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Full text of "Insectes"

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ENCYCLOPÉDIE 

MÉTHODIQUE. 


HISTOIRE  NATURELLE. 

I  P^  S  E  C  ï  E  s. 

Par     M.      OLIVIER, 

Docîeur  en  Médecine ,  de  l'Académie  des  Sciences  y  Belles  -  Lettres 
êC  Arts  de  Marfeille ,  Correfpondant  de  la  Société  d'Agri- 
culture de  Paris, 

TOME     SEPTIÈME. 


A    PARIS, 

Chez  P  AN  CKO  uc  KEj  Imprimeur -Libraire  ,  hôtel  de  Thou  ,  rue  des 
Poitevins, 


M.     D  G  G.     X  G  I  I. 


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H  A  N 


H  A  N 


H. 


H-ANNETON,  Melolos'tha.  Genre  diufeaes 
de  la  première  Seâion  de  l'Ordre  des  Cpléoptères. 

Les  Hannetons  ent  deux  antennes  courtes,  l'en 
malle  compofce  de  trois  ou  de  fept  feuillets  ;  la 
bouche  niiuiic  d'une  lèvre  fupérieure  &  de  mandi- 
bules 5  deux  ailes  cachées  fous  des  étuis  durs, 
coriaces  ,  &  cinq  articles  aux  tarfes, 

Linné  avait  placé  les  Hanuetons  parmi  les  Sca- 
rabés,  fans  doute  à  caufe  de  quelque  rcdemblancequi 
fe  trouve  entre  la  forme  du  corps  de  ces  infedes. 
MM.  Geoffroy,  De  Gecr  ,  Schxfter,  &:  prcfque 
tous  les  entomologilksont  fuivi  l'exemple  de  Linné  ; 
mais  M.  Fabricius  les  a  féparés  des  Scarabcs  ,  &  en 
a  établi  un  genre  auquel  il  a  alllgnc  les  caradlères 
qui  lui   font  propres» 

Le  mot  Melolontka  ,  employé  par  M.  Fabri- 
cius ,  avoir  é,ré  donné  à  ces  infeâes  par  les  anciens. 
Les  Grecs  ncynmoient  Melamke,  Meloldntke,Melon- 
tha  ,  Melolonthu  ,  des  infedes  qui  vivoient  fur  les 
arbres  ,  &  qui  fe    nourrilToient  de  leurs  feuilles. 

On  diftingue  facilement  les  Hannetons  des  Sca- 
rabés  de  la  première  divilion  ,  &  des  Bouliers  , 
parla  préfence  de  la  lèvre  fupérieure;  on  les  dif- 
tingue  de  ceux  de  la  féconde,  par  les  mkhoircs 
dentées  &  par  la  forme  des  antennules.  Les  man- 
dibules dures  &  cornées  empêchent  de  confondre 
les  Kanncrons  avec  les  C.toines. 

L;s  antennes  des  Hannetons  font  compofées  de 
dix  articles  ,  dont  le  premier  efl:  gros  &  alfcz  long  ; 
le  fécond  cil  plus  petit  ,  &  prèfque  conique  ;  le 
troifièine  eft  un  peu  plus  alongé  ;  les  autres  font 
un  peu  comprimés  par  les  bouts  ;  les  trois,  quatre, 
&  quelquefois  les  fept  derniers  font  enmaife,  ovale, 
alongce  ,  feuilletée,    fouvent  longue  &  arquée. 

La  bouche  eft  compolée  d'une  lèvie  fupérieure  , 
de  deux  msiidilniles ,  de  deux  mâchoires  ,  d'une 
lèvre  intéiieure&  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  placée  immédiatement  au- 
deifous  de  la  par:ie  antérieure  du  chapen:n  ,  eft 
large  ,  très-courte  ,  allez  épailTc  ,  plus  ou  moins 
échancrée  &  ci!i:e. 

Les  mandibules  cachées  en  partie  par  la  lèvre 
fupérieure  ,  font  courtes  ,  cpàiiîès  ,  très-dures , 
comprimées  &  qui:!(]Ucfois  dentées  à  leur  cxtré- 
Biité  ,  larges  a  Jtur  bafc  interne  ,  &  munies  de 
lignes  tiaufverCales  ,  tranchâmes. 

Mifi,  Nai.  aa  Injtctes,  Jom.  hî. 


Les  mâchoi.c;  placées  entre  les  mandibules  S;  la  lè- 
vre inférieure,  font  cornées  ,  dures  ,  un  peuarquées , 
&  terminées  par  trois  ou  pluficurs  dents  aiguës ,  tiè»- 
dutes.  Toute  la  partie  externe  cil  ordmaireinen: 
couverte  de  poils. 

La  lèvre  iiférieure  eft  cornet  ,  alTez  dure,  de  la 
largeur  de  la  lèvre  fupérieure  ,  prefque  échaiicrée  , 
&    couverte  de    quelques  poils. 

Les  antennules  (ont  au  nombre  de  quatre.  Les  anté- 
rieures font  tilitotmes  ,  un  peu  plus  longues  que  les 
pollérieures,  &  compofées  de  quatre  articles,  dont  le 
premier  efl  petit ,  &  prefque  globuleux  ;  le  fécond 
eit  plus  alongé,  &  d'une  figure  prefque  conique; 
le  troifième  ell  un  peu  plus  court  que  le  fécond  ; 
le  dernier  a  une  figure  ovale  très-alongée  :  elles 
font  inférées  à  la  partie  extérieure  des  mâchoires. 
Les  antennules^poflcri.'ures  font  filiformes  ,  un  peu 
plus  courtes  que  les  antérieures  ,  &  comporécs  de 
trois  articles,  dont  le  premier  eft  le  plus  court,  & 
les  deux  autres  ,  beaucoup  plus  alongés,  font  à-peu- 
près  d'égale  longueur  entr'eux  :  elles  font  inférées  à 
la  partie  latérale  de  la  lèvre  inférieure. 

Le  chaperon  efl  arrondi  ou  échancré  ,  plus  ou 
moins  rebordé  ,  &  queîquefoi<;  très -avancé.  Les 
yeux  font  arrondis  ,   un  peu  faillans. 

Le  corcclct  e(l  un  peu  convexe,  &  très-peu 
rebordé.  L'ccul'on  elf  ordinairement  en  cœur,  plus 
ou  moins  arrondi  poftérieurement.  Les  élytres  font, 
dans  prefque  toutes  les  efpèces,  un  peu  plus  courtes 
que  l'abdomen  :  elles  ont  un  trcs-légcr  rebord  de 
chaque  côté  ,  &  elles  recouvrent  deu.x  ailes  re- 
pliées, membraneufes. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne.  Les  cullîes 
font  (impies;  les  jambes  antérieures  ont  deux  ou 
trois  dents  latérales  ,  moins  fortes  que  celles  des 
Scarabés  ;  les  autres  font  fouvent  armées  de  quel- 
ques petites  épines.  Les  tarfes  font  compofés  de 
cinq  articles  ,  dont  les  quatre  premie.s  font  prefque 
égaux  entr'eux  ,  &  teiminés  par  de  petites  épines 
droites  ;  le  dernier  aniclc  eft  alongé  ,  un  peu  renflé 
à  fon  extrémité  ,  &i  terminé  par  deux  onglets  ar- 
qués ,   allez  forts,  aigus,   &  fouvent  réunis. 

Quelques  Hannetons  font  très-velus,    d'autres  le 
font  bv-aucoup  moins  ,    d'autres  enfin  fcnt  entière- 
ment liiîes  ;    quelques-uns  ont  le   ccrps   recouvert 
de  petites  écailles  imbriquées ,  a-peu  près  femblables 
A 


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à  celles  qui  recouvrent  les  ailes  des  Papillons.  Ces 
écailles  font  divcrfemcnt  colorées  ;  elles  font  quel- 
Ciiiefois  d'une  couleur  mtcallicjuc  ,  tiès-brillanîG  . 
comme  on  le  voit  dans  le  Hanneton  é.-ailleux,  le 
Haimcton  pulvérulent ,  &c. 

De  tons  les  infcdcs  mal-faifans  ,  il  en  eft  bien 
peu  qui  le  foient  autant  que  les  Hannetons.  Depuis 
l^ir  naiiTance  iufqu  à  leur  mort  ces  infedes  fe  nour- 
rirent de  fubftar.cLS  vcgéralcs ,  &  leur- font  un  tort 
conlidérable.  D-ns  lét'at  des  larves  ,  ils  rongent 
pendant  deux,  trois  ou  quatre  années  confécucives 
les  racines  tendres  des  plantes  annuelles  ,  celles 
des  plantes  vivaces,  celles  des  aibnlleaux  ,  &  même 
celles  des  arbres  les  plus  durs.  En  Europe  ,  &  dans 
tous  les  climats  froids  Se  tempérés  ,  ces  larves 
ceiïent  Ifcuis  dégâts  pendant  l'hiver,  s'enfoncent 
plus  protbndément  dans  la  terre  ,  fe  forment  une 
loge  ,  dans  laquel  e  elles  patient  l'hiver  fans  prendre  ; 
de°nourriture  ,  &  dans  une  forte  d'engourdillcment. 
Devenus  infetftcs  parfaits  ,  les  H.rnnetons  aban- 
donnent la  terre  ,  &  ne  fe  noutnilent  plus  de  ra- 
cines ,  mais  ils  attaquent  alors  les  feuilles  des  ar- 
bres &  des  plant<s,  il  y  a  des  années  ou  les  efpèees 
qui  fe  trouvent  aux  environs  de  Paris  font  fi  multi- 
pliées ,  qu'elles  dépoud'ent  dans  peu  de  temps 
prefque  tous  les  arbres  d'un  champ  ,  d'une  foret. 
Les  Hannetons  vulgaires  rongent  indiftindement 
toutes  les  racines  dans  leur  premier  état  ;  ils  atta- 
quent .'k  détruifent  les  feuilles  de  prefque  tous  les 
arbres  dans  leur  état  de  perfeaion.  Une  efpèce 
commune  dans  les  déparremens  méridionaux  de  la 
France  ,  ronoe  les  bourgeons  &  les  feuilles  cendres 
des  Pm?.  le  Hanneton  de  la  'Vigne  ,  ainli  nommé 
parce  qu  1  d-pouille  la  Vigne  de  les  feuilles,  atta- 
que aulTi  le  .Saule,  le  Peuplier,  &  la  plupart  des 
arbres  frmtiers.  Ce  genre  eft  très-nombreux  en 
ef"èces  :  la  plupart  des  efpèees  font  très-multipliécs , 
ac'toutes  font  plus  ou  moins  nuifibles. 

Pour  connnître  l'iiiftoirc  des  Hannetons  en  gé- 
néral ,  il  fuffira  de  connoure  ceJle  du  Ha.uieton 
vul'-'aire  ,  plus  commun  ,  plus  nuiiible  ,  î>c  qm  a 
été '"plus  obfetvé  que  les  autres. 

Les  Hannetons  palTent  la  plus  grande  partie  de 
la  journée  immobiles  &  engourdis  ,  attachés  aux 
branches  &  aux  feuilles  des  arbres.  Ils  prennent 
rarement  leur  elTor  quand  le  temps  eft  chaud  Si  kc  ; 
niais  après  le  coucher  du  folcil ,  prcllés  par  le  befuin 
de  fe  nourrir  ,  &  fur-tout  de  s'accoupkr  ,  ils  volent 
en  bourdonnant  d'un  arbre  à  1  autre;  &  les  mâles 
pourfuivent  les  femelles  ,  qui  fe  prêtent  bientôt  à 
leurs  defirs.  Le  vol  de  ces  infcdcs  eH  lourd,  pe- 
lant ,  inconlîdérc  ;  ils  heurtent  tous  les  objets  qu'ils 
rencontrent.  On  les  voit  fouvcnt  s'abattre  du  coup, 
6.:  fe  relever  avec  alfe*  de  vîtelfe  pour  reprendre 
leur  vol  ,  à  moins  que  le  choc  n'ait  été  trop  rude  , 
pu  qu'ils  fe  trouvent  tenvctlés  fur  le  dos. 

La  durée  de  la  vie  des  Hannetons  eft  très-courte 


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dans  leur  dernier  état.  Chaque  individu  vit  à  peine 
une  femaine ,  &  l'efpèce  ne  fe  montre  guères  que 
durant  un  mois.  Peu  de  temps  après  leur  fortie  de 
terre  les  Hannetons  s'accouplent  :  l'accouplement 
dure  environ  vingt  quatre  heures.  Pendant  ce  t.'mps 
le  mâle  .  un  peu  plus  petit  que  la  femelle  ,  cftp.açe 
fur  le  dos  de  celle-ci  ,  &  la  tient  en.bralfée  jufqu'à 
ce  qu'afFoibli  ,  &  prefque  épuifé  ,  il  fe  renverle  fut 
le  dos  ,  &  fe  laille  traîner  pendant  quel  jue  temps 
encore  par  la  femelle.  L'accouplement  fini  ,  le  maie 
ne  reprend  point  fa  première  vigueur  ;  il  lefte  lan- 
gui (Tant ,  ne  prend  plus  de  nouititure,  &:  périt 
bientôt  après.  La  femelle  furvi: ,  ii  fait  fa  ponte. 

Dès  que  les  femelles  font  fécondées,  elles  creufen: 
en  terre,  à  l'aide  de  leurs  pattes  de  devant,  ar- 
mées de  dents  fort'.s  ,  un  peu  crochues  ,  un  trou 
d'un  demi-pied  de  profondeur,  dans  lequel  elles 
dépofent  leurs  œufs  les  uns  à  côté  des  autres.  Leur 
ponte  finie  ,  elles  quittent  le  trou  ,  abandonnent  les 
œufs  ,  Si  reviennent  fur  les  arbres.  Elle-,  furvivent 
peu  de  temps  à  cette  opération  ;  elles  ne  prennent 
prefque  point  d'aliment  ,  &C  elles  périlTent  après, 
avoir  langui  un  ou  deux  jours. 

Les  larves  qui  nailTent  de  ces  ccufs  font  molles, 
alongées  ,  d'un  blanc  sale  ,  un  peu  jaunâtre.  Elles 
ont  l'ix  pattes  courtes  ,  écaillcufes  ,  une  tête  grolTe 
Si  écaiileufc  ,  deux  antennes  composées  de  cinq 
pièces,  &  neuf  ftigmates  de  chaque  côté.  Elles 
n'ont  point  encore  des  yeux  ;  du  moins  ceux  qu'elles 
auront  un  jour  f6nt-ils  cachés  fous  les  enveloppes 
dont  la  larve  doit  fe  débarralfer  peu-à-peu.  Leur 
corps  eft  compofé  de  treize  anneaux  allez  apparens. 
Ces  larves,  connues  dans  toute  la  France  fous  le 
nom  de  Fers  blancs  ,  vivent  trois  ou  quatre  années 
dans  leur  premier  état  ,  fe  changent  enfuite  en 
nymphe  ,  &  paroilTent  au  commencement  de  U 
troilème'  ou  quatrième  année  fous  la  fotme  de 
Hanneton. 

Ces  larves  s'attachent  aux  racines  des  plantes  a: 
des  a'bres  &  en  font  leur  unique  nourriture.  Elles 
ne  mangent  que  pendant  la  belle  faifon.  En  automne 
elles  senfoncent  irés-profondément  dans  >a  terre,, 
&  elles  paiknt  l'hiveî-  engsurdies  ,  fans  prendre 
aucune  efpèce  de  nourriture  ,  fans  faire  le  moindre 
ir.ouvement.  Elles  fortent  de  leur  retraite  ,  &  elles 
remontent  à  un  demi-pied  de  profondeur  aux  ap- 
proches  de  la  bel!e  faifon  ,  pour  fe  nourrir  de  nou- 
veau de  racines  de  végétaux.  Elles  muent  ou  chan- 
crent  de  peau  une  fois  ^chaque  année  ,  an  commen- 
cement du  printemps  ;  eniïn  lorfoue  ces  larves  ont 
pris  tout  leur  accoiliemcnt  à  la  hn  de  1  été  de  la 
Iroifième  année  ,  elles  cellent  de  manger  Elles  s  en- 
foncent à  la  profondeur  d'un  pied  &  demi  ,  ou  de 
deux  pîeds  ;  elle-,  fe  conftruifent  une  loge  tres-miie , 
très-lilie  en-dedans,  la  tapilVent  de  leurs  excremcns 
&  de  quelques  fils  de  foie  ,  fe  raccourcillent  ,  te 
aonfleat ,    quittent  leur  peau  ,  Sc  fc  changent  eu 


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une  nymplie  ,  à  travers  la  peau  Je  laquelle  on  dif- 
tiiiguc  biv-n  toutes  les  panies  de  l'iiil'ccle  parfait  ; 
les  antennes  ,  les  pattes  ,  les  jilcs_,  1  a'odomcn  , 
toutes  les  parties  en  un  mot  fe  dcilincnt  trè-.  bien 
fous  l'enveloppe  générale  qui  les  recouvre.  Dcs  le 
mois  de  février,  le' Har.iKton  décliirc  cette  enveloppa, 
perce  la  co?,ue  ,  &  en  fort  ibus  la  dernière  forme. 
Mais  l'infeÛe  elt  alois  j.iunaae  &  affcz  mol  ;  il 
rerte  encore  quelque  temps  fous  terre  ,  &  s'y  dé- 
livre de  fun  humidité  luperlîue.  Il  s'approche  peu 
à-peu  de  la  furface  de  la  terre,  d'où  il  ne  fort  tout- 
à-fait  que  quand  il  y  elt  invité  par  l'influence  dune 
douce  chaleur.  Le  contait  de  l'air  achève  de  le  for- 
tifier ,  &:  donne  à  fa  robe  la  couleur  qu'elle  doit 
confcrver. 

Les  dég,rts  que  caufent  les  larves  des  Hannerons , 
ont  engagé  plulieurs  pcrfonnes  a  chercher  les  moyens 
de  les  détruire.  Cet  objet  feroit  en  effet  bien 
digne  de  l'attention  d'un  citoyen  éclairé  ;  &  celui 
qui  réudiroit  à  d  Jtruire  à  peu  de  frais  ,  ou  du 
moins  à  diminuer  cet  infecle  nuiiible ,  rcndroit  un 
très-grand  fervice  aux  cultivateurs.  On  a  propolé 
de  répandre  de  la  (uie  autour  des  pieds  des  jeunes 
arbres  ,  &  dy  remuer  fouvent  la  terre;  de  jeter 
dans  un  champ  de  la  tourb;  ,  de  la  houille,  des 
cendres  de  touibe  ,  de  la  chaux  même,  pour  éloi- 
gner ou  faire  périr  les  Vers  blancs.  D'après  les  ex- 
périences que  divers  cultivateurs  on:  faites  en  petit  , 
il  paroît  que  ces  maières  éloignent  en  effet  les  larves 
des  Hannetons  ,  lorfqu'on  mêle  en  une  grande 
quantité  ces  matières  avec  la  terre  d'un  pot  ou  d'une 
caille  ;  mais  ces  expériences  ne  réullitfcnt  pas  auili 
bien  dans  un  champ  ,  parce  que  la  tourbe  eu  (es 
cendres  n'y  font  raifes  ni  en  allez  grande  quantité, 
ni  allez  profondément.  Le  temps  le  plus  propre  pour 
répandre  ces  matières  &  les  mêler  avec  la  terre  , 
feroit  fans  doute  le  printemps ,  au  moirent  oti  les 
larves  quittent  leur  retraite  ,  &  remontent  pour  le 
nourrir  de  racines.  Lorfqu'on  veut  délivrer  les  arbres 
qui  en  font  attaqués,  on  fouille  pendant  la  belle 
faifon  autour  du  pied  de  l'arbre  ;  les  larves  font 
alors  peu  enfoncées  en  terre  ,  &  l'on  en  trouve  fou- 
vent  un  ttès-grand  nombre  autour  des  racines  d'un 
feul  arbre.  On  a  encore  propofé  ,  pour  conferver 
des  plantes  précieules  ,  de  livrer  à  la  voracité  de 
CCS  larves,  des  mets  plus  délicats  pour  elles,  &  de 
nulle  valeur  pour  les  cultivateurs  ;  tels  que  le  Frai- 
fi€r  ,  la  Laitue  ,  &  toutes  les  plantes  chicoracées. 
Les  larves  ne  touchent  point  aux  plantes  chéries  ,  & 
fe  contentent  de  manger  celles  qu'on  leur  aban- 
donne. D'autres  ont  confeillé  d'enfumer  les  arbres 
fur  lefquels  fe  trouvent  les  Hannetons,  afin  de  les 
faire  pciir.  Mais  tous  ces  moyens  font  ou  inutiles , 


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ou  infaftfâns  ;  le  meilleur  fans  doute  fcioit,  comme 
le  dit  M.  1  abbéRozier  i  l'arîide  Hanneh^n  de  fou 
Cours  d'Agr/ciiliurc'  ,  do  faue  p!i:;i.-urs  années  de 
fuite  une  challe  général.:  a  ces  infedes,  &.  de  1j5 
détruire  fous  leur  dcrnieic  firme  :  on  pourroit  em- 
ployer a  cet  eflet  des  f:nimc5  S:  des  enfans.  Ce  nioyetl 
fe  rappor.e  a  celui  qui  avoit  ct-J  propofé  ,  ;^:  quic-^n- 
i:lloit  a  faire  donner  au  printemps  un  la!)0i;r  profond 
à  la  terre  ,  &  à  faire  fuivre  la  charrue  p  r  des  cn- 
fans  ,  pour  ramalkr  dans  des  paniers  les  larves  que 
le  loc  découvre.  On  p;.-ot  encore  en  abandonner  le 
foin  aux  oifeaux  de  bailc-cour;  ti  Is  que  les  Coq'î- 
d'Inde  ,  les  Poules,  &c.  ;  aux  oileaux  nodurnef^ 
tels  que  les  dulérentes  efpcces  de  Hiboux  ,  de 
Chauve  Souris  ,  le  Crapaud  volant,  Cupnmulgus 
cu.iopi.us.  Lcsi  Rats  ,  lu  Belette  ,  le  Blaireau  ,  les. 
Cochons  ,  les  Sangliers  ,  en  font  aulîi  périt  un  irès- 
graftd  nombre. 

On  croit  communément  que  les  gelées  &  les, 
pluies  froides  du  printemps  font  périr  les  Hannetons 
avant  qu'ils  foicnt  fords  de  terie  ;  or.  crair  aullî  , 
fuivant  les  obfervations  de  Roefcl  ,  que  l'on  peut 
prédire,  d'aptes  le  nombre  des  Hannetons  qu  i!  y  a^ 
dans  une  année,  leur  difette  ou  leur  abondance 
pour  la  quatrième  année  qui  fuivra  celle  où  l'on  fait 
la  prédiéfion  ;  ma  s  l'obkrvation  dément  ces  allér- 
tions  ,  plus  fondées  fur  le  laifonncmeiit  que  fur 
l'expérience.  Il  arrive  (ouvent ,  d'une  paît,  qu'après 
un  hiver  rigoureux  ,  £:  un  printemps  froid  &  hu- 
mide ,  les  Hannetons  fe  montrent  en  abondance 
au  mois  de  mai,  &  qu'ils  font  quelquefois  moins 
nombreux  après  un  hiver  doux  &  un  printemps, 
chaud  Se  fec.  D'une  autre  part,  fi  leur  nombre  pour 
la  quatrième  ann-=e  étoit  déterminé  par  celui  de 
l'année  où  on  les  obferve  ,  on  pourroit  ,  en  les 
luivant  pendant  quatre  ans,  déterminer  leur  nombre 
à  jamais  ;  ce  qui  e!l  entièrement  contraire  à  l'ob- 
fetvation.  Il  arrive  fouvent  que  ces  inleétes  font 
très-communs  pendant  plufieurs  années  de  Uiite,  & 
qu'ils  le  font  beaucoup  moins  pendant  plufieurs 
autres ,  fans  qu  il  y  au  pour  cela  aucun  ordre 
conrtant.  Une  ponte  très-abondante  peut  être  fuivi* 
de  peu  de  Hannetons,  la  quatrième  année,  fi  les  caufes 
propres  au  développcmeni  Se  à  l'accroilTemcnt  des 
larves  fe  trouvent  défavorables.  Une  ponte  moins 
abondante  peut  être  fuivie  d'une  <]uantité  confidé- 
rable  de  Hannetons,  la  quatrième  année,  \\  ces  caufes 
lont  au  contraire  très-favorables  ,  fi  les  œufs  éclo- 
fent  bien  ,  fi  les  larves  ne  pétillent  pas.  Chaque. 
Hanneton  femelle  pondant  près  d'une  centaine 
d'ceufs ,  on  fent  qu'un  moindre  nombre  de  ces  in- 
fedcs  peut  néanmoias  laiifer  une  poftéri-.é  nom- 
bre ufe. 


A  % 


Suite  dtl'lntroduSllan  à  rUiJloire  NatureUe  des  î/ifecîes. 


HANNETON. 

MELOLONTHA.     F  a  b. 

SCARABAEUS.      Lin.      G  e  o  t  f. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Antennfs   coiirreç  ,  compofées  de  dix  articles:  les  trois,  quatre  ou   fept  derniers 

en  malfe  alongce  ,    feuilletée. 

Lèvre  fupérieure  cornée. 

Mandibules   &  m.îchoires  cornées  ,  dentées. 

Quatre    antennules   inégales,  filiformes. 

Cinq  articles  aux  tarfes. 

ESPECES. 

i.Hannetcsn  Foulon. 

5.  Hanneton  crénelé. 

D\in   brun   tejlacé  ,   uchè     de    blanc  ; 

Brun  ;  chaperon    échancré'^  bords   laté- 

écujjon avec  deux  taches  blanches  ■  rn.ijfe 

raux  du  corcelet  crénelés. 

des  antennes  grande,  hepiaphylle. 

6.  Hanneton  femi  ftiié.                       | 

2.  Hanweton  blanchâtre. 

Obfcur  ,  d'un  duvet  cendré;  élytres  ra- 

Bl  nchâtre,  fans  taches  ;  chaperon  échan- 

bûieufes  ,  Jlriées  vers  lajuture. 

cré;  antennes  heptaphylles. 

7.  Hanneton  vulgaire. 

j.  Hanneton  d'Anketer. 

Noirâtre  ;   élytres  &  pattes    teftacées  ; 

Glabre,  tejlacé  ;  abdomen  glauque. 

abdomen    avec   des    taches    triangulaires , 

blanches,  de  chaque  côté. 

4.  Hanneton  de  Commerfon. 

8.  Hanneton  cotonneux. 

Corps  brun  ,  couvert  de  petites  écailles. 

cendrées  e^.-dejfus  ,  blanchâtres  en-dejfous- 

Vun  fauve  châtain  ;  chaperon  rebordé j 

chaperon  relevé ,  prefque  cchancré. 

deffous  du  corps  très  velu. 

Suit!    de  VltnrocluSlbn  à  VHiJîffire  Naturelle  des  Infères. 


H  A  N  N  E  T 

5j.  Hannhton  cccideiual. 

Tcflacé  ;  cotccht  pioefccm;  clytrcs 
avec  trois  raies  blanches. 

10.  Hanneton  candide. 

D'un  blanc  fdle;ckdpcion  arrondi,  un 
peu   tibordé. 

1 1.  Hanneton  Alopex. 

Koux ,  très  Velu;  élytrcs  brunes ,  glabres-, 
chaperon   echanc  e.  . 

li.  Hanneton  roUlinal. 

Tejlacé ;  crcetct  &  écujfon  velus-,  ély- 
tres  avec  trots  lignes  lonouudinaUs  élevées. 

13.  Hanneton  enival. 

Pâle  \  corcelet  avec  une  raie  &  deux 
points  obfcurs  ;  élytres  tejiacées ,  avec  la 
future  obfcure. 

14.  Hanneton  du  Pin. 

Oifcur;  antennes  ,  bord  du  corcelet  , 
'ly  très  &  patte  t  ^  teftaces  ,  obfcurs-  ély- 
tres avec   qttatie  lignes  élevées. 

15.  Hanneton  villageois. 

Velu,  noirâtre-  élytres  tejiacées  ,  obf 
cuns  à  lajuture. 

16.  Hannhton  noirâtre. 

Oblong,  noir,  corcelet  pubefcer.t;  ély- 
trcs glabits.  prelque  (inées. 

17.  Hanneton  oblong. 

Oblong  ,  noinife  ,  glabre  en- de  fus; 
élytres  p'efp.ie  ftriécs. 


ON.    (Infectes.) 

iS.  Hanneton  cquinoxial. 

Marrti_n,  corcelet  roi'Jjâtre  ^  velu. 

I5.  Hannhton  conni. 

D'un  roux  brun-,  corcc'ct   i-nfonc-^,   ar 
me  d'une  corne  antérieure ,  recourbe.-. 


20.  Hanneton  glauque. 


D'un  vert  cuivreux,  en  clefo:'.-,-.^  corLCÛ-, 
d  un  vert  doré  ;  c'y  très  d  un  vc'c  glaucjue. 

ii.HANNLToN   laint-ax. 

^  Vert ,  co:onr:e-itx  cn-defous  ^  tête  &  cor 
celet  dores;  ey  très  jaunes. 

21.  Hanneton  poniflaé. 

D'un  vert  bronzé  cn.defoj.s  ,  te/lacé  en- 
de  fus;     élytres  avec  fx  points  noiréifes. 

13.  Hanneton  cilié. 

léte  &  coxelet  noirs  ;  él,ires  cFun  bru- 
marron  ;  antennes  heptauhylles. 

24.  Hanneton  Ijngicorne. 

^  ^'oir  ;   glal^re  en-d.:fus  ;  élytres  ferr.i- 
gineufes  ;  majfe  des  antennes  alongée. 

25.  Hanneton  jaunâtre. 

D'un  jaune  tefacé,  glabre  ;  corcelet  & 
élytres   lifes. 

16.  Hanneton  v.'aiaiît. 

Tejlacé  ;    tête  ,   jambes  pof.éiieures  & 
tarfes  ,  noirs, 

27.  Hanneton  alorigr.  • 

J^îà-içyé ,  glabre  ,  d'un  brun  tz'^la.é ;  cha- 
peron  arrondi;  corcelet  &  élyties  ùjjes. 


Suite  de  Vintroduclion  à  l'Hljîoïrc  Naturelle  des  Infectes. 


H  A  N  N  E  T  O  N.  (  lafcaes.  ) 


28.  Hanneton  châtain. 

D'un   brun  marron  très  -  luifunt  ;  ély- 
trcs  IlU'es  ,  ylus  claires. 

29.  Hanneton  fervide. 

D'un  brun  mirron  ;  ihc  obfcure  ;  cha- 
peron echancré. 

50.  Hanneton  rebordé. 

Tejlacé ,  prefque  brun;  chaperon  arron- 
di ,   relevé. 

51.  Hanneton  liémorrhoïJal. 

Corcelet   bronzé,  bordé  de  fauve  •,  ély- 
ires  nnirâires  ,  avec  les   bords  &  l'extré- 

micé  fauves. 

32.  Hanneton  bronzé. 

Glabre  i  bronzé  ,  avec  les  côtés  de  Vab- 
domen  blancs  y  élytres  pointues. 

j  5.  Hanneton  plébéyen. 

Noir ,  glabre  ;  corcelet  j  élytres  &  cuiffes 


37' 


Hanneton  luride. 


54.  Hanneton  pâle. 

Glabre  ,  tefiacé ,  pâle 
brunes, 

j  < .  Hanneton  dorfal. 


&fu. 


Corcelet  noir,    bordé  de  pâle  ■    élytres 
grifes ,  pointillées  de  noir. 

38.  Hanneton  trifte. 

Corce'et  velu  ^  obfcur  ;  élytres,  lijfes  , 
tejlacées  j  écujjon  blanchâtre. 

59.  Hanneton  quadripoïKlué. 

Tejlacé j  pâle;  corcelet  avec  deux  taches 
&  deux  points  obfcurs. 

40.  Hanneton  ruficolle. 

Liffe  ,  pointillé  ,  ferrugineux  j  élytres 
tejlacées. 

41.  Hanneton  rufiique. 

D'un  brun  noirâtre  ;  élytres  &•  cuijfes 
brunes  ;  chaperon  arrondi. 

42.  Hanneton  de  l'Arroche. 

Velu  3  tejlacé  pâle  j  future  &  extré- 
mité des  élytres  ,  noires  \  chaperon  arrondi , 
rebordé. 

45.  Hanneton  onde. 

D'un  brun  fauve  ;  élytres  avec  quelques 
taches  ondées  _,  noires. 


Glabre ,   tejlacé  ;   tête  j  dos  du  corcelet 
&  des  élytres  noirs. 


35.  Hann 


eton  untcoior. 


icolc 


D'un  jaune  tejlacé  ;  chaperon  arrondi, 
rebordé  ;  élytres  prefque  Jlriées. 


44- 


Hanni 


cipède 


picip 


Noirâtre;  bord  du  corcelet  fauve;  ély- 
tres jaunâtres,  avec  deux  bandes  ondées  , 
noires. 

45.  Hanneton  marqué. 

Glabre,  tejlacé  pâle  ;  corcelet  avec  deux 
lignes, e  ly  très  avec  ou  deux  trois  point  s, nars. 


Suite  de  Tlniioduclion  à  l'Hifloire  Naturelle  des  Infectes. 


Hx\NN  ETON.    (rn!e<ftes.) 


41Î.  Hanneton  immaculé. 

Tejîacé ,  fans  taches  \   tète  ohfcure  poj- 
céiieuremeru, 

47    Hanneton  verr. 

Glabre^  luïfant)  vert  en-dc(ftis ^  vert 
{  djré  £'!  de  fous, 

48.  TIanneton  de  Lee. 

D'un  vrt   bleuâ  re  doré  ;    corce'cc  avec 
des  tdcliLi  ,  e'yires  ai'ec  des  raies  ,  dorées. 

49.  Hanneton  bicolor. 

Fert  bronzé  endefjus ,  tcflacécn  defous  ; 
jambes  &  tarfes  cuivreux. 

50.  Hanneton  futural. 

D'un   verc  pâle  en-deffus  ;  e'iy très  avec 

la  future  d  un  jaune  dore. 

5i.HAKNtT0N  doiueux. 

Noirâtre  en  dejfus  ,  d'un  brun  noir  en- 
deffous  ;  élytres  pointillées  y  avec  desflries 
par  paires  ,  peu  marquées, 

^z.  Hanneton  anguleux. 

Ferc  bronzé  j  clytres  cuivreufes  ,  poin- 
tillées  \  corceiei  prefcpue  anguleux. 

y 3.  Hanneton  hinicolle. 

Felu  ,  noir  •  élytres  pointillées  j  glaires ^ 
fauves. 

54.  Hanneton  bimaculé. 

Oblong,  glabre,  tejlacé;  corcelet  avec 
deux  taches  jaunes  ;  abdomen  jaune. 


5  5.  Hanweton  d'Or  y. 

Brun  ,  rayé  de  jaune  ;  corcelet  &  élytra 
jaunâtres  ,    r.iy'ds  de  noir. 

50.  H.-.nneton  de  h  Vione. 

Ferr  en- def 'us  ,  cuivreux    en  -  de  (fous  ; 
bords  latéraux  du  corcelet ,  jaunes, 

57.  Hanneton  de  Fiifch. 


L'un  vert  bri 


tête  &  corcelet  cui 


vreux;  élytres  tejïacées. 

58.  Hanneton  fcmoral. 

Noir ,  a  ntennes&cuifes  roi/gedtres  ;  élu 
très  afec  tr  ois  lignes  longitudinales  élevées. 

59.  Hanneton  bleuâcre. 

D'un  bleu  noirâtre  ;  chaperon  arrondi  ; 
élytres  prefquejlriées. 

60.  Hanneton  foyeiiv. 

rert  foyeux  en  ■  dejfus  ,  cuivreux  en 
dejfous  ;  élytres  avec  quatre  lignes  longi 
tudinales   élevées. 

6\.  Hanneton  tête-bleue. 

Noir;   têie  &   corcelet   b/eux  ;   élytres 


tefl. 


61.  Hanneton  biponclué. 

Noir  ;  tête  &  corcelet  cuivreux  ;  ab- 
domen avec  deux  taches  blanches ,  à  l'ex- 
trémité. 

63.  Hanneton  maure. 

D'un  vert  bleuâtre  en  -  de  (fus  ;  tête  avec 
un  petit  mberculi  avancé;  abdomen  teflacé. 


Suite   de  l'introducllon  à  PHiJîûlre  Naturelle  des  InfeSles. 


HANNETON.     (Infedes.) 


64.  Hanneton  glacial. 

Jllongé  y  brun ,  bronrj  ;  antennes  & 
petites  brunes, 

6^.  Hanneton  teftacé. 

Oblong,  tefiacé-^  tête  obfcure  ;  élytres 
Jlnées. 

;?(?.  Hanneton  ftrié. 

D'un  vert  cuivreux  \  élytres  Jlriées  , 
avec  la  future   &  quatre   lignes    rouges  , 

cuivri  u^  es. 

6y.  Hanneton  globaleux. 

Noir ,  finement  pointillé;  chaperon  ar- 
rondi ;  lite  avec  une  ligne  tranfverfalc  , 
élevée. 


(58.  Hanneton  ranqiie. 

Bron~e  ,  pointillé  i    chaperon    arrondi,     corcclet  ,  abdomen  &  pattes ,  tejlacés 


7  3 .  Hanneton  brun. 

D'un  brun  tejlacé;  élytres ftrièes\corce- 
let  avec  un  point  enjoncé ,  de  chaque  côté. 

74.  HANNtTON  ferrugineux. 

Ferrugineux;    corcelct  &  élytres  poin- 
tillés ;   chaperon  arrondi,  un  peu  relevé. 

75.  Hanneton  pubefcenr- 

Ferruginaux  ,   entièrement     puhefcent  ; 
chaperon  arrondi; 

76.  Hanneton  erranr. 

Obfcur  ;  corcelet  noir  ,    avec  les  bords 
tejlaces  ;   élytres  tejîacèes  ,  fifiées, 

77.  Hanneton  innube. 
Glabre  ,   noirâtre  \  bords  extérieurs  du 


rebordé. 

69. Hanneton  tête- rouge. 

Glabre  ,  pale  ;   tête  rougeâtre  ,  brune  à 
la  baje. 

70.  Hanneton  tête-noire. 

Gl.ibre  ,   d'un  rouge  brun  j  têie   noire  ; 
élytres  pâles. 

71.  Hanneton  obfcur. 

Brun,  fans    taches;    corps    couvert  de 
poils  courts  ,  cendres. 

71.  HaNSETon  roux. 

Roux;  élytres  tefiacées  ;  chaperon  avec 
cinq  pe.ites  dentelures. 


78.  Hanneton  nitidule. 

Bronzé  ,  luifant  ;    chaperon    arrondi  ; 
élytres  brunes  ^Jlriées, 


10' 


Hanneton  enHammé. 


Tête  &  corcelet  cuivreux  ;  élytres  légè- 
rement firiées  ,  d'un  rouge  brun  ,  dorées, 

So.  Hanneton  marron. 

Glaire  ,  convexe  ^  d'un  brun  ferrugineux; 
élytres   légèrement  Jîriees. 

8  I .  Hanneton  élégant. 

Vert  doré  endejfus;  corcekt  avec  une 
ligne  longitudinale  ,  d'un  rouge  brun  ;  fu 
turc  des  clytrci  d'un  rouge  brun. 


Suite  de  Vlntroducllon  à  rUiJîoire  Ndiurdk  des  Infecîcs. 


H  AN  N  E  T  O  N.   (Infedes.) 


82,    Hanneton  agréable.  |  fauves  ,  avec    la  fucure  noire  ;    abdomen 

\  avec  des  poils  blancs  ,   en  faifccaux -^cha-     i 
Cuivreux,   doré,   brillant    en  dejfus  ■       ^,..^„ -./ — j: 
corcelet  avec  uns  ligne  longitudi:i.ile  ,   d'un 


peron  reboidi. 

91.  Hanneton  ruiicole. 

Noir,  puhe fient  •  élytres  Jlrlécs  ,  tefta- 
cécs,  bordées  d".   noir. 

95.  Hanneton  humera!. 

Noir  ,  pub  ficent  ;   élycres  ftrié:s  ,  avec 
une  tache  telïacce  ,   à  la  ba'.e  latérale. 


94, 


Hanneton  Zèbre. 


rouge  doré. 

83.  Hanneton  aulique. 

D'un  brun  cuiv  r^ux  brillant  ;  chaperon 
échancré. 

84.  Hanneton  brillanr. 

Très-noir  ;  élytres  avec  une  raie  longi- 
tudinale ,  courte,  dorée. 

8  5.  Hanneton  à  ligne  rouge. 

D'un    vert    bronze ,   noirâtre  •   élytres 
av  ec  deux  raies  rouges, 

S^.  Hanneton  bolfu. 

O  vale  très-  convexe  ,   d'un  brun  ferrugi- 
neux foyeux  \  élytres  lijfes. 

87.  Hanneton  verficolor. 

D'un  noir    bronzé  ;   élytres   couvertes 
d'un  duvet  court  ,Jerré  j  foyeux. 

88.  Hanneton  changeant. 

Noir,  couvert  £un  duvet  luifantj  c  endré. 

89. Hanneton  variable. 

Ovale,  noir  y  foyeux;  élytrss  fîriées  ; 
antennes  &  pattes  brunes. 

90.  Hanneton  abdominal. 
Tête  &  cor  cela  bleux ,   velus;    élytres  .  ^"^  l'abdomen  ;  couvertes  d  un  duvet  fauve., 

tejlacées;  abdomen  blanc,  velu,  \       95.  Hanneton  velu. 

91.  Hanneton  floricole. 
Glabre,   d'un    noir    bleuâtre  ;    ély 


Velu  ,  d'qn  vertluifant;  élytres  teflacées,  | 
avec  um  ligne  longitudinale  ,  au  milieu  ,  1 
£'  la  future  ,  vertes. 

95.  Hanneton  rayé. 

Bleu  ,  velu  ;  élytres  d'un  brun  tejlacé  j 
avec  les  bords  &  trois  Lgnes  longitudinales , 
blanches. 

ç)6.  Hanneton  Renard. 

Doré  y  couvert  de  poils  fauves  j  abdo- 
men ferrugineux. 

97.  Hanneton  Bombyîe. 

Aoir  ,  couvert  de  poils  cendrés  ;  élytres 
telacées  ,  avec  trois  lignes  pojlérieuris 
blanches. 

98.  Hanneton  bombyliforme. 

Oh  long  y  velu  J  noir-^  élytres  plus  courtes 


I 

Nûinitre ,  velu  ;  tête  Sr  corcelet  verts; 
1res     élytres  d'un  brun  châtain. 


Hi/îoireNiicurelle,  InfeUes.  Tome  FU. 


Sitic.  rfi;  .ï.itioditcÏLon  à  tUiJîoïre  Njtunlle  des  Infecles. 


HANNETON.    ( In fedes.) 


loo.  Hanneton  chevelu. 

Trh  vduj  noir,  couverc  tn-dejjus,  d'une 
poujfière  verte ,  brillance. 

loi.  Hanneton  anStique. 

Ohlong  ,  velu  ,  noir  \  élytres  cendrées; 
anus  ferrugineux. 

I02.  Hanneton  cendré. 

Noir,  couvert  d'un  duvet  cendré;  cha- 
Deron  avancé  j  écluncré  à  l'extrémité. 

105.  Hanneton  Ours. 

Noir  ,  très  -  relu  \  chaperon  avancé  , 
échancré i  paues  antérieures  brunes. 

104.  Hanneton  Lynx. 

Très-velu  i  noir;  bord  des  élytres  d'un 
vert  doré. 

105".  Hanneton  à  trompe. 

Noir ,  velu  ;  élytres  tejîacées  ,  bordées 
de  noir  ;  chaperon  très  avancé. 

106.  Hanneton  bordé. 

Noir,  cotés  du  corcekt  rougâtres;  ély- 
tres fauves  ,  avec  une  cache  &  les  bords 
noirs. 

107.  Hanneton  praticole. 

Corcelet  &  dejfous  du  corps  mélangés  de 
jaunâtre&de  noirâtre  i  élytres  tejîacées. 

108.  Hanneton  agricole. 

Noir  ;  tête  &  corcelet  d'un  noir  bronzé  i 
élytrestejlacies ,  avec  le  bord  &  une  bande 
courte ,  noirs. 


10^.  Hanneton  horticole. 

D'un  noir  bronzé  ;  tête  &  corcelet  ver- 
dâcres  ;  élytres  tejîacées,  fans  taches. 

1 10.  Hanneton  fruticole. 

Noir  ;  tête  &  corcelet  d'un  noir  bleuâtre  ; 
élytres  tejîacées ,  avec  une  tache  quarrée  , 
noire, 

111.  Hanneton  arvicole. 

Noir  ;  chaperon  avancé,  recourbé;  ély- 
tres prefquejlriées. 

III.  Hanneton  royal. 

Jaune  en-deffuSj  argenté' brillai] t  en- 
dejfous  ;  tête  noire  ,  chagrinée. 

II  j.  Hanneton  farineux. 

Jaune  verdatre  ,  non-luifant  en-deffus  , 
vert  argenté  brillant  en-dejjous. 

1 14,.  Hanneton  écailleux. 

Violet  brillant  en-dejfus,  argenté  bril- 
lant en  dejfous. 

1 1 5.  Hanneton  argenté. 

No':râtre;  élytres  noirâtres  ou  brunes; 
dejjous  du  corps  couvert  d'une  poujfière  ar^ 
gentée. 

X  i6.  Hanneton  rupiçole. 

Verdâtre  en-dejfus,  d'un  gris  argenté 
en  -  dejfous  ;  tête  noire. 

117.  Hanneton  douze  taches. 

D'un  vert  jaunâtre  en  -  deffus  i  corcelet 
avec  quatre  ,  élytres  avec  iou^e  points 
bruns. 


Suite  de  rintroduBion  à  CHiflolre   Naturelle  des  InfeBcs. 


HANNETON,    (infedes.) 


1 18.  Hanneton  fybérique. 

Aie/ange  de  verdâtre  &  de  brun  endejjus  , 
d'un  vert  argenté  en- dcjfous, 

1 19.  Hanneton  poudreux. 

Couvert  dune  poujjiire  verte,  argentée  ; 
pattes  tejlacées;  chaperon  prefijue  échancré. 

120.  Hanneton  floral. 

Noïr\  corps  écal/leux;  chaperon  arron- 
di, rehordé. 


il.  Hanneton 


alpin. 


Tête  &corcelet  d'un  vert  broniéj  antennes 
&  abdomen  rouffàtres. 

122.  Hanneton  marginé. 

Noir  ;  élytres  brunes ,  bordées  de  noir  ; 
jambes  épineufes. 

1 13.  Hanneton  fubépineiix. 

D'un  jaune  cendré;  pattes  roujfùires  ; 
corcekt  prefqui  épiaeux. 

114.  Hanneton  atomifère. 

Noirâtre  en- dejfus,  couvert  d'une  pouf- 
Jlère  blanche  ;  abdomen  blanc  ,  avec  une 
rangée  de  points  noirs ,  de  chaque  côté. 

iiy.  Hanneton  tibia). 

Noir  ;  élytres  d'un  brun  tejlacé;  abdo- 
men blanc  ;  jambes  pojlérieures  renflées. 

1 16.  Hanneton  craflîpède. 

Noir,  avec  de  petites  taches  blanches  ; 
abdomen  blanc  ^  pattes pojierieures  longues 
&  renflées. 


1 27.  Hanneton  fpinipède. 

Très-noir  j  peu  luifant  ;  pattes  pojlé- 
rieures longues ,  avec  une  épine  à  la  bafc 
des  ctiijfes. 

liS.  Hanneton  podagre. 

Noir;  chaperon  tridenté ;  cuiffei  ùr jam- 
bes pojïérieures ,  épineufes, 

iicf.  Hanneton  dentipède. 

Noir;  élytres  d'un  brun  tejlacé  ;  chape- 
ron dentelé  ;  cuijjes  &  jambes  pojlérieures 
épineufes. 

1 50.  Hanneton  enflé, 

■  D'un  gris  tejlacé  ;  pattes  ferruoineiifes  ■ 
cuijfes pojlérieures  j  renflées ,  fans  épines. 

I  ;  I .  Hanneton  goutteux. 

Noir;  chjperon  tridenté;  élytres  courtes  j 
tejlacées  ;  pattes  pojlérieures  renflées  ,  pref 
que  épineufes. 

131.  Hanneton  raccourci. 

Noir,  un  peu  veluj  élytres  courtes,  tefla- 


133.  Hanneton  longipède. 

Noir  ;  élytrês  Sr  pattes  teflacées  ;   ab- 
domen tronqué,  roujfatre. 

1 34.  Hanneton  capicolle. 

Noir  ,  légèrement  velu  ;  écujfon  &  cotés 
de  l'abdomen  ,    d'un  roux  cendré. 

13  5.  Hanneton  monticolle. 

Glabre  ^  ttflacé  j   the  noire  j   chaperon 
rebordé. 


12 


H  A  N 


I.  Hanneton  Foulon. 
Melolontha  Fullo. 

Meloi'ontha  teflacea  alho-maculata  ,  fcutello  ma- 
cula duplici  albd  ,  antennis  hcptapkyUis.  Fab.  Syfl. 
ent.  pag.  ;  1 .  71°,  i . — Spcc.  inf.  t.  i .  p3g.  5  5 .  n".  i . 
—Mant.  inf.  lom.  i.  ^ug.  19.  n° .  i. 

Mdolonthj.  Fidlo.  Ent,  ou  hift.  nat.  des  irf. 
Hanneton.  PI.  ^^.fig.  ï8.  a.i.c. 

Scarbiîus  Fullo  fcutellatus  muticus  ,  antennis 
kepcaphyilis  ,  corpore  r.igro  pilis  aihis  ,  fcuttllo 
macula  duplici  alba.  Lin.  Syfl.  nat.  p,  j  J3.  n'.  J7. 
—Faun,  fuec.  n",  549. 

Scarabius  antennarum  lame 'lis  rr.aximis  .,  cor- 
pore  nigro  ,  fqiiamis  albis  ,  varie  macuiato.  GeOFF. 
Inf.  tom.  I.  p.  6ç).  n".  1. 

Le  Foulon.  Geoff.  Ibid. 

Scarabîus  fcuullatus  nlger  feu  rufus  ,  maculis 
fparjts  albidis  fquamofis  ,  antennis  heptuphyllis. 
DiG.  Mém,  corn.    4.   p.    i-j-L.  n^..  icj. 

ScarabiUs  Fullo  Pli/iii.  Rai.  Ir.f  p.  95. 

Scarabaus  albo  maculatus  Julii.  Frisch.  Inf. 
t,    ix.yag.    II.  tab.   i.fig.l. 

ScarabîUs  piclus.  caracî.  Ord.  nat.  Curies. 
Dec.  z.Ann.  6.  obf.  139. 

Fullo.  MoUfFFT.  Thcjt.  inf.  pag.  ûo.  f§.u't. 

Petiv. Ga^op/i.  tab.  i^Z.fig.  I. 

Fullo.  Joti^r,  InJ.  pag,  jo.  tab,  14. 

TlOES.  Inf.  tom.  4.  tab.  30. 

Daubent.  Pi.  enlum.  tab.  i6.fig  média. 

ScHAEFF.  Icon.  inf.  tab.  ^y  fig.  2. 

SvLZ.Hifl.inf  I.  r. 

HOEFN.  i  ;/.  2.  tab.  7. 

Voit.  Colcopt.  tab.  6.fig.  48.  49. 

Melolontha  Fullo.  Herbst.  Coleopt.  tab.  ii. 
f.g.   ..  X. 

Melolontha  Fullo.  Pet  AON.  Inf.  Calab.  pag.  5. 
n^.  M.  tab.  i.fig.  1. 

Scarabîus  Fullo.  ScOP.  Ent.  carn.  r.°.    12. 

Scarabaus  Fullo.  SchRaNK.  Enum.  inf.  auft. 
n".  9. 

Scarah&us  Fullo.  FouRc.  Ent, par, pars  i.  p.s. 
n°.  2. 

S'^arabtius  Fullo.  ViLt.  Entom.  tom.  1.  pag.  2J. 
n*.  40. 

Il  cft  plus  grand  que  le  Hanneton  vulgaire.  Les 
antennes  du  mâle  font  tciminccs  par  une  malle  très- 


H  A  N 

longue  ,  arquée  ,  compofcc  de  fept  feuillets  :  ccll-t 
de  [.X  femelle  cft  pctuc  &  ovale.  Le  cliapcion  cit 
piefque  rciiancrc  ^  Hc  un  peu  rebordé.  Le  ci:rps  cft 
fauve  ou  brun.  La  tête  eft  couverte  de  pentes 
«ailles  blanclies.  Le  corcelct  a  tr^is  lignes  longi- 
tudinales ,  bldiirlic^.  L'écuHon  cft  en  cœur  ,  "ôc 
marqué  de  deux  t.i^hcs  blan-hes  ,  ovales.  Les  élytres 
font  plus  ou  moin<;  parfemées  de  p.'incs  &  de  taches 
blanches ,  irrégulicres.  Le  delfous  du  corcelet  &  la 
poitrine  font  couverts  de  poils  longs ,  fins  ,  d'un 
gris  fauvf.  L'abdomen  cft  cendré.  Les  pattes  font 
de  la  couleur  du  corps. 

Il  fe  trouve  dans  les  dunes  d-:  H'  I  ande  ,  dans  les 
dcparte.mcus  méridionaux  de  la  France  ,  en  Italie, 
fur  la  côte  de  Barbarie. 

1.  Hakneton  blanchâtre. 

Melqlonth.4  alba. 

Melolontha  corpore  albo  immaculalo  ,  clypeo 
emargmato  ^  aiuear.is  heptapkyl.is.  Eut,  ou  kijl. 
nat,  de  inf  Hanneton.  PI,  8  '.fig.  91. 

Scarabéiiis  hololeucus  pkytophagus  ,  cylindricus  , 
ctn'-innis  heptaphyll'S  ,  rotus  firinofo-alhus  imma- 
culatus,  PaLL.  inj:  Sibir.  p.  19.  tab'.  B.fig.  A.  il. 

Scrrabdus  albus,  l'Ait-  l^tr.  tom.  i.  app.p.  il. 
n",  41. 

l'A^.olontha  hololeucus.  Herbst.  Coleopt, 
tab.zlfig.^,. 

Il  relTemble  beaucoup  ,  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur ,  au  H;iniKton  Foulon.  Tout  le  corps  eft  cou- 
vert de  poils  courts  ,  prcfque  écailleux  ,  blanch.îtres. 
Les  antennes  ont  leur  mafle  longue  ,  arquée  ,  com- 
poféc  de  fept  feuillets.  Le  chaperon  eft  un  peu 
échancré  &  reborde.  Le  corcelct  a  une  petite  tache 
obfcure,  peu  marquée  ,  de  chaque  côté.  L'écuffon  eft 
triangulaire,  en  cœur.  Les  élytres  font  lilTes,  fansftries 
&  fans  élévations.  Le  delîous  du  corcelet  &  la  poi- 
trine font  velus.  Les  jambes  ont  des  cils  blanchiwres 
a  leur  partie  interne. 

Il  fe  trouve  dans  la  Sibérie  méridionale. 

5.  Hanneton  d'Ankcter. 

Melolontha  Anketeri. 

Melolontha  glabra  ,  teflacea  ,   abdomine  g'auco. 

Scarabius  teftaceus  phytophagus  cylindraceus , 
totus  teflacea- glaher ,  'eomm'iffura  tkoracis  pallida 
villofa,  abdomine  glauco,  Pall.  Icon.  inf.  Rujf, 
pag.  i^.tab.  B.fig.  XI,  A. 

Melolontha  Anketeri,  Herbst.  Colcopt,  tab.  1». 
fig-  4- 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hanneton  Foulon  ,  mais 
plus  alongé  Se  plus  cylindrique.  Les  antennes  font 


H  A  N 

terniiiu'es  en  mafTc  tryphille.  Le   cliaperon  eft  rc- 


H  A  N 


ï? 


bordé 


pei 


u  ccliancrc-.    Le  corcekt  eft  convexe  , 


pointillé,  avec  une  cicatrice  peu  marquée,  de  cha- 
que côté,  le  bord  antérieur  elt  couvert  de  cils 
fauves.  Les  clytres  font  un  peu  plus  couites  que 
l'abdomen  ,  &  ont  trois  nervures  peu  élevées.  La 
tête  ,  le  corcekt  &  ks  pattes  font  bruns.  Les  élytrcs 
font  d'un  brun  tellacé  puipurin  ,  &  l'abdomen 
e'î  d'un  brun  teitacc  ,  couvert  iun  léger  duvet 
glauque. 

Il  fe  trouve  d.ins  Ii  Sybérie  méridionale  ,  dans 
les  fables  d'.'\nkeicr  j  près  le  mont  Caucafc, 

4.  H,\NNETON  de  Comraerfon, 

Melolontha  Commerfonii. 

Wlelotoncha  bmnnea  ,  fuçra  cinereo  fuhtus  alba 
fquamofd  ,  clypco  reûexo  fubemarginato.  Enc.  ou 
/cijl.  nut.  des  inf.  Hanneton.  FI.  if  fig-  40.  t^-  h. 

Il  etl  de  la  grandeur  du  Hanneton  Foulon.  La  tête 
efl  obscure,  &;  couverte  de  petites  écailles  cendiécs. 
Le  chaperon  z\\  un  peu  relevé  ,  Si  à  peine  échancré. 
Le  ccrcclct  &  les  élytres  font  isruns,  &  couverts  de 
petites  écailles  cendrées.  L'écullon  eft  couvert  de 
petites  écailles  blanchâtres.  Le  dellous  du  corps  &c 
les  pattçs  font  noirâtres  ,  &  couverts  décailles  blan- 
châtres. Les  jambes  antérieures  ont  deux  dents  exté- 
rieurement ,  &  une  épine  intérieurement. 

Du  cabinet  du  roi. 

Cet  infcdlc  a  été  trouvé  à  Madagafcar  par  feu 
M.  C'>nimcrfon  ,  botanifte  ttès-mllruit  ,  dont  la 
Fiance  r-grette  la  perte  ,  &  dont  THerbicr,  un  des 
.plus  confidérables  qu'ait  jamais  fait  un  voyageur  ^  clt 
dépoté  entre  iei,  mains  de  M.  de  Julficu. 

y.  Hanneton  crénelé. 

Melolontha  firrata. 

Mciolonrha  ohfcure  tcftacea  ,  clypeo  emarginato, 
thorai-is  marglne  ftrrato,  FaB.  Spic,  inf,  tom.  1. 
pag.    55.  n".  1. — Mant.  inj.  tom.  \.  p.  19.  n°.  i. 

Melolontha  [errata.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  ?l.  ^.fii.  S- 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hanneton  vul- 
gaire. Tout  le  corps  el\  d'une  coukur  tcfla- 
cée ,  brune  ,  obfcure.  Le  chaperon  eft  un  peu 
relevé  ,  &  échancré.  Le  corcelet  eft  lille  ,  fine- 
ment pomtillé  ,  avec  les  bords  latéraux  crénelés. 
L'écuffon  eft  allez  large  ,  prefque  arrondi  potté- 
rieurement.  Les  clytres  ont  chacune  trois  ou  quatre 
lignes  ékv'ées,  peu  marquées.  Les  jambes  antérieures 
ont  trois  dents  latérales. 

Il  fc  trouve  fur  la  côte  de  Coromandei, 

6.   Hanneton  fémilhiée, 
M^i-Oi-os'THA  fcn^.ijïriaia. 


lâdolonthii  fufcd  cinereo  tomentofd  ,  etytris  fia- 
ir:s  vcifus  jutaram  ftriatis.  Ent.  ou  kijl.  nat.  des 
inJ.   Hanneton,  jP^.  10.  fig,  114. 

Il  eft  plus  grand  que  le  Hanneton  fo'ftitial.  Les 
antennes  font  terminées  par  une  malfc  oblongue  , 
conipofée  de  fept  feuillets,  te  chaperon  ell  arrondi. 
Tout  le  corps  elt  brun  ,  &  légèrement  couvert  d'un 
duvet  cendré.  Les  élytres  font  un  peu  raboteufes 
Se  marquées  de  trois  ftrics  vers  la  future.  La 
poitrine  Ce  l'abdomen  font  couverts  d'un  duvet  gri- 
sâtre j  plus  ferré  que  fur  le  refte  du  corps. 

Il  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  Gevers. 

7,  Hannfton  vulgaire. 
Melozontha  vulgaris. 

Melolontha  ttflacea  ,  tfiorace  viilufo  ,  incifuris 
abdominis  albis.  Fab.  ^yfl-  ent.  pag.  ;i  n" .  1. — 
Spec.  inf.  tom.  I.  pag.  55.  n°.  5.  —  Mant.  inf. 
tom.    1.  pag.    19.  /t".    3. 

Melolontha  vulgaris.  Ent.  ou  hifi.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  FI.  i.fig.  l.  a.  b.  c.  d. — PL  l.  fig.  5.  a. 
h.  c.  d.  var. 

Scarab/tus  \At\0\0nu\3.  fcutcllatus  mutic'us  telia' 
ceus  ,  thorace  villofo  ,  cauda  mflexa  ,  incifuris 
abdomints  albis .  LiN.  Syfl.  nat. pag.  5  54.  n^ .  60.— 
Faun.  fuéc.  n°.    591. 

Sca-abius  teflaceas  ,  thorace  villofo,  abdominiâ 
incfuris  lateralibus  albis  ^  cauda  inf.exa.  Choït, 
Inf  tom.  I.  pag.   70.  n-'.   3. 

Le  Hanneton.  Geoff.  Ibid. 

Scarahuus  fcutellatus  rufo-fufcus ,  thoracevillofo',. 
abdominis  lateralibus  albo-maculatis ,  cauda  acuta 
infexa,  Dec.  Mém.  tom.  4.  pag.  173.  n".  20. 
pi.  10.  fig.  14. 

ScarabéLus  arhoreus  majar  caftaneus.  Petiv. 
Ga^oyk.  pay.  19.  tab.  ^9- fig.  i. 

Scaraltus  arboreus  vulgaris  major.  R  a  j.  Inf. 
pjg.  104.  «".  I. 

Leuwenh.  Arc.  Nat.iéjj.v.  l.  p.  14. fi.g. 1.^4 

MouîFET.  Theat.  inf.  pag.  itfo./!».  i. 

AlPROv.  Inf.  pag.  4^4.  tab.  fupcr.fig,  r. 

JoNSr.  Inf.pag.  70.  tab.  14.  Scar.  arboreus. 

Merîan.  Inf.  Europ.  i .  pag.  i,  fig.  4. 

Scarabstus  maximus  rufus  ,  urkopygio  deorshm 
indexa.  List.  Inf.  Angl.  p.  579.  n" .   i. 

RoES^L.  Inftom.i.Scarab.terr.cl.if.i.  tab,  i. 
fig.  omnes. 

Scarabius  Melolontha.  Scop.  Ent.  C2rn.  n'\  l   J 

PODA.  Muf.  Gr^c.  pag.  i^. 


•14.  K  A  N 

Se  jraèius  Me!o!ont/ta.  Se  H  R  A  tiK.  Enurr,  inf. 
auft  Ri.   n. 

Melolontha  vulgaris.  Laichart.  7n/.  \.p.  54. 
n^,  i. 

ScHAEFï.  Icon.inf.'tal.çix.fif;.  l.  1. —  Tub.  101. 
JÎJ.  3.  4.— £/tm.  inj:  tab.  S.fig.  3. 

VOET.  Colcopt.  rab.  6,fg.  45.  46. 

Melolontha  vulgaris.  HiRBST.  Coleopt.  tab.  il. 
fig.  6.7.  6'ijii.  23. /g.  1. 

Melolontha  vulgaris.  Pi  tagN.//;/.  CaLb.pag.  4. 

ScaraUi^s  Melolontha.  louRC  Ent.par.  I  p.  J. 
n".  3. 

ViLLERS.  Entom.  tom.  1.  pjg.  iS.  n°.  45. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  Foulon.  Les 
antennes  Ibnc  teliacées  ;  la  malle  qui  les  termine  cfl 
aiongtc  ,  arquée  ,  lieptaphylle.  Le  chaperon  efl  ar- 
rondi ,  prefque  écliancré  ,  un  peu  rebordû.  La  tête  & 
îe  corcelct  font  noirâtres  ,  pubefccns  ou  velus.  L'é- 
«ulTon  eil  noir.îrre,  &  en  ctrur.  Les  élytres  font 
teftacées  ,  &  couvertes  de  petites  fcailles  giifes  : 
elles  ont  chacune  quatre  lignes  longitudinales  ,  éle- 
vées. Le  delTous  du  corcelet  Si  la  poitrine  font  cou- 
•verts  de  poils  fins  ,  aiïez  longs  ,  cendrés.  L'abdomen 
e'.t  noirâtre  ,  avec  une  tache  b!anche  ,  triangulaire 
de  chaque  côté  des  anneaux.  Les  pattes  font  teliacées. 
I.anus  ell  tcrujiné  en  pointe  alongée  ,  inclinée. 

On  trouve  une  variété  ,  qui  ne  diffère  que  parce 
c]ue  le  corcelet  eft  tcftacé  &  pubcfcent  ;  cllo  eft  plus 
rare  ,  Se  ne  paroît  point  avec  l'autre.  On  la  trouve 
ordinairement  plus  commune  tous  les  deux  ans  au 
commencement  du  printemps. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  fur  les  arbres. 

8.  Hanneton  cotonneux. 

MnoLonTHA  villofa. 

Melolontha  teflacea  ,  clypeo  marginato  reflexo  , 
co'pore  fubtùs  lanato .  Fab.  Sfec.  inj.  app.  tom.  1. 
pag.  496. — Mant.  inf.  tom.  i.p.  19.  n°.  4. 

Melolontha  villofa.  Herbst.   Coleopt.  tab.  11. 

Scarabiùs  cerealis  fcutellatus  j  inermis ,  fubtus 
hirjutus  ;  abdominis  titere  utioque  alho  maculato. 
ScoP.  F/,  infub.  i.pag.  4,9.  tab.  ^1.  fig.  B.  a. 

VoET.    Coleopt.  tab.  6- fig.  50. 
Melolontha  villofa,   Ent.    ou  h'ft.   nat.    des   inf. 
Hanneton.  PI.  ï.  fig.  a,,  a.  h.  c, 

11  rcffemble  beaucoup  au  Hanneton  vulgaire.  Les 
antennis  font  d'un  fauve  tran  ,  &  la  nulle  qui  les 
lerminc  eft  oblon_^u:  ,  ia  lonpofée  de  f.-pt  feuillets. 
Le  tielli.s  du  cor^is  eft  d'un  fauve  chxtaiji  ,  &  quel- 


H  A  N 

quefois  noirâtre  ,  légèrement  couvert  de  poils  courts  , 
cendrés.  Le  chaperon  eft  quarré  ,  &  rcbordé.  Le 
corcelet  eft  fouvent  marqué  au  milieu  d'une  ligne 
longitudinale  Se  d'un  point  de  chaque  côté,  gri- 
sâtres. L'ccullon  eft  en  cœur,  alTcz  large  à  fa  bafe. 
Les  élytres  font  lill'cs.  Le  delfous  du  corps  eft  enriè- 
rement  couvert  de  poils  très-fins  ,  très-ferrés,  atlez 
longs  &  grisâtres.  Les  pattes  font  de  la  couleur  du 
corps,  &  les  cuiflcs  font  velues. 

Il  fe  trouve  fréquemment  en  Italie  ,  dans  lesp ro- 
vinccs  méridionales  de  la  France  ,  fur  les  aibres  &; 
les  fleurs  j  il  eft  quelquefois  commun  aux  environs 
de  Paris. 

9.  Hanneton  occidental. 

Melolontha  occidentalis, 

Melolontha  teflacea  ,  tkorace  pubefcente  ,  elytris 
lineis  quatuor  niveis.ÏAB.Syft.  ent.  p.  51. /i-^.  ;. — 
Spec.inf  tom.  l.p.  56."^.  4.—  Mant.  inf.  tjm.  i. 
pag.  19.  n°.  <;. 

Melolontha  occidentalis.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des 
inf.  Hanneton.  PI.  \.fig.j.  a.  b. 

Scarab&us  occidentalis  fcutellatus  muticits  tefla- 
ceus  ,  thorace  pubefcente  ,  elytris  lineis  »  quatuor 
niveis  parallellis.   Lin.  Syfl.  nat,  pag.  555. 

Scarabéius  occidentalis.  Drury.  IUujI.  of  inf. 
toTt,  1.  tab.  51.  pg.  l. 

Melolonthaoccïdentalis.  HERBST.Co/t-o/f,  tab.z^, 
fig.Z. 

Il  rcflemble  un  peu  ,  pour  la  fonne  &  la  gran»^ 
deur  ,  au  Hanneton  vulgaire.  Les  antennes  font  d'un 
fauve  brun  ;  la  malle  qui  les  termine  eft  oblongue , 
&:  compofée  de  fept  feuillets.  Le  chaperon  eft  quat- 
re ,  6c.  rebordé.  Tout  le  corps  eft  d'un  fauve  châtain. 
La  tète  &  le  corcelet  font  couverts  de  poils  courts  , 
cendrés  :  on  voit  quelquefois  une  ligne  longitudi- 
nale ,  blanche  ,  au  milieu  du  corcelet.  L'écullbn  eft 
en  coeur  ,  &  marqué  de  deux  taches  blanchâtres.  Les 
élytres  ont  chacune  deux  ou  trois  raies  longitudi- 
nales ,  formées  par  des^oils  courrs  ,  bl.incliâtres.  Le 
delTons  du  corcelet  &  la  poitrine  font  couverts  de 
poils  d'un  roux  cendré.  L'abdomen  eft  cendré  ,  & 
chaque  anneau  eft  marqué  de  chaque  côté  d'une 
tache  triangulaire,  blanche.  Les  pattes  font  de  la 
couleur  du  corps  ,  &  elles  ont  quelques  poils  d'un 
roux  cendré. 

Il  fe  trouve  à  la  Caroline  ,  à  la  Jamaïque  ,  en 
Efpagne  :  il  eft  allez  commun  en  Provence  ,  fur  les 
fleurs ,  &  fur  difFérens  arbres ,  dans  les  mois  de  mai 

&  de  juin. 

10.  Hanneton  candide. 
Melolontha  candida. 

Milolontha  Squamofa  alhida  iffuraci-lut  r ,  clyfto 


H  A  N 

ratuKCuv     lelexo.     En:,    ou    hijl,    nut,    da    ir.j. 
Han^jeton.  PL  S.fig.  9». 

II  cft  un  peu  plus  pe:i:  que  le  Hanneton  vulgaire. 
Les  antennes  font  d'une  couleur  ferrugineule-brune. 
Le  chaperon  eft  arri  nJi  ,  un  peu  rctjotdé.  La  tète 
&  le  corceiet  font  lillcs.  Lécullon  eft  tr!anç;ulaire. 
Les  éiytics  ont  chacune  trois  lignes  longitudinales, 
peu  élevées.  Tout  le  corps  elï  couvert  de  petites 
écailles  imbriquées  ,  ferrées  ,  d'un  blanc  fale.  Les 
pattes  font  brunes ,  &  l-gèrement  couvertes  de  pe- 
tites écailles  blanchâtres. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

Du  cabinet  de  M.  Lee. 

II.  Hanneton  Alopex, 

Melolonthj  Alopex. 

Meloloniha  fulvo  hlna  clypto  refLcxo emarglnato , 
e'.ytris  glabris  aigris,  f  ab.  M.ant.  inf.  com.  I.  ;;.  ij. 

Melolontka  Alopex.  Ent.  ou  kifi.  nat.  des  inf 
Hanneton.  PI.  4  fig.  5  j.  a.  b. 

Scarabius  Vertumnus.  l'Ait.  Itin,  tom.  i.p.  10 
«?.  iS.  ? 

Il  elt  de  la  grandeur  du  Hanneton  fervide.  Les 
antennes-  font  roufsâtres.  Le  chaperon  eft  un  peu 
relevé,  échancté  ,  prcfque  fendu  au  milieu.  La  tête 
tft  couverte  de  poils  toux.  Le  corceiet  cil  entière- 
ment couvert  de  poils  roux  ,  longs,  ferrés.  Lîs  élytrcs 
font  lifl'eSj  glabres  &  brunes,  te  delTous  du  corps 
eft  couvert  de  poils  roux  ,  plus  longs ,  &  plus  ferrés 
fur  la  poitrine  que  fur  labdomcn  Les  cuilfes  font 
velues ,  &  les  jambes  &  les  tarfes  font  prcfque 
glabres. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Ffpérance. 

II.  Hanneton  folfticial. 

MlLOLOSTHA  fulfiitidUs. 

Melolontha  tejiacea  ,  tkorace  villofo  ,  tlytris  lu- 
teo  paliidis  lineis  irihus  palfidioribui.  f  ab.  S\fl. 
ent. p.  ^5.  n^.-i.—Spec.inf  tom.  i.  pag.  57./!^.  7. 
— Mant.  inf.  tom,  i.  p.  ic;.  n".  9.     . 

Melolontha  folditialis.  Ent.  ou  kifl,  nat.  des  inf. 
Hanneton.  Pi.  i.fig.  g.  a.b.&fig.  1  i.a. 

Scarabius  [oW\n!i\'\%  fcutcllatus  muticus  teftaceus, 
tko-ace  ■villofo  ,  elytris  luteo-pallidis  :  lineis  tnbus 
a'.bis  puralUlis.  LlN.  Syfl.  nat.  pag.  jj.^.  n".  61. — 
Faun.fuec.  n° .  595. 

ScarabiUs  teflaceus  ,  thorace  viHofo ,  elvtrls  luteo- 
pallidis  ,  lineis  trisus  eliVuiLS puUidiorious.GiOit . 
Inf  tom.  I.  pag.  74.  n'^.  7. 

Le  petit  Hanneton  d'automne.  Geoff.  Tb. 

Scarabiiii:  fcuielljtus    villofus  gnfq  -  tefijceus  , 


H    A  N 


■»î- 


ca.i  e   rigru  ,  ved  b:is  fulvis  ,   ahdjm'.n's  laterali 
bas  albo  macuiuiis.  Df.g.  Mém.  tom.   j.  part, 
n°.  T.I.  pi.  10.  fig.  I  f. 

ScarabiUs  fecundus  arborcus,  Raj.  Inf.  pag,  Idj 


^^1» 


Scarabsius  peSinatus  miner  villofus.  F  E  t  i  v. 
G.iopk.pag.  56.  tab.  11. fig.  9. 

Scarabius  Junii  feu  folftitialis.  Frisch.  Inf.  9^ 
F'ig.  ^o.tab.  ij.fig.  3. 

Scarabius  aller  ex  fiavo  cinereus,  L  i  3  T.  Lo^. 
pag,  580.  n'.i. — Id.  mut.  li.  fig.  17. 

MouFFET.  Tkeat,  inf. pag.  160. fig.  5. 

Scarabius  folftitialis,  Scor.  Ent.  carn.  n".  ;. 

POD a.  Muf.  gnc.  pag.  1 1 . 

S  c  H  R  A  N  K.   Enum.  inf  auft.  n°.  l  r. 

Laichart.  Culeopt.  I.  pag.  j  j.  n^.  i. 

Scarabius  autumnalis.  FouRC.  Ent.  par.  pars.  i. 
pag.  6.  n°.  7. 

Scarabius  folpiialis.  ViLL.  Ent.  tom.  i.  p.if. 
''"•  44- 

VOET.  Coleopt.  tab.  6,  fig.  fl.  51. 
ScHAEFF.  Icon.inf.tab.y^.fig.  5. 
Melolontha  folftitialis.  HerbSt.  Coleopt.  tab.Xi, 

Il  eft  d'une  couleur  teftacée ,  plus  ou  moins 
obfcure.  La  malle  des  antennes  eft  obloiigue ,  âc 
conipofée  de  trois  feuillets.  Le  chaperon  eft  arrondi  , 
prefquc  échancré  ,  un  peu  rebordé.  Le  corceiet  e(î 
velu  L'c-culfon  eft  velu,  triangulaire  ,  aiïez  large  à 
la  bafe.  Les  élytrcs  font  plus  pales  que  le  corps;  elles 
ont  chacune  trois  lignes  longitudinales  ,  peu  élevées. 
Le  deffous  du  corceiet  &  la  poitrine  font  velus.  Les 
pattes  font  teftacées. 

On  le  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  pendant  une 
grande  partie  de  l'été  ,  fur  différens  arbres  ,  dont  il 
longe  les  feuilles.  On  le  voit  voki  ic  foir  d'un 
arbre  à  l'aune. 

13.  Hanneton  eftival. 
Melolontha  ifiiva. 

Me'olo:'.thj  paltida  ,  thoraceutrinqtte  punClolineA^ 
que  meaia  fufca  ,  elytris  leftaceis  ,  futur.:  fiifca. 
Ent.  ou  hifi.  nat.  des  inf.  Hanneton.  PI.  1, 
fig.  Il-  b. 

Il  rellen.blj  beaucoup  au  Hanneton  folfticial.  Les 
antennes  font  pÉles.  Le  chaperoa  eft  arrondi.  La  tête 
eft  paie,  &  les  yeux  font  noirs.  Le,corcclet  eft  pâle  , 
prefque  glabre  ,  avec  un  point  obtcut  de  chaque 
côté  ,  &.  une  raie  longitudinale  au  milieu  ,  un  peu 
plus  large  poftérieuiemen:.  L'écnifon  eft  velu  ,  trian- 
gulaire. Les  élytres  font  tciLacées ,  avec   uue  fdiii 


1^ 


H  A  N 


obfcure  tout  le  long  de  la  future.  Le  de/Tous  du  corps 
«ft  pâle.  La  poitrine  efl:  velue,  &  l'abdomen  eft 
glabre.  Les  pattes  font  pâles. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  ,  fur  les  ar- 
bres, li  patoît  un  peu  plus  tard  que  le  Hanneton 
Iblflicial. 

14.  Hanneton  du  Pin. 

MsLOLONTHA  Plni. 

Melolontha  fufca  antcnnis  ,  tkoracis  latcibus  , 
elytris  pedïbufque  fufco-njiaceis  ,  elytris  Line'is  eU 
vatis.Ent.ou  Itift,  nat.  des  inf.U.kiinc.ron.Pl,  1. 
fig.  Ç).  a.  b. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hanneton  folfticial.  Les 
antennes  font  teliacées  obfcures  ;  la  mafle  qui  les 
termine  eft  oblonguc  ,  &  compofoe  de  trois  feu  llets. 
La  tête  eft  noirâtre  ,  &  le  chaperon  eft  teftacé , 
ptefque  e'chancré.  Le  corcelet  eft  noirâtre  ,  avec  les 
bords  latéiaux  teftacés,  &  une  ligne  longitudinale  , 
enfoncée,  au  milieu.  L'écurton  eft  noirâtre.  Se  en 
cœur.  Les  élytres  font  tcftacées ,  obfcures ,  avec 
<]uatre  lignes  longitudinales,  élevées,  fur  chaque. 
Le  delîous  du  corps  eft  noirâtre  ;  le  bord  des  an- 
ne.iux  de  l'abdomen  eft  un  peu  blanchâtre.  Les  pattes 
font  teftacées  obfcures. 

J'ai  trouvé  plufieutî  fois  ,  aux  environs  deFréjus  , 
'dans  les  mois  de  mai  &  de  juin  ^  cet'infcdle  très- 
abondant  fur  les  Pins  :  il  en  dévore  entièrement  les 
jeunes  pouffes. 

i|.    Hanneton  villageois, 

.   .Melolontha  pafana. 

Melolontha  villofa  fufca  ,  elytris  teflueisad  fu- 
turamfufiis.  Ent.  ou  kijl.  nat.  'des  inf  Hanneton. 
PI.  10.  fig.  116. 

Il  eft  plus  petit  que  le  Hanneton  eftival.  Les  an- 
tennes font  brunes  ,  avec  la  mafle  oblongue  ,  tri- 
phylle,  fauve.  La  tête  eft  noire  ,  couverte  de  quelques 
poils  cendrés.  Le  chaperon  eft  arrondi ,  reboidé.  Le 
corcciet  eft  noirâtre  ,  couvert  de  poils  cendrés.  Les 
élytres  font  teftacées  ,  avec  un  peu  du  bord  exté- 
rieur ,  &  Ja  future  noirâtres  :  cette  couleur  s'élar"it 
poftérieureinent.  La  poitrine  efl  noirâtre  &  velue, 
i'abdomen  eft  glabre,  d'un  jaune  pâle.  Les  pattes 
font  noires. 

Il  fe  trouve  à  Genève. 

Du  cabinet  de  M.  Jurine. 

16.  Hanneton  noirâtre. 

MsioLOyrBA  fufca, 

Melolontha  oblonga  nigra,  thorace  ptthfccntc , 
tris  glabris  obfo/etè  fi.iatis.  Ent.  ou  hiji.  nat.  des 
■  Hanneton.  FI.  i.  fg.  10. 


H  A  N 

Scarah&us  Mcw  fcutellafus  ,  inermîs ,  h'rfutus ^ 
fufcefccns  ;  fcutello  Un-jla  tfanfv.rfj  dupi  cat  i  .■ 
:ibiis  fojlicis  quadridentaàs.Scop.  FI.  infub.pjrs.  1. 
pag.  î3.  cab.  II. fig.  F. 

Melolontha  atra.  Hetest.  Coleopt.  pag.  84. 
ub.   14.  fi[.     I . 

Il  reiTcmUe  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur,  au 
Hanneton  folfticial.  Tout  le  corps  eft  noir  ,  un  peu 
luifant.  Les  antennes  font  d'un  noir  brun  ;  la  maffe 
qui  les  termine  eft  oblongue  ,  &  compofé.;  de  trois 
R-uiUets.  Le  chaption  eft  arrondi,  prefque  échan- 
cré  ,  un  peu  rebordé.  Le  corcelet  eft  pointillé, 
pubefcenr.  L'éciilfon  eft  pubefcent  ,  en  cœur.  Les 
élytres  font  glabres  ,  avec  de;  ftncs  peu  marquées. 
Le  deflous  du  corcelet  &  la  poitnuc  lont  velus,  & 
les  poils  font  d'un  roux  grisâtre. 

Il  fe  trouve  en  France  ,  en  Italie. 

17.  Hanneton  oblong. 
Melolontha  oblonga. 

Melolontha  oblonga  glabfa  nigra ,  elytris  obfolete 
ftiiatis.  Fab.  Gen.inf.  mant.pitg.  109.  — Spec.  inf, 
t.  l.  p.  37.  «".  9.  —  Mant.  if.f.t.  1.  p.  zo.  n°.  13. 

Melolontha  oblonga.  Ent.  ou  hi(l.  nat,  des  inf. 
Hanneton. P/.  ^.fig.  54. 

Scarabius  oblongus.  ScoP.  Ent.  carn.n°.  19.  ? 

Scarabius  oblongus  muticus  ,  elytro  ftriis  novem 
impunîlutis.  Schrank,  Enum.  inf.   aujî.  n°.   17. 

Il  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  du  Hanneton 
folfticial.  Tout  le  corps  eft  noir  &  luifant.  Les  an- 
tennes iont  brunes.  Le  chaperon  eft  arrondi  ,  un  peu 
rebordé.  Les  yeux  font  bruns.  La  tète  &  le  corcekc 
font  lilfes ,  glabres.  L'écullon  eft  en  cœur.  Les  élytres 
ont  des  ftries  peu  marquées,  dont  quelques-unes 
Jifpofées  par  paires.  Le  dèlTous  du  corps  S:  les  pactes 
(ont  très-  luifans. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  fur  les  arbres  ,' 
&  les  fleurs. 

J'en  ai  vu  une  variété  dans  le  cabinet  de  M.  Bofc  î 
dont  tout  le  corps  eft  teftacé. 

18.  Hanneton  équinoxial. 

Melolontha  &quinociialis . 

Melolontha  cafianea  ,  thorace  rufefcente  villofo, 
Ent.  ou  k:Jl.  tiat.  des  inf.  HauhetO-h.  FL  10.  fig.  i  IJ. 
a.b. 

Melolontha  xquinoélialis  tota  caft.inea  ,  tko-acî 
villofo.  HiREiT.  Coleopt.  pars  ^. pag.  61.  tab.  is., 
fig.  II. 

Voet.  Coleopt.  pars  i.  tab.  6  fi^.  ji. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  folfticial. 

Lts  antennes  font  fauves ,  terminées  en  mafle  tri- 

ph)lia. 


H  A  N 

phylle ,  beaucoup  plus  grandes  dans  le  mâle  que 
flans  la  femelle.  Tout  le  corps  cfc  d'un  marron 
fauve.  Le  chaperon  eft  arrondi  ,  rebord;.  Le  corcc- 
Icc  eft  velu  ,  &  un  peu  plus  fauve  que  le  rcfte  ilu 
corps.  Les  élytres  font  lilles.  La  poitrine  tiï  tiès- 
velue. 

Il  fe  trouve  dans  la  Hongrie. 

19.  Hanneton  cornu. 

MELOLonrii A  comutd, 

Melolontkj  rufo-brunnea  ,  fuhtus  villofj  ,  thorace 
anticeexcaVdto  cornuco  ;  co'iu  bitvi  recurvo.  Ent  ou 
kift.  nat.  dts  inf.  Scarabé,  PI.     y.  f^.   y^.  a.è. 

Scarahîus  Cinà\àx  fçutellatus  lufas  thordce  exca- 
vato  anirosiiin  cornuto  ,  tibiis  ,ntK:s  irident^tis. 
Vt.r.Kati.i>pec,  inf.  Caïub.pjg.  ^.  tah,  i.f.g.  é.a.i. 

Il  eft:  prefque  de  la  grandeur  du  Hanneton  folfti- 
cial.  Les  anceiiiies  lont"^  fauves  ;  le  premier  article  eft 
poilcuï  ,  &  les  Ic^t  derniers  forment  une  iiialfe 
feuilletée.  La  lèvre  TupL-ticure  eft  arrondie  &  ciiice 
anccricuremcnt.  Le  chaperon  eft  arrondi  ,  légère- 
ment rebordc.  Tout  le  corps  eft  d'un  roux  brun  , 
plus  clair  en-dei*ous  qu'en-dellus.  L'excrômué  feule 
des  élytres  eft  noirârre.  [.e  corcelet  elt  enfoncé  an 
térieurement ,  &  armé  d'une  corne  courte  ,  pointue  , 
un  peu  recourbée.  I.'ccullon  eft  arrondi  poUérieure- 
mcnt.  Les  élyties  font  lilîes  ,  fans  élévations  &  fans 
Anes.  Le  dcllous  du  corps  eft  très- velu  ,  &  les  poils 
font  d  un  roux  un  peu  cendre  ;  les  tarfes  font  alfcz 
lon^s  Si  velus. 

Il  fc  trouve  en  Corfe,  dans  la  Calabre. 

io.  Hannet  ON  glauque. 

Melolontha  glauca. 

Melolonthd  fubiks  viridi-cuprea  ,  thorace  aureo , 
elycrii géaucis.E.ic.ouhijl,  nat. dis  inf.  Hanneton. 

Il  relTemble  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur ,  au 
Hanneton  laineux;  mais  il  eft  un  peu  plus  alonr-é. 
Les  antennes  font  d'un  roux  brun.  Le  chaperon  eli 
arrondi.  La  tête  &  le  corcelet  font  d'uu  vert  doré 
brillant,  légèrement  pointillés.  L'écullon  elt  vert, 
&  arrondi  poftérieuremtnt.  Les  élytres  font  d  un 
vert  teftacé  ,  très-légèrement  ftriées.  Le  delfous  du 
corps  &L  les  pattes  font  d  un  vert  un  peu  bronzé  ,  S: 
l'abdomen  elt  d'un  vert  un  peu  cuivreux.  Les  jambes 
antérieures  font  armées  de  trois  dents  Utéialeii. 

Il  fe  trouve  au  Bréfil. 
Du  cabinet  du  roi. 

II.  Hanneton  laineux. 

Hijl.  Nac.  des  Infeaes.  Tom.  VIL 


H  A  N 


17 


Me'olomka  fabius  ianuta,  capite  tiioract'qus  cu- 
reis  ,   elytris  lutcis.  F  A  B.   Syjl.    entom.   pag     ;?. 

n°.   7.  — Spic.  inf.    tom.    I.   pag.    57.    «".   lo. 

Mar.t.  inf  tom.  1.  pag.  iC.  n°.  14. 

Mclo/onthu  Lr.igera.  Eut.  ou  liift.  nui.  des  inf. 
Hanneton.  P/.  ^fg.  yj.  a.b. 

ScarabiuS  hn'i^itui  fcuteL'stus  muricus  fubcùs  la- 
nças ,  cxpiie  thoraccque  auraiis  ,  elytris  luteis. 
Li  N.  iiyj}.  nat.  pag,  J55.  n° .  6-j.—Muf.  Lad. 
Vlrtt.  pa^.  II. 

Si-arabiLS  lanigerus,  Drury.  lllufi.  cf  inf.  t.  i, 
tub    U-fië   *• 

VOET.  CoUopt.  lab.  7.  jig.    j9. 

Meloloniha  lanigera,  FuESL.  CoUopt.  pag.  14* 
n'.e. 

Melolontka  lanigira.  Herbst.  CoUopt.  lab.  16. 
fis-  8- 

Il  refTcmble  au  Hanneton  pondue.  Les  antennes 
font  tcllacées.  Le  chaperon  eft  arrondi.  1  a  tête  a 
une  hgnc  tranfveifalj  ;  elle  elt  d'une  coukur  jaune- 
verte  ,  doré;.  Le  corcelet  Se  l'écullon  font  d'un 
jaune-ver,  doré,  très  -  brillant.  Les  élyties  lonc 
jaunes  &  pointillées.  Le  dclî^us  du  corps  elt  vert 
tiriilanr ,  &  couvert  d'un  duvet  long  ,  ferré  ^  grisâtre. 
Lespaties  font  d'un  jaune-vtrt  brillant. 

Il  fe  trouve  à  l'Amérique  feptentrionale  ,  à  la 
Nouvellc-Yorck  ,  dans  le  Maryland. 

12.  Hanneton  pondue. 

Melolontha  p:^nclata. 

Melolonlka  teflacea ,  elytris  punCiis  tribus  fufcls 
difiant.bus.lA^.  Syft.  ent.  pag.  jj.  n".  8. — Spec. 
inf.  tom.  X.  p.  58.  n?.  il.  —  Mant.  inf,  tom.  l. 
p.  10.  1".  !<;. 

Melo/ontha  punciata.  Ent.  ou  hiJl.  nat.  des  inf. 
Hannejon.  fi,  l.fig.  6.  a.  b. 

Scarabéius  f\in£tîtus  feu  te  Hat  us  muticus  tefljceus  , 
elyiris  yuncia  Iriius  juifujcis  ohfoUtis  diftaniibus. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.  557.  n°.  -j (. .  —  Muf  Lud . 
Vlr.pag.  15. 

Gronov.  Zeopk.pag.  458. 

Scarabius punâdtus,  Drury.  lUuft.  of.  inf.  t.  l. 
tab.i^.fig.  5. 

■VoET.  CoUopt.  tab.  Z.fig.  6j. 

Meiolontha punciata,  HiKESi:.  Coleopt.  tab.it, 

fis-  6- 

Les  antennes  font  teflacées  ,  &  la  maflc  qui  les 
termine  cit  oblongue  &  triphylle.  Le  chaperon  eft 
arrondi.  La  tête  ell  lilie  ,  teltacéc  ,  avec  un  feu  dç 


•i8 


H  A'N 


vc;t  bron-zé  autour  dos  •.•c'uy.  Le  corcelet  cO  lilTc  , 
telbcé  , 'luifant ,  avec  ita  poilk  noii'&trc  (k' ciiaqm; 
côté.  L'ccufTon  çl\  encivur ,  S:  nouâtre.  Les  clytrcs 
font  lifics ,  tcft.tcées  ,  avec  tiois  points  noirâtres  fur 
chaque,  placés  (ut  une  ligne  longitudinale,  vers  le 
bord  exttrlcGr.  Le  ^i^fious  du  corps  &  les  pattes 
lont  d'un  vert  bionzé  ,  hlifant.  Le  i^ernum  ert  un 
peu  avancé.  ■ 

Il  fc  trouve  dans  le  Maryland  ,  la  Nouvelle- 
yôfck'j'la  Virginie,  la  Caroline ^  l'ifle  Antigoa.' 

.    2.5,' HÀNN.ETON  cilié. 

Melolontha  ciliata. 

Mclolomlia  thor'acc  capheque  nlgris  ,  elytris  cjf- 
i^'ieis  ,   anunnis-  heptaphytiis. 

Melolontka  ciliata.  Her^st.  Archiv.  ^.p.  155. 
ifi  19.  tnb.  ^i-fig.  6. 

Melolonthi    cHiata.    HerBst.    CoUopt.  tab:  xi. 

*  Il  efl  m\  peu  plus  grand  que  le  Hanneton  folft:!- 
cial.  Les  aiiteiincs  ibnt "'terminées  par  une  nialîc 
longue  &  heptaphylle.  La  tètè  ,  le  corcelet  Z<.  l'é- 
culfon  font  noirs.  Les  élytres  font  d'un  biun  mar- 
ron. Le  dclloiis  du  corps  cil:  'couvert  de  poils  cen- 
drés. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

14.  HAMNETCW-lon-gicorno. 

M.ELOLONTH A  iongicorrtis. 

Melolontha  fupm  glabra  nij^ra  ,  elytris  fcrrugi- 
neis  ,  anccnnarum  ciava.  'elo'rfgata.  Fab.  Mant. 
ijif,  tom,  l.  p.  10.  n° .  ly.  , 

Il  reffemblc  ;  pom- la  forme  &  la  grandeur,  au 
Hinnetou  laineux.  Le  chaperon  cil  arrondi,  entier, 
glabre,  noir.  La  n^alTe  des  antennes  eft  corripofée  de 
trois  feuillets  alongés  ,.  d'un  hrua  ferrugmeux.  Le 
corcelet  eft  glabre  ,  noir,  fans  taches.  Les  élytres 
fcnt  ghibres  ,  li'Ics ,  d'un  brun  ferrugineux.  Le 
4clious  du  corcelet  &  la  poitrine  foiit  couverts 
<3e_  poils    fïuves.    L'abdomen   cil   glabre. 

Cet  infcûe  eft  fciit-etre  le  même  que  le  pré- 
cédent. 

]I  fc  trouve  au  cap  de  Bonnc-Efpéraucc. 
i.%.  Hanneton  jaun.îtrc. 

MtLOLONTH A   lutca, 

Melolontha  palliée  tcfiacea  glabra  ,  thoXace  ely- 
tr'/que Uvibus.  Énc.  ou  kijl'.  nat.  des  inf.  Hanneton.- 
Pl.l.fig.z. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hanneton  poi^.élué.  Les 
antennes  &  routée  corps  font  d'une  couleur  teftacée 
;aunâtti;.  Le  chaperon  ciï  arrondi,  La  tête  eft  lille , 


H  A  N 

&  les  y-iix  font  roir.îtres.  L-  corcelet  eft  fi:iciîie-t 
poi'.tilié,  &  .l'une  couleur  moins  ja.ni.'^.îv;  que  celle 
des  tlytres,  L'vcuffon  eft  arrondi  pcftérieurenieni:. 
Les  élytres  font  entièrement  lidcs.  L;s  pifc;  lent  de 
la  couieiirdu  corps  ;  les  jambes  antérieures  ont  trois 
dents  latérales,  noirâtres. 

II  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M    Paris. 

x6.  Hanneton  variant. 
M.ELOLONT11  A  variur.s, 

Melolontha  teflacea,  capite  tibiis  poflids  tarlifqut 
nigris.  Eut.  ou  Ivft.  nat.  des  inf  Hanneton.  PL  10. 
fis-  '2-5-  "-b- 

Il  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  du  Hanneton 
ponélué.  Les  antennes  font  d  un  jaune  bran,  avec 
le  premier  article  &  la  iiiailé  jaunâtres.  Le  ch.ipercn 
eft  arrondi.  La  tête  eft  noire.  Le  corcelet,  l'écullon 
&  les  élytres  font  d'un  jaune  tellacé  ,  avec  tous  les 
rebords  noirâtres.  Le  dellous  du  corps  Se  les  pattes 
font  d'un  jaune  teftacé,  avec  les  jambes  pcfténeures 
&:  tous  les  tarfes  noirâtres. 

La  couleur  d'un  jaune  teftacé  de  cet  infecle  ,  efl 
quelquefois  brune. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne- Efpérance. 

Du  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy. 

17.  Hanneton  alongo. 

Melolontha  eior.giita. 

Melolontha  glabra  ,  fufco-teftacea ,  clypeo  rof.in-, 
data,  thorics  elytrifjue  l^vibus.  E'tt.  oahifl.rKfC, 
des  inf.  Hanneton.  PI.  ^.  fig.  5  i. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  &  plus  alongé  que  le 
Hanneton  pâle.  La  mali'e  qui  termine  les  antenne.? 
eft  ovale  &  triphyllc.  Le  chaperon  eft  arrondi ,  peu 
rebordé.  Tout  le  corps  eft  glabre,  &  d'une  couleur 
brune  telîacée  ,  plus  claire  &  plus  luifantc  en  deiïus 
qu'en-dcdous.  L'écuffon  eft  triangulaire.  Le  coicekî 
&  le:  élytres  font  entièrement  hlTes. 

Il  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  Renault, 


28.  Hanneton  châtain. 
Melolontha  caftaiiea, 

Melolontha  corpore  caftaneo  Uvi  nitlàijjlmo  , 
elytris  paltidioribus.  Ent  ou  hift.  nat.  des  inj. 
Hanneton.  PI.  10.  fig-  124. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  vulgaire. 
Tout  le  corps  eft  lilTe  ,  d'un  brun  marron  ,  trus- 
luifant.  Les  élytres  font  un  peu  plus  claire-,  que  le 
icfte  du  corpç.  Le  chaperon  eft  au'ondi.  Les  at^- 


H  A  N 

tcnnulc;  antérieures  font  deux  fois  plus  longues  que 
les  polîc'iicuics. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale,  à  S'i- 
rinam  ,  &  m'a  été  donné  par  M.  Démarre, 

iji.  Hanneton  fervide. 
MELOLoKTHAfervida. 

Mdolontha  glahra.  tefiacea  ,  clypeo  emarglnato. 
I^B.  Syfi.enr.pug.  il.  n'^.^.—Sfi-c.  inf.  corn.  i. 
p"g.  56.  n^.  j.  — Manc.  inf.  tom.  1.  i>ag.  19. 
n".  6. 

Mclolontha  fcrvidn.  Ent,  ou  hift-,  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PL  i.fig.  109. 

Il  reflemble  au  Hanneton  vulgaire  ;  mais  il  efl:  un 
peu  plus  pedt.  Tout  le  corps  eft  d'une  couleur 
tïflacée  ,  plus  ou  moins  biur.e  ,  avec  la  tère  un  peu 
plus  brune  que  le  refle  du  corps.  Tout  le  delTus  du 
corps  &  l'abdomen  font  glabres  ;  la  poitrine  Se  le 
delVous  du  corcclc:  font  couverts  de  poils  roufsâtres. 
Le  chaperon  eft  légèiement  échancré.  Le  corcelet 
efl  très- finement  poinuUt.  L'éculfon  eft  plus  large 
que  long  ;  il  eft  arrondi  poftériturement.  Les  élytres 
font  lifles  ,   ttès-finemcnt  poinullées. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptentriouale. 

30.  Hanneton  vcbordé. 

Melolontha  reflcxa. 

Mtlolornha  gi'jbra  tefiacea  ,  cljpeo  rcf.exo.  Fab. 
Spec.  inf.  tum.  \.  pag.  57.  n^.  6.  —  Mant.  inf. 
tom.  I.  p.  ly.  n'^'.  6. 

Milolontha  refiexa.  Ent.  ou  hifl.  nat,  des  inf 
Hanneton.  P/.  â,.fi^.  31. 

Il  relTemble  ,  pour  la  forme  S:  la  grandeur ,  au 
Hanneton  fcrvidc.  Tout  !e  corps  eft  d'une  couleur 
brune-marron,  lille  &  glabre  cn-dellus,  velu  fous 
le  corcelet  £c  fui  la  poitnne.  Le  chaperon  eft  arrondi 
&  rebordé.  La  tête  elt  Iil'e.  Le  corcelet  eft  finement 
pointillé.  L'écuiïbn  eft  laige  ,  prelirjue  triangulaire  , 
velu  i  fa  bafe.  Les  élytres  font  liiïes ,  &  finement 
pomtillées.  Les  pattes  ibnt  brunes  ,  &  les  cailles 
font  d'un  brun  rougeâtre. 

Il  fe  trouve  en  Afrique  ;  il  a  été  apporté  du 
Sénégal  par  M.   Geoffroy  fils. 

}i.  Hanneton  hémorrhoïdal. 

MtLOLONTHA  hamorrhoidalis. 

Mdolontha  thorace  viridi-éinco  rufo  marginato  ^ 
tlytris  nigncaatibus  margimbus  apiceque  rujiS.  Ent, 
ou /lift.  nat.  des  inf  HaUSZTon.   Pi.  10.  fig.    110. 

Il  eft  .de  la  grandeur  du  Hanneton  fervide.  Les 
aniennes  font  brunes.  Le  chaperon  eft  arrondi.  La 
tète  eft  d'un  vert  bronzé ,  ave:  les  yeux  pâles.  Le 


H  A  N 


ip 


corcelet  eft  d'un  vert  bronzé ,  avec  les  rebords 
fauves.  L'éculTon  cil  vert  bronzé.  Les  tlyircs  font 
d'un  noir  bronzé  ,  avec  tous  les  bords  t<.  rcxiiéinitc 
fauves.  Le  dclfous  du  corps  eft  brun  ,  un  peu  velu. 
Lél'cuilles  font  brunes  j  ks  jambes  &  les  tatfcs 
font  noirâtres. 

Il  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Raye. 

jr.  Hanneton  broiH-é. 

Melozont^a  &r.ea. 

Melolontka  gUbra  Anca  ,  chdominis  lateribaS 
albis  elytris  acuminatis.  FaB.  Syft.  ent.  pag.  54. 
n".  1 1. — Spec.  inf.  tom.  1 .  pag.  3  8.  n'.  14. — Mant, 
inf.  tom.  l.pag.  lo.  n°,'  19. 

Il  relTcmble,  pour  la  forme  &  la  grandeur,  au 
Hanneton  vert.  Le  deflus  du  corps  eft  d'une  couleur 
bionzée,  luifante,  fans  taches  ;  ledelTouseft  bronzé, 
bleuâtre,  avec  les  côtés  de  la  poitrine  &^de  l'abdo- 
men couverts  de  poils  blancs.  L'éculTon  eft  arrondi. 
Les  élytres  font  terminées. en  pointe,  à  la  luture. 
Le  fternum  eft  avancé  ,  aigu.  Les  cuillcs  ont  une 
rangée  de  points  enfoncés. 

11  fe  trouve  dans  la  No'avelle-Hol'ande, 

55.  Hanneton  plébéien. 
Melolonthj  plebeia. 

Melolontka  nigra  glabra  ,  thorace  elytris  femori^ 
bufque  teflaciis.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des  inf  Han.se- 
ton.  Pi.  ^.fig.  97. 

Il  eft  prcfque  de  la  grandeur  du  Hanneton  ponc- 
tué. Les  antennes  font  d'un  brun  ferrugineux.  L.î 
tcte  eft  noire.  Se  le  chûp^ron  eft  très-ltgèremcnc 
échancré.  Le  corcelet  eft  tcftacé  ,  avec  un  pomc 
noir  de  chaque  côté.  L'éculibu  eft  noir ,  &  eu 
cœur.  Les  élyttes  font  teftacées  ,  &  finement  pom- 
tillées. Le  corps  eft  noirâtre.  Les  pattes  font  noiies , 
avec  les  cuilies  tefïaeées. 

11  fe  trouve  au  Sénégal. 

Du  cabinet  du  roi. 

54.  Hanneton  pf.le. 

MiLOLO:^Ti{A  pallida, 

Me/olontha  glabra  teftacea  ,  caplte  elyirorumque 
futura  nigris.  Fab,  Syft.  ent.  pag,  55.  n" .  19.— 
Sp.  mf.  tom.  I.  pag.  59.  n".  15. — Mant.  inf, 
tom,  l.pag,  ri.  n".  î j. 

Melolontka  pallida.  Ent.  ou  hift,  nat,  des  inf, 
Hannston.  Pi.  <)'fig.  10;.  a.  b. 

Melolontka fpinipes.  Fuesl.  Arthiv.  l.pag,  13,' 
n",  4,   tab,  ly.fig.  21. 

C  ,v 


.o  H  A   N 

Mtiolanik.i  yallida.  Herbst.    CoUopt.  tj'j,   ii. 


]1  vp.'ic  un  peu  pour  la  grandeur  &  pour  les  cou- 
leurs. Les  antennes  font  teftacées ,  prel'iiue  brunes 
Le  c'iiaperôn  cfl:  arrondi  ,  prefque  échancré.  La  tête 
clt  brune  ,  quelquefois  d'un  brun  noir  pofléricurc- 
mer.c,  &  d'un  brun  clair  antérieurement.  Le  corce- 
lec  eft  lifle  ,  luifant ,  tcftacé  ou  noirâtre.  Les  élytres 
font  ledacées  ,  prefque  Ihiées  ,  avec  la  future  &  le 
tour  de  l'ccullon  d'un  brun  noirâtre.  Le  corps  elt 
tedacé  cn-dellous.  Les  pattes  font  teflace'es  ;  les 
jambes  poftérieures  ont  deuxou  trois  lignes  tianfvcr- 
fales  .élevées,  un  peu  épineufes.  Le,  taries  font  bruns. 

11  fe  trouve  au  cap  de  Bonne -Efpcrance. 

55.  Hanneton  dorfal. 

M-EtOLOiiTHA  dorfalis, 

Melolontka  glabra  teflacea  ,  cjpite  t/iorjcis  ely- 
troiuiique  dorj'o  nigris.  Fab.  Syfi.  enc.  pag.  jç, 
n".  14. — Spcc.inf.  tom.  i.  p.  58.  «".  l-j.-~M.unt. 
iiif.  tom,  1.  p.  10.  nP.  11. 

Me/olonthadorfû/ts.  HhKBiX.    Cokopt.  tab.    îî. 

Il  reiTemble  au  Hanneton  folfticial  ;  mais  il  efl 
glabre  ,  &  un  peu  plus  petit.  La  tétc  cil  noire.  Le 
corceict  eft  noir  ,  avec  les  côtés  teftacés  ,  marqués 
d'un  point  noir.  Les  élytres  font  tellacées  ,  avec  une 
large  raie  fur  la  future,  noire.  Les  pattes  font 
teltacées  ,   avec  les  tarfes  poflérieurs  noirs. 

Cet  infe<fte  n'eft  peut  -  être  qu'une  variété  du 
précédent. 

Il  fe  trouve  à  Tranqucbar. 

}é.  Hanneton  unicolor. 

M.cLOia'XTHA  unlcolcr. 

Mclolontha  pallide  nftacea  imma:vldtJ  ,  c'vpeo 
rotundaio  reficxo  ,  elytris  lubflriatis.  Ent.  ou  kift. 
rtat.  des  /i/ Hanniton.  P/.  9  fig.  108. 

Il  cfl  de  la  nrandeur  du  Hanneton  folfticial.  Tout 
le  corps  cft  d'une  couleur  tcfVacre  pâle  ;  les  tarfes 
fenls  font  un  peu  obfcurs.  Les  antennes  ont  leur 
mafTc  alonaéc  ,  tripliylle.  Le  chaperon  cft  arrondi  , 
un  peu  avancé  &  rebordé.  Le  corcclet  eft  ttès-litre. 
L'ccuiron  eft  triangulaire ,  prefque  en  cœur.  Les 
élytres  ont  des  ftries  ferrées ,  peu  marquées.  Les 
jambes  antérieures  ont  deux  dents  faillantcs  ,  aiguës. 

Il  fc  trouve  au  Sénégal. 

bu  cabinet  du  roi. 

■p.  Hanketon  luride. 

MsioLOirTtt A  luri da . 

■     Mtlolontha  thomce  rigro  margint  palUdo  ,  elytris 
g'ifeis    nigro  ptinifatis.    Fab.  Syfi.   ent,   fug.    jj. 


H  A  N 

n°.   \6,  —  S/-fc-.  inf,   tom.   i,   pa.;.    ,'g,  n" .  ij.— 
Manc.  in],  tom,  l.pag.  to.  n^.  i^. 

Il  rciTcmble  aux  précédens  ;  mats  li  eft  p'iis  petir< 
La  tête  eii  noire  ,  &  le  chaperon  eft  prciq;ie  entier. 
Le  corc elct  eft  noir ,  avec  le  bord  Idu'rai  pâle.  Les 
tlyttes  font  grifes  ,  avec  une  taclie  oblonguc  vers  le 
bord  extérieur  de  la  bafe  ,  deux  points  vers  la  future , 
&  un  autre  à  l'e-Xtrémité  ,  noirs.  Les  patte»  font 
noiies. 


Ilfe 


58.  Hanneton  ttiftc. 

MhLOLOSTHA  trlftis. 

Meloloitka  tkoracc  vU'ofj  ohfcu.ro  ,  elytris  Uvi- 
hiii  teflaciis  fcutello  atbidu.  Fab,  Sp.  inf.  tom.  \. 
p.  39.  n°.  zi. — Mant.  inf.  tom.  i,  pag.  10.  n°.  16. 

Il  relTemble  au  Hanneton  teftacé.  La  lète&lecor- 
celct  font  obfcurs,  velus.  L'écuîron  eft  arrondi^  cou- 
vert d'un  duvet  blanchâtre.  Les  élytres  font  lilîcs  , 
teftacées.  Le  delîbus  du  corps  eft  obfcur. 

Il  Ce  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionale. 

59.  Hanneton  quadripondlué. 

Melolontha  qaadripunclata. 

Milo!o':ifi2  pallide  teftjcca  ,  titorjce  maciilis 
punil-fque  duobus fufcis.  Eut.  ou  hijl.  nut.  des  inf. 
Hanneton.  P/.  10. fig. iij. 

Il  relTemblc  au  Hanneton  de  Frifch  ;  mais  il  eft- 
un  peu  plus  petit.  L-S  antenr.cs  font  d'un  brun 
fauve.  Le  corps  eft  d  une  couleur  tcllaccc  ,  pâle. 
Le  corcclet  eft  pointillé  ,  plus  pâle  que  les  élytres, 
&  marqué  de  deux  taches  au  mih"u ,  &  d'un  point 
de  chaj^ie  côté  ,  obfcurs.  L'écullon  ell  arrondi  pof- 
téricuremcnt.  Les  élytres  font  ftriées. 

il  fe  trouve  en  Efpagne. 

Du  cabinet  de  M.  Gigot  J'Orcy. 

40.   Hanneton  ruficolle. 

MSLOLOKTH A  luficollis. 

Mdolontha  glabra  punBata  furuginea ,  elytris 
ttflaceis.  Fab.  Spec.  inj.  tom.  \ .  pag.  39.  «".  14. 
— Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  11.  n".  30. 

Melolontha  ruficollis.  Ent.  ou  k:ft .  nat.  des  inf. 
Hanneton.  P/.  9./^.  m. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  folfti- 
cial. La  tête  eft  ferrugincufe  ,  avec  deux  lignes 
tran(verfales  ,  élevées.  Le  chaperon  cft  arrondi ,  un 
peu  rtbordé.  Le  corcclet  eft  (errugineiix  &  pointillé, 
L'écudon  cft  arrondi.  Les  élytres  font  teftacées  , 
pointillées.  Le  corps  &  les  pattes  font  ferrugi- 
neux. 


H  A  N 

I!  varie;  im  peu  pour  les  coii'eurs.  Il  a  é-.é  ciivrye 
de  irioiupcllicr  pir  M.  Emullonnet  a  M.  l!av:k«, 
dune  couleur  uiiit'onue  ,    uiU-ée  ,    l;i  nu  livide. 

Il  le  trouve  fui  la  côte  de  Coromandcl. 

41.  Hanniton  luCtujuc. 

MELOr.ofiTUA   ruflica, 

Mao  orih.i  ricea  ,  t'iy:;:s  fcmurihufqUi-  Ini-irc'S  , 
■"/>VCc)  otur.d.no  Ent  oj.  k.-jt.  rue.  des  ir.j.  HaNNi-  - 
TOK.  P/.  %.fij.  8y. 

11  rtilemble  un  peu  au  Hanrcton  ferviJ';.  Les 
antennes  font  d'un  biun  ferrugiricux  ,  un  peu  ve- 
lues ;  la  malTe  c]ui  les  termine  ell  oblonsue  ,  com- 
polecde  trois  feuillets.  Le  cluperon  cil  arrondi.  La 
tête  a  une  ligne  tranfvcrfal:  ,  peu  t^îevéc  ,  peu  mav- 
quce.  L'écuiron  efl  en  cœur.  les  ciyties  font  lilfcs. 
Tout  le  corps  efl  d'un  brun  fonce.  Les  ;:lytres  &  les 
cailles  font  d'un  brun  plus  clair. 

11  fe  trouve  à  la  Guadeloupe,  &:  m'a  ccé  donne 
par  M.  de  Badier. 

41.  Hanneton  de  l'Arroche. 

MtLOLOSTH J  .'itrif/icis. 

Melolontka  oblonga  villofa  pallida ,  etynis  ju- 
lara  apiceque  nigris  ,  clypeo  rejîcxo,  Fab.  Mur.:, 
inf.  tom.  I.  /•.  19.  n".  I  I, 

Mdo'on'ha  Acnflicis.  Eue.  ou  kijl.  nat.  dis  inf. 
HanNuton.P/.  8./^.  95. 

Il  efl  à-peu-piès  de  la  grandeur  du  Hanneton 
(olllici.il  Le  chaperon  efl  arrondi,  un  peu  rebordé. 
Tout  le  corps  ell  d'une  couleur  teflacée  pâle.  Les 
élytrcs  feules  ont  leur  future  &  leur  cxtréaiité  noires. 
Li  tête  &  le  corci;Iet  font  lilTcs.  L'éculfon  efl  en 
cœur.  Le  dellous  du  corps  &  les  pattes  font  velu?. 
Les  pattes  font  de  la  couleur  du  corps  ;  mais  les 
tarfes  font  obfcurs. 

Il  fe  trouve  à  la  côte  de  Barbarie,  fur  une  efplcc 
d'Artoche,  AiripUx  kumilis  ,  dont  il  dévore  les 
feuilles. 

45.  Hanneton  onde. 

MtLOLOSTHA   undata. 

Meloloncha  fufco- lutefcens  ,  clytris  m,uulis  fînuû- 
tis  n'igris.  Ent.  ou.  hiji.  nat.  des  inf.  Hanneton. 
PL  lo.fig.  119. 

Scarabs.us  fpilophta'mus.  VoET.  CoUopt.pars  1. 
pj^.   21.   tab.   10.  fig.  ^\, 

Melolontka  fpiloph'.alma.  H  l  r  B  s  T.  Co'.eopt. 
pars  |.  pag,  165.  tab.  ij.fig.  4. 


H  A  N  21 

Il  tft  un  peu  pki';  grand  que  le  Hanneton  marqué. 
Les  yeux  font  cendres  ,  avec  cjuclîiues  point-,  nous. 
Le  chaperon  efl  arrondi.  La  cète  cft  obfcuic.  Le 
corcelct  efi:  lille ,  d'un  jaune  obfcur.  Les  clytrcs 
font  lilfes  ,  d'un  jaune  brun  ,  avec  tiois  petites 
taclics  l'jir.itres  ,  irréguliètes  ,  à  la  bafe  ,  &  une 
autre  f-.uiée,  plus  grande,  commune, un  peu  au-delà 
du  milieu.  Le  deiibus  du  corps  &  les  pattes  l'ont 
ob  leurs. 

Il  fe  trouve  à  Surinam. 

44.  Hanneton  piciptde. 

MuLOLOSTllA  pulpes, 

Mdolantha  picea  ,  thoracls  margirte  rufo  ;  elytrh 
Jlavcfcentibus  fafciis  duabus  undjtis  n'gris.  Ent.  ou 
i'ijl  nat.  des  inf.HhUHLTot^.PL  lo.fig.  izi. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hanneton  fervide.  Les 
antennes  font  brunes.  Le  chaperon  efl  arrondi.  La 
tète  efl  noirâtre.  Le  corcelci  efl  lifle ,  noirâtre, 
avec  une  petite  ligne  au  milieu  ic  les  bords  latérauîc 
fauves.  L'ccuiïbn  ell  noirâtre.  Les  clytrcs  font  d  un 
jaune  fauve,  avec  une  bande  à  la  bafc ,  &  une 
autre  un  peu  au-delà  du  milieu,  noires,  tn  s- 
ondi'e?.  Le  delTous  du  corps  &  les  pattes  fout  d'ui» 
brun  noir. 

Il  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Raye. 

45.  Hanneton  marqué. 

MzLOLO}jTHA  fignata. 

^lelolonthaglabra  pallida  ,  thorace  linels  duabus  , 
elyiris  maculis  tribus  nigris.  Fa:'..  Spec.  inf.  tom.  i. 

pag.  59.  n".  2f.  Mjrit.inf.  tom.  i.  pag.   il. 

n°.  51. 

Mtlolontha  fignata.  Ent.  ou  hift.  nat,  des  inf. 
Hanneton.  F/.  4. /é'-  53- û'/g'- 36.  ^i.^. 

Scarabius  n\gxocQ^h!i\\ii  futellatus  rufo-iividus  ^ 
capite  rufo  pofcice  nigro  ,  corporc  oblongo  fub.iii 
fuf.o.  Dec.  Mém.  inf.  tom.  4.  pag.  511.  n'''.  14, 
P'-  '9- fié-  *• 

Melolontka  difcolor.  HeRbst.  Colcopt.  tab.  ij. 
k-  9- 

■VoET.  Coleopt.  r.db.  9.  fig    77. 

Il  ell  de  la  grandeur  du  Hanneton  rufîcolle.  Les 
antennes  font  piles.  Le  chaperon  ell  arrondi.  La 
tète  eft  d'un  brun  p.âle  antérieurement,  &  noire 
poUéiieurement.  Le  corcclet  efi  lilTe  ,  luifant ,  tef- 
tacé  ,  pâle  ,  avec  deux  raics  longitudinales,  noires  , 
qui  ne  vont  pas  jufqu'aux  bords.  L'éculî'on  ell  tcf- 
tacé  pâ'e  &  triangu'aire.  Les  élytres  font  fijiemcnt 
pointillces  ,  teflacées  pâles  ,  avec  deux  ou  trois 
points  noirs  ,  oblongs  3  elles  font  quelquefois  fans 


22  H  A  N 

taches.  Le  de/Tous  d,i  rorps  &  les  pattes  font  teftacés. 
L'abdomen  &  les  tjrfes  fon:  noir;. 

11  Ce  trouve  à  Saint-Domiiij^ue  ,  à  la  Jamaïque, 
aux  Antilles  ,   à  Caycnne  ,  à  Surinam. 

46.  Hanneton  immaculé. 

MsLOLONTHA  immaculata. 

Melolontha  teflacea  th.orace  elytrifque  immacula  ■ 
lis,  cjplte  bafi  fufco.  Ent.  ou  hi(l.  n-it.  des  inf. 
Hanniton.  pi.  s.fig.  9j. 

VOET.  Coleopt.  tab.  9,  fig.  -j%. 

Il  relTemble  beaucoup  au  Hanneton  marqué  , 
mais  le  orcclet  ,  les  tlyrres  ,  l'abdomen  &  les  tarfes 
font  tcfla.és  ,  ("ans  tache';.  Le  chaperon  eft  arrondi, 
la  tcte  eft  tcftac 'e  amirieuren-ient  ,  &  noirâtre 
poftnieurcment  L  éculion  eft  triangulaire.  Les  pattes 
■&  tout  le  dcllaus  du  corps  font  reliacés. 

Il  fe  trouve  dans  rAméricjue  méridionale  ,  à  la 
Cuadcluupc. 

47.  Hanneton  vert. 

Melolonth  .i  virijis, 

Melolontha  glabra  fuprà  viridis  ,  fubtus  av.rea. 
TAB.SyJl.  erti.pag.  34.  ,-2°.  10. — Spec.  inf.  Com.  1. 
p.  38.  n".  13.  —  M.inc.  inf.iom.  l.  pag.  ic.  n" .   18. 

Melolontha  viridis,  Ent.  ou  hifl.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  VI  3,.fig.  11. 


fis 


Melolontha  blcolor.  Herbst.    Coleopt.  tab.    i6. 


Il  eft  ordinairement  un  peu  plus  grand  que  le 
Hanneton  laineux.  Les  antennes  lont  un  peu  fcrru- 
gineufes.  Le  chaperon  elt  arrondi.  Tout  le  delTus 
du  corps  eft  glabre  ,  lillc  ,  verr  ^  hiifant.  L'écullon 
çft  petit  &  arrondi  portéiieuremcnt.  Les  élytrcs  (ont 
un  peu  plus  courtes  que  l'abdomen.  Le  dellbus  du 
corps  &  les  pattes  font  d'un  vert  doré  brillant.  Le 
fteruum  n'eft  point  avancé. 

11  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance  ,  fuivant 
M.  fabricius. 

Du  cabinet  de  M.  Gigot  d  Orcy  ,  qui  l'a  re<ju  de 
TAmérique  fcptentrionale. 

48.   Canneton  de  L:e. 

M'ELOLONTHA  Leei. 

Melolontha  viridi-iiiaurata ,  thorace  aura  mccu- 
kto  ,  elytris  vittis  duabus  aure'S.  Ent.  ou  hifl.  nut, 
des  inf.  Hanneton.  P/.  8. /g.  87. 

Il  refTemble  au  Hanneton  de  la  Vigne  ;  mais  il  eft 
un  peu  plus  grand.  Le  chaperon  eft  arrondi.  La  tête 
eft  d'une  belle  couleur  verte  ,  avec  une  tache  d'un 
vert  doré  au  milieu.  Le  corcclct  eft  vert  brillant. 


H  A  N 

avec  deux  taches  Jor'es.  L'éculTon  eft  vert  bku.îrrc. 
Les  élytrcs  ont  ahemativement  de  larges  raies  lon- 
gitudinales, dorées,  vertes,  &  d'un  bleu  vert.  La 
luti^rc  c(^  d'un  vert  bleuâtre.  Le  deifous  du  corps  cC 
les  pattes  (ont  d'un  >  trt  bleuâtre  brillant. 

Cet  infeéîe  a  é:c  décrit  &  nommé  par  M.  Su^ede- 
riis,  M-Lolontha  Ltei ,  en  l'honneur  de  M.  Lee, 
célèbre  botaniftc  Anglois  5  mais  nous  ignorons  s'il 
a  été  publié. 

Il  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Lee, 

49.  Hanneton  bicolor; 

MrLOLONTH.i  bicolor. 

Melolontha  glahra  fapra  \'iridis  ,  fuhtiis  teflacea  , 
pedibus  apice  aureis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  54.  «".  I  5. 
— Spec.  inf,  tom.  i.  pag,  j8.  n«.  16, — Mant.  inf, 
tom.    I.  p.  10.  n".  18. 

Melolontha  bicolor.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PI.  y.fig.  86.  &-  pi.  '■j.fig.  86.  b. 

Il  relTemble  au  Hanneton  de  la  "Vigne  ;  mais  il  eft 
un  peu  plus  grand.  Le  chaperon  eft  arrondi.  La 
tète  clt  verdLt  c  ,  &  les  antennes  font  teftacées.  Le 
corcelet  &  les  élytrcs  fcnt  lilics  ,  d'un  vert  foncé  , 
un  peu  bronzé.  L'éculfon  eft  arrondi.  Le  delfous  du 
corps  eft  d'une  couleur  teftacée  ,  un  peu  brcnzée. 
Les  cuilTes  font  pâles  ,  &  les  jambes  £:  les  tarfcs 
font  cuivreux  ,  brillans. 

On  trouve  une  variété  de  cet  infeéle  ,  venant 
de  l'ille  Bourbon  ,  parfaitement  femblable  ;  mais 
le  delTus  du  corps  eft  d'un  vert  brillant  ,  &  le 
dcffous  eft  cuivreux  &irès-biillant. Elle  a  quelquefois 
l'extrémité  des  élytrcs  fauve. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

M.  Fabricius  cite  Viiét ,  (  PJ.  8.  fig.  66.  )  L'in- 
fcéte  de  cet  auteur  eft  bien  différent  de  celui-ci. 

jo.  HANNtTON  futural. 

MiLotosTUA  jutur.}lis. 

Melolontha  viridis  elytrorum  futwa  favefcente^ 
Fab.  Syft.  ent,  p.  54.  n°.  i  1.  —  Sp.inf.t.  i. 
p.  38.  n°.  15. — Mant.  inf  tom.  l.  pag.  io.n°.  20. 

Me'olontha  futuralis.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PI.  y.fig.  Sj. 

Il  relTemble  au  Hanneton  laineux  ;  mais  il  eft  un 
peu  plus  petit.  Les  antennes  font  teftacées.  Lu  tête 
eft  verte  ,  avec  le  chaperon  arrondi ,  prefquc  t'chan- 
cré  ,  &  les  bords  un  peu  élevés.  Le  corcelet  clt 
pointillé  ,  vert  ,  avec  les  bords  un  peu  jaun.^t:cs  ;  il 
eft  un  peu  avancé  vers  l'éculTon.  Celui-ci  eil  pait  , 
vert  &  triangulaire.  Les  élyrrcs  l'ont  vertes ,  .«c  iV.cs 
ont  des  fltits  trcs-peu  marquées  j  la  futuie  cil  a'ua 


îî  A  N 


ja'.ine  doré.  Se  !c5  bo:ds  extciiears  font  un  peu 
jaunes.  L-  corps  en  dciTous  cil  couveit  d:  p^ils 
blanchâtres.  La  poiaiiic  cfl.  d'un  ver:  pâle  ,  S:  l'ab- 
domen cft  d  un  vert  clair.  Les  pattes  font  vertes  , 
avec  les  tarfes  d'un  bran  clair.  Le  Ikrnum  cft 
avancé  ,  &  pointu. 

II  fc  trouve  dans  la  Nouvclle-HolUnJe. 

ji.  Hanneton  douteux. 

Mllolostu.'  da'-id. 

Mclolontha  nigru  ,  fubtus  plcca  ,  dyrns  pun!îu:is 
fuhflrLt'is.  £nr.  ou  lujl.  nue.  des  inj.  Hanneton. 
PL   i.fis-^o.  a.  b. 

Il  cit  de  la  grandeur  du  H.inneton  rebordé.  Tout 
le  corps  ell  d'un  noir  luilant  ,  un  re.i  brun  en-delU;s  , 
&  d'un  noir  plus  brun  S:  plus  loiljiv.  cn-dc-rnis.  Les 
antennes  (ont  brunes.  Le  chaperon  cil  arroiun  ,  lé- 
i^èremeiit  rtbordé.  La  iè:e  &  le  corcelct  li  ne  lifTes 
&  pointillés.  L'écuilon  eft  .il^e  6c  trianguUiirc.  Les 
tlytres  font  pointilL;':  ;  c;!cs  0!i:  chacun^-  huit 
ftries  pe;i  raArcjn-jes  ,  formées  par  des  points  en- 
foncés, &  diftribuJes  par  paires.  Les  pattes  font  de 
la  cou  cur  du  corps  ;  les  jambes  antérieures  ont 
trois  pcti:es  dents  latérales. 

Cet  infeélc  relTemble  un  peu  aux  Scarabés  de  la 
première  divilïon  ,  quoiqu'il  appartienne  évidem- 
ment à  ie  genre. 

Il  fe  trouve  à  Cayennc  ,  fur  les  aibres  ^  fur  les 
£curs. 

51.  Hanneton  anguleux. 

/driOiO-NTH.-f  angi.ldta. 

Melolontka  viridi-Anea  ,  e'ytris  tneis  punclath , 
thorace  utritique [uhangaUto.  Enc.  ou  hijî.  nue.  des 
inf.  Hanneton.  PL  j.  fig.  \6. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hanneton  ,  pâle.  Les 
antennes  font  noirâtres.  Le  chaperon  eft  arrondi. 
La  tète  ,  le  corcelet  &  l'écuiTon  font  lilTes  ,  &:  d'un 
^ert  bronzé  luilant.  Les  élytres  font  pointiiiées  , 
cLivrctifes  ,  brillante'.  Le  delfous  du  corps  &  les 
partes  font  d'un  vert  bronzé  luifant.  ' 

1  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Banks, 

53.   Hanneton  hirticollc, 

Melolohth.4  fiirticoUis. 

Melolontka  k'irta  nigrj  ,  elytris punSatis gtaoris 
rujhs.  Fab.  Mant.   inf.  tom.  i.fcig.  il.  n°.  18. 

Il  eft  de  la  grandeut  da  Hanneton  teftacé.  Le 
chaperon  eft  arrondi  ,  reie^é  ,  noir.  La  tète,  le 
corcelet ,  1  abdomen  S^  les  pattes  font  noirs  ,  poin- 
tillés, couverts  de  poils  cendrés.  L'éculTpn  eft  tioir.  i 


H  A  N  25 

Les  élytres  font  gla'orcs,  ro'ntiUécs  ,  fauves,   fans 
tadics. 

Il  fe  trouve  en  Afri'jue. 

54.   Hanneton  bimaculé. 

Melolontua  bimaculata. 

Melolantha  oblonga glabra  te(li:cca  ,  tho'cc( utrin- 
qitc  macula  abdomineque  jlavis.  Fa  B.  Muiu.  inf. 
tom.  \.  p.  19.  n°.  10. 

Me'olontha  bimaculata.  Eut.  ou  hift.  nat.  des 
inf.  Hannïton.  PL  ^.fg.  4^. 

Melo'vritka  Limaculaïa.  Hirest.  Coleop:.  tab.  î  5 . 
h-  '0. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  le  Hanneton  folfti- 
cral.  Les  antenne<.  îont  tCK.iTtc;.  Le  ch.'reron  cft 
échancté.  La  t.te  eft  ccfta.-éo.  Le  corcjlct  t  !t  o'blcur  , 
avec  une  tache  j.uine  ,  allez  grande,  de  chaque 
côté.  LéciilTon  eft  teilacé  ,  en  ca-ur.  Les  tlytres 
l'ont  teftacées  ,  trés-légercinent  ftriées.  Le  deffous 
du  corps  &  les  pattes  font  teftacés.  L'abdomen  cft- 
jaune. 


Il  fe 


ve  a  la  Chine. 


j;.  Hanneton  d'Orcy. 

Melolonth.i  Dorcyi. 

NJelolonika  thorace  elytrifque  luleo-tefiaceis  liiu'.s 
nigris ,  corpore  brunncu  Lniis  jlavis.  Er.t.  ou  liifi. 
nat.  des  inf  Hanneton.  PL  4.  fig.  41. 

Il  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  du  Hanneton  de 
la  Vigne.  Les  antennes  font  teftacées.  Le  chaperon 
eft  échancré.  La  tête  efi:  coire,  &  marqyée  d'une 
ligne  longitudinale,  jaur.ârte.  Le  corcelet  eft  jau- 
nâtre ,  &  marqué  de  quatre  lignes  long!tudin.iles  , 
courtes,  noires,  &  d'un  point  noir  de  chaauc 
côté.  L'écuifon  eft  triangulaire  ,  jaunâtre ,  bordé 
de  noir.  Les  élytres  font  hlies ,  jaunâtres,  avec  I3 
future  K  deux  ou  trois  lignes  longitudinales, 
courtes  ,  noires.  Le  dclTous  du  corps  eft  d'un  brun 
plus  ou  moins  clair,  avec  quelques  raies  courtes 
jaunes. 

Cet  infecte  a  été  nommé,  par  M.  Swederus, 
?>Ulolonika  Dorcyi,  en  l'honneur  de  M.  Gif'ot 
d'Orcy  ;  mais  nous  ignorons  s'il  a  été  décrit'  ac 
publié. 

Il  fe  trouve  à  Saint-Domingue. 

Du  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy, 

56.  Hanneton  de  la  'Vigne. 

MrLOLONTHJ  Vitis. 

Meloiontka  viridis  ,  thoracit  latiribusjl.:vis.  Tas. 
Syft  ent.pag.  ^7.  n°.  i6.—Sfei .  mf  lom.  i.  p.  41, 
«■".34. — Mant.  inf  tom.    l.pa^.  n.  no,  ^1, 


24: 


H  A  N 


Melolontha  Viiis.  Ent.  ou  h.ft.  nac.  des  inf. 
Hanneton.  P/.  i.;%.  i  '.  a.  b.  c 

Scarabius  dui-ius.  scop.  Ent.  carn.  n° .  4. 

Voit.  Coteopt.  tab.  t.  fig.  56.  57. 

Sl'lz.  Hift.  inf.  tab.  \.fig.  'l. 

M^'l"'onihu  Vais.  PetagN.  Inf,  Calak.  pag.  $. 
n°    ,9. 

MtUor.tka  Vais.  HraBST.  CoUopt.  tab.  15. 
f^S-  'o- 

11  varie  un  peu  po'jr  la  grandeur.  Son  corps  eft 
ova!e  ,  vert  liiiiant  tn-delius  ,  bronzé  c  .-dclTcus. 
Les:  antennes  l.-nc  bronzées  noirâtres.  Le  thapcron 
eft  arrondi  ,  &  un  peu  rebordé.  La  tcte  eft  lilic  ;  on 
y  vo:t  une  lij;ne  traiifverfale  ,  à  peine  marquée. 
Le  corcelet  eft  pointillé,  fans  taches;  il  a  f-  avcni 
Jes  bords  '.itéraux  un  peu  jaines.  L'éculfon  eti:  en 
cœur.  Les  cl)  très  ont  des  ihies  à  peine  mai^iiéc. 
Les  patres  font  bronzées  ,  pubefccntcs.  La  poitinc 
&  le  dtilousdu  coicelet  font  pubefccns.  Les  ély  très 
font  tjucltjiicfo.s  d'un  vert  teltacé. 

11  fe  trouve  dans  pref-jne  toute  l'Europe  &r  en 
Améti^ue,  fur  la  Vigne,  dont  il  ronge  CSc  détruit 
les  fcuiHcs. 

57.  Hanneton  de  Frilch. 

MELOLonrHA  Frifckli, 

Melolontha  nigro-tnea ,  elytris  teflaceis.  F  a  b. 
Syft.ent.  pig.  57.  n".  ij..— 6>.  inftom.  i.p.j^l. 
n".  55. — Mant.  inj.  tom.  i.pag.   11.  n".   40. 

Mehlomha  Frifchii.  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Hanneton.?/.  4./^.  ly   a.i).  c.d. 

Scarabius  i'neus  fcutelUtus  viridis  nitidus  ,  e/y- 
tris  fulcatis,  Dég.  hlém.  tom,   ^,pat.  177.  n^ .  li. 

Scarahaus  Juiiiftu  Vitis.  Frjsch.  Inf.  4.  p.  15. 
tab.  14. 

WotT.  Co/eopt.  lab.  y.fig.  s^.&fig.  j8. 

Melolontha  Frifchii.  Vi^9.^%r.  Cokopt.  tab.  ic. 
fii  8- 

Il  reiïemble  entièrement  au  Hanneton  de  la  Vi- 
.gtle  ,  dont  il  n'elt  pcut-êtr.-  cju'une  variété,  les  an- 
tennes font  noiv.itres.  Le  chaperon  eft  arrondi  , 
légèrement  rebordé.  La  tête  &  le  corcelet  font 
poi  tillés  ,  cuivreux  ,  fans  taches.  L'éculfon  eft 
cuivreux  ,  en  caur ,  un  peu  plus  lafire  &  plus 
court  (]ue  celui  du  Hanneton  de  la  Vigne.  Les 
^lytres  lonr  légèrement  f>ri -es  ,  ttllactcs  ,  avec  un 
reflet  ver<!âtte  Le  d^ifuys  jj^  ^^j-pj  ^  \^^  pattes 
font  d'un  nuir  bio.  zé. 

T'  ù  Monvp  dans  pf.Ç(]u<:  toute  l'Europe  ,  fur  Je 
Saule,  k  Rofier,  les  Buillons. 


H  AN 

j8.  Hanneton  fémoral. 

MELOLonTHAfemoralis, 

Melolontha  nlgra  ,  antcnais  femor'.f'ufqiie  rufis , 
elytris  lineis  trious  élevai  s.  Eut.  cu.  h:ft.  nat.  des 
inj.  HaNIs'ETGN.  PL.  9   fig.  Mo. 

Il  eft  plus  pet't  que  le  Hanneton  folfticial.  Le 
corps  cil  noir.  Les  antennes  font  tougeâtrts  ;  la 
malîe  qui  les  termine  elt  oblongue  ,  &  compofée  de 
trois  femliets.  Le  chapemn  eiî  arronli.  Le  coicelcc 
cil  liife.  L  Tullon  elt  triangulaire.  Les  tlytrcs  fonc 
d'un  noir  un  peu  brun  \  cl'es  ont  chacune  deux  ou 
trois  ligne;  longitudinales  ^  pcuécv'es.  Les  cu.lTts 
de  toutes  les  pattes  ,  &  les  j.imbes  intermédiaires  , 
font  !Oiigeâ:tcs. 

11  fc  trouve  aux  I-ides  orienMies. 

Du  cabinrt  de  M.  Gigot  d  0;cj-. 

59.  Hxnn'ton  bleuâtre. 

MfLOLoïiriiA  caruUa. 

Mtlo  oniku  obîor.ga glabra  nigro-carulea  ^  clypeo^ 
rotundto,  elaris  juhftnatis.  Ent.  ou.  h.ft.  n..t.des 
tnj.  Hanneton.  P/.  3./^.  107. 

Il  relTemble  un  peu  .  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur, au  Hanneton  de  Fnùh.  Les  antennes  font 
fcrrugineules  ,  avec  la  malle  noire,  ovale,  tri- 
phyllc.  Le  chaperon  eft  arrondi.  La  tête  U  le  corcelc: 
font  pointillés.  L'éculTon  ef:  en  cœur.  L.s  élytrcs 
font  prefque  ftriées.  Tout  le  corps  eft  d'un  bleu 
noirâtre  ,  luifant ,  glabre  en-dellus ,  a  peine  pubef- 
ceiit  fur  la  poitrine.  Les  pattes  font  de  la  couleur  da 
corps. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

Du  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy. 

60.  Hanneton  foyeux. 

Melolosth A   holofericej. 

Melolontha  fuprli  virid'S  kolofericea  ,  fuhtus  cu~ 
prea  ,  elytris  lineis  ele\ui:s  qu^ituor.  Fab.  Mant. 
inf.  tom.  i .  pag.  i  1 .  n» .  33. 

Il  reffemble  beaucoup  ,  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur ,  au  Hanneton  de  Fnfch.  Tout  le  dellus  du 
corps  tft  d'un  vcit  foyeux  i  le  délions  ell  cui- 
vreux. 

Il  fe  trouve  dans  la  RulTie  méridionale. 

61.  Hanneton  têre-bleue. 

Melolostha  ctruleoctphaU. 

Melolontha  nigra  ,  CTr-:te  ikor.:- eque  rtru'eis  , 
elytris  CiftacJs.  Lnt.  ou/iift.  nut.dtt  inf.ilKtiHI.Toyu 
l'^.6.ftsi9>  ^ 


H  A  N 

Il  rilTcmble  beaucoup  au  Hanneton  de  la  Vij^nc. 
Les  antennes  font  noires  ;  le  chaperon  cft  un  peu 
ëchancré  &  rebordé.  La  tète,  fe  corcelet  &  l'é- 
cullbn  font  d'un  bleu  foncé.  Les  élytres  font  liH'cs  & 
tefbcécs.   Le  Jclfous  du  corps  S:  les  pattes  ionc  noiis. 

Il  fe  trouve 

Du  cabinet  Je  M.  Banks. 

Cz.  Hanneton  biponelué. 

M^LOLOSTHA  bipuncldta, 

Melolor.tha  capitechoracequevindi-dTieis  glabris, 
tlytrls  tiflacùs  ,  ahdominis  apice  purMis  c'uohus 
albls.  Ent.ou  hij}.  nu:,  des  inf.  Hanneton.  P/.    6. 

h-  ^9. 

Trichius  bipunftatus  capite  thoraceque  viriai- 
sneis  glahris  ,  elyirh  tejiacc's  abdtminis  ulumo 
ftgrr.er.to  proinintr.ie  hipun^aco.  Fab.  Manc  ir.J, 
tom.  I.  pag.  ij.  n".  4. 

IlrefTemble,  pour  la  forme  &  la  grandeur,  au 
Hanneton  de  la  Vigne.  Le  chaperon  cft  airondi, 
prcf..^ue  éch.rncré.  La  tête  ,  le  corcelet  &  i'écuflon 
l'ont  d'une  couleur  bronzée  ,  verdâtrc.  Les  élytres 
font  lifles  ,  teftacées  ,  un  peu  plus  courtes  que  l'ab- 
domen.  Tout  le  corps  en-dellbus  ,  &  les  pattes  , 
font  noirs ,  un  pea  pubefccns.  L'abdomen  a  -fe 
bord  des  anneaux  blancl:â:re  ,  Si'  une  tache  oblon- 
guc,  blanche,  de  chaque  côté,  fùrince  par  des  poils 
couits. 


H  A  N 


^5 


Il  fe  trouve. 


éj.  Hanneton  maure. 

M.ELOLOKTHA  maura. 

Melolontka  vir-di-ciruUa  ,  'capite  tnucrone  hre- 
Vijjlmo  incumbente  ,  abdomine  lefiijceo.  Enc,  ou 
hijL  nat.  des  inf.  Hanneton.  ¥L.  i.^g.  90.  u.  b. 

Scarabius  maurus  fcatellatus  ,  thorace  inermi 
capite  mucronibui  ir.bus  ,  corpore  violacio  abdo- 
min-e  tejldceo.  LiN.  S\/l .    nul.  pag.  548.   n".    50. 

Scarabius  luauruî.  Fab.  Syjl,  ent.p.  1$.  n".  41). 
•^Sp.  inf.  tom.  I.  pag.  1  6.  n".  61.  —  Mant.  inj. 
tom.  I.  pag.  9.  n".  b'6. 

Melolontka  Cardui  gLb'a  viridi-snea  a'-domine 
ritfo  ciicreo  viUofo.  Fab.  Mant.  inf.  tom,  l.  p.  U, 
n".  41. 

Il  relTemble  au  Hanneton  brun  ;  mais  il  eft  un 
pea  plus  grand.  Tout  le  Hcllus  du  corps  ei\  d'une 
couleur  verte,  plus  ou  moins  bleue.  Les  antennes 
font  tcftacées.  Le  devant  de  la  tête  efl  comme 
coupi  ,  fie  on  voit  de  chai]ue  côté  du  chaperon  une 
petite  dent  peu  avancée.  La  partie  fupérieure  eft 
munie  d'une  corne  très-tourte  ,  avancée.  Le  cor- 
celet efl  convexe.  L'éculTon  ell  très  petit,  &  arrondi 
poflcrieiirement.  Les  élytres  font  poinullées,  & 
Hijl.  Nat.Infeiîes.  Tom.  VU. 


ont  des  lignes  longitudinales  ,  peu  e'Ievéei  ,  peu 
apparentes.  L'abdomen  cft  d  un  ronge  plus  ou  moms 
p.îlc.  Les  pattes  font  d'im  vert  bieuâttc  ,  &:  les 
cuilles  poftciieures  font  rcnfltcs. 

Le  Scarab&iis  maurus  de  Linné  5:  de  M.  Fabri- 
cius  ,  elt  le  même  inlefte  que  le  Mclolontha  Cardui 


llfett 


lAfr.qi 


la  côte  de  Barbarie. 


64.  Hanneton  glacial. 

Melolonth A  glucialis, 

Melolontka  glahra  picea  ,  antennis  pcdibufque 
teflaceis.  Fab.  6yft.  ent.p.  ^ç.  n",  15.  —  Sp.  inf. 
tom.  I.  pag.  j8.  r.".  lij. — Ma.it.  inf.  c,  l.pag.  10. 
n".  1^. 

Mclolontha  glacia'is.  Ent.  ou  hifi.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  Fl.  6.fif.  61. 

Le  corps  de  cet  infeéle  ell  alon gé  ,  &  d'une  cou- 
leur brune,  un  peu  bronzée.  Les  antennes  5c  les 
pattes  font  brunes.  Le  chaperon  cft  aricndi ,  &  la 
lèvre  fupérieure  ell  échancrée.  L'écufion  d\  triani 
gulairc.  Les  élytres  fout  lilTes. 

11  fe  trouve  à  la  Terre  de  Feu. 

tj.  Hanneton  tcftacc.  ' 
MELOLo:,T«Atej}acej. 

Melolontka  glabra  teftacea  capite  obfcuriore ,  elj: 
tris  ftriatis.  Fab.  Syfl.  cnt.  pag.  ?).  n".  18.  — Sp. 
inf.  tom.  I.  pag.  59,  n".  21. — Ma-nt.  inf  tom.  i. 
p.  20.  n''.  17. 

Melolontka  teftacea.  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PL  'j.fig-  49. 

H  rclTemblc  au  Hanneton  glacial  ;  mais  il  efl:  une 
fois  plus  petit.  Le  corps  elt  un  peu  oblong.  Le  cha- 
peron éfl:  arrondi,  &  la  lévie  fupéiieure  eit  échan- 
crée. La  tête  ell:  obfcure.  Le  corcelet  eft  \\{[e  5c 
tellacé.  L'écullon  e(t  triangulaire.  Les  élytres  font 
tcftacées  ,  (.-rcrque  brunes  ci:  Ihiées.  Le  corps  en- 
delious  &  les  pattes  font  tellacés  ,  pâles  j  toutes  les 
jambes  font  un  peu  épineufes. 

Il  fe  trouve  à  la  Terre  d»  Feu. 

C6.  Hanneton  Itrié. 
Melolontha  ftriatj. 

Mclolontha  glabra  £nea  ,  elytris  flriatis ,  futura 
lineifue  quatuor  cupreis.  Fab.  Sy/l.  enc.  pag.  55. 
n".  17. — Sp.  inf  tom.  1.  pag.  55.  n°.  10. — 
Mant.  inf  tom.    I .  p.  10.  n".  ly. 

Melolonthaftriata.  Ent.  ou  hiJl.  nat.  des  inf 
Hanneton.  jP/.  6.fig.  65. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  ,  &  d'une  figure  un  peu 
plus  alo.ngée  «î^ue  le  Hanceton  de  la  Vigne.  Les  anr 


2dr  H  A  N 

tcnnc<;  font  noivcs.  La  tctc  cft  verte,  Iiiilante,  avec 
le  chaperon  arrondi.  Le  corcelet  eft  vert ,  luifant, 
avec  quelques  petifî  enfoncemens.  L'écullon  cli  vert 
&  triangulaire.  Les  élytrcs  font  ftriées  ;  elles  lont 
vertes ,  avec  la  futures  quatre  lignes  longitudinales 
fur  chaque,  d'un  rouge  cuivreux.  Les  pattes  &  le 
fiiirous  du  corps  font  d'un  noir  luifant ,  un  peu 
verd.itrc. 

il  le  trouve  à  la  Terre  de  Feu. 

f'-j.  Hanneton  globuleux. 

Melolontiia  globdtor. 

Mt-lolonthd  ni^'-a  punBata  ;    clypco  rotundato  n- 
fcxo:  cjpiu  Hngu  eUvata.     Eni.  ou  hift.   nat.  des  ( 
inj,  LLiNXETON.  Pi.  6.  fg.  60. 

Scirabius  globator  fcutc/latus  muticus  ,  thorace 
elynifque  objcure  nigris  punBatis.  Fab.  Spec.  inf. 
tom.  I.  pdg.  ^Q.Ti° .  io.^—Mant.  inf,  tom.  i.p.  10. 

Il  cft  un  peu  plus  grand  que  le  Hanneton  brun. 
Les  antennes  (ont  roulsâtres,  &  terminées  par  une 
malle  alongée  ,  compofée  de  trois  lames  ou  feuil- 
lets. Le  chaperon  clt  arrondi  ,  prefque  échancré  , 
avec  le  bord  relevé.  La  Icvre  fuptrieure  eft  échan- 
cice  &  ciliée.  La  tête  «a  une  ligne  tranfvcrlale  , 
élevée.  Le  corcelec  cil  convexe  &  pointillé.  Les 
élytres  font  convexes  Se  pointillées.  L'éculTon  eft 
triangulaire.  Tout  le  defius  du  corps  eft  d'un  noir 
trun  ,  peu  luifant;  le  deffous  eft  d'un  noir  brun  , 
"luifant,  avec  quelques  poils  roufsitres. 

Les  antennes,  la  lèvre  fupérieure  ,  les  mandibules  , 
îes  tarfes  tout  annonce  que  cet  infede  eft  un  Han- 
neton ,   Si  non  pas  un  Scarabé. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

6S.  Hanneton  rauque. 

McLOLONTHA   rauca. 

Melolontha  clypeo  rejtexo  ,  tkorace  elytrifque 
punclutis  nigro-&neis.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  I.  p.  41. 
7i".  37. — Munt.  inf.  tom.  ï.pag.  ri,  n°.  46. 

Me'lo.'ontha  rauca.  En:,  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Hanniton.P/,  C.fig.Gi. 

Il  cft  plus  petit  que  le  Hanneton  de  la  Vigne.  La 
têts  eft  bronzée  ,  poihtillée,  avec  le  chaperon  arron- 
di ,  rebordé.  Le  corceict  eft  pointillé  &  bronzé. 
L'écullon  eft  triangulaire  ,  prefque  arrondi  pofté- 
rieurement.  Les  élytres  font  bronzées  ,  pointillées , 
avec  deux  petites  lignes  élevées,  peu  marquées  ,  fur 
chaque.  Le  corps  cn-dcflous  ,  &  les  pattes ,  font 
d'un  noir  bronzé. 

II  fe  trouve  fur  la  côte  de  Coromaudel, 

61).  Hanneton  tête-rouge. 
!ihi-0iO2iXH.i  crythrocephaU, 


H  A  N 

Melolontha  glabra  pallida  ,  capite  rufo  haj!  ni- 
gro.  Fab.  Sp.  inf,  tom,  i.  p.  40.  n" .  28.  —  Munt. 
inf  tom.  l. pag.  11.  n°.  ^-i. 

Melolontha  erytrhocephda.  Ent,  ou  hifl.  nat.  des 
inj.  Hanneton.  PL  -j.fig.  80. 

Il  cft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  brun. 
Tout  le  corps  eft  d'une'  couleur  jaune  pâle  ,  (ans 
tache;  la  tête  feule  eft  rougeâtre  antérieurement, 
&:  brune  pofterieurement.  Le  chaperon  eft  arrondi  ; 
les  yeux  font  noirs.  Le  corceict  &  les  élyties  font 
lilles  ,  pointillés  ;  on  appcrçoit  deux  ou  trois  lignes 
longitudinales  ,  peu  marquées  ,  fur  chaque  élytre. 
L'écuflon  eft  arrondi  pofterieurement.  Les  pattes 
font  de  la  couleur  du  corps. 

Il  fe  trouve  fur  la  côte  de  Coromandel, 

70.  Hanneton  tête-noire. 

AliLoi.oNTn.-i  melanocephala, 

Melolontha  glabra  rufcfcens  ,  capite  nrgra  ,  ely- 
tris  palliais.  Fab.  Syjl.  ent.  pag.  56.  «".  11.  — 
Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  40.  ;z°.  17. —  Muni.  inf. 
tom.   i.  pag.    11.  n" .  33. 

Melolontha  melanocephala.  Ent.  ou  h'f.  nat.  des 
inf.  Hanneton.  PI.  y.fig.  83. 

"VoET.  Coleopt,  tab.  ç),fig.  So. 

Melolontha  melanocephala.  HeRbst.  Coleopt, 
tab.  H.fig.  6. 

Il  rejlcmble  au  Hanneton  marqué  ;  mais  il  eft 
un  peu  plus  petit.  Le  chaperon  eft  arrondi.  La  tète 
ell  noire  ,  luilante.  Les  yeux  lont  noirs  ,  avec  un 
cercle  blanc  autour.  Le  corceict  eft  lilfe  ,  ferrugi- 
neux ,  luifant.  L'éculTon  eft  triangulaire  Se  ferrugi- 
neux. Les  élytres  font  teftacées  ,  prefque  jaunes.  Le 
corps  eft  ferrugineux  brun  ,  luifant.  Les  pattes  font 
ferrugineufes.  Les  jambes  font  légèrement  épi- 
ncufcs. 

Il  fe  trouve  au  Bicdl  ,  à  Cayenne  ,  à  Surinam. 

71.  Hanneton  obfcur. 

Mblolonth  I  obfuia. 

Melolontha  obfur'c  picea  immaculata  ,  pil  s  bre- 
vijjimis  obJi.uris  aîbts.  Fab.  Spec. inj.  tom.  I.  p.  40. 
n».  19. — Mant.inf  tom.   i.  p.  11.  n".    35. 

Melolontha  obfcura.  EriJ.  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PI.  G.fig.  64. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  marqué. 
Tout  le  corps  eft  d'une  couleur  brune  ,  fans  ta- 
ches ;  mais  tout  couvert  de  poils  courts  ,  droits  , 
ferrés  ,  cendrés.  Le  chaperon  eft  arrondi.  Les  yeux 
lont  noirs  ,  un  peu  faillans  Se  arrondis.  L'éculfon 
eft  triangul.iire.  Les  élytres  font  pointillées,  &  on 
spper^oit  une  très-petite  élévation  ,  vers  le  milieu^ 


H  A  N 

de  cliaque  côté  de  la  futuie.  Les  [lattes  font  Je  la 
couleur  du  corps. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale, 

■yi.  Hanneton  roux. 
Melolontha  Tuf  a, 

Melo!on:ha  glahra  rufefccns  ,  elytris  teflaceis  , 
clypco  quinq-.iedcntato.  F  au.  Syfl.  ent.  pig.  ^6. 
n".  1?.. —  Spec.  inf.  tom.  T.  pag.  40.  n°.  50. — 
Mant.  inf.  tom.  1.  p.  11.  n".  J  tf. 

Mdolontha  rifj.  Ei!.  ou  li'ift.  nat.  da  inf 
Hanneton.  PL  -/.fig-  79- 

Il  reircHible  au  Hanneton  brun.  La  tête  cil  rou- 
geâtre  ,  avec  le  ciiapcron  un  peu  relevé,  &  rnuiii 
de  cinq  petites  der.ielurcs.  Le  corcelet  cil:  liife  & 
tefi-acé.  L'écuifon  eft  triangulaire.  Les  élytrcs  font 
lilfcs  ,  finement  pointillées  ,  d'un  jaune  teftact.  Le 
corps  &  les  patres  font  tcftacés  ,  &  couverts  de 
poils  cendrés  ,  aflez  longs. 

Il  (e  trouve  au  cap  de  Boune-Efpcrance, 

75.  Hanneton  brun. 
Melolontha  brunnea. 


H  A  N 


^■1 


nn  peu  reboidé.  L'ccaHon  el>  trlar>q;u'a:re.  Les 
élytres  font  lhiv.\s.  Les  pattes  fout  ulltz  lone^ucs , 
&  déliées. 

Il  fe  trouve  dans  prefque  toute  l'Europe  ,  fur  les 
plantes  &  les  arbres  ,  dont  il  dévore  ks  feuilles. 


74.  HAf 

J^i£ioi-t 


;ETOii  ferrugineux. 


M  do  l  ont  h  il  rufa  ,  tho 
lis.  .1-  A  B.  Spec.  inf.  loi 
Mant,  iâj.  tom.   i.  pu^. 


HA^ 


iuntha   ferruoinea,  Ent. 
iQK.F'/.-.fis.  Zl. 


lytrifqtu  vagc  puncta- 
pnU.    41.    n".   jb.— 

/:rj},  nat.  des  inf. 


Melolontha  glabra  teftacea  ,  elytris  (Iriatis  .,  tho- 
race  utrinquc  punBo  notato,  Fab.  Syft.  ent.   p.  ;6. 

n".  to.  S"ec.inf.  tom.   1.  pac'.  59.  n".  i6. — 

Ma-it.    inf.    tom.    i.  pag.    11.  n".   31. 

Mehlontka  brunnea.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PL  ^.fig.  38. 

Scarab-AUS  hiaTWiCVL^fcutellatus  muticus  teflaceus  , 
elytris  flriatis  ,  thorace  utrinquc  punBo  notato. 
Lin.  Syft.  nat.  p.  ^(C.  n'"'.  71. — Faun.  fuec.  n°  596. 

Scarabius  fuivus  j  Oîulis  nigis  ,  thorace  glahro. 
Geoeî.  Inf  tom.  i.pag.  S^.n^.  11. 

Scarabius  fulvus  fcutellatus  favo  -  riifus  oculis 
nigrii  ,  thorace  pur.clis  binis  rjgris  ,  pedibus  lon- 
gijfimis.  DtG.  Mém.  inf.  tom.  4.  pag.  177.  /i".  15. 
'pi.  ro.fi g.  17- 

VoET.  Coleopt.  tab.  ~.fig.  y,.  .^4. 

Melolontha  brunnea.  \\\.T^l,iT .  Co.'eopt.  tab,  1^. 
fg-i- 

Scaraiiius  pellucidus, Sviz.  Hifl.  inf.  tab.  i.fig.  9. 

Scarabeut  brunneus.  Schrank.  Enum  inf. 
euji.  n°..  2  r . 

FOURC.    Ent.   par.  pars,  l.vag.  \o.no.  21, 

Tout  le  corps  de  cet  iiifcélc  efl  d'une  couleur 
tcflacée  brune;  la  tète  feule  cfl  quelquefois  noi- 
râtre porté; leuremcnt.  La  malle  des  antennes  eft 
longue  &  triphylle.  Le  corcelet  a  un  point  noir  de 
chaque  côté.  Le  chaperon  eft  légèrement  écha"ncré  , 


Il  rcffenible  beaucoup  au  précédent  pour  la  forme 
du  coips  ;  mais  il  eft  prefque  une  fois  plus  petit  j  & 
il  eft  entièrement  d'une  couleur  ferruijineufe.  Le 
chaperon  ell  arrondi  ,  &  un  peu  rebordé.  La  rête  & 
le  corcelet  font  finement  pointillés.  L'écuifon  eft 
triangulaiie.  Les  élytres  font  pointillées,  &  on  y 
appci(;oit  _,  comme  dans  le  précédent,  deu-t  petites 
lignes  élevées  ,  peu  marquées. 

Il  fc  trouve  fur  la  côte  de  Coromandel. 

7y.  Hanneton  pubcfcent. 
McLOLONTH.i  pubifens. 

Melolontha  ferruginea  ,  corpore  pubefcente  ,  cly- 
pco rotundato.  Ent.  ou  hijt.  nat.  des  inj.  Hanneton. 
Pl.è.fg.ii. 

Il  rclllnible  beaucoup  au  Hanneton  ferrugineuv  ; 
mais  il  efl  un  peu  plus  alongé,  d'une  couleur  ferru- 
gineufe  prefque  teltacée,  entièrement  couvert  de 
poils  très-fins  ,roufsâtres.  Les  antennes  font  ferrugi- 
neufes.  Le  chaperon  eft  arrondi,  &  les  pattes  font 
de  la  couleur  du  corps. 

Il  fe  trouve  fur  la  côte  de  Coromandel, 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

-jC.  Hanneton  errant, 

Mlloloi^tua  errans. 

Melolontha  teflacea  thorace  macitlis  duahus  nigris, 
pedibus  rufis.  F  au.  Syft.  ent.  />.  57.  n" .  in . — Sp. 
inf.  tom,  l.pag.  41."''.  3).  — Mant.  inf,  tom.  i, 
pag.  IX.  n^.  43. 

Melolontha  errans.  Ent.  ou  hift.  nat,  des  inf, 
HANNETON.  Pl.Z.fiy.  91. 

Il  relTemble  au  Hanneton  de  la  Vigne  }  mars  ii 
eft  une  fois  plus  petit.  Les  antennes  font  d'un  btui> 
teftacé.  La  tête  eft  noire  poftéricuremenc,  &  teilacée 
antérieurement.  Le  chaperon  eft  arrondi.  Le  corcelec 
eft  liffe,  noir,  teftacé  de  chaque  côté,  avec  une 
ligne  tranlverfaic  j  courte,  teftacée  ,  à  la  partie 
D  i 


à  8 


H  A  N 


portéiieure.  L'écartbn  eft  noir  ,  piefque  arrondi  pof- 
t-'rieurcment.  Les  clytics  font  ftriées  ,  telîacccs  , 
avec  la  future  &  les  bords  latéraux  légèrement  noirs. 
Le  corps  cn-deîlous  eft  brun  noirâtre  ,  avec  les  pattes 
brunes.  La  partie  polléricure  de  l'abdoiiicn  cil  d'une 
couleur  teLlacéc  brune. 
11  fc  trouve 

77.  Hanneion  innube. 

MtLOLOKTHA    Itlriuba. 

Mdotontha  glahra  nigra  thoracis  marg'ine  ,  ahdo- 
mlnefcmoribujque  teftaceis.  Fab.  Mant,  inj.  tom.  i. 
/,j^.  11.  n'.  45. 

Melolontha  innuba.  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Hanneton,  PL  i.jig.  93. 

11  ell  à  peine  plus  grand  que  le  Hanneton  ruricole. 
Les  antennes  lont  tellacées.  La  tête  elt  brune , 
tertacéc  antéricureniînt.  Le  chaperon  elt  arrondi. 
Le.  corcelet  ell  pointillé  ,  brun  noirâtre  ,  avec  les 
bords  extérieurs  teftacés.  L'écud'on  eft  brun  noir, 
prefque  arrondi  poftéricuremcnt.  Les  élytres  font 
d'un,  brun  noir,  un  peu  raboreufes  ,  légèrement 
ftriécs.  Le  delious  du  corcelet  &  l'abdomen  font 
ferrugineux.  La  poitrine  eft  noire.  Les  pa.ites  font 
teftacées. 


II  fe  trouve. 


yS-  Hanneton 


Melolontha  snea  nitida ,  c-'ypco  rotundjto  ,  ely- 
tris  piceis  ftrians.  Ent,  ou  hijt.  nat.  des  inf.  Han- 

NFTOK.  PL  9-fig-    'Oi. 

Il  cfl  un  peu  pius  grand  que  le  Hanreron  au- 
lique.  Les  antennes  font  ferrugmeufes  ;  la  maflc  qui 
"ies  tciminc  tft  oblongue  ,  &  compofée  de  trois 
feuillets.  Le  chaperon  eft  arrondi.  Les  yeux  font 
a'  rendis  &.  faillans.  La  tête  &  le  cercelet  font  lilîes  , 
bronzés,  très  -  luifans.  L'éculTon  ed:  bronzé,  hii- 
fant ,  eii  cccur.  Les  élytres  font  d'un  brun  foncé 
très-luifant  ;  elles  fon;  ftriées  ,  &  les  ftries  font 
po'.ncilli'es.  Le  dciTons  Ju  corps  &  les  pattes  font 
d  un  brun  foncé  luifar.t. 

Il  fc  trouve  à  Cayenne. 

Du  cabiuct  de  M.  Bo.Q:. 

79.  Hanneton  Dofc. 

MlLOLOUTHA    !g-Cd. 

Melolontha  cap'ue  thoraccquc  cuprels ,  elyins  eaf- 
ta-.eo-  ameis  fubftristis.  Ent,  on.  hift,  nat.  da  inf. 

IISNKETON.F/.    \0.fg.   113. 

Il  rclTcmbh  un  peu  au  Hanneton  iiitidule.  Les 
aiucunes  font  brunes.  Les  yeux  fout  noirs,  arrondis. 


H  A  N 

faillans.  La  tète  eft  large,  cuivrcufe  ,  brillante.  Le 
corcelet  eft  lille  ,  cuivreux  ,  brillant.  Les  élytres  font 
légèrement  fliécs  d'un  brun  marron  ,  un  peu  doré. 
Le  dcllous  du-  corps  eft  d'un  brun  doré  ,  légèrement 
couvert  d'un  duvet  cendré.  Les  pattes  font  pile!  , 
avec  les  tartes  bi  un'. 

Il  fe  trouve  dan;  l'Amérique  méridionale. 

Du  Cabinet  de  M.  Raye. 

80.  Hanneton  marron. 
Melolontha  picca. 

Melolontha  glabra  ferruginca  ,  elytris  flriatis. 
Fab.  Sp.inf.  tom.  1 . pag.  46.  n°.  ^4.  —  Mant.  inj. 
tom.  l.p.  14.  n".  78. 

Melolontha  picea.  Ent.  ou  kift.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PL  S-fig-  45' 

Il  refTembie  ,  pour  la  forme  Se  la  grandeur ,  au 
Hanneton  ruricole.  Tout  le  corps  eft  d'une  coiilciir 
brune  ferrugmcufe  ,  un  peu  plus  foncée  fur  la  tête 
&  le  corcelet  que  fur  le  corps  &  les  élyires.  Le 
chaperon  eft  arrondi.  Le  corcelet  eft  lilTe.  L'écuiïon 
eft  triangulaire.  Les  élytres  font  légèrement  ftriées. 
Les  pattes  font  de  longueur  moyenne  ;  les  poltc- 
rieures  font  un  peu  comprimées ,  &  les  jambes  font 
un  peu  épineufes. 

11  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

81.  Hanneton  élégant. 
Melolontha  ftftiva. 

Melolontha  fitpra  glabra  viridis  ,  thorace  Unes 
dorfali ,  eiytiis  ju  ura  nigris.  Fab.  ^yft-  ent.  p.  ;6. 
n".  z}.—Spec,  inj.  tom.  i.  pag.  40.  n°.  ^J,— 
Mant.  inf.  tom.  l-  pag.  11.  n°.  57. 

Me'olontka  feftiva.  Ent.  ou  kift.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  Pi.  'j.fig.^S,  a.  6. 

Il  eft  ovale,  alongé  ,  convexe  en-de(îus,  d'une 
belle  couleur  verte  ,  brillante.  Le  chaperon  eft 
échancré.  La  tête  eft  lilfe  ,  fans  taches.  Le  corcelef 
a  une  ligne  longitudinale  ,  au  milieu  ,  d'un  rouge 
brun  ,  lurfant.  Les  élytres  font  ftriées  ;  leur  firure 
Se  le  rebord  e.\térieur  font  d'un  brun  rougcître  bril- 
lant. L'écuffon  eft  petit,  triangu'aire  &  louge.  Le 
dcfious  du  corps  8c  les  pattes  font  dun  brun  rou- 
gcâçre  ,  avec  quelques  poils  cendrés  ,  irès-couits. 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Zélande, 

Si.  Hanneton  agréable. 

Melolontha  Uta, 

Melolontha  fupra  glabra  aurca  tho^ccis  l:nc<l 
dorfali  fcutelloque  fa.nguineis.f  as.  Syft.ent.p.  ;(:. 
n°.  24. — Spec.  inf  tom.  i.  p.^o.  n" .  31.  —  Mant, 
inf.  tom,  i,  pag.  zi.  k«,  5S. 


H  A  N 

Melolontka  l^ta.  Er.i.  ou  hijl.  n::'.  d.s  Inf.  Han- 
neton. P/.  è.fig.  j6.  a.  b. 

Il  rcffcmblc  entièrement  au  Ha'^n'rton  élégant, 
pour  la  foimc  Sa  la  grandeur  ;  &  il  diftère  fi  peu  par 
les  couleurs,  qu»  je  (uis  très  porté  à  croire  qac  l'un 
n'cfl:  (]u'une  variété  de  l'autre.  Celui  ci  cil  d  u;!e 
couleur  cuivrcufe  ,  très-brillante  en-dcnus,  avec 
une  ligne  longicudinale  lut  le  corcelet  ,  &  l'écalToii 
rouges.  Le  dclious  du  co.-ps  eft  parfaitement  fcm 
bJable  à  celui  du  précédent. 

Il  fi.'  trouve  dans  la  Nouvelle-Zélande. 

S,'.  Hanneton aulii]ue, 

Me^olostha  aulica, 

Melolontka  cuprco  nitida  >  clyfco  cmjrginato. 
Fab.  Spec.  inf.  corn.  i.  p.  41.  n^.  40. — Mant.  inf, 
tom.  l-p^g.  11.  n" ,  49. 

Mdolontka  aulica.  Ent.  ou  kifi.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  P/.y.fig.  81. 

Il  relTemble  beaucoap  au  Hanneton  brun  ;  mais 
il  ell  plus  petit.  Tout  fon  corps  eft  d'une  couleur, 
brune  ,  cuivrcufe  ,  br. liante.  Le  cbaperon  ell  échan- 
cié.  La  tê:e  &  le  corcelet  font  tînement  pointillés. 
L'écuffo.i  cfl  triangulaire.  Les  élyrrts  font  poin- 
tiré.;s  ,  &  elles  ont  deux  petites  lignes  longitudi- 
nales ,  élevées  ,  très-peu  marquées. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale, 

84.  Hakneton  brillant. 

MsL  ■>io::Tir.i  fpler.dlda. 

Melolontka  atra  ,  elytris  vitta  ahbreviata  aurea. 
Fab.  Spec.  inf.tom.  i.  p.  41.  n° .  2^^. — Mant. inf. 
tom.    I.  pag.  11.  n".  48. 

des  i.f 


H  A  N 


2P 


Melolontka  fplendida.  En:,  ou  hfl. 
Hakneton. -P/.  s-fig-  5°-  ''•  l>- 

Il  relfemble,  pour  la  forme  2-:  la  grandeur,  au 
Scarabj  fimcraire.  Tout  le  corps  eft  très-noir,  peu 
luifan:.  Le  cbaperon  c(t  un  peu  échancré  Le  corce'et 
eft  convexe  ,  finement  pointillé.  L'écullou  clf  peiit 
&  tnangulaiie.  Les  élyircs  font  très  finement  poln- 
tillées  ,  ciies  font  noires  ,  &  ont  chacune  une  tache 
oblongue  ,  dorée  ,  brillante. 

1!  fe  trouve  au  cap  de  Bonnc-Efpérance.   • 

85.  Hannetoi;  à  lignes  rouges. 

MsLOLONTjfA  Uncata. 

Me'oiontha  ohfcarè  vlrefens ,  e'yt-ls  lir.cis  dua- 
hus  rufis.  1-AB  Sp.  i  :f.  t.  i.  p.io.  j^é.n".  6}.  — 
Mant.  inf.  tom.  I.  pag.  14.  n" .  yy. 

Melolontka  lineatj.  Ent.  ou  kiji,  nat,  des  inf. 
Hanneton.  P/.  6.fg.  j8.  a.  h. 


Il  eft  un  peu  plus  court  &c  plus  convexe  que  le 
Hanneton  ruricole.  Tout  le  Jcl'us  du  corps  cfl 
foyeux  ,  chargeant  fuivant  !e  jour.  Le.ch.rperon  elt 
coupé  antérieurement.  La  tête  &  le  corcelet  font 
d'un  veit  bronzé  noir.ître.  L'écuflbn  ell-  petit,  trian- 
gulaire^ dun  noir  bronzé.  Les  élyrres  font  d'un 
vsr;  bronzé  noir.îirtj  avec  deux  raies  longitudinales 
fur  chaque,  d'Un  rouge  foncé,  qui. ne  vont  pas 
jufqu'a  i'eïtrémitc  des  elytres  ,  &  qui  fe  téuuiiTent 
vcis  la  baie.  Le  dvffjus  du  corps  eft  d'un  noir  brun. 
Les  pattes  fo.^éiieures  font  compriarées  ,  &  Us 
j.imbes  f  jut  un  peu  épineufes. 

Il  le  trouve  à  Sierra- Léon,  en  Afrique, 

S.'i.  Hanneton  bolTu. 
M^lolonika  giiia. 

Melolontka  gihba    teflacea  tomento   cinerafcente 
.  Spec.  inj.  lom.  I .  pag.  46,  n*^.  66.—» 


dula.  F 
Mant.  inf.   tom. 


.pag.  24. 


80. 


Melolontka  gibba.  Ent.  ou  kifi,  nat,  des  inf. 
Hanneton  P/.  G.fig.  67, 

Il  e(î  un  peu  plus  grand  que  le  Hanneton  chan- 
geant. Le  corps  ell  ovale  ,  très-  convexe  ,  d'un  brun 
ferrugineux  ;  mais  couvert  d'un  léger  duvet  ,  qui 
paroit  cendré  à  un  certain  jour.  Le  chaperon  eft  un 
peu  avancé  ,  rebordé  ,  arrondi.  Le  corcelet  eft  ttès- 
finement  pointillé.  Les  élytrcs  font  lillls ,  fans 
Itries.  L'cciiilon  eft  triangulaire.  Les  pattes  font 
courtes  j  comprmites.  Les  jambes  poftérieures  ont 
plufieurs  petites  épines  intérieurement ,  &  une  feule 
un  peu  plus  grollc  extcrieuremeut. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

87.  Hanneton  verficolor. 

Melolontha  verficolor, 

Melolontka  ohfure  s.nea  ,  elytris  tomento  cine-^ 
reo  .nitidiilis.lAB.  Syjl.ent.  p.  59.  n" .  ',-j,—Sp. 
inf.  tom.  I.  pag.  46.  n°.  62.. — Mant.  inf.  tom.  i. 
pag.  14,  n'^.    76. 

Melolontka  verfcolor.  Ent.  ou  kijî.  nat,  des  inf. 
Hanneton.  P/.  9.fig.  loj. 

Il  refiemble  beaucoup  ,  pour  la  forme  &  la 
grandeur  ,  au  Hanneton  changeant.  Tout  le  corps 
eft  couvert  en-dellus  d'un  duvet  très-couit,  très- 
feiré  ,  foyeux  ,  qui  fait  paroître  l'infecle  cendré  ou 
bronzé  ,  fuivant  le  jour.  Le  chaperon  eft  a'r.indi , 
un  peu  rebordé.  La  tête  &  le  corcelet  font  d'une 
cou'eur  bronz'.e  noirâtre ,  peu  lui'an-e.  L.'écuiïbn 
eft  petit  &  triangulaire.  Les  élytres  font  à  peine 
ftriées  ;  leur  couleur  eft  brune  ,  |)lus  funcée  que 
celle  de  la  tèîc  &  du  corcelet.  Tout  le  deffous  du 
corps  eft  d'une  co.ileur  brune  noirâtre. 

Il  fe  trouve  à  Sierra-Léon,  en  Aftiq'"-. 


3Ô 


H  A  N 


tS.  Hanneton  chan2,canr. 

Mtlolontha  mutabiiis. 

Melolontha  atra  tomento  clnereo  vlllofa,  F  A  B. 
Syj]  cnt.p^g  59.  fi'\  56.— 5>.  inf.  tom.  i.p.  4J' 
A».  60. —  Airt/ir.  inj.  lovn.   i.-p.  24.  n".  74. 

Melolontha  mutabiiis,  E,iC.  ou  hifi.  nat.  des  inf. 
Hanneton.*?/,  ^.fis-^.^. 

Il  felfLinble  au  Haanctoh  ruricole  ;  mais  i!  cft  un 
peu  pLi;  ;M..nd.  Il  c!t  ovaie  ,  très  convexe  eii-delTus. 
Tou:  le  corps  cit  noir  ^  &  couverr  d'un  cîuvet  très- 
coLut ,  trcs-fcrié  ,  i]ui  fait  paro'ure  l'infctTie  foyeux  , 
luilant  Si  cendré  a  un  ccriain  jour.  Le  chaperon  cft 
coupe  antcricurcn-.cnt.  L'çcullon  eft  petit  &  trian- 
oulaire.  Les  c!)  très  font  lliiées.  Le  deifous  du  corps 
eft  noir,  &i  i]uekjucfois  brun. 

Il  fe  trouve  à  Trarfquebar  ,  à  Pondicliery. 

Sj.  H^iNNCTON  variable, 

MtLOLC)NTH.A  variabUis, 

Meloloatka  mra  ,  t'ytns  au.ro  nitentibus  ,  anten- 
nis  pedibufque  tefiaceis.  Fae.  G,en..-  inf.  app.  p.zio. 
—Srec.  inj  tom.-  i.pag.  46,  n" ,  éi. — hîaiit.  inf. 
tom.  I.  /?.  14.  /2°.  7J. 

Me'oloruhii  variabUis,  EnC.  ou  hifl,  nat.  des  inf. 
Hanneton.  P/.  4-  k-  3  7- 

Scarabuis  atcr ,  thorace  fubvillofo  ,  elytris  fufcis 
ftriutis.  Geotï.  Inf.   tom,    l.  pag.   84.    n°.    14. 

Le  Scarabé  couleur  de  fuie,  GsorF.  Ib. 

Scarahdus  chryfomeloides  muticus  ,  fufcus,  el^ 
tris  /hiutis  pnbefccntihits  ,  tomento  tenuifjimo 
ScHRANic.   Enum,   inf.   cu.fl.n°.  zj. 

Trox  ho.'ofericeus.  Lmchart./k/.  \  ,p.  51.  n°.  4 

Scarabaus  fumofus.  FouRC.  Ent.   par.  l.p.  11 

/2^.   14. 

Il  reiïcmble  beaucoup  au  Hanneton  changeant 
tes  antennes  font  d'un  brun  ferrugineux.  Le  chape 
ion  cft  légèrement  échancré  ,  un  peu  rebordé,  Tout 
le  corps  cft  noir  ,  quelquefois  brun  ou  l>ronzé  ^  & 
recouvert  d'un  h'ger  duvet  foyeux,  cendré.  L'éculfon 
eft  tiiangulaire.  Les  élytrcs  font  pointillées  ,  &:  lé 
gèrement  ftiiées.  Les  pattes  font  brunes. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionale  ,  en 
Alface  ,  en  Allemagne  :  il  eft  rare  auï  cnvuons  de 
Pans. 

5)0.  Hanneton  abdominal 

Melolonth.4  abdominalis. 

Melolontha  capite  thoraccque  cAruleo  pilofls  , 
elytris  teflaceis  ,  abdomine  albo  vlliofo.  Fab.  Spec. 
inf.  app.  p.Jifb. — Mant.inf.iom.  l.p.  11,  n".  51. 


H  A  N 

II  relTcmbIc  beaucoup  au  Hanneton  horticole.  Les 
antennes  foi'.r  tcftacces.  La  terc  &:  le  corcelct  font 
couverts  de  poils  blcuàtref.  Les  élytres  loiit  ci.ftacécs. 
L'abdomen  eft  couvert  de  poiis  blanchâtres.  Les  pattes 
font  noires. 

Il  fe  trouve  en  Italie. 

91.  Hanneton  floricole, 
Melolontha  f.oticola. 

Melolon:ha  cyatieo  -  nigra  glubra  ,•  elytris  rufis  , 
futura  nigra,  cbdomine  punB'ts fafciculatis  higris  , 
elypco  rcfiexo.  Fae.  Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  ii, 
"°-   P.- 

Il  relTemblc  beaucoup  au  Hanneton  horticole.  Le 
chaperon  eft  très-rcbordé.  La  tète ,  le  corcelct  , 
l'écuffon  &  le  dcfl^us  du  coips  font  glabres  ,' d  un 
noir  bleu.îtrc  ,  fans  taches.  L'abdomen  a  de  cha.pe 
côté  des  poils  blancs ,  difpofés  en  faifceaux. 

Il  fe  trouve  en  Afrique. 

91.  Hanneton  ruricole. 

Melolontha  ruricola, 

Me'olontha  atra  fricea  elytris  rufs  :  ma--gi:ie 
nigro.  Fab.  Syft.  ent.p.g.  58.  n".  20.  —  Spec.  inf. 
tom.  I.  pag.  45,  n^.  45.  —  Mant.  inj.  tom.  I. 
pag.   23.  n°.  58. 

Mploloruha  rur'uo'.a.  Ent.  ou  hifl.  des  inf. 
Hannlton.jP/.  ^.fig.  ij. 

Scarahxus  nigcr ,  elytris  croceis  mar^ine  nigro. 
Geoif.  inf.  tom.  l.pag.  80.  '2'''.  i  5. 

Le  Scarabé  à  bordure.  GeOtf.  2b. 

Melolontha  ruricola.  Herbst.  Co/eopt,  rai.  2J. 

fe-  2- 

Melolontha  foricola,  Laichart.  Coleopt.  1. 
fag.^l.n°.  6. 

Searabxus  ma'^ginatus. 'iovKC.  En:,  par.  pars.  i. 
pag.  9.   n'-'.    IJ. 

Scarabdus  ruricola.  Ni'LL.  Ent.  tom.  l.pag,  3  S, 
"°.  74. 

Il  cft  plus  ovale  ,  plus  convexe  ,  &  un  peu  plus 
petit  que  le  Hanneton  horticole.  I,es  antennes  foi  t 
teftacécs.  Tout  le  corps  eft  pnbefccnt.  Le  chaperon 
eft  arrondi  &  rebordé.  La  tcte  &  le  corcelct  font 
noirs.  L'ccuiïbn  cft  noir  &  tnangu'aire.  Les  élytres 
(ont  d'une  couleur  teftacée-fauve  ,  avec  la  future  Se 
les  bords  extérieurs  noirs;  clks  fo;it  pointillées  ,  &: 
ont  de?  ftries  peu  marquées.  Le  dcHous  du  corps  &c 
les  pattes  font  noirs. 

Il  fe  trouve  en  France,  en  Angleterre,  fur  les 
huilions ,  &  fur  différenics  plantes. 


H  A  N 

■.55.  Hanneton  huméial. 

AÎelolonth.-i  humeralis. 

' Mdolonihii  atra  ,  elytris  bùfi  puncloque  medio 
pdllidis.  Fab.  Syft.  ent.  pcig.  40.  n° .  39.  —  i>F':<:- 
inf.  tom.  I.  pag.  46.  n" .  6^.-^Mant.  inf.  tcm.  i . 
pjg.    14.  n".  81. 

Mf/ûloniku  humeralis,  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Hanneton.?/.  3./^.  !(>. 

Scarabius  niger  hufutus.  Geoff.  Inf.  tom.  I. 
pag.  84.   «".23. 

-Le  velours  noir.  GtoFF.  //'. 
Sc.iru!is.us  atratus.  "S OUViC.  Ent.  par.  l.  pag.    il. 

Il  rclTcmblc  beaucoup  au  H^înncton  ruricole  ;  mais 
il  ziï  un  peu  plus  petit.  Les  antennes  foat  brunes ,  fi 
la  malfe  qui  les  termine  cft  noiie.  Le  cliaperon  ell 
anondi  ,  rebordé.  Tout  le  corps  cil  noir ,  pubet- 
ccnt,  un  peu  foycux.  L'écullon  eft  en  cœur.  Les 
élytrcs  t'ont  ftriées,  noires,  fans  taches,  ou  avec 
une  tache  teftacée  vers  le  bord  extérieur.  Les  patres 
foat  noires  ,  avec  les  tarfes  bruns.  Les  jambes  anté- 
rieures ont  deux,  dents  latérales. 

Il  fe  trouve  allez  fréquemment  fur  les  arbriifeaux 
en  fleurs ,  aux  enviions  de  Paiis. 

5)4.  Hanneton  Zèbre. 

Mclolontha  Zébra. 

Mclolontka  vindi-i.nea  ,  hirta  ,  elytris  tcflaceis  , 
vitta  média  curulea  Juturaque  viridi.  Ent.  ou  hill. 
nat.  des-ir.f.  Hanneton.  PL  j.fig-  yj. 

Cetonia  vittata  viridi-&nea  hirta  ,  elytris  tefla- 
ceis  ,  vitta  média  nigru  futur.ique  s.nea.  Fab.  Syf. 

ent.app.p.Si^. Sp.  inf  tom.  l.p.  S7- f^"-  37-— 

Munt.  inj.  tom.  l.  yag.  30.  «.'.47. 

VOET.  Coleopt.tab.  7.  fig.   60. 

11  eft  de  la  ç;randcur  du  Hanneton  folfticial.  Le 
chaperon  cft  échancré.  La  tête  eft  verte  &  velue.  Le 
corcelct  eft  vert,  arrondi,  très-finement  pointillé, 
&  velu.  L'écullon  eft  vert  &  triangulaire.  Les  élytres 
-font  teftacées ,  avec  la  future  verte  ,  luifante  ,  une 
ligne  longitudinale,  élevée  ,  bleue,  au  milieu  ,  fi  le 
■bord  extérieur  bleu.  Le  corps  en-delTous  eft  vert 
luifint,  &  très-velu.  Les  pattes  font  vertes,  avec 
les  tarfes  noirs. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 

9 j.  Hanneton  rayé. 

Melolontha  vittata. 

Melolontha  cyanea  pilofa  ,  elytris  teftaceis  lineis 
tribus  albicantibus.  Fab.  Syjl.  e.u.pag.  40.  n".  40. 
'—Sp.  inf.  tom.  I.  pag.  47.  n*-'.  74. — Munt.  inj. 
tom,   i.pag.zj.  r.°.  8^*, 


.  H  A  N  3> 

Melolontha  vittata.  Ent.  ou  kijl.  nat.  des  inf 
Hanneton.  FI.  &■  fig.  94- 

Scarabius  acuminatus  muiicus  corpce  vindi^  ,  ely- 
tris fiavis  eorpore  brevioribus  ,  apiie  acumineitis . 
Lepech. /r;/z.  1.  508.  ta^.  16. pg-  9- 

Scarabiiis  o.vypterus.  P/.llas.  l'i-'.  I-  P^,?'  '^- 
„<}.    2_6. Lon.    inf    rar.  p.ig.     i4-    '■'''■    ^• 

fis- 14-  ''.  b-  _  _; 

Scarahius  AUpcnfs  parvus ,  vitlofus  ,  vaginis  e 
fufo  aurevquc  mixiis.  I'etiv.  Gaioph.  tab.  x. 
fig.  II. 

VoET.  Coleopt.jab.  <;.fig.  ;j.  ? 
Melolontha   vittata,  Herbst.  CoUopt.  tah.   iS. 
fig.    ■■  -■ 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  folfticial. 
Tout  le  corps  eft  bleuâtre  ,  très-velu.  Les  antennes 
font  noires.  Le  chaperon  eft  tronqué,  légètxment 
rebordé.  Le  corcelet  eft  bleu  ,  très-velu.  L'écullon 
eft  bleu  &  arrondi  poftérieurement.  Les  élytres  (ont 
teftacées,  obfcurcs,  avec  la  future  ,  le  bord  exté- 
rieur ,  &  deux  lignes  longitudinales  ,  roufsitres , 
formtcs  par  des  poils  courts.  Tour  le  corps  en- 
dedbus  cft  couvett.de  poils  roufsâtres.  L'abdomen 
cft  un  peu  plus  long  que  ks  élytres.  Les  pattes  font 
bleues. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

96.  Hanneton  Renard. 

Melolon-tha  Vulpes. 

Melolontha  aurea,fulvo  hirta  ,  a'^domi^.c ferru- 
gineo.  fAB.Sp.  inf.  tom.  i.  pag.  47.  «".  75-  — 
Mant.  tnf  tom.   l-pag,  2y.  n'^ .   87. 

Melolontha  Vulpes.  Ent.  ou  h'fi.  nat.  des  inf 
Hanneton.  Pi. -j.  fig.  ^ù. 

Sc.irabjius  Alopeeias,  Vm-L.  Inf.  Sibir,  pag.  if. 
tab.'A.f.g.  \$-b. 

Melolontha  Vulpès.  Herbst.    Colccp.  tab.    ^y. 

fig-  '?• 

Il  eft  prefque  de  la  grandeur  du  Hanneton  velu. 
Le  chaperon  cft  quatre',  avec  les  bords  un  peu  re- 
levés. Tout  le  corps  cft  couvert  de  poils  longs, 
fins ,  ferrés  ,  d'une  belle  .couleur  fauve.  La  tète  & 
le  corcelet  font  pointillés  ,  &  d'une  jaune  vert  doré. 
Les  elytrcs  font  pointillées-,  &  d'un  jaune  doré.  L'é- 
culfon  eft  arrondi.  Le  corps  eft  noiiâtre  en-dc!lous; 
mais  l'abdomen  eft  d'un  rouge  brun.  Les  pattes  lont 
d'un  vert  cuivreux  brillant  ,  avec  les  tarfes  noirs 
broiiiés. 

M.  Pallas  regarde  cet  infeéle  comme  la  femelle 
du  Hanneton  velu. 

Il  fe  trouve  dans  les  défeus  de  la  Sibérie  méii- 
dioaale,    près_du   Volga, 


U  A  îi 

«)7.  Hanniton  bom'ile. 

Meloloutha  Bijmiiyiius, 

Me'olontha  nîgra  cinereo  h'ncj  ,  elytris  teflaceis 
lineis  tribus  aficis  aUidis.  Fab.  Mdnc.  inf.  tom.  i , 
pag.  ij.  n".  2,'è. 

Il  rcflcmble  beaucoup  aux  prccédens  ,  pour  la 
forme  &  la  grandeur.  La  tête,  le  corcckc ,  le  deT 
fous  du  corps  &  les  panes  font  noirs  &  couverts  de 
poils  ferrés,  cendrés.  Les  élytrcs  font  glabres,  ttl 
racées,  marquées  de  tr^s  lignes  blanches,  depu  s 
le  milieu  juCp'à  l'cxtrémitc  ,  dont  les  latérales  font 
placées  preCc^uc  fur  le  bcrd  extérieur. 

Jl  fe  trouve  en  Afri^pc. 

çS.  Hji.nneton  bombyliforme. 

Melolontha  homhylifoimis. 

M.tlo!ontha  oSlong^i  villofa  atra  ,  elytris  ahdo- 
mine  orevioribus  fulvo  tomentojls. 

Scanihius  hombyt'furmis.  Pall.7/;/.  Sihir.  p.  17. 
ta!:  A.fig.  17. 

Melolontha  crinita.   Hirest.    Coleopt.  tab.  15. 

fis- 14. 

Il  cft  de  la  gr.inJeur  du  précédent.  Tout  le  corps 
efl  noir,  &  ceuvert  de  poils  longs  ,  ferrés,  de  la 
même  couleur. .  I  es  élytres  font  plus  courtes  que 
l'abdomen  ,  fauves  &  «élues. 

Il  fe  trouve  abondamment  fur  différentes  plantes 
dans  les  déferts  arides  de  la  Ruflle  méridionale. 

j9.  Hanneton  velu, 

.Mej.olont}ia   hirta, 

Mclolontka  hirta  ,  capite  thoraceque  viridibus  , 
elytris  fufcis.  F  a  b.  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  47. 
n".  71.  —  Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  15.  72".  %6. 

Melolontha  hirta.  Ent.  ou  hijl. .  nat.  des  inf. 
Hanneton.  P/.  y-fig.yj. 

Scarabius  Alopecias  phytophagus  ,  oblongns ,  vil- 
ïofljfimus  ,  thorace  inaurato  ,  elytris  obtufis  lanu- 
ginofis  grifeis  ,  abdominc  tefiaceo.'? M.I..  Inf.  Sibir. 
pag.  15.  tab.  A.fig.  15.  a. 

Melolontha  hirta.  Herbst.    Coleopt.  tab.  Ij. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hanneton  Renard  ;  mais 
il  eft  un  peu  moins  large.  Tout  le  corps  eft  couvert 
de  p»ils  d'un  gris  roufsâtre-  Le  chaperon  ell  coupé  , 
&  un  peu  rebordé.  La  tête  &  le  corcelet  font  verts  & 
pointillés.  L'écuifon  ell  vert.  Les  élytres  l'ont  d'un 
irun  marron ,  avec  la  future  un  peu  vet te.  Le  corp<: 
çft  noir  en-deflbus.    Les  paucs  font  verdâtxes  8c 


H  A  N 

luifantes,  avec  ks  tatfcs  noirs.   Les  antennes  font 

bianc-. 

Il  fe  trouve  dans  les  déferts  de  la  Sibérie  méri- 
dionale j  près  du  Vaiga. 

100.  Hanneton  chevelu, 

Mllolo^tha  crir.ita. 

Melolontha  hirta  fupra  virldis  fubtus  nigra.  FaB, 
G  ncr.  inj.  Mant.  pag.  zio. — Spec.  inf.  tom.  u 
pag.  47.  n".    -Jl.  —  Mar.t.  inf.   tom.    1.  pag. 

Melolontha  crinita.  Ent.  ou  h!(l.  nat,  des  inf. 
Hanneton.  PI.  i.fig.  16. 

Scarabius  [oi^Çtfts  fcutellatus  muticus  atro-cya' 
neus  ,pedibus  nigns  :  '^ofticts  elongat:.  untung.icula' 
lis.  llti.Syfi.nat.p.  j'5  5.n».  66.—MufLud.  Ulr. 
pag.  10. 

Il  efl  de  la  grandeur  du  Hanneton  farineux  ,  mais 
il  e(t  un  peu  plus  alor.gé.  Tout  le  coips  eft  couvert 
de  p()i!s  longs,  Hns  Se  noirs;  mais  la  tJtc  ,  U  cor- 
celet, les  cuilfes  poftérieurcs ,  &  fur-tout  les  élytres  , 
font  aiilfi  couverts  d'une  poullisre  écailleiife  ,  verte  , 
biillante.  Le  chaperon  eft  avancé  Se  échancré.  L'é- 
cuifon elt  noir  &  tiiangulairc.  Les  pattes  font  noires 
&  velues. 

M.  Fabricius  cite  M.  Pallaî  ,  I if.  Sibir.  tab. 
A.  fig.  17.  S^arab&us  b^mb\l:formis.  Je  crois  que 
l'inleCte  d.'crit  &  figuré  p»r"M.  Palias  eft  diftércut 
de  cclui-ti. 

11  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérancc. 

ICI.  Hanneton  arctique, 

MrLOLONTHA  arBos. 

Melolontha  oblonga  villofa  atra,  elytris ,  cir.ereîs 
ano  lubro. 

Scarabâus  arcios.  PaLL,  infjîb.pag.  i6.  tab.  A. 
fîg.  16. 

Melolontha  arBos,  Herbst.  Coleopt.  tab.  j; 
fe.  .1. 

Il  eft  plus  grand  que  le  Hanneton  Renard.  Le 
corps  eft  noir ,  &  couvert  de  poils  de  la  même  cou- 
ieur.  Les  élytres  font  cendrées  ,  &  marquées  de 
jigr:es  longitudinales  ,  couvertes  d'un  duvet  plus 
cl.ur.  L  extrémité  de  l'.ibdonn:n  eft  ferrugineufe.  Les 
pattes  lont  longues ,  a(lez  minces. 

Il  fe  trouve  dans  les  déferts  de  la  Sibciie  mérir 
dionale. 

101.  Hanneton  cendré. 
Mflolontha  cinerca, 

Melolontha  nigra    tomer.tofa  j    clypco  por^eil» 

itpia 


H  A  N 

apice  emarglnato.  En:,  ou  k:ft.  n:it.   des  /•;/.  Han- 
neton. Pi.  4.  fi^.  30. 

Vo£T.  Co'c-OfC.  lab.  9./°.  7J. 

Il  eft  moins  velu  que  le  Hanneton  Ours.  Les  an- 
tennes font  noires.  Tout  le  corps  eft  noirâtre  ,  mais 
couvert  d'un  duvet  cendré  ,  plus  long  &  plus  ferre 
en-deffous  qu'cn-dclTus.  Le  chaperon  cfl  avancé  & 
échancré.  Les  élyrres  font  un  peu  plus  courtes  que 
l'abdomen.  Les  pattes  poficricures  Idnt  un  peu  plus 
longues  que  le<:  autres  ,  &  ks  jainbes  Ion:  couvertes 
'  en-deffus  de  pois  cendrés ,  plus  longs  &  plus  ferrés 
que  ceux  du  coips. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne- Efpérancc,  , 

10-.  Hanneton  Ours. 

Melolonth.i    Urjus. 

Melolcntha  atra  hirfutijftma,  pediéus  quatuor  an- 
tUis  ujîiiceis.  Pab.  i>yft.  enc.app.  p.  81  S.' — Sp.  inf. 
t.  l.p.  47.  «".  69. — Maiit.  inf.  tom.  i.p.  14.  n".  83. 

Mdolontha    Urfus.  Enc.   ou   hifi.    nat.    des  inf. 
Hanneton.  FI.  'è.fig.  S  S. 
..    NOiT.Cohopt.  tah.cj.f^.-^. 

Mclolomha  Urfus.  Herest.  Coleopt.  tab.  14. 
,fië-  M- 

Il  relTemble  ,  pour  la  forme  Se  la  grandeur ,  au 
Hanneton  Renard.  Tout  le  corps  e(l  noir  &  trcs- 
velu.  Le  chaperon  eft  avancé  &  échancré.  Les 
clytres  font  un  peu  plus  courtes  que  l'abdomen.  Les 
pattes  font  affez  longues  &  velues.  Les  quatre  jambes 
antérieures  foni  fuivent  tellacées  ;  elles  lont  quel- 
quefois brunes,  &  rarement  noires,. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonnc-Efpérance, 

104.  Hanneton  Lyns. 

M.ELOLo:iTHA  Lynx. 

Mdolontha  nigra  hirta  ,  e/ytrorum  margine  au- 
reo.  Lab.  Gen.  inf.  munt.  pug.  zio.  —  Sf^ec.  inf. 
.tom.  .r.  pâ^.  47.  n^.  yo.  —  Mant.  inf.  tom.  1. 
pag.  14.  n°.  84. 

des   ir.f 


H     A     N 


^5 


Me:olomLi   Lyix.   En:',    ou  hifi. 

HANNtTON.  P/.  9./^.   loi. 

Il  rcflemblc  entièrement  an  Hanneton  Ours.  Tout 
le   corrs  eft  noir  &  très-v.'!u.   Le' ciiaperon   eli   un 

^peu   a'vjncé  ,    prt-fque   échancré.     Les    éiytrcs   font! 

'noire,,  avec  le  bord  cit'r.eur  d'un  vert  dore  bril-! 
lan  .  Toutes  L.s  pattes  font  no  rcs. 


Il 


:  au  cap  de  Bonne-Effé 


ance. 


leç.  flANNETON  à  tronipe. 

iVf.Tioi.o.NTfl-.j  prjhoÇcij.ej.. 
HiJ.  ^.it.  u,s  Infedes.  Tome  Fil. 


Me'otonthii  c'ypeo  porreSIo  ,  fu'>rcf!exo  ,  nigra  , 
hirtu  ,  etytris  tcfa:i.is  :  murgine  nigro.  Fab.  Ay.'î. 
eut.  ûpp.  pag.  S 18.  —  Sp.  mf.  tom..  i.pag.\^. 
«".  49. — Mant.  inf.   tom.  I.  p.  25.  n"^ .   62.. 

Mdolontha  probofcidea.  En:,  'u  hij.  na:.  des 
inf  Hanneton.  PI.  S.//.  <,6. 

Il  efl  de  la  grandeur  du  Haniuton  arvicole.  Les 
antennes  font  noirâtres ,  avec  le  premier  article  velu  , 
Se  ks  trois  derniers  en  malle  ovale  ,  feuilletée.  Le 
corps  eft  noir,  &  couvert  de  poils  fins  aifez  longs  , 
cendrés.  Le  chaperon  eft  très-avancé  ;  il  a  une  ln'ns 
longitudinale  ,  enfoncée,  en-deifus ,  &  il  eft  échan- 
cré ^  ou  prcfque  bifide  à  fon  extrémité.  La  lète  Si  le 
corceiet  font  pointillés.  L'écuflon  eft  noir  &  en  cœur. 
Les  élytres  fon:  teftacées  brunes ,  avec  le  bord  esté- 
rieur  noir.  Les  pattes  font  noires  ,  &  couvertes  d'un 
duvet  cendré. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales,  en  Afiique  , 
fur  ks  flcuis. 

106.  Hanneton  bordé. 
Meloloruha  limbala. 

Melolontha  nigra  ,  thoracis  Ijtcrlbus  ruf.s  ,  ely 
tris  Jlavis  nigro  marginatis  punduquc  meiio  nioro, 
Ent.  ou  hijl.  nat.  des  i/ij.  H At^i^ETos.  Pi.  9.fig.  icc 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Hannctin  fruticole.  La 
tète  elt  noire  ,  avec  le  chaperon  un  peu  avancé  5; 
rebordé.  Le  corceiet  eft  noir  ,  avec  les  côtés  rou- 
geâ:res.  Se  un  point  noir  contigu  au  rebord,  qui 
eft  noir.  L'cculTon  eft  noir  ,  triangulaire  ,  un  peu 
arrondi  poftérieurement.  Les  élytres  font  d'un  jaune 
ferrugineux,  avec  les  bords  noirs  &  une  tache  ronde, 
noire  ,  au  milieu  de  chaque  élytre.  La  bordure  noire 
eft  un  peu  plus  grande  vers  la  partie  poftéruure  de 
la  future  ;  de  qui  forme  comme  une  tache  commune 
à  l'extrémité  des  élytres.  Le  dcllpus  du  corps  &  les 
pattes  font  noirs.  La  poitrine  &  le  delTous  du  cor- 
ceiet font  couverts  d'un  très-léger  duvet  roiUsàtrc. 

11  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Smith, 

107.  Hanneton  praticole, 
Melolontha  pctiicola. 


Melùlon:ha  thoraee  nigro fiavoque  varia  fubr 
elytns  :cj!a-:iis.  IM.  iipec.  inf.  tcrn.  l.pjg 
n'-'.  4; . — Munt.  ir.f  tom.  i.p.%!. 


n   .  55. 
htjî.   nat.  des 


Mdolontha  pralicala.  Ent.   c 
Ha/îNEtson,.  -HA-  7.7%!'  74.  a.  b. 

Il  reifcmbl:  beaucoup  au  Hanneton  agiicol 
chaperon  eft  avancé,  arrondi,  prefque'coup 
corceiet  eii  noir ,  avec  queLjues  taches  irréguii 
fiuvcs.  L'éculîan  eli  noir  &  arrondi  pollér 
meut.  Les  éjyit^s  font  tellacées,  ptcfnie  -It 
avec  u'ne'bande  arquée  ,  rioii-âtrt  -,  peu  tsinup' 
corps  elt  noirâtre  cn-deiTaus,  très-lècércmcat 


.   41. 

i::f 

.  Le 
Le 


ïe.IIc 

Vtiu  i 


54  H  A  N 

l'cx-n'riii'é  iu  ventre  eft  fauve  ,  avec  le  bord  Jes  an- 
neaux noii. 

Le  corcJct  de  la  fcmdlc  eft  fr.uve  ,  pi-efqiie  tcf- 
tacé,  avec  une  tathc  obfcuvc  a  lapartie  apiéricure, 
Li  bande  des  éiyrres  ne  paroîc  prcjguc  pas  ;  elle  eft 
niè.nc  quelCjUt(-bi5  er.cièrement  effacée.  L'abdomen 
cft  telhcé  ,  fans  rathes. 

Il  le  trouve  en  Sibérie. 

loS.  Hanneton  agiicole. 

Mlloloïitha  agricole. 

Melolontha  thorace  villofo  ,  elytris  llviVis  :  l!m- 
èo  f'^fciaque  nign's  ,  clypeoapife  refcxo.  Fab.  Mant. 
inj.  tom.  I.  fag.  ij.  i°.  57. 

Melolontha  agricola  capite  thoraceque  c&ruleo 
pilofis  ,  elytris  liviàis  ,  ctypto  apice  rejlexo.  F  a  B. 
Syjl.  eat.'pag.  37.  n".   29.  —  Spec.  inf.  tom.    i. 

Melolontha  agricola.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  P/.  9. jfj'.;i04,  6'/'/.  1 /g.  19. 

Scarabitis  agricola  fcutellatus  muticus  ,  thora.ce 
villofo,  elytris  lividis  limho  fafciaque  areuatanigns. 
Lin.  Syfi.  nai.  p.  iU-n".   58. 

Scarabius  cy athiger.  Scov.  Entom.  carn.n^.6. 

Scarab&us  agricalu.VoviA.  Muf.  gnc.  pag.  i\. 

Sc.irab&us  agricola.  ScHRank.  Eitum.  inf. 
aujî.  n".  17. 

Melolontha  agricola.  Laichart.  Inf.  l.  p.  39. 
n°.  4- 

ScHAEFF.  Icon.  inf.  tab,  S^.fg.  1. 

VoET.  Cohopt.  tab.  8  jig.  6-j. 

Melolontha  agricola.  Hïrbst.  Coleopt.  tab.  14. 
^g.lO.  II. 

Melolontha  cgricola.  Petagn.  Inf.  calab.  p.  y. 
tab.  i.fg.  2.  î.  4. 

Il  eft  un  peu  p luî  grand  que  le  Hanneton  horti- 
cole. Les  antennes  font  noires.  Le  clraperon  cft  avan- 
cé ,  8c  un  peu  recourbé.  La  tête  &  le  coirelet  font 
d"un  noir  un  peu  verd.îtrc  bronzé.  L'éculfon  cft  noir 
&  en  cœur.  Les  élyrres  font  prcfcjue  ftnées,  tcfta- 
cées  ,  avec  tout  le  tour  noir  ,  une  tache  quarrcc 
noire  autour  de  l'écuffon  ,  &  une  bande  irré2,ulièrc  , 
courte  ,  au-dcffousde  la  tache.  Le  deflbus  du  corp». 
eft  noir.  Se  couvert  d'un  duvet  court  ,  peu  ferré, 
cendré.  Les  pattes  font  noires. 

Il  y  a  une  variété  un  peu  plus  petite  ,  cjui 
a  les  élytrcs  noires ,  avec  une  ligne  d'un  jaune 
teftacc  autour  de  la  tache  quartée  de  i  écuflon. 

Il  fc  trouve  en  Italie  ,  au  midi  de  la  Fiance  Si  de 
l'Allemagne ,  fut  différentes  plantes. 


H  A  N 

J07.  Hannetcn  hoiticolc. 
Melolontha  honicola. 

Melolontha  nigro-inea  ,  capite  tl.oraceqtieviiid'i- 
aricids  ,  elytris  tcft.  ceis  imm^icul .lis.  Ent.  ou  hifl. 
nat.  des  inf  Hanneton.  PI.  l.fg.  17. 

Scarabius  hottkoli  fcuiel'atus  mu.icus  ,  empire 
thoraceque  Céi,ru:eo  fubpiiofo,  elytris  griftis  ,  pedi- 
biis  nigris.  LiN.  SyJl.  nat.  p.  jj^.  n".y). — Faun. 
fuec.  n".    591. 

Melolontha  horticola.  Fab  Syfi-  ent.  pag.  57. 
n".  18.  — Sp.  inf  t.  i.  p.  41.  n".  41.  — Mant. 
inf.  tom,  l.pag.  ir.  n".  jo. 

Scarabtus  capite  thoraceq:e  arulco  pilofo  ,e!ytrit 
rufis.  Geoï F.  Inf  tom.  l.pag.  jj.  nO,  i(. 

Le  petit  Hanneton  à  corcclct  vert.  Geoff.  Ib. 

Scai\:b/ius  vhldicoWis  fcutellatus ,  elytris  obfcure 
fiavis ,  capite  thoraceque  violaceis  Jeu  viridibus 
nitidis  j  pedibus  nigris.  iJiG.  Mém,  tom.  4.  p.  178. 
«*•'.  14.  pi.   10.  fig.  i  ï. 

Scarabdus  ex  nigro  yirefcens  ,  pennarum  thecis 
rufis.  Liji.  app.  pag.  580.  n".  3. 

Scarab/tus  adiapkorus  Scop.   Ent.  carn.  n',  l». 

Poda.  Muf.  G  ne.  pag.  10. 

Scarabtas  honicola,  ScHRAnk.  Enum.  inf.  aufi. 
n^.  18. 

Melolontha  horticola.  Laichart.  Inf.  i,/j,  40. 
n".   y. 

Melolontha  horticola.  ?irAct^.  Inf.  Calab.  p.  j, 
tab.  ufig    5. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  X^.  fig.  4. 

Melolontha  honicola.  Herbst.  Ctleopt.  tab.  tj. 
/^.  .. 

Voir.  Coleopt.  tab.  10.  fig.  i6. 

Melolontha  honicola.  Fuesl.  Coleopt.  pag.  ij, 
tab.   19.  fig.  1). 

Scarahius  honicola,  FouRC.  Ent.  par.  i,  p,-}» 
n".  8. 

ViLLERS.  Ent.  tom.  \ .  pag.  17.  n°,  42. 

Les  antennes  de  ce  Hanneton  font  fcrrugineufcs  , 
&  la  malfe  qui  les  termuie  cft  ovale,,  oblongue , 
noire,  triphylle.  Le  chaperon  eft  anondi.  La  iè:e 
&  le  corcelet  font  d'un  vert  bleuâtre,  luifant;  ils 
font  poinrillcs  &  pubefcens.  Lécullon  eft  gU'  re  ,  & 
d'un  vert  bleuâtie  luifant.  Les  élytrcs  font  icftacécs, 
fans  taches,  avec  dcb  ftries  peu  marquées,  foimées 
par  des  points  enfoncés.  Le  deflous  du  corps  &  les 
rattes  fc 


:  d'un  noir  bronzé. 

Il  (c  trouve  dans  prefque  toute  l'Europe 
tiubres  &  les  fleurs. 


:^r  Içs 


H  A  N 

iiG.  Hanneton  tiuticolc, 

Meloloutha  fruinola. 

Milolomkj  capite  thoraceque  aruleu  *  elytri  s 
Scjiijceis  ,  mjculj  jcucel  éit  qu.dd:aia  ni^'a.  L  :c.  o  u 
hiji.  des  inj.  Hanni  rCN    Fi.  i.fi^.  ij.  u.  h. 

Me!olo:itha  capite  tkoraceque  ctniLo  pilofis ,  e  'y- 
trii  iniàts  ,  dyyto  apiu  rejUxo.  f  ab.  Munc.  i-J- 
tom.   I.  pag.  23.  /!°.  jrt. 

Melolonthg  auflriaca.  Fueslt.  Coltopt.  p.  16. 
n°.   II.  zub.  •■()■  fi^-   16. 

Mciohntka  figetum,  Fussly.  Coleopt.  pag.  if. 
/J°.  6.  r.à.  x^.fig.t^. 

Se  H  R  A  NK.  Enum.  inf.  Au,1.  pjg.  11  .  n".  17. 
V,^r,  Scar.  agricûli.' 

McloLOri'k'i  frulicoL.  HiRB  Sr.  Cokopt  .  lab.  14. 

Petagn.  /../  Ca'.ah.t  h.  l.fig.  ^. 

Il  rcllcmblc  be.ucoup  au  Hanneton  agricole.  Les 
aiuenui-s  font  noires,  ht  chaperon  cfi:  avancé  ,  un 
peu  lecouibc.  L.i  tête  cil  d'un  noir  bleaâtre  ,  un  peu 
bronzé  Le  corckt  cil  d'un  noir  bleuitie  bronze  , 
powui.lé  ,  avec  une  iigne  longitudinale  ,  peu  enfon- 
c-e  ,  i  jcioe  mar  juée.  L'écullon  ell  noir  Se  en  cœur. 
Les  élytres  font  certicées,  avec  une  tache  ijuarr.'c  , 
aatour  de  l'éculTon  L  autre  feïe  a  les  élyiies  fans 
t  cil, s.  Le  delTous  du  corps  c^  nuir  ,  5:  couvcit  d'un 
1-^er  duvet  court,  cendré.  L  s  pattes  font  noires. 

On  le  trouve  peidant  l'été  fur  les  plantes  cé- 
réales ,  au  midi  de  la  fiance  &  de  l'Alieinagne. 

III.  HANNHTi  H  arvicole. 

Melolosth A  arvuola, 

Melolontka  capiùs  chpeo  rejlcxo  ,  ccpore  nigro 
immacu  ato  Fab  Spec.  mf  tom.  1.  fjg.^i.n°.  41 
»■      Mant.  inj.  tom.  l.pug.   rj.  n" ,  54. 

Mdo'or.tka  cvic^L.  Eut.  ou  hifl.  nat.  d^s  inj'. 
HANNfïON.  iri.-].fii    «4. 

I!  relTemble  beaucoup  ,  pour  ta  forme  5:  la 
grandeur,  au  Hanneton  horticole;  il  ell  eiitiere- 
Bient  jioir  ,  av-.-c  un  reflet  verdlrre  feulement  (ur  le 
corcclct  Le  chaperon  eft  avancé,  Si  un  pcii  recourbé. 
L'écuffon  elt  arrondi  poitéiieurcPK  nt  ,  &  les  élyires 
ont  des  ftries  peu  inarquécs.  Le  d-lfous  du  corps 
eft  un  peu  pubefcen: ,  i^  les  poils  font  cendrés. 

Il  fe  trouve  dans  la  Sibérie  ^  dans  les  province» 
méridionales  de  la  France. 

Iii.  Hanneton  rojai. 

Mel  ■Lur    ---A  .•<;   ia 

Mtiolontha  vilLfu  fuprc.  lutta.  ,  tupi  te  n-gro  , 


H  A  N 


37 


fubtiis  cinerea.  Fa2.  Mdnt.  inf.  tom.  i.  pag.  ii. 
«-.  51. 

hULlonthd  regid.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des  inf. 
Hanneton,  i*/.?./^.  106. 

icjrji.£Uj -aulicus  fcute.Utus  muticus  pilcfus  lu- 
tcui ,  csp'uc  nigro  ,  peàiius pojlicis  eloncatis  u.niun- 
gux.iLtiS.  hiu.  Syft.  nat.  p.   J55.   n" .  éç. 

Il  rellemble  beaucoup  ati  Hanneton  f^rincuï  ; 
mais  il  cil  un  peu  plus  grand.  Le  chùperon  ell: 
a'iondi  i;  rebordé.  La  tète  cfi:  noire  &  k'g^iemtnc 
cli.i;;.-iaée.  L;  cerceict  elt  couver  d'i  n.  pi  uil'ère 
éctii!'eu''e  ,  d'un  jaiuie  fauve.  L'.^^cjlîon  eu  .ji-ri-ndi, 
l'iff.ii.e  trianp^ulaue  ,  recouvert  ddie  pojirnic  écail- 
ic'jfc  jauie  fauve.  Les  éiytic!-  font  lecouvcrcts  de  la 
n'.è.ne  poaliicie  ;  mais  plus  ictrée  «jvic  lur  le  coicclec. 
Le  dellous  du  corputu  couv.-rt  d'ui.c  pouifière  ;  cail- 
leufe  ,  ar;j;cntee  ,  bii:l.iarc.  On  viit  a-.!îi  ouelcjues 
poils  aciid'rés  fous  le  cor.eiet  ,  fi:r  la  p oKiiue  U  fuc 
les  ruilTes.  Les  pattes,  fie  fur- tout  'e-  cu,iic<  ,  font 
recouvc-tcs  d'une  poudlère  argtntée.  Lt  rarfcs  font 
noir'.  Les  cuiiles  H  les  jambes  poliéricurc^  lent  afTez 
groffcs. 

Ll  pouffière  qui  couvre  le  corps  de  cet  infcéle  , 
&  des'  finva;is,  n'e.;  aut  e  ciiofe  i^ue  de  (  cures 
écailles  imbri<juéi-s ,  len.oiables  a  ce. les  des  Pa- 
p  lions. 

Il  fc  trouve  fur  la  côte  de  Barbarie  ,  à  Alger. 

113.  Hanneton  farineux. 
MsLOioKTHA/jrinêf. 

Mt!olontha  co'-porefupra  fîavo-virefcente  ,  fuhtits- 
viriiii-argenreo  nitidijj.rro  ,  tib  ts  .inticn  bidatj.- 
tis.  Ent.  ou  h-ji.  nat.  acs  inf  Hannetos.  PI  1. 
fis-  '4-  *• 

S.u'  bius  finnoCusfcute/latus  mut'cus  niper pol- 
linevirtjwite  ,  tljtris  abbnviatis.  Ll  N.  byfi. 
nat.    î-f   n''.  64. — Fuun.futC.  n° .  ï.-j'). 

Sccahius  fc^teHatus  nigcr  ,  fqi:dmi!''s  grfeo- 
vi'iaii:.s  ,  cvryo:e  deprejfc.  Dto.  hlcir.  tovi.  4. 
pag.  ^ci.'î''.  •!'.-   V'-  ^o-fiS  ^5- 

Mdoluntka  ar^c?îr?.i.  HhRBST.  Coi^oit.  taf^.  z^. 

Scarabius  argenteus.  ScoP.   Ent.  ca'r.  n° .   9. 
Scjrahius  urge  iieus    Poda.  Mi'f  Cul.  p.  10. 
Sca-abtius  fjrt:.ujus.    Schrani:.    E..um.    inf, 
tjl.n".    13. 

Nlelolon.ha   arjentea.  Laichart.  fcm.  l.p.  ^z. 
'•7- 

Scjr^btus  farinofus.  ViLl.   E,..t.  tom.  i.  p.  30, 
'.4'!. 
•yOET.  CoUopt.  t::b.  ç.  fg.  71.  71. 


5^ 


H  A  N 


Il  yaiic  pour  !a  grandeur.  Ceux  iei  p'-ovinccs 
méridionalKS  de  la  France  font  plus  grands  qiis  ceux 
â\i  nord  de  l'Europe.  Il  rcllemble  beaucoup  au  Han- 
neton écailicux,  dont  il  n'eftpeut-êrrct^u'une  vaiiéie. 
Les.  a!UC-.nes  S:  ks~anteîinulcs  font  tcRac^es.  Le 
cliaperon  elt  arrondi ,  un  peu  rebordé.  Tout  le  delius 
du  coips  eR-  couver;  de  petites  écailles  ferrées  ,  d'un 
jaune  vcv.diu'.c  ,  &  cjuelqnefrjis  fauves  ,  point  du 
tout  luiiantcs.  Les  élytres  n'ont  point  de.ftnes  ;  on 
y  apfierç  jit  feulement  une  petite  bôfie  verS  l'cxtré- 
fflité  de  chaque.  Le  dcilTous  du  corps  eft  couvert 
d'écaillcs  d'un  vert  argenté  ^  très-brillant.  Los  pattes 
font  noir.rtres;  mais  les  cailles  (on:  couvertes  d'é- 
calles  argentées.  Les  jambes  antérieures  n'ont  que 
deux  dents  latérales. 

Il  fe  trouve  dans  prefque  tome  l'Europe  ;  il  eft 
très- commun  fur  les  fleurs  dans  les  départemcns  mé- 
dion.iUX  de  la  France. 

1 14.  Hanneton  écaillcux. 

Melolontha  fquamofa. 

Mdo'.on'.h.tfupra  C£.ru'co  ,  fib'.us  a'-genteo  fqua- 
mvj.i  nidni  ,  libiis  unticis  trid^iit<2tis .  i:.n:.  ou 
kijt.  nût.  des  inf.  Hanneton.  ¥t.  l.jig-  14-  '^-  <^- 

Milolontka  farinofa/ùprj  aruleo  ,  fubfus  argen- 
té) fquimofi  niier.s  ,  c'yfeo  intigro.  Fab.  i>yft. 
eu.  i-aj.  '5S.  "".  '^i.  —  Spec.inJ.tom.  i.pag.^). 
«^.  47.  —  jM:2iit.   inf.  corn,  l.pi'g.  13.  n'.  éo. 

Scur.:èé:its  vioLiccus  £'  fquamcjus  ^fquamis  fubcus 
argc.'U.is.  GtOlF.  l'if.  tuiri,    l.  pag.  79.  n'\  15. 

L\'callleux  violet.  GeoïF.  Ib. 

Sca'ahs.us  ct:ru'.edS.ïiK\jK-i .  lihft.  ofinf.  tom.  1. 

"•'•  y--  h-  4- 

Voit.  Colcopt.  tab.  9.  fg.  75, 

Sidrab.ius  argcntcus.  FouRC.  Ent.  par.  pars.  i. 
p.  8.  n".  15. 

Scarals-us  fquamofus  fcutellatus  violaceus  fqua- 
mis  fubtus  argcnic-s  ,  J'upra  -vi-jhiceis  ,  tih'ns  an- 
ticis  crideacjtis.  'ViLi.ERs.  £nt.  tom.  i.pag.  30. 
n-\  47. 

Aleh'omha  cxru'cu.  Hi;RBST.  Co'.eopt.    tab.  ij. 

Les  antennes  font  brunes,  &  la  mafle  qui  les 
termine  cil  ovale  &  noiiâtre.  Le  chaperon  eft  arrondi. 
Le  corcelet  eft  allez  large.  L'écu.'fon  eft  en  cœur ,  & 
les  élytrCs  font  liîFcs.  'Tout  le  delîus  du  corps  eft 
d'une  belle  cou'eur  b'eue,  brillanie  ,  produite  par 
de  petites  ccaillss  fcmblables  à  celles  des.  Pa'pilloiis. 
Le  dclTuus  du  corps  3c  les  pattes  font  couverts  d'é- 
caiUes  d'un  vert  _a:  "enté  ,  brillantes.  Les  jambes 
antérieures  ont  trois  4enc-s  litéraLs, 


H  A  N 

I!  paroît  qnc  Linné  n'a  point  connu  cette  e-fpèce  , 
S:  que  c'eft  la  précédente  qu  il  a  décrite. 

Il  fe  trouve  dans  prefque  toute  la  France,  fur 
dih-érens  arbres  &  arbrilleaus  en  fleurs.  Il  eft  très- 
rare  aux  environs  de  Paris. 

iif.  Hanneton  argenté. 
Melolont HA  argentca. 

Mclolonthd  clypeo  marginato  nigra  fuhtus  argen- 
tée nitens  ,  elytris  teftjccis .  Ent.  ou  h'tft.  nat.  des 
inf.  Hanneton.  Pi.  y  fig.  iZ.a.  b.  c.  d, 

VOET.  Co.'eopt.  tab.  8.  fig.  68.  ■'' 

Scarabius  argcnteus.  Pet  acN.  Inf.  Calab.pag.  4, 

Il  eft  plus  petit  que  le  Hanneton  écailleux.  Les 
antennes  font  rougeâtres.  Le  chaperon  eft  arrondi , 
un  peu  rebordé.  La  tècc,  le  corcelet  &  l'écuiloti 
font  noirs,  m.ris  légèrement  couvercs  de  poils  tics- 
courts,  cendrés,  écailleux.  Les  clytres  l'ont  ou 
noires  ,  ou  brunes  ,  ou  teftacées  ,  couvertes  d-,:s 
mêmes  poils  écailleux  cendrés.  Le  deflous  du  corps 
eft  noir,  légèrement  couvert  de  petites  écailles  ar- 
gentées. Les  pattes  font  ou  noires,  ou  brunes,  ou 
rougeâtres. 

On  le  trouve  en  Angleterre  ,  en  France,  aux  en- 
virons de  Paris,  fur  les  fleurs.  Ceitc  efpèce  eft 
très-diftmde  des  deu;:£  précédentes  ,  &:  par  la  ioime 
du  corps ,  £:  par  les  couleurs. 

il6.  Hanneton  rupicole. 

Melolontua  rupicola. 

Melolonlha  vil/ofa  ,  virefens ,  capite  nigro.  F.\b. 
Syfl.  ent.  append. pag.  8  1  8. — Sp.  inf.  tom.  i.  p.  41. 
n'\  36. — Mant.  inf.   t.    i.  pag.   21.  n.'^ .  44. 

Melolontha  rupitola.  Ent.  ouhift.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PL  6.  fig.  70. 

Il  relTemble  beaucoup  au  Hanneton  pulvérulent. 
Tout  le  corps  eft  un  peu  pubefcent.  La  tète  eft 
noire,  &  le  chaperon  eft  prefque  échancré.  Le 
corcelet  &  les  élytres  lont  couverts  d'une  poullîère 
écailleufe,  verte.  L'écullon  eft  petit  &  triangulaire. 
Tout  le  délions  du  corps  eft  d'une  couleur  grife 
argentée. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonnc-Efpéraace. 

117.  Hanneton  douze  tachas. 

Melolontha  duodedmpunclaca. 

Melolontha  flavo-virefcens  ,  thorace  punBis  qua- 
tuor ,  elyt'is  duodec-mfujcis.  Ent.  ou  kifi.  riat.  uet 
.nf.  Hanneton.  P/.  10.  fig.  ii.i. 

!     Scarabaus  z\\ïto\as.pliytopkagus  ,  deprcjfo  fubjn. 
gttlatus ,  polline  aureolus  ,   th-orau  elytrifque  nigiQ 


H  A  N 

pur.ciatis.  Pallas.   Icon.  inf.  fib.  pag.  l8,  tah.  A. 
fis-  13. 

]1  relfemble  beaucoup  au  Hanneton  (ibérique.  Les 
antennes  font  brunes,  avec  la  bafe  &  rexrrcniicé 
noires.  Le  chaperon  efl:  arrondi.  Le  corcclet  eft  dun 
jaune  verdàrre  ,  avec  quatre  points  bruns  ,  difpofés 
en  quarrt.  Les  élytres  ibnt  d'un  jaune  verdâtre,  avec 
iix  points  fur  chaque  ,  bruns  5  un  à  l'angle  estéricur 
de  la  baie  ,  deux  en-deçi» ,  deux  en-deU  du  milieu  , 
&  le  fixième  vers  l'extrémiic.  Le  délions  du  corps  eft 
d'un  vert  argenté  brillant.  Les  pattes  font  noir.urcs , 
avec  les  cuiiles  argentées. 

Il  fc  trouve 

.   1 18. -Hanneton  fibériquc. 
Meloloxtu.-i  fihiiicj, 

Mdûlontha  thorace  ely  tri  fine  vlridlhus  ,  fufco 
maculutis  ;  corpor^  fuèliis  viriui  -argenceo.  Enl.ou 
kijî.nat.  des  inf.  Hanneton.  F/,  i-fig.  41.  a.  h.  ■ 

Il  tefTemble  au  Hanneton  farineux  ;  mais  il  eft: 
«n  peu  plus  petit.  La  tète  elt  noirâtre  ,  fans  taches. 
Le  corcclet  eft  d'un  vert  argenté  ,  avec  quatre 
taches  brunes  ,  oblongues  ,  les  unes  à  côté  des 
autres.  L'éculfon  eft  petit  ,  triangulaire  S:  brun.  Les 
élj'trcs  font  hlfes ,  d'un  vert  roufsâtre  ,  avec  deux 
taches  brunes  ,  oblongues ,  un  peu  irréguliércs ,  fut 
chaque,  &  un  peu  de  brun  au  bord  extéricjt  & 
vers  l'extrémité.  Le  defTous  du  corps  eft  d'une  belle 
couleur  verte  argentée.  Les  pattes  font  noires  ;  mais 
les  cuilics  font  un  peu  vciccs  argentées. 

Il  fc  trouve  en  Sibérie, 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

1 19.  Hanneton  poudreux. 

Melolontha  pulverulentj. 

Mclolonikd  corpore  polilne  vircfcenti-argenteo  , 
pedihus.  tejlaceis,  clypeo  fubtmarginato.  En:,  ou/iiji. 
ncic.  des  inf.  Hanneton.  Pl.y.fig.  78. 

Meîvlontha  pulverulent.i  corpore polline  virefcenti- 
argenteo ,  dy',ris  pedibufque  teftaceis.  ïab.  Syfi. 
eue.  piig.  v;.  n'^ .  ?;.  — Spec.  Inf.  corn.  i.  p.  A). 
n-.  S6.-Mant.  inf.om.  u  pag.  .4.  u^ .  6y. 

Il  relTemble  beaucoup  au  Hanneton  farineux; 
mais  il  ell  un^  fois  plus  petit.  Le  chaperon  cil  lé- 
gèrement échancré  ,  un  pea  rebordé.  Les  antennes 
font  teftao-es.  Tout  le  dcliiis  du  corps  eft  couvert 
d'une  poulTière  écailleiife  ,  verte  argenté  ,  un  peu 
brillante.  Les  éîytres  font  un  peu  plus  courtes  que 
l'abdomen  i  S:  opt  une  petite  ,gibbofité  vers  leur 
extrémité.  Le  deflous  du  covps.eit  d'un  vert  argenté 
très- brillant.  Les  pactes  font  teftacécs. 

H  fe  trouve  en  Alfacc.  . 


H  A  N 


37 


113.  Hanneton  floral. 


Melolo2<tha  floraUs. 

Mclolonthu  nigrd  ,  fquamoft  ,  c/vpeo  rotundata 
ref.exo.  Ent.  ou.  kijl,  nat.  des  ief.  Hanneton.  Pi.  j. 
fis-  ^7.  a.  h. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Hanneton  argenté  , 
auquel  il  reff.-mble  beaucoup.  Les  antcrnes  font 
noires.  Le  chaperon  eft  arrondi  ^  un  peu  iebo:dé. 
Tout  le  corps  eft  noir,  &  légèrement-couvert  dune 
pouflière  écailleufe.  Le  corcelet  efl  lifi'e  ,  &  afltz. 
large.  Lécullon  eft  triangulaire.  L;s  élytres  font  uu 
peu  plus  courtes  que  l'abdomen  ,  &  ont  une  petite 
bolfe  vcis  leui  extrémité.  L'^  d,;irou9>da  ccrps  eft._ 
luifant.  Les  pattes  font  noues.  Les  élytres  font 
quelquefois  d'un  brun  noir. 

J'ai  trouvé  ce:  infede  a'.'.s  environs  de  Fréjus  , 
fur  les  fleurs. 

m.  Hanneton  alpin. 

Melolos'tiia   alpina. 

hlclolontha  cjpite  thoraceque  viridi- &ne's  .,  anten- 
nis  abdomineque  rufejcentibtis.  E:t.  eu  hifl.  nat.  a^s 
/«/Hanneton.?/.  10. /i".  111. 

Il  reiïemble  au  Hanneton  horticole  ;  mais  il  eft  un 
peu  plus  alongé.  Les  antennes  font  d'un  brun  noi- 
râtrCj  avec  la  maflé  grande,  triphylle  ,  fauve.  La  tête 
&  le  corcclet  font  velus ,  d'un  vert  bronzé.  Les 
élytres  font  d'uïse  couleur  tefîacéc  obfcure.  Le  délions 
du  corps  m.  les  pattes  (ont  noirâtres.  L'abdomen  cil 
fauve,  couvert'de  foi's  cendrés. 

Il  fe  trouve  à  Genève. 


Dui 


:  de  M.  Ju! 


m.  Hanneton  marginé. 

Ml loi.o -V tua  marcinata.' 

Melolontha  ràgrj  ,  clytris  brur.neis  futura  ma'- 
ginibufque  nigris  ,  tiii:s  f)inofs.  Ent.  ou  kifi.nac. 
des  inj.  Hanneton.  FI.  i-  fig-  13.  a.  h. 

Il*relTemb!e,  pour  la  forme  &  la  grandeur,  ail 
Hanneton  goutteux.  Les  antennes  font'noncs.  Lf 
chaperon  eft"  arrondi.  La  tète  &  le  corcclet  font' 
noirs  &  pointillés.  LV'cuiron  eft  noir  &  tiiangulkire. 
L.s  élytres'-ont  des -ftrîes  peu  marquées  ;  elles  font 
brunes  ,  avec  la  future  &:  }es  bords  latira.ix  noirs. 
Le  dellous  du  corps  &  les  ■  p.utes  font  ncirs.  Les 
jambes  a^'té•ieure^  ont  dnix  dents  latérales;  ks 
autres  ont  plufieurs  petites  épines. 

.  Jl  fe  trouve  à   li  Guadeloupe  ,   &  m'a  été  donne 
par  M.  de-BaJier. 

11;.  Haijnltcn  fubépineux.  , 

'^l^LOLOS'TifA'fuhfpir.oju,  J 


5^ 


H  A  N 


Melolontha  ficivefcuns  pcdibus  rufis  ,  thorace  fuh- 
fplnofo.    Fab.    Syft.    mium.    pag.    5^.    n<\  j;.— 

' Spec     inf.  tom.  \.  p.ig.   45.  n".   j8. Mant.  inf. 

tom    upag  14.  n°.  71. 

Melotontha   fuôfpinofj.    Ent.    ou    h'ifi.   nat.   des 
inf.  Hanneton.  VI.  -j.fig.  7?.  a.  b. 

Melotontha  eLngata.lrlf.K-&ST.  Coteopt.  tab.  x6 . 

Il  reîTemble  un  peu  au  Hanneton  argenté,  mais  il 
eft  plus  a!ongë.  Le  chjj'cron  c!t  prefcjiie  échancr 
La  tête  &  le  corceict  font  noirs,  caiiverrs  d'une 
poiilljùe  éca'!lcu:e,  rôufsitre.  On  voit  un  anj;l;  piu 
/aillant  de  clia.-|Ue  cô:l'  Hii  c  )rceltr.  L'écullon  eft 
arrondi  pol^crû-uremeut.  L"S  élytres  f  nt  tel'-acc-cs  , 
prelqiie  H'iées,  &  couvcrtirs  àz  pulls  très  courts  , 
très-Ierrds  loursâtrc.  L  :  corps  eft  no  r  en-dcifuu'., 
&  couvert  d'ii?ie  poullière  écail  cafc  ,  gtife.  les 
fartes  font  tcllavtcs,  &  Its  taiies  font' ncirâi tes. 
Lcb  antennes  fonr  teitacées  ,  avtc  la  mafll  1  cir  ,rie 
Les  pattes  j  &  fur-tout  les  jolléiicurcs  ,  lont  alîtz 
loi.s^ues. 

Il   fe  trouve  à  la  Jamaï>iue  ,  s  l'Amûique   fcp- 
tentrionale, 

114.  Hannfton  atomifère. 

MclOLON  Cl 


Melolonthi  albo  far'noÇu  ,  tho,uce  canatUuLto 
acro  ,  elytns  fufcls  ,  abdominc  albo  ,  pu.iBis  Lic- 
ralibui  atris.  Fab.  Spec.  inf.  lom,  i.p.  43.  n°.  4(1. 
—ManC.  inf.  tom.  1.  p.  si.n^.  f)>. 

Mela'o  :thd  aiomariu-  LnC,  ou  hifi.  nat.  des  inf 
H\NNETON.   PL   (./i-^î. 

Il  eft  de  la  giandciir  i-\  Hannemn  farineux;  mais 
il  eft  beauccu  >  Mus -^n  it.  Le  rhapt-ron  eft  arrondi. 
La  tête  eft  no.râi'e.  Le  corceict  cil  noaâtre,  létjère- 
inent  couvert  de  (oïl'  un  rs  ,  cendrés ,  qui  fortnent 
deux  ou  trois  po  uts  biar.cs  latéraux  ;  il  y  a  encore 
au  milieu  une  ligre  longitudinale  ,  blanchàrru  ,  un 
peu  eiif.)ncéc  L'-cufTon  cit  peut  &  tiiangulairc.  Les 
élytres  fonr  biii.ics  ,  ;V:  couvertes  d'une  poufîii-rc 
blanchâtre.  L^dellou'.  du  ro.ps  eft  blanc  .  avec-une 
rang'e  de  points  noirs  de  ih.-.que  côté  de  l'abdomen. 
L'.-s  pattes  (ont  noirâtres  ,  avec  une  légère  pouilîèie 
Wanclie.  L  s  jambes  poiléiicurcs  font  très-velues 
inti  ricuremenr. 

Il  ie  tiouve  au  cap  de  Boiinc-Efpéranee.. 

Iiy     HflKN  TtN  libia!. 

Meltionth.4  tib:aiis. 

Mdalortha  nlgra,  ^'ytns  fufco-tcflacds  ,  abJo- 
mine  alho  ,  tib.is  poHic  s  incraffatis.  Ent.  ou  hifi. 
nat.  des  inf.  Hannftcn.  PL  to.fig    \  18. 

Il  eft  un  peu  pins  g' a  d  que  le  Hanneton  crafli 
pcde,  La  tête  eft  r.oric.  Le  chaperon  eft  avancé, 
bidenté.  Le  corceîet  eft  nuir  j  légétement  velu.  Les 


H  A  N 

élytres  font  glabres ,  d  un  bran  teftâc.'.  T,a  poitrine 
eft  noire,  Ct  couverte  de  poiU  tend  .■-.  L  abdomen 
eft  entièrement  couvert  d  éciilies  b,  .nciici.  l-cs  pattes 
font  noires  ;  les  poftciieuies  lont  l^n^^iics  ,  avec  les 
jambes  rcnh-es. 

11  fe  trouve  au  cap  de  Bonne- Elpcrance, 

^^6.  H.'.NN   TCN  .r.nîpède. 

Mf  LOLONTB .■  cr  fji^  es. 

Meloh-.thx  uira  .  ••îbo  miculata  ,  pedi'uj  pofticis 
iL'ga  ;i  .  er..f''l]imii.  tiu.  S-^jl.  ent.  app.  p.  818, 
— i^vc  i-f.lom.  1  pag.  4j.  iP .  ^^.—Ma,a.  if. 
10m.    I    pag.  14.  «^  6», 

M  l^lo.lha  .rajipcs.  Ent.  ou  hift.  nul.  du  i,.f. 
Ï^ANNtTO  ».    Fl.   l    fig.    IJ. 

ia  lêie  de  cet  infeifte  eft  noire  ,  ii-,clinéc  Se  pu- 
befcvine.  Le  tliaperon  eft  av.'ucé  ,  ai.  ié^'rcnient 
f-cha.)Cié  Le  corcelet  eft  airoiidi ,  noir  ,  pubïfcent, 
.j'cc  !e  reboid  :S{  'jUelcjues  points  lLics.  Lécullon 
eft  noir  &  t  iangulaiie.  Les  élyir.s  luit  c'ui  ces  , 
noires,  avec  quclq  .es  poiats  blancs.  L  drir>us  du 
corps  e(t  noir  j  a-ais  l'abdomen  eft  entièrement 
hianc.  Les  pattes  font  noires,  les  p.iftéricMres  ionc 
alorgéts,  &  les  jambes  font  grolFcs  &  lenHées.  i^a 
dernière  pièce  des  ta.fes  eft  très-gro/lc  &  tet- 
nniiét  par  un  fcui  ongle  allez  grand  ,  m.  crochu. 

11  le  iiouve  au  cap  de  Bonne- Efpérance. 

117.  Hanneton  (pinipède. 

Meiolontua  fpiitpes, 

Mcloionlha  nigra  immuculata  ,  pedibus  poflicis 
d'ngdl.s  ,  femunbus  b-fi  unij'pinojis.  Fab.  S.,  inf. 
tvm.  \.p.  44.  n^.  jO. — Mu.1t.  inf.  tom.  i.p.  ij. 

Melolon'ha  fpini.ss.  Ent.  ou  fi/l.  nat.  des  ir.f 
Hannton.  ^'A  6.jtg    05    a.  b. 

Il  rcflcniMe  an  Hanncion  cralîpède  5  mais  il  eft 
un  peu  plus  alongé  Tout  le  cortjs  elt  très  noir, 
ponn  dj  ti<ut  luifa'n  en  dellus.  L"  chaperon  eft 
arrondi,  un  peu  tcbordé.  L'-cuiioa  eft  touit,  allez 
large  c^e  tr  angulaire.  L'S  é.yties  tont  Iules  Les  pattes 
poiteiieiiics  fo..i  lorgnes,  iSt  un  peu  plus  gjo  les 
que  les  aatns  On  y  apper^oit  une  épme  aiguë, 
pLiccc  a  .a  6a  e  interne  dc^  cuillcs. 

Il  fe  tioave  au  cap  de  B   naeEfpérance. 

liS.  HiNNEioN  podagre. 

A/ri Oi.  '.IN  1  H. 4    poaagrlca. 

AL  0/0 m Aa  nigra  y  clypeo  tr'.dentato  ,  fcmonbu). 
tibiifi^e  ;  o!l  c'iS  fpinojis.  Fab.  Sp.  inf  t.  i.  p.  44. 
n".    yl,  —  MU'iit.  inf.t.   I.pag.  ij,  n° .  6,. 

Milo  or.tha  poda^'ica.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des  inf 
H.Knui.roti.Pl.S-fig-  J^-^ 


H  A  N 

Il  relTemble  au  Hanneton  dcntipôJe  ,  pour  la 
fvirme  &:  !a  grandeur.  La  tête  clc  noTc  ,  &  le  cha- 
peron eft  te'rmiié  par  trois  petites  dentelure":.  Le 
corcelec  cil  convexe,  à  peine  pubefcent  ,  noir, 
airoiidi  poftérieutement.  L'ccullon  eft  noir  &  trian- 
gulaire. Les  élytres  font  noires,  avec  une  ta:he 
"double  ,  d'un  gris  jaunâtre  ,  vers  le  m-Iieu  de  chaque 
élytre  ,  &  une  autre  petite  vers  l'extrémité.  Les 
pattes  U  le  dellous  du  corps  font  noirs.  Les  pattes 
poftéiicures  ont  leur  cuilfe  grolie  ,  un  p  u  coinpri- 
n'éc  ,  arm  e  d'une  épine  vers  l'extrémité  interne; 
les  jambes  ont  une  petite  épine  vers  le  milieu  ,  & 
une  autie  plus  longue  à  l'extrémité. 


