.
Raj, Inf pag. yo. n". 9.
RoES. //;/ 1. aqu. i. tab. 9. _/%■. f.
Lesdeuxfexes de cette efpèce différent beaucoup
cntr'eux. La tète , le corcelet , aiiifi que rabdomcn ,
font d'une belle couleur dorée , bleue dan? les
mâles , & verte dans les femelles. Les ailes des
riiâles font diaphanes , jaunâtres , avec une grande
tache brune dans leur milieu, c|i.ii occupe la plus
grande partie de l'aiie : ces ailes n'ont point de Itii^-
mate. — Celicçdela femelle font diaphanes & roullts
avec un {iigraare blanc a l'extrémité de chacune. Les
pattes font noires dans les deux individus.
Cette efpèce varie beaucoup.
Elle fe trouve aux environs de Paris,
44. LiEîiLULE amélic.
LiETI.LULA puclt'a,
LibeUula ails hyalinls. Lin. Syft. nat. edit.
Gml. pûg. 1616. n'^. il. Faun. Jhec. 1471.
Agrion puellj. Fab. Sy(l. ent.pag. 416. n". 1,
e. — Spcc. inf. tom. i. pag. yi-. n°. 1. a. —
Mdnt. inf. tom, i. pag. 559. n° . 1.
A L!'€'!u!ii corpore cîrulco ci'ic-eocue alserno ,
ads .r.v'-'i/:i md'g'.nati nigro — GeOïf. Lif. to'it. 1.
pag.rzz.n''.!,.
L'amélie.GEOFF. l'jid.
Lin. Fmi:i. fuec. i. n°. 7S5.
L I B
ScoP. Ent. carn. 681.
GOL'D. I^f. 3 . tab. 19. fig. R.
List. Goed.zz'i. fig. 103.
Km. Inf pag. 53. /2°. I3.
Reaum I if. tom. 6. tab. iS-fig- 6.
MEUiAti.I if.car. tai. I j6.
pRiscM. Inf 8. tab. II.
RoES. Fif l.aqu. %. tib. 10. fig. 3. 4,
SVLZ. inftab. 17- fig. ICI.
ScHMiY. Icon. tab. no. fig. 4. 6.
FcuRC. Ent. par. z. p 344. n°. 3.
B. LîbeUaLi corpore incarnate , alis pu-}cio mar-
ginali fiifo. Lin. Faun. Jucc. 1. n' . 761.
Ra). lif pag. si.n". 16. '^^ p-ig. 51. n". 17.
Reaum. /,;/. 6- tab. }$■ f'g. 4. rib. I l. fig. 6.
Roi s. I :f. 1. aqu. 1. tab. 10. II .
C Libellula corpore fericeo , alis punSlo marginaU
nigro. Liu. Faun. fuec, i. n*. 761.
Rai lif p. ,40. «".i.
D. LiSeilula corpore ftriceo , alis punHo margir.
nali fafco. LiN. Faun. fuec. l.n'>.j6o,
RM.Infpag.sUn°. Ij.
Reaum. If tom. 6. tab. 40.
KoBS. luf z. aqu. 2.. tab. lo. II.
E LiUUula co'pore infra Cétruleo -virldi fupra
fufo , thora^e fifiis fufcis cœrulefcentibusqu.e alitr-
nis , pundo aLv um marginaU nigro. GtOFï. Inf,
tom. z. p. zi^. «".4.
La Doroîhée. Gf.off. Ijid»
ROES. /,;/ 1. aqu, l.iab. Il- fig. 7-
LibclldlaDorothîa. Fc.URc. Inf. par. z.pag. 144.
«".4.
F . L'bcllula cor; orc viridi pa'lide incarnato ,
thora-e fifiiis iiibus lorit:!taai':alihus nig'is , alis
puncio marginaU fufo. GtOFF. I tj tom. z.pag. 114.
n\ J.
La Sophie. Geoff. Ibid.
Li'cllula olfturè viridi n'gra, capite laliore ,
alis hyalm-s , oculis vriaibas,
DhG. I:J. z. z. (.0.
Ubdlula Sopkia. FoURC.7'/. par. z. pag. 345.
n".s-
Certe espèce varie beaucoup pour la couleur.
Son catidèrc a;énéral cft d'avoir la tèce extrême-
L I B
mrntlartfe , le Corps cyliadrique & gtêle , les ailes
cntLèiem^-nt diaphanes avec un ftif^matï a leur rs-
trémité.—— Lî variété A, a la tête , le corceict &:
l'abdorGcn d'un beau TCic doré. La parcie infé-
rieure de la tète & du csrcrlec elt d'un jaune pâle.
Les yeuK font d'un briin clair .en - dcllbus , &
plus bruns en - deirJS ; il y a fnr le corcelec'
àcaz li;^nes longitU'lin.iles jaunes & écartées. Les
paires l'ont vertes ci dcwécs en dev'ant & jaunes
polttrieuremeut. Les taries font noirs. — La
vatiéié B, a la tête £i le corcelec d'un bien doré,
le dclFous eft jauue. Le corceict a deux lignes
iongirudinaks rouges. Labdomcn cil rouge jnf-
(ju'aux troiS derniers anneaux qui font nous avec
leur bord inférieur rouge. Les patres font no-res.
La variété C. a tout le corps en-dcifus, d'uu
vert bleuâtre & doré , fans aucun méliiige d'autres
couleurs. — Variété D. Celle-ci eft en-derî'us d'un
giis un peu foycux, chaque anneau de l'abdomen ell
terminé par un bord noir. — Variété E. Celle-ci
d;fi:ere de la précédente par une ligne brune, lon-
gitudinale, qui règne fur la partie fupérieure des
. anneaux. — Variété F. Son corps eft d'un vert un peu
rougeâtre ; elle a fur le corceict trois bandes noires
longitudinales. L'abdomen eft: brun en-dcffous , &
il a quelquefois cn-deffus une raie brune , lon-
gitudinale.
Toutes ces variétés fe trouvent aux environs de
Pans.
Efpeces moins connuss.
* Yeux kémifphêriques tres-rapprcckcs. J'ilcs
kori^ontaUs.
I. LlBELLL'LE dcS jonCS.
LiarLLVLA junced.
Libellule ; membranule accelToire des ailes noi-
râtre ; fix lignes jaunes fur le cotcelet. Abdomi;n
L î
ULlUlî de Sibérie.
B
5^>
'cxtréiimé de clia-
Lteillula ftbirica.
: , à ailes tranlpa
e , fcrrugiucufe
que aile. Le corps iougcâ;rc.
Libellule, alis hyatinis , fjfda rcjus^ apkem ,
tianfv:rj'a lata ferrui^insa , corpoit rubicundo. —
Lj K. .Syjl. K>:t. cd. G:nel. pat;, Ibzo. n" . 2.6.
h% PicM. It. I. ialf. 4. fig. 8.
Elle fc trouve en Sibérie , dans les marais de»
environs de i>c
3. LiBELLBLE célcftinï.
LiBBLLULA ceUftina.
Libellule ; ailes variées de brua , de bleuâtre &
de j.iii nacre, diaphanes à leur extrémité,
Ll:-cllutit alis fiifco ctrulefcente fiavoque varlt'.
gatis : iipicc /ly.U-nis, LiN. Arruxaii. acad. tom. 6.
pag. 412. n". Se.
Libcll.Ua vtriegjta.Lin.SyJt. nat. cd.'t. Gmcl.
p. i£i+. n". 18.
Elle eft à-peu-près grande comme la Libellule
vulga'
ver
e. Ses yeux 1
L'abdoiTicn elt r
fon corcelec eft
jiiattcavcc une lig«c verte
ailes (ont variées de bleu & de
:ouie:ir bleue eft plus brune en de-
actenuc a fa bafe.
L'belluU, al,u
came ; thoracc At.
nuato. Lin. Syfl.
—Faun. fuec. n°
im memiranu/a accejfofia nigri-
îis fexjlavis , abdomute ba/î atte-
lât, edit. Gmel.pjg. i6ii. n". 10.
1468.
ScHAEFî. IcoTi. tom. I. lab. 6.fg. 10,
Elle eft grande. Sa tête , fon corceîet & fon
«orps font variés de bleu & de jaune. L'abdomen
a un étranglcinenc tiès-raarqué , un peu au dellous
de fa joiiélion avec le corceict. Les ailes font
uanlparentesavec des reflets de difteteaces couleurs.
Les pattes font noires.
Elle fc trouve en Europe.
rHiji. Nat. dislnfeaes. Tom. VU.
cn-dctlus. Les
j.iune , mais la
vanc. L'extrémité des ailes antérieures elt plu»
tranfparente que les poftéricures. Celles-ci font beau-
coup plus larges que les autres.
Elle fe trouve aux Lidcs.
4. Libellule bérenicc.
LiBELLULA berenice.
Libellule jaune ; ailes trrnljparentes , avec une
petite tache jaunâtre à la bafé , &: une autre plu»
graudc marginale 8c moyenne.
Llbelliila lutca alis hyalinis macula bafces fiavef-
cenii parva , aUtra média Lita mdrginaiU
Libellula berenice. V^ut-y, laftom. i.tab.^t.
f-g- l-
Ses yeux fon: bruns. Le corcck-t ainfi t^ue l'pb-
I douien fenr jaunes ; fes ailes for.t trav;(paience3
avec leur bafe lavée de brun , & un autre tache
marginale brune & plus grande cj^ue celle de la.
bafe. Les fcigmates de l'cxtrémué de l'aile , fouf
noirs. Les pattes font aulli noires.
Elle fc trouve en Virginie , dans la KouveJIs»
Yor.k & dans le Maryland.
C c c c
57® L ï B
f. ListLLULE lyJie.
Lir.FiLULA lydid.
libellule; tête & corcclet vert ; bords de l'ab-
domen jaunes ; une large bande brune , moyenne
^ I B
■ les ailes.
lùbel'ula capi
ceque viridil-us , margln'--
ii:s ahdominis iuteis. Fafcia alarum Lità mediu
fufiâ.
LiàcL'uU lyaiu. Drury. /■;/, tcm. i. tah. 47.
A' 4.
Sa tétc c(l verte. Ses yeux font bruns. Son cor
ectct elt vert avec deux lignes jaunes de cha';]uc
côté. L'abdomen du mâle elt bleu, avecJes taches
fur les bords lat<^iaux de« anneaux. Dans la fenicile
l'abd )".icn cft ].«ine. Les ai'es font tranfparenies f<
ont dans leur milieu une 'Grande tache , d'un bleu
fonce ijU! occupe toute la l.ugeur de l'aile ; de plus ,
il Ce trouve à la bafe de l'aile une bande longitu-
dinale brune. Les pattes font vertes.
Ei'e fe trouve en Virginie.
C, LiDELLULE fopiuonie.
LiEELLULA fop/iro.tia.
libellule toufre ; ailes finement reticnlees ; une
tache ronde tranfparent; à l'extrémité des ailes.
L'helluLi tuf.' , iiUs tenui^irnè reilculatis, macula
rocuiddcû hyatinu aUrum apice.
LileHi'liifop/iroiun.D'RVK-ï. Inf. tcm. i. tah.^y.
f-S- 4-
_ Sa rête eR de couleur pâle Ses yeux font btuns. Son
«orcelet air.fi que l'abdomen font tn-dciîbus d'un
brun obfcur , & en dcllus d'une couleur moins
fonctc. Les ailes font roulîcs & terminées à leur
extrcinué par une taciie ronde & tranfpatestc. Les
pattes font noires.
Elle fe trouve à la Chine.
7. LiBfLLULE portia.
Lm^Lj-ULd pvrtia.
L bcUule 5 corps bleuâtre; ailes tr^r.fpjrentes ,
svtc ui.c latge riie brune , fuiuce polléiicure-
"■icns fur itut boid antcrieHr.
. Li!)ci/u!a ccrpori curulefcend , aUs kycMnh ,
^Uta margltûs ar.icrloiU aUmm eiiuria poJlLe
. LiidluU portia. Dkvry. Inf. tom. i. tab. j^y.
h- 5-
,Sa x^i'.z cfl noire 5( fts ■ yei:x bruns. Sor corce-
\z% ay.ili ^us l'abJorneu loiu buuis. Le» ailes fi-nr
tranfparcntes à leur partie poltcricurc , la partie an-
térieure ëtant occupée par une lari^c bande biunc,
foitcment dentelée en ariière. Les pattes foac
noires.
Elle fe trouve en Afri.jue , près de Si;rra-Léoa,
8. Libellule lydie.
LiSELLUtA lydia.
Libellule, tête tachée ; abdomen nc-ir, bordé d'o-
ranr;é ; ailes tranl'pai entes , avec une raie noire in-
terrompue fur le bord intérieur.
Libellula capice maculuto , abdomine nigro au-
rur.iio marginato , alis hyaiinis ùiiea n:gra inCer-
ruptu murginis antenoris.
Libcllula iydia. Drury. /■./. tom, i. tab, 47.
fis- ••
Ses yeux font bruns. Ses antennes font courtes &
très-fines. La pa: tie poiléricure de la tèie a cinq
raches blanches. Le corcclet cil biun & doté cn-
lelfus; les côtés iont d un vert p.îie. L'abdomen
c(t noir fupérieurement ; il cft borde latérale-
ment d'une large bande longitudinale de couleur
orangée un peu foncée. Les ailes font tranfpa-
rcntes -, elles ont à leur bord Citéricur une l'gnc
brune cjui commence environ vers le milieu & ca
entoure l'extrémité en fe terminant fur le bjrd in-
téricu i; elles ont une antre lii;ne brune à la bafc
\ii fc termine vers le tiers de la longueur del'aile»
k.: Si:tes font brr.nes.
El 1 fc trouve dans la Viiginie.
9. Libellule tullic.
LiaiLLUZA tult'uu
Libellule noire ; moitié des ailes bruneSj extré-
mité tranfparcnte.
LibeiluUi nîgra aUrum dimidia pMUe fufa , api-
ciùus hyalinis.
Llbellula tuUia. Drcry. Iif. tom. 1. lab. 4,6.
h ;■
S.i lire ii fcs yeui font noirs. Le corcelct Se
l'Abdomen font d'un noir bleuâtre. Les ailes font
brunes depuis la bafe jufqu'aux d:ux tier-., enviroBj
le relie de l'aile ell ttanfpaient £< lavé d'une lég;èi«
teinte de gtis.
Elle fc trouve à Bombay,
10. LiBEiLOLE fulvie.
Lt BBtiv LA fuhia.
Libellule entièrement rouffe. Une ligne brune
vers la bafç H l^iu le bord antérieur de chaque
L I B
Lîhelluld om.i'nà rufa , iincâ fjfcâ Lifi marg':-
ni-ike aiiuriml u:ri.ique aU,
Libellula fiil\îa, Drury. Inf. tom. \. tah. iC
h- '■■
Sa têrc cfl: de couleur oianj^e Forcé ; le dv.v.înc
fi.-i;lcm,-i.t lil f!ii<; ;auiit;. Le corci-icr .«•: 1'a1>.^o.'ii-!i
fout il; !.i coblccr delà tèie. Les tilt^ foin auili.ie
même c.-u'.enr , mais un peu plus cioue^ .tvcc une
bande- flus hrunc au bord antérieur ir Ijile, par
tant de la haie & fc ttr.iv.,MV,n au r.i'.icu du loin
de l'adc. Les îlîgmaics Ci^ai bruns , picùjue noiis.
Les pattes font nùires.
EU.; fe trouve à la Chine,
1 1 . LiB^^LiuLE domitja.
L'SELLUL.I domitia.
Libellule ; rorccict rous iay<! ; abdoiaen roux;
ailes jaunâtres ,- liig.natcs bruns.
Libellula thor.i:e rafo viridi lir.eato , ahdominc
Tufo , atis f.u-^-LJ^er.cibus ; ftigmatihus fuj'cis.
Llbellulu domitia, Drvky. Inf. tom.i. laS. ^f'
fis- 4-
Le devant de fa tête eft jaune. I.e corcclct &:
l'abdomen font de couleur rotigcâtre, un peu biune ;
le coreelct a deiiï lignes vertes fur fes côtés. Les
ailes font entièrement jaunes avec leur (tigraate
brun. Les pactes font d'un vert un p;u obfcur.
Elle fe trouve à la Jamaïque.
11. LiBiLLULï marcia.
Libellule mania.
Libellule; corcclet & abdomen verts ; ailes en-
tièrement jaunes à lear extrémité, tachées de brun.
Libt-Uu'd thorace ahdonineque viriditus , aiis
omnino fiavis apice fufcis fufeoque maculatis.
Lihellula mtrrc/a. DruRY. Inf. tom, i. lab. 4J.
Sa tète cft noire. Ses yenx fon bruns. Le corcelet
& l'abdomen font de couleur verte un peu bleuâtre.
Les ailes font jaunes & un peu tranfparentes ; leur
extrémité eft brune ; elles ont aufll plufieurs autres
taches brunes, en plus grand nombre , fur les ailes
oftérieu res que fur les ant;.'rieures.
Elle fe trouve à Madagafcar,
15. Libellule unimaculce.
L I B
T71
Libellule à tête ronde, ai'cs bîar.ches , .-tvcfi
u i.e grande tache brune à leur origme.
UbciluU cipite globofo , ails albis ; bafi 'na^ulit
,ru:i;r.d fifa.
Dvc. Iif.rom. ^.rag. 5fS. n°. 4. tiib, iC. fi^;. u
K!le cf!: de moyenne grandeur. L? dcv.-inî .lî
f::e e:i de cc.ilcui vi.dettc & luiUnte. ; le refl
■■}'' la tè'e , le co,cc!;t 5c i'al> lomcn font d'un br-m
obfcur. Les ailes font tranfpa' entes & ont a leur ba(«
une orande ra:he brune; cette ta:he ifi. moiu
grande fui les aiks antérieures i]us fut les poltii-
rrcurcs.
Llle fe trouve à Surinam.
14. LiEEiiULECïoti [ue.
LisrjLLViA exûticii.
lil'J^ilc rou^eârrc, avec <?cs lignes . marginales
pTiLi'j^iricufcs à la bafe des ai'.es.
I,'be.l^:!it nibiiutda , alis hafi lineoHsque murgit.
n,! il-iis ftrrugineis. LiN. Syjl, na!. edit. Gmei,
:•. g. i6i4. «". 4S.
Mus. Lesk. pa^'. 2^.n°.i.6.
Elle ne fe trouve point en Europe.
jVa;a. Nous avons changé le nom de ruiicurj^ ,
parce qu'il avoit déjà été donné à u.ie autre
elpèce.
* * Yeux globuleux écartes , ailes perpendl-
cu!ui:cs.
If. Libellule bleuâtre.
LisTLLULA cirvlata.
L bellulc ; tête , corcelet , abdomen , & tache
quadrangulaire vers l'extrémité des ailes , bieus ;
ailes tranfparentes.
Libeilu'a capite thorace abdomine maculaquc fuB.
qaadranguLui alarum apicis Cé^ralcis, alis diaphanis.
Lilellula arulata. Drury. Inf. tom. 5. tab. jo,
fig- '^•
Sa tète , fon corcelet & l'abdomen , font biens.
Les ailes font tranfparentes & ont près de l'extré-
mité une grande rache bleue , qui occupe toute
la largeur de l'aile. Les ftigmates font bleus. Tout
le delTous du corps de l'infede eft gris.
Elle fe trouve à la Baie d Honduras.
16. Libellule caya.
Libellula caya.
•^i
L I B
Libellule ; eorce'et cuivreux y abdomen bruu ;
ailes obTcures , roaffes à leur bafc,
Lihellala thir^ice cu-rco aLdomlne fufco alis ohf-
euiis baJiiLJts.
Ubellula caya.'DKVV.^. Ir.f. vol. i. tcb. 45.
Le devant d; la tête eft blcnâtic. Les yeux
fort noirs. Le corcelet cil d'une belle couleur de
ctuvte dott^. L'«bdomcn cil noir & filiforme. Les
pattes l'ont noirci. Les ailes font transpaic«tes avec
leur bafc d'une couleur rouge vive ; on remarque
à l'extrémité des ailes inférieures, une petite tache
de la même couleur.
LUC
Les pattes font grifcs. Lcl
r.rckcs boU'cs.
fe trouve a la haie d'M'.nduras.
par une tache brun
cuifl'\;s ont qucl|ues
?:iie
19 LlBFL
LULE
e'ponihe.
Lis n LU
L.ltF
û:una.
Libellule
entièrement fau\
e ; trois
bandes
fur les ailes
; la
première
ntcrrom
pue.
L'hcllula
2 tnt.
M fuLva y
rrui-ia.
HcUs
alarutn
LibdluU
cpoy.
■aa. Druxy. Inf. t
o.n. l. t
h-
Elle fe
; dans l'Amérique méridionale.
17. LlBFLLl'LE titia.
LitELLU LA titia.
Libellule ; corps noir alongé ; ailes brunes ; les
antérieures marquées de
large tache diaphane à l'c]
:ur bafe ; une
émue de chaque aile.
Ses yeux font d'un brun foncé. Le corcc!i
oacs taches noires. I
os ailes fe.nr jaunes , ave
L ■! .e
bande t;ar.fve:fe n.
-, t-;u;;c vers l'extrcniité
u*e
autre au milieu , f;
les Ir 'iftle une cicne ro
iJf ,
(uimontée d'une -
■re li-ie ; t.^utes ces
.::he.S
for.t de la m., ne .0
:cur. Les pat.es Muu n.i
C4.
Elle fe trouve àl
Nouvclle-An^kieric.
Liïel'ulj co'pore ni^ro elongito , a'.'s fufcii
antcrioribus bafi rufis , macula lata hyalina in
quatuor alis.
Ubellula titia. DaURT. Lif. tom. i. tab. 4J.
/*' 5-
Sa tête, air/i que le corcclet & l'ab 'onicn
font noirs ; le fond de la couleur des ailes eft buin.
Les ailes anttiicutcs ont une tache rouç^e, oblon-
gUE , parrant de la bafe , & fe terminant environ
■veis 1: milieu ; cetie ta hc rouge eft entourée par
la couleur brune du fond de l'aile ; les quatre ailes
ont à leur cxtiéinité une tache tranfparcnte , très-
giande fur les ailes .intérieures ; plus petite & ronde
fer les poftcrtcBtcs, Les pattes font noires.
Elle fe troavc à la baie d'Honduia»,
iS. L1BÎLLH.Ï paslioe.
LisiLtULA paullnu,
Libellale; corps alciigt; cercelet cendré , rayé de
soir; aiîei tranfprcntcs , brunes à leur cxtrémiui.
Li'cil'u-lacorpore tlongaio , thoraee cinereo iiigre
y.t:-t!0 alis hyalinis apice fiifcis.
LIMULUS. royei Monocle.
LOCUSTA. Voyci Sauterelle.
LUCANE ,
•emiire Seéii
LucAKus. Genre d'infcfles de !a
m de l'Ordre des Coléopreres.
La plupart des naturahftes anciens avoient Je
aomàe F.'',fy.^ruj à qiiciques inkctcs de ce ;;cr
mÉ
compofë de deux mots grecs, qui ligni.fient la
corne. Ce nom avoir été coirfcrvé p.ir M. G:oftri-y ,
le premier auteur qui ait bien diiiingué ce CTeitrc
d'in(eLl;es, & qui lui ait adigné des caraflèrcs pro-
pres; [Uiis Scopoh lui a donné .ic nom de Luaiius ,
que i Jnué a adopié dans fes deriiieis ouvrages, fie
ejuc tous les cntoraolcgiiics , qui ont écrit après lai
ont conlervé.
Pline av-oit cmpleyé le mot Z,:'c<;/i:^ïen parîaiît da
Lucane Ccrf'folint. Fabricius , Pkilofop. EiUO'ti.v.
109, dit qu'il n'en connoît pas l'oléine. Ccrre é'y-
Liktliula paulina. DSB^T. Inf.tvm. î. tah. 46.
Sa tète cfl noire ainfi que fct ycui. Ses antennes
font courtes & groSes. Son corcelet eft gri$ , avec
«ne raie noire, ob!i,]u» fur les côtés. L'abdomen \ ce
efl lonjj; 8c coi-. Les anneauï font giisâtrcs aaté- ' pe
6kBteQient.i.cs aile:» lont tranTpateutes H tcinainécs | ni
logie
:ft pas cependant di2î..i;c : les anciens
donroitnt le nom de Lueû.s , Liicj;:a a.u l-Àruf&à
1 Éié.'hant'. On prétend nue Pyrrhus av^îita.iifi ;;ora-
mé 1 Elcjihant la première foii qe'il en vi: , parce qnc
ce mot (ignili>;:t Bœuf en (a l3nr,ue, & q.i il 'c 1 om-
ma air.fi du 1.0m du plus fTj> aj^iniil qu' 1 ■û' vh.
Nir,idi-;i , feîon Pline, eft le premier qni ait do: pc le
nom de Lticaai aux Scarabés cornus. Ce r,om ,
comme on voit , répond au nom vulgaire Tjme^tu
V'jluru , qu'on a douné dans difF'rentes langues .lu
Litcan.-us Cfv::s. Daléchamp pcnfc que le n«m de
Lttcûïius n'a été donné au Cctf-volant que parce que
in''cûe étqit ttèj-commun chez les Lucantens,
pic de l'Italie. M.iis il c(\ piobablc , d'après ce
nous vciiGiiS de
c ki Locaiiiens cox-
L U G
r,li iiommûs qu'à caufc et la
u lis ékToicnt dans leurs aras fie
LUC
573
mc'ncs n cto en
ftboiiUuiis (..iiur.
le rooi PLitycerus déiivc, ainû que fon nom Tcx-
prime, cie^maniiibulcs ciès grandes , avancées , allez
larges a leur bjfc, donc lesuiredlcs de ce genre font
nifni», & qui relTcmblcnt , aa premier alpccSl, à
des cfpèces de cornes: ces inandibidcs cependanc ne
foni: pas des cornes; elles lont mobiles, K-nc partie
de U bouche de ces inicdcs, & ne d;iï^:icnt, que par
leur çiandeur, des mindibiilcs de tous Iti autres
Ciiléoptèreî. Cette raiton aura fans doute detcrinia;
Linné à faire ufage d'un mot employé par riif.c,
p'.aiôt cflic d'en adopter un «qui dounoic une fauile
idée de la forme de' c
rfcilcs
Le genre de Lucane a été long-temps confondu
avec cc'ai de Scarabé ; nuis il en diffère eflenticlle-
ment par !a forme d-.s antennes lîmples & terminées
en malle triiide , dans les Scarabés , les Hannetons ,
les Cétoine^ , &c.; au lieu que cjllcs des Lucanes
foiit coudtcs & terminées par trois ou quarte feuil-
lets ou lames latérales. D'ailleurs les mandibules
j:rande> & dentées des Lucanes les diftingiient, au
prenier coup d'œi! , de tous les autres inf^éfjs avec
Iciquels ils ont OiUeicifiCs rapports. Lc<^ autres fa; tics
de la bouche offrent encore des car.iélè;cs diftmd.fs
faciles à appcrccvoir.
Les ,t.':f,
artirlcs, d
drique . u
cl:s qui fuivcnt lent grenus, p
ânes font compofées de d;i
g, prc'quc cyl.ii-
: pr.irirr clt très- Ion
rentl-: à Ç:in eitrém,
]:;c arrondis ; les
derniers ont une pronu£lion latér.ile iiterne , qui
les fait rcffemblcr a quatre lames ou feuillets,
' ■■■ La tête eft plus ou moins grclTc. Eile eft ordinai-
^ifement plus giolTe'dans les mâles que dans .'es fe-
hncllts: elle CH fouvcnt irrégnlière , anguleufe; elle
s quelqacxcis des élévations plus ou moins faiilan-
tes.
Le cha-cron efi: avancé , incliné, ordinairement
f ointu ; il efl cilié tout autour, â: il tient lieu Je
lèvre fupé: retire.
La ioitche cft corepiofée de deux manditulcs , de
ne lèvrs inférieure & d." quatre
cée.. couverte de poils, Je terminée eii forme d
pinceau.
La Icvre inférieure eft bifide à fon extrémité : les
di vidons font égales, minces :■< couvertes de f cils;
elle cil cachée , fous une pièce hirgc , très-dure , ai:-
rondie , qui fait partie de la tête.
Les a-.tcnnules antérieures inf 'rt'es au dos des mâ-
choires, font compolées de quatre articles, donc le
premier clt très court ; le fccond eil long , cylindri-
que, un peu renflé a fon eitiémité; le troiiième eft
court , &; prcfquc conique ; le dernier, plus long
^ue celui ci, mx\^ plus coart que le fecoad , eU ar-
rondi a Ion extiemué.
Les antemmUs poflérieures inférées à la bafe laté-
rale des divtlions de la lèvre inférieure, (ont compo-
fecs de trois articles , dont le premier eft plus mince
que le fécond, «c celui ciefcunpeu plus mince que le
troiiième; ils font prclque coniques, 8c le dernier eii
arrondi a fon cxtrcmitc.
Le corccUt des Lucanes a "Un rebord plus ou moin»
marqué: il clt ordmaiicment convexe en-dcllus , Sc
fouTCiiC anguleux de chaque côté.
Les é'ytres ont un 'é.cr rebord : elles recouvrent
deux a;!es membrar.c.il. s t«p'i-es , dont l'intccte fait
«iielqucfcis ufage , n-.ji^ (on vol eft lourd St pefant ,
quoiqac ks ailes foienc cllcz crandes,
h'écujfin eft prelquc triangulaire : 3n le diftingue
bien dans la plupart Jc'- elpèces; mais il eft !î petit
dans quclques-u.i.-s , qu'il ne s'étentfpas juf^u'aui
élytres, & qu'il rtftc dans l'étranglement qui féparc
celles-ci du corcclct.
Les -ûf.'« de ces infccTies font afïcz longues -.le»
/.;(;îii',f antéiicurcs font munies latéralement de plu-
tcurs denteluics , & les poftér;eurcs font armées de
quelques é'pines g-olies & afiez courtes. Les tarfs
(1rs *.r. partes font ccmpcfves de cinq attic es , dont
les quatre premiers font égaux & coniques, ^Sc le-
dernier, plus long que îes auties , eft arqué , renflé à
fon eïTcmiré, U. armé de dcQi crochets arqués.
de.x n
antcan
font p'us ou mo
, corni'cs, denicc
nandes, tiès-
Lrs mu:
.fortes, tr
& plac'cî une , e ch.icue côté rie la partie antér.curc
de la ttiie ; celle, des femelles fout ordinairement
b-jucoup p'.HS petite? ^ue celles des mâles.
Les mcchtires fjot formées , à leur bafe , de deux
fis es réiifiies , dont l'une externe , arroiidic , uùoc:;,'
comprimée, rfe la covififtancc de la corne, 4c l'antre
iBtcrne, prcfr^ae cyiiadrique , lor.gue , nsince, avan-
rands i
jrmé de dcc
rès-foits.
A l'imitation de prefque tous îes entamolcgir.es ,
j'ai placé , parnai le. L'ic mes , un ir.i'ctle dont'i.-s ra-
radctes (]ue prcfcntet>t les antennes Jt les parties de
labo=!clic, diffcrenr b'jaucoup de ceux, que l'on re-
iiurijuc aux autres Lucanes. C'eil le Lucane inter-
rc'.npa , hicatv.:s in'.emyprus . Je crois qu'il d( it for-
n;Cr cia v;crire dont le cat..clere eticniic! roniifteri
daiis la i\j;ree des antennes , J: eians a prélenceds
la lèvre l'upéricurc qui manque aux autres Lucanes.
Voct eft le 'eul Auteur qui au féparé cet inlccle des
Lucanes , & qui en ait fa:t un genre f»us le no^Ti Az
lUJu
kscaraélèics fai
en l.-,tin cu-^cs , en lui ilEjnA;>c.
us : AiiU-iiui e_>t mj£e , itors^e»-,
M4
lt5 C
tue
Ji'is de fo.
f Aî'^iî^ flui'hts réparés.— Mû Jtoires ,"i
trois .uk:s .
q~i ui-vn>::.:.- !.i!Ctc. Vuint d'cc.f.n.
Voici 1« ca
,.Kt:ns qùr ce Auicur aaii^nc aux Lu-
canes,, cjMi
...Mwiic C.ilAoiai.c , & CD lawn 6;//-A,;.-
les •mteii'u'
j'irtr.c u-t u-igte , les qujire ardcks
pojhrieun ,
n Jo:t le:rdk;ês.—Diux pinces dentelée.
qui avance.
r. — Un ccrjfon crare Us étuis.
I.:. a--.
■Ci f!ii I.iic.inc iiKci rompu ne font pas
CO';'( .is , ;i'
1 < 1 î, ; eu au;i.icc5 : c!ks font compoléc-i
d ■ ■!':v .V.'-'-.
^ , 'l-n,;;.; p; tmioi" eil un peu plus lonç^
c-ir. ' ■ .r
■ , liilnce a la bAc , rtnflô à fuii cxtrû-
KV.. \ ■ .
. :■; qui fui vent loiic airoudis. Les troi";
eu; M;ri;;.
[les font lui peu plus ç,i os .jUC ceux •
ci, fi on
in.j (cti.c- prtKluCti'.ui latcivùc. Les trois
,Jcinic!s foi
; kuiiietcs latcialenicnt.
I.a hanche cft compcft:'; d'upe lèvre fupéririirc ,
de d'. uxmandibu'es, de deux mâchoires, d'une lèvre
iuiéiicurc & de cjuaireantcnnulcs.
La lèvre fupérieurc cft îargc , aplatie, dure,
ccbar.ciée & ciliée antéiieuiemeat.
Les mandihules font un peu plus courtes que la
tête: elles font armées ds plulîcurs dents , & [erna-
nces par trois .ieucelures.
Les
ifPer
beaucoup de celles de; au-
tres Lucanes : elles (ont dures , arquées , terminées
«n pointe aiç^i'ë, & munies à Icurpariie interne, de
deux dents fortes & aiguës; elles lont couvertes de
quekjues poils ludcs.
La Icvre inférieure efl très dure, épaifle , a/Tcz
grolTc, teinùnéc par plufturs dentelures, uC ciliée
antéiicurement.
Les ar.ieniiulcs anrér'ui:rcs inférées au dos des ma
choircs , font aikz courtes, un peu comprimées,
compoft'es de rtiarre articles, dont le- prciiiier ert
court £-; petir; le iecond ;^ ic trouitme (oncpruique
égaux & cc;i:oucs ; le dernier, un peu plus long que
les autiîç , cit ^rror.di a fcn cxriéiniié.
.•■:.■-/.•
■^fîiricurc^
à la partie laté-
Les cr.
primées, cimpolecs de rro.^ arricles , dontlepie-
niicr cft tré:-jctit,a pe.ne apparent; Icfccondcfl:
un peu aroi'é , glus & ptcfcjuc di'at.r; le troi'jèmc ,
pjus petit i^uc celui-ci j a une figure un peu ovale
sdongee.
Les larve-; dc>. l.-'ranes rc(Tcmb'c-nt à un ver mol,
aflcz gro'. , r V-: ,e ,-.>:;>', . couilié en arc, ell compo-
fé de trc;se .:r, .aux diiiriû-i. Lccr bôiu-hc cft armée
de dtux mac'--. 1res c«>: n-c<; , très dures S: tiès-foitcs,
parle moyen de lliaclîts ers larves rongent & réd;a-
fcnt le bois en une cfpècc de tan Leur tête ell dure .
^.-ailltufc. Elles ont (ii patres (-"'l'eufes qui répon-
dent aux fix i;ut 1 iiiicctc pariai: doit avoir. Pat*e-
npcs à fonte leur groffeur , elles conOvn'fent , <?,1--Ï
ia fe.bfiùu .-e même du b.iis , u:ic t cl u'c '-.n ro.aie^
avec ceitc cffècc de tan dont nous v.i;o: <; ic par-
ler; .;p,è', oiK-i elles fe chargent en i.)".':; h" , -ï-- >'•£
forren't ;ij 'leur co-ue que (oas la f-. -c dn-fecle
paifair. Toutes les pr.rties àc l'iiifec^e i-i,.rii;li'at det-
'ni'cs ilans la nymphe; on les appcrçcr tc-ai; s dif-
lir. Jemcr.r : la té'.e ell ccin':>>^e, ^jC spp.iy'e iur la
porcine:, les a-li-- '< !e^ t-l\t es font courte-^. S: ne
lo.it; a-; eiiC .;.■ dév.'.-,- -.■i-, , les pattes font collées
cont;c le coips ; celui ci eit plus coure ru'.] ne 1 étoit
dan5 la larve. S: l'on peut fac lcn,c:u co.ri; ter le
nombre des anneaux de l'abdomen.
Ro'éfel, auteur Allemand , en, donnant n-Jifloirs
.lu Lucane Cerf -vol -'.'U , dit avoir obfciv-- que la lar-
ve de cet infeile vit dans la tcire , X s'y nourrit de
bois a demi-pourri. Lorfju'crc veut (c uansforracr
en nymphe , elle prati jue , d-.ns la terre , une ceilule
ou logeincnt proportionne à la grandeur de la nym-
phe , après quoi elle fubit fa première métamorpho-
fe Cet ohfervareur penfe c]u'il faut llï ans pour que
ces larves parviennent à toute leur groffeur.
■ Les Lucanes ne vivent pas !ong temps dans leur
dernierrrat. Dés iju'i-s tr.t lubi Ic'ur dcrnitrc n:éta-
nioii-hofc iU cherchem a .'accoupler & a faire leur
illent
acooupi^
tu de temps a| lès. Ils fe
-, fuivant l'obftrvatioii de Gtcr, de la li-
:ei:fc qui fc trouve répand
fur les Kuil-
les de chè:;es. Il paroît que les mandibules leur ler-
vcnt pour couper le boi' a demi-pourri , afin de pla-
cer leurs oeufs plus profond^nnent Ces infeétes ne
font que 'rès peu de tort au\ a;bres fous 1 ur dernier
état; mais lous celui de hrve , le ma'. o,u'ilsieur
f nt cft louvent allez conlidcrable. Le. i.irvcs ron-
gfînt non feulement le bois nioit , mais elles atta-
quent aulVi le bo.s vivant; elles fc tiennent plus fou-
vent dans les racines que dan^ le tronc ou les bran-
ches. De forte que ii les larves des Lucane, r-e font
pas périr promptcment les Chênes , elles haicnc
néanmoins leur dcfia.c'fon ; elles avancent ré(-ù,j'.:c
de leur dépétilfcmcnt en cariant k tronc ou ur.c par-
tic des racines.
Q-Liefjuesnaturaliftes ont penlc que le Cojfus des
îlonuins , ce mets délicat, fcrvi fur la table des ri-
ches, n'ctoit autre eu. )'c que la larve du Lucane
Cerf-voUr,: : ils ont fondé leur opinion fur ce que le
Ccjfus étoit un ver qui fe nouiiil'-nir dars les troncs
des vieux chênes , comme i! paroir par le paiTage
fuivant de Pline: J>im qii d n 6" R'-^nnis in hoc
liixu^iu ejfe cKpit y pr&^iand'fque rohoram verrr.es
delica-io^e fuit in ci^o , Cojfos vacant y atque tn -m
farina faginati , l:i q,.oque uliiies fiunl. Plin. Uift.
nat, lih. 1.7. cap. 14.
On pnvirroit encore conieélurcr, avec qneîque
fondement, que le CcJfus étoit ia larve du Capricor-
cc Héros, Ctrtmi^yx Héros, très- commune dans
LUC
L U C
rr?
f9Mt; l'Ir.'.Iit , & qui (c nornic dani les troncs à
icmi-morcs des, vieux Chênes.
M. Geoffroy ed: porté à croire que le Cojfus éroit
Il larve An Charaufon pat-rJfle , que l'on (ait être un
mets recherché des Imlicns. Mais, outre que le Pal-
niicr ne cri.'îc point en I-.ilie , il (.il prouvé par le pa(-
fag; de Plir.c que le Cojjus vivoit dans le tronc des
.grands Chênes , & la larve du Cliaranfon Pal-
fnijJe ne fe trouve point aiiients que dans le Palmier.
Le CoJJus etoit , Iclon Linné , la Chenille qui vit
dans le tronc des Saules & des Ormes, &: à laquelle
ce crleb.'C namraliflc a donné le nom de Coffus. Le
fcntiaicnt de Linné eft entièrement dénué de vrai-
-icmblancc. Cette Chenille lépand «ne odeur C forte
& fi défjgréible , qu'il eft iuipolTibie de croire
qu'elle ait jamais pu être employée comme aliment}
d'ailleuis elle ne le trouve jamais dans le bois de
Chè.ve.
On faifoit autrefois ufage , en Médecine, det
mandibules des Ceiis- volans , lous le nom de cornes
de S carabes : on donnoit ce remède comme abfor-
bant dans les cas de douleuis ou de convu, lions qus
l'on croyoit produite: par la faburre acide des pre-
mières voies. On le fufpendoit aulTi, félon Pline, aa
col des enfans , infantttm' eriam remediis ex cenlce
jafrenduntur. Ce remède n'eft plus employé auj.ou»
dhui.
i7$
Suhe de l'Iniroduciifn à Vïï'iJloLfi. Naturdh des Infecles.
LUCANE.
L U C A N U s. LiK. Fab. Des.
P LA TICERUS. Geo F F.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes compofc'es de dix arricles ; !e premier très-long j les aiirres courts .
arrondis; les quacre derniers feuilletés d'un feul côté.
Chaperon avancé , fans lèvre fupérieure.
Mandibules avancées , dures , cornées , arquées , dentées.
Mâchoires avancées , prefque membraneufes , velues , uniJentées.
Lèvre inférieure, prefque menibraneufe , avancée, biiîd ; , vtli
minces , égales.
divifit
Quatre antennules : les antérieures plus longues, filiformes, quadiiarciculcesi
fécond article , très-long : les poftérieures triarticulées j articles égaux.
ESPÈCES.
I. Lucane Elan.
4. Lucane Elaphe.
D'un brun noir ; mandibules grandes ,
Mandibules très-avancées , unidentées ,
avancées , terminées par quatre ou cinq
dentelures.
bifurquées à leur extrcmiié; chaperon co-
nique y incliné.
i.LucANi Cerf-volant.
5". Lucane Bifon.
Noir \ élytres brunes ^ mandibules avan-
Mandibules grandes , arquées > multi-
cées ^unyttntées J)ïfoarchixes à leur extrémité.
denréeSj corps ne ir , avec le bord du cor-
3. LuGane Ckèvre.
cela Si des élytres , fauves.
Noir ; mandibules brunes , avec p'.a-
6, Lucane Gizelle.
fieurs dentelures vers l'excrémué ; tête
Noir-^ boni extérieur des élytres teflacé;
prefque njje.
mandibules courtes bidcntces.
Suite de rintroduSlion â VHiflclre Ntcifrdh des InftBa.
577
L U C A N E. ( Lifedcs. )
7. LucANï Lama.
Noir; m:indihuLes m.-uecs , tndciuécs ;
CcCi & corcekt angukux,
S. LucANH Chevreuil.
Biun ; mandibules unidenuts , delà lon-
g:* :ur de la ÛU ; cuijfes jaunâtres.
9. Lucane futnial.
Tejlacé en-dejfus , avec une raie lon-
^itudinak noire , bLfu- juse fur la tête ;
mandibules avancées , :' ,':r:-j , dentelées à
leur baj'i.
10. Lucaî:e fémoral.
Noir ; mandibules avancées , dente'es ,
prefque de la longueur du corcelet ; cuiJfes
rougtâtres.
1 1 . Lucane parallélipipède.
Très-noir j mandibules unidentées ; tcle
avec deux petits tubercules rapproches,
1 X. LvcANB Cancroïde.
Noir ; mandibules arque'es j munies in-
térieurement d'une greffe dent j élyires
prefque pubefccntcs,
13. LvcANE ftric.
Noir ; mandibules arquées , nnidentées;
élytres firiées-y corcelet prefque mucroné
antérieurement.
14. Lucane caraboïde.
D'un bleu verdâtre luifant ; mandibules
avancées, en croifunt ; corcelet frcfue
é;-hancré antérieurement.
I 5. LucAKB Giraf>?.
Noir ; mandibules très-avancées , qua
dridentéts ; élytres mucronéis k leur
bafe.
i6.Lucak'E Rhinocccos.
Noir ; mandibules avancées , dentelées,
unidentées ; tête & corcelet fiasmcm cha-
17. Lvcane bicolorj
Noir j rnandibuhs avancées , arquées ,
dentelées; elyires d'un jaune teftace ;
avec la future noire.
18. Lucane Chameau.
D\in brun noir ; tête & corcekt uni-
dentés ; mandibules avancées , multl-
deniées.
le;. Lucane Saïgu.
D'un brun noirâtre ; mandibules lon-
gues , manies de plujîeurs dentelures,
20, Lucane Zèbre.
Alandlbules avancées y dentelées vers
r extrémité ;^ corcelet & élytres teflacés ,
tachés de noir.
Cl. Lucane interrompu.
Noir ^ déprimé i tête avec une corne
avancée & courbécy antennes arquées.
HiJi.Nat.lrfeiîcs. Tom.VU.
DiU
57S
LUC
1. Lucane Élan.
LucANi's Alces.
Lucanui , mandlLuUs exfertîs , apice quadrlder-
tads.SAR.Syj!. ent_. p^^. j./j". i.—Sp.ir.f. tom. i.
2f'S- '-• ""• ï- — M^ni. iiif. tom. 1. pcg, i. ii" . l.
PïTZT, GaZOPH. Tai. 48. /^.. l;.
Le m?!c a environ trois pouce<; & un quart
if long, ;: la irmdlc d.-;iï •,'oucci:& demi. Tont
le coro-, f.L d'un biuii roir iuifar.t , un peu moins
tor.t- ;ur ,.s tiynti. Les mandibules iont plus
lo>';;uc3 ij.c ,a tête; c !« lont arcjiiées , compri
inces a kur cxtiémirc , armtics d'une très-grofle
rienc vers le milieu , ^ de cjuarre dentelures à
leur extrémité. d.;..c quelquts-imes paroKTent le
divifer cil dcu:;. La tj.e iv:}\ lar^;.; , mais un peu
plus lor^u.; oue le torctL: , a un er.foncement
à fa p-iit:;: iiijjcii.u" e , au-dtva:u duquel on re-
marque \xi\c rlévation fùiiJantc & traiifverfale :
elle A un angle (aillant de chaque côté, & les
yeux font divifis en deux parties par la lubitance
cornée de la tête. Le corcel-.r a un petit rebord
rout auiour , cSc des poi;s roux, courts & ferres
iur le bord antérieur ic le bord pof^éricur, for-
mant une elpcce ds petite frange ; on y remar-
que deux angles failians de chaque côté. L'écullbn
cil arrondi [oitJrieureme.it. Les élytres ont m.
rebord plus marqué que celui du corcelet. Le
dellous da cor'^i ell noir oc lui'.anr. Les pattes
font noi:es. Les jambes anréneures font armées
^i dentelures ; L-s quatre autres font couvertes,
a leur parne interne , de poils courts , fauves.
La femelle ne dilîère du mSIe qu'en ce qu'elle
ell plus petite, que les mandibules font à peine
«le la longueur de la tète , & ^^u'elles ont trois
«icntelurcs a leu; b.ile , & cinq a leur extrémité.
Elle fe trouve...
X. LUCANH Cerf-volant,
LucANus Ccrviis.
_ Lucanus m.^ndOiulis exfinis , unidentaris , apice
hifurcatis , luaio aefiexo , ru^â irunfvdrjuli eUvutâ.
ÏAB. Syft. eut. pag. \. n^. i.-l Spec. i.y. tom. i.
p. l.n".!. — Mant. inf. tom. 1. pug. r. a^ . 1.
Lucdnus fcutellatus , waxiilis exfcnis , apice
hifurcatis , Luere unidea.czis. L i n. Sy;l. nat.
i'. 5îy. /J". I^. /ut,:, i^'cc. rS.. 40J. ' '
PLiiccius fufius , (orniibus auoDus mol ! dus ,
apice bijurcis , i,.iUi r^mo ùeraiculijqui i.j-ruciis.
€lOtf. Hiji. :,:J.ijm. i.p. 61. /iv. i. pi. i.ji^. 1.
Le grand Ceif-volaïu. Geoïj. Ic>.
Lucanus fufcp-cafiancus , maxillls maximis cor-
s^irur\rdi,ui noaojif^. a^icc hfuicacis , Ltcu uni-
. LUC.
dcntatis. DsG. HiftllnJ. tom. 4. «'. 517,.'!». ig
pt. II. fig. I. ^ .. . •
ScarabiU-S maximus plàtyce^i'J t.-urus nor.nuilis ,
J.ÙIS Çervus volans. Raj, inf.pag. 74.
MouîF. Theat. inf. pag. 148.
ALDaov. Inf pag. 451./^. i.
loNST. Inf. tab. 14. i. /^. I. i.
Charlet. Onom. 46.
MzRRET. Vin, pag. ioi.
Dale. Vlidimacop. pag. 3S5).
OlEar. M-uf. tab. \G. dg. J.
ROFSEL.// tort. 1. claj]'. l.Scar. terr. tah. f.
fig- 7 9-
VOET. Coleopt. tab. 19. fig. I
ScHLUCA. Tab. i.fg. I.
Suiz. I:f. tab. i. fig. 4.
SCHAEFF. I^oa. inj. tab. 1 ^^-fig. I.
BARBUT./y". ang/. tab. 1.
BtKCSTKAESS. Nomenct. i. 1 S. 1. 1. 3. tal. 3.
(ig. I. 1. 5.
Lucanus Ccrvus. ScoP. Ent. cdrn. n°. i.
Lucanus Cl'vus. S c h r a n ic. Enum. inf. auji.
PUtycerus Cervus. FouRc, Ent. pur. pars, 1,
pag. i. ««. I.
Lucanus Cervus. Vill. n°. I,
B. Lucanus Cervus fimina.
Scarabius maxillis lunatis prominentibus dentatis^
thorace incimi. Lin. Faun.fu,.c. caic. n°. jjg. — »
(dit. 2..n° . 405. B.
Piatycerus fufcus , e'ytr'ts léivibus , capite Uvi,
GEOff. Hili. inf tom. l. pag. bi..n^.i.
La grande Biche. GEOïf . Ib.
RoES. Inf. tom. 2. Scarab. ter. clajf. 1, tah. j^
fig. 8.
DeG. /:/ tom. 4. ;;/. 11. fig. J,
■VOET. Cûleop.pl. z^.fig. 2.
ScHAEFE. Icon.inf. tab. i^}.fig. 1.
Barbut. Inf. angl. tab. ^,
BtRGSTRAESS. Nomencl. ;. zy. i. j. tah. J^
fi-;- ^- î-
Lucanus Dorc^s. MulL. ZooL dan. prodr. j^^^,
PlatyceriLsfamina Ccivi- YOVS^C. Ent.pur.gars. l>.
p.]g. l./i".2.
l
LUC
LUC
Le Kiâ'c cil beaucoup pUis g"and que la femcUc.
Les in.u.dii u'.es (iuK groires, de la longueur delà
moulé dii ciirp<;, aruncs incénciuc ment .veis le mi-
lieu, d'une groile dfnr prefqi:e horizontale, & ter-
minées par une bifurcation. On voit i]Ui:lques crcnc-
lures entre la bifurcation & la dent , & quelque? au-
tres en- deçà de la dent. Le chaperon i:^ incline,
pointu, avec une éjcvation traiifverfale , failli-. ,
fur le miii'.-«. La tête eu f lus grolle que te corct
elle a une élévation tran'verfale vers la patrie .! .
tieure, & une autre niterrompue , plus (ailla; rj,
vers la partie poftéiictirc. L-- corceitt eft liiïe , légè-
rement bord», prcfquc anguleux de chaque tô:é ,
avec une ligne longitudinale , peu enfoncée , au mi-
lieu de la partie lupcricure. L'écuilon eH preiqtie
arrondi pofléricurement. Les ilyircs Ion!: lillcs , rc-
boid'.'es. Les jambes antérieures on: quelques drnts
latérales , & les autres ont quelques épines. Le coi p-i
eft noir cn-deiious. Les mandibules ibnt d'un brun
noir, âc les élytres font brunes.
La femelle ell: plus petite que !c rn.i!^. Les man-
dibules font plus courtes que la cite : elles ont cha -
ciine deux dents ver': leur miliea. Tout le coi;'s elt
noir , les élytres feules font brunes.
Les entomologifl-es ne font pas d'accord fur le
fcxe de ces infeftes. Roefel reg.ntJe le f.ucane B.
comme la ftniell.c du prirmier . & M. Geoffroy crîic
que ce font deux erpè';cs différentes, avec d'autant
plus de fondement , qu'il a rencontré plufieurs fois
les derniers accouplés enfcmble , & jamai? avec des
Ceif-volans. Cet auteur fonde aufll fon opinion fur
la forme de ces infcdcs, fi ditférens entr'cux. De
Gcer rapporte une obk-rvaticn d'un de fes amis qui
,a vu le piemier accouplé avec le fécond.
M. Geoffroy a remarqué que c'efl dans les troncs
des vieux Fiènes à dcmi-pourris , que vicia larve de
la Biclic , Si. que c'tft plus ordinairement aux envi-
rons de ces atbrcs qu'on rencontre l'infcele parfait ,
tandis que le Cerf-volant fe trouve fut les Chê-
nes.
579
Ilfe
Europe.
5. Lucane Chèvre.
Lvc.iNus Cupra.
L'Uùnus niger , mandilmlls hrunneîs , à medio
ad ûpicem muitidentads , capiu Uvi,
Le petit Cerf-volant. Vo£t. Scarub. tai. 19.
* Cet infeélc n'cPr pcjt-è're qu'une. vavi 'té du précé-
dent ; cependant il en diitère, non-fcu'cmcnt par la
grandeur , mais même par la forme. Les mandibules
font d'un brun noir.ître , un peu plus longues que la
tcte , années de plufeuis dentelures, depu:s le milieu
jnfq.ues vers l'extrémité : 'e chaperon efi incliné , plus
«ourt ^uc celui de l'efpèce précédente , arrondi à foE
eTtréml:'';, avec une éléva'ion tra'ifvcrfa'e , inter-
rompue, ciit'c les m.i'ioii'iules. I,a tite e :' à pcii-près
de la largeur du ro-ctl-r ; e k a une ci.-var.o.r tranf-
verfile , p;u marquée, trè--pfu (.: ' ::, Mif fa
parcie antérieure. Le corcclet ell i;c
bordé , avec une ligne longlrt:!- c,
trc^-pcu ni.ir.]U''e. Lrr',:iron e'tl: i u ■..:-
. '"l'.'A] 'e"; 'À i;cclij: e^ :a: -.li.s. t'i le<; autres
- i ;.ines. To.i. ';■ a ■ ;^. eit i;o:- i !;s elyties
ieul:s ton: d un brun riOir.ici'r:.
Cet infede eft - trèi- cominan . dans îe^ parties
méridionales de la France, (iir les ttonc'î à demi-
pourris des Chênes; On le voit voler le f.iir d'un ar-
bre a l'autre.
On le trouve auiTi attx cuvironî de Paris.
-J-. Lucane l''f.i,-he.
Lacanus m^xj//isexlir:is ^ a/i'defiucts , apicc bl-
fi'/xads, lahio dcf^xo co::uo. Fab. Sy\l. c-ti. p. 2.
«". 5. — Sp. ir.f. lom. \.p. 1. 72°. 5. — Mua: inf.
ton. I. fag. i. 'i^. 3.
Il relTemble beaucoup au Lucane C°rf - volant J
mais il eft plus petit. Tout le corps elt d'une couleur
brune luifantc. Les ante-nnes font noires ; le fécond
article eft long, & un peu renfl; à fon extrémité.
Les manJibuL's font plus longues que la m lirié du
corps. On voit intérieuienicnc une dent aîLz g''an-
dc, placée à un tiers de 'cur bafe , enfr.re or_l,;acs
créi dures. L'extrémité cil 'ti iur-iiié-' , 1" ie"; d;vi-
lions.-iii.7, di;hti'rc<^. Le ^i..viiin t;î a-\i:;cé , p -iri-
tu S: tits-inciiné. La tête £': j' us Ia- \'.- .]>i : U- corce-
Ict. On Y voit une éléva'icn tranlvcrla e", fai'lantej
an-de!fus de lapaitie antérieure, & une autre, de
chaque côté , plus élevée , vers la partie poiléricure,,
Le corcelet &: les élytres ior.t liifes, avec un très-
If^ger rebord. Les panes font alfez longues. Scies
jambes un peu épincufes. ■
M. Fabritius cire mil-à-propos Voût; Scarah.
idi. }o. Jig. y. L'infedc dont cet auteur a donn:;
la figure, diffère beaucoup de celui-wt. ^
Il fe trouve au Nord de l'Amérique, dans la 'Vir-
ginie , le Mar; land.
Du cabinet de M. Eanfcs , & du Muféuni Eritan-
ni.]ue.
Il paroît que De Gcer a cof.nu c;t iniecfe , mais
qu'il ne l'a pas cru ,difté:cc be.iiicoup du Lucane
Ccrf-\o!ant. Voyei Aîi'ii. .;;/. lom. a,, pag. '^■^•^
y. Lucane Bifjn.
Li'CAttUS BlÇo.
L^^canus maniibulis exferùs , arcuat'.s, midu^i"-
taiii , nieer, thymcis elytrorumquemirgi'iibiis ru§,i..
Ddddj.
5§o
LUC
VoET. CoUopt. ta'j. ;o. fig. 6,
Il eft piefque de la gramkui- du Lucane Ccif- vo-
lant. Les maiiiiibiilcs loue de la longueur de la moi-
tié du corps , noires, un peu arquées , avec pluiicurs
dciusluies , depuis le milieu jut'iu'a l'extrémicé , &
une deac très-gianJe , à leur bafe. La tête elt lifle,
avtc un l?ger rebord. Le corcelec ell un peu phi';
large que la têcc ; il efl noir , avec les bords latéraux
fauves, ic une tache aiongée, noire. Le« clytrc;
font noires, avec le bord extérieur fauve. Le dcf-
fous du corps elt noir G; luifaiit. Les pattes font
noires.
Il fe trouve (îans l'Amérique méridionale.
6. Lucane Gazelle.
Li'c.iNus Gaiella.
Lucanus mjiidib'-iHs intus bîdentatls , ater ; ely-
trorum margine cxtahri tefijuo. Fab. Mant. inf.
tom. I. pitg, 1. n". 4.
Il relTemblc un peu pour \.\ forme & la grandeur
à la femelle du Lucane CVf/-vu/i^;!r. Les mandibules
font courtes, munies intérieurement de deux pe;i:es
dentelures. La tête eft pointillée, &: beaucoup nuins
large i;ue le corccict ; on voit au-devant des yeux
une lame applatie , horizontale , formant de chaque
côté un aigle iaillant, arrondi. Le corcelet ell liàc,
noir , luifan: , plus large que la tète , terminé par un
angle faillant de chaque côté^ vers la partie p^lié-
rieure. Les élytres font lilfes , bordées, luifantes ^
noires a la future, & teftacées du côté du bord ex
terne. Le dcflbus du corps eft noir & luifant. Les
pattes font noires , avec les jamb»-? antérieures , lar-
ges Zl épincuf^s , & ÎCi autres marquées de lignes
longitudinales , enfoncées.
11 fe trouve à Siam. , • '^
7, LucANi Lama.
LvcAHUi Lama.
Lucanus manàlhulls artuatis , intus tridanftis ;
Capire tkoractqut utrhiqtie anfdtjis.
II leflenabU un peu à la fcnaellc du Lucane Cetf-
HDlar-t; mais il cfl: beaucoup plus grand. Tout le
e«rj« eft noir, aYCc une très- légère tciptc brune. Les
întcr.nîs font coudées. Les mandibules , plus cour-
tes «jue là tête, font arquées, pointues, rDunies,
vers le milieu , de trois dents, dont l'intermédiaire
eft la plu? g-ande. La tête eft plus étroite que le cor-
cclcr ; elle a de chaque cAté , fur les yeuï , un angle
ariond; , de fulîftjnce cornée, qui divife chaque œil
fe.i deux portions. Le corcelet elt lifTe , de la largeur
Jesélytics, gnid^mé de chaque côt?. L'éculTon eft
flanguiaiic , prcfque aitondi paftérieurcmen:, j.cs
élytres (an Vm-s,. I.c$ jambes antérieures om ùx ou
itpt petite» tkntiîijres latérales.
Il fc M««î*, acx fades aiisntafcs.
LUC
8. LucANt Chevreuil.
Lucanus Capreolus.
Liuanu! hrunntus , mandihulh exferds , unidcrt^
taiis t longiiudim capuis i ftmoribus fiavis.
Lucanus Lama , maitdiljnl'.s cxfertis , intus éidert-
tatis , longitudinecapnis. Fab. Syfl. mt. ptg. 1.
«0. 5.— if'tv-. inf tom. I. pag. z. n^.^.—M^.tl.
inf. tom. i. pag. I. n^. 5.
Lucanus Capreolus fcucci/.rtus ., maxillis exfctis ,
apicetancàmfurcaùs. LiN. Syft. nul. p. yôO. n". 1,
— Muf. Lud. Ulrii. n^. 30.
Scarahius Capreolus, Linn. Amxn. Aaid. tom. 6.
pag. -1,91. n^.4.
Lucanus fufco-caffaneus , fcmorihus fiavis , mt-
xillis maximis coraifonnibus , apici fur.plicihus ,
latere unidentatis . Deg. Mem, tom. 4. pe.g. 5 ; S.
n°. 1. pi. 19. fig. il. & 11.
Il eft à-peu-près de la grandeur du Lucane Cltcrre.
Tout le corps eft brun. Les mandibules font de la
longueur de la tète , très-arquées , armées d'une den-
telure vers leur exrrémité. La tê:e eft de la largcar
du corccict: elle eft comme coupée aniéricuremcnt,
& on y rem.rrque une élcv.i.cion tranfveilile. Le
corcelet eft ph.s large que lon^^ ; il eft botdé , & il
a une ligne lorgicudinale , peu enfoncée , avec un
petit f/oint enfoncé de chaque côté , 3 peu de dif-
tance de la ligne. L'éculTon c(t arrondi poftérieure-
mcnt. Les élytres font liilts, d'un brun plus clair
que le corceler. Les pattes font brunes, mais les
cuiflcs font jâHnes.
La femelle refTemble beaucoup à la femelle da
Cerf-volant ; mais elle eft nn peu plus petite.
Les mandibules font courtes. La tête eft plus
étroite qac le corcelet. Celui-ci eft convexe ; il a la
ligne longitudinale & les deux points enfoncés,
qu'on remarque au mâle. Les cuilTcs font d'un jaune
fauve.
Il fe trouve à 1 "Amérique feptenriionale.
M. Fabricins cite mal-à-propo? , parmi les fyn«-
BViMes du Lucanus Caprcolw. , ou la fis;iire dcSu'rer
Mifl. i'ij: tab. i.fig. I. ou celle De Gcc'r L:!'. tab. 19.
fig. H. ^ II. Ces deux infectes diit-reiic beaucoup
entr'eux. Nous regardons le Lucarus Dama de
M. Fabricius,coiiime le même q'--; le Lucanus Capreo-
lus de Linné, & le mê.ne que celui qui eft figuré
pi. t^.fig. D-iS" 11. dans l'ouvrage de De Ceer.
f. Lbcane futaral.
LucAMirs faturalis.
Lueanu* mjr.di.'ralis exfcrtis , acutis , hafi den-
ticidiiùs ; /acM tc^.attas vitca nigra , bifurcata.
LUC
Il n'cft guèies plus grand que le Lacane paialleli-
pipèJe Les antennes tbni noires Se coudécF. Les
mandibules font d'un noir teflacé , de la lo:igucut de
la tcte, prefqiie droites, poin'ucs , légèrement den-
telées i leur bafc. La tê.ecft lifl'e, teftacéc, -ivec les
bords latéraux, «Si une raie iongit^dniale, bif'irijuée
antrrieuremcnt , noire. Le co!c-ler i:l't un peu plus
large cjuc la tête &: les ëiyn. :;' '.-fl tcllaré , avec
uo peu du b.->rd, une ra'e lo,'; i . '-'la'c, au milieu,
& un poT.t de chaque côte r.'^iS L -^cULOn cftnoir,
arrondi pcfli-rieiiveiner.t. Les -Mytrcs {ont tcflacées,
avec !a iuturc, & un peu dn bûrj cxréricu'- , noires.
Le dellous du corps & les pattes I©nt noitâtres.
Il fc trouve
10. LucANi fc?inoraI.
LvcaSus femoratus.
Lucaniis ater , mandibulis porreclls intks dm-
t-atis: fèmo'ibus rufis.
II n'efl gii^res p!us grand que le Lucane paralléli-
pipèdc. y es inand'.bulcs font prekiue de la lojigueur
du cotcclet, munies intorieutLine:'.: de trois ou c(ua-
tre dentelures , & terminées en pointe très courbte.
I.a tëtc eft prefvjuc quarr^'e, de la la:geur du cor-
celet, finement poiinilléc. Le corcelct & les '.-lytves
font d'un noir mat_, poinr du tout luifaiit & légère-
ment bordes. De chaqne côte du corc.kt ou voit
deux petites dentelures, dont l'une placée i l'angle
poftéricur. Les partes font noires , luil'antes , avec
les cuiiTcs rougeâties. Le delfous du cerps eftnsii &
luifant.
Il fc trouve à Cayecne.
11. LocANB parallépipède.
LucAHus par^lldiplpedus.
^ Lucanus dcprejfus , niger , Knndibulîs Unidenta-
Us ; caphc puneio dupLici prominente.
Lucanus fcutellatus , dcptejftis , niger, maxillis
dcttt Lattrad eUvaco. Lin. Syjl. ii'at. pag. jii.
Lucanus partlUlipipedus. Fas. Syfl. tnt. p. i.
n°. 6. Spec. inf, tt-r. i. pag.'i. a**. 6. — —
Mar.t, inf. tom. j. pag. i. a". 7.
Platycerus niger, elytris Uvibus , capitis punBo
duplici promir.cnte. GeofP. inf. tom, i, png. 61.
Lucunus nircr , torpare depreffo , capite tubcr-
tulis daobitt Uvi'jus. Dîa. ttiém. inf. tom. ^,p. 3 54.
n'. t.pl. ix.fg. 9.
ScHAlFP. Elem. tnt. tab. loi.JSg. i. — lion.inf.
tom. I. tab. Él-fig. 7.
SiRcsTR. Nomenil. i.i. j.fai. i.^^^. 3. a.
LUC
5S1
Scarabius paraUelipitedus. Pont. Au. dan. i,
666. tuh.Z9. fig. I.
VoET.Scarab. tab. ^Q.fig. 7.
Lucanus pa'-aiUHp-^ edus. S c H R a n k. Eniim,
irf. aufl. 11". 53.
Platyctnis paralUlipipedus. Fou ne. Enc. par.
pars. i.p. t. «'. 5.
Lu.-.iKUS paraliclipipedus. V l L L. Ent. tom. r.
pag. 41. n*'. t.
Sa longueur eft de 9 à 11 lignes. Tout le corps
cft très-noir. Les antennes font coudées ; ic premier
aiticlecft prefque aulTi long que tous les auaej pris
enfemble. Les mandibules Tbnt un peu plus cotirres
que la tète : elles font munies dune forte dent a leur
partie intcrr.e. La tète cft plus étroite que le corce-
iet: elle ell: fîn:ment cliagtiaée & munie dans le
mâle feulcinent, de deux petits tubevcuics arrondis
& rapprochés. Le corcelet a imc ligne I uigitujiiiale,
peu enfoncée : il eft lilfe , finement poinniié, & lé-
gèrement bordé. L'ccufion cil triangulaiie , pr;fquc
arrondi poRéricureraent. Les élytres font finemeriC
cha£,rinées. Les jambes antérieures font armées de
pluiieurs dents , & les autres de deux petites épines.
On tfonvc cet infcfte dans toute l'Europe , fur le»
troncs <Sfi'brcs pourris, & fur-tout fur le bois de*
vieaz r
.Wcx\
fCAHE Cancro'ide,
LvcUyius Cancroïdes.
Lucar.us mandibulis incurvis : intùs dente incraf- .
fato d'jformi , tlytris punBato jubpubefcentibus,
Fab. Mant. inf. tom. l. pag. x. n°. 9,
Les mandibules font un peu plus courtes que la
tête; elles font courbées, terminées en pointe, Se
munies intérieurement d'une grofle dent large Se
plate. La tète eft lifle, noire, a peine pins étroite
que le cor;elet. Celui-ci eft lilie, noir , luifant, avec
une ligne au milieu , peu enf.incée. Les élytres !bnt
nnirts, pubefcentcs, prefque ftriées , avec le bord
extérieur & poftéiicur un peu brun. Le defloas À'i
corps elt noir & luifant.
Il fe trouYC à la terre de Diemca.
l;. Lucane ftrié.
LuCAKui (IriatHS.
Lucanus ma':dtbuUs lanatîi uniderttatis, M'gerp
eiytris ftriut'.s ; tkorace untico fubmucror.ut».
Il telTcœblc un peu au Lucane interiompH . »aie
il cft Jeux ou trois fois plus petit. Tout le corps cft
noir , luifant, un peu déprimé. Les antennes (ont
coudées, terminées par trois articles sn malL ici;il-!
leiéc. Le» mandibules, uu peu plus couites que h
^ («ce, l«nt Allouées , nv<iaLcsintéxicUE«03ïbt: d'sno ok
jSi
LUC
de deux dents. La tête ed: îavge & a(Tcz courte. L;
corceîct , deux fois rliis long. Se on peu plus 'ar!;e
fjue la iê<-e , a prcfvpie une fiL^urc qiiarrce ; il clt
liïïe, un peu lelevr , c;; -lefque niucroné ant'jiieine-
ment, avec ui-i (illun lo igiruHinal au miUeu. T,'éci:f-
fon cfl: tièi-pctit. Les clytres fcnt llrii^es. Les jambes
Suttiieures ont pliifieurs dentelures latérales.
Il fe trouve .i llfle de Bourbon.
14. Lucane Caraboïde.
LucANus C^irahoïdcs.
Lucr.nus fcutel'.atus caralcfcens , n^jxiUls hinu-
IjÙs , !h'<r,:cee,narginato. Lin. Syfi. nue. pa^. yGi.
n". -.-Faun.Jucc.n^. ^07. '
Lucaaus C.iraboïdes. Fab. Syfl. eut. pag. ;.
«^. 8. — Spcc. inf. toin. i. pag. ^. n". 9. —
Mant. i.\f. tom. u pag. x. n^. H.
PLitycer:'S viclccco - c&ruleus , elytris Uvibus.
GiOrF. Hift. ivj'. tom. \.p. 6;. n" . 4.
Lucamis (Ca.Tea) v\rid.\-ciriileÇ.cr,s , n'nidus
deprcffui , mjxiiiis mugnis exfirrh. Dec. I<lcm.
tom. 4. ;'. 554- «°- 5- P-- ^■>- fig- 'i-
Lucanus Cdtabuïdes. ScoP. Ent. càrn.jj^.l.
Carsieus Cii-u'efccns. Uddk. Dljfer
ScHASFr., I.on. inf. tab. G. fig. 8.
Voit. Scjrab. tab. :,o. fg. 8. *'
FU-tyccr:^ C:iraboïdes. VoVRC. Ent. par.' pars. i.
T^E- 1."".4-
Lucai:us Cairdbuïdes. Vill. Enl. tom. t. p. 4;.
b". 3.
11 refTc;nble un peu , au premier aG-efl: , à un ca-
rabe. Les aiitcnnes font coudées ; le premier article
elt prefijue aufii long que tous les autres pris enfem-
ble , & les quatre deiniers font lamelles. Les mandi-
biiles lont un peu plus courres que la tête. Le corce-
tcr , beaucoup p-'is large que la rê:e , ed rebordé
c'e chaque côté, prcfqiie ëcliancré antérieureinenc
8: coupé po(t('ricur;.ment. L'écuiîon eft petit &i ar-
rondi. Les él.trcs font fî'ieuienr chagrinées. Les
jambes antérieures ont ijuci-iiie^ dentelures latérales;
les autres ont que'q les cils. Le deilous du corps , les
pattes & l'.-s antenne»: font' noirs; tout le delFus du
corps eft bleu , verdâcre,& quelquefois d'un vert
ioïé..
On le trouve en Europe, fut le bois pourri.
15. Lucane girafe.
Ll'c.in'us girafa.
Lvccnus mandikidis valde cyftrtisquiidriderjûtis ;
eA'trfs biijî miic-onath Ent. ou hijt. nat, des iij.
IVCANE. Pi-S- f:£. 16.
LUC
Les traiidibuics font ce la longueur de la tête &
du corcclet, arquées & ttidcntces vers rextrémité;
elles ont luatre ou cinq crénelurcs au rr.ilieu , Se
une très forte cent à la bafc. La tète eft finement
chagrinée , munie d'une petite dent au-devant des
yeux, & d'une autre cbcufc , cenicre, a quel^iLC
diftance. Le corcelet tiï très-fîncnicnt chagriné :
il a une dent de chaque côté antérieurement. Ce
deux , à peine marquées , poftérieuremcnr. Les
élytres fciu liifes , prefque mucrcnées à l'angle
eitcrieur de la bafe. Tout le corps eft noir. Les
jambes antérieures ont plufieurs dentelures iacéraies^
I! fe trouve en Afie.
16. Lucane Rhinocéres,
Luc.iNus Rhinoccros.
Lucanus mandibulis exfertis , dentUnUtis , aiù-
dentatis capiie thoraccquefcabriufctdis.
Il rciTcmbte un peu au Lacane - Cc;f. L-S
mandibule? font plus longues que la t'^rc , ar-
quées , dentelées , unidentées , fiaemcnc chùgri-
nées . La tête cil finement chagrinée , pref-
que dentée de chaque coté. Le corcclet efl chagri-
né , mar.jué d'une ligne longitudinale enfoncée.
Les éiytics__ iont liiies & luifantcr. Tout le
corps eft noir. Les jambSs antérieures ont quelques
dents aigués.
11 fe trouve dans l'Amérique méridionale.
Luc.i:^Lis bicolor,y
Lucanus manaibulis parreéJis arcuatïs , d;nt:'cu-
iacisytilger ; e'.ytris pallide teftaceis , Jatura nigra.
Les mandibules font noires, avancées, larges,
plus courtes que la tête , arquées , intérieurement
dentelées. Le corcelet eft noir, muni d'une petite
dent de chaque côté , 8c d'une lame cornée au-de-
vant des yeux : le corcelet eft noir , échancré pof-
f'ricurcment de chaque côté. L'cculfon elt pcttc ,
n^'.ir , arrondi poltérieureinenc. Les élytres l'orîir
lilFcs , d'un jaune teftacé , avec la future & un peu
du bord extérieur noirs. Le dclVous du corps &
les pafes font noirs.
Il fe trouve
18. Li'cANE Cha.meau.
Lucanus CameUis.
Laanus mandibulis pofeBis- multidentatis ,. ca~
pi te thoraceque utrinque unidentatis , corpore piceo.
Il eft un peu plus petit que le Lucane Cerf.
To'.it le c(i-ps eft d'un brun noir. Les mandibules
font .i"Jnc 'es , artiuécs , un peu plus couites qu'î
le corcelet, multit^cntces , avec la dent du .•niheu.
^, beaucoiip plus grolk que les autres. La tste eft.
LUC
grofTe ; elle a un avancemcn: fai'Iaat à fa partie
aiiFcncufc, un autre lunondi d? tliaque côté,
fi.'i le« yeux , Ci un aurre ("aillai. t pointu , declia-
que cèté ,- fur ieS^yeuï. Le corcèlct cft lifTe , re-
bordé , plus court que la tête , avec un angle
failianr fut lei bords latéraux. L'écufTon ell trian-
gulaire. Le? '^lytre? fort iiiïes. Les jambes anté-
rieures foat i peine dentées.
Ilfc tiouve
19. Lucane Saïga.
Luc A-NUS Saïga.
LuJcnus mand'tbulis exfertis intus dcnticulutis.
VoET. Coleopt. pars 1. euh. ^o. fig. j.
Luca-.us Eljr/ius. Herest. coàoyc. tab.'^^.
I! eft àpeu-près de la longueur du Lucane Elaplie.
Les mandibules font beaucoup plus longues que la
lèce , avancée-: , atquées , munies de deux petites
dcntclùtes a leur bàfc , dune dent & de deux
pctaes aentelurcs au milieu , & d une petite dent
vers l'extrémité. La tête cft large , un peu dé-
pr mce , prefque dentée de chaque côté. Le corcelet
tlt large, dcpri;né, muni de deux peiites dents de
chaque côte. Les élyties font Iilfe?. Tout le corpb
clt d un brun uoirâire , un peu moins foncé (ur
les élyires. Les janioes antéiieutes font dentelées
à leur boid latéral extérieur.
Il fe ttouve dms l'Améri.jue méri.:ionaIe.
20. Lucane Zèbre.
LucANus Ziirj.
Lucanus mu idiiulis poriecî!j Verfus ap'cem dcnti-
(uiuds , thora:.: elytrifque icjiaccis nigro macu-
la tis.
Il e!l un peu plus grand que le Lucane futural.
Les antennes font noires , avec l'excréraité obfcure.
Les mandibules font noues , de la longueur de
La tète , peu aiquce , munie d'une dent à leur
balt- interne , d'une autre pe:itc à leur bafe fu-
périeure , Je de quelques dentelures vers l'extré-
raité. La tête eft fimple i: no'ie , légèrement cou-
verte d'un duvet rouliatte. Le corcelet eft lilTe ^
lîninle , teft^cé , avec une gtaude tache au milieu ,
noire , Une autre oblongue , de chajue côté , &
Hn point ittégulicr vers le bord. Les élyrres font
tcll^ac es . avec la future , une tache a la baie , une
raie laige vers la future, noits. Le deiïbus du corps
eft . i âti'-. Les panes font noires , avec une
cache icltacéc fur les cuiffes, & une autre furies
jani'.' s.
B fe trcuve....
LUC
îS5
il. Lucane inteironpue.
LucAHus interruptus.
Lucanus d-p^effus niger , venue fpirta brcviorî
imurva , anttnnis arzuads.
Lucanus exfcuteUatus , anttnnis arcualis , corpore
abLongo , xenice /}.ina resumher.te , tkcrace abdo~
miaeque rtmotis. Lin. Sj^. nat. pag. j6o. u^ . 4.
— — Muf. lud. ulr.pag. jj. — Muj. aaotp. fnd.
pag. di.
Lucanus interruptus. TAB.SyJl. ent.pag. ;.n". 7.
— Spcc. Inf. tom. I. pjg. j. /2^. 7. — Mar.c. inf,
:om. i-.pag, i. n". 8.
Lucanus oalongus niger deprejfus , antcrmis anua-
;is , capice tridenlato , flytris fuicacs , thorjce
jldomincque remot!S.Y}i.a.Mém. inf.iom.J,. p. 338.
-i". 2. pi. io.fig--n-
Merian Surin, tuh. 50,
Gronov. TLooph. pag. 447.
PtTIV G.\7.0VH.Tab.lJ.fig.J.
Damiftcs. Brown. Jamcic. pag. 419. tuh. 44.
h- 1-
Suiz. B.Jl. inf. tuh. z. fig. 1,
VOET. Coleopt. tab. 19. fg. 1. II.
Ce Lucane diffère beaucoup des précédens. Il a
une forme oblongue un peuapplatic. Les aniennes ne
font pas coudées, mais un piu arquées 5 le pre-
mier article efl plus long que les autres ; il l'ell
cependant beaucoup moins que dans les efpèces
piécédentes
flilV.1
grenus ; les
trois dernieis font lamelles. Les mandibules font
plus courtes que la tête , & armées de plufieurs
dentelures. La tête du mile ert armée d'une corne
courte, avancée, un peu courbée, placée au mi-
lieu. Le corcelet efl: lilFe , luifant , cilié tout au-<
tour, avec une ligne longitudinale, au milieu,
très-enfoncée; il eft réparé des elytres p»r un étran-
glement. L'éculfon ne s'étend pas jufqu'aux élyttes »
on l'apperçoit feulement au-delius de !'c;raa"!emetît.
Les élyires ont des ftties ttès-mAtqutes. Les jam-
bes antérieutes ont plufieilts der.ts latérales j les in-
rermédiaires ont des cils , & les poftéueaies fonc
liflès.Tout l'infedle eft noir & luifanr.
On en voit fouvent dont la couleur cil brune ,'
& d'autres dont la couleur eft teftacée.
11 eft très-conimiin dans les cabinets de Pa'is ;
on le trpiive fréquemment ', Cayenr.c , à Surinam^
auï Antilles j lue le tronc de diiitéreas arbre».
y84
LUC
I. LucAKE carcns.
LvCANUs carinutus.
Lucane cUprirné ; corcclct matique plus couit
qucii lête ; ks angles polléricui-s excaves.
Lucanus deprcjfus , thorace mutico capiu brc-
Viore ; anguls pojhrioi :b:ii exsavuiis — Lis. Syji.
nat. cd. Gmcl. pug. i jyo. n". j.
SCiiraL'&iis carinatus; muf. lud.ulr.p. 34.
Le corps cft dcpiimé , entièrement noir, La tcte
oft dt'prim'^e, ii.lie , nide à fa face inférieure. Les
ma.ho.rer. font tridentées a leur eïtrémité. Le cor-
ctls: ell- hlle , Vordé , un peu (iiiué antéricure-
Bicnc; les angles poftérieurs font obtus. La poitrine
cil terminée poIU-rieureinent par un angle aigu.
Le-, élyt.'^cs font liffes , glabres. L'ab iomcu cft:
court. J.es pattes font noires. Les jambes font
Teines à leur- extrémité.
Jl ie trouve dans les Indes.
2. LvcANE brun.
Lvc.iïUs f.-ceus.
Lucane noir, glabre & ftrié } antennes, pactes
& r.bdomen bruns
Lucitnus a Cl gl.'.hcr flriaius , antcnnis , ahdo-
mine & pcUil'us piccis. — Lihl. 5yjh nue. cdit. Gmel.
pag. ijvl. n«. i;.
BONSDGRF. Njv. afi.fiockh. I785. 5. n° . 10.
pag. 117. tiih. a.Jtf. a.
li ff fioave dans les lieux pierreux, enOftrogothi*
& Wenrogothie. Il eft commun aa mois de juin.
5. LucANi tenebroïdes,
Lucasvs tenebroides.
Lucane noir ; mandibules lunaires & unidentées :
«orcelet bordé ; élytres légèrement ftriées.
Lueanus mandibulit lunatis unidentatis , ater ,
thoracc marginato , elytris fubfiriatis. Fab. Manc,
inf. tom. l.pag. 2. n^. 11.
Lin. Syft. nat. éd. Gmel. pag. 15JI. «'. 14.
II tciïèmbl* beancoup au Lucane caraboïde :
il cft comme lui noir & luifant , mais il eft un peu
plus grand. Sa tête cft rétufe antérieurement. Les
mâchoires font avancées, loBaires & wnidcntées à
leur baCe intérieure. Le corcclet eft glabre , bril-
lant & fans aucunes tackes. Les élytres font un
ptu ftriées. L'abdonaen efi bran.
il Ce treuye à Novogorod, dSks la Ruflie inft-
»eur8.
LUC
4. Lucane tridcnté.
LucAKUs tridentatus.
Lucane maxilltux , noir &app!atij corceitt tri-
deaté de ciiaque cèté.
Lucanus mc.xiUofua depi rjfus niger, thorace utrm^
que tridencuco. Lin. Syjl.nac. éd. Grr.cl. p. 158,?.
""• 3-
Scarabius tridentuius. L;n. Faun. fuec. p. 140.
n". 406.
BOMSDORP. No(?. aB. jiockh. 178;, 3. n°. le,
pag. 116.
Ses mâchoires font lunaires & aiguës. Sa yeux
fint rcniformes. Sa tête, fon coiceL-t , ain!i C|Ue
l'abdomen & les élyt.-es , loiit d'une f-ou'.cui- iclia-
céc u:i peu noirâtre , avec des pst'',i puiiTs et^-
foncés ; le deflbiis du corcel.; c'1: ve'u; de l:\, :ue
côté du corcelet , il y a trois ■icntr ou é,---<iS
allez fortes. Les antennes font lameilîes iiicéns*^
remeo:.
Op le TOii
j. Lucane Renne.
Li/canus Tdrundus.
Lucane noir , très-glabre , ayant unécufion;
mandibules ttès-faillautcs , nidentccs à leur extré-
mité &bidentécs à Itur côt^ intérieur.
Lucanus fcutetlatus ater glabenimus , mandibulis
exfenis afice tridtntatis à laiere intaiote iidcn-
tacis. Lin. Syjl. nat. edit. Gmel. pag. IJ91.
n». 18.
SWEDF.RUS. Nov. aa. ftockh. %. 17S7. 3. n". }.
I. tah. 8. fig. i.
Il eft plus grand que le Lucane cerf.
Il fe trouve en Afritjae , vers SicrraLéen.
6. Lucane piltnuî.
Lircjn vs pilmus.
Lucane noir fans écuflbn ; c«rps déprimé , eo*-
cclet ftrié.
Lucanus exfcutellatus ater , corpore âeprejfo ,
thorace ^riato. Lin. Syfi. nat. edit. Gmel. p. i j'gi.
MOLIN. Hijî. nat. chll. pag. 184.
Cet infede paroît s'éloigner de ce genre : il a
hsit lignes de long.
Il fe treuve dans la province de Chili nommée
JAakk.
<3^
LUP
n fait beaucoup de toa aux champs p'antés c!e
ligumcs,
7. Lucane Antilope.
Luc AN ut Antilope.
Lucane à mandibules faillante"; , douWcment
marginées intéiieurcmeiu ; bord fupéiieur bidcnté
& bord inférieur quinquédencé.
Lucanus mand'tbulis exfert'S , à latere interioti
iimarginjlis : marg'mefuperiori bidcn'ato , inferiori
quinquedentaio. Lin. Svjl. nue. éd. Gmd. p. I591.
«?. 19-
SvEOERus. N^ov.ûiS./ocfc/!. 8. «787. 3. n°. 5. i.
tab. ■:. fg. }.
Il eft de la grandeur du Lucane- Chevreuil : il cft
brun & prefque glabre.
Il fe trouve en Afrique , vers Sierra-Léon,
S. LucANï Bubale.
LucAHus Bubaius.
Lucane noir ; mandibi^iles bifides , dont une partie
cfl avancée, un peu lunaire & tridentée intérieu-
rement , l'autre plus grande , inclinée , arquée &
fans dentelure.
Lucanus niger mandibulis hifidis : altéra parte
porreâj , fuklunata intérim tridentdta ; alten ma-
jort dcjicxj arcuaca intégra. Lin, Syji. nat. edit,
Gmd. p, I J91. Tz". 10.
SwîDERUS. Nov. aB.ftockIt. 8. 1787.5. n". 3. 5.
tab. Z.fig.é,.
Il eft deux fois plus grand que le Lucane-Ca-
caboïde.
Il fe trouve en Amérique , dans la Géorgie,
9. Lucane du Cap.
Lucanus capenfs.
Lucane noir , fans écuflbn j (Iries des élytres
pondluées.
Lucanus exfcutellatus niger , elytrorum fu/cis
punaatis.LlN, Syfi.nat. éd. Gmet.p. ijji.n*'. 16.
Thumberg. Nov. inf.fpec.j.pag. $■ fig- i-
Il eft un peu plus grand que le Scarite foflbr j il
sft glabre & cylindrique.
Il fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
LUPERE , LurERus. Genre d'infeftes de la troi-
Êème Sedtiou de l'Ordre des Coléoptères.
M'Ji. nat, Jnjeaes. Terne VIL
LUP
^^
Les LnpJres fe diftingiîcnt par leur corps un
peu aloni^é , leurs antenes lonj^ues & fiFfor-cs,
leur corcelct un p'^u a; riati & bordé , leur*. ;-ly-
tres flexil>les , leurs jarnbcs adcz longues & g'ê'es,
leur démarche pcfante & lente, qui leur a fait
donner le nom de Lupère , par M. Geoffroy , ce
qui veut dire trille.
Les Lupères ont quelques rapports avec les
Chryfomèles, parmi lefquelles Liunxus avoir placé
l'el'pèce qu'il a connue ; ils en ont encore plus avec
les Criocères , & y avoicnt été rang<i', par M Fa-
bricius ; cependant ils ont des cataélètcs qui les
diftinguent de ces infeélcs , & qui ont engagé à en
faire un genre, à limitation de M. Geoft'ioy. Les
Lupèrcs (e diftinguent des Cluyfomèlcs par leurs
antennes filiformes plus longues que le corps. Se
des Criocères , par ce même caraûère , Se pat
leur corcelct qui eft bordé , tandis qu'il eft cy-
lindrique dans ks Criocères.
Les antennes des Lupcres font filiformes , plu«
longues qte le corps , formées de onze articles,
dont le premier eft allez gros & conique; le fé-
cond eft très-petit & globuleux ; les neuf autres
font cylindriques & trèsalongées , elles font inléiées
fur le bord interne des yeux.
La bouche eft cotnpofée de deux mandibules,
de deux mâchoires , d'une lèvre inférieure & de
quatre antennulcs. J'ignore s'il exifte une lèvre
fup^ieurc , mais je n'ai pu l'appercevoir.
Les mandibules font courtes, triangulaires, ar»
quécs , aiguës , bidentées à leur extrémité.
Les mâchoires fons membraneufes , déprimées,
bifides. Les divifions font inégales ; l'interne eft
la plus grande : elles font liiïes & arrondies à
leur extrémité,
La lèvre inférieure eft très-petite , mcmbraneufe,
alongée , entière & arrondie à fon extrémité.
Les antennulcs font au nombre de quatte ; les
antérieures font les plus grandes ; elles font inférées
à la bâfe de la divifion externe de la mâchoire ,
& compofées de quatre articles , dont le premier
eft très-petit , les deux autres font cylindriques ,
égaux , le dernier eft un peu plus long, il eft co-
nique & très -pointu. Les poftérieurcs font très-
courtes ; elles font inférées vers le milieu de 1*
lèvre inférieure : elles font formées de trois ar-
ticles ; les deux premiers font petits , égaux SC
cylindriques ; le dernier eft un peu plus long ; il
eft ccnique & aigu.
La tête cft prefque perpendiculaire. Les yeuK
font globuleax & faillans.
ïses
;S6
L U P
Le corcelet efl un peu déprimé , prefquc evlin-
Jrique & bordé. "^ '^ r >1 /
Les élytres font linaires ; elles recoiivreiic entiè-
remen: l'abdomen.
Les pattes font aflez longues. Le» tarfes font
filiformes , compofées de quatre articles , Tavant-
dernier eft bilobé , garni en-deiTous de houppes
ie poils.
L U P
Ces infcdes fc trouvent fur les feuilles des
Ormes , & des autres arbres. Quoique leur dé-
marche fo.t lente, ils volent aHtz bien. La larve
et aflez g.olTe ; elle eft courte , un peu ovale ;
elle a fix pattes & une tête écilleufe. Le reftc
de fon corps eft mou & d'un blanc fak ; elle fe
nourrit des feuilles de l'Orrac . & de quelques
autres arbres. ■' ^
Suite de Vlntroàucllott à VHlJlo'tre Naturelle des Infectes:
5S7
L U P E R E.
L V P E R U s. G E o F T.
C H R Y S O M E L A. Lis. C R I O C E R I S* F a s.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes longues , rjUformes ; arc'clcs cylindriques , alongcs.
Bouche munie de mandibules bidetitéesj de mâchoires membraneufes , bifides,
& d'une lèvre inférieure, membraneufe, entière.
Quatre ancennules , donc le dernier article eft conique & pointu. Les antérieures
plus lougaes.
Corcelec prefque cylindrique , bordé.
ESPECE.
I. LuPERE flavipe.
Noir , pattes fauves.
E e e c 2
588
L Y C
I. LuPiRE flavipède.
LvrsRus fiavlpes,
Luperus nigir , pedihus fiavis.
Crioceris fiavipes nigra thorace pedlhufqut flavii,
It^B. Syft. ent.pag. \-Li.n°. 17. — Sp.inf. ivm. i.
pug. 1)5. n'-". 31. — Mant. inf. lom. i. pag. 85.
Chryfomdd ^av'ipcs. Lin. Stffl. nat. fi2g, 601.
n°. 106.
Lu., crus niger, tkorace pedlbusque rufis. GtOïF.
Ulém.i'ij- toin. i.pag. 131. ti" . l. lab. ^.fig. 1.
Le Lupcrc noir, à corcelet & pattes rouges.
Ceoff. Ibid.
Luperus niger, pedihus rufis. Geopf, Mùm. Inf.
tom. I. pag. 131. n"^. X.
Le Lupère noie à pattes rouges. Geoff. Iltid.
Il n'a guèic que deux lignes de longueur. Les
antennes font filiformts , noires , beaucoup plus
longuci que le corps, dans le mâle, guère plus
lonj^iies que le corps , & fauves à leur bâî'e , dans
la femelle. La tête eft noire , liffe , glabre. Le
corcelet eft noir , lilfc , glabre , dans le mâle 5
il cil rougcârre dans la femelle. Les élytres font
flexibles, noires , très- finement ponAuées. Le deflous
du corps eft entièrement noir. Les fix pattes font
fauves avec la bâfc descuifles noire.
Il fe trouve aflez communément aux environs de
Paris.
LYCTUS. M. Fabricius, dans la féconde édi-
tion de (onfyftema entomoiogiA, a divifé le genre
Ips , en plufieurs autres genres , fous les noms de l
Colidtum, Myceiophagus , HypophUus & LyBus. '
Nous devons faire conrikre ici les caraiSères de ceux
de CCS genres, dont l'ordre alphabétique eft paflé,
& indiquer les cfpèces d Ips que M. Fabricius y a
fait entrer.
Caractère du Colyàium.
Quatre antennules courtes & en malTe ,
dernier article très-grand.
Lèvre niembraneufs échancrée.
Antennes perfoliées.
Leç Colydium font petits ?C cylindriques, alon-
oh , gl "bres , non bord -s ; !eur dcmatchc eft lente,
ia lêie eft iivéc , plane , de la largeur du corce-
let , rei fjncée. Les mandibules lonc cornées ,
rpaiilcs , rccouib'es, aign'es , fans dents; les
màthoiies font membraneufes , bifides; les divi-
£(.BS font arrondies ; la lèvic eft avancée, mem-
L Y e
branneufe , édiancréc & en cœur. Les «ntea-
nules (ont au nombre de quatre ; les antéticures
font à peine plus longues que la mâchoire ; elles
font quadriarticulées. Le dernier article cit ovale ,
grand & épais. Les poftéiieurcs , à peine plus lon-
cues que la lèvre , font tiiarticulées. Le dernier ar-
ticle eli grand & ovale.
Les yeux font globuleux, latéraux, à peine
proéaùncus. Les antennes font courtes , diftantcs ,
inftrces fous les yeux. Le corcelet eft alongé ,
plane ; le dos eft canaliculé. L'écuilon eft trian-
gulaire. Les élytres font roiJes , forniquccs , planes,
de la longicur de l'abdomen. Les pattes font courtes,
mais fortes & comprimées. Les larfes font qua-
dtiarticulées , dit M. Fabricius,
Il a fait entrer dans ce genre l'Ips Uncaris , \lps
fmmentaria & ['Ips fu.Uaia, Il ajoute l'efpèce qui
fuit :
Colydium filiforme.
Colydium Jili/àr mis.
Colydium noir , élytres fîllonnées , avec leur
bâfc & les pattes ferrugineufes.
Colydium atrum elytris faUatis : haft pedibuf^ut
ferrugineis.ÏAB. Syft. eut. éd. i. parc. 2.. p. ^96,
n°. j.
11 relTemble beaucoup à l'Ips linéaire (Co/y-
dium elongatum. Fab.^ &; n'en ett peut-être qu'une
variété. Il en diftère princi.alcineiit , par la bâfe
des élytres, qui cil fcnugincufe.
llfe trouve en Saxe, dans les troncs des Chênes'
Cakactere de \ HypophUus.
Qiiatre antennules t'gales, en mafTe.
Lèvre alm^g'e, m.uibimeufe, entière.
Anctnnes ; lus grollcs vers leur extrémité,
en fcie des dc>ix côics.
Les Ilypopfilius ont le corps alongé , cylindri-
que , glabre, mm boidé . \h font agiles, La tétc
clt ovalc , i.anfvcrfi; , enfoncée. Les mandibules
font couurs , i pa (Tes co'n.'e"., à peine recourbées.
.Lt.<; riâdîoircs fo..l mtiiib'aneufes , unidciittes
dais kut ml eu, a^cidus à leur citiémité. La
lèv.c cil a!'-.;;gée , filifiuir.e, membraneufe & en-
tière. Les an'Cfinulo font ci-urtes & égales en
mal'e. Les an-.éiieii es foiit,quadiiarriculées. Le der-
nier article eli plus gros que les ancres & ovale.
Les yeuï font proéminens , gkb.ileiix , latéraux.
Les antcnr.cs font courtes, diftantes , inférées fous
les yeux. Lé corcckt eft arrondi, prefquc plane ,
l'écuflou «ft arrondi. Les élytres font loidcs, foinij
L Y C
fU^cs , de la longueur de l'abdomen. Les pattes
font comtes , foites &L compàniées. Il y a cinq
atticIc^ aux tarfes.
M. Fabiicius a fait entrer dans ce geare:
x.'Ips taxicorne.
l'Ips unicoior.
l'Ips bicolor.
Il a d.'crit les efpcces fuivanteî comme nou-
velles :
Hypophlaeus linaire.
NYP.1FHLAEUS iinearis.
Hypophlaeus liffe , noir ; élytres , antennes &
^ttes teitacics.
Hypophlaeus Uvis ater , elycris , antennis pedi-
bufqus nj'lj^eis. FaB. Syjt. cnc. ea.u, i. pars. zda.
p. joi. n". 1.
Il eft plu? petit que l'Ips taxicorne ( HypophUus
caftaacui FâB. ). Les antennes font teftacées. La
tête & le corcck: font llifcs , noirs, fans taches
L;s élytres lont lillcs , ballantes , teftacées. Le
corps cft noir. Les pattes font courtes ^ telUcées .
Il fe trouve en AlkiTiagne fous les écorces des
Tins.
\
HyPOPHLAEUS fdfcié.
Hypopulae us fafciatus.
Hypophlaeus lirte, noirj élytres teftacées avec
nne bande nuire.
Ilyifo^hl :eus Livis ater elytris teftaceis : fafc'ta
»tra. Fab. Syjl.ent. edi:. x. pars z. p. joi. n.° . 3.
11 reffemble beaucoup au précédent } il en
diftlre cependant par la bande large & noire des
élytres & par le lieu où on le trouve.
Celui ci fe rencontre en Allemagne fous l'écorce
ies Chênes.
Hypophlaeus bicorne.
JirrOFHLAEUS ticornis.
Hypophlxus ob'ong roui , deux cornes fur la
tête.
HypophU'dS ob'.ongus rufus capite bicorni, Fab.
Syjl.ent. edit. x. pais i.p. 531. n° , 6.
Il eft petit. Les antennes doivent le faite ranger
i*as ce "eare. La tête eft aimée de deax cornes
L Y C 589
élevées mais cot:rres. Le corps eft brillant, feitii-
gintuXj fans tatlies.
Il fe trouve en France.
Da cabinet de .M. Boù.
C A a A C T E R E du LycîuS.
Quatre ar.rcniiulcs filiformes très- courtes,
ir.âchoiro coLi.it;, ineaibraneufe , bifide-,
Icvre entière.
Antennes lerminécs en malfe foiide.
Le corps des Lyclus e!t oblonsT , dôprimé , glabre,
non boidé. Ils font lents. La tête cft gràftâe ^
ova'e, plane, enfoncée. Les yeux font petits, latéf^HS,
à , peine apparcns. Les antennes font coikccs j
diftantes , infértes fous les yeux. Le ctuciW.. tit
ové , piane. L'éculTon eft fort petit. LeS flytres
font roiJes, forniques, de la longueur de l'abdomen.
Les pattes comtes , fclides , compriméeç. -Les
tarfes fontforms de cinq articles. La couleur d«
ces infeftes eft oïdinairement noire.
M. Fabricius a placé dans ce genre
Ips pic'ijies.
Tenebrlo brunipes. Fab. M.
Ips tenebrans.
Ips crenata.
Dermeftes navalls. Fab JVI.
Ips oblonga.
Ips contracla.
Il a décrit comme nouvelles les efpcces ftiivantes :
Lrctus bipiiftulé.
LYCTUS blpufiulatus.
Lydus glabre noir; élytres avec un point fer-
rugineux.
Lyâus gldic-r ater elytrrs puncio ferrug'neo.
Fab. Syft. eut. edit. v. pars i.p. 503. 1^. 5.
Il eft petit. La tète & le corcclet font lilTes,'
noirs, déprimés , fans taches. Les élytres lont à
peine ftnécs, avec un petit point rouge vers leur
extrémité. Le corps efi: noir Scies pattes ferrugineufcs.
II fe trouve en Saxe. On le trouTC égal«ncnt a»x
environs de Paris.
Lyctus denté.
Lyctvs dentatus.
59^
L Y C
^' Lyflus noir , corcclct ové , plane , denté de
chaque côté.
lyâus nher tinrjce ovato pU'io utrinqu: dctnato.
Fau. Syji. eiic. edit. i pdrs, i.pag, joj. n" . 4.
li a le poit des piécédcns. Les antciuic; fcnv
brnnts &: en inade. La tête & 1^ coiccict (o;ii
ovale;, planes, noirs, biilians. On rcniarciuît lii;
poiiui lin les bords latéraux du corce'.et. Les clyrrts
foiit fbiécs couleur de poix. Les pattes font brunes.
Il fe trouve en Amcnque.
Lyctus brun.
LyCTUS brunneus,
LyClus ferrugineux , élytres lifles teftacécs.
Lycluifirrugijïeus, dytrh Uvibus teftaceis. F a b,
Syft. enc. cdh. i. pdis 2.. pug. 50;. n°. j.
Il eft plus court & plus petit que les précc.Iens.
Les antennes font btanes & en malle. La côte & le
corcelct font lilfcs , glabres , bruns, btillans. Les
c'y très font teltacées, fans (tries.
Il fe trouve dans les ifles de l'Amérique.
LvcTUs du Noyer.
LyCTVS jughiudis.
Lyilus obfcur j éfytres flriécs, antennes & pattes
fertacces.
LjBas obfcurus elytiis frialis , anunr.is j-eii-
^uj\ue teftaceis. F A B. Syft. enc. edit. 1. pars 1.
p. 504. «°. 7.
Les antennes font teftacées. La te'te &. (e corcclet
font bruns, obfcurs , immaculés. Les éîytres fout
ftriées & crénelées. Elles font entiètCKK-iit brunes à
leur bâfe. Quelquefois elles fontmarquéts d'un point
tellacé.
n fe trouTe en Saie.
Lyctus fiiileroïJe.
Lyctus hijleroïdcs.
Lydus noir , brillant , antennes & pattes couleur
jâe poil.
LySus aur nitldus antennis pedibufque piceis.
pAB. Syft. ent. cdic. t. pars 1. p. 504. ;!°. 8.
Le corps cft petit , obteng , déprimé. Les an-
tennes font couleur de poix , terminées en malFe
folidc. Les élytres font fttises & noires. Le corps
cft noir , -avec les pattes couleur de poix.
Il fe trouve en Danemarck fous l'ecorce des
arbres.
L Y C
Lyctus brillant.
LycTUs nitiduJ.
Lyetus noir , glabre , brillant, anteancs ?: pattes
frriu-ineufes.
LyCus ater glabcr niudus antennis ped'.bufque
f'^rm^'niis, Fae. Syft. cru. edit' i.puis i.p. 50f.
,;9, Tl.
Il cft le double plus gr^nd que Vips cblong.
{L\cius id .a,'icu/.i:us, F A fi.) cylindr qi.e Les
antcniKs l,.^t ^rrugineufes. La tète, le corcc'.^c de
les élytres (ont ni irs , liiîcs , biillans (ans taches.
Le^ pattes funt courtts £i féi.ugiaeufes.
Il fc trouve en Allemagne.
f^oyci Mycetophagus.
LYCUS , Lycus. Genre d'infedes de la première
Scdion de l'Ordre des Coléoptères.
Le mot Lycus, a été appliqu» par quelques au«
tcurs Grecs, à plulicurs êtres d.iiéicns. Il a été em-
ployé par Hcfychtus, pour déligner une efpèce d'A^
rai;j,aée. Il figiiifie dans Athente, une cfpècc «le
Poillon ; dans Ariftote , une elpèce d'Oifeau. Mai»
Homère & les Grecs en général ont déligné , par ce
mot, le Loup. Les infeâes qui compofent ce genre ,
ont été confondus partons les Enconiologiftes, avec
les Lampyres & avec les Pyroclires. M. Fabricius,
en les féparant des Lampyres, & en leur allignant le
nom générique de Lycus , a cependant laiilé plufieurs
efpèces parmi les Pyroclires.
Les Lycus ont beaucoup de rapports avec les
Lampyres. Mais ils en fout fufïifammcnt di;iingués
par les antennes comprimées ; par la partie antérieure
de la tête , en forme de trompe plus ou moms avan-
cée ; par les antennules, en malle, & par les mâ-
choires limplcs. La forme des antennes & de toutes
les parties de la bouche, & fur-tout le nombre de
pièces des tarfes , ne permettent pas de confondre les
Pyrochres avec les Lycus.
Les antennes font filiformes, fortement compri-
mées, comcofécs de onze articles, dont les deux
premiers petits, les autres égaux , quelquefois pref-
que en fcie. Elles font plus ou moins longues, rap-
prochées- à leur bâfe , & inférées à la partie anté-
rieure de la tête , au-devant des yeux.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupifrienre ,
de deux mandibules, de deux mâchoires, d'unç
lèvre inférieure 8c de quatre antennules.
La lèvre fupérieure cft aflei grande, cornée,
arrondie Si forrcment ciliée antérieurement. Elle eft
inléréc vers l'citiéraité de la trompe.
Les mandibules/ont courtes , très-petites , à peine
L Y C
apparentes , cornées , arquées , pointues , am-
ples.
Les mâchoires font membrancufcs , aflcz coor-
tes , limples arrondies, forreiiunt ciliées.
La lèvre inférieure eft courte , étroite , membra-
neule, iimple.
Les antcnnuîes antérieures , plus longues cjue les
poiterieures, font coiiipofécs de quatre articles,
dont le premier petit ; le fécond & le troilième
courts , é_L;aiix entre'cux ; le quatrième plus grand,
un^ peu comprimé, coupé à 1 extrémité. Elîes font
inlérées au êo<: des m:ichoires. Les antennules polié-
neuies plus courres & plus petites que Ui antérieu-
res , font compofées de trois articles, dont le pre-
mier petit ; le fécond conique ; le dernier Ç'os ,
comprimé, coupé à l'extrémité, prefque fécuiifor-
me. Elles font mférées à la partie antérieure de la
lèvre inférieure.
La tête eft petite, inclinée, plus ou moins avan-
cée antirieurement en frme de bec ou de [trompe ,
à l'extrémité de laquelle fe trouve la bjuche. Les
yeux font petits , arrondis, un peu faïUans, & placés
a la partie latérale «ie la tête.
L Y C
Î9I
Le corccîet eft applati, rebordé, ordinairement
anguleux de chaque côté poftérieurement, & beau-
coup plus étroit que les élytres.
L'écuflbn eft petit , tronqné poftérieiirem'.-nt. Les
él)tres font cornées , un peu flexibles , plus ou moins
réticulées , quelquefois larges & très-dilatéci.
Les pattes font de longueur moyenne , (impies S:
fortement comprimées. L'Is tarfes font coinpcl.'cs de
cisq articles alTcz courts : le dernier eft preh]uc cy-
liHdiique, légèr-emeut arqué, & terniiui par deux
crochets allez forts.
Ces infedes ont la forme di« corps allongée , dépri-
mée. Quelques eipèces étrangètes ont les éfj très fi
fingulièremcr.t dilatées , qu'on pcurroit le? prendre
pour des ailes étendues. En général , les coulecr? des
Lycus iont renfermées daus ie noir violet X le fauve.
Ils fréquentent les fleurs : le corceet ét;oic, la tète
petite, & terminée par une cfpèce de tron^pe, leur
pcrmetteut de pénétrer au fond des coroilcs , pour
en retirer les fucs. L'Euiope ne fourpiflaiit que très-
peu d'efpèces, les larves qui, probablement vivens
dans la terre , neus (ont encore inconnues.
fqt
Suite de l*IntroduBton à l'HiJlolre Naturelle des Infecieï.
L Y C U S.
LYCUS. F A s. '.
L A M P Y R l S. Lis. Geoff.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes, comprimées , affez longues, compofées de onze ar-
ticles j dont les deux premiers font plus petits que les deux autres.
Lèvre fupérieure cornée ^ arrondie, fortement ciliée.
Mandibules courtes, petites, cornées , arquées, aiguës, fimples»
Mâchoires membraneufes , arrondies , ciliées , fimples.
Lèvre inférieure, membraneufe , courte, étroite, fimple.
Quatre antennules inégales. Les antérieures un peu plus longues, quadriartîcnlées:
premier article petit j le fécond & le troifième courts, égaux ; le quatrième plus
grand, tronqué. Les poftérieure. triarticulées : article premier petit j, le fécond co-
nique ; le troifième plus gros, comprimé, prefque fçcuriforme.
ESPECES.
i.LyCus fanguin.
Noir ; bords latéraux du cOYcelet &
élytres d'un rouge fanguin,
2. Lycus large.
D'un jaune fauve en-deffus ; élytres
dilatées , avec une tache marginale & l'ex-
trémité noue,
3. Lycus emmantelé.
Noir; élytres coriacéeSy larges, loJfueSf
fauves j avec l'extrémité noire.
4. Lycvs dentelé.
D'urffaune fauve ; élytres réticulées ,
avec trois bandes noires.
/. Lycus réticulé.
Noir ; bords du corcelet fauves ; élytres
fauves, avee une bande & l'extrémité noires.
6. Lycus mufelier.
Noir- côtés du corcelet fauves ; élytres
fauves , avec l'extrémité noire.
Suiie de rinttoducîlon àtHljlc'ire Naturelle daînfeclis.
f9J
7. Lvcus roflré.
L Y C U S. (I.îfedles.)
1 5. Ltcus nain.
Nù'ir ; horàs du corcclet fauves ; élyircs
Kiuves , avec /a taj'e & C extrémité noires,
8. Lycus fafcié.
Noir; /r'yrds latéraux du corcekt jau-
les j élyrcs dilatées avec une hande hian-
9. Lycus bicolor.
D'un rouge fanguin ; ély très d'un rouge
liu.'iire pi''Jier. curement.
ic. Lycus tricolor.
D'un fauve ohfcur ; élytres ohfciires à
'a b:fe , jaunes au milieu y noires à l'ex-
■rémité,
I I. Lycus pondue.
Jjunej ; élytres d'un noir violet pojlé-
rieurement , avec quelques points blancs.
12. Lycus nigripède.
D'un rouge fanguin ; antennes & pattes
noires , rouges à leur bdfe.
Trèt-noir ; élytres rouges ; extrémké
des antennes fauve.
14. Lycus ferraticotne.
Nnr ; corcelet & élytres fauves ; ély-
tres noues à l extrémité.
15. Lycus aoussr.
Ferrugineux ; élytres noires à leur \
extrémité.
\6. Lycus aurore.
Noir ; bords du corcelet & élytres roux ;
élytres reticulées-firiées.
17. LYCUS FLABELLr<*ORNE.
Noir; bords du coralet tejlacés 5 an-
tennes en fcie.
18. Lycus ruficolle.
Noir • corce ht roux.
I
HiJi.nat.InJeaes. Tome FH.
594
L Y C
L Y C
1. Lvcus ùr^gniii.
Lrcus fangu'u.eus.
Lycas ni^tr , [honicis lauribits elytnf.j'ie fa:i-
giiineis.
Lr.mryris fcinguinca Liîi. Syjl.nat. p. 6^6. n".
17. — Fuuii.Jutic.n-'. 70-1.
Fyrochroa f^nuuinea.'i A'R Syft. cnt p.1.01. n? . 1.
^—•Sfec. inf.t tom. \. ^pag. i^j^. n" . i. — Munt.
inf: :sm. i. pug. 193. «". 4.
Lampyris elytrh rubris , ihoraci ruhro ^ niera
tnaçuLa. GtOi-F. l.rf. tom. I. pag. i<)3. 1^ . 3.
Vcr-liûfai-t ronge. Gsorr. îb'd,
Lampyris viik'fa nigru , thoruce vlytrlfque v'dlofis
rubris rr.edio tliorccis nigro. DhG. IVién. iij. ion,. 4.
F'^S- 47- "*■ 4-
Cantharis priorilus ftmiiis. Km, In/, pag. 101.
n". 4.
Scarjbcus ûiborcus purvus ruber , e 'y tris lorgis ,
clyfco peaor.ili ùrso rn^'i:. l.-iiscH i.vj 11. 40.
pi. 2,. tab. T.f.g.i.
Cajfidafjnguinea. Scop. Ent. curn. n"^ . j 19.
Cantharis fanguinea. Pod. Muf. Gnc. p. 40.
Cantharis janguinea. ScMkans.. Enum. inf, aujl.
fl" 32.Z. *
VcET. CoIcovC. par. 1. tab. 46. fig. S,
L^!rpy-is coccinea. ViLL. Ent. tom. i. p, 187.
n'-\ 7. r'^i. I. fig. 34.
ScHAF.rr. /con. inf. tab, 24, fig. i.
ï! vniie beaucoup pour la grandeur. Le corps eft
ttès-ncir. Les antcnres font filiformes , de la lon-
giieur de la moitié du corj'S. La tête cil un peu
avanrée antérieurement, en forme de bec. Le cor-
cc!c: eft prelque quarrc , noir, marqué , au milieu ,
d'une ligne ïongituJiiia'e peu enfoncée, avec les
cocés d'un rouge (anguin. L'cculon efl noir , ccu-
pé poftéri'. urcment. Les éljircs font <^'un ron;;e
fangiiin , Êc on y iemar(|ue des li;;nes longuuduiJes
peu élevées. Les aiUs font iioir;s.
Le corcelet rouge de cct infefle eft couvert d'un
k'g.:r duvet cc'un, fciriî.
Cet infcdc'iie doit point êlrrc confondu avec le
Idwyyr s ivccir.ca de Linné ^ qui appartient au gen-
re j'yrocine,
I! (e trouve dans toute l'Eurcpc ; il eft trcs-
coninidu duas les parties méndiuiulcs de la ïran-
cc.
î.Lycus large.
LYCvsluijjiinus,
Lycr.s fl.iviis , clytris macula margin.iii- ppflice-
q:c ■! ■, lis , ni.:r-^_!.:c'lat£rali maximo diUuato. Fab.
Ma,:!. i..l'. ro-i. I , pag. 165 , n° . 1.
Pj: ,'!.od i :: frr.a. ÏAB. Syfî. Entipag. lOJ,
B°. 5 . —Spec. irij. te m. i . /.. 7 ) j. n°. j.
Lampyris t jif'-a fuva , elytris pof.ice r.igrit
r::a-gi.x L'tcaii maximo dUutato. LiN. iyj'h nat,
pag. i.^b. n"'. 14.
j! , ii iX.', nr-,n^. Les antennes font noires fili-
R. 'npr;rn;es, plus lollgue^ que le
Cf i il n .iie , petite, term.ince antc-
ri.;^ .. .^:.. .... . ..!i: de bec. Le corcelet cÎ! un peu
di arr , noir ;ui iiiMf.:, avec les côv-s Ruivcs, L'é-
cii''i'M vlb noii . .,uc coupé poUérK-niemcnt.
Les .] 'res o;:t c^ ^ uc oiia're 1 .jni.'. loi ,j,i-iidina-
1,-5 .le- -. ; ..,. .-.''' ■ • • ■■ vr^ leur
cxtiéi.i-i^ : . ■ [': 1,: :' ■. -lie noire
ûir 'c ni,lr. ■'■ !-- i ' ■' : - ■ '■ .vné:nité
i;. lie. Lj tà:tK- ,. ouv. , . .lU a-j; '.. '-.cir pof-
t::ricur . ik :! y a : p;i. ' M..ii i U futuic. Dans
quelques elpt'ces , - x'r. ■ ,'<>^t', rieut^ cit pref-
que cou.» e 0^ miiîued un I g-. ^J-urJ. Les pattes &C
tout le deflous du corps font nous. Les côtés de
l'abJonien font quelquefois rougeatrcs.
Il fe trouve dans* l'Afrique équinoxiale,
3. Lvcus emmantelé,
Lycus paLiatits.
Lycus
igris. F;
:ceis, latijftmi.f, tcftaccis , apice
;f. tom. i.pug. 10^. K'. 1.
Pyrochro.i railiata. Fab. Syfl. Ent. pag. 105.
n\ b. —Spec. inf tom. !./■. 35;. n° . 6.
Il n'eft pas fi long ; mais il eft prefque aufli large
que le précéden:. Les antennes lont noires , filifor-
Oics., prelijuc e-. Ice conipiiin/cs , un peu plus
courtes que la ■ ' tit dj orp', La tête elt noire,
petite, tcr.aii: e lu forme de bec. Le corctict eft pe-
tit , noir , avec liMe cache teltacée de chaque côté.
L'écufl'on elî noir, prefque coup'- poli rieurcmciic.
Les élytres font larges, prefque circulaires, bof-
fues , coiiacées , réticulées, marquces de quatre ou
cinq lignes; eliev font fauves, avec l'cxiiémité
noire y tout le delfous du corps & les pattes font
nous.
Il (c trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
4. Lycus dentelé.
Lycus ferra tus,
Lycus tlytris r;.ticulatis favis , ffiis tribus ni-
gris : piima acbreviata,
Cantharls' férrttra fiavefcens , elytris flriatls faf-
ciifqui t.ibus r.igris , anteniJs ferratis. Lin. ^yfi»
,nat. pag, é4;».>7i<^'. 18.
L Y C
Larti"\is jlavo tcflacca, elynii lîriatls rct'icula-
tis : j.ij:-!s fiius riions , anunnis l'ongijjlmss Jer-
rjiis r.igris. Deg. Mém. iiij. loin. 4. i/ag. 55. n" .
10. tcb^ n-fig- li.
Il edde la grandeur du Lycus mufelicr. Les an-
tennes font noires , & prei'que comprimt'cs , un peu
fil fcie, & de la longueur du corps. La tcre iioiic.
Le corceler efb d'un jaune f.uive , avec une ligne
longicadinàlc, au milieu, noire. L.es élytres font d'un
jaune fauve, avec trois larges bandes noires, l'une
vers la hafe oui ne va point'jur.]u'au bord extérieur ,
la féconde aa milieu & la troillcrae à l'cittrcnr.iîé :
on remarque fur les c'Iytres philieurs nervures éle-
vées longitudinales, & d'autres plus petites, pus
nombreufes ,^ tranfvcrfales. Le dellous du coi ps c(t
noirâtre. Les pattes fou noires, avec la bâfc des
cuilfcs d'un jaune fauve.
Il fc trouve à Caycnnc , à Surinam.
5. Lycus réticulé,
Ltcl-s rciiculatus.
l.ycus ater , thcracis marginc rufo , elylris rujis
fafciu apice.^ue nigris.
Fyrochroa leticulara thorjcis margine faVo , ely-
tris fia\is fajciu apiceque nigris. Iae. ^yji. tint,
pag. 105. n". 4. — SrtC. mf. tom. l.pag. 1^5.
«". 4. — Mant. ir.f. tom. 1. pag. 183. n.°. 8.
Il cft un peu plus grand que le Lycus bicolor.
Les antennes font noires , compiniiées , un peu plus
longues que la moitié du corps. La tête ell noire,
&,ia bouche un peu avancée. Les antenrules anté-
rieures ont leur dernier article en croilfant ; elles
font mél.ingées de jaune Se de noir. Le corcelet cft
noir, avec les bords extérieurs fauves. L'éculion efi:
roir. Les élytres font fauves , avM deux bandes
noires , dont l'une tranfverfale , en if^a. du m;lieu,
& l'autre grande, à l'extrémiré; il y a un peu de noir
fur la future à la bâfe. Les élytres'font un peu dila-
tées vers l'extrémité ; elles ont cliacune quatre lignes
longitudinales faillantes, avec de petites liants tr'anf-
vcriales en:re chaque ligne élevée.
Il fe trouve dans l'Amérique feptentrionalc.
6. Lycus mufelier.
Lycus probofcideus.
lycus niger, thoracis lateàhus elytrifque favis
poftice nigris. Fab. Mant. inf. corn. 1. pag. 164.
«y. 4.
Pyrackroa probofcidea. Fab. Spec. inf. tom. i.
pag. 15 j. n°. 8.
II eft un peu plus grand que le Lycus bicolor.
Les antennes font noires, comprimées, en fcie. La
tête eft noire , & terminée en forme de bec. Le cor-
celet eft hoir au milieu, d'un jaune fauve de chaque
L Y C
^?5
côté. L'e'cufTon cfl noir. Les c'Iytres fon: d'un jj'jik;
fauve, avec l'extrémité noire: cilt^ ont thacune
quaire lignes longitudinales élevées. Le dcTu.iis du
corps &: les patte:, fcnt noirs.
Il fe trouve dans l'Afriqie équinoxiale , le Siuc-
gal.
7. I Ycus roftré.
Lycus ro/Iratus.
Lycus Niger , thoracis lateribiis ektrifque dila-
tatis fitivis , aniicc pojliccque nigris.
Lampyris roftrataelytiis tiflaceis anticc pojliceque
nigris. hï-». Syft. nat. pjg. 946. n°. 4;. — Muf.
Lugd.Uir.p.j'i.
Pyrockroa ro/lratu. Fab. SyJ}. En:, pjg, 103. „o.
7.— Spec. inf. tom. l.pag. ijj. n^.j.
Lycus rojlrata. Iae. Mant. inf. tom. i.p. 165.
n-.i.
Lampyis roflrata ovata , ely'tris Jlcvo-fulvis an-
ticc fofticeqiic nigris , tnoraccfavG, macu.u ''.igra ,
capitc ro"!a'o. DtG. Mcm. inf. tom.-]. pcg. 6i.2..
n\ \-j.pi. 4i.fg. XI.
Lampyris rojlrata. 'Wvi.c. inf. cap. tab. r.
k- 9-
Les antennes font noires , en fcie. La tète ctl
avancée, prcfque cylindrique , noire. Le corcelet efl:
dilaté, plus étroit i]ue les élytres . noir au milieu,
avec les côtés & le bord antérieur d'un jaune fauve.
L'écullon eft noir & petit. Les élytres ont trois li-
gnes longitudinales élevées ; elles font d'un jaune
fauve , avec une grande tache noire , à la bâfe & à
l'extrémité. L? dL-ffous du corps e'.t noir, avec les
côtés de l'abdomen dilatés 3c fauves. Les pattes font
noires & comprimées.
Il f e trouve au Cap de Bonne-Efpérance,
8. Lycus fa'"cié.
Lycus fifiat^s.
Lycus ater , thoracis margine favo , elytiis fafcia
média àlba.
Pyrochroa fafciata ava thoracis margine flavef-
cente , clytris Jajcia lata aiia. Fab. Mant. inf,
tom. i. pag. 165. n". 9.
Les antennes font noires , filiformes , compri-
mées, un peu plus courtes que le corps. Le corcelet
cft petit, noir , avec les bords latàaux jaunes. Les
élytres font dilates, réticulées, noires avec une
bande au milieu blanche: on apperçoit audi quel-
ques ligues longitudnales é'evtes. Le dtiîuus du
corps & les pattes font très noirs. La bà.e des cuif-
fes eft jaunâtre.
Il fe trouve à Caycnne.
Ffff i
59^
L Y C
o. Lycus bicolor.
Lycus biiolor.
Lrci's fangiiincus , elytris jroflice nigro-ciinUis.
Lampyrîs bicolor fariguinea , eiycn's poftke
violuciis. Lin. Jyjh ncit. pag. 6-\6. u°. i6.
Ca:thdris bicolor. Lin. Amiit. acud. tom. 6.
pag. 30 j. ,;«■. 21.
Fyrc.hroa blco'or. Fab. fy^. ent. pag, 203 . n°. 2, .
Si^c:. ir.f. to-n. i. pag. ijj. «"•'. j. .„ Mani. inf.
tom. l.pdg. 165. //"- 7.
Il cft h-pcu-près <?.e la giandeur du Lycus fan-
gu;n. Le an enncs font noires , comprimées, de
la longueur du corps. La rête clt noire. Le corcelet
cil rouj.L.îire. Ltsél;tres fout rcugeâtres , avec la
partie polténeure dun noir bletiâtre. On reraarc|ue
lur cha juo , trois lignes longitudinales élevées. Le
dcirous du corps cft rougcâcre. Les pattes font
jioires , avec la bâfe des eu. lies rougeâtre.
Il fe trouve dans l'Afrique équinosialc.
jo. Lycus tricolor.
Lycus tricolor.
Lycus elytiis bafi fufcls , medh f.avis , apice
ni gris.
Il relTcir.ble entièrement , pour la forme & la
gi.iiidcur , au Lycus bicolor. Le cor, s cil d'une
couleur tauve obicure. Les antennes font noires. Le
corcekt cft rebuidé, terminé en poune aii^uë , de
clia-iue côté, poliericureraent , & luar.juë dune
ligne longKudinaie élevée au milieu. Les elytrcb
ont chacune quatre lignes longitudmales élevées &
de petites lignes ira.Tlverfales-j moins mai .eees ,
qui forment une cfpèce de réfeau. Elles fontobi 1res
depuis la bâfe jufques vers le milicujellcsontenleite
une bande jaune , & l'extrémité noi:e. Les ailes fo u
obfeuies.
Il fe trouve à Caycnne*
II. Lycus pondue.
Lycus puniiatus,
Lycus flavus , clytris pojlice nigro - violaceis ,
allô puntiatis.
Il rciïemble entièrement , pour la forme & la
grandeur , au Lycus bicolor. Les antennes font
comprimées , pre(':]ue de la longueur du corps ,
noires , avec la bafe jaunâtre. Tout le coris e!t
jaunâtre. Les élyties ont quelques lignes longitu-
dinales p' a élevées, & prtfque la moitié polté-
rieure d'un noir violet mai que de quck^jucs points
blancs. Les pattes font d'un jaune fauve.
11 fe trouve dans l'Aniéii^u; m-'rijionale.
li. Lycus
Ire
L Y C
ipède.
eus nignpis.
Lycus funguineus ^ anannis pcdibufquc nigris.
Pyroch'oa nigiipes fanguineu , antcnnis pcdibus
que aigri.. Fab. Mant. inf. loin. I. pag. 16).
n°. j.
Il refTemble etitiércmcnt , pour la forme îi la
grandeur , au Lycus fanguin. Les ar:rci.nes font
notes, filiformes , prefque en feie , f.»uv-es à leur
bâi'e. La tête cft fauve, terminée antérieurement eu
forme de bec. Les antennulcs &: la lèvre (npéi!cure
font noires. Le corcelet eft d'un rou^e fauve.
L'écudon cft fauve, prefque coupé poiléncurement.
Les élytres font d'un rouge de fa"g ; tilcs ont
chacune quatre lignes longitudinales élevées , & font
rrès-pcu d latées vers leur tu trémité. Le deifousdu
corps eft rougcntrc. Les pattes lont noires , avec la
bâfe des cailles f-uve.
11 fe trouve à Siam.
13. Lycus nain.
intennarum apicibus
Mant. inf. toni. I.
Ater , antennatum apice rufo , elytris fangui-
ncis.
Pyrcchroa rn'nuti aira
elyin que fin^u icis. P.!
pag. 163. ..». 6.
Lampyris nigrorubia nigra , thorace toto nig'o ,
t\y'ris rubiif : venis rai(.ulatis. Die. Méin, fnf.
tom. ^. pag. 46. n". 3.
Il cft un peu plus petit que le Lycus fanguin. Les
antennes fon%fîlifi>rmes , noires , avec l'extrémité
fauve. Le corcelet eft rebordé , noir, fan^ taebes ,
prefque quarré. L'écuifjn eft noir ic coupé | ulté-
rieurement. Les élytres loat d'un louge Ui.jiiin ;
elles ont chacune quatre lignes longitudmales
.élevées, entre lefquellcs il y a deux rangées de poinw
enfoncés, très- Icrrés , allez grands.
il fe trouve au Noid de l'Europe.
14. Lycus ferraticorne.
Lycus fe;racicornis.
Niger thorace clytrifque rufefcnilhus , tlyir'i)
apice nigris. Fab. Mant. inj. tom. \. pag. 104.
n". ;.
Pyochroa firraticorn's. Fab. fy/l. en'om.
pag. 103. /i". a. — Spc£. inf. ton. 1. pag. 156.
Il eft plus petit que le Lycus fanguin. Les antennes
font noires, coinpiimécs, eu fcie, La tête eft noire H
L Y C
n'eft point ava'iCLV. Le ccicelct cft d'un fauve
teilacî. L'écaflbn cft noir , coupé , pielo|ue
échancré poflérieuienunt. Les él^ très font tîltacées,
fauves , avec l'extrciKité noiie. Elles ont chacune
tiois ligues longitudinales élevées , Si deux langécs
d; joints enfo.icés , allez î;vos , entre cliaque
ligne. Le dciious du corps cit noir , avec un peu
de fauve fous le corcclet. Les ; actes (ont noiïes ,
avec la bàfc fauve.
Il fc trouve dans la Nouvelk-Hoilande.
15. Lycus roufli.
Lrci's piaajîus.
Ly,:us ftirugiaeus tlylils npice nigfis..F.\^. Syfl.
ent. cd. 2.. p^,s. 1. p. 107- «^- 6.
Il cil de la grandeur & a le poit du Lycus fena-
ticocnc. Les ante;ines font fcrrugineufes ^ noires a
leur eïtrémité. Le corps cft totalement feuugincux,
avec l'extrémité feule dc's élytrcs aonz.
Il fc trouve à Tranquebar. "'
lé. Lycus aurore.
Lrcus au or a.
Lycus niger tkonicis Lite.-ibus elyirifiue redculato-
Jlriucis , rLjis, Fab. iiyjl. enc. cd. 1.. pars, i, p^g.
108. /z'^. II.
li reffemble beaucoup en tout au Lycus fanguin ;
Riais les cl)ties font teticultes CSc llriées. Les an
tenr.es S: les pattes font noires. Le bord anténcur du
corcelet eiî entièicmtnt roux,
I! fc trou\x en Allemagne.
17. Lycus flabellicorue-,
Lycus fiahelucornis.
Lycus iiige' thoiacis rnargine teftaceo, atitennlsfer-
ratis. FAB.Sy/l, au. éd. i. par.i. pag. 109 n' . 14.
Il eft petit; les antennes font noires & profon-
dément fériée; le corcelet ell noir ^ avec le bord
relcv-;, teltacé. Les elytres font maïquées de ftries
ponftuées. On y remarque un peut poîr.t hume-
_, rai jaunâtre. Le corps eft noir.
On le trouve à Cayciine.
18. Lycus ruficoUe.
Lytus ruf.collis.
Lycus dter thjraee rufo. Fae. Syfl, ent. éd. 2.
^.irs '.. pûg. icy. n". 15.
11 a la grandeur &-le port du Lycus flabellicorne.
Les anreinics font fiinpies > noiies. Le corcelet ell
roux. Se^ boid= & une ligne, moyenne font élevés.
Les elytres font mat juées de ftiies ponéluées.
11 fc trouve au Cap de BonncEfpéuiice,
L Y M
597
LYMEXYLON , lYMEKi-ioy. Genre d'infec-
s de la preiaière Sedioa de l'Ordre des Coléop-
M. Fabricius a établi , fous le nom de Lymcxy-
lon , un genre d'inledes, dont il a enfuuc féparé
deuxelffcccs, pour en former un nouveau genre ,
fous le nom de lio'ia , c]ue nous conferverons , que
nouj aiigiT.cnieioas même : on le trouvera dans la
féconde divilioii, c'ell-à-dire, parmi les infedcs
dont !Cs deuï tarfes poftérieurs n'ont que quatre ar*
tic'és , tandis que les antérieurs en ont cinq. Mais
le ILri.: derpicflvïdes de cet Auteur appaiticnt au
g.nre Lymexylon i il ne diffè'e p.is du Lymejylon
naval & des autres efpèces de ce genre. Le mot Lv-
m^xylon cft formé d'un mot grec , qui lignifie nt;i-
re, porter dommage. Ces infectes ont lans'doute é:c
nommés amli , à c»ufc du toit qu'ils fout a quelques
arbres.
Des mandibules courtes unidentécs, des m.'ichci-
res bifides, des antcnnules antéiieures longues qui
gtofliiient infenf.blement, ne permettent pas de con-
fondre le genre de ces infeétes avec aucun autre.
Les antennes (ont filiformes & compofc'cs de
onze auicles, dont les trois premiers font un peu
plus petits que les autres ; les hiivans font prefquc
cylindriques Se égaux entr' eux ; elles font ttès-légé-
rcment en fcie dans quelques efj;èces.
La boiiche eft compofée d'une lèvre fiipérieure ,
de deux mandibules , de deux mâchoires , d'une
Icvie infiricure , iz. de quatre anteiiaules.
La lèvre fupérieure eft courte , cornée , arrondie ,
Les mandibules lont courtes, cornues, un peu
arquées *pointues, picfque dentées a leur partie in-
tel ne.
Les mâchoires font courtes, membraneufes , bi-
fides : la divifion e.tténeure ell un peu plu5 grande
« arrondie 5 Linténeure cit terminée en puiiue.
La lèvre intérieure efl avancée , mince , mcmbia-
neufc, prefque echancrée à fon extrémité.
Les antcnnules antérieures beaucoup plus longues
que les pofléiieures, vont en grclîitrant , & lont
compolées de quatre articles, dont le premier eft
tres-pctit; le dernier cft cylindrique, plus long &
plus gros que les autres. Elles font inlérées au dos
des Mâchoires. Ces antcnnules ont ure forme fingu-
lière dans juelqiies efpèces ; le deri:ier article ell
cilpé, croLiiu , latéralement avancé, aipfi qu'on
le verra dans la delcnpiion ijue nous en donr.eroas.
Les aniennules pol>' licures ftint courtes , Se com-
polées de trois articles presque égaux Se obtus-,
Eltes font infctéïs à la partie latéuk Je là lèvre in^-
L Y M
La têtç eft ptffqiie de la lareetlr du corceler , &
rinfcAc la p;,>!tc ii ts-irclince. Les yeux font petits,
arroiidiî , I a' fj'''a> <;. le corcelet a nn rcbotd peu
nîarquf- , & -I t'I r'ic(i|ii'aii(ri laiee cjuc le; élycrcs.
L'éciifTon t(c a::cz grand & ordiiiaiiemcnc arrondi
pollcrieurcment. Les élyties font flexibles, de la
longueiit de l'abdomen; elles cachent deux aiies
nieinbrain-ufef , repliées.
Les pattes font de iongncur moyenne. Les tar-
fcs font minces, filiformes, prcfLiue frtaccs. Ils
font compofts de cinq articles, duiit le dernier eil
le plus long. Se le quatrième le plus court.
L Y M
Cci infeifles ont le corp'; alonsé , pré'cj'îe linéaire-
Les Lrvcs viveiu d^;!<: l'iiufii^-ur dii^bois , le per-
cent & le cironnau Ailés d-s Ca;riiçorncs , des
Li:pturcs & des Lurai.cç , k<, Lymexylons patviett-
ncnt louvc-n;: a carier un aibrc au point qn il périt,'
après avoir lanç^uî pendant qii-iquc tems. C'elt fur
le tronc des mêmes arbres qu'on rencontre l'inieiSe
parfait , loit au iTi:-menr qu'il viCiU df fortir de
nymphe , foit lorK^'jc la fcaiclle y tccoutuc pour
dépofer fes œufs.
4*;«r
Suae de l'introduclion à LUlJlolrc Kxturelledes InfcEl^s.
L Y M E X Y L O N.
LYMEXTLO N. F A b.
C A N T H A R l S. Lin.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antenne^ filiformes , compofcss rie onze articles : premiers atticles un peu
plus pet'.rsj les autres prefqu'cj^aux enci'eux.
Lèvre fupéneure coiirca, cornée ; arrondie, ciliée.
Mandibules, courtes, cornées , à peine arquées, prefquê denrées intérieurement.
Mîchoires courtes , prefque mcmbraneiifes , biliies : diïilîjn extérieure pUis
grande _, arrondie; divilion intérieure, courte^ cermiaée en pointe.
i Lèvre inférieure avancée, mince, membraneufe , "^reil] ie échanciée à fon
; extiéinué.
Quatre antennules inégales. Les antérieures beiucoup plus longues , grofTiirmc
: infenlîblumeiit j quadrianiculées : premier article petirj ie dernier gros ,S: cylin-
drique. Les polléneures liliformes , rriarticulées : pienT.er article petit ; les autres
é"aux.
ESP r.
h S.
i.Lymexylon Dermetloïde.
Tejlacé ; yeux , alîesZy pourine ^ noirs.
2. Lymexylon printannier.
! Noi'-itre ; antennes , pattes & extré-
mité .ie 'a' domen j jaunes.
I ; ! YMLXVLON barbu.
A\i'.un'; aattnnes & jambes^ brunes.
4. Lymexylon muf.lier.
Jjun Itre ; bord extérl.ur& cxtràniid des
élytres , no:rs.
j:. Lymexylon naval.
Noir ; Sytr^s lejlacies , noire', à l\x-
fénihc i du nia article dts antennes
crotkii.
6oc
L Y M
î. Ly^îîïylON dci-meftoidç,
LrMEXTioiT dermefioides,
Lvri'.exylon teflûceum , tculis , alis peâoriqtie ni-
grîs'.'SxB.^Syli. Ént.pag. 104. n°. u—S/i^.. inf.
(om, i.pag. 156. n". 1.
Horla derm(j!o'ides. Fab. Maitc. inf tom. i. pag.
Cantkaris àenncj}oid:s
650. n'
tefiacea, ocuUs , alispcc
lorii'hadinc thoracis. LlW.
'. z^.—~—ïaun. fuec. n".
mrbfi. ar^h. inf. (■ pag.
to-eqae nigris ,
Syfi. nat. pag.
701,
Lyt:a franco-Fur:;:-'.
145. n°. f. ub. 30. /j- jo-
li a une forme a'onCTee , les antennes font obf-
curcs , courtes à Icu'.s bafc; , plus courtes qac le
corcclet. compofé.s de onze atticics, dont les deux
premieçs font ariondis ; les cinq qui fuivent lont un
peu plus gros , prefone con-.primîs , & un peu en
fcie. Les àuircr, font plus petks , & prefque arron-
dis , les antennules antérieures font fauves , aficz
longues. Là lête e!i fauve , les yeux font noirs,
pctus , arrondis , un peu faillans. Le corcelct eft
fauve , un peu plus large que la tête , & reborde.
L'ëcui-.on cft fauve S.< tnangulaire ; les élyncs font
fauves obLcurcs. La poitnic & la bafe de l'abdomen
font noirâtre. L'extrémité de l'abdomen ifc les pat-
res font fiuve":.
LI le tiouve çn Eiiropa.
1. LvMEiYLON pri-ntanier.
LvM-EXY Loy mjrcii.
I.y'):cxv:'on iiigcr , pedibiis. fcrruglv.eis , palpis
(flu-Jdiis crifp:s.
Me/oc niarcj r./.il n^ rjgec pcdi'uus ferrugincis ,
p^/f:s clûVûcis crijpis. LiN. Syfl. nat. p. 661. no. 13.
Il rcfTcmble bcîucoup au Lymexyton naval. Les
anter.ncs font filiformes , prelqu'en fcie , un peu
plus tourtes que le corcelet, & d'un jaune fauve. La
tête cff noire , de !a largeur du corceler. Les auten-
nolcs nntciieures ont leur dernier article gros , cfil-
pé , rnukifide. Le corcelet cft noir , un peu re-
bordé. Les élytrcs font roiratres . flexibles à leur
extrémitc. Le delTous du corps eli, avec l'extréraité
de l'abdoircn , fauve. Les pattes font d'un jaune
f.iiive , avec les cuilTes polferieures obfcures. Les
tarfes font filiformes , fc tous compofés de cinq ar-
ticles.
I! fc trouve en Suède au pi intemps.
5. Lymexylon oa'bu.
LYMe-'t'j^LGN barhutum.
Lymexylon fufum , anterlnis ribiifque picels .
Fab. Afanf. inj. cor?:. l. p. i(>^. n". 3.
L Y M
Mordella bai bâta frfj , pj/pis erfformibus tri'
lol'is , lohis lateralibus latijfiwis. Schail. Ach.-
Hall. I. 51t. tab. l.fig.j-
SeUAFF. icon. inf tcl>. 179. ^g. 7. a. b.
Il rçlfemSle au précédent par la forme & la gran-
deur. Les antennes font brunes. Les antennules an-
térieures font longues , avec les derniers articles la-
icralement avancés. Tout le coips ci^ noir , légere-
n-icnt couvert d'un duvet fauve luifant. Les patt>-s
font brunec
II fe trouve en Allemagne fur le bots mort,
4. Lymexylon naval.
LrjVfri'zow nûvj.'i?,
hymexylov. lu-.evrr. , elyttis , margine apctqut
nigris. Fab. Syfi. cm. -pag. 104. «'. 1, — Spcc.
inf. tom. \. p, zjo. n". j. — Mjnt, inf tom. l.
p. 165. ;!S4.
Cantkaris navalis , thorace tereiSufulo , corpore
lutco .^ elyiris ^ matginc apiceque nigris. Lin. Svjl.
nat. pag. éfo. n'. l6 .——Faun. jucc. n" , 718.— •
/':, TTeflr. pag 755. tab. 3.
Frifk. inf 1 I, pag. i + . tvb. zo.
ScHSTF. icon. inf, tab. 49. Jig. i.
Les antennes varient. Celles du mâ!c font pref-
qne de I.i bngueur de la moitié du corps. Ciilcs
de la femelle ne lont que de la longueur da
corcclet : elles (ont noires & fiiliformes. La tête eft
noire, un peu inclinée. Les antenne? , les antennules
font longues , prefqu'cn maiïe , d'un jaune fauve.
Le corcelet eft d'un jaune fjuve. Les clytres (ont
lifTes , flexibles , d'un jaune fauve, avec le bord
extérieur & l'extiémftté noirâtres. Le deffous du
corps Se les pattes font d'un jaune fauve.
Il fe trouve en France , en Allemagne Se au norii
de l'Europe.
^. Lymexylon, mufclièr.
Lyj:jex non probofcideus.
Lymer.yloi nigrum , elytris tefaceis apice nigris ,
palpis hamato-iirtgula'ibus. Fab. Spic. inf. tom.
l- pag 1J6. n°. +. — Aîant. inf. :om. i. p,i6^,
les anfennes font noires , filiformes , un peu plus
longues que la moiiië du corps. Les anecnnulcs ante
ricures font alongées , noires , avec le pénultième
aitic'c plus grand ^ irrégulier , tendu , ayant au-
deffous un appendice ovale : le dernier cft arqué ,
crochu , pointu. La tête & le corcclet (ont
noirs : les élytres font lilTes , d'un jaune tef-
tacé , avec l'extrémité noire. Le deflous du corps eft
noir , avec l'extrémité de l'abdon.en jaun.ître. Les
pattes font d'un jaune tcftacé.
Il fe trouve en Alleiva>j,nc fur le bois mort.
LYTTA, yoyci Cantharipe.
6Ȕ
M.
JVl A C H O I R E s , MaxilU. Ce mot indique ,
<)ans la plupart des animauT , les inftrumcns preprcs
a 'a martication. On divife les mâchoires en jupé-
rieure Si inférieure. Dans les infeftes elles fout au
contraire latérales , & ne peuvent être dcfignées
(jue par leur potition à gauche ou à droite.
Les m,îchoires , qu'il faut bien diftiniruer des
mandiouics dont nous allons parler bientôt , font
deux pentes pièces fouvent rainces & prefque niem-
braneufcs , terrainées par des denrelures afler folides
& prefque toujours ciliées à leur partie interne.
Elles font immédiatement placc'es au-dclloB» des
mandibules, entre celles-ci & la lèvre inlérieute.
On conûdèrc dans les mâchoires :
Leur NOMSRE. Elles font fouvcnt au uombre de
deux , & c'eft le plus ordinaire. Quelquefois , comme
dans le cancer, l'infede en eft totalement privé.
La connexion. Dans ks hvmenopttret , elles
tiennent jufqa'à un peu plus de Içui milieu a la
lèvre inférieure. On les nomme alors eonnécs ,
Les lèvres font adn^cs , adnatt , quand elles tien-
nent abfolument à la lèvre , comme dans la phry-
gane.
Adhérentes, cdhfrentes , quand leurs bâfcs fent
réunies ainli que dans le phalanginm,
La îiGURE eft cylindritjue dans l'Araiçnée.
Comprimée dans l'Abeille.
Arquée dans le Carabe.
Linguiforme, li.iruiformis ^ àin% l'Abeille.
L'ïXTRÉMiTH ,apcx. Elle va:ic un peu plus que le
Bombre ; elle ert dilatée , dUacatu.
Comprimée à leur fojpmet , compte fj.
Arrondie , rozundata , le Scaurus.
Obtufe , obtufa , le Sepidium.
Fendue , 0a , dans le Porfîcuk fc la Blatte.'
Soyeiife.ylvo/j , environnée de poils roides dans
la Cétoine.
Pointue , et:iminata , dans le Carabe.
Dentée , der.tsta, daiT: la Meloloathe & l'Aeshna.
Uifi. Hat. Inftaes. Tome VU.
Unguiculéc , unguiculata , dans l'Araigndc & le
Scorpion.
Tronquée , truncata , dans le Phalangium.
Lï confiftance , corjlftentia , eft membrancufc ,
memhrenacea , daas l'Abeille.
Cornée , cornea , dans l'Erotyle,
Veficuleufe , vejîculofa , dans la Blatte.
Le BORB , marge , eft
Nud, nuda, dans l'Araignée.
Cilié , ciliata , c'eft-à- dire , entouré de poils fa^
rallèles & embriqués.
Les déchirures, lacinit , font
Entières dans le Zonitis ;
Unidentées , c'eft à-dire , armées d'une farte dent
à l'infertion des palpes dans l'EIater Si le Scarabé.
Bi*îde, c'eft-à-dire fendu jufqu'à la bâfe dans le
Tcntbrion.
Leur proportion établit auflï une différence : elles
font plus longues eu plus courtes que les palpes.
L'ijfage des mâchoires n'cft pas de couper & de
dirifcr les alimens ; elles ne font pas mues par des
mnfclcs aflcx forts pour ccite opération ; mais elles
fervent à les diriger, à les contenir, à terminer
la maftication , & a favoriler peut-être la déglati-
tion.
MACROCÉPHALE , Macrocepkalus. Genre d'in-
fede de la troifième Sedion de l'Ordre des Coléop-
tères.
Les Infe(S:s que nous donnons fous ce nom , ont
été placés par Linné , Geoffroy , Fabricius & les autres
entomologiftcs , dans des gfnres différens & Ibuvent
tiès-éloign^s; ce qui eft d'autant plus étonnant qu'ils
ont un air de famille qui indique la nécelTité de leur
réunion. Geoffroy , qui n'en a connu que deyx ef-
pèces , les a placées parmi fcs Authribes , quoiqu'ils
foient en tout diftiniSs de ces infcû^s. Fabricius ,
Linné , & les autres N.-ituraliftcs , ks avoient mis
parmi les Bruches & les Charanfons ; & en cff t ils
approchent un peu de ces genres par leur por: &
leur manière de vivre , d'ailleurs peu connue. EuSn ,
CBfnwe Eous , r.tbricius, dans la féconde édition de
6or
MAC
fon Syfu-n , vient Je les réunir en un genre qu il a
romm^ X«Ar/if,!Tenre qu'il faut foigneufement
diftireuer des Anthnbes de Geoft;oy & des nôtres.
Il eft malheureux- cpie t,ava;l!ânt à peu près fur ce
.renre a la même ë,.oque, Fabricius & nous, nous
Tui ayons impofédeux roms fi éloignés. Ces ditte-
renées de noms femMent en apporter dans les fujets,
& rendent l'étude difficile & la fcience incertaine ;
& d'autant plus dans cette circonflance , qail faut (c
rarpellci que notre <;(rnre macrocéphale cft le même
que le -renrc antiuibe de Fabricius, tandis qut e
genre a^uthribe de cet auteur A bien différent du
nôtre & de relui de Geoffroy. Il ne faut pas non
plus confondre notre genre macrocéphal.: avec celui
nommé ainfi dans Téduion i ; de Unnéuspar Gme-
l a. Celui-ci eft voifin du genre Cimex.
Les macrocépliales ont quelques rapports avec les
Bruches & les Charanfons ; mais ils fe diftingucnt
Àc ces derniers par Icuts antennes qui ne font roint
coudées & des Bruches , des Attelabcs, des Rhi-
jiomacer, des Brachycères & des Brentes , par la
forme de leur tête qui eft large & depnmee &
par la malTe formée de trois articles qui termme
leurs antennes.
Les antennes font en maffe , à-pcu-près de la
loneueur de la tête, compofées de onze articles.
Les deux premiers font pynformes. Les deux fuivans
font allongés. Du cinquième jufqu'au huitième in-
clufivement , ils font globuleux. L" trois derniers
font plus gtos , & forment la maffe. Le dernier cR
halé Elles font inférées vers l'extrémité du prolon-
gement delà tête, prtfqu'à la bâfe des mandibules.
La bouche eft compofée de deux mandibules , deux
michoires . d'une lèvre inférieure , & de quatre an-
tennules. Nous ignorons s'il eitfte une lèvre fupé-
rieure.
Les mandibules font cornées , (Spaifles , aiguës.
MAC
Les mâchoires font nès-courtes, membranenfes J
bifides. Les divifions font égales, arrondies.
La lèvre inférieure eft très-courte, mcnibraneufe,'
bifide. Les divifions font cylindriques.
Les antennulcs font égales. Les antérieures font
filiformes , quadriarticulées. Les articles font prcfque
égaux. Le dernier eft plus long, c\lirdriquc. Elles
font inférées fur le dos de la m.îrhoirc. Les poflé-
licurcs , à peine plus courtes , font compofécs de
trois articles. Le dernier eft cylindrique. Elles font
inférées à la bafc de la lèvre inférieure.
La tête eft large , reftangulaire , un peu prolon-
gée en avant, dtprimée , fituée pcrpendiculairemenc
au corcelet.
Les yerx ," fituç's fur les parties latérales &
fupérieures de la têx , beaucoup au-deffus des an-
tennes, font hémifphériques £c faillans.
Le corcelet eft prctqnc cylindrique , un peu
atténué antérieurement. 11 eft ordinairement labo-
teux, inégal.
Les clytres font un peu planes en-dtiTus ; elles fe
recourbent à leur cxtréirué , mais ne recouvrent
pas entièrement l'abdomen. Elles font toidcs & or-
dinairement raboteufes. L'éculfon , qui eft à leur
bâfe , eft petit & arrondi.
Les pattes font fortes , d'une longueur moyenne.
Les cuilfes font robuftes , renflées; les jambes font
comprimées, larges vers leur extrémité. Les tarfes
font compofés de quatre articles. Le premier eft
long, triangulaire. Le fécond eft pluslaige, bilobé.
Il reçoit dans fa bifurcation le troifième, qui cft
égalernent bilobé , mais fort petit & prefque caché.
Le quatrième eft long, arqué , renflé à fon extrémité,
& garni de deux crochets.
Ces infeélcs fe trouvent fur les fleurs & fur l«s
, feuilles des aibtes. On ne «onnoîi pas km larve.
Suite de riniroducflon à l'Hl/Ioire Naturelle des Taftcles.
603
MACROCEPHALE.
MAC ROCEPHAL us.
B R U C li U S. Lin. Fa b.
C U R C U L I 0. Lin. F a b.
A UTHRIBUS. Geo F F. Fab.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes moliiiiforeies, plus courtes que le corps. Les ciois derniers arti-
cles cil ma 'e.
Bouche compofce de deux mandibules cornées , fortes , de deux mâchoires
bifides , d'une lèvre inférieure bifide , de quaue antcmiules égales , filiformes.
Tèie terminée par un bec court , large , plane.
Quatre articles aux tarfes, Le fécond biiobé , renfermant dans fa bifurcation
le troilième égalemeu: biiobé, mais très-petit.
ESPÈCES.
1. Macrocephale albinos.
Noir j front & anus blams ; corcelet
tubercule'.
2. Macrocephale ktiroflte.
St^c très- la "-ge, plane ^ élytres blanches
à leur extrémité , avec deux points nous.
j.MAcaocEPHALE albiroftre.
Bec très-large i élytres blanchis pojté-
ikurtment j variées de noir.
4. Macrocephale gris.
Gris j clytres cendrées pojîérietre-
ment.
5. Mackocephale planiroftre.
D\in noir bronzé, bec très-lwge plane,
ii pattes tjîacées,
6. Macrocephale raboteux.
N'iry c'y très avec Jesjlries roujjes d^.
vées , ponctuées de noir.
Gggg k
^©4
Suite de l'IntroduSlion à l^Hïfloïrt TfaturtlU des Infimes.
MACROCEPIIALE. ( Infères. )
7. MacrocepiiAle onde.
Noir ^ élytres brunes ^ avec des Jlriis
blanchis ondées.
8, Macrocephale varié.
Elytres noires Jlnces de points blancs
& noirs alternes.
9. Macrocephale fépiccle.
Varié de hrun & de cendré ^ cvcc des
points élevés & yoiius.
MAC
I, Macrocefhale albinos.
M.iCROcirajLus albinus.
Macrccepkalus niger fiante ar.oqut all'u , '.Iiorjce
luher.uUto.
Cunullo albinus. Fab. Sy(I. cnl. p. lyi. n".
11.7. Sp. inf. i^m. i.p. li/i. n", liio. — Ma.;t.
tnf. tom. p. 118. n". ij^.
AuLft'ibus albinus. Tab. Syji. inl. id. x. purs i
p. 37c. n". I.
Curc:.Ho albinus. LiN. Syfl. nat. p. ii6. n?. 79
— FaUN. Suec. n^, Éji.
Curctflio brevirofiris tmunnis longis reSis , tor-
jorc oblongo iiig^g kijpido , capiit elynorumque
apice albis raf.rj plimufculo lato^. BeceeR. il/,->r<.
inf. tom. 5. p. ijj. n'\ 44. tab. 8. fig. i.
CunitUo niger acuUis tlioracis tribus , elytrorum
ftx. Uddh. Dijjat. 17.
Cur^u/io albi-Ms. Se OP. Enc. c^rn. n° . 66,
Paykull. Monog. p. ij8. n". Jli.
BONSD. Cure. fuec. 1. f. 1.
Le bec eft court , large , plane , d'un blanc de
lait fupéricuremcnt. Le corcclcr a poltéricurcraent
trois tubercules aigus, tranfveifes. Les élytres l'on:
grisâtres , blanches à leur extrémité , couvertes de
pluficurs petites pointes aiguës. Les antennes font de
la longueur du corps. Les pattes & les antennes (on:
annulées de noir & de blanc.
Dans les mâles, les troifième , quatrième, cin-
ciuièine , fixième & fcptième anneaux font marqués
de blanc à leur extrémité ; les huitième & neuvième
font entièrL-ment blancs ; les derniers (ont noirs. Les
antennes des femelles font plus courtes & noires. Le
ntavième article feulement c(t noir.
Il fe trouve en Europe, dans le nord.
1. Macrocephale latiroftre.
Macrocethalvs latiroftris.
Macrecepkdlus rofiro lutijpmo piano , elytris
epiie alhis punBis duobus nigris.
Curculio latiroftris. Fab. Syfl. ent. pag. iji.
n". 118. — Spec. inf. tom. i. p. 195. n". 181.—
Malt. i-f. Corn. 1 . pag. t iS. n°. zjy.
Authribus latiroftris. Fab. Syfl. ent. éd. 2, pars
î. p. 5-6. n». i.
Curculio latirofiris. LiNN. Syjl. nat. éd. Gmel.
V. 1783. n". 560.
Authribus a'.er , elyris apice cineTafsentihus.
Geofï. Hift. ir.j. tom. i. pag. 507. n°. ^. pL i.
h- 1-
L'Authribe noir flrié. Geoff. i:bid.
MAC
60J
Curculio latiroftris. Paykuli.. Mon. pag. 117.
n". 1 1 1.
Silpba oblonga. Sviz. Hift. i-f tA. 1. fig. 17.
ScKAifP. hen. lao. 89. fig. 6.
Ross. Faun. aufc. tom. \. pa^. 151. u^. îj^.
tub. 5. fig. j.
DONSD. Cure. fuc. î. fij. 1. 3.
FouRc, Elit. pur. t-om. i. p. 157. n". j.
Il rcflembic beaucoup au Macrocephale albines,
dont il ne patoit être qu'une vatiétc. Le corps cft en
généra! noir , alo-igé , cylindrique. La tête cit îarge.
L c bec elî très-large, plane, fouvent b!anc , avec Ton
tJtîHrnité noire : il ed raboteux. Les antennes font
noues. Le coicelct clî noir , prefque cylindrique ,
chagriné , raboteux, aVcc dcjiï lignes faillantcs fur
les côits. Les élytres font noires , dures , for-
niquées, leceuibt'cs , et comme tronquées vers leur
extrémité , qui cft blanche dans beauccCnp d'indi-
vidus : elles font ftriées. Les ftries font éltvt'es ,
inégales , interrompues , ponftytes. L'abd^nicn e(t
noir : (a part\e moyenne cft couveitc de petits poils
blancs , foyeux. Les pattes font noires , cannelées
de blanc, lotfque le bec 6c f extrémité des élytres le
font.
On le trouve , mais fort rarement, aux environs
de Paris ; il efl plus commun dans les paitics
oiientaies 6c. montueufes de !a France.
5. MACROCEPHAtE albitoftie.
Macrocephalvs albiroflris.
Macroeiphalus roftro latijjimo piano , elytrijque
pcftice albis nigro variis,
Curculio albiroflris. Fab. Mant. infcci. lom. i.
p. 119. n^. z}8.
Authribus' albiro^rls. Tab. .Syfl. ent. éd. 1. p.irs,
1. p. 5 7«. «"■ 3.
Curculio aii-iroflris. LiNN. Syfl. nat. (d, Gmel.
p. 1784. n"". ;6l.
Curculio aloiroftris. Pay/cull, Monog. p. 110,
n". 115.
Curculio albiroftris , breviroftrii rugcr , icftro
alho elytris poftice albif punciis nigr.s consi^uis,
Acr. Hall. I. 287.
Curculip albiroftris, Herbst Arch. p. So. ;:".
(16. tab. 14. fig, 26.
Il eft moitié plus petit que le Macrocephale lati-
roftre. La tête eft fortement dépiimée & alono?e ;
fa face fupérieiue cft entièrement blanche ; û face
inftri-jure eft roue. Les antennes , les mandibules
& les yeux font nciis. Le corcc.'et cfl un f-ea co-
nique , raooteux , nuir , fans taches. Les élytrci
6^6
MAC
font roires , fliiccs , avec ure tache arquée , d'un
blanc fale vers leur milieu ; leur exirémité efl
blanche , avec une tache noire , palmée. Le delTous
du corps eft blanc, avec un point noir aux deux
cxtréniués de chaque anneau de l'abdomen. Les
pattes lont noires, annulées de blanc.
Il fe trouve fur les bouleaux , en Saxe & en
Allemagne.
4. Macrocephaie gris.
M-iCROCErKAïas grifeui.
Macrocepkaluj grifeus elytris popce ànerelt.
Pdnus g'igas. Fab. Syjl. ent. pag. ^5. n». t.
— Spec. inj: tom. i. p. 7;., »''• i. — Mant. injeil.
tom. I. p. 40. n". I.
Authribus grifeus. Fad. Syfi. eut. éd. t. pars i.
p. 377- "'• 4-
Ptinus gigas. LiN. Syfl. nat. éd. Gmel. p. \6oG.
«». n.
Les antennes font filiformes, plus longues que le
eorps , noires à leur extrémité , avec le dernier article
aigu. Le corcelet efl arrondi , gris , avec quatre
lignes peu marquées , brunes & tachées d'un point
bianc. Les él) très font grifes ; leur extrémité elt
cendrée: on y lemarque plufieuis points oblongs,
cendrés. L'abdomen tL les pattes font cendrés.
Il fc trouve dans la nouvelle Hollande.
y. Macrocephale planiroftrç.
MAdSiOCSPHALUt planiro^ris.
MacracepkJus rtigro entus , roftro piano laùf-
ftmo pi-ailufqut tefiaceis.
Cunulio planlrcfiris. Fab. Mant. inf. tom. i.
f. JI5. n°.2J9.
Cunulio fa-vlrolliis. Fab. Manl. inf. tom. 1.
eppendix.
Autkribus planhêjîris. Fab. Syfi. ent. éd. i. pars.
». /•• 377- «'• S-
Curcul'iOi planirofiris, LiNN. Syfi. nat. éd. Gmel.
f. 1784. n". î6i.
Curculio planirofiris. ?Ays.\3i.L. Mon»g. p. 114.
s". 1 17.
Attelabus riificolUs. Herbst. ArU.
Cu'cuUo rojlntus. DeceeR. Mem. inf. tom. S-
p. t^i. n". 4t.
Il eft petit. L'^ bec eft court , très-farg* , plane,
tcitac ■-. Le corc let H les élytres font lirtes , 'oron-
'lée, brillante, (ans taches. Les pattes font fimples,
eeuacées.
il fe trcuvc en Alface, fur les muroaniers d'Inde.
MAC
6. Macrocephale raboteux.
Macrocephalus fcabrofus,
M,!crocepka!us niger, elytris eUvctto ftriatîs nifis,
puhdis nigrls fparfis.
Bru chus fcabrofus. Fab. Syfi. ent. p. «4. no. 5.
— Spec, inf. tom. i. p. 75. no, j. — Mjnt. inf.
tom. I. p. 41. no. 7.
Authrihus fcahrofus. Fab. Syfi. ent. éd. z. pars
'-• F^g- 577- «"• ^^
Bruchus fciihrofits, LiK. Syft. nat. edit. Gmel,
pag. 178;. n°. II.
Autkribus avatus niger , elytris flriatis rubro
r.igroque marmoratis. Geoff. Uijl, inf. tom. \.p<tg.
106. n°. i.pl. S-fig- 5'
L'Autribe marbrée. Geoff. Ibid.
Curculio fcabrofus. Paykull. Mcnog. p. lin
«». ,14.
Bruchus fcabrofus, Herbst. ArH. inf. pars 7,
p. 18. n". 1. tab. 10. ;fg. IJ.
Autkribus marmoratus. FOURC. Ent, par. tom.
1. p. i]6. n». I.
Il eft prefque quatre. La tète & le corcelet font
noirs , avec quelques petits poils gris , fans points
ni ftries Les élytres ont des ftries longitudinales,
formées par des puiius ; leur fond eft d'un rouge-
brun , avec des taches noirâtres , prefque quarjées :
la future des élytres eft noire. Le ventre eft noir,
varié d'un peu de rouge-brun. Les pattes font noi[çs,
variées de gris.
Il fe trouve en Europe , fur la jacée.
7. Macrocephale onde.
MACKOCtfHAlVS undjtus,
Macrocephalus niger elytris fufcis firigis uniatis
albis.
Bruchus undatus. Fab. Mant, inf. tom. i. />. 41.
n°. 9.
Autkribus undatus. Fab. Syft. ent. éd. 1. pan t,
p. 378. n°. 7-
Bruchus undatus. LlN. Syfi, nat. éd. Gmel. pag.
I75f. n'>. 14.
Il cil d'une grandeur moyenne, noir , fans taches.
Les élycres font lilfcs, brunes, avec trois ou qu;;trc
flries brunes ondées.
Il fe trouve en Afrique , fur les fleurs.
8. Macrocephaie varié.
Mackocbphalus varius.
M'crocephalus elytris nigris , pun&is athis nigr^'
que aliemis firiads.
MAL
Bru:hus varias. Fab, ManC. inf. ton. \. p. 41.
rP. f4.
Aulhribiis varias. V AZ. Syft. ent . éd. i. pars 1,
p. 5-8. «^. 8.
Bruch-ts varias. Lin. 5_yyî. n<.-r. éd. Gmel. pag.
CurcuUo varias. Paykull. Monog. pag. iii.
^ uifir.tus cv.:rus fuhvi Icfus , e fufco ciiureoqiie
Varieratus. GeOff. Hifi. inj. tom. 1. pag. [507.
n". r.
L'Authribe minime. Geopf. Ib.
Authribas variegatus. FouRC. Ent. par. tom. l.
peg. ï]6. nO. z.
Il eft noir, avec reflets brillans , cendrés. Les
élytres (ont Ûriécs & martjiiées de poils hruiis &
gris, «ombreux & alternes. Les pattes lont noires.
II le trouve en Europe , fur les fleurs & ddns les
binadas.
9. Macrocîphale fcpicolc.
M.iCROCEfHALVs fcpicola.
Macrocepkalus einereo fufccauc varias ^ puncits
t levât is piL'fis.
Authribas fcpicola. Fab. Syfi. ent. éd. i.pars i.
F- 578- «". 9.
I! eft d'une grandeur moyenne. Le bec cfl court,
renflé à fon extrémité. Le corcelct H les élytres (ont
■variés de brun & de cendré: on remarque, fut le'
corcelct, deux pointes élevées ; & l'ur les élytres,
plulieurs points élevés , foyeux. Les pattrs font
pâles , ponduées de noir.
Il fe trouve en Allemagne , fur les haies.
MALACHIE. M.^z.^ct!I■JS. Genre d'infecles de
la première Sedion de 1 Ordre des Coléoptères.
Le corps mol , des élytres flexibles ont fait donner
à ce genre, établi par M. Fabricius , le nom de
Md/ûcA/ui , du mot grec ^«AaKii/j, qui fignifie déli-
cat, mol, tendre, cftéminé. Linné, Geoffroy &
de Geer ont confondu les Malacliics avec les Télé-
phorcs ; le premier , fous le nom de lanthans , le
fécond , fous celui de Cicindjle. Quoiqu'il y ait
quelque rc/L;mblance extérieure dans la forme du
corps de ces infedes, les mandibules bifides, les
aitennules filiformes , & les antennes prefjue en
fcie , diftinguent Aiffifamment les Malachies des
Téléphores , qui ont les mandibules (impies , les
antennules fécuntor-raes , & les antennes filiformes.
Les antennes font filiformes, très-légèrement en
fcie , ordinairement de la longueur de la moitié du
corps, ElUs font compoféçs de onze articles , dont
M .K L
607
le premier un peu renfl- ; le fécond court , les autres
prelque triangulaiies. Les mâles de quelques cTpèces
ont ks premiers articles dihtés & inégaux. Elles
font inférées à la partie antérieure de la t'ete , â une
petite diltance des yeux.
La bouche ell compoféc d'une lèvre fup'-ricnre,
de deux mandibules, de deux mâchoires, d'une lèvre
inférieure , & de quatre antennules.
La lèvre fupéiieure eft courte, cornée , arrondie,
légèrement ciiiée.
Les mandibules font cornées, arquées, un peu
bifides; les divilious fout égales & rapprochées.
Les mâchoires font cornées à la bafe . mc-mbra-
neufes j 1' xtréinicj , arrondies , un peu bifides •. |ck
divilions font égales , rapprochées , peu dirtindes.
La lèvre inf.rieure efl petite , membraneufc , ar-
rondie. Elle ell prefque entièrement cachée j ir ua
avancement qui fait partie de la tête.
Les antennules antérieures font filiformes, un peu
plus longues que les pofténeures , & compofées de
quatre articles, dont le premier eft petit; les deu.x
autres lont égaux , prefque arrondis ; le dernier eft
un peu alongé, & aminci vers fon extrémité : elles
ont leur inftrtion au dos des mâchoires, à l'extrc-
mité de la partie cornée. Les antennules poUéiieures
font firformes & compofées de trois articles , donc
ie premier crt: petit ; le fécond prefque conique ; le
<!ernier un peu .Tininci à fon extrémité Elles ont leur
initrtion à la partie latérale , un peu antérieure de
la lèvre inférieure.
La tète eft ii-pcu-près de la largeur du corcelet.
Les yeui font ariondis, faillans. Le corcelet, prcfqiic
audi large que les élytres, eft déprimé, rebordé,
ordinairement arrondi. L'écullon eft petit & arrondi
poftérivurcment. Les élytres font flexibles , de la
longueur de I abdomen ; elles cachent deux aîles
membraneufes , repliées.
Les pattes font de longueur moyenne. Les tarfes
font filiformes , & compofés de cinq arncles, dont
les quatre premiers diminuent infenliblcmeiir de lon-
gueur ; le dernier ell aflez long , & terminé par
deux crochets arqués.
Ces infedes, très - communs , vivent ordinaire-
ment fur les fleurs. Quelques Auteurs cependant ont
obfervé qu'ils ne fe contentent pas du fuc mielleux
des plantes, & qu'ils attaquent auffi d'autes infcdes
pou' s'en nourrir Leurs habitudes font aiicï. con-
formes à celles des Téléphiires ; mai'; ils préfcntent
une (ingularité trop remarquable p .ur le pas devoir
en faire mention. Lorfqu'on les prend dans la main ,
on voit fortit des côtés du corcelet Se du venue deux
véficules fort rouges, enflées, molles & irrégulitres,
compofées de trois lobes. Ces quatre véficules fe dé-
fenflent , rentrent dans le corps de l'infede des qu'on
celfe de le touchet , & ne laillent au même cndioit
6o8
MAL
que des marques d'une tache rouge. (Quelques Au-
teurs d'hiftoir; naturelle ont donné a ces efpèces
d'appendices le nom de Cocardes. Il eft difficile de
facisEjire la curiofité fur l'ufage ou l'utilité que l'on
peut attribner à cette partie fmgulicre. On a privé
queloucfois ces infedlcs d'une ou de toutes les véh-
colcs , fans qu'ils aient paru moins agiles ou moins
MAL
vifs. Quelque hasard heureux , ou quelques obfct=
vations (uivies , pourront peut-être un jour nous
donner plus de lumières. Les larves des Malachies
n'ont pas encore été connues ; cependant je foup-
çonne qu'elles vivent dans le bois, parce que j'ai
trcs.fouvent trouvé , dans les chantiers , l'infcûc
parfait, nouvellement forti de fa nymphe.
MALACHIE.
Sida de tlntrodu^ion à niijlo'.re naturelle des InfcHes.
6op
M A L A C H I E.
M A L A C H I U s. F A B,
C A N T H A R I S. Lin.
C 1 C I N D E L A. G E o F F.
CARACTERES GENERIQUES.
Antennes filiformes prefque en fcie ^ compofc'es de onze articles : le premier
afTez gros; le lecoud coiutj les autres prefque cg.iux eiur'eax.
Lè.'re fiip^-rieure cornée , arroniie , ciliée.
MajiJibules cornées , avancées , arquées , un peu fendues à leur extrc'mité.
Mâchoires membraiieufes , arrondies , bifides ; divifions rapprochées, inégales;
l'exttrieure plus grande.
Lèvre in.'^Lrieure avancée , membraneufe , arrondie i l'extrémitc.
Quatre anrennule- inégales , filiformes. Les antérieures un peu plus longues ,
quad larticuKes : premier article petit, les deux antres coniques , le dernier fctacé.
Les poltcrieures tiiarticulces : le premier article petit , le fécond conique, le der-
nier leiacé.
ESPECES-
i.Malachie rougeâtre.
Rou^eacre j corcelet avec une tache noi-
râtre.
z. Malachie bronzé.
-D'un vert hMnié , les pattes roiigeâ-
ircs , avtc la bâj'e & une partie de la
juture d'un vert bronze.
j. Malachie bipuftulé.
D\in vert bronié-y extrémité des élytres
oiige.
4. Malachie é
D'un vert brort^e' ; extrémlié des éljires
avec un point jaune.
5. Malachie ir.uginelle,
Uun vert hron^î ; côtés ds corcelet &
'.xtrémité des élyt;cs rougei.
6. Malachie vert.
D'un ven bronzé ; bouche jaune.
Hifi, nat. InJeBcs. Tome Vil
Hhhh
Suite di Vlntroducîion à l'MiJloire Natunlle des Infeclef.
7. Malachie fanguino!enc.
D'un noir hron^e ; côtés du corcekt
& élyires d'un rougi fanguià.
8. Malachie pédicalaire.
Noir ; corcelec retorde , f^ins tache ;
extr/mité des élytres rougi,
t). Malachie pulicaire.
Noir j bcrd du corcekt & extr e'mlté des
élytres rouge.
10. Malachie ruficolle.
No'r ; corcekt & extrémité des éljtres
rougeâire.
11. Malachie thoraciqiie.
D^un noi'- bleuâtre , corcekt
élytres fans tache.
1 1. Malachie fafcié.
D'un noirèro^'^é ■ élytres noires , avec
deux bandas rouges.
13. Malachie cqjeftre.
D'un noir bronzé; élytres rouges ^ avec
la bâfe & un bande n'un noirbroiiTé.
14. Malachie pallipede.
Bronzé j l'rjf' ; jambes pâles,
1 5. M.machie lubi.
Noi , e'Kfémité d^rs élytres j-iune 3 cor-
ce' et lobe à bordé di yxune pojlérieure-
ment.
MALACHIE. ^Inf.dles.)
i(j. Malachie cipha'ote,
rouge
iéyr'imee y
No'ir liùfanc , t
fauve.
17. Malachie tête blancfie.
Noir, tê e , bord antérieur du .orce'et
& extrémité des élytres bLmckiitr^s.
18, Malachie prolongé.
N'irj bàfe. des antennes , jambes an-
térieures & extrémité des élytres jiunâtres.
Kj. Malachie flavipède.
Noir y bâfe des antennes 6" jambes
jaunes.
zo. Malachie bleu.
Bleu j corcrkt & abdomen ro'/ges.
II. Malachie angi'leiix.
Noir brillant , f-or.i du corcekt & jam-
bes antérieures rouJJ'es.
11. Malachie rouiïi.
Noirâtre-, p.irtie poftériewe d.s élytres
& pattes jaui'ej.
23. Malachie nitiJu'e.
D'i.n re-t Ironie; élytr-.-s Heu s ,
leur extnmité , Les antiiuies & Us pactes
fauves. ^
^v^3^
M A L
t M.itACHrE roiigcùcrc.
?a.ii.Acuius ri. fus.