H  A  N 


?s> 


Il  fc  I 


fur  la  côte  de  Coromaadel. 


119.  Hanneton  dentipède. 

Melolontha   denc'ifes, 

MeLolcr.tha  ,i:g--a  ,  eiytris  tefiaceis  ,  clypeo  quc- 
dnéentJtc:  ,  femonius  tibijque  pofticis  f;  inojîy. 
Fab  Spec.  inf.  tom.  1  pag.  44.  no.  ^\.—M.ant. 
inf.  tom.  t ,  p.  1  ; .  n.°,  64, 


hijl.   nat.  des  inf. 


Melo^ontha  dentipes.   En 
Hanneton.  PI.b.jig.66. 

Il  rellcmble  au  Hanneton  cradîpède;  maîs  il  eft 
-plus  petit.  Le  cha.-eron  eft  un  peu  avancé,  &  ter- 
miné par  quatre  petites  denteluics.  1  a  leie  &  le  cor- 
celet  font  noirs  S:  pubefcens.  L'éculfon  cil  noir  & 
triangulaire.  Les  clyfes  font  brui.cs  &  UHes.  Le 
corps  eft  noir  en-dellous  ,  Se  pubefcent.  Les  pattes 
font  d'un  brun  Doir.ître;  les  poftàieurcs  font  aftVz 
longues.  Les  cuiffes  font  ,^rifles  ,  uq  peu  compri- 
mé "s  ,  &  armées  d'u-e  épine  aiguë  vers  leut_  bafe 
interne.  Les  ja.nbes  font  r..mpuni-e<:  ,  &  armées  de 
deux  épines  ,  dont  /une  pitûjue  au  milieu,  &  l'autre 
à  l'extréniité. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne- Elpérance, 

150.  HANNtToNerflé. 
Meioio.n'th.j  gjnagra. 

Melo  ontha  gnfea  ,  p-d'hus  ri.fis  ,  femoribus  pof- 
ticis incniJf'Jiis  muticis.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1. 
pa^.  45.  «°.  J4.  —Mcirtt.  inf.  tom.  1.  pag.  14. 
n''.  67. 

Mclolontha  eonagra.  Eni.  ou  kifl,  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PL  6.fig.  68.  a.i. 

Il  eft  prefque  de  la  gian^eur  du  Hanneton  gout- 
teux. Li'tctc  eft  no'r..-  ,  i?c  le  duperon  eft  terminé 
par  dtux  dente'ures  i.n'crcc;  tibl;s  Le  corcelet  eft 
«.ouvert  d'un  duvet  tiès-court  ,  giisâtre  Les  élytres 
f^it  d'uu  gri-  teftacé.  L'écuifon  eft  tiiangulaire  . 
petit,  &  d'un  giis  icftacé.  Le  corps  eft  brun  en- 
delln'Js.  Les  pattes  font  fcrtugineufes.  Les  cuilles 
pollwioures   font    rcnflcev ,   un  peu  comprimées , 


fans  épines  &  fans  dcutcluics.  Les  tarfcs  font  biuiis. 
Se  terminas  par   un   ongltt  lop.g  Si  croclni. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonnc-Efpéiance. 

1 5  r .  Hannfton  goutteux. 

MtiOLnNTHA  an'irincJ. 

Mclo!onthii  nigra  clytris  grifeis  ,  clypea  tridet- 
tato  ,  femor:hiis  til-iifqae  pofticis  incuifulis  fu.h':ner- 
mibas.  Fab.  ^/-cr.  inf.  tom.  i.  p.  44.  n" .  55.— 
M..Mt.  inf.  tom.  I.  pag,  15.  n° .  66. 

Melolontha  arthritlca.  Ent.  ou  hij.  nat.  des  inf. 
Hanneton.  PI.  f.  fig.  ^^.  a.l>. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  les  précédcns.  La  lètc 
eft  ;ioMc,  &  le  chaperon  eft  terminé  par  trois  petite» 
dentelures.  Le  corcelet  eft  noir  ,  arrondi  peftéricu- 
remcnt.  Les  clycres  font  tcftacécs,  un  peu  plus 
courtes  que  l'abdomen.  L'éculTon  eft  noii  ,  petit  & 
iriaiD^ulaire.  Le  corps  eft  noir  en-dellous  ;  mais  on 
voit  ,  de  chaque  cô\é  de  l'abdomeu  ,  une  luit-  de 
petits  points  b!a'ics.  Les  pattes  font  noires;  les  pofté- 
rieures  font  alTcz  groftes  ;  les  cuifTcs  font  un  peu 
comprimées  ;  les  jambes  font  comprimées,  5c  aimées 
à  leur  partie  interne  de  petites  dentelures. 

Il  {c  trouve  au  cap  de  Ronnc-Efpérancc. 

iji.  HaNNitgn  raccourci. 
Melolo^tha  abbreviata, 

Melolonthci  abbreviatii  vil  lofa  nigra  .^  clypeo  tri- 
dentato  ^  e  'ytris  ubtuviatis  tcjlaccis.l \K.Spcc,  inf, 
tom,  I.  p.  4),  /J^'.  59. — Mant.  inf.tom,  l,  p.  24. 
«".  7î. 

Melolontka  aibreviatJ.  Ent.  ou  Itifl.  nat,  des  inf. 
Hanneton.  PL  i.fig.$4,.  a.  b. 

Il  eft  très- petit.  La  tête,  le  corcelet  &  tout  le  corps 
font  noirs  &  légèrement  velus.  Le  cluptrin  eft 
coupé  antérieurement ,  &  muni  de  trois  petites  dcn- 
tcluies.  Le  corcelet  eft  li(le  &  convexe  ,  avec  une 
ligne  longitudinale  ,  enfoncée.  L'fcullon  eft  noir  5c 
triangulaire.  Les  élytres  font  lides  ,  teftacécs ,  beau- 
coup plus  coartei  que  1" abdomen.  On  voir ,  vers 
l'cxtréuiité  du  ventre,  une  ligne  tranfverfale  ,  for- 
mée par  de  poils  blancs.  Les  pattes  font  noiies  ,  &; 
de  grandeur  moyenne. 

Il  fc  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpéraace, 

I  ;  ;.  Hanneton  longipède. 

}ilv t^LotiXH A  longipes, 

Milolowk^t  capite  thoraceque  atrls  ,  elyt'ls  vil- 
lofs  pcdtbufque  leftaccis  ,  abdomine  bmi  tetufo. 
Fab.   Mant.  inf.tom,    1.  pag.  14.  n°.   71. 

Melolontha  longipes.  Ent.  ou.  kijl,  nat.  des  t'nf. 
Hanneton.  pL  ]■  fg-  ^i.a.h. 


40 


H  E  L 


Il  re(ïcmbk  ,  pour  la  forme  Se  la  grandeur,  au 
Hanneton  goutteux.  La  tête  eft  noive  ,  lilTe  ,  avec 
cjuelqucs  poils  roufsâties.  Le  chaperon  eft  arrondi. 
Le  corcclet  eft  lilUe,  pointillé  cn-deilus,  &  velu  fur 
les  bords  latcraiix.  L'écul'oa  eft  tiiangulaire  ,  noir  , 
&  couvert  d'une  poulTière  écaillcufe ,  roufsâtre.  Les 
élyties  font  cellaccs  ,  pubefcentes,  prefque  ftriées. 
Le  corps  eft  noir  en  délions  ;  mais  rabdomen  eft 
coupé  ,  &  fauve  à  fon  extrémité.  Les  pattes  font 
tertacées ,  avec  les  tarfes  bruns  ;  les  poftérieures 
Ibnt  un  peu  plus  longues  cjuc  les  autres, 

11  le  trouve 

134.  Hanneton  capicole. 

MeLOLONTH  A    cap'tcolii. 
.    Melolonr/iu  nigra  hinafcutil'o  aidomlteque  albi- 
(LIs.Ya'B.  Spec.  inf.   tom.  ,1.   pag.    4^.   n° .    65-  — 
Muiit.  inf.  tom.    i.  pag.  14.  n' .   77. 

Meiolontka  cjpicola.  Eut.  ou  hifi,  nat.  des  inf. 
Hanneton,  pi.  ufij-  J)-"-^. 

Il  eft  très-petit.  La  tête  ,  k  corcelet  Se  tout  le 
corps  font  noirs  ,  &  couverts  d'un  duvet  roux  cen- 
dré. Le  chaperon  eft  arrondi,  rebordé.  L;  corcelet 
eft  convexe  ,  avec  une  ligne  longitudinale  ,  enfoncée. 
L'écuflon  eft  tii.ingulaire  ,  &  couvert  de  poils  d'un 
gris  roufs.ître  ,  allez  ferrés.  Les  élytres  font  brunes , 
iilles  ,  un  peu  plus  courtes  que  l'abdomen.  L'abdo- 
men eft  noir;  mais  les  côtés  font  couverts  de  poils 
courts,  cendtés,  rouftâcres. 

Il  fe.  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance, 

I3J.  Hanneton  moiiticale. 

Mflolontha  monticold, 

Melo  lontha  c/ypeo  intégra  reflexo,  tejîacea  gla- 
Ira  ,  cdpite  utro.  Fab.  Syjl.  ent.  p.  35.  n° .  58.  — 
Sp.  inf.  tom.  I.  pag.  46.  n° .  67.  —  Mant.  inf. 
tom.    I.  pag.  14.  n'^.  81. 

Mflolonlka  monticold.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des  ir.f. 
Hanniton.  pi.G.fg.    {7.  u.b. 

Il  eft  très-petit,  &  à  peu-près  de  la  grandeur  du 
Hanneton  capicole.  La  tête  eft  noire  ,  &  le  chaperon 
tft  arrondi,  reboidé.  Le  corcelet  eft  teftacé  ,  prefque 
ferrugineux.  L'éctilon  eft  noir  &  pecit.  Les  élytres 
font  d'un  jaune  teftacé  ,  brillant  ,  un  peu  plus 
courtes  que  l'abdomen.  La  poitrine  eft  obfcure  ,  S: 
l'abdomen  eft  teftacé.  Les  antennes  &  les  pattes  font 
teftacées. 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

HÉLOPSiWfiôi'S..  genre d'infedes  delà  féconde 
Siélion  uo  l.Ordre  des  Coléoptères. 

Ces  infeftes  ont  le  corps  oblopg  ,  dîux  antennes 


H  E  L 

filiformes  ,  quatre  antennulcs  ,  dont  les  antérieures 
fécuriformes  ;  deux  ailes  membraneules  ,  cachées 
fous  des  étuis  durs  ;  cinq  articles  aux  quatre  taries 
antérieurs  ,  &  quatre  aux  deux  poftéricurs. 

Les  Hélops  ont  beaucoup  de  rapports  avec  les 
Ténébrions  ,  avec  lefquels  prelque  tous  les  Ento- 
mologiftcs  les  ont  confondus  ;  mais  ils  en  diflèrenc 
par  le  dernier  article  des  antennulcs  antérieures , 
plus  grand  ,  fécurifotme  ;  par  le  dornier  article  des 
antennulcs  poitéricures  ,  plus  grand  Se  arrondi  ;  par 
les  mandibules ,  dentées  au  milieu  ;  par  les  antennes , 
plus  longues  &  filiformes.  M.  Fabricius  a  le  premier 
diftingué  ce  genre,  &  lui  a  donné  le  nom  à' Hélops  , 
d'un  mot  grec,  dont  la  fignification  eft  inconnue. 

Les  antennes  font  filiformes ,  un  peu  plus  longues 
que  le  corcelet  ,  &  cômpofées  de  onze  articles ,  dont 
le  premier  eft  court  ,  légèrement  renflé  ;  le  fécond 
elh  plus  court  ,  &  arrondi  ,  les  luivans  font  coni- 
ques, prefque  égaux  ;  les  derniers  font  quelquefois 
moniliformes.  Elles  font  inférées  à  Ja  partie  anté- 
rieure &  latérale  de  la  tête,  au-devant  des  yeux. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieurc  , 
de  deux  mandibules  ,  de  deux  mâchoires ,  d'une 
lèvre  inférieure  ,  &  de  quatre  antennulcs. 

La  lèvre  fupérieurc  eft  allez  grande ,  cornée  j 
arrondie  ,   ou  légèrement  échancrée  ,  &  ciliée. 

Les  mandibules  font  cornées ,  courtes  ,  arquées  , 
intérieurement  voûtées  ,  mûries  d'une  dent  peu 
marquée  ,  au  milieu  ,  &  bifides  à  l'exiiémité. 

Les  mâchoires  font  prefv]ue  cornées,  arrondies, 
ciliées,  &  nuinies  intérieurement  d'une  petite  dent 
mince  &  pointue. 

La  lèvre  inférieure  eft  cornée ,  courte ,  plus 
étroite  que  la  (upérieure,  arrondie  à  fon  extrémité. 

Les  antennulcs  antérieures  font  une  fois  plus  lon- 
gues que  les  poftérieures ,  &  conipofées  de  quatre 
aracics  ,  dont  le  premier  eft  très-petit,  le  fécond 
cil  alongc  &  conique  ,  le  troifième  eft  prefque 
arrondi,  plus  court  5  le  dernier  eft  grand,  triangu- 
laire, fecurifornje  ;  elles  font  inférées  au  dos  des  mâ- 
choires. Les  antennulcs  poftcrieares  font  courtes, 
&:  cômpofées  de  trois  art  des ,  dont  les  deux  pre- 
miers lont  petits  ,  arrondis  ;  le  troifième  eft  gros  , 
&  arrondi  :  elles  font  inférées  à  l'extrémité  latérale 
de  la  lèvre  inférieure. 

La  tète  eft  un  peu  plus  petite  que  dans  les  Te'né- 
brions.  Elle  eft  un  peu  penchée  ,  &  poftt'ricurement 
enfoncée  dans  Iccorcelet.  Les  yeux  font  ovales,  un 
peu    faillans  ,  &  places  à  la  partie  latéialc  de  la  tète. 

Le  corcelet  eft  plus  du  moins  convexe ,  le'gère'- 
jiîciii  rebordé,  prefque  auffi  large'que' leV-^lytVcs. 

L'éculloa 


H  E  L 

L'tcudon  eft  petit  &  triangulaire.  Les  clylies  font 
convexes  ,  de  la  grandeur  de  l'abdomen  ;  elles  ca- 
chent deux  ailes  membraneufes  ,  repliées ,  qui  man- 
tjiiciu  dans  quelques  efpèces. 

Les  pattes  lont  (impies,  de  longueur  moyenne. 
Les  taries  font  hlifoimes ,  velus  à  leur  partie  infé- 
fieurc  ,  dans  quelques  efpèces  ;  les  quatre  anté- 
rieurs font  compofés  de  cinq  articles  j  &:  l«s  pofté- 
i.ieurs  feulement  de  quatre. 


H  E  L 


41 


Les  Htlops  ne  fournilTent  aucun  détail  dans  leur 
premier  état ,  &  très-peu  dans  leur  dernier;  de  forte 
que  leur  hiltoirc  ne  peut  qu'être  très-abré^iée.  La 
forme  de  leur  corps  eft  agréable  ,  &  quel-juc^-uns 
font  décorés  d'aflez  belles  couleurs.  Il  y  a  ^|U!.lqucr^ 
efpèces  qui  nont  point  d'ailes,  Je  celles  qu  eu  fons 
pourvues  en  font  rarement  ufage.  Ces  iiifcdt.';  doi- 
vent plutôt  fe  faire  diftinguer  par  leur  marche  ;  il,; 
courent  alTez  vite.  Us  vivent  dans  les  maifons ,  dans 
les  endroits  fablonneux,  La  laive  cil  inconnue. 


Hijl.  Nai.  Infea.  Tom.  VU. 


4i 


Sulid  de  l'Intrcidu^hn  à  fWJolrt 


des  Infinies, 


H    £   L    O    P    S. 

j                                             H  È  L  o  p  S.    Fa  b. 

T  E  N  E  E  R  l  O.      Lin.      G  B  o  v  t. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes   fàliformes  ,   un    peu    plus    longues   que    le   corcelet  ,    compofces  de 
onze  articles,  donc  le   fécond  irès-couir. 

Mandibules   bifides. 

Mâchoires  unideiKces. 

Quatre  antennules.  Les  aiuccieures  fécuriformes  j  les  podérieures  en  nîaiTe. 

Cinq  articles  aux  quatre  tarfes  antérieurs,  &:  quatre  articles  aux  poftérieurs. 

ESPECES. 

I.  Hélops  bleu. 

5.  Hélops  raye. 

Bleuâtre;    corcele:  prejljue   orhicule' , 
élytres  jlriées. 

Bron^çé  ;    élytres  Jlriées  ,    rayées    de 
vert ,  de  cuivreux  &  de  doré. 

2.  Hflcps  lanipcde. 

Bronzé  ;  élytres  jlnécs ,  pojlérciuremeni 

6.  HÉLOPS  dentelé. 

prolongées. 

Noir  ;   tarfes  ferrugineux  ;   antennules 

5.  Hélops  éruglueux. 

antérieures  avancées. 

D'un  \ert  hron~éy   antennes  ^  élytres  & 

7.  HÉLOPS  fafcié. 

pattes  noires. 

Noir;  élytres  avec  trois  bandes  Jaunes. 

^.  HÉi.ops  aveugle. 

Noir  ;  corcelec  avec  deux  taches  oculées-^ 
élytres  avec  deux  lignes  tranjverfates ^  ar- 

8. Hélops  onde. 

Noir;  élytres  avec  trois  bandes  ondées  , 

qué  js  ,  &  une  tache  oblont^ue  ,  pojlcneure , 
fauves. 

&•  un  point  oblong  à  l'extrémité  ,  fcrrugi- 
mux. 

de  l'IntroduBlon  à  fHiJleire  Naturelle  du  JnfeBcs. 


4J 


H  É  L  O  P  S.   (Infeûes.  ) 

rj.  HÉLors  batbu. 

élytres  avec  des  points  enfoncés  enjlries. 

JVoir  ;  antînnuUs  avancées ,  jaunâtres  ■ 

15.  Hélops  morio. 

pattes  Jaunâtres. 

Noir;    corcelet   quarré  ,    lijfe  j    élytres 

10.  Helops  cannelé. 

avec  desjliiespointdlees. 

Noir  ;.  corcelet   cannelé,  avec  un  en- 

io. Hélops  ceint. 

foncement  de  chaque  cô:é  -^  élytres  jiriécs; 
antennuks  avancées. 

Noir  ;   élytres    rougeâtres  ,    avec    une 
large   bande   njiie. 

1 1.  IlÉLOPs  Hlfe. 

11.  Hélops  nègre. 

Noir;   corcelet  cannelé , pojl érieurcmenc 
aminci;  elytres   lijfts. 

Noir  ;  bord  du  corcelet  arrondi  ;  élytres 
avec  des  Jlries  crénelées. 

11.  Hélops  bronzé. 

11.  Hélops  granulé. 

Ovaleol'long,  ironie;  antennes  &  pattes 

Noir,  déprimé;  élytres  avec  des  points 

noires. 

élevés,  prcfque  épineux. 

1  j.  HÉLOPS  cuivreux. 

25.  Hélops  longipcdc. 

Ovak  obloK^,  noir;  corce  let  &  élytres 

Noir  ;  élytres  Jlr. tes  j  pattes  alongées  ; 

cuivreux. 

jûtmbcs  intermédiaires  ,   velues. 

14.  HcLors  émeraude. 

24.  Hélops  ruSpcde. 

Ovale,  un  peu  ohlong,    noir;  élytres 

Noirâtre  ;    antennes  &  pattes  ferrugi- 

vertes,  brillances ,Jlriées. 

neufes  ;  élytres  brunes  j   un  peu  brcn^ees. 

15.  Hélops  améthide. 

25.  Hélops  atre. 

Oblong,  noir  i  corcelet  &  élytres  bleux. 

Très-noir  ,   luifunt  ;  élytres fttiées;  an- 

16. Helops  bicobr. 

tennes  (S"  pattes  brunes. 

Noir  ,  ovale  un  peu   ohlong  ^  ironie , 

i6.HÉi.oFS  ftrié. 

brillant  en  ■  df£:is. 

Uun  noir  bron-^i  _,  Lifant  ;  élytresjlriées,   | 

17.  Hélops  équeftre. 

ohtufcs  ;  antennes  &  p.itces  brunes. 

Noir;   élytres  avec   une  bande  jaune  , 
interrompue. 

27.  Hélops  Pimclie. 

iS.  Hélops  maure. 

Noir;  corcelet  antérieurement  arrondi  ; 
élytres  avec  des  jlries  pom.iUees  ;  extré- 

Noir\ ro'ceUt  arrondi,  de  chaque  côté -^ 

mité  des  antennes  ,  jauvc. 

4* 


Suite  de  l' Introduaion  à  l'H'ifcolfe  NaiurdU  dis  In'icî 


J\olr;  dos  relevé;  élytresjlriées  ;  cuiJJ'ei 
antérkures  dentées, 

29.  HÉ1.0PS  ordurier. 

Noir  j  antennes  &  pattes  ferrugtneufes. 

50.  HÊLOPS  ruficolle. 

Ferrugineux;  élytrcs  Jirlées  noires. 


H  É  L  O  P  S.     (Infedes. 


Hélops  dentipède. 


51.HÉL0PS  glabre. 

Corps  noir;  élytres  lijfes. 

ji.  HÉLOPsbrun. 

Brun,  plus  ou  moins  foncé-  élytres  avec 
desjiries  peu  marquées, 

33.  HèloPs  azuré. 

Bleuj  co-celit pointillé;  élytresjlriées. 


H  E  L 


H  E  L 


4? 


I.  HÉLOPS  Weu. 
H  E  LOFS  aruleas 


Hetops CAnthfcens ,  thoracefutorbiculato.,  tlytr'is 
ftrtjtls.  F  AS.  Syfi.  cm.  pjg.  15-7  n'^'.  1. — Spec. 
inf.  tom,  \.  pdg,  31+.  n' .  i. — liîant.  inj.  iom.  r. 
pag.zl^.n-,  I. 

Tenehrio  cxxnUxxs,  apterus  cxrukfcenstkorûccfub- 
orhiculato ^cokoplris  obfdlis.hiti.  Syft.nat.p.  (>77. 
«»,   l^.—Muf.  Lud.  Vlr.  pag.  9S.  " 

-  Petiv.  Gaiop/i.  cai.  ii.fig.  C. 

List.  Angl.app.  th.  4.  fig.  14.  ? 

Il  reiTemble  ,  pouc  la  forme  &  !a  grandeur,  au 
Blaps  mucroné.  Les  antennes  fout  bicties ,  avec 
l'extrémité  r.oirc.  Le  corcelet  cil  plus  large  que 
long  ,  un  peu  arrondi  poflérieurement.  Les  clytres 
font  obtules^  d'un  noir  bleuâtre,  fur-  tout  vers  les 
bords  extérieurs.  Les  cuilles  font  d'un  noir  bleuitre 
luifanc. 

Il  fe  trouve  au  midi  de  l'Europe ,  en  Efpagne, 

1.  KÉLOI'S   lanipèd.-. 

Helops  lanipes, 

Tîelops  &neus  ,  elytris  ftnatis  acumlnatis.  Fab. 
Syft.ent.p.T.^-;.  n°.  %. — Spec.inf.  t.  i.  pag,  314. 
n*,  î,  —  Mam.inf.  tom.  l.  p.  li^.n".  z. 

Tenehrio  lanipes  alatus  ineus ,  elytris  fiihblfido- 
mucroma'.is  ,  plantis  fubcus  hirfuiis.  Lin.  iiyjl.  nat. 
mant.  pag.  535. 

Tenehrio  nigro-cuprea  ,  elytro  fingulo  flriis  oclo 
coleoptris  pone  acuminutis.  Ceoff.  InJ.  tom.  i, 
pug.  34.  «".  y. 

Le  Ténébrion  bronzé.  Geoff./iJ. 

Tenehrio  aneus.  Se  o  P.    Ent.  carn,  n°.  ij  j, 

Tenehrio  arborcus  nigro-Aueus  ,  elytro  fir.gulo 
ftriis  oBo  apice  acuminato.  Schrank.  Enum.  inj. 
Mujî.  no.  412. 

Tenehrio  lanipes.  Vill.  Ent,  tom.  1.  pag.  394 
n°.  2.6. 

Il  a  environ  (îx  lignes  Se  demie  de  long.  Les  an- 
tennes font  filiformes  ,  noirâtres.  Le  dellus  du 
corps  eft  d'un  noir  bronzé  ,  &  le  deflbus  eit  d'un 
noir  brun.  Le  corccl?r  cfl  convexe  ,  pointillé  ,  pofté- 
ricurement  tronqué.  L°s  élytres  font  (hiées  ^  fine- 
ment pointillées  j  &  tel  minées  en  pointe.  Les  tarfes 
font  couverts  en-dcllous,  d'un  duvet  roiillâtre, 
alfez  long. 

Il  fc   trouve  d.^.as  toute  l'Europe, 

5.  HÉLOPS  érugfneux. 
Hezopî  eruginofus. 


Helors  viridi- vicas  ,  antennis  ,  elytris  pcàih.f- 
que  nigris.  Fab.  Mant.  inf.  tom,  1.  p.  11;.  n'^.  ;. 

II  reflémble  au  précédent  ,  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  Les  antennes  fonr  en  fcie,  exérieurc- 
nient  plus  grofTes  ,  noires.  La  tète  &  le  corcelet  font 
g!abies,d'un  vert  bronzé,  fans  taches.  Les  ély  très  ont 
de?  Unes  noires  ^  crénelées.  Les  p.utes  font  noires. 

Il  fe  trouve  au  cap  ds  Bonnc-Efpéraiice, 

4.  HiUors  aveugle. 

Hrzofs  cAcus. 

Helops  atcr  ,  thorace  macuHs  duabiis  oce'la:i~ 
bus ,  elytris  Jîrigis  duubus  arcuatis  puncloque  pOjlka 
ferrugincis. 

Elater  CS.CUS.  Fab.  Gcn.  inf.  mant.  pii^,  1^4. 
— Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  i6y.  tz''.  6. — Mant.  inf. 
tom.  1.  p.  172.  n'.  7. 

Il  a  environ  dis  lignes  de  long.  JLes  anten- 
nes fort  noires.  La  tète  cil  noirej,  fans  taches. 
Le  cor:clet  efl:  noir,  avec  une  tache  annulaire, 
oblongje  ,  de  chaque  côté.  L'cculfon  eft  petit  , 
arrondi  poflérieurement,  noir  ,  fans  taches.  Les 
élytres  font  noires,  avec  deux  lignes  tr.infverfuks 
fauves  j  aiquées,  &  une  petite  tache  oblongue  ,  fur 
chaque,  vers  l'extrémité.  Le  dcil'ous  du' corps  S: 
les  pattes  font  noirs  :  on  remarque  un  peu  de  brun 
à  l'extrcraité  de  l'abdomen. 

Cet  infcûe  n'a  aucun  des  caradères  des  Tau- 
pins,  parmi  lefquels  M.  Fabricius  l'a  placé. 

Il  fe  trouve  en  Afrique. 

5.  HÉLOPS  rayé. 
Helops  vittatus. 
Helops  meus  ,   elytris  ftriatis  viridi  cupreo  aureo- 


II  relkmblc  beaucoup  ,  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur, a  l'Hélo'ps  laniptde.  Les  antennes  font  brunes  , 
filiformes,  moniliformesàleur  extrémité,  un  peu  plus 
courtes  que  la  moitié  du  corps.  La  tète  ert  bronzée, 
fans  taches  Le  corcelet  efl  pie(que  quctré,  pointillé, 
avec  les  bords  vcrdâtres  Se  cuivreux.  L'éculîon  eft 
petit ,  arrondi  poftérieurement,  d'un  vert  cuivreux. 
Les  élytres  font  ftriées  :  on  y  voit  alternativement 
des  raies  longitudinales,  vertes,  cuivteufes&  dorées. 
Le  delTous  du  corps  ell  bronzé ,  fans  taches.  Le« 
pattes  font  brunes. 

Il  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Francillon, 

6.  Helops  dentelé. 

Heiops  ferratus. 

Helops  niger  ^  digitisferrugineis  ^palpis porrccliSf 


4<î  H   E  L 

Fab.  Syjl.  ent,  p.    1J7,  n° .  5. — Sftc.  inf.  tom.  1, 
pag.  31,-.  n°.  3. — Munt.i.if.  tom.  i.  p.  ti}.  n°.  ^. 

Teutbiio  deprcflus  alatus  nigtr,  dytris  ctralefcen- 
tibus  ,  untennis  tihiifque  fanguineis  ,  thorace  de- 
prcjfo.  Lia.  Syft.nat.  p.  6j^.  n°.    U. 

Tenebrio  TuSbatWM  elatus  niger,  e'ytris  firiatis 
n-gro-viotixceis  ,  pahis  ore  îarfij'que  rufis .  Schall. 

Teiiebno  deprejfus,  Vill.  Ent.  tom.  i.  pag.  388. 
/i°.  S. 

Serra:ula.  ScHuLZ.  AU.  drcfd.  i. 

Il  a  de  cinq  à  fix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires ,  filiformes  ,  gueres  plus  longues  que  le  cor- 
ccicr.  Les  antennes  antérieures  (ont  longues  ,  avec 
le  dernier  article  obliquement  tronqué  &  crcufé.  La 
tête  5c  le  corceict  (ont  noirs.  Les  clytrcs  (ont 
d'un  noir  bleuâtre,  légèrement  ftriécs  2c  pointilices. 
Le  dclFous  du  corps  &  les  pattes  (ont  noirs,  avec 
les  tarfts  fauves,  ou  feulement  les  derniers  articles. 
Suivant  Linné,  les  antennes  Scies  jambes  font  d'un 
rouge  fanguin. 

11  fe  trouv;  au  nord  de  l'Europe. 

7.  HÉLOPS  fafcié. 
HcLors  fafclatits, 

Helops  attr ,  tlytris  fafcîis  tribus  jlavefcenti Lus. 

Erotylus  fafàatus.    Fab.   Spec.   inf.   tom.    \. 

pag.    ij8.  n".  7. — Mant.inJ'.tom.  i.p.<}i.  «'■'.  11. 

Il  a  environ  fix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires,  filiformes  ,  prefque  moniliforines  a  leur  cx- 
tréniKc.  La  tête  e(t  noire.  Le  corceict  c(t  noir, 
lilk.  L'tcufion  ciï  noir ,  triangulaire.  Les  élyttes 
ont  trois  l'andes  iioLics  îi:  trois  bandes  jaunes,  al- 
ternes :  il  y  a  une  bande  jaune  ,  il  la  bafc,  &  une 
bande  noiie  termine  les  clytres.  Tout  le  delîous  du 
corps  cft  noir,  luifant.  Les  taries  des  quatre  pattes 
Ibr.t  filitormcs  &  compofcs  de  cinq  articles  ;  les  tarfcs 
poftcrieurs  font  filiformes  Se  compofés  de  quatre  ;  le 
deffous  des  tarfes  cft  muni  de  quelques  poils  longs. 

Il  le  trouve...  . 

$.  HÉLOPS  onde, 
Jitiops  undattis. 

He/ops  ater  ,    elytris  fafciis  tribus  undatis  punc- 

toque  oblongo  apicisfirriigintis, 

11  a  fept  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noires  , 
filiformes  ,  avec  les  deiniers  articles  moniliformes. 
La  tête  cft  noire.  Le  corcdet  c(l  convexe  ,  noir, 
avec  quatre  raies  longitudinales,  dont  les  extérieures 
font  réunies  à  leurs  extrémités.  Les  élytres  ont  des 
f  oints  enfonfés  peu  marqués,  rangés  en  (hiesj^Ues 


H  E  L 

font  noires  ,  avec  ttois  bandes  pndées  &  deux  ta- 
ches oblongucSjà  rcxtiém^té  ,  d'un  rouge  fauve: 
on  apper^oit  quelques  points  noirs ,  diftinfts  ,  fur  la 
première  b.inde.  Le  delfcus  du  corps  &  les  pattes  font 
très-noirs  ,   fans  radies. 

Il  fe  trouve  à  Cayenne  ,  d'où  il  m'a  été  envoyé 
par  î,l.  Tugny. 

5.  HÉLOPS  barba. 

Hnors  barhatiis, 

Htiops  niger  pulpis  porrcclis  ,  pediiufque  Jlavef- 
cenlihus.  Fab,  Mant.inf.  tom,  l.pi^g.  iij.  n*.  J. 

Il  rcflenblc  beaucoup  à  l'Hélops  dentelé  ,  mais  il 
eft  une  fois  plus  petit.  La  tête  ,  le  corcetet  font 
noirs,  fans  taclies.  Les  antennes  font  obfcures, 
avec  la  bafe  &  l'extrémité  ferrugineufes.  Les  an- 
tennules  font  avancées ,  jaunes  &  fcmblabics  à 
celles  de  l'Hélops  dentelé.  Les  él/tres  font  ftriécs, 
noires.    Les  pattes   font  jaunes. 

Il  fe  trouve  en  Saxe. 

10  Hj:lops  cannelé. 

HzLops   canaliculatus. 

HelofS  nigcr ,  thorace  canalicsiLto  utrinque  irn- 
prejfo,  elytris  firiatis  ,  p^lpis  forreciis,  Fab.  Msr.t, 
inj.  tum.  i.pag.  2.13.  n^'.  6, 

Tenebrio  dubius  alucns  nlger  ,  thorace  fulcato-^ 
elytris  JiriMÏs. ScHal.  Aci.Ha/L  l.pag.  51a. 

11  re/Tcmble  à  l'Hélops  dentelé.  Tout  le  corps  cft 
noir.  Les  antennules  font  avancées.  Le  cotceht  eft 
inégal  ,  cannelé  au  milieu  ,  enfoncé  de  chaque  côté. 
Les  éiytrts  ont  des  lignes  longitudinales  élevées.  Les 
pattes  l'ont  noires ,  avec  les  tarfes  bruns. 

Il  fe  trouve  en  Saxe. 

II.  HÉLors  h/Te. 

Helops  Itivis. 

Htlops  niger ,  thorace  tanaliculato  poflict  attC' 
tiuato,  clytns  i(.vii>us.  Lab.  Man:.  i.if.  tom,  1. 
pag.  ZI5.  r/'.  7. 

Il  rcffcmble  beaucoup  au  précédent.  Le  corps  f(ï 
noir  ,  point  du  toutluiUnt.  ).c  corcdet  eft  car.nclé  , 
pofténcurcmeivt  aminci.  Les  élytres  foiuLlics. 

Il  fe  trouve  en  Saxe. 

II.  HtLOPS  bronzé. 

Helops  ^i.eus. 

Hihtps  ovaio-oblonr:us  trteus  ,  cntinni.i pedièuf- 
que  ni^iis. 


H  E  L 

trocylus  mono  olilotgils  (iter  Immatu/alut.  F/.n. 
Syjl.cr.c.p.  11^.  n".  j,  ~Spec.tnf.com.  t.;>.tj8. 
n°.  0. — Manc.  inf.ton.    i.pug.  yi.  n^\  14. 

Les  antennes  font  noires  ,  filiformes  ,  un  peu 
pl.HS  longues  que  le  corcelet.  La  tcic  cft  bronzée.  Le 
cofceict  e!l  lue  ,  luifant  ,  bronzé.  L'éculTon  eft 
petit,  tria  ii;ulaire ,  bronzé.  Les  éiytres  ont  des 
ihies  régulières  ,  pointilléts  ;  elles  font  bronzées  & 
Inifantcs.  Tout  le  deirous  du  co'.ps  d\  d'un  noir 
Juifant,   un  peu  bronzé.  Les   pattes  font  noiics  &. 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelk-HolUnde. 

i;.  Helops  cuivreux. 

Belops  cupreas. 

Helops  ovjto  -  oblongus  acer ,  thoracc  elytrifque 
cu-^Teis. 

Erotytus  cnpreiis  oblongus  ater  ,  tkorace  elytrif- 
que cupreis.  Fas.  Syfl.  enc.pag.  I2?.  n°.  J. — Spee. 
inf.tcm.  x.pag.  15S.  n".  $.  —  ManC.  inj'.  io:r..  i. 
pjg.  91.  n».  ij. 

Il  red'eiTible  beaucoup  à  i'Hclops  émeraude  ;  mais 
il  eft  im  peu  plus  grand  Les  antennes  loju  noires  ^ 
filiformes  ,  guères  plus  lon-ucs  que  le  coictlet.  La 
tête  cft  noiiat:e  luilante.  Le  coici.let  ell  d'un  vert 
bleuâtre  foncé,  cuivreux.  LécuflTon  eft  triangulaire  , 
&  de  la  même  couleur.  Les  éiytres  font  d'une  cou- 
leur verte  bleuâtre,  cuivreute  ,  brillante  ;  elles  ont 
des  llries  régulières  ,  formées  par  des  points  enfon- 
cés. Le  dcllous  du  corps  &:  les  pattes  font  noirs  lui- 
fa..?.  Les  tarfes  ,  ainfi  que  tous  ceux  de  ce  genre  , 
ont  les  caradères  que  nous  leur  avons  allîgnés. 

Il  fc  trouve  dans  la  Nouvelle  Hollande. 

14.  Hiiovs  émeraude. 
Helops  fimragiid.'us. 
Helops  ovuto-oblongiis  ater  y  c'ytrls  f.riatis  vi- 

E-v;ylus  fmaragdalus  oilonfUf  ,  ater ,  clytn's  ri- 
ridibus  ,  flriatis.  Fab.  Syfl.  tnt.  pag.  \i\  r.*.  6. 
— Spec.  inf.iom.  I.  pag.  ij8.  n^.  li. — Mant.  inf 
tom.    r.  pag.  91.  n".    18. 

Les  antennes  font  noires  ,  filiformes.  I.a  tctc  cfl: 
noir.ùrc  ,  !uifan-e.  Le  corcelet  eft  vert  foncé  ,  pref- 
nue  bronzé ,  Ifl'e  ,  luifant,  L'écufion  cfl  petit ,  tiian- 
gulaire,  de  la  couleur  du  corcelet.  Les  éiytres  font 
vertes  ,  prefque  cuivreufcs  ,  brillantes  :  elles  ont  des 
flries  r.'guiicres,  formées  pat  de  petits  points  en- 
foncés Le  deiïous  du  corps  eft  noir  ,  un  peu  violet 
luifant.  Les  pattes  font  noires. 

11  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

i).  HÉLCPs  amétliifte. 
Melofs  amtthyfiinus. 


H  EL  47 

Hclop:  oh'ongiis  ater,   ihoi.ice  .ijtrifque  cyancis. 

Erotylus  ametliyflinus  ohlong-.ts  ater  ,  thcrace 
elytrifque  cyuncis.  Fab.  Syft.  me.  pag.  tz^.  n"  7. — 
Spec.  inf.  tom.  l.pag.  158.  n".  1 5. — M.inc.inf.  t.  1 . 
pjg.  91.  n".  19. 

Il  cfl  plus  petit,  plus  along-,  &  un  peu  plus 
convexe  que  l'Hélops  émeraude.  Les  antenics  foac 
noires  ,  ii!. formes.  La  tète  ell  noire.  Le  font  eft 
applati ,  &  on  voit  de  chaque  côté,  à  ia  bafc  des 
antennes,  une  petite  élévation.  Le  corcelet  clf  lillc 
luifant ,  d'un  bleu  foncé.  L'éculTon  eft  petit ,  trian- 
gulaire ,  cuivreux.  Les  éiytres  font  bleues  luiiantes, 
avec  des  liiies  foimées  par  de  petits  points  enfoncés. 
Tout  le  dellous  du  corps  &  les  pattes  font  noirs  & 
luifans.  Les  tarfes  des  quatre  pattes  antérieures  font 
ccmpofés  de  cinq  articles  filiformes,  &C  les  pollé» 
rieures  de  quatre. 

Il  fc  trouve  dans  la  Nouvellc-HoUandc, 

16.  HiÎLOrs  bicolor. 

Helofs  bicolor. 

Hdops  ov.:to-oblongus  fuitus  ntgerfupra  aneut. 

Eroty'us  h\co\ox oblongus  ater .,  fupra  Aneus.ï\a. 
SyjL  .ne.  pag.  124.  n".  8.  —Spec.  inf.  tom.  i. 
vag.    ijS.    n».    14 — Mant.  inf.   tom.   i.  pag.  91. 


Il  cil  un  pet!  plus  petit  &  un  peu  plus  ovale  qu= 
l'Hélops  émeraude.  /es  antennes  font  noires  ,  &  ut\ 
peu  plus  longues  que  le  corcelet.  La  lète  cd  bronzée. 
Le  corcelet  efi  li!!e  ,  bionzé  brillant,  prefquc  cui- 
vreux. L'écullon  ell  petit  ,  bronxé  &  triangulaire. 
Le;  éiytres  font  luifantes ,  bronzées  ,  avec  des 
peints  allez  gros ,  enfoncés  ,  formant  des  ftries  le- 
galières-.  Tout  le  dellous  du  corps  S:  !e>  pattes  fonc 
d'un  noir  un  peu  bronzé.  Les  tarfes  font  Sliforraes  , 
garnis  de  poils  cn-dcffous. 

Il  fe  trouve  dans  ia  Nouvelle- Hollande. 

17.  Helops  équcftrc. 

Helops  equeftris. 

Helops  ater  elyiris  fjfcia  ahbreviata  aurea.  Y .\r„ 
Syft.  eut. pag  1^7. n"..^. — S/iCC.  inf.  tom.  1 .  p.  ;:f. 
n'' .  4.  —  ùlant  inf.  tom.  i.pjg.  214.  «".  S, 

Les  antennes  font  noires,  extérieurement  plus 
grolîes ,  avec  les  articles  prefque  coniques.  Tout  l; 
corps  eft  noir.  La  tête  eft  très-finement  chagriné.-. 
Le  corcelet  eft  chagriné  ,  arrondi  ,  prefque  globu- 
leux. Les  rlytrcs  font  ovales  ,  obiongues  ,  avec 
une  bande  jaune  ,  interrompue  à  la  future.  On  re- 
marque des  ftries  formées  par  des  points  tranrve;- 
faux  enfoncés.  Les  cuifTes  (ont  minces  à  leur  bafe  , 
un  peu  renflées  vers  leur  extrémité. 

Il  fe  trouve  au  Brélil, 


48 


H  E  L 


18.  HiÎLOPS  maure. 
Helofs    mauius. 

'BcloTS  ater ,  thorace  utrinque  rotundato  Uvi  j 
elytris  cxcavaio-punclatis.  Fab.  Spec.  in/,  tom.  I. 
pag.  515.  «".  5. — Mant.  inf.  tom.  z .  p.    114.  n'  .  9. 

Il  eft  !;rand.  Les  antennes  font  noires  ,  extérieu- 
rement plus  giolTcs.  Le  corps  cft  noir.  La  tète  efl: 
lilTe  ,  avec  le  chaperon  arrondi  ,  entier.  Les  anten- 
miles  antéiieures  font  avancées,  fécuriformes ;  les 
pofiéricurcs  font  en  maffe.  La  lèvre  inférieure  cft 
prefque  échancrée.  Les  élytres  font  réunies  ,  &•  ont 
des  points  enfoncés  allez  grands  ,  &L  diftans  ,  rangés 
en  ihies. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

li>.  Hélops  morio. 

Helofs  mono. 

Helops  aur ,  tkorace  qundrato  Uvi ,  elytr'is  putc- 
tjro-Jiridtis.VAS.  Gcn.  irtf.  mant.  pag.  141. — Spec. 
ir.f.tom.  i.p^g.  515.  n".  6.  —  Mant.  inf.  tom.  i. 
pjg.  114.  n".   10. 

II  rencmble  à  l'Hélops  nègre  ;  mais  il  eft  un  peu 
plus  grand.  Les  antennes  foiit  monilif.  rraes  à  leur 
extrémité  ,  avec  le  dernier  article  plus  long  ,  & 
ovale.  Le  corccitt  ell  obfcur ,  lifle ,  carré.  Les 
é!ytres  'ont  obfcures  ,  &  nurtiuéts  de  itrics  poin- 
tillées.  Le  dclTous  du  corps  &  les  pactes  (ont  noirs 
luifans. 

Il  fe  t -ouve  dans  l'Américjue  feptentrionale, 

10.  HÉLOPS  ceint. 

HsLovs   cincius. 

Helops    niger,  elytris  rufis  fafcla  lata  nigra. 

L.s  antennes  font  noires  ,  un  peu  plus  longues 
que  le  corcelet.  Tout  le  corps  efc  noir  lui.ant.  Les 
élytres  font  rougeâtres  ,  avec  la  future ,  &  une 
large  bande  au  milieu  ,  noire. 

Il  fe  trouve 

Du  cabinet  du  prince  d'Orange. 

2,1.  HÉLOPS  nègre. 

Me  LOF  s  nigritus. 

Helops  ater ,  tkoracis  marginibus  rctunddtij ,  ely- 
tris crenato  fuUatis.  Ih^.Spec.  inf.  tom.  \.p.  315. 
n°.7.  Mant.  inf.  tom.  \.pag.  214.  n°.  \  1. 

Tenelr'.o  atratus  oblongus  ater  ,  elytris  fulcatis 
^laitiufutis.  Fab.  Syft.  ent.pag.  zjé.  /•".  4. 

Le  corps  cil  noir  ,  grand  ,  fans  taches.  Les  an- 
tennes font  moniliformes  à  l'extrémité.  Le  corcelet 
cft  glabre  ,  lille  ,  avec  les  bords  extérieurs  arrondis  ; 
les  angles    antérieurs   obtus ,    &^  les    poftéricurs 


H  E  L 

aigus.  Les  élytres  ont  des  ftties  crénelées.  Les  tarfcs 
font  couverts  en-dcffuiis  ,   d'un  duvec  faure. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 


21.  HÉLOPS  granulé. 
Helops  granulatus. 
Helops  ater  deprejfus 


ofts.  Fab.  Mant. 


elytris  griinulato  fu'fp't- 
f.  tom.  I  .pag.  1 1 4.  n°,  i  j . 


Il  cft  plus  petit  &  plus  large  que  le  précédent. 
La  tête  eft  noire ,  obtufe.  Le  corcelet  eft  noir , 
plane,  poriérieurement  finué.  Les  tlytret  font  ob- 
tutcs  ,  llriécs  ,  avec  des  points  élevés  entre  les  firics  , 
dont  les  portéiieurs  font  pr:f-^uc  épineux.  Le  déifuss 
du  corps  eft  noir. 

Il  fe  trouve  au  cap  ce  Borine-Efpcrance. 

1;.  Hklops  longipède. 

Helois  longlpes. 

Helopi  niger ,  elytris  flriaiis  ,  pedibus  e'ongatis , 
tibiisfcunui  paris  barbaris.  Yab.  Spec.  '.nj.  10m.  1. 
pag.  jié.  /j".  10.  —  Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  114, 
nK  14. 

Il  eft  grand,  de  forme  ovale,  alongée.  Les  an- 
tennes lont  lili.'ormes  ,  noires  ,  oblcurcs  à  leur  ex- 
trémité ,  un  peu  plus  longues  que  la  iroitié  du  corps. 
Tout  le  corps  cft  noir.  Le  corcelet  cft  lllfe  L'écuilbn 
eft  triangulaire.  Les  élytres  lont  (triées  ,  S;  les 
flries  font  réunies  poftéricurement  par  [laires.  Les 
pattes  lont  longues.  Les  jambes  inti.rmédiaircs  font 
couvertes  intérieurement  de  poils  loux»  dans  un 
fcxe  feulement. 


m 


rouve  dans 


.'Afrique  équinoxiale. 


14.  HÉLOPS  rufipcde. 

Helops   rufipes. 

Helops  niger  ,  antennis  pedibufque  ferrugineis, 
FhB.Syfi.  en:.  ;\  15 S.  n^.  t.  ^pec.  inf.  tom.  1. 

pag,  315.  n".  S.  —  Mant.  inf.  tom.  l.  pag,  I14. 
n°.  11. 

Il  eft  plus  petit  que  l'Hélops  lanipède.  Les  an- 
tennes font  d  un  brun  ferrugineux.  La  tête  eft 
noirâtre,  un  peu  bronzée.  Le  corcelet  cft  d'un  noir 
bronzé  ,  &  marqué  de  deux  points  enfoncés  ,  pref- 
que  quarrés.  Lécuffon  eft  petit.  Les  élytres  font 
brunes,  br;nzéeSj  ftriées  ,  avec  des  points  enfon- 
cés ,  tranfvLrfaux  ,  dans  cba  jue  ftrie.  Le  defljus 
du  corps  eft  noir  brun.  Les  pattes  font  fcrrugi- 
neufes. 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollandci 


25.  HÉLOPS  atte. 
Hxiors  at(r. 


Httopt 


H  E  M 

HelopS  ater  tiuidus  ,  elytris  finatîs  ,  antennis 
fcdibujque  piceis. 

ELur  ater,  e/ytris  ftriatis.FAi.  Sy/l.  er.r.p.i-^^^. 
n''.j. — Spec,  inf.  tom.  i.p.  3:6,  n'' .  ii.-'—Mar.r. 
inf.  tom,  1.  yag.  i;4.  «".  15, 

Pyrochroa  r.igr.^.  nigra  nltidu  ,  corpore  ovato  ,  tho- 
rûce  convexo  ,  anunnis  peaibufiiue  jufcis.  Dec. 
Mim.  inf.  tom.  j.  pag.  15.  n^ .  ^.  pi.  l.fig.  25. 

Cardinale  noire  ,  noire  luifante  ,  à  corps  ovale 
S:  à  corcelei  convexe  ,  à  aateiines  &  pattes    brunes. 

DfG.    Ib. 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Le  corps  eft 
cvaie  ,  convexe,  noir  iuilanr.  Les  antennes  &:  les 
pattes  font  noires  ou  biunes.  La  tète  ell  petite.  Le 
coicelct  ell  Cntnienr  chagriné  ,  un  peu  pLus  étroit 
antérieurement  ,  prefque  de  !a  largeur  des  élyrres 
pollérieurcmeut.  Les  élytres  ont  des  flries  peu  mar- 
quées. 

Il  fe  trouve  dans  prefque  toute  l'Europe  ,  &  n'eft 
pas  rate  aux  enviroiib  d;  i'aris. 

i6.  Helops  fliié. 

H^Lorsflriatus. 

Hclops  nigro-iieus  nitidus  ;  efytris  Jlrijtis  eb- 
tufis  ,   anteu'iis  pcdibufque  piceis. 

Tencbrio  n'igro-fufca  ovata  ,  clytro  pngulo  flriis 
oBo  Uvibus.  Geoi-ï.  Inf.  tom.    '..  p.  548.  n" .  4. 

Le  Ténébrion  à  huit  ftries  lifTcs.  Geoff.  Ib. 

Tcnthnoftri^tj.    FOURC.   Er.t.  p.:r.    i.p.    i  {7. 


Il  eft  prcfque  une  fois  plus  petit  que  l'Hélops 
lanipèdc.  Les  antennes  font  brunes,  un  peu  plus 
longues  que  le  corcclet,  avec  les  piemicrs  articles 
coniques  ,  &  les  dcriùères  moniliformes.  Tout  le 
délias  du  corps  eft  d'un  noir  un  peu  bronzé,  lui- 
faiu  ;  le  delfous  eft  brun.  Le  corcelet  eft  finement 
pointillé ,  convexe  ,  prefque  aulli  large  que  les 
clytres.  L'éculfon  eft  très-petit  &  triangulaire.  Les 
élytres  font  obtufcs ,  finement  ftnées.  Les  pattes 
lont  d'un  brun  noirâtre. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  courant  à 
terre  dans  les  campagnes ,  conuiye  les  Carabes. 

17. 1-lELOrs  Piniélrc. 

Mej-OTs  Pimelia. 

Iletops  ihorace  antice  Totandfito  niger  ,  elytris 
funclato  .ftnatis  ,  antennis  apiçc  rufis.^\^.  Ma  rit, 
inf.  tom.  I.  pag.  214.  n=.  6. 

Pimelia  morio.  pAB.  Gcn.  inf.  mant.  pag.  240. 
' — Syec.  inf,    tom.  i.  pag.    518.    n!^ .    \-j. 

Les  antennes  font  noires,  moniliformes  à  l'extré- 
mité ,    avec  le    dernier    article    fauve.    La  tête  eft 
Hiji.  Nat.  de.  InfcU,.  To>n.  Vil. 


HEM 


4P 


noire.  Le  corcclet  eft  noir,  arrondi  antérieurement, 
&  tronqué  poftérieurement.  Les  élytres  font  ftritcs  , 
noires.  Le  deflous  du  corps  &  les  pattes  font  noirs. 

Il  fe  trouve  en  Anoleterie. 

18.  Helops  dcntipcde. 

H  EL  o  PS  dtn'-ipcs, 

Hclops  ater  ,  elytris  puncia'.o  fu'cJtis  ,  fmori^ 
bus  aniicis  acute  dentatis .F An  Spec.  inf.  tom.  i. 
pag.  ^26.  «'\  12..— Mant.  inf.  tom.  i .  pag.  ii^, 
n-'.  17. 

Il  reflem'.^!e  a  l'Hélops  atre  ;  mais  il  a  le  dos  plus 
relevé,  ?c  il  eft  un  peu  plus  petit.  Tout  h  corp^  eft 
noir.  La  té:c  &  le  corcelet  font  lilles,  point  bnllaiis. 
L'écullon  eft  prefque  arrondi  poftérieurement.  Les 
élytres  font  ftri-'e;  ,  &  cliaque  ftrie  a  des  points 
enfoncés.  Les  cuiifes  des  partes  antérieures  font 
ornées  intérieurement  d'une  dent  allez  forte. 

11  fc  trouve  dans  le  Coromandel. 

2.).  Helops  ordurier, 

Helops   quif^uilius, 

Helops  niger,  antennis  pediiufque  ferrugl'neh. 
F  A  B.  Syfl.  ent.  p.  2j8.  n".  8. — Spec.  inf.  tom.  1, 
p.  32e.  «".  13. — A[ant.  inf.  tvm.  i.p.  214.  n*-'.  18. 

TV/Jdir/oquifquilius  û/ûtaj  n/gfr,  ore  pedibufque 
fcnugineis.  L  i  N.  Syfl.  nat.  pag.  676.  n'^ .  13.— 
Fuun.  fucc.  n° .  S21. 

Tencbrio  qidfquilius.  \ilL.  Ent.  tom  \.p,yit, 
n".  10. 

I!  eft  un  peu  plus  grand  que  l'Hélops  glabre.  Le 
corps  cil  noir,  avec  les  antennes  ,  la  bouche  Scies 
pattes  feirugineufes. 

.  Il  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  ks  oidutes  j  les 
balayures. 

50.  Htiors  ruEcolIe. 

Helops  ruficoUis, 

Helops ferrugineus  ,    elytris  f.riaiis    ttigris.  Fab^ 


Ma 


irj.  tom.  i.pag.ii^.n^ 


Il  relTcniblc  beaucoup  au  précédent.  Les  antennes 
font  noires.  La  tète  eft  olifcuic.  Le  corcelet  eft  liiîe  , 
ferrugineux  ,  luifant.  Les  ély;rc<;  lontflriécs,  noues. 
Le  delTous  du  corps  eft  glabre  ,  teiruginsux. 

Il  fe  trouve  en  S.;xe, 

j!.  Helops  glabre* 
HtLOFS  glaber. 

Hel  ops  corpore  atrol£vi.V AB.  Syfl.  cnr.  p.  îçS, 
n°.  9. — Sp. inf  tom.  l.p.  326. «^.  1  ^-.~~Munc,  inj. 
tom,  i.  pag,   2 14.  n",   10. 

G  « 


î^-^ 


H  E  L 


Tcnebrlo  nigra  rota  Uvis  cohoptris  pom  ror^n- 
ddiis.  CzQiS.lr.f.  com.  i.pag.  jji./i".  8. 

Ls  Téiiébrion  noir  ,  liflc.  Geoff.  Ib. 

Tencbrio  nigra.  FouRc.  En:,  par.  i.p.ijî. 
«'='.8. 

Il  a  environ  deux  lignes  &  demie  de  long.  Les 
antennes  font  d'un  brun  noir ,  avec  les  derniers 
articles  moniliformes.  Tout  le  corps  ert  noir.  Le 
corcelet  e(\  de  la  largeur  des  élycrcs  ,  tiès-fincmcn: 
pointillé.  Les  tlytres  font  liflcs ,  fans  ftries.  Les 
partes  font  d'un  brun  noir. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  endroits  fa- 
blonneux, 

52.  Helops  brun. 

Helops  piceus. 

Hcltps  piceus  ,  elytris  ohfoULt  Jirïatis, 

Il  rcflemble  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur  ,  à 
J'Hclops  glabre.  Les  antennes  font  d'un  brun  ferru- 
gineux ,  moniliformes,  progrefTivcment  uu  peu  plus 
grofles.  Tout  le  corps  efl  noir,  ou  d'un  brun  plus 
ÇU  moins  foncé.  Le  corcelet  efl  finement  poimiUé. 
Les  élytres  ont  des  flries  pointillées  ,  peu  mar- 
quéts. 

Je  l'ai  trouvé  dans  des  caiffcs  remplies  de  graines 
&  de  plantes  ,  venant  de  l'ifle  de  France.  Il  m'a 
auflî  été  envoyé  de  Cayenne  par  M.  Tugn». 

3).  Helops  azuré. 
Helops  cyaneus. 
Helops  caruleus ,  thorace  punBato  ,  elytris  Jlria- 


fis.ÎAB.  Mant.  inf.  tom. 


LI4.  n^ 


Il  eft  petit.  Tout  le  corps  efl;  bleu  ,  fans  taches.  Le 
csrcelet  eft  pointillé.  Les  élvtres  ont  des  ftries 
pointillées.  Les  pattes  font  plus  obfcurcs  quç  le 
forps. 

Il  fc  trouve  en  Dannemark. 

HÉMEROBE,  HEMSRosnrs  ,  genre  d'infecles 
^e  la  ttoifjème  Seélion  de  l'Ordre  des  Névjrop- 
tètes. 

Les  Hémerobes  ont  deux  antennes  fétacécs  ,  affez 
longues;  la  bouche  munie  de  mandibules  ,  de  mâ- 
choires &  d'aurcnnules  ;  quatre  ailes  nUes  ,  mcuibra- 
fieufcs ,  \einées;  l'abdomen  fimple  ,  &  cinq  ar- 
ticles aux  rarfcs. 

Ces  infeéles  ont  quelques  rapports  avec  les  Myr- 
méléons  &  les  Frigancs  ;  mais  les  antennes  courtes  , 
prc-fquc  en  maffe  &  les  antennules  au  nombre  de 
fx,  difting'Jcnt  fuffifanimcnt  les  premiers.  Les  Fri- 
jg^nçs  font  aufli  afTcr  diUinguées  par  les  Jijandibulcs 


H  E  L 

très  -  petites  ,  menibraneufeî  ;  par  les  mâchoires 
fimples  ,  par  les  antennules  antérieures  longues,  8c 
compofées  de  cinq  articles. 

Les  antennes  font  fctacées ,  plus  ou  moins  Ion» 
gucs ,  compoft'cs  d'un  grand  nombre  d'articles  à 
peine  diftin(fts  :  elles  font  inférées  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  tête  ,  entre  les  deux  yeux. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieurc  , 
de  deux  mandibules ,  de  deux  mâchoires  ,  d'une 
lèvre  inférieure  ,  &  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupéricure  eft  coriacéc,  légèrement 
échancrée. 

Les  mandibules  font  petites  ,  cornées,  arquées,' 
prefque  dentées  au  milieu. 

Les  mâchoires  font  petrtes  ,  membraneufes  ,  bi- 
fides ;  les  divilions  font  prefque  égales  ;  l'extérieure 
eft  un  peu  plus  grande  ,   &  un  peu  plus  longue. 

La  lèvre  inférieure  eft  avancée  ,  raem.braneufc  , 
arrondie  antérieurement ,  un  peu  dilatée  ,  &  arron- 
die fur  les  côtés. 

Les  antennules  antérieures ,  beaucoup  plus  longues 
que  les  poftérieures,  font  filiformes  ,  &  compofées 
de  cinq  articles,  dont  les  deux  premiers  font  très- 
courts  ;  les  trois  fuivans  font  alongés  ,  prefque 
égaux  :  elles  font  inf?rées  au  dos  des  mâchoires.  Les 
antennules  poftéiieures  font  filifoimes  ,  &  compo- 
fées de  trois  articles,  donr  le  premier  eft  court.  Se 
les  deux  autres  font  prefque  égaux  :  elles  font  infé- 
rées à  la  bafe  latérale  de  la  lèvre  inférieure. 

La  tète  eft  aftez  groffe ,  de  la  largeur  du  corcelet  ," 
munie  de  deux  grands  yeux  à  réfcau  ,  arrondis  8f 
faillans.  On  ne  irojve  point  de  petits  yeux  lilTcs. 

Le  corcelet  eft  à-pen-près  aufli  large  que  long  , 
&  ordinairement  inégal;  il  donne  nailTance,  en- 
deflous  ,aux  deux  pattes  antérieures.  Le  dos,  ou  la 
partie  fupéricure  de  la  poitrine  ,  eft  inégal ,  un  peu 
plus  grand  que  le  corcelet.  Les  ailes  font  grandes  , 
raerrfiraneiifes,  égales,  munies  de  veines  en  réfeau  , 
bien  marquées  :  elles  ont  leur  attache  à  la  partie 
latérale  du  dos. 

Les  pattes  font  fimples  ,  de  grandeur  moyenne. 
Les  tarfcs  font  iîlifotmes  ,  &  compofés  de  cinq  ar- 
ticles ,  dont  les  quatre  prcniiers  font  courts ,  égaux  ; 
le  dernier  eft  un  peu  plus  alongé  ,  &  terminé  par 
deux  petits  crochets. 

L'Héiïierobe  a  dil  fon  nom  à  la  brièveté  de  fa  vie  , 
qui  s'étend  cependant  à  quelques  jours  de  durée  , 
quoique  fon  nom  fcmble  faire  croire  eju'il  ne  vit 
qu'un  feul  jour  ,  comme  quelques  cfpèccs  d'Ephé- 
mères. Les  infcétes  qui  compofent  ce  genre  ,  comme 
prefque  tous  les  infeéles  ,  intérclfent  bien  plus  l'ob- 
fervateur  cuiicux  de  la  nature  ,  dans  leur  premier 
état,  que  dans  leur  dernier.  Alors  ils  n'iiircrcfn-nt 
pour  ainfi  dire  que  la  vue  ,  par  la  forme  &  la  parura 
,  Je  leur  corps  j  au  lieu  que  dans  l'état  de  latyc  ,  ils 


HEM 

préfcntcnt  urc  manière  de  vivre  cjui  leur  cfl  parti- 
culicre  3  une  iuduftric  &  ci.;s  iiabitudes  qui  leur  l'ont 
pioprcs,  enfin  ,  tout  ce  r^ui  peut  ver  tablement  in- 
t'Jrcirer  l'oblcrvaàon  ù.  \.\  fenfibilité  inêtnc  j  &  fi 
les  irifedes  font  en  gé.iétal  crès-fcu  connus  fous 
leur  picmièie  forme  ,  fous  cet  trac  de  iarve  ,  fi 
piopie  à  exciter  notie  curiolif^ ,  combien  ne  devons- 
nous  pas  cherclicr  à  mettre  à  profit ,  &i  à  tranfmcttre 
les  coanoillanccs  que  nous  avons  fur  les  larves  qui 
fort  forties  de  l'obfcurité  ,  à  laquelle  la  nature 
Ifenibie  les  avot  prefque  toutes  condamnées,  en  ks 
dérobant  à  nos  regards.  Apres  avoir  auili  prt'fenttî 
qiie'ques  app.-r^-us  généraux  fur  l'Kéaierobc  dans 
Ion  état  parfait  ,  nous  entrerons  dans  des  dciails 
plus  particubers ,  lorfque  nous  le  feroas  conno'itre 
dans  fon  premier  état. 

Les  Hïmerobes  ne  s'élèvent  guères  en  Europe,  qu'à 
la  giandeurd'un  Taon  ,  ou  dune  Phalène  détaille 
moyenr.e.  Leur  corps  ,  ordinaiiemcnc  alongé  &: 
délié ,  cft  revêtu  de  quatre  ailes  beaucoup  plus 
grandes,  &  cbargécs  de  nervures  ,  qui  f-rnicnt  un 
icfeai;  à  mailles  ferrées.  Ces  ailes  ,  fur-tout  dans 
une  cfpèce  très  -  commune  ,  font  tranfparentes  , 
minces  &  délicates  :  il  n'cit  point  de  gaze  ,  dit  Reau- 
tnjr  ,  qui  ait  une  tranfpaiencc  pareille  à  la  leur, 
ijlcs  laillenc  voir  au  travers  d'elles  le  corps  ,  au- 
deiîus  dui]uel  elles  font  élevées  en  forme  de  toît. 
E  les  font  garnies  d'un  très-grand  nombre  de  ner- 
vures ,  tant  longirudinalcs  ,  que  tranfverîales,  qui 
fei:;hlcnt  fe  crcifer  comme  le  réfeau  d'un  iîkc  ,  & 
<)ui  lorment  un  fort  joli  travail.  Ces  ailes  font  or- 
nées de  couleurs  aflez  brillantes;  il  y  a  même  une 
«l'péce  qui  refîenible  au  premier  coup  d  ail  à  une 
Phalène,  à  caufc  de  l'étendue  Se  du  coloris  de  fes 
ailes  ,  qui  n'ont  pas  la  tranfparence  de  celles  des 
autre  Hémerobcs.  Le  vol  de  ces  infeétes  cftpeiantSi 
Irnt;  il  dc/igne  un  naturel  parcfleux, quoique  quelques- 
uns  marchent  avec  alfez  de  vîtelle.  On  les  voit  voler 
dans  ks  jardins  &  dans  les  prairies ,  fur  tout  vers  le 
foir.  Il  y  a  une  cfpèce  qui  tire  fon  origine  des  eaux  , 
fie  qui  doit  y  aller  pondre  fes  aufs  ;  audl  la  voit-on 
voler  ordinairement  proche  des  eaux.  Ils  ne  (ont 
point  farouches  ,  &  on  les  faifit  aifcment.  Les  j-eux  , 
ilans  phifieurs  elpèces,  font  ce  qu'il  y  a  de  plus  re- 
rnaïquable  après  les  ailes ,  ils  font  doiés  &  brillans  ; 
c'cR  ce  qui  leur  a  fait  donner  par  pluiicurs  auteurs 
le  nom  de  Mufca  chryfops.  Dans  lefpèce  la  plus 
commune  fur  tout,  ils  font  d'un  vert  dore  ou  bronzé  , 
&  il  n'eft  point  de  cuivre  ou  de  métal  poli  dont 
l'éclat  approche  du  leur  ;  mais  après  la  mort  de  l'in- 
fccle  cette  belle  couleur  fe  ternit ,  &  palTe  tout-à- 
fait  ;  audi  n'a  ton  plus  le  plaifir  de  voir  ces  yeux 
brillans  lur  les  Hémerobcs  que  l'on  garde  dans  les 
cabinets  d'HiIloire  Naturelle.  Cette  beauté  cft  bien  ; 
contrebalancée  dans  certaines  efpèces  ,  par  l'odeur  ' 
puante  qu'elles  répandent.  Cette  odeur  d  excrément 
cft  li  dégoîîtante  ,  qu'elle  foulève  prefque  le  cœur;  | 
elle  (e  communique  bientôt  aux  doigts  qui  ont  i 
touché  rinfede  ,  &  s'y  fait  long-temps  Ventic.  1 


HEM 


Ji 


N'nyant  aucune  obfervation  particulière  à  retracer 
fur  l'organifation  générale  des  Hémcrobes  ,  nous 
préfcntcrons  feulement  les  paities  de  la  génération  , 
renferm.'cs  avec  l'anus  dans  le  dernier 'anneau  de 
l'abdomea.  L'aïur,  le  voit  à  Jécouvcrt  au  bout  de 
l'abdomen  ,  en  dcluis  :  il  eu  en  forme  d'un  manuloa 
peu  élevé  ;  mais  pour  faire  paroîrre  les  autres  par- 
tics  ,  il  faut  donner  une  forte  prclllon.  Si  l'on  prelFc 
le  ventre  du  mâle,  qui  elt  b.;aucoup  plus  court  SC 
plus  délié  que  celui  de  la  femelle  ,  on  voit  alors 
qu'une  partie  écailicufe  ,  faite  en  coquille,  &  con- 
cave en-dedans  ,  s'écarte  du  dclTous  de  l'anneau. 
Immédiatement  auprès  de  l'anus  ,  il  'y  a  deux  parties 
charnues  brunes,  &  un  peu  élevées,  &  au-delibus 
de  celles-ci ,  on  voit  une  grofle  pièce  de  chair  ,  qui 
a  a'i  milieu  un  petit  crochet  ccaiilcux  ,  couibé  en- 
deilous  :  c'eft  fa:'.s  dourc  rinftrunient  avec  lequel 
l'infeile  s'accroche  au  ventre  de  la  femelle  dans 
1  jccouplcmcnt.  Une  plus  forte  prcifion  fait  enluiie 
paioltre  ,  entre  la  pièce  à  crochet  &  la  coouille 
écaiileufe,  une  grolle  partie  blanche  &  charnue,  qui 
s'enfle  de  plus  en  plus  a  mefure  qu'on  augmente  la 
prtffiun  ,  jufqu'a  un  ccrtam  point  ,  &  qui  a  au  mi- 
lieu un  petit  niamclon.  Cette  partie  eft  accompagnée 
de  chaque  côté  d'une  petite  pièce  éca'lleufc,  qui 
femble  lui  fervir  de  (outicn.  Cette  partie  blanche, 
nolle  iSc  charnue,  cft  fans  doute  celle  qui  caraétérifc 
le  fe);e.  Dans  leur  fuuation  naturelle,  toutes  ces 
parties  font  enfermccs  entre  la  coquille  du  delTous 
fie  la  pièce  ccaiiieufe  qui  couvre  le  deilus  de  l'an- 
neau. L'anus  dans  la  femelle  cft  placé  au  bout 
du  ventre  ,  tout  comme  dans  le  mâle  ,  &  au  même 
endroit  ;  &  il  eft  en  forme  de  mamelon.  Le  der- 
nier anneau  a  en-dclTous  deux  pièces  écaiileufes 
en  forme  de  coquilles  ,  qui  s'ouvrent  &  s'écartent 
l'une  de  l'autre  quand  on  pi  elle  le  ventre  entre  deux 
doigts;  elles  laiflcnt  alors  entrevoir  au  fond  une 
cavité  ou  un  enfoncement  ,  d.ins  lequel  doit  fe  trou- 
ver la  partie  ou  l'ouverture  q;ii  caraéîénfc  le  fcxe  : 
dans  cette  cavité  on  apperçoit  des  chairs  ou  des 
parties  molles  au  toucher.  A  la  fuite  des  parties  de  la 
gcnéiation ,  nous  devons  parler  de  la  pome. 

La  femelle  de  l'Hémerobe  le  plus  commun  pond 
des  oeufs  ,  qu'on  trouve  même  fans  les  chercher  , 
&  qui  ne  fauroicnt  manquer  de  faire  naître  1  envie 
de  connoîtte  linfecle  a  qui  ils  font  dûs.  On  les  a 
obftrvés  pendant  long-temps ,  avant  de  favoir  mène 
qu'ils  fullent  des  a'ufs.  On  a  pu  fouvent  remarquer 
lur  des  feuilles  de  chèvrefeuille,  de  prunier  ,  &  de 
divers  aut.es  arbres  ou  arbrilleaux  ,  des  efpèces  de 
petites  tiges  plantées  les  unes  auprès  des  autres ,  qui 
ont  chacune  la  gr-ilfciir  d'un  cheveu  ,  qui  font  blan- 
ches, tranfpatentcs  ,  &  longues  de  près  d'un  pouce. 
Il  y  en  a  quelquefois  dix  à  douze  dépofées  afTcz 
près  les  uns  des  autres.  Tantôt  elles  pendent  cn- 
deflous  de  la  feuille  ,  tantôt  elles  s'élèvent  au-deflus  j 
d'autres  font  dirigées  prefque  horifontalement  ,  Se 
d'autres  ont  différentes  pofiiions  moyennes  entre  ks 
précédentes.  Ces  petites  tiges  font  rarement  bieB 
G  i 


s^ 


HEM 


droites  ;  elles  out  quelque  couibure.  On  en  voit 
aulTi  de  pareilles  attachées  contre  les  pcdiculcs  des 
feuilles  ,  &  contre  les  branches  d'où  les  feuilles 
partent.  Le  bout  de  chaque  petite  tige  fe  termine 
par  un  vcnflenient  ,  en  forme  de  petite  tête,  qui  a  la 
figure  d'une  boule  a'ongée  ,  ou  celle  d'un  ccuf.  Elles 
Icmblent  être  de  petites  plantes  parafitcs  ,  qui  ont 
crû  fur  une  autre  plante.  Leur  tête  leur  donne 
quelque  rclîcmbhnce  avec  certaines  moilillurcs  qui 
s'élèvent  lur  divers  corps.  Elles  font  pourtant  beau- 
coup plus  grandes  ;  elles  ont  une  toute  autre  foU- 
d  t  ■  ,  &  ne  craignent  point  le  foleil.  Il  vient  un 
temps  ou  la  fommitd  eft  ouverte  par  fon  bout  ; 
alors  elle  a  la  figure  d  une  efpèce  de  vafe  ,  ou  d  une 
fieur.  On  ne  doit  point  aulTi  être  étonné  que  pluiieurs 
natutatiPes  aient  pris  pour  des  plantes  ou  pour  des 
fleurs  CCS  petites  tiges.  C'eit  Reaumur  qui  les  a  re- 
connues pour  ce  qu'elles  font  ;  &  il  n'a  fu  que  ces 
petits  corps  n  a;'partcnoient  pas  au  règne  v;:géral , 
qu'après  qu'il  a  eu  luivi  dans  l'hiftoire  des  Pucerons 
les  ennemis  qui  les  mangent.  Alors  les  p'accs  oïl  il 
trouvoit  CCS  petits  corps  organifés  ou  figurés  com.r.c 
des  plantes  ,  ou  des  rieurs  ,  lui  ont  fait  foufçonn;r 
qu'ils  pouvoient  bien  être  le  produit  de  quelques 
nionchcs  ,  qui,  avec  la  prévoyance  que  la  nature  a 
donnée  aux  infedle? ,  venaient  attacher  leurs  œufs 
dans  des  endroits  oii  ,  dès  que  les  larves  en  feroient 
éclofes  ,  elles  trouveroient  de  la  pâture.  D'après 
cette  idée  ,  loifquil  eut  enfuite obfetvé  les  fommités 
de  ces  petites  tiges,  bientôt  elles  lui  parurent  être 
r'ellcment  des  œufs  portés  par  une  tige  déliée,  mais 
alfcz  proportionnée  à  leur  poids.  Alors  il  crut  voir 
une  larve  à  travers  les  parois  de  quelques  unes  de 
ces  petites  coques  ;  il  furprit  de  ces  larves  dans 
l'inflant  qu'elles  fortoicnt  de  leur  coque  ,  &  il  ne 
put  que  fe  convaincre  ,  &  convaincre  les  autres  ,  fur 
.  un  fait  qui  méritolt  bien  d'être  éclairci ,  &:  qui  avoit 
befoin  peut-être  d'un  obfervateur  aulTi  judicieux.  Il 
refte  encore  à  favoir  bien  pofitivement  comment 
l'infeûe  s'y  prend  pour  attacher  chacun  de  ces  oeufs 
au  bout  du  long  pédirule  de  l'efpèce  de  tige  qui  le 
porte.  Reaumur  a  imaginé  une  méchanique ,  par 
laquelle  le  pédicule  de  l'œuf  peut  être  filé  ,  &  qui 
par  fa  fimplicité  doit  être  bien  o'aecord  avec  celle 
de  la  nature.  11  conçoit  que  l'œuf  ell  enveloppé  à  un 
de  tes  bouts  d'une  matière  vifqueufc  ou  gommeufe  , 
propre  à  être  filée ,  comme  la  cire  d'Elpagne  fondue , 
que  la  femelle  applique  ce  bout  de  l'œuf,  forti  en 
■partie  de  fon  derrière  ,  contre  la  feuille  ,  &  une 
portion  de  l'efpèce  de  glu  ou  de  la  colle  dont  il  elf 
enduit,  s'y  attache;  que  l'infcdle  éloigne  enfuite 
fon  derrière,  6c  alors  la  petite  goutte  de  colle  fe 
tire  en  un  filet,  qui  bientôt  sèche ^  &  prend  la 
confiftancc  d'un  gros  brin  de  foie  ;  lorfque  la  fe- 
melle éloigne  encore  davantage  fon  derrière  ,  & 
quelle  ceîl'e  de  comprimer  fon  anus ,  le  fil  lui-même  , 
qui  a  pris  de  la  confifiance  ,  retire  du  derrière  , 
l'œuf  auquel  il  cfi:  collé  ;  il  le  porte  &  le  foutient. 
C'eft  dans  cet  œuf ,  foutcnu  en  l'air,  que  croît  la 
fatYC  qu'il  teafamc,  EUe  perce  pat  la  fuite  fa  coque. 


HEM 

&  defcend  far  des  feuilles  ,  où  elle  trouve  ,  dans 
les  Pucerons  qui  l'environnent ,  l'aliment  qui  lui 
convient. 

L'Hémcrobe  femelle,  d'une  efpèce  qu'on  nomme 
aquatique  ,  p.éfcnte  quelque  diftérence  dans  fa 
ponte;  elle  pond  une  prodigicufe  quantité  d'œufs  , 
qu'elle  arrange  en  grandes  plaques  ,  les  uns  auprès 
des  autres.  Elle  ne  les  pond  pas  dans  l'eau  ,  quoique 
les  la  ves  qui  en  proviendront  doivent  y  vivre;  mais 
elle  les  place  toujours  l'ur  les  plantes  aquatiques  ,  on 
fur  quelque  autre  objet ,  auprès  des  bords  de  l'eau. 
On  en  trouve  fouveni  fur  les  feuilles  des  gramcns 
qui  croilftnt  dans  l'eau  ;  ils  y  font  en  forme  de 
grandes  plaques  brunes  ,  qui  occupent  toute  la  lar- 
geur des  feui.les  ,  &  une  bonne  partie  de  leur  lon- 
gueur. Le  nombre  des  œufs  qu'il  y  a  dans  ch.iquc 
plaque  ell  fort  grand;  dans  une  couvée  longue  de 
cinq  lignes ,  fur  une  &  demie  de  largeur  ,  l^e  Geet 
en  a  compté  au-delà  de  cinq-ccns-loixaiite  ,  &  il  y 
a  tel  nid  d'œufs  qui  ell:  long  de  plus  d'un  pouce.  Ces 
œufs  font  d'une  figure  ovale  ,  &  alongée  ;  ils  lont 
placés  fur  la  feuille  perpendiculairement ,  &  les  uns 
auprès  des  autres  ,  de  façon  qu'ils  fe  touchent.  Ils 
font  comme  collés  enfemole  ;  mais  û  légèrement, 
qu'on  les  fépare  au  rr.oinjrc  attouchement.  Ils  font 
placés  régulièrement ,  &  en  lignes  droites ,  fur  les 
feuilles  ;  mais  de  façon  que  ceux  de  la  féconde  ligne 
fe  trouvent  rangés  dans  les  intervalles  que  Liiflentle» 
œufs  de"  la  première  ligne  ^  &  aiufi  de  fuite  ;  en- 
fortc  qu'ils  ne  laillent  aucun  efpace  vuide  entr'euK. 
Tous  les  œufs  font  de  même  longueur,  &  cette 
longueur  fait  l'épailléur  de  la  couche  entière  ;  car 
ils  lont  placés  fur  la  feuille  ,  comme  des  quilles  raifes 
fort  près  les  unes  des  autres.  Le  bout  fupérieur  de 
ces  œufs  eft  garni  d'une  petite  partie  alongtc,  ovale  , 
qui  finit  en  pointe  moulTc  ,  ordinairement  placée  ea 
ligne  droite  ;  mais'  quelquefois  un  peu  inclinée  à 
l'œuf.  Ces  petites  elpèces  de  queues ,  qui  font  un 
peu  blanchâtres ,  forment  le  plan  fupérieur  de  toute 
la  couche  ,  Se  donnent  aux  œufs  une  figute  afl'ez 
fingulière.  Au  retire  ,  la  couleur  des  œufs  ell  brune. 
Pour  voir  l'arrangement  de  ces  œufs  dans  le  corps 
même  des  Hémcrobes  ,  De  Geer  ouvrit  le  ventre 
d'une  femelle  qui  n'avoit  pas  encore  fait  fa  ponte  , 
ce  qu'il  reconnut  aifément  à  la  grolleur  de  fon 
corps.  Ces  œufs  font  arrangés  dans  le  ventre  de 
l'infefte  en  deux  paquets  ^  ou  deux  ovaires  ,  qui 
forment  comme  deux  malles  un  peu  courbées  en- 
deilous.  Vers  le  haut,  les  deux  ovaires  font  entrelacés 
enfemble  ;  mais  ils  fe  laiilent  ailément  féparcr.  La 
quantité  d'œufs  que  ces  ovaires  renferment  eft  très- 
confidétabie.  Us  l'ont  places  à  la  file  dans  un  grand 
nombre  de  vailTeaux  déliés  ,  qu'il  eti  aifé  de  feparer 
&  d'écarter  les  uns  des  autres  ;  ils  font  Hottans  & 
libres  vers  le  bout  fupérieur.  Ils  ne  tiennent  point  11 
enfemble  ;  mais  à  l'autre  bout  ils  font  unis  ,  6c 
comme  incorporés  dans  un  vailfeau  plus  fpacieux  , 
qui  règne  le  long  du  côté  courbé  ou  inférieur  de 
chaque  ovaire.  Ces  vaillcaus  font  arrangés  en  lignes 


HEM 

combes  &  parallèles;  la  couibiire  eft  dirigée  en 
avant  ,  ou  vers  l'origine  du  ventre  ,  &  les'fcufs  y 
lont  placés  de  façon  que  la  petite  pointe  ou  queue, 
dont  ils  font  garnis,  fe  trouve  en-Ijaut.  Les  coques 
des  œufs,  pour  donner  panks;c  aux  larves,  fe  caifcnc 
ou  fe  fendent  au  bout  fupérieur  ,  tout  proche  de  la 
petite  queue.  De  Geer  a  obiervé  que  les  larves  qui , 
au  fortir  de  l'œuf,  ne  fe  trouvent  pas  près  de  l'eau, 
pLTiffent  dans  ttès-peu  de  temps. 

Avant  de  parler  de  cette  larve  aquatique  ,  nous 
allons  faire  rucntion  des  laryes  des  3U:rcs  Héraé- 
robes  ,  plus  communes  &  plus  connues.  Elles  ont  le 
corps  alongc  ,  déforme  ovale  ,  &  muni  de  (îx  pattes. 
La  tête  e(l  petite,  mais  elle  a  en-devant  deux  clpèces 
de  cornes  ou  pinces  en  forme  de  cioiilant ,  qui  fe 
joignent  &  fe  croifcnt  par  leurs  pointes,  &  qui  la 
rendent  bien  remarquable.  Quelque  minces  &  petites 
qnc  CCS  cornes  paroiffenr,  elles  font  creufes  en- 
dediins  ,  &  elles  ont  une  ouverture  à  leur  bout  ;  elles 
fervent  en  même-temps  à  l'infeifbe  de  pinces  pour 
faifïr  fa  proie  ,  &  de  trompe  pour  en  fucer  les  hu- 
meurs, ou  bien  de;  corps  de  pompe  pour  expiimer 
&  faire  palFcr  dans  les  inrellins  toux  la  (ubilance 
des  Puceio.is  dont  il  fe  nourrit.  Le  ventre  de  ces 
larves  eft  gros  en-devant  ,  &  le  rétrécit  vers  le 
derrière.  Aux  trois  premiers  anneaux  (ont  attachées 
les  trois  paires  de  pattes.  On  remarque  fut  chacun 
des  anneaux  d;ux  mamelons  ,  un  de  chaque  côté  , 
d'oil  partent  des  houppes  ou  des  aigrettes  de  [  jils. 
La  couleur  de  ces  larves  varie  ;  les  unes  font  grifes, 
d'autre-;  de  couleur  citron,  quelques-unes  canelles  , 
8c  plufieurs  font  variées  de  nuances  de  ces  différentes 
couleurs ,  rangées  par  bandes  longitudinales.  Ces 
larves  font  aulTi  de  d:ffércntes  grandeurs.  Quand  elles 
marchent,  le  bout  de  leur  derrière  leur  tient  lieu 
d'ui;^e  fcptième  patte  ;  elles  le  recourbent ,  Si  s'en 
fervent  pour  fe  pouffer  en  avant. 

La  quantité  de  Pucerons  que  dévorent  les  larves 
des  Hcmerobes  ,  &  la  ùipériorité  qu'elles  ont  fur 
eux  ,  leur  ont  f.rit  donner  le  nom  de  Lions  des  Pu- 
cerons ,  par  Reaumur.  Tcibles  ,  fans  armes  défen- 
fives,  trop  lents  dans  leur  marche,  pour  pouvoir 
échapper  par  la  fuite  ,  raffemblés  en  grand  nombre 
autour  de  la  tige  ou  de  la  feuille  d'une  même  plante, 
les  Pucerons  (ont  fans  rellource  contre  un  ennemi 
armé  avantagcufement ,  agile  &  vorace  ;  auffi  en 
détruit-il   un  grand  nombie.   Errant  au  milieu    du 


H  E  îvî 


ï? 


troupeau 


.)bi!e , 


'il  dévafte,  &  fur  lequel 


marche  fouvent ,  il  choilît  la  viélime  à  fon  g^é  ;  il 
la  failît,  il  en  fucc  les  humeurs  ,  &  en  rejette  le 
cadavre  épuifé ,  pour  s'emparer  fouJain  d'une  nou- 
velle proie.  Quand  le  Puceron  qu'il  a  faifi  e.f^  petit  , 
le  fucer  n'eft  que  l'ouvrage  dun  inftant  ;  le  plus  gros 
Puceron  ne  l'arrête  pas  plus  d'une  demi-rriinute. 
Malgré  cette  abondance  &  cette  facilité  de  fatisfaire 
leur  appétit ,  dans  lefquelles  vivent  les  larves  des 
Hémerobes  ,  fi  deux  d'er.tr'elles  fe  rencontrent ,  il 
arrive  fouvent  qu'elles  ne  s'épargnent  pas  ;  la  plus 
f(jrte  ciiomphe  de  la  plus  foible ,  l'arrcce ,  la  faifit ,  Se 


la  fuce  aurti  impitoyablement  qu'elle  fuce  un  Pu' 
ceron.  Les  larves  des  Hémerobes  ,  à  portée  d'un"^ 
nourrit^ire  li  abondante  ,  croillent  rapidement.  Au 
bout  de  quinze  jours  elles  ont  atteint  le  terme  de 
leur  accroillement ,  5:  doivent  fe  pi.'paer  à  leur 
métamorpiiofe.  La  larve  fe  retire  de  deffus  les 
feuilles  peuplées  de  Pucercnî ,  Si  va  fe  iTiettre  dans 
les  plis  de  quelque  autre  feuille  ,  ou  fe  fixer  à  une 
autre  place  qui  lui  a  paru  commode.  Lr,  elle  file 
une  coque  ronde  comme  une  boule  ,  d'une  foie 
très-blanche ,  dans  laquelle  elle  fe  renferme.  Les 
tours  du  fil  qui  co.upofent  cette  coque  ,  font  très- 
feriés  les  uns  contre  les  autres ,  &  ce  fil  étant  fort 
par  lui-même,  le  tillu  fe  trouve  tiès-folide  :  les 
plus  grandes  coques  ont  à  peine  la  grolleur  d'un 
gros  pois.  Ces  larves  ont,  comme  les  Ar.-rignées  , 
leur  filière  placée  auprès  du  derrière,  &  même  pré- 
cifément  à  l'extrémité  de  leur  partie  poflérituic.  La 
figure  (phérique  qu'elles  donnent  à  leur  coque,  dé- 
pend de  celle  qu'elles  font  prendre  à  leur  corps  ,  qui 
fert  pour  ainfi  dire  de  moule.  On  a  pourtant  peine  à 
concevoir  coiTimeat  le  corps  de  l'infcifle  étant  re- 
courbé à  ce  point ,  S:  réduit  à  occuper  fi  peu  de 
place,  le  derrière  peut  fou-^nir  des  fils  ,  &  les  arran- 
ger avec  tant  d'ordi-e;  mais  la  \:.t\'e  a.  un  corps  très- 
fiexible  ,  Se  le  liout  de  fon  derrière  a  une  agilité 
mervcilleufe.  Si  l'on  obfeive  ces  Larves  Qa-.is  le  temps 
oii  elles  ne  font  que  tracer  les  contours  de  leur 
coque,  on  voit  que  tous  les  mouvemcns  qu'elles  fe 
donnent  avec  le  bout  du  derrière  ,  fout  d'une  vîteflc 
furprenante.  Ce  qui  farprend  encore,  c'eft  ladrellc 
avec  laquelle  le  corps  entier  change  de  place,  en 
ghfi'ant  fur  l'enveloppe  fphérique  ,  qui  n'efb  qu'é- 
bauchée ,  fans  déranger  le  peu  de  fi's  qui  la  compo- 
fent  alors,  &  qui  fcmblent  a  peine  capables  de  fc 
foutenir  eux-mêmes. 

Peu  de  temps  après  que  la  coque  efl:  finie  ,  U 
larve  fe  tranforine  en  nymphe,  qui  n'offre  rien  de 
particulier.  Au  bout  de  quirze  jours  ou  trois  le- 
maines  ,  dans  l'été,  1  infeûe  perce  fa  coque,  & 
paroît  fous  fa  dernière  forme.  Mais  s'il  ne  s'elï 
métamorphofé  qu'en  automne  ,  il  paffe  l'hiver  dans 
l'état  de  nymphe  ,  &  nç  paroît  qu'au  printemps. 
Quoique  la  larve  foit  affet  pente ,  on  eft  déjà 
étonné  qu'elle  ait  pu  fe  loger  dans  une  coque  aulll 
petite  que  celle  qu'elle  s'ell  conllruice  ;  mais  on  elî 
bien  plus  étonné  loifqu'on  voit  hors  de  cette  coque, 
&  tout  développé,  l'infeèlc  ailé  ,  fous  fa  forme 
parfaite. 

Nous  devons  faire  mention  d'une  autre  larve , 
dont  le  corps  eft  moins  applaii,  qui  eft  des  plus 
petites  ,  S:  ttès  aifée  à  diftinguer.  Comme  les  Tei- 
gnes,  ces  larves  aiment  à  être  vêtues.  Leur  h  ibiilc- 
ment  n'eff  qu'une  efpèce  de  houlîe,  qui  couvre  la 
partie  fupérieure  de  leur  corps  depuis  le  col  jufqu'au 
derrière.  Loin  que  cette  bouffe  les  pare,  elle  les 
défigure  plutôt  ;  auffi  eft-elle  une  couverture  très- 
j  info'rme.  Elle  eft  d'ailleurs  d'une  épaiffeur  confidé- 
!  rablc  par  rapport  au  corps  de  l'infcéle  ,  qui  femble 


54 


HEM 


chargé  d'une  pet'tc  montagne.  Elle  cft  faite  d'une 
infinité  de  perits  corps  ,  les  uns  blancs  ,  les  autres 
bruns  ou  noirâtres  ^  amoncelé:  les  uns  fur  les  autres. 
Ces  petits  corps  font  légers ,  &  fcinblables  à  une  forte 
de  duvet.  Ce  font  les  periiix  ,  le  duvet  ,  £•:  toutes  les 
parties  sèclics  des  Pucerons  dont  la  larve  s'cft 
nourrie  II  cft  heureux  pour  elle  qu'oii  elle  trouve  à 
le  nourrir  ,  elle  trouve  aulTi  de  cjuci  fe  faire  l'cfpècc 
djiabillenicnt  groffîer  qui  lui  cil  nécefl'aire.  Pour 
voir  (i  ces  larves  ne  fcroicnt  pas  ufage  de  différente-; 
autres  matières  légères ,  &  fi  elles  einployuient  cjuel- 
c]ue  art  pour  les  faire  tenir  fur  leur  corps ,  Reau- 
mur  ôta  la  liouffe  à  un  de  ces  infcftcs,  &:  le  mit  niij 
dans  un  poudrier  ,  où  il  y  avoit  une  petirc  coque  de 
foie  blancl-ic.  Une  heure  après  il  trouva  la  larve 
couverte  en  partie  de  la  foie  de  cette  coque  qu'il 
I  avoit  bf  ifée.  Il  lui  ôta  fa  nouvelle  couverture  ,  pour 
l'obliger  de  s'en  faire  une  aurre  fous  fcs  yeux;  mais 
pour  lui  rendre  l'optration  plus  facile  ,  il  lui  prépara 
des  matériaux,  il  ratilla  du  pap'cr  d\ec  un  canif; 
mit  dans  le  poudrier  où  ctoit  I  inlcde  ,  la  rapurc  qu'il 
avoit  détadhée.  Jamais  peut-être,  dit  Reaunuir  , 
latve  de  cette  efpèce  n'avo't  eu  une  inatière  (i  com- 
mode ,  &  en  avoit  eu  a  la  fois  une  fi  grande  quantité 
à  fa  difpo(ition  ;  aulïï  fe  fit-tlie  la  couverture  la 
plus  complettc  ,  la  plus  épaille  ,  la  plus  c'kvée  qu'ait 
peut-être  portée  pareille  larve.  Au  rede,  toutes  les 
particules  ''e  duvet ,  ou  les  fragmens  de  cotps  lé- 
gers dont  eft  compofec  l'épaille  houlle  de  cet  infede  , 
ne  tiennent  enfembleque  par  cette  efpèce  d  entrela 
cernent  grolTicr ,  qui  fait  que  des  fils  de  coton  ordi- 
raire  ft'imer.t  des  inalfcs  ;  le  vêtement  n'eft  alîujctti 
lur  le  dos,  que  parce  qu'il  s'engraine  d^uis  les  (îllons 
ïjui  féparent  les  anneaux.  Se  dans  les  rugofitcs  qui 
fe  trouvent  fur  les  nnncaux  mêmes.  Il  n'y  a  donc 
,nul  artifice  dans  la  ccnipuiîiion  de  cet  habit  in- 
forme ;  fa  conflruction  drm.iade  pourtant  quelque 
a/Jrclie  de  la  part  de  l'infeélc  ,  S;  lur-rout  une  grande 
fouplefTe  f{  une  grande  agilité  dans  fa  tète ,  S:  dans 
l'cfpèce  de  col  ou  de  corce.'et  à  qui  elle  tient.  C'cli 
avec  fes  deux  cornes  que  la  larve  prend  chacune 
des  petites  malfes  de  duvet  qu'il  veut  faire  palier  fur 
Ton  dos.  Elle  a  ladrelfc  de  les  prendre  ,  &  de  les 
tenir  avec  fes  cornes  ,  de  manière  qu'elles  fe  trou- 
vent appuyées  fur  fa  tête.  Elevant  enfuite  Ca  tête 
brufqucment,  comme  pour  donner  un  coup  ,  elle 
fait  f.iuter  la  petite  mafle  cotonneufe  fur  fon  corps. 
,Si  elle  ne  l'a  pas  jeitée  jufqu'od  elle  la  vouloir,  en 
felevant  davantage  fa  partie  antérieure,  &  donnant 
C|uelques  conior/tons  a  fon  corps  ,  elle  la  conduit 
plus  loin.  Mais  la  facilué  qu'elle  a  d'élever  &  de 
porter  fa  tête  jufqiie  fur  fon  dos  ,  de  l'y  renverfcr  , 
aide  ici  plus  que  tout  le  refle.  La  tête  fe  trouve  en 
état  de  prefTer les  unes  contie  les  auires,  au  moins 
les  maifes  cotonneufes  qui  funt  fur  les  premiers 
anneaux.  Pour  donner  une  idée  de  la  flexibilité  de 
la  partie  à  laquelle  la  tête  tient,  ^Sc  du  point  auquel 
la  tête  peut  fe  renverfcr  en  arrière  ,  nous  dirons  que 
ouand  on  pofe  cet  mfcde  fur  le  dos,  il  parvient 
vite  à  fe  remcttte  fur  fes  pattes  j  pour  cela  il  retourne 


HEM 

fa  têre  jufqu'à  ce  qu'elle  foit  entre  le  dos  &  le  plaa 
fur  lequel  le  dos  e!t  pofé.  L'infeéle  eft  ainfi  en  état 
de  faire  une  culbute  ,  qui  le  remet  dans  fa  lituation 
naturelle.  Cetre  larve  fe  fait  une  coque  fphériquc  , 
femblable  à  celle  dont  nous  avons  parlé  ,  &.  elle  la 
file  de  même  avec  fon  derrière. 

Les  larves  qui  forcent  des  oeufs  de  l'Hémcrobe 
aquatique  font  extrêmement  petites  ;  mais  le  miciof- 
cope  fait  voir  qu'elles  font  dune  figure  fingulièrc. 
KI:cs  ont  aflez  de  rellemblance  avec  les  larves  de 
certaines  petites  Ephémères.  Le  corps  efl  long  Se 
délié  ,  S:  il  diminue  toujours  de  volume  depuis  la 
tête  jufqu'à  la  quene.  La  tête  eft  grofTc  par  rapport 
au  volume  du  corps.  Elle  eit  prefque  de  contour 
arrondi;  mais  elle  eft  applatic  du  dclîus  en-dc!lous, 
&  elle  a  de  chaque  côté  un  œil  circulaire  noir.  Va 
peu  aii-dcilous  des  yeux  on  voit  deux  longues  an- 
tennes, dirigées  en  avant.  Se  divi.éts  chacune  en 
trois  articulatious  ,  avec  quatre  pttlts  poiis  à  leur 
extrémité  ,  &  quelques  autres  poils  aux  jointures 
des  articulations.  Au-devant  de  la  têie  il  y  a  deux 
grandes  dents  ou  mâchoires  ,  coi'.rbées  en  arc  ,  qui 
font  appliquées  contte  la  tète  ,  &  qui  fe  croifcnc 
avec  leurs  pointes  quand  elles  font  en  repos  ;  elles 
ont  chacune,  du  côté  intérieur,  trois  dentelures 
pointues.  Le  deflous  de  la  lêtc  efl  garni  de  deux 
barbillons  ;  mais  difficiles  à  être  diftingués.  Le  corps 
efl  divifé  en  douze  parties  ou  anneaux  ,  f  parés  les 
uns  des  autres  par  de  profondes  inciiions  ;  les  trois 
premiers  anneaux  ,  auxquels  les  trois  paires  de  pattes 
font  attachées  ,  font  plus  grands  que  les  autres  ;  ils 
répondent  au  corcelet  Slàlapoitrine  de  l'infeéle  ailé. 
Les  fept  anneaux  fuivans  font  garnis  de  chaque  côté 
d'une  partie  alongéc  cylindrique  ,  en  forme  de  filet, 
qui  a  au  bout  deux  longs  poils,  &  à  côté  de  fa  bafe 
un  autre  poil  encore  plus  long  Ces  quatorze  filets 
font  mobiles ,  &  inclinés  vers  le  derrière  ;  ils  flottent 
dans  l'eau,  &  fuivent  les  mouvemens  que  la  larve 
y  fait  en  marchant  Se  en  nageant  ;  il-  font  placés  fur 
des  tubercules  inégaux  ou  raboteux.  La  tranfparence 
de  ces  filets  permet  d'y  voir  intérieurement  des  vaif- 
feaux  bruns  &  tortueux,  qui  les  parcourent  dans 
toute  leur  longueur,  il  y  a  apparence  que  ces  parties 
(ont  les  oi.ies  ou  les  organes  de  la  refpiration  ,  fem- 
blablcs  à  ceux  qu'on  voit  fur  les  larves  des  Ephé- 
mères. .Les  deux  derniers  anneaux  du  corps  n'onî 
point  de  cesou'ics  ;  mais  ils  font  gatnis  de  chaque  côté 
d  une  double  lubérofité  ,  &  fur  ces  tubérofités  on  voit 
des  aigrettes  de  longs  poils.  Enfin ,  le  corps  efl  ter- 
miné par  une  longue  (,ueue  cylindrique,  qui  a  l.-\ 
forme  d'un  tuyau  un  peu  conique,  dont  le  bout  eft 
tronqué  ,  &  garni  de  iix  poils  allez  longs ,  placés  en 
aigrette.  Cette  queue  cft  rolde  &  tranfparente  ;  on 
voit  dans  fon  intérieur  deux  vaillcaux  bruns  qui 
fuivent  les  côtés.  Il  y  a  apparence  que  cette  queue 
Icrt  aulli  à  la  tranfpira:ion  ,  &  que  les  deux  vaillcaux 
btuns  font  des  trachées  qui  y  ont  leur  illiie.  Deux 
vaificaux  bruns  parcourent  encore  l'intérieur  du  corps 
vers  les  côtés  d'un  bout  a  l'autre  ;  :1s  paroilTcnt  ètie 


HEM 

aufTi  des  traclKCS ,  dont  celles  Je  la  queue  ne  font 
qu'une  continuation.  L'eftomac  efl:  placé  cntie  ces 
deux  trachées;  on  y  voit  des  excréiucns  obfcurs, 
poulies  peu  à  peu  vers  le  derrière.  Les  pattes  font 
fort  longues  &  grandes  ,  à  proportion  du  volume  du 
corps  ;  elles  font  très-tranfparcntes  :  les  deux  anté- 
rieures (ont  les  plus  courtes  de  toutes.  La  cuifTe  cfb 
attachée  au  corps  par  une  petite  articulation  ou 
hanche  courte  ;  le  tarfe  ell:  terminé  par  deux  longs 
crochetr  mobiles ,  qui  peuvent  s'appliquer  l'un  conti  e 
l'autre.  Ces  pattes  ont  plufieurs  poils  de  longueur 
inégale.  La  couleur  de  ces  petites  larves  elt  tranlpa- 
rente  ,  nuancée  par-ci  ,  par-li  ,  de  brun  ;  la  moitié 
antérieure  de  la  tête,  &  les  côtés  du  corps  , 
font  bruns  :  cette  couleur  tire  fur  le  rouge  au  milieu 
du  corps.  Les  poils  font  bruns. 

Ces  larves,  parvenues  à  leur  jufte  grandeur,  font 
longues  de  huit  lignes ,  fans  compicndre  la  queue. 
On  apperi^oit  alors  une  lèvre  fupjrieure  ,  de  îigure 
à-pcu  près  triangulaire,  à  angles  arrondis,  &  une 
lèvre  inférieure  ,  a  laquelle  font  attachés  quatre  bar- 
billons articulés.  Les  (ept  paires  de  filets  mem- 
braneux qui  font  fur  les  fept  premiers  anneaux  du 
ventre  ,  font  un  peu  autrement  faits  que  dans  les 
larves  nouvellement  nées  ;  ils  font  blancs  ,  &  de 
fubftance  membraneufe  Si.  flexible  ;  en  général  ils 
rcffcmblent  à  ceux  des  larves  des  Friganes,  &  ils 
font  de  même  les  ouïes  de  l'infecte.  Chaque  filet  cft 
de  figure  conique  ,  &:  diminuant  peu-à-pcu  de  grof- 
feur ,  il  fe  termine  en  pointe  un  peu  moufTe.  Il  cft 
divifé  en  cinq  parties  articulées  enfemble  ,  qui  aug- 
mentent fa  flexibilité.  En-dedans  il  eft  garni  dans 
toute  fon  étendue  d'un  vaiilcau  cylindrique  ,  qui  va 
en  ondes ,  Se  qui  devient  de  plus  en  plus  délié  à 
mefurc  qu'il  s'éloigne  de  fon  origine  ;  des  deux  côtés 
il  iette  plufieurs petites  ramifications  très-fines;  ç'eft 
lians  doute  une  trachée  ou  un  vaifleau  à  au.  Les 
tèKS  du  filet  font  garnis  de  longs  poils  très  déliés , 


HEM 


;? 


&  à  fon  extrémité  il  y  a'dcux  poils  plus  longs  que  les 
autres  :  ces  ouics  font  ttcs-jo'ies  à  voir  au  microf- 
copc.  LalonguL-  queue  du  dcuièrc  ell  aufii  un  peu  au- 
trement faite  da'is  la  larve  un  peu  groifc  ,  que  dans 
celle  qui  ne  vient  que  de  naître.  Elleeften  forme  d'ua 
long  filet  flexible  &  membraneux  ,  qui  à  fon  origine 
cft  prefque  aulTi  gros  que  le  bout  du  corps  ;  mais 
qui  enfuite  diminue  fubitemenc ,  &  prend  une  figure 
conique  ;  le  relie  ,  qui  fait  plus  de  la  moitié  de  foii 
étendue,  cil  déiié  ,  &  à  peu  près  cylindre  ,  fe  ter- 
minant en  pointe  moulTc.  Au-dedans  de  cette  qu;uc 
on  voit  quelques  vailfeaux  déliés  ,  qui  vont  en  fer- 
pcntant,  &  de  chaque  côté  ,  à  l'cxtéiieur,  elle  cft 
garnie  d'une  fuite  de  poils  fort  longs  ,  &c  très  fiiîs.  A 
lorigine  de  la  queue  ces  poils  font  placés  fart  près 
les  uns  des  autres  ;  mais  dans  la  moitié  antérieure  de 
fon  étendue  ,  ils  font  plus  éloignes  les  uns  des 
autres;  leur  luuation  eft  prefque  perpendiculatie  , 
ou  feulement  un  peu  inclinée  à  la  futface  de  U 
queue  ,  qui  n'elt  pas  moins  jolie  à  Toir  que  les 
ouïes. 

Ces  larves  font  fort  vives  dans  l'eau  ;  où  elles 
marchent  &  nagent  continuellement  ,  en  faifant  des 
ondulations  avec  le  corps  ,  a  Ta  manière  des  ferpcns  , 
&  leurs  patres  font  alors  en  même-temps  en  minivc- 
mcnt.  La  figure  des  dents  femble  indiquer  que  ces 
larves  doivent  être  carnacicres  ;  qu'elles  doivent 
vivre  de  proie.  Quand  on  les  touche  ,  elles  ouvrent 
les  dents  ,  comme  pour  fe  mettre  en  défenfc.  Rœfel 
nous  a  appris  de  quelle  façon  leur  transformation 
s'opère.  Il  dit  que  quand  le  temps  eft  venu  où  elles 
doivent  fe  transfotmer,  elles  fortent  de  l'eau  ,  &  fe 
rendent  fur  le  rivage  ;  qu'elles  s'enforicent  dans  la 
terre  mouillée  qui  borde  l'eau  ;  qu'elles  s'y  prati- 
quent une  cavité  alfez  fpacieufe  ,  dans  laquelle 
elles  prennent  la  forme  de  nymphes  ,  &  qu'au  bout 
de  quinze  jours  ces  nymphes  pacoilTcHt  fou»  la  fornis 
d'Hémerobes  ailé'. 


.5^ 


Suice  âtVlitroducîion  à  fH'iJîolre  NatureHedes  Infecîes. 


HÉMEROBE. 

H  E  M  E  R  O  B  I  U  s.      Lin.     G  e  o  f  f,      F  a  b. 

CARACTERES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes     féacées,  plus  ou  moins  loigues,  compofées   d'an   grand  nombre 
d'articles  peu    diltindls. 

Bouche    munie   de    mandibules,  de  mklioires  &    de    quatre   antennules  fili- 
formes. 

Mâchoires  bifides. 

Abdomen    fimple. 

Cinq  articles  aux  tarfes. 

ESPÈCES. 

I.  HÉMEROBE  cornu. 

5.  HÉMEROBE  perle. 

M-and.bules  avancées  ,  plus  longues  que 
le   corcelec  j   corps  cendré. 

D'un  jaune  verdâtre,  ailes  travfparsnusj 
avec  un  réjcau  vert. 

1.  HÉMEROBE  pedinicorne. 

G.  HÉMEROBE  fileux. 

Antennes    pcBinées  j    ailes   grisâtres , 
avec     la    nervures    noïns  ,   mar^iuées   de 
points  blanchâtres. 

Cendré  ;   ailes    blanchâtres  ;    antennes 
très  -  longues. 

\ 

3.  HiiMEROBE  grand. 

Ailes   tranfparentes  ,    réticulées  ,    avec 
deux  taches,  d'un  jaune  pale. 

4.  Hlmerobe  irifé. 

Jaune  ;  ailes    blanches ,    irifées  ,    avec 
quelques  ta:hcs  irrégulières  ,  obfcures. 

7.  HÉMEROBE  blanc. 

Blanchâtre  ,  avec    les  yeux    bron\és  • 
ailes  tranfparentes. 

8.  HÉMEROBE  chryfops. 

Mélangé    de   vert    &    de    noir  ;    ailes 
tranfparentes   ^   avec    un    rcfcau    vert    & 
noir. 

Suiti  de  l'introducilon  à  l'WJlo'ire  Naturelle  des  InfeCles: 


57 


H  E  M  E  R  O  B  E.    (  Infedes.  ) 


p.  HÉMEROEE  maculé. 

Noir  ;  téti  fauve;  aU:s  transparentes  y 
tachées  de  noir. 

10.  Hémerobe  latéral, 

Corcelet  janne y  avec  les  côtes  olj.urs  ; 
abdomen  noir  ,  avec  une  raie  latérale  , 
jaune. 

1 1.  HÉMEROBE  phalénoïde. 

Teflace';  ailes  mucronées  à  leur  bafe  , 
coupées  pojlérieuremcnt. 

12.  Hrmerobe  nicidule. 

Ailes  noirâtres,   brillantes)   ceps  tef- 

tacé't  pattes  pâles. 

I  5.  Hemerode  velu. 

Ailes  blanches  y  avec  unrefeau  noirâtre, 
&  deux  handts  obfcures. 

14.  HÉMEROBE  du  Houblon. 

Ailes  blanchâtres ,  avec  des  points épars, 
ohjcurs  ;  antennes  mélangées  de  blanc  &  de 
noirâtre, 

1 5.  Hémerobe  aphidivore. 

Obfcur  ;  ailes  blanches ,  avec  des  taches 
eparfes  ,    obfcures  j    antennes    &    pattes 

pâles. 

16.  HÉMEROBE  aquatique. 

Noir;  ailes  cendrées,  avec  un  réfeau 
noir. 

17.  HÉii^iEROBE  longicoine. 

Noir\  bouche  &  pattes  pâles  ;  antennes 
longues  j  obfcures. 


iS.Hémekobe  flrié. 

Ohfcur  \    taché  de  jaune;    ailes  fupé-  | 
rieures  avec  des  Jlries   obfcures  ;   les    infé- 
rieures fans  taches. 

ic).  Hémerobe  brillant. 

Jaune;  corcelet  avec  une  tache  ohf cure, 
de  chaque  côté  ;  -élytres  blanches  ,  avec 
quelques  points  obfcars  &  un  reflet  pourpre. 

io.  Hémerobe  immaculé. 

Jaune  ,  fans  taches  ;  ailes  blanches  , 
avec  un  reflet  pourpre. 

z\.  Hémerobe  pallipède. 

Noir;  antennes  &  pattes  pâles  ;  ailes 
blanches ,  avec   des  taches  obfcures. 

12.  Hémerobe  tafcié. 

Ailes  blanches  _,  avec  trois  bandes  & 
un  grand  nombre  de  points  noirs. 

zj.  Hémerobe  fix  points. 

Ailes  blanches ,  avec  des  taches  obfcures 
&■  fx  points  diftincls  ^  pojîérieurs  ;  an- 
tennes obfcures. 

24.  Hémerobe  villageois. 

Ailes  blanches  ,  les  fupérieures  avec 
des  bandes  obfcures ,  peu  marquées  ;  an- 
tennes blanches. 

25.  Hémerobe  jaunâtre. 
Noir;  corcelet  &  abdomen  jaunes. 
16.  Hémerobe  noir. 

Noir;  ailes  obfcures;  pattes  pâles. 


H,fi.  Nat.lr.ftHes.  Tom.  VU. 


Suite  ie  rinerôduBlon  à  tHiflolre  Naturelle  des  Tnfertes; 


27.  HiiMEaoBE  bipo!i6tué 

Mélangé  de  vert  &  de  noir 
très  avec  deux  taches  noir 

18.  Hémerobe  quadtipondué. 


Mélange  de  vert  &  de  noir  ;   ailes  fupé 
rieures  avec  deux  taches  noires. 


Ailes  blanches  ,  avec  quatre  points  noirs 
à  la  bafe  j  ^  quelques  lignes  obfcures ,  à 
l'extrémité. 

25).  HÉMEROBE  aphidioïde. 

Noir;  ailes  trtinfpar entes .  avec  un  ré- 
feàu  noir  &  une  tache  marginale  obfcure. 


HEMEROBE.     (  Infcde.  ) 

30.  Hémerobe  abdominal. 

Ol'jcur;  abdomen  Jaune;  anus  noir. 

51.  HÉMEROBE  piilfateur. 

Âptire  ,   pâli  ;    bouche    rouge  •  yeu: 
jaunes, 

3 1.  Hémeuoee  pcdiculaire. 
Verdâtre;  antennes  médiocres. 
jj.  Hémerobe  prophète» 
Aptère  ;  bouche  pâle  ;  yeux  ohfcurs. 


HEM 

î.  HÉUEROCE    COiiu;. 

Hi-MEROsius   ccr.:u:us. 

ilcmeroh'^us  manulbuhs  ponxPJs  eorniformihus . 
Tab,  Spec.  inf.  lom.  t-p^'g.  591-  «'^.  i. — Mant.  inf. 
tom.  I .  p.  146.  n'''.  I. 

■Raphiiia  cornuta  maxiUls  corn'.fcrir.ibus  porrecîis, 
^h'jrjce  longtorihus.  LlN.  Hyji.  net. p.  9:6.  «".  5. 

Hemerohius  cornut'j.s.  Lin,  ^y^f.  r.at.  edit.  10. 
i>.  5yi.r,'.  14. 

Hemeroh'ius  maxli'is  eorniformihus  porreS.s  ca- 
pi:e  ior.ponbus  ,  alis  £'ifco  f.ifcis  albo  pu.-:S:ttis. 
DeC  Mcm.tnf.tom.  3.P.J59.  i'''.  Lf^-  ^7-fiS-  '• 

Hcmerobe  coraK  ri  dents  encornes  avancées,^ plus 
longues  que  la  tète  ,  &  à  ailes  d'un  biua  giifâtre  , 
ponduécs  de  blanc.  Dlg.  Ih. 

Jl  a  trois  pouces  3:  d-c-ii  de  Io!:g  ,  (Icputs  l'ei- 
tremitc  des  mandibules  jiifqu'à  1  anus.  Tout  le  corps 
•eft  cendré  obfcur.  Les  aiuciir.es  font  de  la  lorgaciir 
de  la  moitiii  du  corps.  Les  mandibules  ("oit  limples, 
lia  peu  arquées  ,  plus  lot^'gues  que  le  corcclct.  La 
■tète  clt  gioiie.  Le  corcclct  eft  prefquc  cylindrique. 
Les  ailes  font  cendrées,  veinées  d'obi'cur, 

11  fe  trouve  dans  l'Amérique  fcpienaiûnale. 

a.  HiiiEROEE  peûinicoruc. 

JiEJ!ZROsius  peîlinicornis. 

Hemeioiius  ante^ir.is  pecJir:alii  ,  alis  cl'oidis  fi- 
-gr.aturis  nervifque  fufcis  Mibo  jiiburticul^iis.  Lin. 
Jiyjè.  nat.  pag.  ^li.'n".   i.  — Amoen.  acad.  tom.  6. 

licmcrohlus  peFùnicornis.  Fab.  S\fl,  era.  p.  ^09. 
s°.  i. 

Scmllis  pcciinicorp.is.  Fab.  Spcc.  inf.  tom.  T. 
j>ag.:^&6.n".  1. — Maru  ir.f.  tom.  i.  pay.  i}4.  n°  l. 

Hcmerobius  fufius  ,  pedibus  t.f.dseis  ,  antennis 
peBinatis  nigris  ^  a'is  grifo-fufis  :  r.ervis  nigro 
panâatis.  DtG.  Mcm.  inf.  tom.  5.7.  jéi.  n^.  2. 
?/.    X7-fig   3- 

H:^merobe  à  antennes  baibucs  ,  brun  ,  à  pattes 
-fauves  ,  à  antennes  barbues  noires  ,  à  ailes  d'un 
brun  gtifàcre,  avec  des  poiatî  noirs  fur  les  nervures. 

DEG.ii. 

ll.eft  prefqne  une  fois  plus  petit  que  le  précé- 
denr.  Les  antennes  font  noires  ^  un  peu  plus  longues 
que  le  corcelet  ,  peftinées  d'un  fcul  côté-.  Tout  le 
corps  clld'un  brun  obfcur,  avec  quelques  taches  d'un 
jaune  !i\ide.  Les  pattes  ibnt  livides,  avec  les  tarfes 
■oblcurs.  Les  ailes  font  grifâtres,  avec  les  nervures 
des  fijptrieures  mélangées  ce  noir  &  de  blanchâtre. 

Cet  infciflc  diffère  des  Hémeiobc? ,  non-feule- 
inent  par  les  antennes,  mais  encore  par  les  parties 
^e  la  bouche.    La  ièvrc   lupéiktiie   clt  grande  , 


K  E  M 


%9 


pteCquc  niembraneufe  &  arrondie.  Les  msrdllmle<; 
font  alfez  grandes,  cornées,  arquées,  foitemeai 
dentées  au  milieu  de  la  partie  interne.  Les  m.îchoires 
font  bifides  ,  £c  la  divilicn  interne  cft  pointue  & 
beaucoup  plus  courte  que  l'autre.  La  lèvre  inférieure 
cft  cornée,  courte,  arrondie.  Les  antenniiles  anté- 
rieures font  prcfque  fétacécs  &  compofées  de  cinq 
articles  ,  do.'.t  le  dernier  efl;  plus  petit  que  les 
autres;  les  poftérieures  font  compofces  de  quatre 
articles .,  dunt  le  picmier  cfl  coiut  ,  allez  gros  ,  & 
le  dernier  eft  petit.  Ou  renurqufe  auiîi  fur  ia  tète_, 
trois  petits  yeux  lifîcs  ,  difpolés  en  triangle. 

Il  fe  trouve  dans  l'Améiique  reptcurrionale ,  la 
Géorgie,  la  Penfylvanie. 

3.HÉMEROÎE  grand, 

Hemerosius  grandis. 

llctr.enb'us  alis  fub&qualibus  reticulato-venofis ^ 
rr.acu/is  dudius  pah'idê  fluv'is.  Thune.  Nov,  fp. 
inf  d'_ir.  l.pug.  ZS.  taù.  1.JÎ5'.  44. 

Il  rciremb'c  beaucoup  à  l'Hémcr.cvbe  pcél'micorne. 
Les  antennes  font  i'étacécs  ,  noires,  un  peu  plus 
longues  que  le  corccict.  Le  cotps  cil  jaunà'.re  ,  gla- 
bre. La  tête  cllfrefquc  trianguiaire.  Le  co,  celet  eft 
plus  étroit  que  la  tète  ,  U.  marqué  d'une  ligne 
noire  ,  de  cliaqv.C  côté.  Les  ailes  font  grandes  , 
ttanfparentes,  avec  ceux  taches  jaunes,  peu  mar- 
quées ,  l'une  cn-deçi  £c  l'autre  au-deU  du  milieu. 

Il  fe  trouve  au  Japon, 

4.  HÉMrROEE  irif<?. 

HeuerobUj'S  iridcus. 

Himcfolius  Ivteiis  ,  clis  al'uis  iridcis  ,  maculis 
difformibus  fifis. 

Il  efl  plus  grand  que  l'Hémerobe  Chryfops.  Les 
antennes  font  jaunâtres,  cbfcures  à  leur  batc.  Les 
yetrx  font  arrondis,  faillans,  dorés.  Toutlc  corps  eft 
jaunâtre.  Les  ailes  font  tranfparentes ,  blanches, 
avec, un  refl,:t  irifé  ,  &  quelques  taches  irrégulièrcs^ 
obfcures. 

Jl  fe  trouve  a  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  Raye. 

5.  HÉMtRcsE   perle. 

HiMERosrus  'perla, 

liemcroMus  luteo-viridis  ,  nlis  Lyalinis  veais  MÎ- 
ridib:t.s.  "Lm.  Syfi.  nat. p.  1)1 1 .  r,'^ .  •.. — Eaurt.Juec, 
ny.  ij-04. 

Hemerobins pe.'li:.  Vf.ii.S-jf?.  en:,  p.  509-/3°.  î.— 
Spec.inf.  tom.  i.p.  391.  n^.  1. — Ma-r..  inf.  tam,  1. 
^ag.   14e.  n.°.    1. 

Himeroiiius  Li:iC'%iridis ,   a'is  aqucis  vafs  virii 
H  2 


6-0  H  E  M 

niàus.  GeOFF.  Inf.  tom.i.  pag.  ij^.n^.  i.f'.  IJ. 
fg.  6. 

Le  Lion  des  Pucerons.  Geoff.  Il: 

Mufca  quaàripennls  corpore  luteo  -  virîdl,  alîs 
perjmpUs  e  fl.ivo  pariter  vhentikus.  Rai.  Inf. 
pag.  174. 

Hcmerobius  perla.  ScOP.  Ent.  carn.  n".  709. 

Mufca  chryfops.   MOUFF.    Thea:.   inf  pag.    62.. 

fis-  "i^- 

GOED.  Inf.  i-.pag.  40.  tib.  14. 

Tolmcrus.  List.  Col-o. pag.  ^i^.f.g.  104. 

Perla  merdam  oUns.  Vniv.Muf.  p^ig.  4.  n'.  6. 

Albin,    inf  tab.  C»^. 

Merian.  Inf  europ.  ^.p'^g.  49-  f'^'^-  ^• 

VALiSN.iV.if.  I.  p.ig.  jy.tab.  1, 

Griw.  Miif.pag.  ijf. 

REAUM.Mf'm.  inf.  tom.  5.  t.ib.  ^  3.  /F^'.  1.  4.  f .  6. 

ROES.  /«/  tom.  3.  fai.  n./^.  4-  J- 

ScHAEEF.  Icon.  inf  tab.  ^.fig.J- 

Kmerobius  perla.  SchRaNK,  Enum.  inf.  auft. 
n°.  éij. 

Hemerobius  perla.  Pod.  Maf.  pag.  loo. 

Hemerobius  perla.  Vill.  £«f.  fo'TZ.  3.  /'tf^.  4^- 
n^'.  I. 

Hemerobius  perla. ÏOURC.  Ent.  par.  1.  pag.  358. 
«°.  I. 

Hemerobius  perla.  'Ross.  Faun.  etr.  tom.  l,p.  1 1. 
b".  683. 

Il  a  environ  fept  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
fétacces  ,  jaunes.  Tout  le  corps  eft  d'un  jaune  yer- 
dâtre.  Les  yeux  font  dorés  biilians  ,  dans  l'animal 
■vivant.  Les  ailes  font  tranfparcutes  ,  blanches , 
avec  les  nervures  vertes.  Les  pattes  font  d'un  jaune 
verdînrc. 

11  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  dans  les  bois  Se 
dans  les  endroits  humides ,  ombragés. 

6.  HÉMFROBE  fileux. 

HBIt£tl.OBIVsfilofaS. 

Hemerobius  cinereus  ,  alis  exalbidis  ,  antennts 
lûx.gijjimis.  Fab.  Mant.inf.  tom.  i.  pag.  246.  n".  5. 

Il  reflemble  au  précédent ,  mais  il  eft  un  peu  plus 
oraiiJ.  Les  antennes  font  fétacées  ,  une  fois  plus  lon- 
gues que  le  corps.  Tout  le  corps  eft  d'une  couleur 
cendrée,  obfcure.  Les  ailes  font  réticulées,  blan- 
tliâtres  ,  fans  taches. 

|1  (e  trouve  d^ns  i'ifle  d'Othaiti, 


H  E  M 

7.  HÉMEROBE    bl.'.nc. 

Hemerobius  albus. 

Hemerobius  albus  ,  ails  kyalinis  ,  oat'is  ir.e'.s. 
Fab.  Syjl.  ent. pag.  ;o9.  n'-\  3.  — Spec.  i:f.  tum.  \. 
pag^  351.»''.  3. — Mant.  tnj.  tom.  i.  p.  14^.  n°.  4. 

Hemerobius  albus.  Lin.  Syfi.  rut.  pag.  y  11. 
n".  3. — F.iun.  fuec.  n".  i  job. 

Hemerobius  flavus.  Scor.  Ent.  carn.  n^ .  727. 

HemeruèiuS  albus.  Schiiank.  Enum.  ir.J.  aufl. 
ri°.    614, 

Hemerobius  chryfops.  PoP.  M:if.  gr^c.  pa^.  TOO. 
Hemerobius  albus. \  11.1..  En'-om.  t.   j.p.  47.n°.  1. 

Hemerobius  albus.  P-Oss.  Faun.  etrufc.  tom,  1, 
pag.   12.  n".  68  j. 

11  eft  un  peu  plus  grand  cjne  l'Hémcrobc  perle. 
Les  antennes  &  les  p.attes  font  d'un  jaune  pâle.  Tout 
le  corps  eft  jaune,  fans  taches.  Les  yeu.\  (ont  dorés, 
brlUaus.  Les  ailes  font  blanches ,  avec  les  nervures 
de  la  même  couleur. 

Je  ne  fçais  fi  cet  infefte  eft  le  même  que  celui  que 
Linné  a  décrit ,  le  lien  étant  plus  petit  que  i'Hén-.e- 
robe  pelle  ;  mais  c'eft  certainement  celui  de  tous 
les  autres  auteurs  que  j'ai  cités. 

Il  fc  trouve  au  midi  de  la  France,  en  Allemagne  , 
dans  les  endroits  ombragés  &  humides. 

8.  HÉMEROBE  chryfops. 
•    Hembrorxus  chryfops. 

ILmerobius  viridi  nigroque  varius  ^  alis  Ityalinis 
vindi  nigroque  reticulatis. 

Hemerobius  chryfops  viridi  nigroque  varius  ,  a.'is 
hyaiinis  maculis  reticulatis.  LiN.  Syfi,  nat.  p.  c;  1  z, 
n°.  4.  —  Faun.fueç.n^.  15OJ. 

Hemerobius  chryfops.  Fab.  Syjî.  ent.  pag.  509, 
72°.  4.— 5p«c.  inf.  tom.  l.pag.  393.  n°.  4. — Mant. 
inf  tom.  I.  p.  147.  n°.  j. 

Hemerobius  chryfops,  Dec.  Mcm.  inf.  tom.  z. 
part.  1.  pag.  708.  n».  i.  tab.  iz.  fig.  I.  1. 

Hémerobe  vert  tacheté  de  noir,  dont  les  nervursï 
&  les  ailes   font  noires.  Dec.  Ib. 

Frisch.  Inf.  tom,  ^.tab.  ^î-fig.  I. — 6. 
Reaum.  Mém.  inf.  tom.  ^.pl.  3  :,.fig.  14.  i  f. 
ScHAEFF.  Icon.  inf.  tab.  S-fig.  7-  6'  8. 
Hemerobius  chryfops.  Szov.  Ent.  carn.  n".  73?, 
Hemerobius  chryfops.  S  c  H  R  a  n  k.   Enum.    inf. 
aufl.  n''.6i^. 

Hemerobius  chryfops.  YiLL.  Ent.  t.  5.^.47.;;   .  )^ 

Hemerobius  chryfops.  Ros.S.  Faun.  (tr.  corn,  i. 
pag.  13.1^.687. 


H  E  I\î 

Il  reiïl-mble  beaucoup  à  l'Hcme robe  pc:!c.  Toi;t 
le  corps  ell  mélangé  de  vcrc  &  de  noir.  Lcsancenncs 
font  d'un  jaune  obfcur.  Les  ailes  font  tranfparentcs, 
avec  les  nervures  mélan|-jées  de  vert  Se  de  noir. 
Les  yeux  font  brilians  ,  don-s  ,  dans  l'animal  vivant. 

Prefque  tous  les  auteurs  ont  cité  mal- à-propos 
Geoti^roy   &  Roefel. 

Il  fe  trouve  dans  prefque  toute  l'Europe. 

$.  Hémerobe  maculé. 

Hemerobivs  maculatus. 

HimerobiiiS  nigcr  ,  capite  rufo  ,  alis  alàîs  nigro 
macutatis, 

Hemeroblus  maculatus  al:s  albis  antk'is  nigro  ma- 
culaùs ,  iorpore  nigro.  Fab.  Mant,  inf,  lom,  i. 
fag.  147.  n".  6. 

Hemeroiiusfuiviicpkj!us.Scop.Ent.carn.n'>.jo6, 
Hcmcrohius  fulvicephalus .  Schrank.  Enum.  aujî. 
n".  611. 

RoES.  Inf.  tom.  ^.tab.  tl.fig,  5. 
ScHAEFF.  Icon  inf.  tab.  loj.fig.  i. 

Hemeroblus  fulvîcephalus,  Vill.  Ent,  tom,  5. 
p.    5J.  no.  10.  tab.  J.fig.J. 

Il  ell  deux  ou  trois  fois  plus  grand  que  l'Héme- 
robe  perle.  Les  antennes  font  noires  fétacécs,  un 
peu  plus  courtes  que  l'abdomen.  La  tête  eft  fauve. 
Le  corcelct  efl:  étroit.  Le  corps  cif  noir,  les  pattes 
font  d'un  fauve  pâle.  Les  ailes  font  blanches,  avec 
plufieurs  taches  obfcurcs  ,  beaucoup  plus  nom- 
breufes  fur  les  fupérieures  que  fur  les  inférieures. 

Il  fe  trouve  fur  le  bord  des  ruiffeaui ,  dans  les 
endroits  humides  &  ombragés  ,  au  midi  de  la  France 
&  en  Allemagne. 

10.  HÉMEROBE  latéral. 

Hemerobius   Iccra'is. 

Hemeroblus  thoracc  fldvo  Ijteitbtis  fifcis  ^  abdo- 
jni"e  nigro  iineu  Lucrali  fa^a. 

Hcmcroh'us  italiens  pallide  fiavus  ,  abdorrinis 
dorfofufco  ,  alis  immacuiatis  hyalinis.  Ross.  Fuun, 
etr,  tom.  l.  fiig.  ii.n^.  684.1^^.   10.  fig.  11. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  le  précédent.  Les 
antennes  font  obfcurcs  ,  prefque  de  la  longueur  des 
ailes.  La  tète  ell  jaune  ,  avec  les  yeux  dorés.  Le 
corcelet  &  le  dos  font  d'un  jaune  blanch.âtre ,  avec 
une  ligne  obfcciie  ,  de  chaque  côté.  L'abdomen  eft 
noir  ,  avec  une  raie  jaune  ,  de  chaque  côté.  Le 
dcll'ous  du  corps  &  les  pattes  font  d'un  jaune  blan- 
châtre. L;s  ailes  font  blanches,  avec  les  nervures 
un  peu  obfcurcs. 

Il  fe  trouve  dans  les  bois ,  au  midi  de  la  France  , 
en  Italie. 


Il  E  M  61 

II.  IIzMïROBE   phaléi  oïde. 

Heuerosius  phaU.:oides. 

Hemerobius  teftaceiis  ,  alis  bajl  mucronat's pof;!câ 
excifis.  Lin.  Syfi.  nat.  p.  911.  n°.  j. — Faun.  fe.:. 
n°.  1  J08. 

Hemerobius phaliioidcs.  FA3.Syf.  int pag.  ;'o. 
«*'.  5.  —  Spec,  inf,  tom.  l.pdg.  :^y^.  n'"".  j. — 
Mant.  inf.  tom.  l.pag.  147.  n°.-j. 

Hemerobius  phalénoides.  Deg.  Mém.  inf.  tom.  1, 
pars.  1.  p.  7 1 4.  /î°.  4.  pi.  1  '. .  fig.  11.  15. 

Hémerobe  phalenoïde  d'un  brun  roulïïae  ,  4 
corcelet  angulaire  ,  dont  les  ailes  font  grandes,  lar- 
ges &  découpées  au  bord  pofténeur.  Dtc.  Ib. 

ScHAEFF.  Icon.  inf.  tab.  l-  fig.  1 1 .  I  2. 

Su LZ.  Hijl.  inf.   tab.   l^.fig.z. 

Re.^um.  Mém.  inf.  tom.  3.  tab.  ]l.fig.  8. 

ScOP.  Xnn.  ij.hifi.nat.  ^.p^ig    HO.  n".  141, 

Hemerolius  pkaUnoides,  ScHRank.  Enum-  inf, 
aufi.    n°.  éiS. 

Hemerobius  phaUnoidcs.  Vill.  Ent.  tom.  5, 
pag.  48.  n°.  4.  tib.  7.  fig.  6. 

Il  efl:  de  la  grandeur  de  l'Hémcrobc  perle  ,  & 
il  reflemble  beaucoup  au  premier  regard  ,  à  une 
Phalè.ne.  Les  antennes  font  obf:ures  ,  de  la  1-in- 
gueur  de  l'abdomen.  Les  ailes  font  rouriàtres.  Lîs 
lupéricures  loat  un  peu  dilatées  à  leur  baie  extcri^uie, 
obliquement  tronquées  poftéri^uremeni ,  &  pref.juc 
dentées  :  on  y  remarque  un  point  noirâtre  au  mi- 
lieu &  deux  lignes  tranfvctfales ,  obfcures. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  dans  les  bois  &: 
les  lieux  ombragés. 

1 1.  Hémerobe  nitidule. 

Hemerobius  nitidulus. 

Hemerobius  alis  fufco  nitidaHs  ,  corpore  ttflaceo  , 
redib^is  pallidis.  Fab.  Gen.  inf.  mjnt.  p.  144. — Sp. 
tnf.t.  l.p.  59;.  no.  6. — Mant.  inf.  r.  i.p.  247.  n°.  8, 

II  relTemble  à  l'Hémerobe  velu.  Les  antennes  font 
oblirures,  de  la  longueur  du  corps.  I_a  tête  eft  tef- 
tacée,  avec  les  yeux  grands  &  noirs.  Le  corcelec 
S:  l'abdotnen  font  teftacés  ,  fans  tach;s.  Les  pattes 
fout  pâles.  Les  ailes  ibnt  grandes  ,  noiiâtres,  avec 
un  reflet  rouge  S:  doré  bnllaut. 

Il  fe  trouve  en  Allemagne. 

ij.  Hémerobe  velu. 

Hem'brobivs  hlrtus, 

Hemerobius  alis  a.'bis  fufco  reticulatis  fjfciis 
duabus  fdfcefcentibus.  LlN.  îj^ï.  nat.p.i)\x,r.^ ,  é, 
—Faun.fuec.n".  1507. 


iSi 


HEM 


Bcmcrohms  hiitus  p,vcf^c-:s  , 
fujcis.  ÏAB.  SyJ!.  enr.j  jg.  510.  ?.- 
(Om.  l.p.  ii,i.n''.y.—/,ia,.t.i;:J. 


i.p.147.  «°.?. 


Hemso'oius  hinus.  Dec.  Mcm.  inf.  tom.  1. 
parc.   1.  pag.  71  i,  n°,  i.  ;;.'.    11.  fg.  4.   5. 

Hcmeroblus  hinus.  Will.  Ent.  tom.  5.  ^cj'.  4S. 

Hcmeroblus  h'irtus.  Ross.  F_-^y.  ffr.  ro,-K.  i. 
fû^.  12.  /î".  6S6. 

Tl  cft  plus  petit  que  l'Hcmerobe  pctle.  Le  corps 
•eft  cent^ré  ,  nit'angé  d'obfciir.  Les  antennes  lunr 
a-pcu-prcs  de  la  !oiigL.;ciir  de  i'abdomcn.  Les  pattes 
loiit  pahs.  les  ailes 'lupûi.'uics  font  blar.chatns  , 
avec  les  nervures  marquées  de  poils  hruns  ou  iioi- 
îâtie-  ,  dcil  partent  de  petits  poils  bruns  ,  ^^^  deux 
î>a'idc?aiv;uL'cs,  ebfeures;  les  inférieures  font blan- 
clics  j   tiuii.'patenîcs. 

De  Gecr  obfervc  que  cet  Hc'racrobe  naquit  clicz 
l'.'.i  a  la  hn  da  mois  de  mai,  dans  un  poudrier  cù 
•il  avou  mis  une  j^alle  rélineufe  du  Pin.  En  cxami- 
nant  la  galle,  il  vu  la  coque  ronde,  faite  d'une 
ioie  très-blanche, -q'ûù  l'Hémcrobe  étoit  forti ,  & 
Il  dépouille  de  nymphe  placée  tout  près  de  ia  ,  en- 
tier; nient  hors  de  la  cjque.  Cette  coque  fe  trou  voit 
■d.uis  un  enfoncement  de  iap;a!lc,  &el!e  étoit  percée 
4  u;i  grand  trou  ;  fou  tif-a  'éioit  fort  lâclie.  La  dé 
puml.e  étoit  cranironnée  fur  la  galle  ,  gvec  ks  patres 
■antériçutcs  &  intermédiaires  ,  ou  plutôt  a-vec  les 
dépouilles  de  ces  pattes.  Cette  obfervation  fait  ccn- 
moitre  que  la  nymphe  perce  la  coque  &  qu'elle  f.;it 
taire  -iifagc  de  fes  pattes  pour  Le  tranfporter  à  qi;c'- 
quc  dillnnce  delà  &  pour  s'y  ciampcnner  ,  avant 
*ju'clle  fe  dépouille  de  fa  dernière  envcljppe  & 
paroillc  avec  des  ailes.  Elle  rcnemblc  en  cela  aux 
iiy.-nphcs  des  Frigancs. 

Il  fe  trouve  e.i  Europe  fur  le  Coudiier ,  k  Hou- 
Lloi'^ 

14.  HÉMEROBE  du  Koubloîi. 

^^MtRosius  Humuli, 

Jlemeroblus  a.'is  Mis  punSisfparfisfufcis ,  ar.tin- 
•nts  alhofufcoque  annuldcis.  Lin.  Syfi.  Mat.'p.  ^iz. 
i'"".   10.  —  Fuun.  Jucc.n".  1  ^\o. 

licm'.robius  Humuli.  Tab.  SyJI.  era.  pag.  310. 
r'~'-  7-—Spec.  inf.  lom.x.pag.  595.  ,;".  '^.—Munt. 
ar.f.tom.  l.pag.  147.  «^.10, 

alis  aqueis  vafis  fuf.o  puruiu- 

LKémefobe    à  ailes  ponclii;es.  GeOxT.  Ib. 
Hemcrobius  Ihimuli,  Schrank.  Enum.inf  au!i 

Kantrobius  Humitli.   Yul.  Xnt.  tcm.  :.  p.  40 


Hcmerobius  li 
jis.  Geo  FF.  Iii,'. 


HEM 

îl  a  environ  quatre  lignes  ^  demie  de  long,  de- 
puis la  tête  jufqu'à  l'extrémité  des  ailes.  Tout  le 
corps  eft  jaunâtre.  Les  antennes  font  de  Li  longueur 
de  l'abdomen  ,  avec  des  anneaux  alternes ,  blancs  Si 
noirs.  Les  ailes  font  grandes,  blanchâtres,  réticu- 
lées, marquées  de  taches  Se  de  points  obfcurs.  L'ab- 
domen a  deux  rangées  de  taches  obfciires  ,  à  Ci 
partie  fupéiieure.  Les  pattes  font  blanchâtres. 

Il  fe  trouve  dans  prefque  tou-.c  1  Europe. 

ij.  HÉMEiiOBE  apLidivore, 

TIemxkosivs  apkidivorus. 

Hemcrobius  fafcus  ,  a  'is  al'his  maciilis  [parfit 
ftijcis  j   antenr.is pedibufquc  paliidii. 

Hemerobius  aphidivorus  alis  alUs  macutis  fparjîs 
f-ifiis.  SCHRAN.Ï.    Enutn.    inf.   auj.  n° .   6'--. 

Les  antennes  font  pâles,  un  peu  plus  longues 
que  l'abdomen.  Tout  le  corps  clt  noirâtre.  Les 
pattes  font  pâ'es.  Les  ailes  fupéiieures  font  blan- 
châtres, avec  des  taches  &;  des  points  obfcurs;  les 
inférieures  font  fans  taches  :  toutes  ont  un  reflet 
doré  ,  cuivreux  £c  po:!ipre. 

Il  fe  trouve  en  France  ,   en  Allemagne. 

if  HrMEROE!;  aquatique. 

Jl£-\-zii03!US  lut  anus. 

'Henurobhts  nigcr  ,    alis  cineràs  nigro  redculatis, 

Hemerobius  lutarius  nigcr  ,  alis  albidis  ftriatis 
aloo  maculatis.  \.lti.  Syft,  nat.  p.ig.  5I3.  n'^\  14. 
— Fauii.jucc.  n".  1  ï  1.3. 

Hanercbius  attr  alis  fufcis  nig'o  rctic'ilaiis  mar- 
g:r..  cxicnore  diUtjto.  GiOfV.  l;:f.  tom.  z.  p.  155, 

L'Hénicrobe   aquatique.  Geoif.W. 

Str:bl!s  lutaria  ecaudata  ,  alis  rcticulatis.  FaB. 
Syji.  eut.  p.  ic^.n".  x.—Spec.inftom.  l./j.  587. 
•«".S. — Mar.t.  inf.  tom,  l.pag.  244.  n^'.  g. 

Hemerobius  figer ,  alis  albidis  firiatis  albo  ma- 
culatis. Drc.  Mtm.  inf.  tom.  1.  part.  1,  pag,  716. 
n^,   5.  pi.  ^■L.fig.    14-  ^  IJ- 

RtîLS.  Inf.   tom.  1.    inf.  aqual.  ^îaff.  1.  tab.  13. 

h-  i-s. 

ScHAHiF.  Icon.  inftdb.  37./^.  9.  10. 

HOFfN.  l.if.  1.  tab.  11. 

Hcmerobius  lutarius.  Vili..  Etc.  t.  j.p.  50.71^.  ro, 

Jl  a  depuis  fix  jufqu'à  huit  lignes  de  long.    Les 

■atennes   font    noires  ,  prefque  de  la   longueur  de 

l'abdomen.  La  tète  eft  noire  ,  avec  quelques  points 

d  un  jaune  obfcur.  Le  corceler  eft  noir ,  de  la  largeur 

de  la  tète.  L'abdomen  &  ks  pattes  font  iioirs.  Lv-j 


HEM 

«iles  foiud'uagris  obfcur,  avec  les  nervuresnoîrâtrcs. 

Cet  infedc  préfcnte  les  mêmes  caraiSères  géaé- 
ticjucs  que  IHémerobe  pefiinicorne. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

17.  HÉMEROBE  bngiconie. 

Hemerobivs  lon.gicornis. 

HcmcrohMs  n'rger ,  ors  pedlhusque  pal! dis,antcn- 
nls  longlorihus  fuj'cis.  Fab.  Gen.  inf.  mant.  p.  145- 
——S^cc.  ir.f.  !om.  ï.  pag.  394.  n" .  9. — Mant.  inf. 
tom.  i.p'ig.  14".  n°.  II. 

Il  e(t  un  peu  plus  petit  que  l'Hcmcrcbe  velu. 
Les  antennes  font  obrcur':s  ,  deux  fois  plus  longues 
que  le  corps.  La  tère  eft  noire  ,  avec  la  bouche 
pâle.  Le  corcekt  Se  l'abdomen  font  noirs  ,  fans 
taches.  Les  ailes  font  blanches,  avec  les  nervuics& 
un  point  fur  le  bord  extérieur,   obfcuvs. 

II  fe  trouve  à  Kiell. 

i8.  HÉMEROBE  nrié. 

H^MZROsius  Jliiutulus. 

Hemerohhis  fufcus  flavo  macuhtus  ,  alis  fuf,.o 
Jinatis  po'}:às  immaculatis.  Fab.  Syjî.  ent.  f.  3  10. 
n".  8.  — SfJfC.  inf.  tom.  I.  pjg.  3^4.  «".  lO.  — 
Mant.  inf.  tom.   i.  p.  147.  n^.  11. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  l'Hcmcrobe  biponc- 
tué.  Les  antennes  font  obfcurcs ,  plus  longues  qu; 
le  corps.  La  tète  eft  jaune  ,  avec  la  bouche  &:  les 
yeux  obfcurs.  Le  corcclct  eft  obfcur,  avec  la  poi- 
trine &  les  pattes  jaunes.  L'abdomen  eii  obfcur  , 
avec  les  côtés  jaunâtres.  Les  ailes  fupéricur;s  font 
blanches,  avec  des  llties  obfcuresj  les  poflérieurcs 
font  faus  taches. 


Il  fe  trouve 


Eu 


rope. 


19   HÉMEROBE  brillant. 
Hejierobius 


Hcmerobius  fiaviis  ^  tkorace  utrinq^e  macula fufca , 
alis  albls  çurpurea  micantibus  punctifque  minutis 
fufcis. 

Il  a  près  de  quatre  lignes  de  long  depuis  la  tête 
jufqu'à  l'extrémité  du  corps.  I  es  antennes  font 
jaunes,  de  la  longueur  de  l'abdomen.  La  tête  eft 
jaune,  avec  les  yeux  noirâtres.  Lecorcelct  eft  jaune, 
avec  une  tache  brune  ,  de  chaque  côté.  Tout  le 
refte  du  corps  eft  jaune  ,  fans  taches.  Les  ailes  font 
blanches,  avec  un  reflet  pourpre,  trés-brillant.  Les 
nervures  font  grifes  ,  avec  quelques  points  &  quel- 
ques ramifications  tranfverfales  ,  obfcurs  ;  les  infé- 
rieures fost  fans  taches. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  dans  les  bois. 


HEM  (^3 

10.  HÉiMEROBE  immaculé. 
HemeRObius  immacuLtus. 

Hemerobius  fldvus  imir.arJ.atus  ,  alis  allis  pi:n- 
p.Lico  micantibus. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  précédent.  Tout 
\t  corps  eft  jaune,  fans  t.iche?,  avec  les  yeiix  noirs. 
Les  antennes  font  un  peu  plus  longues  que  l'abdo- 
men. Les  ailes  fontbiauches,  avec  un  reflet  poarptc. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  bois. 

11.  HÉMEROBE  pallipède. 

Hemerobius  paUipes. 

Hemerobius  niger,  ancennis  pediiufquc paliic's  ^ 
alis    albis  fufco  maculatis. 

Il  a  trois  lignes  de  long,  depuis  la  tête  jutqu'i 
l'extrémité  des  ailes.  Les  antennes  font  pâles,  dî 
la  longueur  de  l'abdomca.  Tout  le  corps  eft  noie  , 
légèrement  velu.  Les  pattes  font  pâles.  Les  ailes  fcnc 
blanches,  avec  un  tefletpourpre,  5c  un  grand  nombre 
de  taches  obfcures. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paiis ,  dans  les  bois. 

11.  HÉMEROBE  fafcic. 

Hemerosius  fafcia:us. 

Hemcroiius  alis  albis  ,  fafciis  tribus  a.-amifqce 
nnmcrofs  rtigris.  ÏATi.  Mant.  inf.  tom.  l-r'^è'-'M' 
/ZM5. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noir'.-s.  La  tête  & 
lecorcelct  font  jaunes  ,  avec  de  petites  lignes  obU 
cures.  L'abdomen  eft  noir.  Les  ailes  fupéricutes  font 
blanches  ,  avec  plufieurs  points  obfcurs  S;  trois 
bandes  noires  ,  dont  une  placée  fur  le  bc>rd  ex- 
térieur. Les  ailes  inférieures  '.ont  blanches  ,  laus 
taches. 

Il  fe  trouve  à  Kicll. 

15.   HÉMEROBE  fix-pointS. 

HlMERomus  fcxpur.cîa'.us. 

Remet obius  alis  aibis  maculis  fufas  pof:ice. 
punais  fex  di/linais  ,  aniennls  fufcis.  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  91 }.  n°.  \-L.——Faan.fuec.  n".  ijn. 

Hemerobius  fexpunciatus.  Fab.  Syft.cnt.p.  }io. 
n^.ç. — Spec.  inf.  t.i.p.  394.  n°.  \.i.~-MuiU.  inf, 
tom.  l.pag.  147- «"  '4- 

Hemerobius,  fexpunUatus.  N  ili..  En:,  tom,  5, 
p.  ^P.n".  S. 

Il  relTcmble  à  l'Hémerobe  du  Houblon  ,  mais  if 
eft  beaucoup  plus  petit.  Les  antennes  ion:  oolcures. 
Les  antennes  fupérieares  font  tranfparcntes ,  réti- 
culées,  tachées  'd'obfcutj  avec  fis  taches  poftc- 


c^ 


Fx  E  :vî 


"'i-.uràs  dif^iniftes:  ks  inféiicures  Tont  blanclies ,  fan-; 
"^achcs  :  f.,utes  ont  un  itflct  doré  ,  vues  a  un  ctitaui 
Jour. 

11  fe  trouve  en  Europe. 

14.  HÉMESOBE  -villageois. 

}]i;mj:robh's  paga:us. 

llemcrohius  alis  albis  fuperioribus  ohfcurc  fub- 
fdjclatis  ,  aiitcnnis  alhis.  Lin.  Syjl.  nat.  p.  j^ii. 
n^.  II. 

Jîemerob'u.s  paganus.Vil^.  Era,  tom.  3.  p,  49. 
71°.  7. 

U  relTemble  à  l'Hémcrobe  du  Houblon.  Les  an- 
tennes &  les  pactes  Ibnt  blanch.itres  ou  pâles. 
Les  ailes  font  blanches  ;  les  fupérieurcs  ont  c]uel- 
r|ius  hgnES  tranfverfales,  obf.iiies  ,  peu  marquées, 
à  leur  partie  pofttrieure  ;  toutes  cnt  un  reflet  doré. 

Il  fe  trouve  en  Europe ,  à  Upfal. 

ij-HÉMEROBE  jaunâtre. 

Hemerobius  fiuvuans. 

Hencrohius  nircr ,  thorace  abdomineqtu  flavis. 
'L\n.  Syfl.nat.  pag.  915.  nP .  1;.  —  Fuun.  fuec. 
n".  .511. 

Hcmcroblu.^  fdvicans.  Y  AB.  Syfl.  ent.  p.  510. 
72". 10. —  Sycc.irf.  tom.  Lp.  554.  72^.  il. — Mant. 
inf.   t.    I.  p.  147.  nO.  15. 


'■L'.meroblus  fla 


s.Wi-Lh.Ent.tom.^.pag.  50. 


11  ell  tics-petit.  Les  antennes  font  noires,  fé- 
tacé-s,  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  eft  noire. 
L:  col  eft  mince  ,  jaune.  L'abdomen  eft  mince  , 
ovale  ,  jaune  ,  f<vmé  de  huit  anneaux.  Les  p.utes 
font  noirâtres.  Les  ailes  font  tranfpareutes  ^  avec 
les  nervures   obfcures. 

11  fe  trouve  en  Europe. 

afi.HÉMEROBE  noir. 

JÎEMEH03IUS  niger, 

Hemerobius  niger,  alis  fajc's ,  pedibus  palliais. 

li-jnerobius  nigei,  niger  kirius  ,  alis  pallidc  fufcis , 
pedibus  fiavo  fujcis.  Retz,  inf.  btc.pag.  yy, 

H<'uKrobe  velu  noir,  noir  très -velu  ,  à  ailes 
d'uii  brun  clair  &  à  pattes  d'un  brun  jaunâtre.  Dtc. 
M'm.  tom.  X.  pan.  1.  pag.  71J,  n''.  3.  pi.  il. 
fii'-  S.  ^  9- 

Uemtrobius  raphidioides  niger,  alis  fufcis.  ViLi. 
Ent.  tom.  }.  pag.  56.  n°.  x8.  tab.  -j.  fig.  8. 

11  a  près  Je  trois  lignes  de  long.  Tout  le  corps  eft 


HEM 

ncir  ,  lésj'^èreir'.cnt  velu.  Les  pattes  font  d'un  pale 
obfcur  Les  ailes  font  un  peu  velues  ,  oblcures  , 
avec  les  nervures  plus  obfcures j  vues  à  un  cer- 
tain jour  ,  elles  ont  un  reflet  brillant. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  bois.  Je  l'ai 
trouvé    aux    environs  de  Paris,  fur  le  Chêne. 

17.HÉMEROLE  biponétué. 
H.s^fEKOBIUs  bipunciatus. 

Htmerobius  viridi  ni^roque  varias ,  alis  fupeno- 
ribus  r}>McuUs  duibus  nigris.  Lin.  t aun.  fuei. 
n".   IJI4. 

Hemerobius  bipuncVatus  fiavo  fufcoque  varias  , 
alis  punais  auobus  nigris.  Iab.  Jyjl  eni  pag.^'^io. 
n°.  I  I. — Spec.  inf.  tom.  i.  p,  594.  72".  13. — Alant. 
inf  tom.  i. p.  i.^-j.n°.  16. 

Hemerobius  bipunûatus.  Vill.  £nr.  tom.  ^.p.  51. 

72^.11. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  de  la  longueur  du 
corps.  Les  ailes  font  tranfp.irentcs ,  avec  un  réfeau 
obfcur;  les  fupérieures  ont  deux  taches  noires, 
dont  l'une  fur  le  bord  auicrieiir  ,  &  l'autre  fur 
le  bord  intérieur.  Le  corps  eft  mélangé  de  noir  6c  de 
vert. 

11  fe  trouve  au  nord  oc  l'Europe. 

i8.  HÉMF.ROBE  quadriponélué. 

Hemerobius  quadripunBatus. 

Hemerobius  alis  albis  bafi  punBis  quatuor  atris 
apice  fufco  radiatis.  Pab.  Mant.  i.if.  t.  i.  f.  248. 

72°.      ,7. 

Il  eft  petit.  La  tête  &  le  corcelet  font  noirs  ,  fins 
taches.  Les  antennes  font  pâles.  L'abdomen  &:  les 
pâtres  font  pâles  Les  ailes  font  tranfparentcs,  avec 
quatre  points  diftinds  ,  aflez  grands  ,  à  la  bafc  , 
dont  trois  fur  le  bord  interne  ,  &  le  quatiitme  au 
milieu;  on  voit  aufli  des  ftues  obfcures  a  l'extré- 
mité. 

Il  fe  trouve  à  Kiell. 

15).  HÉMEROEE  aphidioïde. 

He  Ml  rosi  us    aphidioides . 

Hemerol'ius  niger  ,  alis  hyalinis  nig'O  reticulacij 
macula  murginali  fufca.  SchRANK.  Enum.  inf.auji. 
n".  619. 

Il  rclfemble  beaucoup,  au  premier  coup  d'œil ,  à 
un  Puceron.  Tout  le  corps  eft  ncir  ,  fans  taches. 
Les  ailes  f  ipérieures  font  tranfparentcs  ,  avec  un 
réfeau  noir,  &  une  tache  obicure ,  fur  le  boid 
ciiéiieur.  Les  pattes  font  pâles. 


U  fe  trouve  en  Autriche, 


ioî 


HEM 

30.  HémEroBE  abdominal. 

Hî.MEROBius  abdominalis. 

Hemeroblus  fufcus  ,  aLdomine  f.avo  ,  ano  n'gro. 
J\E.  Syfi.  cnt.  pag.  jio.n".  11.— Spec.  ir.f.  t.  i. 
pug.  394.  n".  1 4.  Mant.  inf.  tom,  1.  pjg,  248. 

n".  s  8, — h.  Norw.  die  5.  auguft. 

Il  eft  très-petit.  Les  antennes  font  courtes ,  obf- 
curcs.  Le  corps  eft  obfcur.  L'abdomen  cit  jaune  , 
avec  l'anus  noir.  Les  ailes  font  blanches ,  avec  des 
taches  obfcures. 

I!  fe  trouve  en  Angleterre,  en  Norwege. 

;  I .  HÉMEROBE  pulfateur. 

Hemerobivs  palfdtorias. 

Hcmeroiius  aptems  ,  ore  ruhro  ,  oca'.ls  luteis. 
Fab.  Syft.  ent.pag.  ^11.  n°.  15. — Sp.   inf.  tom.  \. 

pug.    594.  n".    15.- Mant.  inf.  tom.  l.pag.  148. 

n°.  19. 

Termes  pulfatorium  ahdomine  oblonço  ,  ore  rubro, 
oculis  ùiteis,  L  J  N.  Ay/î.  nac.  pag.  101,-.  n".  2. 
—  Faun.fuec.  n".   1937. 

Pedicu/us  ligni antiqui.  GiOlJ, Inf.  tom.  i.p.  601. 
n".  II. 

Le  Pou  du   bois.  Geoif.   73. 

Termes  lignarium  albidixm  ,  ocuHs  maculifque  ab- 
dominahbus  rufis.  Dec.  Mém.  inf.  tom.  7,  pag.  41. 
n".  l.pl.^.fi^.  I. 

Terme  Pou  du  bois  d'un  blanc  fale  jaunâtre  ,  à 
yeux  roux  &  à  petites  taches  roiUTes  fur  le  ventre. 
DlG.   li. 

Termes  pulfatorium.  ScOt.  Ent.  carn.n^.  1051. 

Fediculus  yutfcitorius  futid-cus  mortisagu. 
DtRHAM.  Tranf.fhilof.yol.  j.  p.  x6.pl.  \ .  fig.  55. 
é'34. 

•  Blank.  If^f.  tab.  H-fig.  F. 

Pedicu.'o  cognaCiis  t>  jlmilis .  Rai.  Jnfpao,  g, 

BRADL.N.jrur.  tab.  zi.f.g.  5. 

Roland.  Acl. flock.\- ',i,.pjg.  iji. 

ScHAEFF.  Elem.  eut.  tab,  126. 

SuLZ.  Inf  tab.  tz.fig.  144.— Ji/7?.  ir.f   tab.  19. 

Termes  pu/fatorium.ScHRAiiK.  Enum.  inf.  aufî. 
n°.  loiy. 

Termes  pulfatorium.  Vill.  Ent.  tom.  4.  pag.  14. 


Pediculus  vulfatorius.  FouRC.  Ent.  par.  i.  p.  j  1  j, 
'.11. 
Miji.  Nat.  desInfeUes.  Tom.  VU. 


HEM 


^^ 


Il  n'a  pas  une  ligne  de  long.  Le  corps  cfc  oblong , 
pile.  Les  yeux  font  arrondis ,  jaunes.  La  tête  cil 
grollc  ptefque  triangulaire.  Les  antenues  font  fé- 
tacées  ,  prcf]ue  de  la  longueur   du  corps. 

Cet  infcûe  n'a  ordinairement  point  d'ailes.  J'en 
ai  cependant  vu  d'ailés  ,  d'une  couleur  pâle  cendrée, 
dans  un  herbier  apporté  du  Sénégal ,  par  M.  Geoffroy 
tils.  M.  Fabncius  rapporte  auili  que  Schtcber  en  a 
vu  d'ailés  ,  dans  un  herbier  venu  de  la  Jamaïque. 

Quelques  auteurs  ont  placé  cet  infede  parmi  les 
PouSj  n'ayant  pas  fait  attention  que  fa  bouche  ell 
munie  de  mandibules,  de  m.\chuiics&  de  quatre  an- 
tennules.  On  s'eft  également  trompé,  quand  on  a  cru 
que  cet  infede,  produifoit  ce  petit  bruit ,. allez,  (em- 
blable  aux  battemens  d'une  montre  ,  qu'il  n'eft  pas 
raie  d'entendre  dans  les  boiteries  ou  meubles  de 
bois.  On  n'ignore  plus  que  ce  fon  eft  occaiionné 
par  une  efpèce  deVnllette, 

Il  fe  trouve  dans  toute  1  Europe  ,  en  Afrique, 
en  Amérique  :  il  aime  à  fréquenter  les  collections 
de  plantes  feches  &:  d'infedes  ,  qu'il  détruit  en  les 
rongeant  peu-à-peu  :  c'eft-la  en  partie  fa  nourri- 
ture. Il  enlève  fur-tout  aux  Lépidoptères  leur  partie 
coloîanïc.  Les  excrémens  qu'il  rejette  en  quantité  , 
font  en  forme  de  petits  grains  noir.î-tres  ,  alongés  & 
raboteux. 

5i.HÉM£ROEE  pédiculâire. 

H^MER  OBius  pediculaiiu!. 

Hemerobius  virefcens  ,  amennis  mediccribus.  Lin. 
Sy(i.  nat.pag.^lj.  n°.   i  y-^Faun.  face,  n" .  151J. 

Hemerobius pedicularlus.    Schrank.   Enum.  inf. 

Il  relTemble  beaucoup  au  précédent  .  mais  il  efl: 
pourvu  d'ailes  ,  &  le  corps  eft  verdâtrc.  Les  antennes 
font  de  longueur  moyenne. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,  far  le  bois  mort ,  fur  les 
fenêtres. 

Î5.  HÉMEROEE  Prophète. 

Hemerobius  fjtidieus.  » 

Hemerobius  apterus  ,  ore  pallido  ,    oculis  fufis. 

Fab.  Syjl.  ent.  pag.  ^11.  n°    i  4. Sp.  inf  tom.  1 , 

p.  595.  n".  16. — Mant.  inf.  tom.  i.p.  ni.n".  zq. 

Termes  fatidicum  abdomine  ovato  ,  oculis  fifcis, 
Li  N.  Syjl.  nar.pag.  1016.  n" .  3.  —— Faun.  fuec, 
n°.  1958. 

Fri  scH.  Inf.  tom.  1 1.  tab.  10. 

Il  tclfemblc  à  l'Hémerobe  pulfateur  ,  mais  il  eft 
un  peu  plus  grand.  Les  yeux  font  obfcuts.  La  bou- 
che  ert   pâle.  L'abdomen  eft  ovale. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  herbiers ,  les  col- 
ledions  d'infcdes. 

1 


66 


H  £  M 


HFMiPTERES,  Jl-EM:prr^T..i.  Les  Hémif lires 
forment  rOrdic  quatrième  de  la  divilion  métliod-.rjue 
des  infeftcs  ,  que  iiou'î  avons  adoptée.  Ils  forment 
la  fecoade  ctalie  de  Linné  ,  la  fccondc  fedion  de 
M.  Geoffroy  ,  les  cinquième  &  iixièrae  clalTcs  de 
De  Gecr,  &  enfin,  fous  le  nom  de  Ryngota  ,  la 
fepîième  clulfe  de  M.  Fabricius. 

La  forme  des  ailes  ftip^'cieures  ,  qui  font  pour 
ainfi  dire  moitiL-  élycrcs ,  &  moitié  ailes ,  qui  tien- 
nent le  milieu  entre  les  unes  &  les  autres  ,  a  fait 
donner  aux  infcdles  qui  les  portent  le  nom  à'Hémip- 
itrcs  ,  formé  de  d.*ux  mots  grecs  ,  qui  lignifient 
demi  ail;s.  S'il  e!t  nfcefTairc  d'établir  des  divifions 
fyftématiques  pour  facilite:  l'étude  de  l'hiftosre  na- 
turelle ;  ii  faut  cependant  lavoir  toufours  rclp^ûer 
l'ordre  uni'erfcl  de  la  nature,  qui  n  admet  point  de 
divifions;  il  faut  tâcher  de  mi'Ctrc  à  la  luitc  des 
claifes  artificielles,  autant  qu'il  clf  poflible,  la  même 
l'étic  progielîive  qui  Ce  trouve  à  la  fuite  de  tous  les 
êtres.  Ainfi  les  HjiTn|-tères  comprennent  les  initdcs 
dont  les  deux  a, les  fup^^rieuics  commencent  a  deve- 
nir des  effèces  d'élytrcs  ,  &  perdent  la  faculté  de 
Yolcr.  Les  Ci  aies  ,  par  exemple,  qui  font  au 
premier  degré  des  Hémiptères  ,  forment  le  pallage 
qui  lie  les  infeûes  à  quatre  ajles  nues  ,  avec  ceux 
qui  n'en  ont  que  deux  recouvertes  par  des  élyties 
Sur  linfpeft  on  mém:  des  éiytres ,  nous  avons  cru 
devoir  diviler  cet  Ordre  en  deux  Se<3iOMS,qui  s  adop- 
tent à  cette  gradation  naturelle  ,  que  nous  ne  devons 
jamais  perdre  de  vue.  La  première  Scûion  rer.ferme 
ks  infedes  doiit  les  éiytres  ont  à-pcu  près  la  même 
confiftance  que  les  ailes ,  &  forment  une  efpèce  de 
toit  à  deux  égoiits.  Dans  la  féconde  font  placés 
ceux  dant  les  éiytres  font  moitié  coria&es  ,  moitié 
membraneufes ,  &  pofées  horizontalement  l'une  fur 
faiître.  On  voit  par-là  que  les  éiytres  des  Hémip- 
icres  diftèrent  un  peu  les  unes  des  autres  j  &  iî  un 
■véritable  cara(r[ère  claflifique  doit  être  uniforme  ,& 
eoiîftaiu  dans  tous  les  genres ,  nous  devons  plutôt 
h  prendre  dans  la  forme  de  la  bouche  ,  qui  elt  une 
efpèce  de  bec  appliqué  le  long  de  la  poitrine  :  ce 
caractère  cil  plus  facile  à  faifir,  &  n'apparticat 
qu'aux  infeéles  de  cet  Ordre. 

Le  corps  des  Hémiptères ,  plus  ou  moins  renflé  , 
«ft  divifé  en  tète  ,  en  corcelet  ,  en  dos  ou  poitrine , 
&  en  abdomen.  Nous  allons  donner  une  idée  fuccinte 
ie.  ces  différentes  parties,  autant  que  nous  le  permet 
«et  Ordre  d'infc'iîcs  que  nous  avons  à  faire  con- 
poître  ,  en  renvoyant  aux  genres  ceux  qui  voudront 
avoir  des  idées  plus  générahfces. 

Tons  les  Hémiptères  ont  deux  antennes,  qni  en 
S»énérat  ne  manquent  à  aucun  genre  d'infcéles  ;  mais 
ians  quelques  uns  de  ceux  de  cet  Ordre  ,  elles  f^  nt 
srèd-petites  ,  Si  quclqucfi)is  un  peu  difficiles  à  apper- 
«evoir.  LaPfille,  laPunaife,  le  Trips  ,  &  quelques 
autres  ,  ont  des  antennes  qui  font  affei  grandes  ,  & 
très-vifibtcs  ;  mais  la  Cigare  ne  préfente  que  de 
iiœples  fileis  tiis-coniw.  C«lks  dç  ]»  Fulgorç,  du 


HEM 

Membracis  font  même  plus  courtes ,  &  celles  de  fa 
Naucore  ,  de  la  Ccrife,  ic  la  Nèpe  ,  font  encore 
moir.s  r.ifécs  à  trouver.  Outre  leur  pctitcffc ,  elles 
font  potées  en-deiïous  des  yeux  ,  &  plus  bas;  en- 
forte  qu'on  a  de  la  peine  à  les  apperccvoir  ,  à  moins 
que  de  tenverfcr  1  infeftc.  Les  antennes  des  Hémip- 
tères font  fubulécs  ,  comme  dans  la  Fulgorc  ;  féta- 
cées ,  comme  dans  la  Cigale  ;  cylindriques  ,  comme 
dans  la  Pfiilc  ;  filiformes,  comme  dans  ie  Puceron. 
Elles  font  compofées  de  truis  arritles  dans  la  Noto- 
ncifc  ,  de  quatre  dans  la  Punaife  ,  de  cinq  dans  le 
Pcntatome  ,  de  fept  dans  le  Tiips,  enfin  de  ouïe 
articles  d.»ns  la  Pfille. 

Outre  les  grands  yeux  à  réfeau  ,  au  nombre  de 
deux,  dans  tous  les  infectes  Hémiptères  ,  quelques 
genres  feulement  préfentent  encore  ,  fur  la  partie 
fupérieuic  de  la  tête,  les  petits  yeux  li;  es ,  au 
nombre  de  deux,  dans  pîuficuis  cl pèces  dcPunaifes, 
ou  de  trois  ,  comme  dans  la  Plillc. 

La  bouche  des  Hémiptères  efl  ordinairement 
terminée  en  pointe  ,  &.  fissurée  en  trompe  ou  ea 
efpèce  de  bec  plus  ou  moins  long  ,  qui  fert  de  gaînc 
à  trois  foies  tres-minces,  très  déliées ,  par  le  moyea 
defqucllcs  ces  laftdes  ,  en  les  introduifant  dans  1» 
peau  des  animaux  ou  dans  le  tillu  des  plantes,  re- 
tirent les  alimcns  dont  ils  fe  nourrilfenr.  Cette 
trompe ,  plus  ou  moins  alongée  dans  quelques 
genres  ,  déborde  la  partie  antérieure  du  corps ,  &  f« 
courbe  fous  la  poitrine  ,  contre  laquelle  elle  cft 
appliquée  dans  l'inaélion.  Les  autres  infectes  ai» 
contraire,  dont  la  gaînc  de  la  trompe,  plus  ou 
moins  courte  ,  part  du  delTous  du  coicelct,  n'ont  à 
la  partie  antérieure  de  la  tète  que  ks  foies  qui 
viennent  s'inférer  tout  le  long  de  la  cannelure  de 
la  gaîne. 

Le  corcelet ,  cette  féconde  partie  ia  corps  dej 
Hémiptèrc;  ,  cil  très-grand  dans  quelques-uns,  &C 
très  petit  dans  d'autres.  Dans  la  cigale  ,  la  Naucore  ^ 
la  Corife  ,  la  Punaife ,  il  fe  confond  avec  la  tcte  ,  Se 
eft  auffi  large  qu'elle;  mais  dans  la  Piîlie  ,  ie  Pu- 
ceron ,  les  mâles  des  Cochenilles  &  des  Kermès', 
il  eft  plus  dilfinéf  ,  &  féparé  de  la  tête  par  un  étran- 
glement fenfible.  L'écuflon  ou  cette  efpèce  d'ap- 
pendice ,  qui  eft  la  fuite  du  corcelet ,  manque 
dans  quelques  genres,  comme  dans  la  Coiife  ;  dans 
d'autres  il  efl:  très-petit.  On  peut  remarquer  que 
lorfque  le  corcelet  ei}  petit ,  l'éculfon  cft  grand,  & 
il  occupe  alors  toute  la  partie  fupérieurc  de  la  poi- 
trine ,  ou  le  dos.  Celui  des  Mcmbracis  &  des  Pu- 
naifes  elt  quelquefois  fi  grand  Se  fi  dilaté,  qu'il 
couvre  ptefque  tout  le  corps,  &  cache  les  éiytres  &l 
les  ailes. 

C'efl  à  la  partie  poftérii;ure  du  dos  que  prennent 
nailfance  ks  ailes  &  les  éiytres  ,  qui  varient  beau- 
coup dans  les  Hémiptères.  Dans  les  Punajfes  une 
partie  des  éiytres  efl  dure  ,  coriace  ,  &  relfemble 
aux  élyties  des  Coléoptères;  tandis  que  l'autre  partie 
cft  m^mbianeufc  ,  &  inablshk  à  1  aile.  Doiu  les 


H  E  M 

grandes  Ci>^alc;  ,  les  Tuccrons ,  elles  l'ont  ir.cinbra 
.  neufes,  fouvent  claires  &  c  dnfparciucs  ;  c!l:s  ont 
un  peu  plus  de  co;ifillance  dans  les  Tctti2;«nes ,  les 
]\kmbracis.  Quoi^iuc  ces  clytres  aient  <]uel-]L'c(ois 
une  apparence  d'ailes  ,  elles  ne  fcrvenc^4î  propre- 
ment au  vol,  qu'elles  doivent  cependant  faciliter. 
L'infeâe  les  ouvre  8:  les  porte  étendues^  jour  ne  pas 
gêner  le  jeu  des  véiitablcs  aile';.  Certains  genres  ont 
Jcs  étytres  &  les  ailes  couchées  &  croîfccs  fur  leur 
corps;  d'autres,  comme  la  Plillc  ,  les  portent  po- 
fées  latéralement,  &  en  forme  de  toit  ;  quelques-uns  , 
comme  le  Puceron  ,  les  portent  droites  &  élevées. 
Selon  les  auteurs  ,  lu  Cochenille  &  le  Kermès  n'ont 
que  deux  ailes  ;  ce  qui  eft  plus  hngulier  ,  les  fe- 
melles n'en  ont  point  ,  &  femblent  même  n'avoir 
aucun  rapport  avec  des  animaux.  On  doit  donc  être 
étonn:-  de  trouver  ces  infeftes  dans  l'Ordre  que  nous 
cxpofoiiSi  mais  comme  a  certains  autres  égards  ils 
le  trouvent  bien  placés  paiini  les  Hémiptères  ,  nous 
avons  cru  devoir  les  y  lailler ,  Se  fuitre  l'exemple  de 
tous  les  Entomologiftcs. 

L'abdomen  des  Hémiptères  n'.-i  rien  de  rcmar- 
t]uablc  ,  fi  ce  n'efl  la  manièie  dont  (on  extrémité 
poftérieure  eft  conformée  dans  quelques-uns.  La 
Cit^alc  porte  au  bout  de  l'abdomen  une  cfpèce  de 
pointe  cach'e  entre  des  écailles  ,  qui  lui  ferra  dé- 
pofer  fes  œufs.  Le  Puceron  a  fur  ce  mê.iie  bout 
tantôt  deux  pointes  ou  cornes,  tantôt  deux  tuber- 
cules ;  enfin  la  Cochenille  &  le  Kermès  ont  cette 
partie  ornée  de  filets  plus  ou  moins  longs. 

Les  pattes  ,  au  nombre  de  fix  dans  tous  les  Hé- 
miptères ,  prennent  leur  naiflance  ,  les  deux  anté 
rieures  a  la  partie  inférieure  du  corcelet ,  &  les 
quatre  polf  érieures  à  la  poitrine.  Elles  font  compo- 
fccs  de  !a  hanche  ,  de  la  cuillc  ,  de  la  jambe  &  du 
tarfe  ,  qui  varie  par  le  nombre  des  articles.  Dans 
le  Puceron  ,  la  Corilc  ,  la  Nèpe  ,  ce  tarfe  co»fifte 
en  une  feule  pièce  ;  la  P;;ile  ,  la  N.iucore  ,  la  No- 
toneéle  ont  deux  pièces  à  chaque  tarfe  ;  tandis  que 
la  Cigale  &  la  Punaife  ont  jufqu'a  trois  articles  à 
c;tie  même  partie. 

Tous  les  Hémiptères  fubifTent  les  métamorphofcs 
des  autres  infeftcs  en  p,én'ral  ,  c'eft-à-dire  ,  palfent 
fuccellivement  par  les  différens  états  de  larves  ,  de 
nymphes  &  d'infeiftes  parfaits  ;  mais  la  manière  dont 
s'exécute  &  s'accomplit  ce  changement  ,  eft  diffé- 
rence de  celle  que  nous  avons  rematquée  dans  les 
Coléoptères.  Les  Hémiptères  (ortis  de  l'œuf  pa- 
roilTent  d'abord  fous  la  forme  de  larve  ;  mais  ces 
larves  ne  font  pas  des  ei'pèces  de  vers  lourds  &  pe- 
far.s  ,  comme  celles  de  la  pliipart  des  Colcoptèrcs. 
Elles  font  femblables  à  l'infcdc  parfait  qui  leur  a 
donné  le  jour;  elles  paro'.Hent  d'abord  n'en  différer 
que  par  la  grandeur.  Qu'on  examine  de  petites  Pu- 
naifes  ou  de  petites  Cigales  au  Icrtir  de  l'auf,  elles 
font  feuletr.ent  très  petites  ;  mais  vues  à  la  loupe  , 
on  y  remarque  toutes  les  parties  qui  compofent  le 
corps  de  ces  iafeclcs  dans  leur  denùer  état.  Ces 


H  E  M 


67 


i.ttves  ont  cependant  une  di;îjtcncc  circailellc,  qui 
les  diflingue  des  infcétcs  parfaits  ;  elles  n'ont  ni 
tlyttes  m  ailes  ;  leur  coips  efl:  nu,  Si  elles  leftent 
Jais  cet  crat  jufqu'à  ce  qu'elle";  aient  acquis  toute 
leur  grandeur.  .Sous  cette  forme  elles  marchent  , 
courent,  quelques-unes  mêmcfaïutnc.  Ainfi  la  Iculc 
différence  confiftedans  le  défaut  d'élytrcs  &  d'aîlcs. 

A  ce  premier  état  fuccède  celui  de  nymphe.  Les 
larves  des  Hémiptères  y  parviennent  pat  le  hmp'e 
dépouillement  de  leur  peau ,  dont  elles  changent 
dans  leurs  mues;  &  pavenucs  à  ce  fécond  état, 
elles  reparoilltnt  enco.e  fous  la  même  forme  qu'elles 
avoient  ,  a  une  petite  différence  près  ;  elles  ont  alors 
fur  le  dos  ,  à  Icndroir  précifcment  oii  les  élvtres  &C 
les  ailes  doivent  prendre  leur  origine,  deux  elpèces 
de  tubercules  ou  boutons ,  qui  étoient  cachés  fous  la 
peau  de  la  larve.  C'cll:  dans  ces  mêmes  tubercules 
que  font  auffi  cachées  les  élyttes  S:  les  ailes  ,  qui  ne 
i-'arcîtront  que  fur  le  corps  de  1  infecte  parfait  ; 
aflucllcmenc  ces  parties  font  repliées  ,  Si  comme 
chiffonnées  dans  le  corps  de  la  nymphe.  Lo.fque 
celle-ci  quittera  fa  peau,  les  élytres  &  les  ailes  fe 
développeront  ,  &  fe  déploieront  dans  toute  leur 
étendue.  C'eft  dans  ce  changement  que  confille  la 
dernière  métamorphoCe  de  ces  infedes.  On  doit  ce- 
pendant en  excepter  quelques- ur.s  ;  ce  font  ceux  qui 
n'ont  point  d'ailes  ,  comme  les  femelles  des  Coche- 
nilles ,  des  KernRcs  ,  la  Punaife  des  lits  ,  ainfi  que 
pluficurs  Pucerons.  Tout  le  changement  que  fubillcnt 
CCS  derniers  inkdcs,  ne  confille  que  dans  eiffcrentes 
mues ,  dans  pluficurs  changemens  de  peau  Au  rcfle  ^ 
l'accroifferacnt  de  tous  les  Hémiptètcs  fe  fait  touc 
entier  fous  leur  première  forme,  de  même  que  dans 
les  Coléoptères.  Avant  que  les  larves  fc  transforii.ent 
en  nymphes,  elles  ont  acquis  toute  leur  grandeur} 
depuis  ce  changement ,  elles  ne  gr..nJiirent  plus  ; 
mais  leurs  nymphes  ont  une  particularité  que  n'enc 
pas  celles  des  Coléoptères  ;  c'ell  qu'elles  marchent  , 
&  qu'elles  ne  font  pas  immobiles  ,  c'eft  qu'elles 
mangent,  &  agillent  comme  dans  leur  premier  état. 
Lesiaives  des  Hémiptères  fc  transforment  donc  ea 
nymphes  de  la  quatnème  efpèce. 

Dans  la  defcription  particulière  de  chaque  genre, 
que  rOrdic  d  s  Hémiptères  renferme  ,  nous  entre- 
rons dans  le  développement  de  tous  les  détails  que 
peuvent  fournir,  relativement  à  leurs  Iiabi:udcs,  ces 
infeâes ,  dont  les  uns  habitent  1  eau  ,  d'autres  volent 
dans  l'air;  tandis  que  quelques-uns,  q'ii  femblent 
plus  mal  paitai;és,  ou  tampent  &  marchent  lente- 
ment l'iir  la  terre  ,  eu  ne  s'en  élèvent  que  par  des 
fauis  réitérés  Cependant  i.ous  croyons  dcvo;r  pré- 
fenter  ici  quelques  appeiçus  rapides  lur  les  genres 
qui  niériteiit  le  plus  de  fixir  l'attention  des  lecteurs, 
(bit  pour  leur  faire  connoître  allez  en  grand  la  fa- 
mille des  in'edes  qui  compofent  cet  Ordie  ,  loit 
pour  les  engager  à'  puifer  des  coniMiffances  plus 
étendues  dans  les  articles  particuliers. 

Nous  ferons  d'abord  mention  de  la  Cigale ,  cet 
i  s. 


€8 


HEM 


jiifcclc  iî  coTOiu  dans  l;,ç  pay»;  mcik^lonaux  clc  ÎTu- 
ropc,  &  dans  les  cor.rrécs  cli.iiiJcs  des  deux  conti- 
iKiis.  Elle  vit  foiis  la  tbimc  de  Urvc  &  de  nymphe 
aDi'manrc  dans  la  tcrie  ^  £<.  le  mâle  a  le  don  de 
cliaiucr  ou  de  iciiJix  des  fons  tiès-aigtis  ,  par  d^s 
inftniiiiens  remarquables,  qu'il  porte  au-dcflous  de 
roriginc  du  ventre,  pièsde  la  poitrine.  La  femelle 
cil  d/-pourvue  d'or_.i;anes  propres  au  chant  ;  uiais 
elle  porte  en-dcfleus  du  derrière  ,  dans  une  efpècc 
de  cuuhlie,  un  inftrument  non  moins  digne  d'obfcr- 
vations  ;  c'elt  une  tarière  ,  au  moyen  ddaquelle  elle 
fait  des  entailles  ou  des  trous  dans  le  bois  fcc  ou 
vcrd  des  bran^ciies  des  arbres,  pour  y  depofcr  fcsœufs. 

Les  petites  efpcces,  connues  audî  [ou';  le  nom  de 
cigales  j  qui  ne  chantent  point,  qui  vivent  fur  les 
arbics  &  les  plantes,  qu'elles  fuccnt ,  dont  les  ailes 
fupérieurcs  ne  font  pas  tranfparentcs  ,  comme  dans 
les  véiiubles  Cigales ,  mais  coriaces,  &:  femblablcs 
à  des  élytres  ,  forment  un  nouveau  genre  d'Hémip- 
tères ,  d-figné  fous  le  nom  de  Tettigone.  Quelques 
cfpèces  de  ces  derniers  infcdes  vivent  fous  leur  pre- 
mière forme  dans  une  efpècc  d  ccumc  ,  formée  par 
le  fuc  qu'elles  tirent  des  plantes  &  des  aibres.  Enfin  , 
on  a  encore  confondu  parmi  les  Cigales  un  autre 
genre  qui  devoir  en  être  de-taché  ,  &  qui  a  été  appelé 
ïulgore  ,  dont  les  efpèces  font  remarquables  par  la 
tète,  plus  ou  moins  prolongée  en-devant,  en  une 
grande  maffe  en  forme  de'muleau,  qui,  dit-on, 
dans  quelques-unes  produit  dans  l'obfcurité  une  lu- 
mière bien  plus  vive  que  celle  des  Lampyres  ou  Vers- 
Luilâns.  Dans  l'accouplement  tous  ces  différens 
infcdes  font  placés  l'un  a  cô:é  de  l'autre. 

Les  Punaifes  font  des  Hémiptères  allez  connus. 
On  fait  que  la.Punaifc  des  lits  n'a  point  d'ades ,  .J: 
qu'elle  fe  nourrit  du  faiig  qu'elle  retire  avec  fa 
troinpe.  Les  Punaifes  fauvages  ailées  vivent  fur  les 
arbres  Se  les  plantes,  dor.t  elles  tirent  le  fuc  ;  inais 
elles  font  en  niè.ne- temps  carnacières,  attaquent  les 
chenilles ,  &.  d'autres  infeûes,  qu'elles  fucent  ;  il  y 
en  a  même  qui  tirent  uniquement  leur  nourriture  des 
autres  infcdcs.  Elles  o::c  toutes  une  forte  odeur, 
<jui  ordinairement  efl:  trcs-puante.  Dans  l'accouple 
ment  elles  font  placées  bout  par  bout,  ou  fur  une 
même  ligne.  Les  femelles  pondent  leurs  œufs  iur 
les  feuilles  des  arbres  &  des  plantes.  Nous  placerons  à 
leur  fuite  la  Nèpc  &  la  Notoneéle ,  qui  ont  aflez 
en  général  la  forme  des  Punaifes  ,  &  qu'on  a 
aulTi  délignées  fous  le  nom  de  Punaifes  d'eau. 
Ces  Hémiptères  vivent  &  nagent  dans  l'eau,  les 
uns  avec  beaucoup  de  célérité ,  d'autres  allez  len- 
tement ;  quelques-uns  ayant  le  do,  rcnverfé.  Mais 
la  plupart  fortent  fouvent  de  l'eau  pendant  la 
nuit  ordinairement  pour  voler  dans  les  campagnes. 
Us  font  carnacicis  £^  très-voraces ,  attaquant  tous 
les  infeéles  aquatiques  ,  dont  ils  fe  faififfent  par  les 
■partes  antérieures,  qui  fouvent  font  faites  en  forme 
3c  pince  fimple  ,  &  ils  s'en  nourrilTcnt  en  les  lu^-ant 
âc  leur  uompe.  Dans  l'accouplcracat  ils  font  placés 


H  E  M 

l'un  à  côté  de  l'autre  5  la  femelle  pond  fcs  ceufs  fur 

les  plantes  aquatiques. 

Les  Pucerons  font  des  Hémiptères  très-petits  ,  qui 
vivent  touju^rs  en  fociété  fur  les  arbres  OJ:  les  plantes, 
qu'ils  (ucent  avec  leiii  trompe.  Ils  marchent  lente- 
ment ,  &  ne  fautent  point.  Dans  ciiaque  fociété  oti 
trouve  des  Pucerons  fans  ailesy  &  qui  ref- 
tent  toujours  tels  ;  des  Pucerons  en  nymphes  ,  SC 
qui  prennent  eni'uite  des  ailes  ;  &  enfin  des  mâies  , 
mais  qui  ne  paroillent  qu'en  Automne  .  ou  fur  la  fin 
de  la  belle  faifon  ,  &  parnu  lefquels  on  en  trouve 
d'ailés  &  de  non  ailés.  Les  deux  premières  fortes  de 
Pucerons  ,  ceux  qui  reltent  toujours  fans  ailes  ,  Se 
cetix  qui,  après  s'être  dépouillés  pi  iiieurs  fois  de 
leur  peau  ,  prennent  des  ailes,  font  les  uns  &  les 
autres  du  fcxe  féminin  ,  accouchant  journelleinent 
de  plufieurs  petits  ,  qui  fortent  à  reculons  du  ventre 
de  leur  mcre  ;  ce  qui  eft  véritablement  lingulier  , 
c'eil  que  cette  génération  fe  fait  toujours,  oc  pen- 
dant tout  l'Eté,  fans  aucun  accouplement  avec  des 
mâles.  Mais  la  dernière  génération  que  ces  Pucerons 
produiient  dans  l'Automne,  confiiU  en  des  femelles 
non  ailées ,  qui  pondent  des  œufs  fur  les  branches 
des  arbres  ,  après  avoir  eu  commerce  avec  les  mâles, 
qui  naiilcnt  uniquement  dans  cette  faifon  ;  ainii  ces 
Pucerons  ont  befoin  d'être  fécondés.  Les  œufs  ref- 
tent  fur  les  branches  tout  l'hiver ,  5:  au  Printemps 
fuivant  il  en  fort  de  petits  Pucerons ,  qui  fans 
accouplement  en  proJuifent  quantité  d  autres  pendant 
tout  1  Eté.  C'eft  la  progreliion  remarquable  qu'en 
trouve  dans  la  génération  de  ces  pet'ts  infectes. 

Les  Pfillcs  font  auiTi  de  petits  Hémiptères,  qui 
vivent  fur  les  plantes  &  les  arbres,  dont  ils  tirent 
leur  nourriture  ,  en  les  (uçant  avec  leur  trompe  , 
&  qui  ,  au  premier  coup  d  œil ,  relfemblcnt  beau- 
coup aux  Pucerons ,  étant  même  fouvent  couverts 
d'une  matière  cotonneule  ,  comme  quelques  eipèces 
de  Pucerons  ;  mais  ce  qui  doit  d'abord  faite  dillin- 
guer  ces  inleclcs  ,  c'eit  qu'ils  fautent  au  moyen  de 
leurs  pattes  polléricurcs  ,  dont  les  taries  font  ter- 
minés par  deux  petites  velues  ,  accompagnées  de 
deux  petits  crochets.  Ils  font  mâles  &  femelles,  les 
uns  Si  les  autres  également  pourvus  d  ailes.  Dans 
leur  accouplement  ils  font  places  l'un  à  côté  de 
l'autre  ,  comme  les  Cigales  ,  &  cnfuite  les  femelles  , 
qui  furvivent  l'hiver,  pondent  des  œufs  au  Prin- 
temps. Dans  leur  premier  état,  ou  avant  qu'elles 
aient  pris  des  ailes  ,  les  Plilles  vivent  tranquillement 
fur  les  feuilles  &  les  branches  des  arbres.  Plulieurs 
efpèces  de  ces  infeétes  ont,  dans  l'état  de  larve  Se 
de  nymphe  ambulante  ,  tout  le  corps  couvert  d  une 
matière  cotonneufe  blanche,  qu'on  voit  pendre  par 
grosfloccons,  Lesexcrémcns  que  les  Plilles  rejettent , 
font  en  forme  de  filets  ou  de  malles ,  d'une  matière 
gommeuCe  ,  affcz  particulière. 

En  parlant  des  Hémiptères  ,  nous  devons  faire 
encore  mention  des  Trips  ,  qui  font  des  infe<fles 
très-petits }  cnfortc  que  pour  les  reconnoîtrc  ,  il  faut 


HEP 

legîrder  à  la  loupe  ,  &  nicme  au  microfcope.  lis 
habitent  fur  les  plantes,  &  en  particulier  fur  plu- 
Jieurs  efpèces  de  rtears.  Us  font  dune  grande  agiUté  , 
&  courent  avec  vîcelle  ;  ils  volent  aulli  ,  nwis  orJi- 
Jiairenient  à  peu  de  dillance  ;  ils  fcmblent  fauter , 
plutôt  i]ue  voler  ;  &  cjuand  on  les  tourmente  beau- 
coup ,  ils  élèvent  k  derrière  ,  &  courbent  le  corps 
en  arc  ,  dont  la  concavité  eft  fornrîe  par  le  dos  , 
comme  font  quelques  efpcccs  de  Staphylins. 

Comme  l'Ordre  des  Hémyptères  ne  renferme 
qu'environ  fcize  genres  ,  dans  la  notice  rapide  que 
nous  en  donnons  ,  nous  ne  devons  pôs  oublier  de 
rappeler  le  Kermès  &  la  Coclienille  ,  dont  on  con- 
noît  les  propriétés  de  l'un  pour  la  médecine  ,  &  les 
propriétés  de  l'autre  pour  la  teinture. 

KEi'IALE  ,  Hepialus  ,  genre  d'infeéies  de 
l'Ordie  des  Lépidepteres. 

Les  Hép-ales  ont  deuj  antennes  très-courtes ,  fi- 
litornies  ;  une  trompe  en  fpirale  ,  imperceptible; 
deux  antennules  courtes,  velu--s ,  &  quatre  ailes 
cbloRgucs ,  membraneufes ,  velues ,  couvcites  d'une 
poulliere  écailleufe. 

Linné  ,  &  prefque  tous  les  auteurs ,  ont  confondu 
ces  inildcs  avec  les  Phalènes,  dont  ils  dilferent 
cependant»  par  les  antennes  très-courtes  &  filifor- 
mes ;  par  la  trompe  très-courte  ,  à  peine  appa- 
rer.te, 

La  boii:he  efl  formée  d'une  trompe  ou  langue, 
roulée  en  Ipiraie  ,  &:  de  deux  anrennules. 

La  trompe  eft  très-courte  ,  à  peine  apparente  , 
roulée  en  ipiraie  ,  &  formée  de  deux  pièces  égales  ^ 
obtufcs.  Elie  ell  inférée  entre  les  deux  antennules. 

Les  antennules  font  courtes  ,  inembraneufes  , 
comprimées  ,  velues  ,  inférées  a  la  partie  antcrieure 
■de  la  tète. 

Les  antennes  font  courtes  ,  filiformes ,  compofécs 
de  plufieurs  articles  ,  dillinéls  ,  égaux  &  grci:us. 
Elles  font  inférées  à  la  partie  antérieure  &  latérale  de 
2a  téie  ,  un  peu  au-dellus  des  yeux. 

Le  ccips  eft  oblong^  plus  ou  moins  velu. 

Les  yeux  font  arrondis ,  S:  faillans. 

Les  ailes  font  oblongues,  affez  étroites  ,  &  cou- 
vertes d'une  petite  poulliere  écailleufe. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne  ,  fimplcs, 
plus  ou  moins  velues.  Les  tavfes  font  corapofés  de 
cinq  articles  ,  dont  le  dcrniei  eft  tcraiiiié  pat  deux 
petits  crochets. 

On  n'ignore  pw  que  les  infecles  qui  appartienn'Cnt 
à  l'Ordre  des  Lépidoptères  ,  s'ils  font  plus  agréables 
À  voir  fous  leur  dernière  forme,  font  en  général 
j>lus  cuiieuï  à  obferïcr  fous    leur  première.  Ce- 


HEP 


69 


pend.wt  ks  Clicp.i'.Ics  des  Hépiafes  ne  préfcntcnt  pa? 
de   grandes    particulaiités  dans  leur  genre  de   vie, 
parce  qu'il  eft  difficile  de  les   découvrir  ,    &:  de  les 
iuivre.   Elles  font  prefque   rafcs  ,   &  pourvues   de 
fortes  dents  ;  elles  ont  l-i  tête  lii'.c  Se  luifantc  ,  ainfi 
que  le  premier  anneau.   Elles  v.vcnt  fous  terre  ,  & 
rongent    les  racines  de   quelques  plantes  ligncufes. 
Leur  transformation  fe  fait  ;ui(Il   dans  la   terre  ,  & 
elles  en  mêlent  une  partie  dans  le  tilfu  dont  elles 
forment  une  coque  alont'ée.  Ces  Chenilles  font  d'au- 
tant   plus  dangereufes  ,   que  leur  marche   eft   pi  as 
dérobée  à  nos  regards  &  à  nos  reclitrches  ,  qu'elles 
minent  les  plantes  dans  les  fources  même  de  Icut 
végétation.  Elles   feroient  fans  doute  les  plus  nui- 
iîb'les  ,  fi  elles  étoient  moins  bornées  dans  leur  mul- 
tiplication. Il  y  a  une  efpecc  très  connue  ,  &  donc 
nous  devons  auiTi  parler^   p;ur  donner  une  idée  de 
celles  que  nous  ne   connoiifons   pas.   Eile^  ronge   Sc 
détruit  les  racines  du   Houblon,  U.  caufe   fouvent 
beaucoup  de  dommages  dans  les  pays  ou  cccre  plante 
eft   cultivée  en  grand  ,    tels    que   l'Angleterre ,    la 
Hollande,  rAllem.igne  &  la  Suéde,  où  le  Houbloa 
fert  non-feulement  pour  la  compolîtion  de  laBicre  , 
mais    fouvent  aulll  pour  y   icmp'acec  le   Chanvre. 
Ces  Chenilles  attaquent  ordinairement  les  racines  les 
plus  fortes,  celles  qui  font  reftées   long-temps    ea 
terre  ,  &  les  rongent  entièrement.  L'îurs  dents  font 
fort  aiguës  ;    elks    s'en   fervent   pour   fe    détendre 
quand  on  les  incommode.   Quand  on  veut  les  pren- 
dre ,  elles  fe   remuent  vivement ,  à  la  manière  des 
ferpens  ,  &  tâchent  de  s'échapper  en  alUit  à  recu- 
lons. 

Vers  la  fin  d'avril,  5:  au  commencement  de  mai  , 
la  Chenille  du  Houblon  bâtit  fa  coque  ,  &i  ne  tarde 
pas  à  fe  transformer  en  Chryfalide.  Cette  coque  elt 
comme  un  long  cylindre  ,  dont  la  furface  etl  ine- 
i^sk,  &  dont  ks  deux  bouts  font  arrondis.  Sa  furface 
extérieure  eft  compofée  d'une  bonne  couche  de 
grains  de  terre,  entrelacés  enfembk  dans  la  foie. 
En-dedans  elle  eft  tapilTee  dune  couche  de  foie 
giile,  ferrée  &'forte  ,  mais  mince.  Suivant  la  re- 
marque de  De  Geer ,  k  bout  de  cette  coque  ,  vers 
lequel  eft  tournée  la  partie  poftérieurc  de  k  Chry- 
falide ,  n'eft  fermé  que  par  quelques  fils  lac'ucs  ,  qui 
permettent  à  celle-ci  de  paikr  dehors ,  mais  a  moitié 
feulement  .  fa  dépouille  de  chcnilk-.  Ces  coques 
font  toujours  placées,  ou  a  côté  ,  ou  tiès-piès  des 
racines  du  Houblon  ,  &  donnent  lieu  par  leur  gran- 
deur à  une  obfervation  alTez  particulière.  Dans  l'étit 
de  Cliryfalide,  ks  Chenilles  font  oïdmaircmeni  plus 
courtes;  elles  fe  contraélent  ,  fe  raccourcilknt  ,  5c 
s'enferment  dans  des  tiifus  ,  dont  l'intérieur  paroîc 
devoir  a  peine  ks  ccucenir.  Celles-ci  au  contraire  fe 
conftruifent  un  logement  vafte  &  fpacieux  ,  plus 
long  du  double  que"  la  Chryfalide  ,  qui  s'y  promène 
&  iè  tranfporte  d'un  bout  a  1  autre  ,  par  le  mouve- 
ment des  anneaux  ou  ventre. 

Ces  Chryfalides  méritent  aulli  quelque  attcatioa. 


7'-> 


HEP 


Elles  font  de  gr^indciir  différente  ,  fclon  le  fexe  , 
ainfi  que  les  Clieniiies  <]iii  les  prodiiifent.  Les  fe- 
melles font  plus  grandes  c]iu-  les  mâles.  Elles  font  de 
laclalle  de  celles  qu'on  nomme  coniques;  mais  leur 
figure  cil  pourtant  plus  cylindrique  que  coni,]ue  ; 
car  leur  giolîeur  eft  prefque  c'gale  par  tout  ,  Se  les 
«Jeux  extrémités  font  prelqne  airondics  :  cela  mérite 
d'être  ren'iarqué.  Elles  font  un  peu  couibées;  de  façon 
quelaconvexitéelt  du  côté  du  dos. La  partie  pcllérieu- 
re  du  corps  elk  prefque  plus  grollc  que  l'antérieure,  & 
la  pièce  de  la  poitrine  n'occupe  qu'à  peine  la  moitié 
de  lalongueur  de  la  Chry  falide;  e'clt  ce  qui  fait  que  le 
veutreclt  bien  long.  On  fait  que  toutes  les  Chry  falides 
peuvent  remuer  le  ventre  ,  qu'elles  peuvent  lui  don- 
ner dilldciis  mouvcmcns  ,  de  coté  &  d'autre  ,  &  de 
liaut  en  bas.  Les  Cbryfaiidcs  dont  nous  parlons  re- 
iniient  le  vcmrc  ,  non-feulement  des  deux  côtés  , 
mais  elles  lui  donnent  encore  des  inflexions  ,  des 
courbuTcs  ,  comme  quand  elles  étoient  fous  la  forme 
de  chenilles  ;  elles  font  des  mouvemens  d'ondulation 
avec  cette  partie  du  coips ,  à  l.i  manière  des  ferpens  , 
&  cette  flexil  iliré  n'cft  pas  obfcrvée  dans  les  autres 
Chryfalides.  Vers  la  tête  on  voit  quelques  petites 
ëmincnces  ,  en  forme  de  pointes  moulfes  ,  C<.  les 
anneaux  du  ventre  ont  aulll  différentes  pointes ,  feni- 
blabks  à  des  épines  courtes ,  ou  à  des  crochets  diri- 
gés vers  la  queue.  L'infcde  parfait  n'a  aucun  inlhu- 
jiient  qui  lui  di;nne  les  moyens  de  peicer  fa  coque  , 
moins  encore  de  fe  faire  jour  à  travers  une  couche 
déterre  épaiifc  ,  &  quelquefois  allez  dure  ,  dont  il 
eft  recouvert  ;  &  c'eft  a  laCliiyfalide  à  lui  frayer  fon 
pallage.  Auffi  peu  de  temps  avant  fon  changement 
de  tonne  ,  cette  Chryfalide  fait  une  ouverture  a  la 
coque  ,  perce  peu-à  peu  la  terre,  a^ive  à  la  fuiface^ 
&  y  relie  à  moitié  découverte  ,  julqu'à  ce  que  l'in- 
feûe  ailé  puille  rompre  fans  efforts  les  membianes 
qui  le  recouvrent.  Dès  que  nous  lavons  que  la  Chry- 
falide peut  ramper  en  quelque  manière  ^  qu  elle  peut 
fe  tranfporter  d'un  lieu  .i  un  autre  ,  fou  |>ar  le  mou- 
vement &  la  fouplelle  des  anneaux  du  ventre  ,  foit 
par  le  moyen  des  crochets  qui  fervent  comme  de 
points  d'appui  ,  nous  concevons  ailément  comment 
clic  parvient  à  fe  rendre  vers  la  luperticie  de  la 
"■terre.  Pour  percer  le  tiiïïi  de  la  coque,  elle  n'a  qu'à 
faire  agir  les  pointes  dures  dont  la  tête  eft  garnie  j 
car  ce  tiflu  n'eft  pas  tort  ferré.  Quelques  mouve- 
mens réitérés  de  la  Chryfalide  y  font  facilement  une 
oavcrture  fuffifante  pour  lui  donner  pafl'age.  En  exa- 
minant la  coque  toute  feule,  &  Cns  avoir  vu  la 
Chryl'alide  en  lortir  ,  on  feioit  tenté  de  fuppofer 
que  le  bout  qui  n'eft  qu'à  demi  fermé  devroit  lervir 
oc  p.i(lage  à  l'infede;  mais  l'expérience  fait  voir  le 
contraire  ,  &  nous  apprend  qu'il  faut  être  toujours 
ttè'--circonfpeéf  fur  les  conjeifurcs,  quelque  raifon- 
nables  quelles  nous  paroiilenr. 

Ces  Hépiales  quittent  l'enveloppe  de  Chryfalide 
au  mois  de  juin.  Les  couleurs  font  très-diflérentcs 
dans  les  deux  itxes ,  5t  par  elles  on  ne  pourroit  guère 


HEP 

les  juger  d'tmc  raèinc  cfpcce.  Les  ccufs  de  ce?  ia- 
fei'tes  font  remarqr.a'olcs,  tant  par  kurfigure  ,  que 
par  la  manière  dont  i's  fonr  pondus.  Ils  ne  font  rita 
moins  qtie  proportionnés  à  la  grandeur  de  l'infecte  ; 
ils  font  tiis- petits  ,  comme  des  grains  de  fable  ordi- 
n.vir£;  leur  figure  eft  un-  peu  alongéc  ou  ovale,  SC 
leur  coideur  eit  crès-ncire  Nouvellement  pondus  ils 
font  blancs;  mais  ils  perdent  bientôt  cette  blar- 
chcur.  Ces  aufs  réunis  en  un  monceau  ,  relTemblent 
parfiitement  au  premier  regrivd  a  de  la  poudre  à 
c.inon  de  la  pliis  fine  efpece.  Chaque  femdie  en 
produit  une  quantité  conlîdérable  ,  &  elle  n'a  pas  le 
foin  de  les  placer  ,  de  les  arranger  l'un  suprès  de 
l'autre  contre  quelque  objet  fixe  ,  comme  font  la 
pltipart  des  autres  Lcp  dopteres  ;  mais  elles  les  pon- 
dent l'un  après  l'autre  avec  vîtellc  ;  elle  les  laide 
pour  aiiifi  dire  couler  hors  du  ventre  ,  &  ils  font 
jettes  comme  des  graines.  La  petirelie  de  ce-;  ocufî 
doit  faire  fuppofer  que  les  Chenilles  qui  en  forcent 
font  bien  petites  à  leur  na.dance. 

Si  dans  les  généralités  on  doit  faire  mention  non* 
feulement  de  ce  qui  peut  appartenir  au  genre  entier  , 
mais  de  ce  que  les  elpcces  peuvent  piéfcnter  de  par- 
ticulier &  de  remarquable  ,  nous  devons  parler  aufli 
d'une  (îngulaiité  que  l'on  remarque  fur  les  jambes 
pollérieures  de  quelques  elpeces  d'Hépi.»lcs.  .^u  lieu  de 
.jambe  pr  prementdite,  &  de  rarlc,  on  ne  voit  qu'une 
malfc  infoime  ,  ovale  ,  ou  pour  mieux  dire  de  U 
figure  d'une  poire  ,  attachée  par  le  petit  bout  à 
1  extrémité  de  la  cuiffe.  Si  cette  malle  a  la  ligure 
d'une  poire  ,  elle  n'en  a  pas  la  rondeur  ;  clic  eft 
applatie  des  deux  côtés.  Elle  eft  entièrement  lille  ; 
on  n'y  ol  ferve  aucun  poil.  Elle  fe  meut  fur  la  cuille 
par  une  jointure  ,  comme  fait  la  jambe  fur  la  cuilfe 
des  autres  L'pidopteres.  Cette  malle,  remarquable 
par  elle  même  ,  offre  une  chofe  qui  la  rend  encore 
pLs  finguliere  Du  côté  intéiieur  ,  ou  fur  la  furface 
platte  q\ii  regarde  le  corps  ,  elle  eft  garnie  d'un  gros 
paquet  de  longues  patties  ,  qui  par  leurs  extrémitts 
font  attachées  a  cette  furface  Elles  font  couchées  les 
unes  fur  les  autres ,  ii.  forment  ainfi  comme  une 
efpece  de  brolTe,  qui  s'étend  beaucoup  au-delà  delà 
maffe.  Ces  parties  font  longues  &  plattes.  Vers  leur 
origine  elle-:  font  déliées  comme  des  poils;  mais  dans 
le  relie  de  leur  étendue  elle  s'élargill^nt  de  plus  en 
plus  ,  &  forment  des  palettes  alongées  ,  dont  le 
bout  ell  de  contour  arrondi  ;  enfin,  elles  font  fein- 
blables  aux  écailles  des  Papillons  ,  qui  font  pourvues 
d'un  long  pédicule  ,  &  qu'on  a  nommées  écailles  ca 
fois.  Elles  ne  font  pas  toutes  de  longueut  &  de  lar- 
geur égales  ;  quelques-unes  font  plus  longues  SC 
plus  larges  que  les  autres  :  il  y  en  a  de  droites  ,  &  il 
y  en  »  qui  font  courbées.  Avoir  ces  jambes  extraor- 
dinaires, on  pourroit  foupçoni  cr  qu'elles  peuvent 
être  monflrucules;  mais  elles  étoient  conll animent 
d'une  figure  aulfi  bizaire  dans  tous  les  individu--  que 
De  Geer  a  pu  obferver.  Tous  ces  ind:vidus  ont 
été  des  mâles  i  de  forte  que  cet  auteur  n'a  pu  s'allu- 


HEP 

Tcr  Cl  les  femelles  font  autrement  faites ,  ou  fi  elles 
rcllcmbl  iit  aux  mâles  daus  ce  point.  On  peut  bien 
s'miai^iaer  <quc  de  telles  jambes  ne  font  guère  pro- 
pres pour  marcher  ;  mais  on  ne  peut  dire  la  railon 
poLiri]i;oi  elles  doivent  avoir  u.ie  telle  forme.  L'ob- 
ïervarcur  cité  a  remarqué  que  ces  petits  Hcpiales  ont 
quel  iu-.fo:sun  vol  allez  fiogulier;  ils  s't  lèvent  alors^un 
peu  au- de  ";is de  la  terre,  &  àcette  diftancc  ils  volent 
continuellement  de  cô:é  Si  d'autre  ,  dans  l'efpace 
d'eflViioii  un  j>ied  ;  ils  font  ce  petit  eheniin  en  l'air  , 


HEP 


71 


en  volant  de  droite  à  gauche  ,  &  de  gauche  ï  droite. 
Les  mafles  des  jambes  podéricures  feroient-elles  des 
cfpeces  de  balanciers  pour  tenir  le  corps  en  équi- 
libre ,  quand  l'Hépialc  voltige  de  cette  manière.  De 
Geer  rapporte  encore,  que  quand  il  les  frappoit  ou 
les  touchoit  dans  leur  vol ,  ils  fe  laifloicnt  tomber 
par  terre  ,  où  ils  reftoient  immobiles ,  en  contraftanc 
les  jambes  on  en  les  appliquant  con;rc  le  corps  :  il 
étoii  aifé  alors  de  les  prendre. 


Suite  de  l'IntroduSlîon  àV  Hi/Iolre  Naturelle  du  InfcBes, 


H    É    P    I    A    L   E. 

HE  P  IJ  LUS.       Fae. 

P    H  A    L    E   N  A.     Lin. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES.     , 

Antennes    courtes ,  filiformes ,  grenues. 

Trompe   très -courte,  en  fpirale. 

Deux  anteniiules  comprimées ,   velues. 

Ailes  oblongues. 

Chenille  prefque  rafe. 

ESPÈCES. 

I.  HÉPiALE  Vénus. 

1 

j.  HÉPIALE  louvette.                              ); 

Ailes  ferruginenfes  ;  les  fupe'rleures  avec 
un  grand  nombre  de    taches  nacrées  ,   en- 

Ailes cendrées  ,   avec  une   ligne  tranf- 
verfalc  blanche. 

tourées  de  noir. 

6.  HÉPIALE  fylvain. 

1.  HÉPIALE   Mineur. 

Ailes  d'un  jaune  fauve ^  avec  trois  ban- 

Ailes fauves  ,   tachées  de  bleu. 

des  jaunes ,  diverfement  figurées. 

}.  HÉPIALE  du  Houblon. 

7.  HÉPIALE  flin. 

Ailes  jaunes  ,  Jlriées  de  fauve  dans  la 
femelle  i  blanches  dans  le  mâle. 

Ailes    ohfcures  ,    avec  plujleurs    lignes 
tranJvc'faUi  j    diverfemenc  figurées. 

8.  Hrpiale  variole. 

4.  HÉPIALE  Jodutta. 

Ailes  livides  _,    avec  deux  bandes  ohf- 

Jaune  ;  ailes  penchées  :    les  fupérieures 
ferrug-.ncuj'is  ,    avec  deux  bandes  obliques 

curcs. 

de  p/ints  ]   uius. 

Suite  de  Vintïoducîion  à  l'Hljlolre  Naturelle  des  Infectes. 


7? 


S).  HÉPiALE  marbré. 


H  E  P  1  A  L  E.   (  Infedes.  ) 

1 1.  HÉPIALE  échelon. 


Ailes  ohfcures  r  les  fupérkurcs  avec  des 
points  blancs  &  noirs  j  épars. 

lo.  HÈPiALE  croix. 

Aiîcs  d'un  jaune  fauve  ,  avec  deux  li- 
anes ohiicpucs  ,  blanches  y  enfcie. 


D'un  blanc  de  neige  ;  ailes  fupérieurts 
avec  une  raie    longitudinale  jaune  fauve 
&"  un  grand  nombre  de  lignes  tranf\erjales\ 
noires,  i 

12.  HÉPIALE  pyrin, 

j4iles  fuperleures avec plujleurs  rangées  de 
points  noirs f  corcelet  avec  dou^e points  bleux. 


Jii/loire Naturelle,  In/iaes.  Tome  VU. 


74 


HEP 


I.  Hépiale  Venus. 

He?!.4lus  Venus. 

Hc-laltts  alis  f.-nup'tneU  ,  av.ùds  rr.aculls  plurî- 
mis  iirgenteis  nigro  cincia. 

PkdUna  Venus.  Cram.  Pj;-.  txo:.  tom.  ^.p.  l6-j. 
tab.  z%6.  fig.  c.  d. 

Il  a  environ  quatre  lignes&  demi  de  long,  lorfque 
les  ailes  font  étendues.  Tout  le  corps  elt  d'un 
roiKjc  ferrugineux,  l  es  ailes  (upéricures  ont  un 
arand  nombre  de  taches  oblonguc s  ,  nacrées  ,  en- 
tourtes  de  noir  ;  les  inférieures  font  fans  radies , 
un  peu  plus  pâles  à  leur  bafc.  L'abdomen  cft 
alorigé. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afrique  méii Jionale  ^  aux  pays 
des   Hotcentots. 

a.  Hépiale  Minéus. 

Hepialus  Mineus. 

Hepialus  alisfulvis  aruUo  maculath, 

VhaUna  Mineus. Cram.  Pap.  exot.  tom.  i.p.^i.. 


tab. 


-.d. 


1!  a  environ  trois  lignes  de  long,  les  ailes  étendues. 
Le  corps  eft  alongé^verdâtre^  couvert  de  poils  fauves^ 
dorés.  Les  ailes  font  oblongucs  fauves  j  ornées  de 
grandes  taciies  bleues,  fur  lelquelles  on  apperçoit  de 
petites  écailles  dorées. 

II  fe   trouve  à  Batavia. 

j.  Hépiale  du  Houblon, 

Hepialus  Humuli. 

Hepialus  alis  flavis  fulvo  Jlriatis  ^  marcs  niveis. 
Pab.  Syfi.  erit.  p.  589.  n°.  1.  — Spcc.  inf.  tom.  2. 
p.  Z07.   n°.    I. — Munt.  inf.   tom.  z.p.   154.72".  1, 

PkaUna  NoBua  Humuli  elinguis  fulva,  antennis 
thorace  brevioriius  ,  maris  alis  niveis.  LlN.  Syjl. 
nat.  pag.  855-  n°.   %\.——'¥aun.futc.n''.  il 47. 

PhaUna  feticornis  elinguis  ,  antennis  brevijfimis 
rufis  ,  thorace  fiavo  ,  alis  defexis.  Lin.  Faun.fuec. 
éd.   I.  «'.  317- 

-Chenille  rafe  blanche,  à  tête  d'un  brun  jaunârrc  , 
qui  ronge  &  mange  les  racines  du  Houblon.  Dec. 
Mém.  inf.  tom.   X.pag.  487.  tab.  y.fig.  1. — 11. 

! 

Phalène  du  Houllan  ,  à  antennes  filiformes  très- 
courtes  ,  fans  trompe,  dont  le  maie  eft  blanc  &  la 
femelle  d'un  jaune  d'ocrc.  Dec.  Mém.  inf.  tom.  1. 
part,  l-p-ig-  i6s.  n°.  I. 

Pha'ena  média  alis  longis,  infiminaflavis  citm  li- 
neîsruhentibusJnmarealbis.VKM.lnf.p  .157.  n°.  j. 

Papilio  ails  deprefy.fupra  argenteis  fubtus  obf- 
(dris^  acî.  ups.  x$}6.  pug.    IZ4.  .v''.   57. 


HEP 

HaR.i.  Inf.  ang!.  tab.  4.  fig.  a."— —à. 

SvLZ.  Hfl.  inf.  tab.  lt..fig.  I. 

ESPZR.  Tom.  .^.tab.  io.fg.  i. — 4- 

Phaîene  du  Houblon.  Erï^st.  pup.  d'Eur.  tom.  j. 
p.  74./'/.    191.  fs-   i^S. 

Bombyx  Humuli.  Wien.ve'\. p.  61.  n°.  i. 

PkaUna  noctuj  Humuli.  Vill,  Er.t.  t.  i.  p.  190. 
n°.  149. 

Il  a  depuis  vingt,  jufqu'à  vingt-fept  lignes  de 
large,  loriq'-ie  les  aiks  font  étendues.  Le  m.ilc  aie 
cerps  jaunâtre  ,  les  ailes  blanches  en-dcflus  ,  obf- 
cures  eii-rlellous  :  la  couleur  obfcure  du  di-ilons 
s'étend  quelquefois  fur  une  partie  plus  ou  moins 
grande  de  la  (uri-'ace  fupérieure.  Les  pattes  polté- 
rieures  font  garnies  d'une  touft'c  de  poils  fauves,' 
très-longs.  Le  corps  de  la  femelle  eft  jaunâtre.  Les 
ailes  fupérieures  font  jaunes,  &  ornées  de  lignes 
rougeâtres  ;  les  inférieures  font  brunes,  fans  taches. 

La  Chenille  a  feize  pattes.  Elle  elt  blanche  ,  ou 
pâle  ,  avec  la  ttte  leftacée.  On  remarque  au  moyen 
de  la  loupe  ,  quelques  poils  courts.  Lilc  vit  dans  la 
racine  du  Houblon. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

4.  Hépiale  Jodutta. 

Hepialus  Jodutta, 

Hepialus  alis  lividis  fafciis  duabus  obfcurio- 
ribus.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  z.  pag.  154.  n° .  z. 

Bombyx  Jodutta.  JVien.  ver^.  p.  éi.  n°.  6. 

L  hépatique.  Ernst.  Pap.d'Eur,  tom.  ^,  p.  Sj. 
pi.  193.  «*■'.  155. 

EsFEU.  Pap,  tom.  ^.pag.  30.  tab.  Si.  fig.  6. 

Il  a  à  peine  un  pouce  de  largeur  ,  lorfqae  les  ailes 
font  étendues.  Les  ailes  font  d'une  couleur  obfcute 
livide,  avec  deux  bandes  plus  oblcures,  dont  une 
large  au  milieu,  &  l'autie  fur  le  bord  poftéticur. 

Il  fe  trouve  eu  Allemagne.  ^ 

j.  Hépiale  louvette. 

Hepialus  lupuUnus. 

Hepialus  alis  cinereis  J!r!gj  albidiore.  Fab.  Sy/l, 

ent.  p.  589.  n^.    z. Sp.  inf.  tom.  z.  pag.   107. 

n".  2. — Mant.  inf.   tom.    z.  pag,  154.  n" .  3. 

FhaUna  NoSîua  lupulina  elinguis  lutea  ,  antennis 
thorace  brevion^tut  ,  alis  macula  arcuquc  cineraf- 
cente.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  Sjj./:".  86. — Faitn, 
jucc.  n^.  1149. 

Clerck.  Icon.  inf.  rar.  tab.  9  fg.  4. 
\       ScHAlTî,  Icon,  inf,  tub,  ^)].fg.  1.  3. 


HEP 

TsPlK. Pap.  lom.  ^.pjg.  17.  rji.St.^;.  i. — 4. 
Lilouveitc.EnviT.  p:p.  d'Eur.  lom.  j.fûg.  84, 

Bjmhyx  lupu'inu.  IVien.  Vfr^.  ptjg    61,  ;;^.  y. 

FhùUna  noâua  /upuUna.  V  1  i.  1..  £  i/.  /en.  1. 
p^!g.  i^i.  n«.  t5i. 

Il  ift  un  peu  plus  grand  que  le  pr-^ccHinr.  Les 
antennes  Ion:  comtes,  j.iunc":.  Le  Ci-rp>.  tlt  jauna 
rre.  «.es  ailes  fupérieurcs  ("ont  d'un  jaune  brun  , 
avec  une  raie  longitudinale  blanchâtre  ,  qui  s"érend 
depuis  la  baie  jufqu'au  milieu  ,  &  une  ba^^dc  de  l.i 
nêmc  coniei.r  ,  qui  part  de  l'extrémité  de  la  ra;e  : 
on  voit  quelvjuctois  une  fuite  de  points  blancs  , 
vers  le  bord  poftéricur.  Les  av'es  mféricuves  lont 
«bfcures,   fans  taches. 

La  Chenille  efl  blanchâtre. 

11  fc  trouve  en  Eur  pe, 

6.  HtriALE  fylvain. 

Hepi .1LUS  fylvinus, 

Bepialus  alii  rufo-iutif^entlhus  fafciis  tribus 
albidls  vunis, 

Pholi-a  'NoBua  (\\\'\r\z  fubelinguis,  antcnnis  hre- 
vibus  jcrr.iris  ,  alis  rufo-.utefcinribus  fujciis  tnb^s 
albidi'  variis.  Lin.  Syjl,  nac.  pag.  834.  n°.  87. — 
Faun.  fucc.  n".  1  r  51. 

Hipialus  angulatus  alis  flavfccnti' us  liiea  an- 
gulaij   alba.  Fa  B.   Spit.  inf  a, p  pug.  joé. 

EsPîR.  Pdp.  tom.  ^.pag.  }i.  tdb.  îi.fig  1. — 4- 
LaSylvine.  Ernst.  Pup.  d'Eur.  lum.  j.  pag.  78 
Pl-    19'-.  fis-   149- 

Bom'^yx  umma.  Wiei.  ifrj.  pag.  61.  n^.  2. 

Thaliia  Nociua  fy.vi..a.  V  i  L  L.  Ent.  tom.  2. 
pag.  lç,i.  n".  1  ji. 

Il  eft  prcfque  de  la  gandcur  de  1  HJpiaîe  du 
Houblon.  L:s  antennes  iont  jcUnes  ,  ci.  fcie.  La 
tète  &  le  corcelct  font  velus ,  obfcurs.  L'abdomen 
eft  obfcur.  Lzs  aUes  fupérWures  font  d  un  fauve 
tcRacé,  avec  trois  lignes  b'anchts ,  dont  la  pre- 
mière forme  un  angle  au  milieu,  &  la  troifiime  , 
ver  le  h  rd  poil  ritur,  elt  moins  niarqnée  que 
)'--s  ii.trc<.  Ls  ai'cs  infi-neurcs  en-drllus,  &  le 
tli.Tous  Jes  ^juatre  ailes  font  bruns  ,  avec  un  relier 
iaavc. 

Il  fc  trouve  en  Europe. 

n.   î'F.riALE  flii-.. 

H  L  PI  A  LU  s  flinus. 

H^pldus  aLs  fuj^is  Jlngis  plurim'is  albidis  variis. 


Il  reiTcinSle  beaucoup  au  précédent  pour  la  forme 

&  la  _<;'a;idcur.  Lj  corps  eit  >  iSfciir.    Les  .'iiles    fjpé- 

iieurcs  fontobfcures,  avec  plufk'u'rs  lignes  î:  raie';,  di- 

■verfement  figurées,  blanclic^  Lcncifusdcs  ai'c  inL- 

eures,  S:  le  dellous  des  quatre  ailes   lou:  obfcuis. 

Il  font  en  Allemagne. 


HEP  7; 

'Esrj.H.Pap.  tom.  4.  tab.  Si.  fig-  f. — 7. 

l.e   flin.   EsNST.   liip    a'Lur.  tom.    5.  pug.    So. 


;,.j1g.  ;5o. 


Bo.- 


.-yxjt. 


■  ve-  <>  ' 


3- 


8.  HfPtALE    variole. 
Hepi.4Lis    hccîus. 


f^r^i: 


Hepialus  lu'-eus  a.ls  def.exis  , 
duabus  alh:ds  oiltquis  pu:U.::o  i-.:crru  tis.  i  ab. 
Syft  er.t.  pjg.  j8y.  n'\  ,._5-t'..  / ,/.  iot..  2. 
p. .g.  loi),  n".  3.  —  Ma,a  i-f.  to-n.  1.  pag.  134. 
«°.  4. 

Pha'inj  Nociua  \ivùi [.ibdiitguis  l^tca.^  ails  de- 
fux  s  fupiriorihuj  jaj'ctis  duabus  a/b.'dis  ohliquls 
punâuto  iiiter/upns.  ii-N.iiyJi.  net.  p.  855.71*^.  gj, 
— Fùun.fuic.  n'.   II48. 

Papil'on  nodume  à  antennes  trts-coiirr:s  ,  dont 
i(.s  ailes  fupérieures  font  d'un  jaune  couleur  d'ccre 
tirant  fur  le  roux  ,  à  taches  d  un  blanc  argenté. 
Dlg.  Mém.  iiij.  tom,  i.  pa^.  ^<)<^.pl.  -.fg.  li. 

Phalène  à /jfl/'ffj  en  m:J[e-,k  antennes  filiformes 
très-couites ,  fan«  trompe  ,  ci  iin  jaui  c  routiâtre, 
avec  des  taches  blanches  argentées  fur  les  ailes  fu- 
périeures. ^LQ.lnf.tom.  z.part.  1.  p.^g.  ^('6.  n^\  1, 

Ester.  Pap.  tom.  J,.  pag.  jy.  :ab.  81. ./r,  j. — j. 

ScKAErr.  Icon.  ir.J.  tab.  115.  fig.  1 .  1. 

Li  patte  en  maffe,  Ernst.  pay.  a'Eur.  tom.  y, 
pa^-.  Si.  pi.  1  9 j.   n°.  151.  a.  b.  c. 

PhiUna  Ncliaa  kcEla.  ViLL.  Ent.  tom.  i.p.  ipt.' 
no.  ijo. 

Bombyx  fieSj,  IVien.  vef^.pag.  C\.  n°.  4. 

Il  a  de  douze  à  quinze  hunes  de  lorg.  Les  an- 
tennes font  courtes  ,  d'un  jaune  (auvc.  I  a  te.c  &  le 
corcelct  font. très-velus,  a'un  jaune  loui.-'itrc.  L.s  ailes 
fupérieures  font  d'un  jaune  lervugineu»  ,  avec  deux 
rangées  tranl VI  rfales  de  tathes  d  un  jaune  cLir.  Li 
délias  des  aiIcs  ii.téneuies  &■  le  deLcus  des  qt;atre 
ailes  font  obfcuis  ,  fans  taciics.  Les  paitcs  poité- 
rieures  du  mr.lc  (ont  renflées  a  leur  çxtiémi:é  ,  & 
garnies  dune  touPre  de  poïls. 

Il   fe  trouve  en  Europe, 

y.  KiPi  ALt   ir.a.bré. 
Hci'tALUs   Carna. 


7eî  HEP 

Hep'talas  alis  fafeis  anticis  punHIs  albls  nîgiif- 
qacfparfis.  Fab.  Mant,  inf.  tom.  i.  p,  154.  n" .  j. 

La  marbrure.  Ernst.  Fap.  dEur:  tom.  j.  pag.il. 
Pl-  ^9]-fig-  J-n.  d.e. 

EsPîR.  Pap.  tom.  \.pag.  51.  tab.  il.fig.  I. 
Bombyx  carna.   Wien.  ver^.  pag.  5  10.  n" .  7. 

Il  refifemble  beaucoup  au  précédent  j  mais  il  en 
diffère  en  ce  que  les  ailes  font  obfcures  Se  marquées 
de  points  blancs  &  de  points  plus  obicurs. 

Il  fc  trouve  en  Allemagne, 


10.  Hépiale  croix. 

Hepialus  crux. 

Hcplalus  alis  rufo-luteis  Uncis  duahus  ohl'quis 
albis  ,  antennis  fcrratis,  Fab.  Mant,  inf.  tom.  i. 
pag,  I  j;.  n°.  6, 

Il  rfeiïemble  à  l'Hépiale  variole,  mais  il  eft  un  peu 
plus  grand.  Les  antennes  font  fauves,  en  fcie.  La 
têic  &le  corcekt  font  velus,  grifàtrcs.  Les  ailes  fupé- 
neures  font  jaunes ,  mélangées  de  fauve  ,  &  mar- 
quées de  deux  lignes  obliques  ,  blanches  ,  prcfque 
réunies  vers  le  bord  interne.  Le  deifus  des  ailes 
inférieures  &  le  delîous  des  quatre  ailes  font  obfcurs. 

Il  fe  trouve  en  Dannemark. 

11.  Hépiale  échelon. 

Hepial  us  fcalaris. 

Hepialus  niveus  Jfrijis  mimeroj's  ahbreviatls  ni- 
gris  firiaque  îongitudmali  fulva.  Fab.  Syfl,  ent. 
p.  J90.  n".  4. — Spec.  inf,  tom.  2.  pag.  loS.  tj».  4,— 
Mant.  inf,  tom.  ^.  pag.  155.  n°.  7. 

Il  reflemblc  un  peu  au  Pombyx  du  Marronier  , 
mais  il  eft  plus  long.  La  tête  eft  fauve.  Le  corcelet 
eft  d'un  blanc  de  neige  ,  avec  une  ligne  tranfver- 
fale  noiic  ,  à  la  partie  antérieure  ,  &  une  large  raie 
fauve  ,  fur  le  dos.  Les  ailes  fupcrieurcs  font  blanches, 
avec  une  ligne  longirudinale  fauve  ,  qui  s'ércnd 
prcfque  depuis  la  bafe  jufqu'à  l'extrémité  ,  &  qui 
eft  coupée  par  un  grand  nombre  de  lignes  tranf- 
verfales,  courtes,  noires.  Les  ailes  inférieures  font 
blanches ,  fans  taches. 

Il  fe  trouve  en  Chine. 

1 1.  Hépiale  pyrin.  ^- 

HiPtALUs  pyrinus. 

Hepialus  alis  punSis  numcrojîs  tranfverfalibus  ni- 
gris  ,  thorace  duodecim  cyaneis.  Fae.  Syft.  ent. 
pag.  590.  n^.  6.—Sp,inf.  t.  1.  pag.  zo3.  n°.  6. — 
Mant,  inf,  tom.   %.  pag.  ijj.  n°.  8. 


H  E  X 

Il  reiTemblc  bcaacoup  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur ,  au  Bombix  du  Marronier.  La  tête  eft  blanche  , 
avec  le  front  bleu.  Le  corcelet  eft  blanc  ,  avec 
douze  points  bleus  ,  difpofés  dans  l'ordre  fuivant  : 
1.4.  4.  &  1.  Les  aies  fupérieurcs  font  blanches, 
avec  un  grand  nombie  de  points  noirs,  difpofés  par 
bandes  ,  &  le  bord  extérieur  on  peu  ferrugineux. 
Les  cuilfes  antérieures  font  bleues  ,   en-deflbus. 


Ilfei 


dans  l'Amérique  feptentfionaîe. 


HEXAPODE,  HexAtoDvs.  Nom  formé  de 
dcMx  mo:';  i;recs,  qui  fignifient  lix  pattes,  &  qui 
eft  pauiculièiemenc  donné  aux  larves  qui  ont  ce 
même  nombre  de  pattes. 

HEXODON  ,  HsxoDotT.  Genre  d'ùifede  de  U 
première  Scftion  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Les  iiiLcles  que  nous  préfentocs  dans  ce  genre 
n'ont  été  tU-crits  ni  figurés  par  aucun  entoniologifte^ 
Nous  leur  avons  donné  le  nom  de  Hexodon  ,  formé 
de  deux  mots  grecs  qui  lignilîent  fix  dents  ,  parce  que 
les  mâchoires  de  ces  infectes  onc  fix  dents  cornées  , 
très-apparcutes. 

Nous  ne  connoifTons  encore  que  deuK  efpcces  de 
ce  genre. 

Les  Hexqdons  ont  quelques  rapports  avec  les  Han- 
netons &  les  Cétoines.  La  préfence  de  la  lèvre  fu- 
périeure  &  les  mâchoires  cornées  &  dentées ,  les 
diftinguent  fuffilammentdes  Cétoines.  Les  mâchoires 
grandes  ,  fixdentécs  ,  &  les  antennes  compofées  de 
onze  articles ,  empêchent  de  les  confondte  avec  les 
Flannctons. 

Les  antennes  font  compofées  de  onze  arricics  »' 
dont  le  premier  eft  gros,  velu,  renflé  à  fon  ex- 
trémité ;  le  fécond  eft  petit  &  imperceptible  ;  le 
troifième  eft  allez  long  &  prefque  cylindrique  ;  les 
trois  qui  fuivent  font  arrondis,  grenus;  le  feptiè- 
me  eft  un  peu  plus  gros  que  ceux-ci  5  le  huitième 
eft  très-court,  applati  par  les  deux  bouts  :  les  trois 
derniers  font  en   malfe  feuilictée ,   ovale. 

La  bouche  eR  compofée  d'une  lèvre  fupérieure  , 
de  deux  mandibules,  de  deux  mâchoires,  d'une  lèvre 
inférieure  ,  &de  quatre  antennulcs. 

La  lèvre  fupérieure  eft  courte  &  très-large  :  elle 
eft  échancrée  antérieurement,  &  ciliée  i  l'endroit  de 
l'échancrurc. 

Les  ma.ndibules  font  cornées,  trèr-dures,  arquées,' 
prcfque  dentées  à  leur  extrémité.  Elles  font  larges  ^ 
leur  bafe  interne  ,  &  un  peu  ci.iées. 

Les  mâchoires  font  cornées ,  dures,  terminées  pir 
Cx  dentelures ,  dont  une  feule  àl'extiémiié  ,  deux 
au  milieu  ,   &  trois  au  dcfTous. 

la  lèvre  inf  ricnrc  eft  avancée  ,  coince,  éciian- 
ciéc  à  ion  exiiénùté. 


H  E  X 

Les    atitennules  antérieures  font  filiformes  ,    & 

compofees  de  quatre  ariicles ,  dont  le  premier  ell 
trèi-petit;  le  fécond  eft  conique,  allez  grand  ;  le 
troifième  eft  conique  &  un  peu  plus  petit  que  celui- 
ci  ;  le  dernier  elt  le  plus  long  de  tous;  elles  font 
niférées  au  milieu  de  la  partie  externe  des  mâchoires. 
Les  antennules  poltéricures  un  peu  plus  courtes  que 
les  autres  ,  font  tiiiformcs  ,  &  comnolécs  de  trois 
articles ,  dont  les  deux  premiers  font  coniques  & 
égaux  cntr'eux  ;  ce  dernier  aulïï  long  que  les  deux 
auttes  pris  enfemble,  cft    ovale  -  alongé. 

La  tète  e1  beaucoup  plus  étroite  que  le  cofcelet. 
Les  yeux  font  arrondis,  peu  faillans. 

Le^  corcelet  ell  large  ,  légèrement  rebordé  fur 
les  côtés,  échancré  antérieurement  pour  recevoir 
la  tète  ,  coupé  un  peu  eu  atc  à  fa.  partie  poflé- 
tieure. 

L'écullon  efl  large  &  rrès-court.  les  clvtrcs  font 
connexes,    un  peu' rebordces  fur  les  côtés. 

Le  corps  eft  ovale  ,  convexe  cn-dclfus  ,  prefquc 
plat  cudcllbus.  Les  pattes  font  de  longu;ur  moyenne. 


H  E  X 


77 


Lesjambes  antérieures  ont  trois  dents  latérales  aiïez 
grandes  ;  les  autres  jambes  ont  des  poils  courts  Se 
roides. 

Les  tarfes  font  filiformes  ,  Se  compofés  de 
cinq  articles,  dont  les  quatrt  premiers,  un  peu 
plus  gros  à  leur  extrémité  ,  font  terminés  par  trois 
ou  quatte  petites  épines. 

Les  Hexodons  fréquentent  les  arbres  ,  les  arbrif- 
fcauï  ,  &  fe  nourriflcnt  dclcuts  feuilles.  Nous  igno- 
rons s'ils  font  aulTi  nuifibles  ,  &  s'ils  fe  multiplient 
autant  que  les  Hannetons  :  à  en  juger  par  l'appareil 
de  leur  bouche,  également  munie  d'inftrumens  forts 
&  dicliirans  ,  il  ncft  pas  douteux  qu'ils  ne  com- 
mettent autant  de  dég.us  fur  les  végétaux.  Nous 
n'avons  pas  des  obfervations  fuffifantts  fur  ces  iii» 
leéles.  M.  Commerfon  e!t  peut-être  le  fcul  Natura- 
lille  qui  ait  eu   occafion  de  les  voir 

Les  larves  de  ces  infeélcs  ne  font  pat  connues  ; 
mais  nous  croyons  qu'elles  doivent  reffembler  à 
coilc  des  Hannetons,  &  qu'elles  vivent  dans  la  terre. 


Suite  de  l'IntroduBlon  à  l'HlJIohe  Naturelle  des  Infectes. 


H  E  X    O  D   O    N, 

H  E  X  0  D   O  N. 
CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 
Antennes    courtes,  en  aalTe  ovale,  feuilletée, 
ManJibules  cernées  j    prefque  dentées. 
Mâchoires  cornées ,  fixJentées. 
Antennules  filiformes. 
Cinq  articles  aux  tarfes. 


ESPECES. 


I.  Hexodon  réticulé. 

Nùir  ;  élytres  ceniréus  ,  avec  des  ner- 
vures relevées  j  réticulées ,  noirâtres  y  ab- 
domen brun. 


i.  Hexodon  unicolor. 

D\in  brun  noirâtre  ,  fans  taches  ;  ély- 
tres avec  deux  lignes  longitudinales  _,  éle- 
vées ,  /impies. 


H  E  X 

I.  Hexodon  réticulé. 
Hexodou  rcticuldtum, 

HexoJon  nigrum  ,  elytris  cinereis  ^  lineîs  e/e\\i- 
tis  rciiciiLaiis  fajcis  ,  al>domine  irunnco.  Er.l.  ou 
hijl.  nat.  des  inf  HexODON.  pi.  l.f.g,  l.a.b.c.  d. 

Cet  infcAc  eft  ovale,  convexe  en-dc(]us,  prcf- 
qiic  applaci  en  -  dcftous.  Les  antennes  Tonc  noires, 
&  le  premier  article  eft  poilcux.  La  niaîR-  qui 
les  termine  eft  ovale  &  feuilletée.  La  the  & 
le  corcelc:  font  noirs  ,  fans  taches.  L'é.ulîon 
cil  court  ,  aifez  large  ,  noirâtre.  Les  tlytres 
font  cendrées  ,  avec  deux  nervures  longitudmalcs , 
élevées  ,  réii:ulées,  noirâtres.  Le  dcllous  du  cor- 
cclet&  U  poitrine  font  noirs.  L'abdomen  efld'un.brun 
un  peu  ferrugine.ix.  Les  pattes  font  noires;  Its jam- 
bes antérieures  ont  trois  dents  latérales.  Les  autres 
ont  des  poils  courts,  aiïez  roides. 

Il  fe  trouve  àMadagafcar,  d"oii  il  a  été  envoyé 
par  M.  Comraerfon. 

Ducabitietdu  Roi,  &:du  cabinet  de  M.  Duficfnc, 

î.  Hexodon  unicolor. 

Hexodos  unicolor. 

Hexodon  nigrum  immaCulatum  ;  elytris  lincis 
du.il>us  clevads ,  Jimpluilsus.  Enc,  ou  hijl.nat.  des 
inf.HlxoDott.pl.l.fig.  1. 

Cet  infcéle  relTerable  beaucoup  au  précédent.  Il 
en  diffère  feulement  en  ce  que  tout  le  corps  eft 
d'un  brun  noir ,  Se  en  ce  que  les  clytres  ont  deux 
lignes  longitudinales,  un  peu  élevées,  firaples  ,  Se 
non  pas  téticulées  comme  dans  l'cfpèce  précédente. 

Il  fe  tiouve  à  MaJagafc.rr,  d'où  il  a  été  envoyé 
par  M.  Commcrloii. 

Du  cabinet  da  Roi. 

HIPPE,  Hiprj.  Genre  d'infedes  de  la  troiliè- 
me  Scdion  de  lOidre  des  Aptères. 

Les  Hppes  font  des  infcéles  marins  ,  qui  ont 
deux  antennes  pédiculées,  fortement  ciliées;  deux 
yeux  mobiles;  le  corps  oblong,  terminé  par  une 
queue  courte,  articulée;  dixpàttes,  dont  les  anté- 
rieures font  limples  ou  en  piuces. 

Ces  infectes  ont  été  confondus  avec  lesCrabes. 
par  tous  les  cntomologiftes.  M.  Fabricius  les  a  fé- 
paiés  dans  fon  dernier  ouvrage  &  en  a  formé  un 
genre  fous  le  nom  de  Hippa.  Ce  q'ii  doit  les  diftin- 
gucrdes  Crabres  &  d;s  Ecrcvilfes  ,  c'elt  qu'ils  n'ont 
que  deux  antennes  ,  tandis  que  les  deux  autres 
genres  en  préfcntent  quatre.  Les  deux  pièces  lar- 
ges ,  appUties  ,   biatticulécs,  qui  font  au-devant 


H  E  X 


79 


de  la  tête  des  Syllares ,   empêchent  également  de 
confondre  ces  derniers  ,  avec  les  Hippes. 

Les  antennes  font  ordinairement  plus  courtcsquc 
le  corps,  &  compofées  de  trois  articles  dillindls.  Les 
deux  premiers  font  courts  ;  le  dernier  eft  très-long, 
fétacé  ,  compofc  d'un  tris  -  grand  nombre  d'arti- 
cles peint  du  tout  diftinéls  ,  fortement  ciliés  d'un 
leul  côté.  Klies  font  inférées  i  la  partie  antérieure  de 
la  tète.  Au-dellus  de  ces  antennes,  on  appcr^oitdans 
la  Icule  efpèce  q'iê  j'ai,  (deux  autres  pièces  articulées 
&  bifides,  que  je  regarde  comme  de  véritables  an- 
tennes. Ce  qui  diùiiîgueroit  cependant  toujouts  ce 
genre  de  ceux  dont  nous  avons  parié,  c'elt  que 
les  antennes  lupérieures  font  plus  courtes  que  les 
inférieures  ,  tandis  que  dans  les  autres  ce  font  les 
antcunes  inférieures  qui  font  les  plus  courtes. 