AÎ-Z^i/iius rufus , ikor.ice macula fnfca,
II reflcmblc , pour la forme S: la grand-sur , au
Mûîichie bionzc. Les anieniies font noues, pr;fi]ue
■en fcic. La tête vfc d'un nciir bronzé , avec la bouche
jâurc Ls corcclcc cft rougt;V.re , avec une grande
tache ^d'uu noir bronzé, au mi icu. Les tlytrcs font
rougentrcs, un peu velues. La poitiinc & les pattes
fepc d'un noir bionzr. L'abJi>men cil rougcâtre,
avec un peu de noir bronzé vers les bords latéraux.
Cet infeac diffère du M.ifac/iius f^rgùr.oUraui
de M Fibiicius , par la gtcillui & par les couleur»
«ic 1 abdomen.
11 fe trouve en Provence , fur les fleurs.
t. Malachie bronzé.
Malaciiius tneus.
Ma'^chJus corpore viridi-ineo , elytris ex;ro:sum
fjnguiafis. Fab. Syft. entom. fa^, 107. n'-*. i. —
i-y-ec. ir.f. um.i.pag. iéi.n«. 1. — Mjr.t. inf.
ter., l. pcg. 169. n". I.
Canzkar'is t,nea ihorace marginato ; corpore viric'
*.neo , elytiis cxtrorfum undique rubris. LiN. Syjh
aat.pag. 648. n°, 7. — Faun, fuec. n" . 708.
Cicindela vîridi-tnea , c'y cris extrorsùm ruèris.
GsUF. inf. tom. i.p. 174. rî", 7.
La Cicindcle bedeau. Geof. Jiid,
Telephorus ineas viridi-xntus , efytris extrorsùm
ruhris , capite antice fiavo. Dec. Mem. inf. tom. 4.
fg- 73- "°- 6.
Scurahtus mi.tor, corpore longîufulo , e.'ytris ru-
l'tcur.dis. Raj, inf. p. 77. n«. 12.
ScHAiF. Monogr. 1754. tdb. i.fig. la. 11. —
Lon. inftab. 18.//. 11. i;.
VoET. CoUopt. pars. i. f^ii. 46. /V. 7. "'
SULZ. Hift. inf tab. 6.fig. j.
Cantharis tnea. Scop. Encom, carn. s». 116.
Cttntkaris inea. Schrank. Enum.inf.aufi. n°. jitj,
POD. Muf. Gnc. pag. 40.
Les antennes font noires.. Le corps eft: un peu
velu, d'iMi vert bronzé luifant. Le corcelet eft te-
bordé. Les clytrcs font d'un rouge fanguin , avec la
bâfc 5c une partie de la future d un vert bronzé.
Il fe trouve en Europe , fur les fleurs.
}. Malachie bipuftulé.
M.4LACHIUS bipuJîaUtus,
MdlachitiS Mco-viridis , clytris apicc ruhris. Fas.
MAL
6ï I
Syfl. entom. p/Jg. IcS.r.*. t. — Spcc.inf. ton. I.
/•.7?. 161.11°. %. — Mdnt. inf. lorn. I. pug. iCy.
'. "■ î.
Catiiharis bipu/lii/aca. I.INN. Syfl. nat.png. 6^%.
«'. 8. — Faiir..fu€c. n" . 709. — le C'él . nj.
Cicindela ineo-viridis, clytris apice rubris, Seof,
tnf. tom. I. pug 175. n". C.
LaCicind;!e vciteà points rouges. GsOï. IbiJ.
Telcpkoriis bipuft a'.atus viridi-diieus p.idius, ely-
tris cpice rubris. Dec. Mlm. inf. loin. \.pag. 7",-.
CariLha'is vix trcs cclaVdS uncii longa. RaI, iaf.
pjg. 101. /J°. 7.
ScHAEfF. Icon. inf. tab. 1%. fig. 10. M.
■VOET. CoUopt. pars t. tab. ^('.fig. 6.
Canthtris bipufiutaca. ScoP. Ent.carn. n". \tj.
Cantharis bifujulata. Schrahk. Eiîuth. inf. aufl.
Il eft un peu plus petit que le Mabchic bronté.
Les antennes font noires , arec les picniiers articles
antérieurement dilatés dans le mâle. Tout le corps
eft lépicmcnt velu , d un vert luifant , un peu
bronzé, avec la bouche jaune, & rcïtrcraité d«f
clytres rougeâire.
Il fe trouve en Europe, fur Ici flcurt,
4. Malachii élégant.
M.-tLACHiws elcgans.
Mdlackius viiidi-àncus , elytris apice fiavis.
Cicindela sneo-riridis elytris apice fiavis. GEaï.
inj. tcm. i./J. 17J. n<^'. çj.
La Cicindele verte à points jaunes. GiOï. Ibtd.
Cicindela elegans. FOURC. Em. pars i. pag. 6t,t
n'. 9.
Il teffemble beaucoup au Malachie bipuftulé. Lei
antennes font noires, fiutples. Tout le corps eft utt
peu bronzé , quelquefois bleuâtre. La lèvre fupé-
rieure eft jaune. Le corcelet eft fans taches. Les ély-
tres font couvertes de poils noirâtres, & ont un
point jaune à leur eittémité. Les pattes font broa«
zées.
Il fe troavc aux environs de Paris , fur les fleur*,
j. Malachie marginellc.
Malachivs margincllus.
Mslackius viridi-tncus , tkoracis latcribus ely*
trorumque apice rubriS.
Cicindela aruleo-virldis , tkoracis margine rubroi
elytiis apice fiavis. Geoe. Jnf tom. 1. pag. I7J,
n", 9. var. b.
Hhhh t
6ji
M A L
Il reffcmlile beaucoup au Malachic bipuRulc- ;
mai; il en diacre l'ar les uiuoiiiics (imj'lcs , S.: pai'
les bords uréraax du coucict, ioiis;cs. L'cxticinui
des élytics efl louge /arroniiic , lid.;iii^e.
Il eic ciès-conimuii dans toate la Tiance , fiir les
ficiirs.
6. Mai-achie vert,
Malachius viridis.
Malackius dneo - vindis , ore f.dVt-fiente. Fae.
Mant. inj'. tom. i. p^if. i6^. ,■.". 5.
Il rclTcmble enticrenient , pour la forme & la
grandeur , au Malaciiic bipuflulé, dont il a'ciî pciit-
ctrc qu'une vaiiété. Toiit: !e corps eft d'un vcit un
peu brcLiZj. La bouche Teulc c(t jaune. Les antennes
font noires. Les (Ij'trcs iont couvertes de qucîcjues
poils. Les tcnraculcc de l'abdomen font rouges. Les
pattes (ont d'un noir bronzi.
11 fe trouve aux environs de Paris , & au nord
de l'Europe.
7. Malachif fanguinolent.
lÎAL.iCHii'3 fangulnoUntus.
Malcchius nigro-&neus , thorac'S m a '■g! ne e'y-
tr'rfque fangulneis. Fab. Mant. inf. tom. l.p. ï6^.
n". 4.
Il re/Temble beaucoup au Ma'achie rou^eâtre ;
mais il eft une ou deux tois plus petit. Les antennes
font noires , un peu plus longues que le corcclci La
tête eft d'un noir bronzé, fans tacbcs. Le corcclet
«ft d'un noir bronzé , avec les côtés d'un rouge
jfanguin. Les élyircs font HlFes , d un rouge fanguin ,
fans taches , ou avec un peu de noir bronzé autour
rfe l'écuiron. Le dclTous du corps & les pattes font
d'un noir bronzé.
Il fe trouve aux environs de Paris , à Kiell.
!. Malachie pédiculaire.
Malachius pidicularius.
Malackius thoruit murginatg ^ corpore atro , tly-
*rii apict rubris.
Matachlus i tdicularius ater , elylris apice rubris .
Fab. Syi9. ent. pag. ir 8. /j". 3. -- Spec. taj. t. i.
pag. 161. n'. 3. — Mant. inf. tom. 1. pag. 169.
«'*. 6.
Ca.uharis pedicuLiria. Iimn. Syft. nat. pag. 648.
n". 9. — Fauii. fuéc. n". 710.
Cicindetaffcs , elytris acice f.avls , tkoracefufco
CkOJ. Inf. I0,n. i. pjg. i-y6. ,2^. U.
La Cicindele noire à points jaunes & corcclet noir.
GïOF. Ibid,
MAL
Cantkdiis redicularia. Schrank. Er.urr.inf. auf;
Il efl petit , les antennes font filiformes , guère
plus longues oue le corcclet , noircv , avec le ieci. nd
& ie t.'Liihèmc articles jaurâtret. Tout le corps eft
glabre , d uu ncir luiUnt. Le corcclet eft reboidé ,
faas taciics. Les élytics font lilTcs , avec lextréi.dté
rougcâ rc, L;s pattes iont jaunâtres , avec la bâlc des
cuiÙcs nu'.te.
Il fe trouve en Europe, fur les fleurs.
9 Malachie pulicaiic.
Malachius pulii
Malackius niger . thoracis margine clytroriimqiu
apicibus rubris. Fab. Gen. inf. M.nnt. p.:g. ii.(.
Spcc. inf. tom. i. pag. I6I. n*. 3. — Mant. inf,
tum. u pag. 169, II". 7.
Cici'ceia fifca , elytris apice favis , thorace ru-
■'"0 r.igra macula. GeOF. i.-.f turrz. 1, pag. 176.
n". 10.
La Cicindele noire à points jaunes 5: corcclet
rouge. GtOF. li.
II refl'emble , pour la forme & la grandeur, au
Malachie pédiculaire. Les antennes font noirâtres ^
allez longues. Tout le corps clt d'un noir lu:fdnt,
un peu bronzé & légèrement velu. Le corcelet eft
fauve , avec une grande tache noire , au mdieu.
Les élytres font tougeâtres à leur eictrcmité.
Il fe trouve en Europe, fur les fleurs.
10. Malachie nificolle.
M.iLACH lus rufico.lis,
Malackius niger , thorace elytrifque apict r.fis.
Il reîTcmble entièrement , pour la forme & la
grandeur , au Aîalachie pulicaiie ; mais il en dif-
;ère par le corcclet entièrement rouge.
il fe trouve aux environs tle Taiis , fur les
ilcuis.
i;. AL4LACHJE thoracicjue.
'ri.; LAC H lus thoracicus.
ci'uleus , thorace rufo, elytrh
I\I.:!aiItiu.
nmacuLais
CicinàcLi viridis , thorace riliro immaculatoi
Geoff, //. tom. I. ;.. 177. n°. ij.
La Clcindèîe verte à corcclet rouge. Geof. là,
Ci^t:<.aela tkoracica. FoURc. Entom. pars l«
p. 6^. n-'. 15.
Il rcflcmble , pour la forme & la grandeur , au
Mal.ichie péj'icuiaire. i, es antennes' font noir es,
gaère plus longues que k corcelet , avec le fe-
MAL
MAL
6,3
eonJ & l« troiûème airlclcs jamiatics. Tout le corps
eit d lin noir blcuàirc , &C C!i;i.,Ter!;crit glabre. Le
coîceict cft icugei'.rc , fanî taciiï^:. L':s clyrrcs font
OJ verres, eu blctics , OU d'un noir - bkuâiic ,
fans taciies.
11 fe trouve aux environs de Paris , for les
II. Malachie fafcid.
Malachius f.fcidtus,
M.ilac'ius n'.^io-&ne.is , elytris nigris , fûfciis
du . bus riLûài.
Malack'iUi f'jfciatus elytris aigris ^ fjfciis d-ucbus
rul>'is. F AU. Syfi. entom. p^'g, loS. «°. 4. — —
Sf, iaf. tom. 1. p. 161. n* . j. — — Maïu. iiij.
wm. I. pag. i6y. n° . 8.
Cauhiris fjfdata tkorace fubrotundo virefienre,
t'y.ris nig'is : f.:fciis uu:ius ruins. Lin. 6j_/'. na:.
pag. 64»./;°. io. — Faun. fuec. n°. 711.
CicindeU ehtris nigris, fufciis duabus rubris.
GlOf. /;/'. tom. !.;■. 177. n" , ii,
La Cicindiile à bandes roiig^es. Gïoff. Ibld,
TeUphorus fafciatus tkorace objcure viridi-niiido,
tiytris nigris : fafùis duabus tranfverfis rubris.
Deg. Mem, inf. tom. ^, pug. 76. /z". 9.
Cantkuris vulde
igua. Raj. Lf. pag.
ScHAETP. Icon. inf. tab. iZy. n" . 3. a. b.
Cantkaris fufciatii. ScOP. Er.t. cm, «^. 129.
11 eft de la grandeur du Maîacliic pédiculaire.
Les antennes font noires , à peine plus longues
que le corctkt. La tête & le corcclet font d'un
noir-vcrd.îire. Les élytres font noires, avec deux
bande? rouges, l'une un peu au-devant du milieu,
cjuclquefois ii.terrompue a la future , ic l'autie à
l'extrémité. L^ d-jflous du corps & les pattes font
noiis. Les bords latéraux de l'abdomen fout rouges.
Il fe ttouve en Eur-^'pe.
j;. Malachie éi^.ie.^re,
Malachius eqi.ej1ris.
Malachias viridi-meus , elytris rubris , f^fciu
viriit-éinea. Fab. Spec. ii:f. cpp. p. foo. — Muni.
inf. tom. I. pag. 169. n". 9.
Meloe Gc>i'~n.i alitus attr, elytris fafàa api-
(eqi'.e J'u"gui,:eis. LiN. HyJK iiut. aud. yjg. 106».
n" . 1 1 .
Il refTenihlc , pour la forme & la erandeur , au
Malachi.: faf.ié. Les antennes font prefque en fcie ,
guère plus longues v]iiC le corcclet, noires, a.vec
le feconii & le trcilième articles jaunâtres. Le curp
eft glabre, d'un noir - bronzé. Le? ^lyrfs font
rouges, avec une large bande d'un nuir-bronzé ,
un peu au-delà du milieu, & mie tache tiiarrjris-
laire, de la mime cot.leur , autour de l'icalfr-n.
Le dellous du corps & les pattes poiU'iicuics font
d'un noir -bronzé. Les qiiatie pactes antérieures
font jaunes, avec la bâfe des cailles noir.itre.
11 fe trouve dans toute la Fiance, en Italie, fur
les fleurs.
14. Malachie pal'ipède.
M IL A cm us pu .':'.r es .
M.tl.ic!irus iruus , imT>.iCU.!utus , gl^iber , ciôils
pailidis.
Cicir.deli plumheo-cupria , t'ibiis pailidis , ab-
dj'rine fttbotundo, GeOT?. Inf. tom. l.pag. 179.
n-'. 17.
La Cicindèle brorzée. Geoff. Ibid.
Cicir.dda ro:unddta. FoURC. Er.t. par. i.p. 64,.
n". 17.
II cfl UB peu plus petit & plus convexe que les
prétédcns. Les antennes font un peu plus longues
que le corcelet , noires, avec le fécond & le troi-
lit-me articles pâles. Tout le corps ci^ glabre ,
bronzé , fans t.ickcs. Les pattes fo.^t noues , avec
les jambes pâles.
Il fe trouve aux environs de Paris , lur les
fleurs.
ij. Malachie lobé.
Malachjv s lobatus.
Malacki-is niger , elytris apice\ fîavis , thoract
pojîice producio flavoque ma'gtnato.
Il eft un peu plus petit que les précédons. Les
antennes font noires , pâles à leur bafe. Le corps
eft noir luifaut , avec la bouche & rextiéir.itt des
tlytrcs, jaunes. Le corcelet a le bord poftcneui:
avancé, arrondi, un peu relevé, borde de jaune.
Les pattes font noirâtres.
Il fe ttouve aux environs de Paiis , fur les
flcuis.
16. Malachie céplialorc.
Mai.4chius cepkalotes.
M.ilachius niger nitens , capite magno dcpreffo
rufo.
II eft à -peu -près de la crrandeur du Malachie
pulicaire. Les ar.tennes font filiformes , un peu plus
courtes que le corps, noires, avec la bâfe fai:vc.
La ttie zii --rande, déprii.iee , fauve. Les yeux font
nmrs , aaSndis, failians. Le corcclet cft noir lui-
fan t , avec le rebord poftéricur fituve. Les élytces
Cm
MAL
font liffcs . noires, Iuifar;îcs, fans radies. Le d.-frc'i';
du corps cu noir luifinc. Les pattes fout noiies ,
«vec les (juicrc jambes antérieures fauves.
Il fe trouve aux environs de Paris,
17. Malachie tètc-blanchc,
Malacutus albifrons,
Malachiiis nii/er, cnpiie , thoracis marginc antico
t'y'iorumque ufice aibid'S.
l\ eft un peu plus petit que le Ma'achic puli-
ciirc. L'.s antennes font hiliCormes, obfcures à leur
e.Ttr(î-m:té , blanchâtres à leur bâic, La tête cil
Manchi re , K les yeux font noirs, arrondis,
lai.lans. Le coirulet ell noir-luifant , avec une tache
blai:châcte de ihaquecôté. Les élyties font noires,
avec l'eïtrûuiLé bîandrâtrt : on appcrçoit, à l'cx-
tréir.ité de cha.jae élytre , iin avancement recourb',
bidenté. Le dcllous du corps elt noir. Les pattes
ioni blanchâtres.
Il fe trouve aux environs de Paris.
18. Malachib prolongé.
Malackius produâus,
Malack'us nlger, antcnnaritm bafî ^ l'ibiis antic's
elyC/orumque ayice f.avefccntibus.
Il ert un ptu plus petit que !■; Malacliic pplicairc.
Les antennes font noires, jaunâtres à leur bâ(e. Le
corps eft noir, Iuliant. Lc<. élycres ont leur extrc-
tnité jauiiâtre , & un prolongement recourbé , à
l'extrcmué de chaque. Les pattes font noires, avec
les quatre jambes antérieures jaunâtres,
11 fe trouve aui environs de Paris , fur les
fleurs.
15). PiTalachie flavipède.
Malachtus f.dvires.
Mulackhis n,\.er, antennarum hafl tthlifque favls.
FaB. Mar.l. ir.J. tom. I. /'. 169. n'. 10.
Il eft un peu plus petit que le Malachie puliciire.
Tout le corps eil no:r , iuifant. Les antennes fort
filifornies , noiies , avec la bâfe jaunâtre. Les
jambes lont jaunes , avec la bâfe des cuifles noire.
Il fc trouve aux environs de Paris , fur les
fleurs.
10. Malachie bleu.
Malacsîius ny.ineus.
Mjlachius cvancus tkorace abdortiincq'^e rubn's.
pAB. SyjL eni. éd. 1. pars. 1. pag. 12. j. n°. 8. —
Mant. iuj. tom. 1. p. 169. n^. y.
Le corcelct Se l'abdoiaen fcsslcuten: font d'un roux
briiliinc.
M A L
Il fe tiouv: fur les onibcllifères , en EfpagttC
il. Maiath;! anguleux.
Malachius angulatus,
Mdlachius aier nhidus , thoracis limbo t.'biifque
antids n-jis. Fab. Sy/l, an. éd. i. par i. p. ii}
fi". 3. ■>
Il eR- périr. Les antennes font noires , roMÎTes à
■eur bâfe. La tèrc eft noire: celle de la fcmv'.L- efl
immaculée; celle du mâle a une !a-c;,e 'aclic roulit:,
frontale. Le eorceiet cft noir , hrillant .- tout le ijrd
elt roux &trèr-!arge dans le mâle. Le-, é'iytres font
li(îcs , noiies, brillantes, fans tacher. Le corps eft
noir, avec les jambes antérieures rou/ll-s.
I! (e trouve en Allemagne, dans les jatdias,
11. MALACHtE rotifli.
Malachius pnujlus.
Mala.hius n'igricans , elytris pojllce pcdibuftue
fiavefcintib'us. Fad. S//, eni. edit. i. pan l. pag.
124. n°. 10.
Il eft petit. Le corps cft b-'lTu , noirâtre. Les
•:lytrcs ont feulement une partie allez confidérablc
Je leur extrémité fauve. Les pattes font jaunâtrss.
Il fe trouve en Europe.
15. Malachie nitidule.
Malachius nhiduhts.
Malachius viridi-Aneus , elytris aru/eis ; ap'o*
antenrtis pedibufque flavis, Fab. Syji. ent. pars 1.
p. zij. n°, 17.
Il eft petit, La tête & le corec'ct font d'un vert
bronzé brillant , fans taches. Les élytres font d'ua
bicu fauve à leur extrémité. Le corpi eft bt&i»zé.
Les pattes font fauves.
Il fc trouve en Barbarie.
Efphes moins connues.
I. Malachie hémorrhoïdalc.
Malachius hcmorrhoidalis.
Malachie noir, corcelct Se extrémité dei élyttes
ronges.
Malachius niger , thorace elytrorumque apieiitu
ruhris. Lisk. pag. 30, n". 660.
Cdrtth.irii kemorfhoidd.is. LiM. éd. Gmel. pag.
1898. h". S6.
1. Malachie chyfoméloidc.
Malachius chryfomdoides,
MaUckie à corcelct touge , noa bordé ; ilptt*
MAL
bleue! , lilTes j aiuennes & pattes noirf «.
M.ilachlus tkorace ru>-r,-> iinm.jrg'tr.aro , etjt-is
C\<'riiis levibus , antennis pi.dr'^::jque niçris. Tu'jMs.
Nov. au. Upf. j,.p. 17. n°. 50.
Canikar's chiyfomeîoidLS . Lin. éd. Gmcl. / «vg-
1899. n^ . éj.
II cft de la ç^ranJcur d'un pou. Lorfqii'on !e
touche , il cache fa tète l'ii'i fa poitrine , A: cr.n-
trâd.int fou corps , il s'irbappc avec rapidité.
Il fe trouve aux environs de Paris.
3. Malachie tête-bleue.
M.iLAClilUS C&ruUo-Ctl ,!j/j.
Malachic i corcclet rouge, non bordé; élytres
brunes ; tète rouge antéueureinciit , Se d'un bicu-
Boir poflérieuremenr.
MjLch-us thonzce mbro immargtnuto , ehjtris
fufcis , cuphe aiuriîi: :it'jro , pojie iîis ex ce ulco-
algro. Thunberg. Nov. aci. Upf. 4. p. 18. rf' . 5.
Canihjris cs.ruUo-ccphjU. Lin. S-^(l. nu:, edlt.
Gmel. pag. iS^i^. n° . 6+.
Il eft petit fc étroit.
Il fc trouve aux environs de Stockholm.
4. Malachir fucdois.
Mmlacuius fuCiicus,
Maiachie » corcclet jaune , fans bord , avec deux
points noirs ; élytres jaunâtres , noires a leur ex-
trémité.
Malackius tkorace flav^t immarginato , puicl:s
d::oha, !iL:ris , e ytrU fLaveÇaniibus apice nigns.
Thdnb. A^ov. dH. Vrf. 4 p. 19. n? . 31,
Caa.hiris Jleciej. LiN. Syjfî. nat. td. Gmel. p,
1S99, n". 6S.
Il a le port dune îeptnre. Se parcîc s'^'oi^'n-rr
des Alalichics , ainli c;u; ks diux efpices précé-
ientes.
Il fc trouve en Suède.
i. Maiachie d'Hcibll.
Malachjus Herb/li'i.
Malachic î élytres roo^cs , avec une taclie noi-
fâtrc.
Mjlichius elytr'is ru'jris , micuLi rjoricante.
HlRFST. iipuu Fiufl. aiji. inf y p. loS. n". 4.
Canharis Hibftii. LiN. Syjl. nuC. edic. G !:■:'.
p. 1899. "''• 66.
Il tft de la grandeur du Malachic fafcié.
Il fc uouvc à Berlin.
é.|
MAL
*. XÎAtACHiE rougcnoir.
M iLACHivs eryik-omilas,
ftTaîachie no'r ; bords du corceîet & é!y:re!< rougcfï
trois fcgmens de i abdomen , fauves a. l-jurs bords,
M.iliichius n.-gra , titorach mcrgine e'.ytrifqu.c
ruhns , j.g-n.-nti.\ abdomliùs irHia margins fuh-ii,
Herbît. iipiid Fuejl, mck. inf. p. icS. ii^. <.
Cantki-.ris c-ythromeLis. LlN, Syfi. nat. edit%
Gmel. pdg. iS';î). n '. 67.
Il a trois liv^ncs de long.
Il fc trouve à Berlin.
MANDIBULE Les Mandibule-!, /V/rt^aV^Sa/j, (c;u«
quelques auteurs appellent n-al-i-propos Maxill& ,
parce cjue ce mor peut les faire cont-cndre avec les
mâchoires ) font deux pièces dures , fortes , de I4
confiftance de la coi ne , aigué? , tranchante» & dtn-
t^es , placées a !a partie latérale & fupéticnrc de La
bouche , imméduttmciit aa-dcllcus de la lèvre
lupéricure.
On obfervc dans les mandibules beaucoup de dif-»
férencc?.
Le NOMBRr. Il cfl: ordinairement de deux ; quel-
quefois , comme dans les Lépidopteics , ces pièces
niai.quent.
La SITUATION. Elles font faiHantes fA/t/u dans la
Cicindrle.
Cachée, abfcorditi., quand la 'è^re fiipérieurc les
recouvre , ccmmedans IcDcnrurte.
Enfevelics , fepulta , quand le; lèvres & les pal-
pes les recouvrent entieiciiunt , comme dans le
Cancer & dins l'Ailacus.
La ncuBE eft droite, ncTj , d.ias le Ttombj-.
Arquée dans !a Scolopendre.
Concave , c'eft-idire droite V creufée en-def-
fous dans le Bombix.
Voute'c , fcrnicjta , couchée ^; crçuféc en dif-
fcus dans le Cancer.
Articulée dans le phalangium.
Cylindrique dans le Scorpion
E:> fo'ccpç, forcipata , qu^r 1 les extréiTfif^s po-
fcnt I une 'ur l'autre, cominc da.s le Lucane i; danj
U Cicu.d.lc.
[csD.NTs (c^ntinermes d.ins la Cbryfr mêle. H
n'y en a qa une , oii elLs font en plus gtan4
nomb't.
L ixTB ÉMiTÉeflobtufe dansle Cancer & foietH»
dios la Cciocofnç,
&i6 M A N
r;i<:-;;:e //( .iv<c n:.e pcnta rainure dans k
BlMde , cuAnd elle eH pirt.îa,i;-; en dciîx au milieu.
Ei^'ti'éc , qr-ard c'ie fc te:mine far des peticcî
cleius co.iinn diir.s le G_;niuii ouTouiniijuet.
Bifiirrccc , quand 1-s déchirures fonc courbes
comiric dan5 le Lucar.e.
TronOjL-c'e dans la Guêpe.
Dciniculôe daiis la Libellale.
Urg'jiculéc dans l'Araignée.
Chfiitcre , c'eft-à-dire (^pailfc , fendue , avec
ur.e pièce mobile dans les l^lialaiigiiim.
La FRoroRTioN s'établit relativement à la lèvre
fiipéiittue. Les mandibules font plus lonj^u^s ou plus
courtes.
Les infcdcs qui fe nounifTent d'alimens folidcs ,■
font les fcrils pourvus de mandibules plus ou moins
fortes , ftloH la dureté de ces alimcus. Ceux qui
vivent de rapine entier- mandibules plus allongées oC
plus (a'll;!:-i'cs que ccuï qui rongjnt le bois , &
ce'JX- ci les ont pli:'= fortes que les autres qui fc
noutriircnt de feuilles de végétaux.
I\1ANTE , 2;cnie d'infedes de la féconde fedioa
de l'ordre des Hyménoptères.
Le notn Mij.T/û , qu'on traduit en François par
Mar.te , S: qui figi.itie devin , a été donné à cet
a^in/.al , parce que la niai'ièie dont il étend les
pattes Je devant , .ivoit fait préfumer 'qu'il devinoit
Se indiquoic les choies qu'on lui dcaiandoic,
P.'ufieurs efpèces de ce genre ont été confondues
avec les Criquets , G.yllus , & les Sauterelles ,
Locufta. Fabriciu-, leur a rclliiué les places qu'elles
doivent occuper.
Le genre de ia Manrc cft facile à diftingucr, c'efl:
le feul inft ûe de cette divifion qui ait cinq pjcces a
tous les tarfcs de fcs pattes, les (îllurcs de feî'maclioires
jie font point arrondies comme celles des Cliquets^
m terminées par une foie fubulée comme celles
des Sauterelles , & fa lèvre n'eft point quadiifl'de
comme celle des Grillons.
Les antennes font féracces , & font compofécs
d'anneaux courts , dont le premier cfl un peu plus
long que les autres qui font tow égaux.
La tête des ^îantes cft armée de fortes mâ-
choires & garnie d'antennules.
Les antennn'es au nombre de quatre font à peu
près égales &: filiformes.
Les antennules antérieures font de peu de
«ho'e plus ioiigues çue ks f oftérieures , coinpofc«
M A'N
de cinq articles , dont le premier & le fccond fcn*
plus courts que les autres, 6c adlicienc à la partie
poltéricure de la n-.â.-i\oire.
Les antennules po'.lèrieufcs font compofécs de
troiç articles , dont le dernier eft fui^ulc. Ces an-
tennules font attaciidesau milieu du bord latéral de
la lèvre.
Les mandibules font un. peu corrée? , courte»
droites, pointues & biJcnrces da;îs le milieu.
La mâchoire eîl également coince ^ couitc ,
d'oitc , ciliée , tièî- air,uc & eiiticrc.
Le mafoue eil cyliii.irique , plus long que les
ir.'ulioircs , ariondi a fou fcuiiiiet ; il couvre la
ma. hoirc.
La lèvre cfl a-'a;-céï , nicn.ibraneufe & bifide.
Les déchirures font éjij :s 6: te;, dues jufqucs dans
leur milieu , les découpures io- t égales.
La larve de cet infeéle a fix pattes , elle court
avec agilité. Elle rellcmble beaucoup à liufede par-
fait ; mais elle n'a pas d'ailes.
La Nymphe à également lîx patres , elle court
avec agilité , elle porte les rudiments d^s ailes.
Les pattes de derrière font ordinaircmenr très-
longues 5 celles du milieu le font un peu moins , &
celés du devant font iaigr^ ?x plus rouîtes. L'in-
fefte s'appuie Icuveni fur [.:• ciiat' e pattes de derrière
feulcmcnr, & tenant les dcut de devjirt i kvées,il les
joint l'une cor.tre l'au-re ; ce qui l'a fair nommer par
les habitans du dérartcmcnt de la Kaufe Vienne ,
où il eft trè'^-commun , prégadiou , comme ■i'i!
pricit Dieu. De-la f ^nt venus les noms tiiviaux de
oratoire , mjim , fupptijnte , rtligieuje , que les
auteurs ont donnés à quefjues elpèces.
Les ailes diffèrent par leur largeur , quel ]ues
efpèces n'ont que le rudiment des ailes , d'aatrcs
font aptères.
C'efi- fur-rout dans l'Inde que cet infcde eft mul-
tiplié. Thunberg en a rapporté un grand nombre
d'efp'sces qu'il a décrites dans fa dillcnadon fur plu»
fleurs genres & efpèces d'infeftes.
GafpardSioll qui a été à portée de voir un gr^nd
nombre de ces in fcétes apportée de 1 Ii.de par IcsHol-
landois, en a décrit beaucoup de nouvelles elpèccs
dans l'ouvrage dont nous allons rendre compte.
Il efl intitulé : Rerrlfentiition des fpcclres , des
M.intcs , des Sauterelles , des Gril ons , des Cr:~
^uecs 6' des Blattes , qui fe trouvent dans les
quatre yarties du Monde.
Les premiers cahiers traitent des Mantes, & voici
comment il les divife.
Il forme, pour tous ces infeifles, une claffe à
laquelle il donne, au lieu d'Hémiptères , le nom de
Dtrmaptcrts ,
M A N
Dermapûrcs , èa mot grec Dama, cuir , parce que
les t'cuis dis ailes font de la conûfiance du cuir , ou
plutôt, du vi'lin. II divil'c certe cLifle en pUificiirs
genres, doue les deux premiers appartiennent à
noue genre Manie.
Il appelle le premier genre SrfiSru.T! , Spcclre, à
caaVc du corps effilé & des longs pieds des inicdes
q;ii le coinpolent ; ce genre diffère beaucoup, dit-il ,
du l'uivunt , qu'il appelle Feuille ambuUiCe , par
l'a manière de vivre uc par Ton économie. Les in-
IciflvS qui le compofent fe nournfll-nr de plantes
& de feuilles,, & dépofent leurs oc;ifs en terre ,
comme les Sauterelles. La tarière qui lett aux fe-
melles pour cette opérwion , ne diffère gucrcs de
celle des Sauterelles , excepté qu'elle elt couverie
par le dernier anneau de l'àbdcmen , qui C'A divil'é
en trois lames. Voici encore les caradières diftinc-
tifs qu'il allignc à ce genre.
Spectre.
Antennes foyetifes , compofécs d'articles oblongs.
Une groïle tête ovale.
Bouche pourvue de mâchoires molles j quatre
antennules.
Petits yeuï à r^lesux, places vers le devant de
la tête.
Trois petits yeux liiïcs, difpofés en triangle entre
ceux à réfeau.
Corps entier , de forme cylindrique.
Six pieds pour marcher.
Cinq articles aux tatfes.
Etuis vélineux , très-courts , couvrant à peine le
tiers de l'abdomen ; ailes inférieures, vélineufes aux
bords antérieurs ; le refte pliffé en éventail , 3c
prefqtt'auni fong que l'abdomen.
Outre ces caraâères généraux , il divife encore
ce genre en deux familles.
Première famille.
Pieds antérieurs plus longs que les poftérieurs ;
torps toHt-à-fait cylindrique.
Seconde famille.
Corps plat ; pieds antérieurs plus co«r«s que
les poftérieurs. Dans qoeiqucs efpèces , les femelles
ont les étuis plus longs que les ailes.
Ce genre fe rapproche du fuivant par la manière
€e fe reproduire. Dans l'état de larve, les Speftres
changent pluiîcurs fois de peau, jufqu'à ce qu'ils
parviennent à celui de nymphe ou chryfalide j en
Uifi. nat. des Inftciei. Ttm VU.
M A N
617
acquérant les petits boutons, ou fourreaut dans lef-
qucls font enveloppes les étuis Se li s ailes, Parveaus
à leur entier accroiffi-'ment , la [eau le crève, pour
la dernière fois , fur le dos , & l'inleéle p.itoîc avec
les aiies & les é'.uis déployés. Ces in-^'eâcs , ainii que
ccuï da ger.re fuivanc, font fi voraces , qu'encore
toiii. petits lU artaquL-r.t les Pucerons & les dévorent ;
devenus gr.uids , les Mouches, les Sautere'les , Se
même les uifeclcs de leur propre efpccc dcvienncns
leur proie. Le citoyen Poiiet ayant renfermé fous
un verre un mâle ci une femelle , celle-ci faifit le
mâle avec les pointes aiguës de fes pattes anté-
rieures, fie lui coupa la tcre. Com.ne la vie de ces
animaux eft eitrcmeracnt tenace , le mâle v-.-cuc
encore lor.g-tcraps ; Ja femelle re^-ut fcs caiefl'es ,
& finit par le dévorer.
Voici le catadère qui diff.'rencie , félon Stoll ,
les Feuilles ambulantes des Spcélres.
Feuille
Antennes filiformes.
AMBULANTE.
Tète en forme de cœur, couchée en avant avee
des mâchoires ou pinces, & des antennules.
Deux gros yeux à réfeaux , placés aux coins de
la tète.
Deux petits yeux liîTes , entre la racine des an-
tennes.
Corcelet étroit, relevé, le long du dos, prefque
en forme de quille , £c plat fur les bords.
Etuis croifant l'un fur l'autre , & prefque aufli
longs que les ailes, pliffées en éventail , avec Icf-
quelles ils recouvrent prefque entièrement l'ab-
domen.
Six pattes , dont les antérieures ne font pas propres
pour marcher, mais garnies, à l'extrémité, d'ime
griffe tranchante , à cô:é de Laquelle il y a un petit
Hl , compofé de cinq articles. Les quatre pieds pof-
térieurs font effilés , & fans piquans.
Cinq articles aux taries.
Il fépare auffi ce genre en deux familles.
Première fumilU.
Corcelet plus large vers le milieu qu'au cotiimcn-
cement & à la fin ; abdonr.en large & plat j pieds
antérieurs garnis de fortes épines.
Seconde famille.
Cotcelet & abdomen d'égale largeur , étroits &
prefque ronds ; bras très-longs & câilés, cependant
garnis en-deflbus de courtes épiues.
Nous n'avous pas admis cette divifion , parce que
liii
éi8
M A N
jioi>s n'étions pas à même d'obfcrver fur la nature
un allez grand nouibic des e(j)èces décrircs par Stoll.
Pour les établir , nous avons (u;vi Fabiicins dans
les Spe:!cs j & Grncîin dans fa nouveUe édition
àa Syficma n.atur&.
Les M?j-:es ne font pas tes infcâes les moins
remarquiblis , non par rapport à leur manière de
vivre , mais par rapport a leur forme on à leur
manière a'ètrc. Pluf.eurs Auteurs en ont parié, &
en ont donné des fi^'.irc?.
f.'cft .'«ins 'c5 cl^mfas chau-îs qu'il faut chercher
les JV'anrc^. On n'en t;oii\ e i;vièrcs qu'une ùulc
el'jèce dans les prcvinc^s mciiàiomles de l'AIIe-
ni.gr.e &; de la Fv^-.ik'c, elle eii rare dans le rcite
ce ! Tnrore Dans nos dcpartcuicns méridiûiiaux ,
le Vr!ca;rc !»:adonné le nom de Vric-D'.eu. , parce
qu'elle c:t'vc foiivent les pattes de devant , Se les
ticr.ï jointes enlemble , de forte qu'on la regarde
coUiC-je un infeÛe facié. La fupei itiricn , dans tous
les objets de ft^n culie, a-t-elîe des fondtmens plus
fûiides? C'cft dans les Indes qu'on eu trouve de
pluireuis efpèccs, toutes ttès-iingiiliètcs dans leur
ibime.
Les Mantes approchent beaucoup des Sauterelles,
qr.oi]u'clles ne puill;iit pas fauicr ; elles ont ce-
pmJaiu des caiaclcrts fpécifîques , très - propres à
les diftinouer des auties inleCtcs du nuinc Oïdie.
Les Mantes ont oïdinairement le corps tiès-lon<; U
très étroit, comme aulli des pattes trcs-longues. Les
ur.es ont des étuis beaucoup plus courts que le
ventre, & des ailes très -étroites , tandis que ces
pt.raes font grandes & larges dans d'autres efpèces.
Parmi ces dernières, font les inteéles à qui on a
donné le nom de Ftuillt ambu!unte', parce que Icuis
étuis , plats & étendus , repréfentent comme des
feuilles vertes, d'autant plus qu'ils (ont garnis de
nervures , qui ne relfemblent pas mal à celles des
feuilles. Mérian a pat'é de ces Mantes fïngulièrcs
dans fon Hifioire des infeSes de Surinam, l.a figuie
de leurs pattes pcflérieurcs , qui font towtes unies
& fans épines , démoatre aifsz qu'elles ne peuvcht
pas fauter.
Elles apparriennent , par leurs métamorphofes ,
comme les Sauterelles , à la féconde ClaiTe , fclou
l'arrangement de Svv'ammcrdam ; c'eft à-dire qu'elles
marchent , mangent & agifl'cnt comme dans leur état
de perfcétion , dont elles ne diftcrent que par le
*ycfaat d'ailes. E'des difrèrent aulfi de leur premier
tiat dros celai de avmphe, feulement par quatre
M A N
parties applaties , qu'elles portent fur le dos , Si qui
renferment les ailes futures.
Les Mantes vivent de rapine, & mangent les
autres infeiils qu'elles peuvent attraper , icloii le
rapport de Auteurs ; c'ciV ce que font au in^ms
iclies d Eurcpe , dont les pattes antérieures 'ont
faites en forme de jinces, avec lefiiuell';'^ c!Ics le
failiirsnt de leur pioie , comme Roéfel l'a démon-
tré. Cet Auteur a eu de ces Maut-s en vie , &
les a nouriies de Mouches & d autres infeéles,
qu'elles l'avenr attraper avec beaucoiii» d'aireife, en
ks failKîant avec vîtcifc de Icuis patres antineuixs,
qui font pourvues d'un grand crochet , que l.i
Àîantc plonge dans le cctÇs de la Mouche. Files
fjnt fi carnacières &l fi cruelles, qu'elles fe tiunt
les unes ks autres & s'entre- mangent , fans même
y être foicéas par la faim ; ce que le même Auteur
a vu faire aulfi aux petits nouvellement éclos de
kuis œufs ; ils fe font attaques avec une efpèce de
rage, levant leur long corceîet en l'ait, & tci.-nt
les deux pattes de devant jointes ?•: prêtes à l'at-
tav]ue. Ces Mantes maicheat fort vite , Si peuvent
voler bien haut.
Les œufs , pondus par la femelle, (e trouvent raf-
femblés dans un grand paquet alongé, atiaché oïdi-
nairement à quelque tige de plantes , & couvert
d'une efpèce d'enveloppe de la confiilance du par-
chemin fin. Roé'el a obfcrvé une Mante femelle,
dans le temps qu'elle étoit occupée à pondre. A me-
(ure que les œufs viennent au jour , il fort en même
temps de fon corps une marière en forme de bouillie,
dont ils fe ttouvent d'abord couverts , & c'eft cette
marière qui, en fe dciféchant , forme l'en\ef ppe
coriace du paquet ou nid d'œufs. Ces œufs , de
figure alongée & de couleur jaune , font [lacés en
deux rangées dans la malTe , comme l'on peut !c
voir dans Iss belles figures que l'Auteur en a
données. ,
Pour voit l'accouplement de ces infeéles , Roëfei
enferma un mâle & une femelle dans un poudrier ;
mais il ne put y réufllr , parce que d'abord iK s'at-
taquèrent l'un l'autre avec furie , & la lin du
combat fut toujours la mort d'un des deux cham-
pions. Les Mantes paroillent donc aulli cruelles que
les Araignées , & ont gr.ind befoin de s'éviter &
d'être fur leur garde vis-à-vis les unes des autres,
( M. )
^J^
Suite de rintrcduBion à l'H'iJlo'ire Naturelle des Infinies.
6\ 9
MANTE.
M A N T I s. LiH. Fab. Decee r. Ceo f r.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Tète armée de fortes m.uiioires , & garnie de paîpes hiiforirigs.
Antennes fétacées.
Quatre ailes membraneufes , roulées ; les înfLrieures pliées,
Pieils antérieurs comprimés, denticulcs eiideiïbus , armés d'un ongîe fol.'
& d'un doigt fi-tacé , latéral Se articulé.
Les quatre poftcrieurs lifTés Sk. cheminans.
Corcelec liiiéaire , allongé & aminci.
ESPECES.
I. îiANTE filiforme.
Cû ry s filiforme & aptère.
2.. Mante géanr.
Ccrcelet arronU , fcahfe j élytres très-
coHites , pattes épineufes,
5. Mante necydaloïde.
Corceletfcabre, élytres ovales & tourtes ^
ailes allongées.
4. Mante cylindrique.
Corceh-t cylindrique , pattes antérieures
attachées à la partie antérieure du corctUt ,
élytres gris , ailes iruncs Jemées dégouttes
blanches.
y. Mante pht^-fique.
Corcelet arrondi , éljtres très-courts ,
pieds incrmes.
6. Mante ficcifeuille.
Corcelet denticulé j cuij/cs oyaks &
membraneufes.
7. Mante gongylode.
Corcelet un peu cilié, cuijfes antérieures
terminées par um épine ^ les autres par un
lobe.
8. Mante appauvrie.
Corcelet linéaire & épineux , cuijfes
comme la précédente.
ue de rintroduBion à tH'tJîoire Naturelle des Jn/eSes.
Mante meiiàiante.
MANTE. (In(cdes.)
I7. Mante vitreufe.
Corcekt denté & bordé , éljnres par-
femés de po'uiti blancs fur Us bords,
le. Mante religieufe.
Corcekt UJJe , un peu caréné , élytres
verts ij" fans taches,
11. Mante oratorienne.
Corcekt lijje ^ élytres verts , ailes bru-
nes antérieurement & marquées d'une
tache noire.
li. Mante arrofée.
Corcelet UJJe , un peu caréné , élytres
verts , avec quelcjues points ferrugineux
ragUL/nziii purfmés,
13. Mante fuppliante.
Corcekt un peu cilié , élytres verdâtres ,
avec un point ocellé, ferrugineux , ailes un
peu vitreufes,
14. Mante moine.
Tefïacée , corcelet liffe y élytres & ailes
d'un vert vitreux.
ij. Mante fainte.
D'un vert jaunâ-re , corcelet un peu
denté, élytres d'un vert fans tache,
ailes un peu vitreufes,
16. Mante oifciire.
O.'fcurément gnfe , corcelet un peu denté
en fcie é')i estai, hues à leur bdfe , ailes
n'ires à leur extrémité.
Corcelet cilié , élytres vitreux , lord
vert j front bidenté.
18. Manth fenefttée.
Corcekt life , ailes vitreufes j bord an-
térieur des £ y très roux.
19. Mante bidencée.
Corcelet fcabre , élytres verts avec des
bandes noires, ailes roujfes ayant le dif^ue
âtre.
20. Mante fervaine.
Corcelet fcabre & crénelé de la longueur
de la tête j ferrugineux antérieurement j
éljtres verts,
II. Mante ciradine.
Corcelet entier , éljtres verts , avec un
point 6* une bande ferrugineux.
22. Mante rufticjue.
Corcelet toux & Uffe ^ éljtres plus
courts que Caile , d'un vert vitreux y an-
tennes pointues.
23. Mante nafique.
Corclet ep'.neux & ci'ié , font avancé
& épineux j émargi e.
24.
Mante lobée.
Corcelet à trois lobes , font accom-
pagné d'une corne b fide , jeux coniques
Ô pointus.
Suite de l'imrôduaion à VUlfioire Naturelle des Infccles.
MANTE. ( Infeâes. )
ly. Mante belle. 34. Mante fuperflitieufe.
Corctlct filiforme , avec un triangle an-
Vert , corcelet entier , aileî d'un brun
vitreux ferrugineujes à leur bâfe.
26. Mante fauOe.
Linéaire , d'un brun cendré , fans
taches.
2.J. Mante tranfparente.
O fcure , élytres & ailes vitreufes , ély-
tres ayant jffte tache marginale & l'exué-
niiié rouffe.
18. Mante payenne.
A LUS réticulées j tache latérale ferrugi-
mufe , extrémité d(^ pattes en forme de
pi'ucs.
M an
TE naine.
Corcelet cylindrique & jaunâtre , ély-
tres vitreux , avec une côte verdàtre.
50. Mante puline,
Cfcelit cylindrique & jaunâtre]^ élytres
(S" ad s vitreujes & fars taches.
31. Mante caroliniene.
Corcelet un peu cilié & caréné , élytres
llan.hâtres, d'un brun nébuleux.
32. Mante pedinée.
Corce 'et liffe , élytres l'crcs , ailes ohli-
qucmer^tjlriées . fommtt fabulé , antennes
p.clinées.
33. Mante oculte.
Corc:let filiforme & t'iangulaire , yeux
avancés , ohloigs Ù' épineux.
teneur denté en fcie, élytres verdâti es ^
côté de l'aile tranfverfalement firié,
5 y. Mante bicorne.
Corcelet liffe j tcic partagée en deux &
fubulée.
3^. Mante tricolor.
Bords du corcelet étendus j tête cornue ,
pattes antérieures très- Ion gin s.
37. Mante treiilagée.
Corcelet dilaté fur fes bords , plane &
membraneux.
38. Mante fcrophuleLife.
Corcelet dilaté &• membraneux , en
forme de cœur.
39-
Mani
jphique.
Corcelet à quatre épines , élytres très-
courts , bâfe mucronée.
40. Mante épineufe.
Tête & corcelet épineux , élytres très-
courts & aigi'S.
41. Mante double épine.
Corcelet arrondi, ayant antérieurement
deux épines , élyires très courts y avec le
bord plane.
41. Mante jainaïcieniie.
Linéaire , verte . élytres très courts >
bord antérieur plane.
Suite de VîntroiuBlon à rUijïoirt Naturelle des I/ifeBes:
MANTE ( Infe.^es. )
43, Mante iatéralc.
Lincaire, noire, é'.ytres très-courts &
■ojjus , lords jaunes.
4^.. Mante linéaire.
Linéaire, Irum , élytres aès-coitrts ,
j un peu épineux à leur bâfi.
45. Mante labiée.
Line'aire s vcrdâtre , incrme ^ lords de
la tcte verts.
^6. Mante tachetée.
Cendrée , coralet appendiculé & épi-
neux j pattes tachetées de noir intérieu-
rement.
47. ]\Iante du Cap.
Cendrée:, corcelet inerme , tête conique
& fans dentelure,
48. Mante petite.
Unie, livide, élytres & ailes tranfpa-
rents , anneaux de l'abdomen bordés de
noir.
49. Mante ccinturoniu'e.
Corcelet brun en dejfus , élytres verts ,
avec quatre taches noires , ailes noirâtres ,
ayant le bord & l'extrémité jaunes.
50. Mante pennicorne.
Epine conique à l'extrémité de la tête ,
antennes linéaires & empennées , cuijfes
pojléricures terminées par un lobe.
yi. I\IaKte fybérienne.
Corps varié de brun & de jaune , ailes
tranfparentes , avec de / etites nervures
brunes.
j-i. Mante brachyptère.
Cendrée, corcelet dentelé, ailes plus
courtes de la moitié que l abdomen.
53. Mante brune.
Corps brun, abdomen large.
54. Mante meromelas.
Corps gris tacheié de noir.
5 y. Mante feuille brune.
Etuis fejlonnés y apparence d'une feuille
feche.
56. Mavte tachetée.
1 Tète grife, élytres ponrprées , rayées.^
d'un blanc file.
5-7. Mante à cinq taches.
Ailes tranfparentes , marquées de cinq
taches noires.
58. Mante érythroptère.
Antennes foyeufes , élytres bruns , ailes
rouges.
59. Mante dragon.
Corcelet parfemé de points fiillans
blancs.
Suite de V ImroduBlen a Nlt/toire Naïuvdh des Infectes',
6zi
MANTE. (Infcdcs.)
60. Mante verdoy.mre.
T<'re grande , corps & corcekt d'un
vert: r.; V.
61. RIan'te xaïuhoptcre.
P. 'des & corceUi bL^ncs , ailes & etiùs
ja-mes.
61. Mante ophtalmique.
Corps brun , yeux très-gros,
63. Mante marquetée.
Antennes courtes , ailes marqueie'es.
6^. Mant=. bimaculce.
Tête ovale , corps brun , e'cuis cen-
dres ma qués d'une tache jaune dans leur
ml lieu.
6j. MaNte I-obipèJe,
CorceJet u.'ùforme , tête triangulaire ,
pieds lobes.
66. Mante pallafienae.
^.Tiennes peclinêes . corcelet cave ,
arvé de chaque eoté d'une épine émouf-
fee.
6y. Mante xanthomelas.
Corps noir y étuis jaunes & noirs.
60. Mante bigarrée.
Antcrnrs lvg:ies & filiformes ., corcelet
caréné ^ abdomen brun jo/icé, étuis veinés
à rifcaiiX tranjparens.
6y. Mante couronnée.
Têic fui montée de fois princs éle-
vés , d.cr.t deux font noirs , & laiure
brun.
70. Mante liemerobe.
J.:une ; étuis d'un blanc fais ^ taché
de jaune à l'extrémité,
7 I, Mante bâton.
Corps cylindrique, allongé ^ aptère.
jz, r>lANTE fuHopcde.
Brune , pattes accompagnées de mem-
branes plus ou moins grandes.
75. ]\ÎANTe veinée.
D'un vert clair _, étuis veinés à re-
feau.
~l\. Mante fquelecte.
Brune , yeux cendrés , ab^-^omen com-
pofé d'anneaux fcmblables à des ver-
tèbre s.
75
.Mi
;rato-fqi
Corps fluet , cylindrique, aptère, tête
cornue.
(Ji4 S^ t of- l^lntroducllon à l'Hyiolre Naturelle des Infectes.
MANTE, (lufedes. )
■j6. Mante facrée.
Brune ,- yeux lllas , ailes pourprées ,
tête garnie en avant de deux pointes ai-
guës , Ù de fix en arrière.
; 77. Mante ocellée.
Corcelet blca ^ éljtres ccuillées , avec un
point rouge.
M A N
I. Mante filiforme.
MtsTis fiîliformis.
Mantis corporefiliformiapteo, ïaz. Miint. inf.
tom. i. pag. ity. n". i. 5.
Mmtis filiformis. —Lin. Sy/l. nue. éd. Gmel.
pag. 1048. n". ij.
Herbst. j4pi:d.fuefl:anh. inf. lom.S.pjg. 1&7.
n°. 5. tji. SI fis- i. 3-
Plocaria Scop, délie, infuir. tom. i. p3g. 60,
tab. tj^.fig.A. I.
Cette Mante a le corps extrêmement alongc &
Elifornie , il e(l de couleur brune. Ses pattes font
fihfonics , longues & fimplcs. Ses antennes (ont
coiics.
Elle fe trouve ^ans l'Amérique mériJionalc &
dans l'I.idc , & peut-être dans 1 Italie, fi la Pio-
caiia de Scopoli doit lui être rapportée.
Du cabinet de Huntcr.
X. Mante géant.
Maktis gigas.
Mantis tkoraee tereiiufculo fcabro , e/ytris brevif
fimis , pedibus fp'.nofis. — Fab. Syfl. enc. pag 174.
n°. I. — Speci, inf. tom. i. pag. 345.^". i.—
Mant.fêl. tom. i. pag. 117. /z'. z.
LiN.Syfi. nat. éd. Gmel.pcg. 1048. /!°. I.
Mus. Lud. ulr. 103. Gryllus gigas.
La Sauterelle mâle d'Amboine , Renard-poijfon
des Moluqaes. Amfterd. 1754, in-fol. pi. 33',
n". 15J. ^ la femelle , n^. 166.
Mantis arumatia. — Marcgr. braf. i^l.
Roti. Inf. %. Gryll. tab. l9-fig. 9. 10.
Bradl. Natur. tab. ^7- fg. 6.
Pr.Tiv. Gai. tab. éo.fig. 1.
SiB. Muf. 4. tab.-j-j.fig. I. 1,
Stoll , repréfentat. des fpecires , cihier i-pag. i.
pi. l.fig. 1 . 6" les ailes dépleyécs , pi. 11, fig. 5 .
L'infede figuré par Rocfel n'avoit pas l:s ailes
inférieures entièrement dévelopées.
Cette efpèce eft la plus grande de toutes celles
qui nous font connues. Son corps eft plus long que la
main d'un homme , pâle & de l'épailieur du doigt.
Sa tête elt arrondie. Ses antennes font fétacées. Le
col arrondi & plus court que la têce , eft futmonté
d'une crête bifide. Son corcelet allongé , fcabre
& cylindrique eli parferaé ce petits points élevés. Les
élytres d'une feule couleur font ovales & allongées,
auffi longues que la tête & le corcelet , plus courtes
Eifi. Nat. des Infects. Tom. VU.
M A N
625
de moitié que les ailes , tcftacées , élevées à leur
bàfc; mais point ca.'^cnées. Les ailes font très-giaiides
Icmi-oibiculaires, pliccs, d'une couleur de brique pâle
&: fémces de bandes brunâtres qui leurs d' ni'.ent une
apparence nébulcules ; le bord antéiieur porte une
nervure large & linéaire qui couvre les ailes & l'ab-
domen à i'inftar des élvtres. L'abdomen eft de l'é-
paiffeui du doigt, plus long du double & fouvent du
triple que le corcelet , arrondi & compofé de fcpc
anneaux , l'anus porte deux folioles ovales & ea
defious un feul de forme concave.
Le m.^le eft fouvent qu.itrc fois plus petit que la
femelle, la base de ks ailes elt pâle ou roiio-e
Les cuilTcs & les jambes de ces infcdes font
garnies en dedbus d'épines qui , jointes à la con-
tormation du tarie , les rendent très-habiles à
grimper contre les branches des arbres. Mais il ne
paroît pas probable que , comme le dit Renard ,
dans fon hiftoire des poilTons des Moluques ,
elles travcrfent en troupes les rivières à la rage ,
pour chercher leur nourriture , puifque l'expérience
prouve que leslinfcéles de cette claffe périllcnt tous par
une forte pluie & dans les tems trop humides. I! n'eft
pas vrai aulll qu'il y ait de ces infeélcs capables d'em-
porter le doigt à ceux qui les approchent ; mais avec
leurs fortes mâchoires & leurs pinces vigoureufes, ils
endommagent confidérablement les feuilles des
arbres , fur-tout quand ils fonr ralleniblées en grand
nombre. Ces infeûes le rrouvcnt dans l'ACe , ils
iont très-connus dans l'illc d'Amboyne.
Du cabinet de Holthuifcn.
Le nom de Géant a été donné à cette efpèce à
caufc de fa grandeur.
5. Mante necydaloidc.
M.4nTis necydaloiies.
Mantis , thorace fcabro elytris ovatis angulatis
brevijfimis , alis oblongis,
Fab. Sy/.f«r. 1741.
Lin. Syfl. nat. z. 6c}] . 4,
Gryllus Nccydaloides , Lir.n. Am«enic, acad. 6.
597- ;•
RiESEL. Inf 2. Gryllus. tab. 19.
Mu ntis baculus thorcee tcreiiufculo fcalro , ely-
tris brevijfimis gibbis , alis ahdomine bievioiibus pe-
dibus inermibus.
Degeee Inf. 5. tab. ^6. fig, t.
Fabricii Species. inf, i. j4j. 1.
FaeRicii MaHliJfa. inf. i. 117. 5.
corc eict de cette Mante eft fcabre, fes élytres
Kkkk
6i6
RI A N
ovales & anguleux font très -courts & Ces ailes
alongées.
Linnéus qui avoit placé cette efpèce parmi le
Gryllus , l'avoit appellce Necydaloides , parce que
fon corps a la forme alongée de celui des Necy-
dalcs.
Il fe trouve
Afie.
Linnéus paroît croire qu'elle eft la même que la
Mante Phrhilîque.
4. Mante cylindrique.
MaKTis cylindrica.
Corcelet cylindrique , ëlyttcs gris, bruns en
defloiis & à leur bâfe ; ailes branes avec quelques
taches blanches.
Mantis tkorace cylindrlco , pedibut anterio-
riius thoraci anurius annexis , ttytris grijeis hafi
fubtufque rufis , alis fufco albo guttatis. —Lin.
Syfl. nai, éd. Gmel. pug. 104 S. n° , J4.
Muf. Lesk. pag. 46. n". li.
Cette efpccc a le corcelet cylindrique. Les
ëlyrres gris , bruns à leur bâle & eu dclTous. Ils ont
aiilfi a leur bâfe extérieure une épine inclinée , dont
rcxtrémité cil tournée vers l'abdomen. Les ailes font
brunes avec quelques taches blanches. La première
paire de pattes eft attachée à la partie antérieure du
corcelet.
Elle ne fe trouve point en Europe.
5. MANTEphthifique.
MENTIS phchifica.
mtis thoruce teretiusculo muricaco
dyt
bnvijjlmis , yed'bus inermibus. — LiN. Syft. entom.
td Gmcl. pûg. 1049. n'^. i.
Mus. lud. ulr. iio G'yllus phtijlcus.
G».yi.i.Vi.Ph,;ficus. Muf. Adolpk.fred. 8}.
Mantis thoraie tcretiufculo muricato elytris
èrevijjimis carsnatis , altf io.igitudine corporis ,
fcdibus ir.crmihus.
Dec. Mem. inf. tom. %.pag. 405 n°, i. tab. 36.
h- ■•
Sa tête eft olus large que fon corcelet. Ses An-
tennes font de la lorigucur de fon corps. Ses yeux
font ovales & f<j;l'aiis. Ses élyires font prtfqu'écail
icHï « tièsccuires, ils ont dans leur m lu?u une
élévation longirudirale & tortucu'e , qui iivife
l'élytie en de^ x rarties , le côté intérieur eft brun
& le côté csi'^:ieiir crt i.oir. Les ailes font de la
longueur dr l'abdomen , elles ont leur bord extérfeur
large & un peu écail'f ux , tant que la partie inté-
rieure de l'aile ert uicmbraneufe & tranfparente
«omrae ks ailes ordinaires de ces infecl«s. La paitie
M A N
■cailleufc de ces ailes paroît ici tenir lieu des élytres,
,ui font beaucoup trop courts pour couvrir les
•liles. Les pattes (ont toutes longues & minces.
Cette Mante eft appellée phtifique parce qu'elle
.1 conférée le nom que Linnéus lui avoit impofc , er»
'a plaçant parmi les Gryllus , dont elle diftcie par
on corps maigre & allongé ; mais ce iioji nt lui
convient plus , puifqu'elle a cette conformitéavec
plufieuis autres Mantes.
Elle fe trouve à Surinam.
6. Mante ficcifeuille.
Mantis ftccifolia.
Mantis thorace denticulaco , femoribus ovatis
membranaceis , — Fab. Syft. ent. pag. 176. n° . I I.
— Spec. inf. tom. l.pag- 347. n°. 14. — Mant,
inf. tom. l.pag. 218. n°. 16.
Lin. Syft.nat. ei. Gmel. pag. 1049. n". j.
Mus. Lud. ulr m.
Rors. Inf. 1. Gryll. tab. ly.fig. 4i /.
Edw. Gtian. tab. 158.
Merian. Surin, tab. 66.
Seligm. Av. 7. tab. 48.
La tête de cette Mante efl lilfc & ovale. Ses an»
tenues courtes & obtufes font compofées de y an-
neaux ; I large à la^bâfe ; i tiès-courts ; ; plus
grand que les auties 54, î j 6 , 7 , tiès-coims &
Icnticiilaiies ; 8 ,9, ovales. Le col eft cordiforme.
Le corcelet un peu triangulaire , de la longueur de
la tête Si avec Tes bords denticulés. Les élytifS font
ovales S: verdàtres , chacun rellemble a une feuille
de laurier ; font obus , veinés & 1 approchés
par leur boid intérieur. Les a'ies font courtes £c
pref.juc nulles. L abdome.» ovale & b'anc eft com-
polé de huit (egmcnts. Les pattes (ont plus courtes
que le corps.
Cette efpèce eft originaire de l'InJc.
Linnéus lui a impofé le nom do Siccifeuil'een la
réunifTant an Gryllus , parce qu'elle rellemble à une
feuille fèche.
7. Mante gongylode.
Mantis gougy Iodes.
Mantis thorace fubciliato , femoribus anterio-
rih'ds fpina termina' is , reliquis lobo. RaB. fyff.
cntom. pag. 175. n°. 6. — Spec. inf. tom. i,
pag. 546. n". 8. — Mant. inf. tom. 1, pag. il-j.
Gryllus thor.icc Uneari alarum longitudiae , mar^
giiie dcnticulis ciliato.
M A N
'Amœnic. Acad. i.pl. JC4.
Lin. Syfi. nat. ed, Gir.el. p. 1C49. n*. 4.
Manùs. Aldr. inf. tab. li.fig. il,
Gaayrj. Marcgi^ bras 1.^6.
Acr. Angl. 50t. tdb. 10 fi;:. 5.
Seb. MuJ. 4. rai, 6S.fig. 9. — II.
ROES. /';/. 1. gryU. cu6. 7.
SULZ, H fi- inf. tdb. %.fig. s 6.
Avatur. Mifc. tab. dj.fig.t.
DruRY. Inf. 1. tdb. ^6. fia. 1.
Stoll. Sreaie. pag. 47. pi. i6.fig. ;8. fig. A.
Le corps de cette Mante eft flave & de !a Ion.
gucur du doigt. Sa tête eft abfoliimcnt triangulaire.
Ses antennes très- pentes & Tétacées ; on obfcrve
cntr'elles, trois petits points placés en tiiangle. Les
mâchoires font petites , airilî que les antcn-
nules. Le thorax efl très-alongé, un peu obtus,
dcnticulé fur fes bords , & augmenté d'une apo-
phyte arrondie. L'abdomen ell alongé ; les ailes
grandes & jaunâtres font marquées dans leur milieu
d'une radie fauve. Les pattes font dentifulées.
Linnéus qui a décrit cet infeile fous le nom de
Gr) llus gongylcde , lui donne ce nom parce qu'il
fîgnifîc tunieur ronde.
Cette cfpcee fe trouve à Surinam.
8. Mant£ app.iuvrie.
MENTIS paupcrata.
Mantis tko'ace lineari fpïnulofo , femoribss an-
terioribus fpina terminatis j reliquis lobo. — Fab.
Spec. ïnf. tom. \. pag. 346. n°. 9. — Mant.
inf. tom. i. pag. 12.7. n" . il.
hiît. Syli. entom. pag. 1049. n". li.
Mdntis thorace dvice dilatât o fpinu/ofo , femo-
ribus lobo fmplici tcrminatis. Thunb. Nov. inf.
fp. ^.pdg. éx.
HtRtiT. Apud. fuejli. arch, inf. i. toi. ) i.fig. 1.
Stoi-L. Speci. pag. i4.pt. lo ^g. 40.
EMe ïft plus'pctite que la Mante Gongylode. Le
haut de fa tête eft termine en d.ui: pointes aigq'é .
Son corcelet eft alongé, ciUé & garni de quelques éj i-
nés. Les élyttes font blancs avec leur bord extérieur
vert S: ils ont a I;ur bâfc , piès du bord extérieur ,
nncligne ceune jaunâtre. Lc^ pattes (ontd'une cou-
leur pale, & varier s de tarhe' ve.tes. Les cuilfes anté-
rieures font teimi' ée^ [ar une 'pire , & le autres
ont des elpcccs de L.bes aiiondis & piiucipalement
fur le côté extéuciw. J
IVÎ A N
617
Ce nom appauvrie lui ell donné par l.i même rai-
Ion qui a fait appcller d'autres Mantes phtyfiriue
atro[h.que, parce que ces infeftes paroillent toujouis
i>'av->!r pas acquis toute leur croillance & tout leur
di-v. loppemcnt.
Elle fe trouve fur la côte de Coromandel.
Du cabinet de M. Banks.
9. M.\NTE mend ante,
M.,NTis mcndtca.
M.intis tkor.ice marginato dentaio , elytris alio
V rati^ue Vdnis ; rnargine alto puniiato. — Fab.
Syjt. cm. pag. 27 j. «^^ 7, Spec. inf tom. i.
pa . ,46. n". lû. —Mant. inj. tom. l. pag. 12.8.
Lin. Syft. nat. ed. Gmel. pag. 1049. n'. 17.
Sa tète eft jaunâtre ; fon front ell terminé par une
pointe. Soii cotcelet eft fortement berJé , & le bord
eft dentelé. Ses éiytres font vaàés de vert & de
blanc ; leur bord eft très-cpais , & a une iigne de
po.nis blancs très-marquée. Les pattes font jaunâtres
avec des bandes tranfvcifes d'une couleur obfcure.
On a bien dit que les Mantes montrent les
chemins , il n'cft pas étonnant qu'on ait dit aufll
qu'elles demandent l'aumône. De la l'origine du nom
Mendica.
Elle fe trouve à Alexandrie.
Du cabinet de Forskalil.
10. Mante rcligieufe.
Maktis religiofa.
Alantis thorace Uv'i fubcdrinato elylnsque viri-
dibus immaculatis. — LiN. Syfi. nat, ed. Gmsl,
pag. tcjo. n". y.
ScOP. Ent. carn j i j. Gryllus religiofut.
ROES. Inf 1. Gryll. tab. l.fig. i & i.fig. y.
Seb. Muf. tom. 4. tab. 6-j. fig, 7. g.
SVLZ. Hifi. inf. tab. 9. fig, 4.
ScHOEFï, Eletn. tab. 81.
Selicm. Av. tom, 4,
Son corps eft entièrement verr. ^on corcelet eft
uiii , & a en de lie u^ ure clévati n longiiudiralc Si
trè^-(ai!'ante. Il cit bordé d'une ligi.c jaune ainii que
lesé.yres. /cscuillcs aiucneures font poi.duéts de
blanc en dedans.
Elle Ce trouveen Afrique. & en Autriche oii on la
nomme W'anjcunic Blatt.
Kkkk *
6i2
M A N
II. MâNTE oraioiiennc.
MyiNTis oraton'a.
Mantis ihorace lavi , elytrh v'inà'ihus ^ a'ts n:a-
(Ula nigra ancerius rufejcentibus. Fab. Syft. ent.
p,ig. zy6. n°. 14. — Spec. inf. tom. i. pag. 548,
"■°- I?- — Mantis. inf. tom. i. p. iiS. /2«. ii.
Lin. Syft. nat. éd. Gmd. p. io;o. n°. 6.
Mamis. GEOFr. Biji. inf. tom. i, pjcr, y-y_
tab. 8. fig. 4.
Mus. Lud. ulr. iif.
MoUFF. Inf 118. fig. 5.
Aldr. \nf. tom. 4. tab. ^. fig. 10.
S£B. Muf. tom. 4. tab. 6-j. fig. 9. 10.
Roîs, Inf tom. 1. Gryll. tab. i. z.
Dicr.ER. Inf. to'n. 3. raj, 37. ;î^t. j.
Elle a environ deux pouces &; demi de longueur.
Sa tére cil: petite^ applatie, avec les antennes courtes
& iiliformes. Son corcelct eft long , étroit & borde ;
il a, dans fon milieu , une élévation longitudina't:
aflez faillantc , outre un enfoncement tranfveifal,
placé vers la partie antéri^jure du corcelet. Les
^lytrcs lont verts, ainfi cjue tout le rcfte du corps
de l'inUfte , font veinés & réticulés , cou-
vrent entièrement l'abdomen, qui eft aulfi vert. Le<
pattes font longues ; celles de devant le (ont moin?,
mais elles font beaucoup plus grolfes. Quand l'in-
fefte eft mort , il perd fa belle couleur verte , &
refle jaunâtre.
On le trouve en France , & principalement en
Languedoc.
II. Mante arrofée.
M.4NTIS irrorata.
bus , punais ferrugineis vagis. Fab Syfl. ent. pac.
^16. n^. 13 Spcc. inf ,&m. i. p. 348. „o. jg.'
•— ' Mant. mf tom. i. p. 2x8. n° . 10.
Lin. Syfî. nat. éd. Cmcl. p. 1050. n^. 7.
Gryllus irroratus. Lin. Amxn. acad. tom. 6. p.
El'e re/Tcmbie beaucoup à la Mante rcli2ieu'"e ;
inais les clytrcs & les ailes font plus courts que
l'abdomen ; les élytres ont trois ou quatre pomts
ferrugmcux . & irrégulièrement difpofés ; leur ex-
trémité etl jaunâtre. Les ciillts & les jambes an-
térieures font gan.ies poftéricuremcnt d'an double
rang de petites épine.'.
£lle fe trouve dans l'Amérique méridionale.
M A N
On la nomme irrorara , c'efc-à-dire parfemée de
roféc, à caufc de la irani-jre do;i: font fcmcs ks
points ferrugineux des clytres.
13. Mante fuppliante.
M.iïiTis pncariu.
Mantis thotace fahciliato , elytrîs virefcentibus ,
ocello fcrruglr.eo. Fab. Syft. entom. p. Z77. n°. i f.
— • Spec. inf. tom. i. p. 349. n°. 10. —Mant. inf.
tom. i. pag. 118. n° . Xi.
Lin. Syfl. nat. edit. Gmci. p. 2050. n". 8.
Mantis thorace marginato fpincfo , e'ytris fiavls ,
macula fufca , aitennis thorace brevioribus , pedi-
b:ts anticis chchformibus. DtciïR. Inf. tom. J.p,
.506. tab. 56. fig. 4,
Mus. Lud. ulr. 114,
Merian, Surin, tab. 66.
Seb. Aluf tom. 4. tab. 67. fig. 5.
Herbst. Jpud Fuesfli. anh. inf.
%. tah.
50. fig. 1 .
Stoll. SpeB. p. ji.
t^' 17- h- ^^•
Cette belle efpèce eft connue , dans l'Amérique
méridionale , fous le nom de Feuille ambulante , à
caufc de la reffemblance qu'ont fcs élyttcs avec les
feuilles d'arbres. Elle a environ trois pouces de lon-
gueur. L'infede vivant eft verdâtre, comme prefque
tous ceux de ce genre. Sa tête eft prefque de figure
triangulaire, avec deux antennes filiformes, très-
déliées, & moins longues que le corcelct. Celui-ci
eft long , applati endeffous, & un peu convexe cn-
dcflus j avec fes bords latéraux garnis de petites
pointes aiguës. L'abdomen eft gros & ovale. Les
élytrcs ont , prefque dans leur milieu , une tache
ferrugineufe , fur laquelle il y a un point blanc Les
deux pattes antérieures font beaucoup plus grolîcs
que les autres, & renembleiit : celles du Mantis
oratoria.
Elle fe trouve en Amérique , en Afrique & c«
Afie.
14. Mante fainte.'
Mantis fancia.
M:intis viridi flavefcens , thorace ferrulato , ely-
tris virdU'Us immaculatis , alis fubhyûlir.is, Fab.
Mantijf. inf. tom. I. pag. 2i8. n°. ij.
Lin. Syft. nat. cd. Gmel. p. lojo. n". iS.
La tête, le corcelct & l'abdomen de cetinfee^e,
font .par -tout d'un vert-jaunâtre. Se fans aucuHc
tachj. Les élyrres font verts. Les ailes font tranf-
parcntc<i Se vetdâtres à leur extréuiité. Les pattes
M A N
font jaunâtres. Les jambes anrérieures ont cn-delTous
deux poinis noirs.
Elle Ce trouve dans la Franc: méridionale.
Ces noms d: reli^ieufe , oratorienne , fuppliante,
f.iinte, ont été donnés aux Aianres, à caule de ia ni,-.-
nière dont elles s'arrêtent J; joignent les pattes anté-
rieures, ce qui a fait croire à dt s hommes fiiperilitieux
cju'cllcs prioient Dieu. C'cll pour cc'a que les ef-
pèces qui, comme celle-ci, fe trouvent dans la ci-
devant province de Langiiçdoc , s'y nommoicnt
Preg^-Dious Prie-Dieu.
ij. Mante moine.
Mjntis monacka,
Mantis teftacea , thorc.ce Uvi , elytris alifque
V.';iJi-/iyalinis. fAB. Mantis. inf. tom. I. ;:■. iiS.
n°. 24.
Lin. Syji. nat. cdh. Gme'. pag. loji. n?. i<).
Elle eft par- tout de couleur teftacée , excepté les
élytres & les ailes qui font tranfparentes , verdâtres
& fans aucune tache. Les jambes de devant ont
feulemejit deux points noirs à leur côté antérieur.
Elle fc trouve au Cap de Bonne-Efpéiance.
Du cabinet de Lund.
Le mot monacha fe rend ordinairement, en hif-
toire naturelle, par foiitaiie ; mais il fignifîe ici
moine : on en a dit les raifons à l'article précédent.
16. Mamte obfcute.
MyiNTis olrfcura.
Mantis thorace ferrulato , obfcure grifea , elytns
macula bjfeos , alis apice nigri^. Fab. Spec. inf.
tom, I. p. 549. 7Z». zi, — Mantis. inf. tom. i.
p. i'.8. «°. 15.
Lin, Syfl. nat. edit. Gmel. pag. 105 1. n°. 20.
Sa tête eft d'un gris obfcur. & fon front eft noir.
Le corcelet eft obfcur, & a fes côtés finement den-
telés ; il a en-delTus une ligne longitudinale noire.
Les élytres font courts & obtus ,'avec une tache
noire fur leur bord intérieur , près la bâfe. Les ailes
font obfcures, avec une grande tache noire vers
l'extrémité du bord extérieur. Les pattes antérieures
font dentelées , Se les autres font fîmples & longues.
Elle fc trouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabinet de M. Banks.
17. Mante hyaline.
Maktis hyalina.
Mantis thorace ciliato , elytris hyalinis : margine
M A N
629
viridiy fronte bidtr.tdta. Fab. Syfl. ent, pag. i-j,
ry. le. — Spec. inf. tom. i. pag. J49. n". j.i. —
Mjnt. inf. tom. l. pag. 11g. n^. z6.
Lin. Syfi. nat. edit. Gmel. pag. loji./z^.ii.
Mantis ( hyalina ) thorace marginato Uvi , ely~
tr:s hyalinis immaculatis , anter.nis nigris^thorace
tongiorihus , pedibus anticis cheliformibus. DeGEER.
Inf tom. 5. pag. 410. tab. 57. fig. i.
Sa tête eft brune, fes antennes en fcie ; fon
front eft armé de deux dents fortes, rapprochies
& aiguës. Le corcciet ett brun , alongé , caréné, &
cilié lur les côtés. L'abdomen eft brun, & les bords
de fes anneaux font noirs. Les clytres (ont tranfpa-
rentes , & leur bord extérieur efl vcit. Les ailes font
tranfparentes & brunes a leur extrcmité.
Elle fe trouve en Amérique,
Du cabinet de M. Hunter.
C'eft cette tranfparence des élytres qui lui a mé-
rité le nom àl hyalina , cranfparente comme Je
verre.
I 8. Mante feneftrée.
Mantis fencjirata.
Mantis thorace Uvi , alis hyalinis , elytrorurn
margine exieriori fufco. FAS.'Spec. inf. tom. i,
p. 549* "°' ^i.—-Mant. inf tom. i. p. 125,.
n". Z7.
Lin. Syft. nat. edit. Gmel. p. zoji. n?.ii.
Sa tète eft gris.ure. Ses yeux font trés-faillans &
globuleux : il y a auffi entre les yeux une élévation
globuleufe, très-marquée. Son corcelet eft alongé ,
riliformc & uni ; il eft d'une couleur pâle , obfcure.
Les élytres font tranfparentes, avec leur bord exté-
rieur blanc , & l'extrémité brune. Les ailes font
aaiii tranfparentes , avec leur bord extérieur blanc
& l'extrémitt brune. Les pattes (ontbrunes ; les an-
térieures ont en -dedans quelques points noirs.
£l/e fe rrouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabinet de M. Bancks.
19. Mante bidentée,
Mantis bidens.
Mantis thorace fcabro , elytris viridibus : fafciis
nigris , alis fufcis difco atro. Fab. Syfi. 'entom.
p. 277. n°. 17. — Spec. inf. tom. \. pag. jjo.
"°- 14- — Mant. inf. tom. i. p. liij. n" . xt.
Lin. Syfi, nat. edit. Gmel. p. 20; i, /i". 25,
Sa tête eft brune , armée , à fa partie fupérieure ,
de deux dents rapprochées & aiguës. Le corcciet eft
alongé & raboteux ; il eft gris , avec des points
noits élevés. Les élytres font verts, plus étroits à
6^0
M A N
leur extrémité , ont deux bandes obliques ,
brunes. Les ailes font brunes , avec leur dlfojuc
noir. Les pattes font brunes. Les cuHTes antérieures
font pâles ^ & ont l'extrémité noire. Les jambes de
la féconde paire de pattes font lobées.
Elle fe trouve en Amérique,
Du cabinet de M. Humer.
20. Mantb fcrvinte.
M.4NT1S m'in'flralls.
Mantis tkorace j'cabro crtnato long'tudine capitls
«nteriùs fcruginto ; elytris viridibus. Fab. Syft.
ent. p. zyy. n°. jg. Spec. inf. tom. 1. p. (50.
«^' l;. — Mant. inf, tom. 1. pag. 229, .1". iji.
Lin. SyJÎ. net. edit, Gmd. pag. zoji. n^. 14.
Sa tête eft d'une couleur jaunâtre , obfcure. Ses
antennes font brunes. Le corcelet eft de la largeur
4c la tête : il eft caiêné & raboteux ; fa partie an-
térieure eft ferrug neufc ; fes côtés font légèrement
crénelés. Les élytres font vetts; leut bord extciieur
eft ferrugineux en-delTous. L'abdomen e(t btun , &
l'anus eft pâle. Les pattes font ferrugincufes , & les
çuifles fauves.
Elle fe trouve dar>s la Nouvelle-Hollande.
Du cabinet de M. Banks,
11- M.^NTE citadine,
Mantu urbana.
Mantis thorace intégra , elytris viridibus : punBo
fafciaque ferrugineis. Fab. Syjt. entom. pag. 278.
""• 'P- — Spec. inf. tom. 1. pag, jjo. no. 2.6. —
Mant. inf. tom. i. p. nj. n°, 30.
Ll N. Syjl, nae, edit, Gmel. pag, 10 $i,nP, 2j.
Cette efpèce eft entièrement verte. Son corcelet
eft fans aucune dentelure fur fes bords. I! y a, à
la bâfe de fts élytres , un point ferrugineux ; &
vers le milieu, une bande ds même couleur , ter-
minée de chaque côté par une petite ligne noire.
Elle fe trouve aux Indes,
ai Mante ruftiquc.
Maxtu rufiica.
^ Muntis thorace hv! fufco , elytris ala hrevio'
TJbus fufco hyalinis , antennis filojis. Fab. 6pec.
inf. tom. I. /7. 3 jo. n^. x-j. — Mant. inf. tom. i.
fag, 2iy. n°. 31.
Ljk. Syfi. nat. edit. Gmet. pag. 1051. n". 26.
Sa tête eft d'un gris-brun. Les petits yeui lifles
font cxçrèraçment élçtés & gtçbukm. Lçs antennes
M A N
font hérifTées de poils court";. Le corcelet eft linéaire,'
uni , & de couleur giife , un peu brune. Les élytrc»
font tranfparcntes '& brunes , obcufes , S: plu»
courtes que les ailes. Les pattes font jaunâtres.
Elle habite les rivages des tertcs des Patagons.
Du cabinet de M. Banckr.
13. Mante nafique.
M-sNTis nufuta.
Mciniis thorace Jpincfo ciltatoqae , freinte por.-
recia fpinofa , cmar/jinatu. Fab. Mant. in/.'^com. I.
pag. 129. n". 37,.
Lin. Syfl. nat. edit. Gmtl. p, 1051. n?. 27.
Elle eft de moyenne grandeur. Sa tête eft noire ;
fon front eft avancé, bordé & armé de deux pointes
aiguës. Son corcelet eft noir, avec deux tubercules
élevés , l'un à la panie antérieure, & l'autre fur la
partie poftéiieure ; fes bords font garnis de cils
blancs. Les élytres & les ailes font tranfparents ,
& ont plufieurs points bjuns fur les nervures. Le»
pattes font noires , avec des anneaux de couleur
tellacée.
Elle fe trouve au cap de Donne- Efpérance.
Du cabinet de M. Lund.
On l'appelle nafuta , nafique , à caufe des pt©»
longemens de fa bouche.
14. Mante lobée,
Mautis lobata,
Mantis thara-e trilobo , capitis fronts cernu bit
fido , ocuUs conico.acuminatis. — Fab. Spec. i?if.
tom. I. pag. 3 Jo, nS", 18. — Mant. inf. tom. 1.
pag. lîj. «0. }.
Lin. Syfi nat. éd. Gmel.pag lOf 1. n". 18.
Mantis virefcens j capitis cornu oculifquc cenie»
acuminatis. — Thunb, Nov. inf, tom. i, pag. Gl.
SrOL. Repr. ats fpecî.pag. 41 pi. 12. fig. 4S.
Elle eft petite. Sa bouche eft variée de brun & de
verd. Son front eft veidâtrc , avancé entre les an-
tennes & divifé en deux à fo'i extrémité. Les an-
tennes font noires , & brunes à leur extrémité. Les
yeux font grands , de couleur teftacée , ils font
faillans en foirae de cône , & terminés en pointe.
Le corcelet elt court , d une couleur verte obfcure ;
fes bords latéraux & poftéricurs fontdilatis en forme
de lobe , grand, arrondi & fans aucune dentelure.
r,es élytres font verts avec deux taches blaichi:$j
l'une à la bâH: & l'autte vers le milieu Je lélytre.
Les ailes fQnc noues «tvec leur extrémité blauciu,
M A N
L'abdomen efl varié de vcrd & de blanc, avec fon
bord lobé & éievé.
Du cabinet de Banks.
i/.Mantï belle.
MjyTis pulckra.
Mantis viridiî thorace integro , alis fufco-hya-
linis bafiferrugineis. — Fab. Mant. inf. tom, i.
p^tg. 219. n". 34.
Lin. Syjl. rtiit éd. Gmcl. pag. loyz. n". 19.
Elle cft petite. Sa tête Se fon corcelet font verds
avec leur bord légëremcnr lavé de jaune. Ses in-
tannes font brunes. Les élytrcs (ont vertes , leur
bord eft jaune feulement à la bâfe. Les ailes font
tranfparentes , brunes à leur bâfe & jaunâtres â 1
leur extrémité. L'abdomen eft brun en delfus ii
verd en dedbus. Les pattes (ont jaunâtres. 1
Elle fe trouve à Tranquebar.
Du cabinet de Flug.
16. Mante faufte.
Mantis faufla,
Mantis linearis cinereo-fufca immaculta. — Iab.
Mant. in), tom. i. pag. it<).n°. 50.
Thunb. Nov. inf, fp. tom. 3. pag. 63.
Cette Mante eft linéaire & les élytres d'un
brun cendré fans taches.
Elle fe trouve au cap de Bonne -Efpérance'
Le nom faude lui a été donné à caufe de la fu-
perftition précédemment indiquée, parée qu'elle eft
de bonne augure. C'eft la divinicé tucélairc des
Hottentots.
17. Mantc tranfparente.
M.-iNTis perfficua.
Mantis ohjcura, e.'ytris a.'ifque hyalinis ; alif-
maciilu marginal i apice que fufcis. m— Fab, Mant.
inj\ lom. I. ijo, n", 36.
Lin. Syp. nat. éd. Gmel.pag. 1051. n°. ji.
Cette efpèce eft petite. Son corps eft dune cou-
leur obfcure Ses élytres font tranfparentes , elles
oxit chacune un petit point blanc 5; qpi eft noir du
côté qui regarde la bûfc. Les ailes font blanchâtres
& tranfparentes avec deux taches , l'une fur le bord
& l'autre à l'extrémité de l'aile.
Elle fe trouve à Cayenne.
Du cabinet de Rohr.
631
M A N
18. Mante payenne.
Mantis pagana,
Mantis alis reticulatis aliis ; macula laierali fer-
TUginea, manibus ckelatis. — Fab. Syfl. ent.p. 178.
a", zo. — Spec.inf, tom. i.pag. 350. ;:^. 29. ——
Mant. inf. tom. l.p. 350. n°. 37.
Raphidid Mantifpa pedibus anticis thoraù
anticc annexis , antennis thorace breviorihus. .
L I N. S/ft, nat, tom. 1. pag. 916. n", i,
Mantis perla. — Pall. Spic. [ooLfifi. 9. pag, 14.
tab. I. fig. 8.
Sco.". Ent. carn. -jii,
PoDA. Inf. ICI. tab. I, fig. 15.
Cette Mante eft petite. Sa tête eft fcrrugineufe.
Les yeux laillans & noirs. Ses antennes font courtes.
Son corcelet cft cylindrique , ferrugmcux & fans
dentelures fur les bords. Ses ailes (ont blanches ,
tjanfparcntes j réticulées avec une grande taches
fcrrugineufe fur le bord.
Elle fe trouve à Orléans.
Du cabinet de Mallet.
19. Mante naine.
M.iïtTis minuta,
Mantis thorace cylindrico flavefente elytris hya-^
Unis ; cofta virefcente — Fab. ^yjl. ent. p. ivg,'
n°. 11. — Spcc. mant, inf, tom i. pag, 350.
n" . 30. — ^— Mant. inf. tom. l.pag. 250, n", 38.
Lin. Syfi, nat, éd. Gmtl, p. loji. n'^. 35.
Cette efpèce eft très-petite. Sa tête eft jaunâtre.
Son corcelet eft cylindrique, uni eft jaunâtre. L'ab-
domen eft fait en forme tic faux & tourné en delîous,
il eft verd , le delfus feulcmenr cft jaunâtre. Tes
élytres & les ailes font tranfparentes & ont leur
bord extérieur verd. Les pattes font vcrdâtres.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale , aux
environs d'Aurelian.
Du cabinet de Banks.
30. Mante pufille.
Mantis puflla.
Mantis thorace cylindrico fiavefcente , elytris
alifque hyalinis immaculatis. — Gen. /.;/". Man-
tis. 141. — Fab. Spi.c. inf tom. i. pag. 351.
n". 31. Mant. inf. tom, l.pag, 150. n'^ , 39.
Lin. Syft. nat, éd. Gmel.p. 1051. n°. 54.
Pall. Spic lool. fafc. 9. pag. ij, taù, l'.
fie- 9
6^1
M A N
51. Mante Caroline.
M.iNTis ciiroL'ina.
_ Mantis thorace fuhdlialo c.irlnato , elytris al-
bîdis fufco nebulofis. — Lin. Syft. nui. lom. i.
pag. 691. n». y.
Gryllus carolinus. Lin, auiœti. acad. tom. 6.
paa. 536. n°. 28.
Elle refTemblc à la Mante fiippliantc. Son corceler
eft oblong & pief.]ue triangulaire. Ses côtés font un
peu dentelés ; les élytres k les ailes font courtes &
variés de blanc & de brun. Les pattes antérieures
font garnies poftéricurement d'un double ran"^ de
petites épines. °
Elle fe trouve a la Caroline.
Mante pedinicorne.
31. MjKTis pectinicornis,
Mantis thorace Uii , elytris viridibus , dis
oblique ftriatis , vertice fubutato ; antennis pec-
tinatis. — ÏAS.Syfî. ent.pag. z-6 n°. 12. — Spec.
inf. tom. I. pag. 347. n'' , IJ.— — Mant. inf.
tom, i.p. lig. n°. 17.
Lin. Sjifl. nat. éd. Gmel. pag. loj;. n". ic"
Gryllus peclinicornis. —Lm. Amœn. acad. tom. 6.
pag. 396. n». 17.
DruRy. I/if. tom. I. tab. jo. fig. i.
HiRBST. Apud.fuijli. arch. inf. tom. 8. tab, $0.
fig- 2-
Sa tète eft de couleur brune jaunâtre & terminée
en devant par une forte pointe. Ses yeux font noirs.
Ses antennes font pedinées & n'ont que moitié de
la longueur du corcelet. Celui-ci eft long , plus
large à fa partie antérieure & fe retréciflant vers
l'abdomen. Il ell un peu arrondi en deilus .L'abdo-
men eft étroit à fa jondlion avec le corcelet, &
va en s'élargifTant vers l'anus , en forme de
mafTue. Ses élytres font verts & ont des iietvures
obliques , plus foncées en couleur que le reik
des élytres. Les ailes font aulfi vertes avec di-s
rcivures noires & obliques. Les pattes antérieures
font plus grolfes & plus courtes qus les autres.
^ Elle fc trouve à la Jamaïque,
Du cabinet de M. Drury.
3 3. Mante oculéc.
Mantis oculata.
Mantis thorace trlangulo filiformi , oculis oh'oi-
fis porrccîis acuminaio fpinofis. — F A E. SfCc.
inf.iom. l.pag. 3.^8 k". 16. —- Mant. inj. tom. 1.
pag. 118. n'^. 1.
M A N
Lm.fyft. nat. éd. Gmel. pag. 1053. n». ^(.
Elle eft de moyenne grandeur. Sa tête eft de cou •
leur pâle. Ses yeux font grands , coniques, avancés
& terminés en poinre. Li bouche S: les 'antennes
font placés au dcflous des yeux. Son corcelet eft
très-alongé , filiforme & prifmatique ; il eft uni &
de couleur tcllacée , fcs angles font tiès-peu aigus.
Les élytres font plus couriesque les ailes , elles Font
blanches, tranfpaientes & fttiées. Les ailes font de
la même couleur que les élytres ; elles font ter-
minées en pointe. Les pattes fout longues, firaples
Se de couleur obfcure.
Elle fe trouve dans l'Afriijuc équinoxialc.
Du cabinet de Bancks.
34. Mante fuperftitieufe.
Mantis fuperjîiiiofa.
Mantis thorace fi'iformis triangulo aftterius ferru-
lato , elytris virejcentibus , alarum cofta tranfverfe
flriata. — Fab, Spec. inj. tom. I. pag. 348. «", 17.
— Mantis, Inf. tom. l.pag. 118. n". 19. — LiNM.
Syft. nat. éd. Gmel. pag. 1055. n° . 36.
Cette efpèce eft grande. Son corcelet eft très-
allongé & triangulaire ; il eft raboieux à fa partie
antérieure , dentelé fur fes bords , & uni poftéricu-
rement. Les élytres font verdâtres ; les ailes font
blanches & ont fur leur bord extérieur de petites
lignes tranfverfes brunes & élevées.
Elle fe trouve dans l'Afrique équinoxiale.
Du cabinet de M. Banks.
55. Mante bicorne.
Mantis bicornis.
Mantis thorace Uvi , eapite bipartîto fubulato.
— LiNN. Syji. nat. éd. Gmel, pag, lOjj. n". u.
Muf. Lud. ulr. iï6.
Le corps de cette Mante eft flave & linéaire , fa
tête réfléchie ; le milieu du fommct fc partage eo
deux jointes fiibulécs , droites & diftindcs. Les an-
tennes ftjnt capillaires. Le corctlct eft allongé , li-
néaire , caréné , flave & glabre. Les él\ très font
membraneufeSjlancéolées.ftnées, planes & plus larges
que les ailes; celles-ci font p,-i!es , oblongucs , &
de la teinture des élytres. L'abdomen eft arrondi ,
cylindrique , pâle 5c j-Ius long que les ailes Si. les
élytres.
On trouve cette efpèce dans les Indes.
56. Mante tricolor.
Mantis tricolor.
Mantis thorace luteribus expanfo-loiato , capicc
cor.ituo , pcdibus antcriorihus latijjîmis, — Fab. ■
Syjl-
M A N
Syji. ent.pag. i7«. n^. 9- — ^P":- '"f- tom. f.pag.
J4-. «"^. lî. "-Mcint. inf. tom. i. p. ii8. n^. 14.
LiN^ •^yV^' '!"'• '•^' G'icl. pag. 185 }. n". ir.
Mus. Lui. ii/r. I 17-
HtRDST. Apud Fucfli aich. inf. tom. S. tai. ft.
h- 4'
Ses yeux fc termiiiftir pi»- tinc efpèce cfe petite
corne en foime d'oreille p'intue. Lts ^lyrrcs font
de couleur pâle , avec quelques taches bbnchcs. Les
ai'es font routes à leur Kâ > , I>runes dans leur mi-
l:cu , & blanches '1 leur eitrémité ; les paices anté-
rieures font extrêmement larges.
Elle fe trouve dans l'Inde.
}'7. Mante ttejllagéc.
M.4NTIS cancdUta.
Mantls thoracc utriufque iilatato . memhran^cto ,
pldtio. — Fab. Syfl. entom. pag. zy6. n'^, 10.
Spec. inf. tom. X.pag 547. n°, ij. — Mantis ,
inf. tom. [. pjg. 11 S. n". I}.
LiNN. Syjl.nat. éd. Gmel.pag. icyj.n". 57.
Elle refTemble à la Mante fcrophuleufc ; mais elle
efl d'une couleur brune oluî obfcure. Son corcelct
u'eft pas arrondi , mais il eft tout-à-fait plat.
Elle fc trouve aux Indes, &: ians l'Amérique
auftralc.
3 S. Mante fcrophuleufc.
M.JSTIS ftrumarid,
Miintis thorjce utritique mtmhrdidceo dilatdto
^hcordttto. Fab. Syft. entom. tom. i. p. 176. n" . 8.
— Spec. inf. tom. i . ;7. 5 47. n^. II. — Mdnt. inf.
zcm. 1. p. 218. n". ij.
Li N. Syfl. nat. edit. Gmel.pag. 1053. n" . ij.
ROES. Inf. 1. Grytl. tab. 3.
Mbrian. Surin, tab. 17.
Seb. Mjf. tom. 4. tah. 69. fig. 7. ».
Mante porte ecuffon. SroLL. SpcH. p. j j. ;;/. ic.
fg- 4--
Cette efpèce eft courre, relativement anx at!tres
«fpèccs , ijui font ordinairement très - longue*! &
grêles. Son cotce'et eft cumme couvert d'une el'pèce
de bouclier rond , jaune, & paif;.-n^ de -^ulIcjucs
taches rouE^eâtrcs : les extrémités latéiaîes du cor-
cclet font vertes. Lcsélytics font faites en forme de
feuille , &. d'un vert foncé. Lts a-lcs font aull' de i
cette couleur , & ont fculctneut ii:!c tache d un j
jaune foncé , fur le côté. I
HiJi.Nat. Infeaes. Tom. ni.
M A N
^n
Elle fc trouve dans l'Amérique auftialo Se dans
l'Iudc.
59. Mants atrophique.
M.tNTis atrofkicd.
Mantis thorace q'iadrfpinofo , elytris brevifjlmcf^
hafi arifljro-mucroHcitis . Fab. — 5/ ff. /;;/. tom. I.
pa^. ;4j. n" 5. — Muntii. inf. tom. l. pag. 127.
Lin. Sy/l. nat, edit. Gmcl. pag lOH- ""• 3**
Pall. Soie, lool.fafc. j». tdb. i.fig. 7.
Sa tête efl: nue , fans aucune pointe. Son corce-
lct , au contraire , eft gatni de quatre épines droites
U aiguës. Les élytres (ont très courtes , ovales, 3c
ont a leur bâfc une pointe faillante en forme d'épi i-
elles font tronquées à leur extrémité.
Elle fc trouve dans l'île de Java.
4a. Mante épineufc.
AIantis fpinoja,
Mantis capite thoraceque fp-nops , elytris bre*
vfjiriis aciitis. Fab. Syjl. ent. pag. 1-4. n". 5.
— Spec. inf. tom. i. p. 346. n*. 4. Mant.
inf. tom. 1. p. 117. n° . <;.
Lin. Syfl. nat. edit. Gmel.pag. ioj4. ti". jj.
Ses antennes font filiformes, & de ia longucar
de fon corps. Le fomraet de fa tcte e(> garni de
quatre épines, & quelquefois de lix ; les antéiiciiics
plus longues & écartées. Le corcelet efl brun .
laboteuï", & armé , de chaïue côté , d'une double
épine. Les élytres font courtes, biuncs & sigués.
Les ailes font de la longueur de rabd<!men , brunes
& roulées. Les cuiffes des deux dernières paires de
pattes , font épineufes , & les premières font
fimplcs.
Elle fe troure aux Inde»,
41. Mante doublc-épinc.
Mastis bifpinofa.
Mantis thorace teretiufculo , anteriùs blfpinofo,
elytris brevijftmis , margine flavo. Fab Syft. ent.
p. 174. n°. 4.— Scec. irf tom. 1. pug. 54e.
n°. 5. — Munt. inf. tom. 1. pag. iij. n" . G.
Lin. Syft. nat. edit. Gmel. p. 10^4. n**. 40-
Elle refTemble beaucoup à !a Mante géant , mais
elle eft beaucoup plus pe'ite. Sa tête eft verte ,
garnie, a fon foninict , de deux épincr comtes U,
obtuics. Sfn corcelct ell a'ovgé , arrondi, ver-
dâ.rc : le di-lliis f uIcmeiK cfi jaa-.â;re ; il eft armé
auf'iieuici-n*at de deux faites épiaes noues. Les
LUI
<S$4
M A N
élytres font courtes, gibbcufes dans leur milieu;
elles font ver.Jâtres, avec leur bord extérieur jau-
nâtre. Les ailes font grandes , roufsâtres , avec leur
bord extérieur vert. L'abdomen eft linéaire. Les
pattes font verdâtrcs Se épineufes.
•• Elle fe trouve en Amérique,
Du cabinet de M. Huntcr.
41. Mante jamaïcienne.
M'ifTis jjmaicenjls.
Mantis lirzcaris viridis , e.'ytris breviljîmh :
margine exuriori jîavo. FaB. Sptc. inf. tom. i.
pag. 34($. 11". 6. — Mdnt. mf, tom. i. pag. 217.
n°. 7-
Lin. Syft. nat. ed'u, Gmel. pag. 1054, n^ . 4t.
DnURT. Inf. tort. 1. tab. ^9. fig. I.
Elle reflcmble à la Mante latérale , mais fon corps
eft entièrement vert. Ses élytres feulement ont le
b-ord extérieur jaunâtre. Ses antennes font brunes,
ics ailes font d'une couleur de rôle pâle , & le
bord extérieur eft vert.
maïque.
Elle fe trouve a la Jaii
Du cabinet de M. Drury.
4j. Mantf. latérale.
Maktis Latcralis.
Mantis lin^arls nigra , elytris brevijfimis gibbis ,
lateribus flavis. Fab. Syfi. cnt. p. lyj. n" . j.
Siec. inf. tom. i. ;.'. 346. n". 7. Mant. inf
tom, I . p. i.t-j. n° . 8.
Lin. Syfi, nat. edit. Gmel. p. 10^-4, n" . 42-
Ses antennes font noires , fctacécs , & plus
longues que le corps Sa tête eft noire , 'avec deux
petites lignes jaunes de clia ]ue côté. Son corcclet
ell noir, cylindii:]ue & linéaire; (es côtés font
jaunes en-dcllbus'. Les élytres font noires & ttès-
courtcs , rcnfl e^ dans leur milieu , avec une dent
élevée ; leur boid extéiie.ir eft jaune. Les ailes font
grandes & noires , avec leur bord extérieur jaune.
Les pattes font no:r.;s.
Elle fe trouve au Bréiil,
Du cabinet de M. Banks,
44. 1\Iante linéaire,.
M.iNTis Unearis.
Mantis llncaris fufca , elytris hrevijfimls bafi
fuhfpinofis. Fab. Mantis. inf. tom. i. pag. 117.
Lin. Syfi, nat. edit. Gmel, pc.g. zo^±. n^. 42.
M A N
Sa tète eft brune. Ses antennes font fli ormes &
auffi longues que fon corps. Son corcelct eft bran ,
upi & linéaire. Les élytres font très-courtes, & on:
à leur bâfc une petite dent élevée. Les ai'es font
longues , brunes & arcndies. Les cailles antérieures
(ont membrancufes.
Elle fe trouve dans l'Inde.
4y. Mante labiJe.
AI.iNTis Lbiatd.
Mantis lir.earis virefcens inermis , capitis late-
ribus viridibus. LiN. Syfi. nat. edit. Gmel. pag,
1054. n". 44.
THUNEEnc. Ncv. inf. fpec, 5. pug. 61.
Cette efpèce eft verdàtre , linéaire Se inetme. Les
côtés de la tête font aulli verdâttes. _^
Elle fe trouve aux Indes.
44. Mante tachetée.
M.sNTis macu/ala.
Mantis cinerea , thorace alato fpinuhfo , pedi-
lus intiis nigro-maculatis, LiN. Syft. nat. éd. Gmel.
p. 20J}. n^. 4J.
ThUnb. Nov. inf. fp. i. p. 61.
Cette Mante eft cendrée. Son corcelet eft appen-
diculé Si épineux. Ses pattes font tachées de nwir
intéii-uicnient.
Elle fe trouve au J.ipon.
47. Mante du Cap,
M.iNTJs Capenjîs.
Manis cinerea, thorace inermi , capîte conico
int.gro. Lin. Syfi, nat. edit. Gmel. pag. zojy.
Mantis nafuta. Thunb. Hov. inf. f. ). p. 6z.
Cette Mante , cendrée & inerme , a la tête co-
nique & entière.
Elle fe trouve au cap d; Bonne-Efpérince &l dans
l'Inde.
48. Mante petite.
Mantis parva.
Mantis livida Uvis , elytris alifque hyalinis ;
abdominis fegm<.nt!S nigro margiri^tis. LiN. Syft,
nat. dit. Gn:ef. p. 1055. /i". 47.
Drury. Inf i. pag. 75. tab. 39. fig. 5.
S'a tête eft petite ,• fcs yeux ronds .S: ùillans.Ses
antennes font fctacécs , & de la lonoaair de la
moitié du corps. La couleur de l'ialctle tft d'un
M A N
veit fa!e. Son corps eft linéaire & très -délié. Les
élytics font tranfpaientcs , Si placées à environ deux
lit;ncs au-dciTus des ailes : celles-ci font aufll tranf-
parcntes , & auîli longues que l'abdomen. Les pattes
font grêles S' longues , celles de devant plus courtes
Se plus grofîes.
Elle le trouve en Amérique.
Du cabinet du dodeur Fothergill.
^j. Mante ccinturonée.
M.-iNTis cingalata.
Mdniis thordce fubfufco , dyiris vir'idibus , ma-
calis quatuor nigncantibus , alis ni^r:cczntibus :
tr.^rginc ex fufco fiuvcf.enu. Lin. Syjl. nat. edit.
Cmel. yag. 1055. n". ^%.
DruRY. /'/ ^. pdg. 89. tdb. 49. fig. 1.
StOll. Spt6l. pag. 29. pt. 9. fig. }i.
Sa têtccfl large & brune; fes yeux ronds & faillans;
fcs antennes de la longHeur du corcelet .• celui-ci
cil long, brun 6c étroit, un peu plus large en-
dcvant , a l'attache des pattes antérieures. Les élytres
font vertes & en forme de feuille d'arbre , avec
une côte long.cudinale & faillante ; elles ont , fur
leur côté intérieur , deux taches noires , placées
l'une au-deffûus de l'autre , à-pcu-près au milieu
de la longueur de l'clytre. Les ailes font grandes &
brunes ; leur bord extérieur c(l épais &: jaune , ainfi
que leur cxtréinité. L'abdomen eil étroit a fa jonc-
tion avec le corcelet ; il elt renflé poftérieurement ,
& forme une efpèce de mallue courte : il ell d'un
brun clair. Ses anneaux font bordés d'une ligne
«oire , allez large. Les fix pattes font grandes, les
antérieures plus groffes , & garnies de petites épines.
Elle fe trouve à la Jamaïque.
Du cabinet du dodleur Fothcrgill.
50. Mante pcnnicorne,
M.iNTis i-ennicornis,
Muntis vcrticis fpina conha , antennls pennatis
lineanbus , fcmon'jus pofttr^oribus iobo termir.dtis.
Lin. S^'p. nat edtc. Gmd. p. zojj. /z", 55.
Pall. le. 1. app. n°. 81.
Cette Mante a une épine conique à l'extrémité de
la tête. Les antennes font linéaires & empennées. Les
cuilfes pofténcures font tcr.iiuiées par un lobe. Elle
cft de la couleur & de la forme de la Mante gon-
gylodc.
Elle (e trouve affez rareinent fur les confins des
défères de la mer Cafpienne.
ji. Mante Sybétienne.
M A N
635
Maktis fybirica. »
Mantis corporejlavo fufcoque varia, alis kyal nis,
nervulis rufefcentibns. LiNN. Syfl. r.ut.ed. GmJ.
pag. lo^U "^-Si-
Lepech. /.'. l-pag. 171. tab. ty-fij- 8.
Mante à co'ps varié de brun & de j.uip.e , ailes
tranlparcntiiS , avec de petites nervures brunes.
Cette Mante paroît être une variété de la Mante
pufdle.
Elle fc trouve en Sybérie , fur les hél'anthcmes &
fur les plantes ombellitèies.
51, Mante brachyptcre.
Mantis brachyptera.
Mantis circnca , tkoruce dentato , alis ahdomine,
dimldio brevioriius,
LiNN, Syft. nu:, éd. Gmel.pag, 1055. n'' . 51.
Pall. II. 1. app. h«. Si.
Cette Manre cft cendrée /le corcelet eft dentelé ,
ailes de la longueur de la moitié de l'abdomen.
Elle eft plus grande que la Mante oratoire.
Elle fe ttouve
Le mot brachyptere fignifie aile courte.
j 5. Mante brune.
Mantis fufca.
La petite Mante brune. Scoll. repréf. des Spcd.
p. 9. pi. II I. fig. 1®.
Mantis hruneu abdomine, dilutato.
Les antennes , la tête , le corps , les étuis & les
pieds font bruns : les pattes intérieiires font armées
en deffous de fortes épines. L'abdomen cil large ,
brun fur le milieu, & d'un brun noir fur les côtés
& fur les anneaux. Les ailes font bnines avec des
ombres plus foncées & blanches à leur extrémité.
On trouve cette efpcce à Surinam,
54. Mante mefomelas.
Mantis mefomelas.
La Mante giife tachetée de noir. Stoll, Spedl. p.
1 1. pi. 4. fig. 1 2. dans l'état de nymphe.
Mantis grifea nigro maculala.
Cette Mante a la itte , le corcelet & les pattes
grifes. Lî corcelet eft caréné , & il a une raie jaune
fur les bord'. Le fourreau i.ii étuis & les ailes
lont noirs ; l'abdomen noir- jaune ; les quatre pattes
poftérieures font brunes ; les pattes poftéricures fon!:
BainiiS de foites épines noires.
LUlt,
6x6
M A N
Cette ei'^tce fe trouve à Surinam.
Mctomelas fignifîe moitié noir.
5j. Mante feuille brune,
M^n Tis fufdfoUa.
La Mante feuille dcflechée brune. Stoll. Spec. p.
II. pi. 4. fig, 14.
Mancis elytris Jiiîuaiis , folio fuco fimilihus.
Cette Maine a les antennes noires. Il y a aux
côtés de ia tetc deuï éminences en forna* de cornes,
courtes, fous iefquelles font pl.-.cés les gros yeux
lailianj. Le corcclct efl rond & brun. L'abdoiiien ,
finguiièreraent figuré , eft brun , avec des bandes
ious;càtres & des taches bruEcs. Les côtés font garnis
de poils courts & roidcs. Les étuis fellonncs ont
bien l'air d'une feuille fèchc. Les ailes font d'un brun
pourpre. Les pieds font bruns.
Cette Mante fc trouve à Surinata.
5É. Mante tacUctée.
M AN TIS maculât a.
Le Spedreàailes tachetées. StoU. regréf de Spec.
p. 8. pi. III. fig. 8. C'cll celle d uns ftmellc.pl. 4.
<ig. 1 1. Vo)ez la tcpréf. du mâ'.e.
Mantis elytris papyraceis purpuras fjfciis albidis.
La têie elt d'un gris fauve j les antennes font
foycufes 5: très-déliées, les yeux à rcfeau , d'un
beau rouge. Le premier anneau du corceict cft brun
& parfcmé de beaucoup de points faillans. L'ab«!o-
men &l les quatre pieds poftérieurs font cendrés,
mais bruns vers les anneaux & les articulations. Les
étuis font d'un jaune brun pâle , avec des veines d'un
brun fombte. Les fix pattes font garnies en diifous
d'épines noires. Les boids .intérieurs des ailes font
d'un jaune brun en dehors , mais rotigeâtrc en de-
dans & vchneûx. La pairie membrancufc cil d'un
brun pourpré , travcrlte de raches en forme de raies
d'un blanc fa'e.
Cette efpèce fe trouve à Amboine,
Du cabinet de L. F. Hohhuilen,
57. Mante aux cinq ta hes.
Maî^tis quinque tnJîuL.ta.
Li Mante aux cinq tache', Stoll. Spec. p. 8. p].
m. fig. 9.
Mantis ails J'a.hanis quinqiu nigro macu-
hctis.
Ses artenncs font tiès lorgnes; fa tête & fon
rorps font de couleur buine ; •.Ile a les yeux très-
pctiîS , d un rouge biun , & les pattes d'un brun
(.iair. Les étuis ion( vdineux ; les ailes font mv-
M A N
quées à leur extrémité de trois taches noires , fépa-
rées par deux autres d'un jaune pale ; la moitié de la
longueur des ailes, eft depuis la jointure plus trauf-
paientt que le relie, dont le fond eft couvert de
pentes r.;ics l runes.
Cecte Mante fe trouve à Surinam.
58. Mante érythroptère.
Mantjs erytkroptere.
Le Spedrc à ailes rouges. Stoll. Spcû. p. 1 5. pi. f.
fig. 16.
Mantis alis rubris , brunneo fjfciatii.
Les antennes font Cayeufes , d'un ^rouge brun ,
ainû que la tête , le corps & les pattes. Les yeux font
gris , les étuis, d'un rouge brun , font travcrfés par
une raie d'un brun fonce. Les bords antérieurs des
ailes font velineux & d'un vert fale. La partie mcni-
braneufc, qui eft un peu ttanfpatenie , a une lé-
gère teinte de vermillon.
Cette cfpcce fc trouve à Amboine.
Erythroptère fignifie ailes rouges.
59. Mante dragon.
M.iKTiS drûCO.
Le petit dragon. Stoll. repréf des Spedres, p. 13.
pi. j. fig. 18. dans l'état de nymphe.
Mantis thorace irroruto, punBis albidis.
Sa tête eft cendrée , fes pinces font noires , les
quatre antennules brunes. Les yeux , le corps & les
j p'ieds font bruns. Les cuiffes & les jambes pofté-
j ricurcs font armées d'épints noires ; le corcclet eft
! paifeuié de points faillans blancs. On obfcrve fur les
côtés deux échanciures dentelées.
Cet infcde fe trouve à Samaraiig & fur les côtes
de l'illc de Java.
60. Mamte verdoyante.
M.iNTis viridana.
Le Speârc vert. Stoll, Spe£l. p 15. pi. *. £g. «o.
la femelle , fie. ii. le mâle. Houthuin , natur.liift.
I. Decls 10. Stoll. p. 1)7. pi. 70. fig. I.
Mantis coriore abdomineque virinefcentibus.
Les ar.tennes font foycufes , la tête grande &
ovale , d'un vert jiun.îtie ; la bouche ell pourvue de
quatre antennules', dont les deux fupéiituies ont
quatre lignes de longueur. L- corceict &. l'ûbdomea
font d'un vert pâle qui (échange avec le temps en un
biun foncé. Les cuif!es font épineufcs, mais les
jambes inermes. Les éti;is foiu tici-veinés. La tar-
rière qui fert à la femelle pour dcpofcr fes aufs eft
comme 1 enfermée cntte deux fourreaux oppoiésj &:
M A N
défendue par une membrane enf forme d: feuille plide,
t]ni fert d'or.zièmc anneau à la paitic ii;feiicuie de
Tabdomen.
Cet infeiSe fc trouve à Tcrnate , àAmboine, à
Bande , à U côcc de Guinée en Afrique , & dans
J'Amérique cfpagnols.
Cette Mante a beaucoup de rapport avec la
Mante jamaicicnne , mais elle en diffère par fon cor-
ce'ct uni & l'ans purtuks , par la s;rollcur des an-
tennes & par la forme dci deux derniers anneaux de
l'abdomen.
il. Mantï xanthoptère.
M.iNTis xamhaptera.
La Mante aux ailes jaunes. Stoll. Spcû. p. Ji. pi.
6. lig. 11.
Mantis pcdibus ihoracequc alhis ^ alii elytrifque
jîuvis.
Cette Mante a la têrc , le corcclet & Icî pattes
antérieures d'un blanc faie veiné de roir , avec des
taches jaunâtres. Les étuis font d'un jaune foncé. Il
cft fur le milieu une taclic ronde brune ; les ailes
fonr jaunes , l'abdomen d'un brun «bfcur , & des
taches d'un brun jau[;âtre. Les c]i:aire derniers an-
neaux fonr gris tachetés de noir. Les pieds du milieu
S: icspoflàieurs (ont d'un brun clair ; les antéiicurs
font aris & garni? d'épines. Le corcclet cft large &
relevé dans le milieu , avec un rebord fur les côtés.
On le trouve à Négapatr.am, fur la côie de Cc-
lomandel.
Du catinct de L. F. Hohhuifcn.
Xanthoptère (îgnific ailes ;a;;nes.
Éi. Mante ophtal.iiicjue.
Mastis Ofhidlmica.
La Mante brune aux gros yeux.
Mj.cïs corpore brunnco oc^lis \\:Iu'c piocmir.en-
Cette Mante a les antennes filiformes , la tête
g-olît. les yeux trèsfaillans & très-giûs , eii com-
paiaifon d.s autres infedes de cette cb.lle. Le cor-
ctit-t cft large & P'at , mais à bord relevé. L'abdo-
men, a boid ccioit, s'élargit vers le milieu Se juf-
^u'a l'extrémité. L'infcûe entier ell d'un gris biun
jaui.â'.re marqueti de ta.hcs d un bruu obitur , taat
au corcelec qu'aux pieds.
11 a été trouvé a Cororcandcl.
«3. Mantï marquetée.
Mantis tejfaljtd.
LeSpediemarquct^.Stoll. Sfcc.p. 4. pi. S.f^g. i<.
M A N
<^37
Mantii antcnms brevibus alis tefulatis.
Les antennes font couttes & minces comme des
cheveux. La tétc , le corcelec &: les pattes font bruns,
le miUcu des ailes eft brun , avec une teinte violcte }
le dellus du corps ell d'un gris cendré.
Elle habite Surinam.
Du cabinet de Houlhin «■: de !.. F. Holthuifeiu
*4. Mante bimaculée.
Mantis bimuculata.
La double tache. Sioll. Spcft. pag. 1«. plane. J,
fig. 19.
Mintls àraiea bimuculata,
La tête de cette petite Mante cft ovale , le corps
eft d'un brun clair , le« étuis font cendiis *: marqués
au milieu d'une cache jaune de forme i onde ; les ailes
fon: blanches aux jointures , 8c dans le miheu d'un
jaune foncé.
On trouve cette Mante à Tranqucbar , fur la côte
de Coiomandel.
éy. Mante lobipcde.
Ma^tis lobipes.
Le pied lobatiquc. Stoll. Speél- pag. i«. pi. 8.
fig. 30.
Mam'is rkorace cordato ^ caphe triangulari, piJi'
bMS lobdtis.
La têts de cette Mante eft triangulaire ; les mâ-
clioires font glande? Se noires , hs antennes couttes,
les yeux gro's & fa-.l'ans, le corcelct co:diformc £c
f artné ; les étuis £<: les ailes font rayées de blanc & de
vert; les parcs antérieures font dentées en fcic ; les
autres pattes ont aux jointures dts genoux, de chaque
côté, une membrane plate feuiiHt , 6: aux tailes
deux épines aiguës.
Cet infcde vient de Tranqucbar, fur la côte de
Coromandel.
Du cabinet de L. î. Holthuifen.
««. MA?,'Tf. pal'afunne.
Ma^'tis paiLifî-na.
pALLAS. Reif. aujl. t. Th. ant.n°. 80.
GOEZE. E.i:om. Beytht. tome 1. p. 15. n^. 18.
1 a Mante aux antennes peûinécs de RiilTie. Stoll.
S cfi. p. ?C. pi. 9- fis- 34- Le nùlc, fig. 3;.. la
ferac'k.
Mantis antennis pecîinatis thorace quadrato late-
rihus fpinofu.
Les antennes font pcélin^es des deux côtés , de
couleur jaune vetdâtrc ^ la tète , comme le coicelet.
<$38
M A N
le corps & les pieds, ont aiidi cette même couleur y
les yeux ù>\n d'un brur. rougcâtrc ; le corcelet elt
au ccmmci.cemeiit cciné , & il a fut les côtés une
épine cmoulf.'c ; les yeux font fciés eii-dellbusi les
étuis Si. les ailes ont le bnd antérieur d'un brun-
vert , le relie blanc, traiifpatenc , & leinbluble à
de la corne.
Pullas a trouvé cette efpèce en Ruiîle , vers la mer
Cali-icniic,
Du cabinet de M. Raye de Bicuceîcrv/aetth.
6j. Mante xanthomclas.
M.-iNTts xjntkorr.ela.
Le Speûrc non- de Surinam. Stoll. Spcû. p 31.
pi. 10. lig. 3J. le mâle, 3 é. la femelle.
Maniis lùgra elytris rJgro-Jlavis.
Cette efpèce a les antenne , la tête, les yeus , le
corcelet, les étuis & k-s pieds noirs. Les bo.ù- du
derrière des étuis, H le commencement des ailes ,
font d'un jaune-fuufre j l'abdomtn elt bmn des dt lix
côtés.
On la trouve à Stuinam.
Du cabii-er de L. F. Holtluiifcn.
■ La fic;ure ; 6 , de Stoll , n'olîrc aucune difTtrence ,
il n'y cil a que dans le fexe.
6i. Mante bigarrée.
M.4NTIS vuriégata.
Stoll. Spcar. p. 3 4- f1- II- %• 4'-
Montis thorace carinaio abdomine hrunnco ely-
tris venofis hyalinis.
Cette efpèce a de longues antennes filiformes,
la tête eft fine , les yeux "font grands & faillans 5 le
corcelet eft élevé r.u miliea , caréné fur les côtes &
garni d'épines courtes ; l'abdomen eft brun foncé;
les pinces font aimées en délions de longues épines ;
les pieds du milieu & de derrière font unis Se Ifri.s,
& cependant au premier article des tarRs en dcflous
munis d'une épine noire ; les étuis & les âil:s font
veinées , à réfcau , Hi tranlparentes.
On trouve cette efpèce à Angola.
Du cabinet de M. Raye de Breukelerwaerth.
«9. M.^NTE couronnée.
M.-iriris cco-cta.
La Mante couronnée. Stoll. Spe^. p. $2. pi. 11.
%• 44^44 A-
Maniis capite puntlls 3 e!e\'atis.
Cet: infefte eft par- tout d'une couleur jaune pâ!e ,
tscht- & ombi-éde brun, la ccte tiès-groflc, & munie
M A N
de fortes mâchoires. La tête a trois points élevés ,
dont deux font noirs , celui du milieu ell fendu. Les
ailes font jaunes & tranfparentes.
Ces infeittcs fe trouvent à Amboine.
Stoll repréfcnte , pi. 11. fi'T. jo. une Mante qu'il
regarde comme une cÇ^t^ce. ; mais elle n'offre d'autre
diftcrence cjue quelques nuances brunes fur le cor-
celet & les ailes.
70. Mante hemerobe.
Mantis hemerobîus.
La M.inte hemeroboïde. Stoll. Spcâ. p. 40. pi.
II. fi^. 36.
Mantis flava, eLtris alhidis apice fiavo macu-
La tête , le corcelet & le corps font d'un brun
jaune ; I abdomen a la même couleur , mais avec
des anneaux d'un brun foncé. Le? étuis , d'un blanc
fdle , font tachés d; brun à leur extrémité.
On trouve cette Mante à Ceylan.
Da cabinet de M Raye de Breukelerwaenh.
-I. Mante bâton.
MANi is hacidus.
L.i 'ji^inche de bouillot. Stoll. Speft. p. 41. pi.
,5. fig. ji.
Mdttis cylindrlcd elongatu optera.
Ce t infcde eft appelle le fluet chez les amateurs,
à caufc' de fon corps long & aminci. Ses antennes
font aulli longues que la moitié du corps & foyeufes,
la tête eft arrondie , & la bouche munie de mâchoi-
res aiguës ; le corps eft aptère , ce qui le différencie
vifihlcment de h Mante phtyfique de Linnéus , S; ce
la Ivlantc uecydaloïdc de Fabricius,
Les nègres du Brelîl & de la Guyane la nomment
Mfl\uircs marna , non pas qu'ils croient que ces
petits infedes incommodes ,~ qu'ils nomment Mcf-
quitcs , en puilfent provenir, mais parce que l'it»-
fcde mord quand on veut le faifir.
71. Mante foliopede.
Mastis folio^cdu.
Le Spcdre aux pattes fcuillées. Stoll. Spcft. p.
44. vl 14. iîg H-
î'iuntis biunneu , peàihus fcliatis.
Les antennes font brunes auifï que le corps ; les
antcniiuics longues , les mâchoires noires ; les pattes
font accompagnées de membianes plus ou moins
Cette efpèce fe trouve à Amboine.
M AN
Du cabinet de M. L. F. Hoùiiuifen.
75 . Mante veinée.
M\tfTis rcvL'fj.
La Mante ai'.x aik"; i!;aplianes mouchetées. StoU.
Spcd. p. 4J. pi. I s. iig. 63.
Mdntii virid.ma, elytris hyalinis reticulatis,
Cctre Mante a les antennes fiiiformcs très-fines ,
la tête plate , ies yeux gra'jds & londs , le corcelet
é\c\é au milieu. Les étuis font , au boid antérieur ,
d'un i.o.r clair , 1^ rcflc eit d'un vert jaunàrr; seine
à réfeau , îî irrégulièrement marqué de points
fjuves.
Cette cfpcce fc trouve à Tranquebar.
74. Mant£ rqucletc.
Mastis fqueUton.
Le fcjuclete chinois. StoU. rcpréf. p. 45. p!. 14.
fig- ;;•
Mtnds brunr.ej, a! domine vcrubnno.
Ce: intl-de a les antennes foyeufes & brunes, les
yeux ccjidrds.Sc rout le vorps d'un b:un clair. La
partie fupérieuie du corcelet a qoclcjues puftiiks , le
refle elt uni. L'abiiomen cft très-menu & ell com-
pofé d'anneaux qui rcirc:iiblent à des vertèbres.
Cet infcdle le trouve à la Ciiine.
Du cabinet de L. F. H-ithuifcn.
75. Mantî keratofquekte.
M-iNTis kiratofqucliion.
LeSifd'-e ou Squelet: corru. Stoll. p. 4^. p'. ly.
fig 57'. S: j7. A. La tête.
M.::cis corporc gracili cyllndrico aftero , cdpite
cornutc.
Cet inCifte rciTcnib'e beaucoup à la Mante baron,
n". 71 ; rnais il en diffère parles deux cornes ('mouf-
fc'es do.it la tête eft accompagnée. Le corcelet , bnn
ccmino le refte du ccips^ eft parfcmé de puftuits
blanches.
-;('. Manie lactée.
Mantis facracii.
Le D-ragon d'Amboine , pag. 53. pi. 18. fîg. éy.
«j. A. La tête giolTe.
M.intls alis purpureis caphe fpinofo.
Ce ôel infeâe a la tête d uri bianc f^le, les yeux
ronds , d'un lilas brunâtre ; le milieu de la tète eit
gjrni de deux pointes ai/uës , & le derrière deiix.
Le orcelet eit Icoaié en deux pjitics très-dillindtes ,
aulli larges que l'abJoraec. Les cuilks aiutiieuîcs
M A N
639
font très-larges , les jambes poilues ont cinq articles
ans tarfes. Les élyrres font d'un jaune fale , oi les
extrémités \.o\\i d'un rouge pourpre.
Cet inleûe le trouve à .\mboi:ie.
Du cabinet d: .M. Raie de lireukelct'vacrth.
77 Ma.nte ocellée.
M i>Tts ccdldia.
La I\Iinte au:; yeux rouges Zi. blancs, Sroll, Speft.
p. f j pi. I S 'à^. 66 .
Manils thjrace, cUvaco elytris Oie'ûicls.
les antences Tant noires Se filiformes ; le corcelet
eft élevé dans le milieu , quille & bordé ; les griffes
font années d'épines noires : fur le milieu des ély-
t:cs e!l une :ache ro'uge , rofe C!c bhnc, en forme
d'a-il.
Ctt infeéte fe trouve au cap de Eonnc Efpé-
E/plce
M.iNTfs v'nrata.
mot/is conni.
La Mante à ailes vitrées. Stoll, Spccfl. p. y. pi. i.
M.Mi
id.S . dis
La tête, le corce'et. S: les quatre premiers an-
neaux du corps , font d'un vert fale ; its iix derniers
annejux fontappUtis & d'un vert pl'e & jaun.ître :
l'extrémité de l'abdomen e(t pourvue de deux petites
queues, la tête eft très-petite , mais les yciix ronds
à téfeauî font grands & fuiilans : tous fes pieds font
d'un brun j.-.unâtre ; ceux de devant font mince»,
garnis en- defious de courtes épines terminées en une
giifte tra'chante, garnie fur le cô:é d'un petit n! ,
grainées Se cjmpoféesde cinq aiticles ; les étuis font
d'un vert pile au bord antérieur , maiS tout le relie
cft diaphane S£ fort tranfpat^iu.
On trouve cette Maute au cap de P.onne-E.^pé-
rance.
2. Ma.nte chloris.
M .uns chloris.
Le Nain vcit. Stoll , repféf. des Spcétres , p. ^.
pi. I. fig. 4.
Ma.itis viridis ails ni^iis.
la tête , le corps Si les pi-eds font d'un vert fom-
bre , i^ les ailes noires : les pattes antérieures for.c
larges & garnies de fortes épines cn-dedous : les étuis
foat très courts à proportion des ail;s qui font plus
longues que l'abdomen ^ de couleur noi.e , mais les
extrémités foat d'un jaune brun U. cianijarenr.
649
M A N
Cette cfpèce fe trouve à Surinam.
Je l'ii appellée Ch!o:ls 3. caufc de fa couleut
verte.
j. Man'te lilliputienne.
Le Nain de Sjiir.ara. Stoll j Speft, p. 7. pi. 1 1.
fig. 7-
Muntis thorace fiavo , abdominc rubro , pedibus
brunneis.
Les antennes font noires , la tête Y;rtc , & les
yei;x noirs , le corcclet jaune au milieu. Je b:iia
anx bords ; l'.ibdomen clt r Juge-brun , les qiu'ie
pieds poftcrieurs font vcrrs , & les pactes antérieures
o'un luuj^e brunâtre : les étuis d'un vert fauve , &
les ailes d'un vert ( lair & tranfparcnt.
On trouve cette efpèce à Surinam.
Du cabinet de L. F Holthuifeii.
Je l'ai nommée liliipuùertnç à canfe de fa pc-
titeffc.
4. Mante fafciîe,
Maktis fajciata.
La Mante banderoUéc. Stoll, Sp?<fl. p. 5^-'pl. iS.
fg. 6%.
Muntis nculis proemincntihus aiis f.'fclaiis.
Cet infeiîle a les antennes .'îliformes , la tète unie ,
plate, les yeux fcniblablcs à deux grains de chape-
let , le corcelct caréné , d'un jaune brun : le bord des
élyties eft paillé, le refle blanc : les ailes ont aufti
un bord brun , fur le milieu une bande large cou-
leur li!as , & u;;c raie étroite , de la mtice c'oukur ,
fut un fond blanc tranfparenr.
Cet infeûe habite Surinam.
}. Mante nabote.
Matins nabot £,
le Nain de Ccr«mandtl. StoII , SpeA. p. iz. pi.
4.fig. ly.
Mantis elyttis fltivis fafcia brunnea.
Cette efpèce a les antennes brunes , courtes &
filiformes. La tête, ainlî qu« tout le corps & les
pieds, font d'un rougc-bnin : le» «attcs antérieures
font garnies d'épines , les ailes & les c'tuis d'un jaune
ïcrne. Ccui-ci ont, vers le milieu du bord inté-
rieur, «ne raie d'un rouge brunâtre.
EUe habite Coromandel.
i. Mante rayée.
I^Atfrii fafciata.
M A N
La Mante rayée à étuis étroits. Stoll, p. 13, pi.
;, fig. 16.
Mantis thorace fiifcicto , elytrïs venojîs.
Les antennes font l3ngucs & filiformes, la tète
3; les yeux gris, le corps jaiîne , brun, ptcfcjue
cylindn.jue : il y a fur le long du corceht d^ux raies
brunes : les pieds font jaune-bruns , & les pattes
antérieures garnies en-dedans de courtes épmcs : le
bord intérieur des étuis efl velincux 5; d'un vert
clair, le relie veiné , à rtfcau , & fort rranfparent ,
les ailes d'un cendré clair £c fombre : le bord anté-
rieur eft cacheté de noir.
Elle habite Surinam.
Du cabinet de L. F. Holdiuifen.
7. Mante purpurine.
Maktis purpurafcens.
Le Reluifant pourpre. Stoll, Specl. p. 13. pi. S.
fig. %%.
Mantis capite triangulari corpore bruneo rc
tunddto.
La tête eft triangulaire , & les antennes fontttès»
minces , les yeuï faillans & cendrés : le corps cft
fort étroit , parfaitcnicnc rond &: brun , de même
que les pattes : les pattes ont pardetious des épitics
aiguës : les étuis & les ailes font de coule. ir d'om-
bre , le refte des ailes eft tranfparcnt, à réfeau ;
chacune eft ornée de quatre taches d'un vert toncé ;
le plis des ailes eft aufli un vert fauve , mai? qui fe
change en un pourpre brunâtre au reflet de la la-
mière.
Cette Mante fe trouve à Surinam.
Du cabinet de M. R.aye de Breukclerwaettii.
8. Mante abdominale.
Mantis abdominalis.
Le gros yeotte. Stoll , Spcdl. pag. iS. pi. 9,
fig. 31.
Mantis thorace dentato, aidomine grandi.
La tête , le corcelet & le corps font gris 5c larges;
le corcelet eft denté fur les côtés, caréné dans le
milieu , les ferres font larges & munies en-dcfious
de pointes aiguës. Le tatfe eft plus gros que dans
les autres efpèces, aufli p'.ut-ellc (ouflrir des lufeitas
plus vigoureux ; le ventre eft très-gros.
Envoyée de Surinam.
Du cabinet de L. F. Holthuifcn.
5. Mante ucimaculée.
Mantis unimaculata.
La Mante à une tache. Stoll, Spedl. p. 41. pi. 14.
f^Z- 4?-
Mansif
M A N
Mar.tis elytris vir'.diLus pun&o fulvo maculatis.
Les ailes font entièren-e:n vertes , avec un feul
petit point d'un jauisc d'or lui le bord.
Cette cfpèce fe tiouve a Tranquebar.
10. Mante maib;ée.
M-iNTis marmordtii.
La Mante .lux ailei marquetées. StoH , Sp eu. p.
4'- P'- 1^- H- 47-
Maniis thor.ice J'pinofo alis flna:o undatis.
Les antennes font pcdinées , la tête a entre les
yeux un point cievé , le coicelet eli relevé & garni
d'une membrane platte de chaque côté : les bords
Ibnt aimés d'épines ; les étuis «c les ailes font d'un
jaune pâle, avec des raies d'un vert clair, jaune ,
d'or.des llriées & tranfparenics.
On trouve cette efpcce à Tunis , fur les côtes de
Barbarie.
11. Mante flavicindc.
Mjntis fldviancia.
Le petit Xain bordé de jaune. SroU ^ Speél. p. 37,
pi. II. fi^. 43.
ManiiS jluva elytris v:r.d':bus marrine fiûvis.
La té'c , le corps !<. les pieds fcnt d'un jai;ne
foncé , les étuis verts , & le bord d'un jaune ioufté.
Cette cfpèce fe trouve au cap de Bonne-Efpé-
rance.
Il Mantï étroite,
Mantis firlcia.
La Mjnte étroitement cornue. 5:0!!, Spc>ft. p.
JJ. pi. 10. fig. }8.
Mantis capite cornuto abdomine ftramineo,
La tête eft garnie de deux cornes écartées 5 les
yeux font bruns & perits ; le corcelet & l'abdomen
très-étroits, ainfî que les longs pieds. Ils font cou-
leur de pailU. Les étuis & les ailes font veinés a ré-
ieaux blancs tranfpareus.
On le trouve à Tranquebar.
13. MhNTE cornue.
MaStis cornuta.
La petite Mante cornue. Stoll , Spcél. p. 29. pi.
9. fi_4. 33.
Mantis cdpite cornuto thorace membranuceo cor-
ddto.
^ Le'; antennes ne cet infeéle fort d'un brun jau-
nâtre : la i^:e tH raT^-i; e enric lesyeiiz en deux
RiH. nut. Injlct^s. fume Fil.
M A N
641
pointes éraoufTées qui lui donnent l'air d'être cornue;
les yeux (ont petits & un peu laiilans : le corccici efl
élevé lur le milieu , plat fur le coté, & nrcmb],ip.:ux,
ce qui lui donne la forme d'un cœur : l'abdomen a
(ur les côté>, à chaque anneau , un avancement
glanduleux-, dont chaque fe termine en un point ;
les bords paroillént dentés en fcic ; les étuis & les
ailes font d'un brun jaunâtre ; le» pieds antérieurs
font gris & dépourvus d'épines en-dellous.
Elle fe trouve au cap de Bonne- Efpérauce.
Du cabinet du profelieur Burman.
14. Mante inflexipèdc.
Mantis injiex'pes.
Le Speélre aux pieds lîe devant courbés. Stcl! ,
Specl. p. 43.pl. i5.'iig. ;i.
Mantis antcnrJs el ongat's ftmcribus ante^ioribus
Vdldd inflixis.
Les antennes de cette Mante font très-longues &
capillaires , les yeux feiit grands & failîans, la léte
& le corps couleur de pai:le foncée : les cuifl'es des
pattes de devant font reirarquablcment plus cou-
chées en-dehors que dans d'autres de ces in'eclcs j
ics pattes font cependant inermes ; les ailes fonc
longues &: trar;fparcntes.
On trouve cette cfpèce à la Chine.
I j. Mante cendrée.
Mantis circnea.
Le Spcél:re de couleur cendrée. StoU , p. 45. pl«
14. %. j6.
Mantis corpo'C clreneo femoiibus anterioiibus
apper.d'.culat.j.
Tout le corps de cet infeéle eft d'un gris de cen-
dre foncé ; les cuillés antérieures font accompagnées
d'une membrane étroite, ce qui les fait paroîire plus
grcflcs que les autres ; le corcelet e!l uni, & l'abdo-
men plat ; le bord antérieur des ailes cft d'un rouge
pâ!e.
Elle fe trouve à Surinam.
lé. Mante indicatrice,
Mantis indicator.
La Mante indique une. Stoll, Spcd. p. ji. pi.
17. fig. 6j.
Elle relTemble beaucoup à la Mante dévote ,
n". . . . ; mais les autennes font marquées en-dellus
d'un point brunâtre.
Cet infeéle,qui n'cd peut-être qu'une variété, fc
trouve a Surinam.
Mmm m
€41
M A N
M A ^f
O^ pe'.-t 'jo'nd e a ces ef:ec<:s doutcufcs celles rap-
fone.s par Scbd daiii Jon quatrùme voiume.
17. M.^NTî triJent.
M.1NTIS liider.s.
Seb^ , l'I. 6 8. fig. 7. 8.
18. Ma^NTB clavirorruc.
MjSTis claViita.
Seba, thef. vol. 4 , pi. 61. fig. H. n.
Ceft pcut-èue une variété de la Mante gout-
leufc,
19. Mante parvuline.
Mastis paivula.
Scba, thef. vol. 4. pi. <S. fig. i). 16.
xo. Mante tricorne.
Mantis tricornis,
Seba, thef. pi. 6<». fig. i. ».
II. Mante coudée.
Mautis cubitata.
Scba, thef. vol. 4. pi. 6^, fig. 3. 4.
II. Mante à huit foies,
Mautis oHo-fetofa,
Idem j fig. j. 6.
i). Mante rouillée.
MaNtis truginofa.
Idem, pi. 70. fig. 7, 8.
1.4. Mante rubro-maculéc.
Mantis wi'u-miuulaca.
Idem, pi. 70. fit;. 9. 10.
«5. Mante plombée.
Mantis plombea,
Wem , pi. 70. fig. 13. 14.
4rf. Mantï demi-deuil.
Mautis nigro-venulata.
Idem , 7). fig. tf,
17. Mante paraJoxale,
MENTIS paradoxa.
Idem, 73. fig. 9. 10.
18. M.&Mr£ nigro-ponâu^E.
Mantis nigro p-i^iButa.
Idem, 7î. fig. j;, 4.
19, Mante bifubulée;
M AN ris ulfubulata.
Idem , pi. 7J. fig. u.
jo. Mante falciformc.
Maïitis fjLcataria,
Idem, pi. 7<. fig. i. 4-
31. Mante dentée.
Mantis dentaca.
Idem , pi. 7<. fig. j. ^.
3t. Mante patenote.
Mantis pater ntfier.
IJem, pi. 7<. fig. 7. — ni
33. Mante bâtarde.
Mantis fpurùi.
Idem , pi. 66. fig. 13. 14-
34. Mante échiquier.
Mantis teJfuUca,
Idem, pi. 78. fig. I.--4;
3;. Mante foliée.
Mantis foliata.
Idem , pi. 80. fig. 13. 14."
Quelques auteurs cnt attribué à ce genre l'ani-
mal déciit dans les Memoiies de l'Académie des
Sciences de Paris , favans étrangers , tor.ic 9 , page
3 19 , & cjui fc trouve fjr le Fucus queromus ; mais
le lieu habité par cet aiimial fait douter, avec juilc
raifon , que ce foi: un infefle.
MANTICOKE. Manticora. Genre d'infciSe
de la première Section de l'Ordre des Coléoptères,
M. Fabricius a établi ce nouveau genre , & lui a
donné le nom de Mumicore , dérivé d'un mot grec
dont il n'a pas déterminé l'exprelfion , 5c qui nous
paroîtfe rapprocher d'un mot lignifiant, conccmjr.c
les devins. Cet auteur , trompé fans doute par la
forme des élytres de l'in'câc quicompofe ce genre,
& parce qu'il n'a vu que quatre aniennules , a cru
que la Manticore avoir beaucoup de rapports avec
les Pimelies; mais les anteniuLsaunombre de fix,les
mandibulesgrandes Se dentées, le nombre des pièces
des tarfes, tous ces caraûèrcs annoncent que ce genre
n'a aucun rapport avec celui de Pimehe, &: qu'il eftati
M A N
CBntTaire trcS-Toifin du genre carabe , les mandiliules
du Manticore , plus dentées que celles des Carab'-s, les
antcnnulcs filiformes , la lèvre (upéricurc p us
grande, tels (ont les principaux traits dillindifs qui
doivent féparcr ces infcdes , & en f<ùre deux génies
diiFcrents.
Les antennes font filiformes, guère plus longues
que le corceict, & compofées de onze articles, dunt
le premier crt urj peu rtnHc ; les autres prefqu'égaiix,
cylindriques, légèrement asiincis à leur bàl'c j' elles
font inférées à la partie latérale de la têie , un peu
au-devant des yeux,
La bouche cft compofée d'une lèvre fupérieiirc ,
de deux mandibules , de deux mâchoires, d'une lèrre
itifcricure , & de Cx antennulei.
LalcTic fupérieure cil grande, cornée, dentelée
à fa partie antérieure ; les mandibules (om grandes ,
cornées, arqaées, pointues, munies de pluGcurs
dents inégales depuis la bâfe jufqu'au milieu.
Les mâchoires font cornées par une pièce cornée
droite , fortement ciliées à leur partie interae , ter-
minées par une pièce cornée, pointue, mobile,
penchée, de la longueur des «lâchoires.
La lèvre inférieure eft grande , cornée , trifide à
l'extrémité , les dividons latérales font grandes , un
peu dilatées, arrondiesj la diviûon interne eft pom-
tue Se courbée.
Les antennules antérieures font minces , guère
plus longues que les mâchoires , & compofées de
deux articles cylindriques prefqu 'égaux ; le premier
cil légèrement renflé a fon extrémité : elles fon:
inférées au dos des mâchoires. Les intermédiaires
font longues, filiformes, compolécs de quatre ar-
ticles, dont le premier eft très-court; le lecond long
Si cillé i le troifième plus court que celui ci , & le
dernier un peu plus court S' tronque ; elles Gont in-
férées à la bâfc dcj antcnnulcs antérieures. Les ai>
M A N
Uf
' tennales poflïtieures , à-peu-près de la longueur des
interniôd-.aircs , font filiformes ci comnofées de trois
articles , dont le premier eft petit , le fécond très-
long , cyhndri.|uc & cilié, & le dernier tronquera
fon extrémité ;'eU:s font inférées à rcxtrémité anté-
rieure de la lèvre inférieure.
La tète eft grolTc , inégale , les yeux font arron-
dis, faillans ic pid.-és fous un rebord corné, for-
mant une tfpèce d'orbite.
Le corcelet eft un peu plus petit que la tète ; i! a
un enfoncement tranfverfal à fa partie antérieure , SC
une cannelure au .milieu ; les bords latéraux font
tranchants , Se le bord poftérieur eil fmué.
Les élytres font larges , planes , avec un borl
tranchant de chaque côté , elles fe replient en-def-
fous , & embralTent une grande partie de l'abdomen,
comme dans les Pimelies. On ne trouve point d'ailes
au-delTous de ces élytres, quoique ces dernières ne
foient pas réunies.
Les pattes font alTeî longues , les ïambes font
terminées par deux petites épines mobiles , & les
tatfes font filiformes, compofées de cinq articles,
dont le premier eft le plus long , & le quatrième
le plus court ; le dernier efl un peu renflé à fon
extrémité & terminé par deux ongles crochus.
Le Manticore a la démarche vive & légère des
Carabes; il court fur les (ablcs de la partie la plu»
méridionale de l'Afrique , & il fe cache (ouvent fous
les pierres. Sa bouche ell trop bien armée pour ne
pas indiquer fon genre de vie ; il fe nourrit d au-
tres infcdcs , auxq'iels il doit être très-redoutable.
Lorfqu'on veut le laifir , il fe fert de fcs armes ; il
écarte fes grandes mandibules , & pince tres-fortc-
ment. Sa larve n'ayant pas encore été l'objet de»
recherches des Entomologiftes , nous ne pouvons
donner aucun détail fur îbn habkatioa &. fur U
manière de vivre.
«\é,^
M mm m s
^44 •^'/^'"'■^ 'i^ l' IntroducÎLon à VHïJlo'irz Naturelle des Infccies.
M A N T I C O R E ,
M A N T I C 0 R A. F a b.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes, compofées de onze ariicles : f^cund article coure, les
autres prefque cylindriques.
1 Lèvre fupérieure grande, cornée , antérieuremen: de'-.teice.
! Mandibules grandes j avancées, cornées, arquées j inégaleiTient dentées depuis
la bâfe jufqu'au milieu.
Mâchoires cornées, fimples , intctieurement ciliées, terminées par une pièce
longue, cornée j aiguë, mobile.
Six aiîtennules filiformes, inégales , les antérieures minces, triai ticulces : articles
prefquVgaux , les intermédiaires longues j quadriarticulées ; premier article petit,
le fécond très -long, le dernier troiiqué^- les poftérieures longues, criarticulées :
premier article court, le fécond très-long , le dernier tronqué.
ESPÈCE.
I. Manticore maxllhire.
Noir y élytres planes, chagrinées.
^
M A N
I. ManticoRe mûiillaiie.
M.iNT.-coR.i maxiUofa.
Mdnttcoia nigrs , cîyirls pla::ls fcabris.
Mantkora maxiliofii, Fab. Sp. ir.f. tom. I, pag.
M A N
<^45'
I. — M..int. inf. tom. i.
iherculdtus arttrus nlgcr , tîy.r
Car.ibu.
lerçtiiis corzictJ h.rjuns , tibiis oyjcui-i finugzi
Vv.g'. Ment. i;J. loin. 7. -ag. 615. «". io. pi. 46,
fë- H-
Cicir^dclu gigantea nigra , elytris co/ij 'oiri\'u-
dhiiii ferrata ucw.a , ihjxacc biiobo. Thl'nb. Kov.
fp.inj d,f i.p.-s.fig ;S.
Mjntuom maxilloj'd. FuESL. Arddv. inf. %. p.
IJ7. n° . I. tab. 46.^^'. 6.
Le corps cfl grand , noir, avec le» élytres Se les
jambes quelquefois d'un brun-noirâire. La têre eft
g'-ar.dc, inéj^ale. Le corcelec eft iifle , poft;rJe'u-
re.neni- élevé , cannelé , échancré , avec les bords
tranchaus. Les élytres (ont planes, preî'cjuc !iiles au
milieu, avec la païue po'iéricnre & l;s bords laté-
raux chagiinés j les côcés loin laillans &: Icgèrcmciit
dentelés.
11 le trouve au Cai> de Bonne Efpéraiice,
MARINGOUIN. Voyci Cousin.
MASQUE. Geoffroy a nommé ainfi l'efpèce de
cal. te cornée qui recouvre la partie antéiieure de
la tête des Libellules. Vuyc:^ Lisllluli.
MÉ' ASIS. MjiLASis. Genre d'ina^k- de la pre-
niij!C Section de l'Oidie des Cojéopièies,
Linr.é a placé parmi les Taupins , & M. Fabri-
cius , parmi les H;rpes , 1 infeJte qui doit confricuer
ce nouveau genre , & que nous di-fignons fous le
nom de Mélaiis , tiré d'un mot grec qui lignifie noir,
parce qu'en cfFet c'eft la couleur propre à la leule
clpèce qui nous eft con.nuc.
Le iMtlalîs diffère du Taupin par les antennes
périmées ; par les mandibules & les mâchoires lini-
ples , &L par les antennulcs fiîiforinei : carartères bien
diffircns de ceux que nous avons donnés aux
Taupins. Il ne doit pas plus être confondu avec les
Hifpcs j qui ont les antennes filiformes , rappr )-
chées à la bîfe , les mâchoirçs bifides , & les an'icles
des tarfes au nombre feulement de quatie. Ce gcr.re
aiiroir plus de rapports avec ceux de Ptilin S: de Bu-
pre.ce ; mai": il en cft fi^fii ammeni diftingué par les
mandibules i ifiJes de l'un, & par les 'mâchoires
unidentées de l'autre.
Les antennes font pcitlinécs j de la longueur du
corceîet , & compolécs de onze articles , dor.t le
crémier eft aiopgi ; 'es dc:ix liava'.s fo'.t courts,
ii.r.^.'les ; Jes auties Ic^nt courts & la;c:aicaie;,t pro-
longes.
L.i Louche eft compofée d'une livre fupérîcure ,
dedeuï mandibules, de deux rr;icho:res, d'une lèvre
inl'ciu'urc , & de qi:atrc anicnr.ules.
La !èvrc fupéii;urc eft cou-.ec , 1
aiiondic.
prefijUC
Les irandibulcs font courtes, cornées, un peu
arquées, poi.nues , fimples.
Les niâi-hoires font petircc , prefque cornées j
iiniples, arrondies , & légèrement ciliées.
La lèvre inférieuie eft prefque membiancufc ,
étroite, un peu avancée , entière.
Les antennulcs antérieures font une fois plus
longues que les poftéîieurcs, & compofécs de quatre
articles , dont le prcmi:r eft petit 5 les autres (oirt
arrondis; le quatrième eft plu-; gros & ova'c. Elles
font inférées au dos des mâchoires. Les .intennules
poliérieurcs font courtes, filiformes, & compofées
de trois articles , dont le premier eft petit, le fécond
arrondi, & le dernier ovale. El'es font inférées à
l'ex:réraité latérale de la lèvre infétieure.
T a tête eft allez groiTc & à moitié enfoncée dans
le corceîet ; ce qui donne à cet mfedc !a-f ~rme d'ua
Eupiclte. Les yeux font arrondis & peu lUi'iaus.
Le corccle: eft de la laigeur des éiyires ; il eft
terminé de clii ]iie cô;é S;' pofiériearé.nint , en
pointe avancée, ce qui a uns doute porté Linné à
placer cet infeifte parmi les Taupins.
Les élytres font dures, coriacc'es , de la srandcur
de rahdomcn. Elles cachent dei^x ailes liiembia-
ncufes, repliées. L'éculfon eft petit, airondi pofté-
neutement.
Les patres font de longueur moyenne. L"< jambes
fjut flmples & cum|irimées. Les tjifcs font compcfés
de cinq artiJcs , qui diminuent progredivemciu de
ioni-ueur & dVpailfcur : le dernier eii très-mince , Se
terminé pat deux ongles crochus.
Le Mélaiis eft rare & peu connu. La forme de fon
corps eft a!ong!e & cylindrique. Il doit être rangé
parmi les infectes dont la grandeur eft au-dcllous tle
la moyenne. Il ne paroît pas voler fréquemment. Le
vol l'.'ger n'eft ordiiiairement i'apanagc que des
inf. des qui vivent fur les fleurs,' Sa larve eft in-
connue : nous ne pouvons que fonpçonner qu'elle
eft logée & fc nourrit dans la fubl'ûnce du bL,is
mort ou carié , fur lequel on trouve toujours lin-
fectc rar.fait.
f^a Suite de l'incroduâlâîi à tH'iJtolre Naturelle des Infimes:
MÊLA
S I
S.
\\ E L A s l s.
E L A T E R.
Li a
HI S P A.
Fjs*
CAR
ACTERES G
É N É
R I
Q
u
E
S.
Antennes pedinées d'un feul côte , de la longueur du corcelet , compofées
de onze articles : le premier long j les deux fuivans courts, Amples j les autres
lacéralemeiit prolongés.
Lèvre fapérieure courte, cornée, arrondie, ciliée.
Mandibules, courtes, cornées, arquées, pointues, fîmples.
Mâchoires courtes , prefque membraneufes , fimples , arrondies , an peu
ciliées.
Lèvre inférieure avancée , prefque cornée , entière.
Quatre antennules. Les antérieures une fois plus longues , quadriartlculées :
premier article petit; les deux fuivans arrondis; le troifième un peu plus gros &
©▼aie. Les poftcrieures filiformes , courtes > triarticulées : premier article petit ;
le fécond arrondi j le troifième ovale.
ESPECE.
I. Melasis buprefloïde.
Noir; antennes & pattes d'un brun fi.rn!glneux ; ély très finies ,
M E E
I. IMÉLASis buprcilcïdc.
Mllasis iuprcfioidcs.
MeLiJis nigra , antcnnis pedibufque fufço-ferru-
pneis j etytiis flriatis.
Elattr bupreftoi'ies thorace c^p:it recipUntc , an-
tir.nis piàiv.ctis , ^orptre tolo r.igro. Lin. Sy/i.
«jr. pjg. 65 S. ,1". 57. F^ua jucc. n?.. 741"
E! :er buprcftoiJcs c'.lindrkus nig^.r immdculatus,
(apitt reiruclo, Fab. Munt. iiif. toin. i. pag. 17;.
""• J).
Hifpu flabcllicornis ar.ter.r^is pcBinatîs , elytris
Uv.b^s dt'is. Fas. 5y_/î. ûit.pag. 70. n''. z. — Spec.
inj] cvm. I. /jj^T. JJi. /ji?. !_ — Mant. inf. tom. 1.
Z"'^- 47. "■"• t.
II varie pour la grandeur. Le mâle eft ordinairc-
ineiu une ou deux fois plus grand que la femelle.
Les antennes & les patres fotic d'un brun feirugi-
ncux. Tout k corps d'- noir , fans rathc*. Le coi-
celet cft poinnilé , ]>rcl'que chagriné , & légèrement
cannelé. Les clyiies font ilnées &. prcfquc cha-
grinées.
Il fe trouve en Europe.
MEI OÉ. Mbloe. Genre d'infedcs de la féconde
Stdion de l'Ordre des Coléoptères.
Ce genre a été confondu avec les Cantliarides par
Lumcus , Dcgcer & plulieurs aot^urs. Le nom de
Mef-.é, qui lui arté donné par Linncus, fiiconlcrvé
par Gtoftroy & Fabncius, pounoit venir d'un mot
grec qui veut dire noir , à caufc de la couleur géné-
rale de CCS infcâcSj qui font d'un très-beau noir.
Ces infcfles ont quelques ra^pports aver les My-
labics de Fabricius , tic les Cantharides de Geoffroy j
mais ils dih'crcnt des premiers par la Icvrc inférieure ,
qui eli: membraneufe dans les Mylabres, & cornée
dans Icj Meloés , & des fécondes par leurs antennes
mcnilif^rmes, tandis que celles des Camharidts ilnt
filiformes.
Les antennes font moniliformes , un peu plus
longues que la rête & le corcelet : elles font compo-
fées de onze articles; le premier eft grand , rronqué
antérieuremenr j le fécond eft petit ^ apphti ; les
autres font arrondis ; celui du milieu eft tronqué
dans k mâJc ; le dernier eil fétacé.
La bouche efl compoféc d'une lèvre fap.'ricure ,
de deux mandibules , de deux mîichoires , d ime
lèvre inférieure , Se Je quatre antcnnulcs.
La lèvre fupérienrc eft cornée , échanctée anté-
rieurement.
M E t
■6.'^
Les mandibuîci font triangu:.iire$ ^ srrcuîcs ^ c;,r-
nécs , aiguiis & fans dents.
Les œâchoircs font cornées , droite» , compri-
mc'cs , bifides ; les dcu» divifions prcfijuc éga!es ;
l'externe un peu plus grande , arçucc , aieuë; l'in-
terne tronquée,
La lèvre inférieure eft coiaéc , rc'trécic antér'tu-
reii'.cat peur riufeition des antcnnLiIes, lé^crtmeiu
tclianctéc.
Les antecnules antérieures font plus longues que
les poUérieure» , comrcfécs de quatre articles; le
premier très-petit; le fécond & le troilième grands,
triangulaires ; le dernier ovckIc. Les antennùîes po(-
térieures lont compoféesdc trois articles; le prcmier
eft très-petit j le fécond efl: alongé ; le troiCéme eft
large , tronqué.
La rête eft brge, déprimée de devant tn arrière,
inclinée fous le corcelet.
Le corcelet eft prcr.pe cubique, un peu rétréci
poftérieurement.
Les él) très font mcllcj , fe recouvrant vers 'a fu-
ture, &. ordinairement plus courtes <jue l'abdumtD.
Il n'y a point d'ailef.
L'abdomen eft compofé J'anncaax diftînds Si
mous. Les fligmates s'apperçoivcnt facilement.
Les pattes font longues. Les cuilïes & les jambe»
font comprimées; les jansbcs font un peu arquées.
Les taries font compofés de cinq articles aux deux
premières paires de pattes. Se de quatre feulement*
la dernière. Le premier article des rarfes eft alonqé j
ri dernier eft terminé par deux crochets doubles , m
externe, & un autre plus petit interne.
Ces infcdes fe Trouvent au moi; de inai^ dans les
champs, dans les terres labourées, ils fe nourriirenc
de feuilles de végétaux. Lorfqu'on les prend , on voit
fortir de l'articulation de chaque genou une goutte-
lette d'une liqueur jaune & vilqucufc. Les femelles
ont le ventre extrêmement gros au mois de mai ; elles
marchent lourdement : elles dépofcnt dans la terre
Jes «ufs contenus dons ce: énorme ventre. Ils font
entas, oblongs , d'une couleur orangée claire. Les
larves en forcent au bout d'un mois.
Ces larves font très-petites, hexapodes ; leur cou-
leur eft du:i jaune d'ocre , avec les yeux noirs. La
rête eft un peu ovale & applatie , garnie de deui
antennes , de quatre antennules, & de deux mandi-
bules longues & crochues. Les antennes font triarti-
culées, 6i ttrniiaécs par un long poil. Le corps eft
compofé de douze anneaux ; les trois premiers, plus
grands que les autres, ferven- d'att.iehe aux pa'ttcs,
& paroiûcut tenir la place du torcekt. L'extrémité
64S
M E L
de l'abdomen efl garnie de quatre filets très-fins, don:
deux longs & deux courts. Les partes de ces larves
font terminées par deux crochets aigus, entre lef-
qiiels ou voit une pièce large, appUtie & lancéo-
lée. Ces infedes s'aident anlîi à marcher & à s'atta-
cher , au moyen d'un mammclon qu'ils ont à la
partie poûérieurc de l'abdomen.
M. Degeer ayant mis des mouches avec ces larves.
nombr»
lu point
M E L
i! remarqua qu'elles s'actachoicnt en grand
fous leur corcelet, & fuçoicnt la mouche ;
de la faire périr en peu de temps.
Cesinfe(Ses ont la propriété vcficante des Cantka-
rides véfictitoircs , mais avec beaucoup raoin'. d'éner-
gie. On les regardoit autrefois comme fpécinqucs
contre la rage. On les faifoit entrer dans la compo-
luion de certains craplâties.
MELOE ,
Suite de rintroiucîion à l'HiJîolre Naturelle des Infectes,
(?49
M E L O E.
M E L O E. Linn.Ceoff.Fas.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes moiiiliformes j compofces de onze articles j le fécond très-petî:,
ceux du milieu plus gros.
Lèvre fupérieure cornée , échancrce.
Mandibules arquées , cornées , fans dents.
Mâclioires coruces , droites, comprimées, bifides; deux divifions prefqu'égalcs j
l'excsmc arquée , rintetne ttoiiqiice.
Lèvre inférieure cornée, rétrécie antérieurement.
Quatre antewnules inégales; les antennes plus longues, quadriarticulées : le
premier article trcs-pctic , le dernier ovoïde. Les poltérieutes triarticulées : le
premier article très-petit , le troilîcme large , tronqué.
E S P E C ES.
I. Met.oé profcarabé.
D''un noir violet chagriné.
1. MelqÉ de Mai.
Anneaux de la partit fupe'rleure d'un
rouge cuivreux.
3. Mélok liffe.
Noir ; corcelet reboràé • élytres lijfes
très courtes.
Hlfi. aat. Infeaes Tome VU.
4. Meloé automnal.
Noir, lijfe; quelques points excavés fur
les élytres.
5. Meloé bordé.
Noir; borà des élytres & du corcelet jaune.
6. Meloé ponctué.
Noir; corcelet & élytres marqués de
points varioleux.
6^0
M E L
I . Mzioi profcarabc.
Mr-LCE profcanihcus,
Meloe corpore vioiacco , fcahrc.
Mcloe frofcarjkus , corpore vio]aceP. Lin. SyJJ .
nat. pag. 6-j^.n^'. i. — Fiiun. fucc. n ' . jp6.
Meloe profcaraheus. Fab. Syft. eut. pag. i;<,.
«"• I- — Spec. inf. tom. \. pag. 327. n° . i. —
Mant.Inf. t. i.pa;7. 1.5. n°. i.
Melce. Geoff. I7J'. to'ii. I. pag. 3-77. n° . i.
pi. 7- h- ^•
Le Pfofcarabe. Geoff. Ibid.
Cantharis profc.iraheus optera, viol-.ceo-nigra.
Degser Mém. tom. ;. pag. j j . ^V. i. fig. 1.
Scarabeus mollis , e nigro-viulà nitc-is. LisTiR.
Scar. angl. p. 591. n°. 27.
P/-oyJar.i/5t-u/. MoUFFET. Theat. inf. pag. 161,
fig. média.
Profcarabei fœmina. J o N s t. Inf. pag. 74.
tab. 14.
ftrmis maialis. C L U T. Hemeroh. pag. 81.
n". 75.
Frisch. //î/. V. 6. riii. 6. _/j^. y,
Kafin^ 7^/ 1. fdi. 9.
ScH\iFF. /lon. rji. 3, fij, y. . E/,,;,,
rii/'. 82.
Beugstraers. Nomend.
fig- 'î-
■;. fûJ.
SuLZ. J/.yZ. i,-/. tab. 7. _/ÎV. 10. — Car. inj.
tau. 7. /°-. 54.
Scoi-. £;!f. carn. «''. I S4.
Meloe profcarakeus. FoURC. Erit. par. tom i.
pag. \-j6.
ViLLERS. Elit. tom. I. p. 397. n". I.
Le mâle eft plus petit c,ue la femelle , & n'a
guère que huit lignes de long. Il ell cnti-rcmcin
noir. Le' aineiines (ont renflées d.,ns leur milieu &
bordées; l'article du milieu elt liéiTiirphéri..iue 'ls
tête eft plus large que le corcelet , &. chagrinée. Le
corcelec eft étroit, chagriné; les angles' (ont bien
marqués: ii eft prefque quairé. L.s clytres font
iioirts , molles , chagrinées , plus courtes que l'ab
domen, & (e rccuaviant a la lurure. Le ventre eft
ir. Les fti^aïaies
font noires.
ont tres-appaiens. Les pattes
Les antennes de La femelle font monilformes ,
moins rtnilces que celles du mâle dans leur milieu-
les picmicrs articles foiu iiérill^Js de poils nous. Le
ventre eft ires-voiummtux.
M E L
Il (e trouve dans toute l'Europe.
1. MtLoi de mai.
Mtloe mayalis.
Mcloe fimeatis do'falibus abdominis ruhro'
cupreis.
Meloe mayalis fegir.emis do-falis ahdomir.il
ruhris. LiN. Syfi. nat. p. (79. n° , z.
Meloe mayalis. Fab. Syji. ent. p. iço.^n". i.
— 5/1. mf. tom., I. fag. 5x7. n''. 1. — Mara. inf.
lom. 1. pag iij. n°. i.
Profcaraôcus aller. Frisch. Inf. v. 6. tab. 6,
ScHAFFF. Icon. tab. i-fig- 6.
PoNTOrr. Alt. dan. I. tah. 19.
ViLLERs. Ent. tom. \,p. 598. n".
Il reircmblc beaucoup au précédent. La tête & le
ccrcclet (ont d'un ronge cuivreux. Le corcelet eft
nés - chagriné. Les élytres (ont chagrinées, d'un
ri.ir bionzé. L'abdomen eft gi os. Les legmens dor-
saux font d'un rouge - cuivreux , avec la b.ile
bleuâtre.
Il fe trouve dans toute l'Europe.
3. Meloé lilfe.
Me LOT. Uvigaf.is.
Meloe ater , thorace marginato , tlytris Ircvijjt-
Tus IxviiMs. — Ent. ou li:jt. nat. des iufeci, t. j.
n^. 4j. n°. ;. tab. 1. fig. s. a. b.
Il rtllemble, pour la forme & la grandeur, au
Meloé pro!carabc. Tout le corps ell ces 1 oir. La
lêie eft liffe , penchée. Le corce'et eft quatre, un
peu plus étroit que la tête, muni de rebords tran-
chans. Les clynes font Iules , tris-courtes.
I! fc trouve dans les endroits fabloneux de la
Catalogne.
4. Me'loé automnal.
Meloe aurum'ialis.
Meloe niger Uvis , e 'y tris punBis excav.itis raris.
— Ent. ou hift. nat. aes inf. c. 5. n" . 45. n?. 4.
tab. I. fig. z. a. b.
Il eft très-voi(ïn du Mcloé profcarabé , mais
beaucoup plus petit ; U n'en eft peut-être qu'une
variété. Il eft d'un noir brillant. La tête & le cor-
celet font parfaitement luTes. Les él)tres (ont unies,
avec quelques points cxcavcs : elles font prcf^ue de
la longueur de î'abdoincn.
U fe trouve en Europe,
f. MfLOÉ bordé.
ME2.0E marguiatus.
M E L
Mv/oeniger, tho'.icis el-r^o-un^qi:e m.v^^i.e fc r-
riii,::ico. Fab, Si-ec. ,,:]] :,;,,. ; . p. y.'6. ;.". ..—
Mjiit. mj. tom. I. p. iij. ;;". 5.
Meloc hungarus ciptems ater Uvls tho-.-c'w-
hafi cytrorumque marg'ne iiifciiurt ùnu^'r-.^ii
ScHRANK. Bcytr. 71. "19.
Mclûemaruinatus. Villers. Ent, tom. up. 40'.
"'. 15. ^
Aîf/oe hunf;.::,us. Villers. Er.t. tom. i. p. ^-j^.
Il cfl: moitié plus petit que le Melcé prorcjrahv.
La tête efl noire. Le coiceict cil noir, bniài- .!l-
fcrriigineux. Les élytres font couiics , nniics , iilicç ,
avec le bord extérieur fer: ugineax. L abJorni:!! &; les
pattes font d'un noir pile.
Il fe trouve en Provence & en Itahe.
6. Melcé pondue.
Meloe punciatus.
Mdoe atra tkoracc clytrifque variolofo purCi.,tis.
rAB. iy/. eu. edn. 1. pan. z.pag.^i^. „o. ^.
Meloc tuccia. Ross. Fuun. etrufc. ,. p,,,- . .0
n". S9i.uà.^.fig. j. t o- -,^-
Mdoe mahnfis. Pall. lt:r. i, 711. 5 g.
II reflemble beaucoup au Melo' profcaraljt', dont
il n'cR- peut-être qu'une viiiéié. 11 en diff'êie par fa
couleur d'un noir plus matce , & par des points en-
foncés, comme cicairifés, qu'on remarque fur fon
corps.
î! ^c trcuvc en Angleterre.
MtLOLONTHE. Voyei HANNETON.
AJÉLYRE. MELTKrs. Genre d'infcac de la
première Stdion de l'Ordre des Coléoptères.
M. Fabricius a établi un genre d'uifecles, fous le
nom de Mcfyris , qu'il j-lace parmi les noms grecs
obfcurs ,_ & dont la décompcfition ne nous a donné
aucune lignification particulière qui pulife s'adapter
à l'objet défigné. Ce genre, dans cet auteur , li'cfi:
compofé qui de deux efpèces. Nous l'avons aug-
menté de quelques efpèces nouvelles , ainfi que de
celles qui s'y rappoitent par les mêmes caraitères
génériques , & qui ont été difperfécs dans d'tTérens
genres par M. Fabricius , & par quelques autres
Er.tùnioloaifles.
M E L
Les antennes fihfoimcs, i;n peu en '". ic , 1rs 1
dibulcs (impies Se les mnchoiic^ inM,!.'; t'c". .
tinguent fuffifainm'.-nt ce gcnic de tous ic préié
fc nombre des pièc.s des tar'"es ne permet pas
confondre avec celui de Lagrie.
Les a'nenncs font filiformes, l.'g^rement en
ordinairement un jieu plus ci.iiitCî 11:0 L- ccK
Elles font compcfécs de onr.e articles, dor.t le
mier cft un peu rci fié à fon cxtréni-a'; le fe
efl- court & prcfque conique ; le rroihhnc c(l le
■'ong ; Il-s fuivans font prcfjuc en fcic ; le dern
une forme ovale. Elles font inférées à la parue
talc de la tête , un peu au-devant des yaix,
L.i bouche cfl compcféc d'une 'lèvre furéric
de d^-ux manJ.bules , de deux mj:l!oiics à
Itvre inféiiiure , &: de qu.iire antcinniles.
La lèvre fupérieurc efl; cornée^ arrondie, c;
Les mandibules font cornées, arquées, ilm:
pointues à i'cïtiéiinté.
^5
tl-.T.
plus
ier a
laté-
Lcs mâchoires font cornées , divifécs en deiix par-
ex-cme plus grande ,
tcine pctirc ."mince ,
dont
& ui
arrondie, cil:
prefque cylii d
La lèvre inférieure efl avancée , étroite ,
la bâic, mcmbraneufe , échancrée, pref>jL
, l'extrémité.
: bifide
Les antennules antérieures font filiformes, un '■eu
plus longues que les poflérieures , & conipofée3''dc
quatre amcles , dont le premier e(} irè-petit , le fé-
cond conique; les deux derniers font prefque égaux
entre eux. Elles font inférées au dos des mâchoires.
Les antenuuîes p-jUérieures font fi.'iformcs , & ccni-
pofées de trois articles , dont le premier efl: très-
petit , & les deux autres font prefque égaux. Elles
font inférées à la partie latérale de l.i lèvre infé-
rieure , ;.u bas de l'écliancfjie.
La tète cfl avancée, un peu inclinée. Les yeux
font arrondis , un peu fail'ans. Le ccrcelet c!l allez
gr.rnd , un peu convexe , légèrement reborde. L'é-
cufîon ell petit. Les élytres font rebcrdées , ordi-
nairement chagrinées , marquées quelquefois de
lignes longitudinales élevées. Elles rcceuvrent l'ab-
domen , & cachent deux aihs membrancufcs , re-
pliées. Le corps a une forme plus ou moins alongée,
légèrement d-piimée. Les pattes fo.it fimplcs k de
grandeur moyenne. Les tarfcs font filiformes &
compofés de cinq articles, dont les quatre premiers
font égaux ; le cinquième efl un peu plus long que
les autres , & terminé par deux crochets.
Ces infedcs, quoique renfermés dans des diraen-
N n n n •-
652
M E L
^O! !. .'iTcz born-'es, pic'fcntcnr encore à l'œil une
fci:iit L.è -apparente, & en g'néral ornée de coii-
lems billaïues & agréables. On les trouve dès la fin
du printemps , au commencement de lété, fur diffé-
rentes plantes , & particulièrement (ur les fleurs
compolées & fur les fleurs en omb.lle. Une eCpèce.
treî-comraunc dans les provinces méridionales 4c Ij
M E L
France , fe trouve cnnilammein fur les plantes gra-
minées. Ils volent avec alfez de Facilité : mais cepen-
dant on peut les pendie aifcracnt. QuoKjue ces
infedes loicnr tiès-communs , leur larve n> us cil
encore entiè, emt.ir inconnue ; &: il ell d autant plus
difficile de Ja coi.noitre, que fans doute elle fe cache
& vit dans la terre.
Suite de f introduction à l'ilifloire naturelle des Infectes.
M E L Y R E.
M E L Y R I S. F A B.
CARACTERES GENERIQUES.
Antennes filiformes, nn peu en fcie j prefqiiede la lonf'uetir du corcelet : onze
aiticles ; le premier alFez gros; le fécond petit j le tro)licme alongé ; les autres
égaux.
Lèvre fupérieure coriu'e , arrondie , ciliée.
Mandibules cornées , arquées , fimples , pointues.
Mâchoires cornées, divifées en diux parties : civifion externe grande, arrondie,
Ciii.'e ; diviiion interne petite , mince , prclque cylindri-]ue.
Lèvre inférieure avancée, cornée à la bàfe , mcinbraneufe j prefque bifide à
l'extrémité.
Quatre antennules filiformes , inégales. Les antérieures un peu p'us longues ,
q:'adri.l^ticulLe^ : premier article peut; le fécond tonique-, les deux derniers
prciqu'égaux. Les poltérieures courtes , triarticulées : premier article petit j les
dtux autres prefqu'cgaLX.
ESPECES
I. Melyre verr.
D'un ver: bleuâtre j élytres rahoteufes ,
avec trois Lignes longitudinales élevées,
z. Melyre abdominal.
Bleu . un peu velu : élytres rab teiifes ,
avec trois lignes élevées i abdomen rou-
geùtrc.
}, MelTije noir.
Noir ; élytres avec trois lignes élevées.
4. I\Ielyre pubefcent.
l^'ert pubefcent; corcelet avec deux
élytres , avecjlx lignes élc.'ées.
5. Mel\'re cilié.
D'up ble:i foncé ; élytres avec trois li-
gnes élevées , & les points enfonces.
6. MtLYRE auli
que.
l^'eit j l ifunt; élytres terminées, avec
deux taches bleues. Velu.
==J
6s^
Suite de i'introiuclicn à l' Hifloire Naturelle des InfzClcs.
M EL Y RE. (Infectes.)
7. Melyre rayé.
13. Melyre floral.
Noir ; élytres avec deux raies longitu-
Noir ^ fans taches ,pujejcent ; antennes
enfcie.
dmales ^ & une troijlime courte , jaunes.
8. Melyre bleuâtre.
14. Melyre bronzé.
D'un vert bleuâtre, puhefcait : antmncs
iy pattes noires.
Bronzé, pubef.ent ; cljtres avec plujle::rs
rangées de points noirs.
ç). Melyke atre.
1 5. Melyre teflacé.
Noir vtlu ; antennes en fcie ; jambes
terminées par un crochet.