La  bouche  eft  compofée  ,  fuivant  M.  Fabricius; 
de  d;ux  mandibules  d'une  lèvre  inférieure,  &:  de 
lix  antennules. 

Les  mandibules  font  courtes,  tronquées  à  l'ex- 
trémité &  dentées. 

La  lèvre  inférieure  eft  triple  :  les  deux  pièces  ex- 
téticurcs  font  bifides,  avec  les  Vivifions  concaves  , 
arrondies  ,  ciliées  de  chaque  côté  ;  la  nièce  inter- 
médiaire eft  quadrifide  ,  avec  les  divifions  inégales: 
les  extérieures  font  arquées  ,  &  les  intérieures  foac 
courtes  &  ciliées. 

Les  antennules  extérieures  fon:  larges,  triarticu- 
lées,  &  elles  couvrent  la  bouche  :  le  premier  arti- 
cle e(b  conipiimé,  très-large,  cilié  de  chaque  côte  ; 
le  fécond  i'.npianté  fur  le  premier ,  eft  cylindrique, 
intérieurement  cilié  ;  le  troifième  eft  arqué  ,  fa- 
bulé &  pointu.  Les  antennules  intermédi.iires  font 
bifides ,  avec  les  divifions  prefque  égales  :  l'inté- 
rieure eft  comprimée  ,  cihée  de  chaque  côté  ,  triar- 
ticulée,  avec  les  articles  inférieurs  prefque  éoaur, 
&  le  dernier  obtus ,  tronqué;  l'a'-ticle  extérieur  efî 
limple,  peualongé,  fubu.é  &  velu.- Les  antennules 
intérieures  fout  courtes  &  filiformes. 

Le  corps  eft  moins  court  que  dans  les  Crabes,  Se 
moins  alongï  que  dans  les  Ecrevilles.  La  tète  ,  le 
corccletJc  l'abdomen  font  cachés  fous  une  enveloppe 
olTeufe  ,  qui  ne  forme  qu'une  feule  pièce,  comme 
dans  jles  autres  genres  analogues.  Les  pattes  font 
au  nombre  de  dix  ,  &  compofées  du  même  nom- 
bre de  pièces  ,  que  daus  les  Crabes  Si  les  Ecrevilles; 
mais  elles  font  plus  courtes. 

Les  Hippes  font  des  infeéles  marins  ,  dont  la  ma- 
nière de  v.vre  n'eft  pas  encore  connue,  mais  qui 
doit  fe  rapprocher  de  celle  des  autres  infeclçs  tjui 
ont  la  même  habitation. 


Çc 


Su'ite  de  rintroducllon  à  l'NiJIo'ire  "Naturtlle  des  InfeBes. 


H    I    P    P   E. 

H    I     P    ?    A.      F   A    B, 

CANCER.     Lin. 

CARACTÈRES       GÉNÉRIQUES. 

Deux  antennes  pédiculé.es,  ciliées   d'un  feul  côté:  trois  articles ,   dont  les  deux 

premiers  courts. 

Yeux  mobiles ,   pédicules; 

Mandibules  ofTeiifes ,   dentées. 

Six  antennules  inégales. 

Dix  pattes. 

ESPECES. 

l.HiPPE  adaiflyle. 

4.  HippE  raboteux. 

Corcelet  lijfe  j   faites  antérieures  fans 
pintes. 

Corcelet  ovale  ,  antérieurement  tronqué ^ 
multidenté  ;   jambes  comprimées  ,  dentées 

2.  HiPPE  fymnirte. 

de  chaque  côté. 

Corcelet  quadridentê   de    chaque  côté; 

5.  HippE  variole. 

pattes   antérieures  en  pinces. 

Corcelet  aniérieurement  variole ^  denté  ^ 

pattes  en  faulx  à  C extrémité. 

3.  HiPPE   dorfipcde. 

Corcelet  glabre  ,  antérieurement  tronqué 

6.  HippE  HtTc. 

&  muni  dejept  dents  ;  jambes  comprimées  : 
pièce  fupérieure  de  la  pince  en  f aulx. 

Corps  ovale  ,  llje  j    rojre    tridenie  ; 
pactes  fiitis  pinces. 

H  I  P 

T.HiPPi  aJidlyk. 

HiPfA  adaByla. 

Hippa  thorace  àvi  ,  manihus  aduBylis.  F  A  b. 
Mini,  inf.  tom.  l.  pag,  ^z).   n" ,  l. 

Le  corps  eft  ovale  ,  lifT:  ,  avec  le  bord  entier. 
La  qccue  cîl:  combée  :  le  premier  article  eft  de  la 
loniiueur  du  corcelec  ;  les  cinq  fuivans  font  courts, 
plus  minces;  le  dernier  eft  aloi;gé  ,  fubulé ,  cilié  de 
chaque  côté.  Les  pattes  ai  thieurcs  font  plus  lon- 
gues c)ue  les  autres ,  fans  pinces ,  &  marquées  d'une 
iarge  bande  velue  ;  les  autres  font  courtes  ,  con- 
tractées, avec  le  dernier  article  cilié,  en  forme  de 
faulx  ;  les  polléricures  font  adhérentes  à  la  »iucuc. 

Il  fe  trouve  dans  l'Océan  auftral, 

Z.  HiPFE  fymniftc, 

HipFA  fymnifla. 

Hippa  tkarace  utriitque  quadr'identato ,  manibus 
chelatis,  Fab.  Manc,  inf.  tom.  i.p.  519.  n^.  z. 

Cancer  fymnifta  fubmacrourus  ,  thorace  fuhcy- 
Undrico  cili^to-ferrato  ,  chdis  cordatis  ,  antennis 
ciliat»  -pilofis.  Lin.  Syjl.  nat.  pag.  lojj. /z".  7c. 
Muf.Lud.Ulr.pag.^n- 

Cancer  caJftreUunus.  Penn.  Zool.  brit.  tom.  4. 
tab.   -,.jig.  13. 

Les  antennes  font  an  peu  plus  longues  que  le 
corps  ,  fortement  cil'ées.  Le  corcelet  eft  oblong, 
prclciue  cylindrique,  marqué  de  quelques  lides  tranl- 
verfalcs, inégales.  Les  côtés  font  égaux.  Se  armés 
d'une  épine  dirigée  en-avant  :  le  bord  antérieur 
eft  obtus,  en  fcie,  cilié  &  atmé  de  petites  épines  : 
on  apperpit  antérieurement  deux  feuillets,  for- 
mant enfcmbls  un  ovale.  La  queue  eft  formée  de 
(îx  anneaux  ,  dont  deux  plus  larges  que  les  autres  : 
le  p'.emxr  &  le  quatrième  font  les  plus  courts.  Les 
pactes  antérieures  font  tcrmin'-'es  en  pince  arquée  , 
lubul'e  ;  les  autres  pattes  ont  le  tarfe  bifide  & 
cilié:  le  lobe  antérieur  eft  court  &:  obtus;  le  lobe 
poftéiieur  eft  plus  long  &  en  forme  de  faulx. 

Il  fe  trouve  ,  fuivant  Linné  ,  dans  la  mer  des 
ïndes ,  en  fuivant  MM.  Fabricius  &  Pcnnaut ,  dans 
l'Océaa  européen. 

5.H1PPE  dorfipède, 

HiFiA  dorftpes. 

Hippa  tkor.ice  glabro  anùce  trtineato  feptemden- 
tato  ,  mani'jus  comprefjis  ,  pollice  falcato.  Fa  b, 
Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  319,  B».  5. 

Cancer  dorfifes- fubbrachyurus  y  thorace  rugofo 
CVali  ar.tice  Jerrato-ciliato ,  pedibus  pofticis  dor- 
faLhus.  L\i^.  S y/l.-tiat,  pag.  lojj.  n*.  ■jl.^MuJ. 
Lud.  Vlr.pag  :4Çi.- 

hifl,  Nut.  des  Infea.i,  Tom.  Vil. 


H  I  P 


81 


RuMPH.  Muf.  tab.  10.  fig.  5. 

PîT/v,  Amhoin.tab.  6. fig.  2, 

Il  a  la  foi  me  des  précédens.  Le  corcelet  eft 
ovale  ,  glabre  ,  lifle  ,  blanchâtre ,  avec  les  bord* 
un  peu  velus  ,  crénelés  ;  il  eft  antérieurement 
tronqué ,  &  anr.é  de  fept  forces  dents  aiguds  : 
vers  l'extr.'mité  on  apperçoit  un  pli  élevé,  armé 
d  un  g'and  nombre  de  petires  dentelures.  Les  an- 
tennes font  velues  ,  plus  courtes  que  le  corps. 
Les  anrennules  extérieures  font  compofécs  de  qua- 
tie  articles,  dont  le  premier  &  le  fécond  font  plus 
longs  ,  ctultacts  ,  comprimés  &  ciliés  ;  le  preiuiec 
eft  bifide  ,  avec  les  diviliû.ns  égales  :  l'cïcérieutc 
eit  aiguc;  lintéiieure  a  une  ligne  oblique  ,  velue; 
le  ttouième  article  eft  court,  cylindrique,  obtus. 
&  le  quatrième  très-court,  couibé&  pointu.  La  queue 
eft  fléchie,  mince,  avec  le  dernier  article  ovale  &  obtus. 
Les  pattes  antérieures  font  bl.iucliâtrcE ,  tciminées 
en  pinces;  le  carpe  eft  muni  de  deux  filions  ar- 
nivs  de  plufieurs  dents  ;  les  mains  ou  jambes 
font  ovales,  raboceufes  cn-dellus,  lifles  cn-dclious, 
avec  la  pièce  inférieure  de  ia  pince,  très-courte, 
&  la  pièce  fupérieurc  eft  mobile  ,  fimple  &  arquée. 
Les  ancres  pattes  font  comprimées ,  (impies ,  avec 
le  tarfe  ovale  lancéolé  ,  aigu. 

Il  fe  trouve  dans  l'Océan  Indien  méridional. 

4.  Hjpïe  raboteux. 

HiTPA  fcibra. 

Hippa  thorace  ovato  ,  antice  truncato  multiden^ 
tato  ,  irc.^.nibus  comprejfis  utrinque  dentatis.  F  A  fi, 
Mant.  inf.  titm.  i.  pag.  530.  n",  4. 

Le  corcelet  eft  grand,  ovale,  rauntde  point» 
oblongs  ,  élevés  ,  qui  le  font  paroître  raboteux  ;  il 
eft  antérieurement  tronqué  ,  multidenté  ,  crénelé  fur 
les  côtés.  La  queue  eft  très-courte ,  fléchie.  Le» 
pinces  font  courbées,  avec  les  bras  &  les  carpes 
unidentés  à  leur  extrémité;  les  mains  font  grandes  , 
raboteufes ,  comprimées,  avec  le  bord  lupéiieur 
muni  de  deux  dents  j  &  l'mférieur  ,  de  cinq.  Les 
pinces  font  égales:  la  pièce  iafériei^re  eft  denrée, 
&  la  fupérieure  en  fcie.  Les  autres  pattes  font 
comprimées,  ciliées.  Le  tarfe  èft' ovale  lancéolé, 
pointu  ,  fitiplc. 

Il  fe  trouve  dans  l'Océan  aufiral.  ' 

j.HiPPE  variole. 

HifPA  variolofu. 

Hippa  thorace  varîotofo-dentato  ,"  peSiius  apice 
falcatis.  Hab.  Mant.  inf.  tom.    i.  pag-.  ^jo.k".  j. 

Il  eft  de  grandeur   moyenne.  Les  antennes  man- 
quent. Le  ro. ire   eft  coûte,   ar.ii^ij.  de,  fept  dents.  Le 
corcelet  a   des 'feints  enfoncés,  inégaux  ,.  à  fa:,par- 
i  tic  autéiiçmc ,  u  fcpt  dçjus  bbtiVfcs  ,  courcci  ;  ii 
L 


82 


H  I  P 


efl  lilîe  &  glabre  poftécieurement  ,  avec  un  feul 
pli  latéral,  oblique.  La  qaeue  eft  compofce  de  fept 
articles  courts,  ciliés  de  chaque  côté.  Les  jambLS 
des  pattes  aiuérieutes  font  liiici;;  la  pince  qui  le? 
termine,  cil  dentce  imcneurcaiem  de  chaque  côcc. 
Les  autres  pattes  or.:  leurs  jambes  aloiigées  ,  ci'iées, 
obtufes,  &  les  taries  alongés,  cornés  ,  eu  forme 
de  fauls. 

Il  le  trouve  dans  l'O-'-'au  indien. 

6.  HirPE  Hffe. 
HiPi'-i  Uvigata. 

JUppa  corpore  ovato  lnvi  j  rojîro  trldintato  mu- 
ni! us    ad.iclyHs. 

Il  a  environ  dix  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  piefque  de  la  longueur  du  corps,  fortement 
cillés*.  Le  corps. cil  lille  ,  ovale oblong  ,  muni  anté- 
rieurement de  trois  petites  dents.  La  queue  eftcourte  , 
cor-.tbcc  :  le  premier  article  cft  large  ,  les  fuivaus 
font  beaucoup  plus  étroits,  &  le  dernier  eft  obtus, 
I.cs  jambes  antérieures  font  un  peu  plus  longues 
&  un  peu  plus  giolTes  que  les  autres  ;  elles  ont  quatre 
pièces,  dont  la  première  cil  grolle ,  la  féconde  & 
la  troilième  font  t*rrninées  par  une  épine  ,  &  la 
dernière  cil  ovale  &  comprimée.  Les  autres  pattes 
^ont  très-;COiirtes  Sç^ciliées. 

Il  fe  trouve  d'ans  l'Océan  indien. 

HIPPOSOSQUE,  H; /•poBo^c^.  Genre  d'infeéles 
de  l'Ordre  des  Diptères. 

LesHippobofques  ont  deux  antennes  très-courtes , 
vcjues  ;  une  trompe  courte  ,  roide;  le  corps  applati , 
fans  ailes ,  ou  avec  deux  ails  plus  ou  moins  étroites  , 
&  couvert  d'une  peau  coriace. 

Ces  infeélt.s  paroillcnt  former  le  palTage  des  Dip- 
^tères  eux  Aptères  ,  par  la  dcprellion  du  corps  ,  le 
défaut  d'ailes  dans  quelques-uns  ,  &  par  leur  ma- 
)iiàe  de  vivre.  Ils  font  dilUngués  de  tous  les  autres 
Diptries  ,  par  la  forme  de  leurs  antennes  &  par  celle 
de  leur' trompe.  Quant  a  ceux  qui  étant  Aptères  ,  ont 
«Quelque  reifemblance  avec  les  Poux  &  les  Mittcs  , 
ils  rte  peuvent  é'trc  confondus  ni  avec  les  premiers  , 
qui  ont  les  antennes  allez  longues, &  grenues ,  ni  avec 
les  féconds ,  qui  ont  huit  pattes. 

Les  antennes  font  à  peine  apparentes  j  elles  font 
cornpofécs  de  deux  [  ièces ,  dont  la  première  efl 
courte,  aflcz  greffe  ,  en  forme  de  tubercule  ;  la 
féconde  re/fcmble  à  un  poil  délié  :  on  remarque  fur 
la  première  pièce  ,  plulieurs  poils  qui  le  confondent 
avec  celui  dont  nous  venons  de  parler.  Elles  font 
in(éré£Sfri:s  des  yeux,  un  peu  au-dellusde  la  trompe. 

La  trompe  ell  compofée  de  trt:)is  pièces.  Les 
deux  latérales  ou  la  gaine,  font  courtes ,  coriacées, 
intéiieurement  concaves;  la  pièce  du  milieu ^  ou 
-le  fuçoir,  eft  plus  longue  ,  cylindrique,  cornée.; 
eil.e  eft  contenue  entre  les  deux  pièces  de  la  gaine. 


H  I  P 

La  tète  efl  petite ,  plus  ou  moins  diflincle  du  cof' 
ceict,  munie  de  deux  yeux  allez  grands  ,  ^ovales  & 
f.iillan- .  On  ne  remarque  de  j;ctits  yeux  lillesque  dans 
«juclques  cl'pèces . 

Le  corcclet  ou  dos ,  cft  large ,  applati  ,  &  donne 
r.a-f.a'-cc  [cil:  '.u-.n^c.xv.i  ,  dans  la  plupart,  à  deux 
aii^s  .,  nienibiaiicufes,  veuiées,   placées  en   rccou- 

vremeiu, 

L'abdo)ncn  eft  lar^e  ,  formé  de  pluficurs  an- 
neaux peu  diftinCts. 

Les  pattes  f^^nt  plus  courrcs  que  dans  les  autres 
l'Jiptères.  Les  tavfcs  font  compofes  de  cinq  articles  , 
de)nî  les  premiers  font  c;urts,  le  dernier  efl  ter- 
miné par  une  pt.'otre  fpongieufe  ,  &  par  deux  grands 
ongles  croeliiis  ,  &  tellerrrent  arqués  au  milieu  , 
qu'ils   paroilieut  formés  de  deux  pièces. 

La  forme  des  Hippobofques ,  alTcz  différente  de 
celle  des  autres  iniecles  de  leur  clafle  ,  &  qui  les 
fait  aifémènt  reconnoîrre  ,  les  lieux  où  ils  fe  trou- 
vent ,  faciles  à  rencontrer,  &  fur-tout  leur  manière 
de  fe  reproduire  ,  doivent  les  diflinguer  non-leulc- 
mcnt  de  tous  les  infeéles  ,  mais  peut-être  de  tous  les 
autres  animaux.  Si  dans  leur  reprodudlion  ils  préfcn- 
tent  pour  ainfi  dire  un  phéno.i'.ene  particulier  ,  qui 
les  place  a  l'écart  ;  par  leur  manière  d'être  extérieure , 
ils  paroilfent  fournir  dans  l'échelle  graduée  des  êtres  , 
uce  tranfition  ,  un  pallage  qui  unit  les  Diptetes  aux 
Apteics. 

On  a  donné  aux  Hippobofques  des  noms  différent 
en  différens  endroits  de  la  Frauce,  En  Normandie  on 
les  apj^ejle  des  Mouches  Bretonnes  ,  &  allez  commu- 
nément ailleurs  des  Mouches  d'Ejpagne.  Les  plus 
communs  &  les  plus  connus  font  ceux  qui  s'attrou- 
pent en^té  ,  &  forment  de  grandes  plaques  fur  le 
col ,  fur  les  épiules  ,  &  fur  d'autres  endroits  du 
corps  du  cheval.  C'cll  aux  parties  des  chevai^x  Iss 
moins  défendues  par  le  poil  qu'ils  s'attachent  plus 
volontiers  ;  ils  fe  tiennent  fonvent  fous  le  ventre  , 
entre  les  cuifies  poflérieures  ,  ou  fur  la  face  inté- 
rieure des  cuill'es  mêmes  ;  quelquefois  ils  partent 
fous  la  queue  du  Cheval ,  &  c  ell  alors  qu'ils  l'ia- 
quieitcnt  davantage.  Si  on  fe  contente  de  les  chafler, 
après  un  vol  très-court  ils  reviennent  fur  le  Cheval, 
qu'ils  luivcnt  obflin'ment.  Les  Chevaux  ne  font 
pourtant  pas  les  feuls  animaux  auxquels  les  Hippobc,^ 
quesen  veulent  ;  on  ea  trouve  allez  touvcnt  fur  les 
bêtes  à  cori'.es ,  &  à  la  campagne  ils  fe  tiennent 
quelquefois  fur  les  Chiens  ;  aulli  un  de  leurs  noms 
efl  encore  celui  de  Mouches  de  Chiens.  La  forme 
applatic  de  leurs  corps  ,  qui  touche  prefque  la  fur- 
face  fur  laquelle  ils  font  potes  ,  quoique  leurs  pattes 
foient  longues  ,  les  fait  dillinguer  aillm^nt.  Ils  por- 
tent leurs  pattes  loin  du  corps  ;  ils  s'en  fervent 
plutôt  que  de,  leurs  ailes  pour  fuir,  &  ils  marchent 
avec  vîteife  lorfque  les  doigts  qui  les  veulent 
failir  s'approchent  d'eux.  Quand  on  leur  a  arraché 
leurs  ailes  y  le  corps  applati,  U  \t  port  des  pattes 
leur  donnent  une  rcflemblance  avec  certaines  Araii 


H  I  P 

g^'c"; ,  qui  leur  a  fait  donner  \c  nom  de  Mo:jchis- 
^rjignées  par  Reaumur. 

Nous  devons  peut-ccre  donner  quelques  détails  à!a 
dclciipt:on  d'un  in(ede  ,  qui  mérite  bien  davoix  été 
l'objet  de  robfeivarion  de  l'illulhc  naturalifte  que 
r.ous  venons  de  ci;cr.  La  tête  de  1  Hippobofqae  , 
d«  contour  circulaire  ,  mais  applatie  tant  en-dclLs 
qu'en- dcllous,  ell  garnie  de  deux  grands  yeux  À 
ré[cau  ;  elle  eft  ordiiiiiicment  dépourvue  d'yeux 
IilFcs  ,  ce  qui  n'ell  pas  ordinaire  parmi  les  Diptères. 
Eliejjorre  eu -'devant  une  partie  con:que,  noire  &  mo- 
bile, &  garnie  de  poils  courts.  Cette  partie  cil  com- 
pofée  de  deux  pièces  concaves  en-dedans,  appliquées 
l'une  contre  l'autre^S;  formant  enfemble  un  étui  pour 
Ja  véritable  trouipe  ,  que  l'infefle  alonge  plus  ou 
moins  quand  il  veut  fucer-  fa  nourriture,  c'eft-a-dire  , 
Je  fang  des  animaux.  Cette  troinpe  fort  alors  d'entre 
les  deux  pièces  de  l'étui,  mùis  parc  d'un  endroit  de 
la  tète  ,  un  peu  plus  bas  que  la  où  l'étui  ell  attaché. 
Elle  efl:  en  forme  d'un  long  filet  jaun.itre  ,  qui  paroîc 
écailleux  ,  mais  auquel  cependant  l'Hippobolque 
peut  donner  des  inflexions  à  fon  gré.  Les  deux  pièces 
de  l'étiii  s'écartent  un  peu  l'une' de  l'autre  quand  il 
alonge  la  tromi-c  ;  mais  dans  l'inaftion ,  la  plus 
grande  partie  de  cette  trompe  ell  logée  dans  la  tète 
même.  Sur  le  devant  de  la  tête,  ciitrc  les  jeux  & 
l'étui  de  la  trompe  ,  il  y  a  une  plaque  circulaire  , 
garnie  de  deux  élévations  en  forme  de  tubercules  ou 
de  boutons  ,  fur  lefqiiels  font  placés  quelques  Icn-^s 
poils,  toidcs  comme  des  crins  ,  &  deux  de  ces  poils  , 
un  Uir  ciiaqnc  bouton  ,  un  peu  plus  longs  que  les 
autres,  paroillent  être  les  antennes  ,  à  moins  que 
les  boutons  mêmes  ne  le  (oient ,  ce  qui  nous  patoît 
plus  probable  :  il  cil  toujours  certain  qu'on  ne  voit 
point  d'autres  antennes  fur  cet  inlede. 

Le  corcelet  efl  large,  plat,  2;arni ,  de  plaqaes 
ccailleufes  &  I  ni  fan  tes ,  quoiqu'ayant  des  poils  roi- 
di-s  ,  mais  allez  peu  fenfib'es  à  la  vue.  Le  ventre, 
guère  plus  grand  que  le  corcelet,  moins  gros  & 
moins  long  que  large  ,  dans  l'état  ordinaire  de  la 
femelle  ,  a  une  figure  a'ez  particulière  quand  on  le 
rcg^rJc  en-deifus.  Il  ell  attaché  au  corcelet  par  une 
ei'pèce  de  col  ,  qui  augmente  fubicement  en  volume 
veis  les  côtés,  &  qui  foune  par  derrière  une  bordure 
t'anfveifale  relevée.  Le  milieu  delà  lurface  du  ventre 
même  ell  concave  ,  &  couvert  d'une  peau  liife,  & 
f.ms  poils  ,  garnie  de  rides  ,  &  ayant  vers  le  derrière 
deux  tubercules  héiiliés  de  pous  roid^:s  ;  les  deux 
bords  au  conrraire  font  élevés  cSc  tiès'velus,  ou  cou- 
■verts  de  très-petits  poiîs.  Ordinairement  le  ventre  des 
Hippobofques  eft-  peu  rempli  de  niaaèrcs  fuccu- 
lences  ;  ce  qui  fait  que  ceux  qui  les  prennent  fur  les 
Cheva:ix  ,  les  trouvent  ditîiciles  a  écrafer.  Les  doigts 
entre  iefquels  ils  gluknt  ont  peine  a  venir  a  bout  de 
les  tuer;  d  ailleurs,  leur  peau  c(l  dure  ou  cwriace 
com-nc  du  cuir;  elle  ne  fe  calie  pas  aifément  ,  & 
iclille  à  la  plus  forre  prcllion.  Le  ventre  des  femelles 
prêtes  a  p^r.die  s'alonge  un  peu  ,  mais  plus  fur  les 
tôiés  que  dans  la  lii^ne  du  dos  ;  d'oii  il  arrive  que 


H  I  P 


Sî 


l'anus  fe  trouve  dans  l'enfjnccmcnt ,  &  que  le  ventre 
tient  de  la  figure  d'un  ccrur.  Au  bout  du  derrière  il  y 
a  une  petite  partie  écadleufe,  en  forme  de  languette  , 
concave  en-delfous ,  &:  chargée  le  long  de  fcs  bords 
de  très-gros  poils  en  forme  de  crins.  Plus  bas  fe  voit 
encore  une  petite  pattic  écailleufe ,  applatie,  éga- 
lement garnie  de  poils  ffrmblables  ,  &  qui  ell  .mobile  , 
ainli  que  la  languette  fupéricure.  Entre  ces  deux 
parties  en  languettes  fe  trouve  l'anus  ,  qui  efl  en 
forme  d'un  tuyau  charnu,  terminé  par  une  efpèce  de 
téce  écailleufe,  &  qui  part  de  la  bafe  concave  de  la 
languette  lupérieure  ;  en  prellantle  ventre,  on  fait 
paraître  ce  tuyau  ,  qui  s'alonge  alors.  De  chaque 
côté  de  cette  même  langaette  on  voit  enfin  un  gros 
tubcr:'jls  écailleux  noir  ,  en  forme  de  mamelon  , 
très-chargé  de  longs  poils  rcides.  Dans  leur  pofîrion 
natuielle,  les  deux  langueces  écailleiifes  font  rap- 
pochées  l'une  de  l'autre  ,  &  fcrvetit  comme  de  dc- 
fjnfeou  de  fourreau  à  i'anus  ;  mais  en  prcdant  le 
ventre  entre  deux  doigts  ,  ces  mêmes  prrtics  s'éloi- 
gnent l'une  de  l'autre  ;  ?'.  c'ell  alors  que  l'anus  fe 
montre  à  découvert.  En  prellant  de  niène  le 
ventre  du  mâle  ,  on  Cii  fait  fotcir  deux  parties  ,  l'une 
placée  au-dellus  de  l'.i.utre.  La  lupérieure  ,  en  forme 
d'un  tiiyau  cylindrique  ,  court ,  très-gatJîi  de  poils  à 
fon  bord  fupérieur ,  eit  l'anus,  d'où  on  peut  vcir 
fortir  des  excrémens  en  forme  de  bouillie.  L'autre 
partie,  placée  plus  bas  que  l'anus  ,  efl  fcniblable  a 
un  mamelon  aloi-;gc  ,  qui  de  chaque  côté  eft  garai 
d'une  lame  écailleufe  très-velue,  &  au  bord  fùpé- 
rieure ,  de  deux  petites  pointas  également  écaillcufcs  ; 
inflrumens  ,  il  y  a  apparence  ,  avec  Iefquels  linfccle 
s'.u-croche  au  ventre  de  la  femelle  dans  l'accouple- 
ment, qui  n'a  point  encore  été  obfcrv:. 

Les  deux  ailes,  prcfq'ie  opaques  ,  ou  tiès-peu 
tranfpareiucs ,  font  épailîes  .&  qer.vtufcs  ,  garnies 
de  plulieurs  grolles  nervui-es  ,  parcicuhèiement  le 
long  du  bord  extérieur.  C'eil  avec  ces  ailes  que 
l'Hippobofque  peut  voler  avec  beaucoup  de  légèreté 
&  de  vîteliè  ;  mais  il  aime  a  les  tenir  dans  le  repos  , 
&  aljrs  elles  fe  crohenten  partie  fur  le  dos.  Les  pattes 
ne  font  pas  bien  longues;  mais  elles  font  très-grclfcs, 
à  proportion  du  volume  du  corps.  L'iniéde  les  tient 
en  marchant  peu  élevées  du  plan  de  polîticn.  Le 
bout  du  tarie  eft  terminé  par  deux  ongies  noirs  ^ 
grands  ,  &  très-courbés  à  quelque  diirance  de  leur 
origine;  de  façon  que  la  moitié  antérieure  n'u  cro- 
che: fe  trouve  prefque  parallèle  à  la  moitié  pofté- 
rieure  ,  &  l'on  voit  en'r'eux  une  petite  pièce  appla- 
tie ,  qui  répond  aux  deux  pelottes  des  Mouches';  on 
y  obfervc  encore  un  poil  a  barbes.  C'elt  au  moyen 
de  ces  grands  ongles  courbés  ,  &  mobiles  ,  que 
l'Hippobofque  s'attache  fortement  aux  endroits  ou 
il  fe  pôle,  &  ils  ne  font  pas  feulement  mobiles  de 
haut  en  bas  ,  mais  l'infeéle  peut  encore  les  rappro- 
cher ,  &  les   écarter   l'un  de  l'autic. 


Reaumur  a  été  le  premier  qui  nous   a   fait  con- 

noître  la  g-nà'ation  bien  fingul:cre  de   i'Kipiobof- 
que  ;  &  c  clt  à  lui  que  nous  devons  les  remarques 


S4 


H  I  P 


Yrairtifut  originales  fur  l'œuf  que  les  femelles  pon- 
dent ,    qui  eft   prefquc  de  même   rrran(li:ur   que  le 
ventre  ,  d'où  il  vient  de  fonir.  Noas  dcvor.s  aullî  y 
ajouter  les  obfeivations  de  Ce  Gcer ,  dont  le  nom 
ae  doit  pas  moins  être  rcfpcdable  aupiès  des  ama- 
teurs de  i'Hidoirc  Naturelle.  A  Ci  première  fortie  du 
corps  de  l'infede ,  cet  œuf  eft  d'un  blanc  de  lait, 
ayant  à  un  de  fes  bouts  une  grande  p'a^jue  noire  , 
luifantc  comme  de  lébene.  Sa  figure  eft  arrondie, 
&  applatie  comme  une  îcntiiic  ;  mais  i!  eft  échancré 
au  bout  où  fe  trouve  la  pla]..e  noire,  Si  forme  la 
comme  deux  cornes  moufles,   eu  deax   émjaences 
arrondies.  Cette  plaque  eft  cluie  ;  an  lieu  que  par- 
tout ailleurs  la  coque  ou  la  peau  -le  l'œuf  eft  molle  , 
cédant  un  peu  à  la  preflîon.  De  Geei  a  audi  oblervé 
fur  l'œuf  nouvellement  pondu,  un  petit  inouvemeiu 
à  l'autre  bout ,  oppofé  à  celui  où  eft  la  plique  ,  & 
il  a  remarqué  très-diftindcment  que  la  peau  de  ce 
même  bout  le  letiioit  en-de.ians ,  &  fe  reproduifoit 
slternativcment  au-dehors  ,   comme  par  ur.c  efpèce 
de  battement  de  cœur ,    ou  de  mouremcnt  de  refpi- 
ration.  Cette  remarque  nous  apprend  que  l'œuf  a  un 
mouvement  vital  ,  Se  Reaumur  a  vu  ce  même  bouc 
s'alongcr  en  forme  de  mamelon  ,    en  fuite  fe  racour- 
cir,  &  cela  alternativement.   Ce   même  auteur  dit 
encore   avoir   obfervé    fur  des  œufs  nouvellement 
pondus ,  entre  les  deux  cornes  moulîcs  &  noires  ,  un 
très-court  mamelon  ,  dont  le  bout  [  aïoilToit  rebordé 
&  peicé  ,  &  qu'il  a  foupeonné  être  un  Itigmate.  De 
Gcer  n'a  pu  voir  ce  mamelon  ,  &  il  n'a  pu  apper- 
cevoir  qu'un  petit  point  plus  luifaot  que   le  rcfte  ; 
mais   i  l'autre  bout  il  a  obfervé  un  petit  cercle  à 
bords  un  peu  relevés,  qui  paroilfoit  tae  un  ftigmate  , 
ou  plutôt  une  efpèce  de  bouche  ,  £c  qui  fe  trouroit 
p'acé  comme  dans  un  enfoncement  de  la  peau.   Les 
deux  efpèces  de  cornes  ou  de  mame!o;:s  ,  l'efpace 
qui  eft  cntr'eux,  &  une  partie  de  l'cchancrure,  fontce 
que  l'œuf  nouvellement  pondu  ,  3-:  à  terme,  préfente 
de  noir;   le  relie  efl  blanc,  &  devient   par  degrés 
d'un    brun   marron.   La  portion   noire   qui   eft   en- 
dehors   des  mamelons,  a  quel.-ues   rugc fîtes  ;  elle 
n'a  pas  le  lifte  du  rcfte ,    qui  en  a  beaucoup  ,  con(i- 
déré  à  la  vue  (împl:;  ;    mais  quand  on  l'oblcrve  avec 
une  forte  loupe  ,  tout  l'extérieur  paroît  chagriné  à 
grairis  fins.   Le  lendemain  de  la  ponte  tout  l'œuf  fe 
trouve  d'un  noir  trcs-luifant.  Quoique  l'enveloppe 
de  l'œuf  foit  encore  blanche,  clic  eft  déjà  dure   & 
ferme  ;    elle   le  devient   davantage  pendant  qu'elle 
brunit.  Celle  d'un  œuf  qui  a  pris  le  noir  ,  réfifte  à 
une  preflîon  des  do'gts  alîcz  forte  ;  aufii  cette  enve- 
loppe eft  elle  faite  d'une  efpèce  de  car.i'age  ou  d'é- 
caille   même  ,   d'épaiftcur  allez  fcnfibk-  ,  &  que  de 
bons  cifeaux  ne  coupent  pas  aifémcnt.  Les  œufs  qui 
ne  valent  lien  ,  culleat-ils  la  grolTear  des  autres,  font 
aifés  à  reconnoître  ,   au  moins  au   bout  de    vingt- 
quatre  heures  ;  alors  leur  couleur  eft  encore  blanche 
ou  blanchâtre.  Ils  peuvent  devenir  brims  ;  mais  ja- 
mais ils  ne  deviennent  de  ce  ncir  luif.mt  ,  qui  ne 
manque  pas  de  paroitre  au  bouc  d'un  jour  fur  les 
Œufs  bien  coaditioaucs.  Lîs  dirociîiîons  ds  l'exttiiïur 


H  T  P 

du  corpi  Je  !a  fe.TiclIe  qui  a  fait  fa  ponte ,  ou  qui 
n'eft  p»s  prête  à  la  faue,  égalent  à  peine  celles  d'un 
de  ces  œufs  3  d'où  il  fu:r  que  la  cavité  intérieure  du 
corps ,  dans  l'état  ordinaire ,  n'eft  pas  à  beaucoup 
près  capable  d'en  contenir  un;  mais  il  en  eft  de  la 
capacité  du  corps  de  cet  infcifte  ,  connue  de  celle 
d'une  boiufe  ou  d'une  vellîe  ,  qui  s'étendent  à  raclure 
qu'en  les  remplit. 

Ce  d  )!t  être  une  grande  opération  pour  un  infedle , 
que  de  faire  fartir  de  fon  corps  un  œuf  dontle  volume 
lurpalîe  celui  du  corps  même.  CepcnJaiu  la  femelle 
de  l'Hippobofuuc  pond  pour  l'ordinaire  cet  œuf, 
d'une  groft'eur  fi  driiiefurée,  avec  autant  de  facilité 
que  d  autres  infecles  en  poad.nt  d  une  grolieLC 
plus  proportionnée  a  la  leur.  Tout  ce  à  cnoi  la  na-ere 
à  voulu  loumcitre  les  animaux,  leur  a  été  lendu 
facile.  Au-dellons  de  l'anus  de  la  fenijile,  il  y  a  une 
ouverture  qui  fe  dilate  au  point  néceffoire  ,  pour 
que  l'accouchement  ne  foit  pas  tiop  laborieux.  C'eft 
peut-être  pour  fournir  à  la  dilatation  de  ceite  ouver- 
ture ,  pour  mettre  fes  bords  hors  de  nl'^jue  d'être 
dJchirts ,  malgré  la  grande  dilataticn  ,  que  la  partie 
poftérieure  du  coips  eft  plus  large  que  le  refte.  Dès 
que  l'Hlppobofque  fe  met  en  devoir  de  pondre  , 
l'ouverture  qui  doit  donner  paff'age  à  l'œuf,  com- 
mence à  paroître  en  forme  de  trou  triangulaire  ;  il 
agite  alors  ,  &  alonge  les  deux  languettes  du  der- 
rière ,  don:  nous  avons  parlé,  iqui  le  recourbent  un 
peu  eu-haur.  A  mefure  qu'une  plus  grande  portion 
de  l'œuf  fe  fa  t  pallage  ,  l'ouverture  triangulaire 
s'agrandit  de  plus  en  plus,  la  peau  fe  dilatant  ex- 
traordinairemtnt  ;  de  forte  qu'à  la  fin  le  trou  devient 
ovale ,  &  fc  moule  cxaélement  fur  l'œuf  ["ar 
fes  bords,  après  quoi  il  en  fort  entièrement.  Se 
l'ouverture  no  tarde  guères  à  fe  refermer.  C'eft  un 
vrai  accouchement  ,  qui  s'achève  dans  trois  ou 
quatre  minutes.  Pendant  l'opération  l'infede  fe  tient 
fort  tranquille.  Se  après  s'être  délivré  d  ua  li  gros 
œuf,  il  n'en  paroîc  pas  plus  fatigué.  Il  eft  aulll  vif, 
&  également  alerte  ;  il  marche  ou  vole  fur  le  champ 
à  fon  ordinaire.  On  peut  voir  pourtint  des  pontes 
laborieufes  ,  &  on  n'en  eft  pas  fâché.  Un  Hippo- 
bofque  qui  eft  trop  prefTé  par  les  doigts  qui  l'on: 
pris,  fait  quelquefois  fortir  un  œuf  qui  n'eft  pas 
encore  à  terme  ;  l'opcration  alors  eft  plus  lon'-ue  , 
&  en  a  plus  le  remps  d'obferver  la  dilatation  ex- 
cefîîve  qui  fe  fait  par  dégrés  dans  l'ouverture  par 
laquelle  l'œuf  doit  palTer.  Son  bout  le  moins  gros  , 
celui  qui  a  une  grar.Je  tache  noire,  fe  préfente  le 
premier.  On  voit  d'abord  paroître  cette  tache  ;  après 
qu'elle  s'eft  montrée  ,  on  ne  tarde  guères  à  apperce- 
voir  une  portion  de  couleur  blanche  ;  l'œuf  entier  eft 
cnfuitc  pouffé  hors  du  corps. 

Un  infeélc  qui  produit  ou  pond  un  œuf,  ou  un 
corps  oviforme  ,  de  même  grandeur  que  Ion  ventre, 
mérite  bien  une  conliJération  particulière.  Si  ce 
corps  n'a  plus  à  croître  dès  le  moment  de  fa  r.aif. 
fancc,  s'il  eft  d'abord  changé  en  coque  ,  dai.s  1 1- 
«juçUe  l'anhaal  pread  la  forme  de  nymphe  ^  &  d'où 


HI  P 

il  fort  foas  la  forme  d'infecle  parfait ,  qui  fe  trouve 
avoir  la.  même  grandeur  que  la  mère  qui  lui  a  doimé 
iiaiirance  ;  combien  ces  merveilles  étoienc  dignes 
d'être  mifes  au  jour  par  Reaumur  lui-même,  ccc 
obfervareur  que  nous  cirons  toujours  avec  plus  Je 
reconnoiirance,  &  que  nous  fommcs  forcés  de  citer 
toutes  les  fois  que  nous  avons  a  produire  des  con- 
noiflances  iiuéieiiantîs  fur  les  infedles.  Nous  ne  de- 
vons pas  plus  craindre  que  lui  de  fatiguer  la  patience 
oj  l'artention  des  Ic^eurs  pat  les  détails  que  nous 
«lions  lui  ptéfcntcr. 

Nous  connoiffbns  des  ccufs  d'infedlcs  qui  cro'f- 
fent  journellement  ,  dont  le-;   dimenlions   augmen- 
tent en  tout  feus.  Ceux  des  Hippobofque;,  quc!;iue 
g.os  qu'ils  foient,  fcmbleroient  encore  avoir  befoui 
d'ttre  dans   le   même    cas.  Ils  n'y  font  p.iS   cepen- 
dant ;  leur  volume,   comme  celui  des  ctufs  les  plus 
connus  ,    refle     tel    qu'il    étoit  quand  ils  ont    été  ! 
pondus.    Tout   ce  qui  leur  arrive  ,  c'elt   que   leur  j 
coque  prend  une  teinte  brune  en  moins  d'une  lieuic  j 
au  bout  de  deux  ou  trois  heures  elle  cft  rougeâtrc  ,  l 
&  enfin  en  moins  d'un  jour  entier ,  &  quelquefois  ' 
dans  un  demi-jour  ,  elle  devienr  du  plus  beau  noir  ;  | 
elle  fe  defsècheS: acquiert  plus  de  coufirtance  Se  de  i 
dureté  qu'elle  n'en  avoit   d'abord.    L'intérieur    de 
cette  coque  a  do;ic  aiVez  de  capacité  pour  renfermer 
un  H'ppobofquc  auîTî  complet  Se  aufiî  grand  que 
c;lui  par   qui  i'ctuf  a  été  pondu.  Mais  cctirifeéte  , 
qui  par  ù  f.içon  de  naître,  par  l'état  de  perfection  là 
i;   ell  arrivé'  d«rs  l'inffant  même  de  C\   naillance  , 
fcmble  être  fouftraic  à  la  loi ,  qui  veut  que  tous  les 
animaux  ,    aptes  avoir  été  mis  au  jour  ,  aient   à 
croître  ,  &.à  croître  beaucoup  ,  doit  avoir  un  temps 
pendant  lequel  il  croît.  Pendant  ce  temps  ,  efl-il  ou 
n'eft-il  pas  fournis  à  la  loi  félon  laquelle  fe  fait  l'ac- 
croiflement  des  aut,  es  iiiîccles  ,   dans  la  dalle  dcf- 
qucls  il  fe  trouve  ?  Ne  devient-il  ailé  qu'après  avoir 
paiTé   par  des   métamorphofes    femblables   à  celles 
auique'les  nos  Mouches  font  aiTujetties  .'  A-t-il  d'a- 
botd  été  une  larve  ,  qui  s'cû  nourrie  des  alunens  qui 
fc  font  trouvés  renfermés  avec  cl'e  dans  la  coque  î 
Cette  laive  ,  après  avoir  confommé  fa  provifion  d'à-  ! 
limens,   a-t-elle  été   en  état  de   fe  tranformcr   en  j 
boule    alongée,    pour  piifer   à  l'état  de  nymph.- ?  j 
Enfin  cette  nymphe  ,  après  s'ê:te  défait  de  fon  en- 
veloppe ,  eft-elle    devenue   un  infcde   parfait ,  en 
état  d'ouvrir  la  coque  dai^.s  laquelle  elle  étoit  ren- 
fermée ,   &  d'en  fortir  ?  C'eft  ainfi  que  tout  fc  palî'e  j 
peur  le  parfait   développement  des  Mouches  corn-  '. 
munts.  Mais  l'analogie  ne  fauroic   nous  éclairer  par  : 
rapport  à   un  infede  pour  lequel  la  Nature  paroît 
s'ét>e  fi  fort  écartée  des  voies  qu'elle  a  prifes  çour  ; 
conduire  les  autres  animaux  à  leur  ératde  peifcétion.  ' 
On   pt/utroit  même  foup^omer  que  l'Hippobofque  ; 
ii'avo.t  point  de  métamorphjlés  à  fubir  ;  qu'il  croif- 
foic  dans  ''oi  a-uf,  com.me  le  poulet  croît  dans  le  . 
iien;  que  dans  le  premier  inllant  oiiil  commtnçoit  à  ■ 
fe  développer,  il  écoic  tout  formé  ;  que  fcs  p.irtics  ! 


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dévoient  s'étendre  Se  fe  fortifier  journellement ,  Se 
que  parvenu  à  fon  dernier  accroilfemcnt  ,  il  fe  trou- 
voit  en  état  de  forcer  fa  coque. 

îl  étoit  int'relTant  de  favoir  laquelle  de  ces  deux 
voies  la  Nature  avo:t  choilir,  ou  (i  elle  n'en  avoit  pas 
pris  qiielqu'autre.  Le  feu.  moyen  de  l'apprendre 
ctoit  d'ouviit  des  œufs  d'Hippobo(ques  dans  de» 
temps  plus  proches  Si  dans  des  temps  plus  éloignés 
de  celui  où  ils  avoient  .-'é  pondus  ;  de  faire  fut  ces 
œufs  des  obfervations  fembiables  à  celles  qui  ont  été 
faites  par  Malpighi  ,  &  par  d'autres  bons  obferva- 
teUrs  fur  l'incubation  de^  œufs  des  Poules.  I!  ell  vrai 
que  les  œufs  des  Hipp^b.ifques  ,  quoiqu'cxceflivc- 
ment  gros  pour  des  œuf;  d'infeéles  pareils ,  ibat 
bien  petits ,  comparés  à  ceux  des  Poules  ,  &  qu'on 
ne  fauroit  fe  promettre  d'avoir  auunt  de  facilité  à 
voir  l'embryon  dans  les  premiers ,  qu'on  en  a  à  le 
voir  dans  les  .autrcî.  Reaumur  ayant  ouvert  un  de 
ces  œufs  quelques  jo'.as  avant  que  l'infecle  duc 
éclore  ,  il  le  ttouva  fous  la  forme  d'une  nymphe  , 
dont  toutes  les  parties  étoienc  tiès-dillini5tes  ,  très- 
reconnoiiTables,  pour  celles  d'un  Hippobofque  ,  & 
à  qui  il  manquoit  peu  da  côté  de  la  conhlhhce.  La 
coque  avoit  été  ouverte  par  le  gros  bout  ,  ou  le  bout 
atr.érieur  ,  qui  étoit  occupé  par  la  tête.  Les  yeux  à 
lél'eau  fe  faitoient  remarquer  par  leur  couleur  ,  qui 
tiroir  fur  un  marron  rougeàtre.  Les  deux  palettes  qui 
fervent  d'étui  à!a  trompe  ,  avoient  piefqnc  la  même 
nuaHce  de  rougeàtre.  Tout  le  refte  de  la  nymphe 
étoit  blanc  ,  excepté  quelques  touifes  de  poils ,  qui 
étoient  grisâtres.  Le  derrière  de  la  nymphe  étoit  pofé 
fur  le  petit  bout  de  la  coque  ,  &  s'étoit  moulé  fur  fa 
convexité  ,  qui  répond  en-dedans  à  l'échancnire  du 
dc'io-s  ;  ce  qui  le  rendoi:  aufli  échancré  au  milieu. 
D'ailleurs  ,  il  n'y  avoit  dans  la  co-jue  aucune  goutte 
de  liqueur  ,  ni  aucun  grain  d'excrément.  Il  e(t  donc 
déjà  certain  que  l'H'ppoSofque  a  paiTé  par  l'état  de 
nymphe.  Mais  qu'a  t-il  cté  i:nmédiatement  aupara- 
vant .'  A-t-il  paité  par  l'état  de  larve  ?  Pour  tâcher  de 
le  découvrir,  Reaumur  ouvrit  des  œufs  un  jour, 
d'autres  trois  jours  ,  d'autres  quatre  à  cinq  jours 
après  qu'ils  avoient  été  pondu--.  Dans  tous  ces 
œufs  ,  &  même  dans  ccji:  pondus  depuis  huit  à  dix 
jours,  il  n'a  vu  qu'une  cfpèce  d;  bouillie  blan- 
châtre ,  dans  laquelle  fc  trouvoxnc  divers  petits 
grains  un  peu  jaunâtres  ,  &  quelques-uns  prefquc 
noirs  :  ces  derniers  éto  ent  près  des  parois  de  la  co- 
que. Dans  les  œufs  nouvellement  pondus  ,  cette 
^b-iuilii;  étoit  plus  fluide  que  dans  ceux  qui  étoient 
plus  viens.  Dans  ceux-ci ,  îa  portion  qui  touclioit 
les  parois  de  la  coque  avoit  même  de  la  confiftancc  j 
mais  dans  quelque  temps  que  Reaumur  ait  ouveit 
des  ccjfs  trss-bien  conditionnés,  il  n'a  jamais  trouvé 
une  laive  formée  dans  leur  intérieur.  Il  a  ouvert 
des  œufs  pondus  depuis  trois  femaines  ;  Se  û  une 
i.:rve  eût  dû  y  être  renfermée,  elle  eut  été  alors 
grolle  Si  fcnfible  ,  la  quantité  d'ailleurs  de  la  bouillie 
cû;  dû  diiiiiiiuêi'  5e  jour  c.t  jour  pour  fournit  à  l'ac- 


8^ 


H  î  P 


cro'iiremciit  journaUcr  de  la  la;  vc  ;  mais  il  n'a  jamaiç 
trouvé  de  larve  ,  ni  vu  k  vulumc  de  la  bouillie  di- 
iiîiiiut'. 

On  fai:  ouc  l.ufque  l.i  Kirve  de  la  Mouche  vient 
&c  le  ilctaclicr  de  fa  peau  ,  poui  s'en  faiie  une  coque 
folide  ,  dans  laquelle  elle  cA  eut'cmiée  ,  mais  à  la- 
^I'mI'.z  elle  r.c  tien:  pas  ,  elL-  a  p Jtdu  tout  ce  qui  lai 
doiinoit  Je  la  conlilîancc.  ^es  parties  lemblcrit  s'être 
liquéiiées  QiMiid  on  ouvre  la  cequc,on  ne  la  trouve 
reiîiplic  qc;  d'une  clpèce  de  bouillie.  Les  parties  du 
petit  ai]ini.;l  font  fi  nio'les  ,  &  (i  abreuvées  d'eau  j 
ou  il  n'efî  pas  pcruiis  de  diiiinguct  leur  arrangement 
ni  leur  figure.  Plu(ieu:s  jcurs  même  après  cc;te  pre- 
mière transformation,  lintér-.cut  de  la  coque  ne 
paroît  encore  contenir  que  de  la  bouillie  ,  mais  de- 
venue un  peu  plus  épaiire.  Pour  s'aliv.icr  que  les 
parties  de  la  nympiie  ttoient  pourtant  bien  f'otmces 
alors,  nn.lgrércfpèce  de  liquidité  de  la  mafic  qu'elles 
compoloitnc ,  Reaumut  avoit  fait  bouillir  dans  de 
l'eau  ,  de  ces  coqtics  ,  avant  de  les  ouvrir  ,  &  les 
avoit  fait  cuire  comme  on  fait  cuire  des  œufs  frais. 
11  a  eu  recours  au  même  expédient,  pour  faire  prendre 
tic  la  confiitance  à  cet:e  e'.pèce  de  bouillie  dont  for.t 
remplis  les  œufs  des  Hippobofques ,  trop  nouvelle- 
ment pondus  ,  pour  que  la  nymphe  s'y  trouve  avec 
des  parties  bien  affermies.  Les  œufs  de  ces  dernieis 
infedes  ,  qui  n'avoitnt  que  huit  a  dix  jours  au  plus  , 
&  même  de  plus  réccmir.cnt  pondus,  après  avoir  été 
«Lit  ,  ont  paiu  remplis  par  un  corps  fcmblable  à 
cciiii  qui  elf  fuus  la  forme  de  b.uile  alongLC  dans  ces 
coques  d'oii  (ort  une  Mouche.  Dinf  les  oeufs  d'Hip- 
pobolque  ,  qu'on  n'a  fait  cuire  que  trois  fctnaincs 
après  qu'ils  ont  été  pondus  ,  on  a  trouvé  une  boule 


alongee  ,   qui  avoit 


commencé  à  fe    tran former  en 


nymphe.  Toute  cette  bouillie  ,  qui  remplit  un  œuf 
d'Hippobofque  ,  qui  n'a  que  «juelques  jours  ,  ou 
même  qui  a  queLiues  femaines ,  ne  doit  donc  pns 
être  regardée  comme  une  malfe  informe.  Elle  a  vie  ; 
elle  clt  un  animal  qui,  à  parler  exaélement,  n'a 
plus  à  croître  ,  &  dont  les  parties  n'ont  beloin  que 
d'acquérir  de  la  confifiance,  de  fe  fortifier.  L'œur 
d'Hi;''pobofque  n'cll  donc  pas  un  œuf  femblable  aux 
autres  oeufs.  Chacun  de  ceux-ci  renfeime  un  em- 
bryon extrcmenient  petit  ,  &  qui^  nage  en  quelque 
forte  dans  la  liqueur  qui  le  doit  nourrir  ;  au  lieu  que 
lout  ce  qu;  renqîic  la  capacité  de  la  coque  de  l'œuf 
d'un  Hippobo'<îuc  ,  elt  l'aiiimal  même.  Outre  les 
niouvenicos  ,  pour  ainii  dne  extérieurs  ,  dont  nous 
avons  parlé  ,  que  l'on  remar>;uc  fur  les  œufs  nouvel- 
lement pondus  ,  &  qui  attellent  la  vie  de  l'être  qui 
y  eft  renfermé  ,  on  peut  voir  d'autres  mouvcmens 
qui  le  font  dans  l'intérieur.  En  regardant  vis-u-vis 
du  grand  jour  un  œuf  d  H;ppobo(quc,  on  apper^oit 
vers  le  milieu  d'un  des  côtés  un  endioit  plus  tranfpa- 
rent  que  le  refbe  ,  i*<;  qui  permet  de  diltinguer  très- 
bien  des  couches  nébulcufes  fort  minces,  qui  fe  fuc- 
cèdcntlcs  unes  aux  autres,  fi  qui  toutes  vont  veis  le 
■bout  aiitctieur,  Jjonuct  a  iion-fcglement  vu  ,  comme 


H  I  P 

Reaumut,  ces  cfpèces  d'ondes  m'n:cç  en  moiivt- 
inent  dans  des  œufs  a  terme  ;  i!  !c-;  a  vues  dans  un 
qui  étoit  bien  éloigné  d'y  être.  Mais  ce  qui  lui  parut 
digne  d'être  ren;arqué  ,  ic  ce  qui  left  réellement  , 
c'cll  que  dans  ce  dernier  œuf  les  couches  nébuleuks 
avoient  une  mute  contiaire  a  celles  qu'elles  ont  dans 
des  œufs  plus  avancés.  L)ans  l'œuf  encore  éloigné 
d  être  à  terme,  elles  marchoient  du  bout  antérieur 
vers  le  polt^ricur.  Cette  circulation  nouvelle  des 
lames  nébuleufes,  doit  prouver  que  l'œuf  à  terme 
renferme  un  infeele  qui  a  changé  d'état  5  &  ce 
changement  paroît  être  celui  de  larve  en  efpèce  Ai 
buule  along'-e  ,  comme  dans  les  Mouches.  Enfin  , 
ces  mouvemcns  qu'on  apperçoit  dans  l'intérieur  des 
œuft,  &  d'autres  beaucoup  plus  fenlibîes  qu'on  vi  ic 
en  cet  tain  temps  dans  diverses  potttons  de  la  coque  , 
prouvent  fuliilamment  que  celie-ci  rentcrme  un  ai.i- 
inal  vivant.  Si  loifqu'on  ouvre  une  coque  ,  il  n'en 
'ort  qu'une  efpcee  de  bouillie  }  c'cft  que  toutes  les 
parties  de  l'animal  ontencore  trop  peu  de  confiflan'ce. 
Si  la  coque  étoit  plus  tranfparente  qu'elle  ne  l'cif  , 
on  fourrtit  diftingutr  les  unes  des  autres  les  parties 
du  petit  animal  ,  pendant  qu'elle  les  foutient  Le  peu 
de  tranfparence  qu'elle  a  en  ccrains  endroits,  fufîît 
néanmoins  pour  en  lailler  apf  ercevuir  quelques  unis. 
Dans  1  intérieur  d'un  œuf  nouvellcmer.t  pondu  ,  on 
volt  très- bien  quatre  gros  vaillcaux  ,  nue  Keaumut  a 
jugé  être  des  trachées ,  on  les  fuit  dans  les  trois 
quarts  de  la  longueur  de  l'œuf.  Sur  chaque  face  ds 
1  :euf  il  y  a  un  de  ces  vaill'eaux  aflVz  proche  ,  de  cha- 
que côté. 

Mais  quelle  forme  avoir  cet  infci9-e  avant  d'être 
en  état  de  fe  tranfor.Tier ,  pour  ainfi  dire  ,  en  boule 
alongée  î  Le  feul  moyen  de  s'en  inltniire  ,  ctoic 
d'ouvrir  fans  pitié  le  ventre  à  dilî'érentes  femelles 
Hippobofques  ,  dans  des  ternps  plus  ou  moins  éloi- 
gnés de  celui  oii  elles  font  prêtes  à  pondre  ,  ou  ,  ce 
qui  revient  au  même  ,  d'ouvrir  des  ventres  plus  ou 
moins  renflés.  Dans  celui  de  quelques  unes  ,  Keau- 
mur  a  trouvé  un  corps  entièrement  blanc  ,  qui  avott 
déj.à  la  figure  qu'à  l'œ'uf  qui  vient  d'être  pondu  , 
quoicju'il  n'eut  pas  la  moitié  du  volume  de  ce  der- 
nier. C;e  corps  ne  reiïembloit  en  rien  ,  par  fa  forme  , 
aux  larves  connues  ,  u  n'a  paru  capable  d'aucun 
mouvement  progrellif  :  le  nom  de  larve  ne  lui  erx 
ctoit  peut-ttrc  pas  moins  dû.  La  nature  qui  s'èH  li 
fort  plu  à  vaiicr  les  figures  des  infeâes ,  peut  avrir 
donné  à  une  larve  celle  d'un  œuf;  elle  en  a  produit 
qui  font  incapables  de  changer  de  place  ,  &  il  n'y 
en  a  point  à  qui  il  fut  plus  inutile  de  fe  mouvoir  , 
qu'a  celles  qm  doivent  celKr  d'être  laives  av.mt 
même  d'être  hors  du  corps  de  lanière.  Ces  œufs  ^ 
plus  ou  moin.s  gros,  tirés  du  coips  de  la  mèie ,  étoienc 
contenus  dans  un  canal  membraneux  ,  appelé  par 
Reaumur  1  uviduclus  ,  &  qui  cil  capable  d'une 
grande  dilatation  On  cil  obligé  de  l'ouvrir  pour 
mettre  à  drcouveit  le  corps  qu'il  contient;  des  tra- 
ché«s  feiilibks  rampent  fur  fa  furfa&c.  La  partie  de 


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Tov'tdunus  ,  qui  a  quitté  ce  corps  en  forme  d'ccuf , 
pour  s'appvochcr  de  lanus  ,  n'a  que  la  greir^ur  duii 
11!.  A  cette  partie  déliée  le  rendent  deux  a'ities  ca- 
naux membrancui- ,  dans  cliaruii  derqucls  RcaLimur 
a  vu  un  corps  blanc  ,  oblong  ,  &  de  la  tigure  d'un 
tylindre  ,  dont  les  deux  bou:s  auroient  été  arrondis. 
Celui  d'un  des  deux  canaux  étoit  plus  court ,  &  moins 
gros  que  celui  de  l'ailtre.  Il  y  a  grande  apparence  que 
ces  deux  corps  oblongs  dévoient  venir  fuccenive- 
mert  prendre  la  place  qiii  avoit  été  occupée  par 
l'ofuf,  ou  plutôt  par  la  coque  ,  quand  la  femelle  s'en 
fcroic  délivrée  ,  que  par  la  fuite  ils  dévoient  fournir  à 
U!ic  féconde  &  à  une  troifîème  ponte.  Lorfqu'on 
ci'rarc  ces  corps  obiongs ,  on  en  fait  fortir  une 
lioiii'lic  plus  blanche  que  celh  qui  eft  dans  les  co- 
ques. Celte  bouiihe  ne  paroît  pas  remplir  le  bout 
je  plus  proche  du  derrière  de  l'infedc  ;  une  portion 
de  ce  bout  eft  tranfparen'.e  ,  peudant  que  le  relie  efi; 
o  aque.  C'eft  après  être  entrés  dans  le  grand  ovi- 
duii'is  que  ces  petits  corps  prennent  une  ngurc  plus 
cju:te,  &  un  peu  applatie,  en  un  mot,  celle  qu'ont 
les  coques  pondu,  s  par  l'infeûe. 

Il  ne  faut  fans  doute  rien  omettre  de  ce  qui  tient 
à  un  phénomène  aufii  lîngulier  dans  l'Hiftoire  Nitu- 
lelltt  ;  une  obfervation  aulÏÏ  qui  ne  doit  pas  être 
partée  fous  filence  ,  femble  très-propre  à  prouver 
que  cette  foliJe  coque,  où  l'on  trouve  l'Hippobof- 
tjue  fous  la  forme  de  nymphe  ,  &  d'où  il  fort  infede 
parfait  ,  n'eft  nullement  une  coque  analogue  à  celle 
des  œufs  ordinaires  5  qu'elle  3  été  même  la  peau  de 
î  infede  avant  qu'il  fe  transformât.  Reaumur  ayant 
examiné  Tint 'lieur  d'une  coque  j  d'oil  une  Hippo- 
bofque  venoit  de  fortir,  a  trouvé  fes  parois  tapillés 
d'usé  membrane  blanche  ,  extrêmement  m.ince  ;  & 
il  n'a  point  trouvé  de  parei'le  membrane  tendue  fur 
les  parois  d'une  autre  coque  ,  occupée  par  une  nym- 
phe prête  à  fe  tra.^sf  .rmcr.  De-la  il  fui:  que  la  inem- 
brane  qui  tapifloit  la  crémière  coque ,  n'croit  autre 
cliofe  que  la  dépouille  dc-nt  l'Hippobofque  s'étoit 
délivré  dans  l'inftant  de  fa  niiflance.  Mais  quand 
îin'cde  avoit  eu  à  paffer  ,  foit  dai>s  le  corps  de  la 
mère  même,  foit  depuis  qu'il  en  étcit  for:i ,  de  fon 
premier  état  à  celui  de  nymphe ,  il  avoit  eu  à 
quit  er  une  première  dépouille  ,  celle  à  laquelle  il 
devoit  fa  preniièie  forme.  Inutilement  cependant 
Kcauniur  a-t-il  aidé  fes  yeux  d'une  bonne  lo.ipe  , 
pour  chercher  dans  la  coque  cette  première  dé- 
pouille ;  il  n'a  pu  en  découvrir  aucun  vefbige.  Si 
i'mlede  en  avoit  laiffé  une  première  ,  cette  d:pouillc 
n:  pouvoit  donc  être  que  la  coque  même  de  laquelle 
l'ort  l'Hippobofque.  C'eft  ainfi ,  pour  le  redire  d'à 
près  Reaumur  ,  que  les  larves  qui  fe  transforment  en 
boule  alongée,  ont  leur  coque  faite  de  la  peau 
qu'efcs  ont  lailTée.  Dans  le  fond  de  la  coque  qu'un 
Hippobofque  vient  d'abandonner,  c'elt-àdire  ,  fur 
Ja  furface  intérieure  du  pet't  bout  ,  ou  bout  pofté- 
rieur  ,  on  rem.rrque  aifément  lix  fi'ers  ou  petits 
ïailfeaux,  qui  parrent  trois  à  trois  ,  de  diUï  centres 


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différens.  Cl'icun  de  ces  centres  paroi:  r-'pondre  à 
une  des  cornes.  Chaque  filet  rampe  lur  la  coque  ;  il 
fe  termine  par  deux  courtes  branches  ,  par  une  ef- 
pè:c  de  fourche.  Le  filet  cft  une  tige  ,  de  chaque 
côté  de  laquelle  parlent  des  fils  plus  di'fés,  courts , 
&L  dirigés  perpendiculairement  à  fa  longueur.  Les  fis 
filets  qui  doivent  icrvir  de  tiges  aux  liià  plus  petitii  , 
font  probablement  des  vaificaux.  Mais  font-ils  des 
vaiiïeaux  à  air ,  des  trachées  2  Ils  font  moins  blancs 
8c  moins  brillans  que  les  trachées  ordinaires  des  in- 
fedcs.  Peut-ère  font-cc  des  vailleaux  qui  fervent  à 
porter  ou  à  préparer  le  (uc  nouiricier. 

Reaumur  a  gardé  dans  fon  cabinet ,  pendant  l'hi- 
ver, des  coques  ou  des  oeufs  poniiis  à  U  fin  de  fep- 
tcir.brc  ou  en  odtobre  Ils  étoient  entourés  de  cet  m 
de  touc;s  parts,  &  renfermés  dans  un  pou  Iricr.  Quoi- 
que l'air  eu  ils  ont  été  tenus  fut  allez  doux  ,  les  pre- 
n.iers  Hippobofq  ics  ne  font  nés  q'.  e  ve  s  la  mi- 
aviil.  L'jrlqu'on  compare  1  œuf  qu'une  femelle  Hip- 
pobofque vient  de  mctt  c  au  jour,  avec  le  corps  de 
ce  même  Hippobofque  ,  on  ne  (nuroit  fans  doute 
manquer  d  être  furpiis  qu'il  ait  pu  y  être  contenu. 
Le  ventre  de  l'i  ifeèle  eft  une  cfpèce  de  bourfe  à 
refibrt,  qui  fe  contracte  dès  que  l'œuf,  qui  la  teiioit 
dilatée,  en  a,  été  tiré.  On  compare  donc  alors  un 
ventre  qui  a  perdu  beaucodp  de  fon  volume  ,  avec 
un  a-uf  i]ui  a  confervé  tout  le  fien.  Cet  œuf,  quoique 
plus  gros  que  le  venrre  de  l'infeûe  ,  dans  lequel  U  a 
é[é  logé  ,  femble  cependant  avoir  bien  moins.de  vo- 
lume que  toutes  les  parties  de  celui  ci  prifes  en- 
femble  ,  c'elt-à-diie ,  que  fon  abdomen,  fon  coc- 
celet  ,  (i  tête  ,  fes  ailes  &  (es  paties.  En  faifant 
donc  une  féconde  comparai.'on  ,  celle  du  volume 
total  de  l'infcéle  avec  celui  de  la  coque  ,  on  a  peine 
à  concevoir  que  cette  coque  foit  une  boîte  capable 
de  contenir  un  infcde  aulTi  grand  que  celui  qu'on  a 
fous  les  yeifx.  La  manière  dont  fes  paities  fou  éta- 
lées ,  fait  juger  fon  volume  plus  conudérable  qu'il 
ne  l'eft  réellement.  Si  fes  ailes  &  fes  pattes  étoienc 
pliées  i  (1  fi  tête,  fon  corcelct  &  fon  abdomen  étoient 
comprimés  &  réduits  en  une  cfpèce  de  paqua  ,  ce 
paq^iet  ne  feroit  pas  trop  gros  pour  être  logé  dans 
la  coque.  Dans  linfcant  ou  rHippob:)rque  paroît  au 
jvjiir  ,  fes  parties  s'alongtnt ,  fe  développent  ;  &  l'air 
qu'il  refpire  aide  à  dilater  celles  qui  font  fufcep- 
tiblcs  d'extenfioii. 

Des  faits  fans  nombre  nous  ont  appris  combien  les 
infeéles  de  diftérL-iues  efpèccs  prennent  de  fo'nspaur 
leurs  œufs  ;  qu'ils  favent  leur  ch:>ilîr ,  &  foiivenc 
leur  préparer  des  endroits  où  ils  font  ûreinent  Se 
avaritageufcment  placés.  On  ignore  jufqu'où  vont 
les  foins  que  l'H'ppobofque  des  Chevaux  prend  pour 
les  liens  ,  &où  il  les  d.'pofc.  Nous  parlerons  bientôt 
d'une  aune  efpèce  d'Hippobofquc  qui  fait  charg  r 
certains  oifcdux  de  couver  les  fiens;  qui  fait  aU;t 
les  pondre  dans  leur  nid.  Nous  fjvons  que  les  Hi^- 
pobofques  des  Chevaiix  fe  tiennent  ai.fii  fur  d'autres 
animaux.  Oa  en  voit  marcher  entre  les  poils  des 


S3 


H  I  P 


Cliiens  ,  &  fur-tout  des  Chiens  qui ,  comme  les 
Baibets  &  les  Epagnculs  ,  les  ont  foit  longs.  Si  ces 
Hippobofques  ne  lavent  pas  faire  couver  par  des 
oifcaux  les  coques  qu'ils  pondent  ;  ne  fauroie  u- 
ils  point  les  faire  couver  par  des  quadrupèdes  ? 
Quand  l'œuf  fort  du  ventre  de  l'infeile  ,  il  eft  affcz 
gluant  pour  s'attacher  folidement  près  de  la  racine 
«les  poils  contre  kfqiich  il  aura  été  appliqué. 

La  dureté  &  la  folidité  de  la  coque  de  chaque 
ccuf  la  rendent  bien  propre  à  défendre  l'infeéte  qu'elle 
renferme  ;  mais  cet  avantage  dcvroit  tourner  contre 
l  Hippobofque  ,  lorfqu'avcc  des  pardes  encore  fai- 
bles ,  qui  n'ont  pas  piis  toute  la  confidance  que 
l'air  doit  leur  donner,  il  a  à  forcer  les  murs  de  la 
prifon.  Le  même  art  qui  a  ccé  employé  dans  la 
conftnitlion  des  coques  des  Moiiches  ,  i'a  été  dans 
celle  des  Hippobofques.  Avec  la  pointe  d'un  car.if 
l'on  peut  parvenir  aifémcnt  à  faire  fauter  du  gros 
bout  d'une  coque  ,  de  celui  où  cfl:  la  tête  ,  une 
calotte  ,  qui ,  étant  preflée  ,  fc  oivlfe  eu  deui  pièces 
égales  ,  &  feniblables.  Si  on  cbferve  une  coque 
entière  avec  une  loupe  ,  on  peu:  y  appercevoir  un 
foible  trait  qui  montre  l'endroit  où  cette  calotte  le 
réunit  avec  le  refte  de  la  coque.  Quand  le  temps  eft 
venu  oii  1  Hippobofque  l'en  doit  féparcr,  il  a  fans 
doute  le  pouvoir  de  gonfler  fa  têre  ,  comme  l'ont  les 
Mouches  en  pareil  cas.  La  loupe  ne  faic  pas  feule- 
ment découvrir  fur  la  coque  le  trait  qui  marque  le 
terme  de  la  calotte  ;  elle  fait  voit  de  chaque  côrc 
une  rangée  de  fîxàfept  enfoncemens ,  qui  lemblent 
des  ftigmatcs. 

Une  expérience  a  prouvé  à  Rcaumurque  l'Hippo- 
bofque  aime  autant  à  percer  la  peau  humaine  ,  que 
celle  d'un  Cheval  ou  d'un  Ba-uf,  Sa  piqûre  n'tll 
pas  plus  fenfibie  que  celle  d'une  Puce.  Un  Hppo- 
bofiue  s'étant  pofé  fur  la  inain  de  notre  obfcrva- 
t;ur  ,  fuça  conftamment  fou  fang  pendant  près  d  un 
cuart-d'hcure  ,  fans  faire  fcntir  lui'une  forte  déman- 
ceaifon.  La  plaie  qui  relia  à  découvert  après  que 
l'inleéle  fut  parti  ,  ne  fut  marquée  que  par  une  pe- 
tite tache  rouge  ,  qui  difparut  en  moins  d'une  demi- 
heure  ^  &  au-dciïus  de  laquelle  il  ne  (e  fit  aucune 
élevurc  ;  d'où  il  fuit  que  les  Hippobofques  ne  font 
pas  aufll  redoutables  que  les  Couiins  ,  qui  ne  man- 
quent pas  d'envenimer  la  bleflure  qu'ils  font.  Reaii- 
mur  ayant  pu  bien  obferver  l'Hippobofque  occupé 
à  boire  fon  fang  ,  rapporte  que  l'infecte  enfonça 
d'abord  fa  trompe  de  plus  en  plus  ;  quand  il  l'eu: 
fait  pénétrer  alfez  avant  à  fon  gré  ,  &  autant  appa- 
remment qu'il  lui  éroit  pofliblc  ,  il  la  retira  un  peu 
cn-dchors,  pour  la  renfoncer  cnfuite  d'autant  qu'il 
l'avoit  retirée.  C  cfl  un  jeu  que  l'infcéle  répéta  à 
bien  des  reprifes  ;  mais  dans  des  intervalles  inégaux. 
Tant  qu'il  eut  fa  trompe  enfoncée  dans  la  chair  ,  les 
deuï  pa'ettcs  qui  lui  font  un  étui  ,  furent  tenues 
écartées  l'une  de  l'autre  ,  de  manicte  qu'elles  fai- 
foicnt  un  angle  aifez  coDlîdér,ible. 


H  I  P 

On  trouve  fort  fouvent  fur  les  petits  oifeauï  notl- 
vellement  fortis  du  nid  ,  tels  que  les  Moineaux  , 
les  Hirondelles  ,  les  Rouges^-  Queues ,  une  autre 
efpècc  d'Hippobofqucs  ,  qui  d  beaucoup  de  rcflem- 
blauce  avec  celle  des  Chevaux ,  dont  nous  ve- 
nons de  préfenter  l'hiftoire.  Ce  dernier  Hippobofque 
fe  tient  ordinairement  entre  les  plumes  du  petit 
oifeau.  Sur  une  émincnce  noire  écaiileufe  de  b 
tè:c,  on  peut  voir  très-diftinélement  les  trois  petits 
yeux  lilles  ,  qu'on  n'apperçoi:  pas  fur  rHippoboftiue 
des  Chevaux.  Ils  font  Itiifaur, ,  un  peu  iranlparcns  ,.  & 
placés  en  triangle  comme  à  l'ordmâire.  Il  cfl  plus 
diificile  encore  d'obferver  les  antennes  dans  cette 
efpècc,  que  dans  la  précédente.  Les  pattes  fo::t 
très-remarquables.  Les  cailles  ,  fur-tout  celles  de  !.i 
premiire  paire  ,  font  fort  groflcs,&:  couvertes  d'une 
peau  très-tranfpatente  ,  au  travers  de  laquelle  t)n 
\oit,  dans  l'intérieur  de  cette  partie,  un  certatn- 
mouvement,  qui  leifemble  beaucoup  au  battement 
d'un  artère.  Le  cinquième  article  du  tarfe,  qu;  aug- 
mente un  peu  en  volume  julqu'au  bout ,  cil  ptcfque 
audi  long  que  les  quatre  atuics  enfemb'e.  Au  pre- 
mier regard  ,  ce  tarfe  f  aroît  être  terminé  par  quatre 
crochets  ou  ongles  très-courbés  en-dclTous ,  c'efl- 
a-dire  ,  vers  le  plan  de  pofit'on.  Mais  au  fond  ,  ce 
n'eft  qu'une  lUulion  ,  dont  on  s'appcrçoit  très-bien 
en  l'examinant  au  microfcope.  On  voit  alors  qu'il 
n'a  au  bout  que  deux  grands  ongles  noirs,  ties- 
courbés  ;  mais  accompagnés  à  leur  bafc  ,  de  quatts 
appendices  courbées ,  plus  courtes  ,  &  artond  es  au 
bout,  dont  deux  au  premier  coup-d'œil  fcmblent 
aufll  être  des  ongles.  Ces  deux  appendices  font  f  lii$ 
courtes  que  les  véritables  ongles  ,  &  celles  de  la 
féconde  paire  encore  plus  courtes  &  moins  noires 
que  les  deux  autres.  On  ne  fautait  donner  le  nom 
d'ongles  ou  de  crochets  à  ces  appendices^  puifqu'elles 
ne  font  pas  pointues  au  bout.  Les  tartes  de  cet  Hip- 
pobofque font  donc  terminés  par  deux  ongles  en 
forme  de  crochets ,  accompignés  chacun  de  deux 
appendices  ou  cfpèces  de  bianches  arrondies  & 
moiuTes  à  leur  extréiuité.  En-deifjiis  des  ongles  le 
bout  du  tatfe  cl  garni  de  deux  jclottes  ovales  ,  mo- 
biles 8c  tranfparcntes  ,  compolécs  de  poils  courts, 
qui  les  fout  patoitre  comme  deux  petites  broifes, 
(emblables  à  celles  des  tarfes  des  Ivlouihes  com- 
munes. Entre  les  pelottes  s'élève  un  poil  baibu^très- 
reciar-juable  ,  ayant  des  barbes  des  deux  côtés , 
comme  une  petite  plume,  &  attachée  en-dcflous  du 
tarfe  ,  ainfi  qu'on  le  trouve  dans  l'Hippobofque  des 
Chevaux.  L'Hippobofque  des  oifeaux  elt  doué  d'une 
très-grande  vivacité  ;  il  court  fort  vîte,  fouvent  de 
côté,  &  il  s'envole  avec  autant  de  facilité.  Il  s'ac- 
croche fortement  pat  fes  grands  ongles  aux  objets 
fur  lefquels  il  marche,  i*c  fur-tout  aux  plumes  6c  à  la 
peau  du  petit  oifeau  ,  dont  il  fuce  le  fang  avec  fa 
trompe  déliée.  Il  pond  dans  le  nid  même  des  oifeaux 
un  œuf  plus  gros  que  fon  ventre.  Ces  ccufs  font  des 
grains  noirs,  auflî  luifans  que  du  jayct  &  qui  ,  éclos, 
laiifcnt  pacoittc  un  hifci^e  de  la  même  forme  &  de  la 
même 


HiP 

même  gr.nJïur  qae  celui  qui  lui  a  donné  le  jour. 

Cette  faculté  d'égaler  en  grandeur ,  pour  ainfi 
dire,  en  nailfant ,  les  individus  qui  fe  reproduifent , 
«a  été  remarquée  que  par  rapport  aux  Hippobofques. 
Mais  ce  phénomène  bien  apprécié,  eft  moins  une 
exception  aux  loix  génârales  impofées  i  tous  les  in- 
fedes  ,  qu'un  ordre  différent ,  ou  une  différente 
combinaifon  des  métamorpliofes  qu'ils  doivent  fubir. 
En  effet ,  l'œuf  mol  &  pulpeux  ne  doit  pas  être  re- 
gardé conune  un  véritable  œuf  j  mais  pluiôt  comme 


H  IP 


8p 


une  larve  oviforme  très-réelle  ,  qui  ,  d*s  l'itiftant 
de  fa  nailTance  ,  prend  la  forme  d'une  cotjiic  com- 
pofée  de  fa  propre  peau  ,  comme  cela  arrive  aux 
larves  des  Mouches  ;  &  c'cft  fous  cetfc  coque  durcie 
que  l'infefte  prend  enfuitc  la  forme  de  nymphe  , 
pour  en  (ortir  enfin  fous  celle  d'Hippobofque  par- 
fait. Il  manque  encore  à  l'iiilîoire  des  Hippobofques 
de  favoir  cotnbien  chaque  niète  produit  d'oeufs  ; 
combien  de  temps  un  œuf  eft  à  croître  dans  le  ftin 
maternel ,  &  combien  la  mère  lailfe  écouler  de  jours 
d'une  ponte  à  l'auuc. 


Wjî.  itat,  Infcilis.  T»mc  FIL 


Suite  de  rîntioduUlon  à  nUJÎoirc  Naturelle  da  Infecîa, 


Pî  Y  P  P  O  B  O  S  Q  U  E. 

H  1  ?  P   O  B   O  s  C  A.     Lin.     G  e  o  f  f.     P  a  b. 

CARACTERES     GENERIQUES. 

Antennes  courtes ,   à   peine   diftindes  ,  biariiculées  :   premier    article    gros,   en 
foime  de  tubercule,  le  lecond  mince,  fétacé. 

Trompe  formée  de   trois  pièces  :  gaine  courte,  bivalve;   fiiçoir  fimple,  alongé, 
cylindrique. 

Corps  dJptimc  ,   fans  ailes  ,  ou  avec  deux  ailes  membraneufes. 


ESPECES. 


1.  HvppOBOsQUE  du  Cheval. 

/Jiles  ob longues  ,  obtufes  ;  corcelet  mé- 
langé  de  jaunâtre  &  de  brun. 

i.  HyppoBOSQUE  avicLilaire. 

Ailes  oblongues,  o  blues  j  corci  let  noir , 
fans  ta  ches. 

3.  Hyppobosque  de  l'Hirondelle. 

Ailei  étroites  ;  fubulées  j  pattes    termi- 
nées par  Jix  ongles. 

4.  Hyppobosque  du  Corbeau. 

Rouffâtre;  cuijfes  vertes;  pattes  ter- 
minées par  quatre  ongles. 


5.  Hyppobosque  du  Mouton. 

Aptère  ;  tête  j  corcekt  &  pat  a  s  ferrU' 
gineux. 

6.  Hyppobosque  du  Cerf. 

Aptère  mélangé  de  brun  &  de  ferrugi- 
neux ;  abdomen  pHJfé. 

7.  Hyppobosque  véficuleux. 

Noir,  velu;  abdomen  avec  trois  rangées 
de  véjlcules  blanches. 


^p. 


H  I  P 

I.  HiprOBOSQUE  du  Chevil. 

HiFPOBOsc.4  eqa'ina. 

Hippohofcû  a'.is  obcufis  ,  thorace  alho  varicgato  , 
pedibus  tetradaciylis.  Lin.  Sy/l.nat.  p.  loio.  n".  i. 
—Faun.fuic.n°.  tqil. 

,  Htppobofca  equl-r.a.  F  a  b.  Syft.  ent.  pag.  805. 
«*.  I.  —  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  474.  n°.  I. — 
Mant.inf  corn.   x.  pag.  567.  n°.  i. 

Hippobofca  pcdlh:  s  tetiadaclyUs  ,  alis  craàat'is. 
Geoff.  Inf.    toi.,     i.   pag.    J47'     o-" •    !•  V^-    '^- 

fie.  6. 

La  Mouche  à  Chien.  GeOff.  Ih. 

lîippobofca  fufca  ,  a'is  mjgnis  fufcis  ,  unguHus 
^mp/iciius.DiC  Mém,  inf,  tom.  é.pi2g.  175.  n".  1. 
pi  le.fig.  i.&  2,. 

Hippobofque  des  Chevaux  ,  brun  ,  à  trranJes  ai!es 
brunes,  &  a  ongles  fimples  aux  pieds.  Deg.  li. 

Hifpobofcus.  M  O  U  F  F.  Tkcut.  inf.  p^g.  59. 
fg'  '•  é-:. 

Ricinus  volans.  Frisch.  Inf.  j.  tub.  7. 

La  Mouche  Araignée.  Reaum.  Inf  tom.  6.  p!.  48. 
fg-  I.  — H- 

ScHAEFF.  Jcon.  inf.  tab.  l^^.fig.  8.  6"  il. 
SuLZ.  //!/.  rui.  11.  fig.   14.1. 

Mufca  equina  tenax.  Ali.  Vps.  1756.  /jû^.  3I. 
co.  Z7. 

Hippobofca  equina.  ScOP.  £n/.  c<j/-/z.  n".  loii. 

Hippobjfcj  equina.  Schrank.  Enum,  inf.  aufl. 
n°.  1007. 

Hrppobofca  equina.  PoD.  Muf  grtc.  pag.  iio. 

Hippobofca  equina.  Vill.  Ent.  tom.  5.  p,  610, 
n°.  I. 

Hippobofca  equina.  FouRC.  Ent.  pur.  1,  p.  J04. 
n°.  I. 

U  a  près  de  cinc]  lignes  de  long  ,  d<;puis  la  tére 
jufi]u'a  l'extrémité  des  ai'es.  Les  yeux  font  noirâtres. 
La  tête  cft  j.iunc  ,  avec  une  tache  brune  fur  le 
vertcx.  Le  corccJet  cft  mélangé  de  j-une  Se  de  bmn. 
L'abdoiT.en  eft  '.irge  ,  d'un  jaune  obfcar  ,  avec  quel- 
t]ues  taches  brunes.  Le  dellous  d-,  corps  eft  d  un 
jaune  pâle.  L'S  pattes  font  d'un  jaune  pâle  ,  avec 
<]uelO|Ueç  bandes  brunes.  Tout  le  corps  eft  couvert 
de  poiU  roides.  Les  ailes  font  oblongucs ,  arrondies 
à  leur  extrémité. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  fur  les  Che- 
*«iix  ,  les  Mukts ,  les  Bœufs  ,  &  même  fur  les 
CSiienj. 


H  I  P 

1.  HiproBOSQUE  .iviculaire, 
HiP-fOBOiC.i  avicularia. 


51 


Hippobofca  alis  obttif s  ,  thor<i<e  unicok.re.  Li-n. 
Syft.  nai.  p.   1010./;".   1. — Faun.fucc.  n'\  icjii. 

Hippobofca  avicularia.  Fab.  Sy_f.  ent.  p.ig.Hc^. 
1°.  î. — Sp.  inf  tom.  2..  pag.  475,  n^.  Z.—M.i.-it. 
inf.  tom.   1- pag.  567.  n^.  1. 

Hippobofca  vîridis  al  s  magnis  hyainis  ,  urf 
guibus  afpcna'icu.'atis.  D  t  g.  Mém.  inf  torn.  6. 
pag,  i8j.  n°.  z.pl.  i6.fig,  ii-.  6"  12. 

Hippobofque  des  Oi féaux ,  vert,  à  .  grandes 
ai'es  tranfparentcs  ,  à  onj^lcs  à  appendices  aux 
pieds.  Deg.  Ib. 

Hippoboj'ca  avicularia.  ViLL.  Ent.  tom.  i,p.  6:0, 
n^ .  1. 

Il  cfl  une  Rms  plus  petit  que  le  pcécédeut.  Le 
corps  eft  d'un  vert  obùur  ,  avec  !c  deiius  du  corce- 
let  noir  &  luiiant.  La  tète  cft  auondie  ,  munie, 
félon  De  Ge;r ,  de  trois  petits  yeux  lilfcs.  La  pre- 
mière pièce  des  antennes  ait  alongée  ,  rouverte  do 
poils  noirs,  roid^-s.  L'abdoinea  eft'arrondi  ,  dépri- 
mé, un  peu  plus  petit  que  le  corcelet.  Les  ailes  font 
raembraneufifs,  oblongucs,  arrondies  à  leur  extré- 
mité. Le  dernier  article  des  tarfes  eft  ler.Tiiné  pas 
deux  ongles  couibés  ,  munis  a  leur  bafe  de  quatre 
appendices  plus  courtes  ,  &  arrondies. 

Il  fe  trouve  en  Emope  ,  fur  différens  Oifcaux. 

3.  HiPPOBOSQUE  de  l'Hirondelle. 

HirroBoscA  Hiiundinis. 

Hippobofca  alis  fuhulatis  ,  pcdibui  fexdaajlis. 
Lin.  iyyî.  nat.  pag.  1010.  n° .  5,  —'F,iun.  fec. 
n".  Iji^. 

Hippobofca  Hirundinis.  Fab.  Syfl.  ent.  p.  804. 
n°.  5. — Spec.  inf  tom.  2.  pag.  475.  n" .  3.— 
Mant.  inf.  tom.  1.  p.  5^7.  n",  5. 

Hippobofca  pedibus  fexdaciylis  ,  alis  divarica- 
tis.  Geoff.  Itif  tom.  1.  p,  5.^7.  n'^.    z. 

La  Mouche  Araignée.  Geoff.  Ib. 

Reaum.  Mém.  inf.  tom.  4.  ;;/.  \l.  fig.  1.  1.  6'  3. 

ScHAEFF.  El.m.  inf  tab.  70. — hon.  inf  tab.  53. 
fig.   I.  1. 

Hippobofca  H.rundinis.  Se  op.  E.it.  cam. 
n^.   lo.j. 

Hippobofca  Hiruidinis.  V  i  l  t.  Ent.  tom.  j. 
pag.  611,  n".). 

Hippobofca  Hirundinis.  FouRC.  Ent.  par.  1, 
pag.  J04   n'\   1. 

Il   cft  une  fois  pins  peut  que  l'HippoboAjue  du 
M  i 


$î 


H  I  P 


cheval.  Les  yeux  font  noirs.  La  tête  eft  jaanlitre  , 
munie  de  que'qucs  poils  noirs.  Le  premier  article 
des  antennes  eft  aiongé  &;  diftinil.  Le  corcelet 
eft  jaun.7tre  ,  muni  de  quelques  poils  noirs.  L'abdo- 
men eft  obfcur ,  larjrc  ,  déptiijié  ,  poftctieurement 
cchancré.  Les  pattes  font  jaunâtres.  Chaque  ongle 
paroît  être  formé  de  trois  pièces.  Les  ailes  font  alon- 
gées  ,  étroites  ,  fubulées. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  dans  le  nid  des 
Hirondelles. 

4.  HiPPOBOSQUE  du  Corbeau. 
HiFPososcA  Corvi. 

Hippoiofca  femoribus  viridibus  ,  pidiius  tecra- 
da^ylis. 

ffippobofca  Corvi.  Scor.  Enc.  carn.  «S.  1014. 

Scopoli  donne  de  cet  infefte  la  dcfcription 
fuivante.  I!  reffèmble  ,  dit-il  ,  à  l'Hippobofque  du 
€heval  ;  mais  les  jambes  n'ont  point  de  bandes.  Les 
yeux  font  châtains  &  moins  luifans.  L'occiput  eft 
muni  de  trois  tubercules  contigus  ,  noirs.  L'éculTon 
u'elt  pas  blanc  ,  mais  de  la  couleur  du  corcelet.  Le 
bord  extérieur  des  ailes  eft  fans  poils.  Le  corps  eft 
roufsâtre  ,  avec  les  cuides  vertes.  Les  ongles  font 
noirs  ,  &  paroiffent  au  nombre  de  quatre. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  le  Corbeau, 

j.  HiPPOBOSQUE  du  Mouton. 

HirpcBOScA  ovina. 

Hippobofca  alis  nullis ,  capitc  thorace  pedibufque 
ferrugineis. 

Hippobofca  ovina  alis  nullis.  L  i  n.  Syft.  nat. 
pag.  ton.  n°.  4.  —  Faun.fuec.  n9 ,  I914. —  h. 
we/i.  59. 

Sippobofia  ovina.  Fab.  Syfi,  ent.  pag.  804.  n'.^. 
^-Sp.inf.  tom.  i.p.  47 j.  ««.4- — Mant.  inf.  tom.  i. 
pag.  567.  «••  4- 

Frisch.  In/  tom.  5.  tab.  18. 

Hippobofca  ovina.  Schrank.  Enum.  inf.  aufl. 
n'^.  1008. 

Hippobofca  ovina,  Vill.  Ent.  tom.  j.  p.  6i\. 
n".  4. 

Il  a  près  de  trois  lignes  de  long.  Les  yeux  fonr 
obfcurs.  La  première  pièce  des  antennes  eft  très- 
courte  ,  &  cnchart'ée  dans  la  tête.  Le  corps  eft  ferru- 
gineux ,  couvert  de  quelques  poils  noir.îtrcs.  La  tête 
il 'eft  point  diftinde  du  corcelet.  Celui-ci  eft  un  peu 
plus  étroit  que  dans  les  efpèces  précédentes.  L'abdo- 
men eft  large  ,  déprimé  ,  poftérieurement  échancré  , 
plus  ou  moins  obfcur,  avec  quelques  lignes  ondées  , 
^lanchâtreSi  Les  ongles  paroiffent  être  au  nombre  de 
g«atrc. 


H  I  R 

Cette  efpcce  manque  entièrement  d'ailes. 
U  fc  trouve  en  Europe  ,  fur  les  Moutons. 

6.  HiPPOBOSQUB  du  Ceif. 

HippososcA   Cervi. 

Hippobofca  apcera  ,  fufco  ferrugineoque  varia  j 
abdomine  plicato. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  précédent.  La  tête  !c 
le  corcelet  font  mélangés  de  brun  &  de  ferrugineux 
pâle.  L'.abdonien  eft  large ,  déprimé  ,  plillé  ,  noi- 
rârre ,  avec  les  bords  ferrugineux.  Les  pattes  font 
d'une  couleur  ferrugineufe  pâle.  On  remarque  à  la 
partie  poftérieure  du  corcelet  le  rudiment  feulement 
des  ailes. 

Il  fc  trouve  en  Europe,  fur  le  Cerf, 

7.  HiPPOBOSQUE  véficuleux. 
HiPPososcA  uraleiifs. 

Hippobofca  atra  ,  kirfiaa  ,  dorfo  ordinis  tribus 
veficularum  albarum  nitcntium.  G  m  £  L.  Syfl.  nat. 
pag.  190). 

Lepech: /r.  i.tab.  i^.fig.  9. 

Tout  le  corps  eft  noir ,  velu.  L'abdomen  a  trois 
rangées  de  véficulcs  blanches  ,  luifantes. 

Il  fc  trouve  dans  la  RulTie  méridionale. 

HIRTÉE  ,  HiR  TE  A  ,  genre  d'infcdes  de  l'Ordre 
des  Diptères  ,  établi  par  Scopoli. 

Nous  ne  connoiifons  point  encore  l'infede  qui  a 
engagé  Scopoli  à  établir  ce  nouveau  genre.  Nous  ne 
croyons  pas  auûTi  qu'aucun  autre  Entomologifte  en 
ait  fait  mention  ;  &c  nous  ne  pouvons  en  parler  que 
d'après  cet  auteur  même. 

CARACTERES  GÉNÉRIQUES. 

Bouche  en  forme  de  trompe  munie  d'une 
foie. 

Soie  cannelée,  obtufe. 

Gaine  rétradible  ,  munie  de  lèvres  à 
i'extrémiré  &  d'antennules  à  la  bafe. 

ESPECES. 

I.  MniTÎE  longicorne. 
HiKTF.A  longicornîs. 

Hirtéc  pubefcentc  ;  yeux  obfcurs  ,  avec  icux 
bandes  violettes. 

Hirtea  pubefcens  ,  ocuLis  fufcis  fufciis  duabuf 
violaccis. 


H  I  S 

Hirtia  lotgicornis.  Sco?.  Eut.  cam.  n° .  999. 

'  Elle  a  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
avancées,  une  (ois  pins  longues  que  la  trompe.  Le 
front  &  le  coicelet  font  couverts  d'un  duvet  blan- 
châtre. L'abdomen  eft  noir  ,  tronqué  à  la  bife  ,  à 
peine  plus  long  que  le  corcclct  ,  couvert  en-dell'us 
d'un  duvet  fauve.  Les  ailes  font  prefq«e  fcrrugi- 
neufes.  L;sbalanciers  &  les  ailerons  font  blancs. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Carniole. 

HISPE,  H1SP.4  ,  genre  d'infïdles  de  la  troi- 
fieme  Section  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Ces  infeâes  ont  le  corps  oblong  ;  deux  antenne? 
avancées ,  rapprochées  à  leur  bafe  ;  deun  ailes  mein- 
braneufes ,  cachées  fous  des  étuis  durs  ;  quatre  ar- 
ticles aux  tatfes  ,  donc  les  trois  premiers  larges, 
garnis  de  houpes  ,  &  le  troifiemc  bilobc. 

Linné  ,  qui  a  établi  ce  genre  ,  a  eu  le  foin  de  n'y 
renfermer  que  les  cfpeecs  qui  lui  apparcicnncnt.  Des 
quatre  Hifpcs  qu'il  adéc#iccs ,  une  Icule  doit  en  être 
féparéc  ,  pour  former  un  genre  nouveau  ,  de  la  fa- 
mille des  Ténébtions.  M.  Geoffroy  a  placé  parmi  les 
Criocercs ,  la  feule  efpece  d'Hifpe  qu'il  a  connue, 
M.  Fabricius  ne  paroît  pas  avoir  fait  ulage  de  toute 
fon  attention  ,  lorfqu'il  a  fait  ce  genre.  Ceft  bien 
fans  fondement  qu'il  confderc  les  Hifpcs  comme 
ayant  des  rapports  avec  les  Vrillettes.  Il  a  réuni 
dans  ce  genre  plulîeurs  inlcdes  ,  qni  appartiennent 
évidemment  à  des  genres  difFérens ,  Se  que  nous  • 
ferons  connoîtrc  dans  les  genres  Mélafis  ,  Diapere  , 
Ptilin  ,  &  quelques  autres.  Parmi  les  douze  efpeces 
qu'il  a  données ,  les  quatre  dernières  (î»iilemcnc  nous 
paroiffent  appartenir  au  genre  Hifpc  ;  tandis  que 
cet  auteur  a  encore  placé  quelques  véritables  Hifpes 
dans  d'autres  genres  qui  n'ont  que  des  rapports  trcs- 
éloignés. 

De  tous  les  infectes  avec  lefquels  les  Hifpes  ont 
le  plus  de  relferablance  &  d'affinité  ,  ce  font  les 
Crioccres;  &  ce  n'clt  pas  fans  quelque  raifoii  que 
M,  Geoffroy  les  a  confondus  cnfemMc.  Mais  les 
Hifpes  en  différent  par  les  antennes  ,  plus  rappro- 
chées ;  par  les  mandibules  ,  latéralement  échan- 
crées  ,  &  par  la  divifion  esterne,  beaucoup  plus  pe- 
tite que  l'autre. 

Les  antennes  font  filiformes  ,  plus  courtes  que  le 
corps.  Si  coiiipofées  de  onze  articles,  dont  le  pie- 
inier  'il  ci-)urt ,  un  peu  plus  gros  que  les  autres.  Les 
fuivans  font  prefque  égaux,  &  cylindriques;  le 
dernier  eft  terminé  en  pointe.  Elles  font  rapprochées 
à  leur  bafe  ,  inférées  à  la  partie  antérieure  de  la 
tête  ,  Se  dirigées  en  avant. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèrre  fupérieure  , 
de  deux  mandibules ,  de  deux  mâchoires ,  d'une 
lh\  re  inférieure ,  8c  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  cornée  ,  peu  avancée  , 
affèz  large ,  artondie  ,  &  légcrcmcnt  ciliée  anté- 
rieurement. 


H  I  S 


Pî 


Les  mandibules  font  cornées  ,  vofuées  ,  latérale- 
ment tranchantes  ,  terminées  c".  pointe  ,  uniden- 
tées  ou  échancrées  au  milieu  de  leur  bord  anté- 
rieur. 

Les  mâchoires  font  courtes ,  cornées  ,  cilires  Se 
bifides.  La  divifion  extérieure  eft  très-petite  ,  obtulc; 
la  divifion  intérieure  eft  beaucoup  plus  grande  ,  & 
arrondie. 

La  lèvre  infériiure  eft  avandée  ,  cornée,  bidcn- 
tée  à  fon  extrémité'.  Les  dents  font  rapprochées ,  Si 
arrondies. 

Les  antennules  font  courtes  ,  filiformes  Si  iné- 
gales. Les  antéiieures,  un  peu  plus  longues  que  les 
poftJrieurcs  ,  font  corapofées  de  quatre  articles  , 
dont  le  premier  eft  couit  ;  le  fécond  peu  alongé  , 
prefque  conique  ;  le  troilieme  prefque  cylindrique  , 
&  le  dernier  ovale  oblong  :  elles  font  inférée;  au 
dos  des  mâchoires.  Les  antennules  poftérieurcs  font 
compofées  de  trois  articles  ,  donc  le  premier  eft 
très-court  ;  le  fécond  conique  ,  &i  le  dernier  ovale  : 
elles  font  inférées  à  la  partie  antérieure  latérale  de  la 
kvre  inférieure. 

La  tête  eft  petite  ,  poftérieûremcnt  enfoncée  dans 
le  corcelet.  Les  yeux  font  ovales  ,  un  peu  faillans  , 
Se  placés  à  la  partie  latérale  de  la  tête. 

Le  corcelet  eft  nn  peu  plus  large  que  la  tète  ," 
beaucoup  plus  étroit  que  les  élytres  ,  prefque  cy- 
liadrijuc  ,  Se.  fars  rebords.  L'écuflon  eft  triangu- 
laire ,  &:  terminé  en  pointe. 

Les  élytres  font  de  la  grandeur  de  l'abdoineB  , 
latéralement  rebordées  ,  fouvent  crénelées  &  dente- 
lées à  leur  cxtr;raicc. 

Les  pattes  font  (impies  ,  &  de  longueur  moyenne. 
Les  tarfes  (ont  compoles  de  quatre  articles ,  dont  les 
trois  premiers  font  larges  ,  Ss  garnis  de  houppes  en- 
delfous.  Les  deux  premiers  (ont  triangulaires  ,  le 
troihemc  eft  bilobé  ;  le  quatrième  eft  court,  mince, 
arqué  ,  un  peu  renflé  à  fon  extrémité,  &  terminé  pat 
deux  crochets  aigus. 

Les  Hifpes  ont  le  corps  oblong ,  couvert  de  petites 
épines  ,  dans  quelques  efpeces  ,  ftrié  ,  raboteux  , 
ou  l'de  dans  daurres.  Le  genre  de  vie  de  ces 
infeéles  n'ift  pas  alfez  connu,  pour  pré!enter  beau- 
coup de  détails  dans  leur  hiftoiie  ,  ou  peut-être  ne 
feroit-il  pas  plus  fulceptiWe  de  quelque  intérêt  , 
quand  même  il  feroit  bien  connu.  Ils  vivent  fur  diffé- 
rentes plantes.  L'efpece  que  M.  Geolïroy  a  décrite 
parmi  les  Crioccres  ,  te  trouve  ordinairement  fur  le 
haut  des  tiges  du  Gramen  ,  &  (e  laiifc  tomber  dans 
l'herbe  au(ritôt  qu'on  veut  la  failir.  J'en  ai  trouvé 
fouvent  une  autre  efpece  ,  dans  les  départemcns  mé- 
ridionaux de  France,  fur  le  Cifte.  Nous  n'avons 
encore  aucune  notion  à  donner  touchant  les  larvée 
des  Hifpes.  Elles  font  eiitieicmeat  inconnues. 


P4 


Suite  de  rintrùduH'wn  à  tWtJloïre  Naturelle  des  InfzBes, 


H    I    S    P   E. 

-^*  H  l  s  p  A.     L  ]  K.     Fab. 

CRIOCERIS.      G  EOTF. 

CARACTERES    GENERIQUES. 

Antennes  filifo-mes,   plus  courtes   que   le    corps,    rapprochées    à   leur    bafe 
onze  arric  es  ,    prcfque  égaux  &  cylindriques. 

Mâchci.es  bifides:  divifion  extciieure  très  petite. 

Quatre  antennules  courtes  ,  filiformes. 

Quatre  articles  aux  taifes  :  le   troificme  large,  bilobé  ,  les  deux  premiers  trian- 
gulaires. 


ESP    E    C    E   S. 


I.  HiSPE  grode. 

Noire  ;  corcelet  rouge  ;  élytrcs  lijfes  , 
jaunes. 

1.  HispE  biponduée. 

Noire;  ély  très  jaunes ,  avec  deux  points 
noirs, 

3.  HisPE   maculée. 

D'un  rouge  fanguin  ;  ély  très  inégalement 
coupéei  à  l'exirémité,  noires,  avec  plu- 
Jieurs  taches  rouges. 

4.  HiSPE  fanguinicolle. 

No're  ;  corceUi  &•  bafe  des  élytres  d'un 
rouge  fanguin  j  èyrd  extérieur  des  élytres 
dentilé. 

5.  HisPE  bicolor. 

D' Ln  rouge  fanguin  ;  antennes  ^  pattes  & 
élyfres  noires. ' ______t_ 


6.  HisPEunidentée. 

Mélangée  de  noir  &  de  jaune  pâle  ;  ély- 
tres noires  ,  ponciuées  ,  unidentécs. 

7.H1SPE  ferraticorne. 

Noire;  corcelet  avec  deux  raies  &  un 
point  à  la  bafe  des  élytres  ,  jaunes j  an- 
tennes enfcie. 

8.  HisPE  dcntele'e. 

Noire;  élytres  rougeâtres ,  avec  l'extré- 
mité no'.re ,  dentelée. 

9  HisPE  bident. 

Fauve  ;  corcelet  avec  une  ligne  noire  , 
de  chaque  côté;  élytres  avec  une  dent  à 
l'extrémité ^  arquée  ^   noire. 

10.  HisPE  dentée. 

Noire\  élytres  avec  l'extrémité  é;  iieufe , 


Suite  de  l'introduclion  à,  rHlJloln  Naturelle  des  InfeB.es, 


9r 


H  I  s  P  £. 

une  bande  au  milieu ,    &  une   tache  à  la 
bafe  ^  fauves. 

1  uHisPE  angiileufe. 

Fauve  ;  élytres  mélangées  de  fauve  6* 
ie  noir ,  angulenfes  &  en  fcie  à  Pexirémité. 

II.  HistE  échancrée. 

Elytres  noires ,  bidentées  à  l'extrémité  ; 
avec  un  point  oblong  j  pâle  ,  à  la  bafe. 

15.  HisPB  nigricoHe. 

Noire;  élytres  &  extrémité  de  l'abdomen, 
d'un  jaune  pâle, 

14.  HtspEbofTue. 

Fauve  ;  élytres  en  fcie,   d'un  noir  violet 
à  l'extrémité ,  boffaes  à  leur  bafe. 


(Infeûes.) 

ij.  HispE  teftacée. 

Epineufe ,  teflacée  ;  antennes  &  épines 
noires. 

1(5.  lîispE  du  Cap. 

Noire  ou  brune ,  epineufe;  corceUtavec 
des  épines  palmées. 

17.  HisPE  atre. 

Entièrement  noire  ;  bafe  des  antennes  , 
corcelet  &  élytres  épineux. 

18.  HispE  nigricorne. 

Rouge  ,  fans  taches  ;  antennes  noires. 

i^.'HisvE  tuberculée. 

Mélangée  de  jaune  obfcur  &  de  noirâtre  \ 
tête,  corcelet  &  élytres  avec  des  tubercules 
élevés. 


$6  H  I  S 

I.  HlsPE  greffe. 

Jiispj  grojfj. 

Hifpa  Jtra ,  thormi  cKc'n.eo  ,  elytris  Uvlbu-s 
fluvis. 

Alumus  gro/Tus  ater  ,  thoract  coccineo  ,  elytris 
fiavis.  FaB.  Syffl.  ent.  pag.  94.  n''.  i,  —  Spec. 
inf.  tom.  I.  p^g,  iij.««.  I,  —  Manc.  inf.com.  1. 
pag.    66.  n'^,  i, 

VO£T.  Coleopt.  pars.  2.  tab.  19-fig.  iK. 

J'ai  doiiné  !a  defcription  de  cet  infcde  à  l'article 
Aliiine,  d'après  M.  Fabiicius ,  n'ayant  point  encore 
VII  cette  Hilpe  lorfciue  j'ai  fait  le  genre  Alurnc. 
f^oy.  Alurne  tricolor. 

Elle  Ce  trouve  à  Caycnne  ,  à  Surinam, 

1.  HisPE  biponiflaéc. 

Hisr.t  bipunHata. 

Hifpa  ti'gra  ,  tlytris  Jluvis  ,  puncîis  duobus 
ni  gris. 

Elle  re/Temble  beaucoup  à  la  précédente  j  mais 
elle  cft  plus  petite.  Les  antennes,  !a  tète  ,  le  cor- 
celet,  &  tout  le  dcflms  du  corps  font  noirs,  Les 
élytrcs  font  lilTes  ,  jaunes  ,  avec  un  point  noir  au 
milieu  de  chaque  ,  qui  manque  quelquefois. 

Elle  fc  trouve  à  Cayenne  ,  à  Surinam. 

3.  HispE  maculée. 

H.'SP.i  maculata, 

Hifpa  fanguinca  ,  clycris  derofis  nigrls  fanguineo 
maiulatis. 

Elle  a  environ  fix  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noires,  prefque  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps.  Les  yeux  font  noirs,  La  tête,  le  corcelit,  & 
tout  le  dtrîous  du  corps  font  d'un  rouge  fanguin. 
Les  élytres  font  inégalement  coupée» ,  &  comme 
déchirccs  à  l'extrémité  ,  avec  plulieuts  rangées  de 
points  enfoncés,  rapprochés,  très-gros  ,  &  quelques 
lignes  longitudinales  élevées.  La  bafe  latérale  eft 
anguleufe  ;  elles  font  noires  ,  &  ornées  de  plulieurs 
taches  d'un  rouge  fanguin. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne  &  à  Surinam, 

4.  HiSPt  fanguinicolle. 

H  ISP  A  fanguinicoUis. 

Hifpa  nigra  ,  thorace  elytrorumque  bafi  fangtii- 
ntis  ,  elytris  ferrât is. 

Hifpi  fanguinicoUis  ineimis  atra  ,  thorace  fan- 
^uineo.Lia.  Mant.  pag.  jjo. 

Hifpa  fanguinicoUis  antennis  fufîformibus  ^   iho- 


H  I  S 

race   elytrorumque  bafî  rufis  ,  elytiis  ferratis,   Fab. 

Syfi,  ent.   p.  71.  n".  9! Spéc.  i.:f.  tom.  l.p.Z^. 

n".  11.-—  Manc,  inf.   tom.  i.  ;>.  48.  r.^.    11. 

Elle  a  p;cs  de  trois  lignes  &  demie  de  long.  Les 
antennes  fnnt  noires ,  filiformes  ,  un  peu  plus  lon- 
gues que  Je  corcelet.  La  tête  eft  noire.  Le  corcelet 
tft  d'un  rouge  fanguin.  Les  élytres  ont  des  points 
enfoncés ,  allez  gros  ,  trois  lignes  longitudinales 
élevées,  &  l'extrémité  en  fcie  ;  elles  font  noires, 
avec  la  bafe  d'un  rouge  fanguin.  La  poitrine  ,  l'ab- 
domen &  les  pattes  font  noirs.  Les  ailes  fout 
obfcures. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale,  à 
Cayenne  ,  à  Surinam. 

5.  HisPE  bicolor, 

HispA  bicolor. 

Hifpafanguinea  ,  capite  elytris  pedibufque.nigris. 

Elle  rcflemb'.e  beaucoup  à  la  précédente  ,  pour  la 
forme  &  la  grandeur  Les  antennes  font  ncires  , 
guère  plus  longues  q^ie  le  corcelet.  La  tèrc  ert  noire. 
Le  corcelet  cft  fanguin  ,  légèrement  taché  de  noir  à 
fa  partie  fupérieure,  L'éculfon  cft  fanguin.  Les 
élytres  font  noires  ,  avec  des  points  enfoncés  ,  aflez 
gios  j  trois  lignes  longitudinales  élevées  ,  &  le  bord 
eïiérieur  légèiement  dentelé.  Le  dcifous  du  corps  eft 
d'un  rouge  fanguin.  Les  pattes  font  noires  ,  avec  la 
bafe  des  cuifTcs  ronge. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionale  , 
la  Géorgie  ,  &l  m'a  été  envoyée  de  Londres  par 
M.  Francillon. 

-  6.  HisPE  unidentée. 

HispA  unidentata, 

Hifpa  pai.ido  nigroque  varia  ,  elytris  nigiis  punc- 
tatis  unidentatis. 

Elle  rcfterable  beaucoup  aux  précédentes.  Les 
antennes  (ont  noires ,  un  peu  plus  longues  que  la 
moitié  du  corps.  La  tête  eft  pâ'e  ,  avec  les  yeux  & 
la  partie  lupéiicurc  noirs.  Le  corcelet  eft  pâle,  avec 
le  dos  noir ,  pointillé.  L'écuiTon  eft  noir.  Les  élytres 
font  noires  ,  avec  des  points  enfoncés,  ferrés  ,  aflez 
gios,  rangés  en  ftiics  ,  &  l'extrémité  légèrement 
dentelée  ,  &  munie  latéralement  d'une  dent  plus 
grolîe  ,  a'guë.  La  poitrine  eft  pâle  ,  avec  les  côtés 
noirs.  L'abdomen  eft  noir  ,  avec  la  bafe  pâle.  Les 
pattes  fout  mélangées  de  pâle  &  de  noir. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne  ,  à  Sutinam. 

7.  HisPE  ferraticorne. 

HisPA  ferruticornis. 

Hifpa  nigra  ,  thorace  vzttis  daabus  pun^oque 
bafeos  elytrorum pallide  fiavit  ,  antennis  ferratis. 

Elle 


H  I  S 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  cjue  ['Hifiic  finp^OTni- 
colic.  Les  aatennss  lanc  filifor.ncs  ,  un  peu  compri- 
mées ,  avec  les  articles  prefque  en  fcie  ,  &  .les  deux 
premiers  un  peu  pius  petits.  S:  arrondis.  La  tète  eft 
noirâtre  ,  avec  le  front  pâle.  Le  corcelec  eft  noir  , 
pjintiUé  ,  avec  une  raie  de  chaque  côté ,  d'un 
jaune  pâl:.  Les  élyrrts  font  noires  ,  avec  un  point 
jaune  i  l'angle  extérieur  de  la  bafc  5  elles  ont  des 
rangées  de  poincs  enfoncés ,  ferr.'s  ,  afTez  gros ,  & 
une'  ligne  longitudinale  élevée  au  m\lieu  ;  l'extré- 
mité elt  inégalement  dentée.  Le  deflous  du  corps  eft 
nor:  ,  avec  Je  milieu  de  la  poitrine  jaune.  Les  pattes 
font  noires  ,  avec  la  bafe  des  cuilles  Si  les  tarfes 
antérieurs  jaunes. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  Cabinet  de  feu  M.  Rcnaul» 

8.  HisPE  JenteL'e. 

Hisp.iferrata. 

H fpa  nigra  elytris  rufefcentî&us  apice  ferratis 
nigns. 

Wfpa  ferrata  antennîs  fupformibus  nigra ,  ely- 
tris rufifcentibus  apice  ferratis  nigris.  Fab.  Mant. 
inf,  tom.  I.  pag.  48.  n°.  11, 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  l'Hifpe  fanguiiii- 
colle.  Les  antennes  font  noires,  filiformes,  rap- 
prochées ,  un  peu  plus  courtes  c]ue  la  moitié  du 
corps.  La  tète  e(l  noire  ,  plus  crroire  que  ie  cor- 
celct.  Le  corcekt  eft  fortc.Tient  pondue  ,  rouge  en- 
deffus  ,  avec  une  grande  tache  obiongue ,  noire. 
L'écullon  eft  noir  ,  arrondi  poftérieurement.  Les 
élytres  lont  fauves  rougeâtres  ,  avec  une  grande 
tache  noire  à  leur  extrémité  :  il  y  a  aulTi  un  peu 
de  noir  vets  la  baie.  Elles  ont  chacune  trois  hgnes 
élevées  ,  &  des  points  enfoncés  ,  alfez  grands  & 
profonds ,  entre  ces  lignes  :  l'extrémué  eft  en  fcie. 
Tout  le  detfous  du  corps  eft  noir  ;  mais  il  y  a  du 
ro-ige  au  mi'ieu  du  corcelet  ,  au  milieu  de  la  poi- 
trine ,  &  (ur  les  bords  de  I  abdomen.  L.s  pattes  font 
noires  ,  avec  un  peu  de  louge  à  la  bâte  des  ciull'es 
Le  premier  article  des  tan'es  eft  petit  j  les  deux  fui- 
■vans  font  larges,  bifides. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam, 

9.  iHisPE  bident, 

JiisPA   bideas. 

Hifpa  rufefcens ,  thorace  linea  laterali  nigra  y  e!-y- 
trorum  apice  dente    arcuato  nigro. 

Elle  a  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes  man- 
quent à  l'individu  que  je  décris.  La  tête  eft  fauve, 
avec  les  yeux  noirs.  Le  corcelet  eft  fauve ,  avec  une 
raie  de  chaque  côté  ,  &  une  petite  ligne  au  milieu  , 
noires.  Les  élytres  font  fanves,  avec  une  ligne  noire, 
qui  part  de  l'angle  extérieur  de  la  bafe  ,  &i  vient  fe 
Htjl,  Nai.  Infea.  Tom,  VUi 


H  I  S 


P7 


perdre  infcnfihlcment  vers  le  bord  extérieur.  On 
apperçoit  des  points  enfoncés  ,■  allez  gros;  quatre 
lignes  longitudinales  élevées  ,  &  une  dent  aiguë  , 
un  peu  arquée  ,  noire  ,  à  l'extrémité  latérale.  Le 
deiious  du  corps  &  ks  pa';:cs  font  fauves. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  feu  M.  Renault, 

ic.  Hisi'E  déniée. 

HisPA  demata. 

H'J'pa  nigra  ,  e/yfis  apice  fpinojfs  fafja  me" 
dia    macuhque  ba]:oi  fuivis. 

VOET.  Cokept.  pars  j,  tab.  J,i,.  jig.  I.  B. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  i'Hifpe  fanguinicolle. 
Les  antennes  font  noires,  La  tète  eft  noire  , 
(.ms  taches.  Le  corcelet  eft  noir  ,  avec  une  raie  de 
chaque  côte  ,  d'un  jaune  fauve.  Les  élytres  font 
noires,  avec  une  bande  prefque  mterrompuc  au-delà 
du  milieu,  &  une  tache,  à  l'angle  cxiérieur  de  la 
bafe,  d'un  jaune  fauve.  On  rcmaïque  des  peints 
enfoncés ,  aflez  gr«is  ;  quatre  lignes  Icngitudinales 
élirvées  ,  ii  un  grand  nombre  d'épines ,  de  diftérentes 
grandeurs,  à  l'extrémité.  Le  deiïbus  du  corps  eft 
ro:r  ,  avec  le  milieu  delà  poitrine,  &  une  tache  à 
la  bafe  de  l'abdomen  ,  d'un  jaune  fauve.  Les.pattes 
font  noires. 

E'ie  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  feu  M.  Renault. 

1 1 .  HisPE  ang'-ileufe. 

HisPA  angulcfa. 

Hifpa  rufa  ,  elytris  rufit  nigroque  variis  apiit 
angÂatis  ferratis. 

Elle  lefTemble  aux  précédentes.  Les  antennes  font 
noires.  La  tè;e  eft  noue.  Le  coicclet  eft  fauve,  avec 
une  ligne  noiiàtte  à  la  partie  fupérieure.  Les  élytres 
font  mélangées  de  fauve  i'c  de  noir;  elles  ont  des 
points  enfc.ncés,  allez  gros  ;  quatre  lignes  longitu- 
dinales élevées,  un  angle  latéralement  avancé, 
aiju  vers  l'extrémité,  &  des  dentelures  fur  tout  le 
bord  extérieur  ,  beaucoup  plus  marquées  vers  l'ex- 
trémité. Le  deflous  du  corps  &  les  patt«s  font 
fauves. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam, 

Da  Cabinet  de  feu  M,  Rcnaalt. 

Il,  HispE  échancrét, 

HisPA  emarginata, 

Hifpa  elytris  nigris  apice  bidentutis  fubemarginar 
lis  bafi puado  oblongo  palLido, 

Elle  reiïembls  beaucoup  à  l'HiCpe  fanguiaicoEe, 

M 


S8 


H  I  S 


Les  antennes  font  noires  ,  un  peu  p'iis  îonjr'.ics  que 
la  moitié  du  corps,  La  tète  eft  d'un  fauve  nâFe  ,  avec 
une  tache  obfcure  fur  le  vcrtex.  Le  corceiet  cil  noir, 
avec  un  peu  de  jaune  pâle  fur  les  bords ,  &  à  fa 
partie  intérieure.  Les  ciytres  font  noires,  avec  un 
point  oblong  à  l'angle  extérieur  de  la  bail-.  On  ap- 
perçoit  des  points  enfoncés ,  afiez  gros  ,  &  c^uatrc 
lignes  longitudinales  élevées.  L'ex'trémité  efi  bi- 
dentée  .  prefque  échancréc.  La  poitrine  &  l'abdomen 
font  d  un  jaune  obfcur  ,  avec  les  côtés  noir.îtres. 
Les  pattes  font  noires,  avec  la  bjfe  des  cuilles 
jaune  ;  les  pattes  antérieures  font  un  peu  plus 
longues  que  les  autre?. 

Elle  fe  trouve  s  Surinam. 

Du  cabinet  de  feu  M.  Renault. 

13.  HisPEnigticolle. 

Hisr.t   nigricoHis. 

'  Hifpa  nigra  ,  elytris  ahdomi.-.ifque  apice  pa'llde 
fiavls. 

Elle  ell  une  fois  plus  petite  c]ue  l'Hirpc  fangui- 
nicolle.  Tout  le  corps  cft  noir.  Les  él)ties  fciiics,  & 
l'extrémité  de  l'abdomen  font  d'un  j.iune  pâle.  Le 
bord  des  élyttes ,  vers  l'extrémité  ,  cit  un  peu 
noir. 

J'en  ai  vu  une  variété  qui  avoit  un  petit  point 
noir  fur  chaque  élytre  ,  &  le  noir  du  boid  un  peu 
mieux  marqué. 

Elle  fe  trouve  à  Sutinam, 

Du  cabinet  de  M.  ■Van-Lei)nep. 

14.  HisPE  boffuc. 
HiSPA   gibha. 

Hifpa  Tufa  ,  elytris  apice  ferratis  nigro-c!.rulcis 
iafi  gibùis. 

Elle  efl:  plus  petite  que  les  préccdcnres  ,  &  n'a 
gueres  plus  de  deux  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noires  ,  gueres  plus  longues  que  le  corccler.  Lî 
tète  elt.fauve  ,  avec  les  yeux  noirs.  Le  corceiet  efl 
fauve  ,  pointillé.  Les  éîytrcs  font  fauves ,  avec  l'ci- 
trémité  d'en  b!cu  noirâtre  ,  latéralement  un  peu 
anguleufes;  tout  le  bord  extérieur  efl  dentelé,  & 
les  denteloies  font  un  peu  plus  Taillantes  à  l'cx*tré- 
mité.  L'angle  extérieur  de  la  bafe  eft  élevé  ,  &  aiiu. 
On  apperçoit  rrois  lignes  longitudinales,  peu  élevées, 
ctitre  lefquelles  il  y  à  ceux  rangées  de  points  enfon- 
cés ,  alTe?.  gros  ,  akerncs.  Le  dclTous  du  corps  efl: 
fauve.  Les  pattes  font  jaunes. 

Elle  fe  trouve  à  Saint-Domingue^ 
Pu  cabinet  de  M.  Bofc. 

ly.  HisPE  teftacée, 
Hise.i  tefîacea. 


H  I  S 

Hifpa  teji^:eafri.'wfa ,  antennis  acideifiiic  n-rr.'s. 

Hifpa  teflacca  antennis  fufformibus  ,  corpore 
te^açeo  ,  antcnn<s  aculeifque  nigris.  Fy\B.  •i.yy?. 
ent.  pag.  ji.n^.  8.  —  Spec,  inf  tom.  i.pag.  85. 
«°.  II. — Mant.  inf,  tom.  i.  pag.  47.  n? .  lù. 

Hifpa  teflaccit.  Lin.  Syjl.  nat.  pag.  60;.  nP .  i. 

Hifpa  tijla;;a.  V11.L.  Ent.  tom.  i.p.  169.1^.  Z. 
pi.  l.fig.  18. 

Hifpa  teflacea.  Ross.  Faun.  etr.  tom,  i.  pag.  ji. 
11°.  118. 

Elle  cft:  deux  fois  plus  grande  que  l'Hifpc  atre. 
Les  antennes  font  noues  ,  filiformes ,  un  peu  plus 
longues  que  la  moitié  du  corps.  Les  yeux  font  no'.rs. 
Le  corps  e;l  tcftacé  ,  avec  un  peu  di  noirâtre  fur  les 
côtés  de  la  poitrine  &  fur  les  anneaux  de  l'abdomen. 
La  tête  eft  fans  épines.  Le  corceiet  eft  armé  de 
chaque  côté  de  lix  épines  noires ,  prefque  réunies 
à  leur  bafe.  Les  éljtres  font  hérillées  d'épines 
noires. 

Elle  fe  trouve  au  midi  de  la  France  ,  en  Italie ,  au 
Levant ,  fur  la  côte  de  Barbarie ,  fur  une  efpece  de 
Ciflc.  Cijius  monfpelienfis, 

16.  HiSPE  du  Cap. 

Hisr.i  c.ipcnjïs. 

Hifpa  picea  kifpida  ,  thorace  fpina  palmata. 
Thunb.  iiov.fp.  inf.  diJJ'.^.pag.  66.  tah.fig.  76. 

Elle  reffembte  à  la  précédente  ,  pour  la  forme  &  I3 
grandeur.  Tout  le  corps  eft  noir  ou  brun.  Les  an- 
tennes font  filiformes ,  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corp?;.  Le  corceiet  ell:  aimé  de  chaque  côté  de 
cinq  ou  lix  épines  aiguës  ,  prcfquc  réunies,  à  leur 
bafe.  Les  élytrcs  ont  des  points  enfoncés,  &  cinq 
rangées  d'épinc5. 

Elle  fe  trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérancc. 

17.  HisPE  atre. 

H,!PA  «tra. 

Hifpa  atra ,  amennarum  hafi  thorace  elytrlfjuc 
fpir.ofis. 

Hifpa  M:i  corpore  toto  atro.  I,iN.  Syjl.nat.p.  60;. 

Hifpa  atra  antennis  fufiformihus  ,  thorace  elytrif- 
que  fpinojîs  ,  corpore  atro.  f  Ai.  Syfl.  ent.  pag.  ■;] . 
n".  j. -— Spec,  inf.  tom.  I.  pag.  85.  n".  10.  — 
Mant.  inf.  tom.  l.pag.  47.  n°.cj. 

Crioceris  tota  atra  fpinis  Iioiùda.  GeOFF.  Inf. 
t.  I.  /w^.143.  n°.  7. 


H  I  S 

La  Châtaigne  noire.  GEOrr.  Ih. 
Hifpa.  atra.  ÂH.  foc.  bcrol.  4.  tah.  7.  fg.   6. 
H'ifpa  atra.  Ross.  Fuun.  etr.  t.  l.p.  ^l.  n^'.  119. 
Hifpa  atra.  ViLl.  Ent.  tom.  l.pug.  169.  n".  I. 
Crioceiis  fpuicfjftmi.  Y OVKc.  Enc.  par.  i.^p.pC. 

Elle  a  environ  une  ligne  &  demie  de  long.  Tout 
le  corps  e(t  noir  ,  lans  taches.  Les  antennes  font 
filiformes  ^  un  peu  plus  longues  que  le  corcelet , 
avec  une  épine  alTez  longue  fur  le  premier  article. 
La  tète  cft  lîniple.  Le  corcelet  &  les  élytres  font 
armés  d'un  grand  nombre  d'épines  aiguës. 

Elle  fe  trouve  dans  prcfijuc  toute  l'Europe,  fur 
les  plantes  graminées. 

18.  HiSPE  nigricorne. 
HiiPA  nigricornis. 

Hifpa  rubra  immacu/aca  ,  antennis  nigris. 

Les  antennes  font  noires.  Tout  le  deffiis  du  corps 
eft  d'un  beau  lorge  luifanc.  Le  deiïbus  eft  d'un 
io.:ge  paie.  Le  corcelet  c(t  liffe,  légèrement  re- 
bordé. Les  élytres  font  lifies. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 

Du  cabinet  de  M.  Juliaaus. 

15.  HisPE  tuberculée. 

HispA  tuberculata. 

H'fpa  obfcure  luteo  fufcoque  varia ,  capite  thonue 
elytrifque  lubcrculatis. 

Bruchus  [finoCosgr/feus  thorace  e'ytrifqne  fpinofis. 
Fab.  Syft.ent.  p^g,  64.  n°.  1. — Spec.mJ.  lom  1. 
p,  74.  n".  I. — Mant.  inf.  tom.  I.  ;>.  41.  «".  \,? 

File  reffemble  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur ,  à 
l'H:fpc  tcftacée.  Les  antennes  font  filiformes ,  de  /a 
longueur  de  la  moitié  du  corps ,  brunes  obfcures , 
avec  l'estrémité  rougeàtre.  Tour  le  corps  cft  mé- 
langé en-deiîus  de  jaune  obfctir  &  de  noirâtre.  La 
tète  eft  munie  d'un  tubercule  allez  gros  ,  élevé  , 
trilobé  &  jaunâtre.  Le  corcelet  eft  très-raboteux  , 
avec  deux  tubercules  arrondis,  jaunâtres.  Les  élytres 
font  très  raboteufes ,  &  elles  ont  quelques  tuber- 
culesj  elles  font  anguleufes  latéralement  à  leur  partie 
poftérieure.  La  poitrine  &  le  delfous  du  corcelet 
font  noirs.  L'abdomen  eft  teftacé  obfcur ,  &  les 
pattes  font  fauves.  Les  tarfes  de  toutes  les  pattes 
font  compofés  de  quatre  articles  ,  dont  le  premier 
petit,  les  deux  fuivaus  larges  &  bifides  ,  £c  le  der- 
nier fimple  ,  mince  &  allez  court. 

Nota.  Cet  infed^e  eft  peut  -  être  le  même  que  le 


H  O  R 


99 


Bruchus  fpinofiu  de   M.  Fabiicius.  Voy.   Eruche 

rPINEUSE. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Jamaïque. 

HOMAR,  HoMARUs  ,  nom  communément  donné 
à  l'tfpece  d'Ecrcvilfe  de  mer  ,  que  l'on  fcrt  fur  nos 
tables.   Voy.  Ecrevisse,  Homar. 

HOE.IE  ,  HoRiA,  genre  d'infcdes  de  la  féconde 
Seflion  de  lOrdre  des  Coléoptères. 

Ces  infeclcsont  deux  antennes  filiformes ,  gucres 
plus  bngues  que  le  corcelet.  La  tête  grofle  ii  m- 
clince  ;  deux  ailes  niembrancufes  cachées  IcJS  des 
étuis  durs  ;  cinq  articles  aux  qu.^tre  tarfes  antérieurs , 
&  quatre  articles  aux  deux  poftérieurs  ,  terminés  par 
quatre  ongles. 

M.  Fabricius  ,  dans  fon  dernier  ouvrage  (  Mant. 
inf.  )  ,  a  féparé  du  genre  Lymcxyion  deux  efpece<;  , 
dont  il  a  formé  un  nouveau  genre  ,  fous  le  nom 
&  noria. 

Les  antennes  font  filiformes,  guercs  plus  longues 
que  le  corcelet,  &  corapofées  de  onze  r.rticles  , 
dont  le  premier  cft  un  peu  plus  gros  que  les  autres  j 
le  fécond  eft  petit  ,  alfez  court  ;  les  fuivans  font 
preCque  cylindriques  &  égaux  ;  elles  font  inférées 
a  la  partie  antérieure  &  latérale  de  la  tête. 

La  bouche  cft  compofce  d'une  lèvre  fupéricurc  , 
de  deux  mandibules,  de  deux  mâchoires,  d"une 
lèvre  inférieure  ,   &  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieufâ  eft  petite,  cornée,  arrondie, 
ciliée. 

Les  mandibules  font  avancées ,  cornées  ,  arquées , 
tranchantes ,  munies  d'une  petite  dent  obtute  ,  un 
peu  au-delà  de  leur  milieu. 

Les  mâchoires  font  cornées ,  bifides.  La  diviîioii 
interne  eft  très-petite  &  pomtue  ;  l'externe  eft  grande, 
arrondie ,  ciUec. 

La  lèvre  inférieure  eft  cornée  ,  peu  avancée  y 
arrondie  à  fon  extrémité. 

Les  antennuUs  font  filiformes  &  inégales.  Les 
antérieures  ,  un  peu  plus  longues ,  font  conipofées 
de  quatre  articles,  dont  le  premier  eft  très-petit» 
les  deux  fuivans  fon:  pref]ue  coniques  ,  le  dernier 
eft  oblong  &  obtus  ;  elles  font  inférées  au  dos  des 
m.îchoires.  Les  antennules  poftérieures  font  com- 
pofées  de  trois  articles,  dont  le  preraicr  eft  très- 
court  ,  le  fécond  conique  ,  &  le  dernier  obtus  ;  eles 
font  inférées  à  la  partie  antérieure  latérale  de  la  lèvre 
inférieure. 

La  tête  eft  grolTe,  inclinée,  plus  ou  moins  dif- 
tlnde  du  corcchc.  Les  yeux  font  arrondis  ,  peu 
faillans. 

K   7, 


100  H  O  R 

Le  corcetet  efl:  légèrement  reboidé.  L'écufTon  eft 
pcrit  &  triangulaire.  Les  élytres  font  coriacées  &c 
flcxibJes,   Elles  cacheuc  deux  ailes  tnembraneufes  , 

repliées. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne.  Les  tarfes 
fout  filiformes  ;  les  quatre  antérieurs  fout  compo- 
fés  de  cinq  articles ,  &  les  deux  poftérieurs  de  quatre. 
Le  dernier  article  de  tous  les  tarfes  eft  terminé  par 
quatre  crochets  égaux. 


H  O  R 

Nous  ne  connoiiTons  ni  la  larve  ,  ni  la  manière  de 
vivre  de  ces  infcdles,  qui  ibnt  étrangers  i  lEurope  ; 
mais  à  défaut  de  connoilTance  pofitive  ,  l'analogie  . 
fur-tout  en  liiiloire  naturelle  ,  clt  un  moyen  aircz 
sûr  pour  nous  guider  dans  nos  conjcdurcs  ;  &  d'a- 
près les  rapports  qui  fe  trouvent  entre  les  Hories  Se 
les  Canthandes ,  lesMylabres,  Us  Méloës  ,  nous 
pouvons  croire  que  le  genre  de  vie  de  tous  cz» 
mfcdes  doit  être  le  même ,  ou  ne  doit  pas  beau- 
coup difféicr. 


i 


ihe  de  Plnirodu^im  à  Ptiijlôlre   Naturelle  des  Infc^cs. 

H    O    R    I    E. 

HO  RI  A.     Fab. 
CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

AnteMnes  filiformes,  plus  longues  que  le  corcelec  :  onze  articles ,  prefque  égaux, 
Mâchoires  bifides:  divifions  inégales,  l'intérieure  tccs-cource  &  pointue. 
Quatre  antennules   filiformes,  inégales. 
Cinq  articles  aïix  quatre  tarfes  antérieurs ,  &  quatre  aux  deux  poftérieucî. 


ESPECES. 


I.  HoEiE  céphalote. 

Ferrugineufe  ;  tête  grojfe  ;  mandibules 
grandes  i   dentées',  noirâtres. 

1.  HoRiE  teftacée. 

Fau^'e  y  antennes  ,   jambes    &  tarfes 
noirs. 


3.  HoRTE  maculée. 

D'un  jaune  fauve;  élytres  avec  plufeurs 
taches  noires. 


T^ 


H  O  R 


1.  HoRiE  céphalotc. 

HoRi  A  cephalotes. 

Huria  ferruginea ,  capite  magno ,  mandihulis  por- 
reBis   dentatis   nigricantibus. 

Les  antennes  font  noires  ,  filiformes  ,  plus  courtes 
que  le  corcelet.  Les  mandibules  font  g;randt;s,  avan- 
c-'es,  art]U(!-cs,  <îcntées  à  leur  bafe,  d'un  brun  noir. 
La  têic  ert  grande  &  ferrugineufc.  Le  corccîct  cft 
ferrugineux  ,  petit  ,  lifTc  ,  plus  large  que  long.  Les 
éiytres  font  f^rrugineufes ,  &  légereaient  marquées 
de  deux  ou  trois  lignes  élevées.  Le  dclTous  du  corps 
cft  ferrugineux.  Les  pattes  font  noires,  avec  la  ba(e 
des  cuillcs  terrugincufc. 

Elle  fc  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 
Du  cabinet  de  M.  Raye. 

t.-  HoRiE  tedacée. 

HoAiA  tejlacej. 

Hcria  rufa  ,  antennls  pedllufque  nigris.  Iab, 
Mmit,  inf.  tom.  i.  p.  164.  n*.   i. 

Lymfxylon  tcflaceum.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  i.p.  ij6. 


Horla  teflacca.  Nuturf.  ^4.  pag.^j,  ra".  13.  tai,  3. 
fig.  I4-— 17. 

Les  antennîs  font  noires  ,  filiformes  ,  un  peu  plus 
longues  que  le  corcelet.  Les  anrcnnulcs  font  noires  ^ 
filiformes  ;  les  antérieures  font  deux  fois  plus 
!ongues__&  plus  grollcs  que  les  poflérieurcs.  La  tête 
&  tom  le  corps  (ont  d'un  rouge  teitacé.  Les  yeux  font 
noirs.  Les  pattes  (ont  noires  ,  &  les  cuiiTcs  font 
rouges  ,  avec  leur  extrémité  noire.  La  tète  efl  plus 
pecice  que  le  corcelet. 

Le  mâle  a  les  cuiiïes  poflérieurcs  très-renfiées ,  & 
les  jambes  un  peu  arquées. 

Elle  fe  trouve  à  Tranquebar. 

3.  HORiE  maculée. 

JioRiA  maculan. 

Hûiia  fiuva  ,   elynls    mjcuUs  plurlnùs  nigrls. 

S«'ED.  Nov.  aa.  Stoch'i.  8.    1787.  5.n^.  3.  ii. 


ta!>.  S.fig.  8. 

Cucujus  macuUtus.  Gmel.  Syft.nat.pag.  1S90, 

Il  a  environ  treize  lignes  de  long.  Le  corps  efl 
jaunâtre.  Le  corcelet  eft  inégal,  prefque  carré.  Les 
élytrt s  fo  ^t  jaunes,  avec  fix  taches  prefque  cauées 
fur  chaq  ic  ,  &  l'extiémité  noires.  Les  pattes  font 
cbfcurcs. 

Elle  fe  trouve  à  Saint  Domint^uc  ,  dans  l'Ame- 
liquc  Icptcntriouale. 


H  Y  D 

HYDRACHNE  ,  Hybrachua.  Genre  d'infedes 
de  la  féconde  Seélion  de  l'Ordre  des  Aptèieî. 

Ces  infeûes  aquatiques  ,n'ont]ni  aîles  ni  antennes. 
Ils  ont  deux  antcnnules  ;  huit  pattes  ;  deux,  quatre 
ouCxyeuï  ;  le  corps  arrondi  ou  ovale  ,  &  l'anus  pa- 
pillairc. 

Les  Hydrachnes  ,  vulgairement  connues  fous  le 
nom  de  Tique  ou  A' Araignéi  d'eau  ,  ont  reçu  la  dé- 
nomination nouvelle  que  nous  devons  adopter  ,  par 
M.  Othon  Frédéric  Millier  ,  qui  a  fu  porter  fur  ces 
infcdes  microfcopiques  ,  toute  l'attention  qui  lui  efl 
propre  ,^  Si*  en  a  formé  un  genre  particulier;  c'cll 
aulli  d'après  cet  auteur  ,  fur  1  exaditude  &  la  faga- 
cité  duquel  nous  devons  nousjepofer  ,  que  nous  allor.s 
rapporter  tout  ce  qu'il  a  pu  nous  tranfmettre  relati- 
vement à  ce  genre  &  auxefpèces  qu'il  renferme. 

En  donnant  l'hifloire  des  Entomoflracés  ,  d'après 
M.  Millier  lui-même  ,  qui  voulant  fe  frayer  des  rou- 
tes nouvelles  en  Hiftoire  Naturelle,  &  fondant  les 
retraires  les'plus  dérobées  de  la  Nature,  a  fu  bientôt 
ie  faire  une  gloire  qu'il  ne  doit  véritablement  qu'à 
lui-même,  Se  qui  fera  auffi  durable  que  les  nouvelles 
races  dont  l'cxillencc  efl  due  ,  pour  ainfi  dire  ,  à  fcs 
propres  découvertes  ;  noais  avons  f.iit  entendre  ,  que 
cène  font  p.rs  feulement  les'habitaus  de  l'Océan  Se 
ces  dirtércntes  mers  qui  environnent  le  globe  ,  mais 
ceux  de  nos  lacs  ,  de  r.os  rivières,  de  nos  marais, 
même  ceux  de  nos  puits  ^  de  r.os  fontaines,  qui  nous 
font  encore  prefque  tous  aulTî  inconnus  que  s'iisn' exif- 
tûient  pas;  nous  avons  fait  entendre  que  nous  fom- 
mes  aifcz  fouvent  expofcs  à  avaler  avec  l'eau  qui  (ert  à 
notre  boilTon  ,  des  êtres  dont  la  ftrudure  &  l'éco- 
nomie vitale  ,  méritent  tout.au  moins  la  même  admi- 
ration que  nous  accordons  à  ceux  qui  frappent  nos 
regards.  Nous  ne  parlons  pas  de  ces  animalcules  d'in- 
fiifon  ,  dont  des  milliers  remplilTcnt  chaque  goutte 
des  eaux  dormantes  ,  de  ces  larves  ou  nymphes  ou 
vers  ,  dont  fourmiilent  les  eaux  qui  croupiffent  dans 
nos  jardins,  dans  nos  campagnes  ou  dans  nos  bois. 
Nous  parlons  de  certains  infectes  ,  dont  l'otganifa- 
tion  eft  aufli  parfaite  que  celle  à  laquelle  nous  accor- 
dons le  dernier  degré  de  perfeûion  ,  &  qui  ,  quoi- 
que ,  félon  le  prophète  ,  il  n'y  ait  rien  de  nouveau 
lous  le  IbL'il ,  ne  laillent  pas  que  de  reclamer  cette 
nouveauté  qui  appartient  à  tout  ce  qui  n'a  pas  en- 
core été  obfervé.  On  peut  les  appercevoir  a  l'oeil  , 
quoiqu'on  ait  befoin  de  la  loupe  pour  pouvoir  les 
cxamineravec  attention.  L'eau  la  plus  limpide  n'en 
eft  pas  exempte  ,  &  peut  leur  fervir  d'habitation  :  aulli 
avons-nous  dea  dit  que  bien  de  nos  maladies  ou  de 
celles  de  nosbelHaux  ,  qui  proviennent  des  e.rux  des 
boilfons,  doiventpeut-être  leur  vraie  caufe  auféjour 
de  ces  infeélcs. 

Si  le  nomd'infeiîle  ne  convenoit  qu'aux  animaux 
qui  font  pourvus  d'antennes  ,  comme  l'ont  prétendu 
phifieuts  auteurs  modernes ,  ou  dont  le  corps  cft  com- 
pofé  d'anneaux  ,  comme  le  prétendoicnt  les  ancici.?  , 
on  nepouuoit  pas  le  donner  aux  Hydtachncs ,  ci  à 


H  Y  D 

^.;utres  familles  d'Aptères  ,  cjui  n'anroicnt  .\"S  bvs 
aucune  place  dans  nor  arrangcmcns  mét!iO(':;]u;s  , 
&  [ercîcnc  ,  pciu  ainii  dire  ,  itbiées  dans  le  fyltème 
niJme  de  la  Nature,  Mais  tant  d'autres  caradères 
propres  aux  in fccles,  font  également  propres  aux 
Hydrachnes ,  qu'on  ne  fauroic  le  dilpenfer  de  les  pla- 
cer parmi  eux  ,  ainli  que  les  Araignées  &  les  Tiques, 
avec  lc!qii;llcs  elles  ont  beaucoup  de  rapports.  Le 
genre  dont  il  eft  ici  qaeftion  ,  prélcnte  le  nombre  de 
pattes,  les  antennules  ou  barbillons  &  Icpoit,  que 
préfcntcnt  ces  deux  autres  genres.  L'endroit  ou  (ont 
inférées  leurs  pattes  ,  ainfi  que  leur  anus  papillaire  , 
rapprochent  les  Hydiaclincs,  des  Araignées  ,  mais 
le  nombre  des  yeux ,  le  défautdcs  pinces  a  la  bouche , 
l.Sïu  éloignent.  Le  nombre  des  yeux  au  contraire  & 
les  antennules  les  ramènent  aux  Tiques  ;  mais  l'infer- 
tion  des  pattes  ,  la  tète  moins  marquée  ,  les  en  dill:in- 
guent.  Ce  qui  leur  ell  très-particulier ,  c'eft  que  la 
lète  &  le  corcclet  fe  confondcnravec  le  ventre ,  qu'ils 
ne  fontqii'unc  feule  pièce  ,  de  forte  que  l'infede  ne 
paroît  cire  compofc  que  du  ventre  &  des  pattes. 
L'accouplement  fingulier  achève  enfin  d'en  faire  un 
genre  à  paît.  Quoique  M.  Mii  1er  ait  compofé  ce 
genre  de  quarante-huit  efpèces  ,  qui!  a  toutes  rfécou- 
Vv-rtesdans  les  eaux  de  Fridrkhfdal ,  &  qui  toutes 
m.'ritentpar  l'éc!ac  &  la  variété  de  leurs  couleurs, 
amiiquepar  la  diverfe  nr:i5.i;re  d;  leurs  parties, 
l'attention  des  obfervatcurs  ,  à  peine  trois  efpèces 
avoient  é:c  connues  avant  lui  ,  des  Entomologiftes, 
qui  les  avoient  placées  parmi  lesTi.iucs. 

On  lie  doit  pas  aTcndre  fans  doute  bcau-oup  de 
détails  fur  le  genre  de  \ie  ,  li  noinriture  ,  le  (cxc  cC 
l'accoupkmeut  d'animaux  auffi  petits ,  cach 's  dans  le 
fond  des  eaux  ,  fous  les  feuilles  des  végétaux  qui  y 
croilfent.  Les  Hydrac'ines  cherche  ;t ,  comme  les 
Araignées  ,  les  retraites  obfcures,  &  fe  plaifent  audi 
comme  elks  ,  à  vivre  de  rapines  ;  mais  tandis  que  ces 
Araignées  aquatiques  reftcnt  tou  ours  fur  la  fuper- 
ficie  de  l'eau  ,  ou  dans  les  feuilles  qui  furnagent  ,  & 
ne  s'enfoncent  jarrai;  fous  l'eau  ,  les  Hydrichnes 
aiment  à  vivre  dans  le  fond  même  &c  fous  le-,  plantes 
qui  y  repofcnt  ;  rarement  marchent-elles  (iir  un  fr;nd 
à  découvert ,  &  plusrarem^nt  encore  s'élèven--clles , 
en  nageant  ,  vers  la  furface.  Il  efl:  afTc?.  difficile  de 
les  ptendre,  parce  que  leur  nage  cfc  ncn-feulcmcnt 
rapide,  mais  dirigée  fans  celfe  en  fcns  différent,  & 
Tefpoir  de  l'obfervateurprêt  à  faifir  une  Hydrachne 
qui  nage  vers  la  furface  ,  eft  prcfque  toujours  trom- 
pé. C'eft  même  difSciiement  qu'on  peut  l'enlever, 
en  enfonçant  la  main  dans  un  vafe  rempli  d'eau  ,  où 
elle  fe  trouve  ,  S-:  en  l'élevant  fubitcment  :  l'ombre 
du  pêcheur  fudit  pour  lui  faire  chercher  une  retraite. 
Ellcnageavec  autant  de  célérité  ,  les  pattes  étendues 
Se  (épatées,  ou  réunies. 

Ftifch  &  Rocfcl  on  penfé  aArcc  raifon  ,  que  les 
Hydrachnes  fc  uourrifTent  d'infeftes  aquatiques,  in- 
vifibles  à  l'oeil  nu.  M.  Millier  a  pu  les  voir  attaquer 
des  Monocles  ou  desLarvcsde  Tinules,  Scaprèsavoir 
lucé  avec  leur  petit  mufeau  ,  les  cadavres  de  ces  ia- 


H  Y  D 


Ï05 


feéles  ,  les  abandonner  fouJaiii.  Le  niîine  a'afcf.r  oit 
avoir  mis  piulîeurs  elpèces  d'Hydiaclincr.  dans 
l'eau  d'un  périt  vafe,  où  pulloioient  tant  d'animal- 
cules infufoires  ,  que  ces  infecles  ne  pouvoient  pref- 
quepas  nager  ,  &  que  chaque  mouvement  de  leurs 
pattes ,  fdifoient  mouvoir  des  milliers  de  ces  atôm-S  ; 
ilditencote  avoir  pu  obfervcr  quelques  jours  après 
les  Hydrachnes  dans  un  état  de  langueur ,  quelques- 
unes  éroient  mortes  ,  &  quelques  autres  paioifloienc 
rrès-tranfparentes  ,  ce  qui  pou  voit  être  l'cfict  du 
jeûne,  il  eût  le  foin  de  verfer  quelques  nouvelles 
gouttes  d'eau  ,  remplies  d'animalcules  infafoircs  ,  £c 
i:  vit  celles  qui  étoient  languiifantes  fc  tranfparentes, 
fc  ranimer  &  nager  fans  interruption.  Expolécs  a  un 
air  un  peu  froid,  elles  deviennent  parelfeufes  oc  im- 
mobiles, mais  à  uue  douce  température  ,  elles  rc- 
prcnnentfoudain  leurvigucur  première  &ia  puilfance 
de  nager.  On  peut  aufll  s'étonner  avec  M.  Miiiler  , 
lorfqu'il  rapporte  avoir  confervé  vivantes  ,  pendant 
un  an  &:  demi  ,  des  Hydrachnes  ,  naturellement 
carnivores  ,  dans  une  eau  nonrenouveliée  ,  cù  dès 
lors  les  animalcules  invilîbles  qui  pouvoient  d'abord 
s'y  trouver,  s'étoient  diflipcs  ou  détruits,  ce  qui 
prouve  que  les  Hydrachnes  font  capables  de  luppor- 
ter  un  très-long  jeûne  ^  ou  que  les  feules  Molécules 
terreftresquele  l'oleil  o«  l'air  peuvert  cntr.iincr  dans 
l'eau,  fuflîfcnt  pour  leur  laite  confcrvcr  une  milé- 
rable  vie. 

Les  Hydrachnes  ,  comme  les  autres  infcdes  , 
font  partagés  en  individus  de  fexe  différent  ;  mais 
il  doit  être  difficile  dans  le  plus  grand  nombre  ,  de 
pouvoir  rcconnoître  le  mâ'c  ou  la  femelle  £c  de  les 
dlftinguf-r.  Rvefel  prétend  que  ces  infeftes  s'accou- 
plent en  joignant  ventre  contre  ventre  ,  &  s'enlaçanc 
]-ar  leurs  pattes  dans  un  court  efpace  de  tems  ;  w'As 
M.  Mii  1er  ,  qui  les  a  vus  fouvent  dans  cette  c(rè:e 
de  jeu  ,  doute  fort  que  leur  accouple.nent  fe  fa  (Te  de 
cette  manière.  Il  penle  que  les  organes  fexuels  d« 
màlc  &  de  la  femelle ,  fo  :t  une  pente  appendice  pla- 
cée au  bord  de  la  queue  &  une  papille  que  l'on  rc- 
m.arque  au  milieu  du  ventre.  Les  mâles,  en  généra!  . 
paroillent  tellement  différer  des  femelles  ,  pour  ia 
forme  Se  la  couleur,  qu'on  les  prendroitaif-'mentpour 
des  efpèces  diverfes.  Le  mâle  eft  ordinairement  àtux 
ou  trois  fois  piuspctit  que  (a  femclk  ,  5:  pourvu  all-z 
fouvcKt  d'une  queue  plus  ou  moins  longue  qui  rra'i- 
quc  à  l'autre.  Nous  al'ons  rapporter  les  détails  que 
cet  obfervateur  nous  donne  fur  l'accouplementd'une 
efpcce  d'Hydrachne  qui  s'eit  opéré  fous  les  yeux. 

Comme  la  propagation  des  êtres  créés,  dit-il  ,  eil 
le  but  principal  de  la  Nature  dans  tous  (es  ouvrages, 
clledcviejit  de  même  l'objet  le  plus  elfentiel  de  l'Kif- 
toire  naturelle.  Eilcfert  au  naturalifte  à  développer  le 
fexe  &:  les  efpèces.  Il  cherche  à  épier  les  moyens  divers 
qu'cmploiela  Nature  pour  la  multiplication  des  indivi- 
dus,&  lephilofop!ic,p.joutc-t-il,ailinire  dans  des  poinis 
&  des  atomes,  prefque  iavifibles  à  l'œil'le  plus  per- 
çant ,  les  mêmes  ardeurs  qui  déconcertent  fa  philo - 
Ibphit  dans  des  moinçus  où  la  Nature  revendique  fcs 


04 


H  Y  D 


droits.  Il  f-\ut  être  picfeiu  à  la  copulation  des  ani- 
iTi.iux  ,  Se  fur-tout  a  celle  des  infcifles,  pour  pon- 
vou  s'aifurti  vcritabicment  des  cfpèces  ,  6c  ce  n'eH 
fouvenccjuel'airiRance  à  leur  ponte,  qui  chez  plulkuis 
peut  indiquer  le  fexe.  lespartiesdc  la  génération  du 
mal:  de  l'elpèce  que  M.  Miillor  décrit ,  le  trouvent 
dans  le  canal  de  fa  queue  ,  mais  il  n'a  pu  les  décou- 
vir  ,  quoiqu'elle  loir  tranfparcp.te  ;  néanmoins  l'inl- 
pe<îiion  de  l'accouj^lement  nelui  permit  pas  d'en  dou- 
ter. Les  parties  de  ia  femelle  fe  font  remarquer  au- 
deflbusdu  ventre  par  une  tache  blanche  ,  au  milieu 
de  laquelle  il  y  a  un  trou  noirâtre.  L'attirade  dans 
leuraccouplement  eft  fort  étrange  &  peut-être  fans 
exemple.  Le  mâle  nage  dans  fa  (ituation  ordinaire  ; 
la  femcU*  s'approche  derrière  ,  s'élève  obliquement, 
le  joint  de  manière  que  la  fente  de  la  tache  blanche  de 
fon  ventre  ,  touche  ai'ouveitnre  du  canal  de  la  queue 
du  mile  j  3c  les  voilà  en  aciion.  A  l'ail,  on  ne  voit 
qu'un  petit  pointeutraîner  un  plus  grand  ,  mais  à  l'ai- 
de dune  bonne  loupe  ,  on  obferve  que  le  peiit 
point  e'^  le  mâle  qui  nage  avec  fa  femelle.  Dans 
ccfccourfe,  la  femelle  remue  de  tems  en  tems  fes 
pattes  polléricures  ,  &  tient  les  antérieures  étendues 
en  l'uii  touies  rcidcs.  Qcand  le  mâle  femble  fatigué 
&  s'arrcrc,  la  fcme  le  remue  de  côté  8:  d'autre  la 
queue  du  premier,  après  quoi  celui-ci  recommence  fa 
courle.  Cet  accouplement  le  fait  au  nui'  d'août  ,  & 
dure  quelques  jours  Je  fLiite.  Au  mois  de  Icpternbre, 
le  mèiiic  obfervateur  a  rencontré  pluficuts  mâles  de 
cette  efpèce,  mais  aucune  femelle  ,  ce  qui  lui  a  fait 
foupçonner ,  qu'elles  fe  cachent,  peut  être  après  la 
fécondation  ,  dans  fe  limon  ,  pour  pondre  leurs  oeufs 
ou  faire  leurs  petits.  Car  il  n'a  pu  l'avoir  li  cette  efpèce 
étoit  ovipare  ou  vivipare  ,  ou  l'un  &  l'autre  peut- 
être,  comme  bien  des  infefles  aquatiques  ;  il  croit 
cependant  que  les  Hydrachnes  font  en  général  ovi- 
pares. 11  en  a  vu  pofer  fur  les  parois  d'un  vafe  de 
verre  ,  des  œufs  fphériques  Se  rouges,  qui  prirent 
dans  l'efpace  d'un  mois  une  forme  lunulée  Se  devin- 
rent pâles:  de  ces  œufs  il  vit  enfuite  fortir  des  petits , 
ayant  (e;.km;r.t  (ix  pattes  &  munis  d'une  trompe  fin- 
gu  iè  e  ,  lesquels  ,  après  avoir  quitté  plufeurs  dé- 
pouilles, parurent  avec  huit  pattes  &  fous  la  même 
ibrme  des  Hydrachnes  qui  leur  avoicnt  donné  le  jour. 

Cet  accouplement  diffère  beaucoup  de  ce.'i 


H  Y  D 

rapporteRoefel,  en  parlant  d'une  efpèce  d'HydracKne 
fous  le  nom  de  Tique.  'Voici  fes  paroles  :  le  mâle  &:  la 
femelle  ,  qui  ne  diifèrentque  par  la  grolleur,  fe  jet- 
tèrent  l'un  fur  l'autre  &  approchèrent  le  delfous  de 
leur  corps  pendant  quelques  mcmens  ,  comme  s'ils 
vouloient  s'cmbradér  ;  après  quoi  ,  la  grolfe  pondoit 
des  œufs.  Mais  cet  auteur  a  pu  ê:re  tron^pé  par  l'ap- 
parence. La  pon:e  des  œufs  n'eft  pas  toujours  la  preu- 
ve d'un  accouplement  antérieur  :  il  n'y  a  rien  de  plus 
commun  que  de  voir  des  iiifccTics  femelles  ,  fe  dé- 
rharger  de  leurs  ucufs  ,  après  avoir  attendu  envaia 
l'approche  du  mâle  ,  &  quand  à  l'attouchement  & 
l'embralTement  réciproque  ,  M  Millier  a  vu  fort  fou- 
vent  les  mâles  &  les  femelles  de  diverfes  efpéces  de 
ccgenrc,  s'entortillerde  leurs  pattes  ,  &  rt.uler  pêle- 
mêle  ,  à  raclure  qu'ils  fe  f  >ut  rencontrés  dans  le  verre 
d'eau  où  il  les  gardoit  pour  fes  obfervatious.  AuUi  , 
pour  prouver  un  accouplement  véritable  ,  Roeiel  au- 
roit  dû  s'alurcr  fi  les  œufs  furent  cifeiltivement 
éclos.  M.  Millier  ert  trèséloigné  pourtant  de  préten- 
dre ,  que  l'accouplement  des  Hydrachnes  ne  puillc 
fe  faire  de  plus  d'une  manière  ,  cela  ell  même  vrai- 
fcmblable.  Il  dit  avoir  eu  dans  fa  collection  des  Hy- 
drachnes mâles,  do. u  la  queue  étoit  formée  de  diffé- 
rentes foçons  ,  &  il  foupçonne  même  qu'il  y  en  a  a  qui 
elle  manque.  Il  rapporte  encore  en  avoir  conlervé  pen- 
dant p  u>  detrois  moisunecinquanraine  des  deux  fexes, 
ftns  que  l'envie  de  s'accoupler  ait  pris  a  aucune^  ce  dont 
il  ne  fut  pas  furpris  ,  parce  qu'elles  étoient  rallemblées 
d'endroits  très-divers,  marécageux,  fablonneux  , 
limoneux  ,  &c.  &  qu'elles  manquoient  -^  la  fjis  d'ai- 
fance  &  de  fubfiftance  ,  ces  premiers  detous  les  biens 
qui  fixent  aufiî  les  premiers  délits  de  tout  être  vivant. 
Les  Hydrachnes  fontj-lus  ou  moins  petites  ,  &  de 
grandeur  différente  ,  elles  fe  dillinguent  par  une 
ftrudure  infiniment  di'-'erfifiée  &  par  des  couleurs 
vives  nuancées  de  tant  de  manières  ,  que  le  pinceau 
auroit  trop  de  peine  a  les  exprimer.  En  confidérant, 
s'écrie  M.  Millier,  l'art  &  la  beauté  que  le  créateur 
proJigue  dans  des  êtres  fi  iong-tems  cachés  à  nos  re- 
gards ,  ne  diroit-on  pas  qu'il  les  a  principalement  def- 
tinésàfàire  l'objet  de  l'admiration  des  intelligences 
lupérieures  à  l'homme?  Nous  allons  maintenant  rap- 
porrcr  toutes  lesefpèccsd'Hydrachnes  que  cet  auteur 
efi;  parvenu  à  découvrir  ,  à  décrire  ,  &  à  figurer  danj. 
que     fou  ouvrage. 


fiTDRACHNE» 


Suite  Je  rintroàuBîon  à  tHïfloïre  Kaiunlle  des  Ir.fccles: 


ÏOj 


f 

HYDRACHNE. 

HYDRACHNA.      M  u  L  l. 

A  C  A  RU  S.     Lin.     Geoff. 

CARACTERES    GENERIQUES. 

Point  d'antennes. 

Deux  antennules  courtes  ,  filiformes. 

Deux,  quatre,  ou  fix  yeux. 

Huit  pattes. 

Tcte ,  corcelet  &  abdomen  réunis. 

ESPECES- 

*,  Deux  yeux. 

rieuremcnt  mucronée  ;  queue  déprimée  j  hi- 

dencée. 

I.  A  queue. 

I.  Hydrachne  globuleufe. 

5.  Hydrachne  puAuIéc. 

Globuleufe ,    verdàm  ;   yeux    rouges  ; 

Rouge,  pujîulée  i  queue  depriaiee ,  avec 
les  angles  obcus. 

q'-ieui  cylindrique  j  jéirécie  à  la  b a fe  ^  fe- 

melle d.ux  jais  plus  grande,  fans  queue. 

6.  Hydrachne  blanchâtre. 

1.  Hydrachne  tubuleufe. 

Arrondie ,  grifâtre ,  avec  le  dos    blan- 

Globuleufe jjûuiâtre,  avec  le  dos  cache' ^ 

châtre  ^  queue  depr.méc ,  trïdentée. 

queue  cylindrique,  égale. 

7.  HYDRAciîNa  maculés. 

5.  Hydrachne  trompette. 

Arrondie  ^  andrce,  tachée  ,  pofieriiure. 

Prefque  ovale,  rouge  ,  pojîérieurement 

ment  mucronée  \  queue  dépriméi ,  tridcntée. 

noire  ;  queue  cylindrique  j  jaune  ,  réirécie 

à  la  bafe. 

8.  Hydrachne  tricufpidée. 

4.  Hvdkachne  pointue. 

Rouge  ;  dos  avec  trots  hojfes  ;  quevi;  dé- 

Obfcure, antérieuremmc  tro  nquée ,  pojlé- 

primée  ,  cridentce. 

JUjl.  Nue.  des  InfeHes.  Tome  VU. 


lotf 


Suite  de  l'Introdumon  à  l'Hifloirt  Naturelle  det  InfiSts. 


9.  HvDRACHNE  échancréc. 

Vwuoe  j  dos  bojfu  ;  queue  déprimée  , 
échancrée. 

10.  Hydrachne  finuée. 

Grife  \  dos  antérieurement  jaunâtre  y 
marqué  de  trois  points  pojlérieuremeni ; 
queue  déprimée  ,  jinuée. 

1 1.  HypRACHNE  entière. 

Inerte  ,  fans  taches  j  queue  déprimée  , 
entière, 

II.  Hydrachne  mamelonnée. 

arrondie, pourpre-,  pattes  noires;  ma- 
melon de  chaque  côté  pojlérieurement. 

1.  Dos  avec  une  tache  fourchue. 

ij.  HyoRACHNE  craiïipède. 

Ovale  ^  blanche  \  dos  noir  j  avec  une  ta- 
che fourchue  ^  fauve  ;  anus  mamelonné  j 
pattes  antérieures  plus  grojfes. 

14.  Hydrachne  groflîpède. 

Prefque  quarrée  ^  blanche,  avec  trois 
taches  obfcureSy  &  w.e  tache  fourchue  , 
fauve  ,  pattes  ancér.eures  plus  groffis. 

I  j*.  Hydrachne  clavicorne. 

Ovale,  fauve,  avec  une  tache  fourchue  , 
jûune;  antennules  en  majje  ;  pattes  pâles. 

i6.  Hydrachne  fpinipède. 

Ovale  ^  d'un  jaune  verdâtre  ,  avec  huit 
points  noirs  ,  &  une  tache  fourchue ,  fauve  j 
pattes  épineufes. 

17.  Hydrachne  longicorne. 

Prefque  quarrée  ,  blanche  ,    avec    cinq 


HYDRACHNE.     (  Infedes.  )  ■ 

taches  ohfcures  ,  &  une  fourchue  fauve 


antennules  longues. 

18.  Hydrachne  printanière. 

Ovale ,  verdâtre  ;  dfque  d'un  vert  foncé; 
avec  une  tjche  fourchue  ,  fauve. 

19.  Hydrachne  lunipèJe, 

Ovale  y  blanche,  tachée  dohfcur  ,  avec 
une  tache  fourchue  ,  très-blanche  ;  quatrii- 
me  pièce  des  pattes  pofléruures  ,   arquée. 

20.  Hydrachne  crifourchue. 

Ovale ,  blanchâtre  ;  dos  obfcur  _,  avec 
une  tache  crifourchue  ,  argentée. 

11.  Hydrachne  orbiculaire. 

Orbiculaire  ,  déprimée ,  jaune  j  avec  des 
taches  au  milieu  du  dos  ^  noires  ,  ir  une 
autre  fourchue ,  fauve. 

21.  Hydrachne  écoilée. 

Globuleufe ybleue;  descendre],  marqué 
d'une  tache  écoilée. 

23.  Hydrachne  ovale. 

Ovale  ,  comprimée,  verdâtre,  carénée 
endeffous  ,  prefque  plane  en-deffus  ,  avec 
une  tacke  fourchue,  jaune;  antennules  plus 
baffes. 

j.  Pojlérieurement  velues. 

24.  Hydrachne  elliptique. 

Arrondie  ;  bleue  ,  avec  des  taches  &  des 
points  jauves. 

15.  Hydrachne  orbiculée. 

Orbiculaire  j  déprimée  ,  violette  ,  avec 
une  tache  &  un  cercle  blancs. 


Suiu  de  l'invodu^îon  à  PfliJJoire  naturelle  des  Infecles. 


107 


HYDRACHNE.   (  Inftdes.  )                                  j 

z6.  IIydrachne  lugubre. 

3  5.  Hydrachne  liliaccei. 

GlohuUufe  ,   ch/iure  ,  r.:yée   de    noir  ; 
L'uitts   Virus. 

27.  Hydrachne  tronquée. 

Ohlongue  ,  gr'ife  ,  pojléneuremenc  cron- 
•l'ace  ,     avec    des    lignes     ou    des    fouiis 
ûffcurs. 

Ovale  ,  blanchâtre  ^  dos  avec  une  t  .che 
bUn^kc,  en  forme  de  lys,  &  une  tache  noire  de 
ihaque  côté. 

36.  Hydrachne  ovaUire. 

Ovale  ,  cendrée  obfcure  ,  avec  une  t  rche 
triangulaire  fauve;  pattes  d'un  noir  pd.'e. 

4.     Glabres. 

37.  Hydrachne Torris. 

i8.  HvDRACHNi  fuLunoife. 

Arrondie ,  rou^e  ,  avec  plufieurs  taches 
<hfi.  lires  ;  yeux  eri-deffous. 

19.  Hydrachne  géographique. 

Sphérique  ,  noire  ^   avec  quatre  taches 
&  plufieurs  points  irréguUers  ,   rouges. 

Ovale  jaunâtre  j   avec  des  taches  laté- 
rales ,  noires,   &   une  rouge  ^    bnlLi::'^^ 
au  milieu  ;  jambes  poflérieures  lam<Uc  ■^. 

58.  Hydrachne  rayée. 

Ohlongue,  antérieurement  déprimé     d'un 
jaune  verdàtre ,    avec  deux  raies  n, .  es  , 
pofiéruuremeni  réunies. 

50.  Hydrachne  eflliyeufe. 

3p.  Hydrachne  naduleufe. 

Glohuleufe.,  rouge,  fans  taches  ;  pattes 

noires. 

3 1.  Hydrachne  étendue- 

Rouge  ,   antérieurement    tronquée  ,  ta- 
chée de   chaque    côté  ;    pattes  pofierieures 
noduleufes.                                                       . 

Arrondie,  rouge;  pattes po/Ie'rieures  gla- 
bres j  fans  mouvement. 

31.  Hydrachne  eiifanglantée. 

40.  Hydrachne  effacée. 

Arrondie  ,  d'un  fauve  obfcur  ,  avec  deux 
raies  cow^ies  ,  fauves  ,  peu  marquées  j  der 
rière  les  yeux.                                                   ', 

Etendue  ,  rouge  3  pattes  égales. 

41.  Hydrachne  plane. 

33.  H  VDRACHNE  enfoncée. 

Ronge  ,  étendue  ,    avec  des  points  en- 
fonces^ antcnnules  courtes. 

Verte,  déprimée,  antérieurement  échan-  ; 
crée  ,   avec  une  large  bande  blanchi  _,    au 
milieu. 

41  Hydrachne  Souris. 

34.  Hydrachne  lunaire. 

Ovale ,  fauve  ;  dos  avec   une  tache  en. 
crotjj'anc  ,  noire. 

Ovale  ,  comprimée,  verte  ,  fillonnée  en- 
dfjus,  carénée  en-dcljous  ;  aniennuUsplus 
baffes. 

1                                                                                                              iti 

> 

0  X 

lo8 


Suite   de  VlntroàuElion  à  VH'ifl&ire  Natunlk  des  InfeBcs. 


HYDRACHNE.    { Infedtes. 


43.  HydrachNe  latipède. 

Ovale  Jaunâtre,  tachéedi  chaque  côté  -^ 
quatrième  pièce  des  pattes  pojiérieures  , 
dilatée. 

44,.  Hydrachne  verficolor. 

Prefqui  quarrée  ,  mélangée  de  taches 
blanchâtres,  bleues  &  ohfcures. 

*  *     Quatre  yeux. 

4  5.  Hydrachne  crétacée. 

arrondie ,  oh/cure  ,  avec  tout  le  dos 
blanc. 

46.  Hydrachne  obfcure. 

Ovale  ,  d'un  fauve  obfcur  ;  difque  ohf- 


cur  ,  avec  une    tache  en  fourche ,  fauve. 

47.  Hydrachne  ondulée. 

Ovale  y  jaune ,  avec  deux  raies  Jînuées , 
noires. 

48.  Hydrachne  maculée. 

Ovale  rouge;  dos  avec  des  taches  noires. 
*   *  *    Six  yeux. 

49.  Hydrachne  ombrée. 

/arrondie ,  rouge  ,  avec  plujîeurs  taches 
ohfcures. 


H  Y  D 

♦    Deux  yeuX: 
I .  ii  queue. 
I.  HïDR^CHNE  globulcufe. 
HrDR^cHK  4  globator. 

Hydrjchna  virefccns  globofa  ,  oculis  ruBris  ;  Cdu- 
da  cyiindricii  ,  i<ifi  lourâuca  ;  fœmina  tùyio  mjjor, 
ai/que  caudj,  MULL.  Hydruck.  pug.  17.  n" .  1. 
lab.  I.  fig.  I.— J. 

Hydrackna  glohofa.  oculis  rubris,  MuLi.  ZooL 
dan.  prodr.  mi. 

Le  mâle  cft  vcrdîcre  ,  avec  quelques  taches  obf- 
cures  ,  &  une  queue  cylindrique  ,  rctrécie  i  la  ba'.e. 
Le  corps  ell  globuleux  ,  terminé  par  une  appendice 
cyiindrHjue  ,  tranfparente  ,  luifante  ,  en  forme  de 
queue  ,  rétricie  à  la  bafe  ,  munie  a  l'extiéaiicé  de 
quelques  poils  roides.  La  partie  fupé;ieure  e(t  munie 
d'une  petite  ligne  longitudinale  entre  les  yeux  ,  de 
deux  taches  latérales  ,  ;■;  de  deux  autres  anguleufes, 
obfcuies.  La  partie  iafcneure  cil  d'un  jaune  vert  , 
avec  deux  points  noirs  a  la  bafe  de  la  queue.  Le 
tout  du  corps  ert:  velu  ,  &  armé  antérieurement  , 
au-delfous  des  yeux  ,  .l'une  petite  épuie  de  chaque 
côté.  Les  yeux  font  noirs  ,  &  ont  un  reflet  rouge  a 
«n  certain  jour.  Les  antennules  font  courtes,  un 
peu  fléchies  vers  les  côtés ,  &  compofées  de  deux 
articles  ,  dont  le  demi  r  eft  un  peu  plus  gros.  Les 
pattes  font  verdàtres  ,  prefque  de  la  longueur  du 
corps.  Les  fit  premières  font  compofées  de  cinq 
pièces  ,  &  couvertes  de  petits  poils  recourbés.  Les 
deux  pofténcjres  font  compofées  de  fix  pièces  , 
dont  la  quatrième  eft  |  lus  longue  que  les  autres.  Ces 
pattes  ,  ainfi  que  celles  de  l'Hydracline  lylucce  , 
ont  quelques  petits  globules  fphéri  ]Ues,  blanchâtres. 
M.  Mulier  n'a  pu  salfurcr  fi  ce  font  des  Vorticellcs 
ou  des  œufs  d'un  autre  animalcule. 

La  femelle  eft  une  ou  deux  fois  plus  grande  que  le 
mâle,  fans  queue  ,  &  entièrement  d'un  bleu  pâle  Le 
corps  eft  fphérique,  lille  ,  muni  poftérieurement  de 
quelques  poils  roides.  Le  dclîous  eft  plane  ,  avec  une 
tache  pâle  au  mUieu  du  ventre  ,  marquée  au  m. lieu 
d'un  petit  trou.  Les  antennules  font  très-courtes. 
Les  pattes  font  verdàtres  ,  comme  dans  le  mâle. 
L'orgaiie  fcxuci  du  niàle.icft  placé  à  l'extrémité  de 
la  queue  ,  &  celui  de  U  Kmeik  àsMi.  une  fente  du 
ventre.  .        ..,, 

Elle  fe  trouve  en  'Daniîetiiafck  ,  darts  les  foflés 
remplis  d'eau.  Les  mâles  font  plus  commu'ns  que  les 
femelles.  '    '" 

I.  Hydrachne  tubte'éei  /   ;   . 

Hydrachsa  tubalacCff.  ■ 

Hydrachna  luttfcens  glohofa  ,  iifco  maeviato  , 
eanda  cylindr-ca  iquaii.  Muti.  Hydr.  p.  ig.  tab,  1, 
^g.  6,—Zool.  dan. prodr,  ii43  • 


H  Y  D 


10$ 


Elle  rclfcniblc  beaucoup  à  la  précédente.  Elle  en 
diffère  par  la  queue  cylindiique  ,  égale.  Lr  cotps  eft 
jaunâtre ,  avec  quelques  caches  obuures  tut  le  milieu, 
du  dos. 

Elle  fe  trouve  dans  les  marais  du  Dannemarck. 

l .  Hï&R-ACKNE  trompette. 

'H.YT>KACHSA  huccirijtor. 

Hydrackna  obovata  rub^a  poftice  nlgra  ,  cauda 
cylindrica  fiava  hnfi  coarciata.  MOLL.  UycLT.  p.  JO. 
tab.  i.fig.  I. — ZooL  dan.  prodr.  1144, 

Acarus  caudatus  agaaticus  fubrotundus  fufcus  rufo 
macutacus  ,  iTaHominecautato  cylindrico.  Dec.  Mém, 
inf.to-n.-j.pag.  159.  «».  ii.F'-9-fig.  L 

Mitce  à  queue  aquatique  ,  arrondie  ,  brune ,  ta- 
chetée de  roux  ,  à  corps  terminé  en  queue  cylin- 
drique. Deg.  Ib. 

Le  corps  eft  ovale  ,  convexe  ,  &  rouge  en-delTus , 
noir  en  arrière  &  en  dcflous  ,  Si  termine  en  queue 
cylindrique,  jaunâtre,  rétrécie  &  noire  a  la  bâte, 
large  Si.  crénelée  à  l'extrémité,  munie  de  quelques 
foies  &  de  deux  petits  mamelons  a  ta  partie  fupé- 
ricure  ,  vers  l'extrémité.  Les  yeux  font  diftans  & 
rougcâtrcs.  Les  antennules  (ont  très-courtes  ,  Se 
compofées  de  ttois  articles  petits  ,  tranlparens  , 
blanchâtres.  Les  pattes  font  courtes  ,  noires.  Les 
iix  antérieures  font  compofées  de  fix  pièces  ,  cou- 
vertes de  poils  longs  a  leur  partie  interne  ,  &  courts 
à  leur  partie  externe.  Les  poltérieurcs  tbnt  compo- 
(écs  de  fix  pièces,  dont  la  piemière  elt  grolle  & 
carrée  ;  les  autres  font  plus  courtes  ,  Si  couvertes 
de  deux  rangéçs  de  poils  longs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  ,  au  nord  de  l'Eu- 
rope. 

4.  Hydracune  pointue. 

Hro&^cHNA  cufpidator., 

Hydrackna  fufca  antice  truncala  ,  poflice  mucrc 
nata  ,  caudu  deprejfa  bidentata.  Mull.  Hydr. p.  5  i, 
n".  .^.tab.  ^.fig.  4. — ZooL  dan.  prodr.  î24J. 

Le  corps  eft  entièrement  d'une  conleur  cendrée 
obfcute  ,  aiTtérieurement  déprimé,  aïTez  large  Se 
tronqué  ,  plus  large  &  convexe  au  milieu  ,  un  peu 
rétréci  porténcuremcnt ,  &  terminé  en  queue  di- 
latée. Sur  le  bord  antérieur  on  appcrçoit  deux  petites 
pointes  de' chaque  côté  ,  &  un  petit  mamelon  trian- 
gulaire droit  au  milieu  de  la  partie  poftérieure.  Les 
yeux  font  noirs  très- diftans.  Les  antennules  foiu 
courtes ,  &  compofées  de  trois  articles.  Les  pattes 
font  traofparentes  ,  pâles  &  velues.  La  queue  eft 
déprimée ,  &  terminée  de  chaque  côté-  eu  angle 
aigu.  Le  bord  poftérieur  eft  muni  de  foies. 

Elle  fe  trouve  dans  les  réfervoirs ,  en  Danne» 
marçk. 


iio  H  Y  D 

5.  Hydrachne  puftul^e. 
Hydrachnj  puftalatcr. 

Hydrachna  rukra  gibbofa  ,  laudd  deprejfa  ,  an- 
gul'is  oéiujis.  MuLL.  Hyar.  pag.  51.  n" ,  5.  tab.  5. 
fié-  i'  -Zool.  ddn.prudr.ixcfi. 

Le  corps  eft  rouge  ,  lillc  ,  luifaiit ,  &  comme  for- 
nié  de  trois  pièces.  La  première  efl  convexe  ,  & 
marquée  de  quelqies  taches  noires  ;  la  l'ecoiide  eft 
fans  taches  .  &  s'élevc  en  forme  de  puitule  grande  , 
ventrue  ;  la  troilicme  eft  déprimée  ,  &  forme  une 
cfpccc  de  queue  dilatée,  à  angles  obtus,  &  abord 
poftirieur  ,  muni  de  quelques  foies.  Au  milieu  de 
la  partie  poftérieute  on  apperçoit  une  appendice 
jaunâtre  ,  tranfparentc.  Le  dclfous  du  corps  eft 
plane  ,  avec  la  poitrine  noire.  Les  antennules  (ont 
petites  ,  aiguës.  Les  yeux  font  noirs.  Les  pactes  font 
rougcâtres ,  de  la  longueur  du  corps,  velues.  Les 
poltérieures  font  un  peu  plus  longues  que  les  autres. 

On  apperçoit  quelquefois  de  petites  Vorticellés 
feiîîlcs  fur  les  pattes  de  cette  efpece. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  ,  en  Daunemarck. 

*.  Hydrachne  blanchâtre. 

HYDKACHn A  albator. 

Hydrachna  grifea  rotundata  ,  difco  'albo  ,  cauda 
if^Ttjfu  tridtntata.  Mull.  Hydr.  pag.  55.  n".  6. 
tab.  l.fig.  I.  t.——Zool.  dan. prodr.  1247. 

Acarus  fluviatills  roiundus  albo  fufcoque  macu- 
latus  ,  pedibus  pofticis  lon^ioribus.  Stroem.  Ail. 
nidr.  4. />.  iù.fœm, 

Acarus  natator  glohofus  corneus ,  pedibus  pofticis 
naiatoriis.  Schrank.  Enum  inf.  aufl.  n".  1045. 
■  Beytr.   Zur.  naturg.  pag.  6.  tub.  1.  fig.  J.  6. 

7.  10. 

Le  corps  efl  globuleux,  tin  peu  plus  large  poftérieu- 
renient,  d'un  gris  pâle  ^  avec  le  dos  blanchâtre;  une 
tache  prefqiie  quadrangulairc  entre  les  yeux,  &  une 
sutre  courbe  de  chaque  côté,  obfcures.  Il  eft  ter- 
miné podcrieurcment  dans  le  mâ'.e  pat  une  efpece 
de  queue  large  ,  dilatée  ,  finuée  ,  &  munie  de 
trois  dents  Au  dciTous  de  la  dent  intermédiaire  on 
apperçoit  une  appendice  pédiculée.  La  femelle  cit 
plus  grande  que  le  mâle  ,  &:  fans  queue.  Xes  anteji- 
nules  font  divergenies,  comj)ofées  de  trois  articles , 
&  à  peine  de  la  leugucur  des  deux  premières  pièces 
des  pattes  antérieures.  Les  patte:,  font  de  la  lon- 
gueur du  corps ,  &  compoi/écsde  ciiiq  atticics,  un 
peu  velus.  Les  yeux  fûht  oblcurs,  égalcmeni  dillans 


lie  l'un  à  l'i 


&  du  bord 


La  femelle  a  le  botd  du  corps  un  peu  vcrdâtre  ; 
{a  poitrine  jaune  ,  avec  huit  taches  floires  ,  dont 
deux  plus  grandes  fous  la  poitrine.         \  , 

Ellefe  trouve  dans  ks  réfctvoks  ,  «n  Dànoe- 
maick. 


H  Y  D 

7.  Hydrachne  maculée. 
HrPRACHN^  maculator, 

Hydrachna  cinerea  rotundata  ,  poftue  rnucronata  , 
cauda  dcprcJla  tr:dencata.  Mull.  Hydr.  pag.  34. 
""•7-  '-'^-  '■■fie-  5- 

Le  corps  eft  prefque  arrondi  ,  terminé  en  queue  , 
preiqiie  éch^iicré  antérieurement  ,  réticulé,  cendré, 
avec  fept  petites  lignes  obfcures  fur  le  dos ,  &  une 
incifion  circulaire.  La  queue  eft  plane,  dilatée,  lé- 
gèrement rétrécie  à  fa  bafe  ,  munie  de  tiois  dents, 
d'une  appendice  intermédiaire  ,  &  de  quelques  foies. 
La  dent  intermédiaire  eft  élevée  ,  &  le  bord  eft  ver- 
dâtre.  La  poittinc  ell  plane  ,  blanchâtre  ,  munie 
antérieurement  de  quatre  mamelons  aigus.  Les  an- 
tennule.».  font  courtes ,  en  malfe  i  Si  ctmipofées  de 
deux  aiticles  arrondis.  Les  pattes  font  vertes ,  de  la 
longueur  du  corps ,  ii  compofées  de  cinq  pièces 
velues.  Les  poftériturcs  font  compofées  de  lix  pièces, 
dont  la  première  elt  courte  ,  groile  ,  prefque  cattéc. 
Lexttémiié  de  chaque  pièce  eft  garnie  de  poils 
longs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  marais  du  Dannemarck. 

8.  Hydrachne  tricufpidéc. 

Hydrachna  tricufpidator. 

Hydrachna  ruhra  ,  dorfo  gibhere  triplici ,  cauda 
deprejfa  tridentata.  Moll.  Hydr.  pag.  55.  n''.  8. 
tab.  ^.  fig.  X.  ••Zool.  dan.  prodr.  114^. 

Le  corps  eft  rouge  ,  prefque  réticulé  ou  raboteux  , 
prefque  échancré  antérieurement  ,  muni  de  trois 
tubercules  aigus  fur  le  dos  ,  dont  deux  derrière  les 
yeux  ,  &  le  troifieine  plus  large  ,  muni  au  milieu 
d  un  piquant  aigu ,  &  placé  à  la  bafe  de  la  queue.  Le 
milieu  du  dos  eft  un  peu  enfoncé,  &:  on  apperçoit 
une  ligne  longitudinale  à  la  partie  antérieure  ,  & 
deux  autres  a  la  partie  pofténeure  ,  noires.  La  queue 
eft  plane,  dilatée,  légèrement  rérrccie  a  la  bafe, 
terminée  poftérieurcment  par  trois  dents  ,  dont  celle 
du  milieu  eft  petite  &  élevée.  Au  dellous  de  cette 
den,t  il  y  a  une  pe-ite  appendice.  Les  yeux  iont 
noirs ,  diftans.  La  poitrine  eft  plane  ,  noire  ,  &  la 
bafe  de  k  queue  eft  noire  en-delious.  Les  antennules 
font  blanchâtres,  courtes,  compofées  de  trois 
articles  gios  ,  pointus  â  leur  extrémité.  Les  pattes 
font  blanchâtres  ,  de  la  IcMigiieur  du  corps  ,  & 
compofées  de  cinq  pièces.  Les  poHéricures  fontcom- 
po.ées  de  lix  pièces  ,  munies  de  poijs  longs  à  leur 
extttjmité. 

Elle  fe  tiouve   dans  les  lacs  de  laNoiwcge. 

9.  Hydrachne  échatifréje,-  -■]'.' 
Hydrachna  emarginator.  •^.-.-ii.sia'iiL 
Hydrachna'iiibra,;;  dorfo  ^ibbofo,   eauda  deprtjfa 

emuiginatit.iAuLL.Ij^dr^  pag.  j6.  n  .  9.  tab.    ). 

A'-  4.  .    ;-.       .  .   -  ô  '  ■*. 


.     H  Y  D 

E:1:  rfflembic  à  THydiachre  pwftul^e.  Elle  en 
diffère  paiics  couleurs  ,  par  la  bollc  beaucoup  (lus 
petite,  &  par  les  dents  de  la  queue.  Le  corps  e(l 
rouge,  muni  poftéiieurement  dune  petite  pu(hile  , 
entouri?e  d'une  inrilïon  circulaire  ,  terminé  par  une 
queue  jaunâtre  ,  d(-primée  ,  larj^e  ,  nuinie  de  dfu\ 
dents,  grandes,  obtufcs  ,  &  de  quelques  foies 
roides ,  avancées.JSous  la  pulhile  ,  Se  au-dcllus  du 
milieu  de  la  queue  ,  il  y  a  un  pçtit  ait;ui!lon  obfrvr. 
Les  yeux  'ont  noirs.  Les  pattes  font  (impies,  d'un 
Vert  pjle.  Les  antcnnules  font  courtes  ,  de  la  cou- 
leur des  pattes  ,  munies  à  leur  partie  interne  d'un 
piquant,  Icmblable  a  celui  de  la  plù^'-art  dcselpeces. 

Elle  fe  tiouve  dans  les  matais  du  Dannemarck. 

10.  Hydrachne  {iru'c. 
Hydrachna  Jînuator. 

Hydrjchna  gri/eu  ,  dorfo  antice flu-vefcen'e ,  po/Ii.e 
tripuniijij  ,    cjudu    dcprejfu  finu^ta.    Mull.  Hydr. 

pag.  p.    «".    10.    tab.    i.fi^.  5. Zool.  dan. 

prodr.  i  1  j  I . 

Le  corps  cft  arrondi,  trcs-l<*gèrement  r:'':ciilé  , 
g\h ,  av.c  la  partie  antérieure  &  poltcrieure  d'un 
jaune  pâle ,  &  les  bords  latéraux  d'un  bku  ver- 
datrc.  On  apperçoit  une  incilion  arquée,  &  deux 
points  noirs  au  milieu  du  dos  ,  &  trois  autres  points 
à  la  bafc  de  la  queue.  La  queue  eil  déprimée,  dila- 
tée, hnuée,  .Si  niunu- de  quel  ]ues  foies  il  l'eitré- 
mué.  Les  antcnnules  lopt  blanches  ,  rranfpareiites  , 
compofëes  de  deux  articles  fléchis.  Le  premier  eit 
muni  intérieurement  d  uie  petite  dent.  Les  pattes 
font  velues  j  blanches,  tr.infparentes  ,  de  la  lon- 
gueur du  corps  ,  &  toutes  coinpolces  de  cinq 
pièces. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  flagnantes  du  Dan- 
nemarck. 

11.  Hydrachne  entière. 

Hydrachna  intcgrator. 

Hydrachna  viridis  Immaculatu  ,  cauda  depreffa 
intégra.  Mull.  Hydr.  pag.  j8. 71°.  11.  lab.  y  fig.  7. 
•^— — Zoo/,  dan. prodr.  2151. 

Le  corps  efl  ovale  ,  pref que  arrondi  ,  portérieure- 
ment  déprimé  ,  rétréci  ,  d'un  vert  foncé  ,  avec  le 
tour  des  yeux  &  la  queue  d'un  vert  plus  clair.  Le 
dellous  etl  jaune  fur  la  poitrine  ,  d'ur.  vert  foncé 
fur  le  ventre  ,  &  pâle  à  la  queue.  On  apperçoit  une 
incifion  elliptique  ,  qui  s'étend  depuis  les  yeux  juf- 
qu'a  l'extrémité  du  corps.  La  queue  eft  déprimée  , 
arrondie  ,  entière  ,  munie  de  pluheuis  foies  roides  , 
avancées.  Les  anrennules  font  courtes  ,  latéra'e- 
ment  fléchies  ,  compofées  de  deux  articles,  dont  le 
premier  elt  muni  d'une  petite  dent  à  fa  partie  in- 
terne. Les  yeux  font  noirs,  diftans.  Les  pattes  font 


H  Y  D  ,,j 

tranfparentes,  delà  longueur  du  corps,  compofcet 
de  pièces  égales ,  velues. 

Elle  fe  trouve  en  Dannemarck  ,  dans  les  fuffé» 
remplis  d'eau. 

11.  Hydrachne  mamelonnée. 

Hï'D  R-icHNA  papiLu  cor, 

Hydrachna  purpurea  rotuvdata  pap'lla  caitdali 
utrirtque  ,  pidiius  nig/if.  Mui.l.  Hyd.  pag.  )  ^. 
n',  11.  cal>.^.J!g.  6.  Zuol.  dan.  prod.  iif}. 

Le  corps  eft  arrondi  ,  <}'un  rouge  brun  ,  avec 
deux  points  diftans  pâles  à  la  partie  antérieure  ,  fur 
lefquels  les  yeui  font  placés.  Les  yeux  font  noirs. 
On  apperçoit  deux  lillons  longitudinaux  ,  marqués 
dune  fuite  de  points  noirs  fur  le  dos  ;  une  incilion 
aiquée  a  la  partie  antérieure  des  dentelures,  &  un 
petit  mamelon  de  chaque  côte,  à  la  partie  pollé- 
r.eiire.  Entre  les  crénelures  ,  s'élève  un  petit  corps 
biride  ,  qui  eft  peut  être  la  partie  fexuclle.  Les 
anteiinules  font  tranfparentes  ,  courtes  ,  grolfes  , 
extérieurement  couibées  ,  &  compofées  de  trois 
articles  Les  pattes  font  noirâtres  ,  de  la  lon- 
gueur de  I  abdomen  ,  compofées  de  pièces  égales  , 
velues  ,  pâles  a  leur  baie.  Les  troifième  ,  qua- 
trième &  cinquième  pièces  des  pattes  poltéiieures 
font  munies  de  foies  très  longues  ,  pendantes.  On 
apper^oit  une  foie  fur  chaque  mamelon,  &  deux 
autres  avancées  fur  le  bord  cténelé. 

Cette  efpece  varie  ;  elle  eft  quelquefois  plus 
grande  ,  avec  les  deux  lillons  du  dos  ,  un  peu  diver- 
gens  ,  &  deux  points  noirs  au-delà  du  milieu  du 
dos.  Elle  eft  laus  mamelons.  M.  MuUer  na  pu  s'allu- 
rer  lî  c'étoit  la  femelle. 

Elle  fe  trouve  ,  au  commencement  du  printemps  , 
dans  les  prairies  inondées  ,  en  Dannemarck. 

t.  Dos  avec  une  lâche  fourchue. 

1 5.  Htdrachne  craffipede. 

Hydrachna  crajftpes, 

Hydrachna  alha  obovata ,  difco  nigro  furca  ru- 
fefcente  ,  ano  papillofo  ,  pedibus  ancicis  crajfls. 
Mv  II..  Hydr.  pag,  ^l,  no.  i^.  lab.  ^.  fig.  i.i.— 
Zool.  dan.  piodr.  li  J4. 

Cette  efpece  diffère  des  précédentes  par  la  lon- 
gueur, des  pattes.  Le  corps  eft  tranfparent,  plane, 
ovale  ,  antérieurement  obtus  ,  &  un  peu  plus  large 
qu'à  fa  partie  poftérieure ,  où  il  parott  tronqué  ,  & 
muni  d'une  petite  dent  avancée  de  chaque  côté.  Sa 
couleur  eft  blanchâtie,  avec  une  grande  tache  noire 
au  milieu  ,  ornée  d'une  ligne  longitudinale  ,  anté- 
rieurement fourchue.  L'extrémité  du  corps  eft  mu- 
nie de  quatre  petits  mamelons  noirâtres ,  &  d'une 
dentelure  latérale.  Les  yeux  font  noirs  ,  quadran- 
gulaiies ,  diAws.L»  poitrine  eft  blanchâtre  ,  uchée 


12 


H  Y  D 


de  noir,  &  en  arrière  on  apperçoit  une  tache  trian- 
gulaire ,  blanche.  Les  antennules  font  un  peu  plus 
longues  que  dans  les  autres  efpeccs  ,  &  compofées  de 
quatre  articles  tranfparens  ,  cylindriques.  Le  fécond 
&  troilième  arciclcs  font  munis  exttrieuremeiit  d'une 
foie  courte  ;  le  dernier  elt  aminci  &  crochu.  Les 
pattes  font  blanches  ,  tranfparentes  ,  deux  ou^  trois 
ibis  plus  longues  que  le  corps  ,  &  compofées  de  cinq 
pièces.  Les  antérieures  font  plus  courtes  &  plus 
groflcs  ,  &  armées  de  petites  épines;  les  auttcs  font 
couvertes  de  poils. 

Elle  fe  trouve  en  Danneraarck,  dans  les  rélervoirs 
&  tollés  remplis  d'eau. 

14.  Hydrachnb  grofllpedc. 

Hyds.achi^a  groupes. 

Hydrackna  alba  fuhquadrata  ,  maculîs  trihus  , 
farca  rufa ,  pedibus  ancicis  crajjts.  MuLi;.  Hydr. 
pag.  45.  n".   14.    tab.   4.  fig.  3.  >Zool.  dan. 

prodr.  iZff. 

Acarus  aquaricus  nicher ,  abdominis  meaio  lateri- 
bi/fque  JïdVis.  ChOïT.  Inf,  tom,  1,  pag.  Cij,n".a. 
pl^io.fig.j. 

La  Tique  aquatique  panachée.  Geofp.  U. 

Acarus  ftagnaUs.  Fourc.  Ent.  pur.  z.  p,  yiy. 

Le  corps  cft  glabre  ,  tranfparent  ;  d'un  jaune 
pâle  ,  avix  une  tache  triangul.iire  derrière  les  yeux  , 
&  deux  autres  un  peu  arquées  fur  le  dos  ,  noires. 
Entre  ces  taches«l  y  a  une  ligne  longitudinale  fauve  , 
antérieurement  fourchue.  Le  délions  du  corps  ell 
marqué  de  lix  points  noirs.  Les  yeux  rell'cmblent  à 
deux  points  noirs ,  allez  grands.  Les  antennules  font 
courtes  ,  fléchies  ,  compofées  de  trois  aiticles  blancs 
&  tranlparcns.  Les  pattes  lont  une  ou  deux  fois  plus 
longues  que  le  corps  ,  &  couvertes  de  poils  ;  les  hx 
antérieures  font  co.mpofées  de  cinq  pièces  ,  &  les 
poftsrieures  de  fix.  L;s  deux  pattes  de  devant  font 
plus  grofTes  que  les  autres. 

Elle  fe  trouve  dans  les  mares  ,  ks  foffes  remplis 
d'eau  ,  aux  environs  de  Paris  8c  en  Daunemarck, 

I)    Hydrachne  clavicisme, 

Hydrachi^a  clavicornis: 

Hydrackna  rufa  oiovata  ,  furca  ^ava  ,  pa/pis 
davms  ,  pedikus  paUldis.  Mut  t.  Hjdr.  pag.  44. 
n'.    ij.   tah.    6.  fig.    7.  ■  ZocL  dan.  pradr. 

Le  corps  eft  ovale  ,  d'un  fauve  foncé  en-deffus  , 
avec  une  ligne  longitudinale  ,  jaune  ,  au  milieu  du 
dos  ,  aiitéiieurcment  dychotome  ;  le  délions  eft 
fauve  ,  avec  des  taches  fur  la  poitrine  ,  &  une  ligne 
laifanre  fur  l'anus.  Les  yeux  font  noirs  &  petits.  Les 
antennnies  font  deux  fois  plus  grolles  que  les  pattes, 
en  m«lTc,  obltr[uemeût  troaquécs  ,  velues  ^  manies 


H  Y  D 

d'une  dent  latérale  ,  &  terminées  par  un  ongle.  Lcj 
pattes  font  blanches,  velues  ,  de  la  longueur  dit 
corps. 

Elle  fe  trouve  dans  les  lacs  &  les  marais  du  Dan- 
nemarck. 

16.  Hydrachne  fpinipede. 

Hydr  dcKJf.i  fpinipes. 

Hydrackna  flavo  -  virens  ovatis    oBopuncîata  , 

furca  rufa^  ptdibus  fpinofis.  MvLi-.Hydr.  pug.  4J. 

n".    16.   tab.    4.   fig.    f..    &  6,    '  Zool.  dun. 

prod.  il$y. 

Le  corps  eft  glabre ,  liffe ,  lurfant ,  prefqre  arron- 
di,  convexe,  avec  une  tache  obfcure  furie  dos  ^ 
&  une  ligne  longitudinale  au  milieu  ,  antérieure- 
ment Fourcl^ue  ,  fauve  ,  Si.  huit  points  noirs  vers  le 
bord  extéiiciT  ,  également  dilUns  les  uns  des  autres. 
La  poitrine  elt  noire  ,  &  marquée  d  une  ligne  longi- 
tudir.a'e  jaune  ,  fourchue.  L'abdomen  eft  d'un  jaune 
vcrdâtre  ,  avec  une  rache  ob'cutc  de  chaque  côté  , 
fur  laquelle  on  remarque  un  point  noir.  Les  yeux 
font  noirs  &  ptùrs.  Leî  antennules  (ont  courtes, 
aiguës  ,  courbées ,  &  compofées  de  trtiis  articles.  Les 
pattes  (ont  noitcs  ,  velues ,  compofées  de  cinq  pièces  ; 
les  deux  antérieures  paroifTenc  un  peu  plus  grolles 
que  les  autres  ,  a  caufe  des  poils  prefque  épineux 
inférés  fur  an  petit  mamelon. 

Elle  fe  tiouve  dans  les  mares  &  les  endroits  aqua- 
tiques ,  aux  environs  de  Pans ,  en  Ddimeinarck. 

17.  Hydrachne  longicorne, 

Hydrachna  longicornis. 

Hydr.:chna  alba  fubquadrata  macuHs  qulnque  obf' 
curis  ,  furca  rufa  ,  palpis  longis.  AlULi.  HyUr. 
pag.   47.   «".    17.   toi.   ^.  fig.  4.  '  '  Zool.  dan. 

prodr.  12}  8. 

Le  corps  efb  blanc  ,  tranfparent,  convexe,  rbtus- 
anrérieuretHent  &  poftéricurcmcnt ,  avec  cinq  taches 
obfcures  fur  le  dos,  dont  les  deux  polténeures  plus 
grandes  &  réniformes.  Encre  ces  tanes  on  apperçoit 
une  ligne  longitudinale  ,  fauve  ,  antérieurement 
fourchue.  La  poitrine  elt  dun  jaune  pâle.  L'abdo- 
men  eR  blanc  ,  tranfparent ,  avec  une  tache  au  mi., 
lieu  ,  noire  ,  &  une  ligne  fauve  ,  tranfparcnte  ,  di- 
vifée.  Les  yeux  font  noirs  ,  diltans  ,  réniformes.  Les 
antennules  font  plus  longues  que  dans  les  autres 
efpeccs ,  plus  épailfes  que  les  pattes  ,  tr.tnfparentes  , 
&  compofées  de  quatre  arricles  ,  dont  le  fécond  eft 
muni  cxiéticurcmcnt  d'une  petite  foie.  Les  pattes 
(ont  blanches,  couvertes  de  quelques  poils,  & 
compofées  de  cinq  pièces.  Les  poftéiisutes  foat  plu? 
longues  que  le  corps. 

Elle  fe  trouve  dans  les  ruilTcauXj  en  Danac- 
marck»  ■  • 


H  Y  D 

l8.  HïDRACHNE  printaanitïc. 

Htdrachna  vtrnaUs. 

Hydracknavirefc  ens  pvûHs,  difcofaturc.to  ,  furca 

ruJa.MuLL.  Hydr.   pag.  48.  n° .  li.tab.  i-fig.  l. 

Z,oo!.dan,  proUr.  11  c  9. 

Le  corps  cft  ovale  ,  un  peu  convexe  cn-JefTus  , 
vert ,  avec  une  raie  lorgitudinale  au  milieu  ,  fauve  , 
antt-iicurementTourchue  ,  &  muni  de  quelques  poils 
poftérieurement.  Les  ycui  fonc  noirs.  Les  anrcn- 
rules  font  blanches,  tranfpartntes .  à  j-cine  plus 
longues  que  la  première  pièce  des  pattes  ,  &  coni- 
pofées  de  deux  articles.  Lc>  pattes  font  blanches  , 
velues  ,   un  peu  plus  longues  que  le  corps. 

Elle  fe  trouve  en  Danemarck  ,  dans  les  lieux 
inondés. 

Tp.  Hydrachne  lunipede. 

Hydrachna  lunipes. 

Hydrachna  alba  o\'al:s  macuUta  ,furca  candida  , 
pedum    poJlUorum  ardculo   quarto    lunato.    Mull. 

Hydr.  pag.  49.  nP .   i?.  tuh.    ^.  fig.   5.  6. Zool. 

dan.prodr.Zi.6o. 

Le  corps  eft  ovale  ,  blanc  cn-dclïïis ,  tranfparent , 
avec  cinq  taches  obfcurcs ,  dont  deux  de  chaque 
côté;  l'antérieure  plus  petite,  &  la  cinquicmc  der- 
rière les  yeux.  L'efpace  qui  fc  rrouvc  entre  ces 
taches  forme  une  efpece  de  croix  blanche.  Le  deflous 
du  corps  eft  obfcur,  avec  un  grand  point  noir  entre 
les  antennulcs.  Les  yeux  font  noirs  ,  &  beaucoup 
plus  grands  que  dans  les  autres  efpeces.  Les  anten- 
nulcs font  pâles ,  alongécs.  Les  pattes  font  pâles  ; 
les  poftérieures  font  une  fois  plus  longues  que  le 
corps  ,  &  ont  la  quatrième  pièce  arquée  ;  les  fn 
pattes  antérieures  lont  égaies,  &  de  la  longueur  du 

Elle  varie.  Les  pattes  poftérieures  font  quelquefois 
(impies. 

_  Elle  fc  trouve  çn  Danemarck ,  dans  les  folles  ma- 
récageux. 

10.  Hydrachne  trifourchue. 

Hydrachna  trifurcalis. 

Hydrachna  albida  ova/is  ,  dorfo  fufco  ,  furca 
triplicatu  argencea.  Mull.  Hydr.  pag.  jo.  n",  zo. 
tab,  ^.  fig.  !,•  Zool.  dan.prodr.  i26i. 

E!!c  reffemble  beaucoup  à  l'Hydrachne  clavi- 
corne.  Elle  en  diffère  principalement  par  les  anten- 
nulcs. Le  corps  eft  prefque  gélatineux  ,  un  peu  con- 
vexe en-deilus  &  en-delfous  ,  blanc  ,  avec  tout  le 
dos  obfcur,  marqué  d'une  ligne  longitudinale  di- 
chotome  ,  d'un  blanc  argenté.  Le  dcffous  du  corps 
eft  marqué  d'une  grande  tache  noire  de  chaque  côté. 
Les  yeux  font   noirs   &    diftans.    Les    antcnaules 

Hijï.nat.deilnfcaa.  Tom.  Fil. 


H  Y  D 


1J3 


font  bhncbcs ,  de  la  longueur  de  la  moitié  des 
pattes  ,  &  terminée;,  par  un  ongle;  elles  font  cobi- 
polVc»;  de  quatre  articles  ,  dont  le  premier  eft  épais  , 
iSc  plus  long  que  les  trois  autres  pris  cnlemble.  Les 
pattes  font  blanches,  prefque  verdâtrcs  ,  tranfpa- 
ri-ntcs  ,  velues  ;  les  (îx  antérieures  (oni  compofées 
de  cinq  ,  &  les  deux  extérieures  de  fix  pièces;  'es 
trois  dernières  lont  prefque  une  lois  plus  longues 
que  les  autres  ,  &  les  deux  dernières  ont  des  faif- 
ci-aux  de  poils  longs. 

M.  Millier  en  a  vu  une  variété  dont  le  ventre 
étoit  obfcur  ,  marqué  d'uns  ligne  blanche  vers 
J'anus. 

Elle  fe  trouve  en   Danemarck  ,   dans  les  eaux. 

II.  HïDRACHNE  orbicubin. 

Hydhachka  crhicularis. 

Hydrach'ia  lutea  deprejfa  orhicuLins  ^  rracu'is 
dijci   nigris^  furca    rufa.     Mull.  Hydr.  pag.   p 


lab.    S-  fig.  j-è/ 


•Zool.  d:n.  prodr. 


Le  corps  eft  orbiculaire  ,  plane  en  defl'us  &  en- 
dedous  ,  jaune  ,  avec  une  tache  ovale  fur  le  dos , 
derrière  les  yeux  ,  &  di.'ux  autres  crochues  en  ar- 
rière ,  noires.  Ces  taches  noires  font  produites  par 
la  couleur  des  inteftins  ,  qui  paroît  .;u  travers. 
L't(pace  qui  fe  trouve  entre  cc^  taches  eft  rou- 
ge;ure  ,  &  on  apperçoit  derrière  la  tache  ovale  une 
iiç.ne  arquée,  qui  repréfente  les  branches  d'une 
fourche.  On  apperçoit  auffi  autour  du  corps  quelques 
(oies  allez  longues.  L'abdomen  eft  taché  de  noir,  & 
on  remarque  un  point  rouge  entre  les  pattes  anté- 
rieures. Les  yeux  font  noirs  ,  diftans  ,  placés  fur  le 
bord  antérieur  ,  &  vifibles  ,  tant  en-dclTus  qu'en- 
dcllous.  Les  antennulcs  font  courtes  _,  compofées  de 
trois  articles,  &  un  peu  plus  longues  que  la  pre- 
mière pièce  des  partes.  Les  pattes  font  prefque  de 
longueur  égale  ,  un  peu  plus  couttes  que  le  corps  , 
blanches  ,  avec  les  articulations  rougeâtrcs  ;  elles 
font  couvertes  de  poils  courts  en-dchots  ,  &  de 
poils  longs  ,  fifciculés  ,  fur  les  articulations.  Les 
quatre  pattes  antérieures  font  rapprochées.       . 

Elle  fe  trouve  dans  les  rivières  du  Danemarck. 

II.  HvDRAGHNî  étoiléc. 

Hydka chna  ftellaris. 

Hydrachna  c/trulea  globofa  ,  dorfo  cinerco  ,  furca 
fie//ari.  MvLt.  Hydr.  pag.  $z.  n".  il.  tab.  6.  fig,  3, 
Zool.  dan.prodr.  iiéj. 

SvLX.lnf.tai.  ir.fig.  147- 

La  couleur  du  corps ,  des  antennulcs  &  des  pattes 
eft  d'un  bleu  luifant.  Le  corps  eft  globuleu.T  ,  réti- 
culé ,  avec  une  tache  étoilée  ,  grisâtre,  liir  le  dos. 
La  partie  pofténeure  eft  couverte  de   quelques  poils 


1 14 


H  Y  D 


roides,  &  la  partie  antérieure  eft  munie  de  deux 
detits  à  peine  vifibles.  Les  yeux  font  noirs  &  petits. 
Les  antcnrules  font  peti'cs  ,  terminées  en  peinte  , 
."c  ccmpoftcs  de  deux  articles.  Les  pattes  font  a  pci;ie 
1  Lis  longue*  que  le  corps,  &  compolces  de  cinq 
atticles  égaux  ,  un. peu  renfles  à  leur  extrémité  ,  & 
munis  de  quelques  poils  longs. 

Elle  fe  trouve  en  Dancmarck  ,  vers  la  rive  des 
fleuves. 

13.  Hydrachne  ova!e, 

Hy  DR  4CIINA  OVllUs. 

Hydrackna  virens  ovata  ,  comprejfa  ,  fuprj  p!a- 
nitijcula  ,fubtus  carinatJ  ,  fufco-lutea,  puhis  inferis , 
MvLL.Hydr.p,:g.  55.  n°.  15.  :ab.  10.  f.g.  ^.6"  4. 
'—Zool.  dan.  prodr.  li.'4. 

Elle  tient  le  milieu  entre  l'Hydracline  Souris  & 
l'Hydracline  rjyée.  Le  corps  efl  ovale  ,  convexe  en- 
dcfîns,  &  non  déprimé,  comme  daijs^'Hydrachne 
rayée,  ni  aigu,  comme  dans  l'Hydracline  Sniris, 
comprimé  p.u-  les  côrés  ,  &  caréné  cn-delîous.  Le 
dos  a  une  ligne  longitudinale  jaune  ,  au  milieu  ,  & 
iineau:rede  chacue  côré  ;  une  tache  verte  derrière 
ies  yeux,  &  une  autre  grande,  de  chaque  côté, 
entre  les  raies  ;aunes.  Tout  le  tour  du  cotps  eft 
foycux.  Les  yeux  .foin  noirs  &  dillaas.  Les  anten- 
nules  font  courtes  ,  compofées  de  deux  articles  ,  & 
inférées  entre  les  pattes.  Les  pattes  font  noirâtres  , 
velues,. plus  courtes  que  le  corps,  compofées  d- 
cinq  pièces  ;  elles  font  placées  plus  en  avant  qu; 
dans  les  auties  cfp^ccs  ,  &  latéralement  étendues. 
Lorfquc,  par  le  défaut  d'eau,  cet  infeéle  ne  peut 
nager  ,  il  le  roule  fur  les  côtés  ,  &  paroît  ne  pouvoir 
fe  rcpofer  fur  le  ventre. 

Elle  fe  trouve  en  Dancmarck  ,  dans  les  lieux 
inondés. 

^ .  Poftérieurement  velues, 

14.  Hydrachne  elliptique. 

Htt^rachua  dUptica. 

Hydrackna  Cîrulca  rotundiita  maculls  punBifque 
fulvis.  UvtL.  Hydr.  pag.  ^^  n".  14.  tai.  7. /^.  i. 
&  1.— -Zoo/,  dur.,  prodr.  1x65. 

Acarus  aquaticus  maculatus  aquaticus  fufcus  , 
macula  ruhra  ,  corporc  globofo  ,  tntaculis  brzvio- 
rihus  crnjfis  ,  ped'bus  viridi- grijeis  approximacis. 
ViG.  Mcm.tom.j.  p.   147.72'^.  i.6.p/.  çi.fig.  13. 

Mit:e  aquatique  a  tache  ,  aquatique  brune  à 
tache  rouge  ,  à  corps  arrondi  &  à  bras  courts  & 
gros,  à  pattes  grifcs  veidâlres,  placées  à  diftance 
égale.  DiG.  Ib. 

Cette  efpèce  eft  remarquable  par  fes  belles  cou- 
leurs. Le  corps  eft  prcfquc  fphétique  ,  violet,  avec 
«ne  inciiion  elliptique  fur  le  dos ,   une  tache  fauve 


H  Y  D 

entre  les  yeux  ,  prolongée  en  angle  ,  fut  le  dos  ;  un 
point  blanc  près  des  yeux  ,  &  une  rangée  tranfver- 
fale  ,  formée  de  quatre  points  blancs  vêts  la  partie 
poftérieure.  Sur  ic  dos  il  y  a  trois  po  nts  pn'cs  , 
tranfverf^leracnt  p'.acc's  ,  i  peine  apparens.  Le  bord 
polrérieur  cit  couve it  de  quelques  poils  roidcS,  La 
poitrine  ,  l'anus  &  le  bord  polléricur  font  jaunes. 
Les  yeux  fons  noirs  &  allez  gi.'.nds.  Les  ancennuîes 
(ont  courtes,  blanches,  tranfparentes  ,  compolécs 
de  deux  atii:les  ,  donc  'e  dernier  penché.  Les  pattes 
font  bleuâtres  ,  compofées  de  cinq  pièces  égales 
&    couvertes   de    quelques  poils. 

EUe  varie.  La  rang'e  traufverfale  formée-  de 
quatre  points  blancs ,  &;les  trois  points  pâles  ,  tianf- 
vcrfalement  placés,  manquent  quelquefois. 

Elle  fe  trouve  en  Suède  ,  en  Danemarck  ,  dans 
les  marais  5:  les  rivières. 

25.  Hydrachne  orbicaléc. 

Hydkachsa  orb'iculata. 

Hydachna  violacea  deprejfa  orbicu'ar.'s  ,  macula 
circ'jioque  alb's.  MuLL.  Hydr.  pag.  5;.  n" .  ij. 
tjb.  7.  jig.   5.  Ô"  ^.—ZooL.  dan, prodr.  n6é. 

Le  corps  cfb  arrondi,  plane  en-dellus  ,  un  peu 
convexe  cn-de!Vous ,  avec  une  inciîîon  circulaire, 
blanche  tout  autour  ,  J;  le  bord  un  peu  relevé.  Le 
dos  eft  couvert  d  une  grande  tache  bleue  ,  circulaire  , 
un  peu  ccliancrée  poftérieurement,  avec  une  ligne 
blanche  antérieurement,  qui  &'étcnd  prefque  jaf- 
qu'au  milieu  ,  d'où  partent  deux  lignes  longitudi- 
nales,  d'un  blanc  oblcur.  On  apperçoit  un  point 
blanc  entre  les  yeux,  &  une  rache  fauve  en  arrière. 
Le  bord  poftérieur  eft  ga;  ni  de  quelques  poils  roides. 
Le  fternHin  eft  fauve  ,  &  le  tour  de  la  poitrine  eft 
verdàïre.  Au  milieu  du  ventre  on  apperçoit  un  petit 
corps  oblong  j  faillant  ,  marqué  d'une  fente  ,  &  en- 
dcllous  un  petit  point  élevé  noir.  M.  Muîler  doute  fi 
l'un  eft  l'anus  ,  &  l'autre  la  vulve.  La  partie  poftc- 
tieurc  eft  un  peu  verd.ure  ,  avec  trois  taches  d'ua 
jaune  pâle.  Les  yeux  font  petits,  noirs.  Les  anten- 
nulesfoiw courtes,  blanchâtres.  Les  pattes  font  blan- 
châtres, velues,  de  la  longueur  du  corps. 

Elle  fe  trouve  en  Dancmarck  ,  dans  les  foflcs 
bourbeufes ,  remplies  d'eau. 

xC.  Hydrachnî  lugubre. 
Hydrachna  lugubris, 

Hydrackna  fuhfufca  g'.jbofj ,  ftrigis  n-gris  ,  pe- 
dibus  V!r:d:bus.  Mui  L.  Hydr.  pag,  j6.  n^,  16. 
cab.y.fig.  j. — Zoo/,  dan.  piodr.  1167. 

Le  corps  eft  prefque  fphérique  ,  convexe  en- 
delfus,  un  peu  plane  &  glabre  cn-deflous ,  d'un 
noir  obfcijr  ,  &  mjrqué  de  lignes  ond.-es  ,  plus 
noires.  Le  tour  eft  muni  de  quelqacs  poils  roides. 
Les  yeux  font  noires.  Les  antennules  font  courtes, 
vertes ,  comp«féeî  de  deux  articles  ,  dont  le  dernier 


H  Y  D 

ovale  ,  &  porté  fur  un  pédicule  court.  Les  pattes 
font  vertes,  prelque  égales,  velues  &  compofées 
de  cinq  pièces. 

M.  Muiler  dit  avoir  trouvé  na  autre  individu 
prcfquc  ovale,  d'un  vert  obCcur,  avec  les  pattes 
picf.jae  rouges ,  du  relie  entièrement  femblable  à 
Tcipèce  que  nous  venons  de  décrire. 

Elle  fe  trouve  en  Dancmaick  ,  dans  les  endroits 
marécageux. 

i7.  Hydrachne  uonquéc. 
Hy DRACHK.i  truncaiella. 

Hydrachna  grifea  oilonga  ,  po/lice  truncata  , 
pundis  Uneolljque  ohfcuris.  Mull.  Hydr,  pag,  jy. 
n°.  27.  cab.  7.  fig.  6. — Zool.  dan.  p,odr.  116%. 

■  Le  corps  cft  giis,  alongé  ,  antérieurement  cbtus , 
poftérieurement  tronqué  ,  &  muni  de  quelques  poils 
roides  ,  avec  uije  ligne  longitudinale,  courte,  entre 
les  yeux  ;  d;ux  points  cd  arrière  ,  une  figure  carrée  , 
de  chaque  côré  ,  au  milieu ,  &  deux  points  poHé- 
rietus  ,  noirâtres.  Les  yeux  font  petits,  noirs.  Les 
antennules  font  blanches,  tranfp.uentcs  ,  &  com- 
pofées de  deux  articles ,  don:  le  dernier  efl:  plus  gros  , 
ai_j.u  ,  &  muni  incéricurement  d'une  dent.  Les  pattes 
font  blanches ,  tranfparentes  ,  velues  ;  les  lix  anté- 
rieures font  coinpofées  de  fix  pièces.  S:  les  pofté- 
riejres  de  cmq  ,  un  peu  dilatées  à  leur  extrémité. 
La  pénultième  pièce  elt  plus  grande  ,  &  munie  d'un 
failccau  de  poils. 

Elle  fe  trouve  eu  Daneraarck  ,  dans  les  lieux 
marécageux. 

4.  Glabres.      ■ 

18.  HvDRACHNE  fournoife. 
Hydracus.i   defpiLUns, 

Hydrachna  ruhra  rotundata  ,  maculis  plurihus  , 
ocidis  inf^ns  Mvi-i..  Hyd-'.  pag,  )8,  n°.  18.  tal>.6. 
fig.  8.  Zool.  dan,  prodr.  ii.6^. 

Aranea  aquatica.  FriscH.  Inf,  tom.  8.  pag.  j, 
lab.  :,.  fig.  I.  1. 

Cette  efpèce  reflemble  tellement  à  l'Hydrachnc 
maculée  ,  qu'on  la  croiroit  la  même ,  fi  on  ne  faifoic 
attention  au  nombre  des  yeux.  Le  corps  cil:  déprimé  , 
raboteux,  tant  en  dclfus  qu'en-defTous ,  mufculeux 
tout  auront  ,  rouge,  avec  neuf  taches  obfcures  fur 
le  dos.  La  partie  antérieure  du  corps  s'avance  beau- 
<oup  au  delà  de  la  poitriue.  Les  yeux  font  noirâtres  , 
&  placés  inférieurement.  Les  antennules  fout  courtes , 
rarement  avancées  au-delà  du  corps  ,  &  compofées 
de  deux  atticles.  Les  pattes  font  jaunâtres  ,  de  la 
longueur  du  corps  ,  plus  minces  &  moins  velues  que 
dans  l'Hydrachne  maculée. 

Elle  fe  trouve  en  Danemarck  j,  dans  les  foffes 
lemplies  d'eau. 


H  Y   D 


MJ 


iç.Kydrachne  géographit^ue. 
Hydr.jchk.4  geographica. 

Uvdrachna  nigra  fpharica  ,  rr.ccuUs  (^^uatuor p-inc 
tifque  coccintis.  Ml'll.  Hydr,  pag.  59.  «".  2.0, 
tab.  &.  fig.  5.  4-  O"  j. Zovl.  dan.prod'.  1^70. 

Cette  belle  efpcce  ejT:  beaucoup  plus  grande  que 
les  autres  ,  &  a  un  peu  plus  de  trois  lignes  de  lon^.  Le 
corps  eft  globuleux,  légèrement  tomenccux  ,  ooir 
Imfant  ,  orné  de  taches  fc  de  points  rouges,  0^  tp- 
perçoii  deux  grandes  taches  à  lu  partie  antérieuie  j 
enfuite  deux  pc:rus  marqués  ,  au  milieu  ,.  d'un  peiie 
point  noir  ;  deux  autres  points  vers  le  milieu  da 
dos  ,  deux  taches  irrégulier'-s  au-delà  du  iniiieu,  & 
deux  points  plus  grands  que  les  autres  ,  vers  l'anus. 
Les  yeux  font  rouges  ,  très  petits ,  à  peine  apparcns. 
Les  antennules  font  rouges ,  de  la  longueur  des  trois 
picinièies  pièces  des  pattes  ,  Si  compofées  de  trois 
articles,  dont  le  dernier  armé  d'un  on^le.  Les  pattes 
font  noires  ,  plus  courtes  que  le  corps  ,  velues  ,  2c 
coHipofées  de  fix  pièces.  La  dernière  pièce  eil  rouge 
entièrement ,  ou  feulement  à  fon  extrémité 

Dès  qu'on  touche  cet  efpcce  ,  elle  feint  d'être 
morte  p;ndant  quelques  inllans.  Elle  nage  avec 
beaucoup  de  vîte/l'e,5c  fe  plaît  à  rcftet  immobile  dans 
un  même  heu  ,  comme  À  elle  dormoit,  ayant  alor» 
les  trois  paires  de  patte;  antérieures  courbées  en- 
dedans  ,&  le  roftre  avancé  entre  les  antennules.  Elle 
relie  dans  cette  (Jtuation  ,  au  -  delà  quelquefois 
de  douze  heures  ,  Se  cependant  donnant  fouvenr 
à  fcs  pattas  poftéiicures  un  moifvemcnt  de  vibra- 
tion. 

Elle  fe  trouve  rarement,  en  Danemarck ,  daas 
les  marais. 

;o.  Hydrackne  efluycufe. 

Hypr.4CH.\'a  cbftergcns. 

Hydrachna  miniata  globofa  immaculaca ,  pedibus 
nigris.  MuLL.  Hydr, pag.  6l.  ii° ,  50. — Zeol.  dan. 
p,odr.  ii-j\. 

Aranta  aquatica,  Kois.  Inf.som,  •,.tjl>.  14, 

Le  corps  eft  fphérique  ,  rouge,  fans  taches  ,  Se 
far*  enfoncemens  a  fa  partie  fup^fieure,  avec  deux 
petites  lignes  noires  ,  en-dcflous  ,  vers  l'anus ,  fis 
trois  taches  de  la  même  couleur  lur  la  poitrine.  Les 
yeux  (ont  noirs  ,  diftans.  Les  antennules  (ont  cour- 
tes,  épailles  ,  extérieurement  courbées,  noires.  Les 
partes  font  noires  ,  un  peu  plus  longues  que  l'abdo- 
men ,  avec  ks  pièces  égales,  piles  a  leur  bafe.  Les 
troilîème  ,  quatrième  &  cinquième  pièces  de  toutes 
les  pattes  font  munies  de  poils  longs. 

Tandis  que  cette  efpèce  nage  ou  qu'elle  refte 
tranquille  ,  elle  elTuie  fouvent  le  dos  avec  les  pattes 
pofténeures. 

Elle  fe  trouve  dans  les  étangs  du  Danemarck, 


I  i5 


H  Y  D 


JI.  KYDR.'iCHNE   (.-tCiltluC. 

HrpRAcuifA  exccndens. 

Mydrachna  rubra  roeandata ,  pedibui  pojiicts  flih- 
tis.  MuLl.  Hydr.pag.  6i.  n".  ji.  taè.  cf.fig,  4, — 
Zool.  dan, prodr.  liyz. 

Elle  relTcmble  beauconp  ,  au  premier  coup  d"cril , 
à  l'Hydrachne  enl'angiantce  &;  à  l'Hydrachne  om- 
bi  îc  ;  elle  en  difFère  cependant.  Le  coi  ps  cfl:  arrondi , 
convexe,  luifant,  glabre  ,  un  peu  plus  large  polié- 
ricurement,  d'un  rouge  obfcur  ,  fans  taches  ,  tant 
cn-deflus  ip'en  dciFous  ;  onapperçoit  cependant  une 
légère  obfcurité  formée  par  les  inreftins ,  qui  pa- 
roiflcnt  au  travers.  Les  yeux  font  rouges  ,  au  nom- 
bre de  qiiatie;  mais  tellement  rapprochés  par  paires, 
qu'ils  ne  paroiffent  diftindls  qu'a  une  certaine  poft- 
tion  ,  au  moyen  de  la  loupe.  Les  antennules  font 
pentes,  compofées  de  trois  articles,  &  de  la  lon- 
gueur de  la  première  pièce  des  pattes.  Les  patte»  font 
rouges  ;  les  fis  antérieures  font  à  peine  de  la  lon- 
gueur du  corps ,  &  compofées  de  cinq  pièces  égales  , 
velues  ;  les  deux  dernières  font  plus  longues  que  les 
autres  ,  &  entièrement  glabies;  elles  rcftent  étendues 
fans  mouvement  lorfquc  l'infcfte  nage. 

Elle  fe  trouve  en  Danemarck,  dans  les  fofles 
remplies  d'eau. 

51.  Hydrachne  enfanglantée. 

KrDRACHNA  cruenta. 

Hydrachna  fariguinea  diflenta  ,  pcdibus  â.quali- 
hus.  MULL.  Hydr.  pag.  C;.  n^ .  ji.  tab.  Q.  ftg.  i. 
—ZooL  dan.prodr.  12.71. 

Accrus  aquaricus  '^.ohoÇa'i  aquaticas  rubro-fufctis, 
eorpore  g/obojb  ,  dentacutis  hrevioribus  ,  pedibus  ru- 
bris  approximacis.  Deg.  Mém.  inf.  tom.  j.p.1^6. 
n».  15.  pL  9-fig-  II- 

Mitte  aquatique  ronde  ,  aquatique  d'un  brun  rou- 
ge.ître  ,  à  corps  arrondi  &  à  bras  courts}  a  pattes 
rouges  placées  à  dillance  égale.  Deg.  Ib. 

Lç  corps  eft  plane  en  delTus  &  cn-delfous,  d'un 
rouge  brun,  fans  taches.  Les  yeux  font  petits, 
rouges,  dillans ,  difficiles  à  appercevoir.  les  anten- 
nules font  courtes  ,  extérieurement  courbées ,  poin- 
tues ,  pubefccntes  ,  rouges  ,  compofées  de  trois  ar- 
ticles. Les  patte-;  font  rouges ,  &  de  la  longueur  du 
corps  ,  compofées  de  cinq  pièces.  Les  premières 
pattes  font  couvertes  de  toutes  parts  de  quelques 
pc;its  poils  ;  les  autres  ont  des  poi's  longs  fur  la 
quatrième  ,  la  cinquième  pièces.  Se  à  l'extrémité  de 
là  troifième. 

Elle  fe  trouve  e»  Allemagne  ,  en  Suède  ^  dans  les 
terrains  inondés. 

j5,  Hydrachne  enfoncée. 
HrpB.ActtSA  imprejfi. 


H  Y  D 

Hyd'acktj  rvira  dijlenta  ,  p  unBis  imprejfii  pal- 
/ /i  orevibus.  Mull.  Hydr. pag.   64.  n°.  i).iab.  y. 

fis-  î-  ?• 

Acarus  aquaticus  ruber,  aquaticus  rub[r  ,  cor- 
pore  fubglobofo ,  tentaculis  longis  ,  ped'ibus  appro- 
ximatis.  Dec.  Mém,  inf.  tom,  7,  pag.  14I.  n".  14. 
pi-  9-  fig-  5-  4- 

Mitte  aquatique  rou-^e  ,  aquatique  rouge  ,  à  corps 
prefque  arrondi,  à  longs  bras  fie  à  pattes  placées  à 
d. (lance  égale.  Deg.  H. 

Le  corps  eft  prefque  arrondi  ,  un  peu  applati, 
d'un  ttès-beau  rouge,  avec  deux  rangées  longitu- 
dinales, formées  de  quatre  points  enfoncés;  deux 
autres  points,  &  rarement  quatre  ,  de  chaque  côté. 
Les  yeux  font  petits  ,  noir.îtres.  Les  anrennules  font 
plus  ou  moins  courtes  ,  St  on  appcrçoit  difficilement 
au-dellous  le  roftre. 

Elle  varie.  Les  rangées  longitudinales  font  quel- 
quefois compofées  de  cinq  points ,  &  le  corps  a 
quelques  nuances  irrégulières  ,     obfcures. 

Elle  fe  trouve  dans  les  marais  ,  les  eaui  fta- 
gnantes,  enSucdc,  en  Danemarck. 

34.  Kydrachne  lunaire. 

Hydrachha  lunaris. 

Hydrachna  rufa  ovalis ,  dorfo  macula  lur.ata  ni- 
gra.  MuLL.  Hydr.  pag.  6^.  n".  54.  tab.  6. fig.  l.ô"!, 
m  Zool.  dan.  proar.  1Z74. 

Le  corps  eft  ovale ,  convexe  en-delTus  ,  plane  en 
deffbuSjd'un  jaune  fauTe  ,  avec  une  grande  rache 
noire  furie  dos  &  marqué  d'un  entaille  tn  croillant  , 
à  fa  partie  antérieure  ,&  bifide  à  fa  partie  poftérieurc; 
le  dciTous  a  une  tache  blanche  fur  l'anus ,  &  deux 
taches  noires  ovales  ,  eft  arrière.  Les  yeux  font  noirs , 
petits.  Les  antennules  font  courtes  &  compofées  de 
deux  articles  ,  dont  le  drrnieren  blanc  ,  cylindrique, 
obtus,  fx  non  point  terminé  par  un  ongle  ,  comme 
dans  les  autres  efpèces.  Les  pattes  font  grifes  j  pref- 
que égales  j  de  la  longueur  du  corps. 

Elle  fe  trouve  dans  les  réfervoirs,    en  DanemarJc 

îy.   Hydrachne liliaccc. 

Hydrachka  litiacea, 

Hydrachna  albida  obovata  ,  difco  lilio  candid» , 
maculautrinque  nigra.  Mutl..  Hydr.  pag.  éé.n'.JJ. 
tab.  <).fig.  J.  G*  6. — Zool.  dan.prodr.  1175. 

Le  corps  eft  ova'c  ,  glabre  ,  un  peu  rétréci  pofté- 
rieurement  .légèrement  convexe  en  dcifus  &  en  def- 
fous  ,  tranfparent  ,  blanchâtre  ,  divtrfcment  coloré. 
On  appcrçoit  une  tache  blanche  autour  des  yeux  ,  ur^c 
autre  ovale,  noirâtre  entre  les  yeux,  une  troihcme 
blanche  ,  plus  grande  au  milieu  du  dos  ,  repréfcntan«t 
en  quelque  farte  une  fleur  de  lys  ,  formée  do   trois 


H  Y  D 

pétaks  dirigés  en  avant  ;  de  cliacjuc  côté  il  y  a  une 
gra:iJc  taché  longitudinale,  noiritie,  &  rextrémitc  du 
COI  ps  efl  blanche  &  tranfparente.  La  poitrine  el^  pile  , 
entourée  de  noir  ;  le  ventre  eft  rétréci  ,  ttanfparent , 
avec  une  tache  blanche  ronde  ,  au  milieu,  mar- 
quée d'un  point  noit  au  centre.  Les  antennules  (ont 
pales ,  tranfparentcs  ,  prelqiic  velues  ,  longues  , 
courbées  à  lextrcmité  ,  &  compofées  de  trois  arti- 
cles ,  dont  le  premier  &  le  dernier  font  alongés ,  & 
l'intermédiaire  eft  court.  Les  pattes  (ont  pâles  ,  ve- 
lues ,  plus  longues  que  le  corps  ;  les  lix  antérieures 
f  mt  compofées  de  cinq  pièces  égales  ;  les  pofléricurcs 
font  plus  grolTes  ,  compofées  de  fix  pièces  ,  un  peu 
renMt'cs  à  leur  eïtrémitc  Le  front  eft  muni  de  deux 
p  Jiis  roides  ,  diftans. 

M.  Miil'cr  a  vu  un  autre  individu  femblable  , 
qu'il  regarde  comme  une  variété  ou  une  différence  de 
fexe  La  tache  informe  de  pétale .  étoit  formée  de 
trois  points  blaiics  ,  &  le  pétiole  étoit  aminci  vers  les 
points.  L'abdomen  étoit  plus  large  poftérieurenicnt 
qu'antérieurement.  Les  antennules  étoient  plus  lon- 
gues que  les  deux  prejiiières  pièces  des  pattes  ,  & 
J  article  intermédiaire  éroi;  foi  mé  de  rrois  anneaux. 
Les  pattes  poftéiicures  étoient  p!us  longues  que  les 
autres,  avec  lespièces  d'une  épailfcur  égale. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  du  Danemark. 

j6.  Hydkachne  ovalaire. 

Hydrachsa  ovata, 

H;drachna  fufiO-cinerea  ohovata  ,  macula  trian- 

guian  fulvj  ,  pcdibus  puLidc    r.igris.  Mvll.  Hydr. 

pjg.  68.  «".  ^6.  tdb.  8.  fig.  7.  Zool.  dan. 
prodr.  llj6. 

Le  corps  eft  ovale  ,  glabre  ,  d'une  rouleur  cen- 
drée obfcure,  avec  une  grande  tache  triangulaire  ,  en 
cœur,  fauve.  Dans  quelques  individus  ,  on  appercjoit 
au  moyen  du  microfcope  .  deux  lignes  tauves  ,  qui 
s'étendtntdepuis  la  tache  triangu'aii^-  lufqa'aux  yeux. 
Le  bord  ai.t 'rieur  eil  pareillement  fauve.  Les  yeux 
font  noirs.  Les  antennules  font  d'un  noii  pâle  ,  arti- 
culées, aiguës ,  delà  longueur  des  trois  premières 
pièces  des  pattes.  Les  pattes  font  d'un  noir  pale  ,  ve- 
lues ,  plus  longues  que  le  corps  &  compofées  de  lîx 
pièces  ;  les  pi  ils  qui  fe  trouvmt  a  l'extrémité  de  la 
quatiiènie  &  de  la  cinquième  pièces  ,  font  aulTi  longs 
qu'une  des  pièces. 

On  en  trouve  une  variété  fans  rache,  tr'aiigulaire  , 
fauve  ,  &  une  autre  plus  brillante,,  avtc  uae  croix 
fauve  ,  fur  le  dos  ,  &■  les  pattes  noires. 

Elle  fc  trouve  dans  les  endroits  marécageux  du 
Danemarck. 

57.  Hydrachne  Terris. 

Htdrachsj  Torris. 

Hydrachna  latefcens  ovalis  ,  maculis  laUralibu> 


H  Y  D  117 

niaris  ,  m:  "ta  ignita  ,  tiii':is  fojllcts  lamellatis' 
MuLL.  hyir.  1  aj.  6>j.  n°,  57.  tai.  6. fig-  4. — 
Zool.  dan.  prodt.  1Z78. 

Le  corps  eft  ovale  ,  prefque  jaune  luifant ,  marqué 
d'une  raclie  noire,  derrière  les  yeux,  d'u'ie  raiefongi- 
tudinale  de  chaque  côté  ,  formée  de  la  réunion  de 
trois  taches,  &  d'une  tache  d'un  beau  rcuge,  au  mi- 
lieu du  dos ,  entre  les  deux  raies.  Les  yeux  font  noirf . 
Les  antennules  font  compofées  de  quatre  articles  , 
couverts  de  quelques  poils  courts.  Les  partes  font 
blanches,  tranfparentes  ,  velues  ,  de  la  longueur  du 
corps ,  compofées  de  fii  pièces  :  les  trois  premières 
pièces  des  pattes  poftétieures  font  glabres  ;  la  qua- 
trième eft  couverte  d'une  lame  quadrangulaire  ,  ve- 
lue ,  Se  munie  à  fon  extrémité ,  d'un  faifceau  de  poils 
longs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  ftagnantes  du  Dane- 
mark. 

58.  Htdrachne  rayée. 

Hydrachna  ftrigata, 

Hyd'ackna  luteo-virens  oBfonga  antice  deprejfa  , 
flrgit  duaius  nigticantihus  pojlice  cojlitis.  MvLL. 
Hydr.  pag.  71.  it" .  58.  tab.  iQ.fg.  1.  Ù.l.  Zool. 
dan.  prodr.  Ixj^. 

Le  corps  eft  ovale  ,  oblong  ,  convexe  en-delTus  , 
un  peu  déprimé  antéricuremenr ,  d'un  verd  pâle  ,  avec 
une  tache  entre  les  yeux  ,  deux  raies  longitudinales , 
poftérieurement  réunies  fur  le  dos,  d'un  verd  foncé. 
Les  partes  font  rapprochées  &  inférées  vers  le  bord 
intérieur.  Les  yeux  font  noirs,  petits.  Les  antennules 
font  blanches,  tranfparentcs  ,  compofées  de  deux 
articles  ,  &  de  la  longueur  de  la  première  pièce  des 
pattes.  Les  pattes  font  blanches  ,  tranfparentes  ,  ve- 
lues ,  plus  courtes  que  le  corps  ,  &  placées  comme 
dans  l'Hydrachnc  ovale  &  l'Hydrachne  Souris. 

Elle  fe  trouve  fur  les  bord»  des  fleuves  ,  en  Di- 
nemark. 

j9,  Hydrachne  nodulcufe. 

Hydxachua  nodata. 

HydrachnA  rubra  antice  truncata  ,  utriitque  ma- 
culata  ,  pedibus  foflicis  noiofis.  Mull.  Hydr. p.  -jz. 
«*'.  59.  lab.  S.fi^.  6.  — Zool.  dan, prodr.  1180. 

Le  corps  eft  ovale,  oblong,  plus  large  antérieu- 
rement que  pollérieurement ,  d'un  rouge  pâle  luilant , 
tranfparent  à  fa  partie  antérieure  ,  avec  trois  taches 
noirâtres  ,  tranfverfalement  placées  ,  S:  deux  autre» 
courbées  ^folitaircs  vers  le  bord.  Les  yeux  font  noirs 
&  apparcns,  ranr  en-delfus qu'en  delfous,  parla  ttanf- 
parencc  du  corps.  Les  antennules  font  jauniîtres  ,  de 
longueur  moyenne  ,  aigués ,  progrefTivcment  plus 
minces  ,  &  compofées  au  moins  de  iîx  articles.  Les 
pattes  font  jaunâtres, plus  longues  que  le  corps  ;  les 
iix  antérieures  font  égales  j  les  dcuxpoftvrieurcs  ont 


n8  H  Y  D 

Bne  llrudîirc  fingiilièrc  ;  les  trois  premières  pièces 
l'ont  courtes,  grolFcs ,  prcftjuc  carrées,  noueuri:s  , 
égales;  la  cjuarriènie  c(î  arquée  î^  velue  .i  fon  extré- 
mité ;  1.1  cii\auiùmc  cil  longue,  (iioite  ,  un  peu  len- 
f!ce&  couverte  de  poi's  roides  à  ion  cxtréirué;  la 
liïicnie  cit  mince  ^  liiiéaiie. 

Cette  efpèce  a  cela  de  particulier ,  qu'elle  applique 
.  en  nageant  ,  la  troifièmc  paire  de  pattes,  lur  la  poi- 
trine &  t-]u'ellc  les  met  rarement  en  mouvement. 

Elle  fe  trouve  en  Danemark ,  dans  les  lieux 
inondés. 

4G.  Kydrachne  cfFacée. 
HydrA  ctiNA   obfoleta. 

Jiydrackna  lufo-fufcu  rotundatii ,  (In't-u  pone  ocu- 
les  dupUci  obfoleta.  MuLL.  Hydr.  pag.  73.  rt«.  40. 
tab.  6-fig-^- — Zool.  dun.  prodr.   iiSl. 

Le  corps  eft  convexe,  arrondi,  g'abre  ^  avec  deux 
petites  lignes,  comtes,  peu  marquées  ,  d'une  cou- 
leur plus  claire,  deriièrc  les  yeux.  La  poitrine  eii  de 
la  couleur  du  dos.  On  apperço;t  une  petite  ligne 
blanche  fur  le  ventre  ,  &  un  po;nt  noir  entre  la  bafe 
des  antennulcs  &  des  pattes ,  qui  paroit  être  la  bou- 
che de  l'inCeile.  L  s  yeux  font  petits  ,  noirs  &  difians. 
Les  antennules  loi  t  couries  ,  tranfparcntcs  ,  ccm- 
pofécs  de  trois  arirclcs  finiples.  Les  pattes  font  d'un 
fauve  pâle,  compofées  de  cmq  pièces  égales,  cou- 
vertes de  quelques  poils. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  ftagnantcs ,  en  Da- 
aemark. 

41.  Hydrachne  plane.^ 

Hydraou^a  compUnata. 

Hyd^tickna  vlridls  deprejfu  ,  antïce  emarginata  , 
fafciu  mcdia  iiibu.  MuLh.  Hydr.  pag.  74.  ;2°.  41. 
taà.  l'O.fig.  7.  iS'  8. — Zool.  d,.n.  prodr.  ziSz. 

Elle  eft  très-petite  ,  &  relTcmblc  un  peu  à  l'Hy- 
drachne  orbuulée.  Le  corps  eft  elliptique  ,  plane, 
comme  formé  de  deux  lames  réunies.  Le  dos  eft 
plane,  lillé,  vert  antérieurement  Se  poftérieurement , 
&  jaune  au  milieu.  Le  bord  antéiieur  eft  échancré; 
&  on  apptrçoit  une  petite  tache  en  croiirant  ,  noire. 
Le  dellous  du  corps  eft  vert  en  avant  &  en  ar- 
rière ,  &  d'un  jaune  p.île  au  milieu.  Les  yeux  font 
noits,  gr.Tnds  &  apparcns  ,  tant  en  dcllus  qu'en  def- 
Tous.  Les  antennuie»  font  blanches,  tranfparentes  , 
compofées  de  trois  pièces  ,&  inférées  à  l'cchancrure 
«Je  la  tête.  Les  pattes  font  blanches,  tranfparentes  , 
velues ,  égales  .pl'is  courtes  que  le  corps,  &  com- 
pofées feulement  de  quatre  pièces  ;  en  quoi  elle  diffère 
des  autres  cfpèccE  ,  &  fcmble  tenir  le  milieu  entreles 
Hydrachnes  &  les  Mittes. 

Elle  (c  trouT*  dans  les  eaux  marécageufcs  du  Da- 
fKKiark.^ 


H  Y  D 

41.  Hydrachne  Souris. 

Hydracuna  Mufculus, 

Hydrackaa  viridis  ovalls  comvrfjfj  fuprti  fulcata  , 
fubius  carinatu  ,  palpis  inftris.  Mull.  Hydr. p. -j^, 
n".  41.  f/.  10.  fig.  j.  ii  6, — Zool.  dan.  prodr.  iiSj. 

On  prench-oit  ,  au  premier  coup  d'oeil ,  cette  efpèce 
pour  un  Lyncéc  ,  li  on  ne  faifoit  attention  à  fes  pac- 
tes. Le  corps  eft  cvale  ,  comprimé,  convexe,  lîi- 
lonnéen  dclTus,  caréné  en  dellous,  entièrement  vert 
foncé,  ou  d'un  vert  pâle  ,  avec  les  pattes  blanches  , 
&  un  fillon  jaunâtre  de  chaque  côté,  &  quelquefois 
d'une  belle  couleur  fauve  ,  avec  un  filon  blanchâtre  , 
&l'.s  pattes  noir.îties.  Les  yeux  font  noirs,  aller, 
grands  ,  rapproch'.'s  ;  au  dellous  des  yeux ,  on  remar- 
que une  incilion  profonde,  d'où  partent  les  anten- 
nulcs &  les  pattes.  Les  antennules  font  blanches,  tran.'"- 
parentcs,  courtes,  compofées  de  deux  pièces  &  inférées 
au-deflous  des  p.rttes.  Celles-ci  font  inégales,  plus  coui- 
res  que  le  corps  ,  &  touvertes  de  poils  de  différentes 
longueurs  ,  la  première  paire  efl  un  peu  plus  courte 
que  les  autres,  &  appuyée  contre  les  antennules  j 
la  quatrième  paire  eft  u.>  peu  plus  longue  &  placée 
tout  près  des  yeux. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  marécageufes  du  Da- 
nemark. 

4J.  Hydrachne  latipède. 

HvDRACUNA    LtiplS. 

Hydrach.na  lutefcens  ,  ovat,:  utiinque  meculata  , 
artiiu/o  pedum  pofticorum  quarto  diUtato.  MI'll. 
Hydr. pag.  j6.  71".  43.  tab.  8.  fi^,  1.  6"  2. — Zool. 
dan.  prodr.  1184. 

Elle  refTemble  beaucoup  à  l'Hydrachne  Torris  , 
dont  elle  n'eft  peut-être  qu'une  variété.  Elle  en  dif- 
fère en  ce  que  les  pattes  font  pâles  ou  bleuâtres  , 
avec  Textrémité  obfcure.  La  quatiicme  pièce  des  pat- 
rcspoftérieures  eft  d'un  fauve  obfcur ,  &  fe  difate  en 
forme  de  Lame,  La  tache  du  milieu  du  dos  eftjaune, 
&s'cténd  en  ligne jufqu'à  l'anus.  LedelTouseftobfcur, 
&  l'anus  eft  muni  d'un  double  mamelon.  Elle  ref- 
femble  pour  toutes  les  autres  parties  ,  à  l'Hydrachne 
Torris. 

Elle  fe  trouve  dans  les  eaux  marécageufes  du  Da- 
nemark. 

44.  Hydrachne  vcilîcolor. 

Hydrachna  virficolor. 

Hydrachia  fubquadrata ,  maculis  albidis  c^u~ 
leis  fufiifque.  MiUL.  Hydr. pag.  77.  /i".  44.  tab,  6. 
fia  6. — Zool.  dan.  prodr.  11S5. 

Le  corps  eft  quadrangulaire  ,  avec  les  angles  ob- 
tus ;  il  eft  blanc  &  mélangé  de  d.verfcs  couleurs  : 
lavoir,  une  tache  trantverlale  «bfcuie  ,  derrière  «les 
ycMi ,  une  raie  bleuâtre  q.ui  s'étcud  depuis  les  yeux 


H  Y  D 

ju-fqu'à  la  partie  poftérieure  du  corps  ,  où  elle  fe  Ji- 
late  oc  iSnne  deux  lobes.  Le   dellous  du  corps  eft 

o^^Tciir  ,  avec  le  bord  ''a'in.urc  ,  fv-   deux  raches  cour- 

!.tç  antennalcs  font  b!anches  traiirparciicc; ,  coni- 
pofécs  de  trois  articles.  Les  pattes  fonc  b'ar.clies, 
tiarirparcntes  ,  velues ,  de  la  longueur  du  corps. 

Elle  le  trouve  en  Dancnuik,  dans  les  lieux  inon- 
des. 

*   *      Quatre  yeux. 

4?.  HrcRACHNE  crétacre. 

Hytirjciika    calcL:re^t. 

Hydracknafujcu  rctuidim  ,  medio  candidijjlmo. 
Mu  IL.  fiydr.  pag.  7S.  "".47.  t'':b.  il- fig.  S- 

On  reconnoit  facilement  cette  efpcce  ,  par  une 
grande  tache  blanche  ,  au  milieu  du  dos.  Le  corps  ert 
arrondi,  nn  pcn  plus  étr.-it  antérieurement,  avec 
imc  gran.le  lâche  blanche  'An  le  dos  ,  qui  s'c'tcnd  juf- 
qu'a  lap.irt  c  poftérieurc.  Les  quatreyeux  (ont  noirs, 
de  grandeur  égale  ,  &  placés  fur  une  tache  blanche. 
Les  antennulcs  font  aiguës  ,  compofécs  de  trois  ar- 
ticles ,  dont  le  premier  eft  plus  long  que  les  deux  au- 
ticspris  enfembic.  Les  pattes  font  pâles ,  tranfpa- 
rentes, velues  ,  prefquc  égales. 

M.  Millier  a  apperçu  de  petits  corps  fphéiiques  , 
ttanfparcns  ,  fur  les  antennulcs  &  les  pattes  de  cet  in- 
(edc  ;  mais  il  n'a  pus'affurcr  li  c'étoit  des  œufs  ou 
des  animalcules. 

Elle  fe  trouve  dans  les  endroits  marécagenï  ,  hu- 
mides du  Danemark. 

46.  Hydrachne  obfcurc. 

Hydrachn A  fafcata. 

Jiydrackr.a  rufj-fafja  ovata  ,  difco  obfcuro  ,  furca 
rufejc^ntc.  MviL.  Hydr.  pag.y^.  n^.  46.  taè.  11. 
fig.  i. — Zocl.  dan.prodr.  1187. 

Le  corps  efl  ovale  ,  un  peu  plus  large  ^oflérieu- 
rement ,  convexe  ,  d'un  fauve  obfcur ,  avec  une  ta- 
che cendrée  obfcure  ,  prtfque  ovale  ,  derrière  les 
yeux  ,&  deux  autres  plus  grandes ,  oblongues  ,  far 
le  dos  ;  l'efpacequi  fc  trouve:  entre  ces  trois  taches  , 
ferme  une  ligne  longitudinale  ,  fourchue  ,  d'un  fauve 
obfcur  ,  peu  apparence.  La  poitrine  &  le  ventre  ,  font 
d'un  fauve  obfcur  ,  avec  une  tache  blanche  ,  à  l'en- 
droit des  parties  fexuelles.  Les  yeux  font  noirs,  & 
difpotés  en  quarré.  Les  antennules  font  longues  , 
tranTparences,  courbées  à  leur  extrémité.  Les  pattes 
font  blanches  ,  tranfparentes  ,  velues  ;  les  fix  anté- 
rieures ,  font  de  la  longueur  du  corps  ,  &  les  pofté- 
rieures  lont  pius  longues. 

Elle  fe  trouve  en  Danemark  ,  dans  les  endroits 
arrrofés  &  bourbeux. 


H  Y  D  n9 

47.  HipHACIiNE  ondulée^ 

HroRACHNA  undidata. 

Jlydrackna  lut,  a  ov.u'is  frifis  ficxuofis  n:f,is. 
MuLL.  Hidr.p.'g.  oo./ï'-'.  47.  cuù.  1  -..fig.  l.—'Zvo!. 
ùan.  prod,  11S8. 

Le  corps  eft  [-xcrque  globuleux  ,  convexe  ,  luifant , 
tranfparcnt  ,  jaune  ,  fa.is  poils  ,  avec  trois  taches 
oblcingues  ,  noires  fur  un-.-  ligne  tranfvetfalc  ,  dcr- 
r.ère  les  yeux  ^  deux  laclies  linuées  ,  lo.igitudinales 
turleJos,  S:  i;ne  poiitrieure  arrondie  .noires.  La 
poitrine  ell' jaune.  Les  yeux  'ont  noirs,  placés  Cac 
deux  rangées  ,  les  anréiieui-s  font  un  p;u  pins  dif- 
tans.  Les  aiitc-n'iules  rontjaunc?  ,  longues ,  tranfpa- 
rentes ,  épaili-.s  ,  rcmpofées  de  trois. articles  ,  dont  : 
le  premier  i:  le  fecjiid  font  g'abres  ,  cyhndiiques, 
trois  fois  plus  g'-os  q-uc  les  pattes  ,  le  dernier  de  la 
longueur  des  deux  autres,  t  tm'né  par  un  crochet, 
peut  tellement  fe  fléchir  fur  les  autres  ,  qu'il  ne  pa- 
ro!t  former  avec  ceux  ci  qu'un  feul  corps  ;  nuis  or- 
dinairement il  eft  étendu.  Les  partes  font  tranfpa- 
rentes ,  longues  &  formées  de  lix  pièces  couvertes 
de  poil  de  diitci entes  longueurs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  endroits  aquatiques  du  Da» 
nemark. 

48.  HvDRACHNE  maculée. 

Hydrachna  maculata 

Hydrack na  rubra ovalis  maciu'is  dorfînigrh.  Mule. 

Hydr.pag.   Sl.n°.   4g.   [jé.  11.  fig.    5.    &   4. 

Zool.  dan.  prodr.  iiiic). 

Le  corps  eft  arrondi  ,prcfjuc  ovale  ,  luiftnt,  rou- 
ge, avec  deux  r.iies  longitudinales  ,  linuécs  fur  le  dos  , 
&  deux  taches  diflantes  au  milieu  ,  noires.  Les  yeui 
(ont  noits  ,  pi  icés  fur  deux  rangées  ,  le:  poftéricurs 
font  un  peu  plus  diitans.  Les  antennules  font  rappro- 
chées ,  avancées  ,  longues  ,  fans  poils  :  les  quatre 
premiers  articles  font  une  fois  plus  gros  que  les  patres; 
les  derniers  font  plus  minces  &  courbés  ;  elles  font 
jaunes ,  avec  l'cxtrémué  noire  Les  pattes  font  jaunes , 
tranfi-arentcs  ,  couvertes  de  quelques  poils  ,  5c  tou- 
tes compofées  de  cinq  pièces  égales. 

M.  Mii'Ier  fait  mention  d'une  variété  qui  a  ies  an- 
tennules courtes  ,  les  raies  longitudinales  du  dos  in- 
terrompues ,  &  les  yeux  également  dillans. 

Elle  fc  trouve  dans  les  folles  remplis  d'can  ,  eu 
Danemark. 

*   *    *     Six  yeux. 

49.  HydrachNe  ombrée, 

Hydrachna  umbiûta. 

Hydraclina  rubru  rotundata ,  maciitis  p/antius, 
Ml^Li.,  Hydr.pag.  82.  n°,  4^.  tai>.  il.  fig.  6. 


20 


H  Y  D 


Elle  neflemble  beaucoup  à  l'HydiacIine  fdflrnoife. 
Le  corps  eft  prefque  déprimé  ,  arrondi,  glabre  ,  rou- 
ge ,  luilùiit,  .-ivec  dix  taches  obfcures  ,  oblongucs 
lut  le  dos.  Le  deJlous  eft  rouge  ,  avec  quelques  taches 
noirâtres  près  de  la  poitrine.  On  apperçou  quatre 
yeux  petits  ,  noits ,  placés  fur  deux  rangées  ,  &deux 
autrtts  plus  grands  en  arrière  ,  qui  patoilFcnt  rouges 
à  nn  certain  )our.  Les  aiuennules  font  petites,  jau- 
nâtrci  à  leiirtmité.  Les  pattes  font  jaunes  ,  un  peu 
plus  longues  que  le  corps  ,  compofées  de  cinq  piè- 
ces &  couvertes  de  poils  courts  ;  on  apperçoit  une 
double  rangée  de  poils  longs  fur  la  troifième  &  qua- 
trième pièces  des  quatre    pattes   poftérieures. 

Elle  fe  trouve  en  Danemarck  ,  dans  les  lieux  maré- 
cageux des  forêts. 

HYDROPHILE,  if  j-csopw/ic/j, genre  d'infeftes 
de  la  première  Sedion  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Les  Hydrophiles  font  des  infcdes  aquatiques  , 
«}ui  ont  deux  antennes  courtes  ,  en  malFc  perfolice  ; 
quatre  antennules  filiformes  ,  aflez.  longues  ;  deux 
élytres  duresj  deux  ailes  membraneufe's  ;  cinq  ar- 
ticles aux  tarfcs  ,  &  le  fternum  ordinairement  pro- 
longé &  pointu. 

Ces  infcéles  doivent  être  r.'putés  véritablement 
amphibies.  Quoique  l'eau  Toit  leur  élément  principal , 
ils  peuvent  vivre  également  fur  la  terre,  &  voler 
dans  l'air ,  au  moyen  de  leurs  ailes  ;  ils  ne  font  donc 
étrangers  à  aucune  des  habitations  qui  font  propres 
aux  dilférens  êtres.  Ayant  avec  les  Dytiques  à-pcu- 
près  la  même  forme  5c  la  même  manière  de  vivre  , 
tant  dans  leur  premier  que  dans  leur  dernier  état  , 
ils  dévoient  être  long-temps  confondus  enfemble  ,  &' 
les  uns  &  les  autres  ont  été  connus   fous  le  nom  gé- 


néral de  Scarabés  d'eau,  ou  de  Sr arabe 


Tquatiqu 


comme  auflî  fous  celui  de  Hydrocantharus .  Linné  , 
en  les  renfermant  dans  un  même  g.nre  ,  avoir  ce- 
pendant reconnu  qu'ils  dévoient  être  diftinguts,  & 
en  avoit  formé  deux  familles  ,  fous  le  même  nom  de 
Dyùfcus.  M.  Geoftroy  ayant  encore  mieux  fenti  la 
néccllité  de  les  féparer  ,  a  dû  ,  avec  raifon  ,  laiiïèr 
les  Dytiques  à  leur  place,  &  établir  un  nouveau 
genre  ,  fous  le  nom  d'Hydrophile  ,  formé  de  deux 
mots  a;tecs  ,  qui  lignifient  aimant  l'eau.  Ce  qui  doit 
en  effet  dillinguer  au  premier  coup  d'oeil  les  Hydro- 
philes des  Dytiques  ,  ce  font  les  antennes  courtes  , 
en  malTc  perfoliée  ;  tandis  que  les  féconds  les  ont 
filiformes ,  &  aiUz  longues.  Si  nous  ajoutons  que  les 
premiers  n'ont  que  quatre  antennules;  tandis  que  les 
autrc-s  en  ont  iix  ,  on  aura  (ans  doute  des  caradèrcs 
£-uffirans  pour  faite  deux  genres  bien  diflinûs. 

Les  antennes  des  Hydrophiles  font  à  peine  de  la 
longueur  de  la  tête  ,  &  compofées  de  onze  articles  , 
quoiqu'elles  paro  ffcnt  n'en  avoir  que  neuf;  le  hui- 
tième &- le  dixième  étant  très-petits,  &  peu  appa- 
rens.  Le  p.einier  article  clt  alongd  ,  un  peu  renflé  ; 
les  quatre  fuivans  font  courts  ,'  aflez  minces  ;  le 
Éxièmc  &  le  Icptième  font  irréguliers  ,    cvafcs  , 


H  Y  D 

prefqu'en  forme  d'entonnoir  ,  enfilés  dans  leur  mi- 
lieu; le  huitième  eft  petit,  tics-peu  apparent  ,  itré- 
gulier  ;  le  fuivant  eft  évafé  ,  irrcgulier  ;  le  dixième 
eft  très- petit  ,  &  femblable  au  huitième  ;  le  dernier 
'  eft  renflé  ,  terminé  en  pointe  moulîe.  Elles  font  in- 
férées à  la  partie  latérale  de  la  tête,  au-j|ievant  des 
yeux. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvte  fupéricnre  , 
de  deux  mandibules,  de  deux  mâi.houes,  "une 
lèvre  inférieure  ,  5c  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieute  eft  cornée,  large,  courte, 
antérienremcnt  arrondie. 

Les  mandibules  font  cornées  ,  arquées  ,  grofles  , 
allez  courtes ,  aiguës  ,  bifides  à  leur  extrémité  ,  avec 
les  diviûons  inégales  ,  &  munies  au  milieu  de  leur 
partie  interne  ,  d'une  dent  alongéc,  bifide  ,  avec  les 
diviiions  égales. 

Les  mâchoires  font  alongées,  cornées  ,  bifides  à 
leur  extrémité;  la  divifion  externe  eft  plus  grande, 
atrondie,  fortement  ciliée;  la  divifion  inteiive  eft 
coune,  intétieureraent  coupée  ,  ciliée,  ro  unie  d'un 
petit  prolongement  cylindrique  ,  ciliée  à  fon  extré- 
mité, &p!acée  pus  de  la  pièce  extérieure. 

La  lèvre  inférieure  eft  cornée  ,  large  ,  anondie  , 
ou  légèrement  échancrée  à  fon  extrémité. 

Les  antennules  antérieures  font  filiformes  ,  beau- 
coup I  lus  longues  que  les  poftérieures  ,  &  compo- 
fées de  quatre  articles  ,  dont  le  premier  eft  tris- 
court  ;  les  deux  fuivans  fon:  longs  ,  un  peu  amincis 
à  leur  bafe  ,  Se  le  dernier  eft  oblong  ,  obtus  ;  elles 
font  inférées  au  dos  des  mâchoires.  Les  antennules 
poftéiieu;£s  (ont  filiformes,  compokes  de  trois  ar- 
ticles, dont  le  premier  eft  très-court,  à  peine  dif- 
tind  ;  le  fécond  elt  alongé  ,  un  peu  aminci  à  fà 
bafe  ;  le  dernier  eft  oblong  &i  obtus;  elles  font  in- 
férées à  la  partie  latérale  antérieure  de  la  lèvre  infé- 
rieure. 

La  tête  eft  grolTc  ,  un  peu  penchée  ,  latéralement 
enfoncée  dans  le  cjiccle:.  Les  yeux  font  arrondis  , 
un  peu  faiUans. 

Le  corcclct  eft  convexe  ,  fans  rebords ,  latérale- 
ment coupé  ,  joint  aux  élytrcs  ,  un  peu  plus  étroit, 
&  largement  échancié  à  fa  partie  antérieure. 

Les  élytres  font  convexes  ,  fans  rebords ,  de  la 
grandeur  de  l'abdomen  ;  elles  couvrent  deux  ailes 
membraneufes  repliées.  L'ècuflon  eft  grand,  &  trian- 
gulaire. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne.  Les  cuilTes 
fontfimples,  anguleufes;  les  jambes  font  fimples  , 
&  terminées  par  deux  épines  droites  ,  plus  ou  moins 
longues  ,  Se  mobiles.  Les  tarfes  des  quatre  pattes 
policricures  font  fétacés  ,  intéricmcinent  ciliés  ,  & 
compofés  de  cinq  articles  ,  dont  le  premier  cil  court  , 
&  le  fécond  alongé  ;  le  dernier  eft  tc.m.né  par  deux 
crochets 


H  Y  D 

èrocliets  doiibles  ,  ou  foiaus  cliacim  <le  deux  pointes 
iiu-^alcs.  Les  uiles  ainéucms  (onc  plus  :ourts  que 
les  autres,  lilifornies  ,  ic  coni^ofés  de  cinq  articles  , 
dont  les  quatre  premiers  (ont  égaux  ,  &  le  ciuquitme 
cit  alongé  ,  &  terminé  par  deux  doubler  crochets. 
Lfans  quelques  efpcccs  le  quatrième  article  ,  dans  le 
maie  leulemeiu ,  eft  latsialément  dilate  &  con- 
cave. 

Les  Hydiopiiiles  ont  à-pcu-près  toutes  les  parties 
qui  compoletit  leur  organifation  ,  calquées  lur  le 
Hiême  modèle  que  celui  des  autres  Coléoptères  ,  ou 
infedcs  a  étuis  écailleux.  Ils  ne  préfentcnt  quelques 
dlftérctices  remarquables  que  fur  les  pattes  ,  qui  lont 
faites  en  forme  de  na<jeoires.  Quand  l'Hydrophile ell 
dans  l'eau  ,  oïl  il  fc  tient  le  plus  fréquemment  ,  on 
ne  lui  vi'it  point  d'antennes ,  parce  qu'alors  il  ne  les 
avance  jamais  ;  il  les  tient  pendant  tout  ce  temps 
appliquées  &  cachées  en-dclloui  de  la  tète,  près  du 
bord  inférieur  des  yeux;  mais  il  les  i'n'X.  paroître 
dès  qu'il  lort  de  l'eau  ,  ainli  que  De  Cîecr  l'a  fouvcnt 
obfervé  ;  au  lieu  qu'il  tient  toujours  ,  &  eu  tout 
temps  j  les  quatre  antennules  avancées  au-devant 
de  la  tête  ,  (oit  qu'il  fc  trouve  dans  l'eau  ou  en- 
dehors.  11  fcmbleroit  donc  que  les  antennes  ne  lui 
font  utiles  que  fur  la  terre  ou  dans  l'air,  &  que  leur 
iifage  celle  des  qu'il  le  retrouve  dans  l'eau.  Ces 
inleclos  ont  le  corps  ordinairement  ovale  ,  convexe 
cn-dellus  ,  Si  applati  en-deltous,  oii  Ion  remarque 
une  particularité  dont  nous  devons  fake  mention. 
Tout  le  lor.g  du  delîuus  de  la  poitrine  ,  à  laquelle 
lont  attachées  les  pattes  intermédiaires  &  poflé- 
rieures  ,  on  voit  une  longue  partie  dure  &  ccail- 
leufe  placée  julltmcnt  entre  les  pattes  ,  intimement 
unie  a  la  pièce  écailleufe  de  la  pnit.ine  ,  dans  pref- 
que  toute  fa  longueur  ,  &  terminée  en  longue  pointe, 
qui  s'étend  plus  ou  moins  au-delà  de  l'origine  des 
pattes  poftéricures ,  &  qui  eil  libre  ou  féparée  du 
corps  dans  cette  étendue  ,  quoiqu'elle  foit  également 
immobile  comme  le  relie  de  la  patrie  entière,  dont 
elle  eft  une  continuation.  Il  feroit  alTez  difficile  d'ap- 
proprier à  cette  pointe  quel  ]\ip.  ufage  particulier  ,  & 
il  elf  à  remarquer  qu'on  ne  la  trouve  que  fur  les 
grandes  efpèces.  Les  Dytiques  ont  une  partie  fem- 
blablc  au-delfous  du  corps  ;  mais  elle  elt  moins 
l'aillante  ,  fourchue  au  bout ,  &  finit  en  deux  pointes 
ccaitécs  l'une  de  l'autre.  Les  ailes  font  un  peu  plus 
grandes  que  les  clytres  ,  quand  elles  font  bien  éten- 
dues j  de  lorte  que  pour  pouvoir  être  entièrement 
cachées  ,  elles  font  plices  en  double  vers  leur  extré- 
nati,  quand  elles  font  dans  l'inaition.  Près  de  leur 
attache  au  corps  il  y  a  deux  petites  lames  mcnibra- 
neules  &  ovales  ,  une  de  chaque  côté  ,  qui  font  de 
la  même  fubdance  que  les  ailes  ,  &  qui  ont  la  figure 
de  très-petits  ailerons  tranfparens ,  ayant  beaucoup 
de  rapport  avec  les  petites  pièces  membia.'.eufes 
qu'on  trouve  à  l'origine  des  ailes  de  plufieurs  Dip- 
tères ,  &  que  Reaiimur  a  délignées  fous  le  nom 
de  CoqiiiiUs  ,  à  caufe  de  leur  figure.  Toutes  les 
parties  du  corps  font  rouvcries  d'une  j-'Cau  écail- 
Hil].  Nat.    Infcclts.  Tùtnc  l'il. 


H  Y  D  .21 

leufe  tiès-dure,  excepté  le  dtllus  du  ventre,  donc 
la  peau  ell  fouple  &  membrantufe  ,  mais  qui  eft 
trcs-bicn  garantie  de  tout  accident  par  les  élytres 
qui  le  cachent,  It.  qui  lui  fervent  comme  de  bou- 
cher. Ce  n'ell  pas  avec  fondement  que  Linné  nomme 
les  pattes  des  Hydrophiles  fubmutui  ;  car  les  tarfes 
font  terminés  par  deux  ongles  ou  crochets  bien  dif- 
tinds ,  qui ,  dans  quel()ues  efpèces  ,  font  niê.nc 
doubles  ,  ou  à  deux  blanches.  L'infeéle  fe  fert  de 
CCS  crochets  pour  ie  fixer  furies  plantes  aquatiques, 
&  fur  le  terreia  quand  il  marche  hors  de  l'eau.  Les 
ïambes  font  garnies  au  bout  de  pointes  dures  ,  en 
forme  d'épines,  qu'on  a  nommées  éperons.  Ordinai- 
rement tout  le  long  du  côté  intérieur  des  taries 
intermédiaiies  «  poilérieuis  ,  on  voit  une  fuite  de 
poils  ou  de  parties  en  forme  de  poils  ,  allez  longs  & 
tiès-ftiiés.  Ces  poils  font  mobiles  à  leur  origine; 
de  forte  qu'ils  flottent  dans  l'eau  de  côté  &  d'autre  , 
quand  les  pattes  foi.t  en  mouvement.  Ces  franges  de 
p^ils  aident  l'mtedc  à  pouller  l'eau  ,  comme  avec 
des  avirons,  quand  il  nage.  L'Hydropiii'e  m.ile, 
dans  les  grandes  efpèces,  a  veis  l'origine  des  deux 
un  Tes  aniéricurs  une  partie  bien  remarquable,  qui 
elî  un<:  pièce  applatie  ,  irrégulière  &  angulaire  , 
garnie  en  -  d'-flous  d'elpèces  de  fuçoirs  concaves  ïc 
velus.  Dans  les  Dytiques  ,  ces  pièces  font  ordmaire- 
nient  circulaires.  On  peut  préfumer ,  avec  De  Geer  , 
que  dans  laccouplement  Tinlec^c  fe  lert  de  ces  deux 
pièces  pour  fe  tenir  fixé  fur  le  corps  de  la  femelle  : 
clics  s'y  attachent  comme  des  fuçoirs  ou  des  vea- 
toufes. 

Les  Hydrophiles ,  ainfi  que  les  Dytiques  ,  font 
carnacieis  &  très-voiaces  ;  &  les  dents  grandes  , 
fortes  ,  garnies  de  plufieurs  dentelures  ,  dont  ils  fonc 
munis  ,  doivent  l'indiquer  aifément.  Ils  ne  vivent 
qu'aux  dépens  d'autres  infedes  aquatiques  &  ter- 
retlres  qu'ils  peuvent  attraper  ,  &  auxquels  ils  font 
une  chafie  continuelle.  Ils  n'en  épargnent  aucun  ; 
lis  s'en  laililknt  avec  les  pattes  antéiieures  ,  comme 
avec  des  main  ,  &  les  portent  enfuite  a  la  bouche, 
pour  les  dévorer.  Quoiqu'ils  puiUent  vivre  très- 
long-temps  fous  l'eau  ,  ils  ont  cependant  befoin  de 
refpirer  1  air  de  temps  en  temps.  Ils  fc  portent  alors 
a  la  furface  ;  &  pour  y  pai  venir  ,  ils  n'onrqu'a  renif 
leurs  pattes  en  repos  ,  iC  fe  lailTcr  flotter.  l'ius  légers 
que  l'eau,  ils  furnagent  d  abord  ;  le  derrieie  le 
trouve  alors  appliqué  a  la  furfacc  de  l'eau  ,  &  même 
tant  foit  peu  au-dcllus.  Ils  élèvent  cufuite  un  peu  les 
élytres,  ou  baillent  je  bout  de  l'abdomen  ,  de  ma- 
nière qu'il  fe  forme  un  vuide  entre  les  élytres  S:  le 
derrière  ,  qui  fe  trouve  ainfi  à  {t:c.  L'air  extérieur 
pénètre  alors  aifément  entre  les  élytres  &  l'abdo- 
men ,  fans  que  l'eau  puille  s'y  introduire  ,  &  cil 
porté  aux  fiigmates  ,  places  au-deffous  des  élytres  , 
le  lor.g  des  deux  côtés  de  l'abdomen.  Quand  l'in- 
feûe  veut  reiourner  au  fond  de  l'eau  ,  il  rapproche 
promptement  l'abdomen  des  élyties,  &  bouche  en 
inème- temps  It  vuide  qui  fe  rencontroit  entr'eux  j 
de  forte  que  l'eau  ue  peut  jamais  y  pénétrer. 


122  H  y  D 

On  trouve  les  Hydropliiics  dans  toutes  les  eaux 
douces  ,  dans  ks  rivières  ,  dans  les  lacs  ,  5;  fur-touc 
dans  les  marais  &  les  étangs.  Ils  iiagcnt  allez  vite  ; 
mais  avec  moins  de  célérité  que  les  D)  tiques.  C'cft 
ordinairement  à  l'approche  de  la  nuit  qu'il.»  fortent 
de  l'eau  ,  pour  voler  &  fe  tranfporter  d'un  marais  ou 
d'un  étang  a  un  autre.  Auflî  tcouvc-t-on  ces  infcclcs, 
&i  pliifie.ns  autres  amphibies  comme  eux,  dans  ks 
moindres  ailembîages  d'eau  ,  même  dans  ceux  que 
la  pluie  peut  former  dans  les  inégalités  du  terrcin.  Ils 
font  un  botirdonnemcnt  en  volant  ,  l'cmblable  à 
celui  des  S;;îrabés.  Lyonet  nous  a  appris  un  fait  allez 
finguher  ,  ac  qui  méritoit  bien  d'être  encore  ap- 
puyé par  d'autres  obfervatcurs  ;  c'eft  que  ces  infeélts , 
a  ciytres  £:  à  ailes,  faveni  filer ,  &  qu'i!s  font  uric 
cfpcce  de  nid  ou  de  coque  de  foie  ,  dans  laquelle  ils 
pondent  &  renferment  leurs  œufs.  De  Geer  a  trouvé 
de  pareils  nids  flottans  fur  l'eau  ,  &  remplis  d'oeufs  ; 
d'où  fortirent  cnfuite  de  petites  larves  ,  qu'il  ne  put 
Kiéconnoitie  pour  celles  des  Hydrophiles,  ou  des 
Dytiques.  Il  n'a  jamais  pu  faifir  le  moment  où  ils 
travailloient  à  conftruire  dr  pareilles  coques  ;  mais 
Lyonet  a  été  plus  heureux  ,  &  il  dit  avoir  vu  tra- 
vailler à  ces  coques  ,  que  l'infede  l'ait  avec  le  der- 
licre  ,  &  qu'il  y  ajoute  une  efpccc  de  cerne  brune  , 
un  peu  recourbée  ,  &  folidc.  L'ufaçc  de  cette  corne 
kii  paroît  être  de  re-enir  la  coque  ,'lorfque  quelque 
coup  de  vent  ,  ou  quelque  autre  accident  ,  pourroit 
la  renveifer. 

Les  larves  des  Hydiophiks  font  à  peu-près  les 
mêmes  que  cefcs  des  Dytii]ucs  ,  &  préicntcnt  la 
Blême  conformation.  Elles  (ont  également  hexa- 
podes, vivent  dans  l'eau,  U  font  très- voraces  ;  elles 
attaquent  tous  les  infcdes  qu'elles  rencontient  pour 
les  dévorer.  Ces  larves  ont  le  corps  alongé  &  co- 
nique au  bout,  allant  toujours  en  diminuant  vtis 
le  derrieie.  Elles  ont  une  grande  tête  écailleufe  , 
garnie  de  deux  fortes  dents  ou  ferres  ,  avec  Icf- 
■quellcs  elles  fe  faifillent  de  leur  proie.  Les  fix  pattes 
lonc  longues  j    ccailicufes  ôc  dtlices  ,    garnies   de 


H  Y  D 

franges  de  poils.  C'eft  par  k  mouvement  des  pattes 
que  la  larve  nage.  Elle  refpire  l'air  par  le  deriiere  ,  Se 
fe  fufpcnd  pour  cela  avec  le  bout  du  corps  à  la  fur- 
face  de  l'eau.  C'eft  au  moyen  de  deux  pctires  parties 
en  filets ,  hériflces  de  poils  ,  qui  relient  alors  à  fec 
au-deiïiis  de  l'eau  ,  qu'elle  fout-ent  tout  fon  corps 
dans  cette  attitude.  C'eft  aulTi  au  deoicre  que  fe 
trouve  l'ouverture  qui  donne  pafTage  à  l'air.  L)pnct, 
qui  a  obfervé  la  larve  de  la  plus  grande  efpcce  d'Hy- 
diophile  qu'on  trouve  en  Europe  ,  démontre  d'abord 
qu'elle  n'a  point  ks  pattes  placées  du  côté  du  dos  , 
comme  l'a  cru  Frifch.  Ceite  larve  n'a  pas  la  lête  in- 
cl  nîe  vers  le  ventre,  comme  prcfque  tous  les  in(ecl:es; 
mais  elle  l'a  un  peu  penchée  en-arriere  ,  pour  pou- 
voir, félon  Lyonet  ,  fe  f.iifir  d'autant  mieux  des 
Efcargots  ou  petits  Limaçons  qui  fe  trouvent  parmi 
les  plantes  aquatiques  (ur  la  furface  de  l'eau  ,  & 
pour  pouvoir  en  calkr  la  coquille.  C'eft  à  fon  dos  , 
fuivant  le  même  auteur  ,  qu'elle  a  alors  recours.  Il 
lui  fert  de  point  d'appui  pour  calfer  la  coquille  ,  Se 
de  table  pour  manger  l'Efcargot  qui  y  eft  renfermé. 
Quand  elle  l'a  faili  de  fes  dents  ,  elle  fe  plie  en- 
airiere  ,  élevé  un  peu  le  dos  ,  &  y  appuie  le  Lima- 
çon. Dans  cette  attitude,  la  tête  naturellement  un 
peu  penchée  à  la  renverfe  ,  porte  plus  à  plomb  fur 
l'Efcargot,  &  lui  procure  par- là  un  moyen  plus  aifé 
d  en  calfer  la  coquille  ,  &  d'avaler  l'animal. 

Ces  larves  ne  doivent  point  fubir  leurs  transfor- 
mations dans  l'eau  ;  elles  en  fortent  dès  qu'elles  fen- 
tent  le  befoin  de  fe  transformer.  Elles  s'enfoncent 
dans  la  teirc  ,  &  s'y  font  une  loge  ovale  ou  fphé- 
rique,  dans  laquelle  elles  prennent  la  forme  de 
nymphes  ;  c'eft  ce  qui  eft  attcfté  par  Fiifch ,  Lvonct 
&  Roefel.  Ainfi  l'hilloire  de  l'Hydrophile  préfente  la 
latve  purement  aquatique  ,  la  nymphe  tout-à-fait  ter- 
rertre  ,  &  l'infcâe  paifait  véritablement  amphibij. 
Les  Hydrophiles  ont  une  échelle  de  grandeur  foit 
étendue  ;  il  y  en  a  qui  ont  plus  d'un  pouce  fc  demi 
de  longueur,  Si  d'autres  qui  n'ont  pas  plus  de  deus 
lignes.' 


Suite  de  l'IniroduBion  à  tHïJlo'irc  Naturelle  des  InfeUcs, 


HYDROPHILE. 

JI    Y  D    R    O   P  II    IL    US.     Geo  F  F.     Fa  B. 

D  Y  T  I  S  C  U  S.      Lin. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes  courtes  j  en  malfe  inégale,  perfoliée  :  onze  articles;  le  huitième  & 
le  dixième  petits  à  peine  diilinits. 

Mandibules   cornées  j  munies  intérieurement  d'une   dent  alongée  ,    bifide. 

Quatre  antennules  filiformes  :  les  antérieures  très-longues. 

Cinq   articles  aux   tarfes. 


ESPECES. 


1.  Hydrophile  brun. 

Noirâtre  ;  antennes  d'un  fauve  ohfcur  ; 
Jlernum  prolongé  ,  Jlllonnè. 

2.  Hydrophile  olivâtre. 

T)\n  noir  olivâtre  ;  Jlernum    cannelé' , 
pojlerieunment  épineux ^  el^  très  échmcrées. 

5. Hycrothile  atre. 

Noir  luifant  ;  é/ytrcs   entières  j   l'^ljei  '■> 
Jlernum  légèrement  Jlrié, 

4.  Hydrothile  alongé. 

Plongé,  i'ù.n   noir  olivâtre  •    antennes 
S-   cuiJJ'es  fenugine.Jes. 

5.  Hydrophile  carabo'ide. 

Noir  j  élytres  prefque  jlfiia  ;  Jlernum 
iuvé  .  Jans  p-olongfjient 


6.  Hydrophile  latéral. 

Noir,  luifj.nt  j  bord   du  corcelet  &  des 
éljtres  jaune. 

7.  Hydrophile  fufcipède. 

Noir,   luifant  j  élytres  Jlriées  ;  pattes 
I  brunes. 

8  Hydrophile  picipède. 

Noir;   pattes    brunes;    élytres   HJJes , 
J  ans  j^  rie  s. 

9.  Hydrophile  orbiculaire. 

Prefque  hémfphérique ,  glabre  ,    noir, 
luifant. 

10.  Hydrophile  à  collier. 

N'oir-y   bouche  ,  bord  du    corcelet  &  li- 
gnes Jur  les  élytres  ,  jerrugincux. 


Vu 


Sulie  de  l'Introduclion  à  l'HlJîoife  Naturelle  des  Infectes'. 


HYDROPHILE.     (  Infedes.  ) 


I  i.HvTDRorHiLE  luride. 

D'un  gris  ohfcur  ;  corcelet  taché  de 
noir;  elytres  avec  des  Jlries pointillées  & 
quelques  taches  objcures. 

12.  Hydrophile  tcte-noire. 

Noir;  corcelet  &  élytres  iijfes  ,  jau- 
nâtres. 

15.  Hydrophile  livide. 

Noir;  tête  &  corcelet  fauves ,  livides  j 
élytres  d'un  jaune  ohfcur. 


I        14,.  Hydrophile  nain. 

Noir;  bord  du  corcelet  ,  pâle  ;  élytres 
liffes,  d'un  gris  ohfcur. 

I  j".  Hydrophile  gris. 

Cendré  en-deffus ,  ohfcur  en-deffûus. 

16.  Hydrophile  bipondtué. 

Corcelet  noir  ,  lordé  de  gris  ;  élytres 
ohfcures,  avec  le  bord  Zx  un  point  poflé 
rieur  blanchâtres.. 


H  Y  D 

Ï.HYDROfHitEbrun. 

Hydrophilus  piceus. 

Hydropkilus  nigricans  ,  ar.tennls  nifefccntibus  , 
ft^rnojulcuCo.Ent.  ouhifi.nat.  d:sinj.  H\DK01'HltE. 
Pi.  i.fig.  l.a.b.c.d. 

Hyd'ophi.'us  piceus  niger,  flerno  canallculato  fof- 
tiCi  'fpinojo.  Fab.  i>yft.  ent.pag.tti.  n".  i.—Spe,:. 
iaj.  corn.  I.  pag.  isS.  n°.i. — MuHt.  inf.tom.  i. 
pag.    i£S.  «".  I. 

Dyàfcus  piceus  antennis  perfoiaùs  ,  corpore 
livi  ,  [Itrno  curinuto  poftice  fpinuj'o.  LiN.  Syjl.  nut. 
p.  66^.  n".  I. — Faun.fuiC.  n'.jb^. 

Hydrophilus  niger  ,  e/ytris  fukatis  ,  antennis 
fujcis.  Q'cOll.  Inf.  tom.   i.  pag.   i&i,n^.   i.  pi.  5. 

Le  grand  Hydrophile.  Geoff.  U. 

Hyàrophilus  rufîcornis  ri'ger ,  capitula  antenna- 
rum  rujo  ,  e/ytris  itvihus  ,  aidomine  pojlice  acu- 
minatû.  Dec,  Mém.  inf.  tom.  4.  pag.  571.  n°.  1. 
pi.  14.  fi^,  I.  6"  1. 

Hydropliile  à  antennes  roufes  ,  noir  ,  à  antennes 
à  bouton  roui,  à  étuis  lilks  &:  a  derrière    conique. 

DytlfiUshaftatus.Aa  foc.  berol.pkyfic.  4.  tab.  7. 

LvONN.  Less.  P/,  x.fig.  12. — ij. 
FriscH.  Inf.  tom.  1.  tab.  6. 
SOLZ.  Hift.  inf  tab.  6.fig.  8. 

ScHAEFF.£/cm.  inf,  tab.  71. — Icon.  inf.  tab.  35. 
fig.  I.  z. 

hiKcsTK.  NomencL  1.  tab,  6.  fig.  ^.  tab.  8.  fig.  i. 
iftjb.  ^).fig.   I. 

Dytifcus piceus.  ScoP.  Lnt,  carn.  «".  195. 

Dytifcus  piceus.  Vill.  Ent.  tom,  i.pjg.  340. 
nP.  I. 

f     Hydrop/tilus  piceus.  Y OvRC-  Elit.   par.  I.  />.  6j. 
n".  I. 

HydropkUus  piceus.   Ross.  Faun.  etr.   tom.  t. 

Il  eft  grand  ,  d'un  noir  plus  ou  moins  olivâtre 
en-dcllus  ,  brun  en-dcflbus.  Les  antennes  font  d  un 
fauve  oblcur.  Le  corcelet  a  deui  petites  folfettes 
peu  marquées.  Les  élytrts  font  à  peines  flriées.  Le 
fiernum  elt  élevé  ,  (îllonné  ,  poftérieurcment  pro- 
longé &  fubulé.  Le  pénultième  article  des  tarfes  an- 
térieurs ,  eft  dilaté  dans  le  mâle.  Se  fimple  dans  la 
femelle. 

Il  fe  trouve  daas  toute  l'Europe  ,  dans  les  eaux 
douces. 


k 


H  Y  D  lis 

I.HVDROPHILE     oilvâtlC, 
Hy  OROP  HlLl'S    olivJCCUS, 

Hydropkilus  oliv  laus  ,  fterno  canaliculato  pofli:e' 
fpi'tvjo,  cûitopt'is  emdigir.a'is.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des 
j'"/;  HvDRcrHiLE.  PA  i.fg.i.a.b. 

H'.d  c-k-':is  o!.fc:r.-:!s.  T  f.  -R.  Spec.  inf.  lom.  \, 
P'g.  i;y    'i'\   :. — M..nt.  inj.  tom.  1.  p.  iSS.  n° .  t. 

Il  c'\  un  peu  plus  petit  que  le  préc'dent.  Lt  corps 
cftliire  ,  olivatie  en-deffus,  d'un  noir  plus  ou  moins 
brun  en-dclTous  ,  avec  les  antennes  ÎL  les  cuiffes 
d'un  brun  fauve.  Les  élyties  ont  ciiacunc  quatre 
(tries  à  peine  marquées,  S:  l'cstiémité  eft  échdncrée 
à  la  future. 

11  fe  trouve  aux  Indes  orientales, 

5   Hydrophile  attc, 

HruRorHtLus  ûter. 

Hydropkilus  nifcr  nitidus  ,  e/ytris  Uvibus  inte- 
gris  ,  fiernovix  fin.ito.  Ent.  oit  hiji,  nat.  des  inf 
Hydr.oi>hii.e.  pi.  i.fig.  6. 

Il  relTemble  a  l'Hydrophile  olivâtre.  Les  anten- 
nes font  fauves.  Le  corps  eft  d'an  noir  olivâtre 
lui!"ant  en-dclfus  ,  Se  d'un  noir  foncé  en-dclfous.  Les 
élytres  ont  chacune  quatre  ftrics  légèrement  pointil- 
lécs  ,  à  peine  marquées.  Le  fternuni  eft  élevé  ,  lé- 
gèrement cannelé  ,  poftérieuremcnt  prolongé  Se  fu- 
bulé. 

Il  fe  trouve  à  Cayenne  ,  d'où  il  m'a  été  envoyé 
par  M.  Tugni. 

4.  Hydrophile  alongé. 

Hl'DROFH  ILUS    oblongUS. 

Hydropk.lus  fubtas  nigtr  fupra  olivaceus,  antcH' 
nis  femoribufque  fcrrugineis.  Ent.  ou  hifi.  nat,  dit 
inf.  HïDROPHlLE.  PI.  i.fig-  7- 

Il  eft  un  peu  plus  petit  &  plus  alongé  que  les 
précédens.  Tout  le  deifus  du  corps  eft  iiiîè  ,  d'ua 
noir  olivâtre  ;  le  d^ilTous  eft  d'un  noir  plus  ou  moins 
brun.  Les  antennes,  les  anter.niiles  &  Icscuilics  fonc 
fcriugineufes.  Le  fternum  eft  élevé,  à  peine  caa- 
nelé  ,  poftérieurement  prolongé  ,  très-aigu. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique   méridionale. 

j.KYDROPHtLE  carabo'ide. 

HvDRopHiLus  caraboides. 

Hydropkilus  niger  nitidus  ,  elytris  fubfiriatîs  4 
fiemo  elevdto  fimp/ici.  Ent,  ou  hifi.  nat,  des  inf. 
Hydrophile.  PL  t.  fig.  8. 

Hydrophilus  cariboiies  niger  nl;!dus ,  elytrisfuh- 
firiatis,  Fab.  S}fi.  ent.  pûg.   liS.  .•.'".  i,  —  5p,  mf. 


126  H  Y  D 

t»m.  i.p.  iZ^.nv.  3. — Mdnt.\inf,  tom.  ï.pag.  1S8. 

Djcifeus  caraboiJes  antennis  perfoliatis ,  cvr- 
pore  glabro  ,  firiis  aliquo:  rectirvis.  LiN.  ^yfl.  nat, 
p.  04.  n°.  1. — Fdun.J'uec.n'^.  yûj. 

Hydrofh'ilus  nigcr^  elytrorum  pur.clis  per ftrlas 
digejiis  ,  antennis  nigris.  GïOFF.  Inf.  tom.  i. 
p.   185.   n°.  t. 

L'HyJiophile  noir  picotté.  Giorr.  16, 

Hydrophilus  nigricornis  niger  ,  capitula  anten- 
narum  nigro  ,  clytns  Uvihus  ,  abdomine  poficc  ro- 
tundato.  Dr.G.  Mém,  inf.  tom.  4.  p,  376.  n°.  1. 

HyAso^hWe  a  antennes  noires  ,  noir,  à  antennes 
à  bouron  noir ,  à  étuis  li/Ies  &  à  dtrnère  arrondi. 
D£G.  IL 

Hydrocanthums  aquaticus  niger  fubrotimdus , 
Ka}.  Inf.pag.  9j.«^.  7. 

ROES,  Inf.  tom.  1.  aquat.   cLiff.  i.  tab.  4. 

Frisch.  Inf.  13,  tab.  il. 

Sviz.HiJl.  inf.  tab.  a.fig.  41. 

-ScHAEïF.  Icon.  tab.  Sii-fig-  10. 

Bergstr.  Notr.en.i'.  i,  .',;i.  ^.fig.  S.  9.   &  tab.  7. 

Hydropitilus  cardboïd'.s.  Rosn.  Fuun.eir,  tom.  i. 
iJflg.  i9j.«'.4Si. 

Hydrophilus  caraboïdes.  ÏOVRC.   Ent.  par.   t.    i. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Tout  le  corps  cfl:  noir 
luifdnt.  Les  ciytrcs  ont  des  points  enfoncés,  à  peine 
marqués  ,  rangés  en  flries.  Le  fternum  eft  élevé  , 
fans  cannelures^  fans  prolongement  poilérieur. 

Il  le  irouve  en  Europe  ,   dans  ics  eaux  dotices. 

6.  Hydrophile  latéral. 

Hydrophilus  lateralis, 

Hydrophilus  nigc'r  nitidus  ,  thorads  elytroramque 
marginihus  flcvis.-fA3.  Syft.  eut.  pag.  liS.  n'.  3. 
— Spec.  inf.  tom.  I.  pag.  1S5.  n".  4. — Mant.  inf. 
tom.   l.  p.  188.  n°.  4. 

II  rertemble  à  l'Hydrophile  caraboïdc  ,  mais  il 
eft  une  fois  plus  petit.  Le  corps  eft  noir  ,  luifant  , 
avec  le  bord  du  corcelc:  &  desélytres  jaune.  Le  iler- 
nimi  eft  prolongé  ,  aigu,  avec  un  point  jaune  ,  au 
milieu.  Les  pattes  font  fcrrugineufes. 

Il  fe  trouve  en  Améiiquc. 

7.  Hydrophile  fufcipcde, 

Hyprotiiilus  fufc'pes.  ' 

Hydrophilus  niger  nilidus  ^  elytris  firiatis  ,  pedi- 


H  Y  D 

lus  pice's,  Ent,  ou  hijî.  nat.  des  inf,  HydrophilI. 
PI- ^  fié- 9. 

Dytifcus  fufcipes  antennis  perfoliatis ,  elytris 
/Ir.'acis  margine  lividis  ,  pedibus  fufcis.  LiN.  Syft, 
nat.  pag.    £64.   n*^.  4.  —  Faun.fuec.  n^.  jGS. 

Hydrophilus  fcaraboïdes  niger  ,  elytris  flriatis  , 
pedibus  piceis.  Fab.  Syfi,  ent.  pag.  xi8.  n° .  4.  — . 
Spec,  inf.  tom.  i.  pag.  1S9.  n"^.  5.  —  Mant,  inj. 
tom,   ï.  p,   188.  n°.  7. 

Hydrophilus  niger,  elytùs  flriatis  ,  pedibus 
fufcis,  Geoff.  Inf.  tom.  i.pag.  184   n',  4. 

L'Hydrophile  noir  ftrié.  Geoff.  /^. 

Hydrophilus  (aCci^es  niger ,  capitula  antennarum 
nigro  ,  elytris  flriatis  ,  pedibus  fufco-caftaneis,  Deg, 
Mcm.  inf,   tom.  ^.pag.   377- "'^-  3- 

Hydrophile  d  pattes  brunes  noir  ,  à  antennes  à 
bouton  noir  ,  à  étuis  cannelés  Si  à  pattes  d'un  brua 
de  marron.  Dec.  Ib, 

Dytifus  gyiinoides,ScHii.AUK.  Enum.  infaufl, 
«°.  572.. 

Hydrophilus  fufripes, TovRC.  Ent. par.   i.  p.  66. 

Il  eft  deux  ou  trois  fois  plus  petit  que  l'Hydro- 
phile carabûide.  Les  antennes  tont  d'un  brun  ferru- 
gineux. Le  corps  eft  noir,  luifant.  Les  élytres  font 
iiriees.  Les  pattes  font  brunes. 

]1  fe  trouve  en  Europe,  dans  les  eaux  douces. 

Nota,  Le  Dytifcus  fcaraboïdes  de  Linné ,  noiis 
paroîc  être   une  variété  de  l'Hydrophile  caraboide, 

8.  Hydrophile  picipèJc. 
Hydrophilus  picipes. 

Hydrophilus  niger,  pedibus  piceis ,  clytils  Uvî- 
bus.Eic.ouh'Jl.nat.  des  inf.  Hydrophile.  Pi.  2. 
fi-.io. 

Hydrophilus  pià^es,  Fab.  Mant.  inf,  tom,  l, 
;:■.  iiiS,/i".   6, 

I!  relTemblc  beaucoup  au  précédent,  pourla forme 
S:  la  grandeur;  mais  il  en  diffère  en  ce  que  les  élytres 
font  lilTes,  fans  ftries.Le  corps  eft  noir  ,  luifant.  les 
antennes ,  les  antennules  &  les  partes  font  d'un  brun 
plus  où   moins  foncé. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  dans  les  eaux 
douces. 

fj.  Hydrophile   orbicuîaire, 
Hydrophilus   oibicularis, 

Hydrophilus  fubhemifph&ricus  niger  glaher  niti- 
dus. Enr.  ou  hi(i,  nat,  des  inf,  HyCiiOPHILE.  FI,  1. 
fg,  II.  a,b. 


I-I  Y  D 

H\dr'ophilus  aû>\cM\a.n'i  [usrotundas ,  cor'pore  gla- 
Iroaao.  V,\E.  iyjt,  ent.  p.  119..';".  j.  —  Sp.  inf. 
fo'Tt.  \.p.  ipo-"".  6. — M.ifj.  h.f.  ium.  i.pjg.  l8!b'. 
«".  7. 

Hydropkiins  nlger,  elyt-is  Uvinus  denfi punclatis. 
Gfoif.  /'."/"  corn.  \.pdg.  184.  n".  5. 

L'Hydropliile   liffc   à   poi'.us.  Gfoff.    U. 

Hydrj--h.Us  puncîatus,  FOURC.  Ent.  par.  tom.  1. 
/>.  6  \.  n^.  5. 

Il  cil  p'uç  petit  que  les  précéc^cn?.  Le  corps 
c(l  noir,  liiifani:,  fans  t.ichcs  ,  piel^ue  hciiiirphé- 
riv^iii;.   Les   ciyii\s  foiu  lilles. 

Il  l'e  tiovivc  en  Europe  ,  dans  ks  cius  douces. 
10.  HïDRorniLE  à  co'lier. 


Hyd 


RorniLUs  couuns. 


Hydrophilus  nigcr ,  ore  îhoracis  lateribus  lineif- 
quc  elycrarum  firruginets.  Fab.  Sy fl .  ent . p ag .  i-l') , 
n° .  6. — Spec.  inf  tom.  i.  pag[  190.  n".  7. — Mani, 
inf.  :om.   i.  /jj^'.   188.  n'> .   8. 

II  a  la  forme  élevée  ,  r>;nflée  ,  de  l'Hydrophile 
luride.  Li;  corps  efl  noir  ^  iuifant ,  avec  la  bouche  & 
les  côti-s  du  corcele:  ferrughicux.  Les  élytres  ont  le 
bord  extérieur  ,  fc  qucK]ues  lignes  courtes,  ferru- 
giucux.   Les  pattes   iont    obfcures. 

11  fc  trouve  en  Amérique. 

1 1.  Hydrophile  iuridc. 
HvDROPHiLL's  luridus. 

Hydrophilus  fuf.o-cinerafcens_,  thorace  nigro  ma- 
cuLi'to  ,  tlytris  firicito-punciatis  punclifque  ohlorigis 
fufcis.  Ent.  eu  Ivfl.  nat.  des  inf.  Hydrophile. 
PL  ufg.  :,.a.b.c.f. 

Hydrophilus  luridus  elytris  flriaiis  ,  corpo<e  ci- 
nereo-fufco.  Fab.  Syfi.  ent.  p.  izy.  n":- — Spcc.  inj, 
tom.  i.  pag.  lyo.  «".  S.  —  Mant,  inf.  tom.  i. 
p.  '88.  n°.  9. 

Hydrophilus  fulvus.  GeOfe.  Inf.  tom.  i.p.  1S4. 
n".    5. 

L'Hydropiijlc  fauve.  Geoff.  I&, 

Hydrophilus  fufcus  corpore  convexo  fupra  fufo 
fi^btus  ràgro ,  cdpitulo  antennarum  oblongo  ,  ei)tris 
ft-mtis.  Dec.   Além.    inf.  tom.  4.  pag.  57S.  n".  4. 


Hydrophile  i/ai  à  corps  voûté  ,  brun  en-dellu? ,  & 
noir  en-dtilous,  à  antennes  à  bouton  alongé  Se  a  étuis 
cannelés.    Deg.  Ib. 

Hydrophilus  fulvus. '^OXSKC.  Ent.  tom.\\,  p.  66. 
n°.  j. 

Hydrophilu!:  luridus.  KoSS.  Faun.  (tr,  tom.  \. 
pag.i^6,n''.A^i.y 


H  Y  D  127 

II  varie  pour  la  grandeur.  L;  corps  efî  convexe. 
Les  antennes  l'ont  d'un  jaune  fauve.  La  tête  c(t 
noire,  fans  taches.  Le  corcelcc  clt  pointillé,  d'un 
grt!  jaunâtre,  avec  une  taclie  r.oiie,  au  milieu, 
marquée  quelquefois  d'un  peu  de  jaune.  Les  ély- 
tres font  d'un  gris  jaun.itre  ,  plus  ou  mains  obf- 
cur  ,j  avec  quelques  points  oblongs  noir.îcrcs;  e,les 
ont  des  flries  réguhèies  ,  pointilléjs.  Le  dcllous  du 
corps  eft  noir.  Les  pattes  font  fauves,  avec  la  bafc 
des   cuill'es  noue. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,    dans  les  cauxdou;cs. 

7  2.  Hydrophile  tête-noire. 
—  Hi'DRopji I LUS  mil-inocephdlus . 

Hydrophilus  niger  ,  tko'-rce elytrifque  Uv'hsfa- 
vcfcentihus.  Ent,  ou  hijl.  nat.  des  inf.  Hydrophile. 
Pi.  1  fig.  1 1. 

Il  efl  de  la  grandeur  de  l'Hydrophile  luride  , 
mais  le  corps  clt  moins  convexe.  Les  antennes  font 
obfcures.  Les  antennules  antéiieures  font  jaunes  , 
avec  l'extrémité  du  dernier  article  noire.  La  tête  elt 
noire  ,  avec  un  peu  de  jaune  ,  de  chaque  côté.  Le 
corcelet  &  'es  élytres  font  liifcs  jaunâtres.  Le  icfloas 
du  corps  efl  aoir. 


Ilfc 


3uve  aux  eavirons  de  Paris  ,  dans  les  eaux 


13.  Hydrophile  livide. 
HvDROPHiLù'S  lividus . 

Hyd-ophilus  nigcr ,  capite  thorùcequc  iividcnifis., 
elytns  fufco-jlav.fcentious.  Ent.  ou  ftifl.  nul.  des 
ir.f.  HviiROPHlLE.  PI.  ï.fig.  4.  a.  b. 

Dyùfcus  Wnim  antennis  peifolidtis  ,  cavité  tho- 
race elytris  6'  yedlbus  Lvidis  ,  ventre  nigro.  FoRS  r. 
Nvv.fp.  inf  cent,  i.pag.  J2. 

Il  reffembie  beaucoup  à  l'Hydrophile  mélanocé- 
phale.  Les  antennes  font  pales.  La  tête  &  le  corcelcc 
fontlifT.;?,  d'un  fauve  pâle.  Les  élytres  font  lilles  , 
d'un  jaune  plus  ou  moins  obfcur.  Le  dcllous  du  corps 
efl:  noir.  Les  pattes  font  fauves  ,  avec  les  cuiiles 
r.oires. 

Il  fe  trouve  en  France,  en  Angleterre ,  dans  les 
eaux  douces. 

14.  Hydrophile  nain. 

Hydrophilus  minutus. 

Hydrophilus  n'gcr  ,  thoracis  marginibus  paUiils  „ 
eiytrts  Uvibus  fufo-cinereis.  Ent.  ou  hifi.  nat.  des 
inf.  Hydrophile.  PI.  l.fig.  1 3. a-  b. 

Hydrophilus  minutus  ovarar  nlgcr  ,  elytris  pcdi- 
l>:ifq:.e  srifeis.ÏAB  Syfl-  ent.  pag.  119.  n"^ .  S.— — 
Sp.  inf  tom.  I.  pag.  190.  n" .  9. — Mant.  inf.  t.  i. 
pag.  i^S.  n".  10.  . 


12? 


H  Y  Aï 


ChryfomeU  minuta  owua  nlgra  ,  elytrrs  ped'dus 
thoracifque  lateribus  grifiis .  LiN.  Syjt.  nul.  p.  593. 
n°.  fo.  —  Faun.  fuic,  n'^,  ^  ;}. 

Dycifeus  dermcftoides  antenms  peifoliatis ,  ke- 
mifphirico  ■  ovatus  luridus  ,capite  ihoraceque  nigris. 
FORST.  Nov.  fp.  inf.  cent.  i.  pag.  j-j. 

Hydrophi/us  miiiutu!,  Ross.  Faizn.  etr.  tom.  i. 
pag.  197.  «".48^. 

I!  reHl-mble  pour  la  forme  &  la  grandeur  ,  à  l'Hy- 
3ropliile  biponclué.  Les  antennes  font  obfcures. 
La  iète  efl:  noire  ,  fans  tache<.  Le  rorccltt  eft  noir  , 
avec  !cs  bords  pâles.  Les  élytres  fontlilTes,  d'un  gris 
p!iis  ou  moins  obfciir.  Le  dcToiis  du  corps  eft  noir. 
Les  patres  font  d'un  fauve  obfcur  ,  avec  les  cuiiVes 
noires. 

II  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  ,  dans  les 
eaux  ftagnaiitcs. 

I  j.  HvDROPHiLE  gris. 

Hydrodiilus  grifeus. 

HydrophUus  fupra  cinercus  f.ibtus  fufcus.  Fad. 
Muni.   inf.  tom.    i.  p^ig.    185.1°.  H. 

II  relfemble  pour  la  forme  &  la  grandeur  àl  Hy- 
diophile  nain.  Tout  le  dellus  du  corps  efl:  cendré,  & 
Icdcdous  elV  obfcur.  Les  [jattes  font  cendrées. 

Il  fe  trouve  en  Saxe. 

II?.  Hydrophile  biponilué. 

HvDRorHiLUi   hîpunciatus, 

Thdrophilus  tkorace  atro  margine  grifeo  ,  elytris 
fufiis  margine  puncioque  pojlico  atbidis.  Eut.  ou 
b  fi.  njt.  des  inf.  Hydrophile.  Pi.i.fig.  14.  a.b. 

HydrophUus  bipuncîutas.  Fab.  Sy/i.  ent.  p.  ziç). 
'71°  .  ').——Spcc.  inf.  lom.  \.p.zç)o.  n" .  10. — Mant. 
ii.f.    tom.   1.  pag.  18?.  n^\  11. 

Dytifcus  coccincUuidestnf«ra'!;i/'-  rfolltitis ^niger; 
thoivce  Literibus  flavicantei  elytris  pa  iidis  pw.Étaic- 
fiiiulis.   ScKR.^N'K.   Enum,  inf.   uufi.  n",  37J. 

HydrophUus  cocùneLoides.  KOiS.  Faun.  etr. 
toin.  I.    pag.    197.   n',  48e. 

Il  cft  très-petit.  Les  antennes  font  dun  jaune  pâle. 
La  tète  efl:  iicire  ,  avec  un  point  jann.ître,  de  cha]ue 
côté.  Le  corcelet  eft  noir,  bordé  de jaun.ître.  Les  ély- 
trcs  f^nt  d'un  jaune  obi'cur  ,  avec  le  bord  extérieur 
&  un  point  veis  l'cxuémic?,  plus  piles;  elles  ont 
chacune  di,<-huii  r.ing,-es  de  points  nous  ,  enfoncés. 
Le  deiieus  du  cvrps  eit  noir.  Les  pattes  font  d'un 
jaune  teliacé. 

11  fe  trouve  en  Europe,    dans  les  eaux. 

HYMÉNOPTÈRES,  HvMEi^npTERA.  InCeûes 
«]ui  compofent  le  troificme  Ordre  du  Sylièmc  cnto- 
niûlogi-jiie  qu-c  nous  avons  adocté.  Les  Hyménoptè- 


H  Y  M 

rcs  fjnt  rcnf;.-rmJs  dans  lacinquieme  CLilTe  dcLinnsî, 
^  dans  la  troilièmc  Seclion  de  M.  Gejft'oy,  qui  , 
fous  le  nom  de  Tétraptères  à  ailes  nues  ,  a  confondu 
les  Hyménoptères  avec  les  Névrop;èrcs,  formant  un 
autre  Ordre  dlnleclcs.  L'Ordre  des  Hyméi  0[  tères 
lépond  encore  a  la  quatrième  Clalle  de  De  Geer,  K  i 
la  troilieme  de  M.  Fabricius  ,  qui ,  fous  le  nom  de 
J)y;!;y?tiru ,  a  confondu  les  Hyménoptères  avec  des 
Ntvroptètes  &des  Aptères. 

Les  Hyménoptères  ont  pour  caraélère  pri^icipal  , 
la  bouche  munie^de  mandibules,  d'une  trompe  5i  de 
quatre  antenuules,  de  plus ,  quatre  ailes  niembraneu- 
LS  ,  d'inégale  grandeur  :  les  deux  inférieures  font 
coijftanmient  plus  courtes  &  plus  petites  que  les 
dciix  fupéneures  ;  les  unes  k  les  autres  font  char- 
gées de  nervures  longitudinales  bien  marquées  ,  & 
de  quelques-unes  tranfverfales  ,  peu  élevées  &  moms 
;c:.liblcs. 

Cet  ordre  qui  peut  renfermer  environ  vir.gt-trois  gen- 
res ,  doit  être  bien  intéredant  ,  par  rapport  a  la  plupatt 
des  elpèces  qui  compofent  ces  genres.  Les  Hyménop- 
tères varient  beaucoup  dans  leur  forme  exléricuie  l.'s 
ont  le  corps  plus  ou  moins  alongé,  plasoumcnis  r.K- 
courci.  Onoblerve  une  pareille  variété  dans  les  ditlé- 
rentes  parties  qui  conlhtucnt  l'organifation  de  ccsia- 
feéfes.  Nous  al'ons  jetter  fur  ces  dirtérenccs  un  coup 
d'oeil  alTez  étendu  ,  pour  en  faire  failir  les  princiiaujc 
traits  ,&  allez  rapide  pour  ne  pas  empiéter  fur  ks 
détails  que  nous  devons  donner  dans  l'expofition  par- 
ticulière des  genres. 

Tous  les  Hyménoptères  on:  deux  antennes,  mais 
trèsdiverfement  conformes.  Elles  font  alfcz  courtes 
en  général  ,  &  dans  plulicurs  genres ,  elles  font  coni- 
polées  d'un  grand  nombre  de  peiits  articles  ,  elles 
font  fi  minces  qu'elles  rciremblent  a  un  brin  dv;  ril  , 
Se  on  les  défigne  fous  la  dénomination  A^: fiifurmcs. 
Dans  certains  genres  ,  elles  vont  en  grolLiliant  par 
le  bout,  &  repréfcntant  une  forte  de  niaiïue ,  aufli 
font-elles  appelées  antennes  en  majfs.  La  Guêpe  , 
l'Abeille  ,  la  Fourmi  &  quelques  autres,  en  ont 
d'alfez  lingulières  :  le  premier  article  de  ces  an- 
tennes eft  beaucoup  plus  long  que  les  autres,  &  fait 
feul  prefque  la  moitié  delà  longueur  de  toute  \  à\y- 
tcnne  ,  l'autre  partie  eft  compofée  d'articles  fjr: 
courts  ;  après  le  premier  article  long,  l'antenne  fe 
courbe ,  forme  à  cet  endroit  un  elpèce  de  coude  ou 
un  angle  ,  &  paroit  comme  brifée  ,  aufli  a-t-on  nom- 
mé ces  antennes  ^  j/jr^/zr^i  brifUs.  L'Eulophe  poite 
des  antennes  encore  plus  lingulières  :  elles  font  bran- 
chues ,  &  forment  une  efpéce  de  panache  lur  la 
tête  :  la  beauté  ,  l'cfFet  agréable  de  ces  antcp- 
nesferoit  plus  apprécié,  fi  1  infeéle  qui  en  eit  dii- 
coré  ,  préfentoit  une  forme  plus  apparente.  Outie 
ces  différentes  lortes  d'antennes  ,  il  y  a  encoie  un 
genre  ,  celui  des  Ichneuiuons  ,  dont  les  .intennes mé- 
ritent d'être  remarquées,  moins  peur  levir  confir- 
mation ,  qu(^pour  leur  mouvement.  Le  petit  infecte 
les  tient  prefque  pcrp.'-tuellenient  dans  un  mouve- 
ment allei  vit  de  vibration:  c'eft  ce  qui  a  fait  ap- 
peler 


H  Y  M 

peller  les  Ichncumons  l'ai  les  Naturalises,  Mouches 
viLruntes  ,  ou  Mixuckes  à  aniennes  vibratiks. 

La  bouche  des  Hyméiioprèrcs  ofFre  encore  affez. 
<3e  variétés.  Elle  cft  armée  dans  les  uns  ,  de  mandi- 
bules, de  màclioires  écaillcutcs,  avec  Icfquel'.cs  ils 
rongent  Se  mordent  fortcnicut.  La  plupart ,  au  heu 
de  mâchoires,  ont  une  cfpèce  de  trompe,  par  le 
moyen  de  laquelle  ils  retirent  la  liqueur  mielleufe 
des  fleurs  ou  des  fruits  Cette  trompe  ell  courte  & 
imperceptible  dans  plul'icurs  de  ces  inlldes  ,  ce  qui 
nous  a  déterminé  a  divifercet  Ordre  en  deux  Scellons, 
dont  l'une  renferme  les  genres  qui  ne  paroilicnt  point 
avoir  de  trompe  ,  &  l'autre  ,  ceux  qui  en  ont  une 
très-apparente.  Indépendamment  des  deux  grands 
yeuxà  réfeau  ,  on  voit  encore  fur  la  partie  (upé- 
ricure  de  la  tête  ,  trois  petits  veux  liffes  ,  difpofés  en 
triangle.;  tous  les  Hyménoptères  en  font  pourvus  , 
f\  on  en  excepte  les  pourmis  ouvrières  ^  ou  les  indi- 
vidus neutres  de  ces  mlccles. 

On  obfcrve  peu  de  diftércnccs  entre  les  ailes  des 
Hyménoptères.  Les  inférieures ,  comme  nous  avons 
dit  ,  font  toujours  plus  petites  &  plus  courtes  que 
les  fupéricurcs  ,  dont  elles  font  couftammcnt  cou- 
vertes ;  elles  font  très-rranfparentes  ou  comme  vi- 
trées ,  !<  prefquc  toutes  leurs  nervures  (ont  longitu- 
d  nales.  Lorfque  les  Hyménoprères  en  font  ufage  , 
elles  font  étendues  fur  le  même  pl.in  ,  !  une  à  côté  de 
l'autre  ,  &  elles  font  unies  fortement  par  le  moyen 
de  piufieurs  petits  crochets  qui  ne  (ont  vifibles  cju'au 
niicrofcope  :  c'eft-à-dire  que  le  bord  interne  de  l'aile 
fupérieure  eft  joint  au  bord  externe  de  l'inférieure  : 
ces  aîles  ne  fc  féparent  jamais ,  tant  que  le  vol  dure  , 
&  femblent  n'en  former  qu'une  feule.  Lorfqu'elles 
font  en  repos,  elles  font  placées  parallèlement  au 
corps.  Elles  ont  toutes  les  quatre  leur  attache  à  la 
partie  pollérieure  &  latérale  du  corcelet.  Nous  obfer- 
verons  qu'on  trouve  des  infcclcs  île  cet  Ordre,  qui 
n'ont  point  d'aîles  &  qui  n'en  obtiennent  jamais ,  tels 
font  les  fourmis ,  les  Mutilles  ,  &.C.  ;  mais  cette  ex- 
ception n'a  lieu  qu'aux  individus  neutres  ou  mulets 
&  fans  fexe.  Les  mâles  &  les  femelles  en  tont  toujours 
pourvu?. 

L:s  Hyménoptères  ont  fix  pattes ,  corapofées  de  la 
hanche  ,  de  la  cuiffc  ,  de  la  jambe  &  du  tavfe  ,  divi- 
fcs  dans  toutes  les  efpèces  ,  en  cinq  pièces  ou  arti- 
cles. Les  deux  patres  de  devant  ou  les  antérieures, 
font  attachées  a  la  partie  inférieure  du  corcelet  ,  & 
les  Quatre  poftcrieures  ,  à  la  poitrine.  L'abdomen  de 
ces  infectes  eft  terminé  lurtout  dans  les  femelles  ,  par 
des  filets  plus  ou  moins  longs  ,  plus  ou  moins  dif- 
rinds  ,  qui  leur  fervent  particulièrement  à  placer 
leurs  oeufs  dans  la  tige  ,  fous  l'écorce  des  arbres  &  des 
plantes  ,  ou  dans  le  corps  même  des  autres  infcètes. 
L'aiguillon  que  porte  la  Guêpe  £:  l'Abeille  ,  eft  trop 
dangereux  pour  n'être  pas  connu  :  fans  paroîtrc  a 
l'extérieur  ,  il  fort  du  ventre  dans  l'occalion  &  pique 
Vivement;  l'inledles'en  fert  utilement  peur  fc  dé- 
H/jî.  Nat,  dci  InfeHes.  Tom,  FIL 


H  Y  M 


120 


I  fendre.  Celui  duCinips  ,  du  Diploltpe  ,de  l'Eulophe, 
elf  placé  &  figure  un  peu  difl-ércmmcnt ,  mais  comme 
ces  iiilcdcs  font  tous  très-petits  ,  leur  aiguillon  ,  pac 
rappoit  a  (a  petitelle  peut-être,  ne  produit  aucun  mal 
fenlible.  Le  Cimbex  ,  TUrocère,  le  Tenthrede  ,  ne 
font  cependant  pas  plus  à  craindre  ,  quoique  leur  ai- 
guillon ("oit  fort,  il  ne  bielle  point  ,  mais  il  eft  utile 
aces  inledcs  pour  dépolèr  leurs  œufs.  Cet  aiguillon 
mérite  d'être  coiifidéié  par  rapport  à  fon  trava'il ,  &  à 
(a forme,  &  noUa  nous  arracherons  à  le  faire  con- 
noîtrc  dans  rous  fes  détails,  en  parknt  des  difféiens 
infeétes  qui  en  font  munis. 

Les  latvcs  des  Hym-noptères  rcffcmblent  allez  à 
un  ver  ;  elles  font  en  général  blanchâtres  &  fans  pat- 
tes. 11  faut  en  excepter  celles  des  Tenthrèdes,ou  Mou- 
ches-à-fcie  ;  leur  forme  leur  a  fait  donner  le  nom  de 
JLiuJfcs  -  che:itlles,'i.\\e.si\i  diffèrent  des  vraies  che- 
nilles ,  que  par  le  nombre  de  leurs  pattes  ,  qui  eft  or- 
dinairement de  dix-huit  à  vingr,  tandis  que  les  partes 
des  chenilles  n'excèdent  jamais  le  nombre  de  feize. 
Toutes  ces  laives  Ce  transforment  en  véritables  nym- 
phes ,  qui  font  de  la  troilième  efpèce  ,  &  prefque  ' 
coures  s'cnfemient  avant  kur  tran>,formation  ,  dans 
une  coque  légère  &  foytufe,  qu'elles  filent  par  une 
filière  placée  a  la  tête.  On  peut  enfin  remarquer  qu'il 
y  a  parnii  plulieurs  genres  d'Hyménoptères,  tels  tue 
ceux  des  Fourmis,  des'Abeiîlcs  ,  &;c,  outre  les  mâles 
&  les  femelles  ,  des  individus  qui  ne  jouilftnc 
d'aucun  fexe  ,  &  qui  femblent  dciHnés  feulcraeuc 
à  Ja  conlhuilion  des  nids  &  au  foin  des  petits. 
Nous  allons  maintenant  chercher  par  quelques  ap- 
pcr^us  lur  la  plupart  des  genres  les  plus  intéreffans 
de  cet  Ordre  ,  à  ftimuler  feulement  allez  lacuriofité, 
pour  l'engager  à  recouriraux  articles  patticuliers. 

Dans  notre  première  Sedi'n,  où  font  placés  les 
Hyménoptères  ,  dont  la  bouche  eft  fans  trompe  ,  la 
Fourmi  le  prélente  la  première.  On  fait  que  toutes 
les  Fournils  vivent  en  fociété  dans  des  nids  placés  fous 
terrcou  Iculenient  lur  fa  fui  face  ,  qu'on  a  nomniiés 
fùLim:l':,r(s.  Chaque  fociété  eit  compoféc  de'îrois 
ioi;cs  d'individus,  les  mâles,  les  femelles  ,  &  les 
Fourmis  ciivrières  ,  qui  n'ont  point  de  fexe  ,  Se 
qu'on  déligne  Ibusienomde  neutres  on  de  mulets. 
C'eft  fur  CCS  dernières,  que  roulent  tous  les  foins 
domcftiques  ,  tout  l'ouviageque  leur  ménage  nécef- 
li'te  ;  elles  préparent  &  bâtilieut  la  fouimilièie  ;  elles 
lont  chargées  delà  nourruuic  S;  de  l'éducation  de 
leurs  larves  , qui  n'ayantpoinr  départes,  ne  peuvent 
pas  aller  chcicher  elles  -  mêmes  de  quoi  fe  nouriir. 
Les  mâles  &  les  femelles  n'ont  rien  autre  chofc 
à  faire  ,  que  de  le  vouer  à  la  propagation  :  leur 
accouplement  le  fait  loin  de  la  fourm'ilière  ,  mais 
les  femelles  y  viennent  faire  leur  ponte.  Les  lar- 
ves fortent  des  œufs ,  avec  une  tête  écailleufe  Se 
des  dents  ;  parvenues  à  leur  grandeur  complette  , 
elles  s'enferment  dans  des  coques  de  foie  ,  où 
elles  prennent  la  ferme  de  nymphes  ;  il  y  a  cepen- 
dant quelques  efpèces  qui  fe  transforment  fans  filsx 
R 


I50  H  Y  M 

des  coques,  hc  Fouimis  fc  uouri  ilTcnr  de  Hivor',  a'i 
mens  ;  eilcs  iiKingcMt  les  fiuiis  ,  (5c  font  nès-h;uiiJi.'s 
de  tout  cequi  ell  doux  ,  comme  le  fiicie  &  le  miel  ; 
elles  font  eu  même  tems  caiiiacières,  dévorant  des 
infectes  morts  Se  attaquant  même  ceux  qui  jouiiTcnt 
de  la  vie.  Quelques  Fouimis  portent  i.n  aiguillon 
avec  lequel  elles  piquent  allez  vivement  ,  mais  d'au- 
tres en  font  entièrement  privées.  En  hyver  ces  in- 
fedes  leftent  dans  leurs  fourmilières  ,  dans  un  état 
d'cngourdillcmentqui  ne  leur  permet,  ni  de  manger ^ 
ni  même  de  fe  remuer.  On  eil:  donc  dans  l'erreur  , 
lorfqu'on  croit  qu'elles  amafTent  en  été  des  provi- 
fîons  ,  pour  s'en  nourrir  pendant  l'iiyvcr. 

Les  Guêpes  font  audî  des  Hyménoptères  qui  doi- 
vent fixty  un  inflant  toute  noire  attention.  Il  y  en  a 
qui  vivent  eil  focicté  j&  d  autres  qui  vivent  folitai- 
rement.  Les  premières  fe  coiillrurfent  des  nids  ^  nom- 
més guêpiers  ,  d'une  marier',  qui  icflemblc  à  du  pa- 
pier gris ,  compofée  de  la  raclure  du  vieux  bois  , 
qu'elles  favenc  enlever  avec  leurs  dents  Se  dont  elles 
tont  unepâte,  en  l'humcdant  d'une  certaine  liqueur 
qu'elles  dégorgent.  Ces  nids  font  enfermés  dans  la 
t--rre  ou  dansle  creux  des  vieux  arbres  ,  ou  pendent 
verticalement  au  -  delfous  de  la  partie  faisante  de  la 
corniche  des  toits  des  maifons  ac  desgranges.  Us  pré- 
fentent  d'abord  une  enveloppe  commur.e  ,  ordinai- 
rement de  foime  ovale  ou  arrondie  ,  dans  laquelle 
les  Guêpes  conllruifent  des  gâteaux  ,  placés  à  plu- 
fieurs  étages.  Se  toujours  de  la  même  matière  grife 
en  papier  ,  compofés  de  cellules  hexagones  très-ré- 

fulières ,  dont  la  direûion  cil  perpendiculaire  ,  & 
ont  les  ouvertures  font  en-bas:  c  c(t  dans  ces  gâ- 
teaux qu'elles  élèvent  leurs  laiver.  Ces  familles  de 
Guêpes  font  compofées  de  trois  fortes  d'individus, 
C'ell-à-dire  ,  de  femelles  ,  de  mâles  &  de  mulets  ou 
neutres  ,qui  font  les  Guêpes  ouvrières  &  qui  n'ont 
point  de  (exe.  Les  maies  font  dépourvus  d'aiguillon. 
Tous. les  mâles  &  tous  les  mulets  d  une  fociété,  meu 
lenl. avant  l'hy  ver  ;  il  n'y  a  que  des  femelles  qui  fur- 
viveat-à  cette  rude  faifon ,  &  qui  fe   cachant  oii  el  es 

[leuvent  ,  doivent  travailler  au  printems  luivant  ,  a 
a  propagation  de  leur  efpèce.  Chaque  nid  de  Guê- 
pes doit  donc  fa  fondation  aune  leule  Guêpe  femelle  ; 
qui  j  avant  l'hyvcr  ,  a  été  fécondée  par  le  mâle. 
E!!e  commence  l'ouvrage  ;  elle  fait  les  premiers  gâ- 
teaux a  celljles;  mais  enfuite  elle  ell  aidée  dans 
l'augmentation  du  nid  ,  par  les  mulets  ,  qui  ne  tardent 
guère  à  naître  avant  les  mâles  &.  les  femelles.  Eiks 
fie  vont  que  raren:cnt  chercher  le  miel  fur  les 
fleurs,  elles  ne  le  récoltent  pas  ,  quoiqu'elles  l'aiinent 
beaucoup  i  elles  fe  nourrillent  au'.l:  de  toute  efpèce 
de  fruits  ,  de  la  chair  crue  &  d'infedes  vivans, 
dont  elles  fe  faifilfent  pour  les  dévorer.  Les  grandes 
Guêpes  d'Europe  ,  connues  fous  le  nom  de  Frelons  , 
viven:  égaienxnt  en  fociété  &  conllruifent  leurs  nids 
dans  le  creux  des  arbres.  Elles  font  des  plus  redou- 
lableSpar  leurs  f  iqûresjcar  elles  peuvent  caufer  la  fiè- 
yreàceux  qui  fe  rtouvcntcïpofcs  àleursattaqucs.  Il  y 


H  Y  M 

a  aulTi  des  Guêpes  fo!:rai:cs,  quiconflruifcnt  de  pctiis 
nidsdctcric  ou  d. .-gravier, dans lefqucls  elles  dépofeiit 
un  œuf,  qui  donne  bientôt  naiiïance  à  une  petite  larve; 
mais  avant  de  fermer  le  nid  ,  la  Guêpe  a  foin  de 
mettre  des  alimens  auprès  de  l'œuf,  nécefTaircs  à 
la  nourriture  de  la  larve,  &  ces  alimens  font  ordinaire- 
ment de  petites  chenilles  &  d'autres  larves  que  la  Guêpe 
a  comme  engourdies  ,  en  les  piquant  de  fon  aiguillon. 

Les  Sphex  viennent  fe  ranger  auprès  des  Guêpes 
folitaires  Chaque  femelle  fait  un  trou  profond  dans 
la  terre,  au  fond  duquel  elle  pond  un  œuf,  après 
quoi  elle  va  chercher  une  Chenil  c  ou  une  Araignée, 
qu'elle  engourdit  en  la  piquant  ,  &  qu'elle  entraîne 
dans  le  trou  ,enl.i  plaçant  tout  près  de  l'œuf,  pour 
qu'clk  puilfe  fervir  de  nourriture  à  la  petite  larve 
qui  doit  naître  :  Cela  fîit,  elle  bouche  l'ouvcmirc  &C 
s'envole  ,  Nous  pouvons  oblcrver  que  les  Sphex  , 
comme  les  Ichneumons  ,  donnent  en  marchant ,  un 
mouvement  de  vibration  à  leurs  antennes  Se  à  leurs 
ailes.  Ce  font  audî  des  infedescarnaciers.  Les  Chry- 
(îs  ont  encore  beaucoup  de  rapports  avec  les  Guêpes. 
Ces  Hyménoptères  font  três-remaïquables  par  leurs 
cctileurs  ,  rouges  ,  vertes  ,  bleues  ,  mélangées  d'or 
Si  de  cuivre  très  -  brillans.  On  les  voit  fc  prome- 
ner fur  les  murailles  ,  &  plus  fouvcnt  fur  les  patois 
des  maifons  de  bois  ,  où  ils  aiment  a  fe  tenir expofés 
3'JX  rayons  du  fulcil  ;  ils  entrent  ibuventdaiis  le  mai- 
fons par  les  fenêtres  ;  ils  font  vifs,  mais  point  farou- 
ches ,  &,fe  laillent  aiféraent  prendre  à  la  main, 

Les  Ichneumons  font  auiïi  des  Hyménoptères 
fur  lefquels  nous  devons  jettcr  qui  Iques  regards.  Les 
femelles  de  ces  inledes  ,  portent  au  derrière  une  ta-, 
riere  ,  digne  d'être  obfervée  ,  compofée  de  trois  piè- 
ces ,  dont  celle  du  milieu  préfente  un  aiguillon  ou 
un  tîletécailleux,  auquel  les  deux  autres  pièces,  qui 
font  en  forme  de  demi-fourreaux  ,  fervent  comme 
d'étui.  Quelques  Ichneumons  portent  leur  tarière  en- 
perement  hors  de  leurs  corps  ,  leur  faifant  comme 
une  longue  queue  ,  &:  c  efl  pour  cela  qu'ils  ont  reçu 
anciennement  le  nom  de  iWujca  Tripilis  ;  Mais  d'au- 
tres ont  leur  tarière  ,  logée  dans  une  coulille  taillée 
fur  leurs  derniers  anneaux.  Cette  tarière  fert  à 
introdu-rc  les  œufs  dans  les  lieux  oiz  les  larves 
nailTantes  trouveiont  de  quoi  fe  nourrir.  On  a 
auili  donné  aux  Ichneumons  le  nom  de  mouches 
vibrantes  ,  parce  qu'ils  tiennent  les  antennes  & 
quelquefois  les  aîles  dans  un  mouvement  de  \ibia-? 
tion.  Quand  on  les  prend  dans  la  main  ,  ils  tâchent  de 
(e  défendre  en  cherchant  a  piquer  avec  l'ai.'.uillon  de 
leur  tarière,  mais  leurs  piqûres  refient  tou]ours  fans 
effet.  Dans  l'accouplement,  le  mâle  monté  fur  le  corps 
de  la  femelle  ,•  &  joint  a  fDn  derrière  ,  refle  cinq,  fix 
minutes  ,  ou  même  davantage  dans  cette   attitude. 

Tous  les  Ichneumons  dépofent  leurs  œufs  dans  le 
corps  ou  fur  le  corps  d'autres  infed-es  de  différcns 
genres  ,  corame  les  Chei.illcs  ,  les  Faulles-Chcnilles  , 


H  YM 

les  GafHnfeii^esJes  Larves  qui  mangent  les  Puce- 
rons, les  Pucerons  eux-mêircs  ,  les  ccut's  des  Pha 
lencs,S{  ce  r_ui  ell  aile?,  (Ingiilier  ,  ils  les  confient 
aux  Ara'giiées  mêmes  0|Ui  (oordc  (i  terribles  ennemis 
de  tous  le»,  infedles  ailes.  Les  Larves  qui  foitciit  de 
ces  a-uf<;  Se  qui  n'ont  point  de  pattes  ,  fe  nouriilTent 
de  la  l"ubit.u)ce  intéiieure  de  toutes  ces  efpèces  d'in- 
ledes,  qu'elles  ne  paroiflent  pas  incomiiioder  d'a- 
bord ,  ma, s  qu  elles  font  périr  à  la  fin  ;  elles  le 
transtormeût  enfuite  en  nymphes  ,  oïdinaircmem 
dans  des  coques  de  foie  ,  qu'elles  ont  filtfes. 
Les  Ichneumous  favent  trouver  les  inlcdes  les 
mieux  cachés ,  pour  placer  des  ttufs  dans  leur  corps  ; 
c'efl  jinli  qu'ils  attaquent  les  larves  des  Abeilles  ma- 
fOi!:es  ,  quoiqu'enferniL'es  dans  des  nids  de  gravier  , 
celles  renfeimces  dans  les  jifterentes  galles  des  arbres 
&  dts  plantes  ,  &:  d'autres  aufll  foigneufcment  ca- 
chées. Les  Urocères  doivent  être  piacés  à  la  fuite 
des  Ichneumons  auxquels  ils  relfemblent  allez.  En 
marchant,  ils  donnent  auili  à  leurs  antennes  cS:  à 
leurs  ailes  un  mouvement  de  vibration.  Ils  font  en 
volant  un  grand  bourdonnement,  comme  les  Frelons 
&:  le<;  Boui  Jons.  Leurs  Larves  ne  vivent  point  dans 
le  corps  d'autres  infcdes,  mais  on  les  trouve  dans  le 
tronc  des  v:eux  arbres  qu'elles  rongent. 

Les  Tenthredes  font  des  Hyme'nopteres  plus  géne'- 
ra'emeiu  connus  lous  .'e  no.Ti  de  Mouches  à  Jiie , 
parce  que  la  femelle  de  ces  infedes  porte  a  l'extré- 
mité de  l'abdomen  ,  une  double  tarière  mobile  ,  & 
figurée  en  fcie.  Cette  taiieie  dentelée  &  pointue  , 
lert  a  faire  des  tiu..i)'es  aux  branches  ou  aux  feuilles 
des  arbres  &  des  plantes  dans  lefquelles  l'infec'le  pond 
ics  œufs.  Ces  œuts  préfentent  une  fingularité  allez 
remarquable  ,  en  ce  qu'ils  doivent  ctoître  &  augmen- 
ter en  volume  dans  ces  entailles  ,  avant  que  les  Lar- 
ves en  l'ortent.  Les  Tenthredes  ont ,  pour  ainfi  dire  , 
un  air  de  famiPc  qui  les  fut  d'abord  leconnoîtrc.  Ils 
font  peu  farouches  ,  &  fe  biffent  prendre  fans  pres- 
que fongerà  fuir.  Les  larves  des  Tenthredes  qu'on 
trouve  furies  feuilles  des  arbres  &dts  plantes  qu'elles 
mangent  ,&  ftrr  lefquelles  elles  vivt-.u  fouvcnt  en 
fociécé  ,  iont  cclicb  qu'on  a  nonim-j  F.::!jes-i /it- 
nilUs  ,  parce  qu'elles  rcllémblent  jnerqu'cn  tout  aux- 
véritables  Clienilîes  ,  dont  elles  ne  différent  ellcn- 
tiellement  ,  que  parce  qu'elles  ont  plus  de  dix 
paiteb  membraneufes,  &  parce  que  ces  pattes  n'ont 
point  les  crochets  ,  qu'on  remarque  à  celles  des 
chenilles.  Pour  fe  transformer  ,  elles  hlent  or- 
dmaliemetu  des  toques  dans  la  terre  ou  hors  h 
terre,  î^  elles  y  relient  fouvent  plufieurs  mois  de 
fuite  (uus  leur  preuueie  ferme  ,  ne  prenant  celle  de 
nymphe;  (jie  p.:u  d' tem'i  avant  qu'elles  doivent  fe 
moatuf  en  mftdes  pai  faits. 


Lis  Cinips  &  lesDiploIcpes ,  Hyménoptcresqui  ont 
tant  lie  i.ipports  ,  ont  é:é  confondus  fous  le  même 
nom  de  Mouches  des  galles.  Ce   font  ces   infctîles, 


H  Y  M 


lîi 


qui  ,  parleurs  piqûres,  produifcnt  fur  les  arbres  ou 
furies  plantes,  ces  tubéroiites  (i  variées  ,  défignécs 
fous  le  nom  de  galles  ,  dans  lefquelles  vivent  les  lar- 
ves foriies  des  a;ii'"s  ,  introduits  d.ias  la  p. aie.  Les  ci- 
raéïeres  des  Cinips  on  des  Diplolepes  font  trop  bien 
maïqués  ,  pour  ne  pas  le»  diftinguer  p.iféincnt  des 
Ichneumons  ,  qui  fortent  quelquefois  des  mêmes 
afylc^  ,  après  y  avoir  vécu  feus  la  f  ^rrae  de  larves  , 
&  dévoie  la  véiitable  larve  pour  qui  la  g.ille  avoit  été 
faite. 

En  donnant  une  idée  des  principaux  genres  d'infec- 
tes compris  paimi  les  Hyménoptères  ,  nous  ne  de-- 
vons  pas  oublier  fans  doute  ,  de  faire  mention  des 
Abeilles.  Quelqi:es  efpeces  vivent  en  fociété  &  ont 
bcfoin  de  s'cnti'aidcr  pour  fubfiUer  :  telks  font  les 
Abeilles  domelHqucs ,  ou  Abeilles  à  miel,  con- 
nues de  tout  le  monde,  qu'on  entretient  dans  des 
ruches  ,  &  dont  la  cire  &  le  miel  font  des  produits  li 
ptécieux  pour  nous;  tels  font  encore  les  Bourdons, 
ou  les  grofles  Abeilles  très-velues.  Les  fociétés  deccs 
infcdes  font  compofées  de  trois  fortes  d'habitans  , 
favoir  ,  des  femelles ,  ordinairement  les  plus  grandes 
de  toutes  ,  des  mâles ,  un  p(  u  plus  petits  que  les  fe- 
melles ,  &  des  Abeilles  ouvrières  ,  plus  petites  en- 
core que  les  mâles  ,  lefquelles  n'ont  point  de  l'-xe  , 
&  font  appcUées  MuU:s  ou  Neutns  :  ces  dernières 
font  toujours  en  plus  grand  nombre  dans  les  nids. 
Chez  les  Abeilles  domelliques  ,  ces  ouviières  fonc 
feules  chargées  de  la  rccolte  de  la  cire  &  du 
miel  ;  de  batir  les  admiiables  gâteau.x  de  cire  Se 
Lurs  cellules  hexagones;  d'apporter  la  nourriture  , 
non  -  feulement  aux  larves  ,  mais  aux  mâles  Se 
aux  femelles  mêmes  ,  qui  ne  Iont  chargées  que 
du  foin  de  la  génération.  Dans  chaque  uuhe  il  n  y  a 
ordinairement  qu  une  femelle  ,  qui  ,  en  pondant 
des  oeufs  au  printe.mps  ,  donne  naiilance  à  une 
nonibteul'c  polteiité  de  mâles ,  de  Mulcts&dc  quel- 
ques femelles ,  toujours  en  petit  nombre  :  cette 
podérité  ,  après  s'être  trop  accrue  ,  fort  de  la 
ruche  pat  colonies  ,  ou  eflaims ,  qui  vont  s'établir 
ailleuts.  Chez  les  Abeilles  fauvages  ou  tour- 
dons  ,  le  foin  de  la  conlhiié^ion  du  nid  &  l'éduca- 
tion des  petits,  en  les  fouinill'ant  du  miel,  n'cii  pas 
minns  le  paitage  des  femelllcs  ,  que  celui  des  mu- 
lets: ce  tiavail  repofe  même  uniquement  fur  les  .fe- 
melles au  commenceroetit  de  la  belle  faifon  ,  puif- 
qu'alorsles  mulets  n'exiflent  point  cncoie,  ci^nx  t'c 
lannce  précédente  éuM  tous  péris  avant  1  hiver  • 
les  femelles  feules  furvivcn:  a  cette  [iif-m  Se  tra- 
vaillent au  printemps  ,  a  préparer  Icuis  r.i.ls  dans 
la  terre  ou  dans  la  moufle  D'autres  Abeilles  ^aliène 
leur  vie  dans  une  parfaire  folltude  :  telles  font  celles 
qui  favent  préparer  un  logement  pour  leurs  pc'itç 
dans  le  bois  fec  &  mort  ,  ou  a  demi-pourri;  cel'es 
qui  fmt  pour  leuis  larves,  des  nuls  coinpofés  d'ar- 
gile ou  de  gravier  ,  qu'elle  applu^ucnt  contre  ies. 
murs  i  celles  qui  font  leurs  logemens  dans  la  terre, 
3c  qu'elles  coulltuifen:  avec  des  morceaux  de  feuilles} 
Ri 


Ï52 


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celles  qui  upifTcnt  des  trous  faits  dans  la  terre,avec  des 
niotccauï  de  pétales  de  certaines  fleur?.  Dans  chaque 
nid  ou  cellule,  l'Abeille  dépofe  un  œuf  &  une  efpèce 
de  pâtée  de  miel  ,  qui  fcrvira  de  nourriture  à  la 
petite  larve  qui  doit  éclore.  Les  larves  des  Abeilles 
n'ont  point  de  pattes,  &  Ccroientdanslimpofnbilitéde 
fe  nourrir  elles-mêmes,  fi  les  femelles  ou  les  ou- 
vrières n'culTent  fom  de  leur  procurer  des  alimens  , 
qui  coniiftcnt  uniquement  dans  le  miel  ;  c'efl 
aulTi  la  feule  nourriture  des  Abeilles.  Ces  larves 
filent  des  coques  de  foie  ,  très-minces,  dans  leurs 
fcUul^j  &  le  transforment  enfuite  en  nymphes. 


H  Y  M 

Les  Abeilles  peuvent  très-bien  fe  défendre  Contre 
leurs  ennemis ,  avec  l'aiguillon  qu'elles  ont  dans  le 
derrière  ,  &  avec  lequel  elles  font  des  piqûres  très- 
douloureufes.  Ce  font  les  femelles  &  les  ouvrières 
qui  font  munies  de  cet  aiguillon  ,  les  mâles  en  font 
dépourvus. 

Voilà  des  notices  que  nous  croyons  fiiffifantes 
pour  faire  connoître  l'Ordre  des  Hyménoptères  , 
dans  ce  qu'il  peut  oiFrir  de  plus  digne  de  fixer  notre 
attention. 


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ijj 


J  AMBE,  tibt  a.  La  j.imbc  cft  la  troificmc  pièce  des 
Pattes  Jes  iiifcdes  ;  elle  cft  placée  entre  la  cuilfe  & 
'■*■'  taife.  Nous  renvoyons  à  l'article  patte  les  confidé- 
''ations  générales  cjiic  cet:c  pièce  peut  prcfenterj  & 
nous  la  con(idcrerons  ici  relativement  à  fa  forme  ,  fa 
furface  ,  fes  bords  &:  fon  extrémité. 

Sa  forme. 

Elle  eft  dilatée  ,    iilatut^  :  d.;ns  la  Mantefcuillc. 

Cylindricjuc  ,  cylind'icd  :  dans  la  Chryfomcle. 

Prifmattque ,    pnfnatic^    :   la    plupart  des    Cri- 
quets. 

Anguleufe  ^   an^nlata   :  les    Scaiabcs  ,    quelques 
Prioncs. 

Triangulaire  ,    triangularis   :   les    Efcarbots  ,  les 
Trox. 

En  faulx  ^fdlcata  :  la  plupart  des  Mantes. 

Palmée  ,  palm.uu  :  les  Scaritcs. 


Elle  eft  velue,  villofa  ;  poilue  ,  pi/ofu  y  hérilTée  , 
hirca  ;  hifpide  ,  hifpida  ,  lorfqu  elle  eft  couverte  de 
poils  plus  ou  moini  ferrés  ,  plus  ou  moins  roides. 

Raboteufe  ,  rugofa  ;  tuberculée  ,  tubercuLna; 
ftrice  ,  Jlrijtd  y  cannelée  ,  cdiialiculata  ,  ou  lille  , 
Uvis. 

Maniquéc,  m^/zjVjfj  ,  lorfqu'clle  cft  comprimée 
&  couverte  de  poils  courts  ,  ferrés  ;  quelques 
Abeilles. 

Ses  bords. 

Elle  eft  dentée  ,  dentata  :  dans  les  Scarabcs. 
En  fcic  ,  ferrata  :  dans  les  Criquets. 
Epineufc  ,  fpinofa  :  dans  la  plupart  des  Priones 
Ciliée,  cillatu  ;  dans  les  Ditiques,  les  Scaritcs. 
Son  extrémité. 

Elle  eft  épineufe  ,  fpinofa ,  lorfqu'clle  eft  ter- 
minée par  une  ou  plufieurs  épines  mobiles  :  la  plu- 
part des  Coléoptères, 

ICHNEUMON,  IcH.vît/ jifo.v,  genre  d'infectes 
dç  la  première  Seétion  de   l'Ordre  des  Hyméiiop- 

îcres, 


les  Khneiiraons  ont  deux  antennes  fjtacées  , 
afîéz  longucî,  conipofécs  d'un  grand  nombre  d  a-r- 
ticlcs  peu  dilliiiéh  ;  la  bouche  munie  de  mandibaks 
&  d'une  trompe  très-courte  ;  quatre  ai'.es  membra- 
neufes,  veinées,  inégales;  l'abdomen  rerminé  dans 
les  femelles  par  un  aiguillon  plus  ou  moias  l^^ng , 
tripliylle. 

Ces  infcdes  ont  quelques  rapports  avec  les  Splicx  ; 
mais  ils  en  différent  par  les  antennes  plus  longues  , 
compofées  d'un  plus  grand  nombre  d'articles  ,  &. 
moins  diftinds  ;  par  les  mandibules  bifiJ.-s  ,  fans 
dents,  &  par  l'abdomen  de  la  femelle  ,  terminé  par 
un  aiguillon  plus  ou  moins  leng ,  compofé  de  trois 
lilcts';  tandis  que  dans  le  Sphex  femelle  laiguilloa 
cfc  court  j  fort ,  aigu  ,  &  caclié  dans  le  ventre. 

Les  antennes  font  fétacées ,  de  la  longueur  du 
corps  ,  ou  j-,uères  plus  courtes  ,  S:  compofces  d'un 
grand  nombre  d'articles  peu  dillmcts  .  cylindri- 
ques ;  le  premier  eft  un  peu  plus  gios  que  les  autres  , 
&  le  fécond  très-court  ;  les  derniers  diminuent  infen- 
fiblcment  d'épaifleur.  Elles  font  rapprochées  à  jeur 
bafe  ,  6c  inféiées  à  la  partie  ancéii^ure  de' la  tête, 
entre  les  yeux  a  léfeau. 

La  bouche  eft  compoféc  d'une  levrc  fiipérieure  , 
de  deux  mandibules  ,  d'une  trompe  ,  Se  de  quatre 
antennules; 

La  lèvre  fupéiieurc  eft  petite  ,  coriacéc,  arrondie  , 
légèrement  ciliée. 

Les  mandibules  font  courtes,  cornées  ,  arquées," 
fans  dents,  bifides  à  leur  extrémité. 

La  trompe  eft  courte  ,  &  formée  de  trois  pièces  ; 
les  deux  latérales  font  coriacées ,  (impies  ,  compri- 
mées ,  arrondies  ,  un  peu  dilatées  au  milieu  de- leur 
partie  interne  ;  la  pièce  inteimédiaire  eft  (îm,-le  , 
prefque  cylindrique  ,  un  peu  éçliancrée  a  fon  cxtrér 
mité. 

Les  antennules  antérieures  font  filiformes  ,  alTez 
longues  ,  &:  compol'ées  de  cinq  articles  ,  dont  les 
deux  premiers  font  coniques  ,  les  deux  fuivans  cy- 
lindriques ,  &  le  dernier  eft  mince  Se  aloqgé  ;  elles 
font  inférées  au  milieu  de  la  pièce  extérieure  de  la 
trompe.  Les  antennules  poftéricures  fon:  filitormcs  , 
beaucoup  plus  courtes  que  les  autres,  &  corapofées 
de  quatre  articles  ,  dont  les  trois  premiers  lonr  co- 
niques, &  le  dernier  eft  oblong  ;  elles  font  inférées 
à  l'extrémité  antérieure  de  la  pièce  intermédiaire  de 
la  trompe, 

La  tête  tient  au  corcelet  par  v.n  col  mince  &  très- 
court  i  elle  cft  rauniç  de  dçux  grands  yeux  à  réjeau  ^ 


H 


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ova'cs  ,    peu  faillans  ,   t;   de  trois  petit?  yux  T/T:    , 
difpofcs  ea  triangle  ,    &  placés  fur  le  vertcx, 

Lccorcelct,  proprcmenc  f'it  .  efl:  très-court,  à 
peine  diftinft  ;  il  s'étend  fur  les  tôtés  jufqu'à  la  bafc 
des  ailes  ,  &  forme  une  lé!;ere  élévation  ,  connue 
feus  le  nom  d  épju/eties.  Le  dos  eft  convexe,  illez 
grand  ;  il  efl  quelquefois  marqué  pollérieurement  , 
a  la  place  de  l'écuFon  ,  d'une  cache  jaune  ou  blan- 
châtre ,  qui  a  fervi  a  Linné  &  à  M.  Fabiicius  de 
caraélerc  pour  divifer  ce  genre  en  pliilicurs  fa- 
milles. 

L'abdomen  pré  fente  beaucoup  de  diffcrences  dans 
fa  forme;  il  eft  cylindrique,  oblong ,  ovale,  ar- 
rondi ,  &  quelquefois  en  fauix.  Il  efl  compoTé  de 
iîx  ou  fcpt  anneaux  ,  &  terminé  dans  la  femelle  par 
une  tarière  ou  aiguillon  ,  f  )rmé,de  trois  pièces.  Dans 
certaines  efpcces  cet  aigu  lion  efl  très-court  ;  dans 
d'autres  il  ell  plus  long  que  le  corps. 

Les  pattes  font  de  longueur  inégale  ;  les  pofté- 
rieures  font  plus  longues  que  les  intermédiaires ,  & 
celles  ci  le  font  un  peu  plus  que  les  pattes  du  dcva^n. 
La  hanche  des  pattes  poflérieiires  efl  beaucoup  plus 
lorgue  que  celle  des  autres  pattes.  Les  tarfes  font 
filiformes  ,  2i  compofés  de  cmq  articles ,  dont  le 
dernier  elf  terminé  par  Jeux  petits  crochets. 

Les  ailes  font  étendues  ,  membraneufcs  ,  veinées  , 
de  grandeur  inégaie.  Les  fupéricures  font  d'un  tiers 
plus  longues  que  les  inférieures.  Elles  font  attachées 
à  la  partie  latérale  du  dos. 

Les  naturalifles  ont  donné  aux  infcéles  de  ce 
genre  le  nom  d  Ichncuraon  ,  Mouche-Ichneumon  , 
Guêpe  -  Ichncumon  ,  parce  qu'ils  approchent  de  la 
Giiê;)e  ,  Si  font  à  pluiieiirs  autres  infeftes  une  guerre 
femb'ablc  a  celle  que  l'Ichneumon  des  anciens  fai- 
foit  au  Crocodile  ,  fuivant  les  rapports  fabuleux  qui 
BOUS  ont  été  tranfmis.  La  plupart  des  efpcces  tien- 
nent les  antennes,  &  même  quelquefois  les  ailes, 
dans  un  mouvement  de  vibration  ,  &  on  a  aulfi 
nompié  les  Ichncum.ins  Mouches-  Vibrantes.  Les 
anciens  leur  ont  aulli  donné  le  nom  de  Mujca 
Tripitis  ,  parce  que  les  Ichneumons  femelles  ont 
leur  tarieie  qui  déborde  le  ventre  ,  qui  ùirpaife 
même  la  longueur  du  corps  dans  plufieuts  efpcces  , 
&  prélcnte  trois  filets. 

Llchneumon  que  les  anciens  ont  décrit  fous  la 
forme  d'un  petit  Quadrupède  ,  à  -  peu  -  près  de  la 
grolleurdun  Rat,  lautoit  .  dans  la  g;ieule  du  Cro- 
codile ,  tandis  qu'il  dcrmoit  au  fol'eil ,  la  j^iKule 
ouverte.  Pénétrant  ainli  dans  le  corps  de  cet 
animal  ,  il  rongcoit  ,  déchiroit  fes  entrailles  ,  &  le 
faifoit^  péitr.  L'Ichneumon  que  nous  devons  faire 
connoître  efl  encore  plus  formidable  ,  plus  dange- 
reux pour  les  autres  infedes  ,  que  celui  de  la  fable 
pouvoir  l'être  pour  le  Crocodile.  Tous  les  Ichneu- 
mons favent  d'pofer  leurs  rer.fs  dans  le  corps  ou  fur 
h  eorpî  de  quelcjue  infeile ,   &  la  larve  venant  à 


T  C  H 

■c'ore  dans  l'intérieur,  fe  noorrit  aufT»  de  l'animaF 
-jui  le  renferme  ,  &  le  fait  périr.  Tcu'  les  li.fLi'tes  qui 
pulfent  par  différentes  métamorpbofes  ,  fi.mhlent 
avoir  été  accordés  en  partage  aox  Ichneumous , 
pour  mettre  ceux-ci  en  état  de  perpétuer  leurs  ef- 
peces.  Tant  que  les  Papillons  ou  les  Phalènes  font 
chenilles  ou  chryfalides;  tant  que  les  autres  infeéles 
font  larves  ou  nymphes,  ils  n'ont  rien  de  plus  ^ 
redouter  que  d'être  chuilis  par  quelque  Ichneumon 
pour  fervir  de  pâture  à  fes  petits.  Queujue  foit  la, 
prévoyance  &  l'indulhic  des  mères  infectes  pour 
mettre  leur  poftérité  a  l'abri  des  attaques  de  leurs 
ennemis  ,  elles  ne  peuvent  parvenir  à  la  gavantii  des 
attaques  des  Ichneumons  ;  &  quelque  grolfe  que 
foie  la  chenille  ou  lu  Luve  ,  il  n'cft  pas  en  Ion  pou- 
voir de  ne  pas  remplir  la  trille  deltinée  qui  lui  a  été 
préparée  par  une  mère  Ichneumoa  ,  louvent  extrê- 
mement petite. 

Les  Ichneumons  de  différentes  efpeces  ont  recours 
à  diftérens  moyens  pour  arriver  à  leur  fin,  &  tous 
éiralemcnt  sûts.  Les  uns  favent  loger  leuis  œufs  dans 
l'intérieur  d'un  infede  qui  eft  encore  lous  fa  pre- 
mière for.ne  ,  &  qui  a  encore  a  croître.  Ces  fe- 
melles ont  été  pourvues  par  la  nature  d'un  inftru- 
mert  capable  de  pénétrer  dans  des  corps  plus  durs 
que  les  chairs  conrre  lefquelles  il  doit  agir.  L'Ichneu- 
mon prelié  du  bcfoin  de  pondre  ,  va  fe  pofer  fur  une 
chenille  ou  une  larve  ,  dont  le  corps ,  quelquefois 
beaucoup  plus  grand  que  le  lien  ,  eft  un  terrein  fur 
lequel  il  peut  le  promener.  Il  marche  deflus  ,  il  le 
parcourt  ,  il  reconnoit  l'endroit  où  il  lui  convient  de 
le  percer ,  bientôt  il  y  fait  entrer  fon  aiguillon  ou  fa 
tarière  ,  &  lailTe  enfitite  un  œuf  au  fond  de  la  petite 
plaie.  Tel  Ichneumon  fait  ainfi  fuccelfivemcnt  plus 
de  vingt  ou  trente  pi!]iires  à  la  mè,iie  chenille  ,  ou  » 
ce  qui  revient  au  même  ,  il  loge  plus  de  vingt  ou 
trente  œiih  dans  le  corps  de  la  chenille.  D'autres 
cependant  ne  confient  que  deux  ou  trois  oeufs  ,  &:. 
quelquefois  qu'un  feul,  au  coips  du  même  inleéte  , 
&  cela  Itlon  la  giandcur  de  l'Ichneumon  ,  ou,  ce 
qui  eft  la  même  chofe  ,  félon  la  grandeur  à  laquelle 
doit  parvenir  la  larve  qui  fortira  de  l'œuf. 

Quelques  efpeces  d'Ichncumons  font  extrême- 
ment petites  On  jugera  à  quel  point  elles  le  (oat, 
quand  on  faura  que  non  feulement  un  de  leurs  ctufs 
peut  être  logé  à  l'ail'e  dans  celui  d'un  autre  infede  , 
dans  l'ccuf,  par  exemple  ,  d'un  Papillon  de  grandeur 
commune  ;  mais  que  la  larve  qui  fort  de  l'ceiif  de 
l  Ichneumon  ,  trouve  fous  la  coque  de  l'autre  cruf 
tout  ce  qu'il  lui  faut  d'alimens  pour  parvenir  à  ua 
accroiiTement  parfait.  La  ,  elle  le  métaiii.>rphole  en 
nymphe,  &  enfuite  sn  Ichneumon,  celui-ci  avec  fes 
dents,  perce  la  coque  de  I  œuf  pour  fe  tuer  d'une 
piifon  ,  qui  avoir  été  auparavant  pour  elle  un  loge- 
ment fpacieux  &  commode.  Il  ariive  fouvent  qu'on 
voit  fortir  de  ces  peti:s  Ichneumons  des  œufs  d'oii 
on  croyoit  voir  naître  des  chenilles.  Ces  Ichneu- 
mons vont  percer  les  coqiics  des  œufs  de  diftérens 
infeéïes  ,  pour   la  même  fin  tiue  d'autres   Içhneu- 


I  C  H 

moaç  percent  le  corps  des  infeifl:s  mêmes.  Leur  pc-  I 
iitc  uricic  viciic  a  bouc  Je  pénétrer  dans  1  intérieur  j 
de  l'ctuf ,  malgré  la  coufiitance  Si  la  dureté  de  la 
coque  ,  qui  font  bien  fupéneures  à  celles  des  peaux 
&  des  cluirs  de  fou  grands  animaux.  On  a  pu  'voir 
un  de  CCS  petits  Ichneumcns  loder  en  1  a  r  autour  de 
divers  œufs  de  Papillons  ;  fe  pofer  &  fe  fixer  fur  un 
de  ces  œufs,  &  y  achever  ce  qu'il  s'étoit  propole  de 
faire  ;  on  l'a  vu  ,  au  moyen  d'ur.c  loupe  ,  courber 
fDn  ventre  ,  S;  tendre  ,  par  fes  efforts  ,  à  f.arc  p  nétrcr 
fon  aiguillon  dans  l'œuf  Le  petit  inlcéle,  apièsctre 
venu  a  bouc  de  ce  qu'il  fouhaitoit ,  palle  fur  un 
autre  a-uf,  &  ainli  fucccffivcni.nt  fur  plulieurs , 
confiant  à  chacun  de  ces  ccufs ,   un  des  liens. 

Des  Iclineumons  de  plufieurs  autres  efpèces,  ont 
une  manière  plus  fimple  de  placer  leuis  œufs  ;  ils  fe 
conrentent  d  en  coller  un  ou  plufeurs  fur  le  corps 
de  l'infe^e  qu'ils  ont  defliné  a  uourrir  le  ptf.t  qui 
doit  en  forrir.  D'autres  Ichneumons  encore  favcnt 
pourvoir  a  la  fubliltance  de  leurs  petits  d'une 
awtre  manière,  en  fe  tenant  à  l'affût  des  nids  qae 
la  pllîpait  des  infedes  prépaient  aux  kurs.  Quelques 
foins  que  ces  infedes  prennent  pour  rendre  inac- 
ceflîbles  les  lieux  où  Us  dépofent  leurs  œ-ufs,  & 
quoique  fouvent  ils  donnent  a  leurs  nids  les  enve- 
loppes les  plus  folidcs  ,  quoique  celles  des  uns  fcient 
de  bois ,  &  celles  des  autres  des  efpcces  de  murs  bien 
cimentés,  les  Ichneumons  favent  fe  jouer  de  toute 
la  prévoyance  6c  de  toutes  les  précautions  de  ces 
infeéles  mères.  Avant  que  celle  qui  conftiuit  un  nid 
ait  eu  le  temps  de  le  fermer  ;  pendant  qu'elle  va 
chercher  à  la  campagne  les  matériaux  qu'elle  elf 
obligée  d'y  employer ,  fouvent  un  Ichneumon  fe 
gliile  dans  le  nid  ,  &  y  pond  un  œuf  tout  auprès  de 
celui  qui  a  é:c  dépofé,  L'infeéle  qui  vient  achever  de 
boucher  l'ouverture  qu'il  y  avoic  laiflée  ,  ignore  que 
lorfquc  le  petit  animal  ,  qui  ell  l'objet  cle  fes  foins  , 
fera  né,  il  en  naîtra  un  autre  auprès  de  lui  qui  le 
iucera  journellement  ,  ou  le  mangera  peu-à-pcu. 
D'autres  Ichneumons ,  enfin  ,  qui  ne  font  pas 
inihuits  à  tromper  la  vigilance  de  l'infede  ,  qui  par 
nécellité  abandonne  pour  quelques  inftans  le  n  d  au- 
quel il  travaille  ,  parviennent  par  une  autre  voie  à 
loger  un  œuf  à  côté  de  celui  qui  cft  dépofé  dans 
un  nid.  Ils  font  munis  d'une  tanere  capable  de  percer 
des  corps  plus  durs  que  les  chairs  d'un  animal  ,  & 
d'une  longueur  propre  atravetfer  des  épaill'eurs  aulFi 
confidérables  que  celles  des  plus  folides  parois  des 
uids.  Ils  font  pénétrer  leur  aiguillon  dans  des  nids 
qui  ont  d'épailles  enveloppes  ,  foit  de  bois  ,  foit  de 
terre  ,  foit  de  fable  ,  fo<t  du  mortier  le  plus  com- 
pacte. L'aiguillon  porte  dans  l'intérieur  du  nid  où  il 
eft  introduit,  un  œuf,  d'où  fort  par  la  fuite  une  larve 
vorace. 

Les  efpèces  que  renferme  ce  genre  font  en  très- 
grand  nombre  ,  &  plufieurs  d'e'ntr'elles  oftrcnr  des 
parcicularircs  all'ez  remarquables.  Nous  ne  pouvons 
£aire  nn-'ntion  ici  que  des  plus  frappantes  ,  relative- 
ment à  la  conformation  escérieure  du  corps.  Quel- 


I  C  îî 


«3Î 


ques  Ichneumons  fon;  v:rirabîement  ren:3rquibl;s 
pat  leur  petitcllc  même.  Tels  font  ceux  qui  fous 
l'état  de  latves  habitent  fouvent  par  centaine  à  la 
fois  dans  le  corps  d'une  feule  chenille  ,  ou  ceux  qui 
peuvent  habiter  dans  le  corps  d'un  Puceron.  Dans 
quelques  efpèces ,  les  cuiffes  poftéricures  font  démé- 
furéiTftnt  grolks  ;  dans  d'autres ,  ce  font  les  jambes  ; 
ce  qui  leur  donne  un  port  tout  à  fait  extraordinaire. 
Dans  la  plûpait  de  ces  infedcs ,  l'abdomen  eil;  ou 
cylindrioue  ,  ou  applati  cndclTous;  quelques-uns 
au  contiaire  l'cint  app!ati  fur  les  côtés  ,  enforte  qu'il 
eil  aigu  cn-dellaus  &  en-dciîus  ,  &  que  vu  de  côté 
il  paroît  large,  &  repréfcnte  une  cfptce  de  coutelas 
ou  de  faucille.  Dans  certain',  Ichneumon'.  fabdonurt 
eil  court,  gros  S:  ovale  ;  ïc  dans  d'autres  il  fe  ter- 
mine en  fpiière  ou  en  globe.  Quelques  efpèces  ont 
leurs  antennes  mi  -  parties  de  blanc  à  de. noir; 
d'antres  ont  les  pattes  ou  le  corps  baaolés  ;  quel- 
ques-autres ont  des  bandes  noires  fur  les  ailes.  En- 
tieprendte  de;  difting-cr  les  unes  des  auircs  toutes 
les  petites  efpèces  d  Ichneumons ,  elf  une  tâche  qn'il 
e(l  peut  être  irapoflible  de  remplir.  Leur  nombre  cit 
prodigieux  ;  &  il  doit  être  intéreffant  pour  nous  de 
lavoir  que  nous  devons  a  ces  infedes  de  ne  pas  voir 
tous  les  finies  de  la  tetre  dévorés  par  d'autres 
inlèéles.  On  ne  fauroit  concevoir  la  quantité 
qu'ils  en  font  périr  chaque  année.  En  général  , 
les  couleurs  de  ces  petits  Ichneumons  n'ont  rien  de 
frappant  ;  ce  font  des  bruns  plus  clairs  ou  plus  fon- 
cés ,  &  quelquefois  c'eft  le  noir  ;  mais  il  en  eft  auiîi 
quelques  efpèces  qui  préfentcnt  des  couleurs  éclatan- 
tes oii  ror&  le  cui.'re  dominent.  Le  corceletS:  l'abdo- 
men des  uns  font  d'un  vert  doré  ,  dont  les  nuances  ne 
font  pas  toujours  les  mêmes.  Ceux  des  autres  font 
dun  rougeâtre  doré.  Ce  qui  difhiigue  aifrm.ent  les 
m.îles  des  femelles  ,  c'cft  rmllrument  même  qui 
lèrr  à  la  ponte  des  œufs,  &  dont  les  piemiers  ne 
doivent  point  être  pourvus.  Cet  inlbumcnt  ,  fi  digne 
de  nous  intérelfer  par  fa  deftination  ,  fe  préfcntc 
dans  quelques  efpèces  d' Ichneumons  fous  la  forme 
de  trois  poils  ,  qui  furpalVent  de  beaucoup  la  lon- 
gueur de  l'infeûc  qui  les  porte.  Ces  trois  poils  ne 
pouvoient  manquer  de  fe  faire  remarquer  par  les 
anciens  naturalises  ;  mais  jufqu'a  Rtaumur  il  ne 
paroît  pas  qu'on  air  chcrch-  a  les  examiner  afTcz  ,  & 
a  d-.'couviir  leur  véritable  ufage  ;  il  fcmble  qu'on  ait 
cru  que  ces  poils  ne  dévoient  fervir  que  d'ornement, 
ou  compofer  une  queue  analogue  à  celle  des  Oi- 
féaux.  Si  on  examine  un  peu  attentivement  ces  trois 
fils,  qui  paroiilcnt  trois  aiguillons  ,  on  voit  qu'il  n  y 
en  a  qu'un  véiitable  ,  dont  la  ibuéture  indique  bien- 
tôt pour  quelle  fin  il  a  été  fait.  C'efl  le  filet  du  mi- 
lieu ,  il  cit  liflè  ,  5:  allez  arrondi  dans  la  plus  grande 
panie  de  fa  longueur  ;  il  s'applatit  près  Je  fon' bout  , 
&  fe  termine  pat  une  pointe  quelquefois  faite  en  bec 
de  plume  ,  &  fur  laquelle,  avec  le  fecours  de  la 
loupe  ,  ou  diftingue  des  dentelures  ,  qui  font  juger 
que  malgré  fa  fincile  ,  ce  filet  cfl  un  inltrunient  ana- 
logue a  l'admirable  tarière  dont  font  pourvues  les 
femelles  des  Cigales,  Quoitju'il  patoiiTe  extrême-. 


i3<? 


I  C  H 


ment  délicat  &:  flexible  ,  les  klincumons  favcnt  ce- 
pendant l'introduire  dans  des  corps  très-durs.  Mais 
il  dcniandoic  à  être  confcrvé  dans  des  temps  où 
l'Ichneumon  ne  cherche  point  a  le  faiie  sgir  ;  &  ce 
font  les  deux  filets  latéraux  qui  font  deltmés  à  lui 
faire  un  étui.  Leur  côté  le  plus  près  ,  &  qu'on  peut 
appeler  l'intérieur ,  eft  creule  en  gouttière  ;  aii  lieu 
que  leur  côté  extérieur  ell  convexe.  Lorfquc  l'ai- 
guillon eft  renfermé  dans  cet  étui  ^  qui  n'cfl:  t'ait  que 
de  deux  efpèces  de  poils  creux,  l'infcûe  ne  fcmble 
plus  avoir  pour  queue  qu'un  feul  poil  ,  qui  encore 
ne  paraît  p.is  fort  gros.  Quelquefois  auflî  la  tarière 
n'cll  logée  que  dans  une  moiiié  de  Ion  étui  ,  dans 
nn  Qts  poils,  &  fa  queue  ne  fenible  plus  être  com- 
pofée  que  de  deux  poils.  Ces  différences  ont  tiompé 
quelques  natura'.ilfes  anciens  ,  qui  ont  donné  à  quel- 
ques efpèces  de  ce  genre  le  nom  de  Mouches  à  un 
feul  poil ,  a  deux  poils  &  à  tiois  poils.  Nous  avons 
«dit  que  la  ftruiffure  des  demi- fourreaux  ,  &  celle  du 
véritable  aiguillon  font  différentes.  Ceux-là  ,  alfcz 
mois  &  muulfes  vers  le  bout  ,  (ont  d'une  couleur 
erdinaircment  noire  ;  &  vus  à  la  loupe,  Us  paroif- 
fent  velus.  Le  véritable  aiguillon  ,  ferme  ,  pointu  ^  &c 
un  peu  plus  gros  vers  le  bout  ,  creux  en- dedans  ,  & 
percé  vers  fou  extrémité  ,  eft  d'une  couleur  brune  , 
qui  tire  fur  le  marron.  L'origine  auHi  des  fourreaux 
&  celle  de  l'aiguillon  ,  ne  font  pas  les  mêmes.  Celui- 
ci  part  de  l'extrémité  de  l'abdomen  ;  ceux-là  naif- 
fent  du  defTbus  de  l'abdomen  ,  un  peu  moins  bas 
qu"  fon  extrémité  ,  &  ils  fe  recourbent  pour  aller 
gagner  l'aiguil'on  qu'ils  enveloppent.  Toutes  les  fois 
qu'on  trouve  des  Ichneumons  qui  n'ont  point  d'ai- 
guillon ,  on  peut  all'urcr  qu'ils  font  mâles.  Il  faut 
cependant  quelquefois  y  regarder  de  piès  ;  car  dans 
quelques  femelles  l'aiguillon  eft  très  court;  ce  qui 
peut  induire  en  erreur  ,  il  on  n'y  fait  pas  aifez  d'at- 
tention. 

En  jugeant  du  génie  des  Ichneumons  ,  par  ce 
<]u'ils  ont  pu  faire  voir  dans  le  temps  où  ils  travail- 
îoient  à  loger  leurs  oeufs ,  on  peut  bien  les  regarder 
comme  caruaciers,  lorfqu'ils  font  fous  leur  picmière 
forme.  Nous  fuivrons  maintenant  les  Ichneumons 
de  diveifes  efpèces,  dans  cette  circonffance  la  plus 
i  itérelîante  de  leur  vie  ;  dans  celle  qui  nécellite 
l'emploi  de  la  longue  queue  ,  qui  ne  femble 
propre  qu'à  les  embarralîer.  Munis  des  inffruc- 
tiojis  de  deux  obfervatcurs  ,  bien  dignes  d'être 
fi  fouvent  cités  enfemble  ,  nous  ne  pouvons  que 
fixer  agréablement  l'attention  par  les  détails  que 
nous  allons  puifcr  dans  des  fources  aufli  refpec- 
tàbles  que  cuticufes.  Reaumur  e!t  le  premier  qui, 
cherchant  toujours  l'utile  en  tout  dans  la  na-ture  , 
n'a  pas  regardé  la  queue  des  Ichneumons  comme 
une  partie  inutile  ,  &  qui  a  fu  piofitcr  de  l'occafion 
pour  voir  un  de  ces  infeéles  en  faire  ufage.  Dès 
qu'un  terrein  convient  à  certains  infedfes  pour  y 
faire  croître  leurs  petits  ,  il  les  attire  bientôt.  Les 
enduits  de  fable  étendus  fur  un  mur  ,  pour  inviter 
des  Guêpes  fohtaires  à  y  faire  leurs  nids,  devinrent 


I  G  H 

bientôt  peuplés  de  leurs  larves,  &  remplis  d'efpèces 
de  clapiers  ,  dont  les  entrées  pourtant  ne  rcftèient 
pas  ouvertes.  Un  Ithncumon  ayant  reconnu  cet  en- 
droit comme  très-propre  a  fournir  des  alimens  aux 
larves  qui  écloroient  de  fes  aufs,  vint  fous  les  )eux 
de  notre  obfervateur  fe  pofcr  fur  l'enduit  fous  le- 
quel tant  de  petits  animaux  étoient  cachés  :  la  lon- 
gue queue  qu'il  traînoit  après  lui  ne  fembloit  a'ors 
qu'un  feul  filet.  Bientôt  l'infccle  chercha  à  en  faire 
ufage.  Nen-feulcmcnt  il  apprit  qu'il  étoit  maître  de 
la  haadcr  ou  de  ia  ba  ffer  ;  mais  il  fît  voir  qu'il  pou- 
voit  la  contourner  ,  &  cela  dans  différentes  poirions 
de  fa  longueur.  Reaumur  le  vit  pai venir  à  la  fa'te 
palier  fous  fon  ventre,  à  en  poiter  la  pointe  en- 
devant  ,  &  à  une  diffance  de  la  tête  jlus  grande  que 
la  diltance  qui  eft  entre  celle-ci  &  le  dc;rière.  Quoi- 
que richueumou  foit  quelquefois  allez  haut  monté 
fur  fes  pattes  ,  &  qu'il  le  fut  dans  ce  moment  autant 
qu'il  lui  étoit  pollible  ,  coumie  chaque  patte  n'étoit 
pas  pofée  perpendiculairement  en  place  d'appui  ,  & 
comme  par  elle-.même  elle  n'a  pas  la  moitié  de  la 
longueur  de  la  queue  ,  il  en  réfu'te  que  l'Ichneumon 
avoitété  obligé  de  plier  &  de  recourber  beaucoup  fa 
queue  ,  pour  eu  ramener  le  bout  fous  fon  ventre. 
Quand  il  y  fut  arrivé  ,  l'infeéle  le  conduili;  le  plus 
loin  qu'il  lui  fut  polfible  ;  de  façon  qu'il  ne  rcfta 
aucune  portion  de  la  queue  par-delà  le  derrière  ,  Se 
il  en  appliqua  le  bout  contre  l'enduit  ,  dans  un  en- 
droit qui  avoir  de  la  faillie  II  n'étoit  pas  douteux 
que  fon  but  ne  fut  de  lui  faire  percer  cet  endroit. 
Quoique  l'Ichncumou  ne  parut  pas  s'inquiéter  qu'on 
l'obfervât  ,  il  n'Jtoit  pas  polfible  de  le  conlldérer 
d  allez  près  ,  pour  s'allurer  fi  la  partie  dentelée  de 
l'inftrumcnt  excédoit ,  romme  il  étoit  à  préfumer  , 
les  deux  bouts  des  demi  fourreaux  entre  kfqucls  il 
eft  renferme  en  entier  dans  les  temps  d'inai^ion. 
Mais  s'il  étoit  permis  de  voir  qu'il  donnoit  à  cet 
inftrument  des  mouvemens  alternatifs,  très-capables 
d'ouvrir  un  chemin  dans  le  fable  ;  il  lui  faifoit  faire 
un  demi-tour  l"ur  lui-même  ,  de  droite  à  gauche  ,  & 
enfuite  un  autre  de  gauche  a  droite.  C'clt  un  travail 
qui  doit  être  jugé  difficile,  par  le  teni-s  qu'il  em- 
ploya à  conduire  fa  taiiere  jufqu'oti  il  la  vouloit 
faire  arriver  pour  rendre  fon  opération  complette. 
Sans  quitter  le  même  lieu  ,  l'Ichneumon  fit  le  même 
manège  pendant  un  gros  quart-d'heure.  Reaumur 
en  a  vu  encore  d'autres  percer  difFércns  endroits 
éloignés  feulement  de  quelques  pouces  ,  &  quel- 
quefois moins,  du  premier,  &  l'Ichneumon  y  a 
toujours  mis  à-pcu-près  autant  de  temps. 

Pendant  que  l'iufcde  perce  ,  le  bout  de  la  queue 
ou  la  pointe  de  la  tarière  eft  conftainment  en-de- 
vant de  la  tête  ;  mais  il  y  en  a  tel  qui  alors  a  la  tête 
tournée  en-haut  ,  tel  qui  l'a  tournée  en-bas  ,  & 
d'autres  qui  la  tiennent  a  la  même  hauteur  que  le  refic 
du  corps.  Enfin  ,  la  tête  eft  quelquefois  plus  éloi- 
gnée ,  &  quelquefois  plus  rapprochée  de  l'endroit 
dans  lequel  l'Ichneumon  veut  faire  pénétrer  la  ta- 
rière. Il  eft  fenlible  que  lorfquc  la   tête  eft  prèi  d« 


I  C  H 

cet  cixîroit ,  la  pointe  de  la  tarière  n'eft  pas  portée 
aulli  loin  qu'elle  l'elt  dans  les  autres  caconltances  ; 
une  portion  de  la  queue  relte  alors  par-dcla  le  der- 
rière ,  Se  y  forme  une  courbe  rentrante  ,  c'eil-à  dire , 
que  la  queue  ,  après  s'ètic  dirigée  pour  s'éloigner 
du  derrière  ,  en  s'élevaat  ,  fe  recourbe  enfuicc  v^^rs 
k  derrière  ,  &  dekend  le  long  d'un  des  tôtcs  pour 
prendre  fa  route  fous  le  ventre,  &  la  continuer 
cn::c  les  partes  &  par  delà  la  iè:e.  Quelquefois 
Reaumur  a  pu  \oir  que  la  portion  de  la  queue  qui 
étoit  contournée  pir-dela  ie  derrière  ,  n'étoit  com- 
poféc  que  des  deux  demi  fourreaux  ;  la  tige  du  mi- 
lieu ,  celle  de  la  ratière  ,  failoit  fon  cliemin  en  ligne 
droite,  &  étoit  à  dècouveit  depuis  fon  origine  ,uL- 
qu  a  l'endroit  oii  les  deux  ienn- fourreaux  commen- 
c-.is.nt  à  fe  trouver  Ibus  le  ventre.  Ces  demi  four- 
reaux, &  la  tige  de  la  tarière,  font  de  fubllancc  écail- 
leufc.  Se  par  conléquent  incapables  d  extenûon. 
De-la  on  doit  tirer  une  conléquence  qui  fupplce  a 
ce  qui  n'a  pu  être  oblcrvé  ,  &  qui  démontre  ce  qui 
n'a  été  que  prélumé,  que  loif.^ue  la  taiiere  perce  , 
fa  pointe  excède  le  fourreau.  11  paroî:  même  s'en- 
fuivre  que  le  fourreau  n'ac.ompagne  pas  la  rariere 
quand  elle  entre  dans  l'enJuit  qu  c.le  perce  ;  car  lu 
différence  allez  cunlidérable  qu'il  y  a  entre  la  lon- 
gueur de  la  portion  de  la  tige  de  la  tanere  , 
qui  cil:  à  découvert  près  du  deiricre  ,  &  la  lon- 
gueur de  la  poition  des  deux  dcmi-fouireaux  plies 
en  arc  ,  eft  la  meluie  de  la  longueur  de  la  pariie 
de  la  taricre  qui  a  pénétré  dans  le  l'able.  Quand  on 
peiife  combien  la  tige  de  la  tarière  elt  lînc  ,  qu'elle 
n'eft  prefque  qu'un  ciicveu  ,  on  lent  qu'il  con- 
vetioit  qu'elle  fut  foutenue  S:  fortifiée  par  les  deux 
demi- fourr  taux  ;  fa  portion  qui  a  pénétré  dans  l'en- 
duit, n'a  pas  le  niême  befoin  de  leur  appui ,  elle  en 
trouve  un  fuffifant  dans  ï">  patois  du  trou  oii  elle 
s'efl:  log.e  :  la  paitie  de  la  tarière  qui  eft  en-dcliois 
du  trou,  ne  forme  encore  avec  les  deux  pièces 
qui  lui  font  un  étui  ,  qu'un  fil  allez  délié ,  qui 
d(  it  ècic  beaucoup  ilexible  ,  S:  qui  peur  aifément 
ft  courber  vers  le  côté,  par  rappott  à  la  force  qui 


I  C  H 


n 


JlTe     L'Ichn 


lait  néanmoins 


la  tige  en  liiine  droite:  Reaumur  l'a  vu  quelquefois 
porier  la  pieinière  patte  du  même  côté  en  avant, 
&  bien  par  de-la  la  tète,  &  en  aypliquer  le  bout 
ou  le  tarfe  contre  l'étui  de  latatiere,  &  la  forcer 
ainfi  à  leller  droit,  en  lui  donnant  un  appui  qu'elle 
ne   pouvoir  faire  céder. 

Nous  avons  déjà  fait  entendre  que  la  tige  de  la 
tatière  eft  plus  large  qu'épaifle  &  un  peu  applatie  : 
quand  on  l'oblcrve  au  raicrofope  ,  on  drcouvre 
une  cfpèce  de  fente,  une  efpèce  de  cannelure,  qui 
partage  en  deux  également  une  de  (es  faces,  de- 
puis la  bafe  jufqu'a  lextréniité.  11  femble  que  la 
tige  puille  fe  divifer  en  deux  parti.s  ;  il  y  a  au 
moins  toute  apparence  que  les  deux  bords  de  la 
fente  ne  tiennent  l'un  à  l'autie  que  par  une  mem- 
brane qui  leur  permet  de  s'écarter  :  on  a  peine  même 
à  concevoir  qu'ils  le  puiflent  fuftifamment  dans  le 

HiJl.Nat.infeiî.  Tom.  VU, 


temps  oii  l'œuf  doit  erre  porté  dans  le  fond  du  t.rou 
ouvert  par  la  pointe  de  rinftruinen:  ;  c.r  le  fcul 
canal  par  eu  il  puille  être  conduit,  eft  dans  l'inié- 
rieurde  la  tige  de  la  tanere.  Toujours  en  doit-on 
conclure  que  l'a-uf  eft  extréinemcnt  petit.  Lenii- 
crolcope  ,  &  mime  une  iimplc  Ictipe,  mais  très- 
torte  j  ont  pourtant  fait  voir  à  Reaumur  ,  au  bout 
de  la  taricre,  l'cuveriure  qui  fuffit  fans  doute  pour 
lui  donner  paiLige  ,  &  il  a  appris  en  même-temps 
que  des  p.irties  charnues  ou  molles  reniplifT-ntrin- 
térieur  de  la  tanere.  P:ès  du  bout  on  diftiugue 
mieux  que  par-tout  ailleurs ,  une  membrane  blanche, 
qui  permet  aus  deux  lèvres  de  la  fcnre  de  s'écarter 
.1  une  de  l'autre,  C'eli;  imniédiarement  au-defiou^  de 
1  extrémité  ijue  commence  de  chaque  coté  une  ra^-f^ée 
de  cinq  a  lix  dents,  telles  que  celles  d'une  fcîe, 
&  au  moyen  defqLclles  l'inftrurrent  agit  avecfucccs. 

D'autres  Ichncumons  cherclient  à  pourvoir  leurs 
petits  de  larves  de  différentes  cfpèces  que  leurs 
mères  ont  cru  loger  bien  fùrement  ,  en  les  faiiant 
naître  au-dclfous  de  l'écorce  cpaille  de  forts  gros 
arbres,  &.  dans  l'intérieur  du  bois  même.  Audi  voit-on 
CCS  Ichncumons  roder  autour  des  arbres  ,  comme 
les  ptcniiers  rodent  autour  des  murs.  Reaumur  ei> 
furpnt  un  de  la  plus  oi;ande  efpèce  ,  qui  tenoic 
la  longue  queue  ,  ou  plutôt  la  tarière  qui  en  eft 
une  portion  5  enfoncée  en  partie  dans  un  endroit 
du  tronc  d'un  gros  Orme  ^  oii  le  bois  commençoic 
à  pourrir.  Cette  tanere  n'étoit  pas  dirigée  comme 
celle  que  nous  avons  deià  vue  en  aélion  ;  elle  l'étoit 
en  arrière  ,  l'infeCie  lavoit  faite  entrer  le  moins  obli- 
quement qu'il  lui  avoir  été  portible  ,  dans  le  tronc 
de  l'arbre.  Elle  étoit  entièrement  hors  de  fcs  deux 
demi-fourreaux  ,  ceux-ci  étoient  parallèles  entr'eux 
&  fcutenus  en  l'air  dans  la  ligne  du  corps.  Mais  les 
chenilles  dont  la  peau  eft  tendre  &  délicate,  l'ont 
de  tous  les  inledes  ,  ceuï  qxi  font  les  plus  fujCts  à 
être  attaqués   par  les  Ichntumons. 

Une  des  plus  belles  efpèces  de  chenilles,  qui 
vit  fur  le  Chou,  &  qui  elt  la  plus  expofée  à  nour- 
rir dans  fon  intérieur  des  larves  d'infedes ,  en  a 
impofé  a  plufienrs  Naturaliftes.  Gœdatt  &  beau- 
coup d'autres  avant  lui  ,  ont  pu  regarder  ces  larves 
comme  les  vrais  enfans  des  chci.iUcs  ;  ils  ont  cru 
même  voirque  la  cheni.le  s'jntérelfoit  pour  fes  enfans 
nouvellement  nés,  &  que  ,  dès  qu'ils  étoient  fortis 
de  fon  corps  ,  elle  filou  pour  les  envelopper  de  foie. 
Quoique  des  apparences  groffieies  aient  pu  favo- 
rifet  cetteidée,  il  feroit  cependant  étonnant  qu'elle 
eût  pu  être  reçue  ,  fi  l'on  ne  favoit  qu'il  y  a  eu 
des  temps  oti  l'on  admettoit  les  faits  auflî  légè- 
rement que  les  conféqaences  qu'on  en  tiroit.  Les 
larves  qui  paroillent  naître  des  chenilles  ,  n'ont 
pas  trompé  lesoblervateursqui  avoient  de  plus  jultes 
idées  de  l'invariabilité  des  produélions  de  U  Nature  , 
tels  ont  été  Swamraerdam  ,  Leuwcnhoek  ,  Valiif- 
nieri  ,  &c.  Il  a  dû  paroîtrc  certain  que  les  larves 
qui    avoient  vécu  dans  le  corpj  de   la    cheoiUe  , 


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qui  Cl)  loitoicîit.  Se  qui  fe  transformotent  enfuire  en 
Mouches  ou  en  Iclineumons  ,  dcvoienc  Icii.  naidancc 
à  des  inleûes  femblables  à  ceux  fous  la  fonr.e  dcf- 
quels  ils  doivciuf-'aroîtrc  un  jour.  Sur  quoi  R-uîcnieut 
il  pouvoit  y  avoir  de  l'incertitude,  c'eft  fur  la  nia- 
lUere  dont  ces  larves  étoicnt  entrées  dans  le  corps  de 
la  chenille.  On  pouvcit  croire  que  les  œufs  dans 
lefqucls  elles  ont  ct«  contenues,  avoicnt  été  dépofés 
(ur  une  feuille  ,  5:  qu'ils  avoicnt  palTé  dans  les  iutef- 
iins  delà  chenille  lorfqu'clle  avoir  mangé  inconfidé- 
(iaient  les  portions  de  la  feuille  à  laquelle  ils  é:oK-nt 
attachés.  On  pouvoir  pcnfer  encore  que  la  mèic  iu- 
fefte  avoir  dépofé  fimplemenr  fes  reufs  fur  le  corps 
de  ta'  chenille  ,  à-peu-près  comme  les  Mouches  or- 
dinaires laillent  les  leurs  fur  la  viande.  On  pouvoir 
enfin  imaginer  que  la  femelle  avoir  quelque  induftrie 
particulière,  pour  mettre  fes  ccufs  hors  de  t:)ut  lif- 
que  ,  pour  empêcher  que  la  cheni'le  ne  s'en  puiiïe 
défaire  ,  &  pour  les  faire  éclorc  fiirenient.  Reaumur 
a  fu  lever  tous  les  Joutes ,  &  nous  a  appris  le  vé- 
ritable moyen  que  la  Nature  a  donné  aux  Ichneu- 
mons  pour  perpétuer  leur  efpèce. 

Lorfque  l'Ichncumon  femelle  veut  faire  fa  punte  , 
elle  fe  porte  fur  la  chenille  qui  lui  convient  ;  elle 
perce  fa  peau  avec  fon  a'guillon  ,  &  dépofe  dans  le 
corps  de  l'animal  un  ou  plufieurs  œufs  ,  qui  coulent 
le  long  de  la  cavité  intéiieure  de  l'aiguillon.  Si 
1  Ichneumon  e1  d'une  groflfe  ou  moyenne  efpèce  , 
il  ne  dépofe  qu'un  ou  deux  œufs  dans  le  corps  d'une 
chenille  ;  mais  les  petits  Ichneumons  en  dépofem  un 
nombre  conlîdéfable ,  &  on  peut  divifcr  les  larves 
qui  en  proviennent,  comme  les  chenilles  elles  mêmes, 
tn  larves  qui  vivent  en  fociété  ,  &  en  laives  foli- 
taiies.  Celles  qui  vivent  en  fociété  ,  font  celles  qui 
font  en  bon  nombre  dans  le  coips  des  chenilles ,  & 
qui  en  fortent  cufcmble  ,  pour  fe  méramorphofer  les 
unes  à  côté  des  au'res.  Les  larves  folita'res  font  celles 
dont  an  ne  peut  trouver  qu'une  ou  deux  dans  une 
clieniUe. 

La  chenille  bleffée  par  l'Ichneumon  femelle  ,  va 
&  mange  à  fon  ordinaire  ;  elle  ne  paroît  d'abord  ni 
iv.aladr  ni  languiflante.  Elle  porte  cependant  dans 
fon  corps  des  larves  d'Ichneumons  ,  quelquefois  en 
très-grand  nombre  ,  qui  vivent  à  fes  dépens .  Se  fe 
noutriilent  de  fa  fubftance.  Il  fcmblc  que  dans  cet 
é:it  elle  dcvroit  périr  en  peu  de  temps;  mais, 
comme  nous  avons  va  dans  l'article  chenille  ,  ces 
larves  voraces  n'attaquent  point  ou  ne  peuvent  point 
attaquer  les  vifceres  principaux  de  la  chenille  ;  ce 
qui  la  feroit  bientôt  périr ,  ainfi  que  les  larves  elles- 
niènies  ,  qui  manqueroient  de  nourriture.  Elles  ne 
détruifent  qu'une  efpèce  de  fubftance  grailTcufe ,  qui 
cft  en  grande  quantité  dans  la  chenille ,  &  qui 
fcmble  na  lui  «tre  utile  que  dans  le  temps  de  fa 
transformation.  Cette  fubftance  ,  que  Malpighi  a 
décrite  dans  fa  dilTertation  fut  le  Ver  a  Soie  ,  & 
qu'il  a  nommée  corps  graijfiux  ,  peut  nourrir  fuffi- 
famraent  la  larve  ou  les  larves  d'Ichneumons  ,  fans 
^ue  k  chcaiUe  péiiflc,  Ce  n'çlt  qu'apùs  on  certain 


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temps  qu'elle  commence  à  languir,  l'o-.ir  îors  ks 
larves  d'Ichneumons  ,  parvenues  à  leur  grofiéur  , 
api  c-s  avoir  rongé  le  corps  grallfeui  de  la  chenille  , 
percent  fa  peau  avec  leurs  dcnts^  &  en  fortent  pour  Ci 
filer  une  coque  ,  dans  laquelle  elles  ptiident  li:  mé- 
taniorphofer.  On  voit  la  chenille,  criblée  de  tous 
côcés  par  les  larves  qui  en  forrenc  ,  fe  mouvoir  lan- 
guilfamment,  &  mourir  peu  de  temps  après.  D'autres 
chenilles,  quoique  remplies  de  larves  d'Ichneumons , 
parviennent  à  ie  transformer  &  à  fe  changer  en 
chryf.ilides;  probablement  parce  que  ces  larves,  qui 
ne  ibnt  pas  encore  parvenues  à  tout  leur  dévelop- 
pement ,  ne  les  ont  pas  autant  épuifées  ,  &  ne  per- 
cent point  leur  peau  pour  en  fortir  ;  mais  après 
quelques  jours  ,  on  voit  (ortir  de  cet  chrylalides 
les  larves  qui  les  percent  de  tous  côtés ,  pour  fc 
filer  eufuite  des  coques  ;  ce  qui  fait  également  périr 
la  chryfalidc.  D'autres  larves  relient  enfermées  dans 
les  chryfulides ,  après  les  avoir  fait  périr.  Elles  fe 
transforment  dans  leur  intérieur,  &  on  voit  forrir 
d'une  chryfalidc  de  chenille  un  Ichneumon  parfait 
&  ail' ,  au  lieu  du  Papillon  ou  de  la  Phalène  qu'on 
s'attendoit  d'avoir.  Les  larves  dis  Ichneumons  ref- 
fc.mblcnt  à  des  Vers  blancs;  eilei  funt  mollalfes  ,  fans 
pattes ,  &,ont  la  tc:c  feule  brune  &  écailleufc. 

Lorfque  les  larves  d'Ichneumons ,  après  être  par- 
venues a  leur  grandeur  compiette  ,  font  forries  du 
corps  de  la  chenille  qui  les  renfcrmoit ,  elles  fc 
filent ,  comme  les  chenilles ,  une  petite  coque  de 
foie ,  de  la  figure  d'un  œuf  un  peu  alongé.  Les 
petites  efpèccs  ,  qui  habirent  en  grand  nombic  dans 
le  corps  d'une  chenille  ,  Si.  qui  en  fortent  en  même- 
temps  ,  filent  ces  coques  les  unes  à  côté  des  autres  j 
ce  qui  farme  une  mafTc  cotonneufe  ,  ou  bien  ces 
petites  coques,  rangées  fyraétriqiienicnt  cnfcmble, 
imit'nt  un  rayon  de  ruches  d'Ab^i'lcs.  Toutes  ces 
petites  coques ,  arrangées  les  unes  auprès  des  autres  , 
font  entourées  d'une  enveloppe  cotonneufe  de  fils 
de  foie,  qui  les  cache  très-bien.  La  foie  de  quelques- 
unes  eft  jaune  ,  &  blanche  dans  d'autres.  Quand  on 
rencontre  pour  la  première  fuis  une  malfe  compoféc 
de  toutes  ces  petites  coques  ,  on  la  prend  pour  la 
coque  d  une  chenille  ;  elle  n'a  point  l'a.r  du  tout 
d'être  l'ouvrage  de  plulieurs  infedes.  Reaumur  a  eu 
occafion  de  voir  ces  larves  dans  le  temps  où  elles  fc 
filoient  chacune  une  petite  coque  ,  Si.  de  s'appercc- 
voir  comment  il  arrive  que  l'aiVemblagc  de  toutes 
ces  petites  coques  fe  tiouve  renfermé  ibus  une  en- 
veloppe commune.  Lorfqu'il  obferva  ces  larves , 
elles  etoient  prefque  toutes  forties  en  grand  nombre 
du  corps  d'une  chenille,  qui  avoit  été  trouvée  fut 
l'Atiftoloche  ,  Si  chacune  d'elles  étoit  occupée  à  fe 
filer  une  coque.  Les  premières  s'étoicnt  fixées  fur 
une  feuille  d'Ariftoloche ,  peu  éloignée  de  la  chc- 
nille.  C'cft-là  qu'elles  avoicnt  travaillé  chacune  à  fc 
faire  une  petite  cellule  de  foie.  Celles  qui  fortoient 
enfuite  fe  rendoient  auprès  des  autres  ,  &  prenoient 
les  coques  commencées  pour  appui  de  celles  qu'elles 
alloient  fe  faire.  C'cft  dc-là  qu'il  arrive  que  touKS 


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ces  pctices  coques  forment  enfeniblc  une  même 
niad'c;  5c  ce  qui  fait  que  ce  malTif  de  coqu;s  fe 
trouve  entouré  d'un«  enveloppe  bourreufc  ,  coni:ne 
cotonneufe,  c'cft  que  chaque  larve  file  uue  enve- 
loppe de  foie  lâche  ,  pour  couvrir  le  côté  S:  !c  bout 
de  fa  coque  ,  qui  ne  fe  trouve  pas  pofé  fur  a'autres 
coques.  Àinfi  l'enveloppe  exiérleuic  eft,  comme  le 
reftc  ,  l'ouvrage  dun  grand  nombre  de  larve'.  ;  clic 
eft  principalement  faite  de  la  foie  qui  a  été  filée  lâche 
par  chacune  de  celles  dont  les  coques  avoient  un 
de  leurs  bouts  &  un  de  leurs  côtes  fur  la  furfaie 
estérieure  de  la  mafl'e  formée  par  toutes  les  coques. 
La  vîtell'e  avec  laquelle  ces  latvcs  filent  eft  éton- 
nante. 11  y  avoit  plutieurs  coques  ébauchées,  lorfque 
Reaumur  comjncnçaà  voir  les  larves  dans  le  travail  ; 
une  quatrième  partie  de  la  malle  totale  pouvoit  être 
faite  ,  mais  en  moins  d'un  quart  d'heure  la  ma.Te  en- 
tière fut  finie  fous  fes  yeux  ;  en  moins  d'un  quart 
d'I  eurc  routes  les  coques  furent  renfermées  fous  l'en- 
veloppe cotonneufe.  Il  vit  cncL-re  d'autres  larves  do 
la  même  efptc  j  ,  &  il  les  obferva  dans  l'inft.int  où  e  les 
pcrçoient  le  corps  de  la  clienille  ;  elles  fe  tiroicnt 
d'une  prifon  où  elles  s'étoient  bien  trouvées  jufques- 
li  ,  &  parvenoitnt  à  fe  mettre  en  liberté  ,  en  fe  rac- 
courcillknt  &  salongcant  fuccefiivemei.t  à  mefurc 
qu'elles  fortoiert.  Plus  de  quatre-vingt  larves  forti- 
icnt  fous  fes  yeux  ducorps  d'une  feule  chenille  ,  & 
après  l'avoir  ouverte  ,  il  trouva  encore  dans  la 
capacité  du  ventre  plus  dequiuzeautreslarves  ,  qui , 
pour  être  nées  plus  tard  ,  ou  pour  n'avoir  pas  crû  fi 
vite  ,  n'avoicnt  pas  cti  en  état  de  paroître  au  jour 
aulfi-tôt  que  les  autres. 

Des  malTes  de  coques  fcmblables  à  ccMcs  que  nous 
Venons  d'examiner,  &  que  nous  avons  vu  filer  fur 
une  tige  d'Anftolochc  ,  fe  trouvent  fur  toutes  fortes 
ùc  plantes  ;  mais  il  n'en  eft  point  où  on  n'en  voie 
plus  fouvcntquc  furies  tiges  de  Gramen.  Reaumur 
n'a  pas  obfcrvé  le  tcms  qu'elles  y  relient  renfermées , 
mais  elles  font  fortics  chez  lui  fous  la  forme  d'in- 
fedcs  parfaits  ,  vers  la  mi-juillet  ,  de  coques  qui 
ponr  le  plutôt  avoient  éré  filées  dans  le  mois  de  mai. 
On  trouve  encore  d'autres  larves  qui  arrangent  irès- 
hien  leurs  coques  les  unes  auprès  des  autres;  en- 
fcmble  elles  fjiment  un  petit  gâteau  terminé  par 
deux  plans  parallèles  ,  fur  chacun  defqucls  eft  un  des 
bours  <k  chaque  coque.  Des  larves  un  peu  plus  grol- 
fcs  que  les  dernières,  s'élèvent  dans  le  corps  des 
chenilles,  mais  en  plus  petit  nombre  ;  une  cl  enille 
ne  faHroii  fulîire  à  en  nourrir  pins  de  dix  à  douze. 
Après  leur  fo:  tie  ,  elles  fe  rendent  crdinaircmenr  fur 
une  même  feuille  ,  où  elles  fe  fabriquent  chacune 
une  coque  de  foie  blanche  :  ces  coques  font  pofées 
irrégulièrement  les  unes  auprès  des  autres  ,  &i  n'ont 
point  d'enveloppe  commune. 

Les  grandes  efpèces  d'ichnenmons ,  pour  .mettre 
à  l'aile  leuis  petits  ô«  pour  Isur  donner  une  nourriture 
plus  alTurée  ,  ne  dépof^nt  qu'un  ceut,  ou  tout  au 
plus  deux  ,  dans  le  corps  d'une  chenille.  Après  l'a- 
■soii  pcjcce  j  la  larve  fe  ciàÎAC  poux  fe   rcndrç  fus 


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quelque  feuille  ou  fur  quelque  tige  voifii'.  ,  5c  pour 
filer  une  coque  très-bien  f^r..-  ,  qui  ii'eUpiclKiuequ'im 
cylindre  aironJi  par  les  deux  bouts.  Le  tillii  de  ces 
deriiicies  coques  eft  ferré  ;  mais  ce  qu'elles  ont  de 
plus  temarqu.\ble  ,  c'eft  qu'elles  font  de  deux  cou- 
leurs ,  elles  font  noires  Se  blanches.  Le  milieu  de 
quclqucs-uBcs  eft  entoure  d'une  bande  bien  blanche, 
qui  dans  tout  Ion  contour  a  une  Lrgeur  à  peu  pics 
éga'e  :  la  coque  eft  là  comme  ceinte  par  un  ruban 
blanc  ,  S:  tout  le  refte  eft  noir  ou  brun.  D'autres, 
outre  laba:ideblau-!ie  dumiiicu,  en  ont  une  de  même 
couleur  près  de  diaq'.ie  bout.  D'autres  ,  n'onr  que  les 
Jeux  bandes  blanches,  pofées  près  des  bouts ,  l'en- 
t:e-deu;;  eft  brun  ,  avec  des  marques  blanches,  dif- 
rnbuécsirrégnlière.iicnr.  On  doit  avoir  envie  de  fa- 
vor ,  U  Idiîic  paroitre  diiTicilcirtxj-liqiier ,  comment 
la  latvcj  irvient  a  fgire  ces  dilinbutions  ,  foit  régu- 
lières,  kùt  irrégn'ières ,  de  noir  &  de  blanc,  Rca'u- 
raur  va  n ousdévo.îcr  ce  myitèr:.  Nous  a/ons  d'ail- 
leurs expliqué  d'apès  lui-même  ,  d'où  les  chenilles 
tirent  kui  foie  ,  cumnunteft  faite  &  où  eft  placée  la 
filière  par  où  la  foie  lort  ,  &  comment  elles  fe  fabri- 
quent des  coques  de  pute  foie.  Les  laivcs  dont  nous 
parlons  ,  ont  leur  filière  placée  ,  comme  celle  des 
chenilles  ,  fur  la  lèvre  inférieure.  La  foie  qui  fore 
par  ccrte  filière  ,  vient  de  même  de  réfervoirs  con- 
tenus dans  !a  capacité  du  ventre.  Nous  avons  vu  aufB 
que  la  matière  propre  à  former  la  foie  contenue  dans 
Les  refcrvoirs  de  la  chenille,  eft  quelquefois  de  deux 
couleurs ,  ou  d;  différentes  nuances  de  la  même  cou- 
leur, &  que  dc-la  ,  il  arrive  que  l'extérieur  d'une 
coque  eft  quelquefois  de  l'oitî  blanche  ,  ou  d'un  blanc 
jaunâtre,  Se  que  l'intérieur  de  la  même  coque  elt 
d  un  très-beau  jaune  ;  la  matière  qui  eft  vers  le  mi- 
lieu  du  réfervoir  ,  n'eft  tirée  en  fils  ,  que  quand  ij 
portion  de  natièrc  foyeufe  qui  la  pfcèdc^a  été 
toute  filée.  Si  la  variété  de  la  diftribntion  du  iioir  & 
du  blanc  descoqucs  de  nos  larves  ,  dépendoit  préci- 
lement  de  cette  caiifc,  li  fauJroit  que  certaines  por- 
tions de  la  m.itièrc  à  foie  fuffent  alternativement 
blanches,  &  d'autres  alternativement  noires,  mais 
avec  des  variétés  incorapaiablement  plus  grandes 
que  celle":  que  la  coque  même  nous  fait  voir  ;  c'eft- 
à- dire  ,  que  pour  faire  une  coque  qui  a  trois  bandcî 
blanches  &  le  refte  brun,  il  ne  futf.toit  pas  qu'il  y  ciK 
dans  lerélcrvoirafoie  ctnqportionsdc  matière,  trois 
blanches  &  deux  noires  ,  diftribtiées  comme  le  blanc 
ou  comme  le  noi-r  de  la  cociue  ;  &  cela,  parce  que 
chaque  zone  de  la  coque  eft  faite  à  bien  des  rcprifes,. 
peut  être  à  plus  de  vingt.  Il  faudroit  donc  qu'il  y 
eût  plus  de  centdiftributions  alternatives  de  matière 
blanche  &  de  matière  noire  dans  les  rélervoirs  ,  Sz 
qu'elles  y  fullent  dans  les  proportions  qui  doivenc 
fournir  aux  bandes  ;  qu'il  y  eut  altaruativement , 
comme  de  petits  pelotons  de  foie  blanche  &  de  pe- 
tits pelotons  Je  foie  noire  ,  &  que  l'infcil:e  les  em- 
ploy.5.t  avec  un  choixparcii  à  celui  d'iuitrouvr'ère  en 
capilTerie  ,,  qui  emploie  des  laiues  de  différentes  cou- 
leurs. Il  n  y  a  ici  ,  ni  autant  d'art  de  la  part  de  l  m- 
to'^s  i  ni  autant  de  piér«dtifs  faiti  patlaNnwe, 


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^ue  l'extérieur  Je  ces  coques  femble  en  demander  : 
tout  fe  réduit  à  ce  que  lalajve  pouvant  faire  la  coi]ue 
de  loicde  deux  couleurs  ,  la  (oie  qui  Cort  la  première 
de  la  filière  efl  blanche  &  à  une  circondancc  de  plus, 
qui  e(l  celle  qui  donne  la  ("olution  :  (avi  ir,  c.ue  quand 
la  larve  commence  ("a  coque  ,  la  loli dite  de  fou  ou- 
vrage exige  qu'elle  donne  plus  dïpaideur  a  certains 
endroits  qu'à  d'auties.  Le  milieu  d'ur.c  cooue  com- 
mencée doit,  par  exemple  ,  être  fo'.irei-.u  pav  un  cer- 
ceau de  foie  plus  épais  que  le  relie  ;  il  cl^  bon  qi  e 
d'auties  parties  de  la  même  coque  ou  de  quel- 
ques autres  coques  ,  aient  chacune  une  efpèce 
•le  pareil  cerceau  près  de  chaque  bout.  Sup- 
pofons  ,  dit  Reaumur  ,  que  la  portion  de  la  ma- 
tière des  réfervoirs  ,  qui  devient  de  la  foie  ,  ne 
peut  lufïiie  qu'a  ébaucher  la  coque  ,  qu'elle  ne  fau- 
roit  fournir  la  foie  néccUar.e  pou;  lui  donner  l'épaif- 
Icut  convenable  ,  &  que  le  rcfte  de  la  matière  con- 
tenue dans  les  réfetvoirs  à  foie  ,  donne  de  la  foie 
brune.  Celafuppofé;  toutrmtcneurdc  la  coque  fera 
brun  ;  l'extérieur  de  la  coque  paioltta  à  peu  près  de 
ce  brun  dans  les  endroits  qui  ae  font  faits  que  d'un 
lèfeaude  foie  blanche,  miuce  &  tranfparent  ,  mais 
Ja  coque  paroitra  toivouis  blanche  dans  les  endroits 
^ui  dévoient  être  fortifiés  par  des  couches  de  foie 
plus  épaides,  Si  ailèz  épaules  pour  être  opaques.  Il 
cft  ailé  de  feconvamcre  ,  félon  le  même  obfetvateur, 
que  c'eit  de  !i  que  dépend  la  variété  des  couleurs 
extérieures  des  coques  lioiu  nous  parlons.  Si  on  en 
ouvre  une  ,  on  voi:  que  les  couches  intérieures  font 
brunes.  On  en  aune  preuve  bien  plu<;  décifive",  ajou- 
te-t-il  ,  (Ion  ratide  avec  la  pointe  d'un  canif  quel- 
f]ue  poition  d'un  endroit  blanc  ,  &  qu'on  enlève  une 
partie  de  la  foie  ,  la  pottina  que  l'on  gratte  devient 
i.iune  à  mefure  qu'on  ote  ce  qu'elle  avoir  de  plus 
d'i  paillèur  que  les  autres  endroits.  Lorfqu'on  a  ou- 
vert une  de  ces  coques  ,  on  remarque  aiféraent  que 
tout  ce  qui  cft  brun  ,  eft  fait  de  pluiieurs  couches  qui 
peuvent  être  féparéesles  unes  des  autres  ;  elles  font 
prodigieufement  minces  ,  auiU  font-elles  faites  d'une 
foie  fi  fine  ,  que  les  yeux  armés  d'une  forte  loupe , 
ne  peuvent  s'allurer  qu'elles  font  till'ues.  Reaumur 
dit  qu'il  en  auroit  douté  ,  s'il  n'avoit  mis  les  larves 
dans  la  nccelTué  de  filer,  pour  boucher  lesouvertuies 
qu'il  avoit  faites  à  leurs  coques.  .Mais  aulli  leur  foie 
eun  brillant  dont  celui  d'aucun  de  nos  tilfus  de  foie 
ne  fauroit  approcher:  c'eft  un  éclat  pareil  à  celui  des 
Vernis  ou  des  corps  duts  les  mieux  polis.  Quelque 
fondée  que  pulle  eue  l'opinion  de  Reaumur,  M.Geof- 
froy a  donné  fur  cet  objet  une  au:re  explication  qui 
par  fa  plus  grande  fimplicité  ,  fe  rapproche  encore 
plus  des  procédés  de  la  Nature  ,  &  pourroit  bien  mé- 
riter la  préférence.  Selon,  ce  diir.ier  auteur  ,  ces  co- 
ques toutes  bla'nches  loi  (qu'elles  viennent  d'êrix  fi- 
lées ,  (ont  peu  de  tcms  après  joliment  bariolées  de 
bandes  vranfverfes  ,  brunes  S:  blanches.  L'inlccle, 
pour  produire  cette  variété  de  couleurs  ,  fortifie  d'a- 
bord la  coque  de  bandes  de  foie  plus  fortespar  en- 
droits. Enfuite  ,  loifqne  la  coque  ell  achevée  ,  il 
nprtud  une  liqueur  brune  ,  qui,  pénétrant  dans  les 


I  C  H 

endroits  les  plus  minces  de  la  coque  ,  leur  donne 
cette  couleur  ,  taudis  que  les  bandes  plus  épailles  Se 
plus  fortes  en  foie  reftcnt  blanches.  On  trouve  de  ces 
coques  rayées  tranfverfalement  de  blanc  &  de  noir , 
attachées  au  corps  de  plufieurs  Chenilles  ;  c'ell  fur 
les  branches  de  Genêt  ,quclhs  (ont  allez  commu- 
nément fixées.  Reaumur  ayant  ouvert  de  ces  coques , 
trouva  les  larves  plus  raccourcies  que  dans  leur  état 
nacutel.  leur  blanc  éioit  verdâtre.  Elles  palFent  l'hy- 
vcr  dans  leur  coque  fans  fe  métamorphofcr.  S:  alors 
elles  (ter  prefque  vertes.  En  devant  de  la  tête  de  ces 
larves  ,  on  dillingue  ailément  .avec  une  forte  loHoe, 
deux  taches  bruiii;s  ,  rondes  &  convexes  ;  on  voit 
aulli  leur  bouche  ,  les  deux  lèvres  qui  la  forment  , 
&  deux  crochets  bruns  dont  un  part  de  chaque  côté 
&c  fi:  dirige  vers  ic  milieu  de  la  bouche;  ils  fervent 
fans  doute  à  hacher  l'intérieur  des  chenilles. 

Les  chenilles  qui  fe  renferment  dans  des  coques 
pour  fe  métaraorpliofet  en  chryfalides,  ne  font  pas 
plus  exemptes  que  les  autres  de  loger  de  ces  larves. 
Pendant  que  la  chenille  fait  fa  coque  ,  pendant 
qu'elle  fe  prépare  a  fa  transformation  ,1a  larve  vit& 
croît  dans  fon  intérieur.  Se  en  fort  par  la  fuite  pour 
fe  filet  une  jolie  coque  danscelle  de  la  chenille  ;  ainli 
le  travail  même  de  la  chenille  qu'elle  a  dévorée  ,  fert 
à  la  mettre  plus  i  cauvert.  Reaumur  ,  après  avoir 
oavert  dans  le  mois  d'ocfobre  ,  une  coque  de  terre  Se 
de  (oie,  très-bien  conl^ruite  par  une  chenille  qui  vit 
fur  le  Bouillon-blanc,  au  lieu  de  la  chryfalide  qu'il 
cherchoit,  y  trouva  une  autre  coque  qui  ,  par  la  cou- 
leur de  marron  clair  ,  par  fa  forme  a'ongée  &  fa 
grolfcur  ,  avoit  quelque  reifembUnce  avec  une  chry- 
falide- Elle  croit  faite  d'une  foie  extrêmement  fine  5c 
d'un  liiTu  très- ferré  ;  aufll  cette  coque  avoit-elle  , 
luitout  dans  l'intérieur,  un  éclat  pareil  à  celui  des 
vernis  ;  elle  étoit  compofée  d'un  nombre  prodigieux 
de  couches  ou  de  feuilles  de  foie  extracrdinairemenc 
minces.  Il  y  a  encore  des  l.irves  d'Ichneumons , 
qui  ,  après  être  nées  &  avoir  vécu  dans  la  chenille  , 
achèvent  de  croitie  dans  la  chryfalide,  fe  filent  une 
coque  fous  l'enveloppe  ,  fous  la  peau  même  de  la 
chryfalide,  &  en  fortent  fous  la  forme  d'inl'eéle  par- 
fait. Enfin  il  ell  d'autres  grandes  clpèccs  de  ces  lar- 
ves, qui  ne  fe  filent  point  de  coques  dans  le  corps 
des  .chenilles  ou  des  chryfalides  ,  quoiqu'elles  s'y 
transforment  en  nymphes  ;  elles  n'on:  pour  toute 
enveloppe  que  celle  de  la  peau  de  la  chenille  ou  de 
chryfalide  qui  leur  a  fervi  d'afylc  &  de  pâture. 

Nous  devons  encore  parler  avec  Reaumur  ,  de 
certaines  coques  de  larges  d'Ichneumons,  qui  offrent 
un  phénomène  allez  intérellaiit.  Ces  coqu.;s  ont  la 
forme  à'iu  auf ,  un  peu  laccouici;  le  milieu  ell  en- 
touré d'ui:e  bau.ie  rie  couleur  blanchatie  ,  ou  au 
moins  ^  d'une  coiileur  plus  claire  que  celle  du  refte  , 
qui  eftd'un  brun  calïéCequi  doit  engagera  faire 
particulièrement  mention  de  cf?  coque  ,c'ell  qu'elles 
ont  la  faculté  de  fauter  ,  (î  on  les  pofe  dans  des 
boîtes  ou  fur  une  table.  Ou  les  détermine  ptefque 


TC  H 

toujours  à  fauter  quand  on  les  place  furïa  main  ;  la 
chaleur  les  y  excite  apparemment  ;  elles  font  tantôt 
de  grands,  tantôt  de  petits  fauts.  Les  pc.its  (ams  ne 
ne  les  portent  qu'à  huit  ou  dix  lignes  de  l'enrlroit  d'où 
elles  étoient  parties;  quelquefois  elles  fautent  à  trois 
ou  quatre  pouces  delà,  &  même  plus  loin.  La  hau- 
teur du  lautn'eft guère moinsgrandeque  la  longueur. 
Nous  devons  rendre  compte  de  la  limple  méchanique 
que  Reauraur  a  imaginé  ,  &  à  laquelle  on  peut  con- 
cevoir que  la  larvJ  doit  avoir  recours  ,  pour  faite 
fauter  fa  coque  ;  c'eit  celle  d'un  refiort  qui  fe  de- 
bande  .  Reprefentons-nous,  dit-il,  la  lane  logée 
affi^z  à  Vaifc  dans  la  coque  ,  &  couchée  fur  un  de 
les  côt;s  ;  qu'elle  fe  recourbe  enluite  peu-a-pcu  ,  de 
façon  que  le  milieu  de  fon  dos  foit  le  milieu  de  la 
convexité  de  la  courbure  qu'elle  a  prife  ,  qu  c  la  partie 
la  plus  convexe  touche  la  furface  intirieure  &  la 
plus  élevée  Je  la  coque  ,  mais  que  fon  ventre  ne  tou- 
che pas  la  partie  intérieure  &  inféneurc  de  la  même 
coque  ,  que  cette  dernière  foit  feulement  touchée 
par  chacun  des  b>-uts  du  corps  ,  par  la  tète  &  par  le 
derrière  de  finiede  :  ceft  dans  cet  état  où  notre  eb- 
Icrvateur  a  vu  la  larve  lors  que  le  faut  alloit  fe  faire. 
Accordons ,  ajoiite-t-il  ,  à  cette  larve  ,  un  principe  de 
forcée  de  mouvement,  par  lequel  elle  peut  donner 
à  fon  corps  ,  &  trè:-fubitement  ,  une  courbure  con- 
traire a  celle  que  nous  venons  de  lui  voir.  Le  ventre 
va  être  porté  veis  le  bas  de  la  coque,  tandis  que  la 
tète  5c  la  queue  feiont  portées  versla  partie  (upcrieure. 
Mais  hippoions  encore  que  la  partie  fupérieure  de  la 
coque  cil  trappée  ,' &:  même  brufquement  avant  que 
le  venttc  loit  parvenu  a  toucher  la  partie  inférieure  ; 
les  deux  coups  donnés  par  la  tète  Si.  par  la  queue  , 
poulieront  la  coque  en  haut  ,  la  feront  fauter  ,  &  la 
détermineront  a  s'élever  obliquement  ,  à  aller  en 
ayant  ,  en  s'élevant  félon  la  dircdion  compolée  ,  qui 
réfultede  l'obliquité  avec  laquelle  les  deux  corps  ont 
été  donnés.  M.  Geoffioy  attribuant  la  propriété  par- 
ticulière de  ces  coques  à  la  nymphe  qui  y  c(t  re'ifer- 
mée  ,  explique  aulli  d'une  aurre  nuiiière  ,  la  méi-ha- 
nique  du  faut   Ce  qu'il  y  a  de  plus  probable  ,  dit  j| , 


I  C  H 


i^t 


ii\. 


ifcdes'aloiigeant  ,  &  poulfant  par  cette 
adion  les  deux  extrémités  de  fa  coque  ,  force  quel- 
ques endroits  du  milieu  de  cette  ir.ême  ccque  ,  à 
rentrer  en  dedans;  en  fui  te  ,  loriquc  l'infede  fe  re- 
plie fubitement,  l-s  bouts  de  fa  coq^  e  .jui  étoient 
aloDgés  ,  (e  rapprochent  l'un  de  l'jurte  ;  le  milieu  fc 
rétablilTantpar  un  mouvement  élaltique  S:  fe  trou- 
vant poulie  en  dehors  ,  frappe  c  plan  fut  k-çucl  la 
coque  eft  polée  ,  &  s'en  éloigne  par  le  même  clfort, 
ce  qui  la  rejette  ii  la  fait  fauter  en  l'air.  On  ne  voit 
pas  trop,  dit  P.caumur  ,  quels  avantages  peut  tirer 
une  latvc  ,  du  talent  de  favoir  faire  fauter  une  coque  , 
oui,  dans  l'état  naturel  ,  ei\  pendue  en  l'air  par  une 
elpèce  de  petite  corde.  Il  faut  pourtant  qu'il  lui  foit 
utile  de  lavoir  la  faire  fauter.  La  fituation  de  la  co- 
que ,  qui  convient  le  inieux  a  la  larve  ,  eft  fans  doute 
celle  ou  elle  ell  pendue  ,  ayant  vn  bout  en  haut  & 
l'autie  en  bas.  Lèvent  peut  quelquefois  mettre  cette 
coque  dans  UQc  autre  poûtioa  ,  il  peuc  la  porter  fur 


quelque  feuille  ou  fur  quelque  petite  tige  yoifine  ; 
quand  cela  arrive  ,  quand  la  coque  l"e  trouve  fouchéo 
ou  arrêtée  fur  quelque  corps,  la  larve  peut  la  retirée 
de  la,  en  lui  faifant  faire  un  faut.  Cet  obfcrvateur  3. 
aulli  vérifié  que  la  larve  fait  fauter  fa  coque  dans  de 
pareilles  circonftance'^. Une  chenille  qu'il  noutrilToit  de. 
feuilles  de  lilas,nourrilfoit  elle-même  une  de  ces  larvcî 
dont  nous  parlons,  laquelle  étant  fortie  du  corps  de  la 
chenille  ,  feconftruilît  unccoquequ'elle  fulpendit  par 
un  fil,  à  une  des  feuilles  qui  avoient  été  données  à  la 
chenille.  Quand  il  vit  cette  coque,  elle  étoit  finie;  mais 
ce  qu'il  obferva  plulîeurs  fois  ,  c'elt  que  lorfqu'il  te- 
noit  la  feuille  à  la  main  ,  &  qu'il  inclinoit  une  por- 
tion de  cette  feuille  ,de  façon  qu'elle  touchoit  la  co- 
que ,  bientôt  la  larve  failoit  faire  un  faut  à  fa  coque. 
Au  bout  de  quelques  jouts  cependant  ,  elle  louffroie 
plus  patiemment  que  fa  coque  touchât  la  feuille  ;eilc 
l'embloit  s'y  être  accoutumée.  Vers  la  mi-mai  , 
Reaumur  ayant  trouvé  &  potté  chez  lui  pluiicuts  de 
ces  petites  coques  ,  pendues  à  des  branches  ou  à  des 
feuilles  de  chêne,  les  larves  ou  les  nymphes  de  cha- 
cune ,y  refièrent  renfermées  jufqu'aux  premiers  beaur 
jours^de  l'année  fuivante  ;  alors  il  vit  paroître  un  pe- 
tit Ichneumon.  Au  bout  de  deux  jours ,  un  Ichneu- 
mon  femblabte  au  premier ,  perça  aulli  fa  coque. 
Deux  jours  après  ,  ayant  ouvert  lui-mêiTie  deux  au- 
tres coques,  il  y  vit  un  infecte  bien  ditrérent.  La- 
quelle des  deux  efpèces  diftérentes  étoit  l'habi- 
tante naturelle  de  la  coque  r  une  des  deux  venoitd'unc 
laivc  quiravoit  mangé  celle  qui  avoit  filé  la  coque. 
Cet  obfervateura  un  bon  nombre  d'exemples,  qui 
prouvent  que  les  mangeuts  d'infcdes  font  fouvenc 
mangés  eux-mêmes  par  d'autres  infectes.  D'autres 
naturaliftes  ont  de  même  allez  bien  attelle  que  les 
larves  des  Ichncumons  .  (ont  aulli  expofées  a  fervir 
de  pâture  a  d'autres  larves  d'Ichr.eumon'', 

L'hifloire  des  Ichneumons  eft  fans  doute  trop  in- 
téredante  pour  ne  pas  la  remplir  de  routes  les  obfer- 
vations  que  peuvent  nous  fournir  ceux  qui  fe  fonr  oc- 
cupés de  ces  infcéles.  De  Geer  dont  le  nom  mérite  fi 
bien  d'être  cité  apiès  celui  de  Reaumur  ,  eft  l'obTer- 
vateurquiva  jetter  de  nouvelles  lumières  2c  nous 
mettre  en  état  de  pour  fuivre  cette  hilloirc  ,  qui  fera 
encore  bien  imparfaite  ,  même  en  profitant  de  toates 
fes  découvertes. 

Cenefontpasfeulement  les  chenilles rafcs ,  auxque'» 
les  les  Ichneumons  s'adrelTent  pour  confier  des  œufs 
dans  leur  corps. Les  chenilles  les  plus  veluesen  font  éga- 
lement attaquées.  Une  Chenille  velue  &  à  tubercules , 
qu'on  a  nommée  le  A èv/-.; ,  a  donné  un  Ichneumon 
<iu'ellc  avoit  noutri  dans  fon  intérieur,  &  qui  y 
avoit  vécu  folitaircment.  De  Geer  fait  en  même- 
temps  mention  de  plulieurs  autres  larves  qui  vi- 
vent enfemble  dans  le  corps  des  chenilles  qui 
fe  transforment  en  Papillons  diurnes  blancs.  De 
plulieurs  de  ces  chenilles,  il  fortit  plus  d'une 
douzaine  de  petites  larves  ;  elles  percèrent  les 
côrés  de  la  chenille  _.  S:  après  avo:r  refté  quelque 
tcms  lur  fon  corps,  elles  l'abaridonnèrent  &.  hirem 


14-2 


I  C  H 


s'aiTcmbler  en  troupes  contre  les  parois  d'un  pou- 
drier. Dès  qu'elles  ontquitte  la  chenille  ,  elles  com- 
mencent à  filer  Se  i  Ce  préparer  à  la  transformation. 
tes  larves  ,  longues  d'environ  deux  lignes  ,  font  d'un 
jaune  cirant  fur' le  vert.  Leur  corps  eftdiviféen  an- 
neaux ;  il  diminue  en  grolTcur  vers  les  deux  bouts; 
mais  la  rtte  eft  plus  pointue  que  le  bout  poftéricur. 
Comme  elles  font  de  bonnes  fileufcs  ,  on  s'eft  atta- 
ché à  connoître  linftrument  par  où  palfenc  les  fils  de 
foie.  Eu  regardant  la  tête  en  devant  ou  en  face  ,  on 
y  appcrçoit  un  petit  pUn  bordé  de  brun,  au  milieu 
«fuquelil  y  a  un  mamelon  charnu.  Ce  mamcloji  pa- 
rcîtencoïc  mieux  ,  quand  on  voit  la  tète  de  côté  ,  il 
a  deux  peites  pointes  ,  Uû  paroît  être  placé  entre 
d.ux  lèvres  ,dont  une  fupéneurc ci  l'autre  inférieure  , 
C]ui  lont  bordées  de  brun.  C'eft  fur  ce  mamelon  qu'cll 
plicéc  la  filière:  DeGcer  en  a  vu  fouvent  fouir  le  fil, 
que  la  larve  ttoit  occupée  à  tirer.  Ces  larves  filent 
de  petites  coques  ovales  ,  d'un  beau  jaune  de  citron  , 
qu'elles  placent  les  unes  auprès  des  autres,  &  qui 
toutes  enfemble  fe  trouvent  couvertes  d'une  enve- 
loppe générale  ,  filée  par  chaque  larve.  Pour  fortir 
de  fa  coque  ,  l'khneumor;  détache  d'un  des  bouts 
«ne  petite  portion  «n  fornic  de  calotte  qu'il  coupe 
avec  fcs  dcnu. 


On  conneit  une  grande  Si  belle  chenille  du  Saule , 
qui  n'a  que  quatotz';  pattes  ,  &  dont  le  derrière  du 
corps  ,  elt  garni  a'une  longue  queue  double  &  fiexi- 
ble. Cette  queue  ,  que  la  chenille  pe  it  alongcr  à  fon 
gré  ,  &  avec  laquelle  elle  peut  atteindre  &  frapper 
tous  les  endroits  de  fon  corps  ,  dont  elle  paroît  fe 
fcrvir  aufîi  pour  chaffer  toutcequi  vient  la  toucher, 
fcmbleroit  devoir  être  bienfuftifaue  pour  écarter  les 
Ichneumons  ,  qui  tâchent  de  pondre  leurs  eeufs  dans 
fon  corps.  Cependant  les  chenilles  de  cette  cfpèce 
font  également  fujettcs  à  être  rongées  &  dévorées 
intérieurement  par  des  lar  .'es  d'Ichneujnons.  Parmi 
«elles  que  De  Gccmourrifroit,  il  y  en  eut  une  quilui 
fa; o  lit  it  malade  :  elle  ne  voulut  plus  nunger  ,  fon 
corps  devint  flafque  ,  elle  perdit  tout  mouvemeot  , 
k  moarCtt,  quoiqu'elle  ne  hit  parvenue  qu'.)  la  moitié 
de  fa  grandei  t  complene.  Le  lendemain  il  la  vit  en- 
loméc  d'un  gran.i  nombre  de  petites  larves,  dor.t 
quelques  «nts  s'étc  ient  déjà  enfermées  dans  des  co- 
qBîs,il  en  et  m;ta  pUis  d'une  vingtaine.  Ces  larves 
Éioient  fortis  <'a  corps  de  la  chenille,  en  y  faifant 
d' allez  grandes  plaies.  Quelques-unes  u'étoient  qu'a- 
Jenii  forties  ,  la  moitié  de  leur  corps  étoit  encore 
dans  celui  de  !a  chenille.  Ces  larves  font  environ  de 
la  longueur  de  deux  lignes  ;  le  corps  ,  divifé  en  an- 
neaux &  ordinairement  courbé  en  demi-cercle  ,  eft 
ras  &  d'un  vert  livi.ic.  La  tète  cil  petite  &   difficile  à 


dift'ngucr 


es  c^u'ellcs  ont  quitté  la  chenille 
ctlïsfé  mettent  à  filer  de»  coques  ovales  ,  d'un  blanc 
punlitrc.  De  Gecr  les  a  vues  dans  le  travail  :  el'cs  cn- 
«oiirerit  d'abord  le  corps  paicout  de  giandcs  mailles 
de  foie  ,  auxquelles  elles  en  ajoutent  coniinuelleincnt 
dauues ,  jufqu'à  ce  qu'elles  forment  un  cUIu   «t'une 


I  C  H 

épailiv ut  convenable  :  tout  cela  ert  achevé  en  moi» s 

d'une  demi-heure. 

Les  chenilles  qui  ont  l'art  de  plier  ,  de  rouler  &  de 
ramener  en  paquet  les  feuilles  des  arbies  &  des  fian- 
tes ,  ne  (ont  pas  plus  a  l'.nbri  des  pourfuites  des 
Ichneumons  ,  quoiqu'elles  foient  très-bien  cachées  i 
ces  in.''eCies  cain.rcicrs  favent  encore  le  trouver,  ils 
dépolcnt  leurs  rcufs  dans  leur  corps  ,  &  les  petites 
larves  qui  en  éclofent,  les  rongent  irjtén;  uieiucnt. 
Les  c/icnillcs  qui  loulent  ai  tillement  les  f;uil'es  da 
Lilas ,  du  Chêne  &  de  plulieiirs  autres  arbres  ,  ont 
beaucoup  à  foiitfrir  des  Ichneumons. Parmi  cil'cs  que 
De  Gccr  nouirilToic,  il  en  vit  une  le  quatre  de 
juin  ,  entourée  de  petites  larves  dféli-'es  Se  lor- 
gnes de  deux  lignes,  qui  éioient  forties  du  corps  de 
la  chenille  ,  pour  fc  préparer  à  la  transformation. 
Elles  ctoientau-delà  de  vingt.  Elles  font  d'une  belle 
couleur  verte  a  leur  fortie,  parce  qu  alors  elles  lont 
encore  remplies  de  la  lubftance  vc:te  qu'elles  ont 
tirée  de  la  chenille,  mais  qu'elles  rejettent  avant  de 
lefairc  des  coques.  Se  alors  leur  cotfleurell  jaunâtre. 
Le  lendemain  elles  avoient  toutes  filé  des  coques 
ovaks  ,  d'un  jaune  couleur  d'ocre  ,  &  dont  le  tiilu 
étoi:  très  mince  ;  elles  étoicnt  rarfcmblécs  fous  une 
enveloppe  commues  de  (oie  blanche.  Le  dix-neuf  du 
même  mois  de  juin  ,  des  Ichneumons  fortirent  de  ces 
cckjues ,  après  les  avoir  percées  d'un  trcu  circulaire. 
Ce  qui  eft  à  remarquer  ,  c'ell  que  tous  ces  Ichneu- 
mons étoient  des K-ir elles  ,  ils  avoient  tous  au  bout 
du  ventre  ure  longue  tarùrc.  Mais  une  antte  chenille 
rouleufede  la  même  efpèce  ,  donna  aufli  un  grand 
nombre  de  larves,  qui  filèrent  des  coques  femblables 
à  celles  que  nous  venons  de  décrite  ,  Se  tous  les 
Ichneumons  qui  en  l'ortiicuij&  qui  étoienc  vérita- 
blemenr  de  la  même  efpèce  que  ceux  delà  chenille 
pr 'céilente  ,  îiircnt  des  mâles.  Cette  obfervation  ell 
alfez  cuticule.  Les  ichneumons  de  cette  cfpèce  ne 
conficroien:-ils  conftamment  à  une  même  chenille  , 
que  des  oeufs  ou  des  larves  d'un  feul  &  même  fexe  î 
Il  faut  plutôt  penfer  cepend..nt  ,  que  ceci  ne  turque 
Icftct  d'un  pur  fcia7ard.  Tandis  que  ces  petites  larves 
parvicvnent  à  leur  grandeur  complette  ,  avant  le  ter- 
me delà  transformation  de  la  chci.ille  en  chryfalule  , 
&  qu'elles  foitent  du  corps  de  la  chenille  ,  pour  fc 
tondruirc  des  coques  ailleurs  j  les  mêmes  chenilles 
rouleufis  ont  encore  pour  ennemi  un  autre  efpèct  de 
larves  d'Ichneunions  ,  dont  l'accloiliement  ne  le  ta:: 
pas  (i  vîtc  ,  ik  ■niiont  befoin  de  relier  dans  leurcurps, 
de  (e  nourtii  de  tcui  fubliance  intérieure  ,  après 
même  qu  elles  le  funt  transformées  en  chryfalides  ^ 
&  de  fubir  toutes  leurs  propres  transformations  fous 
l'enveloppe  de  ces  dernières.  Le  dix  du  mois  de 
juin  ,  De  G.  er  remarqua  que  quelques-unes  des  chry- 
falidcsde  chenilles  rouleufes  ,  étoient  plus  alongces 
qu'a  l'or  Jinaue,  &  que  quand  il  les  couchoit ,  elles  ne 
nonnoicnt  aucun  mouvement.  11  les  ouvrit  iSc  il  trou- 
va dans  chacune  une  larve  aïïtz  grande  &  gtolfe  , 
toute  blanche,  excepté  le  long  du  dos  ou  il  y  avoit 
du  biuD ,  ce  qui  n'«coit  autis  <hof«  que  ks  cxcié^ 


IC  H 

r.ip.n!  renfermées  dans  les  itu':n'ns  &  qui  paroîtToicnt 
aii  travers  de  lapcïn  ti-anfjurer,ic.  La  pairicantcricaie 
du  cjips  deccccc  Lirvc  cft  plus  i^ioirc  que  iapollc- 
neure  ,  qui  fe  termine  en  cône  La  tête  etl  munie  de 
deu'î  dents  mobiles  brunes  ,  inflrumeas  aveclefqiiels 
elle  hache  les  parties  internes  de  la  chenille.  Elle 
i-emp!i!loit  cxactenuiit  toute  la  capacité  de  la  chry- 
<ilide,  dont  e:lc  avoit  confumé  toute  la  (ubdancc 
inttricure  ,  deforte  qu'il  n'en  rclloit  que  !a  pc.iu. 
L'auteur  que  nous  citons  ,  ôta  les  larves  ht)ts  des 
chr/!ahdes.  S:  les  plaça  dans  un  pondi.er;  mais  il 
s'apperçii:  bientôt  qu'elle  ne  gagnoit  pas  à  ce  clian- 
gCiTi.nc  de  lieu  ;  car  s'il  les''  avoit  kiliécs  dans  les 
chryla!ides ,  elles  y  auroien:  fans  doute  filé  des  ca- 
ques de  fcie.  Ce  qui  fembloi:  le  prouver  ,  c'elt  que 
«ians  le  |ojdi:eT-,  elles  filèrent  de  tous  côtés  beaucoup 
de  foie,  mais  confjfcment  &  fans  ordre,  parce 
«^l'ellcs  H.- trouvèrent  point  autour  d'elles  d;s  parois 
pour  y  fix.r  les  fils  ,  comme  elles  en  auroienteu  dans 
les  cWyfjlides.  Cette  obfervation  peut  fervir  à  nous 
apprendre, que  quelques  larves  d  Ichneumons  ne  font 
pas  capables  de  fc  filer  des  coques  régulières  fc  bien 
formées ,  fans  avoir  tout  autour  d'elles  des  parois  ou 
des  endixiits  fixes,  telsque  leur  d  jnnc  une  cinyfalt  le 
vuide  ,  poar  y  attacher  les  premiers  fiU  de  foie.  Ces 
larves  le  défirent  pourtant  de  leur  peau  le  quinze  du 
même  mois  de  juin  ,  &  parurent  fous  la  peau  de 
nymphes,  d'un  blanc  un  peu  jaunâtre  &:  de  con- 
fillance  très  -  molle  &  flcïible.  Le  corcelet  étoit 
féparé  du  ventre  par  une  incilîon  profonde.  Elles  re- 
muoicnt  fouvcnt  le  ventre  avec  force  ,  de  côté  & 
d'autre.  Toutes  les  parties  de  l'Ichiieumcn  futur  y 
étoient  fort  vilibles,  elles  éto'eat  appliquées  avec 
régularité  contre  le  dcllous  du  corps  ,  ce  qu'on  diflm- 
gBoit  en  les  regardant  à  la  loupe  La  peau  de  la  larve 
teftoit  encore  attachée  au  boatdu  ventre  en  peloton. 
Les  antennes  font  placées  tout  le  l«ng  du  ventre  ,  les 
pattes  font  pliées  en  deux  ,  &  les  fourreaux  des  ailes 
futures  fontfituées  fur  les  côiés  du  corps  ,  entre  les 
pattes  intermédiaires  &  lespof^érieurc*.  Peux  ou  trois 
femaines  après  ^  les  Ichneamons  p anirent  fous  leur 
dernière  forms. 

Il  n'eft  pas  étonnant  que  ces  Ichneumons  attaquent 
les  chenilles  rouleufes  &  plieufes  de  feuilles  ,  dès 
qu'ils  n'épargnent  pas  même  les  mineufcs  ou  les  che- 
nilles qui  vivent  dans  l'intérieur  des  feuilles  ,  entre 
les  membranes  fupérieure  Se  inférieuie,  qui  d'ail- 
leurs femblent  les  cacher  parfaitement  bien.  Il  y  a 
plus, ils  vont  aufli  pondre  leurs  œufs  dans  les  ga'ks 
qui  font  habitées  par  des  Cinips  ou  par  d'autres 
iiiifcdtes;  ces  larvesqui  fortent  de  ces  ccuft  ,  s'intro- 
duifent  dans  le  corps  de  la  chenille  mineufe  ou  de 
celle  delà  galle  ,  pour  la  ronger,  ou  bien  ils  la  fu- 
ocnr  extérieurement.  On  peut  bien  croire  que  ces 
Ichneumons  ,  qui  ont  pu  fe  nourrir  dans  des  che- 
nilles û  petites  ,  doivent  être  bisn  petits  eux-mê»es. 
Les  Ichneumons  favent  auiïî .  pour  y  confier  leurs 
ocufi  .  trouver  les  chenilles  qui  habitent  l'intérieur 
ios  b*utoa«  des  branches  du  Pi».  De  plufieucs   de 


I  C  H 


14? 


ces  iioinons,  on  a  tj  fortit  de  petits  IcLneumons  très- 
vif;  Se  ii:-s-a|;ilcs. 

Ce  ne  font  pas  feulement  les  chenilles  qui  ont  à 
cra;ndre  les  pi  iûres  des  Ichneumons  ,  beaucoup 
d'autres  genres  duifeéles  en  font  pareillement  atta- 
qués &  fervent  il  en  nourrir  les  larves  dans  leur  inté- 
rieur. Les  jetmes  branches  d'une  cfpéce  de  Saule  , 
font  Iuu7i.nt  tiès-cliargées  d'cxcrefcences  ou  de  gal- 
les ,  formées  de  leur  fubdance  même  ,  paiconléqm.-nc 
ligncufes  en  dedans  &  alTiz  dure<;.  Ces  galles ,  félon 
DeGeer  ,  font  produites  par  des  Mouches  à-fcie ,  oti 
Tenthrèdcs  ;  car ,  dit-il  ,  on  les  trouve  habiv  es  par 
les  larves  de  jces  infectes,  nommées  faulies -che- 
nilles, qui  y  vivent  en  compagnie.  Les  Ichneumons 
qui  pénétrent  partout  où  il  y  a  des  infcétes  propret  à 
lervir  de  p.îture  à  leurs  petits,  favent  aulH  trouver 
cesfaulfes  -chenilles ,  bien  qu'elles  fuient  enfermées 
dans  des  galles ,  dont  les  parois  font  allez  folides.  Ils 
viennenta  bout  de  les  percer  avec  leur  tarière.  Peut- 
être  que  ces  infeéles  percent  les  t;al'cs  ,  pour  y  poo- 
dre  leurs  œufs  ,  pendant  qu'.:ll  s  oiujeunes  &  pai- 
conléqucnt  encore  peu  folides;  mais  Ls  obfervation» 
de  Reaumur  nous  apprennent  qu'ilspeuvcnt  pénétrer 
des  corps  encore  plus  durs  ,  l'écorce  &  le  bois  même 
des  vijiix  arbres  ,  par  exemple.  La  larve  ne  préfente 
rien  de  plus  remarquable  que  les  larves  des  autres 
efpèccs.  La  nymphe  e(l  aulfi  d'une  figure  ordinaire 
à  celle  des  Ichneumons,  toutes  les  parties  de  l'in- 
fede  futur  y  font  tiès-dilUndes.  Elle  cft  entièrement 
blanciie  ,  &  devient  de  plus  en  plus  noire ,  en  appro- 
chant du  rerme  de  fa  transformation  en  Iclmcumon. 
Ce  qui  doit  être  furtout  remarqué  fur  cette  nymphe, 
c'eft  la  làtuation  de  la  tarière.  Cetre  tarière  y  cft  re- 
courbée en  delfus  du  dos  ,  de  manière  qu'elle  eft  pla- 
cée tout  le  long  du  dellus  du  ventre  ,  &  que  fon  ex- 
trémité eft  ramenée  jufqu'au  corcelet.  Elle  cft  courbée 
de  fiçon  qu'elle  fuitlaconvcxitédii  ventre  ,  cependant 
elle  n'y  touche  nulle  part ,  C  ce  n'Ai  vers  fon  oritrine 
oii  elle  eft  attachée.  Une  nymphe  d'un  autre  Ichncu  - 
mon  ,  dont  De  Gecr  trouva  la  larve  entre  l'écorce  5: 
le  bois  d'un  tronc  d'arbre,  avoir  aulE  la  tarière  cour- 
bée &  ramenée  vers  le  dcllus  du  ventre  ;  mais  cette 
tarière  étoit  moins  longueque  celle  de  la  nymphe 
précédente  ,  &:  par  conféqiient  elle  n'avançoit  pas 
aullî  loin.  La  peau  de  la  larve  ,  réduite  en  peloton  , 
tcftoit  attacK-e  au  bout  de  la  tarière,  ce  qui  nous 
apprend  que  c'eft  la  tarière  qui  eft  lir.c  la  dernière 
hors  de  cette  peau  ,  après  que  toutes  les  autres  par- 
ties font  dégagées.  En  regardant  le  ventre  de  quel- 
ques Ichneumons  femelles,  nouvellement  transfou 
mes  ,  De  Gcer  fut  furpris  de  voit  la  grande  concavité 
qui  fe  trouvoitau  delfous,  &  qui  auroit  fait  crokc 
que  quelqu'infcéle  étranger  leur  avoit  dévoré  les  en- 
trailles. Mais  en  l'-examinant  avec  attentioa  ,  cet  ob- 
fctvateur  s'apperçut  que  le  deflbus  du  ventre  n'eft 
couvert  que  d'une  membrane  allez  mince  &  flexible  , 
&  que  cette  membrane  fe  rapproche  vers  la  peau 
écailleufc  du  delTus  du  ventre  ,  parce  que  les  partie* 
incernes  occap^nc  f»rt  peu  de  place  ,  &  que  l'iafe^ie 


144 


I  C  H 


■n'cft  pas  encore  charg-  d'oeufs  vifib!es;<î'aiIkuTS  ces  { 
Ichncumons  n'avoieiir  pu  encore  rien  manger  ,  de  1 
ibite  que  leur  eftomac  devoir  être  tout-à-faic  vuide. 

En  pourfuivant  nos  obftrvations  particulières,  il  i 
cfl  vrai  j  mais  qui  entrent  dans  1  hiftoire  générale  des 
Ichneumons  ,  nous  allons  parler  d'une  efpèce  qui 
dépofe  fes  oeufs  fur  le  corps  des  chenilles.  De  Gecr 
avoir  nourri  une  gro'e  chenille  à  double  queue  du 
Saule  ,  qui  dans  le  tenis  ordinaire  s'enferma  dans 
une  coque  (olide  ,  faite  de  groffe  foie  &  de  fciure  de 
bois  ,  mêlées  cnfemble.  Au  commencement  du  mois 
ce  jum  de  l'année  fuivaiite,  odil  comptoit  enavoir  une 
Pnalène,  il  vit  lortirdc  cette  coqueneutjchne  imons  ; 
ils  ne  naquirent  pas  tous  dans  un  même  jour,  mais 
d'un  jour  à  l'anne  ,  de  façon  qu'avant  huil  jours 
éco.:l,s,  tousétôient  foitis  de  leur  prifon.  11  uuvrit 
la  coque  de  la  chenille,  &  y  trouva  d  abord  une 
groi'e  malle  de  coques  de  foie  ,  que  les  larves  des 
Jchneuinons  avoicnt  filées  ,  &  d'oii  les  Ichneumons 
étoiert  fortis  ;  mais  de  la  chenille,  il  n'y  avoit 
rien  de  rcfce  que  la  peau  toute  vuide  &  deliéchée. 
Cependar.t  cette  peau  a  fait  voir  a  notre  oblcrvateur 
une  chofe  à  qiioul  ne  s'atrcndoic  pas  ,  ce  qui  méii- 
«oii  l'atieiuion  d'un  Naturaiilte. 

Dans  le  fecon.i  volume  des  mémo'.rcs  pn'fenu's  à 
i\caaJmic  des  fciences  de  Vans  par  divers  Savans  , 
Bonnet  a  parlé  de  deux  efj'èces  de  larves  ou  de  vers 
mangeurs  de  cette  chenille  a  double  queue.  Voici  ce 
qu'il  rapporte  de  la  féconde  de  ces  ceux  cfpèces, 
après  avoir  du  deux  mots  de  la  première.  La  féconde 
el'pèce  ,  dit-  il  ,  eft  plus  remar(]uable  ,  elle  fe  tient 
fur  l'extérieur  de  la  chenille  ;  elle  y  paroit  d'abord 
fous  la  forme  d'un  petit  oeuf  noir  &  biilhuit  comme 
du  jayet.  Ce  petit  corps  femble  imp'antédaus  la  che- 
nille par  un  court  péduule  :  peu  a  peu  commence  à 
fortlr  de  dcfTous  cette  efpèce  de  coque,  un  ver  blan. 
ch.ure  &  d  une  fublfance  molle.  Ce  vers  s'allonge  & 
grolTît  de  jour  en  jour  ,  mais  fans  abandonner  la  co- 
que dont  ;c  viens  de  p ailer.  Cette  coque  femble  dimi- 
nuer de  grandeur ,  quiiiqu'à  parler  exatlement  cette 
diminution  ne  foit  qu'apparente  ,  étant  due  unique- 
ment à  la  comparaiion  que  l'oeil  fait  du  volume  de 
cette  coque  avec  celui  du  ver  :  enfin  ce  ver  change 
de  peau  ;  alors  la  coque  tombe  ,  &  le  ver  paroît  tel 
que  tant  d'autres  qu'on  trouve  dans  les  fruits  ou 
dans  le  corps  de  divers  infectes.  De  Geer  rapporte  avoir 
fouvent  trouvé  fur  plufieurs  des  chenilieb  à  double 
flueue  ,  de  ces  petits  œufs  noirs ,  dont  parle  Bonnet  ; 
fur  telle  chenille  ,  il  y  en  avoit  plus  de  hu't  ou  dix, 
&  il  a  obfervé  qu'ils  font  fortement  implantés  dans  la 
chenille,  par  un  pédicule  très-diO'inét.  Il  a  même 
trouvé  qu'ils  tiennent  h  fort  à  la  peau, qu'il  cft  comme 
impollible  de  les  en  détacher  ,  fans  déchirer  la  peau 
delà  chenille,  ou  crever  les  œufs  mèincs.  Il  y  a 
plus  :  ils  font  i\  profondément  inféras  dans  la  chair  ou 
dans  la  fubllance  de  la  chenille  ,  que  celle-ci  chan- 
ge de  peau  ,  fans  que  les  aufs  foient  ennaînés  avec 
el'e.'ls  relfent  toujours  dans  le  même  indroit.  Le 
même  obfervateur  a  vu  enfuire  kshtVQS  fortirde 


I  C  H 

ces  ccufç ,  de  la  même  manière  que  Bonnet  ;  elles 
ontgionî&  cru  de  jour  en  jour,  fans  abandonner 
les  coques  d'œufs  qui  leur  ont  Icivi  d'enveloppe;  le 
derrière  de  la  larve  rerte  conllamment  engagé  dans 
la  coque  &  il  y  tient  fortement. 

Surlapeau  delà  chenillequidonnalesneuf  Ichneu- 
mons dont  nous  avons  parlé, Ue  Geertrouvap  udeuis 
de  CCS  coques  noires  ,  tout-a-faii  femblables  a  celles 
qu'il  avoit  vues  l'année  précédente  fur  les  chenilles. 
Elles  étoient  fortement  attachées  6c  implantées  dans 
la  peau  ,  au  moyen  d'un  pédicule  allez  long  &  très- 
délié,  noir  comme  la  coque  ,&  qu'il  étoit  impollible 
de  détacher,  fans  emporter  en  même  tems  une  pe- 
tite portion  de  la  peau  de  la  chenille.  A  chaque  co- 
que ,  au  moins  à  la  plupart  d'entr'elles  ,  étoit  atta- 
chée &  unie  une  ample  pellicule  blanche  &  toute 
chiftonéc,  entièrement  femblable  a  la  peau  que  les 
iiifcdes  quittent  quand  ils  muent.  Le  même  auteur 
cité  ,  ne  pouvoir  niéconnoître  cette  pellicule  pour  la 
véritable  dépouille  ,  que  la  larve  ,  fortic  de  l'œuf 
noir  ,  avoit  quittée  ;  il  y  remarqua  même  le  crâne 
vide,  cilla  peau  écailleufe  de  la  tête,  lld.voitfans 
doute  lui  paroitre  plus  que  probable  ,  que  les  lavvis 
qui  avoient  dévoré  la  chenill':,  qui  enfuite  avoier.t 
hié  les  coques,  &  enfin  avoienc  donné  les  neuf 
Ichncumons,  étoient  nés  des  œufs  noirs  impla.ités 
dans  la  peau  de  la  Chenille  ,  &  dont  il  ne  relloit  que 
les  coques  vuides  ,  &  que  c  croient  elles  aufli  qui 
avoient  lailTé  leur  dépoui'le  ou  leur  peau  blanche 
attachée  a  ces  coques.  Sur  la  même  peau  de  che- 
nille ,  il  y  avoir  quelques  œufs  qui  n'avoient  point 
donné  de  larves  ;  ils  étoient  entiers  &  inférés  dans 
la  peau  avec  leur  long  pédicule.  Ou  ces  œufs  ont  été 
(Isiiles,  ou  lc.«  larves  y  font  mortes  par  quelque  ac- 
cident, &  n'ont  pu  éclorc.  On  voit  que  l'œuf  eft 
ovale  ,  ayant  une  coque  écailleufe  ,  que  le  pédicule 
eft  attaché  a  un  de  ces  bouts ,  8c  qu'il  cft  aulTi  de 
fubllance  dure  &;  écailleufe.  Ce  pédicule  eft  délié  & 
cylindrique  ,  mais  il  cft  dilaté  aux  deux  extrémités  , 
il  a  même  à  fa  bafe  ou  a  (on  infcrtion  dans  la  peau 
de  la  chenille  ,  deux  ou  trois  renflemens  ,  comme 
autant  d'articulations. 

Au  mois  d'août ,  De  Gccr  trouva  encore  une  groffe 
chcnil'e  à  double  queue  ,  qui  avoit  fjr  le  corps  (ix 
larves  vivantes, de  l'efpèce  de  celles  dont  il  eft  ici 
quedion.  Elles  étoient  toutes  placées  fur  le  dcITus  du 
quatrième  anneau  ;  elles  font  là  plus  en  ffireté  qu'ail- 
leurs ,  puilque  la  chenille  ne  fauroit  atteindre  à  cet 
anneau  avec  (es  dents  ,  pour  les  détruire.  Elles  étoient 
alors  de  la  grandeur  d  un  grain  de  miller.  Ces  larves 
font  de  fig  re  ovale  ,  un  peu  alongée  ;  elles  ont  une 
tête  arrondie  &bien  diftinguée  du  corps.  La  peau  du 
corps  eft  tendue  ,  liffe  &  luifante,  comme  fi  elle 
étoit  mouillée  ;  on  vuit  cependant  que  le  cotps  cft 
divilé  en  anneaux.  La  couleur,  tant  du  corps  que  de 
la  tête  ,  eft  d'un  blanc  (aie  ;  une  large  raie  d'un  vert 
obfcnr  fe  voit  tout  le  long  du  dos  ,  &  veis  les  côtés  ^ 
il  y  a  auHi  plufieurs  nuances  du  même  vert,  qui  ren- 
dent la  larve  toute  tachetée  ;  mais  cette  raie  &  ces 
tachet 


I  C  H 

taclics  font  cependant  prcdiitcs  uniquement  par  des 
fubltancss  de  1  intéiieiiv  du  corps ,  qui  le  font  voir  au 
travers  de  la  peau  tranlparentc.  Le  derrière  de  la  larve 
rcfte  engagé  dans  la  coque  de  l'ccuf  où  elle  a  pris 
naiiraiicc  ,  &:  il  y  elt  fi  fore  attaché  ,  qu  il  eil  iiiipof- 
(ible  de  l'en  détacher  fans  fiire  en  même  tcms  crever 
la  peau  de  la  larve.  Ce  n'cll  pas  feulement  par  le 
derrière  qu'elle  eft  aiiih  adlicrente  à  la  peau  de  la 
chenille,  elle  y  tient  encore  pai  l'autre  bt^ut ,  par  la 
tête  :  la  larve  a  au  devant  de  la  tête  deux  petites 
dents  d'un  brun  jaunârre  ;  c  eft  au  nioyende  ces  dent", 
qu'elle  fe  tient  de  mènie  accrochée  à  la  peau  de  la 
chenille  ,  &  dans  cette  polition  elle  la  fucc  conti- 
nuellement. En  faifant  glilTcr  un  ftilet  entre  le  corps 
de  la  larve  &  la  peau  de  la  clienille  ,  on  parvient  à 
en  détacher  la  tête  (ans  la  blcllir  ,  mais  ce  n'ed  pas 
fans  un  certain  c!-fort.  C'ell  ainfi  que  ces  larves  vi- 
vent &  croilient  lur  l'extérieur  de  la  chenille  &  aux 
dépen';  de  fit  propre  vie.  Elles  ne  lafmt  pas  d'abord 
péiir ,  la  chenille  continue  de  croître  &  elle  paivient 
même  à  fc  faire  une  coque  ;  mais  à  mcfure  que  les 
larves  augmentent  en  grandeur,  elles  confumcnt  toute 
la  fubflancc  intérieure  de  la  chenille  5c  n'en  laiffenc 
ordinairement  que  la  peau. 

Les  coques  des  neuf  Ichncumons  dont  nous  avons 

parlé,étoientrallemblétscn  raafle;  elles  étoientarran- 
gtes  les  unes  à  côt:^  des  autres,  fans  lailler  aucun  vi 
de  ertr'cllcs,  &  étoientcomine  cmpaqiietéesenfcmblo. 
Chaque  coque<de  figure  ovale  &  arrondie  aux  deux 
bouts  ,elf  laite  d'une  foie  d'un  brun  ûbfcur  ou  prcf- 
que  noir  ,  (es  parois  font  fort  minces,  maisd'un  tillu 
très  ferré  ,  ce  qui  la  rend  comme  élaOique.  Chaque 
coque  clt  couverte  extérieurement  d'une  foie  lâche 
5;  comme  bourreufe  ,  d'im  blanc  fale  ou  grifârre  , 
&  c'cfh  ce  qui  fait  que  tome  la  made  des  coques  fera- 
blc  avoir  une  même  enveloppe.  Il  ell  auli;  arrivé  à 
Goedarc  d'élever  une  chenil. c  à  double  queue  ,  de 
cette  mcmcefpèce  ,qui  au  heu  de  donner  une  l'ha- 
lène  j  aveu  nourri  au  dépens  de  fes  jours  ,  cinq  de 
CCS  mêmes  larves  d  Ichneumons.  Il  a  dépeint  les  cinq 
coques  ouïes  cinq  niait^innettes  ,  comme  il  les  ap- 
pelle j  qui  étoient  également  ralfemblées  en  maffe 
fous  une  enveloppe  comnmne.  11  elt  donc  très-ordi 
iiaite  à  ces  chenilles  d'être  attaquées  par  cette  efpèce 
d  Ichneumon.  Pour  fortir  Je  leurs  coques  ,  ces  in- 
fed.s  le;  percent  d'un  trou  à  un  de  leuis  bout  ,  ce 
qui  leu.  el' facile  de  faiie  au  moyen  cK  leurs  dents. 
Ile  p  eni'er  Ichneumon  q  li  doit  naître  elt  encore 
obligé  de  fdire  une  ouverture  a  la  coque  folide  de  la 
cheitlle,  i;  tous  les  autres  fortent  cnluite  par  le 
même  trou. 

De  Geer  ayant  enfermé  dans  un  poudrier  les  Ichneu- 
mons loiti;  ucf  :s  Cloues  .s'^ppcrçut  bientôt  que  les 
mâles  étoient  très  aidcns  a  s'acci;iipic-r  avec  les  femel- 
les. Des  que  le  maie  rencontre  une  teipclie,  il  monte 
fu.  fo:i  dos  ,  courbe  (on  ventre  au-de(lou«,  &  ap- 
plique 1^:1.  der.ière  contre  le  fix:ème  ou  pénultième 
anneau  du  ventre  de  la  femelle.  Après  s'être  ajullé 
comme  il  I  ;   convient  .   il  a'^hève  d?  (e  ioiiidre  avec 

Hiji.Nat.  iesinjiaes.  Tom.  VU. 


I  C  H 


Hî 


elle  plusiiVtimemenr,  en  donnant  à  fon  ventre  des 
mouvemens  comme  melurés  ;  &  une  efpèce  de  tré- 
mouiurmcnt  à  fes  ailes.  Pendant  l'aftion  ,  la  femelle 
:elle  toute  tranquille  ,  tenant  fes  antennes  en  ariière, 
&:  les  ailes  dans  une  efpèce  de  polition  horizontale  , 
tandis  que  le  mâle  porte  les  (iennes élevées.  L'accou- 
plement duie  ordinaiiemcnt  cinq  ou  fix  minutes  , 
api  es  quoi  ils  le  féparent.  De  Geer  ayant  prciTé  le 
ventre  d'une  femelle  ,  vit  que  l'ouverture  fexuelle 
efl  (îcuéc  entre  1  extrémité  du  iixiènc  anneau  &  la  ra- 
cine de  la  taiière.  Après  lui  avoir  ouvert  le  ventre  , 
i!  ne  put  y  licn  trouver  qui  eut  l'.'ipparcnce  d'œufs: 
ce  qui  dédgnc  que  ces  Ichncumons  ne  font  lenrponte 
que  longterns  après  leur  acceouplement ,  Se  que  les 
auts  croilient  lentement  dans  le  corps  ,  de  manière 
qu'ils  ont  pu  échapper  par  leur  extrême  pet'tefie.  Le 
mâle  porte  au  bout  du  vfntre  ,  deux  parties  alongécs  , 
écaillcufcs  ,  &  concaves  du  coté  intérieur  Ces  deux 
parties  ,  qu'il  applique  contre  le  dcllbus  du  (ixième 
anneau  du  ventre  de  la  femelle  dans  l'accouflcment , 
font  ccmme  des  cueillerons  alongés ,  ou  femblables  à 
peu  près  ,  regardées  endellus  ,  a  la  corne  fendue  du 
pied  d  une  Biche  ;  elles  font  joimes  enlemble  par  une 
membrane  dans  laplusgiande  partie  de  leur  étendue, 
c'eft- a-dire  ,  depuis  leur  origne  jusqu'aux  deux  tiers 
ou  environ  de  leur  longueur.  Au-dellousauccntraire, 
CCS  dcu.\  cueillerons  (ont  ouverts  ou  fcparés  l'un  de 
l'autre  dans  tnute  leur  longueur.  Ils  font  bruns  & 
tout  couverts  de  poils  fur  la  furfacc  extérieure  ;  mais 
leur  furface  intérieure  &  concave  ,  efl  très-hde.  Dans 
l'état  ordinaire  ,  cesdeux  paitics  fcnt  fermées  ,  leurs 
bords  intérieurs  ou  inférieurs  font  appliqués  l'un  cou- 
rre l'autre  ,  deforte  qu'elles  forment  comme  une 
boîte  ,  qui  renferme  des  organes  très-cdentiils. 
Mais  au  moment  de  l'accouplement ,  les  deux  piè- 
ces s  ouvreni  ,s'écattcnt  l'une  de  lautre,  &z  c'eft  alors 
que  l'mleftc  les  applique  avec  leur  côté  concave  , 
contre  le  ventre  de  la  femelle.  On  I  ::s  force  auflî  à 
s'ouvrir  plus  ou  moins  ,  en  prellant  le  ventre  entre 
deui  doigts  ,  ou  avec  une  pincette ,  propre  à  être  ajuf- 
tée  au  microlcopr.  C'etl  alors  (]u'on  parvient  à  voir, 
quoiqu'avcc  un  peu  de  peine  ,  les  différ  ntcs  panies 
lenfermées  entre  les  pièces  concaves  ou  dans  la  ca- 
vité de  refpècc  de  boîte.  On  y  remarque  d'abord 
deux  grandes  pièces  écailleufcs,  inégales  ou  irr^gu- 
lières  fc£  mobiles,  qui  font  garnies  par  devant,  cha- 
cune ,  de  deux  petites  partii-s  alongécs ,  renflées  ,  & 
comme,  articulées  a  'a  grande  pièce.  Ces  parties  fcm- 
blentêtie  faites  pour  s'accrocher  au  ventre  de  la  fe- 
melle. E;r.re  ces  deux  dernières  parties  .  on  en  voit 
une  aune,  longue,  fourchue  ou  divifée  en  deux 
branches  vers  l'extrémité:  ces  deux  branches  font 
applaties  ,  mais  arrondies  au  bout.  L'attouchement 
femble faire  connoitre  ,  que  cette  partie  fourchue 
elt  moins  dure  ou  moins  écailleufe  que  les  autres, 
&  il  y  a  apparence  que  c'eit  celle  qui  caraftérile  le 
fexe  :  peut-être  encore  ce  n'en  ell  que  le  fourreau, 
quoique  cepen  'ant  en  la  prelfant  ,  elle  ne  falîc  rien 
fortir.  On  remarque  deux  endroits  obfcurs  ,  qui  ne 
£aiu  rien  auufxhofe  ^ue  des  taches  ^ilongéci  £c  poin- 


I  C  H 


tues  ,  [-lus  brunes  &  plus  luifanres  que  fe  leftc  & 
placées  fur  la  fuiface  iiutricure  des  parties  en  ciiil- 
Icions.  De  Ger  a  fait  fur  ces  parties  une  obfetvation 
allez  ciuicule  pour  mériter  d  être  connue.  Il  avoit 
nv.s  ;c  bout  du  ventre  du  inalc  dans  une  petite  pin- 
cettî  ,  propre  à  être  appliquée  au  microfcopc  ,  pour 
pouvoir  dellîner  les  parties  qui  s'y  trouvent;  il  avoit 
même  féparé  ce  bout  du  relie  du  corps  ,  par  un  coup 
decifeau.  Ces  parties  reftèrent  ainfi  ajallces  au  mi- 
crofcope  ,  jufqu'au  lendemain  matin.  Il  eut  lieu  d'être 
furpris  d'y  voir  encore  alors  du  mouvement.  Les 
deux  cuillerons  fe  remuoicnt  légèrement  &  comme  en 
tréniotidant  ;  mais  le  mouvement  étoit  encore  plus 
fenlible  aux  parties  internes  ,  &  furtout  à  la  partie 
iouicliue,  ou  celle  qui  paroît  caraftcr.fer  le  fexe. 
Cette  partie  fc  donnoit  des  mouvemcns  de  tous  cô- 
tés &  par  intervalles  ,  mais  furtout  en  s'étcndaiit  & 
en  s'alongcant  en  avant  ;  enfin  ,  toutes  ces  parties  pa- 
loillùient  encore  comme  animées.  L'obfcrvatcur  eut 
tout  le  tems  nécclfaire  pour  voir  didinftcmcnt  &  à 
plufieurs  reprifesla  réalité  de  ces  mouvctnens  fingu- 
licrs,  que  l'on  peut  attribuera  un  rcfte  d'adion  vitale 
^  à  l'irritabilité  dans  les  nerfs  5c  dans  les  m  ifcles. 
JJeGeerfait  encore  mention  d'un  autre  Ichncu- 
BSon  j  quin'eft  guère  remarquable  qne  par  l'endroit 
pu  il  a  vécu  fous  la  forme  de  larve  ,  &  qui  l'eft 
beaucoup  par  cette  circonflance.  Au  mois  de  juin 
cet  auteur  trouva  far  une  feuille  d'Aûne  ,  une  pe- 
tite Araignée  commune  ,  fur  le  corps  de  laquelle  il 
vit  quelque  choî'e  de  blanc  ,  ce  qui  le  détermina  à 
l'obfcrvcr  avec  plus  d'attention.  Alors  il  remarqua 
avec  fiirprife  ,  que  le  blanc  qu'elle  avoit  fur  le  corps, 
étoit  un  petite  larve  occupée  à  la  fucer.  11  renferma 
l'Araignée  dans  un  poudrier,  &  il  lui  fatfac:Ic  de  re- 
connoître  que  la  larve  étoit  de  celles  qui  fe  tranf- 
formentCEi  Ichneumons  ;  elle  étoit  fixement  attachée 
pu  ventre  de  l'Araignée  ,  près  du  corcclet.  Nous 
avons  vu  qu'il  y  a  des  larves  qui  s'attachent  à  l'exté- 
rieur du  corps  des  chenilles.  Il  ne  paroît  pas  difficile 
à  un  Ichneumonde  pondre  un  œuf  fur  le  corps  d'un 
infcde  pacifique,  tel  que  l'eft  une  chenille  ;  mais 
qu'il  puilTe  parvenir  auffi  à  confier  fa  propre  lace  aux 
plus  redoutables  ennemis  des  autres  infedes,  aux 
Araignées ,  c'eft  ce  qui  doit  paroître  extraordinaire. 
Quoiqu'il  en  foit ,  une  larve  d'Ichneumon  alTez 
grande  ,  avoit  à  fe  nourrir  &  à  croître  fur  le  corps 
ri'une  Araignée  ,  de  l'efpèce  commune  de  celles  des 
jardins.  Quelques  jours  après  ,  De  Gecr  s'apperçut 
que  l'Araignée  avoit  filé  au  milieu  du  poudrier  l'é- 
bauche d'un  filet  vertical  ,  tel  que  les  Araignées  de 
cette  efpèce  ont  coutume  de  le  faire  ;  elle  avoit  tendu 
des  fils  depuis  le  haut  jufqu'en  bas  du  poudrier  & 
d'un  côté  à  l'autre  ,  elle  avoit  fait  les  rayons  qui  fc 
rendent  tous  au  cenue  du  filet,  mais  c'ell  tout  ce 
qu'elle  avoit  achevé.  Cependant  ce  qu'il  y  eut  de 
plus  furprcnant  ,  c'efl  que  la  larve  qui  s'étoit  nour- 
rie de  l'Araignée,  s'étoit  fixée  jufleincut  au  centre 
du  filet  ébauché  ;  c'efl-là  qu'elle  s'étoit  filée  une  co- 
que aloiigéc  blanche,  qu'elle  avoit  placée  vertica- 
icmem  ,  ou  dans  une  polition  perpendiculaire  au  plan 


IC  H 

du  filet ,  defaçoa  que  l'un  des  bouts  de  la  coque  étoit 
attaché  aux  fils  du  centre  du  filet.  La  coque  n'étoïc 
pas  eiicore  tout  à  fait  achevée  ,  quand  elle  fut  ap- 
pcrçue  ,  la  larve  y  travailloit  encore  intérieurement, 
ce  que  la  tranfparciicc  de  fcs  parois  pcrmerroit  de 
voir.  L'Araignée  étoit  tombée  morte  au  fond  du  pou- 
drier. Il  eft  certain  qu'avant  de  mourir,  elle  avoit  filé 
l'ébauche  de  ce  filet;  tout  le  démontroit;  cependant  il 
eu:  fallu  la  voir  dans  le  travail  même  ,  &  voir  furtout 
comment  la  larve  s'y  étoit  prifc  pour  fe  placer  au 
centre  du  filer.  Il  refte  encore  à  favo  r ,  fi  les  Arai- 
gnées qui  ont  eu  le  mr.llieur  d'être  attaquées  par  ces 
larves  ,  leur  prép;.rent  touj^ours  un  filet  femblablc  , 
ou  fi  ceci  n'a  été  que  l'cftet  du  hazard. 

Les  pucerons  ont  parmi  hs  infcéîes  de  pIuGeuts 
e'"pèces,des  ennemis  redoutables  ,  qui  les  dévorent 
i;iipitoyablemcnt ,  Se  qui  n'ont  pas  d  autres  aliraens 
en  partage.  Différentes  larves  font  un  terrible  dégât 
dans  les  fociétés  des  Pucerons  où  elles  font  établies, 
&  Rcaumur  remarque  avecraiton,  qu'il  n'y  a  point 
d'animaux  dans  la  nature  ,  qui  chafient  plus  à  leur 
aife  que  le  font  ces  larves  :  car  loin  de  les  fuir  ,  les 
Pucerons  ne  feniblent  pas  même  les  connoître.  Ces 
petits  infcélcs  ont  auflî  peur  ennemis ,  de  petits 
Ichneumons ,  qui  dépofent  kurs  œufs  dans  le  corps 
même  des  Pucerons  ;  de  ces  Ofufs  nailknt  des  larves 
qui  dévorent  l'intérieur  de  leurs  hôtes  ,  &  qui  enfuite 
deviennent  des  infeâes  fcmblables  à  ceux  qui  leur 
ont  donné  l'être.  Svcammerdam  cft  uft  des  premiers 
auteurs,  qui  ont  connu  ces  Ichneumons  &  leur  gé- 
nération ;  mais  il  n'en  parle  que  fort  légèrement  & 
comme  en  palTant  ,  en  iaifant  le  dénombrement  des 
ir.fedes  ,  qui!  place  dans  le  fécond  ordre  des  méta- 
morphofcs  ,  félon  fon  fyllême.  Leuvt'cnhoeck  les  a 
mieux  fuivis  dans  quelques  endroits  de  fe*  lettres  ;  il 
en  a  même  donné  des  figures  fort  cxaétcs  ,  tant  des 
Ichnaimons  ,  que  des  Pucerons  morts,  dont  ils 
étoieiitfortis.  Comme  les  ouvrages  curieux  de  cet  au- 
teur ne  font  pas  dans  les  mains  de  tout  le  monde  , 
il  ne  fera  pas  inutile  de  donner  un  précis  des  obfer- 
vations  qu'il  a  faites  fur  ces  petits  IchneumoBS. 

Dans  des  Pucerons  morts  ,  de  difFcfentes  efpèces  , 
attachés  fixement  aux  feuilles,  3c  dont  la  couleur 
verte  étoit  changée  en  jajnâtre  ,  Leeuwenhoek 
trouva  des  vers  ou  des  larves  vivmtes  ,  c'eft-à-dirc  , 
une  feule  larve  dans  chaque  Puceron  ,  &  dans  d'au- 
tres qu'il  ouvrit,  la  larve  étoit  déjà  changée  en  une 
petite  mouche.  Il  gardales  Pucerons  dans  un  verre,  & 
il  eut  le  plailîr  de  voir  fortir  de  chacun  d'eux  une 
petite  Mouche  fcmblable.  Pour  fortir  des  Pucerons  , 
elles  leur  .ivoient  percé  le  corps  d'uu  trou  arrondi  , 
près  du  derrière  en  delfus.  II  ouvrit  auiïi  le  corps  de 
quelques-unes  de  ces  mouches ,  &  il  y  découvrit  de 
petits  œufs.  Il  a  encore  obfcrvé  ,  que  la  peau  des 
Pucerons  morts  étoit  très-tendue,  &  qu'ils  fembloicnt 
enflés.  Une  obfervation  qu'il  a  faite  fur  la  manière 
dont  ces  Ichneumons,  qu'il  appelle  fimplcment  des 
Mouches  ,  pondent  leuts  œufs  dans  le  corps  des  Pu- 
erons ,  mérite   furtout  notre   attention ,    &  c'elt 


I    C  H 

pourquoi  nous  en  donnerons  ici  une  tradudion  lit- 
térale :ellc  nous  apprenJia  en  même  rems  les  grands 
talents  que  l'auteur  avoi:  pour  obfcrver  les  perits 
animaui.  "Je  fis  palfer  ,  dit-il  ,  ces  pctiies  Mou- 
ciics  (  celles  qui  étoicnt  lonis  des  Pucerons  )  dans 
i.n  tuyau  de  verre,  où  j'avois  mis  aupaiav.mt  fix 
l'iicotons  vttts ,  que  j'avois  pris  fur  une  feuille  de 
tjroftiller,  &  qui  étoicnt  prefque  parvenus  à  leur 
5;r,indiur  complctte  ,  mais  auxquels  les  parties  qui  de- 
viendront des  ailes  ,  ne  paroilfoient  pas  encore.  Dèf- 
que  ces  l\louches  approciièrent  des  Pucerons  ,  elks 
corrrbèrentle  ventre  ,  qui  étoit  allca  long  ,  de  Inçon 
qu'elles  le  fircntpallcr  entre  leurs  patres,  &  que  le 
derrière  padoit  au-delà  de  leur  têce  ;  cnfuitc  elles 
percèicntle  corps  du  Puceron  avec  leur  derrière  ,  qui 
étoi:  en  forme  d'aiguillon.  C'eft  ce  que  les  Mouches 
firent  en  peu  de  tems  à  tous  les  Pucerons  qu'elles  rcr> 
contrèrent.  Mais  ce  qui  me  parut  iingulier  ,  c'ell  que 
les  Mouelics  ne  toucliorent  jamais  les  Pucerons  ,  ni 
avec  leurs  pattes  ,  ni  avec  leur  corps  ,  il  fembloit 
quelles  étoicnt  fort  timides  à  les  approcher,  &  une 
preuve  de  ce!a  jC'cfl  qu'elles  tâchoieiu  fouvcr.c  d  in- 
troduire leur  aiguillon  dans  le  corps  d'rdu  Puceron, 
fans  y  parvenir  ,  (ans  pouvoir  l'atreindre.  On  auroit 
dit  qu  cilles  avoient  peur  d'être  dévorées  par  les  Pu- 
cerons, après  avoir  introduit  leur  aiguillon  dans  le 
corps  du  Puceron  ,  elles  firent  avec  le  derrière  un 
mouvement  de  tre-mouncment  ,  apparemment  pour 
pouller  l'aiguillon  plus  avant  dans  le  corps  ».  L'.iu- 
teui  a  été  ptrfuade'  ,  que  dans  cette  action  les  Mou- 
ches ont  pondu  desûcuti  dans  le  corps  des  Pucerons, 
d'oii  leroient  forti  de^  larves,  qui  après  avoir  pris 
leur  nourriture  &  leuracctoillcment  da;;s  le  corps  de 
ces  infcdes ,  fe  fcroienr  transformées  a  leur  tour  en 
Wouches,  mais  il  n  a  pu  continuer  l'expéiience  , 
parcequclcs  Pucerons  moururent  &  fe  deficchèrent , 
jans  doute  faute  de  nourriture.  Nous  ferons  remar- 
quer en  patlant  ,  que  les  obfcrvations  de  LecuM/en- 
hoeck  ,  que  nous  vcrcns  de  rapporter  ,  feaiWcn:  in- 
diquer ,  qu'il  a  ét^  dans  l'opinion  ,  que  tous  les  Puce- 
ions  fans  exception  doivent  devenir  ailés  ,  il  femble 
n'avoir'pas  connu  qu'»l  y  a  bien  des  Pucerons  qui 
refient  fans  arles.  C'cfl  pourquoi  il  paroi:  que  les  iix 
pucerons  qui!  mit  dans  un  tube  de  verre  ,  &  qu'rl  dit 
avoir  «é  de  ceux  qui  étoier.t  des  plus  grands  ou  des 
plus  avancés  en  âge  ,  ont  été  des  Pucerons  qui  n'au- 
roient  jamais  eu  des  ailes  :  car  autrement  il  n  auroit 
pas  manque  de  voir  les  fourreaux  des  ailes  fucmes. 
K'ous  devons  maintenant  faire  fuccéder  à  cet  obfer- 
vateur  un  autre  non  m.jins  digue  de  méritet  notre 
attention. 

Dans  les  fa.millcs  des  PiTcerons  verts  du  Rofier  , 
PeGcercn  trouva  rlufieurs  ,  au  commencement  du 
mois  de,fcpttmbrc  ,  qui  étoicn;  de  ceux  qui  rellert 
toujour-  fans  ailes ,  Se  djnt  la  grandeur  éroit  moyenne 
entre  celle  des  p!u<;  grands  Pucerons  ailés  &  celle  de 
<]uelques  autres  qui  éroient  encore dausPéta:  de  nym- 
phes &  auxquels  <.,n  voyoit  les  foivrte^aux  des  ailes 
futures.  Us  étoienc  de  couleur  veice  ,  Se  avoicnt  la 


I  C  H 


Ï47 


peau  du  corps  très -tendue  Se  lilTc,  de  forte  qu'ils  pa- 
roiffoient  véritablement  enflés;  cependant  ils  éroient 
pleins  de  vie  ,  6:  ils  marchorent  un  peu  quand  on  les 
touclioit.  Ils  étoicnt  fur  le  deffous  des  feuilles  &  le 
tenoient  féparés  des  autres  Pucerons  ,  qui  ctoieiit 
placés  en  grand  nombre  autour  de  la  petite  branclic 
&  des  pédicules  des  feuilles.  Tous  ces  pucerons  i(«>- 
lésqueDeCeer  ouvrit  ,  avoient  dans  le  corps  un.; 
petite  l.uvi-,  qui  ne  remplilloit  pas  encore  »  beau- 
coup près  toute  la  capacité  intérieure  du  ventre  ,  ce 
qur  étoit  une  marque  qu'elle  avoit  encore  beaucoup 
a  croître  :  ce  font  (ans  doute  ces  larves  qui  avoicnt: 
empêché  les  Pucerons  de  parvenir  à  leur  julte  gran- 
deur. Quelques  jours  après  ,  ces  Pucerons  le  trou- 
vèrent K>rtenient  attachés  aux  feuilles  parle  ventre  , 
.iprès  quoi  ils  moururent  ,  Scleurcoulcur  changea  en 
truncla'tSc  gns'ttre.  Nous  apprenons  par  cette  ob- 
fervation  que  les  larves  qui  vivent  dans  les  Pucerons, 
ne  les  font  pas  périr  d  abord  après  qu'elles  font  for- 
tics  des  œufs  ,  mais  qu'elles  favent,  pourainfî  dire  , 
ménager  pour  un  teins  les  parties  internes  qui  font 
ellentielles  à  la  vie  des  Pucerons,  de  forte  que  ceux- 
ci  vivent  6;  croillent  enfemblc  avec  les  larves  qu'ils 
logent  dans  leur  corps:  cette  précaution  ,  qui  n'eft 
duc  peut-être  qu'à  la  foibleliè  des  organes,  ell  nc- 
cefTaire  À  ces  larves,  qui  ont  befcin  de  viande  fraî- 
che &qui  ne  fautoient  vivre  dans  les  Pucerons  morts. 
Mais  parvenues  a  un  certairi  Age  &  quand  elles  cotrv. 
mcnccnt  a  approcher  de  leur  juftc  grandeur ,  elles  ne 
m.énagent  plus  rien,  elles  dévotent  tout  ce  qui  fe 
trouve  dans  le  corps  des  Pucerons  ,  8c  alors  ceux-ci 
le  trouvent  fortement  attachés  aux  feuides  &  chan- 
gent de  couleur.  La  couleur  doit  changer  parceque  le 
corps  fe  trouve  vuidc  de  toutes  fes  parties  interne»:, 
folidcs  Se  fiiiides  ,  &  que  la  peau  feule  qui  refte^  de- 
vient fcchc&  dure. 