Tejlacé , pâle ; amendes noires ,p.iks
10. Melyre velu.
à leur bâfe.
Noir j velu; élytres molles; tarfa
\G. Melyre flavifède.
Jlmples.
D'un noir bron:^é ; jambes & tarfcs
1 1 . Melyre quadrimaciilé.
jaunâtres.
Noir, un peu velu S élytres avec deux
17. Melyre doareux.
taches rougeàtres.
12. Melyre plombé.
Noir ; éljtres & jambes tejlacéis.
Bron:^é ^ légèrement velu; élytres
flexibles.
^M
M E L
I. Mélvrf vert.
Af £ ZYRTs V ina is .
Mcfyris vir.-dis , elytris linàs ekvjtrs f'dus.
Fa B. S\ft. entcm. p. 5 .s. n''. i . — Sçec. inf. tcm. \ .
fa^. (.7. n^. 1. — M.',;f. /.■:/. tom. I. f.'g. 56.
Mdyrls vindis. — Nacurf, 24. ;^i^. 1 I . n='. i j.
rai. 1. j'îV. I y.
Les antennes font noires , prvf.jue de la longueur
de la moitié du corceict , un peu en Icie. Tout !e
corps eft vert- liiif^nt , & cjULltjiicfviis bleu. La tête
cil orjinaiivment inclinée. Le corcelec eft raboteux,
rebordé j il a une ligne lonsitndina'e peu enfoncée ,
au milieu , &: une ligne pcuélev'e vers le bord cî:-
t 'rieur. L'éculibn elr tronqué po!'tériCurem-nt. Les
clytres font raboteufjs , & ont chacur.c trois lignes
longitadinales élevées. Les pattes lont fimples., de la
couleur du corps. Les tarfes font noirs.
11 (e trouve fréquemment fur les flcjrs , au cap de
Bonne-Efpérance.
z. MÉlyre abdominal.
^Jelvris abdominalis.
Mclyris cyaneus pubefcerts y elytris lineis eUvutis
trthus , abdomine rufo.
haaria abdominalis l'A/tî/O , cyanea , elytris lineis
eltvjcis tribus, abdomine rufo. Fae. Mant. inf,
tom. i.p. 9h r.". 14-
I! rclïemble beaucoup an Mélyre vert. Les an-
tennes font noir.itres , courtes, prefque en fcie ou
pcrfjliées. La té;e cft bleue, inclinée. Le corcelct
eft bleu , avec une ligne longiuidmal. peu enfoncée
L'écuifon fit petit, triangulaire , bleu. Les élytrcs
foin rab.;reufes, & elles ont rrcis l.gnes longirudi
na'ss élevées , bien marquées. Le delFous du cor-
ce et, la poitrine 6c les pattes font bleus. L'abdomen
eft rouge.ître. Tout le coips ell pubefcent.
Il le tiouve aux Indes orientales.
3. Mklyre noir.
Melyris n'gcr.
Melyis niger , e!ytr:s lineis elevjtis tribus. Fab.
Spec. inf. tom. i. p. 6-j . n" . 1.
Il rclfemble beaucoup au Mélyre vert 5 mais il ell
plus petit & entièrement noi^. L';s antennes font
noires prefque en fcie, & perfoliées dans toute !eu'
longueur. Le corcelet e(t un peu raboteux ; il a des
lignes lon2;iîud;njles peu élevées, rrès peu mat-
cj'uées, avec un rebord allez marqué. Les clytres
lonr un peu raboteufcs , ïc clle^ ont chacune tio^
lign.s longitudinales élevées. L'écuilon clt petit &
triangulaire.
Il fc trouve
M E L
4- MiLvr.E pubtùent.
Melyrts pubcfcens.
■lyr.s vtridis pubefcsns , thc
^55
Melyris
.lytn
de
Il rcacmble beauc.Mip au Mélyre vert , mais il
eft une f.-is plus périt, & il a une forme un peu
plus alongée. Tout le co:ps efl vert & pubefcc.it.
Les antennes font noires , prefque en fcie , & de la
longueur du corcelet. La rete ell inclinée. Le cor-
celet a des rebuds un peu relevés, & une ligne
longitudinale élevée de ch.ique côté, près dcs"e-
bords. L'éciulon eO: un peu arrondi poîtérieuremcnt.
Les élyttes font forremenr poinrillées , & elles ont
diacune trois lignes longitudinales élevées. Les
pattes font d'un veit noua;re , a.cc ks taries uoiis.
Il fe tioavc.
5. Melykc clic.
Melyris c'iliaius.
Melyris cx'uleu^, elytris lineis tribus thvatis
purMiJque imprejjis.
Il rc/Temble cntièrcmcnr au Méjyie vert , mais il
eft deux fois plus petit. Tout le corps eft d'i.n bleu
foncé. Les antennes font noirâtres , en fcie. Le cor-
celcr rft rebordéj il a une li^ne enfoncée au milieu,
& une Lgne longitudinale élevée, de chaque c6;é^
vers le bord. Les élyircs ont trois lignes longitudi-
nales élevées, indépendamment du rebo.-d & delà
(uture ; entre ces lign.s on anpcrçoit ircis rangées
de points cnfjncés , allez gros 3 le boid e'-t-iîeur
eft un peu cilié.
II fe trouve au Cap de Bonnc-Efpétar.ce.
6 MrtYRf a'a!ii]uc.
Melyris aulicus.
is , elytris tcjîaceis
Melyris viridi - £neu
maeulis duLtbus cydne;s.
Crioccris aulici viridi-îiej nitidi , elytris tefta-
cns , ma.idis duabus cyaneis. Fae. Syec. mf.
!om. i. pjg. TÇ4. n". ii).—Munt. inf tom. i.
P^g. 89. n-. 5 S.
Il relTemble entièrement , pour la forme S: la
grandeur, au Mélyre velu. Les antennes font fili-
formes , un peu en fcie , noires , teflacées à leur
jàfe. La tête eft verte brillante, mais la pattie an-
térieute du front eft jaune , & on y appercolt ânux
éminence": oblongues , un peu obii lUes, divergentes.
Le corcelet eft vert brilljnt , rebordé. L'écuiïon eft
vert i: en forme de cœur. Les élytres font poin-
tillées , légèrement chagrinées , d'une couleur tefta-
cée , avec deux taclics bleues, une petite vers la
bâfe , & l'autre beaucoup plus grande vers l'eitré-
6^6
M E L
miié, Lî dc/Tb'-is -in corp? eft vert. Les pattes fcnt
cc-lac'ies , avec les taricî obfcurf.
Il fe rtouve au Cap de Bonne-Eipcrance,
7. MiLvr^E rayé.
Melyris iineatiiS. ^
Milyris f.lgcr viUofus , elytrls line'is fexquhtr-
tlis p.vls.
Anoblum. lineatum piLfum nigrum , elytru ùr.cis
fcxqiiitcrtiis rufis. Fae. iîyf:. eu. ^ag. Oi. ;;*■'. 5.
'—àiec. inf. tom. i. p. 71. n-\ 6.
Lagr'ia lincata. Fab. Mant. inf. lom. \. p. 94.
R^. 10.
n tcfTemblc, pour la forme & la graiTii-ur, au
Mclyve noir. Les aiitcn;^.es t'ont brunes, vciaes ,
filiFormes. La lêtc 5c le corcclet font noirs tV velus.
Léccllon eft noir. Les élyires (ont pointillces ,
noires, avec une raie tout le long du l>oril cxt^iitu:,
une autre un peu llnuée, à côré de la luture , i]ui
vient s'unir à l'autre, un peu avant 1 extrénàié;
enriii une troidè.Tie lonflitulnule droite , au muicu
de l'élytrc. Le corps eli noir en-deilous li: uu peu
velu.
Il fe trouve au Ercfii.
8. MtLYRE bleuâtre,
Melyris cymuus,
Mtlyris pubefceus , viridi - caruUus , antennis
tafijque nigrii.
Lagria cyanca fubvi'hja cyantx , antcr.nis ni-
gris. F.'.B. i)p<.c. i.j. App, pug. 4»9.
Lagrici caruien. Fas. Munt. inf. tom. 1. ;;. 54.
Anohium cyaneum. Fab. Syfl. cit. p. 63. n°. 6.
»— — ^pec. inf. zom. i. pag. 71. /;■'. 7.
Cicindila vindi-i.ii.raUd. GtÔfF. Inf . tom. l.p^g.
177. n^. H-
La Cicindèle verdâtre. Gîopf. ll>.
Il reffemblc au Mélyre veit, mais il efc deux ou
trois fois plus petit , JJ: 1! a une forme un peu plus
alongce. Les antennes fonr preltjue en fcie , noires ,
d'un noir verdâtre à la baie. Tout le corps cfi: légè-
rement velu, d'un vert plus ou moins bleuâtre. Le
ccrcclec elt leborJé , fortement pointillé , Hgère-
ment raboteux. Les élyrres font forcement poin-
tillé.'s. Le dedous du corps efr très- luiiant. Les
pattes font d'an ver: - bleuâtre , avec les tarfcs
noirs.
Il fe trouve dans toute la France , fur les fleurs.
Il eil très commun dans les provinces méridionales.
M EL
9. MÉLvfiH atre.
Melykis' aur.
Mdyris n'ger vi.'lofus , antair.ls fcrratis , tlbiis
nppenduulatis.
Lagria atra anrer.nls ferratis hirt.i , atra. Fab,
Mant. inf tom. l.p. Ljj,.n°. 18.
Bilp.i hirta antennis ferratis atra hirta. Fab.
S.ec. i'.f. io:n. i. p. Zx. n'>. (,.
DermeftiS liirtus aier kirtus. LiN. Syft. nat. p.
5É3. n". 14.
Cantkaris pHofz. Scop. Enc. carn. vP . 131.
Dfrrnufes kirtus. SchRANK. Enum, inf. auftr,
r-". If.
11 eft plus grand & il a une foi me moins alongée
que le M.'lyrc bleuâtre. Les antennes font un peu
en Icic, de la longueur du corcclet. Tout le corps
eft noir & \'elu. Le corceler eft rebordé. Les élytrcs
font pondu-ies. Le premier article des tarfcs anté-
rieurs &. poi'.crieurs, dans l'un des deux fcxes feule-
ment, eft alongé , un peu arqué , èf muni , à fa
bâfe , d'une appendice longue , ar(;uée , qui paroît
inférée a 1 extiémicé de la jambe , pi. x. fig 8. d. e.f.
Il fe trouve dans les provinces méridionales de la
France , en m.;i &c juin , fur les plantes graminées,
10. MÉLYRE velu.
Melyris vitlofus.
Mtlyris nigcr villcfus y elytris molliufculls y pe»,
dibus Jimplicibus.
L.7gria nigra pilofa nigra , elytris moUiufcuUs,
Fab. Spec. inf. aipend. pag, ^^^. Mant. irf.
toin. I. pag, 94. n°. 19.
Anobium nigrum pilofum nigmm , elytris mcl-
HufeuUs. Fab. ^yft' ent. pag. ^4. n°. 4. — Spcc,
inf. tom. I. p. 71. n". 5.
Dcrmefles niger obiongus pilofus niger , elytris
moùiufculis. LiN. Syji. nat. p. 564. n". 18. —
Faun. Suec, n". 459.
Il eft une fois plus petit que le Mélyre atre. Tout
le corps eft noir , velu. Les antennes font prefque en
fcie , un peu plus longues que le corcelet. Les élytres
font un peu flexibles. Les taries font fimples.
Il fe trouve dans toute l'Europe, fur les fleurs,
11. MÉLYRE quadrima:ulé.
Melyris quadrimacu.'atus.
Mtlyris nigcr villofus , elytris maculis diialus
ru-\s.
Il reflemblc au Mélyre bleuâtre , mais il eft un
peu plus petit. Le corps eft noir , un peu velu. Les
M E L
antennes font pi-efquc en fcic. Le corcck-t cl léç-^re- j
ment reboi'lé , un peu pointillé , avec une pciite
ligne cnfûiicre ver-; le bord iatéral L.-s élytrcs r.)nt
fircraenr poMitiUécs , & oi t cliacin e deux taches
rouocj-revj l'iiiic v.is id bâle , & l'auttc vers i'ex-
trcfmité.
Il fc trouve dans les provinces méridionales de la
France, fur Ici Heurs.
II. KzLYRE pliinibé.
MitTRis flumbcus.
M( yis A itus vlliofus ^ dy'.ris rr.olU^fcid'S,
Ciciia'Lla r!-^:r.^^o-nig a. GtOfF. Inf. tom. i.
fag. 173. «'■'. I).
La Cicindèie plombée. Geoff. l>ii.
Il a uns forme plus alo;igée que celle du Mtiyrc
non. Tout le corps e!l brorizs , Icgéreniciir vc'u.
Lïs an:;:iines lont d un noir bronzé , légèrement en
(cie , un peu plus longi;es iiue le corceiet. Les
élytrcs lùnt un pca flcx-.bks. Les pBîccs font d'un
lioir bro:rié.
Il fe trouve comm'.ui.';ncnt fur les fieurs , aux
Cjiv:ron5 de Puris.
( ;. JLlvre floidl.
ViT.l.-Kls forJh.
Md-.rls r-^'ejli.r.s n'gir irr.~.tcuh:us , ante~nis
Il eft de la grandeur du Mélyie noir , mais il eft
un p.;u piu> larjic. Tout le corps «fl: pubefccatj
roir , u;i peu lur.arc, fans r,>.chcs. Les arjteiines
lo; t tics en fcie, un peu pius longues que k cor-
ceiet.
Il fe tioave aux ravirons de Paris.
14. MÉLYRE bronzé.
hL-'yris meus pi.hef.ens , c!\ti'is ^unBis ftyr.jris
nigns.
Il rclTenibl^ au MHyre ncir. Les anter.nes font
noire':, l-!;»r-miin en !eie , _r,'ièies_ plus lon;'i;e<;
<jae i; coVcelet. Le corps cfl pubcfc:nt, un peu
■velu , d'une roiileur bronzée. Les élytrcs ont piu-
(ieiirs rausces de points noirâtres.
li ;c -.reuve .-lUX enviions de Paiis.
15. MÉLVRE tcll;.cé.
AîrLYRis :ej}.:cei:s.
M.-lyris pd!/ide tc/icccus , c:r.teinis >,\£t!S,, baf
fiiludlS.
Il eft de la gmdejr du M.ilvre noir. L».. aattr.r.cs
Mijf. ru:. I.ijenss. Tome ni.
M E M
'57
font filiformes , prefquc en frie , plu' lorî-zic--; que-
le corceiet, noires , pâ'e« a Lur b.ue L'-^ y. i:s f ne
noirs. Tout le corps clt d'une couleur ttlucéc pâle,
Lns taches. Les élytres font lilics.
Il fe trouve aux environs de Paris.
16. Mélyre flavipèdc.
Mblyris fiuvipcs.
Mtlyris r.igra-tneuS , liblls tj'j':^q::e flaVefcen-'
tibus.
Il a la forire alonpée , prefque lin"a;re du Mé-
lyre plcmbé. Les antennes font noires . iiiitcimes,
prcique en fcie. Le corps eit d un roir-bioizr pu-
befccnt. Les élytics font lilies. Les cuilies font d ua
noir-bronzé. Les jambes & les tatfes font jaunâtres.
il fe trouve aux environs de Paris.
J7. MÉLYRE douteux.
Melykis d.iHus.
M<::y^ls rJgcr, e'ytris ticî.fque teftjceis.
Il ell de la grandeur du M lyre bronzé. Les an-
tenne--, font non es, filiformes , un peu plus ionj^ucs
que le corceiet. La tête U le cotcclet font noiiârres.
Les élyrics font d'une couleur t ;ftacée obfcurt. Le
deffous du corps eft nuir. Les pattes font teftacécs ,
avec les cuilies noirâtres.
Je n'ai pas pu m'alTurer fi cet infeéle apparàerc
politivcmcnt au genre Mélyre. Je le place ici , ea
attendant que je puiflc mieux l'examiner.
Il fe trouve aux environs de Paris.
MEMBrv.ACIS. Genre d'inftcles de !a première
Scclioa de l'Oidre des Hémiptères.
L'4S Mcmbracis ont deux ailes nKmI>r.:.neufcs ^
Jéfléchies; la t:onipe eit infléchie ; lesartennes font
fétacées ; les pieds font eu général formés pour
fauter.
Linneus Zi. GcolTroy, S: les autres entomolo-
ei'i:es , ainfi que Fabricius , ii'avoien: point féparé
ko Membracis des Cigales, quoiqu'ils en aient
connu pluiieurs. Fabricius eft le premier qui en ait
fait lin ^tmc dillind , qu'Olivier Si. les entomo-
icgillcs aclucls ont adopté.
Les antennes des Membracis font trïs-fincs, plus
courtes que la tête , fubulées , couipofées de fepc
articles, minces, fétacées , &: à-pe«-ptès d'-'j^ale
longueur : elles loai ir^férées à ia p.inie aniéiictirc
de la tête , à quelque dilhaice des jeuz.
La bouche forme un bec al;,".t;é, nomitic en
iatir. , ro(lrt:m , Se q-e nous ave.i;s dijà appelle
rcfire : il eft infléchi , & appli f.ié k long de la poi-
trine. Or\ y difïingue la gai'te & lefjfoir. La gaînc
eil àvaniicc , cyliudrique j obtufe , univalve, coin-
C) eo.
6jS
M E M
M E M
polee de trois articles , dont !e premier eft trts-
court i les deux auties font placés lous le fuçoir.
La partie fuféiieuie e(t caiinelce ; elle eiï inîcrée
entre la tête & la partie laféiieure du corcckt. Le
fuçoir eft coœpofé de trois fcies égales, minces,
très-dcliécS; cjui adhèrent fortement l'une a l'autre;
elles font fubuléec , & re^-ues dans un canal vagi-
nal , inféré à la bâfe de la gaîne.
La lèvre eft alcngée, cornée, conique, dure &
membraneufe à l'extréniité , fubulée & aiguë; elle
couvre la bafe des foies.
Les yeux font arondis , faillans , globuleux .
fixés à la partie latérale de la tête. On remarque trois
petits yeui lifl'es, fixés à la partie fupérieure de la
tête , en triangle.
Le corcclet eft large & court ; mais l'écuITon eft
fouveiit fi grand & fi dilaté , qu'il couvre prefque
tout le coi'ps, & qu'il cache les ailes & les élytrc^.
Les pattes font de grandeur moyrnre. T.cs cuisfcs
antérieures font dentçcs dans quelques elj)ètci. |
Ces infciftcs étoient , comme nous l'avons dit ,
réunies autrefois avec les Cigales. Leurs mœurs
font à-peu- près les menus , mais ils ne font point
entendre ce bruit que dans la Cigale on aj:pe!le
chant.
Il eft difficile de dire pourquoi Fabricius a impofc
à ce genre le nom de Merabracis. Le mot grec
fcî/Lt^fu^ , dont il eft dé:ivé , (ignine nn petit poif-
fon ; & il n'y a pouic d'analogie entre les poiilons
& ces infedles.
Nous avons , à l'exemple de Graeîin , féparé ce
genre en deux familles.
Première famille. Foliacées. FoUaccd.
Le corcelet eft comprimé , membraneux & plu»
grand que l'abdomen.
Seconde famille. Croifées, Cruciatt.
Le corcelet eft , de cliaque côté, défendu par une
Suite de VTntroduSlion à Vllijîolre Naturelle des Infères.
<i')9
1
Ivî E M B R A C I s.
C I C A D A, L î N N. G E O F F.
M E M B R A c I s. F A b r.
1
il
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes minces, fé (accès , plus courtes que la tcte , compofées de fept
articles.
Bjuche formant un rofîre long , appliqué contre la poitrine.
Roftre trîarticulé , cannelé à fa partie fupcr'eure, & contenant un fuçoir formé
de trois foies égales.
Lèvre cornée , alongce , fiibulée , msmbraneufe à fon extrémité.
Tarfes compofés de trois pièces.
ESPECES.
* Memhrdcis foliacée.
I. Membracis enflée.
Ecujjon du corcelec enfie , tejlacé , ré-
luulé.
X. Membracis rhomboïdale.
EcuJJon rhomboïJdl, plus lar^e à fa
partie pojle'i icure.
j. Membracis feuille.
CorceUt arrondi, arre, marque de Ca-
ches blanches en croijjant.
4. Membracis jaunâtre.
Ccrcelet arrondi , flâne, avec une bande
& une tache aire.
5. Membracis fafciée.
Co'-celet arrondi , atre , avec deux ban-
des, dont l'ancérieure ejlfauve^ la pojlérieure
blanche.
6. Membracis bardée.
Corcelet vert & fans taches.
7. Membbacis frondiforme.
Ecuffon trh-grand & fnué ^ trcs-obtus
à fon extrémité.
8. Membracis fquamigère.
Corcelet armé antérieurement & poflé-
rieurement d'une épine.
66o
Sure de VlntroduciiOn à l'Hijloiri NaturelU des Tnficics.
MExMBRAClS, (Infeass.)
p. MraiBr.Acis du geiiêft.
CorccUt roux , trcs-almigé à fa pcrtie
poQéncun, & une Juis plus long que
l'abdomen.
10. Membracis intrme.
Cûicdet vc'-dihre , fu/'nié à fa parue
pojieruuie , & ds la longueur de tab-
iomcn.
11. Membracis miniqiie.
C rrcUt ftrrvg'mux , a'ong' pojle rlea
rems, t , carcnc , à de la longueur de
t abdomen.
12. Memeeacis roulée.
Corcekt liJJ'e , verUtre , bord bL:nc ,
pofléneuretncnc avancé , plus long que
l'abdomen.
i). Membracis rcuffe.
Entièrement roujfe ; corcelet comprimé
& vertical,
14. Membracis arquée.
D'un roux ro'r.-tr:; corcelet comprimé,
vertical, av<.c un croffluit juunucre,
1 5. Membracis bollue.
N'ure ; co- c kt noi , boffu , ca'-é'ié ,
0' nis à fa pâme an é'ieùre , aigu à f.
p.vtie pojU'ieue; elyt es d'un ja.nie h
vide; pieds fiuve,.
! ** J\IerT:lraci! croije'es.
16. rvlEMBJiAcis bimaciilée.
CorccUt prefquinennc , avancé pojlé-
r'ieurement ; abdomen court & tejlacé ;
éljtres marquées à leur bùfe d'une tache
noire.
17. Memef.acis croi.\-.
Corcelet crucformc couvrant tout le
CO'ps,
iS. Membracis IiafiJe.
Corcelet' armé d'une crne , qui s'avance
au de[jus de la tête ; corps gns.
iç). Membracis lanccoic'e.
Co'celet dont la corne s\ivance O ft
recourbe fur la tc!e j corps ûtre • deux
tachiS è:a/ici.es fur le dos.
20. Membracis cpiiieufe.
Corcelet tr corne , de lu lor^guenr des
aiUs.
21. Membracis acumint'e.
Circe'et tricorne; corne h'.tennédiaire
plus longue 6" compainéc,
il. Membuacis cornue.
Corcilet noir , bicorne , p (hrieurement
jubule , delà longueur de l abdi'rnt:i.
15. Membracis taurc-au.
Corclet bicorne , roux, prolonge' pofé-
Sulu de l'in'joduclion àl'WJlolre "Naturdle dalnficiis.
act
M E M B R A
fieurem-nt . filifome ^ & delà lon-^.cur
de raklomcn.
2^. M: Mr;R.A"îs veau.
Corceki l'iionie, lett, fulu.c pn,1^.
'icurernc:::: , de Li iong:.eur de tabdomcn,
15. MEAîBaAcis bi;fl.-r.
Coreel c bic^i-nc , avancé pjjléneiirc
rnen: ; bord blu-u':: .cre \ luLs ^j) au: à /a
/'.yt un pjinc blarichlcn,
z6. MtMBRACis oreillarde.
Corce'et à deux ortlUes ; ecuffon de la
tête ddjié aiuTizurcni:.m & arrondi.
2-/. ME^!BaAclS inarginée.
Co'ceLt ! ïcornc , avancé pojlerleurcmcn: ,
& plus hng que f abdomen ^ aire , avec un
bord jaunâtre.
CI S. (Inrccles.)
i8. Membracis hJrifTce.
Corcckt bicorne , avance poflsrieurement,
avec deux majjh qui fe terminent par trois |
^pi;hs.
iç). Membracis trifidi.
Pcilue; corceht à quatre cornes y avance
poflcrleurancnt ; tnfide ; deJurares fu-
bulées.
30. M£j\iBp,.Acis clavigcre.
Corceler quairicorne , pq/?érleurement
prolonge & tnfide ; bords latéraux en /najfe
un peu avant Icisr extrémité.
|i. Membkacis brcTilieniie.
Corcelet bicorne, ponclué de blanc.
^•^t^sT^t
^52 M E M
PRE M 1ERE FAMILLE.
loi:.! A C É h i>,
j, MembraCis enflée.
MsMsR.ids iiif.i^ia.
Mcmbruds infiaca , thjracis folio inflato teflaceo
retUdato. Fas. Munt. inf. 2.. p. ici. n"-' . 1.
Lin. SylK nue. edu. Gind. pag. 1091.. -i". yi.
La taU'x & la (laniie de cette Membracis eft
i-i>eii-piès la même q'ie ccile de la Membracis
feôiile. La feuille du corceLc e't grande ^ cnflcc ,
vuidt; , tcilaccc , réticulcc de nervures obfcui-es , &
marquée de chaque côté de ftpc points noirs. Le
corps elt jaunâtre. Les élytres vitreufes ont leur
bord mlace & oblcur.
Elle Ce trouve à Cayc:i! e.
Du cabinet de M. Rohr.
i. MtMB.«ACis rliouiboïdale.
MzMBS.ACis rkojr.hca.
Membracis rhotnlied , folio thoracis rhomheo pcf-
tenki laiiore. Eacker. ^-ci. a.igl. 1765. fc-^. 55.
c. 0.
Fab. Spe;. ir.f 1. pug. ; 1 é. n". i. — Mjnt.
inf. i. pag. lui. 1°. 2.
Cicjda rhombea. Li.n'N. S^Jl. nul. 1. 704, I.
G,n.:L 1. loji. 1.
La feuille du corcekt eO: bfunâtrc , avec d.:u)i
taclics peu marquées; eik eft plus large fur la p tic
polie ricure.
Elle fe trouve en Amérique.
5. MîMERACis feuille.
■ M^MBR.iClS fcUuid.
Mcin!>nicis ftluita , thuracc rotundalo atro :
arcuôus a:i)is. GuON. Zoo^h. 077.
Membracis luna'.a , thoracc foiiaceo rotti'idaio
atro: lunulis trions aibn. f a B. Spcc. injcci. z.
;i6. 3. — Manc. inftci. t. 161. 6.
Cicada foliata f.-.fciata RÎgio fufca , thorace
tomprejfo foiiaceo vue -cJi faj ci a , aicuous alins.
D£G. //:/. 3. p^ig. zoj. k". ii. tab. 51. fg. 9. 10.
- Stoll. Cicad. t. i. /. t.. A. B. C.
, Merian. Surhi. t. 5. / uh.
Cicada foliata. LlN. Syfi. nal. 1. 705. i. edic.
Cii'tl. t. 1091. Z.
La tête eft noire. Les yeux à téfcau font noirs &
luifans^-T-es patres font- de la même couleur; les
jambes fort larges. Les antennes ne font pas vifibks
à l'oeil i mais a l'aide d'un microfcope, on les ap
M E M
perçoit placées devant les yeux. Entre les yeuY à
réi'cau & les antennes, il y a de chaque côté un
petit œil lille. Le corcelet eil grand & relevé , de la
l'orme d'un cœur coupé en travers , couvrant tout le
corps & les ailes. L'abdo.iien eft jaune ; Ls élytres
font noirâtres , marquées de trois tacl.es blanches Se
luifantes , & les ailes font blanches & ira.ifparcnics.
Elle fe trouve dans l'Amérique mé.idionaîe.
4. Membracjs jauuàuc.
Membracis fiavcolc.
Mimbracis flavcola , thoracc rotundato flavo :
fafcia muc.Jjqiic acris.
Fab. Mar.t. inf. 1. p. 161. n°- 4. Merr.bracis
foliacca.
Gmel. Syfi. nat. i. 1091. 55.
Cette Membracis a le corcelet arondi & plane ,
mar ]ué de trois points noirs.
Il nous paroît que cette efpèce, que nous ne rap-
portons que !iir l'autontc de Gineliii , >ft un des
loubles emplois (î communs à cet auteur , U qu'elle
ne ilill'ère point de la précédente, à laquelle ou peut
arciibuer tiois points no rs , ou trois points jaunes ,
kion que l'on voudra regarder comme couleur do-
minante la noire ou la jaune.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale,
5. MiM3RACis fafciéc.
MîMBRAds fjfci.ita.
Memiracis f.f.iata , thorace rotuiclato atro :
fafciii diiaùus ; anterij'e filva , ro^.erioie aliya.
I AB. id.:int. inf. 2. f. 2éi. n" . 6.
Gmel. Syft. nat. 2. 1091. 54.
Elle eft de la taille des précédentes. La feuille du
corcelet eft élevée , comprimée , arrondie , aiguc
poftéricurement , atre a la partie antcricuic avec une
large bande fauve , & poliéricurcment une bande
moins large , blanche. Le corps eft atre & fars taches.
Les jambes pollérieures font dentées en Icie.
Elle fe trouve à Cayenne.
Du cabinet de M. Rohr.
6. MiMBRAcis bardée.
MEMBRACIS braSieuta.
Membracis braiîeata , thorace vi:idi immaculato.
Yh^.Munt. inf. 1. pag. 265. n'-' . 7.
Gmel. Syfi. nat. 1. 1095. ff.
Cette efpèce eft très-petite. La feuille du corcelet
eft élevée & comprimée , oh:ufe antériouremeiit ,
aigué poftéricurement, vettc & Uns taches. Le corps
M E M
cfl jannâtrc. Les ;"y!ies & les ailes font d'un bla':c
▼nieiix Si fans taci.cs.
On la nomm". b,ir<3ée, parce que la feuille du
corcclcf rclirnib!e x. ces lames dont les chcTaux
de bataille éccient autrefoi": couverts ^ ce <]ui l'-s
faifoit a^ipelier ciievaux bardes.
Elle fe trouve à Caycnne.
Du cabinec de M. Rohr.
7. M:mbracis fiar.difotmc.
MijfSR.-icis fondhia.
Mcmbracis frondhia , thoracis do'fo repando
firMj'.o : apicc ponetio obr.ifijjimo. Fab. Sptc. iitf.
1. p. 51e. ry. z. —— Mu'i:. ir.f. i. pjg. 161.
n". j.
Syft. nat. XII. 2. p. 70J n". 3. edit. Gmel. 1.
109V 5.
Cic^da foU^icea , darfo -epando , rofiro ob'.uf:[fimo.
Gron'Ov. Zoosh. 6-jb.
Cicada folidta finuata. DegeeR. ////. i. p. 108,
n" , II. t. 51./. If. 16.
Stoll. Cicjd. I. i. 6, f, ^i. A. B. C.
Tout l'infeitc eft brun, excepté les ailes oui font
blanilics & tranfparcntcs comme du verre. Le cor-
celet efi: pla: & comprimé en haut, couvrant tout
l'didomen. Cette Cigale efl reprélencéc volante, dans
la figure A , ainlî que dans la ligure B de rouvr.;^e
de StoU, qui la Lu voir groflie & dans un état de
repos. Il l'a encore reprélentée , dans la figure C ,
avec les ailes Se les étuis déployés. Etant ainfi groffie,
on voit que le corctlet & les étuis ne font pas en-
tièrement bruns, mais orués de points jaunâtres.
Elle fe trouve à Surinam.
S. Membracis fquaraigère.
Memsr.4C:s Iquamigera.
Membracis Cquamigera, anteriùs pofteriùfque rof
traça acuta. Gmel. Syft. nat. 1093. 4-
Mcmbracis thorace foliaceo anrich pofiicfgue acuto
grifco. Fab. Spec. inf. 2. 310. 4. — Muntis. 1.
163.8. — 5yA ent.iyy 5.
Lin. Syfl. nat. i. 705. 4.
Cicada k--ftata grifeo livlda., thoract magno elc-
*>ato ^ antice pofiiàqae acuto ; pedibus quatuor pri-
TKoribus latis cemprejjls. DiGEER. li.fcci. 2. lOy.
12. tdb. it. fig. 17. l!i.
Le corps eft d'un gris livide. Le corcelet eft grand
& élevé, aigu poltérieurcment & artétieurcnieiit.
Les quatre premières pattes font larges S: com-
primées.
Elle fe crouve dans l'Anitrique méridionale.
M E M
66}
9. Mi MB R AGIS du geneft.
Memurjcis gcnifti.
Mi mbracis genlfti., thorace fufco pcfteri'us produao
abdomine dimidio brtvlo'e. Fab. Syft. tnt. (.ne, 6-1
SP- 'nf. z. ^. 5 ,s. „c. ,,._Mant. i::J. z.''/. ,,,.
C:;.:da :hcrace i-termi por.e produclo. GeoïF. I-iC
pa s i.vug 414, „P. 19.
Gmll. Syft. nat. 1. 1005. ^c.
Cetrc efp^ce rclTemble beaucoup i la Membracis
cornue, parnculièrement pour la couleur, El.'e e(l
comme e.'ic, bruue & obfcurc : elle en difFèred'aHord
par /a grandeur qui eft un feu moindre, & fur-toiic
par la torme de fon corcclet. Ce cnrcelet, allez lar» e
cfi: lide, n'a poii.t de cornes latérales /& 'la poin-é
aiguï, al'.;z longue, qui le termine pofténeurc.
""v' 'j ^^ ,';"' ; ^ "°" P^' ^'""-^ ^' '^'"î'^e com.ne
celle de la M mbracis crrnue. Cet in''ci\c p'?- trts
rare a-.to.ir d. Par.s On le trouve allez ^communé-
ment en Champagne.
Elle fe trouve en Angleterre , en France , 3cc.
10. Mî Msr.Acis inerme.
MzMLiii.iCis iner^'ls.
Me,-nbracts Inermis thorace virefccnte rofteril^
jubuLto iongituéne abdominis. Fabk. 5/// ch
67%. l. — Sp. inf. 1. pa.. 5,8. n". 16 —'Muni,
inj. 2. p. 16 j. n^\ 2.6.
Gf.U!.. Syft. nat. t. iopj. jy.
Cet infede eft de la grandeur de la Mcmbra-is
ccinuc. Sa tcte eft défléchie , fauve. La ;èvve Jft
po;mnc. Le corcelct eft abfc.luraent inerme , ob-us
verdatre , poftétieurement avancé, caièné & tiés*
pomtu Les ailes font blanches. L'abdoioen eft fauve.
EKe fe trouve en Amérique.
Du niiiléum de M. Bancks.
Tl. MiHBRACis niurique.
MEMBn.icis ;,zu:.:a.
Membracis mutica , thorace ferrugineo pofterius
r-oduBo carinato longitudine abdominis. Fab. Gen,
infea. Mantiftf. 197..^ Sp. inf. x. rag. 3 -S*.
n". I j. — — _ Mant. inf 1. p. iSj. „», \^^ '
Gmel. Syft. nat. i. 1095. jS-
Le corps eft obrus , ftrrugineux ; le cor:;'es
:ierme , marqué de trois lignes cendrées , peu ap-
irentes . a^iténeurement & pcfténeurement avancé,
. ". . Les élytres font oblcurcs & les pieds ferru-
g-.neux.
Elle fe trouve dânsI'ArecïJ^]Uf feptccîjioaaJe,
éê:^
M E M
II. Mr.v-ERAcis louk'e.
Mrj/BK.JC.'i convoluta.
Membracis convoluta , thorace hvî vlrcfcente :
margine fiaro poftiriùs produâo abdon-ire lont^ion.
Fab 5;.. inf. !.. p. 5iS- «^- l^.— Mur.t. inf. i.
p. %6^. .:': Z4-
Gmel. Syfi. nac. i. 1093. 19-
La giolTciu- de cet Inlccte d\ moyenne. Sa tête cft
flave ,' iillc ù: fans taches. Le coiceiet ert lille, très-
avancé ; i! ct.vciojire 1 abdomen S les ailes. Sa cou-
leur elt verdâuc. Le< bords antérieurs & latéraux
font j.;uiiâtrcs. festrémité cft aiguë & atre.î
£11: le trouve au KrélH.
Du ir.uféum de M. Bancks.
15. MrMDRACis roulTe.
Membracis fufca , tota fafca , tkorace comvrefl'o
Virtic.ili. DiGCLR. /.•/ ;. p. loS, n°. lo. t. 31.
Gmel. Sy(l^ nat. 1. i"?;- ^î«
Cecte Membracis cft d'une couleur entièrement
rouuc. Le corcelec eft verticalement comprime.
Elle fe trouve à Surinam.
14. Membracis ars]uéc. ,
2slc.Mir^ACis arcu^ta.
Mtrnbracis arcuata , nigro-fufca , thcrace co'r.-
^njfo verticali : arcu jlavefcence. Diceer. /./. 3.
p. %o6. n«. 9- '• 52-. /. i°-
G.MEL. Syfl. ncat. i.. 194. ^c.
Le corps cft d'un brun-noirâtre, le corcelct com-
Biiraé verticalement, & marcjué d'un arc jaunâtre.
Elle fe trouve à Surinam.
ij. Membracis boliue,
MtMBKACts gilbofa.
Membracis gibbofa nigra ; tkorace carînato gibbo ,
anteriiis obtufo, pofleriks acuto ; e/ytris fluvo-l:vidis,
pedUnts fidvis. Degeer. Ir.j. ^.p. 3 1 !. n°. 1 3. r. 31.
f, 10. II.
Cicada carinatd. FoRST. JSlov. inf. fpcc. 1. p, Cy.
«-. 67.
Gkel. Syft- nat. z. 1054. ^r.
Elle eft noire Le corcelct cft bofTu & rarèm^ ,
cbrus a la partie aniérieure , aigu à la partie po!r;'-
rieiirc. Les élytres font d'wi jaune livide. Les pieds
font fauves.
T.lie fe trçuve en AtJiéri'^uc.
M E M
SECONDE FAMILLE.
Croisées.
\6. Membracis bimacuLe.
Membr.ich bino au,
Membraùs binocaia , tkorace fah'nermi rofi^'llis
prodiicto , abdomine breviore lefi^cco , e^\ir'ii m cala
DaJLOs ni^ra. Fab. Syft. ent. 677. 4.'' Spcc.
inf. 1, p. 51 S. 12°. 11. m—Maat. i.if. 1. p. l6j.
n\ 11.
Gmel. Syfi. nat. i. 1094. ^;.
Cet infeéle eft petit. Le corns cft teftjcé ; le for-
celet prefqu'inerme, avancé poltéiieaienier.t ; I ab-
domen court. Les élytres font niarcjuécs à Icui bâfc
d'une longue tache noire.
Elle fe trouve en Hollande.
17. Memcracis cioix.
MrM?,B.Acis crux.
Memlracis crizx, tkorace cruàformi corpus totum
tegcntc. Lin. Syjt. net. X. 43 j, n". j.
Mus. Lud. £/A. 1J4.
Gmel. Syfi. nat. 2.. 1094. j.
Le corps de cet infcdc eft d'une forme raonf-
trucufe & inlolite. Il rellcmble aficz a la Mca-bracis
cornue ; mais il eft en ourrc quatre fois plus gros , K
les côtés du corcelet s'étendent en appendices beau-
coup plus longs. Le corcelct eft noir , obtus anté-
ricutement, & partagé en rrois parties qui forment
une croix dont les brandies font compiimées : le
delî'ous eft tranchant. L'écuiïbn cft fans carène, ai i^u,
de la longueur de tout I abdomen , & flave furies
côtés. Les ailes & les paites fout bruiics.
Elle fe trouve dans l'Am;'rique 6c dans l'Inde.
Dans le miiftum du roi de S.iède.
iS. Membracis luftée.
Membracis hafiata.
Membracis hafiata , ikorscis co-r.ii f^rrà caput
porreâo compruffo curinaio , corpuie g'ijeo, Fabr,
Mant. inj. ». /;. 163. n". 9.
Gmel. Syfi. nat. z. 1094. 4.
I,c corps eft petit & prefqu'emièrcment gri'. Le
corcelet cft ttès-avancé antér;cu!er-.c:u , conipiimc,
caroné ci tronqué à fon exiréir.iié : il cft poliérica-
rcmcjit de la longueur de l'abdomen.
Du muftum de M. Huntcr.
Elle fe trouve d.-.ns rAmérir^i:e méiidionalc,
îj. Memeracis lariCcoléc,
.icij lanceoLua,
AUmiratij
M E M
Mcmbracls lanceolata , tkoracis cornu fupra eaput
porudj incurva , corpore atro : macuUs duahus dor-
fiiltbus albis. Fab. Mant. inf. r. p. 163. n° . 10.
Gmcl. Syfl. nat. i. 1094. 65.
E!!c eft pccice. Le corce'ct s'avance beaucoup au-
dcliu"; de !a itce : il elt comprimé & courbé , pollé-
ricurcmcnt alongé , aigu , a;rc , marqué de deux
taches dorfales blanches. Le corps eft atre , fans
taches. Les pattes antérieures font très comprimées.
Du muféum de M. Rohr.
Elle (c trouve à Cayenne.
10. Mkmbracis épineufe.
Membracis fpinofu.
Membracis fpinofa , thoràce trtcorr.i pcfic-lùs pro-
duBo longitudine alamm. Fab. Syfî. ent. ^75. 4.
— Sp.inf. 1 P.jlé.n". j. — Maac. inf. i.p. 36;.
n''. II.
SULZ. Hi[l. ir.f t. p./: 6.
Gmel. Syft. njt. 1. 1094. ^^•
KOUTTUIN. Nat. kift. l.p. ij-y.
SrcLL. Cigal. p. S}, pi. Il fig. lié.
Cette Cig.ile a la tête, les yeux, le corps ^ les
pa'tcs & les ailes jaune - foncé. Son corcclet cft
grand & couvre tout le corps , ayant fur k milieu
une ptinte siguë faillante , où l'on découvre lis
raies rougc-de-faiig. La figure de Scoll h rcpiefer
tirée avec une lou|'e moyenne.
Elle fc trouve à l'Amérique,
ri. Mfmbracis acuminée.
M
Membracis acumlndta , thorace trlcomi : corçu
zntC'T.cdio longiori compreffo. Fab. Sp. inf. 1. pag.
^ 17. n" . 6. — Mant. inf. 1. p. lôj. n." . 1 1.
G.MtL. Sy^. nat. 1. 1094. 6j,
La tctc tit vcrJâtre , fans taches ; le corcclet vcr-
J.îrre , obtus a fa partie antérieure , avec trois
cornes latérales , courtes , aigries ; celle du t?;ilieu
cfl rrioins longue; elle eft comprimée, dioite,
arondie à fon extrémité. Le corcclet eft alongé
poftérieurement , & de la loniiuedr des ailes ; il eft
îbii. Les ailci font blanciiâtrcs , brunes a l'ex-
trémité.
Du muléum de M. Bancks.
On la trouve dans la renfylvanie,
11. Mfmbracis cornue.
M^MSKAcis cornuta.
Mcmlracis cornuta , thorace bicorni nigro pojle- ^
Hifi. nat. InJcBcs. Tome VU.
M E M
6^^
Z.KSRACIS
riiis fubulato longi-.udine abdorninis , alis fufcii.
Lin. Syjï. nat. t. -oj. Faun. fucc. S79.
Fab. Syjf. ent. 6-j6. 8. — Spec. inf. 1. pag.
5 17 ""• 9- — M.inc inf. com. i. pag. 164. b*. î 9.
Gmel. Syfl. nat. 1. 1094. 6.
Cicaca thorace acute bicorni, pone produBo.
Geoïf. I:f. par. t. pag. ^2.%. n". 18. Le petit
Diable.
Cicada cornuta. ScHReb. Inf. lu fol. 5. 4.
Ciccda fufca , thorace bicorni puflice fi.halato ,
long-tiuiint abdomi.ùs. Deceer. L.f. 5 pag. 181.
r:». 3. t. u.f tl.
Rdnatra coniuta. Ptxiv. Gaioph. t. 47./. 1. j"
SuLZ. inf t.tb. ic. f.g. 65.
ScHAFFF. Icon. tai. ^6. pg. 1,
Scop. Enc. car.t. 340.
Sa tête eft écrafée, peu fràlUnte , & comme re-
courbée cn-dcliou;. Son coiceler , qui eft aff^z large,
a deux cornes aiguë,, qui fc leimintin en pointes
alTtz longL-es fur l'es côrés.-Sui le milieu du corceler,
eft une crête, qui, fc prolongeant en une efpèce
de corne finusc & tortue, va fe terminer en pointe
fort aiguë , un quart av.int l'extrémité des éti-iî.
Sous cette corne, eft l'écuir^n. Les étuis font obf-
curs, veinés- de brun, & les ailes plus courtes que
ks étuis . font aficz tranfparcntes.
On trouve cet infefte dan» les bois , arrêté fur
les hautes tiges de fougèie , de cirfu-n & d'aflepia;.
Il faute très -bien. Se il n'eft pis aifé de le
prendre.
Sa figure finguliè'c lui a fait donner pat Geoffroy
le nom de petit Diable.
El'e fc trouve en Europe , fut les cardons , !c«
faulcs, &c.
2;. Membracis taureaa.
MrM BS.AC1S tauriis.
Memb'dc-s tanrus , thorace bicorni fufco poflc-
riiis prcautlo fiUformi longituaine abduminis : cor-
nubus arcuaôt. Fab. Syft. ent. 676. 9.— Spec. inf,
^- F^g- 517- «'• '0- -- Mant. inf 1. pag. 164.
Gmei. Syft. nat. 1. 109J. 68.
Sa forme eft à-reu-ptès la même que cïlle de la
précédente: elle eft feulement moins grolic. La tête
eft brune. Les yeux font châtains , marques en
avant d'un point blanc. Le corcelet eft brun , armé
de deux fones cornes , un peu arquées. I! fc pro-
longe poftérieureincnt, ii devient filiforme. Les côtés
de la poitiine font d un blanc éclatant. Le corps eft
brun. Les ail'.'s for.t ebfcures.
Pppp
666
M E M
Du muféum de Kocnig.
Elle fe trouve dans l'Inde,
14. Mfmbracis veau.
Membs.^cis vUulus.
Mrmb'acis vitulus , churace hîcorni viridi pofle-
rius fu^uUto ion^ituai-ie ahdomin-s , a.is albis. Fab.
Syft. ent. <y(,. ,0. Sp . inf t. p. i^y. n". 1 i.
— Alu/n. inf. 1 pag. z6j. /j". n.
Cm EL Sy/l. ndt. 1. IC5;. «j.
Elle relfemble aiifR aux deux prr'c 'dentés. La tête
cft jaunâtre, les yeux font brun-:. Le corcclet ert
vert & bicorne, parfcmé de petits points blarxs.
Les cornes font flavcs. Il cjl pnrtérieuremcnt fu-
bulé^, caréné & trc>-aigu. Les ailes font blanches,
jaunâtres à leur bord poitérieur. Le corps cit jau-
nâtre.
Du muféum de Dniry.
Elle (e trouve en Amérique,'
ij. MiMBRACls bufle.
MzMBRAcis honofia.
Mimhrach bonafia , thorace bicofni pojleriàs pro-
diicio : margi'ne ulha , a/is puiiBo bafeos ai o. Fab.
Sp. inf. z.pjg, 31 S. n.°. i}. — Munc. inf. i. pue.
3.6^. n". 15. •
Gmel. Syfi. nat. 1. 1095. 70-
E'ie cfl plus pc-ite que la Membracis cornue. Le
corctlet a deux cornes avancées , fortes , aK^ués ;
il cit nuir , &; marqué antérieurement de deux points
d'un roux peu prononcé; il elt alongé pokéneure-
iiient , ca' êné , très-aigu : le bord eft blanc Les
ailes fout brunes . avec un point blanc 3 kut bâfe.
Du mufcom de M. Hunter.
Elle fc trouve es Amérique.
16. MfMBRACJs oreillardc.
MiMMR.icis aurita.
Membracis auricu , thorace biaurite , capitis cly-
peo aitrorjum dilaiato roiuad to. Fab. Syfl. eut.
6-J6. 6. — S-\ inf 1. p. J17. ,j«. 7. Muni, i.if
i. p. 165. n". 15. '.
Cicada aurica. LiN. Syft. nat. 1 1. yotf. 7.
; Gmei. Syft. net. 1. 2095. 7.
Ctcidu thorace ubtuse bicorm.QEOii Inf. par 1
p.^i^.n'.ly.
Cicada CI liata , rhorace bicoml , Cçrniculis fuhro-
tundis. ScilRïii. i,./. s. / I. i,
Svi-Z, H.ji. inf. f, 5./. 7.
M E M
ScHAïFF. Icon. tab. 9'^.fig. 5.
StoLL. Cig^l. pi. ii. 18.
Cette cfjèje c-rt dune couleur brune-verdâtre ,
poinilléc de iroir, & lavée d un peu de rouge : les
nervures des étuis lur-tout font pointillées d'un peu
de rouge-brun. Sa icre eft applatic , faillante cn-
devanc, en pointe moulie . avec trois élévations,
une au milieu, & deux fur les côtés. Sun corcekt,
qui eil finoulièrcmcnt conformé a deux efpèccs de
cornes, ou ailes larges, qui s'élcvant de chaque
côté, fe ponent un peu obliquement en dehors , &
fe terminent par une crête aroi-.dic. Les pattes font
verdâtres , & les yeux font noirs.
Cet infede eft très-rare.
On le trouve fur le chêne & fur le noifctier.
Geoffioy l'a nommé le grand Diable , à caafe de
fa forme.
Il habite en Europe.
27. MrMBRACis marginée,
Memur^cfs marginata.
ItUmhracis marginata , thorace bi^c^ni pofte^ius
prodiicîo ,, abiiomtne long ori atm : murgine fiuvej-
cente. Fab. Mant. inf. i. p. 2,65. n°. 14.
Membracis fincnjîs. CuiL. Syfi. nat. 2. 1095. 71,
StOll. Cicad. i. pi. i i. fig. 55. B.
Le corcelet de cet i. fcélc eft bca.icoup plu« long
que tout le corps, & le termine, vers ledcrrièrCj
en une pointe aigue , il eli élevé lur le dos , & a une
forme de toîc. Les deux pointes des épaules «nt la
figure d'une paire de cornes recourbées intérieure-
ment : c'ell poutquoi , quand on l'examine au-
devant de 11 tête , il r;e rellemblc pas ma! a la tête
d'un taureau. Le fond du cmcelct el> noir , a bords
jaune-brun, avec de pciits poinis cieux, & comme
chagriné. La tête eft petit» & noire; les yeux jaune-
brun; le coips, les étuis & les ailes font btuus,
les pattes noires.
Cet infc<rt= eft très-rare ; on en connoît encore
une variété , dont le corcelet eft picoté dejaunc d'or.
11 fe trouve à la Chine.
1", Membracis hérliréc.
AIemsr.acts ko rida.
Membracis hoirtda , tho-a e bicornz po^eriùs pr(f
ûucio b:clu\aio a, ùf [rijpip.ijfa. Fab. Munt. tnj. 1,
p. 264 n". \'..
Gmel. Sjff. nat. 1 2055.71.
Sa goHeur eft m d-o.-'e. Li tête efl noire, mar-
quée- "iV mus lii;.KS launâres. Le coree'ct cCt ho'lu
antériciirenicn; & accom(>agn./ de deux loi.g'ics
épiaes j il clt atre , avec ua 'ooid blanc ttès-avansé
M E M
poftéiieurement , noir .ui milieu, avec une double
malic, c'elt-à-dire cju'il poice au milieu & à i'sxtrî-
Iiiité un grand tubercule élevé & globuleux , dont
le fonimet eit furmonté de tiois épines blanches
avant leur cxtréfiiicé. L'.s élynes font obfcuréinent
vitreufcs ; les pieds ccukur de poiï.
Du cabinet de M. Rclir.
Elle fe trouve à Cayenue.
19. Membracis trifidc,
AIejiibracis t'ifida,
Membracis trijt.iii pUofi , tkorcce quadrhorni
pojicr ùs produiio trifiaa : Idciniis fubulads. Fab,
Md:U. inf. i. p. 164. n'. 16.
Gmel. Syfl.
2.096. 75.
Cette Membracis efl de la grofTcur de la Mem-
bracis taureau. Sa tête cft atre , avec une ligne_
intermédiaire blanche. I.e corcelcc poilu , bolTu an-
térieurement , el't marqué de crois lignes , l'une
blanche , interrompue, btifée & intermédiaire,
& les deux autres font latérales. La partie antérieure
^porte deux cornes alongées , arcjuées , aiguës , &
derrière elles d'autres cornes plus courtes , connées
à leur bâie. Le coreelct eft très-avancé à fa partie
poftérieure, trifide :. les fîlTures font diftantes, ai-
guës , fubulées ; celle du milieu eft la plus longue.
Les élytres font au nombre de dcax , vitreufcs, avec
une bande au milieu, brune, & au milieu d'elles
un point vitreux. L'abdomen cil rouge. L'anus eft
noir.
La larve eft tcftacée , avec des éiincs dorfales
noires.
Du rauféum de M. Rohr.
Elle fc trouve à Cayenne.
50. MzMBRACis clavigèrc.
Membracis cLvjCii.
Membracis clavata , thorace quadricorni pcjle-
riùs prodàHo tnfido : iacin'.is lauralibus a.ite api-
eem cUvatis. Fab. M.:nt..inf. 1. p. 264. n', 17.
Gmel. Syfl. nat. z. iO')6. 74.
Cette Membracis eft petite. Sa tète eft noire &
(a bouche eft jaun.\tre. Le coreelct eft noir ; il porte
fur le devant deux cornes aiguës & arquées , S: der-
rière celles-ci , deux cornes plus courtes, connées
à leur bdfe : il eft alongé pollérieurenicnt , voûté,
trifide comme l'eipècc précédente. La pointe ir.ter-
mediaife eit plus longue & fubulée. Les pointes laté-
rale,s lent ovales, &: portent, avant leur extrémité ,
une flirte mafTue. Les élytres (ont d'un blanc vitreux.
L'aNd men elt pâle. L'.inus cft d'une teinte plus
foncée. Les pieds font jauiiâiics.
7vl E M 667
Du muféum de M. Rchr.
Elle fc trouve à Cayenne.
31. Membracis brafiliennc,
MsMXR.iCis bra^lienjis.
Membracis brafiiienjîs , thorace bicorni alho punc.-
t.-M pofla
er.t. 6-j6.
inf. 1. p.
Gmel. Syfl. 1
Cette Mcmbi
tê:e elt ferru-ii
cft aigu
<du.5io abdomiiic longiori, Faï. Syfl.
■ Sp. inf. l.p. 3 17. ;!«. 8. — Mu^:,
n". iS.
nat. 1. lOjtf. 7j.
is eft une des plus grandes. La
fe & ponduée de blanc. Le cly-
r à fon extrémité. Le corcelet efl
ferrugineux , parfemé de points blancs ; il porte deux
cornes élevées, comprimées & triangulaires, obtufcs
& preloue tronquées, fcrrugincu'cs comme le cor-
celet , & également parfcmées-de points blancs. Les
angles font noirs. Le corcelet cft poftérieuremcnc
a.'engé , plus long prefque du double que l'ùbdo-
men & caréné. La carène eft âtre. L;s ailes font d'aa
brun fciTugineui. Les pieds font bruns. Les jambes
font ferrugmcules.
Du cabinet de M. Rohr.
Elle fc trouve au Brélil.
Efpices moins connues,
I. Memeracis long col.
Membracis lo''gicollum.
Le Long-col. Stoll. pi. t§. fig. 166.
La tère de cette m?mbracis eft très-petite & cour-
bée cn-dc(roiis. Le corcelet eft grand & avancé. Se
penche fur le devant ; pr>r devant il cft briin , avec
des raies jauaes , les rebords & la pointe aiguë aaffî
bruns. Le haut du corcelet eft replié en forme ds
carène, d'ua jaune foncé , avec deux taches blanches
de chaque côté. Les étuis font bruns, & en dehors
jaunes. Les ailes , le corps & les pieds font noir;.
Elle fc trouve
1. Memeracis haute nuque.
Membracis alti-collum.
La hautc-puquc. Sto'l, pi. z8. fig. itfy.
Le corcelcc de cette Membracis eft relevé fur la
tête au haut, & couvre tout le corps, finillant par
une pointe aiguë, laquelle eft noire , auffi bien que
les raies placées. fi:r le corcelet , qui font d'un jaune
foncé. Les étuis & les ailes for.t bruns, au milieu
& aux e.\trrmi:és des premier^ il y a des taches b'ai--
ches. Le corps cft d un rouge-brun , Si les picis fonî
d'un iaunc-l.run.
Elle fe trjuvc à Suiinam,
Pppp
66$
M E M
3. Membracis ïrtnée.
Mej/BRACis crmata.
La Cigale armée. S:oll. pi. 21. fig. I16.
Cette Cigak a la ti-te , les yeux , le corps , les
pattes & les ai'cs 'aune foncé Son cprcelct c(l grand
& couvre tout le coips ; il a fur le milieu une pointe
aiguë faillaute , où l'on découvre lîx raies lougi; d'-
iang.
On !a trouve à Surinam.
4. MiMBRACis roire.
Mb. '/BRI Ci s n:^ra.
Lu Cigale noire feuilletée. Stoll. pi. 17. fig. (11.
la ttte , le"; pattes & tout le corps font noirs , les
yeux fnpt d un bran to, ce , le corcelet cft mirce ,
pUt, f. ui lec-' en haut oi de couleur noire .mais il a
rextr'micé b'aiiche, a.M'iC une pointe noire & couvrant
tout le corps. Les ■ tuu foiit d'un brun foncé, & les
ailes d'un b'anc de 'ait.
Elle a hé trouvée a Surinam.
5. MtMBR\cis tachetée.
MejuBracis mjculaca.
La Cigale tachetée. Stoll. pi. 17. fig. 91.
Ce rare infcfle a la tête , le corps & les pattes
noirs , les yeux jaunes ■ fon corcelet couvre tout le
corps ; fes d.:BX angles fe terminent en pointe-- r.:
courbées cn-dJiors, qui ont la forme de cornes,
dont chacune a une raie couleur d or ; de poir.t' de
la même couleur font parfemés au milieu du cor-
celet, formé en i]ui le df v„iileau , & dont l'extrémité
efl en pointe très- fine. Les étuis & les ailes ont une
couleur brune, cependant un peu tranipirentes.
M. Raye van Breukelerwaert l'a re^ue du Eréfil.
6, Memeracis calquée.
MtMBRACis guleata.
Cigale à cafque rouge. Stoll. pi. 17, fier. ço.
La tête rft de couleur brune, couverte par le
corcelet, les yeux font bruns ; i'a^d im n e!t en-
dcllus, brun-foncé, & en dilfou" ro g -br,:i. L;s
cuilles des qna-re patres ainnieures font épaules , &:
les jp.mbcs des deux ] oftéricitts larges & gar.ies
d'épines pointues Le corcckt conicjùe & r."gi de
fang, couvre nen fcul-mert la lète , mais la plus
grande partie de l'abd; mcn , s'?lcvant au delîus de la
tcte, où il fait une poi te obtalt & conuiic croii-
<)uée , & finit avec une bolle fur labdomei- en épine
pointue. Aux côtés de cette pointe ol-tufe droite,
font placées extcrieurcm nt d. ux raies br,;n-foncé ,
dont lune s'étend vers la tête , laurr. ver la fin de
l'écullon. Les étuis & les ailco font jaunes, yeinés &
tranfparens.
M E M
Cet infefte fc trouve à Surinam.
Du cabinet de M. L. F. Holchuifen.
7. RliMBRACis melanopétale.
Membracis mtlanopetala.
La Cigale feuille {èche noire. Stoll. pi. t y . fig Sa.
Cette Cigale rellemble à celle dont Stoll a
donné la re'prefei ration lur la pL 10. fig^ , * & C-
L'individuque nous avons devactrouscft entiertmcnC
noir , excepté que fur le dcvajit & aii c nunence-
ment le corcelet, hauc& en forme d» la quille d'ua
vailfeau , a une couleur gris cen jié. Le^ étuis font
placés aux côtés du corcJet, & font noie; les
ailes blanches & tranrpar nt.s. Le corps & les cuilTcs
des pattes font noirs, & les jambes jaune-foncé.
Son pays eft Suriram, où elle a étt trouvée fur les
plantes &l les arl rilUau.t.
8. Mr.MhRACis porte-toit.
Mener icis leSiigera.
La Cigale porte-toit. Stoll.pl, 14 fig. 71.
Celle-ci rellemblc a la Meml rads foliée : mais les
marques de bianc manu lentici au milieu de l'écuf-
(on , qui elt ertèi. ment brun , excepte qu'il eft
feulement rayé devant le dellus de la tête & a l'ei-
tr^miré, étant te m né par une pointe noire. La tète,
le corps & .les pattes font noirs , les art'cics des tar-
fes feulement étant jaunes , & les ailes blanches
traiifparentes.
Elle vient de Suriuam.
<). Membracis feuille-morte.
Mem uRACis folium.
La Cigale feuil e-mcrte. Stoll, pi. 10. fig. 48.
1 c ciircelet de cette Membracis ne c^uire pas
(eilement tout le corps , mai" aulli 'a tête, de ma-
nière nu'a peine peut-on l'a^ptrcevoir .i la fimple
vue. ( es étuis ont la form- d'u>e ptt'tc fei.ille hjiinc
d\.n ro. d ovale, vein-'e de noir. Tout linf ele c(t
très-plat , & s'il n'avoir ni j-attes uiai'es, on ne le
prendroit point pour une cr'ature vivante , ruais
pour un morceau de feuille morte.
On 1.1 trouve à Surinam.
10, Membracis auriculée.
MemBracjs tiuruulata.
La petite Cigale à oreilles. S:oIl. pi. S. fig. ^.
Les yeux font roi gcbrun ; le corcelet couvre
tout le cor,is par fa grandeur; une longue cxcr.-f-
cence fc rt de chaque côte de corcc'tt ; elle paroît
placée comme une orei le ou u' ■■ al fL-pli^ée I es
vrais étuis & les ailes font placés dellous le granil
MET
torcclet ; les premiei'. fout bruns , & les derniers jau- ï
nâtrcs H tranfparenif. Le dclTbus du corps ell brun- |
f -ncé ; m«is les cuifles & le devant des jarabes
jaunes.
On la trouve à Surinam.
II. Membracis a'gair.onr.ce.
MsMBR.iCis aculeuta,
La Cigale à dos épineuï. Sioll. pi. 19. fig. lOl.
Elle a la tête d'un trun clair , les yeux d'un bnin
foncé, & les pattes d'un gris fauve. Le corcelet eft
ro:r & garni de petits pi il- gris ; il a les coins ter-
niiiiés par deux longue? pointes recourbées extérii.u-
rcrment , ce qui lei:r dcrne ia forme de cornes, L'é-
cuiron eft blanc, l'abdjnien brin; les étuis £i les
aiies font d'un brua clair & tranfparent.
On la trouve à Ccy'an.
Dii cabinet du barou Reagcrs.
MÉTAMORPHOSE, Met ./J/ospj/osri. Parce
mot figuré, onentendies cliangcmi ns deformesque
la plupart des inl"eéies doivent picndic avant de par-
ycuir a leur dernier état , regardé comme parfait.
Notre deiïèin étant de rendre l'ordre méthodique
le moins dépendant qu il eft pollible de l'ordre alpiia-
bétique , notre méthode doit être rte fondre les aiti-
cles fecondaires ouacceiroires dans les articles princi-
paux , avec lefqnels ils ont le plus de rapport , &
de traiter ces derniers dans toute la latitude ou le
complément qui peut leur être propre. Ainfi, pour
acquérir les notions relatives aux Méiamorphofes ,
Toycz Chen'lle Larve, Chrysalidï, Nvwphs,
Insecte. ( M.-.kuel. )
, MÉTHODE , Methodvs. Ce mot , en Hiftoire
naturelle, comme dans toutes les Sciences & Arts ,
renferme 1 idée d'un certain ordre nécefTaire pour
acquérir, facliter & confcrver nos connoilLances.
En Entnm ilogie ^ cet ordre doit fe rapporter à k
connoilTaui-e des infedes.
Dans larticle Instcte , qui peut être confidéré
comme une forte d'hiftoire abrég^-e ou générale de
la (cience , j'ai fufEfamment prouvé la néceiïité des
mctk^des ; & dans l'article En omologie , en par-
courant le d:verfc' méthodes qui ont été établies
dan': cetic partie de l'Hiiioire naturelle^ j'ai encore
futfi animant induiué quelle eft celle qui mente de
fixer le choix des Eatomologijîes.
Sans m'engager dans des répétitions que je dois
chercher à -^viter, fans nuire aufli à quelques nou-
veaux dévi_loppemens que |C me pro, ofe d'inférer
darf laiti-le SYSiÊwt ^ je crois pouvoir néanmoins
r.ie permettre de pu'fe ter quelques réflexions rela-
tives à l'abus des diviûons méthodiques, dans lequel
MET
66^
on doit tomber , quand l'efprit philofophi]uc cefTe
de préfider à l'ufage comme à la formation des mé-
thodes ; je n'aurai btfoin que de rappeler quelques
idccs forties enfin d'une faine logique , Se de les
appliquer a l'Hilloirc naturelle,
Quelqu'art ficielles que puiiïent paroître les «A
thodcs , on ne doit pas moins les conlîdérer comme
a\anc été infpirées par la nature même, & li elles
doivent être toujours dirigées par elle, c'eil fur-
Mut dans l'éiude &. la contemplation de fes ouvrages.
Sans doute^nous n'acquérons des connoiflances qu'a
proj'Ortion que nous démêlons une plus grande quan-
tité d'objets , & que nous teuiaïquuns mieux les
qualités qui les difUnguent. Ainll, pour apprécier un
enfcmble fort co.npofé, te. qu'une valle campagne,
il faut en quelque forte le dctompotet, pui'.que nous
ne parvenons a le connoiire v|ue lorlque f^s parcict
foat venues , l'une apiès l'autre, s'arranger avec
ordre dans 1 efprit. En fuivant l'ordre le plus naturel
de cette décompofition , les principaux objets doi-
vent d'abord fe placer dans l'efprit , les autres y
venir enfuite , & s'y arranger d'après les rapports oh
ils fo.it avec les premiers.
Nous fommes forcés de faire cette décompofition,
parce que l'attention ne peut le porter tout-a-coup
fur toutes les parties d'un cnfembls , parce qu'un inf-
tani ne peut nous fuflire pour recueillit , examiner ,
comparer , étudier ious ces objets. Mais nous ne
décompofons que pour rccompcfcc , & lorlque les
connoiflances font acquilts , les objets , au lieu
d'erre fuccclîîfs , ont dans l'efprit le même ordre
fimultané ou colledif qu ils ont au-dchors. C'cft
dans cet ordre fimultané que confiftc réellement Is
connoifîaacc que nous en avons ; car (î nous ne pou-
vions nous les retracer cniembie, nous ne pour-
5 rions jamais juger des rapports où ils ioot cntr'cux ,
& nous les connoîtrions mal.
Cette marche nécefTaire de décompofition 5c de
recompofition , cil ce qiion appclk analyicr , qui
n'eft autre cliofe qu'cblerver dans un ocJre fucceffif
les qualités d'un o'.ijet, ou les parties d'un enfembie,
afin de leur donner dans l'eiprit l'ordre fimultané
dans leqne! elles exiftent,, ou dans lequel elles doi-
vent exifter pour nous. C'eit ce que la nature fait
faire à tous ; Se comment ceux qui devoien: être in-
vités à la contempler & a l'ctudier elle-même fur an
peint quelconque de la création , n'auroient-ils pas
été fournis à fuivre cette marche î
On n'ignore point que ce n'eft pas d'après la na-
ture des chofes , ou des objets , que nous les diliin-
guons en chffes ou ordres , m.ris , d'après notre ma-
nière de concevoir. Il n'exiftc en effet dans la nature
que des individus ; nos idées commencent aulfi pat
être individuelles , pour devenir bientôt aulfi g'^né-
rales qu'il eft poftible ; car nous ne les diitribuons
J & ne devons penfer à les dillribucr dans dift'érencet
670
MET
claffis ou ordres, tju 'autant que nous rciitORî !e bc-
Ibin de les diftinguer & de les clider. Dans les eon-'
nienccnicns nous ne foinmes frappas rjae des i-eflem-
b'aiices , & nous forames 'comiee un er.faot, qui
prend ron'-- '-■•: ''':v-"-s p--- ê,- "'■ ;■ ■ . • ■• r ,;,s les
arbres ', ' ''-foin'
d'ol'L ■ . , . -arce
qui ne ,. :
O'j'il V .: .
fi-à ch : . [
ne-avc!. <_ .,
id<?es, .'. . ; _.■_,....•.;',..■, ■ .• -w c
re. a-, ; . '.,- r cix5 , !orl jae woas y^iii-Li::di>ni a\\ c
7?-':> ■'•'i.-. Il y a dor.c un terme aptts 1'm_i:c! il f.iut
s'r,rrc:e; ; r.ir s'il imoùrtc de fi,r„' J-'S d '; xlions ,
îlimpoire plus encore de n'en pr.. , . . -.und
on n'en fait pas allez, s'il y „ . 1 vus ne
di(Hngue -f as ,& c]u'o;i devrait - _ ,, c.i rcfle
au moins cju'on diftîngue. Qiaa.I c ; c;i rjit tiop ,
on brouille tout, parce qnc'r'efptit-s'eg .ire dans ur.
grand nombre de dif-ini^icns dont :1 ne fcn: pas !a
a^cellu'. J ' '■ ■ ' 1.1, '!" ■' .".^ ..^ ■''< d:-
■vilîon'. , : -..,,;> l:~ ,
peuve;;: ...:,-.._ ; 1.;;: ,r .1,1'
-laiisfa't ,\'d ïïeio::-. qï-i no ;; y CL^a^qe , c<: ']uc nous
ayons ■ a.'l-z de ces diltinftions ou diviTions^ poiu
«ous rri.!;lcï dans- l'ordre Se la diftnbution de nos
«onnoiflaiiccs. ' '' -
Il refaite de ces réflexions, qui peuvent s'ap^^.
<]uer ato;-;res t'ortcsde connoiifance's qivil fant com-
prendre dans le (ens même arraché au mot méthoae
deux opérations, l'une ejbi-tchd à'déi:Oenpôfer','di!'-
tinguct;, diviler ; l'autre qui tend -i_- roc >.*ft^o fer ,'
rapporter j réunir. N'clt-ce pas pour îe'-Njruraî-iitc ;
<jue le feus coFHjiler de ce mot doit être laiis criic
prëfer.t à l'elprit , &" que ces -dcux'ôpéfftt oi^s rc
doive:;t jamais être féparéeV l'ane de l'autre î Si la
preir.icrc lui eft commandée par la nature de no.s
conccpticns, la féconde ne lui eft-c:le pas auiïi puif-
farament commandée par la conception de la Nsturc,
qui is£ peut être ccnfidérée elle-'raême que com'.-iie le
réfultat néceilairc', à la foiv fuc€cirif'&: firaaltàné-,^
du même ptincipe & du même plan , & cornmc' la'
réuiiiofl univeiielle du même tout.
Au m.ilieu des premières divifions , coi-,nucs fous
le riom de règnes , qui vicnneet d'abi>rd circonf-
crire nos regards,, ii nous devons contmueilem'ent
iiC'US pénétrer de cette vcrici.cirenticlle, que tous
les corps r.aturcls ne font , daas la nature, que des
espèces particulil'rcs ou individuelles d'un fcid &
même gçnrc , qui peu à peu change, fe décom-
pçfcou- fe rçniUJ-ie , & cQaduic des, miaéraux aux
pUnçes, 8t dei i'sucj aux «uiinauï, à plus force
MET
raifon cette venté doit elle être notre ir.Urprête &
voue guide conllanc , dans toutes icr tiutrcs d:vi-
l'u-ris que nos méthodes renferment. S.ns doute ,
poar huvrc la marche de la nature & pour la pié-
Li-atcr , il faut connoître parfaitement tous l^s corps'
O'j ei'e a formés , voir & étudier leurs diftéicn? rao-
ptiifs cn.'cmble, &: fuppléer a tous les vaidci que
(iis c: r -^ iiC.nnnSj ou peut-être qui n'e.xilient p!us ,
..V,,- idiil.i (ans ceflc. Tant que nous ne poiir-
; 1 j i.i.; uc a une pareille connoilTance , tant que
; ; ' ; v;.. ai.iit naturel fera audellus de notre
t . I 'la \r:cLilaueineat avoir recours à des
1:1 ! ■' , a des divilions méthodiques. Tâ-
. ! : ro.jiiirs d'approcher, le plus qu'il
.. , u-- l'i'!d:e naturel, en examinant avec
; '.', A i\ ic, s rapports des corps entr'cax Se
' ^ c.:,il; !cs !p xinques , & en faifant entrer le
i i :. '- Cl 1.:, i">rc'. (.<; de ces caraélères , & le moirtS
.'.c div 1; JI1-; e,l.i 11] ;cs dans nos méthodes. Multi-
plier Icî ;;., icî 1-ii;'. ii-^^ccllité, e!l un défaut ou un
abus contie léquei les Naturalitles ne fauroieut être
rn)p en garde, & auquel cependant ils font tfop
fouvcnt excités t< cor.duits par la vanité ou la pa-
rciTe. C.'ril; r.i l.L-, t ijiic chaque nouveau genre
.jj'i'« é ■■ ;,I ;>: , ''.j' ' il n\ Ii pas abiblument né-
■■'l-:,c, i qi :; i, j , .' .;■. 1„! ^iis , fcs dépeu'^anccs
: 1' ..:;v.s , ett ni'. !!.:nvcl oSuaele oppofé à l'ordr'e
!:~ ',; i ôc aux pi'Oitèî de la (cienc-; , cft u.n nouvel
<•- ii..'.: cjKimis contre l'wi/'ié â ['ir.divifibiyuc àzl^-
' Mais fi nous venions tendre davantage à nous
vspvTÎ-rclirr .-'" 'o'f'-" cr ■:' , il cl't un grand chau-,
■ g;-nV,.-''ir "• .)': ' . !'; ■,' .r a pii,voquer dans
\o-{r: ','.' ,■ '■ ,. . ,,, c\{\ de diflribucE
llcsêccj ■• , l.'i ,:■:■,, .-.1 s 01 L-s cadres que la
, natnr.: elIc-mèriK a du leur trader, c'ei^
\?A): fimUUs.
Apfiès. avoir d'al>o'r(f compris -dans l.i inêT.e fa-
' mille tous l«s êtres qiri-pféfcntenç dans leurs carac-
• tîrc,<î apparcns &.fenhbles, foit extérieurs, foit
i!i;é.ricurs , plos de rellemblances que de diiTcrcnccs;
il faudroit enfuLte s'attacher à Imvre les lignes af-
ceiid-intes ou defcendantes , les branches duv-cl.-s ou
collateiales , & marquer cuiîn tous les divers dci^rés
d.-, coinairjTuiint<;,ou<!e, parenté qui peuvent lier les
familles cntrclles, Les .mathématiques elics-méme
des di
Cet heureux chargement , du moins en partie , a
été introduit dans la botanique , il a même été tenté
en zoologie , S: s'il cft une partie de l'Hiftoirc i^a-
tiuclle , qui , par rapport au nombre , à h variété,
a la petitelle des èires qu'elle renferm; , préfenie le«
motif; les 'plus détcrminans pour le faire adopter,
c'e>ft l'Enttomoloçjie.
ent leivir a indiquer i<: coniiater le.s rapports
îîons , S; l'ordre qui doit leur être propre.
Je crois devoir ïenvoyer à l'article System- ,
pour doûnst à cette opinion, relativement aux iu-
M I T
feifles , tout le d''vc!oppcin> nt & toutes les applica-
tions p r-iciniè:es Jour el'.c peut ctre fiifccptu'c.
Q iO'que rHi"oire naturelle ne pareille p-^ ■■■'.■
la Icc-c- i]ui a té c.'iltivce a'-ec le plus c .u.ti-
par l-s di-iciis , cip.iilaiit e le petit «îonncr hci i
la incii>c b'"i;r.'afi )n ou.4 !a même com^araifon i]u!
a pu être faire rcLuivcm.nt a>iï auties fcicnccs , ic^
fur- tout encore lelativemcnt a^i'x beaux atts.
Si les Natiraliftcs modernes dévoient l'cmportei
fur les aacicns, par une marche ^ lu> méihodi'^ue K
plus.-ûie; s'ils dcvoiciir i;agt.cr da-vantage du côté
dfs détails de renfemble , ils dévoient ,aùili aui'ir
mouiS en vue le c-.nfidt rations générales, & moins
pénétrer dans l'enfcmble. des d-rails , ou dciiisTé-
tuie des rapport* qui coi,ftituent Uns douce la Iculd
étu.le propre a fauc connoître véritableinenc la i-a-
rure.
Je n'examinerai point fi les anciens , plus fiuvent
entraînés par les vagues élans de l'imagination , que
guidés par les données pofitive^ du jui;emci,tj p:ûs
occupés de la rechsiche des principes que de celle
des fai:s , dévoie»! nous lailfer plus de rêves que de
vérités dans les icicnces naturelle' o;i pbyli-luts , &
plutôt le roman que rhi:Toirc de 'a nature. Mais on
ne peut (e dilliinuler que les modernes en généial ne
femblent avoir vu la fcience que dans \.\ mcchote ,
& la méthode que dans l'art de dccompofer ; .Se leurs
ouvrages ne renfermant que des di-Mlions , d;s iy-
norjmics, des defcripiions monotones, des o'~-jets
en wa mot prefquc toujonts ifolés , ou de peu de
valeur, fans fuite & fans intérêt, o-it donu .■ à \x
nature un aspect plus propre à rcpouiier qu'a attirer
la cim. fité gcne'rale , qu'il elt cîpendaxjt il uti;c ,x
mêinc iî facile de faire naître fur une paieiiie
étude. (Mancel.)
MICROSCOPIQUE. On d-figne -fous le nom
£i::j<cici m crGJco^ .qucs , les intecle- que leur pc
titcffe d lobe a la «vue ordinaire^ oc qui ne (ont
vendu' vifibles ti le par le moyen d'un mictofcope ou
dune ioupc. VoyCT^ EnTOMOS rRACÉ , MiTTE j
Mi.NOCLE. (Manwel. )
MIEL, MsL. Suc facré & fermentefcible, com-
polc de la- liqucor même que contiennent les petites
glandes ncdarifercs fitu 'es au fond du calice des
Éeurs , & reçu illi par les Aheil es àorr^eiliques , ou
Mou^Ihs a miel, f^oyj-j Abeille , Inslcti-.
( Manuel..)
MILLEPIEDS. royei Iule, ScoLcrsNDRE,
M I T
6y\
mnTt.,AcARns Cet
ftar.n de lordr. des Apt.
re d'infedles de la féconde
ifeflc
leurs pattes , l'abfence des antennes & la fituation de
leurs antennules, font des caraflères qui diflingivenc
h.ciicjiicnt CCS infeélcs de tous les autres. Le fcul
genre avec lequel on poutrcit les confondre à la pre-
mière infpcdion elt le ïrombidium. Mais la ftruc-
ture de là bouche elt tout- à-fait différente ; il y a
de* màclioir.-s «c des antennules quadriatticulics dans
ies Ttombidjunis. Les Mictes font dépourvaes de
mâchoires, & on ne compte que trois aiti.iCi a leurs
antennulcs.
^ La tête eft pointue & peu ^iftindc du corcelet j il
i.'y a point d'antennes.
La bouche eft compofée d'un fucoir U d'anten-
nules , fans
trompe.
kmtut globuleufc , le uombie Se. la difpofùiou de
Le fuçoir efl court , avancé , droit , cylindrique ,
roidc formé de dcus valves. Les valves font éga-
les demi-cylindriques, obtufes . horifontales. La
valve fupérie«re ell fendue a fa bile. Les deux di-
visons lont égales, cylindriques. L'iaférieure ell
plane.
Les antennulcs font au nombre de deux. Elles fon'
c.>:np,imées, égales, avancées, de h longueur du"
luçoir, obtufes. roides & triarticulces. Les articles
lont égaux. Elles font inférées a la b.nfe & furies
parties latérales du fuçoir.
Il y a deux yciix placés fur les parties laréra'es
& antérieures de la tè:e.
Le corcelet ne le diîlinque de l'abdomen par au-
cun^ étranglement , maisileft fouvcnt d'une aurre
couleur. Il eft forr petit. Sa fubfîance cft cornée.
L'abdomen fait plus des fept huitièmes du corps
des i\I:trcs , fur-tout Icrf-u'elles ont man<^é. Il tll
plus ou moins globuleux. O.i n'y remarque aucun
tegment.
Elles ont huit partes attacliécs ordinair-ment fouj
- abdomen, U compofées d'un nombre darciclcs r lus
ou mons confidérabie. Ces pattes f ^nt quelquefois
terminées par des foies , ou par de petites véiiculcs.
Les pattes^ antérieures font quelquefois ttès-IonTi,«*.
El'es ont été regardées comme des antennes par M,
fabricius.
Les mittcs font plus om moins velues ; les pcils
qiu recouvrent leurs corps font fouvent rameux &
mobiles.
Les Mitres font en général des infedes trèc-pe-
tit-. , & dont les différentes parties ne peuvent êtr-
ûiftinguées que par le fccours du microfcopc. La
plupart de leurs ejpèces n'excèdent pas la gr^lfcur
d'un gram de fdbk ordinauc. £lies lont 'ttès-re-
6m
M'I T
matquables à plufieurs égards , & fc rencontrent
prekjuc par-todt.
La Mitte , connue aulll fous le nom de Ciron , a
étc long-temps legardéc comme occupant le dernier
terme de peiitclTc dans 1,-. lii('rarLhie an-malc. Il étoit
réfcrv^- aiix Modernes de (e créer, peut ainli dire ,
un nouveau Monde , ëe piiccr le Ciion au milieu de
cette chaîne dettes que les Anciens lui faiioient ter-
miner , de commencer par lui une nouvelle féiie
d'animaux, & de mettre entre lui ^ les derniers ani-
ijtalcules qui_ le fuivcnt-^ encore plus de diflance,
peut-être , qu'il y en a entre l'Etépliant & liii-.
En élevant donc les Mi'tes au haut d'une nouvelle
échcU'ë de >:!,;!'d,-ur , on f ra en c|ueK,ue lotie, moins
étonné, loilqu'oii rroiivc^a dans leur oiganilation
de quoi fixer autant notre sùmiration , que dans
les êcrcs les pins cxpofés a nos rci^aids , & i;-;nucs
les plus paif.rits. Cependant li l'on doit icgrctra- que
dans la phipraT de ces infectes j nos yeux .iicnc i^c-
IV n du lecouis des mftrumeus roar dii'uiguci non-
If u'cn. eut leurs parties extérieures , mais leur en-
lemble, coiuhien lios icjirets doivent s'accroître de
ce que leur intérieur ell- luaccelliblc a nos recherches
& a notre contemplation.
Les Mittes ont ordinairement le corps ^xo% S;
cva'e , plus ou moins aNii-gé , quelquefois prefquc
airondij ou applati. Dans plufieurs elpèccs il eft
garni de longs poils, au lieu que dans d'autres il cfl
liile . ou fans poils fer.uhles. Ces infcûes ont la tète
petite , prelqne toujours de figure conique & pointue
e;-,-devani : elle cft attaclice immédiatement au corps,
fans qu'on obT-rvc de coicclot entre eux, ce qui
d'.illin'iie les Mictes des Araignées , qui ont toujours
un grjnd corcelct bien marqué. Quelques efpèces
ont cependant une lorte de corcelet, mais qui tou-
jours cil moins diiline.cni-nr léparé du ventre que
dans les Arf.igiiécs. Les Mittes ont dans la tête un
aiguiHoa.ou lo, ic le tienT^ circs-déliée,aveclaq'ieile
elles fucent leur nouriirurc , & qai varie dans
les difTércntcs efpèces. Les yeux font allez diftinfls
dans quelques efpèces , au lieu que dans d'autres ils
ne font guère vifibles. On tiouve aufli de la d.ffé-
rence d.ms la figure des deux antcanules qtis tien-
nent ji L tête, que les uns ont qualifiai J'^nrcnncs ,
& d'autres de petits bras : dans quelques efpèces ce-,
antennules font aflez longues, divifées en articles
mobiles , comme de petites pattes ; dans d'autres au
contraire elles font ttès-couttes , & n'excèdent guère
la longueur de la tête. Les Aiittes fe fervent de leurs
antennules pour tâte: & fixer les madères dont elles
le nourrillcnt. Les p.ittes des Mittcs font ordinaire-
ment longues, divifées en ph.iiieurs articulations, &
terminées par des crochets : dans pinficuis efpèces
le bout des pieds, ou tarfes , e!t garni d'tuie petite
vertîc applatie , que l'inf.tle peut gonfler & con-
tractc-r plus ou moins , & qu'il fixe en marchant fur
le l'iaii de pofitioi; ; cette vcftie eft ordmairemeiu
M I T
garnie de petits crochets prefque itivifibles , à caufc
de leur extrême pet.tefle. Les M'ttes n'ont ;oint de
fi'ictes en forme de mamelons au de:rière , comme
les Araignées,, & cipendani il y a quelques efpèces
qui filent.
Toutes les M .tes font ovipares ; les femelles pon-
dent des oeufs df'rès avoit eu la compagtiie dii ma e;
elles font trè^-fécoiîdcs , & fe multiplient fouvcnt
confidcrablemcnt. Il e(l tiès-tematquable que les
jeunes Mitres qui éclofcnt de ces œufs , n'ont d'a-
boi d que fix pattes j ce font celles de la troilième
paie q«ii leur manquent à leur iiaitlancc . & qui
pondent après qu'elles ont mué ou changé de peau.
Pli fi'.ius fclittcs courent d'une gtande vîtcflc , ati
lieu que d'autres marchent toujours lentement.
Elles fe trouvent difperfées prcfqiie par-tout , &
qufique très-petites , elles font fouvct pins de mal
que tous les autres infjfles ; s'il efl. vrai far-tout.
Comme on l'a prétendu , qu'elles font la caufe de
plufieurs maladies épidémiques qui attiquent les
hommes S: les animaux: félon l'opmion de quelques
Auteurs , la dyflenteric , la petite-vérole , & peut-
être a;ême , la plus cruelle de toutes , la pelle , fcroit
l'ouvrage de cet infeèle. On peut plus ccrtair.cmenc
regarder la gale comme pioduire pat des Miacs ,
puHqu'on en trouve toujours dans les plaies & les
ukènes canfés par ce mal. Dans l'Améiique il y
en a une efpcce allez giande £•: prodi;:ieufemcnt fé-
conde ^ qui habite les bois, ic qu: s'iiut-duilaiu dans
la peau & la chair des hommes & des b'tes, y caufc
des ulcères très-dangerenx , & qui même font carta-
bles de donner la mort, quand elle s'y elt attachée
en quantité.
D'autres mittes fe tiennent fur les quadrupèdes S:
fur les oifcaux , dont elles fucent continuellement
la peau , à la' façon des poux ; on en trouve encore
plufieurs efj èces qui fe eramponent furie corps de
dittérens auttes infcâes , & même fut les Limaçons
des jardins ; elles vivent da fuc qu'elles pompent de
la peau de ces animaux par le moyen de leur luçoir.
D'autres habitent les fcmiles des»arbre: & des plaii-
res , comme aiifll le délions de l'écorce des vieux
troncs d'arbre" ; il y en a d'autres qui fe trouvent
dans h farine , fur le fromage, fur le lard & la viande
sèche , & i'jr les vieilles confitures saches, où elles
fe multiplient fouver.t prodii^ieu^'ciTient. Om doit
eonf;illcr aul.i fie ne -["iint manger de ces fortes de
confitures , gardées depuis long-temps , fans les avoir
auparava' t examinées i la loupe _, pour ne pas rif-
quer d avaler des milliers de ces petits animaux , qui
peut-être poiuroicnt can'er difFérens mauxd'eftomac
ou autres incommodités. On en trouve encore dans
les [onneanx & auircs futailles oii l'on garde de la
bière qui commence à s'aigrir , & ce font elles qu'on
croir donner la dylTentenc à ceux qui boivent d'une
te le bière. Toutes ces fortes de Mittes fout encote
connues fous le nom de Cirons.
Pluûeuis
M I T
Plufieurs Mittes demeiiieiu dans !a Krrc te fur la j 1
M î T
^7>
terre, & d'autres lant aquanq'irs, v;vant dans les
eaux d:s lacs & des malais ; ccç deiaièics l'on: trcs-
rcmai-qtiabks eu ce qu'el'cs attachent leurs crufs au
corps ou aux patres de diftàt-ns autres ^ll^cd:c^ aqua-
tiques plus grai-ds . comme !es Ditifcucs, les Ncpc,
& autres, & que ces aufs gratidiffjnt de jour en
jour fur ces mêmes infciftjs , ce qui cft une marque
certaine qu'ils en tirent de la nouinture julqu'au mo-
ment que hs petits en itclof^nt. On ttouve encore
des œufs .1 peu-près femblables , & ^^ui ordiriairemcnt
font d'un ronge de fang , fur le corps de pluiieurs
infea.-s terreftres , comine !eb Libellules , les Mou-
ches , les Coufins , Ls Tipules , &;c. , & doù fortent
enfuite de petites Mittes qui continuent a fucîr ces
mêmes inftâcs.
Il eft difficile de trouver des caradères affez géné-
raux & allez bien déterminés pour divifer les Mittes
en différentes familles ; il fcroit nécefTaire cependant
de les diitinguer, à cau(e du grand nombte de leurs
efpèces ; on voit bien quelque ditt'ércnce dans la
figure de leurs pattes, qui dans de certair.es efpèces
fontprcfque toutes de longueur & de grolfcur éga'cs,
au lieu que dans d'autres , telles paires font ou plus
longues ou plus groiTes qac les autres : mai? comme
le', limites de ces différences font peu difîîndcs, ileft
difacile de les employer à divifer ces infcéfes en fa-
milles ; & pour ce qui regarde leurs aiures parties,
tlles font trop petites & trop variées pour ponvo'r
fervit de caradércs généraux. Il ne relie donc qu'a
fuivre leurs différentes tfjjèces fclon lei.r liabiia-
Ainfi , dans une hifloirc générale de ces infcclcs ,
on peut ks arranger en familles ou en fedions , fcion
les lieuï où ih fc trouvent orJui.;iremcnt, Se les diffé-
rentes mai'res dont ils le nourn(k-nt. Dans la pre-
mière famille on mettra les Mitres qui fe trouvent
f.ir ies vivres ou les provilîons de bouche ; dans la
f.'CO"de celles qui atraqu-ra les hommes & qui vi-
vent fur les aniuiaux quaiiuj-èdes i dans li troilièine
celles des oifeaux ; dans la quatrième celf-s o_ui vi-
vent fur les autres infeiles ; dans une cin juième
telles qui fe trouvent fur les arbres & les plantes ;
dans une fuièms celles qui font vagabondes, ou qui
rôdent par-tour, fans fe fixer à quelque objet dé-
terminé ; & enfin dans une feptième les Mittes aqua-
àraes. On pourroit augmenter ces familles à meilire
t}j'on d'^couvriroit dans d'autres lieux de nottvelles
efpèces de Mutes. Cet arrangement, préfeaté par De
Geer, mérite bien dette adopté.
Les Mittes qoi fe trouvent fur les Tivres ou les
provifions de bouche, font les plus communes de
toutes. & on peut les appeler domeftiquts , parce
<)u"on les trouve fur différentes matières qu'on garde
dans ies maifons. Elles vivent en grande quancité fut
Hift. nat. du InfeSet. Ton, VU.
e vieux fromage , fur !a viande sèche ou famée de
nos gjrdes-ma;iger , fur les oifeaux & ks if.fecles
delPchés des cabinets des Naturalilles , & encore
fur le vieux paiu & les confitures sèches confervées
trcf long-temp":. E les fe mu'tipîie-ii: extrêmement
fur toutes es denrées. Elles font à--; p!us petites,
n'a)ûi!t qu'à peme la grofTcur d'un grain de fable
fin , Je forte qu'elles font prefque itivifibles à la vue
iîmpk , i: qu'il faut fe fer vir d'un bon micrcfcope
poerles obferver. Lcuv.'enhoeck nous a donné p'.u-
lieurs obicrvations intérelTantes fur ces petits ani-
maux , fur-tout par rappoit à leur génération.
Ces Aîittes font très-agiles, îi courent avec beau-
coup }.i vîtelfe. Regardtes à la loupe , on voi:
d'..'> ud qu'elles font toutes velues , ou gaines Ai
beï'jcojp de poils ; mais c'efc au micrcfcope qu'il
fiut ks examiner pour voir leur véritable figure.
Sar le corps de prefque toutes ces Mittes , ou voie
deux taches circulaires brunes, produites par de»
parties iirternes qui parciifent au travers de la peau
tranfparenrc. Elles on: leurs pattes tcrrninécs par une
petite partie ovale , tranTparcnte , ^ enflée comme
une petite veffie à long co! , ayar.: en t'cvant une
efècc de petite fente ou k-;-^iatio;-. La Mittc peut
donner à cette veffie toute (orte 0 intl:7.:ons , Se
fouvcnt elle la m.et dans une polition perpendi-
culaire a la patte , de façon qu'elk fait un angls
droit avec cette patte ; elle peut encore gon.lcr 5c
contrait.-r cette efpècc d'cir.pârciiient , qui, q'eanj
il e.1 pofé fur le plan ou la Ivîi.re t'.i.irclie, s'éi.irgit
& fe gonfie , an. lieu tjue quand la patte ;c trouve
levée & qu'elle ne touche point à ce plan , la vefdc
ûirparoît ptefqu'entièrerncnt. Leuwer-ihocck a dit
poliiivemcnt que les Mittes de cette elpèce ont à
chaque patte deux petits crochets ou ongles cour-
bés , & qu'il vit une de ces Mities faifir avec l'un
de ces crochets un des poils d'ur;c autre ftlitte & la
foulevcr en l'air. De Geer dit aulfi avoir décuuvcrc
CCS mêmes crochets , quoiquavec airez de peine.
La Mute peut plier en deux la petite vcfie dont
nous avons par é , & cela fi,ivaat la lorg'.tur, ou
dans la dirtâion de la fente que nous y avons re-
marquée ; en-deffous de chacune de ces moitiés, on
peut apperccvoir un petit crochet , mais qui ne fc
mont-e que diifieilement , parce qu'il eft caché fous
la vcflle ; on ne l'appeiçoit même nue quand la Mitte
donne un certain mouvement à la patte : c'eft aa
moyen de ces crochets que l'infedle fe fixe fur les
objets oii il marche.
Toutes ks femelles de ces Mittes , qui font tou-
jours plus grandes que les mâles , font garnies au
derrière d'une petite partie cylindrique & creufe en-
dedans comme un peut tuyau, qui donne peut-être
palfage aux œufs qu'elles pondent , puifqu'on ne la
trouve jamais far les mâles , que l'on peut dilHngaer
des feKiciks , lotf^u'on ks voit accouplés , ^tant
&74
M ï T
alors anis par leur derrière. Ea-<jcffoiis de ce petii
luyau , on remarque une petite éminence , où peu:-
êlre fc tiouve l'ouverture de l'anus.
Les longs poils dinctotrJe corps de ces '-'ittc eft
garni , & qui y font en allc:: grand nombre , ks rend
toiucs hcnlfécs , érant vues au rnicrofcope ; S: ces
foils ont en queîjuc inanicre !a figure de l-.ngs j
piquans coutb-.'s , -.jui ont des deux côtés un grand j
nombre de barbes en foinic de pnih trè'î-court'î , de i
forte qu'ils reiiernblent aux poiis des Chenilles ve-
lues. Ces poils de la Mitte ont encore une lîngularitii- (
lrcs-rciiisrqi!abie J c'eft qu'ils font mobiles, & que !
l'inferte peu: les mouvoir de côté & d'autre , comme !
De Geci l'a obfervé très-dil'tincteiî-.ent : chaque pj.l j
<k>it donc néceffaircment tenir ou avoir corami ni- !
cation à uu mufcle qui lui donne le rr.ouv;,n;er.t.
Enfin , quelques-uns de ces poils , qu'on poiitroir
comparer aux piquaiis du porc-ipic , fembienr tiic
placés lut le coips en ordre régulier; on en voit
toujours deux de longueur égale fut le dclTus de la
tête, & qui repréfciitenr comme deux petittj an-
tennes , & au derrière deux autres poils plact'à r'gu •
•lièremcnt l'im à côté de 1 avKre. Sur les poiU des
pattes, qui lont encore plus fiï;î que ceux du cor^'s,
on n'a point vu de barbes.
Après l'accciuplcrtnrnt , les fc:-;nc'îi.'S pondent des
Œufs ovales, très -blancs, tranfîMrcns , K d'une
petiteffe extrême , comme l'on peut bien fc riina-
Leuv/cnhock a dit qu'ils
tes taches
ïur leur fui face, & Btanckacrt y a vu des traits qui
fe croifent comme un réfciu. De ces œufs lorrcnt
enfuite <fe tiès-pctites Mittes ; & au rapport de
Leuvyenhcek , cette n.ïiirance ai rive huit jours après
<]ue les œufs ont été pondus. Cet auteur dit encore
que les Mittes naifîcnt uniquement avec lix pattes ;
De Gecr a vérifié cette obfervation fur pluficurs
jeunes Mittes de cette efpèce, nouvellcmcnc éçlofes,
& n'ayant encore que la grandeur des ceufs mêmes ;
elles n'avoient conUanimcnt que fix pattes, & c'étoit
toujours celles de la troilîème paire qui leur inan-
quoient , mais qui poullent enfuite, quand la Mitte
avance en âge. Cette obfervation méiite attention à
caufe de fa (ingularité ; mais on n'a pas encore
cherché à voir à quel âge ces nouvelles pattes leur
viennent.
Ge n'eft pas feulement en été qu'elles pondent un
grand nombre d'œufs , elles multiplienr aufli en
hiver , & font même alors allez agiles , pourvu que
Je froid ne fait pas trop vif; mais l'avantage qu'elles
ont de vivre dans les maifons , oti eltes ne font ei-
pofécs qu'à un froid modéré , les met en état d'être
agiffantes dans cette faifon, & de pouvoir fe pro-
jager à leur aife , ce qui eft refufé à d'autres in-
&Aes3 qui doivent paffer l'hiver en plein air. \
e% uoive ^ns la f^tioe , ^s Mittes ttès-petites.
M I T
Elles iioarchent aflez vîte ; & on a remarqué qu'elles
aiment à s'enfoncer bien avant dans la fjr-.he, Comme
elles font imperceptibles à la vue , on peut s in^aqiner
facilement combien il doit en entrer dans k pain que
l'on mange , fur- tout dans celui fait de vieilk faiiue.
Dans les ulcères ou petire? véficiiles nui fe forment
fur les m.uins &: autres parties du corps des galeux ,
on trouve de très-petits infcvSles dij genre des" Mitres,
qui n'ont pas été inconnr.s aux i'^aturaliftes : ces
Mittes font même rcg.ird^res comme 1 unique caufe
d'une maladie ae:!!! déla;ré.ibic qu'incommode. Linné
en parle de cette manie! e ; ce Cette Mitte habite fous
la peau humaine , oii cilc caiil'e la gale -, elle y pro-
duit une petite véficu!!; •\\;\\ lik ne s'éloigne guères j
après avoir iV.ivi le- )\.':y, ,':e la peau , elle fe rcpofc
t: e.vcitc nr.e d:;iiap._;<-ji on. Celui qui y ci't accou-i
tcxv.i peut aiiv:mcnt ia voir il l'eeil limplc cn-delî'ous
de la peau ou de l'épi ^''ei vc , & il cfi facile de l'ôrer
avec la jointe d'snc ('-piîig'c, Q'i"-'^ '"'''• '^ place !'"ur
l'erij^ie , die ne l'e remue prefoue poui; o'abord ; mais
en i'ée 1; luliant par l'hs.iei-.c , cik fe met a courir fur
l'ong!^ avec vitcllc. ;> Cet mieelc prefqu'impcrccp-
tiblc , dont la marclic Zc les piqûres fous les rides
de Li peau , ojcafionncr.t des dimangeaifons ibuven:
ii insupportables, devoir fans doute forcer l'attention
à fc tiicr fur lui. On a remarqué plus particulière-
ment cjue fes quatre pattes ai^téricures iont garnies
au bout, d'une longue par.ic déliée, droite & cylin-
drique, en forme de tuyau , termin;;e par une petite
boule en forme de velTie aroidie, que la Mitte pofa
& appuie fur le plan où elle marche. Cette partie
déliée Se filiforme, qui fait l'olricc du tatle, eft mo-
bile fur k refte de la patte, avec laquelle elle fait
des angles diflérens , félon le mouvement que l'ani-
mal lui donne. C'eft aufll par le moyen de ces in-
feiiles que la gale fe communique h aift'ment , les
vêtemens des galeux en étant louvent remplis, Les
amers & les préparations rriercuriclks , en faifant
périr ces Mittes, doivent par là même détruire la
maladie qu'elles occahonnent.
Il eft une autre efpèce de Mitte , dès long- temps
connue fous le nom de Ricinus , & de Tique en
français , & qui eft de la grandeur d'une graine de
navet. Ces Mutes , comme l'efpèce précédente ,
rangées dans la féconde famille , fe trouvent très-
fouvent fur les Shicns, & particulièrement fur ceux
de chafle , qui les gagnent dans les bois oil ces in-
fed>.es ont leur demeure. Elles s'attachent fortement
par leur rrc.7!;7f àla peau de l'animal, qu'elles percent
avec cette même trompe pour en tiret k fang , dont
elles font très-avides, & elles y tiennent louvent li
fort qu'on a de la peine à les en arracher fans les
blefler. Les Auteurs «jui ont parlé de ces Mittes,
aftirnaent qu'à force «le fucer le fang leur ventre enfle
& augmente fi conûdérabkment en groffeur, qu'c
parvient à la grandeur d'une lentille. Quand elles en
trouvent l'occafion , elles s'ac tachent aiifi à la peau
MIT
des hojTimes , en la perçant & 7 introioifant picfqua
toute la tête ; & à f-jice Ac \.\ fuccr, elles y pra-
duifent des taches iGi';:e'. O^i les trouve de même
fur les Boeufs. La tê-e, c'an; ccne efj^èce <!c Mittcî ,
eft fïpatc-e du corps p-r un étranglemciu <»» u:ic in-
cifion, & clic ell iuoM;e, tnloitécjuc rinfcde peut la
courljcic-,1 deliouSj ce qu'il fiii fouvent en marchain.
Elle fe prolonge en-devan: en une iromre écailleufe,
roide & ttès-remarqsable. Cette trompe ^ en forme
d'un ftilet C) IhidriqHC , un peu pointu aa bout, &
beaucoup plui long -|!ie la lêtc , eft garnie le long
dw- chaîne coté, mais r.!i peu cn-de'Icus , de deux
rdn;;^ de d^'iiteluics en forme de deuts de fcic allez
grai-dcs , diiiiTi-cs pat leurs pointes en arrière ou vcis
la tête, & tics-vifibles à l'aide d un bon microfcope :
c'eft au moyen de ces dentelures que la Mitte , aptes
avoir introduit fa trompe dans la peau de l'animal ,
y tient H fortement & fe laille il dirlicilemcnt arra-
cher de la plaie, parce que ces poinrcj, par leur
diredlion , réfirtent à la fortie de la trompe. Les pattes
font trèî-mobi'es, allez louj^ues, divifees chacune en
fix articles , & ce qu'elles ont encore de rcmarqi^a
ble, c'cft qu'elles font terminées par une petite pièce
circulaire, applatie & très-tranfparente , femblablc à
oiie petite velue membrancufe & très-flexiblc, a:ti>
chéc au pied ou tarfe par un court filet cylindrique &
mobile, auquel la Mitte donne toi;tc forte de direc-
tions ou d'uiHcxions, en la pofant fur h place oti elle
marche : la vefîic qui termiiic les pattes antérieures
cft du double plus grande que les autres , & de fi;^ure
ptefque triangulaire. En-deffous de cette vcffie eu
iBcrabrauc foat attach.îs deux_ crochets aiT'-z longs,
qui la débordent de chaque côté , i«c qui font plus
grands que da'is aucune autre Mi:re : qaand elle
rapprocli; ces deux crocluts l'un dcrjurre, la mem-
briue fc plie toujrurs en deux, parce qu'Us y l'ont
iutiincm;n: unis uc comme incorpores.
S;-i- lesTcvifs, !c3 Moutons Ji les Chiens, on
troavc, en été , des Mines co;inuss ancienn-'mcnL
fous le nom de RciiuVius y clies font les plus graades
de toutfs celles de leur getirc. Elles paroiffcnt de
deux fortes, les unes 'oat d'un gris arduifé, & plus
grandes que les punaifes des ii.s ; les autics, plus
petites , font d'un rouge pâle , tirant lur le jaune :
les premières fe trouvent ordinairement fur IcsB-iufs
& les Chiens ; les fécondes fur les Mourons.
Les unf. & les aunes raarc!;:nt lentcmert & comme
avec pcfantcur, traînant le ventre fur le plan de po-
fition ; mais elles ont beaucoup de facilité pom s'a:-
tachcf avec leurs p.îttcs à tous les objet; qu'elles
rencontrent , même au vcric le plus poli. De Geer a
fait fur ces Slittes une ob(etv.ition très-curleufe;
c'cft qu'en dedous du ventre de pl'.iCeu:s d'entr'elles,
fc trouvoit attachée une autre Miite ic-utc noiie &
beaucoup plus petite , n'ayant que Ja grandeur d'uiie
graine de navet , & qui leur cnibraffûit le ventre
avec les pattes , fe tenant là dans un profond repos.
D'après la defcription que cet Auteur en donne, on
M I T
67 i
voit qae cette petite Mitte écailleufe a beaucoup de
conformité avec la grande, à laquell; elle s'att.'.cb.e ,
en exceptant feulement la jiiandeur &: la figure du
cotps. «J'ai toujours rc;i:.uqué, dit-il , que cette
petite îv-iiîte fe tient attacliéc au ventre de la grande
dans une pcluion rcnvcilée, cxadtciiiL-nt entre les
deux pactes poîléricures, fx j.imais plus haut ni plus
bas, la téic fe trouvant toujours placée dans l'en-
droit où nous avons fait remarquer iiriC petite partie
relevée, 6c dont j'ai dit ignorer l'ufage. J'ai vu dif-
tindlemcnt , & à n'en pouvoir douter , que la petite
f.iittc avoit fa tiompe enfoncée ddns cette éininencc
où, par confcquent , il doit fe trouver une ouver-
ture , que j'ai même cru voir, en y obfcrvant une
petite tente tranfverl'alc , il que fes bras , en malTe ,
éroient alors conlidcrablemcnt écartés vers les côtés,
& appliqués ftir la peau de la grande Mitte. J'ai ob-
fetvé qu'elle garde cette poliiion plufieurs jours de
fuite lans bouger de fa phce , & toujours dans ua
parfait repos , la grande Mitte fe promenant par-
tout chargée de la petite qui ne l'abandonnoit pas.
Mais poutquoi & dins quelle intention la petite
Mitte écailicufe fc ti-^nt-clle ainli aitach-'e à la gran-
de? Seroit-eile une ennemie occupée à la lucer , ou
bien ftroit ce un accouplement ? Dans la première
fuppoiition , il me feicble que li Mitte, attaquée,
donneroit qucl^-juc f gne d'incommodité , Se s'aitoi-
bliroit peu a peu julqu'à cxtinftion de (a vie , ce
dont je ne me fuis point appctçu ; au contraire elle
me parut fe porter bien plufieurs jours àc fuite ,
n-ié!r;e api lis <]iie la petite Mitto l'eut abandonnée.
D'ailleurs , h elle y tcoi; dans l'intention de fucer fon
hôte, pourquoi auroit-ellc toujours fa tète appliquée
furréminencc du ventre dont j'ai parlé , & la .rompe
introduite dans l'ouverture de cette même éniinence.
Se non ailleurs; Si telle c!t la caufe qui l'attache à la
grande Mute , elle pourroit auflî facilement l'atta-
quer par tout autre endroit de fon corps , te que je
ne lui ai pourtant jamais vu faire ; j'ai donc tout lieu
de croiie que l'union intime de ces Mittes eil itii
vrai accouplement, en quelque forte femblabie a
cclHides Araignées , dont la femelle a également la
partie du Icxc placée en-dellous du veiute , & que-
ls petite Aiitte ciH.- mAle de la grande, fur-tout
comme elles fc reilcrablent d'ailleurs dans la confor-
mation de leurs principales parties, excepté que le
m.âle fuppolé eft coniidérabiement pljs petit , & que
fon corps cil plus exadement ovale & couvert d'une
peau écailleufe ; par.mi les Araignées le mâle eft de
même toujours beaucoup plus prtit que fa femelle.
Dans la fuppofition al'^cz probable , que l'union de
ces iMitics eîl: leur véritable accouplement , il faut
donc regarder la partie relevée du ventre de la grande
Mitte, ou de la femelle , & qui eft toujours placée à
la hauteur des pattes polléricuicSj pour celle qui ca-
raélérife fon fcxe , puifque c'eft cette éminence qua
la Mitte recherche pour s'y accrocher, en y. iniro-
duifant fa trompe. Se appliquant en même temps fes
deux tras hoiizgr.talcment fur le ventre. Mais c'ett
Qqqq *
é-s
M I T
toujours un accoui-Icmcnt des p!u5 finguliers , & dont
la vraie opération ett difficile a démêler. Il reflèmble
beaucoup à celui des Araignées , & peut-être que ce
font les /ra^ qui contribuent a la fécondation, tout
comme dans ces derniers inicâcs m.
En pourfuivaiit lliTtoire des Mittcsqui attaquent
les hommes, & vivent [ui ks quadrupèdes, & qtn ont
été rangées dans une iecoiide famille, nous ferons
encore mention de cjelques efpèccs qui font eiran-
gères à i ' 'o- ■ . c: ■ ic Ion peut regarder c;;ran;e
cxatio, . - dans les bois Se les forcis ce
f Am:: : lonale que méridionale , mais
plus pa.L. --,.;-.-.- ; es contrées ou raidi, une quan-
tité ii)'joniuiab;c à'awc cipècc de Mities alfez grande,
qui y font ic iîcau des hommes & d'-s bêtes , & qui
ne font que trop connues , tant des habicans de ces
pays , que d:s voyageurs. Parmi les Auteurs moder-
nes qui ont donne les relations les plus circonitati-
ciées, il faut citer Kalm &: Ulioa. Le premier ebiervc
c]u'ci!es font de grandeur três-difFérente j J;s unes foLC
fi petites qu'clies font à peine vifibles , & les autres,
qui ont eu occalion de fe gorgcr de lang, font gran-
des comme le bout 4u doigt. Cette Mittc qui , lêlon
le rapport de Uiioa , eft nommée Niguj à Cartoa-
gène , & Fi!.ue au Fércu , è: que les habitans de
ycnfyivante u. de ia Nonveile-Jcrfey appellent Pou
lies bols , comme l'a dit Kalni , cil d un rouge fcncé
& lulfant. Ce derriisr Auteur 2 auiTi obfcrve que
quand el'e s'c.'f renip ie de fang , en fuçant l'animal
où elle s'cîf attaché;, & qu'elle ei^ parvenue à une
^rolTsur canlidcrable par la dilatation eïtraordinairc
Se fa peau , dans cet érat elle n'eft plus roui;e, mz\s
jîrife , avec quelques p^j^ints rougeâtre?. D'ap;ès ia
Sefcription que cet Auteur donne de cette efpèce de
Mittts , 3c que DeG;er a vérifiée , on voit qu'elle a
beaucoup ce conformité avec celles qui, en Europe,
s'atfachent aux Chiens & aux Moutons. Selon le
ra-^F'^'^'^ dcKam , ces Mittcs américaines fc trouvent
pendant touc l'été dans ks bcis , où elks Ce tiennent
far les buiffonsS: les plantes qui y croiffent, mais plus
parti:uliérc;ncp.î fu: les feuille'; fè'.hes tombées l'an-
née précédente, & dont tout ic terrain efl jonché ;
elles y fo; t dans une fi grande abondance , que dés
qu'en s'av.fe de s'afîêoir par terre, ou (ur quelque
tronc d'aibre abattu , en en a bieaiôc ks habits &
même le corps tout couverts ; car eiks grimpent d a-
bord, quoique d'un pas Icr.t , (uf les habits , cher-
chant qv.ciquen
-iU du corps, pour s'y fixer
dans rinftant , en introduifiini leur fuçoir dans la
peau. Ceux qji marchent piedvnuds dans les bois
cnontbie.-tôt ks piedi& les janr.bts couverts. Elles ne
s'attachînt jtas feulement aux hommes, m.ais encore
aux anim.vax , cotnme les Chevaux & les Bêtes à
cornes, q-:'elks font fouvcnt périr . en fe fixant en
ti^oT «rand noa.bre fur leur corps , dont elles luccnt
lefan'^. W^is ciles ne fc tiennent jamais dans les
prairie» , dans les chatr.ps cultivés , ni dans ks autres
plgjnes,' vivant toujours dans les lieux où croi::c;it
k; arbres. El'.es peiccn: la peau fi fubtikment j que
M I T
les petfonnes attaquées ne Tentent pas d'abord kuf
piqûtc , &: ne s'en apperçoivent que quand elles fc
lont introduites ii avant dans la chair, que la moitié
delcur corps s') trouve engagée; c'clt alors qu'on feBç
dabord une forte démange'aiion, & pu>s une doukur
sftcz vive à l'endroit piqué, où s'élève une enflure
aiiéz dure , de la groflcur d'un pois giis , ou rr.cmc
plas grande. C'eit alors qu'il eil très d:âici c de s'en
dcraue : car en voulant retirer ia Mitte , elle ic
icm^t plutôt que de lâcher prili,dc facor. que. pour
lors la tête ci la trompe lelleîu Jans la plaie , ce
qui y produit bientôt une inriarcmation , &: enft:!tc
utic fuppuration, qui rend (ouvect la plaie profci de
& trcs-dangercufe , y caufar.t en même temps i.nc
démangeaifon infuppottable. C'eft donc en karir.ant
ia chjir tout autour qu'il faut tâcher doter la Mitte
toute entière de l'endroit cù elle s'eft logée , ou btcn
fe Icrvir d ujie petite pintette [our la tuer dehors ,
corami Ka!m_diî l'avoir fait avec fuccès ; mais elle fe
tient fi fcrcement cramponnée , que dans cette opé-
ration on enlève fouvcnt en même temps une pcr-
tion de la peau. Cet Auteur raconte avoir vu des
Chevaux qui avoieat le delfous du ventre 5c les
autres endroits du corps ù couverts de ces Mitres ,
qu'à peine pouvoit-on intraduire eiti'elks la peinte
d un couteau ; elles s'écoient profond: ment enfon-
cées dans la chair de l'acimal , qui enfin conti.iucl-
kmcnt fucé par cette mauvaife engeance , y fuc-
co.Tiba & fe trouva C afrbibli , qu'il mourut dans
ks grandes douleurs. Elks ont la peau dure & fi co-
riacc, qu'on a de la peine à les écrafcr, & eî'es^ ne
meurent pas facilement, vivar.t & march-mt même
longtemps rprès qu'on leur a cojpé la rere & une
partie du devant du corps. Apiès qu'elks !■: font bien
raiiafiées de fang, Kain a obfcrve qu'e les tombent
d elks-mêmes de l'enâroir où elles s'ttoicni fixtes. Il
en prit deux qui s'étcient ainfi céta.hées , 6; ks en-
! ferma dans une boî-e , k ii .^ivril. Les ayant cn-
fuite exa.minées le i8 Mai, il trouva que chaque
Mitte avoit pondu un gros ta=; d'ccufi rcr.ds , bru.".s,
Isiifans 5c fi petits , qu'il lui fut imrofTîbk de ies
compter cxaéitmcnt ; mais il jugea que d;.ns chaque
monceau il pouvoit y en être bien près de mille , &
cependant lesMittes continuèrent encore d'cti pondre
davantage. U obfcrva auili que l'endroit d'eu fortot
cette prodigieufe quantité d oeufs, ét.jiï irécilément
cette peiitc tache bia^^che que la Mittc a iur le 'os
au bouc du eorcekt 5 & fi cefe obfervation eft juftc,
& qu'e'le n'ait pas été une iiluhon , elle eft certai-
nement des plus remarquables-, par la (i'-gu'a:ité
quaurolent ces Mitres de pondre Ic^urs œuts par le
do?. De tous ces au.''s fottirent enû ite de petites
Mitres, que l'auteur trouva mortes dans ia boîte,
vers la f;n de lannée. UUoa raconte touc autrement
la fiçr . !ont cette Mitte pernicieufe por.d ies cciifsj
il dit qa elle fc fabrique, fous la peau qu'eik vient
de percer , un nid dune tunique b'anrhe & déliée ,
qui a la fig'ire d'une perle plaire, & dâus lequel elle
dépofc fcs cru fs. Il .lioutc qu'a mefure quelle en
pond davantage , la petite perle s'élargit jufqu à ce
M I T
qu'elle l'oit parvenue à avoir une ligne & demie, ou
deux lignes de diamè:rc . ce qui arrive au bouc de
quatre à cinq jours, & qu'enUiite elle crcve d'elle-
niême , & répand une infinité de germes femblabics
à des lentes, d'où il ù fjrr.c autant de Ni^as.
W.iis on prot PI '".i:.!.i .jaV a a pus la Mitte
r.H-inc conii.ri-.il 1: vi.i': ui:' l j ;< ai.'.randie par l'a-
bondance d.i !'.'•.'; i-j;!. c .no/. ''i:c.;, poot la perle
pia.te ou le nid djr,: il j.ule, (S. cil ce qui lefte a
véiihcr.
Il efl encore une autre cfpcce de ces infedes allez
rare , que le dcdttir Spairman a trouvée au cap de
B<;;i:ie-Eipéra.'ce, lu: le Rhinocéros, donc elle fuce
le (ang. Cette Mitre elh l.\ plus grande de cciuies
celles qui nous l'ont coiumes , el c cft de la gran-
deur d'un pois ordinaire. Le voyageur q't!: nous ve-
nons de citer, qui a Uii-rreme pri<; pluiicurs de ces
Mittcs fur le corps décrois Rhinocéros nousclkmenc
tues, où elles fc tcnoicnt cidinaiicnidu aux envi-
rons des pairies naturelles de l'aniuuil , parce que la
peau y eit plus rnince & plus aiféc à percer que par-
tour aiheu";, a d:t à De Geer, que quand elles funt
bien gori:;écs de (an.;, leur corps s'enfle prodi-J,ieufe-
menc & devient qu.Krefois p'.us grand qu'auparavant.
Le même d'.itleurap'is encore au cap de Bonne-Éfpér.
fur une tortue terreftre , une autre Mitte de la gran
deur d'un petit pois ; elle fe trouve fur les arbres &
les huilions , d'où elle fe rend , quand elle en trouve
rucc:ti;.,n, fur le corps des homiies & des animau.x,
eu ci'e s'at-ache foitement par fa trompe pour fucer
leur l'.'.ng , de la même manière que font les efpèccs
pr'.'ctdenits.
En préfcntant la troilîème famille, compofce des
Mute.', qui vivent i'ur les cilcaux, nous parlerons
d'une elpèce pas plus grande qu'un point, mais
d'une fiji'ire tout-à-fait extraordinaire, & telle qu'on
n'en voit dans aucun autre inl"e(fle,qui fe trou ve lur
les Moineaux & les Pinçons , & qui fe tient accro-
chée à leurs plumes. Le devant du corps de cette
î.'if.e elt comme tiiangulairc , formant une forte
d'anole de chaque côte vers le deirière , & la moitié
portérieure , moins large, cfl: de figure conique , ou
comme en pain de fucre, ayant a la pointe ou au bout
une aiiiculation garnie de deux petites parties cylin-
driques , & un peu courbées , dont l'ufage eft in-
connu. Les deux pattes de la iroifième paire, qui
font les parties qui rendent cette Mitte li extraor-
dinaiie, font monfirueufes par leur longueur, &
fur-tout par leur grolTeur , n'ayant aiicupe propor-
tion avec les autres pattes , ni avec le corps, au-
quel elles font attachées dans l'endroit où la première
moitié forme langle ; c'cii fur tout le premier arti-
cle qui cil dune grolTeur énorme , Se le lecond lé-
e;aie en largeur ; mais les articles fuivans diminuent
peu à peu j'^cçlai qui précède iairaédiatemcnt le der -
M I T
677
nier eft courbé en- de dans , & l'extrémité de la patte
n'cli: pas rerininée p,-r une vc.'lie, comme les autres
pattes , mais par deux or.g'.cs ou crochets, l'un long,
l'autre court. Ces deux grai. ^es pattes , quoique mo-
biles, le font cependant ir.oii.^ •.; ;e les autres, la
Wittc ne paroilfant les remuer q:i'a' er paie, & ne
s'en lervant guéie en niaichant ; elles iiaînent alors
conune des queues furie pian de poiî'ion, quoique
d .-.illems rir.fcéte coure avec aîT 7. ,i'.;gi!i'i. On peut
Cl. ire q.c celî: principakuienr ave.: CiS .'leui gfolîes
p,i;ies que la Mitte fe tient fi-xée a.:x pliuv.es de l'oi-
l'eau , au moyen des deux cioche s dont elles fout
terminées , & que c'efl n.èuie leur unique ulage.
Sur la Méfai'ge commune vivent aulTi quelque-
fois un grand nombie de Wittes exuèmeinent pe-
tites , placées entre les plumes du col & de ta tête ,
quelles parcourent, & qni ne fc font remarquer a
l'oeil iîinple que par leur couleur blanche mêlée d'un
peu de biun. C eil au moyeu de différentes pointes ,
& fur-tout du crochet , dont le fécond article des
pattes eft muni , que la Mute fe lient fixée aux
plumes de l'oifeau. l>armi ces Mittcs DeGeeren a
trouvé une de même efpècc & de même figure , mais
de la rn jitié plus petite , & à qui les deux pactes de
la troilièmc paiic manquoient ; elle n'eu avoic en
tout que fix. Ainfi cet Auteur a vu encore
confirmée l'obfcrvation qu'il avoir faite fur les
Mines domcftiques, qui nailfent uniquement avec
trois paires de pattes, & la quatrième leur vient en-
fuite à mefure qu'elles avancent en âge. La jeune
Mitte de la Méfange ne portoit aulli au dernère que
deux lonr-s poils , au lieu que les vieilles en ont tou-
jours quatre. Pour trouver en quantité ces Mittes ,
qui marchent affez vite, il faut l'es chercher fur l'oi-
feau mort depuis deux ou trois jours , puifqu'alors
elles ne manquent pas de grimper fur les plumes,
elles abandonnent le corps de l'oifeau , où , pour lors,
elles ne trouvent plus de nouriiture convenable. C'efl
ainii que les l'oux abandonnent également le corps
mort de lliomme & des animaux.
Une autre petite Mitte , plus grande cependant que
les précédentes , en forte qu'elle cfl très-vifible à
1 œillîir.plc, (e trouve en grand nombre fur les Poules,
dont elle fuce le iang pour s'en nourrir. Elle paroît
très-vive , & marche avec beaucoup d'agilité.
Parmi les Mittes qui vivent fur d'autres infcétes,
& qui doive.it compufer la quatrième famille , nous
parlerons d'abord d'une efpècc qui a été connue de
olufieurs NaturaUftes, qui eft environ de la gran-
deur d'une giaine de pavot, qui a fa demeure natu-
relle dans la terre, &: qui s'attache en très-grand
nombre au corps des Bonrdons, dt certains Scarabés,
de cettains Boucliers, & d'autres infeétes. Sur les
Bourdons., elle fe tient ordinairement autour du
col «C fut les Scarabés & les Boucliers e» defTous
6:3
au corps cnt-e ics puti
courir tout le
M î T
de ces iulecteç
a voie pai-
beûKcoup
de vKciTc. On a rânnrc]i:<:' qi:e fes deux pactes anté-
rieures font beaucoup f
ec qu'ellt les élève fo'Jvc
TU es oue les
■.Z dLS
icur raiel!(!e don: elles
dire qu'elles air.icnc
antennes, leur donnant t -.ure loitc de mouvement ,
Si tarant avec elks Ic5 objets qu'elle tcn.:;;n:i. en
matchanc. Rcaiimur fcn.We douxr h ces M;;c.-s ou
ces Poux, comme il les appelle, tirent leur ncurn-
ture du corps même des Bourcons, Si il croit plutôt
qu'elles ne clicrchenr qu'a nettoyer , pour aind dire .
les parties de l'infedtc de \x 1
font fcuve»it mouillées , ce
cette hqiKur S: quelles s'en nounillent ; mais on
peut croire r.vec plus de certitude qu'elles luccnt le
Bourdon même ; & ce qui femblc le confirmer , cek
que des .Mitics de la même efpèce le tiennent encore
en grand nombre, comme nous lavons dit, lut le
corps éciilleux desScarabés, où alTuicment elles ne
trouvent point de liqueur miellée ; elles y dcmcuicnt
& s'y attachent fans doute pour tiier , au moyen de
leur(ui;oir, de la nouriiture de la peau même des
Searabés. De Geer rapporte avoir vu une de ces
Mitres, dont il conlidéroit la tête 8: la trompe co-
nique , pouHant de temps en temps avec beaucoup
de vîtcfie, deux parties dê!ii-es , ayant d: petites
dentelures vers leur extrémité , S: avec Iclquclles
elle fuijoic fans doute le corps du Bourdon, tur
Ic^iucl elle le trouvcit placée.
On trouve quelquefois des Mouches domefliqucs
commîmes des appartcmen'; , toutes ccuvcites de
très-p<;:itc? Mitres, fur le ccl, le dos &: lous les ailes ,
^ui ne font ^ihbles que comme de ciès-pctits points.
Elles fe ticnn-nt fur Li Mouche dans un prolond
repos , miis .Ils qu'on ks touche , c.lcs fc mettent
à eourir atec beaucoup de vîcclVe.
De Geer a trouvé un grar.d non.bre de Mitres
attachées fous le tort's d\;ne Punrii;c iics-.^ppl.itic ,
qui vit fur l'agaric du Bouleau ; clics font exttea-.e-
ment petites, & (ernl-L-bles aux plus pc-'iis ^points
qu'on puillc faire avec la plume, de forte qu'il faut
fe fervir d'un bon iriicrofcope pour les teconnoîtrc.
Ce qui rend cette Mitte icmarquable, ce font des
parties applatics , blanches, dont le corps & les
pattes lort tour hl-irl.'s, 3c que l'Auteur que nous
venons de cite; , .oaip.T.e aux écailles qu'on voit
fur le corps du Coudn. Ces 'écailles fervent comme
d'ornement à !a Mute , étant alTcz grandes à pro-
poiiion du volume des pattes , & la plupart appla-
ties , mais d'ai-urcs fnnt déliées , ou plus femblables
à des poils , & quelqaes-unes font attachées au corps
& aux pattes par une efpècc de pédicule délié.
Les diverfes efpèces de Mittes que l'on trouve
ancorc fur les Faucheurs , fur plufieurs efpèces de
Moackes 5c autres infcûes, fur ks Libellules , ne
préfer.tcnt rien de bien rcmsrquablc. De Geer dit
n'ivoir vu fur une Mute de Lib.:ilule que quatre
pattes ; mais dans la fuite il en a trouvé fur d'autres
Libcllu'es de plus grandes, qui avoientlix pattes
diltindes, en fottc que les pattes paioillent (e dé-
velopper a meftnc que l'infcûe croit & avance en
r!'c: ces dermcrcs Mittes fc ùcnnent dans un pariait
repos ; a peine on leur voit quelquefiJis dcrnei un
peu de mouvement a la trompe Se aux pat es , &
elles rcfîcnt toujours dans la m.êmc pofition , foit
qu'on les nvctte fur le dos o'j fur le côté. On a
obfetvé qu';^près la mort de la Libellule , elles
i Certaine efpècc de Coufui cft cxpofce encore à
être fucée pur de très-petites Mittes. Les Puccicns
même , quoique des infc3.cs tiès-petits, font néan-
moins fujcts à être attaciut's par des .Mittes , qui
s'attachent fortement par la trompe, tantôt fur le
dos , tantôt fous le vea:re , & (ouvcni aux côtcs.
Pc Geer ayant trotîvc une efpècc de Staphylin ,
remarqua qu'il avoit en-deilous & vers les côtés du
corps, des' pelotons de très-petites malfes ovales.
dont l'infecte paroilloit être bien tourmenté , & qui
1 cmbarrairoient dans fa marche , car elles étoicnc
foHc.T.cnc attachées ; & au moyen de la loupe, cet
Auteur vit que ces petites malfes étoient d'autits
infectes pleins de vie , du genic des Mittes. Ce que
CCS Mitres , qui ne font pas plus grandes qu'un
point , ont vraiment de remarquable , c'eft la façon
dont elles font attachées au corps du Staphyiin.
L'itremblagc de ces différentes Mutes, qui ont de
la communication entre elles par leur pédicule ,
forme les pelotons dont nous venons de parler. 'Voiu
donc des mCeftcs , qui fc trouvent attaches à la peau
d'un autre in'ecle plus grand , moyennant un filet
on une efpècc de queue en forme de pédicule ,
comme les plantes tiennent à la terre par leurs ra-
cines. Ce filet ou cette queue ell très-déhée & cylin-
drique , tranfçaicnte &i flexible, attachée au dei-
ticEc de la Mute par une efpèce de pied citculaitcj
ou, ce qui revient au mcrne , la queue fc dilate
dans cet endroit , S; y forme comme une baie appla-
tic, en forte qu'on pourroit comparer ce filet au
cordon ombilical d'un fœti>s. A quelque diftance de
ce même bout , le fîltt a quelquefois , mais pas
toujours, un petit renikment en forme de nœud ;
■ & l'autre bour , qui eiî attaché à la peau du Staphy-
lin , fc dilate aulli en entonnoir, ou en une efpcce
de pied conique, qui y tient_^ fortement. Les Mittes
ne lont pas unies chacune fép.irément par leur '-ueuc
au corps du Staphylin , mais ( & cela augmente la
f.ngularité ) plufieurs Mittes font attachées à la file
les unes des autres , comme les chaînons d'une
chaîne ; le filet ou la queue de la Mit'.c , qui cft
à l'extrémité de cette chaîne, cft atrachée au-deflbus
du Ycn--re ii« la féconde Mites ; la qucuc de celle-ci
M I T
tient a.; ventre de la troifième , & airfi de fuite juf-
c.i'î II dernière, don: la queue efi: implantée dans
I,: pca- da Sranhylin. Chaque aliemblags de Mutes
i:-:^:i\^^'i enfenibie d'nne telle m.ii-.ièfc , forme un
f.-io:oii .'Iparé fur !c corps du e.rana ir.fcac. « J'ai
VI! , Ci: De Gccr, tov.t cela clillindlcmcM , & aulii ,
que to.Kcs ks Mictes ei:chaîn-5cs ëtoictît plc'ncs de
vie & remuoicnt leurs riiites p.r-te:. 1! paroîc cer-
tain cjue c:s Mitres Ce trou- en: itrach-'cs ii iiiiguliè-
remciit au corps du S-arhyl;n pcar en tii;r leur
fuhlillance , puifqu elles y vivent Se y cvoiil.'nt.
Comme elles ne ticimct à l.i pcau.de cet ii.fcae,
& les unes aux aurrcs , (jiic par des petits fiiers cylin-
diijués, & non par la tête, il e\\ clair que le fuc
ncurricier doit palier par ces filets pour le rendre
dar.s le corps des Mettes , s-pcii-près comme le
fatus e'i: nnurri par le cordon ombilical qui tient au
piicenta, en forte qu'elles fembicnt fuccr le Sta-
f il) lin au moyen de leur queue. Mais ce qui cR bien
plar fingu'.ier encore, c'elt que les Mitres fe fucent
lis unes les autres , £z que le fiic nourricier .. attui
du corps du Srapliylin, doit palfer d'une Mitte à
l'autre par les filets qui les unifient cnfemble ; c'eft,
comme li plufi.urs fvttus communiquoient cnfenible
par autant ce cordons ombilicaux. Je ne connois
aucun autre animal qui fe nourrifle d'une fiçon (i
particulière, & ces Mittes lefiemblcnt en ccin en
quelque façon aux plantes, qui tiient le fuc & Ihu-
midité de la terre par leurs racines. Mais elles ne
rcflent pas toujours dans cetic fituation ; elles fe
détachent enfin de leur pédicule , ou de leur queue ,
& j'ai vu diftinctement comment fe fa:t cette fcpa-
ration. La Mitte s'accroche par fes pattes au pre-
mier objet qu'elle peut atteindre ; fc faifant alors
des. eftoits pour fe délivrer, la queue !c dt-tachï
enfin du derrière à fon oriç;ine , & dans le moment
triémc la Mitte fe trouve libre & fe met à marcher.
J'ai obfcrvé que ces Mittes , après avoir été fet-arécs
du Sraphylin , ont befoni de l'iiumiiu: ij !i. terre
pour refier en vie , <îr celles que i'ai vou'u u'-ir-'er
hors de terre ne vécurent pas lo.n;; - temps. Au
coramencenîent du mois d ,iOÛt de l'année 1767,
pourfuit cet Auteur , je trouvai dans mon jardin ,
iur une plante, une Ltpture rouge , de l'efpèce de
celles dûr,t j'ai donné la defcription ailleurs fous le
nom de Lcpturc noire, à corcelet , à étui & à
jambes d'un rouée obfcur ; elle étoit prefque mé-
connoifiable , à cauie que tout fon corps étoit cou-
ver d'une quantité innombrable de petites Mities
roulTes , durîs ik. éciillcufes , de la même cfpèce
que celles du Staphylta , dont je viens d'achever la
defcription. Elles y ttoient en fi grand nombre ,
qu'elles couviolcnt prefque toutes les parties de
fon corps , paiticulicrement cn-dclîous , où elles
formoien: comme une épailTc couche ; elles pen-
doient encore aux pattes en groflcs niaflcs , &.
donnoient à cette Lepture un air d-es plus hideux &
lies plus dégoûtans , couverte coiyme elle l'étoic
jM I T 679
I ^'iir.c 6 grande quantité de vertnint. Elle psuvoit à
I peine marcher & fe remuer avec cette dégoûtante
■j charge , qui rinccrr.ir.o.loit beaucoup , rommc il
1pa:o;*ro:t par les rnoitvemcns q-i'el!c faifoit , mais
en vain , pour fe d'birrailer ,•]'« tontes .''es Mittes,
dont pluiî.-urs étoient attiitiîi'-s r. ''..r. ci -^ , .?- \zs
unes & les autres, par c, : ! • -e
ito'.is avons vus fur les _\i , ■ _:'.s
les autres niarchoient libr. . ■ - ;. i. - , ..i.nt
Iv-r le corps de la Lepture , où clic; eioicnr accu-
mulées par couches. Le fort de cette Lcpt.tre étoit
donc b en aftteux , ayant à nourr-'r de fa propre
fubilaiicc une fi grande quantité de Mittes, qui la
fuçoient continuellement. Je la gatdai, avec tous
fes hôtes , dans un poiidricr , mais je m'apperçus
bientôt que peu-à-pcu les Mittes i'abandofnètent ,
& marchèrent de côté & d'autre dans le pouciier,
cnforte que dans peu de jours elle fat entièrement
délivrée de toute la vrr.r.ine , après quoi les Mittes
ne vécurent pas long-rempî , f.;ute de terre fiaîche
pour y entrer. Au rcftc, elles avoien; la vie allez
dure, car 1rs ay.int plongées dans de rcfprit-de-vin ,
elles continuèrent ceccnJant de vivre aifez long-
temps dans cette l'queur , ont d';r'lLais tue dans le
mo.ment tcus les infedes qu'on y jette. Il eft bien
finguher , à mon avis, de voir ries infcères vivans
implantes lut le corps d'r.tttrcs in.'cè'-es plus gtands ,
dont ils tirent Ic^ir Inbl'i'tancï pat le moyen d'un
filet ou d'une tige, qui icut fL;rr du derrière. Ce qui
approche le plus de ce phénor:ùi-,e , c'eft ce qu'on
obferve à l'é^urd de certains aufs rouges , qu'on
trouve attachés par un i-.tit pédicule au corps & aux
pattes de plufieurs infccks aquatiques. "
En palTant aux Mittes de la cinquième famille,
qui fe trouvent fur les arbres & les plantes, nous
parlerons d'abord de celles qui fc tiennent, au mois
d'acijî & pendant l'autom.ne , fur les feuilles de plu-
fieurs arbres & plantes , en particulier fur celles du
Tilleul , où on les voit en très-grand nombre, cou»
rant avec vltcffe fur le dcffous des feuilles , d.nt
elles tirent leur nourriture en les piquant & les fu-
çant. On voit également fur le deifus des feuilles
1 effet de ces piqûres, qui y produife.it de très-
petites taches d'une couleur jaunâtre. Linné a ob-
fervé eue ces Mittes fe trouvent encore en nombre
prodigieux fur les feuilles des plantes exotiques de
plufieurs efpeces , qu'on cultive dans les ferres , &
qu'elles font fouvent périr. Elles font des plus pe-
tites & à peine vifibies , rciîcmblant à une piqûre
d'épingle ou a un point ; on en trouve toujours dans
leur fociété de plus ou moins grandes, fuivant leur
âce différent. De Geer a tiouvé parmi ces Mittes
p'iufieurs de leurs dépouilles, qu'elles avoient quittées
dans la mue , & qui étoient toutes blanches. Ce que
ces Mittes ont fur-tout de remarquable & de biea
finnulier , c'eft qu'elles favent filer comme les Arai-
gnées, Elles tapilTenc la furface des feuilles où elles
èso
MIT
M I T
demeurait . d'une toiie de foie fort mince, &
marchent continiicikment fur cette toile, ou bien
entre elle & la t"uperfîcic de la feuille, qui en elt
fouveiu cmièrenicnt conveitc. Luir.é croh avec
raifoii que c'efl: cette toi'e qui fuifoquc & fait péiir
les feuilic; où ces Mines te loin établies. Lapetitclle
extiêr.ie de l'animal n'a r>as encore permis d'obfer-
ver de q :clle patrie du corps foctent les fils avec
lefquels il tiavailie a fa toile. Geoft'roy a dit
que le vent emporte fouvent les toiles en l'air ; que
ce font ces toiles qu'on voit tomber en quantité , eu
automne , dans les campagnes S: les jardins , &
que le vulgaire nomme izsfi.s de la Vierge. De Geer
combat ce fcntiment : ces toiles , dit-il , font trop
minces & trop fines pour pouvoir former ces grands
flocons de fils qu'o.i vou"voltij;er en l'air &. s'atta-
cher à tout ce qu'ils rencontrent ; il dit en outre
avoir toujours troii\é dans ces flocons de petites
Araignées, dont ils font ccrtai.iement l'ouvrage. Se
même il a vu de noc veaux fils fe former par les
mêmes Araignées , qui les dévidoient tout en volti-
geant dans l'air.
Dans les mois de l'hiver, on peut trouver, fous
IVcorce un peu détachée du tronc des vieux ajbres
fruitiers , tels que les l'oiricrs , comme aufii fur
des branches & de petits morceaux de bois qui ont
féjourné long-temps lur le terrain , de très-pecites
Mutes , qui rcfl^mblent à de petites Araignées ,
ayant une efpèce de corcelet. Elles ont l'extrémité
de leurs pattes très-remarquable , en ce qu'elle efl
terminée par trois longues parties déliées , placées
fort près les unes des autres a leur origine , mais
s'ëloignant en fuite , & ayant le bouc courbé cn-
deflbus en forme de crochet. Ces parties , écaïUeufcs
& d'un brun obfcur , font les véritables ongles de la
Mitte , avec lefquels elle s'accroche aux objets fur
lefquels elle marche. Ces ongles ou crochets . re-
marquables, autant par leur nombre de trois ( pref-
quc tous les autres infedles en ayant deux ou quatre)
que par leur longueur peu commune , lout mobiles,
de façon que la Mitte peut les écarter Je les rappro-
cher 'les uns des autres. 11 faut encore remarquer
que le dernier article de la patte, auquel les trois
crochets font attachés , cft également très-mobile
& très - flexible , pour rendre le mouvement des
crochets d'autant plus aifé & plus libre. En hiver ,
lorfque le froid eft fcnfible, ces Mittes retiennent
fort tranquillement fous l'écorce ; mais quand le
temps cft doux , & que le foleil brille , elles fortent
de leur retraite pour fe promener fur le tronc & les
branches de l'arbre , & leur démarche eft très-
lente .
Il eft une autre efpèce de Mittes , des plus petites,
le fcmblable à un point , qse l'on trouve fous
'ccorcç des arbres fc fous les lichens qui couvrent
hiver qu'er. cte , car
en niai. Elle i. il (ur-
les branches ; clic y vie tant t
on l'y trouve en février corai
tout diflir.guée par un rcbori appljn l'i" e !j 2 lic
chr.-.-|ue côté du devant du corj s , i': >v:i y lormc
comme une pointe angu'aiie , en loue qvic le corpî
eft comme encadré d-ns une marge plate.
La fixième famille , comp.ofée des M'tter vaga-
bondes, préfente une erpècc alfez rare, q-.i c.nirc
avec tant de vîicfTe fur la terre , qu'on a de la peine
à l'atrraper. Elle eft alfez grande , on è peu-pres
du volume d'un Pon ordinaire ; mais elle a de tves-
longues pattes, en forte qu'elle reli'mble aux F.^u-
chcurs. Il faut l'examen pour la reUituei a (on
véritable genre. On peut remarquer, enrrc les an-
tennviks , un peu cii-del!cr,s , me a"ez .onguc
trompe coni.yie , mobile, & termmie poV une
petite toufte de paaies déii-cs , membi-neules ic
blanches , avec lefqueHes U y a aprarcnce que la
Miitc Uche , comme avec un: brjile , le lue q'ii
lui fert de nou riiure. De Geer dit .ivoir feu- eut vu
fo'tir du b:.ut de cette tromoe, & y rentier tcut de
fuite, une petite goutte de liqueur très-ciaue.
Dans la même famille font des Mittes qui ne for.:
pas tout-i-fait inconnues aux gens de la campagne ,
qui rampent fur la terre ij; fur l'herbe, dans les jar-
dins & les pics, a. l'on croit que les vaches, qui
par mégardc les av.ilent avec Ihctbe, en peuvent
mourir : c'eft au moins ce qu'a dit Lifter, qui les a
regardées mal-à-propos comme des Araignées. Elles
font un peu plus petites que les graines de chenevis,
cc rien de plus beau que leur couleur , qui e!t d'un
rouge d'ccarlatc, le plus éclatant qu'on puiife voir ;
la furface de leur corps , tout couvert de poils courts
& très-ferrés , cft fembl.iblc à du velours couleur
de feu , donr elle a l'éclat £c le luRre chargeant. On
voit fur la tète deux petits points noirs , dont un de
ch.'.que côté, qui, au microfcope, paroiilent comme
deux petits corps cylii.diiqucs , ayant un petit bou-
ton n.'iir au bout , & qui apparemment font les yeux,
placés fur une efpèce de fupport ou de pied , comme
ceux des EcievilYes, Les pattes font terminées par
I deux crochets fins , qui ont paru être mobiles iSC
réiraflibles, de façon qnc la Mitte peut les retirer
dans le pied ou dans 1-; tarfe , comme les Chats re--
tirent leurs ongles. Les f^''^ courts & ferrés , qui
couvrent toute la peau du corps fc 1 1 rendent comme
veloutée , ne font pas pointus au bout, comme les
poils ordinaires des animaux ; nuis ils font par-tout
grol.c
éf^ale & arondis 3. leur extrémité , comme
de petits cylindres : il faut , pour voir cela , fe fervir
d'un microfcope à liqueur, & alors toute la peau
paroît comme une brofle : ces pjttics cylindrique*
paroilTent même garnies de véritables poils d'une
fineffe extrême. Le même microfcope fait encore
voir que les antcnnules & les pattes ont des poils qui
lellerablcnt
M IT
tcifembleat à ceux des Chenilles velues, ayant un
grand nombre de barbes , ou d; piquans des deux
c6c s , qui les rcadcat fc;iiblables a de petites
p!'.i.n;s , ou aux aiucunes a barbes de quelquei
infccles.
Dé]\, fous !e nom d'Hydracbne, genre d'iaftdles
microCcopicjues , établi par Muller , nous avon<
parle de la plupart des Mittcs aquatiques qui doivent
coKipofcr la fepcième fanMlle. Nous croyons cepen-
dant i:c pas devoir nous difpcnfcr de faire mention
ici de quelques uns de ces inlcdtes des plus remar-
quables , ■& plus particulièrement connus fous le
nom de Mittes, qui leair convient encore.
On trouve d'abord dans "es marais & toutes les
eaux dormantes , une efpèce qui eftdes plus remar
cuablcs par la ë,;ure finguiièrc du corps , qui, avec
fa groli'e 5i longue queue , repréfente allez bien une
bouteille ou une carafFe renvcrféc. Les Mittes de
cette efpèce, qui r.e font pas plus grandes que la
tète d'une petite épingle, nagent, ou plutôt mâ-
chent fur !•; fond des eaux avec beaucoup d'agilité ,
remuant les pattes avec vîteile & prefqiie contu-iucj-
lemeat , en forte que pour les dellîner au microf
cope , on eft obligé de vcrler dans l'eau oii on les
place , quel,|Ues gouttes d'cfprit-de-vin , qui les tue
en moins d'une minute. Quand elles font en repos,
elles tiennent les deux pattes poftcrieures élevées en
haut.
Dans toutes les eaux dormantes. Se particulière-
ment daii'-. les m.irais , on trouve , pendant tout
l'été, un î.ilc7. grand nombre de Mittes d'un très- beau
rouge d'écarïate ou de cin.rbre , & qui y nagent
avec plus ou moins de vîteiie ; on en voit de duré-
rente grandeur , les unes étant groifes comme de
petites lentilles , d'autres comme des. graines de
moutarde , & enfin d'autres encore plus petites : elles
p.>roi!lent former auffi différenres efpèccs , d'après
leur figure. Les plus grandes de ces Mit'cs ont leurs
pattes attaciiécs en-deiTous du corps , ve.-s les côtés ,
& placées tout près ks unes des autres , caraftère
particulier qui doit les dilimgiier. C'eft au moyen
de ces pattes rrès-flexibies qu elles nagent avec beau-
coup de vîtelTe, en les poullant continuellement &.
avec beaucoup d'agilité en arrière. Pour repoullci
l'eau avec plus de fuccès , ces mêmes pattes font
pourvues , tout le long de leur côté intérieur, d'un
grand nombre de longs filets en foime de poils,
d'une finelTe extrême, qui y forment comme une
frange , 5: qui lloitcnt librement dans l'eau. Les
pattes des deux dernières paires font le pi:is fournies
de ces filets, qui manquent cependant entièrement
au dernier article ; celles de la féconde paire n'en
ont que foir peu, &: on n'en voit aucun fur les deux
antérieures. Les; pieds ou t.irfes font terminé^ pa
deux croc/iets cxtrêraemfnt petits ; 6: outre les filets
Eiji. n^t^ I^fcacs. Tome FIL
MIT 68i
les pattes font encore garnies de pluftcurs polis
courts, en forme de piquans.
Sur le corps & les patte; de plufîc-urs infec\es
aquatiques, comme les Di tiques, les Nèpcs , il n'eft
p.rs ra;c de voir de petits grains ovjles , d un rouge
trés-vif, qui y font for.cincn: attac .es & comuic
implantés dans la peau par un petit p-'d;-cule. Tout
le delfous du corps de ca'tams de ces infedes eft
quelquefois tellement chargé de ces grains, qu'il
n'y telle prefque pas une leule place de vuide , &
c'ell particulièrement au printemps qu'oa les obicrvc
le plus fréquemment. «Mais, dit D; Geer, les in-
kdes qui en portoient un fi grand nombre , n'ont
pas longtemps tefté en vie chez moi. Ayant écrafé
ces grains, je les ai trouvés remplis d'une liqueur
rouge. J'ai été convaincu , par l'expérience , que ces
petits grains croient de véritables œufs de Mittes
aquatiques, puifqu'il en fortoit , par la fuite, de
pentes Mittes rouges, à corps fpliétique S: a bng'.cs
pattes, qui nageoient d'abord dans Icau avec beau-
coup de vîcciTe. Les Mit.es aquatiques rouges, à
corps fphérique , pondent donc & artaclitnt buts
œufs au corps & aux pattes des autres infedes a.jua-
tiqtics plus grands , auxquels ils relient attaciiés
julqu'à ce que les peiits en écK.fcnt ; & puilqucn
trouve de ces œufs de plufieurs grandeurs diffé-
rentes , il clf cettain qu'ils croillent H: augmentent en
volume , fané doute par un certain lue nouriiacr,
qui palJc du corps de l'infede dans l'œuf; & c'etl
pourquoi j'ai vu auffi que les Punaifis d'eau , très-»
chargées de ces œufs, étoicnt foibles '& languif-
iantes, parce qu'elles fc trouvoient obligées, mal-
gré elles, à leur foumir de la nourriture aux dépens
de leur propre fabdancc. Ces œafs paroillent encore
leur caufer une elpèce de démange.ufon ou d'inquié-
tude, puifque je leur ai vu fouvent .flotter avec leurs
pat:es les endroits du corps cti ils fe trouvoient pli-
cés ; peut être auili qu'elles le faifoient dans l'inten-
tion de s'en d.bairalf^r entièrement, à quoi cepen-
dant elles ne parvinrent guèrcs , parce que ces œufs
étoie.Tt trop fortement îL .trop intunément attache's.
Admirons , à cette occalion , ajoute De Geer, les
moyens difïércns & très-variés que l'Auteur de la
Nature a donnés aux animaux , Si en particulier aux
inlcéles , peur leur propagation & leur confcrva-
rion : car il eft bien finguhcr de voir des œu.*s croîtie
i: pomper du fuc nourricier du corps d'un au:re
animal. vivant. C'elt encore à-peu-pri;s de la rnêmc
manière que les œufs des Mouches à fcie croilTen-t
& tirent de la nourriture des branches d'arbres où ils
ont été dépolés, comme Réaumur l'a découvert £c
démontré. 5>
Parmi pluâcurs autres efpèccs de Mittes qui nagent
■OLites avec beaucoup d'agilité par le mouvement de
iCurs p.ittes , on tiouve avec elles, dans les eaux
les maiais, une efpèce très-diftércnte , dillinguée
d'abord par fon mouvtmcnt, oui efl fort lent. Loin
6g i
M I T
de pugcr avec !a même vîtelli que les autres, elle
lie {'iuKcnt même nager, fcs pattv;s n'ayant point ces
lonp filets mobiles que l'on voi: dans les autres
cfpèces ; & fou propre poids la retenant toujours au
fond Je l'eau, elle y marche avec pefanteur , Se y
tivi-c '"- : l'îs coiPG fur les plantes aquatiques
<• \ ; .. -i:. Ces M:r;c;., donc les p'.iu grande-
( ; ; '. >, :,!L- d'une -,c,i;c lentille, l'ont eniière-
r,.^.u d'un beau ro ii-S' d (îc-avlax x)a de fang , avec
de [cjts priiuts noiiaîrcs i'ur la penu , qui ne forit
v:iibles qu'à la loi;pe. Le corps eft couvert d une
J'caii fi molle & fi Icuplc , que la Mitte, orée de
l'eau , ne !ln-i':!c a-'oir ;as plilf de ccnfillar.ce qu'ur,
morciaii de t'.fl'c, en k.rtc qu'on craint alors atout
jnoiiient de ia blclîcr & de l'écrofiT par le (impie
iittoucl-^ment. A csuf; de i,i (">: uplelTe de ceccc peau,
qui n'a pîs Iculcmer.t d;5 plis & des rides qui
prennent ditrérentes formes par les différcns mou-
veuiens de la M;tce , mais fur ,'aqueile on voit
encore des cnfcncemens co^.fidérables i: variés , le
corps charge continuellement de figure ; l'inlcfte
l'alonge & le racourcit à fon gré , & fonvent il lui
donne une fi.;iiro irréguhijre , enflant une certaine
portion de la peau & contratlant une autre portion.
Enfin , on i;e connoic guères d'mfede plus molalle
& plus flafi^ue que cette Mitte, qui même paroît
avoir rnoins de confiliancc qu'une Limace. La tête ,
qui eft également molle & flexible , & que la iMitce
a'onge & racourcit à volonté , la courbant fou-
vent en défions, eft en forme de mufeau conique ,
qui s'avance beaucoup , & qui reiTcmble en quelque
manière à celui d'un hérlifon ; elle porte en-devant
une trompe alongée , cylindrique & arondie au
bout. « Ayant enfermé au mois de juillet , nous
rapporte De Gecr , deux de ces Mittesdans un pou-
dner rempli d'esu , où il n'y avoir aucun autre in-
feéte vifible , j'y découvris par la fuite un grand
no.nibre de très -petites Mittes rouges, pas plus
faraudes que des points , que je ne pouvois mécon-
ncntre pour les petits des deux grandes Mittes , qui
continuoient toujours de vivre. Ces petites Mittes
avoient le corps ovale , la tête avancée en mufeau ,
& fix pattes beaucoup plus longues , à proportion
du corps , que celles de leur nicre ; mais , prucbe
de la tête , on leur voyoit encore deir* autres pattes
«on-fidérablcmeiu plus courtes. Se toutes ces pactes
MI T
étoient garnies de polis Se divifées en articulations.
Elles avoieiit beaucoup plus de vivacité q;e les
vieilles , courant avec allez d'agilité , tantôt au
fond de l'eau , mais plus (ouyent encore fur fa fu-
pcrficic ; & ôtées dï l'eau , elles couroicnt égale-
ment vite fur le fec. Au fond du même poudrier,
Ejoure le même auteur, j ai décou'cr: une rna'le
applane , en forme de crcute blanchferre , rnélie de
rou^e , toute remplie de g.ains rougc-: , r. von dis ,
tiès-pctits , fie qui y étoient placés, en qucl^^c ma-
nière , comme les neufs des Grcnouiues It l.;.i. dans
la fubllance glaireufe qui le' environne. Ctte
malle j en forme de croiJt; blanchâtre & fpong;e.;rc ,
cfb indubitablement le frai des Mttes de ccrre ef-
pcce , &: les petits grains ronges qui y lont conte-
nus , font ks œuft : c'cft de quoi je ne d ute
nullement. & d'autant moins , que j'ai vu di, inc-
rément , dans plus d'un endrcir de '.A malle, les
jeunes Mittes éclofes, mais néanmoins encore ren-
fermées dans cette matie-re blanche. J ai encore
trouvé , fur une feuijle de Gramen , que j'avais
jettée dans l'eau du poudrier , une mal'c ferab'able ,
m.iis où il n'y avoir plus de giains rougrs ou d'œufs,
parce que les Mittes en étoient forties; c'étoicnt
celles que je vis-marcher dans l'eau. »
Enfin , nous terminerons ces généralités liifîo-
riques fur les Mittes , en faifanc mcnrion d'une
efpèce qui ell d'un noir luifant, pas plus grande
qu'un point. Se que l'on trouve fur la furface des
eaux des marais. On ne la voit pas s'erjfoncer d.ms
l'eau : elle s'y tient toujours à la fupeificie, cher-
chant de petits Limaçons Se d'aurres mfeétes morts,
qui llottent fur l'eau , uc auxquels el'e s'atrache , fans
doute pour en tirer fa no'-rriture en les fuçant. Elle
cit très-lente dans fa démarche &: dans fes autres
mouvemens , reftant prefque toujours à la même
place, auffi long-temps qu'elle y trouve de quoi fe
nourrir. Ce qu'elle a de plus remarquable , c'eft que
de chaque côté du devant du corps, elle eft garnie
d'une appendice a'ongée , roulle Se tranTparcnte ,
en forme d'écaïUc ou d aileron , qui s'avance vers
Kl tète. Si qui, dms quelques individus , eft aron-
die à fon bouc antérieur , mais pointue dans d'autres:
l'ufage de ces ai'erons eft inconnu, & paroîc difficile
à déterraiaer. ( Mahuel. )
'^J^
Suite du "Introir^lor à rrHJcire Natunlledes Ir.ftcccs.
6^3
M
I
T T
E.
\
C
A
R U
S.
L 1 N. Fa b.
G
£ 0 f F.
j
C A
R
ACTE
R E
S G É N É R I
Q u
E S.
Bouche formée
d'un f
çok &
d'antenniiles.
Suçoir coure , avancé ,
bivalvs
, val
'es égales
, demi
-cyl
indriq
;es.
Deux aiuennules filiformes, triarticulées , inférées à L bàfe du fuço;r.
Deux yeux ,
Corps globuleux, abdomen confondu avec !e corceler.
ESPECES.
Mn
^phantine.
Livide , orbicidain , dq-'r'.mcc , tache
ovale noire à la bafe,
2. MiTTE égypcienne.
Ovale , noire , hori blanc.
5. MiTTE ondée.
Noire , orbiculalre ; bords ondes de
blanc , arec un poirit noir.
4. MiTTE de Leipfic.
Brune , ovali , bord très-épais.
y. MiTTE de l'Iguane.
Ovale, plane, taches d:rées , abdomen
Jlrié & un peu crénelé fur Us bords.
6. MiTTE de Cayenne.
Ovale, plan"., bigarée de gris & de blanc;
bordpojlé leur élevé ù Jlrié.
7. MiTTE rayée.
Ovùb , f rruglneu^ , avec deux lignes
bl.inches ondoyantes.
S. Mixte auréolée.
Ovale , avec d^-ux lignes & une tache
pojlériiure pabnée d'un vert doré.
§. Mitte alfacienne.
Ferrugineufe , plane, ovale; corcelet
brun.
10. Mitte reduve.
Ornée, plane y tache de la bafe ovale.
R i- r r X
684
Suite de rintroi'Mm à tH'.floïre Naturelle des InfeBa:
MIXTE. (Infères.)
1 1. MiTTE pallipcde.
Brune t ovjU , Ls antennes & ks pis.'.
croix ; pieds unguicuUs , plus longs que
le cc-ps.
li. InIitte efi-iagnole.
Noire, ovale, pieds ferrugineux , les
genoux blancs.
13. MiTTB fangfuc.
Noire , ovale , plane , abdomen fcrri:gi
mux , antennes en majje.
i^. MiTTE indienne.
Ferrugmeufe , ovale, tache de la bafc
ovale G dire.
ly. M
iTTE amcncaine.
P^uhiconde , ovée , anneaux & genoux
blancs.
16. MiTTE vibrante.
Arondie j tejîacec , fans tache , pieds
antérieu-s plus longs que les pojierieurs .
17. RIiTTE tique.
Ovale , arondie, tache de la bafe blan-
che , antennes en majj'e.
18. MiTTE craflîpède.
Pieds de la féconde paire extrêmement
épais .
19. MiTTE de la Chauve-fouris.
Corcelet anguleux & en forme de
20. M;tte du n-oineau.
Ovule , hruns , pieJs pu'es ; les troi^
fiemes iuijjcs très epatfes.
11. MiTTii mourante.
Fbve ; les premiers pieds très- longs &
rcmujns avec ogilitc,
11. MiTTE puceron.
Rouge ^ pnmicrs pieds très longs &
curfeurs ; abdomen poférieuremcnt armé
d'une double corne.
23. MiTTE colcoprère.
j^ttc ; lords anguleux &" aigus,
z^. MiTTE de la dyfTentEric.
Pieds accompagnés de d.ux foies ; ab-
domen ovale , ayant poflérieurement quatre
foies de la longueur du corps & hori:^on-
tales.
2J. MiTTE du lait.
Abdomen ovale , obtus ■ quatre foies
pojîérieures de la longueur du corps j &
déclinées.
2.6. MiTTE géniculée.
Noire , genoux globul.ux & en maffe.
27. MiTTE titrérand.
Rubiconde & tranfparente ; abdomen
Sulu de l' Introducllon à l'HlJlelre N'atunllt des Infect»,
0S5
marqué de c/iaque cote' d'unt tticke
Irune.
z8. MiTTE domeftique.
Blancke , avec deux taches brunes ;
I' corps ovale ntreci au milieu,
. 2'). MiTXE ciroji.
I Bl.inchàcrc: tC:e & culjfes ferrugincufeSj
: iiLdom. Il joyeux.
50. I\iiTT£ u'c'Jrarre.
Pieds foy eux très- alonge's , les deux
anitriC'uts plus courts.
5 1. MiTTE de la g-l'e,
B'anJje , pieds rovgeâresy les quafe
pojïeneurs accor.ipagms d'une Jcie plus
longue,
32. MiTTE des baies.
Âhd'vnen rouge & diftendu ; hords
33. MiTTE de Zottera.
Blanchâtre , un peu arondie j abdomen
roux.
34. Mixte des Mouches.
Abdomen r-ux ; pieds pojîérieurs très-
longs & fdif:fmes.
:j5-. MiTTH des Bâtâtes.
Sanguine & fcabre • pieds antérieurs de
la longueur du corps.
MITTE. ( Infedles. )
56. MiTTE des Gymnoptctes.
Abdomen ronge, eyant de clnique côté
Jeux points cramoijls.
37. MiTTE des Coléoptères.
Ovale j r u[fe ; anus blanchâtre,
38, MiTTE de Phalaiigiiia.
Ovale , rouge j bec avancé j pieds
al-ngcs.
59. TJiTTE ûu Phat'ton.
Ovale ^ pointue par derrière; pieds fa f-
cicv.les à leur extrémité.
40. IvIiTTE des rocliers.
Prune ; ligne dofale bi.olore,
41. Mixte longicorne.
Piouge ; antennes bifides plus longues
que le bec.
41. Mixte des rivages.
Ovale, ronge; bec avancé & fubulé.
43. Mixte des fucus.
Pâle , deux lignes noires fînueufes ,•
pieds p fténeurs tiès-courts & recourbes.
4^. Mitte des champignons.
Roug.dtre ; abdomen un peu globuleux j
glabre , fans taches.
45. Mixte des ttemelles.
Globuleufe, bleuâtre.
^85
Suite de l'introdunion à nHjlo're Kviirelli des Infccîes.
M I T T E.
(Infecîes.)
4^. MiTTE foyeufe.
brune , hifurquée antérieur ement.
Cendrée, déprimée, bords fcahres.
48. MiTTE jaune.
47. Mixte du faulc.
Fauve ; bords du corcelet accorrtpiig'iés
Rouge j une double ligne dorfalc
d'un pull peine roux.
P^
W I T
». MiTTF. ^Ic'phantine.
Acarus euphanl'inus.
Acarus orbuularis depreffus lividus : macula ba-
feos ovcita nigra. — Fae. i'yfi. ento;n, pag. Sjo. n".
j. —Syec. inf. tom. i. pûg. 4S4. «". I. —Munt.
inf. tom. z. pjg. 571. n". i.
^^t
LiNN. Siji. r.at. éd. Gn
cl. par. 191
■gra t
■\loha I
'-?•
y.cr.ms ovùtiis macula hcfeos .
que fille; s trijus lor.gitud'r.aiihus.
ScKRANCK. Beytr. 1. nafsrg.
tah. 6.fig. 14. I5.
Elle e(l de la c;,anaciir de ia graine du Lvinin
blanc ; { Lui inus uuus ) fon coips .Il déprimé , de
couleur livide , avec fes to-Js rcnHcs. Il a en- deirous
trois cfpèccs de ("illoris ou canncluics ^ à la bafc de
l'abdoincn on appcrçoit une tache ovale S: noire,
qui fe civile en trois parties à fon extrémité.
Elle fe trouve dans l'Inde,
1. Mixte égyptienne.
Acarus eryptius.
Acarus obovatus niger, marg:;:e alho. — F ab. Syfl.
entom.pag. Su. n"^ . 3. — Spec. inf. tom. z.p. 40;.
n". 6 — Alant. inf. tom. l.pag. t,-iz. n°. 7.
LiNN. Syft. nat. cd. Gmel.p.'.g. zcjz^. n^. z.
Mus. Liid. Ulr. pag. 415.
Elle reiremblc à la Mitte reduve ; ( Acarus ndu-
v'us) (on ccrps eft brun , l'abdomen eft lilfe, a\ec
des luies au nombre ic dix, vers 'a. partie pollé-
ïieure ; il efl: audl environné d'un bord blanc. Le
corccK't eft petit, avec une tache blanclïître au mi-
lieu. Sa bouche eft nès-avancce , fes ai an' es font
brunes Zl obiufe'^ ; fa trompe eft blanche. ; les pattes
font brunes, avec leurs articuiaiions blanches.
Elle fe trouve en Egypte.
}. MiTiE oi.dée.
Acarus u-d..tus,
Acards orbici Litus ater : lateritus undato-albis y
punclo nigra. — Fab. Syft. entom. pag. 811. n° , 4.
— Sptc. inf. tom. 1 pag. 48) . n° . 7. — Mant. inf.
tom. 1. pag. 571. n°. 8.
Li.NN. Syfl. nat. ed, Gmcl. 191^. rP . 38.
Elle eft petire. Sa tête eft de couleur brune ferru-
gineufe. Son corps eft noir endellus, avec une
grande lache blanche au mrieu Les côtes font ondes
de blanc , avec un point noir au milieu. Les pattes
font routrâucç.
M ï T
4 MitTE (îe Lcipfic.
AcARvs Lypperfis.
Acarus , ovatus fufcus , margîne incraffato. ~Fab
Syft. entom. pag. 811. n" . j. — Spi
pcg. 48;. n". 8. —Mant ,nf tom
inf. tom.
Lu
Syfl. nat. cd. Cmel. pag. 192;. /j°. 59.
Cette cfpèce eft auffi grande que la Mi:tc égyp-
icr.ne, &; lut rcflemblc beaucciip j mais elle eft
:?tièrcment brune.
Elle fe trouve à Lcipfic.
;. MiTTs de l'Iguane.
Acarus Iguans.
Acarus ovatus planas^ aureo maculatus , abdo-
ninis margtne lt;ia:o fubcrenato, ~~Fab. S'.ft. ent.
"° .^- — •^/'"- '"/• '<""• -• r^g- 486. n\
inf. tum. 1. pag. 371. n° . 10.
■M.^
Elle fe trouve à la Nouvelle-Hc
Du cabinet de M. Banks.
ilande.
LiNN. Syfl. nat. ed. Gmcl, pag. 2915. n°. 40.
Son corps eft de couleur brune obfcmc , avec
quelques taches dorées & irréoulièremcnt difpofées.
L'abdomen eft fortement pondue , & fes bords foor
(triés en-dcllus Se crénelés en- deflbus.
Elle fe trouve en Améiique fur le Lézard I<Tuane.
( Lacerca iguana. ) °
6, Mitte de Cayenne.
Acarus Cayenncnjïs,
AcJrus ovatus . planas Prido clboqite varias ;
— ^AB. — Mant.
t. ed. Gmel. fag. 2915. «''.41.
'atus , planas grifc
margine pofleriori ikvato fiiiato
inf tom. i.pag. 372. n" . i,.
LiMN. Syfl.
Elle efl de 'a grandeur de la Mitte égyptieme.
Son bec eft avancé & applati. Il eft gns , amfi que
les antenr.cs. Son ci.ips eft arrondi, plane & gris,
avec une ligne branche auprès du bord ; deux autres
très-courtes vers le milieu du corps, & il y a fur le
bord poftérieur de fon corps des lignes élev.es, obf-
cures, & au nombre de dix. Les pattes font giifes.
Elle fe trouve à Cayenne.
7. Mitte rayée.
Acarus lineatus.
Acarus ovatus ftrrugineus , lincis dualus undatas
aibis. — Fab. Syft. entom. pog. 81 I. n" . 7. Spec.
inf. tom. z. pag. 486. n* . 10. — Mant. inf. tom. i!
pag. 371. n«. 11.
LiNN. Syfl. nat. ed. Gmel. pag. 191 j, n". 41.
Son corps eft ponûué , fcrtugineux 5c obfcur,
vec deux bandes étroi;es, longitudinales , blanches^
& fortement ondées. L'anus a cn-dell'us deux petits
5F8
U ï T
points Khncs. Les ariicuUtions des pûttes font auffl
blanches.
E!!c le trouve en Amc-rique.
8. 'vîiTTE auréolée.
Aanui diireolinus.
Ac-irus obovatus fufciis , llr.coUs duabus macuhi-
que pojhriori palmiUa viiidi-ctireis. — Fab. irtf.
inf. tom. 1. pag. 406. n" ■ II.— Manc. inf. tom. i.
jag. 37J. /;". 13.
Lin:-j. Sy(i. liât. cd. Gmel. pag. 191J- "''• 45'
PaLL. Spicil. lool.fujc. 9. pag. 4!. tab. 5. fig.
Sa forme approche Je l'ova'e ; clic cft niarq'u'c cf.
deux lignes & d'une tache poftcticure palmée , qui ,
comme les deux litiiies, e.l't d'un vert doré.
Elle fe 1
9. Mixte aî''"acienne,
ACARUS holfdius.
Acarus ovatus pLinus fcrrugîneus , thordce Jafco.
— Fab. Mani. inf. tO:,:. 1. pag. 371. «^. 14-
LiNN. Syfl. nat. éd. Gmel. pag. Zpiy. fî". 44-
Elle approche des précédentes pour la grandeur.
Son corps ell: entièrement de couleur ferriignieutc.
Son corcclct feulement elt brun. Les pattes lont de
couleur obùure.
Elle fe trouve à Kicl.
10. MiTTE reduve.
AcARUS reduvius.
AeJrus obovatus planas , macula baj'eos ohovcra.
— Fab. Spec. inf, tom. 1. pag. 4^!;. n". 3. — xMunt.
inf. tom. 1. pug, 3-1. n°. 5.
LlNIJ, Syjî. nat. éd. Gniel. pag. 191J. n° . 3. —
Faun. fuec. n'^. lyûo. ped'culus oviitus — P.aj.
inf 9..
Frifch, inf. 6. tab. 19.
Acarus obovatus planus , corpore antice clypeo
nigf"o rotundo , peditus nigris. --Degelr inf. totn. 7.
pag. 101. n". s. tab. 6. fig. I. 1.
Son corps eft applati & reflemble un peu à celui
de la punaife des Hcv. Elle a une tache noire ovale
à la partie antéiieute de fon corps. Le refte du corps
cdquclquefois de couleur gril'e , & d'autres fois il
eft jaune , un peu rougeâtre.
Elle fe trouve coramimémcnt fur les Moutons.
II. MiTTE pallipède.
Ac.iRi/s puU'.pes.
M I T
Acarus ovatus fafcas , antennîs pédlbufque palli-
dls. — Fab. Spec. zr.f. tom. i. pag. jfi f . n" . 4. —
Mar.t. inf. tom. z. p-'g- 37'- ■■2'.4-
LiNt). SyJ}. nat. éd. GmeLpag. t$i6. n°. 4).
Elle cfb à-pfu-pièf, de la grandcurde la AUcie t'que.
Son corps cil" ovale, déprimé 3c applati ; il cft biun
c'c parfcnié de poils blanchâtres. Les antennes & ks
pattes font pj'es.
Elle fe trouve
II. Mixte efpagnolc.
AcA'Rus hifpanus.
Acatus ovatus nigcr , pedibus ferruglneis : gcn':-
l.pag. 571.
ilis albis. — Fab. Mant. inf.
LiNN. Syîl. nat. éd. C/Tîel.pag. 2916. n^. 4c-.
Ses antennes font courtes S: renflées. Son cctps
efl: ovale, applati & noir. Ses pattes fo.-.t ferrugt-
ncufes , avec les articulations blanches.
Elle fe trouve en Barbarie.
13. MiTTE fangfue.
Acarus kirudo.
Acarus ovatus planus nigC'-, cbdomincfer,ugi"co,
antennis clavatis. ---Lih.n. Syjî. nat. eait. Gmel.
pag. 1916. n"^. 47.
Acarus fanguifugus. —Fab. Spec. inf. tom. z.
pag. 4Sj. n°. j. --Mant. inf. tom. i. pag. 372.
;:". 6.
EKc eft de forme ovsle. Son corps eft applati &
noir. Ses antennes fùnt terminées en mailc. Son coi-
ceîci cft ferrugineuï.
Elle fe trouve dans la Norwegc , fur les hommc-s
5; les animaux.
14. MiTTE indienne.
AtCARVS indus.
Acarus ovalis fcrrugi'cus , macula b.ifeos ovata
atra. — Fab. Syf enion. pag. 812. n". 8. — ^pcc.
inf ton. 2- pag'. 486. n'^. iz. — Mant. inf. tom. z,
p.:g. 371. n". 1;.
LiNN. Syft.nat. éd. Gmel. pag, iriô. rz". 4.
Elle eft ovale & un peu rdîongéc ; elle cft de
couleur ferrugineufc, & a une grande tache brime
à la partie antérieure de fon corps; ce qui lui donne
beaucoup de reilemSlance avec la Mitre tique.
( Acarus rlcinus ) Ses antennes font de la lon^^^ueuc
de fon bec j elles font grollcs Si termiiues en
malfe.
Elle fe trouve aux Indes.
M î T
I f. MiTTE a^'^ricame.
Ac iRns a/fier ic anus.
Acarus ohovdtus iub!cu.ndt:s ^ fcu'.ello geniculifqU:
pedum 'albis. —lAz.Sy/f.c/Uom.fUg. S; 2. n^' . o.
— Spec. inj. tom. i. yu^. 4S6. n«. I ;. — Mant. inj.
tom. 1. pag, 571. 7:". 16.
LiNN. SyJI. naC, éd. Gmel. pag. z^z6. «°. j.
Acarus ( N;i;iia ) oi'draj- planas ruber macula
dorfaii albu , geniculis pcd^m alhidis. — UiGtiR
inj. tom.-j. pag. IJ5. n^. I. rai. ^-i.jig- 9- lO.
Kaim. aS. Stochl, 17J4. ;;. 9. 10.
Elle eft de forme un peu ovale ; fon corps eft très-
arpla'i , & Tes bords font épais ; fa tête eft perite ,
loi-, bec fit avancé & rcidc; fon corcclec ^ ainfi que
ion cotps , lont d'une couleur ronge Icmcée , avec
une tache ronde & blanche ,11 milieu du dos, & une
aurre plus petite & de inènie couleur de chaque côté
du corceler. Les pattes ibnt aliez longues, de cou-
leur roulTe, avec leurs arriculations blanches.
Elle fe trouve en Amérique.
16. MiTTE vibranie.
Ac.iRus vibrans,
Acizrus fubrocundus teflacsus immaculutus , pcdi-
hus aiitids long^lcribus. -— Fab. Mant. inf. tom. 1.
pag. 572. «". 17.
LiNN. Syfi. nat.td. Gniel. pag, zylC- n^ . 48.
Elle cft très petite ; fon corps eft arrondi , plane ,
& de couleur teftacce , ^ lans aucune tache. Les
pattes ibut de la même couleur j les antéùeuies font
plus Icr.gues.
Elle le trouve à Cayeiine.
17, MiTTE tique.
Ac.iEUs richius.
Aca'tis olobofo-ovatus ^ macula bafeos roturda ,
iintennis clavatis. — Fab. Syft. entom. pag. %io.
n^ . i. —é^ec. inf. tom. i. pag. 4S4. n". x. —-Mani.
11: f. lum. ^.p^g. ;7i./z='. i.
Lin. Syft. nat. éd. Gmtl. p. ij/2(j. nP. 7. — Faun.
JLcc. n". 1967.
Acaïus ( ricinoides ) violacco niger , capite pedi-
lut^i-ie fufcis , corpore globoj'o-ovato. — Peg. inf.
tom. 7. pag. yii n°. 4. tab. 5. fîg. 16. \j.
Acarus lividus , antennis brcvibus fubclavatis ,
abdcmine antice macula ovaia fajca niunte. Geof.
inf. tom. l. pug. ÉCI. n". I.
La tique des Chiens. GtOF. ibtd.
Scop. Ent. carn. 1057.
Ric'nus canicus. — RaJ. inf. lo.
H-.Jl.Nuc.iesInfeâes. Tom. FIL
M I T
dOp
Aldrov. in. y;o.
Frisch. inf. j. lab. u;.
Elle cfl ovale ; d couleur efi: rougeâtic , & qiieU
quefois jaunâtre. Elle a une grande tache brune ,
en forme de corctkt, à la panie antéiicuie de ton
corps. Ses antennes font de la longueur de (on bec ;
elles font groflcs & formées un peu en malle.
Elle fe trouve en France, aux environs de Paris.
18. Mixte craflîpèJe.
Ac.iRL's crajftpcs.
Acarus pedibus fecundi paris crafiflmis. — Fab,
Syft. ent. pag. Su. n". 10. — Spec. inf. tom. t.
pag. 486. n°. 14. —Manc. inf. tom. t. pag. 573,
n°. 18.
Lin. S^fi.nat.ed. Gmtl. p. Is'-y. n° . 8. —Faun.
face. 1969.
ScHR»vNCK. Beytr. 1. naiurg. pag. 113. n° . 13,
tab. é.fig. 4.
Elle eft petite. Son corps eft de couleur brune
iaun.^tre. Les cuilTc's de la 'ccorjde pan'e de pattes 'onc
groiles & cil forme de pinces ; eilts font ccpeudanc
teiminées par desTarfei fcmb'ables aux aunes; le
long de ces mêmes cuilks il y a quatre petites
épines.
Elle fe trouve communément dans la ttne , S: fur-
tout dans h s jaidris.
19. Mixte de la Chauve- Souris.
Ac.iKus Vif-cntiio.:is.
yUarus thcrace angislato cruciato , pei:bus ungid-
clLus co'-^ort Ivngioribus. FaE. Syft. enc. p. bil.
n". 1 1. — Spcc. inf. lom. 1. pg. 427. '■"■ 1 J. —
M.mt. ihf lam. 1. i.ag. 37;. n^' . 19.
LiNN. Syft. nat. ed Gn-e(. pag. 1917. «». S' '"-
PcaiculusVijftrtilianis. Vyiun. fut:. 1941.
ScoP. Ent. carn. IG)8.
Fjiisch.IV- 7- '■'•''^- 7-
Le corps eft arcndi. Les pied^ font également
fépa.és & obtus a leur exLrémitc. 11 ne peut fe
retenir fur un corps plane.
Elle fe trouve fur les Chauve-Souris.
10. Mixte du Moineau.
Acarus pojfcriius.
Acarus femjiiiius tertiis cralfifimis . Fae. Syft.
entom.p. 81 i- n° . 11. — Spu. inf. tom. z. pa^
^.^',7. no. 16. — Maiit. irif. tom, z. pag. jyj.
SCCC
6^0
M I T
Lin Syjî. nat. cd. Gmcl. f.ig. lyiy. n°. lO-
— Faun. face. n = . 1970.
Aciirui Vifvenihcnis fvfc.s oViitvs , pcdlbus p.d-
liàls. GtOl'. Ir.f tor:. 1. f.:^. 617. n". 14.
La Ti juc de la Chauve-Sjuris. Geoff. Il)!d.
Acar.ts pcdiius tertii paris t:uignis & crajfjfnnls .
DtCLiR. 14. to^rn. 7. p. 10?. ;:". 7. tab. 6. fig. 11.
•— A3. Stockh. 1740.;'. 541. iaî>. I. /^', 2.
Baker.. Microfc. tab. ij. Pcdiculus vcjpcrti-
lionis.
ScHRANK. Bcytr. t. Naturg. p. 7. n°. 5.
Eî'c cft très-petite , £: a un point noii' fur !c mi-
h;u du corps. Les paires de la t:;oi(iènie paire Co:n
tr.ls: iî'Hgues. Lcç cuiiit-ç fcr.'.js -'oaieiu frtlqiic la
l'î-ijncur du cor^s. Le^ aiities p,ittc<; font pctiîcs.
C(-s icngues pattes ne fciveut pointa rinfcfcc pour
marcher.
Elie fc trouve fur dificrens oifcaux de l'ordre des
21. Mixte mouvante.
ylcAR us mo tato nus .
Acarus fiavus , pddl'oL-^ primis lor.gijftrriii tno:a-
toiiis. FAB..Syfi. au. p. Ci-., u"-'. : ^^ — .Vr. inf.
tom. 1. p. 4S7. II". 17. — /rÎLi.ii. i.ij. tom, z. pi!g.
?73. «'". II.
liN.M. S^f}. nat. éd. Gmel. p.ig. 19 '7. n". 11.
... F.un. Juec. .97..
ScHRAKCK. BLYrp.. 1. Null^rg. pag. 8. r.^ . 4.
tab. i.fig. s. 9.
■:-r!:Vre f^ q.el-
, 'na;-L;.an:, &
, . , -;:es ion: plus
.\ttes font courtes
Elle eft de coule 'ir -l-
qusfois jaunati .-. i ' ■
longues; rmfcclo .:■
)es remue cornu. • Li, ..; ;_
lor.2;ues q'ie le corps. Les
& plus pâles.
Elle fe trouve Cur les champigiicus.
a. Mixte puceron.
Ac.4Kus apli'dioiics.
Acarus rubcr , rcà'ibu.s primis /ong'ftrrJs curfo-
riis , abdomine ix^jh: lis Licû,::i. Fab. i'- /î tnc p
8>3^ ,zo. i-\. — Spec. Inf. tom. z. /,. .gK. „., 'jy]
— Mant. inf. tom. % p. 57;. no. i,.
Lin. Syfi. nat. cd Gni-d. pae, 1.^17, «". j-,.
^c.zra.t petranim ruber , pedihus ant'-cis longitu-
dine corporis. Giot. Inf. tom. r. pag 615. n". 10.
La Ticiuc rcugc dçs pieriis. Geçlf, i^/a'.
MIT-
Acarus faltatonas ano blcaudato. Schranck.
Beytr. tab. \. fig. ^h l-i.
Acarus pecraium, FouRC. Inf. pars i. pag. 519,
n°. 10.
Elle eft petite & ror.[;e. Les pattes antérieures font
plus longues que les autic^ ; clle« éga'.'. nt ie corps
pour la "lon~ucar, & elles fervent à i'mfeftc pour
cou ir , aiiiJi que les autres , en quoi cet infcde
diffère de quelques autres de ce genre, à qui les
pittcs longues ne fervent point pour cet ufage. L'ab-
dorncn eft armé portérieuremen: de deux petites
pointes comme cciles des Pucerons.
Elle fe trouve communcracnt fur les pierres.
15. Mixte coléoptlrc.
. AcAKUs coleoptratus.
Ac.nus ater , lùtcribns angulnto - acut'is . Fa3.
Spcc. inf. tom. 1. p. 4S8. n" . 18. — Marais, inf.
to-n. x.'p. 37;. i.°. ;i.
Lin. s. fi. nat. ed.-t. Gmcl. pag. 2517. n°. 15.
Acarus ( rnar^i-:c!iis ) ovatus crufiaceus fuf.o
cafla-;c:i; nitidus , cor.;or:s Lat'.ribus margint ^lano
a,:gulato. Degeêr. / ./ tom. 7. p.ig. 133. n" . lO,
tab. 8. fig. 6.
Acarus c:er , iaur.'b.iJ ahdjminis antrorfum acu-
lis. GeOFT. ly'. iom. 1. pag. 62.6. n°. ti.
La Ti.]'ic noire , à ventre anguleux en-devant,
G tor. l'id.
F, ur.c. I:f. p.ir. ;, p. j;o. n'. 11.
Elh eft très-pcticc ; elle eft noire & lilfe. L'ab-
donien a ariféiieuicniv-nt , de cluque côté, un .rngle
avance vers la tête, !,'a;id.imen eft borde 'comme
ceuï de quelques Cc'copièrjs.
On la trouve fur le pierres & les vieus .iiurs,
14. Mixte de la dyfrenterie.
AcARL-s difcnd-!.:.
Acarus pedibu, !c:'i d.L.-b.is , ebaorr.!"is Ov :ti
-cfteriore fecis c;:i,.'i!.v ii'r:_:i:udjne corpo-is hori-
\o::aryii V J. S-:!. t:ti p.:g 814. n^' . 18.—
i.fc, i.if. to-:. ;. / Kg. AijO. ti'^. %j^. -— Ma^'i. inf.
Li:j. Syl}. r.a'. cd'-'. Gme.'. p. lcj%t). n'-\ 17.
— An-.œ.i. Acdd. cori. S-pag. 97.
On remarque, a l'cïtn'miic de r^bdomcn , q',i,itrc
foies horizonral'-S , de la longueur du coips. Les
patres font armées de foies, ^
Elle fe trouve, dit Linn'us, dans les fentes l'es
tonneaux où ou couferve la bière , elle donne ladyf-
fciiterie.
M I T
zj. Mixte du lait.
j4c^rus laUis.
Acams abdomir.e ovato , obtufo: poflerius fetis
quatuor ioiigitudine coiporis dcciinath, Fae. Syfl,
er.i. pag. 813. «". 17. — i'/fÇ. '^f- '"'"■ -• F".";-
490. n°. 25. — Miincls. iiif. tom. i. pi:^, 573.
«". 17.
Lin. S^T?. /zaf. ec'ir. G-neL pag. 1918, «". i6.
Son corps cft tranfparent & ovale: il cft garni,
à fa partie poflcricu.e, decjuatie Cbics oli poils écur-
ies, & de la longuaur du coips- Sa tète Se fes pattes
font de couleur cedacçe.
Elle fc trouve ordinaiiement fur le lait gardé Si
aigri.
z6. MiTTE géniculéc.
AcAAus geniculatus.
Acarus nigcr , fcntorum ger.icu/is fubglobofii.
Fab. Syft.ent. tom. i.p.!g. 814. n". 10. Spec.
iif. tom. z. p. 490. n°. ij. — Muni. Inf. tom. i.
pjg. 575- «''. !?•
Lin. Syfi, nat. cdh. Gmel. pag. 1919. n". 19.
•^- Fatin^ fuec. n°. 1977.
Acarus fcmorilus omnibus clawitis. Schrank.
PrVTR. 1. Ndturg. pag. iJré. /A'. 16. faà. 6.
/>• 9- lO.
Cette Micte eft unie; les gsnoux globuleux S: en
malle.
Elle fe trouve fur les arbres morts.
i7. MiTTE tilTcraud,
Acarus teiarius,
Acarus rubicundo kyalinus , abàomint atnnqtie
macuii fufca. Fab. Syft. tntom. pag. 815. n^ . i j.
— Spec. inf. tom. i. pag. 488. n*. 10. — Mant.
inf. tom. l. pag. 373. n". 23.
Lin. Sy/l. nat, edit. Gme'. pag. igiS- 'i° . 14.
. Fiiun. fuec. n". l^jà,.
Ac.trus fiifcus , autumnalis , tcxtor. GiOii. lif.
tom. z. p. 6z6. «". I j.
Le Tiilerand d'automne. GeOF. Ibid.
Acarus oblongus albo virefcens feu jlavefcens ,
pedibus omnibus iqualibus. IDegebr. Inf, tom. 7.
fag. 128. n'- 18. '■ab. 7. fig. io. 21. 22. 23.
Acarus eliiptoideus , pedibus fecundi tertiique
paris diftantibus. SchRanck. Beytr. l. Naturg.
p. 55. n«. i4.£fli. u fg. }l. }Z.
Scop. Ent. carn, 107J.
M I T 69 1
A:aii's tcxlor, FouRc. /'■•/. par. 1. pag. Jjo.
n°. 13.
Cette cfj cce cft infiniment petite. Son corps e(l
tra^îfpa'CDt i do couicur vcrd.îtie & quelijucf: is
jauii;'itrc., avec un point brun de. chaque côté de
l'ai-'d-zinen. Les pat:es font égales en longueur.
Elle fc trouve, en automne, fur différcns arbres,
& par!ic!;hèrïuicnt f>;r le Tilleul, dont elle ronge
les icuilles.
iS. Mixte domcflique.
Acarus âomcfcicus.
Acarus al bus , macuds Unis fufis ,_corpo-re oveto
medio coarUaco : pi/if longijfimis , pcd.bus jiqua~
iii'us. Degeer. InJ. tom. 7. pag, 89. n". 1. tab. j.
Lin. Syjl. nat. ed.'r. Gmel, p. zyiZ. n.° . 49.
C'cll cette efpècc cju'on trouve onlinairemenc
dans les collcdions d'infcfles ou d'oifcaux. Son
corps cfc ovale, un peu aiongé. Sa couleur eft d'un
blanc fale , avec deux points bruns , dont un placé
à la partie antciieurc du cori'S de l'infcéte , & l'aune
à la partie poftéticurc. Le corps ell aufll couvcrc
de «jueUucs poils longs & clair - femés. Les pattes
font toutes de même longueur.
Elle fe trouve dans les maifons.
29. MiTXE ciron.
Acarus firo.
Acarus alsidus , femoribus capiteque fer-.igine!s ,
abdomine fetof'. Fab- Sy/Î. ent, pag. 813. n". 16.
— Spec. inf. tom. i, pag. 489. n". 21. — Mant.
inf tom. 2. pag. 375. a". 15.
Lin. Sy/(. nat. edit. Gmel. pag. 2928. n°. Ij.
— Faun. fuec. n^, 197;.
Acarus (^fariiii) oblongus albus , capite rufef-
cente , pedibus conicis crajftjftmis aqualibus. De»,
inf tom. 7. pug. 97. n°-. 3. tab. j. fig. 15,
Acarus latenbus fublobatis , abdomine biftto ,"
fetis corpore bnvloribus , pedibus quatuor pofticis
gnuilibus. SCMRANCK. Beyxr. pag. 121. n° . ZZ.
tab. 6. fig. X.
BONANN. Microgr. fig. 112.
RiviN. P;i^r. iS.;%, D. E.
Epk. nat. cur. dec. Z. ann. 10. app, 54.
BlanK. Inf tab. 14. fig. Jl. B.
Leuwenh. Epift. 77. tab. iyo.fig. 9. 10.
Leder Muller. Microjc, *8. tab, l^.fig. 2.
Elle eft très-pe'.ite Se à peine vifible. Son corps eft
Sffft
692
M I T
atondi. Sa bon.he ainfi <)ii? îVs patte-, font d'un ;
biun clair. Labdomcn.ed ovale, ira.ifparcnt , &
a dci'us deux lignes courbes & brunes; il c(t tei- \
rainé par deux petites (oies. î
Xlle vit dans la farine , le fromage , Sec.
50. MiTTE ulcérante,
Ac.JRi's cxulccrars.
Ac.irus reSiiis longifvnts fei.ice-s ; antlds duo-
lus hrivUau Fab. ^yft. er.t. ;.. 8 . 4. n". 19.
Lin. Syft. n.n. edn. Cnid. pag. lylg. «''. 18.
— Faun.fucc. n" . \Ç)-j6.
Cette Mittc a 'es pieds très-longs 6c fétacés , tes
deux de dev.ir.t plus courts.
11 fe trouve dans la gale des animaux de proie.
}i. MiTTE de la gale.
AcAKVS jcabie'i.
Acarns n'tvs , pidikis niftCcint-ki s; poflcrio-
rihus .ficnior faa longitjrna Fau ^)/?. ent. pag.
■813. n''. !<!. %^. i4- '«"^- -• P- +■ 9- ""• ^^•
— Mant. ir.f. Cûm. Z. p. 37 !• 'i° ■ iî-
Lin. Syji. nai. éd. Gmd.pag. zj^S. «". 50.
/4c-jr«i ( ^cahhi ) fubrotundus albus , pcdibus
rufefceniibus hrcvihus , pofiicls qu,:iugr Jeta /or.gif-
Jima , pLnt'ts q.i^ruor amicis fifiu/aris capiculo
ur!nin.:tis. Degeff,. I:f. tom. 7. P- 9'1- "■"• •2-
tab. 5. fg- 1^- 13-
Acjrus humdniis fuLcutcneus. GiOFF. Inf. tom. 1.
p. 6li. .-i". 1.
Le Ciron de la gale. Geoïf. iisJ.
Ri VIN. Prur. 18. fig. A. B.
EnNANN. Mxrofc. i ! ;.
Aâ. une!. „^. 185. :^-A. 9. ^^. 127. 113.
Bakir. Mu:.o/c. 193- "^^- ^h h- ^- a- b- ''■
Acarus jiro. FûURC. //i/. p^r. i..vag, ^17. -•:•. 2.
Elle efl; plus pe'ite que la Mute ciron. Son corps
eft ovale. Sa têc^ ti fcs pattes font brunes. C'cfl cet
nifeac qui occalionnc ks dcmangeaifons qii'éprou-
ver.t les galeux, S: il eft, fuivant M. Geoflroi , la
feule caufc de cette maladie , par les vt'ficules qu il
fait naître fur la peau.
31. M'TTE des graines,
Ac.-mvi ba^carumc
Acarus abdomhe difieato ruhro : latenkus obf-
euTioiiiius. — Fab. 6'j_^. ent. pcg. 814. n°. 11. —
Spe;. h.f. tom. 1 pag. 49^- "^' i*- -— Mant.
inf tom.X. p. 375.»°- ?»•
M i T
Lin, Syjf. nat. edh. Gmel. p. i'jlsr. ""■ 1^.
— Fuiin fuic. n". 1980.
ScHAFFF. /ion. tab. xj.fij. i.
SCHRAN.K. BErTR. i. NatUlg. pag. 34. n°. I3.
fig. 10.
S.o?. Er.t. Cl
1C74.
3 îi'lc eft plu; petite que les précédentes. Son eorp»
eft- un p;u rcnflj & uni : ton: le corps de l'inkifte
I e!t rouge , & a feulement , de chaque :à:é du coi-
; celet , un pouit obfcur, duquel fo:;cnt quelques
■ petits poils.
Ille fe trouve dans les graines de grofcilics.
J5. MiTTff du Zollera.
Ac..iRL/s Zoftera.
Acjrus fubrjuind.is albidiis , ahdomlne rufo. Fab,
Speç. i'if tom. X.pjg. .591. n'^ . 27, --- Manc inj.
tom. 1. pag. 575. /i^\ }i.
Lin. Syll. nat. ei. Gmel. p. 2919. n°. ji.
I Elle eft bh.ic'ià'.re jUn peu arondie. Son abdomen
\ cfl roux. .
Elle le trouve fur le fucus de la mer de Norvège.
34. Mixte des Mouches.
Acarus Mufcurum,
Acarus abdo-nine rufo , pedibus pojlerioribus Ion-
gijjîmis filiformibus. Fab. Syft. er.t. pag. i\.\.
n''. XI. — Sp-c. inj. tom. 1. v.:g. 491. /J". 23.
— Mdntls. tnj'. tom. 1. p. 97^. /i«. 32.
Lin. Syft. nat. éd. Gmel. pag. 1915. n°. 24,
to-Ti. 7. pag. 114.
ai'. 7.
k- '•
G E o F F. H:ii. inf. torn. î. pag. 624. r.". 6.
La Mirtc brune des Mouches. GeOï. lu.
FouKC. l".f. par. 1. p. y.%. 1". G.
i Fl'e e(t très- petite Se brune. Ses partes noftéricures
j font longues & crcs- déliées.
1 Elle fe trouve fur les Mouches,
^5. MiTTE des Baiates.
'Ac.4KUs Bat.iias.
Acsms funguineits fcabriufcuhts , pejiiuj iintit-
n'onbus longiii:d:nt- corporis. Fab. Mantis. inf^
tom. z. p. 373. n°. 33.
Lin. 5yy?. nat. eait. Gmel. p. -2.9-9 n°. \^.
\ ilile eft louge. Son corps n'tll point uni, irai»
M I T
au contraire un peu raboteia. Ses paitis amciieiircs
fo»t de la iougucur de fon coips.
Elle Ce trouve à Surinam , fur les Batatcs.
36. Mixte des Gymnopcèies.
AcjRVS Gym.-cptcroriim.
Acarus u'^dumhi? iu!>ro , ulrinque punciis it/tis
soccintis. Fab. Syfi. eu. pjg. «14, «". î;. — Spcc.
îiij. Corn. 1. j-ug-. 491. li' . 2j. --'Miiniis. i.'tj.
tom. 1. pcg. ;575. n' . 54.
Lin. Sy(l. nat. ecllt. Grr.el paa, 1915. n" , 16.
- — Fiiun. Jhec. n°. 19S2.
Acarus iLihelluld") globofus rubcr , ped.bui bre-
vijjimis , jUgmace dorfali concavo. Deoeer. Inf,
tcrti. 7. pag. I iy. n" . 14. rj;i. 7. /^. a.
Geotî. /«/; rcTi. i.p^ig. ôij. «°. J.
La Mittc rouge des Mouches. Geof. li.
■ FouRc. Il/ rdr. 1. p ,-z8. n°. 5.
Reaum /./. !om f. /iJiJ. i^-fig. I. 1- î.
Cette tfpèce eft un peu moins petite que la précé-
dtnte. ion ci;rps cit ii un beau rouge , avec deux
points d'un rouge encore pins vif, de chaque côté
de l'al/do .un ,• ces poiiui Ibnt placés l'un au-deiîus
de l'autre. Ses (.atus lonc très-courtes, & ce n'cil
qu'avec f cknc .ju'un ks Jlftingue.
Elle fe trouve or 'uiairenicn: fur ks Mouches, &
quelquefois fur IcsCoUoptèrj';.
37. MiTTE des Coléoptères.
AcARUS Coleoptratorum.
Acarus oViitus iitfus , ano alhicante. Fab. Syjl.
entom. pag, 8 ; 4. «". 14. ■ Spec. inj. tom. 2.
/'. 491. n" . jo. — Mant. inf, tom, ^, pag. 575.
"^ 3^
Lin. Syft, net. edit. Gmel, pag. 2930. n° . 27.
"— fuun. Juec. n", 1975.
Acarus (fucorum') pallide fuf.us flavefccns ma-
nda (iorfaii triungulaii obfcura , ptathus anttcis
iongioribus. Deg. Jnf. tom. 7. p.-jg. m. /lO. 9.
tab. 7. fig. I).
Acarus irtfeSorum mfus ^ ano albicante. Geoïf.
Inf. tom. 1. pag. 615. n!^ . 4.
La Mitte des Coléoptères. GïOf. Ibid.
KeaVU. Mem. tom. 6. lab. 4. fig. 15. 14.
K0Ï.S. Inf, tom. 4. tab. i.fi^. IQ. l^.
Blank. L:f tab. 14. fig. H.
Frisch. Inf. tom. 4. tab. 10.
5cHAEïF. Lort, tab, 27. /^. 2.
M î T
693
ScHRANCK. B'.VTR, z. Ndturg. pag. 10 ;>". «.
nb. 1 . /(J-. I ? . 1 4.
FoURC. I ■(. pa'. 1. /Jû^. JiS. n". 4.
Stin c-rr^ fft d.ir , liffe , & de couleur fauve ilrv
re en de\anr. Ses pattes pnUencurc:
L'extiémué poRéricuve de l'abdomtr
E'ie fe trouve t. es- coir.in.in.'.nicnt fur les Coléop-
tèrc; , & pnn. U'Ji-menr (ni les Srjrabés, qui en ont
quel iueioible jcil' u, du vaiuc entièrement couven.
58. Mitte du PhaUngium.
Acarus pkaiangii,
Acarus ov.itus ru'>er , rpHro ponecïo yeclihus Ion-'
gionbns. —Fab. Spcc inJ. to-v. 2. p. 49Î. "". 3 L
— Mantis. inf tom. 1. f^g- 574- ""• ?^'
Lin. Syjî. nat. ed^ Gmel. p. 1^50. ;j°. 51.
Degeer /«/. tom. 7 fîg. 117. ';'. M. tab, 7.
Elle ed ron|;e. Sa forme cfl: ova'e. Sa trompe eft
plus longue que dans les ancres crpèccs de ce genre.
Son corp-,cftlilT"e& couver: de qneKjnL-s poils CMivt ;
ces mêmes poils font garnis d'auircs poils qui 1 -s
rendent hérilTés conime des petits bâtons d'épines,
S-S pattes moins rouges que fon corps , & toutes
d'égale longueur.
File fe trouve furies Fanehears , & far qudq.îs
efpèees d Araignées.
j9. Mitte du Phaëton.
Acarus Phactontis.
Acarus ovatu.t rofitr'tàs acumiiatus , pedibus a, (t
fjfciculatis. Fab. Syfî, tntorn. p, 81 j. n'^. ij, ■-
5 ec. inf tvni. 1. p. 491. ,1°. 31. --- Mant, if
iom. 2. P. 574- «°- jT-
LiNN. Syft. nat, éd. Gmel. pag. 1930. n" . 5^.
Elle efl: petite , ovale, hrone , 8: fa partie pof-
térirure terminée en pointe. Ses pattes font courtes
6 terininfcv fîiicaicnt; leur extrémité efl garnie d'ua
périt faifceau de poils.
Eilc fe trouve .ur l'ci^eau nommé Pha'cton.
40. MiTT! des roches.
AcARVS rupefirzs,
A'arus fufcus ^ lined djrfall bicolore. Vas. Syft,
ent. p~,g. 815. n". 16. — Spec. inj. tom. 2. pag,
492. «"• }3- Mant. inf. tom. 1. pag. 574.
n-. 38.
l UN. Syft. nal. edit. Goiit. pag. 1930. n", 28.
— Fiiun. fuec. 1984,
6^4
M I T
M IT
ScHRANcn.BEYTS. 1. Ndiurg.p.o.n'. f. Mi. i.
1^;-;. II. II.
Son corps eft brun , & a en-dcflus une ligne
bl.uiciie ic cjUl! I .'-ici', i .l;':,2. On en trouve allez
loiivcnc qui [. i .aiche à !a partie aiué-
i/eure , & n,. _;u.
Elle fe tiauv. lu i.u[jj.'c lur ks pierres & les
lochers.
41. MiTTE longicornc.
AcARUs longicornis.
Acarus rubi'r , ancennis bifidis roflro longiorihus .
Fad. Sjft. cnc. pjg. 81;. n^. zy. — Spec. inf.
fom. 2. pi:g. 4yi. r.°. 54. — Mant. inj. lom. 2.
p. 374. n«. 39.
Lin. -Sj^?. /Zi^f. «(i/f. Gmel, p. 15130. «". 29.
— Faun,fuec. n". 19S;.
Çhelifer toîus ruier , antennis extremo biftiis.
GîOF. /«/^ £cm. 2. pag. 618. n". 2, iiii. 20.
La Pince rouge. Geoïf. Ibid,
Çhelifer longicornis. FouRC. Inf. par. 1. pag.
$16. no. 2.
Cet infeâe eft pyriforme & de couleur rouge. Sa
tête & fa nompe forment une efpècc de cône
alongé. Ses antennes font trèslonç»ues , coudées ,
!& terminées par deui filets de la longueur de !a
moitié de l'antenne. Ses pattes font de couleur
louge , un peu pluî pâle que le refte du corps.
Elle fc trouve aux environs de Paris , fous ks
pierres & les écorces des arbres.
41. MiTTE des rivages.
AcARus littoralis.
Acarus ovatlts ruber , roftro porrelîo fabulato.
Fac. Syft. ent. p. 81 j, n°, 28. — Spcc. inf. tom. 2.
p. 495" ""• i5. — Mantis. inf tom. 1. pag. 374.
n«. 40.
Lin. SyJI. nat. edic. Gmel. pag. 2930. n^. 30.
— Faitn. fuec. n". 1986.
Son corps eft ovale & fans aucuns poils. Les
antennes font filiformes , & compofées de quatre
articles, La tête & le corcekt font de coukur routée
un peu fanguine. L'abdomen eft brun , comtne
tronqué poftérieurement ; il a de chaque côté quel-
ques points enfoncés.
Elle fe trouve fous les pierres au bord des eaux.
43. MiTTE des fucus.
Accrus fucorum.
Atarus pallidus , lineit duabus jle>;uofis nigris ,
'•'mis ÏHCun'is. Fab. Spcc,
'. -~- Miint. inf. tom. 2.
pcdrbus pojîeriorlhus In
'"I- """• ^- P- 495- "''
p. J74. n". 41.
Lin. Syft. ndt. edit. C:p.d. png. 1331. r^ . J4.
Cc!,te Mitre eft p.^k ; elle porte deux lignes noitet
fiiiu-eî. Les pieds poltciieuis font très - courts &
recourbés.
EKe fe trouve fur ks fucus des m:rs de Norvège.
44. MlTTE des champignons.
AcAKUS fungorum.
Acarus fiifo-rufefccns , ab hmlne fuhglobofo gla"
broimmacuLat.0. ï AU. Syft. ent. pag. 8f j. n.''..i.çj.
— Spcc. inf tom. 1. p. 493. n». 37. — Aîanf.
//;/. tom. z. i-ag. 374. n''. 41.
Ltn. Syfr. nat. edit. Gmel. p. 1951. n=^ . 3''
— faim. fuec. n'^. i9i;7.
SCHRANCK. Bektr. z. Nativg. t. p. liy- n" . Ij,
tab. 6. fig. II. II.
Elle eft très -petite, de couleur brune un peu
roufsâtre. L'abdomen eft un peu convexe, fans au-
cunes taches ni poils.
Elle fe trouve, vers la fin de l'été, fur ks pieds
des champignons.
4J. Mixte des tremelks. ^
AcARus tremelU.
Acarus fubg'ohofus atro cmukfcens. Fab. Sy^i.
ent. p. 816. «". fc. — S:ec. inf. tom. z. p. 495.
n^. 58. Mant. inf. tom. 2. p. 37|. n" . 43.
Lin. Syft. nat. edit. Gmel. pag. 295 1. n°. 3».
— Faun. fuec. n".. 1991.
Un peu globuleux , noir , tirant fur k bleuâtre.
Elle fe trouve fur la tremelk junipériue.
4«. MittE rude.
AcARirs fcdber.
Acarus cinereus deprejfus , laterîbus fcabris. Lin.'
Syft. nat. éd. Gmel, p. z 93 l , tz^. 35.—- Faun, fuec.
n". 1988.
Elle eft très-petite. Son corps eft déprimé & de
couleur cendrée obfcure. Les côtés de l'abdomen
ont quelques points élevés à leur partie porté»
licure.
Elle fe trouve dans la terre , au printemps.
47. MiTTE du faule.
Acarus falicinus.
Acarus ruber, linea dorfali dupl'ici fufca^ anse*
MIT
t'iÙs b'farca. Fab. Syft. ent. p. Si6. n" . 51. •- Sp.
inf, tom. X. p. ^94. n° . y). -- Muntis. irif. tom. l.
pag. 574. «'-'. 44-
Lin. Sy/l. nat. dUt. Gmcl, pag. io;i. n'^ . z^.
"— Faun. Juec. n" . 15)81;.
Elle ert de la grandeur ^e la Mittc aq-Jitiq-je. Elle
eft rouge , & a une peiice bande lor.nuudinalc brune
& bifurcjuée autéiieuremeiit. Ce psdt infcile couri.
uc£-vîte.
Elle fe trouve fur le faule,
48. MiTTE jaune,
AcAT.us croseus.
Acarus fulvus , tkoracis lateriius pn^.ao rvfo.
Fab. Syfl. ento-n. fag. 2 16. n" . ?i. — Spec. inf.
tom. 1. pag. 494. 'i^' ■ 40. — Aliitiis. inj. tom. X.
pag. 574. n°. 4^
Lin. Syfl. nat. edit. Gmel. p. 1931. tz". >J.
Fuun. fuec. n°. ijipo.
Cette Mitte e(l à peine vifible. Elle efi: de cou-
leur jaune foncée , approcli.i'.i tcllç clii fafran. Son
corcelec a de chaque côte un point loux.
Elle fe trouve fur les fauics.
Effl ces moins connues,
t. MiTTE ourfonne.
Acarus urfdlus.
Acarus diaphanus fupr^ convenus , Ju'otus pi,;nhf-
culus , macula média nigrante. — LiNN, Sjft. nat.
éd. Gmel. pag. 1914. n". ;(5. '
ElcHHORK. r.a'.urg. KL Wajfcth. pag. j^.. tub. 7.
fie. E.
GOEZE. Apud Bonn, inf^aol. abh. I775. pag.
367.-57J- lao. 4. fig. 7.
Naturf. 2.0, pag. 106. (je.
MuLiîR. Apud Viicfl. arch. inf. 6. pag. ir.
tah. î6.
Mitte dianliixne, coavexe ea-dcT.i^, un pc! np-
platic cn-Qcflous , avec une tache noiraue au ir.ilie-i
<iu corps.
E'ie eft diaphane , ttès-pctiie , lente dans fa dé-
marche. On remarque crois aHt;les à ks pattes.
Elle fe trouve dans le mucus ochracé des eaux qui
recouvre fouvent les œufs de Grenouilles. Elle (e
rencontre rarement fousla lentille d'eau , & fcn de
nourrirure aux têtards.
T.. Mitte groffe,
Acarus grojfus.
M I T
6^^
Acarus ovatus deprejfiufculus ex oUvaceo fufcus :
fi'iis exililjlniis fubvorclcops , fcutello nigricante :
b .f, apiaque cupreo-aurdtis. — PaLl. SpicH. Zoot.
fuJl-9- F'-'g-'t-y tab. i.fig. 12.
LiNN. Sjjl. nat. éd. Gmel. pag. 1914. n° . 57.
Mitte ovale , un peu déprimée , de couleur brane-
olivâ:re.
Elle eïl groffe comme un noyau de cerife , Si fc
rrouvefur les animaux dans l'Am'^rique méridionale.
Elle paroîc peu différer de ia Mute éiéphantiue.
5. Mitte fangfue.
Acarus Jar.guifugiis.
Acarus ahdomine pofteriîis crcnato , fcutello o-^*ato
fuhpdvo ro(iro tripariito. — Ljnn. Syfl. nat. ed,
Orne/. pag. ïci6. nF . 6.
Markgr. B'j/145. Jatebucu.
Mitte à abdomen crénelé poftéricuremenr , l'é-
cullon ovale &: un peu fauve , le bec divifé en tiois
parties.
Elle fc trouve en Am 'riquc ; elle s'introduit fous
la peau dét^jâmbes & y fuce le (aig. Ses pattes étjnc
C;nrnies d'épines , dirigées en arrière , on a beaucoup
de peine à l'arracher.
4 MiTTK à pattes rondes.
Acarus ruflpcs.
.Acarus ovatus albus , anteriits co!eoptratits fer-
mgineus ,pedibus fcrrugi/uus. — LiNN. Syfl. nat. ed.
G/"<;.^p<<ê'. 2931. re", 55. .
Mitte ovale blanche.
Elle fe trouve en Europe.
5. Mil TE du Lichen.
A..CARUS Lichenis.
Acarus pedibus primi quanique pans lonpiorib::s ,
fecundi cralfiufculls. — LiNN. iy/?. nat. ed. Gmel.
pag. ijji./i". jfî.
SlHRancic Beytr, Z. naturg. pag. 40. inf. aufl.r,
;i:.i'. ,-;■?. n^. 104S.
Mitte à pattes de la première & de la quatrième
pa'res , un peu longues , celles de la féconde paiic un
peu plus grolles.
Elle fe trouve fur la face inférieure des Lichens,
6. MiTTE de la ccnferve,
Acarus conf.rvA.
Acarus fufcus ovatus , pedum articula fccundo mi'
nimo , tertio .!pice fta longa armato, — Li>iN. Syfl,
nat, ed. Gmel. pag. 1931. «". J9.
ê^6
M I T
ScHRANCK. Beytr. inf. aujir. pag. ^ii. n'- 10J4.
Mitre brune & ovale, le fécond a.ticle des pattes
très-petit, & le ttoiiième gaciù d'un poil long.
Elle fe trouve l'ur les filamens de la conferve , &
ie piomèue fous l'eau i elle meurt aulfi-iôc qu'on
l'en fait fortir.
7. Mute des cadavres.
AcAKUs cadavetum.
Acjrus corporc ftibbilobo , pofterioribus Jetis qua-
tuor çorpore longionb~i. — LiNN. iiy//. nat> éd.
Gmel. pt2g. 1951. ni. 60.
ScHRANCK Bevtr. Z. nacurg. pag. iiS. inf.aufi.
pag. jil. /J". 10,-5.
Mitte à corps prefque bilobs , ^ gaini pofté-
îieuremer.t de quatre poils plus longs que le corps.
Elle fe trouve dans les «adavrcs pouiris , fur les
infedes qui les rongent.
8. Mitte fauterellc.
AcARUS locujla.
Acarus fcds quatuor pojleriorjôus Cotidemque late-
ralibus. — Linn. Syjl. nac. ed, Gmel. pug. 19^1.
«". (8.
ScHRANCK Beytr. Z. r.aturg. pag. izo. inf. auJlr.
pag. 511. /!■-. lù,-^
y'cùrus , aidorr.cn fetofum , lateribus fublobatls ,
pedes poftici lor.gijjimi. — Scop. Enc. carn. n° .
1060.
Mitte avec quatre (oies o j poils à la partie poflc-
ricure de l'abdomen , &; aucant fur les côtés.
Elle cft blanche , mais fa tête & les cuiflcs (ont de
eoulcui ft:rrugineufe ; la p.i.!tieantcncL:ie de Ion coi ps
cft prc(que quarrée ic un peu co;,v,-)ce; l'ajaDmen
clt garni poltcrieuicmeiu ce- quelques poih ou foie ;
il y en a autant fur les côtis : ks ji.tes .-.n;/r'tui es
font fouvent palmées; les fuivgntes font plus lon-
gues & très-minces , & elles ont moiiis de poils.
Elle fe trouve fur la méfangc bleue. ( Païus cœ-
ruUus ),
g, Mitte parclTcufe.
Ac iru's piger.
Ad 'US rubcr , pcdihns pûliidloribits , abdomine
poflerlùs fciuns-iif^'h. — LiNN. Syft. nui. éd. Gnicl.
P'g- ^9]l-, r.-. ,,7.
RotheSchudaus. —SciiRANCK Beytr. Z. na-
turg.pag. (4. —ïnt.auftr.pa^. Jlu.,7°. 1068.
Mitte rouge, les pattes un peu plus pâles, lab
domen coaveic polléticuromepc de pçiits poils noirs.
MIT
Elle fc trouve fur les Moufles.
10. Mitte de la vigne.
AcARVs vitls.
Acarus ovacus rnSer J'aofus , pedibus icUdlibnt
Ipjifirti Jitof.s. -— LiNN. Syfi, nat. éd. Gmel. pjg.
lyji. «''. 66.
ScHR.MiCK inf. auJIr. pag. s^9- n°. 1067.
Mitte ovale, rouge & foyeufe j les pattes égalel
& couvertes de poils clair-fcmés.
Elle eft de la grandeur o'un grain de millet ; fc«
pattes font crès-lcngucs.
Elle fe trouve fur la vigne, & court irès-vîtc.
11. Mitte du gramen.
Acarus graminum.
Acarus rufiis pedibus prif-i paris longiJJImis , ab-
domine pcfieriiis cienato. — LiNN. ^yf- "-al. éd.
Gmel.pag. 1931. «". 64.
ScHRANCK Beytr. i.naturg. pag, 8. — Inf. auJlr,
pag. 5.J. n°. 106 1.
Mitte roulTe , les patres de la pienfère paiie très»
longues , l'abdomen crénelé poltcrieurement.
Elle fe trouve fur les teuilles du gramen , & c'eft
«et infecte qui caufe les taches qu'on y appetçoit.
II. Mitte de l'Alouette.
Acarus AJaudu.
Acirus ano pcjleriiis emarginato. — LiNN. Syji.
nat. éd. Gmel. pag. 1951. n° . 6^.
ScHRANCK Beytr. Z. naturg. pag. 11. —Inf,
aufir.pag. y 15. n". 1060.
Mine à anus bordé poltéricurenient.
Elle fe trouve fut l'Alouette des champs.
1 3. Mitte des livres.
A^caRus erudiius.
Acarus pedibus primi paris cra0fi!nis che.'atis ,
fecund: Ivngifimis apice bifetis. --LiNN. Syji. nat.
éd. Gmil. pag. 19 ;i. n°. 61.
ScHRANCK in/, aufir. pag. 513. /:'. |Oj8.
Mitre à pactes de la première paire, trèsgro/Ies î£
en forme de pinces ; cclks.de la féconde paire ar-
mées de dcuï poils très-longs.
Elle eft f pe-ire qu'on ne peut l'appercevoh- à l'tril
nud ; elle ell tranfparcnte , fon abdomen elt ovale.
Elle fe tiouve daus les livies exoofes à l'humi-
dité.
14.
M I T
M 1 T
697
H- Mtvrz Icucuie
AcAKUs leucurus.
AcLtrusjeaibu.sfccu.ndis cajftlftmîs , corpore tefla-
ceo : ano palLldiore. — LiNN. 6_)_/?. naL. éd. Gmcl.
pag. 19 ,1. n°. 57.
ScHRANCK Beytr. Z. naturg. pjg. il^.—-Inf.
éi^/lr. pjg. 510. «x. loyo.
Mittc à corps teftacé , l'anus plus pâle , les pattes
de la féconde paire très-gioll'îs.
Elle fe trouve dans les charogne*.
ij. MîTTi deftrudive.
A.CAliUS dijîruclor.
, ani ftiis lon^is plurihus , pedum
cd. C.-r.eL pag. la^%.
ÂcjRi's Caiduflis.
Acarus ovatus fubhyall
LuNN. SylL
ScHRAN«t //j/. ai^ftr.pag. jii. n°- 1057.
Micte ovale , la partie poflérieure de l'abdomen
{garnie de pluficars poils longs, & un feul poil aux
pattes.
Elle n'efl pas vifiblc à l'œil nud. Elle Te trouve fur
les inlevîles qui fuiu confetves dans des lieux humi-
des, & les détruit. Elle fait beaucoup de tort aux
coliertions. On la détruit avec peine. Il faut trani-
poricr \es infeites attaqués dans un lieu iic.
\6. Mixte de la pourriture.
AcjRi's putrejcentii. .
Acarus ovuius hyaiinus fetoftis , pedlhus fub-
*quaUbus. — LiNN. Syft. nat. éd. Gmel. pag. 153 5.
n'-'. 7y.
ScHR.iNCE BeytR. z. nacmg. pag. J4. — Inf.
auftr. p-Jg- 5:1. n-°, 1079.
Mitte ovale, tranfparente & foycufe 5 les pattes
prefqu'cgalcs.
Elle fe trouve dans la terre.
17. Mixte des feuilles.
AcARl'S foliorum.
Acarus ovatus hyaiinus r:i:dus , ped'lius omnikus
i.'.^LL :.:hus. --- LiNN. Syjl. nat. éd. GmeL.pag. 1955.
ScHRANCK BeytR. Z. naturg. pag. 55. — Inf.
auflr. pag. fii. n° . 1078.
Mittc ovale , fans poils & tranfparente , toutes
Its partes cga':s.
Elle fe trouve en été fur les feuilles de différentes
p! an tes.
18. MiTTE du Chardonneret.
Mifi.Na:. Infeaes. Tom. VU,
'icais nudus , pt
dihus fubs.qualihus infiatis. — m LiNN. Syft. naC.
éd. Gmii. pag, tyj 5. ri"' . 76.
SchranckBeytR. z. naturg. pag. 3 S. ^— Ir.f.
aujlr. pag, jii, n" . 1080.
Mitte ovale , un peu tranfparente , noirâtre &
fans poils , les pattes prefqu'égalcs.
Elle fe trouve fur le Chardonneret.
19. Mixte des mouffes.
Acarus muj'ci.
Acarus c^rneus pi'ofus niger. — _LiNN.5jy?. nat .
cd. Gmel. pag. i9;3. n". 71.
ScKRANCi. Beytr. z. naturg. pag. .<o. •—'Inf.
auftr. pag. jzi. «". 107J.
Mitte cornée j velue &: noire.
Elle fe trouve dans les moulTes,
10. Mixte féconJe,
AcARVS pragnans.
Acarus rubtr globofus glaberrimus ,pedihus palli'
dioribus : anticis longioribus. ___LlKN. Syfi, nat,
cd. Gmel. pag. lyj:;. n°. 71.
ScHRANCK inf. auft.pjg. 510. n° . 1074.
Mitte rouge, globiileufe & trts-gtabie , les partes
d'une couleur plus pâle que le corps , les pattes an-
térieures plus longues que les autres. Elle eft inviû-
ble à l'œil nud.
Elle fe trouve dans k terreau.
il. MiTXE rouge.
Acarus rubens,
Acarus rubcr , ovato-ohlongus , pedibus fub iqua-
lihus. — — LiNN. Syfl. nac.cd. Gmcl. pjg. i^',z.
n". 7G.
ScHRANCK Beytr. Z. naturg. pag. 40. — Inf.
auftr. pag. jzo. n'^. 1075.
Mitte rouge , ovale & oblongue , les pattes ptef-
qu'égales.
Elle fe trouve fur les moufTes.
lî. Mixte teftudinée.
Acarus teftudiiccs.
Acarus abdomine glabriufulo fub 'irc.ftfn glolofo,
— — LïNN. Syft. nat. éd. Gmel. pag. lyjj. n" . 69.
ScHRANCK Beytr. Z. naturg. pag. ny. ... /;y^
auft". pag. jio, n". 1071.
Tttt
698 MIT
Mitre à abJomtii un peu glabre, & globulcufe
en dcllous.
Elle le trouve dans la terre.
1^. MiTTE denticu'ée.
Acarus deniiculatuf,
Jcarus ccro'-e anter'ms dentibus quatuor, — LiN.
Syft. nat. éd. GmeL yag. 1935. n° . é8.
ScHRANCK BtYTR. Z. tiaturg.pjg. lij. •-- Inf.
tiufir. fûg. 510. n"-'. IC70.
Mitte à corps ainié antérieurement de quatre dents
eu épines.
Elle fe trouve dans les pots de terre qui fervent à
mettre des fleurs.
24. MiTTE appendiculdc.
AcAt.us appendiculatus.
Acarus fubglohofus caccineus , pedibus longis pal-
lldioribus : pofierîonbus longiordms. ■■ ■ ' LiNN.
Syjl. nat. cd. Gmet. pag. 1531. n°. 65.
ScHRANCK inf. Mfir. pag. 518. n° . 1065.
Mitte écarlatte , les pattes longues & rougeâtres ,
les pofléiieiues plus longues. Elle eft raie, grande
& luifante.
Elle fc trouve fur le lichen pulmonaire.
25. Mitte des Limaçons.
Ac.iRUs Limacum.
Acarus Limacum — Linn. Syft, nat. éd. Gmel.
pag. 195?- «"• 7v
ScHRANCK BiYTR. Z. naturg.pdg. 13. --Inf.
éiu(ir.p^g 521. «^ 1076.
Reaum. Jia. Parif. 1-710,
Mitte des Linia(;ons.
Elle fc troiivi; fur le Limaçon d&s vignes.
Z6 MiTTE végétante.
Acarus vegetans,
Acarus ^ciuftdctus fufcus marginatus convexus fuè-
tus planas LiNN Syft. nul. éd. Gmel. pag.
jScHRANCK inf auft.pag. 514. ""• '0«4-
Mute c u(l.ict^e , brune , marginée & convexe en-
^clfus j plane endellous.
Elle fe trouve fur pluficurs efpèces de Coléop-
tères.
17. MiTTî ccatlate.
M I T
AcJKUS coccmeus.
Acarus ovatus coccineus , corporefimplici. — LiN.
S)ft. nat. éd. Gmel. pag. 15 3 3. n° . 77,
ScHRANCK. inf. auftr. pag. 511. n^. IcSi.
Pediculas coccineus , corpus ovatum , coccineum
oculifufci, pedes pallidiores. . Scof. Ent.
carn.n". 1055.
Mitte ovale, de couleur écatlattc, le corps dé-
pourvu de poils.
Son corps eft ovale ; la partie poflérieure de 1 ab-
domen eft obtufe N velue. Elle a en-devant deui
petits points noirs ; les pattes font pâles & placées
à une diftance égale l'une de l'autre.
Elle fe trouve fur les Hémérobes, les Cynips , Se
quelques autres infcdes.
i8. Mitte du fureau,
Acarus fambuci.
Acarus ruber , pedibus palpifque pallidioribus ,
corpore pedibufque fetis longiufculis confpcrfis. —
Linn. Syfl. nat. éd. Gmel. pag. 19 ',4- ""• 79.
ScHRAKCK. inf. auft. pag. 514. n°. io8j.
Mitte rouge , les antennes & les pattes de couleur
plus pâle , le corps & les pattes parfemés de quelques
poi s un peu longs. Elle eft rare, lente. Si a deux
yeux noirs.
Elle Ce trouve fur les feuilles du fureau noir.
(fambucus nigra. )
19. Mitte des Mouches,
Acarus Mu fc arum.
Acarus M-àfcarum. --LiNN. Syft. nat. éd. Gm(,i,
pag. ^9J^. «°. 80.
ScHRANCK inf auftr. pag. $14. n.° . io%6.
ScoP. En:, carn.n". lo6é.
Mitte des M u.hes.
Elle fe trouve fur les Mouches.
50. Mitte des Mittes.
Acarus Acarorum.
Acarus k.mifj h&ricus pallidus glahc , psdibui
tqual bus. — LiNN. Syft. na:. cd, Gmel. p. 2.i;3 4,
ScHR '
IC8-
■NCK inf auft.pag. 514, n°
Mitte hémi-fphtiique, glabre & de couleur pâle '
les pattes égales.
Elle fe trouve toi jours en grand nombre (ur le
corps de la Mitte cîalfipcie, ( Acarus frajjipes. )
MON
MONOCLE. MoNocuLus. Genre d'inrcaes de
la tioiHème Sect'on de 1 Ordre des Aptères , conte-
nant les Cruftac^cs.
Les Monocles, rcuius fous un feul genre, font
fcparcs tn deux, les Monocles & les hr-oclcs , par
Gcolfioy & De Ge;r. .Muller les a rcunis en n: e
f.im:llc , les EntOT.ofl'-accs , dont il a formé i:cuf
g>;nres. V^yt^ ce mut.
Les antennes de ce genre font fimples , f'racées
ou brancliues j compoicts d articles très n(v..j:c«Jx ,
& qu'il crt dirtiLile de diltiiiguer , dunt le piemier
article eit ordiuairemcnt plus long que li.s auires.
La bouche eft compofee d'une lèvie fupt'rieiîre ,
de Jeux mandibules & de deux mâclioircs , d'une
lèvre inférieure , & de quitte antcnnuies.
La lèvre eft meaibrancufe, arondie , entière.
Les mâchoires font membraneul'cs , bifides , à
div:lions im' gales , dont l'txtérieute cft plus courte
que les auties.
Le'= mandibules font cornées, épaiiïes , bodues,
globulculcs , tronquées d'un côié iL denticulées.
Les antennules fout au nombre de quatre, & inc-
Lcs antérieures font cornpofc'es de quatre articles ,
d>.i.t le premier elt f.i.tit&li: dernier aillz gros , atta-
chés a la tcte fous le tell.
Les pofténeures de trois , dont !e dernier eft con-
cave & a forme d oreille , adhérent iux mâclioires.
La tête eft tranfparente ; au milieu eft un point
noir qui reçoit les rayons de tous les côtés : c'cft
l'ccil. Quelques Monocles ont deux yeux , ordinai-
rement placés l'un devant l'autre , & mcritsnt par
là plutôt le nom de Biijoclcs.
Le corps eft compofé de plufîcurs anncairx , S;
terminé par une queue pointue, fimple & fourchue,
& dont la direûion varie.
Il efl couvert d'une enveloppe cruflacée, ou d'un
tell univalve ou bivalve.
Le noinbre des pattes varie de huit à dix &
plus.
La lirve rclTemble beaucoup à l'infeifte parfait :
elle a des pane; ; elle couit avec agilité , & ne fait
que chaiiger de peau.
En rédigeant l'article Entomofirucé , nous avons ,
M O N
699
en quelque forte, préparé les voies qui dcvnit-nt
nous conduire à cet article Mcioc'e, Nous ne répé-
terons pas ce que nous avons pu dire, pour fixer
l'intércc & ! attention fut l'étude des infeàcs miciof-
copiqucs. Dans ce prjcis hirtorique des Monocles ,
nous allons ra.'embler les dilVércntes o! fervations
les plus leinarquaales , auxquelles ces petits !iilc£>eï
ont pu donner heu ; & lous ce nom générique^, nous
comprendrons , non kuiement l;;s différentes eipèces
qui lui apiMiti
qu'on a cru dci
: établi
v.is quelques divers genres
Les Monocles font des infedes aquatiques , ordi-
nairement fi petits S; li variés d."ins leur forme ou les
différentes partiL-s de leur oigar.ifation , qu'il dcvcic
ctie allez diflicile d'en déterminer les caraci^rc^ gi'r.é-
riques , applicables a tontes les efpèces. Ils fc reffcm-
bient, en général, dans leurs caraèléres les plus appa-
rens , en ce qu'ils ont des pattes branchues , propres
à la nage ; deux ant«:^nes ou forte de bras articulés ,
également brancluis ; le corp> couvert d u!ie écaille
enferme de coquille orduiairemcni bivalve ; les yeux
placés dans I.i tête, &: fi ^-rès qu'ils (cmblent ne for-
mer qu'une petite malTe conique y enfin , une queue
fuurchuc.
Le premier de ces caraiîlères qui Qui: le plus frap-
per , comme- appartenant plus particulièrement aut
infeélcs , contifte dans la forme d;S antennes, qu'oa
a auffi confidérées & défignées coinme des ùras. Les
Monocles ont leurs, antennes branchues, divifées 6c
fubdivifecs comme les branches d'un aibrc. On en
trouve dont les antennes font tellement divifées juf-
qu'a !cUr bâfe , qu'elles repréfentent deux antennes
de chaque côté : on remarque encoïc que ces an-
tennes fcoit ornées, fur les côtés, de poils alfez
apparens , qui les font paroître plus touffues & plus
fingulières. Dans la plupart des efpèccs , les antennes
font comme attachées au-dehuis de laco-pnlle;
dans d'autres , elles font cachées dans la coquille
même , ou entre les deux battans don; elle îil com-
polée.
Le fécond caïadcre qui appartient aux fculs Mono-
cles, Si qui devoir leur donner le nom géniiiquc qu'ils
portent , c'eft de n'avoir ou de ne préfenter qu'an
Q-il. Quelques Naruialiftes croient cependant que ,
dans la vérité, le Monocle a réellement deux yeux ,
mais que ces yeux font Çi près l'un de l'autre qu'ils
fe confondent 6c femblent n'en faire qu'un. D'autres
prérendent que quelqu'examen qu'ils aient fait, ils
n'ont )amais pu appercev. ir qu'un feul œil dans ces
infefle.t , & que c'cfl; en vain qu'on voudtoit fe
perfuaùcr qu'ils en ont deux.
Ourie ces deux caractères , pour ainfi dire pioprcs
& ellennils aux Monocles , ces infectes en ont en-
core plnfieiirs aunes, mais qui leur (ont conuuans
avec difiércns ^^nres.
Tttt 1
700
M O N
Les pattes, qui varient en no;:ibre dan*; les liiffé-
r^ntes cfpèccs , font foiivcnt très difficiles à démêler,
en forte qu'on ne fauroit fixer précifémetu leur
I ombre •. en peut en diftmguet lix, huit, ou même
six , dir.s pluûeLirs elpècss.
Dans quelques efpîrcs , laquelle fourchue, qui
îriiT'.iae !■ corps , clt placée .en dr.hots de la co-
quille , au lïéa que dans d'autres elle cil recombée
tx (uuse entre les deux pièces , ou dans la cavjtë de
tLtte'fnèmc coquille ; il y a mè.ne de certains Mo-
1- iclcs qui n'ont qu'une queue ùinple ^ &^ non pas
/., arcliue.
La croûte, qui recouvre le corps des Monocles ,
«it h ferme & fi dure dans quelque-; efpèces , qu'elle
reiiemble à une vcritabie coquille pour la dureté.
Tous les Monocles connus jufqu'à préfent , font
aquatiques ; ils vivent dans l'eau des lacs & des ma-
r.us ; on les trouve en quantité dans les eaux dor-
mantes des mares , des baffiiis Se même des baquets
qm font dans les jardin'. Leur manière de (e mou-
voir eft allez iingulicre. La plupart le fervent de leurs
antennes briinih.ies ou ramifiées , comme de véù-
tables bras , t'oiir rajer ; Se av-:c l'aide de ces an-
icnncs, l's -:'... .r.:ei; J; s'éicvcnt dans l'eau, comme
par bonJ'. &: e-i :".,:: :illai)r. Leurs pattes les aident
•viflî à la i.d^'^c ; rar ces infedes ne s'en fervent que
jn.'ur aller dans l'eau , Si même la pofition de ces
patres, dans la pkipait des efpèces, les rend lout-
à fau inutiles , li ce n'elt à cet ufaç^e. Elles forcent
toutes de la fente qui fe trouve entre les deux lames
écailleafcs ou cruftacées, dont le corps cfl: couvert ,
m font tellement ferrées qu'elle? ne peuvent faire de
mouvement que de haut en bas. Se nullement (ur
l;s côtés ; par ce moyen , elles peuvent fervir de
rames au Monocle , lorfqu'il nage, L'infefle efi; en
même temps muni d'une autre partie qui lui fert
d'aviron 5 c'eft fa queue, fourchue dans quelques
efpèces, fimp'e dans d'autres, mais toujours plus
eu moins mobile.
Les Monocles font ovipares ; & co.T.me ils font la
plupart tranfpareus , on apperçoit, à travers leur
p:au ou la aoûte qui ks couvre, les œufs contenus
dans l'intérieur de leur corps. L'infcfte les garde
dans fa coquille, julqu'à ce que les petits en loient
■V éclos ,• & alors , en courbant le corps en deifous ,
qui ne tient à la coquille que par la partie antérieure ,
il leur laiflc un paffage libre pour en fortir, & ils fe
mettent d'abord à nager. Il y a quelques Monocles
oii ces œufs font encore plus appaiens : ces infcélcs
les portent en-dehors du corps, près de l'origine de
îa queue, oii ils font raflemjlés en deux paquets
ovales , un de chaque côté , Se renfermes dans des
ffpèces de facs , qui pendent en forrr.c de sÇP?ippcs.
Les Monocles ne quittant jamais leurs auTs avant
que les peti-s en foicnt fcrtu , on a pu les regarder
comine tenant aux animaux vivipares.
MON
La nourriture des Monocles ne doit pas être conS-
lérabie. On a pu croire qu'ils fe noutnifent d'autres'
inimaux beaucoup plus petits qu'eux. On a cru aul5
qu'ils (ont trop petits eux-mêmes poTir pouvoir être
arnal1"cr<; ,& que quelques débris de plantes dolvtn:
Iciu ùil-hie : c'cll de la ditrérente teinte des fucs de
'ain;s dont ils fe nouriilicnt , qu'on a f.rit rél'ulter
1.1 diftércncc de couleurs de ces infeÛes. On a ob-
fervé , du moins dans plufieuts efpèces, qu'ils va-
rient du blanc au ver: & au rouge plus ou moins
foncé : cette dernière couleur d-voit prélcnter l'image
du fang, dont i'cau f aroît quelquefois couverte ; ic
ce phénomène devoit luffire pour porter l'efFroi dans
bien des gens, pour jeter autant de terreur dans les
efprits , que ces prétendues pluies de fang, qui ne
font formées que des gouttes de liqueur rouge que
rendent les Papillons tu fortant de leuts coques. Le
vulgaire avoir encore befoin , pour être détroinpé ,
de l'obfervation des Naturaliftcs : en examinant de'
ptès cette eau , que l'on prétendoit être changée ea
fang, on a bientôt vu que fa couleur rouge ne dc-
pendoit que dej uiieftcs donc elle fourmillôic.
Les Monocles ferveur de parure à beaucoup d'in-
fedes aquatiques. Il n'y a pas jufqu'aux Polypes qur
n'en mangent & n'en déiiuifent ui;e grande quantité j
fur-tout de ceux dont h peau elL un peu moins
dure.
Plus l'objet eft intéreffant pat lui-même, précifé-
ment parce que la nature femble avoir voulu le déio-
ber à nos regards , plus aufll on s'attache a tous les
détails qui peuvent lui être propres, parce qu ils font
plus difEcilcs à recueillir. Après les obfcrv.irions gé-
nérales que nous avions k donner fur les Monocles ,
il nous rcfbe , (ans doute , à ptéfcnter les obferva-
tions particulières auxquelles quelques efpèces plus
communesou plus ranarquablcsde ces petits infeétes
ont pu donner li::u.
Dans les eaux douces, & pnrticulièretnent dans
celle des marais , on trouve , dans toutes les lai-
fons de l'année , des Monocles qui nagent avec
vîtclfe , Se que Svrammetdam a décrits fous le nom
de Pu.'ex agutiiiciis arborefcens , parce que Jems
antennes reliemblent à deux efpèces de bras ramifits
ou branchus ; ils y font fouvent en fi grand nombre,
que l'eau en paroît comme teinte de lang, félon !a
remarque de cet auteur : car fouvent leu-r couleur
cft rougcâtre , quoiqu'ordinairement elle foie d un
vert pâle, &C quelquefois blanche, ou «l'un bljnc
fale. Ils font moins grands qu'une graine de chanvre.
Je voici un abrégé des obfervations que nous de-
vons àSwammctdara.
Il dit d'abord qu'en regardant ce petit infcifre à îa
vue ijmple , il ne paroît avoir qu'un feul œil; mais
que ces yeux étant placés au fommct de la tète , on ,
comme dit l'auteur, en-dell'us de la. crvmfe, fort
MON
M O N
70 i
près l'un de l'^utrCj ils ne remblent former qn'nn
feul œil , parce que la ttce cil inince & plare. De Gecr
penfe que Swammerdam le trompe j en ce que le
Monocle n'a rcelicincnt qu'un fe il ixll , c.|ui eft à
l'icau , comme les yeux Je la rl.ip^it des auites
infea.-s.
Son bec ou fa trompe , dir Swainincrdam , cil
pointiie & cranrparen:e , Se c\i\ ^vcc elle \;u'i! fucc
la nourriture. C'cfl ici t.'ne erreur de cet auteur, li
célèbre d'a:rk::r5 & à jufie iiire; le Monocle n'a
point d; trouipe , mais ui.e boaclie munie de man-
dibules , de iiiâ.-l'.oircs & d'arjtcnnulcs, £c avec la-
quelle il avale les alimens.
Ses parties bra'ichars , nu les antennes, partent
cliacune J'uii feu! :;o.'C, p'acé fur les i5paules ^ qui
ic divife cnf'.ite e,, di uvljraBclies : chajue branche
e:l fubdivitc ■ .•!! noi^ urticulations , dont les deux
première , n coi-'-rer du tror.c, jettent chacune une
petite parnc ci: fot.ne de p;iil , & la troiiième arti-
ciilaiion produi: trois peiires parties fcmblables ,
qui toutes fcuiblent être encore fubdivifécs.
Son mTUvcmcrt dans l'eau fc fait de trois ma-
nières. Prem'c'cmc'it, il nage en ligne droite ou ho-
rizonta'emcnt , remuant les iras branchus fans in-
terruption. En fécond lieu, il nage inégalement ou
enzigjag, tantôt haut S: tantôt bas, defcendant
quelquefois au fond de l'eau , & remontant d'autres
fois jufqr.es près de fa furface ; fon mouvement
imite a!ors , en quelque manière , le vol des Moi-
neaux ; il tait comme de petits laucs dans 1 eau , ce
qui eii la raifon pourquoi r.\uteur lui a donné le
nom de Pu^e aqajcique. Son troifi^me mouvemerr
cft, en quelque manière, (emblable a celui de cer-
tains Pigeons , qui font la culbute en l'air , ou bien
à celui d'une roue en 3.A on ; car il baille la tête &
relevé le derrière fcui fans interruption , & avec vî-
tclfe , ce qui le fait tourner en rond comme une
roue. Quelquefois il fe tient plufieurs jours de fuite
(ufpendu à la lurface de l'eau, & fouvent il y rcfbe
au fond, mais fans pourtant y être jamais eu parfaite
tranqmllue.
Son corps eft couvert d'une peau tranfparente ,
en forme d'écailIe ou de coquille , qui fe joignant
par-derrière fur le dos, eft ouverte pat-devant tout
le long du ventre, & au travers de laquelle on peut
■voir la queue , les pattes & les autres parties du
corps. L'ir.leéle poulie fouvent la queue en dehors
de l'ouverture de l'écaillé , & la retire en-dedans un
inftant après : on peut diûingucr dans cette queue
«n ir;te;"lin qui y cft renfermé ; 5: fon bout cli divffc
en deux pointes roides & déliées comme des che-
veux , d'où l'on voit fortir deux autres petites parties
en forme de poils. Ses pieds oirfes pattes font placés
comme ceux des écrevilles , ayant à-peu-prèb le même
mouvement, dit l'Auteur.
Dans la partie poftéricure de ftMi corps , du côté
du dos , on voit de petits points noirs , qui foiit les
œufs dont il fe déchuge dans la fuite ; après quoi on
trouve dans l'eau un grand nombre de petits ani-
maux blauclia.res , f\;mblables
à la
ucr.e
K qui y
nagei,r con.i.ne elle ; ce fo.it 1
speti
ts loi
tis de ces
mêmes aufs.
La couleur de cet i.ifeéleeftr
^ugcâ
re&
lefTemble
allez a celle d- la chair, q-,. a
j -.iiiir
q.^c teins
dans l'eau ; ia peau extéii •..
lit alî;z
femblable à celle des poili :,
Iles font
difpoftes comme les raa.li.s
ungc de
peau co.nmc ici Poui.
On trouve ordinairement ce; ir.H^lcs rians 'es ci-
ternes ou réfervoirs d'eau d^ . r en ul'a"c
dans les villes de la Hol'an I i ims Tes
eaux douces des foliés ttr. _. ... _ Je licur-
be Quand ils s'y rencontrent e.; i..j:iii iionure ,
l'eau paroît comme chanj,ée en fang , a caufe de icui:
coulcur rougeâttc.
Voilà le précis de ce que Sv.'ammcrdam a obfervé
fur ces Monocles. Mais aucun Auteur ne les a dé-
crits & examinés avec plus d'',.\.:L::;'.iLle ;uc ?;hœ;Ter,
qui ne p,,llï rien de ce qui a ..n.l j.ie i.irj-ort a ijur
figure Si i lears p-opiIctLls ; il ci; re hu toiit:s les
parties , dans un grand dé:.i:l , ne n ^^i'ge pas L.
moindre petite circonlun;; qui ksrcg:,-.dc, ^^: l'on
peut dire qu'il s'ariétc même Icavent a des mi' nties
qui rendent ion récit très-long & tièî-diffus; nous
ne parlerons que de ce qu'ils ont de plus remarqua-
ble 5; de plus aifé a être vu , avec un Auteur bien
rccommandablcj de Geer.
On remarque d'abord que la tête Se tout le corps
font cou-erts d'une peau écaillcufe ou cruliacée, eu
plutôt d'une coqui:le ovale , ouverte er-Jcvant de-
puis la tête juiqu'au derrière , ou jufiu'a u.>.- longue
pointe roide ecal^ment écailleufc , qui fe trouve a la
partie pcftérieurc de la coquille, & qui dîflingue ce
Monocle d'une autie efpèce , qui lui reilemble' beau-
coup. Ce:te coquille efc comme béante tout le lomr
du dellous, mais fermée du côté du dos, ou elle
forme un tranchant très- aigu ; car le coi ps de l'in-
fede & la coquille font très-applatis vers les côtés ,
ou feulement très-peu convexes, de façon que leur
grand diamètre cft du deffus en delTous. On ne peut
les repréfenter que comme couchés fur l'un des
côtés , parce qu'il eft très- diiîici'e de leur donner une
autre attitude , & de les y maintenir fous le microf-
cope, St qu'il faut toujours les tenir dans l'eau en les
delfinant. La tête, qui elt comme bollue , n'eft dif-
tinguée du corps , du côté du dos , que par un lé<Ter
enfoncement, mais en devant il y a entre ces deux
parties une longue & profendc inciiion , qui les fé-
pare l'uue de l'autie.
702
MON
Les deux brjs lamitîés , ou antennes , placés près
de la tête, au-devatit de chaque côté du corps , &
perpendiculaircmem à fafuitace, étendus a la fa-
çon des ailes d'un oifcau qui vole , font très-jolis
quand on les rcgaide au microîcope ; leut couleur
efl blanche & tranfpaieme comme ducryflal Chaque
i>rjs eftcompofé d'une giofle tigi' cy'indiique, aita-
chcc au corps par quelques ar iculations aunularcs ,
au moyen dcfquellcselic fe meut en tout lens cunimc
fur un pivot. Cetie tige jette deux branches plus
di'liées, également à-peu-p:ès cylin^lnques, S: com-
pofées chacune de trois articles, jouiis cnfemWe par
des articulations mobiles ; la branche ellc-mcme tit
aulli articulée à la tige. Le microfcope fait voir, dans
ia tii;e & dans les branches .plufieurs raies iranfver-
fales & longitudinales, qui apparemment {L>nt les
milfclcs ou les tcnd.")i;s, qui leur donnent la force &
la roiJeur convenables. La branche extérieure cft
sjariiie à l'un de ces cotes , de deux longs filets très-
déliés en foime de poils , qui panent des deux arti-
culations qui jiàgnent enfembie les trois articles de
cette brsnchc i mais l'autre , ou l'intérieure, n'a
conllamment qu'un feul filet latéral, uni a l'articu-
lation qui fe trouve entre le fécond Se le troilicinc
articles de la branche ; l'une & l'autre branches font
terminées à leur extcérnité par trois filets, entièrc-
incnt fcmblables a ceux qui le trouvent aui côtés.
Tous CCS filets, qui tont flexibles & mobiles à leur
bàfe , font f;arr.is oies deux côtés de petites barbes
à- [^eu-près comnic les plumes , mais qui lontfi fines,
qu'elles ne paioillenr qu'a peine au meilleur des mi-
crolcopes. Cl-.aC|Ue h'cc eft garni d'une articulation,
environ au milieu de fa longueur , où le trouve une
petite vertèbre , Si d'une (econde articulation p?ès
de fon extrémité, qui cft d'un- finelle exccflive :
CCS articulations auj,mentent la flexibilité du filet.
C'efl par le mouvement de ces deux [•rus branchus
que le Mono.-lc niii'e ; ce font ces vérir-jies na-
geoire? -i i-c îcfi J' lies il b.it l'eau avec vîteiie , en
les haulinnt & en les b.»iiiant alttnuiivement , ce q'ii
le fait avancer d^ns l'eau , ordinairement corair.e
par fecoufles , ou comme par de petits élans ; mais
il fe meut encore Je plufieurs autres manières. Il
nage quelquefois pcrpendiculaiiement en haut, &
d'autres fois il defcend direélcment en bas, faifant
encoie des tours , des déti;urs , & des circonvolu-
tions de toute les façons , en foite que leurs mou-
vemens ne (e bcrp.Liu pas uniquement aux trois ma-
nières dent parie Swaiumetd.im. Lcsp.ittes, félon
de Geer, n'aident en rien a la nage, mais la queue y
femble contribuer quelquefois, qu^nd le Monocle la
poi'lfe avec force en arrière. Dès qu'il tient les liras
entièrement en repos, il defcend peu h. peu au fond
de 1 eau par fon propre poids , parce que fa gravité
fpécifique furpalk un peu celle de ce Huide.
La tête fe termine cn-dolTous en une cfpèce de
jbile 6c faifant corps avec
MON
refle de la peau écailleufe, ou de la coquille , dont
il n'ell qu'un prolonijeine:'! C'elt ce iec avancé que
Swammerdam a fluircr.cnt regardé comme une
trompe, au mcycn de la jutde il a cru que l'animal
fuçoit fa nouriiture , a I., façon des Puiuiles d'eau,
& d'autres infeûes aquatiques qui réellement ont
une tronij-e faite a cet ufage. Le Monocle n'a point
de trompe , mais une véritable bouche bien orga-
nil'.'e, placée dans la coquille , a l'orifice du grand
inteltin, qui paie urt tout le corps. 'Vers !c haut,
ou au foaunet du la tête , on voit urc taclu- circu-
laire noire, qui eli réellement une malle anondie,
placée dans la tête : on la voie ddlinclemcnt eu re-
gardant le Monocle en-delloiis , & de chaque côté
a travers l'écaillé tranCparenre. Cette malle noire,
qui, félon de Gcer , eft ui ique , c'cfl-à dire , qui
n efl: point compolée de deux globes réunis, cil
le véritable a-:l de l'infeéle , & a une furface rabo-
tcufe &: inégale , ou toute couverte de petits points
clairs Si tranfparcnts , comme de petites perleî , que
cet Auteur croit être autant de petits yeux , comme
on en voit fur la cornée des yeux à réfeau des
Mouches & autres infcdes. Cette malle eft mobile j
on lui voit prelque continuellement un mouvenier.c
de trémoudement , & en quelque forte de rotation
fur fon axe ; on voit encore très-dilhndement qu'c.le
tft renfermée dans un vailllau trani'parent , en forme
de tuyau, qui après avoir traverlé la tê"e , (e rend
dans le corps, auquefil femble communiquer inté-
rieurement.
La coquille qui couvre le corps de toutes parts
feroit exadement ovale, li elle n'ctoii teimir.ee au.
derrière par la longue pointe conique immobile,
dont il a été parlé. Cette pointe , qui n'eii: qu'an
prolongement de la coquille , clf héthrée des deux
côtés de petites épines ttcs-courtes, dont il y en a
de fembhtblcs fur une portion du tranchant de la.
coquille même, particulièrement en-delious. Suam-
merdam a tiès-b;en obfcrvé, -lue fur la furface de-
la coquille il y a des raies dilpofées comme les
mailles d'un filet , ou des lignes qui le cioilenc Se
qui forment une infinité de petits carreaux.
Les pattes , qui font carhées dans la coquille Se
attachées le long du côté da corps , font cm forme
de nîceoires baibues ; mais leur nombre & leur
vérual.'le figute lonc diihciles à démêler au travers
de la coquille , parce qu'elles font trés-tranfparentes
& garnies de plufijurs longues parties en forme de
poils , qui les rendent très-embrouillées à la vue.
Cependant étant parvenu, dit de Gcer, avec beau-
coup de patience .i ôter hors de la cc.]ui!le le corps
du Monocle, apiès l'avoir tué i]ir.-. une goutte d ef-
prit-de-vin, quelques-unes >'l's pattes le ir.oMrèrcnt
alfc: diftinctcment. Ou voit .ju e.les ont une forme
peu régulière , les unes étaiit a'orgécs & divif ts or
aiticul'aiions ; les autres applaties en forme de lames,
f'. toutes terminées par plufieurs filets mobiles en
MON
foime de poils , garnis de barbes très-fines. Les
pièces flattes ont a leur bord intérieur une luite de
longs filets un peu courbés, placés fort près les uns
des autres, & repréfentant alîez bien les dents d'un
peigne : ces rangées dv.- fiiets fe trouvent un peu en
lecouvrement les unes (tir les autres , & tout cela
eftla caufe de la difficulté qu'il y a de bien démêler
les différentes pattes. Mais il fuftit de favoir que ces
efpèces de pattes en nageoires font très-conipo!écs
& garnies d'un grand nombre de différentes parties, i
Quoiqu'on les compare à des nageoires, elles ne
fervent pourtant pas à la nage , félon de Geer ; mais
dans de certaines occafions k Monocle leur donne
un mouvement très-vif, & elles femblent avoir de
la onformité avec les ouïes de certains autres in-
fecl'.s aquatiques, cojïime les EcrevilFes, les larves
des Ephémères Se d'autres.
A l'extrémité du corps le Monocle eft garni d'une
grande queue mobile , qui dans le repos fe trouve
entièrement enfermée dans la coquille , & recourbée
en delTous, ou vers la lère ; mais l'infcéle peut la
déplier & l'étendre en arrière , en la faifaiu alors
fonir en partie d'entre les deux battans de la cc-
quillc. Cette queue c[\ terminée par deux longues
pointes roides , courb;'es & mobiles , qui repréfen-
tent comme des ongles d'oifeau ; en-dcffous de ces
ongles elle eft garnie de deux rangs de po:
MON
703
iras branclius , & qui s'étend cnluite en ferpentant
jufques bien arant dans la queue, ou jufques près
de ion extrémité , où il a fon ilfue ; ce vaifTeau eft
le princi|'al inteftin qui reç 'it & digère les alimcns
dont on ie voit prefque toujours rempli, & qui lui
doni-.c la couleur verte dont on a parlé ; il fait une
courbure vers la tète , où ie trouve fon embouchure,
qui eft la véritable bouclic de l'infecle.^Onaicniar-
qué à cet inteftin , pourfuit de Geer , un mouvancnc
vermiculaire , un gonflement & une contraûion qui
fe fuccédoient alternativement, comme on le voit
dans les inteftins des grands animaux ; & ce qui
prouve encore davantage que ce vaitleau eft l'eito-
mac &c l'intcllin tout er.fenibie , c'eft eue j'y ai vu
palTcr les alimens que l'infefte avaloit , & qui en-
fuitc fureur poulies dans la queue , où ils fe mon-
trèrent en foime d'excrémens, que le Monocle re-
)-;ttolt par l'anus , ou par l'ouverture de l'inteilin ,
qui fe trouve près de l'extrémité du dcllous de la
queue».
^ont ce Monocle fe nourrit , & donc
qui lui font ncceifaires , eft
igees
ère , entre lefqucUes le trouve 1 illt
du grand inteftin qui parcourt la queue , & dont
l'ouverture donne (ortie aux excrémens. A l'endioit
où fe fait la courbure delà queue en forme de coude,
on voit deux filets coniques , dirigés en arrière , &
faifant toujours un angle enlemble , comme les deux
pieds d'un compas ouvert, ils ont au milieu de leur
longueur une articulation qui augmente leur flexibi-
lité. Enfin le bord poftérieur , ou fupérieur de la
queue, félon l'attitude que tient l'infeite , eft garni
de quelques pièces en foimc de lames plattes ix an-
gulaires, qui le rendent comme découpe, mais dont
i'ufage n'elt pas connu.
La grande tranfparence de la peau ou de la co-
quille de cesMonocles a permis de voir alfez diftinc
tement au rravers , la Itruciure des intellins & de
quel.jues autres parties internes. Vers le haut du
dos , immédiatement au-dcl!us de la ma''e des ocut',
on voit une partie ovale très-tranfparente , qui a un
mouvement continuel de contraélion a de dilatation,
qui paraît être comme involontaite , & qui dure
c.onftammcni jufcu'j la mort de l'animal ; c'eft fan'
doute le cœur , doué d'un mouvement de fyltoie 6,
de diaftole. J'ai encore vu, dit de Geer, circmer
dans toutes les parties du corps & de la coquille une
infinité de très-petites particules tranfparentes, qui
peut-être (ont les globules du fang.
Au milieu du dedans du corps il y a un gros Vaif
feau cylindrique tortueux, de- couleur verte , qu.
prend intérieurement fon origine près de la bâfe des
La manié
il attire les ali
tout-à-fait finguliére. Quand il ne nage point , ou
quand il fe tient dans l'eau en repos, il remue les
pattes Si Icuf donne une grande agiration , comme
s'il ramoit avectUes. Ce mouvement rapide produit
dans l'eau un petit ccnirant, qui , diti^é vers la tète
& le corps de l'animal , y entraine toute les mauères
menues , & probablement zutYi les petits animaux
microfcopiques, dont l'eau des marais efl remplie
en tout temps ; ces différentes matières , ainfi atti-
rées , font portées 8f accumulées dans la grande ca-
vité qui fe trouve entre les deux battans de la co-
quille, où la bouche de l'infeéte eft placée, u Après
avoir fait ainfi une certaine provilion de matière
alimentaire, je lui ai vu, continue de Geer, remuer de
certaines petites parties , placées en-dellous de l'o-
rigine des brus branchus ^ ou bien tout près de l'em-
bouchure du grand inteftin , mais je n'ai pu dé-
mêler la figure'de ces mêmes parties , ne les ayant
remarquées & reconnues que par leur aélion. ( Ce
font les p.irties de la bouche que nous avons indi-
quées).A chaque mouvement qu'il donnoit à ces par-
ties , de petites malTes de la matière qui flottoit dans
l'eau , furent entraînées & comme poulfées dans
Inreftin , comme ie le vis diitn.dement dans un
Monocle placé au microfcope , dans un petit verre
concave uù j avois verfé un peu d'eau ; à chaque
fois il fembloit avaler des parcelles de cette ma-
tière , comme des alimens qui entroient dans l'in-
tcitin. Je crois dcnc que les parties , dont il s'agit
ICI, font de véritables dents, qui fervent i broyer
les alimens avant -lu'ils foient avalés ; c'eit ce que
leur adion & la dég'utilion, dont elle eft d'abord
privée, femblent confirmer pleinement, & c'eflaufîi
le feuiiment de Schceffer , qui a obfervé la même
hofe , & qui même a donné la figure de ces dents.
qui
J'ai encote rcmanjuéj qae
les matières avalées
704
M O N
niontoient & dcfccndoieut à différentes rcprifcs dins
l'inteltin , avant que d'être potillces plus loin dans
le corps , mais qu'enfin elles diLparoiiroient. Le ù-
perflu , ou les plus groilcs particules des dirféi entes
matièies qui flottent dans l'eau , & qui par le petit
courant, pr.iduit par le mouvement des pattes,
fcn: également entraînées entre les deux battans de
la ca.juiUe oii elles s'accumulent, font enlevi'es i5c
repoullées de temps en Temps par un mouvement que
ie Monocle donne à la queue dans i'cau , en l'avan-
çant du boid, & puis la repouilant en ariièie , ce
qu'il répète à pluiicurs rcpnies ; je crois que les
deux pointes courbées Se mobiles , qui terminent la
queue , font principalement faites pour enlever &
dégager ces matières hors de la coquille ».
« C'eft à-peu-près de la même manière, que les
larves des Coulins , & quelques larves aquatiques
de certaines Tipulcs attirent leurs alimcns vers la
bouche pat le mouvement de certains orsranes qu'el-
les ont à la tête, & qui produifent dans l'eau comme
(de petits coutans m.
« 'Vers le haut du grand inteftin , tout près de la
tête , )'ai vu deux autres vailleaux courts , cylin-
driques & arrondis au bout, qui relfembloient a des
intertins aveui^les , & dans le (quels j'ai remarqué un
mouvement de contradion & de dilatation , ftm-
blable a celui du grand inteftin ; mais je n'y ai point
vu paifet des alimcns. La tranfparencc de la co-
quille permet encore de voir des inufcles , qui par
tent des environs de l'intelHn, (e rendent vers le
dos , ou vei" la furface intérieure de la coquille , &:
çjui fervent fans doute a attacher & a unir le corps
à la coquille , qui couvre l'animal comme une peau
Cruilaccc «.
On voit très-fouvent de ces Monocles, qui , pla
ces de côté , furnagent a fec , & tlottcn: fur la fur-
face de l'eau , où ils font des etforts continuels pour
s'y replonger , en remuant leurs iras , qui les ii)nt
aller alors en rond & en lignes fpirales fur cette fur-
face ; mais tout cela en vain & lans qu'ils puidcnt
réuffir à «'er.foncer dans l'eau. Cela leur arrive quand
ils s'approchent de trop près de la fupcrficic, & hur
peu de pcfa:-Kcur les retient alots dans cette pofition;
pour les faire enfoncer , il faut leur donner un coup
afTez rude , après quoi ils fe remettent a la nûgi
pomme a l'ordinaire.
Sv/ammerdam a déjà remarqué qu'ils muent ou
changent fouvenc de peau , comme les Ecrcviil^:.
&^d'avitres infedles ; j'en ai eu , dit de Geer, moi-
même une preuve fur ceux que je gardai dans une
talTe d'eau , & qui étpicnt déjà parvenus à leur
grandeur parfaite; :. u,a jour je tiouvai auprès de ces
AIonoclcs_ une dépouille coii^pktte , dont un d'eux
s'étoic délait ,,qui é:oit très-tranfparente , & à la-
(jgej.'c il .iCiïian.^uojisucuue d,:sj>i:t,ie5 qc; rjr.fcik i
MON
la coquille même le rcnouvellant égalerr.ent dans ti
mue, comme l'écaille des Ecrevilfes , clic n'eft donc
pas de la nature de celle des jMouIes ou des Huittes j
mais on doit plutôt la regarder comme une peau
crultacée, qui fait partie du corps de l'animal,
abiolumcnt comme l'écaïUe dans les Ecrevifics.
Ces Monocles , prcfque dans tous les temps , ont
au-dedans du corps un grand nombre d'œufs, placés
& amoncelés tout le long du dos, ou plus exaâe-
ment entre le dos de la coquille & le grand inteftin ,
&: qui paroilfent diltiudlement au travers de cette
coLjuille , ou de cette écaille. Ils font d'abord par-
faitement ronds, ayant dans leur milieu un petit
corps circulaire , qui repréfcnte en quelque manière
le jaune des ccufs des oifeaux; mais on a obfetvé
que peu a peu , & de jour à autie , ils perdent leuc
iigure arrondie, & deviennent alors alongés & de
forme irrégiilière, augmentant de plus en plus ea
volume , jufqu'a ce qu'enfin on y apperçoit du mou-
vement produit par les petits , qui commencent a fe
développer &; a le remuer dans le ventre de leur
mère, & c'eft alors que le moment de l'accouche-
ment approche. Le Monocle baille pour lors fa
queue & in fait fortir en grande partie hors de la
coquille. S: dans l'inftant même les petits fortent de
Ion corps tous à la fois & comme a la hâte , par une
grande ouverture que lailfc l'éloignementde la queue
entre les deux battans de la coquille , vers (a partie
poltérieure cn-dcllous de cette môme queue. Dès
leur naillance les jeunes Monocles , qui alors ne font
pas plus grands que de irès-petits points , nagent
avec vîtelie , & ils font femblables à leur mère , ex-
cepté que la pointe éc.ulleufe , qui termine la co-
quille, clf à proportion plus longue, un peu courbée
en arrière & placée prefque dans une même hgne
avec le das, qui ell ^-peu-près tout droit , n'ayant
pas encore la courbure 3: la convexité qu'il aura
dans un .îge p'us avani..' , & qui ell: plus rapproché
du grand iatcllin ; car a mcfurc que le pu-titMonocle
augmente en ç;iaiideui , Ion dos s'élève & devient
plus voucé , pt'ur tonner tntte Un &: l'intedin la
grande cavitj dcltiiiée a log-r les crii's, & qui cft
la véritable matrice Ai I luitcte. Lis petits nou-
veau-nés font blancs & très-tranfpaic.its.
Schalïcr croit que ces Monocles font herma-
phrodites, qu'ils pioduifciit tous des petits, mais
que cependant ils s'accuu'k-nt , comme ks Lima-
çons^; il a nicnie cru entre ou leur accouplement ,
mais pas .jllei dillindemcnt pour en pouvoir décider
avec alluraiKe.
Linné a parlé d'un petit Monocle slTci remar-
quable , dans les termes fuivans: "C'eil une co-
quille , dit-il , plus grande que la graine des cho'x ,
ovaTe , alongée , égale des deux bouts, bcfluc en-
devant & arrondie. Elle relTemble donc entièrement
» une coc^uilk à deuy fe*ttans j mais dans les esquilles
MON
à deux batrans , l'ouvertuVe eft du côté le p!us
mince , a la cluir de l'ammal du côié le (j!us gros ;
c'cll tout le contraire dans ce Monocle Qj-iod on
le tire liorj de l'eau, la co-iuiUe fe f;;nti_- e,.tière-
ment . & alors on le prer.drcit pcjr U j^r^ine de
c]uelque pla.iîe ; mais étant ouverte dans I eau , on
jureioic que c'cll une cocjuiJe à deux bactans. !i
nage dans les eaux avec beaucou;.' de vîtclîc, comme
les ai.rrcs Monocles. La coquil'c cil de couleur T-Ic
ficceiidiée; & quand l'inledc io ivre , il Kut foni;-
par un de les bouts p!u>-> h" iî u- ■ ^j.aMx .^ b'an-
cbâcres , eu forme de p-.i.,'. Cell en ix.i ;:.-.■:'; ces
filets cju'il n.sge avec ctrlc:ice, t\ il ne le rcpofe
point avant d'avoir lepcor.trc un luraç n ou .];:el-
qu'autie objet, fur lequel il te place vol.naevs a\cc
fes camarades ; il y marche Si. s'y atrétc avec les
pattes. Quand il fe rcpofe > le corps er.ticr eft caché
dans la coquille.» Cette courte dc-'ciipiion donne
une id-c géi'.crale dé cet infcfte. Nous allons joindre
les remarques fuivantcs de de Gecr.
ce Ces peurs Monocles varient en grandeur, ftlon
l'âge , les uns n'étai,tpas plus grands que des graines
de millet, & qui font d'un vert clair; mais les
autres , qui font verts , avec des taches plus ot>f-
cures ou foncées, (ont prefque de la grandeur d'une
petite grame de chanv.-e On trouve encore de ces
Monocles, dont la coquille cil également verte , mais
bigarrée de raies itréguhères d'un vert plus f 'iicé, &
d'une glande tache couleur d'orange vers le dos , S:
qui paioît être produite par des pauies inieines , qui
fe font voir au travers de la co^uiiie. Il y en a en-
core d'autres tout jaunes; d'autres bruns, à taches
obl'cures ; enfin, ils varient beaucoup par ieuis
couleurs , mais tous patoilîent néanmoins d'une
même cfpèce. n
55 L'enveloppe extérieure da corps du Monocle
eft de la figure d'une véritable coquille biva've ou
à deux battans, entièrement femblable à celle d'une
petite Moule de rivière, dont les deux pièces font
ovales , convexes a l'extérieur, an peu bolUies vers
le dos, & un peu concaves du côté du ventre. Ces
deux battans de la coquille font (éparcs l'un de
l'autre dans toute leur circonférence , excepté du
côté du dos , où ils font unis enfemble dans un cer-
tain cfpace par une efpèce de ligament ou de char-
nière mobile , (ur laquelle ils fe meuvent, entière-
ment à la feçon des Moules. Cette coquille , dont
les bords font garnis tout autour de petit' poils très-
courts , eft eiaderaent fermée quand l'inleéle fc
M O N
70J
tient en repos; mais quan
d il
fe de
dul
mouvement , il l'ouvre comme une Moule ouvre la
fienne } enfin , elle eft dure , ctuftacée & cafiante ;
jnais c ert; dommage qu'elle ne fou pas plus tranfpa-
rente, pour qu'on puillc voir au travers les difté-
rentes parties dont l'animal eft compofé , éi qu'il
tieui toujours «nferraées dans la coquille pendant
qu'il elt en lepos ; ou , quand il les fait pitgîtiç
tiifi.Nut.aa Injttits. Tom. y il.
en-dehors de cette r.ièmc roqu'l'e, il les remue
fans celle avec tant de viiclll-, qu'il tft très-didicile
d'en démêler le nombre 6c la figure. Néanmoins , à
force de les obfervcr adiduemcnt , & de failîr les
niomcns favorables où il tient fes membres quelque-
fois en repos & a découvert , j'ai rema'qué que ceuE
, qu'il fait lottir de la co.juille, lent de trois lottes,
c'elt-à-dite des bras , des pattes Se une queue. »
" Les à£\ixbras, qui forrent du bout antérieur
de la coquille , & que Linré a nommé des filets en
fo nie de poils , font longs, tits iiexibles &: cour-
bés en arrière, Hivifés en plulieuis articulations,
iTjUi Itiir doiiiitnt beaucoup de fouplLlfe Zi de flexi-
bilité. Ils prennent leur oii^ine fort avant dans la
coquille, ou allez loin de fes bords, ôc ils fonc
garnis vers l'extrémité , d'une toiitfe de longs poils,
qui forment une aigrette au bout , & dont les uns
partent des ditférentes articula ions &: les autres de
l'extrémité du bras. Le moi.veaient que l'inleclc
_ donne a ces bras , eft toujours dirigé en arrière on
du côté du dos; il peut les couiber confidérabk-
men: dans cette diteClion , & c'eft au moyen de ces
parties qu'il nage avec vî:eirc , s'en (ervant alors
comme do nageoires , a la fa^on des autres efpcccs
de Monocles. >•
" Les pattes qui fortent d'entre les deux battans de
la co.;Uille du côié du ventre de l'infedce, font plus
dirticiies à ic-onnoître. Il y en a d'abord deux paires
ailèz Jilliucies , placées l'une en devant & l'autre
vers le derriète du corps; ces p.ittes font divifées
en articulations', *i garnies de po.i-. ; les deu?; an-
tcri-;ures, qui lont plus longues que les auties , Se
dir!L;:es ou cotitSécs en ar.ière , ont pludeuts
lo/gues partie; délices , qui rciTemblent à. des poils ,
niaii qui fi;nt l'o.Ç.ce de crochets ; eau j'ai vu l'in-
fecie fe cramponner contie le plan de pofiticn au
mo.en de ces parties' courbées , qui font htuées ail
b'iut de la patte ; mais on y voit encore vers les
côiés quelque peu de véricables poiis. Les deux pattes
poUéneures , qui fjni couibécs dans un fens con-
traire , ou du côté de la léte , lont t.rininécs pat
uu l'cLil cfochet pointu , courbé & allez long. >i
» Mais outre ces quatre pattes , l'iufcde en a
encore d'autres plus peti.es , courbées , garnies de
poils , & tetminées pat des pointes crohues , fcm-
blables à celles des deux grandes pattes aptétieurcs.
Ces petites pattes, qui lont également d^vifces ea
arrir ulai.ons , 5t placées entre les deux pares des
grandes , ne pafTent que fort peu les bords de la
coquille , 5c elles ne le font uniquement que quand
le Monocle marche fur quel |Ue objet , comme il le
fait l'ouvcnt; c cil al. rs que je les ai vu'es, & tou-
jours dans un mouvement contmuel : quoique je les
aie encore remarquées dans des coquilles que j'avois
ouvertes , il m a pourtant été impolliMc de compter
leur uombie , ^'ajce qu'au mendie atiouchemcnc
Vvvv
7o<î
M O N
rruix!;;;- lui ■
l'eau & fa li
(ercb'e Jo: ,
ClUC'je Joui:
«ians '.:. eu •
C|«e dsns ,•
aiîcz ^l.-i c:
faire !^:r.r
cor]n?|i- -
,; font pliiS gaèics
uche MU <
a ou fi p,.
grolTcJ ,cy!ii:ij;iqu
bout;. 51
l tcu:
«ju.lc
FOU, II
ae
L'ayant ohfiivé le Icndc
ccitain coirs mince &
fcs c6:t'i , & nue je rc
M O N
es . cùuibccs £; ai-.ondies aiiï deai
^-"'; chaiigcnt de pe.-u comme
. • ; r.:.ns ce qu'il y a de plus
: ce u'eft pas leu!c!uenc le
'.]■.:.■", m,;!'; (]ue la co-
- : ■ mps d'iaïc Jc-
■ i'^ird de leur
.-:. i.-u.ui:.. li...... 1 .juc je fii cecte
'vionocle de cette elpècc^ qcc j'a-
jne pciiie ta'.le rcm;'iie d eau.
lain, )c m'appeiçus d'ua
1 trar.fpaient qui flottoic à
:.us d'abord avec •Itoni.s-
iieur
■voir
lifte .'.:
l'une .:c
les.K.nt.es v
coquiJc , il n
quatre tTamif.
ct.u le principal '
5> Cette (]i;cuc
licir.c r ,
: ;aces
• . ■- le lont
ci'cure de la
lesiira, les
:'ii pour lors
autre-, p
mcnr. Ci
la co-niiii
po.
pattes, & ,_ya-.i o c. d. i.n cx:..iuue une leconde
courbure op'iof'e a ru'ure , en fuite o-.i'elle a une
Jnficxion qui lui djnne ia' fissure de 'la latreS;
comn-.e elle c:1 mobile ;! fa b.Vle , le Monocle peut
la pouller en arrière fc la faire fortir en partie hors
de la coquille. Mais il faut encore obferver qu'elle
cil double , on compofee de deux branches d?-
Itçes , refendues dans prefque toute leur longueur,
& dont chacune efl tciminée par deux petits filets
«Jrliés e;^ fjiine de poii'i ; & comme ces dtiix bran-
che-; , quand la queue eft dans l'inadion , font tou-
jours exadcmciit appliquées l'une contre l'autre ^
elle ne paroît que iimple. jj
>' J'ai encore trouvé dans îe corps de ce Monocle
quelques petits g ains ronds de couleur rouge , qui
avû'ent l'air d'éire des œufs. J.es excréraens qu'il
«■•jette ca abondance, loat des maflcs noiiâucs slTez
. : ' ; i Je la
:; de
. : c; de
. . des
!':• ; . i: i . ic csacle-
'il i.i'.'t iu. , : , c'cft que
L-,r lc;e:, ■ , , ...Lie, ce qui
!e fdit pauu' rjj co j'S de l'animal ,
-' t ci'(.nvel(^p!-c eu de peau ciuftacée,
dic les partie'; molles dont il eft ccm-
t en juci ces pc:i;s infectes rcH'cmblent
encoie:it;\ M nies, avec cette dilféiencc néanmoins
que ccl'cî-ci i.c niiKait jatnais , Uurs coquilles loif-
fant toujours a niclure que le coips de l'arimal s^ig-
inente en tirailleur. D'aboid après .la mue, le Mo-
nocle ert d'un vcrf plus clair & plus gai qu'aupaia*
vant". .
En vo'j'ant préfenter l'hifloire d'un g^enre com-
pofé d'aufli petits infectes , dont la décocrvirrte ell
iMie forte d; conquête faite fur la nature , Se attefic
la puillance ce l'art, dont l'élude n'a pu stre en-
c.:ltivée , £c raériteroit bien , fans
' , ■ otis ne croyons pas
. : -lie , qa'cn expofanc
,. ' u ,K. i, = s par quelques ob-
'ervatcais .'.. i ;ùi .'', li;t quelques efpèces plus fa-
iks à découvrir. Wni' allons encore emprunter l'œil
& la plume d.; de Geer , pour faire connoître une
autre efpèce de Monocle, dont aucun autic Auteur
que SchœSer ii'avoit fait mention avant lui.
On trouve ces Monocles dans toutes les eaux
douces , pait.culiérement dans le? maïc^' S: les autres
eaux donnantes, ou ils vivent en tiès-giand nombre j
co
re qu
doute ,
po
uvoir
Jtes I
MON
ou en rencontre de grandeur différente , ftloii leur
âgo ; les plus grands ayant environ le vo^uraw d'une
petite graine de chanvre.
«Le corps de l'infede eft de figure à-pcn-près
ovaîc , mais a^pîatie des deux côcls, & convexe !c
loni; du dos. La lêtc, qui cil couverte dune peau
écailieufe ou crullacée , cil convexe cn-delfiis, mais
comme tron.quée en-devant, ou coupée perpcndi-
cuiaircmenc , en forte qu'elle a une figure irrégu-
lière & comme dfrorm^, ayant à fa partie ir.fé-
ricure, ou tout près de la coquille qui couvre le
corps , une e'pèce de bec avancé, mais immobile &
oui ne fait qu'une même pièce avec le refte de la
rete. Immédiatement en dcflous de ce bc: , que
Swamnierdam ;* mal-à-propos regardé comme une
trompe de fa Fuce d'eau brjnckae , la tête eft garnie
d'une grande cavité, formée par une cchancrure
d°mi-circu'ai;e très-profonde , ou qui s'avance fort
loin dans le corps; les parois de cette caviié font
nii-ices & écailleufes j £c ne k^u qu'ur-e continuation
de la peau cruliacée qui couvre toute la tète. Cette
profonde cavité m'a paru être l'orifice de !a véritable
bouche de l'infecte , qui fc rtouve plus avant dans
le corps ; car j'y ai vu entier les matières qui lui
fervent de nourriture, & qui y font appoitées par le
mouvement des pattes. I.a vraie bouche elt d rti ilc
à voir, à ca'.ife qu'elle eft placée entre les coquilles
& à lo:ig'ne du grand inteliin. En -dedans du haut
de la tétc fe trouve l'œ^l unique de l'infeâe , qui pà-
roît comme une tache circulaire noire , mais qui récl-
lemeiK eft un coips fphérique. corapofé a l'extérieur
de pluheurs peuts. grains,
V Vers les côtés de la tête fe trouvent les Jeux
parties remarquables , que nous avons nommées les
bras branchas , au moyen desquels le Monocle nagé
& fe tient en équilibre dans l'eau ; ils font entiére-
|nent femblables à ceux du Monocie Puce branchue
de Swaramerdam. Chaque bras eft d abord comjoié
d'un tronc fimple , ariiculé à la tête , & par copfé-
quent très mobile à fa bâfe , & qui jette deux bran-
ches cylindiiques , mais un peu moins grolTes vers
l'extrémité , divifées chacune en trois articles mo-
biles ; ces articles, de m.ême que le tronc, d'oti
ils partent , font compofés de fibres ou de mufclcs ,
les uns longitudinaux , & les autres tranfverfaux.
L'une des deux branches, ou l'extérieure , jette deux
parties latérales déliées en forme de poils , qui font
mobiles & articulées aux jointures des divifions de la
branche ; mais l'autre branche , ou l'inrérieure , n'a
qu'une feule partie latérale fembiable , qui fe trouve
placée it la jointure du fécond au troifième article j
c'eft ce qu'on obfcrve confta:r:mcnt dans tous les
individus. Enfin chaque branche eft terminée par
trois parties femblables , également mobiles. Ces
parties fétacées , qui à la vue fimple ne paroiiïent
que comme des poils , font fubdivifées chacune en
4uaue articles mobiles à leur bâfc , dont le Teceind
MON
707
eft confidérablcment plus court que les aufes , fie
celui de l'exirémité terminé en pointe très-fine.
Comuie le Monocle doit nager par le mouvemenc
ccntiauel de ces bras , ils ont'befoin d être ertrènie-
iiient fouples & flexibles , 5: c'eft à quoi contribue
le grand nornbre d'articulations mobiles , dont toute»
leuis parties font garuics.
» Le corps même du Monocle eft enferiiié dans une
efpèce de coquille cruflacéc , à deux battaus, de
figure à peu-près ovale, fermée le long du dos, qui
eft convexe , mais ouverte le long du ventre depuis
la tête jufqu'au deriière , & formant intérieuremenc
une grande .cavité , qui contient toutes les parties du
véritable corps , entre autres les pattes & la queue,
qui paroiiïent au travers de la coquille tranfparcnte.
Les deux côtés de la coquille , à laquelle le corps
eft uni intérieurement , ne font que médiocrement
convexes , en forte que l'iniede elt afîcz applati , ce
qui l'oblige, quand il fe trouve au fond de l'eau ,
d être toujours couché de côté. La furface de cette
coquille n'eft point travaillée en réfeau , mais on y
remarque feulement des traits fins an peti courbés ,
dirigés Irlon fa largeur, & non traveiféspar d'autres
lignes. Il faut enfin oblerver que cette coquille n'eit
pas terminée en pointe par-derrière.
M Du côté du dos, tout près de l'endroit oii il y a
comme une féparation entre la tête & le corps , j'ai
vu da-ss l'intérieur de r.:nira.-.l , au traver'; de la co-
quille tranfparenre, une petite partie également pcl-
iucidc , qui y étoit dans un mouvement continuel,
ci qu: me parut être le cœur.
" Les pattes , qui fe voient également au travers
de la coquille , mai» qui n'en palient point les bords,
font phcées tout le long du ventre, & l'infeéle les
tient fouvcnt dans une gran'de agitation ; mais comme
elles font trèscompofées & enfermées entre les deux
pièces de la coquille , je n'ai pu les examiner aficz
pour en faire la defcription , & pour démêler leur
nombre & leur véritable figure.
" Le ventre eft terminé par une longue queue mo-
bile , recourbée en-delfous & dirigée dans l'inadioti
vers la tête , fe trouvant alors entièrement renfer-
mée dans la coquille , au travers de laquelle on la
voit cependant allez, diflindtment ; mais l'infecl-e la
poufi'ant fouvent en bas , & la dirigeant en arrière,
c'eft alors qu'on en voit une portion afi'ez grande
hors de l'écaillé. Cette queue , qui eft beaucoup
plus large qu'épaiife , eft mobile dans deux endroits,
c'eft-à-dire , à fon union avec le corps, & dans l'en-
droit de fa courbure , & c'eft par ces endroits mo-
biles que le Monocie peut la haulTer , la barder, Se
la diriger ou étendre en arrière ; car dans l'état de
repos elle eft comme coudée ou piiée en deux. Elle
eft terminée par deux parties courbées , pointues &
alfci longues , également mobiles , qui reiTcmblent
Yvvv %
7oS
MON
à Àcux longues griffes , & qui ordiiiaiicment font
appliquées l'une coutte l'aïuie , ne paroiiTant alors
cjue comme une pièce uniqce ; mais di;s que i'infede
remue fa queje , on les voit pour un inllant fe fé-
parer l'une de l'antre. Tout pr'.-s de ces pointes cour-
bées , au bord txtéiieur de la queue , on voit quel-
ques auir.'^ parties nts- trani.paien-c^ , égalmrr.t \
ctmrbc'cs & pointiK" , de longueur iriéirale , & f la- i
cées en dciiï langs , mais dont lufage m'eft in-
«onnu.
>5 Dins tout le loiîg de l'intérieur de cette queue nn
voit un gros vaifTeau cyliiidriqu- , qui clt I intefim
qui rer.fcrm: les excrémcns de ranimai , & ces excié-
mens , q''' fc:)t de couleur obicurc , (ont compoîés
de malles alon. l'cs , à-peu-près f^nibLiM^s aux crottes
<Je Souris. L'inti'^lii finit à quelque àiitance du bout
de la qu'tue , qui n'clt point garnie d'appendices an-
culairesj comme on en voit fur celle du Monocle
i^uce branchue. Un Monocle , que j'avois mis à par: ,
fe déchargea en moins d'une heure de tous les excré-
mens qui fe troiivoient dans fon inteltin , d'oii l'on
peut conclure qu'il a ceit^inement belbin de prendre
fouvent de la nouvelle noutriture. pour découvrir
l'ouverture par où pailent les excrémens, j'ai regardé
le Monocle fixement & fans interruption alfcz long-
temps , & enfin je lui ai vu rejetter quolquïs crottes ,
qui toutes fortoient tout près de l'endroit de l'cxtré-
n-.ité de laqueue , où fe trouvent les parties couibies
& pointues dont nous avons pavlé , en lorte que c'elt
là où eft rouvcttu:e (]ui leur donne liiue. C'cll dans
cet endroit de la queue que j'ai cru voir une grande
cavité alongée , qui intérieurement a une commu- I
nication avec l'extrémité de l'inteilin, où fans doute '
eft le véritable anus : car l'intcflin ne s'étcndant point
jafqu'au bord de la qi;euc , il s'arrête à -]U- Ique dif
tance de ce mém, boid, & les cxcrémens en forrcnt
néarn-.oins iiîucn.cnt , de- qu'ds (ont poulies ju('qu'à
l'oiifice ou l'extrémité de cet inteftin.
?■) A l'autre bout ce même inictlin fe prolonge juf-
qne près de la tèic , où , pour mieux dire , c'eft là
qui! prend fon origine , ayant communication avec
la bouche , 6c. parcourant en ferpenrant tout l'inté-
rieur du corps, pour fe rendre enfuite dans la queue,
où il ticuve fon ilTuc ; tout cela fe voit affez dillmc-
temenr au travers de la coquille Tout près de la
courbute de laqueue, au bo;d intérieur & à côté
de l'inrcllin , j'ai obfervé 'ntérieuicnent un corps
opaque, compote de plufieurs globu'es , mais dont
j'ignore l'u.age.
X Ce n'eft pas feulement par le mouvement des
Iras brancluis que le Monocle nage, la queue y fer-
vant:iulli q.-e'qutf us ; car j'ai obfervé que fouvent
il la recourbe conlidérablement en avant, & jufque
près de la tète , & qu'enfuite il la redrelle fubite-
ment , en la pou'Vant en atrière , & que rc mouve-
Rient fait ava.icer l'animal dans l'eaa , les parties
MON
courbées de la queue fcrvant peut-être alofS comme
de nageoires pour repouder l'eau. J'ai remarqué
que pendant qu il nage , foit par le mouvement des
brui , ou par celui de la queue, il tient pour lors fcs
pattes dans un parfait repos ; mais que dès qu'il s'ar-
rête , il met d'abord les pactes enjeu , les remuant
fa;^s ccfe comme de petites nageoires ; les pattes ne
ici vent donc point à la nage.
=> Dans leur jeunefTe ces Monocles font d'une cou-
leur blanchâtre & tranfparente , S: les deux longues
pointe^mobiles qui terminent la queue font bruues;
mais parvenus i leur grandeur compictte , ils font
vcrd.îtres mêlés de brun. C'eft alors qu'ils portent
Oïdinaircment dans le corps un ad'emblagc d^ocufs
ronds d'un vert obfcur , placés près du dos dans une
giandc cavifc qui le trouve entre le véritable corps
& le bord fupérieur de la coquille. Ces œufs devien-
nenr oblongs par la fuite j 8; peu à peu les part-es
des jeunes Monocles, qui y font enicrniés, i"c dé-
veloppent & s'animent , fans cependant quitter en-
core le fcin de leur mère, dans lequel on les voit fe
remuer; mais parvenus à terme , la mère, bailunt
laqueue confidérablement , leur donne un pallagc
libre, dont ils piofitent dans le moment, fortant
trais à la fois de leur prifon , ou de la coquille,
comme j'en ai été le témoin plufieurs fois, en forte
que les petits, qui ont à-peu-près la figure de lear
mère , éclofent éta u encore enfermés dans fon
ventre , d'où ils fonent pleins de vie £c de vi-
gueur »,
C'eil: particulièrement cette cfpèce de Monocles
dont la couieuf .:v la multitude taifant quelquefois
paroître l.> taux luuges comme le fang , dévoient
rcfanJ:' i :e 'e icircur dans les efpnts vui-
gaircv. Cctt; pi'^(euui.e tranfmutation de l'eau en
lang , a cte remarquée en tout pays. En Suède, dit
Linné , l'un des trois étangs qui fe voient dans le
jardin d'Upfa; , ;>: dans le juel il n'y a point de plantes
aquatiques, pa oie touj nirs fe changer en fang , au
1 temps du fo!ftu.e d eu- , fut-tout par le temps calme :
i aiors , tous les matins , ajoute le même auteur , cet
) étang paroît , de ii'us les quatre coins , comme ii on
i y avoit répandu de 'a poudre à canon. Cette poudre
' voyage pcu-à peu des bords au cemre , comme au-
t.i'ot d'armées raarchjnt en ben ordre , i: au bout de
' quelques heures , elle s'arrête & s'allemble toute au
i centre de l'étang. L''eau fur laquelle cette poudre a
parte j paroît couverte d'une pellicule gri'^âtie &
piefqu'imperceptitir. £i l'onramalfe un peu de cette
poudre dans une cu;ilcr, on voit avec étonnement
que tout eft en vie. Hn même temps on voit (ans
l'eau une fubftancc rmguii.e , qui rougit l'eau où
elle fe trouve & la fa't paroîtie couleur de chair:
cette fubllance paroît tantor plus , tantôt moins
folide 5 elle fe dill'out <]uelqutfois & devient invi-
fible , pendant qu'une atirie nouvelle prend fa place.
L'eau eu eft alors fi icmplie, que perfonnc n'of*
MON
s'en fervir pour la cuifinc. Vers neuf ou dix heures
du matin, coût feiiible le difroudre & dilparoître;
mais le même phénomène fe renouvelle vers le foir.
On l'obferve aulll de gran.d matin, fur-tout lotf-
gu'il a plu pendant la nuit.
On trouve alTiz communémcnr une autre cfpècc
de Monocle dans toutes les faifons de l'anncc , dans
les eaux des marais, des étangs & des tuillcaux,
oii louvent ils fourmillent & fe multiplient extraor-
dmairement ; quand ils ont rout leur arcroillement ,
ils ne (ont guèrcs plus grands que des Puces, &
proportionnellement plus petits dans leur jeunelTc.
Plufieurs Naturahftes modernes ont fan mcr.tion de
ces petits infeftcs , & parmi ceux-là, Leuwenhock ^
qui le premier de tous en a donné une bonne ngure,
i»; qui a fait à leur lujet les remarques fuivantes :
"Ils ont, dit-il, une queue fourchue, dont chaque
moitié tli: encore divifte en qiiatre parties , garnies
d'un giand nombre d'efpèae; de poils. Tout près de
la queue , ils portent deux parties eu forme de
grappes de lailîns , qui font effedivement deux
mafies d'cufs, ayant une petite tache au miUeu , &
d'oii fortcnt eniuire les petits, les uns apics les
autres, lailTant les coques vuidcs flotter dais l'eau.
Ils pondent leurs aufs dans un fcul jour , ou dans
une iVi:le raiit, & le ttoificnie jour éclolen: les pe-
tits 3 qui fouvent font dévores par leur mère , quand
d'autre nourriture leur manque. Ils produifent des-
oeufs a tout âge, comme les poiffons. S: ces cruf^
ne diftcrent pas entre eux en grandeur, quoique
pondus par des mères d'âge différent , mais feule-
ment en nombre. Ils ont, en - dclTous du corps,
huit inftrumens divifés en pludcurs parties , au
moyen delquels il naç^e comme en ramant &: en
les poulTaut tous à la fois en arrière, ce qu'ils fout
avec beaucoup de vîtelfe. C'cfl: le précis des obfer-
▼ations de Leuvenhoek fur ces Monocles. Notis
allons les étendre.
Leur couleur eff verdâtre Si tranfparente , mais
dans les jeunes elle cft blanchâtre & quelquefois rou-
geâtie. Leur corps, qui elc de figure ovale un peu
alongée , eft couvert en-deflus & aux cô-és d'une
efpèce d'écaillé , qui , le long du ventre ou en-
dellous , foime une grande cavité, da; s 'aquclle fe
trouvent placées les pattes ou les nageoires. Le de-
vant du corps eft arrondi , Si l'un ne voit aucune
réparation entre lui & la tête, qui eft confondue
avec le corps , ayant (eulement au milieu une peiie
tache noirâtre, qui eft l'ail de l'infeéle; mais la
partie poftérieure du corps cft divifée en quatie ou
cinq anneaux, par des incifions tranfverfales.
Le corps eft terminé par ur>e longue queue droite
& fourchue au bout , dont la direéfion eft dans une
même ligne avec le corps , & qui eft flexible & mo-
bile à ù bâfe , ou dans l'endroit où elle eft: articulée
MON
709
au corps. Sa figure eft tout-à-fait remarquable. A fon
or.gu,e, elle eft grofic Ci cylindrique, diminuant en-
iuire peu-a-peu de volume jufques environ aux deux
tiers de ion étendue , oii elle fe divile en deux bran-
ches comme une fourche. La portion de la oueue
qui fe trouve entre fa bâfe & les hrarches cît d'v=*
!ee en quatre anneau v , U rhaq :e bra.ch; cil t^r-
:ninee par quatre parties fétacées, très-déiir^es nu-
a |a vue iimple, ne paioi.Tent que comme des poi's
tres-hns. Ces quatre paities , qui font très-inéinles
en longueur , les deux irnermidiaircs , dailTcurs
deux autres, font fetacées ou en filets coniques
diminuant toujours de grollcur. Si fe terr '
égales , étant confidérablemcnt plus longues aur- I<-,
coniques,
pointe ircs-fine ; a leur origine elles fe touchenr
mais enfuKe elles s'écarrcnt de plus en plus ks un.-i
des autres, formant enlcnible des angles ai<Tu- Dans
toute leur étendue elles lont gaure? d.s d?ux"côtéc
dune fuite de poils extrêmement h.-.s , placés ré<ri,-
hèrement a 1 oppo/îte K-s uns des autres, & dirigé,
vers l'e.'icrémité du filet conique , avec lequefVs
font un ang.e aigu ; ie. p^i's qu, fe trouvent au
inilieu du filet, font nais longs que les autres , oui
diminuent toujours de loii^.;eur a mcfurc ou'iis 'p-
prochent du bout du fîict , oii ils ne font^rcfquê
plus vifibles. Le filet intérieur de chaque brarlc^- d-
la queue eft du double plus long que rextcricur^
mais il na que le tiers de la longueur des deux in-
termédiaires. Outre ces quatre file;s, on voit encore
deux poils aiîcz longs au bord extérieur de chaque
branche de la queue. '
La tête eft garnie en-dev.int de quatre longues
corr.es , deux ae chaque c6:é ( ce font les deux an-
tennes & les deux antennules qui font très-dévelon-
pces dans ces mleaes), l'une eft placée en-devanc
& un peu cn-dcfTus de l'autre; les deux antérieures
font plus longues & plus groilcs que les poftr'neurec
& toutes quatre font très-mobiles & flexible; parce
qu'elles font divifees en plufieurs articulatiôrs de
longueur inégale ; elles font encore garnies 'd'un
grand nombre de poiU égalc.-nent JEobiles , qui
partent pour la plupart des jointures de ces articu-
latioi.s. Ces cornes , qui , a Icui or-gine, font allez
grclle^. 3>: qui réponrtent aux ira, ,f,:s .a rcs efpèces
de MonoJcs, lont à filets coniques , 01: d.minuant
p.Mi-a-peu de volume jufqu'a leur extrémité ,' qui
néan.noins n'eft pas pointue, mas comme un peu
éraoullée , S: terminée dans les deux plus lonaues
par fix poils de lci..gueur inégale, & dans les deux
petites par fept. Le Mouoclc peut leur donner JifFé-
rens raoavemens , mais ordinairement il les porte
étendus vers les côtés.
Les pattes, ou plutôt les nageoires, puifqa'elles
en font l'cftice , & qui font au nombre de huir, pla-
cées par paires ou de deux en deux cn-defTous du
corps, font groffes à leur origine 5 environ au milieu de
leur longueur elles fe divifenCj& font refeadues cha?
=M O N
i]uaiid 1;: Ml
s (ont
!e , ce
,ul-
t,! ra:;;:.:!U ; ;i l-i f.K;.;c .lj;". avec lorcc oc viceltc
tu amèie , s'en fervar.t comme de r.iines , Se eu
frap[iant l'eau avec !uat de luccès, cjue ces nageoires
parcoLiiL-ni; a chaque coup un pins grand cCpace dans
l'eau, puifiiu'ayant d'abofd lenr ducàion vers la
têre , elles fou: euluite rej'iiccs jùlijues vers la
cjueue.
Ces Monocles nagent d'une grande vîteffc &
comme par fecoufl'es rckcrécs , au moyen du mou-
vement de leurs Kaç^eoires , redoublant de vhcllc
«juand ils Ibnt pcurluivis par leurs enncniis , qui les
cherchent pour les de voter; leur mouvement dans
l'eau cit à-peu-piès fem'olable à celui d'une chaloupe
que les rameurs font avancer , & pour peu 'ju'on les
touche, on les voit partir comme un éclair. Les
lorncs Ci la queue fourchue, avec leurs poils ou
leurs filets , l'emblent aulfi par leur mouvement
contribuer à la nage ; car on les a vus b.;-trc l'eau
avec la queue ^ qu'ils baiilcnt alors & iju'ils re-
drellent enfuite avec promptitude. Ils font à- peu-
près en équilibre avec l'eau , au milieu de laquelle
:1s peuvent reftcr Icns^-temps comme fufpendus ;
mais pcu-à-pcu 115 s'y erfoncent néanmoins , quand
ils ne fe donnent aucun mouvement.
La propagation de ces petits i.nfcL>es, & dont il
a été déjà Loiïthé un mot , en parlant des obicrva-
tions de Leiiwenhoek, efi: des plus fingulières. Dans
tous les temps on en trouve, qui portent au bout
du corps, ou tout près de l'origine de la queue,
deux grandes malles ovales , qui ne repréfent-nt
pas mal deux grappes de raifins, & qui pendent
obliquement aux deux côtés de la queue. Chacune
de ces malTes eft un alfcmblaj^e d'œufs parfaitement
ronds, de couleur jaunâtre ou verdâtre, & quelque-
fois d'un vert très- foncé & piefque noir , pondus par
le Monocle, & renfeimés dans une efpèce de fac
membraneux , attaché au corps par un filet délié ,
mais qui s'en détache facilement & au moindre
frottement un peu rude ; les œufs font comme em-
paquetés dans ces facs, que la mère abandonnes:
dégage de l'on corps , quand les petits en font
fortis.
c< Je plaçai, dit de Geer , un de ces Monocles,
chargé d'œufs , dans une goutte d'eau fur un verre
concave j pour l'examiner au miciofcope ; mais les
aiouvemcns continuels ^u'il fe donnoù, m'emuê-
MON
cli.mt de le contempler à mon aife , je fus obligé de
le tuer , & je vis i]u'ap:ès la mou ics deux mailes
d'u-uiî fe détaclioient de l'jii co;r'; i^ llouoienc dans
Iv-vj. L: lendemain au matin j a) an: rcmirqué que
les œuts s'i-iuie;u tépar-.'s l;s uns des antres , Si qu'ils
étoicnt dilperlcs dans l'oau , je les regardai d'abord
au microfcope , & je trouvai que tous , a l'cicep-
tion de quelques ui.s , é:oi."nt cl.ar|_;cs en autant
d animaux vivai:s , ru j'.nir ii;icjx ilne , que les
fttiis en éto:ei.r fo:;is , cc c; ;c les coques vuides
tlottoient dans l'eau. Ce::e obfervarion démxsntroit
que pour lors les petits n'avoient pas befoin des fe-
couis de leur mtre pour (oriir des œuts ; il refcc
cependant à lavoir fi ces œufs , nouvellement fortis
du corps de la mère , peuvent fe palier d'elle , S;
en être détachés far,s qu'ils en foutirent d'une ou
d'autre fa^on. Pour s'en éclaircir , il ne faudroïc
que féparcr les œufs du corps de la mère , dès l'inf-
tant qu'ils auroient été pondus ; mais j'ai nég'igc de
faire cette expérience, d'ailleurs ii facile,
» Ayant enfuite placé dans un petit vetre rempli
d'eau , un autre Monocle , chargé d'œufs , pour
voir les petits en fcrtir , & pour connoître , s'il
croit pollible , le tems qu'il leur faut pout parvenir
à leur jufte grandeur , j'obfervai que les petits
étoient éclos & qu'ils nageoicnt avec leur mère;
mais j'eus pour lors le foin d'en ôter cette dernière ,
parce que j'avois obfervé auparavant que le Mo-
nocle de cette erpèce marge & dévore tous ces
petits, foit faute d'autre nourriture conven.'.b.'e , ou
par un naturel vorace & carnacier, tel que celui des
Brochets Si des Araignées, qui s'entre - iiangcr.C
quand elles en trouvent l'occalion.
» Ayant examiné ces jeunes Monocles .i un mi-
crofcope à liqueur, ma furprife fut extrême, en
voyant qu'ils n'avoient aucune refiemblance avec
leur mère , qui les avoir produits. Je m'attendois
d'autant moins à une telle obfervation , que les
petits des auttes efpèces de Monocles nailfent conf-
tammcnt à-pcu-près avec la même figure , qu'ils
confervent enfuite pendant tout le cours de leur
vie. Je trouve que Lcu\syenhoek s'cfl: aulFi appcrçii
de la dilTérence qu'il y a dans la figure des petits
& de la mère, mais il parut embarralfé de cette
découverte inattendue , 6c n'y a infifté que tiès-
l'gèrement.
» Ces jeunes Monocles, nouvellement nés, font
d'une petitelfe extrême 6c prcfqu'imperccptibles à
l'œil fimfle , d'autant plus que leur couleur eft
blanche Se très-tranfparente comme l'eau même, en
forte que pour voir leur figure il faut le (eivir d'un
bon microfcope. Leur corps eft plat & de contour
ovale , plus pointu par derrière que par devant , ou
de la figure de la coupe d'un a'uf de poule. Ils n'ont
point de queue à l'extrémité du coips , où l'on ne
voit que deux petits iîkcs en foi me de foils. Les
M O N
nageoires font aufli rrés-
«rràticîs à'lp:;Ov!cs , tant cr
côtts. Les deux
1UC5 âc celles Jcs
c en n^j;iS:e qu'en ligure j
r: âcvarr. & (|uarte vas les
2rcs'!e.'ûr.:!c:u reut-êire aux
cornss de l.i mè:e, trr.nt riiric Jcs en avant en ligne
^ro.'te., & n'ayar.: poir.t Iciir c.\irt'u-iué fouie iuie ,
comae les o'.iatie latérales ; ccpciicant ils les rc-
jr.uen.t égaicn.ciît tn nat^cant ; enfin elles font i-pcu-
pvès par-:o'.it de ;;ioflçiir égale, & l-ur exirer.ïité
eft arcndie , giinie de t]iicK]ues petiis filets en forme
de poiis. Les quatic narçeoiiLS latérales foat divifies
au bout en deux branches comtes , ffaimes de quel-
cjiies parties en forme de poils ; elles fe rell'emblenc
toiires qu.Uie , excepté (jtie les deux pofléricuies
font un peu plijs petites, & cjue leais branches font
plus courtes ;•; plus àéiiées ; au relie ..toutes ces na-
"coires , de même cjuc les deux cornes antérieures,
ibnt tièi-tranfj arentes î< d.vifées eu quelques ani-
culatioiiS. Au i.r.iicu du co;ps .entre les quatre na-
[■;^cires, on vt.it une t^trinJc lachc oLfcure ; & en-
devant , entre les cojnes , une petite facile noirâtre j
<]i:elc|ucfois rcuge , qui lans doute elt i'ceil.
" A -nioius d'avoir vu ces petits infcdes (îngnlicrs
niîire- des a-ufs de cette efpècc de Monocles , on ne
Jcs prendroit [..mais pour leuis peiits , tant leur figure
c(l diiférenie; & pour m'en aiîurer davantage, j'ai
lépété la nicnv; expéiijnce pluficurs fois de luire, Ci
toujours avec le même (uccès , les œufs de cette
cfpecc m'ayant toujours donné de petits Monocles,
tels que ceux que je viens de décrire.
« J'en ai place trois , mais chacun féparément,
dans quelques gouttes d'eau ^ que )'eus toujours foin
de renuuvclicr , à melure qu'elles s'cvaporoient ,
dans Tinter tien de voir ce qu'ils deviendroient , &
;e les obfervai chaque jour à plus d'une reprife.
Enfin , je remarquai que deux de mes petits Mo-
nocles avoient changé de figure, , mais , autant que
j'ai pu voir , fans fe défaire d'aucune dépouille ; les
deux cornes de la têre s'étoient abaiiiées vers les
côtés , les deux nageoires antérieures s'étoient auffi
un peu piices en bas , & les deux poftétieures fe
trouvoient dirigées en arrière & appliquées contre
ces m'êrres cô;és. Peu de temps après , il leur arri-
■voit un fcco;.d changement; la partie antérieure du
corps étoit alors trcs-changée , & s'étoit alongée
M-Q N
711
confidtrabicmcn: j mais fa pa.tie pyftériea -c avoit
cnrore co.,f,-:vL fa prcmière'fg.irc , excrpi- . -'eîk
ct'Mt aiifi un ;eu rlu'; aio!v.;éc ; Isi qujire ujgeoires
lùiéraics n'c-oient pas clia-ig.'cs , mais fe tieavricnt
alors [lacées ei.vi;,,;. ll: u ifci; du corj';. l/aniinal
r.'ctoit pii.s u'crs fi iranf/aicrt . f.;u c.n^ pa-
b^ii^cs d'air , qui le rc"d.iici;t plus o_,2quc. Ce
chô: .c.Tient reniariffiiable icur arrive enco:e {ans
civjTuiiicrxi^t de peau; rrais , à mo-i gra;- J reg-ct ,
je n'ai pu pouiier ii!ùs loin ces obfe.-vanons inré-
re/fant
paici que, peu ce îenjps i:p es , tous
mes petits Monocles mouruicnt acciicntcliement. 33
Nous terminerons là les indications que nous
avons cru devoir recueillir fur 'es Monocles. Nous
terminerons là cette forte de galerie d'auîîi petits
pottraius, qui, au milieu même de leurs rcilcm-
blanccs , dévoient préfenter tant de différences à
l'œil exercé de l'obfervateur , & qui doivent encore
en Lire foupçonner tant d'autre; pour une attctuion
qui leryii pins continue ou mieux fervie par l'art Se
les circonilances fortuites. Nos acquifuior.s en ce
genre font fans doute trop bornées & trop fuie-ep-
iibles d'accroiilcmenc , pour pouvoir en ce moment
fe permettre de les généra!! fer davantage & d\.nc
autie manière; mais expoier fimpicment & à nud
ces connoilîances acquifes , c'elt tout à h fjis , en
s'emparant de l'attrait de la ccnofité , exciter le
dcfir ^ 6; fournir les moyens de les accroître , d'en
acquérir de nouvelles. Dans l'article Entomojlracé ,
nous ne pouvions nous difpcnfcr de payer à Mullcr
le tiibui d'éloges qu'il a fi bien mérité , par le tra-
vail précieux qu'il a donné fur des infcdes microf-
copiques. En invitant les Naturaiifies a marcher fur
fes riaces & à pourluivre fa carrière, nous ne fau-
rions trop les engager aulFi à prendre pour règle fa
marche & fa méthode. On ne peut ignorer qù: , fi
les c-trcs dont toutes les formes font apparentes,
n'ont befoin que de quelques traits principaux &
caractérifiiques pour être reconnus, plus par leur
petitclTe ils parviennent à échapper à la vue , plus
leur delcription doit être détaillée & complctte, plus
ils ont befoin d'être circonfcrits dans un ordre mé-
thodique, & d'être délignés par tous les traits ou
caraélères partituiiers qui leur font propres.
(Manuel.)
.^^
Suite de l'Introducîlon à l'HïJlolre Naturelle des Infères,
MONOCLE.
MONOCULUS. L. C e o F. F.
MONOCULUS BINOCULUS. G £ E R.
ENTOMOSTRACJ. Mv llek,
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Deux antennes fimples fétacées ou btanchues ; articles très-nombreux à peine
difliniits , plus courtes & plus grofles dans le màie. Quelques efpèces n'en
ont pas.
Mandibule cornée , épaifle , denticulce & tronquée d'un côté.
Mâchoire fous-membraneufe , bifide ; divifions inégales , l'antérieure plus
courte.
Corps terminé par une queue pointue fimple ou fourcliiiei
Quatre, ou huit, ou dix pattes.
ESPÈCES.
* TJn feul œil.
■\ Corps crufidcé.
4- Point d'antennes.
POLYPHEME de Muller.
I. Monocle oeil.
Deux palpes alortgés &■ dichoiomes ;
eue infléchie ; point dantennes.
^- -H Monocle à deux ou qitcure
antennes.
fide
Cyclopes de Muller.
-}■ Quatre antennes.
2. Monocle quadricorne.
Quatre antennes • queue droite & bi-
-f- j- Deux a ttennes.
'][ Antennes iine'aires.
3. Monocle nain.
Queue terminée par deux foies.
Suite de l'inlrôdu&ion à /"Hi flaire NuturelU des InfSes.
I\I O N O C L
4. Monocle bleu.
Bleu j queu: droite à deux hhcs.
5. Monocle roiigUnir.c.
B.o:igeltre ■ queue droite hifourchue,
6. MoNOTLE l.icinulé.
Queue hijïde , courie. .
7. Monocle loiigicorne.
Queue llfide j araennes tris longues.
8. Monocle captif.
Queue bifide ^ droite ; tefi dilate'.
9. Monocle minuticorne.
Queue bifide , terminée par deux fioles ;
antennes courtes,
y y Aniennes un peu en mafTe.
10. Monocle claviger.
Queue bifide ; antennes roides & en
n n n Anrennes dilatées.
1 1. Monocle crafllcorne.
Queue à deux pointes ; antennes courtes ;
antennes dil.itées.
7777 Antennes teimiii.'es par crois
poils.
11. Monocle courtecorne.
Petites antennes d'vites ; corps fians
E. ( Iiifcd-s )
o.'-ticulaiion ; mains mutiques ; queue nr-
rainée par deux fioies.
7777 7 Antennes recou;bées.
15. Monocle chelifor.
.Antennes ccwtes , co'ps fians articula-
tion , pieds antérieurs dilatés ; queue ter-
minée par deux foies.
11 1 1 '^1 Anten'.,es du mâle un-
gnictilécs.
14. ?iîoNOcLE brévicorne.
Soies de la queue très-courtes.
■f f Monocle bivalve.
+- Têie apparente.
Daphni^e de Mul'er.
y Queue rcB chie.
1 5. Monocle puce.
Tefi muerons pofiérieurement.
\6. TiIonOcle longue- épine.
Tefl ficié antérieurement , avec un ai-
guillon à l.i partie pofiéneure.
17. PiIoNOCLE quadrangulrJre.
Tefi quadrangulaire , mutique.
18. Monocle camus.
Tefi ovale , mutique.
\ç). Monocle red'roftre.
Tefii cilié antérieurement , avec deux r:
tites cornzs ahn^ées , relevées.
Rlfi. nat. Infeaes. Tome Vil,
7f4
Suiie de VlntfoduElion à FHlJloire Naturelle des Infecles.
MONOCLE. ( lafedes. )
10. Monocle curviroflre.
Tejl poilu antérieurement; petite corne
pendante.
Mono
CLE oiucrone.
Tejî armé d'un aiguillon dejfouifa partie
antérieure.
y J Queue réfléchie.
11. Monocle crynafiiii.
Teft mutiquc j petites cornes relevées &
très-courtes.
777 Queue réfléchie.
23. î\IoNocLE pou.
QiLeue réfléchi .
24.. Monocle fcdfer.
Queue droite ; angles antérieurs accom-
pagnes d un paquet de poils,
4- 4- Tête cachée.
7 Huic pattes.
Cythere de Muller,
25. Mo KO CLE vert.
Vert \ ttfl unifoi ■» e & tomenteux.
x6. Monocle gr's.
Cris ; tejl reniforme ; glabre.
.7. M -NocCE fl cve.
Tejl otlong, g'ah'c.
28. Monocle bo(Tu.
Teft ovale, hi/pide , pujlulé de chaque
côté.
2c). I\IoNOCLE boiïu.
Teft ovale , glabre y hipuftulé de chaque
côté.
n n Quatre pattes.
Cypris de Muller.
30, Monocle dtcouvetr.
Teft reniforme j, tranfpar^ni.
51. Monocle labouré.
Teft reniforme j roux ; trois bandes
blanches.
3 1. M0NOCI.E orné.
Teft ovale , ftnué à fa partie antérieure ,
ftriée y verte.
33. Monocle poilu.
Teft ovale y roux ^ cilié antérieurement
& poftérieuremeht.
34, Monocle candide.
TeftfuhovaUy très- blanc,
3 5. Monocle lilTe.
Teft globuleux j ovale j glibre.
Suite d.' rhtrodufîlon à tEïflolre NaturdU dts Infe[les.
7>5'
M O N e^ G L E, ( Infede.-. )
3^. Monocle veuf.
Tejl gbluliux; trois bandes noires,
57. Monocle teleme.
Tejl fuhglohuhux , tridtnté pojlcriew
renient,
}8. Monocle lenticulaire.
Tefî comprime , hmiforme.
39. Monocle conchaçé.
Tejl ovale ^ tomenteux.
40. Monocle fafcié.
Tefi alonge'; bandi verte,
41. MoNOcLfi moine.
Tejl tronqué antérieurement ; Jlrics
noires,
41. Monocle épais.
TeJI un peu en majje , plus large à
fa partie antérieure ; bande cbliqui ,
fauve,
nn n Univalve.
4- Quatre pieds.
Amymone de Muiler,
I 43. Monocle fatyre.
Tefl ovale y antennes ohtufcs vertlca-
lement étendues.
44. Monocle fi!ene.
Tcjl ovale , un peu large ; antennes
obliquement étendues.
45. Monocle mœnas.
Tejl ovale ; antennes horifontalement
éttndues ; corps tronqué à fa bâfe,
45. Monocle fauve.
Teft ohlong j antennes relevées,
47. Monocle bacchus.
Tejl orhiculaire ; antennes horifontaks j
queue denticuiée de chaque côté.
48. ]\IoNOCLE tliyas.
Tejl dilaté ; antennes couchées,
4 — t- Six pattes.
Nauplius de MuUer.
49. MohJOcLE culotté.
Teji orhiculaire , mutique,
yo. Monocle fauteur.
Tejl ovale ; poilu pojlérieurement.
■J^6
Sults de r \ ■rjcIuFùon à l'HlJIohe Naturelle des Infectes.
MONOCLE. (Infedes.)
*^ Deux yeux,
BiNjcLE de de Geer.
■f Univaive.
"^ Yeux infcr'eiirs.
Argulus de Millier,
$1. Monocle chaircn.
Quatre pattes.
Ji, I\IoNocLE daupluH,
Hu-t fi ! tes.
5j. Monocle armigere.
^^'.v pat: es.
"*" +- Yeux dcrfaux.
LiMULus de Mullcr.
54. MoNOCLb polypFieme.
.Te/I orbiculaire ^ future mitoyenne en
cro'/jjant ^ queue trianoulaire fubulée.
5 ;. T'.IONOCLE api!?.
TeJJ ohlong , future en crotjfant & cn-
tenaire ; queae à deux foies.
56. MoNOCLZ peiin'gere.
Tei} hcmifphérl'iiie ; future linéaire;
queue p^nnigire.
! — \- Yeux margiiians,
Caligus Mulleri.
57. Monocle poifîbn.
Corps court j queue bifide & mono-
^hyle.
58. Monocle prodaic.
Corps long ; queue embriquée tétra-
rhyle.
59. I\IosocLE brachioiire.
Queue réfléchie, tejl gloluleu.-{.
60. Monocle fphcrique.
Queue infléchie , tefl globuleux.
61. Monocle quadra.;guhire.
Queue infléchie , tefl quadrcngu-
laire.
6x. Monocle lamelle.
Queue infléchie^ composée de lames -^
tefl neutre.
C^. Monocle trigoiielle.
"' Queue infléchie, foyée ^ tefl boffu anté
rieurcment , à' mutique.
Suite de r IntroduCilon à rH-JIoire Naturelle des Infecleî.
717
MONOCLE. ( Infectes. )
6a^. Monocle tronqué.
(^ueiic inficck'x ifc'iée; tejl der.tkulé à
6^, Monocle macroure.
Q_.uv.e droitz ; tejl alonge.
66. Monocle p.-irelTeux.
Qiicue rderec ; tejl ovale.
3 ^"''.^l^-^L
J
7.8 MON
Pour rendre plus facile Ii rcdicvclie dc-s efpèccs
dans ce ç;cnie nombreux, noii^ le léparetons d'a-
boid en deux «randcs divifions , d'après le nombre
des yeux.
La première comprendra tous ceux de ces infcdes
«]iii méiitenr véritablement le nom de Monocles ,
puif>]u'i!s n'ont ^u un œil.
La féconde tous ceux qui ont deux yeux.
* Monocles ù un feiil œil.
Cette piemière divifion peut encore fc ft'parer en
trois îbus-divilions, d'après la nature de la fubllance
qui enveloppe le corps de ces iiifeftes.
La première fera compofée des Monocles dont le
corps ei\ cruftacé.
La féconde de ceux qui ont un teft univalve.
La troifième de ceux qui ont un telt bivalve.
-j- MoNocLLs dont le corps cft aufidcé.
Lçs Monocles donr le corps eft criiftacé dillèi cnt
encore par la prélence ou par l'abltnce des an-
tennes.
■ 4_ Monocles fans antennes.
PoLYpnLifes de Muller.
Cette famille n'eft compofte que d'une feule ef-
pèce , c'eft le genic polypheme de Muller. Son ca-
ia£lère confille dans fon œil unique , le défaut
d'antennes , cet œil noir comprend toute la
tête.
I. Monocle œil.
MoNOCULUS OCuluS,
Monoculus falpis ditobus elongads dichotomls ;
cauda injlcxa.
Polyphemus ociilus. Mull. Entomojlrac, p. 119,
n". I. lom. lo.jîg. loj.
ZooL. Dan. prodr, 24 1 7.
Gmf.l. Syfi. nat. r. 2956. 10.
Monoculus brackiis dUhotomis cauda è:fidu rec-
tiufcula exfcrtd pedibus nudis.
Geer l'.j'eH. vo], 7. p. 4157. tom. i-i.fig. Cf. Ij.
La tête de ce Monocle eft fphériquc, noire &
ceinte de points biillans, ou plutôt un ail ttés-noir
MON
occupe toute la tête. Le corcelct eft convexe & trJs-
dilbnéV de l'abdomtn , mai que de l'gnes roud'es lon-
gitudinales ; le corcelet porte deux lames fourchues
& honfoMtalcnient étendues. Les pieds, au nombre
de huit , fout ternîmes par trois crochets ; ils font
attachés à la jonclion du corcelet & de l'abdcmen.
Celui-ci ell: courbe , formé d'-anneaux cruuacés ,
quelquefois faCciés de jaune , ou femés de oLbules
verts dilians; d-ms d'autres l'abdomen cO tranfpa-
rcnt , vuide , avec un feul g!obe rond allez, giand ;
ceux-ci font peut être les malcs. Quand il court dans
l 'eau on obferve un globule noir à chacune de fes
extrémités ; ce globule eft: peut être l'ovaire d'où les
œufs verts fe répandent enfuite par-tout l'abdomen.
La queue , amincie , fe recourbcfur l'abdomen , 5c
couvre la bâfe des pieds. A Ton extrémité pend un
petit dard alongé, géniculé , cryllallin, lancéolé &
teiminé par deux Icies de la même longueur.
Lorfque cet infcdc nage fur le dos, l'œil paroît
de la moitié delà grandeur du corps ; il eftccint d'un
croilfatit clair ; quelquefois il porte la queue éten-
due , le plus fouvent cependant il la recourbe contre
l'abdomen , U il replie continuellement fes rames.
Ou voit fouvent ces Monocles en troupes, depuis le
commencement de Mai jufqu'à lafin de Septembre,
dans les eaux des lacs & des marais.
4- 4- Monocles à antennes,
Cyclopes de Muller.
Parmi les Monocles à un feul œil , il n'y a que le
polypheme qui n'aie point d'aatenneSj tous les autres
en font pourvus j mais leur nombre varie de deux à
quatre dans cette famille , ce qui nous fournit diffé-
rentes fous-divifions.
Les Monocles à aatenncs compofeat les Cycicpes
de Muller.
f Monocle à quatre antennes.
1, Monocle quadricorne.
Monoculus quadriformis.
Monoculus antennis quaternis cauda reEla bifidu,
L. Fn. fuec. 2.049. ^yft- «'*'• li.?' JoyS.
Scop. Ent. carn. 1 119.
CEOrr. //;/. par. 1. ;•, éyC. t. lujîg. J.
Fabr. Sp. ir.f. I. p. 574. H°. 8. M.int. inf, I. pi
Cyclops quadricernls pedkulus aquacicus.
MuLL ZooL. Dan. prodr. 241^. Entomoftr. pi
-o^. n". 48. t, l^.fg. I. 14.
M O N
Bakir MUrûf;Of. p. ^^6. t. i^-fis- '■ 4- ^^'■'''^f'-
emer.d. t. -j. fg. r . i.
Leuivinh. Eo:::. an-, n,:t. i^i.fij. i. i, 3.
Blanc, laf. n, ,49. t. i^.fig. B. C. 5,-.
JoELOT Mhrofcop. 1. p. z. t. 14. 7%. c. D.
^'/i:7. a/!^'. aiir. 1. p. ij8. r, 10. jig. y. ^.
PODA i/!/. Mlij: GrdC. t. l.fig. II. II.
Msnocuius cornihus quatcriis mobiltbus fctacàs ,
corporc ovalo , cauda longa recia cylindricu bifidd.
DîGEER Acl. Stockh l-rj^-. t. 6. fig. 1. Ivf. 7. pag.
483. t. 19. fig. II. II. é t. 3./^. I. y 5.
RoïS. Inf. 3. f, 98. j?^-. I. z. 4.
EicHHORN. Micrcf. p. 54. f. 5._;îi'. M.
SuLZ.Hv?. :^/:r. 3C./f.9.
GllEL. Sy/l. nat. z. p. za^6. fig. 6.
Le corps eft ovale , oblong , le dos cft embriciné
comme celai des cruftar,-s ; il ert fouvent velu daiis
les femelles , & il coniiite tn quarre fcgmcns , dont
le premier efl plus long & pJus large que les trois
aunes. La femelle ed iliis grolle eue le mîle , le dos
ell leiTu de petites taches rouges, c'eft l.i réunion des
œufs. L œil clt un point noir qui fe féparc a fon
cxf.émitcen d.-ux lobes ; ce c;ui a pu tromper Baker,
& lui a f.iit dire que cet mlcfte avoit deux yeux.
Les antennes, au nombre de quatre, font arquées,
plus longues dans les femelles i|ue dans les mâles;
toutes font formées d'articles feiitcics ; les inférieures
doivent piurôt é re conlidéiées comme des palpes ,
& elles en tiennent la place ; & c elt a caufc de leur
longueur infoliic qu'on leur a donné le nom d'an-
tennes. Les antennes fupéiieures du mâie font plus
foites , mais plas courtes du double que celles de
la femelle, MuUer a obfervé au milieu des antennes
noires d'un individu mille une véûcule vi'.reufc don:
i' n'a pu deviner l'ufage.
Les huit pieds font poilus à leur extrémité. Paker
compte cinq paires de pattes, mais il a confondu
deux antennes avec eiles. 1 a queue , coropofée de
cinq articles , efl amincie à fon extrémité ; les foies
fauves Se fc perdant dans quelques individus ; dans
les maies ces loi. s ont fouvent j'air de plumes.
A l'endroit c.ii la qurue fc jrint au corps, on-
obfeive fur la kinelle .-i-ux jetits da'ds auxquels
pendent , dans certains ti nps de Tannée , deux grap-
pes d'œufs , &. des la;s m mbraneux remplis dœnfs.
Avant que ces ai-A"^ pan lenncnt ju(qiies-la , ils font
vi':''\sa travers e coib de l'animai , encre le dos
& c inte^ari.. ri-.i; les C} dopes ont uiiegiande
affinité avec ies Lancers.
Aï O N
719
Ces infciîles fe trouvcrît dans toutes les eaux cou-
lantes ou lignantes, excepté dansceiks dclamcr.
On les avait «ouventavec le Monocle rougijjatit. I.c
mâle , ainfi que le Monocle rougifiant, a le parties
génitales' fur les grat-des antennes ; la fem;'Ic les a
à la joudion de l'a queue & de l'abdomen. Le mâle
ïpp'iqiie a cet end ou le milieu de fes anteanes ; la
lemelle étend les tiennes pour lui fervir d'appui per^
il.-' t qu'elle é'eve la queue, à laquelle le mâle fc
f iricnr. Ils palién: ainfi plufieurs jours accouplés ,
la femelje tiaînai)t le m.v.e par tout où i! lui l'iaîr,
tantôt fur le dos , tantô: fur le ventre. Leur cou-
leur varie; Us fcnt blanchâtres, roull'âtrcs , verts &
rcuges.
t Deux amcr.r.es,
Cet'e fous-divjfion eft la p'us nombicuie , & elle
; c ,: même fe partager d'après la forme des antennes,
qiii font linéaires , un peu en malfe , dilatées, à trois
poiis, recourbées ou onguiculées.
'l J..t:tair.es linéaires.
Cette fiiar-divifi )n d'.s MonocVs à deux an-
tennes ci! la plus non/ùreu!e ; eile n'a coiui>v.;ce de
f.ptefiè.e..
3. Monocle nain.
Mos^ocvLus m:nii:::s.
MonocJus cauda bifcca.
Cydcps minutus. Mull. Zoot. d.m. xrodr. 1409.
Ent.,noftr.p.^o^.n''.^^,.t. 1^./. 1.7.
Eichhorn; Microf:. p. 5;. t. 5./. K L.
Gmel. Syfl. nat. 1. 19^7. !!•
Cet infecte a , au pr^rrder coup d'ail , beaucoup
de rapports avec le Lepifme fjcchjrin. Son corps
b'anc , alongc , cruflacé , efl composé de huit an-
neaux , fans y crniprcndre la queue. Le premier
fegnicnt renferme la itte : c'eft le plus gros ; il cft
aroiidi par devant , & porte un ail rond dans (on
miHeu. Les deux antennes fonr fimples , celles du
mâles plus courtes & plus rpailles ; les deux palpes
f>r.t triai ticulés , poilus a leur extré.iiité , & termi-
nés par deux petits crochets.
Les pieds , au nombre de dix , font très-longs &
tics-poilus Le fegment de la queue efl terminé pair
deux papilles, d'où fortent deux foies plus longues
que le corps. L'accoup!em-;nt ed le même que dans
l'efpère précéd. r.te, La femelle porte fouvcn; fcs
aufs laliemblés en jrappe entre fcs pattes. L'ovaire
e!t un pédoncule louge & rigide; je l'aufvuvcnc
obfervé nud.
720 M O ^T
On trouve fiéqiicmniï'it cet ir/ecle dans les
étangs Se dans les marais , en tic les Lanna.
4. Monocle bleu.
AIoKocui. vs c^rulcus.
Monoculus CA'uUus , caudj reBa b'doha.
Cyclops cs.'-uhus. Mull. Zjo!. dan. prodr. 2^1 I.
Eniomojl.r. p. loi. n^ . 44. t. 1 J./. 1. <),
Gmïl. Syft. nat, 1. 1997. il.
Cet infeifîe, bigarré de pliifieurs couleurs, cft du
triple plus grcs que fes congénères. Le corps eft
bleu ; la tête rouge , avec un œil noir d^ns (on
milieu. La queue & les antennes font rouges. Les
pieds, bleuâtres, ont leur extrémité foyeule &
vcrdâtre. L'abdomen eft vert cn-delTous, avec un
croilTant rouge. La femelle porte fes ccufs fous fa
oueuc.
On trouve cette cfpèce dans les lacs.
5. Monocle rougiffant.
MoxocuLi's rubens.
MonoCidiLs rubens , c-iiidd rcEla '-'tfarca.
Cydops rubins. Mull. EntOT.oflr. p. ,01. n"
4;. M6./1.3. ^
Gmhl, Syfien. r.^t. 1. 299-. | j,
^Cct inf;.ae eft extrcmeraert roux , ou d'un rouge
pâle. Li corps eft obloiig , compcfé d.- cinq fc'^
mens. La poitrine porte quatre organes toujouis l-n
niouvement. Les antciiPts (ont preCcue de la K.n-
gucur de l'infcae. Cet infcde n-llcnible en t-énéia!
teaucoup au prccédent.
On le trouve toute l'année dans les cauï douces ,
vives ou ftagnantes.
6. Monocle lacinulé.
^iLoNocL'Zus lizcinuldtus,
Monocnlus Cûuda eut Vu b'furcd.
Cyclops ijcinulatus. Mun. Zoo/, dan. prodr
t4JO.Ln:on:oJ:r.p.i<)^.:.,6.f.^.o.
Gmel. Sjfr. nut. 1. 2997. 14.
^ L-" corps oblong eft corapofé de cinq fcgmens. La
tête eft "ptift. riciirement arondie , & occupée dans
ion milieu pat i;n ccil quadrangubire. La poitrine
çP; de'pii;riécj elle porte trois fcncs d'ort^ancs qui
MON
font l'ofrice de rames & de palpes. Les deux antennes
font blanches , plus longues que le corps. Lc<; pieds,
au nombre de fix ou de huit, font très-difSciles à
diflingucr. A la bâ'e de la queue , pendent ciaq
déchirures , que Mullcr croit particulières à la
femelle, mais dont il n'a pu déteiminer l'ufage,
7. Monocle longicorne.
MosocuLus longicoînis,
Alonoadus antenms longijjîmis , cauda L'fida,
Cycl.->ps fi-tn-a'ddus. MuLL. Entomofir. p. lij.
r.".;z. f. 19./. -.9.
MuLi. Zool. dcn. prodr. 24'J.
GuNNER. Ail. Havn. 10. p. I-)./. 10. IJ.
Gmel. Syjl. nat. 1. l()Ç)j. ij.
Les antennes font cxtrêmemenr longues , 5: com-
poftes d au moins fcize articles f neux.
On le trouve dans la mer de Fininark.
8. Monocle captif.
MoNocirLt's captivas,
Monoculus clypeo ddjtato , ccuda rcHa fijfa,
Cyclops cjpdvus. Mull. Entomojl'r. p. 116. n*,
f5. t. 19./. 10. 13.
Gmelin. Syft. nat. 1. I998. 16,
Les deux antennes font défléchies vers les bords
du corps. Le corps eft couvert d'un bouclier ttanf-
parent & ovale. La queue eft compofée de fix ar-
ticles , dont le cinquième & le (îxième lont partagés
en deux.
On trouve cette efpèce dans les eaux habitées par
la Moule comedible, il pénètre quelquefois entre
fes valves avec l'eau de la mer.
9. Monocle minuticorne.
MoNocvLus minuticornis,
Monoculu: antcnnis brev'dus , cauda f.Jfi bifcta,
Cyclops minuticornis. MuLL. Entomofir. p. \ij.
n\ Î4.V. 19./. 14, ij.
Gmelin. Sjftcm, nat. i. 2998. 17.
Il reffemble d'abord beaucoup au Monocle qua~
dricorne , mais fes antennes l'ont plui courtes, & il
hubite la mer & non Tcau douce. Il diifère aulfi par
i"s8
MON
les pieds , qui font difficiles à diftingucr. Les Intet-
ftiédiaires font pendans & armés de trois angles.
1 1. Antennes un peu en majje,
10, Monocle clavigère.
iMonocuLus claviger.
MonocuLs antennls rigldis , cattda h'ifida^
Cyc/ops c/dviger.MvLl., ZooL ddn. prodr, l^M.
Encomojîr. p. JoS. rt° , 47. f. id.f- 7- ?•
Gmelin. Syflem. nat, 2. 2998. '8.
Ce Monocle cft un des plus petits. Son corps cR
oMong , le dos blanc , le ventre rouge , accompa-
gne d'organes pédiformcs. La tète , arondie en-dcilus,
îe tcrHiine en bec. L'ail eft placé fur le vertex. Le;
antennes font rigides ^c en malfe. L'infcûe a qua-
rante-huit pieds , ou plutôt huit rudimcns de pied<.
Si (]ueuc eft inarticulée, petite & bifide. Il fe meut
en faurant : il nage aulfi alternativement fur le dos ,
fur le ventre & ùir les côtés ; fouvent il fc dtcflc.
m- -^W'!«" dilatées,,
11, Monocle craflîcorne.
Mosocutvs craftcurnis.
■Moncculus antennis ireviiui , cauda blcufpù
'Cyclops crafficornts. MuLL. Entomofir. p. M 5.
nT. 4';. f- 18./. ij. 17.
G.MEL. Syft. nJt. 2. 2998. 19-
Il eft; encore plus petit que le Monocle nain , mais
yîus krgc quoique plus court. Il approche , pour la
forme , du Monocle quadricotne , mais il en dilîcrc
par la brièveté du corps , par le défaut de la peau ,
qui eft remplacée par deux épiues.
On le trouve dans les eaui douces.
Il eft très-rare.
7 "1 T !■ Antcnnet terminées par trois poils,
II. MoNOCLî courtecorne.
MoKOCuLUS curticornis.
MON
Monoculus antennis minutis reSlis , corpore inar-
ticulato , manihus muticis , cauda bifeta.
Cyclops curticornis, Mdll. Entomojîr. p, jij.
n". ji. t. 19./ 4. 6.
Gmelin Syflem. nat. 2. 2998. 20.
Mijîoire Naturelle des Jnfeàes, Tome VIL
fii
n diffère peu du Monoc/e chelifirt. Ses antennes ,
courtes & droites , font biaiticulées , terminées par
trois poils. L'ail , éloigné du front , eft placé fur I4
nuque.
On le trouve dans les eaui croupies.
ni 11 Antennes recourbées,
ij. Monocle chelifère.
MoNo-cvLus chclifcr.
Konoculus aiier.nis brevibus , corpore inarticS^
lato , manibus chelatis , cauda bifeta.
Cjclops ckeiifer. UvLL. Ento^m. p. 114. r". fo.
t. 19. /. I. 5. Zool. durz. piodr. 141^.
Gmelin. Sy/l. njt. 2. 299S. 2t.
Au premier afpeéV , on le prendroit pour le Cy-
clope r.ain , mais il en diffère eirentrcllcmenr. Sun
coips cit alongé 6: poitcrieurement aminci. Son œil
eft un pomt Poir. S-S d;ux antennes , courtes &
triarticiiltres, font foyeufcsi leur extrémité. La tète
fc tcriniiTi en roflrc. La poitrine, proéminente, eft
accompagnée de deux palpes pédifoimes. Les deux
premières paires de partes font di^indes & triarti-
culées ; le tc(te eft un amas de pieds très-déliés.
On le trouve dans l'caa de la mer.
II eft rare.
mm Antennes du mâle onguiculées,
14. MotiocLE brevicorne.
MosocvLUs brevicornis.
Monoculus fetis ca::di brev'Jfi-nis.
Cyclops brevicornis. Mu 11, Zjoi. dan. prodr,
2414. Entomojir, p. 118. n". j<,
Stroem. Aci. kava. 9. ;•. jpo. t. 9./. i. 10.
OrH. Fabr. En. grocnl. 240.
GaUi.im. Syflem. nat. 2. ^998. 22,
Il reffemble beaucoup au Monocle quaJricome ,
mais il en ditfere par les organes de la poitrine Se.
par l'ovaire qui eft unique. Les antennes de la
femelle font onguiculées , celles du' mâle feac
fourchues.
On le trouve dans les eaux marccageufcs.
MonocLzs.
t Bivalves.
Les Monocles bivalves forment la féconde divî.
fion de ceyx qui n'ont qu'un ail. Les uns ont la têre.
Tyyjr
'7^1
MON
apparente, îes autres la îête cachée ; ce qui fournit
•il itcond laoyen de les caiaft-inler.
-!- Tèu jfparcnte,
D.iPtiJiE dt Mu '1er,
Les Monocles bivalves, à tète apparente, font
ce, II c]'ji forment lî. famille des Dapbncs dans !ou-
■vra^e de Muller. Leur caraftcre cfl davuir deux
antennes vameufes, de huit à douze pattes, un l'cui
ccil, !a tèic apparente , & le te!l bivalve.
î.a direûion de la queue , infléchie , di'iléchie ,
l'ii-chic ou droite. Fournit encore d'autres carac-
T Q-^
if.échU.
ij. MoNocLi puce.
MoNOCULUS PiiUx..
Monocuius tefij pi^f-îrilts mucronata.
Monoculus antennls iichotomis , cauda ir.pxa.
— Syfiem. niil. Xil. X.p. 1058. n'\ 4.— i'/;. Huec.
i047.
Monoculus ancenr.is duhotomh , cnudu hifexj
acucu. Fab. Sp. inj: i. p^g 375. "^ 4-— Munt.
inf 1. pag. 143. b". 4.
Monoculus Pu/ex auffaum. — Aph. 8. }62.
Animakulam nqaatlU. Red. Opufc. j. t. ï6.
f. f. Anim. negl. anim. \iv. t. 15. /. V-
Fermes minimi rubii , &c. Merrit Pin, p. 107.
Pulex aqua'icus. ScHaeif. Monogr. 1755. ^ I.
/. 1.8.
Daphnia Pu ex. O. Fai. Fn. groenl. 158.
Daphnia Pulex. MuL. Zjol. ian, prodr. 2400.
Daphnia pennatu. Muit. Entomoftr. pag, 8i.
n". 54. f. 11./. 4- 7.
Leoekm. Microfcop. p. 14*. t. 7J-/. 1.
Trimbl. Polyp. p. 148. f. 6. /. II.
ScHAiTT. 7c. f. 1 jo./. j. a. h, — Clem. t. ir.
f. i- 4.
Poda mus. ■— l.-if. p. 1 24.
GmeliN Syfl. nat. t. 1999. 4-
NatvrïORsch. 7. St p. toi.
Ce Mouock aie teft ovale & ventru, jaunâtre.
MON
un peu Hnué poftéricurement, & sccoftipagn^ Jnn
petit aiguillon à fa partie infé:ic-jrc. La téic cft conv
primce, ^;accomii:..;ijcc ic Jeux foie rroi-minen-es.
Les antennes, dichott^mes , font a':.-, liées au col,
& rameuf.':. L'œii, noir , cit eiivuenné .-!: piuijules
mobiles ^.i brillant. Les pieds font au non.brc de
diï ; huit , il caafe de leur mobilité , ont fou' en: iii
confondus avec les antennes , & ont fait icçi der
ce Monocle coinme bipède. Ces pieds , l'ibJ.iiien
& l'inceltin , qui forment une finuofité depu.s la
bouche jufcju'à ia queue, font ûoiis. La quriis eft
infléchie, dentée en fcie & onguiculée. La vulve de
la femelle efi double , & fovméc de deux crowSi .s
proémincns. Les ct-ufs , au nombre de hait, quel-
quefois de douze , font ronds & verts-blanchâtres.
On trovsvc fur plufi-tirs une grande taclie d'un
noir brillant & tranfparcnt , quarréc, qui cntouic
le des d'',iui5 l'intcflin jufqu'à l'endroit où les œufs
l'ont lailcmlilés: au .■nilieu font ceux points nous j
on les rcj_'drderuit comme des ovaires ou des orufs ,
n-.ais !c Monocle s'en dépouille avec toute fon enve-
lojipc , & dans l'aninisl renouvclSé an ne voit aucun
ruùimcnt de ccrte cfpècr de fclk-trc ; on la voie
quelquefois refiant feule fur les enr.s.
La femelle efl plus groffc dj double que le mâle.
La partie inttrieurc du tè: tlt tellement chary;éc
d'oeufs, qu'elle en parcit toute ofar|ije, & qu'on
n'y peut difccrncr ni les pieds, ni aucune p^rue du
corps , on n y apperçoit que la queue. Vcis ia tète
tll un point louge qui , Ja la fin d'odobre , par -ît
compofé d'une multitude de petits globules rougrs,
femblables à des monades, ce lout les œufs qui
bicntôc doivent tclore.
Cet irfeâc a reçu le nom de Pulex , à canfe
de la forme de fes antennes. Il eft quelquefois innom-
brable dans les caui , & c'eft Hca qu cIt venue cette
croyance fuptrihticufe de ruill.aux roulant du lang.
Le Mor^ude q-iaarico ne ii. le Monocle rot-giffant
teignent aulli les eaux de la même manière.
16. MONOcil longuepine.
MosocvLus longîfpinus.
Monoculus ttjla antenùs ferrulata , pofterlù»
aculeuta.
Daphnia lun^ifpina, MuiL. Zoo/, dan. prod,
1401.
Daphne longifpina. — Entomoflr. p. 83. n". }j,
t. 11./. 8. 10.
Monoculus Pulex ramofus. De«. Inf. 7. ;-. 441,
t. 27. /. 1.8.
Pulex aquaticits arhorejcois, Svi AMMerp. BlU.
nat. t. 31./. I. }.
MON
Bakbk. Mlcrofcop. p. J93, c, 11.. f. 14.
Gmeiin. S)ftem. nat. t. 1999, 13.
17. Monocle -juadi angulaire.
MoNoci/LUs ^uudrjn.gul:r}s.
Mo .oculus ufta ^udd'-angulari mutica,
Daphnla qaudrangu.'a, Muii, Entom. p, $0. n*.
iCc. 13./. j. 4.
Gzotv. l^f. par. t. pag. ijy.n". x,
Gmelih. Syft. nat. 1. 2999. 14.
Sa coeileur eft d'un blanc verdnnc un peu rouge.
Sa tête Ce termine par une efpècc de bec poiiuu , lé-
flcchi eu dellous , & proche lequel eft un feul ail
noir, qui pjroît , des deui côtis de l'infeftc, comme
»"il y en avoir deux. Les antennes, qui, i leur
raidancc, ne iVmt qu'au nombre de dcui, une de
chaque côté , le bifar^jucnt peu après , & fe diviient
chacune en deux , comme (i l'infcde en avoic quatre.
Elies font corapofées de pluûcurs articles, & de
chaque jointure lort un long poil, ce qui fait l'effet
des divifions je fubdivilioiîs des blanches d'arbietj
auflî a-t-on appelé cet infecte Fuk>: arhorcfcens. Ses
antennes font prcfque delà longueur du coips. L m-
feÛe eft appla:: des côtés , comm; la Puce, & fon
corps eft ferme, dur, & cou^ ert par- tour d'une
cfpicc d'écaillc , qui n'a (ju'une ouveriarc en-dclfous
en forme de rainure. C tlT: dans cette ramure que
font fituées les pattes dont il ne fait guères d'ufajjc ;
au lieu d'elles , fcs antennes lui fervent comme de
bras pour avancer par fauts & par bonds. A l'cxtré-
inir^ de la même rainure, eft la queue qui fc divife
en deux branches, donc chacune fc lubdivife en
deux autres. L'écaillé qui couvre cet infede , eft
tranfparente, & l'on voit fouvent à travers, du côté
du dos, un nombre conlîdcrable de petits œufs
bruns. La figure de ce petit animal eft prcf.jue
quarréo. On le trouve fouvent dans l'eau des mates.
Il varie un peu pour la couleur, étant quelquchis
i'un blanc rougeâtte , d'autres fois verdâtie, *:
quelquefois rouge. Cette dernière couleur donne
dans certains tcmp.s un ccil rouge à l'eau lorfqu li y
a beaucoup de ces infedleSi ce qui a quelquefois
caaf beaucoup de frayeur en certains endroits , où
i on croyoit que lea* étoit changée en fang,
iS. Monocle camus.
MoNOCULL s Jïmus,
Monoculus ttfla uvali mut'tca.
Dd'hnia. ^ma. MULL. Entom. p. 91. n* . 57.
t. li./. II. II.
Monoculus C ù\ii ) ununnis dieho:omis , eauda
MON
71?
tlangj'.a fub corpore înjiexa.VAB. Syec. irf. \.pag.
575. n" j.— Munc. iij. l. pag- J 40. a", j.
Monoculus exfpiiofus. Degeer. //;/ 7. p. ^jj,
t. 17. f. ?.'i5.
Langî. Nulurf. Vandc.%: t.f. I.
Pou aquatique, fécond Cyclope. Jobl. Microfc,
l.p.i.r. i^.f.P.Q.R.
ScHAEfF. Monogr. t. i. f. 9.
Gmelin. Syftem. nat. l. 5000. If.
Le têt eft fubthomboïda!. L'ail eft un petit point
noir vers le lommet. Les antennes font dichotomcs.
Les pieds au nombre de huit, Laqueuc eft inflécliie.
On le trouve toute l'année dans les caui maté-
cage ufes.
ij. Monocle rcditoftre.
MosocuLus reBirojlris.
Mortoculus tejld antcriits ciliata , cornicu/is pOf'
rectis lo igls.
D^plmiA niiiroftris, MULL. Zool. dan. prodr^
2401.
Daphnia nBiroftris. — Entom. p. 92. n^. 58.
t. il.f.l. 5.
Cmel. Syjl. nat. 2. 5000. z6.
Le têt cû ovale 5: brillant. La tête, afondie en
avant, eft ciifneiée en-dellous. Les pieds le dif-
tinguent diftltilemcnt ; ils font au non.btc de ûx oiî
de huit. L'intcftin eft très-apparcut.
On le trouve dans les eaux pures.
10. MoNO«tE curviroftre.
MoHocv LUS cur-virojlns.
Monoculus tefla anterius pilofu , comiculit pcK-
d^lis.
Dapknis (urviroftiis. Midi. Zool, Dan. prodr,
1405,
Djphnia curvirojlris. Entom. pag. jj. n". jj,
t. l j./. I. 2.
Gmelin Syfl. nat, i, 300c. 17.
Ce Monocle a le teft mutiquc , *f poilu vers Tes
bords aiitcMcurs ; dtui petites cornes recombres
vers le front; la tê;c poiréiicurcracnt aricndu ; 'œil
n'cft point entouré d'un bord brillant , l.s j>icdi .oaH
au uombic de buic^
Yyyy *
t7i4 MON
On le trouve dans les eaux trouble!'*
li. Monocle mncroné.
MoHocuLus mucronatus.
Monoculus tefla antrorfum fubl'us aculeatu.
Ddfkiia mucronata. Mull, Zool. Dan. proir.
2404.
Dapknia mucronata, Entom. pag, 5)3. n". 40. t.
13./. «.7.
Monocdus ( bifphwfus ) anttnnls iichQtomis ,
cauda injîexd tijiu pofiic'é bidentata , capite aeumi-
naïa. Fab. Sp. '■nj.l.pag. };}.«". 6. Mant.inf.
l.pag. 140. 7Z^. 6.
MonoctiidS bifpinofus. Digeer inf.y.p. 4*3. n'.
î.r.18./. ,.4.
Gmelin Syft. nat. 1. jooo. 28.
Ce Mococle nage fouvcnt fur le dos ; dans cet
ëtat il fc fait remartjuer par quatre bandes lont^itu-
dinales. Se-, pieds font au nombre de douze. Sa lêre
a une aigu 11; à fa partie antérieure. Sa tèie cU acii-
minée. Son corps diaphane laille appetcïvoil un in-
tçftjn roux. & verdâtre.
On le trouve dans les marais.
T 7 Q^ueut réjléchii.
IX. Monocle cryftallin.
MoNoci'LUs cryflaliinus.
Monoculus ufla. muùcu j cornicu/is pornHu
punis.
Daphne cnflalUna. Mull. Zool. Dan. prodr
i4oj.
Dapknia cryfiatùna. Zntomojlr. pag. 96. n^'. 41.
t. 14. f. 1.4.
DlGïlR Inf. y. p.^jo. t. 29./ I. 4.
Cmelin Sylî. nat. 1. ijcoo. 19.
In voyant nager cet infcile fur les eaur , on le
prendrMt peur des pc-rirs de \-on:fius puUx , auquel
il rctlciiiblc .-ar la facic \- par la curvatuic du dos.
Ileftoblong, blanc, trci-tranQMrcnt , vvipare.
Ses pieds font au nombre de douze & poilus Ce
Monocle e)t trê- délicat , M ne peut vivre que dans
l'eau très-purtr. U cakvrc d'un feul fait périr tous
«eux qui (onrdatf'; le même b,-.cal. Jamais il ne fe
place fur le côté , q.ioquc ce fois lafituation la plus
«dinaire a fes congcne;M.
©nk trouve.,,.,.
MON
in Q^ius réfikfùc. ]
ly, MONOciE pou.
MoïiocvLvs pedicalus.
Monoculus cauda reficxa. Fn. Suec. 104%,
Fab. Spec. inf. i.p. 574. n°. 7. Mant. inf. 7^
p. 2.40. n°. 7.
Monoculus pediculus ramofus. Di .ti R /'/. 7. p.
467. n". 4. t. 18./. y, 10.
SULZ. Hiji.inf. t. 5./ 8.
GsOJî. /«/; par. z. p. 6^6, n^. 1.
Gmelin Syjl. nat. 1. ;ooi. j.
Cette efpcceparoît fi femW hic à la précédente,
que je les avois d'abord confondues enf.mble. Elle
n'en diffère que parce que fa queue cft retrouiTée en
defius j du côté du dos , au lieu que celle du précé-
dent eft recourbée en devant ; du relie ces deua m-
fciies fe rellemblent pour tout.
T 1 1 T Qw^i-'î drO!U,
14. Monocle fctifcrs.
MoiiocvLus fitifcr.
Monoculus tcjls, angulis unticjs fjf.i(u/o Jetarumi
Dafhne fet'fer. Mull. Zool. Dun. prodr, ,405.
Dofkniafetifcr. Entomojir. p. yS. «*". 41. t. 14.
/• J- 7.
Gmelin Syfl'. nat. z. jooi. )e.
Ce Monocle eft tranfparent , ova'c , oblong. Ses
antennes font trichotonies ; fes pieds 11 es poi-U"; , au.
nombre de huit ou davaiitagc. Son inttliin cft mince.
& a peine vidble. Lextréomté de. fa queue fe divifc-
ea deux crochcis,
H — K Tète cachée.
Les M'onocics bivalves j à tctecathée, différent:
pai le nijiiibre des pattes ; les ui.S en ont huit , le$
autres feulement quatre.
q Huit pattes.
CrxHîRZ de .Mu lier.
Les Monocles bivalves à tète cubée , S: à huit'
pjttes ,. font ceux qui co:n['ofcnt le jjenrt C , tbtrc ,
j,ns l'ouvrage de MuLer' lut les Eutoncoitiacés. '
MON
Les clpéces de cette famille font an nombre ^e
«inq.
ij. Monocle vert.
MoNocvLvs viridîs.
Monoculus tejîa rcn'formi tomen:ofd.
CyJierc v'ridis. Muil. Entomofir. vag. 6j^. t. 7.
Gmelin S\fl. nat. 1. jco: .51.
Le tcfl tft rén ►Avm: & tomciiteiix. L'eïtréini:é
de'! an:;;;)i;es c't a c impagnée de trois polU. Les
pijj<i a'::i-!CU'<. ''ont en forme de iiulx , cronq'jcs a
leur extrémité. Les p;eds pollérieais font plus -ongs
& armés d'un ongle plus robufle.