Parmi  ces  Pucerons  du  Ro(î-er,ily  en  avoit  de  trots 
fortes,  qui  logtoient  intérieurement  des  larves  dl- 
chnei)mons,Uvoir  des  Pucerons  femelles  non  ,-iilés, 
de  grandetir  médiocre  ,  des  Pucerons  qui  feroieiit 
devenus  ailés  &  auxquels  les  étuis  étoicnt  fenliblcs  , 
&  enfin  de  grands  Pucerons  ailés.  Ils  étoient  tous 
dans  le  même  état.  Ils  étoicnt  moris  &  attachés  aux 
feuilles;  leur  peau  étort  tendue  &  dedéchée,  ayant  une 
coaleur  d'un  brun  clairgrisâtre,  &  uneefpèce  d'clalli- 
cité  comme  du  parchemin  :car  après  la  pieflionelle  fe 
remettnit  d'aboi  d  dans  le  même  état  qu'auparavant. 
Les  Ichneumons  femelles  attaquent  donc  les  Puce- 
rons dans  diflerens.-iges.  Ce  n'ed  pas  feolemert  par 
les  crochets  des  taries ,  que  ces  Piiceions  morts  ionc 
fixés  confie  les  feuilles,  il  lemb'e  même  que  les 
taries  n'y  contribuent  en  rien  ;  mais  c'ell:  le  milieu 
du  deflous  du  ventte  qui  s'y  trouve  fortement  roUé"  , 
par  une  certaine  matière  qui  en  féchant: ,  devient  dure 
m  calfante.  DeGeer  rapporte  avoir  été  longtcms  en 
peine  de  (avoir  ,  pai-  qui  cette  elpècc  Je  colle  clt 
produire  ,  ou  par  le  Puction  ,ou  par  lalarve,  &  il  a 
eu  d'abord  de  la  répugnante  à  rattribuer  au  Puce- 
ron ,  parce  que,  dit-il,  il  ne  retire  Mcunc  atUiiai 
d'être  ainfi  arcêté  à  demeure.  Il  a  denc  cru  <^ue.  s'é- 


148 


I  C  H 


toit  plutôt  l'ouvrage  de  la  larve.  Enfin  il  a  eu  occa- 
lion  ri  examiner  avec  attention  le  deiïbus  de  ces  Pu- 
ceions  fixés  ,  &  il  a  vu  i|iie  la  iiiacière  c]ui  les  arra- 
che ,  rcllemble  à  cette  colle  ,  produite  par  la  matière 
à  foie  que  la  larve  a  coutume  de  filer  dans  le  corps 
du  Puceron  ,  quand  elle  ("e  prépare  a  la  transforma- 
tion. On  peu:  donc  croire  avec  cet  auteur,  c]ue  c'clt  la 
larve  qui  fixe  la  peau  vuide  du  Puceron  fur  la  feuille  ; 
qu'elleperce  cette  peau  en  dellous  du  corps,  qu'elle  ap- 
plique 6:  attache  les  hords  de  l'ouvccure  a  la  feuille  , 
au  moyen  de  la  matière  foyeufe  qu'elle  lait  produire; 
enfin  qu'elle  y  file  unecouchede  !oic,  qui  en  fcchant, 
prend  la  conliltance  d'une  petite  pljque  de  coKe  : 
avec  un  peu  d'attention  ,  on  dillingue  très-bien  les 
bords  de  l'ouvertu'c  faite  à  la  peau  du  dcdous  du 
ventre  du  Puceron.  Chacun  de  ces  Pucerons  morts  & 
dellecbés  n'a  dans  le  corps  ,  qu'une  feule  larve  ,  qui 
en  remplit  toute  la  capacité  intcrieure  Cela  iuppofe 
que  les  Ichneumons  ne  j'ondcnt  jamais  qu'un  feul 
oeuf  dans  chaque  Puceron  ,  Se  qu'ils  doivent  pouvoir 
reconnoîtrecn  approchant  d'un  Puceron  ,  s'il  a  ài]d 
reçu  un  œuf  dans  foii  corps  :  car  fins  cela ,  il  pour- 
roi't  arriver  que  plus  d'un  œuf  fut  pondu  dans  un 
inêinc  Puceron  ,  &  qu'il  renferir.croit  plus  d'une  lar- 
ve, c'eft  ce  qu'on  n'a  poi'U  encore  trouve  ;  on  n'a  vu 
conftamment  qu'une  ieule  larve  ,  dans  chaque  Fuce- 


uttcs  exemples 


mpli 


d'une 


pat 


ron.   Il   y   a  d'à 

voyance  dans  les  infeéles,  £c  qui  doivent  toujou: 
citer  notre  furpnfe.  Ainfi  ,  la  mère-Abeife,  fuivant 
la  remarque  de  Reaumur  ,  fait  de  quel  auf  elle  doit 
accoucher  .  c'cif-à  dire  ,  fi  cet  œuf  donrcra  une 
litvedc  mâle,  de  femelle  ou  de  mulet. 

On  peut  bien  s'imaginer  ,  qu'une  larve  qui  peut 
trouver  de  la  place  fuffifante  dans  le  ventre  d'un  pe- 
tit Puceron  ,  doit  être  bien  petite  elle-même.  Llle  eft 
placée  en  cercle  dans  le  Puceron  ,  dcforte  que  la  ';êce 
touche  au  derrière.  Elle  eifgrofie  Se  dodue  ;  fa  cou- 
leur cft  d'un  vert  jaunâtre  ,  avec  quelques  ponts 
blancs  ;  inais  quand  elle  s'eR  vuidic  à  l'ap;.  roche  de 
la  transformation  ,  elle  cft  entièrement  d'un  h.  au 
pune.  Le  corps  eftdivifé  en  anneaux  ,&  vers  les  deux 
txtrémités  ,  iieft  moins  gros  qu'au  milieu  :  le  dclllis 
<lu  corps  forme  difîirens  plans  horizontaux  ,  qui  font 
^es  angles  les  uns  avec  les  autres.  On  remarque  (ur  la 
tête  deux  petits  tubercules .  à  la  place  des  yeux  Plus 
près  du  devant  ,  Se  encore  en  deffus  ,  on  obferve 
deux  petites  paitiesbrunes  ,  écailkufes  &  courbées, 
icjue  la  larve  remue  beaucoup  ;  ce  font  les  denrs  ou 
les  crochets  avec  Icfquels  elle  hache  les  parties  in- 
ternes du  Puceron  ;  leur  figure  cft  conique  &  ils  fc 
termineirt  en  pointe  fine. Encore  plus  près  du  bout  de 
la  tête  ,  il  y  a  quelques  petits  mamelons  foibîcnient 
riarqués  ,  &  dont  l'ufage  n'eft  pas  connu:  il  y  a  appa- 
rtncequ'unde  ces  niamelons  eft  la  fi'ière.  La  larve 
parvenue  à  Ton  dernier  degré  d'accroilTement  après 
avoir  percé  &  attaché  la  peau  vuide  du  Puceron  ,  en 
tapilfe  l'intérieur  d'une  couche  de  foie  blanche  ,  qui 
lui  lert  de  coque  ,  ce  qu'il  clt  aifé  de  voic-cn  ouvrant 
•tes  Puccions  morts  &  dclkcliés ,  Se  entuice  elle  fc 


I  C  H 

transforme  en  nymphe.  Cette  nymphe  mérite  d'être 
connue  a  caufe  de  fa  podtion  dans  le  Puceron.  Ce 
qu'elle  a  de  plus  remarquable  ,  c'eft  fon  long  ventre 
qui  cil  courbé  &  appliqué  contre  le  delfousdu  cor- 
cclet  Si  dune  partie  de  la  tête  ,  deforte  que  la  nym- 
phe a  la  figure  d'une  boule  appl.itie.  L'inHexion  des 
longues  antennes  mérite  aulTi  d'être  remarquée  ;  en 
partant  de  la  tête,  elles  defcendent  vers  le  corcelet  , 
contre  les  côtés  duquel  elles  font  en  partie  appliquées; 
enfuite  elles  fe  courbent  en  cercle  en  avant  ,  fc 
rendent  avec  leur  extrémité  jufqu'au  devant  de  la 
tête&fe  répofcnt  fur  le  front  entre  les  yeux.  Les 
pattes  &:  les  fourreaux  des  ailes  fout  appliqués  aux 
côtés  du  corcelet  &  dn  ventre.  Vers  la  fin  du  mois 
d'avril  de  l'année  fuivante  ,  les  Ichncumons  qui 
avoient  vécu  dans  les  carcafles  des  Pucerons  trou- 
vés en  feptembre  ,  parurent  au  jour.  Pour  fortir  des 
Pucerons  ,  ils  font  une  ouverture  à  leur  peau  delfe- 
chée  ,  fur  le  delfus  du  corps  ,  près  de  l'endroit  où 
lont  les  cornes  de  derrière  ;  ils  coupent  avec  leurs 
dents  &en!cvent  une  pièce  de  cettepeau  ,  qui  laiiVc 
un  trou  circulaire  allez  grand  pour  donner  paiiage  à 
l'Ichneumon.On  trouve  auffi  des  larves  dans  les  Pu- 
cerons en  été  ;  celles-ci  fe  transforment  en  Ichneu- 
inous  avant  la  fin  dt  la  belle  faifon  :  car  on  trouve 
aloisdes  Pucerons  morts  ,  percés  d'un  trou  5c  vui- 
des  en  dedans ,  d'où  les  Ichneumons  font  déjà  for- 
tis.  Il  fe  fait  donc  apparemment  plus  dune  généra- 
tion de  ces  infcéies  dans  l'année.  Quoique  ces  Ich- 
neumons foicnt  fort-petits,  on  clt  pourtant  étonné 
de  cjquilsont  pu  trouver  place  dans  le  corps  des  Pu- 
cerons ,  quandon  confidère  que  leur  corps  eft  alTex 
long  &  plus  long  même  que  celui  des  Pucerons.  Mais 
l'étonnenitnt  doit  ceifer  ,  lotfqu'on  voit  que  l'Ich- 
neunion  renfermé  dans  le  Puceron  ,  eft  placé  dans 
une  polition  courbée  ,  y.  que  le  derrière  cil  ramené 
vers  la  tête. 

Un  grand  nombre  de  Teignes,  de  rcfpècc  de  celles 
qui  rongent  les  pelleteries ,  s'étoie.n  établies  fur  un 
quadrupède  fcc  ,  que  De  Gter  gardoit  dans  fon  ca- 
binet. 11  mit  plufieuis  de  ces  Teignes  dans  un  pou- 
drier. Au  mois  de  juin  de  l'année  fnivante;  il  vit  voler 
dans  lepoudrier  de  très  petits  Ichncumons  mâles&  fe- 
melles ,  qui  (ans  doute  avoient  vécu  fous  laformede 
larves  dans  les  Teignes:  car  il  leur  a  été  impoUible  de 
s  introduire  du  dehorsdans  le  poudrier, parce  qu'il  ,ivoit 
toujours  été  exaétement  fermé  d  un  couvercle  de  pa- 
pier. Les  Teignes  domeftiques,  quoiqu'enferméesdans 
des  fourreaux  d'un  tiflu  trè"-- ferré  ,  ne  font  donc  pas 
plus  a  l'abri  des  atraqucs  des  IchneUmons  que  tant 
d'autres  infedes  .  C'elt  fans  doute  en  perçant  le  four- 
reau avec  f.i  t.rrière  ,  que  ricLueunion  vient  à  bout 
de  pondie  lui  auf  dans  le  corp;  ou  d.ins  le  fourreau 
de  la  Teigne.  Ces  Ichncumons  font  (.ncire  plus  pe- 
tits ,  que  ceux  qui  font  élevés  daus  le  corps  des  Pu- 
cerons. 

Nous  devons  fans  doute  farler  de  quelques 
efpcces  d'khneumons  ,  qui  manquent  abfolu- 
mcnt  d'ailes  ,  &  cont  les  mâles  cependant  de  quel- 
ques efpèccs  font  ailés  ,  comme  les  lchneumons/)r- 


I  C  H 

dinaires.  On  pouiroit  d'abord  penfer  que  ces  Icb- 
iieumons  perdent  leurs  ailes  par  accident  ,  comme  il 
arrive  [buvent  aux  Fouimis  ailées;  mais  l'obferva- 
tion  a  prouvé  manifeftement  qu'il  y  a  effcdivc- 
ment  des  Ichncumons  à  qui  les  ailcsont  été  reFuféeii. 
Linné  a  cru  devoir  placer  les  Iclincumons  fans  ailes 
parmi  les  Murilles  ;  mais  ou  ne  doit  pas  plus  faire 
un  genre  particulier  de  ces  infectes  ,  que  les  placer 
dans  un  genre  différent  de  celui  des  Ichneumons, 
puifqu'ils  ont  la  même  forme  en  général  &  le 
même  genre  de  vie.  Ce  font  des  Ichncumons  fans 
ailes ,  comme  il  y  a  des  Piialènes  fans  ailes  ,  des  Sau- 
terelles &  des  Punaifes  a  qui  les  ailes  manquent. 

De  Gcer  rapporte  qu'en  fe  promenant  dans  un 
bois  ,  vers  la  rai-avril ,  il  apperçut  fur  une  feuille 
de  Pin  ,  un  petit  infciSe  ,  qui  au  premier  coup 
d'œil,  reilcmbloit  à  une  très-pente  pournii  noire, 
&  qui  i'c  tenoit  dans  une  grande  agitation.  Avec 
un  peu  d'atten[ion  ,  il  reconnut  que  c'éroit  un  vé- 
ritable Iclineuni.m  ,  nuis  un  Iclincumon  fans  ailes. 
Si  la  figure  &  tous  les  caraélèrcs  propres  à  ces  in- 
fères ,  ne  le  lui  avoient  démontre  ,  il  en  auroit 
été  convaincu  par  la  feule  action  qu'il  lui  vit  faire. 
Il  ctoit  occupé  à  introduire  fa  tarière  dans  le  corps 
d'un  Puceron  du  Pin  Dins  la  Suède  ,  le  mois  d  avril 
n'efl:  pa<;  la  faiion  où  l'on  trouve  des  Pucerons  ,  Us 
font  encore  renf:rmés  alors  dar.s  leurs  œufs.  LePu- 
ceron  ,  dont  nous  parlons  ,  ctoit  aulîi  de  l'année 
précédente  ;  il  écoit  mort  ,  deliéché  &  fortement 
attaché  à  la  feuille.  Son  corps  enfl.-  &  fa  peau  tres- 
tenduc,  étoient  encore  des  marques  certaines  qu'il 
logeoit  déjà  une  larve  de  quelque  autre  Iclincumon. 
De  Gcer  vit  cet  khneumon  fans  ailes  faire  beau- 
coup de  mou  feracns ,  furiou:  avec  le  ventre,  qu'il 
fouleva  le  plus  qu'il  lui  étoit  pollible.  Enfuite  il  cour- 
boit  la  tarière  en- delfous  &:  la  mit  dans  une  pofi- 
tiou  perpendiculaire  au  corps  ,  en  appuyant  la 
pointe  contre  celui  du  Puceron.  11  tachoit  de  poulTcr 
cetie^  pointe  dans  le  corps  du  Puceron  ,  &  il  parut  y 
réuflir  à  deux  différentes  lepn  es,  parce  qu'alors  il 
s'approchoit  de  plus  en  plus  du  corps  du  Puceron,  a 
mclure  que  la  tarière  y  entro'.t.  Après  avoir  retiré  la 
tatiere  ,  il  la  frottoit  entre  fes  pattes  df  derrière, 
&  il  recommençoit  à  piquer  le  Puceion.  Ce  Puceron 
mort  &  deiléché  n'étoit  plus  propre  à  nourrir  une 
larve  d'fchneumon.  C'étoit  donc  probablement  à  la 
larve^  déjà  renfermée  dans  le  Puceron  dés  l'année 
précédente  que  le  nouvel  Ichneumon  en  vouloir  ; 
c'etoit  fans  doute  aupès  de  cette  larve  qu'il  ch;rchoit 
à  pondre  un  œuf ,  pour  qu'elle  fervît  d'aliment  a 
la  petite  larve  qui  en  foniroit.  l!  ne  manque  pas 
d'autres  exemples  de  larves  d'Ichneumoas  ,  qui  après 
avoir  confumé  une  chenille  ou  quelqu'autre  infecte  , 
ont  fcrvi  à  leur  tour  de  pâture  .i  d'autres  larves 
d'Iclincumons ,  qui  ont  fu  les  découviir.  Au  relie  cet 
Ichneumon  fans  ailes  fait  des  vibrations  continuelles 
avec  fes  antennes,  à  la  manière  des  autres  cfpéces  , 
&  quand  on  le  prend  dans  la  main  ,  il  exhale  une 
odeur  for:e  ,  mais  faus  être  défagréàble ,  qui  lefte 


I  C  K 


149 


longtemps   aux  doigts  qui  l'ont  touché  ,  ce   qi;i  eft 
encore   commun  à  quelques  autres  Ichneumous. 

De  Geer  doit  nous  donner  encore  occafion  de 
faire  mention  d'après  lui  ,  d'un  Ichneumon  alfez 
remarquable,  forti  d'une  galle  ligneufe  des  tiges  ram- 
pantes d'une  cfpèce  de  [Potentille.  Il  s'y  étou  nourri 
de  la  larve  de  l'infedlc  véritable  qui  avojt  produit 
la  galle.  Il  s'attira  d'abord  les  regards  de  cet  obfer- 
vateur,  parce  qu'il  étoit  entièrement  dépourvu  d'ailes. 
Mais  on  lui  voit  deux  aunes  parties  bien  fingulières, 
&  qu'on  n'a  encore  trouvées  fur  aucun  autre  infeâe. 
Ce  font  deux  pièces  renflées ,  coniques  ,  &:  trésr 
pointues  au  bout  ,  attach.'cs  au  derrière  du  corcc- 
let  en-dcdus ,  ou  à  l'endroit  de  fa  jonétion  au  vcr,- 
tre;  elles  font  dirigées  en- anière^  Ce  qu'elles  ont  de 
p!us  particulier  ,  c'ell  qu'elles  font  mobiles  à  leur 
bafe  :  l'Ichneumon  les  remue  continuellement  &  e« 
tout  fcns  quand  il  marche  ;  il  les  haulle  ,  il  les 
baillé,  tout  comme  il  fait  avec  les  antennes.  Si  cet 
Ichneumon  n'a  point  eu  d'ailes  en  partage  pour  voler, 
il  a  reçu  en  dédommagement  le  don  de  fauter  ,  S: 
même  il  peut  fauter  fort  loin.  A  caufe  de  fa  pcti- 
teffe  on  n'a  pu  voir  par  quel  méchanUmc  il  parvient 
à  faire  des  fauts;  il  fenibk  pourtant  qu'il  les  exé- 
cute en  courbant  le  veutre  S:  en  le  pouffant  avec 
force  contre  le  plan  de  polition.  Comme  les  cuilTcs 
poftérieuics  ne  font  pas  plus  grolles  que  les  autres  , 
il  ne  paroît  pas  que  ce  foit  par  leur  moyen  qu'il 
faute,  ainfi  qu;  le  font  plufieurs  infeétcs,  tels  qi'.e 
les  Sauterelles. 

Tels  font  les  matériaux  que  nous  avons  cru  devoir 
rartembler  de  toutes  parts  ,  non  pas  pour  pré- 
fenier  l'hiftoire  généra';  des  Ichncumons,  mais  pour 
donner  quelques  notions  particulières  fur  ceux  qui 
ont  pu  fixer  l'attention  des  obfcrvateurs  ,  en  irtcn- 
dant  que  la  curiolité  ou  le  zèle  le  chargent  de  recueil- 
lir fur  ces  infeétcs  véritablement  intéreffans  ,  de 
nouvelles  indruétions  beaucoup  plus  amples  ,  Se 
puillcnt  exécuter  ce  que  nous  ne  pouvions  qu'entre- 
prendre. 

Lçs Ichncumons  compofentun  genre  (1  nombreux  , 
que  la  plupart  des  Naruraliltes,  ont  cru  devoir  avec 
ra'.fon  le  divilcr  en  plufieurs  familles.  Mais  comme 
on  n'a  pu  prendre  fur  des  efpèccs  dont  la  plupart 
font  11  petites  ,  que  des  divifions  de  petite  valeur  , 
telles  qu'une  tache  fur  le  corcelet ,  la  couleur  d'un 
anneau  des  antennes  ;  comme  d'ailleurs  le  m.île  Se 
!a  femelle  différent  fouvent  au  point  de  ne  pouvoir 
les  reconnoître  pour  une  même  efpècc,  on  ne  peut 
fe  dillimuler  qu'il  règne  encore  dans  ce  genre  un 
va;nie  ,  ou  même  une  confulîon  ,  que  nous  ne  de- 
vons pas  nous  flatter  de  pouvoir  dilTipcr  entièrement. 
Nous  allons  prélcnter  d'abord  les  divilions  que  Liuné 
a  établies,  &  que  M.  Fabricius  a  adoptées. 

*  Ecuflbn  blanc  ou  jaune.  Antennes  avec  un  an- 
neau bUnchâti'c. 


[50 


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♦  *  EculTon  blanc  ou  jaune.  Anrennes  entiè- 
rement noues. 

***  Ecniron  de  la  couUur  du  corcelet.  Antennes 
avec   un  anneau  blanc. 

****  EculTon  de  la  couleur  du  corcelet.  .an- 
tennes entièrement  noires. 

*****  Antennes  jaunes  ou  fauves. 

******  Corps  très-petit.  Antennes  filiformes. 
Abdomen  ovale ,  fertile. 

Nous  devons  faire  obferver  que  Linné  &  M.  Fa- 
bricius  j  ont  placé  dans  cette  dernière  divifîou  ,  des 
infcdes  qui  ar^partiennent  auï  genres  Chryfis,  Cinips 
Diplolepe  U  tulophe. 

Nous  allons  maintenant  préfenter  les  divifions 
établies  par  De  Geer.  Cet  auteur  a  divifé  les  Ichncu- 
tnons  en  neuf  famiiks. 

Ceux  de  la  première  famille  ont  des  antennes  k 
filet*  crniques  ou  fétacés,  &  le  corps  à  peu-près  de 
gro/Feur  égale  par  -  tout ,  il  paroît  coaame  cylin- 
-  Srique. 

Les  antennes  de  ceux  de  la  féconde  famille  font 
encore  à  filets  coniques ,  mais  le  corps  eft  plus 
gros  au  mil:euou  au  bout  que  par- tout  ailleurs;  il 
efl  eu  forme  de  fufeau  ou  de  demi-fufeau. 

Ceux  de  la  troifième  famille  «nt  des  antennes  à 
£]cis  coniques  ,  mais  le  corps   ell  applati  des  deui 


I  C  H 

côté  ,  de  forte  que  fon  grand  diamcttre  cft  du  delTus 
cn-dcllous  ;  le  dL-Ilbus  du  vcntic  tft  tiaiicLiiu  ,  Se 
il  reiremblc  a  une  faucille. 

L"S  Ichneumons  de  la  quatrième  fjmi lie  ont  aufS 
des  antennes  a  filets  coniques  ,  mais  le  derrière  du 
ventre  clc  eu   boule  plus  ou  moins  fphériquc. 

Ceux  de  la  cinquième  famille  ont  encore  des  ati- 
tciinss  à  filets  coniques  ,  niais  le  ventre  cil  attaché 
au  corcelet  d'une  inaiiière  fingiilicrc  ;  le  filet  du  vtat 
tre  elt  comme  implanté  fur  le  deiTus  du  corcelet. 

Les  Ichneumons  de  h  Jîxième  famille  ont  des 
antennes  filiformes  ou  a  filets  graines  de  groffeur 
pretquc  ég.ilc  par- tout,  &  qui  ne  fe  terminent  pas 
en  pointe  plus  déliées  que  le  refle. 

Ceux  de  la  fepucme  fami.'lc  ont  des  anrennes  en 
maffe  fie  bviftcs  ,  c'eft-à-dire  ,  qui  font  coudées  à 
quelque  diftancc  de  la  tête  &  qui  augmentent  an  vo- 
lume vers  rcïtréinité. 

Ceux  de  la  kti'tième  famille  ont  <ies  antennes 
branchues  ou  compofées  comme  de   ramificaàonî. 

Enfin  ,  dans  la  neuvième  famille  font  des  Ichneu- 
mons très- remarquables ,  dont  les  femelles  font  ab- 
foluuient  dépourvues  d'ailes. 

Nous  obfetvercns  que  la  première  famille  com- 
prend le  genre  Sirei  ,  que  la  feptième  appar- 
tient au  genre  Cinips  ,  &  la  huitième  au  geuit 
Eulophe. 


Suhi  de  l'introduàldn  à  tHiJIolre  Natitrelle  des  Infecles. 


ICHNEUMON. 

l    C   H  N   E    U    M    O    N.      Lin.     G  e  o  f  r.      Far. 

CARACTERES     GENERIQUES. 

Anteknes  filiformes  ou  fécjcses ,  vibratiles  ,  plus  longues  que  le  corcele-c ,  com- 
pofées  de  plus  de  creiite  articles. 

Bouche  munie  de  mandibules  ,  d'une  trompe  très-courte  ,   Se  de  quatre  antennules. 

Mandibules  fendues  à  l'extrémité. 

Trompe  courte ,  formée  de  trois  pièces. 

Antennules  antérieures,  longues,  fétacées  ;  les  poftctieures   courtes,  filiformes. 

Abdomen  terminé  par  un  aiguillon  découvert,   tormé  de  trois  filets  prefque  égaux. 


ESP    E    C   E   S. 


*  Ecujfon  blanchâtre.  Antennes  avec  un 
anneau  blanc. 
i.IcHNEUMON  meurtrier. 
Ecujfon  jaune  -,    corcdet  fans  taches  ; 
abdomen  noir,  avec  un  point  blanc ,   de 
chaque  côté ,  fur  les  dtux  premiers   an- 
neaux. 

1.  IcHNEUMoN  raviffeur. 

Ecuffon  jaunâtre -y  corcelet  fans  taches  ; 
fécond  &  troijihnz  anneaux  de  Cabdomen 
jaunes  ,  les  autres  blancs ,  à  leur  extrémité. 

5.  IcHNEUMON  ravaudeur. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcelet  fans  taches  ; 
fécond  &  troijïème  anneaux  de  l'abdomen 
ferrugineux  &   le  flxième  jaune. 

4.  IcHNKUMON  étendu. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcelet  fans  taches  ; 


fécond  &  troifîème  anmaux  de  tabdomen 
ferrugineux,  les  derniers  blanchâtres. 

J.  IcHNEUMON  chercheur. 

Ecuffon  jaunâtre ,  corcelet  taché;  ah' 
domen  avec  une  tache  jaune  ,  furies  trois 
derniers  anneaux. 

6.  IcHNEUMON  coupable. 

Ecuffon  jaunâtre;  corcelet  taché  ;  fécond 
à  troifème  anneaux  de  l'abdomen  ferru- 
gineux ,  les  autres  noirs. 

7.  IcHNEUMON  vacillant. 

Ecuffon  jaune  ;  corcelet  taché  ;  abdomen 
noir  ^  avec  le  bord  des  anneaux  jaune , 
pattes  fauves  ,  avec  Us  tarfes  blanchâtres. 

8.  IcHNEUMoN  guerrier. 

Ecuffon  blanc;  corcekt  mélangé  de  noir 


Ifi 


Suite  ii  Plntroducîion  à  l'HiJlolre  Naturelle  des  Inftcîes, 


&  de  jaune,  pojîérleurement  épineux  y  ah 
domen  ferrugineux. 


ji.IcHNEUMON  parfemc. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcekt  tache' ;  corps 
noir  ;  abdomen  avec  un  point  fur  le  prc' 
mier  anneau  &  le  bord  des  autres  blancs. 

lo.IcnNEUMON  avancé. 

Fcujfon  jaune;  corcekt  taché  ;  abdomen 
noir  ,  avec  l'extrémité  de  trois  anneaux 
jauve  ,  bordée  de  blanchâtre. 

1 1.  IcHNEUMON  infraéleur, 

Ecujfon  jaune \  corcekt  taché;  bord  de 
tous  les  anneaux  de  l'abdomen  ,  bUnc  j 
pattes  ferrugincUj'es. 

11.  IcHNEUMON  ambulanr. 

Ecujfon  jaunâtre;  corcekt  taché  ;  fé- 
cond anneau  de  l'abdomen  ferrusintux  , 
les  autres  bordés  de  blanc. 

ij.lcHNEUMoN  faturé. 

Ecujfon  jauriâ'.re;  corcekt  fans  taches; 
abdomen  noir  ^  avec  le  derniur  anneau  blan- 
châtre. 

14.  IcHNEUMON  enchaîné. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcekt  bidenté ,  pref- 
que  taché  j  abdomen  noir,  avec  lejecond 
anneau  ferrugineux. 

ly.  IcHNEUMON  entrepreneur. 

Ecujfon  blanc  ;  corcekt  fans  taches  ; 
extremué  de  l  abdomm  &  bafe  des  jambes  , 
blanchâtres. 

I<î.  IcHNEBMoN  armé. 

Noir;  corcekt  fans  taches  ,  poférieu- 
rement  bidenté ;  abdomen  &  pattes  ferru- 
gineux. 


ICHNEUMON.     (  Infeûes.  ) 

17,  IcHNEUMON  reclus. 

Ecujfon  jaunâtre;  corcekt  taché  ;  abdo- 


men entièrement  jaune. 

18.  IcHNEUMON  crépu. 

Ecujfon  jaunâtre;  corceht  prefque  taché; 
abdomen  entièremint  d'un  jaune  ferrugi- 
neux ,  prefque  objcur  à  t\xtremité. 

19.  IcHNEUMON  incunrtant. 

Ecuffon  blanchâtre  ;  corcelet  fans  ta- 
ches ;  abdomen  louge  ,  avec  l'extrémité 
noire  ,   marquée  d'un  point  blanc. 

20.  IcHNEUHON  faulîaire. 

Ecujfon  fauve  ;  corcelet  fans  taches; 
abdomen  &  pattes  Jerrugineux. 

ii.IcHNEUMON  préreur. 

Ecufj'on  jaune;  coiccki  fauve  ,  taché  de 
jaune  ;  abdomen  Jauve  à  la  haje  ,  noir 
à  l'extrémité ,  avec  le  bord  des  derniirs 
anneaux  blanc. 

22.  IcHNEUMON  inflammatoire. 

EcuJJon  blanc;  corcelet  rouge  ;  abdo- 
mei  fauve,  avec  l'extrémité  blaïuke. 

2j.  IcHNEUMON  fafrané. 

Ecujfon  blanc  ;  corcelet  avec  un  point 
jaune  de  chaque  côté;  ftcond  ô'  troijième 
anneaux  di  l'abdomen  jaunts. 

14.  IcHNEUMON  acre. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcekt  taché;  corps 
noir,  avec  les  pattes  Jauvcs. 

25.  IcHNEUMON  courtifan. 

EcuJjon  jaunâtre  y  corps  o\fcur. 


Suite  de  l'introduclïon  à  l'Hiftoire  naturelle  des  In[ecles. 


i<î.  IcHNEUMON  appariteur, 


I  C  H  N  E    U   M  O  N.   (  Infedles.  ) 

34.  IcHNEUMON  vaginateur. 


Eciijfon  jciune\  corcelet  noir-^  a  idomen 
à  pattes  fauves. 

17.  IcHNEUMON  trompeur. 

EcuJJon  jaune  ;  corcelet  taché;  corps 
noir \  pattes fuuves j  avec  Us  gznoux  blancs. 

z8.  IcHNEUMoN  funéraire. 

Ecuffon  jaune  ;  corps  noir  ,  avec  une 
tache  blanche ,  à  la  bafe  des  cuijfes. 

**  Ecujfon  blanc.  Antennes  entièrement 
noires, 

i<j.  IcHNEUMON  lutteur. 

E  eu  ffon  jaunâtre  y  corcelet  tache' ;  fé- 
cond 6"  troif.ème  anneaux  de  r abdomen 
jaunes, 

50.  IcHNEu.MON  lotareur. 

Ecujfon  jaunâtre;  corcelet  taché  '^fécond 
anneau  de  l  abdomen  fauve, 

5 1.  IcHNEUMOM  ofcnîateur. 

Ecujfon  blanc  ;  carcekt  taché -^  corps 
noir ,  avec  le  fécond  &  le  trolfcme  anneaux 
de  l'abdomen  fauves. 

51.  IcHNEUMoiJ  fafciateur. 

Ecujfon  blanc;  corcelet  taché  ;  abdomen 
noir ,  avec  la  bafe  du  fécond  ,  le  troijîé- 
me  &  lefixùme  anneau  ,  jaunes. 

3  ;.  IcHNEUMoN  volutateur. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcelet  mélangé;  an- 
neaux de  l'abdomen  jaunes  en-deffus. 


Ecufonjav.nâtre  ;  corcelet  taché -.^  abdo- 
men ai'ec  le  bord  dis  anneaux  jaune  , 
le  premier  &  cln<iuième  fans  taches, 

3  5.  IcHNEUMON  annulaire. 

Ecujfon  jaunâtre  \  corcelet  taché  ;  abdo- 
men avec  le  bord  des  quatre  prcmuis  an- 
neaux jaune. 

36'.  IcHNEUMON  marginc. 

Ecujfon  jaunâtre;  corcelet  taché;  abdo- 
men avec  le  bord  des  quatre  derniers  an- 
neaux jaune. 

57.  IcHNEUMON    note. 

Ecujfon  jaune  ;  cor  celet  taché  ;  abdo 
mcn  noir.,  avec  une  grande  tache  jaune  , 
fur  le  dos. 

58.  IcHtvEUMON   bordé. 

Ecuf  on  jaune  ;  côr celet  taché;  abdomen 
avec  le  bord  des  anneaux  légèrement  blanc. 

39.  IcHNtUMON  maculé, 

Ecujfon  jdune  ;  corps  noir  ^  taché  di 
jaune  ;  ablonten  cylindrique  ,  avec  le  bord 
des  quatre  premiers  anneaux  jaune ,  b:s 
autres  ohfcurs  à  leur  extrémité. 

40.  IcHMEUMON  bidenté. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcelet  prefque  ta 
ché  ,  pojlérieurement  bidenté  ;  Jecond  & 
troifième  anneaux  de  l'abdomen  antérieu- 
rement jaums. 

41.  IcHNEUMON  bandé. 

Ecufon  jaunâtre  ;  corcelet  fans  taches; 


Hijl.  NM.Jnfcaes.  Tom.  VU. 


î;4 


SuU2   deVlniroduBion  àVHiJîolre  Natiinlle  des  InfeBes. 


abdomen  noir ,  avec  le  fécond,  le  troijîhne 
&    le  quatrième  anneaux  fauves. 

41.  IcnNEUMON  attrayant. 

Ecujfnn  blanc  ;  corcekt  taché i  abdomen 
noir  y  avec  un  point  blanc ,  de  chaque  coté 
des  anneaux. 

43,  IcHNEUMON  ordonnateur. 

Ecuffon  jaunâtre  j  corcekt  taché;  ab. 
domen  noir,  avec  un  point  blanc  ^  de  cha- 
que côté  des  quatre  premiers  anneaux. 

4^.  IchNeumon  crieur. 

Ecuftn  jaunâtre  ;  corcekt  avec  deux 
f  oints  jaunes,  de  cha:iue  côté  j  abdomen 
entièrement  njir. 

45.ICHNEUMON  lituré. 

Ecujfnn  jaiin.ître ;  corcekt  taché ^  abdo- 
men notr ,  avec  k  milieu  de  quatre  anneaux 
jaune  \  paites  jerrugineufes. 

46. IcHNEUMON  chancelant. 

Ecujfon  jaune  ;  corcekt  taché  ;  abdo- 
men jaune  ^  avec  l'extrémité  noire. 

47.  IcHNEUMON  joyeux. 

Noir  j  écuffon  blarc  ;  corcelet  taché  j 
abdomen  fauve  ,  ave:  f  extrémité  noire  ; 
jambes  pojlérieures  avec  un  anneau  blanc. 

48.  IcHNEUMON  fondeur. 

Ecuffon  jaunâtre  •  corcekt  taché  ;  ab- 
domen jaune, 

49.  IchNeumon  fouci. 

Ecujfon  jaunâtre  ;  corcekt  rayé  y  abdo- 
men &  pattes  jaunes. 


C  H  N  E  U  M  O  N.     (  Infedes.  ) 

50.  IcHNEUMON  defllnateur. 


Ecufon  jaune  ;  corcekt  taché  ;  abdomen 
jaune , avec  l'extrémité  noire  ;  pattes  jaunes. 

5i.IcnNEUM0N  délirant. 

Ecufon  jaunâtre  ;  corcekt  avec  trois 
po'nts  jaunes,  de  chaque  iôtéy  abdomen 
noir  j  jambes  blanches. 

52.IciiNtuMON  folToj'eur. 

Ecujfon  jaunâtre  \  corcekt  Jans  tjches'^ 
abdomen  noir  ^  pattes  fauves. 

53.  IcîiNEUMON   rayé. 

Ecuffon  jaunâtre  ^  corcekt  rouge  y  rayé 
de  jaune;  tête  &  abdomen  noirs. 

54.  IcHNEUMON  porte- cœur.  ' 

Ecujfon  jaunâtre'-,  fécond  anneau  de  l'ab- 
domen avec  une  t.-:che  jaune ,  en  cœur. 

jj.  IcHNEUMON  faucilleur. 

Ecuffon  jaunâtre  ;  corcekt  mélangé  ; 
abdomen  preque  en  faulx  ,  ferrugineux  j 
avec  la  bajé  &  l'extrémité  noires. 

56.  IcHNEUMON  fiancé. 

Ecufon  blanc  ;  corcekt  fans  taches  ; 
abdomen  teftacé  ^  noir  à  la  bafe,  jauneà 
l'exirémicé. 

57.  IcHNEUMON  folliciteur. 

Ecufon  jaune  ;  corcelet  fans  taches  5 
premier  j  fécond  £■  troijlème  anneaux  de 
C  abdomen,  fauves. 

58.  IciiNEUMON  piqueté. 

Ecuffon  jaune  ;    corcekt  fans   taches  ; 


•  Suhâ  Je  l'Introduction  à  i'U'iJlo\rc  Katurelle  des  Infcclet 


•5) 


I  C  H  N  E  U  M  O  N.    (  lafedes.  ) 


abdomen  noir ,  avec  h  premier  &  le  fécond 
anneaux  fauves  ,  6'  un  point  blanc  ,  de 
chaque  cô:é  ,  fur  le  troifième, 

5  9.  IcHNEUMoN  ceinturé. 

Ecuffon  blanc  ;  corcelet  fans  taches;  ab- 
domen noir,  avec  une  bande  à  Cexirémité, 
l'Unche. 


C6.  IcHNEUMON  rcdaurateur. 

JVcir;  abdomen  avec  une  ligne  tranf- 
vcrfile  blanche  ;  faites  ferrugaitufes  \  an- 
tennes avec  un  anneau  blanc, 

67.  IcHNEUMON  cauJatciir. 

Noir  \  abdomen  en  m.iffe  ,  avec  trois 
bandes  pâles  ;  cuijjes  fauves. 


60,  IcHNEUMON  décore, 

Ecufon  jaune;   corps  ferrugineux  ;   ab-  j       ^S.Ichneumon  conquérant. 

A^oir  ;  abdomen  avec  les  quatre  anneaux 


domen  avec  une  bande  noire ,  fur  le   der- 
nier anneau. 


61.  IcHNEUMON  citroné- 

Ecuffon  jaune  -,  corcelet  raye';  abdomen 
avec  une  tache  jaune  ,  de  chaque  côté  des 
anneaux. 

*  *  *  Ecuffon  de  la  couleur  du  corcelet. 
antennes  avec  un  anneau  blanc, 

62.  IcHNEUMON  teluflateiir. 

Noi'';  abdomen  brun  au  milieu;  jambes 
antérieures  en   maffc, 

() 5.  IcHNEUMON  reprimandeur. 

Noir;  tête  &  corcelet  antérieurement  fer- 
rugineux ;  ailes  bleues  ,  avec  un  point 
tranfparent  ,  fur  les  fupérieûres, 

6\,  IcHNEUMON  compagnon. 

Corps  entièrement  noir;  antennes  avec 
une  bande  blanche. 

6  y  IcHNEUMoN  vigilant. 

Noir  ;  abdomen  avec  le  bord  du  cin- 
quième anneau  blanc  ;  extrémité  des  ailes 
fupérieûres ,  'noire. 


intermédiaires  fauves  ;  cuijffes  noires  ,    en 
m,jje. 

6ç).  IcHNEUMON  ciTiigrant. 

Noir;  abdomen  ferrugineux  ^  avec  l'ex- 
trémité noire;  antennes  avec  un  anneau 
blai.c. 

70.  IcHNEUMON  voyageur. 

Noir  ;  pattes  prefqae  en  majfe ,  ferru- 
g'neufes  ;  abdomen  ferrugineux  ,  avec  les 
deux  derniers  anneaux  noirs  &  l'anus  blauc. 

71.  IcHNEUMON  falueur. 

Noir;  corcelet  pointillé  de  blanc  ;  abdo- 
men ferrugineux  ,  avec  le  pétiole  noir  ; 
pattes  fauves. 

72.  IcHNEUMON  profligateur. 

Noir  ;  abdomen  ferrugineux  ,  avec  le 
péiioli  noir  ;  pattes  fauves. 

73.ICHNEUMON  mi-parti. 

Noir;  corcelet  pojlérieurement  &  abdo- 
men antérieurement  ,  ferrugineux. 


Suue  de  riûiroduciion  à  CHiflolre  Naturelle  dis  InfcSles. 


I  C  H  N  E  U  M  0  N.     (Infecles.) 

74.  IcHNEUMON  incubateur. 

*  *  *  *   Ecujfon  de  la  couleur  du  corcelet. 

Antennes  entièrement  noires. 

Noir  ;  abdomen  ferrugineux ,  avec  Vex- 

trémicé  noire  ,  marquée   X un  f  oint  blanc  ; 

83.  IcHNEUMON  déferreur. 

ailes   tranfparcntes  ;  antennes  fafciees. 

Jaune  ;  ailes  ohfcures  j  avec  une  bande 

75'.IcHNEUMON  exhorcaceur. 

blanche. 

Ferrugineux  ;    tête  &  extrémité  de  l'ab- 

84. IciiNEUMON  faftidieux. 

domen,   noires;  anus  blanc. 

'Rouge;  ailes  obfcurcs ,  les  fupér'.curcs 

yC.  IcHKEUMoN  femi-annulaire. 

avec  une  tache  marginale  rouoc. 

0                 p 

Noir  ;  abdomen  pojléricurement  ferrugi- 

iJj". IcHNEUMON  vacillateur. 

neux-^  antennes  blancliss  au  milieu. 

Tcte  &  c-rcelet  ferrugineux  ;    antennes 

abdomen  &  ailes  ,   noirs. 

-j-j.  IcHNEUMON   agitateur. 

8(5.  IcHNEUMON  infligateur. 

Ferrugineux  ',  tcte  &  extrémité  de  l'abdo 

mm  noires  ;  antennes  noires  ,  avec  un  an- 

Noir ;  pattes  fauve!  \  abdomen  voûté. 

neau  blanc. 

pondue  ;     inajions    des     anneaux    pro- 

fondes. 

78.  IcHN'EUMON  corrupteur. 

87.  Ichneumon  rechercheur. 

Noir;  abdomen  d'un  brun  ferrugineux; 

çorcçlet  pojlérieurement  bidenté. 

Ferrugineux  ;  antennes  &  pattes  noires  , 

ailes  noires  :  les  fupérieures  avec  une  ta- 

79. IcHNEUMON  gladiateur. 

che  marginale  blanche. 

Noir;  cuiffls  fauves -^  aiguillon  une  fois 

8  8.  IcHNEUMON  inquifîteur. 

plus  long  que  le  corps. 

Ferrugineux;  ■\ertex ,  trois  taches  fur  le 

So.  IcHNEUMos  court. 

corcelet  &  antennes  ,  noirs  5  aUes   noires  , 

avec  une  tache  blanche. 

Noir;  jambes   tejîaçces:,  anus  blanc. 

89.  IcHNEUMON  fcrutateur. 

8  I.  IcHNEUMpN  errant, 

Noir;   abdomen  fauve  ;    ailes   jaunes. 

Noir  y  pattes  fauves  ;  Jambes  <5'    anten- 

avec une  bande  &  l'extrémité  noires. 

nes  blanches  au  milieu. 

90.  IctiNEUMON  devin. 

81.  IcHNF.UMos  fimulé. 

Corcelet    bïépineux  ,  fauve  ;    abdomen 

Noir;    abdomen    obfcur;  aiguillon  très- 

noir  ,    avec     quatre    lignes    ira  ijverfales 

cou  c. 

blanJies. 

Suite  de  riniioduclion  à  l'Hi/loire  Naturelle  des  Infectes. 


»I7 


j                                     ICHNEUMON.   (Inledes.) 

91.ICHNEUMON  partant. 

99. IcHNEUMON  défeiifeur. 

Jaune  ;  ailes  fupétieures  avec  une  hande 

Ferrugineux  ;   antennes  ,  anus  &  pattes 

&   l'extrémité  oh/cures  ;   antennes  &  ai- 

pojîérieures ,  noirs. 

guillon  noirs. 

100.  IcHNEUMON  arrogateiir. 

91.  IcHNEUMON  Iiofpitalier. 

Noir  ;  fécond  &  troifccme   anneaux    de 

Jaune  ;  ailes  fupériiures  ,  avec  une  bande 

l'' abdomen  fauves  ;  ailes  noires,  avec  une 

&  l'extrémité  ohjcures  j   antennes  &  anus 

tache  marginaie  teftacce. 

noirs. 

ICI.  IcHNEUMON  infidieux. 

93.  IcHNEUMON  orné. 

Noir;  tête  pâle  ,  ailes  noires,  avec  un 

Tête  ,  anus  &  cuijfes  pojîérieures ,  noirs  ; 

point  &  une  tache  blanchâtres. 

ailes  avec  une  bande  &  r  extrémité  noires. 

loî.  IcHNEUMON  capital. 

94.  IcHNEUMON  muncrateur. 

Noir  ;  tcte  fauve  ;  ailes  noires. 

Corcelet  fauve  ,  poflérieurement  noir  j 

105.  IcHNEUMON  larron. 

jattes  &  abdomen  noirs. 

9^.  IcHNEUMON  dénonciateur. 

Noir -^  abdomen  pétiole  ,   tejiacé  ;  avec 
l'extrémité  noire;  aiguillon   très-  court. 

Fauve  ;    tête  Êr  extrémité  de  l'abdomen 

noires ,  ailes  noires  :  les  fupérieures  avec 

104,  IcHNEUMON  mutateur. 

une  tache  au  milieu  blanche. 

Noir;  corcelet  fauve;  ailes  obfcures. 

96.  IcHNEUMON  piéton. 

105.  IcHNEUMON  dénigrant. 

Jaune  \  anneaux  de  l'abdomen  avec  un 

point  blanc  de  chaque   côté  ;  antennes   (y 

Noir  ;   ailes  noirâtres ,  avec  une  tache 

aiguillon  noirs. 

tranfparente  \  abdomen  rou^eâtre,  prefque 

97.  Icu:^EUMON  nominateur. 

fejfile. 

loô'.  IcHNEUMON  inculpatcut. 

Jaune;   antenms  ,  deux  taches  fur  l' ah- 

lomen  ,  &  anus  ,    noirs  ;   ailes  avec  une 

Noir;  abdomen  fauve;  ailes  noires , fans 

bande  &  f  extrémité  noires. 

taches. 

pS.  IcHNEUAioN  antennaire. 

107.  IcHNEUMON  délateur. 

Jaune  ;  antennes  ,  vertex,  dos  du  corcelet. 

Noir;  tète  Zr  abdomen  jaunes  ;  ailes  noi- 

anus &  extrémité  des  ailes  noirs. 

râtres. 

ijS 


Suicc  de  CLuioduBlon  à  tUiJlolre   NaturelU  des  Ir.fcÛis. 


I  C  H  N  E  U  M  O  N.    (  Infedes.  ) 


io8.  IcHNEUMoN  reluifanr. 

•Noir ,  luij'ant\  ailes  un  peu  ohfcures. 

109.  IcnNEuriON  tafcié. 

Noir;  abdomen  avec  trois  bandes  blan- 
ches ;  ailes  obfcures  à  l'extrémité. 


.0.  IcHNEUI 


geiK 


Noir-,  front  jaune;  pattzs  fauves  ;  an- 
tennes pâles  en-deffous. 

III.  IcHNEUMON  rutilateur. 

Noir;  antennes  en-de(fous^  abdomen  & 
pattes  antérieures ,  ferrugineux, 

1 1 1.  IcHNEU.v.oN  manifeftateur. 

Corps  noir ^  fans  taches;  abdomen  cylln- 
drljue  ,  fejjlle  ;  pattes  fauves.  » 

1 13.  IcHNEUMoN  po'ycere. 

Jbd-'men  linéaire  ,  très-long  jambes 
pojlérleures  j  en  majfe. 

114  IchNeumon  Iiniulé. 

Mélangé  de  noir  &  de  jaune  ;  abdomen 
en  najje  ,  av-.c  des  taches  en  croiyanc  , 
jaunes ,  de  chaque  côté, 

1 1  j.  IciiNEUMON  piqueur. 

No'.r;  bouche  &  pattes  fauves  ;  abdomen 
pétiole. 

1  i(î.  IcHNEUMON  irritateur. 

Noir;  abdomen  ferrugineux  ^  avec  le 
premier  anneau,  &  deux  points  Jur  les  au- 
tres ,  noirs. 


I  ly.IcnNEUMON  lapidateur. 

D'un  bleu  foncé  ;  ailes  noires;  pattes 
fauves. 

I  iS.  IcHN'EUMoN  moqueur. 

Noir;  abdomen  ferrugineux ,  avec  la 
ba  ''e  &  t  extrémité  noires ,  jambes  pojlerleui  gi 
no.res. 

i  ip.IcHNEUMON  alongé. 

Noir;  fécond  ,  troifème,  quatrième  an- 
neaux de  l'abdomen  &  pattes  fauves;  culjfes 
pojlérleures  noues. 


20.  IcHNEUMON  noirci 


ireur 


Noir  ;  abdomen  frefque  cylindrique  ■ 
pattes  pojlérleures  blanches  vers  l  extrémité. 

m.  IcHNEUMON  mandatear. 

Noir  ;   corc  let  fans  taches  ;  fécond  6* 
troifième  anneaux  de  T abdomen  ^  à  pattes 
jaunes. 

1 11.  IcHMEUMON  miifqué. 

Noir;  pattes  ferruglneufes ,  avec  Vextré- 
mité  blanche. 

125.  IcHNEUMûN  criailleur. 

Noir;  fécond ,  troljlème  &  quatrième  an 
neaux  de  l' abdomen  y  bouche  &  pattes  ^  fau- 
ves ;  pattes  pojlérleures  noires  ,  avec  un  an- 
neau fauve. 

124.  IcHNEUMON  chatouilleur. 

Noir;  abdomen  ferrugineux  j  avec  labafe 
&  l'extrémité  noires  ;  pattes  pojlérieurcs 
noir,' s  y  avec  les  tarfes  blancs. 


Suite  de  l'Introcluilîon  à  tHïjîolre  Naturelle  des  Inféra: 


ICHNEUMON.     (  Infères.  ) 


115.  ICHNEUMON  chairclir. 

Noir;  af'domcn prefq\i'en  faulx ,  rouge 
à  fd   b.ifc  inférieure;    patus  fauvts. 

126.  IcHNEUMON  VOlV.é. 

Noir  \  abdomtn  voùcé  ,  fans  taches; 
jdmbes  fauves. 

117.  IchKeumoN  liiicé. 

Noir;  aldo'nen  pe'tiolé  ;  front  rayé  de 
j.iune  ;  paties  antérieures  fer.  uaUnufes. 

1 18.  IcHNEUMON   extenfeur. 

Noir  ;  abdomen  prefque  cylindrique  ; 
pattes  fiuves  ;  aiguillon  plus  long  qui  le 
corps. 

1 1  y. IcHNEUMON  maculateur. 

Noir  ;  côtés  de  l' abdomen  &  pattes  fau 


150.  IcHNEUMCTN  tutionellc. 

Noir  ;  pattes  fauves  ;  jambes  poflé- 
rieures  noires ,  avec  un  anneau  blanc. 

1 5 1.  IcHNEUMON  flrobiieile. 

Noir;  aiguillon  une  fois  plus  long  que 
le  corps  ;  pattts  jaunâtres  ;  jambes  pojîé- 
ricures^  tarfes ,  noirs  ,  avec  des  anneaux 
Lianes. 

151.  IcHNEUMON  moàcraieur. 

l^oir  ;  abdomen  pétiole ,  comprimé; 
antennules  &  pattes  pâles  ;  ai^^ui: Ion  pref- 
que de  la  longueur  du  corps. 


15  j  IcHNEUMON  fauteur. 

Noir;  abdomen  tiès  court,  en  maffe-^ 
aiguillon  cylindrique  ;  pattes  pojîérieures 
alongécs. 

154.  IcHNEUMON  OCulc. 

No'r;  abdomen  avec  un  peint  jaune  , 
de  chaque  côté  de  lu  bafe  ;  corcilet pofié- 
ricufcment  bidenté. 

1 5  j.IcHNEUiHoN  rcfuielle. 

Ndr  ;  pattes  jaunes  ;  abdomen  prefque 
cvlindnque  ,ftffile  ;  antennes  jaunes  à  leur 

bajl. 

1 36.  IchnEumon  privilégié. 

Noir\  pattes  jaunes  :^  abdomen  oblong, 
obtus. 

1 37.  IcHNEUMON  fomentateur. 

Noir  ;  abdomen  en  faulx ,  avec  le  troi- 
ficme  £'  la  bafe  du  quatrième  anneaux , 
jaunes  ;  pattes  teftacées. 

I  j8.  Ichneumon  mefureiir. 

Noir  ;  fccond  &  troifième  anneaux  de 
l'abdomen  ,  jcrugineux ,  avec  une  t^che 
triangulaire  ,  noire. 

1 59.  Ichneumon  roaleur. 

Noir  ;  abdomen  fefftle  ,  cylindrique , 
courbé, avec  trois  anneaux  fauves,  marqués 
d'une  tache  noire  ,fur  leur  bord. 

140.  Ichneumon  bigarré. 

Noir;  corcelet  mélangé;  abdomen  com- 


ïëo 


Suite  de  Viitroducllon  à  l'H'ifîoïrt  Naturelle  des  Infecles. 


primé ,  avec  le  bord  des  anneaux  j  jaune  j 
écujfon  /aillant. 

i4i.IcHN£UM0N  aiguifeur. 

Noir  ;  corcelct  fans  taches  ;  aldomen 
comprimé i  en  majfe,  avec  U  bord  de  trois  an- 
neaux ,  jaune  ;  écujjon  faillant. 

142.  IciisEUMON  divagateur. 

Noir;  abdomen  &' pattes  ferrugineux; 
ailes  courtes  j  avec  une  tache  marginale 
ferrugineufe. 

145.  IcHNEUMON  fécond. 

Noir;  abdomen  avec  le  premier  anneau 
ferrugineux,   très-grand, 

144.  IcHNEUMON  inculcateur. 

Noir;  abdomen  en  faulx  ,' entièrement 
ferrugineux. 

i45.îcnNEUMON  faucheur. 

Noir;  corcelet  taché  ;  abdomen  en  faulx, 
avec  le  fécond,  le  troijïème  &  le  quatrième 
anneaux  ,  fauves.. 

146.  IcHNEuMON  pugillateur. 

Noir,  abdomen  en  faulx  ,  fécond,  troi- 
jïème &  quatrième  anneaux  fauves  ;  pattes 
minces  ,  ferruglneufes. 

14.7.ICHNEUMON  arrofeur. 

Noir;  ailes fupérieures  noires  à  V extré- 
mité,  avec  un  point  blanc;  abdomen  en 
rnaffe  ,  avec  une  tache  velue  ,  dorée  à 
l'extrémité. 


ICHNEUMON.     (Iiifedes.) 

148.  IcHNEUJioN  furet. 


Noir  :  abdomen  prefque  cylindrique  ; 
pattes  frrugincufs  ;  cuiffes  pojhneurcs 
renflées  ,  dentées, 

149.  IcHNEUMON  éjaculateur, 

i\'i.>/>  ;  abdomen  en  faulx ,  avec  le  fé- 
cond^ le  troifième  &  le  quatrième  anneaux 
fauViS ,  jambes  pnjlérieures  en  majfe. 

150.  IciiNEUMON  cambré. 

Noir;  abdomen  en  faulx ,  avec  le  fécond, 
le  troifième  &  le  quatrième  anneaux  fau- 
ves fur  les  côtés  ;  jambes  pojléricures  en 
majfe. 

1^1.  ICHNEUMON  aflâiîîn. 

Noir;  abdomen  jaune,  avec  textrémité 
noire  ;  pattes  jaunes. 

152.  IcHNEUMON  foupçonneux. 
Fauve;  abdomen  rouge,  antennes  noi- 


I  5  J.   IcHNEUMON 


tentaceur. 


Jaune  ;    abdomen  cvale  ;   antennes    & 
yeux  noirs. 

154.  IcHNEUMON  excutfeur. 

Noir  ;  dos  du  corcelct  &  abdomeM,  rou- 
ges; ailes  noirâtres. 

I  j  5.  IcHNEUMON  régulateur. 

Noir  ;  antennes  renflées  ,  comprimées  , 
plus  longues  que  le  corps. 


Suae  de  nnirciumonàVHiJlolft  NaiurelleJa  InfeU^s. 


i'5i 


1  C  H  N  E  U  M  O  N.     (  Inf.dcs.  ) 


*  *  *  ♦'*  Antennes  jauius. 

1^6.  IcHNEUMON  jiunâcre. 

Jsune;  corceleijcriiî;  abdomen  enfaulx. 

157.  IcHNEUMON  ja'jne 

J.iune  ;  ve'rex  noir)  extrémué  de  l\tb- 
doiiicn  ot>j(.ure. 

15!'.  IcHNEUMON   fauVCt 

Corps  jaune,  ailes  noires, 
1/9.  IcHNEUMON  noir. 

Noir  ;  tîte  ,  panes  &  ligne  cranfver- 
fa!c  à  fexcremi-é  de  Cuèdomen  ,  ja.tfu-s  ; 
aiguillon  trèi-lo-1-^. 

160.  fcKNEL'MON  denté. 

Noir  y  taché  de  jaune  ;  éeujfon  àidenté, 
jaune  3  anus  bidenté. 

161.  IcHNEUMON  morio. 

Noir;  abdomen  enj'aulx;  ailei  bleues. 

l6i.  IcHNEUMON  lubillif. 

Noir  ;  abdo'jten  en  faulx ;  antenr.es  & 
patte!  Jern/gme:<Jls. 

lô'j.  IcHNEUMON  gïaucoptrre. 

J  une  ;  poitrine  roire  ;  abdomen  en 
faulx  ,  avec  l'extrémité  noue. 

164,  LhNeumon   circonflexe. 

Noir-.,  abi-men  en  fauix  ,  a^tyiewe- 
^'  ment  jaune  ;  p.utex  pi^fteriei-rei  av.c  les 
\  gejjdux  noiis;   é<^:'jJon  jiune. 


if'5^  IcHNEUMON  xaPthcpe. 

Ti:e  &  corce/et  ncirs\  antennes  i-  p  ittet 
jaunes  j  diaomen  jaune  ^    en  juulx. 

lôf^.IciINEUVIÛN  méli'.iigc. 

Eeujjon  jau/te;  corcelct  jaune  ,  mélangé 
de  fauve  &  de  noir\,  abdomen  fauve  ,  ...vec 
une  ta^hz  noire  ,  Jur   cka^J^ue  anne.iu. 

i6-j.  IcHNEUMON  bicolore. 

Ferrugineux  ;  poitrine  ,  exférnité  de 
C  abdomen  if  des  ai.'es  fuperieures  ,   noires. 

i6'8.  ICHNEUMON"  pondur. 

Jaune;  téie  S'  corcelet  caché \  abdomen 
avec  cinq  points  noirs ,  de  chaque  côté. 

i(?9.  IcHNEUMON  Tcutellaire. 

Jaune  ;  crce/et  noir,  taché  de  fauve  ; 
écujjon   élevé ,  jaune. 

170.  IciiNEUHON  cralTipccle. 

Ferru':;ineux  ;  corcelet  taché  de  jaitnf  • 
ifj'es  pojlencuns  en  m^ffe. 


\ 

\         171.  IcHNEUMON  corJoniK'. 

Fauve  \  anneaux    de   l'aldomcn   bordés 
de  blanc, 

ïjz.  IcHN-cUMoN  argiole 

2\'oir  ;  tête  &  corcelet  tachés  de  jaune -^  ■ 
anneaux  de  l  abdomen  bordes  de  jaum.  \ 

173.  IcHNEU.MON  lainidit'e.  j 

! 

Jaune  ;  aldomen  en  faulx  ,  avec   i'c.v-  ! 

trem.ie  noue. 


Hijt.nai.  injeuis,  ijmi  f  IL 


62. 


Suite  de  rmiroduBion  à  fHljîoire  Nacurdk  des  Infeâes. 


1  C  H  N  E  U  M  0  N.     (  Inf.de.  ) 

174.  IchneUmon  Fourmi. 

182.  IcHNEUMON  cj'nijèJe. 

Noir  ;  antennes  &  pattes  fcrrugincufcs  • 

Ovale,  d'un  vert  doré  ;  abdomen  oh/cur  ^ 

ailes  tranj parentes  ,  avec  un  point  noir. 

avec   une  bande  pâle  ,    à  la  bafi  ;  pattes 

jaunâtres. 

\7\.  IcHNEUMON  luutillaire. 

Jaunâtn;  abdomen  avec  une  bande  noire  ; 

183.  IcHNEUMON  Jes  Spliex. 

ailes   tachées  d'ohfiur. 

Noir  ,  fans   ta  ches  ;   ailes  blanches. 

ij6.  IcHNEUMON  ceinr. 

1S4.  IcHNEUMON  du  Seigle. 

Noir  ;  antennes  &  pattes  faruginevfes  ; 

Noir  ;  tét'e  fauve  ;  yeux  verdâtres. 

ailes  blanches  ,  avec  deux  bandes  noires. 

iSj".  IcHNEUAioN  cutané. 

177.  IcHNEUMON  rembruni. 

Noir;  ailes  velues,  avec  une  tache  lu 

Noir;  abdomen  avec  urne  bande  fcrru- 

naire  ,  noire;  antennes prefque  filiformes. 

gineufe  ;  ailes  tachées  d'olfair. 

' 

\Z6.  IcHNEUMON  conique. 

178.  IcHNEUMON  bknc. 

Nir  ;  abdomen  conique  très  aigu  ;  cuijfes 

Linéaire ,  blanc  ,  taché  d'ob/cur  ;  pétiole 

en  rnajje  ,  firugineufcs. 

de  f abdomen ,  mince  ,  alonge. 

187.  IcHNEUMON  lobulaire. 

******  Corps  petit.  Antennes  fnifûrm:s. 
Abdomen  ovale  y  f^jjili. 

Noir  ;  pattes  ferrugineufcs. 

188.  ICHNEUMON  pelotOlUK. 

179.ICHNEUMON  endammé. 

Noir  ;  pattes  Jaunes. 

D'un   noir  bleuâtre  ;  corcelet  antérieu- 

rement doré  ;  abdomen  ferruoincux ,  avec 

189.  IcHNEUMON  alv^'oliformc. 

une   bande  pojlérieure  noire. 

Noirj  abdomen  pétiole  ;  pattes  ferrugl- 

loo.  IcHNEUMoN  chrylîs. 

nci'jis. 

D'un,  vert   bron-é  brillant  j    abdomen 

190.  IcHNEUMON  des  Puccrons. 

ovale ,  doré. 

A^oir  ;  hafe  de  l'abdomen  ;  pattes  an- 

181. IcHNEUMON  du  Genévrier. 

térieures  ,  i'  genoux  pojlérieut S ,  jaunes. 

ï)' un  vert  doré;   antennes  noires;  ailes 

ir,;.  IcHNEUMON  nègre. 

avec  un  point  rouge. 

Corps  noir,  fans  taches;  ailes  noirâtres . 

^Siitti  de  l^lntroduHiûri  à  l'HiJloln  Nmurelle  des  lafcclis: 


1<ÎJ 


1  C  H  N  E  U  M  O  N.   (  Inftaes.  ) 


.•)i.  IcHKEUXON  àes  Araignées. 
Noir;  antennes fi'iformes y  corc Jet  avec 


2.00.  IcHNEUiMON  pédtQre. 

yùère  ,  noir',  abdomen  fauve  ,  ai'ec  la 


deux  lignes  longitudinales  jJAunes  ;  pattes  I  hafe  &  te.xtrémité noires 


jaunes. 

195.  IcHMEUMON  des  Teignes. 

Antenres  filiformes;  corps  noir  ^   avec 
les  pacts  fauves, 

I1J4.  îcHNEUMON  pedinicorne. 

Noiri  antennes  branchues. 

ipj.IcHNEUMoN  aciculaire. 

Linéaire,   d'un  brun  ferrugineux  ;   tête 
&  extrémité  de  l'abdomen ,  noires. 

i5j(î.  IcHNEUMoN  agile. 

Jptère  ,  noir;  pattes  fauves, 

197.  IcHNEUMON  coureur. 

aptère ,  noir  ;  partie  antérieure  de  l'ab- 
domen y  &  pattes  j  ferrugineufes. 

198.  IcHNEUMON  des  Mitres. 

Aptère  ,  fauve  \  têtc&  extrémité  de  l'ab- 
domen ,  noires. 

I09.  IcHNEUMON  vagabond. 

Apière  y  fauve \  tête  ,  partie po ftérieure 
du  corcekc  &  de  l'abdomen  ,  noire  s. 


201.  IcHNEUMON  formicaire. 

Aptère  ,  fauve;  tête  &  abdomen  noirs. 

101.  IciiNEUMON  vtTicuLiire. 

Aptère  ,  d'un  noir  bronzé  ;  antennes p 
pattes  mélangées  de  jaune  6"  de  noir. 

ioj. IcHNEUMON  audacieux. 

Noir  ;  pattes  &  deux  bandes  fur  l'abdo- 
men ferrugineufes. 

10^.  IcHNEUMoN  de  la  Charmille. 

Noir  ;  pattes  fauves  ,  avec  les   genoux 
obfi.urs  ;  femelle  aptère. 

los-  IcHNEUMON  alctte. 

Noir  ;  pattes  &  hafe  des  antennes ,  fer- 
rugineufts  ;  femelle  aptère. 

206.  IcHNEUMON  du  Bédéguar. 

Noir  ;  pattes  &  milieu  de  l'abdomen  fer- 
rugineux. 

107.  IcHNEUMoN  atome. 

Corps  mélangé  de  pâli  ^  d'obfcuf. 


i(?4 


I  C  H 


*  Eiufon  blanchâtre.  Autermes  avec  un  anneau  Hune. 

I.  IcK-NEUMON  meuttricr. 
IcH^EL'Mos  fugilLiiorius. 

Ickneumon  fcutello  f.avscamt  ,  tharace  immacw 
lato  ,  abdomine  atro  ,  jigmcntis  duobus  ut'inque 
puncio  ahv.  L  l  N.  Syj}.  nul.  pag.  y  50.  n'.  I. 
..—  Faun.  jaec.  n°.   ij/S. 

Jchr.eumonfugilLnorius.   Îab.  Syfl.  ent.  p.  t,i-j. 

„Q.  ,.  Spec.  inf.  tom.   i.  p^g.  410.  n".  1.  — 

M^T'-t.  inf.   corn.   I.  pag.   ij?.  n".    I. 

Jcknewnon  nigcr  ,  pedibjs  fer  ugineis  ,  thorac's 
apice  macutifqae  abdominis  quucuor  aibis  ,  anun- 
nfum  medio  alho.  GhOtï.  Inf.  tom.  i.pag.  545. 
n".  f4  • 

L'Ichncumon  noir  à  pointe  du  corcelct  &  taches 
du  ventie  blanches.  Gboiv.U. 

Ickneumon  dubitatorius.  SVLZ.  Hift.  inf.  Cab.  i.6. 


fis- 


Ick-ieumon  fugillatorius.  Schranh.  Enum,  inf 
auft.  n°.  69  j. 

likneumonconfieltaïus.  YovKC.  Enc,  par.  1. 
p.  411.  /î^'.;y. 

Ickneumon  fugillatorius. Ni-Li..  Eat.tom.  5. p.  15^. 
n".  i. 

Ichnetunon fugillatorius .  Ross,  Fuun.  ctr.  tom.  ^. 
pag.  }j.n".  740. 

Il  a  environ  fix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires,  avec  un  anneau  blanc  ,  au  mi  lieu  ,  &  de 
la  longueur  des  deux  tiers  du  coips.  La  tête  eft 
noire,  avec  une  petite  ligne  jaune  au  dtiriuisdesyeux. 
Le  corcelct  ett  noir  avec  un  poirtblanc  fur  l'éculTon. 
L'abduinen  çll  noir,  âvee  une  tache  blanche,  de  cha- 
que côté  ,  fur  le  premier  &  fur  le  fécond  anneaux, 
tes  pattes  font  rougcàires  ,  avec  la  bafe  des  cuilfes , 
iioires-  ,  ou  font  quelquefois  entièrement  noires. 
Les  ailes  font  tranfparentcs,  avec  un  point  obfcur  , 
fur  L  bord  cxtcncur. 

L'abdomen  varie.  Il  a  fouvent  fiï  points  blancs , 
6t  que  qistfois' feulement  deux.      . 

Il  fe   trouve    dans  toute  l'Europe. 

i.  IcHNEUMON  raviiïeur. 

Icua EUMON  raptorius. 

Ichneumon  fcuteL'o  fidvicante  ,  thorace  immacu- 
lato  ,  abaominis  fegmento  Jecunao  rercoque  luteis  , 
nliquis  dpice  a/iis.  Lin.  Syjl.  nat.  pjg.  ^^o,  «°.  2. 
-^Fuun.fucc.  n'- .  1579. 

Ickniunrion  raptoTitts .  Fab.  Syft.  eut.  jnrg:  jzy. 
n'\  i.—Spec.  inf  tom.  1.  jag.  ^.n.  /:«.  i.—Manr. 
inf.  tom.    j.  pag.  tjp,  n".  z. 


I  C  H 

Ickneumon  niger,  abdomiiîe  antice  pr'uglneo , 
poft'ce  nigro,  punclis  tribus  albis  ,  thoracis  apice 
annuloque  antennurum  aito.  GEOf  F,  înf.   tom.    l. 

L'Ichncumon  noir  .  à  bandes  fauves  fur  le  ventre 
avec  la  pointe  du  corcelet  &  anneau  des  antennes 
blancs.  GtOFF.  Ib. 

Ickneumon  rUftorius.  Schr.^nk.  Enum.  inf,  au/I. 
no.eye. 

Ickneumon  tripuncîatus,  F  O  u  R  c.  Ent.  par.  t. 
pag.  410.  «".  jo. 

IchneumonraptO'rius.  \'iLL  Enc,  tom.  f.  pag.  154, 
n'^.  1. 

Ickneumon  raptorius,  Ross.  Fuun.  etr.  tom.  t, 
pag.  56.  «°.  741. 

Il  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  du  précédent. 
Les  antennes  font  noires,  avec  un  anneau  blanc, 
au  niilie;i  La  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft  noir, 
av;c  un  point  jaune  lur  Icculfon.  Le  premier  an- 
nc.ui  de  l'abdomen  eft  noir  &  plus  étroit  que  les 
autres  i  les  deux  fuivaus  font  fauves;  le  quatrième 
ciî  noir ,  lans  taches  ;  les  trois  derniers  font  noirs  ,  8c 
marquis  li'un  point  blanc,  au  milieu.  F^es  pattes  font 
fauves  ,  avec  les  cuilles  pollàieures  noires.  L'aiguil- 
lon de  la  femelle  eft  tiès-court. 

Il  varie  par  le  nombre  des  points  blancs  de  l'ab- 
domen. 

II  fe  trouve  dans  toute  l'Eutope. 

3.  IcHNiUMON   ravaudeur. 
Icji  NEUMON  farcitorius. 

Ickneumon  fcutello  flavicantg  ,  tftorase  immaeu- 
lato  ,  ab:.omnis  fcgmenta  tertio  polieru.s  fecundoque 
ferrugineis  ,  fcxto flavo.  Li  N.'  SyJl,  nat .  pcg.  9j. 
n'^.  l.  ^—  Fau/i.  Juec.  n" .  15S0. 

Ickneumon  farciiorius,  Fab.   SyJl.   en:,  pag.  517. 

n".   i.—Sp.  inf  tom.  \.pjg.  411.  n".  3. Aair. 

inftôh.  t.  pag.  259.  r".  5. 

Fefpa  Ickneumon  abdomine  nigro  duobus  luteis 
circuùs   divijO.  1\m.  In/,  pLg.  i;j.  n°,  ly. 

SULZ.  Inf  tab.  a.fig,  ly. 

Ickneumon farciiorius.  ViLt.  Ent. tom.  j.;».  13Î. 
n".  5. 

Les  antennes  font  noires  ,  avec  un  anneau  blanc. 
La  lêce  eft  noire.  Le  c.nccict  eft  noir,  avec  un 
point  jaune,  fur  récu<lon.  Le  premier  anneau  de 
l'abdomen  elt  mince  ,  noir;  les  deux  fuiva.isfont  fer- 
rugineux ;  le  Cxièrae  elt  jaune,  &  tous  les  autres  fon: 


I  C  H 

noir?.  Les  pattes   font  ferrugincufes  ,  avec  l'extré- 
mité des  cuiires  &  des  jambes  poUcricurcs,  noue. 
]1  fe  trouve  en  Europe. 

4-  IcHNHUMON  étendu. 
Jcusrv/.fON    exunfor'.us. 

Ichneumort  fcu:ello  flavicante  ,  thoract  Immacu- 
lato  ,  abdom'inis  feg-ncn:o  fecundo  tenloque  finugi- 
neis  ,  ukimn  cpice  alhtdis.  LiN.  Sy/l.  n^c.  p.  ^^o. 
1°.  4. — Faun.fucc.n^.  l^Si. 

Ichneumon  cxte,\forius\  Fab.  Syjl.  ent,  pag.  ;i7. 
ff.  4. — Sp.  inf,  t.  I.  pag.  4ZI.  n".  4,  — Mant. 
inf.  igm.  i./).  ijj.  Ti",  4, 

Vefpa  Ickneumon  tlfrace  nigro  cum  punilo  in 
dorfo  nlbo  ,  aidumrne  antaiore  rubro  pojlcriore  niyro. 
R.U.  inf.p.  2JJ.  n".  8. 


I  C  H 


y  6$ 


ScHAzrp.Icon.  inf.  tah.  45.  fg.  i,  1. 
Ickneumon   extenfoiius.   Schrank.    En 


inf. 


Ickneumon.  extenforius.  V  l  L  L.  Ent.  ton,  j. 
i'.  lîf.n".  4. 

Ickneumon  extenforius.  Ross.  Faun.  etr.  tom.  1. 
p.  56.  1".  741. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  les  pvécédens.  Les 
antennes  font  noires,  avec  un  anneau  blanc:  elles 
lont  <]uelquefois  roufiâti  es^depuis  la  baie  juf^ju' à  l'an- 
reau.  La  tête  efl:  noire.  Le  corcelet  c(l  noir,  avec 
un  point  jaune  fur  l'écuffon.  L'ahJomcn  eft  noir, 
avec  le  fécond  Êcle  troifième  anneaux  ferrugineux, 
&  l'extrémité  des  derniers  blanchâtre. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

j.IcHNEi'MON  chcrcl.eur. 

IcHNEVMON  quaftorius. 

Ickneumon  fcutelloflavicante  ,  thorace  maculctto  , 
ahcominis  tribus  uUinis  jegmer.cis  do'faii  iis  mjcu- 
lafljva.Lirt.  Syfl.  nat.  p.  ■■;j,o.n°,  ^.  —  Faun.  fuec, 
n".  ijSi. 

Ichneumon  quiftoriiJS.ÏAB.Syf}.  ent.  pag.  51S. 
n".  5. — Spec.inJ.tom.  i.pag.  411.'!".  ^.—Mant. 
inf.  tom.  i.p.  i\y.n°.  j. 

Ickneumon  qu.tjicorius,  \'iii..Enlo'n  .  t.^.  p.  i  ;«. 

Il  cft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires,  avec  uit  anneau  blanc  Le  coips  eft  noir. 
Le  corcelet  elt  noir  ,  avec  rccuifon  &  un  point 
ious  l'origine  des  ailes  ,  bianchâircs.  Les  trois  der- 
niers anneaui  de  l'abdomen  ont  un  point  blanchâ- 
tre, à  leur  partie  (upéneure.  Les  pattes  font  ferru- 
gineufes. 

U  fe  trouve  en  Europe. 


6.  IcHNTVMON  coupable. 
IcHXEL'iio.'^   culpa'orius. 

Ickneumon  fcutcllo  favicantc  ,  thorace  macuhto  , 
ibdominis  fecmento  fecttndo  tertioqce  fcrrugineis  , 
•■e.'iquls  nigns.  Lin.  Syft.  na:-  }<:g.  95  !•  "^-  ^■ 
—Faut.  fuec.  n".  1,85. 

Ickneumon  culpatorius.  Fab.  ^y[i-  c^-  P-  ?!"• 
n".  6. — Spee.  inf.  tom.  i.pjg.  411.  n^.  6. — Muni, 
ial.  tom,  1.  p,  1  f  9.  n".  6. 

Ich-eumon  culpatorius.  Vill.  £;;.*.  t.   5.  p.   I  j^- 

Ickneumon  culpjtorius.  Ross.  Faun.  etr.  tom.  1. 
pag.    57.  n'='.  743. 

Il  eft  de  gr.mJeur  moyenne.  Le<:  antennes  font 
noires ,  avec  nn  anneau  blanc.  La  cère  eft  noire.  Le 
corcelet  cft  noir, avec  un  point  fur  l'éculTon  d'un  jaune 
blanchâtre.  L'abJcnien  eft  noir  ,  avec  le  fécond  6:  le 
troiilème  anneaux  ferru;Tincux.  Les  pattes  font  noues. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

7.  IcHNEUMON  vacillant. 

IcHSEvMos  nutatorius. 

Ickneumon  fcuitllo  jîavo  y  thorace  macutato ,  ah- 
domine  atro  fegmentorum  marginibus  flavis ,  pedi- 
bus  rufis  ,  planis  albis,  t ab.  Syfi.  enc.  p,  518. 
n".  j.—Sp.  inf.  tom.  i.  p.^l^.  n.'^ ,  7. — Mant. 
inf.  tom.   I.  pag.  160.  n" .  7. 

Les  antennes  font  noires  ,  avec  un  large  anneau 
blanc  ,  au  milieu  ,  &  le  premier  article  jaune.  La 
tête  Se  le  corcelet  font  noirs ,  tachés  de  jaune.  L'ab- 
domen cil  noir  ,  avec  le  bord  de  tous  les  anncauï 
jaune.  L'aiguillon  cft  avancé,  noir,  avec  le  filet 
intermédiaire  fauve.  Les  pattes  font  fauves  ,  avec 
les  genom  des  poftcrieuics  noirs ,  &  les  tarfes  blancs. 

U  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

8.  IcHNEL'MON  guerrier. 

IcHXEUî'ioy  bcllatorius, 

Ichneumo-i  fo-teilo  allô  ,  thorace  varicgato  pof- 
tice  fpinofo  ,    abdomine  ferrugineo. 

Il  y  a  cinq  li^jncs  de  long  ,  depuis  la  tête  juf- 
qu'à  l'anus  ,  &;  l'aiguillon  "a  à  peine  une  ligne  8c 
kniiedelong.  Les  antennes  font  de  la  longueur 
du  corps,  noires,  avec  un  large  anneau  blanc  , 
au-delà  du  milieu.  La  tête  cft  noiie  ,  avec  le  front  , 
la  lèvre  fupérieuie  ,  &  une  hgne  autour  des  yeux  , 
blancs.  Le  corcelet  eiliioir,  mélangé  de  jaune  ;  il 
a  deux  taches  j.iuncs  à  la  paitie  poftéiieisre  ,  lur 
chacune  defqatUes  fe  trouve  une  petite  épine.  L'ab- 
domen eft  ferrugin<UK.  Les  filets  latéraux  d-  l'ai- 
g'.iillcn  font  noirs ,  &  l'intermédiaire  eft  pâle.  Les 
pattes  fo.Tt  d'un  fauve  pâle  ^  avec  les  cuilTcs  pollen 


^C6  I  C  H 

risurcs  fa'JVes.  Les   ailes  font  uanlparentcs ,   avec 
ics  nervures  obfcures. 

I!  fe  trouve  à  la  Guiane  fançaifc. 

j.  IcHHEUMON  p.irfemi. 

IcllNEUMON  itrOrdLO:ii  s. 

IdvtrMtion  fc-dtello  f.avkantc  niger  ,  thorJce  ma- 
c:Ja'o  ,  iihJo-ninis  fimo  fiçrr.en'.o  punclo  rdiquis 
rr.^r^:ne  aiih.TAB.  SjJI.  e.u.-p.  }i8.  n'-' .9, —Spec. 

inf.tom.    I.  pag,  ^n.  /: '.  3. Mant.  mf.  tcm.  I. 

pag.  160.  «•■'.  9. 

Il  eft  petit.  La  ti?te  efl  nrji're,  avec  le  front  S;  le  tour 
des  yeux,  blancs.  Les  antc'iics  font  noires, avec  un  au 
iieau  blanc  avant  i'cxtréniiié.  Le  coicckt  clt  clevc 
noir,  avec  deux  points  à  la  paitie  antérieure,  deux  au- 
tres au  devant  des  ailes,  trois  au-dedous^  un  fur  l'ccuf 
fon,  &  trois  fous  récuilon  ,  blanchâtres.  L'a'oàomcn 
ert  noir  ,  en  maffe  ,  avec  le  premier  anneau  courbe  , 
marqué  d'un  point  blanc  ,  à  la  partie  fupcricure  , 
&  le  bord  des  autres  anneaux  blancs.  L'aiguillon  clî 
delà  longueur  du  corps  :  on  remarque  au  dcflous , 
•une  épine  aiguë,  courte.  Lts  pattes  font  blanches, 
avec  les  cuillcs  &  les  jambes  polléiieures  noires. 

Il  fe  trouve  en  Amérique. 

ic  IcHNEU.MON  avancé. 

IcHKEUifoy  porreclorius. 

Ic/ineumon  fcutello  jlavo  ,  ihorace  maculato , 
nhàoTiine  nigro  ftg-;ientls  tribus  apice  rufis  a/ho 
murginaiis.  Fajj.  Munt.  inj.  tom.  1.  pag.  160. 
n°.  8. 

Ilefl  petit.  Les  antennes  font  avancées,  noire";, 
marquées  d'un  anneau  blanc  ,  vers  l'extrémité.  La 
tête  eft  noire  ,  avec  la  lèvre  fupérieure  ,  un  point 
fous  les  antennes  &  le  tour  des  yeux,  blanchâtres. 
Le  corceict  crt  noir ,  avec  une  ligne  de  chaque  côté , 
au-devant  des  ailes  ,  deux  points  fur  l'éciiffcn  ,  & 
une  tache  pollérieure,  jaunes.  L'abdomen  eft  pâi'>lé, 
courbé  ,  noir  ,  avec  l'extrémité  du  premier  anneau 
blanche,  &  l'extrémité  du  fécond  ,  du  troifième  & 
du  quatrième  fcrrugineufe,  bordée  de  blanc;  les 
autres  anneaux  font  noirs ,  fans  raches.  L'aiguillon 
ert  court.  L:s  ailes  font  tranfparentcs.  Les  pattes  font 
fauves ,  avec  la  bafe  blanche  ;  les  tarfes  poftérieurs 
ont  le  premier  Scie  fécond  articles  noirs,  les  autres, 
blancs. 

Il  fc  trouve  aux  environs  de  Paris,  à  Kicll. 

i;r.  IcHNEUMON  infradeur. 

IcHNEUMoN  infracîorius. 

Ichneumon  fcutello  flavo  ,  thorace  macutjto  ,  nh- 
dominis  fegmeit:s  o-rnib's  margine  alàis  ,  piJious 
fcrruglr.eis.  LlN.  Syjl.  njc,  pag.  531.  n°,y.>-.— 
faua./ue:.  s".  ijsVi 


I  C  H 

hhneumon  infracîorius.  Fab.  Sy^.  ent.  p.  jî»-' 
n° ,  9.  — Spec,  inf.  tcm.  \.p.  421.  n°.  9. — Munt. 
inf  tom.  I.  pag.  160.  n° ,  10. 

l-kncumo.-i  infracîurius.  ScHRANK.  T-num-  inf 
dijl.    n°.  6^9. 

Ichneamon  infradorius.  V  i  l  l.  Ent.  tcm.  3. 
pag.  156.  B^.  7. 

>       lihneumon.  infraSlorius.  Ross,  Faun.  etr.  tom.  2. 
pag.  ^7.  n".  744. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  ,  marquées 
d'un  anneau  blanc.  La  têic  cil:  noire  ,  avec  le  tour 
des  yeux  jaune.  Le  corceict  cfl:  r.oir  ,  avec  une 
petite  ligne  au-devant  des  ailes  ,  un  point  de  cha- 
que côté,  au-delfus  des  pattes ,  ic  deux  fur  l'écul- 
fon  ,  jaunes.  L'abdomen  clt  ntiir ,  avec  le  bord 
des  anneaux  jaune.  Les  parte";  lont  ferrugineule":  , 
avec  les  genoux  des  polléricutes ,  noirs.  Les  cuiffcs 
font  quelquefois  noires. 

Il  fe  trouve    ea   Europe. 

II.  IcHNEU.MON  ambulant. 

IcHNLUMON  amiuùitorius, 

Ickr.eumon  fcutello  f.avicar.tc  ,  thcrace  maculato  , 
ahdominis  jegmer.to  Jecundo  ferruginco  ,  reliquis 
margine  alhis.  Fab.  ^yii.  ent.  p.  ;zji.  n°.  le. — 
Spec.  inf.  t.  \.p.  412.  n°.  le. — A'iJ^f.  inf.  tom.  i. 
p.  z6o.  n°.   1 1. 

Ichneumon  ambulatorius.  Ross.  Faun.  etr.  t.  i, 
P<^g-  37-  "°-  747- 

Il  reffembleaux  p  é-édens.  La  tête  eft  noire,  avec 
les  antennes  jaunes,  ai  delà  du  milieu.  Le  corceict 
eft  noir  ,  avec  une  ligne  antérieure  ,  un  point 
au  devant  des  ailes  ,  &c  l'éculfon  ,  jaunes.  L'abdomen 
ert  noir,  avec  le  feccni  anneau  fauve,  &  le  bord 
du  rroifiême  ,  du  quatrième  &  du  cinquième,  blanc. 
Les  pattes  font  fauves. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

1 3.  IcHNiUMON  faturé, 

IcuNEi/jfoN  faturatorius. 

lihneumon  fcuteilo  flavicante  ,  tkorace  îmmacu- 
lato  ,  abdominis  nigri  fegmento  uliimo  albido.  Lin, 
Syft.nat.pag.  9JI.  «".9. — Faun.  fuec.  n°.i^%6. 

Ichneumon  faturatorius.  Y i^i.  Syfi.  ent.  p.  jjj." 
n".  II. — Sp.  inf.  tom.  i.p.  4i2.n°.  11. — Mant» 
inf.  tom.  1.  pag.   160,   n^.    1  z. 

Dlg.  Mém.  inf.  tom.  l.  pag.  }  ji.  pi.  i^.fig.  16, 

ScHMFf.Icon.inftab.    6\.fig.    4. 

Ichneumon  faturatorius.  Y  1 1  t.  Enf.  tom,  5, 
pag.  137.  n«.  5. 


I  C  H 

Ic/i';enrr,p,ifjt::r^conus.  lloss.  Fuun.e:r.  corn.  t. 
pjg.  37.  n°.  7)6. 

Les  aaienncs  font  noires  ,  avec  un  ariicaq  b!a;ic. 
La  tcte  cil  noire  ,  fans  taclics.  Le  corcclct  lT;  noir, 
avec  un  point  blanc  ,  fur.l'ccuilon.  L'abdomen  ell 
noir,  avec  le  dernier  anneau  bknc.  Les  fartes  font 
feriu^ineufcs,  avec  les  jambes  poiléiieurcs  noires. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

14.  IcHNKUMON    encliainé. 
Icn NT îM/ o .V  corfînilorius. 

Ickneumor:  jcu-el.'o  f.dvicjntc ,  t''a-\!ce  hid'r.idto 
Çub'njcali'.o  ,  i-.hdjKÙn's fgmcato  juwido  'i.rr::g:- 
nco.  Lin.  6\j'/.  njt.  p^g.  3^3 1.  n" .  ï.  —  t\.u:i. juec. 

Ichncumon  co:ifiiiJoi:us.  ViLL.  Ent.  lom.  5. 
f.   157.   ""•  S. 

1!  e(t  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
de  la  longueur  du  corcelet,  noires,  avec  ur.e  tache 
blanche  ,  au  milieu  de  leur  partie  fupcrieiire.  Le 
corc-eict  cft  nr-ir  ,  avec  l'écuilbn  ,  &:  un  point  à 
l'origine  des  a-lvs,  jaui-cs  ou  blanchâtres.  L'abdo- 
men cil  noirj  avec  le  fécond  anneau  ferrugineux  ,  ou 
fa  ive. 

î^  te  trouve  en  Europe, 

iç.  ^cH^:ï'JM^N  entrepreneur. 

IcH.v  .jvjjoA-  molhoiius. 

Ick-uumon  fcu.:e'h  abo  ,  t'jor.ice  i:nmi-utj:o  , 
ahdotirJs  ti^Li  tihiurumque  bafi  alais.  LiN.  iy/. 
nul.  pag.  331.  n°.  10. — 'F-xun.Juec.  n°.  1 5-87. 

hkmumon  msXitox\a%  Jhutetlo  albo  ,  corpore  atro. 
F\B.  Syfl.  eut.  pj,?  319.  n*'.  12. —  Sp.  i:if.  corn,  i. 
f.g.  ^zz.n".  12..  — Muni.  inf.  tom.  i.  pjg.  160. 
«".  I  j. 

IJir.eumon  ntou'.orius.Yii.t,  En:,  tom.  5.^.  13.7. 
7i'\  10. 

Ichneumon  r?2j!':o'Ius.  Ross.   Fuun.  ctr.  tara.  i. 

I!  a  près  de  fcpt  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noires,  un  peu  plus  longues  que  le  corceirt, 
avec  un  anr.eau  blanc  ,  au  nViiiea.  La  ttîc  elt 
noire,  fans  taches.  Le  corcelet  efl  non-,  avec  un 
point  jaun.ître  ,  fur  l'ccuHon.  L'abdomen  cfl  noir, 
avec  un  peint  blanc ,  à  l'extréiniré.  Les  pattes  va- 
rient pour  la  couleur  ;  elles  font  entièrement  noires 
ou  fau'/es  ou  noires  ,  avec  la  bafedcs  tarfes  blan- 
che.Les  ailes  font  traniparentes. 
Il  fe  troave  ilans  toute  l'Europe. 

itf.  IcHNEUMON  armé. 
li^iiNEirjJGN  armu!orius. 


I  C  H 


1^7 


h'tneu^.on f^u:c''o  a.'i'J  '•''.ç^'',  th.orùce  imrrcca- 
lato  pojn^e  bidcuuto  ,  akdon'.ir.e  pediiufque  Jtrru^ 
glacis.   Fab.  a/-"..',  ir.f.  tom.  i.  p.  z6o.  a°.  14. 

lckr.i:imonarmatoiias.\'ii.i..Ent.  tcm.^.p.  ^o. 
n".  16. 

I!  cf!:  petit,  r  es  antennes  fort  noire;  ,  avec  un 
anricuu  bi,in>,.  La  ti^-'.e  elt  no're.  Le  corcelet  cil 
noir,  avej  un  point  b'anc,  fur  l'éculion  ,  &  une 
forte  dent  aigite  ,  de  chi  jue  côté,  portérieuteir.cnr, ' 
L'ab.iomen  i:  les  pattes  fi>nt  fciiugincux. 

11    [<i  trojve   a  Ki.ll, 

17.  IcHNTjiioN  rc.!u5. 

Icw.yLiMos'  plforus. 

ïchr.eKTioi  fcutdto  fluv:cante  ,  tkoracc  m.--culiiio 
a'.-d;nii:e:o:o  Lutco.  Lin.  isy^.  nat.  p^ig.  051.  n^'  1 1 
—Faun.f.ec.  n°.  1589. 

Ishneumor.  ti'ner  ^  oldcw'ire  tihiifjuc  fern:gî:'.e's 
ar.rcrn.irum  mù:o  Jbj.  Lin.Fauu.  juec.  ci.  i 
n'.   ^66. 

Ichneumon  niger  ,  a'"com:ne  tibiifque  fcrrtigine:s . 
amC't.Tis  annula  aibo.  L_i  n.  Fuun.  Jucc.  cdit.  1 
n°.  9  6  S. 

Ickteamon  piforius  [cutcllo  albo  rhorisce  lineato. 
ahdoTiiac  tc\\aceo  ,  peiiulo  nigro.  YaZ.  Mant,  mj , 
tom.  !.  p.   160.  n'.   I  y. 


ScilArFF.  £.V.^:, 
ib.  6.fig.  II. 

Ich.eumon  plfor 


nf.  :jb.  li.  fg.  I.  —  Icon.  iif. 
s.  Y  i  L  :,   Ent,  tom.  5.  n. 


I!  eft  un  des  plus  grands  de  ceux  de  l'Europe.  L 
antennes  font  noires  ,  un  peu  roulées  en  fpirale 
avec  un  anneau  blanchâtre,  au  milieu.  La  tète  eft 
noire,  fans  taches,  &  ciuelquefois  avec  le  tour  des 
yeux  blanc.  Lccorccleteit  noir,  avec  une  petite  ligne 
de  chaque  côté,  au-devant  des  ailes,  un  point 
au-dc!ÎO!!S  j  &  une  tache  fur  l'ccufTon  ,  d'un  jaune 
blanchâtre,  L'abdomen  eft  d"un  fauve  teliacé  ,  avec 
le  ptcniier  anneau  noir  ,  aminci  à  fa  ba(e.  Les 
pattes  font  fauves  ,  avec  les  cuiiTes  noires. 

Il  n'eft  peut-être  qu'une  variét;  de  l'Ichncumon 
fondeur. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

18.  Ichneumon  crépu. 

Ichneumon  crifpatorius. 

Ickneiimon  fcutello  jlavlcante ,  tkorace  fubmacu- 
laxo  ,  abdominc  toto  luteo  fenugineo  apicc  fubfuf- 
ccfceme.  Lin.  Syfl.nat.p.ig.  ^^\.  n°,  11.  —  Fiiun, 
fuec.  n".  15 8 S. 

Ichneumon  crifpatorius;  Fab.  Syfi,  ent.pag.  31g, 


1^8 


I  C  H 


n\  i5._S«c-.  /rtyl    icm.   j.  F''-'-   ^-î-  «M  3  •— 
Ma,u.  i.ij.  :om.   l.  f.  16;.  n^.  i  o. 

IcincH'r.oncrifpu:oi:us.\'il.i.  E.-.t.tJm.  yp.  i;8. 


11  eft  grantîciir  moyenne.  Les  antennes  font  noires, 
avec  un  aiMieati  j^'Ji.e  ,  vers  !eur  bjfe.  Le  corce- 
Itt  eft  noir ,  avec  l'écuir^n  iaunc  ,  &  un  point  fer- 
rugineux ,  i  la  ba-j  d'.s  ailes.  Le  premier  anneau 
de  i'abdcnien  cQ:  jaune  ;  !c  fécond  c!l  jaune  ;  avec 
la  bafe  fcrrir^ii-icufc  i  le  troifiènie  efc  ferriigiiicux  ; 
le  v-judtnèiac  ùC  le  cinquième  font  d'i;;;e  couleur  Rt- 
riigincufe  obùure  j  Ic5  at^crcs  font  noirs.  Les  pattes 
font  jaunes.  Les  c  unies  (ont  noirâtres ,  avec  l'extré- 
mité jaune. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

19.  IcHNivMON  inconfiant. 
IcHSEUMON  motatorius. 


Ickneumon  fiUteUo  aiho  ,  thorjce  immaculato , 
abdomint  rubro  apicc  nig'O  yu-.cij  a-io.  Fad.  Syjl. 
ent.pag.  ^rs-n".  14  — Sp.  inf.  corn,  i.pag.  ^13. 
n°.   14. — Munc.  ir.f.   tum.    i.  pag.  zoi.  ;:".  17. 


Ichneumonmotaiorias.  ViLL.  Ent. 


hP-  159- 


Il  a  {juatrc  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
■n  peu  plus  longues  c]uc  le  corcclet  ,  noues,  avec 
un  anneau  blanc  ,  au  milieu.  La  tète  eil  noire.  Le 
corcelct  eft  noir  ,  avec  un  point  d  un  jaune  blan- 
châtre ^  fur  l'ccuifun.  Le  piemier  anneau  de  l'ab 
doraen  eft  noir,  les  fuivans  font  r^mgeurcs  ;  les 
trois  derniers  font  noirs  ,  avec  un  ou  deux  point' 
jaunes.  L'a'guillon  eft  trcs-court  ,  noir.  Les  pattes 
Ib.ît  fauves ,  avec  les  cuifles  poftérieurcs  &  l'extré- 
fniié   des  jambes ,  no.res. 

I!  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

ac.îCHNtUMON  fauHaire. 
IcHNEUMoN  falfarius. 

Jchneumon  fcufello  'ufi,  ihorace  immaculato, 
nbdomu.e  pedOiuJqueJerru^iaeis. 

Il  redenible  au  précédent  pour  la  forme  &  la 
•randeur.  ]_cs  antennes  (ont  plus  longues  <jue  le  ;cr- 
celet ,  noires,  avec  un  anneau  blanc  ,  au  milieu. 
Li  lête  elt  noire.  Le  corcelct  eil:  noir  ,  avec  un 
point  feu  Uizine'jx,  fur  l'écuiion  ,  &  un  autre  plus 
petit  en  arrière.  L'abdomen  eft  d'anc  couli'ur  fer- 
rugineule  pfis  ou  moins  cbfcure  ,  fans  taches  , 
•ou  marquée  d  un  point  blanc,  a  l'estrémité.  Les 
pattes  lont  fcriiigineufes^  plus  ou  moins  obfcuics. 
L'aiguillon  eft  très-court. 

il  fc  tioiavc  âox  environs  de- 'Paris. 


I  C  H 

ii.I.HNEUMON   préteur. 

IcH^£UMo:{  pretorius. 

Ichieum-.infcutello  fiavo  ,  thorace  rufo  f^^.vû  ma' 
cuiuto  j  iiidu/ni'e  i^'j!  rujj  afiçi  ni^iu  jej^mt'uis 
margir,e  al'jis. 

Il  a  trois  hgnes  &  demie  de  long.  Les  antennes 
fontnoireî  ,  avec  un  anneau  ,  au  delà  du  niilitu.  Se 
un  point  lous  !e  premier  article  ,  blanes.  La  tète 
elt  noire  ,  avec  la  lèvre  fupétieure  &  le  tour  des 
yeux  ,  jaunes.  Le  corcelct  elt  fauve  ,  avec  deux 
points  fur  1  tculîon  ,  une  ligne  antérieure  ,  qui  parc 
de  roiigi;:e  des  ailes,  5c  une  autie  autour  du  col, 
jaunes  ;  on  appcrçoit  un  peu  de  iToir  autour  de 
l'écuiion  ,  &  a  la  b.ife  fupérieure  des  ailes.  Lab- 
domen  eft  alongé  ,  avec  le  [reraier  .u.ie^au  Fauve  , 
noir&  amaici  a  la  bife  ;  les  deux  fuivans  font  ei  - 
fièrement  fauves,  le  quaai:me  elt  noir,  a\ecle 
bord  blanc,  &  u.i  peu  de  fauve  ob-cur,  a  fa  bafc, 
le  cmo,uièmc  elt  noir ,  avec  le  bord  blanc  ;  les 
autres  funt  norv.  Les  quatre  pattes  antérieures  font 
fauves  ,  mélapg.es  de  noir  &  de  jaune,  a  la  bafe  ; 
les  poftérieures  lont  oblcurcs  ,  avec  le  milieu  des 
taries  blancs. 

Il  fe  trouve  aux   environs  de  Paris. 


IcHNLijj.iON  inflirnmatoire. 
f  s  EU  M  os  inf.aiiimaioi  nu. 


le 

lihieumc^  fcutelto  albido  ,  thorace  rubio ,  ab- 
àomitie  fdL\o  ap:ct  dùbo.  Vill,  £/.£,  tom.  ^.  p.  14}, 
no.  17. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Tes  antennes  font 
noires,  marquées  d'un  ann<.à.î  b!a:K.  La  tèie  eft 
noire.  Le  coicelet  eft  rouge  an  éiieuremenr,  m  ir 
pofténeurcment.  L'abdomej  elt  fauve,  l 'anus  de  la 
femeleeft  blanc,  &  term  né  par  uu  aiguillon  cut.rt. 
L'onus  du  mile  eft  r.ciiairc  ,  a  peine  blanc  ea- 
dellous. 

Il  fe  trouve  d;.n5  les  forêts  aux  environs  de- 
Lyon. 

î  ?.  IcHNEUMc  N   Lfrané. 

Icj-lNEUMi,^  CIQitdtOr.  as, 

hhneunonj'cuieilo  alto,  thorace  utrinqtte  punllo 
f.uvo  ,  abdomi'iis  Jtgmeico  Jecundj  teiuoqu,'  fiûV  s. 

li.hni:umij,i  niger ,    thordch  npice  abd^m.nis  me- 

aio  ptdiii.iJ'.jLe  fiuvo   Vurregjtis  ,    iirtt.nas    mcd.o 
alb.s.    GlOIJ.  L.f.  tom.  1.  p.  344.  n".    5:. 

L'ichrtumon  panaché  de  noir  &  de  citron  à  an- 
neau blanc  aux  antennes.  Gr Off.  Ib, 

Ich::eU'iio:i  croccat('iius/<:uff//o  aibo  ckoncc  ni- 
gro  duo:  us  pwci's  Lteialthus  jîavis  ,  atdorntna  fcg' 
merto  ficu-dJ  urt.o^uc  croct.'s.  "^ ni.  £:U.  to'.i.î, 
p.  i■^i.n''.  18. 

Icnnci.moa 


î  C  H 

Ichneumon  vorux.  FouRC.  Eu.  par.  i.pag,  ^i  i , 

Il  a  environ  fept  lignes  de  long  ,  &  r.lTemb'e 
en  peu  ,^  au  prciv.icr  alpi-(ft ,  a  uneGuépe.  Les  an- 
tennes lont  roulées  en  fpirale  ,  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps,  noires,  avv;c  un  anneau  blanc  au 
milieu.  La  tète  ell  noire.  Le  corcelet  eft  noir,  avec 
l'écu/Ton  &  un  petit  point  à  l'oiigine  des  ailes  ,  jaunes. 
I,'abdoni;n  cil  noir  ,  avec  le  fécond  &  le  troifiènie 
anneaux  jaunes,  &  queliiuefois  le  bord  du  dernier 
blanc.  Les  pa:tes  _font  ;auiies  ,  avec  ks  cuilks 
noius. 

M.  Geoffroy  remarque  que  cet  Ichneumon  cft 
tiès-caiHiacicr. 

Il  fe  trouve  en  France. 

14.  ICHN1.UM0N  atre. 

IcHSEPMO^  atratorius. 

Ichneumon  fcutello  jiaviciinte  ,  thurate  mjcuLto  , 
nger,  pcdibus  n.fis. 

I.hncumon  aaatorlus .  Vill.  Ent,  tom.  ;,  p.  \^l. 
rt°,  15.  ttib.  i.fig.  1. 

Il  a  un  peu  plus  de  S^%  lignes  de  long.  Les  an - 
tenues  font  de  la  longueur  du  corcelet,  noires, 
avec  un  anneau  jaiir.e  ,  au  milieu.  La  tè:e  cil 
noire  ,  avec  un  point  derrière  chaque  œil ,  &  une 
petite  ligne  ,  au  devant  ,  jaunes.  Le  co-celct  eil 
noir  ,  avec  un  point  fur  récuiron,un  auLte  fous 
l'origine  dts  ailes  ,  &  une  ligne  au-devant,  jaunes. 
L  abdomen  elt  noir.  Les  pattes  font  f-uves  ,  a^cc 
les  taifes  pollériecrs  obfcurs. 

11  fe  trouve  au  midi  de  la  France. 

ij.  IcHNtuMON  courtfan. 
IcHSEUMON  fraudatorius. 

Ichneumon  fcutello  jlavujnte  ^  coyore  fufco. 

Ichneumon  fraudatorius  fufcus  Cotus  ,  fcutello  fia  ■ 
vicaite.WjLL.  Ent.   tom.  :,.  pag.  i'\.^   tî".  50. 

Il  eft  grand.  Les  antennes  font  noires,  avec  un 
annea'j  blanc.  Tour  ie  corps  eft  obfcur.  L  ecurton 
feu!  eftjaunâtre. 

M.  Villcrs  re.Tiarqiie  que  cet  inf^ifle  paroît  trifte  , 
inquiet  ,^  &  par  des  vols  continuels  ,  trompe  fans 
cefle  l'elpoir  de  celui  qui  le  puurfuit. 

1\  fe  tiouve  au  midi  de  la  France. 

îô.  IcHNEi'MJN  appariteur. 
IcHNEL'MON  arparito^ius.  s 

Ichneumon  fute.'lo  f.avo  ,  thorace  nigro  ,  abdo- 
doTi'ne  vfdiùujnue  r..fis . 

Hn.Nut.    lr]ecu..Tume  Fil. 


I  C  H  ^çp 

I  Ichneumona^'pa.rhonas  fcutello  fav.'canie  ,  cayite 
ihorace  pectore^^ue  nigris  ,  abdomine  peditufq.:e  J u.1- 
v:s.  ViLL.  Eni.  tom.  i.l-czg.  I43.  n".  2?. 

H  a  trois  lignes  &  demie  de  long.  Les  antennes 
f  int  de  la  longueur  du  corps ,  noires  ,  marquées  d'un 
anneau  blanc.  La  tête  elt  noue,  fans  taches.  Le  corcc 
letert  noir  ,  avec  un  point  jaune,  fur  récnflon.  L'ab- 
domen eft  ferrugineux.  L'aiguillon  ell  plus  court 
que  l'abdomen  ,  noir ,  avec  Ta  pièce  intermédiaire  , 
d'un  brun  ferrugineux.  Les  pattes  font  ferrugineufes. 
Les   ailes   fupéneures  ont  un  point  marginal  ,  noir. 


Il  fe  trouve  aux 


environs 


de  Paris  ,  de  Lyon. 


27.  Ichneumon  trompeur. 

IcHNLUMOï!  falfatorius. 

Ichneumon  fcutello  flavo  ,  thorace  macuUto ,  ni- 
ger  ,  pedibus  rufis  geniculis  albis. 

Ichneumon  niger ,  pedibus  rufis  ,  ginicuUs  anten- 
nuramque  medio  dli'is.GlOîi.   I.-iJ.   ton..i,p.  340. 

L'khneumon  noir,  à  pattes  rougeâtres  ,  avec  les 
genoux  &  le  milieu  des  antennes  biaucs.  Gioif .  Ib. 

Ichneumon  articuldtus.TovKc.  Ent. pur.  l.p.  4C8. 
n''.  46. 

Il  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  de  la  longucui  de  la  moKié  du  Corps  ,  noires, 
avec  un  anneau  blanc,  au  milieu.  La  ucie  cfl  lioue. 
L;  corcelet  eft  non,  avec  l'ècuifon  &  quelques  ta- 
che^  latérales  blanchâtres.  L'abdomen  eit  noir , 
avec  un  peu  de  blanc  ,  de  chaque  côté  .  fur  le 
bord  des  anneaux.  L'aiguillon  tit  un  peu  plus  court 
que  l'abdomen.  Les  pattes  font  fauves  ,  avec  quel- 
ques taches  blanclies  ,  à  leur  bafe  ,  &  le  genou 
blanchâtre.  Les  aiies  fupéneures  oi,t  un  point  mar- 
ginal bien  marqué. 

II  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

18.  Ichneumon  funéraire. 

Ichneumon  funcrarius. 

Ichneumon  fcutello  flavo  ,  cerpo  re  nigro  ,  ftmorum 
bùfi   macula   alba. 

Ichneumon  niger  ,  tl.oracis  apice  antenn^irumque 
m.diu  albis.  Geoîf.  Inf.  tom.  2..  p.  3^8.  n''.  4c. 

L'Ichneumon  noir  avec  la  pointe  du  corcelet  & 
le  milieu  des  antennes  blancs,  Giorf .  Ib. 


hhn 


ifunereus.  FoURC.  Ent.  par.  1.  p.  406, 


li  a  ci;  q  ligne',  d.:  long.  Les  antennes  font  noires  , 
avec  in  ann.au  blinc  .^u  milieu.  La  téie  eft  noue. 
Le  coice  et  eft  noir,  avec  l'ecullonblanchaiic.  L'ab- 


7û 


I  C  H 


domen  eft  noir.  Les  pittes  font  noires,   avec  une 
tache  blanche  ,  à  la  bafe  des  cuifles. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

**  EcuJJon  blanc.  Antennes  entièrement  noires, 

19.  IcHNEUMON  lutteur. 

IcntTEUMON  luBatorius. 

Ickneumon  fcucello  fiavicante ,  thorace  maculuto , 
abdominis  fermenta  fecunJo  tertioque  luteis.  Lin. 
Syft.   rtai.p.  951. /2°.  \  ^.-—Fuun.  Jiiec.  n°.  1  j9o_ 

Ickneumon  /uéijtorius.   Fab.  5y/?.  enc.  pag.  319, 

n°.Tî.  Sp.     inf.    tom.   \.pag.   4'.j.  n".    ij. 

-—yiant.  inf.  tom.  i.  pag.  lél.  «°.   18. 

.  Ickneumon  niger  ,  fronte  thoracis  apice  tibiis  ex 
pane  abdominifque  medio  f,avis.  Geoff.  Inf.  tom.  i, 
pag.  347.  ft".  J9. 

L'Ichneumon  noir  à  pointe  de  corcclet ,  partie  des 
pattes  &  milieu  du  ventre  fauves   Geoif.  Ib. 

Ickneumon  elegantulus,  SchraNK.  Enum.  inf 
aujl.  n".  717. 

Ickneumon  luSiatorius.  Ross.  Faun.  etr.  tom.  1. 
pag.  38.  n°.  748. 

Ickneumon  luSiatorius.  V lit.  Ent.  tom.  3, p.  144. 

Ickneumoncomprejfus.  fouKc.  Ent.  par.  t.  p.^i^. 
n°,  60. 

II  a  pi  es  de  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires.  La  tête  eft  noire  ,  avec  "la  lèvre  fupérieure  , 
&  un  point  à  la  bafe  des  antennes ,  jaunes.  Le  cor- 
celet  eft  noir,  avec  un  point  jaune  fur  l'écullon.  Le 
premier  anneau  de  l'abdomen  eft  noir,  aminci;  le 
fécond  &  le  troifième  font  jaunes  ;  le  cjuatrième  eft 
noir,  avec  une  tache  fauve,  peu  marquée  de  chaque 
côté;  les  autres  font  noirs.  Les  pattes  font  jaunes  , 
avec  les  cuiiïcs  poltérieures  ,  &  les  genoux  noirs. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe, 

30.  IcHKEUMON  locateur. 

IcHNEUMon  lotatorius. 

Ickneumon  f eut e do  fiavicante ,  thorace  maculato  ^ 
ahdominis  fegmento  fecundo  rufo.  Fab.  Syfl.  ent. 
pag.^iO.  n°.  i<5. — Spec.  inf.  lom.!  .p.  41^.  n^.  16. 
-t-Mant.  inf.    t.    l.  pag.   2.61.   n.  ly. 

Les  antennes  font  noires  ^  roulées  en  fpirale.  le 
corcelct  eft  noir,  avec  un  point  fur  l'ccallon  ,  &  un 
autre  fous  les  ades  ,  jaunes.  L'abdomen  eft  noir 
luifant  ,  avec  le  fécond  anneau  fauve.  Les  pactes 
font  fauves. 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Zélande. 


I  C  H 

}l.  IcHNEUMON  ofculatcur. 

IcHNEVMON  ofcu'atorius. 

Ickneumon  fcutcllo  albo  ,  thorace  macuhto  niger  , 
abdominis  fegmento  fecundo  tenioque  rufis.  Fab, 
Mant.  inf.  tom.  l.pag.  i6i.  n°.  19. 

Ickneumon  niger ,  fronte  tkoracifque  apice  flavis, 
pedtbus  abdominifque  ,  mtdio  ferrugineis .  GeOFF. 
Inf  t.  z.p.  546.  n".  J7. 

L'Ichneumon  noir  à  pointe  du  corcelet  jaune ,  avec 
les  pattes  &  le  milieu  du  vciKre  fauves.  Geoff.  ihid. 

Ickneumon  ofculatorius.\ii.t.  Ent.tom.^.p.  i;i. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  &  la 
tête  font  noires  .  fans  taches.  Le  corcclet  eft  noir , 
avec  l'écufTon  &  une  ligne  au-devant  des  ailes, 
jaimcs.  L'abdomen  eft  noir ,  avec  le  fécond  anneau 
fjuvc,  marqué  d'une  bande  noire  au  milieu  ,  &  le 
troifième  entièrement  fauve.  Les  pattes  font  fauves 
avec  les  tarfes  poftérieurs   blanchâtres. 

Il  fe  trouve  à  Kiell. 

51.   IcHNEUMON   fafciateur, 

IcHNEUMON  fufciatorius. 

Ickneumon  fcutello  albo  ,  thorace  maculato  ,  ab- 
domine  nigro  ,  fegmento  fecundo  bafi  tertio  fextoque 
flavis.  ï KB.  Syjt,  ent.pag.  550.  71°.  17. — Sp.  inf 
t4)m.  l./i.  415.  rt",  17. — Mant,  inf,  tom.  l. p.  i6l. 
n" .  1 1 . 

Ickneumon  fufciatorius.  Ross.  Faun.  etr.  tom.  i. 
pag.  3  8.  72».  749, 

Ickneumon fafciatori us.  YiLL.  Ent.  tom.  3. p.  145;. 
"«•45- 

Il  eft  de  la  grandeur  de  l'Ichneumon  luiflatcur. 
Les  antennes  font  j,runes  en  deflous ,  noires  cn-deifus. 
La  tête  cil  noire  avec  le  fiont  jaune.  Le  corcclet  eft 
noir,  avec  un  point  au-devant  des  ailes,  un  autre 
au-dellous  &  un  /ur  l'ccuilon,  jaunes.  L'abdomen  eft 
noir  ,  avec  la  moitié  du  fécond  anneau,  tout  le  troi- 
liènie,  le  bord  du  cinquième  j  &  tout  le  fixième  , 
jaunes.  Les  pattes  font  jaunes,  avec  une  tache  noire 
fur  les  quatre  cuilfes  antérieures  ;  les  cuifies  &  l'ex- 
trémité des  jambes  des  pattes  poftérieures  font  pa- 
reillement noites. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

33.  IcHNEUMON  volutateur. 

IcHïiEUMON  volutatorius. 

Ickneumon  fcutello  fiavicante ,  tkorace  varicgato , 
ahdominis  fei^mentis  omnibus  doifoflavis.  LiN.  ^yft. 
nat.  pag.  93.    n".  li^.—Fau:..  fuec,  n".  1591. 

Ickneumon  volutatorius.  Fab.  Syfl.  ent.  p,  330. 


I  C  H 

n".  18. — Sp.  inf.  tom.  i.  pag.  Àftl,n^.l%, — Maïu.  | 
inf.   tom.    I.  pag,  161.  n" .  il. 

Ickneumon  votutatoiius.  ScHRaNK.  Lnum,  inf, 
aujl.  n".  704. 

Ickneumon  voluLiitorius.  Vl  L  L.  Enc.  tom.  5. 
p.   145.   n".    31. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  fonc 
noires  en-diUus  ,  jaunes  en-dcffous.  La  tctc  cft 
jaune,  mélangée  de  noir.  Le  corcelet  eft  noir,  mé- 
langé de  jaune  :  on  apperçoit  deux  taclics  à  la  partie 
antericuie,  deux  fuus  U-s  ailes  ,  dont  l'inférieure  elt 
plus  grande  ,  trois  poltcueures,  dont  l'intermtdiaire 
tll  en  cioitlant.  Les  anneaux  de  l'abdomen  font 
jaunes  en-dcllus ,  avec  la  bafe  noire.  Les  pattes  sont 
fetriigineufes. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

54.  IcHNEUMON  vaginateur. 
IcHNEUMOu  vaginatorius, 

hhneumon  fcutellj  fuvicante  ,  thorace  maculato  , 
ahdominh  jegmentis  marginc  fiavis  :  primo  quinto- 

que  unicolorc.  LiN.  Syfi.  nac.  p.  952.  n".l$.  

Faun.fuec.  n^ .  i  jji. 

hhneumon  vaginatorius  fcutello  Mo  ,  thcace 
macuiato  j  abdomine  nigro  :  fafcus  quinque  alhis  : 
tertiu  inlerrupta.  Fab,  Syjl.  ent.  p.  ;;o.  n° .  19. 
— Sper.  inf.  t.  I  pag.  42.3.  n'\  19.  — —  Mant.  inf. 
tom.  l.pag.  161.  /!«.  i^. 

hhneumon  vaginatorius.  Schrank.  Enum.  inf. 
auj}.  n'^.  70  f. 

hhneumon  vaginatorius.  ViLL.  Enc.  tom.  j. 
pag.  14J.  n".    53. 

Ichneumon  vaginatorius.  Ross.  Faun.  etr,  tom.  1. 
pag.  îS.  n''.  750- 

Il  elt  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires  en-deilus  ,  jaunes  en-deflbus.  La  tête  eft 
lïoue  ,  avec  une  tache  jaune  ,  de  chaque  côté  ,  au- 
devant  des  yeux.  Le  corcelet  eft  noir  ,  avec  un 
(•oint  jaune  sur  l'écuiron  ,  &  un  autre  à  la  bafe  des 
ailes.  L'abdomen  efl  noir ,  avec  le  bord  des  anneaux 
jaune.  Les  pattes  font  jaunes;  les  cuilfcs  &  l'extré- 
Hiité  des  pattes  poftérieures  font  noires. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

jf.  Ichneumon  annulaire. 

J'CHKtvMoK  annulatorius , 

Ichneumon  f'-utelloflavicante  ,  thorace  maculato  , 
abdominis  jegmentis  quatuor  aniicis  margine  jlavis. 
Ï^B,Sy/l.  int.  pag.  330.  n".  10. — Sp,  inf.  lom.  i. 
pag.  42.5.  «".  10 — Mant.  inf,  ti^m.    i,  pag.   l6i. 

Ichneumon  anr.ulatorius,  V  I  L  i,  Ent,  tom.  3. 
pag.  i4y.  n°.  44. 


I  C  H  1^1 

Il  efl  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires  en-defius  ,  jaunes  en-dellous.  La  tète  efl 
noue,  avec  le  front  jaune.  Le  coicekt  eft  noir, 
avec  une  petite  ligne  au-devant  des  ailes  ,  un  point 
au-dclious  ,  un  fur  I  éculfon  ,  &  deux  au-dtiTuus  de 
l'éoullon  ,  jaunes.  L'abdomen  elt  noir ,  avec  le  bord 
des  quatre  premiers  anneaux  blancliâtre.  Les  pattes 
font  ferrugincufes  ,  avec  les  cuUlcs  poftérieurcs  , 
&  l'extrémité  des  jambes  ,  noiies. 

11  fe  trouve  en  Europe. 

26.  IcHNEUiMON    marginé. 
Ichneumon  ma 


hhneumon  fcutel/o  flav'icante  ,  thorace  maculato  , 
abdominis  fegmentis  quatuor  pofiicis  margine  ûjvis. 

Ichneumon  marginatorius.  Kois.  Faun.  (tr.  t.  i , 
pap.  40.  n°.  754. 

Il  a  un  peu  plus  de  cinq  lignes  de  long.  Les  an- 
tennes lont  noires  ,  plus  comtes  que  le  corps.  La 
tête  elt  noire,  avec  une  cache  jaunâtre  ,  au-i'levant 
des  yeux.  Le  corcelet  eft  noir  ,  .tvcc  l'éculion  ,  un 
point  (ous  l'écullon  ,  &  deux  au-devant  des  ailes  , 
jaunes.  L'abdomen  eft  prcfque  fellile  ,  noir  ,  avec 
le  bord  des  quatre  anneaux  poftérieurs  ,  jaune. 
Les  cuilfes  &  les  jambes  pofténeures  font  noires  ; 
les  jambes  &  les  tar.^es  des  quatre  pattes  antéticutcs 
font  jaunes. 

Il  le  trouve  en  Italie. 

57.   Ichneumon  noté. 

Ichneumon  nocatorius. 

Ichneumon  fcutello  flavo  ,  thorace  maculato  ,  ah- 
domine   nigro  y   dorjo  macula  magna  fava. 

Ichneumon  ni^er ,  fronte  ,  tkoracis  apice  ,  pedi- 
bus,  abdominifque  fupru  favis  ,  thorace  fiavo  macu- 
latq.  GtOTf.Iif.  tom,  1.  pag.  348.  n",  61. 


L'Ichne 

hhn 
n°.  Gl. 


umon  ar 


Geoff.  Ib. 


ncerfelîus.  FouRC.  Ent. par.  i.p.  41^. 


Il  a  environ  fix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires  cn-delVus  ,  pâles  en-dellous,  prefque  de  la 
longueur  du  corps.  La  tête  eft  noire,  avec  la  lèvre 
fupérieurc,  &  le  délions  des  yeux,  jaunes.  Le  cor- 
celet eft  noir,  avec  une  tache  fur  l'écullon,  une 
autre  en  forme  de  V  ,  près  de  la  tête,  un  point  à 
l'origine  des  ailes,  un  autre  un  peu  plus  bas  ,  une 
petite  tache,  près  des  pattes  inteimédiaiies,  une 
autre  plus  grande  Se  alongée,  près  des  pattes  anté- 
rieures ,  &  quatre  de  chaque  côté  ,  en  ai  nèrc ,  jaunes. 
L'abdomen  eft  pédicule,  noir,  avec  une  grande 
tache  jaune  ,  qui  s'étend  depuis  la  moitié  du  premier 
anneau  jufiju'au  quatrième  ,  &  même  un  peu  fui  le 
Y  1 


171 


I  C  H 


cniquième.  Les  ailes  ont  une  teinte  brune.  Les  pattes 
font  d'un  jaune  citron. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

jS.IcHNiUMON  bordé. 
IcHNSUitoN  llmbarius. 

Ichneiimon  fcutelh  fiavo  ,  tkorace  macutato  ,  ah- 
dominis  fegmeniis  margine  aibidis. 

Içkneumon  niger  ,  tkoracis  apice  flavo  ,  kumeris 
pedioufque  ferrugifieis  ,  fegmencis  abdominalibus 
margine  d/iiais.GlOi?.  Inj.  Com.i.p.  548.  n".  60. 

L'Iclmeumon  noir  à  pointe  du  corcclet  jaune  ,  & 
partie  antérieure  du  corcelec  fauve.  Geoff.  il>. 

likn'umon  marginalis.  P  O  u  R  C.  Ent.  par.  1. 
pag.  414.  n"-'.   «1. 

Il  a  trois  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noires , 
prefijuc  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  efl  noire. 
Le  cotctlet  eft  fauve  en-devant ,  noir  poltérieurc- 
ment ,  avec  une  t.iclie  jaune  fur  l'écullon  ,  &  un 
point  de  la  mcrnc  couleur,  en  arrière.  L'abdomen 
efl  noir ,  avec  un  peu  rie  blanc  ,  aux  bords  de  chaque 
anneau.  Les  pattes  font  d'un  jaune  fauve,  avec  les 
tarfes  poflérieurs  noirâtres.  Les  ailes  font  tranfpa- 
rentes ,  avec  un  point  marginal  noir. 

Il  fc  trouve  aux  environs  de  Paris ,   dans  les  bois. 

39.  IcHNïUMON  maculé. 
IcHUBUMon  maculatorius, 

Içkneumon  fcutel/o  flavlcante  ,  ater  fiavo  macu- 
lât us  ,  abdomine  cy/indrico  fegme"tis  quatuor  anti- 
cis  margine  jîavis  ,  alis  apice  fufcis.  Fab.  Manc. 
ittf.  tom.  I.  pag.  i6i.  n".  15. 

Içkneumon  maculatorius.  'V  I  L  t.  Ent.  tom.  5. 
pag.  151.  n°.  ji. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires.  La  tète  eft  noire,  avec  la  bouche  &  le  tour 
des  yeux  jaunes.  Le  corcelet  eft  noir,  taché  de 
jaune.  L'écuffon  eft  jaune  ,  marqué  quelquefois 
d'une  tache  noire  au  milieu.  L'abdomen  eft  cylin- 
drique,  noir  luifant  au-deflus  ,  %vec  le  bord  des 
quatre  premiers  anneaux  jaune  ;  le  dcllous  eft 
prefque  fauve.  L'aiguillon  eft  de  la  longueur  de 
î'abdomcn.  Les  pattes  font  jaunes  ,  avec  les  cui(k-s 
polterieures  noires.  Les  ailes  font  obfcures  à  leur 
extrémité. 

Il  fc  trouve  en  Saxe. 

40.  IcHNEOMON  bidenté. 

Ici'iiEUMoït  bidentatus. 

Içkneumon  fcutello  flavicante  ,  tkorace  fubmacu- 
lato  pofl'ce  bidentato  abdomims  fecundo  tertioque 
fegmento  ant:cejlavo.  Fab.  Syjl.  ent.  p.  ;  5 1 .  n°.  11 . 
— Spec.  inf.tom.  i.  p.  414.  n".  11.  —— Mant.  inf. 
tom.  i. p.  i6i.  no.  iS. 


I  G  H 

îchntumort  arraatorius  niger,  fcutello  flavo ,  an- 
nis  r,i-:^ris  ,  fui-rus  rufis  ,  tkorcce  utnnjue  fpi'  a  ar- 
mato  ,  abdomine  nigro,  cin^ulis  binis  anoque  fav:s. 
Ross.  Faun.  etr.  tom.  x.pag.  $').n°.  751. 

Içkneumon  armatorius .  Fo  R  s  t.  Nov.fp.  inf,  p.'Zi, 

Il  a  un  pcg  plus  de  fept  lignes  de  long.  Les  an- 
tennes font  noires  en-delfus  ,  jaunes  en-deifous.  La 
tète  eft  noire  ,  avec  tout  le  front  jaune.  Le  corcelec 
eft  noir,  avec  une  tache  fur  l'écullon ,  un  point  à 
l'origine  des  ailes  ,  &  un  autre  cn-dellous  ,  jaunes: 
on  remarque  à  la  partie  poftérieute  deux  petites 
épines  droites.  L'abdomen  eft  noir  ,  avec  la  bafe  du 
fécond.  Si  prefque  tout  le  troifième  anneau,  jaunes: 
l'extrénuté  de  l'abdomen  cil  jaune,  dans  les  indi- 
vidus que  je  pofiède. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Eutopc. 

41.  IcHNEUMON  bandé. 

IcHNEC/Moa  fegmentarius. 

Içkneumon  fcutello  flavicante  ,  tkorace  immacv- 
lato  ,  abdomine.  nigro  :  fgrrento  ftcundo  tenio 
quartoque  rufis.  Fab.  Mant.  inf.  tom,  l.pag.  x5i. 
n'-\  17. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête  eft  noire  , 
avec  le  front  jaunâtre.  Le  corcelet  eft  noir  ,  avec 
un  point  blanc  lut  l'ccufTon.  Les  ailes  font  iranf- 
parcures.  L'abdomen  eft  en  malTc  ,  noir ,  avec  le 
lecond  ,  le  troilième  &  le  quatrième  anneaux  fauves. 
Les  pattes  font  fauves  ^  avec  les  cuiiles  polténeutcs 
noires. 

Il  fe  trouve  à  KielL 

41.  IcHNEUMON  attrayant. 

IcHNEUMON  perfuaforius. 

Içkneumon  fcutel/o  albo  ,  tkorace  macu/ato  ,  ab- 
domine atro ,  fegmcntis  omribus  utrinque  pundlis 
duobus  alhis.  Lin.  Syfl.  nat.  pag.  951,/!''.  16.— 
Faun.  fitcc.  n°.  1595. 

Ichteumon perfuaforius,  Fab.  Syfi.  ent.  pag,  j  j  i. 
n" .It.—Sycc,  inf.  tom.  l.pag.  414.  n° .  zi. 
— Mant.  inf.  t.  i  .p.  2ùi.  n".  2S. 

Dec.  Mém.  inf.  tom.  I.  tab.  ^6.fig,  (. 

SVLZ.  H^fî.  inf  tab.  ^i.fig.  iz. 

ScH Mît.  I. on.  inf.  tab.  io.fig.  i. 

Muf.  Lesk,  pars.  ent.  pag.  j  8.  n".  i  jS.  tab.  2. 
fig.  \^6.h. 

Içkneumon  perfuaforius.  V  i  L  L.  Ent.  tom,  ; . 
pag.  14c.  n".  ^4. 

Il  a  dix    liç^ncs  de  lorg  ,    depuis  la  tête  jufqu'à 

l'anus.   Les  antennes  lont  noires.   La  tète  eft  noue, 

•  avec  une  ligne  jaune ,  devant  &  derrière  ks  yeux. 


I  C  H 

Le  corcclet  cft  noir  ,  avec  une  ligne  de  chaque  côti  , 
antérieurement ,  un  point  au-dcl!ous ,  à  l'origine  des 
pattes  antérieures  ,  deux  rapprochés  ,  à  l'origine  des 
ailes,  deux  tur  l'écuifoD ,  t:  deux  de  chaque  côté  , 
vers  l'origine  des  patics  pcfirricures  .  d'un  iaui'e 
blanchâtre.  L'.ibd->nii.n  clt  aloiigé  ,  noir,  avec  le 
bord  du  premier  annenu  blanc  ,  &  deux  roints  de 
chaque  côté  ,  de  la  mime  couleur  ,  fur  le  bord  des 
autres  anneaux.  L'aiguillon  ell  de  la  longueur  du 
corps  ,  avec  les  pièces  latérales  noires ,  &  celle  du 
milieubrune.  Les  pattes  font  fauves,  avec  les  jambes 
poflérieures  noires.  Les  ailes  fupérieures  ont  un 
point  noir ,    fut  le  bord  extérieur. 

Il  fe  trouve  au  Nord  de  l'Europe. 

4;.  IcHNEXJMON  otdonnatcur. 

IcBNEVMON  deJîgna;orius. 

Ickntumon  fcutelh  ftavicante  ,  ihorace  macuLto  ^ 
ahdomine  atro  ,  fegmentis  ptimis  quatuor  ucr'mque 
puncîo  alko.  Lin.  Sy(l.  nai.  pag.  951.  n'' .  18.  — — 
Faun.  fuec.  n°.  IJ9J. 

lAneumon    defgnutorius.Y k'B.  Syfl.ent.p.  551, 

n».  15.  -^Sf.  inj.  tom.  i.fûg.  4i4,no.  25 

Mant.inf.  rom.  i.pag.  léi.  n".  19. 

Ickneumon  àefignatorlus.  V  i  L  v,  Ent.  tom.  5. 
pag.  147- n".  3<5- 

Les  antennes  font  noires.  La  tète  efl  noire  ,  avec 
un  point  fur  la  bouche  ,  Se  deux  de  chaque  côté ,  au- 
devant  des  yeux  blancs.  Le  corcelet  elt  nuir  ,  avec 
UH  point  fur  l'écullon  ,  une  ligne  de  clsaque  côté, 
au-devant  des  ailes ,  un  point  a  la  bafe  des  ailes ,  & 
un  autre  au-dciroiis,  blancs  :  la  partie  pofiéricure 
cft  marquée  d'une  ligne  blanche.  L'abdomen  cft 
alongé  ,  noir  ,  avec  un  poiat  blanc,  de  chaque  côté, 
fur  les  quatre  premicis  anneaux. 

M.  Fabricius  remarque  que  les  antennes  ont  quel- 
quefois le  rudiment  d'un  anneau  blanc. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

44.  IcHNEUMON  crieur. 
IcHNEUMON  ediclorius. 
Ichneamon  fcutelh  fi, 


I  C  H 


'75 


puncîts  . 


nque  daobus  ahdomineque  toto 


,  thorace  macutato  , 


Lin. 


Syft.nat.  pug.9^L.n°.  19. Faun.  fuec.  no.  IS9'G. 

Ickntumon  edi6horius.V\'a.  Syft.  ent.  pag.  \i,\. 
n°.  24. — Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  414.  n".  14. — Alanc. 
inf.  tom.    1.  p.  16-L   n°.  50. 

Ickneumon  ediclorius.  Vill.  Ent.  tom.  ^.p.  J47. 
«".^7. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  &  la 
tète  font  noires.  Le  corcelet  eft  noir ,  avec  un  point 
fur  l'éculfon  ,  &  deux  de  cbaque  côté  ,  jaunes  L  'ab- 
domen eft  prefque  en  forme  de  croiflant.  Les  cuiffes 


font  noires;  tou-.cs  les  jamles  S4  les  tai Tes  anté- 
rxi  rs  font  b  anc  .  Les  ailes  cnc  un  point  pâle  ,  fur 
leur    bi-rd  extérieur. 

Il  fe  trcuve  au  Nord  de  l'Europe. 

4j.  IcHNEUMON  lituré. 

IcHNEU MON  licuracorius, 

Fhncumon  fcute'lo  fiavicante ,  thorace  ma  ctilato  , 
abdomine  nigro ,  fegmentis   quatuor   mci'to  fiavis  , 
yedibusferrugineis.  Lin.  Syfl.  ent.  pag.  9  j  1.  «".  1  7. 
Faun  fuec,  n".  1594. 

Ickneumon  ûturatorius.  Vill.  Ent.  tom.  ].p.  14,6. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  en  dciïus , 
pâles  en-de(i"ou^.  La  tcte  ell  nore,  avec  la  lèvre 
(upérieurc  jaune.  Le  corcclet  eft  noir ,  avec  un 
point  fur  l'écullon,  &  une  ligne  de  chat]ue  côté, 
au-devant  des  ailes  ,  jaunes.  L'abdomen  eft  prefque 
feilile  ,  noir,  avec  une  petite  ligne  fur  le  milieu  du 
bord  des  quatre  prenneas  anneaux.  Les  pattes  font 
tcrrugincuics  ,   avec   les   tatfcs   poftérieuis  obûuis. 


Il  fe 


trouve  en 


Europe 


4«,  IcHNEUMaN  chancelant. 

IcHS EVMOif  dubitorius. 

I.kieumon  fcutello  flavo  ,  thorace  macuhto  ,  ah- 
domine  f.avo  apice  nigro.  Fab.  Syjl.  ent.  pag.  531. 
n'\  is.  —  Spec.  inf  tom.  1.  pag.  414.  n".  15.  — 
Mant.inf.  tom,  i. p.  262.  n" .  5 1 . 

Il  cft  de  granJeur  moyenne.  Les  antennes  font 
avancées,  noires.  La  tète  ell  noire,  fans  taches. 
Le  corcelet  clt  noii  à  fa  partie  fupéricuie,  &  jaune 
tout  autour.  L'abdomen  eft  jaune,  avec  les  deux 
derniers  anneaux  noirs.  L'aiguillim  eft  court,  noir. 
Les  quatre  pattes  antérieures  font  jaunes  ;  les  deux 
po.ftérieurcs  font  noires ,  avec  le  haut  des  jambes 
jaunâtte 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 


47.   IcHNEUMON  joyeux. 

IcHNEUMOK  litatorius . 

I.hneumon  nifj'  r,fcute/lo  albo  ,  thorace  maculato-, 
ahdi.mine  rufo  apice  nigro ,  t;iiis  pofiicis  annuto  alto. 
V^v,.Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  424-  n" .  16. — Mant. 
inj.  tom.  I.  pag.  léz,  n" .  52. 

Ickneumon  dichrous  ihor.tce  maculato,  fcutello  fia 
vicante,  niger  ,  aldùir.ine  feffili  ov.v.o  fulvo  afice 
ni^'O.ScH  RAN  K.  Enum.   inf.   aufi.  n'-'.ylo. 

Ichteumon  litatorius.  V ill.  Ent,  tcm.  ].p.  150, 
Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  cn-deffus , 


174 


I  C  H 


jaunes  en-<Jeffouj.  La  têtecfl  noire,  avec  le  tour 
des  yeux  b!anc.  Le  corcelc:  elt  noir  ,  avec  un  point 
lur  récuflon,  une  petite  ligne  en-dela,  &  deux 
points  au-devant  des  ailes ,  blanchâues.  L'abdomen 
efl  rouge  j  avec  l'extrcmité  noire.  Les  pattes  font 
fauves  ,  avec  les  jambes  poftéricures  noires,  mar- 
quées d'un   anneau   blanc. 

Il  fe  trouve  en  Allemagne. 

48.  IcHNEUMON  fondeur. 

IcHNEUMoit  fuforius. 

Ichneumon  fcuttllo  flavicante  ,  thorace  maculato  , 
ahdomine  tuteo.  Fab.  Syft.  ent.  pug.  5  ji.  n".  16. — 
Sp.  inf.  tum.  I.  pag.  ^i^.  n°.  ly.  —  Mant.  inf. 
,  tom.    1.  pag.  161.  n°.  3;. 

Ichneumon  (a[cMS  fcuteilo  fiavUante ,  thorace  ma- 
culaco  ,  ahdomine  lutto  ,  peiiolo  nif^ro.  L  i  N.  Syfl. 
«'"■•/'.  5»  3  5 .  "".  II. — Faun.fuec.n'^.  1  J98. 

Il  a  environ  un  pouce  de  long.  Les  antennes  font 
noires  ,  un  peu  plus  longues  que  le  corcelet.  La  tête 
.  cft  noire  ,  avec  une  ligne  jaune  au-devant  des  yeux  , 
&  une  autre  à  peine  marquée  en  arrière.  Le  corcelet 
eft  noir,  avec  une  tache  fur  réculfon  ,  une  ligne  à 
peine  matquée  ,  au-devant  des  ailes,  &  un  point 
au-delious ,  d'un  jaune  blanchâtre.  Le  premier  an- 
neau de  labdomcn  ell  noir,  les  autres  font  feirugi- 
neux  ,  fans  taches.  Les  pattes  font  d'un  fauve  pïus 
ou  moins  obfcur  ,  avec  les  cuifles  noires. 

Il  fe  tiouve  dans  toute  l'Europe. 

49-  Ichneumon  fouci. 

Ichneumon  lutorius, 

Ichneumon  fcutello  flavicante  ,  thorace  lir.earo  , 
ahdomine  toto  pedihujque  luteis.  Fab.  Munt.inJ. 
Km.  J.pag.  î6i.  n",  54, 

Ichneumon  lutorius.  'Vill.  Ent.  tom.  l.  p.  151. 
»"•  53. 

Il  reflemble  au  précédent.  Le;  antennes  font 
noires  ,  jaunes  à  leur  bafe.  La  tête  ell  jaune  ,  avec 
le  vertex  noir.  Le  corcelet  eft  non  ,  avec  uneraciit 
fur  l'cculTon  ,  &  quatre  lignes  antérieures,  réunies 
par  paires  ,  jujnes.  L'abdomen  *c  les  pattes  lont 
jaunes ,  iass  taches. 

Il  fe  trouve  en  Piémonf, 

/o.  Ichneumon  deffinateur. 

Ichneumon  dejfmator. 

Ichneumon  fcutello  flavo  ,  thorace  macuiato ,  ah- 
domine favo  apice  nigro  ,  pedibus  fiavis. 

Ichneumon  nigro  -  caudatus  ahdomine  fujlformi 
fi^ivo  ,  thorace  nigro  flaro  macuiato ,  ano  nigro  ,  pe- 
aiiusjitivis.  Knz.Gen.inf.  Dgc. pug,  68.   /J°.  168. 


I  C  H 

Ichneamon  jaune  à  extrémité  noire ,  à  corps  en 
fufeau  ,  à  corcelet  noir  tacheté  de  jaune,  dont  le 
ventre  eft  jaune  à  extrémité  noire  ;  les  antennes 
coites  &  les  pattes  jaunes.  Dic.  Mém.  irf.iom.i. 
p.  848    n"^.   y  pi.  l^.fig.<). 

Il  reffcmble  à  l'Ichneumon  fondeur  pour  la  forme 
&  la  grandeur.  Les  antennes  font  prefque  de  la  lon- 
gueur du  corps  ,  noires  ,  avec  le  premier  article  en 
partie  jaune.  La  tète  eft  noire ,  avec  le  front  &  la 
bouche  jaunes.  Le  corcelet  eft  noir  ,  avec  l'éculTon  , 
deux  taches  de  chaque  côté,  à  l'origine  des  ailes  , 
Se  une  petite  ligne  aut.'tieure  ,  jaunes.  L'abdomen 
cft  jaune,  avec  les  trois  derniers  anneaux  noirs. 
Les  pattes  font  jaunes ,  avec  une  tathe  alopgée  , 
noire,  fur  la  parue  interne  des  cuilTes  poltérieurcs, 
6:  quelquefois  dcï  intermédiaires  Les  ailes  ont  une 
teinte  roufsàtre. 

Il  fe  trouve  en  Europe.  Il  eft  forti  de  la  CheniU'e 
Ju  Sphinx  oculé. 

Ji,  Ichneumon  délirant. 

Ichneumon  deliratorius. 

Ichneumon  fcutello  flavicante,  thorace  macuiato, 
-unciis  utiiaque  ttibui  ,  aldomme  toto  atio ,  ttbiis 
Lis.  Lin.  Syjh  nat.p.  9}î.  n^.  10. — Faun.  faec, 
n-'.  1597. 

Ichneumon  deliratorius.  Fab,  Syjl.  ent.  p.  j^i. 
•  '.  x-j. — Spec.  inj.  tom.  i.p.  415.  n'.  18. — Mant, 
nf.  tom.  I.  p.  i6i.  n°.  j  5. 

Ichneumon  nigcr  fronte  thoracifque  apice  albis  , 
ujis  palmifque  albo  variegatis .  Qioif.  Inf.  t.  1, 
''"^-  544-  n°.  J^. 

L  ichneumon  à  pointe  du  corcelet  blanche  5i 
paitcs  panachées  de  blanc.  GEOff.  Ib. 

Ichneumon  deliratorius.  ScHRank.  Enum,  inf. 
aufl.  n'*.  706. 

Ichneumon  deliratorius.  Ress.  Faun,  etr,  tom,  ii 
pag.  40.  n".  755. 

Ichneumon  deliratorius.  Y iLi..  Ent.  tom.  3. p.  14*. 
n"-'.  3J. 

Ichneumon palmarius ,1 0\lf.c.  Eut. par^l.p.  41  r. 
n°.  J4. 

Il  a  environ  fept  lignes  (?;  long.  Les  antennes 
font  noires.  La  tête  eit  nonc,  avec  la  lèvre  fupé- 
rieure  jaune.  Le  corcelet  eft:  noir  ,  avec  une  tache 
fur  l'écullon  ,  8c  trois  petits  points  a  l'origine  des 
ailes,  blanchîtres.  L'abdomen  eft  oblong ,  noir, 
fans  taches.  Les  pattes  font  noires  ;  les  jambes  Se 
les  premiers  articles  des  tarfes  font  blancs. 

Il  fe  ttouve  en  Europe, 
ji.  Ichneumon  fofloycur. 

IcjiNi  UMON  fojfonus. 


I  C  H 

Ichneumon  fcutello  fluvicunte  ,  thoracc  immacu- 
lito  y  abdomine  totoacio  ,  pcdib'-is  rufis.  LiH.  Syjt. 
nac.  pug.  955.  n".  12. — Faun.  fuec.  n'^ ,  1599. 

Ichneumon  foffori us.  Fab.  Syfl.  ent.  pag,  551. 
n^,  18. — Spec.  inf.  lom.  1.  pag.  41;.  n",  ip. — 
Mant.  inf.  lom.   i.  p.  i6i.  n".   36. 

Ichneumon  nigcr  ,  pcdibus  ferrugineis ,  apice  tho- 
racis  alho.  Gtoir.  I-if.  tom.  i-p^g.  ;4j.n°.  fj. 

L'Ichneumon  noir  à  pieds  rouge  acres  ,  &  pointe 
du  corcclet  blanche.  Geoft.  Ih. 

Ichneumon  fo^orius.  WiLi-tEac,  tom,  i-pdg.  148. 
n^.  41. 

Ichneumon  fufcipes.   FouRC.  Enc,  par.  x.  pih^ii.. 

II  a  environ  fix  lignes  de  !ong.  Les  antennes  font 
noires.  La  tête  cft  notre  ,  avec  le  fr^nt  jaune.  Le 
corceJct  ell  noir  ,  avec  un  point  blanchâtre,  fur 
réciidoH.  L'abdomen  eft  noir.  Les  pattes  font  fer- 
rugiiicufes. 

Il  fe  trouve  en  Earope. 

5}.  Ichneumon  rayé. 
IcHNEuMOK  lineatorius, 

Ichneumon  fcuteVo  jiavicantc  ,  thorace  rubro  fi.ivo 
lineato  ,    capite  abdomineque  nigris. 

Ichneumon  lineatorius  fcutello  fiavicante  ,  capite 
nigro  ,  thorace  rubro flavo  lineato  ,  abdomine  nigro. 
VlLL.  Ent.  tom.  i-  pag.  I  jy,  n° .  69. 

Il  a  une  forme  alongée.  Les  antennes  font  noires 
en-dclfus  ,  jaunes  en-deffous.  La  tète  eft  noire  , 
avecle  front,  &  une  ligne  autour  des  yeux,  jaunes. 
Le  corcclet  eft  rouge  ,  avec  deux  lignes  longitudi- 
nales ,  parallèles,  jaunes,  peu  apparentes  a'piès  la 
mort  de  l'infeûe.  L'abdomen  clt  noir ,  rouge  a 
l'extrémité  ,  avec  les  incilîons  élevées.  Les  pattes 
font  fauves,  avec  les  tarfes  mélangés. 

Il  varie.  L'abdomen  eft  q'jelqucfois  entièrement 


Il  fe  trouve  en  Europe. 

j4.  Ichneumon  porte-ctrur. 

IcHKEU^roN  corculalorius. 

Ichneumon  fcutello  f.avicante,  abdomiais  fegmento 
fecundo  mjcuia  lutea  cord'tformi.  ViLi..  Ent.  tom.  1. 
pag.  158./!'^.  70.  tab.  Z.fig..  5. 

II  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires  tn-deilus  ,  fauves  en-dellous.  La  tête  eft 
noire  ,  avec  la  lèvre  Aipérieure  jaune  ,  &  des  taches 
d'un  jaune  obfcur,  vers  le  front.  Le  corcelct  eft 
noir  ,  avec  léculTon  ,  &  deux  points  à  la  partie  an- 
térieure,  jaunes.  Le  pétiole  de  l'abdomen  eft  noir, 
avec  une  tache  triangulaire  jaune.  Le  fécond  an- 


I  C  H 


17? 


neau  de  l'abdomen  eft  à  moitié  jaune  ,  avec  une 
tache  élevée  ,  jaunâtre,  en  forme  de  coeur,  placée 
fur  la  partie  jaune  ;  les  autres  anneaux  ont  une 
ligne  jaune,  fur  le  milieu  du  bord  poftérieur.  Les 
cuilks  font  noires;  les  jambes  font  jaunes,  avec 
l'extrémité  noire. 

Il  a  été  trouvé  près  de  Marfcille. 

jj.  Ichneumon  faucilleur. 

Ichneumon  fa'catorius. 

Ichneumon  fcutello  fiavicanie ,  thorace  variegate  , 
abdomine  fubfulcdto  ferrugineo  ,  bjjî  apiccquc  nigro. 
Fab.  ^yfi.  ent.  pag.  jjr.  n°.  19.  —  Spcc.  inf. 
tom.  !.;>.  41J.  n".  50. — Mant.  inf.  tom.  i. p.iG^t 
n".  37. 

Ichneumon  ftlcatorius.  Vui.  Ent.  tom.  2.  p.  i(t. 
n".  48. 

Les  antennes  font  noires  cn-dc/Tis  ,  jaunes  cij- 
deflous.  La  tête  eft  noire,  antérieuiti;ieiu  jaune  , 
avec  une  ligne  au  milieu,  &  deux  points  noirs.  Le 
corcelet  eft  mélangé  de  noir  &  de  jaune.  L'ab  J^uien 
eft  court  ,  ferrugineux  ,  noir  à  fa  bafe  &  à  foa 
extrémité.  Les  pattes  font  jaunes. 

Il  fe  trouve  en  Dannemarck. 

56.  Ichneumon  fiancé. 

Ichneumon  fponforius. 

Ichneumon  fcutello  alho  ,  thorace  immaculito ,  ai- 
domine  tcftuceo  bafi  nigro  apice  jiavo.  Fab.  S'^ee, 
inf  tom.  I  ifiag.  41;.  n° ,  31.  —  Mant.  inf,  tom.  i, 
pag.   Z65.  n^.  38. 

Ichneumon  fponforius.  ViLt,  Ent.  tom.  3.  r,  ijo. 
n".  47. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  longues,  noires 
cn-deiïus,  jaunes  cn-dcffous.  La  tête  eft  noire, 
avec  le  dcflus  de  la  bouche,  jaune.  Le  corcclet  elt 
noir,  avec  un  point  blanc,  fur  l'écuiTon.  L'abdo- 
men eft  tcftacé  ,  noir  à  la  bafe  ,  jaunâtre  à  l'extré- 
mité.  Les  pattes  font  jaunes. 

Il  fe  trouve  en  Allemagne. 

j7.  Ichneumon  folliciteur. 

Ichneumon  follicitorius.  • 

Ichneumon  fcutello  flavo  ,  thorace  immaculato  , 
abdominis  fegmento  primo  fecundo  tertioque  rufis. 
Fab.  Syft.  enr.  pay.  332.  n".  jo. — Spec.  inf  tom.  i. 
pag.  'itf.n".  51. — Mant.  inf.   tom.    i.  pag.   16}. 

Les  antennes  font  avancées,  noires.  La  tête  eft 
noue  ,  avec  le  front  jaune.  Le  corcclet  eft  noir  , 
fans  raches.    L'abdomen  eft  coir ,    avec   les  trois 


i7<J  I  C  H 

premiers    anneaux   fauves.    Les  pattes  (ont  fauves. 
Il  fc  trouve  dans  la  Nouvelle-Zélande. 

j8.  IcHNEUMON   piqueté. 

IcHNEUMON  punSoriiis. 

Jchneumon  fcutelloflavo  ,  tho'aee  immaculato ,  ah- 
àomine  airo  fegmentu  primo  ftcundoque  rufis  terne 
funtio  utrinque  albis.  F  A  B.  Munt.  inf,  torn.  I. 
p.tg.  163.  «".  40. 

.  Ixkneumon  pUnBorius.  ViLL.  Ent.tom.  3,  p.  15^. 
n^.  î4. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête  eft  noire  , 
avec  le  tour  des  yeux  argenté.  Le  corcclet  cft 
noir ,  avec  un  point  jaune  fur  l'éculTon.  L'abdomen 
eft  noir  luifant,  avec  les  deux  premiers  anneaux 
fauves,  &  un  point  bUnc  de  c!iav-|ue  côté,  fur  le 
troifième.  L'aiguillon  eft  court.  Les  ailes  fuptrisures 
ont  une  bande  obfcure. 

Il  fe  troiive  en  Saxe. 

J9-  IcHNEU.MON  ceint. 

IcHKEUMOK  cinSorius. 

Ickntumon  fcutelloalbo ,  tkorace  îmmaculato ,  ab- 
domine  atro  fjjciaanali  nivea  Fab.  Syfi.  enr.p.  331. 
^/  1I-— •i>".'n/.  tom.  1.  pag.  41  y.  n° .  30.— 
Mutit.  mf.  tom.  i.  p.  z(>-^.  n.° .  ^i, 

Ickneumon  niger  ,  ^edibus  ferrugineis  ,  thoracis 
abdominifque  apice  albo.  Geoîi. Inf.  tom.  i.p.  3  .6, 

L'Ichneumon  noir  à  pointe  du  corcelet  ,  Se  bout 
du  ventre  blancs.   Geoff.  Ib. 


Ichneumon   clnllorius.  Vill.  En 
\  45. 


.p.  151. 


Le<:  antennes  font  noires  ,  prefcjiie  brunes  à  leur 
bafe.  La  tête  6c  le  corcelet  font  noirs  ,  fans  taclies. 
L'écuflbn  eft  marqué  d'un  point  blanchâtre.  L'abdo- 
men ert  noir ,  avec  un  point  brun  ,  peu  marqué  ,  au 
milieu  du  fécond  anneau,  &  une  bande  blanche, 
lur  le  fixième.  L'aiguillon  eft  court.  Les  pattes  font 
ferrugineufes. 

Il  fe  trouve  en  France,   en  Angleterre. 

60.  Ichneumon  décoré. 

IcHïtEU^foït  decoratorius. 

Ickneumon  fcutello  fi.ivo  ,  ferrugineux  ,  abdominis 
vltimo  fegmenxo fafcia  atra.  Fab.  Syli.  ent.  p.  ;  ;^. 
«".51. — Spec.  inf.  tom.  i.  p.  416.  n'^.  54.  —  Mant. 
irf.tom.  l.pag.   165.  /z",  61. 

Il  eft  pctir.  Les  antennes  font  noirci.  fTout  le 
corps  eft  d'une  cotilèur  fertcgrncirfe •obfcure,'   avec 


I  C  H 

un  point  jaune  fur  l'écuiron.   Les   ailes   font  tranf- 
parentes,  un  peu  jaunâtres. 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Zélande. 

(il.   IcHNEU.MON  citroné. 

Ichneumon  citrjius. 

I.hneumon  Jcu:i.t[o  f.  ,vo  ,  thorace  lineato  ,  abdo- 
minis fegmtmis    utrmque  macu.a  ji.iva. 

I:hneumon  atro-cs.ruUfceas  ,  abdom-nalibus  fcg- 
menris  utrinque   macula  jlavd,  GiOFF. /._/"  ro/72,  i. 

L'Ichneumon  noir  à  ventre  taché  de  citron,  fur 
les  cfkki.   Geoff."  Ji. 

Lhneumon  fuperbus  antennis  nigris  ,  fcutellefla- 
vo,  abdominis  fegmentis  utrinque  macula  flava. 
ScHRANK.  Enum.    inf.  aujî.  n'.-joj. 

Ickneumon  fuperbus.  ViLL.  Eut.  tom.  l-pag.  ij^. 
n".  i6. 

I.kneumon  cltratus.  FouRc.  Ent.  par.  1.  p.  405. 
«^.31. 

Il  a  de  fept  à  neuf  lignes  de  long.  Les  an- 
tennes font  noires.  La  tète  eft  jaune.  Les  yeux 
font  d'un  brun  noir.  Le  corcelet  eft  noir,  avec 
l'éculfon  ,  un  point  a  la  bafe  des  ailes ,  un  autre  au- 
df-lTous  ,  8c  deux  lignes  longitudinales,  fur  le  dos, 
j.uines  :  on  apperçoit ,  en  outre,  de  chaque  côté, 
vers  la  bafe  ,  une  ligne  fauve  ,  luifante.  L'abdomen 
eft  noir ,  avec  l'extrémité  du  premier  ,  la  pariie 
fupérieurc  du  fécond  ,  jaunes  :  les  côtés  de  celui-ci 
fout  d'un  fauve  foncé  ;  le«  autres  anneanx  ont  une 
tache  prefque  ronde  ,  fulfiireufe  de  chaque  côté. 
L'aiguillon  eft  noir ,  de  la  longueur  du  corps.  Les 
quatre  pattes  antérieures  font  jaunes,  &  les  deux 
poftérieuies  fauves.  Les  ailes  fupérieures  ont  une 
teinte  ferrugincufc  ,  5:  une  tache  marginale  obfcure. 

Il  fe  trouve  en  France,  en  Allemagne. 

*  *  *  Ecujfon  de  la  couleur  du  corcelet.  Antennes 
avec  un  anneau  b'anc, 

61.  Ichneumon  réluâareur. 

IcHNE  UMON  reluStatorius. 

Ichneumon  niger,  abdomine  medio  piceo ,  tibiis 
anticis  c lav. it is.  L.\ti.  Syji.  nat.pag.  JJj.n".  17.^ 
Faun.fuec.  n°.  160^, 

I.k-.eumon  reluclatorius.  fAB.  Syfl.  ent.  pag.  5J5. 
n'-'.  yy.—Spec.  inf.  tom,  l.pag.  416.  n^.  3^,— 
Mant.  mf.  tom.  l.pag.  i6^.  «".45. 

I.hneumonrelutatorius ,  Yili-.  Ent,  tom.  y  p,\  60, 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.    Les  antennes    font 
noires  ,  avec  un  anneau  blanc.  La  tête   8c  k  cor- 
celet   font    noirs.    L'abd  >men    eft   noir,   avec   les 
anneaux  du  miiieu  luilaiw  ,  bruns.    Les  pattes  font 
noires  . 


T  C  H 


I  C  B 


»77 


fiolres  ,    avec    les  jambes   brunes.    L'aiguillon   cft 
pii.b  long  ijue  1  abàomen. 

Il  fc  trouve  en  Europe. 

«3.  IcHHEUMoN  réprimandeur. 
JcJiKEVMON  oèjurgator, 

Jchneumon  ater  ,  cap'ne  thoraceque  antice  ferra- 
gîneis  ,  airs  cy.mtis ,  anùas  punBo  hyalino.  Fab. 
Sp.  inf.  tom.  i.pag.  416.  n".  ^6,^—Mant.  inf. 
tom,  \.p.  265.  ^".44. 

11  eft  grand.  Les  antennes  font  noires ,  avec  un 
anneau  bianc.  La  cête  eft  ferrugineufe.  Le  corcelec 
eft  ferrugineux  en  avant ,  noir  en  arrière  L  abdomen 
eft  noir,  fans  lacjies,  pétiole,  en  marte,  avec  le 
premier  anneau  courbé.  L'aiguillon  eft  de  la  lon- 
gueur de  l'abdomen.  Les  ailes  font  bleues  ,  avec 
un  point  tranfparent  ,  fur  les  fupérieures ,  divifé 
en  deux  par  la  nervure.  Les  pattes  antérieures  font 
brunes  ;  les  poftérieures  font  noires,  avec  un  anneau 
bianc  ,  à  bafc  des  jambes. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afiique  cquinoxiale. 

É4.   IcHNEUMON  compagnon. 

JcHKri/MoN    comicaior. 

Ichneumon  i^ter  tocus  ^  antennis  fafciaalij.  LiN. 
Syft.  nat. pag.ç)^].  n«.j4, — Fuun.  juec,  n°.  1600. 


Ichneumon  comitator.  TA^.Syft.enc.  pjg.  555. 
72°.  54.  —  5r.  'nf.  tom.  I.  p.  416.  1^.  57. — Mant. 
inf.  tom.   I.  pag.  iûj.  z:".  45. 

I.-hntumon  rotus  ater  ,  anicnnis  n:edio  albis, 
GlOiF.  Inf.  tom.  1.  pag.  338.  n*.  59. 

L'Ichneumon  noir  à  anneau  blanc  aux  antennes. 
GrofF.  Ib. 

Ichneumon  tout  noir  ,  à  corps  alongé  &  ovale, 
dont  les  antennes  ont  au  milieu  une  petite  taclîc 
blanche.  Deg.  Mém.  inf  tom.  i  ,  pag.  581  6'  704. 
tab.  14,  fig.   10. 

Reaum.  Mcm.  inf.  tom.  6.  tab.  19. f g.  i. — 4. 
Ichneumon  comitator,  Schrank.  Enum.  inf  auji. 
n°.  701. 

Ichneumon  comitator.  ViLL.  Ent.tom.  ^.p,  159. 
72^.  74. 

Ichneumon  comitater.  Ross.  Faun,  etr.  tom.  1, 
;j^g.  4i.n'^.  757. 

Ichneumon  comitator.  V o\sv.c.Ent. par.  i..p.^06. 
«".59. 

Il  a  environ   (ix   lignes   de  long.    Les   antennes 

font  prefque  de  la  longueur  du  corps,  noires,  avec 

un    anneau  blanc  ,    au  milieu.   Tout   le  corps   eft 

Boir,   fans  taches.  Les  ailes  font  obfcures.    Le   pre- 

Htfl'jire Naturels,  Infeiles.  Terne  Fil. 


inier  annea'.i  de  1  abco;nen  citaionge,   mince,  i.  ai- 
guillon elt   plus  long  que  le  coips. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  niJs  des  Guêpes 
ma(,-onnes. 

65.  Ichneumon  vigilant. 

IcHmcrjuoN  vigiiJtor, 

Ichntumon  ater,  ahdominis  fcgmento  quintg  mar- 
ginealho,  a/is^iticis  a'i.e  n:^!is.  Fab.  Sp.  inf. 
tom.  i. p.  1^x6,  n" .  jià.— Mant, inj, tom,  i.ptiJ.  163, 
n".  46. 

Il  eft  grand.  Les  antennes  font  noires ,  avec  nu 
large  anneau  blanc.  La  tète  t-i  le  corcclc:  font  noirs, 
fans  taches.  L'abdomen  eft  noir  ,  avec  le  bord  ia 
ciiicjuième  aaneau  blanc  au-dclfus.  Les  ailes  lont 
obfcures ,  avec  rextrémité  des  fupérieures  noire. 
Les  pattes  font  noires. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxialc. 

66,  Ichneumon  rcftaurateur. 

IciiXBUMOx  rejlaurator. 

I.hneumon  niger ,  abdominis  ftriga  alba  ,  pedibas 
fcrrugineis.,aniennisfafciatis.  Fa.t.  Syft.  ent.  p.  353. 
«"•  3Î-— S/'",  ittf:  tom.  1.  pag.  426.  «'■'.  39.  — 
Mant.  inf,  t.  l.pag.  163.  n" .  47. 

Ichneumon  rcj!  aurai  or.  ViLL.  Ent.  tom.  ^.  p.  161. 


Ichneumon  reftuurator.  Ross.  Faun.  etr.  tam.  i, 
pag.^f.n".  75iJ. 

I!  eft  petit.  Les  antennes  font  de  la  loneueut  da 
corps  ,  noires  ,  avec  un  anneau  bi.uu-.  La  tête  &  le 
corcelet  font  noirs  ,  fans  taches.  L'abdomen  cit 
noir  ,  avec  une  petite  ligne  tranfverfalc  ,  noire. 
L'aiguillon  elt  court ,  noir.  Les  pattes  font  fcriu- 
gineufes. 

Il  fe  trouve  en  Dannemarck. 

6y.  Ichneumon  caudatcur, 

Ichneumon  caudaior. 

Ichntumtn  niger  ,  abdomine  clavato  fafciis  tribus 
pallidis  ,femont)Us  rufii.  Fab.  Syjl.  ent.  pag.  33;, 
/i°,  56.— ^5/1.  inf  t.  l.  pag.  417.  n".  40. — Mant. 
inf   tom.  l.  pag.  ■Lf.-^.  n".  48. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires  ,  marquées  d'un  anneau  blanc.  La  tête  &  Le 
corceict  font  noirs  luifans,  fans  taches.  L'abdomen 
eft  mince  ,  renflé  à  1  extrémité  ,  noir  ,  avec  les  trois 
premieis  anneaux  antérieurement  pâles.  Le  filet 
intetmédiaire  de  l'aiguillon  eft  alongé  ,  fauve;  les 
deux  latéraux  font  courts,  recourbés,  blancs,  avec 
l'extrémité  noire. 

11  fc  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 
Z 


[78 


I  C  H 


6  8.  IcHNEUMON  conc|uérant. 

IciiNEOMoN  dsbcllator. 

Ichr.eiimon  niger  ^  abdjminis  quatuor  fcgmentis 
intermediis  rujis  ,  femoribus  clavût'is  nigris.  Fab, 
Syfl.en:.  pag.  jj;.  n° .  57.  —  Spec.  inf.  corn.  i. 
pjg-  417.  n°.  41. — Munt.  inj.  tom.  i,  pag.  165. 
b''.  49- 

Ichneumon  debelUtor.  WiLt.Ent.tom  j  p.  161. 
n°.  81.  ^ 

II  eft  grand.  Les  antennes  font  jaunes  à  leur  bafe. 
La  :cte  &  le  corcclet  fout  noirs,  fans  taches.  L'ab- 
domen eft  fauve  ,  avec  le  premier  &  le  dernier  an- 
«caiLX  noirs.  Les  cuiiies  font  noires  ,  courtes  ,  en 
malle. 

Il  fe  trouve  en  Suède. 

69.  Ichneumon  émigrant. 

Ichneumon  migrator, 

IchacuTior  niger,  addomlne ferrugineo apice  nigro , 
antcnnisfafclatis.  Fab.  Syfl.  ent.  pug.  5^4.  n" .  58. 
— i/ifc.  inJ.  tom.  1.  p^g.  417.  n".  41. — Mant.  inf. 
tom.  i.pag.  ifîj.  n°.  50. 

Ichneumon  niger,  abdomine ftrrugineo  apice  nigro, 
tlbiis  aiitennifque  annula  albo.  Geot F.  Inf.  tom.  i. 
peg.  54 j.  n".  jo. 

L'Ichneumon  noir,  à  ventre  fauve  au-devant  &  à 
anneaux  blancs  aux  pattes  &  aux  antennes.  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  m:grator.  ViiL.  Enl.  tom.  3 .  pag.  i  61. 


Ichneumon  diBator.  FouRC.  Ent.par.  i-.pag,  410. 

TJ".    JI. 

Il  eft  petit ,  &  il  reffemblc  à  l'Iclincumon  voya- 
geur. Il  en  diffcre  en  ce  que  l'extrémité  de  l'abdo- 
nieii  c(l  entièrement  noire,  &  en  ce  que  les  pattes 
ne  font  pas  en  malle. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

70.  Ichneumon  voyageur. 

IcHNEUMOU  peregrinator, 

Ichneumon  niger  ,  ptdibus  fubclavatis  ahdomine- 
que  ferrugineis  ,  ftgmentis   duobus  uttimis   nigris  , 

ano  albiao.  Liti.  ^yjl.  nat,  p.  9}i.  n",  x,. taun, 

fuec.  n°.  léoj. 

Ichneumon  niger,  abdomine  ferrugineo  pone  nigro 
épice  albo  ,  antennis  medio  a/bis.  Geoff.  Inf.  t.  1. 
p^'g.  545.  n*".  51. 

L'Ichneumon  noir  à  ventre  fauve  en-devant,  noir 
podirieuremcMt ,  &  terminé  de  blanc  ,  Ci  a.  anneau 
bUnc  aux  antennes,  Gîoff.  li. 


I  e  H 

Ichncumonperigrinator.  ViLL.  Ent.  tom.  3 .  ;>.  i  io, 

Ichneumon  peregrinator.  F  O  U  R  c.  Ent.  par.t, 
pag.  411.  n^.  ^1. 

Il  a  trois  lignes  &  demie  de  long.  Les  antennes 
faut  plus  longues  que  le  corcelet,  noin.s,  avec  un 
anneau  blanc  ,  au  milieu.  La  tête  &  le  corcck-t  (ont 
noirs  ,  fans  taches.  L:s  quatre  premiers  anneaux  de 
1  abdomen  fonc  fauves,  les  fuivans  font  noirs  ,  &  le 
dernier  cft  blanc.  L'aiguillon  eft  de  la  longueur  de 
la  moitié  de  l'abdonicu.  Les  aiks  ont  une  légère 
teinte  brune.  Les  pattes  font  fauves,  avec  Les  arti- 
culations des  postérieurs  noires. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

71.   Ichneumon  falueur. 

le  H  s  £  [TM  ON  falutator. 

Ichneumon  niger ,  thorace  albo  pun^ato  ,  abdo- 
mine  ferrugineo  petiolo  nigro  .^  pedibus  ru^j,  RoSS. 
Faun,  etr,  tom.  1.  pag.  40.  n'^.  7  j  j. 

Il  a  près  de  fix  lignes  de  long  ,  St.  il  relTerable  un 
peu  à  richneunion  proHigateur.  Les  antennes  font 
noires,  marquées  d'un  anneau  blanc.  La  tête  eft 
nuire  ,  avec  le  tour  des  yeux  blanc.  Le  corcelet  eft 
POU  ,  marqué  de  plufieurs  petits  points  blancs. 
Léculfon  elt  noir.  L'abdomen  ert  d  un  brun  fcriu- 
gineux  ,  avec  le  pétiole  noir.  Les  pattes  font  fauves , 
avec  les  jambes  poftérieures  noiies.  Les  ailes  ont 
un  point  marginal  noir. 

Il  fe  trouve  en  Italie. 

71.  Ichneumon  profligateur. 

Ichneumon  projîigator, 

Ichneumon  niger ,  ahdomine  ferrunnco  ,  petiol» 
nigro.,  pedibus  rufis.  F  A  S.  Syjî.  ent.  pag.  554, 
n".  i^.'—Spec,  inf.  tom.  i.p.  417.  n°.  ^^.^ Munt, 
inf.  tom,  I.  p,  164.  n°.  51, 

Ichneumon  niger,  abdomine  toto  ferrugineo  ,  an^ 
tennis  annulo  albo.  Ciorr.  Inf.  tom.  ^,  P'Jg  54'- 
n°.^(>. 

L'Ichneumon  noir  à  ventre  &  jambes  fauves,  à 
atineaux  blancs  aux  antennes.  Geoft.  Ib. 

Ichneumon  prof.igator.  Ross.  Faun.  etr.  tom.  1, 
pag.  41- n".  7î*- 

Ichneumon  abdominalis.  FouRC.  Ent.  par.  1. 
p.  409.  n^.47. 

Il  a  environ  trois  lignes  &  demie  de  long  ;  les  an- 
tennes font  noires,  fcrrugincufes  au  milieu  ,  prefqiic 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Li  tête  &  le 
corcelet  (ont  noirs ,  fans  taches.  L'abdomen  eft  fer- 
rugineux. L"aiguilJon  cft  court ,  noir.  les  pattes  tout 


I  CH 

fauves ,  avec  les  cuiiles    noires.  Les  ailes  ont   une 
légère  teinte  biune. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

75.  IcHNEUMON  mi-parti. 

le  H  s  EU  M  os  dimididtor. 

Ichneumnn  niger  ,  ikorace  pojfice  ,  abdomineque 
antice  ferrugin&is.  F  A  B.  Spec.  inj.  tom.  \.  p.  417. 
n".  43.  —  Mant.  inf.  corn,  i.pag.  264.  n'.  5 1 . 

I^hneumon dimididtor.  Vill.  Ent,  tom.  5.  p.  161. 
n°.  85. 

Les  antennes  font  noires  à  rextrcmitc  ,  fauves  à 
la  bafc  ,  avec  un  anneau  blanc  au  milieu.  Le  corcclet 
eft  noir  antérieurement  &  fauve  poftérieuremcnt. 
L'abdomen  ell  ferrugineux  à  la  baie  ,  noir  a  l'cxtré- 

II  fe  trouve  en  Allemagne. 

74.  IcHNiUMON  incubateur. 

IcHNiL'MON  incubltor. 

I^hneumon  niger  ,  abdomineferrugineo,  apice  iii- 
gro  macula  alba  j  ûlis  hyalinis  ,  anttnnis  faji-idtis. 
Lin.  i'_y/î.  nat.  pag.  935.  n°.  16.  —  Fdun.  fucc. 
n".  1601. 

Ickiieumon  incuhitor.  Fae.  Syfl.  ent.  pag,  554. 
«"•  40.—Spi:c.  inf.  tom.  i.  pag.  417.  n" .  4J.  — 
Mar.t.  inf.  lom.   l.pdg.  1(54.  n".   55. 

/  hne:im<in  ntgcr  ,  abJ^omine  fcrugineo  ,  apice  ni- 
gro ,  antennis  annuio  dlho.  Geofp.  Inf  tom,  i. 
pag.  541.  /z".  48./'/.  16,  fig.  1. 

L'Ichneumon  noir  à  ventre  &  pattes  fauves  &  an- 
neau blanc  aux  antennes.  Geoff.  Ib. 

Lhieumon  incubitor.  Scor.  Ent.  carn.  n*.  74^. 

I^hneumon  incubiior.  Schrank.  Enum,  inf.  auft. 
no.    714. 

L/incumon  incubitor.Wm.  Ent.  tcm.  ].-p.  \6o. 
n".  76. 

Lkncumon  upfdllenfis.  FOURC  .Ent.  par.z.  p..\o<), 
""■  49- 

Il  a  trois  ou  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noues  ,  avpc  un  anneau  b!anc  au  milieu.  La  tête 
&  le  couclet  lunt  noirs,  fans  tach«s.  L'abdomen 
ert  ferrugineux  ,  avec  le  dernier  anneau  noir.  L'ai- 
guillon elt  court  &  noirâtre.  Les  pattes  font  fau- 
ves. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

75.  IcHNEUMON  exliortatear. 
IcHNEi/iîo^  exhvnator. 


I  C  H 


I7P 


I.kncumon  ferrugineus  ,  capite  abdomlnlfquc  apice 
nigris  ,  anchaliio.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  l.p,  264. 
""•  54- 

Iikneumon  exhortator.  Vill.  Ent.  tom.  2.  p,  161. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires ,  avec  un  anneau  blanc  ,  la  bafe  fctruguieuft , 
&  lepremier  articlenoir.  La  tête  cil:  noire  ,  fans  ta- 
ches. Le  corcckt  elt  ferrugineux.  L'abdomen  eft  fer- 
rugineux a  la  baie,  noir  a  l'extrémité,  avec  le  der- 
nier anneau  blanc.  Les  pattes  font  ferrugincufes  , 
àvec  les  genoux  noirs.  Les  ailes  font  blanches  ,  avec 
un  point  noir  fur  le  bord  extérieur. 

Il  fe  trouve  à  Kiell. 

76.  IcHNEi'MON  fémi  annulaire. 

Icn  SEUiiou  femiannulator. 

Ichneumon  niger ,  abdomine  pane  fcrrugineo  ,  an- 
ttnms  medio  aLois.  Geoff.  lif  tom.  1.  pag,  541. 
n".  47. 

L  Ichneumon  noir,  à  ventre  fauve  vers  le  bas  & 
anneau  blanc  aux  antennes.  GiOrr   Ib, 

J^hncumon  fcmiannulatus  niger ,  antennis  ni  gris 
medio  fafcia  diiiidiata  alba  ,  abdominis  pcuvlati 
fermente  fecundo  tertioque  rufis.  Schrank.  Enum. 
infdufi.  72".  71  j. 

lihneumon  femiannuldtus.  Vill.  Ent.  tom.  3, 
pag.    l6i.  n°.  8j. 

Ichneumon  ani.  FoURc.  Ent,  par.  1.  pdg.  409. 
fi".  48. 

Il  a  lïx  lignes  &  demie  de  long.  Les  antennes  font 
noires,  avec  un  anneau  blanc.  La  tète  &  le  corcclet 
font  noirs ,  fans  taches.  L'abdomen  eft  no;r  à  la 
bafe,  fauve  à  l'extrémité.  Les  pattes  font  noires, 
avec  une  partie  des  jambes  fauve.  L'aig.iUon  eft 
court. 

Il  le  trouve  en  Europe. 

77.  IcHNEl'MON  agitateur. 

Ichneumon  agitator. 

I .hneumon ferrugineus ,  capite  abdominifque  api^e 
nigtis  ,  antennis  nigris  albo  annulatis. 

Il  a  environ  trois  lignes  &  un  quart  de  long.  Les 
antennes  font  noires  ,  d'un  brun  noirâtre  vcis  la 
bafe  ,  avec  un  anneau  blanc  au  milieu.  La  tète  e-ft 
noire  ,  avec  le  tour  des  yeux  légèrement  jaune. 
Le  corcelet  eft  ferrugineux  ,  avec  un  peu  de  r.oir 
à  la  bafe  des  ailes.  L'abdomen  eli  ferrugineux  ,  avec 
les  trois  derniers  articles  noirs  ,  fans  rachcs.  L'ai- 
guillon eft  noir  ,  à  peine  de  la  longueur  de  la  moitié 
de  l'abdomen.  Les  pattes  font  ferrugincufes ,  avec  les 
Z  1 


i?o  I  C  H 

cuilTcs  pofléricures  noirâtres.  Les  ailes  font  ti'aiifpa- 
rctites.avcc  un  point  marginal  obfcur. 

11  Ce  trouve  aux  environs  de  Paris, 

78.  IcHNEUMON  corrupteur. 

IcHNEUMON  corruptor, 

Ichneumon  niger ,  abdominefufco-ferrugineo  ,  tko- 
race  pojlici:  bidentato. 

11  a  environ  fix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
plus  courtes  que  le  corps  ,  noires ,  avec  un  anneau 
blanc.  La  tête  eft  noire.  Le  corcclct  efl:  noir,  polté- 
i-ieuremcnt  bidenté.  On  remarque  quelquefois  deux 
petits  points  à  l'origine  des  aik';  ,  &  ure  petite  ligne 
au-devant  des  yeux  ,  blanchâtres.  L'abdomen  efl: 
d'une  couleur  ferrugineufe  ,  plus  ou  iroins  brune. 
L-aiguiilon  eft  prefquedc  la  longueur  de  l'abdomen,  i 
Les  pattes  font  noires  ,  avec  les  quatre  jambes  anté- 
rieures ,  Se  qucK'ucfois  une  partie  des  cuillcs  ,  d'un 
brun  ferrugineux. 

Il  fe  trouve  dans  les  départcmcns  méridionaux  de 
la  France. 

79.  Ici-iNEVMON  gladiateur, 

IcHNEUMOi^  gladlator. 

Ichneumon  niger  ,  femoribus  fulvis  ,'  aculeo  cor- 
pore  duplo  longicre.Koa,  Faun.  ctr.  tom.  l.p.^z. 

Ichneumon  gladiator.  ScOP.  Ent.  carn.  n°.  jj,^. 
Ichneumon  infignkor.  Vill.  Ent.  lo-n.   5.  p.  16^. 

Il  a  environ  quatre  lignes  &  demie  de  long.  Les 
antennes  font  dsla  longueur  du  corps,  noires,  avec 
un  anneau  blanc.  La  tête  &  le  corcelet  font  noirs. 
L'abdomen  efi  pétiole  ,  noir  ,  terminé  pat  un  aiguil- 
lon une  fois  plus  long  que  le  corps.  Les  cuifTcs  font 
fauves,  les  jambes  font  noires  ,  &  les  tarfes  poftc- 
licurs  font  blanchâttes  ,  avec  les  ongles  noirs. 

Il  fe  trouve  en  Italie. 

So.  Ichneumon  court. 

Ichneumon  curcor. 

Ichneumon  niger ,  tlbus  te  (lace!  s  ,  ana  albo. 

Ichneurron  cunus  niger,  ar.tcnnis  a'bo  annulatis 
iibiis  teftaceis  exrimo  uno  albu.  Sciirank.  Enum. 
inf.  aujl.  «".717. 

Ichneumon  curtus.  Ross.  Fdun.en.  tom.  z,p.  j^i, 
n°,  y  61. 

Ichneumon  curtus,  VitL.  Ent.  tom.  5.  p.  165. 
«".  87. 

Il  a  près  de  trois  lignes  de  long.  Les  antennes  font 


I  C  H 

noires,  avec  un  anneau  blanc.  Tout  le  corps  eft 
noir,  avec  l'cxtrémicé  de  labdomcn  blanchâtre.  Les 
pattes  font  tertacées ,  avec  les  cuilfcs  noires.  Les 
ailes  ont  un  point  blanc  ,  à  leur  bafe  extéticuit. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

81.  Ichneumon  errant. 

Ichneumon  viator. 

Ichneumon  n:ger ,  pedibus  rufis  ^  tibiis  antennif-js^e 
medio  a/bis.  Geoff.  Inf.  tom.  ^.pag.  ]ô,o.n°.  43. 

L'Ichncumoii  noit  à  pattes  rougc.îtres ,  à  taches 
blanches  fur  les  jambes  ,  &  anneau  blanc  aux  an- 
tennes. Geoïf.  Ib. 

Ichneumon  viator.  Sco?.  Ent.  carn,  n°.  747. 

Ichneumon  viator.  Schrank.  Enum  inf.  auji. 
n°.  71  y. 

Ichneumon  viator.  'Vili..  Ent,  tom.  1.  tag.  \6i, 
n°.  8S. 

Ihneumontibialii.FovKC.  Ent.  par.  1,  p.  407, 
/î».   44. 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noiics,  avec  un  anneau  blanc  au  mihen.  Tout  le 
corps  eH  noir.  Les  pattes  font  fauves  ,  avec  un  an- 
neau blanch.ître,  fur  les  jambes  poftérieurcs. 

11  fe  trouve  en  Europe. 

81.  Ichneumon  fimulé. 

Ichneumon  fimulator. 

Ichneumon  niger  ,  abdomine  fufco  ^  aculeo  bre- 
vijjimo. 

Ichneumon  falfaror  antennis  annulatis  j  acideo 
brevifjlmo.  Vill.  Ent.  tom.  ',.pag.  164.  n'^.  $\. 
tab.  8.  fig.  4. 

Il  efl:  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font  de 
la  longueur  du  corps  ,  noires  ,  avec  un  anneau  blanc. 
La  tête  &  le  corcelet  font  noirs.  L'abdomen  eft  noi- 
râtre. L'aiguillon  efb  (i  court  qu'on  ne  peut  l'appcr- 
cevoir  qu  au  moyen  d'une  loupe, 

11  fe  trouve  en  Europe.  \ 

**  *  *   Ecujfon  de  la  couleur  du  corcelet.    Antennes 
entièrement  noires, 

8;.  Ichneumon  défcrtcur. 

Ichneumon  defertor. 

Ichneumon  luteus  ,  alis  fufcis  fafcia  alla.  F  A  B. 
Sy^.  ent.  pag.  554.  n".  41. — Spec.  inf.  tom.  r, 
pag.  417.  «".   4*.  —  Mant.   inf.  tom.   l.'^ag.  164. 

Ichneumon   defertor  corpore    luteo  ,     alis  fufcis 


I  C  H 

fafci'is  duahus  albis    L  i  N.    Syfl.   nat.   pag.    954. 
n",  içj. — Faun.  fuec.  n^\i6oj. 

Ichnetimon  defertor.  SchRaNK.  Ertum  inf.  aufl. 
n'-\  758. 

Ichneumon  defercor.  Ross.  Faun.  ttr.  tom.  1. 
pag- '^9-  n°-  779. 

ScHAEFF.  Icon.  inf.  tab.  1.0.  fig.  i.  1. 
Ichneumon  dcfenor,  Y ilL.  Eut.  tom.  T,.fag.  I6j. 

Il  A  environ  trois  lignes  &  demie  de  l-'ng.  Les  an- 
tennes font  noires,  prcKjue  de  !a  longueur  du  corps. 
Tout  le  corps  cil  j.iunâtrc  ,  les  ailes  font  obfcures  , 
avec  une  ligne  tranfvetfale  blanche  au  milieu.  L'ai- 
guillon-, fcion  Linné  ,  eftplus  court  que  le  corps  ;  il 
ell  beaucoup  pluslong  dans  les  individus  que  je  pof- 
fède  ,  &  on  remarque  du  noir  fur  la  poitrine,  & 
quelquefois  fur  les  jambes  pofténeures.  L'extrémité 
de  l'abdomen  efl  obfcure  dans  les  mâles. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

84.  Ichneumon  faftidieux, 

JchneuaVon  fdftididtor, 

Ichneumon  coccincus ,  alis  fufcls  antic'.S  m  acuLi 
marginali coecinea.F AS.  Sp.  inf.  tom.  i.  p.ig.  418. 
«".47. —  Munt.   inj.  tom.  i.pag.  164.  «".  56. 

Il  relTemble  un  peu  au  précédent.  Les  antennes  font 
entièrement  noire.  Latcteeft:  rouge  ,  a\ec  le  ver- 
tex  noir.  Le  corcclct  Si  l'abdomen  font  rouges  , 
fans  taclies.  L'aiguillon  efl  court ,  noir.  Les  ailes 
font  noires;  les  fupérieures  ont  une  tache  rouge, 
vers  le  bord  extérieur  ,  qui  fe  termine  en  avant  par 
One  tache  blanche.  Les  pattes  font  rouges. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale.  II  a  été  ap- 
porté du  Sénégal ,  par  M.  Geoffroy  fils. 

Sj.IcHNîUMON  vacillateur. 

IcHNEUMOtr  vacillator. 

Ichneumon  capite  thoraceque  ferrugincis  ,  anten- 
nis  ahdomine  alifque  nigris. 

Ichneumon  rugofus  capite  thoraceque  rufis  ,  ahdo- 
mine cylindrico  rugofo  nigro  ,  alis  obfcure  fufis. 
r>iG.  Mém.  inf.  tom.    5.   pag.  497.    n°.  }.  pi.   50. 

Ichneumon  cAj^n'n/ à  tête  &  à  corcelct  roux  ,  à 
ventre  cylindrique  chagriné  noir  ,  &  à  ailes  d'un 
brun  obfcur.  DiG.  lè. 

Il  a  environ  huit  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires  ,  plus  couttcsquele corps. 'La  tête  &  le  cor- 
ccletlont  d'un  rouge  ferrugineux  ,  fans  taches.  L'ab- 
domen efl:  oblong,  noir,  un  peu  chagruié  .  tranf- 
vetfaienieut  filloné  ,  voûté  &  blanchâtre  eii-dellous. 


I  C   I  î  1  8  1 

L'aiguillon  efl  de  la  longueur  de  l'abjûincn.  Les  fi- 
Icrs  latéraux  font  noirs  &  plumeux  ,  l'intermédiaire 
ell  lifTe  &  brun.  Les  quatre  pattes  antérieures 
(l'iit  ferrugineufes  ,  &  les  deux  polléricurcs,  noires. 
Les  ailes  (ont  noires  ,  fans  t.^ches. 

Il  fe  trouve  à  Sumatra,  &  m'a  étédonné  en  Hol- 
lande par  M,  Raye. 

86.  Ichneumon  inftig.iteur. 

IciiïtzvMON  infligator, 

I.hneumon  niger  ,  pedihus  rufis  ,  abdomine  for- 
nicato  punciato  ,  fegmentis  prominulis. 

Ichneumon  infligator  niger  ,  thoracc  immaculjto  , 
abdomine fifco  fegmentis  prominulis.  RosS.  Faun. 
etr.iom.i.pag.^y.  n'^.yy^. 

Ichneumon  compunciator.  Scrank.  Enum.  infl. 
aufi.n^.j.^.? 

Ichneumon  compunciator,  Y  lit.  Ent.  tom.  j, 
pag.  181.  k".  13  s. 

Il  a  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noires  , 
un  peu  plus  courtes  que  le  corps.  La  têrc  &  le  corce- 
let  ibnt  noirs  ,  fans  taches,  le  point  calleux  de  l'ori- 
gine des  ailes  efl  jaunâtre.  L'abdomen  efl  noir  ou 
d'un  brun  noirâtre  ,  pointillé  ,  voûté  en  dcllous,  avec 
les  incilions  diftinéles.  L'aiguillon  efl  à  peu  près  de 
la  longueur  du  corps.  Les  prîtes  font  fauves.  Les  ai- 
les ont  une  légère  teinte  obfcure  avec  un  pomtmai- 
ginal  noir  ,  au  devant  duquel  fe  trouve  un  petit 
point   blanc. 

L'infeéle  que  I\L  Rofli  a  décrit,  avoit  les  anten- 
nes blanches, 


llfet 


idi  Je  la  France,  en  Italie. 


87.  IcHNEUMOM  rccherchcur. 

IcHN£UJiioN   indagator, 

Ichneumon  fcnugineus  ,  an  tennis  pedibufqiie 


gris  ,  ans  nigns  amici. 


ula  m.. 


rgu 


iU  alba. 


Il  relTemble  à  l'Ichneumon  faflidieux.  Les  anten- 
nes font  noires ,  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  eft 
noire  ,  avec  la  bouche  krrugincule.  Le  corcelct  &: 
l'abdomen  font  ferrugineux.  L'aiguillon  efl  noir , 
delà  longueur  de  l'abdomen.  Les  pattes  font  noires. 
Les  ailes  font  noires ,  avec  une  tache  blanchâtre,  fur 
le  bord  extérieur  des  fupétieurcs. 

Il  fe  trouve  à  l'Ifle  de  la  Trinité ,  &  m'a  été  donné 
par  feu    M.    Badier. 

88.  IcHNtU.MON  mquilîteur. 
Ichneumon  inquifltor. 

Ichneumon  fcrrugineus  ,vertice,  thoracis  màculis 
tribus  dntennifque  nigris  j   alis  niyris  nniculaalba. 


l82 


I  C  H 


lia  fîî  lignes  de  iong.  Les  antennes  font  noires , 
de  la  longueur  du  corps.  La  tête  cft  feirugi- 
neiife  ,  avec  le  vertex  noir.  Le  ci  rcckt  cfl:  fci- 
rugincux  ,  avec  trois  taches  non  es  ,  a  la  partie 
fiipcrieure.  L'abdomen  cft  ferrugineux  ,  fans  taches. 
L  aiguillon  eft  noir  ,  un  peu  plus  long  que  la  moitié 
du  corps.  Les  ailes  fupérieures  font  noires  ,  avec  une 
bande  blanche  ,  tranfparente,  prcfque  inierrompue  ; 
les  iiifi^neures  font  noires  ,  avtc  une  tache  tranfpa- 
rente furie  bord  cïtéricur. 

i;  fe  trouve  à  Cayenne,  à^Surinam. 

89.  Khneumon  fcrutatcur. 

JcuNEUMON  fcrutator. 

Ichneuwon  niger ,  abdomine  rufo  apîce  nîgro ,  alis 
flavis  fafàa  apkcque  nigris. 

II  reiïcnible  à  l'Ichneumon  orné.  LîS  .nnrenncs  font 
noires  Je  la  longueur  du  corps.  La  tère  &  le  corcclct 
funt  noirs,  faiis  taches.  L'abdomen  efl  fauve,  avec 
les  trois  derniers  anneaux  noirs.  L'aiguillon  elt  noir, 
beaucoup  plus  long  que  le  corp»^.  Les  quatre  pa  t;s  an- 
térieures [ont  d'un  jaune  fauve  ;  les  deux  porté- 
rieurs  font  noires,  avec  un  peu  de  fauve  ,  à  la  baie 
descui(f.s  St  des  jambes.  Les  ailes  fupérieures  font 
jaunes,  avec  une  bande  vers  le  milieu  &:  l'extrémité  , 
r.oiie;  les  inférieures  font  moitié  jaunes  &  moitié 
noires. 

Ilfe  trouve  à  Cayenne. 

90.  IcHNEuMON  devin. 

IcuKEUMON  ariolator. 

Ichneumon  tkorace  b^fpinofo  rufo  ,  nbdomine  atro 
ftngls  quatuor  albii.  Fab.  S^ft.  cw.  p.  3  54.  n".  4'.. 

Sfec.  inf.  tom.  \.p.  41'ii.  «".  48. — Mant.inf. 

tom.  1.  p.    164.   n",  y/, 

Ichneumon  ariolator  thorace  fernig'mco  b'fpinofo  , 
alis  fil/dis  liais  fufcis  ,  a' domine  fajciis  quatuor 
a/bis.  Ll  N.    SyJÎ.    nat.  p.  933.   n".  15. 

Ichneumon  fpinofus  thorace  fcrrugineo  bifpinofo  , 
alis  maculis  biais  fufcis ,  ahdomine  nigrofufdis  tri- 
bus albis.  Deg.  Méin.  mf.  tom.  3.  p.  yjo.n".  1. 
pl.io.fig.  16. 

Ichneumon  à  cnrce'et  épineux  ,  '3.  Corcelet  roux 
avec  deux  épines,  à  deux  taches  brunes  (iir  les  ailes 
&  à  ventre  noir  avec  trois  bandes  blanches.  Deg.  Ib. 

lia  envirjn  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  de  la  longueur  du  corps  ,  noires,  fans  taches, 
cumarquées  d'un  anneau  blanc.  Li  tête  e(t  noire  , 
avec  deux  lignes  blanches  ,  de  chaque  côti  près  des 
yeux.  Le  corcelet  eft  fauve  &  armé  pollérieurement 
dedeu.f  épines  aiguës  .  courtes ,  blanches.  L'abdo- 
men eftnoir,  avec  le  bord  de  trois  ou  quatre  anneaux 
blanc.  Les  ailes  font  tranfparcntcs  ,  avec  une  tache 
vers  le  bord  extérieur  ,  &  à  l'extrémité  des  fupé- 
ntures  ,  obfcme.  Les  quatre  pattes  antétieutes  loni 


I  C  H 

'  fauves,  mélangées  de  noir,  &  les  deux  poftérieurcj 
font  noires ,  avec  un  anneau  blanc  ,  a  la  bafe  de  la 
jambe,  &  un  peu  de  fauve  le  long  de  la  parue  iw^i- 
rieurc  de  lacuifft. 

Il  fc  trouve  à  Cayenne ,  à  Surinam, 

91.  Ichneumon  partant. 
Ichneumon  proficijcator. 

Ichneuwon  luteus  ,  alis  anticis  jafcia  apictqut 
fufcis  ,  aruennis  aculeoque   nigris.   Fab.    Syft.   tnt. 

pjg.  3  iî.;2°.43. Sp.inftom.  l.p.  4t8.n*.4y-^ 

Mant.  mf.  tom.  i.  p.    164.  n'  .  58. 

Les  antennes  font  noires.  La  tcte  cfl  noire  ,  avec 
les  yeux  grands,  jaunes.  Le  corcelet  Se  1  abdomen 
(ont  jaunes  ,  fans  taches,  les  ailes  font  jaunes  ,  avec 
l'extrémité  obfcure  ,  &  une  bande  obfcuie  ,  au  mi- 
lieu des  (upérieures.  L'aiguillon  eft  court,  noir.  Les 
pattes  font  jaunes,  avec  iestarfes  poflérieuis  obfcurs, 

11  le  trouve  dans  ta  Nouvelle-HjUandc. 

91.  Ichneumon  hofpitalier, 

Ichneumon  kofpitator. 

hhneumon  luteus  ,  alis  anticis  fafcia  apiceque 
fujcts  ,  antennis  anoque  nigns,  Fab.  ^yfl.  ent. 
p.  335.  «".  ^^.—Spec.inf.tom.i.pag,j,ii.,L''.iQ. 
—  Mant.  inj.iom.  l.pag,  264.  n°.  5^. 

Il  relfemble  beaucoup  au  précédent ,  nuis  il  cft 
une  fois  plus  petit  ,  &  les  deux  derniers  anneaux  de 
l'abdomen  font  noirs. 

Il  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

53.  Ichneumon  orné. 

IcHNiuMos  ornator. 

Ichneumon  lutcus  ,  alis  anticis  fafcia  apicequi 
nioris  ,  capite  ano  femoribujque  pojîicis  nigris.  Fab. 
Mant.   inf.  tom.    i.  pag.  l6^.  n".  éo. 

Il  eft  d'une  gra.i'.ur  moyenne.  Le.s  antennes  font 
noires,  prefque  de  la  langueur  du  corps,  La  tête  eft 
noire.  Le  corcelet  eft  fauve  ,  fans  taches.  Labdomen 
eft  fauve, avec  l'e.xrrémité  noiie.  L'aiguillon  eft  pref- 
que  une  fois  plus  long  que  le  corps  :  les  filets  laté- 
raux font  noirs,  Se  l'intermédiaire  eft  brun.  Les  pat- 
tes font  fauves  ,  avec  le  milieu  des  cuillcs  poftérieu- 
res  &  l'extrémité  des  jambes,  noirs.  Les  ailes  fupé- 
rieures ont  une  bandevers  le  milieu  ,  &  l'enréniité, 
noires. 

Il  fc  trouve  à  Surinam. 

94.  Ichneumon  munérateur. 
Ichneumon  munerator. 

Ihi'.eumon  thorace  rufo  poflice  nigro  ,    ahdomine 
'  pedibujque  nigris. 
I       II  cft  de  grandeur  moycmie.   Les  antennes  font 


I  C  H 

noires ,  de  la  longueur  du  corps.  La  t^te  cfl  noire. 
Le  corce'et  efl  fauve  ,  pol^éiicuremcnt  noir.  L'ab- 
domen cft  noir.  Les  patres  (ont  noires.  L'aiguillon 
cft  un  peu  plus  court  que  le  corps  :  les  filets  latéraux 
font  noirs  ,  6i  rintcrinédiairc  ell  brun.  Les  ailes  font 
noires. 

Il  ic  fouvc  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  f>;u  M.  Renault. 

?y.  IcHNEUMON  dénonciateur. 
IcHNEUitOK  denunciiitor, 

I.kneuwoirufus,  cJpite  abdominifque  aphe  aîris , 
alis  ng'is  antuii  macu/j  mi'diu  j/^ru.  ïaB.  Sp,  iaj. 
tom.  I .  p.  418.  n°,  j  I.  —  Mant.  inf.  tom.  i.  p.  164 
n'.  6t. 

Il  eft  petit.  La  tète  eft  noire  ,  avec  la  bouche 
fauve.  Le  corcelet  cft  ferrugineux  ,  fans  taches. 
L'abdomen  eft  ftrié  ,  fauve  ,  avec  l'extrémité  noire. 
Les  ailes  font  noires  ,  avec  une  tache  blanche  ,  au 
milieu  des  fupéricures.  Les  pattes  font  fcrrugi- 
neufes. 

Il  fc  trouve  dans  l'Afrique  équiQOxi\ile. 

9S.  IcHNEUMONpiétOH. 

IcHKEUMOU  pedator. 

li'naeumon  luuus  ,   abdomlnis  Jigmtntis    ut' in- 


I  C  H 


que  punclo  itro  ,  antenrt'S  acukoque  nigrjs.  Fab. 
Syjl.  ent.  pag.  818. — Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  41^. 
n^.  yi. —  Mdnt.  inf.  tom.  1.  pag.i6.^.  n°.  61. 

Il  eft  de  la  grandeur  de  l'Ichneumon  piqueur.  La 
tète  eft  jaune  ,  avec  le  vertex  noir.  Les  antennes 
font  noires.  Le  corcelet  eft  jaune  ,  avec  trois  points 
noirs  ,  à  la  partie  antérieure  ,  &  deux  au-dellous  de 
l'éculTon.  L  ibdomen  eft  jaune  ,  avec  un  point  noir, 
de  chaque  côté  ,  fur  tons  les  anneaux  ,  excepté  les 
deux  derniers.  Les  ailes  font  tranfparentcs  ,  fans 
taches.  L'aiguillon  eft  noir  Les  parrcs  font  jaunes, 
avec  un  point  uoir  ,  fur  les  genoux  pollérieuri. 

11  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

97.ICHNÎUMON  nominatcur. 
IchNeumos  nomlnJtor, 

Ichieumon  luteus  ,  antennis  ,  maculis  duahus ab- 
dominii  anoque nigris  ,  aiisomnibus  fufcia  upiceque 
nigis.  Fab  Mant.   in},  tom.  i.  p.  i6f.  n".  6), 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête  eft  jaune.  Les 
antennes  font  noires  ,  prelque  en  fcic.  Le  corcelet 
eft  jaune  ,  fans  taches.  Les  premiers  anneaux  de  l'ab- 
domen font  jaunes  ,  avec  une  tache  obfcure  ,  à  la  ba- 
fe  dufecnd  &  du  troilième  ;  les  autres  font  noirs. 
Les  qiiatie  pattes  antérieures  font  jaunes,  avec  la 
bafe  des  cuiiïes  &  des  jambes  noires.  Les  ailes  font 
jaunes,  avec  une  bande  Se  l'extrémité  noires. 

Ufe  uouve  à  Cayenne. 


i5j 


98.  IcHNEUMON  antennaire, 

IcHHBOMoS  antcnnator. 

Ichneumon  luteus  ,  antennis  ,  vertice  ,  thoracis 
dorfo  ^  an-o  ,  aljrumquc  apice  nigris.  Fab.  Mant, 
inf.  tom.   i.pag.    z6j     n'.   64- 

Il  eft  de  grandeur  moyenne,  les  antennes  font 
noires  ,  un  peu  plus  groffes  à  leur  extrémité,  avec  la 
malfc  alongée,  fubuléc.  La  tète  eft  jaune  ,  avec  le 
vertex  noir.  Le  corcelet  eft  jaune  ;  avec  le  dos  noit. 
L'abdomen  eft  jaune,  avec  les  derniers  anneaux  noiis 
en-delfus  Les  pattes  font  jaunes ,  avec  l'exrr.  mité  des 
cuiiles  pjftérieures  &  les  taries,  noirs.  Les ailts  lont 
traufparentet ,  avec  l'extrémité  &  le  bord  extérieur 
des  fupérieures  noirs;  On  appcr^-oit  une  nervure 
jaune  ,  fur  le  bord  noir  ;  l'cxtrémiié  des  poftéiieutcs 
eft  jaune. 

Ilfe  rrouvc  à  Cayenne. 

99. IcHNEUMON  défenfeur. 

I  :hnevmok  defenfor. 

Ichneumon  fcTrugineus  ,  antennis,  anope.ii''-  fy.  r 
pofticis  nigris  ,  alis  fuhfufcis.  Fab.  Syfi.cit.p.  3  35. 

n°.  45. •Spec.tnf.   t.   t.  fcig.  41^'.  ««.53. — 

Mant.   inf.    tom.    1.   pag.   i6j.  i.".   65. 

II  rclferable  au  précédent.  Les  antennes  font  noi- 
res ,  de  la  longueur  du  corps.  La  tète  &  le  corcelet 
font  ferrugnieux  ,  fans  taches.  L'âbdomcri  eft  d'une 
couleur  ferrugincule  plus  pâle  ,  avec  l'anus  noir. 
Les  quatre  pactes  antérieures  font  ferrugineufes  ,  & 
ks  poftericures  noires.  Les  ailes  font  obfcures  ,  avec 
un  pointnoir  fur  les  lupérieuies. 

Cet  infeaevaiie.il  a  quelquefois  !cs  p.ittcs  entiè- 
rement noires. 

Il  fe  tronve  dans  la  Nouvelle- Hollande. 

100.  Ichneumon  ariogateur, 

IcHNEi'ttOK  arrogJtOr. 

lAneumon  a'.er ,  aldominis  fegmento  fecundoter- 
tioque  fulvis  ,  alis  atris  macula  lejiacea.  ^  ab.  Sp- 
inf.  tom  I.  pag.  419.  n".  $4.  —  Munt.  inf,  tom.  I . 
pag.  ifij.  «*".  66. 

Ichneumon  airogator.  Ross.  Faun.  ctr.  tom.  i, 
pag.  4J.  n".  761. 

Lh-ifumonarrogator.  Vill.  Ent.  tom.  ).  pag,  17  f. 
n°.iio. 

Il  eft  gr.ind  Les  antennes,  la  tête  ,  le  corcelet  & 
les  pattes  font  noirs ,  fans  taches.  L'abdomen  eft 
ovale  ,  noir  ,  avec  le  (ccond  &  le  troifième  anneaux 
fauves.  L;s  ailes  font  noires  ,  luifantes ,  avec  une  pc^ 
tite  tache  teitacée  ,  fur  le  twtd  extérieur. 

Ufc  tcouYC  en  Italie. 


l!?^ 


I  C  H 


loi.  ICHNFUMON  infitiieux, 

JcHSruMON  infijijtor. 

Ichneumon  dter ,  capite  pallido  ,  ails  n'igris  punllo 
maculaque  jlbis.  Fab.  Spec.  inf.  tjm.  i.  pag.  419. 
n°.j)-.  Mjnt.  inj.  corn.  i.  pag.  i6y.  n*^ .  67. 

Il  rcflemble  beaucoup  au  fuivant.  La  tête  cft  pale. 
Les  antennes  foiu  noires  ,  avec  l'extrémité  brune.  Le 
corcclctcft  noir  j  fans  taches.  L'abdomen  efl  noir  cn- 
dcflTis  ,  pale  en  dclious.  L'aiguillon  cft  prefijue  de 
la  longueur  du  corps.  Lss  ailes  font  noires,  les  fupé- 
lieurcsonc  un  petit  point  au-delà  du  milieu  &  une 
laclie  vers  l'extrémité,  d'un  blanc  tranfparent.  Les 
pattes  font  noires,  aveckî  jambes  aniérieurcstefta- 
«ces. 

Il  fe  trouve  datis  l'Afiiquc  étjuinoxials, 

131.  IcHNEUMON  capital. 

I rm.'iuMON  capitalor, 

Ichneumon  atc ,  capite  rufo  ,  alis  nlgris.Y  k  B. 
Syft.  eut.  pjg.  J3J.  ni\  46.  — Spec.  inf.  tom.  1. 
pag.  419,  n».  jé.  —  Mant.  inf.  tom.  ï.p.2.(,$. 
n".    68. 

11  cft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires,  la  tête  tft  fauve  ,  fans  taches.  Le  corcelet  cft 
noir.  L'abdomen  eft  noir  .avec le  bord  des  anneaux 
blanchâtre  L'aiguillon  cft  iioir.  Les  pattes  &  les  ailes 
font  noires  ,  fans  taches. 

11  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 
J05.  IcHKEUMON  larron, 
IcHHEUMON  Utrator. 

Ichneumon  nlgcr  ,  ahdomine  pet'iolato  tcflaceo  , 
apice  nigro  ,  aculeo  bnvijjiino, 

Ichneumon  niger  ,  antennis  nigris  teftuceis  ,  fcu- 
telLo  thoraci  concolore  ,  pcdibus  abdominequ.e  tefia- 
ceis  ,  ahdomine  petiolato  fuhcemprejfo ,  apice  nigro  ^ 
aculeo  brevifiino.  Schrank.  Enum.  inf.  auft.ji".  716. 

Il  a  environ  neuf  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires ,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  La 
têteeft  noire,  avec  une  ligne  blanche  au-devant  des 
yeux.  Le  corcelet  elt  noir ,  fans  taches.  L'abdomen 
a  les  quatre  premiers  anneaux  teftacés  &  les  aunes 
r.oirs.  L'aiguillon  n'a  pas  une  ligne  de  loncr.  Les 
pattes  font  teftac  es ,  avec  la  bafc  'des  cuilfes  Se  l'ex- 
trémité des  jambeSj  noires. 

II  fe  trouve  en  Allemagne, 

104.  Ichneumon  mutateur, 

Ichneumon  mutator. 

Ichneumon  ater  ,  thoracc  rufo  ,  alis  fufcis.  Fab. 
Sy^.  vit.  pag.  3  3  J .  n°.  j^j,  —  Sptc,  inf,  tom.  1 . 


I  C  H 

pag.   419.  n'.    J7.  —  Mant.  inf.  tom,  i.  pag.  if  j. 
/:".  ûy. 

II  ef>  aflez  grand.  Les  antennes  font  noiies  ,  féta- 
cécb.  La  tête  cft  noire,  fans  taches.  Le  corcelet  cil 
entièrement  fauve.  L'abdomen  eft  noir,  avec  la 
bafc  inférieure  pâle.  L'.àgui'.Io.i  eft  court.  Les  pattes 
font  noires.  Les  ailcs  lo.nt  obfcures. 

Ilfe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

loy.  IcHNfUMON  dénigrant. 
Ichneumon  denigrator, 

Ichneumon  corpore  atro  ,  alis  nigris  lunula  hyt- 
Una  :  abd  mine  tejlaceo  fubfcJfiU.  LiN.  Syft.  eni. 
pag.  654.  «^.18, -Faun.fuec.  n«.  1604. 

Lhneumon  denigrator  cter  ,  ails  nigris  lanuU 
liya  ina  ,  abdomine  coccineo.  Fab.  Syfi.  tni.  /i.  5  ?  5. 
n".  48 — Spec.  inf.  tom.  l.pag.  41,9.  n^ .  58.1  ■ 
Mant.  inf.  tom,  i.  pag,  165.   n'  .  -,o. 

Ichneumon  niger  y  abdomine  coccineo.  CtOïT  .Inf, 
tom,   1.  pitg,  552..  n°,  69. 

L'Ichiieumon  noir  à  ventre  couleur  de  cérife. 
GEoff.  Ib. 

Ichneumon  incertus.  SuLZ.  Hift.  inf,  tué.  16, 
fig.  16. 

Ichneumon  impofior.  Scop.  Ent,  carn.  n° ,  758. 

Ichneumon  denigrator.ScHRUUK,  Enum.  inf.auft, 

n".  757. 

Ichneumon  impoftor.  SchRank.  Enum.  inf,  aufi, 
n^.    756- 

ScHAEFF.  Icon.  inf.tab.  T-O.fg.  4.  f . 

Ichneumon  denigrator,  Ross.  Faun,  etr.  tom,  z, 
pag.^G   n".-]ji. 

Ichneumon  denigrator.  y  11.1., Ent,  tom.  ^,p.  i<j. 
n".  94, 

Ichneumon  coccineus.  FouRC.  Ent.  par.  z.  p.  417, 
«".70. 

La  femelle  a  quatre  lignes  de  long,  &  le  mâle  a 
à  peine  deux  lignes  &  demie.  Les  antennes  font 
noires  ,  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  ,  le  corcelet 
&  les  pattes  ,  font  noirs  L'abdomen  eft  louge.  Les 
ailes  (ont  noirâtres  ,  avec  un  point  tranfparent.  L'ai- 
guillon cft  noir  &  de  la  longueur  de  la  moitié  de  l'ab- 
domen. 

11  fc  trouve  dans  toute  l'Europe, 

106.  Ichneumon  inculpatcur. 

Ichneumon  inculp.itor. 

Ichneumon  ater  .^  abdomine  futvo  >  alis  nigris  im- 


II 


I  C  H 

II  difRre  dn  précédent ,  auquel  il  reiTerable  cepen- 
im:  beaucoup.  Les  antennes  font  noires  ,  un  peu  plus 
longues  que  le  corps.  La  tête,  h  corcelec&:  les  pattes 
font  très- noirs.  L'abdomen  eil  fauve,  lille  ,  luifant  , 
ovaledans  la  llmelle  ,  ob'ong  dans  le  mâle.  L'aiguil- 
lon eiî  noir ,  un  peu  plus  long  que  l'abdomen.  Les 
ailes  font  noires  ,  fans  taches ,  avec  un  rcilet  violet. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris,  fur  les  fleurs. 

107.  IcHNEUMON  délateur. 

IcHNE  u  M  o  .Y  delutor. 

Ickneumon.  niger,  capite  abdominequeflavis  ,  ahs 
nîgricantibus,  GlOtî.  Inf.  tom.  1.  p.  355.  n^ .  75. 

L'Ichneumon  noir  à  ventre  &  tête  jaunes.  GtOFF. 
Ih. 

Ichneumon  ochroccphalus.  FOURC.  Eut.  par.  1. 
rag.^^-lcj.n'^.  -jG. 

Il  efl:  de  la  grandeur  des  prccédens.  Les  antennes 
font  noires  ,  prefcjue  de  la  longueur  du  corps.  La 
tête  efl  arrondie,  jaune  ,  avec  les  yeux  noirs,  & 
Une  tache  triangulaire  noire  ,  fur  le  vertcx  ,  près  des 
antennes.  Le  col  efl  jaune  ,  un  peu  alongé.  Le  cor- 
celct  &  les  pattes  font  noirs.  L'abdomen  efl  jaune. 
L'aiguillon  efl  prefque  de  la  longueur  du  corps  ;les 
filets  latéraux  font  noirs  ,  &  l'intermédiaire  efl  fer- 
rugineux. Les  ailes  font  noires. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

loS-  IcHNiUMONreluifant. 

IciiNEuiiou  corufcaior, 

Ichneumon  corpore  arBubufque  atris  ,  ails  fufco- 
hyuiinis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  9]^.  n".  31. — Fuun. 
fuec.  n".  1606, 

Ichneumon  corufcdtor.  T  AU.  Syft.  ent.  pag.  ^lè. 
n".  49. — Spec.  inj]  tom.  \.p.  430.  n'^ .  jr), — Mant. 
inf.  tom,  I.  pag.  léj.  n'^ .  71. 

Ichneumon  corufcator.  Koss.  Faun.  etr.  tom.  1. 
pûg.  45.  n".  764. 

Ichneumon,  corufcator.  Vill,  Rnt.  t.  3.  pag.  166. 

Tout  le  corps  efl:  noir  luifant  ;  la  tête  feule  efl 
marquée  d'une  petite  ligne  blanche  ,  au-devant  des 
yeux.  Les  pactes  fonttioires.  Les  jambes  antérieures, 
luivant  M.  Villers ,  font  fauves  dans  les  mâles. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

109.  Ichneumon  fafcié. 

IcuNEUMON  fafciator. 

Ichneumon  ater ,  abdomine  fa  fais  tribus    albis  ^ 
ails  ap  ce  fufcis.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  ï.  pag.  .^^o, 
n'^ ,  60. — Mant.  inf.  t.  1 .  p.  165.  n" .  71. 
tiijl.  Nu:,  des  InfcP.cs,  Tom.  VIL 


I  C  H 


18; 


Il  efl  petit.  Le  corps  efl  noir,  fans  taches.  L'ab- 
domen feul  efl  marqué  de  trois  bandes  blanches  , 
dont  la  première  interrompue  ,  &  la  troifième  éloi- 
gnée des  autres  &  placée  prefque  à  l'extrémité. 


Il  fe  ti 


rouve  en 


Italie. 


iio.  Ichneumon  générateur. 

Ichneumon  generator. 

Ichneumon  niger  ,  fronte  flava  ,  pedibas  rufis  , 
antennis  fuStus  pallidis.  Schrank.  Enum.  i.'.f. 
auft.  n-.   731. 

Ichieumon  niger,  pedibus  rufis  ,  fronte  fidva. 
Geoff.  Inf.   tom   1.  pag.    31e.   n'^ .    10. 

L'Ichneumon  noir  à  pattes  fauves  &  devant  de  la 
tète  jaune.  Geoff.  Ib. 

I^hneumonfiavifrons.  Vill.  Ent.  tom,  5.  p.  iSi. 
n".  144. 

Ichneumon  frontalis .  Fousc.  Ent. par.  t.  p.  3  96  , 
n".  10. 

Les  antennes  font  noires  cn-defTas  ,  pâles  en-dcf- 
fous.  La  tête  cft  noire  ,  avec  le  front  St  !a  bouche 
jaunes.  Le  corcelet  efl  noir  ,  fans  taches,  L'abdomen 
eft  noir  ,  terminé  par  un  aiguillon  court.  Les  pattes 
font  fauves. 

11  fe  trouve  en  Europe. 

III.  Ichneumon  rutilateur, 

Ichneumon  rutilator. 

Ichneumon  corpore  nigro  immaculjto ,  antennis 
fubtus  abdomine  ptdibujque  quatuor  anterioribus  fcr- 
rugineis.  Lin.  Syft.  nat.  p.  954.  n'^ .  30.  —  Faun. 
fuec.  n°.   1607. 

Ichneumon  iuù\a.tor  niger ,  antennis  fubtus  abdo- 
mine pedibufque  quatuor antic's  rufis.  Fab.  Syft.  ent. 
pag.  ;56.  «".  ^o.—Sfcc.  inf  tom.  1.  pjg.  430. 
'i".  éi. — Mant.   inj.    tom.    i.pag.  i6j.nc.  73. 

Ichneumon   rutilator.  Schr.\-nk.  Enum.inf.aufi. 

Ichneumon  rutilSior,  Ross.  Faun.  etr.  tom.  1. 
pag.  49.  n",  780. 

Ichneumon  rutilator.V  111.  Ent.  tom.  ^.  pag.  166. 
n^.oG. 

lia  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noi- 
râtres en  défias ,  fauves  en  dclTous  ,  un  peu  plus 
courtes  que  le  corps.  La  tête  efl  noire  ,  avec  la  lè- 
vre fupérieure  &  une  tache  carrée  fur  le  front,  qui 
manque  dans  plulieurs  individus  ,  jaunes.  Le  corcelet 
efl: noir ,  fans  taches.  L'abdomen  eilprefque  en  malTc, 
fauve  ,  avec  le  premier  anneau  noir.  Les  pattes  l'ont 
fauves,  avec  les  cuilles  polfcricurcs  noires.  Dans- 
quelques  individus ,  la  bafc  des  quatre  cuilies  anté- 
A  a 


l8^ 


I  C  H 


rieuiçs  Se  les  deux  jambes  poflétieures  ,  font  pareil- 
lement noires. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe, 

1  II.  IcHNEUMoN  manifcflateur. 

IcHSEVMoN  manifejldtor. 

Ickncumon  corpore  atro  immaculdto  ,  ahdomlne 
fejjîli  cylindiicojpediàus  rufis.  L]N,SjJl.nac. p.  954. 
n'-'.  }z. — Faun.  fueç.  n'' .  1608. 

lihneumon  manifcftator.  Fab.    Syfl.  cnt.p.  y^6. 
n".  ji. — S^ec.  inj.  101t.  \.pjg.  450.  n'.  61, 
Munt.  inf.  lom.  1.  pag.  i6y  n^.  74. 

I.kneurron  ater ,  pedibus  rufis  ,fù[is  ani  corpore  , 
duplo  longioribus.   GïOFF.  Ir.j.  t.  z.p.  515.   /i".  j. 

L'Ichneumon  à  longue  queue.  Geofî.  IL 

Iclineumon  noir,  à  corps  alongé  cylindrique  &  à 
jambes  rouffcs  de  la  grande  efpèce.  DtG.  Mim. 
inf,  tcm,  \.pag.  703.  tab,  ^É.fig.  j. 

Mufca  trypi/is  corpore  tenui  ddmodum  ii préi.longo  ^ 
fetis  a  cauda  omnium  quas  unquam  vidi  longijjimis 
exeuniibus.   Rai.  Inf.  pag.  161. 

JvEAUM.  Mi-m.  inf.  tom.  6.  tab.  i^.fig.  16. 

ScHAiFf.  Iton.  inf  tab.  lo-fig.  5. 

Ichntumon  manifeftator.  Scov.  Ent.  carn.n°.j  ^l. 

Ickneumon  manifefiator.  SchRANK.  Enum  inf. 
aufi.n'>.yiç,. 

Ickneumon  manifeftator.Vovi.  Muf.  gr&c.p.  105, 

Ickncumon  manifefiator.  Ross.  Faun.  etr,  tom.  x. 


F^g--^'-, 


765. 


Ickneumon  manife(lator.  V  i  L  L.  Ent.  tom.  }. 
ptg,  166.  n^.  98. 

Ickneumon  manifejlator.  FouRc.  Ent.  par.  1. 
pag.  594.  /2°.  j. 

I!  a  environ  un  pouce  de  long  ,  depuis  la  tète  juf- 
qu'à  l"anus.  Tout  le  corps  eft  noir.  L'abdomen  elt 
cylindrique  ,  alongé  &  terminé  par  un  aiguillon  plus 
long  que  le  corps.  Les  pattes  lont  fauves,  avec  les 
jambes  &  les  tarfes  poflérieures  quelquefois  noirâ- 
tres. Les  arles  font  tranfparcntes  ,  avec  ua  point 
tnarginal  obfcur. 

Il  fe  trouve  dans  les  bois  en  Europe. 

II3.ÎCHNEUMON   po^-cere. 
IcHKri/MoN  po'y:erawr. 

lihneumon  abdomine  lineari  longijfn.o  ,  tiiiis 
pojUcis  c/avat/s.  Fab.  Gcn.  inf.  ment.  pag.  i.^<;. 
.~—^Spec.  inf.  tom.  i.pag.  430.72^.  6'^. — Alunt, 
inf.   tom.  l.pag.  i6j.n^'.  75. 

Il  cil  de  la  grandeur   de    l'Ichneumor:   niauifcf- 


I  C  H 

tateur.  Le  corps  eft  noir  iuifant.  L'abdomen  eft  très- 
long,  Iméaire,  avec   les  anneaux  cylindriques.   Les 
ailes  fout    courtes  ,    tranfparcntes.    Les  pattes  font 
noires  ,  avec  les  jambes  polténcuies  en  malle. 
Ilfe  trouve  aux  lade'  orientales. 

114.  IcHNEUMON  lunule. 
IciiNEUMON  iunator. 

Ickneumon  nigro  flavoque  varius  ,  abdomine  cla- 
vato  :  utrinque  lunuUs  f.,v:s.  ÏA-&,Sp£c.  inf.  tom.  i. 
pag.  450.  n"".  64..  —  idant.  inf.  tom.  1.  pag.  z66. 
n'-'.  76. 

Il  ci't  grand.  Les  antennes  font  noires  ,  avec  le 
preraierarticie  jaune.  La  tére  eft  noire  ,  avec  le  tour 
des  yeux  &  fa^partie  inférieure,  jaunes.  Le  corcelet 
eft  mélangé  de  noir  U  de  jaune.  L'abdomen  eft  en 
maffe,  obfcur,  avec  des  lunules  latérales  &  des  ta- 
ches à  l'cïLréiTiif.é  ,  jaunes.  L'aiguillon  eft  alongé  , 
une  fois  plus  long  que  le  corps.  Les  pattes  font  jau- 
nes. Les  ailes  (ont  tranfparentcs ,  avec  une  grande 
tache obkuii;,  fut  le  bord  extérieur. 

Il  fe  rrouve  dansTAmérique  feptentrionale. 

1 1 5.  IcHNEUMON  piqueur, 
IcH .^EUMo.w  compunfior. 

Lhncamon  atcr  ,  ore  pedibufque  rufis  ,  abdomine 
paro.jio.  Fab.  Syfi.  ent.  pag,  356.  n".  51.  —  Sp. 
inj.  tom.  l.pag.  43i,n°.Êj.  —  Mant.  inj.tom.  1. 
pag.  166.  n".  77. 

Ickneumon  compunélot  cor^-or^  atro  immacu/atff  y 
abdomine  fubpeiiotato  longo  ,  pedibus  rufis ,  palpis 
fetaceis.  Lin.  Syfl.  nat.  pag.  954.  n" .  3J. — Faun. 
face.  n".  l6oy. 

ScH  AEFF.  Icon.  inf.  tab.  J^^.fig.  4. 

Ickneumon  compunlior.  Schrank.  Enum-  inf, 
auft.   n°.  710. 

Ickneumon  compunHor.  Vill.  Ent.  tom.  ).p.  iC-j, 
n°.  99- 

Il  eft  petit.  Le  corps  eft  noir.  Les  antennes  font  de 
la  longueur  de  la  moitié  du  corps ,  noires  en-deflu?  , 
jaunes  en  dellous.  Les  antennules  font  jaunes,  féta- 
cées.  Toiites  les  pattes  font  ferrugineufes.  L'aiguil- 
lon eft  court. 

M.  Fabricius  cire  l'Ichncumon  ,  n".  6  ,  de  M. 
Geoffroy, qui  diffère  ccpendanr  de  celui  ci ,  par  la 
grandeur  eu  .-.jrps&  la  longueur  del'aiguiUon. 

Il  fe  tr-u  . .,     :i  Europe. 

116.  I  :;  iiritateur. 

7c.:.:  '■:.j:or. 


fi' 


ferru^inco  :    pr. 

;  .  s   ,î/^77  J.        F  . 


î  C  H 

Syfi.  ent.   pag.   5;(^.    ,•:".  5;.  —  Spe:.  i.tf.  '.••m.  I. 
/».  +JI.  n''.6b. — Mar.t,  inf.  lom,  i.p.  i4i5.  n'^ .  78. 

Il  rcffemble  à  l'Ichneumoii  manifedaceur  ,  mais  i! 
eft  une  fois  plus  petit.  Les  antennes  &  la  tcte  font 
noires.  Le  corcelet  eft  élevé  ,  noir  luifani,  avec  un 
point  jaune  au-devant  des  ailes.  L'abdomen  cil  fer- 
rugineux ,  avec  le  premier  anneau  entièicracnt  noît, 
&  un  point  noir  de  chaque  côté  des  autres  :  on  ap- 
perçoit  aulïï  deux  tubercules  élevés  ,  glabres,  de  la 
couleur  de  l'abdomen  ,  p'accs  à  la  parne  lupJncurc  : 
le  dernier  anneau  eftfans  taches.  L'aiguillon  eft  noir  , 
delà  longueur  du  corps  Les  ailes  font  traniparentes  , 
avec  un  point  marginal  ,  noir.  Les  pattes  for.t  fcr- 
rugineufcs  ,  avec  les  cuillcs  poflérieurcs  noires  ,  & 
les  jambes  antérieuresjaunes. 

Il  fe  trouve  en  Amérique. 

117.  îcHNruMON  lapidatcur. 

IcHXEiTMox  Idpiddtor. 

Ickneumon  obfcure  c&ruleus ,  al'is  nïpr'is  ,  pediius 
rufis.  F  A  E.  Mant.  inf.  lem.  i.  p,  iCG.  n°.  79. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  ariennes  font 
noires.  Tout  le  corps  cft  d'an  bleu  foncé  ,  fans  ta- 
ches. Les  ailes  font  noires.  Les  pattes  (ont  fauves  , 
avec  les  tarfcs  poftcrieurs  noirs. 

II  fe  trouve  dans  les  régions  auftrales. 

1 18.  IcHNEUMON  moqueur. 

IcHNEv  il  ON  delufor. 

Ichneumon corpore  nigro,  abdomlne  f<.rrugineo  hiifi 
apiccque  nigio  ,  fcmO'um  poj'lco'um  patellis  Jb/is 
ni^ris.  Liii.  SjJK  na:.  p.  $1^.  n".  34.  —  Faun.Jucc. 
«".  ié]0. 

Ijk::cuti:oi  delufor.  F.\B.  Syfi.  ent.  ^537.  n° .  54. 
—  Spic.  tnf.  tom.  I.  p.ig.  n%i.  n°.  67. — Munr. 
inf.    tom,    i.pag.  2.66.  n°,  80. 

Ichr.eumon  nigcr ,  abdominss  rredio  rcdihufque. 
rufis  ,  patmis  pofiuis  nigr;s.  Geoîf.  /■;/.'  tom.  i. 
pag.  351.  n°.(>6. 

L'Ichneurcon  noir,  à  pattes  &  milieu  du  ventre 
fauves, &  pieJs  dederrière  noirs.  Geoif.  Ib. 

Ickneumon  deèufor.  Schrank.  Enum.  inf.  a'jft. 
H".  7,-4. 

Ichneumon  delufor.  'ViLL.  Ent.  tom.  3.  pjg.  léS. 
n".  100. 

Ichneumon  trochantericus.To\S1.c.  Ent.  par.  1. 
pag.  416.  n".  6y. 

Il  a  environ  fîx  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires  guère  plus  longues  que  la  moiiié  du  corps.  La 
tête  &  le  cotcclct  fonc  noirs,  fans  taches.  L'abdomen 
eft  noir  ,  avec  le  fécond  &  letroifième  anntaux  fer- 
rugueux.Lcs  quatre  pattes  antérieutes  foiic  ferrugi- 


I  C  H 


fc? 


ni-.iîc:,  ave: les  tarfc?  obuar'.  ;  les  patt;s  poilcrieu- 
res  font  noires ,  avec  les  cuiffcs  fertugincufes.  Les 
ailes  font  noirâtres. 

Je  c'ouTC  que  1  ir.fcéïe  que  je  viens  de  décrire  ,  (oit 
le  même  que  celui  de  L  Jinc  ;  cet  auieur  n'ayant 
donné  aucune  dtlctiptionj  on  ne  peut  s'en  alfurer. 

Cet  khneumon  répand  v.cx  odeur  agréable. 

11  le  trouve  en  Europe.  11  cil  commun  dans  tcutc 
la  France. 

1 19.  IcHNnuMON  alorgé. 

IcHNEi/MON  elongiitor. 

Ichneumon  niger  ,  abdorr.iais  figmcnto  fccutdo 
tert:o  quarto  pedibufqae  rufis  ^  femonhui  to{l:cis  ni. 
gris.  I,XB.  Syfi.  ent. pag.  337.  n^.  ,  ,-.____5^,,.  ,.,(; 
tom.  I.  pas.  431.  r.^.  6  8.  —  Mar.t.  inj.  ion:.  1. 
p.  t66.   «o.  Si. 

Ich, 


.'orga 


ViLL.  Ent 


17). 


Il  ed:  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  ,1a 
tére  &•  le  corcelet  ,  font  noirs.  L".-ibdomcn  eft  long  , 
cylindrique  ,  noir  ,  avec  le  fécond  ,  le  troifiè-mc  &:  le 
quatrième  articles  fauve?.  Les  partes  font  faffves , 
avec  les  quatre  cui.'lcspoftérieiires  noires. 

Il  fe  trouve  en  France^  en  Angleterre. 

120.  Ichneumon  noirclifeur. 

IcHNFL'MON  atrator. 

Ichneurnon  nige',  abdo-ninc fubcylir.dri.o  ,  pcdilus 
r-oftscis  ante  aniccm  albts.  Fab.  Muni.  ir.j.  tom,  i. 

;-.  tec.n^-.^i. 

Llineumon  tarfoUucos.  Schrank.  Enum.  inf, 
auft,  n".  7iy. 

I.hntumon  tarfokucos,  Vill.  Er.t.tcm.  ^.p.  rS r , 
;z".  139. 

Il  cftdc  grandeur  moyenne.  Tout  lecorps  eft  noir, 
fans  taches.  Les  feules  pattes  poftciicutes  font  blan- 
ches vers  l'extrémité. 

Il  fe  trouve  en  Europe, 

iti.  Ichneumon  mandateur. 
Ic!i>:ri'MoN  mandat  or. 

Ichneumon  ater ,  thorace  immaculato  ,  abdomi- 
nis  fegmento  fecundo  tertio  pedibufque  jiavis.  Fab. 
Mant.  inf.  tom.  'i.pag.  z66,  n".  83. 

Ichneumon  mandater.  ^0.1,.  Ent,  tom,  ;.  p.  1-9. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tète  &  le  corcelet 
font  noirs,  fans  taches.  Les  antennes  font  noires  en 
deflus,  rùiillàtres  en  dellous.  L'abdomen  clt  ovale, 
Aa  i 


îS> 


I  C  H 


avfc  \i  premier  anneau  noir  ,  borde  de  jaune  ,  le  Ce' 
cond  jaune  ,  avec  une  taciie  noire  à  fa  partie  fiipé- 
1  ieure  ;  le  troi(ième  cil  jaune  ,  (ans  taches  ,  les  autres 
font  entièrement  noirs.  Les  pattes  font  jaunes  ,  avec 
les  cuiiles  noires. 
Il  fe  trouve  en  Saxe. 

]11.  ICHNEUMON  mufqué. 

le  H  A'  tu  MO  -v  mof'.  hdtor. 

l^hncumon  r,'gcr  fcdibus  ffrrug'ineis  aplce  nliis. 
FaE.  Mdnc.  inj.  :^m.  i.  p.  z66.  ,i\  S4. 

Icltncumon  tr.ofchcto  .  Vill.  Ent.  tom.  y  p.  179. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires,  rarement  marquées  d  un  anneau  blanc.  La 
lète  eft  noire,  quelquefois  blanche  fous  les  antennes. 
L-  coicelet  &  l'abdomen  font  noirs ,  lans  taches. 
Les  pattes  font  fauves ,  blanches  a  leur  extrémité  , 
a-'ecles  ongles  noirs  ;  les  jambes  poft-irieuies  font 
noiics  à  leur  extrémité  ,  ce  qui  rend  la  couleur  blan- 
che des  tarfes  piusdiftinde. 

Cet  infede  répand  une  odeur  de  mufe. 
Il  fe  trouve  en  D.ineraarck. 
113.  IcHNEUMC  N  ciiaillcur. 
Icii^TUîtON  Ic.trator. 

Ichncumon  niger  ,  nbdominis  fegmento  fecundo 
tertio  quarto  ce  pidibuf^uc  rufis  :  pojticis  nigris 
rufo  anr.u/aU!.  Fab.  Spcc  inf  t.  I.  ^.451.  n".  6^). 
■  ^—  Maiit.inf,  tom.  i.png,  166,  n".  8). 


5.  p.   176. 


Ichneumon   latrator.  ViLL.  Eni 

Il  reffemb'e  à  l'Ichncumon  alongé  ,  mais  il  eft: 
deux  fois  plus  petit.  Les  antennes  font  nones,  fau- 
ves en  de(fus.  La  tête  eft  noire  ,  avec  la  bouche  fau- 
\Q..  Le  corcelet  eft  noir  ,  fans  taches.  L'abdomen  eft 
pétiole,  fauve,  avec  la  bafe  U  l'extrimité  mures. 
Les  quatre  pattes  antérieures  font  fauves  ;  les  polté- 
rieurcs  font  noires  ,  avec  les  cuiffes  &  la  bafe  des 
jambes,  fauves. 


Il  ( 


e  trouve  en 


Ancle 


ia4.'IcHNEUMON  cha.ouilleur. 

IcBNrÙMON  titiilator. 

IJineumon  corpore  ri^ro  ,  ahdomine  fcrrugineo 
h  fi  aice^^u:  nigro  ,  peaiôus  j-ofticis  nigris ,  plan- 
ts  atbis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  <)54.  «"."jj. — 
iaun.fuec,  n°.  1611. 

Ickneumon  nrger  ,  abdomine  mcdlo  pedihufque 
cntericribus  rufis  ,  pal-nls  pofiicis  atbis.  Lin.  Fuun. 
fucc.  cdit,  1,  n",  <;8î. 


I  C  H 

IchncumonthUlator.  Fab.  Sy/i.  ent,  pag,  ;?7.' 
n°.  ^6. — Spec.  inf.  tom.  1 .  ;•.  4;  l.  n".  -■o.——Mant. 
inf.  tom,  1.  pag.  166.  n°.  %6. 

Ichneumon  niger ,  abdominis  medio  pedibufque 
antcriuribus  rufis  ,  palmis  pofiicis  albis.  GEOrf. 
Inf.  tom.  2.  p.  350.  n".  6j. 

L' ichneumon  noir  à  ventre  fauve  au  milieu  & 
pieds  de  derrière  blancs.  Geoff.  Ib. 

IJineumon  tidtlator.  Schrank.  Enum.  inf.  aufi. 
n°.7ti. 

Ichneumon  titiilator.  RosS.  l'aun.  etr.  tom.  1. 
pag.  45. /j'.  769. 

L  hneumon  titiilator.  Y  iLt.  Ent,  tom..  5.  p.  168. 
n".  101. 

Ichneumon  nemoraiis,  Fo  URC.  Ent.  par.  1, 
pag.   446.  /î".  66. 

II  a  près  de  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes  , 
la  tète  &  le  corcelet  font  noirs,  fans  taches.  L'ab- 
di  men  eft  fauve  ,  avec  la  baie  5c  l'extrémité  noires. 
Les  quatre  pattes  antérieures  font  fauves;  les  deux 
poftcneures  font  noitts ,  avecles  tarfes  blancs.  L'ai- 
guillon eft  très  couit. 

Sefin  M.  GecHrov  ,  il  y  a  un  peu  de  blanc  à  !a 
larve  fupérieu/c  &a  l'ovigine  des  antei.ncs. 

Il  fc  trouve  en  Europe. 

iij.  IcHNtUMON  cbalTeur. 

IcHN^:r^fnN  vei.ator. 

Ichneumon  niger,  abdomine  fu'^fdlcato  hjf fubtus 
incarnate,  pedibus  rufis.  Fab.  Syfi.  ent.  p.  537. 
n'^.  Ç7. — Syecinf.  tom.  i.p.  43?./!°.  71. — Mant. 
inf.  tom     I.  p.  1.6-1.  n".   87. 

Ichneumon  venator  corpore  atro  immaculato  ,  ab- 
dominis bafi  fwtus  incarnata  ,  pedibas  rufis  ,  acu- 
leo  retracîili.  LiK.S^ft.  nat.  pag.  955.  n'-'.  36.  — 
Fauii.fucc.  n°.  1611. 

I  hneumon  niger  ,  pedibus  quatuor  anticls  luteis , 
abdomine  fubtus  fu.vo.  GtOîF.  Inf  tom.  z.  p.  ^^l, 
n".  84. 

L  Ichneumon  noir  à  pattes  antérieures  citroncesS: 
ventre  fauve  en  delli)US.  Geof.  Jb. 

Ichneumon  invcrfus.  FouRC.  £/:f.  par.  1.  ;•.  412. 


Ichneumon  venatcr.  Schrank.    Enum.   inf.  a"fl, 
n".  714. 

IJineumon  venator.    ViLL.  Ent.  tom,  5.  p.  1  6S. 


Ichneumon   venjtor.    Ross.   Faan.  etr.  tom..  2, 
pag.^^.  «".  767. 

lia  environ  cinq  lignes  de  long.  Le  corps  eft  très- 


I  C  H 

roif.  Les  antcnniiles  font  jaunes.  L'abcîomcn  cfl  un 
peu  aiqiié  ,  noir  ,  avec  le  (ccond  anneau  fauve  en 
dciious.  Les  patces  font  jiun,uies  ;  les  jambes  pofté- 
rieurcs  font  jaunes  ,  avec  l'exciénj.i  noire. 

Il  fc  tiouvc  en  Eiiivpé'. 

Il6    IcHNEUMON  VOÛié. 

IcHNE  V  M  o  X  foniicaior. 

Ickneumon  atcr  ,  abA>mine  cl.ivato  fornicaco  im- 
rr.acuhto  ,  tibiis  rufis.  Fab.  Spec.  hf.  tom.  i. 
pdg.  45i.  n^.  71.  —  Munt.  inj.  tom.  l.  pcg.  167. 
n".  8S. 

Ichneumon  ater  ,  pcdihus  rufis  ,  feiis  an!  corpou 
•tripla  b'evio-,bus  ,  aiùomir.ejai  Jejfili.  Czoïi-.'lif. 
tom.  X.  piig.   ^ij.  ;.P.    S. 

Llchneuinon  a   paucs    fauves  &:   couttc  queue. 

GtOIF.  Ib. 

Reaum.  Mcm.    inj'.   tom.    2.  lab.    35-   fg.  2;. 

IJmcumon  fornicator.  Ross.  tj.un.  etr.  tom,  2. 
pag.  44.  n'\  -,6b. 

hhieumon  fornicator.  YlLt.Ent.  tom.  3.  p.  ij6. 
n\  1.L4. 

l!  cfl  t!e  la  çiandeur  dericlineunion  chafll-ur.  Tout 
le  corps  elhrè'-:,oir.  i^bàumcn  clf  un  peu  rcr;fl.;-  a 
l'extrémué  ,  voù;é  en  dellous.  Ljs  pactes  font  fau- 
ves ,  avec  ks  tarfcs  poftér.curs  nous.  Lai^uillon  cil 
plus  court  que  labdomen. 

II  fe  trouve  en  Europe. 

117.  IcHNtUMCiN  linéé. 

IcnxEUMoy  hncdtor. 

Ichneumon  ater ,  abdomine  j-etioh.to  ,  fronte  f.avo 
îineitu,  pedibus  aniicis  fcrugir.cts.  Fab.  ipec. 
inf.  tom.  1 .  pag.  45  i./î".  75.  —  yVijn:  //./.  tom.  i. 
pa^.  167.  n."  8y. 

Ic'-neumon  linsator.  Vill.  Ent.  tom.  ].pag.  176. 

11  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
roiies.  La  têœ  elt  noire  ,  avec  une  ligne  jaune  autour 
de' yeux.  L'--  corceler  cil  noir ,  fans  raciies.  L'abdo- 
men cit  ncir  ,  pétioli.  Les  qua-.re  pactes  aiutrieurev 
font  ferrugineufes ,  &  les  deux  policiieures  font 
noires. 

11  fe  trouve  en  Angleterre. 

128.  IcHNïUMONextenfeur. 

IcHX£U.MoN  extenfor. 

Ichneumon  niger,  i^bdomine  fubcylindrico  ,  pcdi- 
hus rufis ,  acuLeo  co'pore  lOngiori.  Fab.  SyjL  ent. 
p.  ;;7.  n".  <;%.—Spec.  inf.  tom.  \.pcig.â,i%,  n" ,  74. 
•—Munt.  inf.  tom,  Lp^g.  167.  n.°,  50. 


I  C  H  i§p 

Ichneumon  extenfor  corpore  u'gro  immaculato  . 
abdomine  cytindii-.o  ^  ptaibus  riifit  ,  pui.'is  ftaccis. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.  5;,).  n".  57. — Fauu.  juec, 
n'\  1613, 

I.hneunw!  linearis  antenn's  lo"[;itui'ne  corprris , 
tcnt::cu!is  fttaceis  ,fmoribus  clavatis.  GeOFF,  l::f, 
:om.  -L.p,  559.  n".  86. 

L'Iclmeumon  brun  en  tilct.  Ccoff.  Ib. 

Ichneumon  e:::e-for.  Vill,  E  :c.  tom  ^.pag.  lé'j.' 
n".   !c;. 

Ichneumon  extcrfor.  FoURC.  Ent.  par.  i.  p.  415, 
.•«^87. 

Il  cfl  alorigé  ,  miice  ,  à  peu  près  de  la  gra'idcur 
d'unCou/iii  Tciit  le  corps  eit  no  r.  Les  anrenne!  font 
de  !a  lont,ueur  Ja  corps.  L'ab;;o;iien  eU  un  peu  en 
niaOe  ,  :v  terminé  par  un  aigiiillon  de  la  loiigueur 
du  corps.  Les  autcf.nules  font  longues  ^  Uancliacves , 
fétacées.  Les  pattes  font  teltac;cs,  &  les  cu;fleî 
font  un  peu  rciiH -es.  Les  .u!es  fo-.u  tianfpareiues  ,  Se 
ont  un  point  marginal  fcri x'gineux. 

I!  fe  trouve  e  î   Europe. 

1 19.  Ichneumon  macuiateur. 

IcHSLi'jtoN    macuLator. 

Ichieuvo".  niger  j  abdominis  laterihus  pedibufque 
!:fis.  Fab.  .Syji.  ent.  p  5  57.  n".  $<).~Sp.  inf  tom.  I . 
p.   452.  n°.  yy. Munt,  inf.  t.  1.  p.  i6j.  n^.  91. 


Ichneumon  macui 
■".   126. 