On trouve ce Monocle dans les fucUi & les cen-
x6. Monocle gris.
iloyocai-us lutcus.
MonocuLs tffta reniformi g/aèra.
O.chere lutta. MuU. Entomojïr. pug. «}. t. $
/•3.'4.
CMELiN-5yyî. nat.x. 5001. ;i.
Ce Monoc^ relTcmb'e beaucoup an précédent ,
«ïcepté par ("a copieur grifâtte & par le tell cjm n'cll
^i% tom^-ntcux. L'ext'r-^mité de fcs antennes n'a
aulfi qu'un feul poil au lieu de trois.
On le trouve dans les fucus,
17. MoNOciï fîave.
oaocu LUS fiavi.ius.
MON
M
Moioculus tefta oblonga glabrJ.
Cythire fîavida. MuU. Eatomofir. p. 66. n°. 11.
A 7./ 5. '6.
Cmelin Syft. nat. 1. ;ooi. 55.
Son teft cft oblong, lilfe & flave , obtus à chaque
curémite. Les antennes font articulées , grêles &i a
peine fétiferes. Les pieds ant •rieurs font londs &
articulés j les autres comme dans fes congénères.
On le troave aboniamment dans le Fiufira U-
ncata.
18. Monocle bolfu.
h£osocji.us giiias:
7ii
Moneiulus tefla cvata'^kifptda utAnque puftu
lata.
Cythere gibha. MuU. Entomofir, p. 66. nî. xr,'
'■ 7-f- 7- 9.
GuiLi>s Sy/l. nat. 2. 3001. 34.
Tefl pâ'c couvert de petites foies , & renflé izni
• on milieu, & puluilé , légèrement incliné en
avant, & ramallé en arrière" Les antennes & les
riedi articulés & égaux. Lœ.l obluète, à peine
■On le trouve djns 1" Uh'iZ Jln^j.
19- Monocle bolTu.
MosocuLvs gtbôus.
Monoculus tefta ovatd gtahra utrinque hipuf-
luiata.
Cythtre gîhh.^. Muii. Enlomcflr, p. 66. n" . XA.
t. 7./. I ,. li.
GMiLiN. Syjî. nu:. 2. jooi. 5^..
Teft ovale & glabre, blpuRulé de chaque côté.
Les dcui pullules fc reur, lient dans Icmhcu, ic
f iment une bolle : ces puiluks font veicts. L'ail
elt Q un noir trcs-bnlLnr.
On trouve ce Mono.le dans les conferres.
•J "-J Quatre piads.
Cri- RIS de Kulhr.
Cette divifion , qui comprend treize efpèceî ,.
compofe dans Miiller le genre Cypris. Les antennes
'ont capillaires. Cette famiJe approche , par là-
rorme , des coquilles bivalves.
50. Monocle découvert.
MoîiocuLus daeBus,
hlonoculus tefta reniformi ptlîucida,
Cypris deuBa. Mull. Zool. dan. prodr. Z^^f^^-
Entomojïr. p. 49. fi". 4. f. 5./. 1, 3.
AcT. Ang/. vol. 61. 1771.
Lederm. Microfç. p. 140. t. 73.
Gmelin. Syftem. nat. 2. 3001. 36.
le tefl de ce Monocle eft oblor.g , plane & en
peu finué vêts fon ouverture, Se trts-giabre, blans
'H- fans taches. Les deux antennes font urdinairemen;
^ en repos ; quand elles le meuvent , elles fe ditigenv
726
MON
en arrière & rartmenc en avant. L'œil eft un peut
point noir, fui la n'.'quc. Lci pieds font au nombie
de fjuairc & articuLs. La tète cft acummée , i: le
roO:rc fe recourbe cn-dcilou';. Les ovaires font der-
rière les yeux. La queue ell découverre.
Cet infeûe fe trouve dans les cooferves.
51. Monocle labouré.
MoNOCvLus firigdtus.
Monoculus tejld reivforml fufcd : fafiils tribus
albis.
Cyprls flrigata. Mull Zool. dan. prodr. i^lj.
Entomolir. p. 54. ti^. 15.
Gmelin. S\
r^at. 1 5001. 37.
Le teft cft fuLovale, glabie, cilié fur fon bud.
Les valvules fon; rouiics , Il marquées de trois
bandes blanches : la valvule polHneure cft en croif-
fant ; celle du milieu oblique ; celle de devant, ar-
quée. Les atircnnes, conipofcts d iuneaux cylin-
driques, font accompagnées d'onze !oics. La queue
eft découverte comme dans l'cfpècc précédente. La
bouclie eft marquée de noir.
On le trouve dans les endroits liisoneux.
51. Monocle orné.
Monoci'i.vs ornaïus.
Mer.ocuUs Ce/la evata anter'.ùs finuata : flrigls
Vtridiius.
Cypris ornata. MuLt. Zoo', dan. prod'. 2391.
EntOTTiofir.p. ji. b". 10. t. 5./. 4. 6.
Gmelin. Syftem. nat. t. Jool. 38.
Cet infcfte reiTcinble beaucoup au précédent ;
ma'.s il en diftcrc cependant par quelques caraiSlcires ,
& fur-tout par la b.-auté. Il cil glabre. Les bords
font hifpides. Les valvules font couronnées d"un
blanc verdâtte , avec des ftrics d'un vert plus foncé
0c une grande tache orangée. L'ccil cft uo fomt
noir.
On le trouve dans les graminéei.
)3. Monocle poilu.
ttloKocuLus piiofus.
Monoculus lejia ovata/ufca, antciihs & pofteriùs
etliata.
Cypris pilefa. Mull. Zool. dan. prodr, ij88.
Eniomofir. p. 59. n°. 16. r. 6. /. j. 6.
Gmïlin. Syfiem.
1. 3002. 39.
M O N
ViDEMSK. Selih. Skrifc. 1. 410. 4. f.
Le teft eft ovale, glabre & opaque, mais feule-
ment cilié a fa partie antctieurc tu. polléticure. Il
rcilemble beaucoup au Monocle iilie.
On le trouve dans les utricules de la [-etite utri-
culiire.
54. Monocle candide.
Monoculus candidus,
Monoculus tcfta fubovata candidijjîma.
Cypris candidi. Mull. Zjol. dan. prodr. 238;,
Entomoftr, p. 62.. n". 19.
Gmelin. SyJIem. nat, 1. 3002. 40.
Le têt eft r.bov.Tle & candide. L'infecte eft plus
petit que le Monocle découvert, m.iis la queue eft
également découverte. Le tell cft ovale , ventru ,
ircs-blanc, très-glabre. Les valvules for.t ccnvc;, s
&c un peu opaques. Entre la queue , ou obfeive
dans cette feule efpèce deux foies, qui for.t étrn-
ducs quand l'infeé^e nage. Se qu'il cft dii&ciltf de
diftinguer des pieds.
On le trouve dans les maiais,
3 y. Monocle li/Tc.
Monoculus Itvis.
Monoculus tejla globofu-ovatj glahra.
Cypris Uvis. Mull. Zool. dan, prodr, tjSj,
Entornoftr. p. 51. n", 11. .^ci, dan. 1. pag. 4 12,
/■ ' • 3 •
Geofï. Inf. par. 2. pag. 658. n'. ^.
Gmilin. Syfiem. nat. 2. }co2.4i.
On trouve afTcz fouvent cet infcélc avecle"Mo«
noc'c conchacc. Il paroit n'en difFctcr que par la
forme de fa coquille , qui eft plus courte & beau-
coup plus grofie ; ce qui la rend globulcufe ou de
lormc ronde : du rcfte , le corps & les parties de cet
iufcdc paroilient femblables.
5e. Monocle veuf.
MoKocvLvs vidud,
Monoculus icfia globofa j fafclls tribus nigris.
Cypris vidua. MULL. Zool, dan. prodr, 1384.
Eniomojir. p. jj. n"-'. 14. t. 4 /. 7.9.
Gmeiin. Sifttm, nat. 1. 30Û1. 41.
Il cft un peu plus graud que le Monocle liJc. Le
MON
tcft eft fub^tolnilcox , glabre en apparence , mais
li)me:;rcux ious la lentille d'iin fort microlcopc. Les
valvules Ton: boiriies &: blanchâucs. Les anct.nncs
porrciK environ (ix Itiic;. Il a quant pieds. Il marche
& nage courbé.
Le citoyen Hv;nnîn l'a trouvé dans ks folTts ce
Strasbours;.
37. MoNO'Li: tclème.
MoNOCl'LVS icLmtis.
Moioculus rcjidfuigîoidfd , pojleriàs trldcntata ^
aniLr.us ù:hio fimo.
Gmilin. Sjjlcm. nat. i. ;oci. 9.
Cet inkdc ell dia;l-.ane. Son tcft cfl fendu anié-
ricuiem.iit ju-^u'au iiiil;cu,& Ihic trai.fvcifalcment.
Gmclin , qui le place dans le fy(k-nie d'après
Eraiulir , dit qu'il n'cll paS tres-ccrtain qu'il appr.r-
îjcnnc au genre Monocle.
On le trouve à Alger.
}8. Monocle tcnticubiie.
MoNocu LUS lenticuLris.
YonocuLs cejia comfrejfa Umiform'i.--- Fn. fucc.
20JI.
Gmel. Syftem. nat. 1. 300}.
Le teft cft comprimé , lentiforme ; il eft de la
groiieur du dernier article du doigt.
39. Monocle conchacé.
MosocvLVs concàdceus.
Mo:ocu'us tefta ovali tomtntofa. — Syft. nat.
XII. 1. p. 'OJÇ. n". 7, — Fn.futc. 20JO.
Mor.ocu'us aniennis capillar'tbus muhiplhibus ,
tefia iiva.vi. Fab. Spic. inf. i. pag. 374. n». c,.
— Maai. inf 1. pag. 140. n°, 9.
Monotulus ovato-cenchaceus, Dic. Inf, J.pag.
476. n". 6. t. 29./. j.7.
Cypris puber^i. Mun. Zcol. dan. prodr. ijSz.
£ntomoJlr.p. 56. «". I 5. I. 5 / l. 5-
JOBLOT. MicTofc. t. 13./ O.
Baker. Microfc. t. if./. 8.
GeoF. Inf. par. 1. p. Cjj. n" . 4.
MuLL. In.Fridruhfd.%^1.
Gmelin, S^'jjîem. nat. z. 5003. 7,
MON yiy
] Cette cfpèce e/l renfermée dans une coquille
: bivalve, c'c (1: -à - dire , compof«c de dr.ix p.irries
I spp. iqu'ics l'une contre i'.uiTre , cblons;uc , lifle
' prcfqjc de la m-mc groffcur aux dct;x"'b,nu^ &
de couleur cendrée. Cette coquille s'eiîtr-ouvre^n-
I dclK>us , & c'eft par une des tîtrémitc's de rcne ou-
: vcrcuie que l'animai fait fortir Tes antennes divii.'cs
c^i fl-.ir-.-urs fj-lers b'anclâies , avec .'cajue u-s il
I colut :rîs-_vî;e de côte S< d'autre, en iiag;a-t dans
le..j. Loriqu'il rencontre quelque corps Yolidc, il
s arrccc Se marche avec fes '•£::c,'., ;;-,;; forccu t.r.
peu k lôiij; de ta même ouvciiure. Si on ri'-- l'in-
l>«^>c de l'eau , il le rcnfcrr
co.iuilic.
crnic îoHt entier d„
il dan'; le»
m tes.
On trouve communément ce pe-ir ani
ruifîcaux bourbeux £; dans les ciux do:!
40. Monocle fafcié.
M.ivocuL:-sf.:Jc;atus.
Moiioculits teja e.'or.gcta, fafcii vindi.
Cypns fjjc a:.i. MuLL. Zvol. dar,. prodr. 2589
t.ntomofir. p. 5;. n" . 12.. t . ^. f. 1 . 1,.
Gmslin. Syfcm. nat. z, 30»;. 4 ;,
■d'un srrain d'oree,
aqudiiqucs , fous
Cet mfede, de la aroiTe
tiouvc fouvcnt dàni (es lu
aulnaies. Son led crt obiong & bianc , un peu linué
a (en ouvcrtuic. L u-il elt mob'le. Les antennes
lont au ncnihrc de deux, drciies , & arcompagn^es
d- foies d'inégale longueur. Les quarre pieds snté-
ricurs ont leur cxtrémiié en forme de pinceau ; les
poftéiicurs , nès-trai.fparens, font [crnur.cs vli uu
onglet.
41. Monocle moine.
MoNocuLirs monachus.
MoHOcuLus te/la anterius trancata , (IrlgU nigris,
Cypris monacha. Mull. ZooL dan. prodr. 1590
Entomo/lr. p. Co. n" . 17. t. ^.f.b 8.
Gmelin. Syftem. nat, i, 3005. 44.
Cet infcûe cfl vifible à rocil nud , varié de jaune
& de noir. Le teft e(t glabre, arondi a fà partie pof-
tcriciire , opaque. Les antennes font relevées
accompaa^ti de cinq à huit loies. Il nage le plu»
fouv'jnt (or le dob.
41 Monocle épais,
MoNoccrzus crajfus,
Monoculus tefia fubcUvata anterius lutiori ,fjfcia
obilquafuiva.
Cypris
l.b.'f. 1.
7"^. MvLL. EntomoÇtr, p. Cl. n". iS,
71% MON
GmhliH. Syjtcm. nat. i. 5005. 4f .
Ce Monocle refTemblc beaucoup au Monocle
fafcié. IldifFère par la pirtie antérieure du tcft.qui ert
plus large qce la poftéiicure, & par le défaut de la raie
verte. Le teft eftatongié.obrus & cilié de cliaque côté.
Il eft rare 3i fc trouve dans les eaux,
t t t Unlvulvcs.
Les Monocles univalves font ordinairement (1
petits , qu'on ne pciir les appcrce'oir à l'ail niid
que par leur noivcracnt. Ils ont quatre ou lix
pattes.
-«- Quatre pjttcs.
ÂMYMOKt de Muller.
Les Monocles univalves à quatre pattes font au
nombre de fix : ils compofert , dftDS louvrage de
Muller , le genre Araymoi.c.
45. Monocle fatyrc,
MoKOcV LUS fjtyrut.
Monoculus teflj ovata , antcnn'is ohtujîs vcnlca-
liter cxtenfis,
Amymote ^atyra. \Kvi.\.,7^vol. dan.prodr. 1579.
Entomoflr. p. 41. r." . }. t. l. f. 1 . 4,
Baker. Mlcrofc. p. 408. t. 11./. 25 zj.
EfCHH. Mu'ofc.p. 41. t. ^.f.P.
KOEBLER. Nuturf. 10. p. 104. C. l.f. 10. II.
Cmelin. Syftem. na;, 1. 5005. 46.
Ce Monocle a deux antennes rigides , l'cril au-
dcflous , noir & tranfparent dans ion centre. Les
quatre pieds antérieurs font épais Se bifides. La
queue eft acum-.née , tronquée , fendue dans fou
milieu, terminée par un aigni Ion & par un bou-
quet de petits poils. Le teft eit ovale & plane , mem-
braneux , & tellement tranfparent que l'animal en-
tier Ce voit à travers. Il fe courbe en arriére, & il
a un mouvement rapide, fuivi d'un repos de quel-
ques minutes. Rarement il fe couche en avant, &
alors l'cril paroît plus clair.
Les figures de Baker Se d'Eichorn ne fo^pas ttès-
exafles. L'infeûe que De Geer a figuré coiTime une
larve du Cyclope quadricorne , dans fon premier âge ,
vol. 7. t. 30. iîg. 6, reilcmble beaucoup an Cyclope
latyrc.
Il efl commun dans les eaux purer»
44. Monocle Silène.
JCçyoc^/f tr* Silenus.
MON I
Monoculus teftd ovali latiufcula , anunnîi o^l'- I
que extenfis. -#
Amymone SHena. MuLi.. Zoo/, dan. prodr. I460 i
Entomojir.p. 44. n*. 4. f. l.f. II. IJ.
GmEl. Syji. rat. 1. 3004. 47.
Ce Monocle eO plus petit que le précédent Les
antennes font terminées par une doub'e foie. L'oeil ,
placé entre les antennes, rcflcmMc à un point par-
faitimcnt quarré. Près du bord du tcfl font deiiK
petits points écartés, trcs-noirs , font les yeux véri-
tables. L'œil ou ces points ne s'apperçuivcrt pas
dans quc'q\iC5 individus. Les pieds font (impies *c
terminés par deux on trois foies. Le tclt efl alTcz
large Hc un pen opaque. Sur le dos, vers la queue ,
vil un corpufcnle oibiculaire , ayant dans (on centre
une petite papille inobile , qui , par fa (itnaion Se
fon mouvement , rcircmble beaucoup à la valve des
Araignc'ts.
Cet infcde avance dans les eaux à l'aide des an-
tennes. On y trouve fouvent fe< dpoiii!!es ; elles fc
rompent à la partie antérieure , fous les antennes.
Le petit animal figuré par Dcgeer , fig 7, conimt
une laive du Monocle qUadiicorne , dans fon âge
moyen, reflemblc beaucoup à cette cfpèce.
Il n'eft pas commun dans les eaux ; on le con-
fcrvc très bien tout Ihyver dans un bocal, avec des
feuilles de Lemna Se de Peuplier , ainfi que le pto-
felleur Herman 1 a fait à Strasbouig.
4j. MoNOciE nioena». ,
MoKocutcrs mœnas. '
Monoculus tefla ovali , antennis horîfont aliter cx-
tenfis , co'pore bafi trnncaio.
Amymone r> œnas. MuiL. En:omoJir, p. 4y. /j*",
6. t. l.f. 18. 19.
Gmelik Sy/l. nat. i. 3004. 48.
Tcd; ovale , convexe fur le dos & roux ; corps
qui s'avance cxtérieuremenr , tionqué, avec des
ongles , & une feule foie ; antennes ayant une vi-
bration horilontale ; quatre pieds fimplcs ; lache
fphériqne placée au milieu du ventre, qui efl peut-
être la vulve.
Il aime à nager fur le dos , en rapprochant le;
pieds de la poitrine.
On le trouve dans l'eau marine. Il eft rare.
4*. Monocle faune.
MoxocvLu^ faunus,
Monoculus tejla eblonga , «ntennlsfurfum extenfis.
Amymonti
xM O N
Amyntom fautai. Mull. Zool, DAN.pWa'/-. i; Si .
Entomofi--. p. 4';. t. z. f. 5- 8.
Gmelin Syfi. nat. i. 3-04. 47.
Les anrcr.nes ont troi? poils à leur cxtr'miié ; les
quatre pieds iont terminés chacun par. quatre longs
poils ; k tclt cft ovale, oblûng & tranfpareut.
On le trouve dans les eaux cii cioî: le Lcnina.
Il eft rare.
47. Monocle Bacchus.
Mosocv LUS Bacchus.
Monocu'us tefia orbiculari , antc:in'is honfonttdi
ter extenjis , cauia u^rinque dcnticuUta.
Ainynio le Baccha. ^ULL. Enlomojli: p. 4S. .•z°. 7.
t. l.f.9. II.
Gmelin Syjl. ::a:. t. 5004. jo.
Antennes articnltes, foycales dans leurs intevfec-
tions; pieds antcrie-urs prééinnicnts i-.ors Aa ccil , ac-
compagn's de q^^atrc i" jies ; les poilericUiS_jeil on;
trois ; ceft fuboibiculisiie.
On le trouve datis l'can fluviatile.
Il ell ne. lare.
43. MoNocLt tliyas,
Mo s oc il, us tliyas.
Mmaculus itfla dllatata ^ ameinis inzumicn-
tibiiS.
A 1 yrnjnc t/tyas. Mull. E.uorn.p. 47. n° . o- '■ 2.
/ ic. 17.
Gmelin S .fi. n.:t. z. 50C4. yi.
Cette clfèL-e reiR-nihle hca icoup à !a préc'den.e,
mais cUe elt p u; Ln^^ne, ,s>- lia'j> te la inci . I.extr.:-
niité de U's a'itciines p^-ite deux t.^ici. Les pieds an-
tcneuis fout diciiotonies.
Elle fc trouve dans l'eau marine croupie.
4- 4- Sh: y.UnS.
N.,rjri:Ti-s de Mulkr.
49. MonoJle culotcé.
M.ON ycuLus bratleatHS.
M. -.oc.Ls ufi ! orblculari mu.'k.i.
N.i:: //.r.t br^ih'arus. MuLL. ZoOL. DaM. prodr.
1377. Entomofi'. p. 4D n'-', '. t. ^.f. 1. z.
Ci>iELi;-! Syfi. nat. i. ',Coy- Tl.
Hifi. nat. Injeâts, Terne VIL
MON
729
Les sntennes de ce Mono:le f-int it'<i;fo",r.es ; il
fîx pieds fimplcs, épais dar.s leur milieu ; le» pollé
lieius , plus petits , font terminé^ par trois foies. Lç-
tefl: ell trèi-tranfparent & (ub.rbiculairc.
On le trouve dans les eaux puici.
Il cR rare.
50. Monocle fauteur.
M.o .Y ocuLus faltatorîus.
Meioculus te fia ovata pofierius fetofa.
î'i.mplius fdUator'rus. âIull. ZoOL. DaN. prcd!<i
1378. Entomofir. p. 40. n'\ 1. f. I.y; ;. 7.
Gmelin Syfi. nat. t. jooj. jj.
Les antennes de cette efpècc font droites , & pref-
que de la largeur des pieds , qui font dicliotomcs Sx.
terminés par^trois fcies. Le telt cft ovale & ttanfpa-
■ent. Vers le milieu de la longueur du corps (ont les
nvjlécule^ intellinales nues a la partie inféiicure,
oiillante à travers le left. A !a partie ant.'rieme , on
apperçoit enne les quatre pieds antérieurs un niulclc
mobile , & un autre petit organe entre les pied»
poflérieurs.
Le mouvement très-rapide eft alternativement in-
tci rompu par un lepos de queU^ues muiutcs.
On peut le confeiver 1 hyver dans tjn bocal avec
Ju Lenina.
On le trouve audl dans Tean pure. Mulier croit fa
u.-;lutition fans danger ; cependant il confcillc »
■ ui'x qui boivent l'eau fans avoir cté cuite , d'y uuo
attention.
* * Deux y^iix.
BinocLEs de De^ecr.
Les Monocle-- qui ont detx yciiX r.e méri'cnt raj
a'Itiiément ce nom , & c'cil ave. lailon que 'O.-^tct
lui avoit ful.aitue celui de Binocle , qui vaudioit
beaucoup mieux.
L • in^'eclcs de cette dlvifiun font nnivalves ou
biv.jvcs.
q Vdivalves.
Les Monocles i.ni a:ves fe dillinS'Jîi't P^i' la po-
(it'on des ycuî.
■^ Yc.x hfi.'Lurs.
Ar.cuLL'S de Iduller.
yi. MotJOCLr chaton.
Mo^ocuiui churo.i.
730 MON
Mono:ii!us ^edibus quatuor.
Argu'.iis charen. Mvii.. Entomojlr. p. lit. n^. jy.
r. zo /. I. i.
CiiLtm S-.jl. rac. 1. 30:,;. ;4.
Cet inf^ftc cO-t.-cc-r mraquable p»t ùi grands
ytuï âties, & par l'êl^j^ancc de fa forme. H a quatre
cinhts papilUcéç infc'ivî près des yeux , deux de
cha.]ue côté , de la mêtnî longueur que le teft Ils
coniifitnc en m article cyliadriijue alongé , tçr-
Biiné par dois à quatre poils.
Au dcifos de: deux yux , qui font très noirs S:
écartés, font deux orga f<: cylnidriques tcrmmés p^r
n e (o;c qu'on peut appcllcr ttmtnr.es. La [«urine ef:
très LîJC ; les pieds font au noml-rc de deoi , h
queue cil acuminéc, le tcfl nnivalve.
Les antennes , ainfi que dans tous les cntomoftra-
e^s j excepte dans les univalve";, font de r-ritablcs
lames, 6; c'cH ce qui a fait donner par Muller, à
«Cl infciiie , le nom d.i Nautonier charon.
Oa le trouve dans Ict fofles avec le Monocle ciu-
penn^.
Il cfl: très- rare.
51. Monocle daupliin.
MoNocuLus delphulus,
Monoculut pcdibus oBo.
Argulus dtipkinus, Mi'iL. Encomo/!r, pag, 113.
Infeclurr, aquaticum. Lidirm. Microfc. i.p. 76,
tom. 37.
Pcdiculus cyprini. ^AZ.ï.K Miciof:. p. ^o$. t. 14.
/ K. P.
Peduulus pcrca. Baker Microfc. p. 4S5. t. i.:j.
Frîsch / /. 6 p. 27. t. 1%.
Cmilin S\fi. nat. 1. 5COJ. jj.
Ce Mo'ocle a huit pied-i ; on le trouve fouvent
dans l'eau fluviatilc. 11 s'itta.hc aui poiHons du
genre Cypris, & de :a per.he.
J3. MoNOCLi araiigere,
MoNocuLUs arm-ger.
Monocu/us pedibus fex.
A'giilus armîger. MuLi. Entomofiraca , p, 114.
StABB. Microfc. t. 6.fig. i.
MON
Ce Monocle reffcmMe beaucoup &« précédent J
mais il a fii pieds au lieu de l»uit.
+- -i- Yeur do-fjux,
LiMuLUs de Mulier.
54. Monocle polyphcmc.
MoNocuLut polyphemus,
Monoculus tefla orbiculari : fatura luiiiicu mtdia j
cci.da tiiquetro-fubulata.
Syft, njt. XII. 1. p. icfj. n". l,
M:f Lud. U:r. 460.
Munoculus tefiu flâna convexi futurs tunaie 3
pc(l:cj dentata, c^uda jubuCata lorgifftma. Fas.
Spcc. inf. I pjg. 571. rP . i. Munt. iiif 1. pag,
2.40. ;:". I.
C.:ncer Moluccanus. dus. Exot. L 6. c. t^. pag,
118.
Cancer marinas pervsifus Moluccanus. Se3,\ Muf
5. ^. il-fl.
Xiphcfura. Gron, Zoopk. 955.
Limulus gigas. MuLL. Entom. p. 115. n3, 6e,
OtiXK. Muf t. li.f. l. z,
WORM. Muf. 149. t. 149.
RuMiH. M-/ II. t. IX. f. a. b,
Knorr. DJic. t. F. 1.
Kœmpf. Jjf. t. i^.f. 8.
Lait. I td. 5e.
Bout. Jjv. L j. c. 3 1.
ScHAïFF. Monog. p. 115. t. 7. /. 4. yi
BîCKM iNN N.ltu'f. 6. p. ^J.
Spengler. Bijc/t. Berl. Naturf. Fr, 2.. p. 44a.
Degefr /;/ 7.;). 467. r, 28./. 5. J3.
Cmelin. Syft. nat. ». 3005. 1.
Ce Monocle eft un des plus gros infedes connus;
il jcquieit quclquetoi"; juf.ju'a quatre pieds. Son teft
eft orbiciiiaiie , avec une fature intcrmi-jiaire en
cro fl'ani. Il' a (fpt paires de pieds. La première paire
doit, ftlon Muller, été plutôt regardée comme
des palpe».. La queue eft caaalicn'éc , & prefquc de
la longueur du corps. Ce gros Monocle cft conns
fous le mm de Cancer des Mvlu^ucit
11 fc trouve aax Indes.
jj. Monolle Apus.
MO^QCVJ-Ui Apus.
MON
Moftocutus tefla ohlongd , futura hnar.t antica , j
cauda bijeta.'—Syft. nat. Xll. l. j-. ioj3. n°, 5. !
Monociilus nfta ft:b:oin- rtjfaanihe ictija j Ojlià
trUKaata. — Fn. fue^. 204''). ^
Mor:ocidus .in:ennis t.ifids , caudi l' fida. F A B.
S?, inj. l.p. 371. /î^. 3. — Munc. .:if. I. p. 140.
n-. ;.
Binoctt!us cduh hfetd. Geoff. If. par. l.p.
660. n". \. t. i'. f. 4.
Bi-ocufus {pdtujl Is) culsfupens , trftapcfi':?
tnmciita , cauia bijica. MiLL. Zool. dun. p'air.
240-.
Litr.ulus palujlrîs. MutL. Entomofir. pag. ii?-,
n". 6\.
Apus cancr:fo-m':s ScbaEFF. Mato^r. 1-^6. t. i.
(:- EU-T..I.XC). f.x.
AcT. AngL. 4». f. IjO. t. i.f. 1.
Fb-isch. l'ij. \o. t. i.f. a. g.
Suiz. /-!/". tai. S4. /. 1 JJ.
Sc(^p. £,7f. c^r;z. .i;S.
I.OS.Hsr. Nuturf. 19. ;>. 6'». f. 5./ 1.12.
Gmelin. SyJltm.naC. 1. jooâ. 5.
Ce Binocle eft fort grand : !e côté de fa rère s(ï
plus large, & celui d^ ta queue plus éiroit. Sa réie
a une petite pointe en-devant; & près de cette
pointe J en-delTiis, deux yeux afTcz proches l'un de
l'autre. Le corps e(l coiivcrc de deux écailles , qui ,
vers le bout , s'écartent & fe {f parent , formant un
angle aigu vers les bcrds eït^rieiirs , & laidaut voir
entre elles la queue. Le botd inférieur , pr,r le-,ucl
fe regardant ces écailles, efl un peu dentelé en Cc-.e.
La que'iie eÛ écailleule. Si fe termine en deux lor.gs
Slets iiltz durs. En dcflbus , l'aDuria! a lix patres
cruftacées.
On trouve cet animal dans l'eau: il cfi rate ici.
fd, MoNOCLï pennigère.
MoNOcVhVS pennigerus.
Montculus tefia kemifphirica , futura Uncari
Cauda pennata.
Limulus pennigerus. MuLL. Entomofir. p.ltj.
n^\ 62.
Binoculus kem'ifphiihiis. Ckoj. InJ, par. 1. pag.
66q. t. li, f. 3.
Gmelin. SyJÎ. nat. 1. 300e. 57.
La couleur de cette efpèce efl d'un jaune un peu
brun. Elle el} cru!*acée comme la prét?dcr.te , mais
tonde , hémitphériijue , pief^u'aulû latge cjue
M O N
■5 s
longue , rciTemllant , pour la iTgiire , à une Corci--
nelle , &c concave tii-dc/Tous Ses aiucnrcs onC
petites , très - courtes , difficiles à app^rcevcÎL- ,
compofies de cinq articles. Si placées proche les
yeux. Ceux ci , éloignés Tun de l'autre & (itués
aux deux côté» de ia tète , font no.rs. Outre ces
yeux, il y a encore entre eux, (ur la tête, trois
taches brunes , pofées eu t iangîe. La iiiâclioiic de
devant fe termine en pointe , mais recourbée en-
defîous Après la tête , qui eft allez giande , Ce
voient deax écailles lin".:5, temùnées par un bord
'aillant , qui couvrent le coips comme les ccuis de>
Scarabés ; uuij elles ne vont pas jufqu'au bout , Si
ciicj lailknt a and une queue écan!eu(e , formée Az
quatre anneaux , qui le teimin? par dcus appcn-
iliccs bjrbus comme des plunieî, que l'urlcle étale
en courant dans l'eau. En-dcùcub . ce B'.noclc a fix
pattes courtes , dont les origines font éloignées les
unes des autres.
On trouve cet infeiTte dan'; le? ruiifeaux; il rcf-
femble d'abord g un petit Culéoptèrc , mais fa
démarche vive Si fa queue qu'il agite précipitaui-
mcnt, le décèlent bientôt.
-t- +- -I- Yeux mar^intux.
Cali€Vs Mulleri.
57. Monocle poilTon.
MoNocVLUS pifcinus.
Wlonocidus corporc brcvl , cavdx b'fida monO'
phylU. — Syfiem. n.t.XII. t.. p. IC$J. n". 1.
Mo'tocu.us tefia ceidata plana. Fab. Sp. inf. l,
p. j-i. n". 1. -•- Mu.it. inf. l, p. mo. n°. z.
Mo.-.ocklus (^foUaceus ) tefti foliacea plana , &
Monocu/us (pifciiiui) plaiùuf.ulus , clypeo fuluo-
tundo J corpore okoUalo. -— Fn, fuec. loj^, â?
Monoculus tkirace «.bdomirnave ovato , cauda
lohatj. AcT Ha-'i. le. p. 1 ',. l, J. f- 1. 7. &' Nov.
An. havn, I. p. p8. «".4.
Binoculus Çpifcinus) ocu'is tnargînalibus , tefia
ohlor^a-curde-a , c^uda abhrtvian , uppirdiculs %
lere-ibus corpere lo.igioribus. Otb, Fabr. Fn.goenl.
r:o.
Binoculus (^pifiiius) ecuiis m^ir^inalibus , cefin
poftiù .u .(lia J cauda rttrofesa. M'JLL. ZooL d^n,
prodr. 1408.
, Cûligus curtus. MoLL. Entomofir. p. ijo. n«,
63. /. %l. f. I. 1.
Forskeluus. S.roem. Sundm. i. j:ag. 167. l. l,
/. 4- <5.
2 z z z X
73 2 MON
Pid!:uius pkuror.euis & JJJ:;. BasT. Op.fai/ec.
l.r- 157- '•"•/•';- 10.
r'iutlL.'jJcr îLllclu:unli:us. He.nEST. Schrif:.
GillLIM. Syf.. fia:. 1, JCO7. 1,
Ccrtsefi^èce a éce confondue par Gcoihoy avcc
h rprécUcaie , mais elles font vraiment difUndes.
Le coips tl\ piane Si membraneux , ur peu tonvcsc
ci;-dellus^ concave &. brillant cn-d:iîous , marqué
litr le dos de cacadlèrcs d'un jaune obfcur. Le teft ou
bouclier e't fuboibiculaire ^ comme pUc en deuï,
un peu cmarginé. Les deux yeus , qu'il faut cher-
ch:r au microfcope , font en croidant , diftans , &
de la couieur du corps. L'abdomen .-ft trcs-court &
cc.-.ipof'j de deux anneaux inégaux : chacun eit mar-
qué de: quatre points. La queue ell dilatée dans fon
milieu. La poitrme elt traverfée par le canal al:men-
t^'ac , fur lequel cft po(é un organe pobile. Le
coeur, qu'il ciî uès-aifé d'appercévoir au niicrol-
copc. Les pieJi font cerminés par dès crockccs, les
poiiérieurs par des foies. A l'angle du clypéus &
àz l'abdomen , eu' un bras alongc , cilié £c armé de
deui poMites à fon extrémité, au moyen dcfoaeLes
il s'accroclu- aux poillons , ce qui l;;i a ttiéiité fon
noni.-L'ariicle intermédiaire porte deux loc^s fila-
Hicns , qui parciliént être les ovaires.
Ce Monocle s'attache aiii Morues ^ aux Mer-
latif, , aux Sju:i?ons ; il court rapidement fur eux,
& n.-ge avec célériié dans la mer.
j3. PîoNociE avancé.
Mo>:ocu-j.us prrduclus.
M r.o::dus coyote lo''£0 , cauli iinhàmita ieira-
ïhyll.i.
CiUgus producliis. î.îuil E.-u-OT.Ojlr. p. iji.
n". ^4. t. 11. f. 3. 4.
Bi':oci.las fdh-.ancus. O. FabR. Fr.. grosr.l.
Scthus vorr.hemorffch. HîRBST. Schrlfc, der.
htrl. naturf. fr. I.p. 56. f. 3./. I. 7.
Gmelin. SyJ{. xi'.t. X. 5007. ;8.
Cet ir.fccle efl plus long & plus gros. Sa cwu'eiir
cft celic.de la corne. Son clypéus ou ttft cft orbi-
ciiiaite , convexe en-deflus , concave en-delTous &
bordé de cils.Lediîque a daasfon milieu deux pouns
rariprochés , & de ch-ique côté une grande tache.
Le bord antérieur efl: un peu tronqué , S; accompa-
gné d'une antcnnulc fétacée, courte & attachée à
un tubercule lenticulaire Ces petits tubercules fout
de véritables yeux tiès-difficiles à difiinguerjm'jme
au microfcope j dans l'individu mort.
lacavit: du th contient difFérens organes j cjîc
M O N
cft partagée en trois paities ; l'ai.ti^rieute renferme
cinq glandes , dont deux font pofécs obliquement
vers cba.iuc côté ; deu.ï p:cds armés de crochets ,
2c uii roilre défiéctii conitr.e celui des Piinaifcs. La
yariie du milieu fert d'attache a deux grai.;*<; pieds
armés de crochets. Le milieu de la panicpoilérieiiCC
cih occupé far une lame ciliée , attachée a ia lii^
lur un tubercule géminé. L'.îbdoiv.en eft plus étroit
& plus long du double que le dos. Au milieu font
deux lanies formant un nii, i|Ui relie ir.bleiiC à des
ailes ou à des élytres, & i.;u! donnent à c':'t infccic
l^ipartnce d'un Coléopière. Des deux cùiés le
vo:e:)t les folioles de la double queue , acccmpi.-
giiées de filets qui paroihert être les ovaires.
Cet infccle fe troîive fur les Requins. Celui que
La Martiniere a décrit dans le jcurnai de pbyûqiie ,
oètobre 1707, p. 164. pi. 1. bg. 0., ue paroît pàS
eu différer.
jç. MoNOCiE biachyourc.
Mo^:ocVLUs brachyurus.
Monoculus cduda deficxa ^ lefia glol'ofa.
Ly>
Zor.L d:
1358. Erjomofir. p. 69. r.': zk. t. t. /. i. 11,
Gmilii!. Syç. net. 2. =007. 55.
Ce Monocle efV regardé comme un des plus gros
Zl des plus beaux. Son telt eit (pliénquc & tranipa-
rcnt cortiine de la.cotnc. Les valvules, convexes ei:-
dehors , concaves en dedans, font égales. La léte,
qUi a la forme d'un roftre, eft cachée dans le repos,
& forrante dans le mouvement. Les deux yeux font
pief^u' égaux. Les deux palpes* plscés fous le roftic,
fouicoui-ts, cylind.'iqucs , poilus à leur extrémité.
Les antennes , au nombre de quatre , font compo-
fées de douze anneaux. Le corps cft coinpofé de hi.it
fe^^meas , qui, en décroiflant progrellîveinent ,,
piennent la forme d'une queue. Les pieds l'ont ca-
piUacés, par fcraés d'une quantité confidérable de
cils. Entre les palpes & les pieds eft un urgar.e
double , terminé par un onglet & par des foies. La
queue cil petite & défléchie. Les œufs {o|it verts.
On le trouve dans les marais,
éo. MojJOClE fphérique,
MoKC'cuLVs fphirlcus.
Monoculus caud-.i infuxa , tejla ghiofi:.
Ly.vevj fykirlcus. MutL. Zool. car:, prodr.
1591. Lntomoftr. p. 71. n*. i6. t. 5. /. 7. $.
Gmilin. Syft. nat. i. jgo8, 60.
Le tcft de ce Monocle cft globuleux & fphérique.
Son roftrc eft crochu. Il a deux yeux , dont le pof-
téiic'J-r «.^ ie pins graad ; & fous le rolhc j deua
MON
palpes courts, imx anccinics cotnpo''^esd'un grand
nombre d aiticulAticns, dériéchses ; t'oi:s les l'a^^es,
lix pieds de chaque coté , dù^v.ies à diftingacr; les
premiers font éi'ais & voiLs. Laqutue, mfle cli.it ,
efi: iiaiiée en ■■IvfU) •.'.;. Le do.> porie de chaque côte
un grand ovaire de couleur verte.
Ce petit Monocle fe trouve fur le bord des
cauï.
«1. MoNOci.- cjuadrangu'.airc.
MoNQcUL us quadungi.lus,
Monoculus caiida infexu , lejîa f~bJuadrartgula.
Lynceus quadrangu taris. MutL. Zool. dun. prodr.
1355. £nW;r.Oj'?r. p. jt. n" . 27. f. 9. f. I. 5.
GmîliN. Syj'i, riut. z. 3008. 61.
Ce Monocle n'efl pas plus gros qu'un point. Son
teft eft fubovale : on y diltingue des iaics à l'aide
du microfcope. Le roftre eli aigu. Les yeux font
rangés fur deux lignes ; le plus petit cft d-Tant le
p!u< oiand. Les palpes , très-petits , fortenc de la
Civl::': rfu roftre. Les antennes, au nombre de deux,
fo;u ion:;'j;s Se compolccs de quatre petits artickf.
Les pieds font an nombre de lix ou de huit, ce qu'il
n'eft: pas aifé de déterminer. Ils fe meuvent raTe-
ni;nt , mais au deilous d'eux font d'autres pieds ea
grand nombre , qui font dans un mouveracnc
co.umucl.
On le trouve dans les eauï.
^1. Monocle lamelle.
liloKocutus Ume.lutus.
Monosulus ca-.ida inficxa iamlnjn; ^ tefia vta-
ttu-oju.
Lynctus Ixmdlaïus, Mull. Zool. dan. prodr,
3-1^6. EniOKojir. p. 73. n". iS. c. 5. /. 4. C.
GmsIIN, Syfi. tiat: 1. 5008. 61.
Le teft eft ventru. Le roftre elî cylindrique & cro-
chu. Les d*,t!i yeux font places dans t^ne L'iie
ebli'ji'.e. Les deux palpes font litaés fous le roftre ;
enire'eux font les antennes défléchier. Les pieds font
crés-peULS & difficiles à diTr^Dicu.:!-. La queue ell
infléchie. Linrcftin elt linuei;x:
On le trouve tout Itté dans les fleuves & d;;ns
les lacs.
63. Monocle trigouelle.
MoNocu LUS iri^onclius.
Monoculiis cauda injiexa [crrulatci ^ cejia ance-
rlus giôiii muticu ,
MON
735
Lyrtctus tri[o:tllus. \1\:ll. Zco'. d^r. r'odr.
119S- E.'!tomo}$r. p. 74. /t^. î</. f. 10. J. 5, 6.
Ndturf. 7. p. 105.
EicHHORN. p. ^7, r. ;. / D.
Berlin. Af. !•;•;<<;//. 4. p. 5î^
GMELiN.-5y/. nat. z. 3C08. 65.
Ce Monocle n'cfl pas d'us. gros qu'un point. Le
tefi eit ven:iu en-ddrJs. Le ;ol;r£ eR A'bulé & trci-
aigu. L'un des deux yeux e<i: placé vers ic bord
cxtéiieur du ro'.ue ; le plus petit, vers i'inti'rieur ,
a deux palpes très-peiits, & quatre aritcnnes fur le
rolbe ; elles font termiiiées par trois foies. Krtrs
les palpes, au-delfus des pieds, cit un organe épais,
courbe, ptdiforme , armé cn-delius de (:x d'enn-
cules : ils font druis ua continuel mcuveinent. ii a
deux pieds épais & deux papilles qui ionc dans ua
mouvement ferpéiuel. L'inteflin ell linueus. Il a
d:ux ovi;rtS poirs entre le dos & l'iriteltm.
On le tiouvc dans les marais Se dans les fofles.
Ê4. JifoNOeX-î tronqué..
Mo-to.-uliis cauda injltxa ferrulcta , ujîa bafi
dmtieuUtt.
Lynceus trr.ncatus. MuLl. Entcmofir. par. 7J.
II". 50. t. il./. 4. 8,
Gmeiîn. Sjfi. nat. 2.. ^ccS. 64.
Le teîtdc ce Monocle eft flrié, cilié à fa partie
antérieure. Il a un roRrc , deux yeux , donc le plus
>, and e.O: derrière l'autre. Ei;tre le roilic & les an-
tennes font les paipes , plus r ourts que le roftre &
trautparens. Les anrennes l'ont au nombre de quatre ;
les pieds Supérieurs , au nombre de deux , plus
ros que les autres. La quci'e eft
grand: _ ^
iifléchie, large , l'ciée en-deliou, ,
ongle' vigoureux.
On le trouve dans l'eau , paritii le Len;na.
éf. MoNTCLE macroure.
MoNocvLUs mucicurus,
Monoculus c.rdd.z ereBa , ie/!a elongaca.
h^v.uii^ macrourus. MuLL. Zooi. dan. prcdr
l'y. 7. E:.io:no;ir. ;.. 77. „», j^. t. ,0. f. ,. 4.
G-MILIN S- fi. nue. 2. 5008, (îy.
Ce r;onoc!e a le te!} tranfpartr:; quatre antennes
cif i.ucees , terir.-.nécs par crw-. f.'iev , U déâéchics ;
dcn.x tres-petu- !-.)bis ; un rt.llrc u;: peu aii^u ; i^:Uï
ye..x, donc le plas p::c;c efi devant L- pliîs .^iai:d ;
c^uaue picGs. Sa queue eft lancéolée , fiiée en-
714
M O R
iîcflous , perpendiculairement iafléchie , longue ,
teiminée par deux ongles.
Ou le trouve dans les lacs.
<;<;. Monocle paiefieur.
MoNocVLUs focors.
Monoculus cauda poneBa. , teftd ovûta.
■Lynceus focors. Mun. Entomofir. p. 78. n*. 35.
^p./. I. 3..
Gmelin. Syfl. nat. i. 3009. 66.
Le tcft de ce Monocle eft ovale. Il a deux an-
tennes palpiformes , tevminées par de tiès- petites
foies. Les pieds ftipérieurs, au nombre de cjuatre,
font palpiformcs ; les inférieurs font capillaiies , &
propres à la natation. Les yeux font deux points
noirs. La queue eft couchée & horizontalement
étendue , & terminée par deux pointes.
On le trouTc dans les fleuves.
MORDELLE, infede de la féconde daflc de
l'ordre des Coléoptères.
Les antennes font pcflinées ou moniliformes ; le
premier article eft p!us long que lés autres, le fé-
cond plus court & globuleux ; le dernier «vale &
un pei! aigu; tous les autres font triangulaires.
M O K
La tjoucliî «fl garnie de mâchoires &t de palpesî
Les palpes font au nombre de quatre & iaégaux*
Les an:ériears font plus long'; que les poftcricurs,
avancés, quadriarticulés i les articles font égaux ^
le dernier éll: plus épais : ils font atcaehés au dos de
la mâchoire.
Les palpes pofîériears font plus coures que les
antérieurs , filiformes & trianiculés : les articles font
égaux U inférés vers la moitié de la lèvre.
Les mandibules font cornées , arquées, irermes.
Lfs mâchoire"; membraneufss, linéaires, bifides î
les déi.hirures font obtufes & inégales : l'extérieure
eit ja plus grande.
Lèvre alongce , membraneufc , linéaire , avancée
entre les palucs, dilatée, arondie , bifide : les déchi-
rures font égales & arrondies.
La forme du corps efl convexe; il ctl réttéci fut
le devant.
Les efpèces de ce g«nre fe trouvent ordinaire»
ment fur les fleurs.
Leur génération & leurs larves font inconnues.
On l'a nommée WtorddU , quoique ce nom liu
convienne peu ; car il eft très-innocent.
Suite de l'Utroduciîan à rïïljîoire 'Naturelle âei Jnfecîesl
7?;
MORDELLE.
MO RD ELLA. L i n n. G e o f f. Fa bri C.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes, fouvent un peu en fcie, quelquefois pe(5linéa$ , ie la lon-
gaeur du corceler.
Quatre antennules inégales. Les antérieures un peu plus longues , compofc-^s de
quatre articles , dont le dernier un peu plus gros & alongé» Les pofténeures hiiftr-
mes , compofces de trais atcides égaux.
Corcelet convexe.
Abdomen terminé en pointe dans les femelles.
ESP t G t S.
* Antennes peciiKees.
I. MoRDELU ferrugineufe.
Roujfe ■ poitrine , anus & pieds noirs.
1. M0B.DELI.S nafique.
Corps acre & Jlins taches.
3. MoRDELLE pedinée.
Roi^Jfe y élytres noires.
4. MoRDELLE paradoxale.
Bsrds du corcelet & élytres ttjiacts.
5. Morcelle éventail,
Tejtacée ; bouche , corcelet & dos de f ab-
domen âtres.
6. MoKDELLE ponclluée.
Corcelet tejiacé , noir ^ ponclue , élytres
noires , bord tejlacé.
* * Antennes moniliformes,
7. MoRDELLE fix-maculée.
Atre ; corcelet ferrugineux ; elytrei tef
tacees j tache noire.
8. MoRDELLE bitsaculce.
Fzrrugineufi , cortelet âtre , élytres tef
tacees , tache noire.
9. MoKDELLE huit.ponâuée.
Anus armé d'un niguiilon ; élytres
noires ; quatre points flaves -^ ie premier en
cro'fjunt.
7lS
Suite de l'Introduction à l'HlJîoire Naturelle des Infectes.
M O R D E L L E. ( Infedes. )
10. MoRDELLE cenacée.
Acre i élytres tejlacés-^ bords noirs.
1 1. MoRDELLE abdominale.
Nrire ; corcekt & abdomen fauves ; enus
armé d'un aLguilion,
I2_ MoF CELLE hume raie.
Aire] bruche y bords du corselet & pieds
fiaves.
13. Morcelle partagée.
Âtre j éljires jîuves à kur lâfe,
14. MoRDELLE bordée.
Ftrn.gineufi ; [ommité du corcelet ayant
le dij.fue dire y clytr^s de lu même cou
leur.
1 5. MoRDELLK à aigail'on.
Atre i anus termine par une pointe.
16. MoKDKLLE fafcit'e.
Noire \ anus armé (fiine pointe ;
é'ytres portant deux bandes cendrées,
17. MonuELLE frontale.
Atre, fr nt & pieds jaunâtres,
18. Morcelle choracique.
Atre \ lêie & corcelet fiâv.s.
19. ^'oKDELLE flave.
Flave\ extrémité des elytres noire.
10. MoRDELLE tricufpide.
Fl.-rve ; lame abdominale cyane ; ély-
très m.irquces de trois Toinis noirs; corce-
let pojîéne. rcrncnt tricufp'ide.
i\. MoRDELLE marine.
U'idul'e , puhcfcente , cendrée, trois
tJihcs nuires fur le corcelet.
12. MORDELLE lîx-ponduée.
Atre brillante ; trois points blancs fur
les ély Lits.
15. Morcelle de l'aube- épine.
Tejlacée ; :êce noire 3 corcelet roux.
14. I\IORDELLE melanone.
Noire -y élytr.s , corcvlit , tcCe & pieds
25. îlIoTîDELLE b colore, I
A're ; é/ytres tejlcicécs ; extrémité nolre',
bande nuited^uis Lui milieu.
16. îtloaoELLE perlée.
Noire f brilLinte ^ un peu pointue \ bord
roflerieur du corcelet & des elytres à quatre
Lâches perlées.
3.J. Morcelle rufîpcde..
Roujfe , pieds ferrugineux.
M O R
* Antennes jxBlnccS,
I. MoRDEiLE fcrrui^uKurc.
M0S.DELIA ferng'nea.
MoidcUa rufd , peHore ,ano , redihufqne nigris.
Fab. Sy/?. eut. 161. i, — Spec. inf. i. pag.
551. «°. I. — Man:. inf. corn. t. pag. 2.17. ««. 1.
Gmel. Syji.nar. 1. tau 7.
Cette Mordelle rclTeaible beaucoup à !a Mordclle
douteute. Ses antennes font noires i3c pcdinécs. Son
ccrps c!t ferrugineux^ à l'exception rie l'anus, de la
poitrine & 4e Tes pieds, qui font noirs. Elle aies
éiytres acuminées , & les ailes loufies.
Elle fc trouve aux Indes.
Du cabinet de Kcenig.
t. Mordille nafiquc.
MoRDELLA nafiita.
Mordella. cortorc utro immacalato, Thunb. Nov.
inf fp. i.p.i'i.f-jj.
Fab. Mant. inf. i. pag. 217. n". 1,
Gmel. Syjl. nat. i. p. 2C11. 8.
Cette Mordelle a !e corps âtre £c fins tacbcs.
Elle fe trouve au Japon.
D'.i cabinet de Tliunbesg,
3, MoP.DiLLî peftinée.
M011.V111Z.A peHina.-a,
Mordella rufa , elytris nigris. Fab. ^yjî. cnt.
té;. 3. — Spcc. inf. i. pag. 3;!. ;.». j. —- },l.int.
inf i. rag. 117 n". 5.
Gmll. Syjl. nue. joii. y.
Cette Mordelle a un grand rapport avec la Mor-
dc:i.- douteufe. Les antennes font pedlinées , fafci-
cu'^es & noires. La tète cft grande te rouile. Les
yeux font noirs. Le corcelet eft rétréci à fa partie
antéiicurc , glabre , roux , & acuminé poftcricu-
rcment, à la place de l'écallon. Les élyrres font
atténués ^ noirs , marqmés , fur le milieu de la bâfe ,
d'une raie cendrée. Les ailes font noires. Labdo-
nien cil court S: bi^lTu , rcux, couvert de chaque
côté , à (a bâfe , d'une écaille ovale. Ses pieds font
roux , fes genoux nciis.
On voit ainû fc3 rapports avec la Mordille dou-
teifc U la Mordelle feir:;i,ineufe ; eîle en di.ftre
par les antennes. M. Fabricins foupçonne que ce
pourro:t être un genre particulier.
U':Jl. nat. Inf Ses. Tons Vil.
M O R 737
Elle fe trouve en Amérique,
4 Mgrd:.:.:e paridcxaîe.
MoRD£LL.4 paradoxa.
MordJla thoracis laterihus clytrifque tefiactis.
Lin. Fn. face. 8ji. —Syjl. nat. ». 6Sr. i.
Fab. Syfl. ent. l6z. i.—Sp. Inf I. fJg.H^
n". 1. — Man:. inf i.p. 118. n*. 4.
G.MEL. Syjl. nat. I. ioii. i.
C'efl 'a plus grande de tout ce genre Les bords
de fon cotceiet Ce des élytrcs font tcftacés.
On la prend ordinairement fut les OmbcUifèreSi
Elle fe trouve en Europe.
f. Mordelle fl.;gellée.
MjB.DELLAf.abt.Uata.
Mordella teflacea , ore pcBore ahdominifqae dorfo
atrts. Fab. Sp. inf x. app. p. joi. — Muni, imf
I. p. 2.18. n". j.
Gmel. Syf. nat. i. io:r. 10.
Elle efl reftacée. La bouche, la poitrine, l'abr
doir.cn & le des font âtres.
6. Mordelle ponduce.
Mordella punclatj.
Mordella thorace tefiacco nigro panSato , cljtris
nigris, marginc teflaceo. Iab. Alant. inj. î.p. aC^-.
n". 6.
Gmel. SyJÎ. na:. i. ton. II.
Elle cft de la grandeur des précédentes. La tcte
cft teftacée , fans taches. Les antfrnes font -ra
éventail & noires. Le corcelet eft teltacé * mar<jné
de p-i;nts noirs. 4. i. i. Les éiytres, noirs , ont :«
brri & la future tr-ftacé; ; elles font marquées, 4
leur extrémité , d'un point noir. Le corps cft àtaâ*
Les pieds fon: noirs ; leur bàle efl teftacée.
Elle le trouve à Cayenne.
Du cabine: de M. Rolir.
7. Mordelle fix-niîculje.
Mordella fxmacuLita.
Mordilla atr a , thorace fcrrugirco ^ elytris tefl<t^
ceis : macula nigra. Fab. SyJ}. ent, zCy 4. — Sp,
/•;/; I. r..;^'. 332.. n^.4,.—Man:. ir.f i. f. il3»
.■2". 7.
Gî;el. Sy^ nat. i. lozt. ii.
.^
M 0 R-
Corps j^r.-r.'.l, tJK r.oirc , front î-îevé & fcrru-
g;!t!cux, ar.tcnncs peu pcChrécs, corcck; oî^fcmément
f-rrt'gîf r;:x, f'Iy îtc; îci>ac:=cs, avcr trci<i tachcsnoircs,
î"L!ne a labâîe, l'iiiie au milieu, l'aurre au foni
met ; sbdoan.*ii Si picJs âcvcs j jambes tic coiileiir
de poiy.
El'c fc trouve en Am;i-i,|nc.
Du riiufcum de Huntci-.
* * Antcrincs !norJliform:s,
S. MoRDïLLE bi-jmacii'tï.
MoT^D-ELiA bimaculata.
MordclU ftrri'-oinca , reclcrc atro , fjtris ufl^-
f.is : macula ni^rd. {-ab. Manc. inf. i, p. nS.
n". S.
Gmet.. Syft. na'. i. loij. :j,
Cctic grsnde f îordelle a k tète marquée à'e.r.e
bar.dc flrruCTJneufe ^ & la boucbc â:ie. Les antcmc
prairies
iiâle ont J
t tes xij'ons coniriup
ruleaiUienï.a une mïluie. Le corcelec eit bi.llu &
icrrugineui Les élytres , tcflacées , ont une oi and
tache noire devant leur fommet. La poitrine,
eit âtrc ; l'abdomen très-coert , eii fcrn^incux
b.offu ; l'anus cf' obtus &: jire.cjue troiiquci" le bore
eft proéminent ; les p.ieds feaugiiieus ^ ont les ge-
noux noirs. La couleur du mâle cft plus oblcure.
Elle fe rrouve m Honp.ric.
9. Mokd: ILE p.irt^g.;v.
Morid.'j it,.i, elytns '•.[Jfla^.h. V ^■a. Sfcc. inf.
l.p. \:,i. /i". J. Man:. inf. p. ii3. ,-,", j.
CwiL. Syft, lia!. I. ICI.;, i^.
Eile,eft de la ioBgiienr des précédcnres. Les an-
tennes ujjdc courtes, pcaiR.'c.; î: àtrcs L-' coms c;:
«i-.tièicnuflt âiie.& bridant. Les é.'vtrcs ftu'vs l-v :
flaves diiii Je n;il'cu vejs leur bâfç. L'abdoiTicn e!l
w«s-obt,us & prefigae troinjué.
Dj cabinet de M. Yeais.
10. MoRDi LLE bord(?e.
MORDELLA limbutii.
Moiddla ftnuglnea , vcncc tk.jr„c:s d-fco dv
Mar.t.ir.j. 1./,. zi8. /.". 10.
GmeL. SyP-, net. I. lOiJ. I J,
Its antennes font courts & en f,.ie , noires ; ku,
preniRX anr:cau 'f iilemenr fi> 11- rii'rwHU- f <- rr.
cel«âtreda.,si;,. .n.I,uu.^,,le.Ll..;;.;:^':
^î C R
feniigincdî. LVcuffoii eft également feitugii-.eui j
1.1 poitrine l'eft auffi , mais el.'e a une tache lar^ralc
âtre. Les élytres (ont liiTes & fans taches. L'abdo-
men court , un peu obtus , fci-rugincux , a de t haque
côt'!' une grande rachc âtte. Les pieds uoiis , onces
c'.!i:ics ftrrugincufes.
Dvi muftuin de M. Yeats.
II. Mr-RD^LLE à aiguillon,
McrD!:ll.4 acuUatiZ.
M^rdella atra , ano fplna tcrmlnato. Fn. fu.ec.
ScOP. Ent. carn. 191.
Murdclla oiknga atra ^ cauda acuUo terinincta,
Fn.fi.c.^^^.
Mvrdii'a r.:iO acalcaîo ^ ccrpoi^ dtro imrr'iculdio.
?A3. Spu.inf 1. p. 3 3?. n". 7. AUru.i.'if 1 . p.
- \ i. 'i". 1 1.
yiO'àeUd a:r.i /raudaCd u:iLcloi: CtOlT. i'if pur,
I. r. 363. rz'. 1.
SVLZ. Hifi.inf t.-j.f. 4^.
ScHŒErF. Elcm. t. 84.
/c. M17./.7.
LsrtcH, /.'. :.. t. \o. f. 5 ç.
GMtL.i:^/. ^^r. :.ic.3. -'•
CcrtcMo;dci!ccft toute noi'-e , fi tè;ccft lifT'j; (es
antennes , plaLees devant les \eux, (ont conipiifées de
onzeavticleSjdontlcsquatrepr.cnjiïrsTontronds&gl -
buleux, & les fept derniers (ont triangulaires 6t.
fony.cnc un peu la fcie. Ces intenncs font de la lor-
i,uei.r du corcelet. Celui-ci e(l convexe, uni, /ans
c|ue (a boui* fcieiurelevîs. Les i'tais fojit auflî rrè'-
ii:;<:s, Si. mfii'^s lungs que ie .ventre , vjui {•- tcn'.jioc
en pointe allez aigi.ë & longue , mai"; qui ne piciuî
f-Viirt. Les p.if.es font longue- ^ au ii c]u>.* tes rar.fcs ,
dj:it 'es aviicU.s font along.'s & vont en décro'lLnt,
en (oi:c cjuc l€ premier i(i le plu-^gros, & le der-
nier j qui tertïiine la patte, le p'us petit : je ne 'ais fi
cet infccie .l.i'jie i je ï'ixx cependant trouvé luuvcut
Lirlcs.flcms.
M G'.-ofFioi a auffi obtlr.vé une variété toure
rcni'.ii..i'de , n)ai^ pl.us petite des deux tiers , Se dont
!;:, . p;e,-iK.s ('•. ne .mo.isis sn ftie. Ptac-ên-c ne cifïère-
t-eiie cjae par le rc,.\e.
E!'e fe trouve en Europe.
Il, llo&SELLE.fifciée.
MORDELLA fafcidtd.
Mo'diUd rJg'a ;, ar.o a.ahato , e!ytr<s fdfciis
M G II
duaiciS ctnereîs. T ab, S;-cc. i.-if. i. p. y,^.n'. 8.
Muni. inf. i.p. 21 g. n". ii.
Mordilla atra caudata , j'^fciis viliofu aureh.
Geoît. ir.f. pdr. i. p- 3J4. /^'■\ 1.
Gm2l. Syh nac. i. 1015. 16.
Sa grandeur varie; i' y en a de p!u? grandes li
de pl.is petites : du reftc elle cft tcuc-à-fait fem-
blab'c à la précédente pour la forme; mais elle en
diffère pai les poils , dont elle cil ;o!:mem oîiiéc.
Ces poils couvrent prelque tout ledcflbus du coij 'S,
qui paroî; j^une & comroe don;, vu à un ctiiain
jour. Le tour du corceiet a de fcmblables poil; . L.:s
étuis ont dei;x larges bandes tranfverfes de fcmbla-
bles poils, qui paroiflen: d'u:. jaune doté, t: doi.-
la coi.kur fi>rnie Puis , i. cl.angc luivant qu'oii
tourne ianuiial en différens Ie;;s.
On trouve cet infcde avec le pricédcnt.
Elle reirembie beaucoup à la précédente, ^ I.iii-
néus l'y réunit : elie en diffère cependant par le^
clytres l'rl'o'-.tcs , & ayant un duvet cendré , & par
les taches du milieu & de la baie.
15.M0RDELLE huit-ponctuée,
MoRDELLA ocîopunclata.
Alo'detlj ano •icuUjto , elytr'is aigris ; pur.ciis
qti:'.'.uor fiavis ; primo Lunaio. Fab. Syjl. er.tom,
163. 7. Spec. lûf. 1. ;7. 353. n". 9. M.M. inj. i.
p: iiS. n^. 12.
Gmel. SvI}.
t. 1. lo:
Tcte roufTe , corceiet jaunâtre & cotonneux,
ayant antériçuremcnt quatre points , & poÙériearc-
nicnt des raies ondulées brunes. Les élytres font
ât.cs, tronqués, avec quatre points blancs, dont
!e premier d; la bSfe eft en croiliaiu. Ls corps eU
gris ; l'anus a un aiguillon âtre.
Elle fe trouve en Amérique.
D-i Muf;um de Bancks.
14. MoRDELLE teflacée.
M0B.3ELLA tcic.cca.
Mordilla atra , elvcris teftaceis : mjrciniàus /:/-
gris. ÎA3. Maru. inf. t. p. Xl^. n". 14.
Gmel. Syft.nat. i. 7.013. '8..
Elle efl de la groiTcur de la Mordelle aiguillon-
née. Le corps ci; â:re , les clytres feules font teila-
c'cs ; le bord eR; très-iEince £c noir i l'.-.aus efl araié
o'im aiguillon.
Eiic fe trouve en Afriquï fur le Danctis.
Du Muféum de M. Yahl,
M O R 759
rj. Morcelle abdominale.
Mordilla abdominalis.
McrdcUa itiira, ihorjce aiJomircquc fu/vis, ano
acuUato. Vab^ Syft.cnt. 164. 8. Spec. ijif. l. p.
;;;. n° . lo.
Manc. inf. i . /?. 119. r.'^. 1 j.
Mordella hicolor. Sulz. B fl . inf t. 7./. Ij.
Gmel- ^yfi. nat. i. ici 4. 19.
Tête, poitrine, élytiev , tpinc de l'aiMIs , &
pieds noirs ; coicelct U. abdomen fauves, briiiapts
Se fans taches.
Elle fe trouve dans rAl'emagnc.
Du cabinet de M. Kattorf.
16. Mordelle h.imrrale.
MoF.DELLA k^~cr.:î:s.
Mordella atra , ore lattrluiLS thoracis pedli'-.fq'M
fiavis. Fab. Syfi. en:. i6j,. y. SfCc. iaj. t. p. 533.
'2". II. Mcir.i. ir.f- i. p. il 9. :■«. 16.
Moidella atra , ore laceribus thoracis bofcûfqLC
elytrorurn.
Fl-veTcentipus. Svfi. na:. xii. t. p. éSi. n" . 5.
F:;./««. 885.
Gmel. Syf. r.at. 1. tc.":^. 3.
Cette Mordelle efl âne , la b;)uchc , les bords c#
corceiet & les pieds font Laves, ainii que là bâiS
ies élytrej.
Elle fe trouve en Europe fur les ficurr.
17. Mordelle frontale.
jMoRDEi LA for.talis.
Mordell.i atra , fronce pediùufque flavefcintibus.
— F/7. f..ec. s?4-
Fab. Sf). inf \. p. 5 5 ; . ,1". i », — Mant. inf. i.
. %:•}. rf'. 17.
Gmel. Syfl. nat. r. 1014. 4.
Elle efl atre. Le front & les pic^f font jauui:re.= .
Elle fe trouve en Europe, fur les £curs.
18. MORDELI E ihorôciqtif. 1
Mordella thjrùdci.
Morddla a'ra , capiie rkoraccque fldvis. — I-n,
Fab, Sp. A.f I. p. 554. .•-". 14. —/.Wr. mf ;.
p. 119. n'\ 1^.
A a a a a 1
740
M O R
Gmel. Syfl. nat. l. zoi4. 5.
Atre ; tête & corcelet flaves.
Elle fe trouve en Europe.
Sj. MORDELLS flaTC.
MoRDELLJ flava.
Mordilla flava , elytrorum apicihus nigris. —
Fn. fuec, 855,
Fab. Sp.inf. i.p. 554. n". 14. —Mant.i.if. i.
f. lif.n". 19.
Gy-ti.Syfi. n.u. I. ÎG14. 'î-
tllc efl: flayc. Les élytrcs ont rcitrérahé noire.
Elle fc trouve en Europe.
20. MORDELLE tricufpiJe.
MoRDttLA trlcufpiduta.
Mordella fldva , lamina abdominali cyanea , ely-
crorum pur.ciis tribus nigris tho-ace pofiinh.s tricuj-
pidato. Lepbch. It. 1. t. 19- f- 8-
Gmel. Syfl. nat. 1 . 2014. id.
Elle ell flave , avec une lame abiominaic cyane.
Les (îlytrcs ont trois points noirs , & le corcelet a
roftérieuremcnt trois pointes.
M. Lepcchins l'a trouvé; dans les dcfv;rts de
rUral.
ir. MORDELLE mu'.ine.
MoRDELL.i marina.
Mordilla pubefcens uid.t'r.ta ., c'^zcrea thorc,c:s
rrucuUs tribvs nigris. Herest. Apud. fuejli. arc h.
■■rf.e.p. I48.«°.^.
Gmel. Sy/i. nat. i. 1014. 11.
Elle efl pubcfccntc , on^^ul'c , cendue. Le cor-
celet porte trois taches i<oires.
On la trouve à Berlin.
ai. I\loRDELI.E fii-ponifiuce.
Mordilla jhxpunBata.
Morccl.'a atra nitida , elyirorum puncîis tribus
albis. l'Ui^-È^r. Apud Fut:/, arch. i >f. 6. p. J4h'.
n^. 4.
Gmel. 5;y^. nat, i. 2CJ4. ii.
Elle eft â-rî , noitc. Les ély très font marquées dc
«rois points blancs.
ï-3, MoRDELiE de 1 aubipinc.
M O R
1 MotDELLj oxyacanthsL.
Mordilla lejiacea, capite n'gro , thorau fafia.
T01.ST. Nov, inf.fp. l. p. 6^. n'^. 6^.
Gm£I.. Syfi. nat. t. 1014. 23.
Elle cft tcftdcéc, la tête efl noire , lecorcelcr roHx;
fa gr»ir:ur approche de celle de !a Mordelte aigiii-
iancëe.
On la troavc en A.ngîeterre , fur les fleurs de
l'aubépine.
14. MoRPîtLE m^lanope.
MoRDELLA meUnopus.
Morddla niera , elyrns thorace capite ped-hufque
teftaceis. FORST. Sp.tnf. ncv. i. p. 64. n° . 64.
Gmel. Syji. nat. i. 2?i4. -s.
Ei'e cft noire. Les élytres , k corcelet, la té:'- &
l.'S pieds four teftacés. Sa g ofisJr eft ceile d'uu
g-os Pou.
On la trouve avec la précédente:.
15. MoRDEiLE bicolore.
MoyDELLA hicolor.
tdordella atra, clytrii tefljzce's ai-ice nigrii faf-
cicqve nisT'a in medio. Forst. Njv. i if. jp. i.
p. 6j. n". 6j.
Gnul. Syfl. ne:, i. i-}i4. ij.
Fl'e eff atre. Le: élytrcs font teflacées , rojres
à Icnr exrréHMré , nvc uac bande noire dans leur
milieu. Fl!c ell de la grclTéur d'un Pou.
Forîler l'a aaflTi trouvée en A'-glrtorrc , Ctf las
flejrs du Cra-œ^ns, du Rumci & des Orobjlhf-'ies.
Elle fe trouve en Angleterre.
16. MORPELLF. pcike.
Morde LL.J perjjta.
Mo'dclU nigra nic'da fahpilofi , tkoracis mar-
g'ic polerjore , elyt'oritmque macutis qua'aor per-
l'jjs. SuLZ. H'.Ji. i'f. p. 67 tab. 7, fig. 14.
Gmil. Syfi. nat. !. 101 f. 1(5.
N jire , brillante , avec r^ue^nes poils ; bord pof-
réticiir dt: corcelet 5: des élytrcs Jnar']ué de (-juatre
taches perlées.
On la trouve en SuifTe.
17. McxDETLE rufipcde.
MoKBELlA rufipes.
Mordilla fjfca , pid:basfcr.'Ugineis. GtOlT. lif.
par. I. pag. 355. n». ^.
Qniu. S^^.Ji.nat, i, :.oi.j. i-j.
MOU
Les antennes de cette Mordclle font prefquc aurti
loEgties que le corps, font moins formées en fcie
que Jans la troifième efpèce , & plus que dans la
luivante. Leors bifes , ainû que les aniennules &
1« patte* , font âc coulcar fauve ; le rcHe de l'in-
fecte eft brau. Les yeux font faiilans. Le corcelct
*•: les étuis font fecncs de petits points prefque imper-
cepubîes a La vue , afcc un petit du»ct cla;r-rcmé &:
Court. Sur les cmii oa voit quelques ftrics peu en-
fùucccs Si peu apparentes , principalement vers les
Itozdt. Les aiies , qui foiit fous les étui? , font noi-
liuu. Ce; mfccle varie beaucoap peut la graadeur.
E/.'cce dc:^leufe.
i8. MoRDiiLt claTicorac.
AfoacriiJ cUvucmii.
MoraeLa tcta yuca. lOKsr. A'ov. inf. fp- I.
p. 66. n" . 46.
GMiL. Syi. ria:. i. loij. iS.
Elle eft entièrement d>; la cojLur de la poix , un
peu plus g'olie que la Mordclle thoracicue. Il tft
souteux qu'elle appartienne à ce genre.
On !a tr:;uve en .Angleterre, fur la rhubarbe , où
e'ie coi.rc ivcc a_.;i!i;é.
M0U:KE , i;ucf:e, de l'cidre des Diptères.
Ses anteeres fort courtes, rarproclicef , eompo-
fées de fept ari'rleî , do;-,t le troifiènie grand & di-
laté, a une efiece de dent latérale. Les trois derniers
ior: courts , peu apparcns , &: terminés en
ponte.
La bouche efl mu:»: d'une tro-tipc , de fuçoir:
ii dintcnnu'.es.
La trempe eO fonar.re, courte , cannelée , biilée
à fa b.-.fe ; le dos eft canaliculé pour recevoir trois
foies ; le liipport eft avancé, cv'.mdrique , & d'u-e
fubi;an,.e corcée ; la fommiré ek ovale, véficuîeùf: ,
bi!abiée ; 4es lèvres font ovales & aiguës.
Le f.içoir efl beauccap y'.n' court qi;e la trempe,
& a:ui"i.pé pir le bout , & fars gaîne. îl e't divifé
en fept pièces ; quatre fu~cricurcs larges & app'a
ties , contenant t-ois foies mfc'récs a ;a fracture ê.i
la troiiiye , & placées dans fa cannelure.
Les deux antennules font grandes , épaiflcs , com-
primées , «ompofécs d'a'-ticles égaux , peu diL-
tKjcls, & inférées à la bâfe latérale de la trompe.
La larve eîl apor'.c , snr.ulic , raolîc., fonS cj-
LndrK;ne , & a-ténuéc poftérieurc«cnt.
MOU
741
La nymphe eft immobile, ovale , couverte <l'une
peau dure & coriace.
S'ilcft des infectes qui ont dii erre connus de tous
les temps , & de tout le monde , ce font les Mouche s.
Quel heu n'habitent-el.es pas": & combien ne fout-
e.les pas trop fouvent incommodes ! Auili, comme
le nom d abcro attaché à l'objet le plus commun flc
le plutôt connu , devoir êtreenfuite indiflindement
appliqué à tous les autres objets plus eu moins
reîemblans j fi le nom indéfini de Scarubé avoit été
donné à tous les infectes à clyires, comme celui de
Pupilioi a tous les infeûes a ailes farineufcs, le
nom de Mouche avoit été donné encore plus ind -ii-
niment a tous les infectes a d;ux eu quarte ailes
membraneufes , ou a ré'.cau. Reaumur fcnri: bien la
nécellité de fortir de h confufon que le nvéme nom
répandoit fur tant d'êtres, de génies j ou mè.-nc
d'ordres très - dilîérens ; mais il étoit rtfervé
à fcs fuccclfeurs, qui fe font plus at»ach.'s que lui a
la partie méckoaiqui: , de déterminer politivemeut les
caraéléres génériques qui conviennent aux Mouches
proprement dites.
Les Mouches font didinguées par des caraflr'res
génériaucs très-bien marqué». Elles portent fur U
tète, des autennes à pjlet.es', oii foimées pat une
petite m.alle folide de figure dilF'renre, qui tantôt
cft en forme d'un grain lenticulaire , tantôt plus alon-
gce , comme un tuleau , &: iouvent elle a la figure
d'un prifme. Cette maflc ou cette palette placée fur
un arricle qui fc trouve uni à la tète , & qui Couvent
eft compolé de àsux ou trois pièces , ell toujours
accompagnée d un poil difJnél, qui fort d'un de ces
côtés , Se qui ctt ou fimple , ou branchu , c'tft-a-
dire , ayant des barbes aux côtés , qui le rendent
tout velu. Elles ont , en (ècond lieu , une longue
trompe mobile , tetmi.iée par deux lèvres cbainufs ,
&: qui, clars l'état de repos, fc trouve pli le en dtui
pour pouvoir fc cacher dans une cavité, qui fe :eiï-
contre en-dclTou» de la tête , & qui lui ftn alors de
loge. C'eflau mo'cndc cc;t" i'oin[ e, quelaMourhc
p;'jt ctdtnaircment gonfier plus ou moins félon le
bïfoin , Si de l'aiguiller, roide Se écailleui qui l'ac-
cortipagn: , qu'elle perce les ma:ières 4: fuce les li-
qucuf; qui lui fervent de nourriture. Les Mouches
ont donc , pour premiers caridères glnériqaes , das
anter;rïsa : aletre'- avec un poil latéral, & une troio-
pe terminée par deux lèvres charnues.
Annoncer que Reaumur s'eft particulièrement oc-
cupé ce cei ii.fccleç , c'e.^. annoncer une ample raoifl-
(on d'obftr varions aufiî cutieufes qu'cxades, aaiE
întéreîfa'.tes qti'inftruilives : c'tft en snême-iemps
nous impofer l'obligation d'en recueillir afTei pour
difpenfir de recourir à l'ouvrage trop peu r-jpand«
ce cet À'iteur , & c'en enrichir ce dtpôt univerfsl
qui doit tenir Lea de tous iis aetres ouvrages.
« Kou£ allons d'aboid préftntw ks tiats princîpata.
74i
MOU
ou les plus faillans, cjue le premier coup d'œil fu
l'enfembk dis Mouclics elt lians le c:.s d^; laiur.
La (ête des Mciuli.":, qui cft joitirc au corcelcc
fmar» coi inuf.-ulcax , cu'oïdhiairemcnt airondis ,
SOUjOUrs aiînie de deux grandv yeux, à véftfau, placc's
Veis les- cotés , ^v; de iruis petits yeax iiiies «u-dcl-
fus, âiraiigés tr, tr'ângk.
I.ecorcciet ellg'.os, inaffif , & couvert d'une peau
coriace, ou dcitu-ccaiilcùfe , fc c'elt a cette partie
tjue (ont ait<ich;'>:s les deux ailes, les (ix janes , ci;
ks deux baUnciers. On y vuic encore ijuatre ûig-
nwtes eu OL vei turcs de reipir-tion , donc deux ie
clia^jue coté.
Le vêrtte , ou abdomen , cft ordinairement ovak
& renfl- , plus ou jiioins alor.gé, félon les d;ft.?reiites
efpèces, mais le plus fouvem court & gros , £c c'eft
djns le •derrière 3 qui fe termine en côr.e , que (ont
placés i'-artus &; le; parties du texe. Le veutre des
Mouches cil diviCé ci\anneauM , garnis de iHgm.ites
de cha^jue côté. Chaque aimcuu elt eutiéremeiit re-
couvert er-deirus , & en giaiide partie en-dclloiis ,
par une feule & niêine pièce écailleufc, par une ef-
pèce de cerceau dont les deux bouts ne fe jcignent
point; il refie entr'cux un fillon , lur lequel elt pla-
cée une écaille plus ou moins large dans ks diffé-
refitCi efpèces. £ntre cette écai'le & k grand arcécai!-
ku£ , cli une membrane qui peut fe pliffer ou fe
dcpl.er , felcrn que le ventre a befoin d'avoir moins
tiu plus de volume, ou bien de fe gonfler plus ou
liioms ; ce gorflemcnt ne pourroit pas avoir lieu fi
chaque amu'au écoit d'une (eule pièce ou d'un cerceau
entier d'écailk.
Les deux ailes font mcmbrancu Ces , ou faites d'une
membrane mince &: tranfpaiente , comme du talc,
& garnies de pliilicurs nervures ; leur figure ell or-
dinairement d'ini ovale aiorgc. Tout près de leur
origine, en-deiious, on voit une double pièce très-
nnnce & merabraneiife , que Reaunuir a comparée à
des ailerons ou à des ailes manquées , & il les nomme
aulli les doak'es coquilles , parce qu'elles relTemblent
aux coquilles bivalves. Au-dclious de l'une de ces
deux ccquilks, ou de l'infciicure, eft placé k har
lancier, qui eft- en forme d'une tige di.'li:e , terminée
par une eÇjcc<: de retire tête , ou de bouton en forme
de itntilk , ou bien de boule alongéc , un peu irré-
gu!iè.-e , !]ui fouvent cft creufe d un côté. On trouve
des bahu'.ciers à tous ks infeiftes à deux ailes ; ."Dais
dans les autres genres ils font ordinairement placés à
iiud S: point Gacli:-s fous des coquilles mçmbrancufcs
ou raUjueulLS, comme dans les Mouches. L'inleéle
peut agiter 'ces balanciers avec beaucoup de vîtelfe;
mais kur vtritabk ufage. n'clt pas connu.
Les ailerons on ks doubles co.-]uiiles que les Mou-
ches Ont dï chaque coté du corps , à la bâfc de kuis j
MOU
ailes , font des membranes trèt-nilncés, cofnpofée»
de deux p iices attadiées enlemblc par un de leurs
côtés. L'une de ces pièces elt unie a l'aik, en torte
que qaand la Mouche agite l'aiie^ cetC" menibrine
eii dès- lors mife er. miuvemi-nt. Quand elle repofa
& qu'elle tient ks aiks appliquées fur le corps , ks
deux pièces de 1 aileron étant placées l'une fur l'au-
tre , fe ferment alors comine les ba: u»ns d'iine co-
quille bivalve; mais quand elle . uvre ks ailes 6. kS
i-caue du coi ps pour voler , la pièce fuiéneure s'é-
loigne de l'autre, éiunt cntrainé: avec l-île , & l'une
& l'autre fe trouvent alors juf^ue dans un mtme
plan , en lortt qu'elles ne fe icuchcnc .^ue par le cote,
qui ks im:t enLenibic.
Toutes les Mcucl-.cs volent avec ra;?idiié , Se font
entendre un boui douncmtnt en volant , ii<èiae vjuani
on ks tient dans la mam , au moins. pK.lieurs de kuis
efpeces ; elles rendent ptcfque coiicinuclkinent ua
Ion très-aigu.
Les (ix pattes, qui eu. leur attache cn-diflbiis du
corcelet, font, curinnc a l'oiciinaire, divitées en han-
che, en cuiile, enjambe, ii en tarfe ou pied Lacuilk
tient au corcskt , par cette partie interméd:aiic
courte, nommée la Aa-îcAcy la jamb- elt terminée
par plulîeurs pointes écaill- ufiS roides , en tormc
a'épmes ou d'éperon ,& le tarfc eft fubdivilé en cinq
articles , dont k dernier c(t terminé p .■ deux ongles
ou gros crochets , au-deffous drfqucl> font placées
deux parties ovales tu forme de pclottes ^ garnies
de poils courrs très-pre(îés ks uns coiitie ks aiures.
Dans phifieurs efpèces de Mouches, ks pattes font
garnies de plulieurs poils roirtes eu forme de pi-
quants, mais dans d'autres elles ne fout couvertes
que de poils lins &: comme laineux.
Les Mouches font des infectes extrêmement in-
commodes , & qui far.s celle tourmentent ks h.>m-
ines & ks bétes , comme on en peut avoir journe k-
nienc l'expérience. Celles qui volent dans nos ap;:>ar-
tement , 8c qu'on peut non^.nicr domefliques , fe pla-
cent continuellemiCnt à en foule furies viarides qu'c-n
nous ferta table , li: particulièrement fur les pâtiik'-
ries 5: confitures , qu'elles fuccnt avec leur trompe j
car elles aiment extrêmement k furre & tout ce i^ui
cit doux. Elles gr:'ent encore les d-.iiurts des lambris
i'c des cadres des tableaux , en y dépofar.t kuts cx-
crémens, qui font d'aburd en forme d'une liqueur ou
bouillie. Les Mouchfs domeitiques fe fouvert tou^
jours en quantité pendant tout l'été , jnais particu-
lièrement en Juillet & Aoiàr ; cependant on a re-
marqué comme une chofe fîngnhère dans certaine
anuce, & certain feu , qu'il n'y -a eu prclquc
point de Mouches, il fallait même alois faire d'c-
\a-lcs rechcrchwS piour en trouve; felikinc.u une
doir.'.ainei k cau'c de ce phénomène eft cntièrc-
merit inconnue. Les Mo-tichos fe nourrirent donc d'j
fuc des viandes ci de tjutcs les liqueurs douces , ii
MOU
pluficiirs n'e leurs eipèccs Ce rendent fur les fleurs ,
pv)ui cil fii.crlc miel; d'autres cherchent les caJa-
V ;■; . cv diL-j:rc<; les madères les jl;is filzs , les ex-
Cilinieiis de toutes fo:tcf.
Les la'-wc<; des Moi-.chcs foiu d'une fî':;ine sloa-
iîc'c i oîdiiuiiciiicnt c\iir,dnqi!e , Si d'i:né fubùai)ce
n>-~ik & (lexibk ; mais le devant du corps , i.ù
le tnuve la tôte , cft pointa R conique , au heu que
le lieinere eit j»ros & arrondi. La tète elt molle i'i
ctia'iuic , 11 av.uu pciLt le fij^urc coiiftante , mais
van.il.lc i'; garnie d'o-',u de deuï croci^ets l'cajlicux,
q..! crvcnt •. ha. lier les .'ulihmces dont i'inftdh,: doit
fo ! c'jnir. Le crps ei't d.vil'c ei, aiv.-.eaux &; gaiiii de
iii^viMics ['ai-dcvj:it i; j'ar dei' i^.rc , qui v.i:icnt en
figure c<c en nombre , fL-lon les ciiï'jrentes cipèccs-
La rliipart de ce<. la-veç n'ont point .te paîtes ;
clle^ i-.c m.urhc. t que j a. le mcuvçmctit des anneaux
du corps j quelles alnnj^ciu & contraitenr akcrnaji-
■\rment, s'aidant en n-.éme temps des crochets c'ciil-
kux qui fe trouvent a la tête , & qu'cUe-' fixipt &
a. c;u;hci-t aux objets fur lelqucls elles fe trouvent
fl'.cves, en retiiant ou raccourciflaot cnfuite le
cojp<. D'aurres ont des j-attes charnues en forme de
m.i Ticlons . dont q-.ielqucs-uacs (ont armées de cro-
clcts ; ulks fout les larves appellées à queue de
M O U
I es 1 ;rvc' de ce gcn,-e fe no^irriflent de d.fF.'rentes
ni.i u c , ta.-'t anin^a'e» que vjt'^^ituks. Les unes de-
vo:ci r L cnair des a'.d;vi.iU\- luoriS, à laq-icllc elles
doni.e ,t e.i méir.c-tenips la i;uaL-LJ de fc corrompre
t' ,.t de ijKc; d antres vivent dans les excrsmens ,
cars ie fi:mier C< da-is ia revrc grade , d'aurres man-
g-er't k fro r.ai^e. 11 y en a pluiieurs efpcces qui fe
tiennent fi.rles arbreï ii; les pl.-.nces peuplées de Pu-
cci.:ns quelles dévorent, & qui-fout leur unique
al ment. D avMres fe trouxent dans le corps des Clic-
ndl' s ..J^ de plulicurs aurres larves , qu'elles rongent
& qu elles ..OT.Uiniei.t Pa-nii celles q:ii (c ncurriiknt
de ;"n It.i'iccs vév!,.-tale,- , les unes vivent dans les
L-iilLs , q.relkï iidr.c .t intér eurcmen:, les aunes
d.i'is des i;.'ius, d'antres dans des champignons,
d'.. rres dai.s ks gnines des plartes. Les iaVves à
q:L_ :e de i\'.i vive..t dàiiE 1 eau Luurbeufe &màiéca-
o^ iCjOH viles fe nyuii!fl"c-itd->la-iubi1ânce qu'elles
y t uvent. L'nt!h;é i;én-;-sle des l.irvts carnacieres
de ce genre parou don* être de coniuiîier ks cada
vies di-s an;!iiaMX qui fe rrouvent di'Ler f&s dans ks
b'-is Scies c.i')"!pa;4ne;s, & que ks bnes rétoces oiit
épdri;oé,s ; par kur miiUitude, elle?: A.rit capa'^lts de
lit niuer u!'. tel cada'-'C en f«t feu de tenms^ & d'en
canfunier toure Is chair. Celles qjji mangent les ex-
crér.icus femblem ctfe f.ii;es pour purger Is rcrre de
ces ijai°iOi)d:ccs , & k" Aphidivcucs , ou mant^eufes
d Puc-rons, df'hviei-t k- t:la'ites decerte engeance.
Le:. .VLiUwUes aufj i'crveiu de picyre aui.fet,i;;i .oi-
l'enui.
743
La larve des Mouches ne qiittç point fa pçju pour
fe transformer , mais cette peau extérieure fe durât
& devie.-.t écaill;u''e, formant comme une cnqnp
obkuqu-.' , oïdinai-enient de couleur bruiiç-rou^ear
tre, lu conkur d: nijr:\;n , q li leiifermc t-Mir." k?
parties de laninuù. D.i:;s cette ecque , aii-.;; f-inj-s.
d; 1.1 pr-p-e p'.au -'; la li-ve , tile pend d'ab.ird ia
figure dune boule aisi,-i^ c , à Liquellc os ije voit
aucu-e p.iitc d iiiivdte i clk n eft que coivimi: uuî
fMiple malk de ch^ir inoll.-. C'ek uiic d/îcouvert*
que nous ti.-vons à la Tagacit? de Reaumur. Enfuite
cette boule fc dh-elo p'e & prend la lîiurc dune
nymphe, a l.i.]uelle ou voit f:ute.s les paities C5té-
ricu'CE de h Mju he. Apiis an ceitain ;erops , ctll--
ci brifc & fait ùutç: une ret.ainc porti^ n de 1, en-
qne, qui lailie ure ouveui^re p^r l.iv.; Hj ilh "ivr
de 'a prifon. Li .'vL^u lie ne s-'arL-i: al :> qu'a'cc l^ s
âdys ,1 r/.c, c< '-iu,,rtijl es . & fi c-urres, q /cil s ne
rclknibi. nr q.i a des nj ;s;.n'»;)s d'ail-'s , m;jj qui bicri-
:6i- fe dcvek-ppeiit j s'rrcndcn- « devienne t pknes
& unies, comaie cda airr.'e anx autres infeclcs
:jik-s.
Tout: s ks Moi'ches femfll s dcjvc t s'.iccoupkr
ave; leuruià e p.» >r etic f.;: on.-léjs. D^-sctCie ..c'tioi
le maie cft pla :é fur le doç de la kirv-lk , q:i; ap:ès
l'accoupknv.nt d iir piidie P: d'poler fes œufs !i
! li les larves divjnt viv c. Mais ce qui e.'t ' ('n-
gulicr, c'cib qu'on trouve auiiî des Mi.uches vivi-
P.ircs , qiioiqu:: du même (;enre que l.;s .ovipaics , Se
çui mette:. t au monde des larves toutts viva;ucs.
Telle efl , da-s un ahr-.;é rrè^-r.-.pide . l'hiftoirc
g-'nr'rak des Mouches. Nous allons main;eiuiu en-
trer dans les d-.'cads particuliers , & deuiner fuccel'i-
veratntàc]T.ique paitie^ ou à chaq-.ie objet principal,
tous ks développemens qui devoiciu rc-fuLer d'ui e
étude apprejfondie. Les fources où nous aibns puifer,
en mérit.-iBt de notre paît la plus cnrière conïjar.ee ,
d ■ivci:t fa-.. s doute h mériter de nicnie delà pa;rde
ceui qui voudrt.ier.r parfaitement cciiuoitre de-s êttes
fi fouvent expafés à kurs regards. Se pénétrer avec
nous dans des découvertes qui ne pouve^ienc être
réi'ervées qu'à la fag.acite la plijs exercée, jointe à
l'atter.tion la plus continue.
La premièreparrie principale que préfente la Mou-
che , comme tous ks ancres animaux , c'cft la te ce ;
»icc que l'oji remarque d'abord fur la tère de cet in-
ktle , ce font fes diu.'< 2;ju:;ds yeux à réTcaux, c'cft-
ii-dire, qui oiî'reiiL au inKr^j'.rope un allemblieç de
p.'ufieurs milbers d yeux d une petreiTc extrême , K
lymmétiie\iiement airang-s enfcmblc. QBciqu'ad-
mirabks qu'ils puillenc être, nous nous ^.rièteions
peu a les con(idét-r ici, (oit parce que nous en avons
déjà fait l'objet de notre attention da-;s l'.irticle In-
si-.ciE , foit parce que nous cous piopoloas d'y
doFùier une nonyclk arreunoa particulière , en par-
lant di ceus dvs P.pi.Lns.
744
M O U
LcîycuT à réfejux lîes Moaclie'^ (clan Rfau:-n-ir,
ce diffèrent des ) eux à rtfeauxdes rap'llcns , «ju'cn
de qu'ils font plus gros, non-feulement ri.IativeiiKr,t
au volume de la Mou he , miis réellement eu cux-
aiê.TJcs. LîS mailles de leur réfeau paroillent cepen-
dant aulît pcriies que celles des yeux des Papiiluns :
il y a donc un noiiibre de ces mailles fur chaque œil
de ccrta\nes Mouches , plus grand f]ue le nomb:e
dî mailles qui eft fur chaque œil de Papillon , djns
le nicine rapport que la furfacc totale du même œil
de' M'.iuchc 'urpade celle de l'œd du Papillon : on
juge que tel œil de Mouche a deux ou trois fois plus
de furface que l'œil d'un gros Papillon : or, puifque
chaqnc maille eft un petit œil, cha-]ue gros œil de
certaine Mouche a deux ou trois fr-is plus de petits
yeux qu'un gros œil de Papillon, qit a cependant
plulieurs n-ille de petits yeux. La portion de chaque
côré de la tête , qui eft taillée à tant de facettes, eft
feulement un peu plus relevée que le refte, plus ou
moins cependant dan« des Mouches de différentes
efpèccs , dans Icfquc'.les auili el'c a des contour^
d:iféreus, ^k eft: ^lus ou moins étendue.
II y a des yeux à réfeaj de différentes couleurs ;
il eft des IMouchcs qui les ont bruns , d'autres verts ,
ou jaunes, ou rouges, ou de diftérentes nuances de
Ces couleurs.
Outre les deux grands veux à réfcau ^ p'acéi vers
ks ;ôtés de la têre des Mouches , on dev.ut '--.i re
marquer trois autres plus petits, au defl'as de la lête ,
rangés en triangle. 'Voici comme s'exprime P^eaumur
à ce fujet :
« Il nous doit
re qu une nîouche, qui a tant
(Je milliers de petits yeux ralleiiiblis pour former
clia lue œil a réfcau , en a beaucou;.> plus qu'il ne lui
en faut. Celui qui a failles Mouches, celui qui voit
ieschofes d'une manière inlîniBient fupérieureà celle
dont nous les voyons , a cependant jugé qu'elles n'en
avoicnt p.is aficz ; il a jugé que d'autres yeux leur
étoieut néceifaircs, & il "leur en a donné d'autres.
Les nouveaux yeux que nous voulons faite connaître
ont une fuifacequi, examinée avec les meilleurs
microfcopts , paroît lillé S; polie, une furface fur la-
quelle on ne voit point de réfeau ; ils font beaucoup
plus petits que les yeux à réfeau , & par oppofîtion
a ceux-ci i eus les nommerons les petits yeux , ou
les yeux lilfes. On trouve ces trois yeux liftes dif-
pofés ttiangulairement fur le derrière de la tète des
Mouches. Si nous conno ifons le no:r:bre & la po
fuion de ces yeux , nous fomnies très-peu inftruits
f.n leur u^age ; quoique très-petits ils font de très-
grands yeux , quand on les comp ire avec chacun de
ces yeux -le i'allcmblage defquels chaque œil à ré-
. feau eft foim*- Les uns font moins convexes eue les
aunes ; n'y n-t i! pas apparence que les uns'grof-
fifTent moi— ! jets , & que les aunes les grof-
fiiîent j lu- ; :.<• , . , uns font faits pour v&t les objets
MOU
rîus éloignés , & .'es autres pour voir Jiftïnâenjen»
les objets plus proches î Erj général 'es yeux lifles
fcmblent plus rranfparens que ceux à réfeau ; cepen-
dant les yeux lilTes que j'a» ijuftés à un raicrofcopc
à la place d'une leutîîle , n'ont pas laiffe padcr allez
de lumière pour me faire voir duiijidemciit un petit
objet, qui , regardé au tiavcr;. de !a cornée d'un œil
à réfeau , eût paru très-net & très-multiplié. Mais
peut-être que les yeux lilfcs , fur lefqucls mou choix
a tombé, n'étoientpas pa eux-mêmes des plus tranf-
parcns, & qu'ils avoient même perdu de leurtraalpa-
rence pendant les préparatifs de l'opération ».
• ^
Leder Muller , dans fes Arrjiijemens micajcapi-
ques , après avoir obfervé que la coince d'un œil de
Mouche, vue à un bon microfcope , préfente des
hexagones très-rétruiiers , emboîtés dans une rame
étroite , fiit la ufi xion fuivan.c : " On diroit que
la Nature , dans U produél on de quantité de fes
ouvrages, ait choili l'hexagone piéf rabicment à
d'autres figures de géomect.c. On peut s'en con-
vaincre par la (impie vue non -feulement fur diverfes
elpècesde ciyftadx, de fcis & autre minéraux, mais
à l'aide du microfcope, dans le r.gne dcS animaux ,
des plantes , & dans la plupait de leurs parties.... La
curnée de; yeux de la plupait des infedes préfente
des hexjg 'lies , de même que les cellules des Abeil-
Us , &c. » C éroit a la Gfométrie à rendre raifon ,
non pas du choi:; de la Nature, mais de la néceftit*
d'admettre cette figure plutôt que les autres , dans
la plupart des circouftances où on la trouve.
Le même auteur, Leder IMuller , parle aufa des
trois yeux liffes : «J'ai vu, dit-il, eucore trois
verrues , d'un noir luifant , l'ur chacune defquelles
étoit aufiî un poil noir , roidc , droit , pointu ; elles
formoient un triangle. Peut-être ces trois verrues ont-
elles été pnfcs pour autant d'\eux. Mais à quoi bon
que la Mouche eût encore trois yeux, outre les
deux ordinaires , puitque ckaque œil e't compofé da
plufieuis mille autres petits yeux, par lefquels elle
peut voir par en-haut, par en-bas , par devant , par-
drrnère , Si obfetver tout ce d»nt elle a bcfoin î
J'ai donc fujet de douter de ces trois yeux fupetflus
à la Mouche, & de croire qu'elle n'en a pas cinq ,
mais deux feulement ".
On fent bien que nous ne fommts pas plus fondés
à douter qu'à croire à cet égard , & nous dirons
avec Reaumur : en voilà allez pour fe convaincre
qu'il y a bien des merveilles ralfembxes dans les
yehx d'une Mouche ; qu'il y en a tant , & qui font
dune telle nature, qu'il ne iioi;s eft pas permis
d'efpérer de parvenir jamais à les ronnoîcre .iftez ;
contentons-ncus de ce qjc nous a'-ons cnirevu.
Les antennes, qni viennent (c préfe«iter à nous ,
font allez courtes , mais grolTes , par rapport à leur
longueur.
M O U
longueur. On 'yd lUnguc bùn que .^cnxoii trois ariî-
cr.!<i KHiSi deux ou trois crra-RS , puO s i un fur i'jiicic,
foiaiciuun pied, un lU|)j>o't a iai i;rain dur. vo:uaic
pl'.iscoi;lidér.iL)!c, pii !tcj icil .iiiteuiiccit f.;rmi:uc. Ct:
deinicr giaiu a iouvlt.c la il^uie a'uiie pccitc j'al.c;c,
d'une Isnt'lic. La petue.pu eue elt pac quelque tn-
di'OK de tes boris , cnciuliie dans le deriiicr i^raiii
du pied , qui cfc fendu puui îa reccvo:'-. Le p.,it
corps cju; termirte ces tlrtes d'antennes, n a pour-
tant pu^ wiijouis iï forme de icniilic ; dans quelques-
unes li fcroK une lentille nop alongcc , une lentille
plus qu'tilip;iqac. Il a même, dan-, beaucoup d'au-
tres , la Hguic d'un pnfn-ic ; da;is da'.itres le deniicr
qrain eit Icmblable à ceux qui prccèdenr. La lou^e
tait encore voir que chaque palette^ ou chaque petit
cori»s qui termine une de ces fortes d'antennes, a
un grand ptii : ce poil, fouvcnt îi bra clm , qu'il
p.iroît une petite antenne à bar'oes , part du bord
dejapj'ettc, oïdinairement de foa côté ex:érieur.
D.iMS Certaine- Mouches ce poil e(t liraple. Les
Mouches qui nous incoin.T.adent dans nos appane-
inens ont leur palette fuite en prifuie , & un pod
très-Lvauthu fort de Itur bafe. Le poil de la pal.'ite,
en forme de lentille, efl fouvent un poil fans barbe.
Les Mouches ttoient defdnt'es à ne prendre pour
alinicnr que des iublîances iiqul.ies , Hz l'organifation
de leur tt.nipe d^voit parfaucment repondre à cette
deP.inition. C'eft a l'égard de cette pairie fur-tout ,
que nous ne devons pcnlcr qu'à être ie ridelle copilte
de !v.;au:nur. Nous ne fa rions nullement afpirer à
nui-ux voir & a mteux dcciiic.
33 La plupart des trompes des P.ipil'ons font d'ane
confiiiaoce Ibl'dcj comme cartilagineufe , & longue
par rapport a leur propre groifcur. Quand le Papillon
ne i.i'i (o-'int uf.ige de la lienne , li la tient roulée
co'^H- 1 îii un reifoit de m ^ntrc ; ce rouleau , ap-
p'ijii; cout:e la ttte leulemcnt pa' U'ie porrion de
fi ci co.,f ■■•-nce , cil cach ■ entre .-ieux barbes ou
filets b.iibas. La trompe dcsMouihïs bleues de la
vi.iude , plus giolle par rap.ort a fa longueur & a
Celle du 1 inûcte, que cel c des Papillons , eft char
rue, & 11 cit point faite pour êtie roulée. Lorf-
«lu'clle r.e d,>u pu-u agit , la Mouche la lait cacher ,
m auilî bien que le Papillon cache la fu-nne , mais
d une maL ièie diilirente. La M 'Uchc peut a^igmenctr
ie vo urne de !a trompe & ic diminuer juf|Ua un
cenam poii.t ; elle peut la raccourcir, & de plus la
plier en deux , & c'cft ce quelle fait roures les fois
qaelle veut la tei.ir en lepos. Elle la fait rentrer dans
une ravité dellince à la recevoir, ou elle c{\ logf'e
comme dans une bcë;c fans couvercle. La cavité
d. nt nous pa'lon". eit en-dcvani de la tête ; elle elt
beaucoup plui longue que lai g? : "le^ deux bouts ,
dont l'un eit antfucur & fupïiicur. S: l'autre iiifé-
fienr & p>lté ku , lo it a'ji dii : fcs deux côtés
font parallè'es eut e eux ; to.,tts fes parois fmt
d'uiie lubiiance écanLul.' ou ;ri"acce. Dans dîtfé-
H-:Ji, nat. I.fcdcs Tome > il.
C u
: rentes Tvlouches , ccfe ca- it • n'a ris prkirémen: .'a
■ mcme iornie ; les ctj.c;- de le. tav.te ii'otent li-f a iu
rondeur de !a tête des M.^uehcs bleues ; IfS même»
cotés, plus ia;!!a'-.s, al'.,i gent un peu le devant de
la tête de quelques autiss Mouches. Eiîfiii , la cavi é
deltinéc a r.cev^-ir la trompe, cft caule que quel-
ques Mouches iaio;ir,.r.c a^oir un bec aiiez iein-
blable à celui diS oieauï. Ce bec e!t un prolonge-
ment ce la jait.e arirérieiire de la lese , q-..i ,
en-d'Ciious, a une co-.h.^e dans l^ioucde la ttoni^c
peut fc L.ga-.
" On force aifément une Mi:che à montrer fa
rrjmpe t^u e entière, bien -.Cei. due & bien gonflée ;
on n'a qu'a prelier entre deux doigts, foitles deus
côtés, fo,t le d'.'i'.is & ie de!!:;u5 du corcelet ; il
(einble quo'i i.blige t'ue-le-ch.imp la ftiouche à tirer
'a Liiiuae. Mai» c. t:e j.uitie, qu'on preridroit pour
la langue, (i on ne la regardait pas de plus près,
confiJcr^'c attentivement, & fur -tout au travers
d'iir.c loupe, p.iroît avoir un'e toute autre confor-
mation ; c'ell !a trompe. On peut encore, avec une
^pingle , la fkire furtir de fa cellule , & l'obliger de
s aloijger plus ou moin'. Quand on en obfcrve une
qui e!t h; rs de fa cellule, on voit qu'elle eii comme
■ ompoiée de deux parties articulées enfemblc , ou;
au me;n'; d'uiie partie qui peut fe plier en deux : vers
ie mil'eu de la longueur, il y a un an-_-'e , dont la
concavité ell en-delîus, & qui elt plus i u m >ms ou-
vert , félon que l'on force la trompe à être plus ou
moins étendue. Il eft prcrpi'efFacé , qjand on la
contraint à être aulli alongéc qu'elle le peut é.ie. La
première portion de la trompe , cc:le qu; par: de la
tète , & qui tait un des côtés de l'angle , eft pref-
qu'entièreinent membraneufe; elle. a aifez la forme
d un entonnoir, & nous la nommerons la partie
conique. C'eft à fon oiigine que foi diamètre eft le
plus gia'id , il va en cim nuant jufqa'au fommet de
l'angle. La féconde poition, ceile qui commence
ou l'autie fin t, eft au cop.tvjire plus menu- à fon
crigine que dans le refte de f.^n étendue; mais fon
bord , qui n'a rien moins qu'une figure conltante ,
eft con/ïdéiaMcmcnt plus renflé que ce qui le pré-
cède , & lui forme une fute dtm| âtemcnt. Nous
la nommerons aulli la leco de po''t;on , ou celle qui
a un empâtement. Le deiious de celle-ci eft en partie
cartilagineux ou écailleux & d'ur. brun luifa, t Eii-
delfus de la portion conique , s'élèvent deux efpèces
d'antennes oblongues , (^Ui antcnnidts) de cou-
leur de manon , ;i; garnies de poils.
>3 Avant que d'aller p'u'^ f-in fur la ftrudure de !a
trompe , permettons a celle que .lous tenions alon-
géc , en pteiîant le corcelet, àc rentrer dans fou
efpece de boéte ; nous verrons dans linliant la
partie conique, celle qui elt eiuièrcment m mbra-
neufe, comme charnue, & r;\r coniéquent mufcu-
lei'fe, fe retirer en dedans de la caviié. Sa bâ'e eft:
fixe , & le relie fe raccouicir en .c ,li(Tant, comme
ii bbbb
74Ô
MOU
fc pliffe le cuir d'un foufflet dont on cliaiïe l'air, en
approchant un des panneaux de l'autic : elle le rac-
courcit en fa-.fanc des plis parallèles au fond de la
cellule ; elle y eiur..îne avec cil: les deux ba'.bcs ou
antennes dont elle cil chargée. Ces deux antennes fe
placent, chacune de leur côré , contre une des pa-
rois. La féconde poition eiî eu même temps lirôe
daiis la cavité ; mais dans l'irltant oii elle comm.nce
de l'être, elle fe rcdreife , elle fait fucccflîvement
des angles de pins aij;us en plus aigas avec la pie-
Biière j'artie ; de ùçju iiue quand elle a'rive i l'ou-
veftnrc de la c-l'ulc , Ca lorgneur eft parailMe à
celle du cette cclinle , qui a umùc la capacité nccef-
faiie pour reccvo r cct:e fcccnJe partie. Le bout ^
remp.îce.'nent s'alonj^e alots & s'applatit un peu ; il
«lefcend en bas !ur rdpcce de tige dont il part, & il
la recouvre de fixi^on que lorlquc la trompe eft bi^-n
entrée dans fa loge , ce qui en paroît n'efi: guercs
que la tranche de cet empâtement , car on ne voit Je
plus qu'une alftz petite por:ion de la féconde partie
de la trompe ou de !.■. tige de rempâtcmcnt. En un
motj toutes les parties de la ttompe s'arrangent à
merveille, & en un infunt, dans l'efpèce de petite
boëte, qui a précifément !a capacité néce'Iairc pour
les contînir. I
» ObligcoES une féconde foi; la trompe à paroîire
étendue pour mieux l'examiner _, & pri ;cipa!eraeni
pour donner plus d'attention à fon bout ; c'eit la
que fe trouve l'ouverture qui peut être regordéc
comme la bouche de la Muuche, & comme une
bouche munie de deux grandes & épaiiïes lèvres. La
partie que nous avons nommée l'empâtement, eft
compolée de ces deuxlcvres^ dont la llruilurc eft
digne d'être décrite. Qiîand la Mouche alongc de
bon gré fa troiïipc , ou quand on la force de la tenir
aloDgée , Ifs deux lèvres forment enfemblc une
cfpèce de difjuc perpcudicuLùrc a l'axe de la trompe.
Ce difque eft ovale; il eft pourtant un peu échancté
à un des bouts de fon grand dumetrc , au bout an
téiieur. Ce grand diamèrre eft marijué par une efpèce
de fente ou d'entaille , q-ii diviû le difque en dirin
parties égales & feiiiblables , dont chacmie peut être
prifc pour une des lèvics, L;. cotf s de 'a 'P.mpe eft
confidérableiïient débordé par ^cs deux lèvres ; mais
il ne l'eft pas également en tous les fens , parce i]uc
fon axe ne répond pa< a beaucoup près au c.r.tte du
difque, au moins dans le'- tiom^ies auxquell s i ou
nous tommes fixé- : dans telle-ci , le corjis de la
trompe eft po'é (î proche du bout du difjiie échan-
cré-^ que la furfdcc aRréruure eft h ptcfqii'a fl.-ur
^u bord de ce dif ,uc. Les Lvres , exairinécs a la
loupe, paroiffent extiêmcment travaillées; cU « ont
chacune un grand nombre de camielurcs para"èlcs
les unes aux autres, & toutes à peu près peri'tnd'-
culaires à l'efpèce de fente ou grand dia-nèrrc de
l'ovale. Ordinairement, ces deux demi-difqties ne
font pas abfolument plats ; & plus on prclTe le cor-
«ekt eu la tête, plus ils fe renflent, plus ils prennent
MOU
de convexité , mieux auflî on découvre leur Arue»
ture ; on reconnoîc que toutes les cannelures font
formées par une fuite de vailleanx pofés Its unS
auprès des autres. Quand on conlidère à la loupe les
lèvres de certaines Mouches , dans un temps ou elles
ne font que médiocrement, goi^flées , les côtés des
cannelures , les filions entre lefquels elles font,
paroillenr des fibies noiics :. qu on prefle extrême-
ment la trompe , Se qu'on oblige les lèvres à fc
gonflet autant qu'il leur eft poihble , alors les fibtes
noires ou noirâtres deviennent plus gtotics Si blan-
ches , & on reconnoît que chacune d'elles eft un
vailleau qui a éti diftendu par la liqueur qui y a été
introduite. Ce qui aide à en convaincre , ce font
des bulles d'air qui y font portées avec la liqueur ,
& qui y font des féparations Icnlibles. Nous venons
de faire par violence ce que la Mouche exécute
quand il lui plaît ; elle l'cxécme toutes les fois qu'elle
a befoin d'appliquer fes Icvrcj ftir quelque corps
dont elle veut tuer le fuc.
53 Lorfque !a Mouche ne cherche pas à faire uTage
de fa trompe , lorfqfi'cllc ne la tient dépliée qu en
partie, & fur-tuut quand ell; l"a renfermée dans la
cellule , les deux lèvres fon: appliquées l'une contre
IV.utre, de manière que les caimelures de l'une font
pofées contre les cannelures de l'autre; ou, pour
continuer à nous fervit delà comparaifon du difjue ,
les deux moitiés du difque, comni- il elles étoient
affemblées par des charnières , peuvent fortir cha-
cune de leur plan , & venir mu'uellcment fc cher-
cher & s'appliquer l'une contre l'autre. Alors la
trompe , au lieu d'avoir à fon bout cet em; âicment
e'I'ptiqiie qui y formoit une forte de couronne com-
pofée de deux demi-dif]ues , eft terminée par une
efpèce de gros crochet charnu , & cela , j-arce que ,
comme nous l'avons fait remarquer ci-devant, le
corps de la trompe e(t pofé prrfqu'a fleur du bout
écliancré ou antériei:r des lèvn.s; l'autre bout des
lèvres , qui devroit fa l'r , cil ranu-n"^ vcts la tige,
contre laiiucllc il tù (oiivn t po'c, & dont il cache
une grande partie : la fi'^^iir- d la trom,.e en devient
méconnoillaiile : l'-:"- deux .'mtcs qi.i f, font appla-
ties , & qui fc cad.ent mutuelkment , fcmblent être
difparues.
» Il fcroit à fouhaiter qu'il fût aufTi aifé da
cimni ître l(<i iifa^ris d tout s les p„rrie> des ani-
; maux, mU il l'eli de coanoître qucLjiics - urs de
I re e- des livr s dr la t'.mpe; & >iu'i' frit aufh aifé
' de les ol ftrvi r da> s l'aftion, qu i' e'} aif d'y obfer-
j ver rtlle«-ci II r,\t'. pufonnc qui n'ait vu mille Sc
rai'le fois di.s Murhes qui a;-pli |Uoient le bout de
; leitr trom|e ' u fcv lèvres fur du firop, fur du fucre,
qu'el'e» fuç.;iert'; mais ceux qui ont vu tant de fois
crrte petite t.pétation , ne fe font peut-' tre jamais
mi« 3 porte de la bien vi-ir , V de fe doiu.er le
fpciflacle philofophique quelle peut fl:ir Lr moyen
[ de fe procurer ce fpcdlacle , eft pourtant bieo
MOU
fimplc ; fur les paiois intérieures & minces d'un
poudrier de verre bien blanc & b;en tranlparenc ,
j'ai étendu de légères couches d'un liiop «.-pais ; j'ai
renfermé cr.fuitc des Mouches , & des Mouches de
diftérencss cfpèccs , dans ce pcadncr ; friandes
comme cUcs iout des ii.jueurs fucrccs , elles ou-
blient alois ijuellcs font c..pt;vcs , & il y en a tou-
jours (]uel^ucs unes qui fur-le champ vont le fixer
fur ks eiidîoit,; qui leur offi eut des mets a.-réables.
Qu'on s'attache à en ob'.erver une de celles-ci, on
venu qu'elle comiiisncc par faiiC (oit:r fa tiompe de
la ccUuic j qu'elle l'jlonge , qu'elle en applique le
bout , ou la furface câ'isneiée des lèvieç , lur le
luo^t. Les parois tranfparentes du poudrier, K .'a
couciic mince de fuop , n'empêcheront pas ^u'on
ne pu:He bien von-, avec une loupe , ce qui fc palle
au bout de la trompe. J'mvite les curieux à fe donner
ce Ipetlai-lc ; Us en feront aliur^'meiu fatisfaits ,
comme je l'ai été b'en des fois. Pendant que le corps
oe Ij trompe clt fixe , fon bout cft dans une
grande agitation j on y voit des mouvemeus de piu-
tieurs efpèces , & tou', d'une vîtefle furprcnante. Ce
font les lèvres qui a^iflent continuellement, & de
cent f..çons ditf^rentcs , & toujours avec rapidité.
Alcrnativcnier.t le petit diamètre duduquc, quelles
roH'.cnt, s'aio.ige ic fe raccourcit; tantôt la fur-
face des deux lèvres ^ ou des deux demi- difques ,
efc dans un même plan , tantôt ces deux lèvres font
enlemblc un angle, & un ant;le qui varie à chaque
inllant, qui de très obtus palk a être très aigu ; fou-
Tcnt elles fe difpofent en entonnoir , plus ou moins
cvdié ; mille autres mouvemcns le combinent avec
ceux-ci ; tantôt les lèvres deviennent plus ayplaiies ,
&.' tantôt elles dcvicn,-:cnt plus gonflées, tantôt ce
lont les lèvies entières qui fe gonflent , & tantôt ce
n'eu font que des portions. "Quelquefois les deux
bouts de l'ovale s'approchent ou s'élolg«ient l'un de
1 autre , mais cela clf plus rare ; ce qn il y a de plus
conftant, c'cll une elpece de mouvement d'ondula-
tion qu'on peut appercevoir dans toutes les canne-
lures dci lèvres , & des vibrations vives dans le
total , ou dans quelques parties des mêmes lèvres.
Enfin , je le répète , tons ces mouvemens fe varient
& s'exécutent avec une rapidité qu'on ne fauroit
d'-criie, & qu'oa ne fc laile point de voir. Ils don-
nent une g-andc idée de l'otganifation de la partie
qui les exécute.
" La fin à laquelle tendent tous ces mouvemcns
n'cfl pas équivoque , ils tendent à fa're entrer le
drop d.ins l'intérieur de la trompe. Pendant qu'on
conhdérc le; lèvres , on doit remarquer , & on rc-
marauera aiféraent , qu'elles fc touchent toutes deux
vers le centre du difque , & f^ans une aifez grande
portion de fon diamètre ; mais elles femblcnt latlfer
enti 'elles deux ouvertures , l'ut^e pioche du bout an-
'éiiîur ou échincré , Si fantre prohe du bout poité-
lieii;. fa pieniière de ces ouvertures pounoit être
appellie la bouche de h Mojrhe j c'cit à cette ou-
MOU
747
' Terturc qu'efl conduire la liqueur qui doitêirc, &
' qm elt bientôt iutioduite dans la trompe. O., s''en
allure, don e(l atrentif à obferverce qui fc rade,
loilque la hqueur , fur laquelle la trompe clt jofée |
cft très Huide, comme l'eit ure limple eau fucrée!
On diihnguc dans la gourte plulicurs peti;s courans
qui abouriifenr tous a cette ouverture. C'e'r qu'à
me (uie que la liqueur y arrive, elle entre dans la trem-
pe. Nous n'en (ommes pas encoïc à examiner le con-
duit par lequel elle monte, mais noas pouvons dé-
ni uder d'avance , quel que foit ce canal, quelle efl:
la foice qin contraint la liqueur à monter dedans. U
) a grande apparence que c'cft celle de la fuct.oi -
peut être pourtant que la fuètion i> elt pas la feule
force qui y cil employée ; on peutap ccevoir dans
le corps de la trompe, des mouvemeas d ondulation
de longue-: port ons qui s'enfoncent , qui fe rappro-
chent de 1 ùxe , & i|ui eniuitc s'en éloignent ce qui
peut produire des picrtlons capables de'f.are avancer
vers la tête la hqueur introduite dans le canal.
" On ne peut pourtant s'empêcher de regarder la
fuflion comme la pruicip^le caufe qui fait inonter la
hqueur dans la tron-pe, de icgaider ccf.e trompe
comme une forte de pompe afpirai.te , dam laquelle
la hqueur tll: poullée par la prefllion de l'air exté-
ricui , quand on fait attention à une circonftance ,
c'eil que , dans certains inftans , la portion de la
goutte fur laquelle le bout de la trompe ell: a pli-
que , devient toute moulleufe , parce qu'elle fe rem-
plit de bulles d air que la trompe y introduit. Lî de
temps en temps fe font des boui!lonnemens , c'eft.
à-dire , qu'ils s'y font dans des inft.ms ou les petites
bulles d'air y font fcringuées. Suppofons donc que la
Mouche ait vuidé d'air le canal de fa tiompe, &, fi
on veut , une partie des canaux intéricuis ; en un n'ot
fuppofons dans le canal de la trompe un vuide d'air
ou un air plus rare que l'extérieur , & fuppofo .s en
même-temps une goutte très-li.juide appliquée con-
tre l'ouvertute de la trompe, cette goutte doit être
afpirée dans l'inltant , c'cU-i-dite, que la prellîon de
l'air extérieur doit la faire entrer fur le champ dans
le conduit de la trompe , & l'y faire monter.
» Maison demandera peut être commenr la trom-
pe , comf ofée en grande partie de membranes molles
(î flexibles, peut conferver un vuide dans fon inté-
licur , commenr (es membranes peuvent fe foutenir
contre la prclîion de l'air extérieui i La réponfe à
cette difficulté eft que les membranes font mufcu-
leufes , que ce font de vrais niufcles , dont la force
clt confidcrable par rapport au volume de la tiompe ;
que la force de ce; mulcleî eft capable de réCller à
l'aèlion de l'air extérieur. Pendant que par lapiellioa
des doigts on contrairt une trompe à être gonflée
elle peut conterver fa forme contre une force plus
grande que ce'de de l'air qui eft appliqué dcll'us , &
par le moyen de les mufcles la Mouche peut mettre
fa trompe dans le même étatoii laprellîo.T des doigts
Bbbbb 1 °
74^
M O
lame-, L- r'cfToii^ <i: 1.; pii:ie qnIroTC tes lèvres
eH; li'.ii leurs foriiflé par des pièce'; ccd.llcufes , £: !«
^elTus de ccECc partie cft trts foliJe.
» Mais enfin c'ift fur un (îrop tt^s-^pais , peu
toulant, que nous avons va la tionipc de la Mou-
che appliquée, comment iir.ç telle liqueur , maL^ré
fa ténacité . peut-elle monter dans un conduit irès-
ëtroit? Il y a plus , les Mouches ne cherchent pas
iculemeat des liqueurs fucrécs , elles font attirées
par le fncre le plus dur & elles favent le fucrr. Le?
Papillons nous ont déjà donné un dénoviement de
cette difEculté , que nous avons ainiiré. Nous avons
•vu que la Nature leur a appris à délayer & à rendre
tiès-liquides les fubfiances vifqueufes , & même du-
res , dent iU doivent fe nouriir , & qu'elle les a
pourvus de ce qu'il faut pour y parvenir. L'cxoédient
qu'elle a donne aux Papillons , elle l'a aulîi donné
aux Mo'ochcp. Quand une Mouche rencontre un
firop trop é^ais, .tlle fait le rendre fufiUanimeav li-
quide; quand elie rencontre du fucre très-dur, elle
fait en fondre de petites portions. El:e a dans (on
corps une provilion d'une liqueur trèr-flaide ; dans le
f>efoin elle en fait fortir une goutte par le bout de f,t
trompe; elle ne manque pas de faire tomber cette
goutte (ur le fncre qu'elle veut mettre en état de
palFer dans fa trompe , .v lur les firo,s trop éj-.iis ,
pour y être introduits. \J:y-: Mouche qu'on tient en-
tre les doigts , même fa/.s l'y tiop (ireller, fait fou-
vent voir la liqueur dont nous pailons , elle en con-
duit une goutte au bout de fa troini e. t ette goutte
elt ordinairement tiès-fliiido Si tiès-iranlpareute.
» L'eau verféc , pour ainfi dire , fur le le, op , n-j
s'irluuieioit pas toLijouis a' tz vîre entre toiues ic
parties ; le mouvement des lèvres de la M .m hc L:,;
l'oi'ération. Les lèvres retournent , ma. ict & r. :
trilfent le (îrop, afi i que l'cauje pénètre p.:.Kp.^
mcr.t, comme on- ni .mie & paîtrit avec les m.uns
«ne pare dure qu'on veut ramollir, en y fai'ant en
trer Icau qui la ccuvr--. C'cft ainli enco.e que la
Houi-.hc en ufe pour le lucre. Quand la trompe cft
cb'igéc d agir fur un grain d une Hgure irrégalière
& raboteuf- , fur lequel elle ne peut plus sap-
pli'juer commodément, fon h v: 'e - —
pour le laifir , peur l'en:!
il eft t!ès-p'aif"ant de voir C; r
teurne le gram en divers fens ; ;. . i... .■ -j ^..^ ,
avec fe<'!-.iiii coiviinc un finje joue avec u- e pomme ;
ce nelr ;. ■n^.-i; que pour paiV' n;r a le i un tenr ,
à le mo.i 1er iiv> c plus de f ,ccès , & à pomper en-
fuie l'eau q;ii 1 a dilîbu: en partie.
0) Ce n'cl! pas feulement Ijifqie ks Mouches veii,
lent d U)er Jii :ucie , ou de hquoirrs tr...-p ép.dil s ,
qu'elles font iiaroirre une gouuc d'eau au b^^uc Je
leur iiompe, j ui vu fouv.n: cetie goutte d'eau au
bour d.s tror. pes de d iFerenies Mouches , q.d ve-
Biyienc de. le iiaiôlîcr,au point à'êwe iadiffcicntcs
M O U
pour l'alianent qu'elles avoienr cL : h- av:c avid îc.
Mais la mém-.- gouif que a M- u h ..voit conduite
au bout de ia trompe , .Le la fa.ù>ix leftier fut le
champ; qdclquef.iis ce m.nège a été r'pâé fous
mes yeux plulieurs fu.s rie '.'uttc, l ap; aieiiunent ce
n'étoit pas (ans v.écelli.- . 1; fenible q e c> • Mcucli'S,
comme p'utieuis efpece de nés q.ad uptdcs, aient
beloin de ruminer; q:-e p- ui m cui d, gérer la li-
queur qu'elles ont tait paiiei dans lei.t criouiao , elles
loient obligées de la faire reV'.nn dans eur trompe,
pour l'y fa'ire entier eifuite mieux préj'aiée. Ce qui
patoît aj-payer cette idée, c'cft que ;'ai gcûté de
ieau qu'avoit ramenée au bout de fa trompe une
.Mouche qui s'étoit foulée de fucre , & j ai trouvé
cette eau fuctée. Une autre ob(é vatinn m'a encore
prouvé plus uécifivement , que la liqueur que U
Mouche faifoit revenir au bout de la trompe étoit
celle-là même qu'elle avoir fuc^'e auparavant. J'ai
offert de la gelée de grofciile a une Mouche, qui
l'a trouvée furt à fon goût Quand j'ai jugé qu'elle
.s'en étoit (ufiifammenc remplie , je l'ai prife douce-
mcnr par le corps, pour conûdércr à mon aiTe le
bcut de la trompe , & l'y ai vu arriver fuccefiivc-
ment plufieurs gouttes d'une iiqueur d'un beau
rouge , d'une liqueur de la coulent que devoir avoir
l'e 1 eau tres-ch.rgée de gelée de grefciile. I! étoit
uli'ez inutile de goûter cet'X car, je l'ai goû.ée ce-
(lendani, ^i^ je lui ai trouvé le goût que fa couleur
lui eût f.iit croire.
" La facilité qu'ont les lèvres de la trompe à
prendie une infinité de figures diff rentes , celle
Qu'elles ont a le goi^fier , a fe coe.nafter, foit en
total, f.uc en partie, montre qu'il ell aifé à la
M.)u.hc de les appliquer exiftcmen: fur les corps
ùiS fi'.'U! 'S Us rit!-, inegulièrcs, qu'elles peuvent
c(i.... ,1 r .M (, :e 1.1 trompe a laiiie tomber iurles
(orpj i| 1 o i ... 1 1 d'être délay-s. la pluparr deJ
mcuvcmcns des lèvres tendent à pouiler la liqueur,
avec laquelle cette eau s'elk mêlée , vers l'ouverture
qui lui donne entrée dans le canal de la trompe ; la
i-oicc & 1 agilité de ces lèvres nous apprennent en»
tore qu'elles font en état d'exprimer le ;uc dont cer-
tains corps font mouilles, par exemple, relui qui
!iumeét:e les fibres d'un morceau de xiande , de raf-
esiibler ce fuc . & de le conduire j.ilqu'oii il «i.it
■ tre coiidiiit.
35 La ftruû'HC de la trompe de nos Mouches ftroit
d.'j:i très- admirable , <|U,ind il n'eHtrenit dans fa
ccmi'Oiition qcic les pai lies dont nous avons parié ;
mai> il lui Lut plus , elle a bcfoin d'être munie d'un
inCiuir.ent dont la conl-nnilion .fupp>.fe bien de la
;r.éeLa::iquc. Les Mouches ne trouvent pas tou-
)oius à leui purtéf , des lues liquides, ?i tout prêts à
étreavelés, i>u elles ne trouvent pas touiou: s des
fucs éiaillis comme le lucre , qu'el'es n'ont
qu'a dél.iycravcc l'eau qu'elles jettent par leur troni e.
Des lnjutuis dont les iviouches font ftianJcs, ll«nt
• M- O U
rc. fiT;n.fes foi'.^ 'a pejii d'iiiie poire, d'une pnin'.- ,
<i'i;:i ia'!;n , ic i'cus celle de ir.jiic aurrcs faïuî. Hien
des elpèces de Moucbes , dont îes trortifcs n'ont
p ii.c de fourreaux, 3unr ler^trotnpes font icllesq!;e
r. us exiuiinoiis , n'abhorrent pss le fa:';;, & el'es
atinLii: encore le Uic des aniroa'jx. Ceii'cU pas leu-
le • ent lur !ei viandes couoées par morceaux qu'eil.s
To; t therclijt leur nourriture , elles s'a.rètcju fur de;
chaiis com.'trres d'une peau lèche & ferme , fur la
peau des animaiis vivans. Quand clés fe pofent fut
dos iininiauï patiens & peu fcnfibles , ou fur des cn-
ô;fi;ts du coips d'où l'aiiiiTial ne peut les challtr ,
cl!cs vitniicnt à 'bc ut d'en fuctr le lang, ou quel-
<]u'aii u des liqueurs. Coinment la Mouche par-
vient e!e s tirer le liquide contenu dans des vaif-
feaux caché-, fous les peaux des fruits , lu fous celles
des animaux '- La tiomfe auro't beau afjirer, cile
ne coiitriuidroi: pas ks lues à s'échapper , elle pout-
re it, tout au plus, produire une petite cié.'ation de
la i>faj 2i- ûci cl;a:rs qui font dclfous , taire en
peut ce c,ue 1-s vcntoufts font plus en gra^.d ; mais
poi:r tair- for.:i c^uelque chofe de la chau' lumctitc,
il faut des fcaiiticauons,
« Ces rf'fievions m'ont paru pn-'uvcr que nos
Mouches or-'ira'ies duvoienc être pourvues d'un
infrrumcnt propre à cuuper ou a percer , ou elles
avoie t q;ic'qu'ei'( èee d'a.guilion. LoiTqu'en e:J 'les
r.îouchcss .,iiècei,t fu; cjuelque j artic de notre corp<;,
lur uov ja . bes , , pa' cscmple, eilcs nous font ftn-
Cir , au tra.e.s mè-.r.e des bas, luie douleur fenv.>la-
b!e a ceiie d'une pii-jûre , & qui ne rellcmbie point
du tout a cc-lie qui feroit produite par la hniph-
fudicn de la tronij-e. La trompe étant le feu! uruane
psr Ic^ji.el le» Mouches agiifent fur les co:f». dont
e 1rs tir nt leur' al mens , il faut donc qu'elle luit
Bi'jric d'-ine efèce d'aiguillon . Convaincu que ia
iroiiipe dc3 iVIoiuhes les pu-, communes en dcvoi:
avoir un , je me fuis ( bitirié a ie d.'ci-uvrir , &; j'y
fuis parvei-u 'nir !c deliu' de la fécondé partie de
la t oinpe , lur le delVu'; de celle >>ui elt t, uruiée p^r
les lèvres, on peut obfcrvcr une pa.tieJ'un brun de
mario'i , q'ii a du luiîaut , & qui (ciiible c'cailicule;
on pourroir penfer qu'elle elt un cen.loa, ou au
moins qu'elle fer- a foutenir la portion delà tromfc
fur laouc-j'e on la v it , a ui d nner de la Iclidité.
Cc;n..,,e ,c.cherchois.i iiouv. i un a si .i.Lmi , je fciup-
çoi-ra que cette partie 1 étoit , uu qu'elle le corite-
nt u M' n (bupçon fur lo tifié par la fij;u:e ii.ènic
de ce partie , qui dnninue inrcnlibleuunt de lar-
g-u! , en «'appnch.un J.i bout Je ia trompe, & q :i
le tennine yn' u>e r>-;nte. !' te fut liieu davant.ige ,
loifq;i'apv' >. !'avo 'àîi-e a^'e .' une •'[ n.'< à pou. te
fine, p.urju.,-: Jùloid, :,ie .'.via, c!c cher-
cher .1 la 'l..u!<:'.cr; elle e da ..!(■ n.vu. , elle le luilîa
fcparer du ccrp'- Je la -.fompe ; .ic (-.t t J U:ie ..ou-
lillc charrue dans laqu^.lc elle c;..i log'.e.
» La couliftarice de cetce pauie , fa iî^mc & fa
M
U
poiîîiori étoient donc vcli;is .le ';'i)'r-'i.i;'.ier.t àcr.: la
Mouclie peut fc (ervir pour percer. Sa peinte pour-
tant me pàioiflbit un peu groiîc, un peu moulfe, &
par là difficile à introduire dans les chairs ; i! me
paroiiloit qu'elle no pouvoir y être introduite, l^ni
faire des b!':llures plus confiderabies. que celles q.:e
font les Mouches auxquelles elle cft propre : ainîi ,
il étoit naiurel de penfer ([u'e le n'étcit point U'-.e
partie (impie, qu'elle étoit l'étui fciide e'elliné .\
icccvoir un aiguillon extrêmement fi.i. Elle n'cit
aulli que l'éiui du véiitable aiguillon , mais qui y
eit il b'en caché &. li bien contenu, quoiqu'il n'y
foit placé que dans une cot.liire , que j'ai défefp-éré
de le trouver après l'avoir cherche à div. rf.s reprifcs
pendant plufieurs années. Ccft dans les inf-,'d:es qui
viennent que de fe
rphofer, qu'on dé-
e le plus aifément certaines parties de la nature
de celle-ci; alors, cc'i'.c qui doivent être dans des
fourteau'x, ou n'y 'ont pas encore bien aju'lées, ou
elles n'y neiineni pas autant qu'eJe^ y tiendront par
la fuite. C'efê de c|U;)i d'autres efpèces d'aiga:L!oi;î
nous donneront aiiicuis da.itres exemples. U'ie
grolle Mouch.; bleue, r,ui n avoic pri-; que depuis
quelques inllans la foime de Mouche, & ejue je
forçai d'alcMiger fa trompe , me fie voir cet aiguiiion ,
cjui m'avoic cchappi jufques-là. Lorfqus ie foulevai
la partie brune , il s'en fepava de lui même. Il a plus
de largeur oue d'épaifieur , & depuis fa bli e jufcîu'à
fon e.xtrémit" , ii devient de plus étroit en plus étroit,
pour (e terminer par une pointe ext.èmement fî"e.
Sa couleur ell beaucoup plus ckire que celle de
1 étui ; celui Cl eft très brun , Se l'aiiiuillon eit blond.
Enfin , ccnrinuant de nie fervir d'ure loupe Forti- ,
je vis dai.s la gu.lfe pièce l'entaille dans lae.uelk l'ai-
guillon peut entier.
5î Q.'.and l'a'guillon e(\ dans cette entaille, il la
remplit parfaueînenr. & il y tient fi bien, que je
n'ai pa« r.'ulii a i en faire fortii , en teuiant rie l'en
tirer avec ui.c pointe fine, ni en coupant l'ctui. Ce-
pendant, les circoii fiances ou il peut être viiible ,
|o,.c plus communes que je .ic l'av.^is cru. I! arive
allez fouvtnt , lor'qu'tn retire l'étui de !a cou''iire
charnue , t,ue l'aii:ui'.lon relW couché 'ur le find
de cette coulilTe ; ou 1') apperçoit comme un trait
un peu brun , ôc il clf ailé de l'en faire forur.
■" La partie brune eft même plus groffe & piuj
épailfe , ^ju il ne ferait néceiiaire pour confervsr
laigulLn ; a..lli cet ufage n'cii pas le fcul auquel
eile elt deihuée. Qnand\-lle efl logée dans ]a ce u-
lilfe charnue, cil? fcmble unie à la trompe, fane
corps avec elle. La i a;ure a cheiché s l'y tci ir ban
..ppiiquée & bien .^/lu.eîtie ; no! feulement elle a
voulu empêcher quelle ne piir a!l:r à droite ni à
gauche, elle a f ngé a l'empèci^ r de s'élever. Se
pour cela , elle a placé , près du boa: de la coii-
. Ife , deux porti.,rs charnues, deux eijè es de
1 mamelons , qui vicnuent It ;ouchçï l'un i autre
7ÎO
MOU
au-dclFiis du bout Je ralgui'ilon , & qui pai' confé-
quent le couvrcn: & i'arrètcnt , mais ne font que le
touclicr : elles ne lui ibnt aucuncm:nt adhérentes.
3> Nous avons parle d'une ouverture que laiflciu
les deux- lèvres entr'clles , pris de leur partie anté-
rieure ou échancréc, où le rendent des ruiileaux de
la hqucur fur la<]uel!e ies lèvres agilfent. C'cft prcci-
fément dans cette ouvertuie que fe trouve le bouc
de l'aiguillon , & celui de fon étui ; c'cft là que l'ai-
guiilon cft en état d'agir contre b peau , foit d'un
fruit , foie d'un anima! , fur laquelle les lèvres fe
font appliquées. Cette ouverture peut prendre diffé-
rentes formes , elle peut devenir plus étroite eu plus
large; pour l'élargir , les lèvies s écartent l'une de
l'autre; ce qui leur cft aifé, parce que là elles ne
tiennent point l'une à l'autre ; elles y font réellement
léparées : mais il ne leur efl permis de s'écarterl'une
de l'autre que jufqu'à un certain point , & les mou-
vcmens qu'elles doivent fe donner en diverfes cir-
conftances, les écarteroient par-deli ce point, lans
une bride que la nature a employée pour les retenir
dans le bcîoin. Cette bride e(t digne d'être connue;
c'eft un fîlet d'un brun prclque noir , qui a l'air car-
tilagineux , & qui , groffi par la loupe , n'ert pas plus
gros qu'une bonne hbre. Cette efpècc de filet tendi-
neux eft plié en deux également ; il forme un angle ,
tantôt plus & tantôt moins ouveit .dont la concavité
eît tournée vers la tête. Un de fes bouts efl attaché
a/Tez. près du bout antérieur d'une des lèvres, &
l'autre eil attaché femblablcment à l'autre lèvre.
De-Ià il eft évident que lorfquelcs bouts antérieurs
des lèvres fe touchent, l'angle que font entr'clles les
àcux moitiés de ce lig.tment , eft tres-aigu ; que cet
angle croît à mcfure que les lèvres s'écartent l'une
de l'autre ; mais que lorfqu'elles veulent s'écarter
trop , le ligament les arrête , & que peut-être il fcrt
à les ramener l'une contre l'autre , quand la force qui
Ici. féparoit s'cft affoiblie ; peut-être a-t-il encore
un aurre ufage , peut-être donne t-il un appui folide
à l'aiguillon.
" Un filet brun, de même couleur, & qui fcmble
êe même nature que celui qui fait l'office de liga-
ment , borde Si fortifie le contour intérieur de
chaque lèvre. Lorfque nous nous fommes an étés à
faire confidérer une Mouche qui fuçoit un firop
clair , étendu fur un verre tranfparent , nous avons
fait remarquer que non- feulement on appercevoit
une ouverture a la partie antérieure des lèvres , mais
qu'on en appercevoit encore une , & même plus
grande, à leur partie poftéricurc, L'ufage d'une ii
grande ouverture , par laquelle je ne v.jyois rien
entrer ni fouir , ma embarrailé pendant long-
temps,- aulli , cette ouverture n'eft-ellc pas réelle ,
ouoique je l'eu!-e cru telle. Ce qu'il y a de réel , c'cft
que les deux lèvres s'écartent là l'une de l'aune,
mais elles ne laillent pas pour cela entr'clles un vuidc ■
par où quelque liqueur ou de l'air puiilc pafler j cet ;
M O U
cfpâce efl bouché par une membrane, mais lî mince
& fl traaiparente, que je n'ai pu l'appercevoir que
lorfque le hafird a voulu que j'aie regardé très-
obliquement une trompe que je tenois goiiflic entre
mes doigts , comme elle eft quar.d elle luce Je
reconnus alors que ce que fait le ligament pai rap-
port au bout antérieur de chaque lèvre , une mem-
br.mc le fait pour le contour intérieur de chacune
d'iilcs. Cette membrane eft attachée au cordon qui
les borde j quand les bords intéiiears des It vres le
touchent mutuellement, la membrane en Maeiiion
eft raccourcie & apparemment pliiîée ; qu.'.n i elles
veulent s'éloigner l'une de l'autre, la r. c.; i- - :■- le
permet jufqu'a un certain point , ma-s t. '•-•.«:
permet pas de palier outre : dans les end.r.:^ -_ : es
lèvres font autant féparée' quelles le peuvent eue,
la membrane elf p.iitaitement été:. due , ïc fi r:.i':f-
parente , qu'elle ne peut être apteiijaej a aïoinj
qu'on ne la regarde tièsoblivjU
" Les lèvres ne laifTcnt donc crtr'elles qu'une feule
ouvettuie , que celle ou aboui:rfent i'aiguiilon Sc
fon étui. C'cH à cette ouverture <ju'cilcs couduifent
toute la liqueur qu'elles ramailent , & quelles
mètrent en mouvement , comme nous l'avon;, vu
faire à des lèvres qui étoicnt polées fur du lirop ;
c'ert l.î que cette liqueur doit eue fucéc : & il eft
temps que nous dilions que la pompe , que le fu.;oir
qui s'en empare , eft cette même partie que nc>us
n'avons confidérée jufqu'ici que comme l'étui de
l'aiguillon, elle eft le feul canal par lequel laliqueut
peut monter. On voit fur le bouc antèrie ir &: fupé-
rieur de chaque lèvre , deux petits entoncemens qui
Icmblcnt deux petits tious, mais leur ufage m'cft
inconnu ; ils ne donnent forcie ni entrée a aucune
liqueur , peui-être donnent-ils l'un ou l'autre à l'air.
Ce qui me difpo'eroit à le croire, c'cft que j'ai
trouvé fouvent , dans l'intérieur d'une trompe , un
filet qui parteit de la tête , qui égaloit la trompe en
longueur, & qui (enibloit «ne trachée. J'ai cru voir
aufîi , à l'origine de la coulilTe, une efpèce d'ouver-
ture ; mais la paitie que je nomme à prélent le
fuçoir, eft la feule par laquelle j'ai vu fouir la
liqueur. Je lui en ai vu jeter de feule , je lui en ai
vu jetter de mêlée avec des bulles d'air ; je lui ai
vu répandre de la liqueur dans la conlilie des lèvres;
j'ai vu cnfuice que cette liqueur a été repompée,
& je ne voyois aucune auti e partie qui la pût repom-
per , que celle que j'appelle le fuçoir. Mais l'ufage
que nous lui attribuons , fur des preuves (1 peu
équivoques, fera encore prouvé par l'analugie qui
fe trouve entre cette trompe & celle de quelques
autres Mouches dont il nous refte à patkr,
" Cette même analogie nous lailfe incertains fî
cet aiguillon , qui nous a 'chappé fi long-temps p.ir
fa fincffe ^ n'elt pas cependant lui-même un dlfem-
blage de plufieurs aiguillons ; fa futfacc 'upéiieure
clt cannelée comme l'cft celle des aiguillons compu-
MOU
féîj ou des aiguillons ralTcmblés plu/icnrs enfembîe ,
<jue nous ferons bii:inô: connoîtic, Oaire ces pariii";
don: nous venons de tracer une groffière itnij^c ,
cùmb:';:i en eisrfc-t-il d'autics dans la ccnipr^liiion
de la tro:npe di ces Mouches , q\n ne {cKi!);^iU
faites qu- pour nous mcoaimoder ? Le plus adroit
& IcpkisparieiicanatoiTiirte rrouvcioii de cjuois'uïct-
cîr l.ng-tcmps à dîmc'cr les parties employte'. au
jeu de i" aiguillon j à celui du fuçoir , a alongcr la
trompe j a en gonfler les lèvres, à les faire agir
avec tant de rapidité. Quand on tient U trompe
gonflée , en picllanc le corccle: de U Mouche , la
première partie, celle tjui cfl: faite en entonnoir ^
a une tranlparencc qui permet de voir cfiiantité de
vaiireaux , de voir la liqueur qu'on f.iit entrer dans
n'S uns , l'air & la li;jueur qu'on fan pafler dans
d'autres. On de:ouvrc de ch.ique côti deux tendons
bruns j qui vont fe terniii^cr au fuçoir; tous les
qua:re enfenible patoilent fervir au j..'u de l'ai-
guillon. On voit de même, dans l'intérieur , d'au-
tres parties brunes , d'un volume plus confidéiable ,
qui îont im prolongement du fuçoir , &L qui font
cm-Kiyscs à le faire mouvoir. Ou en voit encore
d'autres plus proches de la tête.
« C'cft aux trompes des Mouches les plus com-
munes dans nos ma.fons , que j'ai d'abord dicrchc
un aiguillon , & ce ne font pas celles oii il eft le p;us
facile a iiouver. Pluiieurs autres efpècci de Mouches,
& entr'autres certaines efpèces qui , quoiqu'elles
n'aient que deux ailes , ont beaucoup de rcllcm-
blarice avec les Abeilles, en ont un , ou même plii-
iieurs , qu'elles ne tienn vnt pas (i obliinémcr.t caché
dans la couliffe. Des qu'on force ces Mouches d'é-
tendre leur troinpe , îaiguillon, ou, comme nous
l'avons déjà dit, les aiguillons fe montrent, le dé-
gagent de la cavité chai nue où ils étoicnt logés , &
s'élèvent. La féconde partie des trompes dont nous
voulons parxr aCtuelle-rent , la partie qui cft ter-
minée par les lèvres , elt beaucoup plus longue que
la première parti", ou que celle qui eft conique ,
£i elle cil i apable d être plus alongée , lorfqu'oa
preffe !e corcelet, que ne l'eft la paitie des Mouches
de la V a' de qui lui eil analogue : elle a en-dei]us,
comni: cette dernière , une couiille dont l'ulage eft
le même, c'eftà dire, de loger l'aiguillon ou Iss
aigudloin; Lorfque , par la prellion du corcelet, on
force cette p.iitie de s'alonger beaucoup, elle s'ap-
pLitit un peu , & la couliiTe s'ouvre; on s'anête
volonticis a'or« à confid*^rer, près de cha^-un des
bords di. s côté' de cette couliiïc , un coidoa noir,
une efnèce de tendon qui fert à les fortifier, & qui
va enfuite border le côté intérieur des lèvre* ; on
remarque dans le fond de U même couli e deux au
très cord:''ns noirs parallèles aux précédens , ou ,
pour parler paiv cxaAement , un cordon dont les
deux moiiiés font t-arailèles l'une à l'autre , & qui ,
afin qu'elles prennent cette po)u:on ^ fe recoude vtr;
J'extrsmicé de la coulille ; là les deux lèvies s'écar-
MOU
7M
tent l'une de l'autre , & laifTent entr'clles tine grande
échancrure. Les parties qui étoient renferir.écs d.iiu
cette cou'ilTe font donc alors en liberté, rien ne les
retient , 6i l'efFor: qu'on fait contre la trompe tc;:d
a les faiic dreîier. Au lieu d'une ieule , ou au pui9
de deux parties qu'on tire avec peine de la couhfie
des Mouches de la viande , on en voit fortir fix ,
prefque naturellement des a'irres trfrnpcs. Toutes
ces parties font brunes , caràlagincafes, ou comme
écaiileufcs , incapables d aiongcment , & par conlii-
qucntde fuivte la coulille, quand elle di-vieiit plus
longue.
>> Elles font placées deux à deux , Se cela parce
qu'il y en a trois, dont chacune elt dcitinée a iervic
d'étui à une des trois autns; elles font pofées fur la
même ligne; les deux pièces du milieu font plus
longues au moins d'un quart que celles des côtes.
Deux de celles-ci font couibécs en goutlière , elles
fe terminent par une pointe ; leur contour eft bordé
de poils roux ; dans chacune de ces pièces en gout-
tière peut entrer une des autres pièces des cô';és.
Cell;s-ci , plu^ larges qu'épailles , diminuent de lar-
geur dcpais leur origine jutqu'à leur extrémité, qui
t!t une pointe nés fine. La figure de ces dernières
pièces, i>c la matière dont elles font faites , veulent
que nous les prenions po;ir des aiguillons ; car il cii
à remarquer que ce que nous ne favons faire qu'a-
vec des inllrumens d'acier , la Nature le fait faire
aux infecles avec des inllrumens d'une efpèce de corne
ou d'ccaille ; les aiguillons, les tarières, les fcies ,
&c. des iiifeftes , car ils ont des inllrumens de toutes
ces efpèces, fout tous d'une matière analogue à la
corne.
« Dans le premier inftant de la preffion , il ne
paroîr quelquefois qu une feule pièce placée entre
les quatre dont nous venons de parler , elle (emblc
limple ) mais dès qu'on la conhdère attentivement
dès qu'on cherche à la développer , on rcconnoît
qu'elle eft au moins double, que là eft un étui dan«
lequel eft logée une lame platte & cartilaginecfe ,
comme l'étui , Se dont le bout cft une pointe très-
fine, & que par conféquent cette dernière pièce eft
encore un aiguillon, & même le gtand, le plus con-
fidérable aiguiL'on. Cet aiguillon n'a qu'une de fes
deux grandes faces qui loit cachée dans l'étui ; les
bords de celui-ci recouvrent feulement un peu les
bords de l'autre face ; mais cet aiguillon & les deux
petits n'ont befuin , pour ainfi dire , que de demi-
fourreaux , parce que la coulilFe de la trompe , dans
laquelle ils font logés ordinairement , cache ce que
des fourreaux peu complets laiffent découvert.
» Ces fortes de trompes ont donc trois aiguillons,
chacun defquels a fon étui particulier. On deman-
dera peut-être à quoi peuvent fervir les deux petit»
aiguil.ons ? Le plus long eft toujours celui qui doit
percer le premier ; nais les auttes aident apparem»
75Î M O U
n'cnc à an:gfanài; la trovis cju'il .1 ouverts. Quand la
Mouchelcs fait agir tous trc-is , ils ne (oiu f^as ccir-
tcs les mis tics auti'cî, & relevés. Us ioiu tous con-
u:niis aans la coulilfc , & par coiif '.jusiit itunis les
LHS ancres des aunes comme dans un pa.,iicc j alors
la [Partie de la trompe , qui eit terminée par des
ièvrcs, n'cltpas aiyngce , elle n'a qu'une longueur
celle c]!:c 'es petits a:i;:ii'.lciis peuvent atici.idie j^ai-
(i..!à TosigMie des lèvres. Celles-ci étant appliquées
f.ir !c corps dont !a Mcucbe veut tirer le lue , les
trois «:;^uil!oris lont en état da;nr contre le co:ps ,
de percer les va:lleaux qui contiennent k fluide que
la Mouche veut facer.
t« Au reftc , ce Cjne nous avons dit de l'étui de
ra.giail.jn des Moilclics de la viarde , nous le de-
■voi.ï di.e de l'étui , du plus grand d.:S aiguill.ns des
trompes que nous conliderons. Cet é ui n'efl: pas
uuicjuement deltu.é a confervcr un initrumeui dcli-
■cai , il a un u!.;ge plus important , il elt le fuçoir ,
le caiial par le.[uel monte la liqueur qui entre dans
•le corps de la M-juche. On s'allure aillmer.t qu'il a
une ouverture K.iîvante pour donner paUage à la
-liqueur, puiiqu'il en iaille fortir d'aifez grofies gout-
tes, fouvent inêiéts de buiies d'air, ior:qu'on force
■1.1 trompe i s'érci'.d;e. D'ailleurs, t>n a b.-au coiili-
dérer les autres enjioits d'une trompe très-gonfite ,
Se la gonfler excelilvement par la prellion , pour
rendre toutes fes parties fenliblcs, on n'y apperçoit
aucune ouverture ; fa partie charnue n'en a réelle-
ment aucune même capable de lailFer échapper l'air.
Ce qui le prouve , iSc qui prouve en même temps
que l'ait cil cmplojé en grande partie à gonfler la
liompe, c'eft que quar.J on la force d'être diftendue
par-delà un certaiii pouit , on entend un petit bruit
tel que celui d'une veflie que l'air trop prc/lé a fait
crever , & fur le champ la trompe s'aftaillc a. devient
incapable d'être gonflée. Enfin , ii on obfcrve cette
p.irtie , que nous voulons être le fuçoir , on peut
appercevoir qu'elle n'eft pas entièrement de nature
de corne ; fon côté inférieur , celui contre lequel
l'aiguillon s'.îpplique , a quelaue chofe de charnu ';
on "découvre même un petit bourrelet de chair allez
proche de fon extrémité , qui pavoît comme le bout
d'un tuyau charnu. Son bout, au reftc , n'efl pas
terminé par une feule pointe, comme l'eit celui des
autres étui*., au lieu d'une pointe il en a deux, mais
■placées dliïeremment ; il elc courbé en gouiticie ,
ti de chacun des bords du bout de la goutnère part
une pointe»».
C'eft a'nfî que tout s'agrandit , tout fe de'vcloppe ,
tout s'écl.iircit feus l'œil d un obfcrvateur inllruit &
piî'lofophc , qui fait appeler fans celle au fccours
dcl'iiidufttie Se des fens , la conlparaifon ou l'ana-
loLTie , & toutes les rel'ources d'une intelligence au.'Iî
piufonde que variée dans fes moyens. Nous ne crain-
drons pas avec Reaumur , qu'on trouve qu'il s'cft
beaucoup trop arrêté à coalidcrcc Us parties duo û
M G U
petit orgnne que celui de ia rroinpe c'en; Mouche.
Combien de nouveaux de[.,i.s uh'" n/térelians au-
iions-noas encore à defner & a n cueillir , (i d'au:res
obùrvateurs , perfuad.s que ce Sujet clt ù'iii d'a-
vo;r été épu;f; , vouloieni en iaire éija'omenc
ro''jet de leur ultjutioii fur dilierci;tes etpèces de
Muuche: !
vers 1
ailes.
côté
mfé.:
pat:e
ces d
corcclct, cette féconde partie principa'e da
, cit a-ra;ii- à la tête par un petit étrangle-
, en K>!nie de co! our: 0: d;iié , par l:quel la
eut t'.^u.i cr couimc fur un pivot. Sur le dos,
a poime du corce'et , foiu at.^ach'es ks deux
qu'on tcmaiqi;t d'abord. Su les côtés du cor-
fe trouvent qua u (hgra..!es , deux de ch.iquc
un p!u5 haut, 1 autrr plus bas; Je a la udriie
.-lire du coielct c-l'l: p acée l'origine des fil
. No,.* „1 O'is erjtier d.*as quelque détiU fur
vers ubjvts.
Les ailes des Mouches font minces, membraneu-
fes , claires & tranf] arcnres corrune du talc , garnies
de plulieuis nervuies longitudinales, & de quelque
peu de neivuies ttanfverlaks.
On peut voir dms l'ouvrage cité de Le 1er Muller,
combien une aîl. de Mouche, avec fa membrane
ou peau fub:ile , fes poils p intus , ou petires plu-
mes fi déliées. Si fes nervures , eft encore un objet
dgnedehxcr l^t cniiuii humaine , lorfqu'elk cil
vue fous 1- mie ofcope. •.>. La Nature, dit cet Auteur,
a fans doute muni de plumes les ailes de la Mou-
che , de peur que la pluie ou 1 huraidité ne les em-
pêchent de volet ; car , fans ces plumes, la tendre
peau fe rel.îcheroit bientôt dans l'eau. Pour avoir
l'aile bien entièie , il faut l'arracher un peu avant
dans le dos de la Mouche. Par-la on a aulfi le nerf
de l'épaule, auquel tient l'aile. Si l'on avoi'. foin,
ajoute-t-il , quand on arrache une aile d: Mouche,
de la prendre bien avant dans ie dos , ic de la tirer
tout d'un coup, l'on pourroit toutes les fois arra-
cher le nerf entier, & l'on vetroit a' ec étonisement
que dans le microfcope il relfcn-i'ole parfauenieut à
un cheveu de tête 3>.
Ce fera encore Reaumur qui nous fera connoître
les doubles coquilles ou aileo:zs , & le ca:uncter ^
que l'on peut remarquer fous l'origine de cha ',uc
aile , & dont nous avons déjà parlé. Les Mouches,
pronrement ainlî nomm;;es , ont et.- trop b en ca-
raihJii'ees, pour qu'on ne doive pas :oii;ours les
diflmguer aifén-.enr au nii'.itu de tous Ks autres in-
fcé^es , nor-feulement de genres , mais d'ordres
différens , auxquels cet Auteur a;jl que le même
nom. Ne croyant pas pouvoii miv:ux tati^fane la
ciiriolité qu'en le coj>iant lui même dans tous lej
détails qu'il donne, nous nous difpenfcrons de l'in-
terrompre fans cefl'e , pour faire remarquer des dif-
tiailious fi faciles à faire, & de détruire par- là ,
M O U
d'afVoiblir rintcrêt que la levure ioh
M. O (J
pir
>' Tl n'eft pa*: c]UcIqiiefoi<^ auln aift .■ju'on le croi-
ro't :-'.t reconno'ue tut c cham , li une i\;ouchr n'a
C]'ie d^-ux .ules , ou li elle tu a quatre : quand elle
Cl a d'cxtrémcmînt minces, ie? intéiKure<i s'diuOcnc
fouvent fous les (upcneurcs ae façoB que deux n cii
fcnible.'ir être qu'une , & qu cUes (ont d.ftki es à fé
parer. Mais des qu'on af'perçi):r les pâme- que nous
allons d -crire , qii , quoique petites, peuvent être
farjicmrnt aj pe:çues , on eli <u que la Mouciie n a
que ceux ailes; ces parties (tmblcrt lui avoir été
accordées en dédonimagement des deux ai'cs q,i lui
ont été donrév's de moins. On connoî': les b.napciers
qu'on applU|i.K à diver es machines, pour en régler
i< taire durer le^ mouvcmcns ; ils ne font t'ouvoi.t
qu une vcige de fer , a chaque b ut de laquelle il y
a une maile de m>!«ie métal , ou de p'omb , qui a
quelquefois la forme d'une lentille. Le balancier de
la inachiire des nionnoic; , avec laquelle on marque
1-S clpeces , ou flaons , a de bou'es à le cxtrénu é«.
Au-de(Ious de chacune de<; ailes de nos Mouches ,
qui n'en ont que deux , elt une petite partie qu'on
dcvroit a.ipelicr un d, m:- balancier , & qi.e po'.'t
abréger nous appellerons le balat.cur : c'eit une tige,
une cfpèce de pente verge arrêtée au corcelf t de la
Mouche par un de fes bout» , &: dont l'autre bout fe
termine par une tète qui, dans quelque Mouche, a
la figure d'une lentille , dans d'autres prefque celle
d'une boule alongée , & dans d'.iiitres celle d'une
efpècc de cuillicr a pot , je veux dire qu'un des côtés
de la lentille de celle' ci eft creufe ; la tète cit toujours
groffe par rapport à la tige ; elle forme une efpèce de
tète de maillet. Swammerdam a aiillî appelle la partie
antérieure un maii'e^ , nom dont je me lervirai aiifli
volontiers que de celui de balaacie',. Quel [ues Au-
teurs ont nommi ces deux parties ài% contrepoids ,
& i.s ont imaginé qa ils étoieiit aux Mouches ce que
font aux Dùnfcur» de corde ces grandes perches qi:i
portent le nom \\t con'.reroids , & au moyen de(-
qriellcs i!s parviennent à conftrver leur équilibre ou
aie reprndte. Le vrai ell: que les Mouches tiennent
fb.ivent leurs balanciers à-pcu-prts parai èles a leuis
ailes, qu'elles les favent agiter avec beaucoup de
vitelfe ; mais le volume de ces balanciers elf (î ; eu
de chofe par rapport à celui du ccrj-s d'une Mouche ,
& par rapport à ceiui de fes ailes, que je ne vci< pas
qu'un pareil contrepoids puilTe lui être d'aucun fe-
coiiis. Cette partie a affuiément des ulages; mais il
vaut mieux êvo-jer de bonne foi que nous les igno-
rons, que de lai en donner qui ne répondent pas à
fapetitelie J'ai vu dc^ Mou.hesqiii ie^ agno'eiu par
reprifes , mai' a'ez lentement, pendant que leur
trompe fuçnit du fucrc.
«Les balancier; d^<Cou(!ns font proclie de!'ori"ine
des ailes , & très aifés à voir; c-iiix de diveifes auties
Mouches font un t>eu plus cachas , ia. ils ne font pas
U:fi. nal. lufecies. Tome FH.
7n
poCés pr^'cifément dans le même endoit; pluficurs
Mouche, à c ip^ court, comme l'eft celui d^s iVlou-
clies b Pi-c- de h vidi de, cnt le bai,:nc;c'- p'.icé de
ch-que côié, ^t\<:7 près clu b ut ou corcckt , alitz
pies de la jo Aion avec le corps,
» Pour peu que l'on ait de dirpcfîtioi à coirequc
ces baiancuts lupp'éenr en q c q e rhof. ai.x deux
ares qui manqi ent.aix Mouch s de p'ulicurs penr-'S,
on r gardera encore c nime des fiipplétncns à ces
mêmes ail:s d'.u re^ parties qu'on ne tiouv à aicui c
des Mou hes qui ont qu»tr; ailes, & qu'on t oi.vc
au plus giard nombre d: cc'les qui n'en on: q^e
deux. Ouire la g nde ,iile -.jue c-s d rniè es ont de
chaque côté, 'lie- fe;i.blent en ivir de chaqoe cô:é
une, eu même de x trrs p-tircî. Q ' .11 rejette fur
le corps l'aile d'u e gr.ilTe Mou .he bleue , ou qu'en
la coupe à f m origine , .lors on mittt ■ a découver:
les deux parties dont m. us «onlons parle , qui paroî-
tront ries ailes niaquée'. , ou des ailes naill'antcs.
L'inférieure eft la p'us gr.nde , elle a fon att. che au
corce e: de la Mouche, 8: proche de l'-ttache de
l'ai'e. Sa forme eft ceil. d'une pe ite coquille , d'u: c
des deux moitiés d'une <oquill bivalve : fi c ne, vite
e't lournée rers le corcelet, & fon bord ell appliqué
J-fTus. Prè« de ce bord tile a un cordon flus opaqire
que 1,- relie, & preqiie brun, bordé d'une cfpèce de
fr.'.nge d- poils très-lins ; le re e de cette cfpèce de
cociui.lc eft d'rne fubliance ttè -ttaniparenre , &
comme d'u e forte de talc ; on n'y voit point de
fib es. A -dciriis de tette rfpèce de coquille talquei.fe
eft une autre pièce plus court; & de mêair nidtière,
& qi'i auroit une forme appro hante de celle de
l'autre, (i elle n'étoit pas quelouefou comme ch f-
fonnce Se pliée en deux ■-peu-près égalenieni. Sa por-
tion, que le pli rsmène en-dcif, us , s'arplique cont e
le dellus de la p èce ■■ n ccq.rle. Ceite pièce fupé-
lieue a, C'-mme l'aut e , un 'cbord b rdé d'une-
frangî de poils ; mais le rebord de cette dernière eft
fouvent noir , & fa frange eft nciie, p nda- t que le
rebord de l'autre eft Cufé , & que fa frange eP blan-
che. Au Tc'^'C , ces de'X pièces ne fc.nt pas rreliement
l-'patécs ; el es ont pourtant chacnne 1- ur attache par-
tiruUère au corcelet, & pofée dans le mém end oit ;
mA^ fi on lu:t le contour d. la plus petite , ou de la
fnpérieure , on trouvera qu'il fe joint au bord de lit -
fé ieure. Ce qu? nou< avons con(îJt:ré comme deux
parties, f'èut donc êt:e regarié comrre une feule
par-tie , dont un- grande p ition eft i^jite en coquille,
& qui aup'-ès de fon iommet a un ppendice qui s'é-
largit à mef'-re qu'il s'élève au-del1us de la coquille ,
Se qui fe replie. Quoi qu'il en (oit, no:;s poiiv r,s
nommer ces pièces la double coquilU ^ ou les ai-
Ixrons.
« Nous ignorons les ufages des doubles coquillfs ,
comme nousignoons ceux des balanciers; mais au
moipsfavons-: ous que ces ailerons n'ont été accofd'és
qu'aux Mouches à qui deux ailes ont été retranchées,
C c c c c
.754
MOU
MOU
« JufqH'ici j'ai trouvé ces coquilles ou ailerons à . jambes ; & un autre eft, de chaque côté , un peu
tomes les Mouches à <^eui ailes qui ont des trorapes au-dclFus d'une des jambes de la troidème paire,
l'cmblible'. à celles des grollcs Mouches de l.i viande. Les deux premiers ftigmates (ont ordinairement les
eommc font !es Mouche^ ordinaires des appartcmens , i plus confidérables. »
les Mouch-s de même fume d'-^nt le corps cft vert , j
&c.; enfin toucrs le? cfpèces de Mouches à co;ps
court, auxquelles j'ai cherché ces ailerons, nie les
or.t f- t Toir.
pcccs n ont pas cx.i
" Les ftigmates du corcelet , tant les antérieur»
que les poltericuvs , font oblougs & dirigés oblique-
ment à la longueur du corps ;'un de leurs bouts,
plus élevé qp.e l'autre, eft le plus proche ac la tête ;
M i les aileror.s t^es Monehcs de différentes cf- | leur grandeur , fur-tout ccle d'.-s deux premiers, cft
aflcz coufidérable pour les rendre fcnlibles. Si on a
vu une coquille bivalve, telle que celle d'une Moule
de rivière , plus d'à-moitié enfoncée dans la vâlc ,
au-deifus de la ]uel!e elle ctoit cntr'ouverte , on peu:
fe faire une idée allez jufie de la figure d'un de ces
Itigmates. I! fembk fait de deux demi-coquilles,
tantôt plus & tantôt moins entrouvertes ; ou , fi
l'on veut, leur fente, oblongoe comme celle d un
lilcmcn une môme fo-me ; la co-
q illc l'upé leurc d s Mouches, do't le covps t_ft d'un
yert doré , n'clt [ ci t repliée comme l'elt f uve:;3
cclK- des g o''eîMou hcs b eues , elle forme utc vé-
rit. blc coquil e comme l'i ér cure ; h partie par la-
cudU cics tienn nt l'une à l'autre cft très-étioite.
U)ans phificuisMo ches , Se fur tout dans iisgrolfe.
Mouch s uc la V .nJc, le bord de la grande eoqulle _ . , ,,,
onde h coquille inf^riure, va jufqu'a la j. ndfion du j ail, ell de même entourée de deux paupières, mais
co ps avec 'ec rcelet, cette coqu lie ce uvre le baLn- . pioponionnellemcnt plus épaillcs. Outre les drux
ci.r & le Icinier ff.gmatc, feioit-c" là fon u'iag-î II | paupières , qu'on peut appekr extérieures, c'eft-
femblc qu'elle dcvroit ..rrê e le mouvement du ba- i a-dire , outre ces deux parties qui cnfcnible font le
lanci-r , m is peut-être quelle .'crapêchc feulement j contour du ftigmate , on en découvte deux autres
lanci-r , m is peut
de s'élever ir p ».
En faifant connoî re auffi les organes de la refpi-
ratujn , voici comme s'exprime Rcaumur : " La
rature a bien fair
& de brjnches dais le corps des inleftes que daus I
le nôtic. Ce n'elt que dans notre poitrine que l'on
! au-dclfous des précédentes , qui font bordées de
! poils très-courts , mais tièî prcffés les uns contre
; les autres. On voit fouvcnt ces paupières a 1er à la
' rencontre 1 une de l'autre ; quelquefois elles bou-
bre de trachées i chent entièrement l'ouverture. "
" La couleur de ces ftigmates peut aiJcr à les
peut fuivre les ramifications des trachées ; & on en ; trouver ; allez Couvent elle eft diffeiente de celle da
trouve des milliers, dont les entielacemens font ! corcelet. J'ai vu des ftigmates jaunâtres , de couleur
trouve
admirables , dans toutes les parties du corps des de caf-^ , ou de quelque couleur fauve
infedes. Nous n'avons qu'une bouche pour relpi
l'air, & nous avons vu que les Chenilles en ont,
ou des ftigmates, prefquc tout le long du corps ;
que les ve'ts eu ont au moins a leur parue poité-
lieurc. La mécanique de la relpiiation eit ur>e des
plus belles de celles qui entrent dans l'urgaiiilation
des corps an mf^s , & cette mécanique dépend , dans
les ii.feétes , d'un rombre de parties qui urpalle
copfiJérablement le non.bre de celles qui y lont
employ -es dans les grands animaux t es Mouches
ont aulli befoin de rcfpircr ; elles doivent donc
avoir auffi leurs ftigmates ou leurs bor.ches de tcf-
piration, & elles en ont un bon nombre. Mais , où
leuis ftigmates font-ils placés? comment font-ils
faits ? ceft ce qu'il n'tft .as l/ien aifé de découviir,
quand on ne ''ait pas où il faut les chercher ; ils font
fouvent cachés dans des enfoncemens , où on ne les
dift ngue des autres inégalités qui s'y trouvent, que
quand on les conçoit. «
M Toutes les Mouches ont quatre ftigmates à leur
corcelet, deux de
côté. Elles en ont auffi
rps ; mais ceux du cor-
plulicu-s
des Mouches dont le corcelet oft brun , ou noir , ou
blcuâire. Enfin , les Mouches ont des ftigmates aux
anneaux de leur corps, & peut-être à cous les an-
neaux i fouvcnt , néanmoins , je ne fuis parvenu
à en découvrir q« aux deux ou trois premiers. La
forme des ftigmates des anneaux n'cft pas fcmblabla
à la forme de ceux du corcelet ; leur contour eft
ro d : ceux de quelques Mouches font de petits
boutons, ou plutôt comme de petites têtes d'épin-
gles. Ce qui les rend louvcnt plus difficiles à trouver
C)ue les autres , c'ell qu'outre qu'ils (bnr beaucoup
plus petits , ils (ont fouvcnt cachés, foit fous un
recourbemcpt de l'anneau, foit par des plis paral-
lèles a la longueur du corps , qui fe trouvent à la
joiiiftion des anneaux. Chaque anneau a deux ftig-
mates , un de chaque côté ; ils font ordinairement
placés fi.us le ventre , mais près de fa jonûion avec
la partie fupérieure. »
" Avant que d'avoir vu les ftigmates des Mou-
ches , je favois qu'elles en avoicnt , mais je ne
favois que ceux du coiceict. J'avois fa t périr fur-
ie-champ des Mouches dont j'avois enduit le cor-
, dont
celer font les plus confidérables : un de ceux ci eft i celct d'huile ; au lieu ejuc d'autres Mou
placé de chaqui: côté de l'origine du ccrcclet , un j j'avoiv huilé le corps , avoiert furvécu a l'opération,
peuau-dcilus de l'infercion de la première paiie des ' ôc n'avoient pas jaru en foBitrir. La itiifgn d« ce
MOU
dernier fait ed fiinplc : les fligrna'es Ju corps étant
MOU
7U
bc-!ncju[.i p US petics tjue les autres ^ pour peu qac
la iMouchc les ferme , ils ne permettent [lus 1 entrée
à l'huile: daiUeuis, étant recouverts, cotnnîc ils
le font fouvcnt , (nit pa' le tecouibenient , (oit par
les plis de l'anneau, on peut étendre de 1 huile fur
le corps , fai;s rapplicjucr fur ces ftigniate^. Ils
avoirnt l'efoin auilî d'être mieux défendus centre
les lr.]ii(.urs viniuciifes & L,ia(les, & m; me centre
l'eau , <iue les ft guiatcf du corcelet. Lots même
que la Mjuche cit fur f;s jambes , foti ventre peut
être touché par la lii]iKni qui (e trouve fui le plan
fur lequel elle elt polée , & lu. leijuel de marche,
pend .. c que le C'.'icelet , plus élevé , ic par confc-
que.it ici ftijjmatcs, rtfltnt très ûcs. >»
» Les iambcs des Wouchc"; de différcr.s genres ,
pourfuit Rcaumur, fimr conlltuitcs lur dittc.-cntes
proportions ; elles fcnt non feulement plus on monis
grandes , par rapport à leur grandeur du corps ,
mais chacuncs de leurs parties, compnfcs entre deux
atticulatijns , difFèrent plus ou moins en longueur
entr'elles. Ce iju'clles ont de conftant , c'eit ijuc la
partie analogue au pied , celle fur laquelle la
MoLiche fc pofc , cft toujours munie au moins de
deux oiglcs ou crochets , qui finident par des pointes
fi fines , qu'elles trcjuvcnt prifc fur les corps les plus
polis. Le? Mouches de la viande, & celles de quan-
tité d auties clpèces , ont la comme deux pai.mes de
Blain , ou plutôt comme deux plantes de pieds ; on
pourroic donner ces roms a deux parties égaies &
Semblables , auxquelles nous donnerons pourtant
celui de pelotes. Ces pelotes , qui ont chacune un
contour ovale , (c touchent à l'endroit où elles lont
attachées au pied, & lailTcnt entr'elles un vu;de
angulaire. Leur face inférieure eft un peu convexe ,
& garnie de poils courts tiès-prcilés les uns contre
les autres. Ces poils peuvent s'engrainer dans les
inégalités des corps les plus polis a nos yeux , &
doivent aider à i'autcnir les Mouches contre le verre
plat, pofé même verticalement, comme celui de
nos fenêtres. Hombeig a obfcrvé des Mouches qui
ne pouvoient plus n'.ari.ker fur des carreaux de verre;
il a cru que c'étoicnc celles qui, par la vieillell'e ,
avoicnt perdu les poils de leurs deux pelottcs ou pe-
tites plantes de pied. Celles dont les crochets fe
ttouveroient éuioullés, fe nouveioienc dans le même
cas; .■< ailleurs, entre tant d'efpcces de Mouches
qui marchent fur le verre, même place verticale-
metit, il y en a plufieuts efpèces qui n'oi.t point de
ces pelote» ; il fuiSt de citer les Abeilles pour exem-
ple de celles a qui elles manquent , & qui n'en mat-
chenc pas moins bien fur le verre. "
Selon Ledei Muller, dans fes 4m::fimens microf-
eopiques , chacune des pattes de la Mouche lur a
paru , au micïolcope , avL'ir fept jointures. « Si on
ajwiit- , du il, l em'-ozjcmern qui fort de Ij pouii: e,
•& dans Jcqucl joue U partie lu fius groUe , ou la
c::'jje , comme dans une noix , i' y a huit jointures ,
chacune garnie de poils rcides & crochus. Au bout
de la fcpiièmc jointure for.c deux ongles recouibéft
en dedans , entic Icfquels eft une p^ire de la 'es en
fuinie d'ampoule. Il y en a qui croient que Ia
Mouche peut faire fo.tii A.spor-.s de ces àa les une
certaine liqueur gluante , qui lui fett à fe tenic
ferme dans les pas les plus glilians , comme aut
vitres & aux miroirs. >>
Les patres des Mouches, comme dans les autres
inledes en général , font compofées de quatre pièces
piincipales; la hanche, la cuiH'e , la jambe, & le
tarfe qui eft compole lui-même de cinq pièces o«
articles , ce oui donne les huit articulations trouvées
pat Lcder Muller. C'eft le dernier article du tarfc
qui cil garni de deux efpèces de grilles ou ongles
crochus, & d'efpèces de pelotes ou cporges, dit
Geoffroy , n qui fervent h l'infcite à appliquer inti-
mement fa patte fur les corps les plus lilles , Se à le
fouienir dans une pofition peipendicula-re , dans
laquelle il fembleroit devoir tomber. QueU]ue liile ,
quelque poli que nous paroifle un corps , une gUce
par exemple , il y a une infinité de petites cavités 8c
inégalités que le mictofcope fait appercevoir. Ces
pelotes molles des partes , qui peuvent le gonfler ,
fe retirer , fe moul.nt aux inégalités de la furface
des corps , & cette apphcaiiim intime produit une
forte adhéfion , à-peu-pres comme deux hémif-
phcres dont les fuifaces lont très unies, éranr ap-
plitiués l'un contre l'antre , fe tiennent par le contaft
intime , & ne peuvent être fépaics qu'avec beaucoup
de peine ».
Pour donner un exemple des variétés que l'on peut
toujours trouver quand on exaiXiine les parties de
dificrentes efpèces, voici comme De Geer décrit les
deux pattes antérieures d'une Mouche, qui a les
autres quatre pattes de figure ordinaire : " Elles ne
lellemblent pas malà celles des larve* des Cigales ,
ou bien a celles des Mantes. La piemière partie, qui
cil la hanche , 5c qui ell unie au corcelet , clt
longue & madive. La cuid'e eft très-grande , large
& un peu applaiie des deux côtés, ayant le plus de
largeur au milieu, & diminuant enfuite peu à peu
jul"(|u'au bout ; fon bord inférieur eft garni de quel-
ques petites pointes en foime d'épines. La jambe,
proprement dite, cil déliée & c)hndru]ue, courbée
en-dedans , & peut s'appliquer cxaitcment contre le
bord inférieur de la cuiÂe , ayant encore de fingu-
licr , qu'el e ell: Terminée par un long crochet fem-
blab'e a l'ongle d'un oifeau. La Mouche fe feit de
la cuifTe & de la jambe , comme d'une pince, peur
fc failîr de fa proie : car, a iuger de la conftrudion
de ces parties , elle doit être cainacitre. Tout ce qui
vient ei tre la cuille ou la )ùmbe , quand la Mi uche
'.es appli |ue l'u^ e contre l'auire , elt d'abord arrêté ,
les épices de la cuiilé .Tc '■ ongle de la jcimlic a'Janc
encore a rctetiU la jroie. C'cU aii fi que la Mante
Ce ccc %
756
MOU
fc faifit également des Manches & des autres iufedcs
qui lui Icrvcnc de nourriture. »
Voici comme Rcaumur eipofe la conformation
remarquable des anneaux du ventre des Mouches :
«c AjJiès avoir ccnfidéré les parties extérieures propres
au corcelet, donnons un moment d'attention a celles
c]:i compcfcnt le corps. Toute fa charpente eft for-
mée par une (uite d'anneaux , dans la plupart des
genres de Mouches , au moms dans les genres de
ci'lies à corps court. Ces anneaux font écailleux ou
cartilagineux, & par conféqucnc d'une matière qui
cfl: peu capable d'extenfion ; cependant, diflcrenies
opérations de la Mouche demandent que fon corps,
ou que certaines pariies de fon corps puiffcnt fe
gontii.-r & fe contrarier alternativement ; & (i chaque
anneau étoit d'une ieule pièce, un anneau entier
d'ecaille , de corne ou de cartilage , il fcroit peu
propre à de pareilles alternatives. La n.uure s'y efl
prifc de difFirenres marièies, pour que le corp'. des
Mou'hes fiit déR-ndu par des envck ppes comme
écaileufes, & pour que leurs anneaux ne Lii''alicat
pasd'èaedi'atables. Dans certaines Mouches, ch^ique
anneau eft entièrement recouvert par dtflus , & en
g' an de ;vjrtie par dcifuus , par une feule p,è;c d'é-
cailie ; ei'c elt une tfj-èce de cerceau, dont les deux
bouts ne fe joitfnent pr.int ; il relie entr'eux un (ilion
tout du ioni^ du ventre. Ce fillon eft plus du moins
lars^e da:îs des M.iuchts de ditFérentes cfpèccs ; la
giofl'e Mouche biuue de la viande eli une de celles
où il eft le plus étroit. Ce nllon n'cft quelquefois
rempli que d'une fubftancc membranviife ; p us fou-
vent il a une file d'-cailles étroites, mtfcs bout à
bout, & dont le nombre é^alç celui des anneai.x.
Entre chacun des côtés de cette fi!e de petites pièces
roides , & les bouts des grands arcs écailleux , elt
une membrane qui peut fe gliller ou fe déplier ,
ftloii que le corps a befoin d'avoir moins ou plus de
" D'autres Mouches ont à chaque anneau deux
arcs d'éca lie qui diffèrent peu en grandeur. L'un
rtcouvie la p.,riie iupéreuie ou le dos, & l'autre
recouvre la pa tie inft^rieuré ou le ventre; mais une
membrane inufcul.ufe ell employée de chaC|Ue côté
à faire la réunion ces deux arcs : quand le corps a
peu de volume , qu il eft applati ou conrrafté, cette
membrane fait diff'rens plis très-prcflés les uns
contre les autres , qui la réduifent à occuper fi peu
d'efpace , que l'arc inféiieur paioît attaché immé-
dia'cmcnt à l'arc fupciieur Celui ci a de chaque
côte une faj'.lie , au-def,ous de la.uiel'e fc place le
bout de l'autre Mais, quand la Mouche veut gon-
fici fon corps , la membrane de chacun des côtes fe
déplie pour fournir a rdigmenraiion de vo urne ; les
ÎJonts de l'anneau inféiieur s'éloignent de i'anncau
fupciieur. Les Moiuh-"; des vers aquatiques, appelés
à queiC de Rjc . nous d...iinent un exemple de cette
ckinicic mécanique.
MOU
" Dlfferens obfervateurs pourto-ent ne pas ccti-
venir eutr'eux du nombre des anneaux d'une meTie
Mouche, s'ils n'étoient conveniis ajparavar.t de la
même manière de les comj'ter , car il peut y en
avoir plus d'une. Celui qui , pour 'voir tou"; les
anneaox d'une Mouche, lui prtlieroit le corps, en
compterou fouvent davantage que ce'ui qui le
contcnteroit de déteiniinei le nombre de ceux qui
paroiffent ordinairement. Le dernier eft louvcnt
rentré fous celui qui le précède. Quand on a recours
a la prelfion , il faut encore dcneurcr d'accord de
l'endroit oii l'on ccfiera d; complet les anneaux , &
cela parce ijoe, dans ceitaines Wouches, la part e
charnue au bout de laquelle I anus l'e trouve, peut
lortir aiïez loin hors du con't , & qu'elle eiV quel-
quefois entourée de cerceaux écailleux , qui peuvent
être piis pour des anneaux ; man ceux-ci n'appar-
tiennent pas , à proprein-.-nt parler , au corp' , Se
n'ont pas la f.gue de ceux qui le couvrent. En fe
co.. tentant de dctermin^rr le nomb'e des anneaux
qui paroUfcnt fans y êfe foicés, on n'en trouvera
que cinq aux g'offe; Mouches bleues de la viande ,
dcfqiel. il n'y en a que quatre de bien fenfibles :
le premier, ctl.i par lequel fc fait la jondlon du
ccips avec le corcelet , n'eit qu'une calotte d'un
petit diamètre , & percée à Ion centre. »
En palTant mainten \nt à la dcfcription des parties
inté leuies ce la Aiouche , pounions nous ne pas
trouver to'^-iuri dans Reauniur le digie confident
ou le digne interpiète de la nature. «• Un de ces
(ouhaiis chimériques , dit-il , qui nous échappent
aflez fouvent , elt que les médccms purici.t v.iir
dans l'intérteui de notre corps , que notre corps tût
des efj)èces de f.nêtres , par lefquellcs les médecins
pullent voir diftirictrment nos parties intérieures. Il
y a alfurément des cas ou on en fauroit mieux ou eft
le liège de la maladie , mais fvjuvent on n'en feroit
pas p;us en état d'y apporter icmède. Flulieurs in-
fedes ont mieux que ces fortes de fenêtres ; leur
corps , très-rraniparent , permet de voir la plupart
des parties qu'il renfcime ; il permet de voir cer-
tains naouveraens de ces parties ; de forte que li on
eft attentif à obfervcr, dans les difFérenics dalles
d infedes , les eTpèces qui ont le corps , en entier
ou en parcie , tranfpaient, on peut fc pronie'ttre de
voir , même dans ceux qui font tiès-pctiis , des par-
ties 3c des arrangemens de parties qu'on ne parvien-
droit jamais a décoiivrir dans des infeûes de la
même ctalle beaucoup plu> grands , les diiiéquât-on
avec une adrciie , une patience & une intelligence
fnrerieures a celles qu'ont montrées Malpighi &
Swanimerdam , Se c'cft rout dire. C'eft aiiili que
dans les Mouches à deux a. les, qui viennent de Vers
matigeurs de l'ueerons, on peut obfiiver des choies
qu'on chercheroit inutilemeut dans des Mouches
beaucoup plus grandes.
» Si on [>:end douceaieiu entre fcs doigts !a tête
MOU
d'une de ce MoucIks , de façon qii? le csrps foit
djns une po/îcion renveilec, Si. iju'il l'elève au-
dcllus d;s dii'g:-. qui faiCillciit la tétc ; & li on a de
plus l'aiientijii de u-iivcilci le a. les fur la tête, afin
tjj'tllcs n'adient pas couviii 1; dos a l?ur oïdmaiic ;
Il , dis je , tenant ai ifi doucement une r.îoucht , on
la regarde du côté du ventre, vis-a vn lui grand
jour, & aj travers d'une louj'e , on reconnoîc bien-
tôt (]ue ces Mouches ont un véritable'cœar ; qu'elles
n'o;:t pas fctilcaient, pour leur en tenir lieu, un
li)ng .Se gros vailFcau placé t.iut du long du d.is ,
l'einb'ablè 2 celui que n^ius avons ]ugé , après Mal
pighi , en faire les foxûlons dans les l'apillons Se les
CiieniUes. Vers le m. heu du fécond anneau , & qjel-
quefois dans le troilîè ne anieau de notre Mouche ,
Cil commençant a coaiJter du corce.ct, on apper-
ç lit une pâme quoi: ne fauroit prendre que pour
1j v,'r:tabk cœur; fa fîjùre vaiie pouuant plus que
celle des coeurs qui nous font inveux connus ; qucl-
qucFois ce corur a la figure d'un lein pofé iranfver-
laleiiicnt , & dont la partie l'chancrée e(t tournée
vers le corcelet, auqjcl l'eniblj le rendre en ligne
dioitc un trè'-gros vailleau qui part du m luu de
Icchanciure. Dans d'autres temps , le côcé échancré
de ce caur dilpaioîc ; le cœur s'al mge , & prend la
figure d une efpèce de bouteille , a la-jUtUe ic Vaif-
ftaa dont nous vcr.o is de ■ at'er fait un long col.
Tantôt ce cœ jr eft plus Se tantôt il eft moins gonflé ;
quelquefois le diamètre tranfverfai furpaile beau-
coup celji qui elt piis fuivant la longueur du corps,
&; quelquefois celj:-ci furpalle l'autre. Mais on y
voit toujours des niDUVeuicns alfez alternatifs de
contraûion & de dTacation ; on dilkingue auili très-
conllamment le gros v^illtau qui part du côté de ce
cœur, qui eft tourné vers le corctlet, & qui s'y
rend en lit;ne d-oue. Ce ca-jr & ce vailleau fjur-
niirent bicn;ôt de quoi fixer agréableraent l'atten-
tion ; de temps en temps on voit entret dans le
vaifkau un jet de liquci>r qui y (cmblc comme ferin-
gué , comme s'il y ctoir poulie par la con:rac>;on du
cœur. La liqueur , quoique blanchâtre & tranfpa-
rcnte , elt aulli aifée a voir '^ue de l'eau dans un
verre ; on la fuit dans le chemin qu'elle fait rrès-
vîe; on diltingue iiès-bien les endroits du vaiiTeau
eu elle arrive , & qiil étoient vuides auparavant ou
piefque vuides. Ce qui aide à la rendre l'end'ole ,
c'eft ijU elle femble épaule j il y a même de» inffaiis
ou la li jucbir a été poullée en moindre quantité dans
le vaiifeau, oii il n'y a qu'une portion de celle qui
y a ère iiiiojuite, qui picnne la figure du tuyau
cylindrique qui la reçoit; die fe teimme alors par
une queue femblable a ctCes des gouttes des liqueurs
grafTes, s Celles de', gouttes de vif-argen: charge de
plomb. On voir Jonc diltinétement ce jet de liqueur
dans toute fa route , on ne le perd que loriqui!
arrive auprès de l'endroit où le corps fe joint au
co.ci'let. Souvent il y elt à peine arrivé que le cœur
pouiJe ou plutôt verfe ui aune jet ; cai on croit voir
cette liqueur tomber du cœur dans le va.lleau ,
MOU
7r7
comme tcmberoit d'ure aigu-ère l'eau qu'on en ver-
feroit a diverfes ripnfes "dans un val'e placé au-
dellous. Cinq a ïïx jers de liqueur font pouilés aiiifi
fucctirivement ; mais les intervalh-s qui lont entre
chacun des jets que fait le cœur, pour ainfi dire,
ne font pas toujours égaux; peut-être le feroient-ils
dava.itagc , li la Mouche étoit moins mal a fon aife
qu'elle ne l'eft entre ,es doigts.
" Ce qu'il y a de tiès fingulier ici , & ce qu'on ne
lauroit attiibder a la polition gênée de la Mouche .
ceft qu'après qu un certain nombre de jets de
liqueur, après que quatie à cinq jets font partis
du cGcur , on voit de femblables jets revenir du
corcelet vers le cœur ; la liqueur paroîr retourner
precik-ment par la même route par laquelle on
1 avoit vu venir. Le cœur , après avoir poulie une
certaine quantité de liqueur jufqu'au corce et , au-
roit-i! la foice d'afpirer cette même liqueur, ou
plutôt y auroit-il auprès du corcelet , au bout du
gros vaiileau , une efpèce de (econd cœur qui ren-
vcrroit au premier une paitie du fang qu'd en
auroit reçu î Ce qui fembicroir appuyer ce foup-
çon , c'eft t] le dans des Mouches de quek:ues
elpèces que j'ai ouvertes vivantes, j'ai vu dans
leur corps, aupiès du corce'ei , une partie qui a
tait plulîcurs inouvemens alternatifs. D'ailleurs
ajant obfervé la .Mouche vivante du côté du dos '
dans u> endroit très-proche de celui oti le corps fc
jomt au corcelet , j'ai apperçu la , dans fon inté-
iicur, un mouvement alternatif & très-vif, qui
avoit plus l'air d'un mouvement de coniraétion &
de dilatation, que d'un limple mouvement d'ondu-
lation : mais la portion tran (parente par laquelle il
m'étoit permis de voir cet endroit, étoit une fcnècie
trop étroite ; elle n'avoit pas plus de largeur qu'un
fil a de diamètre; aulli, ne m'a-t il pas été pcITiMe
de m'aflurer de la figure & de l'étendue de la paitiç
dont j'admirois les mouveinens. Mais nos ytux ne
nous trompent-ils point, quand ils nous font juger
que le fang eft leporté au cœur par le même vaifieaa
qui l'en avoit apporté.^ Si, au-deifous ou à côré du
vailleau, il y en avoit un autre qiii Im fût très-
fembLble , quand la li )ueur palleroit pat ce fécond
vailleau , elle i,o;is paroitroit être dans k premier.
Une obfervation que je ne dois pas omettre , eft
propre a faire regarder ce dfrnicr dénouement
comme le viai Apres aviir vu bien des fois , dans
différentes Mouches de la même efpèce , le fang
poulie du cœur vers le corcelet , api es avoir cru
qu'il ne palioir que par un feul & gros vailleau
dans une circonO. .ce particulière , il 'm'a paru que
deux vailléaux égaux & femblables fervoienc à le
porter, & que javois pris pour un feul vai/leau
deux vailleaux appUqués l'un contre l'airr; , &
renfermés fous une enveloppe commune. Dans des
tcmp-. ou la par.ie du cœur . qui qI\ tournée vers !c
corceler, s'i-toit plus ébrgic , ■"ai vu les jets de
bqucur rentrer dans deux vailîeaux qui laidoicn:
758
M O U
entre eux un cfpace, & il etl aifé d'imaginer que
ces deui vaiffcaux n'étoicnt alors écartés lun de
l'autre que paac cjuc les parties du cœur d'où i.'s
partent, s'étoient éloignées l'une de l'autre ; & nue
iorfcjue CCS mêmes pariies fon:. plus rapprochées ,
CCS deux vaiileaux peuvent le toucher , & fcniblent
n'en faire qu'an. Entre ceux-ci , il peut y avoir un
auire vaideau delliné à reporter la licjutur, qui n'cft
•viiible que quand il la reporte. Mais je nai garde
de vouloir donner quelt^ue chofe de politif (ur la
manière dont fe fait la circulation du fang dans de
iî petits inCcacs , oii , quoiqu'on voie plus qu'on
n'efpcroit de voir, on ne voit pas pourtant tout ce
qu'il feroit nécciTaite qu'on vît. Ce que j'ai feule-
ment prétendu établir . c'eit qu'il y a dans ces
Mouches une partie qui e.'l le réiervoir de la li^jueur
qui efl analogue au lang; qu'elle là poulie à divcifes
rcpriies vers le corcelet , & qu'enfuite une partie de
la même liqueur elt repoulVée & reportée vers le
cœur à différentes repiifes. Il paroît de-là que la
manière dont fe fait la circulation du fang dans
les inicftes , eft diftéientc de celle dont elk'fe fait
dans les grands animaux. Nous ne ccnnoiflbns point
dans ceux-ci des interruptions & des alternatives
pareilles à celles dont nous venons de parler. 11 y
a cependant dans les infcûcs , & même dans nos
Mouches , des vaiileaux où le mouvement du fang
c(t continu, comme il l'eft dans les grands animaux;
tel eft le mouvement du fang dans le gros vailicau
tjui règne tout le long du dos des Cheniiles , & de
celui des Papillons , Si. tel eft le mouvemeiu du fang
dans le gros vailîéau qui cil intérieurement le long
du dos de nos Mouches : on voit dans ce vaiir>.aLi
les mêmes mouvcmens continus que l'on voit dans
le vaiffeau femblable des Chenilles , la tranfparencc
des anneaux du dos le peimet. Mais ne pourrions-
nous pas foupyonner que le fang de nos infectes,
avant qwc de devenir propre à circuler régulière-
ment & continuellement , de devenir propre apallcr
dans les plus petits vaiffe^ux , a befoin d'être aiîiné,
pour ainli dire, d'être rendu moins grollier & plus
coulant? que c'cli à quoi Icrt le cœur ; que le fan<i-
a befoin d'en forcir & d'y rentrer plulicuts fois,
d'être ba'otté, pour ainfi dire, à bien des reprifes ,
pour acquérir la flu:di:é qui lui eft convenable?
La liqueur analogue au cliylc, eft peut-être portée
des intcflins au cœur par un chemin trè-^-court ,
prcfqu'immcdiatement ; le cucur cfl placé prés de
l'endroit oii les intellins font le plus de fînnolîtés ,
de circonvolutions, £c ptclquc fur eux-mêmes; le
chyle qu'il reçoit eft peut-être encore trop gmlllcr,
■il A befoin detre travaillé avant que de prendre la
route des petits vailTeaux. Au refie , ce lie l'ont là
que des conjefturcs qui ont quelque probabilité.
» Les Mouche? qui viennent de différentes rfpèces
de Vers mangeurs de Pucerons , ne font pas ies
feules dans lelq -elles j'aie vu le cœu , & où j- i'ji
ai vu vtrler de la l.queur dans un gios viiiircau qui
MOU
fcniblc f: rciîire au coiccict ; je â',: dans un gros
v.'.iflcau , parce qu' 1 patoît fimple , quoiqu'une
obfcrvation , que nous avons rappoitée , donne
litu de croire que deux v.-.iflcaux appliqués l'un
cont-e l'autre , ne nous en paroidcnt ui qu'u.' Icul.
Djns des Mouches, dont k dtfl'ous du co^p^ a qu : que
tr.nlparen e , quoiqu'il en ait moins que celui des
Mouches précédent, s , dans p'nfîcurs efpèces de cèdes
qui ont la foinie d Abeille^ , j'ai vu le cœur , rui ,
avec le g os vailîVau , avoir c<3 ftamment tu figure
d'une bi>ute;l!e à long col j miii- tantôt plus & tantôt
moins renflée; & j'ai vu, ciim.rc dans Icî autres
Mouches , la liqueur poufféc par jets fucccflîfs du
cœur dai s k gros vaifT^aj ; j'ai vu aufli des retours
de cc:tc liqueur vers le cœur, & qu' ne me paroifien:
fc faiie que par k gro; vailf au. Il y a lieu de c oirc
qi;e toutes les cfcèccs de MouchfS ont Un par; il
cœur , ou qu'elles en ont un équivalent , m:is on ne
p;ut k voir qije dans celles qui font traufparentes.
Aprcs rav.iir'obfervé dans ces dernières , je leur ai
fouve t ouvert k corp^ ; j'ai enlevé des portions de
leurs écailles , & a os je fuis parvenu a v. ir le
cœur , qui faifo't encore quelque mouvement ; miis
m^ins plein alors , affaillé , défiguré par les traite-
mens que j'avo s f.iif. fouff ir aux parties auxq'ielks
il tient, je ne l'culTe pas rceonnu , fi j'tufle moins
fu cii il dev,-it être. J'ai vu aufli quelquef is les
niouvemens d'un pareil cœur à des Mouches bleues
de la viande, que j'avi is ouvertes. Qu'on ne le
coi fonde point dans ces den ièes Mouch'S ave: un«
partie oblocgue & blanchâtre , qu' eft attachée as
[ remicrl anneau j vers l'extrémité où eft la comoiu-
nicacion du coips avec le co'celet : cct:e partie con-
fcrve bien plus long-tcTips ks mouveracns a'ternatfs
de contraélion &: d'ondula'ion , que ne 'e conferre
ce cœur pkcé vers k centre du corps. Cette partie,
qui fe trouve fi prodie du coroe'et , a un volume
allez cor (ideiabk ; c'efl: celle que je foupçonnc être
c rcfervoir qui reçoit la liqueur qui eft poulTée hors
du cœur-, c'cft celle que je foupçonne être comme
un fccond cœur, qji renvoie au premier la liqueur
qu'il en a reçue. On ne trouvera pas tort étrange
que nous donnions deux cœurs aux Abouches, fi oa
le fouvient que Malpi);!» en a donré aux Chenilles
aurait qu'el es on. d'anneaux. Ces Chenilks & les
Papillons ont peut-être des cœurs ou au moins ira
cœur tel qu? celui que nous voy ns aux Mouches ;
peut-être ne l'ous m,'.nq"e-t-il peur les voir . que de
lavoir faifit ou faire naître des ci'cor'ft.in.es favo-
rables. Nous avo is même vu la liqueur retourner
dans un vailkau du Papillon , dans un (ers cont aire
à celui où elle y avoit couk d'abord ; ce qui a iiulfi
été obfervé par Malpiglii , & qui fuppcf; pcut-êtic
deux caurs, tels que nous les foupçom.Oi.s dans les
Mouches.
j. Les mouvcmens du cœur , ceux de la liqueur
qu'il datdc dans c.rtai s temps, & qu'il reçoit dan?
d'autres, ne font pa-; k fcul ipc^jJc que puilFc
MOU
fournir nie Mouehe de Vers mangeurs de Pucerons,
à robf^rvîteur , qui , fins la piei'er trop, fans 'a
h:te tr p f^uffrir . la tic t enttc les doij;ts , pe--
dant qu'ai travers des ai neaox du venrrc, il eximine
avec tiiK loupe ce qui fc pj(l": dans l'uréiie^r. Un
a trc f (.dt^ck encore plus /î'gulier, qui a queiq'je
chofc- de p us n.-uve..n, .'c moins anal gue à ce qui
nous cil: cornu dans les animaux, s'offre à lui. Au-
pies de 1 j , â[ <-' du corp% av."c le corceltt, paroît
lont-a-coup u e e.pèce de mage fi mince , qu'il ne
km^ le è-re qu'ui plan pofi fcloo une coope trar.f-
yctl.ilc du corps de la Miaichc. Ce pUn marche tou-
jours pavallèlemcnt à fa première pc'fr.ion ; i s'é.ève,
c'cft-a-dire qu'il av.mce vers le derrière de la Mou-
che , car nous la luppolons !a tête en bas : en avan-
çant, il tonfcrve toujours (on peu d'(fpa:}feur , il a
toujours la figure dune c lupe du corps, faite à l'en-
droit où .1 le trouve. On le fuit d'aut.uit plus aifé-
ment, quil ne va pas vite ; on ne le perd que quand
il pallc par-delà l'ei dioit oii eft le cœur : mais avant
que ce i>uage 'oit r'ilparu , on peut en appeiccvoir
un aute qui efl: déia en route ; quelquefois on en
voit trci à quatre il la fois, quelquefois il n'en paroît
qu'un leul y il y a même des temps où l'on peut
obferver la M' uchc fans en voir aucun. Une cotchc
o huile, lire couche de ci'C , ou p'utôt une couche
de fumée, m.ais toujou-s une couche trè;-mince , qui
s'élevcroit bien parai èlem^ut à elle-même du fond
d'un verie plein d'eau, eft l'irnsge d'une de nos
couches nc'buicufes ; j'en ai vu quelquefois pa'oîtrc
douze k qunze de fui:e, après quoi elles cefi'oicnt ,
{■; ce ii'ét it qu'au bout d'une ou Je plufieurs minutes
que j'cu voycis revenir de nouvelles.
" Mais , quel'e fft la matière de ces efpèccs de
couches de fum^c ? quel cil leur ufjge ? que de-
vienncnt-c les loi 'qu'elles difparoiifent î c'eft 1 ir qjoi
je ne puis prcpofer q, l'une conjeïîure, mais qui me
iemble extrêmement pr; bsb e. Je ne les crois point
ce qu'elles nous pa oiffent , je veux dire que je ne
p:nle point que chacune (oit un plan qui ait la forme
de la coupe de i'endroit du corps où elle fe trouve.
Je foupçonnc ià une il uiîon d'optique , qu'un
ann-au vu car fa tranche, y fait fur nos yeujt la
même Impreflion qu'y feroit un plan circulaire ; que
ce n'cft i.u'un anneau qui matche. Mais comment ce
pl.m annul lire eft-il produ t ou mis en mouvement î
je penfc que c'eft pai l'air que la Mouche refpire.
=^ Mais je ne puis faire entendre comment on peut
concevoir que l'air , introduit dans le co-ps de ia
Mouche , opère cet effet , qu'après que j'aurai fait
ccnneîtrc les deux grands réfcrvoirs a air , qui fe
fouvait dans le cotps de toutes les Mouches à deux
ailes £: à corps coirt. D'ailleurs, la place co.lîdé-
rable q^i'y occupent ces réfcrvoirs, ne nous pe:met
pas de lailfer 'gnorer qu'ils y font. Les ftigmates du
corps des Mou hes , comme ceux de tjnt d'autres
ioleilics , ont chacun leur groife trachée j chaque
MOU
759
tricliée fc dirige vers quel ]u'une des parties inte'-
rieures en fe ramifi.*nt ; lc« ramifications d s unes
s'entrelacent av;c celles des aut.cs. Le rombre de
CCS ramificariors & de leurs c trelacemens tl\ prodi-
giCi'x, Se lurpadc tout ce qu'-, n tn peu: d rc ; i!
i.'cft .-ucune des parties intérieures, quelque petite
qu'el'.e f ■ t, qui ne loir bien fournie de ccs'viifreanx
a air. 11 leinble que Jiaquc paitie ait befoin d'a"oir
fon peumon , & qu'cl c la.t; ou , fi l'on veut, il
fcmble que les poumons de l'inlcde f nt répandus
dans 1 s plus p; ti s recoins de fjn corps. La Mouthe
a ce, endant encore de. x très-grands poumons , &: (î
grands, qu'ils occupe t p'as de la moitié & plus des
deux tii; s de a eapjci é du corps de ccrt.iincs Mou-
ches. Les parties que j'appel c les poumons , & aux-
quelles je ne cro s pas pouvoir donnir un roni p'tis
convenable , font deux velIies égales & f>-mb!ables ,
p fées à côté l'une Je .'autre , qui tirent eut origine
de la jonition du corps avec le ;o ce et , & qui ,
dans p'ulieurs Mou hes dort le corps n'a que cir.o
anneaux, s'étende t jufques par- de à le ttoifîèmc
anneau ; elles empiètent fur une part c du quatrième.
La grofl'enr & la fi;';u e de chacune de ces vclTies (ont
telles qu'il faut pour remplir piefqu'e tiètement la
cavité du cnrps , dans l'étendue où elles foit pla-
cées. Ces velîies touch -nt les parois de cette c .vite ;
le côté par Lquel elles le rencontrent l'une l'autre ,
cfb a-pati , de aaniè e qu'elles forment, pat leur
attouchement réciproque, une double cloifo.i dirigée
félon la longueur du corps, &: qui !e pa tage en deux
égûlc.mcnt. Cette double cioifon ne s'élève pourtant
pas précifémenr ju{qu'..u d s, & ne defcend pas juf-
qu'au ver.iic ; av^nt que d'arr.ver au po'nt le plus
é evé , S: avant que dêt e d:fcendue au plus bas
chacune des veflles s'arrondit ; elles lailfer.t entieeles
un petit vuide tant en haut qu'en bas. Ce dernier
éroit nécelTai'e pour do-ncr pafTage au conduit des
alimcns , & le premier l'étoit pour que la principale
artère , le vaifl'eau qui règne tout du long du dos,
trouvât où fe loger ^ & que les raouvemcns ne
fulfeni pas gêner.
jj Ava- 1 que d'avoir aîTez examiné ces deux vc/fies,
lo'fque je ic cnnnoilfois pas ercore leur forme, je
les ai prifes auiTi pour une fimple cioifon, pofée
comme une clptce de médiaflin , & dont l'utagc
étoit de partager en deux également une grande p jr-
t'ou du corps. Il eft aifé de les voir dans l'état oïl
elles ne fe.i.bleiu être qu'une cioifon , & il eft b.^n
de 'es y voir pour s'aifuter qu'elles font raturcllcment
appl-ities par le côté par lequel elles fe t-->uclient mu-
tuellement. D'un coup de cifeau on eaipo.tera Ui'c
poition des trois ou quatre p-'cmicrs anneaux, on
n'aura qu'à regarder par la fenêrrc qu'on vient de
faire , & on verra diltindemcnt une el'pice de cioi-
fon , malgré l'ccfoncem.- nt dans lequel elle efl ; la
couleur , qui efl tics-blanche , aide à la rendre len-
fîblc. Pour U voir encore mieux , & pour s'afTuter
qu'elle a f'ts deux fac:s fcrablabks, on fera a l'autre
760
MOU
côté de la Mou.Ik un" ouvcrt'.uî fciTibl.ible à cel'e
qu'on a hiite au picmier : lors, va'' l(<]uele des
deux ' uv y u cî qu'on regarde dans 1" ntéiieu d- la
Mouch; , tou'-nic vis-à-vis le grdnd jour , on ver a
one floi on fcmhlablei ent pi icée : par Cii bas '1
fcmblera que cette cloilon ell | oléc fur nn co don
d'une in..tict.- moins blanclie & p us osaque que ccile
de la cloiloi ; & pur en haut , cl c tembl la r. bor-
dtc par un autre cordon un peu plus mi ce. De es
dei X co-dons, qui ui fenbe.it fare une elftce de
Cddi-e , "i ffii ur efl; le conduit ics alimens, & le
fufërieur eft le gros Vàilleau que nous nommons la
prncipclc artè-e. Lacloicn, cfmmc nous 1 av ns
die d'avance , efl: fnite de deux membranes , & c'cft
en h„ui & en b.s que la membrane, propre à une des
veflies, s'é oi^ne de ce k qui e\\ propre a l'autre.
Les n-tmes coups de cifcaux, qui ont fiit une ouvcr-
Ciire de ch que tôte' ai.x anneaux de la Mouche, C'
o. t fait une également grande à thîcuae de« vdTles
appliquées lonnc 1rs anneaux, & c'efl par l'ouver-
tuie de la vcii'ie qu'on appeiçoit la f-ce intéruuie
& applatie de cette vilfic.
" On peut foii les deux de ou veflles piilmo-
naies faire airili a cloilbn dans toutes IcsMouchcs
dont e corps u'tfl; pas ir. p ap lati , coxme dans ;es
Mouchts bleues de la viande , & dans beaucoup
ë'au'res ; mais des Mouches que l'on doit prendie
par préférence pour c tte obfcrvation , font de ccl'es
à foimc d'Abeilles , qui font fi commures, en toutes
faif-jn'! , fui les flairs de n"S jjrdin«. La cloifon
qu'on obferve dans le corps de la plupart des auties
Meuches , efl prefque lille, comme l'eil: ime mem-
brane mince & b.en tendue ; & U cloifon qu'on
découvre dai s le c.ups de celles-là, plaît ai x yeux de
i'obf- rvateur , & les arête par la fnçon doi^t e le lui
par.-.ît favailiée : des fibres qui ont qu- Iqiie re'icf ,
trè'-proches les unes des autres. & toutes parallèle".
entre e les , font crcifées pat un pareil nombre
d'antres fibcs , il de même difpofées avec une régu-
la ité sgtéable à voir. Nous avons allez dit que cette
cîoi'.on cft double , parce qu'Ile eft f^ice par l'ap-
plication d'un des côtés d'une det veffies contre un
femblabk côté de l'aune veAlc. Le plan d's fibies
les plus ma qu es appariient à la vefîîe qu'on voit
immédia' ement ; & le plan des fibie? qui eroileiit les
ptécédcntcs, appartient à l'.utte vsHie, Si ne fi: vu
qu'au trare s des p,irois tranfparenies de la pre-
mière.
»= Si, au lieu de la large ouverture qur nous avons
faite à chacun des . ôté' d'une Mouche, On emporte
le boiit poftérinr d'une aut e Metiche de la même
efpèce par un coup de cifcau donné pi es de l'origire
du quatrième anneau , o^; met à dérouvcrr au nioiiiç
quelques [ortioiis du bout de l'une & de l'autre des
veflits , qui ci devant pai( ifloien: une cloifor'. Ces
put ons (e font aifément lemarqucr par la blancheur
<jui leur elt particulière; sju'on Pfe cnluite peu-à-peu
MOU
avec une p intc fine comme cc'le d'un crnif, ou
même telle d'uie fpinf.l , l'S ir,ttflins & les autres
pa.ties intérieures qi i fc crouvint prt chcs du bord
.-'e L cou e, Si on a hevtra île ircrtic a découvert
le b-ut de ch:quc v-rti-. L s de x bouts cnicmhic
forment la un dia[hragme , • hacun d'eux en eft U
moit é ; au litu que les ^cfTics vues pur 'e côté fem-
blcnt être une c'olo t lo g tid nale , ou un médiaftn ;
vuesp:r iebi ut, cl es feniblcnt être une cloifon t anf-
ve la'c, ou un di.'.phrognie. Chacune des .1 otiés de
ce di.'jhragme n'tfl p.^s plane, le (ô;é qu'elle nous
piéfente alors efl un peu conveirj tout s deux plai-
leiu aux yeux, non-fruit ment par kutblavhcur, mais
auill pjr les fibres qui y f aroilFcnt tégu lèrcmeat dit-
tribuées & iontoi:;nécs_, qu iquc fans ctoilemcnt fen-
fibk. C'ck k cl-.ft te'. te aireft'on des fibres qin aide
le plus à di.nrgucr l'une de l'autre , deux pièce qui
ne font pas le librement lépjt' e- : on apperçoit feu-
lement entr'clles t.n irait dirigé perpendie-ii aircme. c
vers le ûos & vers k venue d l'i ledle ; mais avanc
que de parvenir à touch.r 'es parois iniéticur-s & les
fupérieures , elles s'..rrondi!icnr j & laii'.ent de l'un
Se de l'ai;tre côté un petit e pace curviligne ; dans le
(upéricur on tiouvc le bout de la piincipale aitèrc.
Si dans l'infi rieur celui de l'intcftin ; l'un Si. l'ai tre
tuyaux ont été coupés U quand les cifcaix on:
" Ces deux vcfTi;;, qu? nous n' vons encore vues
que par le b:ut , & par un côté intétieur. Si comme
réunies, peuvent être vues pjr-dcilus , par-dcifous,
& par le côti cxti!ricur , & même être fépar-'es l'une
de l'autre : mais , pour y parve' ir , il faur emporter
peu à jeu ks partions d'à- ncaux qui Cochenr les fur-
f ices qu'on veut mettre à découveit ; il faut donner
les coups de cifeanx, ou de lancette , avec bien de U
circo; fpcâion ; il la pointe de l'inflrument reicontie
une des veflics , elle la crève : on a pourtant allez de
p.'ife pour rt-uper les anneaux, d.îns l'efpace curvi-
lig.'C lupérieur qni n'eft p>^s rempli par les vciTics ;
& quand on a ouvert les dnn. aux, on peut , avec la
tête d'une épingle , féparer chaque veflîe d s parois
'U'éreures coi tre lefquelles elle tend a s'appliquer j
enfin , avec de la patience , on peut paivenir à avoir
l'une ou l'auTC dfs veflics entière, & même toutes
les deux ; mais il eft aifez inutile de fe donner cette
peine four c j: noître quelle cft la figure de ces deux
eipèces de bourfcs, parce qu'on la hi'ic t.è'-bie.' telle
qu'elle eft, quo qu'on ne vote que fuccefiivcment
leurs différentes face-.
» Nous avons afTcz donné l'idée de la grandeur de
ces veflics , quanl r.ous avons dit qu'.ilks occupent
plus des deux tirs de la capacté du corps rfe cer-
taines Mouches, & il n'en eft guères d'efpèces dont
elles ne rempli/Ter.t au m^ ins le tiers de c tte capacit'".
Cependant ces dem veilles, fi confidérablcs par k-tr
vol-me, ne font faites r.our renfermer aucune par-
tie i elles patoilfent faifaitement vuides , & elles ne
font
M O U
font remplies C]ue d'air. Ce ne peut être qu'j IV.Uc de.
l'iiîr, qui les tient gonfiée<; , ipi'avcc des ^,v •■}•■ mi -
ccc elles confervent les places mi'''lcs occ.ip?nt , quoi-
cjuc préfixe': par de; parties (olidcs qui feaibicnt ex-
trêmement à l'étroit dans le verte du co:ps.
" Ces vcfîîes, dcflinees f u'cmcnc à contenir de
i'a r, doivent donc être tca;:ud es comme lc<; pou-
mons de la Mouche; l'air qu'elles nçolvent ne leur
vi nt point des ftigma es du CQ'-ps , de ceux qui fo.t
lur les animaux, elles ne paroidcr.t avoir aucU'^e
Cv;nnnunir£tio.-ï avec ces ftigmates. Cem qu. fo.t
dellin's àleut en fournir (bn't fans doute ceux du coi -
Cl let; c'eR- là i.i principale fordion de ces quatre grands
It'grnates : aiMîi fi 1 on cou|.c lo:t le corp'; pi es de fa
jo ti. 11 avec le co-celet , foit le cr.rcelct prè< de .a
jon^i^ion avec le corp-: ; dans la coupe qu'on a f lite ,
on tro.ive trois oiiverrurcs ircul ;iies , deux doîn une
elt de ch ,que côté, font nii^itx rebordées qie la
trùifième ; ce font les coupes de deux rondnits, dont
un aboutit .i une des v.fiies , & l'autre à l'unrc ; le
tr 'iliènie conduit , don: 1) coupe pa-oît moins arron-
die , par;c qu'elle n'eft pas ceî'e d'un canal qui ait
une confi.'l.uicc cartilagi.ieufe , comme l'onr les tri'.-
cliies, eit 1,1 coupe de l'orlopliiç^e , ou du conduit
par lequel p.iirent les alimens , pour parvenir à l'ef-
totnac & aux intcftins. Les Mouches à -juat c ailes
ont auflî des poumons a^alagues aceux des Mouclies
a deux ailes & à corps court, qiu- nous venon"; de
coiiddércr, mais autremc'it conliruif: , & fouvent
d'une ft'UiSure plus composé- ; cc^ix des Abeilles &
ëesBourlons ne confiitcnt pas en deux vellies aufù
fimples que celles des M .uchcs k dees ailes.
'-• Ce font au rîileces poumons, que les Motîches
ont dans le coips, qui m'ont d.'t'rminé à donner lé
n.-r.i à' corxelet à la partie qui cil cnrrc 1' tére de la
ftîourhe & !e c'-.-p=; ; q^i m'ont empêché de L i con-
l-'". --r le no-n de poi—i-e qui l.d a ': i con-t par di-
V" s N ru .liil: > ; :e dernier nom £à: im-^ ner vr.z
partie l'.-.s 1 -•■•elje le- paumoi;s f.^'.it con en'ts , &
ecjx des AI .:ches ne font pas dans .e co;ceIer.
•5' Reve'-ons à rr'fent à ces n«ag-s minces , à ce
tr^nr'v.s oblcures dont nous avons oa/lé ci-d^Vijrir ,
q t' Ti voit partir du corce'iet ,, &: évincer peu à peu
V,-.- 1.1 p.:rtie p ftiueurc; nous avan^ dit fimple-
jn.u OU- no'îs croy.-n-, devoir attr; U'r ::e:t- appa
re .-;• ■> ■' ! ■ qui s'nr o 'u> dans le corps de i i M u-
cw i }:o;is LO.irnes e i é;,:r À prtlent de nou:: mi nx
ex,'! ] a--. !.n.s;!no;:s 'LCûti les facs p'/liKOn- ire''
aiiM-.r j; T.iîés qu ils le pcuv.-nt être , & .;pplLq'!és
contre es paroi; inténrures du cerp^ Si non i!;--
po"îns enfuite qii' une r-Tt;:n de ces fae'' , une bran-
che f.-?-mnce pnf- auprès d.i corcelet , fe ù-;iare
pou. un irO. ,:;t de la pu te de l'ap-r-ea;] qu eUe ovi-
ch'^.it ; que d-'.:is 'l'ir-ftinr finvant la traiKhe 'a pl.:s
p:oche de ccllr-:i fe fép .re de mê:;'e , rendant iiue
la ;^reni:èvc reprend i"; fterolère poU;iou , 6c que ce
Hifi. nut. Ufeihs. Totr.t FIL
M O U
761
t wuvemcnt fe cct^tir.ii: ce tranche en franche , qu'il
; y a un anneau micce, ou phrôt un plan qui du ccr-
; ceict nva'C" vers lî p/:ttie p. ftéricurc ; il c cira voir
; deux ou trois phns fi-nibl..bles en mouvement , £ kï
j première parties des vfd^es recommencent leur jeu,
î avant que le>- dernières pTrties aient fi.-i le leut. Il
ne icitcroit donc qu'à expliquer ce qui dét. rmine les
pariies de v ■(fie à fe détnche. ainii fucceflîvement
: des patois des à' nca. x , pour rcverir fur le cheivip
' s'y r',;ppliqucr ; fi ces pa c is avoimt 'befcin d'av.>tr
! une efpfce de irouv. nient \c;m cuLire pour z^:v fur
' l'air qu'e. les renferment , ce mouvement tari' feroit à
* ce que nous dema don?. !■ y a encore uneaut. e ir.a-
i nièredont et! effet pou roit ' tre pt doit ; s'il y avoit
■ de l'ai: <;ui etitiâ'c à ih que inllanî dans le corps
! même de l.i Mouche , & qu'il dût y^f^i" en-debors
I des vcdies à aiefure qu'une couche de cet air av ;n-
, ceroirdi: corc^lct vers la partie pefiérijurc., il tépa-
reroit les parois des vefli.s de celles des .uineaux.
Mais il en cft :1e ce pli'no ,:rne conirrc de tant d'au-
1 très que la phyiiq e no'.is oftrc ; i ous entre" oyons
I différente-; caufes p.ir lefqiiel'cs il ponrroit ê.t; pro-
. duit , & -o;? ne f mirées vus en éiat de pronon.er
I déciuvcmcnt à laquelle il cil dii.
! " Outre le mouvcm.'nt-propre aux de^'x pou'.rcn'.
' entre ce ni qtie r,-ir y proi'lnit qu-i.nd il v errr; , ils
I font agités par ceux du cœur , loif-]u'il fe liil^te ; i'
I les pouife l'un & l'^uTe. Nous avoùs d t ci-'lefla»
j qu'à l'origine du co' cc!e: i! femblc y avoir un fécond
ccear , qu'il y a 'à un téfervoit dont le diaraètie fur-
piife celui de la '.->■•: ne; paie aric-re. Quînd en regarde
par !'■ uee turc faite à un de? côc-s de la Mo .che ,
& à un de fes Cics piilmcn:ù~cs, la partie du d: po éc
coirme un rr,édi..f:n , o' encore mieex loifqu'on a
détruit le fac !c plus près de l'euvcrture, on voit que
i les b:.tremeii<: du leriiier i-éicrvoirà lia-'cur a--.fi'_- t
I con::e i'enveloppe extérieuie de l'autre'lac , qu as U
I foulévei.t.
!
51' Dès qtie le c-ndui" des alim' n^ eft Pirv-nu r,-r-
iclà 1 s bouts il.-s potimon<;, p.;r de'n S'nd-oit ou is
foim nt un di.irhraome , on lui troiiv; une e{'i>tt.e
di oros Se en t nœ d , don-, le dianictre (m p.,..c
uupar,
irois s qur.tre f-is ccltn quj L can. 1 Kvoii
t'-'e Ko:jd eft c mpiif- de trui; oiie. charnu; , do
deux font beincoup plus p;t!::s q c le troifïèirc.
î/a'-'em^^lage de ces trois lobts cft aoparem'nei.t
: H.ioiïinc de la M; u he ; l'i-'c'^ui en f rc alKi
;Tès de Iciidrcit cù. e piemier ciin.il s'y eft i -tro-
u:. Cerincifti' fe dir:^e ves l'.i'u.;; il reniontc
'nf.iite vers le d:apb":i'2me, ou !e fond de, f^ r. ri;',
ir.onriues, & ce 'cft: q ;'aj;rès pLufiCu-s .iconvofu-
rionî, qu'aprè-: avoir été pluii. tjis fci'i en aa'i^re ,
3c è-re levcv; • liiieurs fjis en «vant , qu'i! fe rend
.à i'anus oti 1 ib-viii:. ^Jo is ferons relnarquer ici
qu'an lieu q.i ■ r.an^ ics P.piilois £< dans le- Che-
nilles , il n'y a . de l?. bti' ehe à r:-iii:3, qu'a.-; canal
prefque droit, dar.s 1-s Mouchi- 5.- d uis les Vers
D d d d d
léz
M O ¥
qu; lîoivcnt ac.cnir Mouches ; !c caaal ana'ogue au
précé-ie:t, efl: très- tortueux , & fat beaucoup de
cir.:onvo!iiii, ns avant d'arriver à fon terme : d'où
il cfè a ié de juger que ks variété"; qui fe trouvent
dans l'intérieur des infedes de différentes claffcs ,
font encore plus ronfidérab es que celles que leur
txtérieur nous préfence.
» Tour !■ s accouplmens que j'ai vu dtsMoi;ciics
i deux d'Us , d:t Raumur, ont été cmmen.'-; de
la même msn?èr- ; j'.à toujours vu le mâle volet oa
mon; : f r 1-' orps de 1.: f -ive'îe , & recourber foi;
dc.i.èrj p v.r patvcriir a toi.chei- avec ton bout k
bout du 'e rilrc de 1 1 f rnci'e. Les n^Td^s rie plulî' iirs
elV'è-:es ;Tt nt d:.!! ce-tç pofii on tart que l'acco .-
pi HTew du-e ; cc.x de quelques autres efpèccs dc-
meirrciir im .i 1 -ur fcm-.llc , fjns refter fur fcn des.
A: rîs que l'i.co^ pk-m-nt cft affermi, U mâle fc
place f r 1 mè.; e pi m ■ ù eit h Icmclie ; alors, l<s
têtes des deux M.udies Ion: t.vamtes vers d^S côtés
opptfés.
=. Pa•mi'e^
es a g;i^7. arçî , comme parmi
les .:-:r s irl C; ^ , : '.'..W.- il p!u p.ti que h k-
n, p- ; Ce . l. ■' ' .» l.i-iucli': i- mal; de la
î,! u h qui p ■'. 'i .L'I' ' aile; oi-.s d.iViS les eicré-
mcu -■' 'jii; ' i-.o ! n i .i lurpafle , o.. au mciis
il fenib.c hirpui'-r la fc.TCÙe en Jran.ltur; le vo:L:.'..e
de ior. corps tft ci fiJ r bleaicnt -ugr.ienré pjr ks
poils jjuncs îi allez u.nj^s ...i le OL,vrcr.t .; 1 corps
de là f.-melle n'a pas , à beaucoup prè^ , autant de
pareils poils.
5. C'eft encore une rè<'!e, & plu< pv-'~'îra'e , die-
l'eft pour toute- les ffpè- e- ''; animaux , que le iiv';!.-
ailk gacc- h. femelle, q /il ii e e-. ,v,n -<;, ,,,3
pi mièrcs carcfTes ; ceux des ViouJi.;. a li-ov ai'e';
la Cuvent. îl'- ont tous à leur dcniè'e :l.s pi: ;s
propres ?, CdGr .dui ,'c 1 f -mel e , :1 s p. r ■■. eu,
le', me :enr e,; ■ u. ,-■ 1 -^ '■-'\ ■"■- ^ ■- -' r^.^Jre
„,„îrcc. M..s^.!,-, . r : c. .: ■■ , 1 : ..l,e
flimeilc, qui le;,:ve,.: a i..nae ,.p ir^ r 1- n^al ,
Bon-feul-ment cède lorlqui' s'cft emparé d'elle,
comme cèdent en pareil ca^ les f incies des a^tei
animaux, cUc achève cllc-mèix l'opération. Les
feme^C! , & fur-tout c;!ks de la plap:;rt des efpècss
de la claiTe que nous examinons , pcuve-t „lon:;er
b.-aiiconp leur partie poftéricute par-delà ie dernier
de 'eurs araeaux, eles p-uvert f.dre fortir de leiu-
corp' une efpè-e de cône charnu, comp-afé de quatre
en même de cinq anneaux : l'anus cfl au bo'it du
d;r,ier, & je tr<nç que Touecrrure qui c..rucl:érife
k f melk , ^fk ■ -d:'i .'U 'a jonèlion de ccbii-ci avec
c.lui qui le . réeèd". Le dernier ami lU .1 de chaque
côté !ine petite Lmç;uetre prefqu'écaiileufe ; ces deux
pi- es é ai'leu'cs kmbLnt être, faites pou- fo mer
une pinc-, Qoiq'i' 1 en fok de cette pincr, il y a
lon^- emps qu'on fait, & Anflote la du , mais trop
généralemeiit j ^"^ '^ Mouche femelle , ou au moins
MOU
/a Mouche femelle de certaines efpèces, introduit
dans le corp^ du mâle cette partk ch.irnue & conique,
au bout de laquell- cfb fon anus. C'cft ce qu'il cfl
aifé de vérifier fur les Mouch:s les plus commu: es ,
en automne _, dans n.js appartement- ; elles s'y ac-
couplent par-tout, & fouvent fur ks carreaux de
vitres : qu'on tue un couple de celles qui font unies,
en prefTant lubitcricnt avec deux doigts leuts perdes
antérieures ; apàs leur mort elles relieront en.;oic
jointes cnfenible ..onime elles l'éioient pendant Inr
vie. Si alors on les 1-jpare douccn-::nr , on v.i: . ûrtir
du corps du mâle une allez lo : , ■ ia
partie conique :e la femelle. (J p.. s
d'av:ir pris la femelle pour k ma , :. : ie.i il
ne peut y afc;r d'erreu-L, parce eee c'ell un :.rr;ps
oii la femelle a ie ventre plein d'ûcufs.
» Ce qui eft encore ti^s à remarquer ici , & qui
lîOLis montre combien l'auteur de fi petites machi c»
'S^i't plu à en varier ks coi^flmâions , c'ell que cô
n'eft p,s par l'aïus du mâk , comme on paroît l'a-
'voircru, que la femelle f.it coter fi pirticpoUé-
lieure dans k corps de f-.n nulle. Le f lîielks des
.iU'res anim.aix ont une ou e;tu'e Jeiliiîée à lecevoir
la paitie qui doi: técon ;cr leurs oeufs. C'efc le mâle
de 1 os Mou. lie, qu' a une ou-/ertuic particulière ,
& pli.cée comme î'eft d ms les aur/cs i feCtcs celle
de» femelles : cette ouve ttiic d. la Mouche iirâk a
été faite pour recevoir & i.ulîcr introduire dans fon
co.ps la p»rtie poitéiieute de la Moucli: femelle.
» Si on obfeive le denière d'une Pvîouche mâle
de l'etp-ce fi commune en automne dans nos m.ai-
fons , '^ lur-tout fur nos tables , on verra , au bout
de l'échancrure du dernier anneau , comme deux pe-
rtes c quilles brunes , ou plutôt comme deux p ai-
plères , tantôt écartées l'une de r,u;t e , tantôt
appliquées l'une contre l'autre , S: f parées par uns
•e .e ; clki font dcftinées à recouvrir 1 .'.pus : un
collier éce.ilkux, ou au moins crufticé, forme le
co.irour de l'e teinte dans laquelle font les cocaillcs.
AudelLous de c; collier, il femble y en avoir un
fécond ; m.ris h on y regarde de plus près , on voit
que celui-ci le remplit pas toute la circonférence. Il
eft ouver.- fous k ventre ; c'cft une efpèce de cer-
ceau q-)i > été coupé , & de la circonférence duquel
une portion a été retranchée. Les deux bouts de ce
cercCaU font dentelés , & paroiffcnt propres à former
une pi i C , a-.'cc laquelle k mâle peut prendre le
derrièr: de la femelle. En continuant de cor.fidéi-cr
le b ut poftérleur du mâle du côté du ventre . on
remi que aifément fur k premier anneau unr plaque
t]ui a fon rigiae à relie de cet anneau ; elle eft plus "
brune , & femble plus dure que k reftc ; elle ç'élar-
git en s'approchant de l'anus : les deux angles s'é-
lèvent plus que k refte , & ils forment deux piquans
avec lefq xls le mâk peut encore arrêter le corps de
la femelle. C'eft où finit cette plaque écaillenfe ,
vis-à-vis k milieu de fon bout, qu'efi iituéc la fente
MOU
ditiioca à recevoir la partie poftéiicure de U Rrn i'c.
Q'.iond on prcfTe !e corps da nâ.h . on rend cette
ouverture lenfibl;; , parce qu'on oblige les parties
Cvinc :n;çs d:ins le ventre à chercher à s t'çhapper , &
à to.'ti: pr.r le prciuivr tnd oit qu. le leur permet.
On le tiom-eroit cependant fi on jugcct qu'elle a
éri faite pour Idiricr forcir des jatties propcs au
mâle ; cUc l'a ix peur laiffer entrer la partie ['ofté-
li urc de la fenicnc. C'eft de quoi il cft aifé de fe
coyvdincre , lorfju'après avoir ctié deux Mouches
;!c;nup!r?(;s, on vient a les fép.irer l'une d.c l'^ut e j
t .i , c'tfl par cette ouverture au'on recire peu-à-peu
ia partie charuue de u fcuuiie hors du corps du mâle.
Des voiIlS trO;- d,ais ca^h-nt ce qui £c p.;fîe dans
l'iLcricur eu mr;k'. O'i ne fauf-ir y voir agi. ia partie
avec laq4elle il ficonde ia femelle.
» On peut oblger une part'e , qu'on ponrroit
foupçon-er être la partie qui caracérifc le niâ'e ,
de A. inor.tr' r d- hors de '.■ap.;:s. Quanii O'i ne prclFc
q-;e j:'!,];i'a un ccr£.;in point 1 de vière Ju m.îlc, on
i-,-: ,;i-.v KmT.t Ibvcir par i'anus un peu de matière
gri',j:re & liquide , un peu d'exc/ement ; ptcHe- t-on
djVan.Hge, on voit parokre en- dehors comme 1-
bout d'u;.e clpè.c d'inccftia av<.uglc , de couleur
jaune ; la pref]i;>n éta t incore un peu augmentée ,
cette efpèce de bouc d',ntei;ia prend une figure fjhé-
ricjUL , , u qui approche de la fphériqUe. De cette
elpècc de boule jaune fo.tcnt les ur.cs après les
aut.cs quatre cornes coniques , qui ont quelque
rc/rv-mblance avec celles des Lim<;^ons ; fouvent il
y en a quelques-unes quife meuvent , en s'inclinant
en.d'.frérens lens, en fe recourbant, & enfuitc en fe
rcdreifant j cclks-ci temblent alors être de petits
\'crs. I! y a grande appaicncc.que ces petites cornes
ap.i&nt dans cert.-jins cas dans le corps de la Mouche
EiâlCj comme elles agifleiit alors en-dehors , & il
cft naturel de foupçonner que c'cfi con're la partie
poUérieure de la l'eir;v:]!c qii'elles doivent agir , (ur-
tout quand on a va des cornes qui leur Icmblent
analogues , contribuer à la fécondât on dcf œufs de
M-.)Ut!;cs à quatre ailes , bea^jcoup plus grandes que
nos Mouches des appartemeiis.
» M.'.iî il y a '-jcrucoup de faits qui rc permettent
pas ou 'en juge ers co ncs de l'i'uérieur de nos pe-
'::e- Mouches , dcftinées à l'L'f^g- pour lequel i!
fcmbioit d'abori fi naturel de les croire faites. Les
mâles des groiTes Mouches bleues ont une partie
aiiiiî .iimée de cornes charnues 5 cependant la femelle
de cette Mouche n'insère point fa partie poftéri'.utc
dans le corps du mâle. Enfin, j'ai £it fortir du der-
rière de quelques Mouches femelles une boi/lc char-
rue , chargée de cornes. A quoi donc fer-vent ces
cornes mobiles 5 ne fer oient- elles que des appei^diccs
de l'intell: n , du rectum î Je laiflerai encore bien
Jcs chofcs à démêler fur tout ceci.
I» Le mâle de la Mouche qui fait des œufj à aUc-
MOU
1^%
ror.s , & les mâles de plufieurs autres Mouchi.<;, donc
no'.is parierons d^ns la fuite , ont au- delfous du dct-
tièrc deux crochets écaiîteux , bruns, to'.rné'; l'uç!
vo s l'autre , qui fan: enfcmbi- une forte pinrc, 6f
b:e." propre à faifii le derrière de la fcir.clk-. Si 09
p elle le dcrrère Je cette dcrière Mouche, on
l'oblige d'alon
ger une partie
dia^nuc . au bout de
liquelle eft une ouverture dcilioée à recevoir U
pauic qui caradétife le mâle.
y> Nous venons déjà de faire entendre que l'accou-
plement de toutes ks IV.'o..ches à deux .jUls , ne
s', cconiplit pas de la même ma ièrc , je veux dire
qu'on ne doit p.iS croire , que toutes les femelles
jouent d.ins cette opération un rô e au/Ti d;fE-r : t de
celui des feinelks des autres anunaux , qL'c i'eft celui
des Mouches femelles cou-munes dans nus maifons.
Si on oblervc à !a ioi'pe la partie poftérieurc d'ua
mâle d'une giclTc Mouche bleue, dont on aur»
p cir- le ventre , on jugera que tout fc doit pHflcr
dans foR accoupl'jinent plus conformémetic au2 ac-
cou, lemens d s auties ânimaui. Apiès r.voir vu que
fon anus cft logé , comme celui de la petite Mouche
des appartcmens, dans l'échancrure du dernier an-
neau , Se de même recouvert de deux efpèccs de
coquilles, on pourra remarquer qi.-atre corps lon-
guets, comme quatre petites baguettes noires, char-
gées de quelques poils, & ralL-mblées en un paquet,
qui tir. nt leur origine d'au-deifus ce i'anus, & fe
couchent contre le ventre ; pl',;s on preffe le ventre,
ic plus on oblige ces petites 'vguettes à s'élever Se
3. s'écarter les uns des autres. L^ur ulage paroît être
analogue à celui d--s crocheta qui font au derrière
de divcrfes autres Mouches ir.âles. Si on porte la
prefîlon au point nécefiairc pour ob'igcr les crochets
.1 s'' lever f-ffifamnient , on fera patoîtrc & r^dteffcr
une petite partie, qui , par fa conliftancc & l'a i\gure,
rciîemble beaucoup à celle q'ji cainûérif: le 'mâle
des Papillons , &c qui doit être 1,'. partie de la Woiirhe
mâle propre à fccor.dcr les œufs de la femelle. Elle
eft écaillcufe te couleur de marron. Sa forme a its
contoitrs difncihs a décrire , & qui femblcnt rech.r-
chés ; elle fe termine par une tfpècc de bec , fait
comme le bout d'un curc-dctn. Au-dcllbus de ce bec
il y a deux parties an:'u'aires , qui formctit dcus
ailerons. De-la juiqu'à fi bâfc c.le a des rcrfîemeas
qtii forment cas contours que nof.ï avotîS dit difficiles
a décrire. Allez près de fa bâfe elle paroît percée
à jour ; je ne crois pcurtar.t pas qu'elle le foi: réelle-
ment , mais je crois que la portion qui parc'it per-
cée , n'elt rccouvcne que d'une membrai-c 'ranfpa-
rentï , pendant que le refte eft écailleux. A quelque
diftance de la bâfe de la même f artie , on trouve
quatre petits corps , deux plus proches d; l'anus, 5c
deux plus proches de la pa.-tie ai;téricure. Ils rcllem-
blcm aflez à ces petits corps ca f.-rme d'antennes,
qui font fur la trompe de la même Mouche. L'a
form': feule du corps écailleux , voudroit qu'on le
prît pour la paitie du mâle : maii, ce qui prouve
ûdddd X
'-'4
M O U
iri;'.ix qu'il VtR. , c'cll qu' nr. à? avoir prellc le venue
de la Mouche, j'ai touvcat ti.it lortir , p. v 'e Loc ilt
ce pcri; co:ps , uu fi; t d'u. c m -.titre Wl iii ik , 1cm-
b'a'bk au filet qu'' n fiiî ioi-tir en p:u<il c^^s .\- 1 .
p.ir:ic (lu Papi iô!: inh'.c. Si à 'O'-t ccri on nj-^iure o,uc
loi ni; f-o-vc poinr sus ni. dis de ca Mouches
K. .-; , o; â L„a^ ri: p!iili:urs -Xirv.s, li fmtc fingi!-
ii • , c. . ^lii i t, •■■^v ; A i.i'iL. des petit-s
.,. ; ■. ', ..;. . i . ,1 ; ,;:-oîcra décidé
.1. ,...-■ ; ';' 'i cpimcnt de
&: "ca^'d.. s d..v:
d.'.iiC Ta prfic . o.
r , d'uuio-
l: ma!.-.
35 Si l'on prend u"C femelle , de quaiijuc c(j--^C"
CiUe ce tbit oie ces .VîoucIil'S, qui ait le veiâcc lenfic
ic tendu, on paivienda facilcniTi t à voir, C'c or.
Vi;:ra avec plaidr com.ncnt its œ-a's t.;nt a.:\::'gc
imi Ton covps. Avec des cifcaux a pointe iîr,c , -.^iii
. ,„. I .ç -v ■)!] uls dj !ous les inftr .mes pou: des-
. ; ,.,'. ; . 1 es que celles qu'il faut fane ici, or.
i . ,1 i; ' I. ...r i: du coiitoui , ou tout le contour
f' i ■■ !■ ^!'^|'-ll■• , eu rren.nt à la fois un:
I •• . ■ ■■ !.. r V '--.. d;. défl^jusd'iin ou de .lu-
n .: , :,e..' . L.-i,.:.ru.t fatc ain.i , leuiemtnt
u .. .O . , t' ir'i 1 p u me tic en vue les œufs ,
p.iii'jui s o.cupcnt teute la capacité m érieurc depuis
i'a es j.dqu'à 'end;oit oii foi't ies lacs pukconai.cs.
î>'lais p lu- -, oi^ a la foi- les œuf. qui loat de l'en oc
de 'i'-i^e côte, apiè» a\oi ccu; é tOLV le contour du
Cl r: s , o enlèvera 1.; ]■:.:• rocjcl^e .le pKjieins
d' cT'i-aiiixaux , qniioiivioi: i ; r;cs ; ur.c épingle ,
(>;. ■M,-;,rii',.ut e ou'd a j'ointe fine , eli: cc'ui donc il
f., : le ..ivir aleirs -, à n..-fure qu'on tâcrera d'eule-
-.;. ne p ;tio de cetic rouvc;turc, en ronîpra l'es
a:: el es , dont la piipa't te les phs loHdcs f. nt des
ir.:,-li.Jes; en fera tiduiie en état, foit de renveifer
cec:e ; icce l'.,i le corceiet , l'oit de la co.ipcr près de
î'c:) !r 'l c!i i'. ..'i'nic .tu ce os ; on mettra aitdi l'inte-
li.i.r '.- '.. y..->[.cr.c à décuveit. Ce qui y ùca je
plie'. leail'Dle , ce lercnt deui p.:qjeti d'cryfs ; on ne
f:va 3,5 en bairaUé à l.s dtiànguer du relie; ils
c.'.!i|'e .t o dii.aireri~.crit enlcnble plus de p! ce que
n'en occupfuL toutes les autres parties, ll'ail'ecrs , la
figure de piufi-urs de ae.,l's ei't tiè vilib ; vu des
paquets cil; d'un côte , & l'atitie e , ,'•. ç. • ,'■ ,'
vis-à-vis du î-rc'ccdcnt. Les a. 1" L . , , ,.
pour l'o'dinaiie lon-.;ueLS , ceux uc cii.ieac ; rj :;,
tout lo s p.; aie.' s es uns au.\ autre , ,3c "a.o ;'.,..
trè-;ulimcnrar,:i ;é : r h ;,,„. p ^que di „'ne..l .
de difque plus <)■! -i;' ' ^ l'i ■: , !. o,i ":'e ]■:■ r' ,
font pius ou il. y, 1 ..,■■,; in ','('. . ., c ;,,,
|>cu le pa^u t , Cl .' j .,.,1 , I,'. '1 ... >\i r,
Jours piéeu.îmei.t la n.ê' e; peac et'rc aulli c :-ell.
un peu difrérciitc dj.n- des M^uclre;. de c.ll'éicut.s
M O U
cfpèces ; fouvcnt le paquet paroît compoft- d'œufs ,
dont la longueur eft à-peu pies jc pendiculai.e au
vent e, &. l'euvent les œufs foat tous inc'dnés vers
le derrière , plus ou moins.
'3 Quoiqu- nous venions de donner le nom '^e
paq.ict 5. .h.;cun de es ar.ias d'ce ifs , no s ne vo'.;-
lo.'s pa. ,iu COUT .MU-e pcrder e;u. ies a'uf y font
(i ;-tle.. cm ; ofs les un^ a' piL:'dcs au-re» : lis font
conienus da-i- des vili'ea .x hexibie" , d^- t les cja-
Kîurs , ies pl:s 6c replis (on: te'ùeir.cnt difpofés , que
les œufs fe trouve-t tous paa' è'cs cntie eux. C-.s
vailleau.ii font Ls oviduCtus ; nens ne lailierens pas
de le appc'er f. uvent les ovaires. Ce qu: nous avons
dit de ia difpoation des aufs dans L' corps des Pa-
p lions , & de la m nière dont is fcnr conduit- jef-
qu'a l'anus, pcet frrvir a fi.re entendre conv.unt
les ce.tfs des :-iOu Les aniv.n: a t'n femb'iible terme.
Da ■. cectiinc, I.l ai i.e , j'.i c u trouver de Jiaq c
co é .-u :t e vai e av ou rO"dai['. ces ucuf^ , qui le
l'. .. :eia \ei, le i;eir.e'e,:e ia Mouche, & q;ii ,
av..:... que ..y ,naive , le tLueii'oient a en tronc
toaiccu,:. Lci ovarcs des Mou.hcs dc^ dUfé-cntes
elpéces o t des euantités d'œufs fou différentes ; on
en peut co.nptsr plus d'une centaine à chaqae ova rc
e'e certaines x'vîouches , ■Jc il y a lellcs Ivîouelies dont
chaquï ovaire n'm a que hait à di.x. Mais de toutes
l.s i'vlouciics c;ne j'ai ouvertes, celle qui en a le
nooins cil: ia r;:'oiie Mcii-hc qui vient du 'Ver jaune
dcb boules de Vc. h s. Dans tou-es celLs qu. j'ai ou-
veites, je n'ai jamais troevé que dea.x oeufs , un i.z
chaque côié. !1 cPi vrai que ces de-ix cenfs fo ,t très-
Sros, û; q'i'il ne f roit p^s porùble au corps d- la
ivîcuchc d'-a lonienirmème cincj a fix d un pareil
voluiTic. Cette Kiouche ne fc;oit-ei'e dans fa vie que
deux œv.i': ? il ell p'u, vraifeniblaWe qee c'cft que U
peincc du e lon.'-t mps , & que fes ovidudtus , comme
ceux des Poules, fe te.i plilfent journellcmcat , ou
de t inps en lenq-s , de nouvcacx œufs, q i p cnnut
les places laillées par ceux qui .^nt été pondus.
« C eft quand on ouvre certaines Mouches fe-
nielles dai.s un temps oïl 'cur ponte cft prothainc ,
ouve de 'x r-''^:'"'''- cmpiifés chacun
qu.n eu
d'un s^card n
un tem.-s 1 les
n'o .t que
iro n el.is
. I 1 ie p-.its t',.M s r. nos, &
j ^ . iiuies; ce gr.iiu5 fou: 'es
I ,_ i.i,-|,L.L . Les vailfciux où is f-i c
j :. U.iit ies vrais ovaires ; les cci.fs y doivent
I ■ il accr ■ (fervent ava^t que d'ètic j. incs à
: 11.'! ..a '..nt'e de paquetsj lorfqu'ils y fort réunis, ils
io-t a p.-.reire.iiCîHdansi-Sovi iuflu*. M.is il rrfle bien
"es chjfwS à découvrit fur les endroits où ces œufs
1
M O U
ercifrcnt , fur la manière dont i's cr-iiiTcnt, & irnt
i's {'ont cor.diihs des cvaires j . ('qu'à l'ani:':. Ce font
ùcs recherches auxqur'les je n'ai fU donner le temps
qu'elles cufl'cnt demandé ".
Po'.ir sjoutcr à Fi-t»ièc que ces détails me'ritent ,
no 15 ioin:;ro'..5 à cette def: iprio.i celle qu'en donne
De G er en parlant des Mouches domeftiqucs ou les
plus commnne. danî i os maiio- s. « Jl -^'ei! pas rare
de voit dans nos sppitrteniers , & fur nost.bks, dit
ce- Auteur, les Mo.nhcs mâes s'^hncer & monter
fu; le cOL-ps des fonelcs, & cr.fuite appliquer cur
di-rriè e contre celui de ces derrières, ^ommj jour
clLyet fi elle fcoicnt d'iiumear d'accepter leu's ca-
rell s ; car comme c'eft k fcme'le qui doit achever
i'accojplemcnt , d,nrceci n'cfl: que le prf ludc , le
mâe ixc faur 'i' lieii fjire , k m i.-5. qu'il ne tto ve la
f'emel e difpofce à U joi;di>ii ; rr.ais , q land l'ac-
couplemcut d :vienc réel , il rcfce pofé fur le c'os de U
fem lie qui l'emporte ainfi pjr-tout où elle vole ^ &
ou elle a euvie d'aller.
» Le dLt'iè c du mâ'e eft teimine' par un bouton
ariondiS: écail ejx, gar i de que q"cs joiuies dures
en foime de crochets^ qui fetvcr.t a'o.s à s'accrocher
au veatrc de la fjmelle. Près de ce bowon , en-d.f-
fous du venue , mais p'us en ariiè e. on voit inc
pUque tcaife'..fe noire, teiminée en-devant p.ir deux
autres pointes sfTez longues & un peu courbées, q^ i
font er.core des i (triimens néceïîaires dans l'accc.i-
p'enicnr. La place qu'i y a entre le bouton &: la pla-
que dont je viens de pailcr, eft occupée par des chni.s
molles, & c'eft là que fe trouve l'ouvertu.e du
mâie, dans laqitelle li fcnielie inrroduit (a longue
partie charnue & conique ; ce qu'il eft sifé de v<'ir
eu féparant douccuici t & peu-à-peu deux de ces
Mou hes accojflées , qu'o.i a eu foin ccpcnc'ant ce
ruer aupa --vaut , en 'ecr prcilant le c-ips l^.bite-
nicnt. Quand eette p^r-ie le trouve introduite dans
le corps du mâle , i la ti nt ccninie ferrée cutre ies
cr.-chets du bouton érail'eux & de la plaque en forme
de -lame de même fubft.'uce. Aux environs de ces
p.-.nics, on obfc vc cnrore plufieurs euitcs petit-s
pinques n.-.'res, éc il eufes , faites apparemment pour
fo tider le der ièrc àe la Moi.chc. J A pielié le Virrtrc
du aie ciitre d ux doig s , le plus for: qu'il m'a été
pcflib e , fi'.ns lui crever le coips , dans l'inrenùoi
d'ers fil rc fov.ir la partie propre au fexc , mais rien
de tel n'a pcvu à me< \ euï. Il faut donc q e cette
pa:ti foit c.:c:iée bt:. avant au-écdaus du corps.
3î La lo j^ue prrtie harnuc que la Mouche fe-
melle de ce te efpècc f.ii; fj:tir de l'exir-rmité dî (on
vcn.rc dans l'aecounle r.c t , p ur l'i r réduire dans
le c 'tps du mâle , o bien qu'.'i-. f irre a fe mo..i'er
£■: as il'o-.-.gcr q.iandon p.ell'e le vcn-re, elt en forme
d'un loiig'tii,-a ■ eoidcrie , ou qui, ii-'i feu dimi-
nua de di ■métré , a n-efu c eu il ' é ■ ^c: c du corps.
Cetc. partie cil complice de cu.q ^a :e..UiL .hjrnu ,
MOU
7^5
I qui rfntrent les i:'^s da s -es îutrcs , comme i:s
tuyaui d'u .e lu-.tt:e d'a..pro.he, & le denier ce
tous cfc garni au b.iur , de deux petites palette'; noires
& velues , entr: lefquel'es fe trouve l'ouverture de
l'anus. Les fécond S: ttcifième anneaux font eutonrés
d'une cejmurc de poi s ; oi.-^ & ro de . Sur la fuiface
de cette partie o i voit de 1 -ii^s filets no rs ccailicux,
que Reaumur a fou;'ço.:n-J devoir fervir à fiirc reu-
rcr les anneaux les Uiis da s lc<
, mnf que je
crois p utô: erre faits pour donner à cette partie une
rojdeurnéccfiaire, & que d'auires vaiffeaux ramifiés,
gris , qne j'ai vu dans fon .ntéii :ur , en U regardant dé
côté, q :i ne lefi'-mbloien: pas mal i des trachées, 8c
que la Moiich: tenoit dan: un mouveme t conti-
nuel, font plutôt les m- fêles ou les fibres, au ircycn
defiuels elle a'oiige & conirade la pnrtic. Il cil ;e-
marquable qu'e'le peut allonger cette cl' èce de ta-
rie e , fi confi-i' abiement, qu'cll: éi^a.c alors toute
h loiig.ieur de l'infeft.. Les œufs que po^d 'a Mou-
che font blans, alongés & un peu courbés, n'ayant
au r.fte rien de remarquable dans leur figure >--.
Nous avons fut admirer plnfitn.s fei'; liiiftinél
qui porte les ui'.d^s a dipofcr i urs œjf; fur les ma-
iières , fui les feules matière? qui peuvent f uriiir un
a iment convenable aux petiis q,.i en doivent fjrtir •
.Is connoiiîent es matières de manier- à ne : "y pr inc
méprendre. " La Mouche , dit Raumar , don: les
pe its doivent être nourris de viande, ne «4poie pont
fes œuf, fur des eicrémens, & celle don: 'es pe-irs
doivent tirer /eurno-..rriture des eicrémcns, i eljilTera
jrrna!' lesfiens fur la viande. Elles ne faveur p.is feu-
Icmen: choifir les matières de nature co vcnab'e .
elles fdver.r , entre ces matières, ne s'attacher qu'à
cel es qui font bien condirionnées ; ik , ce oui eft
plus encore, elles femblti-it prév ir les c tc."nlh;nces
où ces matières doivent left-r telles ; c'eft de quoi les
grolfcs M uches bleue; de la viande m'ont djnné
bien des preuves. Souvent j'ai expofé des mor. caujt
de chair dans dcsjadins, je les ai attachés contre
des murs , contre ces a'bres ou des arbiiflts , fur lef-
quels ti y avoir beaucoup de ces Mouche . Je cioyois
voir en peu de temps les viandes que j'^^lrrois a ;es
M -uehes , £: fur icfqiiel'es elles fe pofoient , toutes
couvertes d'œ'ifs ; néai moitis il eft fervent & prefque
toujours ariivé qu'eles n'y e-i ont pis hitlé in feul.
Les n-.o ceaux de vi,.nde dont je farlc étoient n..tnccs
ou mtd.ocremcin épa s , i s étoiînt cx;:ofé,^ au fo'cil
& au vent , ils dévoient être biei tôt deilécliés ; ds
r,4urciept été nvant que ks vers for is d.s œufs <ic
ntrs Mouches fuiienr nés, O ce vers oi t befoin
ci'êtie fur une chair humide , qui foit en état de
fe corrompre cudene fe^ointdc/iT^cher.LcvMcuLhes
agiflbicr.c d uic cou'mc fi e le-, e Jlert fu que la chair
qu'elles renco trid-nc ne f roi: plus i;r,e chair pr.-^t>re
à leurs vers lorfqu'ils voudroirnt î'en nour'i-. Qua d
j'i l-t!!édanî ks roêni-s jardins des movcc.-ux de
\ia''de fur U'^.e tcrc humide, es mêmes Mjuches
n'ont j^as manque d'en prvin.cr poui f.iue leur psnte
766
M O U
On ne fait que t op qu'elles s'inrroduifent dans 'es
cuiliii','-. , c-c d.-ii!". -i: ■ ; ■,'.■; ■; '• ■ ir- < •■ -ri contcrvc .iz
CCS viùit.i'.s qiii ;■ ici'ci
» Il a été d'imoi tié de tact d^ f.;çons, & en ta t
d'endroits diftér.ns, que i.s infeftes ne naillent point
de pourririirc, qu'il fcroit inutile de dir^: que quand
on tiendra de l.i viande rer.feraice ddii5 des endroits
où il ne fera pas folfibk aux Moucher d'y porter
leurs œ:;fs , m aux vers des Mot;c!iei d'y patv.inr,
que cet;e viande aura beau îv cor or-pie , qne jarn.iis
o,i n'y verra de ve:s; mais je dois r.>ppu'ti.r u. c ob-
fervation de R-di , qM.j m nrr? rorab.iej lc> Mouch-.s
cheLchent à dv;-pi-.i.i 1.- :i- g: i: , f.;: des m.iùcres con-
vcn.bles , & c: i-in! ', îL.ic.n: rour y parvenir. Il
avcit rccoiive:; ..vcc un: c A: cl..iie des vaf^rs dans
Idquels il avoit lei.faiiié de i.i viande , & il l'avoit
ia:r peur prouver que, q.i .iq;i» la viande fe co--
rimii^ïc dans uu vaic ou l'air auroi; un affcz Itbx
nccis , ri n'y viendroi: point de vers dès que les
Mouches ne foutroient y pénétrer; il obfcrva des
Mouches qui introduifoicnc le b-.ur de leur dc.nèrc
diiis les ma'lles du réfeau, au tr.^vers d.fquellcs elle.
te toitnt de faire pader leurs œufs ; enfin il vit div.x
petits vers venus de Mouches vivipares, qui trou-
vèrent le moyen de palfer au travsis de la toile.
ï= Lo:f HC les cadavres d'à imiux qu.-lconqucs
relient cspoics fuf terre dans la ca!npa:j;nc , nous le.
voyons devenir la pâture des vcis de Mouches. On
croit que les cadavres Cichc's fous icvre y font ce
rnciii !,i: ■■■; ;, ' :.i ,1^ i'.m'A ' les vers ; ce-
F^- ' - ' ^ , : ;;; t encore
H ' ' ^ /-..:;. terre a une
pi-oiilvMi „,; .. 111 ji..^;c, al: :,_ c -.;omp: r.ns y
é;re maiigée des vers. Les Moi;,.i,s à deux .-il.-Sj
qui chcichcnr la ch.ir corrompu-: fo u en foire vîtc
leurs pcLits , ne Dven: poi:,t fjuiUe, h ter:e , 6: l:s
ve;squi habitenr i'i téricur de la terre , & qui poi-
tcut le aom de vlts de terre , ne font point carna-
cicis.
"Si en re ferme dars un poudrier une Mou.li:
bleue q-ii a 1.- ventre g!0S, c'cft-a dire u- ■ f,m IL:
fk-ne d'ûciifs , fi , dis-jc, on h r. .. .: - i,n
morceau de chair fr.î he , elle cul , . Uj
ci^ captive : après avcir fait de; :- i:.:., : ! :il:s
pour s'échapper , elle fe pofe fur h viande , & il cft
rare qu'elle rcfte daai k poudrier plus d'un- demi-
purnée fans y faire fci Œ:!fs ; elle les dépofe l:s uns
a'Jprès des autres en divers tas inégalement i^ros.
Tous l;s tas e^fembie en con:iennent environ deux
cents, & il n'y en aura quelquefois qu'une douzaine
ou moins dans un tas , pendant qu'il y en aura plus
de cent dans un autre. Ils font couchés les uns contre
les autre? ; leur arrangement n'a pourtant rien de
bien régulier ni de bien confiant. En été on trouve
plus (ju'oa ne veut de ces tas d'œufs fur la viande j
M O U
on lesapreî'c roirir-';ném"nr ''':<; c''!Û-r< de Mcuchss.
S'A arriv: >■ ' '.' ' . '^ r,;K!qu-.5 œ.ifs fur
les paroin , lei cl c ;i été ren-
feimkiv :; tire pas, c -mw:
l':i «^ •- ' , ■ Ci!!; v..nvaprcule à
îi • . , : a un-i caùfe fein-
h': .;foJs arc poule à
la;:L. i,^ ;.. J ,ji. ^ . --'• r i^-'^j: ordin:;;-
rcmcnt. La Moucl.c , :r 1 , f œ.if, prc-
fée pcr la ndccràcé ..':.,. ■ e!::; ne
placera fi mal un ■ . cr > ;.l ncmbie
dœi^fs. Son atren. ;">re ri'è.r;
remarquée, en c: :;-,aiîem-.nt
les gtus tas 3'œuf. . , .- ' - res dv la
via.idc, toujours plai ii^iaid-'S que les lupétieusres.
» Quoique des im:p;inations un peu délicates ibient
bleffées à la (înip e vue de ces cis d'arars , cha,;nn de
ceux dont lU font comp- fés uor.t rien 'e déf<-:^-:éa-
ble ; on peut même s'=.riéter à les conlîdc.e: ..y:c
plaiilr .\u travers d'une loupe eu d'un micrcl^.^pe.
Chaque œjf eft extrêmement blanc , £c d'un 'tdanc
qui, comme celui de la nacre, a des iiis. L'a-":f a
qaa'rc à f inq fois plus d: lo gueur que de dir.aù-rrc ;
fes deuî; boni;, font arn.r.dis ; il n'ift pîs parfaitement
u'roit comme un cylindre , i; cft un peu coorbe ; u;»
de fe', ci;té; elV iM p-r'r, cor.cave. Tout du long de
.:c'';i-r! iè^_.;rc un:' \i~.\\\C '.-.l ^r: rc , qui cil c; q.C
:'e^.éii:n: 'd:!'tt;'f:ftV: A. ■■'.'■. lir-ili:-. L. bcri de
lalanguntc ell cau:i;:^ co;>,r.: .' \: i . : Il 'il é:oit
f^itedcsbordsde dci:;; riC:::'. '■''.■ ruu:cr.-.re
l'autr^ : aufli toute l'env^loj ; j ..: _ .'r>". - Uede m(in-
brancule ; les bords de la niembr ;ne qrn la fornciit
f.mblent avoir excédé ce qu'il £.' oit four fournir iii
concruir, & avoir été rcu is réelcmer.t .'un centre
i'aurie'pcur cnmpofer la l.inguerre. Ce qui cft de
certain , c'cft que cet.e languette s'cntr'ouvre près
d'un des bouts de l'œuf, loifqae k ver fait ces cf-
fo -s p:;ur en fortîr.
» Or.îlniirerant le ver efl en état de paraître au
jo'-ir, m. ir de vini-r-qoaire heures après que l'œuf
y .i é:.' m s. J id-.feivai dans k moi> d'Ai>u: un ■ Mou-
tlie qui .:voir fa;: la pente à deui ou trois heures
.;p:ès mi a. Li température de l'air de l'endroit on
étoic- t les œufs étoit m,=rqu e par quir.ïe dcg.ts de
mon thermomètic. Le kn;e:r.;;in à midi la pi. pire
des veis étoien: rés, & di-ux eu trois heure- plus t;rd
il n'c'.i leftoit plu; '^ naître. L'oeuf ûmb'c prendre <;ss
ann-:aux , lorfque k moment oii le ver en d.-it fortir
approche , ceux du ver d^- viennent plrs ma q es , Se
on les donne à la coque, au travers de Lq-ellc on
les voir. La longueur de la fente qui lal-'c fortir cha-
que ver 3 p'us du tiers de la longueur de la ccque.
Les coques vnides n'ont plus leur première figure,
elles ne paroill'ent fouvenc que des membranes th;f-
foiinées.
» Ces vers ne font pas plutôt nés qu'ik chercheur
MOU
à imriger ; i!s fc traînent d'abord fur !e morceau de
\iande , & eniuite ils s'enfoncent dedans , au moins
en partie ; ils fc fervent des crochets & du da(d dont
ils font pourvus pour la raiilier ; ils la fîlîormin:. A
mcfure quMs en ont dét^clié une pente portion , ils
l'avalent; i:s travaillent fur la via-de comme nous
avons vu travailler ailleurs des vers mineurs fur la
fubftancc charnue des feuille- des plantes, & entr:
antres de relies de ia juil]ui.;nie. Si m pe..fo;t cju'i,
liîffi: a ces v^-rs , pour f . no rrir, d'exprimer & de
boire , pourainlî dire, le fuc d^- la viande , en poar-
roit fe convaincre aifémi.nc du contrùrc; on : "aiiroit
qu'à confidérer des vers do: t 1 1 digelVu n feroit f i'e ,
des vers q j'on anr, it forces a jcûnei pcnd-i t qucicj'jcs
heures , êc : les comparer avec des vers k;en rviùiliis;
les prc;ni':!S paroîcroienc cntièrcnjcnt b'ancs , & on
Tcrroit au tr.iveis de la pe^u des dcrnie-s une parti;
rcugeâtrc. Cet:e p.rtx cft le condui' des alime s, q'u
do:c alors la couiear iou;:,c aux petits morceaux ce
viande qui y font dCcumiiHs. D'ailleurs, fi onf.ic
f endaiit quclq es jours ceux qu'on aura mis fur un
morceau de vu:'de , d^inc la grofleur n'eil p„s afTcz
pro otiionnée à leur grand t^ombie , on verra ce
morceau de viande devenir cribié dt toiires paits, les
vers u'e ; auront épas^ é que les fibres les plus tcndi-
neufes, ils en autontVai: une efpèce d'épongé.
» Quoiqu'ils mangent, & qu'ils mangent beau-
coup d' viande, ils ne lejcttent au^un excrément
folide ; O'i a pei;ie méiïit a parvenir à s'-fllirev q j'i.s
en rejettent de liquides, parce qu'il; f nt t. uj uis
en virenn:-s d'ui're li,-[at;ir gluante. Certe liqueur ce-
pendant eft four ie , z.a moi s en grande partie , pa:
1 anus du ver; elle fcrt à entretenir fur Li viande une
humidité qui la rend convenable à ces infedes. Elle
la met en ^ta: de fcimcntcr plus vire, de fe cor-
rompre plutôt, ou, ce qui eft la même choie , de
deven'r'p'us tendre. Souvent je n'ai mis qu'un pe.it
nonibr. de ve.s fur un morceau de viande d'jà dcf-
fé.hé à f.i furface ; quand ce qu'ils ont four, i d'cx-
err'mens n'a pas fuifi poar ra~ loll r cette viande dcj.i
trop prête à f- dtjleciîcr, & pour la faire frrnicnter,
la V an le s'eft deiféch^'e en çeu d-joa-s , & le» vcis
foi t pé.is deda- s avant que d'être parvenus à leur
pnrfrit accr. iflcrnent. Aufii les cuîfiniers n'ignorent
pi:s que hs vers des Mouches hârent la corruption de
la viande ; £c fi l'on veut en avoir uue preuve poiî-
tive , on j^rendra deux morceaux de chair ^gaux , on
en mettra un dan^ m poudrier, avec d:s vers, &
l'autre d.ns un pondii^r ^ fans lui donner des vers, i'
arrive! a fouvent que ce dernier morceau ne prei.dra
qu'une cde.r de moifî , & ne fera que fe dftilcher,
pendai t que le premier deviendra plus mol 5: cxccf-
fîvemenc puant. Dc-là on voit pourquoi les viand-s
dclTéchies par 'a funi^c , ou mîme par l'air, au pci. t
où on les defle Jie en différci'.s pays , ne cra.gnent
plus les Mouches.
» Ce: vers, qui mangent bcancoup , & qui fc.T>-
MOU
767
hk;'.t s'approprier tout ce qu'a de plus folide la viande
qu'ds fjnt p.ifTer par leur corps, périiTcnt avec une
rapidité que nous avons admirée ; en moins de fiï à
fept j urs , & quelquefois en quatre ou cinq jours ,
dans es f-ifons favorables , ils (ont p-irvenus à l'état
où ils n'ont plus à croître j & où ils n'ont plus befo n
de rfndre aucune nourriture , jufqu'à ce qu'ils foieiJt
devenus Mouches «.
Mai? pourrions - nons ne pns nous cmpreflcr de
recueillir tous Is développeraens très détaillés que
P..é..urr,ur nous a donnés fur cette larve de la Mouche
bleue de la viande? D" utjnt mieux que la plupart
de c.'S détails peuvent être également appliqués aus
!t ves de-- au:re^ Morches , 6: qu'il ncur: fera enfuite
plus facile de faire connaître , & ce en quoi fe
relicirible'.t, & ce en qîoi diffèrent les larves de
difFé, entes cfpèces.
53 N-uis femmes accoutumé' , dit cet auteur , à
voir une figure confla-.-te à l.i tète d-s animaux qui
nous font ies plus familiers , une figure qui ne peut
être altérée , au nivins coniîdéiableir.ent , fan; que
l'ardnial péri.Tc ; & nous trouvons à quantité de
"Vc^s, qui deviennent des ?vIoi;ch-s, des têtes donc
il iî;ure eft étonnamment variable, des rètes qui
(Ont t.'.ntôt plus S: tantôt moins lonoues , t.:ri'ôt plus
&'.uiLÔt moins ap^^lari' s , tanTÔt plus & tantô: mo.ns
r,i,cGurc!cs , q«i font conrournées t^inrôt d.ins uri
kns Se tintôr dans le f ns oppol'é. Non-fen!emer,c
CCS tètes font rhar/aits , mais elles f;nt falt-.s de
chairs très-flexiblcs. Lrs bo'étcs r>iîcurcs , ou comme
cireufc! , néceifaires Se employées par 'a nature pout
défendre le cerveau de tant d'autres animaux, font
donc inutiles au cerveau de ceux-ci; le leur ne Craint
point de changer de forme. Mais les Vers doi.t nOUS
parlons ont-i s un cerveau ? Il n'y a pas !ieu d''n
douter , quoiqu'il ne foit pas aifé de mettre en évi-
dence les par'ies qui le compofent ; on ne pourront
nier fa réalité , fans admettre une merveille encore
plus grande que celle qu'on a peine à recevoir.
F, -fin , on ne peut s'empêcher de regarder comr.re la
tête d'un ani:r:a!, la partie antérieure auprès de la-
qucl'e fe t ouvenr les organes nécclT.iires pour prendre
1 s alimens, & les faire palTer dans le corps ; auprès
de laquelle fe tmuve une forte de bouche, &. des
accompagueKcns q^ri lui conviennent.
" Les Vers les plus dégoûtans pour nous, & qui
n'ont peut-être p;,'.: p:-u contribué à l'averfion que
nous avons pour tant d'autres , ces Vers , trojp connus
dans les cuifines, pirce qu'ils naiffent fur la viande ,
d'ccufs qui y ont été dépofés par de grofles Mouches
bleues , font ceux que nous allons prendre pour
exenij le , parce que ce font les plus aifcs à voir.
« Ces Vers font charnus & blancs; leur corps,
compcfé de dilférens anneaux , peut prendre fuccef-
fivemer.t diiFér;nt:5 .P.gures ; il eft tantôt plus, ta-r-
7<î3
M O U
tôt moi s s'on-ré , S: rar coi fi^qiicn!: tantôt pî-i". &
t'irôt n oi • "Anfl'. O- -■'-•k *t^p urvu»; .c ja.nl î: ,
il. . a; '■. • ''iv -ivii ",.:-.'7 v- '; & c'cil H::i:s i"Ur-
|v.-;i]n '■:.'. 1 -, ..■i.'f :.;m-l- i!:i p:;<;, qu'ils s'alongtnr
le p'
it.un, i: dans d vcric^
aunes circonltances , ils prennent une figure qiu tient
de la conique , dont le bout pointu ell l'a. t'irieur.
L'ar.ncaj qui fo-me ce bout a'cft ftpa é de ciiui qui
le fuit , par aucune incifion plus marquée queceiies
qui font Jcs lépi.rations des autres; cependant, ce
premier aiinc-u <il la f te. En quolqu-s circonii:an;es
on voi; foi tir du bout de fa paitie fupc.icu.e deux
cornes moullcs.
" M)is ce qn'o-j i- ir-T] -e "'u': aifémcnt & plus
■volontiers , c-: ( .r: Jii.y ■ iui . bru.-,^ 5: écaiil ux ;
ils font quelque ti'i ei.:' ;i civ n' cacii^s ; ils or cha-
cun , dans ri..cé;icur du ct)r['S , une cipèce d'éiui
p;:r:icnUcr, d.nis lequel ils peuvent rei trcr. La tranf-
p^-encc des ch;'irs perm.-!: de les von- clans leurs
if ges , îcrf.iu'ils y (o ,t ; & lorfqu'il? en font loitis,
en croit e tievnir les pa;tics qui peuvent fi.rvit à
les y ramener. L'ouverture p,ir laqucUç: Us forcent
ciî cn-dcffous , e. viron à la moitié de la longiieiir
de la)i:ieau. Q -a; d l'infede f.-it entièrement lortir
fcs de..'x rochers , il peut les poiter rar-Jela le bout
de 1,1 tcte. lu f -nt r courbés en arc , dont l.i co.ija-
vité etl to'.'îHe ve.s le pUn (ur lequel le \''ei c(l
pfé. Depuis leuc- origine nif^ii'a l;ur cxtré.niré ils
di ntn'.,en: de groiTcur , pour le tcrmin.r par une
pointe Jinc , quoioue r'ude. Ce qu'on c^oit lur-t .ut
remarquer , c'cft que la u> litio » rclpea ve de ces
croclieis eft (H'ectennnt 'O traire a li pofit'.on de»
àyr.-r ou J..S (encs ,'ei Chenilles, & a c .les ds
Icires do divers infccie'. Les deu-.: crochets font pa-
rallèles l'u-i à l'aurtc ; iU ne vici ncii; j.iiuis fc len-
con-iei l'un l'aiurt ; ils ne font r.i L-incc Je de rs
quiagiife. t i une •:'.). ire faune, i i inénie l oitice de
cileaux. Je veux dir..- qu'ils ne l'ont pas d. irilliii.ncns
qui doivent ai'ir l'un c-ir'c i ,.u- e ;o">- !v(v,.er&
pourcoMp.;r ;'il., ftrvcp- n u;;.",; r_,.i, A^,..x . dé:a-
cher , à lompre e>. pecres paricUc:. l^s iiotc^ ;h.îr-
nues dort le Ve ic n u; r t ; mais c'eil en rati.f..nt ,
en poch/nr, p .ur uiri:: di c, a\x k dépitce.-t la
Via.ide. Nous avons expliqué ..illeurs cora.i.e t des
Vc.s rr.iicu'-s d s fe. iHes de la jufquiu,i..j , piochent
d.in' i. p.v-cn hy I e de ces ftuiiies avic deux c o-
« Ou
de d'rd
ces dcnx c
ni .:'a pas pi
chers , et Vc<- «^ une cfpèce
; du tiers de ieii. loiigucur;
difl ^nre ég.:L de lun & de
cit b.nn , & de méir;c dç
il c*: f.ut droit *: le tc-
fTîi..>- p^r i;.:C p.Jiutc h e : 1. u
îance iera''^!ent apprend e qu'il c.
par des cou-^s led.iablés Içs pet^
forhi-çs déti.cncnt. Les crodiets
fçmm; ikux é|iaç3 tcailLuf.s,
MOU
y îmmédi: terne rt au-'îe(lous .^es deux endroi»
percés pour LiiHer fcrtir les crochets , eft !a 'ccuchc ;
car on ne peut picndre pour autre chofe une pe'ite
ouverture, qu'on r,~. écouvre que quand, p'"' '*
pr;:nion , on force le Yc • a l.i montrer. La pr.-ffi^n ,
bien ménagée , fiit ri !:i p .rone au m-lie)i 'ecexc
bouche un: pciite niTi. c orme de mamm o"«
qu'on peut , m„ gré f: fi .re , : ommci la l^ng i= >
eu, a l'on ve.t, le fueoir. Ces Vers ne fe noiir-
rilfen: pas lira, lement , = e -uc qu'is o. t exprimé de
la viande , Us ioirt palier de petits g^rains de viande,
pour ainfi dire, dans leur iiuétieut'; c- l-J ne lauroit
être appeiçii da s le Ver q 'i mir.ge, mis on voit
que cela elt dans le Ve- qui a beaucoup ma g-. Ceux
q.Ji ne fort pas raffji is, e,ui ont befoin de pnndrc
des alim:n; , foi t blincs , & ceux qu: ont beaucoup
mange (ont rougeatrcs
leur routr'.âcre vient de
ncit que ce te coii
lie elt duc à
la fubftancc qui tcuiplic 1,'cuomac <M. es u.tcitins.
w Les croc'nets qui tie' nent li-u d- dents aux Vc-r»
de ce geme , leur ti-:nncn: aufli lieu de jambes.
Quand ils veulent match r, ils alon.gent au moins
leur p.irtie sntéùeure ; pendant qu'elle efc alongée ,
il; fo.t forrr leuis deux crochets, i;s les ^cram-
ponnent dans 'a viande , ou dans les inégalités d'un
tcrr. in plus ferme, s'ils fe trouvent dclfus. C'eff lur
ces deux crochets que tombe cnfuite le principal
effort du Ver, qui raccoufcit fon corps peur l(?
porter en avant. Al'ez louveni néarm ir.s U s'ai le
de fon dcrr'ère , il s'ei Te t peur pouiler h rche de
fon corps vers la têt.;: les anrcaux rrêm: frc liteut
I'a marche; ils ont ch.icun un: ceincurc étoite Je
piqu.ins ou de / riiV: !;;ii:s, (i p.:tl:s , ^u'ils ne
peuvent être vus qu'aVtc une louoe ne -torte ; ils
n'en font qie plus i loprei à s\ng.a'.iier d'Ts 'es iné-
g^'icés des corps qui r.o is piroilfeir. les plus poli-.
Ces fi-ius du: s U.r - ;|i,'és dius l'en J: oit oïl un
ai^ne.iu <:ù ai le ■ ;ie •■:!.:nt fut .-.chii qui le précède.
i.cvric e 1 ' le aux c-ochct-, de CCS Vers
& a kirs e, r._;.jlit.s. Il y a des rems où
ils iav n: l- d ; ■■ e. .■;'e plus de prlie fir une ma-
t,èie u po ie ; il y a des terr.ps cii ils jettent une
! 'Il) ur gluantî par le. r bouche , & il- font enfuira
p.-i!c. c.ttc liqueur tout du long du .:'.eiieus Je leur
^o.ps.
-5> Ces Ve s grolîîJent, qu-;nd ils veulnt, Iciif
partie a-aéneure ■, ils fort rsutre: le p enii r anneau
dans le ftcond, & le f c.^nd rempli du p e.'nicr d.-is
le troiiièn.e. Ccpen ianr , leur peatie poltéricurc eft,
comme nous l'avors dit, plus gro.'îe que l'ùnté-
rieitrc ; elle n'a pas de foime bien corftante ; queU
o?^ "o:- f;-n b -ut , qv.oioii'aii peu goudrorné , eft
i ■'.;■■? L!"-;:' ■ ,. 1 r-. ;: Celui d'un cy indre ; mais ,
' H '-''-: : ' ; r- , {: qu'on peut afpee. le
; ; Ji . _ i : '■:''.!€ uii plan iicUr.é, une
ci;, re J .,ji._^:e'; le d s .sabnllfc , .\ s'.b.i'''c Je plus
CD pius, à raclure qu'il devient fius ptccbe de l'cx-
uémué
MOU
tt^mit^ du ventre ; près de l'endroit '^o le dos com-
mence à s rtbailfer , près de l'c droit où commence
le phn 1 c i:ié, f) t phcés le'; plus remirquibbs des
organes de la :efpiration du Ver. Deux p' tites tafh:s
b'un.s , à-peu-près rendes , y pcuv-nt ctc appcr-
ç-ies d'aucjut p'cs aifémeiir tjuc tout a qui ks en-
vironne e(t blmc. Si on donne à (es ycui L fecours
«l'une ioiipe , ch .que tache parok ê re une pettc
lenti'le, une plaque circu.aire de couleur fe :ille-
mo:re , u-. peu relevi-e au-dclFus des chdirs. Sur clia-
ciine de cc: pLques on voit trois efpèies de b u-
t'n;èrcs, de figure ovale - a'o;îg-e , (cutfs tro'S
parallèles , do t ia longa;ur cft à p u 'e c.lv:fc piès
pepc 'dicuUi e à cel.e du corps. Ces cfpècus à".
bojonniè.es font toutes aua de fti^matcs, a ant
d'o Virrures dl.i écs a d:>nn;r pa'îagc x ï dv: ïii'-xi-
fiii' pour . ntrec nir 'a vie d- l'i feite. U a do c lix
ftir-ates Tr fa partie poiîé'"ic;ire , dont t ■ is fo i:
foléi p:ès les uns des au ics fur une même pL'.jue.
" La tranfpareuce du corps per.r.et audl d'apper-
cevoir qu'il \ de ch que côté , durs toute fi lon-
gut ti^- , U-! gros V -ilFeau blanc : la r<^u:c à chacun
de CCS deux vailîeaux eil aifée à fuivre , fiir-t ut
vers la partie pofb ri-ure , & on voit aifément que
chacun d'eux va ab u-ir à la pliq'.'e des ftig l 'tes ,
qui eft de fon cô é ; e ■ U'i mot , on reconn î:: f.:ns
peine qu'ils (ont les dcu.". principales trachées prel-
qu'ég.kmeat gru(r;s ; j'^i niênic cru voir , t ut près
du b ut d; cerf par ie , trois trachées dont chicane
alloit joinJre à un des ftigm^tes.
» Nous avois fiir regarder 'a pirtie fur laquelle
font les phquc. des iigmîts, c. mmc plin- , &
ay: .t nn contour qui approche A'i ia fi;^u-^ c-.rcu-
liiie. C tre imag? peu txs'.te f^ffifoit çonr f ire e;i-
t.nile -c qjt nous avions d'xbord à dire , mais,
po !• n donner une plus vraie , nous devons ajourer
qur !r ronrour de c tce pr-rie a des m.imT.elon- , des
c'i'^:r.c:~ dt rayo .s charnus qni font tantôt plus lo- gs
S: :.. rôt plus cou ts. L'inf ''.le les raccourcit en cer-
t.i.iS temps, ?.<.\ peint le les faif entièrenr^nr di:pj-
ruîcr'- ; dm> d'-utrcs temps, j'en ai compté jufqu'à
onze » 1.1 f is. Le ho d iptéricur & celui des • ôte's
en font j-l s fornis que le bord f -péneiir. Au eil ,
r)0--ftiîler,i-.>nt ccttî p rti" n'j pas toujours 1» figure
plane f us iaqueile nms 'l'avo s confide r^e ; nuisfoii-
v^i: c! e eft rrès-ioiicave ^ trè -creufe. Pour fe faire
u-v !■'.'.; tîu pj lit auqr-.cl ci e ie dirvi-nc, deh forme
q i' 'le pre:; : qirlqn huî, .jC p lurqi' i cl e la prend,
v faut f voir que les Vers qui fe rou r (Te t de
v,ande , le t-, uvent pr fqu ■ contin elîc'.ient dans
l'e.iu , ou lans une liqu-ur glaitcu e qui vie t de la
ch i" qui fe corr mpt & f e d lîout. Si cette liqueur
c.ii.ir fu les ft! imites , fi tllc s'y att?.choi^ , elle
b '- ■\m 'es paiLgs à l'a r. Les Vers fo .t en ët^-t
d''- I e ') ' --ne cela n' rriv j ils rendent creofe la
pa lie ù 1. . \i p; :ics fo t pLccs , ils f relèvent les
bjf -s , -V Us ra; r ■ h nr au point de fe toucher ;
H.'ji. uM. hifeda. Tume Fil.
MOU
769
de forte que, quand il ci cft befoi'i , les ftigmatc ■
font rcnfcim-s dans le fond d'une efpèee de tourie
de chiir. D'autres Vers de la vi nde , dont nous
parlerons ^il eur , ont une bouifc bien m:eux for-
mée. Nous aurons ai^lFi o calion de voir plus <<'une
f iv que :a nature a d nné u fen.bLblc moyen de
mètre eurs ft;gmate5 à l"ab i dt l'eau, à plufi urj
aurres Vers qui , quoiqu'ils ne forent pas des Vers
aquatiques . d -.iv.nt ct'îtrc da- s certaines terres
ordinaircnnn humeftées p r l'eu , & que l'eau dé-
laye t (-p en be-iucocp de circo ftances.
^5 Les Natur.-Lfte' roo'erncs on", crnnu les (l^g-
m tes p>.li-é:ie' rs des Vers de b viarde , ou les
I Rigmrre. andegucs de q clqnrs^ autres Ver; de la
mê.-ne ci ilfe ; m .is ce fonr peut-être 'es fculs qu'il»
aient connus , ou du in<.in fo t-ce les leuls donr ifs
aient par é. Nous r.vons d<*jà dit ailleurs q e des Vers
de cct-e c'ulfe o t d ux ft'gai-ites antérieurs. P^ ur
1 srre.nver. on :Va •.■[:a ('iivrê 1, principele tracliéc
d'un des côt-.'s , & qui y parolt àu travers d.s ch.irs ;
Quoiijue l'une & l'ae.rre de ces trachée diminunt de
diamètre à mclurc qu'e les s',:p)-;ochcnt de I.i té e,
O'i voit fort diftin-.-ienKr.t oii cl s vont G termin r :
en prcivint U tête pour.un an ea • , c'eft a la jonc-
ti n du fécond a le.cau avec le tr;)i(ièm-. Je foup-
çonnai qu'il devoir y avoir là un fti.nv.atc de chaut:;
côté; .i: des qu- je l'eu? fou paonne , je re ounus
bien ôt oue cel éioit. L.; vu- (in'ple m'y fit app r-
cevoir un pe;ir poin qui méiitoit '''ctti obfe'vé avec
une lou^-e d'un ceuut foyer. .Au moyen d- ce (ecours,
le petit point devint un fligmate ttès-RnfiMe, &
dont 1,1 fii^ure me p-arat dig^e -^'èire confid-rée. Il a
celle d'un cntonntiir dont une mo tié a 'té f raports." ,
Se don- le bo ds four j. liment dent. lés , & c.m.-ac
fr.ngJs.
» J'ai depuis t'-nii c 1 s Jcox ft'gr.at.s atnéri-Uri
à, tDUtes 1 s e pèce de \'"crs q i en on: à- p^ité i. u- s
pljcfs comme ceuï de--. Vers de la viande ; roais j'ai
inudlemenr cherché , à nos Vers de la vt:ind , dts
uignares fu: le', cô-és , dans d;s endioits ftia-
blables à ceux où foiit les fiigma.es ies (Jhenilks :
je n'ai pu parvenir a yen découvrir, quo qi.e des
raifons très-for;r-s difp ^fa 'eut à croire qu'il y en doit
avoi: ; car es Mouche dans lef-,uciles ces Vei'S fe
mrt II. iOi, hof nt , ont dc-;ï fl gmates de chaque
côté de leur crrceiet, & elles c o it lu pi (leurs les
anne.^ux de eur cops. Il y au.'oit do 'c dans U
Mourhe , no 1 feulement de nouveaux ftigmatcs ,
mais auflî de nouvel es trachée , ou des tiachées
qui fe feroient dr.velonpécs. J'.ii qiri Iqui f'is vu avec
pi ifir , d:ns le' trjch'es principales de-. Vers, des
mouve.-ieii'd'o'id' dation ferab'ablesà ceux qu'on fcir
fa^'t à une corde tendue.
« f es ram'fîe itionj des p inc'p.les tr ch 'es ptu-
V nt c !c r-i"? -'de v > s ,,vec 'a lou c , & 11 'c-'eiit
es f»ns p.aul.. On
£c eee
770
M O U
IVi
O U
gkule de 'oranchc? que les trachées jettent , !es di-
visons J; ces branches , !ea s fous-divifions , leur
ei^trelaccmenc avec d'autres, tout cela forme un fpcc-
taik que j'ofe dit e grard. Le cô é J'.i ventre le do .ne
p!us beau ijuc ce'ui du dos, il tft plus fourni d^- ces
Va.iT^ai-x d'air : mais dans 1,-i dilpoiît on des bra chcs
des trachi;'. je n'ai lien vu qui pr, : vâc q .'il y eût
Air les côtés des ii;g.-.iatcs q'.ii ni'cchappalïeuc
■>, C'eft imitiltment aufll qve j'ai checlii aux 'Vers
de cette efpèce , t( ut du lo' g du dos , un vaiiTeaa
femhlabie à celui que les Cheiilles y ont , fcmLla-
bh à celui que M.dfigh a regarde! comme une fuite
de cocu;s, &; qu" nojs nous f jrames ontentés d'ap-
pciler 'a principale artère. Si nos 'Vers avoienc ce
vaiffeau , il feioic tt<V-,ifé à appcrcev ir, iai moins
s'il avoi: des cnntr.'fticns Se d;s dilatations a'tfrna-
tives, at'fll ■ O' fidiîribl.s qur fonccclcsde li gioiTe
artèrï des Chenil' es. Moi? je crois avoir biea vu à
CCS V;-S un véritable c<Eur q le je n'ai pu obfcrver
d.ns les Clicmllcs. Quelquefois j'ai appcr^ni vers 'c
quatrième anne.m une patie clia nue qui avo t des
battemcns alternat fs ; j'ai fait de longues plaie* à
plulkurs de ces Vers , en leur emportant d'un feul
coup de cifeaux , fur un des orbites , un: portion du
quatn-
, du tiosfîème & du fécond ar n- au. Entre
Icî parties qui font fort'es fur !e champ pat la p'aie , '
j'en ai vu quelque f.is uae qui ivoit des mouvemens
de contraction & de dilatation pendant puifieurs mi-
iiue>, & qui p,;r-U fembloit acre un cœL!*-. Tout fe
di:ange fi fort d ns des paries fi mo! es, pour ptu
qu'on 'es t,.uihe, que j; i e puis êt.-e p;rl-aite!r,ent
certain que elle que je vc'yo;s alors fû: h rrê-mc ,
comne il y a grai de apparence , que j'a-.os vu bat-
tre dans le corps , Se la même que j' 'i vu rranqui le
en duvets a-tics temps , Se de laquelle fen.ble panir
ur. très-g-and nomb e de petit- corda'^es qni-ne fo. t
f.ns don e que dis vailTeaux foit à fang , fo't à ai'.
Parmi les parties q i fortoient du corps , ap es la
Tan'e b'effa.e do t je vi ns de parler , ^toit ur.e
■velu-; à col t b-'-nçr , lequ; 1 vi s'atta:her auprès de
lab.uche 'u Ver. Cette veffie cft enflée , mais die
s'atfa if- dès qu'on la pi Ji^e ave- une ép'n-ie, ce qui
prouve que quand tl'e c'a gùnfl^e t-l'e 'eft par l'air.
EUe eft puobab cment un poumon du Ver , & ce qui
a été i^i des poumons de la Mouche difpofe à ci cire
que le Ver en a detiï par.i:s.
» Quand te-; Vers de la viande ont pris tout leur
arcroilfcn'ert , il ne leur convie, t plus de refter fur
cette cluir cotroinpuî , où jiifques-là ils s'étoie t
trouvés fi bim, ils la quittent, chrcu.n va de fon
côté chercher uns retraite où il puilFe fe mkamor-
phofer. La première foi<: que je mis dans un pou-
diier de la viandr , far laquelc des Vers de cette
efpè e veni.ent de naître , je fus furpris au bout de
qu-riqucs jours , de n'en trouvtr pas un feul dans le
pond ler ; quand i's n'eurent plus bcfjin de prendre
d'aliraens, \'S che chc;c c à er. fo:iir , & i's pa.vin-
couvici' le poudri-r , ce
.•ea«s;je
: ; ç .nner qne
■: ,. -.:ne pour y
..i..t.te.-c cr^qu'.lsle
ce qu'ib ^iillcnt devenus
q .î Je; ui"-. d ■ remplir e-i
rcnt à percer le papier o
quelesChenil!es :■ ]
fo'pçoiinai , & ni: r, ■
ceLi , qu'ils avo e i J '
entrer, qu'ils a inoui,: ^i
tran<fo mi'-n-, S: ',[X i
Mouches. Je n'ai r.-;; :/.
pa-tie de terre Ic^ v-'m. 'ne.s'da' s tlq iris j: r i;Fe
mois de la v a-- 'c r!:i-.e de ve s ; u dœu s de .Mou-
ches , & jim '15 les ^ c;v , qunnd ih n'ont j 1 s e;- bc-
foiri êe p e-drc de no.iiiirn. ; , iViirt î i: d" ten' .t.ve
pour for.-ir; is ('o; t roij UiS cr; es 'c:;r l.i te re 'u
poudr er, & fe font ordir .i ■: m i.t ar ei.'s .i i. -, c.Ue
i?jUi éto't 1 ,Miis .) .1 !ie Ji fond; •crx même c;u j ai
lailfés d r s '^; j> .1 ' M-, s que j'a>'ois négligé de c u-
vrir, n'i n; j' n J: ■ [■•■ a en 'ortir; i.s tcouvoi.ut a
leut portée te qu il leur fallo t.
53 Ils r ftent fouvrrt en ter e deux ou tro's jou s
avant que de >"y mérranorphofer ; je- ai vu même
qui y fi nt rcftés pr>fqa'auta t de temps qu'ils en
avoc;-t employé depuis leur fortie de 'œuf, à prei-
dre cur pa fit acro^ifemeit , fept à h^.it j' ui s. Jh
fe ticmc t '.-.îii ; s 1 = 1, ns a tene qui les coi.v e ;
qui; d on le r ta ref le , qu nd en les laiffc, co.T.mc
je les ai 'aillés p ulieiMS fo s , dars les poudriets nus
5c i-oa.crts de parch;rriin, m les voit in.'.r iur . o.--
ti'tiil'cment , ils re fc la:?e! t de th r hei la terre
qu'i s d'.fîrent que loifqu'ils font près de perdre leur
forme; m.ds ils la perde t, ils.fe méiamorphofeit
di'iis ces poudriers comme ils fe feroient mét.-mor-
piilés ions tcirc. La c rconftance du poudrier net
eft p iirtant n/relfaire ,ie veux dire qu'il r.e fa;.t
pas les 1 i:'er dans r n poudriet où il y ait en^coi'e us-c
quanticc un pru ron(!àér.b'e de cette chsir pourrie
qui les a noj^ris ; «'ors ede n'cfl plus propre qu'a
les fa-'e pé ir ; l'eau qu'elle rend, en coi tiruar.t ce
fc diiîoudre , !< s : oye ; iis ne G nt plus auffi en ér.-.t
de r-.mpècher de pénétrer da.s leurs tracbées, qu'ils
l'ont été anparavar t.
" Mais le V:r q'ù a pénétré fous terre , ou le Ver
q'ii 3 •'té renfermé da s uii rafe fec , y perd crdi-
nairemerit fa première firme au bout de dui o'i
tro.s jours. Ce Ver qui é oit b'.ar.c , tr-nfparent ,
chan u, & mêm; dont la chair paroiiTot rendre &:
molle , t'ont le bout a tévieur étoit plus menu que
fepoftérieur , pre d alors la figure d'un œuf, de c ti-
leur rougeâ:re ou de marron , & il Cmb e être cruf-
tacée , du moins fo:i envelcppe cù-e. le opaque Se
CiiTants, Il eft incapable de mo ve nrnt , il ne peut
plus ni s'alonger , ni s'acourcir , ni fe go fier ^ ri
fe ro' trader ; il eft pa faitcmcnt roidc , en quoi il
dilrèrc encore di.s Chryfalides , dont la psrtie joi'é-
neuic au moins cfi: mobile , & fe me^jt quelq.cfois.
En un mot ce que l'on voit alors n'a pLs du tout
l'air d'un Ver, & ne paroît être qu'une efpèce vl'œiif
rougeâ rc. Redi auffi lui en a donné le nom , ii
fcmblc l'avoir pris trop récllcmcr/t [our u; c Ibicc
M O U
d'œuf. NoTi\. y^ blûnc £; mol a nor.fculemc :t pM-.'t;
ia pieniière figure ,■ ii fcmb c aufli avoir prrd'j la
» L'infcfte vit pou:tart , & les changeniens qui
■vie, ncnt de le l'u c rhcz lin en pcp.u'cnt de plu;
c mfidéiabks qui s'y feront par !a fuite. Maiî avant
que de décrire ceux-ci , ar.êo s-iio s à confidérer
dùVi. tas;e les premiers, à voir préciféme.t en quoi
ils coniillent, & comment ils fe fnt faits. Nouw
avons adnr,iré a lients l'an de fe filer des coques ,
connu de tant d'cfpèces de Clitni'les ; ces Clunf l.s^
àoni une e:'pècc t dvai k fi i.n emcnr pour nojs , ne
foige't qu'à fe co..rt uire c!cs c Iules, d.;ns lef-
queles eles puilTe: t fe métaT.orpliofcr coinm )dé-
irciit , & relkr en sûreté après ku métanaorpliofe.
Nos Vers ne f<ivenc point fe f nrr. de iî jolies coques :
mais k moyen que li natvire a appii-- à chtcun de
s'en faire une tits-folid.- S; très-capable de les bien
cojvrr après leur méraniorphofe, ne doit pas nous
pa.oître moins adiiifabic. On nous racontcroit un
prodis;e , fi on nou^ appienoi: qu'il y a un qudru-
[cde de quelqu'elpècc , de la grandeur d'un Ours,
ou même de celle d'un Ba-iif , qui daiis un coitain
temps de l'année , à l'-pproclie de l'hiver, par ixcm-
[ le , fe Jécache eniicve.aent de fa peau , pour t'en
i..ire une efpèce de boîte de la figure d'u"e boule
alongée, qu'il fe renfc:me dr.ns cette boite; que
non-fiulement il Ci: la rendre clofe de toutes parts,
r.n'il fait de pi s 'rj d luier une foiidité qui ie ir.ctt
ii l'abri des injures 'ic l'air , &: des infuhes des autres
iinitnaux. Ce prodii-e , nom l'avons en petit d.ins la
n.étjmorpbofe de i o'.çe Ver ; i! fe déf.;it de fa peau
prir s'en faire un !o2.'nent folide & bien clos. Nous
avons vu ailleurs ks Cii'-T.illcs , & divers autre in-
fi-cles , laiiTer des dcinniilks très-compkttes ; kur
o ér.ition, quoique d (lî.:iie , ne nous k doit pas pa-
roître autant que celle de r.oîre Ver; après que la
Ci'.enille , pat les etfo/ts , a obligé fa peau à fe fen-
d c , elle s'en tire par l'ouverture qui s'y eft faite ;
mais notre Ver doit dâaJier fa pc^u de toutes les
};artics auxquelles elle éroit adhérente , & refler ce-
iindaiit (ou c tte -ctu , ce qui nou doit fcmbler
Lien auticracnt difiicf e a exécuter. Il doit de plus
faire prcal;c à ce te peau une certaine figure.
.î Nous ne pouvons encore nous empêcher d'ad-
luircr la confiltance & la folidité que p end cette
je:iu q--.: é 0;t fi tranfp rente, & qi.'i nous feitib'oit
h ii.ine. Quand eie forme une coque, elle eft ca-
pable de ioutcnir une preffi >n des doigts aflcz fjrte;
une pareille coque de parchcinin oh .'.e vélin, ns fe-
rait pc;it-ctre pas cipable d'une aulli grande lé-
fillance.
jj Qjoique le Ver foit plus menu à fa partie anté-
ti-u;e qi''à fi partie p fté:ieue . il peut, quand il
k veut, rendre h prcaiière «.ufTi groflj à-pcu-j^.ès
que l'antre , & cela en la racou'ciilantj &: faiianc
hl O u
77»
rentre: fa têt: Se fes prcr-i-r": :;iîr.eu>r fj'-r: :e\-x q\i
fuivcrt ; & e'cft ce qu'il ne m'.nque pas ic f-.'u:'-' des
q-! il e - p ifi'î fous terre pour fe préparlr e fa trauf-
formaiion. 11 'v tie.t racour.i ; ii diU ofe fes partiîs
iiprcndre^ pour ainfi dire, le pli qu'e'ies doivent avoir
pat k. fui'e. Q.iand on le ret re de terre , huit à dix
ii'rures a-. es qu'il y c(l entré, !■ a iouvent cet e f.-rme
d'oeuf qui lui eft eller.ticlk ap es fa métamorphofe ;
quoiqu'il fo t encore Ver , on k ctoitoic déjï mcts-
morphofé , on ctoiroit qu'il ne m;.nqu: p';:s a fa peau
qi'cd':^ rh'nger dcccukur. Bientôt po ntant ilmomre
qu'il eft encore dans Ion premier état; bientôt il f ^ic
lortir Cd tête de dcflbus les anneaux qui la cachoicnt,
il s'<ilor>ge , il reparoit te! qu'il étoit fur 'a viande, il
fe 'émet à marcher, ou plutôt à fe itàînct. Si on le
1 lifle reiitrcren terre , dès qu'il y eft , il r.-prend
fa fijure raccourcie. Dans les premers i-.ftans
cù .1 a pris cette figure pour ne la plus quitter ,
il eft encore auffi blanc q l'il iétoit aupin.Vatit; alors
on ne peut di linguer k ^^er q.:i s'cft véritablement
transformé, de ce'u! qui fj picpare à la trunsforina-
tio 1 , q e parce qu: k premier , quoique renu entre
les doigts , ne s'aU^nge , ni n". {At de tentatives poar
s'alonger , eu Ueu que l'autre n; tarde guèrcs à iron-
trer fa tête. Quand le changement eft prit à (e fiire,
il s'achève vite; te 1 ver que j'ai tenu en'ie rncs doigts
pendant cinq à fix niinute< , qui d'abord s'y troic
mont.é capable d'aiongerae.t , s'y eft racourci pour
la dtniere fois de fr vie , pour relier toujours ra-
courci. Alors le bl„nc de la pe,\u piead de légères
teintures de rouge; enm^ins d'iii dciri quarr-d heure
CCI teintes font fenfibles , & au boat d deux lu ttois
heures k p^au elt toute roi;ge , mais d'un a 'cz m lu-
vai; ronge, & qui tend à la couknr du marron ^ qui
paioît au bout de quelques autres heu; es.
«Nous ne dinneions p'us à cctt: peau 'Ci'gcâ'rc
que le n^m de coque ; elle en fait ks fondions , elle
ne tient plus au corp< de l'infrifre , elk clt déjà de-
venue roide & fr able , & elle le de\'ieni'ra encore
plu; à meiure qu'elle achèvera de fe deifécher. Elle
coTimcnçou faos doux a êir-.- roide , dans k premier
iuftant où l'infeélc a cédé de fe pouvoir aloiiger,
ou, ce q i eft la même chofc , dans le premiei inf-
tant ' li il a ceiié de pouvoi'/ écarre. ks un- des autres
anneaux dont cette peau eit com^ofée, &.de pouvoir
les et -udre chacun en purticul'ter. Les arneaux de la
pvemièie peau de enus f<<p oides & trop cm'ioîtés
,■ s uns d iiis ks autres , n'ont pu et e dég igés les uns
des a'jtres, ils n'en: pu céder au. eftorts qu'une fé-
conde peau Je 1 inle£te , plus i térieure se plus foti-
ple , fjifoit contr'cux. M-iis les efFor ^ de cetie fé-
conde peau ontprodut un autic effet nécclTiiie, ils
l'o ' f-paiée de k p emiète, ils o.t rorap.' Ls fibres
& les vailfeaux v:ui le. foient encore enfcmbk. La
p; .miè e p-au a clfé d'être Uiie jâvric du Ver , fans
celkr d,re.r.el)ppcr.
» Tant que k Ver tft Ver , fo.i état naturel eft
E e c ee i
771
MOU
d'être aiongé ; je veux Jire qu'il a bf; in de mrttre
fcs mufcks en contraâ: on , pour prendre ur.c figure
raco rcie. J'ai tiré de terre des Vcis qui avoie; t pris
cette figure, ma s qui i e l'avoi.nt piife cîicoie que
pour l'e p ïparc à i'avoir cor.ftamment & Lns effort;
je les ji jeriés dans de l'eau bouilla- te ; en y pé; illant
ils fc Ibiit al -ngés , leur partie antéL-i-ur; ed rcfl'e.
très-me ue -n comprtraii'o.i de la poft'.ieur.-. J'ai
f-ndu .-.vcc uic 1h cet;: !.i f-eau de qufiqiies-uns d s
V.rs qu ..voi n^ amii ['éri , je l'ai fo.ùtvîe, Sz j'^i
vu CjU'i. étoit biîcz aifé de la fépirtv des chair blan-
ch-r- qui écoien; defl'ous. Le ternis auffi oii •! c s'en
fer. it léparée nuur 1 ment étoit pr che ; elle ■ t. it
duic . iembla'b c à un par. hem n très-m nce ; je n'y
si pu aapeiccYoa des fibres oui tuûtnt ur» «rraii c-
t j r 1 j>
nîcnt tg^iUi r.
ss- Dès que ci'tte peau cft dcvcaue coqu? , !ors
mène q ;'ele efl: encore bla; che , elle a déjà de la
foliditt i fi on la prclTc , on juge q.ic pour réfîUef
2U:.nt qu'ei'c f.ic , fi;r-tont n'étant 'pas abfo u rcnt
sèche , il faut qu' lie foit épaiffe : elle l'cfi auiTi ; &
d.ns cerr -.hxs Vers , dont n u^ parlero s ailleurs , elle
l'clt au delà de ce qu'on imagvneroic ; elle a autant
d''faiireur qu'u'. cuir & plus de dureté, l.a nature
fenibl.: au/fi t.voir fo gé à ménager à la peau de ■ os
Vers de la via-.idc , une épaiff ur telle qu'il la lui
falloir lour qu'elle pût devenir une coque foliJe.
Nous favo is que les Chenilles change t de peau plu-
fi.urs fois d.ius leur vie, avant que de fe tran foi-
mer ; to.is les inf-r^TS do .t nous avons parlé, ^n
chi- gen pliîfie :rs fois , pendant que leur ac^rolife-
ment fp fait ; mrds il e!t iiès à remarquer que tant
que' nos Vers de la viank vivent & croiife'U (ous
leur forme de Vers , i's ne fe défont d'aucune peau ,
d'aucune Jépoui le , du n'oi; s ne fur-je j mais pa -
wnii à leiii en voir quicter , ni i en trouver qu'il?
eulLnt a ii'ée. Il n eu: p s été pofllclc que les pe^ux
quitt f 5 pa: p ufi? f ceTir,iines de Vcs dan' le mîmc
pcu:.i:;r , m'cilîent écbs;'n' ; ces Vers font appi-
reRr.iic.c 'r.:! i!nc !e;}lc foi-, l'équiva'ent de ce que
les Cheui^ics font quatre ou cinq fo s dans leur vie.
La peau q. e It Ver ru fie , a peut-être fcuie .'épaif-
feur de qu.,tre à ci:iq p aux que le.; Chenilles
qnitten. fucc iîiveme t. La peau du Ver lui efl:
confe véc po r q 'elle ;,it le temps de s'épailTir au-
ra: r qu'elle en a befoin. E: fin, ripaifieur de la peau
du V..r e't encore aug.Henîée p^.r une autre circonf-
lan e ; ôoi-'s fa met. morphof . il a confidérahlemePt
jcc.-.ns d. volume qy'il s'en avoir avant que de s'être
tran- forme' ; ce que la peau peid en fe coniravSaiit
efl employé à i't'pai'^ir-
V. Si on obfcrvc la coque, fur - tout ave: u .e
lou-e, on reconneiît ■eu'ellc e;> faite d'une fuite
darne. '.ux qni fo t p'us marqués & plus aifcs à
coni ter qu'ils le 'éroient fur c Ver ; on en trouve i
neuf entre les caljtes qui forment les deux bout.. '
Deux anneaux au woini j fans comprendra la tête , [
MOU
font empl-yrs à rompofer la calote du bout anté-
rieur ; celle-ci eft froncée , c .-mme l'efl louvcrtu; c
d'une bourle ferm e , mais qui ne l'ell pas tntièie-
mcnt ; je veux d:te que les plis re parviennent pas
jufqu'au centre. A cha-;ue eitrémité d'-. n des dia-
n êtres de cette calot- , la loupe fait d ftinguer deux
petits co:ps que h v e fi-nele > e f i- qu'apiiercevoir.
Chacun d'e x e(t un de-, ftigm^te! ai tétieu f, Sn les
deux anneaux qui (uivent l.i -aV^te , im-n di^teni.nt
au-deffous de ch.qque fligma e , fe trouv._ un petit
co-don , u e petite élévatioi qu! mévit- d'cttL rem.ir-
qu's; pa- la fuite, elles ont l'un» &: l'autre un iifage
impo tan-. Ces deux cor.fons temblei-oicnt être les
erdr' itsl.s plu; forts ce U coqie , i s font ce, e dant
les plus foibies ; c'eft la que la coque doit fe fend e
& s'en;r'ou.iir pour laiiler fo'.tir la Mouche. 11 .:'a
paru que chacun de rcs cordons fe .rouvoit au-deffus
d'une portion d'une des principales trachîes ; des
ondulations , des efpkes de battemens plus vifs qu'a
l'e.rdinaite, des portions des tiachécs qui réjondcnt
à ces endroits, Si des battemens q-ii le font fiirs
lorfque le Ver étoit près d: fe mét^r.iorphofer ,
peu-ent aider à produite les deux élévati- ns ou les
dtuï co'dons doat not;s parlons. J'ai déjà cru en ap-
prccvoir des vel'.iges, voir un peu de reli.f fur ia
peau du Ver qui ne s'étoit p.« encore tra sfornié ,
m.iis qui et it tout pies dr e f .ire ; & je le? ;d i u-
tilemeiit cherché- à des Vers dont h tra sformation
ne devoir airiver que dans deux ou trois heures.
» S.n la cal' te qui fait l'autre bout de la coque,
on retrouve les deux (H'^mates p (\érieurs, les deux
plus confid^rables du Ver, Se dv)n! chacun e un
aîlemblaje de troi; fligmates plus p-r f:. Les dui
grands ftigiîiatcs Ibut plus i,') pr . h s 'un de .'aiitrc ,
pus apph'is, & p!us bru s qu'il'; ne l'ét-'iuit o Iqtic
le Ver av i: fa première forme. On apoe çoit at-fil ,
fir cette même calote, uiie efpèce de couronne
ccmpofée d'un n mbie de grains gai à celui des
Clin es ou des r vons ch ir us qui étoieut fur le der-
riir.- du Ver Ciiacu le de ces co nés a été réduite à
un de ces petits grains.
33 Mais quelle forme a !e Ver immédiatem- nt
après qu'il s'qR feit une co]Uf de (.■ p. opte peau? Je
ne vois p..s qu'on ait eu de doute lur cela ; comme
la Chenille qui s'tft transfo mée eft devenue une
chryf didc , comme une i finité d'.iuttts iiTe-.lcs,
& nommémt nt des Ve s , font des nymphes dès
quilso t ptrdu leur prcmi';re peau, on a jugé que
dès que le Ver, de l'efpèce de ceux que nous exami-
nons , s'étoit tiré de fa dépouile , il avoir aefTi la
forme de nymphe. Outre que l'analogie po te a le
penfer , on femble en av.-ir u'ie preuve, lorfqu'on
vient à ouvrit la coque dans un temps où il cft pet-
mis de l'ouvrir , f.n- b!c.''er l'i feète; alors on met
a dé ouvert une nympiie à laquelle il eft aifé de
tr uver toutes les parties d'une Mouche. Mais des
obftïvaàons-, faites de meilicuic heure, m'ont
MOU
prouvé que la tran'foimation du Ver en nymplx
n'étoit pas Ci prompte, qu'elle devoir être p:épatt'c
par une autre , c mme celle en Papilon Teft par la
tr .n formation en chryfa ide. Loriquc j'ai ouvert
des coques de Vers qui s'étoient métamoiphok's de-
puis ''in'j^t quatre hcuies, je n'y ai pu tiouvtr au-
cuns veîtigcs des parties propres aux nyrphcs ,
coinine des jimbes , de; ailes, île la tête , &c. , &:
il me fombloit que d'autres n',;u oient pas n icax
réu.Ti qae n^.oi a y en irouver. Mais on a u-oit pu
croire q.iC coir.me tout l'intérie-ir de l'infefte ne
fe .bloit -ilo. s qu'une b' u:liie de lait, tou es les par-
ti s de la nymphe étoient (î molles, qu'elles per-
doi nt leur f<.rn c , & fe déri ui oient pour peu cu'on
les lou-liâv. I; lit vtM que l'infecte elt extrêmement
mol, qu'il e(t pvefquc il. ije dans les i rensier' temps
cii il e-t logé dan^ fa coque, mais il s'y atfeimit
peu-à peu. Nous parlerons aiil.urs des Vêts qui fe
nou riilent dins ks uitei'tins du Clieva , &i qui n'en
l'orrcnt ?ue lo;fqii'ils font près de fe fansformer ;
ces infdlcs rcftcn: dans leur coque pLs lonp-terr.ps
que nos Vers de v anJe ne rciîcnt dans la leur , ils
lont plus lor.^-temps a parvenir à prendic la forme
de Mouche. J'ouvris des coques de ces Veis de Che-
nal , plus de huit jo.:rS ap.ès qu ils fe furent trans-
formés, les par.ies intérieuri^s ivoiait a'ors de la
confiftance ; je parvins aufli a dégager chaque infefîc
de fa coque, à l'en tirer entièrement. Sur cet in-
fedle, qie je n'avois aucunement blelTé, qui étot
bien entier , je ne pus voir ni jambes , ni ail.s , ni
aucn s des parties p^ip es aux nymphes ; il n'étoit
alors qu'une malfe de chair blanche alfcz infoinie ; il
n'avoit que la h'guie d'une boule al n-jéc. Cette
matTe , qui ne ftmblo t pas avoir vie , étoit c pen-
dant ce ver cipablt auparavant d'alongemens & de
raccourcifiemcn'. , capable de i^v.is mouvemens ;
& Citte maiic, fi peu L^ou'ée , fe-o t devenue une
nymn'.e , fur laq lel'e toutes les putties extérieures
c'unc Mouche aiirii.nt été très rcconnoifT.bk-s. Le
Ver s'éto t do c transformé d^n'; une boule alongée
avant que d^: fe métr i o rhofer en n.mphe. Tous
les V.is ce ce. ce ifpèce doivent paiïcr par ceite mé-
tamor. l-.ofe , & prôbiblcmen: tous les Vers de la
claifc ie ceux qui fe font une coque de leur peau ,
d ivenr la iubi'. J ai re'jvé de mcme de leurs c ques
des Vers qui f; nou:riii'ent des chairs des aniiv.a -x
jc-é? dans les vo ries , Se je les ai rro vés avec la
forme d'une boule aiong'e, qu'ils ne à. voiait perdre
que pat la f i e. Nous donnerons aufll à cette pr«-
nvère métamor;hofe le nom -^e métaraotphofe en
boule alcngéc , ou en f;'héroije , o*i en cliip-
foide.
3- Sa ' baucoup d'adreTc Se de patience, on peut
fe conv, incre q-e r,o V rs de la viande ont , comme
les précédentes , u e première transformation , après
laquelle is ne paroifTer.t que d s houles alongées :
on u'a qu'à faiie cure de ceux qui (ont en coqu^ ,
c*eû-i-Ji:e à les niettte d^ns ce l'eau & les y tenir
MOU
773
jufqu'i ce que l'eau ait donné quelqu s bouillons.
On ne éulTit pas toujours Ci bien en Ici jetant dans
l'eau bouid. nte ; les chairs , trop biHfquemeot fai-
lles par la chalenr , & trop go fléci .apparemment
par i'.iir qu'elles contiennert , s't'chapfait p'i quel-
ques endro:ts de la coque qi'eles o a foixt .; ■ fe
btifer Si on f. ;t donc cuire des Ver qui n ( f.v, c
mis en coque i^iie -iepuis douze, vin'^t-quatie oi
trep.t -l;x Le. ne. , !.• cbi'îvH fait prerd-j Je la fcl.-
r'it'. aux pa des ce .'infeâ. ; & a:or- , en co: mt.n-
ç.i..t à "S.V ir h crqjf p r les deux cor.:cn'; que nous
..ve'iis fuit connoî re d-devant, ,>; continuant à l'ou-
vrir d" ch.q e rôré av..c f es cifcai x à peinte lîiie ,
oi f.:ra en '.t.t .i'e:'le--'ci L coque p.T pière, f.ir.s
dé-.arger !■ s ,\r;:.s -ie i 1 ■i'eâc , ie ou r<.i,ri fo-i'- ia
f. nr.c d'une b.>i:le al Uj.ée.
" Les Vtrs qui, -our à.i:"'iyr *,-^o"ch;'? à rrux
ailes , f;- for.t iiii- cr.q ' • de :ciii- p:op e pe-au, p.iici z
don- par une n-.éi;'ra r, hok- e.c ; ;. s q.e les Ch. niles
quidevienrieut l';;pi Icns ; K p.it ir e ■ écr.mo-jil-.rî'c
ele fins q^i,' b a^coup de Vers de dilrVieiis g. nrcs,
qui ce\unner;c iies :'-■ cti^hes . qi:,-.:re .i!es. iJ-.s que
tous c s .'crr.i; rs i-lcûcs l'e G-nr .!éfeit- d: leur i CiU ,
ils f..!i; tic-, ch'yr.-lid • o ■ des i.'yr.i. iie-. , au lieu que
i-os Ver' q'! le font d.-S coques J; hur p au , doiveit
palfc. p..i l'éta"- lie i;oi; e aloi gée, d ci ipfoïde , avant
que' de ûcve^ir rympheK Nous veirons de plus que
le pa.'fage de l'état .ne boule alongée à celui de
Mouche , ne fe f .i- p'.s comme le p.jrage de l'état
de Cheni le à celui de chryfaliJc.
w Mais on dcniardera peut-être fi 'Mi doit mettre
au la'-.g des iTiér<;m.Trpiiof.s ce nt,iivcl état de i'in-
feéte , dans leq .cl il n'a qu'une form: un peu plus
raccojrcie que ccile qu'il avoir ci-devant ; fi o:i ne
le doit point regorder con.me ces changemtns de
peao , qui arrive t à un C' enilie plnleuis f<.us dans
•a vie. Nous co r.or.f. le i oin de mé amorphofe a
des ch'îngctT.cns c-,. liàér^bles f its tant dans l'exté-
riear qiie (i.nirs l'irttrieur de l'an'mal , &. nous en
avo s art iéi.cnt ici d= tels. Cet inf fte , q"i étot
ci-devnr.t rius cios à fa j-artie p'.diéiie.ie qu'a fa
partie a: téiieurc, a aduell-n.ent fcs deux bouts épa-
ieraent gios. Il eft devenu dans l'impui.'lance de fe
mouvcir; en perdant la pcau , i! a perd'J lc< itin-
m^ites ar.té leu-s 6: poftérieurs , fcs bcuehes de U
tefpiration , ou do iiio ns il y eft arrivé des ch;n-
g-n.e s cor.fi érables ; ces ftigmates fort reliés fur
j unepc-ti qU: ne lui arpavticnt pl-S. U eft vrai qu'is
j tiennent encore au corps par les trachées qui n'ei
iont pas fouies , mais elles en font dégagées en
partie. Le Ver n'a pas encoie entièrcme: t perdu ces
I crochets & ce d,-.rd écailleux qui lui fei voient de
dents , mais il elf dans le même es que s'il ks avoir
I pe dus ; il', ic lont plus a fon ufagc , ils t.ennent à
' la coque par un b-jut , par la pCoU des environs de la
I bouche. Aufli, lorfqu'on c.poite la calotte anté-
I heure de l'iulccte qu'on a f»it cuire , les crochet»
774
hl o u
ftiivent cette calo'tc , 8c 1 ,i.Tent un viiirk , un eufjr-
ceaier.i .i.:.ni its du is Ju boiu antéiicui.
>. Ce- c
! J foi'.t des pat-tics qm ont
, St p <;cé.-s aikz i.vjiu
; ■' ir'liin . l'yicuilit
VUS: ces inftianicns é.;ail.eiix ('.•::-
que la ccq 'e rit blinche , 5c tjuMi
cjuc tranfp.rcnce, cl^c peimet de I c
je les ai obfervés , peu d'iiîfhns aprcs que la tr. us-
formation s'ctoit fiitc , j'ai vu les bouts des tiges des
(Crochets , qui , par un mouvement alTez lent , mais
continu , décrivoicnt environ le quait de la cir:on-
fé:enc; de la coque, un arc de 90 degrés , e,i all^.nt
Crins un feris , & qui le d^crivoien'. caùiite, en reve-
nant danî 1- ffns contraiie ; c'étoit un mouvement
J'orcil!r.ti;>n , dont la pointe des ciochets étjit le
cciittc. Qijclquefoii , d.ns les mitais fuivans , mais
plus tird ord nairement , j'ai vu les bouts des tig s
avancer vers ia paitie po érieu e Se -et uinere. l'uuc
vers l'ante'ricure. Les chaiis auxquelles les pointes des
crochets tenoient, n'étoent pas encore fl bien collées
à la coque, qu'elles -c p.;f]en: céder un peuj mais
cHes ctfùoien: en r^liftant : c'efc laur rédltance ai'pa-
temment qU' , iorfqu'clj; devient plus forte, achevé
de dkichei- les crochets .jui font tirés vers le derrère
par des lien- plus £c b es que 1 s ch.Ls ou le? peaux ,
qdi te o' t -:■ irécli-es S: coiléos à la caiotte anié-
licurc. J'a; qjeiquetvis apperçu les mouvemens al.ei-
ii.:tifs des tiges des crochets, de de.iièrc en avant , à
des Ve s qsii s'étoieut transformés depuis près de
vi '.gt-quatre heures.
, » L'infecte doit perdve cet-e forme groffiè:e , fms
kqucHe^ il n'a pas l'air d'un animal qui ait vie , ni
ptopre à v.vre. Si on ouvre une coejuc cinq à iîx
jo rs après qu'? le Ver s'eft tiansformé , on trouve
qu'elle cil remplie par une nymphe bien blanche,
pourvue de toutes les patii.s d'une Mouche. Les
jam-cs & 'es ailes., quoique coivenucs dans des four-
re,-:ux , fo-f trcs-diftindtcs; xs fvurrc: ux fo. t (1 minces
qu'il ne les caciseut pas. la trompe de la Mouche eft
touch'.e fur le corclct ; on dillingu- fes lèvres &
Taui de l'a guillon. La tête eft sjvo.îc & b en façon-
née ; les yeux à réfean fjnt tiès-reconnOilTablcs ;
mîis comment notre infiiftc a-t-il c]uit;é fa fccondc
fo.-m_ pou; p ec;"ic cette troilième ": N'a-t-.l eu qu'à
ledér^r. e ù'uuc féconde peau pour mettre en évidence
dis pjr:iesc]u'ei
caJi es: L'anal
alogic vo;
tiioi ci.eoi t que cela fût aiufi , & elle 1 ous tronipe-
).oit ei'coïc ; dii luu que les Chcnirc- deviennent fur
le ehatup ,)h yf \idi', & q\:e k^ A'ers des Mouches
à quatie ^iles deviennent nymphes fur le champ, ce
n'ellque peu. à peu que nos ii.fedes, en-boule alon-
géc, parviennent à paroître des nymphes parf.ites.
ti Pjsn n'cll plus aifé (jue d'avoir gr.uidc provifioa
MOU
6e Vers de 'a vi'nie en ccque , f< i'cxpédiîrit lîc les
fjire cu're donne beaucoup de fac iité à les t; er de
leur coque. Si de cclx qui fc (ont raétùmo;ph-jfé$
à-peu-près au iiic,-.e t.mps , on e fuit cuire chique
jou qi-e'que<-u s p.wJdn; plui!eU:S jou:'. de fuite,
on pourra, voir q'ie la uiéta'no.^h -fc le lait peu à
pC'j , & en (uivre les progrès. Au bou: de deux ou
trois jotu-s on verra de- jnnbe tiès- courtes à la partie
aw.ér.eure. Le jour fuiva t , les ailes comme ceronc
a le f.iicdiftjguer, oC lee bouts des jambes fe f-:ont
reppioehéidu lernère. Ui' autrcjour f-ra voir le bout
de la tro r,pe ; k nonipe entier; paroîtra e ifuite, &
la tste f; aïontrera; cnrin on ouv.ira de coques dont
les nymphes auroi't des jimbes q li ?.ttei:idr nt le der-
rière , des nymphe* dont la tète fct! très bicii for-
mée. Se ayant fes yeux à réfeau nès-iiuindis.
« AinG on pourra voir journe!lcra*nt la fuite des
progrès qui fe fot faits, julqu'a ce que l'inleéte foit
devenu une nvinphe à qui rien ne manque ; &c on
reconnoîrra que ce n'elt q i'en pi (ieurs jours que îa
nym. hc parv.e.T. a ei-e telle, li fe . Me (l-.nc que- les
partie propres i la Mo-jJ.c le picdeiler.t , e.u au
moins qu'el es croifîc -t chaque joer. Cet accroifle-
ment de tant de parties ^ pendant que .c cutps ne
eroît nullement , car i! remplit toujo-u-; la coque,
prefeute b en de", diifi ulés. Les attent ons que j'ai
faites pour en obre.ir le dén-ueriicnt , m'o t ^.e nduit
a voir comment fe fait le pallage de l'crar de bou'e
«longée à celu'. de J.i,yfali le , 6e m'ont donné une
partie des éciaircilTemc s que je defi:ci<;. J'.ù dopc
reconnu qu'il ne falloit p-,s coire que les ailci , hs
j mbcs &: la lêcc de la ' • n" l-e c ufien: jo'i ne! e-
nient, commclesa'p ^ -- '■ ■ ' ; i;r v :■ i-v. ,
qu il n'y avoit ici qi ' ' ' ' . ' ■-''■ -<^ 1' ■' ' ^
déjà toutes formées _, U ij ;.,■ ia m e ii.ui q.ic oui -e-
v-loppoit, qui éccndoiL tes pat»es, éio.i extiêa.c-
ment fim^ile.
» J'ai parié d'une cav'té qui paroît au bout anté-
rieur de linfedlc, qti a li forme de h.-'-.il alongé:,
& qu'en a ti é h rs de fa coque, d'une cavité d'où
lont f-ntis lescr-.he;^ & d.ids d ne ! inlcfte s eft
dé.^ait. Je reira qnii urc parei'le cavié a tous les
infcfte' en bou'c oblonguc, que je lirai de leur c.^-
que, &; dont j'obferv.i eu deux endroits des bords
de cife ca-'icé diaivétraleuient oppofés , une cl --èce
de fcrivc ccne , une émi c ice , dont chacun; éto c
un ItipmKte. Je j -ge i que ce fligm te- , £e ie j g-ai
bien, Hcvoient r-pp;!rtciiir pu ecrce!e: de li Mouche;
<ie-'.à '1 s'cnfiiivoit :i e 1,: tête de 1. Mouche , ou ce
qui la dcvivt dcvaiir , é-;cir eftiiell-racnt ,his près,
de .a partie porter eiue que ne l'eft le corceU-t , 3c
qui- en étot de ivéme .-c to«tt;s les p.rric; qui ne
paroiiTent pas; en un moLJe peui^i que toutes ces
pa ti s , qiu finibloie t croître jeur eileniept , etoie U
réellement bie r formées , ma s quelLs occupoient ic
fo- d de l-i cavité; q^'eil-'s en !ov oleiir pc 1 a peu en
fe développant. Pour fc faire Ui:e ana^c de ce que
u o u
jj vcrx fai'î ent.nJrc , rcfrcientons-ncus uns ef-
pèce (le nionilre humoin , d. iit nous pourrions trou-
ver des exejDpks dans l'H iîoire de Monftrcs , un
c- f n: d;;r.t en aiipic f-iit cntr r la lêce, le col, les
tpauics,, les bras d-ns la Cuvi..; Ju cops, où tomes
ce5 pa:iics (croient,. ciifo.ncées £ avant , & fi bien
caché:!! , qu'il n'ui parcîu-oit aucun vertige à 'exté-
rieur, & même qu'il refteroit un enfo cemei t au
bout du tior.c. Une imjge fi bizarre & fi ditrorme
e!l: celle de l'état natuve'l de r otie iricûe , dont la
f conde isétainiTph.-fe n'efl pas e cote conimencéi-.
Qii'il roi s 'oit p.. iVibie de raniner peu à ^eu i otre
n onP-te Iiurr,ainà la figure d'iintnme; 'es ni.ùiS fo--'
tirunt d'à' ord de la cav: é , i.ll,s vicnJ:ont 'e prier
lur 'a poicrirc ; les br..s pa cîtr nt crGiire ; ei fin
peu à peu la rète Ce mo-.t:c;a Inr Co:^ col, & tout f ra
rétabli. Pour sronve. ircor.relbbcmcnt que ce qi.i
eft fi b^zarrerrent inijginé & exécuté fur une figure
humaine, eft: pécféinent ce qui fe pafie dins rin-
f âe, je n'ai qu'à dire que j'e / ai pris un qui n'avoir
g ère encore que la fo m- de borle a'o' gée , à qui
il ne paroiffcit encore que ces bo-ns de janibcs , des
jambes cxtê. /cernent courtes, & comme effacées,
tant elle;: étoien: min-cs:à qvoi onn: v yoit ni tête,
ni ri-.-n d'appro hant ; un infcde dsns .'é at femMa-
ble à celui de notre monftre humain , qui re men-
treroit que les m.-.ins Si un? p; rcie des bras; j'ai peffé
le corfsde cet i (eue, ayant att^nrion de te ii fa pir-
tie pof^éritiirciîxe, afin qi;e out l'i Ifet de la prrlTî-n
fut Vf is h pa, li ;înLé!ieurc. Quo'que je prelTalf; dou-
cement, bientôt j'ai vu la cavité du bout anérieur
d'fparcît e ; des pa ti:s c mn.c cha'nuf s fe fo- 1 pré-
featées peu- 'a rempHr ; c; s p rries fe fcnt élevées
a'j-dcflus'd-; l'trd o;: où éto t le bord de la cav;té ;
là el'.s ort pf'S une ccnv-'xté confid 'table, & cette
convexité a été bie-tôt aifée à ecomoître pour la
tète de la Nymphe ou de la M-uche : cetre tête
éto'ttrcs bi n formé;, tcu'cs Icsdérendance.; éroicint
ti-ès-f'iflinftes ; les yeux , i-. s internes , la troT'pe s'y
tronv:-ie-it Je ét">'ent avlfi vifiMes qu'on pouvo'c 'e
fouhctc'. E ' rr.iiTiS tc;-,ps les jamb'S font devenues
plus Ir.gne^; nrn-fcrlem' nr j'en ai vu paroîredes
portons (]U' étoie t cachées auparav.~nt, mais leur
partie , qui étoit vifibîc avart la preffion , a pris plus
de relief; il en a é^é des aile- c mnie des jambe'.
L'.'ugmcncation de r, licf éto t due à h liqueur qoi
étoit forcée de pénétrer dans ctrraines parties ; en
la voyiit F, ire des bu'les lorfqa'dle crt-.- it Jars les
ailes. F.nfin fur le chiim'p j'ai f li: une Nymphe, j'si
achvé fur ie chsT'p la feotdï tran-forma-ion de
cet infefïe , qui n'eût dû être accomplie qu'en plu-
Éeuts joi:rs.
" Ce n' ft que peu h ti-u que la !iat-ire fx-cure
ce q ;c j'..i fai: t:op bru'quemci.t , & l'i fcd: s'en
tro V. mieux. F^cs parties les pltis ei^er.tie'l.s à la
Nymph: & - la Mouche , & celles doi t nous fom-
mes le j>lus fr-ippés . co.mrrc la tète , les ai!e; , les
jûmbcs , Uc. fort donc logées dans !a ca » iîé du €■ rps
,1 O U
7)
du Ver, qui n'a ruiore fi! i qa-.' fi p'cni;c-'e (raT.f-
forniario ; cksyf) t cha.;une .ivcc leur cnv->;ioii,'c ;
car e les en fortcr.t .iv c ces cnve!o;-iKs 11 en eit ,-'e
t- ut s ces pjrtics ccm.ne des doi.;^-; d'-j;r çand qui
ffrcier: (n'oricés datis la main du g iid. ; ces partiel
font b en formé'S da s la caviti, qui le. concirn- ,
elles ne dcma-'dcnt qu'j en être tire.-s peu à peu pour
fe déve opp;r Se s étc dr;'.
" Il cfi: diff.c-ilî de ronjcvoir Tcmmeiit les jambes ,
dontleibo ts paroilî'ent d'abord à la pa-.tie ar.tiiieu c
de la cooiie, paroiî'^cnt par la fuit: a fa partie potié-
li uc ; :-on-ment, é ant , uflî molles qu'eilcs fonr ,
fi nt-c-i es tout ce chcmm faos fe ch fto n cr , l'ns
fe l'tfigiirer ; mis en verra qu: 'c chemin
qu'el-s or-t à f.ire eft beaucoup ph.r crurt qu'il
ne psrcîr d'abord, !î on fait 1 s attentions fuivanre-.
S( it q:.e l'irfeite ait la forme de boule alorgée , foit
qu'il air celle 'e Nyxphe , il remplit enriè'emfnt iî
coque. Ou;:nd il ;.'- It cnc-re qu'en boule alongc'c ,
les fiigmates du corctkt de la Nmi'hc oj de li
Mouche, f7Uchfnt ia calotte an;éric rc; à: quand
il elt tn Nym, h.- , ces IHjmariS f nt éh-igncs de U
mè-' e ca'o-.te de tou' e dian-èt c de la èie. Dsns 'e
pri'mie' é^at h c; rps fembloit remplir fcul t ure la
C'iq- e. S: d.;r.s le fecrnd ét.ît il y occupe moi-is 'de
place q\i'y occupoie-t 'a tête & le curce'et. Quand 'c
corps fe vu'ide de la tête , des jambes , >ks a les , ?c
de pat e dy corcc'et-, il fc raccou'.cit. Ici anncatii '"e
rapproch-nt, parce qre la tète ji 'ecrrce'et do vc t
occuper dars 11 coqii^ le it ême efpgce , Se un plus
g'and que celui qii'iis ocrupoicnc dan? .'e cor, s. De
tout cela il fuit ipie 1=^ bouts des jambes , qui ont
commencé à f e m-n r?r , étoi-nt pofé-, fur le pre-
mier ou le fécond ann-au d'i c. rp' : quand iîs refie-
rcicnt fixés f'r U fccon i .inu -u , par la fu-re ils
dcv!en-.<io'ep.r allez prochi-s du d; rn;e-_- , parce q-.!e la
tête, qui cbrclw fa fixe, for«e les premiers an-
reaix à s'aprodicr J i dernier.
" Mait ce qiîi a;:roit phi- bf i-i d'être expliqué,
c'eft la m-'rhr.n qi'e qui fait fcr^ r b tête & les «lucrcs
parties d; la cavté dans hique le :lies éroient conte-
nu s. On voit b'eu qu'une prcflion plus foibie &
m.i-ux mérafe;é« oue c ile a iaqueî e nous avons eu
reccurs , pour fair-i forrir fisr-le ih,;mp ces partits ,
les fera fortii peu à peu , & que' u k corps ten-i a fe
■3cour.-ir &.* fe contr.-.fter , d îr^ f r les psr'ics
c u'il lenferiHf l'ell-et de cette prcffuiu doac. A'Ltis
nous ne pourrior.s d' nr.er que des conj. lîlutes très-
incertaines fur la caufe qui le fait coi-traéler. Nous
pourrions dire que le fuc no'.-:n-,c'Cr s'y pote moiAS
abordamm'nt , peidant qu'il s'unit au:; p.ar:ifs qiii,
d- ivent pa- la' f:ite p,.ro; re au jiur , Sc.que ccl'.s-
ci acquièrent dj vo'nn-ie pend.^nt q-ae io rompis pei-rî
du (:en : raais rc. t ce que not-a f-rio.rs, ce fer-it ds
rejetter ' n pe-i rk;s loin la diiEcul é à upiiqacT; ,d'!
relie, fi on ncu': dcn-.ancioit.poiiiiq-j- i i! a, lire .ûovs
que le ccr.-s décroît, rou^ ainû dit, perdant ^ui
11^
MOU
U tè'e _, les jambes , les aile? acquièrent (Jii w>lym*,
Toila lur quoi il nous fL:roit imj'ollibl; de rien dire
de fatisfaiÙKt.
» Nous avons fait remarquer que le Ver qui ve-
noi; de fe transformer en boule alongéc, nvoit en-
core (es crochet- & fo , d.vd, & qu'il iem faiibit f.ire
divers mo vcin.-n, qui rendoient pr..b<ib:eme tàr m
prc 'eurs attache"- ; de? q.i'el'çs (ont rompues, es
erochers & ce daid ccfTent d'i^ppartcnir à rnifeil-, qui
■ •'en a plus bcfoui. Il w s'en défi t pjs pourtant
alorsj îls rc! ci.t encoe dans la cavité, & t. s i/e.i j
forcent qie quanJ 1. tête s'élève ; alors elle kspo. iF-- |
devant elle , el e le coache contre la o ]u- , à la- i
q'^e le is tc,:oie it Jej; par leurs pouif.s, & ils s'y |
" Plufic r^ circonftance^ , & f r-tout la ch leur &
le froid, la Céche' ire oi: rbu.i.idi:^ , peuvent c^intri-
b'icr a e..rdcr ou avancer ihicune des tiois méta-
n-.o phofe: de n; s Vers. En été, j'ai ( u des Vc s_c]i;i
f rt rl.fi;•^^ d-.ns une lere hi.'i c pendant fix à Tcpt
jours , fa ; fc n.u'tjinorph ^fer en coque ou en boiil-
alongre, & d'aurc qui fe font transfoimiis après
avoiv été feulement d ux jo :rs da s une terie fèohe.
L'humidité doit de même ii-.fiu' r Gir la fe-.ond^ trj' f-
foraiation ; car pe 'dant qu'. 1 e s'acco.Tplit ^ il fc fait
une évapoittion qui do.t être plus ente dsns une
terrr ab'e vée d'eau, que dans ini lieu (ce. Je n'ai
point cherché à d-ter^niner la quantité pré'-;fe de ce
qui s'tcliappe de l'infcéi: en coque , jiii'qu'J ce qu'il
loit en état de devenir M uchc , ni.^is je fais q, 'cil-
cft atî z coniidérable. Quand j'ai jctié d.ns l'ea-j des
coque que ces infcftes -e s'étoicnL faites qu-; depuis
peu de jouis, dits ont été à fo.i.i ; mais qti.in' j'y
ai jefé dt plus vieilles coque» , ce Is qui rtrifer-
niotnt lies nymph s , elles ont fu:nat;é , elles
étoier'.t devenues plus légères que l'eau, de pLis pe-
famcs q. ■"elles avo ent été auparavant. L- froid re-
tar^c e! corc beaucoup plus q e l'hiimi ù é !es ;.■ ê res
mctamor hofcs ; car il en cfl: des Vers de la viande
com.-ne d.-s Ch-îriJc. Ceux qui ne fe metccnt en
roq jc qu'à la fin cie l'automne ne devie^ nent Mou-
ches qu'.,prfcS que h rude faif n eft f afi'ée. D -là X
Aiit que les thangcn eus qui le font jo :r;.ellenient
da.-.s des Vers de la niê-ie efpècc , qui fe font mis
en coqnc , ne font p.:s to ijouis . OJ plutôt l'oiit rare-
ment les mêmes. M.ns [our donner au moins une
idée de 1 ordre dans lequel Us fc font , je va s rap-
p rter les obfervacicns que j'ai faites lur des Vêts
qui , étant entrés en ttrre le ii Avril , re pavu-cnt
MoJch;;s quel? \6 Mai, le temp- ayant toujouis
«^té afitz froid pour la fa fon. Les Vers (c transfor-
mèrent en coque le %6\ Se k 17 Avril, je trouvai l'in-
(erte en f-rm • de b -ule alongéc , & je ne pouvo's
lui Jéc uvrir aucune des parries de la rympLe. ?»îi'is
U 50 Avril. j'ouvris des coques dans kfque les l'in-
(edle av jit déjà des jambes aulfi lorgacs q le le tiers
du co:psj j'ouvris cependant d'autres coqu.s donc les
MOU
infedles avaient les jambes plus courtes. Le bout an-
térieur de chacun de ces infeites avoir un- cavité
da s liq-ielle é;oiept enciie les t ges ies crochets Sc
du *ari. Les inicélei tirés de leur ,or;sle iSc le j
de Mai n'dvnient p. us ie cavité à leur partie anté-
rieure, la tête s'étoit élevée, les tig s des crochet»
& du dard étoierit apliquées contre la c-il tte da
bo.ir antérieur de l.i coque, éi y étaient colée'.
Alors l'infcde aïoit dé]à la figure de ny.ni'he , au
lieu qu'avant que de mont er U tête il fembie une
nym he tro quée ; la trompe éroi d:^ à ilongée. Les
nymphes m fe 1 décoive-t le 4 M.i avjicnt e cors
une tr. mpe mieux formée ; fo boet paroisfo t le-
f ndu , parce que les lèvres étoicu- devenaes fenfi-
b.es. Les contours des y ux à réfe.ux étoieat
bi-n marqués ; mai< on démêloir allez que celles des
parùi-s de la té e, qu'on v yoi , n'âoic.n vaes au -u
travers d'un, e -veiop^e faite d'une eau mi ce. S\,i
cru bien diftiigau- de l'eau dans l'intéiieur de l'en-
veloppe d'vne desai'es ; i fembl ut que l'dile n^geoit
dins ;ette iiqucur. Sur fiï nymphes que j'oblervai le
; ^ai , je vis les a::tenncs eu pjlet e p il'm itique ,
q e je n'avo-s pas encore vues diiliude rent 5 eliei
parollfoient encore fuis une membanc qui (erv. it
d'cuvtlnppc à la tète. Cette membrane étoitd: enue
plu^ fer>fil,le , quoique rlus tra fparente , peut-êr e
pi-ce quMle étoit pu. foui vée. Les jambe; s'étaient
a'ongées; m lis il efl à lemarquer que iorfqu' lies
croient couitcs, elles feaibl.ùenc comme giai^ées ,
c;mnit faites de grai: s mis bout à boit , & que dans
(a dernière obfervation le g a. né avoit prefque d f-
paru. Si ee gr 'iné eft produit pâ'- un- ef^vèce He pi f-
lement des jambes , il doit s'évanouir 1 > fquc les j m-
bes s'rtendcn:. Le 6 d: Mai, je ne dillr j^uauiende
plus fur 'e nyaiphes, que ce que j'y avois trouvé le
jc>'jr prëcédenr. Mais le 7 je co nmençai à v ir çi
yeux iilTe. firl; d;rrière de li tête de qn.clques n m-
phcs. Sar les u es ils fembloien léu is dans u-re
maire, & (ur les aunes ils étoicnt ecanés co n v.e
ils le doivent ê e. Le plis p;rand ds hing?^-
nic'is que ni'off.it le même jo r , fut da'S les
y Ui à réfeau , qui -.voient p is u e t inte d^" cou-
lear de ch:ir ; cd tout le rcfte éioii: cnco t d'u^ très.
grand blanc. Le 8 Mai , tes yeox à ré'cu .!es nym-
phes étoie't 'evenusplusroug ât e . Lej, lesmè les
yeux d.s nymphes tir.es d , leurs coque, ivoient
eicore une cou eu plus haute , & le yeux lilfes com-
me çoient à fe colorer. Le i o Mat, le rouge des -y ui
à réleau étot devenu ulus .once, & les ytiii lifl s
avoient lougi; 01 trouvait e 'core fur les ' ijmates
de que qies nymphes, deS tiachées du V-r qai y te-
naient. Le II, les poils pa oiifoient fyr la p up^it des
nymphes; ils et nent p f ft)ue .oirs (ut q cique -unes,
a fur r.;utrcs d'un châtain clair. Les p! s gros oeï
po Is ferabloielit de g olTes fih es qui av jie t du re-
lief !ur 'a peau qui fert d'enveloppe comiuaue; m lis
ils é, oient lée Icment (ous cette peau , puilqu- je li
pauwois frotter fans es déranger aucunement. I! n'cft
pàs à cro.re qjc ct$ poils ai;ût et» fo mes , ou qu'ils
aient
MO U
aient prU tout Icu- -cj.o'lTcmeiiç i'un joar à l'autre ;
nia.s i!î -.le commcncercn: à èti-.- v;i!bles <;ue quind
iU cutciit pri' une couleur difix'ren-e ^e celle (?es par-
ties qui 1-s cnnvuoieuc. Le ii, tou« les poils des
nymphes éroicr.t encore m'cux marquée, plus co'crîs,
& t >us l'i'rociit. Les jambes qui avoi nt fait t.i'it
leur chcmi-i étojsnt dev.nues gr f.s. Les lèvres de la
tro:npe étoicnt plus que gri'es , p cfqne iwires. Les
ai-tennes conini'.-içoi'nt à fc color r , enfin rouce>
ks parties de la Mi.uche î'oicnt «ilo s trè'-cl'fliniîes.
Les dcr.icrs jni s , ''c 13 , le 14 & !« ij , '••'onrplus
en de clîa:i'j;e;nc s n .tabl-<. a m' fFiir. Les paires
nV.voicnt b.'foi c|!: H achève de prendre de la fon-
i!:-<iiic^. L'ii-.tVfte n'avoi pi. s bcfon que de le for-
tifier ,p.iir être en >'tat de le ti erJ-- fa coqyc. L'état
de foibl'.lT; dans lequel il rcftejufqa'à ceque ce mc-
menr (bit .:iî.z prè d'.;nivcv , elt fi grand que rou-es
les nymphes qiie j'ai tirées d.s coques la veiile du
jo.ir où les au:res fe lont t-.rées des leurs delks-
nièmes, & qu'eiks en !o :t fo'ttes Mouches, que
toutes les premières nymphes, dis-je , ttoicn ab-
folumcnt iucapaljles de mouv.-menc ; quelqje f^mes
& eut ères qu'elles fjiTent , on ne pouvoir 1 s décer-
miner à fe donner la plus légère agi'aion ; j'étois
terué de les c;oirs 'ourcs mortes, !k ;c r.'a' cré con-
vaincu qu'elles étoicnt vivante', que lo Iqu j'.i vu
fortir les Mouches , des coques que je n'avois point
ouver.-es. M-is lor[q'.:e j'ai ouvert Ij coque le jour
niê.ne où h deriiiè'e mécamorphofe dcvuu le faire ,
j'ai v.i q-,;e 'a iiyraplie le dsiaioi: ds mouveihcns,
donr nous allons parler.
=• Les nyiTiphe« dont nous avoni! vu les pirties
c\cé icuies le déveloj'per & te fjrtifi;r- ^/eu-i-pcu
d .i!S ce, coqne> faites de la pe,;u dj Ver , y lont
devenues de vericabl s Mouches , e r.maillotées dans
une mrmbrane fi mi:ice & fi rranfparence , qu'e! e
n'emj,>êche pis de cconnoîtrc les partes q l'eilc
couvre; les ai es femblenr pourtant c icorc i fo. mes,
parce qu'elles l'ont p'iiffes 6c comme empaquetées :
mais , ce qui paroic le plus manquer a chaque
nymphe , c tft d'ènc animée. Elle le devient en
que qu; forte , quand ft^s p-a-LicS o r acquis la
coiififtr xe qui leur cft né;e(raire ; elle dtvi.-i.r même
forte & i.ig ur.ufe, & a beloin de l'être. Q loique
la m m'irjne qui la revêt immédiatement , loir
tr.i:.ce , c'eft pourtant pour la ■ nymphe un g:and
ouvr..ge que de s en tirer, pjrce que cetce mem-
brau- tait >:ne enveloppe particulière , une cfpèce
d'étui à chacune des partit s extérieures ; car on fe
feroit une f-ji-ife idée de cette envclopp'- , fi on la
rcgird:;if comme une elpèce de fac ; elle a plus de
leLfembliinc: avec un gmd ; elle a aura t de cavi.és
part'ctliè:"S que la M uche a de parties <xtérieurcs.
C qui femb c exiger le plus de force , c'cd d'ouvrir
cette -oque que nou avons vu êtie épalifr-, folide Si
dure ; m;iis f^at a et préparé & i fpofé pour que h
IMo-uche e trouvât pa5 une léfirtùn e (upéiieure à '■
Cclie qu'elle ell capible de Viincre. Nous svous i
HiJi.Nat.lnfeihs. Tom. VU.
M O 0
777
d'Hingué deux foi-cs de coqueî , des coi'' -s en
fori'. e' d'oeufs , & de^ coq-es lo ;;ue^ c.ui ont !a
figure du Ver. Les Mouches ne foVtent p -s p-éct-
Drncnt de la mê': e w.v.v.hz des unes & des .m'reî
roque- , Se nocs uilons copimcrcer par voir cotn-
me t elles ("orient des p.emiù..-'.
5> C'-fl: conftammentpar le même bout de< coques
en for.lie d'ccufs , que rhaqur Mou he fort de la
fienne , pc.r celui où elt la rète , & où érott aujiara-
v.-int clic du Ver. Là t;,te de la Mouche n'.i pou tanc
été pourvue d'aucun i: ilrument propre à p.iccr une
gran le ouverture ; car !'ai-iu<l n:i d: la fompe cft
encore rrè -mol , & lor'qu'il cil: le plus ferme , il ne
p'-ut fuir; que des trous pre'que -mpcrreptible . Mais
la nature a donné à la Mouche un autre moyen d'a-
gir avec fuC'és contre le bo.it de la coque ; & ce
qui efl ercor- à remarquer , c'eft qoe qi;o! .ue le bouc
cont e lequel elle .-.oit agir pavoi;le auffi épais, a.ilTi
folide que le refte , il a été co ftruit de f çon qu'il
peut plus aifément être ouvett. Ce bo^ t, cette partie
que nous avons nommée la calotte , elt comme com-
p'^.fée de deux pièces , de deux demi-cah'tt s app i-
qiécs l'une contre l'autre. Ces deux demi -calcttei
p;uvent f icilement être détachées l'u'-e de l'autre, &
du rcfte de l.t coque : qu'une des deux" ait été déta-
chée , c'en c(1: a!:c-i p ur la Mouche, elle a uiiC
porte fL'ifil'ance pour ib.tir.
»3 Nous avons d-'jà f .it faire attcn'inn à deux ^or-
dons , à deux .;,rrêrcs , à dfiix petits te'icfs qui fc
trouvcn- l'ty deux des côtés de la c.viré dijmétra'e-
mer:t oppofés. Ces deux ancres fenible, oient être
dïîîinëes à rerfoicer la toque ; elles le fo: r au coil-
rrdrc à l'afï" ib'ir , S: c'e!'c de quo' il eft très-aifé de
co .vamcre. ;5i
rend '.ne coque entre le çotice
& li'-îd-x j par le bout t ppofé à ceh;i où font ce»
cordons , par le poftérieur , 5; qu'o-. ia prelle enfui'c
alTcz pour la brile' , les f ntes qui s'y feront , fconc
irrr'gulières , & les pièces qui fe dérjchennt le feronc
de r.-êm-. Si enfui: e on prefle 1- bout antérieur de
la coque avec les deux mêmes do gts , on s'appercc-
vra ailément , que Gns avoir em.loyé une prtfTion fi
f.-.rte que h p e.r.ilre, 01 oblige a ce bo t de s'cn-
ti'ouvrir, 8: qu'il s'entr'ouvrira tout du long de l'un
S: l'autre des cordons. Là les deux demi-cJor es fc
fJpar.J^'Vune de l'anfe , utrc d.s deux tombera ,
&: peut-être tombcroat-cllrs t<iut:s .leux ; au moins
ner.ftera-r il qu'à pouilcr légèrement -.vcc le doigt
c'-lle qui est dem urée ei piace , pour achever de la
détacher. Ainfi le bout ar. rérieur de h coqu-- iemble
fair de deux pièces , qui ne font que c. l-ei l'une
centre l'autte, & contre l'auncau a qui el.cs ticn-
» Un obfervi'eij'- qui vetit fuivre dans les coqi'es
fus les ; r: grès d Li nymphe, •'oit niéme profiter
de la f..ci:ité av.c liqnelk elles s'".iitr'ouvrcr:t parle
bout que nous venons d'indiquer ; d.n; toute coque
Fffff
778
MOU
qui fera devenne dure, il parviendra toujours, a
moyen J'unc pr.-^lTio j l<5gère , à mcrtrî la partie an-
tër cure de .'infcdc à découvert , 'ans 'c b cifci: , &
il en pouira o.iviir plus commodirner.t, & avec
moins Je rifquc , le refte de la citiue.