ViLL.  Ent.  tom.,  l.p.  177 


Il  reiTembleà  l'Iclineumon  turioncllc  ,  dont^n'eft 
pcu:-être  qu'une  var  été.  Lesanenncs  font  noires, 
fétacéirs  ,  prefquc  de  la  longueur  du  corps  La  tête 
i:  le  corceict  font  noirs  ,  Gns  taclies.  L'abdomen  efl: 
c\  lindiique,  feffilc  ,  noir  ,  avec  les  bo!-d>,  des  anneaux 
prefque  blanch.îtres,  &  les  côtés  fauves.  L'aiguillon 
e'i  noir  ^  plus  durt  que  l'abdomen.  Les  partes  font 
fauves,  avec  destaches  blanches,  fur  les  jambes  pof- 
téricures.  Les  ailes  font  tranfparcates  javec  un  point 
marginal  noir. 

Il  fe  trouve  en  Allemagne. 

1 30.  IcHNEUMO:-!  turionclle. 

IcHNE uj.sox  Turionel.U. 

Ichneumon  nigc  ,  pedipus  ruf.s  ,  tihiis  pojlicis 
nigns  ûlho  annulatis.  Fab.  ^yfl.  eit.  pag.  5;  S. 
n'^.  60.  —  Sp.  inf,  tom.  l.p,  451.  ,-i^.  7(5. — Manc, 
inf  tom.   1.  pag.  167.  n-\  91. 

Ichneumon  Turionellx  n'gc"  abdomine  cylindrrco , 
macula  ah.rum.  fufcj  alhs,  infcrta.  ]  tibiis  pofl.rlo- 
rih'ts  idbo  annuLitis.  LiN.  Syfl.  nsil.v.  93}.  n'"'.  40. 
—Faun..fuei,n°.\Gi<;.     -■        ' 


T^lO 


I  C  H 


I~:!i-cumon  Turloneliéi.  Vill.  Ent.tom.  3.  p.  i"??. 
n".  IP5. 

Il  eil  petit.  Les  antennes  font  noires  ,  de  la  lon- 
S!;ueur  du  corps.  La  tctc  ,  le  corcelet  &  l'abdomen 
l'ont  noirs  ,  fans  taches.  L'aiguillon  elt  plus  couit 
cjue  l'abdomen.  Les  pattes  font  ferrugineiifes ,  avec 
un  anneau  blanc  ,  à  labafe  des  quatre  jambes  pollé- 
rieurcs. 

Il  fe  trouve  en  Eurof  e.  La  larve  vit  dans  la  clicniUe 
delaPiialèue  turioiiclle. 

tjl.  IcHNEWMON  flrobilcllc. 

JcHNFUUox  StrobUeUi. 

Ickneumor.  niger  ,  acuUo  corpore  duplo  longiore  , 
pedibus  lulefcentibus  ,  poftica  tiiiii  digiicquc  nigris 
albo  annulads.  Lin.  Syft.  eut. p.  J13  j.  n".  41.  Faun. 
fuec.n°.i6\6. 

Ichncvmon  ni  gel  ,  abdortjne  f^rrug'tneo  apice  ni- 
gro ,    amenitis   nigris.    LiN.    Fjun,  fucc.  edit.  i. 

Ichneumon  niger,  cauda  exfcita  triplici  ,  pcdibus 
anterioribus  abdomiraque  iuttis.  Aîi.  ups.  1736. 
pag.  19.  n^.   5. 

I.hneumon  StroLileHi.  Fab.  Spec.  inf.  tom,  i. 
pag.  455.  nP .  77.         Mant.  inf.  tom,  i,  pag.  167. 

Ichneumon StrobiUlU.  ViLt.  Ent.  tom,  ^.  p.  170. 
n°.  106. 

Les  antennes,  la  tête  &  le  corcelet  font  noirs, 
fans  taches.  L'abdomen  clt ovale,  ferrugineux,  avec 
les  cuiiïès  poftéricures  noires. 

Il  fe  trouve  en  Europe.  La  larve  vit  dans  la  che- 
nille de  la  Teigne  ftrobilelle. 

131.  Ichneumon  modérateur. 

Icj-iNEUMON  moderator. 

Ichneumon  niger  ,  abdomine  peciolato  comprejfo 
nigro  ,  ore  palpato  pedibufque  paUidis ,  aculeo  cor- 
pore  fubbreviore.  Lin.  Syji.  nac.  p.  935.  n°.  41. 

Faun.faec.  n'^.  1617, 

Ichneumon  modentor.  Fab.  Sp.  inf.  t.  i.  p,  4^3. 
n".   78.  —  Mant.  inf.  t.  i.  pag.  z6-j.  n".  94. 

Ichneumon  moderator.  Vill.  Ent.  tom.  5.  p.  170. 
n°.  107. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  ,  de  la  lon- 
gueur du  corps.  La  tête  &  le  corcelet  font  noirs. 
L'abdomen  elt  noir  ,  comprime  &  pétiole.  L'aisîuil- 
lon  ctl  prefqiie  de  la  longueur  du  Corps.  Les  quatre  pat- 
tes antérieures  font  d'une  couleur  fcrrugineufe  pâle. 

La  larve  ,  félon  Roiander  ,  vit  dans  celle  de  l'Ich" 
ncuirion  ftrobilelle,  &  après  l'avoir  ptefque  enciè- 


I  C  H 

rement  confommce,  clleconftruitfa  coque  fut  h  pat" 
tie  refiante  du  ciâne. 


Ilfc 


ive  en  Europel 


133.  IcHNEu.MON  fauteur. 

Ic}i NEu.MON  falt.itor. 

Ichneumon  ater  ,  abdomine  cluvaro  brcvijfimo  ^ 
aculeo  cylindrico  ,  pedibus  pofticis  clongaiii.  Fab. 
Spcc.  inf.  tom.  i.  pag.  4^5.  n°.  jy.  —  Mant. 
inj.iom.    I.  pag.    167.  n" .    95. 

Ichnei:mon  faltator.  Vill.  Ent.  tom.  3.  p.  177. 
^.^  1.7- 

Il  eft  petit.  Le  corps  efl  noir.  L'abdomen  cft 
court ,  comprimé  ,  pctiolé  ,  terminé  par  un  aiguillon 
court,  cylindrique  ,  obtus.  Les  pattes  font  noires, 
avec  la  bafe  des  cuillVs  &  les  jambes  antérieures  tef- 
tacées  ;  les  pattes  podérieures  (ont  beaucoup  plus 
longues  que  les  a.uies. 

Il  fc  trouve  en  France  j  en  Angleterre. 

1 34.  Ichneumon  oculé. 

IcHNEUJroK  oculator, 

Ichneumon  ater  ,  abdominis  bafi  utrinque  punBo 
Jîavo  ,  thorace  poflice  bidenrato.  Fab.  Syft.  ent. 
p.  558.  n".  61.  — Spcc.  inf.  tom.  I.  pag.  453. 
n'^ ,  80. — Mant.  inf.  tom.    l.  pag.  i(,y.n°.  y6. 

Il  efl;  petit.  Les  antennes  font  noires,  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Le  corcelet  eft  noir  ,  raboteux  ,  Se 
.irmé  de  chaque  côté,  d'unepctite  dent  forte.  L'é- 
ciilTon  eftélevé,  triangulaire.  L'abdomen  eftoblong, 
noir,  avec  un  grand  point  orbiculaire  ,  jaune,  de 
chaque  côté  de  la  bafe.  Les  ailes  font  tranlparentes  , 
avec  un  point  marginal  jaune.  Les  pattes  font 
fauves. 

Il  fe  trouve  en  Angleterre. 

I3J.  Ichneumon  réfinelle. 

IcHN-EUMOs  Refinells. 

Ichneumon  niger,  pedibus flavis  ,  abdomine fi^ib- 
cy/indrico  fejjîù  ,  aatennis  b jjî  luteis.  Li  N.  Syfi. 
nat.  p.  9}6.  /z°.4j.-    ■■         Faun.  fuec.  n".   l6ib. 

Ichneumon  RefmelU.  lAB.'Syft.  ent. p.  ^38.  n^.  6i. 
— Sp.  inf.  tom.  I .  pag.  433.  n''.  81.  —  Mant.  inf, 
tom.  l.pag.   16-7.  n^ .   97. 

Ichneumon  Rcfinella.  YiLl.  Ent.  tcm.  ^. p.  lyo, 
n^,  108. 

Il  eft  petit ,  alongé.  Les  antennes  font  plus  longues 
que  le  corps ,  noires  ,  avec  labafe  jaune.  Le  ccrps 
eft  noir,  fans  taches. Les  pattes  font  jaunes. 

11  fe  trouve  en  Europe.  La  larve  fe  nourrit  dans 
la  chenille  dç  la  Phalène  i^finclle. 


I  C  H 

I  }(j.  IcHNEUMON  pnvil<5gié. 

IcHNEUMos  pr&rogator. 

Ickneumon  niger ,  pedibus  jlavis ,  ahdomine  obtongo 
cbtujo.  Lin. Syji.  nue.  p.  9^6.  n°.  44. — Fuun.  fuec, 

Ichneumon  prarogator,  Fab.  Syfl,  ent.  pag.  558. 
W.  6j. — Spcc.  inj.  tom.  i.  p.  435.  no.  Si. — 
Munt.  inf.  tom.  ï.pag.  iGj .  n° .  98. 

I.kneumon  pnrogdtor.  Schrank.  Enum.  inf. 

Ickneumon prét,rogator.  YiLL.Ent.  tom.  5.  p.  171. 
n".  loy. 

Ickneumon  pnrogator.  Ross.  Faun.  etr,  tom.  1. 
pag.   44./!°.  768. 

Ilcft  petit.  Les  antennes  font  noires  ,  à  peine  de 
la  longueur  du  corps.  L'abdomen  ert:  oblong  ,  obtus. 
Tout  le  corps  eft  noir,  avec  les  pattes  jaunes.  Les 
ailes  font  tranfparentes  ,  avec  un  point  marginal 
noir. 

II  fc  trouve  en  Europe.  La  larve  vit  dans  la  che- 
nille du  Bombii  apparent. 

157.  IcHNEUMON  fomentateur. 

IcHS^Ei'JifoN  fomcntator, 

Ickneumon  niger  ,  ahdomine  falcato  ,  fegmentis 
tertio  quartoque  bafi  fldvefcentibus  ,  pedibus  tcfia- 
ceii.  Lin.  Syjl.  nat.  p.  956,  n°.  ^6. 

Ickneumon  fomentator.  Fab.  Syfl,  ent.  pag.  538. 
ti^.  64. — Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  455.  n».  85.  — 
Mdnt.  inf.  tom.  i.  pag.  xG-j.  n° .  99. 


I  C  H 


ipi 


Ickneumon  fomentator .  ViLL.  Ent.  i 


■p.  I7> 


Il  efl  très  petit.  Les  antennes  font  noires,  plus 
courtes  que  te  corps.  La  bouche  eft  prefque  coton- 
neufe.  La  tête  &  le  corcelet  font  nous.  L'abdomen 
cft  en  faulx  ,  étroit  à  la  bafe,  en  malfe  à  l'extrémité, 
noir  ,  .ivec  la  bafe  du  troifième  &  du  quatrième  an- 
neau* ,  jaunâtre.    Les  pattes  font  teftacées. 

Il  fe  trouve  en  Suéde. 

1 38.  IcHNEUMON  mcfureur. 

IcHNEUMON  menfurator. 

Ickneumon  niger  ,  abdominis  fegmentis  fecundo 
tertioque  ferrugineis  triangulo  dorjali  nigro.  Fab. 
Syfl.  ent.  pag.  358.  n".  6^.  —  Spec,  inf  tom.  i. 
p.  438.  n'^ .  84. — Mant.  inf.  tom.  1.  p.  167.  n" .  100. 

Ickneumon  menfurator.  'VlLL,Ent.  tom.  5. p.  177. 
n".  119. 

11  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête  fyi  le  cor- 
celet font  noirs ,  fans  taches.  L'abdomen  eft  noir, 
avec  le  fécond  &  le  troifième  anneaux  fauves,  & 


marques  chacun  à  Ca  paitie  fupérieurc,  d'une  tache 
triangulaire  noire.  L'aiguillon  eft:  noir  ^  plus  long 
que  le  corps.  Les  pattes  font  feirugineufcs.  Les 
ailes  font  tranfparentes,  marquées  d'un  point  jau- 
nâtre. 

11  fe  trouve  en  Sixe. 

159.  IcHNfeuMONrouleur. 

IcHNEUMON  cyiindrator. 

Ickneumon  niger.,  ahdomine  fejfili  cylindrico  incur- 
vo  :  fegmentis  tribus  rufis  ,  margine  nigro  miculaio. 
Fab.  Mant.  inf   tom.    i.  p.  zéy.n".  loi. 

11  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noires.  La  tête  eft  noire,  avec  un  léger  duvet  ar- 
genté ,  fur  la  lèvre  fupéricure.  Le  corcelet  eft  noir  , 
luifant  ,  avec  un  point  jaune  au-devant  des  ailes. 
L'abdomen  eft  feflile  ,  cylindrique,  coyibé,noir, 
avec  le  fécond  le  troifième  &  te  quatrième  articles 
fauves  ,  marqués  chacun  d'une  taclie  noire  ,  de, 
chaque  côté.  Les  pattes  font  fauves  ,  avec  les  tarfes 
poftérieurs  noirs.  Les  ailes  font  tranfparentes. 

Il  fe  trouve  à  Kiell. 

14^.  IcHNEUMON  bigarré. 
IcHNEUMON   varifgator, 

Ickneumon  niger ,  thorace  variegato  ,  ahdomine 
comprejfo  clavato  :  fcgmeniorum  marginibus  flavis  , 
fcutclto  acuminate.  Fab.  Mant.  infiom.  1.  p.  168. 
n^.  ICI. 

Ickneumon  varlegator  niger ,  tliorace  variegato  , 
ahdomine  c/.,vato  ,  fafclis  tribus  flavis .  ÏAB.Syfî. 
ent.  pag.  559.  n^.  66. — Spec.  inf.  tom.  i.pag.  434. 
n".    8j. 

Ickneumon  variegator,  P..oss.  Faun.  etr.  tom.  1. 
pag.  .^6.  n^.    -j-ji.  tab,  \Q.  fig.  i:. 

Lkneumon  variegator.  W lit.  Ent.  tom.  ^.  p.  178.' 
no.  I  30. 

L'infeélequc  M.Fabriciusa  décrit  dans  fon  fyftê- 
me  j  paroit  être  différent  de  celui  qu'il  a  voulu  défi- 
gner  dans  fon  dernier  ouvrage.  Si  c'eft  le  même  que 
celui  qui  eft  figuré  dans  M  Roffi  ,  il  n'appartient 
point'"à  cette  divihon  :  t'écuifon  étant  jaune.  Voici 
la  dcfcription  que  M.  Fabricius  donne. 

Les  antennes  font  noires  en-defius,  jaunes  cn- 
dellous.  La  tête  eft  noireavec  le  frontjaune  , marqué 
au  milieu  ,  d'une  ligne  noire.  Le  corcelet  eft  mé- 
langé de  noir  &  de  jaune.  L'abdomen  eft  court,  eti 
maîte  ,  noir,  avec  trois  bandes  jaunes,  tant  en-dedus 
qu'en-dellous.  Les  ailes  font  tranfparentes.  Les  pattes 
font  jaunes. 

L'inCcéle  figuré  dans  M.  RolTi  ,  a  dix  lignes  Je 
long.  Les  antennes  fo:u  un  peu  plus  courtes  que  le 
corps  ,  noires  cn-delfus. ,  roufsâtres  en-deftous.  La 
tête  eft  noire,  avec  le  frontjaune,  fans  taches,  eu 


IP2 


I  C  H 


marque  d'une  ligne  noiie  ,  au  milieu.  Le  corcelet  eft 
noir,  avec  un  point  jamie  àl'oiiginc  des  ailes,  un  autre 
au-dellous  ,  une  tache  un  peu  plus  bas ,  &  une  petite 
ligne  de  chacjue  côté  en-avant ,  jaunes.  L'tcufTon  eft 
faillant,  tranchant,  échancri  Se  prefquc  tridenté  , 
jaune  à  fon  extrémité,  &.  marqué  d'un  petit  point 
jaune  de  chaque  côté  de  fa  bafe  :  on  appcrçoic  une 
petite  ligne  au-de(lous ,  S:  deux  points  ,  près  de  l'in- 
fertion  de  l'abdomen.  L'abdoaien  eft  alongé  ,  légè- 
rement chagriné,  convexe  en-delTus ,  coutave  en- 
deffous  ,  noir  ,  avec  le  bord  de  tous  le.';  anneaux  , 
jiunc.  Les  pattes  font  jaunes  avec  la  partie  interne 
des  ci'.illcs  noire.  Les  ailes  ont  une  légère  teinte 
roufsàtre. 

Il  fe  trouve  en  France  ,  en  Italie, 

i^i.IcHNEUMON  aiguifcur. 

Ichneumon  acurr.inator. 

Ichneumon  ater ,  thorace  îmmaculato ^  abdom'ine 
comprcjfo  ctuvaco  :  fegmentis  tribus  ma'ginefavis  , 
fcutello  acumiiijto.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  i.  p.  i6S. 


Il  refTemble  beaucoup  au  précédent.  Les  antennes 
font  fétacécs  ,  noires.  L.itête  efl  jaune  ,  avec  le  ver- 
tcx  noir.  Le  corcelet  eft  noir ,  fans  taches ,  &  l'écuf- 
fon  eft  pollérieurement  aigu.  L'abdomen  eft  com-, 
primé,  en  mafle  ,  noir  ,  avec  le  bord  de  trois  an- 
neaux ,  jaune  en  delTus  &  en-dellbus.  Les  partes 
font  jaunes  ,  avec  les  cuilîes  poftéricures  ,&  la  partie 
extérieure  des  intermédiaires  ,  noires, 

11  fe  trouve  en  Saxe. 

141.  Ichneumon  divagateur. 

IciiNEVMoN  dlvûgator, 

Ichneumon  ni ger,  abiomine  pedihufque  ferrugineis , 
alis  brcvibus  macula  coflali  fcrruginea. 

Muf.  Lesk.  pars  ent.  pag.  8z.  n°.  j4y.  tab.  1. 
fig-  54?- 

Ha  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noi- 
res ,  prelque  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  &  le 
corcelet  font  noiis.  L'abdomen  eft  ovale  oblong  , 
d'un  brun  ferrugineux  luifant  ;  le  premier  anneau  eft 
très-grand  ,  le  dernier  eft  terminé  par  un  aiguillon 
couibé  ,  de  la  longueur  de  l'abdomen.  Les  pattes  font 
ferrugineufes.  Les  ailes  fon:  petites  ,  tranfparentes , 
avec  un  point  d'un  brun  ferrugineux  fur  le  bord  exté- 
rieur des  fupéricuies. 

L'aiguillon  de  cet  infeéle  diffère  un  peu  de  celui 
des  autres. 

Je  l'ai  trouvé  abondamment  aux  environs  de  Pans', 
courant  par  terre  dans  le  mois  d'oftobre. 

143.  IcHNEUMCN  fécond. 
IcHNS  UM  ON  gravida  tor. 


I  C  H 

Ichneumon  niger  ,  abdominls  primo  fegmento  fer' 
rugineo  abdomen  dimidium  obtcgence.  Lin.  Syfi, 
nat.  pag.   jjji. /z".  4i.—Faun.  Jute,  n° .  l6iz. 

Ichneumon  gravidator.  Fab.  Syft.  ent,  pag.  559. 
n°.6y. — Sp.  inf.  tom.  i.  pag.  434.  n'^.  86.— 
Mant.  inf.    tom.    l.  pag.   168.    n",    104. 

Ichneumon  gravidator.  ViLL.  Ent.  tom.  3. p.  171. 
n\  1.3. 

Tout  le  corps  eft  noir.  Le  premier  anneau  de  l'ab- 
domen eft  ferrugineux  &  très-grand. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

144.  Ichneumon  inculcatcur. 

Ichneumon  inculcator. 

Ichneumon  niger,  abdomine  falcato  toto  ferrugî' 
neo.  Lin.  Syjl.  nat. pag.  936.  «".  ..^'^.—^Faun.  juec. 
n".  1615. 

Ichneumon  acuUo  tripUci  erecio  ,  eo'lari  nigro  , 
aidomine  pcdibufque  tejiaccis.  Aâ.apS.  1756.^.13. 
n'\  6. 

Ichneumon  inculcaior.  T ab.  Syft.  ent.  p.  359: 
n".  6S.  —  Sp.  inf.  tom.  i  p.  454  ;z".  87.  — Mant, 
inf.  tom.  1 .  pag.  16S.   n°.   105. 

Ichneumon  niger,  pedibus  abdomineque  ferrugineis , 
Geoft.    Inf.   tom.  1.   pag.   557.  n°.  80. 

L'Ichneumon  noir  à  pattes  &  ventre  fauves. 
Geoff.  ib. 

Ichneumon  inculcator.  Se  H  R  A  NK.  Enum.  inf. 
aujl.no.   75^. 

hhneumon  inculcator.  Vill.  Ent.  tom,  3.  p.  171, 
n°.lH. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  ,  la  tête  &  le  corcelet  font 
noirs  ,  fans  taches.  L'abdomen  eft  ferrugineux  ,  pé- 
dicule ,  terminé  par  un  aiguillon  fort  court.  Les 
pattes  font  ferrugineufes.  Les  ailes  (ont  tranfparentes ^ 
avec  un  point  marginal  olsfcur. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

145.  IciiNEUMCN  faucheur. 

Ichneumon  filcator. 

Ichneumon  niger ,  thorace  maculato  ,  abdomine 
fi'.cato  :  fegmentis  fecundo  tertio  quar:oque  rufis, 
Fab.  Syft.  ent.  p.  359.  n",  69. — Sp.  inf.  tom.  i. 
pag.  454.  n«.  %'è.-^Mant.  inf.  tcm.  l.pag.  168. 


Ichneumon  falcator.  Vill.  Ent. 


7.    i.  p. 


Il  refTemble  à  l'Ichneumon  puj;il!ateur  ;  mais  il  eft: 
ui:e  fois  plus  grand.  Les  antennes  &  la  tête  (ont  noi- 
res ,  fans  tache*.  Le  corcelet  eft  noir ,   avec  un  petit 
pomt 


i  cil 

poî'irj.wne  ,  au-devani  des  si!cs,  L'al>il.;mcn  cQ  en 
h,uls,r,oir  ,  fauve  a-.i  milieu  Les  j'at:e3  ibntfuuvcs  , 
avec  les  cuifles  noires, 

ÎI  fe  trouve  en  Suéde. 

146.  IcHNEUMcN  piig-llareur. 

IcHN£UMO>!  fugiitator. 

lc.hniurr.on _  niger ,  ahdomine  fakûto  :  fcgmcntis 
fecundo  tertio  quartoque  rujis  ^  pedlbus  tcnuibus  }\r- 
rugineis.  Lin.  Syfl.  nat.pag.  9^6/1".  jo. — Faun. 
fuec.  n^.  1  624. 

hkneumon  nigcr ,  abdomine  antice  lutco  ,  pedi- 
hufque    lutcis.  LiN.fuec.  ed:l.  1.  «".  375. 

Ichneumon  pu-gillalor.  Fab  Syfl-  en:,  pag.  r^^g. 
'i" .-o.—^ — Spec.  inf  tom.  i.pdg.  454.  n° .  8ji. — 
Mant.  inf.   t.  i.pug.  168.  n° .  107. 

Ichncumon  niger  ,  abdomir.efali:jto,,pcd:busah- 
dominij'que medto  ji.ivis.  Gfoif.  Inf.  tom,  2.  f .  5  31. 
n°.   24. 

L'Ichncumon  noir  à  pattes  6:  milieu  du  ventre  ci- 
tron. Geoff.  ib. 

Ichncumon  noir  à  coips  en  forme  de  faulx  dont 
1.':  milieu  cfb  jaune  •  rougcârre  ,  S:  à  jambes  anté- 
rijLires  jaunes.  Dhg.  Mcm.  inf.  tom.  I.  pjg.  574.  6' 
P^g-io^.pl.e.fig.  II. 

Vejpa  -  Ichr.eunzon  major  &  /ongior  ,  abdomiire 
multo  tenuiore  lig.^mtnto  [ccioù  unnexo.  Raj.  inf. 
pag.  15  )•.  /z°.  17. 


I  C  H 


\$l 


Rfavm.  jiî 


.,/  tcm. 


k-^y 


SCKR..\NK,      En 


Ichncumon  pugilU 

hlimumon  pugillator.KoiS.  Fdun.  ecr.  ion:.  1. 
pag.  47.  no.  77  V' 

Ichr.eurnon  pugH/tjtor.  \iZL,  Ertt.  tom.  5.  p.  I71. 
n°.  ,15. 

Icknewnon  pugillator. 'Eovac.  Ent.^par.  i.p.  401. 

Il  a  environ  fi.x  ligues  de  lonçr.  Les  antennes  font 
noires,  prelque  de  la  longueur  du  corps.  La  tète  & 
le  corcclet  font  noirs  ,  fans  taches.  L'abdomen  eO: 
noir  ,  avec  le  milieu  fauve  -,11  eft  mince  à  la  fafe  , 
comprimé,  poflérieurcment  tronqué  ,  &  muni  d'un 
aiguillon  qui  n'a  guère  qu'une  demi-ligne  de  long. 
Les  pattes  font  fauves ,  avec  les  quatre  cuiHes  pof- 
térieures  noirâtres.  Les  ailes  ont  une  légère  teinte 
toufsâtre. 

Le  front,  fuivant  Linné  ,  eft  blanchâtre. 

H  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

147.  ICHNEUMON  arrofeur, 

IcHNEi'Mo:^  irrorator. 
Hijl.  Nat.  Infea.  Tom.  VU; 


I  kt.cumjn  rJer ,  alis  antuis  apice  ni^ns  : pur,clo 
alho  ,  abaor/iine  cld\'ato  apice  macula  viLofa  aa- 
rea.  Fab.  S\fi.  ent.  pag.  540.  n" .  71. —  Spec.  inf, 
tom.  I.  r<,„.  434.  n°.  50.  — M.mt.  inf.  tcm.  i. 
p.  i<rs.  ;.<•.  \':%. 

Ichncumon  ater  ,  alis  cxtremo  fuf  is  ,  aldom.inis 
a~:cc  villoj.^fcnugineo.  Geof5. /.•;/  tom.  i.p.  3:7. 

L'Lhneirmon  noir  à  plaques  de  poils  bruns  fur  le 
ventre   Geoff.  IA. 

Ichncumon  m  ir  ,  dont  le  corps  Ce  termine  en 
boiiL-  .nlongcc  ,  qui  eft  d'un  giis  vcr.l.iirc  ,  hiifant  Sc 
comme  fariné.  Deg.  Mt'm.  inf.  tom.  i.  p:ig.  ;7y. 
ii  Pdg.  lOS.pl.  ^ù.fig.  II. 

I.hmumon  irrorator, ViLi.  Ent.  tom.  l- pag.  ij6, 
n".  13.. 

II  a  p;ès  de  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires  ,  un  peu  plus  courtes  que  le  -corps.  La  tète  & 
le  corceler  fort  noirs,  fans  taches.  L'abdomen  elt 
noir,  en  nialfc  ,  un  peu  chagriné  ,  couvert  poftéricu- 
rcmcnt  de  poils  courts  ,  dorés  ,  luifans.  Les  pattes 
font  noires  ,  avec  une  partie  des  jambes  poftérieurcs, 
d'un  jaune  tcflacé.  L'aiguillon  eft  très-court.  Les 
.liles  font  tranfparentes.avccrextrémitéoblcuie. 

11  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

148.  IcHNFUMON  furet, 

IcHNEUJuoN  rufpaior, 

Lhncumon  niger ,  abdomine  fubcylindrico  ,  pedl- 
bus ferrugineis  ,femoribus  clavaiis'pofiids  aentat.-s, 
I.IN.  Syft.  nat.  pag.  957.  n° .  ;i.  —  Faun.  fuec. 
n".   lôiy. 

Ichr.eurnon  rufpaior.  Fae.  Sy(f.  ent.  pag.  540. 
n».  71.  —  Sp.  inf.iom.\.  p.  i,i^j,.n°,  ^i.  —  Mar.t. 
inf.  tom.  x.pag.  lùS.  n° .  109. 

Ichncumon  niger  ,  pcaibus  ferrngineis  ,femonbus 
pofiicis  cra(jîs  dcnticulo  armatis.  Geoff.  Inf. 
tom..    1.  p,   526.   n'^.  II. 

L'Ichncumon  noir  à  pattes  brunes  &  groflcs  cuiiïes 
dentelées,  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  rufpator.  Schrask.  Enum.  inf,  aufl, 
n'^.yit. 

l'hneumcn  rufpalor.WiLL,  Ent.  tom.  ^.  pag.  17  r. 

Il  Aneumon  rufpator.  FouRc.  Ent.  par.  i.p.  \^-j. 
.-<'.  11. 

Il  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noirâtres  ,  prefque  de"  la  longueur  du  corps.  La 
tête  eft  noire.  Le,  corcelet  eft  noir,  ovale  ,  oblong, 
pétiole.  L'aiguillon  eft  d'un  brun  ferrugineux  ,  de  la 
longueur  du  corps.  Les  pattes  font  ferrugineuCes  ;  les 
cuilfes  poftérieurcs  font  renflées  &  armées  d'une 
Bb 


194 


I  C  H 


forte  Jent.  Les  ailes  font  tranfparentes  j  avec  un  pe- 
tit point  marginal  noir. 

II  fe  trouve  en  Europe. 

149.  IcHNEUMON  éjaciilatcur. 
Ichxeumon  jaciilator, 

Ickncumon  niger  ,  ahiomïne  fa'cato  :  fegmencofe- 
cundo  wri.'à  quartoque  rufis  ,  tihiis  pofticis  cLivacis. 
Lin.  Syft.  ridt.pag.  537.  n°.  51. — Faun  fuec. 
n".  I6z6, 

Jckneumon  jacuLitor.  Fab.  Syfl.  ent.  ftig.  540. 
n°.  73-  —Spec.  inf.  tom.  i.  ptig.  455.  «".  91.  — 
Miint.inj.  tom.  i.  pag.  i68.  «^.   iio. 

I.hncumon  totus  niger  ,  âh'iis  pcflicis  claVatis  , 
ahdomhie  lango  terMi fulc^ito.  (JtoiF.  Inf.  lam.  1. 
J>.  3 18.  'i°.  I  (>'■ 

L'Iclinciinion  tout  noir,  à  pattes  poftcrieures  trcs- 
Jciioiics  S:  rrro/Tcs.  GtOFP.  Ib. 

I.hncumon  cùuia  tr'iplhi  ,  abdomine  fuperne  fla- 
njcente ,pedibiis  clavaùi.  AH.  ups.  1736.  pag,  18. 


I:hi:eur;wn  cauda  inermi  ,  abdoir.ine  falcato  ,  pe- 
dibus   c'.avatis.  ccl.  ups.  lTi(^-pag.  2.5.  n",  17, 

Ichneuraon  noir,  à  antennes  courtes  &  greffes, 

dont  le  ventre  eft  iinpliinté  ,  dans  le  dellus  du 
çorcelet  ,  &  dont  les  jambes  poftérieures  font  lon- 
};iics  &  très-srrolles.  Dto.  Mim.  inf.  tom.  i.p,  70J. 
pi.  36.  fis.  la. 

Reai'M.  Mi-m.  inf  tom,  4.  >.ab.  lo.fig.  14. 

Mufca  tripilis.  Mouff.  theat.  inf.  pag.6j,.fig.  .^. 

Ickneumonjjc'ulator.  Ross.  Fûun.  ttr,  tom.  1. 
pag.  50.  «".781. 

Iihieumon  jucu/ator.yiLL,  Ent.  tom.  3  p.  173. 
n^.  117. 

ïchncumonjaculdcor.  FouRC.  Ent.  par.  1.  p.  398. 
«^.  16. 

U  a  cnvii  pn  fix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
filiformes ,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  La 
tête  &  le  çorcelet  font  noirs  ,  fans  taches.  L'abdomen 
çft  aisngé  ,  aminci ,  comprimé  &  un  peu  renflé  à  fon 
extrémité  ,  noir  &  terminé  par  un  aiguillon  prefque 
déjà  longueur  du  corps  ,  noir  ,  avec  l'extrémité  blan- 
châtre. Les  pattes  font  noires ,  avec  les  genoux  blan- 
châtres ;  les  poftérieures  font  longues  ,  avec  les 
jambes  renflées,  marquées  d'un  anneau  blanc,  vers 
leur  bafc.  Les  tarfcs  font  auifi  marquées  d'un  anneau 
blanc. 


Il  fe  trouve  en  Europe. 
IJO,  IcHNEUMON  cambré, 


I  C  H 

Ichnetimon  niger  ^  abdomine  fdlcato  :  figmentê 
fecundo  tertio  quai  toque  laure  rufs  ,  tibiis  pojlias 
cL-tvatis.  Lin.   Syft.  nat.  pag.  937.   n°.  f 3.  ■ 

Faun.  fuec.  n°.  \6iy. 

Ich-e:u::on  ajfcclator.  Fab.  Syf.  ent.  pag.  340. 
n^.  74..  ■  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  475.  /i".  93. 
—  Munt,  inf.  tom,    l .  p.  16S.  n" .  1  1 1. 

Ichneamon  ajfedator.  Scor.  Ent.  carn,  n",  7?^. 

Ickncumon  nigcr  ,  tibiis  poflicis  clavaiis  ,  abdo~ 
mine  tenui  fahato  circi  médium  fulvo.  GeofF.  Inf. 
tom.  i.pag.  31?.  n^  17. 

L'Ichncumon  noir  à  pattes  poftérieures  groffes  & 
milieu  du  ventre  fauve.  Gtorf.  Jb. 


Ichneumon  ajfe 


Ross.  Faun.  etr.   tom. 


pag.  so.n 

Ichneumon  affcctator.  Vill.  En:,  tom.  3 .  pag.  174. 
n".  118. 

Ichneumon  annularis.  ïovKc.  Ent.  par,  i.  p,  598. 


Il  reiïcmble  beaucoup  au  précédent  ,  mais  il  ell 
un  peu  plus  petit.  Les  antennes ,  la  tète  &  le  corceiet 
font  noirs  ,  fans  tacli.s.  L'abdomen  ell  noir,  avec  le 
bord  de  quelques  anneaux  ferrugineux.  L'aiguillon 
n'eft  pas  fi  long  que  la  moitié  de  l'abJomen.  Les  pat- 
tes font  noires  ,  les  jambes  pofréiieurcs  font  renriécs. 
Les  ailes  font  tranfparentes  ,  avec  un  point  marginal 
noir. 

II.:      rouve  dans  toute  l'Europe. 

151.  IcHNEVMONmcurtrief. 

IchKevmos  necatar, 

Ichneumon  niger  ,  abdomine  flavo  apice  nigro  , 
pedihus  flavis.  Fab.  Gen.  inf.  muni.  pag.  146. 
—  Spec.  inf.  t.  i.  pag.  435.  n".  94.  — Munt.  inf, 
tom.    i.  pag.  168.  n'^ .    in. 

Rois,  lif.  tom.  i.  tab.  jS,.  fig.  5.  4. 

Ichneumon  necator,  ViLL.  Ent.  tom,  ^- pag.  179; 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  ,  fétacées.  La 
tête  &  le  corceiet  font  noirs,  luifans  ,  fans  taches. 
L'abdomen  eft  jaune  ,  avec  l'extrémité  noire.  Les 
pattes  font  jaunes.  Les  ailes  font  tranfparentes,  avec 
un  point  marginal  noir. 

Il  fe  trouve  en  Europe.  La  larve  fe  nourrit  dans  lej 
chenilles  qui  vivent  eu  fociété. 

ICI.  IcHNEUMoa  foupçonneux. 

IciiKEU.Moyi  fujpicator, 

Ichneumon   rufus  ,    ai/domine    rulro  ,    antenrÀS 
l  nigris. 


I  C  H 

II  a  deux  lignes  de  long.  Lee  antennes  font  noires , 
delà  longueur  du  cotps.  La  tète  &  le  cbrcelet  (ont 
fauves.  Les  yeux  font  noivs.  L'abdomen  cft  rouge. 
Les  pattes  font  fauves ,  avec  les  taries  poftericurs 
obfcurs.  Les  ailes  fontobfcurcs. 

Ilfe  trouve  à  lllle  de  la  Trinité  &  m'a  été  donné 
par  feu  M.  Badier. 

1)3.  IcHNEUwoN  tentateur. 

IciiNEUj.'uy:  tencator. 

Ickneurnon  fiavus  ,  aldomine  ovato  ,  ocuTis  anien- 
nij'que  nigris. 

Ichneumon  tentator.  Ross.  Faun.  etr.  tom.  t. 
pag.  jo.  n".  78 j. 

Les  antennes  font  noires  ,  plus  courtes  que  le 
corps.  La  tête  cft  petite  ,  jaune  ,  avec  la  bouche  ,  les 
yeux  à  réfcau  &  les  petits  yeux  liffcs,  noirs.  Les  an- 
tennules  font  jaunes.  L":  corcelet  cft  jaune  ,  avec 
un  peu  de  noir  antérieurement.  L"abdonicn  cft  prcf- 
quc  (cfllie  ,  ovale^  jaune.  Les  pattes  font  jaunes, 
avec  Icscuillespoftf'ricures  &:  l'extrémité  des  jambes , 
noires.  Les  ailes  font  tranfpaicntes ,  avec  un  point 
marginal  jaune  ,  place  entrs  deuxpoints  noiis. 

Il  fe  trouve  en  Italie  dans  les  lieux  incultes. 

154.  IcHNEUMON  excurfeur. 

IcHXEirMoN  excurfor. 

Ickneurnon  ni ger  ,  thoracis  dorjo  abdomincque  ru- 
bris  ,  alis  nigncantibus. 

Ichneumon  niger  ,  ihorace  abdomineque  rubris. 
GpOïF. /«/  tom.  T..  pag.  3  51.  «''.70. 

L'Ichneumon  noir  à  corcelet  &  à  ventre  rouges. 
Geoff.  li). 

Ichneumon  rubicundus,  FOURC.  Eut.  par,  2. 
p.  417.  n».7I. 

Il  leflemble  à  l'Ichneumon  tnculcateur.  Les  an- 
tennes font  noires,  prefque  de  la  longueur  du  corps. 
La  tête  eft  noire  pubefcentc.  Le  corcelet  ell  pubel- 
cent  ,  noir  ,  rouge  en-dellus.  L'abdomen  eft  rou- 
geâtre  avec  un  peu  de  noir  fur  le  dos.  Les  pattes  font 
noires.  Les  ailes  font  noirâtres  ,  avec  un  point  mar- 
ginal noir. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

J^ofa,  Les  jambes  font  quelquefois  brunes  j  depuis 
labafc  jufqu'au  milieu. 

I5î'  Ichneumon  régulateur, 

IcHNEUMoif  regulator, 

Ichneumon  ater  ,  antentiis  compreffis  crajfis  y  cor- 
pore  longioribus. 


'Pî, 


I  C  H 

Ichneumon  reclicornis,  Ross.  Faun.  etr.  tom.  2., 
pag.  5I.;z''.  7S4. 

Les  antennes  font  noires,  un  peu  plus  longues  que 
le  corps,  comprimées ,  alTez  groflcs.  Tout  le  corps  eft 
noir.  L'abdomen  eft  petit  ,  Icllile  ,  plus  couic  que  le 
corcelet.  Lfs  pattes  font  fcrrugineufcs ,  avec  la  bafc 
des  cuiires,&:  quelquefois  Icb  tartcspolléiicurs  noirs. 
Les  iiies  font  tranfpurcntcs  j  avec  un  point  marginal 


mes   avancées,    diver» 
:rs  le  dos. 


Cet  infede  porte  les 
gentes  ,  un  peu  recourbé 

]1  le  trouve  en  Ita'ie. 

*****  Antennes  jaunes,      -j 

I  y<;.  Ichneumon  jaunâtre, 

Ichneumon  iuteus, 

Ichneumon  luteus  ,  thorace  flriato  ,  abJom'ine  faU 
cato.  Lin.  Syfl.nat.  pa-j.  957.  n^.  55.  Faun, 

jucc.  n".  i6i8. 

Ichneumon  totus  Iuteus.  LiN.  Faun.  fuec,  éd.  I. 
n".   'j('7' 

Fkneumon  Iuteus.  YhB.Syfi.  ent,  p.  541.  n'' .  yu 
—Sp.  inf.  tom.  I.  pag.  43  j.  «".  35.  —  Munt,  m]', 
tom,   1 .  p.  168.  n*^.   1  I  j. 

I.hneumon  Iuteus  fo.'/ii.  GeOF F.  inf.  tom.  i./-.  3^0. 
n '■' .  -II. 

L'Ichneumon  jaune  à  ventre  en  faucille.  GeOFF.  Ib, 

Ichneumon  a  corps  en  faucille  d'un  jaune  roulTâ- 
tre  ,  à  yeux  verts  &:  luifans.  Dec.  Nlcm.  inj'.  tom.  1. 
part,  z.pag.  8yo.  n^.  5.  tab.  19.  fig,  16.  17, 

Ichneumon  flavus ,  abdomine  falcato  ,  alis  ereâis. 
aci.  ups.  1736.  pag.  15.  n^ .  ij. 

V^efpa  Ichneumon  major  tota  fulva  ,  a!is  amplis  , 
anterioribus  nota  fulva  circa  mcdram  niargincm  an- 
tcrlo'em  infignibus.  Rai.  Inf.  pag.  ijj.ri".  (,, 

GOFD.  Inf  i.tab.  37, 

LisT.GoEn.  <i<).fig.  10.  C. 

Reaum.  Mém.  inf  tom, 6.  tab,  ^o.fg  9, 

ScHAEff.  Icon.  inf,  tab.  l.fig.  n. — ^^^^'  I0I« 
fig-  4- 

SuLZ,  Iif.tab.  iS.fg.  118. 

Fhncumun  Iuteus.  Schrank.  Enum.  inf,  au/l. 
n".  7yo. 

Ichneumon  luteus,Ross.Faun,  eVr.  tom,  i.p.  fi. 
r.°.78j. 

Ichneumon    Iuteus,  VlLt.  Ent.  tom.  ■,■  pag,  Ij8. 
Bb  1 


jç6 


I  C  H 


Ic/ineumon/uieus.  FOURC.  Ent.  pdr.   i.  pdg.  4. 

Il  \arie  beaucoup  en  grandeur  ;  il  a  depuis  cinq 
jufqu'à  neuf  lignes  de  long.  Les  antennes  t'ont  d'un 
jaune  Fauve  ,  de  la  longueur  du  corps.  Les  yeux  font 
noirs.  Tout  le  corps  eft  mélangi  de  jaune  &  de  tef- 
taci  :  on  remarque  à  la  partie  fupéri-urc  du  corcelcr, 
des  lignes  jaunes  ,  fur  un  fond  teftacé.  L'abdomen 
ett:  am'inci  à  fa  bafc  ,  alongé  ,  rcnfli  &:  comprimé  à 


l'ex-trémité.  L'aiguillon   ef 


apparent. 


Les; 


ailes    font  tranfparcntcs  ,   avec    un    point   marginal 
d'un  jaune  fauve. 

Il  fc  trouve  dans  toute  l'Europe. 

1  f  7.  IcHMEUMOM  jaune. 

le  USE  UMOS  fldVitS, 

Ickncuwort  luttas  ,  \trtlci  atro  ,  abdomine  cip!Cc 
fafcn.  Fab.  Syft.  ent.pug.  341.  n" .  76.  —Sr.  l'nf 
tvm.  I.  pag.  '4:'^.  «"•  y(î.  — Mant.  inj.  lom.  1. 
pag.  268.  n".  114. 

Il  relTemble  beaucoup  au  précédeni.  La  tête  eft 
jaune  ,  avec  un  pointnoir  fur  le  vcrtex.  Les  antennes 
fontjauncs.Touc  le  corps  elt  jaune,  avec  les  deux 
dernicrsanneaux  de  l'abdomen  ,  noirâtres  ou  obfcurs. 
Les  ailes  font  tranfparentes ,  avec  un  petit  point 
jaune  ,  fur  le  bord  extérieur. 

Il  fe  trouve  en  Amérique. 

158.   IcHNEUMON  fauve. 

IcHNE  UMOnfulvuS. 

Ichneumomlutcus  alisn'gris.  Fab.  Syft.  ent.p.  541. 
n°.  77.  —  Sp.  inf.  tom.  i.  pag.  436.  n°.  <;7.  — 
Mant.  inf.tom.  \.  pag.  z6Z.  n'^ .  \iy 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Tout  le  corps  eft 
jaune.  L'abdomen  eft  fellile  ,  plar.e  ,  avec  les  an- 
neaux diftinits.  Les  ailes  font  noues,  avec  un  petit 
point  jaune  ,  au  milieu  du  bord  extérieur. 

J'ai  reçu  de  M.  Francillon  ,  une  efpèce  venant  de 
la  Géovgie  ,  qui  a  neuf  lignes  de  long  ;  les  antennes 
obfcures  en-dellus  ,  un  peu  plus  courtes  que  le 
corps  i  raWomcn  a  un  pétiole  très  court.  L'écullon 
eft  un  peu  élevé  &  pointu.  Les  ailes  font  noires  , 
fans  point  marginal.  La  bafe  extérieure  feulement 
eft  un  peu  fauve.  Tout  le  corps  eft  fauve. 

Il  fe  trouve  en  Amérique. 

IC9,  IcHNEUMON  noir. 

IcHNEUMON  atratus. 

Ichneuman  ater  ,  capiie  peàiius  Jtrig.ique  anali 
flavis  ,  acuieo  longiffimo.  Fab  Spec.  mf.  lom.  i. 
pag.  4^6.  n".  );8.  —  hlant.  inf.  lom.  1.  p^g.  l6%. 
tt-'.  116. 


I  C  H 

Il  eft  grand.  Les  antennes  font  ja'.incs.  La  tête 
eft  jaune  ,  avec  les  mandibules  ,  &  une  ligne  entre 
les  yeux  ,  noires.  Le  corcclet  eft  noir ,  fans  taches. 
L'abdomen  eft  comprimé,  en  malle  ,  noir,  avec  le 
bord  du  dernier  anneau  ,  jaune.  L'aiguillon  eft 
deux  fois  plus  long  que  le  corps.  Les  pattes  font 
jaunes  ,  avec  les  quatre  cailles  poftcrieures  noires. 
Les  ailes  lont  oblcurcs. 

Il  fc  trouve  dans  l'Améii-iue  fcptentrionalc. 

léO.  IcHNEUMON  dcuté. 

IcHNEu Mos  dentacus, 

Ichneunon  niger  flavo  maculatus  ,  fcutcllo  apicc 
biaentacojlavo  ,  ano  iiderauco.  Fab.  i'p.  inf.  tom.  I. 

pag,   4:6.  n°.  99. Mant.  inf.  tom    i.  f.  x6g. 

n° .  ii-j.—Ic.norw.  die  j^.  aug. 

Le  corps  eft  noir  taché  de  jaune.  L'éculTon 
eft  fauve,  polléiieoment  bidenté.  L'anus  eft  pa- 
reillement  bidenté. 

Il   fe  trouve  en  Norvège. 

léi.  IcHWEUMON   raorio. 

IcHNEUMON  morio. 

Ichneumon  ater ,  abdomine  falcato  ,  alis  cyaneis, 
Fab".  Spec.  inf.  tom.  i,  p.  4.5  e.  n°.  loo.  —  Mant. 
inf.  tom.    1.  p.  269.  n".    I18. 

Il  eft  grand.  Les  antennes  font  jaunes.  La  tête 
eft  noire,  avec  des  taches  jaunes,  (ur  le  front.  Le 
corcelct  eft  noir,  fans  taches.  L'abdomen  eft  noir, 
périolé  ,  en  faulx.  Les  pattes  antérieures  font  tefta- 
cccs  ;  les  quatre  poftérieures  font  noires.  Les  ailes 
font  bleues ,   avec  l'extrémité  obfcure. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionale. 

léi.  IcHNEUMON  habillé. 

IcHNEUMoyr  amiBus. 

Ichneumon  niger  ,  abdomine  falcato  ,  antennis 
pedibufque feriugineis.  Fab.    Syft.    ent.  pag.    J41. 

n°.  70. Spec  inf.  tom.   \.  pag.  436.  n**.  lol.  — 

Mant.   inf.  tom.  1.  pag.   i6'j.  n".  ilj. 

Ichneumon  amiStus.  Vill.  Ent.  tom.  i-pag.  iGo. 
n".  213. 

Il  eft  grand.  Les  antennes  font  jaunes.  Li  tête 
eft  noire,  avec  une  tache  jaune ,  fur  le  fiont.  le 
corcclet  eft  noir ,  fans  taches.  L'a'udomcn  eft  fer- 
rugineux ,  en  faulx.  Les  pattes  font  fcrrugincufes  , 
avec  l'extrémité  blanche.  Les  ailes  font  obfcuics. 

Il  fe  trouve  en  Ang'etcrre. 

163.  IcHN!  l'.MON  g'aucoptcrc. 

Icii::  Ev  MON  glùuapterus . 

lih.ieUmon  luCcus  peclore  ni^ro ,  abdomine  falcato , 


I  C  H 

ano  nigro.  LiN,  Syft.  nat.pag,  9}8.n°.  ^■j.^FciUn, 
ftuc.  n°.  1630. 

Ichneumon  ferrugineus  ,  ahdcminis  apicc  pcélce- 
quc  infiriore  nigro.  hm.fdun  fucc.  cd.  i.  n° .  975. 

Ichneumon  gtaucopterus.  Fab.  Syft.  ent.pug.  341. 
n?,-jç).  Spcc.    inf.  tom.  l.  png.   436.  ;:''.  101. 

^— Niant,  inj.  tom.  i.  pag.  i6).  n'.  110. 

ScHAEFF.  Lon.  inf.  lab.  ^i-- fig.  J. 

Ichneumon  g/jucopterus.  Ross.  Fuun.  etr.  tom.  1. 

Ichneumon  gUucopterus.  y i\.\.,  Ent.  t.  j.p.  199. 
K°.  zo3. 

Les  antennes,  les  côtés  de  la  tête  &  les  pattes 
font  fetrugineux.  Le  delFous  du  corcelet  eft  noir. 
L'abdomen  eft  ferrugineux  ,  avec  les  trois  derniers 
anneaux  noirs. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

164.  Ichneumon  circonflexe. 

IcHNMVMON  circonfiexus. 

Ichneumon  niger ,  abdomine  falcato  antice  luteo, 
fedibus  pofticis  nigro  'genicuiatis  ,  fcutello  flaro. 
hm.Syfl.  nat.pag.  938.  n°.  5g.       1  1 1  Fgun.  Juec. 

Ichneumon  niger  abdomine  anticè  luteo ,  pedum 
geniculis  nigris.  LiN.  Faun.  fuec.  cd.  i.n°.  974. 

Ichneumon  circumfiexus.  T ab.   Syft.  ent.  p.  541. 

«".  81. Spec.inf.tom.l.  p.   437.    n" .  103. — 

Mant.  inf.  tom.  l.  pag.  i(,<-).  n^ .  121. 

Sphex  nigra  ,  abdomine  lineari  pet'iolato  fafciis 
hïnis  lutcis.  S  c  O  r.  Délie,  fior.  ii  faun.  infub. 
f.ifcic.  l.  pag.  j8,  tab.  13, 

Ichneumon  circumflexus.  Ross.  Faun.  etr.  tom,  i. 
pûg-ji-n".  78S. 

Ichneumon  circumflexus.  ViLL.  En 
n'>.  109. 


I  C  H 


f.  i-p- 199. 


Les  antennes  font  ferrugineufes.  La  tête  eft  noire , 
avec  une  ligne  autour  des  yeux,  une  tache  fur  le 
front,  Se  la  lèvre  fupérieure  ,  jaunes.  Le  corcelet 
eft  noir,  avec  une  tache  jaune ^  vers  l'extrcmité. 
L'abdomen  eft  comprimé  ,  en  faulx  ,  d'un  jaune 
fauve  ,  avec  une  ligne  longitudinale  noire.  Les 
pattes  font  ferrugineufes  ,  avec  la  bafe  des  pofté- 
rieures ,  noire. 


Ilfe 


Europe. 


léj.  Ichneumon  xanthope. 

Ichneumon  xanthopus. 

Ichneumon  capiie  tkoraceque  nigris ,  antcnnis  pe- 


157 


dibus   abdomincque   falcato  ,    lutcis.   Gtorr.   Inf. 
tom.  z.pag.  531.  no.  il. 

L'Ichncumon  à  tète  Si  corcelet  noirs ,  &  ventre 
jaune  en  faucille.  Cjeoif.  Ib. 

Ichneumon  xanthopus  antennisfitacelsferrugineis, 
dculeo  brevi  pedumque  apicibus  flavis  ,  abdomine 
falcato.  S  c  H  R  A  N  K.  Enum.  inf.  auft.  pag.  570. 
n".  749. 

Ichneumon  xanthopus.  Vii.i,  Ent.  tom.  z.p.  201. 
n".  11^. 

Ichneumon  melunocephalos.  FouRC.  Ent,  par,  i. 
p.  400.  n".  11. 

Reaum.  Mcm.  inf.  tom.  1.  pi.  i4,ftg.  6. 

Il  reiretnble,  pour  la  forme  &  la  grandeur  ,  à 
['Ichneumon  jaunâtre.  Les  antennes  font  fauves ,  de 
la  longueur  du  corps.  La  tète  &  le  corcelet  font 
noirs.  L'abdomen  eft  jaune  ,  latéralement  conyrimé, 
en  faucille.  Les  pattes  font  fauves. 

Il  fe  trouve  eu  Europe. 

166.  Ichneumon  mélangé. 

IcHNE  l'M  o  N  varius. 

Ichneumon  fcutello  fiavo  ,  thorace  fiavo  rufo  nî- 
groqueya'ius  abdomine  rufo  fegmentis  macula  dor- 
jali  nigra. 

I.hneumon  fiavo  rufo  nigroque  variegatus ,  tho~ 
racis  apice  fiavo.  Geofe.  /■;/.  tom.  z.  pag.  355. 
/z".  iS. 

L'Ichneumon  f.>uvc  à  tache  noire  ,  &  pointe  du 
corcelet  jaune.  Geoff,  U. 

Ichneumon  fcutellatus.  Foi'RC.  Ent.  par.  i, 
p.  402.  «^'.  zS. 

Ichneumon  fcutellatus. y  \i.\.  Ent.iom.  5. p.  15J. 
n"^,  58. 

Il  a  cinq  lignes  &  demie  de  long.  Les  anten- 
nes font  fauves  ,  un  peu  plus  courtes  que  le  corps. 
La  tête  eft  fauve,  avec  une  tache  noire,  furie  vcrtcx. 
Le  corceict  a  des  raies  longitudinales  noires  & 
brunes  fur  le  dos,  l'éculTon  &  quelques  taches  fur 
les  côtés  ,  jaunes.  L'abdomen  eft  fauve,  avec  une 
tache  noire  ,  a  la  partie  fupérieure  de  chaque  an- 
neau. Les  paites  font  fauves  ,  avec  la  partie  interne 
des  cuiiles,  noire,  &  les  genoux  jaunes.  Les  ailes 
ont  une  teinte  brune,   &  un  point  marginal  fauve. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris.  Il  eft  forti  de 
la  coque  du  Bombix  Chryforiliéc. 

167.  Ichneumon  bicolore. 
Ichneumon  bicolorus. 

Ichneumon  fcnugineui  ,  abdonùais  apice  pecîore 


'ip8 


I  C  H 


alarumque  prlmarum  apiclbus  nigils.  Lin.  Syjl.  lut. 

Il  eft  prefque  de  la  grandeur  de  l'Ichncumon  jau- 
nâtre. La  tête  clt  fciriigineufe,  avec  les  yeux  noirs. 
Le  corcclet  cfl:  ferrugineux  cn-delFus ,  noir  en-def- 
fous.  L'abdomen  clt  pciiolé  ,  prefque  cylindrique  , 
droit,  ferrugineux  ,  avec  les  trois  derniers  articles 
noirs.  Les  pattes  font  ferrugineufcs,  avec  les  cuiiTes 
poftérieures  noires.  Les  ailes  font  tranfparentes  ,  avec 
l'extrémité  des  fupcrieures  obfcure. 

Il  fe  trouve  en  Africjue. 

1(58.  IcHNEUMON  pondue, 

IcHNFUMoN  punclatus. 

Ichneumon  flavus  ,  capke  thoraceque  maculatis  , 
abdomine  utrinque piincljs  quinquc  nigris,  Fab.  Spec. 
inf.tom.  \.p.  457.  n".  104.  —  Mant.  inf.tom,  l. 
Jiogt  x(>$»  n^.  1  2.1. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête  eft  jaune  , 
avec  une  tache  noire  ,  fur  le  vertex  ,  fur  laquelle 
font  placés  deux  petits  yeux  liffes.  Les  antennes  font 
d'un  jaune  un  peu  obfcur.  Le  corcclet  eft  jaune  , 
avec  une  tache  fur  le  dos,  Se  deux  points  fut  l'icuf- 
fon  ,  noirs.  L'abdomen  eft  jaune,  avec  un  point 
grand,  noir,  de  chaque  côté  des  premier,  troifiènic, 
quatrième  ,  cinquième  &  feptième  anneaux.  Les 
pattes  iont  tcftacées ,  fans  taches. 

Il  fe  trouve  au  Coromandel. 

i6ç).  Ichneumon  fcutellaire. 

Ichneumon  fcutcllaris, 

Ichneumon  flavus  ,  thorace  nigro  rufo  maculalo  , 
fcuullo  prominulo  fluvo. 

Ichneumon  lutcus  ,  capite  thor.iceqite  fufco  apice 
fdvo.  Geofp.  Iif.  t.  1.  p.  5  50.  n".  10. 

L'Ichneumon  jaune  à  tête  &  corcelct  noir  ^  avec 
la  pointe  jaune.  Geoff,  li, 

Jchneumon  Q\x\:o<zi^iï fcutello flavicante,  antennls 
peBon  ihoract-qui  nigris  ,  abdomine  peiio/aro  pedi- 
lufque  rufis.   ScHRank.   Enum.   inf.  aufl.  n'-'.  yo} . 

Il  eft  plus  grand  &  plus  large  que  l'Ichncumon 
j.iunâtre.  Les  antennes  font  plus  courtes  qus  le 
corps,  d'un  jaune  f.iuve  ,  avec  l'extrémité  noirâtre. 
Li  tête  eft  d'un  jaune  fauve.  Le  corcclet  eft  noir  , 
avec  deux-lignes  ferrugineufcs  fur  le  dos  ,  im  point 
à  l'origine  des  ailes ,  un  autre  au  délions,  &  une 
ligne  en  avant ,  jaunes.  L'éculTon  eft  élevé  ,  pointu  , 
jaune.  L'abdomen  eft  pétiole,  ovale  oblong,  d'un 
jaune  fiuve ,  fans  taches.  Les  pattes  font  d'un 
jaune  fauve. 

J'ai  trouvé  cet  infcfte  aux  environs  de  Paris. 


I  C  H 

170.  Ichneumon  crafilpcde. 

Ichneumon  craffipes. 

Ichneumon  ferrugineus  ,  thorace  flavo  miculato  , 
fcmoribus   pojlids    clavaiis. 

Ichneumon  lutcus  ,  thoracts  fafciis  tribus  longi- 
tudinalibus  fufcis.  Geoff.  Inf.   tom,  1,  pag,  jjl. 

L'Ichncumon  jaune  à  corcelet  raye.  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  craffipes  fuLvus  flavoque  varius  ,  tho- 
race jublineato  j  fcmoribus  poflicis  clavatis.  Ross, 
faun.  etr.com.  1.  pag.  51.  ««.  727.  tab.  z.  fig.  i  f. 

Ichneumon  viniius.  Schrank.  Enum.  inf,  aufl. 
n".  i-js^- 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  filiformes,  prefque  de  la  longueur  du  corps  , 
entièrement  fauves.  La  tête  eft  fauve  ,  avec  les  yeux 
noirâtres.  Le  cotcelct  eft  fauve  ,  S:  mélangé  de 
jaune  &  de  noirâtre.  On  diftingue  c]uelquefois  deux 
lignes  longitudinales  jaunes,  féparées  par  une  iigne 
noire.  L'écuflon  eft  jaune  un  peu  cleve.  L'abdomen 
eft  fauve  ,  prefque  cylindrique  ,  un  peu  plus  long 
dans  le  mâle,  &  terminé  dans  la  femelle  par  un 
aiguillon  noir ,  de  la  longueur  de  la  moitié  de  l'ab- 
domen. Les  pattes  font  fauves  ;  les  cuiifes  pofté- 
rieures  Iont  un  peu  renflées  ,  &  plus  longues  que 
les  autres.  Les  ailes  ont  une  légère  teinte  roullâtre. 

Il  fe  trouve  en  Italie ,  au  midi  de  la  France. 

171.  Ichneumon  covdonné. 

Ichneumon  torquatus. 

Ichneumon  fulvus  ,  fegmentis  abdomlnalibus  alio 
cinciis, 

I.hneumon  torquatus,  ViiL,  Ent.pcr.  i.  p.  loj, 
«^.  215. 

11  eft  mince  ,  &  long  d'environ  quatre  lignes. 
Tout  le  corps  eft  fauve  ,  avec  les  anneaus  de  1  ab- 
domen bordés  de  jaune.  L'aiguillon  eft  blanchâtre, 
0$c  prefqu'aulfi  long  que  le  corps. 

Il  fe  trouve  en  France. 

172.  Ichneumon  argiole. 

Ichneumon  argiolus. 

I  hneumon  niger  ,    capite  thoraceque  fl-2ro  maca- 
latis ,   aùdominis  fegmentis   mar^me fluvis.  Ross. 
tom.  z.  pag.  ^2..  n°.  jSi). 


Faun. 


Les  antennes  font  fauves.  La  tête  eft  noire,  avec 
le  front,  les  antennuks  &  le  tour  des  yeux,  jaunes. 
Le  corcelet  eft  noir  ,  taché  de  jaune  ,  avec  trois 
taches  poftérieures  ,  plus  gran  Jcs.  L'abdomen  eft 
prefque  en  malTe ,  noir,  avec  le  bord  des  annc-ux , 
jaune  ;  la  couleur  du  lecond  5c  du  troilième  clt  in- 


I  C  H 

teiTompue.  L'aiguillon  cft  très-court.  Les  pattes 
lent  fcrrugineufes  ,  avec  les  cuilles  poftuicures 
i;iolTcs  à  leur  bafe  ,  noires  ,  tachées  de  jaune.  Les 
ailes  font  tranTparentes. 

Il  fe  trouve  en  Italie. 

173.  IcHNEUMON  ramidule, 

IcjiNEUMON  ramidtdtts. 

Ichneumon  luteiis ,  a!;domine  fahato  apice  nîîro. 
Lin.  6\_/?.  nat.  pug,  957,  n",  jé. — Paiin.fucc. 
«^.  1  éiy. 

Ichncumon  /meus,  oculis  thorace  infra  abdomi- 
Kifqiie  fdUuti  apke  nigris.G{.Oîf.  Inf.  t.  1.  p.  531. 
n   .  13. 

L'Iclincumon  jaune  à  corcelct  noir  en-deflbus , 
&  extrémité  du  ventre  noire.  Geoff.  IL 

Vtj'pa  Ichneumon  pn^edenci  congincr  ,  fid  mi- 
r.or ,  tuni  co^-fore  ^  tum  a/is  y  verum  imo  ubdominc 
Jeu   cdudu  nigra.  Rai.  I.-if. pag.  ly 3.  n°.  7. 

Ichneitmon  ramidulus.  Schrank.  Enum,  inf.  nujl. 
r'.  7ît. 

Lkneumon  ramidulus.  ViLL.  Ent.  tom.  3,  p.  198. 
1° .  107. 

Ickneumon  ramidulus, 'iovKC.  Ent, par.  x,p,  400. 
«^_23- 

Il  a  environ  huit  lignes  de  long.  Tout  le  corps 
eft  jiune  ,  avec  les  deux  derniers  anneaux  de  l'ab- 
domen noirs.  Les  antennes  (ont  d'un  jaune  fauve  , 
de  la  longueur  du  corps.  L'aiguillon  eft  très-court , 
à  peine  apparent.  Les  ailes  out  «ne  légère  teinte 
rouflatre. 

Il  fc  trouve  en  Europe. 

174,  IcHNEUMON  formicaire. 

IcHNBUMON  formicdtus. 

Ichneumon  niger  antennis  pedilufiue  firrugineis  ^ 
dis  hyalinis ,fi:gmdte  nig-o.  Lin.  Syjl.  nat.  p.  y  38. 
n".6l. 

Ichneumon  formicatus.  Fab.  SyJ}.  cm .  pag.  541. 

n°.   81. Spec.   inf.   tom.    i.   p.  437.   i!° .  loj. — 

Mant.  inj,  tom.    i,  pag.   2.(>'j.  «'*.   113. 

Ichneumon  formica'.us.   ViLl.  Er.t.  t.  y  p.  loo. 


Il  efl:  petit.  Tout  le  corps  eft  noir.  Les  antennes 
font  feinigineules  ,  à  peine  de  la  longueur  du  corps. 
L'abdomen  cft  en  malle  ,  termnié  pai  un  aiguillon 
ferrugineux,  de  la  lo.igucur  du  corps.  L:s  pattes 
font  fenugineufcs  ,  avec  les  cu:fl'es  poltérieures 
noires.  Les  ai'es  font  tranfpàrentes  ,  .avec  un  point 
marginal  noir. 

Il  fc  trouve  en  Suéde, 


ipp 


I  C  H 

l7J.IcHfilUM0N  mutillaire. 

IcHïiEVMoa  mutillarius. 

Ichneumon  fiavefcens  ,  ahdomine  fafcia  atra  , 
alis  fufco  maculatis.  ïab.  Sy/l.  cm.  p.  341  n".  81, 
— Sp.  inf  tom.  I.  ;».  457.  n°.  106.— Mant.  inf. 
tom,  l.pag.   :.6i-;.n''.  114. 


iuarius.  Yiii.E.ii.  tom.  j.;?.  :oi 


IchKeu, 
n^.iiy 

Il  rcfTemble  au  précédent.  Tout  le  corps  eft  jau- 
n.itre  ,  avec  le  corcclet  un  peu  plus  obfcur.  L'ab- 
domen eft  pétioié  ,  marqué  ,  au  milieu  ,  d'une  bande 
noire.   L'aiguillon  eft  de  la  longueur  du   corps. 

11  fe  trouve  eu  Danuemarck, 

176.  Ichneumon  ceint. 

IcHSEuMOK  cincius. 

Ichneumon  ater  ,  antennis  pedibufque  ferrugineis  , 
al:s  atbis  fafciis.  duabus  ni  gris.  Lin.  Syjt.  nat. 
t'^'o-  9)'î-  ""■  60.  —  Fuun.  j'uec.    n°.  l6^z. 

Ichneurr.oT.  cincius.  Fab.  Sy/l.  cm.  p^g.  ;4i. 
"»r  ^v— ■^/'-  '"/■  l-O"^-  I-W-  4'7-  «".  IC7.— 
Mant.  inj.   tom.    I.  pag.  iSy.  n°.  nj. 

Ichneumon  niger  ,  alis  albis  fafcix  duplici  ni,\rt. 
pofteriore  m.ijore.  Geoff.   Inj.  tom.    i.    pag,    j'yj. 

L'khneumonàdeuxb.indesfarlesailes.GEOFF./iJ. 

Ichneumon  cinBus.  ViLL.  Ent.  tom.  }.  p,  ijj^ 
n".   zio. 

I.kr.eumon  cincius.  FoURC.  Ent. par.  i.  pag.  4ij. 

B".  Su. 

Il  a  une  ligne  &  demie  de  long.  Les  antennes  font 
d'un  brun  ferrugineux,  un  peu  plus  courtes  que  le 
corps.  La  téie  ,  le  corcelet  &  l'abdomen  font  noirs. 
Les  pattes  font  ferrugineufes.  Les  ailes  fent  tranf- 
parcntes  ;  les  lupétieures  ont  chacune  deux  bandss 
noires. 

Il  fe  trouve   en  Europe. 

177.  Ichneumon  rembruni. 
IcH^rsjiio:!  fufcatus. 

Ichneumon  niger ,  ahdomine  ftfcia  ferrugînea  , 
alis  fufco  maculatis.  Fab.  Spec.  inf,  tom.  i. 
pdg.  4Î7'   '"z"'  ^G'i.  —'  Mant.   inf.  tom.  i,p,%6y. 


IJiiieumon  fufcatus.  'ViiL.   Ent,  tom,  ^.p.iQO, 
n".    114. 

Il  a  la  forme  du  préce'dcnt.  La  tête  eft  noire , 
av«  le  fiont  jaunâtre,  Le  corcekt  eft  noir,  fa^s 


r-.oo  I  C  H 

taches.   L'abJomcn  cft   noa-,  avec  une  bù'>Je  antc- 
neuve  fauve.  Les  pattes  foin  tcrnit^iiicuks. 
11  fe  trouve  en  Allemagne. 

178.  IcHNEUMoN  blanc. 

IcHNEUMoN  albus, 

Ichneumon  iinearis  alb:is  fnfco  maculât  us  ,  abdo- 
mints  pe::oh  tenui  iongo.  G  e  o  F  f.  Inf.  tom.  l. 
pag.  ^6o.  a".  87. 

L'Ichnenmon  blanc.  Geoff .  Ib. 

Ichneumon  alius.  ïovkc.  Ent.par.  1.  pag.  ^('O. 
n".  87. 

Il  a  deux  lign;s  de  long.  Les  antennes  font  blan- 
ches ,  avec  l'extrémité  un  peu  oblcnre.  La  tête  eft 
blanche  ,  avec  les  yeux  noirs.  Le  corcelet  eft  blanc  , 
avec  une  tache  en-devjnt  ,  deux  autres  à  l'origine 
des  ailes,  &  la  partie  poftérieure  ,  brunes.  Le  pé- 
dicule eft;  mince  &  blanc.  L'.îbdcmcn  eft  ovale  , 
blanc,  marqué  d'une  large  bande  brune.  Les  pattes 
&  l'aiguillon  font  blancs.  Les  ailes  font  tranfpa- 
lentes,  avec  un  point  marginal  obfcur. 

Il  fe  trouve  rarement  aux  environs  de  Paris,  & 
il  voltige  fur  les  Chênes. 

i)f.  if.  if.  if.  if  if    Ccrps:  petit.    Antennes  filiformes. 
Abdomen  ovale  ,  fejjile. 

Linné  &  M.  Fabricius  ont  placé  dans  cette  divifîon 
les  plus  petites  efpèces  du  genre  ,  &  y  ont  réuni  des 
infeftes  de  plufieurs  genres  différens.  Voyei  Chryfis, 
Cinips ,  Eulophc. 

179.  Ichneumon  enflammé. 

Ichneumon  ignitus, 

Ichneumon  nigro-cyaneus ,  thorace  ant'ice  aurco , 
abdomine  fcrrugineo  ,  fafciu  poftica.  nigra.  [■"  a  E. 
Mant.  inf.  tom.  I.  pag.  169.  n°.   118. 

Il  reffembie  pour  la  forme  Se  la  grandeur  ,  au 
Chrylis  fémidoré.  La  tète  ,  la  partie  poftcr  eure  du 
corcelet  Si  les  pattes  font  dune  couleur  bleue 
foncée.  La  partie  antérieure  du  corcelet  eft  dotée  , 
brillante.  L'abdomen  eft  fetrugineux  ,  avec  une 
bande  poftérieure  noirâtre.  Les  ailes  font  obfcurcs. 
Les  tarfes  font  bruns. 

Il  fe  trouve  en  Barbarie. 
180.  Ichneumon  Chryfis. 

JCHNSUMON   Chiyfis, 

Ichneumon  viridi-ineus  nitens  ,  abdomine  ovato 
ttureo,  Y  AS.  Mant.  inf.  tom.  i.p.  l6ç),  n".  119. 

Il  reffembie  au  précédent ,  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  Les  auccnnes  font  noires.  La  tète  &  le 


T  C  lî 

corcelet  font  verts,  btillans,  fans  taches.  L'dbdo- 
men  eft  ovale ,  doré.  Les  patccs  tout  noitcs ,  avec 
les  tarfes  pâles. 

Il  fe  trouve  en  Barba''ic. 

18t.  Ichneumon  du  Genévrier. 

Ichneumon  Juniperi. 

Ichneumon  aurai  us  viridis  ,  antinnis  nigris  punc- 
to  abrum  rubro.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  939.  n'-'.  6j. 
Faun.fuec.n".  1655. 

Ichneumon  viridi-jincus  ,  antennis  nigris  fpirali- 
bus.  L:n.  Faun.fuec.  cdn.  i.  n'^. ')%-;. 

Ichneumon   Juniperi.    F  A  B.     Syfl.  ent.    p.    541, 

n°.  87.  —  Spec.  inf.  tom.  i    pag.  438   n'^.  1  12. • 

Mant.  inf.  tom.  1 .  p.  170.  n" .  i  j  j . 

Ichneumon  Juniperi.  Will.  Ent.  tom.  ^.pag.  loiî. 

Il  eft  petit.  Tout  le  corps  eft  d'un  vert  bronzé. 
Les  antennes  font  noires  ,  en  Ipirale.  Les  ailes  font 
tranlparentcs,   avec  un  point  marginal  ronge. 

La  larve  eft  rouge  ,  &  vit  dans  celle  de  la  Tipule 
du  G'.ncvrier.  La  nymphe  eft  ovale  ,   tranfpatcnte. 

Il  fe  trouve  en   Europe. 

i8i.  Ichneumon  cynipedc. 
Ichneumon  cynipedis. 

Ichneumon  auratus  viridis  ,  abdomine  f^fco  bap 
cingulo  pallido  ,  pedihus  flavefcentibus.  Liu.  Syjt. 
nat.  /).  959.  n°.  68.  —  Faun.jue'-.  n" .  173^. 

Ichneumon  cinipcdis.  F  A  B.  Syft.  ent.  pag.  345. 
;:".  S9. — Spcc.  inf.  tom  1./Î.439.  n''.  115. — Mant. 
inf.  tom.  l.  pag.  170.  n° .  i  57. 

Ichneumon  cinipedis.  Vill.  Ent.  tom.  3.  p.  icj. 
n-.li6. 

Il  eft  très-petir.  La  tète  &  le  corcelet  font  d'un 
vert  foyeux  ,  très-luifant.  L'abdomen  eft  ovale  , 
obfcur,  marqué,  à  fa  bafe ,  d'un  anneau  pâle. 
Les  pattes  four  pâles.  Les  antennes  font  un  peu 
moins  p.îles  que  les  pattes,  8t  un  peu  plus  courtes 
que  le  corps. 

11  le  trouve  en  Eiuope  ,  dans  les  larves  des  Cinips, 
qui  forment  les  gailcs  du  Saule  pentanJre. 

183.  Ichneumon  des  Sphex. 

Ichneumon  Sphegum. 

Ichneumon  nigcr  immacu/aïus  ,  alis  albis,  Fab. 
Mant.  inf.  tom.    1.  pag.   Z70.  n".    158. 

Il  eft  petit.  Tout  le  corps  eft  noir  luifant  ,  fans 
taches.  Les  ailes  font  blanches. 

Il  fc  trouve  en  Saxe, 


I  C  H 

l84.'IcHN)EUMON  du  Seigle. 

IcHîiEVMONfccalis. 

Ickneuman  aiger ,  cap'.te  rufo  ,    ocul'is   vir-di'-us. 

Lin.  Syfl.  nat.  pag.  959.  n".   70. Fuun.fuec. 

n°.  16^1. 

Ichneumon  feca'is.  F  a  e.  Syjl.  tnt.  pag.  34;. 
n".  9I. — Spec.  inf.tom.  i.  Çiig.j^i,^.  n'.iiy.— — 
M.int.  inj.  tom.  i,  p.  170.  n°.  14.^. 

Ichneumon  agiicolator  niger,  capitc  firru^ineo .  ai- 
domine  fe^ULLm.  Syfi.  nue.  pog.  jjy.  n".  54» 

Ichneumon  fecalis.  Ross.  Faun.  €tr,  tom.  2. 
pjg.   ss-n".  796. 

Lhneumon fecalis. Y I  Lt.  Ent.  tom.  3.;;.  108. 
no.  138. 

Il  cft:  petit.  Les  antennes  font  noires  ,  filiformes , 
s  peine  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  eft  fauve. 
Les  yei'x  font  d'un  beau  vert.  Le  corcclet  eft  noir  , 
lanstaclics.  L'abdomen  cft  noir ,  ovale  ,  liffe,  avec 
le  pétiole  raboteux.  L'aiguillon  eft  de  la  longueur 
de  l'abdomen.  Les  ailes  ont  un  point  marginal , 
arrondi  ,  noir. 

Il  fe  trouve  en  Europe,  dans  les  larves  des  ëpis 

ic  Seigle. 

i8j.  Ichneumon  cutané. 

IcHSEVMON  fubcutaneus. 

Ichneumon  niger  ,  alis  kirfutis  macula  lunari  ni- 
gra  ,  antennis  fubfiUformihjs.  L  i  N.  Syfl.  nat. 
pag.  940.   n'^ .    71. — Faun.  fuiC.  n'' .  1641. 

Ichneumon  fii'-cutaneus.  Fab.  Svjl.cnt,  pag.  545. 
n^.  91.  —  Sp.  rnf.  tom,  1.  pag.  439.  n° .  iiS.  — 
Mar.t.  inf.  tom.    i.  pag.  170.  n°.  141. 

Petit  Ichneumon  tout  noir,  à  longues  antennes  en 
filcc ,  de  gtoiieur  égale,  à  aiIcs  velues,  dont  les 
hip.Tieurcs  ont  une  grande  tache  noire  en  demi- 
liine  ,  <jui  vit  dans  les  chenilles  mincufes.  Dec. 
Mém.  inf.  tom.   l  ,,  pag.  706  ,  taè.  ]0  ,  fig.  il. 

IckncuTKon fubcutaneus.  y iLI.  Ent,  tom.  3.^.208. 
n".  249. 

Lesa-itennes  font  noires,  longues  ,  velues.  Tout 
le  corps  t't  noir.  Les  ailes  font  tranfparcntes.  Les 
fiifcii(.uii.s  ont  une  tache  marginale  ,  en  forme  de 
demi-!unc. 

Il  fe  trouve    en  Europe  ,   dans  les    chenilles  mi- 


i8é.  Ichneumon  conique. 

JcHS£UMON  conicus, 

Ichneumon    niger  ,    ahdomine   conico   acvtijjîmo  , 
femoribus   cLvatis    ferrujinen.     Fab.    S^ft,  ent, 
Hi/l,  Nat.  des  Injecks.  Tom.  l  II.     ' 


I  C  H  201 

pag.   34}.   n".   95.  — Sp.'c.  inf  tom.   l.  pag.   45.;. 
n°.  119.  —  Mant.  inj.   tom.   l.pcg.   ijo.n".  i+i. 

Ichneumon  conicus.  Ross.  laun.  eti.  tom.  Z. 
pjg.    5  5./2".  795. 

l.hneurr.oa  conicus.  Vl\.L.  Ent.  tom.  ^,  pjg.  m. 
/:".  151. 

Il  efl  petit.  Tout  le  corps  cft  noir,  fans  taches. 
Les  pûttes  font  noires  ,  .:vcc  les  cuilles  fcrrugi- 
neufcs.    Les  ailes  font  obfcures. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

1S7.   IcHNEU.MOiJ  globulaire. 

Ictis E  irj,j  ON  globatus. 

Ichr.eumon  niger  ^  pedibus  ferrugine'is .  Lin.  Syfi, 
nat.  pag.  940.  n".  74.  —  Faun.  fuec.  n" .  1645. 

Ichneumon  fen'co  conglohato  alio.  L  i  N.  Faun. 
fuec.  edit.   1 .  n" .   9  j  1. 

Ichneumon  glubitus.  Fae.  Syft.ent.  pag.  34;. 
n".  94.  —  Sp.  inf  tom.  1.  pag.  439.  n°.  1  zo.— — 
Mant.  inj.  tom.  i.  pag.  170.  n°.  143. 

Ichneumon  ferico  conglobato  albo.  GeOFF,  Inf, 
tom.  l.  pag.  ^lo.n''.  i. 

Ichneumon  à  coton  blanc.  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  noir,  à  antennes  filiformes,  à  pattes 
d'un  jaune  foncé  ,  dont  le  deifous  du  ventre  eft 
vcrdâtre.  Dec.  Mcn,  inf.  tom..  z ,  part.  1  y  pag.  Séi, 
n".  6,  pi.  19  ,  Jig.  13  6-14. 

Vcjpu  Ichneumon  parva  crucigera  ,  nullis  in  cau- 
da  fais,  tolo  corcore  antennis  &  pedibus  nigris, 
KAuFfFc:g.i^;.u°.l^. 

Mouc'ic  à  coton.  Jount.  des  fuv.  1713.  p.  474. 

ReaUM.  Mi'm.  i".f.  tom.  1.  pi.  3  i).  fig.    5.  6. 

Derrh.  Thcol.  Liv.  S.  cap.  6.  n°.  11. 

YRlCH.Inf.tom.6.  tab.  !0. 

Ich-:eumontorhosjer:c(osextruenj.  Aâ.ups.  \~]6. 
pa^.  19.  /r\  I  o. 

Iclmeumon  g'obatus.  S,C0T.  Ent.  car,!,  n^' .  y 66. 

Ichneumon  g'obatus.  Schrank.  Enum .  mf.  aufl, 
n'.jbi. 

Ichuumon  giobatus.  Ross.  Faun.  etr.  tom.  1. 
pa^.  j5./i°.  797. 

I  kieumon  giobatus,  Y  11.1.,  Ent.  tom.  }■  pag.  109. 
Ichneumon  giobatus.  FouRc.  Ent.  par.  1,/'.  593. 

II  eft  petit.  Les  antennes  font  noires,  de  la  lon-« 

C  c 


202  I    C   H 

«jtieur  uii  corps.  Tout  !e  corps  cft  noir.  Les  pactes 
font  ferrugineiifes  v  avec  les  cuilfcs  poicéiiciircs  & 
ia  bafc  de"s  autres  ,  noires.  Les  ailes  font  bUachcs , 
avec   un  point  marginal  obfcur. 

Il  fe  trouve  en  Europe.  Les  nyn-tphcs  font  ren- 
fermées dans  de  pcilrcs  coques  foj'tules  blanches , 
irunies  fous  une  enveloppe  commune. 

l'iS.  IcHNEUMON  ptloronné. 

IcNMEU.^roK  glomerctu!. 

hhieumon  nii;cr  pcdiôus  flavîs.  LiN.  Syji.  nui. 
pag.  940.  II".  7J. — FûUn.JULC.  n".  ICm6. 

Ichneumon  ferico  ,  onglomerjto  jlavo.  LiN.  Faun. 
fiLci.-cdu.  I.  «".  9)1. 

Jrhneumon  cong/omeratus.  Fab.  SyJi.  ent.  p.  544. 
n".  9j. — Sp.  iiif.  to'n.  i.  pag.-ji^A^o.  n" .  m. — Miinc. 
irj'.  lom.  i.  pag.   171,  n".    144. 

Ichneamoi  feiico  conglohato  flavo.  Geoïf.  Inf, 
tom.    ; .  pag.  311.  n" .  ^. 

L  iciineumou  à  coton  jaune.  Geoff.  Ib. 

Petit  Ichneumon  noir  à  coips  alongé  &  ovale  , 
&  a  jambes  d'un  jaune  fonci.'  ,  qui  vit  en  fociété  dans 
les  chenilles.  Dtc.  Mîm.  inf.  tom.  I  ,  pag.  575  ,  6" 
P'^g-  7C4.  P^   16,/^.  1  —  6. 

Vefpa  Ickncumon  parva  aipUis  ,  anunnjs  pro- 
longis  ,  crucigera  feu  erucs.  brajjicurm  j/iimna.  Rai. 
Inf.pjg.  IJ4.  «°.    IX.  i^.  pag.  260. 

GOiV   Inf.pag.    jç).   n°.   n. — XiST   GOED.  17. 

Ichneumon  parafticus  erucarumminimus.  aB,  ups. 
171,6. pag.  19.  n°.  II. 

Reaum.  Inf.  tom.  t.tab.  i^.fig.  i.  y.  8.  11.  13. 

DeRRH.  Theol.Uv.%.  cap.  6.n^.  il. 

KolS.  lif.  tom.  1.  vefp,  tab.  à,,  fg.  5.  .' 

Ichneumon  glomeratus.  Scor,  Ent.  carn.  n".  767, 

Ichneumon  glomeratus. ScHS.kt<t.,  Enum.inf.auft, 

Ichneumon  glomeratus,  Vill.  Ent,  tom.  ',.p.  iio" 
n".  345- 

Ichneumon  glomeratus.  FOURC.  Ent.  par.  1. 
f.3?4.  «''.-. 

11  eft  un  peu  plus  grand  que  le  précédent.  Tout 
le  corps  eft  noir.  Les  antennes  font  noires  ,  un  peu 
plus  courtes  que  le  corps.  Les  pattes  font  jaunes. 

Il  fc  trouve  en  Europe  ,  dans  les  chenilles  des 
Papillons  bi-alficaires.  Les  coques  dans  lerquellcs  les 
nymphes  font  renfermées,  fout  dilbnguées  des  pré- 


I  C  H 

cèdenres  ,  en  ce  qu'elles  font  jaunes ,  ne  fôrinenr  pis 

de  bcules    rcgulières ,   &  ne   Cî^v.t  pas  recouvertes 
d'urx  couche  de  foie, 

1S9.  IcH.NEUMON  alvéoliforme. 

Ic!::;ejmon  alvearifoimls. 

I^/mcumon  nigcr  ,  ahdomi:.:  petiol.:to  ,  peiibiu 
frra^ineis. 

hkneumon  fciico  alvear':fortnt.  GèOi'f.  /.v/.  t.  x. 
p.   3 il.  «"•  3- 

L'Ichneumon  à  coque  en  forme  de  rayon  àc 
ruche.  Geoff,  Ib. 

Reaum.  Inf.  tom.  i.  pi.  55./^.  7. 

I.hntunion  alvcaiifx.  Schrank.  Enum.  inf 
aujl.  n\  7Ô7. 

Ichn'.u-non  alveariformis.  FoURc.  Eut.  par.  t. 
pag.  394.  n^.   ;. 

Il  rciremble  au  p-L-cédcnt  ,  mais  il  a  le  corps 
plus  alor.gé.    Le<;  au;cnncs  font  noues  ,   plus 


que   le  corps, 
(ont  brunes. 


Tout 


corp! 


eO:   noir.  Les  pattes 


Il  fe  trouve  en  Europe.  Les  coques  de  ccnc 
cfpèce  (ont  tontes  pofces  les  unes  1  côté  des  au'tcs 
dans  leur  longueur  ,  &  forment  des  fo  tes  de  ta- 
blettes piattes  des  deux  côtés.  Sur  chaque  face,  on 
voit  les  extrémités  de  ces  petites  coques  cylindri- 
ques ,  qui  font  ouvertes  lorfque  l'infcâe  en  cil 
lorii  ,  &  repréfentent  très-bien  le  rayon  formé  par 
les  Abeilles.  Ces  co^jues  font  tantôt  biunes ,  tainôt 
griles. 

ij>o.  Ichneumon  des  Pucerons. 

Ichneumon  Aphidum. 

Ichneumon  niger  ,  abdomine  bafi  pedibus  anticix 
genubiifque  pofticis  fluvis.  LiN.  ^y/l  nat.  p.  940. 
n'^.  71. — Faun.  fuec.  n".  1645."— i£«r.  ^othl.  JC7, 

Ichneumon  Apkidum.  Fab.  Sy/l  ent.  pa^.  544. 
n".  96. — Hp,  inf,  t.  I.  pag.  440.  n° .  m. — Mant. 
inf,  tom,  l.p.iyl.n".  14c. 

Ichneumon  Aphidum.  Giorv.I/if.  tom.  i.p.  jii. 
«".4- 

L'Ichneumon  des  Pucerons.   GhOff.  Ib. 

Ichneumon  des  Pucerons  noir  à  antennes  filifor- 
mes ,  à  bouche  jaunâtre,  8c  a  pattes  nuancées  de 
brun,  qui  vit  dans  les  Pucerons.  Dec  Mém.  inf. 
tom,  1,  part.  1,  pag.  $66,  n".  i  ,  pi.  50,  fig- 
It,    15. 

FriSCH.  Inf.  II.  tab.  19. 

LitvwtNH.  Lict.  Aug.  itfjj.  p.  ijt.d'oS.i-os. 
p,  187.  x88.  i8y. 


I  C  H 

Ichneumoit  Aphidum.  Vul.  Er.t.  tom.  y  p.  io8. 
n".  140. 

Ickneumon  Aphidum,  FovKC.  Er.t.  par.  i.p.  554. 
«°.  4. 

Il  eft  très-petit.  Tout  le  corps  efl:  noir.  Les  an- 
tennes font  de  la  longueur  du  corps.  Les  pattes 
font   jaunes. 

II  Ce  trouve  en  Europe.  La  Luve  vit  dans  les 
Pucerons,  &  quek]ue  petite  qu'elle  foit ,  elle  eft 
encore  ocpofée  fouvcnc  à  nourrir  elle-même  la  larve 
d'un  Cinips,  &  on  voit  alors  (ortir,  des  Pucerons 
jnorts,  des  Cinips,  au  lieu  des  Ichneumons. 

Ipi.   IcHNEUMON  ncgre. 

IcHNEUMON  nigritus. 

Ickneumon  corpore  auo  immaculato  ,   ails  nigris. 

Ichneumon  totus  nigcr.  Geoff.  Inf.  tom.  i.  ;>.  3  3  8. 
n'\  58. 

Ichneumon  nigcr.  foURC.  Ent.  par.  i.  pag.  405. 
«''.38. 

Ichneumon  niger.  ViLL.  Ent.  tom.  ^.pag.zn. 
n".  160. 

I!  a  une  ligne  de  long.  Tout  le  corps  eft  noir , 
fans  taches.  Les  antennes  font  de  la  longueur  des 
deux  tiers  du  corps.  Les  ailes  font  noires.  L  aiguillon 
eft  de   la  longueur  du  corps. 


I  C  H 


205 


Il  fe  trouve 


ivitons  de  Pari: 


191.  IcHNFUMON  des  Araignéeî. 

IcHurUMON  Aranearum. 

Ichneumon  niger,  antennis  filiformibus ,  tho- 
race  lineis  duahui  pedibufquc  fluvis .  Retz.  Gen.inf. 
Via. p.  69.  n".  277. 

Ichneumon  des  Araignées  noir,  à  antennes  fili- 
formes ,  à  deux  raies  jaunâtres  iur  le  corcelet ,  & 
à  pattes  jaunes.  Deg.  Mém.  inf.  tom.  1,  part.  1, 
pag.  865  ,  n».  7.  pi.  30,  fig.  1  &  3. 

Ichneumon  Aranearum.  Y  iti.  Ent.  tom,  ip,  m. 


Il  eft  de  la  grandeur  des  prc'cédens.  Les  antennes 
font  noires  ,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps, 
La  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft  nojr,  avec  deux 
Iii;nes  longitudinales  jaunes.  L'abdomen  eft  noir. 
Les  pattes  font  fauves.  Les  ailes  font  tranfparentcs , 
avec  un  point   marginal  noir ,   fur  les  fupérieures. 

Il  fe  trouve  en  Europe.   La  larve  vit  dans  le  corps 

des   Araignées. 


antennis  ramofis .  L  i  N.    Sy_/f. 
77. — Faun.fuec.  n°.  \C^-j. 


193.  Ichneumon  des  Teignes. 
■IcHUEUMOn  Xiiiearum. 


Ichneumon  niger,  antennis  filiformibus  ,  pedibus 
rufis. 

Ichneumon  pellioneUii.  Retz.  Gen,  irf.  Deg, 
pag.  6y.n°.  lyj. 

Ichneumon  des  Teignes  domifliques  noir  ,  à  an- 
tennes filifornits  ,  &  à  pattes  roulfes ,  qui  vit  dans 
les  Teignes  des  pelleteries.  Dïg.  Mém.  inf.  tom,  i  , 
part.  1  ,  pag.  b7  5  ^  n?.  9  , pi-  5°. /g-  17^  '8. 

Ichneumon  Tinearum.  Vill.  Ent.  tom,  ^. p,  zii, 
no.  147. 

Il  eft  plus  petit  cjue  les  ptéccdens.  Les  antennes 
(ont  lauvcs  ,  un  peu  plus  longues  que  le  corcelet. 
La  tête  &  le  corcelet  font  noirs.  L'abdomen  eft  d'ua 
vert  obfcur  en-dellous  ,  terminé  dans  la  femelle  , 
par  un  aii;uillcn  biun  ,  noir  à  l'cxtréniité,  prefquc 
de  !.!  !j  i;ucu:  de  l'abdomen.  Les  pattes  font  fauves, 
Los  ailes  1.  .nr  ti.înfpHrentcs  ,  avec  une  tache  margi- 
nale, fur  les  fuf'L-neures. 

]l  fe  trouve  en  Europe.  La  larve  vit  dans  les 
Teignes  des  pelleteries. 

194.  Ichneumon  pedinicorne. 

IcHNsi/Mos  peclinicornis. 

Ichneumon 
nat.  pag.  041 

Ichneumon peciinicornis.  Fab.  Spcc.  inf.  tom.  r. 
;?.  441.^".  i:.^.  —  Mant.inj.  tom.  1.  pag.  x-ji, 
«".147. 

Petit  Ichneumon  noir  à  antennes  branchues  en 
corne  de  cerf.  Deg.  Mém.  inf.  tom.  1.  pag.  70J.  & 
pag.sU.pl.  iS-fig-  h  4-^  S- 

AH.Jlock.  ï-jJrO.p.  464.  raè.  1.  fig,  4. — $, 

Ichneumonpeclinicûrnis.  WiLL.  Ent.  t,  3.  ;>.  tio, 
n'>.  14J. 

Cet  infede  apparrisnt  probablement  au  genre 
Eulophe  de  M.  Geoft'roy.  Il  eft  très-petit.  Tout  le 
corps  eft  noirâtre.  Les  antennes  iont  noires  Se 
branchues.  Les  ailes  font  tranfparentes,  avec  un 
point  marginal  ,  noir ,    fur  les  fupérieures. 

Il  fe  trouve  en  Europe.  La  larve  vit  dans  les 
chenilles  mineufes  des  feuilles  du  Chêne. 

195.  IcHMEUMON   aciculaire. 

Ichneumon  acicularis, 

Ichneumon  Unearrs  fufco-ftrrugineus  ,  capite  ab^ 
dominifque  apice  nigris , 

Ichneumon  tincaiis  fufcus  ,  capite  aldominifque 
apice  nigris,  antennis  corpi  e longioriius,  GeOtS, 
Inf,  tom.  z.  pag.  360.  n".  ij. 

L'ichneuraon  aiguillette,  Geoff.  li. 
Ce  % 


204 


I  C  H 


Ichneumott  aùcalaris.  FouRC.  Ent.par,  t,p.  414. 
«^  89. 

Ichneumott  arcuLiris.    Vill.   Ent.  t.  5./.   214. 

Il  a  un  peu  plii5  d'une  ligne  de  long.  Le  corps 
cft  mince.  Les  antennes  l'oiu  noires  ,  minces,  plus 
longues  que  k  corps.  La  tète  cft  noire.  Le  corcelet 
eft  d'un  bran  !:erru;;ineux.  L'abdomen  elt  pédicule  , 
tufiforme  ,  d'un  brun  ferrugineux,  avec  l'extrémité 
noire.  Les  pattes  Ibnt  d'un  brun  ferrugineux. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

Ijé,  IcHNEuMOH  agile. 

IcHNEUMON    Cg'dlS. 

Ickneiimon  apterus  niger  ,  ped'ibus  rufis.  Fae. 
Syfi.  ent.  pag.  544.  n'^ .  97-  —  ^P^^-  '"J-   ''""•   '• 

p.  44l.«".    Il6, Mant.inf.  tom.   1.  pag.   17I. 

n.'^.  I  49- 

Ichp.eumon  noir  fans  tailes  ,  à  corps  en  boule 
alono-ée  ,  à  antennes  S;  pattes  brunes.  Deg.  Mim. 
inf.  com.  i  ,  pdn.  1  ,  pag,  90  )  ,  ii'-\  17  ,  pL  31, 
fig.   18. 

Il  eft  pctir.  Les  antennes  font  fauves,  un  peu 
plus  courics  que  le  corps.  Tout  le  corps  elt  noir , 
avec  une  bande  fauve  ,  peu  marquée  ,  à  la  bafe 
de  l'abdomen.  Les  pat:es  font  fauves. 

11  fc  trouve  au  nord  de  l'Europe.  La  larve  vit 
dans  celle  de  ricbneumon  des  Pucerons. 

197,  IcHNEUMON  coureur, 
IciiiiEUMON  iurfnans. 

Ichneumon  apterus  niger ,  abdomlne  antice  pedi- 
hufquefeirugineis.  Isa.  Syjl.  enr.  p.  344.  n".  98. — 
Spec.  inf.  f.  i./'.  441  n°.  nj.— Mant.inf.  tom.  1. 
fag.  171-   n".  IJO. 

Ichneumon  noir  fans  ailes ,  à  corps  en  boule 
alongée  ,  à  antennes  &  à  pattes  ronfles.  D  e  o. 
Mém.  inf.   tom.  v.  part.  1.  pag.  5)06.7:''.  18. 

Les  antennes  font  jaunes ,  avec  l'extrémité  neire. 
La  tête  &  le  corcelet  font  noirs  ,  fans  taches.  L'ab- 
domen cfl:  fauve  à  la  bafc  ,  noir  à  l'extrémité  , 
muni  d'un  aiguillon  court.  Les  pattes  font  férrugi- 
neufcs. 

Il  fe  trouve  en  Suède  dans  le  corps  de  différentes 
clienil'.cs. 

198.  IcHNHUMON  des  Mittes, 

JcHifEi'MnK  Acaroram. 

Ichneumon  apterus  rafiis  ,  caplte  abdomine^ue 
pcflico  nigr/s.ÏAT.  Syft.  ent.  pag.  344.^^.99. — 
Spec.  inf.  tom.  i.  ;^<j^.  441.  n^.  tiS,  —  Mam,  inf. 

tom,  i.  p.  lyt,  «''..  i»ji. 


r  C  H 

Mutilld  Aearorum  glab--a  rufj  ,   caplte  abdoni- 
neque  pojlico  nigris.  LiN.  Syjl.  nu!, pag.  968.  n".?» 
Faun.fuec.  n".  J715. 

Ichneumon  roux  ,  fans  ailes  ,  dont  la  tète  ,  la 
moitié  poftérieurc  du  ventre  &  les  antennes  font 
noires.  Deg.  Mcm.  inf.  tom.  1.  part.  z.  p,  907. 
n".  \').pl.  ^  \.  Jig.  ip.  t>  10. 

Mutillu  Aearorum.  Schrank.  Enum,  inf.  aufl, 
n".  S40. 

Muiillu  Aearorum.  \'ii.l,  Ent.  tom.  5.  pag.  541. 


Il  a  près  de  deux  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  d'un  brun  ferrjgineux  ,  à  leur  bafe  ,  noirâtres 
a  leur  extrémité.  La  tête  ellnoiie.  Le  corcelet  eft 
ferrugineux.  L'abdomen  cil  ovale j  pétiole  ,  noir, 
avec  le  premier  &  fouvent  le  fécond  arincaux  fer- 
rugineux ;  il  cil  terminé  dans  la  femelle  ,  par  un 
aiguillon  court.  Les  pattes  font  fcrrugineufes.  Les 
ailes  manquent  cntitremcnt ,  du  moins  dans  les  fe- 
melles que  je  pofsède.  Parmi  ces  femelles  j'ai  trouvé 
un  mâle  dont  les  ailes  fupérieures  font  obfcures  , 
avec  le  milieu  &  l'extrémité  iranfparens.  Les  anten- 
nes font  entièrement  fcrrugineufes  &  un  peu  plus 
minces.  La  tête  elt  ferrugincufe,  avec  une  tache 
noire  ,  fur  le  vcrtcx.  Le  corcelet  eft  ferrugineux  , 
méLmoé  de  noir,  poftérieurement.  L'abdomen  eft 
noir ,  avec  le  premier  anneau  ferrugineux.  Les  pattes 
font  lerrugincufes. 

Il  fc  trouve  dans  toute  l'Europe  :  il  fe  nourrie 
de  Mittes .  félon  Linné  ,  &  de  larves  de  Charati- 
fons  ,  félon  De  Gcer. 

19Î).  Ichneumon   vagabond, 

Ichneumon  vagans. 

Ichneumon  apterus  rufus  ,  caplte  tkoracis  abd»- 
minifque  pojlico  nigris.  Fab.  Mant.  inf,  tom,  l» 
p.iyi.n\  151. 

Les  antennes  font  jaunâtres  ,  avec  rextrémit4 
noire.  La  tête  eft  noire,  luifante.  Le  corcelet  eft 
fauve  antérieurement,  &  noirpoftérieurement.  L'ab- 
domen eft  fauve  a  la  bafe  ,  noir  à  l'extrémité.  L'ai- 
guillon eft  très  -  court.  Les  pattes  font  fetrugi- 
r.eufes. 

Nota.  M.  Fabricius  a  donné  le  même  nom  a  deux 
infeûes  différens ,  ce  qui  nous  a  obligé  d'en  donne* 
un   autre  à  cette  clpèce. 

Il  fe  trouve  en  Saxe  ,  aux  environs  de  Paris. 

200.  Ichneumon  pédcftrc. 
Ichneumon  pedejlris. 

Ichneumon  apterus  niger  ,  abdomlne  rufo  bafi  api' 
ceque  ni^ro.  F  a  b»  Syfi,  ent,  pag,  J44.  «*.  leo.— - 


I  CH 


IC  H 


b"?.  119.  —  Maïu.  inf. 


Sp.iiif.com.    I.  pag.  44 
eom.  l.p.  iyt.n".  i;;. 

Le  corps  cft  noir  ,  avec  le  fécond  &  le  troificme 
anneaux  de  l'abdomen  fauves.  Les  pattes  font  fauves. 

Il  fe  trouve  en  Suéde. 

201.  IcHNEUMON  Fourmi. 

IcHNEUMOn  formharius. 

Ichneumon  avterus  n.fus  ,  capke  ahdomînequc 
nigris.  ¥\B.SyJi.e,it.  pag.  54Î-  ""•  JOl. —  Spec. 
inj'.tom.  i.pûg.  441,  «".  130.  —  yiant,  inf,  tom.  i. 
pag.  17!.  n°.  154. 

Mutilla  formicaria  glabra  rufa  ,  capite  abdo- 
minifque  pubefcente  nigris. 'Liti.  Syft.nac.  pag.  ^6%. 
n".  10.  Fiiun.  fuccn".  ijiS. 

Muti/ia formicaria.  Viti..  Ent.  lom.  3.  pag.  342, 
n".  4. 

Il  e(l  plus  grand  que  l'Iclineumon  des  Mittes. 
La  t«ce  eft  noire.  Le  corcelet  eft  fauve.  L'ibdc- 
irien  tft  noir,  légèrement  pubcfcent. 

11  fe  trouve  en  Suéde  dans  les  jardins. 

ioi.  Ichneumon  ve'ficulaire. 

IcHNSuMoN  veficularis. 

Ichneumon  aperus  nigro-incKS  j  antennis  pedi- 
bufque  fiavis  nigrifque. 

Ichneumon  fauteur  fans  ailes ,  noir  ,  verdâtre 
cuivré,  à  antennes  biifccs  en  niafluc  &  à  pattes 
jaunes  &  noires.  Dec.  Min-',  inft.  i.  par:,  z,  p.  ^oc). 
n«.  10.  pi.   il.fig.li. 

Ichneumon\sficuhtkfa/catonipierusnigro-étneu!, 
antennis  fraSis  ciavatis  pedibufque  Ravis  nigrif- 
que. Retz.  Gen.  inf.  Deg. pag.  70.  n^.  iji. 

Il  eft  très  -  petit.  Les  antennes  font  longues , 
légèrement  renflées  vers  leur  extrémiti  ,  coud<5es 
«ntrc  le  fécond  &  le  troifième  articles  :  le  pre- 
mier article  efl  alongé  &  d'un  jaune  pâle ,  les 
autres  font  noirs.  Tout  le  corps  eft  d'un  noir  ver- 
ditre,  bronzé,  luifant.  Les  pattes  font  d'un  jaane 
pâle,  avec  les  culITes  noires.  L'aiguillon  n'a  pas  la 
longueur  de  la  moitié  de  l'abJornen. 

Cet  Ichneumon  n'a  point  d'ailes  ;  mais  i!  a  deux 
efpèces  de  moignons  ,  qui  reiïemhlenr  à  des  ailes 
ébauchées  &  qui  préfentent  une  fingularité  trop  re- 
marquable pour  n'en  avoir  pas  fait  mention  dans  les 

généralités. 

11  fe  trouve  en  Suède. 

105.  ÎCHNEUMOK  audacieur. 
IcuifEunoK  aadaK. 


20J 


Ichneumon.  niger  ,  pedibus  abdomiuifque  annal» 
di.phci  ferrugineis.  Maf  GioEr.  Inf  tem.  i.p,  jéj. 

Ichneumon  apterus  ,  fulvus  ;  capite  antennarum 
api  ce  abdominifque  fcfcia  dupiici  traiifverfa  ,  nigris, 
Femina.  GtOFF./i. 

L'Ichneiinion  à  anneaux  fur  le  ventre,  &  femeHc 
fans  ailes.  Geoff.  Ir. 

Ichneumon  aranearum.  FouRc,  Ent.par.  t.. p.  414. 
n".  c,o. 

Les  antennes  font  noires  ,  de  la  fongucur  du  corps. 
La  tête  &  le  corcelet  font  nojrs.  Labdomen  eft 
mince  ,  noir  ,  avec  deux  bandes  fauves.  Les  ailes 
(ont  grandes  j  tranfoarcntes ,  avec  un  point  mar- 
ginal noir. 

La  femelle  n'a  point  d'aiies  ;  clic  eft:  plus  grofTc 
que  le  mâle,  &  fcmblable  ,  à  la  première  vue,  à 
une  Fourmi.  Les  antennes  font  de  ia  longueur' de 
la  moitié  du  corps,  d'un  brun  ferrugineux  ,  avec 
l'extrémicé  noire.  La  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft 
fauve.  L'abdomen  eft  allez  gros  ,  fauve  ,  avec  deux 
bandes  noires.  Les  pattes  font  fauves. 

M.  Geoffroy  a  obfervé  que  cet  Ichneumon  eft 
forti  de  nids  d'Araignées  dont  il  avoir  dévoré  les 
œufs.  II  paroît  que  cette  efpèce  dcpofc  fcs  œufs 
principalement  dans  ces  nids. 

Il  fc  trouve  aux  environs  de  Paris. 

104.  Ichneumon  de  la  Charmille. 

/cHN-jTcrj/o.v  Carpini. 

Ichneumon  niger,  pedibus  rufis  ,  geniculis  fufcis, 
femina  aptera.  Geoff.  Inf.  tom.  i.  pag.  361.  «".90. 

L'Ickneumon  à  pattes  variées  de  fauve  &  femelle 
fans  ailes.  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  Carpini.  FoURc.  Ent.par.  1.  p.  424.' 
«'.  91. 

Ichneumon  Carpini,  VuL.  Ent.  tom.  ^.  p,  ixj, 
n^.  17 1. 

Il  a  une  ligné  de  long.  Les  antennes  foac 
brunes  ,  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  , 
le  corcelet  &  l'abdomen  font  noirs.  Les  pattes  font 
fauves  ,  avec  les  articulations  obfcures.  La  femelle 
n'a  point  d'ailes  ,  &  fon  aiguillon  eft  de  la  longueur 
de  l'abdomen. 

M.  GeoôVoy  a  trouvé  le  mâle  &  la  femelle  accou- 
plés fur  une  charmille  ,  aux  eoviroas  de  Paris. 

i«j.  Ichneumon  alerte. 

IcHKzuMON  celer. 

Ichneumon  niger,  pedibus  antennarumque  baji 
ferrugineis  ,  femina  aptera,  GiOFF,  Inf  tvn^  1. 


206 


I  C  H 


L'Ichneumou  noir,  à  pattes  &  bafe  des  anten- 
nes ,  fauves  ,   &  femelle  fans  ailes.  Geofî.  là. 

Ichneumon  apterus.TovRc.  Ent.  par.  z.p.^x^. 
1*'.  5)1. 

Ickneumon  apterus.\ii.ï.,Ent.  tom.  5.  pag.  117. 
n°,  271. 

Il  a  lin  peu  plus  de  deux  lignes  de  long.  Les 
antennes  font  de  la  longueur  du  corps  ,  noires  , 
avec  la  bafe  fenugincufe.  La  tête  &  le  corcelet  font 
noirs.  L'abdomen  eftalongé,  noir.  L'aiguillon  eft 
très-coort.  La  femelle  eft  fans  ailes.  Le  mâle  n'eft 
point  connu. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 
10(5.  IcHNEUMON  duBédéguar. 
IcHNEVMox  Bedeguaris, 

Ickneumon  Bedeguaris  niger,  pediius  abdomlnif- 
que  medioferrugineis.  GEorr.  Inf.  tom.  2., pag  361. 
n'.yx. 

L'Ichneumon  du  Bédcguar.  Geoff.  Ih. 

Ickneumon  Bedeguaris.  Fo\jRc.Ent.par,i.p,4i^, 

II  a  près  de  deux  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noires  ,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps. 
La  têtt  &  le  corcelet  font  noirs.  L'abdomen  eft  fau- 
ve au  milieu  ,  noir  à  la  bafe  &  a  l'extrémité.  Les 
pattes  font  fauves.  L'aiguillon  eft  brun  ,  prefque 
delà  longueur  de  l'abdomen.  Les  ailes  font  traiif- 
parentes  ,  avec  un  point  marginal  noir  ,  alTez  gros. 

Le  Bédéguar  du  Rofier ,  où  vivent  deux  efpèces 
de  Cinips  &  un  Diplolèpe  ,  a  encore  donne  cet 
Ichneumon,  &  en  eft  c]uclc]ucfois  toutrempli.il 
y  a  apparence  ^ue  ces  infedcs  fe  détruifent  l'un 
l'autre. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Parij. 

207.  IcH.SEUMoN  atome. 

Ichneumon  utomus. 

Ichneumon  pallido fufcoque  varius.  Lin.  Syft. 
nat,  p.  941.  n°.  76. 

Ichneumon  atomus,  YilL.EnC.  tom.' }.  pag.  210. 
«0.  144. 

Il  eft  fi  petit  qu'à  peine  peut-on  le  remarquer  à 
la  vue  (i-nple  &  qu'il  ne  fe  fait  appercevoir  que 
par  (es  mouvemens;  de  forte  qu'on  peut  bien  It 
compter  parmi  les  plu':  pents  infedes  ailés.  Le  corps 
eft   mélangé   de  pâle  &  d'obfcur. 

11  fe  trouve  à  Upfal. 


I  C  H 

Efpices  moins  connues. 

I.  Ichneumon   foyeux. 

IcHïtE  uMON  fecofus. 

Ichneumon  noir  ;  pattes  fauves  ;  aiguillon  de  la 
longueur  du  corps  ;  abdomen  lilTe. 

Ichneumon  ater,  pediius  rufis^^fcds  ani  longitudine 
corporis,  abdomini  Uvi,  GEOrr.  Inf.  tom,  z  .p.  214. 
«".  6. 

L'Ichneumon  noir  à  queue  de  la  longueur  du 
corps  &  ventre  Iiife.  Geoff. -Zo. 

Ichneumon  fecofus.  FoURc.  Ent.  par.  1.  pag.  59). 
n°.  6. 

Il  a  fept  lignes  de  long.  Le  corps  eft  noir  ,  avec 
les  pattes  fauves.  L'aiguiilon  eft  de  la  longueur  d» 
corps.  L'abdomen  eft  hlle   &  allez  large. 

Il  a  été  trouvé  aux  environs  de  Paris. 

1.  Ichneumon  tubercule. 

Ichneumon  tubcrculatus. 

Ichneumon  noir;  pattes  fauves;  aiguillon  de  la 
longueur  du  corps  ;  abdomen  avec  des  tubercules 
latéraux. 

Ickneumon  ater ,  pedibus  rufis  ,  fecis  ani  longi- 
tudine corporis  „  abdomine  tubetculis  iateraliùus, 
GeoFF.  Inf.  tom.  z,  pag.   314.  n".  7. 

L'Ichneumon  noir  à  queue  de  la  longueur  du  corps 
&  ventre  a  tubercules.  Geoef.  Ib. 

Ichneumon  tuberculatîis.  F  O  U  RC.  Ent.  par.  x. 
pag.    3^5.  n".  7. 

Il  a  lix  lignes  de  long.  Le  corps  eft  noir^  avec 
les  pattes  fauves.  L'abdomen  eft  plus  mince  que  dans 
l'efpèce  précédente  ,  Se  muni  d  un  tubercule  de  cha- 
que côtd  des  anneaux.  L'aiguillon  cil  de  la  lon- 
gueur du  corps. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris,  fut  les  arbres. 

3.  Ichneumon  pétiole. 

Ichneumon  petiotatus, 

Ichneumon  noir  ;  pattes  fauves  ;  aiguillon  deux 
fois  plus  couit  que  le  corps;  bafe  de  l'abdomen 
mince  &  alongée. 

Ichneumon  ater  ,  ped'r  us  rufs  ,  fais  ani  corport 
triplo  brevionbus  ,  abdomin^.  hjfi  ti.nui  long.i  pe~ 
tiolutd.   GtoFF   Inftvm.  2.^.  315.  «^.  y. 

L'Ichneumon  à  p.ttcs  Luves  &  ven;te  en  filer. 
GkOFF.  Ib. 

IchncûmonpetioLt.ii.IOMKC.Er.t.par,  i.p,  ^$6, 


I  C  H 

Il  a  environ  trois  lignes  &  àcmis  êe  tonç;,  &  il 
rellcmble  un  peu  au  précédent.  Le  corps  c!l  efSîé  , 
roir,  avec  les  pactes  fauves,  les  iiuenncs  font  de 
ta  longueur  de  la  moitié  du  corp^.  L'abdomen  efl 
mince  ,  fur- tout  à  fa  hiic  ,  &  tijrminé  par  un  ai- 
guillon ,  à  peine  de  la  longueur  du  tiers  du 
corps. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

4.  IcHNEUMON  fémoral. 

IcHNEUMON  femoralis. 

Ichneumon  noir  ;  pattes  ferrugineufes  ;  cuiflcs 
poftérieures  renflées,  globuleules. 

I  kiieumon  niger,  pcdibus  ferrugincis  ^  fimorihas 
pojUcis  crajjis  globofis.  Geoff.  I:f.  tom.  z.  p.  }t6. 
n".  I  I. 

L'Ichneumon  '  noir  à  pattes  brunes  &  grolTes 
cuilics.  Geoff.  U. 

I.hneumon  femoralis.  FouRC.  Eut.  par.  z.  p.  ^yô, 
n".  II. 

II  a  près  de  trois  lignes  de  long.  Le  corps  eft  noir , 
avec  les  pattes  ferrugineufes.  Les  antennes  (ont  de 
la  longueur  des  deux  tiers  du  corps.  Les  cmfles  pof- 
térieures  font  grolfes  &  prefque  fpliénques. 

Il  fe  trouve  à  Paris  ,  dans  les  maifons  ,  ordinai- 
ïenient  fur  les  fenêtres. 

5.  Ichneumon  géniculé. 

IcHSEUMON  geniculatus. 

Ichneumon  noir;  pattes  fauves  ;  genoux  marv^ués 
d'un  anneau  blanc. 

Ich-e-amori  niger ,  pedibus  rufts  ,  genulus  annula 
*lbo.  GeoVi.  liy  tom.  1.  fag.  $27.  «".  15. 

L'Ichneumon  noir ,  à  pattes  fauves  &  genoux- 
blancs.  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  geniculatus.    FoURc.  Ent.  par.   1. 

Il  a  cinq  lignes  de  long.  Le  corps  eft  noir.  Les 
antennes  font  de  la  longueur  des  deux  tiers  du  corps. 
Les  pattes  lont  fauves  ,  avec  un  anneau  blanc  ,  à 
l'origine  de  chaque  jambe.  On  apperçoit  aulli  un 
petit  point  blanc  ,  fur  les  hanches. 

Cet  infcde  varie.  Dans  les  uns  ,  les  hanches  font 
fauves,  &  dans  les  autres,  elles  font  noires  :  dans 
ces  derniers ,  l'anneau  blanc  des  jambes  eft  plus 
apparent.  Dans  tous  l'aiguillon  eft  noir  ,  &  de  la 
longueur  de  la  moitié  de  l'abdomen. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

6.  Ichneumon  inguinal. 
IcHHEUMoiT  inguinalis. 


I  CH 


2©7 


I.h-ietjmon  noir;  pattes  fauves;  cuilTes  avec  ua 

point  blanc  a  leur  bafe. 

Ichneumon  niger,  rcdibus  ruCs ,  ftmorum  laft 
puncio  aU'o.  Geoff.  I if.  tom,  z  pag.  517.  n° .  14. 

L'L:hjii-nnion  nnir  à  partes  fauves  &  point  blanc 
a  la  baie  des  cuiffcs.  G   off.  lt>. 

J.ftneumoninguinjlls.YoïSRc.  Ent.  par.  i.p.  557. 

Il  a  cinq  lignes  de  long.  Le  corps  eft  ncir  & 
alongé  Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corps. 
Les  pattes  foiu  fiuves  ,  avec  les  tai  es  poftcrieurs 
noirs,  &  un  point  blanc  ,  à  la  bafe  des  cuilics. 

Il  y  a  une  variété  un  peu  plus  grande  ,  mais  du 
refte  entièrement  femblablc  ,  &  qu\  ne  d  fl'Jie  que 
par  un  petit  point  blanc  qu'on  appcr^oit  à  U  jointe 
du   corcclet. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

7.  Ichneumon  albipède. 

Ichneumon  d/'jipes. 

Ichneumon  noir  ;  pattes  blanchâtres  ;  aiks  avec 
un  point  noir. 

Ichneumon  niger  pediius  alhidis  ,  alarum  punSo 
nigro.  Geoff.  /./  tom.  1.  pag.  518.  n°.  ly 

L'Ichneumon  noir  il  pattes  blanchâtres.  Geoff  Tb. 

Ichneumon  noir ,  à  corps  alongc  ovale  ,  à  jambes 
dune  feuille  morte  jaunâtre.  Dec.  Mém.inf.  t.  i. 
f-i^.  5SJ.&704.  p/.  17./^.  16. 


Ic/inc 


albipes.  FoUi^c.  Ent. par.  t.  p.    jpg. 


Il  a  près  d'une  ligne  &  demie  de  long.  Le  corps 
eft  noir  &  lille.  Les  antennes  font  de  la  longueur  du 
corps.  Les  pattes  font  blanchâtres.  Les  ailes  font 
traniparentes,  avec  un  point  noir  ,  lur  le  bord  ex- 
térieur. 

^  Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris.  Il  eft  forti  des 
têtes  d'une  efpèce  de  Chardon  ,  où  habitoient  des 
larves  de  Charanfocs. 

8.  Ichneumon  grodîpède. 

le  H  NE  uMON  grofjlpes. 

Ichneumon  noir  ;  cuilTes  poftérieures  renflées  , 
fauves  ,  avec  un  point  blanc, 

Ichneumon  niger  ,  femoribus  poflicis  crafftjfimis 
fulvis ,  punao  albido.  GiofF.  Inf.  tom,  z.  pag.^z^. 

L'Ichneumon  noir  à  pattes  poftérieures  fauves  trèt- 
groffes  &  tachetées.  GEOrr .  Ib. 


&fcl 


I  C  H 


l^hneumoncr&lfijes.  Fourc.  Ent.  par.  i.  p.  599. 
«".18. 

I!  a  trois  lignes  &  demie  de  long.  Les  antennes 
fant  à-pcu-pi"ès  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
co;ps.  Le  corps  efi  d'un  noir  mat.  Les  hanches  pof- 
térienrcs  font  noires ,  &  auffi  longues  que  les  cuiftes  ; 
celles-ci  font  groiTcs,  ovales,  fauves,  avec  un  point 
blancl-.âtre  ,  i-n  peu  citron  ,  vers  l'extrémité  inté- 
rieure. Les  jambes  font  minces,  noires  &  arquées. 
Les  ailes  font  noirâtres. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

f.  IcHNEUMONarqué. 

IcHNEUMON  atcuaius. 

Ichncumon  noir;  jambes  fauves  ;  cuifles  poflc- 
rieures  en  mafTe  ;   abdomen  alongé  ,  en  faucille. 

Ichneumon  niger  ,  t'diis  rufis  ,  femorilus  pojiicis 
clavatis  j  akïomine  lo.ngo  fakato.  Gtor,F.  /;/. 
tom.   z.  pag.  330.  n°.  19. 

L'Ichneunion  noir  à  pattes  fauves  ,  à  cuiffes  pof- 
térieutcs  gtolîes  &  ventre  en  faucille,  dorv.  li. 

Ichneujr.onfahatus.'ioXiKC.Ent.  par,  t..  p.  399. 

71°.    19. 

Il  a  quatre  lignes  de  long.  Le  corps  eft  noir.  Les 
antennes  foat  longues  ,  noitcs.  L'abdomen  eft  alon- 
gé ,  mince  ,  couibé  en  faucille.  Les  cuillcs  font 
noires,  S^  les  jambes  fauves.  Les  pattes  pollérieurcs . 
plus  longues  que  les  autres,  ont  leurs  cuifles  icnflces. 

Il  fe  trouve  aux  enviions  de  Paris. 

10.  IcHUEUMON  obfcur, 

IcnNEVMo:s  ohfcuriÊS, 

Ichreunion  noirâtre;  tète  &  extrémité  de  l'abdo- 
men  nciiLS. 

li'nneumon  ftifcus  ,  cjphe  aldcmirJfque  apice  ni- 
gris.  iji.01  f .  Inf.  tom,   l.pag,    33J.  «".   iiS. 

L'klineumon  biunà  tête  &  bout  du  ventre  noirs. 
Ceoff.  I\ 

Ickneumon  obfcurus,  FouF.c.  Enc,  par.  z.p.  401. 
n**.  16. 

Il  a  deux  lignes  de  long.  les  antennes  font  bru- 
Bes  ,  de  la  longueur  du  corps,  La  tête  eft  noire. 
Le  corcclet  eft  brun,  av.-c  \fh  peu  de  noir  à  l'ex- 
trémité. Le  ventre  elt  fauve  ,  avec  le  prem:er  Si  les 
derniers  anneaux  noirs.  Les  partes  font  brunes.  Les. 
ailes  font  tranfpatentes  ,  aVec  un  point  marginal 
brut). 

La  coque  eft:  blanchâtre,  fatinée,  marquée  de 
deux  anneaux  bruns ,  placés  vers   l'extrémité. 

Il  fe  uouvc  aux  environs  de  Paris, 


I  C  H 

11.  IcHNEUMON  apicairc. 

IcHitEUMON    apicarius, 

Irhneumon  d'un  jaune  ferrugineux,  aved'cxtré-» 
mité  du  corcelet  noire. 

Ichneumon  f.avo  -ferrugineus  ,  apice  thoracis 
nigro.  GEOf  1,  laj.  :om.  t. pag.  {33./:°.  17. 

L'Ichneunion  jaune  ,  à  pointe  du  corcelet  noire. 
GiOFF.  li. 

Ichneumon  apicarius.  ¥ovRc. Ent.  par.  t.  p.  4C1. 
n^.  17. 

Il  a  près  de  deux  lignes  &  demie  de  long.  Tout  Is 
corps  eft  d'un  fauve  jaune  ,  avec  la  partie  pofté- 
rierire  du  corcelet  noire.  Les  antennes  font  de  la 
longueur  du  corps  ,&  l'aiguillon  eft  très-court  SC 
peu   apparent. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

12.  Ichneumon  mélanoptèrc. 
IcHxri/MoK  metanopterus, 

Ichneumon  brun,  taché  de  noir  ;  ailes  noires. 

Ichneumon  fufcus  nigro  maculatus  ,  alis  nigris, 
Geopf. /.?/.  fOOT.  1.  pag.  354.  n".  2J. 

L'Ichneumon  brun  à  taches  noires  &  ailes  noirâ- 
tres. GtOFF.  Ib, 

Ichneumon  melanopterus.  F  O  u  E  c.  Ent.  par,  z, 
pag.  40i.  /z°.  i^. 

Il  a  deux  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noires  , 
prefque  auih  longues  que  le  corps.  La  tête  eft. d'un 
brun  fauve  ,  avec  une  tach.:  au  fommet ,  &  les  yeux 
noirs.  Le  corcelet  eft  d'un  brun  fauve  ,  avec  trois 
taches  noires  ,  à  la  partie  antérieure  &  une  autre  à 
l'extrémité.  L'abdomen  eft  fauve,  avec  une  rangée 
longitudin.ilc  de  taches  noires,  à  la  partie  lup.-neure. 
Les  pattes  (ont  |brunes  ,  avec  ic>  articulations 
d'un  brun  plus  clair.  Les  filets  latéraux  de  l'aiguillon 
font  noirs ,  &  l'iniermédiaits  clt  fauve.  Les  ailes 
font  noi.'ârres. 

Cet  infeéle  varie.  On  en  trouve  dont  la  tête  &  le 
corcelet  i'ont  prefque  entièrement  noirs  ,  &  donc 
les  pattes  font  très-brunes.  Dans  toias ,  l'abdomea 
a  un  pédicule  irès-mince  &  alongé. 

Il  fu  trouve  aux  environs  de  Paris. 

I  3.  Ichneumon   liié-irc, 

IciiN£UJnos  lineari  , 

Ichneumon  linéaire  ,  fauve  ,  taché-  de  noir  ; 
ailes  blanches  crojfées. 

Ichneumon  linea^ris  rufus  ,  nigro  maculatus  ,  alis 
albis    ciuciatis,  GïOlï.   Inf,  tom,    t..    pag.    334. 

L'Ichiisuraoa 


I  C  H 

,;L"IciiTi<iimO|iv  fauve  à  taches  iioiics  &  ailes  croi- 

fcCS.  GrOlK.  ÎO. 

l.ii-.cu-non  l!r.ca:is.  TaDRC.  Ent.par.  i.  p.  405- 
n^'.  20. 

Il  a  près  de  deux  li;i;nes  de  long  5:  reîleinblt  beau- 
coup au  pt.'cédenf.  Il  en  diffère  en  ce  que  fes  aiittn- 
nes  ,  ne  font  pa>  noires  ,  mais,  tr  ;nc's  &  niojiis  lan- 
gues que  foncoips  ;  fon  ventre  efE  prefquc  tout  noir 
cn-dellus;  Tes  patres  font  d'un,  fauvcckir  ,,- fans  iré- 
langc  d'au:r;s  couleurs  j  enfin,  frs  ailes  font  dia- 
phanes, appliquées  i^r 'croifiesfur  le  tfdfps  Les  fikts 
de  l'a)y;iiil!on  font  noirâtres  &  prcfque  de  fi  lon;;ueut 
du  cor.-ç.  Les  a:l=s  déborJent  d'un  tieis  l'abJcn^cn. 
L'abdomen  aff^i  Ions  S:  éqal ,  a  on  p-.'dicu!c  court; 
ce  qui  le  fait  encore  différer  du  préccdcni. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 
-if  : 

■  i4.ICHNEi'MON  ponitillé. 

IcHNEL'Moy:  puncidtus. 

Ichncumon  noir ,  font  &  points  fur  le  corccict  , 
jaunes. 

J.hn:iirr.on  n:ger ,  fronça  punciifiue  humerorum 
fijv/s.  Gr.OïT.  I  :/.  cou.    1.  fû^.  53  J.  /2°.  3  I . 

LIcIineumoanoirà  petites  taches  jaunes.  GrOFF. 

I  .hr.eumon punBatus.  FoURC.£«f.  par.  z.p.  405. 

I!  a  fept  lignes  de  long.  Lts  antennes  font  noires , 
prefque  de  la  longueur  du  corps.  Li  tête  cil  noire  , 
avec  une  ligne  autoutdcs  yeux  ,  plus  large  fur  le 
front ,  jaune.  Le  corcclet  clbno'ir  ,  avec  une  hgne 
jaune,  oblique  ,  au-devant  des  ailes ,  un  point  au- 
dciTous  ,  un  antreau  dcifi'.s  j  vers  l'origine  des  ailes 
inf.rieures ,  jaunes  Les  pattes  font  noires,  avec  un 
peu  de  jaune  à  la  bafe  de  chaque  cuilTe, 

II  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

iç.   IcHNEUMON  binaire. 

I  lHNeumon  binarius . 

■  îchncumôn  noir,  pointil't  ;  pattes  fauves;  bafe 
de  l'abdomen,  avec  une  tache  jaune  de  cha.jue  côté. 

.  I.kneumon  ater  punciaius  ,  pcdihus  rufis  ,  cbdo- 
ttiinis'bafi  utrintiue  mjcu!a  flava.  Geoïv.  Inf.  t.  1. 
pag.  ^,6..^.".   3^ 

L'Icbncumon  noir  chagriné,  à  pattes  fauves  & 
deux  taches  jaunes ,  lurlc  ventre.  GeOïf.  lù. 

l.h.-.eumoii  b'uiur'rus.  'EcVRC.  Ent.  par.  i.p,  404. 
«°-    53. 

II  a  deux  lignes  &  demi^  de  long,  8c  il  refTcniblc  à 
l'Ichneumonarrofeur  L-e  corps eft  chagriné,  d'un  noir 
mat  .point  du  tout  hiifant.  Les  antennes  ont  le  tiers 

Hifi.  Nai,  diS  Injeciei.  fom,  VU. 


I  C  II 


2  0P 


de  là  longueur  ou  lajrps.  Le  fcco!:.d  anneau  de  l'ab- 
domen clf  orné  d'une  grande  tache  jaune,  de  chaque 
côté.  Les  pattes  font  rougeâtrcs.  Les  ailes  ont  Icuïs 
bords  extérieurs  &  un  point  marginal  ,  bruns. 

I!  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

16.  IcHNiuMCN  tertiaire, 

'  IchU EVMON  teniarUiS. 

Ichneunion  noir  ;  cuiilcs  poftérieurcs  fauves;  ah- 
iloraenïveciune  tache  bl'anclie  ,  de  chaque  côté. 

I.hraumçn  ni^er  ,  fetnoriôus  pofiids  rufis,  ahdo- 
minis  medio  utriicjue  mjcu/u  alsa.  GtOFF.  I,,f. 
tom.  i.p^ig.  3j6.  «".54. 

L'Ichneumon  noir  ,  à  cuiiTes  ponérieutes  fauves 
&  deux  taches  blanches  fuile  ventre.  Gsoîf.  li. 

I.k-:e::r7:cn  fertLinus. IcVRC.  Enc.par.  i.  p.  404. 
/i".  54- 

li  a  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes  font  à- 
p^u-prcsde  la  longueur  de  la  nioiri.i  du  corps.  La 
tète  &  le  corcclet 'font  noirs  jjiifcs.  L'abdomen  elt 
ntjir  ,  avec  de'ux  taches  blanches ^  fur  le  tioifièmç 
anneau.  Les  p^ittcs  font  noires ,  aVcC  les  cuiliespol- 
iérieui  Ci  fauves. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Pari'-. 

17.  IcHNEL'.MON  multicolor. 

Ici:  KcuMos  multicolor, 

khneOmon  noir  ,  pattes  fauves-,  corcelcr  avec 
une  ligne  à-la  bafe' &  un  point  àl  cî.trémité  ,  blancs  ; 
abdolneiï  ;g*zc  deux  points  fur  le  premier  atineau  ic 
le  bord  du  fécond  ,  blancs.  '■*■ 

I.hneurrjon  n'iger  ,  pedibus  rufis  ,  thoracis  hafi  li- 
r.ea  ,  apice  ipunClo  athis  ,  abdomine  jegmento  pri- 
mo punclis  duobus  fccuiido  margine  alois.  Çî.oiï, 
I:f.  tom.  i.pag:  lye.n".  55.- 

L'Ichneumon  noir  ,  à  pattes  rougeSrrés  ,  à  corcc- 
let &  ventre  tachetés  de  blanc.  Geoîï.  Ib. 

I  hneixmiiimuUuolor.  FoURC.  En:,  par.  2.. p.  404, 
/z"».  3;. 

Ilarrois  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noires  , 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Le  çorceicr 
cil;  noir,  avec  une  ligne  trantverfe  ,  un  peu  arquée  , 
à  la  partie  aiitéricLire  ,  âc  une  tache  poftcdcute  , 
blanches.  L'abdomen  ta  noir,  avec  un  point  de 
cha<iue  côté  ,  fur  le, premier  anneau  Si  le  bord  du 
(ccond  ,  blancs.  Les  pattes^font  fauves. 

II  fe  trouve....  .  „ 

18.  I^HNIUMON  l  i'".ifcié. 
IcuaMVMon  bifafciatus, 

D4 


210  I  C  H 

IchiKumon  ijoir;  ailes  blanches  ,  avec  deux  ban- 
dai noires. 

Ickneùmnn  n'iger  ,  al'.s  fafcla  duplici  tranfverfa 
tli^ra.  Gecif.  Inf  tom.  t,pag.  557,  n",  37. 

L'Ichtieuraon  noir  ,  à  deux  bandes  fut  les  ailes. 
Geoff.  li. 

Ii:lineu.rnon  bifafciatus,  FoURC,  Ent.  par.  x. 
r.  405-  «".   57- 

Il  a  près  de  quatre  Hj^ties  de  long.  Le  corps  cft 
noir  Si  'ilfe.  Les  antennes  (ont  un  peu  plus  courtes 
que  le  corps.  Les  ailes  font  blantlies ,  avec  deux  lar- 
ges bandes  iioites ,  dont  celle  de  l'extrémué  ,  plus 
large. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

ij   IcHNtUMON  des  buirtons. 

IcHifEUMON  dumcto:um. 

Ichneumon  noir ,  cuifTes  tellacées  ,  antennes  avec 
un  anneau  blanc. 

Ickneumon  a  ter,  fcrvoribus  tefljceis  ,  antennis 
intdio  u/ii:.  GkoTT.  l.if.tom.i.  p.  339.  n°.  41. 

L'Ichneumonnoir  à  cuiflés  rougeâtres  &  anneau 
blancaux  antennes.  GeofF.  Ib. 

Ichneumon  dumetorum.  FouRC.  Ent.  par.  1. 
;;.  406.  n".  41. 

Il  a  quatre  lignes  &  demie  de  long.  Les  antennes 
font  noires  ,  avec  quelO|Ues  anneaux  blancs  au  milieu  , 
un  peu  plus  courtes  que  le  corps.  Le  corps  eft  noir. 
L'abdomen  eft  alongé  ,  &  terminé  par  un  aiguillon 
de  la  longueur  des  deux  tiers  du  corps.  Les  ailes  font 
un  peu  oblcurcs.  Les  quatre  pattes  antérieures  (ont 
rougeâtres  ;  ks  poftéticures  (ont  noires  ,  avec  les 
cuiflés  rougeâtres. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

10.  IcHNEUMON  fjiralc, 

IcHNLUMONfpiralis. 

Ichneumon  noir;  pattes  fauves  5  jambes  pofté- 
rieures  a'vcc  rcxireiliité  noire  ;  antennes  avec  un  an- 
neau blanc. 

hkneumcn  atn  ,  ped'ihus  rufis  ,  tîbiis  pojiicls  api- 
te  nigris  ,  aracnnis  medio  atbis.  GeOFï.  Inf.  t.  1. 
rag.i^<,.  n".  41. 

L'Ichneumon  noir  à  pattes  rougeâtres  ,  &  anneau 
blancaux  anteimes.  Geoff.  Ib! 

Jckneumonfpiralis.  FouRc.  Ent.  par.  i.  p.  407. 
n^.  4'.. 

Il  après  de  trois  |ignes  de  long.  Lc^  antennes  font 
de  la  longueur  du  corps,  noires,  avec   un  anneau 


I  C  H 

blanc.  La  tête  ,  le  corcelet  &  l'abdomen  font  noirs.' 
Les  pattes  font  fauves  ,  avec  l'extrémité  des  jambes 
poftérieures  &  les  tarfes  ,  noirs,  Ljs  ailes  font  obf- 
cures.  L'aiguillon  eft  i-peu-prcs  de  la  longueur  de 
l'abdomen. 

Ilfe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

II.  IcHNEUMON  digital. 

IcHNEirMON  tarfofus. 

Iclineumon  noir  ,  patres  fauves  ,'tarfcs  poflérieurs 
&  milieu  des  antennes  blancs. 

Ichneumon  niger ^  pedibus  rufis  ,  tnrfis  pojîicis 
antennifque  medio  a/bis.  G  EOF  F.  Inf.  tom.  2. 
pag.   340.   n".  44. 

L'Ichneumon  noir  à  pattes  rougeâtres ,  avec  le  mi- 
lieu des  tarfes  &  des  antennes  ,   blancs.    Giorr,  ii, 

I:kncumon  tarfofus.  FouRc.  Enr.  par.  1.  p.  408, 


Il  a  quatre  lignes  de  long.  Les  .intcnnes  font  noi- 
res, avec  le  milieu  blanc.  Le  corps  elt  noir  ,  avec  un 
peu  de  blanc  ,  à  la^bafe  de  l'abdomen.  L'aiguillon 
cl1:  un  peu  plus  long  que  l'abdomen  :  les  deux  filets  la- 
téraux font  noirs  ,  &  l'iniermcdiaire  eft  brun.  Les 
pattes  (ont  rouge.itrcs,  avec  les  tarfes  &  l'extré- 
mité des  jambes  &  les  tarfes  noirs  :  le  fécond  &  le 
troiiîème  articles  des  taries  poftérieur»  font  blancs. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 
11.  Ichneumon  du  Typha. 

IcH^EUMO^   Typhi. 

Ichneumon  noir ,  front  jaune  ,  antennes,  pattes  & 
milieu  de  l'abdomen  ferrugineux. 

Lhneumon  ni ger ,  front e  fava,  antennis  pedibus 
ahdominifque  medio jerrugineis.  Geoef.  Zt/".  tom.},, 
pag.  547.  n".  jS. 

L'Ichneumon  noir  à  antennes,  pattes  &  milieu 
du  ventre  fauves.  GEOFr.  Ib. 

Ichneumon  Typha.  FouRC.  £/s;,  /)<zr,  i.  ;;.  4I 3, 

Il  a  cinq  lignes  de  long  ,  &  rcdemble  beaucoup  à 
richncumon  ofculateur,dont  il  n'eft  peut-ctreqî'une 
variété.  les  antcuncs  (ont  fauves.  La  tète  e(t  noire  , 
avec  la  lèvre  (upérictue  ,  jaune  Le  corceler  eft  noir  , 
(ans  taches  L'abdomen  ell  n.  ir  ,  avi-c  le  fcc^^nd  ,  le 
troi(icme&  le  quatrième  anneaux  ,  fauves.  L  aiguil- 
lon eft  très  cour:  &  paroît  à  peine. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 


ij.  IcH.NiL'MON  prodigue. 
IcHSÉVMOU  profufor. 


I  C  H 

Ichnsumon  noir,  pattes  &  pirtie  podérieure  de 
l'abJonicn  ferrugineux. 

Lhneumon  niger ,  pedibus  ahdomînifque  poftica 
parte  ferrugmds.  Geoït.  Inf.  tom.  l.  p"g.  jfî- 
B*.  76. 

L'ichneumon  noir  à  pattes 'S:  partie  fupéricure  du 
ventre  j  rougeâtres.  Geoff. /i. 

Ickneumon poftlcus.  FouRc.  Er.t.par.  l.pag.  419. 
«^.  77. 

Il  a  près  de  trois  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noiies,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  La  tête 
&  le  corcclet  font  noirs,  fans  taches.  L'abdomen  eft 
rouge  ,  avec  les  premiers  anneaux  ,  noirs  &  minces. 
L'aiguillon  eft  de  la  longueur  de  la  moitié  de  l' abdo- 
men. Les  pattes  font  lougeâtres. 

11  fc  trouve  aux  environs  de  Paris. 

14.  IcHNEUMON  généreux. 

JcuNEUjiios  generojus. 

Ichneumon  noir  ,  pattes  &  partie  antérieure  de 
l'abdomen  ferrugineux. 

Ichneamon  niger  ,  pedibus  àbdominifque  antica 
parte  Jt:rrugincis.  GeoFF.  Inf.  tom.  1.  pag.  555. 
n''.   77- 

L'Iclineumonnoir  ,  à  pattes  &  partie  antérieure  du 
ventre,  rougeàtres.  GioîF.  lo. 

Ickieumon  ancicus.  FouRC.  Ent.  par.  1.  p.  410. 
n^.  78. 

II  a  à  peine  une  ligne  de  long.  Les  antennes  font 
noires  ,  de  la  longueur  du  corpî.  La  tète  Se  le  cor- 
cclet font  noirs.  L'abdomen  eft  fauve  à  la  bafe  , 
noir  a  l'extrémité.  L'aiguillon  eft  piefque  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Les  pattes  font  rougeàtres.  L'abdo- 
men tient  au  rorcslet  par  un  pédicule  très-délié. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Pjris. 

ij.  Ichneumon  labié. 

IcHNFi/Afon  labialis. 

Ichneumon  noir,  front  jaune,  pattes  ferrugineufes, 
abdomen  fauve  ,  avec  l'extrémité  noire. 

Ichneumon  niger  ,  frontefiava  ,  pedibus  ferrugi- 
neis  ,  abdomir.e  riifoapice nigro.  Geoff.  /i/i  tom.  2. 
fag.  3jé.  n".  78. 

.     L'ichneumon  noir,   à  ventre  &  pattes  fauves  & 
lèvre  jaune.  Geofî.  Ib. 

Ichneumon  labialis.  FouRc.  Ent.  par.  1.  p.  410. 
n".  79. 

11  a  environ  cinq  lignesde  long.  Les  antennes  font 
brunes  ,  de  la  longueur  du  corp'--.  La  léte  eft  noire, 
avec  la  lèvre  fupéiieure  d'un  jaune  citron.  Le  corcc- 
let eft  loir,  fans  taches.  L'abdomen  eft  fauve  ,  avec 
k  dernier  auneau  noir.  L'aiguillon  tft  fi  court  qu'on 


I  C  H  2  1V 

ne  l'appcrçoit  t]u'en  predant  le  ventre.  Les  pattes 
font  fauves.  Les  ailes  font  tranfpaicntcs ,  avec  UR 
point  marginal  noir. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

lé.  IcHMEU^:•"■  'éniole. 

JcHNiu.voN  ieniolff, 

Ichneumon  noir  ,  front  jnune,  pattes  fenugincu- 
fes ,  abdomen  iavivc  ,  pofléruurement  noir  ,  avec  le 
pétiole  mince  ,  alougé. 

Ichneumon  niger,  fronte  fiava  ,  pedibus  f'rrugi- 
neis  ,  abaomine  rufo  pojlice  nigro  ,  petioio  tenui 
longe.  GtOFF.  Inf.  tom.  x.  pag.  3  j().  n°.  79. 

L'ichneumon  noir ,  à  long  filef ,  à  pattes  &  partie 
antérieure  duventre,  fauves.  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  teniola.  FoURC.  Ent.  par.  1.  pag.  410. 
n^.  80. 

Il  a  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noires  , 
minces,  prefquede  la  longueur  du  corps.  La  tête  eft 
noire  ,  avec  la  lèvre  fupéricure  ,  d'un  jaune  citron. 
Le  corcelet  eft  noir,  fans  taches.  L'abdomen  eil 
rougeâtrc  ,  noir  à  l'extrémité  ,  &  uni  au  corcelet  par 
un  pédiculeniince  ,  alongé.  L'aiguillon  eft  ccutr.  Les 
pattes  font  fauves  ,  avec  la  bafe  des  quatre  anté- 
rieures ,  citren  ,  Se  la  bafe  des  poft^rieurcs  ,  noire. 
Les  ailes,  plus  courtes  que  le  corps  .ont  une  légère 
teinte  brune,  &:  n'ont  prefque  p as  de  point  mar- 
ginal. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  Paris» 

27.  Ichneumon  de  l'Ortie. 

Ichneumon  Urtici. 

Ichneumon  noir  ,  antennes  ,  pattes  &  abdomert 
d'un  brun  ferrugineux  ,  aiguillon  un  peu  plus  jcng 
que  le  corps. 

Ichneumon  niger  ,  antcnnis  pedibus  abdomineque 
ferruginco-fufcis  ,  fetis  ani  corpore  pauLo  lor.gio- 
ribus.  Giofe.  Inf.  t.  ^. pag.  557.n°.  Si. 

L'ichneumon  noit ,  à  antennes ,  pattes  8t  rentre  , 
fauves,  Geoff.  Ib. 

Ichneumon  Urtia.  FouRC.  Ent.  par.  i.pag.  j^tl. 
n".  81. 

Il  a  trois  lignes  de  long.  Les  antennes  font  d'i-a 
brun  fauve  ,  ua  peu  plus  courtes  que  le  corps.  La 
tête  &  le  corcelet  font  noirs.  L'abdomen  &  les  pattes 
font  d'un  fauve  brun.  L'aiguillon  eit  un  peu  plus 
long  que  le  corps  ,  &  delà  couleur  de  i'abdomen.Lw 
ailes  oct  une  légère  teinte  brune. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  Paiis. 


i8.  Ichneumon  de  l'Oigr.on. 

ICHNSVMOX  Cep£, 


Ddi 


T  C  H 


ai2 

•  Ichneiimon  noir  ,  pactes  &  milieu  «Je  l'iibcloincn 
feiriigiueiix. 

Ichneumon  r'igef  ,  pcdihus  abdcninifque  '  mcaio 
jtrru'dneis.    Gtoyf,  InJ.  to*.  ^..pug,  557.  n''.  81. 

H'Ichntiimon  noir ,  à  j'atccs  &  milieu  du  veatic, 
fauves.  Gectî.  Ii>. 

IJmciimon  Çepa.  Fo  u  r-c.  Erît.  par.'i.  p.'^^\• 
n''.  83.  •  ! 

11  a  trois  lignes  de  ions;.  Les  antennes  font  noires, 
un  peu  plus  ccnitcs  oue  le  corps.  La  -tcte  &  le  cor- 
>:clci;  foin  noiis,  (ans  taclies.  L  abdomen  cfl  fauve 
.au  milieu  ,  noir  a  la  bafc  ci  à  l'excrcmité.  Les  pattes 
font  fauves,   avec  les  cuifles  pol\éri«iaes  noirâtres. 

,  .11  varie  pour  les  couleurs.  Les  awgflnes  foiic  quel- 
quefois ion^câtrcs.  Les  cuiiii-S .  poftericuies  fout 
«oircs  dans  les  uns  ,  J^  tauvcs  d.jns  ies.uitics. 

]1  fe  trouve  aux  environs  de  Paiis  fur  l'Oij?;non, 
fur  le  Porrcau  ^  l'Ail  &  les  autres,  plantes  de  cette  ta- 
•mille.  On  t'oi^ve  quelquefois  les  feuilles  de  ces  plan- 
tes , couvertes  de  petites  coques  ,  don:  le  till'u  com- 
pofé  de  maiiies  ,  rcLlemble  a  un  rt'fcau  ,  &  qui  dou- 
iKiic  cet  Ichneumon  ainli  que  (es  vanécis. 

i9.  IcîiNtUMoxdesChryfalides. 

Ichueumoî^  Purpanim. 

Ichneumon  noir  ,  pattes  antérieures  pâles  j  cuiiTes 
pclléficurcs  &  luiiieudu  ventre  ferrugineux. 

Ifhncumon  ater  ,  pedil^as  unlicis  paltidis-,  fe- 
rrorihus  po/licii  ùi'dorr.iT^fque  tr.cdio  fenuginéis. 
Geoïi.  I-!J'.  ton.  2.  ^1^5'.  558.  «".  83. 

L'Ichneumon  noir  ,  à  patres  antérieures  pâles  , 
poftdrieures  fauves,  &  milieu  du  ventre  rougeâtre. 
Geoff.  16. 

Ichneumon  Piippcram.  lovRcEnt.par.  i.;».  411. 
n'-\  84. 

Il  a  près  de  trois  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
éoires,  de  la  longueur  du  corps.  La  tcte&  la  corcelet 
font  d'un  ncir  mat.  L'abdomen  eft  noir,  avec  un 
pcudc4'0uge  brun  ,  fur  le  fécond  &  fur  le  troifième 
anneaux.  Les  quatre  pattes  antérieures  font  d'un 
jaune  pâle;  les  poAéneuies  font  noires,  avec  les 
<uilies  fauves.  Les  ailes  font  tranfparcntcs  ,  avec  un 
puin:  margiiui!  no:r. 

Il  fc  trouve  aux  environs  de  Paris, 

30.  Ichneumon  ufurpateur, 

IcHNcUM OM  ufurpaior. 

Ichneumon  noir  ;  abdomen  fauve,  avec  les  quatre 
derniers  anneauï  noirs  ,  pattes  fauves. 

Ichneumon  nif^cr,  abdomine  fulvo  ,  fegmentis 
quatuor  uliimis  nigris  ,  fcmonbus  fulvts. 


I  C  H 

•  hl^r.cimon  uft/rpaor. Sec?.  Lnt.  cartt.   n' .  745. 

I  /i-eii-non  ujh'ratjr.  Vill.  Er.t-,  tom.  5.  f.  i6i; 
no.ji. 

IleftafTcz;  grand.  Les  antennes  font  noires,  avec 
une  bande  blanche.  Le  ccrps  eft  uoir.  L'abdomen  eft 
f.uive,  avec  le  premier  &  les  qaatre  derniers  anneaux 
i-.oirs,  L'aigaiilon  eH:  de  la  longueur  du  corps.  L'ab- 
domen du  nule  eftbe.iucoup  pkis  inince  que  celui  de 
1,1  fcnK'ilj.  Les  pattes  fane  noires  ,  avec  ks-cuiirps 
fauves, 

,  Il  fe  trouve  d.ins  h  Carniolc. 

5  I.  Ichneumon  fouibe. 
Ici!  N  EU  MO  N  de  ccpco  r. 

Iciineumon  noir  ;  ccHilon  &  peint  à  r'oiHgirie  des 
iilcs,  jaunes;  abdomen  fauve,  avec  l'e.\crémité 
noue  ,  injrquce  d'un  poiot  blanc. 

Ichneumon  niger  ,  fcutello -punBoque  fub  al'is  an- 
ùcis  f.avic^ntd  ,  abdomine  fuho  apice  nigro  albi- 
aoq'ue  pUrMo   c'enn'inaïo.  Scov.  Enc.  carn.   n\  74e. 

II  eft  beaucoup  plus  p^etit  que  le  précédent.  Les 
antchiies  font  noires,  avec  lin  anneau  blanc.  La  tête 
eft  noue.  Le  corcelet  cil  noir ,  avec  lin  pciint  fur  l'é- 
culîon  ,  &  un  autre  à  l'origine  des  a'ics  ,  jaU'.icS. 
L'abdomen  eft  fauve,  avec  l'extrémité  noire  ,  mar- 
quée d'un  pomt  blanc.  L'aicmllon'  eft  à  peine  ap- 
parent. Les  pattes  (ont  fauves  ,  avec  les  cuilfes 
noires. 

_,  Il  fe  trouve  dai«  la  Carniole.  ,  ; 

'  ''■' 
51.  Ichneumon  excitateur.  . -, 

IcfNEuMON  cxc'uaton 

Ichneumon  noir  ,  abdomen  avec  quatre'band^ 
blanche»,  &  une  lame  en-dellous. 

Ichneumon  niger  ,  abdomine  fupra  Ineis  qiuitiior 
tranfverfis  albidis  ,  fubtus  lamina  vomeri/orir.:. 
Scor.EnC.  carn.  n^.  74G'. 

Lhreumon  excitât 
H^.  1)5.  '      ;    ■ 

Il  eft  grand.  Les  antennes  font  entièrement  noi- 
res, la  tète  eft  noire,  fans  radies.  Le  corcelet  eft 
velu ,  noir- ,  avec  un  point  fauve  ,  à  la  bafe.  L'aB- 
domcn  eft  noir,  avec  quatre  lignes  '  tranfvcrfàle* 
blanches^  &  miini  ea-dqffpiis  ,  d'une  lame  conCaife  , 
aigné  ,  fembla'ile  au  foc  d'une  charrue.  L'aiguilloft 
eft  un  peu  plus  court  que  le  corps  ,  &  a  environ  neuf 
lignes- delong.  Les  pattes  fortt  fauves  ,  avec  la  bafs 
des  autéiieuies  Se  des  intermcdiaitçs  ,  noiic, 

11  fe  trouvé  dans  la  Carniole, 

3  j,  Ichneumon  menuifier. 
IcHmuMON  teiebrater.  -, 


ViLL.  Ent.  tom,  ^.p.  1S5. 


I  C  H 

îclineiini.in  noir  ;  pattes  fauves,  les  poflériciircs 
plus  groll'cs  i  Jcilous  de  l'abdomen  avec  une  épiue 
caiincléc. 

Ickncurnon  n'ger^  praliit!  fuhis  p:>^u!S  crajjîciri- 
éui  fulcracifque  ,  abdo.T.ine  fuhtits  paia  car.jlicu- 
lacd.  Scop.  Elit,  carn.n^.  749. 

VoOA.  Muf.  gr£C.  pag.  JC^. 

Iclmeumon  tembratjr.  YiLL.  Enc.  tom.  ;.p.  18^. 
n\  ijj. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Le  corps  cR  noir  ,  fans 
taches.  L'abdomen  cit  renflé  ,  luiùnt  ,  &  muDi 
cn-dc!loL]S,  d'une  épine  canncl.'c.  L'ai^nillon  efl 
plus  court  que  l'abdomen.  Les  pattes  font  fauves  j 
les  cuilFes  pafttrieures  font  longues  &  reiiflces. 

Il  fe  trouve  dans  la  Carniok, 

34.  IcHNEUMoN  vifiteiir. 

IcHNEUMOfJ  vifuator. 

Ichneumon  noir,  pattes  fauvcsj  aiguillon  Je  la 
lon;j,ueur  de  l'abdoiiKn. 

I  kiteu-non  niger ,  pedihiis  fulvis  ,  aculco  long'i- 
ludine  abdominis  ,  Vulvis  pttojîs.  S  c  O  r,  Ent. 
carn.    n" .    yyo. 

-  Icktcumoa  v'ficdtor.  V11.L.  Er.c.  tcm.  ;.  pag.  1  84. 
«"•  '  H- 

II  efl  plus  petit  cjue  le  précédent.  Lfs  snrenncs 
fent  noires.  Le  corpscft  noir  ,avec  les  pattes  fauves. 
L'aiguillon  cft  de  !a  longueur  de  l-'abdomen  ,  &  les 
lilgts  latéraux  font  velus"; 

•  Il  fe  trotive  dans  !a  Carniole, 

5  5.  leHNEUMON  temporifeur. 

IcHNEir^fON  cuncïûtcr. 

Ichneumon  noii',  veki  ;  antennes  Se  p.ittss  fauves  ; 
aiguillon  court. 

I^hneu^on  nigcr  vU/ofus  ,  antennis  ptdihufqlic 
rujis  ,  aaheo  brcvi ,  vuh-is  Julidavjtis.  Scov:  £f:t. 
curr..  «^  752. 

Ichneumon  bralJlcarU.  PoD.  Muf.  grue.  p.  loj. 

RoES.  /■./.  lom.  z.  vefp.  tab.  11.  fig.  1.  5.     . 

Il  eft  artcz  grand.  Tout  le  corps  eft  noir  ,  légè- 
rfment  pubçfctnt ,  avec  un  petit  point  blanc,  fur 
l'éculTon.  L'abdomen  elt  prefque  pétiole  ,  &  terminé 
par  un  aiguillon  qui  a  a  peine  deux  ligiit-s  de  long, 
&  dont  les  filets  latéraux  (ont  velus  &  dilatés  à  l'ex- 
trémité Les  antennes  font  entièrement  fauves  ,  & 
tompofécs  d'une  trentaine  d'articles.  L^es  pattes  lont 

Il  fe  trouve  dans  la  Carniole, 


ICH  2-13 

;  5.  IcHNEUWiM  Spéculateur. 

IcHKtu Moti  J^ecuLiCor. 

Icluieuraan  entièrement  fauve  ,  Ljiiant;  alguiliôR 
une  fois  plus  court  que  "abdomen. 

Ickne-jm^.i  tolus  ru  fus  &'  niiens ,  acuUo  ahdcmine 
diiplo  b:cvlore.  ScOP.  Enc.  carn.  n°.  y^  ]. 

lied  de  grandeur  moyenne.  Tout  le  corps  eft 
fauve  &  iju.mt.  Les  antennes  font  un  peu  plus 
c.urtes.que  le  corps.  Les  cuiiTes  pofterieutes  font 
alo.'îgées  &  renilées.  Les  ailes  "font  ferrugineufes. 

Il  fc  trouve  dans  la  Carniole. 
57.  Ichneumon  perquifiteur. 
IcHNc'J.'/r,2f  perquijîcor. 

Ichneumon  noir  ;  ailes  tranfparcntes  ;  pattes  fau- 
ves, avec  les  jambes  poftérieures  jaunes ,  marquées 
d'anneaux  noirs. 

Ichneumon  niger,  alis  hyallnh  ,  pcdibus  fulvis  ^ 
tibiis  pofticis  Jiavis  nigro  annui^itis,  Scoi'.  Ent, 
carn.  11°.   754. 

I.hntumon  inqu'ficor.  Vill.  Ent.  tom.  j.  p.  iSf, 
n"".  1 5  7.. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  fout 
noires  ,  plus  courtes  que  le  corps.  L'abdomen  efl 
prcrque  fclTile  ,  &  terminé  par  un  aiguillon  plus  court 
que  les  antennes.  Tout  le  corps  efb  noir ,  avec  les 
pattes  fauves.  Les  jambes  poftéiieures  fout  jaunes ^ 
&  marquées  de  deux  anneaux  noirs,  ; 


Il  fe  tr. 


Jans  la  Cat«iolc. 


5  S.  UnNfUMoN  vainqueur. 

IcH.s'Ei/MON  via  or. 

Ichneumon  noir;  antennes,  pattes  &  trois  anneaiis 
de  l'abdûinèn  ,  fauves. 

Ichneumon  niger ,  antcnnis  pediéus  figmtncifque 
fibus  abdominis  futvis. 

Ichneumon  vicior.  Scop.  Ent.  Ciirn.  n".  757. 

Ichneumon  viclor.  V  l  l  L.   Ent.  tom.  3.  p.  \Si. 

Les  antennes  font  fauves ,  plus  longues  que  le 
corps  La  tête  Se  le  corcelcj:  font  nuirs  ,  fans  taches. 
L'abdomen  ell  noir,  avec  le  fécond,  le  troifième 
#c  le  quatrième  anneaux  fauves.  L'aiguillon  a  une 
deiTii-lignc  de  long.  Les  pattes  font  fauves,  avec  les 
cuifles  poftérieutes  ,  noirâtres.  Les  ailes  font  tratîf-, 
parentes  ,  avec  un  point  marginal  noir. 


Il  fc  trouve  dans  la  Carpioli;, 


514 


I  C  H 


39.  IcHNEUMON  coureur. 

IcHNEUMoï!  vagator, 

Ichneumon  noir  ,  abdomen  fauve  en-dellous;  ai- 
les obfcures. 

Ichneumon  niger ,  abdomine  fubtus  fulvo  ,  aiis 
fufcefentibus.  Scop.  Ent.  carn.  n°.  7^9. 

Lhneumûn  vagator.  Y  iLt.  Ent.  tom.  3.  p.  186. 

I!  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  de  la  longueur 
du  corps.  La  tête  &  le  corcclet  font  noirs  ,  fans  ta- 
ches. L'abdomen  eft  ovale  ,  noirâtre  endelTus  , 
fauve  en-delFous.  Les  ailes  font  légèrement  obfcures. 

Il  fe  trouve  dans  laCarniole. 

40.  Ichneumon  cannabin. 

IcHUEVMON  Cannabis. 

Ichneumon  noir;  écuflbn  jaune  ;  bafc  de  l'abdo- 
men &  pattes  fauves. 

.  Ichneumon  niger  ,  fcutello  fijvîcante ,  abdomine 
lafi  pedibufque  rufefccntibus.  Scop.  Ent.  carn. 
n°.  760. 

Les  antennes  font  noires  ,  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps.  La  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft 
noir,  avec  un  point  jaune  fur  l'éculTon.  L'abdomen 
eft  noir  ,  avec  la  bafe  fauve.  Les  pattes  font  fauves. 
L'aiguillon  eft  plus  court  que  l'abdomen. 

Il  fe  trouve  dans  la  Carniole.  Scopoli  l'a  obtenu  de 
la  nymphe  de  la  Mouche  du  Chanvre. 

41.  Ichneumon  desTipuIes. 

Ichneumon  TipuU, 

Ichneumon  noir  ;  abdomen  ovale  luifant ,  avec 
l'extrémité  fauve  ;  pattes  jaunâtres. 

Ichneumon  niger  ,  abdomine  ovato  nitido  apice 
rufo  ,  pedibus  flavcfcentibus.  Scop.  Ent.  carn 
nf   761. 

Les  antennes  (ont  plus  courtes  que  le  corps.  La 
tête  &  le  corcelet  (ont  noirs ,  fans  taches.  L'abdo- 
men eft  prefquc  felTile  ,  ovale  ,  noir ,  luifant.  L'ai- 
guillon eft  de  la  longueur  de  l'abdomen. 

Il  fe  trouve  dans  la  Carniole. 

41.  Ichneumon  pavonier. 

Ichneumon  Pavonis. 

Ichneumon  noir;  bafe  des  antennes  &  pattes  fer- 
ruginenfes, 

_  Ichneumon  niger,  antennis  hafi  pedibufque  ferru- 
gineis.  Scov,  Ent.  carn.  n^.  761. 


I  C  H 

Totitle  corps  eft  noir ,  avec  la  bafc  des  antennes" 
&  les  pattes  ferrugineufcs. 

Il  fe  trouve  dans  la  Carniole.  Il  eft  forti  de  laClu)^ 
falidc  de  la  Phalène  Paon. 

41.  Ichneumon  exficcateur. 

Ichneumon  exficcator. 

Ichr.eumon  noir  ,  fans  taches  ;  corcelet  prefque 
dente  j  pattes  fauves  ;  antennules  fétacées  ,  pâles. 

Ichneumon  corpore  atro  immaculato  ,  thorace 
fubdentato  ,  pedibus  rufis  ,  pulpis  jetactis  paUidis, 
Ross.  Faun.  etr.  tom.  x.  pag.  44.  n°.  766. 

II  reffemble  àl'lchneumon  piqueur.  Les  antennes 
font  noires  ,  plus  courtes  que  la  moitié  du  corps.  Les 
antennules  foni  longues,  fétacées,  pâles.  Le  corcelet 
eft  muni  poftérieurcment  de  deux  petites  dents. 
L'abdomen  eft  prefquc  en  faucille  ,&  terminé  par  un 
'aiguillon  de  la  longueur  du  corps.  Le  corps  eft  noir. 
Les  pattes  font  fauves,  avec  les  jambes  poftérieuces 
noires. 

,     life  trouve  en  Italie. 

44.  Ichneumon  blanchi. 

Ichneumon    albatorius. 

Ichneumon  écudbn  jaune  ;  antennes  ,  tête  &  cor- 
celet noirs  ;  front  &  tarfcspoftérieuts  blancs. 

Ichneumon  fcutello  flavicante  ,  antennis  capite 
thoraceque  nigris  ,fronte  tarjïfque pojîerioribus  aiiis. 
V  I  L  L.    Ent'.  tom.   ^.pag.ij6.   11"*.  6\. 

Il  eftaffez  grand.  Les  antennes  &  la  tête  font  noi- 
res. Le  corcelet  eft  noir  ,  avec  un  point  fur  i'écullon, 
jaune.  L'abdomen  eft  cylindrique,  alongé  ,  rou- 
gcâtre  &  terminé  par  un  aiguillon  très-court.  Les 
quatre  pattes  antérieures  font  fauves  ,  avec  la  bafe 
des  cailles  ,  blanche  ;  les  ciiirtcs  poftérieurcs  font 
noires  a  leur  bafe  ,  &  les  jambes  font  en  grande  par- 
tie ,  noitâtrcs  ;  les  tarfes  poftérieurs  feuls ,  font  blancs. 
Les  ailes  font  tranfpai entes. 

Il  fe  trouve  en  France  ,  aux  environs  de  Lyon. 

45.  IcHNEUMOw  découpé. 

Ichneumon  confeSlutorius. 

I  hneumon  noir  ;  éculTon  jaunâtre  ;  abdomen  avec 
des  incifions  triangulaires. 

Ichneumon  niger  ,  fcutello  fljv'cante  ,  abdomiae 
in  triangulis  di^'^cio.  \  1  L  l.  Ent.  tom.  ].p.  156, 
K^.  64- 

Les  antennes  font  noires  ,  roulées  ,  de  la  longueur 
du  corps.  La  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft  noir, 
avec  l'éculTon  jaune.  L'abdomen  eft  noir  ,  marqué  de 
quatre  incifions  triangulaires.  Les  pièces  iaccralcs  de 
l'aiguillon  font  noires,  &  l'intermédiaire  eft  fauve. 


I  C  H 

Les  quatre  pattes  antérieures  font  jaunes  ,  î:  les  deux 
poitéricures  loM  mélangées  de  jaune  &  de  noir. 

Il  le  trouve  au  midi  de  là  France. 

46.  IcHN'  UMON  f  adaiïin. 

le  H. y  ter  M  os   defenforius . 

Icliocumon  éculîoi  aun.îtic  ;  antennes  noires, 
avcv  un  pontjdunt  a  leur  baie. 

le'  n-i'rr.o  t  Çcutello  Jiavicaire  ,  an:ennis  nigris  , 
puiuto  j'tJVo  fubcus  i;i  baji.  Y  i  L  L.  Uni.  tom.  5. 
fag.  1 5  6.  /i".  (5  J. 

La  tète  eftn o.re  ,  avec  le  front  jaune.  Le  corcelcc 
eft  iirir  ,  avec  .*:  culfon  &  quelque»;  ['oiius  à  l'ovii^iiie 
des  ail. s  ,  jaune.  La  parti--  puli  ricurc  e(t  aimée  de 
deux  r^tites  épines.  L'abdi.incn  cil  en  'oinie  de  fau- 
cille ,  antérii  ure-.ic.'.c  &■  polltiieutement  noir  ,  avec 
le  milieufauve  tj.  hé  ci'>  bcur.  Les  pattes  font  fau- 
ves, avec  le  milieu  des  cuilîes  pollcrieures ,  noi- 
râtre. 

Il  fc  trouve  en  Europe. 

47  .  IcHNEUMON  jeûneur. 

IcHSEUMON  maceratorius, 

Ichneumon  écuiron  jaunâtre  ;  antennes  noir.îtrcs  ; 
pattes  minces  ,  blanchâtres  cn-deil'ous. 

Ichneumon  fcutello  flavicante  ,  antennis  nlgri- 
cantious ,  pedihus  tenuibus  ,  fubtus  aibiceliis.ViLL. 
Eut.  tom,  ^.fo.  tjy,  n".  66. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noirâtres  ,  prefque 
de  la  longueur  du  corps.  La  tête  ell  noire  ,  avec  la 
bouche  blanchârre.  Le  corcelet  cfl:  noir ,  avec  l'écuf- 
fou  jaune  L  abdomen  cfl  mince  ,  fiififorme.  Les  pat- 
tes font  fauves  en-dellus,  blanchâttes  cn-deflous. 
Les  tarfcs  poftérieuis  font  blancs. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Lyon. 

48.  IcHNîUMON  ambigu. 

IcHKEUMon  ambiguus. 

Ichneumon  cotcelet  rouge  antérieurement  ,  noir 
poftcneui  eraenr  ;  ailes  jaunâtres. 

Ichneumon  fcutello  thoraci  eoncolore  &  non  conco- 
tore  y  tkorace  aniice  rubro  ,  pojlice  ni^ro  ,  a/is  fia- 
vefcentibus,  Vill.  Ent.  tom.  j.  ç,  157.  n'.  67. 

I..es  antennes  &  ia  tête  font  noires  Le  coicelct  eft 
roui.eant»rieiirenier)t  ,  noir  po(Uri:uiement.  On  re- 
marque unis  poMUS  ruugcs  ,  a  la  place  de  l'-^ciiffon. 
L'ab  Ionien  &  les  pattes  font  roui;eâr'e<  L'a!>:uillon 
cft  de  la  longueur  de  l'abdomen  ,'avcc  les  fiiets  la- 
téraux noirs  ,  &  1  intermédiaire  rougeatis. 

Il  k  itouve  au  midi  de  la  Fian;e, 


I  C  K  21; 

49.  Ichneumon  baigneur. 

le    SECTMON  ii'tonus. 

Ichn;  umon  noir  avec  l'écufTon  jaunâtre  ,  l' abdo- 
men fauve  û^  les  tarfes  blancs. 

/  hnct-mon  -ligcr,  fc.aello  flavicante  ,  ahdomine 
fu'vo  ,  luijis  i>mn;Ous  ulais.  V  I  L  L.  E.it.  tom,  j. 
pag.  1,7.  «".     8. 

Il  (.n  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
noiies.  La  tête  Cit  noire  ,  avec  la  Icvre  fupéiicprc 
blanclie  Le  corcelet  eft  noir,  avec  l'éciiiroii  jaune. 
L  abdomen  eft  fauve.  Les  pattes  font  noires  ,aw:c 
les  tarfes  blancs  ,  &  le  dernier  article  noir. 

Ilfe  trouve  au  midi  de  ia  France. 

50.  Ichneumon  anguleux. 

IcHNtuMOir  aeuto/ius. 

Ichneumon  écuffon  jaunâtre  ;  corcelet  avec  deux 
taches  poftétieures ,  anguleufes  ,  jaunes  j  pattes 
fauves. 

Ichneumon  fcutello  flavicante  ,  maculis  duahus 
anpulatis  ,  pcdibus  fulvis.  V  l  L  L.  E:tt.  tum,  3. 
p.  158. «0.71. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  en-delTus  , 
fauves  cn-dellous.  La  tète  eft  noire.  Le  corcelet  eft 
noir ,  avec  deux  points  jaunes  ,  à  la  partie  antérieure, 
&  deux  petites  tathes  pointues,  de  la  mém."  cou- 
leur ,  a  la  part  e  poftérieure  L'abdomen  eft  noir.  Les 
pattes  font  lougeâttes  ,  avec  lesjambes  poUérieures  , 
noires. 

Ilfe  trouve  aux  environs  de  Lyon. 

51.  IcHNru.'^ON  renflé. 

Ichneumon  incrajfatorius. 

Ichneumon  noir  ;  écudon  jaune  ;  antennes  renflées 
à  l'extrémité  ;  abdomen  taché  de  jaune. 

Ich  eumon  nîger,  antennis  nigris  ,  apice  in:'ajT.i~. 
lis  J'cuIlUo  f.avicante  ,  ebdvnine  fir.vu  mucu^uio. 
y Itl.,  Elit.  tom.  ^. pag.  l^i    «".   7i. 

Il  eft  petit.  Les  artenncs  font  noires  ,  un  peu  ren- 

fl  -es  vers  l'extrémité.  La  lète  eft  noire  ,  avec  Li  !•  vre 

lupérienre  iauiic.  Le  corcelet  eft  noir,  avec  '  écuilb:! 

jiuiie  L'abdomea  eft  en  faucille,  renflé  au  aiiliai  , 

j   noir  ,  avec  deux  anne.iux  .y  une  petite  tache  ,  ;auiies. 

L'ai';ui'lo'i   elt  noir,   cour-     L  s  pat'es  font  noues  , 

!   a^  et  ^jam^^es  antérieures  &  les    tarfes   jaunes.  Les 

I  â'Ies   i\,:\x  rranfparentes  ,  avec  une  tache  marginale 

j  n.d^âtrc.  Le  inale  leifemble-.  lafcme:le. 

}       II  varie.  L'abdomen  eft  quelquefois  fans  lacheî, 

I       II  fe  trouve  au  midi  de  la  Fiance, 


2i<J  IC.H 

jî.  IcHNEi'MON  marqueur, 

IciIN£U-!-!ON'Jîg  a'oriiis. 

Ichneuraon  noir  ;  écuiron  rouge  ;  corctlct  bidenté  ; 
abdomen  avec  deux  bandes  jaunes. 

l:kr.eiimon.fcuulloruhro,  thorace  bldentato ,  nrgcr, 
ebdom:ne  fdfciis  duebus  jluvis, 

Ich-ieamon  notatorîus .  ViLl.  En:,  tom.  ;.  p.  i  yo. 
«"•73- 

Ilcfl grand,  la  tête  eft  noire. Le  corcclct  cft  noir  , 
tiJentc.  L'écuflbn  cft  rouge.  L'abdomen  eft  en  fau- 
cille ,  noir  ,  avec  une  bande  jaune  ,  a  la  bafc  du  le- 
cond  &  du  troifième  anneaux  :  cette  couleur  s'étend 
latéralement  jles  autres  anneaux  ont  leur  boiû.intc- 
rieur  jaune. 

Il  fe  trouve  auï  environs  de  Lyon, 

i',.  IcHNFi'MCN  pantomime. 
JcHXLLniuy  adu-hcrator. 
Iclineumon  noir ,  pattes  fauves. 
Ichncutnonniytr  y  pedibus  rufii.  VitL.  £«/.  i.  ;. 
f.  191.  «".  lK7.° 

Il  reffembîe  beaucoup  à  1  Iclineumon  manifcfta- 
tejr  ,  pour  la  forme  i'-;  lagrandenr.  Le  coips  eibioir ^ 
l'abdomen  leilile,  &  raiguiUoii  e't  un  peu  plus  court 
c]iie  le  corps.  Les  pattes  font  fauves.  Le  mâle  rellem- 
bîe  à  la  femelle  ;  mais  les  antennes  ont  un  anneau 
blanc. 

Il  fe  trouve  en  Europe  aux  environs  de  L}  on. 

5.|..Tcî!N!!UM0N  développe. 

IcHNEUMoi^  cxtricator. 

Iclineumon,  tête  &  corceletnoirs;  abdomen  rouge, 
avec  les  incifions  découvertes  ;  pattes  j.iunes. 

Ickneamon  capùe  thoraceque  nigris ,  ahdcminis 
Tubelli  incifuris  qudfi  cxtnctitis  ,  pedibus  luteis. 
\iLL.  En:,  tom.  5.  rûjj.  1^5.  n''.  18S. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  anteni-es  font 
jaunâtres.  La  tétc  &  le  corcclet  font  noirs.  L'abdo- 
men eft  d'un  rouge  pâle  ;  les  anneaux  ne  fe  recou- 
vrent pas  les  uns  les  autres  ,  &  lailTent  apper<;evoJr 
dans  chaque  incifion  un  cercle  noir.  L'aiguillon  eft 
delà  longueur  de  l'abdomen  ;  les  filets  latéraux  font 
noirs  ,  K  l'intermédiaiie  eft  rouge.  Les  pattes  fout 
jaunes. 

.      On  éh  trouve-une  vartété  parfaitement  femblable  , 
dont  l'aiguillon  eft  deux  ou  trois  fois  piuspetic. 

Il  fe  trouve  au  midi  de  la  France,  près  de  Mar- 
feille. 


I  C  H 

J5 .  ÎCHNEUMOH  pidilTeur. 

IcuNEUMos  /^vigatcr, 

Icbncumon  noir  ,  lill'e  ;  fécond  Se  troifième  an- 
ne.iiix  de  r.ibJomen  ,  &  cui  ks ,  lougcs. 

I.hneumon  nigcr  ,  Uvigit:s,  adominis  fecur.do 
renioqae  Jcgmtr.iis  rubiis  ,  ferr.o;ibus  rub'is.  ViLL. 
En:,  tom.    j.  />.  ig^.  n°.  lî,9. 

Il  eft  grand. Les  antennes  font  noires,  de  la  lan- 
gueur diî  coicc;e:.  La  tête  &  le  coicckt  font  noirs. 
L'abdomen  eft  bik,  noir  ,  avec  le  féconde  le  troi- 
(ièm-:  anneaux  rouges.  L'aiguillon  eft  très-court.  L,es 
p.utes  font  rouges",  avec  lès  jambes  &  les  tarfes  pof- 
téricurs,  noirs.  Les  ailes  font  plus  courtes  que,  le 
corps  ,  &  ont  une  teinte  jaunâtre  obfcure.- 

11  fe  trouve  au  midi  de  la  France. 

^6.  I ,  K  N  E  u  Mc  N  11  an  c  hé. 

IcHNi:u2î0tJ  ccxa:or. 

Iclineumon  noir  ;  abdomen  mince  ,  alongé^  fauve 
au  milieu  ;  hanche  tiès-longuc. 

I.hneumon  r.iger  ,  coxis  iongijjimii  ,  abdoinine 
tenui  elongjto  in.  med:o  ru/o.  \  ILL.  Lnt,  tom.  ^. 
p.  195.  n".  lyo. 

II  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
obfcurcs  en-d'cllas  ,  fauves  en-d-;llbus.  La  tête  &  fc 
corcclet  font  noirs.  L'abdomen  elt  mince ,  alor.ge*  , 
noir  à  la  bafe  Se  a  Textrémité  ,  &;  fauve  au  milieu. 
Les  cuilfes  font  noires.  Les  jambes  &  les  tarfcs  des 
quatre  pattes  antérieures  font  fauves  ;  ceux  des  pol- 
téiieursfont  mélangés  de  noir  &c  de  fauve,  Les  han- 
ches poftéricures  lont  tiès-alongées. 

lî  fe  trouve  au  midi  de  la  France. 
57.  IcHN£UMON  moiiïbnceur. 

IcnNEUMON  fuLuldtor. 

Ichneuraon  noir  ;  antennes  fauves  ;  abiJomen  e'.i 
faucille;  pattes  jaunes. 

Ichncumonniger ,  antcnnis  rufis  ,  abdomincfalcu- 
/d:o,ri.dIbusJîuvls.  y \hL.  En:,  tum.  i- p^g.  154. 
n°.    191. 

Il  eft  gr.-ind.  Les  antennes  font  fauves  ,  roulées', 
presque  de  la  longueur  du  corps.  La-  tète  &:  le  cor- 
cclet font  noirs  "L'abdomen  eft  tellement  arqué 
pafténcuiemcnt  ,  qu'il  rciremble  à  une  faucille.  Les 
pattes  font  jaunâtres  ,  avec  l'cxtrénuté  des  jambes 
poicéiieurcs ,  obkure. 

'     Il  fe  trouve  au  midi  de  la  France  ,  près  de  Mai- 

feilie. 

j8.  îcMNEUMON  charmant, 
IciimvMon  illciehraior. 


I  C  H 

îc'.r.cuir.on  ncir  lullar.ti   pattes  f.uivcç. 

1.  .::,urr.on    r.iiido   m^er  ,  ycd  i'US  fulv'is.  ViiL. 

£7;.  !,'K.  'y  p.  u'4-  '*'*•  '  S'- 
il eft  grand.  Les  antcl-.ncs  font  r)oiics,Jc!a   lon- 

Ciieiir  lit!  corps.  Tout  le  corps  cft  d'un  noir  luilaac  , 

avec  les  pittcs  f.iuveç. 

Il  rclfemble  ,  au  premier  coup  J'œil ,  à  1  Ichncu- 

nion   maniûllatcur  ,    mai';  r..iguilion   ell  bcjiucoup 

p!ii$  court  ,  &  les  pattes  foutautrement  difpofécs. 

II  fe  trGu\e  en  France  ,  près  de  L)on. 

«o.  IcHNEUMON  Ipatule. 

IcHXEUMoy^   linguUtor. 

Ichneumon  obfcur  ;  antennes  plus  longues  que  le 
corps  i  abdomen  en  forme  de  Ipatulc. 

Ichneumon  fuf eus  ,  antennis  corfo't  l'ongionhus  , 
abc.omine  l:nnu.liformi.  ViLL.  Ent  ,tum.  } .  r.  1^4 
r,°.  19}.   tah.   i.fig.  j. 

Il  cft  petit  Les  antennes  font  nuir.urcs.  Le  corps 
cftoblcur.  L'abdomen  cil  rcnfté,  plane  en  dcllbus. 
L'aiguillon  ell  de  la  longueur  du  corps  ;  les  filets  la- 
téraux font  roii^câtres,  &  l'intermédiaire  tft  noir.  Les 
patce".  (ont  mélangées.  Les  ailes  font  tachées  d'oblcur. 

Il  fc  trouve  au  midi  de  la  France  ,  pi  es  de  Nîmes. 

61.  IcKNF.UMoN  formidable. 

Ichneumon  ternfacior. 

Ichneumon  tcftacé  ;  tête  Se  coicelet  taches  de 
noir  i  antennes  noires. 

Ichneumon.  ttftiiceus  ,  ccpite  i-  orûC(q. 
cutacis  ,  antenr.is  /iig.-:s.\'iLi.  Er.t.  iv, 
n'^.  ^<,±.tal>.  '6.f.g.b. 

Il  eft  de  grandeur  moyeinT-.  L:s  antennes  &  'es 
yitix  font  noTS  Li  tête  e(t  ttlldcee  ,  avec  une  tache 
noire,  angulaire  ,  au  milieu.  Lecorceletcft  teftacé, 
&  marcjui  fut  le  dos  de  lign;s  ou  de  taches  longitu- 
dinales ,  inégale:.  L'a'guiUcn  eft  une  fois  'plus  long 
que  le  corps.  Les  filets  latéraux  font  noirs  ,&  l'in- 
termédiaire eft  telhcé.  Les  pattes  font  telhacéeSj 
avec  tous  les  tarfes  &  les  jambes  pofttrieures,  noirs. 

La  dcfcription  &  la  figure  de  cet  infcde  con- 
viennent à  l'Ichneumon  déferteur  ;  mais  M.  Villcis 
n'ayant  point  parlé  des  ailes  ,  nous  n'avons  pu  nous 
allurer  de  leur  conformité. 

II  fe  trouve  au  midi  delà  Fiance  ,  piès  de  Nîmes. 

61.  IcHNEU.sïON  dJcoratcur. 

IciiN£VMoN  décor ator. 

Ichneumon  antennes  ^  tète  ,  corcelct  &:  dstniers 
anneaux  de   l'abdomen,  noirs  5  anus  blanc. 

Ichneumon  antennls  ,  cap'ue  zhorace  ,  fcgmenùi 
HifloireNaiurelk ,  lAfeaei.  Tome  yii. 


n:rroma- 


ICI!  217 

u':'m:i  ab-inmlnis  itigris  ,  ano  alho,     \  ut.  Lni  t.  3. 
r-i".  :;!.!.  «"-  19). 

Les  antennes  font  fauves  ,  avec  i'estrémité  obf- 
curc.  La  tête  eft  ncire.  Le  corcelct  elt  ni.ir  anté- 
lieiirement  j  &  ronge  poltéiieuvement.  L'abdomen 
elt  rouge,  avec  les  derniers  anneaux  noirs,  &  l'anus 
blanc.  L'aiguillon  eft  cour: ,  &  d'une  couleur  tefta- 
cée  ,  pâle.  Les  pattes  font  roufsutrcs  ,  avec  les 
cuiiTes  poftérieures  fauves.  Les  ailes  Ion:  tranf- 
parcntes,  avec   des  bandes  obfcures. 

Il  fe  trouve  au  midi  de  la  France  ,  pics  de  Mar- 
feiUc. 

65.  Ichneumon  monHiueux. 
L:hseumos  cephdiiZtor. 

Ljhncuni'in  tête  oroiTe  ;  ailes  avec  des  baudes 
obktucs. 

IchunLmoi  Ciipite  grv/fo  ,  aiis  fufco  fiiJc-atU, 
ViLL.  Ent.  tont.  ].  p.  Ij  ?.  ,7".  I96. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  fauves.  J.es  yeux 
font  grands  ,  noirs  &  faillaiis ,  comme  dans  les 
Cicindiles.  Lî  tête  eft  très-grande,  relativement  au 
corps  de  l'infede  ,  &  femblc  monft.uculc.  Le  cor- 
celct eft  rouge  aniérieuienient  &  poftéiieurement , 
Se  noir  au  iri'ieu.  L'abdomen  eft  rouge  antérieure- 
ment. Se  noir  pofléiieuremcnr.  L'aiguillon  eft  teOa- 
cé  ,  ttès  -  court.  Les  ailes  fout  tachées ,  ainfi  que 
dans   le    précédent. 

11  fe  trouve   au  miJi  de  la  France. 

(?4.  IcHMTL'MON    barbouilleur, 

Ichnel'Mon  cclomtor, 

Ichneumon  corcelct  rouge;  lètc  5:  abdomen  noiis. 

Ich^'curro  I  fcuti/'o  thoraci  concolore ,  thoruce  ill- 
bro ,  ai-domir.e  nigio.  \'ii\..  Ent.  tom.  ;.  ;;.  156, 
n".  197- 

Il  eft  petit.  I  es  antennes ,  la  tête  ,  les  yeux  &i 
l'abdomen  ,  font  nous.  Le  corcelct  eft  rouge  ,  tant 
en-dclfus  qu'cn-dellous.    Les  pattes  font  fauves. 

Il  le  trouve  au  midi  de  la  France ,  près  de 
Marfeille. 

^ç.  Ichneumon  ptéromcle. 
L:n  SE  V  M  os  pteromeldS. 

I  !ineumoncorc«le:  antérieurement  rotige  ,  pofté- 
tieurcment  noir  ;   abdomen  fauve. 

Ichneumon  fcuieHo  rhoraà  concoJorc  ,  thoruce  ar.- 
tke  ru'jro  ,  vuflhe  nigro ,  aodoruine  fulvo.  V j ll.  Enc^ 
tom.    5.  p.  Iy6.  n°.  158. 

II  reiTemble  au  piécédent  ,  pour  la  forme  ii  la 
«randeur,  mais  il  eft  ditïvremment  coloré.  Le  cor- 
ccLt  eft  rouge  antéiivuiement  ,  Se  noir  poltérieu.- 
tement.  L'„bilomtii  eft  fauve.  L'.\iguiliou  eft  pâle^ 

Ee' 


2l8 


ï  C  H 


plus  long  cjuc  le  corps;  les  filets  latéiauî  font  noir?. 

Il  Ce  trouve  au  midi  de  la  France  ,  près  de  Mar- 
feiUc. 

66.  IcHNEUMON  applati. 
IcHSEUMOs  depreffator. 

Ichneumoii  noir  ;  ccullon  de  la  couleur  du  cor- 
cclet  ;  abdomen  déprimé. 

Ichncumon.  niger  ,■  fcuuUo  ihoraci  concotore  , 
abdomine  depieffo.  ViLi.  Enl.tom.  j.  pug.  tjé. 
B».  199. 

Tout  le  corps  cil  noir  ,  excepté  les  jambes  &  les 
cuidcs  pofttiicures ,  qui  font  rouges.  L  abdomen  eft 
très-d^primë.  L'aiguillon  eft  court,  noir.  Les  ailes 
font  obfcutcs. 

Il  fe  trouve  au  midi  de  la  France,  fur  les  raonta- 
tagties. 

67.  IcHNEUMON  eflayeur. 

IcHUEUMOU  tentalor, 

Ichneumon  noir  ;  antennes  plus  longues  <]ue  le 
corps. 

Lkneumon  niger  ,  tintenn:s  corpore  longioribus. 
\lLL,£nC.  com.  ^.  p.   1^6.  n'^.  100. 

Les  antennes  font  très-longues.  Tout  le  corps  efl 
très-noir,  avec  les  paitcs  oblcures.  Les  ailes  font 
luifantes  &  maicjuées  d'un  point  niatguial  ,  obfcur. 

Il   fe  crouve  en  Trance  ,  aux  environs  de  Lyon. 

«8.  IcHUEUMON  creufé. 

IcHNEUMon  cavator. 

Ichneumon  noir  ;  pattes  fauves  j  pétiole  creufé. 

Ichneumonniger  ,  pedib"f  fulvis  ,  pctio!o  cavtito. 
VitL.  Ent.  tom.  i-pag,  Ijib.  «".  101. 

Il  eft  grand.  Le  corps  cft  noir  ,  avec  les  patres 
fauves.  L'abdomen  cft  larj'e,  &  le  pétiole  elt  creufé. 
L'aiguillon  cft  plus  court  que  le  corceict.  Les  lun- 
clies  polkéricurcs  font  noires  ,  longues  ,  alfcz  grolfcs. 

j[l  fe  trouve  dans  lisbois,  près  de  Lyon. 

69.  Ichneumon  analogue. 
IcHttEUM  0  tr  imiiûtur, 
Iclmeuraon  noir  ;    pattes  fauves. 
likneurron  niger,  pedibus  rufis.  VltL,  Ent.  t.  5. 
p.  i^j.n".  loi. 

Il  rcflemblc  à  ITchncumon  mar.ifeftateur.  Tour 
>c  coips  cil  noir.  Les  puccï  font  fauves ,  &  les 


I  C  H 

rcftérieiiresfont  alor.gées.  L'Higuillon  eft  ttès-courr. 
Le  mâle  rclFemble  à  la  femelle. 

Il  fe    trouve  dans  les    bois  ,    aur    enviions  de 

Lyon. 

70.  Ichneumon  peintre. 

IchuevMon  piclor, 

Iclmeumon  reftacé  ;  tête  Se  corceict  noirs  ;  abdo- 
nien   en  faucille. 

Ichneumon  tejlaceus  ,  tkordce  capitcque  ni^ris  , 
abdomine falcato  te(laceo.  \ilL.  Ent.  tom.  5  /-.  197. 
«".  103. 

Les  antennes,  la  tète  &  le  corcelet  font  noirs  L'ab- 
domen eft  en  faucille ,  teftac-^  ,  avec  lextremiré 
noire.  L'aiguillon  eft  court.  L.s  ai  es  ont  un  icfiet 
de  diverfes  couleurs. 

II  fe  trouve  aux  environs  de  Lyon. 

71 .  Ichneumon  obfcurci. 

Ichneumon  ohfufcator. 

Ichneumon  noir;  abdomen  teftacé,  avec  la  bafc 
&   l'extrémité  noires  5  ailes  obfcures. 

likneumon  niger  ;  ahdominis  tefltictl  ba(i  ûcice- 
qiie  nigris,  alis  objlurijjimis.  VlLL.  Ent.  tom.  5, 
pug.  197.  H*^.  104. 

Les  antennes  ,  la  tête  ,  le  corcclet  &  les  pattes 
font  noirs.  L'abdomen  eft  teliacé  ,  .ive.;  la  bafe  & 
l'extrémité  noires.  Les  ailes  four  no  'nés. 

Il  fe   trouve  en  France  ,  prés  de  Lyon. 

71.  IcHNiiUMON  inc|iiiétant. 

IcHNEUMOs  crucidtor. 

Ichneumon  noir  ;  milieu  de  l'abdomen  &  pattes 
fauves. 

Ichneumon  niger  j  abdomine  in  medio  pedibufque 
fuivis.    ViLL.  Ent.  tom.    5.  p.  197.  n°.  loj. 

r  eft  petit.  Les  antennes  font  noires  ,  plus  courtes 
que  le  corps.  F^a  tête  8c  le  corceler  fonr  noirs.  L'ab- 
domen eft  noir  ,  avec  le  premier  anneau  i'duvc 
au  milieu.  L'aiguillon  eft  prcfijue  de  la  longueur  du 
corps,  avec  les  fi.ets  latéraux  fauves,  &  l'intermé- 
diaire noir. 

Il  fe  trouve  en  Fran  e. 

75.  Ichneumon  taillandier, 

IcHNEV McH  fore  catus. 

Ichneumon  obfcut  ;  filet»  latéraux  de  raiguiJIoo 
en  [ince. 

Iji  eumon  fu  1-  *,  Hu'ei  vag'iu forclciitls,  YuL. 
Lu.. cm.  }.f.  iîj./J*',  fi. 


I  C  H 

Il  cft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
jaunes.  Tout  le  corps  ell  obfciu  ,  avec  les  pattes 
fcrriigineufes  ,  &  un  point  teftacé ,  fur  le  front. 
L'aiguillon  cft  court.  Les  filets  latéraux  font  velus, 
en  forme  de  pinces, 

M.  Villers  obferve  qu'on  prendroit  cet  infeiîle 
pour  un  Sriex  ,   li  l'aiguillon  écoit  en  fcif . 

Il  fe  trouve   dans   les   forêts  ,  aux    environs  de 

Lyon. 

74.  IcHNEUMcN  turc. 

IcHsnr  MON  lunularus. 

Ichneumon  noir  ;  abdomen  avec  une  bande  jaune  , 
fur   chaque  anneau. 

Ichncumon  nigcr  ,  aidom,ris  fcgmentis  favo 
cinciis.  \' ILL.  Ent.  :om.  ^.p^g-  lûj    "''.  ii4- 

Il  ert  des  plus  grands.  Les  anrenncs  font  jaune;. 
La  tête  eft  noire  ,  avec  le  font  jaune.  Le  corcelct 
elt  noir  ,  avec  une  ligne  au-devant  des  ailes,  & 
une  tache  poftéticure  ,  en  lunule  ,  deux  points  au- 
devant  ,  Se  un  autre  en  arrière  ,  jaunes.  L'abdo- 
men eft  noir  ,  avec  le  bord  de  tous  les  anneaux 
jaune.  Les  pattes  funi  jaunes;  les  cuilfes  poftéricures 
font  quelquefois  tachées  d'oblcur  ,  à  kur  partie 
interne. 

I!  fe  trouve  en  Trance  ,    aux   environs  de  Lyon. 

7;,  IcHNEUMON  hydropique. 

IciiNEU MON  fcmorjtus. 

Ichneumon  obfcur  ;  aiuenncs  jaunes  ;  cuiiïcs 
poflérieurcs   renflées. 

Ichriumon  fufcus  ,  anwnnii  Itucis  ,  fcuwribi^s 
poftia^    incraffulis.   ViLL.  hiit,  tom.  3.   ^dg.    ZO4 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Le  corps  cfb  obfcur 
Toutes  les  cuilTes  &  les  pattes  antérieures  font 
fauves.  Les  cuifTes  poftéricures  font   renflées. 

II  fe  trouve  en  France  ,  aux  environs  de  Lyon. 

76   ît,HNEUMON  bicolor. 
ÎCHNFUMCH  bicolor. 


aij> 


Ichneumon 

fauve. 


Ichneumon 
vo.  ViLL.    £ 


antennes   jaunes  ;    abdomen 


a-.tcnnis   luteis ,  abilom 
■  ?•  P^'g-  2-04.  'î°-  li'-- 
Les  antennes   font  jaunes.  La  tête  &  le  corcelct 
font  noirs.   L'abdomen  elt  fauve  ,   avec   le  pétiole 
no;-.  Les  pattes  font  Uuves^  avec  les  cuilfcs  pollé- 
rieurL.  noires. 


I  C  H 

77.  Ichneumon  douteux. 

JcitNFuMoN  anctps, 

Ichneumon  antennes  noires  en-dcffus  ,  jaunes  en- 
deffous  ;  têie  &  corcelet  noirs  ,  mélangés  de 
jaune  ;  abdomen  &  pattes  jaunes. 

Ichneumon  ^nlennis  fupru  nigris  infra  lutcis  ^ 
cu/ite  ihoraceqi.e  nigris  l  i  0  vuriegatis  ,  iibùomint 
pcdbujque  luteis.    "V  i  L  L.    tnt.    lum.    j.  ptig.   104, 

«".  117. 

Il  eil:  grand.  Les  antennes  fo  t  longues,  noires 
en  de|]us,  jaunes  en-d.lfous,  avec  la  bafe  entière- 
ment jaune.  La  tète  elt  jaune  antcneurcmeni  ,  & 
njire  polléneurement.  Le  corcelet  ell  jau.ie  à  fa 
partie  fup'ricure  ,  S:  noir  à  fa  partie  poflérieure  , 
avec  un  point  jaune,  élevé,  entre  les  aiics  polté- 
i;^ur-s.  L'éculTon  eft  maïqué  de  jaune.  L'abdomen 
cil  en  faucille,  jaune,  avec  les  preni;eres  incifions 
fauves  &  les  dcrnièies  latéralement  tachées.  Les  pattes 
ioiit  jaunes. 

I!  fe   trouve  au   midi  de   la  l'rance. 

78   IcHNF.i'.M-.N  Jongicorne. 

Icn  XEUJ'ox  tongicornii. 

Iclneunion  noir  ;  antennes  plus  longues  que  le 
cor^s,   ailes   amples,  colorées. 

hhntumon  nlger ,  antennis  fetaceis  cofpore  len- 
giorious ,  atis  amplis  colo-atis.  Vill.  Eni .  tom.  ;, 
vcg.  il  j.  n".  165.  tab.  l.fig.  8. 

Cet  infede  fe  diftingue  facilement  de  tous  les 
autres  ,  félon  M.  "Villers  ,  par  la  longueur  des  an- 
tennes ,  la  couleur  &  la  grandeur  des  aiies.  Le  mâle 
eft  entièrement  noir. 

Il  le  trouve  au  midi  de  la  France. 

7>.  Ichneumon  ferrugineux. 

Ichneumon  fenugineus, 

Icliiieumon    éculfon    jaune  ;     corcelct  taché    de 


yeux  S;  l  extre- 


jaune  ;  corps  ferrugineux  ,  a 
mué    de   l'abdomen  ,   noirr. 

hhntumon  fcutello  fuixo ,  thorace  fulvo  macu- 
luto  ,  fulwj-ferrugineus  :  cculis  abdvmuujquc  apice 
niy-  is.  Sl^hkank.     Enum    i::f    au/1,  n".  f.57. 

l^hneum.on  fcirugmtus.  Bcyir.  ^ur.  n..t.  pag.  88. 
;:».  5:. 

Lh  eurr.on  ferrugincus.  \ilt.  Ent.  tom.  ^.p,  141. 
u^.  10. 

Il  .;  lix  lignes  &  demie  de  long.  Les  antennes  ont 
marquées  d'un  anneau  b'anc.  Le  corps  eii  d'une 
couleur  fetrug'neul'e  fauve,  avec  Ic^.  yei.x  &  l'ex- 
trénM'é  de  l'abdomen  nous.  Le  corte'..:  a  une  tache 
fur  l'ccuflon  &  quelques  joints  fauves. 
Il  le  trouve  en  Fiance,  aux  environs  de  Lyon,     ]       U  fe  trouve  en  Autriche. 

Ec  1 


020  I  C  H 

So.IcHNEUMON  bimaculé. 

cHKE  VMON  bimacuiacus. 

Ichneumon  noir  ,  écuflbn  jaune  ;  antennes  avec 
un  anneau  blanc  ;  abdomen  avec  une  tache  gi  ifàti  e  , 
fur  les  deux  derniers  anneaux. 

Ichneumon  fatte'lo  flavicante  ,  antennls  a'bo 
annulatis  ,  niger  ,  fcgmentis  duobus  poftrcmis  juprii 
macula  gypfea.Sc-H9.AtiV..  Enum  inf.  aufi.  /z".  700. 
— Bcytr.  lur.  nat.pcg.  86.  n.° .  48. 

Ichneumon  bimaiulatus.  ViLL.  Ent.  tôm.i-p.  1 40. 
n".  17. 

Il  a  environ  fix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires,  marquées  d'un  anneau  blanc.  Tout  le  corp, 
cA  noir  ,  avec  une  tache  bianchâcre  ,  à  la  pairie 
fupéiieute  des   deux  derniers   anucaux. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

81.  Ichneumon  peint. 

leHSEUMOU  piiius, 

Ichneumon écufloB  jaunâtre,  antennes  moitié  fer 
rugineufcs  ,  moitié  noires  ;  abdofnen  avec  deux  an 
aeaux  fauves ,  £i  le  bord  des  autres  blancs. 

Ichneumon  fcutello  fluvicanie  y  antennis  ferrugi- 
neis  medietJte  nigris  ,  abdominis  fegmentis  duo- 
bus  fuhis  ,  rcliquis  ap'.ce  albis.  Schrank.  Enum. 
inf.aajl.n''.  701. — Beytr.  lUr.  nat.  p.  88.  /z".  51. 

Ichneumon  piclus.YiLi.  Enc.  lom.  i- pag.  I41. 
n^.  19. 

Il  a  près  de  huit  lignes  de  long.  L'abdomen  .-« 
deux  anneaux  fauves,  &  le  bord  (ict   autres  b'anc. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

81.  IcHNEBMON  trico'or. 

IcHNFUMoN  tiicolor. 

Ichneumon  noir  jécull.n  jaunâtre  ;  «.i.les  fauves; 
jambes  blinches. 

Ichneumon  fcutello  flavic.Tn'e  ,  niger  fubpcticila- 
tus  jfemoribus  rufis  ,  lihiis  albidis.  Schramk.  Enum. 
inf.  ^uft.  n".  708. — Beytr.  -^ur  nat.  p.   87.  n*?.  yo. 

Il  a  depuis  trois  lignes  un  tiers,  j  11  (qu'à  quatre 
lignes  &  demie  de  long.  Le  corps  cft  noir,  avec 
l'éculTon  jaun.ître  ,  les  euilfes  fauves,  5c  les  jam- 
bes blanch.T.rcs. 

Il  fc  trouve  en  Autriche. 
Sj.IfHNEUMON  dichroiis, 

IcHl^TUMON   dichrous. 

Ichneumon  noir  ;  corceict  tacijé  ;  tculfon  jau- 
«e  ;  abdomen  fertile  ,  ©vale  ,  fauve  ,  avec  l'cxtrc- 
Uiicé  noitc. 


I  C  H 

Ihnewnon  thoiace  maculato  .,  J'.utel'o  flwicar.tc, 
n/ger ,  abdomine  j'cjjili  ovaio  f -Ivo  apice  nigro. 
Schrank.   Enum.   Injl.  aufi.  n^ .  71c. 

Il  a  deux  lignes  &  démit  tie  long.  Le  corps  eft 
noir,  avec  une  ligne  au-devant  des  yeux  ,  un  point 
au-devant  des  ailes,  un  autre  de  chaque  côcé  à  la 
baie  du  corce'et  ;  leculTon  ,  &  une  petite  ligne 
tranfverfale  en  arrière,  jaunes.  L'abdomen  tft  fellilc, 
fauve  ,  avec  l'extrc.mité  &  un  peu  de  la  bafe  noirs. 
Les  pattes  font  fauves ,  avec  un  anneau  blanc  , 
bordé  de  noir,  fur  les  jambes  poftérieures. 

Les  antennes  de  cetinfede  manquant ,  M.  Schrank 
n'a  pu  fâvoir  dans  quelle  divifion  il  falloit  le  placer. 

Il  fe  trouve  en  Auitiehc. 

84.  Ichneumon  brachyure. 

Ichneumon    brachyurus. 

Ichneumon  fauve,  avec  le  corce'et ,  les  antennes 
5:  la  bafc  de  l'abdomen  noirs  j   écuflon  fauve. 

Ichneumon  fuS'us ,  thorace  oculis  antennis  abdo- 
mtnijque  hafi  nigris  ,  jculello  flave ,  abdomine  li~ 
neuri.  Schrank.   Enum.  inf.  aujl.  n'^.jw. 

IcImeumonbriichjurus.YiLi..  Ent.  tom.  ^.p.  154. 
"".  57- 

II  a  trois  lignes  de  long.  Les  antennes  font  noires, 
de  la  longueur  du  corps,  La  tcie  cft  d'un  jaune  tcf- 
taeé  ,  avec  les  yeux  noirs.  Le  corccletclt  noir ,  avtc 
l'écullon  fauve.  L'abdomen  efl  fclîlle  ,  prefque  li- 
néaire ,  teltacé  ,  a.'cclabafe  noire.  Les  pattes  foHt 
jaunes.  L'aiguillon  tft   très-court. 

Il  fc  trouve  en  Autriche. 

Sf.  Ichneumon  comédien. 
Ichneumon  cothurnctus . 

Ichneumon  noir;  milieu  de  l'abdomett  &  pattes 
fauves  ;  taries  pollérieurs  &  milieu  des  antennes 
blancs. 

Ichneumon  niger  ,  abdominis  medio  pedibufjue  ru- 
fis, turfs  pofticis  aniennifque  medio  albis.  Schrank. 
Enum.  inj.aufi.n'^.  716. 

Lkncumon  cothurn^tus.  Yill.  Ent.  tom.  :^.p.  igj. 


Il  a  quatre  Signes  &  demie  de  long.  Les  antennes 
font  un  peu  plus  longues  que  le  corps,  noires, 
avec  le  milieu  blanc.  La  tète  Si  le  corceict  font  noirs. 
L"ibdomen  eft  noir,  avec  le  fécond  ,  le  troilième  & 
la  moitié  <fu  quatrième  anneaux  fauves.  Les  pattes 
font  fauves ,  avec  les  cuilfes  poflcrieurcs  noires  ,  &  les 
jambes  poflérieures  marquées  d'un  anneau  blanc. 

Il  fe  uoave  e«  Autriche. 


I  C  H 

Sé.  I.HNÏUMON  de  Ficher. 

IciiNEUMO^i  Fichtri. 

Ichneunion  noir  ;  bafc  des  antenne? ,  jambes  ^ 
tarfcs  Se  milieu  Je  l'.Vodomîu  ,  fauves  ;  cuiùcs  en 
malle. 

Ichneumon  niger ,  aniennarurr.  baft  liiiis  îarfis 
ûbdomineque  dimto  fuiol»  6'  apicc  rufis  ,  fcmu- 
ribus  omnibus  cUvaùs.  ScHRAnk.  Enum.  inj.  aufi. 
«°.  718. — Beytr.-^ur  nat.pag.  89.  n".  54. 

likicumoa  F'icheri.V iLi.  Ejit.  tom.  5.  pug.  iCi,- 

Il  a  fept  lianes  de  long.    L"iil.Jom;n  efl  fiave  , 
avec  le  pétiole  &  rex;r;iûud  noirs. 
II  fc  trouve  en  Auiricli  -. 

87.  IcHNF.UMON  dvi   ercux. 

IcHSEimoN  compuici^tor. 

I.lineumon  nor  ;  abdo  nen  prefcue  péticlé  , 
oblong  ;  pattes  fauves  j  ai!-s  avec  une  tache  mar- 
g.nale  n'-itc. 

Ickncumon  tkorace  ûtro  immùculuio  ,  abdom'ine 
fubpitioiato  oblù,!_:c  ,  pedibus  rufis  ,  jiis  macula 
margiridii nigia,  i,i.uUo anu^uiis bicviore.  bcHR ank. 
Enum.  inf.  aufi.  .r- .  711. 

Ichneuinon  coivpurrcÎJ.:or.  Vor>,  Mil.  gr^c  p.  IO^, 

/:■  .."mon.  comcunciucor.  V'ill.  Eit.  tom.  5. 
p.  iSo.    /i^.   138- 

Il  a  lîx  lignes  'S;  demie  de  long.  Tout  le  corps  cft 
noir  ,  avec  les  pattes  fàurcs.  L'aigU'ilon  a  env! 
ron  deux  lignes  &  demie  de  long.  Les  ailes  fotit 
cranfpatentes  ,   avec  une  tache  marginale  nciit. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

88.  IcHNEUMON  élégant. 

IcHNEVMON  tkgantulus. 

Ichncumon  noir  ;  fccond  &  troifïème  anneaux 
de  l'abdomen,  &  jambes,  jaunes. 

Lhneumon  atunnis  nigris  lot:s  ,  fcuttllo  thoraci 
CO;tio/o;e ,  rtiger  ,  tib'ùs  abdominljqae  fccundo  6' 
uriio  fegmentis  fldvii.  Schrakk.  Enum,  inf.  auft. 
n°.-ji-. 

Ickneumon  elegan'.uluS.yiLL,  Ent.  tom.^  .  p.  181. 
n".  141. 

Il  ed:  peut-être  une  vatiétédel'Ichneumon  lutteur. 
Il  a  ùx  lignes  de  long.  Tout  le  corps  cft  noir, 
avec  un  point  à  l'oi  1^111  e  des  ailes  ;  le  fccond  3c 
le  troifièmc  anneaux  de  l'abiomen  ,  les  jambes  &  les 
tatfes  ,  jaunes.  Les  cuilles  font  noires  ,  renflées.  L'a- 
bdomen ell  pétillé  &  n'cfl  point  comprimé. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 


I  C  H 


2lfl 


89.  IcHNEUMO.N'  vefjiforme. 

I  CHS  LU  i/c.v  V  jj  ijormis. 

Icbn-imion  noir;  abdoiH.n  avec  quatre  bandes 
jaunes. 

Ichneumonatttennis  nig  '-s  tot's  ,  fcu:ello  nigo  ^ 
niger,  abuomiize  cingiJis  quacu.rJiuvis.ScHs.xNK. 
Enum.  inf  aufi.   n".  718. 

Lkneumon  ve  -If 01  mu,  Vill.  Eut.  tom.  3, 
f.  iSl.  n".  141. 

II  a  hait  lignes  de  long.  Le  corps  efl:  parfemé 
de  points  élevés»  La  ;ête  ci't  noire  ,  avec  le  front 
jaune.  Le  corcelet  eft  noir  ,  avec  une  ligne  jaune. 
Je  chaque  côté  ,  au-devant  des  ailes.  L'abdomen 
e(f  noir ,  avec  la  bafe  d;j  fécond  ,  du  troilième  , 
du  quanièmc  &  du  cinquième  anneaux  ,  jaune.  Les 
cuilîee  font  noires  ,  avec  la  bafe  jaune.  Les  j  imbes 
&  les  tarfcs  des  premiries  pattes  font  jaunes.  Les 
autrts  font  d'une  couleur  obfcute. 

Il  fc  trouve  en  Autiiche. 

90.  IcHNLUMON  ankilofé. 

1 CH Niu  ■.  o y  Jtirratùs, 

Iclineumon  noir  ;  abdomen  pétioL'  ^  en  faucille  , 
avec   le   fécond  anneau  jaune. 

Lhne  imon  fcutcHo  thoraci  âoncolore  ,  antennis 
nigris  tutis  ,  abdomine  petiolato  faicato  nigro , 
ffgmcmo  jccuneio  /uteo.  SchKANK.  Enum,  inf.  aufi. 

I.hneumon  farra:us.  Vill.  Ent.  tom.  i.pag.  iS'2. 
n'-'.  14;. 

Il  a  quatre  lignes  &  demie  de  long.  Le  corps  eft 
noir  ,  avec  le  point  calleux  de  l'origine  des  ailes, 
les  jambes  &:  le  tecond  anneau  de  l'abdonieu, 
jaunes. 

Il  fe  trorve  en  Autriche, 
91.  IcHNEUMON  occifeur. 

ICHKLUMON  ociifor. 

Ichneuraon  noir  ;  abdomen  en  faucille  ,  avec 
une  bande  firrugineufe. 

Ichncumon  niger,  abdomine  falcato  ,  fafciafer~ 
rugmea.ScHii ANS.  Enum.  inf  aufi.   /z».  730. 

Ichncumon  octifor.  'Vill.  Ent.  tom.  5.  pag.  184. 
n".  I  j  1. 

l!  a  un  peu  plus  de  cinq  lignes  de  long.  Les  an- 
tennes font  de  la  longueur  delà  moitié  "du  corps. 
L'abdomen  cft  pétiole,  en  faulx  ,  noir,  avec  une 
bande    fcrrugineufe.    L'aiguillon    a    une    ligne  de 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 


222  I    C    H 

51.  IcHNEUMON  iJtiqUC. 

IcKNEUMON  macro-pus, 

Ichneumoii  noir  ;  extrémité  des  antenne"!  &  mi- 
lieu de  l'abdomen  ferrugineux  ;  pattes  polléiieures 
mélangées  de  noir  &  de  ferrugineux. 

Ichneumon  niger ,  antennis  apice  nbdominis  medio 
peaihufque  feiruginets  ,  pedibus  pofluis  ni^ofcrru- 
gineoqui  vjr/ii.ScHR aNk.  E'ium.  inf,  auft.  n^ .  73  3. 
Btycr.  lurnat.  pug.  90.  ««.  55. 

Ichneumon  macropus.  Vill.  Ent.  tom.  }.  p.  581. 
n*.  I4J- 

Il  a  fix  lignes  de  long.  Le  corps  eft  noir  ,  avec 
l'extrânité  des  antennes  ,  le  milieu  de  1  abdomen  , 
&  les  quitrc  pattes  antérieures,  fern'gincux.  Les 
pattes  poftérieures  font  mélangées  de  noir  &c  de  ftr- 
xugineuï.  L'aiguillon  eft  très -court. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

•)}.  Ichneumon  deftrufleur. 

Ichneumon  ab:ogator. 

Ichneumon  noir,  abdomen  ovale  ;  pattes  fcrru- 
gineufes. 

Ichneumon  niger ,  abdomlne  ovato  ,  pcdibus  fer- 
nginels.  ScUKAiiK,  Enum.  inf.  auft.  n°.-j jfO. 

Ichneumon  abrogator,  ViLL.  £."!».  tom.  3./'.  183. 
n°.  146. 

Il  a  deux  lignes  &  demie  de  long.  Tout  le  corps 
efl  noir.  L'abdomen  clt  ovale  ,  termmé  par  un 
aiguillon  très-court  ,    à  peine  apparent. 

Il  fe  trouve  en  Autriche, 

94,  Ichneumon  dévaftateur. 

JcHNXUMON  devjflator. 

Ichneumon  noir;  abdomen  pétiole  ,  ferrugineux; 
ailes  obfcures. 

Ichneumon  n'ger ^  abdomme  petiolaro  pedîbufque 
ferrugineis  ,  femoribus  pojîtcis  aigris  ,  alts  fufefcen- 
tibus.  ScHRANK.  Enum.  inf.  aujl.  n  \  741. 

Il  a  un  peu  plus  de  trois  lignes  de  long.  Les  an- 
tennes font  noires  ,  amincies.  La  tète  &  le  corcclet 
font  noirs.  L'abdcmen  ell  ferrugineux ,  avec  le  pé- 
tiole noir.  L'aiguillon  eft  à  peine  apparent.  Les  pattes 
font  fctrugineufes  ,  avec  les  quatre  cuiffcs  pollé- 
iieures noues. 

11  fe  trouve  en  Autriche. 

t)ç.  Ichneumon  ébauchent. 
IchXiuMON  impn^nator. 


I  C  H 

Ichneumon  noir  ;  abdomen  ferrugineux  ,  avec  le 
premiers  le  dernier  anneaux  noirs  ,  le  fécond  bc  le 
cinquième  poniluts. 

Ichneumon  niger ,  tibiis  quatuor  anticis  ferrup- 
neis  ,  abdomine  fcrruf^ineo  ,  apice  primoque  Jegmc-iio 
nigro ,  jecundo  qaintoque  punciato.ScHUAKK.  tnurr, 
,nfauft.n''.-j^^. 

Ichneumon  impr&gnator.  V  I  L  L.  Ent.  tom.  ]. 
pag.  183.  rf-\    14S. 

Il  a  in  peu  p  us  àz  quatre  lignes  de  long  Les 
antennes ,  la  lête  ot  le  corcelct  lont  noiis.  L  abdo- 
men eft  ferru^inciix  ,  avec  la  bafe  &  rcxtrcmité 
noires  ,  &  des  points  noirs  fut  le  fécond  &  le  cin- 
quième anneaux. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

96.  ItHNIUMON   hardi. 
Ichneumon   impugnater. 

Ichneumon  noir  ;  abdomen  avec  deux  bandes 
jaunes  ;  antennes  progreffivement  un  peu  plus  grolfef. 

Ichneumon  antennis  extrorfum  fulcrjffioriùus  , 
niger,  ahdomine  cngulis  duobus  flavts.  icHRANK. 
Enum.inf.  auft.n'-^.  744. 

Ichneumon  imfUgnator.Vii.\.,Ent.  tom.  5.  p.  185, 
1".   147- 

Il  a  trois  lignes  de  long.  Tout  le  corps  eft  noir  , 
avec  deux  bandes  )aanes  ,  fur  l'ab  Jomeii  ,  les  quatre 
jambes  antérieures  tellacées,  &  les  poftérieures  obl- 
curcs.  L'aiguillon  eft  très-court. 

Il  fe  tiouve  en  France  ,  en  Allemagne. 

97.  Ichneumon  grenadier, 

IcH^iUMON  myftdcatus. 

Ichneumon  antennules  longues  j  blanchâtres  ;  bafc 
des   jambes  jaune. 

Ichneumon  pa!pis  long:s  libiarumquc  tûj7 jîavis. 
ScHRANK.  Enum,  tnj,  uujl.  n" ,  746. 

Ichneumon  myfciciitus.  \jtL.  Ent.  tom.  ;.  p.  185. 
«"•  149- 

Il  a  près  de  deux  lignes  de  long.  Les  antennes  S: 
tout  le  corps  font  d'un  fauve  obfcur  ,  avec  les  yeux  , 
le  milieu  des  jauibes  ,  l'extrémité  de  l'abdomen  ,  & 
quelques  lignes  lur  le  corcelet  ,  noirs.  Les  anten- 
nules  font  longues  &  blanches  :  l'infede  les  remue  & 
les  porte  de  coté  ,  comme  des  eTpcccs  de  moufta- 
chcs.  Les  cuilfes  font  un  peu  renflées  ,  8c  la  ba(c  des 
jambes  eft  blanchâtre.  Les  ailes  font  un  peu  obfcures , 
avec  une  tache  marginale  ,  noire. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

98.  Ichneumon  guerroyeur. 
Ichneumon  dcbiUdtor. 


î  H  C 

Ichnenmon  bafe  des  antcnncç  S:  pitte"  jaunes, 
ab  Jomcn  pédolé  ,  marqua  d'uuc  ban  'e  fauve. 

Ickneumon  ancinnaru  n  hafi  peail  ufq  le  fljvis  ,  ab- 
d-^-nir.c  pecioluto  ,  cing.Jj  fut'vo.  SchRank  E.ium. 
inf.   auji.   ,7".  747.. 

Lkneumon  debellator.  Vill.  E  it.  lom.  5.  p.  184 
n° .  I  jo. 

Il  adcux  ligne-; de  long.  Le  ccrps  eft  noir  ,  avec 
le  premier  article  dis  antennes  &  les  jambes ,  jaunes. 
L'abdomen  ell  ovale,  pétiole,  avec  le  boid  du  fécond 
am.cau  jaune. 

Il  fe  trouve  en  Autiiche. 

99.  IcHNEUMON  infcvflatcur. 

IcHStVMoN  infeciator. 

Ichneumon  bouche  &  antennules  jaunes  ,  antennes 
obfcurcs  ,  pattes  cittines. 

Ickniutnon  ore  pa/vifgue  Jlavis  ,  antennis  frfùs  , 
pedi''ui  c:crin:s.  Schr ank.  Eium.  inf.  auft .  no.  748. 

Lh.ieumon  iafeclaio^.  Vill.  Ent.  tom.  5.  p.  184. 

lia  près  de  deux  lignes  de  long.  L'abdomen  eft 
preù]ue   en  faulx ,  pétiole.  L'aiguillon  ell  très  court. 

Il  fe  trouve  en  france  ,  en  Allemagne. 

lOû.  Ichneumon  mélanops. 

IcHSEUMOi^  rr.i  anops. 

Ichneumon  ferrugineux  ;  yeux  ,  cxtrémicé  de 
l'abdomen  &  filets  latéraux  de  l'aiguillon  ,  noirs. 

Ichneumon  ferrugîneus  y  nculn  abiomin  ?  api..c 
acuhifgue  vaginis  aigris.  S:hr,nk.  Enu  a.  ir.J, 
eujl.  n".  7  5i. 

Ichneumon  me  Id  ops.YiiA..  Ear.  tom.  }.pag.io\. 
n°.i.7. 

II  a  fix  lignes  de  long.  Tout  îc  corps  efl  ferrugi- 
neux ,  avec  l'écufToii  jaune  ,  une  ligne  noire  ,  bor- 
dée de  jaune  ,  de  chaque  côté  de  la  poitrine  ,  &  une 
tache  jaune  a  l'apophyfe  des  cuilfes  poftéritures. 
L'abdomen  eft  pétiol;,  avec  l'extrémiié  noirâtre. 
L'aiî;uillon  a  une  ligne  Se.  demie  de  long  ,  S:  les  fi- 
lets latéraux  font  noirs. 

Il  fe  trouve  en  France  ,  en  Aile  iiagr.e. 

101.  Ichneumon  nigrocuîe. 

IcH{<Ei'^fo:^  nigroculus. 

Ichneumon  ferrugineux  ;  abdomen  pétiole  ,  avec 
!a  bafe  marquée  de  noir  ,  aiguillon  noir. 

Ichneumon  ferrugineus  ,  abdomme  petio'ato  hafi 
nigndine  notaio  ,  ai.uUo  nigro.  Schrank.  Enum. 
inf.  auJl.  «"^.7^5, 


I  H  C  âîj 

Jchnu-non  nigrocu.'us.  Vill.  Ent.  tom.  ^.p.  roi. 
,  o    ,  I  c 

Il  a  qu;tre  lignes  ds  long  ,  &  il  relTcnible  aus 
piécédcns.  Le  corps  cft  ferrugineux  ,  avec  les  yeux  , 
le  péc  oie  3c  l'aig  iillon  ,  noirs.  La  bafe  des  anneaux 
de  l'abdomen  ell  raarqu  'e  de  r.o  r ,  qui  difparoît  in- 
fenfiblemcnt.  L'aiguilioa  a  une  ligne  &  demie  dû 
Ion». 


Il  fe 


:  en  Fiance  ,  en  Allemagne. 


101.  Ichneumon  quadripoinftué. 
Ichneumon  quadrpanBatus, 

Ichneumon  ferrjgineux;  é:uflon  jaUne  ;  abdo- 
men obLcur  ,  avec  VjUatre  points  i.oirs  ,  élevés  ,  à  la 
bafe. 

Ichneumon  ferrugineus ,  fcutello  fi  ivo ,  ahdomine 
fufcefcente  ,  ad  hafin  paribus  duobu  .  punâjrum  ni- 
grorum  eUvutorum.  Se  H  R  A  ttK.  Eii.m.  inf  aujt. 
no.  754. 

Ichneumon  quadri^unclatus,  ViLL.  En:,  tom,  j. 
pag.  101.  n".  1 19. 

lia  près  de  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
jaunes.  La  tète  ell  ferrugineufe  ,  avec  les  yeux  noirs  , 
le  front  &  la  bouche,  jaunes.  Le  corcelet  cil  ferru- 
gineux ,  avec  l'éculfon  jaune  8c  une  ligne  longitu- 
dii^ale  noire,  au  milieu  du  dos.  L'abdomen  efl  pé- 
tiole,  d'un  brun  ferrugineux  ,  avec  la  partie  fupé- 
ricurc  du  pétiole  noir  &  d^ux  points  élevés  ,  noirs  ,  à 
labafe  du  fécond  Se  du  troifièmc  anneaux:  ces  points 
font  très-peu  marqués  ,  fur  les  anneaux  fuivans.  Les 
cuillcs  polléiicures  font  très-peu  renflées. 

Il  fe  trouve  en  France  ,  en  Allemagne. 

10;.  Ichneumon  exotique. 

IcnsEUMOS  exoticus. 

Ichneumon  noir,  antennes ,  milieu  de  l'abdomen, 
&  jambes  ,  ferrugineux. 

Ichneumon  n:e-,  antennis,  abdomlnîs  medio 
tibilfque  ferrug..-uiS ,  SchraNK.  Enum  inf.  aufi, 
n\y<i6. 

Il  a  trois  lignes  &  demie  de  long.  L'abdomen  eft 
pétiole  ,  avec  le  Iccond  ,  le  troidème  &  le  quatrième 
arneaux  ,  ferrugineux.  Les  jambes  poftérieures  font 
noires  a  l'extrémité. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

104.  I  HNEUMONmélanophthalme. 

IcHKEi/iroN  meLnophialmus, 

Ichneumon  ferrugineux  ;  yeux  ,  eitr'm'té  du  cot- 
cclct  ,  bafe  Si  côtés  de  l'abdorain  ,  noirs. 

I       Ichneumon  ferrugincus,   cculis  thoraeif^us  al>dOf_ 


az^ 


I  C  H 


min!f]ue  haft  l.[C  rlb  .s  r.hr  ;.  S;hsa:jK.  Enum.  inf. 
iiufi.  n".  j{-j.  —  Bcytr.-^x,  iiu.paZ-  9  ^ ■  n^ ■  57» 

Ic'ir.cdmo'i  mJar.cp'-.tiilmus.  Will.  Eni.  com.  3, 
fag.   103.  7î°,  m. 

Ilac^eux  lignes  Se  dente  de  long.  Les  antennes 
ae  fijnr  guère  plus  lon^^ucs  que  la  racitié  du  corps. 

Il  fc  trouve  en  Allemagne. 

10^.  IcHNEVMoN  du  Tortrix. 

JCHNSUMON  Tort'ici.f. 

Ichneumon  noir  ,  abdcncn  oValc  ,  dt'ptimé  ,  fcf- 
.fîle,  pâle  en  deilou-. 

Ichneumon  nigcr  m'nutus  ,  abdomine  ovato  dc- 
ptejfo  fij/i/i  fukus  pallidiore.  Schranx.  Enum.  inf. 

Ichneumon  tonricis.ViLL.  Ent.  tom.  ^-pag.  11  ;. 
■n°.  ijj. 

11  n'a  guère  plus  d'une  ligne  de  long  L'aiguillon  a 
•  un  tiers  de  ligne. 

H  f e  trouve  en  Allemagne.  Il  eft  forti  du  corps  de 
-ia  cheiulk  d'une  efpècîde  Pyrale  :  Vyraùs  fcf-iaiia. 
Fib. 

106.  IcHNEtJMON  mineur. 

JcHNEU.MON   intercus. 

Ichneumon  noir,  abdomen  ovale,  déprimé,  avec 
la  baie  teftacée. 

ichneumon  minuius  ni^c'- ,  abdomine  ov.tto  dt- 
prcjfo  bafi  tefiaceo.  Schkank.  Enum.  inf.  auj] . 
/.-.  764. 

Il  a  deux  lignes  de  ]>>^!g  ,  &  il  rcllcniblt;  beaucoup 
au  précédent.  Le  corps  t(t  noir  ,  avec  la  ba(c  de 
.l'abdomen  &;  les  jambes  fauves.  L'aiguillon  a  un  tiers 
de  ligne. 

Il  fe  trouve  en  Autriche. 

IC7.  Ichneumon  focial. 

Ichneumon  greganus. 

Ichneumon  noir  ,  pattes  &  côtés  de  l'abdomen, 
ferrugineux. 

Ichneumon  nige'- ,  pcd'ius  ahdominifiue  lateri- 
hus  ferrugincii.  Schrank.  Enum.  inf.  auji. 
n°,  766. 

Ichneumon  grcganus.  ViLL.  Ent.  tom.  ^.p,  115. 
n».  iT7. 

Il  a  unelii;ne  &  demie  de  long.  Les  antennes  font 
noues.  La  tète  c(t  nuite  ,  avec  la  trompe  jaune.  Le 
corcclet  efl  noir.  L'abdomen  eltr.oir,avec  les  côtés  & 
la  baie  en  delTous ,  jaunes.  Les  ailes  font  rccouvettts 


,/         I  N  S 

tranTparcrt-ç  ,  avec  un.  ti-.h;  marginale  ,  noire,  fut 
les  (upéricurts. 

Il  fctirouve  en  Allcmag:,c.  Les  la'ves  vivent  en 
fociété  dans  1rs  Chenilles  .-'es  Papillon!^  ,  &  fe  filent 
chacune  à  leur  fortie,  une  co.|uc  qu'elles  ralTcm- 
blenr, 

INSECTE,  Insectu2[.  Nom  colkaif  donné  à 
des  êtres  doués  de  tous  les  caradères  edcntiels  cfui 
dc'ivcrt  les  faire  placer  ,  par  rapport  à  l'ordre  de  la 
Natuie  ,  dans  le  Règne  anuiia!  ,  &  par  rappott  3  l'or- 
dre de  nos  connoilfances ,  dans  une  des  diviiîons 
principales  de  l'Hiftoire  naturelle. 

A  l'introdadion  de  cette  partie  de  l'Encyclopédie  , 
nous  avons  cru  devoir  préfenter  fuccintcmcnt  ieS 
notions  préliminaires  ,  qui  doivent  introduire  à  la 
connoiilance  des  Infefles.  Mais  forcés  de  réduire 
notre  marche  i  celle  même  attachée  a  la  forme  d'un 
Didionnaire  ,  &  de  nous  renfermer  à  chaque  pas 
daniies  bornes  de  l'article  paiticuUer  que  nous  avons 
a  traiter  ,  nous  avons  dii  réferver  fans  doute  au  mor 
piopre  Infede  ,  tous  les  dévcloppemens  les  plus  gé- 
néraux ,  qr.i  entrent  dans  l'univeifai.té  de  l'objet 
qu'il  d'.fignc.  Si  ,  comme  lieu  n'eft  ifolé  dans  la  Na- 
ture ,  nous  fommes  atltz  louvent  dans  le  cas  de  lier 
I  Entomologie  aux  autres  pairies  de  l'Hiftoire  natu- 
relle ,ctft  furtout  dans  cet  article,  dcUiné  à  pré- 
fenter le  tableau  en  grand  de  tout  ce  qui  pei.t  êtte  ré- 
Krifa  la  collcdîon  univeifelle  des  êtres  organifés 
'.ju'oH  nomme  Infedes  ,  que  l'Entoiriologilfc  doit  fe 
moi, trr  digne  de  participer  aux  vues  du  Naturalille 
philûfophe".  Nous  croyons  d'ailleurs  s^ous  mettre 
d'dccoid  avec!  attente  delà  plupart  des  ledeuts  , 
q'-H  ,  fatigués  de  la  monotonie  néceiTairement  atta- 
chée a  la  defciiption  des  efpèces.  apiès  avoir  cher- 
ché quelque  délalfement  (lans  l'kilfoire  des  genres  , 
doivent  déti.-er  de  trouver  ici  ra'.leiiiblés  fous  un 
même  cadre  ,  les  traits  les  plus  frappans  ,  les  plus 
propres  à  foulager  la  mémoire  ,  fixer  ie  jugement  3 
&  même  quelquefois  à  éveiller  l'imagination.  Cepen- 
dant ,  ne  vojlant  pasr.ous  LiifTer  féduire  par  l'appât 
des  nouveautés,  &  nous  égarer  dans  le  vague  des 
conjedurcs  ou  dans  le  labyrinthe  de  lam-^taj  h\lique, 
ne  vouiancpas  non  plus  tomber  dans  des  rcpeiuions 
fuperflucs  ,  nous  ne  produirons  que  les  faits  les  plus 
ellentiels  £i  les  mieux  conftatés,  3c  nous  renverrons 
aux  diftérens  arricles  éc ars  dans  tout  le  corps  de  l'ou- 
vrage ,  ceux  qui  voudront  acquérir  des  inltrudions 
plus  amples  dans  des  détails  plus  développes. 

Place  des  Infecics  d.ins  ï ordre  de  la  Nuture   &  dans 
la  fric  acs  Etres. 

II  n'cfl:  fans  doute  aucun  êtte  dans  la  Nature  , 
qui  ne  doive  fon  ex.llence  a  quelque  caiife  difterente 
de  lui-même  ,  &  c'elt  dans  cute  caufe  qu'il  faudtoïc 
chercher  la  raifon  pourquoi  un  être  exille  d'une  ma- 
nière phuôt  que  d'ur\e  autre.  L;s  Infecles  ,  q.ii ,  pac 
cela  même  qu'ils  cxiilcnt  j  font  partie  td'c.tiïl'e  Je 
«eccfiaiis 


3orts   qu  ont 


I     N     S 

né.-cfTaire  (îe  l'Univers ,  ont  aufTi  un  principe  rf'cxii"- 
tcnce  fi  Hiiciit  d'eux-mêmes ,  &  il  s'agirjit  aufli  de 
lavoir  ,  Cjiiel  peut  être  le  principe  qiii  a  forme  les 
Infeftcs  tels  qu'ils  font  ;  s'il  rclule  originairement  & 
abfoliiment  en  eux  ,  ou  s'il  émane  d'une  puilTance 
étrangère.  On  ne  lauroit  diie  qu'il  réliJcen  eux  j  car 
djus  ce  cas  ,  ils  feroicntles  nuîues  comme  !e3  au- 
teurs de  leur  exiilcnce  ,  ils  poiur  >ient  chanp;er  de 
ferme  auflî  Couvent  qu'il  leur  pl.iroit  ;  il  dépcndroit 
d'eux  enfin  ,  d'être  immuables  <<;  immortels.  Mais 
Ihillurs  le  Msraplu  ficien  élever  for^  vol  vcis  d.s  luu 
teursinaccelliblcs,  &  remonter  jufqu'à  la  fouice  de 
la  création  ;  laillons  le  Phyficien  même  pourfuivre  la 
d.'comporuiondcs  corps  jufquc  daiis  leurs  mol''Culci 
élémentaires;  en  nous  renfermant  dans  la  fplrère  pro- 
pre Ad  Nacuralirtc  ,  rioas  dirons  ,  que  fi  nous  ne  p^u- 
v..-ns  ci'.erchcr  ailleurs,  que  dans  une  caufe  première 
la  raifon  de  ce  qui  ePr,  ce  n'cft  que  dans  ce  qui  eft,  & 
dans  ce  qui  le  préfente  a  nos  feiis  ,  que  nous  devons 
chercher  la  "Nature.  Il  doit  nous  f,;ffire  d'obTcrvcr 
partout  daiis  laN.\rure  ^  de  l'ordre  &  dfs  fins.ic  nous 
pouvons  n-JUS  difpenfcr  de  nous  élancer  an-dcla 
d'ele  même  ,  pour  vouloir  découvrii  le  principe  de 
fjn  exil'ieuce.  l.'liarnii  i  •'.  1  Univers  ,  ou  les  rap- 
"L-lk:.  •'  ai-cifeç  tart;es  de  ce  Valte 
qu  :  îa  ^au'c  première  (.'\  une,  & 
qi.'C  i'ur.r.ers  qnieli  l'on  eirlt  ,  a  aufil  l'unité  en  par- 
toge.  Si  toutou  mémo  un  feul  è:re  étoit  ifolé  ,  cette 
liaimonic  n'auroit  pu  exiller.  C'efl  de  1  encliaîne- 
m 'Ut  univerfe'  qu.- devait  rcfu'ter  la  fuborduiation 
des  êtres  ,  &  leurs  relations  a  ref,ace  &  au  tems, 
Oli  !  qui  pourra  découvrir  tous  les  rapports  qui  font 
de  la  cliaî  lè  immenfe  des  F.Tes  ,  un  (cul  tout.  Nous 
ne  pouvons  fans  doute  en  confui  ler  que  quelques 
clraînoMS.  I'  doit  nous  fufEre  encore  d'entiçvviir  l'f'- 
clielle  des  ê-r.  •;  ,  q:oique  nous  ne  puiffions  pas  en 
cn.b.ai'er  ni  en  fixer  les  gradaiions.  Les  Anciens 
avoi"iK  reconnu  cette  échelle  ,  &  nous  fomuies  par- 
■\eius  a  d  couvrir  à  l'œil  quelques  unes  de  fe«;,;;a- 
darions  ,  qui  doivent  nous  paroine  bien  cataû  rlees; 
r-ais  l'cfece  ,  l'ordre  &  1  enchaînement  de  ces 
r  êmes  gradations  ,  ne  peuveiit  nous  être  connus  que 
tics  imparfai  emcnt.  Les  Infeiles  forment  dans  la 
Nature  un  petit  peuple  vivant ,  ou  !a  Sagelle  fupreme^ 
fdoimanice  de  toute  chofe  ,  fe  ma'iifefte  a  nous 
fus  les  tr.iits  lis  plus  nombreux,  les  plus  varies, 
fi  pieiK-être  les  plus  frappans  ;  ils  de)ivent  aufî;  former 
un  petit  de,iré  dans  l'échelle  uni  crfeile  j  S:  nous 
d;vons  chercher  a  leur  alTigner  la  place  qu'ils  y  oc- 
c  pent. 

Sans  doute  ,  une  des  vérités  les  plus  importantes  , 
fi  qui  do  t  être  fans  cefle  da!is  a  bouche  du  Natu- 
ralifte  ,  c'eft  que  tout  e(l  lyilémati|Ue  dans  la  Na 
ture  ,  tout  y  efl  combinaifon  ,  rapport  ,  liaifon  , 
cnchjinement  :  iln'ertncn  qui  ne  for.  l'effet  imm?- 
dia!  de  quc'que  chjfe  qui  a  précédé  ,  Si  qui  ne  déter- 
rr.ine  l'exiftcnce  de  quelque  chofe  qui  doit  fuivre.  Ou 
p  ut  dire  enfin  ,  &  répéter  avec  les  plus  anciens  Phi- 
iofophes,  que  l'intelligence  fuprême  a  lié  fi    écroi- 

H,^.  Nji.    l.Jecles.  Tome  Fil. 


I    N    S 


a2f 


tement  toutes  les  parties  de  fon  ouvrage,  qu'il  n'en 
elt  aucuiie  qui  n'ait  des  rapports  avec  toucle  lyftêmc: 
un  Champignon ,  une  Mitre  dévoient  y  entrer  au/li 
efleiuieliemen:  que  le  Cèdre  ou  l'Eléphant,  Chaque 
Lti  e  a  dès  lors  la  pctf.élion  qui  convenoit  à  fa  fin.  Il 
cefT.-roit  de  la  remplir,  s'il  pouvoir  cellér  d'êcre  ce 
qa'il  eft.  En  changeant  de  nature  ,  il  auroit  changé 
de  place,  &:  celle  qu'il  occupe  dans  la  hiérarchie  unl- 
verfe'le  ,  auroit  dià  l'être  encore  par  un  être  fcmbla- 
ble  à  ,'ui ,  ou  l'harmonie  eût  été  détruite.  Ne  jugeons 
donc  pas  abfjlumcnt  des  êtres  confidérés  en  eu*- 
mcmcs  ,  mats  apprécions-les  dans  les  rapports  a  là 
place  qu'ils  dévoient  tenir  dans  le  Syfiêine,  Ctirains 
r.luliats  de  ieur  nature  peuvent  être  des  maux  par- 
ticuliers ;  mais  pour  empêcher  que  ces  maux  n'exif- 
talîent ,  il  a'-iroit  fallu  lailler  ces  Lacs  dans  le  néant , 
&:  créer  un  autre  'Univers.  La  première  règle  que 
neius  devons  pofetj  c'eft  qu'il  n'eft  rien  d'ifolé.  Cha- 
que être  a  fon  aélivité  propre  ,  dont  la  fphèrc  a  été 
détei  minée  par  le  rang  qu'il  de  voit  tenir  dans  le 
mondcoiiilfe  trouve.  Ainfi  une  Mitte  efl  un  très- 
petit  mobile  ,  qui  confpire  avec  des  mobiles  dont 
i'adivité  s'étend  a  de  plus  grandes  diftances.  La  fe- 
co.îde  régie  également  reconnue  Se  qui  fe  déduit  de 
la  première,  c'eft  qu'il  n'eft  point  de  fauts  dans  la 
nature  ,  tout  y  efl  gradué  ,  nuancé.  11  n'eft  donc 
point  d'E're  au  defus  eu  au  délions  duquel  il  n'y 
en  ait  qui  s'en  rapprochent  pit  quelques  caraftèrcs, 
ou  qui  s  en  éloignent  par  d  autres.  Entre  ces  carac- 
tères qui  diilinguent  les  Etres  ,  nous  en  découvrons 
déplus  ou  m..iiiiS  généraux  :  de-la  nos  diflrihutions en 
Claires ,  en  Oidres  ,  en  Genres  ,  en  efpèces.  Mais 
(î  rien  tu-  ti  anche  dans  la  Nature  ,  il  efl  évident  que 
nos  difinbutionsne  font  pas  les  (îennes.  Celles  que 
nous  formons  font  purement  nornina'es ,  &  nous  ne 
devons  les  regarder  que  coxme  des  moyens  relatifs 
à  nos  befoins  &  aux  bornes  de  nos  connoifîânces. 
En  effet,  il  elt  toujours  entre  deux  ClalTes  ou  deux 
genres  voilins  ,  des  prod-élions  intermédiaires  qui 
fcmbl-nt  n'appartenir  pas  pius  à  l'un  qu'a  l'autre  & 
qui  fervent  à  les  lier.  Un  nrage  épais  nous  dérobe, 
il  ell  vrai  ,  les  plus  belles  parties  de  la  chaîne  uni- 
verfclle  des  êtres  ,  &  ne  nous  en  laiile  entrevoir  qut 
quelques  chaînons  mal  -  liés  ,  interrompus  ,  &  dans 
un.  onire  ditférent  faus  doute  de  celui  de  la  Nature  • 
mais  fi  nos  cunnc.fia'.ces  fur  la  chaîne  des  Etres  fout 
h  imparfaites  ,  e'ies  fufSfent  au  moins  pour  noui  la 
di  ligner  ^  &:  pjur  nous  donner  les  plus  hautes  idées 
de  cette  magnifique  progreîTion  &  de  la  variété  qui 
règne  dans  l'Univers  Amfi  d'après  nos  propres  con- 
ceptions,  nousûvons  cru  devoir  d;vifer  tous  les  dif- 
f.rcns  corps  que  la  terre  préfente  en  trois  grandes 
maffes  qu'on  appelle  Régnes  :  le  Minéral  ,  le  Vé- 
gé.al  &  l'An.imal.  Si  les  élemens  agilfent  réciproque- 
ment les  lins  fur  les  autres  ,  fuivant  certaines  loix 
qui  réfultentdc  leurs  rapports  ,  ces  mêmes  rapports 
les  lient  aux  Minéraux  ,  aux  Plantes ,  aux  Animaux 
fuivant  les  n:odifrcations  qui  leur  font  propres.  À 
ces  trois  Règnes  fe  rapportent  toutes  les  différentes 
fubfiances  du    êtres  naturels  qui  exiftent  dans   ce 


226 


I  N  S 


monde  ,  Se  c'cft  à  l'un  ^..:  ces  Rèi^ues  aufTi  que  doivent 
fe  rapporter  les  Inlidlcî. 

Tous  les  Etres  peuvent  être  parfaits  ,  confiicrJs 
abfolument  en  eux-mêmes  ,  puifqu'ils  ont  tout  ce 
qui  les  fait  être  ;  mais  ils  peuvent  égaLment  nous 
offrir  dirtérens  dc_i;rés  de  peifedions  relatives.  La 
mefurede  cette  petfcftioncll  dans  les  rapports  que 
chaque  être  foutient  avec  le  tout.  L'Etre  dont  les 
rapports  au  tout  font  plus  variés  ,  plus  multipliés  , 
plus  fécond"! ,  polL'de  une  perf-'iTtion  plus  lelevée. 
ITdprès  ces  principes  fondés  en  nature  ,  la  Plante 
doit  être  au-deilus  du  Minéral  ,  comme  l'Animal 
doit  être  au-defi'us  de  la  Plante.  Les  grandes  opéra- 
tions de  la  Nature  paroiirent  fe  réduire  à  deux  prin- 
cipales ,  la  cryftallifation  &  l'organifation.  Partout 
oïl  elle  n'ûiganifc  pas  des  Etres,  elle  les  cryftailife. 
On  fait  que  ces  deux  dalles  d  Etres  ,  différent  furtout 
par  leur  origine  ,  &  par  la  manière  dont  ils  croilfent. 
Les  êtres  ctyftallifés  croilfent  ,  ou  plutôt  accroilfcnt 
par  rappofiiion  fuccelfive  de  certames  molécules  de 
figure  déterminée  ,  qui  fe  réunillcnt  da-is  une  mafle 
commune,  tandis  que  les  êtres  organilés  ,  provien- 
nent d'un  germe  où  toutes  leurs  parties  eifentiel.es, 
font  concentrées,  &  ils  croilfent  par  intus-fufcep- 
tion.  11  n'efl  pas  néceifalre  de  nous  livrer  à  des  con 
fidérations  bien  étendues ,  pour  faire  reconnoître  que 
les  Infeélcs  doivent  eflentii-lkmeut  appartenir  aux 
êtres   organifés. 

L'organifation  eft  fans  doute  la  plus  excellente 
des  modifications  de  la  matière  ,  &  la  matièie  bru:e 
paroît  avoir  aullî  pour  fin  la  matière  o-ganique.  Mais 
d'après  la  marche  de  la  Nature  ,  toujours  infenfi- 
bkment  gradu''e  ,  nous  ne  favons  point  où  l'organi- 
fation finit  &  quel  eft  fon  plus  petit  terme.  Encclfant 
d'organifer,  la  Nature  ne  celfepas  d'ordonner,  d'ar- 
langer ,  &  il  femble  qu'elle  organife  encore ,  là 
même  oii  nous  croyons  qu'elle  n'orgamfe  plus.  Ne 
diroit-on  pas  que  les  pierres  fibreufes  &  les  pierres 
feuilletées  font  des  végétaux  un  peu  travellis  5  ainfi , 
les  Talcs  ,  les  Amianthes  ,  femblent  former  un  paf- 
fage  des  folides  bruts  aux  organifés.  Cette  tranfition  , 
il  cil  vrai,  n'eft  pas  la  plus  heureufe.  La  Nature  fem- 
ble faire  un  grand  faut  ,  en  paifant  du  fodile  au  vé- 
gétal. Point  de  liens ,  point  de  chaînons  à  nous  con- 
nus ,  qui  unilfent  le  Règne  minéral  à  celui  qui  le  fuit , 
&  nous  ne  pouvons  pas  même  imaginer  de  nuance 
entre  l'accroillement  &  l'appolition.  .l^îais  devons- 
nous  juger  de  la  chaîne  des  êtres  par  nos  connoif- 
fanccs  aiftuelles?  Combien  de  produdions  innom- 
brables que  nous  n'avons  pas  même  entrevues  cS: 
dont  nous  ne  pouvons  point  foupçonner  l'eïiilence  ! 
le  faut  que  la  Nature  femble  faire  ici  ,  pourra  dif- 
paroître  un  jour  au  moyen  de  nos  connoilfances  nou- 
velles. Il  n'en  eft  pas  de  même  des  deux  autres  Rè- 
gnes ,  &  il  n'eft  pas  facile  de  dire  précifémcnt  ce 
qui  les  diflingue.  On  ne  voit  pas  nettement  où  finit  le 
'Végétal,  Se  OH  commence  l'Animal.  Ni  le  plus  ouïe 
moins  de  firaplicité  dans  l'organifation  ;  ni  la  ma- 
Sîjcre  de  naître  ,  de  fe  nouirif ,  de  croître  Se  de  mul- 


I  N  S 

tiplier ,  ni  la  faculté  locomotive  ,  ne  fourniiïent  dej 
caraétéres  (uHifans  pour  différencier  ces  deux  Clalfes 
d'Etres.  En  effet, i!  y  a  des  animaux  dont  la  ftruc- 
ture  paroît  auifi  funpie  que  celle  des  plantes.  Ce  que 
la  graine  Se  le  germe  font  à  la  plante,  l'œuf  5:  l'em- 
bryon le  font  à  l'animal  La  Fiante  &  l'Animal  croif- 
fent  également  par  un  développement  infcnlible.quc 
la  nutrition  opère.  Les  matières  reçues  dans  l'une  Se 
dans  l'autre  par  intus-fufception  ,  y  fubifleni  des  pré- 
parations analogues  :  une  partie  re.'è:  la  nature  de 
la  plaiireou  de  l'Animal  ,  le  refte  eft  évacué.  Il  elt 
chez  les  plantescomme  chez  les  animaux  ,  une  dif- 
tindfion  de  fexcs;  &  cette  dilHnûion  y  eft  fuivie  des 
mêmes  effets  elfentiels  qui  l'accompagnent  dans  ces 
deiniers.T'lufiears  efpèces  d'animaux  multiplient  de 
boutture  &  par  rejettons.  Enfin ,  fi  l'on  connoit  cer- 
taines plantes  ,  telle  que  la  Tremclle  ,  qui  paroît 
jouir  de  la  faculté  loco-motive  ,  on  connoit  aulfi  des 
animaux  ,  qui ,  comme  les  Plantes,  palfent  toute  leur 
vie,  fixés  a  la  même  place.  S'il  eft  un  caraflère  qui 
paroille  propre  à  l'animal  ,  c'eft  d'^  re  pourvu  de 
nerfs  ,  &  d'être  fufceptible  defentiment.  Mais  quel- 
que diftindif  que  (emble  ce  caraiSére,  on  ne  fauroit 
affirmer  fans  témérité  ,  qu'il  foit  exempt  d'exception. 
Ne  pourroit-il  pas  fe  trouver  dans  la  Plante  ,  des 
parties  qui ,  (ans  être  femblables  aux  nerfs  des  ari- 
maux ,  fcroient  néanmoins  capables  de  fondions 
analogues?  les  mouvemens  en  apparence  fpontanés  , 
delà  Senfitive,  de  la  Dionea  mufc  pula  ,  ou  attiap- 
pe-Mouche  ,  n'ont-ils  pas  quelque  analogie  avec  les 
phénomènes  de  l'irritabilité  &  la  lendbilite  elle- 
même  ?  on  ne  découvre  pas  des  nerfs  dans  tous  les 
animaux:  on  n'en  découvre  point,  par  exemple, 
dans  les  nombreufes  familles  des  Polypes,  &  pour- 
tant les  Polypes  font  de  vrais  animaux  ;  mais  fans 
doute  qu'ils  ont  des  organes  analogues  aux  nerfs  Se 
appropriés ,  comme  ces  derniers  ,  au  fentiment.  Les 
InfeCfes ne  doivent-ils  pas  être  placés  au-dclfus  des 
Polypes  ? 

Quelque  difficiles  à  trouver  que  puiffent  être  les 
limites  des  trois  Régnes  ,  que  nous  devons  recon- 
noîtie  ,  il  n'en  eft  pas  moins  vrai  que  la  Nature  eft 
tellement  reftreinte  dans  fcs  opérations  ,  qu'aucun  de 
ces  trois  Règnes  ne  peut  empiéter  fur  les  droits  d'un 
autre.  On  ne  voit  point  d'animaux  ,  proprement  dits , 
devenir  Plantes  ,  ni  des  Plantes  devenir  minéraux. 
Chaque  étrefe  tient  dans  la  claffe  qui  lui  eft  alTignée, 
fans  pouvoir  jamais  en  fortir.  Cependant ,  quel  doit 
être  notre  étonnemcnt  ,  lorfquc  nous  reconnoiflons 
que  c'eft  toujours  fur  le  même  fond  que  la  Nature 
travaille  &  qu'elle  ne  varie  que  les  formes  ;  que  c'eft 
la  même  m.itièie  qu'elle  emploie  ,  à  laquelle  elle  peat 
donner  tant  d'arrangemens  divers  ;  que  tous  les 
corps  enfin  que  ces  trois  Règnes  renferment ,  ne  dif- 
fèrent encr'eux  qu'accidentellement.  On  peut  le  prou- 
ver par  les  changemens  continuels  qu'éprouvent  les 
uns  &  les  antres  de  ces  corps.  En  effet ,  les  végétaux 
fervent  de  pâture  aux  animaux  ,  Se  fe  convcrtillcnt 
par  la  digcftion  en  la  fubftancc  de  l'Animal  qui  s'en 


I  N  S 

efl  nourri ,  &  qui ,  laifTant  fa  dépouille  mortelle  à  h 
terre  végétale,  doit  aulll  à  Ion  tour  nourrir  les  végé- 
taux. Les  minéraux  fervent  de  même  à  la  nourriture 
des  Plantes  ,  &  deviennent  pour  ainfi  dire  végétables  : 
«3u  fein  de  la  terre  ils  exhalent  des  vapeurs  ,  qui  s'm- 
finuanc  au  travers  des  porcs  delà  racine  des  végétaux, 
les  font  croître.  Mais  fi  tout  ce^qui  exifte  ,  doit  être 
compote  de  la  même  matière  -dans  laquelle  i!  fe  ré- 
fout ,  principe  dont  la  venté  ne  peut  être  conteilée , 
c'eft  furtoutdans  la  dillolution  des  co:ps,  que  l'on 
trouve  leur  identité  dans  la  même  matière  qui  les 
compofe.  Ce  n'cft  donc  qu'en  ajoutant  ou  en  fouf- 
trayant  graduellement  Si  ficccirivcment  de  cette  ma- 
tière: univerfelle  8c  identique  ,  que  la  Nature  paroît 
avoir  formé  tous  les  diftérens  êtres  qui  compofent 
euï-mêmcs  les  trois  Règnes  divers  que  nous  avons 
établis  :  d'oii  dévoie  s'er.fuivre  nécelTaircmenc  ces 
rappo'.ts/uccefTifs,  ces  gradations  nuancées  ,  qui  ne 
permettent  pas  de  pofer  entr  eux  des  lignes  de  démar- 
cation bien  déterminées.  Mais  ,  outre  les  rapports 
généraux  des  animaux  &  des  plantes  ,  que  nous 
avons  déjà  manifeftcs,  on  en  atrouvé  d'autres  moins 
elleniiels  qui  fout  particuliers  aux  Infectes. 

Si  la  plante  ,a-t-on  dit  ,  poulTe  une  tige  ,  pour  fe 
revêtir  eafiiite  de  feuilles  ;  l'Infede  commence  par 
être  un  cûtps  oblong  &  vermiforme,  &  finit  par 
avoir  des  ailes.  Les  feuilles  des  plantes  font  pleines 
de  nervures  qui  fe  partagent  en  mille  finuofitcs  ;  les 
a'ies  des  Infedcs  ont  audl  un  grand  nombre  de  ner- 
Tures  &  d:  ramifications  pareilles  :  celles-là  difterent 
cntr'elles  par  leur  forme  &  leur  découpure  ;  celles-ci 
ne  varient  pas  moins  parleur  configuration  &:  par  la 
manière  dont  leurs  bords  font  dentelés.  L°s  p'ai.tes  ^ 
a-ton  a:outé  ,  pouffent  des  boutons  à  fleurs;  les  In- 
fcdes  deviennent  Nymphes  &  Chryfalides.  Comme 
CCS  boutons  après  avorlleuri  ,  donnent  des  fruits  dans 
leur  maturit.  ;  ainli  ces  Nymphes  &  Chryfalides, 
après  un  ceitain  tems  ,  produifcnt  des  Infceles  dans 
leur  état  de  pcrledlion. 

Cette  ir.génieufe  comparaifon  de  LefTers  ,  a  du 
rapport  avec  celle  de  Swammerdam  ,  lorfqu'il  com- 
pare les  dévcloppemens  des  différens  Ordres  d'Infec- 
tes, à  ceux  dune  Plante  d  Œillet.  Il  faut  avouer  ce- 
pendant que  ces  rapports  entre  les  Infeclres  &  les 
Plantes  ,  font  allez  imparfaits.  La  comparaifon  des 
ailes  avec  les  fcuiles  eft  un  peu  recherchée ,  &  ne  peut 
guère  fupporter  une  analyfc  un  peufcrupuleufe.  Car 
les  feuilles  paroilTent  prefque  tout  aulfi-tôt  oue  le 
germe  commence  à  fe  développer,  tandis  qîie  les 
ailes  des  Infeèles  ,  ne  fe  montrent  que  lorfqu'ils  ont 
atteint  leur  dernier  développement  ;  les  feuilles  croif- 
fent  le  itement  après  s'être  dégagées  de  leurs  boutons , 
au  lieu  que  les  ailes  des  Infcâcs  ,  après  avoir  quitté 
leurs  enveloppes,  s'alongent  a  vued'œil  &  acquièrent 
toute  leur  étendue  en  peu  de  minutes  :  le  nombre  de 
feuilles  d'une  plante  n'cft  pas  fixe  ,  il  en  tombe  ,  i! 
en  renaît,  &  cette  viciffîtude  dure  autant  que  la 
Plante  même  ;  au  lieu  ^uç  le  nombre  des  ailes  de 


I  N  S 


227 


chaque  forte  d'Lifcelesne  varie  point,  &  qu'une  aile 
perdue  ne  revient  jamais  ;  eiilin  ,  Leion  les  conjcfturcs 
des  Bo:aniftes  ,  les  feuilles  font  données  a;ix  Plantes, 
pour  garantir  la  racine  &  la  tige  contre  i'aideur  du 
foleil  j  pour  facihier  l'évapoiation  des  lî;;meurs  fu- 
pciflues  fié  la  circulation  du  fuc  rounicier  ,  pour 
préparer  ,  élaborer  celui  qui  doit  former  les  poulies , 
les  fruits  &  les  femcnces  :  au  lieu  que  les  ailes  font 
données  aux  Inlceles  pour  un  bien  tout  autre  ulage  , 
(avoir,  pour  leur  faciliter  les  moyens  de  fe  tianfpor- 
tcr  promptcmentd'un  lieu  à  un  autre.  Si  les  ailes  des 
Infedes  en  général  reffembloient  à  ce  qu'on  dit  de 
celles  d'un  certain  Infedte  des  Indes,  qu'on  nomme 
en  ces  pays  ,f<:uille  am''ulun!e  ,  leur  rapport  avec  les 
feuilles  des  Plantes ,  ou  au  moins  des  arbres  ,  feroic 
mieux  marqué.  Les  ailes  de  cet  Infede  rellcmblenÉ 
non-feulement  par  leur  forme  &  leurs  nervures  ,  aux 
feuilles  des  arbres ,  mais  encore  par  leur  couleur  1 
elles  font  d'un  vert  naiiîant  dans  les  uns,  d'un  vert 
plus  foncé  Se  femblable  à  celui  d'une  feuille  en  (a 
pleine  vigueur ,  dans  les  auti es ,  &  couleur  de  feuille 
morte  dans  d'autics.  On  alluic  de  plus  que  ces  ailes 
font  de  la  première  couleur  au  printems  ,  de  la  fé- 
conde en  été  ,  Si  de  la  troiiiémc  vers  la  fin  de  l'au- 
tomne ;  qu'enfuite  elles  tombent  ,que  l'Infede  relie 
fans  ailes  pendant  tout  l'hy  ver ,  &  qu'elles  repoulTeRt 
au  printems.  Si  tous  ces  faits  étoient  véritables  ,  l'on 
ne  fauroit  diteonvenir  du  rapport  très-marqué  ,  en- 
tre les  ailes  de  cet  Infeifle  &  les  feuilles  des  aibres; 
mais  il  fdudroit  toujours  avouer  qu'à  cet  égard  ,  il 
diffère  des  autres  Infedes  ,  &  qu'il  eft  peut-être  l'u- 
nique en  longenre  :  au  moins  n'en  connoit-cn  aucun 
dont  les  ailes  (oient  alfujetties  à  de  pareilles  vicilll- 
tudcs.  On  peut  cncoreremarqucr  que  la  comparaifon 
entre  Une  Nymphe  ou  Chtyfalide  ,  d'où  (ort  un 
Animal  parfait  j  &  un  bouton  5  fleur  qui  produit  utt 
fruit  dans  fa  maturité  .excède  un  peu  les  termes  d'un 
parallèle.  Il  s'agit  de  faire  voir  le  rapport  que  les  In- 
feftesont  avec  les  Plantes.  Pour  cet  elîet,on  compare 
l'iruf  d'un  Infcele  à  un  grain  de  femence  ,  fon  corps 
à  la  tige  ,  S:  fes  ailes  aux  feuilles  d'une  plante.  Il  fal- 
loir fans  doute,  pour  continuer  la  comparaifon, 
comparer  encore  quelqu'aurre  partie  de  l'Infede  aU 
bouton  à  fleur  de  cette  plante  ,  &  non  pas  y  comparer 
l'Infcifle  tout  entier.  Mais  nous  n'avons  pas  befoin 
d'inlifter  davantage  fur  la  foiblcire  ou  l'inexaditude 
de  ces  rapports  ,  des  Infedes  avec  les  plantes.  iNous 
en  trouvons  au  contraire  de  bien  plus  nombreux  & 
de  bien  plus  pofitifs  avec  les  animaux  ,  qui  doivent 
nécedairement  faire  ranger  les  infedes  dans  le  Régne 
Animal. 

Une  des  principales  raifons  qui  doit  conduire  d"a- 
boid  à  placer  les  Infcdes  parmi  les  animaux  ,  c'eft 
qu'ils  ont  de  commun  avec  eux  la  faculté  de  changée 
de  place:  au  lieu  que  les  Plantes  font  immobiles  j 
c'eft  qu'ils  ont  la  liberté  d'a'ler  chercher  hur  nourri- 
ture partout  où  ils  veulent  ;  au  lieu  que  les  végétant 
ne  fauroient  la  tirer  que  de  1  endroir  ou  ils  font  atta- 
clié^.  Cette  fealç  conforroité  entre  LsInfedes  éc  le$ 


228 


î  N  S 


autres  animaux  ,  cfl  f.ins  tioine  celle  qui  les  diftingue 
Je  plus  vifiblemeiit  des  plantes  en  général.  La  plupaJ  t 
d:s  jutrcs  rapports  entre  les  fnlciftes  &  les  autres 
animaux  conllilent ,  en  ce  que  les  uns&  les  autres 
naillcnt&fc  multiplient  par  les  mêmes  voies  i  eu  ce 
que  les  parties  intérieures  des  uns  ont  de  l'analogie 
avec  celles  des  autres  :  les  Infeclc  comme  les  grands 
animaux,  ont  tous  un  eftomac,  dcsinteftins,  un  cœur, 
des  veines  ,  des  trachées  ,  une  efpèce  de  cerveau  Se 
de  moelle  fpinale  ,  des  mufcles  ,  un  ovaire  ,  &c  ;  en 
ce  que  les  Infectes  ont  pareillement  l'ulage  des  fens  : 
tous  ont  le  goût  &  le  icntiment,  la  vue,  probablement 
audi  l'odrrat  ,  &  plufieurs  paroifient  avoir  l'ulage 
del'ouie  ;  en  ce  qu'ils  font  aulli  capables  dcpaÛîons, 
furtout  de  celles  de  l'amour  ,  de  la  crainte  Se  de  la 
colère  ,  en  ce  qu'ils  donnent  des  marques  de  mémoite 
&  d'un  degré  d'intellgcnce  ;  eu  ce  que  rhacun  a  fou 
ir.jullrie  ,'fcs  rufcs  ,  fa  manière  d'attaquer ,  de  fe  dé- 
fendre &  de  veiller  à  la  conicrvation  ;  en  ce  qu'on 
vcit  parmi  eux  la  inème  divcilité  de  caradèies  :  il'y 
c;i  a  decouiagcux,  de  timidss  ,  d'aifb  fs  ,  de  paret- 
fcux  ,  de  patiens  ,  d'empcrt's  ,  de  forts ,  de  foibles, 
de  robuftes  ,  de  d-.'icars  ,  de  fociablcs  ,  de  f,,litaires, 
de  propres  ,  de  fah-s,  de  l'obres,de  votaces  Euiin  , 
on  ne  voit  prcfqiic  rien  dans  les  organes ,  les  carac- 
tère,la  manière  de  vivre  ^:  d'agir  des  grai.ds  animaux, 
dont  on  n'apperçoive  des  traces  dans  les  Infcdes  , 
de  fcrte  qu'on  ne  fauîoit  d;fconver.ir  que  leurs  rap- 
poits  avec  ces  animaux  ,  ne  foient  mcoiriparablement 
plus  téel«  &  plus  marquéi  que  ceux  qu'on  leur  trouve 
avec  les  plantes. 

Si  les  pierres  feuilletées  ou  fibreufes  dtfignent  une 
végétaticn  étauchée,  (i  les  (laladitcs  ,  par  k-ur  ac- 
croiffeucnt  continuel  (cmblcn:  v  gctcr  ;  lî  parmi  les 
v'gétaux,  les  Truffes,  les  Champignons,  les  li- 
chens ,  approchent  alKz  de  l'organifanon  limple  des 
pierres;  (i  ',  fans  parUr  des  Coraiîx  ,  i,ui  imitent  fi  bien 
la  dureté  ,  la  nature  delà  pierre  ,  3c  qu'on  (ait  être 
l'ouvrage  de  certains  animaux  ,  il  y  a  parmi  les  corps 
marins  ,  de  vénrablcs  végérauxqui  Temblent  plus  te- 
nir de  la  pierre  que  de  la  plante  ;  fi  cnfuite  es  Ser.li- 
t.ves&lcs  Polypes  doivent  fervir,  pour  amli -"ire  , 
de  pont  pour  palier  aulfi  d'un  Règne  à  ''autre  ;  à  plus 
forte  raiù'n  devons  nobs trouver  danschaque  Règne, 
parmi  les  ditfciens  Ftres  C|uM  rcnfcime  ,  di-s  liaifons 
encore  plus  combinées  ,  des  gradations  plus  variées, 
plus  nuancées  4î  p'us  h  es  cnir'el!es.  C'clt  là  furtout 
que  l'en  re ci  nnoîc  que  les  Erres  forment  encore 
moins  une  ehaîce  qui  fc  foutitnt  par  des  chaînons 
fucccffirs  ,  qu'un  rrfcau  t'ont  les  irailks  font  en 
tous  fens  &  de  toutes  parts  cnirclacces.  Cependant, 
pour  ne  pas  nous  éga.cr  encore  dans  un  labyrinthe 
inextricable  ,  il  nous  a  tallu  nécc/l'airemert  d.vilcr 
audi  thaque  Règre  en  plulieurs  grandes  Sciïl'ons 
qu'on  a;  pelle  ClaCes.  Dans  quelle  Scdi^^n  du  Règne 
Ànimalfaut-ilm.iintcnant  placer  les  InCcdes  ? 

Avant  que  ,  de  nos  jouis  ,  on  efu  découvert  les 
Polypes  ,  on  ne  pjuvoit  guère  fe  flatter  de  connoître 
la  Nature  aiiimak.  On  avoïc  cïrendanc  bâti  des  lé- 


T  N  S 

gles  fur  les  animaux.  On  les  divifoit  en  ovipares  S: 
en  vivipares  ,  &  l'on  regardoit  la  prcpiiété  de  mul- 
tiplier par  rcjcttons  &  de  bouture  ,  comme  propre 
au  végétal.  On  ne  pouvoir  pas  s'être  avifé  de  fouj- 
çonner  que  l'animal  pût  être  greffé  ,  bien  moins  er:- 
core  retourné  comme  un  gant.  Et  comment  .'eût- on 
loupçonné  .lorfque  l'o'i  tie  jugeoit  des  animaux  in- 
connus, que  par  ceux  que  l'on  connoilToit.  On  avoir 
diiïéqué  un  grand  nombre  d'animaux  de  Claffes  très- 
d'ffércntes  ;  on  avoir  même  beaucoup  dill^qué  les 
Infefles,cSc  l'on  s'étoit  étonné  de  rencontrer  dans  des 
animaux  réputés  fi  vils  ,  un  apparcU  d'organes  &  de 
vifcères,  qui  lesélevoit  fottau-deiTiis  delà  plante.  Des 
expériences  décilivcs ,  avoient  encore  démontré  la 
vérité  de  leur  origine,  Se  relégué  les  généraiions 
équivoques  dans  les  ténèbres  de  l'école.  Les  plus  ma- 
gnifiques defcriptions  anatomiques  étoient  confacrécS 
a  nous  donner  les  plus  hautes  idées  de  lorganilaticn 
àe  l'animal  ;  onadmirtir  plus  dans  !  InCede  .]ue  dans 
le  Quadrupède  ces  mer\eilles  anatcm  qucs  ,  préci- 
fément  parce  qu'on  s'étoit  moins  attendu  a  les  trou- 
ver dans  celui-là.  Ainlî  plus  les  idées  d'animalité  fe 
perfectionnoient ,  s'élevoienc ,  plus  on  fe  pénétroit 
de  la  grandeur  de  l'animal ,  s'il  eft  permis  de  s'ex- 
primer de  la  forte  ,  &  plus  on  s'éloignoit  de  la  dé- 
couverte des  Polypes.  On  avoit  vu  mille  fois  des 
portions  de  Vers  de  terre  fe  mouvoir  après  la  feélion  , 
fans  qif  on  eût  fongé  à  les  fuivte.  Comment  y  auroit- 
on  fongé?  Un  animal  multipliant  de  bouture  ,  étoit 
une  contradiélion  a  toutes  les  idées  d'aiiimali:é. 
Nous  (avons  aujourd  hui  qu'il  eft  des  animaux  qui 
ne  font,  à  proprement  pailer  ,  ni  vivipares  r.i  ovi- 
pares, &  qui  multiplient  par  des  divifions  Se  des 
(ous  divilîons  naturelles  &  fucceflives.  Le  Puceroa 
cependant  nous  avoit  déjà  appris  qu'il  y  avoir  des 
Etres  qui  étoient  à  la  fo'S  i>vipares  &  vivipares  ,  & 
nous  avo'ent  montré  des  (îngularit/sremarqua'L'Ies  par 
rapport  a  la  génération.  Nous  connoilTions  aufli 
quantité  d'animaux  ,  même  parmi  les  Infecles,  qui 
vivent  en  (bciété  ,  mais  pouvions-nous  imaginer 
qu'il  exillât  des  fociétés  du  genre  de  celles  que  les 
Polypes  à  bouquet  &  les  rejeuons  du  Polype  a  bras 
forment  entr'eux  ,  &  qui  font  fi  intimes  ,  que  tous 
les  individus  ne  compofent  qu'un  même  tout  orga- 
nique ,  fcmblable  à  un  aibrilteau  ?  Nous  ne  pouvons 
plus  douter  enfin,  qu'il  exifte  un  animal  très- animal  , 
puifqu'il  eft  très-vorace  ,  dont  les  petits  naidcnt  & 
fe  développent  comme  des  branches  ,  qui  mis  en 
pièces&  réellement  haché  ,  fe  régénère  dai.s  toutes 
ces  pièces  &  jufque  dans  les  plus  petits  fragmens  ,  qui 
peutètre  greffé  ,  retourné  comme  un  gant,  coupé 
enfuite  ,  retourné  &  recoupé  encore  fans  ceiTcr  de 
vivre  ,  de  dévorer ,  de  croître  ,  de  multiplier.  No-  s 
ccnnoidions  a  peine  l'animal  ,  quand  nous  entrepre- 
nions de  le  définir  ;  à  piéfent  que  nous  le  connoilioi\S 
unpeuplits,  oferons-nous  penfcr  .jue  nous  le  con- 
noiilons  a  fond  î  Combien  pcut-il  cxifter  d'animanx 
plus  étranges  encore  que  le»  Polypes  ,  &  t|ui  cou- 
fondroient  tous  nos  rail'cnnemens  fi  nous  venions  à 
les  découvrir!  Regardons  la  Nature  comme  un  tout 


I  N  s 

l'mmcnre  ,  &  foyons  peiluadés  cjiic  ce  que  noii5  en 
découvrons  ,  ii'cll  que  la  plus  petite  partie  de  ce 
qu'elle  rcaferme.  A  force  d'avoir  été  étonné»;,  puif- 
flons-nous  parvenir  à  ne  l'être  plus.  Obfervoiis  , 
amallbus  de  nouvelles  vérités,  tâclionî  de  les  lier  ,  Se 
attendons-nous  à  tout ,  parce  que  nous  devons  dire 
fans  celFe  ,  que  le  connu  ne  peut  fcrvir  demodtMeà 
l'inconnu  ,  &  que  les  modèles  ont  été  variés  à  l'infini. 

I,a  Narure  ,  qui  a  faij-onné  le  Polype  ,  fait  fans 
doute  encore  annnalifer  la  matière  à  bien  moins  de 
frais.  Elle  defcen.d  par  des  degrés prefque  infeniibles  , 
de  ces  grandes  niaffes  organiques ,  que  nous  nommons 
Quadrupè  es,  à  ces  petites  malfes or^aT.iques  ,  que 
nous  nommons  Infectes  ;  par  des  fouftraftions  gra- 
du.l  es&  habilement  ménagées,  clledoitavoirenân  ré- 
duit l'animalité  à  il-b  plus  petit<.  termes.  Nous  ne  connoil 
fons  point  ces  plus  petits  termes,  Si  le  Polype,  tout  fira- 
pie  (]u'il  nous  paroît ,  doit  être  très-compofé  ,  en  com- 
paraifon  des  animaux  placés  au  dell'ous  de  lui  dans 
l'échelle.  Nous  favons  que  le  cerveau  cft  le  principe 
des  nerfs  ,  qu'il  filtre  ce  qu'on  appelle  lesefprits  ani- 
maux, que  les  nerfs  font  l'organe  du  fentimcnt  ,  que 
le  ca-ur  elt  le  principal  mobile  de  la  circulation  ,  que 
les  attires  &  les  veines  en  font  les  dépendances ,  &:c.  : 
nous  avions  vu  tout  cela  dans  les  f,rands  animaux; 
nous  l'avions  retrouvé  avec  furprifetlans  les  Infectes, 
quoique  (ous  des  formes  différentes  :  nous  nous  étions 
aiiifi  accoutumés  à  regarder  ces  divers  organes  & 
quelques  autres  ,  com.ne  ellentie's  à  l'animal.  Le  Po- 
lype ne  nous  otfre  cependant  rien  de  femblable  ou 
d'analogue  :  les  nieilkuismicrofcope<;  ne  nous  y  mon- 
trent qu'une  infinité  de  petits  grains  dilféminés  dans 
toute  ù  fubrtance.  Il  cft  ians  doute  des  anunaux 
beaucoup  plus  déguifés  encore  que  le  l'o  ype  à  bou- 
quet ,  &qui  ne  donnant  aucun  ligne  extérieur  d'ani- 
malité,  nous  lailferoient  longtenis  incertains  !ur  leur 
Vtritable  Nature.  Lorfqu'une  bulbe  d'un  te)  Poljrpe 
s'ell  détachée,  &  qu'elle  s'eft  fixée  par  (on  court 
pédicule  à  quelque  appui  ,  la  prendroit  on  pour  une 
production  animale.  La  Moule  des  étangs  ne  manque  • 
telle  pas  d'une  grande  partie  des  choies  que  nous 
jugeons  néceifaires  i  l'animal?  Combien  ell-il  de  co- 
quillages plus  dégradés  encore  ?  l'ai  mi  les  Ii'  fedes ,  la 
femelle  des  Cochenilles  ou  des  K.rmis  ,  qu'on  a  ap 
pcllé  G.llmfede,  n'a  t-c!îe  pas  été  prife  pour  une 
véritable  galle  végétale  ,  par  des  oblervateurs  qui  ne 
l'avûient  pas  vue  dans  fon  prem'or  état  ?  Il  exille  pto- 
bablement  des  animaux  ,  qu'il  nous  feroit  imjollîble 
de  reconnoîrre  pour  SD  maux  ,  lors  mèi,.:  que  nous 
verriun^  a  nud  tonte  leur  ftruc^ure  ,  rant  int  iicute 
qu'extérieure  :  c'eft  que  nous  ne  jugeons  que  par 
comparailon  ,  &  que  fur  nos  notions  actuelles ,  nous 
ne  poariions  déduire  le  cette  itrudure  le  fsntiment 
&  la  V  ie.  Ainfi  ,  l'analogie  qin  eft  «n  des  flambeaux 
de  la  Phyfique  ,  n'en  peut  diffiper  toutes  les  ombres. 
Ce  tl.i.nbcau  s'éteint  fouvent  a  l'approche  de  cer- 
tains corps  ,  qu'on  eft  réduit  à  tarer  avec  les  doi.;ts 
de  rexpérience.  U  n'elt  aucune  btanche  de  ta  Phyli- 
quc,  qui  foit  plus  propre  que  l'Hi.ltoire  naturelle,  à 


I    N    S  22<? 

nous  faire  fentir  avec  qu'el'e  réferve  l'on  doit  nCtr  Je 
l'aialogie  dans  l'interprétation  de  la  Mature.  Il  ne 
faut  point  bannir  la  méthode  analogique  :  elle  con- 
disi  elle-même  à  1  obfervatinn  ,  par  les  idées  qu'elle 
allocie  fur  chaque  fujet;  mais  cette  méthode  ,  d'ur.c 
utiUtc  d'ailleurs  fi  gén.rale  ,  ne  fauroit  être  appliquée 
avec  trop  de  circonfpedion  Se  de  Cage 'e  ;  &  la  niar- 
cl-e  d'un  lleaumur,  d'un  Trembley  ,  doit  être  lar.S 
doute  réputée  la  meilleure. 

Quoique  ks  Polypes  ne  foicnt  point  probablement 
les  aniaiaux  des  derniers  ordres,  rien  n'empêche  néan- 
moins que  nous  ne  les  regardions  comme  un  des  lier  s 
quiunillent  le  Règne  végét.d  au  Règne  aaimal.  Long- 
tems  avant  qu'on  les  connût,  on  avoit  remarque 
bien  des  traits  d'analogie  entre  le  végétal  S;  1  animal  ; 
&  la  découverte  des  parties  fexuclles  des  plantes, 
qui  avoit  furpiis  G  agréablement  les  Phyfciens,  leur 
avoit  paru  mettre  le  fceau  àcctte  ana'ogie.  La  plante 
vcnoit  de  s'élever  vers  l'animal  ,  en  empruntant  un 
fc\e  :  on  ne  fe  doucoit  pis  que  l'animal  s'abailTeroic 
vers  laplanre  ,  en  empruntant  fes  dilFérentes  manières 
de  fe  multiplier.  &:  en  le  régénérant  comme  elle.  Le 
Polype  à  bras  elt  alTurémciU  de  toutes  les  produc- 
tions admales  que  nous  coi'.noilfons ,  celle  qui  (e 
rappioche  le  pLis  du  vég-rt^l  ;  on  diroit  qu'elle  ett 
polf-.-de  quelques  unes  des  principales  propriétés  à  un 
plus  haut  degré  que  le  végéral  lui-mè  ne  :  c'elt  aulli 
p.»r  Cvtte  pie.nièie  efpèce  de  la  famille  des  Polypes, 
que  nous  devons  commencer  d'établir  la  première 
c!alle  du  Règne  animal.  Pour  s'élever  du  Polype  à 
l'homme  ,1a  Nature  doit  eaipioyer  bien  des  échellons, 
&  la  fuite  naturelle  de  ces  échellons  ne  peut  guèic 
nous  être  connue.  Nous  découvrons  dans  cha"[uc 
ClafTe  ,  des  êtresmiipyens  ,  qui  fenililent  défigner  au- 
tant de  points  de  palTige  d'une  CUile  à  une  autre  ,  Se 
dont  nous  compolbns  notre  échelle  des  Etres  natu- 
rels. Mais  combien  de  points  intermédiaires  n'apper- 
cevons-nous  pas  1  Et  combien  l'ordre  dans  lequel 
nous  dillribuons  nos  écliellons,  diiaère  (ans  doute 
plus  ou  moins,  de  celui  que  la  Na'ure  a  fuivi  !  Ce- 
pendant forcés  ,  par  rapport  à  l'oidre  de  nos  con- 
noillances  ,  de  fermer  &  de  féparer  les  CUfles ,  efl-cc 
dans  la  première  que  nous  devons  placer  les  Infedes, 
ou  faut-il  par  eux  en  compoferuue  autre  î 

Les  Infeéles  d.Mvent-ils  être  confondus  avec  les 
Polypes ,  avec  ces  Orties  de  mer  ,  qui  ont  plutôt  la 
figute  d'un /wi^«j  que  d'un  animal  ,  Se  qui  bougent 
fi  pendes  pierres  oiion  les  voit  collées  ,  qu'on  diroit 
qu'elles  y  ont  pris  racine  ;  avec  ce  Té-iia  ou  'Ver  îoli- 
taire  ,  aii.juel  on  n'»p;erçoit  point  de  tète  formée. 
Se  qu'on  prétend  être  incapable  de  fe  mouvoir  ? 
c'efl:  ici  le  lieu  fans  d -^ute  ,  de  donner  quelque  dé- 
veloppement aux  caraiteres  g'-n 'taux  qui  l'ont  pro- 
pres aux  Infectes  .pour  en  voit  déiiver  les  rapports 
crmniuns  ou  particuliers  qui  doivent  adigner  leur 
véritable  place 

te  premier  caraétère  qui  paroît  diftinguer  elTen- 
tielleir.enc  les  Infcftes ,  eft  qu'il  n'ont  point  d'os  êc 


2.^6 


I  N  s 


^e  fquektte  intérieur.  On  n'ignore  pas  que  les  qua- 
diapèdes  ,  les  Oifeaiix  Se.  les  Polirons  ont  des  os  au- 
dedans  du  corps  ,  qui  forment  ce  qu'on  appdle  le 
fquektte  ;  ces  os  font  couverts  de  chairs  &  d'une 
peau  ,  &  c'e.'l  à  eux  que  les  mufcles  ont  leur  atta- 
che. On  ne  trouve  point  de  fquektte  oikux  dans 
l'intérieur  des  Infedes  ;  leur  corps  n'eft  rempli  en-de- 
dans que  de  chairs  ou  de  parties  molles ,  qui  exté- 
rieuiement  font  couvertes  d'une  peau  plus  ou  moins 
dure.  Dans  les  uns  ,  cette  peau  eft  coriace  &  flexible , 
dans  d'autres,  elle  cil:  dure,  écailleufe  ou  cruftacée. 
Lcsmufcks  Se  les  tendons  qui  fervent  au  mouvement 
de  leurs  membres  ,  ont  leurs  attaches  à  la  farface  in- 
térieure de  cette  peau.  Ce  caradère  des  Infefles 
leur  eft  commun  avec  quelques  autres  animaux  dé- 
figiiés  fous  le  no.m  de  Vers.  Des  Curieux  ,  il  eit  vrai , 
en  arrachant  de  la  patte  d'une  Puce,  la  partieécail- 
kule  qui  en  cou\  re  l'articu'ation  la  plus  voiline  du 
corps  ,  ont  cru  voir  un  os  dans  l'endroit  que  l'c- 
cailie  emportée  avoit  lailfé  à  découvert  ;  mais  il 
faut  avouer  que  la  patte  d'une  Puce  eft  un  objet  trop- 
petit ,  pour  permettre  de  nous  aflerer,  même  par 
k  fecoursd'un  microfcope  ,  lî  ce  que  nous  y  voyons 
eft  un  os,  &  non  un  ntrf  ^  ou  bien  une  partie  de  la 
fubftance  même  de  la  patte.  S'il  y  avoit  des 
os  dans  la  patte  d'une  Puce  ,  a  plus  forte  raifon  en 
devroit-on  trouver  dans  la  patte  de  quelque  Infecle 
plus  grand ,  hutout  pariui  ceux  dont  les  pattes  ont 
quelque  rapport  avec  celles  des  Puces ,  comme  les 
Sauterelles;  c'eft  cependant  ce  que  perfanne  n'a  en- 
core trouvé.  On  peut  ajouter  que  les  pattes  des  Puces 
étant  armées  de  fortes  écailles,  plus  que  fuflîfantes 
pour  foutenir  l'adion  des  nerfs  &  des  mufcles  &  pour 
empêcher  qu'efes  ne  plient  entre  deux  articulations  , 
on  ne  comprend  pas  à  quoi  ces  os  pourro^cnt  fervir. 
Les  parties  dures  que  préfentcnt  les  Infedes ,  dif- 
fèrent des  vrais  os,  non-feulement  en  ce  qu'elles 
font  placées  fur  le  delTus  du  corps  &  nonen-dedans  ; 
mais  en  ce  qu'elles  font  plutôt  écailieules  ou  crufta- 
céesqu'olTeufes  ;  en  ce  qu'elles  fe  forment  dans  plu- 
fieurs  S:  peut  être  dans  tous  les  Infedes ,  non  par  un 
fue  qui  circule  dans  elles,  mais  comme  dans  les  co- 
quilles ,  par  une  fimple  appofition  de  parties  qui 
rranfpirent  du  corps  de  l'animal  &  ie  durcilfent  en- 
fuite  ;  qu'elles  fembknt plutôtdeftinées  à  couvrir  & 
garantir  k  corps  ,  qu'à  k  foutenir  ;  en  ce  qu'enfin  , 
elles  font  fi  peu  edentielks  à  la  conftiuélion  inté- 
rieure du  corps  des  Infeéles,  que  plufieuts  s'en  dé- 
pouillent en  muant  ,  &  que  grand  nombre  de  ceux- 
mèmes  qui  en  font  le  plus  armés  ,  ont  fubfifté  &  agi 
tout  le  tems  qui  a  précédé  leur  dernière  tiansforma- 
tion  ,  fans  en  avoir  eu  aucune  fur  leur  corps.  Si 
cependant  l'obfervation  conduite  par  l'expérience, 
nousfaifoit  découvrir  quelques  vrais  os  dans  un  In- 
fede,  cette  fiiigulari  te  qui  k  rapprocheroit  des  autres 
animaux  ,  i^e  fuffiroi:  pas  pour  le  faire  fortir  du 
rang  des  Infedes.  Mais  ,  comme  nous  devons  cher- 
cher à  pofer  des  bornes  qui  puilknt  fép.uer  ditfi- 
rentes  Clalks  d'Etres  ,&  qu'une  des  principales  bor- 
nes &  la  plus  conft*iicc  encre  ks  Infciles  &  ks  autres 


T  N  S 

animaux,  paroît  être  le  fquelette  intérieur  qui  a  été 
donné  aux  uns  &non  aux  autres  ,  il  femble  qu'on  ne 
peut ,  fans  confondre  des  Etres  réellement  diftir.ds, 
placer  au  rang  des  Infedes,  un  animal  au-dcdans 
duquel  la  contiguitc  des  os  formeroit  un  fqucL'tte  ; 
on  peut  donc  conclure  ,  que  cette  coniiguitc  feule 
peut  d'abord  fuffire  pour  exclure  tout  animal  où  elle 
fe  trouve,  du  nombre  des  Infedes.  Ainfi ,  par  ce  pre- 
mier caradère ,  fans  recourir  à  quelques  autres  que 
nous  ferons,  valoir  ,  ksSerpens  ,ks  Lézards,  ks  Tor- 
tues ,  les  Grenouilles ,  ks  Crocodiles ,  ne  doivenc 
point  être  rangés  parmi  les  Infedes  ,  puifqu'ils  ont 
des  os  &  un  vrai  fquektte  intérieur  :  c'eft  donc 
avec  raifon  que  Linné  a  k  premier  rangé  ces  animaux 
dans  une  Clalk  particulière  ,  djfignée  par  le  nom 
d'Amphiéics. 

Un  fécond  caradère  ,  quia  même  fervi  à  donner 
aux  Infedes  k  nom  qu'ils  portent  ,  &  qui  appartient 
auffî  à  quelques  Vers ,  confifte  en  ce  que  leur  corps 
eft  diviié  enplufieuts  fcgmens  ou  fedions ,  par  des 
incilions  tranfverfaks  plus  ou  moins  profondes ,  qui 
dans  la  plupart  y  forment  comme  des  anneaux.  C'eft 
ordinairement  l'abdomen  qui  eft  coinpofé  de  ces  an- 
neaux qui  font  comme  des  lames  ccaïUeufes  ou  co- 
riaces, en  partie  en  recouvreuient  les  uns  des  autres. 
Dans  le  plus  grand  nombre  des  Infedes  jCesanneaus 
font  très-bien  marqués ,  dans  d'autres  ,  tels  que  les 
Araignées  Se  les  Mittes ,  ils  k  font  moins. 

Un  troifième caradère,  qui  eft  abfolument  propre 
aux  feuls  Infedes  ,  dérive  de  leurs  antennes  :  ce  font 
des  parties  alongées  ,  etïilées  Se  mobiles  ,compolé;s- 
ordinairement  de  plufieurs  pièces  articulées  enfem- 
bk ,  que  ks  Infedes  portent  à  la  tête.  Quoiqu'on 
puiile  dire  en  général  que  tous  ks  Infedes  lont  pour- 
vus d'antennes  ,  on  a  remarqué  cependant  que  ces 
parties  ne  font  point  apparentes  dans  ks  Araignée» 
&  dans  les  Mittes ,  &  que  (î  elles  s'y  trouvent ,  ce  ne 
peut  être  que  parmi -les  poils  qu'on  apperçoit  au-de- 
vant de  la  tête  ,  à  la  place  même  des  antennes  :  car 
l'on  fait  que  celles  des  Cigales  ne  font  prefque  pas 
d'une  autre  forme,  elles  font  courtes  &  très-déliées 
comme  des  poils.  Mais  fi  quelques  Infedes  pouvoienc 
manquer  d'antennes,  ces  parties  feroient  toujours 
fubftituées  par  d'autres,  plus  petites  &  également  arti- 
culées  ,  qu'on  appelle  antennuks  ou  barbillons. 

C'eft  dans  k  nombre  &  la  forme  des  pattes  ,  que 
l'on  prend  un  quatrième  caradère  ,  qui  doit  encore 
n'appartenir  qu'aux  feuls  Infedes.  Il  n'y  a  aucun  vé- 
ritable Infede  ,  parvenu  à  fon  état  de  pertedion,. 
c'eft-à-dire  après  avoir  paffé  par  fes  transformations, 
qui  ne  foit  pourvu  au  moins  de  fix  pattes  articulces.il 
yen  a  plufieurs  qui  en  ont  un  plus  grand  nombre  : 
ainfi  les  Araignées  ont  huit  pattes,  &  les  Iules  c.i  ont 
des  centaines.  On  connoit  ,il  eft  vrai  ,  des  Papillons 
qui  ne  paroilfent  avoir  que  quatre  pattes  ,  mais  on 
leur  en  trouve  encore  deux  autres  au-devant  du  cor- 
celet,qui  ,  quoique  petites  &  ne  fervant  point  à  la 
marche  ,  doivent  pourtant  être  regardées  comme  de 


I  N  S 

i»^ritablîs  pattes,  tant  parnpport  à  leur  forme,  que 
par  rapport  a  leur  fuuation. 

D'après  l"expofé  de  ces  deux  derniers  caraftèrcs , 
on  peut  juger  combien  Linné  a  été  fondé  en  principe, 
lorfcju'ila  encore  rangé  dans  une  CUffc  diftinéle  plu- 
fieurs  animaux  qui  approciicnt  allez,  il  eft  vrai,  des 
lufcdles,  &  qui  ont  été  lon2;tenis  confondus  avec 
eux.  Ce  Naturalise  céltbre  adélîgné  cette  Clalîe  par 
le  nom  de  V^rmes  on  de  Vers ,  &  elle  contient  un 
grand  nombre  de  genres  :  tels  font  les  Ténia  ou  Vers 
lol'taircs ,  les  limaces  ,  les  Limaçons  Se  tous  les  Co- 
quillages,  les  Sangfues,les  Polypes,  les  Vers-dc- 
terre  ',  les  Orties  ,  les  Etoiles  de  mer.  Sec;  tous  ces 
animaux  ont  à  la  vérité  le  premier  caraclère  des  Ir.- 
fcites,  c'eft-à-dire  qu'ils  n'ont  point  de  fquelettc  in- 
térieur ;  quelques-uns  préfentcnt  aulfi  le  fécond  ca- 
radère  ;  mais  cous  manquent  du  troilième  ,  on  ne 
leur  voie  pas  de  véritables  antennes.  Les  cornes  mo- 
biles que  les  Limaçons  porteur  au-devant  de  la  tête  , 
ne  font  point  des  antennes  de  la  i'.i'.uie  de  celles  des 
Infedes  5  elles  ont  en  outre  des  propriétés  particu- 
lières ,  elles  peuvent ,  par  exemple  ,  rentrer  en  elles- 
mêmes  &  dans  le  corps  de  l'animal,  Quant  au  qua- 
trième caradère,  il  ne  doit  pas  plus  convenir  aux 
Vers  ;  les  pattes  de  ceux  qui  en  font  pourvus  ,  ne 
rcflembleat  en  rien  à  celles  des  Infcéles. 

Indépendemmcnt  de  ces  quatre  caradèrcs ,  qui 
pourroient  fuiîire  pour  conllituer  parmi  les  Infedes 
une  Clilie  particulière.  On  peut  encore  en  ajouter 
d'autres  qui  ne  font  pas  moins  propres  à  les  dillinguer 
du  refte  des  animaux,  que  les  caradéres  précédens. 
Le  cinquième  qui  leur  eft  aulfi  commun  avec  les 
Vers  ,  eft  tiré  de  la  liqueur  froide  &:blancliâtrc  ,  qui 
fert  à  la  circulation  vitale.  Si  c'eft  la  couleur  rouge 
qui  doit  conftituer  ce  qu'on  appelle  le  fang,  c'eft 
avec  fondement  qu'on  a  pu  qualifier  les  Infedes ,  des 
animaux  deftituées  de  fang  ;  mais  comme  ce  font 
plutôtlcs  fondions  attachées  à  ce  fluide  ,  que  l'on 
doit  confidircr  ,  les  Infedes  ont  ,  comme  les  autres 
Animaux  ,1e  fang  qui  devoit  leur  être  propre  ,  &  qui 
eft  effedivement  diftingué  par  la  couleur  &  la  qua- 
lité. A  l'aide  du  microfcope  ,  il  eft  aifé  de  le  voir  cir- 
culer dans  plufieurs  efpèces  d  Infedes  :  c'eft  ainfi 
qu'on  l'a  vu  diftindement  dans"  les  Araignées  & 
dans  les  AfcUes.  Il  eft  certaines  Moucties  qui  , 
quand  on  les  écrafe,  font  de  grofles  taclres  d'on 
rouge  très  -  vif  &  très-foncé  ;  mais  il  faut  remar- 
quer que  ces  taches  ne  font  nullement  le  fang  de  ces 
Infedes.  On  ne  leur  voyoit  rien  de  pareil  fous  leur 
première  forme  ,  ce  n'eft  que  fous  leur  forme  par- 
faite que  cette  matière  rouge  fe  manifcfte  ,  &  il  faut 
remarquer  qu'elle  ne  fe  trouve  point  dans  le  corps , 
comme  elle  devroic  y  être  néceiïairement,  fi  c'ctoicun 
fang  qui  circulât  dans  leurs  veines ,  mais  elle  eft  feu- 
lement dans  les  yeux,  où  elle  fert  vraifcmblablement 
a  l'organe  de  la  vue.  Si  l'on  obferve  encore  quel- 
quefois du  fang,  dans  le  corps  de  certains  autres  In- 
fedes ,en  yfaifant  attention  ,  on  verra  que  ce  n'eft 
que  daus  le  corps  de  ceux  qui  fe  repaiffent  du  fang  des 


I  N  S 


231 


animaux  ,  &  on  ne  trouvera  ce  fang  que  dans  leur 
eftomacou  dans  leurs  inteftins:  preuve  évidente  que 
ce  fang  n'eft  que  eclui  des  animaux  qu'ils  ont  fucés. 

Un  fxième  caradère  appartient  exclufivement 
aux  Infedes;  il  confille  en  ce  qu'on  ne  leur  voit  ni 
narines  ni  ouies  à  la  tête,  mais  en  ce  que  c'eft  à  leur 
corps,  ou  àleur  corcelct ,  que  fe  trouvent  les  orga- 
nes de  la  refpiration  ,  ou  les  ftigmatcs. 

Les  yeux,  qui  doivent  exclure  prefque  tous  les  Vert, 
de  laClallc  des  Infedes ,  pcuventaulli  fjrmcrunfcp- 
ticme  caradère  :  ce  qui  les  diftingue  furtout ,  c'eft 
qu'ils  font  deftituées  de  paupières,  ic  qu'on  n'y  ap- 
perçoit  ni  iris  ni  prunelle. 

Nous  préfenterons  peur  huitième  caradère ,  les 
mâchoires  &  les  mandibules ,  ou  les  dents  ,  qui  dans 
les  Infedes  qui  en  fout  pourvus  ,  font  placées  tranf- 
verfalement  ,  &  quiagilTentde  gauche  a  droite  &  de 
droite  à  gauche,  &  non  de  haut  en  bas  ou  de  bas  en 
haut. 

Le  neuvième  caradère ,  &  qui  eft  particulier  à  tous 
les  Infedes  ailés  ,  eft  puifé  dans  les  métamorphofes 
ou  changemens  de  formes  ,  qu'ils  doivent  fubir. 
Enfin  ,  un  dixième  &  dernier  caradère  (e  trouve 
dans  la  mue  ,  ou  changement  de  peau  ,  qui  femblc 
lier  les  Infedes  avec  les  Reptiles. 

Voilà  dis  caraderesgénérauxqui doivent  fans|doure 
alTtz  diftinguer  les  Infedes  du  refte  des  animaux  , 
S:  qui  font  luftiûiis  non-feulement  pour  leur  faire 
aflîgner  une  Cialle  a  part  ,  mais  pour  déterminer  les 
Clallcs  voifincs  au  milieu  dcfquellcs  ils  doivent  être 
replacés.  Lorfque  l'on  confondoit  encore  les  Infedes 
avec  les  Vers  ,  on  pouvoir  bien  les  appeller,  les  plus 
petits  animaux  ,  &  ce  caraAcre  pris  en  général ,  pou- 
voir leur  être  propre  :  car  quoiqu'il  y  en  ait  qui 
égalent  &  furpalTènt  même  de  beaucoup  en  gran- 
deur les  plus  petits  des  autres  animaux  ,  on  peut 
dire  que  la  claffc  des  Infedes  par  rapport  même  à 
l'échelle  de  grandeur  ,  commence  à-peu-prcs  là  ou 
les  autres  dalles  fupérieures  finilfenr.  Mais  à  cet' 
égard  la  même  la  Clalfe  des  Vers  ,  doit  être  reléguée 
la  dernière  &  au  plus  bas  degré.  Si  le  Crocodile  ,  la" 
Baleine,  l'Aigle,  l'Eljphant,  font  d'une  grandeur 
bien  au-dciTus  de  celle  de  certaines  E'crevilles ,  qui 
font  les  plus  grands  Infedes  ;  combien  un  Ciron  ,  qui 
ne  fe  montre  a  nos  yeux  que  comme  un  petit  point , 
eft-il  un  cololfe  gigautelque, comparé  à  ces  prétendus 
animalcules ,  qu'on  trouve  dans  les  femences  de  dif- 
fércns  animaux  ,  Se  qui  font  fi  petits ,  que,  fuivant 
Leeuxs'eHhoek,  il  en  faudroit  un  million,  &  qael- 
Quefois  dix  millions  ,  pour  faire  la  valeur  d'un  grain 
de  fable.  Maléfieui  ne  prétcnd-il  pas  encore  avoir 
obferve  à  fou  propre  microfcope  ,  des  anim.-ilcules 
vingt-fept  millions  de  fois  plus  petits  qu'une  Mitte  ? 
On  trouve,  il  eft  vrai ,  dans  les  Entromoftaccs  5c  dans 
les  Hydrachne>,  des  Infedes  microfcopiqucs  ;  mais 
quelle  que  foit  leur  pctittHe,  elle  eft  toujours  bien 
moindre  que  celle  des  Vers  infufoircs. 


S3  2 


I  N  S 


Maustenant ,  cm  nous  réfumanr ,  d'après  tous  les 
traies  cai-act.u-i{U<5ues  eue  nous  venons  de  préfenter  , 
nous  pouvons  fasis  dijute  placer  laCUffedcs  Infcflcs 
>:iim' !'a'tiV!''-u  anie'  celle   des  Vers ,  qui    doit  for- 

-     ■-  d.i  Kfjre  animal  &  lier  celui  ci  au 

.,,  :  nous  trouvons  dans  l'ilile  ,  k  pre- 
r  ■  -  .'^n  1]^!!  doit  aulFi  lier  le  Ver  à  l'Infecte. 
y.oui.  pouvons  ciilultc  placer  après -la  Clafle  des  In- 
feûe; ,  celle  des  Amphil.ies  j  qui  n'ont  la  plupart 
prerqu'aucun  des  difl  --rcns  caradèrcs  que  nous  avons 
«":abl;3  :  en  effet  ,  ils  ont  des  os  qui  forment  dans 
prrfquc  tous  ua  f<]neletîe  complet;  ils  n'ont  aucune 
incifion  fcufible;  ccox  qui  ont  des  pattes,  en  ont 
tjuatre  ;  ils  n'ont  point  d'antennes  a  leur  tête;  ils 
rerpircnt  pp.rdeui  narines;  ils  remuent,  fans  en  ex- 
cepter même  le  Crocolile  ,  leurs  mschoires  de  bas 
en  haut  ;  les  yeux  du  plus  grand  nombre  ont  des  pau- 
pières, un  iris,  v;ne  prunelle  j  les  plu»  petits  font 
plus  grands  que  le  comxiun  des  Infeâes  ;  en  un 
mot,  ils  font  à  h'cn  de- é<.;ards  auifi  femhlables  aux 
plus  g'ands  animaux ,  qu  ils  font  dilTéiens  des  In- 
fères, 

Extérieur  des  infcaes. 

Quand  on  confîdèrç  t  d'un  point  de  vue  un 
peu  gtni'ral  ,  la  ch-.îpcnrc  »îe  J'Homme  &  des 
Quadrupède^;  ,  on  rcconnoît  bientôt  que  c'cl>  chez 
tous  le  même  fond  de  llrufturc  ,  mndific  d  ffé- 
remment  en  dfférentcs  efpèces.  h  ne  faut  pour  'en 
convaincre  ,  que  jetter  Ls  yeux  fur  les  planclies 
a'iatomiqixs  ,.oii  four  rcpréfcutés  les  fqucicttcs  des 
divers  animaux  qu'on  a  difl  'qir's  Di;pr.i>.  l'Homme  , 
le  Sinpe  ,  le  Cheval  ,  juf]u'î  l'Ecureuil  ,  la  Be- 
lette ,  la  Souris  ,  on  verra  par  tout  le  même  def- 
ftin  ,.la  même  ord^mnance  ,  les  mêmes  rapports  ef- 
fentiels  ,  à  quciijucs  vanctés  près.  L'épirie  formée 
d'une  fuite  de  pièces  articulées  les  unes  aux  aurres  , 
comme  par  aurant  de  charnières  ,  perte  à  (on  ex- 
trémité (u,éneiirc  une  fi>r;e  de  boîte  oiTeufe  ,  plus 
eu  m  ins  al'ongée  ou  arrondie.  D,rs  arcs  ofîcux  , 
qui  d'un  côté  s'articulent  avec  l'épine  &  de  l'aune  , 
avec  une  pièce  qui  lui  eft  oppoféc  ,  f.rment  une 
autre  boîte  plui;  fj  acicu'e.  Les  extrémités  fup'- 
rieures  &  inférieures  tiennent  encore  à  1  épine  par 
«iifférens  liens  interpof 's  ,  &  maintiennent  le  corps 
dans  les  diverfcs  attitudes  que  fes  befoins  exigent, 
Cette  écon.-.mie  eft  fi  généralement  o^fcrv^re 
«ju'on  a  même  remarqué  que  les  veitèlues  du 
col  font  au  nombre  de  fept  dans  toutes  ler  efpèces 
de  Quad/urèdes  ;  enforte  que  les  QuadiupèJes 
dont  le  col  eft  le  plus  long  ,  tels  que  le  Chi- 
eieau  &  le  Dromadaire  ,  n'y  ont  pas  plus  Ac  ver- 
tèbres que  les  animaux  dont  le  col  eft  1=  p'us  court , 
tels  que  1  Eléphant  &  l'Orat  g-Oatang.  On  peut 
pcnfer  que  cette  économie  s'étend  encore  à  tous 
Jirs  Poillons  qui  rcfp'rent.  Mais  elle  varie  b(-au- 
coup  chez  tpus'.les  Oifeaux.  On  fait  q\he  k  nom- 
bre des  vertèbres  du  col  n'eft  point  le  méine  dans 
ks  diiïercnies  efpèces,  &:  qu'il  n  eft   point  en  pro- 


I  N    S 

portion  de  la  longueur  du  col.  Cependant  on  retrouve 
encore  à  peu  près  la  même  charpente  i!ans  tes 
Oifcaux  &  dans  les  PoilTons.  Elle  change  de  plus 
en  plus  dans  V.s  Reptiles  ou  Amphibies  ,  &  fur- 
ttvjt  dans  les  Infcûis.  C'eft  fans  douce  dans  cette 
dernière  ciafic  compofée  d'Animaux  i;  nombreux  , 
&  la  plupart  fi  petits  ,  que  la  Natute  diverfitie  k 
plus  f(.^  moJè'cs  ,  &  qu  elle  déploie  la  mcrvcilleufc 
fécondité|i  de  fes  inventions.  Dans  les  grandes  par- 
tics  du  règne  animal  ,  elle  fuit  alfcz  le  même  plan 
d'archireâme,  &  ne  diverlific  guère  que  ks  ordres. 
Mais  lorfqu'ellc  defcend  aux  Infedes  ,  elle  paroît 
changer  de  plan  Se  de  vues  ,  &  ne  retsnir  de  les 
premiers  modèles  que  k  moins  qu'il  eft  pollîble. 
£!ie  paroît  enfin  les  abandonner  entièrement ,  quand 
elle  eft  parvenue  aux  Coquillages  &  aux  Vers  , 
quand  elle  travaille  furtout  à  un'  i'olypc  k  btas  ou 
à  un  Polype  en  cloche.  Elie  conftru.t  les  Plantes 
fur  d'autres  modèles  ;  mais  cependant  ces  modèles 
retiennent  encore  quelque  choie  de  l'organifation 
des  Animaux  ,  S;  en  particulier  de  celle  des  In- 
feéles  &  des  Vers.  Les  organes  de  la  refpiratlon 
font  prefi.]ue  les  mèmrs  dans  la  Plante  &  dans 
rinfede.  Lt-s  parties  etfenti.-lks  de  la  vie  font  té- 
pandurs  dans  tout  le  corps  dt;  la  P  ante  ,  comme 
elles  k  font  dans  les  Vêts  qui  renaill'ent  de  bou- 
tures. Fn  revenant  aux  InfcAes  ,  nous  pouvons 
dite  qu'il  u-gne  parmi  ces  Animaux  une  telle  va- 
riété de  formes  ,  qu'on  peut  douter  s'ils  ne  rn(- 
f^mhk;-,t  pas  toutes  celles  qui  font  répandues  daiis 
ks  autres  paities  du  monde  animal.  On  diroit 
ajffi  que  la  Nature  a  voulu  ,  pour  ainfi  dire  ,  ef- 
fayer  d'abord  fes  moyens  &  fé'  rell'ources  far  ces 
Animaux  ,  en  efquilTant  en  petit  tous  les  ditféreus 
modèle»  qu'elle  devuit  enfuite  plus  ou  moms 
étendre  &  développer  en  grand.  Et  ce  qui  rend 
cette  variété  plus  furprenante  ,  eft  qu'eik-  ne  s'é- 
ttnd  pas  feulement  aux  efpèces  comme  aux  genres, 
mais  encore  aux  individu-.  Le  même  iv  fcéle  a 
dans  un  tcms  ,  des  organes  qu'on  ne  lui  trouve 
plus  dans  un  autre.  Le  même  individu  ,  qui  ,  dans 
fa  première  jeunefle  ,  appartient  ,  pour  ainfî  dire  , 
à  la  Claffc  des  Vers  ,  n'appartknt  proprement  à 
cclk  des  Infedles,  que  dans  Ion  dernier  âge.  De- 
la  doit  naître  auffi  la  difficulté  d'une  bonne  diltri- 
bunon  de  ces  Animaux.  En  jettant  main;enant  n:^s 
rigards  fur  toutes  les  patries  extérieures  des  In- 
fvck-s  ,  nous  ne  devons  principalement  k"-  con- 
lîdérer  ,  que  dans  l'état  qu'on  appelle  parfait  , 
c'cft  à-d:re,  lorfqu'après  avoir  fubi  leurs  jiifta- 
morpholcs  ,  ils  paroilknt  enfin  fous  leur  dernière 
forme. 

Les  inrifions  mêmes  qui  forment  un  des  carae- 
tcrc-  généraux  propres  aux  Inkftcs  ,  diviient  leur 
corps  en  trois  parties  principa'es  ,  favoir  la  lête 
le  corcekt  ,  l'abdomen  ,  ou  ventre  :  d  vidon 
qui  a  beaucoup  de  rapports  avec  celle  qui  s'ob- 
ferve  dais  les  grands  animaux.  On  peut  encot  e 
picndrc  ks  pattes  dans  tous  ,  &  les  aîks  d.ms  la 
plupart, 


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25: 


plupart  ,  pour  un  cnaTième  objet  i]iii  doit  entrer 
d.iiis  cette  divifijn  a'nérale  ,  &.  que  l'on  ddgnc 
(ous    le    nom  de  membres. 

La  peau  ou  cette  enveloppe  la  plus  exc-îricure  , 
ce  vêtement  le  plus  apparent  c]ue  la  Nature  ait 
donné  a  iï  Infedes  ,  cjmme  aux  autres  Animaux  ; 
qui  couvre  tout  leur  corps,  en  lie  toutes  les  par- 
ties ,  &  les  contient  dans  la  place  qui  leur  cit 
alfignée  ,  vient  d'abord  fe  préfcnter  fous  nos  ytux  , 
&  doit  ctrc  aulTi  la  première  ehofc  à  connJeifr 
&  à  décrire.  Klle  varie  beaucoup  dans  la  plupart 
des  I.ifedes  ,  Si  paroît  même  fc  rapporter  a  leur 
difrctent  genre  de  vie.  Ceux  dont  le  genre  de  vie 
ne  les  expoi'e  ni  à  des  comprenions  ni  à  des  fric 
tiens  rudes  ,  ont  la  peju  fore  délicate  &  fort 
tendre  :  comme  cela  fe  manifelle  particulièrement 
lur  les  Chenilles.  Les  InfeiVes  au  contraire  ,  qui 
rampent  dans  les  trous  ,  dans  les  fentes  ,  &  qui 
font  cxpofés  à  des  frottemens  un  peu  rudes  ,  ont 
la  peau  plus  dure  ,  Se  fonvent  garnie  d'icaiHes. 
La  peau  doit  fans  doute  fervlr  aux  r.vcifles  ,  non- 
iculement  de  cuiralle  pour  les  garantir  des  dangers 
extérieurs  ,  mai,  de  manteau  en  même  tems  pour 
les  couvrir  contre  les  injures  de  l'air  :  elle  ell  pour 
eux  de  la  même  utilité  que  les  écailles  pr^ur  les 
Poilfons  &  les  Reptiles  ,  les  coquilles  P'.ur  la  plu- 
part des  Vers  ,  les  plumes  pou.'-  les  Oifcatix  ,  & 
les  poils  pour  les  Quadrupèdes.  Comme  les  In- 
fcifîes  (ont  la  plupart  très-petits  ,  &  ont  leurs 
parties  intérieures  allez  molles  ,  l'ardeur  du  foîeil 
aiiroit  bientôt  delleclié  leurs  humeurs  viaies  & 
cpuifé  leurs  efprits  animaux  ,  s'ils  ii'avoicnt  pas 
été  revêtus  d'une  enveloppe  aflTe?.  dure  pour  les 
mettre  à  couvert  de  cez  inconvénient.  N'ayant 
poiiit  en  outre  de  fouéicrte  intérieur  ,  il  le'ir  fal- 
loir encore  une  peau  alTez  forte  pour  foiitenir  les 
parties  de  leur  corps  ,  &  fournir  un  poii:t  d'ap- 
pui a  l'nttache  des  mu '.des  ou  des  organes  du 
mouvement  :  aadi  c(l  elle  entièrement  "écail'cufe 
ou  cruftacée  dans  bien  des  Infeftes.  On  n'ignore 
pas  que  la  peau  de  l'Homme  &  des  autres^Ani. 
maux  efl  remplie  d'une  inh'nité  de  pstits  irous  , 
qu  on  appelle  pores  :  elle  reiïcmble  à  un  tamis  , 
ou  à  un  filet  extrêmement  fin  ,  dont  les  pcres 
tiennent  lieu  de  mailles.  C.'cft  par  ces  trous^  que 
s'écoulent  une  quantité  d'humeurs  fupeiflueî,  qui 
en  fortent'par  h  fueur  ou  par  la  tranlpiration  or- 
dinaire ,  qu'on  appelle  infenfible.  La  peau  des  In- 
fectes doit  avoir  auffi  des  pores  pour  le  même 
ufdge  ;  mais  dans  la  plupart  les  potes  font  fi  pe- 
tits ,  qu'on  ne  peut  guère  les  appercevoit  ,  ou 
même  les  (oupçonner.  Comme  la  peau  p;éfeiue 
toutes  les  variétés  qu'on  remarque  dans  cel'c  des 
autres  Aniinaux  ,  qu'on  I.1  trouve  tendre  ou  dure  , 
raboteuTe  ou  li(Ie  ,  chagrinée  ,  coriace  ,  épaifie 
ouminre,  veue,  rafc ,  épineuse  ,  cruftacéc  ,  ayant 
des  poils  dans  les  uns  ,  Jes  plumes  dans  quelques 
autres:  ce  n'étoit  pas  ,  fans  doute,  fans  la  qualité 
de  cette  peau  ,  quii  falloit  chercliei  un  caraélère 
tlijl.  N::.  du  IifMes.  Ton:.  FIL 


ptoprcà  diflinguer  les  Infeifbcs  des  snircs  a^uf.iaux  ; 
iuais  c'étoit  plutôt  dans  ù  mue  ou  mu-ation  ,  (ju'oa 
pnuvoit  trouver  ce  caradcre  ;  car  il  doit  paroiire 
remarquable  ,  que  ,  tan.Us  que  les  Quadrupèdes, 
les  Oifeaux  &  leb  Poiifons  ne  quittent  jamais  leur 
peau  ,  les  Infectes,  avant  de  patvcnir  à  leur  der- 
nier état,  ainfi  (jue  la  pltipait  des  Reptiles,  foicnc 
fouillis   a   en  changer  pluiieurs  fois. 

Nous  allons  fuivre  les  différentes  parties  des  In- 
fcftes  ,  d'après  l'ordre  même  de  la  dividon  que 
nous   avons  déjà    préfcntéc. 

On  fait  que  ia  tête  ,  dans  certains  animaux  de 
la  Clalie  des  Vers  ,  change  de  forme  à  cliaque 
iiil^ant  :  elle  fe  contrsde  &  fe  dilate  ,  elle  s'al- 
longe &  fe  lïccourc'.t  ,  elle  paroît  &  difpavoît  au  gté 
de  1  Animal  :  la  flexibilité  de  fcs  enveloppes  ,  lui  per- 
met des  mouvements. Dans  les  Infciîles  parfaits,  la  tète 
aune  forme  conRante  ;  elle  (e  rapproche  encore  de 
celle  des  grands  Animaux,  par  la  dureté  de  fcs  envelop- 
pes ,  qui  fc  nt  écailleufes  Elle  ef!:  diif  inCte  du  corcelet, 
dans  la  plupart  ,  elle  y  eft  comme  léiinie  dans  quel- 
ques-uns, tels  quelAvaignée  &  le  Crabe.  Nous  n  au- 
rions bef  m  que  de  citer  un  leul  genre  d' Infecte  , 
celui  des  Fulgores  ou  Porte-lanternes  ,  pour  faire 
prendre  une  idre  de  la  Itngulière  variété  è^s  mcAi- 
\~%  ,  dans  lefqjeis  la  Nature  s'elt  ,  pour  ainfi 
dire  ,  plue  a  jctter  la  tête  des  Infedes  ,  &  de 
combien  de  manières  bizarres  même  ,  elle  a  vou- 
lu la  façonner.  Pour  donner  de  la  tére  des  Infefles, 
quelques  exemples  plus  générauitj  nous  dirons  qu'elle 
elt  retrécic  antérieurement  d.ins  le  Charanfon  & 
la  Pauorpe  y  pofférieurenicnt  dans  l'Aitelabe  &  la 
Rjphidie.  Elle  eft  ronde  dans  certaines  Teignes  ; 
ovale  ,  dans  les  Sauterelles  &  le.s  Grillons  ,  large  , 
dans  quelques  efpèces  de  Carabes  ou  de  Scarabss  , 
pointue  ,  dans  cettaities  Punaifes.  Selon  qu'ii  con- 
vient au  gcrre  de  vie  de  pluiieurs  Infectes  ,  les 
uns  ont  la  tête  rabotcufe  ,  tels  que  cctraines  Guê- 
pes ,  ail!!  qu'elles  n'aient  pas  à  fouffrir  du  frot- 
tement,  quand  elles  entrent  dans  les  creux  qu'elles 
font  en  terre,  d'autres  y  ont  finiplement  des  poik, 
les  Plialènes  par  exemple.  Elle  cft  cachce  focs 
le  dos,  dans  quelques-uns;  apparcnteSc  droite,  daas 
le  plus  ij.and  nombre  ,  plus  ou  moins  inclinée  , 
dans  certain^.  Celle  des  uns  eft  fort  petite  ,  a 
proportion  de  leur  corps  ,  &  celle  des  autres  cft 
fort  grande  :  il  y  en  a  ce  qui  elle  paroît  monA 
truei'le.  On  peut  cbfervcr  que  la  froportion  en- 
tre la  tête  &  le  corps  ,  n'eft  pas  ti  ujours  la  mê- 
me dans  ie  même  Infecte,  Eiie  eft  petite  ,  cha- 
que fois  qu'il  doit  muer,  &  gicfîe  chaque  fois 
qu'il  arriué.  On  en  comprend  aifément  la  raifcin  : 
les  écailles  empêchent  de  croître  ,  tandis  que  le 
corps  groflit  ,  ce  qui  fait  qu'alors  fa  grandeur 
relatif  ■  par  rapport  au  corps  ,  diminue  conri- 
nueilcment.  En  effet  ,  lorfquc  les  Infectes  fc  dif- 
pofrnt  à  muer  ,  la  fuhllance  de  ia  tête  fe  re- 
tire dans  leur  col  ou  dans  leur  premier  anneau  3 
n'ayant  la  ordinairement  point  d  écailles  qui  la  gê- 


m 


I  N  S 


nent  ,  elle  s'étend  &  groiHt  ,  &  loiTquc  l'Ani- 
inal  a  quitta  fa  vieille  peau  ,  on  cit  Uirpiis  de 
lui  voir  une  tête  deux  fois  plus  «^i-i'lle  c|irelle  n'é- 
toit  auparavant.  Or  ,  comme  linfcde  ne  mange 
ni  ne  croit  point  ,  tandis  que  la  tête  fe  torme  , 
on  peut  faire  à  fou  égard  cette  remarque  lingii- 
lière  ,  que  Ion  corps  &  la  tête  ont  alternativement 
chacnjn  leur  tour  pour  croître  :  torique  le  corps  ne 
croît  pas,  la  tOte  croît  ;  &  lorfque  le  corps  croîr, 
la  tète  ne  croît  pas. 

Ce  qu'on  remarque  d'abord  au  premier  coup 
d'ceil  ,  fur  la  tète  de  la  plupart  des  Infectes  ,  c; 
font  ces  petites  cornes  mobiles,  qui  portent  le  nom 
d'antennes  ,  dont  on  ne  connoît  point  encore  l'u- 
fagc  pirticulier  ,  &  dont  les  formes  font  fi  diverfi- 
fiées.  Elles  font  en  général  des  patries  allongées  & 
effilées  ,  compofées  ordinairement  de  plufieuis  piè- 
ces articulées  enfemble.  Quoiqu'on  puilfc  dire  que 
tous  leslnfeéles  portent  des  antennes  _,  fi  elles  fe 
trouvent  dans  les  Araignées  ,  les  Tiombidies  & 
les  Mittes ,  elles  ne  (ont  pas  fcnliblcs  à  la  vue. 
Il  elt  difficile  aufiî  de  les  remarquer  dans  les  Nè- 
pes.  Elles  font  au  nombre  de  deux  j  dans  pref- 
que  tous  les  Infcdes  ;  dt  quatre  dans  l'Afelle  , 
le  Crabe  ,  le  Pagure  ,  l'Ecrcviiïe.  Elles  fonc 
Ctuées  fur  h  partie  antérieure  de  la  tète  qu'on 
appelle  front,  daas  le  Stratiome  ;  i  i'ouveirure 
des  yeux  ,  dans  la  Punaife  ;  far  les  yei:x  , 
dans  le  Ricin  ;  fous  les  yeux  ,  dans  la  Notoneéte. 
Chez  queljucs  Infedcs  ,  elles  fortent  pour  ainii- 
dire  ,  de  la  trompe  &  font  attacliées  a  l'es  côtés. 
Elles  font  très-courtes  dans  la  Nèpe  ,  plus  cour- 
tes que  le  corps  dans  le  Scarabé  ;  de  la  longueur 
du  corps  dans  la  Lepture  ;  plus  longues  que  le 
corps  dans  la  Sauterelle.  Elles  font  allez  dilîantes 
entt'cUes  ,  dans  la  Nèpe  ;  rappiochécs  dans  la 
Mouche;  prelquc  réunies  à  lent  bafe  ,  dans  le 
'  Coiiops  ;    elles  font  en  forme  de  fil    ou  filifor.nncs  , 

■  d'une  égale  groffeur  par-tout,  dans  la  Cantharide  ;en 

■  forme  de  foie  ou  fétacées  ,  plus  tenues  vers  l'ex- 
trémité .  dans  le  Capricorne  ;  enliformcs ,  larges 
ou  triangulaires  ,  dans  le  Traxale  ;  irrégulières  , 
dans  le  Cérocome.  Pour  que  ics  înfcftes  puilFent 
àicliner  plus  facilement  Si  mouvoir  à  leur  gré  Icuis 
antennes  ,  elles  ont  été  munies  de  diverfcs  arti 
culatior.s.  Le  nombre   des   articles  vaiie   extraordi- 

"  naircirv-nt  :  depuis  deuT  ou  trois-,  il  s'étend  au- 
'deia  de  cent.  Les  articles  font  moniiiformcs  ,  ou 
arrondis  en  forme  de  perles  ,  dans  la  Chryfo- 
Biele  ;  cylindrique,  dans  le  Sépidie  ;  en  forme 
de  dents  de  fcie  ,  dans  le  Taupin  ;  prefqiie  coni- 
ques ,  dans  le  Carabe  ;  en  forme  dépeigne  ,  dans 
le  Bombix  ;  barbus  ,  dans'  la  Phalène.  L'extrémi- 
té des  antennes  cft  fendue  eu  divifée  en  petites 
lames  ,  dans  le  Scarubé  ou  le  Hanneton  ,  pcrfo- 
Jiée,  dans  le  Dermefte  ,  l'Hydrophile;  en  forme  de 
hache  ou  fccutifcrme  ,  dans  le  Sirphe;  'dentées  dans 
le  Taon  ;  terminée  en  foie  ,  dans  la  Mouche,  Le 
Gorps   des    antennes    eft    allez  fouveiit   tout  uni  ; 


I  N  S 

mais  fur  certaines  ,  on  appcrçoit  de  petites  bar- 
bes. Les  unes  n'ont  de  ces  baibes  que  d'un  côté, 
&:  les  autres  en  ont  des  deux  côtés  ,  comme  les 
plumes  des  Oifeaux  :  c'eft  amti  qu'elles  paroilfent 
(]i;and  on  les  legardc  à  la  vue  (impie  ;  mais  (i  l'on 
emploie  une  Rate  loupe  ,  l'on  remarque  a  plufieurs , 
que  chaque  filet  ,  chaque  po;l  de  la  barbe  .  eft 
lui-même  une  plume  paiticulière  ,  qui  a  fa  tige 
&  fa  barbe.  Les  antennes  dans  la  plupart  ,  ont 
pour  bafe  de  petits  tubercules  ,  fur  Icfquels  les 
Inlléles  peuvent  les  Héchir  de  côté  &  d'autre. 
Tous  les  Infcdes  ne  po.tent  pas  leurs  antennes  de 
la  même  manière  ;  les  uns  le  étendent  tout  droit  , 
les  autres  de  côté  ;  ceux-là  les  courbent  en  delVus  , 
ceux  ci  en  dellous  ,  félon  que  leur  manière  de 
vivre  peut  l'exiger. 

Quoique  les  antennes  paroiflènt  avoir  été  données 
aux  Infectes  dans  différentes  vues  &  pour  diftérei  s 
ufages  ,  on  n'a  pas  encore  pu  déterminer  précifé- 
mcnt  quelque  uiage  particuher  ;  on  ne  fonde  lur 
ces  parties  que  des  conjcdures  plus  ou  moins 
vraifemblables.  On  a  foupi^'onné  que  les  Infecles 
s'en  fervent  comme  de  mains  ,  pour  tâter  S:  exa- 
miner les  corps  ;  en  effet ,  lor'que  ces  pe:its  Animaux 
marchent  ,  ils  les  font  mouvoir  prefque  continuel- 
lement ,  les  étendent  en  avant,  de  côté  cV  d'autre  , 
&  femblent  avec  cette  partie  ,  toucher  les  dirté- 
rens  corps  qui  les  environnent.  Aulfi  ,  comme  les 
yeux  des  Infcdes  font  immobiles,  &  qu'ils  nepeuvenr 
pas  bien  voir  de  près  ,  la  Nature  leur  a-t  elle  don- 
né ,  pour  tuppléer  à  ce  défaut  ,  des  antenne^  fort 
agiles  ,  qui  leur  fervent  à  examiner  ce  qui  les 
entoure  ,  &  à  empêcher  qu'ils  ne  fe  heuitcnt. 
On  peut  s'appercevoir  que  quand  il  tombe  de  la 
pouliière  fur  les  yeux  des  Infcdes  ,  ils  emploient 
ordinaireriient  leurs  antennes  pour  les  nettoyer.  II  cft 
d'autant  plus  nécelfaire  qu'ils  aient  un  moyen  d'ô- 
ter  cette  pouffière  ,  qu'ils  font  fouvent  expofés  à 
de  pareils  accidens.  Ceux  qui  n'ont  pas  ks  antennes 
afTez  longues  ou  aflez  flexibles  ,  pour  qu'ils  puiilcnt 
commcdément  les  faire  fcrvir  à  cet  ufage  ,  y  em- 
ploient plus  ordinaiiement  leurs  pattes.  Piufieurs  In- 
fcdes aulli,  quand  ils  prennent  leur  repos,  le  couvrent 
en  partit  les  yeux  ,  de  leurs  antennes  ,  Si  alors  elles 
leur  tiennent  en  quelque  forte  lieu  de  paupières 
qu'ils  n'ont  point.  On  a  encore  foupçonné  que  les 
antennes  pouvoient  fervir  d'organes  de  l'odoiat 
pour  les  Infedes  Quoiqu'il  en  foit ,  certains  mâ- 
les femblent  les  employer  à  carefler  les  femelles; 
fur  le  point  de  s'accoupler  ,  ils  les  en  frappent 
doucement  &  les  en  chatouillent.  C'eft  un  efpè- 
ce  de  melurc  pour  d'autres ,  avec  laquelle  ils  fon- 
dent les  dimenfions  des  trous  oii  ils  fe  retirent. 
î>'ous  remarquerons  enfin  ,  que  les  antennes  peu- 
vent fervir  a  dilUnguer  les  ni.îlcs  des  femelles,  &c 
que  certains   y   portent  leurs  parties  fexuelles. 

Immédiatement  après  les  antennes,  nous  devons 
placer  ladefcription  des  yeux  ,  comme  les  parties  de  la 
tête  des  Infedes  les  plus  cxpcfée»  àaos  regards.  Ils 


I  N  S 

fc!nr  ordinaiicmciu  au  nombre  Je  Jeux  ,  mais 
ciiu.'.ijues  Iiifcctcs  ,  feiiiblabics  aux  Cyclopes  de  la 
fable  ,  n'en  oi.tqu'un  ,  ou.s'ils  en  ont  réellement  denXj 
ils  font  tellement  confondus  cnfemble  ,  qu'ils  paroil- 
fcnt  n'en  former  qu  un  fcul  :  c'ert  ce  que  prélentent 
lcsi\lonr'cles  &  quelques  Entomoftrjcés.  Tandis  que 
dans  les  Hydrachnes  ,  on  trouve  des  Infecles  qui 
ont  deux  ,  quatre  ou  llx  vcdtables  yeux  ,  dans 
les  Aiaiç;nécs  ,  on  en  trouve  qui  en  ont  (îx  & 
jufqu'à  huit.  Ces  yeux  varient  également  pat- 
rapport  à  leur  poliiion.  Ils  font  dilLrns  ,  dans 
le  îicarabé  ;  frontaux  ,  dans  le  Faucheur  ;  laté- 
raux ,  dans  la  Phalène.  Ils  font  implantes  dans 
la  tête  ,  dans  quelques-uns  ;  proéminens  ,  dans  la 
Cicindelle  ;  fix^s  fur  un  pédicule  ,  dans  le  Crabe 
&  dans  prcfque  tous  les  Crultacés.  Leur  figure  efl 
ipht'rique  ^  dans  l'Araignée  ;  oblongue  dans  le  Bu- 
preile  ;  arrondie  ,  dans  l'Agrion.  Ils  font  plus  ou 
nioms  (impies  dans  le  Scuabé  &i  le  Crabe  ;  plus 
ou  moins  couipofi.s  dans  le  Bombix    &  la  Mouche. 

Les  yeux  ces  Infcdes  ne  font  ni  environnés 
d'os  ,  ni  garnis  de  fourcils  &  de  paupières  ,  pour 
les  garantir  des  accidens  extérieurs  ;  mais  la  tuni- 
que extérieure  qu'on  nomme  cornée  ,  eft  allez 
duie  pour  mettre  ces  yeux  hors  des  dangers  qu'ils 
aiiioient  à  craindre  fans  cela.  Les  yeux  des  au- 
tres Animaux  font  mobiles  ,  &  peuvent  fe  prêter 
à  difléiens  mouvemens  félon  le  beToin  ;  ceux  des 
lnfeé>eî  ,  font  ordinairement  fixes  Se  fans  mou- 
vement; mais  ils  font  encore  amplement  ùéJonr- 
mag's  par  laftructure  de  cette  même  cornée,  l'^ut- 
êt'.e  à  ce  fujet  ,  cft-il  à  propos  de  dire  j  que  les 
yeux  des  Infectes  font  de  toutes  les  parties  que 
prtfer.te  leur  extérieur  ,  celles  qui  doivent  s'em- 
parer le  plus  fortementde  notre  admiration.  Les  efprits 
irième  les  moinsfaits  pour  admirer  la  Nature  ,  ne 
doivent  point  demeurer  infenfibks  à  la  vue  de 
l'appareil  merveilleux  qui  règne  dans  la  ftruéaurc 
de  ces  organes.  Les  Infectes  i'cmblent  réahfct  les 
plus  grands  prodiges  de  la  fable  ,  &:  ce  que  l'ima- 
gination- féconde  des  Poètes  ,  n'avoir  pas  même 
ofé  feindre  ,  la  Nature  s'eft  plue  à  Texécuter  chez 
ces  petits  Animaux.  L.i  fable  n'avoi:  donné  que  cent 
yeux  à  fon  Argus  ;  la  Nature  en  a  réellement 
donné  des  milliers  aux  petits  Argus  de  fon  inven- 
tion. Ce  corps  proéminent  ,  arrondi  en  portion 
de  (phère  ,  qu'on  voit  de  chaque  côté  de  la  tête 
d'un  Scarabé  ,  d'une  Mouche  ,  d'un  Papil'on  , 
qui  patoît  lille  au  premier  afpeél  ,  paroît  comme 
chagriné  ,  lorfqu'^  tft  obfervé  avec  une  loupe 
médiocre.  Ce  chagrin  extrêmement  fin  ,  n'ell  point 
ce  qu'il  pi'oic  "être.  Chaïue  corps  arrondi  efl 
comme  nous  avons  dit  une  véritable  cornée  ,  for- 
mée  elle-même  de  l'allemblage  d'une  multitude 
prefque  infinie  de  petites  cornées  ,  encadrées  dans 
les  mailles  à  quatre  ou  fix  côtés  ,  d'un  réfeau  de 
même  matière  que  la  cornée  ,  £c  trahfparente  comme 
elle.  Ce  font  les  petites  cornées  qui  donnent 
»  l'amas   .eatietj  lâir  du  jêhigrin..  De  bons  Ûbfet- 


I  N  S 


^5? 


vatcutç  fe  font  avifés  de  coiV;p:er  ce?  petirec  cor- 
nées ,  qui  font  autant  de  petits  y<-ux  ,  Çc  ils  en 
ont  compté  (ix  mille  trois  cent  loixante-dcux  fur  la 
tête:  d'un  Scarabé  ,  feize  mille  lut  la  tète  d'uive 
Mouche  ,  Se  trente  quatre  -  mille  fix  cent  cin- 
quante fur  celle  d'un  Papillon.  Au  moyeu  fans  dou- 
te de  ce  nombre  prodigieux  de  facettes  ,  les  ob- 
jets lont  réfléchis  de  tous  côtés  ,  Se  l'Infeûe  n'a 
pas  befuin  de  donner-  à  .'"es  yeux  diffcrens  mou- 
vemens pour  Vuir  de  -toutes  parts  &  dans  tous  les 
fens.  Mais  nous  examincions  ce  fujet  ,  lorfqne 
nous  parlerons  dts  feus  &;  des  parties  intérieures 
des  Infeifles. 

Les  cornées  des  Infedes  préfentcnc  différentes 
couleurs  ,  félon  les  différentes  efp'ices.  Il  en  eft 
de  noires,  de  brunes  ,  de  grifes  ,  de  cuivrées  ,  &c. 
Les  unes  Ont  l'éclat  dé  l'or  ,  les  autres  brillenc 
des  riches  couleurs  de  l'arc-en-cicl  ,  &  ce  qui 
ei\  plus  cligne  d'être  connu  ,  il  eft  des  grands 
Papillons  ^^''nt  les  cornées  font  de  vrais  phofiRores , 
qui  Imfcnt  dans  l'obfcurité.  La  plupart  peident  peu 
après  la  mort  le  brillant  de  ces  couleurs  :  elles  ea 
viennent  même  au  point  de  fc  ternir  totalement. 
C'.eft  ce  qu'il  eft  bon  de  favoir  ,  afin  qu'on  ne 
fe  figure  pas  que  les  yeux  des  Infeétes  vivaiis 
foient  femblab'.cs  aux  yeux  teriiis  des  Infeétes  morts 
que  l'on  trouve  dans  les  cabinets.  Ce  changement 
ne  doit  pas  furprendie.  La  cernée  des  Infectes  eft 
écailîeufc  Se  tranfparente  comme  le  verre  j  ce  ne 
font  que  les  humeurs  coloiées  qui  fe  trouvent 
fous  la  cornée  qui  la  font  paroître  avec  les  cou- 
leurs qu'on  lui  voit.  Ces  humeurs  ,  après  la  mort 
de  l 'Infecte  ,  venant  à  fe  corrompre  &  à  fe  fécher, 
doivent  changer  de  couleur  ,  Si  donner  à  toiis . 
l'ail  ,   la    couL-ur   ternie    qu'elles    ont  prifes. 

Beaucoup  d'Jnfcéles  à  deux  aîles  ,  tels  que  les 
Mouches  ,  ainli  que  la  plupart  des  Infedes  à 
quatre  aîles  ,  tels  que  les  Guêpes  ,  les  Abeilles  , 
les  Cigales  ,  les  Sphex  ,  les  Sauterelles  ,  quelques 
Papillo'ns  ,  &c,  préfentent  encore  fur  le  deffus  de 
la  tète  outre  les  deux  grands  yeux  chagrinés  ou 
à  réfeau  ,  de  petits  points  élevés  ,  lilles  ,  au 
nombre  de  deux  dans  quelques-  uns ,  Se  de  tiois  dans 
le  plus  grand  nombre  ,  qui  rclîcmblent  tout-i-fait 
à  des  yeux  ,  &  que  plulieurs  Naturaliftes  regar- 
dent comme  tels.  Ces  petits  yeux  lilles  ne  diffèrent 
des  grands  ,  qu'en  ce  qu'ils  re  lont  pas  taillés  à 
facettes,  en  ce  que  leur  cornée  eft  fimple  ,  &  n'eft 
pomt  formée  de  l'affcmblage  de  cornées  plus  pe- 
tites. Ces  yeux  appelles  liflès  ,  ne  le  trouvent  dans 
aucun  Infeéle  à  étui ,  &  manquent  encore  a  beau- 
coup  d'autres, 

La  bouche  ,  après  les  yeux  ,  eft  encore  une 
partie  confidérable  de  la  tête  des  Infedes  ,  elle 
préfente  beaucoup  de  vaiétés  dans  la  itructure.  Elle 
eli  ordinairement  garnie  dans  les  uns  ,  de  crochets 
ou  d'efpèce  de  pioches  ;  dans  les  autres,  de  dents  ou 
de  deux  écailles  demeiécs  qui  jouent  horizontalement  i 
Gg  X 


liS 


I  N  S 


dans  ceux-là  ,  d'une  trompe  ;  iiiftrument  for' 
coinporé  ,  qui  fcit  à  extraire  ,  à  liquéfier  &  à 
élever  les  fucs  alimenraircs  ;  dans  ceux-ci  ,  d'un 
aigiîillon  ,  otgiiie  analot^uc  à  la  trompe  ,  &  char- 
gé des  mêmes  fondions  clTenticlics  ;  enfin  ,  il  en 
cfl  dont  11  bouche  n'elt  qu'une  (impie  pente  ouver- 
ture circulaire.  Sans  vouloir  entrer  dans  les  mêmes 
dérails  que  nous  avons  donnés  au  mot  bouche  , 
&  fans  anticiper  fur  ce  que  nous  avons  à  dire 
en  parlant  de  la  notiriture  des  Inleâcs  ;  nou5 
prélcnrcrons  (cuicmcnt  c,uclques  confidcrations  gé- 
néiales  ,  qui  ne  puiiîtnt  pas  plus  nuire  a  l'écouc- 
iTiie  qu'a  1  ordre  du  fuyCt  que  nous  avons  à    traiter. 

Que  d'art  &  de  chofcs  remarquables  ,  dar.s  la 
ftiudure  de  la  bouche  des  Infeélcs  1  L'on  remar- 
que prefqu'autanc  de  diverfité  dans  la  forme  ou 
la  conftruclion  de  cliacurc  ,  qu'il  y  a  de  différentes 
efpèccs  (le  ces  petite  Animaux.  On  fait  déjà  que 
cette  bouche  en  la  confidéiant  dans  i'univerfalité 
des  In(c(îlcs  ,  préfente  deux  lèvres  ,  deux  man- 
dibules ,  deux  mâ.hoiics  ,  deux  galettes  ,  deux, 
qii.Ure  ou  ll:c  anterr.niles  ,  une  langue  fpiral--  , 
un  bec  ou  roflic  ,  un  fii^oir  ou  aiguillon  &  une 
trompe.  Que  de  conibinailons  divetlcs  ,  la  Na- 
ture a  dû  former  f'ec  tant  de  parties  différentes  ! 
Cor.Tine  elle  eft  cependant  toujours  d'accord  avec 
elle  même  ,  &  comme  elle  ne  patoît  avoir  m?:ni 
la  bouche  des  Infectes  ,  que  de  ce  qui  leur  étoit 
nécellairc  pour  pouvoir  fatisfaire  au  premier  des 
bcfoins  1  Comme  cette  bouche  enfin  eft  relative 
dans  fon  appareil  ,  au  gL-nre  de  vie  qui  devoir 
être  propre  h  1  Infcde  !  Il  falloir  fans  doure  des 
inftrunients  f  rts  &  tranchans  ,  à  ceux  qui  ont  à 
vivre  de  proie  ,  a  broyer  des  fubftances  coriaces 
on  à  ronger  des  maiéres  dures.  Les  m.ichoires  & 
les  mandibules  doivent  tenir  non- feulement  lieu 
de  dents  pour  dc'chiicr  ,  hacher  la  nourriture  , 
m.is  elle»  fervent  encore  à  bien  d'autres  ufages 
félon  d'autres  bcfoins.  C'eft  avec  elles  que  les  uns 
(aifilfent  leur  proie  îc  l'empêchent  ce  s'cch-ipier.  Elles 
leur  lervent  encore  d'armes  ,  pour  fe  défcnnre 
ou  polir  attaquer.  Ceux  qui  font  des  trous  dans 
la  terre  ou  le  bois  pour  s'y  retirer  ,  les  emploient 
pour  écarter  ce  qui  fe  trouve  fur  leur  palfage  , 
&  pour  percer  les  planches  les  plus  épaifîes.  En 
pallant  enfuiie  aux  Infeiles  dcibnés  à  fe  nourrir 
au  fang  des  Ardmaux  ou  du  miel  que  les  fleurs 
difUl'eiU  ,  nous  annonçons  ea  même  tems  ,  qu'il 
leur  f.dloit  un  aiguillon  ou  une  trompe  pour  rem- 
plir cette  fin.  Nous  voudrions  ici  donner  une 
idée  de  la  firuâiure  des  trompes  &  des  aiguillons 
chez  les  Infedes  ,  pour  foire  juger  de  la  com- 
plaifance  avec  liquelic  la  Nature  a  organifé  ces 
petits  Etres  (i  méprifcs  du  commun  des  Hommes  , 
&  fi  jufttment  admirés  de  l'Obfervatcur  qui  fan 
pcnfer;  mais  nou';  ne  pouvons  qu'inviter  le  Icdeur 
à  recourir  aux  exrrairs  que  nous  avons  préfentés 
dans  différens  articles  ,  ou  plutôt  à  confulter  les 
d|p:riptions   8c  ks    figures   que    l'illuftrc   Rcaumur 


I  N  S 

ncHis  adorvie'cs  de  lattompede  la  Mouche  commune  ; 
de  celle  de  l'Abeille  ,  &  de  l'a'guillon  du  Cojfin.En 
pénétrant  avec  cet  excellent  Naturalifle  daus  les 
détails  il  multipliés  de  la  confliudion  de  ces  beaux 
inltrumens  ,  on  ne  pourra  que  s'étonner  du  nom- 
bre ,  de  la  variété  .  de  la  compofition  &  de  l'ar- 
rangciîient  des  différentes  pièces  ,  foit  écaillcufes  , 
foit  mcmbraaeufes  ,  qui  entrent  dans  Lnr  ftruc- 
turc.  Combien  la  trompe  des  Papillons  en  forme 
de  langue  fpiralc  ,  cttit-elle  encore  digne  de  fixer 
l'attention  de  l'Obfervateur  que  nous  venons  de 
citer  1  quand  elle  efl:  étendue  ,  fa  longu:  ur  ex- 
cède ceilc  de  l'Animal  même  ,  &  cependant  il  la 
rouie  &  la  déroule  avec  une  viteiïe  incioyable. 
Eft-ce  donc  pour  pouvoir   pénétrer  facikmcnt  juf- 


qu'au  fond  du  calice  des  fleurs  ft:  pour  ci:i|  è^hec 
qu'ilne  puiiTcl^lcilcr fes  yeux,  en  y  cnfonçiiu  latêtc, 
que  la  Nature  lui  a  donné  une  trompe  „ulU  ,ongue. 

Ce  que  nous  avons  norané  antcnniiles  ,  font 
des  appendices  ,  comme  des  efpèccs  de  rentes  au- 
tenr.cs  ,  qui  accompagnent  les  parties  de  la  bou- 
che des  Infedes  ,  on  leur  a  auPÙ  donné  le  nom 
de  barbillons.  Nous  avons  déia  dit  qu'on  n'apper- 
çoic  point  d'antennes  dans  quelques  genre»  d'inlec- 
tes  ,  tels  que  les  Araignées  ,  les  M  «es  ,  les  Hy- 
drachnes  ,  mais  les  antcnnules  ne  leur  manquent 
pas.  E'ies  font  crdiuairemcut  beaucoup  plus  pe- 
tites que  les  antennes  ,  comme  leur  nom  mê- 
me le  défigne  :  elles  font  cependant  plus  grandes 
dans  le  genre  des  Coccinelles  j  elles  font  courtes 
dans  la  Libellule  ,  &  longues  dans  le  Scorpion  Se 
i'Ichneumon.  Elles  ne  font  compofées  aiTez  (ou vent 
que  de  trois  ou  quatre  articles  ;  plus  fouvcnr  elles 
en  onr  quatre  ou  cinq  ,  &  très-rarement  les  trou- 
vc-t-on  plus  articulées.  Elles  (ont  enfin  ordinai- 
rement placées  au  defTous  ou  aux  côtes  de  la  bou- 
che. Leur  ufagc  paroît  être  de  fervir  a  I  Infcéle  , 
comme  des  espèces  de  mains  ,  pour  tâtonner  les 
alimens  ,  pour  introduire  ,  retenir  les  matières 
ahmcntaires,&  quelquefois  pourncttoycrla  bouche. 

On  diftingue  encore  ,  fur  la  partie  fupérieurc  de 
la  tête  ,  entre  les  yeux  ,  une  autre  partie  qu'on 
appelle  le  front  :  elle  ell  de  fubftance  coinée  dars 
la  plupart  des  Infedes  ,  &  véficulaire  dans  le 
M)  opc.C'efl  furie  front  que  fe  trouvent  les  yeux  lifTeî. 

Le  tronc  proprement  dir ,  des  Infcdcs,  Ce  trou- 
ve entre  la  tète  &  l'abdomen  ,  &  contient  le  cor- 
cclet  ,  l'écullon  ,  la  pauic  tnÉ^icure  qui  répond 
à  la  poitrine  ,  &  le  ftcrnum. 

Le  corcclet  cft  la  partie  fupérieurc  du  tronc  qui 
fe  trouve  entre  la  tête  Se  la  bafe  des  aîlcs.  On 
pourroit  remarquer  aulfi  que  cette  partie  ell  plus 
ou  moins  dure  a  propoiti^jn  que  le  genre  de  vie 
des  Infectes  les  expole  à  des  frottemcns  plus  ou 
moins  viulens.  Le  corcelet  a  également  fcs  difFc- 
renres  variétés.  Il  eft  de  figure  lin. aire  ,  dans  la 
Mante  ;  orbiculaite  ,  dans  le  Boudicc  ;    ovale    , 


I  N  s 

dans  la  Carabe  _;  en  dcmi-lunc,  dans  C]ucu]ucs  Va- 
«ailes  ;  reiillss  l'ur  les  côics  ,  daiib  le  Grillon  ;  ter- 
miné en  pointe  ,  dans  la  Sépidie  j  formant  enfin 
n:i  tcft  c]ui  couvre  tout  !e  corps  ,  dans  le  Ciabe. 
Il  elt  plus  court  que  l'abdomen  ,  dans  le  plus 
grand  nombre  ,  de  la  même  longueur  dans  certains 
Charenlons  ;  plus  longs  ,  dans  certains  autres.  On 
peut  encore  le  confidirer  relaavemcnt  a  la  furtatc 
&  à  fes  bords  ,  &  l'on  trouve  toujours  combien 
les  plus  petits  objets  font  .■ufccptibks  de  varier  fous 
les    mains   de   la  Nature. 

On  appelle  écuiron  une  partie  ordinairement  aC- 
fez  petite  ,  pLicée  à  la  partie  polléricure  du  coi- 
celtt  ,  entre  les  ailes  ou  les  élytres.  Il  nian- 
()ue  dans  les  Infcdes  fans  ailes  ou  a^ncres  ,  dans 
ceux  en  qui  les  élytres  font  réunies  ,  &  dans  ceux 
renfermés  dans  l'Ordre  des  Lépidoptères  ,  tels  <.ji;e 
les  Papillons.  !1  eft  beaucoup  plus  petit  que  l'ab- 
domen dans  le  plus  grand  nombre  ;  de  la  même' 
grau  leur  dans  la  Punaife  ;  plus  grand  ,  dans  h 
M-trabracis.  Il  elt  ordinairement  de  fjrme  tiian- 
gulaire ,  comme  dans  la  Cétoine  ;  prelqn'arrondie  , 
dans  leScarabé  ;  ovale  dans  la  Cluyfomèle  ;  or 
bieulalre  ,  dans  la  Mouche  ;  quarréc  ,  dans  la 
Guépc  ou  l'Klincumon,  Nous  palloris  encore  Cous 
filence  les  diJférences  que  préfcntent  aulli  fa  fur- 
face  S:  fon  exiréuiicc. 

La  poitrine  eft  cette  partie  qui  fe  trouve  p!ac;e 
entre  U  partie  intérieare  du  corcelet  &  le  venue 
Nous  dirons  feu  eraent  qu'elle  a  un  peu  plus  de 
confiitance  que  le    ventre. 

Le  fternum  efl  une  autre  partie  qui  correfpond 
à  l'ecutJon  &  qui  fe  trouve  au  miiieu  de  la  ^nd- 
tnne  ,  encre  les  quatre  pactes  poftérieures.  Le  lier- 
num  elt  fcuvent  mucroné  ,  ancétieurement  dans  les 
Cétoines  ,   &  poficrieurement    dans  l'Hydropliilc. 

L'abdcmeii  ,  cette  troilième  partie  du  corps  des 
Inl.Cks  ,  ell  deltmc  a  renfermer  tous  les  vilcèrcs, 
comme  l'ellomac  ,  les  mteltins  ,  les  tracliécs 
ou  vaiifcaux  a  air,  les  parties  de  la  génération  des 
deux  fexes  ,  les  ovaires  &  les  vailfeaux  fpenuati- 
ques.  Il  eft  ordinairement  plu<  gros  &:  plus  long 
que  le  corcelc:  auquel  il  titnt  par  la  partie  anté- 
rieure ,  Se  fouvent  par  un  filet  fort  mince.  Il  ell 
compofé  de  plulicuts  anneaux  ou  demi-anneaux  , 
&:  en  géné.-al  ,  il  ell  plus  gros  dans  les  femelles 
que  dans  les  m.îles  ,  ce  qui  n' eft  pas  étonnant  , 
ptiilqu  il  doit  contenir,  dans  les  premiers  ,  une  quan- 
tité fouvent  très-conlidérable  d'œufs.  On  dclignc 
q.relquefois  la  partie  inférieure  fous  le  nom  de 
ventre  ,  &  la  fupérieure  ,  fous  celui  de  dos.  L'ab- 
djmen  prclente  audl  fes  vaiiétés  patticuliéres.  Il 
eft  très  court  dans  l'Evanie  ,  Se  très-long  ,  dans 
ri  île  ou  le  Scolopendre.  Il  eft  fellile  dans  cer- 
um  Sphex  ,  &  pniolé  dans  certains  autres.  Il  eft 
de  forme  linéaire  ,  dans  certains  Ichncumons  ;  cy- 
lindrique dans  certains  autres  ;  ovale  dans  le  Dy- 


I  N  S 


^37 


tique  ;  conique  ,  dans  certaine  Abeille  ;  oibi;:u- 
laue  ,  dans  l'Ara'gnée  ;  en  forme  de  faul.t  ,  dans 
quelques  efpèces  d'ichucumons. 

Les  anneaux  ,  ou  fegmcns  on  articulavicns  , 
dont  l'abdomen  eft  compofé,  font  feus  avifli  avec 
un  grand  art  ,  &:  ne  laillent  pas  que  de  préfen- 
ter  beaucoup  de  vanétés.  Les  uns  font  fort  étroits 
&  reliemblcnt  a  des  rides  ,  d'autres  font  plus  lar- 
ges Se  plus  longs  ;  l'on  en  voit  encore  de  quar- 
rés  ;  dans  quelques  uns  on  apperÇûit  un  rebord. 
Les  uni  l'oun  pL.e^s  bout  à  bout  ,  les  autres  le 
plus  cidiiiaMcmeiu  le  font  en  recouvrement  5c  g'i'- 
lent  Ic^  urs  fur  les  autres,  coiir.iie  dans  des  cou- 
iKl'es.  Tous  les  Infcétes  ,  comme  on  peut  le  ccm- 
piendre  aiféinent  ,  n'ont  pas  le  même  nombre  de 
ces  anneaux.  On  n'en  dilHngue  aurun  dans  l'A- 
raignée ;  on  en  trouve  fix  ou  fept  dans  tous 
les  Coléoptères  Si  les  Hyménoptères  ,  Se  un 
guind  nomb-e  dans  la  Scolopendre  &  l'Iu'e.  Leur 
furface  eft  tranfpaiente  dans  le  Lmpyrcplus 
ou  moins  couverte  de  poils,  dans  l.i  Mouche, 
le  Sphynx  ,  le  Syrphe  ,  la  Ph.dène  ;  épineufc  ^ 
dans  le  Gri  Ion  ,  Sic.  Ces  anneaux  font  d'un  grand 
ufage  aux  Infctftes.  C  eft  en  les  rcllerrant  &  les 
allongeant,  qu'ils  peu>rent  fe  mouvoirendift'étens  fens. 
Lori'qii'ils,  les  reilerrent  ,  ils  peuvent  garantir  les 
parties  délicates  de  l'intéiieur  de  leur  coips  ,  de  la 
chaleur  du  foleil  ,  de  l'humidité  de  la  pluie  ,  Se 
du  froid  que  le  vent  peut  produire  S  ils  ont  au 
contraite  bcloin  de  chaKur  ou  de  rafraîchillement , 
ils  peuvent  fe  procurer  l'un  Si  l'autre  par  la  di'a» 
ration  de  leurs  anneaux  ,  qui  laillent  alors  un 
libre  pallage  aux  rayons  du  foleil  ,  ou  à  un  air 
frais.  Lomme  ils  peuvent  le  dilater  plus  ou  moins, 
ils  ont  les  moyens  de  u;  prendre  de  chaleur  ou 
de  fraîcheur   ,  que  ce   qui    leur   convient. 

Nous  trouverons  tomours  des  diveilités  nouvel- 
les ,  dans  les  nouvelles  parties  dont  nous  avons 
encore  à  faiic  mention.  La  partie  pollérieute  du 
corps  des  Iniecles  ,  qu'on  appelle  anus  ,  n'en  eft 
p.is  moins  digne  de  quckju  attention.  Il  eft  tout 
uni  dans  tes  uns  ,  &  revêtu  de  poils  plus  ou  moins 
longs  ,  dans  les  autres.  Il  eft  obtus  ,  dans  la. 
Mouche  ;  aigu  ,  dins  la  Mordelle  ;  en  forme  de 
ftylet  ,  dans  le  Sirex  ;  d'a;guil!on  ,  dans  l'Abci!- 
le  ;  dentelé  ,  dans  le  Chrylis  ;  lamelle  ,  dans  la 
Libellule  ;  foliacé  ,  dans  I  Ecrcvilfe  ;  mamelon- 
né ,  dans  l'Araignée.  Qu  il  ne  us  foit  permis  de 
jcttcr  en  palfant  ,  feulement  quelques  regards  fur 
les  fix  ^iamelons  que  l'anus  des  Araignées  a  pa 
préfenter.  Le  bout  d'un  mamelon  des  Araignées 
domclliques,  vu  au  microlcope ,  paroît  divilc  en 
ur.e  infinité  de  convexités  ,  plas  petites  ,  mais  dif- 
pofées  à  peu-près  comme  celles  qui  patt.igent  les 
cornées  des  yeux  des  mouches  ;  chaque  convexi- 
té feu  ici  fans  doute  pc  ne  un  fil  diifércnt  ,  ou 
plutôt  il  y  a  apparence  que  chaque  petit  cteui: 
qui  eft  entre  les  convexités  eft  percé  par  un  tiou 
qui  donrx  pdffige  à  un  fil  i  les  petites  élévations 


^58 


IN  S 


emnèchcîTt  apparemment  c]\ic  les  fils  ne  fc  joignent 
à  leur  fortie.  Ces  convf:virts  m  font  pas  li  fen- 
fiblcs  ,  (ur  le  bout  des  mau,cl<_TS  des  Ar.ii.j;'iéts 
des  jardins  ,  mais  on  y  appcrçoit  upe  foie:  de 
petits  poils  ,  qui  fervent  vraifeiiibUblcment  auï 
mêmes  ufas^es  ,  favoir  ,  pour  féparer  les  fils  les 
uns  des  autres.  Quoi  qu'il  en  foit  ,  il  paroîc  cer- 
tain ,  que  de  chaque  m.uiKlon  d'Araignée  ,  il 
peut  fortir  des  fi!s  par  plus  de  mille  endroits  diffé- 
rens  ;  de  forte  que  l'Araign.'c  ayant  lix  m-amelons  , 
a  des  nous  pour  donner  palfageà  fix  mille  fils  dif- 
férens  ;  &  ce  qui  eft  encore  merveilleux  ,  ces 
fils  font  dôja  formés  lorfqu'ils  arrivent  aux  mame- 
lons ,  lii  ont  chacun  leur  canal  ou  leur  petite  chaîne 
particulière  qui  les  y  conduit.  Ces  petites  gaines 
font  encore  la  plupart  renfermées  dans  divers  tuyaux 
charnus  ,  ijne  Rcaumur  croit  être  en  nombre  égal 
avec  les  mamelons  ;  ces  tuyaux  aboutifienc  à  des 
vaiffaux  finiicux,  qu'il  appelle  les  grands  rcfervoirs  , 
&  donc  il  y  en  a  trois  à  chaque  côté  de  l'Arai- 
gnée ,  ces  trois  fe  réuniffenc  de  part  &  d'autre 
a  une  branche  très-longue  qui  va  en  ferpentant  , 
fie  après  avoir  formé  pUifieurs  lacis  ,  diacune  fe 
termine  dans  un  vailTèau  qui  a  la  forme  d'une 
lanv.e  de  verre  :  ce  font  ces  deux  vaiifcaux  que 
Jleaumur  confijère  comme  les  premières  fourccs 
<ie  la  foie  des  Araignées.  Qui  fe  fcroit  imaginé 
que  la  matière  foyeufe  d'une  Araignée  demandât 
tant  d'aprêt  ,  &  que  le  mamelon  d'un  animal  gé- 
néralement regardé  comme  fi  vil  ou  fi  odieux  , 
flic  une  chofe  ii  digne  d'ètré  examinée  ?  Nous  n'a- 
vons pu  nous  rcfufer  à  donner  ,  pour  ainfi  dire  j 
un  avant  goût  du  plaifir  que  l'on  aura  fans  dou- 
te  eu  examinant   les    parties   intérieures. 

On  remarque  dans  plufieurs  Infeifles  à  la  partie 
poflérieure  de  l'abdomen  ,  outre  l'ouverture  de 
l'anus,  dcltinée  à  donner  pall'age  aux  excréraens , 
une  e'pèce  de  queue  ,  dont  l'ufagc  n'eft  pas  plus 
urifonne  que  la  ftruclure.  Elle  efl:  plus  courte 
que  le  corps  ,  dans  le  Forficule  ;  de  la  même 
longueur  ,  dans  l'Ephémère  ;  plus  longue  ,  dans 
certains  Ichncumons.  Elle  eft  compofée  d'une  feule 
pièce  longue  ,  articulée  &  terminée  par  un  on- 
gle très-f'rt  &  très-aigu  ,  dans  le  Scorpion.  Elle 
préfcnrc  une  pince  à  branche  mobile  ,  dans  la  Pa- 
norpe  ;  elle  ell  fétacée  &  formée  de  deux  ou  trois 
foies  ,  dans  l'Ephémère.  Elle  elt  compofée  d'une 
ou  plufieurs  appendices  ,  dans  le  Myrméléon  ; 
terminée  par  une  épine  cornée  ,  aiguë  ,  dans  le 
Sirex.  Elle  olTre  fur  certain  ln(ecte  ui.e  membrane 
roide  ,  qui  lui  fert  comme  de  gouvernail  pour  Tour- 
ner en  volant  ^  du  côté  qu'il  lui  plaî-.  Plufieurs 
Infcftcs  portent  au  derrière  ,  en  manière  de  queue  , 
un  aiguill  in.  I  ans  les  Guêpes,  cet  aiguillon  eli 
rétractible  &  c.iclié  dans  le  corps  ;  dans  les  Ich- 
neumons  ,  il  elt  ordinairement  tout  extérieur  & 
■quelquefois  deux  ou  trois  fois  plus  long  que  le 
torps  Si  l'aiguflon  eft  court  ,  il  eft  placé  fous  le 
ventre  j  Si  s'enchaffe  dans  une  feute  ,-  feaiblable  à 


I  N  S 

celle  du  manche  d'un  couteau  de  poches  qui  fett 
à  cacher  le  tra:  chant  de  'a  lame  ;  s  il  eft  long  i 
il  ell  enfermé  dans  une  efpèce  d'étui  ,  compofé  de 
doux  pièces  très-déliées  ,  qui  refiemblent  à  un  tuyau 
fendu  dans  fa  longueur.  Ce  tuyau  fe  termine  par 
une  pointe  très- fine  ,  que  l'Infcèle  peut  ouvrir  , 
pour  donner  pafiage  à  l'aiguillon  ,  quand  il  veut  s'en 
fervir.  L'aiguillon  eft  afiez  ordinairement  en  forme 
de  tarière  ou  de  fcie  ,  hérilfé  de  pointes  ,  qui  le 
rendent  plus  propre  à  pénétrer  dans  le  corps.  A  la 
racine  de  l'aiguillon  ,  près  du  ventre  ,  fe  trouve 
dans  les  uns,  une  petite  vedie  remplie  d'une  liqueur 
forte  &  pénétrante.  L'Infcde  l'en  tue  à  fon  gré  ,  &  la 
poulie  le  long  de  l'aiguillon  dans  la  plaie  qu'il  ouvre  : 
c'eft  la  fermentation  de  cette  liqueur  qui  peut  caufer 
une  douleur  cuifante.  Vers  l'oiigine  de  l'a'guil'on  , 
fe  trouvant  aulli  les  mufcles  qui  fervent  à'ie  mou- 
voir. Cet  aiguillon  cil  tout  uni  chez  les  uns  ,  Se 
chez  les  autres  il  paroit  velu  ,  quand  on  le  regarde 
a  la  loupe.  Si  la  queue  fcrt  au  m.île  ,  tantôt  de 
pince  pour  accrocher  la  femelle  ,  &  tantôt  d'arme 
pour  attaquer  ou  fe  défendre  ,  l'aiguillon  peut  en- 
core fervir  à  la  femelle  ,  tantôt  d'inftrumcnt  oftenfif , 
tâiuôtdecanalj  le  longduquel  elle  fait  paher  fes  œufs, 
pour  les  dépc.lcr  dans  l'endroit  qu'elle  a  choifi.  Ain- 
fi tandis  qu'avec  fon  aiguillon  j  elle  fait  un  trou 
aflcz  grand  pour  y  dêpo'fcr  fes  œufs  au  large  ,  elle 
les  y  fait  couler  en  même  tems  ,  de  manière 
qu'ils  ne  puiffcnt  pas  être  expofés  à  aucun  danger  ; 
&  comme  les  œufs  ne  defccndcnt  point  par  la  pref- 
fion  de  l'air  ,  la  Nature  a  muni  cet  aiguillon  , 
qui  ïft  fendu  par  le  haut  ainfi  que  par  le  bas  , 
de  plufieurs  demi-anneaux,  vis-à-vis  l'un  de  l'au- 
tre ,  qui  facilitent  cette  defcente.  L'Infefle  les  rcf- 
férre  fuccelîivement  ,  en  commençant  par  celui 
qui  eft  le  plus  près  du  ventre  ;  &  fait  tomber  les 
œufs  d'un  anneau  à  l'autre  ,  par  une  efpèce  de 
mouvement  périftaltique.  La  fente  de  ce  canal  eft 
prcfqu'invifib'e  pendant  que  l'InTefte  eft  en  vie  ; 
mais  elle  s'ouvre  uu  peu  davantage  quand  il  eft 
mort.  Toutes  les  femelles  ne  dévoient  pas  avoir 
un  pareil  canal.  Celles  qui  dépofent  leurs  œufs  fur 
la  furface  des  -corps,  les  font  palier  immédiatement 
par  les  parties  génitales.  Il  n'y  a  que  celles  qui  les 
dépofent  dans  la  chair  ,  comme  certaines  Mou- 
che ,  ou  dans  d'autres  Infectes ,  comme  l'Ichneu- 
mou  ,  ou  dans  les  feuilles ,' comme  le  Cynips,qut 
aient  befoin  d'unfcmblable  tuyau, afin  qu'elles  puiffent 
les  infioduue  aulfi  avant  qu  il  eft  nécelfaire.  On 
trouve  enfin  fur  certains  Infeèles  aquatiques,  une 
autre  efpèce  de  tuyau  ,  qui  ne  doit  pas  fervir  de 
canal  pour  les  œufs  ,  &  que  l'on  remarque  fur 
les  mâles  comme  fur  les  femelles.  Ils  s'en  lervent 
comme  d'un  foupirail  pour  refpirer  un  air  frais  : 
on  les  voit  fouvent  avancer  (ur  la  fuperficic  de 
l'eau  l'ouverture  de  ce  canal  ,  &  l'on  remarque 
même  ,  que  quand  ils  font  rentrés  fous  l'eau  ,  il 
s'élève  de  pcn  es  bulles  d'air  qu'ils  lailTent  échap- 
per. Cependant  ce  n'eft  pas  la  que  fe  trouvent  or- 
dinaiitmcnt  les  organes  extérieurs  de  la  refpiration. 


î  N  S 

Dans  k  plus  f^raiid  ii.->n;bre  des  IiiRL^es  ,  on  prut 
obùrvcr  iur  les  côtes  du  coicelec  &'  de  l'abdomen, 
de  petites  ouvertures  ovales  ,  en  forme  de  bou- 
tonnières ,  où  façonné. s  en  manièrede  prunelle. Elles 
font  ordinairement  au  noaibic  de  dixhuu  ,  ou  neuf 
de  chaque  côté.  Ce  fom  là  autant  de  bouches  qui 
doivent  Icrvir  à  la  refpuation.  É'ies  portent  le  nom 
de  ftigmates.  O.i  pourra  être  furniis  d'abord  lotf- 
qu'on  l'aura  que  le  corcelet  ,  ou  même  la  poi- 
tiine  des  Infedes,  qui  devroit  feule  renfermer  les 
orj;ancs  de  la  K(['ir.;tion  ,  a  beaucoup  moins  de 
ltigma-e5  ou.;  1  abdomen.  Mais  l'étonnemcnt  cef- 
fera  lorfqu'on  aura  cxanii;'..-  1  intérieur  de  l'Iulefl;, 
on  aura  vu  qu;  fes  poumons  d  trèrent  ciVentielle- 
mcm  de  ceux  des  autres  animaux  ,  autant  par  leur 
poiitioli  que  par  leur  llru£lure. 

Nous  fonimes  arrivés  aux  parties  qui  doivent 
par:iculièrement  feivir  au  mouvement  extérieur  , 
ou  de  locomotion  ,  d;s  Infeflcs ,  &  que  nous  avons 
déiignées  fjus  le  nom  de  membres.  On  les  divife 
en  pattes  &  en  ailes.  Nous  allons  d'abord  parler 
»ies  premières  ,  que  l'on  trouve  dans  tous  les  In- 
fectes parfaits  j  tandis  que  plufieurs  font  abfulu- 
nient  dépourvus  d'ailes, 

Prefque  toi's  les  Infeéles  dans  leur  état  de  pT- 
feétion  ,  ont  lix  pattes.  On  en  compte  huit  ,  fur 
l'Araignée  ,  un  plus  grand  iionibre  ,  fur  le  Clo- 
porte ,  &  en  plus  nombre  encore  ,  fur  la  Scolo- 
pendre &  Mule  :  ce  dernier  en  préfente  quelque- 
fois plus  de  deux  cents.  Cependant  ce  nombre  ex- 
traordinaire de  paues  ,  ne  rend  pas  la  marche  des 
Infedles  qui  en  font  munis  ,  plus  prompte.  Il  eft 
au  contraire  allez  prouvé  que  la  marche  cft  d'au- 
t.rnt  plus  lente  ,  qu'il  y  a  plus  de  pattes  qui  y 
concourent.  Les  pattes  des  Infectes  ont  auili  des 
vaiiétés  qui  leur  font  propres.  Ainlî  ,  tandis  qu'el- 
les ont  une  longueur  fidémeilirêe  dans  l'Araiçnéecule 
■Faucheur  ,  qu'on  diroi:  ces  Infectes  monri  s  fur  des 
tchalfes  ,  elles  fontlî  courtes  dans  l'Iule  ,  qu'il  femble 
plutôt  ramper  que  marcher  fur  le  plan  de  poiitien. 
Aulli  nous  1  avons  déjà  préfencé  comme  faifant  la 
clôture  de  la  Clalle  des  Infcdes  ,  &  forinjnt  le 
palLige  qui  doit  nous  fane  parvenir  à  la  Claiie 
des  Vers.  Les  pattes  du  même  Infecte  ne  i'onz  pas 
même  toutes  égales  en  longueur.  Les  poltérieu- 
res  du  plus  grand  nombre  fonc  plus  longues  que 
l:s  autres  ;  c'clt  ce  que  l'.m  remarque  fur-tout 
dans  les  Sauterelles  &  dans  les  Abeilles  :  ces  der- 
rièr;S  ont  leurs  pattes  pofléricures  fi  longues,  qu'elles 
peuvent  les  porter  jufqa'a  la  tête  ,  "&  remettre  à 
leur  trompe  la  cire  dont  ces  pattes  font  chargées. 
Dans  prelque  tous  les  Infedes  qui  n'ont  que  fix 
pattes  ,  les  deux  premières  ou  antérieures  ont  leur 
attache  à  la  partie  inférieure  du  cnrce  et  ,  &  les 
deux  intermédiaires  avccles  deux  poftérieures  ,  font 
attachées  à  la  partie  plus  inférieure  ,  qu'on  appelle 
lapoitiine.  Mais  dans  les  Infedes  qui  ont  un  nombre 
plus  coniîdérable  de  pattes  ,  la  plupart  de  ces  pattes 
ttrcai  leur  otigine  des  anneaux  de  l'abdonieifc 


I  N  S 


2?  9 


Les  ptincipa'es  pièces  que  l'on  remarque  auv 
pattes  des  Inleitcs  ,  peuvent  être  réduites  au  nom- 
bre d-  quatre  ,  favoir  ,  la  hanche  ',  ■  la  caijfc  , 
la  jamie ,  Se  le  turfe.  Dans  certains  ,  tels  que 
l'Araignée  ,  la  jambe  &  la  cuilfe  font  jointes 
l'une  a  l'autre  par  une  petite  pièce  intermédiau-c 
à  l.-iquelle  on  a  donné  le  nom  de  genou,  La 
hanche  unit  la  patte  au  corps  de  l'Iufede  ;  clic 
clt  ordinairement  tiès- courte  ;  c'eft  ce  qui  fait 
que  la  plupart  des  Entomologillcs  n'en  ont  point 
parlé  ,  el  c  efl  cependant  toujours  alfez  dif- 
tinCte.  La  cuilfe  ordinairement  plus  ou  moins 
renflée  ,  fjrme  la  féconde  &  principale  pièce.  Sa 
tête  eft  reçue  dans  la  cavité  de  la  hanche.  Elle 
c(tarticu!cc  dans  la  plupart  des  InfedleS  ;  de  ma- 
nurc  a  pouvoir  faire  le  mouvement  de  pivot  &  fc 
remuer  en  tout  fen<.  Dan^  quelques-uns  cependant  , 
tels  que  les  Dytiques  ,  elle  ne  peut  exercer  que  le 
mouve.Tient  de  charnière  ,  celui  de  flexion  &  d'ex- 
tcnlion  ;  étant  retenue  par  des  efpèccs  d'appendices, 
ou  de  lames  dures.  Là  |a\nbe  a  ordinairement  une 
forme  cylindrique  ,  S>i  elle  c(t  fouvent  armée  de  poils 
roiJes  ,  de  piquans  ,  ou  de  dentelures  fortes  Se 
aiguës  :  dans  pr.-fquc  tous  les  Infeftss  ,  fon  ar- 
ticulation avec  la  cuilic  ,  ne  peut  donner  lieu  qu'au 
mouvement  d?  la  ch.unière.  Le  tarfe  ,  quatrième 
pièce  qui  termine  l.i  fatrc,  eii;  lui-même  ordinaire- 
ment coinpolé  de  p.ii-.es  j-ic-cs  articulées  les  unes 
avec  les  autres  Je  niulnles  ,  qui  forment  tout  au- 
ta.Tt  d'anneaux  ou  damcles  :  ces  divilions  on  ar- 
ticles var-ent  pour  le  nombre  ,  fuivant  les  dilïé- 
rens  Inl'edes  :  on  en  trouve  dont  les  tarfes  font 
compotes  d'un  ,  de  deux  ,  de  trois  ,  de  quatre  , 
de  cinq  articles.  Ainfi  tandis  que  le  Papillon  n'en 
a  qu'un  feul  ,  le  Ihiprcilc  en  préfente  quatre  ,  Se 
le  Dytique  ,  cinq.  Ce  nombre  d'articles  fert  à 
multiplier  les  nv.iuvemens  de  la  patte  de  l'Infecte, 
à-peu-près  comme  le  grand  nombre  d'os ,  qui  com- 
polent  le  tarfe  de  nos  pieds.  Le  dernier  aiticle  du 
tarfe  eft  encore  terminé  &  armé  de  deux  ,  de  quatre , 
&  quelquefois  de  lîx  petites  grilfcs  très- aiguës  ,  ou 
crochets  recourbés  &  très-forts  ,  qui  fervent  à  l'a- 
nim..l  pour  fe  cramponner.  Souvent  enfin  indé- 
ptnJamment  de  ces  crochets  ,  le  defTous  des  ar- 
ticulations du  taife  eft  encore  garni  en  tout  ou  en 
partie  d'efpèces  de  poils  courts  &  très-Ierrcs  ,  qui 
forment  comme  de  petites  brodes  ou  pelottes  fpon- 
gieules  ,  &  qui  s'appliquant  intimement  contre  la 
furface  des  corps  les  plus  liffes  &  les  plus  polis  , 
fervent  a  foutenir  l'Inièite  dans  des  pofitions,  oii  il 
paroi:roit  devoir  tomber.  C'eft  ce  que  l'on  voit 
tous  les  jours  dans  les  appartemens  ,  lorfque  les 
Mouches  montent  le  long  d'une  «lace  &  s'y  (ou- 
tiennent;  tandis  que  les  Puces  &  les  Poux',  quoi- 
qu'ils foient  munis  d'ongles  crochus  ,  ne  laillent 
pas  ,  lorfqu'on  les  a  pofés  fur  une  glace  de  miroir, 
de  gliller  a  bas  ,   lorfqu'on  le   diefTe. 

Les  pattes,  dans  les  Infedles  comme  dans  les  au- 
tres Animaux  ,  fervent  ptincipalcnient  pourmarcher; 


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I  N  S 


mais  il  en  cfl  cjiii  les  font  fcrvir  encore  à  d'autres 
ufages  Ainfi  ,  queKiiics-uns  en  font  ufaj^e  pour  fau- 
ter: les  faiits  qu'ils  font,  font  h  grands  ,  qu'en  dit 
qu'une  i'uce  peut  fdurer  deux  cent  fois  plus  loin  que 
la  longueur  de  fon  corps.  Les  pattes  fervent  de  gou- 
vernail aux  II  fjcle-  qui  nagent  ,  &  c'ell  parla  direc- 
tion de  leur  mouvement  ,  qu'ils  arrivent  préciléinent 
au  point  où  ils  vcul;;it  aller  :  les  pattes  poft  Jrieurcs 
de  quelques  cfpèccs  qui  nagent  fur  le  dos.  Ion:  bien 
at!iÛ«n-.cnc  façonnées  ;  elles  ont  des  aiticulation^par- 
fuiiemciit  convenables  à  leur  deftination  ,  tiè->  po- 
lies &  diargées  vers  leur  extrémité  ,  d'une  foie  très- 
Jlnc  .  qui  ïc:n  fcrt  d-  rames  en  nageant.  D'autres 
s'en  fervent  pour  fonder  le'  terrtui  devant  ou 
dcrti'Jrc  eux.  Quelques-uns  les  emploient  à  nettoyer 
leurs  yeux,  leurs  aiatenncs  Se  leur  corps,  &  à  en  ôter 
la  poulilère  ou  h  t.;nc  q'.iipourroit  les  incommoder. 
Ceux  qui  foiiifle  it  la  terre  ,  fe  fervent  de  leurs  par- 
tes ,  en  guife  de  bêclics  ;  ccft  avec  ce  Ic- 
couts,  qu'ils  font  des  creux  dans  la  terre  &  des  voilres 
Sjuterraincs.  La  force  que  la  Nature  a  donnée  aux 
pattes  de  plufieur  fortes  d  Infcûes  qui  s'en  fcrver.t  a 
ce  dernier  ufage  ,  eft  prodigieufe  à  la  comparer  avec 
leur  petirclle.  Pour  s'en  convaincre  ,  on  n'.i  qu'à 
ferrer  quelque  ScaraWé  de  ceux  qui  fouillent  dans  la 
terre  ,  on  fera  furpiis  des  cflbrcs  qu'il  faut  faire  pour 
les  retenir,  Ainfi  ,  pour  citer  un  exemple  ,  on  fait  que 
la  terre  eft  le  féjour  du  Taupe- Grillon  :  fes  patres 
fontaufli  formées  d'une  façon  bien  propre  à  la  bêcher; 
elles  neftuu  pas  moins  dures  que  les  pattes  d'une 
Ecrevifl'e  ,  &  l'aniculation  extérieure  eft  ronde  au  bout 
&  dentelée  a-peu-prés  comme  les  petites  roues  dont 
fc  fervent  les  patiffiers  :  avec  de  telles  patres  , 
riafccle  peut  bêcher  à  côté  ,  dclfus  &  dellous  lui, 
11  eft  cncQ'd  une  efpècc  de  Guêpe  qui  dépofe  fes 
rïufs  dans  des  irous  faits  en  terre  ou  dans  le  fa- 
ble :  pour  cet  effet ,  elle  jette  oràinaircment  avec  fes 
pattes  antéiieurcs  la  terre  ou  le  faible  pardelfous  (on 
ventre  :  quand  le  monceau  de  terre  ou  de  lable  de- 
vient trop  gr,\nd  ,  die  fe  met  delTus  ,  &  le  jette 
encore  en  ariière  avec  tant  de  vitelîe  ,  que  dans  un 
nionient  tout  eft  difpeifé  ;  p.ir  ce  moyen  .  elle  em- 
pêche le  trou  qu  elle  a  fait  de  fe  remplir.  Comme 
les  Ho'iimcs  fe  icrvent  de  leurs  bras  ,  &  quelques 
Ar.imaux  de  leuis  jambes  ,  pnur  fc  défendre  ,  l'on 
nnuve  aulÎ!  des  Infeftes  qui  font  de  leurs  pattes  le 
même  ufage  C  eft  ainfi  qu'en  ufcnt  les  GriUoiis  de 
campagne  ,  ils  tcpounent  avec  leurs  pattes  tout  ce 
qui  les  app  oche  de  trop  près  ,  &  ruent ,  peur  ainfi 
diie,  comuieles  Chevaux.  Il  y  en  a  qui  fe  ibivent  de 
leurs  pattes  pourfc  faifir  de  leur  proie  ,  &  la  tenir 
(cir^'e.  Les  pattes  aiuéricures  de  certain  Infecle  aqu.i- 
tiijHc  ne  luiferv.-nt  pas  du-tout  pour  marcher  ,  mais 
lui  tiennent  vérit.ib'e  lient  lieu  de  griffes  pourfaifirA; 
tenir  Ci  proie  ,  &  elles  ont  une  cavité  dans  laquelle 
cette  griffe  qui  termine  le  tarie  ,  peut  s'appliquer  de- 
puis l'articulation  jufqueç  au  bout.  Cette  cavité  ref- 
fciïiblc  très-bien  à  celle  oii  s'cnchili'e  la  lame  d'un 
couteau  depcchej&  elle  paroû  avoir  été  donnée 
fQms  empéchci  ^ue  lagr.ffc  ne  i'éiittpulle  ou  ne  fort 


I  N  S 

endommagée  par  quciqu'acciJent.  Enfin  ,  !a  conftruc- 
tion  des  pattes  des  Infeéfes  eft  fouvent  une  marque 
pour  diftinguer  leur  manière  de  vivre  ,  en  même  tems 
que  leurs  différences  génériques  ou  Ipécifiques.  Ain(i 
parmi  lesdifférens  genres  d  lnfe£les  qu'on  a  confondu 
fous  le  nom  de  Mouches,  on  peu^  reconnoîtrc  aux 
onglijs  longs  &  forts  qui  terminent  leurs  tarfes  ,  s'ils 
vivent  de  proie  ,  s'ils  font  carnaciers,  comme  on  con- 
noît  le  Faucon  &  le  Vautour  a  leurs  ferres. 

Toutes  les  parties  extérieures  que  nous  venons  de 
conlijérer  ,  appartiennent  ,  quoique  fous  diffé- 
rentes modifications ,  a  tous  les  Lifedles  en  général 
dans  l'état  qu'on  appelle  parfait.  Il  n'en  eft  pas  de 
même  de;  ailes  dont  nous  allons  parler.  Il  en  eft  un 
allez  grand  nombre  qui  en  eft  toujours  entièrement 
privé  ,  &  qui  forme  un  ordre  particulier  d'Infcdes  , 
défigués  fous  le  nom  à'  /ipùres  :  ce  font  ces  mêmes 
Aptères ,  qui  ne  fubiflant  point  de  transformations  , 
Si  plus  ou  moins  liés  ,  par  leur  conformation  exté- 
rieure à  la  ClalTc  des  Vers  ,  commencent  celle  des 
Infedes.  Si  la  Nature  s'eft  enfin  inanifeftée  elle- 
même  aux  yeux  des  premiers  Naturaliftes  phi'ofo- 
phesqui  ont  été  dignes  de  la  contempler  ;  u  elle  a 
déjà  montré  par  des  traits  allez  frappans  ,  que  tout  ce 
qu'elle  renferme  ii'cft  que  leréfultat  d'un  feul  prin- 
cipe &  l'ouvrage  d'une  feule  main  ,  qui  a  fu  palier 
du  plus  fimple  au  plus  compofé ,  pat  toutes  les  grada- 
rions  qui  dévoient  Us  her  enfcuible  ;  c'cft  aux  nou- 
veaux Naturaliftes  à  ne  pas  laifîcr  perdre  cette  pré- 
cieufe  vérué  .  à  la  foirificr  par  toutes  les  nouvelles 
preuves  que  de  nouvelles  connoillanccs  doivent  leur 
fournir.  Sans  doute  cette  éch;;lle  graduée  des  Etres  , 
fera  d'autant  plus  difficile  a  faifir ,  qu'on  voudra  rap- 
procher des  intervalles  plus  conlldérables.  Ainfi  , 
tandis  que  le  paffage  d'un  Règne  à  l'autre  peur  être 
difficile  à  trouver  ;  tandis  que  celui  des  différentes 
dalles  comprifcs  dans  chaque  Règne  ,  peur  ê  re  dé- 
voilé avec  plus  de  facilité;  c'cft  celui  des  différers 
crdres  que  chaque  clalle  contient,  qui  doit  être 
d'abord  découvert  avec  le  plus  de  fuccès.  Nous 
croyons  qu'il  n'eft  pas  de  parties  plus  propies  à  conl- 
tater  la  chaîne  progrcllive  des  Infectes  cntt'cux  ,  que 
les  ailes.  Comme  elles  conimcncenr  par  icttcr  Ic-ur 
premier  germe  ,  pour  ainlî  dire  ,  fur  les  Aptères 
mêmes  !  Voyez  deux  ailes  merabraneufts  fc  déve- 
lopper pleinement  fur  les  Diprères,  tels  que  les  Mou- 
ches, liientôt  les  rudimens  dcdcux  autres  ailes  vien- 
nent à  poindre.  Ces  deux  ailes  fupciieuics  ne  fcnr 
d'oboid  qu'une  enveloppe  coriace  &  diiie  ,  deftinéc 
fcu'emcnt  à  fcrvir  d'étui  ou  d'élytre  a  chaque  aile  in- 
férieure. C'cft  ce  que  l'on  remarque  furtout  dans  la 
nombrcufe  tamiUe  des  Coléoptcies:  les  Scarabés , 
par  exemple.  Les  Elytres  deviennent  prefquc  mem- 
braneufes  dans  les  Orrhopiéres  ,  tels  que  ks  Saute- 
relles ou  les  Criquets  ;  elles  fort  moitié  coriaces  Se 
moitié  membraneules  ,  dans  les  Punailes;  s'éclair- 
cillcnt  toujours  davant.ige  dans  les  Hémiptères  ^  Sc 
font  fcmblables  aux  vt.itakiks  ailes  dans  les  Puce- 
rons  Si.  quelques  Cigales.  Comme  on  peut  hiivre 
enfin 


I  N  S 

enfin  dans  les  Hymép.optcrcri;  ,  tels  que  les  Aticilics  , 
dniis  les  N'évroj'tèrcSj  tels  <]tie  les  Ephémères ,  &  dans 
les  I ..^pidoptères  ,  ri:Is  que  les  Papillons  ,  le  dévelop- 
pement eiitiet  des  quatre  ailes,  tantôî  nr.cs  Tous  la 
forme  d'une  (impie  gàzt  plus  ou  moins  ti  an  ("parente, 
tantôt  couvertes  de  petites  écailles  ,  comme  da.is  les 
PoiHons  ,  de  poils,  comme  dans  les  Quadrupèdes  ,  de 
plumes  irèines  ,  comme  celles  des  Oiùaiix.  C'e(t  i 
la  partie  poitéiicurc  S:  latérale  du  corcelct  que  font 
attacliécs  les  ailes,  au  nombre  de  deux  eu  de  quatre. 

Les  ailes  font  le  prem.icr  objet  que  préfentent  les 
Infcdcs  ailés  ,  &  clés  méritent  bien  que  nous  y  at- 
tlcliions  quelques  regards.  Nous  ne  devons  préten- 
dre ccpendifiC  qu  a  doimer  le  tableau  des  çriiicipalcs 
vari' tés  les  plus  m'ércllaures.  Leur  forme,  leur  ftruc- 
tore  ,  démontrent  tant  d'art,  qu'elles  pourrolent 
p  (Ter  dans  certains  înlcdes,  pour  un  véritable  chef- 
d'œuvre. de  la  Narnre  ;  &  malgré  le  dédain  de  I  igno- 
rance ou  de  la  pré(omption,  on  peut  dire  que  s'at- 
tacher a  contempler  l'aile  d'une  Mouche  ,  à  en  fui- 
vre  les  netvures  (i  fines  &  rangées  en  tant  de  fens 
difFércns ,  comme  cc-Ucs  des  feuilles  ,  c'e.1  s'atta- 
cher à  une  contemplation  qui  ,  certes  ,  n'cll  pas  indi- 
gne d'un  Eue  pcnfanr,  La  polition  des  ailes^n'cft  pas 
la  même  dans  tous  les  lufeclcs  :  dans  les  uns  ,  elles 
loiu  parallèles  au  plan  fur  Lqucl  ils  f:  pofcnt  ;  dans 
d'autres  elles  pendent  un  peu  fur  ks  côtés;  on  en 
trouve  aullî  qi  i  les  portent  élevées  en  l'air,  la  plu- 
patt  des  Papillons,  par  exemple.  Les  Elytres  ,  ces 
enveloppes  «^ui  doivent  garantir  de  tout  accident 
les  ailes  inférieures  ,ainli  que  le  corps  même  de  l'In- 
fc^e,  ne  laifTent  pas  que  d'avoir  dans  leur  confor- 
Biation  bien  des  traits  divers  qui  les  diftingucnt  cn- 
tr'elles.  Dans  les  Coléoptères  ,  elles  font  toutes  co- 
riaces &  dures  ,  convexes  au-dchors  ,  concaves  au- 
dcdans ,  &  unies  l'une  à  l'autie  par  une  ligne  droite , 
qu'on  appelle  future  ;  tandis  que  dans  lei  Ortho- 
ptères,  déjà  molles  &  prefque  membraneufes  ,  elles 
forment  à  leur  bord  interne  une  ligne  courbe  ,  qui 
les  empêche  de  s'unir  enfemble  par  une  future.  la 
longueur  clt  encore  une  chofe  fur  laquelle  il  y  a  beau- 
coup de  diverlîté  :  dans  les  uns  elles  ne  cruvient 
qu'une  petite  partie  du  corps  au  dciTous  du  corcelct, 
ic  dans  d'au'ret  elles  en  couvrent  la  moitié  ;  dans 
certaines  efpcces  elles  s'avancent  jufqu'à  la  partie 
poftéricure  ,  &  dans  d'auttes  elles  la  couvrent  et\tic- 
rement.  L'on  ne  rcmatque  pas  moins  de  variétés 
4ans  leur  figure  :  il  y  en  a  qui  font  rondes  comme 
une  portion  de  fphère,  &  d'autres  qui  font  ovales, 
•blongucs  ou  étroites.  Les  unes  font  extrêmement 
lilfes  &  femblablesa  de  l'acier  poli  ;  les  autres  font 
piquées  de  points  ,  qu'on  diroit  avoir  été  faits  avec 
one  épingle.  Celles  de  quelques  Infeélis  ont  des 
raies  parallèles  à  la  polition  du  corps ,  &  femblables 
aux  filions  d'un  champ  labouré  ;  celles  de  quelques 
aotres  font  garnies  de  poils  ,  ou  ornées  de  petits  tu- 
bercules qui  s'élèvent  à  leur  (urface.  Les  ailes  véri- 
tables auxquelles  ces  élytres  fervent  d'étui  ou  de 
couverture  ,  font  ordinairement  extrêmement  fines  I 
m/i.  nat,  dit  Infeflcs.  Tom.  Vil. 


I  N  S 


241 


&  fort  rranfparcntes  ,  elles  font  quelquefois  noins 
ou  pas  plus  longues  que  les  élytres,  3c  elles  peuvent 
être  couvertes  Uns  qu'elles  aient  bcf»iii  d'être  pliéesj 
mais  elles  l'ont  allez  fouvent  beaucoup  plus  longues, 
&  lorfque  l'Infefte  n'en  fait  pas  uiagc  ,  il  eft  nécef- 
(àire  qu'il  les  plie  ,  pour  pouvoir  les  mettre  à  cou- 
vert fous  les  élytres.  Ainfl  tandis  que  les  ailes  des 
Hcniiptèrts  font  étendues  dans  toute  leur  longueur, 
fans  être  pliées  ,  quoique  cachées  fous  les  élytres  j 
celles  des  Coléoptères  font  pliées  tranfverfalement  , 
ou  repliées  fur  elles-  mêmes  ,  V.  celles  des  Ortho- 
ptè.-es  font  pliées  longituJinalement  à  -  peu  -  près 
comme  un  évenrail.  On  peut  remarquer  que  lorlquc 
l'aile  dépalTc  l'clytre  ,  elle  prend  à  fcn  bord  exté- 
rieur la  confiflance  de  l'élytre  même  ,  &  ce  bord 
en  fait  a'ors  la  fondion.  On  peut  obferver  encore qoc 
quelques  efpèces  de  Coléoptères  n'ont  point  d'ailes 
fous  leurs  Elyties.  Celles-ci  fe  trouvent  alors  réu- 
nies Se  collées  par  leur  future  ,  de  manière  que  l'In- 
fede  ne  peut  pas  les  ouvrir. 

En  jcttant  maintenant  un  coup  d'oeil  aulTi  ctenda 
que  rapide  fur  les  Infedes  pourvus  de  quatre  véri- 
tables ailes  ,  nous  trouvons  que  ce  qui  doit  diftin- 
gutr  d'abord  les  Hyménoptères  des  Névroptères , 
c'cft  que  dans  les  premiers,  les  quatre  ai'es  font 
d'inégale  grandeur, que  lesdeux  inférieures  fontconf- 
tamnient  pluscourtes  &  plus  petites  que  les  deux  fu- 
péricHres,  que  les  unes  &  les  auttes  font  chargées 
de  nervures  longitudinales  bien  marquées  ,  avec 
quelques-unes  tranfverfales  ,  peu  élevées  &  moins 
(eiidbles  ;  tandis  que  les  quatre  ailes  des  féconds  font 
d'une  grandeur  égale  ,  &  font  chargées  de  nervures 
qui  forment  un  r'éfeau.  Ce  qui  doit  diflinguer  aufli 
les  Névroptères  des  Lépidoptères  ,  c'eft  que  ceui-là 
ont  leurs  ailes  toujours  claires  &  rranfparenres  ,  tan- 
dis que  ceux-ci  les  ont  couvertes  d'une  petite  pouf- 
fière  écailleufc  ,  qui  s'att.iche  aifément  aux  doigts. 
Si  nous  conlidérons  encore  un  inlfant  les  ailes  dans 
les  rameaux  de  leurs  nervures  ,  nous  Toyons  ces  ra- 
meaux ,  dans  quelques  Infedes,  s'étendre  depuis  !e 
corps  jufqu'à  la  moitié  de  l'aile  ,  cti  ils  fe  perdent 
S:  difparoillent;  dans  d'autres,  aller jufqu'aux  bords 
des  ailes  ,  où  ils  fe  joignent  &  forment  une  efpèce 
de  tache.  Combien  de  diverfes  (îjures  ces  rameaux 
font  dans  le  cas  de  former  !  Quelquefois  ce  font  des 
quartés  ,  qui  dans  l'extrémité  fupérieure  fe  divifenc 
en  trois  branches  ;  d'auttes  fois  ce  font  des  rhom- 
boïdes,  des  pentagones ,  ou  des  polygones  irrégu- 
liers. La  membrane  qui  fe  trouve  entre  ces  nervures, 
e(t  fouvent  (î  légère  qu'on  peut  à  peine  l'apper- 
cevoir  Se  que  l'aile  paroît  femblable  à  la  plus  fine 
gaze. 

Quelle  diverlîté  de  figures  ne  trouve-t-on  pa?  fur- 
tout  dans  les  ailes  des  Lépidoptètes ,  qu'on  appelle 
farineufes  ,  dont  nous  devons  faire  une  mention  un 
peu  plus  parriculière.  Elles  en  ont  autant  que  les 
feuilles  des  difFérens  arbres  ,  dont  on  en  voit  de 
rondes  ,  de  longues  ,  de  figurées  en  coeur  ,  d'unies 
dans  les  bords .,  de  dentelées.  Il  en  eft  de  méing  d« 


l-\l 


I  N  S 


ces  aile';  faiinoifr'.    F!i-<;  (on:  ovales   on  prcfquc 

o^.'.ileS:  &  l;ur.^l- <■■,:■,,,,::,■  ca   ^^AnX':  ;   cUc; 

ijr;;icnt  nn'li  ùc-  r-  ,,  ■  ■'.:_■■.  '  \,'  ■•■.■^  ,  do'K  les  audits 
faiK  ou  polnr'is  o'i  ;j'i<  :  rl,<  ;  <r-i.l  ;ues  unes  ont  la 
ii^iire  de  traptijs  tionr  le  côtJ  excéilciircft  pluS^r.ind 
c]ne  l'inttri'.-ur  ;  &  leurs  angle'-,  f  »ir  pare il-ement  t.ui- 
tôr  pjintus  &:  tantôt  ariondis.  Cej>enfi<4nt  ,  c]uoi- 
c^tie  la  figure  d-.-s  ailes  des  l'apil'ons  va-ic  cxnênie- 
i-Rëflt-,  celles  dont  lei.irs  aile;  lup'ricures  tiennent  le 
plus,  efi  la  fiijnrc  d'un  triani^lL-  fca'èiie  ,  mixtilignc 
O'.i  cmv'!  ivie  ,  d  ".■::  le  g-andcôié  rcp.indr oit  an  côrc 
e?;-éncii;'  de  l'aile  ,  Se  le  pcn't  côte  a  fou  côté  inté- 
ii,'ur;  les  lignes  tn;siCSou  courbes  qui  ci  co'npolent 
les  côtés,  f.rnc  cvdina'rcment  très  n  régulièies  ,  & 
rarement  le  côté  extérieur  en  eft  fait  en  arc  de  cer- 
cle. Les  ailes  inférieures  des  Phalènes  ('mt  fanes  le 
phîs  (ou-vent  en  forme  d  éventail.  Le  bord  des  ailes 
de-  pUilieiirs  Lép:d->p'èrcs  elt  dentcjé  .  co.nnie  la  cré- 
rekire  d'une  fcic  ,  on  onde  ,  ce  oui  forme  des  demi- 
cercles  aile-/  femlilaliles  a  la  figure  d'un  Serpent  c]ui 
ijanipe  ;  qi,el'.]iicf'j:s  i  y  a  tntie  ces  cercles  de  pentes 
élcvationj.  Lurf.jue  les  ailes  des  Pa/illons  font  den- 
telées ,  CCS  dcntelircs  fe  trouvent  pr:(.-ije  toujovus  à 
la  b.ile  de  l'ai'e  ,  rarement  aii  côc^'  ••r.é.unir  ,  c^:  pref- 
tjUCi.;:na;s  au  côté  exléri.iir.  L'on  en  voit  qui,  à 
l'es'iémité  de  leurs  ades  ,  ont  une  efièee  de  queue 
comme  les  Hirondelles  ;  &  d'au-.r:5  l'ont  ornée  de 
f,  ani;j:i  crés-fine»  qui  font  le  m  ;mc  efr^  t  qu'un  gai  )n  : 
c'eiVun  o:ti;mcnt  que  la  Nature  a  donné  à  jrdque 
tou-eslesPhalènes  ;  la  bafe  &  le  côté  intérieur  de 
leurf  ailes  en  font  parés,  mais  Ici.rs  ailes  mpéricures 
ii''-ii  ont  point  au  côté  extérieur.  Sans  parler  des  dif- 
f'r.i-tcs  cwuleiiisdont  ces  ailes  font  empreintes,  & 
éo  ;t  imus  non.'-,  orc  ipcror.s  jius  bas ,  on  a  remarqué 
fu.-'  j-liiicurs  pié'uucntdes  cjr.i..'iè:es  allez  (ingu- 
l;evs  ;  l'on  apperçcdc  fur  certaines  ailes ,  des  traiis 
qui  ligutcnt  des  lettres  liébraï^iues  ,  fur  d'antres  des 
icttr.'sgrccqncs  ,  &  fur  d'autres  encore  des  lettres  la- 
tin s  capitales.  Nous  devoiiS  pourtant  avcitirquc  ces 
ca  adères  lingaliers  ne  fe  trouvent  pas  repréfentés 
Il  dilfu'.elemciit ,  quM  ne  faille  un  peu  fuppléer  d'ima- 
pnation  pour  les  y  dév-o-ivrir  :  dauvres  enfin  portent 
tu--  ku'.s  ailes  une  efpèce  de  marque  en  forme  de 
trois  de  Sain:  ■  André  ,  ou  de  flèche.  Au  rcfle 
icutes  ces  fortes  de  repréfentations  ,  ordinairement 
a(r=x  imparfa'tes  ,  ne  méritent  pas  qu'on  y  faffe  fans 
dpmc  une  grande  attention;  elles  ne  font  quelque- 
fois propres  qu'a  intriguer  ou  même  efirayer  le  fu- 
rcrllitieuî  ,  qui  fe  p'craïaJe  aifément  qu'il  doit  y 
a^-oir  du  rayUère  caché  fous  les  fîj/urcs  qui  pathazard 
te  rencontrent  femblablcs  à  quelque  lettre  ,  ou  à 
quelque  carai5tère  emblématique. 

Avant  rinvcntion'^des  verres  ,  on  ctoit  bien  éloi- 
cni  de  deviner  ce  qu'cft  cette  pouffièie  qui  couvre 
fc's  ailes  des  Lépidoptères  ,  U.  tout  ce  qu'elle  doit 
va'oir  aux  yeux  mêine  de  la  raifon.  On  la  prenoit 
pour  un  amas  de  par.ienles  irrégulieres  raifemblécs 
au  h.rzard.  Mais  on  fait  aujourd'hui,  que  les  grain> 
de  cette  précenJiic  pouflièrc  j  font  de  petits   corps 


I  N  S 

réguliers  ,  des cfpkcs  d'éciilles  façonnées  à  la  ma- 
nit-rt  d:  cel'csdes  l'oillons  ,  &  dont  les  fermes  ex- 
riê:nein-'nt  variées  ,  fixent  agréablement  l'attention 
de  fOMe;  vareur.  li  en  e,i  dc'rot-des  ,  d  oblongues  , 
de  tiiang  l'aues,  &c.  :  les  unes  font  toutes  planes, 
les  autres  cannelées  ;  les  unes  ont  leurs  bords  tout 
unis,  les  autres  les  ont  ondes,  éclianctés  ou  den- 
telés. Les  dentelures  font  plus  ou  moins  nombreules, 
en  diiïércntes  écailles  ;  elles  font  encore  plus  ou  moins 
profondes  ,  &  il  en  eft  de  fi  profondes  qu'elles  don- 
nent à  l'ctaife  l'air  d'une  petite  main.  Enfin  ,  il  eft  de 
ces  jolies  écailles  ,  qai  fem.blent  imiter  la  forme  des 
p-.dls  des  Quadiupèdcs,  ou  même  celle  des  plumes 
desOifeauï,  Allez  fouvent  une  feule  aile  d'un  Pa- 
pillon fournit  des  exemples  de  toutes  ces  variétés  , 
ti  de  bien  d'autres  encore.  Ce  n'eft  pas  tout  :  chaque 
écaille  a  im  court  pédicule,  tantôt  fimple  .  tantôt 
double  ou  multij'le  ,  q'ji  s'implante  dans  la  (ub- 
ftance  de  l'ai'e  ,  entre  deux  membranes  crultacées  ic 
'ranlparentes  ,  djnt  elle  eft  formée.  Lorfqu'on  dé- 
pouille entièiement  l'aile  de  ces  écailles,  on  ne  voit- 
pi  us  tni'ur.e  membrane  fans  couleurs,  parfemée  de 
■petits  trous  alignés  régulièrement  &  diviféc  dans  fa 
longueur,  par  des  nervures  qui  imitent  celles  des 
feuil  es  des  plantes.  Ces  peiits  trous  qu'on  apper- 
çoir  fur  la  membrane  ,  indiquent  les  endroits  ou  les 
CLallIeî  étoient  implantées.  Au  refte  ,  toutes  les 
éca  l'es  font  placées  en  recouvrement  les  unis  lur  les 
autres ,  comme  les  tuiles  des  toits  ;  elles  ne  font 
donc  pas  jettées  &  taflemblées  au  hazard. 

Nous  n'avons  pas  befoin  d'annoncer  que  les 
ailes  (ont  deftinées  pour  le  vol,  &:  que  l'Infcde  en 
a  été  doué  pour  s'élever  dans  l'air  &  fe  tranfporter 
plus  promptement  &  plus  aifément  d'un  lieu  a  un 
autie.  Les  clytres  ne  fervent  nul'cment  à  i'aélion 
propre  du  vol;  lorf]ue  lin feâc  veut  voler,  il  les 
écarte  Se  les  étend  ,  de  manière  qu'elles  ne  puilîenc 
pas  gêner  le  jeu  des  ailes  ,  mais  il  les  tient  à- peu- 
près  immobiles  dans  cet  état  :  fon  peut  oblerver 
aulli  que  les  Infeéles  à  élytres  ne  font  pas  ceux  qui 
s'élèvent  beaucoup  en  l'ait  &.  volent  avec  le  plus 
de  facilité  ;  leur  vol  en  général  eft  peu  fréquent  , 
court  &   pefant. 

Nous  devons  enfin  terminer  ladefcription  des  par- 
ties extéiieures  des  Infeéles  ,  par  faire  mention  de 
deux  petites  pièces  mobiles,  quireprélentcnt  un  pe- 
tit filet  terminé  par  un  botiton  arrondi  ,  &  placé  uft 
peu  au-delTous  de  l'oiigine  des  ailes  des  Diptères: 
on  a  donné  a  ces  pièces  le  nom  de  balancier ,  parce 
qu'on  a  conjcéluré  qu'elles  pouvoient  fervir  auï 
mêmes  ufagcs  que  les  balanciers  des  daneurs  de 
corde.  Ind'pendammentdes  ailes  &  des  balanciers  j 
la  plupart  des  Diptères  font  encore  pourvus  de  deux 
autres  petites  pièces  miticcs  ,  larges  ,  mcmbranéules, 
fait--s  en  forme  de  coquille  ou  de  cueiller,  placées 
au-dcfliis  des  ba'ancicrs  qu'elles  cachent  louvcnt  en 
toutou  en  partie  :  on  leur  a  donné  le  nom  de  cuil- 
i|  kroii.  à  caufe  delcuvfoime. 


I  N  S 

Après  ce  tableau  très-abrégé  ,  à  peine  cfcjuiiré  , 
de  toutes  les  parties  les  plus  extérieures  cjue  les  Iii- 
fedcs  pré(entent  ,  ne  faut-il  pas  s'étonner  qu'on  ait 
pu  les  tigardcr  li  Ions;  tcms  comme  des  Etres  fans 
ziulle  valeur  dans  la  Nature  ,  comme  fon  dernier  re- 
but ,  &  indignes  de  captiver  les  rcgaids  de  i'Homme. 
On  a  dit  que  l'Inlcde  ne  doit  pas  plus  tenir  de  place 
dans  la  tête  du  Naturalil^.e  ,  qu'il  n'en  tient  dans  la 
Nature:  un  Natuialille  pliiioloplic  doit  favoir  ,  que 
tout  cft  peiit  dans  la  Nature  ,  mais  que  tout  ce  qui 
efl  dans  la  Nature,  doit  être  grand  dans  la  penfée  liu- 
Biainc.Nous  ne  dirons  pas  de  même  avec  leNituralille 
Romain,  en  parlant*des  Infcdes  ,  que  la  Nature 
n  tit  jamais  pJus  grande  que  dans  fcs  plus  petites 
productions.  Nous  pcnfrns  que  la  Nature  ell  cga- 
iemifnt  grande  partout  ou  on  la  contemple  dans  elle- 
même  j  cependant  il  feinble  que  l'on  pourroit  dire 
avec  véiité,  qu'elle  a  m:s  plus  d'art,  plus  de  fini  ii-.ème 
dans  laitriiûure  de  ces  petits  habitans  de  la  t.r.e  , 
que  dans  la  ftrudure  des  animaux  que  nous  appel- 
ions grands.  On  trouvera ,  en  ctt'et  ,  plus  de  btauté 
dans  les  ailes  de  quelques  PajiHons  ,  que  dans  celles 
d  un  Paon.  On  trouvera  une  fujérioiité  dans  la  lête 
d'une  faut.rellc,  comparée  avec  celle  du  Cheval  ; 
d,  ns  la  trompe  d'une  Pu.  e,  comparée  avec  celle 
d'un  Elépliant.  Nous  ne  voulons  pas  enlever  à  tous 
cescolofl'^s  vivants  l'attention  qu'ils  méritent  ,  mais 
nous  voulons  faire  rendre  aux  Infectes  celle  qu'on 
leur  a  trop  long;ems  refufée.  Si  tes  diftércntcs  par- 
ties qui  conl1itt:ent  l'crganifation  aj-parentc  des  ani- 
m.iux  placés  aux  plus  hauts  langs  ,  nous  paroifient 
avoir  la  place  qui  leur  convient  le  mieux  ;  n'en  tIt  il 
pas  de  même  des  Infeé^cs  :  Quel  oidrc  ,  quel  airan- 
gement  ,  quelle  unité  de  plans  au  milieu  de  tant  de 
diverdtés  de  fic;Hrcs  ,  de  dini"nfionSj  de  polirions  , 
que  toutes  cesdiférentcs  parties  lont  dans  le  cas  de 
préfenter  !  Cette  vari;té  empcclic  t-ellc  qu'il  ne  rè- 
gne cntr'clle  1  harmonie  la  plus  pai  faite  ?  L'on  voit 
évidemment  que  le  corps,  la  te:e  ,  les  pattes,  les 
ailes  de  chaque  Infecte  ont  été  ég.ilemcnt  faits  poui 
s'all'ortir  enfeiTjble  5;  pour  compoict  un  même  tout. 
L'un  de  ces  membres  n'apporte  aucun  obltacle  au 
mouvement  des  autres  ;  ils  peuvent  coopérer  con- 
jointement ,  au  gré  ou  fuivantkbefoin  de  l'infedtc. 
Combien  la  vue  devroii-elle  fe  plaire  &L  l'efprit 
trouver  une  grande  fatisfadion  ,  en  contemplant 
tant  de  beautés  de  formes  &  de  couleurs  ,  réunies 
dans  un  fi  petit  efpace  !  Eit  traitant  l'article  couleur, 
.ni  us  avons  afkz  montré  combien  les  Iiiledes  font  à 
cet  é'^ard  la  même,  lupérieurs  itous  les  autres  Etres 
le  pkiS  richement  vêtus;  Si  nous  ne  devons  ptïint 
redire  ici  ce  que  nous  avons  dit  ailleurs.  Nous  obfer- 
verons  feulement  qu'en  prenant  l'Infcde  dans  fcs 
divers  états,  il  préfcnte  tout  ce  qu'il  eft  pcllible 
d'imaginerde  plus  beau  ,  de  plus  brillant  &  de  plus 
vaiié.  Nous  obfcrvcrons  que  c'efl  aux  miil'.ers  ou 
piutôt  aux  milliards  dt  ces  écailles  don:  les  ai'es  des 
Lép-.doptùes  (ont  recouvertes  ,  &  dont  nous  venons 
de  faire  uce  mention  légère  ,  que  ces  ailes  d«vrnt 
leurs  richcî  couleurs ,  Hc  Ja  diftnbutioii  lî'ûivcr£fiK.e, 


I  N  S 


24; 


fi  bien  entendue,  de  ces  co.-.leurs.  Toutes  les  cou- 
leurs &  toutes  les  nuances  des  couleurs  quibi'.llent 
dans  les  fleurs  de  nos  parterres  ,  fe  retrouvent  dans 
nos  petites  écailles  ;  &  c'cfl  tn  les  combinant ,  c-n  les 
arrangeant  de  mille  &  mille  manières  fur  les  ailes  de; 
Papillons  ou  des  Phalènes ,  que  la  Nature  leur  doure 
cette  parure  fi  agiéâb'e  j  qui  les  fait  rechercher;  des 
cuiieux  ,  ce  qui  doit  les  rendre  un  objet  d'admira- 
tion peur  celui  qui  fait  les  contempler  ,  plutôt  qu'un 
objet  d'oltcntationpour  celui  qui  les  polléde  dans  l'on 
cabinet.  Nous  ne  nous  atièierons  pas  davantage  fur 
l'exiéiieur  des  Infedes.  T'Jous  allons  préienter  aulli 
rapidement  l'appareil  de  leur  organifation  intérieure,, 
en  y  sitad:ant  les  obrcrvaiions  préliminaires  ou 
lubféqucntes   que    l'expcfuicn  du  fujtt    doit   pref- 


l'itéiieur  des  Ir.fccics  ,  relatlvarjer.t  à  /•urnutriaot, 

O^fciv^t'ons  jurk:ir  nouniturc  ,fur   les    organes' 

ce  leur  digejlion  6'  de  leur  ciiculunon. 

L'économie  qu'on  appelle  organique  ,  prifedans  !c 
fens  le  plus  étendu,  efl  le  fyftèmc  des  loix,  l'uivant  les- 
quelles les  fondions  vitales  s'of-èrent  dans  ks  co;ps 
organifés.  Conlidércc  fous  un  point  de  vue  m^Jins  gT- 
néral  ,  l'économie  organique  préfente  .jeux  cla:;-ts 
d'ob'ets.  La  p:emiè:c  comprend  la  flruétv.re  ,  l'ar- 
rangement ?•:  le  jeu  des  dirt'érenrcs  parties  du  corps 
orgar.ifé,  La  féconde  embralic  les  clFeis  divers  q.ui 
réfulcent  de  l'organifation  :  la  nutrition  ,  l'accroiiler 
ment  ,  la  propagation  ,  &c.  C  cit  par  le  premier  de 
ces  etteisfiirrout  ,  que  la  Nature  lie  tous  les  Etres  a 
la  même  dépendance  pour  leur  faire  partager  la  même 
vie,  Ccft  par  la  nutrition  que  la  même  fubftance 
pafTc  fuccelfivemcnt  dans  les  trois  règnes  ,  &  que  la 
même  matière  change  continuellement  de  foi  me. 
Les  machines  organiîces  doivent  être  fans  doute  re- 
gardiescomme  ks  principaux  agens  de  ces  transfor- 
maiions.  Elles  cliangent  ou  décompofent  toutes  les 
lubllanres  qui  entrent  dans  leur  intérieur  ,  &  qui 
font  crpoféesàladicn  de  leurs  reffoits.  Elles  con- 
vertillent  les  unes  en  leur  propre  fubilance  ;  elles 
évacuent  les.  aurres  fous  divcrl'cs  fermes,  qui  ren- 
dent ces  manèies  propres  à  entrer  dans  la  compofi- 
tion de  diftércns  corps:  ainlî  ,  les  animaux  les  plus 
multipliés  &  qui  multiplient  prodigieufemcnt  , 
comme  les  Infcdes  en  général,  ont  peut-être  pour 
principalefin  ,dans  l'économie  de  la  Natui.e ,  de  iwé- 
tamorphoftr  une  quantité  confidérable  de  matièrc'à 
l'ufage  de  ditférens  compofés. 

Quand  nous  difons  que  les  machines  organifées 
convertiircnt  en  leur  propre  fubftance  les  matières 
foumifcs  à  leur  adion  ,  cette  façon  de  s'exprimer 
pent  n'être  pas  philofopbique.il  paroit  qu'il  n'y  a 
point  de  véritables  métamorphofcs ,  &  que  tout  fe 
réduit  au  fond  à  de  noiuvcilcs  combinaisons ,  s  de 
nouveaux arrangemens,  que  nous. prenons  pour  des 
jranjforjiuations.  Laaiimc  matvl-iç  p.tutdcveair  luc- 
H  h  i 


244 


I  N  S 


ceffivcmtftotPIante.Vert  .lafeâe,  Amphibie  ,  Poif- 
fon  ,  O-feau,  Quadrupèrls  ,  HjihiDc  ,  à-pcu  près 
comme  le  même  anim*!  Ce  montre  fous  Ici  formes 
ttès-différeates  de  Chenille  ,  d;  ChryfaliJe,  de  Pi- 
pi Jon.  Le  Végétai  nourrie  l'Aniaial  ;  1  Anima!  nour- 
m  le  Vég^taL  Les  régétaux  &:  les  animaux  Ce  àé- 
compofc'nt  &  fe  r.duilcnt  peu-à-p,-u  en  terre.  La 
terre  qui  renojYclle  chaque  année  (es  ptoduftions , 
n'elKp.c  le  débris  de  cesméiaies  productions.  Le  Ver 
«le  teire  doit  Ce  faifir  de  ces  débris  ;  il  cfï  pourvu  en 
conf^-quence  d  organes  qui  en  extraient  les  parti- 
cules organiques  qu'ils  renferment  ,  qui  la  prépa- 
rent,  qui  les  modifient  ,  &  les  incorporent  a  cha- 
■ue  partie  dans  un  rapport  direct  à  Cà  llruciure  &:  à 
U  fin  La  PtantK  puife  de  même  dans  la  terre  ,  dans 
l'eaa  ,  dans  l'ai:  ,  les  molécules  nourricières  qui  y 
font  difféminées  :  elle  les  travaille  ,  les  décompoie 
plus  ou  maia»  ,  fépare  lis  unes ,  afTcmblc  les  autres  , 
Si  fait  revêtir  a  toutes  ,  les  modifications  «  l'arrange- 
ment qui  conviennent  à  fon  organiiation.  Au  lieu  que 
dans  le  minéral ,  les  molécules  s'arrangent  extcricu- 
lemcnt  ;  dans  l'être  organifé  ,  elles  s'arrangent  inté 
ricurement.  Elles  lallent  par  une  infinité  de  vaillcaux 
plus  ou  moins  déliés  ,  &  pénétreat  enfin  dans  le  tiliu, 
dans  les  inailles  de  chaque  fibre.  Ainli  les  corps  orga 
nifés  ont  été  charges  par  la  Nature  ,  de  combiner 
immédiatement  cntr'cuï  tous  les  élénicns  ,  &  de  pro- 
curer par  là  la  formation  des  divers  compofés  répan- 
dus fur  la  furfacc  &  dans  l'intérieur  du  globf.  Ne 
fait-on  pas  que  c  eft  principalement  aux  Etres  o:gi.f 
nilés  que  font  dus  ces  lits  immenfes  de  terre  calcaire  , 
fi  univerfellement  répandus  ,  &:  qui  ne  font  la  plu- 
part que  les  débris  tntalTés  de  cette  foule  de  corps 
marias  qui  éclofcnt  ,  croillcnt  ,  multiplient  &  fe  dé- 
compofent  au  fond  des  eaux.  I.cs  végétaux  &  les  ani- 
maux font  donc  les  grands  combinareurs  des  fublian- 
ces  élémentaires  ;  &  l'on  peut  conjedurer  avec  fon- 
dement ,  qu'il  cû  dans  les  combinaifons  de  ces  fubf- 
tances  ,  une  progrcfTion  correfpondanre  à  l'accroif- 
fement  du  calibte  d;s  vaiiieaux  ou  des  mailles  des 
tillus.  Les  vaifTcaux  les  plus  fins  ,  les  luailles  les  plus 
ferrées  doivent  o.érer  les  combinaifons  des  élémens 
les  plus  iubtils.  Des  vailTeaux  moins  fins  ,  des  tilius 
moins  ferrés  ,  combinent  les  produits  des  premières 
combinaifons  ,  foit  e.itr  eux  ,  foit  avec  l:s  molécules 
des  autres  élémens  ,  d'où  réfultent  de  nouveaux  or- 
dres de  combinaifons  ,  &i  confcqueminent  de  nou- 
veaux compufcs.  Ce  fo.it  autant  de  matér-'aui  difl'é- 
rens  ,  dont  la  Nature  varie  l'emploi  prcfqu'a  1  infini 
Jans  l'icon  jmie  des  trois  Règnes.  Et  quelle  confidé- 
rationne  m-ritent  pas  es  Infciles,  par  rapport  à  leur 
•etitertc  même  ,  qui  doit  les  faire  participer  aux  éh- 
boration'.  les  plus  délicates  de  la  Nature  ,  &  les  rendre 
tributaires  des  molécules  les  plus  tenues,  néccfiaires 
peut  être  p«HC  la  compofition  de  fes  plus  beaux  ou- 
vrages. 

T»'dis  qaelaNarnre,  forcée  de  fe  régénérer  à 
cl)a']ue  inPant  elk-mémc ,  fait  circuler  fans  crfle 
télémcat  a^dc  la  vie  dans  lous  lc«  Etres  organifés , 


1  N  S 

&  les  loumttà  une  d-compofition  &  iune  récompo- 
fitioii  cor^.iiviclles  ,  tandis  qu'elle  attache  La  coii!"cr- 
vation  de  leur  pr-)pre  exiil—  .  e  à  l'cx -cu^ion  de  ceite 
première  \ot  umverlcllc  ,  elle  devoir  aufTi  leur  faire 
trouver  dans  leur  cM-ganifa  ion  meuic  ,  le:  ni'  yens 
de  fifflîrea  cette  loi.  Tous  ces  Erres  dévoient  Ji'Dc  être 
alFujettis  au  même  befoin  de  fe  nourrir  O  i  Cm  au(Ti 
que  la  plante  fe  nourrit  par  l'incorporation  des  ma- 
tières qu'elle  reçoit  du  dehors.  Ces  ma  ières  font 
très-hétérogènes  OH  ttèsmélangécs.  Pompres  par  les 
pores  des  racines  ou  par  ceux  des  feuilles  .  elles  font 
probabt.ment conduites  dans  les  utiicnlef  ,  où  cMeS 
fermentent  &  fe  djgèrent.  Efîes  pallent  de  la  dans 
lesfibics  ligneufes,  qui  les  tranfmettent  aux  vafes 
propres  ,  où  elles  paroiilent  fous  la  f^rme  d'un  lue 
plus  ou  moins  coloré  &  plus  ou  moins  coulant  Les 
ramificatioiîs  des  vafes  propres  ,  les  diliiibuent  en- 
fuite  à  toutes  les  parties  ,  auxquelles  el  es  s'unllfcnt 
par  de  nouvelles  filtrarions.  L'animal  fe  nourrit  de 
même  par  l'incorpora-.ion  des  matières  qui  lui  vicn- 
nentdii  dehors.  Ces  matières  font  auffi  iiè -héc;'ro- 
gèncs.  Reçues  par  la  boucUc  ou  par  d'autres  ouvcr- 
Tures  analogues  ,  elles  font  condui'cs  dans  i'eiion<àÇ 
&  les  inteltins  ,  où  elles  fubifTent  différe;>.tcs  pi'é[a- 
rations  ;  elles  palient  de-la  dans  les  vemes  laâées  X 
leurs  dépendances ,  ou  dans  d'au:rcs  vaiiTeaux  ana- 
logues, qui  les  tranimettcnt  aux  Vàiirciux  fai-.gii'ns  , 
ou  el'es  le  montrent  fous  la  forme  d'un  fluide  plus 
ou  moins  coloré  ou  plus  ou  moins  coulant  Les  rami- 
fications des  viilfeaux  fanguins  les  diHnbuent  en- 
fuite  à  tontes  les  parties  auxquelles  elles  s'incorpo- 
rent par  de  nouvelles  prépaiaiions.  Si  tous  les  Ecres 
vivans  ont  befoin  de  t-rendie  des  alinieiis  pour  con- 
ferver  leur  vie  ,  les  InfeÛcs  ne  pouvoien;  pas  être 
exceptés  de  cette  rcg'e  générale  Si  abfolue. 

Les  Infeétes  fe  noarrilTtnt  de  tonte  forte  de  ma- 
tière ,  tant  du  Règne  végétal  que  du  Rè^ne  animal  ; 
il  n'y  a  prefiiu'aucune  production  de  ces  deux  Règnes 
qui  ne  fervc  d'aliment  aq'jclquc  efpcce  d  Inleôe.  0« 
peut  les  confidérer,  par  lapp  rt  à  leur  Façon  de  fe 
nourrir  ,  fous  deux  chefs.  Il  y  en  a  qui  mangent  les 
différentes  matières  v-gétales  &  animales  ,  tandis  que 
les  autres  font  carnaciets  &  vivent  de  rapine  ,  en 
tuant  aie  dévorant  d'autres  Infedes  &  même  ceux  de 
leur  propre  eipèce. 

On  ne  connoit  point  d'Infeâes,  &  afforéajeat  41 
n'y  en  a  pas  non  plus,  quifc  nournlfent  de  fubliancc* 
minérales  &  picrreulci.  Ces  fublianccs  font  trof 
fèches  &•  manquent  prefqu'entièrem°nt  de  la  ma- 
tière mucilagii.eufe  ,qui  feule  cil  capable  ,  apr*s  une 
préparation  préliminaire  ,  de  s'ideniifier,  pour  aicfi 
dire,  avec  les  fibres  du  corps.  Les  Auteur»  oui  ont  dit 
quil  y  avoir  des  ïnfedcs  qui  mangent  le  fable  ,  Ict 
pierres  &  même  le  ter ,  fe  font  laiffé  rrompci  par  des 
apparences  très  faulfes  Quand  un  Infede  travaille 
dans  le  fable  ,  un  ObfcrvateBi  peu  citconfpeA  .  peut 
aifénici  t  prendre  le  change,*  s'imaeincr ,  en  voyant 
cet  animal  prendre  du  fable  cntic  les  dents  ,  que 


I  N  S 

c'crt  pour  en  manger  ,  quoiqu'il  ne  !e  fafîc  rccllrmcnt 
«liie  pour  bJ.t'r  l'a  demeure.  On  cornoit  U' e  pirite 
Idi  ve  de  Teigne  qu'on  toiivc  fur  les  murs  des  hsti- 
m,ns  ,  &ip'on  d  cru  man<^cr  les  pierres  de  ces  murs . 
niiis  elle  ;:'en  vei:t  point  ai:x  pierre;  ,  e  le  ne  vie  que 
de  pc.ir?  L'cheiisqui  cr>>i|icnt  fur  les  murs  ,  comme 
Reaiimur  l'a  démontré.  Il  eltx  rai  qu'il  y  a  des  Infcdcs 
qui  mar>j^ent  le  terreau  &.  qui  en  font  palier  des  par- 
celles dâ"S  leur  cfloraac  ;  ma  s  ce  tcrrcju  n'cft  com- 
pote que  des  débris  des  plartcs  Se  des  animaux  dé- 
conipol'.f  par  le  tenis  îc  !a  coruption  :  ce  n'eil  donc 
point  une  matière  picrrcufc. 

Chaque  Infeftc  connoit  les  alimens  qni  lui  font 
pro, T-S  ,  pou;  la  coiifervation  de  fa  vie  &  pour  !  ac- 
c^  ''.temcft  de  Ion  corps  il  lait  les  clicxclicr  &  le  les 
prucurci.  I  y  en  a(  lulieur^,  &  c'ell  le  grand  nom- 
bif  ,  qti' i/iint  pas  bcf  un  daller  chcrclicr  le  jr  nour- 
riture ju  i.>in  ;  leurs  mères  ont  eu  fin  de  pondre 
leurs  iTuf'.-  dans  les  endroits  ou  leurs  petit'  trouveront 
à  leur  fiai  aiiçe  tout  ce  d.nt  ils  auront  bcfoin  pour 
fuHti'ic'  l'iuiieurs  Infectes  ,  parvenus  a  leur  état  de 
per'ed  on  ,    fc     ii.  uirii'eit  de    tout  autre   aliment 

?)avart  leur  ir^sfor:Hition  ,    ou  lorfqi'ils  étoi' nt  | 
lu     !..  (•  rnie    de    Laivts  ,   &  cependant  ils   t'avcnt  I 
pond  el'Uf   uiif   fut  les  marieie    qui  conricni'eiit 
auK  pcrits  jui  en  naîiront.  C'eft  aind  que  les  Papil-  j 
loiis.quine  viven:  ordinaircnv.nr  que  du  miel  qu'ils  ' 
favcnr  extraire  de;   fl  u:s  ,  ne  raanquent    amais  de 
pondre  leurs  crLfsfurlc-,  plantes  ou  auprès   des   plan 
tes  .qui  font  propres  pour  la  nourriture  de  leurs  Che-  , 
■i'ies.     'efl  am(i  cnco:e  que  les  Coulins  favent  que 
hjrsîavcs  d,)ivcnt  vivre  &  fe  iiju'rir  dans  l'eau  ,  & 
ceft  pour  cela  qu'ils  placent  leurs  œufs  fur  fa  fuper- 
ficie.  Il  en  eft  de  même  d^pl  lîeurs  autres  Ir.feÂes  , 
coiTune  les  Ephémères  ,  les  Denioifelles  ou  Libel- 
lules ,  &c. 

Parmiles  Infeûes  qui  vivent  en  foci^té,  il  y  en  a 
^ui  font  obliges  de  fe  choifir  une  demeure ,  pour 
sentraider  à  fe  ptocurcr  les  alimens  ncceilaires  ,  & 
pour  en  amarter  une  certaine  quantit-  ,  dont  une 
partie  doit  fetvir  de  provilion  d'hyver  Telles  font 
les  Abeilles  domeftiques  qui  font  dans  leurs  ruches 
un  amas  de  miel ,  pour  fcrvit  de  nourriture  non  feu- 
leraentà  leurs  petits  eu  à  leurs  Lirves  ,  mais  encore  à 
leutsremcs&a  elles  mêmes,  da..s  un  temps  oti  la 
iàifon  ne  leur  permettra  pas  de  le  recueillir  fur  les 
fleurs.  On  aciuque  les  Fourmis,  qui  vivent  de 
même  en  compagnie  ,  faifoicnt  aullî  des  provifions 
«le  vivres  peut  1  hyver  :  mais  c'ell  une  erreur  }  elles 
ne  mangent  point  pendant  l'hyver  ,  elles  n'ont  pas 
befoiQ  alo^^  de  prendre  de  la  nourriture  ,  parce  que 
le  froid  les  ti-nt  engourdies  Ceft  en  été  ,  il  eft  vrai , 
que  les  Fourmis  travaillent  en  commun  à  chercher 
4cs  alimens  ,  tant  pour  elles-mêmes  ,  que  pour  le  irs 
larves  ,  qui  font  incapables  de  s'en  p  jrvoir  elles- 
mêmes.  D'aatrfs  Infccles  quo'qj'i's  virent  en'Vmb'e, 
comme  le  font  quelques  el'p-ces  de  Chrni;les  ,  ne 
s'entraident  point  a  chercher  leur  nourriture  c'eft 
l'affaice  de  .chacun  d  eux ,  ^  >'$  eue  kucs  aliiacas 


I  N  S 


^4? 


tout  près  de  leur  demeure.  Le  but  de  leur  maricrc  de 
vivic  fociable,  patoît  être  uniquement  pour  fe  faire 
ur  nid ,  où  ils  fe  trouvent  à  l'abii  des  injures  du 
tcms. 

Il  y  a  des  Infedes  qui  ne  peuvent  s'accommoder 
que  d'une  feuie  elpète  d'alimens  ,  &  qui  ne  varient 
jamau  dans  leur  g "ût.  Tcilcs  font  un  frand  nombre 
de  Ciienilles  ,  qui  vivent  de  ccita'nti  feuilles .  fans 
en  pouvoir  goûier  d  autres  ;  elles  meurent  fi  ce  feuil- 
les leur  manquent  :  Les  Vvr>-i-foie  en  font  un  txtia- 
p!e  ,  ils  ne  peuvent  vivre  que  de  feuilles  de  .Mùncr, 
Une  Chen.llc  du  Chou  ne  fauroit  s  accommoder  des 
feuilles  du  Chêne  .  &  celles  de  cet  arbre  te  peuvent 
point  fe  nourrir  d'I-.erbeç.  U:i  Inledc  véri'ablemcBt 
carnacicr  ii'cfl  ras  cajable  de  vivre  de  plantes:  une 
l.atve  de  la  \ij.idc  ne  fau'uii  trruver  fa  fublîllancc 
ddH'le  b'jis  ,  ni  dans  le  fi,mier.  Chaqii:  pla"tc  SC 
chaque  niatièic  quelconque  ariinate  ou  végétale  , 
ont  leju  leu  s  Lifcdes  patticubets  qu'elles  doivent 
nourrir.  Il  y  a  cependant  bon  nombre  d'autres  Li- 
(csJes  ,  qui  ne  (ont  pas  fi  délicats  fur  le  choix  de 
leurs  aliiBCiiS  ,  &.  qiii  s'accommodent  fouvent  de 
chofesde  nature  bien  diff  rente  On  ttouve  des  Che- 
nilles qui  mangent  de  plufieurs  cfpeces  de  pianies 
avec  un  apc  tir  égal  ;  il  y  en  a  pour  qui  les  feuilles 
de  I  O.  tie  ,  de  l'Orme ,  &:  du  S  .u!e  ,  fon:  également 
bonnes  ;  d'autres  qui  mangent  les  léguées  de  toute 
efpècc  ,  4'autres,  qui  s'accomm' lent  également  des 
feuilles  de  l'Aunefii  du  i>aule.  Mais  ce  qui  eft  ime 
(ingulitité  m^nllrueufe  ,  c'eft  qu'on  von  des  Che- 
nilles ,  qu  jiqu'en  apparence  fanes  uniquement  pour 
fe  nourrir  de  feuill  s  x  qui  en  effet  s\n  nourrillcnt  , 
a.taquer  Si  dcvoier  cependa  it  leurs  (emblables  quand 
elles  en  ont  l'occalion  E'ies  fcmblent  même  h  achar- 
nées a  cette  nourriture  étrange,  qu'elles  la  préftrent 
fouvent  aux  feuilles  ;  elles  s'en  re-maogent  par  goût 
décidé,  &daii$  un  tems  oti  cils  ont  des  feuilles  en 
abondance  a  leur  portée.  C  eft  un  fait  conu  que  les 
Sauterelles  ne  mettent  guère  de  diftuidion  entre  les 
plantes,  &  qu'elles  mangent  louf;  elpece  de  ver- 
dure. Les  Guêpes  !on:  encore  très  -  voraces  ,  elles 
mang-nt  également  la  viande  crue  &  celle  qui 
clt  cuite  ;•  lies  attaquent  les  ca  lavres  &  elles  dé'o- 
rent  des  Infedes  vivans  ;  elles  nt  encore  un  goûc 
décidé  pour  toutes  les  chofes  douces  ,  comme  le  fu- 
cre  ,  le»  confitutes  ,  Si  furtout  pour  le  miel ,  dont 
elles  cherchent  avidement  1  occalion  de  s'en  rai'afier 
aux  dpens  des  Abeilles  j  elles  aiment  également  les 
fruits  mûrs  ,  les  Poires,  les  Pèches  Se  Tes  Prunes  , 
elles  les  rongent  &  en  avalent  la  fubftance.  Les 
Mouches  communes  ,  qui  volent  dans  nos  apçar- 
temens  ,  tarient  aulTi  beaucoup  dans  leurs  goiits  ; 
en  général  elles  aiment  tout  ce  qui  eft  doux  , 
mais  on  les  voit  auflî  fucer  d'autres  matières  diffé- 
rentes ,  comme  les  viandes  cuites ,  le  pain ,  la 
bière  :  on  ne  fait  que  trop  combien  elles  font  in- 
comnolcs  fur  nos  tabl.s.  On  voit  aifli  des  In- 
f.des  qui  par  néceifité  ma^  gent  quelquefois  des 
.  choies  qa ils  iVaiiucn*    pouu ,   &    dont   iU  o-oçit 


H6 


I  N  S 


Pas  accoutumé  de  fe  nourrir  ;  mais  alors  la  circon- 
ftaiice  eft  des  plus  terribles  &  des  fins  impcncufes 
pour  eux  ;  il  faut  ou  en  uiangcr  ,  ou  mourir  de 
faun.  Ainli  ,  par  exemple  ,  que  l'on  mette  eiifem- 
blc  des  Araignées,  des  lorficuks  ou  Perce- ortiiles, 
ceux  de  la  même  elpèce  fe  dévoreront  i'uu  l'autre; 
mais  au(lî-tôt  qu'on  leur  donne  à  manger  ,  ils  fe 
jctrcnt  fur  le  nouvel  aliment  qu'on  leur  ofFre.  La 
nourriture  ordinaire  de  certaines  chenilles  veiues  , 
eft  les  feuilles  du  Daflînct  doux.  Quand  cet  aliir.cii: 
leur  manque  ,  elles  mangent  aiilfi  les  feuilles 
d'Ofeille  ,  ^'Onie  ,  de  Chicorée  fauvage  &  de 
doreiller.  lands  qu'elles  s'en  reraiilent  ,  dvur.cz- 
leur  des  feuilles  de  Ballinct  ,  &'  vous  les  verrez 
s'y jc;ter  avec  emprefTenien":.  Au  reftc  ,  le  giûi  des 
liifedes  eft  adapte- à  leur  propre  oiganifatioii  ,  bien 
diiFérente  de  la  rôtre  fans  doute  ;  &  nous  ne  devons 
pas  être  étonnes  fi  pUilîeuis  préfèrent  parmi  les 
f  lani-eç,  celles  qtïi'font  pour  nous  dcfagréabks  &  ve- 
nuneufes  même.  Ainfi  l'Ablinthe  ,  le  Tithymale  , 
la  Ci^uë,  les  Hellébores  fervent  de  pâture  a  ditié- 
renses  efpèccs  d  lufedlef. 

Il  y  a  des  Infecles  qui  mangentfouvcnt ,  &  qui  ont 
bcfouide  nourriture  prefque  continuellement,  i!s  ne 
peuvent  pas  long  -  tems  s'en  palfer  fans  incommodité. 
D'autres  peuvent  jcdrer  beaucoup  &  vivre  long-tenis 
fans  prendre  desalimens  :  tels  loncen  particulier  tous 
les  Infeiîles  carnaciers  &  qui  vivent  de  proie  ;  com- 
me ils  ne  font  pas  toujours  dans  le  cas  d'atrapper  des 
Infedes  à  peint  nommé,  &i  auHl  fouvcntqu'ilj  le.vou- 
droicnr,  ils  font  eonftitués  de  manière  à  pouvoir  Icng- 
tems  fe  palTer  d'alimens  fans  mourir.  Une  Araignée 
pafle  fouvent  des  jours  entiers  dans  fa  toile,  fans  pou- 
voir attrapper  une  feule  Mouche;  elle  ne  peut  aller  à  la 
tliaile  de  fa  proie  ,  elle  eft  obligée  de  l'attendre  tran- 
quillcm.ent  &  patiemment  ;  ce  n'eft  que  le  hazard  qui 
conduit  la  Mouche  dans  fon  filet.  Mais  quand 
elle  eft  affez  heureufe  de  prendre  beaucoup  de  Mou- 
thes,  eile  fe  dédommage  amplement  ,  &  ion  accroif- 
feircnt  fe  fait  alors  î:ès-prompiemcnt.  Il  en  eit  de 
jmême  des  autres  Infedes  carr.aciers  ,  qui  doivent 
avec  pa:iencc  attendre  leur  proie  :  telles  lent  encore 
les  Forinica'co  ou  les  larves  des  Myrmcléons  &  celles 
des  Hémcr  ibes,  qui  peuvent  faire  une  longue  abfti-  | 
nence.  Les  Quadrupèdes  qui  vivent  de  proie  ,  com- 
ine  les  Loups  &  les  Renar^iSj  font  du  mèiue  natuiel  ; 
ils  peuvent  jeûner  long-tems,  mais  aulîi  mangent-ils 
fppieu(ement,  quand  ils  ont  fait  quelque  bonne  ohalTe. 

,\  Parmi  tes  Infedes  ,  il  y  en  a  qui  mangent  à  toute 
{ifuredelajournée,  tai:dis  que  d'autres,  ne  foatleuK 
repas  que  la  nuit.  Les  Plij'èncs,  qui  i,c  foju  eij  mou- 
vement qtje.la  nuit ,  ne  prenncn:  ^ujH  de  la.npurà- 
!t.Mf:e  qu'akws..PluUeurs. Chenilles,  iVcaclient  lé  i,aur 
/bus, terre,  &  ne  montent  Air  les  plantes  ,  ppnr'  en 
manger  les  femlles  ,  qu'après  le  coucher  du  iolciJ. 
jCep cndant  la  p!up,art,des  Inrcûcs.prenncnt  leur  r^^s 
.,^n  plein  jour  ,  &.  fe.repofentpçnd^nt  la  nuit.  ,   '_  ■. 

'■■■  tes  arbres  &  les  pla:nt«s  ioiirriilent  dé  là  jioiri-rjfnte 


I  N  S 

à  un  très- grand  nombre  d'Infedes;  ils  n'ent  peut  erre 
point  de  partie  ,  ti'cd  quelqu'Infede  ne  tire  des  ali- 
mens.  Si  nous  commençons  par  les  parties  lîs  plus  ap- 
parentes ;  notispouvons  dire  que  les  feuilles  for.tron- 
gées  par  une  infinité  d'Infcdes&  de  bien  des  manières 
différentes.  Plu(ieursChc.")||les ,  des  Hannetons  &  des 
Larves  de  Chryfomèles,  plufieurs  faulTes  Chenilles 
ou  Larves  de  Teuthredes  &  d'autres  ,  les  mangent  ic 
les  rongent  totalement ,  fans  épargner  les  nervures  ni 
lesgrolies  côtes,  qui  cependant  font  laillées  par  d'au- 
tres eitcfcs.  Il  y  a  aulli  des  Chenilles  &  des  Larves 
qi  1  n'en  déL.i[liciK  que  la  fubltance  fiipéricure  ou  in- 
téncuie,  Cjui  ne  rongent  que  la  motié  de  l'épailfeur 
d^s  feu, Iles  ,  &  d'aiities  pctvètrent  au  -  dedai.s  des 
feuilles  ,  pour  en  manger  la  pulpe  ou  la  fubftancc 
intérieure  ,  elles  ne  touchent  point  aux  ép:dermes 
extéiieures  ,  eilesminent  véritablement  l'intciieur  des 
feuilles  :  telles  font  'es  Chenilles  &  les  La:ves  appe- 
lées mineujes  ;  tel'es  fontcncoie  ces  Teignes  ,  e'ui  se 
font  des  f 'urrcaux  de  rnembianesdc  feiul  es  ,  i^:  qri 
vivent  (ut  différens  artrcs  &  fur  plufieu:s  ef'ièces  de 
plantes.  Par  le  moyen  de  leurs  fils  ,  elles  fe  couvrent 
de  feuilles ,  &  fe  mettent  par  là  à  l'abii  ;  elles  ne 
teiuchciu  jamais  la  partie  fupcrieure,  &.'  on  élirait  que 
c'ell:  de  peur  qu'en  l'entamant  ,  la  pluie  ne  pJ.'.è- 
tte  au  trivers.  Les  Chenilles  qui  ont  à  fe  nouuir 
de  feuilles  trcs-d tioices  ,  les  mangent  a  peu  près 
comme  i  ous  mangeons  une  rave  ,  ils  commencent 
par  la  pointe  de  la  feuille,  &  avancent  toujours  avec 
la  bouche  ,  jufqu'à  ce  qu'elles  l'aient  confumec  en- 
tièrement :  cellesqui  vivent  fur  le  Pin  &  le  Sapi.T  ,  fs 
nouiriifent  de  cette  manière.  Tous  les  Infedes  def- 
tinés  à  ronger  &  hacher  les  feuilles  pour  s'en  nourrir, 
ont  reçu  des  dents  eu  mâchoires  propres  à  cet  ufag'e. 

Il  y  a  encore  plufieurs  Infedes  qui  ne  vivent  que 
du  fuc  des  feuilles  &  des  tiges  :  ceux  ci  font  munis 
d'une  trompe  placée  au  dcll'ous  de  la  'cte  ,  avec  la- 
quelle ils  piquent  dans  la  feuille  ou  dans  la  tige  , 
pour  en  pomper  le  lue  ou  la  sève ,  qui  pallc  dans  leur 
corps  par  cet  orgarie  :  tels  font  les  Cigales  ,  les  Pu- 
cerons ,  plufieurs  cfpèces  de  Punaifes  fauvages  ,  Se 
ceux  qu'on  appelle  Galhnlcdes  ,  ceft-à  dire  ,  les 
Cocheml'esSc  les  Kermès.  On  trouve  de  petites  Ci- 
gales qui  l'ont  remarquables  ,  en  ce  qu'elles  vivent 
dans  une  efpèce  décume  blanche  ;  il  n'eft  point  di.- 
toutrare  particulièrement  au  printems  ,  de  voir  de 
-cette  écume  attachée  en  petits  monceaux  ,  aux  feuil- 
les ou  atrx  tiges  de  ditl-érentes  cfpèces  de  plantes  ,  & 
entt'autres  lur  les  Gramens  ;  on  n'a  pour  cela  qu'à 
fc  promener  dans  une  prairie,  des  petites  Cigales  ne 
vivent  dans  l'écume  que  tandis  qu'elles  font  fans  ailes  ; 
dès  que  leurs  ailes  leur  font  venues  ,  elles  la  quittcut , 
&  vOi«>'ivre  à  découvert  fur  les  plantes.  Cette  écume 
n'eft  autre  chofe  que  le  lue  ou  la  sève  des  plantes  , 
qnelaCigale  fuce  avec  fa  trompe;  mais  la  manière 
dont  elle  cil  produite  ,  mérite  d'être  remarquée.  Lin- 
-fft2e-f«:-met'  d'abord  à  fuccr.  de  toutes  les  forces  5 
après'ïiue  fort  toi'psfe  ci-ouve  Wcn  rempli  de  sève  , 
•©»-V*it--I>!»fr.ir  ik  l'on^dctrièic  ,   ^c.fie^iwi  buiks^ui 


I  N  S 

fc  fiiccèdent  aiïlz  \îte,&  ce  ionr  ces  bulles  a'cniv.u- 
lécs  c]uiforiiien:  1  txiimc.  A  mcUirc  qu'elle  eft  poaf- 
féc  hors  du  derriéie,  elle  s'arrange  autour  de  l'Ani- 
mal Si.  fur  ibn  corps  ,  cjui  s'en  trouve  bieiitôc  en- 
tùrement  couveit.  Flic  ftrc  à  garantir  la  C|i;a'e  des 
injures  de  l'air  &  de  ladioii  trop  vive  du  foleil  , 
ij-u'cile  ne  fauroi:  iort^-tems  fouftrir ,  Cvm  cxpDfe. 
fa  vie.  l'iufieurs  autres  Inleftes  tonc  fervir  leurs  ex-' 
ctémens  au  trè.Tie  nfagc  5d  s'en  fjrment  un  vêtement 
qui  doit  garantir  leur  peau  tendre  &  difii;a:c  ,  des 
inipitffions  extérieures.  On  voit  ordinaireniciu  fur 
les  tiges  S:  les  feuilles  djs  arbres  &  detpianrcs,  une 
<]tianf,té  prodigieufe  de  l'uceions.  Quoi^ju'i!-  s'y 
tiennent  fort  trauqui'les  en  apparence  ,  ih  ne  (ont 
pourtant  pas  dans  l'inadion.  Chaque  Puceron  a  fa 
petite  trompe  enfoncée  d.ms  la  feuille  ou  dans  la  tige , 
&  il  en  tire  continuellement  le  fuc  ,  qui  efl  (en  uni- 
que nourriture.  Les  Gallinfedcs  s'attachent  aux 
branches  des  arbres  &  ont  leur  pttiie  trompe  ,  ficuée 
au  delljus  du  corps  ,  enfoncée  dans  l'écorce.  Ces 
Inledes  en  tirent  le  fuc  comme  les  Fuceions  ;  mai'; 
ce  qu'ils  ont  de  remarqu.ible  ^  t'cft  qu'jyaut  choifi 
un  endroit  convenable  ,  ils  s'y  fixent  pour  ne  plus  la 
quitter  ,  ils  y  teftenc  conftamment  ,  &  fans  (c  don- 
ner prefqu'aucun  raouvem;nt ,  jufqu'i  la  mort. 

Il  eft  des  Infcdesqui  vivent  dans  ces  excr.iiiïances 
.de  plantes  &;  des  arbres  qu'on  appel.e  galles  ,  Si  qui 
fc  nourriilent  de  ces  galles  mêmes.  Les  uns  les  fucent 
(implement,  les  autres  en  rongent  la  fuhftance  même, 
&  c'cft  ce  que  font  ces  Larves  deTentlirèdes  ,  qu'on 
appelle  Faulles-chenillcs  ,  qui  \  ivcnt  dans  les  galles 
duSaule.  On  connoît  une  Chenille  qui  vit  dans  une 
gale  refineufe  du  Pin.  Cette  galle  eil  véritablement 
une  malle  de  réfinc  ,  ayant  une  cavit-  au-deJans  , 
qui  fut  la  demeure  de  la  Chenille.  La  rtfme  doit  elle 
cltfo.mce,  eft  femblable  à  celle  qui  coule  du  trop.c 
&:  des  branches  de  cet  aibre  ,  &  elle  a  une  forte 
odeur  de  térébcnrhine.  Cepen<lant  la  Chenille  vit  au 
milieu  de  cette  rélme  ,  elle  la  mange  ,  ou  b:en  elle 
ronge  la  fuSllance  int''r',iu  e  de  la  branche ,  toute 
pétrie  d'une  réfine  pareille  ,  &  fans  en  être  auçune- 
inent  incommodée  ,  au  lieu  que  d'auties  Îi^fc<fî:e5 
meurent  infailliblement  par  la  feule  odeur  de  térében- 
thine On  a  d;montré  aalli  que  cette  chenille  efl  ca- 
pable deré.'îfter  à  l'huile  rie  ttréberthine  la  plus  forte, 
&  qu'où  peut  l'y  plonger  tou;e  entière  impuntmcut, 

Plufieurs  Infeûcs  attaquent  les  I>ourgcons  des  ar- 
bres ;  ils  s'y  érablilfent  &lcs  rongent  intérieurement. 
Dans  les  bourgeons  du  Pm  ,  on  trouve  de  petites  Che- 
nilles brunes,  qui  confuir.ent  les  embrions  des  f:u  lies 
qui  y  font  contenus.  D'autres  tongcnt  l'intérieur  du 
Rofier.  II  y  a  auffi  des  Infedes  qui  fe  nourriflent  des 
fleurs  mêmes  des  plantes  &  des  arbres  ;  les  uns  les 
mangent  ciientier,  les  autresne  font  que  les  fu;cr. 

Toutes  ces  diflérentes  nourritures  paroiJent  encore 
trop  groilières  à  quelques-uns  ,  il  leur  faut  un  ali 
ment  plu>  délicat  &  plas  dou»  ,  qui  fe  trouve  fut  les 


I  N  S 


îf? 


Pcu'-s  :  c'eft  rc'fe  !iqu;ur  mlcllcufe  ,  que  f;,tra-:i!rLT,t 
les  glandes  de  pi  ificurs  ileurs  ,  &:  que  les  Boianiftes 
modernes  ont  d  Icorée  du  nom  de  ncd'iar.  Ou  n':gnoce 
pas  que  les  Abeilles  compofcnt  de  ce  neiflar,  la  iiibf- 
rance  du  miel,  après  lui  avoir  fait  fubir  une  dcrnijrc 
préparation  dans  leur  corps.  Qu'on  fe  pioniène  dans 
un  jardm  ou  dans  une  prairie  ,  &  l'on  verra  une  infi- 
nité d'îii(".:des  de  différens  oeiues  ,  volriger  antont 
desReurs  ,  &  fe  pofer  defifus  ;  on  y  verra" des  Papil- 
1  jns  ,  des  Mouches ,  des  Scarabés  même.  S:  plaficurs 
aunes.  On  pourra  obleiver  com:pent  ils  allor.geiH 
i.Eur  tronpoj  &  coainient  il?  s'introJui'.ent  entre  h  s 
ptjles  des  rieurs  ,  pour  y  lécher  la  li  |ueur  miellée.  Il 
e!i  heureux  poui  nous  ,  que  les  fleuis  ne  fouCrent 
rien  de  la  |.cr!e  de  leur  miel  ,  qui  leur  eft  continuelle- 
ment enlevé  pa  ■  les  Infcdies  ;  elles  doii.ic(n  égale- 
ment de  bons  fruits  ,  comme  fi  elles  n'avoient  pas 
été  touchées.  Les  Eoiirmis  font  aulTi  très  friande'  de 
miel  quoiquerarement elles  vont  le  cherciier  dan;  les 
fleurs;  elles  aiment  en  général  toutes  les  liqueurs  dou- 
ces &  fucrées  ;  &  c'cft  la  raifon  pourquoi  elles  rendent 
aux  Pucerons  ,  dc.s  vifites  fi  fréquentes  ,  &  qu'elles 
fe  trouvent  toujours  en  grand  nombre  dans  tous  les 
endroits  ou  ces  petits  Infedes  le  f  5nt  établis.  Elles 
ne  leur  font  aucun  mal  ,  elles  ne  fe  rcndciy  auprès 
d'eux  ,  que  pour  lécher  &  manger  une  ligueur  fu- 
crée  qui  fort  continuellement  du  corps  des  Pucerons , 
Se  don;  elles  font  leurs  délices  :  car,  elles  retient  conf- 
tam.ment  aupiès  d'eux  pour  profiter  de  leurs  douces 
évacutions,  &  cl'es  y  font  fiattach  ces,  que  fouvent 
elles  oublwnt  de  fe  rendre  le  foir  à  la  m.-.i'bn  comm  Jnç 
ou  à  la  fourmillière  :  on  les  voit  relier  a.iprès  des 
Pucerons,  pendant  toute  la  nuit  ,  Se  cela  mène  en 
automne da,ns  un  tems  frais  &  pluvieux.  Les  Abeiles 
Si  fur-tour  les  Guê.jcs  che/chent  aulfî  cette  li-;aeur 
douce  que  les  Pucerons  la'llent  fur  les  feuilles  ;  les 
ptemièies  en  mangent  quelquefois  fî  copieusement  , 
qu'elles  en  ont  un  dévoiemcnt  Se  meurent  Si  l'on 
goûte  cette  liqueur,  on  la  trouve  eu  effet  d  un  goit 
fucré    &   trcs-agj'éable. 

Les  ffuiçS  de  toiUB  cfpèce  font  aiiffi  d'rxcellen? 
metspouvks  Infeilcs.  On  ne  fait  que  trop  combien 
parmi  les  Poires  &  les  Pommes,  il  y  en  a  de  verreu- 
(es ,  comme  on  les  appelle  ,  ou  qui  font  rongées  in- 
téiieurcmeut  par  des  lulcftes;  on  fait  auffi  que  les 
Bigarreaux  &  i;s  Prunes  n'en  font  pas  exempts.  Les 
fiuirs  qui  fonr  attaqués  par  des  Chenjltesou  par  d'au- 
tres Lirves  ,  en'lont  beaucoup  endommagés^  ils 
mûriliept  rarernenr  ;  .ils  tombent  ordinairement  avar.t 
la  maturité,  pu  ilscontraélent  un  goût  mauvais  &  dé^ 
fagiéable.  Il  y  a  des  Infcifl«s  qui  rongent  &  maagent 
la  chair  même  des  fruits  murs  ou  prêts  à  l'être  :  les 
Pêches,  les  Abricots  &  les  Prunes  font  fouvent  entiè- 
;e:nent  confumés  pat  les  Fourmis  ,  les  Guêpes  ,  les 
Cloportes  &  le  Foificule  ou  Perce-Oreille  ,  qui  les 
vifiteat  fouvent  en  très-erand  nombre.  D'autres  In- 
lecTes  n'en  veu'entqu'a  leurs  pépins  ou  leurs  noyaux. 
C'eft  ce  que  fait  une  petite, Chenille  dans  les  Poires 
&  les  Pomme? ,  donc  çlk  ronge  les  pep;u$  ,  jufcjucs. 


z^8 


I  N  S 


à  ce  que  parvenue  à  fa  juftc  grandeur  ,  elle  perce  la 
chair  du  frui:  ,  en  fore  pour  entier  &  fe  transformer 
dans  la  rerre.  Parmi  le?  Noifectcs  ,  on  en  crouvc 
plufieurs  qui  (ont  rongées  intérieurcmcBt  far  une 
gtolle  Larve  blanche  fans  pattes,  qui  confume  toutle 
noyeau.  Sar  l'extérieur  de  ,'a  Noilette  ,  on  ne  peut 
pas  voir  li  elle  renferme  une  Larve,  parce  que  l'écor- 
ce  n'cft  percée  nulle  part.  C'eft  audi  dans  fa  première 
jeunclTc  &  étant  encore  très-petite  ,  que  la  Larve  cil 
entrée  'dans  la  Noifette  ,  &  dans  le  tems  encore  ou 
celle-ci  étoit  nouvellement  produite,  le  trou  par  le- 
quel elle  étoit  entrée  alors,  a  du  être  trcs-petit,  & 
a  été  eiadement  fermé  dans  la  fuite  par  l'accroilk- 
mentdc  la  Noifette.  Maison  diftingue  fort  bien  celles 
d'où  les  larves  font  forties  ,  pour  entrer  en  terre  :  car 
elles  font  percées  alors  d'un  alTèz  grand  trou  fait  par 
Ja  Larve  :  on  trouve  le  dedans  de  ces  Noifetres  tout 
vuide.  D'autres  fruits  plus  précieux  ,  tels  que  ceux 
Jes  Oliviers  &  différentes  graines  fervent  aifll  de 
nourriture  à  des  Chenilles  ou  des  Larves  de  différen- 
tes cfpèccs.  Les  Poids  verds,  les  graines  de  Chardon  & 
de  la  Bardane  .  le  Fèves  ,  les  Glands  ,  &  les  Châtai- 
gnes &  bien  d'autre»  fruits  ou  graines  ,  dont  le  dénom- 
Bremcnt  feroit  trop  long,  font  cxpofésà  fcrvir  de 
pâture  aux  lofcAes. 

Les  Infedescjui  rongent  le  Bled,  le  Froment,  'e  Sei- 
gle &  l'Orge,  font  ceux  dontlebcfoin  de  manger  a  du 
alfca  les  faire  connoîttcànos  dépens. Il  y  en  a  (ur-tout 
de  trois  cfpèces  ,  qui  en  veulen'  à  nos  grains  ,  3c  qui 
font  lin  grand  ravage  dans  nos  greniers  &  nos  maga- 
zinsàbled.  Il  y  a  uneChenille  qui  vit  dansl'nitéritur 
d'un  grain  d'Orge  :  c'eft  I  Orge  qu'elle  aime  le  plus  , 
quoiqu'elle  ne  dédaigne  pas  non  plus  le  Froment.  Un 
leul  grain  lui  fiiffit  pour  fa  nourriture  ,  elle  y  prend 
tout  fon  accroirtcment  ,  elle  s'y  transforme  en  Chry- 
falide  ,  &  n'en  fort  que  fous  la  forme  de  Phalène. 
Avant  que  la  Chenille  ait  fait  une  ouverture  pour  fe 
ménager  une  fortie  ,  on  ne  peut  pas  voir  fi  le  grain 
eft  hal^iité  ou  non  ,  car  il  n'y  parcît  aucun  trou 
qui  ait  pu  lui  donner  entrée  :  c'eli  parce  que 
la  Chenil. e  y  cil  entrée  tandis  qu'elle  étoit  encore 
très-petite,  &  qu'elle  chcifit  encore  l'endroit  le  moins 
dur  du  grain  pour  le  percer  ,  comme  elf  l'endroit 
par  oii  le  germe  doit  fortir  ;  des  inégalités  il  de 
petits  feuillets  qui  font  dans  cet  endroit  empêchent 
de  voir  une  ouvcftute  (î  pcrire.  Les  Chenilles  de 
cette  efpéce  font  d'autant  plus  à  craindre  ,  qu'elles 
fc  font  moins  remarquer  Se  qu'elles  font  du  rr.al 
avec  moins  de  tiacas:  des  tas  de  Froment  &  des 
las  d'Orge  peuvent  en  être  remplis  ,  fans  qu'on 
s'appcrçoive  qu'il  y  en  ait  une  feule  qui  les 
ronge.  Ce  que  Rcaumur  ajoute  touchant  la  ma- 
nière dont  elks  femblent  confumer  la  fubftance  fa- 
tineufe  du  grain  eft  fort  remarquable.  Des  obfcr- 
vations  exactes  L;i  ont  montré  ,  que  dans  un  grain 
habité  par  une  Chenille  encore  jeune  ,  &  où  il 
refte  encore  beaucoup  de  fubfiaiice  du  grain  à 
coulumet  ,  on  trouve  au  moins  autant  &  peut-être 
plus  d'cïciémens  plus    gros ,    qu'on    n'en  trouve 


I  N  S 

dans  le  grain  occupé  par  une  Chenille  plus  avav:- 
cée  en  âge.  Comme  le  grain  n'a  aucune  ouver- 
ture par  ou  la  Chenille  puiHc  jettcr  fes  excréinens 
dehors  ,  on  peut  donc  en  conclure  raifonnable- 
ment  que  dan»  les  commencemens  elle  vit  avec  peu 
d'économie  ,  &  que  par  la  fui'.e  elle  eu  vient  à 
remanger  ce  qu'elle  avoir  déjà  mangé  ,  &  peut  être 
à  le  remaoger  plus  d'une  fois.  Une  autre  efpècc 
de  Chenille  attaque  de  préférence  le  Seigle  ;  elle  y 
fait  même  plus  de  dégât  que  ne  font  les  précédentes 
dans  l'Orge.  Chaque  Chenille  ne  fe  contente  pas 
d'un  feul  grain  ,  elle  en  attaque  plufieurs  dans  û 
vie  ,  &  elle  ne  s'c.iibarraire  pas  de  manger  cha- 
que g'-'-in  en  entier.  Elle  lie  enlemblc  plufiL-urs  grains 
avec  des  fils  de  foie  ;  dans  l'cfpace  qui  efl  eniie 
ces  grains ,  elle  fc  file  un  tuyau  de  (oie  blanche 
qu'elle  attache  contre  ces  grains  alfujettis.  Logée 
dans  ce  tuyau  ,  elle  en  fort  en  pairie  ,  pour  lon- 
gcr  les  grains  qoi  font  autour  d'elle.  La  précau- 
tion qu'elle  a  d'en  lier  plufieurs  enfemble  ,  fait 
qu'elle  n'a  point  à  craindre  que  le  grain  que  fcs 
dents  attaquent  s'échappe ,  qu'il  g'iiTe  ,  roule  ou 
tombe;  s'il  fe  fait  quelque  mouvement  dans  !e  tas  Je 
bled  ,  fi  beaucoup  de  grains  roulent ,  elle  roule  avec 
ceux  dont  elle  a  befoin,  elle  s'en  trouve  également  à 
portée.  Ces  Chenilles  font  fort  cornmuncs  dans  les 
magafins  de  bled ,  &  elles  n'y  font  que  trop  de 
mal  ;  on  apperçoit  bientôt  quand  elles  s'y  font 
étabhes;  plufieurs  grains  font  alors  attachés  enfem- 
ble ,  ils  fotment  des  mafles  plus  ou  moins  grandes. 
Se  ils  font  mêlés  de  beaucoup  d'excrémens  jettes 
par  les  Chenilles.  Des  Larves  de  petits  Charas- 
fons  font  logées  aulli  dans  l'intérieur  des  graiiis 
de  manière  que  chaque  larve  a  un  feul  grain  e> 
partage  ,  dont  elle  dévore  toute  \.\  fubllance  fari- 
neufe  ,  Si.  elle  doit  fubir  fcs  tr.m^forniaticns  dans 
le  grain  même.  On  croit  que  ces  Charanfons  vi- 
vent plus  d'une  année  ,  qu'ils  continuent  loujouis 
de  confumer  le  Bkd  ,  comme  dans  leur  premier 
état  ,  &  qu'ils  font  capables  de  vider  les  grains 
au  moyen  de  leur  longue  trempe  c'cailleufc.  Ces  in- 
fcifles  femblent  donc  Rire  encoie  plus  de  mal  ans 
grains,  que  les  deux  ei'pcccs  de  Chenilles  dont 
nous  venons  de  parler  ,  puifqu'ils  les  dévorent  3c 
fous  la  forme  de  larve  ,  &  fous  celle  d'înfeéle  aie, 
tandis  que  les  Phjlèncs  ne  touchent  plus  au  Bled 
quand  elles  font   parv:nues  à  ce  dernier  état. 

Il  y  a  encore  des  Infcûes qui  attaquent  les  Bleds 
d'une  autre  manière.  Ils  en  rongent  les  racines  &  font 
ainfi  périr  les  jeunes  plantes.  On  tiouvc  uneChe- 
nille qui  vit  dans  l'intérieur  des  tiges  du  Seigle  , 
qui  en  tire  tout  le  fuc,  &  qui  emncchc  les  grains 
de  fe  former  dans  l'épi  ,  qui  (e  délieche  S:  devient 
tout  blanc.  On  a  toujour'i  attribué  à  la  gelée  le 
dépérifTeraent  de  ces  épis  ,  tandis  que  c'elf  une 
petite  Chenille  qui  fait  tout  le  mal.  Les  Infeâes 
qui  fe  nourrilfcnt  aullî  des  racines  des  arbres  Ce 
des  jilantes ,  font  en  grand  nombre  &  de  différen» 
genres.  On  conaoît  une  grande  Chenille  qui  ronge ^, 

les" 


IN  s 

Icç  racia-rs  <î.i  llr.eSîcn  2:  q':i  s'ca  coarrir.  La  ra- 
cine &  !a  lice  <3«s  Laitues  l'<nu  fouvcnt  fujetrcs  à 
î'tre  rongées'  par  des  Chenilles.  Plulieurs  autres  Lar- 
ves de  diffcrcns  genres,  &  fur-lout  celles  des  Han- 
netons, connues  fous  le  nom  d;  \ers  blancs ,  vivent 
dans  lï  terre  pour  fe  nourrir  des  racines  des  plantes. 
On  trouve  même  des  Pucerons  qni  font  obligés  de 
vivre  fous  terre  ,  parce  <]uc  c'eft  des  racines  qu'ils 
«doivent  tiret  leur  nourriture.  Qui  ne  connoît  pas 
le  Taupe-Grillon  ,  &  le  dégac  ijn'il  occafionne  aux 
couches  5  Nous  ne  devons  point  clitrcliei  fans  doute, 
a  faire  rénuméraf.on  de  tous  ks  Infectes  qui  vivent 
dans  la  terre  pour  y  dévorer  ks  racines. 

Pour  achever  de  parkr  des  Infefles  qui  tirent 
kurs  aliuiens  du  Règne  végétal  ,  nous  devons  en- 
core f.-.ire  mention  de  ceux  qui  rorgent  le  bois  tant 
v-;d  que  fec^  Des  Chenilles  de  différentes  efpèces 
vivent  dans  k  iron:  des  arbres  ,  elles  en  percent  le 
bois  ou  l'aubier ,  elles  k  hachci.c  Se  le  réduifent  en 
fciu.e,  belles  en  mai-gent  les  p.irticuks.  Telle 
«ft  une  très-grande  Chenille  rafe,  d'un  brun  rou- 
geàtre  ,  qui  vit  dans  le  trbnc  de  l'Orinc  ,  du  Saule 
ou  d'autres  arbres  ,  &  que  quelques  Narura.iiks 
ont  pris  pour  le  Cojfus  des  anciens.  D'autres  In- 
fcdles  cherchent  les  arbres  abattus  &  à  demi 
fecs  ,  ou  bien  le  tune  des  arbres  coupés  , 
relié  fur  pied  ;  ils  le  logent  entre  l'écorce 
&•  l'aubier  ,  5:  rongent  l'un  &  l'autre.  Qu'on  déra- 
ehe  l'écorce  de  ces  troncs  ,  qui  y  tient  alors  fort 
peu,  &  on  trouvera  différentes  efpèces  de  Larves 
hexapodes  &  d'autres  fans  pattes  ,  de  celles  qui 
doivent  fe  changer  en  Infcilcs  à  cniis  éca.iikux  ; 
on  y  verra  auiri  une  grande  quantité  de  fciure 
que  ces  larves  en  ont  détachée.  Souvent  on  trou- 
vera encore  au-deffous  de  l'éeorce  ,  des  Scolo- 
pendres &  des  Iules.  Le  bois  fec  Se  mis  en  œuvre  , 
celui  des  chaifcs  ,  des  tables  &  des  knibris  ,  eft  encore 
fujet  à  être  percé  p^r  des  Infcdcs  qui  y  trouvent 
leur  nouniiure  ;  il  devient  fouvent  tout  vermou.'u, 
à  force  d'être  rongé    pat  des  Larves. 

Il  y  a  des  Infedes  qui  ont  kur  demeure  fous 
terre ,  &  ce  n'cft  pas  pour  manger  des  racines. 
C'eft  de  la  terre  même  qu'ils  tirent  leur  aliment  j 
ils  mangent  &  avalent  le  terreau  ,  Se  en  rcjec;ent 
enfuite  tout  ce  qui  s'y  trouve  d'impropre  pour  la 
nourriture.  Ils  cherchent  la  terre  grafle  ou  le  ter- 
reau ,  produit  par  des  plantes  &  des  mariètes  ani- 
males déconipofécs  S:  à  deitii  pourries.  Les  Larves 
des  grandes  Tipules  ks  plus  comnr.ines  ,  qu'on 
trouve  en  quantité  dans  k  gazon  ,  fe  nourrifietit 
de  pareilles  fubftances  ,  &  non  pas  des  racines  de 
l'herbe  ,  comme  on  l'a  cru  aiurefois.  La  greffe 
Larve  hexapode  d'un  Coléoptère  ne  demeure  dans  k 
nid  des  grandes  Fourmis  des  bois  ,  que  pour  y 
nian2;er  une  terre  lî[!e  S:  graile  qu'elle  y  trouve  , 
&  qui  n'eft  compoféc  que  de  feuilles  pourries  U 
de  matières  femblables  ;  c'eft  fon  unique  nourriture. 

Mais   de  toutes  les  infe-îles  ,    il   n'y    en  a  point 
m^.  N^t,  dts  Infeaai,  Tome  Fil, 


î  N  S  Î4P 

à  nos  yeux  qui  aiti.t  en  partage  des  uîî.v.cr.s  ;'!us 
dégoutins,  que  ceux  qui  vivent  dans  les  exctémens, 
qui  s'y  plaifcnt ,  &  qui  ks  fouillent  pour  en  tirev 
kur  nourriture.  Un  grand  nombre  de  Larves  qui 
deviennent  Infeûes  a  deux  ailes,  vivent  .lans  ces 
matières  dégoûtantes  ,  Se  elles  ne  dédaignent  pas 
même  celle  dont  l'idée  nous  révolte  le  plus  ,  quoique 
ce  foit  nous  qui  la  kur  fourniffions.  Ces  Laives 
n'aiment  pas  toutes  éi'aîcment  toute  forte  d'excré- 
mens  ;  elles  favent  fane  un  choix  entre  ces  diverfcs 
fortes  de  matières.  Les  unes  cherchent  les  excré- 
mens  du  Cheval  ;  d'autres  aiment  ceux  du  Cochon  ; 
d'autres  ceux  des  Oifeaux  dumeftiques  ;  d'autres 
ceux  des  Vaches.  Il  cft  incroyable  combien  d'In- 
fcèles  fe  nournlTent  dans  la  bouze  de  Vache  :  en  y 
trouve  des  Larves  à  téce  de  figure  variable  ,  deç 
Larves  à  iix  pattes,  des  Scarabés  ,  des  Staphylins, 
&  plufîeurs  autres  ;  il  femble  que  de  tous  ks  e»- 
crémens  celui-ci  ell  le  plus  préféré  fie  le  plus  du 
goût  des  Infedes  ;  d'autres  fe  nourriilcnt  des  ma- 
tières qu'ils  trouvent  dans  ks  égouts,  dans  les  cloa- 
ques, U  dans  d  autres  endroits  remplis  de  tourc 
forte  d'iminondiccs.  Telles  font  les  Larves  a  queue 
de  rat,  dont  Reaumur  a  donné  l'hiftoire.  EnSo , 
pour  avoir  une  bonne  récolte  de  plu.'îeurs  fortes 
d'infedcs ,  on  n'a  qu'à  fouiller  les  tas  de  faniitr 
de  toute  efpèce  ,  fur-tout  celui  qui  efi  un  peu  vicux^ 
&  qui  cûiumencc  à  fe  conveidr  en  terreau, 

D^jà  nous  venons  de  toucher  à  la  matière  ani- 
male qui  doit  fervu  de  nourriture  at;x  lafeéles  :  le 
Règne  animal  ne  doit  pas  moins  que  le  végétal 
leur  fournir  toute  forte  d'alimens.  La  chair  morte 
de  toute  efpèce  ,  celle  des  Quadrupèdes  ,  des  Oi- 
féaux,  des  PoilTons  ,  cft  un  excellent  mets  pour 
UQ  gtand  nombre  d'Infedes.  On  ne  fait  que  trop 
comme  la  viande  de  nos  boucheiies  «.ft  attaquée 
par  des  Larves  qui  le  transforment  en  Moucliçs  , 
&  qui  viennent  des  aufs  que  de  feiiiMables 
Mouches  y  ont  dépofé.  La  viande  attaquée  par 
ces  Larves  ,  fe  corrompt  tort  vite  ,  elles  y  occs- 
donnent  une  efpèce  de  fermentation  qui  accélère 
la  pourriture  &  la  diffolution.  Ces  Larves  ne  fucen'. 
pas  feulement  la  viande  ,  ce  n'eft  pas  uniquement 
de  fa  fubftance  liquide  qu'elles  fe  nourrilTent ,  elles 
hachent  la  fubllance  charnue  même  ,  Se  elks  en 
détachent  de  petits  morceaux  pour  ks  avakr.  Les 
Mouches  lavent  bientôt  trouver  la  viande  &  1rs 
corps  morts  des  Animaux  expofés  à  i'air  libre,  elles 
s'y  rendent  en  foule  de  toutes  parts  pour  y  pondre 
leurs  œufs ,  &  pour  en  tirer  elles-mê.nes  leur  nour- 
riture ;  les  L.irves  qui  fovtent  de  ces  œufs  ,  confu- 
ment  enfuite  peu-à-pcu  toute  la  charogne.  La 
viande  ou  la  chair  de  Poiffon  delTéchée  ,  ne  fût-ce 
qu'a  fa  fuperficie  ,  n'cft  plus  propre  pour  la  nour- 
riture  de  ces  Larves  ,  il  kur  faut  de  la  chair  molla 
6e  fuccuknte,  C'eft  la  raifon  pourquoi  ks  Eoif- 
ions,  tels  que  les  Brochets,  les  Perches,  qu'on  a. 
coutume  de  féchcr  au  folcil ,  font  rarement  gâté* 
par  des  Inlecles  ;  or  -voit   bien   ks   Mouches  s'y 


ij:o 


I  N  S 


rendre,  les  fiiccr,  y  dépoiec  icurs  ssuh;  inais  les 
Larves  qui  eu  naiilunc ,  ne  trouvent  plus  hir  cette 
cliair  un  aliment  convenable,  elles  n'eu  peuvent  pas 
percer  la  fupeificie  deirechée  Se  dure.  Se  elles  pé- 
rillent. 

Cependant  lâchait  delTéchée  des  Animaux,  fur- 
tsut  celle  qui  a  été  f^jidéc  long-temps  ,  ell  auHî 
attaquée  par  les  laiecies  ,  qui  y  trouvent  de  quoi  (e 
jiourrir  ;  mais  ils  (oin  d'un  genre  bien  différent 
de  ceux  qui  veulent  de  la  viande  fraîche  &  molle, 
ce  font  des  Larves  à  fix  pattes,  qui  fe  transform.nt 
en  Coléopttiis  qu'un  a  nommé  Dermefles.  Ces  In- 
ieClcs  ,  tant  fous  la  forme  de  Larves  ,  que  fous 
leur  dernière  forme  ,  attaquent  toute  forte  de 
cliair  fèche  qui  n'a  point  été  fa!ée,  comme  aullî 
les  peaux  des  animaux  ;  ils  les  rongent  &  s'en 
iiaiirriiTenr.  Ils  ne  font  que  trop  connus  des  Ama- 
teurs de  IHiiloire  Naturelle,  qu;  font  des  collec- 
tions d'Oifcaiix  déficelles  ;  en  dégatniiTant  ces  oi- 
ieaux  de  toute  leur  chair ,  qu'ils  dévorent  entière- 
m,-nt,  &  en  ne  laifTant  que  les  os,  ils  font  des 
iquclettes  (i  parfaits  ,  que  la  main  du  plus  habile 
Auatomifte  ne  fauroit  en  faire  de  femblali'es.  Ils 
ibnt  encore  le  fléau  des  cabinets  d'Iufcéles  ,  ils 
rongent  &  dévorent  les  Papillons  ,  les  Mouches,  les 
Scarabés  ,  S:c.  qu'on  y  garde ,  .',:  n'en  épargnent 
aucune  partie.  On  a  beaucoup  de  peine  à  garantir 
de  Icufs  attaques  ces  coUcétions  ,  car  ils  favent 
pOnétrer  par  -  tout.  Ces  Inftélcs  dellracleurs  en 
veulent  encore  à  d'autres  ob;ets  qui  nous  font 
plus  précieux;  ils  fe  nichent  dans  nos  pelleteries 
&  dans  nos  fourrures  ,  ils  en  rongent  la  peau  ,  de 
manière  que  tous  les  poils  tombent  :  en  fore  peu 
ûe  temps  ils  peuvent  gâter  &  détruire  les  plus  belles 
fourrures.  Les  Blattes  &  les  Grillons  domclhques  dé- 
voient auffi  !a  viande  feche  ,  le  lard  ,  les  velTies  de 
îiœufs  &  de  Porc  qui  ont  été  gardées  quelque-temps. 
Sur  toutes  ces  matières  ,  &  fur  d'a'itres  dépouilles 
animales ,  on  trouve  encore  une  quantité  innom- 
brable de  Mittes  &  de  Teignes  ,  qui  en  tirent  leur 
noutriture  ;  il  y  en  a  qui  mangent  même  le  cuir  Se.  la 
couverture  de  nos  livres. 

D'autres  Infecles  attaquent  les  animaux  ,  non 
après  leur  mort,  mais  tandis  qu'ils  font  pleins  de 
vie.  Ils  fe  nourtillcnt  du  fuc  &  de  la  uibllaiice 
même  de  leur  chair,  comme  auffi  de  leur  (aig. 
Nous  obferverons  ici  que  Lcuvccnhcek  a  trouvé 
des  Larves  dans  des  tumeurs  glanduieufes  ,  dont 
une  demcifellcavoit  la  jambe  incommodée.  Il  a  élevé 
ces  Larves  au  moyen  d'un  morceau  de  viande  de 
Bœuf,  qu'elles  ne  dédaignoient  pas  ,  quoiqu'elles 
cullent  d'.ibord  vécu  dans  une  chair  plus  délicate  ; 
^llcs  fe  transformèrent  toutes  en  Mouche  de  la 
viande.  Sans  doute  que  la  chair  de  la  tumeur  ,  lors 
de  la  ponte  ,  s'ell  trouvée  dans  un  mauvais  état  , 
prête  à  fe  corromp.'C  &  àdevcnir^unc  ch.iir  morte;  car 
ces  Mouches  ne  confient  leu'-s  œufs  qu'à  une  chair 
femblable.  Mais  plufieurs  Infedes  ne  peuvent  trou- 
ver leur  nourriture  que  dans  la  cluir   &  le  corps 


ï  N  S 

des  grands  animaux  pic'-is  de  vie  &  de  fanté.  Iloft 
fur  -'  tout  uneLjive  hngulière  qui  vi:  dans  le  dos  ÎC 
fous  la  peau  des  bêtes  a  cornes ,  des  jeunes  Vaches 
&  des  jeunes  Bœufs,  ou  elle  produit  des  tumeurs, 
&  qui  appartient  au  genre  des  Oeltrcs.  L'intérieur 
de  la  tumeur  a  une  cavité  proportionnée  au  befoin 
&-i  la  grandeur  de  la  Lai  ve  ,  qui  y  elî  placée  comme 
dans  une  plaie  aflez  con.'îdérable  ,  où  il  doit  fe 
faite  une  ûipputaiion  ;  c'eft  cette  matière  défagréa- 
ble  qui  s'y  forme  :<•:  remplir  une  partie  de  la  cavité, 
c'crt  ce  pus  qui  elt  l'unique  alimctit  de  la  Larve  ; 
elle  y  eft  tou-ours  plongée  avec  la  tête.  On  ne 
fauroïc  fe  former  une  idée  plus  jufte  de  cesboiles  , 
qu'en  les  comparant  à  des  cautères  ,  comme  l'a 
fait  ii.eaumur;  les  Larves  qui  y  habitent  empêchent 
ces  plaies  de  fe  Lrmer  te  de  fe  guérir ,  tout  comme 
le  pou  qu'on  met  dans  le  cautère  le  tient  toujours 
ouveic  &  y  fait  toujours  continuer  la  fuppuratiou. 
C'ell  ordinairement  fur  les  jeunes  bêtes  qu'on 
trouve  le  plus  de  ces  boITes;  il  eft  rare  d'en  trou- 
ver fur  de  vieilles  Vaches  ou  fut  de  vieux  Bœuft. 
Il  femble  que  l'Infeéte  qui ,  perçant  la  peau  de  l'ani- 
mal y  occalionne  la  nailîlmce  de  ces  tumeurs,  fait 
choilir  des  peaux  qui  ne  lui  oppotent  pas  trop  de 
réiifrancc  ;  il  femble  qu'il  fait  préférer  les  chaiis 
tendres  ,  comme  plus  propres  à  la  nourriture  de 
leurs  Larves.  Ce  qui  eft  encore  à  remarquer,  c'eft 
que  ces  bêtes  à  cornes  ne  foufFrent  rien  de  ces 
bolfes,  qui  ne  femblent  leur  être  en  aucune  ma- 
nière nuiiîbles  ;  elles  fe  portent  aulfi-bien  que  celles 
qui  en  font  exemptes.  Reaumur  rappotte  même  , 
que  les  payfans  achètent  pat  ptéfétence  les  bêtes 
qui  ont  des  belles  ,  qu'ils  favent  qu'elles  font  les 
plus  robulfes  &  les  plus  gtallcs  ,  &  que  par  coofé- 
qucnt  elles  foutiennent  mieux  l'hiver  que  les  autres. 
Les  Bœufs  &  les  Vaches  ne  font  pas  les  feuls  ani- 
maux qui  ont  à  nourrir  de  ces  Larves  fous  leur 
peau  ;  ellesatcaquent  encore  les  Cerfs  &  les  Rennes, 
&  elles  vivent  fur  ces  animaux  dans  des  bortes  feni- 
blables.  Linné  a  donné  des  obfervations  fort  cu- 
rieufes  fur  celles  des  Rennes  :  il  du  que  ces  ani- 
maux en  foufl-'rent  beaucoup  ,  &  que  ieuts  peaux 
font  gâtées  ,  à  caufe  des  trous  «jue  ces  boites  y 
lallfeni  &  qui  ne  fe  ferment  jamais  ,  contre  le  fcn- 
tiinent  cependant  de  Reaumur  ,  qui  dit  que  les 
bêtes  à  cornes  n'ont  auaun  mal  des  belles  ,  &  que 
les  plaies  qui  en  réiultent  ,  le  ferment  &  le  gué- 
riflcnt  après  la  fortie  des  Larves, 

Des  Larves  non  moins  remarquables  que  les  pré- 
cédentes ,  &  qui  fe  transforment  en  Inllcles  du 
ro?iiie  genre  des  Oeftres  ,  vivent  dans  les  inteflins 
des  Chevaux  &  fur-tout  dans  le  rcélum;  c'eft  là 
uniquement  qu'elles  trouvent  leur  nouniture.  Ces 
Larves  qui  naiffent  des  œufs  dépofés  dans  l'anus 
du  Cheval,  pénètrent  quelquefois  iHfque  dans  fou 
eftomac  ,  &  c'ell  alots  qu'elles  lui  deviennent  fu- 
aeftes  ,  (ur-tott  quand  elles  s'y  rendent  en  gran- 
de quantité.  Le  Dodcur  Gafpaii  ayant  dilléqtié 
quelques  Cavales  mortes  d'une  maladie  épidcmiquc 


I  N  S 

qni  fit  p^rir  beaucoup  de  Chevaux  dans  le  Vero- 
nois  &:  le  Mantouan,  trouva  dans  leur  eflomac  une 
quaiiEitë  li  confîdérable  de  ces  Larves  à  formcf 
courte  &  groife  ,  <]ue  pour  en  donner  une  idée  , 
il  compare  le  nombre  des  Larves  qui  paroilfoient, 
à  ce!ui  des  grains  d'une  j^renade  ouverte.  Quand 
ces  Larves  font  en  petite  quantiic  dans  les  iiueltms 
des  Chevaux  ,  ils  ne  paro:irent  pas  en  loutirir  & 
continuent  de  fe    bien  porter. 