»5 Cliacu 'C de ces arrêtes fe trouve au-dcdus d un-
«les pri cipala^ traclidcs du V^r , c imir.e je l'ai fat
rcm.i cju-rr : aufli ctt-ce dans l'intérieur de Is co-jue ,
■»is à vi-: chicuac des ar •ête«, ou; lent appliquées les
tr, ciiécs , lorlque la ; ymphe s'en dé'ait ; il G.r it
donc nature' de pc fer c[iir. les tracht'es , p.ir 'eur prcl-
fion, C7ntribuent à fo mer ks deux relifs; m-ii'
alors il dcvroit y avoir dans '.i coque un crui , une
cannc'iive au delT us de chicun des rc icfs ; j'ai
cherché avec gri-.d foin ce cannelures ; n'ayant pu
parvenir à les trouver, ayant vu qu'au- -feifou-. d s
arrê es, c imm^- aireur;, tout éioi: très uni, j'ai étt
forcé 'abanJonuci une explciiti ju qui m'avo;t paru
très viaifembl.ib e , & que j'avois -n quelque forte
adoptée. Une autre plus vraie s'elt préfe ,téc lorfque
/ai ton'idéré les arrêtes avec une trè-fortc loupe ;
j'ai vu que tout du 'o i^ du miliej de chacune il lè-
gnoit u le icntc lécUc , tjuoiq'ic très-^tri,itc ; par
conféqucnt qu* cliaque aférc étoir compolée de de^ix
parties qui ne font qu'appliquées l'une contre l'autre
La fente q c j'ai appetçue n; pJnètre pas à la vérité
jufqucs da!is l'iiité'ieur de la coque , m'as apparcm-
m- nt qu'elle pé-ètre siTcx avant po.'r que la coqur
foi: pus foibl' "ù te trouve ccti- fc t-, qu- pa -
tout ail; urs. Des parti's de la peau qtn fe font plil-
fées quand le Vvr s'cft rarourci, ont ce couru à
f) mer l'a -tête , \r\ deux plis fe lout tOiichés fans le
col r l'un contre l'autre , 6: ont laitfé à leur bâte une
peau plus mine; que celle du tefte de la coque.
» Quoiqu'au racycn des deux arrêt.*» oulargu.tte»,
ou flutô: d Ic.irs d ux fentes, l.-s de i clortcs du
bout a ér.eur de a coqu'. pui'Tent être déta.héc. pir
une •jrciTi ii '.c.; d^ is;t qi.i eft iéiièrc p ur nou^ , on
ëpiou e pourtant u c réfiil.nce qui doit être confi-
dérablc rojr une ?'louJie ; on a p ine à magner
que la Mou--he puifT- fu rno ter cette réfilh ce , &
sûi'.ment o n'imagiueroit pa. comment e le la fur-
mon , puifque c'l.» avec de. pvtes qui femble .^
le. no.n> propres à ^gir, comme il le f-.ut ici , Se par
de- mou"emcns qu'on ne viùt point fai'c à ces pjràes
djns 'DUS le rute tem^'S de 'a •'ic de l'infeile ,fous
la fsrine de Mouche , ni dans ceux qui «ut pré-
cé es.
M La Mouche efi: renfemée de toutes parts loif-
qu'clle ttavai le à le meure fn liberté ; il eft pourta c
aifé de voir quels fmt les m yens dont clic fe fert
pour y parvenir, quand 0:1 l'oblervc d.i'^s les circon-
ftanccs où j'en ii obfcrvé pluiîrurs. S: où il fera aif':
d'en obf-iv I à qui ;n aura quclqu'e^yie. Ayant vu
fi-.rlir trois à «quatre Mouches de trois à quatre coques
paicillu a sclks dout il œc icAoit un graud nombre ,
MOU
&qaitontesaYoicntété faitcsà-p;uprèj«Ians leméme
jour, je détach.TJ les deux demi-calotte;, du bout an-
t'iieur d'une de ce- coques, & enfuite celles de pla-
ficurs autre?, pour voir en qn.-l écat t'ioiî la Mouche
qui y étoit contenue , fi elle pr. fit roit d: la po te
que je lui avois o -.verte , & u elle et it en état d'en
profiter; pcn.iatic q ic je te.nois entre mes doii^tj
la loqiic ouverte , je vis des mouvemens dan^ une
pa tie de la Mouche , où je ne me ferois pas attendu
..i'en \oir.
» Le crâ' e des Mca-he; cfl f..>lide . il eO fa\'. de
parties plus que cari;la<vnei,fes, & romme éc.ii'.leuft'^,
e:i un mot la figure de la tê e des Mouches , comme
la figutc de la tète des grands anin.jux, e(l conf.-
tante; cette flgue réluite ôc l'Liîrrtrblagc de parties
peu capables de cé^cr. Je fis ,'~nc G'-pris , & je dus
l'être, lorfqne je vis des Mou:hes qui gonfî.>tcRt &
qji contrafi'iierit leur tète a;:er.K;tiv?ment ; ! rfquc
jr vis que 1rs deux yeux à réfeau éc !?nt tantôt plus
écartés, & tau.ôt pli.s proche! l'un de l'autre , que la
Mouche avoit c( fin une tête tantôt p us <f o'ic &z
tantôt pi Ji p tite ; que U tête av >ic des mouve -iiens
de f.îlolic & de diaitoie. C': u'cli: pas le icul mou-
vement qu.- me montrèrent les têtes d'S Mouches ,
qji ét'-.ient ptêtcs à naître, & quMies mon rerouc
tojjours en pareil ras ; elles fembloient din'bnr eu
iullant , & '.ela lorfqu'-U-s fc go fl ic-.'t le pi <• , 'a-
longer en-devant. La partie antérieure & f ipérie; re
du crâne p:roîc feterm!..er pr^s de l'ori 'ki-. des an-
ter^i es. Là on peur voi- un petit cordo en ,irc,
dont la onca icé e'.i tournée »er< le d..v nt de la
tête ; en-dehors de eet arc ell une fente qui n' -ir feu-
iiule qu'a la loup . De cet ,n 'r. it la M.iuch p êts
i l'iî.re, & i-nêm- 1 'Monche O'iVelleme-.t uée, fJc
fo'tir une vtfiie bidU-h- ; elle port' fouvent I1 1 in ic
vo orne -ir cette veffie , qu'il g 1 ou furp:.fie c-iui
du rc e de 1 1 cte. L s ant.-.- ncs fo.ii, ;tt-chées a Iz
mein'> an- q' i fonne la vcllie , de foi-e qu'elles fo'^.t
alors rè - lr>ir ées d.^ y .ux i r-'fc u. Que qu.f is la
■"'ou he fi; entrer fut e cham'» cette v^iTu d'une
^ a dcur fi démef.i-é< , el'v la f 'it to'al.-.neni difpa-
loître , pour a mourer aufli gra de ou p'us g an de
.'an ' nft.mt luivjnt ; elle iui fit prendre f'ccelTî-
v>.r.ient d'tF'ien (S fiijU'-esiqueKiu. fois e le lui ionne
celle d' -ne forte de r.iif.-au alo gé ; mais e 1 e c fait
an niufeau bien difiF'.>rmc qu^nd c le l'arro'dt en
bo lie. Au bo t de ce niiif-an par îr im p'i, U!i petit
. nfonecme t qui m rqu ■ app ; emment l'endroit par
ecj'-iel il clt :i é q rnd i f ntre fous le cran*. Les
anten^ s font atta. hées p,ir->iela ce pi , le f.'nd de la
crvi é où cl'c ont dans 1 é:at orlinri c, & Inrfqi.ie
1 • M uchc les ient biiffées , s'élcve dans le cas que
TOUS confiné cns & prend do relief ; la Mi u.hc
g iiflc de même les menibra e'. , les ch^iirs qui îonc
a I origine de a troir.p' ; là on v.Dtt comme d,;:;; pe-
titts boules bla".chts. Dans les plus vi.i 1 s.lVlouclies
de i'efpèc? de ccl.es dont d s'jgit ici, 01 peut voir
un écbanti ion de U vcflte de granJcur dcnacfvuéc j
MOU
en prefTint la têx <3e la Mm-chc, on en ptnt faire
fortir liiic vclfic^lc. L'air cft la icule matière que la
Moudie naiflantc piiill • cmrl ijci p U' p od.i're un
lî grand go flcmcnt dans Ij.i f(';èc- de mufcau '•■'
dans toute ù tétc. N ils verrons fcknrôt .-<uflî que !e
fc (crt paici Icmcnr de 1' ir pour gorflir tout fon
ûot|'s. Enfin on ne faïuoit aflci aJ irer la f.tci i i
avec Int^ucl'-: Ix M. udie prête à njîric , ou no v.lk-
r.icrit i.éc , cliai^ge lu fi turc de fa tête , & combien
fubiiemeiit elle la ciianv'c.
" Dè<. (]u'o-i a vu f ire d' pareils m-fv-mn'î s 'a
tête d'une Mouche, un d.rvin,- fun'. fC' e à |U >i i a
ten lent ; on voit jiil-z TjUe la veific ck la lê: , ' n le
go fli ,t , pou/ll-nt !cs Jeux d^mi .alot'cs du hout de
la LO |U' , & .juc CCS Je jt û>.mi-calottes ne font p .s
en «ai de tenir 1 ng tmp c ntc d p-rc h effor's;
ai is o'>. n',i l'a' pe té ap orcniriient iju'i: y avoir \.ia
Rraps où ti M 3 I ;1j ■• avo t bcfoir, de pouvoir gOiifl.r
te cent u&u la tèic , & d; fdiic paroînc un tel
nulcaii.
•• Il luftîr à la Miviche qu'une des denx pièces du
bout de i.i coque to b-, la porte qui rrltc alors ou-
t'eice cftalT 7. grande pour la laifTer fortir; cependant
il y a des Mouch- de la mènic cfpèce qui font toiti-
bci Ici deux pic-es, leurs cftorts ont taotôt plul &.
tantôt nio.ns de fucaès , mus il> en ont toujours
aflcz.
w Enfin l'aftion de mwfeau en veflîc que la Mouche
«lantrc a o;s, &: qu'ei e ne f.Ti plus paroître du reftc
de la vie , te l'.iVon de la tête qui le gonfle , vien-
droient à boui le l'ii monte: de plus grand::s lélif-
taeces que telles que U coque oppofc, s'il en étoit
bcfoin , & il Cil eft bcfoii pour certaines M uchts.
Nous avo s décrit une petite & très jolie Mouche qui
fient d'im ver. U croît dans les galles du chardon
héniarroiial. C'eft dans cette g»lle , clofe de toutes
p;irts , que le Ver fc transforme, qu'il !c fiit de fa
peau une coque en forme d'oeuf, dans laquelle il le
change en v.y n; hc. Q atid cette rymphe p.^tTe i l'é-
tat rie Mouche , la moindre paitic du travail qu'elle
a à faire cfl d'ou/iit fa coque ; clic fi trouve djiis
Buc féconde prilon plus difficile l forcvr que la iTc-
inièic ; il fau; qu'elle brifc ic lou'èvc pluheurs fibres
de la g,i e, q'ii t'cn'icnt bien autrement eiifciuble
qu- les deux d rai calote» ne tien; cnt à la coque;
elle n'a c-pendant, pour en venir à bout , qu; le
go flement de fa tête Se de (on nuifeau : r'cll ai'IIi
poar c"c un très-g; and ouvrage , & qnequefois nop
grand, fur-iout qua-d U galle s'cft deliécliée , 5c que
les libres fo t devenues rrop roiJes & trop du.ts.
Aulfi ai- je vu fluûeurs oe ces Mouches périr après
avoir dlongé eiumufeau; <i-' gonflé l;u! têtcuncinfi ité
defois vc.danr un; journée toute entière , fans avoir
pu léuili'aaszgrandiralfex i". uvertH e qu'elles avoient
f .itc elles avaient eu le malheur de trouve r des Sbies
tïop bien liées , trop duies, & qui s'éioicnt tiup dcf-
MOU
77?
fécliéeJchcz tr.oi, où les jralles avoient ^t^ dans deg
poudrers tenus eu un ieufcc pendant pltificnts «ois.
Les gril es du même chaid m , qui rcRenr dan', la
canipngae , for.r attendries par U pluie ir à de;n'-
pourr;Cs , peut être lo.fqu . les Mo xHcn doivcn' eu
lort.r. Plufieurs de ces niêmcs Mouches font cepen-
d^int (oitics heureufemcr.t chez, moi de g.^lles dcf-
f.chées.
» Quoique la Mouche fe fervc iiti!»njen' de 'a fa-
culté qn'elic a de f^onfl't & d .«.longe l-i lèf d.ins
l'influnt qu'elle veut ouvii' f.'. coque , il n'y a pour-
tant pa': apparence que cer-e fjcuké lui ait ë.é jccor-
d'e pour cette feule fin. Des Mouches que j'a. tirées
de leui coque, ont co!iti''.ué de f-ii'e prendra- a leur
tète , alternativement , plus Se mo ns de volume ,
pendant un temps Lien plus long que elui qui leur
eft nécciraire pour s'ouvrir unf port , &: dans un
remps où elles n'avoicnt point bcfoin de fc l'ouv.iir.
Ou pourroit diie que la machine étoit mon'ée pour
le mouvoi de la lone dans le temp-. où l.i Mouche
avoir befoin de l.i faire agir pour fc mettre en liberté;
mais £ e le u'étoit montée que pour cette fi i ^ des
mouvcmcns d'une fi longue durée lui feioieiu iau-
tiles. Il eft vraifemblable que ce; grands mouvemens
de la tète font encore néc^llaircs pour meinx en ;ea
toutes les pairies cel'infede, fc fur-tout les liq.K-i''<;,
p.^ ur dét. rmiuer ccîies-ci à circuler avec une vïtclTc
plus grande que celle quelles <v ient auparavant, Sc
peut être à élargir des v^illeaux trop pcits ; ce qui
le prouve , c'.-ft que j'ai vu pluficurs Mouches qui ,
après être nées , fan', que j'cuflc av.\ncd Kui naiflance,
continuèrent encore à faiie jouer leur mufc^u ta
veflîe.
» Au rcftc , dès que U Mouche a forcé une des
demi-calottkS , ou les deux calottes , dès qu'elc a
ouvert à moitié ou en entier le bout de fa coque, elle
préfcntc fa tétc à l'ouvcrtutc ; elle l'avance cnfuite
en - dehors, & bientôt même elle fait fornr une paitie
de Ion corccLt. Ses anneaux lui aident plus alors
pour fort r que f.s jambes , qui font encore empa-
quetées. Tout ic covcelct n'cft pas long-temi>s à pa-
roîtie, & lorfqu'U fc tiouvc eu entier par-delà le»
bords de la coque, les jambes achèvent '-e fe tirer de
kur enviloppc; la Mouche mu d'»borJ les dcur
premières hors de l.i coqus ^ & f^nfiritc les quatre
autres. Dès que les prcniièrts j imbcs font forties,
tout ce qu'il y a de plu-, difficile à faite eft: fur, la
Mouche s'en fctt pour fc tiier en av nt ; & pour
ach;ver d- dégager f s autres jambes , & fon coips,
clic laiffc en anièrc la peau mince & bluich: qui lui
fcrvoit d'enveloppe , & les traché.s qui appartenoient
rant aux ttigmates poftéricurs qu'aux aniérieu s. Les
Itigmatcs, tant polléiieurs qu'an'éiicuis , fonr collés
contre la coqu- , ch icun eft uni à fa ttachée ; d.ià
il arrive ntccifaircment que lorfqiie la nymphe
avance, les vieilles trachées, ou leurs dépouilles, font
teteaucs pat les ftiematc-.
Ffffft
78o
MOU
La Tvlouche qui vient de naître efV encore très-
différente de ce c]ii'c!le fera bientôt : cette Mouche
(ji doit cr-e bl. ne c'a .-lors giifàtre , & encore ne
i'elt-c le (]i!e puce qu'elle a des poils noiis ; car le
iind de 1- coiiliur de Ion corctlet , de Ion corps, &
n;èmedc ies.jan-.bes, eft blaac ou blanchâtre; mais
peu a p.u te bbnc s'iiltèic de f.;çon qu'en moins de
d ux ou trois heures toutes les p,i-ies d. viennent
auffi colorées, ai.lli bleues qu'. lies L fiiont pe danc
le reUc de la vie de i',nl'e&. To'je .:cbeve en même {
ten-ps de juêndrc C->nlil'lance , les anncôux, le cor- 1
cclec & :es idmbes s'dffeimilienr ; ces diffireiitcs par- \
tics, qui ne lembY.Je; t d'abord qtie niembraneufts, de- 'i
viennent . lus que ;,!r'ii.\^ineuÛT., conirae écaiileufes; \
de fi grands cluiigemciis le lonc c'
court.
temps
• K Ce n'crc pas feiilcinent par fa couleur & par. fa
co; uftance que la Mo'jdie, qui vient de p..voître au
JOUI, difi''rc lie te qu'elle doit être t{an' la-fuire ; on
ne Itu voit alois que des moignons d'aile';, & fi
co'iits, qu'on ne croiroit pas que de tels moic-nons
pui/îcn: j.,mais devenir les 2;randes ailes qui uf fou-
tien îionr dan^ l'c'ir , & qei là lorteront par-tout où
tUe V- udia aller. Rld-: qu'on l'ohfervc , & on Verra
fcs cfpèces de inci^ne^n'. s'étendre , ou Jcur verra
prendre la fig re d'un ■.-.i2,x..g 'Crmpolé d'u ■ l-,;<;-
g and noinb'C ue zigzag- fembabies, appliqués' leS
un': contre les :utreç ; ceux-ci' font es i iis de l'aile.
E-iîii p2u a pcj cette petre malle s'a'onuc & fc dé-
ve'.o;)p ; foi:v nt le développvmtnr eU plus de trois
fceuv ; à le faire , queltjiiefois il eft f^it beaucoup
plus vite. lV'a:s :,ou> ne non arretoons pas à cïpli-
que: coinm-nt fes ailes fi i.iccouicses , lî pliilees,
parvie nenr a acquéiir dé rétenduc!,'à devenir p'iailes ;
ce que i ons ,,vo>^', dît ailleurs-du dvcloppeme t des
MOU
unes dans les autres , s'écaitent les unes des autres,
la capacité du ventte augmente , & le corps paioît
plus grand. Nous ,i"ons dé)à pa;lé de ce ehénouitne
à l'cccalion des Mouches des Vers mangeurs de
Puccr^-.ns, nous en avons expiqué la caule , qui eft
la même qui donne un ac roiiicinent (i fub t au vo-
lume du corps de toutes les Mouches no' vcUement
nées ; l'air qu'elles coniHienceut à reffirer , 3C
qu'elles rclp.rent en gran e quantité, eft ici le p in-
cipai agent ; l'air qui s'introduit dans la c pacue du
corps le gonfle. J'en ai eu des preuves toutes les ibis
que je l'ai voulu ùir le champ; l'ai tendu les ce'tps
de pliifieurs de nosg'oîlcs Mouches bleues aulT; petits
ou ils l'ét ient une demi heure auparavaiir, & cela
en les perçar.t avec une épingle; l'air en fortuit fur le
champ avec bruit.
5» D'ailleurs le mouvement des liqueur?, qui de-
vient plus prompt , & qui agit conti r. des parties en-
0 ire molles & capables de céder , fa:t fur la plupart
d_" ce ks qui compofent l'.nfetîle qu:lque chofe d'é-
quivalent a ce.qu il fait fur es aii s. L- s mouvenur.s
de dilatation Se de conu-adliondu ciâ c; , fi unies pour
ouwir ia coque, fervent auûi apparemment à f^irs
prendre au crâne même, encore fi.xiblc , i'cxtiaccion
qu ii doit avoir.
Mais , je le répè-'e , l'air eft le pincipa
agent
nt de
des P,ipi,!t;ns eft fclU
de
quC' nou.
pourrie ns lirc ce celui des aile- des Môi;chc!
fi on compare les pis des ailes des Mouches avec
ceux des ailes des paiMllons, on remarquera qu'ils
font difiéremnier.t uifpoféj.
» Piefqu'nu(Ti-tôt que la \?oU';hf f'eft tiiée de fa
coque, cjle jette rjueljU' s eïcrémen'- d'un tfris blan-
châfe & idc c-niîlrance de b'iUilliei Dès i'inffa't de
ùi ra-fl'.rce, elle pa'rojt grc/re , par rapport à la Ci-
pacité de la coque dans laquelle elle étoit contenue
auparavant ; cUe fenible cep nd.iit beaucoup pins
petite enccre que la iVouehe à Ijqucl e elle doit' fa
n.îi"lfance. Quand on iait que les inf dccs n'ont plus
à croître, ap è? leur dernière mét.-moiphcfe , on cfl:
poité a penfer cpie la Mouch-e rouveilemeiir née a
déjéiiéré ; mais on eft bien ôt dérrompë ; in n'eft
pas long-temps à voir augmenter fe- dim-. nfions en'
tous fens, & à la voir même devenir plus groflc que
ne le font; les Mouch'cs de fon efpèce. Cct'accroilfe-
ment fubit n'eft pourtant pas un accicilTemenr plus
réel que celui des ailes ; les parties trop rapprochées
ks u.ies des autres j emboîtées , pour ainfi dire , les
employé par a NiouJie pour le dtvei^pp.
toutes l'es pa tits ; je fais même allei tcnt ; de croire
qu'il a betom d être intr. dtiit jul'que dans les ailes ,
pour Ls obliger de le déplier. Ce qui me condi;it a le
foupçonner , c'eft que j'ai vu quelquefi is 1 l'.ar vjui
avoit péiutré tn trop giande quantité dans 'aile
d'urie //louche ; l'aile, alors dcvci ue très-ée.iille ,
reliembloit a une j ente ctu^he d écume de I..Vw)i j
l'airC dV„it une efp ce e h J. ■ Ji a'.iiV. C. t . ; m a
appris de plus quci'ale u'u'ie Mouche, tou e nin ce
quelle nou paio:t , elt ciiinpotte de deux i..tai-
br.ines qui peuven étie fépa:ées , quoique de les fé-
parcr fou- une opération q-.ii turp.j'.e notre aditlfe.
La in.cme aiiç que j'avois ob ervéc pleai : de bulles
d'air. feraiiLul^s a celles du fivon, eft .jutlneclois
devenue U'.e efpèce de :fa; d une éfallf-ur le..libk ,
de plus d'une l'gne en certains eucroits. i.'.dr , qui
avoit continué de s'y in vodui e a| rès la fo m.ition
des bulUs, avoit achevé de féparer les deux mem-
branes dont l'aile eft compofée, d'en tcmprc ti^us les
liens.Mal^ ce qui m'a paru encore plus iingulier,
c'cft d'.iA-oir vu une telle aile revenu- en moii.s de
v:ngt- quatre heures à fon ép.iilieur natatcUe. Nous
ne 'iiiéririons 1 as auflî aifém.nc, i-itm-- avec le fc-
cou s de la Médecine .d'une hydvopiiîe tympauite,
ou d'un emphysème , que 1 aile de la Mouche avo'.C
été guérie de ion bydropifie d'air «.
Prcfque toute* les Mouches ont un g' ût qui leur
eft commun; s'il y en a quelques-unes tp.ii cherchent
le fang , dont les aut.es ne fc foucicut pas, clks
MOU
aiment , comme celles qui ne fout pas fiRgninaii«5 ,
les liqueurs t'ucrces ou mielieuCes. ToutCa vont cKer-
che r fur ks p antes de ces io't'S de iiqueurs , o;i
des fu'jlljncesanalo^^ues. 11 n'eu clt point à qui on pré-
fente du Gicrc , qui ne pi;iaUl:r,: l'aimer. Qu'on i:.i-
rite, penJu!!C de bea x jours d'aucomn; , à coufi-
dércr uu mur ti'.piifé de lierre eu fleur , & éclai'é du
foleil , ou V pourrd. diftingu^r cent diffirentes i.fpèccs
de Mouches qui y prennent lear nourriture , & qu'on
aura vues fucceîlîv.= raent eu d'autres tem.s fut un
très-grijnd nOiTibre d'aurres cfpèces de flsuis. Cette
rcifemblunce de goût devienr (îngulière , quand o.i
fdu que ces dilFjf.nres efpè;es de MoucLes our eré
auparavant dts larv.s Ae diftér<:ates efj-èccs, qui
avcient des g iîts tès-difFére s; ca.- les unes ne v -
vc':t que di ruatièies végétales, les autirs que de
mutièifs a'..i.iiales, £c l;s autres que de niati^rcs qu'on
peut appj'J^r parties végétj'es à: part.es auiuiaLs.
Il y a lin grand nombre de ces larves qui ne fc
nouuiill-iu que de m.i:iè:cs animiles , quoiqu'e les
fcier.t fouvent difficile' à difting.ier les i. es des ju-
ttes , paice q^'c.Uî ont des figures alî^ez feii,blab!es ,
ou qu'e.l-S lonr , p^îur l'o, di-aire , de la même
couleur. Mai'^: les différences conlirantes & lenli
blés , qui s'obfcrvcnt entr- les Mouches dan-, Icf-
puelles des larves carnacieres Te font me anior-
pboL-'CS , prouvent iucotiteftab'emeut que malgré
u ic alliz grande relTemblance ces larves font d'ci-
pèce, diffi-r ntcs. Les goûts pcuverc leuls a;dcr à
faire diding ;er plufKurs de cell\:s qui d'.ffèient en cf
p ces. Les unes n'ai'i.enr que ks chaiis , ou les ii-
qucu.s des an'ni, iix vivans , & ies autres n'aiment
que .es cluiis ues .aiunaux mores.
« On e trouve j-oint , dit Rcaumur, de vcr.s des
g oîlcs Vîouches bleues d. la v.diide fur les Bœjf, ,
îbi ies Moutons, furies Cochons vivans , &c. l'érac
lie ces gra ds .inim.iux Ccroit déplorable fi les Mou-
che hilio e tfur euxl:i;rsœuf-;p. nd-int qu'ils vivent^
comme cl'es les y làilTcnr lo; (qu'ils fo; t morts.
Q l'on ne croie ras que c'til j^arce que la chuir de
ces ..nim ,ux eil défcr lue par leurkine, ou par leurs
pils : ii celaécoit, les Mouches profiteroient des
c:rc(.>n(ljn:es tiù la pe ,u fe trouve a découvert , clLs
feroient leu s œufs fur les endroits dont la laine ou
les pnils au oient été a.-raché.^. Qu'on ne penfe pas
euSu qu? 1.1 peau feule défende alfez les chairs,
qu'elle cft trOj> dure pot
chets J.i ver nnillant ; la
Pigeo 1^ vivins, fnt pus tendres que ccrt-ius en-
droits de 1 ; chair d'un Eccuf . ou d'U'i Mouton , qui
lîc vienne, t que d être tué;. , & les Poulets & ks Pi-
geons vivans ne font point fujcts à être rongés par
les vers. L'Au.eur de la Nature femble n'pivoir pas
voulu que certaines efp^cesd'in.fecle trop féconds^
uff uit le nourrir de la chair des grands animaux qui
MOU
78:
ju'clle cft trOj> dure pour être cnt.'mée par le^ cro-
ipeau d'un Pou et, celle d'un
bnr en vi-. Il m'a paru
■uxde
affu:
quelques expéiie.accs, 5c voici les deux que j'ai faites.
Sl qui me paroiffciît fuffie. Je plumai la cuifTe d'un
jeune Pig. on bien dodu; fur cette cuiife plumée j'ap-
p.iquai un morceau de Pio:uf trcs-miûce , & dont un
des ;ôtés faurmillDst de vers nés depuis viagt-quarrc
ou trcnte-fix heures , & je l'appliquai par le'coTé qui
en foarmii'oit îc plus; àpeiaccc morceau de viande
cût-il pu d' nner affcz de nourrifire à tant de vers
;.e.nda t quelques heures, mais je les avoi' nis a
mime d'u;.e chair plu-- déli.ute , puifqn'ils éio-ent
entre k motcea'-i de Eccuf & la cuille du Pigeon. J'eus
foin d.- co,-.tC!-.ir le morceau de viande avec de la
gaz-, qui l'ar'èroit fan le gêner , S: j- mis k Pigeon
l'.crs d ét-t de fe donne aucun mouvement, en Id
liant ks ailes & les j anbes.. Les vers ne fareiit pas
long-t-.mps à me montra- que je le< avois play-s où
ils n'aimoient pas à être ; la plupart fe tivèr.-rt !;s
uns après les autres de delf.ius k m tceau de Birnf ,
il n'y en rcfla que quelquJS-uns qui^y pérircn: ; J<c
jrobableraent cetirla ne périrv-nt que par la ch.deut
qu ils avi.i-nt foufferte , dont le degré étoit ûipé.ieur
à celui qu'ils peuvent fouteuir.
" Je fis une féconde expérience fur le même Pi-
gf:op. ; j'cnl;vai !<■ peau de fa cuilL' , je découvris Ca
clnir. Se j'appliquai immédiatement dellus le côté
d'un aut'c mo.ceau de Eœuf pi .in .de ve.s.; j- Ss,
mè.ne p. ffcr phifiîurs vers er-trç, la peau foulcvée du
l'i .» -on & la chair. Tous ces derniers vers f- trouvè-
rent encore plus ma! à leur iife que i; s premiers,
peu parvinrent à fc li'er de deflus la chau" du Pigeon
rous le; aitr^s y rellèren: Se y. f'.acnr privés de la vie
en moins ti' une heuie. Un degré de chakur, que
nous verrons ailkurc être néceilaire à ceriaines cf-
pèces de vers qui , d '.ns rinllitution de la Natu'e ,
doivent vivre dans l'i t r eur des animaux vivans ^
eft donc funcfte aux cfpèces de vers auxquels la Na-
lur; a afllgn! pour aliaiens ks chairs des animaux
morts. S; on nous rapporte des obfetvations Je p.'aies
mal panfrcs , où on a trouvé des vers , c'clt peut-
être que ks chairs de ces plaies étoicnt devenues des
chairs mo-tes , & qui n'avoienc plus la ch leur pro-
pre aux cJiairsani;n{eç , ou que les verséioient d'une
efpècc d:ffcreuce de cehes des ver;, dout nous par-
Ions.
» Il femble que pour déterminer certaines M.'B-
diei; à kilîer Icursœufs fur de la vianle, ce ne foie
piS affcz d'en mi.:t'e à leur difpofition , qu'il faille
que cette chair foit corrompue jiifqu'à un certain
P'iint , ou qu'elle foie d'une certai:)e efpicc. Des
Mouches donr le coip & le corcikt font d'un vert
doré , font communes dans nos j -rdins, & on les voit
même dans nos appartem.cns ; j'ai fouvent pris des
femeiks de cette cfpèce qui avoi nr le ventre très-
renflé , & qui paroilf uent prêtes à faire leurs œufs ,
cep.rd int eile n'en ont jamais fai' dans les po d iers
r ù j - l';s ai renfermées dvitc de la chair foit de Bœuf,
f)it dj Veau, Soie de Mouron , qu'on venoit de
prendre à U cuiline. Les tcntativei que j'avois faites
78i
MOU
pour avoir les Moiichîs en (jutOioii fous leur pre-
mière forme , four celic de vcs , ne m'ont jamais
rérlTî ; & il eft ai ivé cju'.iyant fait ôtcr rie dclilis
des caJavrcs de chiens morts à la cimparne, des
yers dont ils fourmiUoient , & les ayant uirurte rcii-
feiii-ës dans des pomlrlcrs avec de la terre, ces ver
font cntris dsns cette terre , ib s'y font métamor-
phofc-s e 1 coque , & une Wouchc d'un vert doré ell
îortic par la fuite d: chaque coque. Je ne ve 'X pas
dire ccqcridant que la chair des cadEvies de chien
foit la feule qfii convienne à ces fortes de vers , mais
je fuis air,'! dilpofé à penfer qu'il leur faut de la
chïii qui commence à fe corrompre.
>. Plulieurs cfpèccs de retî de Mouches fe trou-
yen: bi.n de diftérentcs (oires de chairs pouiri's ;
c'cft ce qu'il eft inutile de vérifier par de nouvel ts
expériences, apiès celles que Rédi en a fa. tes , &
qu'il a variées au-delà de ce qu'il eût été ntcelTaire ,
s'il n'eût eu qu'à prouver c; fait. li a eipofé k l'air,
foit dan. l- même temps , foit dans des temps difFé-
ren» , un grand uombre de boîtes fans couvercles .
dans chacun: defciuellcs il a mit un morceau de ch^ir,
tantôt crue & tantôt cuite , pour invi er les Mouche ;
à venir faire leurs œuf; dcflu^. L'énursiérat on com-
plerte des forte- de chairs, qu'il leur a ainfi offertes,
fcroit longue. Non- feulement il a mis dans les boires
des morccaui de chair de différcns quadrupèdes com-
muns, comme de celle de Taureau, de Veau, de
Cheval , de Buflc , d'Ane , de Daim , Sec. Il a mis
de la chair de quadrupède^; plus larcs , que la ména-
gerie du Grand-Dac Ini fûurniffoit apparem.tient ,
comme de Lion & de Tigre ; il y a rais aolil des
mo ce^ui de chair de plus petits quadrupèdes, comme
de ccll: d'A2.ncau , de Chevreau , de Lièvre , de
Lapin, de l^aupe , &c. Il a de même ofFeit aux
Mouches des chairs de difFéren»oifeaux , de celle de
Poule, de Coq-d'Indc , de Caille , de Moincai! ,
d'Hirondelle, i:c. Il a encore cxpolé a l'air & à la
pourriture des chairs de difïérens poi;fons , foit de
mtr , foit de rivière , de celle du PoilTon à épéc , de
celle de Thon , d'Anguille , de Brocher , Sec. Enfin
ii y a cipofé des chairs de ref.tilcs , telles que da
chairs de ferpent. Sur tant de difFéccntes fortes de
thairs pourries il n'a vu paroître qoe quatre efpèces
d: vers qui fe font transformées en aurant d'eipèccs
éc Mouches. Les qu.>trc erpèccs de vers font nées. Si
ont cru jufqu't leur tranrformati n fur des morceaui
de chair d' plulieurs cfprces différentes , & d'autres
niorcea'JX de chair n'ont fervj à Bouirir que tr«is , ou
que diiix, ou même qu'une feule cQèce de ver , &
cela indiiFé enaiicnt ,(elon csu'il étoit arrivé que pi
ou moins d'efpèces de Mouches avoient dépoié lei
«ufs (ur la même viaude.
• dépoié leurs
« On tireroit une conféquence trop générale des
faits que nout venons de rapporter , fi on en conclucit
que toute chair pourrie t(t bonne pour Jcj vers car-
Riiciers, qui fe ujRsfotjncnt ca Moycbçi. Les uns
MOU
veulent des chairs groffièr^s , & les autrei en veufenï
de délicates. Il m'ell airivé plu/i-urs fois , ;iprès cer-
taines expériences tcnécs fur dirs ruches d'/ibcil'L-s ,
d'avoir afJez. d^. ces Mouches rao tes pour en emplir
en pjitic des poudtic'rs que je lailL-is décoi.v--rts j ja-
mais les gtoiics Mouchîs bleues n? f 'Ut v.nr.es pon-
dre dans ces poudiiers, ce qu'elles i.'eulfc t pas man-
qu dv" ùire s'il y eût eu dcdai s quc'quc vi..nd>: or-
•iinare. M^is d'autrts Mouches plus petites y oni
fa:t conflammcnt leurs ocnfs , & l^s y '">nt f.dt > a
grand nombre. Les vers qui en font fort ; le font
nourris , jufqu'a leur m.ttamori-hof;, -^ 1 1 chair dcj
Abeilles pourries , & par îi fuite ils font de cnus de
petites Mouches pareilles à ccll. s à qui iL dcvo.ent
la na iTa. ce ».
Relativement à ces M uches blcu'sd- 'i vii^d-,
nous citer, ns encore un pafTagc de D:: Gccr. ^ FJlcs
ont , d t-il , l'odorît très- fin , fentant I.s cacUvr- s lic
fort loin , comme j'en ai eu la preuve , ; y.i- 1 r'Ké
dins mon cabinet , dont les fenv't-es étoïc- r ouvertes
un Plong:«îi tué la veille , 6c qui n'cxcitoic encore
aucur.c maiivaif; o;eur ; cependant je vis bieniôc
airircr ph fieurs de ces Mouches qui , envolant, fe
pofeicnt fur l'oifcau , S: \t parccuturent p/.r-tout
pour chercher un endroit convenable peur y dépofer
Icus oeufs, & ce qu'il y eue de fingu'icr , c'eft
qu'elles pondirent ces même? œufs non p.is fur le
ccrps trop bifn couvert de plumes, îc que lei jeune»
larves auroient eu de la peine à pénétrer, m.iis dan»
k bec de l'oifeau , en y introduifanr leur tarière , fans
doute pour donn-r aux larves la faciliré de pafl'cr di-
reiflement de-la dans les vifcètcs de l'animal pour les
ro.- ger .-.
Les larves des Mouches dcftinécs à fe nourrit de
matières animales ouvégéales, ou de matières rJéji
digérées eu partie par d'aurres animaux, n'«i.t ticix
de (.rope à s'attirer notre attent o i par leurs pro-
cédés , pas plus que par leur figure , pour laquelle
on e(t ..flcx difpolé a avoir de l'aveifi n. O.i voit plut
volontiers ces mêmes infeftes fous leur dernière
forme, lorfque d'animaux a'Tcz burds, gluans , Ce
qui nous fcmb cnt nul-propres, ils font dcv . lu; de»
animaux propres, ailés 4; agiles ; toutes ces larves
doivent fe faite ce leur prcpte peau une coque dans
laquelle elles fubiffent leurs d ff'érentcs niéiamor-
fhofcs, de la même manière qu'il a et: cxp iqué pat
rapport aux larves de !a Moucne b'.'ue d: la viande ;
aulfi n'en voit-on aucune fe défaire d'une dépouille
avant le temps de fa première ta sformation ; il ne
leur arrive poinr, comme aux Chenilles, de chjn;5ct
pluficuvs fois de peau ; la leur a bcftin d''*trc éfa ffc
l'rfqj'clle eft employée à leur faux une coque , 8c
jufques là elle s'tpailht &. fe fortifie.
Dam les faifons favorab'es 'a plurart de ces larves
croi'Tcnt avec une p omptitudequi nous doit patoîtrc
bien furpreuantc, & dont une obfcrvï'ion de Rédi
MOU
fe«t doi'ticr une jiifte idc<-. Il obTcrra des lafVtS le
jour Bsêmi: où elles fortircnt dcscîufs que de; Moi!-
chcs avcient dépof^S lu: un poiflon qu'il 'c.ir avoi:
abaiido. né . ou plutôt :-ii:r:. Dès k lendemain ces
larves lui parurent avoir cru du double ; ce}' n-lant
raccn.ii'ement qi.i s'y Ç^: .-depuis ce jour li j 4qu .lU
jour f.ii-iit, tu; eocore de quoi lui p;;roîrre autre-
ni-n- ri\civci le.'x , Se il en fut t'ès-frappé. j^près les
avwii- p.:cjs , il trouva que le poids de cha.juc krvc
^t; it ce fept gi«ins , & le jour prccddent i! avoi"
trou-. ë que vi, g:- cinq à tLCntc de ces mêmes
larves pcfoicr.t a peine enfeml'l': un fcnl grain : ai û
«Jans vii.jt-qiianre heures , ou environ , chaque 'aïve
f'-oiuiev nue 155 ou >.io fols plus pelante. Beaucoup
d'. fptjctde larvis pojrroient nnus doiiner des exem-
ples d'an acetoilTcment aullî ptodig culcment fubir.
Nous ne ferions que rt'péff ce qui a été dit d:%
larves des Mou hei bUu s d; la vi.nde, s'il falloir
fiiivrc toutes les autr.-.s elpèccs dr laives qui fe nour-
riller.t de viandt: corrompue , & d nr le r.ombrc n'elf
pfS biiué aux q.i tre qu; Redia obl'.rvt'fs. On peut
ccpcnd^int faire emarqucr qu'il Ai heureux pour mus
que Ic^ Mou. lies , qui font les plu-: communes dans
i"jOS m.»ifon'. , que cell.s dont on voit fojvent en au-
tom c pl<:fieHvs centai-'e-. dans les cuiflnes contre une
Mouche bl. uc, ne fuient pas de cc'ks qai aiment à
déjorcrle r arnf^ fur les viandes que nous de.ii ons
ans alim- -s , (î nous iomm-;s allez cmban-£.irss à
les .-f-ndr. co tre quelques ptolT: s /tîouches bleues,
com neiit s dcfe.idnons-nous contre des milliers de
i/;o.:.he5 b unes ?
N.ius r'o'.rf ,i-Jron<; l'hifloire des Mouches, en fai-
faMtconnoiLie quelque- -unes de celles dont les larves
ft nourri-iei t aux dêpe.is des animaux vivans.
Parmi les enn:mis de< Chenil'es , outre certains
Ichneiiâio s 3 do ,t chaque femel e perce le coipr
d'u.K Clicniik e plus ^e ving- à trente endroits, &
c'ép l- dans chaque tro.i i^n ceuf du (i; 1 Lr: une larve
qui doit 1 >ou rir .X.' croître j.'lq'i'a fa d-^rnièrc tranl-
f^rma. on, de ia fubiïan-e de a Chenille ;on trouve
a;;(T! d'j très larves qui p erment :out l ur accroj.'fe-
ment da-s le corps des Chc;ii!lc3 , G: qui par ia fuite
fc mj:a:Ti irp' oient en touches, ilont quelq es-un's
font i: c^iic. qui, p ndaiit l'automiK , fe tiennent
«fans nos ni?iio.i;. Au h. u que vi sr o" 'rent- iar--es
&: plus i s [-hnc'jTions viven' dans '.c c^^ips d'une
niem vJhoni !■-■ ; il n'y a oidi .a r.ment daris le corp':
de ;h3i,a. Chenille qu'une ou au lus deux ou :Lois
I.rve. d-s -louches. On n'a pom. trouvé à b M'U-
chc f.-Mclie i-ne ; jr i; propre à introduire l'oeuf dans
le co.ps de la Ch-iii:ie , on croit qu'elle fc contente
de le laiffcr ccU'- fur fa peau. La lave fo:tir de
l'oc-if e'I l i'-ntôc -fn ttat de percer , avec les cro.hets
& les dirds, le corps de cette CheniLe ; elle peut
agir co 're I peau & les chairs de la Chenille âvec
k nicœc fuccès avic kq'.el agill'.-nt ks la.ves des
I^i o u
7^5
gfôffcs M«uches bleues contre la chair de Bœuf K
celle de Mouton , la plu; faîche tuée i: ia plus
dure ; dans l.iq-aellc tUes lavent s'cnfoucer en pjj de
temps.
«c J'aiquelqucfois vu pevcct le corpsj'une Chenille,
dit Keaiiinur, que je croyois prête à perdre la fori»-,
par un ver fi •jros , que j'avois peine à coucc-, oir
qu'il eût pu êrc logé dans le corps de la Chcaide.
Le ver s'alongeoir, & n'ayant pas de jalîibes, il f^
traî'ioit fnr fes arn.-aux jufqu'à '.e qu'il eut trouvé
une place qui lui parût coaven-ib-!i ; un paquet de
matièie f;luanic ùiivo.t le dcrnèic , auquel il étoit
attjtlîé. Dès que le ver s'étoit tixé , & -.iprès a^'-^it
r'-j"t.é de 1 eau par le derrière, fou corps l'c raccour-
cihoit, & il fe tra sformoi: a la m: mère b:s v^rs
des Mouches dv la viand-. La nymphe , fans rompre
fa peau de ver , fans la percer , fans eu lo^tu , s'ea
d.^gajieoit. Cette peau prcn.i; ia fo me d"ii;i ϝf,
elle le duiciiro!' & dcvenoit une coque dans la.jvieUc
la nymphe étoit bien k couvert. C'cft a-Lifli Li fj<;i'<a
dent plulie-iii-s cfpèccs de vers le iriéta.uor; !'.o->
fenr dans le corps des Cb"in!Us £c des Chryfaii-rxi,
d'où ils ne fanent q'ie lorfqu'ds font devenus M ;u-
clies. Près-Juccn.ps -jU k-sPapùio is dcsCài jl'-.,!<.';:3,
des Chcnilcs du irinrtoni.r, & des Chryfj iacs
des Chenilles du pin dévoient naure , jai vu
fo tir de cts Ch'-ylalidcs , c-es vers qui , vriiel-
qiics femiincs apies , font d-venus des Mcnches
gmes d'une grandeur médiocre , pus giandcs q.ji les
Mouclics lOinmiints , qui nous in.ommâdenc dans
nos n-aifoni. J'ai eu des Mouches - cires plus peti^-s
que Ict prfcédcntcs , qui lont vcuues de vers qui
arcient mangç d'autres Che iler. LesvSisde quel-
ques-unes de c-S efpeccs f. raccourcKienc :-:u a peu,
ili font ving(-qaatre heiircs à prendre la for.ne d'un
œuf oi- d'une coque ; £d pendait ces vingt-quatre
heures ils co-^fervcac leur M.'ncheur. Mais quand le
ver s'cft entièrement raccourci, & qii ind apparemment
il s'cft 'iégagé de fa peau cxtéri.iire, cette peau qui
lui forme une coque devient d'aboid toug-àtre ; X
cnfuitc roufle ou brune en moins d'une h ute. La
première métamotphofe de q-jclques-uns de ces > ers
efl li prompte , que je l'ai vue s achever p-u de mi-
note après qnc le ver avoit commencé à fc raccour-
cir , c'cit-à-di-e quelques reinutcs après fa fortie du
corps de la Ch nille , ou de la Ch>-yf*Udc ».
K Au commci.c ment du mos d- Juill- r , dit De
Gecr, je trouvai u e Chenille que )'enfe' m li dans
un poudrier; qu '.qucs jours apr-s ele filoic -ne co-
que mince de loie blanche; vcs a fin di' mo s je v'S
voler dans e pou jiier une M uche , j'ouvris b c que
de fo!c, &^ j'y ttjuvai >a Ci en 1 c mo- c Si to it a-
fait delléchée. Au poftérieur ele ivoir un- gi^nle
ouvi-rtu-e ; je reconnu» dahord q r a fv-o h.- é;. ic
ferrie pjr ccte ouv'-tu-e. J'.uv i'- la CueriilL- ; je
trouvai d .ns ton lo-os , cO'.;t près --î.- 1' )avcn"- , la
coque vuidc , dan-; - q- ell-,- la Moti.he av c :1 en-
Rrir.é:. C.'t- co.y :■ e. de c:-i-;s qui font f.it s de
la pro^'ie p..i.a du \w., S. coulc-ur c!l, c-OT. V '; ■*
7^4
M O U
dinairc , d'un ''rtni rougcâtrc & foncé. Du côté de !a
cètc de l intéiiciir de la Clienillc , jj tiouvois enco'c
mv: ^oqx ùiu'a'ablc à ia piécédeive, mais tjni t: i"
eitièrc; je l'oi'Yiis, elle cnix:; moir uii"; nympi,.; de
Mouche. Cet.e Chcmlle m a heu rente a donc été
obligée de nouïiir dans L'on corps , aux dé, eus de l'a
VIO , deux grands vei s qui ont confumé tout ce qu'elle
avoit dans 1' •n intérieur x.
Après avoir fait conroître quelques-unes des larves
de Mouches qui vivent sux dép ns des Chenil es,
nous pafl'erons h celles qui le nourrilleiit uniqucme.t
des Pucerons de touie efpèee , & que Reaumiu a
nommées pour cette ra.fon Vers mangeurs de Puce-
rons, dans un Mémoire où il tr. ite en particulier des
ei,n--'mis de ce? p.tits animaux , & i li nous ali-ns re-
çu ilir les nouveaux décùls l'uivans, qui doivent
auflî appartenu- à cet article.
" Ces ve;-s qui fc ménmorphof'nt en Mouches ,
dit cet Auteur , & à la nourriture delqiiels les Puce-
rons (ont dertinéSj n'ont pas échappé aux obferv,!-
t.ons de G-ie^aert ; il en pari en cinq endroits diffé-
rens. I' a luivi ces ver? juiqu'a leur transformation
en Mou -h s , dont il a repréfent^ les figures auprès
de celles de ces mêmes vers ; mais ùs oblervarions ne
font pas alltz complcttcs , à beaucoup près , pour
r.ous cmt"êcher de lapporter ce'jes qu". nous avons
faites fur les mê'nes i ifeûcs , elle? ne font pas d'ail-
leurs allez exaitcs pour n'avoir pas befoin d'être rec-
tifiées : ce qu'il a bien conr u , c'eil que le même
inftind qui porte certaines Mouches à d-pofer leurs
oeufs ou ieu s veis fur de U viande, fur du fromage ,
& (ur diverfes efpèces d'excrémens , porte d'aunes
Mouches à faire leurs œufs fur des tiges ou des fluiUcs
où les Pucerons le lont établis. Les vers qui for:cnt
de ces œufs font avides de proie dès leur naiflance,
& ils s'en nouvent envi onnés de toutes parrs , & de
proie , qui , quoiqu'en ait dit Goéddcrt, ne cherche
|-oint a les fuir. Ils nailfer t au milieu d'un petit pen-
pf- pacifique qui n'a été pourvu ni d'urmes olFcn-
lives, ni d'armes dcfenfive< , & qui attend pafible-
mcnr & fans défiance les cou- s mortrls qu'on veut
lui porter; il ne feinble pas même connoît e fes
ennemis.
5^ Ne commençons pourtant pas à coniîJércr nos
vers mang:urs rie Pucerons li près de Icrr orieine,
ce i.'eft pa' le temps où leurs macccuvres for'C àifées
à c.ppcrctvoir ; c r,fidéro s-les d'»;bord dans l'âg-- de
p'c ne vigueur, lof]u'iis fo t à-peu-près parve: us à
le..r d-'iîier 'erme d'accroîlfement ; leur grandeur
alors eft plus conlidérjble par rapport à ce;ie du Pu-
ceron , que ne l'ert celle des Lions par rapp >it à celle
dîs plus p.tits .-'cs qu.id uj èd-s qu'il- dévorent. L- urs
dtn entîon' ne font pou'-ant pas faciles à déf-miner,
il n'clt guè ■ pi s a!é d- décrire lerr figuie ; ils s'a-
lon^enr i; le raccourcilTcntà leur gré ; & félon leuiS
di&erens aùougtmens ou a^courcillemcns , U
MOU
forme de leurs corps change. Dinsleur état le plus
ordinaire , la partie poilcrieure de leur corps eft
confidérableT.ait plus grollc que le rcfte qui diminue
inlcnfibiement de grcilieur jufqu'au bout antérieur;
celui-ci a quelque fois à peine celle d'un fil ordinaire;
la partie poiiérieure eit fouvcnc une b.ife fixe !ur
la ;uelli la partie antérieure fe donne divers mru-
vemcns à droite , à gauche , en haut , er bas ,
5; cela tantôt étendus en ligne droite, ta' tôt, en
prenant diverfes finuoiité?: les anneaux charnus et
H^xbles , dont le corps ctf compofé , tendent aifés
tous ces changemens de figure. Dans certains tcnis ,
ces vers fe raccourcillcnt de façon que le bout an-
térieur cit prcsqu'aulTi groç| que le poRcrxur, alors
le contour de leur corp; t(t ptefque ovale.
" Il y a de ce« vers de différentes couleurs , Se
aulfi d'cfpeces chiT;rcutcs. Ceux qu'on trouve le plus
ordinairement parmi les pucero)is de [ureauSc parmi
les pucerons du ciievie feuille , font tout verts ,
excepté au-deiius du dos , où ils ont une raie jaune
ou blanche, qui commence au derrière, a. fi ic
près de la tète. P.irmi les pucerons du prunier, &
parmi ceux du grofé'ier, on trouve des vers donc
la couleur dominante eft une forte de bjanchcatrc ,
fur laquelle des raies ondées & jaunstrcs fo.it diftri-
buées. Ces raies '.ont compofées de taches de dif-
férentes nuances de brun & de jaune. On en trouve
d'autres qui (ont entièrement d'un jaune cou'eur
d'ambre; d'autres font de couleur de citron & ont
tout du long du dos deux raies couleur de marron,
qui renferment une raie noire; ces derniers font .iflez
communs fur les pruniers. On en trouve d'entière-
ment blancs. Mais ces variétés de couleur font peu
inportantes à décrire ; elles parent fort le deiius dti
corps de quelques-nns de ces vers y ils parcilfent auili
bien vêtus que le font des chenilles rares de plulîcurs
elpeces. Je ne fais fi c'eft la couleur de leur peau,
qui en aimpoléà quelques autcuts qui , avec Goë-
d.ierc, les ont places parmi les chenilles , quoiqu'ils
n'en aient aucun des caraélères, & qu'ils loicr.t dé-
pourvus de jambes de toute cfpèce. Ils n'ont point
comme les chenilles , une tête d'unt. figure itivaiiable,
une tête renfermée fous un crâne écaillcux ; leur tête
eft molle & chainue comme le refte de leur corps,
& elle n'a de commun avec les têtes ordriaires que
d être la partie où font les organes , au moyen de{-
quels ic ver prend de la nourriture. On n'y wic point
d yeux ; elle eft feulement terminée par deux mam-
rae'ons peu écartés l'un de l'autre, qui qi.- 'quefois
patùilfent deux petites cornes charnue;-. Hn un mot,
ces vers quoique mieux colorés que ceux qui nailîcnt
des œufs dépcfés fur la viande par des mouches ,
font de Icutclafle,
» Si on veut voir les .-.rmes ofFenfives avec les-
quelles ils artaqucm les pucerons, il f.mt les cher-
ciier en delfous près du bout antéiieur, & prcllcr le
ver qu'on tient entre fes doigts, pour l'obiigcr de
le»
m ov
le< montrer. La prefGon fait fortir nnc forte de fîarJ
brun, de nature de corne ou d'écji';le, oui, à la
bâie, adeux aucies (lointjs plus courtes , ave; l':li]'.i el-
les il tome une efpcce de rieur Je !!■;. Ou voit curore
ail'émeiv iu nnun^ !e iiard , Ici s qu'un ver bien ra(-
failli de puccrii.s ~'i-!!: attj.h'' cor.cre les parois à un
poud i'.r, et qu'où l'^b'crvc avic une Inu-c au tra-
▼ctsdi' ;-a'on t' m', arfiujs. On ]ici! ni il «jucr ai.lli
MOU
7S5
mai'
feu.eq.c -.:.,.::. en,... .,■ nu, . ^ .• '", .'..r
kù-rtiec. - ■ !;,.in ,i' , . - , ,cnc
fa te e v^ . , , e . ! , 1: c a '
qu" de p..r a- le ;'n!a'^c qu'il t.nc /. i^ne ... c, :*<
avanvqte de \vi c. mmenc 1' K- icr: de (>■ gia d j',:
de (es peti' daids, nous dcvnns f.i e rcu nn ^u-t
quelques ùiiiércnces qui (01. t er.tre Its veis de cecte
cialle , & qui peuvent, en f-re dilhnjuer des genres.
M Drus routes ie-^ c rpèccs d; vers analogues à ce'les-
ci , c'ell (ur 'a pj .i- p liiéni ne que funt p'accs les
ili.;macês , les d-tx onvciiun'; piliici; aies , par lef-
quel e'; l'an- erfe -Idn-. Inur i.orps, £i les Jeux feules
ouv'ei turv-s o'.il'.i v;es pat les naturaliiles j ou ^es deux
feules dont ils nous ont parle. Cha lUC vers en a
pourtant deux autres , qui (ont inèmc dans une place
où il étcit uaiurcl de les cherclier ; elles font allez
près du bout de la tête ; mAî pour être vùe'S, ellts
demandoient à être cherchées , et fouvent même avec
une loupe. Dans l'hilloire générale des nouckis ,
nous nous fotnmes arrêtés davanta'^e à fai c con-
noitre ces deux Itigmates que nous nomra jus le'; an-
lér leurs, ne; us 11 av 1 sbefeiadepailcL actuellement que
<les polléi leurs Des vers de quelques efpèccs, comme
ceux qui (croient cniièrcment verds, s'ils n'avoient
pas une raie blanche ou jaunâtre le 1 Kig du dns , unr
fur le dernier anneau deux parties peu releve'es, deux
mamnielons ccralés , dont le coniour eft circu'aive,
& qui ("cmblent avoir un trou à leur centre ; ce font
iesdcux ftigmatcs pjlie-rieurs; ils Ce touchcr.c. O -and
le ver le donne ctnains mouvcniciis, !e péiun i'nie
anneau couvre CCS Jeux laL^maics. D'autres verront fur
leur deri icr anneau deux lti_;raatc- , qui s 'élèvent pluf.
fur li corps, que ceux des précédens ; ils ont deux
petits cylindres clia-nus accollés l'un contre l'autre,
it pôles a même diitance de rori^iie de 1 anneau ;
chacun Je ces cylnnlrcs cR un des l'iu,niates ; Ton
bout fiiperienu' Ji.mi-.e cntrJe à i'air. Ô'ielquef is ces
cylindres fi.nt couchés (ur le corps de riniecle,
mais le pénultième anneau ne peut jamais les couvrir
qu'en parfie. Plus louvnt ils l'ont rediell'.s , S;
quelquefois perpendiculaires au plan du corps. Enfin,
d'au:res- vers mangeurs de piieerons , ont, comme
lcjpréccdcns,.fur leur partie poitcrieutc, deux corps
i/:i?. nat. Infdies. Tcmc Fil.
prcfquecylindiioues, qui font leurs ftiJirates; triîi-.ceî
c peces de cylin.lies u' font p<.in^ arpliq lé^ i'uu cnn-rc
l'autre, il relie cnir'eux une allez grande par i de!»
cn.ont-Vrcnce de r.iunean ; en un mot ,011 les prcn-
di.iit voloniiers pour deux cori;es que l'inieête | i.rre
fur le derrière, & qui, en s'élevant, s'cc a.nt
l'un'- de l'autre. La figure & la porition des tartits
ou font lesouverturcs Cjui .vi-nient enirée a lau , nous
fnjii.illent donc les caractcies de trois genres de vei«
m.ingcurs Je pucerons.
» On peut obfcrver entre ces vers be.uiconp
d'autres petites vauctés dont le détail devieiidroit
ennuyeux; nous croy m» pourtant de vord'lre en-
core qu'il ) en a qui font iiér.lfes d'épines, & faire
connaître une ef cce de ceux ci ; ils font d'un blanc
verdâtic ; ils ont lut le dos trois raies compofces Js
radies l'un brun tanné, & de taches noires. Les taches
n jircs l'inilticntdaDS les raies des côtés , Se les brunes
dans celles ,Iu milieu ; le corps de ces vers e(l tout
hénif! d épines blanches. ( )n lui voit au moins dix
,1 d uze épines rangées fur la ligne qu'on imagineroit
partager l'anneau en deux autres moins Urges de
inoitié. & de même diamètre; leurs poinres fonc
extrêmement fines, & tccoutbées en crochets tour •
nés vers le dertière. Elles font. beaucoup p'ui grolTes
à leur baie qu'ailleurs, de - là jul'qu'a Va peinte
elles diminaenc infenfiblenient de groilcu"-. Celles
qui font les plus proches du miheu du corps, icr.C
plus ferrées les unes contre les autres , que celles qui
font près des côtés; il n'y en a pas fous le ventre j
ce ver a affez l'air d'un hérilTon.
j» Nous avons déjà dit que to'us îcs vers de la claiïè
que nous examinons aifluellement, n'ont pas , à pio-
prernent pailer, de jambes, car on ne fauioit donner
ce nom a quelques manimelurs ijui , en certaines cit-
conllances, paroillent a la partie inférieuie des an-
neaux, iSc qui (ont fur-tout remarquables au-delinas
des plus grands anneaux, ou des plus pioches dj
Jeuièie. Les mamnielons filent pjurtant lin eete
a (e traîner; mais c'cfl véîiraWement au iiK yen. de
la tête qu'il marche , qu il niit les plus grau !s pas ,
qu il (e traniporte d un endioit a un aune. Te-
nant Ion derrière fixe , il s'allonge autant qu'il
peut, ce qui porte fa tête aiftz loin i enlKite il l'ap-
plique 3c l'accroche contre qur! |ue ccrps. Sa tête
étant ainfî cramponnée, \' i: ;,ncourc!-, ?; .iincne
parconféqucnt ta c'.j.n l'a . n..ic poUénenrc ; auHi-
tôt il fc trouve en rt.t de 1 '•-•: un l'ec-er. i paî pareil
au premier. Je les ai vus 1.1 : ter de la forte alfcx
vue le long des pateis des ^ oudiicis de verre eu :c Ls
a', ois renfermés.
» Le îcms otl ces vers m 'ritent le plus d'ètte ob-
ervés , c/t celui où ils font occupes i chafler
Se 1 fucer des puceroi-.s, 11-n'tft point dans la nature
d'animal de proie qui chaife aulli i fon ailt que le
fait notre ver. Coucha fur ufie feuille ou fur une
G ggg S
786
MOU
tige, il cfl environné de toutes parts des infeâes
dmc il fe nourrit ; fouvent même ils le touchent de
tous côtés ; il peut en prendre bisn des centaines
fans i.via-i;'cr .ic piicc. N'ou leu'cment les pauvics
•fj-l.i-^ ;-i,.jriM - '\:'~ , on en voi: même
T-uvc, iy\U.-.- ■ ..ient fur i >,i corps.
Ce ncU qj'.i;' ■ ',' ia plupart de ceux
Cil!! ;\ aviro i!i I!. n: , .] .'-.i a btloin de fe [ra!irf'Ortcr
d.ins -C) ar.tre endroiu auiii pcujilc que l'étoir celui
ou ji a tV.ît de c:ucls ravages, où il a prel'que tout
cléiruic. P'jiur htn v.jir comment ce ver attaque les
puceron?, ci.nibicn il e'-l d.;Ticile à raflafier, il faut en
ôrcriin de jeiîuslcfjuil'es.icle? 'aiiTcrjcùncr pendant
«l:ï à douze heures, renfermé dans quelque boîie,
ou da!^s qi'e'qiic boLiteil'e. Ap:ès une telle diette ,
qu'on le pofc q!iek|ue part, nimp.irte fur quoi,
pourvu qii'o 1 mLtte des pucerons autour de lui ; dès
îurs toute p'a:c lui elt bonne ; il ie ciendia même fur
la main Bientôt il fe fixe fur la pâuie pollérieurc ,
il por.e le bout de fa tète ou de fa trompe le plus loin
qu'il peut ; la il tâ;e s'il ne rencontre poi'-t de
puceron , cat il ne fait que tâtcr , il ne paroît pas qu'il
voie aucunement ; il cherche fouvent au loin des
infeâes p.ndant qu'il en a dr très- proche»;. S'il n'a
rien rencontré devant fui, il fe replie à droite ou à
gauchi-, tantôt d'un côté , tantôt de l'autte, faifant
décrire fueceirivfment de chaque -ôté difFérens arcs
au b.uic de fi paitie antérieure, qui tâte conti-
rinellement s'il n'y a point de proie dans la circon-
férence de l'arc qu elle dccrir. Il ramené même
quelquefois le bout de fa tète fur fon dos aiTex p.ès
du derrière. Enfin , vient-il à toucher quelque mal
heureux puceron, aulTi tôt il le faifit, il le pi^ue avec
fes trois dards difpofés en fleur de lis ; il le prend ,
comme nous prenon*. un m rceau de viande avec une
four hette. Le voib qui >-'el'l faifi Ju pu;eriin ; pour
entendre comment il va le mai'ger , i'. faut favoir
qu'il peut faire rentrer le buiit de 'a propre tête fous
le premier annc.TU , Si même le premier anneau fous
le fécond , enfin il faut favoir que cette ouverture
que nous .ivois appelle:' la ho cire, a un organe
propre a 'ucer , une efpèie de troaipe. Des que le
-ver s'cfl: emi'j é d'un piiieion , il fait rentrer (a tête
& fon pre mer a;:neju f us le fécond anneau ; il ire
k puccr.ni , '. le f rce de s'e ifoncer en partie dans
,1 ouvertur ■ de et même anneau ; le p.iceron s'y trouve
pofé cuivre 1 Jl un bouclvi:i la :s le gni'ot d'u le
hor.iei le. 'il-",! 'c ui't le pa'.ent a les jambes en
ha'U , i' lie ( a n . K ecinefe; a i ver vorace dont la
fL,ree fui .'.i le pioJ '.^i. vil'eni'.nt la (icnnc. Les deux
prrues [Oiiite' i^-i- u'i; eit pLieée fut chaque cc;é
du fecont aim ii, aiee r a-parcinment ercofà
tenir faifi le n .,.lv 'ii eux ilede qui v. êtie fucé
dans rmlUiit '! >■ t cru.l q l'elt ce petit ("pedaclc,
ilclt très amu'ai:, fur to..: lo.lqu le vcr margeur
clt de ceux qui fji.c rrcfque blutes, ou qui n'onr des
cou'curs foncées que fur leur do^ ; les anneaux de
h partie aiucntuie de ceux-ci , font tranfparens.
Si on f.cnt le ver au foyer d'une louée, ou voit
«es diftinftemenc ce e^tii fe galle dans foa intérieur j.
MOU
on s'arrête d'abord à confidérer une petite partie <îe
coulcut brune ou prefque noire, de figure obl.mgue ,
& dont la longueur peut tépondre à celle qu'occupent
deux ou trois anneaux i fes mouvemens pareils à ceux
d'un piiîon, appreinent qu'elle en fait les foi dions;
aliernativcment on la ve-ii remonter contre le puceron,
et enl'uiie revenir en airiere. Chaque mouvement cfl
prompt, m=ii- ei:tre deux mouvemens il y a un temps
de repos de qu'^dque durée. Ce pe.it corps n'ell
pourtant pas un lîmple pifton, il cil un corps de
pompe, qui chaque fois qu'il s'applique contte le
puceron, fe charge de matière ; je àh de matière 5c
non de pure liquear , c'cif ce qu'on ne s'atceudioit
pas à voir, &: qu'on voit très-b en. Lorfque ce petit
corps après s'être chargé, eft revenu en ariière ,
pend.int l'inllant de repos , ou pluiôt pend.;nt celui
où il ne monte ni ne defcend, on remarque qu'il darde
avec vîtcfle des jets dans on canal; on appellera ce-
dernier canal l'cefophage , l'elfomac ou les in-
t -(fins du ver , te.ut comme on voudra , le ncim im-
porte peu ; mais ce qu'il importe de l'avoir, c'cft que
les membranes qui le compolent , font cxttême-
mcnt tranfpae- tes ; eKes lailfent vcL' anlli dilUnc-
tement qu'un le peut délirer la mat:ère des jets.
Quand le ver fuce une mcre puceron, telle que celles
du fureau , chaque ict eit compofé de quatre à
cinq grains verdàtres , qui font aiitantdcfes embtions
dont le ventre de cette mère e(l rempli. Quelque-
fois les jets ne fcmblent compufés que de bulles d'air
qi.ife fui vent, fort que ce l'oient de vraies bulles d'air,
ou des bulles d'une liqueur ou matière ttai.fparente.
Ce qui ell fiir, c'ell que la couleur, la Hgure &
la louiifiance des jets changent trois ou quatre fois
pendant qu'un feul puceron e(f fucé. Toutes les ma-
tièics qu'il peut founir ne fout pas de même couleur
£o de même confiilance. Le ver tire tout ce qu'il a
dans le corps, jufju'a ce qui! l'ait delLché au point
de ne paroi. le plus qu'une dépouille.
» Si ie n'ai piilé que d'un canal daii' lequel font
poiiH 's avec viiede des jets de la iiidaere dont la
poiv.j.e s'eft cha gée , c'a et- pour n- pas partager
l'afeniion , ca. i y a de .x canaux parelU, a la oâfc
de la ; u'mpe ; e'ie poiidc rlaus l'un & dans l'autre la
ni,iti'>c dont elle si 'i remplie. On ne peut obfervcr
j a la foi- .|ue ce qui fe palle dans l'un ou dans l'.iurc ;
je ne loi- li a chaque jet, el e leur envoie a tous les
deux une matière fenib able ; peut-être que quand
je voy, is qu'un d,s deux ne recevoir qu'une file d'cf-
I pèces de bulles d'air , l'aatrc' recevoir des jets de grains
plus l'i.'i les Peut-être y a t-il fur cela une alternative,
I & qui .iuu it des ufages fur lesquels nous ne pour-
) riviis au plus qiie hafaider des conjcèlures très-in-
certaines ; pat exemple , il tl\ peut-être nécciïaire que
les matières qui d. ivcnt être digcr-es , foient ,
pour ainli dire , aflaifonnées d'une ceitaine quantité
lair.
" Ce qui m'a fait naître cette idée, c'ell que j'ai
cru obfcrvcc qu'allez couftammcnt un jet de matière
MOU
foUJc ëcait fuivi dans le mtme canal , d'un Jet de ces
bulles qie leur traiifpiience me fait appcUer des
butlci ii'air.
» Lfs deux c-rcu\ dont nous venons depa'ler ,
fcmblent aulli f,.i <.- I'. ftice de deux mulcks , de deux
tendons p !iir ivai ,'.■ la pompe en bas. Les trois dard';
qi.i une llni cor.i.ne de fourcliette, comme lie trident
pcjr prei'.jie le puceron , ne font plus nécellaives
pour \c tei.ir >(uaiid il cft cngasTe da.is l'ouverture de
l'anneau; mai- ce triient u' ett pas alo'.s ini.tile; il tient
a cette patie brune à qui on voit (es niouvtmens
altcmarit"'. i: pron)pts vers la tête Se \ ers le derrière.
ChaLiutfi.r, o^u'elK- cft poulîée er^^laiêre, lepiiccion
tL^' i: Je nouveaux coup? ce [oi^^iiarj , il-, l.'iir ',;':es-
faiies pour faire es ouvururè^ capables de laillcr
palleitou[ceq:/r a 'ans fn int-rKur, & néc;llaiies
encore pour diviser 6: bâcher fes patie-- intéiieutes ,
pour les mettre eu état d'entrer dans la pompe qui
les attire.
" Enfin , après que le ver a pompé le puceroa
pendant qut-lq.ie tems, il le ittte, & alors, comme je
l'ai dc|a dit, le puceron cil aalFi l'cc que le feroit une
dépi>ui le. Le vernc perd pi int de tems ; fur le champ
il en cbeulie un autre, il s'en empare & le fuce.
Qua:'.d il eft bien affamé , tels que le font ceux qu'on
a fait jcûier, pour les voir manger avec plus d'ap-
pétit, ils ont bientôt expédié leur puceron; c'efl une
affaire d'une minute. J'ai vu manger vingt pucerons
de fiiite a un même ver en moins de lo minutes , il
n'étoi'. pas pour cela raffalié; mais j'étcis lis d obft: v^r
toujours les mêmes manœuvres, qui! m'eût monaécs,
je crois , encore long tems , car plus de cent pucerons
que je lui avois donnés , fuient mangés en deux ou
trois heures. Les vers qui n'ont point été forcés a
jeûner, n'y vont pas (i vite, ils s'amufent quelque-
fois deux minutes ou deux mmutes & demie fur 'e
même puceron II eii ai!c de calculer que s'ils .nan-
geoient uns interruption , lis détruiroient par jolji un
furieux nombre de cespetits infectes; parbonheur rour
les puce, ons, les veis lerepofcntde tcns en tems. iiiais
leur repos n'cft pas long. On ne les fnrprend g>ières
fan^ qu'ils aient un puceron au bout de leur trompe ;
aulfi ai-je vu des tiges de fureau de fept a huit pouces
de longueur j entièrement couvertes de puceron'., fur
lelquelles il n'en reffoit prefque plus en vie quatie
jours après, ou f jr lefquelles il y en avoir feuieme/it
d'un côté ; je tvouvois fur le côté oppolé deux ou
trois vers qui avoient fuffî a y tout détruire.
» Au leffe, il n'cft peint d'endroits oii les pucerons
s'ttablillent, où l'on ne trouve quelques vers, 1: i! y
en a ni on en trouve un grand nombre. lis pénètrent
jufque dans les veflies des feuilles des peupliers , dans
les gafcs foit des qucae'; , foit des feuilles du même
àrbte ; ils pénètrent dans les veffîes des ormes. Geof-
fioy a ob'ervé dans ces derinères un ver à tiompe ,
couché fur un Ut du duvet de ces petite a'Minaux ;
mes obLivaticns m'ont appris ijiie de patiils vers n'y
MOU
737
(ont p.is pour fe teùi dans l'inafiion. Les crevâmes
qui fe font faites a la vefile, & par ief-uelies Ic^ pre-
nvers pucerons ail s font louis, d.sincnt ai'pa^em-
ment entrée aux vers qui vont fane un faruus rava-
ge pavml'Ies puceioiis non ailés.
5> Quoiqu'on trouve plus communément certaine»
cfpèces de vers nia^igcurs parmi certaines efpèces de
pucerons, il ne faut pas penfer que ces vers foient
allez dclica:s fur le chjix du gibier, pour t^e manger
que les pucrrons d'une certaine c'.)ict:. J'ai 'i.-u de
cioue que ceux de toutes cfpèces Ic^ cccouimo.iL-nt ,
quoi ]u'iU aiment peut être mieux c<:i.i\ i^e pie ques-
uncs. que ctux de quc'ques au:tes. J'a; vu le mêmes
vers V vie dî pa;ei0..s du fureau , de pujerons du
chevr'; feuille , de pucerons du prunier , &c.
Mj L'anus de ces vers elt à leur partie poftéricure
dans les replis du dernier anneau , il rejette de temj
en tems une matière liquide, mais épaitle & noi-
râtre.
)> Les vers devenus grands ont une force bien fu-
périeure a celle des pucerons ; mais le ver naillant on
nouvellement né a bcfoin que le courage lupplée à
ce qui lui manque de force. J'aiobfervé de ces vers
qui n'avûient pas encore la moitié de la groikur &
de la longueur du puceion a qui ils s'adrelloient , ils
l'atta ]Uoient cependant. Le puceron, tout tranquille
qu'il eft , n'atiendoïc pas toujours que les piqûres
moirelles fuilent réitérées, fans fe donner des mou-
vemens, au moins tâ;hoit-il de fuir devant fon en-
nemi. Le petit ver le fuivoit obftinément ; il parve-
noit à faifir quelqu'une de fes parties, il s'y appU)oit
pour monter fur le corps du puceron , qui empor-
loit avec foi un ennemi qui le perçoit £c qui veuoità
bout de le (uccr.
" Lorfque ces vers ont pris tout leur accroilTement ;
lorfque le tems oti ils doivent petdre leur pt^nnèrc
forme approche , ils n'ont plus beloin J.. nar.gcr , ils
quittent quelquefois les feuilles ou Us ;n;e^ (ur lef-
quelles lisent crû, & quelquefois i's s'a- . è;. ' I.:! it^c
des feuilles qu'ils ont dépeup.ée, & qui ''e'I Louihéc
en fe fanant, & c'eft dans la courbu;.- i,n'i s !r I gent.
Ils doivent ê're immobiles jul'qu'i ce qu il. lo eni de-
venus mouches. Que l'endroit qu ils ont chofi ii (ut
lequel leurs métamorphofes doivent s'accomplir,
foit fur une feuille, une tige, ou quclqu'aufe c nps,
cela eft affcz Indifférent, mais rinfeéte qui a enc >rc
la forme de ver, cherche àfefixcr dans ctt 'udr .it;il
en a un moyen facile , il s'y colle , Se f^rdina:r ment
ttpar le dsifous du ventre ou par une partie prche de
l'anus. Nous .ivons parlé d'une liqueur glua'ne que
l'inlcde peut faire fortir de fa bouche, il cil fur tout
fourni de cette liqueur quand le tems d^; (a nv'ta-
niorpno("e approche Si on en tient un alois dans un
poudrier, & qu'il fe foit appliqué Cort c f.s parois^
a chaque pas qu'il y veut faire, il s'arrête quelqu'es
inlianis, pendaatlef.iucls fa tête fed.'une divcismoa-
788
MOU
▼emcnç, qui font fortir la liqueur mOufTenfc, fans
clian_i;-:r de pjace, maiç en (e conrraftant , & s'al-
longeant à diverfcs rcpiifes, le ver ctenJ tnAi^te cette
lu]ucur fur une hiiface ëgale à celle du deiïous du
CJrps; il maithe {.if cetîe fiirface enduire , & re-
commence plus loiu le même mancgc. Enfin il fc Bx^
dans une p'acc qui lui a pani co:ivenab!e , & où il a
d'.'i'oft' aflcz de coile pour y tenir fon corps bien i(-
uijctii.
» Le ver étant ainfî collé change peu à peu de
figure. Celle fous !a'.|iiel!e il paroîi au bout de q'itl-
qi.es hiiures , &t qu'il a prifc par degré , a quelque
iclK-nibia.'.cc ^'.itr ccl!c fous 'a.in,-l'c on noa'i penn
les 'iunies , or. avec celle de^ larmes de vc:rc. Je
ne v;;aï p'Mii.ir.t .]i!f due qu'une portion tft grolfc
& ^iir.sid:.; 1.11 Ia:iiie, i: qii elle fe termine par une
queue Tnc , r;a. beaucoup moins iînc & m>ind'>:.aMe
que ne i'ell le tilct de la larme. Cette queue cil d'al
leurs applaue , ii la portion du corps a qui elle ic
ji)iiKj celle qui e!l coi'.ce cowre quelque corps ctian-
gcr, cft vlle-nièmc a-plat, e du coié où elle touth:;
le corps étianger.
» Alors l'infeûc efl renfermé dans une coque for-
mée de la propre peau qui s'cft dclléchéc S: durcie.
« La partie du ver qui jufque-U avùit été la plus
menue, celle dont le bout éroit quelquefois aulli
dcli- qu'un fil , elt devenue la patrie la plus grolTe ,
celle qui elt arrondie & ren:lée comme une larme i &
la parie ,oft."ncu;C du bec dont la grolieur furpaf-
foit conlid-'iaMem^nt celle de cciiains enduits du
corps, îi fut-iout celle de la tère , elt a'ois celle qui
«ft réduite a une cfpèce de filvt. La p- a;i, avant q
de fe d- iréchet , a prêté a la Rirure
devoir
prendre en fe trai sformanr. La ;éte &: le corcelei de
la tiivyfalidc font celles de fer: ja;ries qui ont le plus
de voluir.'; ; elles font. Se on voit bien qu'elles doi-
vent être du ciné où toit la trompe; fi on avoir quel-
que d.iute que ce fiât h peau même du ver qui de-
vient la coque, cette elpèce de ver que j'ai dt cfe
chargée d'épines le leveroit , car tomes celles du ver
retrouvent fur la coque , ce qui lui donne une figure
allez fcmblab'e a celle d'un poillbn rond ic hérillé d'é
pines, appelle orbis.
)) La p.Mu de ver, en fc dtlTéchant, en prenant
de la duicté , en (e rapororhant de la confillance de
la corne, ne perd point de (a prcr.iiète tranfpau' ire .
elle •'enib'c iiiêmc en acquéiir un nouveau d; gir A iîî
déc-uvte-t-ondansl ijictiii u, dclinf itteccqu' ^n av o t
plus de peine à y voi' lo f ,r. d avoit 'a foi me de \cr ;
dech
-mb'ablc jill-
on luit .1"
qu'a clia.un de ces deux cylindres que nous
«•ir Mic ap^^ii;u l'un c-ntie l'autre ,& ^Icés fr le
Jcifus de la pariie poltéiicuie du ver , jufqu'aaxUig
«ates poftéricurs.
m Le njouYcaieoc du long \aiflcau qui règne tout
MOU
do long du dos, & qui fe voit très-bien dans le ver ,
fe voit encore mieux dans la nyrpphe nouvellement
renfcrm i-c dans ù co uie , on l'y fuit plus loi'. Vers
la queue, un peu au d^ilorisde la panie la plus élevée
de la 'amie, il y a un endroit dont les moiivemcns
fonrbien autrement confid'raS'es que ceux d^s parties
entre lelqu-Ile? il efl fitué. Cet endroit ell non-feule-
ment ie'-Aarqn.^bl; par U force de (e-; mouvemens ,
ii l'cft par (on étendue, il a un.e alivz gtjnde lar-
geur : de forte qu'on poiirroit L- icga der'comme un
vériiable cœur, & laidcr le nom '.fin tèrcs aux ca-
naux qui lui font conrigus de parc & d'autre.
" O < fait qur: les partie, de la nyni] lie safFermif-
fcnt chaque jour fous 1 cnvelopne qui les renf,:rme ;
anlfi c-Jles delà nôrre d:vie;neii- cl)a-,uc jour plus
fcnlibics au travers de la cquc; qno!.]ue la coque
perde i
lofcde i'a tiaiif; acnce, on difli
deui
par u iu:;e cis deux ccmes raillées a facettes , qu'on
appelle les yeux des mouches.
" Enfla le plus fouvcn: au bout de f-ize à d'x fcpr
;ouis, il loit de chaque .-oquc une moudre; il y en a
pouitantquifoiiciitplu'ôt6c d'autres plus tard. Celles
qui viennent de ditïércnîes efpeces de vers, ont aiilfi
entt'cllcs des difFi-reuces. Ce Icuit toutes des ini^uthes
qui n'ont que deux aîlcs ; plulieurs approchent <le la
grandeur , de la finjure & fur- tout de la couleur des
guêpes ordinaire;-. Un des caradères des mouches de
ce genre , ell d'avoir le corps très applaii. La mouche
qui vient des vers jaunâtres avec des laies ondées ,
a alternativement fur le deflusde (on corps, des bandes
tranfverlales noires & des bandes jaunes , trois ou
quatre de chacune de ces couleurs , & à peu-près
égales en largeur. Dans d'autres de ces mcuclKS le
nombre des bandes colorées fc mulriplie ; uiie large
bande jaune eW finvie de pi es d'une autre bar.de noire
plus étroite, ou plutôt d'un filit noir. Les piub grolles
mouches de cette el'péce, font celles qui vien.rcnt
des vers qui ont me raie blanche ou ja.miitre tout
du long da dos, & qui partout ailleurs font d'un
beau Vert. Lefondde leur coulcured noir , ou plutôt
un brun noirâtre ; fur la partie fupérieure de chaque
auKcaii, elles ont deux taches Ci-uibcs dont la con-
cavité efl tournée vers la tête , il relie un efpacc brua
emie ce; taches. Toutes les mouches de ces vers ont
encore de commun de voIti^;er au deilus des plantes
& d;s fleurs en planant ; quelques unes s'y ticnnest
comme fufpendues pendant du feras par le mouve-
■: eut de leurs ailes.
.) Coëdacrt a obfcrvé & admiré avec i
lui! ■ment fubit qu'l fcmble le fan ed.ans ',
l'ac-
iju''.n les voir aii moins du double ptus longues SC
pluv g ciks qu'e 'es n'étOi-nt quel.jucs inllans après
i trc f.Mties de la coque. On a vu éclorrc une afîez
pciuc mouche, il. on cil wuai de la voir deveu»
MOU
rfans un quart-d'lu-nre une mou;hc for' g-an^c. Ui J
accroillcmeiu fi fubit païuît d JUtant i ^u> in< i\':n-
Icii» , (]iic pendant qii'i le laie, l'in'.cdc rt ieuuc
prendre aiicune nc>Uii;:ur<: , ic que léc-l'eiicTit n 11 en
prend ;".)int AlIïï l'accrûilli-ment ne m a-t il [a p.irii
dcv„ir erre réel ; les ailes dans l'ir'ltii.t Je ,a p..:;-
(ance d,- ceite mouche & âe ce^ie de ;• e a cii'.';;:s
n'occupent pa"; peut-être la ■;'>.. ù'ne | .' :i •'-
face .ir.'elks occupent d,ui» 'a ùnrc , c ^ ■■ ; ,
ellct r, développent peu à j e'.i 1 ai >, n ,Ui! eu a:-
rivoit de même a chacun rfcv arn e».ux dj c /rps de
natte mouche; que t<>ut s'étend.ut ; mais q l'il n'ar-
rivoic que ccl„. Une obLervation pourroii pou
MOU
yi^
cha-
& taux rejetti.
. rend,
V ;e idée non Kulenieiu vrarfemblablc , mais vraie ,
c'elt que li on touche le cotps de Tmicde, on le
trouVe dur-, teridu , bien rempli ; & fi l'accroilicment
n'éioic qu'apparent, le corps fembleroit devoir être
mol , loilqu'ii occupe un efpace qui furpaff'e ii cou
lidéiabicmtnt celui qu'il occupo't auparavant. Celte
dilii^ùlté même m'a a;pris quelle étoit la vraie caufc
d'une au^nitaraiion de grandeur iî cenCdérablc S; li
fuLite, (jueile ccou !a vraie caufe qui portoit Icx'.en-
fî.)n, le développement de tous les anneaux delà mou-
che julqu'oii ils dévoient être portés. J'ai penfé que ion
corps fe icmphiroit d'air, foi: que celui qui y étoit
conreuJ fe rarériat dav.inra;:^^, parce qu'il furvenoit
<]uelque fermenradon dans le cotps de linfeûc nou
vellemcnc né, propre à occalionner cette raiéfaction,
ou , ce qui ell beaucoup plus probable, foit que l'in-
feclc dans ce premier mitant, refpirâc plus d'air qu'a
l'ordmairc , & qae , pour amll due, il le bilt paur
s'en bien remplir le corps j en un met , j'ai pcnlé que
l'ait qui était introduic ou raréfié dans le corps, l'o-
bjigeoit a s'étendre. Le moyen de décider fur la vé-
rité de cette conjecture , étoit bien fimple ; je piquai
le corps de la mouche avec une épingle fine ; ,'a pi-
qûre fut fuivied'un petit bruit, ac fur le champ le
coips de la mouche s'applatit, fe raccourcir & revint
pteiqu'a fou premier volume. Cette im'clianiquc
mérite d'être remarquée ; les parties de l'iiifcele pen-
dant ou'il étoit en nymphe, ont été trop rmboi.ée<.
les unes dans les aut e<i : pour les dégager fulH'aïa-
mtnr, il faut les porter même par-delà le point d ex
tenfion néccffaire; pour cela, la mouche fe icmpli;
d'air comirie nous tn rcurpiillMis une vellie que nous
avons envie d'érenJre ; a.'.ffi eft-il à remarquer que
dans letems de cet accroilîement fubit , le corps de
la mouche efi pielquc rond, & que dans fon état
naturel il cfl: applati ; 1! levient par la fu'te i être plat
& pius court. Celui des mouches de cett- efpéce que
j'ai gardées, s'eft applati peu à peu , & ce n'clt pas
le jeûne qui en a été la caufc ; de pareilles mouches
qui ont vccu libres , & qu'on voit voler autour des
arbres 6: des plantes , ont de même le corps plat o.
A ces obfervations de Reaumur, nous allons ajouter
celle.', plusparticuberesàqucl^uesefpèces deces larves,
que fon illuflre émuk , Degeet , aconlîgnées dai.s
l«s ciémoires.
■\'oici 'es dc'a'ls qu'il nous donne fur une efrl''
de iaivci .ks pljs e.rnmii.-cs , qui fe iso ne it ciil'-
n..i:cm;nc fir !c ■'.rokiiicr & la m^ilefii-:!.- ; ,:i'.Mr5
ti-s-peufii-'- d.- ;U.: t. ons.» Ces larves fciu; Hir: !-,imc
sJoirM.' -■ fe m peu applatie en c'elfus , .r/ir.r le dt"anr
du corps crbc 6: p'ir.-ii, m.i ■- ie derrière gros a
aire.i.di ; l.r peau eli i'iépa'e J'c :..bo'cufc, garnie de
plulieurs u:ci;; ■■:.' ... rulès tiai;> :r:jle«,S>. ù :oul'- ,r
éll d'un jaiK-c -a Ile , ri is -jr';-;i e-;c -;!-.! ■ ..: '.d.
Tout le long'j.i c s . ^ v ;: u;;- ' ji-e in ;>!c ,
lar.lôt p'iis ce r„rtu: i.'i u '. l'-';;- , ")'■■ ■' ••' '• -'l'glîS
& des Imuolités , ta. don: 1,- e.^u.. .:r elL vjik'e. a tond
noiiâ;rc, mêlé de jauiie t.'.. de loih^c [ .: e o^niinc
la couleur de chair On voit u;i m juvci.ient prefque
continuel dans cette ligne ou laie , qui le di!atc Se
fe rétrécit alternativement, & ce mouvement cft
produit par le cœur ou la grande arrête , leniblabla
à celle des chenilles , qui paroît au travers de la
peau tianfparance , & qui cummnnicjue inênic fon
mGUVi.ment aux paties voilines de rint-.r.eur da
coi p, , qui l'ont poilTées fans celle de côté & d'autre.
Tout près du derrière )'ai encore remarqué d.ws l'in-
téiieur du corps v.ni: perire partie jaune , courbée
en iornie d'un p.trr inieflin , qui fe mouvoir con-
tir.uellement ic ..-.ec fjtce , & qui peut-être efl le
vértanle cœur de rinfcele. Le corps cft encore
rempli de giains ou de petites malles ;aunes, qui pa-
roiilent également au travers de la peau Se qui font
les paiticules de graifie, ouïe corps graiilcux , délit
paile Reaumur à l'occafion des chenilles.
» A l'aide d'une forte loupe on voit que les côiis
du corps de ces larves font garnis de pluficuts pe-
tites éminences courtes & pointues. Elles n'ont poinc
de véritables pattes, mais feulement en dcflous A^
corps quelques tubercules ou mamelons charnus, qui
femblcnt un peu les aider dans leur marche ; mais
ce mouvement progreffif ell proprement produit par
l'allongement & le raccourcilTemcnt alternatif dcj
anneaux du corps ^ tout comme dans les autics
Lirvcs dépourvues de pattes , & une certaine natièrc
vit'queule, qu'elles ont toujours en dcflous du corps,
fert a les fixer S: leur donne le moyen de ; an-pet 3c
de monter iviêir.e fur des plans efcarpés, comme ionc
ies branches des aibrcs & les tiges des plaiirer. pour
avancvr & Ui:- un pas elles fixent d'abord la rcic aij
mojen d'un inilrument poimu & écaillcux qui s'y
trouve, après quoi elles raccourci fient le corps Se
collent le derrière fur le plan de pclîrioa , au moyca
de la matière vilqueufe dont j'ai parlé ; cnfuite elles
allûiigent la tête d* nouveau , & c'cfl: ainfi qu'elles
avancent ordinairement .quoique fo'ivent elles ram-
pent par le feul mouvement des ;;.iincauï.
«Sur le derrière J la larve eft traniic de dciiz
petites p.rriics élevées ^ brunes , dures , jointes en-
femble & raboteules ou pai fcmées de petites poin-
tes , tic placées fur une élévation de la [ eau i ce font
les ftigmarcs poftciicurs qui fervent a la refpira-
lionj félon la icmaïqiie de Reaumur. Les cxçrc-
790
MOU
MOU
mens qu'elle rejette & qui font noirs, font d'abord i
en forme de bouillie vifqueufe, mais en fe delié-
cliant ils devieiir>ent durs & fe brifent à la pomce du
couteau , comme la gomme arabique ; délayés avec
ide l'eau, leur couleur eft d'un verd foncé,
» Cette larve, toujours placic au milieu d'une
rombreufe famille de pucerons, qui fembicnc ne
point coniiaî:re leur ennemie, dont ils ne témoignent
aucune difiance, ne manque aiiiirément pas de proie ;
mais qaoiju'tlle puille s'en failir à tout heure fans
diiîiculté, B'ayant poiu- ai:'.!! due qu'i le baiiR'r &
prendre, ii paioît cependant qu'elle aime mieux ufer
d'une fe;-.:e r^fc alfcz fmguliere, s'eft de fe tenir
tianqL-illenunt 8: faus remuer au milieu des pu-
ccraas , ju'.ju'i ce ;;ue l'un d'eux venant a la coucher
ou a lUu cher imprudemment fur elle, alors tour-
nain piomprement la tête , elle la porte fur le pu-
ceron qu'elle faifit, lui enfonce dans le corps l'inf-
tiumrnt écaillenx en forme d'aiguillon qu'elle a dans
la lèîe , qu'elle élevé audl bien que la par<ie an-
térieure de Ion corps , & tenant le puceron en l'air ^
elle lui fiice tranquillement jufqu'à la dernière goure
de liqueur, & ne l'abandonne qu'après lui avoir
enrièrcinent vuidé le corps , dont il ne relie plus que
ia peau , qu'elle rejette. Le tems de fucer un pu-
ceron n'f lî que pour elle l'ouvrage de quelques peu
de minutes , S: c'eft ainfi qu'elle en mange luccef-
livement plulicurs félon qu'elle a plus ou moins d'ap-
pétit. L'aitention qu'elle a de tenu- toujours le puceron
eri l'air , cil de l'empêcher pat li de s'attacher quelque
part , ce qui gêneroit trop la larve. Ayant obfcrvé
avec attention ce qui fe pafloit dans l'intérieur de
cette larve pendant le fucement , j'apperçus dans la
tête une petite partie allongée noire, qui étoit dans
un mouvement continuel , & qui me parut être une
efpèce de fuçoir ou de pifton , propre à attirer la
fnbilance liquide du puceron & la porter dans l'el-
Eoinac de la larve.
» Fa; venue? à leur dernier dégté d'accroi/Tcment ,
ces larvts , qui ne changent jamai'; de peau , en quoi
elles rciTemblent à celles de la viande, fe préparent à
leurs métal morphofes, en Aïant la partie poilérieure
du corps fut un* tige ou une ftuille , ou bien fur
quelque autre objet convenable, au moyen de la
même liqueur vifqucufe dont le dcilous du corps fe
trouve toujours couvert , mais qui alors fe durcit
comme une gomme. Ainli arrêtées , elles commencent
à raccourcir peu à peu , ia forme de leur corps chan
géant entièrement , en forte que de fix lignes de lon-
gueur qu'elles a voient originairement, il ne leur en r elle
dsns la fuite plus que quatre, & la peau fe durcit
tomme du parchemin , & forme alors une coque dure ,
dans laquelle elles fe transforment d'abord en nym-
phes f- puis en mouches. Lors de ce changement, la
jêteou !e devant du corps, qui étoit pointu, devient
•;;os & arrondi, tandis que le derrière au contraire
diminue de volume. Je retrouvai dans les coques
■yuiics, d'où les Mouches étoicot fortics, la pe! kule
m'ncc, qui les coiuvroit dans l'état de nymphes. Pout
fortir de la coque , U Mouche en prclfe le bout aii-
téri.'i.ir on le gros b.->ut avec fa tcte , & alors il s'en
détache une poif.on en forme de calotte, qui laille
une ouverture fiifàùntc pour lui donner paflage,
^) Les Mouches qui proviennent de ces larves ont
le CDrps tendre U dé.'icati eKes volent avec rapidité
dans les jardins, où elles repofent fur les ieurs, pour
en fr.cer le miel qui leur ferc de nourriture; fouvent
qiijnd il fait un beau foleil elles planent dans l'air ,
ic reften: comme fufpendues dans un même endroit
pendant des minutes entic:es, agitant lents aîles con-
tinuellement & avec une grande vitelle, en faifant
entendre une efpèce de bourdonnement. Mai> quand
on les prend dans la main S: qu'on retient leuis ailes,
cl'es ne laùlent pas que de rendre un autre foa
fia & aigu , qui cit produit par le frottement de la
racine d^s aîles, contre les parois du petit enfonce-
ment du corctlec où elles font inférées ; j'ai fou-
vent eitendu ces Mouches produite ce fon aigu ,
tarvliî qu'elles étoitnt tranquillement placées fur les
iîeurs.
» Les larves mangeufes de pucerons que l'on trouve
fnrtoutfur le RnfierSjfonralTez grolTesjStplusgfaiHles
qae c-.'lles de l'efpèce précédente, font d'un beau
vert de gramen, mais en délions, le corps a une
légère teirte de noir, qui eft produite par les extré-
mens renfermés dans les inteftins 5c qui paroillent au
travers de la peau traaljiarente. Tout le long da
dos, d-puis la tête jufqu'au derrière, elles ont une
raie nis-blanche , étroite près de la tête, mais s'é-
largiilant de plus en plus vers le derrière ; ce n'efl
cependant pas la peau même qui eft teinte de blanc ;
m'ais comme elle eft très-tranfparcnte dins cet en-
droit, elle ne paroît blanche que par la graiTe qui fe
volt a trave:s Si qui eft dune telle couleur. Sur le
dcinère i'c trouvent les deuï fligniares principaux,
qui font bruns Se fembla'-4es à ceux de la la've pré-
cédante dugrofeillier. Elles peuvent al'onger le co-^ps
cxnaerdinai ement , mais alors il diminue en rnims-
tcms pioportionnellement de diamètre.
55 Les deux côtés du corps font garnis d'un grsnd
nombre <le tubercules coniq-ies Ji charnus, a large
bàfc,&: fur lefqiKlson voit plulicurs petites pointes ,
qui les rendent très-hénllés. Chaque tuhercnlc ou
mamelon eft terminé pat une longue p i' te en forme
d'épine , c;ui près de fon orig ne a une arriciilaàoa
qui la divile en deux portions incj.ale-^ \ mais outre
ces tubercules à épines, on en voit d'antres à qui
l'épine manque, & qui font plus arrondis au bout,
étant cependant hérili ;s de petites poinrct- , tout com-
me les autres. Pour voir toutes ces élévarions, qui
rendent la peau de la larve chagrinée , il faut fe krvir
d'une forte loupe ou même du microfcope.
„ En pailartdes larves de l'efpèce précédente, fai
dit qu'elles n'ont point depa tcs> mais feulement de»
MOU
mamelons charnus fous le ventre, qui les aident un
peu dans leur démarche ; mais fur nos larves vertes
«lu rofier, ces mamelons font beaucoup plus grands
& plus d'.fii ids j & peuvent trc';-bien être regardes
coiiinic des pactes, pmfqG'iU fervent réellement au
mouvement progrelllf de la larve, autant C|ue les
pattes membrancufcs des fauffcs chei.illes. Ces ma-
melons ou ces pattes comme je les nommerai , font
h^ridcs de plufieurs petites pointes courtes, tout com-
me ks tubercules des côtes du corjiv & placées trois à
trois d..ns deux l:gnes le long de ciiaque côté dudef-
fous du corps, en forte que la larve a propieincnt (ix
rangées de pa:tes. Dans cl'.aque rangée on compte
fept de ces mamelons, fans y comprendre ceux qui
fe trouvent au derrière, qui font beaucoup plus gtos
& dune toute autre figure, ayant 1 air d'être des
appendices de l'extrémité du corps. La larve aura
donc par conféquenc quarante deux pattes , nombre
aflcz confidéraLle. Quoiqu'il en foit , il eft certain
qu'on voit en deffoBS de fon corps quarante deux
mamelons.quirertemblent à des pattes membraneufes,
& ^ui patoiflent en faire les fondions quand la larve
marche.
M Ayant renfermé enfemble dans un poudiier plu-
Fieurs de ces larves, il arriva un jour que j'oubliai de
leur donner des pucerons, je vis alors qu'une des
plus grandes s'étoit faili; d'une petite , 5c la fu^oit,
faute d'autre nourriture , de forte que j'appiis que ces
larves s'cntremangent, quand les pucerons leur man-
quent.
"Elles fe trouvent volontiers furies rofiers, parce
qu'elles aiment prtférablemcnt les pucerons de ces
arbufteSj S; voici la preuve que j'ai cru en voir. Etant
curieux de lavoir fi elles s'acomode'oient également
d'autres efpéecs de pucerons, je choifis pour cette
expëtience ceux qu'on trouve enquanti.é lut l'elpèce
de (uieau n( mmc en latin Sambucus rofea , & qui
produit des flcur-i blanches ralTemblées en bouquets
comme des boules. Ayant fa:t jeûner exprès une de
ces larves pendant plalicurs heures, je plaçai fur fon
corp»un de ces pucerons du fureau qu'elle fa'fît da-
faord & qu'elle corameiiça de fucer un peu , mais
bientôt apiès clic ie rcjecta, fans même lui avoir ôt.j
tnner'mcr.t 'a -i;. Je répécai plclieurs fois la rrtme
expérience Ui.s-^u aucune eût voulu le* fuccrendtre-
Eicnt , ce ji^'au eoi.tia're elles ne marquent jamais de
faire, qua'i î on U u^ préfente des pucerons de rofier,
Lespucctonsdu luieaune font doiic pas de leur gjût,
ni par coiifé|Ucnt propres à leur nourriture; il leur
faut lans doute d^s pucerons d'une efpèce particu-
Lere, comme à certaines chenilles certaines fortes
de plantes, fans lefquellcs elles ne pourroient pas
livre.
» Parvenues à leur jrifte grandeur, lés larves de
cette efpèce fe fixent par le derrière, ou aux branches
du roder, ou à queli.]u'autre objet, & changent de
figute fins fc défaire dtleui feau., qui fe durciflant
MOU
■C)l
IclU feit de coque, à la façon des autres larves de ce
genre, & en particulier de celles de l'efpèce précé-
dente ; la partie antérieure devient alois grolle Se
arrondie , & le denière au concra-re devient plus
délié. Dans cette coque qei reçoit une couleui buinc,
claire & verdâtre , la larve fe transforme en nyn^plx ,
& quelques jours avvès en mouche , qui c'ui'.te alors
toutes les enveloppes.
" Il eft aifé de diftinguer le feie des Mouches qur
proviennent de ces larves , & qui lont de la a\ andeuc
des abeilles domcliiques, en leur rrclfant le ventre en-
tre deux doigts. Al> rs on fut fortir de celui de !a(e-
niclle une longue partie membraneule conioue, rcr-
mmée en pointe moui> £:qu! rcilem'o.. a une t.,iière,.
ayant des anneaux ou bandes altetnaiivciii'.T: hinneî
& blanchâtres. Cette partie eft le conduit des n-uf ,
& la Mouche la fait fortir de fon deitièie quanit
elle veut pondre, on ne voit rien de tel dans le
mâle.
») Une autre différence qu'on remarque dans les
deux fexes, & que ces Mouches ont de commun
avec plulicurs autres efpèces, regaidc la figure &-
la fituation des yeux à réfeau ; dans la feme.le , ils
(ont plus petits que dans le mâle & féparés l'un
de l'autre en dellus de la tête , de façon qu ils ne fs
touchent point par leurs botds , mais lailfent entr'eux
une bonne d Itance , fur laquelle on voir une pla-
que noire luiranie. Les yeux du maie , au contraire,
font plus grands, occupent prefque te^ute la lUifacc
de la tète, & fe touchent pat leurs bords intérieuis,,
n'ayant par derrière qu'une très petite plaque noire»,
fur laquelle font placés les trois fcius yeuxhil'es.
55 Ce fut au commencement du mois de fepiem'^re
que je trouvai deux larves remarquables fu' le pi:i ,
oii elles fe nourriiioicni des pucerons qui s'y ttou-
vcient en quantité, & elles avoient le corps tout
hénfle de pointes , en forme d'épines. Reaumur
fait aulli ment on d'une larve t'pineufe de ce genre,
mais qui me lemble pourtant avoir t"té d'une autre
efpece, puii'-|u'^i:. -^■■.'.i i: •. ;■; :■ ci-nû nombre d'è-
pir.ci;, i; -lUe !e> i , ' .' . ii^urs éio;cut en
f .riT-ed. ceiKe-, e.^rr,. s c\ 1: ..',1 :. , ^;ui en s éle ant
fur le corps s'ccari^.i..':; i u"t: ue i ..u'ie , au lieu que.
duuî nos larves ils (ont plus fimjics.ii: eommc ds
petits tiibeiculcs.
» Cette larve , qui eft li'ng<je d'cnviion cinq Ip-
o-nes quand elle allonce !e OTps médiocrement,,
elf d'un giis jaunâtre, mêlée de petites taches &
nuances biune^ , & tout le long du dos , on voit une
ligne noire , formée par !a grande arrcrc, dans la-
quelle on obferve un mouvement continuel de con-
traftiiin 5c de dilatation. Ce que la larve a de plus re-
marquable , ce font les épii es dont le deilus & les
côtés du corp" font garnis , & qui font en forme de
tiges, coniques , blanches , grolies à leur bâfe K.
terminées en pointe aifei fine. Le corps eft diviféeai
9î
MOU
MOU
anncu'ix , comme à l'oicliiiaiie , & fopt i^e ecs an-
neaux font j^itiiis d'épiiic;, .m lieu i]!;; le; trois ou
quatre frcniicrs n'ont ijin* des éii;i:"cnccs ncs -petites ,
gaip.ics de i]iRl.)iiCs poil^ cuiUï. (iliaque unntau .ic
cctix liui (Mit dc5 ('i>ii:cs, en ont huit, placés en
- dtnii-ce: rk's , tie lune ijne la l.nvc a iiiiit !an»^s d'é-
pines !e loij; di; ."un coij'S, & celli:s .tiii le triuivcn:
très. Ces '.i^es ponitucs (.]in ion: ;iie''iiuc dtcit^rstu
tiis-pei; ccuibée- en atrière & (ans poi!s , n'ont t'.^s
f'iin <; .]iie !j Lune : eu elles font n.im'jtancules &
«--Mes, c-dj)u .1 i,u;.:u he:aent, 6: (ont d'inie
autre n., L.;e.|'e le.l.s ileb ^iieuuivs cpineufes, qui
l'unt dures ic .tinir.e é.a. ieuLer.
îjLcs Jeux lhama:es [loUéneurç, couverts en partie
par le p'-nuki aie aui;c.ui du ctrps. Tout coiiits iSé
coi. elles (ur le lOin», In i à côte' de l'autre, comme
de petites paitKS ovales de couleur 'biur.e.
« L'une de mes deux larves, étant encore jeune,
avoit uiîe couleur entiéi cmeiit brune , avec des poii:ts
noirs, & les épines, qui éiuient blanches, étoient plus
gtolTes à proporcion de cclks de la grande laive.
Cette pttne iaive, que j'eus Ibiii de ne pas lailter
manquer de pucerons, crut Je jour en jour aifcz vite ,
& parvenue a ù i^taadeur coiviplette en fort peu de
tems, iar.s changer Je peau, elle me donr.a enl'uue
unecicuche,
«Ayant piéfentéànes larves, des piicercns de la
miile-fcuiiie , du loMcr U de la \Ll'ce, je vis qu'elles
s'en accommodoieni aulli bien que de ceux du pin,
& qu'elles s'en faiiirent Scies (ucetenr jufqu à la peau.
Toute forte de pucerons leur p.irclt dore ^galirnent
Lora; pour ndurii;ure. Les excrcmens qu'elles le-
jttLent lonc eu forme d'une liqueur noire comme une
boc.ilhc.
,' Le 14 fcpteir.bre, la grande larve fe préparas la
ir_iistorniation, ec i'y pr:'t de !a ir.ème manière que
les denx cf; J-ce^ n;éeed;ntes , s'a-.achant par le der-
rière co!K!c i,s p,?u.is du poudrier, aià moyen de la
i-a-.lr-re "li: . cl ,,.;'ii,e a toujo.rrs en dciioHS du corps.
La oe^i! le -l-i. it ei ie;ie lia à peu , &'. forme une
coiU b.';;ie j^u; r.ic ou 'rouifatre , avec quelques
pon.ts ;fi:s M une r.,^e de la ni'ia.e couleur tuut le
1, r:'' du d.^s. Mais elle a rdors une tout autre figure ;
ede'eit jlu. coaite & plus rciflie, f.i partie ar.té-
rie'-i: eft plus aroileSc .u'i onJie, au lieu que le iler-
i,--e efi --lus di'ii-, tandis qu'il éieit la paitie la plus
nnsV: d.iV= L. l,::v:. La h:u-c de la nym; h: de-
n -r '- -^^i" li ''•'"' ■ '"' ■•'''- ""' ^'-'''^ foime, paice
v-'i'.'la taJ 1: l/'-Vu' h_- q:; en vi-.nc eft plus j^rcllc
:",' '; I ,,, , c ;,i; 1 . ,.■ li' vene le d-^i.;;t d\\.i-
,'■■■ ■ !' n: pais courtes,
:li:hlrrrceduie&écJ
léfe;
tables tpii
qui avec raiit^n , que ces pomxs
donnent à la coque t'c la reffemblance avec le poiff-)»
nommé orlus. Les iligm.,tes pufti'iier/rs d : lu I.irve
fe retrouvent er'C>'re fur la coiju: , 6: ils d':i;t- ircnr
allez que le bout peintu de la coque elt lee'lem: ■£
le dctnèicde l'infcdc.
" Le 16 avril de l'année fu-vante la Mouche fouit
de fa coque.
15 J'ai trouvé Je; larves au commercement de jjillec
fur le faule , où elles demeuraient au milieu du.ic
nornbrcule f.;n>dle de l'ucero r; , de 1 . ! ;■ y. a des
cornes rc'.i ;es fj.r le 'le: :ière , ïv tj T le- d ■c.'.ciu
fi leur couleur elt d'un b'j c ]a:i'i,itf. ui-, j'.uvti-
daiic. Outre les incidons d s a. maux , le coirs a un
graiii nombre de rides trar.fv r laies , & la p. au e!t
par-tout couveite d'une infiiité de perits poils , moins
courts ôc uniquement vlùbles au micrulecM' . L'nc
longue tache brune fe fait voir dans riiui-rieur vers
le derrière, qui ell: produite par lesa'irrms icn-
fermés da/is" ru:[(.!l:n oc qui paiodlent au travers de la
peau tranfparenre.
»> Le derrière elt garni Je deux petites par.ies cy-
iindiiques, en forme de cornes, un peu plus grofics
au bout qu'ailleurs. Se dint l'estrénii:' elt : u'e.Fllcs
font pla-ées de fayMi qu't'lcs s ■ . : : d-
l'au:re,i:!aiir :uu,:eall:i.;ra„le ■;.
Ces parties, ipii f,.iit toutes hli 1. , ■ .;rs
poils nous tout ccnime le corps, |.,.iu i.ins conte
les iti;!;mates poltérieurs , comme l'on en voit de
femblablcs fur d'autres latves qui mangent les pu-
» J'ai remarqué, que ces petites latves marclient
en quelque façon comme les chenilles arp,-ntcu[es ,
OLi comme les fan<j;-fues ; quand elles veulent faire
ua pj.s, elles fixent d abord la icte contre le plan de
pofition, au moyen d'une efpècc de matière vfiqueufc
qu'elles favent produirej enfuite elles lèvent le der-
rière qu'e les arrêtent £z fixent tour pi es de la tête ,
en coin ban t le corps en boucle & le preilant foitcnicn:
contre le planoii elles fe trouvent pl.cées, afin J'en fai-
re fjitir, (ans doute , la matière glu.rntc doiitj'ai parlé
& qui iert a l'ittacher, après i|Uoi elles avai-.eeii: la
tête .S: ailongtut le corps. C'eU Je cette manière que
je les ai vues marcher allez vite, comte les j.aroiï
quoique très-g'iiiantes du poudrier où elles fe trou-
voicnt renfermées.
31 Ces larves fepréparèrcn: à la tran.sforma'ior. le 7
juilet Se les jours fuiv.ms, les un;s plutrn, les autres
plus ratd. La métamorphofe fe fait comme lins tou-
tes les autres larves a tête de n:;ure vatiab'e ; 'a ;'eau
fedu.cit peu a peu. îc fo' .ne u.e coque éeai'leui'e au-
tour du c;>rj s , qui le laccourcit conlidtiablement.
Ccrce coque lei^ol: uue c leleur rouge brune , comine
celles dcï larves d; la viande; la' partie antérieure
relie toujours un peu pointue , & fur le derrière oa
YOit coinrac fur la larve les deux fii^mates tu forme
M O U
iî cornes. Ce fut !e i8 du même mois que Ict Mom-
chc5co'Timern:crerc a fo:ti;iif leurs coques, de love
<]iie leur tiamtormatioa cntiètc s'achève tu onze
jours.
y J'ai fouvcnt vii de ces petites Mouches qui ne font
guère [>lus jraiides muc des puces , loder autour des
orties très-peuplées de pucercis , mais je nefavoispas
alors leur orif;ine, ne pouvant jamais foupç.nuer
qu'elles en vouloient ;iux pucerons, pour dépoUr ledits
ceiifs auprès d'ein- , parce que leur figiire étoir bit:n
différente de celle des Mouches ordinaires , dont les
larves fe nourrillent de ces petites bêtes : car ces
Mouches ont ordinairement le corps applati & couver r
de p~oiis fins comme de la laine ».
Les larves S: les nymphes des bourdons font au.Ti
expofées à trouver dans des larves de cercunes Mou-
ches , des ennemis aulli redou:ubles qa'îls pcuvert
lètr; pour les Pucerons. « Il y a une Mouche à deux
aUes , d;t R;-aumur, qui ne le cède pas en grandeur
aux frelons, & qu'on ne peut guère manquer de croire
un ùclon la première fois iju'on la voit pof e fur
une plante ■■ elle y arrive &eii part avec un bourdon-
nement d'aîes fcnib'ab'e à celui des freiors , avec
hfqucls elle a une gtande rc!rcmb;ance '^ar les cou-
leurs de fon corps Si de fon corcelct.
M La première des Mouches de cette efpèce que
j'attrapai, futraife dans une boîte. Quand je voulus
l'en tirer au bi-.uc de cinq à fîx heures, je trouvai
qu'elle y avoi: fait plus d'une quarantaine d'œufs
blancs & oblongs , c'eft- .-<-dire de la fofïne la plus or-
dinaire aux cc'jfs Je gardai ces œufs pendant quel jues
jours , après lesquels je vis quantité de petits vers qui
en étoi'.-nt fortis. Ces vers nai^lans étoient parfai-
tement femb'ables à d'aucresvctsl -eau coup plus grands
que j'avois trouvés dar.s des nids de bourdons, 3c
qui , m.ii.;ré les foins que j'en avois eus , avoienr
péri fans fe niétamorphofer. C'eit iuut:lem;ut âuiïi
que je tentai d'élever les petits vers fortis des œufs
de la Mouche ; comme je les favois d'un naturel car-
nacier , je leur donnai de la viande ordmaire, mai»
qui ne fut p.is de leur goût, il leur fa'loit une cha^r
plus tendre & plus délicate , i's moururent, & appa-
remment de faim , auprès d'une viande trop grolTière.
Ceux de la même efpèce , que je n'ai vus que beau-
coup pi. 13 âgés, & plus graiids , font de grands ra
vai;es dans ces nids où des bourdons vivent en fo-
ciété , dans ces nids qu'ils recouvrent de niouile &
d: gazon , & où ils portent du miel 5c de la cire brute.
Ce n'eft pourtant ni au miel ni à la cire des nids ,
q-ie ces vers en veulent, comme tant d autres in-
{ei-ie« en veulent au miel & à la cire des abeilles ; ce
font les petits mêmes des bjurdons S; les nymphes
des bourdons , qu'ds cherchent pour les dévorer.
» Ces cuels ennemis des bourdons font des vers
qui devieLuent aile/, gros , comme on en peut juger
ipar le volume de la Mouche d^n^^ laquelle iis le crans-
Hifl: nul. LifiSii. Tvm, VIL
MOU
7i)5
forment. lîs font de la claiîe de cent qui n'ont poin^
de jambes, ils font t.-ès-blancs ; leur bout antérieu''
eft .ilk-z pointu, mais leur corps devient de p'us en
plus gros juff|u'âuprès du derrière, où il a plus de
diamètre que partout ailleurs. Cette dernière partie
don'ie de quoicara'érifer le genre de ces vers, qu'on
peut appeler le genre des veis a derrière tayon.Tanr.
Leur bout pollérieur efl ornéde six efpèce; de rayons
chîrnus, difpofés à peu près fur la circonférence
d'un demi-cercle, dont le diamètre eil à la partie
(upérieure du corps. A peu-près au centre de ce de-
mi cercle font placés deux tuyaux adoifés l'un contre
l'autre, plus courts que les rayons, & dont l'uface
doit nous paroître plus nécefiaire, ou au moins nous
i:li: .mieux connu; ce fon: les deux bouches poflé-
rieuies de la refpiration, les deux iligmatts pofté-
ricurs: quoique lesdcux ftigmates antérieurs foieut
iiiolns lenfibles , on peut les trouver; il y en a un
de chaque côté au fécond anneau, p^ès de fa jonc-
tion avec le troilième. Le corps fcmble compofé d'un
prodigieux nombre d'anneaux, fi on veut prendre
pour autant d'anneaux tous les cordons qui l'entou-
rent & qui le font paroître tout lillon-.'. La féparation
du dclTus & du delToiiS du corps, ei't marquée par
deux rangs d'efpèces de courts piquants. Quand i|
marche , il montre deux cornes chai nues alitz courtes,
qui fe touchent toutes deux à leur origine Se qui. en
s éloigiant , s'écartent l'une de l'autre. EHe's font
fourchues à leur bout. Lotfqu'or. l'oblige à montrer
tous les accompagnemensde fa tête & qu'on la con-
(idcre par deilous , on voit de chaque côt; trois
parties charnues en forme d'épines, dont les deux
fupérieures font égales entr'e'les & l.i moitié moing
longues que l'inférieure qui cft du nrèiue côté.
» La bouche de ce ver tfi: faite & placée comme
celles de tous les autres vers à tète variable. Cette
b'j'.îche eit une fmte d'où forient deux parties ana-
logues aux croche:s écailîiux des autres vers de la
même claffe. Mais les crochets de nos vers ennemis
des bourdons , pourroient être appelles des dents ;
le bout de chacun eft large & tefeiidu , chaque bouc
vaut deux dents brunts £; dures.
" Les bourdons ont été, comme les abeilles, [es
guêpes & tant d'autres Mouches, des vers blancs
ians jambes. C'eit fous cette forme qu'ils prennent
leur accf-ilTemcnt. les bourdons ailés ont (o.n de
tenir ceux qui font encore vers , enveloppés d'une
épaiife couche de cire brute, moins dure que la cite
ordinaire. Nos vers et^nemis des bourrfcus percent
ces couches de cire pour parve.^ir aux infeéîes qu'elle»
couvrent ; ils les hâchenr , ils les mangent & ils n'en
laillent au plus que la peau. Les nymphes des bour-
dons ont des habitations plus folidcs , elles font dans
des coques de foie dont le tiifueftfort, parce qu'il
vft épais & ferré. Je n'ai pomt vîi que nos vers vo-
races foient venus à bout de s'ouvrir une entrée dans
de pareilles coques ; mais loifque j'ai ouvert à def-
fein quclques-unci de ces co-iues , ils s'y for.tm-
Uhlihk
794
M G U
noduits, & ont marge lan) mphc farsenlailer prcf.
«jue litn de u-ftc.
M Quand on eft Tpet^ateur de tous ces carnage? ,
çn a peine à comprendre l'indolence des bourdons.
A quoi leur fcrç , demande-t on, l'aiguillon dont ils
font araiés 5 cjiicl u!aç,c eu veulent- ils fai.e, s'il": ne
l'empl'iien: contre de li cruels ennemis , qui d ail-
leurs femblcnt peu en état de fe drfendre coptr'cux.
Si qui ne fauroicnt leur faire de ma! a eux mêmes ?
Les vers carnaciers ont des dents cfle? fortes pour
entamer la tendre peau des vers ou celic des nymphes
Jesboiudons , ma. s mcapaSlcs d'agir contre le bour-
don , tout cuirallc comme il l'çft d'ccaïUes La nature
a t-elle voulu que les bourdons foufirilfent ces vers
patiemment, & Cuis s'appeicevoir de tout ce qu'ils
frnt "i On peut penfer bien autrement fur le compte
tles bourdons^ 6; avoir une ideequi femblera d'abord
tics paradoxe , mais qui peur-êcrc ell vraie. Les
vers carr.aciers ne font peut être qu'épargner aux
bourdons bien des cruautés : ils agilîent pour eux Si
on fe raprclle ce que nous avons rapporté ailleurs
dans l'hiftoire des guêpes , on fe fouvicndra qu'il
Vient un tems ou les guêpes elles - mêmes font les
meurtiièrcs de toutes celles qui font encore fous la
forme de nymphes eu de vers, qu'elles les arrachent
des cellules, qu'olles les portenthors du t;uêt'^er. On
peut favoir aufli ^u'il y a un tems ou Its abeilles
tuent tous les mâles, & où elles tirent impitoya-
"ù'ement des i-clhiles , ceux qui y font encore en v. rs
ou en nymphes. 11 ne no^is importe pas aCtucl-
kracnt de chercher à j.ifl^fi.r dc-s procédés où i pa-
roît tant de baibaiie &. de fureur, ils font far.s
douie néceflaires Se fa^es ; mais dès :]u'il cil vrai ,
comme nous le piouverons dans le lems, ^^uc parmi
les bourdons, rc mu.e panni |-;5 aiieiiles&c les guêpes,
il y a des Mouches de ttuis i'cxis, ne peut il p s y
avoir un tems où les Mourh s des deux auîres ùxei
font bien aifcs iiue les nisles ijUi fe muitipliero'ent
trop, (oient ex:,iivr;i é ; Nl- peut-il pav y avo:: un
tems où !i:s houid .ns vjin oi't l.i fo'nie de veis, doi-
vent êti e détruits , c uiiinc il y en a ui ou les vers des
guêpes le dciv^:nt êrieî lice font nos vc: s carnaciers
qui fe chàr^ent en pa t:e de ce cf.iel office, ils épar-
gnent aux boiir juns des barbaries , i's (ont leurs a.nis.
Ce qui me Jirp:i''er( i encore à le penfer ainfi , c'eft
que je n'ai irouvé de ces vers que dt-ns les vieux nids
de bourdons, & que j'en ai trouvé beaiicou,' dans le
fond de tous les vieux nids, dans ceux qui au mois
d'.Aoïit croient reliés entiers & peuplés. Il elt vrai
e j'ai l'û des nids d.tns lefqutls ces vers
1, j.ip multuiliés. quiét.ii,iu d f.its, les
pou.
q,::l ... ..,
il VKn-.unici.
leur ai. icn m
en quc'quesci
leurs fToprcs
•bourdons , je
&l.Stuei. »
ndoi:
mai
n cit
en lei
fur
de
s . ù les bouroons ne le knit
! , où ils I jbjndoiU-Cnt Ei.iin l'ai vu
conllancrs les bourdons acliarnés coiitie
(■ers. contie ceux qui devoientdevci.ir
les ai Yui les tianfporter huts du lud,
MOU
Eu paiTant avec îe mérne auteur à d'autres larves «{«
Mouches, qui fe ncurriflent, non aux dépens des
autres animaux, mais dans les matitrts fécales qu'ils
r-jettent, voici coniment il s'exprime. ^ Les pè^-lieats
à la ligne vont (ou vent fe pourvoir de vers dans celui
de tous les eicrémens que no^s avons le plus en hor-
reur, & que les mcdecins font obligés d'obfcrver
journellemeni. L'envie de découvrir des fecrets de la
naiure, doit êt:e ^\ïez puilfaote fur mi naturaific
pour lui faire Cuimonter une averdon qui n'eu; pas
cap.ibie d'arrêter des pêcheurs. M. Homberg a tr;^-
vaillé une ii déboutante matière , de cent tcçuns d;f-
férentes, & qui lui ont appris des faits nouveaux &
curieux ; fi ce n'étou que fur les cxcrémens humains
qu'on pût fuivre l'iiiftoiic d une Mouche ttès-com-
mune, & qui offre des iingularités , il faudroit bien
l'e réfoudre à le faire; il y a une efpècedeces Mou-
ches qui les préfère à tous autres ; mais la memc
efpèce trouve aulfi que la fiente de Cochon lui eft
convenab'e ; elle fe pofe volontiers delTus , dans
les camparnesoù ces fortes d'animaux font communs;
enfin la même efpsce ou une eipéce qui n'en ditfetc
qu'en grandeur, clieiche les bouzes de vaches, quauiH
les Mouches (ont accouplées, & qu'il ne fait pas grand
chau i.o.i peut les prendre fans qu'elles fe feparenr J'en
fis attraper deux paires les premiers jours d'oclobre ,
& je les renfeimai dans un poudrier , où t'O n'avoit
j pas mauiué de mettre un peu de la iicnte de co-
i clioii fur la juc'le ell^s avjienc été prilés ; a peine y
■ eurent elles pdil; la nuit, que les deux femelles y
I firent leuis eeufs.
I " Quoique ces mifs (oient blancs & oblongs ,
; comme ceux des Mouches bleues de la viande ,
leur figuie a quelque chofe de plus Imgulier ; a un
1 de les bouis >.hi.)iie ixuf j deux ailerons, qui s'é-
! ca't nt l'un de 1 aut e comme deux cornes. Ils ne
I s élei'enr guère par-dc-Ja le bout dont ils (• r.t le
I plis proches, mais ils ont le r origine entre ce
mc.iie i-> >ut & le mi leu de 1 truf Ces deux a Icrons
' feaiM.T.t faits dt- la même membrane qai forme 1 ea-
; vc'oppe de œuf, J> ils ne fembWnt pas faits j.our
contenir aucune poriio'i de Id l..'ol^ance néccfuircà
j la no.rritjre d.- Ic.r.bnon. P.-irqiio! deux paicits
I ailerons oni-ils été accordes £ cet cruf ; ce n'a p»' izé
fans iiéceliité , puisqu'ils doivent rend.-e plus ditScile
; la forrie du corps de la Mouche. Ou vena la véri-
j rable caufe rour la.|U.-'le ces aï eions ont été atta-
ch's à l auf , i<: on admirera en même tems les
• précautio. s que l'au car de 'a i.atuie a piifes , rour
confcrver des elpèces d'animaux que le comrauTi
I des hommes ne juge pa- dignes de fes reg.irf< ; on
I verra, dis je , pourquoi les ailerons o: t été accordés
' à une forte d'cçufs, quand on faiira qu'a nie urc
que la Mi>u he en pond un , elle le picue dans la
: fiente & elle l'y fait entrer. Chaqui- ceut a befoin
' dêtie environné d'une matière m Ile ïc hnmidr m.:!
; le couvre en quelque forte , pourque lembr.on qu'il
j renferme parvieiv c à ■'clore. Le petit péiiroit lianS
' ua ueuf qui feioit cX|>oft tcuc entier aux impreiruns
MOU
<î: l'air. Tous les ciifs ijuc ja; Uit rirer Je la vlîaiiie
iiiaticre dans laquelle i!s éroie-nt enfonces , & qui ont
été mi'; bien fains fur un papier , s'y font ridés en
rnoins de douze heur-ç; il n'y en a eu aucun dont
le ver ait pu fortir. Mais fi ces œufs ont befoin d'être
environnés d'une matière molle & humide, ils ne
le doivent être quVn partie, ils ne le doivent pas
être dans toute leur lon!z;ueur : (i le bout par lequel
le ver doit fortir, en ctoit couvert, le ver fcroit
dans l'inftant où il voudroi
MOU
79 5
paroit
fuffoq
jour. La natute qui a appris à la Mouch
quer, à faire entier fon œuf dans la fiente, à mc-
fiirc qu'elle le fait fortir de fon corps, a donné à
cet œut une fiaure qui peut empêcher que la Mouche
ne l'y falfe entrer trop avant. La difficulté de l'y en-
foncer augmente lorfqu'ii a été cnforcé jufqu'a l'o-
rigine des ailerons ; l'ccuf efl: arrêré par les ailerons,
comme un clou de gérolle qu'on pique dans un ci-
tron l'cll par fa tête. Le citron qu'on a piqué à plailîr
de ces foitcs de clous, ne l'eft pas mieux qu'un tas
il'une ctèt dégoûtante matière left d'œufs de Mou-
che.
»3 Le ver doit fortir de l'œuf, pat le bout qui fe
trouve en deflus ; je n'en ai pourtant obfervé aucun
dans l'inrtant où il nailToit , mais ce qui e(t équi-
valent i l'avoir obffrvé , c'eit qu'on peut remarquer
qu'ât'iès que les vers font éclos , le bout lupétieur
de chaque ccufeft plus large & plus plat ,& que les
deux ailerons font plus écartés l'un de l'auttc. Cha-
cun de ces vers ne refte pas plus long-tems dans
fon œuf, que le ver de la greffe Mouche bleue telle
dans le (ien, & fon accroillement eft, je crois , aulfi
prompt que cel«i de l'aurre ; car ceux qui font fortis
c œufs pondus vers le 7 & le 8 d'oi^obre, étoient
iranbformés en Mouches à la fin du même mois. J'a-
vois eu loin de taire mettre de la terre dans 1; fond
des poudriers ou ils étoient nés ; ils entrèrent dans
cette terre lorfq.ie le tems de leur première méta-
morphofc fut pioche, & ils s'y firent chacun une
coque de leut propre peau , femblable à celles
des vers des giolfcs Mouches bleues, mais plus je-
t te. .j
Le: femelles des papillons ne s'accouplent qu'une
fois dans leur vie, m.«s quelques-unes reftent pen-
dant un tems confidérable jointes à leur mâle; dès
<]u'ellcs s'en font f parées, elles commencent leur
ponte, & la continuent prcfque fans interruption.
La fécondation & la ponre de quelques efpeces
de Mouches rertemblent moins à celles des pa-
pillons qu'à celles des oiieaux. " Les Mouches
des excréinens de cochons me l'ont a^'pris , a-
' joute le célèbre Réaumur , & peut-être feroit-
il difficile d'en avoir la preuve , ou au moins
Une preuve auflî fùre , en obfervanr d autres efpèccs
de Mouches; il y en a peu d'efpèccs de celles que
j'ai renfermées dans des poudriers , qui, comme les
Mouches de celle-ci, aient oublié qu'elles étoient
prifr.nniè-cs & qui fc foient accouplées dans leur
prifon, comme elles eulfent fait fi clKs eulient été
en liberté dans la campagne. J'ai Jii-ci-dcllus que
j'avois mis deux paires de Mouches dans un pou-
drier où il y avoir de la fiente de cochon ; elles y
furent miles le foir; le lendemain furles-neufà dix
heures les Mouches étoient encore accouplées
quoique la fiente paiût piquée de beaucoup dœufs,
elles avoient donc pondu , & s'étoicnt raccouplécs de-
puis. Elles contii.ucrcnt ce manège au moins pendant
quatre à cinq jours qu'elles vécurent. Quelque fois
je n'en trouvois que deux accouplées, quelquefois
les deux paires l'étoient, le nombre des œufs aug-
mentoit journellement. A ta fin , la furfacc de lafientc
en fut fi couverte qu'il ne relloit pas de place pout y
en mettre d'autres , fans trop preller ceux qui y
étoient drji. La ponte de cette efpèce de Mouches ,
& fans doute cel!e de beaucoup d'autres efpèces,
le fait donc à plufieurs reprifes , comme celle des
oifeaux, & les accouplemens fe réitèrent de même
pendant plufieurs jours de fuite. Quel jues uns de
ceux ^es Mouches que nous examinons, duioiens
plufieurs heures.
" Je n'ai jamais vu faire qu'itne ponte ai'x grofies
Mouches bleues , mais ie ne fais pas 11 avant que de
pondre dans le poudrier où je les avois renfermées ,
elles n'avoicnt pas déjà pondu ailleurs, & fi elles
n'eufient point fait plus d une ponte dans les pou-
driers, fi le mâle eût été d'humeur à les y chercher.
Se il elles eulfcnt voulu le fouftrir. »
Les œufs de diverfes efpiccs de Mouches
ont des figures différentes de celles des œufs
de nos groii'es Mouches bleues , & de celles des
œufs des excrémens de cochon. Se ont fouvent des
figures fort jolies ; mais il n'eft pas toujours aifé, eu
plutôt, il l'ell rarement j de pouvoir deviner les
raifons pour lelquelles les formes qui ont été
do.-.nées aux uns , font très- différentes de celles qui
ont été données auxautres. «Jai vu , dit le même au-
teur que nous ne fautions trop citer, quelques efpèces
de Mouches qui actachcient des œafs ollungs contre
les parois de baquets pleins deau; ce qui les di-
terniinoit à les placer là , n'ell pas ce qui m'em-
barraff'it, & nous enverrons allez la raifon ail-
leurs. Les œufs de celles d une e'"pèce étoient fim-
plement oblungs Si très-lilTes. Ceux des Mouches
d'une autre efpèce, oblongs corsime les précédcns ,
avoient d'un côté de celui qui ne devoit pas tou-
cher le baquet, de jolies cannelures, tiès-biea
marquées. S: parallèles les unes auï autres ; l'autre
côté n'en avoir point. Ce que ces œufs ofnoient de
plus remarquable, c'eft qje tout du long des deux
côtés diamétralement oppofés , il régnoit une lame
milice , dont le bord extérieur étoit bien coupé en
ligne droite; au moyen de ces deux bandes, l'œ f
femb'oit comme encadré dans un cadre de papier.
Il y a aprarence que ces bandes aident 1 ter.ir .'œuf»
H h h h h 1
19^
MOU
b.iqnet, & que les crnf'^ qv!!
cil,:s, ibrtcnt du co:p>- des
mifux coli^ c
n'cii ont p-^;;i
Mouches, mil, ■' i'.c plus de co!!e, on enduira d'inic
colle pl.ç forte eue r;'!:- J ■■ ,. :: .:. ^-v- , :1 y
a dfç œufs c];n dcmaadcnr . ■•: ■■ v ^ , l lii-
d-:-nu-'n , pour uue ie ver puili'; i: . ,:: . .' -
viir. S; :i y en a qui, pour reim i.j,.ne le-, . !o;i-
vîm-ns qi/c le ver faïc alors , demandenc a être at
tacli;s plus loiidcmeut cjuc d'autres. «
Il eft de pcritcs Miuclieç trèç connues , qui vo-
lent par [f'^pcs d,i;is les apcartemens , & aiment à
voltiger c .viMuIicment aù'iiau: du p'a'-fond , aU-
tou; ;!.- , ,K! ■■ e !a: le- do-u:e<; des lamKri^, au'rl-
ii;^ -'• ■:■ •-■ ; :-;db;cnicnt , c:; y dc-pi;(anc leurs
''■-^■■'U^ s, >;'ii \- ;^:î,- de s t.i'-iics très-dé:'a:;r^,^ble^
dans les ^-..i:-! ■ -' , la- abu-ch. Elles fvic ur--
ngure lo : i , ■:■ ■ . , r.ls^e & ovale, .vec c':-
pctites apf.ebdicc. tn t->uriz d épines braiiclvies , ou
de peàts ,luaiets, placés le lo:i^ des côtés du corps ,
& une té.e a forme variable. •
^ Tout le monde connoît les Mouches brunes n: i-
râttcs qui volent en grande qua'.rré da ^ -,0' inai-
ions , fe fourrent partou-, ' ' .r
le pùn !ur nos tables à in , i -
at.ire.u, &pa:ticul!èreme.u . ■; .s
mets cl;a,L!,'is de fiicre, don cics 1": -r ii.;'-. i- ■ .
Ces M.MK-lies, pr^jpr. ment nnmm'cs i/.'-: ■
par;; c ;t tiie les jdus rcpandiics; car ou ks ;>. j\ e
tgalc!i)L-nt a Sutinaui.
« En confide^rant, dit Degeer.la qua-itiré (^nor-
mc de ces Ivl)Uih';s domefbijues , qui par-.;il((iir
l'urtout aux mois de juilkt ie d'a<û' , il c 1 'teiM
nanr que perfonne ju'-|u'iei n'ait ei corc d'-c^uverr
leurs larves. Jr les avois m-M -même cherché -s iiuti
len;ent par-rcn: peiidajit pleiïeiirs a-ir;ées, jufnu'i c^
q'i'enfiii le ha'îrl me les rit d-c;>uvru- dans les
niérics mois de )U>llet & d'août de l'année 17J0.
lirl'iu'ayant, félon les préecptes de M. de Réau-
mur dans ftir: de faire cJo-e /es o'fé :ux domes-
tiques , fait diedcr un loin a fumier de cheval poui
y faire écicre des poulets, je vis voler delfus & t.)U;
autjur un tnand nombre de ces Mouches, qui m'a-
yant fait naitie la cu'iofitf de rc iiucr ce fumier ,
j'y trouvai quantité de îanes a lète de riu'ure va
riab'e, Se en ayant eiifeiiné pluîieurs dans un pou-
drxr rc.ipli à demi de ce même fumicv, je reconnus
eue Huei.j !c' ii'Uis après, elles s'éroient faites des
cooii'.s d.e ku' propre peau, d'oii foitirer.t enfuite
de 'véiitabics Mouches domeiliques. I. es larves de
cette cfpèce vivent donc dans le fumier, mais uni-
imcmencdans celui qui cfc bien chaud & humide, oj
pour mieux dire , qui Ce rrouve dans une parfa te
fermentation , comme l'étoit celui qui enfermoit im-
médiatement la barique oii je faifois éclore avec
fuccès des œufs de poule ; au moiiis ne les ai-ie ,
MOU
jamais rcncciitrécs dav.s le fumier Cec , ni dans la
» Elles n'ont rien de bien per'i:;iiicr dar.s^ leur
figure, refTernblant i cclic' :e v. t d a;.>r.i e:_ .''es
de leur genre; elles C-'Z 1> .1. . i.vircT cinq li-
gnes ,&; grolTes i ; . , ... une figure par-
faitement CQni.p>ie'. e- & le derri&x
<;ros 3c comme t:. ■ .»' i-s la tête eft de
figure variable , la laiv. : .: : , . ! .e uicit & la
fait quelquefois rentrer en. 'e ■ le picmier
anneau du corps. On lui ".."'.: a ■ ■•' '- ^' l"ee en-
chet noir, que la larve peu: ; ti.er îaiiS ia tMC . et
qui Kd fcrt a fouiller le fumer Jx .1 s'aeeroelier
contre le n'an de pedîaon qua-u! elle veut le rranf-
11 iV..: a ...!Ute . 'esl irvesdes î\"ouclie'. Le trai;!]eireiice
.k la ,.eau lauil: en;revoi;- que ce cr.chet àci.t a i-ne
neau du c> . ps. Qua id ia larve allong.- la'iet; , celle-
ci fc trouve garnie en devant & en dctlus de l'en-
droit d'où fjrt le crochet, de deux clpèces de ma-
melons cha;r.--i.s en forme de cornes moulles , qui
ont chacun vers l.es côtés deux petites pointos éga-
e.ncnt charnues.
>s Les larve; de cet:e cfpèce, qui font d'un blanc
r.i' ii: jaunâire. a-, a'îr !a prau luifaire , faiiS ccpen-
' ''■.■:■ ^■■l!^'er• ' 'i. !:--j,e vifqueufe, ont deux
,i.;-i s ! •! b i' '. .. : ' ;orps , un Je chaque côté,
- !' . X a. ;;.s r. 1 .e ,1. Les deux (tigin.ites an-
téiieuis , qui fui.t - ... , 'es-rlair, font de
Il u;e arroiidie , a 1 i- '■''■': re eves & percés
hx par'ics. L:^ d-,: : 1 . ,■ s ;■ -i .1 - ■ ;■ es
placés fur 1 .' du derrière; ils font
écailleux, e,, . ,c circulaire, un peu éle-
vés, ma-.s ;lat~ en 1 Lus ayant au milieu un bouton
.ni tubercule ente.uré de filions ou de petits replis,
q 11 ne repré entent pas mal les feuilles d'une fleur
fayonnée. Le milieu du bouton relevé eft apparem-
ment percé , inoique je ne l'aie pas pu voir diltinéle-
ment Deux vailîeau-; ou iraehJes très vilibles parcou-
rent l'inréneiir du corps -^ comminiquent des ftig-
mates antérieurs aux pollcrieurs.
» Ces larves, qui font abfolumcnt fans pattes ,
n'ayant pas même ces mamelons charnus qu on ob-
l'erve a celLs de la viai-le i' de quelques autres ef-
pèces , fe font des co :ues de leur propre peau , mais
qui n'ont rien de particulier à ofînr , & les Mouches
en fortenc peu de jours après.
3J II arrive quel tue fois à ces Mouches & à celles
MOU
M O U
797
cie nnt-l-^iies «mrcs cf: èccs , à'-, cnccre !c rr.èmi .iii- '
tcur^ une itiaiad:<; iiMiriciis ^-id dîs pius nrgiiiiïros. ■
Le vc'y.vc s'enHe ïxtraoïûma-rcmcp.c & jukj.i'u on
crever ia peau, k'f.m;ca'-x (e déboîtent , -Si les j i;' -;s .
éciiiitulcs qui ie<. couvicnt tant en delius q«i'cn
dciious , s'éi'oig!;cnc les lui^s des autres ; la pvau
jntuibiaiKuk- Cj.ii le troijve entre ces rr.êmcs pièces ,
le picitntealori très tendue oC toute b.aiiclie ; Chiin ;
en ouvrant le ventre , en le trouve tout rempli d'une '
niui crc ot.dljciife b'aaclie , qui ioirvcnt péiic-ie i,i
peu, 6c s'accumuic fur la lurfacc exf.-ricuie do
cor^.b. On trouve touvctules Alouchcl^dar.s cet ctat ,
n;or.e'= ii accrochic; l'iir les niuraiii.-s , le? tcneaci 1
ti les fiantes de:-, ,1 i :... , ,i\ :■' .;>',■ ;: rV;s le bout :
ri'^ la trompe ci..L '.luion, Se '.
paroiilànt au [imh , :. :.; < i.c; ttcier^t j
vivantes. La cau;., .^ ., , , , ._ uj^.; nuoni,i;c; j
il paruit connue :' ... ..: ...... avoien/ m;i'..gc ]
quei.jue choLe t.e .... 1
Il y a des cfj èces de Mouches qui , au premier
coiqi d te.l , ont beauciup de icilemblance avec j
rfi'contre, fur-toi:t à Ii c.-mjngnc j daii<; T r !i l;i
cù !'er. l'aiisfai: au plus v.Uin de nos h .'oir.r: :
Leu."- tèlc i.'R t/rolfc, purement charnue i. de i)i;-.ire
vari.ibir. M.iiv ce ijiil les fait airément dil'.inguet As
tant d'autres (.irvc. qui , rr^innie elles, ont des têtes
q'.il Ci).iii:',ent iouvcnt de figure, c'cft qu'elle^ ont
une <vJe'.ie toujours trè5-!on;,';as, & f|ue!q'.icfo.'.. d'une
li>r,i'!.ieu;- diîmcûirée ]nv rapport i ceilc du co ps :
clic cfr d'ailleurs fingu'it^re par des ur,jgcs qni
(cionr expiquc'- l>ini:c>t. La mèn-e larve obfervéc eu
Jil;'-r;ns :cir.s, i".i;t voir la liciuic de !on!;u"ur fort
d ftc';tnte; ma;' cette queue n'cit jamaiv li raccour-
cie qii''j!'e ne !. it p.us lui'uue que le corps ^''^
eiî -' . I '" .V siK7. menue par le bouc en
ce . ■ i ' . i;ces ; elle a quelquefois «ne
ri.;' I . l; ii:''::-c avec la qiituc des tats :
r_. . .:- 1 a déterminé RéaunUT , qui ru
ai... ' ' de di'raiiSj & avec toute l esïc-
tir. , r, '.iiire , à lionrxr à toutes les e!pi:-es
de i,, . :. i,u i ,.: une parciiic qiKue ^ le no;n de
■vers il queue di t\ii.
jvi;.
d a-an
M"i
ont avec
.es guep.s ,
iei'.iblanccs
:i.cs
ûonSj de d'autres cjui en ont , foi
loitavcc les ircions. Ce (ont inéme
qai en ont i:no.jlc dans des tcnis ci
pas d'aii-^z p:es ; ce f. ne ces refi.
fa;t cri. ne que les abeiil;, , les L
Ions ic les ù,'a.;pes ver.oieut de c
J ou. ries , tut lefqaclles oa trouv
dont lious parlons. li y a plufienrs efpèces de ces
Mouches Ray en a décrit iix diitcrenres dans Ion I
hiiioiic des infectes ^ Si on en a ajoure d'autres a j
ce nombre. Elles d:iLrent eutt'eUes en grandeur. 1
Quelques unes de ces c'.pèccs f nt plus peti.es que ;
les grcdes Mouches bleues, mais la {-lupart des au-
tres les éi^ileiit ou les furpadent en g.a.-id.ur i ces
efpèces d. lièrent auffi cncr'tUes par des nuances de
couleur biune, & qucl.jues autre- elpèces ont des
taches très ■ noiies , o'auires très - ;ain:ts qui les
éloignent fort de la couleur des abeilles.
tcTis les pluî iîngulicrs de la vie de ces
s for:t ceux c^c'eiies ont paflt; fans avoir
MoucLes k
encore des aîlcs, ceux eu elles étoient des nymphes,
eu des larves , fons la forme desquelles elles ont
pris leur acctoifTement. Ces lar-^ts n'ont pas été in-
connues a pluiieuis i.aturaliiles : Goedaert, Mc'rian,
Aiouius , &c , ont vu du ni^jins le gros de leur forme
fxtûieure ; mais ils n'cnr cherché à en voir que le
gros, ,S; ils ont nn^''^-" . ou n ont pas eu occatioa j
<i'obfi:ivf; c: que ce- isives peuvent nous montrer \
déplus rcp:r i|i;,;ii;c. Le vraielt quelles ne femblent j
oi-frir a loL.e v teur , que du deiv- ût & de l'éloi- |
g'K'mcnt pour elles. Goedaert les a nommées des j
ve.i pûunejiix : les endioits oii il les a trouvées
& oi'i nn les fouve e ue'qu' fois , l'ont déteiminé à j
leur donner ce nom. 11 a cru que les matières avec 1
Kfquelles les pourceaux fc ragotitent^ étoient celles
(loiit CCS larves le noutrilloient , parce qu'on en i
uc de non':
n N'ous coulons g' .
dit cet auteur , fur les ufa_i;es que nous attp.iiuons
aux pavfics des animaux , quand ces ufages ne font
pas incn nianile^es, -cpmrd ri no.us les faut deviner.
U::e fi longue queue ;e doit pas être intif'e a nos
vers. Goedaert, qui a che-rchéà quoi elle po-ivoitieur
feivir, a cru qu'elle leur avoir été donnée pûi;r les
metrre en état de marciier fans être cxpofés à rouler
continuellement; que le frottement de la queue,
contre le plan fur lequel le ventre de l'infeéte cft
j'ofé, maintenoit le ventre fur ce pian. Mais beau-
coup de vers de difFétentes efpèces, au moins auHî
ronds que les vers à queue de rat , à qui il n'cft pas
même aufiî facile d'applatir leur corps, & qui ne
font pas auffi enduits d'une matière gluaiire^ que
l'cft tout le corps de ceux-ci, beaucoup de tels vers ,
dis-jc , voDî en avant fans rouler, quoiqu'ils n'aient
point de longue queue ni de jambes. Nos vers à
queue de rat ont d'ailleurs des jambes que Goedaert
a apparemment négligé de chercher . ils en fontmcme
aifez bien pourvus ; ils en ont fept paires qtii lai(-
fént cntr'ellcs des efpaces à peu près égaux ; la pre-
mière clt proche de la tête , Se la dernière ei] peu
éloignée de l'origine de la queue. A ia v-^riré toutes
ces jambes font courtes & membraneuics , mais
elles font plus propres à fe cramponner que celks
des faufies'cbcnilles : leur bout, leur cfpèce de pied
qui efi cir;ulaire, cft bordé d'un grand noriibrc de
crocliers rrè.'-iîns , Le.mblables à ceux des jambes
mcmbrancufes des chenilles , & difpofés à peu près
de même. O.s crochets ne peuvent être découverts
qu'avec le fecours de la loupe ; le ver d'ailleurs les
caciie eu certains tems. L peut même faire difparoîtrc
prei>]uc toutes les jambes déjà peu longues, parce
qu'il les retire, quand il vcur , dans fon coipsj
mais auffi il ks fait fottir , quand il lui plait de s'en
fcrvir pour ir.archer. Les crochets qui les tennineu:
foiu li fins J qu'ils trouveraient prile fur ks corps
798
r-,ï o u
éaii & polis, l'iS font dil'poC-h en deni rans;? ; ceus
da rang le plus proche du bou: (ont les plu- longs ,
mais leur noii^bre cit pm? petit que celui Jcs cro-
chets plus courts i]ui coinpolcnt le rang oui précède ;
}es uns & les autres font roux. Les jauibcs de la
première paire fe teimincnt par uwe p.-!; ne applatie
en nuin , &. non par un bout cylindii-jue , couime
l'eft celui des autres )anibcs.
•> La queue du ver cfl dcflince à un autre ufage
& plis fingulier que celui cjui lui a étô attribué par
Gcrdaert ; mais j'our le connoîtrc, il falloit être
mieux initruit de la nature du ver même, que ne
l'ont été la plupatt des naruralillcs qui l'ont fait
graver. Us l'ont cru un iiifefte teircRie, & il cft
on iiifcéie aquatique ; ce qui pourtant n'a pas été
inconnu à Swanimetdam, & a Vallirnieri. C'cïi- dans
l'eau qu'il piciii tout l'on acctoilîemc.it ; il nen
fort que lorfqu'il (e prépare à la première des mé-
taitiorphofcs par Icfquelks il doit palfcr pour de-
venir aîlé. Comme je n'avois jamais trouvi ces vers
que fur terre, & que quelques uns qu'on ni'avi..it
apportés y avoii.-nt été pris, je ne m'étois pas avifé
daller les chercher dans les eaux ; je n'ei av.ii« ja
mais eu qu'un à la fois , & dans des ceins all^z cl li-
gnés les Uiis des auties ; mais i'. vint un jour où j'en
eus dans u:i inliant un grand nombre a ma difpo-
fition. Je faifois vuidcr devant moi un; cloc'ie de
verre remplie d'une eau qui me paioiiloit tiop cor
rompue ; beaucoup d'in'/cdes aquatiques avcicnt
péri dans cette eau, & quantit' de feu, lies s'y éioient
pourries, aulfi le fond de la cloche étoit couvert
d'une boue noire & puante. Sa puanteur n; m'em-
pêcha pouitant pas de i'obferver & je vis bientôt
que cette boue demandoit à être obfervée. J ap-
perçus <]u'elle éioit pleine de vers qui ne fuient pas
difficiles à rcconncûcre ; leur lonc^uc qutue les ca-
raélérifoit alTcz. Je fis retirer de cette boue plus de
deux cenis vers a queue de rat. Je les fis laver pour
la plupart dans ,1e Icau claiie : après avoir été lavés,
lis parurent d,j b'anc dont frnt cominuiiémcnt les
vers de la viande 84 ceux desfiuits. Je les dilhibuai
en diftérens poudriers oii je ne leur donnai prefque
cjue de l'eau pure, fc qu'autant qu'il en falloit pour
qu'elle pût s'élever de deux pouces au detl'wi de
leurs corps. Je jettai feulement dans les poudriers
quelques petits paquers de feuilles à demi-pourries,
que j'avois li.ées de la boue, & fait laver.
5) Ces vers ne furent pas longteins dans une eau
claire , (ans me faire voit à quoi leurTert leur longue
queue ; je fu' bi.-ntôt que , quoiqu'ils diillénr croître
fous l'eau , ils avuient befoin , comme beaucoup
d'antres infeéV s a.iuatiques , de refpirer l'air, &
q;ie leur queue étoit l'organe par le moyen duquel
ils le refpiroicnt ; qu'au bout de cette queue étoit
l'ouverture, l'eCpèce de iionche qui donne entrée à
l'air qui doit être conduit dans le corps qui cft fous
Tcau ou au milieu de la boue. D'abord que les vers
curent été n:is dans le poudrier ^ ils s'y aojtgrcnt de
MOU
difrcrentes manières ; chacun fc chercîia une bonne
place; les uns nagèi en t entre deux eaux , les autres mar-
chèrent, fou le long des parois, loit furie fond du vafc;
mais en moins d un quart d'heure tout fut à peu près
tranquille, &quand je vins alots aies obfetver, ils m'uf-
furent un petit fpcélacle auquel je ne m'attendijis pas ,
& qui me plat beaucoup. Je vistrcntea quarante petites
tiges ou tuyaux , c'eit a dire, autantqu'ily avoit de
vêts, qui parallèles les uns aux autres, au mo.ns
dans leur partie (upérieure , s'élevoicnt iufi]u'a la
furface de l'eau. Tous ces tuyaux , toutes ces tiges
étoienc les queues d'autant de vers; chacun avoir
fait en forte de conduire le bout de la fienne préci-
fément à la furface de l'eau. Euttc ces ver; , les
uns avoient la tê:e enbas , leur derrière étoit la
partie de leur coips la plus élevée ; la qu:ue de cha-
cal de ceux-ci montoit prefque perpendiculaire-
ment, elle faifoit tout au plus quelques légères on-
dulations , d'autres vers étoient fur le fond du vafe,
quelques-uns même y raarchoicnt ; les queues de
ces derniers, comme les queues des autres , artei-
gnoicnt la lurface de l'eau , chaque queue fe cou-
doit afl'ez proche de ion origine, pour fe mettre
dans une dlreéliion verticale. Les unes s'élevoicnt
en ligne droite, d'autres faifoient des finuofités
dans "une partie de leur étendue, des S limples ou
doubles.
» La furface de l'ean étoit él vée environ de
deux pouces au deffus du fond du vafe dans lequel
étoient les vers ; leurs queues étoient d >nc lo-ig-.i = s
de prés de deux pouces , & c'é oit alfuiément d affez
longues queues pour des vers dont le corps avoir
ail plus fept à huit lignes de longueur. Mi, s je crus
qu ils pouvoicnt les allonger cncoie plus , Si je vou-
lus favoir jufqu'oii ils en p.iuvoicnt porter l'allon-
gement ; le moyen de le voir ton iîmple , dès que
ces vers aimoient à relier fur le fond du vafe. Se
qu'ils avoient befoin de tenir le bout i- leur queue
lur la lurface de l'eau; il n y avoir qu'j obliger
cette furface a s'élever, pour voir juf |u'a quel terme
le bout de la queue la pourroit fuivre, fans que le
ver fût ob'igé daban lo:iner le fond du poudrier.
Je verfai d abord allez d'eau pour faire monter la
fuiface de celle eu poudrier d'un demi-pouce, Sc
après quelques inltans je vis le bout de la queue
de chaque ver, qui s'cfiit aulfi élevé d'un demi
pouce. J'obligeai encoie la furface de l'eau à s'é-
lever de nouveau d'un deni-pouce, #{ les vers éle-
vèrent d'autant le bout de leur queue. Enfin à di-
verfes reprifes je condu (is l'eau à avoir fa furface
dillante du fond de plus de cinq pouces, les queues
fuivirent la furface jufques U, fans que les vers
quittafTent le fond du poudrier. Mais il y a un terme
à tout , & celui de la longueur de la queue d'un ver
long de fept a huit lignes, cft porté loin, lorfque
cette queue eft: devenue longue de près de cinq
pouces. Audi celle des vers dont je parle , ne peut-
elle pas s'allonger davantage ; quand je fis monter
l'eau à pkis de cinq pouces Sz demi ou à près de iii
MOU
MOU
799
poufcs, au diffus du fond du vafe , les vers aban- I
JorinL-rciu ce toud ; ks uns s'attachèrent contre les
parois, les autres fe mirent encre deux eaux a une
bautcur d'où ils puuvoicrit atteindre la futface de
i'tau avec le bout de leur queue.
« L"orcanec|ui a été donné à cet infede afin qu'il
imijre rcl'.'irer l'air , pendant que fon corps eft cou-
vert de pkilieurs pouces d'eau , n-.érite que nous
nous arièiions a lexaniiner. La trantparence de cet
organe, & celle du corps même du ver, font lieu-
icuteraent telles qu'on peut mieux voir qu'oa ne
l'elperoit, les principales pièces qui font mouvoir
cette curieufe machine. La nature femble avoir
voulu nous inviter a les obferver , en les renfer-
mant fous des enveloppes qui ne les cachent point
à nos yeux ; car on voit les parties intérieures de
ceux de ces vers qui ne font pas encore fortis de
Icau , & fur-tout des plus jeunes , prcfque comme
on les verro'it fi elles éccient dans un tube de verre,
ïn tout temps on reconnoît tris bien S: fans peine,
que la queue ell coir.pofée de deux tuyaux , dore
lun , comme ceux des lunettes , peut i entrer en-
ii-rcnicrt dans l'aiure. Le premier & le i lus gros tuyau
femble éire un pf longcment des parties charnues
qui forment les anneaux du corps ; il elt blanc
comme 1: corps , & coinpofé de raffemblas^e d une
infinité d'anneaux eu de fibies cucu'ai-cs. Dans
ce gratid tuyau entre un tuyau moins bknc , dont
une longue portion cil brune de p-cfqae noiie, c'eft
ce qui donne le moyen de diftirguer le lecond
tuyau, 1 is même qu'il eft abi'oument rentré dans
lautte. J'appele celui qui a le moins de diamèrie,
le rityau ue la rcfpi a-iun. 0\' voit déjà que la queue
peut êrie de plus en ph'S Ion ue , frion q.ie le
tuyau de la rclpiratlon fort plus ou ino'ns d celui
qui lui fcrt d'éiui. Mais ces deux tuyaux font par
eux niênics capables d allungcmcns ii de rac.our-
ciiîemei'S , car dans des tcm<: <ù te tujan de la
refpirano . diCparoit ennètement , la <]neue n'cû
pa-^ toujours éHiIcmer.t courte ; !e fccord t yau , &
le premier, font compofés de fibres ani u'aires.
Loriqie ces fibres font rrduites à avoir moins de
diamètre, ch.iqiic tuyau gagne en lot-gnenr ce qu'il
a perdu dans une amre di ncnfion ; audi quand la
queue a été povée à une ki; gi cur exci ffive . ed-elle
beaucoup pjjs déliée, (p.i'clîe ne l'eit K rfqu'elle elt
très racCk.urcie , ou in.ins allongée j a!or« elle re
paioît quelque fis que comme un gros filet , &
la plus grande poU;or. du iu\au de la refpi:ation ,
& la plus proche du bout, femble être un crin de
cheval & un crin m.ir.
te Le tuy.-,u ce la rtfj-iriticr eft terminé par rn petit
mamelon brun , dans lequel j'ai cru voir deux trous
deftinés à donner entrée à l'air ; deux pareils trous
(ont beaucoup plus vifibles d ■n'^ un ver d'une efpcce
3 queue plus courte. le mamelon qui doit recevoir
l'air, ell élevé au deilus de la Iv.rface de IVau , &
c'îil afpjremniïm peur aider à l'y tenir en iqui-
libre, que cinq petits corps qui fe terminent en
pointes qui, conmie cinq pe is pmceaux de poils ,
partent de fon origine , font étendus & flottent fi:r
l'eau. Ces petits pinceaux font dilpofés autour du
bout 'de la queue, à la manière des rayons des
étoiles.
« La méchanique qui efl: employée pour faire
fjitir le tuyau de la lefpiration dedans l'aurre , 5c
pour 1 y faiie rentrer, ell extrêmement fimple ; on a
le plailir de bien voir les inrtrumens d'où elle dé-
pend, & de les pouvoir (uivre à l'oeil pendant leut
jeu. Pour faire connoîire ces inftrumcns , nous n'a-
vtins qu'a faire conno'itre deux grandes trachées
qui occupent une place confidcrable dans 1 inté-
iieur du ver; elles font parallèles l'une à l'autre , &
diriç;ées de la tête vers la queue , comme le feroit
un canal des alimens qui n'auroit point de finuofités.
Elles ont l'une & l'autre leur origine allez près de
la tête , l'une à droite , & l'autre à gauche ; la leur
diamètre cft petit , infenfiblcment elles en prcnnenc
un plus grand , & elles n'ont pas fait beaucoup de
cli-niin , que leur volume eft dcvenn conlidérable.
Elles confervmt le même volume dans le refte de
leur longueur, jufqu'atlez près de l'origine de U
queue ; "elles font deux nè'-gros vaillcaui dont la
blancheur & le luftre imitent celui d'un fatin. Près
de la queue ces trachées fe rétréciflVnt ftibitement
dans le relie de leur étendue, chacune d'elles n'eft
plus qu'un tuyau déli-, mai": fi lonrj qu'il ne trouve
à f e placer qu'en fai'ant pliifituis plis & replis dans
un allez petit efpace ; elles font pourtaiu tantôt
plus, tantôt moins de ces plis ou zigzags, ii cela,
fe'on que cette partie de la queue que nous avons
nommée 'e tuyau de la reîpiruticn , eft plus rentrée
d.uis la partie de la queue qui lui fert d'étui , ou
en cil plus fortie. 1 es portions longues & déliées
de nos deux grands réfcrvoirs d'air, font deuxefpcccs
de cordes, mais creufes , dont les bout;- font attachés
au tuyau de h rcfpiration. Quand ce tuyau fort de
fon étui, quand il paroît en partie à découvert,
qu'il rend la queue phi; longue , les dcUN cordes le
fuivenr, elles fe déplient, elles entrent dans la pre-
niièie partie de la queue; alors ces cordes ne font
q-ie peu de zigzags , ou que des zigzags aifés à
dillingiier les uns des autres. Si le tuyau de la rel-
pjration fort davantage & autant qu'il peut foi tir ,
fi fjn b. ut poftérieur arrive jusqu'au bout ou
près du bout de l'étai , alors les deux cordes font
éiendue?.cn ligne droite, Selles (ont paialiè!ts l'une
à l'acire dai-s Térui qui a été lailTé vuide par le
tuyau de la refpiration. Quand ce dernier tuyatl
rentre, les cordis lui ce !eni!a place , c'ies viennent
fe ranger aupièi de l'cxirémité des grande ré»
fcrvoirs à air , dtmt elles font des pvolongemens.
35 Tout ce que nous venons de rapporter fe voit
très-dilliuftement , fi on ob'crve le ver dans dif-
férentes circonltr.nces avec nre loupe ; mais ce qui
ue peut i>a3 êi,je vu , t'îft li ces cord« fîiycnt
8oo
M O U
MOU
feiiIciTicnt à faire foitir ou fi;ii!c:Tieiu- à faire rentrer
le t'jjaa ik la reipiiution , ou fi clics ne fervent
point a l'un & àl'avitre. U me parcî: que fans leur
a.a.buer trop , on peut croiie que c'eit à leur ac-
tion que font dû"; les deux m ouvemens oppofés du
tuyau de la rcfpira ion , quelles peuvent le poullcr
ctt arrière & le tirer en avant. Nous aurioas tort
(i iioiis ne les regrirdions que comme de fimjles fils
cxcellivcment flj'xiblcs , & pir-là incapables d'cf-
toiir ; nous ne devons pas irêmc les comparer à de
li.in'lcs fibics charnues, ou à de foiblcs paonets <le
ces Sbres j nous devons les rcc^ardcr comme des
cfptces de relTorts à boudin , fats â'v.ns ma'ière
cavtiiagineufe, comme des rellor-s fa'ts d umc elpecc
de corn;, U p-ir-h. ci ,ibh:s de po:uT;.r le corps
contre Icor.cl il' fe de, i;;;i;t , & Je citer a eux ce
iriême ccrps , lorfqu'ils fc rctcnillcnt.
5> Ces efpèces de cordes , comme nous l'avons
vu ci-deilus, font ces deux trachées lî grolles daiis
le refte du coips du ver, réduues près du derrière
à avoir peu de diamètre. Or dès qu'on fe rappelera
quelle cft h nature & la ftiudure des trachées, on
r.e trouvera rien qui manque » l'exadirude de la
comparai'bn de ces efpèces de cordes, avec des r«f-
forts à boudin de coine ou de ca-tilage. D'autres
vers aquatiques nous ont appris que leurs trachées
ifont faites a'un fil roulé en fpiralc autour d'un cy-
lindre, &: roulé de manière que les tours fe tou-
client les uns les autres. Il n'y avoir pas lieu de
douter que les trachées des vers à queiîe de rat,
ijc fuiîent faites d- m. me d'un fil tortillé j cependant
je me fui; cicore ilii'ré qi-:" cela eft , en rompant
une de ces irach'es, & en dévidant le bout du fil
qui pouvuit alors êtrî faili. Or ce fil rnide & blanc ,
roulé pour former une trachée, n'eil point d'une
fubftance charnue, il eft vifiblemcnt ou tartilagi-
ntux ou de corne.
« Mais il reliera à expliquer quelle eft la caufe
qui détermine ces rclforts à s'allonger, & quelle
eft celle qui les détermine à plier.
«Ces refforts font en même tcms des tuyaux , ils
fontdiftinés à conduire l'air. N'elt-ce poiat ce me, ne
air qji en quelques circonftances , les détermine à
s'aforgerî Leur état naturel , ou, pour parler plus
■ ex.-.ftemcnt , l'état dans lequel ils fe mettent , lors
qu'aucune force n'agit contre eux , e!t pcu'-"rrc
ce'ui où ils font pliiVés & coiuoarnés. Si l'infc^ae
ft.it paiTer une partie de l'jir qui remplit le c:rps
de la trachée, dans la poriion déliée, il f-rccra
cc'!c-ci à s'étendre, à fe dép'icr, comme l'air in-
tr «'uit dans un cour,:ai!l;t en é:3'-tc lc^ plis les uns
d^: .iu res, comme l'air force de fe gonfler év de s'a!-
î/... r.-i un tuyau fleul>le dans lequel on l'iatroduir.
îlone tt.yau carnlagnieux ne peut fe déplier far.s
roiilier en avant le tuyau de la rcfpiration , fins
l'obliger de fortir de fon étui , & ce tuyau fera
porté d'autant plus haut, que les rellorts le feront
yrj & cciià de la ref-
voir chicun des muicles
plus J'^pliés. Le premier tu
pi:atien peu-ecnr d'ju'eurs a
qui fe.vent j ics .^,l!on;e'r ; il peut y avoir une mé-
ciianique qui oblige ihacun de leurs anneaux à de-
venir plus longs en perdent de lenr diamètre ; mais
cette méchanique n'eit pas de celles qui d -pendent
entièrement de caufes que nos yeux peuvent ap-
percevoir.
»3 Le tuyau de la refpiration ne rentre pas feule-
ment dans la première partie de la q'ieue , que que-
fois il eft ramené duns le cort' ir:ème entre les
daiï g'ands réfervoits à air, & quelquefois il eft
tiré jii qu'auprès de la tête ; enfin quelquefois il
e r lor-fcL.len-.cnt porté ju'qu'où nous venons de
'c e.'!! il uj , i': Y c(t: plié en deux , il y fa^t un coude
fembiable a ceiui d'une corde pliée dont une des
moitiés eit ta.ncntc fur l'autre.
"Nous avons déjà dirquc les vr-rs à queue de rat
Cop.z de ceux dont la tète eft toute charnue ; aullî ,
loiiqu'j'.i les touche, font-ils prendre à la leur dif-
fé: entes figures. Le bout de U tcte eft arrondie , elle
montre en certains tems deux petites cornes chai nues
dont on ne V'.it guêpes bien l'origine qu'en la cher-
chant en deilous Un peu plus bas que l'oti'jre de
ce^ cornes cit l'ouverture de la bouche ; une el^èce
d'arcde brune & rartilagincu'e en entoure le d.lïus
& les deux côtt's. Sous cette arcûde on voit quel-
que fois un mam.c.'on charnu qui peut être pri«
pour la langue du ver. On ne parvient à voir ce
mammelon qu'en prelTaut le corps de l'infeéTe. Le
plus fou'.'cnt loifqii'on ti:nt le ver, il fronce fa
tète en delfous comme une bourfe, elle fait alors
des plis dans lefqucls les cornes, la bouche , & rrièmc
les janfbes de la première paire fe trouvent cachées.
Quand on voit au moins la partie antérieure de
ce ver , elle paroît couverte tant pat-deflus que
par dellous , des poils roux & très-courts , que 1»
vue fimple ne découvre point.
M Leur anus , l'ouverture par laquelle ils font
fcrtir leurs excrémens , n'eft qu'une fente d.rigce
tranfverfalemcnr , & fituée entre la dernière paire
de jambes & l'origine de la qiicuc. Autour de !a
même onveiture ou voit quelvjueîois dix à douze
appendices longs de quelques Jigncs , qui flattent
& jouent dans l'eau , & qui font autour de l'anus
une frange compofée de rrès-gros brins. J'ai (cuvent
chetché à voir cette frange fans y pouvoir par-
venir; aulFi n'ya-t-iî qu un. tems où les vers font
pdroitre tous ces appcndces, c'cft celui oii ils fc
déch.argent de leurs cyciémens. Il femblc que le ver
pour vuidcr fes inttftins de la matière qui y i-ft
cortenue, foit obligé de les faire (oiti de fc-n vcnrte.
S: on obferve ces appendices à la loupe , ils pareil -
fcnt n'être faiis que par un vaiilcau plié pluficur»
fois ; dans l'endroit où chaque appendice fcnibls
fe terminer , il fe recoude pour retourner \e!S l'.inus.
Quaud le ver n'a plus d'cxctémens à rendre , il fai:
rcHtrcr
MOU
rentrer (!.ms fon corps cette ef^ècc de frange éc
■vailîeaiîT.
» Des fraj;mens de feuilles pourries, beaucoup
d'aiurcs mauèrcs cononipues c]ui Ce trouvent dans
les eaax , & diverf:s fortes de boues ijui ne font
pas purcmen: terrcufes, fourniflent à ces vers Icirrs
alimensles plus ordinaires. J'en ai tenu dans des va-
fcs remplis deau clatrc , oïl je ne leur ai donné que
du pain, qui m'ont paru y croûte, ih y ont au
moins vécu pendant pluîicurs fcmaines , c'eil-a-^iirc,
jufiju'à ce qu'ils aient été ea état de fe mctamor-
plicifcr. Aulîî quoiqu'on rerscontj-c de ces vers au
milieu d'une boue d'une puanteur inCuporrabie , il
ne s'enfuit pas qu'une telle boue leur fuit eîîcn-
tieile j il s'enfuit feulement qu'elle ne leur eft pas
contraire, & qu'ils peuvent s'tn accommoder. Mais
ils peuvent naïcie & vivre dans de moins vdaincs
m;iiières ; j'en ai trouvé dans des mares Bc dans des
écangs ordinair':;s ; j'en ai vu beaucoup naître &
cr.ître ch;z mo; dans des baquets dune l'e.iu n'.;-
voit point de aiauvaife odeur , Si qui m'ont p.iru
de la même efpéce que ceux que j'avois trouvés
dans ia boue la plus puante.
M D antres vers aquatiques dont nous avons
parlé, & ceux de pluîicurs efpèces différentes , r.e
quittent l'eau dans laquelle ils ont pus leur accroif-
femcnt, que quand ils deviennent aîlés ; mais nos
ver» à queue de rat abandonnent l'eau lorfqu'ils
fentent approcher le tems de leur métamor^hol'e.
L'infccle qui jufque-là a conftamment vécu dans
l'eau , s'cxpofe donc à marcher fur la ïerre ; le voilà
dans des pays qui lui doivent paioître, bien nou-
veaux , & où il ne trouve pas la même facilité à
changer de place , qu'il trouvoit dans ceux qu'il
habitoic auparavant. Il traîne après lui fa queue ,
qui , qujiquc raccourcie , clt roujouis trés-îcngue ,
& qui ne fcrt pkn guère qu'à l'cmbarrafl'er. Son
corps fi propre, fi blanc & fi tranfpatent lorfqu'i!
ëtoit dans IVan , devient bientôt opaque , fale &
giif.ntre ; des t;vains de la terre contre laquelle le
corps frotte , s'y att.-.chcnt , le ver en eîi: bientôt
tout fali , & rendu gnfàrrc. Outre qM'il cil forti de
l'eau tout rooni'lé, les porcs de fa peau iaiffent échap-
per une liqueur gluante, très-propre a retenir .des
grains de terre. L'objet de fa marche eli: de tiouver
un endroit où il le. puific métamorphofer commodé-
ment & en fureté. Je penfai que pour en trouver
un tel , il falloit qu'il pénétrât fous terre; ]'eus donc
foin de mettre de 'là terre dans des boîtes , où je
renfermai des vcis qui avoient abandi^nné l'eau.
Ils ne reflèren: pas long-tcms fui la furface de
cette terre , ccll.: que' j'avois mile à leur difpofi-
tio'-3 étoit appatc-mment telle qu'Us la cherchoient ,
légère Se médiocrement hun-.ide. Ils s'enfoncèrent
fous cerre terre, ils y fubirent toutes levirs méta-
m'-.rphofes, & n'en fortirent qne fous la fotm? de
Mouches, Àinfi les mêmes infectes doivent palier la
prenne'-" .?■; la r'i'S longue partie de leur vie fous
}LJI. nut. infSus. Tome VIL
MOU
8oî
I eau ,
enfin
l'air.
5 en doivent rafler une autre fous terre. Se
paffent !a dernière partie de leur vie dau^
Je n'ai pas toujours offert de la terte aux vers i
queue de rat qui étoient prêts à fc métamorphofer ;
la terre fous laquelle ils aiment à fe cacher , ne m'au-
roit pas permis d'obferver les changernens qui fc
dévoient firire dans leur extérieur ; j'en ai renfermé
fouvent dans Azi boires de bois vuides. J'ai parlé ,
en pallanc, d'une liqueur que le corps laiffe échappe- ;
cette liqueur eft gluante ; quand le ver s'arrête , elle
colle contre le bois la partie du corps qui la touche.
Lorfque la colle n'attachoit que la partie poilérieurc
& un bout de la queue, la méramorphofe ne s'ea
faifoît pas moins bien ; mais lorfq'je tout le dcifous
du ventre fe trouvoit arrathé contre le bois, le ver
péri'Toit fans pouvoir fe transformer. J'en ai quel-
quefois fecourude ceux qui foufFi oient pour avoir
une trop grande portion de leur corps collée; en les
mouillant je ditrciipois la colle qui les retenoir,
aulHiô: ils fe méttoient à marcher, & alu'i r,t fe
fixer dans un autre endroit où ils fc métaraorpho-
vers font de
nui fe rransforn
ceux qui le rranstorment
fous leur propre peau, de ceux dont ia peau devient
une co.jue, fous laquelle Tinfeéle perd !a for"->e de
ver , & prend peu à peu celle de nymphe, qu'il con-
fcive JLifqj'a ce qu'il foit en état de fc aetaire de
fes dernières enveloppes, & de paroître avec des
aîles. Pc'iid.i.nt quele ver efl tranquille, le blaiic de
fa peau s'clface peu à peu , elle devient jaunâire, la
queue s'affaille & fe ride , elle refce pourtant longue ;
queiquef.iis une partie du tuyau de la refpiration &
même allez conlidétable , paroîc encoie hors du
picmier tuyau : le corps fe raccourcit fenfiblement ,
mais il gagne plutôt qu'il ne perd en grolfeur. Enfin
au bouc de dix à douze heures , quelquefois plutôt
iz quelquefois pl-utard , la peau eft clevcnue grifc
ou brune, & elle a perdu toute fa tranfparence ;
alors elle ell dure , l'infccle s'en eft détaché, au moins
en partie; elle forme une coque qu'on peut manier
fans déranger fa figure ; on fcnt qu'elle rélifte à la
prclîion des doigts. La peau s'eft; dclléchéc & s'ell:
liléc; de ces deux circonftances lui viennent fa
fnmeté, fon augmentation d'épaillcur & (oa. opa-
cité.
" L'extérieur des coques que fc font, & dans lef-
qucllcs fe transforment les vers des Mouches dont
nous avons parlé, n'ont plus tien à nous offrir de
digne d'attention , depuis l'inftar.t où elles fe font
endurcies jufqu'à celui où l'infeéle en fort avec des
ailes ; mais les coques de nos vers à queue de rat,
ont encore dans cet intervalle de quoi attirer nos
regards. Si on revient à en voir une au bout de
vingt quatre ou de trentc-fix heures, on eft forpiis
de lui trouver quatre cornes qui ont pou/fe , qui fe
fout élevées ddDS le tems qu'on a railé fans la voij.-,
I lùj
802
MOU
Deux de ces corn»s égales & fcmblables font pofée?
alTcz près du boui antérieur, & lain'cnt entr'eli^s un
petit cfpace , elles s'élèvent OjUcli]i.efois en fc cour-
bant vers le Jos. A l'crigiae de ces cornes commence
«ne efj èce de petit plan incliné qi'.i monte vers le
dos , & forme le dcllus de la pan;c antérieure , c'cft-
à-dire ijue cette partie eft plus plane que le relte.
Ou ce plan inchné finit, où la coque commence i
prendre la rondeur qu'elle a par-tout ailleurs , & où
tlle a le plus de diamètre, là, dis-je , fc trouver,t
deux autres cornes qui f;nt fouv^-nt du double plus
grandes que les picmières ; en s'élevant elles fc cour-
bent , ac elles s'incluicnt q-ielquifois dans an Içns
contraire à celui de !a courbure ou de rinclir.jii\.jn
fie' aufcs, elles fe dincent vers la tête comme pour
aller à la rencontre des deux aaténeare-. Ces quatre I
cornes font à peu près pofi-'cs aux quatre angles î
d'un petit quatre ou d'un trapèze qui approche
du quarré ; les deux d'une mérac paire s écartent
l'une de l'autre en s'élevant ; les plu., grandes ont
fouvenc plus de deux lignes de long.
•» Comment & pourquoi ont poafle ces quatr:
cornes, comment on:-cl!es pu palfer au travers de
la peau dciléchée, la percer ? quelle eft la f^rcc qui
les fait élever ? enfin que font ces quatre cornes .'
rcnfern-'cnt - elles ds parties cf[enneiieç à la M-ju
che, qui n'ont commencé a fe déve oppei que quand
l'mlcde acommcircé a fe transformer, ou tonr-elles
des parties propres a la feule nymphe V Nous devons
d'auta^it plus nous îrrêrcr a tâcher d'éciaircir la na-
ture de CCS cornes, U tout ce q .'elles nous offrent de
curieux , que la fuite de cet ouvrage apprendra qu'il
n'cfl: pas particulier a;ix feuls vers a queue de rat
<î'en prendre de telles en fe transformant. Les coques
de plufieurs a'.mes vers , comme celles de ccui-ci ,
doivent être. S; feront apri.lléi.s des coques cornues ;
il y a même des nymphes (ans coques qui font de
même cornues , elles ont au moins deux cornes du
g;enrc dts précédentes. Dès que nous fçaurons les
ufagesde celles des coques des vers à queue de ra: ,
noiîs faurons les u'aecs de toutes celles qui icui
font analogiieç. Il falloir d'abord obfcrver ce qui fe
pafTe lotfque ces cornes commencent à le montrer ,
les fuivre dès leur nailfance ; c'ell anfli en 1-ur
donnant une no.ivelle att::ntion que je recinnus qu;'
les deux antérieures ou les plus courtes exiftoicni
déjà , ëi étoient vifibles dans des temps oii je ne les
avois pas vues, qu'on pouv.nt les trouver a des vers
de ton; âge , mais qu'elles étoient d'autaur puu fer,-
liblcs que le ver érot plus près de le rransfonner
Ce qui' contribue le plus à les mettre en évi-^encc
dans le tcm.« . ù fc fait la première transformation
du ver, a les faire p.iroîrre plus granc'.es , c'ell que
les parties qv;; les enviionnent fe dérident, s'apj'la^
niflent & s'àfF.iiitcnt.
33 Les deux petites cornes font déjà très-diftinéfc
dès que la foe|UC commonre à fc façonner , avant
même que fu partie antéàturs & fupericure fou
MOU
devenue taillée en plan incliné ; mais les deux pof-
tttieures ou grandes cornes ne fe montrent pas fi-
tôt ; elies paroillent plutôt ou pliiratd , félon la fai-
fon dans laquelle le ver s'eft transforme, quelquefois
en moins de vingt-quatre heures dans des temps
chauds; & clles-n'ont paru qu'au bout de trois à
quatre jou' s fur les coques des vers qui fe font traiis
formés chez moi dans le mois de mars , en des en-
droits où la température de l'air était marquée par
douze à treize degrés de mon thermomètre. L.a
coque, après s'être durcie, relie dune au mums un
jour £: fouvent plufieurs jours, fans q'.i'on y puille
découvrit aucune apparence des grandes cornes qui
doivent s'y élever ; mais dès que la coque a pris
confiftaoce, fi on a foin d'emporter tout ce qu'il y
a deSus de terreux & d'ordure , on peut reconnoîtrc
les deux endroits par où elles doivent fortii. On peut
voir far une iiiêiiie ligne tranfverfale deux petits
cercles plus b'anrs que le reite , & dont la circon-
firence eft comme renferm-re dans un anneau brua,
J,à poii'ion de ces cercles apprend allez que c'eft de
1,\ que le; cornes doivent fortir. En ceuains tcms
même il y a plu» que deux pla'is cireulaires, on y
icmarquc une lé'.'crc tubérolîté blanchâtre. Enfin il
vient un tems <:u les deux nouvelles cornes pareif-
fent dans toute leur grandeur, fans qu'on ait pu
les f livre dairs les pro;;rès de feur accroiiTement qui
à dû être t.è'-fibit. Ôellcs de pluiieuts efpéces de
coques font brunes ou prefque noiies , dès qu'elles
fe montrent , au iieu que ks deux petites cornes font
feuille-morte. Les deux grandes cornes fonz donc
réellement une nouvelle produélion pour l'extérieur
de la coq'ie. Dès qu'elles font ferries, elles font
dures & earti'agineurcs ; lî on les coupe tranfvcr-
falemenr , on voit que leur intérieur (fi; cr'ux. Quand
on obferve au microfcope ou avec une forte loupe ,
le côté concave de Tune fi de l'autre, on y découvre
qua're rangées de pciics grains q::i femblcnt de
ceîurtes épines; chacune de ces Irle': de grains va du
bout de la corne a fa hAe ; il n'y a rscn de paicil fut
le côté coi.vexe.
35 Les quatre cornes font fans doute ttès-impor-
tauEcs a rin'eftc ; mai; immobiles comme elles font ,
j quoi lui fervcnt-elles ? fcrfient-elles de? parties
ou des fourreaux de quelques parties de la Mouche ?
il ieroit allez naturel de',!e foupçonner : nous piouve-
run' pourtant bientô' que ce (croit en avoir une
i-auffe uliée ; elles font des organes propres & né-
ceilai' es a la nymphe renfcrméerdans la coque , c'eft
pat lei-.r moyen qu'elle rcfpire J'avoi* été conduit a
ie penfer, par les deux petites cornes que )'avois
obfervées aux vers les pins jeunes. Leur puiition
étoit a/Tez (émbla'<le à celle des (iigmares antérieurs
des aunes vcis. D'ailleurs j'avois obfcryé que le
bout du côté concave & tourné vers la tête , étoit
c-upé en p'umc, & que cette partie étoit remplie
de petits grains comm,- foveux ou cotonneux; mais
. e qui é-ôit plus décifif , c'eft qu'en fuivar.t ks daii
l grclles trachées au travers du tranfpaient de U peau ,
MOU
i'avois cbfervé que chacsne d'el'es aboutiiîoit à
une des pei'ites cornes.
»> On demandera peut-être, à quoi (evt-il à un ver,
don: la tête eft toujours fous L'eau , d'avoir des ftig-
niates pour relj'irer l'a r près de fa partie anté
rieure i Ne fcrviflcnt-ils pas an ver, ne duireut-ils
feivir ciu'à la nymphe , ou même à la Mouche ,
ia nature auroit pii les placer là ; mais le ver même
en peu: faire ufage. Pcut-érre que l'air qu'il a ref-
pire par la queue, & qu'il a file entrer dans fes tra-
cht^es, qu'il l'expire, qu'il le fait forcir au moins
quelquefois par les lligraates antérieurs. Je ne dis
que quelquefois, parce que ;e ne fçaurois douter
que la queue ne puiiVe infpirer & expncr l'air. Au
bout de la queue d'un ver qui étoit fous l'eau , j'ai
vii fouvent paroîire une buile d air qui d'abord n'é-
toic pas plus grofle qae la tête d'une épingle , & qui
augmentant de volume peu-a peu dcvcnoit une perle.
Cette perle duninuoic enfuite de volume peu a peu
jufqu'a difparoître tt talemeut , & elle commençoit
enfuite à rcnaitre , pour ainù dire. L'air poulie peu-à-
peu lois de la queue , & obligé enfuite d'y rentrer ,
étoit la Cûufe de tout ce jeu.
" Quoi qu'il en foit de l'ufage que le ver fait de
fes deux petites cornes, il me paioilfoit très-pro-
bable que les quatre dont la coque de la nymphe
ctoïc pourvue, étoient les orgines de la refpirat.or.
de cette nymphe. Pour en avoir des preuves plus dé-
crives, pour connoitre la parr.e de chaque corne
qui étoit cachée par la coque , & pour voir où cha-
que corne alloit fe terminer, je pris tous les foins
poilîbles pour mettre à découvert la partie anté-
iieure& lupéricure d'unenymphe fans la b!e(rer,&
lans d'^'ranger aucunes de ces parties ; je trouvai plus
de facilité a réulfir que je ne l'eulle efpéré. Ave: une
pointe fine je détachai peu-à-peu de la coque, une
grar.dc pièce qui couvroit la partie qui eft un plan
i:ic!i:->é , &i les environs; je fouIev<ii enfuite cette
p.cce, iu travers de laquelle p.-,lToicnc les deux gran-
des cornes, & je l'ckvai jufqu'à ce que ces deux
cornes en fuifcnt dehors. Alors le dellus de la partie
antérieure de la nymphe fut à découvert , & ce que
je cherchois fur-tout, la tête & l'origine des cornes
le furent auffi Je vis plus que ce que je m'érois
attendu à voir, je vis que chacune des cornes pof-
téricures tiroit fon origine d'une velfie d'un volume
allez conlidérable par rapport à celui du corps de
l'mfcde. Cette velliequi cil obîongu: le termine en
pointe par l'un & l'autre de les bouts , dont le fnpé-
rieur foutient la bâfe de la corne , ou. li Ion veut,
la corne même u'eft que la vellîe prolongée en forme
de tuyau creux. I,a membrane oui forme la vellie ,
«11 extrêmement blanche & tranfpaiente , quoique
d'une tiflurc ferrée. L'autre bout de la veffie eft
moins pointu, plus évafé que celui d'oiî part ia corne:
c'ell par ce bout plus évafé , & par ce feu! bout que
la vellie tient à la nymphe & communique a fon
Ktéiicur ; ce bouc efi uni au cgicckt. Le icltc de
MOU
803
chaque veiHe tfl couché furie corcel.t, & fvr le
d flu5 de la tète. La les deuï veilles des deux gran-
des cornes fe touchent , & couvrent cette partie en
entier , elles font feulement un peu débordées de
chaque côté par un des yeux à rézau.
>» Quand on connoît rinfciîtc dans lequel fe doit
transformer cette nymphe, quand on fça-t qu'il eft
une Mouche à deux ailes, on juge fureincnt que les
deux grandes cornes Se les vctiies d'où elles par-
tent , ne fauroient être ni des parties ni des four-
reaux des parties que cette Mouche nous montrera.
Ccl>iS qu'aura le corcelet de la Mouche , auquel
les vellics tiennent, fe réduifent aux jambes , aur
aîles, aux petits balanciers & aux coquilles; & on
peut trouver à la nymphe toutes ces parties du côté
oppnfé à celui cd font les vellies. Il relte donc déjà
certain que les cernes & leurs velfics font des parties
qui n'ont été accordées à l'infede que pour le tcms
qu'il doit palTct renfermé dans la coque, que pour
le teras qu'il doi: refter nymphe. Ce font des par-
ties que la nature forme , ou pour parler plus exac-
tement, qu'elle développe pour faite vivre la nym-
phe. Enfin, fi l'on ouvre les veilles, on les trouve
vuides, on ne trouve dans leur intérieur ni parties
lolides, ni même aucun liquide; ce font donc des
veflies pleines d'air; & dès lors, pourquoi peut-oa
prendre la corne qui aboutit a ch.ique veilles, à cha-
que grand réfervoir d'air, que p-^'ir un ftigmate ^
que pour un organe de la refpiration , que pour un
tuyau deftiné à porter l'air dans le corps de l'infede ?
a quel autre ufige peuvent fervir des tuyaux folidcs
& creux, qui aboutilTent à des veilles qui étant
vuides de toute autre matière , ne peuvent être
remplies que d'air î les attaches mêmes de ces veilles
rendent la preuve encore plus complette. Nous avons
dit qu'elles font unies au corcelet : or ce que nous
avons vu ailleurs de la refpiration des Mouches , a
appris que c'eft à leur ccrceict que font leurs quatre
principaux ftigmates , leuis quatre principales bou-
ches de la refpiration. Les deux grandes cornes por-
tent l'air aux deux ftigmates antérieurs du corce.'er,
& on s'atlure aitément que l'air eft fourni aux deux
ftigmates poftérieurs de ce même corcelet, par les
deux petites cornes ou les antérieures. Si on examine
la bafe de chacune de ces deux dernières cornes ,
on ver;a qu'il en fort un vaifTeau , que ce vaiiîeau
eft une trachée, & que cette trachée defccnd Se
prend le chemin qu'il faut pour fe rendre a un des
derniers ftigmates du corcelet.
"Nous avens prouvé en bien d'autres endroits que
dans
eue
les infedes ont befoin de refpircr lorfqu ils fout
l'état de nymphe ou de chryfa'.idc ; la g^aa Je q
au moyen de laquelle notre ver recevoir l'air , lorf-
qu'il étoit habitant de l'eau , n'efi: pas une des par-
ties qui lui doive lefter loifqu'il fera Mouche ; il
aura alors pour recevoir l'air , des ftigmates fem-
blables à ceux des autres Mouches , & fembUblc-
meut difpofcs j fa queue fe delfeche , fc ride , s'il:
1 iiij
f.i.r-
MOU
MOU
de: ! ::
, l^s
" J'av )■', ', , ,/■' ; ■- ■. lis ce5 f.ù.s ne f-Liffî-nc de
ceux cjLi îwi'' '^j'.it toujours dss myftèrss pour
nous , & c'a bien été con:re mon atrcp.re , que je
fui"; parveiia a voir de mes propres y :ux , ce ijue la
iiidra.no.phofe de ces verî femble avoir de plus
particuiiL-r, & ce qu'elle a de plus frappant.
" Nous ay.îas d/j'idi!: j : ' '- \ ' ! '
vent être les bâ'es d- cl:
qtiées far la c^^^^. Dus . ,
on y voit deu;; cercles y',.',: ,..,.,1. .,,.. '. . .^:... , ^^
entoures d'un re'oorj épais , qui lonr les deux en-
droits p.-ir où les cornes doivent fortir. Il fcroit
2!l:z na:u..'! de pcnfcr ■-■'• '-!"'''■ -■■-. . i-.r
que de parv.îtrc, fc rrou\.: .
d'un de ces cercles; qu':
plan fur le.juel eft 1: co)LS^ :; -,:: -^ .-■ iu
vc-itre forcent clucune des ccines a s'ouvrir un
pa'fage S: à s'élever fur la coque : mais nous ne
nous la^fons point de répéter que nous courons
prefque toujouis rifque de nous troraper , loiLjii;
nous voulons de.iner comment la na'.u.e ;i;;i' , c:
lotfqae nous la fiifons a^ir par les voies qui Kui-
blent les plus fmples. J'enlevai à une coljuc l'nr
laquelîe les grandes corpîs n'avcient pas ev.ci:'i:o
para, cette par:ie prefqiie j !anc i: polee oblique-
ment, fur iaqjelle Cr. troa-.'en: les deux endroits
par cil elles J, ieei-.t f >r:ir , & Un laquelle les deux
petites conicb !o..: rlev'es , & cela dan. le delfein,
de voir dans quel état étc;er,t le'; deux jurandes cor-
nes qui dévoient bientôt paroit.e, .S: oii el'es
étoienr placées dl.n^ l'intérieur. Je les troavai toutes
deux bien formées , ayant t.iute leur c:)r;li laiice ,
& une cuuleur ti^s-nrune & prefiUe noie; lirais
tlle^ n'ér.ienr pla éc- ni lU , ni coninieni .ir. anvoit
pe; ':'■ ' . , ' onvencit de l'être : toutes deux
ér ' la longueur du corps , a la qnelle
e;l : par la fuite devenir pcrpciidi-
cu 'l'e-, , le L'eu le cl;acui;C fc r: evi rrr-^ du
la b.ache da ve
j^auche de .--' --
-••:. >^ Elles étoic
jt
donc danj
une des ;.. . ■
rence , po .
ns favorji
'.es
de
en appa-
ux er droits
l'es éroient
, ur de la
a ic
a
ns
a é
1"= 4"^ P^^ ^ r-"-
" Quoi.u'cn ouvrant la coque j'euSe ménagé ,
autant qu'il .m'avoic été poilîble , l'infedc qu'elle
lentennoit, j'avais néanmoins caufé un petit épaii-
clement de liqueur; aulTi n'avois-je pas cru qu'un
i/ifeéle ijue j'avcis mis en partie à découvert, 6c que
j'avois bielle , fût en état d'avancer (a transirbr-
ni.irion : j'eus dcac lieu d'être t.^ô-furpiis au bout
de cinq a iîx heures, de ne ' .' . e r le n.-eme
que je lavois laiiTé. En:.- jee j'y
vis, celui qui me frappa !e ,e je conii-
derai avec plus.de piarir , ic rui jelei de !a poli-
lion des deux grandes co.nes ; je le» avois len'é
cdiich 'es rentes deux avsrt l'^ine & l'aiire leur iojt
tje: -^: ■' :■ de c>. lui d : '.: . • , '' '" 'e vis Tune
portion de coque que j a. o
en place. En même te.n. q.
e'i place, il m'était au./ de
av.^ient été conduites.
» Des chairs vcifmes de i.i
du côté du dos, &; s'e-o
là ; clins avoicnt donc di; ; '
cer vers le même côté "; ,
i coium.nt elles y
ir .'en été ponÏÏées
. s a avtai-
: ^^ on ierap-
lOS de la ir,ai.ie:c
i fc n-.crainorpLofcr
oKC r.i;us avons die
l'nd'eele une petite
fiicccflîvement les
M ji'.die , on con-
v'.reiUcs parties ort
; r.r de n.>tre der-
iiues en del. is, ont .:i: p.. ou. te tout ce jeu.
n On doit nourtant vouer que c'cft là un jeu
de I. ' - 'jii' ' o! ir.de une grande préciiion
d.io-. 1' . ' non feulement que clia-
qii,. ^n arrière, il faut qu'elle
(oli Ou hii. :^! i|. . io.i t.e..it fdt précilément pointé
c.'mrc I eji.Moit .le '\i c. que par lequel il doit l'ortir.
Ce h. ut fe.'oit de^ , ftorts lu'ui'fs ccntie tout autre
eudiou, il ac vain.eoit pas la télulauce qui lui fe-
MOU
roit opi'ofiJe , & il furmonte aif^mcnr etîle qa'i!
tr-uv.- -a !■; l'cudroit uiarriiK' , parce cjjc ccc ea-
diLnî li'a pas ëcé fimpitmciit marqué, il a ëts pré-
pare P;,ur s'en convaincre , on coniidércra , comme
jç I M r..it , la pièce cjui a été enicvce à la parue an-
térieure d'une co^jue dont les grandes cornes n'a-
vsiciit pas encore paru ; on confidérera , dis je ,_
cette pièce vis-à-vis .'c grand jour ; d'abord on fera
porr: a la croire percée dans les deux endroits par
ou les cornes devoici t fortir ; pendant c]ue le reftc
MOU
805
fera trè^-
)paqu£
.ndn
jlaires laif-
icront palier la lumière : ce neit pas pourtant qis lis
foient réellement percés , mais c'cft qu'ils ne font
formés que par une membrane tranfparente. Le
delfus de la coque eft grifâtrc , d'une ailcz mau-
vaifc couleur, mais L- de' ouï eft d'une couicur
argentée, ou plutôt d'une couleur fembla^sle à
celle des perles, & qui en a l'éclat. Ceite couleur
ell d.;c à une r-icnibra-îe nès-mmce qui tapille la
luifa.c intérieure de Ja première & épailTe peau , à
Li^uellc la coque doit toure fa folidité. Les deux
trou, circulaires par lesquels les cornes doivent for-
tu , font percés dans 'a première peau, & ne font
bouci)és que pat la membrane argentée & cxtrê-
Diement min.e ; un rebord brun qui entoure chaque
troa le fait mznac voir au travers de cette mem-
brane.
" Suivons à pic'Tfnt, fans interruprion , ce qui
fe pa.iC depuis l'iiillaut oii les dci.x coir.cs coiu-
mer.-eut à être miles en m.mvcmentj jul4u'a celai
où elles font conduites en dehors de la coque; re-
piei-.ons les deux cornes caui-liées parallèlement
l'u-ie à l'autre , ayait l'une &i'aurre leur bouc pro-
che du bout duiénear de la coque.
" Si des chairs fortent alors de l'intérieur de
l'infeâe par fon bouc antérieur, les chairs fur kf-
quelles pofent les bàf;s des cornes, pourror.t s'en-
f ncer & occuper dans le corps une place qui y a
étélaiifée; quelles s'y enfoncent, alors les cornes
perdront leur poiition hoiifontale , elles en auront
une inclinée, leur bout deviendra plus élevé que
Icut bâfe, & s'élèvera de plus en pins par rapport à
cette bâfe , a mefure que les chairs qui fervent d'ap-
pui à celle-ci , s'enfonceront davantage. Si outre cela
les chaits lur kfqueiles les bouts des cornes pofent j
fe portent vers le dernè-e, les cornes feront redref-
fécs , & elles prendront une poiïtion peipeadicu-
îaire : que les mêmes chairs continuent d'avancer
vers le derrière , elles commenccronc à faire incliner
les cornes vers le côté oppofé a celui auquel elles
l'étoient ci-dcv.^nt. Enfin li on fuppofe que non feu-
lement les chairs auxquelles tient la bâfe , s'enfon-
cent, mais qu'elles fe tirent un peu vers la rcte ,
chaque cerne fera la pirouette qo'il lui convient
de faiie; bientôt elle fera couchée fur un plan char-
ru & inclii:é , ayant la pointe contre et trou qui
n'ell; bouihé que par une (nii^Ie membrane. Le 1
lïl^c fera aifé a achever : ù k$ chairs auxquelles >
les bSfes des cornes font unies, tendent enfuitc à
s'élever & à fe porter vers le dcrrièie , elles pouf-
feront les cotises contre les membranes qui bou-
chent les trous, ces iTiembr.^'.i;s feront bi liées. Se
les comcs fciont pouflées & conduites hars la co-
que.
" La fci.;le obfcrv.rtion que j'avois faite des deux
cornes qui s'étoient dieflecs & n-.ifes dans une po-
iition perpendiculaire fur le corps de l'infeûe cii je
les avois trouvé couchées, après que j'eus enlevé
la paitie antérieure & fupérieurc de fa coque , cette
feule ob(ervation , dis-je, prouvoit allez que le re-
drell.-nîenc des cornes devcit te iaire comme nous
venons de l'c-Ypliquer ; mais c'eil nne de ces obfer-
Vitions qu'on doit aimer à repérer , & qu'au.li j'ai
répétée bien des fois. J'ai enlevé à phificurs coques
don: les deux grandes cornes étoicnt eacoïc cachées ,
cette partie antérieure au-deilus de laquelle eiies
fe dévoient trouver par la fuite avec les deux pé-
rîtes, & j'ai tou'ou.s vil les deux grandes cornes
femb'ableiiient placée-, dans l'intérieur ; & j'ai eu
prefque toujours le pkifir de les voir cnuice le
redrelfcr , loriqite je n'ai opéré que fur de-, infcdts
d'.mt les pa' ties intérienres s'étoient affermies , fui des
infecies dont les cornes étoieut bientôt prêtes a al-
ler prendre les pî;;ces qui leur font deûinées ; plus
elles font proches de ce tems , & moins en coure
rifque de bleifer le petit animal. Jcn blelfai.un plus
heureufcment que je ne l'eufTe fait (1 je in* le fufl'e
piopofé , je ne le bleflai que légèreraem fans doute ,
Si aux parties qui avoici-.t rapport à une feule des
cornes. Le redreliémcnt Se le renverfement de cette
corne ne fe fie point , & celui de l'autre fe fit par-
faitement. De (erre que les deux moitiés de la partie
antérieure du même infcde , me montroienc en
même tems ce qu'on ne peut voit oïdinairement que
dans un infcéle obfervé dans des tems ditiéicns , on
Jans deux i'^l'eftes qui font piis à dilFciens termes de
transformation.
>5 Dans !e mouveinenr que no'is avc-j f'.ir faire
aux deux -rornes pour parvenir a enfiler les deux
ir:^:us par leff|ueis elles doivcnr fortir , nous ne
nous foramcs pas contentés de les redrcffer , nous
les avons fait palier de manière à être inclinées , Se
à avoir chacune leur bout tourné du côté oppofé à
celui eu il l'étoit ci-devant. Ceite poiition a été
celle que j'ai vu prenore à prelque louces les cornes
que j'ai mifes à découvert; il y en a aufli de celles
quis'tlevcnt naturellement au-delîus delà ccqiîe ,
qui relient inclinées vers le derrière ; mais il y en
a beaucoup plus qui après s'être élevées , s'inclinent
vers la tète, & il y en a quelque--uns qui rcitcnc
perpendiculaires au-Jellus de la coque. - Nous ne
connoi'.ions point encore dans les animaux, de pro-
daclions neivciles : a j ar-tr exaéreir:ent il îic s'y
fait nue des dévcloppcmens, mais les deux cor es
ne l'ont jaç même n.: uvt :lemenc d?vc'."p >. c-; ; non--
feuicmaïc oa les trouve a l'inKcl;; . u; n. .iic
$o6
MOU
que commencer à fc triusformer , on les lui trouve
lorfiju'il cl'c ver, alors li tranfpaicnce de fa peau
pernie: d'obfeivcr qu'elles lont déjà coloiécs &
placées dans foii intérieur , comme elles y font
dans le tems qui précède leur reaverfeinent.
"Enfin lorfque les deux gran ^cs cornes de l'in-
feiSe commencent a paroître , c'ell alors que fa fé-
conde transformaàon commence a fc faire , c'elt
alois qu'il commence à pieridrc la forme de nym-
phe , & il y parvient allez vice. Tout fe pall'e au relie
dans (a Icconde tian^formation , comme dans la fé-
conde transformation des vers qui a cié décrit.- ;
mais celle de nos vers a queue de rat ell plus prompte
que celle des vers de la viande. 'Vingt quatre Leu.es
après que les dernières cornes avoienr paru , j'ai ou-
vert des coques dans lef<]uelles j'ai trouvé des nym-
phes , dont non-feulemcnr la trompe, les aîles &
les jambes étoient dilHn(51es , mais donc les bouts
des jambes étoient même déjà arrivés près du der-
rière. Cette longue queue qui avoir été (i néccifaire
au ver pour le fournir d'air , eft devenue un organe
avec lequel la nymphe n'a aucune communication.
Près de l'oiigiue de cette queue on trouve divers
valiF^âux tortil es & ramalles dans un pa-iuet , qui
font probablement ces portions déliées par lefquclles
l'une & l'autre des grolfes trachées fc termineicnr, qui
luivoient la queue danslc tems où elle s'ailor.geoit
le plus. Se qui peut-être la forçoicnt de s'allonger.
Mais les corps de ces deux mêmes trachées fe ti'ou-
■vcn: encore alors dans la nymphe.
» C'cfb par leur queue que ces vers ont d'abord
attiré notre attention : nous ne nous fummes prei-
que arrêtés à confidérer dans leur incéneur , que les
initrumens & les cordages employés a l'allongement
Se au raccourcillement de cette queue ; nous avons
furtout fait remarquer les deux grolfes trachées qui
y ont fi grande part; mais nous n'avons rien du
oe deux vailfeaux du ver , auffi conlidérables ou
plus conlldéiablei que les trachées , & dirigés comme
celles de la tête vers la queue, qui fouvenc font
plus plats , Sl dont les côtés font quelquefois ondes ;
ils font d'un blanc de lait , au liej que les trachées
lont d'un blanc fatiné & luifant; aulh font-ils pleins
d'une liqueur laiteufc, plus épailTe que le lait.
«CesvailTeaux ont un volume d'autant plus grand
par rapport à celui du corps , C|uc la métamorphofe
du ver eft plus prochaine ; aulfi penlai-'e que la li-
queur épai/ïe Se laiteule qu'ils contiennent , y a été
préparée & tallemblée de loin , qu'elle eft deftinée
a nourrir les parties de la nymphe, que ces deux
vaifTeaux font dans notre ver ce que font les corps
grailfeux dans les chenilles. Qu'on ne craigne pas
que nous prenions ici les conduits des alimens du
ver, pour les réfervoirs du fuc nourricier de la nym-
phe ; le canal continu qui forme l'œfophage , l'cf-
toroach & les inteftins de ce ver, eft aifé à trou-
ver j il eft aife de le voir dès fon origine , Si, de
MOU
voir où il aboutit; mais il n'ed pas aulTi aifé de !e
fuivrc da-,s tous fes contours & dans toutes fes dé-
pendances j quoique moins gros que les vaifieaux
laiteux , il eli d'une groiîeur allez confidérable ,
lorfqu'il cil; plein , comme il l'eft en certain tems ,
d'une matière d'un Lrun un peu vcrdàtrc ; il ne de-
vient qu'un filet lorfqu'il s'elt vuidé. On voit pour-
tant encore alors de petits grains d'un brun ver-
dâtre, rangés à la file les uns des autres. Ce canal
& l;s dépendances 'ont encore . ilîbles , & quelque-
fois plus vilibles dans la nymphe, parce qu ils y
ont une couleur rougeâcre , S: même en certain
tems une couleur d'un alTei beau rouge- pourpre.
Les parties intérieures de plufieurs infectes aqua-
ti.[ue' prennent en fe pourrillant une couleur rouge ;
les vailleaux qui dans cette nymphe de notre ver
font devenus rouges , font peut êtie de ceux qui ne
doivent pas reftcr à la Mouckej & qui commencent
a fc dilfoudre.
» Lorfque la faifon eft très-favorable , toutes les
inétamorphofcs font accomplies huit à dix jours
après que le ver s'eft trai sf -rmé pour la première
fois ; alors la Mouche cfl en état de fe d;^fa'.re des
enveloppes & des parties propres à la nymphe, de
fortir de fa coque, & elle en fort. Ceil la partie
de la coque ou font placées ces quatre cornes qui
font quatre organes de la refpiration , c'eft cette
partie, dis-je , qui doit être détachée par les efforts
de la Mouche, & lui lailier une ouveriurc qui foie
«ne porte proportionnée a la gr.mdeur de Ion corps ;
mais cette partie n'eft pas enlevée toute entière ,
les efforts de l'infeéle la divilenr en deux pièces d'i-
négale grandeur; l'antérieure eft la plus grande , les
deux plus courtes cornes lui relient attachées ; la
Mouche qui agit contre cette pièce api es l'avoir
foulevée, la renverfe par-delà le bout de la coque.
La féconde pièce plus étroite que la précédente ,
n'eft que détachée Si foulevéc , mais elle eft prête &
cède lorfque la Mouche tend à fortir par l'ouver-
ture faite par le déplacement de la première pièce.
Les deux grandes cornes reftcnt engagées dans h
féconde pièce. Si on obferve la coque dont la Mou-
che eft fortie , on y trouve , outre la membrane
blanche qui enveloppoit les parties de la nymphe ,
les deux veilles à air; chacune d'elles tient comme
elle tenoit ci-devant, à une des cornes ; ces velïïcs
& ces cornes font des organes qui font devenus
inutiles à la Mouche ; on trouve paicillcmcnc une
giollc trachée qui tient à chacune des petites cor-
» Si toutes les Mouches de vers à queue de rat
ne peuvent parvenir à fortir de leur coque, qu'au
moyen d'une manœuvre à laquelle j'ai vu qu'une
Mouche de cette cfpèce avoir eu recours, leur lortie
eft beaucoup plus la borieufe que ne l'cft celle des
autres Mouches. Il leur eft apparemment plus dif-
Hcile de fc défaiic des organes de la refpiiation.
MOU
en cî; q'Je'qaes autres parties propres à la nym-
plic.
» Nous avons vu que les autres Mouches fortent
r-on feulement de leur coque la tète la première ,
nous avons vu même que leur tête eft le leul inl- /
trument qu'elles peuvent employer pour ouvrir
leur coque , Se qu'elles la font agir alors d'une façon
bien finguliir,!, qu'elles la goi.flent & la contrac-
tent, qu'eiUs l'allongent & la raccourcilïent (uccef-
fîvement. Il m'avoit paru fi gérerai aux Mouches
à diux a'.ics, de parvenir à ouvrir leur coque par
cette niéchaniquc , que je n'avois pas loupçoniié
qu'il y en eût des cfpèces qui s'y prillent autre-
ment ; auHl n'ai-je poi t cherche a furprendre nos
Mouciics de vers à queue de rat , dans l'iiiflant où
elles fortoient de leur cooiie , mais un haUrd m'a
montré ce que je ne favoi" pas qu'il faUût chercher
à voir. J'obCcrvai une coque dont la Mouche n'é-
toit pas cp.core forcie , mais donc elle éioit prête à
(ortir ; elle venoit de faire fauter la pièce antérieure,
celle à laquelle tiennent les deux petites cornes ; le
trou que cette pièce j.voit laillé à la coque, me per-
mettait de voir une paaic de la Mouche , qui s'al-
longeoit & fc raccoiitciilijit fucceflîvement : je crus
que cette partie (toit la têce; quand je l'eus un peu
confîdérée , je reconnus qu'elle éioit le derrière ; la
Mouche avoit donc alorb le deirière où clic avoit
la tè;e un peu auparavanr, où elle l'avoic lorfqu'eile
étoit nymthcj pour palier de l'éia: de nymphe a
celui de Mouche , elle s'étoic donc rctouri.te Ij.iut
pour bout. Quand on fait à quel point la coque elt
remplie par la nymphe , un pareil retournement
paroit bien difficile , tout auticmcnt difficile que
celui des grandes cornes dont nous aïons parlé ci-
devant. Enfin ce retournement fingulii:r en lui même
efl particulier à. notre Mouche; mais dès que c'ell
!c deirurc de la Mouche qui doit fortir k premier ,
c'ei? ic dv;rii:ie qui doit fe gonfler Si fe contraftcr ,
s'allonger & fc raccourcir alternativement jioi:r
forcer la pièce de la coque qui (èrt de porte, en un
mot le derrière doit être chargé de tous les mou-
vemens que j avois vii faux a celui de la Mouche
q.ic j'avois furprife dans l'opération. Au contraire
la tête de cette Mouche ne devoir pas alors être ca-
pable de fe gonfler & de fe contriâer , comme le
font les têtes des autres Mouches nailTantes. Pour
voir ce qui en étoit , je tirai la Mouche de fa coque
en la tei:ant parle derrière; je l'en mis dehors fans
raufcr le moindre déraigcrïtent a aucune de fes par-
tics. Si la tête eût été capable de dilatations & de
contraû.ous îuccefTiveî , c'eût été alors qu'elle me
l'eût fait voir^ & je lui vis une ii_^ure rrès-conf-
tanre ; à peine montrat-clle même étant prcfféc ,
un petit bout du mufcau ailes menu.
5> Les différences de grandeur qu'on peut aifé-
ment remarquer entre dirférens vers à queue de rat
prêts à fe transformer, U entre ies coques des nym-
phes, luftiroicnt pour prouver qu'il y a plulieuis cf-
MOU
807
pèces de CCS fortes de vers ; mais on en a encore
iii -ne uve moins équivoque , lorfqu'on voit les
Mouches qui viennent de vers qui différent fenû-
blcment en grandeur , & même de vers d'égale gran-
deur.
» Les vers en différens états rue je trouvai en
grande quantité dans la boue noire d'une cloche de
verre , dornent une des Mouches les plus petites da
genre. Les Mouches que j'ai eues de vers qui avoicnt
été trouvés dans les lieux communs , étoient con-
fidérablemcnt plus groffes que les précédentes, &
elles venoicnt aulli devers b?aucoup plus cros que
ceiii qui fe transforment dans les autre Mouches.
C'ell probablement dans les cloaques que les Mou-
ches de cette grolTe efpèce vont faire leurs œufs.
Leurs vers y vi'vcnt & croi:içnt dans les endroits où
il y a de l'eau, ils en forrent pour fe inétamorphofcr,
&■ c'cfl alors qn'on les trouve (ur terre. J ai vu aulli
des Mouches de cette efpèce estrer dans les la-
trincs mêmes, & c'étoit apparemment pour pondre
qu'elles y entroient. Les ca-adctcs elVcnciels des
difl-ercntcs cfpèces de Mouches de vers à queue de
rat , font les mêmes.
x> Les baquets que je tiens rn partie pleins d'eau ,
dans des jardins, m'cmt fourni chaque année beau-
coup de vers à queue de rat, & de d'fFérentes cf-
pèces; & il étcit d'autant plus aifé de les y trou-
ver, que CCS vers ne fe tiennent pa^ conflammeut
fous l'eau , il y a des tems où ils paroillent a fa fur-
face. J'ai vu venir fur ces mêmes baquets les Mou-
ches dans Icfquelles ces vers fe transforment. L'in-
tention ou l'infliiicl qui les y amenoit quelquefois ,
ne pouvoit être équivoque, elles d.nvent s y rendre
pour y faire leurs crufs, & je devais être curieux
de voir comment elles les y font. J ai fouvcnt pris
plaifir à fuivre des yeux une Mouche à belle fjrme
qui venoit voler autour d'un baquet, CSc voici le
manège que j ai oolcrvé bien des fois.
« Lorfque l'eau ne s'élève pas jufqu'aux bords
du baquet , qu'elle en tft éloicn^c de liuit à dii
pouces, la Mojche totij >urs en volant entre dans
le b.iquet, & elle s'y tient en décrivart divers cer-
cles procfce de la furface de l'eau ; de fuis à autres
elle laide tremper le bout de fes jambes dans l'eau ;
enfin loifque celte Mouche qui a envie de faire fes
oeufs, a, ce femble, affcz cA.mimé le baquet & fou
eau , qu'elle a reconnu que le tout convcnoit à fes
œufs, elle va fe pofer furies parois inrériemes du
baquet à quelques pouces de la fuifocedc l'eau. Lx
on lui voit allonger confidèrablemcnt le derrière
& de manière qu'il fc termine en une peinte un peu
iccoarbcc vers le ventre ; elle frotte cette pointe
contre le bois ; elle raccourcit enfuite Ton derrière
elle fait rentrer dans fon corps la pointe qu'c: c en
: avoit fait fortir, & cela pour l'en faire .ciionjr
'. b-';n':ô:. Après avoir répété ce man-'ge ;lulicur$
^ fois dans U Hiême place, la Mouche va, foircu va-
8o8
lant,
bnqiK
des m
ch- s'
(trous
Je cj.,
cx.uin
MOU
foit en marcliîiît, fur un amrc endroit <3d
£, où c!lc fc lixf, & où le derrière fe donne
.JUVcmen^ fcmhl.ibles aux piemièrs. La Mou-
arrête ainfi lucc^.ilivcmciu fur difterens cn-
.iii ba.jiicr, avait c]i:c d; pr^.idrc ion vol pour
ua. Ut t;u'clic cft partie , on n a qu'à aKcr
ncr les piacfs ou elle s'cft arrêtée, & furtout
ceiits on e!le s'cit ^rvt^tec plus lon;T-tcms, S: on ne
i!»ii",i':i :.; nas d'y trouver des œufs ; dais ijiieltjaes
eiidioii- elle c:i hi:Ic plus d'une vlngramc les uns
auprès des autres. Ils (bat olancs & obloiigs , en un
mot aiîez fcmbiables par leur erandeur i>: par lecu-
figure , aux œufs des groflcs Mouches bleues de la
■vunde ; il ne leur niau |Ue que la languette que ces
derniers t-nc t iK du Icr'g d'sne de Iciits faces. L^r(-
iqu'on ks (..bleive avec i^ne forte loupe, leur (ur-
fa-e paiok ciu^rincc à uès-pctiis grains.
« Ordinairement !a Mouche dt'pofe fcs œufs dans
la fente que laificnt enir elles deux des douves d'un
banuet , & dars un endroit éloigné de la (urf.ice de
l'e.^u d'un pouce ou deux, & qui ell: huniidc. C'cfl
ai^paieinmcnt parce que ces entre-deux des douves
fe d-lRclient plûtard que le refte . que la Mouche
It.s cf-ofu pour y laifler fes œuf;. Les vers qui doi-
vent fouir de ces œufs, ont beloni de trouver de
l'eau dans laquelle ils pinilent entrer des qu'ils fe-
ront nés ; mais ils périioient fi les œufsitoient dans
l'eau , Si ils périroient encore fi les œufs étoient
dans un erdroi: trop fcc ; la Mouche fait !a place
qui leur convient, & elle la leur donne. Nousavmis
vil allez de fuis que les œufs qui (ortent du vcirre
de diverfes mèie<; infeûes , font enduits d'une ma-
tièiC vir.jutufc propre a les attacher contre les corps
fur lefiuels lis font Jcpolcs; les œufs de nos M-'U-
ches font retenus contre les parois du ba.]uct par
une pareille coiie.
50 Dès arbres , quoique fur pied & vigoureux ,
ont quelque-fois des cavit'^s dans des endroit^; où
ils fe !cnt pouri:s; ces cavités confervent l'eau de
ploie , elles s'en renu liflcnt , & valent alors des ba-
quets pleins d'e».u peur les Mouches des vers à
queue de rat , qui chcrchent'a f^ire leurs œufs , &
rcèfP.c v.iicnt mieux , parce qje fur le fond de ces
ca-'.-c-'- , ii y a UEe efpC'CC de terreau qui cft une nour-
ri-ure rics-convcnablc à leurs vers. J'ci trouvé aiilïï
des vers à queue dans des creux de tronc d'orme ,
& de.r.s des creux de tronc de fauîe pendait l'hyver,
te;n'. où il n'y en avoir point dans mes baqi;c;s Leç
Î,i--u:1k;e qui pr.'fèrcnt les bar.iecs eu été , p-: Fèrent
appa!eir.i".enr à la fn .!e l'ai-toinneks creux des ar-
br.;s, pour y la'ller Icuis œ.if- ; ils font alors pleins
d'e2<à,*& en été ils L-rt f lS Entre les vers .» onene
de rat que j'ai troir. > s .ians ..es troncs d'arbres , il y
.en avoir à nès-lorgnc ; qntiies , & ptécifcmen: fera-
baquets ; mais
bkblcs a ceux qiu fa: tus oans
j'y en ai trouv'- aulll des efpèees que mes baquet'
M X U
it femblablcs dans le reAe à ceux cjui ort de plut
igues queues ; leur tuyau de la refpiration cft
ir; celui qui le reçoit a à fon (iriçine deux tu-
[culcs charnus plus qu'hémifphériques.
« Dr.ns le m
1 poudr-er da
entre autres une
aji./ituuc qucut cyurte. Les vers de cette cl^iècc
de janvier, je mis fur ma cbenanéc
lequel j'avois renfermé deiw vers
de la dernière efpèce, avec Hn terreau bien imbibe
d'eau. Au bout de quelques jours je vis deux coqtxs
dans lefquelles ils s'étaient m-tamorr hofés ; l'une
éroit attachée con-.re les parois du poudrier, & l'au-
tre contre fon couvercle. Je crus que l'infee'^e ren-
fermé dans cha.]ue co]ie, y avoir péri, qu'il éto;t
pourri , &; cela pa-^cc qu'elles me parurent ct-uvertes
l'ure 8: l'autre d'une cpailTe moififfure blanche ;
mais cette prétendue moifiiî'ure étoit une pâte bl.m-
ch: qui vcnoir apparemment d'une liqueur épaille
que 'le ver avoit jettée lorfqu'il avoit été près de le
transformet. Cette matière delléehée (e trouvo't de
mé;ne fous chaque coque, & fervoic à en atta.-her
une contre le papier du couvercle. Se l'atitie con-
tre le ventre , & elle étoit en plus grande quantité
qu'ailleurs, autour de l'endroit où le ventre étoit
collé. Les coques de ces vers avoient comme cel-
les des autres, quatre cornes , mais plus courtes. Il
fortit de chacune . à la mi février , une Mouche qui
avoit Tait d'une petite abeille.
» Dans un trou d'otmc plein de terreau, qui étoit
furnagé par l'eau , j'ai auili trouvé des vers de la
même ciafTe que ceux à queue de rat , mais d'un
ty.-nte fort dift-rtent de celui de ces derniers Ils n'ont
qu'une queue 11 courte qu'on poutroit les appeler
dcî vers .i queue coupée, la leur ne (cmbl.it être
qu'un court tuyau de la re!piration , qui çiï brun
& de confifance écriileule. Ce bout , obfervé a la
loupe, paroît percé par deux trous ronds , deftirés
fans doute a donner palfagc à l'air. On peut d'au-
ranr moins douter de leur ulage, que la traniparencc
de ces vers, qui furpaile même celle des vers à
queue de rat , permit de fuivre leurs dcHX grollcs
trachées dans toute leur longueur. S: de les voir
entrer toutes deux dans la queue écailleufe. De cha-
■^ue coie de cette queue part une corne chan-ue.
Le ver peut f^ire rentrer la queue écailleule dans
fon corps, jiifqu'a la f.iire difparoître. Sur la partie
aat'tieurede ces vers on trouve deux petits corps iau-
r.âtres qui ont quelque relief, qui fcmblcnt deux
petits tuyaux; une des groflc? trachée; t-rc fou ori-
j^,ine de l'un, & l'autre tire fon origine de l'autre ;
d'où il parcît que ces deux petits coips jaunâtres
font les ftigma'cs antérieurs. Près de l'une & de l'du-
tre de ces ftigmates l'infedle a de chaque côté ur.c
double corne, faite de deux crochets noirs Se ccail-
Icux. Il a d'aiiicursdeux cornes charnues, fcmblaWes
à celles des vers à queue de rat , qui toutes deux
ont leur naiffance un peu au-deir>is de la bouche. Les
vers à queue de rat ont quatorze jambes ; on ne
1 fait ii on en doit ci iupter autant à celui-ci , oufi on
4 doit lui en compter la moitié moins ; au-dcffous du
ventre
MOU
rerrre on trouve fur le milieu de fepr anneaux
diit.ictis , une partie charnue bordée de crochets
ecaiilcux & noirs ; on peut !a regarder comme une
feule jambe, ou comnie corapolée de deux jambes
réunies. Ce qui favorife cette dernière idée , c'cft
que la coupe de cette partie charnue efl: ovale , &
que fon petit diamètre cil dans la longueur du ve; ,
enfin qiie ce petit diamètie eft marqué par i;n
fniopccraeiit. Ce ver le fait de fa peau une coque
feniblable a celle que fe fait de la iienre le ver
à queue de rat courte , dont il a. été parlé , & en-
d-jii; de même d'une efpèce de pâte blanche ; la
Mou.he dans laquelle il fe transforme , reflcsibie
bcc-'uoup à celle dans laquelle fc tranifjime l'autre
ver r,,
A tant d'obferv.Ttions C intércilantes Si qui mé-
ritoic'Ht li hicn.dètic iecueiliies,, nous ajouterons
que certaines de ces Rljuthcs , dont les larves à
qa;ue de rat oi.t vécu dans les eaux bourbeufcs ,
dans ics é^iiucs, dans les cloa |ucs , annoncent affez,
leur prcmièrt oiii;;;ie, par une tiès-niajv.iife odeur ,
qui rcltc long- tems aux doigts qui viennent de les
toucher. C'cft ce que l'on te narque encore vis-à-vis
«J'autres M.)uches qui te rtllenttnt de mtine des ali-
mens dont clic? fe font nourris fou> la fornu. de lai-
v;«3 5: qui exhalent une forte od.ur de bouz; Je
vachj.
Nous ajouterons anfll que parmi ces larves
à queue de rat , il en eft une qui vit oïdinairement
dans les latrines , les eaux crouj ics ou autres endroits
femblables , & qui le trouve qtie'qu'.'fois dans la
bou'llie des chiiFons dont on fau le papier ; lur quoi
Linné obferve un fau bien eitiaordinaire, qu'on au-
roit peine à citer , s'il n'étbit aliuré par un aufli grand
Naturalilie. C eft que lorfqu'on bat cette bouillie
pour eu taire da papier , la larve , quoique fortement
fiappée à coups de marteau, n'eft çoint euraiéc , ne
périt point , & donne enfuite fa Mouche.
Enfin parmi les Mouches dont les larves vivent
de matières plus ou moins fujettes a la pcurritu.,; ,
nous ne devons pas oublier celles quivivênt iurle ho
mage î; s'en noutriflcnt.': Ces petites Utves, dit Geof-
froy, n'attirent pas l'attention par letu forme , qui n'a
rien de fingulier ; mais li on les fuit de près , elles pré-
fcntcnt un phénomène particulier. La Ijtvc de ces
Mouches , a laquelle Swarameidam a donné (ans fon-
dement le Bom à'A^arus, faute louvent a la hauteur
de lïx pouces , ce qui ell étonnant , vu fa petitelie. On
ae conçoit pas d'abord comment ce petit infecte peut
exécuter un pareil faut, on n'appeiç ,r a l'extérieur
aucun organe qui paroilfe pouvoir Tnldcr a l'auter.
Pour découvrir fa manœuvre, il faut l'examiner &
la tuivre attentivement. Alois on voit cette petite
larve fe dreller far fa partie pofterieure , & fe tenir
d„ns cette pof.tion gênante par le moyen de quelques
tubercules qui fnnt au dernier anneau de fon corps;
alors elle te courbe , elle fjrme une cfpècc de ccrjlc,
Wji. nat. Infectes. T,mi VU.
M O U
8c9
& amenant fa tête vers (a quj.ie,c!!c enfonce les
deux crochets de fa bouche datis deux (înuofités qui
font à la peau du dernier anneau , & les tient ainlî
fortement accro-lié>. Toute cette opération eft faite
eu uniflftant. l'our lors l'inktle fe contrade & fc
redrede vivement & preftem'ent , tellement que les
crochets font i.n peu de bruit en foriant àci etifo.i-
cemcns dans lefiueis ils étoicnc retenus. Ct mou-
vement vif fiifant frapper fortem'Cct le corps àterre,
fait rebondir l'inf.ctf , il faute &. faute fMue.ic tres-
liaut par ce mouvement élaftiquc. On voit fouvenc
ces larves en grande quantité dans le vleu. fioina^ei
moite pouru; mais perfonne, avant Swamraerdam,
n'avoir obfervé la jolie manœuvie de cet iiife'e.»
Après avoir faitconnoitre en g'néral les Mouches
doiit les larves fe no ariiireiic aux dépens des animaux
vivants ou morts, ou d'excrémens & matières an:^
maies plus ou moins en dilfjlution , nous af ons
pailer aux Mouches dont les larves fe nouninenc
au-dépens des végétaux , d^ns les v^ailes , Ics'cliatn-
pignons , les feitiences ou graines des plantes , dans
les feuilles & les fleurs.
I! eft une jolie Mouche qui dépofc fcs œnfs dans
les [igcs iic l.s têtes de slurdons j ce qui y produit
des vubérofités raanltfucufcs , connues fous le nom
des galles, dans lefqucllcs habite la larve, où
elle ie métamorphofe , & d'où fort la Mouche par-
faite. En examinant la femelle de cet ii.fscle , on
apperçoit à l'extrémité de fon ventre , l'inilrument
qtiilui l'ert à piquet les têtes ou le'; fleurs des chardons
Le dernier anneau du ventre eft lerfl.- vers fa fcâfe,
& il eu fort une efpèce de pointe fine 8: dure com-
pofée de deux pièces , l'une au bout de l'autre, dont
la dernière clt très-aigt^é. Quelque fine que foit cette
dernière pièce, elle a cependant dans fa longueur uce
fcnre oii rainure , pour le paOagc des oeufs qui
coulent dans les tètes des chardons qu'elles a piques.
»» Une galle , dit Réaumur , qui a beaucoup de
cellules diiiiuc>iS , & qui n'ef: que !e rerfî.-niet.t d'une
forte de tige on de branche , eil celle qui vient fut
us chardon d'une efpèce quilu] doit fon nom. 11 eft
connu fîi.'s eelui de chardon hémorrkeïdal , parce
qu'on prétend que la galle de ce chardon tft pour
celai qui la porte , un remède contre les hcraor-
rhoides. I! cii: plus aifé de deviner ce qui a pu con-
duire à lui attàbuer cette vertu , qii'il ne l'eil de
prouver qu'elle eft réelle. On a iaiaginé que les
plantes, qui natuicliement ou par une altération qui
leurétojt furvenue, avoient une refremblancc grcfficre
avec l'état dans lequel le-, parties de notre corps font
mifes par quelque maladie , dévoient être employées
utilement contre cette maladie. LaPu/mona//£ peut être
un excelle, 't b''ci'iiqae ; mais il y a bien de l'apparence
que ce qui a conduit à éprouver fon efficacité contre
les maladies du pculmon , plutôt que celle- de mille
autres plantes, c'cft que fesfenilies ont des taches
qu'on a cru rcir^mblcf à celles d'un t>oumon ulcéré.
Kkklk
Sio
MOU
lasralltdiicliardon hcmorrhoïdal leiïcmble demême
aujfchoiis tioji gonflées en di.hors de l'anus. Quoi
<ju il eu foit de U prétendue vertu de cette f^alle , la
bonne phylîv^ue ne dil'pofe pas à y avoir graade
confiance , & elle n'e(V pas dt notre Aijet. Ce qui en
efir, c'eft de faire reriï^rcjuer que ces galles font
ordinairement oblongues, qu'elles font des f;-hércïdcs
alloijgés , & d'un vcit on-râire ; il y en a qui
deviennent aufll grolTes que de petites noix j il y en a
quelquefois deux à trois à la file les unes des autres.
La fubftance de cette galle eft très-compaûe , elle
rélifte beaucoup aucout-au ,elleefl prefqi.ie ligneufe.
S', on la coupe foit rranfverfa'.ement , foil;lopg;tu-
dinaleincnt , les coupes permettent de voir divetfes
cavités ou cellules , dont chacune ell occupée par un
ver. li eft tout blanc ,excepé à fa paiiie polltrieure,
où il a une plaque brune , luifante , & comme ecail-
leufe. Ce ver a à fa partie antérieure deux crocheti
parallèles l'un à l'autre, difpofés comme ceux des
vers delà viande , ou comme ceux des ' i;rs mineurs
delà Jufquiame : comme les crochets de ces vers
mineurs leur fet vent à détacher la fubftance charnue
de la feuille ; ceux des vers de nos galles leur fervent
appare.hmcnt à raùrter 'es parois intëiicures de la
galle. Au relie ces vers fe transforment en des Mou-
ches à deux ailes , Si avant que de s'y tran'- former ,
ils fe font une coque brune de leur propre peau.
Dans quelques galles qui étoient peut-être venues
des premières , j'ai trouvé des vers en coque les
derniers jours d'aoîit. Cependant j'ai ouvert d'autres
galles cueillies dans ie même tems que les précédentes ,
6c dans tous les mois fuivans jufqu'au mois de janvier
inclulivement , dans Icfquelles j'ai vu des veis fous
leurs première forme m.
Dsgeer fait aalTî mention d'une autre Mouche,
dont ia femelle préfente à l'e:;trémité du ventre un
long tuyau coni-|Ur& tronqu^ , au bout duquel elle
fait fortir une très-.'ongue tarière terminée en bec dt;
plume : cet auteur du lavoir trouvée au mois de juin
placée fi.T une fleur de chardon non épanouie., dans
l'intention fans doute d'y pondie des œufs.
Les champignons de toute ei'^îics , & en par-
ticulier ceux v]u'on fert fur nos tables, font trè--
fajets a être rongés par des larves de rl.lb'rcnts
genres , & fur tout par celles qui fc transforment en
Mouches proprement dites ; dès qu'ils fortent de
terre , pour ainlî due, les M:)u.-hos font tour» s prête-;
à y po^'dre lei;rs crufs , & cela fouvent dans un (i
grand :;rmbre, que Ij champignon fe trouve bientôt
tout ciblé.
ce Au mois de feptembre , dit Hegcer , ;e trouvai
un grand champignon tout rcmph de larves à tête de
figures variables et pointue;- , qui f\ t-évoroient la
fubftance en la •tranchant & piochant avec les
deux crochets mobiles qu'elles avoient à la tête. Ces
larves qui font longues de trois lignes & demie , font
d'un blanc fale , & ont le corps de figure conique ,
dont la cêK fait la pointe, & le derrièie le gros bout
MOU
qui efl comme tronque. Dans lapartir. poflérieure on
voit au traTevs de la peau , des mat:iètes brui-.es , qui
font ics alimcns reriferniés dans les inteftins. Le«
crochets de la tête, qui font noirs , font unis à ure
tige fourchue de la même cou'cur & qui paroît au
travers de la peau tranfparente. Sur le dernier anneau
du corps il y a deux ftigmares raboteux , bruns &
éievés , placés au milieu de douze pointes tharniies
qui forment enfcmbie comme une efpèce de cou-
ronne i & fur l'anneau qui fuit immédiatement la
tête, il y a encore d.ux autres ftiginatts en forme
de petites lames un peu concaves & découpées a leurs
bords. De ces quatre ftigmates partent les deux pria-
cipaiss trachées qui font d un blanc fatiné , âc qui
jettent des deux côtés plitfieurs ramifications plus
fines , qui parcourent l'intérieur du corps. Par cette
defcription on voit que ces larves reiTemblcnt beau-
coup a celles de la viande.
y J'ai eu occafion défaire une remarque (ingulière
fur ces larves des champignons , c'eit qu'elles fc
maiigeoicnt les unes les apures , chofe qui n'ell
pas ordinaire aux larves des Mouches. Je vi-, qu'une
dtces lar es , quoique plus petite , en attaqua uns
autre beaucoup plus gracide , dans le corps de la-
.juc'le elle enfonça les crochets , enforte que celle-ci
poi-r fe débarralfer de l'on ennemie, faifoit iou;es
fortes de contorlions & fe débattoit extraotdinai-
rcment ; mais la petite , fans lâcher prlfe , tenoit
toujours (es cr ;cùets en mouveaent pour les en-
fjncer davantage dans le corps de fa proie , qui
bientôt après parut immobile & mourut. Alors la
larve atta.quante coramcnç.r à travailler déplus belle
a-'ec fes crochets, les plongeant entièicment dans
la proie, qu'elle fuça enfuiteavec beaucoup d'ein-
preffement , -Si dont elle détacha même des lambeaux
qu'elle avaloit. Plus d'une larve de cette efpèce me
firent voir ce naturel vraimenl carnacier.
M Pour fe transformer , ces larves entrent dans
la terre , où elles fe font une coque de leur picjre
pcau,& I renncntalors unefii^'jreoblonguc & arrondie
a.ixdeux bouts , à laquelle on voit ei'core les quatre
ffijnnates , d.^nt les f.rtérieurs font alors eu forme
de petites cOk.-.es très-courtes.,
M Parmi les M ruches venues de ces larves , que
je trouvai mortes dans le poudrier , il y en avoïc
pluficursqui paroilloiei:t cire dune efpèce toute dif-
férente , & alfcz feiiibiables aux petites ]\Iouches
doraeftiques , ayant le corps & même les pattes
entièrement de couleur noiie. Ce qu'il y eut de
fiiigulier , c'eft que prefque toutes ces «Mouches
noires avoient le corps rouge & à-demi maa^é ,
au lieu que les rouffcs fe trouvèrent tout entières,
au moins pour la plupart. Les Mouches rcufTes
feroient-elles donc venues des larves carnaJères , &
auroicnt elles dévoré les noires .' j'ai lieu de le croire
ainfi ; puifque prefque toutes les deiuières étoicnt
rongées & a -demi con fumées , tandis que picfque
toutes les roulics ctoient rcftécs entières , d'oà il
MOU
pavoît comme certain , que foiivein le m?nie cham-
pignon clt habile par des- larves ;i teie variable de
deux efpèLCS difterentcs , donc l'un- leit de pâture a
l'aiitrc:o bicrvation néanmoins qn m cnteroit d'être
fuivie pljs attiiitivement S: lui des Mjnches vi-
vantes , mais dont l'occalion m'cft échappée. »
C'efl: dans les graines des fleurs de la bardanc,
^uc vivent des birves de certaine.". Mouches q'ii font
<Jes plus jolies , & qui ont à peu près la (grandeur des
petites Mouches dotiicftiques. ("omme c'cft au mois
d'août que les graines de cette plante le trouvent
formées , c'ert alors q'i'on découvre aiîément ces
larvjs. On peut très bien diftinguer les graine» qui
renkrment une larve fans les ouvrir, parce qu"tlics
font plus renflées & paroiircnt plus pleines ij-.ie les
autres. En détachant l'écorce d'une pareille gia:nc
d'un cô:é , on met la larve a de'couverr 5c en voit
qu'elle remplit exacli ment tout l'iméricur de la
graine prefqu'auflTi bien que le pépin des graines
faînes. Pour voir cela il faut ouvrir les graines au
milieu du mois d'aoîit; alors les larves en ont oi ti-
nairement confumé toute la fub'iance intéiKuii.-.
Dan' chaque grainei' n'y a jamais qu'uncleulc larve,
& il n') a eftutliveraent plice que pour une (-•lic ,
qui y e(l toujours placée 'a rere en bas , c'ei.-.i dire
diiigée vers a pâme poii.:jc de lu graine.
Ces larves font d'un bianc jaunâtre , ovales , ont
le corps diviféen awneaux , & la peau toute rafc &
luifaiire. Sur le deirière , cjui ctl comme tron',]ué &
applati au bout , il y a u.ie grande tache d'un jaui c
d'ocre , fur laquelle on voit deux points bruns ,
qui l'ont les ft gmates pollérieurs. La partie antérieuic
ducorfS eft conique, &la têie défigure variable, tll
armée en dedans, d'un inflrument écailleux en forme
àc crochet noir , que la larve fait loftir en partie hoi s
de la tc'e, & avec lequel elle ronge la pulpe de la
graii.e On n'écrafe pas facilement ces petites brvc ,
parce que leur peau eft coriace , Se qu'elle célilte x
«iic très forte preffion fans crever.
C'eft dans les graines mêmes qu'elles fc tianf
foimeiit à la façon des autres larves des Moudies-
c'efVa dire que leur propre peau devient une coqu-
dure allongée dins laquelle tontes ces transfor-
rriations s'achèvent , & au commencement ou au-
tiiilieu du mois de juin de l'année l'uivante , les Mou-
ches quittent leurs coques Si paroilfenr au grand
jour.
La femelle de ces Mouches porte à l'extrémité du
corps une longue pointe roide , qui égale ia longueur
du ventre ; c'cft une tarière , qu'elle enfonce dans
les fleurs de la bardane , pour y pondre fes œuf?.
mEHc eff (fuivanr la defcnption qu'en dciire Degeer)
en forme de tuyau conique , mais elle eft tn.nquée
comme coupée tianfvcr'alcmenr au bout. Quand la
Mouche veut fane ufagc de fa tarière , elle fait fortir
du tuyau conique , un autre long tuyau cylin-
M O U
8if
drique & tranfparent , qui eA garni intéiieur(ment
de deux petits corps noiiatres qi.e 1 in peut picndre
pont des tendons ou des muiclcs qui fei vent a donner
le mouvement i ces pjuit».. De ce dernier tuyau
cylindrique , dont la peau cit molle & flexible, fort
encore une aune longue pièce , terminée cp pointe Sc
qui a flus de loideur que le tuyau. C'eli propre-
I ment la partie qu''elle enforce dans les fleurs , &
dont probablement elle perce les graines mêmes ,
auxquelles elle veut confier fes œufs. En preflant
fortement le venrre , il n'cft pas diftcile de faite
fortir ces deux parties , & ron voit alors qu'elles
fortcnt & rentrent dans le tuyau conique & roide , SC
l'une dans l'autre , comme les pièces d'une lunette
d arprochc. C'eft ainli que la dernière pièce rcidc
Se pointue renttc dans les tuyaux; mais on peuc
obfcrver que le tuyau intermédiaire flexible rentre
alors dans lui-même, de façon que la peau qui efl
l'extérieure quand le tuyau eft allongé , devient:
l'intérieure quand il rentre dans la partie conique
écailleufe ; en un mot il fe retourne & rentre dans
lui-même comme les cornes de limaçons. La première
piè^e conique écailleufe, qui elf noire au bout,
elt toute couverte de poils , tandis que fur les deux
autres parties on n'en voit aucun. La troilième pièce
de la tarière qui eft pointue au bout , eft applatie 8C
tranch.inte des deux côtés , à la façon d'une
lancette , & j'ai cru vc
pou
fuit l'auteur que nous
me rente tout
du le
je ne fuis pas venu à bout d'en fépa;er les deur
pièces ; la fenre y doit pourtant ex;liet réellement,
puifque c'cft par elle que le'; œufs doivent palier
pour être introduits dans la fleur & dans les graines»
ce (ont de pente': Mom hes allez vives , qui cependant
fc laiffent ptendre aifêment. Elles rôdent en grand
nombre autour des fleurs de la bardane Si fe placent
delTus ; cllesremuert les ailes en marchant, les écar-
tent & les rapprochent du corps alternativement»
en leur donnant une efpèce de petit balancement, m
Le même auteur, en parlant d'autres hicn jolies
Mouches , aflez Icmblablcs aux précédentes , s'ex-
prime ainli: »> j'eus occafion au mois d'août de laf-
("emblcr une grande quantité de ces Mouches car
en ayant une fois remarqué quelques-unes placées
fur les carreaux des fenêtres de mou cabinet . je m'ap-
perçus que le nombre en augmeiitoit tous les jours,
fans d'aboi d lavoir d'où elles pouvoient venir ; mais
enfin loupçonnant qu'elles fortoient peut-être d'un
ras de fleuis de batdarie qui fe trouvoicnt par halard
fur ma table , 8c qui croient toutes delKchées , ma
conjedlare f'e trouva jufte , quand a;iè'; avoir eu
fermé tout ce peloton de fleurs dans un grand pou-
drier , l'en vis tous les jours fortir une giande quan-
tité de ces petites Mouches. Je ne tardai pas alors à
examiner S: à éplucher ces fleurs , oti je trouvai
d abord plufieurs graines renflées , qui au lieu d'un
noyau , étoie-.it remplies chacune d une larve blanche
jaui.âtre j à tête variable , de l'efpèce précédente;
\ mais ce n'écoic pas cette el'pèce la que je cheichois
Kkkkk i
Sl2
MOU
alorç;;c dt^couvris enfin , en continuant mes re-
chcichc!-. dans les fleurs , des coques ovales toutes
noires Se iuifantes , & plulîeurs dépouilles vuides de
co(]ues femblables faites de la propre peau des larves,
& d'où les petites Mouches qui voloient dans lepou-
drier étoier.t forties. Cescoi]ues Te trouvent placées
■verticaiement dans le centre de la liear , au milieu
d'un alTemblage de graines à dcn-;i rongées & con
fumées par les larves, & je remarquai que dans cet
endroit les graines y étoient collées enfemblc avec
les coques , (ans dout^ par une matière gluante qui
ibrt du corps de la larve ; il fc trouve fouvent deux
ou trois de ces coques dans une même maffe de
graines , ou dans une même fleur.
" Ces Mouches , tout comme celles de l'efpècc
précédfnrc , pondent donc leurs céufs dans les fleurs
di la bardsne, & les larves qui en éciofeiit, fe
iîouirifl;nt de !a fubftance intérieure deû graines,
mais elles femblent s'y prendre de meilleure heure^ &
les larves qu'elles produifent ne fe contentant pas
chacune d'uue (eule graine ,, en rongent plulîeurs de
fuite qu'elles collent cnfembie quand eî!e; doivent
fc transformer. Elles prennent la figure de Mouches
dans la même année qu'elles font nées , c'eft-à-du'e
dans les mois d'aoïlt 6t. de feptcmbre , au n'eu que
les Mouches nommées de la bardane rcftcnr dans
leurs coqjcs pen.lant tout l'hiver Si. ue paroil'tncau
jour que le priatems faivant. Ou voit donc que les
graines de cette plante font expofécs a être mar.g.'cs
par plus d'une eipèce de larves.
X Ce lî'eft pas feulement dans les fleurs de la
bardane que vivent ces larves, elles trouvent éga-
lement leur nourriture dans celles du pifTenlit d'au-
tomne , dont elles confument tout l'intérieur du
calice & les graines qui s'y trouvent. Ce fut au com-
mcncernent d'aoûc, que je trouvai pour la première
fois dans les fleurs de cette plante , non-feulement
des coques noires , telles que celles que j'ai décrites,
mais encore des larves non transformées , blanches ,
d'une figure Icniblable à celle des larves les plus
conimune"; , a léte pointue &variabie. Si qui prirent
bientôt lafjinie des coques, d'où les M^juches for-
cirent le 11 du même mois, dans le poi.dner oïl je
les avois renfermées. Elles croient toutes femblables
à celles qui aV'jicnt vécu dans les graines de la
bardane. »
55 Les curieux , dir Reauraur , qui cultivent les
fleurs avec ta;u de ;o-ii , qui n^nis procurent le plaifit
de voir dans leurs jardins ce que la nature peut
montrer de plus beau pour la vivacité ^ l'éclat , la
variété , les combiiiràfons & les aira 'gemens des
couleuts , ces curieux qui femblent f ncer la nature
à nous fiire voi:- en ce genre .le nouvelles beautés , Si
à expoferà nos yeux celles qu'elle avoit cachées jces
curieux , dij-je , ont à défendre leurs plantes contre
bien des infcûes difFéren'; , dont les uns les attaquent
li3rs de terre , &. dont les autres les attaquent fous la
MOU-
terre même. Mais les amateurs des fleurs paidon-
neront plus volontiers à rinleiSc dont je veux parler
à préfcnc , de ronger les oignons de narci'k , qu'ils
ne lui piirdonneroient un goûtaufli meurtrier pour les
oignons de tulipe. On me donna dans le mois de
novembre plufieurs oignons de narcilTc, tirés de
terre depuis peu de temps , dans chacun defquels il
f avoit un gros ver qui le rongeoit ; je trou^
vai même deux vers logés datis un de ces,
oignons. L'oignon quieft habité, eft aiféi dn'lingutr
des autres , il eft percé par un trou rond qui elt la
porte par laquelle le ver eft entré très-petit, &
peut-être encore la fenêtre par laquelle il a une
communication avec l'air extérieur. Si on prelTc
cet oignon entre deux doigts, on ne lui trouve pas
la fcimeté qu'ont les auties oignons ; les diflérci.tes
robts, les feuillets dont il eiï coinpofé , ont été
coupés & mangés en partie. Il y a même plus de
vuidï & plus d'altcratiqn dans l'oignon , qu'il ne
dcvroit y en avoir à raifon de ce qui en a éié ôté 5
l'intérieur s'eft pourri, chaque ver elt entouré d'une
efpèce de boue brune : les cxcrémens liquides que
j'.ii vu rendre aux vers font propres i faire pou, tir ,
& réduire en terrcaulcs feuillets qui out éié bâches.
" Dans l'inflant qu'on vient de tirer un de ces
vers d'un oignon , on ne fait pas diflliiguer fa partie
a itéiicure de la pofténcute ; fes deux bouts font un
peu pointus ^ & à peu-ptès cg.ilcment pointas.
L'entre- deux eft prefqiie cyliodryque , mais ridé ,
& comme formé d'un grand nombre de fibres an-
nulaires pofées les unes auprès des autres. Mais le ver
ne rcife pas longtemps fans faire voir où eft fa partie
aniéneuie ; il n'a pas envie de d'.rneurer où on l'a
mis , il fuit autant qu'il le peut : pour cela il allonge
(a tête , & fait fottir deux crochets écailleux
parallèles l'un il'autre, dont le fcul ufage n'cft pas
de détacher la fubfUnce de l'oignon , le ver s'en
(err aufll a fe tirer en avant. Mais pour mieux voir
ces crochets , Si toute fa partie antéri.-ure , ou tout
ce qui tient lieu de tête, il faut pteiler le ver; alors on
le force à montrer les deux ciochcts pre'qu'en leur
entier. Depuis leur bâfe, quieft allez large & épaiife,
ils vont en diminuant & en fe recourbant fe termi-
nent chacun par in.c pointe fine , tournée du côté du
ventre ; près de leur pointe & dans une allez grande
partie de leur longueur , il« fcnt d'un brun (irefque
noir, mais leur bâfe elt blanchâtre. Au- dellus de
chaque crochet efi une corne charnue , dont :c bout
efi fendu ; ce bout femble fait de deux mamelons
qui peuvent s'écatter l'un de I autte , tantôt plus &
tantôt moins. Un peu plus loin Si un peu plus bas
que les cornes , il y a de chaque côié une petite
tach; noire & laiiantc, que j'ai négligé d'examiner ,
parce que je ne favois pas , lovfque j'ai eu ces vers ,
que ceux de cette clalTe ont des ftigmates ttès-
proches de leur bout antérieur i ces deux taches font
probablement les deux itigmates antérieurs de celui-ci.
9> Je me luis mieux alTuré des ftigmaies poftéricursj
M O U
pour le? bien voir , i! faut pourtant faire violence au
v'/'. , ['rcHcr fa partie polléiicurc ; on eu fait fcrtir
alors une efpèce Je barillet bnin ou prefcine noir ,
que le ver rient Ibiivent caché entre les plis de fcs
anneaux , comn-.e dans une efpèce debourle ; il retire
même en dedans df fcn corps , les chairs de fa partie
poflf'rieurc , pour ménager la cavité nécelTàirc à ce
barillet. Dans le bout de cette partie t]ue nous
nonuTionsle b'villct, fontdcux petites cavités , dont
le contour cil circulaire : au centre de chacune de ces
cavités cft un petit ^rain noir , qui paroit être la
moitié d'une boule. C'cft là que font les Iligmates.
Le harihet tient lieu à ce ver des deux tuyaux
adolTés, qui fc trouvent fur le denièrede plulKurs
autres vers de la même clallc.
M-O U
» Au-de(Tous du barillet font Jeux appendices
charnues ou deux aflez grands mamelons : c'ert
entre ces mamc'oiiS qu'elî l'anus , c'eft de là que
j'ai vu fortir de la liqueur. Lorùju'on cor.lîdère a la
loupe le corps de ce ver , on y apperçoit des poils
fcmés en différents endroits , & les rides de fcs
anneaux paroinent chagrinées. J'ai mis dans des
J'oudiiets que'que; o:gnons , dans chacun defquels
un de ces vers étoit lot^é , & je les ai entourés de terre
de toutes parts ; j'ai mi'- d'autres oignons dans
d'autres poudriers , & cela fans aucune terre; les
veri; des oignons des derniers poudriers ont été les
feuls qui (c loient métamorpheus ; le- autres fe font
trouvés apparemment dans un lieu trop humide, ils
y ont péli. Les notions que nous avons prilcs des
diJîérenres manières dont les vers fe transforment ,
nous apprennent que ceux des oignons de narcille
doivent fe tran<f-'rnict d'abord en une coque faite
de leur propre (-eau. Cette coque elt de la forme de
celle dci vers de la viande, mais coniidéiablenient
plus grolle, beaucoup plus ridée ,& d'une couleur
grife. En quoi elle diffère encore plus des coques des
vers de la viande , c'eft que fur /a partie antérieure &
fupérieu:c elle a di u-\ cofies qui ne feront plus une
nouveauté pour nous, elles font du même geore que
les deux grandes CL;rnes de ces dernières coques , &
elles parviennent apparemment a cire élevées (ur la
coque par une méchanique fembiabie à celle qui y
élevé les autres.
« J'ai tiré des nymphes de ces vers hors de leur
coque , & j'ai vu alors que les cornes avoient à leur
or'gine une vellie plus petite que celle de chaque
corne des nymphes des vers à queue de rat , mais
qui lui étoit d ailleurs fembiabie. Ces vedles de nos
nymphes d^s vers des oignons , dont je n ai pas alors
allez fuivi l'oHg'.ne , parce que je r.e favois pas allez
quel pouvoir être leur ufage , ces veflies , d:s je.
étoienr poiées fur le corcelcr; ians doute que chacune
d'elles commiiniquoic avec des itigmates ; en'un
mot les deux corne? ne peuvent êtreijue deux tuyaux
qui portent 1 air au corcekt. Quand l'infeâe perd la
forme de ver , il petd fes anciens ou de fcs anciens
organe; ce îa rerpir.\t!-'n , & il Itii en vient d'autres
qu:foutIes fondions de ceux qu'il a pcr<ius.
03 C'efl dans les oignons mêmes que quelques-uns
de ces vers fe font ii,.nsformés pour la première fois ,
& d'autres fe font trarisfoi mes fui le fonddu poudrier.
Je n'ai pas fçu précifément dans quel temps , mais ce
n'a été qu'..près l'hiver. Enfin j'ai eu des Mouches
ijui fontlurtu-s de qu<;lques-uiie5 des coques dès la
commencement d'aviil , & d'autresne font forties des
leurs que vers la fin du niên^e mois. Pour avoir
ihiftoiic eompletie de cette Mouche , ilfaudroit lui
avoir vu fouiller la rerre, comme il y a apparence
qu'elle la fouille pour parvenir i confier un œuf à
cha;ue oignon de narci'ie ; ii.-ais le ha'ard ne m'a
pas fourni d'occafîons de faire cette obfervaaon. >»
" Souvent encore, dit Réaumur dans un autre
endroit, j'ai trouvé fur des tiges de gramen , des
ccufs dont je ne parvcnois à bien v^ir la figure ,
qu'avec le lecours de la loupe, ils avoient celle
d'une navette ou d'un petit bateau , ou plutôt d'un
peur vairteau extiêmement blanc, dont le milieu du
tillac feroit plus relevé que les betds du vailkau.
Les endroits où us font placés prouvent la prévoyance
de la Mouche qui les pond ; cette Mouche ra'cfl
inconnue , je fi,-ais feulement qu'elle vient d'un ver
blanc a rtte variable, armée de deux crochets. Il cfl
ail'éde remarquer fur certaines tiges de gramen , des
plaques jaunes , allez ëpailles , & qui , fi on les
examine de près ne iemblcnt être qu'un amas d'une
infinité d'œufs extiêmcnient petits. Mes obfer-
vations ne m'ont encore pu apprendre fi ces taches
ne font réellement qu'un aliemblage d'œufs , ou
fi elles font une maladie de la plante ; mais j'ai
prefque roiijours trouvé fur ces taches les puits œufs
en forme de bateau dont je viens de pailei , & j'y
en ai trouvé tantôt plus & tantôt moins ; que!.]uefois
plus d'une vingtaine fur la même plaque, & quelque-
fois feulenicut cinq à fix ; qnelqu.f./is j'ai tiouvé
ces œufs fermés , & quelquefois je les ai trouvés
ouverts. Lor.que les aufi étoien; ouverts , J'ai vu
ijue la plaque jaune étoit long.'e en divers endroits ,
'X qu'elle fctoit par des vers blancs a réte variable
& armée de deux crochets y mais je n'ai pu parvenir
a voir la méramcrphofe de ces vers, w
Le même auteur a fait aulTi mcntiou d'autres larves
'i'.' Mouches qui vivent dans les truffes ; » Les vers
.jUi vivent dans les truffes , £t qui font louvent caufe
qu'elles nous arrivent très-corrompues , vivent dans
la truffe .comme d'autres vers vivent dans la viande.
S'ils ne donnent pas toujcurs à la trufic 1? premier
Jégré de corruption , au moins en accélèrent-ils les
progrès. Lorfqn'on en piefle quelqu'une encra les
doigts, qui cif trop avancée, on y fcnt des endroits qui
cèdent, qui fe lont ramollis; qu'on ouvie ces
eiuiioits, ordinairement on y trcuverades vers. Ils
font allez petits, & de ceux dont le bout poiié rieur eft
plaucomme celuid'un cylindre, Ce bout adeux tuber-
cules bruns , placés fur la même ligue plus près dç
«14
MOU
la partie (upërieurc que de l'inférieure , qui font les
deux ftigma'es poftcricurs. Ces veis (ont blancs &
très-n-anfparens ; auffi , lorlcju'oii regarde le defius
de leur partie antérieure , on voit tiès-dillindement
les deux tiges noires des deux ciocln;ts dont ils font
armés. Ils piochent la truffe avec des crochets,
comme d'autres piochent la viande avec les leurs.
Leur anus, qui elt tiès-afé a trouver , cit en defious
du ventre , près du bout poftérieur ; il jette une
matière blanclie & gluante qui aide appjiemment
à fane corrompre la truffe ; cha>]ue ver eft entouré
de cette liqueur épaille. Quand ils onr pris tout
leur accroitk-ment , & ils l'ont pris en peu de jours ,
ils quittent la tiuffc , comme les autres quittent la
viande & pour la même fin: j'avois prévu qu'ils
dévoient en ufer aiuli ; aullî avoiî je eu l'atiennon de
remplir plus d'à moitié de terre féche , les poudriers
dans lefquch j'avois renfermé des truffes ramollie'. ;
à mefure que les vers lortirent des truffes, ils
entrèrent en terre, mais ils ne reftcrent pas auffi
long-tcms a s'y rransformor en coque, que les vers de
la viande y [croient reltés. Ceux qui étoient enttés le
foir , étoicni mctamorphofés le lendemain matin , Si.
leur coque étoit déjà de couleur de marron.
>5 La coque du ver destrutfe^, comme celle de tous
les vers de leur clalTe , cit faite de leur peau ^ &
a de même a peu-près la forme d'un auf Ce qu'elle
a de particulier, c'eft que ion bout antérieur eft
un peu applati , il a moins de diamètre de delTus en
dcdou':, que d'un côié a l'autre. Dans l'étendue de
cette poition anplatic, chaque côté elt bordé par
une elpèce de cordon analogue à celui des coques
des vers de la viande , mais qui dans celle que nous
examinons va jufqu'aubout. Le cordon finit pourcant
à un des ftigniates antérieurs, mais ces liigmates
font fur la ligne droite par laquelle le bout plat elt
terminé. Au milieu de ce bout paroiflent des plis
difpolés comme ceux d'une bourfe , i]ui entourent
l'oiJvciiure par laquelle le premier anneau elt rentré
en dedans. Divers contre-tems , dont je ne fçais pjs
bien la caufe , ont fait peur toutes les Mocchcs que
je m'attendois à voir fortir de ces coques Je ri ois
pourtant que ce qui y aie plus c-irribué . c'effque
j'ai t';nu les poudriers dans iefquels elles étoier.t ,
fur 'a tabletce de roa cheminée , où la terre des
poudriers s'eft trop dcir.-chée. »
C eft encore Réaumur qui va nous fournir des
détails que nous ne poui rions trouver ailleurs,
relativement aux Mouches dont les larves vivent dans
l'intérieur même des feuillei des plantes.
» Les vers m.ineurs qui doivent fe transformer
en Mouches i deux ailes , n'ont point de jambes , &
leurs rêtcs ne foi.t point écailleufes , elles ne rellem-
bljenr pointa celles des chenilles mineures , ni même
à celles des vers Hnineurs qui doivent fe transformer eu
Scarabés. Ces vers mi:.eurs qui doivent devenii des
Mouches, foit pour miner en grand , loir pour miner
en gilerie,on; recours; une mécharique différente de
celle de chenilles iniucuCes,& qu'on obfetve avec plus
MOU
de plaifir, elle a quelque chofe de plus fingulier. Au lieu
que ces cheni'les mineulcs coupent la fubflance de U
feuille avec leurs dents , comme avec des elpècesdeci»
féaux, nos mmcurs femblent piocher,» peu près
comme nous piochons pourcreuferla terre, ou plutôt
pour creulVr la pierre. On peut voit travailler de ce*
lottes de vers dans les feuilles de lairero», dans celles
de plu.'ieurs efpèees de renoncules îles prés , qui font
découpées , dans celles du trèfle , dans celles de
la bardane , dans celles du chevre-feuille, en un mot
dans celles de cent efpèees de plantes, d'arbtiffeaux Se
d'arbres.
>î Si on tient & qu'on confidère vis-à-vis le grand
jour une feuille où un de ces mineurs s'eft établi,
pourvu qu'on foit muni d'une loupe forte , on ne
feia pas long temps fans le voir travailler. Ils minent
& par conlcqucnt ils mangent prefque continuel-
lement. Une partie longuette , quoique très- déliée ,
fe fait diHinguer du relie par fa couleur brune. C'eit
un filet , une petite tige écailleufe. Une portion de
cette tige elt logée dans le corps de l'inftde ; on ne
laille pas de l'y voir , i caule de la blancheur & de la
tranf, aience de.s anneaux ; l'autre bout de la même
tige e(l en dehors da corps , & s'étend pat-dclà la
tetc ; celui-ci fe termine par un crochet couibé vers
le ventre. La tige entièie paroît avoir la forme d'une
S. \'ers le milieu de cette S , que nous conlîderons
comme couchée hoiizontalenient , on remarque une
autre tige qui lui eft quelquefois perpendiculaire,
& qui quelquefois lui eft inclinée , a. qui elt comme
le point d'appui defius lequel & autour duquel la tige
en S fe meui , comme un levier, comme lc< bras
d'une balance fe meuventautour d'un hypomochlion.
La tige en S eft dans un mouvement continuel fur
ce point d'appui. L'effet de ce mouvement eft de
faire haulfer ïc baillet alternativement & avec vitelTc
le crochet qui eft en dehors de la lête , de le taire
frapper contre le parcneliime de la feuille. La tête
(le 1 infeéle eft charnue & flexible , elle fe contourne
Iclon le belbin ; d'où il arrive qu'on voit le crochet
piocher ; tantôt vers un coté 5c tantôt vers l'autre ,
tantôt vers le d'-lTus & tantôt vêts le dellous de la
feuille Le fuccès des coupes eft vilihle ; les endroits
(ur Iefquels tls tombent , prennent peu-à-peu de la
ti anfp.ircnce. Chaque coup détache une petite portioa
de la fubltânce de la feuille. Tout cela fe voir très-
bien ; m.iis la forme de l'elpèce de petite pioche ne
fe découvre pas li nettement , il n'elt pas poffible de
voir allci diltlndcmenr une partie (i deiiée, au travers
d'une memlrane; on ne dift ngue alors qu'un crochet,
& quand après avoir rctiié un de ces vers de la
feuille , je l'ai obfervé avec une forte loupe , je lui
en ai toujours trouvé d.ui femblablcs , pofés l'un
près de l'autre & parallèlement l'un à l'auire. Ils
frappent tous deux en mcme temps. Les inftrumens
de quelques uns de ces vers que j'ai obfervés pendant
qu'ils minoieut , m'ont paru femMables à des mar-
teaux à deux têtes, de forte qu'ils devt icnt donnet
icur coup tant en s'élevant qu'en s abailianr. Mais
ce» parties iont û fines, que quoiqu'on ait retiré le vec
MOU
Je la feui'Ie , il eH: difficile de détacher fa pioche Tan!!
la dcngurer , & plus difficile encore de la dégager
des par;;es voilînes qui 'a couvrent louvent , ma gré
<^a'on en ait, lorlqu'oii la veut mettre ''ans le microf-
cope ; aufll n'ai-je pas léiiffi à la placer aflVz bien
pour la faire deflmer.
*■ Mais j'ai vu à fouhait la figure des pioches qui
ne font que de limples crochets , & dont fc fervent
CCS vers mineurs conliderablenient plus ^ros que
tcuï qu'on trouve communément, & qui font auffi
detiès-gt.inds mangeurs. Ils mériuroient que nous
en hlhons une mention particulière , quand ce ne
(croît qu'à caufc de la planre de laqjclle ils fe
r.ïurrilient. Ils nous font voit ce que queL^ucs
ciiciiiUes nous ont dcja montré , qu'ils vivent de
plantes qui feroient pour nous de vtais poifons. Ils
mangent la (ubftance cliarnue de la jurqiiiàme.
L'hiftoiie de l'académie de lyoy, nous apprend
combien cette plante eft capable de pioduire fur
nous de fâcheux effets ; elle rapporte que les
religieux de Joyenval , pour avoir mangé le peu
qui s'en pouvoir trouver dans une falade, eurent des
maux de tête , des rétenrions d'urine ; le lendemain
ils étoient comme des gens ivres , ne pouvant m lire
ni prelquc parler. Nous pourrions citer d'au:! es
effets plus funeflcs de cette planie, rapportés d.ins
divers ouvrages. Des mineurs fe nourilfenr, pourtant
delà fu •' .ce de cetr« plante; ce (ont des vers
blancs qui rcirem'r>lent afiez à ceux de la viande :
je veux diie que la partie poftérieure de leur coips
efl pLs groffe que l'antérieure , le bout de celle-ci
eft alfcz pointu. De ce bouc foitent deux crochets
bruns & écailleux , recourbes vers le ventre ; les
tiges de ces deux crochets font parallèles Tune a
l'auirc , &: parallèles à la longueur du corps dans
leipcl elles font logées. Lorfqu'on prefic le corps de
ce vci pour l'obliger à mor trer fes crochets , on croit
lui voir une figure de tête qu'on ne voit pc.nt
aux vers de la viande. Le delTus de la paiiie charnue
d ou fonent les crochets , a de la rondeur , & immé-
diatement au-deffus des ciocLets , on diftingi.ie
quatre points noirs pofés à peu près aux quatre angles
d'un pent quatre ; on eft difi'ofe à j'i endre ces quati e
points noirs pour les yeux de l'inlede. Les yeux de
quelques araignées font arrangés de la même manière.
J ai vu dans le mois d'août plufieurs pieds de
juiquiame, dans les feuilles defquelles ces mineurs
s'étoient nichés. Les feuilles de cette plante (ont
eitrênr.cnienr grandes : il y paroilfoit de grandes
places plus blanchâtres que le relf" S: où l'épiderme
du dt-llus de la feuille étoit foulevé. dans tel endroit
blanchâtre, il y avoit fept à huit vers ; dan« un autre
il n'y en avoit que trois à quatre, & dans d'autres
il n'y en avoit qu'un feul. Ils ne paroifFent ni fe
chercher le; uns les auires , ni craindre de fe ren-
contrer. Ces fones de feuilles font épailies , leur
fubftance eft rendre, p'ulîcurs vers peuvent, fans
s'incommoder , travaille' chaejn de Ion côté à la
détacher d'une même place minée.
MOU
815
[ » Il y a encore une autre raifon , & une meilleure
pour laque:lc ces vers ne doivent ras autant craindre
de fereneontrer ,de ie trop multiplier lui une même
feuille , que le doivent craindre les aut'CS vers
mineurs. La plupart de ceux-ci doivent prendre tout
leur accroilferaent dans la même feuille , <k dans le
même endroit de la feuille. Je veux dire qu'ils ne
favent qu'étendre le logement qu'ils ont commmencé
à s'y faire. Quand on a iciirj -ceux des feuilles,
de la cavité ou ils étoient , inutilement les pofe-t-on
fur une autre feuille de la nicrne efpcce , & une des
plus tendres de cette ef^ece , ils ne font point de
tentatives , ou ils n'en fort q'Ac d'inutiles pout la
percer, & pour s'ouv rir un chemin dans fon é.iailieur,
ils fc féchènt ic p^tilTcnt fur la feuille. Il n'eu eft pas
de même de nos mi.aeurs de la jiifquiame ; quand ils
ne tiouvent pas l'endroit où ils minent alTcz. luc-
culent, quand a. force d'aller en avant , ils ont poulie
leur travail jufqu'aupiès du bord de I.1 feuille , ils
percent l'épiderme qui les couvic, ils palTent fur le
dciïiis de la feuille, ils clieti-henc une place où ie
terrein leur pai cille bon a creufcr. Si cette feuille
ne leur en fournit pâsun qu' foir à leur gré, ils favent
quitter cette feuille , Se en aller chercher une fraîche,
plus gralîe i; plus épaifle.
« La première fois que je voulus obfcrver des
feuilles de jufquiame remplies de mineurs t^uej'avois
renfermés la veille dans un grand poudrier , je vis
plufier.rs de ctsvers qui niaichoiJi-t (ui les feuilles. Je
tircline de ces feuilles du poudrier , & je m attachai
à liîivrc un ver qui étoic dcllus. Je ne fus pas
long- temps à reconnoîire qu il chetchoit à fe loger.
Tout ce que je vis d'abord, c eft qu'il frottoit avec
vîtcffe le bout de fa tête contre la feuille ; je
remarquai enfmce que les endroits qu'il avoit ainfi
frottés étoient plus verts que le tefte ; dans l'état
natutel, le veiddu dellus de la feuille eft blanchâtre,
U le verd e'toit plus beau S: l'endioit parcniloit plus
humide ; en un mot , il paroiifoit que l'épiderme
avoit été emporté. Le ver chargea de jkce ; £c fur
le nou» cl endroit ou il s'arrêta , il répéta fa première
manœuvre. Je me mis dans un jour favorable pour
lobfervcr , & je vis fort dntiindî ment qu'il ratilfoit
la furface de la feuille avec fes crochets , comme
un jardinier ratifie la teire des allées avec une
ratilîoire. il portoit fa rêce en avant , & la tamenoit
enuiite en arrière, tenant fes crochets appliqués
contre la furface de la feuille. Amfi les (. ointes des
crochets la labouroient ; il répéta ces mouvemcns
de fa tête avec une prodigieufe vîtelfe :aufii au bout
d'un tems très-court , de quelques fécondes , on
diftinguoit un petit lillon qui avoit été cieulé dans la
j feuille. Le ver changea de place quatre a cinq fois,
& creufa quatre acirq niions. Il avo;t apparemment
I voulu fonder le terrein & il n'en avoit pas. trouvé qui
I eût ou allez de profondeur , ou une confiiiance
; converalîle ; la fe-iille lui avoit paru peut-être trop
j deiféchée en ces endroits. Quoi qu'il en foit , il fe fixa
I dans un autre endroit j après ç^u'il y eut tveufé le
6i$
MOU
fi!!on , ou l'efpèec de pe:it folié, après avoir fouillé
perpendiculairemeiuà la furface.dt; la. feuille, il con-
tourna fa tête de façon qu'il ne pouvait piocher
parallèlement à la fiirface de cette feuille. Ce fut
enfuite dans ce fens qu'il travailla. Il dirigea fa
fouille entre deux membranes de ia feuille. Dans
peu il parvint à loger fa partie antérieure Ibus la
membrane ("upérieure ; concinuant fon travail, c'eit-
«-dire, en répétant les manœuvres que nou»; venons
de décrire, en moins 'e deux miiiutes tout fon corps
•fe trouva logé dans 1 epaifleur de la feuille. Lavîtclfe
& l'adrelfe avec lefq'ielies ces vers s'ouvrent un
chemin dans une feuiile aTer tendre, font allure-
ment admirai 'les. Aufli ne fc fiifo'.enc-ils pas une
affaire de quitter leurs viei'Ies f.-uilics pour entrer
dans les nouvelles feuilles que je leur doiiiiois.
3= Dans des feuilles de poirce, j'ai trouvé des vers
mineurs qui m'ont paru alfez feniblablc; à ceux des
feuilles de jufqniame ; ils étoient de même g.-anjeur.
Biais je les y ai trouvés en moindre quantité, & je
m'ai vu qa'un ver en chaque endroit mmé. Des
feuilles d'ofeille m'ont aulîi offert de grandes places
minées, dans chacune defquelles il y avoit cinq à
fix vers un peu plus petits que ceux de fa jufquiamc ,
mais qui n'en différoient qu'en grandeur.
r> Les mineurs que nous examinons aduellenient,
ceux qui font des vers fans jambes , & qui doivent
par la fuite paroître fous la forme de Mouches à
deux aîles, fe transforment la première fois, comme
les vers de la viande, en une nymphe reufciniée
dans une petite coque faite de la peau même que
ce ver a quittée Quand l'infeAe fe dégi.;2;e de la
peau qui lui donnoit la forme de ver, il ne fort point
de cette peau, il s'en détache feulement, elle le
couvre toujours, à- peu -près comme un homme
pourroit reftcr enveloppé dans une robs-de- chambre
de laquelle il auroit rerirc tes bras. Cette peau qui
n'eft plus unie à l'infede , fe dèiieche, & forme une
cfpèce de boire , une coque dans la jucllc la nymphe
eft aufli bien & mieux renfermée qu'elle le pcurroit
être daas ces coques que tes chenilles & d'autres
infeftes conflruifent avec le plus d'art pour s'y
transformer. Nous dirons donc que no^ mineurs font
en coque, quand nous voudrons dire qu'ils fe font
transformes pour la première foi? d.-ins une nymphe
»oncenuc d;i
: cocue toi:
par la peau du '
» Plufieurs cfpèces de nos vers mineurs fortent
des feuilles dans Iclquelles ils ont piis leur accroif-
fement, lorfqu'ils font piès de leur première trans-
formation. J'ai trouvé fur des feuiiies , ou contre
les parois des poudriers , les coques des mineurs de
la jufquiame , celles des mineuis de la poirée , celles
Jes mineurs de la bardanc , celles des mineurs des
renoncules , celles des mineurs du trèfle, &c.
>i D'autres fe mettent en coque dans la cavité
wêm: qu'ils ont creuféc dans îa '-ruille. Aulfi ai-je
trouvé la coque d un mineur du plantain au bout de
J^ galerie.
MOU
» Plufieurs autres ernèces de vers mineurs fe
tran^fonneut dans la F.-uiîie même , avec une petite
précaution qui mérite d'être remaïquée ; les galeries
n: lont pas précifément creufées dans le milieu de
la fublJancc de la feuille ; d'un côté, el'es ne lont
r;;ouvertes que par le fimple épidcnne ; & de
l'autre , elles le font par la membrane extérieure ,
par i'épidcrme , & par une portion de la fubftance
charnus qui y eft refiée att-ichte. Tant que les mi-
neurs dont nous parlons fe nournllent pouf croître ,
ils minent de f.içon que , du cô.é de la fcui'le , les
galènes ne font couvertes que par ia feule mem-
brane , que par l'épidennc du deflns de la feuiile.
C eft là le côré par où il faut regar ^.er , fi on veut
bien vo.r le ver fans le tirer de la^feuille. De 1 autre
côté , la galerie a u>ne ouverture plus opaque , pacce
quelle cil plus épailîe Mais lorfqu'uii ie nos vers
i/diicur-s fonge a fe méramorpliofer , il pafic , pour
amli dire , de i autre côté de la feuille , c'cft-à-dirc
qj'.i ouvre une cavité qui , du côté du dellus de la
kuille , ert couverte d'une épailleijr capable d em-
pêcher de le voir ; au lieu qu'vl n'eft couvert alors
vers le delloas de la feuille , que d'une, membrane
mince , qu'il a même dilieiidue , comme elle doit
être pour fe mouler fur un petit grain dont foa
corps prend la forme. Si on regarde donc par deifus
une galerie dont le ver s'eft inis en coque , on ne
peut voir ni ver ni covjue;mais qu'on confuierc
ie f'. Ilous de cette femilc , le côté fur lequel la ga-
lerie ne fe fait point , ou fe fait pea voir , la «n
trouvera une petite éminence vis-ii-vis l'cndroir où
eft de l'autre côté la Mn de la galerie. Qu'en em-
porte doucement la membrane qui recouvre cette
énîjnence , fc on trouvera la coque du mineur ; ainû
cette coque e(î bien cachée. Ce n'eft pas apparcro-
nient pour nous que l'infcdle prend le foin de fc
cachet , mais il a fans doute des ennemis contre tf-
quels il elt hors d'état de fc défendre.
>i Les mineurs des feuilles de laiteron , les mincHr»
des feuilles de chevre-feuille. S: ceux de diverfes au-
tres feuilles , en ufent ainfi. Lorfqu'on voit de ces
feuilles minées en galeries , on peut reconnoîttc
aulfi sûrement Se audi vï:e avec les doigts qu'avec
les yeux , fi le nÙTeur y eft en co]ue : on n'a qu'à
ptendre entre deux doigts ia partie de la feuille oii
eft le bout le plus large de la galerie. Quand le ver
eft en coque , on fent en-delious de la feuille une
petite éminence dure , de la giolfeur d'un grain de
millet j ou plus grofle félon la gtollcut du ver qui
s'eft métamorphoré,
» Il y a aulTi des mineurs en grand qui , après
avoir miné la feuille plus près du dellus que du
delîous , pendant qu'ils minoient pour croître , pal-
fent de l'aiitte côté , quand ils font près de le nié-
tamorphofer , &. minent un efpace moins grand que
le premier , & qui ne paroît miné que quand on
regarde la feuille par-ddlous ; c'cft ce que prati-
tiqucnc
MOU
tiquent pciir l'orriiniirc les nur.curs des feuilles du
houx.
" Les coques (!e ce; vers font rou^earrcs , ou
cou'ciir de niarioii , & CjUfIqjeF'io brunes. Les
couleurs de la ir/ime coque vaiieiit; l! y eu a,
comme celles des vers de la jufquiime , qui font
prefque rouges lorfque le ver s y cil enfermé depuis
l'cu , 8; qui , lorlqu'elles l'ont plus vieiiles , pren'.-cnc
I;( couleur de raarrou. Tcuies on: des ar.neauï bien
marqués. I! y a cnire celles de ditférens vers quelques
v^riOtts qui ne méritent pasque nous nous v aiiêàons
beaucoup. Les unes font plus oblont;u;s , les autres
font plus ariondies. Entre lis obionirues , les unes
ouc allei la forme d"un oeuf, les autres C^iu plus
g'olfcs à un bout qu'à l'autre. A un des bouts de
pliid'urs, qui eit ord nairement le plu? pointu,
i! fuioît deux poii.s crochets qui font comine deux
petites cornes a la partie ar.rtrieure de la coque.
Surlapariic poft.'rJeure de celles-ci , i! paroît deux
cornes plus giolFcs &: plus écartées !u;^e iV l'autre.
Cei deiniercs cornes fe tiouvciiiit aulli fur le der-
rière du ver : nous avons appiis nue ces cornes
de nos mi;;cuis font, comme ceLcs d'aunes vers , les
organci de kur refpiration. "
« .^l'I moiide juin & de juil'et , rappor-edc Gecr,
les feuilles de la jatience, de l'efpece nommée A'iiroi:.ï
c^tjfus Lm., ou LiiratnuntTi)ii:nQt. , font fujeites à
être minées en grand ou en grammes aires par des larves à
tête variable , de grandeur médiocre , qui fé logent
dan<- l.i feuille entre la membrai.c fup'rieure & la
fubiUiicc clurnuc , & qui (oulevcnt Si. détachent
l'épuicrnie , en rongeant continuellement la fub-
fiance int'ricure de la feuille ; et com.rne l'épi-
dcrnie ainlî détaché fe feche bientôt , ces endroits
nnnés paroi 'ient com.me de grandes plaques brunes.
Dans une feule feuille fc rci:contrent fouvcnc pla-
fie.irs la.ves , qui y vivent tomme en fociété ,
nia:', fans !e vouloir; elles s'y trouvent 'a'remblccs
pat hafard , en rongeant l'inléiieuL- d-: la f.-ui le cha-
cune de leur côcé. En regardant au grand jour
l'eiidroit même , ou y apperç'ic les laivcs au tra-
vers des membranes trinlpaiehits de la feuille. Elles
jette, t lies excréments noirs er. forme de houilhc ,
qui pr.'duKent des taches noiiàtics fur l'cpidei.nie
déia.;hé ; enfin , cIIjs miirent les feuilles comme
ce les qu'on tiouve dans !es feuilles de la julquiiir.e,
& djut Reau.iiur a pailé.
î> Les larves de la patience , qui font d'un iaiinc
c'ait un peu blanchâtre , ont en g-néra! la iig'ire
de celles qui vivent dans la viande. Leur tète eft
poinrue , conique & de figure vaiiable, ayant en
dL-dans un inltrument éca-lleux noir , de la figure
d'une tige cont.>urnée en S , & qui vers le .ti'^liru
a 'ine autre tige , qui ed comme le point d'appui
dcll'us Se autour duqr;.! la tige en S fe meut conime
un l vier , pourine fervir desctprcfOcns de Reaumur,
qui a ' bfervé d.ui'; le<; vers mir.euis un feniblâble
n^j}. nat. InfJiss Tome Vil.
MOU 8,7
inrirnn-^.u, d.int la portion antérieure foir de la
tête en K>.' me d'un ou de deux pctiis ci 01 fiers-, 8c
dont ils fe fervent pour hacher ou piocher la fubllai:ce
de la feuille. Le derrière de la la^ve ci> gros Se
arrondi , garni de qutK;iies éniiucr.ccs en firme de
mamelons charnus Je de deux (tigma-.es en tuber-
cules, terminés chacun de deux pointes l.run'cs^
courbées en crochets : tout le long du del'ons du
corps qui eft divifï ci:annea-.:i, on tcmavque quelques
petits ma-ielons charf.us qui Kidenr la larve à n-.-ir; Lm
ou à g'iifer iut le r!a;i de pofnron. A qaelqi;c
diPiance du bout de ia tète . on voit de chuqne côté
une petite émintncc dure en foi me de lubcrails
apfîati , ayant fes bords un peu ciene'és; ce ibrc
les deuï fiigmates antérieurs , d'i.i: porter,: et- codîns
du corps deux trarhccs blan Iks , qui en le par-
coura-t tcuî entier , fe rcncw.t aux deux tlVmactTS
poftérieurj dont nous avons pa;lé.
>■ P; rvenues à leur dernier degré d'accreiden-.ent ,
ce qui ariive ouimairerrxnt an comminren>cnf àz
juillet, ces lar>'es fortcnr de la feuiUc Si i\uîoz\-
cent en terre pont changer de figure. Ltur cr.rps fe
raccourcit & la peau devient dure; a'i.rs elles fc
préfentert fous la forme de coques cblongi.cs, d'uQ
brun cblcurprrfquc noir , faites de la propre peau de
la larve , & fur lef-;uillc5 les fîigm.itcst.rr.t artérieurs
que polltri-rins fo.'-.t encore viiibles de meiVie que
les anneaux du corps.
■>' De ces coques fortirent chez moi de petires
Mouches renfles, fi fcmb.'ables , tant en figure qu'en
couleurs , ^ celles que j'ai eues des laivcsqui vivent
en automne dans ks rhampignons, & d-mr j ai parlé;,
que je ne pouvois remarquer aucune différence cntie
ics unes & les autres; dt forte que la dc-fciipiion
que j'ai donnée dc\ Mci".d-:esde« champignTins i verne.
d'un jaune rotifiâirc , convient tn tout point i c< l'es
des larves mintufc; de la p-^tienc- 5 li'jyar.t donc pu
trouver aucun caractère prtprc pour les Jillln'.'iicr ,
j'ai tout lieu de croire qu'elles font les unes ik ie%
.iutres de même efprjce.
55 J'ai encore trouvé ces larves de la r.a-ie'u-e ^<^
mois de fcpten)bre , (i celles-ci ne '.'- r.a! fc m..ie,.t
en Mouche, que k piviteir^s fuiva'-c ou vc:s la
fin de mai.
» Les feuilles du chardon font également ft^crtes
à être rong»es et minées intérieùrerr.ent par des
larves d'un iaure vif, couleur d'orargc , avait Tui-
le denier: deux Iligmarts en foime de points ne jrs .
élevés , entouiésde pluiieur^ :...bi:;ci.l.'sou mamelons
charnus. Elles minent !e<^ feu, l'es er g> ..nd toutccnnvK:
celles de la patiei\ce , ^i elles fc ;;a;.sforn-:èrti;t chez
moi en Mouches entieitment femblab'cs, tant e.n
figure qu'en couleurs , à celles qui venoicnt de*
larves de la patience ; de forte qù'eles font pro-
b.iblement de la même efpèce ,"qui vit d.nc uicif-
icremment dans les champignons J: d.ins le', le des
de la patience & du thardon. 53
Les aé^es de Stockholm font nier ti( n de p t titts
larves de M'ju;h:i , qui dûtis lei cci-trées L. Ki^ià ,■
L nu
8ig
MOU
Jiabitent & rongent intëricuremen: l'orge $c l'avoine-
Si dans le Midi ces grains ne font pas expofcs auî
jnêmes ennemis , on y a à redouter i;ne arcrc larve
de MoiKhe , cjiii occalionne des dcf!;ats b'rn rlu'ï
fenfibles , puifiju'elle attaq'-ie ur.e des yro-.luâ.ouf
les plus iiuireliamcs Je ces contrées , le fiuK de
l'olivier.
On trouve dans Icsaiflcs de Turin 1786- 1787 une
Jefcription bien détaillée de cette dernière latvc.
Nous croyons avoir alfcz fatigue l'attention de
defcriptioDS qui prtfeiuenr fouvcnt des différences
bien peu rcmarqyabtes. Nous cay^-ns inrértllcr
«lavantage cette attention, en tra;:ICiivant le paf-
iagc cj'.à fc trouve dans un raémoire inféré d.;n'
le journal dhiftcire naturelle, oii l'on s'efl pro-
pofé de démontrer : ce rue la caiifc des técoltes
alternes &: périodiques de l'olivier , dérive princi-
palement de l'ufagc oii l'on cft de dérouiller trop
tard l'arbre de fon fruit ; que les técoltes annuelles
font il tous égards bien plus avanragcufcs que les
récoltes alternes ; que le vrai moyeu de fc procurer
des récoltes annuelles , c'cit de cueillir les olives
d; bonne heure ; qu'en fuivant cnSn ce dctniv:r pro-
cède , on doit parvenir à g nantir les olives en grande
partiede l'attaque Jesiiu''ee''.cs , 5: à rendre leur produit
plus facile à obtenir , plus abondant , &: d une meil-
leure qualité. «
C'eft le développement de la dernière coufidé-
tatiiu que nous allons extraire.
« On trouve dans la plupart des olives , depui~
la fin de l'été jufqu'à la paif^ite maturité du fiuit,
une larve qui fc nourrit de la fubftance de l'olive ,
la fillonne entièrcmcnr dans Ton contour , fans atta
quer le nov.iu cC fans percer la peau extérieure
la larve lallFe aptes elle Ils cxc^éni^n? .'. inclure
qu'elle .n.v.;nce , Se elle ne v:-z la rcdu q^i'a;i
moment ci elle doit fe ti.i •fi,v:'.,>.r en nyirrhe ,
pour UiiTer a l'itifede psrfait , piivé d'iriltrumcns
trancliaus , le moyen de forcir de fa ficmictc habi-
tation. Le tort que les olives éprouvent par la piqûre
& par le féjour de l'infcile , cfi: tel , par lapport
à la quantité feulement, qu'il faut fouvent tiois ou
quatte fois plu", d'r.'ivcs puL;r ob;';iair ic même pro
duit. Mais ccire liuile ell encore d'une qualité infé-
rieure, jenc dis [ as pour'a -abîe . mais pour!.ilampe
& les ans & pour les'-favonneries ; aulli eft-elle
d'un priï moindre. On appetçoit aifément , fans
que j'en falle mention , la rai fon de linftitinrité
d'une huile provenant d'un fruit rongé , garé ,
percé par un infeéle , Se rempli on partie par les
eaux pluviales , q;'i, en y pénétrant, doivent hâter
la fermenta-i'-n & la déct.mpofiùon de l'olive , lur-
tout (i on la iaifle-q lelque lems au grenier. Auifi ,
outre que 1 huile cft en moindre quantité & dune
qualité inféiieu.'c , on ne l'obiient encore qu'avec
beaacoup de difïiailté , li <^.n a la'fîé avancer un
peu tiop dans le grcni;r la_ fermentation de ces
olives.
MOU
« Mais pourquoi les o'ives font-elles beaucoup
plus pi<]uées & rongée? par les infcdes , l'année de
la mau i'aifc récolte , comme on l'a conftamment remar-
qué '>. Si nous obfeivnns encore qu'elles le (ont d'au-
tant plus que la récolte précédente a été abon-
dante , nous aurons bientôt la folution d'un pro-
blême qui fe lie à l'opinion que nous défendons.
" On pourrait peut-être croire qu'on ne s'appcr-
çoit davantage des irfedcs dans lamauva'fe récoite,.
c,;.e parce que le nombie des olives cfl plus petit.
Ainfî , en fuppol'ant qu'il y eût chaque année le
même nombre de vers rongeurs, & que ce nombre
fut ég.-.i à celui de l'année" de la bonne réco'te , le
ro.r.br. d'mfedes étant le même , Se celui des clncs
éia:-.t vi:-:;i: Ris plus gr.-.nd , par exemple , 1! arrivera
cette année qu'il n'y aura qu'un vingtième des olives
piquées ; ce qui ne ("croît prefque pas fcnfible. En
obfervant feulement la maiche de l'infecte, nous
ferons bientôt convaincus d une vérité , c'cft que
le nombre des larves doit être en général plus grand
l'année de la mauvaife , que l'année de la bonne
récolte.
» I/infcéte mère, pique l'olive encore tendre , &,
y déiHife un oeuf; l'œuf éclot, la larve le déve-
loppe en fe noutriifant de la chair de l'olive ; elle tll
pai venue h tout fon accroiffenient à la fin de l'a 1-
toinnc , & après avoir percé l'olive , elle fubit !a
niétanicrphofe , pour devenir enfin dans l'hiver
infccle parfait , du genre des Mouches.
53 Nous allons obfervet maintenant que dans
l'année de la mauvaife récolte, les olives étant peu
nombrcufes , font cuei lies de bonne heure &; cntiê-
reinent détruites avant la Nol'L L'infcéle détiuit par
le iérriiaç^e , dans !on ptemier S: dans fon 'econd
éijt , ru' par les fioids de l'hiver s'il efl: dans fa
deinitte ferme , doit ne la.ikr pour l'année !ui-
va.ite <:|u'Tanemul:iplication peu nombreufe& ptefque
nulle. Dans l'ar.ni'e de la bonne récoite, au con-
traire , cette récilfc ("e failant beaucoup plus tard ,
& une grar^de partie des olives étant encore fur
l'atbre en janvier, en février Se en mars, les in-
feélcs oui ûnt éclos les derniers , & qui fe trouvent
logés dans le fniit , n'étant détruits , ni par le détri-
tagc , ni par le froid, doivent être bien plus ab&n-
dans l'année fuivante. Confirmons encore cette théo-
rie pat le fait. On fait que les olives d'Aix ne font
prefque pas piquées pat les infedles : la raif'on en
eft facile a déduire , quand on conlîdètc que dans
ce pay. ia récolte fe fait chaque année dans le mois
de noveinbrc , & quelqu'aboudante qu'elle foit ,
elle ei\ toujours achevée veis le milieu , ou avant la
fin de dccemûie. =»
-yons
voit terminer cet article , par ce
Miciit de plus ex ruoidinaire ,
qu'il pr 'lente léclle.iK
parles Mouches qui fcmbieroient devoir former
non - feulement un geure , mais un ordre à pare ,
MO U
pnif>]u'c!les s'écartent en général de tous les infedes
ail; ' L-ans leur manière d'engcndur. Nous voulors
parler dcî Mouches nommées viviparci , lur ieC-
tjaclieç Rîaumui- devoir recueillir encore tout.-y les
obfei varions cjui les coiicernen: , &: tjue nous allons
égaleiren: tranfcrire.
« Les femelles de tous les quadrupèdes mettent
au jour des peùts vivaiis , au lieu que toutes les
fcr^ielles des oifeaux pon^leiir des œufs ; mais parmi
les inleclcs , comme parmi les poidcus , il y en
a de vivi.^arcs et d'ovipares. 'Nous avons déjà \û
que ie^ pucerons , les progailinCeites & les coclie-
r,!::c-s (ont vivipares : on fait que les cloportes , les
fco; fions, fie. le font aulli. Toutes les f.-meilcs de
piij'iikns , & celles d'infedts de diverfes ajires
tialîes , ne fotit que des œufs. Maii ce qui doic
paro'itre le plus fingulier fur cet article, c eit que
\\x mêma clalie , & quelquefois le mtme genre d'in-
ledcs nous en fournilfcnt des cTpèces ovipaies &
d'nirres efpèces vivipares j c'eft dequoi les Mouches
à ^cux l::^i.s nous donnent des eiemp es qui ni-an-
raoi.is r.e lunt pas uniques ; on en trouve de iem-
blables dans la clalIc des r.-pak<;. Parmi les inlectcs à
«onvi'le , Sxx'arr.merdam a obicrvé une cfpèce de
liinaç;-,n vivipare , dont il a rapporte des faits ttès-
adniirablcs.
51 Les Mouches a ceux i::'/,s vivi-arcs , mettent
au jour i'.::b veis vivans feniblables a ceux 'jue r.o-s
avo is vu iortir des œufs pondus par d'autres Mouches.
.S;aiigei ayant obfervé qu'une des premie.-es aval:
lailTé far (a in.iin de petits vcrSj eut tort d'en con-
cilie , comme l'a renarqué Redi , que toutes ks
Mouches t'tnient vivipares. I.e même Redi a re-
ni.-.rqué enfuite que le P. Fa')ri n'avoir pas eu moinj
de toit de Iburenir que toutes ks Mouches ttoxr.r
ovip.'.ics, fi.ir ce qu il avait vu les œufs de qnei-
quesunes. Redi , apris avoir bl.îmé l'un et l'a tie
de ces auteurs, d'avoir tir-i des con'.équences ^crc-
ra!.!S de faits particuii'ns , propol'e uns qijciuon
(ju':l n'ofe décider. Il demande h quelqne^-'jnts des
cTpCccs de Mouches qui pondent des œufs , p.e
peuvent pas , en certaines circonftances ^ mettre
au jour des petits viva-.-.s : (î une augmentation de
la chakur de l'air ne peut pas faire éclore ks
vers d.;ns le corps de leur niere. Cette queilion
fcmhle être la mêni; qi:e de demander fi 1er. poulets
pcnvnt éclore dans le corps de la poule , Ci en
g'JnL! .ù , fi des cifeaux q-,!ciconqucs peuvent fonir
ces ce, ifs encore eiiferni'S dans le corps de Tcur
m-re.'Si qiielqii'acciden: , fai-.i erre . funcftc .\ la
pouk , p..uvoir retenir^ pci-iinu une vingminc de
jours un de Tes œufs fécondé dans l'ovidsiclus , lœuf
y feroi: couvé t.-ar un dtgré de chaku;- plus con-
iidérable que celui que prvnnciit les œufs fur Icf-
qcels une pou'e rcfte accroupie avec tant de conf-
tancc. Ce furp'us de chaleur avancernit -peut-être
d'autant i: de p'as ia ti^i'uViration q,.i doit le faire
dans cet auf, qu'elle f:io:t ictaidie par i'humi-
n o u
?if
dite dont l'œuf fe ttouvcicit alots environné. Il ne
paroit donc ponit d'impollibihté abfolue à ce qu'un
: poulet éciole dans le corps de fa mèie ; mais pour
que cela arrivât , il faudiait eue bien des circoaf-
j tances , chacur.e trés-finguhèie , £■: trouvafl'ent céu-
Inies. Les œufs d'une Mouche n'auroient pas befoin
d'être retcmjs aulîi long tcms dans fon corps pour
; y être couvés , que les œufs d'une poule auroienc
befoin de reiter dans le cotps de la poule ; mais
comme tout elt rela-if , vingt-quatre heures de retar-
dement de la ponte d'une Mouche , feroient , par
rapport à la Mouche Se à (on œuf, ce que vingt
ou vingt-un jours de retardement de !a ponte d'un
œuf de poule fcrcient par rapport il l'œuf & à la
poule, ^.'œuf r-.ronu dans k corps de la Mouche
y auroit rîus de chaleur que loii'au'ii cft expolé
a l'air libre ; mas il y feroit baigné par une humi-
dité qui pcHiiroit ne pas permettre au ver venu à
terme d'ouvrir (a coque , d'une humidité qui ren-
droit la coque trop flcx'bk , dans un tems où elle
doit être loide & comme calFantc. L'auteur de la
Nature , qui a voulu que cerrains arimaux , dès
l'inftant de leur naiflance , fuiicnt en état d'ècic
expolès à l'air eu à l'eau , au fluide dans lequel ils
doivent vivre & cioîrie , a voulu que d'autres ani-
maux forrillent du corps de leur mère , dans un
cems où ils font d'une cxceffive petiteil'e , dans un
tems ou lis n'ontpas encore pris leur vérirab'e confor-
mation , & Cl! ils ont encore beaucoup à croitie
&-' à le toitifier. Ceux-ci ne font pas encore ci
état de voir le jour loifque la mère les met hors
de fon corps ; ils ne font encore que des embrions ,
& chaque cmbrion cft renfermé fous une enve-
loppe capable de le défendre, & avec les alimens
nécelTaires a fon accroilfemert. En un mot, l'au-
teur de la Nature a voulu que les embrions da
certains animaux fjrtiilent du coips de leur mère
enfermés chacun dans un œuf L'intérieur des mèresi
qui doivent raeitre au jour des peti;s vivans , a été
autrement diipofé que l'intérieur de celles qui doi-
vent faire fortir !-;ins embrions ren.fcrmés dans des
œufs. li n'y a d,:nc goères d apraicnce qu'une mère
qui a été faire pour pondre des œufs , accouche
de petits vivans. Jl ftroit auili lingulier , comme
nous l'avons déjà dit , que cela arrivât a une Mouche ,
qu'il le ferait que cela aritv.ît à une poule. Je n'ai
in.'îftc fur cette queC.ion propofe par Redi , que
parce que j'ai connu des obfervareuis qui ayant vi
faire des vers vivans a. des .Mouches qu'ils tcncienc
entre leurs doigis, s'écoient imaginés que il la même
Fil uche eût été libre , elle tût fait des œufs i ils
croyaient c,ue la poii'e un peu lerardée , & que
'es m.juvcmcns violcns que la Mouche sVtoic
donnés, avoient été caufc que les petits ctoienr
nés Gins fon corps. Ivlais appai'.mtncnt qu'on n'a
pas plus \ù de ?»î<iuciies ovipares qui aient mis
au jjur des vers vivans , qu'on a vu de poules
qui aient por.da des poukts au lieu o'œufs.
5> Les ef. eccs de .Mouches à ocui aî'cs qui font
L :iii i
Sao
%i O U
viTipîrf' , ron: birr. uicin<; corrimunes roc celles
<]ui ! ■' ■...-.". .■ r'-y, ■ ->.i;-arcs l'ont en-
core .-.-.. -a (ira're Jilrs
Je ns . • . • .. /; crùi'. Ht con-
noîîte d-cv .t--::tj .: .c. L-„. w ..u anc'sijuilc loxnt ,
S: j'ai obfervé fiï a fcpr cfjec^s de Mendies a
<ieuï aîlcs oui for:t c'.es %er$ vivjf'S. R.av en a aulfi
obferwé de ces dernièjcs. Mais je luis pcrfuidé qu'on
Rn dikouvrira beaucoup p!us d'efpèces vivi-
pares dàiis cette ciulie , ii on spporte a les chtr-
«iier Quelques attcntionç que j ai r.égli^;^ d'avoir
pendant long-tcms- Le rombre des eipcjes de
Mouches vivipare', fîl:-il e'gûl à celui des efpèccs
de iviouches ovipares , on en connakrait moins
des l'/cmitTes que d'.s autres ; on voit fur de la
Tiar-de , in: des e ?.cr,'iRr;iî de diliérens ai iiuaux ,
& lut Gts plantes, ks œufs que des Mcuthes y
cm Lv.ilcs ; n\:ùi-t,n pas vu pondre la Mouche, !
on pe ;t par \i iiiite connaître fon eîpèce , fi en
cb(ti ve !cs vers fortis des œufs )ufqu'aprc! leur der-
r.-.èrc transformation. Mais lotfqu'on a trouvé fim-
f -f ment des vers d.ms les matières dent nous venons
de parie" , quoiqu'on voie pat la fuite la .Mouche
dans laquelle chacun d eux sert mctamorpîiofé ,
oi' ne fiit point fi cts îi^ouchcs font des petits vivans
ou Ii cl'es (ont des œufs, parce qu'on ne fait
point fi les vers cju'cn a luivis dans tous leurs états ,
écincnt forris ou n'étoicnt pas fortis d'aufs. Cent
& cent circonlbnccs peuvent avoir empêché de
retrouver des coques très petites par elles-mêmes ,
& qui le font encore davantage^ & fouveuc défi-
guites lorfqu'elies font vides.
» Il femble que pour s'apurer qu'une Mouche eft
vivipare , il faille la furpren.ire dans l'inftant de
MOU
gemsnt mettra foavent en état de prononcer , quand
on fera inftruit , comme on le doit être par la
ftirc de ce iiiémoiie . en quoi larrangtment des cm-
b;ii)ns dans ie cotps des Mouches , d-.ttète ie celui
des œ.-fs.
It un mftant rare & difil-
d'autrcs moyens
u!u parler ci- def-
pas avifé aiTcz
; ; il V a, dis- je ,
l'arcoiich'
ciie à làidr ; il y en a pourra
fi'ujlcs, ce font ceux doiit j'ai
fus , & auxquels j- ne me 1
rot & afl;! fouvent d'avoir reci
•ies moyens de rcccnnaiire que des e 'pèccs cic Mouches
Ibr.t vivipares, quoique le moment où elles d'.i
Vent metîie leuis petits au jour ne foit pas encore
près d'arriver. Un de ces moyens eft de hâtî'r ce
moment, de f.die , pour ainfi dire, accoucher la |
Woiiche avsnt qu'elle foit à terme. Quand en a
pris une Mouc'ie qu'on reconncî' pour une femelle , j
parce qu'elle aie coips tiis-icrhé & diltendu , en i
Fiii preiîa-r le veiitie , on force des vtis eu des |
(cuis 11 iortir de fon corps , f.-!oii qu'il liruit tcmp'i j
ries l?r;S ou des autres Ui auire nu yen eufore ,
n'a"' qui rnroîrr.i plus ciiitl , pcn a; p:e:n!rc Ii t;nc j
M» ll^he eft ov;pa:c , ou Ii elle eft y^^^ ire , i;iiciouc ;
ie îCRis cii clic d u vidi r ù■!^ vci.fe , n, fo't pjs
»-! c rc pr^ul'jii^ ; il i^'y a qu'a le lu c uviir. Sini- ;
vent a'ors !a fuline Je. rrius .;r),ps i;ui y font
»-onrrnus feia aur.T r difit <?:■,■ iju' I di i.écpi'.aiie , \
P'. lir qn'ot; pi:ii e icconnaiie s \K {\ m des œufs ',
ou s ils fonr des "n.. Muis la fii;iire de ces petits j
«orfs fut-el'c eiicott ticp iiifo.nic , leur ùul ariau- |
■e,.t fn
ifc-ns
>î On peiit Iniivfr.t prendre dms nos
une Moutlie d ui,e efpèsc vivip^'e; elle cherche
fur-tout ks endroits eu on conleive la viâucc ,
fur laquelle elle aime à dépofec fcs vers , comme
la groile M.^iichc bleue aime à y lailler fes œub.
Scn port d'ailes eft le même que celui de cette
detniere Mouche , & fcs antennes , comme celles
de cette Mviuche , font à palettes pri matiqucs. Eiic
l'égale OH die la futpafie en longueur : mais elle
a un cc-ips moins gro;; , «n peu pius allongé que.
celui de l'autre, & qui-cft un peu recouibé par
le bout; d'ailieurs tl'e cil aifée a rcc>jrir.iu'e pur
fa c>iiilci.r qui eit giilt. Cctic coi,,ca'. ïmiIc r-fukc ,
fur le corcc'ct , ne lorgnes ta i:^s , ccirirne des
efpèccs de raits de figure irr giilière & dirigées
fclun la Ic'-giieur du ccips , qui font d'un gris
cendré , ?-. fsrparécs les unes des autre par du brun ;
un gris allez iembhble le trouve fur la parue (upé-
rleurc des ani.caux du corps , mais par taches plus
courtes, prcfque carrées, & entre lefquellcs elt
un brun luiiant qui dan< certains points de vue a
du bkii.nre. Sts ]ambes font noires, fcs co.ji.illts
font blan.hâucs , & les yeux à tézeau lont rougca-
trcs & même rouges.
" Quand on a pris une de ces Mouches , fi per-
dant qu'on tient (on corps entre deux doigts , on
regarde le bout de fon derrière , il arrivera fou-
vent , &: An-tout i\ la Mouche a éié pti{e fur de
la viande, &: (i elle n'a pas le ventre applatti ,
il arrivera, di<-;e , fouvent qu'on veira (cuir de
fon dcr.'ière quelque chufe d'oblong &. Je blar.-
châtre , un petit corps prcfque cylindiique, qui
s'inclinera fe.cccrhvcni:;nt de différcns çôiés , quel-
qucfcis en faifant des fiEuofirés : il devienrlra de
plus long en pius long , patce qnii fe dégage tou-
jours de pius en plus du corps de la Mouche. C'ift
un ver qui commence à voir le jour , & qui fait
fes efforts pour achever de fonir du corp-s d-: l'a
mère ; il ne lui faut que quelques ir.llans pour tn
être ent.èrcm.ent dehors : Ii on n'efl pas attentif à
le tece-.oir (ur quelque cliole , il tombe bientôt
à terre ; celui-ci ii'eiï pas plutôt (orti , que le bout
d'un autre ver commerce à fe montrer en-dehors
de l'ouverture qui a lailfé éch.ipper le premier ; ce
fécond , au moyen de mouvemens f:;-.ib!,nb!es à
ceux que i'au re s'dl donnés, parvient bieiirot de
nicire à pa'oitre tout cpiier au jour. Un troideme
fiiccèd-- à .cîui ci , & plus ou moins de \eis for-
tcnt ain;: a la file du corps de la Mouche qu'on
tiei t entre fes doigts. L* fi^e ne fera quciqutfois
que de cinq à fix'vers, & quelquefois elle fera
de plus de ticnre ou quarante. Souvent il clt ailé
de faire jccommciiccr l'accou.licnicut qui a celle ,
MOU
s de !c fjirc recomncncer à diverfcs reprife? ; il
r'f S-';.g:i: qne df. pr^ller iilei If-gèrement ie ventre
à: la Mouche ; ics vers cjui fr^;trri; rrcrcjne pctts
à na.tre, (use dé' LTmr.iés par une prefûin '-ui les
i-îCom.T.ode , a cheuhsr une iliuc ;<l'iiôt quiiî ne
I ei;lier,t hii: ; i!<i ie tiâten: de paroirre au jour ;
non feii!cir!;n: la file ca devient plus continue, cKe
k double prefiiiic ; celui qui (uit r.'ittendpas qiiccehù
q aie précède loit (orti pourl'e moiurcr ; tous veulent
lortir 1 l<j K)is , ils lor-cnt pour air;lid:rc en fouie; anlll
quelquefois ai-jc vil aîots deui & même trois vers
dans rou'cnuie po!"lériCurc de la Mouche ; à peine
y en avoii-il eu un i|Ut avair corrnicricé a paruiire ,
qu'un fécond & er.iui'.c un troifième pavveni.icnt
à s'y introduire , &l ce'a a-int que le premier cijt
eu le teins de le tirer i tous le prelient alors de
piller par la porte .hors de laoue:le ils feionr en
liberté. L'ouverture déjà j^rinoe pjr cile nièuîc peut
epcote être aggrandic par lc5 eÀ'orrs des vers : les
membranes mufculvuks qui en font le contour font
capables d'exti.ii;i..ii. Il y a telle Mouche j^rife ,
du corps de laque, le <;n ferait air-!l fortit plu5 de foi-
xarite a quaac-vuigt ver» en ttès peu de tenis.
»î Ordinaircmc!ir rV!1 la tête du ver oui ['• prt-
fei.te li prtni;,-e. Il ajiive pcu--a:u' oi;c;oii;-
fi? (jiic cell ie dtniere cjui fjrt le prcnittr.
Ma:? ce fécond -a-^ n'arrive peut-c:rc que lorlq-^c
les vers ne nan'-nt pas aii^z pa:tîbkmcnî , «jue
lorfq'î'on a prclic le ver de la ir.ère. Le premier
de ccuï q )c je fis foitir un jour d'une Alcuche
que je tcnois un peu srènée entre mes doigts ,
comiTicnça par montrer ion derrière , & ce ne fut
qu'eu al'ant a reculons qu'il parviijc a naître , mais
cependant auiii vj'e que fi la tète cijt marché la
première. Plus de cinquante vers furtirent enfuite
ft us mes yeux de la même Mouche , & cela en
tiès-peu de teniv ; :is forti'cDt prefqu'en foule :
painii ces cinquar.te vcis , je n'en oblervai que
tr, is , en ciimptant 'e pren;icr, ci'.ti n'avoicn: pas com-
mencé i faire parcîfc Kur ittc. Quat^dl'ouvercurc qi:i
permet aux vers de fortir a été élargie par pki-
lieurs qui font foins cn-emblc , il arrive quelque-
fois qu'il y en a qui entra, ner: avec eux un paquet de
membranes qui ci devant leur avoicnt fervi den-
veioppcs , K dont nous aurons encore occalion de
pa.-icr ailicuts.
y> I.orfqu'on fait combien tous les infcélcs font
fujets a nourrir danf. leur coips des vers qui les
ma>ç',ent , lortqnon le rappeije le nombre des vers
qu'on voit fonir d'une chenille, qui que!()ucs inf-
jjns auparavant rti,it très- vi^oureufe , on tft peu
d'.fpolé à prendre tous les vers qu'on voit forar
tl'une Mouche pour fes propres cnfans ; en a plus
de penchant ii les regarder comme fes plus cruels
ennemis , & qui ont vécu aux dépens de fes par-
ties mcérieures. Ce qui fembleroit appuyer cctrc
idce , c'vf't que la Muuche , du corps de laqi;cj!e
ou a vil (cttir un giand norubie de vers, liîta:
MOU
81 i
fouveut au bout de quelques heures. Mais bientôt
on ne ptct pas rccon:!ai-:e co.s vers pour ce qu'ils
font j il en leur prcfertf de ia viande, l'empicf-
feiricnt avec lequel ils s'enfoncent dedans, montre
le beftdti oii'ils on: de manger j or , les vers qtû
viennent de fortir du corps d'un iifcéie dont 'ils
fe font nourris , n'ti.'t plus befoin de prcndie d'ai:-
mens j ils n'ont plus qu'à fc préparer z leur trans-
formation. Enfin , fî on continue d'obTerver les
vers fortis du corps de la Mouche , on voit qu'ils
hachent la viande , & qu'ils s'en rourrilfent comme
fcroient les vers forcis des œufs des grolles Mouches
bleues. On îcs voit croître È-peu-près aufli vjte quo
CCS deiniètcs croilfenr. Au bout de qiielques jours
ils font parvenus à toute la gra'ideur qu'ils peu-
vent acquéiir, ils font en état de le transformer,
de fc faire une coque de kur propre peau ; une
Mouche, foit mâle , foit femelle , fort par la fuite
de chaque ccquc. La femelle ell parfai.emept fera-
biablc a celle du corps de laquelle on a vu fortir
les vers. L'I'ilfoire de ces vers cfl en tuut (i fem-
M.ible à ccl'e des Mouches bleues , qu'en donnant
' hiflcire de celles ci, nous avons donné d'avance
celle des autres. Les uns & h s autres, pai exemple ,
qi;:rtent la vian -ie , & entrent en terre lorfqu'ils
il pitts a U
ih.f.i
5> L'intérieur de ces N^ouche
are.s cïï plu
propre que leur exteiicur
fixer nos regards.
cndiflcque une, foit de l'eff èce des griles à corps
krs:^, foit de Tune ou ce l'autre des efpèces donc
chaVjiie aile a a (on origitie une tache feuille morte ;
li , dis-je , en riilfèque une de ces Mouches avec
des précautions fembiaUles à celles qu'on a appor-
tées pour parvenir à mettre à découvert les par-
ties des iVruuibes ovipaies dans Itfquellcs les auls
'ont contenus j on parviendra de même a espofcc
aux yeux les parties qui reiifeimerc les vers tic
la Mouche vivipare. Nous avons vu que la dif-
leaicn qui met en état d'y rét^tlir efl facile : avec
des cifeaux à pointes fines, pareils à ceux qui font
pioprcs à découper, on empofeia lout le contour
du corps , on en enlèvera un bord pris en mèmc-
tems de la partie fupcrieure & de la partie infé-
rieure ; après quoi a\ec un peu d'attention on par-
viendra a déiathcr la pièce qui couvre le ventre,
à î.iulever & a la jctter fur le cortelc: , fans caufet
un d.'rat'i^enient conlîdérable dans les parties inté-
rieures. iDè'. que fes parties font en rue , la forme
ni l'aria.-.gement de celles qui fort les plus fcn-
fibles , parailTent trcs-diirérciis dans ia Mouche vivi-
pare , de 'a forme & de l'arrangement des parties,
qui dar.s les ovipircs contiennent des œufs. Dans
cchei-ci on a vu que les cecfs qui rcmpiiiTaicnt la
plus giai:de partie ce ia capacité du cotps , étoicnt
contenus dans à<% vailleaux raUembiés en deux
paoucts ; qu il y a peut ainli dire deux tas d'œufs ,
i'iiâ a droite cl i'autrc às.auche ; que ces tas, pour
te toucher prcfquc , ou même ie toucher , n'en
:oiit pas îiioins dihir.fts l'un de l'autre. Dar.s la
S22
MOU
Mouche vivipars on n'jpperçoi: rien qui rcffcmble
aux deux ras dosuts , eu aux deux paquets rit s
vaiiR-aux qm les concicnueiu. Mais les icgaids (ont
bientôt fixés par une efpèce de gros coiuon i\m
fâic tout le ccr.tour du corps , ou qui le fair autant
qu'il cil polliblc , en ailfanc feulemtn: pi es du
coicclet une cavité ai.'cz petite qui doit é-tie icm-
p''e par les lacs pulinonaiics. Eu continuant de
conùdéicr ce coidon , on reconnoît que le :our qui
il'abo'.d a paru le plus fenlîbie , n'cll pas le feu!
de ceux qu'il faitjqu'iieft le dernier ce pluficurs autres;
Que le cordon eit tourné en fpiralc : on compte
allez aifément cinq tours de celle qu'-.l décrit , dont
le ccnnc cit vers le milieu du corps , & marqué
par un p'.iit vide.
ic Ce q'ie font k la Mouciie ovipare les cvaiies
ou les paquets d, \ .■. '. : ■•.-i J.iiis leiqucls les œnft
lont coiiicr.us , Cl- . ,!'jn l'.-it à la ?/:ouciic vivi-
pare i il clt le v; i' a-t i.u l'alleinblare des vaii-
fcaiix dans !.;l'qi;eis les einbiions , les fœtus & les
vers ("ont renfermés ; il ell la matrice de la Mouche.
Qn'on ne l'ima-gine pas lillc , il y paroit un tra-
vail qui dciciaiine a le regarder avec plaiiîr. Dans
quelques endiuits, ce cordon cft rempli de petites
boiies , de petits reliefs , dont la bafc elt circu-
laiic 5 dans d'autres, on voi; des ca.Tnclures cou-
cb.ces parallèlement les unes aux autres ; en cer-
tains endroits, ces cannelures font en forme d'an-
neau j dans d'autres , elles font diris^ées oblique-
ment comme les tibics d'une corde. Tin un mot 3
ce cordon paie;: par tout très ouvrap;é , & difîélein-
tuenc ouvrage en duK-rens endroits. Ses plus grands
tours, tes tours extérieurs font grifatres,cc les iritericurs
font blancs. Mjis pour favoir & la railon de (es
différences de couleur , & pourquoi il paroit (i
bien travaille' , & di.<ïcrcmment en dift'ércns endroits ,
il faut mieux connoître fa véritable foi me & fa
véritable conipolnion , qn'or. ne peut !a connoî'.re
au premier coup-d'œil , CS; nous vèucns de nous
arrêter à ce qu'il oiiVe.
M La partie que nous co'ifidçrons , ne paroii
d'abord que comme une cfnècc de cordon , parce
qir'on la voit par la tranche ; mais (i on l.i tire
de place , iî on la déplie , on voit qu'elle cil une
forte de ruban , eu jiiiiôt une lame plâtre , m;is
lipailie , & pourtant bien [Ins large qu'épailic ,
& qu'e'le efl roulée comme le font ces lames
d'acier, dent les montres tirent le principe de leur
ircnivenienr. Tout le travail dont cette lame paroit
«rnée , til dû aux fa-tijs qui y font , ou plutôt
dont elle cil c mpofée , .car elle neit prefque qu'un
affcmblage d; petits vers arrangés les uns à côté
des autres ^ & les ni'; au-dcliiis des autres , &
lous para'!;!cs L-: u. , av:; .lutres , autant que les
circoLivolurions de la l.îinc le permettent ; ils le
/tc-.t au munis iorfqu ei.e cii: dépliée & étendue,
i épatifeur de la larne ell précifémcnr égale a ctjle
d'un des fcctas ; ils cat chacun un de leurs bouts
MOU
fur une de ces faces, & l'autre bout fur Tautrc. Ce
font ces boaîs des fœtus qui forment de chaque
cô;é fur le plat de la lame les petits re'.iefs qui
y paraillent II bien travaillés. Lorfqu'on ne voit la
lartie que par fa tranche, elle y femble cannelée
avec bien de l'art. Les vers oblongs pre(qae cylin-
driques , & pofcs à coté les uns des autres, for-
ment ces cannelures. On ne parvient point à mettre
1 i;i:éi!vur de la Mouche a découvert , fans caufer
quL-lque dérangement dans le tour extérieui de cette
lame , & metiie dans quelques uns des antres tours j
K c'el't de-'a qu'il arrive qu'on volt en meine-tems
quelques cn-lroits marqués de tubercules 1 onds ,
d'autres qui ont des cannelures aar.uiatres , ic
d'autres qui en ont de tories.
" Si on a bien ménagé tout en relevant la pièce
qui recouvr.i:t le ventre , ur,e portion de notre lame
ou de la matrice fera reliée attachée à cette pitce ;
cette portion efl étendue en ligne droite , & il cft
ai(o de juger que lorfque tout: était en place , U
lame , après avoir fait Ion dernier tour , après être
arrivée allez près du corce'et , prcnoi: fa route ea
ligne droite vers l'anus , auprè* duquel elle le ter-
minait.
:3 Cette matrice a àpcn-près le même volume
& les mêmes dimcniions dans les 'deux grollcs
efpèces de Mouches qui ont une tache fcudlc-mortc
a i'origiue de leurs ailes. Après avoir d.-pîié celle
d'une de ces Mouches , je l'ai mefurée , allez grof-
lièrenient pourtant : je lui ai trouvé plus de deux
pouces et demi de longueur , ce qui eft conlidé-
rable par rapport à la longueur du corps de la Mourhc
qui n'a qu'environ quatre liçnes. Ce n'a pas été
leulemcnt dans la vue de cor.noicre le rapport de
la longueur de la matrice .à celle .du corps qne je
l'ai nié'.'uié. La quantité des vers qui y était con-
tenue m'a paru êtie lî confidcrable , que )'âi été
curieux de favoir en gros à quoi elle pouvait aller-
Pour cela j'ai compte combien il y avoit de vers
pla.cs les Uns fous les autres dars .'a la'geur de
la iame , & j'y en ai nouvé vir.gt ;' fur une lon-
gueur de la même lame d'environ trois lignes , l'ai
compté cent vers, air.li il y avait deux mille vers
dans cette longueur de trois lignes. Or , puifque
h matiicc avait au moins deux pouc:s et demi
de lor.g , ci qu'elle con-e.Toit par-ti)Ut àpcu-prcs
une égale quantité de vers , cette matiice qui avoit
d,x loi; tiv is lignes de longueur, logeait dix lois
deux mille on v.ngt mille vêts.
" Malgré leur extrême petit, (Te , ces vers con-
tenus dans lan;at;i':e (ont ailés a rcconnoître pour
des vers , de--, lu il; iont mis à découvert dans
i]iicl,]'r'cn h'u -i ..Il ' Avec le fecours d'une loupe
fiirre . n>)ii ii..\.ruLi,r o.. diftirgue leurs anneaux,
on \o'\: er.coro mieux de petits traits noirs qu'ils
ont à un de leurs bjuts , a celui où efl la tête,
ic qu'on juge être les crochets qui font propres
MOU
MOU
82Î
» Nou5 ne
Frodiç;ieuref.
de cette efpcc
à tant d'efpèces de vers de la première claffe. Les
vers c]m font dans la partie de la matrice qui ell
blanche , font moins près d'être à terme que les
autres.
fautions nous empêcher d'admirer la
:ondité qni acte accordée aux Mouches
. Ce que nous devons admirer enfuite ,
c'eft que malgré une fécondité fi étonnante , ces
fortes de Mouches ne folent pas plus communes que
d'autres qui leur relTemblen: , & dans_ les ovaires
derqucllcs on ne trouve que deux œufs. Les vert
dfs [r.-nnt:e5 ont été deftinés apparemment .i nour-
rir dau;rcs infidtes auxquels il en édiappc très-
peu.
'> On conno'îtrcit mal l'arrarci! que la nature
el\ ool'gétt d'cnipioycr pour faire connoicre les
fœtus dans le corps de leur mète , fi , fur le pre-
mier npport des yeux , on jugeoit que cette lame ,
qui occupe une fi s,rande partie de la cavité du
co.'fs des Mouches 'vivipares , n'ell , comme elle
paioic , qu'un a(icmb!a',;c de vers arrangés avec
beaucoup d'ordic les un's à côté des autres, & les
uns fur l-:s .lu^its ; li on croy.nr que ks vers s'y
toucf. l'.t liM.ré 'MV. ;!'..r,t , qu'il; y font a r.ud ;
chaque ver y .Je;: aV.-:i in.i enveloppe , & chaque
ver ia. Iri,;; n'.irce qu'elle cft , on p.irvis-nr a la
voir en iluîVienu:^ en conilaiicc; & par diftérens
moyens. Ljilqîi'oi ouv:': une Mouche qui elf a
terme ou proche d y ênc , on détermine des vers
à naître , & on voit les ctforts qu'ils font pour fe
tiier d'une mcmorane. Cette membrane , qui écoi'
tranfrarcnte quand elle les recouvrait, quand ils
s'en font défaits , cft d'un blanc pareil à celui de
ces toiles d'araignées qui voltigent en l'air dans les
beaux jours d'automne , & qu'on appelle la lila'Ve
de ia vierge Les membrares blanches , que nous
avons dit êirc entraînées hors du corps d'une
Mouche , donc ics vcts foiLiienr en foule , étoient
de cèdes dont nous parlons. Enfin , fi avec une
poiiuc Sue, coivviTie celle d'une tiès-pctite épingle,
0:1 fiit des tentarives pour ri;g3ger quelqu'un des
vers du rcfce de la mafle ou de la lame , on rccon-
ncit qu'il a une enveloppe ; on réuliit même à bri-
fer cet;e enveloppe , & à en tirer le ver , fur-ront
Icrfq f'd a pris coût fon accroijcnient. Chaque ver
a do.'C des enveloppes qui lui fonr une efpèce de
loge ou de cellule qui cil a lui fenl ; mais il eil
dirticile d'en favcir d.ivantage fur ces efpèccs de
loges , de conncùre mitux la ItruëVurc de cette ma-
trice dcfti'iée à faire croître un fi prodigieux nombre
de vers. Il y a beaucoup d'apparence qu'elle n'eft
qu'un grand vaiilc.-,;: plié un nombre de .fois égal
à celui des vers qu'elle contient ; que le pli q'.ii ell
à chacun des bouts de chaque ver , fait la fcpa-
ration de fa cellule , de ia partie du tuyau qui lui
appartient , avec la partie du vailîeaa qui appartient
iu ver i|ui ie pré ède , & à celle q' ' " ~ '
ver qui le fuit.
œufs des Mouches , quoique contenus dans des
vaifleaux , femblent à découvert, & que ces ceufs
oblongs forment de petits paquets fcmblables a
des pà-,uets de baguettes courtes , & cela par les
plis 'd.s vailleaux ,' ménagés & répétés; la difpo-
lltion du canal , qui eft la matrice de la Mouche
vivipare , rclTemble apparemment a la dilpoCtiot»
des 'conduits des aufs des Mouches ovipates.
« Pour bien voir la forme de cette Lme , qui
ne patoît qu'un alfemb'agc de vers , pour la voir
dans fon entier , & fans qu'il y foit fait de déran-
çemcr.t conhdérable , il faut que le tenis où l'on
chcrchî à la v.yr , ne foit p.is trop pvod'.e de celui
où les vers C'.ivenr naicte ; c.v ! . /m ' ' blef-
furcs que Ion fait à la r.:- :\oM
qu'on cau.^e dans fes parties r • , - - mi-
nent les vers qui ont jtefque ; - v , .1 .i^. o.ite-
ment , à faire des cfturts cûf-
enveloppes.
bu
leurs
n 'Ti.is on troll vci;
dérangée , & déttuite
qu'on n'avci: pas lieu
& quoique le corps d
avec toutes les p
quelquctJi-; une matrice
ir.én-.c en grande partie ,
z foupçonner en cet état ,
la Mouche ait été ouvert
cautions néccliaires , on trou-;
vcra le corps re;apli de vers vivans qui fe fo.nt ré-
pandus dans fa capacité après avoir biifé leu^s enve-
loppes Le fait ell plus fingulicr qu'il ne le fembie
d'abord , Se j'ai eu bef 'in de le voir bien des fois
avant que d'ètie convaincu de fa réa!i:é ; il prouve
que ces vers ne naiflent pas comme n.uilent les
autres animaux ; dès que ceux ci fe font tirés de
la matrice , dès qu'ils fe font dégagés de leurs
enveloppes, ils paroillent au jour, au lieu que les
vers des Mouches vivipares ont_, pour ainlî^dire ,
à naître deux fois. Après leur première naisTance ,
ils fe trouvent dans la caparité du corps de leur
mère, &: ils s'y tiennent pendant un tems dont
j'ignore la dtirée , avant que de chcirher 5c de ren-
contter ia porte qui les doit condi;i:e a voir le
grand jour, à naître pour la (ecoide f-ns. 'v'oici
ce qui me l'a perCuadé : Après avoir plis des
Mouches er:fes des deux premières efpèccs que
nous avons décrites , & qui avoient le ventre très-
reniîé , fouvent je ics ai tenues entre mes doigts
fans que je leur viffe mettre des vers au jour , &
mtme fans que la preffion des dcigts en déterminât
à fortir du corps. Je me prnmertois de voir la
matrice de ces Mouches bien conditionnée , loif(|uc
j'aurois mis leurs parties intérieures à découvert î
cependant il m'eft fouvent arrivé viue dès qu'un coup
de cifeau ,t ai^ f^':: une ouverture à un des côtés
d'une des r.î.'Kiic. , je !a faifnis accoucher par une
opétaiion > ;r.i ,il:-.-,:c à la céfarienne. Dars l'inf-
tant même, des v;rs fe préfentoient à l'ouverture,
& en ^!0^iraient pour fortir ; q-uelquefois il n'cti
cil forVi qi-.e cinq ;. ûx par cette ouverture , &
Nous avons \u ailleurs que ks \ quelquefois plafieuts dvuzaines
feut forties.
824
MOU
» Ces -oSPjrvations r.e pouvaient nvini'uer Hc faire
raîrrc la c-uii fitc âc favoir comir.cnt ies vers dcjà
rés , ou ai! iii'nr;^ fov.is de la matrice , croiînc arran-
gés cian5 le corp'. tic leai r.ière , s'ils y «cVidumu
ciicoieqneluGest-rvcioppef l'our y parvenu, auiri-LÔt
que j'a\ovs vu un ver l'c ;'iii'cnr.t a l'ouverture
<]ue !c picniicr coup de ci il au avoir faite , je i-.ie
liârois de couper tout le contour du corps , -&
d'enlever les tégnuK-us du ventre. J'ai vu piufieuis
toii que la cipacué d.u eotps que j'ivois mife a
découvert , étoit reiviplie de vers qui n'avoient au.
cune enveloppe , .S; ijui étoient aiià^.g'Js aulTi iric-
t^u'iércmcnt qu'il Hoic ponibie. Lfs uns étoient
liir.pVment couchés fur h.î aur.cs, d'autres étoier;c
entrelicés eiil'emb'e ; la tête ûi:s uns étoit tournée
vers la paitie antérieure de la Mouche, la tête
des autres l'étcii vers la pa tie poUérieutc. Tous
C'.-,r:n étoient dans un trcs ;,!rand miv.ivc:nent , &
ce cbcrchoicnt qu'a s'é:l:^;>j er. L'ù'"; cv::e Mouche
j'ai tiouvé plus de ciea.e a iju^ai^rc \ers de nés,
quoiqu'il en refrii encoie b.,U!Co,:;» a n.-.i'-e. Après
avoir permis à ceux qui éioicr.t tn rm u\t;ii;nt
de s'échapper, ou ap;és ks avoir f'ai' icmScr , )'eu
ai cbfctvé d'autres qui tcnoient encore 2 la rna-
tiice oj à ce qui reftoit de matrice , parmi lef-
quclb il y en av>>ic qui travaiiloicnt à le d;i''a:re de
lei.rs enveloppes ; quelques-ms y paivenciciir l'eus
mes yeux. La part;e de l'envel ppe di'Ut ih s'éio'ent
tiiés étoit blanche ; près du dcri:è.e de la Mouche
je trouvais de petits paquets de fea;b!ablcs ra;iii-
l).-ane5 blanches , de celles apparemment don: s'é-
taient d:Li!s des vers que j'^vois trouvé nés.
" Quoique ces vers naifientafiez vue , & quoiqu'on
pu '^e les hâter de naître en t-aitant violence a la
Moiithe , il n'eft nullement vra;temb!al)!e que routes
lc<. foi; que j'ai trouvé des vers répandus dar.s la
capatité du ventre, ils y fullcnt contre l'ordic na-
ture: ; l'y en ai trct^vé trop de fois pour que ce
fuitfuiiie être regardé comme un cas rare & cj:.i!e
n«tuie. Quoique j'aie vu naîrr; de ces vers airez
vue dans les Mouches auxquelles j'avois ouvert le
corps, ce n'a jair.ais été avec u.ne vîtefle allez
gran^îc pour me faire C:urço:',rei cx.i: trente à qua-
lar.ce vers euffent pu pa:verir a le défaire de leut
enveloppe , dans k teins que j'avciv caipiolcyé à
couper , le plus vire qu'il m'avait été polijbic , le
contour du corps- de la Mciiche , S: a enlever les
téci'.n-eas du ventie. S'il fuiîii'i i: de prendie la
M.uirhe & de l'a^^iter , pour fr. re naître une par-
tic des vers qui font dans fcn co-ps , la plupart
des mou ve mens que Ce donna urx Mouche, les
fcioictlt naître de nîénrie i ainfi , il faut regarder ctttc
primièie naillance comme naturelle , Si pat con-
i-quecc coraajc nécelîaiie.
>ï II p.T.oît donc certain que les vers des Mouches
vivipares nailî'eût deux fois ; qu'après s'être tués
de -.oines leurs enveloppes, du couiluit dans lequel
ils une pris icui accioUrcmeai , ils fe. trouvent dans-
MOU
! licaparité.mêrae du corps de le -.t incre, furies pattiej
& eiitre les parties qui y lonc contenues ; peut-
être ont-ils bcfola d'y relier queljue temps pour
1 ach> vet .le s'y foriifier , ou au inv^ins pour préparer
8 &c trouver l'ouveiture qui doit leur donner lortie ;
) car il cft prouvé par quelqnes-anes des obfe-.va-
I tiens rapportées ci de (fus , que les ve:s , quoiquî
nés dans le corps de la Mouche , ne peuvent pas
encoie iortir par Ion anus , puirque je n'ai point
fait accouchrr cettaines Mouches a qui j'ai preiîé
le vemte, & que dès que le ventre des mêmes
Mouches a été ouvert par uu coup de cifeau , les
vers font l'ottis.
» Mdis par où ces vers fortent-ils du corps de
leur mèieî Fcroicnt ils avec leuis crochets l'équi-
valent de ce que nous avons fait avec les ci.cauï i
Au moins n'incommoJent-ils pas beaucoup leur rr:ète
lorfqu'ils marchent eu qu'ils fe 'tr..:u^ut far fes pat-
tics intéiieure». Si on accorde du fentiment aui in-
fetftcs , on croira que les accoucheir.ei.s des Mouches
font très doulourtux. Mais peutéire que les roou-
vemcns que les vers fe donnent dins le torps de
leur mère , n'ont pour elle rien de violent- N.)us
avons dir qu'ils forteni p.ir l'ouverture où eit l'anus
de ia Mouche : voii 1 donc une ouverture toute
tàite i nuis il icil:- à découvrir cornaient ils par-
vie-rnent a tiiriler ce te ouvtituic faiis blellcr le Cii.al
des luteiliiis.
" Au moins me paraît il prouvé par une expé-
rience que je vais lappoi t-r , que ces vers, tv.èmc
dans la plus grande n'ccHré , 1 c font puint allez
barbares p ur fane u''^'i': de Icjrs crochets contre
le corps de kur r/-.c;c, peur •■'en fcivir a le percer.
Ayant pris une J.Lmtiie i;ri'"e vivipare , do t Je
ventre éc it ttès lei ;i- , & que je jugcois prête à
faire fes pe-tits , je i.ii preifai le corps. Se lu.'--lc-
ciiamp deux vers en f^iuert pai i'anus. Alors je
poiai h bout d'un .1; ,1.-^ 'I — ?,t, fur l'ouvenurc ,
pOi.r arrèier eeui qai >i'y ' pié(tr>i.r.dcnt- Mon def-
fein étoit de forcer It- \eri qui leiciem retenus malgré
eux dans k corps de leur n:ère , a fe lanc une nou-
velle iliue. Pour les y eu traindre , je p:i';avi.c un
pinceau une goutte d ua vernis épais & liccaaf, ;e
l'aprli ,uai l'ut le dcniè.e de la M. niche , dans i'ii.f-
tant que j'en retiiai le doigt. Malg.é ce;tc gout'c
de vc 1 is , & quelques autres que je mis tout de
fuite, pkifcurs vcis jarvin'reî-.t a parcîtie au jour;
ils ne d innèrent pas k tems au vernis de prendie
co. (ntai^ce. Je fus i>b'i;;f'; d'ôter le vernis, & de
r.ippli.jiicr nio'i dc).;r ''ur l'ani.s , poi.r avoir re-
couis à ui aut:e ex.j'i rt cpii me réulîit metï.
Apres avoir f.»it a'u.;Ou u; e h n-;ie , je fis tom'-cr
une gO'.;t e de cire fur le dernè.e de la Moiuhe,
dans l'inPtâKt oii ie vcuois d'en ôcer mon doigt.
Vit ver qui fe picJia trop de furtit , fut pti-. dans
la cire ; iviais ce q'„e e vouloii^ arriva , la cire ti:.t
I br-n , & le <)er 1ère de la'Mouchc fut fiid^n-rtc
i bouiiic. Je teiîiermai ale-rs lu J'Jjuche dîns un p >«-
diicr
MOU
Jricr avec un morceau de viande fur lequel elle Ce
pt>'a ; clic périt même dciïus ; mai"; ce ne tut qu'au
l>out de huit à dix heures , c'eR-a-diie qu'après avoir
autant yécii dans le poudrier qu'elle y eût v^cu
pcLt être f\ elic s'y fût délivrée de fes petits. Mais
aucun ver ne l'ortit du corps de la nicre , aucun ver
ne lepeiça, ni n'entreprit appaicmm^nt de le percer.
Au bout de tfois jours prefquc complets , ic plus
<ie deux jours & demi après la mou de la Mouche ,
je lui ouvris le corps ; j'y trouvai encore quatorze a
quinze vers, tous très-vivans , de la groireur de
ceux qui naident ; & la plupart coiîunus encore
dai.s leurs cr.vcloppes, dont ils ne maai'jèrcnt pas
de fe tirer fur le-champ. Ces vers n'avoient d.nc
fait aucune tentative pour (ortie , depuis que la porte
qui aiiroit dû le leur permettre avoir été bouchcc.
Il auroit été curieux de pouder l'expérience jufqu'au
temps nécelTaire pour les faire périr dans le corps
de la mère , & je croyoïs qu'il avoir l"u!ti pout
cela qu'ils y eulFent é:é retenus deux juuis £; demi
après la mort ; à préfent que je fuis mieux inftruit ,
lorfquc j'aurai occalion de répéter la même expé-
rience , j'ouvrirai encore plus tard le corps de la
Moudie.
■• 11 eft pourtant vrai qu'il attire de grandi dcran-
gcmens dans le corps de la Mouclic vivinarc , lorûjuc
les petits iiaifTcnt. On ne peut gucres donnct d'autre
uom que celui de matrice , a cette partie dans laquelle
tous les einbrions font arrangés : aimât on à lui en
donner un antre, on ne pourrait s'empé.hcr de la
regarder comme une partie de la Mouche tiès-con-
fidérable en elle-même; or cette partie ell détruite
dans le tems que les vers na lient. N.ius avons vu
quelquefois ceux qui fortaient en emporter avec
eux des lambeaux , & nous avons trouvé de ces
lambeaux dans le corps des Mouches mêmes. Map
un aniaial qui n'ert fait pour mente au jour des
petits qu'une fois dans fa vie , n'a pas bcfoin d'avo;.-
Mnc matrice qui fublîfte après une port c. Enfin ,
nous ne devons plus être étonnés de voir que des
parties très - conlidérables foient détruites dans les
iufc£l;s , lorfque le teins vient où elles leur font
inufiles , d nous nous rappelions toutes les pariiez
que perdent à chaque cransfnmaiion , ceux qui Ce
métimorphûfcBt plulieurs fois dans le cours de km
M Nous devions nous attendre à trouver des dif
fcrences , comme nous en avons trouvé entre la
forme des parties où les œuf> des Mouches ovi
pares font contenus , & la forme des panies où font
contenus les veis des Mouches vivipares ; mais rien
ne fcmble demander que les formes des mattices de
deux cfpèces de Mouches vivipares , & de deux clpèces
du même genre loient très ditféitntcs ; cependant,
la matrice d'une des Mouches grifes a corps court ,
Hifi nat. lnj<atf. Tumi VIL
MOU
8M
te qui a les yi uv rouges cornmt la p'ui grande 5c
la plus longue de ces eipècei; de Mouches , diltèic
tout-a-fait par fa figure de la forme des maitices
dont neus avons adiniré jufquici la coi-.torination.
Cette matrice n'efî point roulée en foirjie , & c:lc
ne rcircmblc nalleraent a une lame époili'e. La pre-
mière fois que je VIS à découvert l'intérieur d une
de ces Mourkes , je crus n'y voir que des ijcuf; ttès-
oblongs , & arrangés comme le font les xufs des
Mouches ovipares, à c;'a prcî qu'au lieu que dans
ces Mouches les ixufj font liidribués en Jcjx pi-
quets , dont il y en a un de chaque côté ; ici cou'»
les ornfs ne formoient qu'une (eule maitc , dont la
partie la plus relevée étoit vers le miicu au vcncrc
Cependant , lorfquc j'eus examiné avec plus d'aticn,
tion ces prétendus aufs , Se avec des yeux aidés
d'une lou»c , je les jugeai de véritab!r<î vêts. î es
petites incifions , les traits qui marquoient les fipa-
rations des anneaux Je chaque ver, étoieniffR-
liblcs au ttavers de l'enveloppe traniparentc dans
laquelle lever ctoit contenu. Lts vers que j'txaminois
alors étoient proches du tenu où ils dévoient naître,
ce qui contribuoit encore à les rendre plus rcconnaif-
fablcs. Ce n'cll pas feulement par leur grolTcurque
je jugeai que le ■tems de leur naifîance ctnit peu
éloigné ; avec la pointe d'une épingle , je déchirai
une de ces membranes fi fcmblable a celle qui forrnc
la coque des oeufs de Mouches ordinaires. La dé-
chirure que j'y fis devin: une porte dont le ver pro-
fita fur-lc-champ , comme s'il eût fouffert impa iem-
mcnt d'être retenu dans fa prifon ; il en fortit aullî-rôt ,
& païut aufli v:f , auiTi vigoureux qu'il l'eût paru
s'il fût né d'une manière plus naturelle. J'ouvris
ainfi les unes après les autres plnficurs de ces loges
qui avoient la figure d'oeufs, )'en ouvris trente ou
qu.irante , & il l'ortit , ou je tirai de chacune ua
ver très-bien formé. Tous pourtant n'étoieat pas éga-
lement vifs. Je ne tirai même des deux dernières
cellules , que deux corps oblongs iur lefqucis il ne
paroifioit aucun anneau , & à qui on ne voyoit
aucuns veftigcs des crochets qu'on tiouvoit à tous
les vers, Se les deux bouts de ces coi ps avoient la
même çrolTcur. Le blar.c de ces dcui: corps étoic nu
!ilanc Je lait , au lieu que celui des vers étoit tranf-
parent. Enfin, ces deux corps oblongs éioient inca-
pables de fe donner des mouvcmens , & ils relTcm-
bloient beaucoup plus aux œufs des Mouches bleues
ic 'n viande qu'à des vers, l'eut-êirc aulli éroîcnt-
ils des ctufs ; peut-être que ch:quc ver des Mou.-hes
vivipares croît dans un cxuf , ac que lorfqu'il y a
pris alTez d'accroiJemenr , il en fort fans fortir de
fa cellule , car ces deux œufs étoient d'ailleurs aulU
gros que des vêts.
» Au moins réfulte-t-il de 'a dernière obfcrvatioR,
que tous les vers des Mouches vivipares ne font
pas à terme à même temps , que ces Mouches doi-
vent accoucher pendant pUifieuts jours de fu;tc. Ce
M m m m m
r^
MOU
f^crnit .iiiiTTurc /ronnnnte opération peur une Mouche,
te!' <'■•'■ ' ■ -1 nt la matrice cft roulée en
fp! j, . ■ tcuc de fuite les virgt
r.;;' j •. . : , is. Le corps de la Mouclii;
Ti'.A-.r,: ;',:;: :, , ia-.c\iJ pour !oÇ;cr a la fois
ce;: I : y^:-. •;,., ;i'(;<'iv:i: !a j';'^"'''^"'' <l-i'l!s om
lor vj :i, I ;;.'.;;,.. ■ ^' ,i. iciii s , Ci.'', intmes Moushts à
jr. ; : • ! ■: c: iin.Jc, noiis en: déjà fourni d:s
o. •, " ; vNciit que Iturs vers ne doi-
V. ■ ; ^ ,:,;■■: - ^, mé;.!c- tcp'ps ; nous avons
VI! ij , ■ ics (Jciiv.cis £•; its plus tirards tours de la
lri:a c Tcnt gris . & que les i-.utrcs font blancs. Cetre
<î à :■ ■ ■■:■ ôaus la couleur lics tours de (pirale , vitnt
t ••■ ' ' ■ t 1. ■ ': î'jiv: les vers renfeimés dans
! '■',.. La vei.s dont les anneaux
i' . ... .iiîi des crochets pî'JSnpi^s;
<■'..: ..-..:? i-ô v^i3 .L-.. plus prêts a r.a;;;e lont moins
b'^iK'. que les autres. Les touis de fpirale rem-
p'/.s lit les premiers vers , doivent . donc être
^.:r..:;:s , pendant que les autres tours fort
Lia-u; . Les tours giifâties m'ont feuiblé poiirta-.t
Vi-r: ^'.-.va.itagc qu'ils ne le devraient paioître, a
c , j.:j,cr par U cou-i ur du ver qu'on vient de rirer de
f.Mi (.nveîi.ppe ; i. a;s c'cfl: i]ue le ver s'allonge &
s\Wc;;a en t.. ut lVi,s l.".ifq„'il cit hors de fa cel-
lule, il en Gcxicr.t plus tranfparent , & la nuance
«ic gvis en tiï nwins Icnliblc.
M Lorfque les vers des Mouches grifcs ^ dent
la ;;;atr!ce n'eil pas roult-Cj font da-,s k-urs cellules ,
on les prendrait pour des œufs; leurs cellules font
fi'a.iii.uis anangées comnic le (ont les a;i:fs des
Mouciics ovipares. Il y a dore grande appaience
q c ces cellules ne font faites que par les étvan-
gk.ne/.s d'un lonji vaiffcau replié plulîcurs fois ,
lÀ'iiii.ie le font les vailicaux dans leiquc's les œufs
f iic Cv-ntcnus , & que la matrice de ces Mouchts
iî'lU que ce long vaifieau replié plu(icurs fois ,
aiufi que nous .'.-lyons • dé;à foup^-unné de celle<:
<.•. i fjut fuites en lame roulée en fpirale , mais
i :i cette coniorniâtion n eft pas 11 dévelopt-ce que
dans nos dernières Mouches.
« Ces Mouches grifes , dans le corps dcfquelies
k; peiirs lont arrangés à-peu-prts comme les œufs
]- ion-u dans le corps des Mouch s vivipares , m'ont
paru beauciup moins fécondes que celles dont les
petits Ce trouvent dans une lame rcul^^e en fpi-
rale ; je n'ai guères trouvé dans leur corps plus
de cinquante a foixantè vers. Mais les vers que j'ai
tr'iuvés da'-'s celle; que j'ai ouvertes, étoient gros ,
& cette rirconl^ancc fait que je ne puis lien dite
de pofit^f fii la f.condué de ces ,V,()U;hes , parce que
cette circonrtanct iaifle incertain (i la Mouche n'avoit
pas d^jà mis an jour un nombre de vers bcau-
cvup plus grand que celui dts vcis qui rcftoient à
naître.
MOU
M Non feulement il rc manque plus riet) aux
vers fortii de Icuts cellules , & qu'-,.n trouve ter
par.dus d.u;' le ■"o [" 'o leur n:xte ^ no;>rc;i'cmcr.t
CCS vrr- n- 'l'-r, ■ '.:■■■' -u'^. v.ui h- j nir .i a trou-
ic-i c .c sd.cettcMouciv
• ■:\t:- .'.\ec ia pointe dune '.y: e : ' ;, : <■.
q-.ie ;'avr.'.s fait rsîtie en (it.chii.irt l'ai;e à; ts
X toutes les cellules de la matrice ; dès qu'ils
ic vn le jour, je les mis fu: un mo^cea r de
■iont ils <'■ trouvèrent foit Lien; lU en n'_n-
't , i\- ils devi rci.t en l'uit a dix j-.utr'; pref-
!cs V':-)i;c1k'S bicuc:. Je
qtie le
• : f;
' ^ ,ai f iiid d'une el'pècc de rourl'e de chair qui a
fiiur: d'un cône cieux , tioiijué & lenvtifë.
lan-l le ver veut , il feimc cette bourie qui fiit
deriièie une cfLcte de couronr.e.
" Je dois faire temarquer que lorfque les Mouches
ovipares s'acctrjl-nt avec leur nilile , elles foi;t
pl-jî près d'èt.'e à terin» , que ne le font les Mcnichcs
vivipares dans le temps de k ur accounlemcnt. Alors ,
le ventre des Mouches ovipares elt plein d'crufs ,
dont la plupart ont touie leur grofl'eur ; le ventre
des femcl es papillons eft de mt-me rempli d'œufs
en pareille circonftance. Miis dans le temps que
les Mouhes vivipares s'accouplent , les embrious
ne font encore aucunement fenlibles dans leur corps ,
dn iiioins n'.ii-jc pu découvrir , avec le fecouis d'une
forte loupe , ni aufs , ni vers dans le corps des
femelles de la première efpèce des Monches giifcs ,
lorfque je le leur ai ouvert far-Ie-champ , après les
avoir laili-S accouplées. »3
Il eft tems de terminer un atticle qv.i méri-
toit fans doute tous les développemens que nous
avons cru devoir lui donner. Plus les êtres (ont rap-
prochés de nous , ou expofé; fous nos yeux, tiennent
à nous pat les fenlations qu'ils font.dans le cas de nous
fiire éprouver , plus ils doivent être l'objet de nos
recherclies & de nos connoiiTance^ , & nous ne (ai -
rions tri-p épuifcr notre curiolué (ur eux. T'. Ile
étoit aulll la 'manière de penfer de l'ilhiflie Hifto-
rien des inici^cs , qui devtit nous fournir prcfque
tous les marf-uaux dont nous avons compol'é les
généralités hKloriques des Mouches. Nous ne l'au-
rions pré:umer que nos lefteurs pvàlTent ne pas
nous approuver de l'avoir fait fi (ou vent parler lui-
mênie , de n'avoit été que fon lîdelle copille. Ils
ne peuvent que nous en favoir bon gré , & penfeï
i
MOU
com'Tiî non'' , c]'j'iI fcrc/n trop t^irkile (îc
Voir ce qu'il a vu , de m'cuï cl;'c!ire ce i
dôcrit , & î'oi^ kuit le -ce de croire <]u't!
p us tien à vcir pi à décrire fin- le fu;
a fcs obfei varions. Cependant , quel nouveau champ
plus vaCte er.core & plus fécond peut-être , un noj-
TCiu Ro«u.r.iir pourioit trouver a défticher fui les
lu-il
! n-y
fourni
M O tJ
«i'7
M-i;cliï5 m'-mes '. PuifTc le fouhalt que l'on fait ,
exciter le zôle & les cffortî d'un Naturaiiîle qui le
i'er.tira le mînie & le courage de marcher fur ks
traces de C:>a inoàce , & de pourfuivre la tâtht
qu'il a fi fupsiicuveiîient remplie lui-même !
( B. E. M A N U E L, )
Fin du Tome VU,
QL453 04 V.7 Ent.
Olivier, Guillaume Antoine
Insectes