En  automne ,  quand  les  Chevaux  quittent  les 
pâturages  ,  les  nunchaux  ont  coutume  de  kur 
lîetroycr  la  bouche  j  le  palais  S:  la  gorge,  ce  qu'ils 
font  avec  une  tfpèce  de  broflc  Quand  on  leur 
demande  la  raifon  de  cette  opéiation  ,  ils  répondent 
que  c'efi  pour  kur  ôter  les  Vers  qui  les  iuconimodcuc 
alors  dans  la  go'ge.  Ces  Lai \ es  que  l'on  trouve 
elïedivtmcnt  dans  la  bouche  des  Chevaux  ,  font  en- 
tièicmci-.t  fcmblahks  à  ccik  des  inreibns  de  ces  ani- 
maux ,  à  la  couleur  prè?  ;  car  elles  font  rouges 
comme  du  fang  ,  au  lieu  que  celle  des  inteftins 
font  veidàires,  jaunâties  ou  brunes;  mais  la  dilfé- 
tcnce  de  coukur  ne  provient  peut-être  que  de  celle 
des  aliniens  ;  les  larves  de  la  tète  fucent  peut  être 
le  fang  même  ,  qui  peut  leur  donner  cette  couleur 
rouge.  On  n'a  pas  encore  eu  occaiîon  de  voii  dans 
quel  endroit  de  la  tête  ces  Larves  on:  leur  demcur'-'j 
peut-être  que  le  Cheval  a  dans  l.i  bouciie ,  des 
bourfes  ch.irnues  ,  femblabks  a  celles  que  Reaumur 
a  cbfcrvécs  dans  la  tète  des  Cerfs,  &  qui  renferment 
quel  juek-is  près  de  cent  Larves  :  les  Larves  ou  Che- 
val fcroient-elles  placées  dans  des  bourfes  pareilles  ? 
C'eft  à  l'égard  des  Larves  du  Cerf,  que  Reaumur 
relève  une'  faulTe  idée  adoptée  par  bien  des  Chif- 
fcurs,  qui  croient  que  ce  font  ces  Larves  qui  font 
tomber  k  bois  du  Cerf  ^  en  le  rongeant  par  Icp'.ed, 
ou  dans  l'cndrct  de  la  fortic  hors  de  la  .été. 

Enfin  ,  les  Moutons  ont  aufll  à  nourrir  dans  leur 
corps  ,  des  Larves  qui  deviennent  Oelircs  ,  S:  qui 
lie  les  quittent  de  même  qu'au  temps  de  la  trauf- 
formaiion  ;  elles  foKt  véritablement  remarquables  , 
tant  pa/le  lieu  oii  elles  font  logées  ,  que  par  les 
almiens  dont  elles  fe  nourrillenr.  C'eft  encore  Reau- 
mur qui  nous  a  donné  leur  hiltoire.  Les  cavités  ou 
finus  qui  font  au  haut  du  nez  du  Mouton  ,  les 
iinus  ho.iraux  ,  dit  Reaumur  ,  (ont  le  lieu  cd  fe 
tiennent  ces  Larves,  &  où  elles  prennent  f.ur  nour- 
riture ^  leur  accroiflcment.  Ces  linus  ,  dont  la  capa- 
cité cfl  allez  confidérable,  font  remplis  d  une  ma- 
tière blanche  i:  mol.c  ,  formée  par  un  alfcmblage 
de  glandes  abreuvées  d'un  muclage  que  ks  Mou- 
tons rendent  par  le  nez.  C'clT:  de  ce  mucilage  que 
ks'Larvts  fe  nourrillent,  jufqu'a  ce  qu'elles  aient 
toute  la  gratideur  a  laquelle  elles  doivent  parvenir. 
Reaumur  a  encore  remarqué  que  ces  Larves  ont  en- 
dcllous  du  corp.s  un  grand  nombre  de  pences  épines 
rougeâtres,  donc  la  pointe  eft  tournée  vers  le  der- 
rière j  &  il  y  rajpcire  à  cette  occaîion  I  cbfctvation 
iuivantc,  il  oeut  arriver  fouvcnt  a  ces  L.irves,  dit-il  , 


'I  N  S 


ip 


de  l 'être  pas  tranquilles  dans  les  finus  frontaux  des 
Moutons ,  d'y  vouloir  changer  de  place  &  d'agir 
trop  fortement  contre  des  membranes  fenfibks,  (oit 
avec  leurs  épines  ,  (oit  avec  les  deux  crochetsqu'elles 
portent  en- devant  de  la  tête;  alors  elles  doivent 
faire  fentir  aux  Moutons,  des  douleurs  vives,  qui 
(ont 'la  caufc  la  plus  probable  a  laquelle  en  puiilc 
aiiribucr  ces  efpèces  d'accès  de  vertige  ou  de  frénéiie 
auxquels  tft  (ujct  un  animal  fi  doux  Si  fi  pacifique  ; 
c'eft  fans  doute  alors  qu  on  voit  les  Moutons  bon- 
d.r  ,  &  aller  licurtcr  leur  iè:e  à  divcrl'cs  reprifes  , 
contre  les  corps  .ks  plus  di^rs  ,  contre  les  arbres  , 
les  pierres ,  &c. 

L  Homme  exempt,  il  eft  vrai  ,  de  nourrir  dans  fa 
chair ,  des  Larves  te  les  que  celles  qui  occafionnent 
les  tumeurs  des  Boeufs  ,  des  Cerfs  Ht.  des  Rennes ,  a 
ai.lfi  les  propres  Inleiites  ,  poirr  ainfi  dire,  à  loger. 
S'il  faut  en  croire  des  conjcclui es  fondées  fur  des 
expé.ienccs  aikz  pofitives ,  la  g.vl.e  ce  mal  fi  défa- 
gréâble  ,  n'elt  caufé  que  par  des  MittiS  plus  pe- 
tites que  celles  du  vieux  fromage  ,  qui  favent  s'in- 
(inuer  dans  la  peau  ou  au-delkiusde  l'épidennc,  qui 
s'y  promènent  de  côté  &:  d'autre  ,  &  qui  vivent  au 
fuc  qu'elles  tirent  delà  peau  S;  delà  chair.  C'eft  en 
la  rongeant  ,  qu'elles  y  produiùnt  des  plaies,  qui 
ne  dilcontmucnt  pas  de  lu^purer  tant  qu'elles  s'y 
trouvent  ,  tout  comme  ks  tumeurs  des  Bétes  à  cor- 
nes,  rendent  continuellement  du  pus,  tout  le  tems 
que  les  larves  y  font  logées.  De  Geer  a  examiné  ces 
Mittcs  de  la  gale  ,  an  rnicrofcope  ,  S:  il  a  trouvé  Uui 
forme  toute  diCFJrente  de  celle  des  Mittes  qui  vivent 
dans  la  faiine  ;  il  a  conclu  de-là  qu'elles  font  d'une 
autre  d'orée  que  ces  dernières,  quoique  des  Na:u- 
raliftes  aient  été  d'un  fcntimeRt 


Parmi  les  Infedesqui  fe  nourrilfent  du  fang  des 
animaux  &  de  celui  de  l'Homme  ,  en  le  fuçant  , 
nous  trouvons  d'à  ord  les  Poux  ,  dont  il  y  en  a  un 
gland  nombre  d'efpèces  ,  toutes  très-diftérentes  les 
unes  des  autres.  Cha.]ue  anima!  paroît  avoir  les  fier.s 
propres,  enforte  que  les  Poux  des  Hommes  ne  font 
pas  les  mêmes  que  ceux  des  Quadrupèdes  &  des  Oi- 
feaux  ,  S:  ainfi  du  refte.  Dans  l'ouvrage  de  Redi  ,  on 
trouve  k'  figures  de  différentes  efpèces  de  ces  petits 
Lifcc"rrs  incommodes  ,  &  qui  le  muitiphent  prodi- 
gieufemc.'.t  quan.l  on  leur  en  la'lfe  le  leifir.  Les  Oi- 
fe.'iux  dom:.rli'ji;es,  les  Poules,  les  Dindons,  ks  Paons, 
pcnlk-nt  fouv;nt  i-juand  ils  font  tropinieftés  de  cctre 
vermine.  Les  Poux  fe  nourriffent  du  fang  qu'ils  faccnt 
au  moyen  d'une  rrompe  qu'ils  porrent  au-devant  de 
la  tète.  C'ef!  ce  que  font  aulTi  les  Puces  ,  qui  aiment  à 
vivre  jrncipalement  fur  les  Ko-ir.mes  &  fur  les 
Chiens.  Les  incommodités  que  nous  caufent  tes  Pu- 
naifcs  djmeftiques,  en  fuçant  notre  fang  ,  ne  (on: 
que  trop  connues.  Autant  les  Ceufirs  fort  de  très- 
jjlis  Infeftcs  ,  vus  a  la  loupe,  autant  ils  font  incom- 
modes par  leurs  p'qîires  continnefies ,  Si  par  l'avi- 
dué  qu'ils  ont  de  fucer  notre  lang  &  celui  des  ani- 
maux. Leur  acharnement  à  nous  pourfuivre  ,  rant 
aas  champs  que  dans  nos  apparttmcns ,  n'eft  que  trof 
Il  % 


aj.-i 


I  N  S 


connu  ,  Se  ils  ne  nous  laillent  pas  plus  en  repos  la 
liuitque  le  jour.  On  a  remaïqué  cepcn^lant qu'ils  n'at- 
taquent pas  également  toutes  les  perfonncs  ,  &  que 
tandis  que  l;s  unes  font  tourmentées  furieufcmeiu 
par  ces  Infectes  ,  les  autres  n'éprouvent  aucune  pi- 
qûre. Les  pays  du  nord  font  plus  nifeftés  de  Couiins 
aue  les  contrées  tempérées  ;  la  Laponie  fur-tout 
fourmille  decesinfeaes  ,&  les  pauvres  habitaiis  de 
ce  trille  pa)  s  ,  font  obligés  en  été  d'être  continuel- 
lement plongés  ,  pourainfi  dire  ,  dans  une  épaille  fu- 
mée ,  en  allumant  des  brouiîaïUes  &  d'autres  matières 
combufiiblcs  ,  pour  fe  garantir  ^  eux  &  leurs  R.cn- 
nes  ,  des  piqiires  inflammatoires  de  ces  Infeélcs.  Us  fe 
frottent  aulli  levifage  &  les  inains  d'une  compolition 
de  goudron  &  de  lait  ou  de  crème,  ce  qui  les  délivre  un 
peii des  pourfuites  de  ces  petits aniniauï.  De  tousles 
Quadrupèdes ,  il  n'y  en  a  guère  qui  aieiuplus  a  fouftrir 
ticf  Confins,  que  les  Lièvics.  Ces  malheurcules  bêtes, 
c|ui  ont  tant  d'ennemis  ,  lont  ,  dans  le  nord  ,  conti- 
ruclleinent  en  guerre  avec  ces  Infeétes  (anguinaires  ; 
ils  font  fouven't  obligés  de  quitter  les  bois  en  plein 
jour,  pourfe  rendre  dans  la  plaine  S:  dans  les  prai- 
ries ,  que  les  Couiins  fréquentent  moins  que  les  bois. 
On  ne  les  voit  alots  occupés  qu'à  clialier  ces  Infec- 
tes ,  en  donnant  continuellement  des  coups  de  pat- 
tes à  diûite  &  à  gauche.  Le  Lièvre  fait  ordinairement 
des  petits  trois  fois  par  an  ,  au  piintems  ,  en  été  &  à 
rarnère-f-ifon  ;lts  cliaflcurs  difcnt  que  la  première 
portée  meurt  de  froid  ,  que  la  féconde  elt  détruite 
par  les  Coufins  ,  &  que  ce  n'eft  que  la  dernière  qui 
vient  à  bien  &  qui  relie  en  vie.  Ceft  ordinairement 
dans  les  moi?  de  mai  &  de  juin  que  les  Confins  pa- 
toillcnt  le  plus  avides  de  pâture  ,  &  fon:  le  plus  in- 
fupportablcs.On  a  remaïqué  que  ce  ne  font  guère  que 
les  femelles  des  Couiins  qui  chercbcnt  a  fc  repaître 
du  fang  humain  avec  autant  d'ardeur,  &quelcmâle 
ce  fait  pas  éprouver  la  même  piqûre  ,  quoiqu'il  foit 
pourtant  muni  dune  tiompe  ,  comme  la  kmelle.  On 
fait  aulfiquc  ce  n'eft  pas  feulement  du  laiig  que  ces 
petits  animaux  fc  noutrilTent  &  qu'ils  fucent  encore 
les  tueurs  :  De  Gcer  en  a  vu  un  grand  nombre  dans 
cette  occupation  ,  £ur  les  fleurs  ou  les  Chatons  du 
Saule  &  de  l'Ofier, 

Pcrfonne  n'ignore  que  les  Taons  &  les  Hippobof- 
ques  font  le  flcàu  des  Chevaux  &  des  bêtes  a  cornes, 
&  qu'ils  fucent  le  fang  de  ces  animaux  à  gros  flots. 
Les  Taons  fur-tout  les  incommo'ent  cruellement; 
ils  leur  font  fouvent  avec  leur  trompe  tranchante  , 
des  blellures  fi  confidéiables  ,  que  le  fang  continue  a 
en  découler ,  quoique  le  Taon  ait  quitté  fa  place. 
Il  y  a  une  efpèce  d  Hippobofque  qui  fe  ptait  dans 
les  nids  des  Hirondelles  &  des  autres  petits  Oifeaux, 
Dii  elle  fe  noiiivit  du  fang  qu'elle  tire  des  jeunes  pe- 
tits qui  y  ont  leur  demeure.  Nous  voyons  enfin  voler 
(buvcnt  dans  nos  apparteir.ens  un  Diptère,  connu  lous 
le  notn  deStomoxe  ,  qui  a  beaucoup  de  teircmblance 
avec  les  Mouches  domelliques  les  plus  communes.  Si 
qui  ell  muni  d  une  trompe  roide  &  tcailleufe  ,  avec 
laquelle    il    nous   fait  quelquefois  des  piqmres  fort 


I  N  S 

fenfiblcs  aux  jambes.  La  relTemblance  qu'cat  ces 
deux  Infedlcs  entr'eiix  ,  fait  fouvent  que  nous  met- 
tons ces  piqûres  fur  le  compte  des  Mouches  com- 
munes. Le  Sromoxc  s'adrelfe  fur-tout  aux  Chcvau* 
Si.  aux  Bœufs  ,  pour  fuccr  leur  fang. 

Dans  quelque  ClalTc  d'animaux  que  nous  por- 
tions nos  regards  ,  les  Infedes  faventy  trouver  leur 
pâiuie.  Ainli  ^  armi  les  Reptiles  ,  les  Serpens  ont  aufli 
leur  l'oux  a  nourrir.  Les  différentes  efpèces  de  ver- 
miiieaux  qui  vivent  dans  le  fumier  ,  ne  font  pas  feu- 
lement attaques  ]>ar  les  Infectes  délignés  vulgai- 
rement fousieiiomde  MiUe-pieds  ;  mais  ils  fervent 
encore  d'alimenta  Incn  de<;  fortes  d  In fe<fles  à  lix  pat- 
tes. Il  y  a  fur-tout  une  efpèce  de  ces  Millc.pieds  ,  de 
i'épaillcur d'une  plume  a  écrire,  qui  d'abord  eli  mince, 
&  aulii-tôt  qu'il  a  pti  attraper  un  Ver-de-terre  ,  il  s'en 
r-paît  fi  bien  ,  qu'il  devient  gros  a  ne  pouvoir  mar- 
cher qu'avec  peine.  Il  failit  de  fes  dents  le  Ver  avec 
tant  de  force  ,  que  quelque  contoilion  que  fade  le 
Ver,  il  ne  peut  lui  faire  Lîcher  r'i'e  ,  &  il  ''t  qu'ttc 
fa  proie  ,  qu'après  s'être  tellement  rempli  ,  que  n'en 
pouvant  plus,  il  felailfe  tomber  Le'  Limaç  ins  leiref- 
ttes  font  tourmentés  par  de  petites  Mutes  blanches 
qui  fe  tiennent  fur  le  collier  de  l'animal  ,  ou  fur  cette 
groile  pièce  charnue  qui  ferme  rcmbinicliûre  de  la 
coquille  quand  le  lim^içon  y  a  retiré  la  tére  ;  elles 
courent  avec  vitcffe  furie  collier  ,  m.-.is  elles  aiment 
encore  plus  à  fe  rendre  dans  lesinteftins  de  l'animal, 
C'eft  à  quoi  elles  parviennent,  quand  I?  Limaçon  ou- 
vre l'anus  ,  qui  eft  placé  fur  le  même  collier  ;  les 
Mittes  en  profitent  dans  l'inflant,  elles  y  entrent ,  5c 
font  ainfi  dans  le  cas  de  parcourir  les  inteftins  de 
l'animal  oii  elles  aiment  à  fe  trouver.  Mais  tuutes  les 
fois  que  le  Limaçon  fe  vuidc  ,  elles  font  obligées  de 
fuivre  les  excrémens  ,  elles  font  pouflées  dehors 
avec  eux  ;  c'eft  alors  qu'elles  fe  rendent  fur  le  col- 
lier, où  elles  attendent  le  moment  favorable  pour 
rentrer  dans  les  inteftins  par  l'ouverture  de  l'anus. 
Ces  obfervations  font  ducs  à  Reaumur.  Quoiqu'il 
ne  donne  pas  à  ces  Infeftes  le  nom  de  Mutes,  on 
reconnoit  bientôt  à  leur  figure,  qu'ils  appartiennent 
à  ce  genre. 

Maisdetous  les  animaux  ,  ceux  qui  ont  le  plus  à 
elluyerles  attaques  des  Infeftes  ,  pour  leur  ferv  t  de 
nourriture,  font  les  Infedes  eux-mêmes.  Combien 
en  eft-il  d'abord  qui  font  obligés  de  nourrir  d'autres 
Infedes  plus  petits  ,  tant  fur  l'extérieur  du  corps  que 
dans  fon  intérieur  l 

Les  Infedes  ont  aufTi  leurs  Poux  ,  qui  s'attachent 
à  leur  corps  &  qui  en  tirent  leur  nourriture  en  les  fu- 
çant  avec  une  petite  trompe;  &  ces  Infedes  défignés 
fous  le  nom  de  Poux  ,  font  ordinairciiîeni  du  genre 
des  Mittcs  ,  ayant  huit  pattes  &  deux  bras  comme  les 
Araignées.  Mais  les  l'oux  que  Reaumur  a  trouvé  fur 
les  Abeilles  Se  dont  il  a  donné  la  figure  ,  n'ont  que 
lix  pattes  ,  &  font  donc  de  véritables  Poux  ,  plutôt 
que  des  Mittes. 

11  n'y  a  guère  d  Infedlesqui  foient  plus  infeftés  de 


f  N  S 

Mirtes  ,  que  kî  Bourdons  &  les  S«AiabcS  ,  qui 
fjuilieiu  la  ficncc  de  Cheval  :lcui-  corps,  fur-tout  cn- 
dell'ous  ,  tn  eft  quelquefois  tout  couvert,  &  quand 
on  veut  chader  ces  Mittes  ,  elles  courent  alors  de 
tous  côtés  fans  quitterle  Scarabé.  Les  Mouches  com- 
munes ont  auffi  fouvciit  des  Mittei,  qui  font  d'une 
petitelfc  extrême.  Celles  qu'on  trouve  attachées  au 
corps  des  grandes  Tipules  &  des  Faucheurs,  font  d'un 
rouge  trè  -vif,  &;  eTcs  fe  fixent  f.)u  vent  à  leu;  s  pattes, 
oii  elles  relient  d.uis  un  profo.id  repos.  Les  Mmes 
qu'on  voit  fur  les  grandes  Fourmis  ,  font  trcs-pctites 
3c  de  couleur  blanche.  Er.lin,  les  Inù^tcs  a-]uatiqucs 
comme  les  Notonecles&:  autres  ,  (ont  aulli  acr.iqiiés 
par  des  Mittcs  crdna'r'.-mcnt  roui^cs  ,  &  ai]uanqijes 
comme  eux  ;  elles  s'afachcnt  a  leurs  pattes  &  a  d  au- 
tres endroits  de  le.ir  corps.  M.  Homber;^  a  parlé 
d'une  maladie  fin^uhèrequ'ila  obfervée  fur  les  Arai- 
gnées domcfliqucs  ,  ou  fur  ces  Araignées  qui  font 
une  toile  horizontale  dans  les  coins  des  murs  des 
chambres.  11  vient  ,  dit  il  ,  à  ces  Araignées  ,  quel- 
qu.fois  une  maladie  qui  Icb  fait  p.-ir/itre  hoinbles  : 
c'c(t  qu'elles  devicnnen-  toutes  pleines  d  écailles  qui 
ne  font  pas  attachées  a  plat  les  unes  fur  les  autres; 
mais  elles  en  font  hérillécs  ,  &  parn.i  ces  écailles,  il  fe 
trouve  une  grande  quantité  de  petits  Infcélcs  ,  appro- 
chans  de  la  figure  des  Poux  des  Mouchts  ,  mais 
beaucoup  plus  petits.  Lorf.|ue  cette  Ai  ai.^née  malade, 
ajoute  t-il  j  court  un  peu  vite  ,  cl'e  fecoueS:  jette  a 
bas  une  partx  de  ces  écailles  &  de  ces  petits  Inledes  ; 
dans  cet  état,  elle  ne  demeure  pas  longtems  en  place. 
Si  lorfqu'clle  eft  renfermJc  ,  elle  meurt  prompte- 
ment.  Ceite  ma'adic  eft  rare  fans  doiit:  dans  les  pays 
froids  ,  &  n'a  été  obfervéc  que  dans  le  royaume  de 
Naples  :  Si  cette  obfervation  cependant  eft  exaAe  , 
il  y  a  apparence  que  ces  petits  Infedes  font  des  Mit- 
tcs. 

Parmi  les  Infectes  qui  vivent  dans  l'intérieur  du 
corps  des  autres  Inledes  ,  nous  devons  placerd'abord 
la  famille  prefqu'innombiable  des  Ichneumons  , 
lorfqu'ils  font  fous  la  forme  de  larves.  Ces  Larves 
trouvent  leur  nourriture  dans  le  corps  des  Chenilles, 
des  Fauffes-Chenilles ,  des  Larves  d'Hémerobes  ,  des 
Pucerons,  des  Gjlhnfedes  &  de  plufieuis  autres  ; 
elles  les  fucent  fans  interruption  ,  &  elles  ne  les 
abandonnent  que  lorfqu'elles  ont  atteint  leur  jufte 
grandeur  &  quelles  doivent  fc  transformer  ;  alois 
elles  percent  la  peau  de  leur  hôte  ,  &  vont  choifir 
un  endroit  convenable  pour  y  achever  leur  transfor- 
mations. D'autres  ne  quittent  la  Chenille  ou  la 
Chryfalide  qu'après  avoir  pris  la  forme  d'Iclmeu- 
mons  j  deforte  que  les  transformations  fe  font  dans 
lecadavremême  de  la  Chenille, 

Quelquefois  la  Chenille  n'a  à  nourrir  qu'une  feule 
Larve,  mais  quialors  eft  d'une  grande  efpècc  &  qui  a 
kefoip  d'une  Chenille  entière  pour  parvenir  a  fa  pcr- 
fedion.  D'autres  fois  la  Chenille  a  plus  de  trente  ou 
quarante  Larves  dans  fon  corps,  qui  y  trouvent  tou- 
tes une  nourriture  fuffifante  ,  parce  qu'elles  ne  doi- 
vtnt  pas  devenir  fort  grandes.  La  Chenille  attaquée 


I  N  S 


51 


par  CCS  Larves  n'en  échappe  jsmais  ,  elle  meurt  infail- 
liblement ;  maisles  Larves  ne  lui  ôtcnt  la  vit  qu'in- 
fenfiblement  &  comme  par  degrés  pour  en  pioliter 
aulfi  longtems  qu'il  leur  eft  néccllaire.  La  Chenille 
continue  toujours  de  manger  ,  de  croître  ,  &  de  faire 
tout  ce  qui  dépend  d'elle  pour  la  confcrvation  de  fa 
vie  ,  tandis  que  les  Larves  ne  difcontinucnt  pas  de 
la  furer  &  de  la  ronger  intérieurement  ;  fouvent 
même  elle  parvient  à  fe  transformer  en  Cliryfalide , 
mais  elle  périt  toujours  avant  d'être  Papillon.  Com- 
bien cette  économie  ne  doit-elle  pas  paroître  admi- 
rable 1  il  eft  de  la  dernière  importance  pour  les  Lar- 
ves que  la  Cheni'le  refte  en  vie  ,  jufqu'à  ce  qu'elles 
aient  pris  tout  leur  accroiflcment  :  car  elles  ne  pour- 
roientpas  fe  nourrir,  ou  elles  ne  fe  nouriiroient  pas 
longtems  du  fuc  ou  de  la  fubilance  d'une  Chenille 
morte  ;  elles  favent  aulTi  ménager  ,  pour  ainfi  dire  , 
toute*  les  parties  efrcntiellcs  à  la  vie  de  la  Chenille  , 
elles  n'y  touchent  ni  ne  les  attaquent  jamais  -,  iei  par- 
tics  qu'elles  dévorent  peuvent  fe  renouvcller  fans 
celles:  être  confumees  fans  que  la  Chenille  en  perde 
la  ie  :tel  eft  le  corps  graiiîeux  ,  dont  elles  fe  nour- 
rilleiit  i'elon  toute  apparence.  Jamais  elles  ne  per* 
cent  ni  mêmen'  tta.pent  le  long  canal  qui  cil  com- 
pof.-  deloefophage  ,  de  l'ellomac  Si  des  inteftms.  Il 
y  a  pourtant  des  Larves  qui  ne  ménagent  pas 
autant  les  parties  intérieures  de  la  Chenille  ;  elles  font 
quelquefois  périr  la  Chenille  dans  la  [uellc  elles  eut 
cru  ,  pendant  qu'elle  eft  encore  jeune  ;  mais  ces  Lar- 
ves, pour  piendrc  tout  laccroillement  qui  leur  cil 
néce/Taire  ,  n'ont  pas  befoin  que  la  Chenille  puiile 
prendre  tout  le  fien  :  c'eft  une  nouvelle  combinailoii 
aiiîl!  digne  d  être  admirée  que  la  ptécédente.  En  gé- 
néral, des  que  les  Larves  font  parvenues  au  point  de 
n'avoir  prefque  plus  à  croître,  elles  attaquent  tout 
ce  qui  fe  trouve  dans  le  corps  de  la  Chenille  ou  de  la 
C  hiyfalide,  &  n'épargnent  rlus  aucune  de  leurs  par- 
ties internes  :  Eft-ce  cependant  parcequ'alors  la  pro- 
longation de  la  vie  de  la  Chenille  leur  eft  inditf-rente, 
ou  parce  queleurs  inftrumens  tranchants  font  dcveaus 
allez  forts  pour  leur  permettre  d'attaquer  des  corps 
allez  durs. 

Les  Pucerons  font  aulfi  expofés  aux  attaques  des 
Ichneumons.  Chaque  Puceron  ,  il  eft  vrai ,  ne  nour- 
rit jamais  dans  fon  intérieur  qu'une  feule  Larve, 
maison  peut  encore  bien  s'imaginer  la  pctitclfe  de  la 
Larve  a  qui  la  fiibftance  d'ua  feul  Puceron  eft  fuffi- 
fante pourlui  donner  tout  fon  accroifTemcnt.  Après 
avoir  entièrement  vuidé  l'Infcde  ,  elle  fe  change  en 
Nymphe  ,  &  ne  fort  du  Puceron  ,  après  lui  avoit 
percé  la  peau  ,  que  fous  la  forine  d'ichneumon. 
Les  Pucerons  qui  ont  une  Larve  dans  le  corps  ,  fo.it 
aifés  à  reconnoître ,  parce  que  leur  peau  fe  delféche  , 
devient  dure,  liile  ,  tendue  ,  Se  aufti  parce  que  fa 
couleur  change  en  un  brun  pâle  &  grifàtre. 

Quelques  petits  que  foient  les  Infedes  qui  ont 
vécu  dans  les  Pucerons  ,  ou  même  dans  les  Teignes  , 
ceux  qui  trouvent  de  la  place  &  de  la  nour- 
riture fuiiifances  dans   uo  œuf  de  Papillon  le  font 


?4 


I  N  S 


fans  doute  bien  davantage:  dans  chaque  œuf  il  y 
a  une  feule  Larve,  qiji  y  trouve  tout  ce  qu'il  lui 
faut  pour  vivre  &  pour  devenir  ciifuitc  un  Ichneii- 
tnon,  qui  pour  en  (ottir  perce  la  coi^uc  de  l'auf, 
d'un  trou  circulaire. 

Plufieurs  efpèces  de  Diplolcpes  ,  de  Cinips  , 
àc  Sphex,  vivent  de  même,  fous  la  foinic  de 
Larves  dans  le  corps  des  Chenilles  &  des  f^uf- 
fes- Chenilles,  de  la  même  manière  que  celles 
des  Ichncutnons.  Mais  ,  ce  qui  cft  alfcz  (in- 
gulicr ,  c'cft  qu'il  arrive  fouvent  que  tandis  qu'un 
de  ces  Infedes  ronge  l'intérieur  de  fon  hôte  & 
s'en  nourrit  ,  il  en  nourrit  lui-même  un  autre  qui 
cft  de  même  occupé  a  le  ronger. 

Les  Infedes  dont  nous  venons  de  parler  ,  font 
éclos  dans  l'intérieur  même  des  Infcûcs  dont  ils 
fc  nourrilknt.  Ceux  qui  vivent  véritablement  de 
proie  &  qui  attaquent  d'autres  Infcéles  pour  les  dé- 
vorer ,  peuvent  être  rangés  dans  deux  Claflls.  11  y 
en  a  d'aboid  qui  les  attaquent  à  force  ouverte  & 
qui  fe  jettent  delfus  fan»  employer  ni  rufe  ni- dé- 
tours ,  allant  pour  ainli  dire  à  la  chalTe  des  In- 
fedcs.  Ils  ont  pour  cela  la  force  &  l'agilité  en 
pattage  ,  au  moyen  de  quoi  ils  font  en  état  de 
s'en  rendre  maîtres  ouvertement.  D'autres  Infcdes 
font  obligés  d'employer  la  rufe  pour  fe  faifir  de 
leur  proie  ,  ils  lui  tendent  des  pièges  Si  des  Hlets  , 
pour  qu'elle  y  tombe. 

Parmi  les  Infeftcs  qui  en  attaquent  d'autres  à 
force  ouveite,  on  trouve  d'abord  les  Demoifclles 
ou  Libellules.  Autant  la  figure  de  ces  Inlectes 
eft  jolie  ,  autant  leur  natuteï  eft  cruel  &  vorace  j 
ils  attaquent  &  dévorent  toute  forte  d'infedes  , 
comrne  les  Papillons,  les  Mouches,  &c.  &  c:ttc 
chafle  fe  fait  toujours  en  l'air  ;  ils  voltigent  de  part 
&  d'autre  en  plein  jour,  mais  particulièrement  vers 
le  foir ,  pour  attraper  des  Mouches  :  qu.tnd  celle 
dont  la  Libellule  vient  de  fc  failir  eft  petiic^elle 
l'avale  dans  linftant  ;  mais  vient-elle  de  prendre 
une  Mouche  plus  grande  ou  un  Papillon  ,  alors 
elle  va  fe  placer  fur  quelque  branche  ou  fur  quel  jtie 
planre,  pour  croquer  fa  proie  &  la  mettre  en  pièces 
à  coups  de  dents  ,  qu'elle  a  grandes  &  forces.  Elle 
n'ell  pas  moins  vorace  dans  k'  temps  qu'elle  vit 
dans  l'eau  fous  la  forme  de  Larve.  Qu'un  grand 
Infeéle  en  tue  &  en  mange  un  petit  ,  il  n'y  a 
rien  là  d'extraordinaire  ;  mais  il  cft  allez  (inguiier 
de  voir  desLifeclss  allez  faibles  en  apparence,  acra- 
qucrSc  vaincre  des  Inlectes  catn.icici  s  of  beaucoup 
pkis  gros.  C'cft  pouiraiu  ce  que  far. ,  félon  !e  rapport 
d'unObfcrvateur,  un  Infcétequi  ^lomla  ^vai-.d.-iii  &  'a 
forme,  dic-il,  a  du  ra.  per:  avec  laf.îuu.he  a  queue  le 
Scorpion,  ou  la  Panor^e.  (et  Oliferv.t.ur  lap- 
porte  l'avoir  vue  fondre  en  l'air  furune  Libeilule  i1;x 
fois  plus  grande  qu'elle  ,  &  la  porter  pai  leric.  Le 
fuccès  du  combat  n'étoit  point  douteux  La  l.ibe. Iu- 
le nefongcoitqu'à  fc  débarraller  de  fon  aggrelTeur,  & 


I  N  S 

celui-ci  lui  portoient  des  piqûres  qui  rauro'ent  appaJ 
remmcnt  bientôt  achevée  ,  fi  le  defir  de  .s'emparer  de 
l'un  &  de  l'autre  n'avoir  fait  mettre  de  la  partie  celui 
qui  lesobfervoit  :  toutes  deux  s'tchappèicnt  ,  mais 
i!  étoitaifé  de  voir  au  vol  cftropié  de  la  Libellule, 
qu'elle  avoir  été  la  maltraitée  dans  cette  occa- 
lîon. 

Les  Diptères  connus  fous  le  nom  d'Afilcs  attrap- 
pent  les  Infectes  en  volant  ,  tout  comme  lesLibel- 
iuies,   &   ils   les  fucent  avec   leur  trompe.  Ils  atta- 
quent  non-feulement   les  Mouches,   les  Tipules , 
Si  tous  les  Diptères  ,  mais   même  les  Abeilles  ,  les 
Ichneumons,  Si  quelquefois    des   Coléoptètes  :  De 
Geer  rapporte  avoir  vu   un  grand  Afile  ,    fe    faiGr 
d'une  Coccmellc  ,  &  lui  percer  avec  la   tr-ompe  les 
étuis   alfez  durs  qui   couvrent    les   ailes  &  !e   corps 
de  cet.  Infeîte.  Quoique  la  plupart  de&  efpèces  de  Pu- 
naifesfauvages  vivent  du  fuc  des  plantes, il  en  y  a  quel- 
ques-unes qui  attaquent  les  Chenilles  Se  iesautres  Lar- 
ves i  elles  enfoncent  leur  trompe  dans  le  corps  de   la 
Chenille  ,  &  s'en  laillent  emporter  ,    jufqu'a  ce  que 
la   Chenille    fatiguée    s'arrêie  ,    &    alors    el'es  la 
fucent  à  loilir.  Certaines  de  ces  Punaifes  des  arbres 
attaquent  allez  inaiftéremment  toutes  fortes  de  C  he- 
nilles  velues  ou  rafes  ;  on  les  a  vues  même    aitaquer 
des  Papil  ons  Se   les  fucer.   Les  grandes  efpèces  de 
Sphex   lailillent   les  Araignées  &  les  Chenilles  pai  le 
col ,  elles  les  ferrent  de  manière  à  les  mettre   hors 
d'érat  de    fe  défendre  ,   &    les   emporrcnt     enfuitc 
dans   leurs  trous;  fi    l'Infeéte  faili   fait  encore    trop 
de  réfiftance  ,  un  fécond  coup  de  dent  le  met  bientôt 
j  lîors  de  combat.  Les  Guêpes  -  Frelons  iurtout,  ne 
j  fe  contentent  pas  de  donner  quelques  coups  de  dents 
i  aux  Araignées  pour    les  emporter  ;   on  les  peut  voit 
I  fouvent  fondre  dans  les   roiles  des  plus  grollesArai- 
j  gnées  ,  &  après  les   avoir  portées  par    terre  ,    leur 
i  couper  toutes  les  pattes  ,  &  s'envoler  enfuite  avec 

ile  corps  mutilé. 
Les  Infedes  du  genre  de  ceux  qui  ont  reçu  le 
nom  de  Carabes,  vont  aufli  a  la  chalTe  des  Che- 
nilles &  des  Larves  pour  les  dévorer.  Rcaumur  a 
•  donné  l'hiltoire  d'une  de  leurs  efpèces  ,  qui  mange 
1  les  Ciicniiles  ,  &  qui  eft  auftî  vorace  ,  fous  lu  Jer- 
i  nicre  for'iie  ,  que  fous  celle  de  Larve.  Il  a  rrouvé 
'  plufieurs  de  ces  Larves  dans  les  nids  des  Che- 
nilles proecllionaiies  ;  il  a  encore  obfervé  quelles 
ne  s'cpatgnenc  p.<s   les   unes  les  aut!e^  ,  quoique  les 


Clienillcb  ne  leur  m.nqucnc  p.s.  A  1  occafion  des 
I.,iei:t..s  qui  mangent  Ici.ti  feuibl.tbles  ,  l'auteur  fait 
celle  réliexion  :  la  maxime  li  fouvent  ruée  ,  con- 
tre  nous,    dit-il  ,   qu'il    n'y   a   que    1  Homme  qui 

filie   la  l'Ui'rre   à    lil.Mnpit,  cn;c    k';    Animaux    de 


adoptée 


e    les 


piUS, 


ils  le  pcuveii 


un  enJi.'U  ,  q.c  ce>,x    qui  lout  cainauers 
it  fort  bien  d  auuci  de  leur  efpècc  quand 


I  N  S 

De'tcni":  les  înfccies,  il  n'y  en  a  guercs  qui  aient 
plus  d'ennemis -cruL-ls  queiiis  Pucerons:  ces  petits 
êtres  ,  les  plus  ftupides  &  les  plus  pacifiques  de 
t  ius  les  êtres ,  les  moins  capables  auffi  de  léiiftance , 
deviennent  la  proie  de  plulicurs  efpèccs  de  Larves 
S:  d'Infeftjs  ailes,  qui  vivent  trauquillemcnt  au 
milieu  des  familles  norabreufcs  des  Pucerons,  & 
qui  peuvent  en  dévorer  à  loifir  chaque  jour  un 
nombre  confidéraWe.  Les  Pucerons  loin  de  les  éviter, 
lemMent  ne  pas  les  reconnoî;re  ,  &:  ils  padent 
fouvent  imprudemment  fur  leur  corps  ,  pour  leur 
fournir  alors  une  pâture  plus  aiû'e. 

Si  la  terre  abonde  en  Infedcs  carnaciers  ,  les 
eaux  en    font  encore   plus  remplies  ,    &  il    fe  fait 


I  N  S 


255 


un  grand  carnage   parmi    ces 


Infeclc 


les  uns  fervant  de  proie  aux  autres ,  S;  les  plus 
foibles  étant  obliges  de  céder  aux  plus  forts  :  li 
l'on  excepte  quelques  cfpèces  qui  tirent  leurs  alimens 
de  la  bouc  &  des  plantes  aquaa']ues,  toutes  les  au- 
nes vivent  de  rapine.  Tels  font  fur-tout  les  Dyti- 
ques &  les  Hydrophiles  ,  tant  fous  leur  dernière 
forme  que  fous  celle  de  Laives  ,  ûc  ces  Larves,  les 
plus  terribles  &  les  plus  hardies  ^  attaquent  tous 
les  Inlcftes  qu'tles  rencontrent  ,  même  les  Arai- 
gnées aquatiques  :  elles  portent  en-devant  de  la 
tè;e  deux  grands  crochets  mobiles,  percés  d'une 
ouverture  près  de  la  pointe  ,  avec  lefqucls  elles 
faillirent  &  fucent  leur  proie.  Ces  Larves  n'épar- 
gnent pas  même  leurs  femblables  ,  elles  s'cnire- 
niangent  quand  elles  le  peuvent.  Celles  ces  Libel- 
lules portent  en  -  dellotis  de  la  tête,  une  partie 
beaucoup  plus  longue  que  la  tête  ,  mais  qui  dans 
1  inadion  cft  pliée  en  deux  portions  à -peu -près 
égales ,  articulées  enfemble  comme  par  une  char- 
nière ,  &  qui  efl  terminée  par  deux  crochets  mo- 
biles. Quand  la  Larve  veut  prendre  quelque  Infcde, 
elle  déplie  cette  partie  ,  elle  i'alonge  avec  vitelle 
&  comme  par  rclTort ,  elle  fc  faifit  de  la  proie 
avec  les  deux  crochets,  après  quoi  elle  la  dépèce 
avec  fes  dents  &  la  mange.  Les  Larves  des  Fiiganes , 
qui  habitent  dans  des  fourreaux  compofcs  de  di- 
verfes  matières,  font  auffi  carnacières ,  quoi  ju'elles 
mangent  encore  les  feuihes  des  plantes  :  De  Géer 
rapporte  leur  avoir  vu  dévorer  des  Larves  de  Li- 
bellules £■.  dEphéraeres,  &  même  leurs  femblables. 
Les  longues  Puna-ies  aquatiques  qui  nagent  avec 
vîtelFe  &  p-ir  troupes  fur  la  furface  de  l'eau  , 
mangent  tous  les  petits  Infedes  qu'elles  peu- 
vent attiaper.  Enfin,  les  Notone<îtes  ,  les  Népes  , 
les  Araignées  aquatiques  &  plusieurs  clpèces  de 
Larves  ,  qui  font  toutes  des  Infeftes  qu'on  rrouve 
dans  l'eau  ,  y  vivent  de  proie  &  fe  font  une  guerre 
perpétuelle. 

Les  Infefles  carnaciers  qui  font  obligés  d'em- 
ployer la  tufe  pour  fubfifter  ,  font  aufii  en  grand 
nombre.  Nous  devons  parler  d'abord  de  cet  In- 
feéle  connu  fous  le  nom  de  Fourmilion,  qui  ne 
pouvant   abfoluracut  marcher   qu'à  reculons ,    ne 


pou  v'ant  faire  un  fcul  pas  en-avant,  &  cepeniaut 
forcé  de  vivre  de  proie  ,  doit  néceilairement  obte- 
nir par  la  rufe  ce  qu'il  ne  pourroit  avoir  par  la 
force  ou  par  l'agilité  ;  pour  y  parvenir  il  fc  fait 
un  trou  dans  le  fable  &  fc  faifit  de  tous  les  petits 
Infeeles  qui  ont  le  malheur  d'y  tomber.  Une  au- 
tre efpèce  d'LTfcde  que  l'on  connoît  également  fous 
le  nom  de  Ver-lion,  efl:  dans  le  même  cas;  il 
vitaulli  toujours  dans  te  Sable  ,  cù  il  fe  fait  une 
folie  en  entonnoir  ,  au  fond  de  laquelle  il  fc  tient 
à  l'afFut ,  jufqu'à  ce  que  quelque  infeiile  venant  à 
y  tomber,  il  s'en  failit  dans  l'inftant  ,  s'ento; tille 
au  tour  de  (on  corps  comme  un  Serpent  &  y  en- 
fonce /a  petite  trompe  :  on  peut  remarquer  ercote 
que  cet  Infcâe  marchant  fort  mal  ,  Se  même 
hors  du  fable  ,  ne  pouvant  faite  un  feul  pas  ,  n'étant 
pas  capable  dcs-lors  d'aller  chercher  fa  proie  ,  eft 
obligé  d'attendre  patiemment  qu'un  heureux  ha- 
zard  la  falFe  tomber  dans  fa  fofi'e.  On  connoît  une 
Larve  qui  mange  les  Pucerons  S:  qui  ne  pouvant 
marcher  ,  a  la  rufe  de  fe  tenir  parfaitement  tran- 
quille. Elle  permet  ainfi  aux  Pucerons  de  luicouiir 
fur  le  corps;  dès  qu'elle  en  fent  un,  elle  alongc 
la  tête  avec  beaucoup  de  piouiptitude  ,  &  le  faiiit  de 
manière  qu'il  ne  fauroit  lui  échapper  ,  &  ce  qui 
eft  plus  fingulier  c'eft  que  lorsqu'elle  a  faifi  un  Pu- 
ceron ,  elle  le  tient  en  l'air  quand  elle  le  mange, 
comme  pour  rcnipéchci  de  s'arracher  d'entie  fes 
dents,  en  s'accrochant  aux  corps  qui  l'er;vitoa- 
nent. 

Les  Araignées  font  connues  de  tout  li  inonde; 
perfonne  n'ignore  qu'elles  tendent  des  tilets  pour 
attraper  des  Mouches  ,  &  qu'elles  favent  filer  des 
toiles  de  foie  de  différentes  figures  ,  félon  leur  ef- 
pècc.  Dès  qu'une  Mouche  eft  p'rife  &  arrêtée  dans  la 
toile  ,  l'Araignée  accourt  avec  vîtelfe  pour  s'en  failir.' 
Quelques  Araignées  enveloppent  la  Mouche  de  beau- 
coup de  foie  ,  qu'elles  ruent  de  leur  derrière.  Il  efl: 
allez  curieux  de  voir  comir.ent  ces  Araignées  ,  aufîi- 
tôt  que  quelque  Mouche  s'eft:  prife  a  leurs  filets  , 
lavent  la  tourner  &  l'emmailloter  ,  pour  ainfi  dire 
dans  la  toile  ,  en  forte  que  la  Mouche  ne  fauroic 
remuer  ni  patte  ,  ni  aile;  ce  qui  l'oblige  à  demeu- 
rer dans  cet  état  jufqu'à  ce  qu'il  plaife  à  l'Araignée 
de  la  manger  ;  mais  d'autres  fe  contentent  fimpic- 
plement  de  percer  le  corps  de  la  Mouche  avec  leur 
redoutables  ferres  ,  elies  la  font  bientcit  mourir 
d'une  fi  cruelle  bleffure  ,  après  quoi  elles  la  fucent 
&  la  mangent  tranquillement.  Les  Araignées  ne 
s'épargnent  pas  entr'ellcs  ,  elle  s'entremangent  ave« 
avidité,  de  forte  que  quand  on  en  jette  une  dans 
une  toile  habitée  par  une  autre  Araignée  un  peu 
plus  grande  ,  elle  efl  bientôt  dévorée  fi  elle  ne 
trouve  pas  moyen  de  s'échapper  bien  vite  en  fuyant. 
C'ell  un  petit  fpedade  de  voir  un  combat  d'Arai- 
gnées ,  dans  lequel  il  arrive  fouvent  qu'elles  fc 
bleflent  réciproquement,  puifque  l'Araignée  atta- 
quée fe  défend  autant  qu'il  eft  en  fon  pouvoir. 
Quoique  ces  Araignées   filcufes  foiciit  fort  alertes 


2^6 


I  N  S 


&  puifTent  courir  avec  affez  de  vîtcfle  ,    elles  ftrm- 

blent  pouttanr  incapables  d'attr.xrer  les  Infectes  a 
Jacourfe,  à  moins  qu'ils  ne  Ce  lail'cnt  prendre  dans 
leurs  filets  ;  elles  (ont  donc  obligées  d'attendre  que 
le  hazard  les  y  amène,  &  c'cft  pourquoi  clks  ont  la 
faculté  de  pouvoir  jeûner  long-tems  ,  comme  nous 
l'avons  déjà  remarqué.  Mais  il  y  a  d'autres  efpcccs 
d'Araignées  ,  qu'on  a  nommé  vagab.Mides  ,  qui  ne 
filent  jamais  des  toiles  pour  y  attraper  des  Mou- 
ches ,  qui  vont  kla  challe  après  les  Infedcs  ,  Si.  qui 
fe  jettent  deilus  par-tout  oti  elles  les  rencontrent  , 
avec  une  agilité  furprenante  :  on  les  voit  courir 
fur  la  terre  &  contre  les  murailles  pendant  tout 
l'été  ,  particulièrement  quand  !e  fo'eil  biiUc.  Il  y  a 
une  forte  d'Araigaée  ,  qui  fc  piaiique  un  pc'.it 
creux  dans  le  fable,  qu'elle  tapiile  de  foie,  pour 
empêcher  que  le  (ahie  ne  s'éboule;  elle  fe  tient  aux 
aguets  à  l'ouverture  de  ce  creux ,  &  quand  i;:.e 
Mouche  vient  fe  pofer  pies  delà  ,  fut-ce  même  a 
la  diihmce  de  trois  pieds  ,  elle  court  deilus  avec 
une  extrême  vîteffe,  l'attrape  Se  l'enipoitc  dans 
Ion  trou  pour  la  dévorer.  On  a  crii  que  les  A-ai- 
gnées  fe  contcntoient  lie  fuccr  funolemcin  lc>  Infec- 
tes ,  parce  qu'elles  ne  les  mangent  pas  entièrement; 
mais  Lilter  prcte::d  qu'elles  en  mangent  aulli  les 
parties  lolides. 

Dans  l'eau  même  on  trouve  auffi  de  petits  In- 
feûes  qui  ont  leurs  petites  rufes  :  ils  s'attachent  a 
des  corps  folides,  &  favent  en  agitant  l'eau  autour 
d'eux  avec  rapidité  ,  former  un  courant  qui  amène  a 
leur  bouche  les  alimens  qui  y  flottent,  c'eil-a-dire  , 
fouveiit  d'autres  Infeéles,  encore  plus  petits  qu'eux. 

Pour  achever' de  donner  une  idée  générale  rela- 
tivement aux  Infectes  carnaciers  &  déprédateuis,  nous 
devons  parler  encore  de  ceux  qui  ont  loin  de  nour- 
rir leurs  petits  de  gibier  ,  c'eft-à-dirc  ,  d'autres  In- 
fcélcs  ,  parce  qu'ils  font  incapables  de  chercher  eux 
mêmes  leur  nourriture.  Telles  lont  d  abord  les  Guê- 
pes Se  celles  connues  fous  le  nom  de  Frelons  ,  qui 
vivent  en  fociété  comme  les  Abeilles.  Nous  avons 
dit  plus  haut,  que  les  Guêpes  mangent  le  fruit  de  toute 
efpèce  &  qu'elles  aiment  encore  la  viande  de  nos  bou- 
cheries 5  elles  attaquent  aulUles  autres  liifedcspour 
les  dévorer,  telles  que  les  ^.louches  $i  particulièrement 
les  Abeilles  dont  elles  font  très-friandesr  par  rapport 
à  leur  miel,  &  dont  elles  ne  leur  enlèvent  fouvent  que 
Je  ventre  qui  le  renferme.  Ce  n'eft  pourtant  pas  pour 
elles  feules  qu'elles  vont  à  la  chalTe  des  Infedes , 
elles  les  partagent  avec  leurs  petits;,  qui  font  des 
larves  fans  pattes  ,  fcmblabics  a  celles  des  Abeilles , 
&  incapables  d'aller  chercher  de  quoi  fe  nourrir  :  c'eft 
le  foin  des  vieilles  Guêpes,  des  Mères  &  des  Neutres 
eu  de  celles  qui  n'ont  point  de  fexcs.  Elles  leur 
donnent  de  tcms  en  tems  la  béquée  ,  comme  les 
oifeaux  ,  qui  cor.filte  en  des  fragmcns  de  quelque 
Infeéle  ,  en  de  petits  morceaux  de  viande  ou  de 
fruit,  ou  bien  en  des  gouttes  d'une  liqueur  miellée 
«ju'ejles  dégorgent. 


I  N  S 

LesGuêprs  folirasrfs,  ou  ce'îcs  qai  ne  vivent  pis 

en  fociété,  nouiriiTciit  leurs  petits  d'one  autre  ma- 
nière ;el!esneleur  fotttrjt  point  la  béquce ,  nuis 
elles  leur  fourniiient  a  la  fois  autant  d'ahmens  qu'il 
leur  faut  pour  parvenir  à  leur  état  depetfcétion.  Elles 
creufent  a  cette  fin  des  trous  afitz  profonds  dans  le 
fable  gras  ou  dans  le  mortier  terreux,  dont  fouvent 
les  murs  fout  enduits,  elles  y  font  des  efpèccs  de  nids 
au  fond  defqucis  elles  dépolcnt  un  œuf.  S:  après  ccU 
elles  les  rcmpliilent  de  plulî.urs  Larves  vivantes, 
qu'elles  vont  chercher  i  !a  campagne  ,  &  elhs  h<~\x- 
clicnt  enfuite  l'cuvcture  du  trou.  La  petite  Liive 
qui  naît  de  l'rcar ,  attaque  d'abord  les  Larves  qui  font 
lerlus  près  d'e'le.  Se  c;!e  les  mange  i&utcs  i'cvn 
a^iès  l'antre  :  comme  il  lui  eft  important  de  trouver 
des  Infedes  vivans  pour  ncurriture  ,  &  ccmme  elle 
ne  fauroit  s'accommoder  de  ceux  qui  font  morts  ,  Il 
Mère  Guêpe  a  eu  fû,ii  de  lui  en  fournir  des  piovi- 
lions  fufiifaïues.  De  Gecr  a  vu  faire  à  une  Guêpe  fo- 
litaiiCj  allez  fcmblabie  à  ccl'cs  dont  Rcauniur  a 
parlé  ,  un  r.id  différent ,  repréfcritant  une  petite  motte 
déterre  art;i!eiife  &  ;j,r.ifi'e  ,  apj-l.quée  dans  l'angle 
formé  par  !a  icncoiULc  Je  deux  mur  .  Ai;-delanr  r'c 
ce  nid  ,  qui  étcir  creux,  il  trouva  pkilieurs  petites 
Chenilles  vertes  d'une  efpèce  fort  commune  fur  le 
Cetfetiil  ("auvage  ,  Se  auprès  d'elles  une  petite  Larve 
jaunâtre  ,  qui  étoit  occupée  à  les  fucet  &  à  les  man- 
ger. Cette  Larve  étoit  née  d'un  oeuf  que  la  Guêpe 
avoir  pondu  dans  le  nid  ,  &  les  petites  Chenilles 
éroient  les  provihons  nécciTaires  que  la  mère  avoir 
eu  foin  d'y  enfermer  pour  la  nourriture  de  la  Larve  ^, 
nous  avons  déjà  pailé  de  cette  écume  blanche  qu'oa 
voit  fur  les  plantes  &  fur  les  arbres  ,  qui  ell  connue 
fous  le  nom  d  écume  printaniere  &  qui  renferme  une 
petite  Larve  de  Cigale.  Ces  Larves ,  quoique  dans 
une  matière  qui  les  couvre  &  les  cache  parfaitement ,, 
ne  font  cependant  pas  a  l'abri  des  attaques  des  Guê- 
pes qui  lavent  les  découvrir  ;  De  Geer  rapporte  :a 
avoir  vu  une  fondre  fur  un  tas  de  cette  écume  &  en 
cnleverla  Larve  ,  fans  doute  pour  la  porter  dans  le 
nid  &  en  nourrir  fes  petits.  D'au'rcs  Guêpes  loli- 
tairesSe  pluCeurs  eipêccs  de  Sphex  ,  nouiriiTent  leurs 
petits  d'Araignées  ,  de  Mouches  ,  de  Tipuks  ,  &c. 
qu'elles  dépofent  dans  des  creux  &  des  cavités  qu'elles 
favent  faire  dans  la  terre  &  dans  le  bois  tendre  &  à 
demi-pourri:  cefontauilî  les  provilions  débouche, 
nécellaires  pour  les  Larves  qui  foitiront  des  aufs 
pondus  par  llnfcéle-mère.  Il  eft  alfcz  digne  de  re- 
marque ,  que  chaque  efpèce  de  Guêpe  ou  de  Sphex,. 
aime  à  nourrir  fes  petits  d'une  même  forte  d'Inledes^ 
que  celle,  pat  exemple  ,  qui  amallc  des  Chenilles, 
ne  les  mêle  jamais  avec  des  Araignées  ,  ni  celle  qui. 
fait  provilion  d'Araignées, n'apporte  jamais  dans  fon 
nid  ,  des  Chenilles  ou  dts  Mouches. 

Pour  completter  enfin  cet  article  relatif  aux  divers 
alimens  des  Inleéles  ,  il  nous  refle  encore  à  parler  de 
quelques  efpèces  qui  trouvent  leur  noi: triture  dai.s 
nos  maifonsSc  qu'on  peut  regarder  pour  cette  tailon 
comme  des  Iniccles  domclÎK.ues,  La  farine  de  toute 
tfpicc 


I  N  s 

efpèce  cfl  du  goût  de  ditférensInrcAes:  on  y  trouve 
en  qtiantit<'\,  des  Mitres  blanches  &  des  Larves  <.]ui  (c 
transforment  en  Infeûes  à  élytrcsou  a  ttuis  écailleux 
Onconnoîiune  petite  Ciieuillc,  blanche^  a  tète  brune, 
qui  mance  le  pain  bis.  Les  Blattes,  &  les  Grilloi  s  do- 
meltiques  font  encore  tics-hianJs  de  pain.  Reau- 
mur  pu  le  d'une  pet  te  Cliciille  cjtii  elt  une  elf  èce 
de  faulle  Teigne  &  qui  aime  k  chocolat  ;  il  cioit 
avec  rai  on  cjiie  fiippoié  iju'elle  foit  naturelle  à  la 
France  ,  elle  a  du  autrefois  fe  nourrir  d  autres  ali- 
inens  ,  car  elle  n'y  a  pas  toujours  trouvé  le  chocoLt. 
La  plupart  des  fruits  fecs  i|uenous  voulons  conferver 
font  aulTi  cxpofès  a  fervir  de  nourriture  aux  I:  feifles. 
Nous  avons  déjà  fait  rncntion  de  ceux  qui  attaquent 
nos  pelleteries  &  nos  fourrures  ,  il  yen  a  d  auties 
qui  en  veulent  à  nos  habits  &  ^  nos  meubles.  L«s 
Teignes  qui  rongent  les  laines  &  les  peaux  chaigées 
de  poils  ,  font  aifez  connues  par  les  ravages  qu  elles 
font  fur  nos  ouvrajes  de  laine ,  fur  nos  habits  de 
draps  &  fur  nosamcublemeiis  ;  li  on  les  y  laiile  s'éta- 
blir ,  peu-a  peu  elles  les  hathert  ,  les  découpent  & 
les  détiuifent  à  la  hn  entièrement.  Ce  font  des  Clie- 
Jiilles  a  leize  pattes,  qui  fe  font  des  fourreaux  por- 
tatifs, conipofes  de  la  lame  qu'el  es  dctachcrt,  & 
dont  elles  ne  peuvent  le  palier;  elles  y  travaillent  dès 
l'inllant  de  leur  naillancc  ,  6:  elles  y  achèvent  toutes 
leurs  transformations.  Elles  ne  fcut  pas  feulement 
ufage  de  la  laine  pour  fe  vêtir  ,  elles  y  trouvent  auflî 
de  quoi  le  nourrir  ,  elles  la  iTiangcnt  &  la  digùent. 
i>'i'  efl  (îngulierquc  leur  cflomac  au  prife  fur  de  pa 
reilles  maiières  ,  qu'il  puifle  les  diiloud.e  ^  il  ne  l'ell 
pas  moinsqu'ilne  puilie  rien  (ur  les  coulcuis  dont 
ces  lames  ont  été  teintes.  Pend-ait  que  la  dige  ion  de 
la  laine  le  fait ,  fa  couleur  ne  s'altère  aucunement:  les 
excr.mens  l'ont  de  petits  grains  i-jui  ont  précifément 
la  couleur  de  la  laine  que  les  Iniedes  ont  mangée. 
On  trouve  auili  de  faulIesTcignes ,  ou  de  celles  qui 
ue  demeurent  pas  dans  un  fourreau  portatif,  qui 
mangtntla  laine.  Elles  rongent  le  drap  , elles  en  déta- 
chent tout  le  duvet  dans  un  efpace  de  grandeur  pio- 
potwonnéc  à  la  leur  ,  &  poGe  lur  la  corde  du  diap  , 
elles  lici.t  avec  de  la  (oie  les  floccons  de  laine  qu'c'ks 
avoieiu  détachés  ,  de  manière  qu'ils  forment  une 
gouttière  renvetf'c  ,  un  demi-tuvau  au-deilus  de 
leur  corps.  Cette  efpèce  de  galerie  n'eft  ouverte  que 
d'un  bout  ,  ^i  elle  elt  folidein.nt  attachée  contre  le 
d:ap  :  c'ell  le  logement  de  la  Chenille  ,  qui  à  mefure 
qu'elle  avance  en  rongeant,  ajoute  toujours  à  la 
longueur  de  la  galerie,  hnhn  ,  il  y  a  des  fau)les-Tei- 
gnes  ou  des  Chenilles  qui  fe  ne  uniment  uniquement 
de  cire  i^  qui  ont  la  faculté  de  digérer  cette  matière. 
C'eil  ordinairement  dans  Us  ruches  des  Abeilles 
qu'elles  s'étab^ifTent  ,  isi  elles  y  font  quelquefois  de 
grands  dégâts  en  drtruiiant  les  gâteaux  de  cire  qu'el- 
le- tentent.  Quand  elles  s  y  font  imiltipliées  au  point 
où  elles  s'y  mulîiplient  ijUclqucfos  ,  elles  forcent 
les  Abeilles  daller  chercher  une  uU  re  habitation  ; 
ces  dernieies  ne  lauroienc  fiiffire  a  :•  parer  tous  les 
délordres  q..e  ces  Chenilles  font  dans  la  ruche  ,  & 
quou]ue  aulfi  hardies  que  laborîeufes  ,  elles  ne  font 
Hiji.  A'ac,  deilnjcclei.  lom.  yli. 


I  N  S 


^57 


pas  tapa'- les  de  les  détruire  à  caufe  que  les  Chenilles 
ont  toujours  (oin  de  fe  tenir  enfermées  dans  des 
tuyaux  ou  dans  des  efpèccs  de  galeries  de  foie  ,  le- 
couveites  en-dehors  de  grains  de  cire  ou  d'excrem.-ns. 
Elles  alongent  continuellement  la  galerie  à  mefuie 
qu'elles  veulent  aller  en  avant ,  afin  de  marcher  tou- 
jours à  couvert.  Reaumur ,  à  qui  nous  devons  rendre 
hommage  de  laplupartdesobfeiva-ions  intéie.'lantes 
<]ue  nous  fomincs  dans  le  cas  de  ptéfenier,  a  donné 
l'nifteitedc  ces  Chcnilies  finguhètcs ,  &  il  n'a  point 
tiouvé  d  autre  remède  pour  en  délivrer  les  Abeilles  , 
qae  de  changer  celles-ci  de  ruche  &  de  leur  donner 
une  nouvelle  habitation.  Voici  une  réHexi::n  de  cet 
Auteur  jullement  célèbre  ,  fut  la  iingulanté  des  ali- 
mens  dont  u'.ent  ces  Chenilles.  Des  Phylîciens ,  &: 
fur-tcut  des  Phyliciens  Chimilfes  ,  dit-il,  fcroient 
peut-ètie  moins  furpns  de  voir  un  Infedle  fe  nrurric 
de  quelque  pierie  duic,  ou  même  de  qclque métal, 
que  de  le  voir  fe  nourrir  de  cire.  L- s  iiiatières  qui 
deviennent  aliment,  doivent  être  dilloutes  &  dé- 
compofécs  Or  les  Chu-ni(fes  qui  ont  parvenus  à 
lavoir  dilioudre  &  d  compofer  les  pieites  &  les  mé- 
taux ,  ne  connoilletit  point  de  dii'olvant  qui  décom- 
pofe  la  cire.  C'ell  pourtant  la  cire  que  digèrent  ces 
Faulfes- Teignes.  Elles  ne  paroiilent  aucunement  fe 
loucier  du  miel  ,  qui  nous  feiiiblcroit  beaucoup  plus 
propre  à  les  nourrir. 

Parmi  les  Infeétes  ,  il  y  en  a  qui  font  fobres  & 
ufent  de  peu  de  nourriture  ,  d'autres  qui  manijent 
beaucoup  ,  &  font  de  vrais  gloutons  qui  femblcnc 
n'être  nés  que  puur  dévorer.  Àinli  l'on  co^noit  une 
Chenille,  qui  quoiqu'elle  ait  quatre  pouces  de  lon- 
gueur &  plusd  un  demi-pouce  d'épailîeur  ,  ne  mange 
pas  pendant  le  jour  &  ne  mange  dans  «ne  nuit  tout 
au  plus  que  deux  feuilles  de  Poirier  ou  de  pommier  ; 
mais  il  en  eft  d'autres  qui  mangent  en  moins  de 
virgt-qujtic  heures,  plus  du  double  de  leur  poif^s. 
On  trouve  une  Chenille  fur  les  fleurs  d'Amarelle, 
qui  mange  tant  que  fun  corps  s'enfle  au  point  de  çs 
pouvoir  plus  fe  foutenir  ,  on  la  voit  rouler  &  tomber 
par  terre.  Les  Larves  qui  le  nouri  illent  de  Pucerons, 
en  dévorent  chaque  jour  une  quantité  confîdérable. 
On  connoitaulli  la  grande  voracité  de  la  plupart  des 
Infeiles  aquatiques.  K.ais  de  tous  les  exemples  de 
gloutonnerie  ,  aucun  ne  furpalTe  celui  que  Lyonncc 
rapporte  au  fujet  des  Bourdons  :  Ildit  queceslnfecles. 
Coupés  par  le  milieu  ,  ne  taillent  pas  que  de  fe  aor- 
ger  des  liqueurs  miellées  qu'on  leur  donne  ,  quoique 
tùut  ce  qu'ils  avhk-nt  s'écoule  par  la  plaie.  Il  cfl 
alfez  connu  à  quel  point  lescoufuis  font  avides  de 
fang  ;  ils  en  avalent  quelquefois  plus  que  leur  corps 
n'en  peut  contenir,  de  force  qu'onvoit  louvent  l'excé- 
dent découler  de  leur  derrièie.  En  général  c'eft  dans 
leur  premier  état  &  félon  que  leur  accroilTement  eft 
plus  ou  moins  prompt,  que  les  Infeétes  ont  le  plus 
de  beloin  de  ncurtiture  ,  &  ijiar.gent  avec  plus  ou 
moins  d'avidité. 

Nous  avons  déjà  rcmr.rqué  que  chaque  Infecte  a 
K  k 


2^8 


I  N  S 


re^u  des  organes  appropries  au  genre  de  nourritare 
qu'il  doit  prendre.  Us  ont  tous  une  bouche  pour  ava- 
ler leurs  aiiniens  ,  mais  ce.ux  qui  (ont  obligés  de  ha- 
cher &  de  brilcr  les  matières  qu'ils  doivent  faire 
pafi'er  par  ir.orceaux  dans  leur  eftomac  ,  ont  des  dents 
ou  des  inlhumens  tranchants,  tandis  que  ceux  au 
contraire  qui  n'ont  à  fe  nourrir  que  de  liqueurs  ,  font 
pourvus  d'une  trompe  au  moyen  de  laquelle  ils  peu- 
vent les  extraire  &  les  (ucer.  Les  Papillons  fculcmciit 
font  bien  propres  à  éclaircir  ces  faits  :  lorfqu'ils  font 
Chenilles,  ils  ont  des  dents  ;  mais  ils  les  perdent  en 
devenant  Papillons ,  &  à  la  place  ,  ils  ont  une  trompe 
pour  cï:raire  le  fuc  des  planres  :  c'cft  ainfi  qu'en 
changeant  d'état ,  ils  changent  d'organes  &  en  pien- 
flent  de  convenables  à  la  nourriture  qui  leur  clldef- 
tinéc.  D'autres  Infedes  ontbefoin  d'avoir  des  dents  & 
une  trompe,  qui faitccmmelafonftion  d'une  langue  ; 
ce  font  les  abeilles  de  route  efpcce.  Il  y  a  même  des  In- 
fcftesqui  n'ont  ni  dents  ni  trompe,  ils  ont  feulement 
une  bouche  toute  liinple,  comme  lespriganes^  les  Tipu- 
'Jes&d'ainrcs.  Cependant  quelques  Infedes  paroilîcnt 
ne  pouvoir  prendre  aucun  aliment  ^  ils  n'ont  qu'une 
frompe  fi  courte,  qu'elle  ne  peut  être  d'aucun  ufage  , 
telle  eftcelle  de  quelques  Phalènes,  ou  bien  ils  n'en  ont 
point  du  tout  ,  &  l'endroit  de  la  bouche  n'eit  mar- 
qué que  par  une  fente  légère  &:  très-petite,  comme 
dans  les  Délires.  Ces  Iniedes  ne  paroilfent  pas  pou- 
voir prendre  quelque  nourriture  ,  &  d'ailleurs  ils 
n'en  ont  pas  beibin;  lorfqu'ils  ont  fubi  leurs  méta- 
rnoipholcs  &  qu'i's  fe  trouvent  fous  leur  dernièrç 
forme,  ils  n'ont  plus  à  croître,  il  ne  leur  refte  plus 
qu'à  travaillera  la  propagation  de  leur  efpèce  ,  pour 
terminer  leur  vie  prefqu'immédiatement  après,  & 
J'aâc  de  la  génération  clt  fouvent  rini  en  li  peu  de 
tems ,  qu  ils  peuvent  bien  fe  palier  d'alimens  l'ans  en 
reflentir  lebefoin. 

Quoique  les  aliracns  des  Infectes  foient  le  plus 
fouvent  fous  foimc  fluide  ,  quoique  la  plupart  ne 
fe  nourriffent  que  du  fuc  ou  des  liqueurs  des  plantes 
&  des  animaux,  &  doivent  trouver  leur  boillon  même 
idans  leur  manger  ;  on  en  voit  cependant  qui  m:.n- 
gent  S:  qui  boivent  dans  des  tems  dilférens.  Les  an- 
ciens n'ont  pas  ignoré  que  les  Sauterelles  a  ment  beau- 
coup à  boire  :  elles  (emblent  chercher  de  leurs  an- 
tennes les  gouttes  de  rofée  qui  s'attachent  aux  feuil- 
les ,  &  quand  elles  en  ont  rencontré  ,  elles  les  boivent 
i6clcs  avalent  furie  champ. 

Les  alimens  néceffaires  aux  Inftiftes  pour  la  cpn- 
fervaticndcleur  -"/ie  ,  font  fans  doute  en  alfcz grande 
abondùuce  ,  d'après  le  tableau  que  nous  venons  de 
tracer,  peur  qu'ils  ne  foient  pas  expolés  à  mourir 
de  faim.  On  peut  aulfi  lemarqiier  ijnc  proportion 
alTez  bien  garclée  entre  les  Lifcdles  Si  leur  nouriiture , 
cnfortc  que  là  où  il  y  a  une  abondante  provihon 
d'alimens ,  le  trouvent  beaucoup  de  ces  petits  êtres  , 
&  qu'ils  font  en  petit  nombre  dans  les  endroits  où  les 
slimcns  manquent.  Cette  proportion  n'eft  pourtant 
pas  toujours  cpnftants.  Des  circonftanccs  favorables 


I  N  S 

à  certaines  fortes  d'Infedes,  les  font  paiottre  quel- 
quefois enli  grande  abondance  ,  qu'après avoirbroû- 
té  toute  la  verdure  propre  à  les  nouirir,  la  plupart 
meurent  de  faim,  faute  de  nourriture.  11  n'y  en  a 
que  quelques-uns  qui  en  réchappent  &  quiconfervent 
1  efpèce  pour  l'année  fuivante  :  c'cfl:  ce  qui  fait  qu'il 
eftbieii  rare  de  voir  paroître  une  très-grande  quan- 
tité d'Lifcdcsde  la  même  forte,  deux  années  de  fuite.- 
Comme  la  rigueur  de  Ihy  ver  doit  faire  périr  prefquc 
toute  elpèce  de  verdure  ,  qui  ne  poulie  de  nou  eau 
que  quand  la  chaleur  du  foleil  commence  à  réchauffer 
la  teire  ,  la  plupart  des  Iniedes  parfaits  font  par- 
venus alotsau  terme  de  leur  carrière  a.:  doivent  périr, 
aux  premières  approches  du  froid  ,  où  ils  favent  fe  ca- 
cher, &  plongés  dans  un  engourdiflement ,  ils  n'ont 
pasbcfoin  de'nourriturc.  Mais  ceux  qui  ont  à  accom- 
plir tout  !eur  accroillément ,  ne  forteni  point  de  leurs 
œufs  &  de  leurs  coques ,  que  la  nouirituie  qui  leur 
efl  deftinéc  ,  ne  foit  toute  prête.  Si  dans  la  faifoa 
plus  douce  leurs  forces  s'épuifent ,  s'ils  s'affoibliflent 
par  le  mouvementSi  la  tranlpiration  ,  s'ils  ont  befoin 
de  fe  raflàfier ,  de  manière  à  pouvoir  fuffirc  au  déve- 
loppemenrSc  à  la  confervation  de  leur  vie  ,  a'ors  la 
grande  abondance  fupplcc  a  tout  ;  chaque  jour  ils  ont 
de  quoi  fe  fuftenter ,  ils  vivent  &  doivent  feprrferver 
de  1  inanition  ,  en  convertilîant  en  leur  pioprc  fub- 
ftance  les  alimens  qu  ils  avalent.  Ils  doivent  leshroyer 
&  les  rendre  aflcz  liquides ,  s'ils  ne  le  font  pas  ,  pour 
qu'ils  puiffent  lervir  aux  ades  fubféquens  de  la  dl- 
gcftion  Se  de  la  nutrition. 

On  fait  que  de  la  partie  qui  donne  cntr-'c  aux  ali- 
mens, jufqu'à  celle  qui  enlaill'efortir  lerclidu  e  plus 
grofficr,  s'étend  dans  les  grands  animaux  un  canal 
continu  ,  figuré  &  replié  différemment  en  dirf  rentes 
portions  defon  étendue.  On  y  diffingue  trois  pariesi 
principales  :  l'oefophage  ,  l'eftomac  &  les  inteftms, 
L'adion  de  l'eftomac  par  laquelle  il  convertit  les 
alimens  en  une  forte  de  bouillie  ,  cil  ce  qu'on  nom- 
me la  digeftion,  ou  plutôt  la  première  digeftion  , 
pour  ladiftinguer  delà  féconde  qui  s'opère  dans  les 
inreftiiis.  Les  Phyfiologiftes  ont  beaucoup  difputé  fur 
la  manière  dont  fe  fait  cette  première  digeftion:  les 
uns  prétendoient  que  c'étoit  par  trituration  ;  les  au- 
tres par  dilFolution  ;  d'autres  par  les  deux  enfemble, 
&c,  mais  d'une  longue  fuite  d'expériences  variées 
prefqu'a  l'infini  par  des  Obfcrvateurs  aulli  éclairés 
que  judicieux  ,  ell:  foiti  un  réfultat  géntral  qui  doit 
décider  la  queffion  ;  c'eft  que  cette  admirable  opé- 
ration que  nous  nomtnons  la  Uigtjlion  ,  dépend  effen- 
tiellement  chez  tous  les  animaux  ,  de  l'aèlion  des 
(ac%gjfir:ques.  Ce  feroit  excéder  de  beaucoup  les 
bornes  que  nous  devons  nous  prefcrire  ,  &  il  n'en- 
tre point  d'ailleurs  dans  notre  târhe  ,  de  tracer  ici  Ic 
tableau  des  variétés  que  nous  offrent  les  organes  di- 
gcftifs  dans  les  animaux  de  dittérentes  Clalfcs ,  de- 
puis l'Hommc  jufqu'au  Polype.  Nous  nous  conten- 
terons de  faire  remarquer  en  général  ,  que  ces  or- 
ganes fout  toujours  admirablement  bien  allortis  au 
genre  de  vie  de  chatjue  efpèce  ,  ou  à  la  cjualité  &  » 


I  N  S 

la  quantité  des  alimcns  dont  elle  Ce  nourrit.  Aiiifî  les 
herbivores  ont  l'cftoraac  plus  ample  &  les  inteftins 
plus  longs  que  les  carnivores  :  c'ell  que  l'herbe , 
moins  fucculente  qsx  la  chair  ,  dévoie  être  prife  en 
plas  i;rande  quantité  pour  fournir  le  chyle  nécellaire 
à  laccroilTement  3c  à  l'entretien  de  l'animal.  Oa  fait 
que  les  organes  digeftifs  font  fort  multipliés  chez  les 
Ruminans  ,  &  l'on  connoit  leurs  qu.ïtre  efiomacs. 
Les  organes  digeftifs  offrent  chez  les  Pciiloas  des 
particularités  qu'on  ne  retrouve  pas  dans  les  animaux 
des  autres  ClalTes.  Enfin  ,  le  Polype  ell  en  quelque 
forte  tout  elfomac  :il_n'eftd'un  bouta  l'autre  qu'un 
petit  boyau  prefque  tranfparent  ,  dans  lequel  les 
alimcns  font  balottés  &  divifés  fous  les  yeux  de 
rObftrvateur.  Puifque  les  Infedes  font  nécellai- 
rementalfujettis  ,  comme  tous  les  animaux  ,  au  be- 
foin  de  manger,  ils  doivent  avoir  de  même  leurs  or- 
ganes digeftifs.  Ces  organes  conlîftent  en  un  lac  in- 
teftinal ,  quieft  ,  comme  le  nom  qu'il  porte  le  déli- 
gne  ,  un  long  boyau  ,  dans  lequel  lont  aulTi  contenus 
Tocfophage  ,  l'elfomac  &  les  inteflms  ,  dilHngués 
feulement  les  uns  des  autres  par  le  plus  ou  le  m'oins 
èe  diamètre  du  boyau  en  différens  points.  C'ed  en 
palTant  par  ce  canal  ,  que  les  a'.imcns  doivent  recevoir 
une  digeflion  convenable  pour  de-là  être  introduits 
dans  les  fources  de  la  nutrition  ,  tandis  que  leurfu- 
perflu  elt  jette  par  l'anus  ,  qui  elt  toujours  placé  à 
l'extrémité  du  corps.  Quelques  Infedles  rendent  des 
excrémcns  folidcs  ,  d'autres  en  rendent  de  liquides  ; 
les  uns  ont  de  grandes  évacuations,  les  autres  ne 
font  que  peu  d'cxcrîmens  ,  8c  ces  derniers  croillcnt 
ordinairement  fort  vite  ,  parce  que  prefque  tout  ce 
qu'ils  avalent  fe  change  en  nourihure  fans  qu'il  en 
refte  rien  de  fuperflu  ,  &  par  conféqucnt  rien  à  rc- 
jetter  :c'el"l  de  quoi  les  Larves  des  Mouches  ordi- 
naires nous  donnent  un  exemple  ;  elles  doivent  pren- 
dre beaucoup  d'accroilFement  en  for:  peu  de  tems  , 
parce  que  comme  la  chair  crue  dont  elles  fe  nour- 
liilcnt  eif  fujette  àfe  deifécher  alTcz  vite,  elle  ne  leur 
feroit  pas  longtems  un  aliment  convenable.  D'autres 
ïnledes  grandiifcnt  lentement  ,  car  on  trouve  des 
Larves  qui  ont  beloin  de  deux  ou  de  trois  ans  pour 
parvenir  à  leur  état  de  perfeûion  ,  &  ils  ont  le  tems 
de  rendre  des  exctémens  en  conféquence. 

On  défigne  fous  le  nom  de  circulation  ,  ce  mou- 
•vement  perpétuel  &  réglé  ,  par  lequel  le  farg  ,  ou 
la  liqueur  extraite  de  la  digertion  ,  efl  porté  d'un 
point  de  l'inférieur  aux  extrémités ,  &  revient  des 
extrémités  ace  point ,  après  avoir  fourni  une  nutri- 
tion convenable  a  toute  l'habitude  du  corps  de  l'a- 
nimal. La  principale  puilTance  de  la  circulation  ,  le 
point  d'où  part  le  fang ,  te  nomme  le  cœur.  Il  a  deux 
mouvemens  ,  l'en  de  contraél-on  ,  par  lequel  il  fe 
lellene  &  chafie  le  fang  renfermé  dans  fa  cavité  ; 
l'autre  de  dilatation  ,  par  lequel  il  s'ouvre  &  reçoit 
de  nonvea  i  le  fang.  Du  cœur  partent  deuï  genres 
de  vailïeaux  ,  les  artères  qui  conduifent  le  fang  aux 
extrémités  ,  &  les  veines,  qui  le  rapportent  des  ex- 
uesùtés  au  caur.  Les  axiùes  Se  k$  velues  fe  divi> 


I  N  S  25P 

feot  Se  fe  foudivifent  en  une  infinité  de  branches  & 
de  rameaux  ,  qui  diminuent  de  plus  en  plus  de  diamè- 
tre ,  de  manière  qu'iln'eft  point  de  partie  oa  e'ics  ne 
le  diftiibucnt.  Le  mouvement  perpétuel  de  la  circula- 
tion prévient  la  corruption  3c  l'cxtravafation  du  fluide 
nourricier,  l'élabore  de  plus  en  plus  ,  ai:  le  difpofc 
infenfibrcmcnt  à  revêtir  la  fabftance  de  l'Animal.  L  s 
obfervationsdes  Nauiralilîes  les  plus  ir.odcincs  nous 
oatappns,  que  la  Nature  peut  opérer  les  mêmes  ef- 
fc;s  cllenticls  par  d'autres  moyens  que  celui  de  la 
circulation  On  ne  découvre  a  l'aide  des  meilleurs 
verres  ,  aucun  veffige  de  ce  .-nouvemcnt  régulier 
dans  les  Animaux  des  ClafTes  les  plus  inférieures  ,  & 
leur  intérieur,  quoique  tranfparent  ,  nelaiile  entre- 
voir aucun  organe  relatif  à  une  circulation  piopre- 
me.itdite  :  lesl^olypes  &  quantité  danimalcuhs  des 
infufions ,  en  fnt  des  exemples.  L'analogie  e!f  une 
manière  de  raifonner  fi  commode  ,  fi  facile  ,  qu'il  eft 
tout  naturel  qu'on  en  abufe  ,  &  qu'on  l'étende  au-d-!à 
des  limites  qu'une  faine  logique  prefcrit.  Il  eft  eiur; 
la  plante  &  l'animal  ,  une  ni'jltitude  de  rappoiis  qui 
fautentaux  yeux  les  moins  exercés  à  voir:  teh  font 
ceux  que  ptéfentent  leur  manière  de  croître  &  de 
multiplier,  les  maladies  qui  les  a:taquent  ,  les  acc:- 
dens  auxquels  ils  font  fuiets ,  &c.  Il  n'en  falloir  pas 
tant  pour  perfuader  que  la  plante  fe  rapprochoit  en- 
core de  l'animal  ,  par  la  manière  dont  les  fucs  nour- 
riciers étoient  préparés  dans  fon  intérieur.  Ainiî 
parce  qu'on  voyoit  le  fang  circuler  dans  l'animal  t 
l'on  en  avoir  inféré  que  la  "fève  circuloit  aiilH  dans  la 
plante ,  &  quoique  la  plus  fine  anatomic  de  la 
plante  ne  montre  rien  dans  fon  intérieur  qu'on  puifle 
eu  aucune  manière  comparer  à  ce  qui  conllituc  dans 
l'ani-Tial  le  fyltème  de  la  circulation  ,  on  n'en  avoir 
pas  moins  été  (éduit  au  point  de  l'y  fuppofer  entiè- 
rement. Mais,  s'ileft  allez  prouvé  qu'il  n'y  a  point 
de  vraie  circulation  de  la  fève  ,  ou  ce  qui  revient 
an  même  ,  fi  la  fève  ne  circule  point  comme  le 
fang  ,  il  ne  s'enfuit  point  du  tout  qu'il  n'y  ait  pas 
dans  le  cor}-^  de  la  plante,  des  vailleaus  afcei:Jans 
Se  des  vaiireaux  defcendans  ,  un  lue  qui  s'élève 
parles  premiers  jufqu'aux  feuilles  ,  &  qui  defceud 
par  les  féconds  jufqu'aux  racines.  Ce  fera  une  forte 
de  circulation  aflortie  à  l'efpèce  de  l'èrre  or^anifé; 
car  il  faut  bien  admettre  dans  ta  fève  un  mouve- 
ment qui  l'élabore  &  la  difpofe  pcu-à-peu  à  re- 
vêtir la  nature  propre  du  végéral.  L'infecte  ,  pUcé 
au-delTus  de  la  Plante  &  du  Polype  ,  préfente  pour 
ainfi  dire  une  fimple  ébauche  de  la  circulation  qui 
doit  s'opérer  dans  les  animaux  des  Ordres  fupérieurs. 
Le  long  du  dos  ,  &  parallèlement  au  fac  inteflinaJ  , 
court  un  loi^g  vailTeau ,  alfcz  délié  dans  lequel  on 
peut  appercevoir  à  travers  la  peau  de  quelques 
Infectes,  des  contractions  &  des  dilatations  alter- 
natives. Le  cœur  ,  ou  la  principale  artère  qui  cit 
fait  les  fondions,  femble  être  corapofé  d'un  grand 
nombre  de  petits  cœurs,  mis  bout-àbour  &  oui 
fe  tranfmettent  le  fluide  nourricier  les  uns  aux  au- 
tres. C'eft  même  l'idée  qu'un  grand  Obfervateur 
s'en  étoic  faite  j  mais  l'injeftion  ne  lui  a  pas  été 


^6o 


I  N  S 


favorable:  la  grande  altère  s'efl;  foutenue  ,  &  les 
petits  cœurs  ont  difpani.  Cependant  il  reflc  tou- 
jouis  douteux,  fi  ce  vil'cerc  n'eft  pas  comme  par- 
tagé par  des  cfpècts  de  valvules,  qui  ,  en  crr.pccliant 
le'  retour  de  la  liqueur  ,  rendent  l'impiiHion  du 
vaiffeau  plus  efficace.  Dans  les  Chenilles  on  a 
ebfervé  que  les  battemens  commencent  par  la 
partie  poitérieure  ,  &  vont  rucccirivcmcnt  d'articu- 
lation en  articulation  jufques  vers  la  tête.  Reaumur 
avance  au  fujet  de  ces  battemens  un  fait  bien  fin- 
gulier.  Il  prétend  qu'on  peut  oblcrvcr  dans lesCliry- 
faiidts  nouvellement  dépouillées  &  encore  tranfpa- 
r.-n_tes,  que  ces  battemens  changent  de  dircclion, 
&  que  la  grande  artère  ,  qui  dans  la  Chenille  poulie 
la  liqiicur  du  derrière  vers  la  tC-ie,  la  poulie  dans 
la  Chryfalide  ,  de  la  tête  vers  la  queue  ,  ce  qui  fup- 
pûferoit  que  dans  ces  deux  états  la  circulation  de 
la  liqueur  qni  fait  l'gffice  da  fang,  ("e  feroit  en  un 
feus  dircélement  contraire.  Lyonnet  oppofe  à  lob- 
fetvat'on  de  Reaumur  ,  une  obfetvation  qui  ne  lui 
eft  pas  conforme.  Car  ayant  trouvé  des  efpèces  de 
Chenilles  qui  lui  ont  fourni  ce  qui  eft  aflcz  rave  , 
des  Chryfalides  extrêmement  tranlparcntes ,  &  au 
travers  delqucllcs  on  pouvoir  voir  tiès-diftinfte- 
nieiit  tous  les  mouvemens  de  l'aitere  ;  il  les  a  prifes 
quelques  jours  après  leur  transformation  &:  il  s'eft 
mis  à  les  examiner  à  divcrfcs  rcprifcs  avec  toute 
l'attenrioa  polfibie  ,  dit-il  ,  6:  cela  pendant  plu- 
sieurs mois  que  leur  tranfparence  a  duré  i  il  a  tou- 
jours remarqué,  ajoute-t-il  ,  trèa-clairement  Se  avec 
une  eiitiète  certitude,  que  le  mouvement  du  cœur 
ou  de  la  glande  artère,  n'avoir  nullement  caangé 
de  diredion  dans  ces  Chi  y falidcs;  mais  qu'il  avoir 
continué  pendant  tout  ce  tems ,  d'aller  de  la  queue 
à  la  tête  ,  de  la  même  manière  que  dans  la  Che- 
nille. Comme  ces  deux  Obfervateurs  font  audî 
dignes  l'un  que  l'autre  de  mériter  la  confiance  la 
plus  entière  ;  f„ut-il  croire  maintenant,  ou  que  ce 
mouvement  nouveau  dont  parle  Reaumur,  ne  dure 
pas  long -tems ,  ou  qu'il  n'ell  pas  commun  à  toutes 
les  Chryfalides  î  Quoique  d'après  la  régulante  conf- 
tante  que  les  mouvemens  de  la  circulation  préfentent 
dans  tous  les  animaux,  régularité  bien  conforme  à 
toutes  les  opérât  onî  eflentielles  de  la  Nature  ,  on 
foit  tenté  de  foupçonner  que  Reaumur  lui-même  a  pu 
fonder  (on  opinion  fur  une  obfervatiou  précipitée  ; 
le  nom  de  cet  Obfervateur  cependant,  nous  force 
encore  à  attendre  &  à  défirer  que.  des  expériences 
plus  réitérées  puiflènt  nous  donner  des  lumièrcï 
certaines  fut  cet  objet. 

Si  l'on  donne  le  nom  de  fang  à  toute  liqueur  renfer- 
mée dans  des  vaiflèaux  dcftinés  à  la  faire  circuler  , 
les  Infeéles  aurortdu  fang,  comme  les  animaux  les 
plus  païUics.  Mais  on  reureint  communément  ce 
num  de  fang  à  ne  lignifier  que  cette  liqueur  rouge  , 
qui  circule  dans  les  amphibies  &  dans  les  ani- 
maux des  Clalfes  fupérieures.  Le  grand  appareil  que 
l'on  remarque  dans  la  ftiuélurc  intérieure  du  corps 
des  InfcrteSj  dont  nous  ne  pouvons  voir  cepeadant , 


I  N   S 

à  travers  même  les  meilleurs  verres,  que  les  partie* 
les  plus  groirièrcs,  la  petitdFe  cvcellive  de  quelques 
Infedcs',  &  dans  lefquJs  nousdevans  pouitaiit  liip- 
pofer  des  parties  analogues  a  ccfie  des  Inledtes  les 
plus  grands,  doivent  nous  faire  pen  fer  qii  il  n'tll 
pas  au-delîus  de  la  puillance  de  la  Nature  ,  de  for- 
mer dans  uninfcétc,  quelque  petit  qu  il  foit,  tous 
les  vailleaux  nécclfaires  pour  faire  les  digeliioRS  Se 
les  filtraticns  propres  à  convenir  fis  alinens  en 
faiig.  On  pourroit  croire  que  fi  les  Likélcs  n'ont 
point  un  fang  pareil  au  nôtre,  c'ell  parce  que  ce 
fang  leroit  trop  gsotlier  ,  pour  palier  par  des  vaif- 
(ciu\  auffi  déliés  que  ceux  de  la  p!u(.-avt  ,  Si  qu'il 
leur  fautpour  cet  eflct  ,  des  liqueurs  bien  plus  filtrées 
&  bien  plus  fubtililées  que  celles  qui  entrent  dans  la 
compofition  de  notre  fang  ,  dont  un  feul  globule  eft 
quelquefois  prcfque  plus  gros  que  tous  le  coips  d'ua 
de  ces  petits  anuiiaux.  Mais  fans  vouloir  déter- 
miner ce  qui  eu  eft  ,  on  peut  toujouts  regarder 
comme  un  fait  certain  ,  que  fi  les  Inùéle.  n'ont 
point  un  fang  pareil  au  nô::e,  ils  ont  du  moins 
des  liqueurs  qui  en  font  l'oftice.  U.i  bon  Oblet- 
vateur  a  étendu  ces  recherches  fur  les  mol'cules 
du  fang  ,  depuis  l'Homme  jufqu'aux  plus  petits 
Infeéles  ;  &  par-tout  il  a  retrouvé  ces  molécules 
de  figure  régulière ,  ce  qui  étoit  le  principal  objet 
de  fon  travail.  Elles  font  conftamment  rouges  dans 
tous  les  animaux  qui  ont  un  vrai  fang  ;  elles  font 
blanches  dans  quelque  Cruftacés,  &  verdâcres  dans 
divers  Infectes,  tels  que  la  Chenille  ôc  la  Saute- 
relle. Elles  ne  fo;u  point  fpliériques ,  comme  on 
l'avoir  penlé  ;  eiles  font  au  contraire  aullî  applaties 
qucde  petites  pièces  dem-nnoic,  auxquelles  l'Obler- 
vateur  les  compare.  Il  réûilte  bien  clairement  de 
ces  curieuCes  recherches  ,  que  ces  molécules  ont 
une  conformation  qui  leur  eft  propre  ,  &  qui  ne 
varie  point  tandis  qu'elles  ciiculeut  dans  les  vaif- 
leaux.  Le  (ang  des  LiftitîS  en  généial  ,  eft  une 
liqueur  fubtile  ,  tranfparen;c  ,  ordinairement  fans 
couleur,  &  qui[  ,  quoiqu'elle  ne  foit  nullement 
inflammable,  réiîlle  dans  quelques  efpèces  à  un 
degré  de  froid  fupéricur  à  celui  de  nos  plus  rudes 
hivers.  On  ignore  encore  comment  ce  fang  eft 
porté  dans  la  grande  artère  Ses  principales  rami- 
fications &  les  conduits  analogues  aux  veines  font 
pareillement  inconnus.  Nous  dirons  feulement  que 
quand  on  examine  les  pattes  d'une  Puce  au  microf- 
cope^  on  y  voit  diftindtement  des  vaifleaux  qui, 
apiès  en  avoir  parcouru  une  étendue  ,  retournent 
par  un  aune  chemin  vers  le  tronc  du  corps  dont  on 
les  voit  fortir.  Nous  dirons  aufli  qu'il  y  a  grande 
apparence  que  la  grande  artère  jette  de  côté  U  d  au- 
tre ,  divers  rameaux  invilibles  par  leur  extrême 
finelfe  on  par  leur  tranfparence  ,  &  qui  diftribucnt 
le  fluide  nourricier  à  toutes  les  parties.  Il  y  a  appa- 
rence encore  que  d'autres  rameaux  s'abouchent  à 
ceux-là  ,  &  rapportent  le  réfidu  du  fang  au  prin- 
cipal tronc  des  veines  ,  qu'on  croit  avoir  entrevu  à 
l'oppofitc  du  cœur.  Nous  rifquons  néanmoins  de 
nous  tromper  y  lorfquc  nous  voulons  juger  de  ce  qui 


I  N  S 

fe  paTe  dans  les  Infeaes.précifément  par  ce  qui  fe 
p^fl'c  jàns  Icsaiiiniaui  <]ui  nous  font  les  plus  connus. 
Il  leroit  peut-être  plus  fiir  de  iiovis  écarter  de  cette 
vo.e  ,  eu  du  mo'ns  de  la  lîmplficr.  Quoi  qu'il  en 
loit,  on  n'ignuie  pas  que  la  Phyfiologic  a  eiiccre 
long-tcms  à  travailler  avant,  de  pouvoir  un  peu  re- 
culer les  bornes  de  nos  connoiirances  fur  l'art  pro- 
fond que  la  Nature  erapl.ic  pour  opérer  la  fan- 
guiticatioiij  &  cette  a(Iui.ila:ion  des  matières  étran- 
gères ,  qui  les  rend  propres  à  s'incoiporer  a  la  fubf- 
tance  de  l'animal  :  Ce  ne  fera  qu'avec  le  flambeau 
de  l'AnaTomie  comparée  ,  pouflée  elle  -  même 
jufqu'a  Tes  dernières  limites  ,  que  l'on  pourra  en- 
treprendre de  percer  ces  myftères.  Sans  doute  la 
nutrition  réful-een  dernière  a  «  iyfc,  de  l'analogie 
qui  eil  entre  ce  quî  nounic  &  ce  qui  eft  noufri. 
C'ell  en  fai^nt  pailcr  l'ahmcnt  par  une  multitude 
innombrable  de  couloirs ,  dont  les  calibies  fe  mo- 
difient fans  ceiTe  ,  que  la  Nature  doit  paivenir  à 
rallîmiler  a  l'amnial,  &al'incorporcr  dans  fes  chairs. 
Comment  pourrions-nous  entreprendre  de  lafuivic 
&  d'éclaircir  le  fyftcme  de  la  nutririun  dans  d'aulfi 
pet'ts  êtres  que  les  Infeiles ,  Icrfque  les  plus  grands 
Anima Jx  ne  pré  entent  encore  fur  cet  objet ,  comme 
fur  tant  d'auaes  ,  que  des  apperçus  vagues  ou  téné- 
breux. 

Les  organes  de  la  refpiration  tiennent  de  trop 
près  à  ceux  de  la  digeftioa  Se  deiaciu  ilation,  pour 
lie  MS  devoir  les  faire  fuccéder  à  nos  ret^jrdsSi  à  nos 
oofervitious. 

Rcfpiradon  des  I.tfeSfes. 

La  refpiration  eft  l'adte  par  lequel  l'air  eO  intro- 
duit dans  le  corps  de  l'Ani^iial.  Dans  l'homme  & 
dans  les  Animaux  des  Ordres  fupéricurs  ,  elle  renfer- 
me lenfib!cmcni  deux  mouvemens  alternatifs  :  l'un 
d'infpiratien  ,  qui  donne  entrée  à  l'air  dans  l'inté- 
rieur ,  l'autre  d'expiration  ,  qui  le  rejette  chargé  des 
vapeurs  ce  l'Animal.  Les  poumons  font  le  principal 
inltrnment  de  la  refpiration.  Ils  font  fur-tout  formés 
de  i'aflemblage  de  vailTeaux  cartilagineux  &  élafti- 
ques,  qui  après  s'être  divifés  &  fous-divifés  en  un 
prodigieux  nombre  de  rameaux  ,  fe  rendent  à  dilfé- 
rentes  branches  ,  qui  abcutiflent  elles  mêmes  à  un 
ou  plufieurs  troncs  communs  ,  dont  l'ouverture  efl 
à  l'extérieur  du  corps.  Les  ramifications  des  vailTeaux 
à  air  ,  s'appliquent  aux  vailTeaux  de  la  circulation  , 
&  les  accompagnent  dans  leur  paifage  par  le  pou- 
mon. La  refpiration  préfente  au  Phyliologifte  bien  des 
pioblêmesà  réfoudre.  Nous  fomraes  encore  fort  peu 
éclairés  fur  fes  principaux  ufages.  On  a  penfé  qu'elle 
fervoi  a  rafraîchir  le  fang  S;  à  le  colorer.  On  ne 
peut  doutei  au  moins  ,  que  la  refpiration  ne  déchar- 
ge l'intérieur  d'une  excrétion  ftirabondanre  ,  dont  le 
féjour  pervertiroit  les  humeurs  ;  car  il  fe  fait  une 
grande  tranfpiration  par  les  poumons.  Mais  immé- 
diatement après  que  l'air  chargé  d'eihalaifons  nuifi- 
bles  a  été  challé  au  dehors  par  l'expiration  ,  l'infpi- 


I  N  S 


z^i 


ration  introduit  dans  le  poumon  un  nouvel  air  &  avec 
lui  bi  -n  des  principes  .]ui  doivent  influcrplus  ou  moins 
fur  la  fanguificjtion.  L:s  Phyfiologiltes  cnt  remar- 
qué ouc  tous  les  Al  imanx  qui  refpirent  ,  &  qui  ont 
deux  vcn;riculesau  caur  ,  ont  le  fang  chaud  ;  ils  en 
ont  co:iclu  que  le  poumon  engendre  la  chaleur  du 
fang  ,Mt  l'extcnfion  s;  laconttadion  alternative  de  fes 
v^idti-aiix  :  cette  co:.ciufi-)ri  ne  doitpatoître  encore'que 
prob.  be  ,  &  elle  ponrroir  étr  fondée  ai'.ni  pi  .tôt  fur 
l'élaboration  intéiieurede  l'air  dans  le  poumon  ,  que 
fur  les  mouvemens  1  mplcnient  méclianiqncs  de  cet 
organe.  C'eit  une  .ègle  allez  générale,  &aiTez  recon- 
nue par  tous  les  Pliyliciens  ,  que  tout  ce  qui  vit ,  ref- 
[Lrc.  1  es  Quadrupèdes,!.:  Oifcaux  &:  les  Amphibies 
refpiicntpar  la  bouche  &  les  narines  ,  l'air  q'ii  paiTc 
dans  la  trachée-artèic  &  dans  les  poumons  ;  les  Poi'"- 
fons  rcrpircnt  à  la  fois  l'au  &  l'eau  ,  par  d'.iutres 
orpanes.  On  n'ignore  pas  que  quand  la  refpiration  e(t 
totalement  arrêtée  ,  i'Animal  meurt  :  &  c'cft  ce 
qu'on  appelle  afphixie  ou  fuffocation. 

Lesinfeâeî  ont-ils  des  organes  propres  à  la  rcfpi- 
raiion  ,  ou  fi  Ion  veut  ,  les  Infeftes  refpirent-ils  ? 
C'ell  une  quellion  qui  a  ét^'  fort  débattue  pour  Se 
contre  parles  Naturalises  modernes  ,  &  c'efl:  en  par- 
ticulier fur  les  Chenilles  qu'ils  ont  travaillé  pour  la 
réfoudre. 

Quelques  anciens  Philofophcs  ont  douté  que  les 
Infedesrcfpiraffcnt  ,  parce  qu'ils  ne  leur  reconnoif- 
(oientpas  des  organes  proptesà  la  refpiration  ,  com- 
me dans  les  grands  Animaux  ;  la  machine  pneuma- 
ti-peadu  d'abord  folliciter  les  modernesà  porter  leur 
doute  plu:ôt  en  faveur  d'une  refpiratioD  :  on  fait  que 
fi  l'on  met  un  Infeûe  fous  le  récipient  de  cette  machi- 
ne ,  &:  qu'enfuice  on  en  pompe  l'air  ,  bientôt  il  s'af- 
foiblit  &ilmcutt.  Cependant  le  (uccès  de  cette  expé- 
rience cfl  bien  plaufiblemcnt  contefté  par  Lyonnet. 
Quand  même  ,  dit-il  ,  un  Infede  ne  rcfpircroit  pas 
naturellement,  encore  pourroit-il  arriver  ,  fi  fes  par- 
ties font  délicates  &  prêtent  peu  ,  que  fe  trouvant  pla- 
cé fous  un  récipient  vuide  d  air,  cela  le  fit  mourir. 
iKuffiroit.  pour  cet  efFe:  ,  que  l'air  qui  fe  trouve 
répandu  en  différens  enlroits  de  fon  corps  ,  y  fiit 
renfermé  de  manière  qu'il  ne  pût  trouver  d'iflue  con- 
venable. Alors  ,  dès  que  l'air  qui  environne  l'Animal, 
&  le  comprime  de  tous  côtés,  feroit  enlevé,  l'air 
intérieur  de  fon  corps  ne  pourroit  manquer  par  fon 
refiort  naturel,  de  fedilatcr  extraordinairement  ,  8c 
de  rompre  par-là  les  membranes  &  les  vaifleaux  qui 
le  tiennent  renfermé  ;  ce  qui  pourroit  très-aifément 
donner  la  mort  à  cet  Animal  ,  fans  que  pour  cela  le 
manque  de  refpiration  y  eu:  aucune  part.  C'efl:  aulTi 
plutôt  d'après  l'anatomie  qu'on  a  fait  des  Infcftcs  , 
qu'on  a  du  che.cKer  à  établir  leur  refpiration. 

Su'ammcrdam  ,  Malpighi ,  &  après  eux  ,  Reau- 
mur  ,  ont  découvert  dans  le  corps  des  Chenilles  deuK 
vaifleaux  à  air ,  placés  tout  le  long  dechaque  côté  ,  S: 
qu'ils  ont  défigaés  fous  k  nom  de  ttacliées  i  ilsoat 


zSi 


I  N  S 


vu  que  ces  trachées  ,  jettent  une  infinité  de  rami- 
fications dans  toute  l'habitude  du  corps  ,  aux- 
quelles on  a  aufli  donné  le  nom  de  bronches.  Ils  ont 
encore  obfetvc  que  les  trachées  communiquent  à  des 
ouvertures  particulières  qui  le  trouvent  a  la  peau  de 
la  Chenille  j  &dont  il  y  en  a  neuf  de  chaque  côlc  du 
torps  :  CCS  ouvertures  lont  les  ftigmates  ,  dont  nous 
avons  déjà  fait  n.eatior.  Les  trachées  &  les  bronches 
font  viliblement  des  vailleaux  uniquement  faits  pour 
lecevoir  de  l'air  ,  &  ils  ne  contiennent  aucun  autre 
fluide,  ils  font  comme  cartilai;ineux  ,  &  quand  ils 
l'ont  coupés,  ilsconletvent  Icurdiamètrc.Ilelt  encore 
décidé  &  hors  de  doute ,  que  les  ftigmates  for.t  des  ou- 
vertures qui  donnent  pallage  à  l'air,  pour  être  porté 
dans  les  trachées  &  les  bronches ,  qui  le  portent  en- 
fuite  dans  toutes  les  parties  du  corps.  A  l'article  Che- 
nille ,  nous  avons  dû  entrer  dans  quelque  difcullion 
jelativementau  fujct  que  nous  traitons  ;  en  citant  ces 
différens  Auteurs ,  qui  ont  pu  faire  de  l'anatomie  des 
Infedes  l 'objet  d'un  travail  aullî  précieux  que  difficile  à 
remplir,  nous  n'avons  pas  dû  oublier,  faas  doute,  l'Au- 
teur peut-être  inimitable  &  audelfus  de  tout  cloge^qui 
nous  a  donné  le  fameux  traité anuiomique  de  la  Che- 
nilUda  Saule  :  c'eft  dans  ce  livre  vraiment  étonnant  , 
où  l'on  ne  fait  pas  s'il  ne  faut  pas  plus  admirer  encore 
la  patience  &le  talent  de  l'Auteur  que  la  Nature  elle- 
même  ,  dans  le  fpedacle  merveilleux  qu'il  préfente  , 
qu'on  peut  s'inflruire  autant  que  fe  complaire  ,  en 
parcourant  toutes  les  parties  extérieures  &  intérieu- 
les  de  laChenille.  Le  treizième  chapitre  roule  unique- 
ment fur  les  trachées-artères  &  leurs  bronches.  Nous 
n'ajouterons  rien  ici  à  l'extrait  informe  que  nous 
avons  cherché  a  en  donner. 

lleft  aiféde  s'alTurerque  leslnfedesont  des  trachées; 
Se  même  fans  fe  donner  la  peine  de  les  dill'équer  , 
en  n'a  qu'à  examiner  dans  de  l'eau  la  plupart  de  leurs 
dépouilles ,  on  y  verra  flotter  quantité  de  vaiffcaux 
blancs  ,  qui  aboutllfent  pat  leurs  troncs  principaux 
à  ce  qui  étoit  l'orifice  des  organes  de  la  refpiration. 
Ces  vaiiiéaux  font  des  dépouilles  de  trachées.  Ces  tra- 
chées dans  les  Infedcs  le  divifent  en  une  fi  prodi- 
gieufe  quantité  de  bronches  répandues  dans  tout  leur 
corps  ,  que  toutes  les  parties  en  font  comme  embar- 
ladées,  &  qu'il  eft  fouvent  bien  difficile  ,  quand  on 
anatomife  un  Infede  ,  d'écarter  tous  ces  filamens  , 
dont  le  grand  nombre  n  pand  de  la  confufion  fur  tout 
ce  qu'on  voit.  Après  cela  ne  doit-on  pas  être  furpris 
que  ces  vailleaux  que  l'on  peut  bien  dénommer  pul- 
monaires,  ne  foieut  pas  des  tuyaux  compofés  d'une 
limple  membrane  ,  mais  des  vailfcaux  toujours  ou- 
verts,  conipofés  d'un  cordon  ,  dont  les  tours  imitent 
ceux  d  un  relfort  à  boudin  bandé  ,  S:  qui  par-là  for- 
ment descylindres  creux  ,  qui  ouvrent  pajFage  àl'air. 
Ce  n'eft  paslatoutce  quilya  de  merveilleux.  Reau- 
mur  a  obfervé  que  les  cordons  qui  les  forment  ,  ont 
dai  s  quelques  Infeélesfiï  côtés  relevés,  de  forte  qu'ils 
f.  11  blent  être  compotes  de  iix  iîls  ,  a  peu-près  cylin- 
Jti.jues  ,  collés  les  un<,  c  'nrreles  autres.  C'eltunfpec- 
»adc  curieux  que  i'obferycr  ces  vailleaux  avec  le  mi- 


I  N  S 

crofcope,on  efl'ravi  d'admiration  de  voir  que  des  braU' 
ches  la  plupart  incompa'-ablcment  plus  déliées  qu'un 
cheveu,  &  dont  il  y  en  s  par  milliers  dans  le  corps  d'Un 
feul  lufede  ,  l'oient  labfiqués  avec  tant  d  artifice. 
Pour  ce  qui  eft  des  ftigmates ,  ou  des  ouvertures  pat 
Icfquclks  les  InfetKs  leçoivent  1  air  extérieur  dans 
leurs  trachée;  ,  rorificc  en  cli  pielque  toujour<:  mar- 
qué fur  la  peau  de  l'Animal  j  ar  une  petite  plaque 
écailleufe,  ouverte  par  le  m'Iieu  ,  &  garnie  de  mem- 
branes ou  de  filets  propres  a  cmpé.her  l'er.tiée  aux 
corps  ét!.;ng.rs. 

Ainfi  ,  tandis  (.jue  les  Animaux  les  plus  parfaits  , 
n'ont  qu'une  maîtrelle  trachte  ,  qui  le  ramifie  feu- 
lement dars  une  partie  du  corps  :  nous  voyons  dans 
les  l'oillons  ,  des  ouïes  ^  qui  leur  tiennent  lieu  de 
poumons  ;  &  dans  les  Infedcs  places  plus  b.$ 
dans  l'échelle  de  l'animalité,  nous  ne  trouvons  ni 
vrais  poumons  ,  ni  vraies  ouïes ,  mais  deux  maîtrelTes 
trachées  qui  diftribuenc  des  rameaux  à  toutes  les  par- 
ties du  corps  lonles  retrouve  juf-jiiesdans  le  cerveau^ 
&  même  dans  les  yeux.  Ce  qui  eft  a  remarquer  en- 
core ,  en  luivant  la  chaîne  générale  des  êtres  ,  c'cft 
que  lesj'lantes ,  ont  demêuie  des  trachées  difperlées 
dans  tout  leur  intérieur  ,  &  ces  trachées  reflemblenc 
fi  fort  à  celles  des  Infeéles ,  qu'on  voit  bien  qu'elles 
ont  été  faites  fur  le  même  modèle  ,  &  pour  des  fins 
femblables  ou  analogues  :  c'cft  de  part  &  d'autre  ^ 
même  Itrufture  ,  même  couleur,  même  élafticité  , 
même  difperfion  dans  tout  le  corps  ;  une  telle  analo- 
gie dans  un  point  fi  ellentiel  de  l'organifaticn  ,  fup- 
pofe  ,  fans  doute,  bien  d'autres  r.îpports.  Les  tra- 
chées font  donc  un  genre  de  vailleaux  très- générale- 
ment répandus  dans  le  règ  ic  organique  ,  puifqu' une 
de  leurs  principales  fonàlions  paroît  être  d'introduire 
l'air  atmofphéii.]ue  dans  l'intérieur  de  l'Animal  &  de 
la  Plante  ,  nous  pouvons  en  inférer  que  cette  voie  eft 
au  nombre  de  celles  dont  la  Nature  fe  fert  pour  opé. 
rer  dans  les  êtres  organifés  ,  ces  admirables  comhi- 
naifons  des  élémens  ,  fi  fécondes  en  grands  effets. 

Nous  devons  cependant  donner  im  précis  des  dif- 
férentes opinions  qui  ont  été  produites  par  rapport  à 
la  refpiration  des  Infedcs ,  &  des  diverfes  expériences 
qui  ont  pu  fervir  de  bafeà  ces  opinions. 

Le  fentiment  de  Reaumura  été  que  l'air  eatrc  par 
les  ftigmates  dans  les  trachées  &  dans  les  bronches  ; 
mais  qu'il  n'en  fort  point,  &  qu'ainû  la  refpiration 
des  Chenilles  &  des  autres  Infedcs,  ne  fe  fait  pas 
comme  dans  les  grands  Animaux  ,  c'eft-à  dire  ,  que 
l'air  n'entre  &  ne  fort  point  alternativement  par  les 
ftigmates  ,  comme  il  entre  &  fort  par  la  bouche^  ou 
le  nez  des  autres  Animaux.  Il  a  cru  que  l'air  infpiré 
par  les  ftigmates  ,  fort  par  une  infinité  de  petites  ou- 
vertures qu'il  a  fuppofécs  à  la  peau  de  la  ChcniTe  , 
après  avoir  été  conduit  jufqu'a  l'extrémité  de-  plus 
petites  bronches  ou  ramifications  des  trachées.  C  eivn- 
dant  cet  Auteut  rapporte  dans  une  lettre  écrite  à 
DeGecr  ,  qu'il  avoir  été  ébranlé  dans  fon  fentiment 
par  ks  di^cultés  que  lui  aTcit  faites  Bon.act ,  qui  us 


r  N  s 

Veut  pas  que  les  Chenilles  expirent  par  la  peau  ; 
oui  prétend  qu'elles  infpirciit  &  expirent  par  les 
itigmates,  &  c,uc  l'air  quife  détaclie  de  leur  peau  , 
quand  les  Clienilles  font  plongées  dans  l'eau,  n'cft 
que  celui  qui  y  droit  adhérent. 

De  Geer  a  tenté  de  faire  des  expérience;  fur  la  ref- 
pirarion  des  Chryfalides  ,  &  il  a  cru  voir  qu'elles 
rcQ'irent  parle-.  lh«;niates  ,  qui  ne  leur  manquent  pas 
p'.u<: -qu'aux  Chenilles  ;  il  rapporte  avoir  vu  «u  moins 
tiès-diftindemcnt ,  que  l'air  entroit  &  fortoit  alter- 
nativement par  ksfligmates,  &  fcsexpéiieiîccson-rété 
confor.ucs  à  celles  de  Rcaumur  ,  qui  a  trouve  auflî 
que  lair  s'échappe  par  les  ftigmates  dans  la  Chry- 
falidc.  N'oici  la  concliifion  que  ce  dernier  tire  de  l'es 
expériences.  L'air  fort  donc  par  les  ftigmates  de  la 
Chrylalide  ,  dit-il  ,  au  lieu  qu'il -ne  fort  point  par 
ceux  de  la  Che.iiile  ;  comme  il  ne  paroîc  pa^  lur  les 
ChryfaliJes  d'autres  ouvertures  qu'on  puilFe  foiip- 
çjnncrcapable  de  donner  entréeà  l'air  dansleurcoips  , 
il  y  entre  &  il  en  fort  par  les  lligmates.  Lare, 'pi  ration  , 
ajoute-t-il  ,  fc  fait  donc  alors,  comme  celle  des  plus 
grau 's  Animaux  ,  dans  1  l.ifede  en  qui  elle  fe  fai- 
l'oit  différcramenr,  lorfqu'il  étoit  Chenille.  On  voit  par 
ce*  paroles  que  cet  Auteur  reconnoit  une  refpiration 
Jansks  Chryfalides. 

Au  refte  ,  pour  s'alTurer  que  les  trachées  font  de 
véritables  vailfeaux  à  air  ,  &  qu'il  y  entre  dans  les 
Chenilles  par  les  fligmates  ,  Malpighi  &  Reaumur 
ont  appliqué  de  l'huile  avec  un  pinceau  ,  fur  tous  les 
fligmaxs  de  la  Chenille  <jai  eft  tombée  en  convul- 
<îon  lur  le  champ  ,  &  a  été  étouffée.  Quand  les  rtig- 
mates  feulement  de  la  partie  antérieure  du  corps  ont  été 
huilés,  cette  feule  partie  cil  devenue  paralytique, 
&.  la  partie podérieure  l'eft  devenue,  quand  l'huile 
a  été  appliquée  fur  les  ftigmates  poftérieurs. 

De  toutes  ces  obfervations  ,  dont  nons  ne  rappor- 
tons que  le  précis,  &  de  plufieurs  autres  expériences 
que  nous  paifons  lous  filcncc  ,  il  doit  réfulter  que  les 
Chenilles ,  S:  par  analogie  les  autres  Infedcs  qui  ont 
comme  elles  des  ftigmates  &  des  trachées ,  ont  une 
r-efpiration,  quoique  les  organes  qui  y  femblent  def- 
tin's  ,  foient  d'uue  toute  autre  conformation  que 
«eux  des  Quadrupèdes  ou  des  Oifeaux. 

Cependant  Lyonnet  rapporte  que  plufieurs  Infec- 
tes lui  on:  donné  lieu  de  dourer  qu'ils  refpiralfent  , 
aOHloins  d.ms  certains  états  de  leur  vie  ,  &  les  preu- 
ve» qu  il  en  donne  ,  femblent  être  convaincantes. 
Nous  allons' l'ec:endre  parler  lui-même  :  ^  J'ai  pris  , 
dit-if,  de  ces  grandes  Cantharides  du  Saule  ,  dont  l'o- 
deur forte,  quoique  peu  défagréabie  ,  failît  d'alTez 
loin  l'odorat.  Je  les  ai  inifes  fous  un  verre  ,  ou  j'ai 
long-tcms  brûlé  du  foufre  ,  que  j:  mettois  fur  un 
vailieau  de  cuivre  rougi  au  feu  ,  afin  que  ce  foufre 
continuât  de  briilerau  milieu  de  fes  propres  vapeurs; 
&  quoiqu'il  donn.nc  une  fumée  fi  épailTe  ,  qu'elle  dé- 
roboit  prefque  ks  Caïuharides  à  la  vue  ,  elles  ont 
foutenu  ces  vapeurs  pendant  plus  d'une  demi  heure  , 
ans  que  j'aie  pu  m'appeccevoir  que  cela  leur  ait  fait  le 


î  N  S 


z6^ 


JMoindrc  mal  Quant! on  confidère  d'aiikurspour  fuit  il, 
la  fohdltc  de  la  plupart  des  coques  des  Faulks  Chenilles 
&  d'un  grand  nombre  de  Vcrsichneumons  ^  on  ne  coii' 
çoit  pas  comment  ces  Infeélcs  pourraient  vivre  plu- 
fieurs mois  Cous  la  terre  dans  un  efpace  fi  étroit  &  fi 
impénétrable  à  l'air  ,  que  l'elt  leur  coque  ,  s'ils  y 
avoientbcfoin  de  refpiret.  Il  (embleque  quand  même 
ils  y  rcfpireroicDt  le  peu  d'air  qui  yell  rcnferiné  avec 
eux  ,  une  fi  petite  portion  d'air  ,  qui  a  tant  de  fois 
pallé  par  leurs  bronches ,  &  qui  doit  être  toute  rem- 
plie des  exhalaifons  qu'elle  en  a  emportées  ne  fauroic 
ëcre  d'aucune  utilité  à  l'fnfeûe.  Pour  ce  qui  eft  des 
Chryfalides  ,  continue  Lyonnet ,  je  n'oferois  pas  noa 
plus  affirnier  qu'elles  refpitent  ;  une  cxpéiience  au 
moins  m'a  prouvé  qu'il  y  en  a  qui  ne  refpirent  pas 
toujours.  J'ai  pris  la  Chryfalide  de  la  Chenille  du 
Troène,  qui  cil  des  plus  grandes ,  &  par  la  plus  pro- 
pre que  bien  d'autres  à  faire  des  expériences  furet. 
Ellcavoit  d'ailleurs  les  deux  ftigmates  antérieurs  (î 
ouverts  ,  qu'avec  une  loupe  commune  ,  on  pouvoic 
entrevoir  la  fubftance  de  l'on  corps  ,  qui  laifîoit  ur 
petit  vuidc  cntr'eux  &  la  Chryfalide.  Tout  cela  rac 
fit  efpérerque  fi  les  Chryfalides  refpiroicnt  ,  celle-ci 
m'en  pourroit  donner  des  preuves  certaines.  Deux: 
ou  trois  mois  a  vaut  qu'il  m'en  naquit  un  Papillon  ,  jela 
déterrai  &  lui  couvris  a  diverfesreprifes,  premièrement 
un,  enfuit'.;  deux  ,  &:  ainfi  fuccellivement  tous  fes  ftig- 
mates avec  de  l'eau  de  favon.  Chaque  fois ,  i'obfervai  à 
la  loupe ,  pendant  un  allez  long  efpace  de  tems,  ce';  ftig- 
mates ainli  mouillés ,  pout  voir  s'il  fe  formcroit  quel- 
que vellie  ou  quelque  bulle  d'air  au  dciïïis  ;  ce  qui 
auroit  naturellement  dû  arriver  ,  fi  ces  ftig'.natcs 
t  avoient  fervide  conduits  à  la  refpiration  ;  nuis  quel- 
que attention  que  je  prêtaiïe  ,  je  n'y  vis  rien  de  pareil. 
Plufieurs  jours  après ,  je  répétai  la  même  expérience  , 
dune  manière  qui  me  parût  encore  plus  décifive. 
Au  lieu  de  couvrir  les  ftigmates  ,  d'eau  favonaée  , 
je  les  couvris  chacun  d'une  petite  bulle  d'air,  tirée 
del'écume  de  cette  même  eau  ,  afin  que  l'air  put  y 
entter  &  en  fortir  plus  librement.  Ma  curiofité  n'en 
fût  pas  plus  fatisfaitc  ;  ces  bulles  qui  auroient  dû  fc 
gonfler  ou  s'affailî'cr  ,  à  la  moindre  expiration  de  la 
Chryfalide  ,  confeivèren:  toutes  conftamment  la 
même  grofleur  juf  ju'à  ce  que  lewr  pellicule  venant  à 
fe  fccher  ,  slles  fe  crevèrent.  Lorfque  le  Papillon  fâc 
forti  de  cette  Chryfalide  ,  je  la  pris  dans  le  même 
inftant ,  j'en  lavai  l'intérieur,  &  vis  aux  ftigmates  de 
fes  anneaux  ,  des  paquets  compofésd'un  allez  grand 
nombre  de  filets  très-blancs  ,  dont  ks  plus  longs 
l'étoient  environ  de  deux  lignes.  Ils  me  parurent  des 
dépouilles  de  vailTeaux  pulmonaires.  Je  foufflai  fur 
chacun  des  ftigmates  auffi  fort  qu'il  me  fut  polliblc 
par  un  tuyau  hn  délié  :  mais  quelques  efforts  que  je 
filfe,  je  ne  pus  parvenir  a  faire  gonfler,  ni  remuer 
aucune  des  dépouilles  de  vaiffeaux  qui  y  éto  eut  in- 
térieurement attachés  ;  ce  qui  auroit  dû  pourtant  iié- 
cell'aiteinent  arriver  ,  pour  peu  que  la  commnnicatioa 
de  l'air  extérieur  par  ces  ftigmates  dans  ks  bronches  , 
fut  reftée  ouverte,  &  que  le  Papillon  renfermé  dans 
fa  ÇLryfalide,  eût  purelpircr  par  la.  Si,  ajoute  exifi» 


z6^ 


I  N  S 


Lyonnec ,  l'on  ne  veut  point  titci-  une  conclufion  plus 
générale  ds  ces  dernières  expériences  ,  au  moins 
peut-on  ,  ce  me  feaibic  ,  en  inférer  ,  que  la  Chryta- 
lide  de  la  Chenille  de  Troène  vu  un  tems  fans  ref- 
pirer,  &  que  !es  deux  ffigmates  anténeuts  ouvcrcs , 
ne  fervent  alors  qu'a  faciliter  l'évaporation  des  Ini- 
ineurs  furaboadantes,  &  à  permettre  à  l'air  extérieur 
de  le  fubl'iituercn  leur  place  ".  A  l'és^ard  desCbenil- 
les,  le  même  Auteur  dit  fofitivement  dans  un  autre  en- 
droit, qu'iln'oferoit  feulement  affirmer  qu'elles  refpi- 
rcnt,  £<il  allègue  les  rai  fons  qui  l'ont  tenu  en  doute. 
Enfuite  il  donne  quelques  conjedures  fur  1  ufage  des 
trachées  dans  les  Clieiulles.  Mais  ,  quoique  Lyonnec 
doute  de  la  r  alité  d'une  refpiraiion  dans  ces  Infectcs^il 
ne  laille  pas  de  confirmer ,  que  l'air  entre  par  les  Itio. 
mates  dans  les  crachées-artères  Se  dans  les  bronches , 
&  qu'il  elf  auifi  porté  dans  toute  l'habitude  du  corps  ; 
il  direncote  ,  que  le  même  air  fort  aullî  par  les  Itig- 
mates  dans  de  certaines  circonllances.  Dans  la  préface 
de  fon  traité  anatomique  ,  il  du  î)  :  que  l'on  ne  peut 
douter  qje  l'air  ne  fou  très-nécclTaire  i  cet  lufede  , 
&  même  encore  pour  d'autres  ufages  que  pour  le 
mouvement,  puifque  les  bronches  ne  le  répandent 
pas  t'eulemcut  dans  les  mufcles,  mais  dans  toute  l'ha- 
bitude du  coips  devi'Aniuiat  ,  par  un  nombie  prodi- 
gieux de  conduits  qui  s'y  diltnbuciu  à  perte  de  vue  , 
■  jufque  dans  les  parties  les  moins  capables  de  fe  mou- 
voir ,  comme  la  graille  ,  &c.  Avec  tout  cela  ,  ajoute- 
l-il  ,  ce  befoin  d'air  ,  n'ell  pourtant  pas  li  ablolu, 
qu'une  chenille  ne  puilîc  ttès-long-tems  s'en  palier  , 
fans  en  paroître  aucunement  incommodée  ;  aulli  n'ai- 
jt  jamais  puappetcevoir  aux  Chenilles,  quelqu'atten- 
tion  que  j'y  aie  donné  ,  ce  mouvemeni  alccrnaiif  & 
régulier  d'infj.iration  &  d'expiiation  ,  qui  caratlciite 
larcfpiration  proprement  dite«. 

Nous  devons  foufcrire  pour  le  préfent,  &  jufqu'à 
ce  que  de  nouvelles  découvertes  puilfent  donner  de 
nouveaux  éclaiicilTemens  fur  cette  matière  ,  à  l'opi- 
nion de  Lyonnet,  que  les  chenilles  ne  relpirent  point 
comme  n  us  &  comme  les  i;rands  Animaux.  Mais 
nous  n'en  devons  pas  moins  fa' re  attention  ,  que  les 
Chenilles  font  reconnues  avoir  befoin  d'air ,  au  moins 
dans  les  cas  ordin  ires  ;  que  cet  air  entre  dans  leur 
corps  par  les  llli^mates  ,  &  que  quand  on  bouche 
ceux-ci  avec  de'  l'huile  ou  d'autre  matière  gralfc  , 
elles  meurent  infailliblement  &  comme  par  fuffoca- 
tion.  Il  eft  bien  ditfi.ile  de  ne  pas  reconnoître  d'a- 
près ces  faits  une  forte  de  refpiraiion.  Il  eft  vrai  que 
les  Chenilles  peuvent  relier  tiès-Ionn-tems  envie, 
quoiqu'on  les  tienne  plongées  dans  l'eau.  Lyonnet 
rapporte  même  qu'il  a  tenu  pendant  l'été,  jufqu'i 
:  dix-huit  jours  entièrement  fuhmérgées  dans  des  tubes 
■  remp'is  d'eau  ,  des  Chenilles  du  bois  de  Saule  ,  qui, 
-après  .ivoir  été  ciruyt-es  ii  laill'.cs  dans  un  lieu  tem- 
•péré  ,  ont  repris  en  moins  de  dcuxheures  leur  mou- 
'Vement.qu'e  lesavcnent  perdu  dès  la  première  heure 
.  de  leur  lubm  rlion.  Mais  iln'eft  pas  moin^  vrai  ,  que 
.les  In''ci'l;es  en  jjéii -lalonc  la  vie  bien  plus  tenace  que 
ries  i,tan.;sAn:niaux  j  comme  le  [rjuvcnt  ce«  qu'on 


I  N  S 

a  perce  par  des  épingles  ,  pour  les  garder  dans  les  ca- 
binets,qui  continuent  de  vivre  foit  long  teins,  &  quel- 
quefois des  femaines  entières,  qjoiqu  on  leur  ait  fau 
une  blellure  très-conlidérable.  On  pouiroit  encore 
nommer  d'autres  Aiiiinaux  ,  qui ,  quoique  pourviis  de 
poumons  ,  peuvent  ceperdnt  relier  fort  long-tcms 
fous  l'eau  Cans  refpuer.  Nous  al'ons  poiufuivre  fur 
cet  objet,  le  tableau  des  expériences  les  plus  dgnes 
d  être  rapportées  ,  par  le  nom  même  de  ceux  qui  les 
ont  faites. 

Nous  avons  déjà  dit  un  nv  t  ^e  la  façon  dont  on  a 
vu  que  l'air  entre  &  fort  par  les  lligniates  dans  les 
Chryfalides.  Elles  ont  comme  les  Chenilles,  dix-huit 
lligraates ,  ou  neuf  de  chaque  côte  du  corps  ,  Scieur 
ligure  ella  peu-piès  la  même  dans  les  unes  comme 
dans  les  autres.  Les  fligmates  du  devant  du  corps  ref- 
tent  tou;ours  ouverts  pour  donnera  l'air  un  paflage 
libre  ;  mais  quelques-uns  du  denièie  fc  bouchent  cn- 
tièrcmci.t  par  la  fuite  ,  plutôt  dans  quelques  Chry- 
falides &  plus  tard  dans  d'autres.  Reaumur  a  fait  le- 
marquer  que  les  lligmates  qui  doivent  fe  fermer  , 
le  ferment  plus  tard  dans  le;  Chiyfalides  qui  eue 
a  relier  plus  long-tems  fous  cette  forme.  Pour  édair- 
cir  laqucflion  ,  li  la  Chryfa'ide  refpire  ,  &  fi  elle  ref- 
pire  par  les  fligmates  ,  Reaumur  a  d'abord  plongé 
dans  l'huile  la  partie  poftérieure  d'une  Chryfalide  , 
jufqu'à  l'endroit  oii  les  ailes  fe  terminent  ;  après 
qu'elle  avuic  été  ainli  dans  l'huile  plus  d  une  heure  , 
il  l'en  retira  &  lui  trouva  abfotument  fa  première  vi- 
gueur. Cette  Chryfalide  ,  qui  étoit  transformée  de- 
puis quelques  jours  ,  étoit  de  celles  d'où  le  Papillon 
n'en  cil  que  quinze  ou  (eize  à  fortir.  Il  hiit  de  cette 
expérience,  que  les  ouvertures  des  fligmates  delà 
part  epofléi  ieure  decetce  Chty  falide,  étoient  alors  bien 
bouchés.  Enfuite  il  a  tenu  dans  l'huile  ,  &  pendant  le 
irême  efpace  de  tems  ,  la  partie  pofléricure  d'une 
Chryfalide  de  la  même  efpèce  précédente  ,  qui  n'étoit 
éclofe  que  de  quelques  heures  ;  il  l'en  retira  mou- 
rante ou  morte.  D'où  il  fuit,  dit  l'Auteur,  qu'elle 
a  été  étoufFée  par  rbufle  ,  que  les  ouvertures  des 
lligmates  fubfillent  dans  la  Chryfalide  nouvellement 
née  ,&  qu'elles  lui  fournilient  un  air  dint  elles  ne 
peut  être  privée  fans  perdre  la  vie.  Voila  donc  des 
lligmates  ouverts  dans  la  nouvel'e  Chryfalide  ,  qui 
lui  font  cllcntiels  dans  les  premiers  t<-ms  ,  &  qui 
dans  la  fuite  lui  deviennent  inutiles  Efl-ce  qu'il  y 
auroit  un  tems  où  la  Chryfalide  celFeroic  d'avoir  be- 
foin de  refpirer  î  Une  tro.tieme  cxiéiiencc  ,  comi- 
nue-t-il  ,  femblable  aux  deux  premières,  excepté 
que  la  Chrylahde  a  été  plongée  dans  1  hiiie  ,  dans 
une  pofition  contraire  ,  c'ell-a- 1  re  ,  'a  tête  en  bas  , 
&  jufques  un  peu  par  de  là  l'origine  des  aj'cs  ,  a 
décidé  cette  nouvelle  qnellion.  La  Chtyfahde  étoit 
de  celle  dont  la  partie  poil- ricute  eût  été  lerue  dans 
l'huile  ,  fans  qu'elles  en  eu  'eut  {eulFert  ;  cependant 
la  partie  aiitéiieu/e  y  ayant  été  plcngre  .  elle  y  a  été 
étouffée  ,  elle  y  eft  m-rte.  De  -ts  ■ois  expériences 
nous  devons  donc  conelure  ,  i  il  ,  que  tous  les  or- 
ganes de  la  rcfpiration  ,  qui  étoient  néctiiaires  à  la 
chenille  ,  le  font  »:core  au  Faf  lUon  dans  les  pre- 
niicts 


I  N  S 

mkrs  tems  qu'ilparoît  fous  la  forme  de  ChryfaliJe  , 
Qu'une  partie  de  ces  organes  fe  bouche  par  la  fuite  ; 
que  lorlque  le  Papillon  s'eft  foriiiîé  jufqu'à  un  certain 
point,  il  n'y  a  plus  d'ouverture  pour  lui  fournir  de 
l'air  qu'à  la  partie  antérieure  de  la  Chryfalide  ». 
Tout  cecjue  l'Auteur  ajoute  enfuite  ménteroit  encore 
d'être  copie  ;  niais'pour  abréger  ,  nous  devons  renvoyer 
à  l'original.  Nous  dirons  feulement  queReaumura  va 
lortir  des  bulles  d'air,  de  tous  les  ftigma-cs  reliés  ou- 
Teiis,  des  Chryfalides  qu'il  a  tenues  dans  l'eau. 

Nous  allons  joindre  les  expériences  de  De  Geer  , 
qui  confirment  celles  de  Reauniiir  ,  &  qui  n'en  ion: 
f  as  moins  dignes  d'être  rapportées.  Nous  emprun- 
terons aulli  les  propres  paroles  de  l'Auteur ,  pour  ré- 
pandre plus  d'intérêt  u.J'avois  un  bon  nombre  de 
ChryfalideSjqui  l'étoicnc devenues  vers  la  fin  de  l'été; 
ficelles  avoient  à  refter  telles  pendant  toutl'hyveri  les 
Papillons  n'en  devant  fottir  qu'au  mois  de  juin  de 
l'année  (uivante.  En  février  de  la  même  année  ,  je  fis 
des  expériences  lut  la  refpiratiun  de  ces  Chryfalides. 
J'enmettois  une  dans  de  l'eau  pure  ,  pour  voir  li  des 
bulles  d'air  s'éleveroient  des  lligmatcs  ,  &  j'eus  bien- 
tôt une  pleine  fatisfaift  on.  Deplulieurs  des  (tigmates 
des  côtés  du  ventre  ,  qui  dans  ces  Chryfalides  font 
plus  grands  &  plus  ouverts  que  ceux  du  corcelet  ,  il 
lortit  de  chacun  d'eux  une  bulle  d'air  alllz  grande  , 
quirclloit  attach  ea  fon  oiilice.  Je  fixois  mes  regards, 
muni  d'une  loupe  ,  fur  une  des  plus  grandes  bulles, 
pour  voir  ce  qu'elle  deviendroit .  Je  vis  après  quel- 
ques minutes  de  tems  ,  que  la  bulle  rentroit  entiè- 
rement dans  le  tligmate.  On  peut  bien  croire  que  je 
ne  me  contentois  pas  de  cette  Icule  expérience.  Je 
mis  donc  plulicurs  autres  Chryfalides  de  la  même 
clpèce  dans  l'eau  ;  des  bulles  d'air  fottirent  bientôt 
deieur<liigmates  ,  &  je  vis  ces  bulles  rentrer  comme 
dansla  première  expérience  ,  dans  les  iligmates  d'ori 
elles  étoient  forties.  Comme  ce  phénomène  me  parut 
très-imporrant  pour  fervir  de  preuve  de  la  refpiration 
léelle  des  Chryfalides  &  de  la  manière  dont  cette  relpi- 
ration  s'exécute,  j'ai  tenté  de  le  vaiicr  d  une  autre  fa- 
^on.  Je  voulus  voir  (i  les  ftigmates  ablorberoient 
ou  attireroient  à  eux  d'autres  bullcsd'air,  que  celles 
qu'ils  avoient  laiil'é  échapper  eux  iiK-mes,  &.  il  falloir 
parvenir  pour  cela  a  mettre  une  bulle  d'air  fur  un 
iUgmate  ou  il  n'y  en  avoir  point  auparavant.  Avec  la 
pointe  d'un  fhlet  je  réullis  d'ôter  la  bulle  d'air  de 
ôelfus  le  Ifigmate  où  clic  fe  trouvoit  ;  en  la  poullant 
fort  doucement,  je  la  faifois  glifier  fur  le  corps  de  la 
Chryfalide  du  côcé  cjue  je  vou'iois ,  fans  qu'elle  fe 
détachât  du  corps,  &  de  cette  manière  il  me  fut  allez 
facile  de  la  placer  fur  un  autre  ftigmate  ,  oti  il  n'y 
avoit  pour  lors  point  de  bulle  Elle  reita  fur  le  flig- 
mate,jela  regardois  longtenis  fans  y  remarquer 
aucun  changement  ,  de  forte  que  je  commen^ois  a 
défelpérer  de  la  rtullire  de  mon  expérience.  Mais 
enfin  la  bulle  d'air  entroit  fort  doucement  dans  le 
(ligniate.  J'ai  répété  cette  expérience  bien  des  fois 
fur  différens  iligmates  oc  fur  plus  dune  Chryfalide  , 
•&  l'etFe:  en  a  toujours  été  le  même  ,  à  cela  près  que 
Jiijl  Nue.  Injtaes.  Tome  KU. 


I  N  S 


.6-, 


la  bulle  d'air  ^toit  attirée  par  le  ftigmate  quelquefois 
plus  &  quelquefois  moins  vite.  Il  èft  inutile  ae  dire 
que  ce  déplacement  de  la  bulle  doit  être  fait  dans 
l'eau  même  ,  ou  tandis  que  la  Chryfalide  eft  entiè- 
rement plongée  dans  l'eau  ;  car  cela  s'entend  de  foi- 
même.  Il  me  femble  que  ces  obfervations  font  des 
preuves  certaines  de  l'expiration  &  de  l'infruatiop. 
de  l'air  parles  ftigmates  de  la  Chryfalide.  Il  ne  faut 
pas  oublier  de  due  que  j'.ii  vu  ,  comme  M.  de  Reau- 
mur  ,  qu'il  ne  fort  point  ou  peu  d'air,  des  autres  en- 
dioits  du  corps  de  la  Chryfalide;  on  voit  feulement 
dans  quelques  endroits  de  la  peau  ,  des  bulles  d'air 
très-petites  ,  qui  allurémcnt  ne  font  que  de  l'air  con- 
tenu d  ms  les  petites  cavités  de  la  peau  raboteufe  8c 
inégale.  Ces  petites  bulles  retient  conllamment  en 
place  ,  on  ne  leur  voit  point  arriver  de  changement. 
Enfin  en  plaçant  une  goutte  d'eau  fur  un  des  fb'o-- 
niatcs  d'une  Chryfalide  que  jetenois  dans  la  main  , 
il  en  ibrtitune  bulle  d'air  ,  qut  bientôt  après,  y  reii- 
tioit.  Le,  autres  Itigmatcs  ouverts,  qut  furent  mouil- 
lés de  la  même  manière  ,  l'un  après  l'autre  ,  don- 
nèrent pref-ijue  toujours  des  bulles  d'air.  Je  voulus 
voir,  en  imitation  de  M.  Lyonnet  ,  quel  effet  1  eau 
'avonnée  produiroit  fur  les  iligmates.  J'en  couvris 
plufieuis  avec  des  gouttes  de  cette  eau  ,  mais  ils  ne 
montrèrent  point  de  bulles.  Ce  que  je  vis  ,  c  eft  que 
la  Chryfalide  comm.-nçoit  d'abord  à  s'inquiéter  ,  en 
remuant  le  ventre  avec  force  de  côté  &  d'autre  , 
on  pouvoic  voir  qu'elle  ne  fe  trouvoit  pas  à  fon  aife, 
N'eft-il  pas  naturel  d'en  conclure  que  le  favon, 
comme  une  matière  graffe  &  remplie  de  fels  ,  doit 
leur  être  nuilible  ,  en  entrant  dans,  les  ftigmates  ou 
en  bouchant  les  ouvertures?  La  Chryfalide  ,  loin  de 
lailler  échapper  de  l'ait  dans  cette  occaiion,  ferme  pro- 
bablement plutôt  ces  otjverturcs,  autant  qu'il  lui  eft 
pollibk  pour  dnipècher  feau  de  favon  d'y  pénétrer  «. 

"  J'avois ,  pourfuit  toujours  De  Geer ,  deux  chry- 
falides de  Sphinx.  On  fait  que  les  chryfalides  de  cette 
efpèce  font  bien  grandes  &  grolfes  ,  &  que  leurs  Ilig- 
mates (ont  très- ouverts  ,  furtout  ceux  du  corcele:. 
Comme  c'ell  furdc  tellesChryfalidcsque  M.  Lyonnet 
a  fait  fes  expériences  ,  je  n'ai  pas  manqué  de  mettre 
les  miennes  en  éptcuve  ,  pour  voir  li  elles  rcfpirent 
ou  non.  J'en  nus  une  dans  1  eau  ;  il  ne  fornt 
point  de  bulles  d'air  des  iligmates  ,  mais  ils  furent 
■eulemcnt  couverts  d'air,  très  -  reLOnnoifl'àble  par 
fon  luifant  argenté.  Je  la  laifTois  quel.jue  tems 
dans  l'eau  ,  mais  les  Iligmates  ne  me  firent  liea 
voir  davantage  ;  la  Chryfalide  étoit  pourtant  vi- 
vante. Mais  l'autre  Chryfalide  de  la  même  efpèce, 
plongée  dans  l'eau  ,  me  fatisfit  entièrement.  De  cha- 
que Itigmate  ,  excepté  des  deux  ou  trois  poftéricurs , 
il  fonit  une  grolle  bulle  d'air,  qui  y  rentroit  quel- 
ques mjmensapiès  ;  elle  en  fortit  bientôt  de  nouveau 
(•our  rentrer  une  féconde  fois.  Je  forçois  la  Chry- 
:.ilide  de  fe  tenir  le  ventre  en-bas  dans  l'eau,  de 
i^aij-on  que  je  pouvois  voir  tous  les  ftigmates  à 
ia  fois.  Alors  j'eus  le  plus  joli  freCtacle  du  monde  ; 
tous  les  Iligmates  ouverts  firent  fortir  en  méme-tems 


ifS^. 


I  N  S 


chacun  une  bulle  d'air,  qui  rcfla  à  leur  orifice  ; 
un  moment  après,  toutes  les  builcs  rentrèrent  à  la 
fois  dans  leurs  fligmates  ,  &  bientôt  elles  reparurent 
toutes  une  féconde  fois,  &  ainfî  de  fuite.  Ce  petit 
jeu  continua  long-temps.  Y  a-t-il!ieu  de  douter  que 
ceci  ne  foit  une  véritable  refpiration  ,  en  quelque 
minière  ferablable  à  la  nôrrc  &  à  celle  des  grands 
animaux  ,  excepte  que  celle-ci  fe  fait  par  d'autres 
oii!;ancs  ?  L'a:r  pouflé  hors  des  fligmates,  c'eft  aifu- 
remcnt  une  expiration  ,  &:  quand  il  rentre  dans  les 
Blêmes  fligmatci  ,  c'efl  l'infpiration.  L'air  entre  donc 
dans  les  ("ligmates  des  Chryfalides  ,  &:  il  en  fort 
de  la  même  manière  à  ce  qui  me  femble  ,  qu'il 
efl:  attiré  dans  nos  poumons  5c  qu'il  en  eft  repoulfé. 
Ces  expériences  femblent  faire  voir  clairement,  non- 
fèulemeiit  que  IcsCliryfalides  refpircnt ,  mais  encore 
que  cette  refpiration  efl;  différente  de  celle  des 
Chenilles,  en  ce  que  lair  entre  &  for:  pat  les  mêmes 
organes,   parles   IHgmaies  3). 

Nous  croyons  devoir  tranfctire  encore  ce  qui 
fuit,  pour  rendre  De  Geer  aulb  confcquent  à  lui- 
même  qu'il  l'ell  réellement  d'après  toutes  fes  expé- 
riences :  c'^ll  toujours  lui  qui  parle.  «  La  Chryfa- 
lide  d'une  Clieniile  à  corne  &:  a  grandes  taches  jau- 
nes ,  qui  vit  fur  le  Caillelait ,  plongée  dans  l'eau  , 
m'a  fiit  voir  &  même  encore  plus  diltindcmcnt  une 
refpiration  toute  pareille  ;  des  bulles  d'air  fortirent 
de  tous  les  fligmates  à  la  fois,  (  il  en  faut  toujours 
excepter  ceux  du  polférieur  ,  qui  font  ordinairement 
bouchés  )  &  elles  y  rentrèrent  bientôt  après  ,  la 
Chryfalide  refpiroit,  ou  du  moins  elle  tâchoit  de 
rcfpirer  l'air  par  les  fligmates,  comme  nous  le  ref- 
pirons  par  la  bouche  &  par  les  narines.  Je  dis 
qu'elle  tâchoit  de  le  faire  ,  car  l'eau  où  elle  fe  trou- 
voit  ,  y  mit  obftaclc  ,  de  fa^n  qu'elle  infpiroitle 
même  au  qu'elle  venoit  d'expirer  ;  mais  on  com- 
prend aifément,  que  dans  l'air  libre  cette  refpira- 
tion fe  fait  dans  les  formes  ,  je  veux  dire  que  la 
Chryfalide,  à  chaque  infpiration  ,  pompe  toujours 
un  air  nouveau.  Dans  cette  Chryfalide  ce  font  les 
deux  iligmates  du  corcelet  qui  donnent  les  plus 
grolfes  bulles  dair.  Enfuite  ,  je  pris  la  Chryfalide 
du  Sphinx  entre  mes  doigts  ,  &  avec  un  pinceau 
bien  mouille  ,  je  couvris  une  des  ftigmates ,  d'une 
grofle  goutte  d'caa.  Dans  l'inflant  il  fit  paroître 
une  buile  d'air  ,  qui  entra  Se  fortit  à  différentes  repri- 
fes.  Les  autres  ftigmates  mouillés  de  même  ,  me 
firent  voir  des  bulles  pareilles.  Enfin  ,  je  les  mis 
auffi  à  l'épreuve  de  l'eau  favonnée  ,  &  ils  produifi- 
rent  encore  des  biilles  d'air  ,  mais  beaucoup  plus 
petites  &  moins  fouvent  que  dans  le  cas  précédent , 
quand  ils  furent  couverts  de  gouttes  d'eau  pure  ; 
je  fuis  affuré  que  tous  ceux  qui  voudront  répéter 
ces  expériences  fur  plus  d  une  Chryfalide  ,  en 
trouveront  le  fucccs  ferablable  au  mien,  il  eft  né- 
celTairc  de  ne  pas  fe  hxer  à  une  feule  Chrytalide, 
car' on  en  rencontre,  bien  que  raiement,  qui  ne 
pouffent  point  de  bulles  d'air  dans  l'eau  ,  comme 
cela  m'artivoit  avec  l'une  des  deux  Chrylifades  du 


I  N  S 

Sphinx.  Pcnt-ttrc  que  de  telles  Chryfalides  fe  trou-' 
vent  dans  quelque  mauvais  état,  qu'il  leur  manque 
qvielque  chofe  ,  de  manière  qu'elles  ne  peuvent 
poulfcr  l'air  hors  des  ftigmates  ,  avec  allez  de  force  , 
pour  pouvoir  produire  dans  l'eau  ,  des  bulles  d'air. 
Mais  ;!  nous  importe  peu  de  rechercher  la  caufe  d'ua 
tel  ellet  extraordinaire  ;  notre  principal  objet  ayant 
été  d'examiner  j  fi  les  Chryfalides  en  général  refpirent 
rcellcraent  «. 

V-^  Obfervateur  non  moins  digne  d'être  cité  , 
Muflclienbroeck  ,  a  fait  aulll  pluficurs  belles  expé- 
riences j  fur  la  refpiration  des  Chryfalides  :  quelques- 
unes  de  ces  expériences  confirment  celles  que  nous 
venons  de  rapporter  ,  &  d'autres  femblent  indi- 
quer que  les  Chryfalides  peuvent  vivre  fans  rcfpi- 
rdtion,  au  moins  pendant  tin  certain  temps,  Plu- 
(îeurs  motifs  doivent  nous  engager  encore  à  faire 
connoître  ces  nouvelles  expériences  ,  &  d'après  les 
propres  termes  de  celui  qui  les  a  faites  :  première- 
ment parce  que  le  fujct  eft  aflez  important ,  pour 
miritec  qu'on  s'en  occupe,  &  que  ce  n'efl  qu'ici 
que  nous  pouvons  nous  en  occuper;  en  fécond  lieu, 
parce  que  moins  une  matière  eft  décidée  ,  plus  il 
faut  la  fouinettre  à  de  nouvelles  épreuves ,  &  moins 
les  épreuves  font  concluantes ,  plus  il  faut  chercher 
à  les  varier.  Un  troificme  motif  peut  être  puifé  dans 
la  fatisfation  des  Ledeurs  ,  qui  doivent  délirer  de 
connoître  comment  des  Hommes  mftruits  favcn: 
prendre  plufieurs  voies  ,  pour  tacher  de  parvenir  à 
un  but  commun.  Suivre  ces  luttes  expérimentales, 
pour  ainli  dire  ,  entre  des  Savans  qui  ont  bien  mé-^ 
lité  ce  titre  ,  c'eft  s'inftruiro  à  la  fois,  &:  des  faits 
que  l'on  recueille  ,  &  des  diftlrens  procédés  qui 
les  ont  produits,  &  de  la  manière  même  dont  ces 
faits  &  ces  procédés  font  préfentés. 

»  Il  eft  certain  ,  dit  Muffchcnbroek  ,  dans  des 
lettres  écrites  à  De  Geer,  que  la  Chenille  refpire 
par  des  trachées  qui  font  aux  deux  côtés  du  corps  ; 
quoique  cette  relpiration  ne  fe  falTe  ni  h  vite  ni  fi 
confidérablement  que  dans  les  Hommes  &  dans  les 
Quadrupèdes,  parce  que  les  organes  qui  y  fervent  font 
tout  ditférens  de  ceux  des  autres  animaux.  Comme 
toutes  les  Chryfalides  que  j'ai  vues  ,  ont  aux  deux 
côtés  du  corps,  des  trachées  &  des  ftigmates  à- 
peu-près  femblables  à  «eux  des  Chenilles,  il  y  a 
apparence  qu'elles  les  ont  de  même  reçus  pour 
la  refpiration.  Mais  comme  cette  conclufion  ne 
ptouve  pas  direûement  ce  fait,  j'ai  fait  pludeurs 
tentatives  pour  en  trouver  des  preuves  certaines  & 
inconteftables.  J'ai  donc  enfermé  une  Chryfalide, 
de  celles  qui  donnent  les  Papillons  blancs  du  Chou  , 
dans  un  tube  de  verre,  dont  la  capacité  n'excédoit 
que  fort  peu  la  grolTeur  de  fon  corps  ,  c'eft-à-dire  , 
qu'elle  remplilloit  le  tube  prelque  entièrement.  A 
l'un  des  bouts  le  tube  ctoit  prolongé  en  tuyau  ttès- 
délié  ou  en  tuyau  capillaire  ;  l'autre  bout  ctoit  ou- 
vert pour  y  faire  entrer  la  Chryfalide  ,  après  quoi  je 
le    fermois    en  y  liant  fortement    un  morceau  de 


I  N  S 

•veffie  mouillte  ,  pour  qu'aucun  air  ne  put  entrer 
dans  le  tube  ;  la  veflie  ,  après  avoir  féché  ,  s'y 
trouva  nacmc  bien  tendue.  Le  bout  du  tuyau  ca- 
pillaire fut  enfuicc  plongé  dans  un  peu  d'eau.  Je 
plaçai  le  tube  au  microùope  horizontalement  &  fur 
un  petit  cadre  tendu  de  fil-;  dé'iés  ,  fcrvant  de  mi- 
cromètre ,  pour  voir  cxaûcmcnt  s'il  fe  feroit  quel- 
que mouvement  dans  la  liqueur  ,  &:  voici  comme  je 
raifonnai:  û  la  Cluyfalide  rcfpue  ,  fi  clic  fait  en- 
trer l'air  dans  Ton  corps.  Se  fi  elle  l'en  fait  fortir  , 
cet  air  pourra  faire  quelque  changement  à  celui  du 
tube  ,  &  la  liqueur  du  tuyau  capillaire  pourroit  par- 
là  être  mife  dans  un  ceitain  mouvement  &  être 
poullce  ou  en-dehcrs  ou  en-dedans.  Il  ell  vrai  que  fi 
la  Chryfalide  infpire  une  égale  quantité  de  l'air  de 
la  cavité  qu'elle  en  expire  ,  S:  que  i\  cet  air  gara'e 
la  même  qualité  ou  la  même  élafticité  qu'aupa- 
ravant ,  cette  expérience  ne  me  pourra  rien  appren- 
dre. Mais  comme  dans  la  refpiratioH  humaine  l'air 
expiré  n'a  jamais  la  même  qualité  qu'avant  l'inf- 
piration  ,  je  me  fuis  imagine  que  l'air  infpiré  & 
expiré  par  la  Chryfalide  pouiroi:  bien  être  fiijct  au 
même  changement.  Le  premier  quart-d'heure  je  ne 
m'apperçus  d'aucun  changement  dans  la  liqueur  du 
tuyau  capillaire  ;  mais  enluite  je  vis  que  cette  li 
queur  fut  pouflée  tantôt  un  peu  en-dedans  &  tan- 
tôt en-dehors.  Ce  mouvement  fut  fort  lent  &  peu 
fréquent  ;  car  il  ne  fe  montra  que  deux  ou  trois  fois 
dans  une  heure.  Je  ne  me  fuis  pas  contenté  de  cette 
feu!e  obfervation.  J'ai  enfermé  dans  un  tube  feni- 
blable  une  autre  Chiyfalide  ,  de  l'efpèce  qui  donne 
le  Papillon  nommé  amiral  ;  mais  quoique  jobfcr- 
vafle  la  Chryfalide,  des  heures  encièrcs  ,  à  l'aide 
du  raicrofcope  ,  je  ne  m'apperçus  d'aucun  mouve- 
ment dans  la  hqueur  du  tuyau  capillaire  ;  cependant 
la  ChrjfaUde  étoit  bien  vivante.  Si  cette  Chryfalide 
xefpire,  il  faut  qu'elle  le  fafle  peut-être  rarement, 
ou  fi  lentement,  qu'il  fe  palle  plulieurs  heures  en- 
tre une  expiration  &  une  infpiration  ;  peut-être  aufll 
qu'étant  enfermée  ,  elle  peut  (ufpendre  la  rcfpira- 
tion,  ou  peut-être  qu'elle  ne  refpue  uniquement  que 
quand  elle  doit  btiler  l'cnvc'.oppe  pour  paroître  fous 
la  forme  de  Papillon  ,  &  que  c'eil  le  feul  ufage  ou  le 
feul  butde  fa  ie(|iration.  L'expérience  faite  avec  cette 
dernière  Chryfalide  fi  différente  de  la  première  ,  me 
met  donc  dans  l'incenitude  de  la  conclufion  qu'il 
faudroit  en  tiier  :  car  la  première  expérience  fem- 
bloit  démontrer  que  la  Chryfalide  refpire  ,&  la  fé- 
conde ne  fit  rien  voir  de  pareil.  Peut-être  donc  i]ue 
qnelqucs  Chiyfalides  refpirent  ,  tandis  qued'aurres 
ne  le  font  pas  :  car  fix  jours  de  fuite  la  dernière  ef- 
pèce  ne  me  fi:  voir  que  la  même  cliofe,  c'eit- à-dire 
qu'il  ne  fe  fit  aucun  mouvement  d'ans  la  liqueur 
du  tuyau  capillaiie  «. 

5'  J'ai  efTayé  ,  s'il  fcroit  polTible  de  rendre  fcnfi- 
ble  la  fortie  cie  l'air  hors  des  trachées  ou  des  fli;^- 
mates  de  la  Chryfalide  ,  pour  découvrir  s'il  y  aiiroit 
communication  de  l'air  des  vaifi^eaux  avec  les  ftig- 
mates:  car  fuppofe  qu'il  n'y  eût  point  d'air  dans  ces 


I  N  S 


2(?7 


vaifleaux,  il  efl:  certain  que  la  Chryfalide  ne  ref- 
pireroit  pas  ,  &  au  contraire  il  y  auroit  apparence 
ijue  la  refpiration  a  lieu  ,  fi  on  les  troiivoit  remplis 
d'air.  J'ai  donc  pris  de  l'eau  claire  &  nette  ,  &  j'en 
ai  tiré  tout  l'air ,  au  moyen  de  la  machine  pneumati- 
que :  car  comme  l'air  qui  ed  dans  l'eau  fe  manifcfte 
en  forme  de  petites  bulles  fur  tous  les  corps  qu'on  y 
jette  ,  &  que  ces  bulles  d'air  fembicnt  fo;  lir  alors 
de  ces  corps  mêmes  ,  quoique  ne  renfermant  aucun 
air,  cela  etî^péche  de  faire  des  conckifious  julles  ; 
mais  dans  leau  purifiée  dans  le  viJe,  j'étois  bien  allu- 
re de  ne  pas  trouver  de  ces  bulles.  L:sChrylalidesfont 
plus  légères  que  l'eau  ,  elle^  y  furnagcnt  ;  c'eil  pour- 
quoi pour  faire  aller  au  fond  de  l'eau  ,  la  Ch:yfalidc 
que  j'eus  à  examiner  ,  &  qui  étoit  une  Chryfalide  du 
Papillon  amiral  ,  je  la  fis  pafler  dans  un  petit  an- 
neau de  plomb  ,  de  pefanteur  fuffifante  pour  la  fub- 
merger.  Placée  ainfi  dans  un  petit  verre  d'eau  purifiée 
de  tout  air,  elle  fut  mife  delTous  un  récipient  dont 
on  pompa  l'air.  Pendant  cette  opération  ,e  n'ai  vu 
foriir  aucune  bulle  d'air  des  lligmites  du  corps, 
il  s'échappa  feulement  une  petite  bulle  du  dcraère, 
proche  de  la  pointe  écaillcufequi  termine  lecorps ,  &: 
non  pas  de  l.i  pointe  même.  Mais  à  la  diftance  d'en- 
viron un  tiers  de  la  longueur  du  corps  ,  entre  les  an- 
tennes*: la  trompe  ,  j'obfervai  une  élévation  d'oii 
fortirent  un  grand  nombre  d;  bulles ,  qui  fcmbloicnc 
partir  d'entre  les  ai'e?.  La  Chryfalide  ne  s'enfla  point, 
a  caufc  qu'elle  laiffoit  échapper  tant  d'air  ;  mais  je 
n'ai  pas  bien  pu  voir  où  tout  cet  air  a  voit  été  contenu , 
ni  par  quel  chemin  il  étoitforti;  apparemment  quf 
ce  tut  de  la  partie  antérieure  du  corps ,  ou  de  quel- 
que ftigmate  au-dcifous  des  ailes,  Eufuite  faifant 
entrer  l'air  dans  le  récipient  ,  je  m'attcndois  de  voir 
que  l'eau  prcndroit  la  place  de  l"air  dans  la  Chryfa- 
lide ,  &  qu'elle  y  feroit  poulfée  avec  force  ;  m.-.is  il 
n'arriva  rien  de  femblable.  La  Chryfalide  tirée  de 
l'eau  ,  fe  trouva  plus  petite  qu'avant  l'opération  ,  fc 
les  endroits  où  font  les  ailes,  étoient  enfoncés  ;  mais 
au  bout  d'un  quart  d'heu-'c  ,  elle  eut  fa  première 
rondeur  &  tout  fon  embonpoint ,  de  forte  que  peu-à- 
pcu  l'an-  a  du  rentrer  dans  fon  corps.  Il  ell  donc  cer- 
tain qu'il  y  a  de  l'air  dans  la  Chryfalide,  puifqa'il 
en  fortit  beaucoup  en  forme  de  bulles,  &  qui  enfuite 
fut  remplacé  par  du  nouvel  air  ". 

M  Comme  quelques-uns  des  phénomènes  vus  par 
M.  L)e  Pxcaumur  ,  ont  été  dalérens  des  miens  ,  il  y 
a  apparence  que  la  caufe  lu  a  été  de  ce  que  nous 
avons  travaillé  fur  des  Ch.yfalidcs  d'cfpèce  diffî- 
rcnte  ,  oubienacaufc  Je  leur  .ige  différent ,  de  forte 
que  leurs  lligmates  ont  pu  être  ouvejts  ou  fermés  , 
ou  bien  dérach/s  Axx  Papillon  renfermé  dans  l'enve- 
loppe de  Chryfalide.  J'ai  répété  la  même  expérience 
fur  une  autre  Chryfalide  noire  qui  s'étoit  fufpendue 
à  une  feuille  de  Bardane,  Placée  dans  l'eau  ,  fous  un 
récipient  dontoa  tira  l'air  ,  elle  ne  laifla  échapper  de 
l'air  nulle  part ,  que  feulement  de  l'endroit  d'entre 
les  ailes  ,  où  la  trompe  &  les  pattes  aboutilTent  ,  mais 
les  fligmates  des  côtés  du  corps  reflèi  eut  fermés;  l'ab 


52(^3 


I  N  S 


jritdonc  dans  cette  Chryfalide  un  autre  cheminpoiir 
en  fortir,  cjuc  dans  la  précédente.  Peut-être  que  la 
peau  de  cette  Chtyfalide  étoit  naturellement  ouverte 
dans  cet  endroit ,  ou  bien  qu'elle  eût  été  rompue  par 
l'air  qui  apparemment  fortit  d'un  des  Higmates  antc- 
lieurs.  Aprts  avoir  fait  entrer  du  nouvel  air  dans  le  ré- 
cipient ,  la  Chryfalide  tirée  de  l'eau  fut  trouvée  beau- 
coup plus  petite  que  par  le  parte  &  très-comprimée  , 
particulièrement  a  fa  partie  poftéricure,  dont  les  an- 
neaux s'étoient  déboîtés  ou  écartées  les  uns  des  autres 
Elle  refta  enfuite  toujours  éj^alement  petite  &  con- 
fervant  la  même  forme  ;  l'air  extérieur  ne  s'eft  donc 
point  remplacé  dans  fes  trachées.  Dans  une  autre 
Chryfalide  nouvellement  tirée  de  fa  coque,  j'ai  vu 
les  itigmates  ,  qui  étoient  beaucoup  plus  grands  & 
en  forme  de  cadres  oblongs ,  cxaélement  fermés  par 
deux  membranes  roulles ,  de  forte  qu'on  n'y  pouvait 
remarquer  ni  ouverture  ,  ni  aucun  mouvement. 
Quand  je  la  touchai  un  peu  ,  elle  rétrécit  les  cadres 
ronds ,  de  façon  qu'ils  prirent  une  figure  allongée  , 
mais  qui  peu  après  (e  remirent  fous  leur  première  for- 
me. J'efTayai  de  placer  avec  un  pinceau  une  goutte 
d'eau  fur  chaque  Ihgmate  ;  mais  cela  ne  me  réulllt 
pas ,  parce  q\ie  la  peau  lifie  &  comme  vernidée  de  la 
Chryfalide  reponiloit  l'eau  ;  je  pris  donc  au  lieu  d'eau 
pure  y  de  l'eau  de- vie  mêlée  avec  un  peu  d'eau  com- 
mune J&;  cette  liqueur  appliquée  fur  le  corps  avec 
un  pinceau  y  refta  adhérente.  D'abord  la  Chryfalide 
ferma  encore  davantage  les  tebords  des  ftigmates  , 
ce  qui  étoit  une  marque  que  les  trachées  lui  étoient 
d'ufage  alors  ;  mais  aucune  bulle  d'air  ne  parut  fur 
les  ftignia:es  En  joignant  ces  expériences  aux  obfcr- 
vations  de  M.  Reaumur  ,  il  me  fembic  qu'on  peut 
conclure  hardiment ,  que  les  Chryfalides  obfervécs 
jufqu'ici  ont  bcfoin  d'air,  &  qu'elles  refpirent  à  leur 
façon.  Mais  en  cas  qu'on  trouvât  le  contraire  fur 
d  autres  Chiyf.dides  ,  il  faudroit  indiquer  l'efpèce  de 
ces  Chryfalides  a  qui  on  n'obferveroit  point  de  re(- 
piration,  il  taudroit  encore  les  obfcrvcr  de  nouveau 
&avec  plus  d'cxaditude  ;  car  les  opéiations  de  la 
Nature  vaiient  à  l'infini  «, 

MulTchenbroek  raconte  fur  cet  objet  de  nouvelles 
oblervations  ,  qu'il  expofe  de  la  maniète  fuivante. 
Car  en  fait  d'expériences,  il  faut  non-feulement  em- 
prunter la  vue  de  l'Obfervateur  ,  mais  même  (on 
langage  5  elles  ne  peuvent  jamais  être  mieux  expc.fées, 

>=Aprcs  avoir  communiqué  quelques  expériences  fur 
L^refpiration  desChrylalides,  j'ai  continué  d'examiner 
le  même  iujetenvariant  les  moyens;n)ais  plus  j'examine 

Îlus  l'aides  doutes,  &moinsj  ofedécidcriaqucftion. 
es  Chryfalides ,  qui  dans  les  expériences  ont  été  expo- 
fées  à  faction  de  la  machine  pneumatique,  font  mot- 
tes. J'ai  plongé  les  Chryfalides  du  Papillon  blajic  du 
Chou  &  celles  de  quelques  autres  efpèces  ,  dans  du 
hianc  d'ccuf,  qui  étant  fcché  a  formé  fur  leur  corps 
entier  un  efpèce  de  vernis  ;  mais  cette  opération  cft 
un  peu  dirticilc,  parce  que  la  peau  li/fe  desChryfa- 
JiJes  tepoulfe  la  liqueur;  toutes  ces  Chryfalides  fonç 


I  N  S 

feftiîcs  quelques  jours  en  vie  ,  fans  donner  des  fignes 
d'incommodité.  Sur  d'autres  Cbrylalides  j'ai  verlé  de 
l'eau  où  j'avois  fait  fondre  de  la  gomme  d'Arabie  , 
&  après  les  avoir laiflé  fécher  ,  j'y  ai  verlé  encore  une 
fois  de  la  même  eau  ,  &  je  les  ai  fait  fécher  pour  la 
féconde  fois;  mais_toutes  ces  Chryla!ides  m'ont  paru 
n'en  avoir  eu  aucune  incommodité  ;  elles  font  reliées 
vivantes  pendant  plulîeurs  jouts.  Il  faut  donc  que  l'air 
enfermé  dans  le  corps,  ait  été  fuffilant  pour  leur  con- 
ferver  la  vie ,  ou  bien  peut-êne  que  le  blanc  d'œut  Se 
la  gomme  n'ont  pas  exaélenient  bouché  les  ouveitu- 
resdcsltigmatcs.  J'ai  placé  une  Chryfalide  fous  un  pe- 
tit verre  ,  &  je  l'ai  accompagnée  d'un  petit  bout  de 
chandelle  de  fuifalluméc,qui  aptes  avoir  briilé  quel- 
que peu  de  tems  ,  s'éteignit  &  remplit  le  vetre  dune 
épaili'e  fumée  très-puante  ,  &  qui  déroboit  la  Chtyla- 
lide  entièrement  à  ma  vue  ;  après  avoir  été  envelop- 
pée de  cette  fumée  deux  heures  de  fuite,  elle  fut  ce- 
pendant trouvée  vivante  &  pleine  de  mouvement.  Il  en 
fut  de  même  d'une  autre  Chryfalide,qui  avoir  été  pla- 
cée deux  heures  de  fuite  fous  un  verre  rempli  de  la  fu- 
mée de  l'huile  de  térébenthine  allumée.  J'ai  encore  mis 
fous  un  verre  une  Chryfalide  decette  elpéce  deChenille 
que  Gocdatt  a  nommée  la  metveille  ;  j'ai  mis  le  feu 
à  des  allumettes  ,  &  j'ai  fait  briiler  le  foufre  dcllous 
le  verre  ,  julqu'à  ce  que  la  flamme  s'éteignît. 
Aptes  huit  ou  dix  minutes,  la  vapeur  du  foufrc  étant 
tombée  au  fond  j  je  trouvai  la  Chryfalide  aufli  vi- 
vante qu'avant  l'opération;  ayant  répété  cette  expé- 
rience encore  deux  fois ,  j'ai  toujours  ttouvé  que  le 
foufte  allumé  n'avoit  pas  fait  mourir  la  Chryfalide  ; 
mais  ayant  placé  dans  la  vapeur  du  foufre  ,  celle  du 
Papillon  blanc  du  Chou  ,  je  l'ai  trouvée  morte  le  len- 
demain ;  la  Chenille  mife  auprès  de  la  Chryfalide 
dans  la  même  vapeur  ,  eur  de  terribles  &  fréquentes 
convulfions.  Il  y  a  donc  des  Chryfalides  que  la  vapeur 
du  foufre  fait  mourir,  &  il  y  en  a  d'autres  quiu'en  re-, 
çoivent  aucun  ma!  ". 

"  Comme  le  charbon  de  la  tourbe  hollandoife  nou- 
vellement allumé  dans  une  chambre  clofe  ,  donne  des 
vapeurs  ttès-mortelles  à  IHommc,  j'ai  voulu  voir  l'efFec 
que  cette  vapeur  feroit  fur  une  Chryfalide.  J'ai  placé 
une  Chryfalide  delà  McivcU  e  Sinn  charbon  allumé 
defibus  un  petit  verre,  après  avoir  beaucoup  remué  fa 
partie  poftéiieurc  ,  tout  mouvement  celle  au  bout  de 
quciqucsminutes;  ôtée  de  délions  le  verre, elle  montra 
d'abord'par  des  mouvemens,  qu'elle  vivoir,  &  elle  ref- 
ta vivante  plulieuts  jouis  de  fuite.  J'ai  mis  fous  un  verre 
une  autre  Chryfalide  de  la  même  efpèce  accompagnée 
d'un  charbon  allumé  que  j'avois  (aupoudré  de  fucie  , 
qui  d'abord  ptoduilit  une  épaillc  fumée  blanche  ,  dans 
laquelle  la  Chi y falide  refta  immobile  ,  fjns  donner 
aucun  (igné  d'incommodité.  Après  une  demi-heure  , 
la  fumée  s'étant  prefqu'entièrement  ptécipitéc  au 
fond  ,  je  pris  /a  Chryfalide  qui  d'abord  montroic 
qu'elle  étoit  vivante  ,  &:  qu'elle  n'avoit  rien  foulFertdc 
la  fuincc  ,  clic  a  encore  vécu  les  jours  (uivans.  On  fait 
que  la  fumée  du  vif  argent  ou  du  mercure  elt  mortelle 
pour  tout  Animal.  C'ell  pourquoi  je  pris  deux  Chty- 


I  N  S 

faiiJes  ,  l'une  du  Tapillon  blanc  du  Chou  ,  l'autre  de 
la  Merveille  ,  Se  un  charbon  allumé  ,  dans  lequel 
j'avois  fait  une  cavité  qui  Fut  lemplie  d'un  peu  de 
mercure;  je  couvris  tout  cela  d'un  récipient  de  verre, 
qui  fut  tout  rempli  de  la  fumée  que  le  tei;  avoir  pro- 
duit du  mercure.  Après  vingt-quatre  heures  ,  tout  le 
mercure  étoit  tombé  au  fond  ;  cependant  les  Chryfa-' 
lides  cioien:  vivantes  /  &  reftèrent  telles  pendant  plu-' 
lieurs  jours  ,  la  Chryfalide  du  Papillon  blanc  étcit 
feulement  un  peu  affoibiie  ,  Ce  remuant  avec  peine  , 
mais  cela  palFa  dans  la  fuite.  ». 

»  Dans  une  petite  taffe  de  verre  ,  je  vcrfai  une 
drachme  d'efprit-de-fcl-ammoniac  ,  te  je  la  plaçai 
dellous  un  récipient  ,  avec  une  Chryfalide  du  Papil- 
lon blanc  ;  d'.ibord  la  Chryfalide  fut  crès-incommodée 
par  la  vapeur  de  cette  liqueur  fpiritueufe  ,  de  forte 
qu'elle  le  débattoit  cxtrtniement  en  remuant  le  ven- 
tre de  côté  &  d'autre  ;  deux  heures  après,  tout 
mouvement  cella  j  &  je  trouve  la  Chryfalide  morte, 
quoique  lut  l'extérieur  de  fon  corps  ,  il  ne  parut 
aucune  altération.  Une  autre  Chryfalide  de  la  même 
cfpèce  ,  expofée  dans  la  même  rafle  à  la  vapeur  de 
l'efprit  de  nîrre  ,  fe  remuoit  beaucoup  &  avec  force  ; 
mais  lu  heures  après  ,  elle  étoit  vivante  comme  aupa- 
ravant. Après  feize  autres  heures  ,  l'efpiit  de  nîrre 
étoit  devenu  tout  volari!  ,  &  s'écouloir  le  long  des 
parois  du  récipienr,  &  cependant  la  Chryfalide  vivoit 
tjuoiqu'affoiblie  ;  jela  la\ai  enfuitedans  de  l'eau  clai- 
re &  1  expofai  à  l'air,  mais  le  lendemain  elle  mourut  >=. 


»  Ayant  ajufté  dans  un  grand  verre  un  petit  en- 
tonnoir auffi  de  verre  ,  &  y  ayant  placé  une  Chryfa- 
lide du  Papillon  blanc  ,  j'y  verfai  de  l'ea'i  tiède  , 
jufqu'a  ce  qu'elle  fut  route  fubmergée.  D'abord  des 
bulles  d'air  partirent  du  milieu  de  fon  corps  ;  elle  fc 
remuoit  encore  &  lurnageoit  dans  l'eau  j  après  y 
avoir  été  quatre  heures  de  luite.  Quand  je  vis  que 
fon  mouvement  avoir  ceilé  ,  je  la  tirai  de  l'eau; 
mais  elle  vivoit  encore.  Replongée  le  lendemain  dans 
l'eau  tiède  comme  la  première  fois,  elle  commença 
d'aller  au  fond  après  une  heure  ,  £c  au  bour  de  vingt- 
«juatie  heures  après  ,  cl!e  étoit  morte.  Je  plongeai 
une  Chryfalide  de  la  Merveille  ,  dans  de  l'eau-de'-vie 
tièjc  ,  de  la  même  manière  ;  elle  alla  d'abord  au 
fond  ,  &  dans  moins  d'une  minute  ,  prefque  tous 
fes  ftigmates  laiffèrent  échapper  plufieurs  perites 
bulles  d'air,  Eufuite  elle  commença  a  fe  tourner  en 
tond  comme  fur  un  pivot  avec  beaucoup  de  vitelfe  , 
produifant  toujours  des  bulles  d'air.  Après  une  mi- 
nute &  demie  ,  le  pivo:cment  du  corps  le  rallentii, 
&  deux  mniurcs  après  elle  rcfka  rranquilîe.  Je  l'otai 
alors  de  l'eau-de-vie  ,  pour  voir  fi  elle  feroit  morte 
ou  vivante  ;  au  moindre  atrouchemenc  elle  donna 
des  (ignés  de  vie  ,  &  elle  a  continué  de  fe  conferver 
vivante  ». 


ÏN  S 


z^y 


Dans  une  autre  lettre  ,  Muffchenbrock  écrivoit  en- 
fin ce  qui  fuit  :  ce  Je  me  fuis  bien  douté  que  les  expé- 
riences  faites  fur  les  Chryfahdcs  ,  meitroicnt  dans 


l'incertitude  fi  elles  refpirent  ou  non  :  car  plufieurs  de 
ces  expériences  femblent  être  contre  la  refpiration. 
Cependant  il  faut  bien  que  leurs  ftigmates  aient  leur 
ufage  ,  &  cela  femble  parler  pour  la  relpiration. 
Néanmoins  ,  on  peut  opp'ofcr  à  cela  bien  desraifon- 
nemcns  ,  &  dont  en  voici  un.  Peut-être  les  ftigmates 
font-ils  faits  pour  donner  palfagé  à  l'alv  &  en  remplir 
I^s  vailleaux  aériens  uniquement  danS  le  tem^  que  la 
Chenille  prend  la  forme  de  Chryfalide  ,  peut-être 
que  cette  quantité  d'air  eft  fuffifanre  pour  conferver 
la  vie  de  l'infede  pendant  tout  le  rems  qu'il  doit  ref- 
ter  Chryfalide  &  jufqu'au  moment  qu'il  devient  Pa- 
pillon. Dans  cette  fuppolition  la  Chryfalide  ne  refpi- 
reroit  donc  pas  en  infpiiant  &  en  expirant  1  air  alter- 
nativement ,  quoiqu'on  puiflc  être  en  état,  en  la 
tenant  fubmcrgée  dans  l'eau  ,  de  forcer  l'air  à  fortir 
des  ftigmates  &  à  y  rcntter  ,  de  forte  qu'il  n  y  aura 
rien  de  certain  à  conclure  de  cette  obfervation.  Il  7 
a  donc  apparence  qu'on  ne  trouvera  rien  de  bien  clair 
pour  conflater  la  refpiration  des  Chryfalides.  Le 
meilleur  eft  donc  de  rapporter  (iniplement  toutes  les 
obfcrvations  pour  &  contre  la  refpiration  ,  &  de  ne 
faire  aucune  conclufion  ,  laillant  la  décifion  au  rems 
à  venir.  Quand  j'aurai  de  nouveau  des  Chryfalides  à- 
madifpolition,  je  les  enfermerai  dans  leur  propre  air  , 
&  je  tiendrai  regiftre  fur  leur  vie  ou  fur  leur  mort  ; 
quoiqu'au  vrai  on  ne  pourroit  pas  même  par  ce 
moyen  prouver  la  refpiration  diredement.  Il  faudroit 
dans  cette  vue  renfermer  les  Chryfalides  dans  de  la  cire 
amollie,  dans  du  miel  ,  du  lîrop  ,  du  fuif,  du  ver- 
re ,  ou  bien  même  dans  quelque  métal,  en  prenant 
la  précaution  de  ne  les  pas  bleller,  ni  les  ptener.Tout 
cela  prouve  qu'une  chofe  ,  en  apparence  11  fimple  , 
n'eft  pas  aiféc  à  trouver  ni  à  décider ,  &  qu'il  eft  bien 
diilrdle  de  pénétrer  dans  les  myflères  de  la  Nature  «. 

On  peut  (oufcrirc  au  confeil  de  Muiïchenbrock;  ; 
de  ne  faire  aucune  conclufion  ,  aucune  décilîon 
relativement  à  la  refpiration  des  Chryfalides  ,  avec 
d'autant  plus  de  raifon  que  la  plupart  des  Infecles 
fous  cette  forme  ,  fe  trouvent  dans  une  efpèce  d'en- 
gourdllfcment ,  plus  ou  moins  profond  ,  qui  peut  les 
rendre  plus  ou  moins  infenfibles  aux  impreffions 
extérieures,  &  qui  femblent  indiquer  que  la  Nature 
n'a  bcfoin  que  du  repos  dans  lequel  elle  plonge 
1  Infecte  ,  &  des  feuls  principes  qu'elle  a  renfermé 
dans  fon  corps  ,  pour  l'amener  a  fon  état  de  perfec- 
tion. Mais  comme  il  eft  cependant  reconnu  que  les 
Chenilles  &  les  autres  Infedes  ont  des  trachées  &  des 
bronches  dans  lefquelles  l'air  entre  par  les  ftigmates 
pour  être  porté  dans  toutes  les  parties  du  corps  ,  on 
peut  bien  fe  fcrvir  toujours  du  mot  de  refpiration 
pour  exprimer  la  manière  dont  l'air  cl^  introduit  dans 
le  corps  des  Infedes. 

Après  avoir  parlé  des  Chenilles  5:  des  Chryfalides , 
il  cit  naturel  de  les  faire  fuivre  des  Papillons  ou  des 
phalènes  ,  qui  ne  font  toujours  cependanr  que  les 
mtrnes  Animaux  fous  des  formes  ditrérentes.  Les  Pa- 
pillonsontautantdeftigmates  auxcôtésdu  corpsqu'iJs 
'  cnavoient  fous  la  fo'ime  des  Chenilles  j  ils  en  ont 


H^rjo 


ÎN:S 


neuf  il^  çiiaque.  côc;  ,,mais  qui  d'abord  ne  font  pas  fi 
vi(iblcç>nic  dans  les  Chenilles  ,  parce  quMs  lontca- 
ch;!s  p.ir  les  écailles*  les  poils  qui  couvrent  tout  le 
corps.  La  première  paire  de  (lii;mates  cil  placce  aux 
côtés  d'une  parue  nienibranciite  en  foime  de  col, 
qui  joint  la  té;e  au  coicclet  ,  &  cette  partie  répond 
au  piemier  ai  n-au  du  corpsde  la  Clienillc.  Lecorce- 
Ict  du  Papil:oa  ,  qui  occupe  la  place  du  fécond  &  du 
troilîéme  anneaux  de  la  Cl'.euille  ,  n'a  point  de  ftig- 
niates .  Eniuitc  vient  rabdonicn  ,  qui  cfl  divifé  en 
neuf  anneaux  ,  dont  les  huit  premiers  ont  chacun 
un  ftij^aïaûe  de  chaque  cô  é  ,  maisie  neuvième  ou  der- 
nier anncan  en  manque.  On  voit  donc  tju'il  y  a  une 
glande  c  n/'iT.i.é  cnnc  le.nplaccment  des  lligmatcs 
da  -S  rinLcte  Tous  les  de..x  états. 

Lls  ("hcnitics  &  leurs  Papillons  ne  font  pas  les 
feuls  Inlecte;  qui  refpiicnt  par  les  côtés  du  corps  ,  ou 
bicnqii  ont  a  leurs  côtés  des  ouvcrturrs  qui  donnent 
pa'laue  ,  l'air  ,  on  peut  dire  en  t:;énéral  que  tous  les 
Inlertes  ailés  ,  comme  le?  Scarabés  ,  les  Mouches  , 
les  L'bcllalcs  ,  les  Sauterelles  ,  les  Abeilles  ,  &ic.  ont 
aux  cot  sdn  corps  les  onve:  turcs  de  refpiratioii  ,  c'eil- 
à-dire,  des  l:iL;matesà  peu-près  fcmblab'es  .à  ceux  des 
'Papillons. Leur  nombre  varie  dans  tiuelques  genresil'A- 
bcille,  par  exemple,  a  dix  fligmates  de  chaque  côté  ^  le 
Poun'cnaquelep:.!- ■  L.irvèsaufli  de  plufieurs  efpéccs 
de  ces  mêmes  Infe.cK-s  ont  des  lli^tmatcs  aux  côtés  du 
corps  ,  &  fouvenr  en  nombre  éi;al  à  ceux  des  Chenil- 
les ,  telles  c|ue  les  Larves  hexapodes  des  Scarabés  ; 
mais  d'autres  Larves  les  ont  placés  différemment,  & 
ils  y  diifèrent  tncoie  en  nombre;  comme  nous  allons 
en  donner  quelques  exemples. 

'  .ilfCS  Larves  que  Rcaumur  a  A^iCv^nées  à  tête  de  fi- 
'giirev.i:i^il(  ,  ont  les  piincipaux  organes  delà  refpi- 
ration  ou  les  Ibgmates  les  plusappaiens  ,  au  derrière. 
Telles  lont  les  Larves  de  la  viande  ,  qui  donnent  les 
Moud, es  bleues  ,  celles  qui  mangent  les  Pucerons^ 
,&  plulicurs  autres  du  même  Ordre.  Les  Larves  de  la 
viande  ont  au  derrière  deux  petites  taches  brunes, 
qui  vues  à  la  loupe,  paroilTent  comme  deux  petites 
plaques  circulaires  ,  un  peu  rclevé".s  &  couleur  de 
feuille  morte.  Sur  chacune  de  ces  plaques ,  il  y  a  trois 
cfj  èces  de  boutonnières  de  figure  ovale  allongée  qui 
font  autant  de  fligmatcs ,  autant  d'ouvertures  deftinées 
à  donner  paflagt  a  l'air  nécelfaire  peur  l'entretien  de  la 
vie  de  l'InfeéleLa  larve  a  donc  lix  ftigmates  fur  fa  par- 
tie poftétieure,  dont  trois  font  pofesprès  les  uns  des 
autres  lur  une  même  plaque.  Les  lligmatespofttricurs 
ne  font  pas  les  feuls  qu'ont  ces  larves  ,  ils  en  ont  cn- 
core^deux  antérieurs,  placés  tout  près  de  la  tète  ,  un 
de  chaque  côté  ,  à  la  jonéli on  du  fécond  anneau 
avec  le  troilième  ,  en  prenant  la  tête  pour  le  premier 
anneau.  Ces  lli^^matcsont  la  figure  d'un  entonnoir  , 
don:  une  moitié  acte  emportée  ,  &  ils  ont  les  bords 
joliment  dentelés  &  comme  frangés.  Au  travers  de  la 
peau  de  la  larve  on  voit  de  chaque  côté  da  corps  , 
un  vaiilcau  aérien  ou  une  trachée  s'étendre  des  (lig- 
niatcs  poftéricurs  jufqu'aux  Iligmates  antérieur'. Mais 
inutilement,  ditReaumur,  en  cherche  des  ftigmatcs 


l'N  S 

fur  les  'Cotés  du  corps  dans  les  mêmes  fndroits  oî 
font  les  Itigmates  des  Chenilles  ,  quoique  les  Mou- 
ches dans  lelquilles  ces  larves  fc  transforment  ,  aient 
des  fligmates  fur  pluiieurs  des  anneaux  de  leur  corps. 

Reaumur  remarque  enfuite  ,  que  furie  bout  pof- 
térieut  de  plufieurs  autres  Larves  à  la  tête  de  figure 
variable,  on  ne  voit  que  deux  plaques  bien  circulai- 
res, fur  chacune  defquellcs  il  y  a  l'eulcment  un  peiir 
bouton  ,  mais  nulles  boutonnières.  D'autres  Larves 
ont  leurs  ftigmates  au  bout  des  tuyaux  cylindriques 
placés  fur  leur  derrière  comme  des  cornes.  Quelques 
larves  n'ont  que  deux  de  ces  tuyaux,  &  d'autres  en 
ont  trois.  Les  deux  tuyaux  des  if  igmates  de  quelques- 
unes  font  écartés  l'un  de  l'autre;  ceux  de^quelques  au- 
tres Larves  font  accolés  l'un  à  l'autre  ;  quelques  Lar- 
ves tiennent  ces  tuyaux  couchés  fur  le  corps,  d'asttcs 
les  portent  relevés. 

Il  y  a  encore  d'autres  Larves,  qui  ont  les  princi- 
paux fligmates  au  derrière,  mais  qui  n'ont  point  la 
tête  de  figure  variable;  la  leur  eftécailleule  &  tou- 
jours de  même  forme.  Reaumur  a  obfervé  une  de 
ces  Larves,  qui  refpiroit  par  la  partie  poftétieure  ; 
le  bout  de  fon  derrière  s'enttouvroit  en  certain 
temps ,  pour  donner  paffage  à  l'air.  Mais  d'autres 
Larves  à  tête  écai!leufe,'qu'on  trouve  dans  les  Cham- 
pignons &  qui  fe  transforment  en  de  peiitesTipules, 
ont  des  ftigniates  tout  le  long  des  deux  côtés  du 
corps. 

Parmi  les  Larves  fans  pattes  des  grandes  Tipules , 
&  qui  vivent  dans  la  terre  ,  Rciumur  loupçonne 
qu'il  doit  y  avoir  des  ftigmatcs  fur  les  anneaux  de 
leur  corps,  qui  par  leur  peticclTe  ont  pu  lui  échap- 
per ;  mais  elles  eu  ont  deux  pollérieurs  très-aitésà 
trouver,  que  la  Larve  cache  pourtant  quand  elle 
veut  ,  &  ils  font  au  bout  de  fon  dernier  anneau. 
Deux  trachées  très-remarquables  tendent  en  ligne 
droite  vers  ces  ftigmates  ,  où  elles  fe  divifent  en 
un  très-grand  nombre  de  branches.  A  l'occafioa 
des  trachées  &  de  leurs  bronches,  l'Auteur  fait  une 
remarque  que  nous  croyons  devoir  rapporter. 
n  Ces  bronches,  dit-il ,  fout  deftinces  à  recevoir 
l'air  ,  &  à  le  porter  à  la  grande  trachée  d'où  elles 
partent:  je  dis,  à  le  porter,  car  j'ai  conjeAuré,  il 
y  a  long-iemps  ,  que  c'étoit  leur  feul  ufage  ;  que 
l'air  avoir  d'autres  ouvertures  pour  Ibrtir  du  corps 
de  rinfcéle.  Se  que  ces  ouvertures  ,  ou  partie  de 
ces  ouvertures  ,  étoient  même  placées  à  fon  bouc, 
poftéiieur.  Là  fontquatre  taches  circulaires,  brunes 
comme  les  ftigmates,  mais  beaucoup  plus  petites. 
Ayant  tenu  fous  l'eau  la  partie  poftérieure  du  Ver, 
(  ou  Larve  )  j'ai  vu  fortir  des  bulles  d  air  de  ces 
quatre  petites  taches,  &  je  n'en  ai  vu  fortir  aucune 
des  grandes  taches  ou  ftigmatej.  Ce  que  j'ai  rap- 
p.  r:é  aiilcuis  de  Tufagc  qu'ont  hait  petits  trous 
rangés  comme  ceux  d'une  iliitc  ,  (ur  le  derrière  dej 
Vers  des  tumeurs  des  bêtïs  à  cornes  ,  confirme  fort 
l'idée  que  nous   avons  prife,  de  l'ufage  des  quatre 


I  N^S 

petits  trotis  (3u  bout  [loftéricur  des  Vers  Tipules  «.  [ 
Nous   ne    pouvous  cju'inviter  ks  ledeurs  à  lire  ce  j 
que  l'Auteur  a  dit  lies  huit  petits  trous  ranges  comme 
ceux   d'une  flûte    fiir  le  derrière  des  Larves  des  tu- 
meurs, &  commet!  en  a  vu  fortir  de;  hul.'cs  d'air  ; 
U  pallage  cft  trop- long  ,  pour  être  inféré  ici. 

,.  Les  Nyrr.phcs  de  ces  Larves  des  Tipules  portent 
à  la  lête  deuxlonc;ues  cornes  ,  gui  font  des  tuyaux 
deftinés  à  donner- palTage  à  l'air  qui  doit  ètte  in- 
troduit dans  Je  corps  de  l'Infede.  On  voit  encore 
de  ces  tuyaux  aériens  à  la  co(]uc  de  plufieurs  Larves 
de  Mouches  ,  les  uns  plus  courts,  les  autres  plus 
longs.  Une  Larve  de  Tipule  ,  qui  vit  dans  la  boufe 
de  Vache  j  prf  fente  au  derrière  quatre  tuyaux  cy- 
hndriques;  Reaumur  ne  doute  pis  que  ces  quatre 
tuyaux   ne  foient  quatre  (ligniatcs,  • 

Plufieurs  Infcdes, 'qui  fous  la  fo;m:-  de  Larves  , 
vivent  dans  les  eaux  ,  montrent  bien  plus  évidem- 
inentqu'irS  refpircnt,  ou  qu'ils  ont  befoin  que  l'.iir 
s'introduifc  dans  leur  corps.  Voici  ce  que  Lyonnct 
dit  fur  ce  fujet  ,  après  avoir  raifonné  l\ir  l'expé- 
rience tentée  fur  les  Infedes  dans  le  vuide  ,  6\  n'avoir 
pas  cru  décider  abfolument  de  leur  rcfpiration  «.  On 
a  des  preuves  moins  douteufes  que  les  Infedles  ref- 
pirent.  Le  fait  me  paroît  même  démontré  par  rapport 
a  bien  des  efpèces  d'Infeétes  aquatiques  ;  je  parle 
de  ceux  que  l'on  voit  très-fouvcnt  porter  le  bout  de 
la  queue  vers  la  fuperhcie  de  l'eau  ,  &  y  demeurer 
comme  fufpeadus.  Ces  queues  font  chez  eux  les  or- 
ganes de  la  refpiration  ,  &  ils  ne  les  tiennent  aiafi 
àTair  que  pour  refpirer,  "Veut-OH  en  étrealfuré  ,on 
n'a  qu'à  couvrir  la  fuperficie  de  l'eau  ou  on  les  tient , 
de  quelque  chofe  qui  les  empêche  de  porter  leur 
queue  vers  cette  iuperficic.  Auilitôt  ou  les  verra 
s'agiter  M  chercher  avec  une  inquiétude  extraor- 
dinaire quelque  ouverture  pour  y  pader  cette  extré- 
mité de  leur  corps.  S'ils  ne  trouvent  point  cette  ou- 
verture j  on  les  voit  peu  après  aller  à  fond  &  tncurir , 
fouvcnt  en  bien  moins  de  tems  qu'il  n'en  fiudtoit 
pour  noyer  l'Iofcrte  terreftre  le  plus  délicat  :  preuve 
évidente  que  ces  Lifeftes  refpirent  ,  &  que  la  refpi- 
ration leur  eft  même  abfolument  néccfiairc.  Il  efl 
pourtant  bon  d'avertir  ceux  qui  voudront  faire  cette 
expérience,  que  tous  les  Infcdles  aquatiques  qui 
refpirent  par  La  partie  poflétieurc  ,  ne  meurent  pas 
également  vite  ,  quand  en  les  einpêchc  de  prendre 
l'air.  Les  Scarabés  aquatiques  peuvent  longtems  ré- 
fifterà  cetre  épreuve  ;  il  y  a  des  'Vers  dont  ilsnaiiTent 
qui  ne  la  fauroient  foutenir  quelques  minutes  ". 

Voilà  donc  d'abord  les  Larves  hexapodes  des  Sca- 
rabés aquatiques  ,  c'elt-à-dire  ,  des  Hydrophiles  & 
des  Dytiques  ,  qui  refpirent  décidément  par  le  bout 
de  leur  queue.  Sv/ammerdam  en  a  fait  repréfcnter 
une  ,  &  on  en  trouve  encore  plufieurs  de  figurées  dans 
l'ouvrage  de  Roefcl  !ur  les  Infedtes  Ces  Larves  ont 
au  bout  du  derrière  deux  petits  filets  hériiTés  de  poils 
6:  placés  de  façon  qu'ils  font  an  angle  plus  ou  moins 


î  N  S' 


ij-f 


droit  avf5lc  câh^ç-,  p<crur  peu- ^Vï  ces''tilèt\  tJudici-c 
à  la-fupcrfici;  'de" 'Tcaii  ,  ifs'ieftt'  c  à  f  c  cii  tcpounanr 
l'eau  ;  la  Larve  fc  trouyé'a'brs, 'u()'ei-i.juc',  de  ma- 
nière tyic'-k  Botiï-du  HérrièTc  cxcèJc'i'caù  &ert  placé 
à'I'air  libre  potiPle  fcircciitréf  pa'r  une'ef|'èc;  de  ref- 
piration ,  dans  l'ouverture  quM"  y  a  à  cette  queue.  Les 
Hj'diophiles' ou 'les  Dytiques -qui  viennent  de  ces 
Larves  ,  le  (ufpeudcnt  aulTi  par  le  derrière  à  la  fuper- 
iici;  de  l'éau  pour  refpirer  l'air';  n,uis  c'eft  par  les 
ftigmare'i  des  anneaux  de  l'abdoineh,  qu'e  l'air  ciitre 
dans  leur  co'ps:  le  Dyti^iuc  fufi'éiidu  de  cette  rna- 
nière  ,  (oulè.-c  Un  peu  les  élytrcs  'îc  les  çcaite  de 
l'abdomen  ;  il  eft  à  remarquer  qu'alors  l'eau  n'ciu'tc' 
point  daas  le  vuidc  qu'il  y  a  entre  lesélyties  8:  l'ab- 
domen ,  de  lortc  que  les  lligniates  peuvent  ic.^pirer 
librement. 

LcsPunaifcs  h.  avirons,  ou  N'otjnectes,  <^ui  font  des' 
luiectes  a.;uatiq:ies,  placcnrde  même  leur  dcirière  à; 
la  fuperficie  de  l'eau  pour  rcfpirer'Tair..Dans  les  Scbr-" 
pions  aquatiques  ou  Nèpcs  l'air  y  cft  introduit  par'uiT-' 
loHg  tuyau  placé  à  leur  derrière  &  dont  ils  font  pificr" 
le  bout  hors  de  l'eau.  Les  Larves  des  Confins  ont 
aufllun  grand  befoin  de  refpirer  l'air,  quoiqu'elles' 
vivent  dans  l'eau  ,&  c'eil  poni;qUoi  elles  fc  tendent 
touiours  à  fa  fuperficie;  fi  elles  s'cii  éloignent,  ce'' 
n'ed  pas  pour  peu  de  tems,  leur  befoin  de  refpirer 
l'air  les  y  ramène  bientôt.  Du  dernier  anneau  da 
corps- part  un  tuyau,  qui  a  au  bout  une  ouver- 
ture fur  laquelle  l'air  entre  dans  le  corps,  C'cfl  ce 
bout  du  tuyau  qu'elles  tiennent  à  la  furface  de  l'eau  , 
ou  même  un  peu  au-deiïus  ,  &  ce  bout  eft  dentelé  ; 
il  s'évafe  ;  il  forme  un  cnronnoir.  Le  tuyau  qui  eft 
alfer  long  ,  fait  ordinairement  un  angle  avec  l'an- 
neau d'où  il  part  ;  la  Lirve  rcfle  fufpèndue  à  la  fu- 
perficie de  l'eau  ,  au  moyen  du  bout  du  tuyau  dé  rcf- 
piration. Les  Nymphes  de  ces  Latves  ont  autant  Se 
même  plus  de  befoin  de  refpirer  l'air ,  que  les  Lar- 
ves mêmes  ;  mais ,  ce  qui  eil  vraiment  digne  de  re- 
marqiie  ,  Icarsorganes  delà  refpiration  ont  changé  de 
place,  ils  ne  font  plus  à  la  queue,  ils  font  au'  cor- 
celet.  Ce  font  deux  tuyaux  qui  s'élèvent  en  forme  de 
deux  oreilles  ,  K  que  la  nymphe  tient  toujours  au«- 
delfus  de  la  furface  de  l'eau  :  l'air  entre  dans  le  corps 
par  l'ouverture  de  ces  tuyaux  ,  &  la  nymphe  reftc 
fufpei-due  à  la  fuperficie  de  l'eau  au  moyen  de  ces 
efpèces  d'oreilles. 

Il  y  a  un  Stratiome ,  nommé  par  Linné  Mufca. 
chawneleon  ,  qui  vient  d'une  Larve  aquatique 
fans  pattes.  Swammcrdani  a  donné  l'hiftoire  Se 
l'anavomie  de  cet  Infedlc  &  de  fa  Latve  ,  k 
Reauinur  qui  en  patle  dans  fes  mémoires  ,  le 
nomme  Mouche  à  corceUi  armé  ,  à  caufe  de  deux 
pointes  e.n  forme  de  .piquans  courbés  ,  qu'il  a  fur 
le  dciTus  du  corcclet.  La  Larve  refpire  l'air  par  une 
ouverture  qu'il  y  a  au  bout  de  la  quf  ue  ;  ce  bout  eft 
garni  d'une  couronne  de  poils  ,  qui  ont  des  barbes 
comme  des  plumes  ,  &  l'ouverture  de  la  refpiration 
eft  au  milieu  de  ce  bouquet  de  poils.  C'ellaumoyea 


a7i 


I  N  S 


de  ces  poils  que  !a  Larve  fe  tient  fufpendue  à  !a  fu- 
pcrficie  de  l'eau  ,  &  alors  l'ouverture  même  qui  donne 
partage  à  l'air  cft  au-dclius  de  l'eau  ,  ou  au  moins 
les  poils  repouflent  l'eau  êc  l'empêchent  de  couvrir 
l'ouverture.  Ces  poils  forment  aulli  comme  un  petit 
entonnoir  au  bout  de  la  queue.  Reaumur  a  fait  voir 
dans  l'intérieur  de  la  Larve  ,  de\u  grands  vaifTeaux 
d'un  hlanc  lulht  &  latmé  ,  qui  font  les  principales 
trachées  qui  s'étendent  dans  le  corps  d  un  bout  à 
l'autre  &  le  rendent  enfin  dans  le  dernier  anneau 
jufqucs  auprès  de  l'ouverture  de  la  queue.  C'eft  à  cet 
Auteur  que  nous  renvoyons  pour  tain;  admirer  les 
détails  quM  donne  fur  ces  trachées.  Quoique  cette 
Larve  ait  des  organes  qui  ùmblcnt  fervir  à  la  refpi- 
ration  &>.qui  par  conféquent  doivent  lui  être  bien  né- 
cclidiics,  Reaumur  a  cependant  remarqué  qu'elle  peut 
•vivre  fart  longtenisic  au-dcla  de  vingt-quatre  heures 
dans  de  l'cfprit-de  vin.  La  même  rcuiaique  a  i_  te  faite 
jiar  Swammtrdam  qui  a)oute  encore  que  le  vinaigre 
ne  la  tue  aullî  que  bien  lentement  ;  mais  il  trouva 
enfin  qu'elle  ne  faurou  rélilter  longt^ms  à  l'cfpric 
de  térébenthine.  Nous  pouvons  dire  ace  fujet  ,  que 
De  Geer  a  obfcrvé  a  l'égard  des  Aragnces  ,  qu'elles 
peuvent  aulli  vivre  allez  lonj;tcnis  dans  le  vinaigre  6c 
dans  leiprit-de-vm  ;  Il  lui  elt  aiiivé  qu'ayant  plongé 
<lnc  Araignée  dans  de  l'efprit-de-vir. ,  pour  en  faire 
enfuite  l'auatomie  ,  &  l'ayant  laifTee  dans  cette  li- 
«[ueur  jufqu'a  ce  qu'elle  pat îit  fans  mouvement,  il 
l'a  mit  enfuite  a  fcc  fur  (a  table,  &  il  vit  au  bout 
d'environ  une  heure  ,  qu'elle  recommença  a  remuer 
Icsîpattes  &  qu'elle  repr.t  bientôt  toutes  fes  forces. 

Parmi  les  Infeftes  aquatiques  qui  refpirent  l'air  par 
le  derrière  ,  nous  ne  devons  ^as  oublier  les  Larves  j 
queue  de  rat  ,  qui  le  transforment  en  Mouches 
ou  Syrphes  qui  ont  1  air  d' Abeil.es  ,  &  dont  Reau- 
mur a  donné  une  hilioire  très  circonllanciée.  tlies 
vivent  dans  l'eau  jufqu'a  leur  première  transfor- 
mation, &  c'ell:  toujours  au  fond  de  l'eau  &  dans 
la  boue  qu'elles  fe  liennent  ;  elles  vivent  de  cette 
boue  ,  fouvent  très-puante.  Quoiqu  ainli  obligées 
de  relier  au  fund  de  leau  ,  elles  ont  pourtant  be- 
foin  de  refpirer  l'air.  Pourceli,  elles  ont  reçu  une 
queue  ,  qui  fouvent  tft  d'une  longueur  excellivc 
par  rapport  à  celle  du  corps  :  car  tandis  que  l'aniinal 
n'a  tout  au  plus  que  lept  ou  huit  lignes  de  long, 
la  queue  dans  certaines  circouftances  ,  prclente  une 
longueur  de  plus  de  quatre  S£  même  de  cinq  pouces  : 
mais  elle  n'eft  pas  toujours  également  longue  ,  la 
Larve  peut  l'alonger  &  la  racourcir  a  fon  gré  j  fou- 
vent elle  n'a  que  la  longueur  d'un  pouce  &  demi. 
Cette  queue  clt  compofée  de  deux  tuyaux,  dont 
J'un,  commeceux  des  lunettes  ,  peut  rentrer  enriè- 
rement  dans  l'autre  ;  /e  moins  gros  de  ces  tuyaux, 
ou  celui  qui  rentre  ,  eft  appelle  par  llcaumur  le 
tuyau  de  la  refnirjtwn.  La  queue  peut  être  de  plus 
en  plus  longue  ,  félon  que  le  tuyau  de  refpira- 
tion  fort  plJ^  ou  itioms  de  celui  qui  lui  fcrt  d'étui. 
Ce  n'cll  pas  le  tout,  ces  deux  tuyaux  font  encore 
pat  eux-mêmes  capables  d'alongemens  &  de  racour- 


1  N  S 

ciffemens  :  car  dans  des  temps  où  le  tuyau  de  lai 
refpiration  difpatoît  entièrement  ,  la  queue  n'eft 
pas  toujours  également  courte.  Quand  la  queue  a 
été  portée  à  une  longueur  cxcefTive  ,  elle  eft  beaur 
coup  plu-s  délice  que  lorfqu'cUe  eit  irès-racourcic  ,' 
ou  moins  alongéc  j  alors  elle  ne  paroît  quelquefois 
que  comme  un  gros  filet,  &  la  plus  longue  por- 
tion du  tuyau  de  la  refpiration ,  la  plus  proche 
du  bout  ,  femble  être  un  crin  de  Cheval  &  un  crin 
noir.  Le  tu,  au  de  la  refpiration  eft  terminé  par  un 
petit  mamelon  brun  ,  dans  lequel  Reaumur  a  cru 
voir  deux  trous  deftinés  à  donner  entrée  à  l'air. 
Ce  mamelon  ell  élevé  au-delfus  de  la  furface  de 
l'eau  ,  Se  apparemment  pour  aider  à  l'y  tenir  en 
équilibre  ;  cinq  petits  corps  ,  terminés  en  pointe  , 
&  comme  cinq  petits  anneaux  de  poils,  partant  de 
fon  origine  ,  (ont  étendus  &  flottent  fur  l'eau  : 
ces  petits  pinceaux  font  dilpoiés  autour  du  bout 
de  la  queue  ,  à  la  manière  des  rayons  des  étoiles. 
Dans  le  corps  de  la  Larve  il  y  a  deux  gros  \aif- 
tcaux  d'un  blanc  fariné  ,  qui  font  les  principales 
tiachécs  ;  ces  vailfeaux  aéiicr.s  s'étendent  de  la  tête 
jufqu'a  la  queue  ,  &  ils  font  enfin  attachés  au 
tuyau  de  la  refpiration,  avec  lequel  ils  communi- 
quent. G'ell  donc  par  les  ouvertures  du  bout  de 
ce  tujau,  que  l'aie  el^  porté  dans  les  trach:es. 
Comment  ne  pas  admirer  Une  combinai  Ton  aufli  bien 
oi  donnée.  Comme  tes  Larves  ont  befoin  de  de- 
meurer toujours  au  tond  de  l'eau  dans  la  vafe  , 
parce  que  c'eft  -  la  qu'elles  trouvent  dequoi  fe 
nourrir  ,  &  comme  eiles  fcmblcnt  avoir  de  même 
continuellement  befoin  de  refpirer  l'air  ,  il  leur  im- 
porte de  pouvoir  alonger  &  racourcir  la  queue ', 
pour  pouvoir  atteindre  la  furface  de  l'eau  ,  qui  cft 
plus  ou  moins  éloignée  du  fond  ,  félon  la  profon- 
deur de  la  maiie  d'eau  où  elles  fe  trouvent  :  au 
moins  ne  manquent-el  es  jamais  déporter  le  bouc 
de  la  queue  à  la  furface  de  l'eau.  Pour  fe  trans- 
former ,  ces  Larves  fortent  de  l'eau  &  entrent  dans 
la  terre  ;  c'eft-ia  que  la  peau  de  leur  corps  s'en- 
durcit peu-à-peu  pour  former  une  coque  ,  dans 
laquelle  la  Larve  prend  enfuite  la  forme  de  Nym- 
phe. La  longue  queue  fe  dellehe  peu-a-peu  ,  paice 
qu  elle  ne  doit  plus  être  d'aucun  ufage  pour  1  In- 
lede.  Mais  ce  qu'il  y  a  de  fingulier ,  c'eft  qu'on  voie 
paroître  dans  la  luitc  au  bout  antérieur  de  la  co- 
que ,  quatre  efpèces  de  cornes.  On  n'en  voyoit 
tout  au  plus  que  deux,  &  même  avec  peine  ,  a  la 
tête  de  la  Larve  ;  les  deux  autres  cornes  ,  les  pof- 
térieures  ou  les  plus  grandes  ,  ne  doivent  paroître 
qu'après  rendurciilemen:  de  la  coque.  Celt  dans 
l'ouvrage  même  de  Reaumur  ,  qu'il  faut  voir  com- 
ment CCS  coines  pouflent  à  la  coque  8c  d'où  elles 
viennent,  comme  elles  font  dcsorgar.es  uniquement 
faits  pour  la  Nymphe,  &  par  lefquels,  quoique 
renfermée  dans  la  coque  ,  elle  peut  lefpirer  l'air  qui 
(emble  devoir  lui  être  néccllaire  ;  enfin  comme  ces 
cornes  communiquent  à  des  vcllies  remplies  d'air, 
qui  poncr.t  cet^  air  dans  ks  Itigmatcs  du  corcclet 
de  la  Nymphe.' 

D'autres 


I  N  S 

D'autres  Njrnphes  de  phifîcurs  efpèccs  de  Ti- 
pule<;  ,  qii  vivent  aulli  dans  Tcau  lous  la  foiiiK 
de  Larve,  ont,  comme  celles  des  Coufuis ,  deux 
tfpèccs  de  cornes  au  corcelet,  qui  (ont  des  cuyaui 
qui  doivent  donner  paflaj^e  a  lair  ;  la  Nymphe  les 
tient  pour  cette  raifon/ah  furface  de  l'eau,  de 
Ij  même  manière  que  le  font  les  Nymphes  des 
Coulîns  :  on  en  p-.ut  voir  des  exemples  dans  les 
mtjuoires  de  Reauniur.  Le  même  Aureur  parle  en- 
core dune  Nymphe  aquatique  de  Tipule,  qui  porte 
à  fon  bout  antérieur  une  forte  de  long  cheveu  , 
deux  ou  trois  fijis  plus  long  que  la  Nymphe  même  : 
ce  fil  délié  eft  auffi  un  tuyau,  qui  porte  l'air  dan» 
fon  corps:  c'eil  pourquoi  la  Nymphe  tient  le  bout 
du  fîl;t  à  là  furface  de  l'eau  ,  dont  elle  cit  elle-même 
alfez  éloignée. 

Il  y  a  des  Infères  aquatiques  qui  fcmbicnr  ref- 
pirer  l'eau  ,  à-peu-piès  comme  les  Poi.Tons.  Telles 
lont  les  Larves  &:  les  Nymphes  des  Desnoifelles ,  ou 
Libellules  ,  qui  vivent  conftamment  au-dedans  de 
l'eau  jufqu'au  temps  oii  elles  doivent  prendre  des 
ailes.  Ces  Nymphes  ont  au  derrièie  une  grande 
cuvcrturi  ,  entourée  dans  les  unes  .,  de  pointes 
«fcailleufcs  &.  mobiles  ,  &  dans  d'autres ,  de  trois 
petites  pièces  plâtres  ,  en  forme  de  feuillets.  C  efl 
par  cette  grande  ouverture  qu'il  a  paru  à  Rcaumur 
qu'elles  infpirent  &  qu'elles  expirent  l'eau  ;&  il  a 
dit  comment  cette  tfpèce  de  refpiration  s'exécute. 
Qj'onôte  bruRpement  une  telle  Nymphe  hors  de 
l'eau  ,  on  ne  manquera  pas  de  lui  voir  lancer  un 
jet  d'eau  ,  de  fon  deiriêre  ;  qu'on  la  remette 
enfuitc  dans  un  vafe  plat  ,  où  il  n'y  a  q.ie  l'eau 
néceffaiie  pour  cou\rir  à  peine  le  corps  ,  l'on  veria 
comment  elle  attire  l'eau  dans  fon  corps  par  l'ou- 
verture du  derrière ,  &  cnfuite  comment  elle  la 
repouffe  :  fôuvent  elle  feringue  l'eau  à  une  diltancc 
afTez  confidérable.  Cepend'ant  ces  Nymphes  ont 
dans  le  corps  un  grand  nombre  de  vaideaux  à 
a'.r,  &  même  d  un  volume  confidérable;  elles  ont 
encore  des  fligmates  au  corcelet  &  à  l'abdomen.  A 
quoi  leur  fervent  ces  vailTeaux  aériens,  puifqu'cîles 
fembk-nt  refpirer  l'eau  }  Il  eft  hors  de  doute  qu'elles 
n'aient  aulTi  befoin  de  refpirer  fair  ,  ou  au  moins 
que  CCS  vailleatix  font  remplis  d'air.  On  en  peut 
avoir  une  preuve  dans  l'expirience  propofée  pai 
Lyonnet.  On  n'a  qiv'à  mettre  l'e.iu  ,  dit-il,  ca^i'; 
laquelle  on  tient  ces  animaux  ,  fur  un  peu  de  feu^ 
Dès  qu'elle  commence  à  devenir  ticdc  ,  l'airrenfjtmé 
(.ans  les  bronches  ,  fe  dilate  ,  &  ne  pouvant  plus 
s'y  contenir,  on  le  voit  fortir  par  fufccs  ,  &  niênie 
quelquefois  avec  bruit,  au  travers  des  deux  ftig- 
iTiates  du  ccrcelet.  L'Agteur  avii:e  qu'il  eft  difficile 
de  favoir  comment  cet  air  entre  èans  'es  trach.'es , 
paifqa:  c'elt  rarement  que  l'Animal  monte  à  la  lur- 
iace  de  l'eaii:  il  faut  bien  dès-lors  que  l'infede  ait 
lies  orgaties  propres  à  extraire  ,  pour  ainû  dire  , 
l'air  renfermé  dans  l'eau  même. 

Plu-ieurs  efp?^es  de   Larves  aquatiques    ont   fur 
l'extérieur  du  corps,. des  parties tei.'-iajquabics  ,  ua- 
Hi/u  Nut.  dîi  l':Jl5£s.  Tu:n,  Fil, 


I    N    S 


27Î 


tôt  en  forme  de  filets  pl;is  mo'ns  longs,  tantôt  comme 
des  lames  plattes.  Au- dedans  de  ces  parties  on  voit 
des  vaifieaux  ,  qu'on  ne  fauroit  niéconnoîire  pour 
des  vailleaux  aêiiens  ,  puilqu'ils  ont  commlinica- 
tion  avec  les  trachées  &  les  bronches.  On  a  cru 
devoir  nommer  ces  parties  ,  les  ouits  de  l'Infede, 
comme  on  nomme  dans  les  Poillons  les  orcanes 
dcliinés  a  refpirer  l'eau.  Les  Infeéles  qui  ont  de  ces 
ouïes,  font  entr'autres,  toutes  les  Laives  des  Ephé- 
mères j  celles  des  Friganes  ou  des  Mouches  papilion- 
nacées  &  qui  vivent  dans  des  fourreaux  ,  comme  les 
Teignes  ;  une  Chenille  aquatique ,  &  u.ic  Larve 
aquatique  d'une  efpèce  du  Tipule.  Comme  tous  ces 
Inleétes  vivent  conllamment  au  fond  de  l'eau  , 
lur  les  plantes  aquatiques  ,  &  comme  ils  ne  fe  rendent 
pointa  la  lurtace  de  l'eau  pour  refpirer  l'air  ,  il  eft 
difficile  de  lavoir  comment  l'air  entre  dans  les  tra- 
chées ou  les  vailleaux  aériens f|u'on  voit  dans  leurs 
ouïes.  Il  faut  dire  d'eux  ,  ce  que  Lyonnet  a  dit 
des  Nymphes  des  Libellules,  qu'ils  ont  fans  doute 
des  organes  pour  extraire  i'air  contenu  dans  l'eau  &: 
pour  l'attirer  dans  Icuis  trachées. 

On  fait  que  les  EcrevifTcs  &  les  Crabes  font 
des  Infcetcs  vraiment  aquatiques  &  qui  le  font 
toujours.  Il  y  a  apparence  qu'ils  refpircnt  I  eau  oa 
bien  l'air  renfermé  dans  l'eau  a  h  manière  des  Pui!- 
fons  :  carilsont  au-deilous  de  l'écaillé  du  coicekt,, 
de  chaque  coté  du  coi-ps  ,  des  paquets  de  parties  co- 
tiaccs  irès-compofécs,  qu'on  peut  pienjre  pour  leurs 


Nous  devons  faire  obferver  que  ce  r.'cft  pas  à  la 
bouche  m  à  la  tête  ,  qu'on  doit  chercher  les  organe» 
lefpiratoires  des  Inftéles  ;  on  peut  croire  qu'il  n'y 
en  a  aucun  qui  lefpirc  par  c^i  endroit.  D'après  l'au- 
torité de  Fii.'ch  on  a  avancé  que  les  Libellules  ,  lorf- 
qu'ciles  font  Infcdes  aquatiques  ,  refpirenc  par  le 
dellous  de  la  bouche  ;  mais  Lyonnet  a  bien  avec 
fondement  S:  avec  fuccès  réfuté  cette  opinion.  Ces 
animaux  ont  la  bouche  &  toute  la  partie  inférieure 
de  la  tête  couverte  d'un  mafque  qui  tient  à  une  fo:te 
de  bras,  lequel  s'avance  fous  )e  dclious  du  corcelet^  &: 
y  faifant  comme  un  coude  fe  replie  en  double  fur  lui- 
même  &  va  prendre  l'Animal  fous  l'efpèce  de  menton.. 
C'efl  par  lenioyen  de  ce  bras  ,  s'il  eft  permis  de  s'ex- 
primer ainli,  que  l'animal  baiife  fon  maf  juc  ,  &  le 
remet  devant  la  bouche  quand  bon  h.;i  fciible.  Lorf- 
qu'on  prend  cet  Infecte  entre  deux  doigts,  même' 
quaiid  ilelt  raoït  ,  &  qu'on  lui  pttlie  un  peu  le  ven- 
tre ,  ou  eft  furpris  de  le  voir  fcuvent  relever  le  mu- 
feau  ,  avancer  le  coude  de  défions  fon  ee.icclct  ,■ 
bjiffer  le  niafque  ,  &:  le  remettre  dès  qu'on  continue 
de  preficr.  C'ell:  d'après  cette  obfervation  que  Fiilch 
prétend  que  le  mafque  &  le  bras  par  cii  il  tient  au 
menton  ,  elt -l'organe  par  lequel  l'animal  refpiie,  6c. 
que  l.e  mouvement  que  fait  ce  bras  quand  on  preli'e 
le  ventre  de  l'Infecte  ,  eu  eft  une  preuve  ,  parce 
que  ce  mouvement  fait  voir  ,  félon  lui  ,  que  l'air  fe 
tottimuuiq^uc  du  venue  au  bras  par  le  rncnton.  Ou 
Mm 


iTi 


I  N  S 


peut  penfer  qu'il  s'efl  trompé  dans  ccfte  conclufîon 
<]u'i!cntirc  Nous  avon<:  vu  que  ces  Infectes,  tan- 
dis qu'ils  font  aquariqacs,  rcfpirent  l'cati  &  non 
l'air  ,  &  qu'ils  refpircnt  cette  eau  ,  lion  pat  le  maf- 
qiic  ,  mais  par  la  partie  poflcrieure  ,  par  laquelle 
audî  ils  la  rejctncnt  après  l'avoir  refpirée.  L'expira- 
tion ,  ajoute Lyonnct  ,  en  e(l  plus  vilib'c  que  linlpi- 
ration  ;  mais  il  eft  aiG:  <1e  s'alTurer  que  l'une  &  l'autre 
fe  fontpar  la  partie  poliéricurc.  11  n'y  a  qu'à  pren- 
dre un  fil  de  foie  tout  iiniplc  ,  &  tel  qu'il  elt  filé  par  le 
Ver-à-foie  On  enroule  une  extrémité  entre  fes  doiç^ts 
pour  y  fonn<"r  une  efpcce  de  petite  pelotre.  Ccrte 
pelotte ,  quand  elle  efl:  mruill  'c ,  va  au  fond  ,  &  fuf- 
pcndueà  ce  fil  extrêmement  déiicît ,  elle  reçoit  tous 
les  mouvcmens  que  l'Infecte  communique  à  l'eau. 
On  n'a  qu'a  l'approcher  di  l'cnver-ure  poflérieurc 
de  l'animal  ,  &  l'un  verra  que  la  pciotrc  e(1:  alrerna- 
tivemcnt  rcpouiTée  &«ittiiée  d'une  mniiiire  à  ne  pns 
lailTurde  doute  , que  lo  retour  de  la  pe'ottc  vers  le 
corps  de  l'aninial  ,  ne  foit  l'effet  d'^i^e  arrradicn 
rétUc  ,  puifqu'il  eft  beaucoup  p!u<;  prompt  qu'il  ne 
le  fcro't,  fi  elle  n'y  étoit  portée  que  par  ion  propre 
poids.  L-  inafque  de  ces  Infectes  a  un  autre  ui'agc 
bien  plu',  certain;  il  «fl  fendu  dans  ie  mêinc  fcns  que 
labouclie  &  refendu  par  une  autre  fente  qui  tombe 
perpendicu'laircment  du  d:vant  du  mufcau  fur  la 
première  :  qwand  il  fc  préfente  quelque  Animal  qui 
eft  de  leur  goût,  ils  ab.itrent  tout  d'un  coup  leur 
wiafqiie,  ils  en  ouvrent  les  fentes, ils  failllfcnt  par-là 
leur  proie  &  l'y  tiennent  arrêtée  comme  entre  des 
teriailles,  tandis  qu'ils  la  mangent  tout  à  leur  aife. 

Parmi  les  Infectes  qui  pafTent  l'Iiyver,  (|uoiqiril 
y  en  ait  plufiiurs  qui  le  paffcnt  fans  fe  donner  beau- 
coup de  mouvement  ,  Cf  repos  cependant  ne  devient 
véritablement  létli.-ii'j!,ique  q'jc  par  un  ficid  esccllif; 
une  oélc'e  médiocre  ne  les  empêche  p.i'i  de  le  mouvoir 
«]uand  on  les  touche  ;  leur  ccrur  ou  leur  i;randc  ar- 
tère continue  toujours  a  battre  ,  mais  il  bat  beaucoup 
plusleiitcment  qu'cnéré  :  d'oui!  ett  àpiélumer  qu  ils 
rcfpirent  aulTi  pendant  1  liyvcr  ,  mais  avec  moins  de 
reprjfcs  que  dans  d'autres  faifons.  Tous  les  Infectes 
cependant  ne  paifent  pas  1  hyver  dans  une  efpèce 
d'tngoiirdificmtnt;  il  y  en  a  ,  dans  les  climats  un 
peu  méridionaux  ,  pour  qui  cette  faifon  efl:  une 
faifDii  dact.vité  ;  ils  a^ilfcnt  ,  man'j;cnt  ,  croif- 
fent  alors  &  ne  fe  transfoi  ment  qu'au  printemps: 
on  ne  faiiroit  douter  que  ces  Infectes  ne  refpirent 
pend-int  l'hyvcr  ,  puifqur  c'elt  une  faifon  qui  peut 
leur  étreencors  convenable. 

D'après  les  obfervations  affcz  érendues  que  nous 
venons  de  rapporter,  oa  (Hiurioit  conclure  que  fi  les 
InfciScs  en  p,énér.rl  ne  rcfpirent  point  l'air  par  inf- 
piration  &  par  expiration  ,  il  eft:  au  moins  certain 
qu'ils  ont  t'.uv  befcjm  d'a:r  pour  vivre,  &  que  cet 
air  efl  porté  dans  leur  corps  par  les  iligmatcs  ou 
par  d'autres  ouvertures  quiont  comraiinic.iti'^n  avec 
les  vailfeaux  aériens  ,  qui  font  les  trachées  &  les 
bronches.  Mai?  on  pourroit  dire  aulll  que  (i  la  mccha- 
nique  de  la  icfpiiation  cit  encore  fort  obfcuredans 


I  N  S 

les  Infectes;  fi  l'on  fait  feulement  qu'elle  y  diffère 
beaucoup  de  celle  des  Animaux  qui  nous  (ont  les 
plus  coimus  ;  on  juge  plus  de  cette  différence  par 
la  comparaison  des  organes  que  par  celle  de  leur  )cu. 
Ainfi,  on  a  cru,  furdes  expériences  fpécieufes,  que  les 
Ifigrnatcs  ne  lervoient  qu'à  l'infpiration,  f<  qael'cx- 
pirarion  fe  faifoic  par  la  peau  ;  mais  des  expériences 
faites  avec  plus  de  foin  ,  fur  des  Chenilles  de  tout 
•igc  ,  tenue,  fous  l'eau  ,  après  avoir  pris  la  précau- 
tion de  chaffer  l'air  de  leur  extérieur,  ont  pcrfuadc 
que  leurs  (Hgmates  fervoiert  également  à  l'infpira- 
tion  &  à  l'expitation  :  les  expirations  ,  il  eft  vrai  , 
n'ont  rien  offert  de  régulier;  elles  ont  paru  dépen- 
dre principalement  des  mouvemcns  de  l'Animal.  Les 
mêmes  effets  d'ailleurs  ,  que  h  privation  de  l'air 
peut  occalionner  dans  les  animaux  à  fang  chaud, 
ne  viennent-ils  pas  fc  reproduire  également  dans  les 
Infcétes  î  On  ne  peut  ignorer  que  la  plupart  plongés 
dans  l'eau  ,  tombent  plus  ou  moins  lentement  dans 
une  efpcce  d'afphyxie  ,  pcn.lant  laquelle  le  cœur 
parcîc  abfolument  immobile.  Bien  plus,  il  eflavéïé 
que  lorfqu'on  applique  une  gonttc  de  liqueut  grafTc 
liir  un  eu  plulicurs  fligmatcs ,  les  parties  corref- 
pondantcs  deviennent  paralytiques  :  l'intcrccptiorj 
de  l'air  dans  une  partie  eft  donc  fuivic  de 'celle 
des  liqueurs  ou  des  efprits,  qui  tournifient  aux  mou- 
vcmens mu  fcuLiires.  Des  trachées  accompagneroient- 
cllcs  les  vaidtaux  fangiiins  ,  ainli  que  les  nerfs  Se 
les  mufdes  ,  dans  tous  leurs  cours  2  Ces  trarh'es 
enfin  ,  en  fe  divifant  &  fc  fousdivifant  prodie,ieu- 
Icmcnt,  feroicnt  elles  des  efpèces  de  cribles,  qui, 
par  des  féparations  ménagi'cs  i  propos ,  fourniroient 
a  chaque  )xutie  un  air  plus  ou  moins  fubtl,  fuivanc 
fes  be foins  ? 

Quoique  l'on  foit  alTez  fouvcnt  dans  le  cas  de 
pciifer  ,  que  fur  bien  des  objets  qui  ne  pr  fcntent 
pas  d'abord  l'évidence  dans  leur  cxplic.ition  ,  les 
expériences  ne  fervent  qu'à  multiplier  les  doutes, 
&  qu'il  faut  lavoir  fe  borner  à  un  certain  noir.- 
brc  d'exp''ricnces  conv.-rgentcs  ,  pour  fc  fixer  à  quel- 
que conclulîcn  ;  quoiqu'on  ait  peut-être  belbin  aiifli 
d'être  Cliiiniif^  foi-inéme,  peur  ajouter  une  con- 
fiance entière  aux  découvertes  &  aux  explications 
de  la  Chimie,  relativement  aux  opérations  de  la 
Nature  dans  les  corps  animés;  on  ne  peut  défavouet 
cependant  ,  que  les  recherches  récentes  de  plu- 
ficms  Chimiftes  ,  fur  le  principe  de  la  chaleur  qu'ils 
appelent  calorique,  &  fur  l'air,  n'aient  dont>él  eu  a  une 
théorieau  moins  Migénieufe,  ou  mèmephufible,  rela- 
vement aux  foLirces  de  la  chaleur  animale,  au  m '- 
caniiiiie  de  \.\  rcfpirar;on  &  i  A-m  influence  fur  le 
principe  do  la  vie.  Pour  compléter  ce  que  nous 
avions  a  dire  fur  !a  refpiration  &  même  fur  l'éco- 
nomie vitale  des  Infedes  ,  nous  croyons  devoir  hiirc 
ufage  encore  des  ol.ftrvations  chimiques  &  jhyjiolo- 
giqaes  ,  faites  par  M.  Vauquelin  ,  fur  lu  rtfpuatton. 
des  hijcdis  &  àtfs  Vers  que  l'on  trouve  dans  les 
annales  de  Chimie. 

C'cll  fur    les    Infères    &:    les     'Vers   les    plus 


ï  N  S 

gros  qu'on  troiivr  ailï  ciivirons  de  P.-ri';  ,  fur  le' 
S.iutercll£S  vertes  tiès-coiimies,  Airlagiande  Limav-v; 
jaune  des  praiiics ,  Ht.  (lir  le  Linuçoii  des  vignes  ,  (^ue 
l'Auteur  a  établi  (es  expériences  ,  <]ui  lui  ont  donne 
des  réfuhats  fembiables  j  par  rapport  à  l'air,  à  ceux 
<]u'on  connoît  déjà  l'ur  la  refpiratiou  des  Auimaux  a 
Jiii.g  chaud.  Nous  en  ufeions,  a  Ion  ëgard  ,  com- 
me nous  avons  dLJa  ufé  vis-à-vis  do  ceux  dont  nous 
avons  penfc  cjue  les  expériences  qu'ils  ont  ra['portécs , 
ne  pouvoient  1  être  aiieux  que  par  leur  propre  bou- 
che, nous  le  ferons  parler  lui-même;  d'autant  mieux 
f]ue  k  nouveau  langa^  chimique  qu'il  a  adopté,  ne 
pourroit  pas  nous  convenir  autant  qu'a  lui.  Nous 
puunciis  aulfi  jncfitcr  de  quel^jue  nouvelle  inlhuc- 
iioii  lui  ks  Inkdcs  tju'il  a  fournis  à  fes  expériences. 

"  On  fait,  dit  M.  'Vauquelin  ,  que  les  ïakûcs 
ne  relpircn:  point  |  ar  la  bouche ,  comme  ks  Animaux 
à  lanj;  chaud  , -qu'ils  n'ont  point  comme  ces  derniers , 
un  organe  pulmonaire  ,  dans  lequel  le  fang  ou  lef  au- 
tres humeurs  vontieccvoir  1  influence  de  l'air.  Les  In- 
fcdes ,  ainh  que  lesSauterollons  dont  nous  parlons  , 
prennent  cet  clément  par  p'ufieurs  ouvertures  q\;eles 
EntoraologiRes  ont  appelle  ftigmatcs  ,  parce  qu'elles 
forment  comme  autant  de  taches  à  la  fuifacede  leur 
corps.  Ces  ouvertures  ont  ditFérentes  figures  :  tantôt 
elles  font  rondes,  tantôt  ovales  ,  Si  le  plus  fouvenc 
alongées  comii-ie  une  boutonnière.  Leur  nombre  va- 
rie fiiivant  la  nature  Si  la  grandeur  de  l'Ani!r,al.  Chez 
les  Sauterelles,  les  organes  de  la  rcfpirarion  ont  une 
foi  me  ovoïde,  ils  font  au  nombre  de  vingt-quatre  ,  dii- 
pofés  fur  quatre  rangées  paral'ellcs  &:  cxtéiicurcs 
aux  deux  lignes  blanches  placées  longitudinalcment 
au  milieu  de   leur  ventre  ». 

53  Le  premier  de  ces  fligmates  cfl:  le  plus  grand  Je 
tous;  il  cil  placé  entre  le  corcclet  &  l'abdomen  ,  dans 
une  profondeur  que  laillent  entr'tllcs  ces  ceux  parties. 
Il  le  continue  dans  le  corps  de  l'Infcrte  ,  par, un  canal 
blanc  ,  demi-tranfparent  &gorjili  d'au  julqu'à  1  ex- 
tiêmité  des  deux  premières  pattes.  Tous  les  autres 
fligmates  font  placés  fur  ks  cotés  de  l'abdomec  ;  ils 
font  les  extrémités  de  canaux  de  la  même  nature  que 
celui  de  la  première  ouverture  ,  k  plus  grand  de  ces 
canaux  fe  dirige  vers  rellcmac.  Il  eft  vraifcinblabk 
que  c'elf  dans  ce  vifcère  que  s'exercent  tout-a-la-fois 
&  la  première  digeflion  des  almiens  &  la  féconde  al- 
tération dont  ils  ont  befoin  pour  fc  changer  en  la 
fubflance  propre  Me'i'înfeélc  ;  altération  qui  dans 
l'Homme  ,  k  Quadrupède  &  les  OifeauK  ,  Ye  pa(k 
dans  ks  poumons  Beaucoup  de  ces  ca-iaux  vont  fe 
tendre  tout  le  long  de  l'œfophage  ,  de  l'trtomac  & 
du  canal  intf  Rinai.  J'en  ai  vu  un  grand  nombre  (e 
répandre  le  long  des  côtés  du  ventre  ,  gagner  le  mi- 
lieu du  dos  &  s'y  perdre.  Peut-être  la  moitié  de  ces  tra- 
chées refpiratoiresfert-elkà  l'expiration  ,  &  comme  il 
y  a  quatre  rangées  de  ces  organes  ,  il  m'a  paru  vrai- 
fembiablc  que  deux  de  ces  rangées  fervent  à  rejetter 
l'air  ,  lorf  ]u'il  a  dépofé  dans  ks  humeurs  de  la  Saute- 
relle une  partie  de  fon  oxigcne  ». 


T  N  S  27; 

M  Les  Saiitercl'es  doivent  avoir  des  mufclcs  inlrira- 
teurs  &  expiratcurs  bien  mobiles  ;  car  les  deux  ir.ou- 
vemcns  de  larcCpiration  iont  très  marqués  chez  elles. 
Ces  Animaux  paroillent  fe  nourrir  de  beaucoup  de 
matières  :  j'ai  trouvé  dans  leur  criomac  tantôt  de 
l'herbe  ,  tantôt  des  parties  d'anim.iux  ,  Si  Qr.Hn  (ou- 
veat  une  terre  noire  £c  grade  ,  un  détritus  de  matières 
organiques  dont  iK  tirent  (ans  doute  les  fucs.  Le  nom 
trivial  que  leur  donntGeofiroy  indique  qu'ilsfontcar- 
iiaciers  ;  maisil  paro'u  qu'ils  le   nourrUTcnt  de  rout  ce 

qu'ils  trouvent Leur  ocfophage  cft  ttès-grand  , 

torm;  d'une  membrane  frts-lilte  ,  demi  trar;i"parenre 
5:  fort  extenfibk  ;  il  y  a  un  endroit  où  il  cl>  renflé  £c 
plus  épais.  Ce  point  où  s'accumulent  leurs  alimeos  j 
eft  leur  cltomac  ,  il  c(l  formé  de  trois  efpèces  de 
véficulcs  ,  une  ("upéricure  5;  deux  par.illclles  ;,  la  (upé- 
Heure  cil  garnie  intérieurement  de  deux  lames  cor- 
nées ,  dures  S:  dentées  comme  une  fcic.  Cer  produc- 
tions relkmbknt  aux  lam.es  rubercukuics  du  bonnet 
des  Quadrupèdes  ruminan»  ,  &  fembknt  ranger  les 
jautci elles  parnù  IcsAnimaui  polygaftriqnes.  Ces  in- 
i'ciiesrend-.  ntdcscxcrémens  de  coaleur  verte, de  forme 
cylindriquc,8£  cannelés ,  comme  ceux  des  Vers  à  foie», 

»  J'ai  cru  ncccfiaire  de  conftater  cette  ftrufture 
anatoiniqiie  des  organes  qui  fervent  en  uitms  tems 
à  la  digeliion  &■:  a  la  tcfpirasion  des  Sauterelles, 
pou:  nv.cux  l.i'.ie  concevoir  ks  phénomènes  relatifs  à 
1  altùation  du  l'.ur  ,  qui  a  lieu  pendant  l'exercic"  fL- 
muiiané  de  ces  deux  fondions.  Je  vais  décrire  aâuel . 
Icment  ks  expériences  que  J'ai  faites  fur  cet  objet  ». 

'  <c  je.  ExpâienceVne  Sauterelle  m.îkmifedans  fix 
pouces  cubesd'air  vital  dontonconnoilfoit  le  d  gré  de 


iutetï,y 


1  dix-huit  heure-. L'ai 


iavoit  ('n  par 


le  été  changé  en  a;r  carbonique  ;  il  troubloit  l'eau  de 
cliaux  fansccpendaiuéte:ndre  les  bougies  ;il  kslaifoiE 
nicme  brûler  avec  plus  d'adivité  que  l'air  atmofphi— 
iiquc,  lorf]uc  l'acide  en  a  été  féparépar  l'alcali  i'm. 
La  refpiration  de  laSaurerelle  avoir  lemblé  s'accélérer, 
&  fes  anneaux  battoient  plus  prorii,'[ciini)[  quedaifï 
ratmofphère(car  ce  n'efl  ijue  pat  l'élévation  U  l'abai'"- 
(ement  (uccelfif  de  ces  anneaux  que  nous  avons  pii, 
juger  du  nombre  des  re (pirations);  le  volume  de  l'aie 
dans  lequel  cetlnlecle  avoit  rcfpiré,  n'avoir  pas  fcnlî- 
blement  dinmué  ,  mais  il  adiminizé  d'environ  —3.  , 
après  avoir  été  lavé  avec  l'aicaii.  L'Animal  afphyxié 
dans  cet  .vit,  &  ayant  été  retiré  &i  ag'ré  pendan.: 
quelque  tems ,  puis  cxpofé  à  la  vapeur  de  l'ammouia- 
que  ,  a  étendu  1èr.  [uttcs  ;  fes  anneaux  ont  battu  un 
grand  noinbrc  de  fois  ,  mais  jrts-iégèreinent  :  oa 
elpéroit  qu'il  feroit  rappelle  à  la  vie  ,  mais  abandon- 
né a  lui-même,  il  ell  mort  >'. 

«  La  Sauterelle  refpiroit  de  cinquante  à  foixante 
fois  par  minute,  fans  difconiinuer, dans  l'aimofphère  , 
mais  dans  le  vafe  a  expériences  placé  au-deiius  d  en- 
viron un  pouce  de  mercure  dans  l'^ir  vital,  l'înfede 
refpiroit  de  foixante  a  foixante-cinq  fois  par  minute  •, 
enfuitc  il  cefleit  d«  relpirer  pendant  une  iiunuw 
Mm   X 


27<5 


I  N  S 


au  bout  de  laquelle  il  recommençoit  comrae  an- 
paiMvaiK.  Cette  manière  de  refpirei- a  duré  plufieuis 
îicur';s  ,  mais  à  la  fin  &  qiie!<qiicî>tcms  avant  de  mou- 
rir ,  il  rcfpiioit  continucUement,  quoique  fcs  mou- 
veintns  rtlpiiatoires  fullcnt  moins  Uins.  Pendant  ce:- 
l^c  expérience  la  SaucereUc  a  rendu  plulicurs  excrc- 
iuer.5  allonges,  de  couleur  verdarre  ce. 

3'  L'on  voit  déjà  en  général  que  la  Sauterelle  a 
bcfom  de  la  prérenee  de  lair  pur  ou  'j^iz  oxigèiie 
l'our  relpiver  ;  qu'elle  a  changé  cet  air  en  acide  car- 
bot.ique  ;  que  quand  une  certaine  quantité  de  celui- 
ci  a  été  ainii  dianrée  ,  il  ne 'peut  piusfervirà  la  rcf- 
piration  ,  &:  qu  il  tue  ce:  luleccc. 

5j  ze.  Expcrh-nce.  Une  SaiitercKe  femelle  a  été 
mifc  dans  liuit  pouces  d'air  commun  ,  elle  y  a  vécu 
trciue-lix  Ireures  ;  (es  refpirations  n'ont  point  fubi 
de  changcmcnc  comme  celles  de  la  Sauterelle  mâle 
dans  l'air  viral  ,  el'e  refpiroitde  cinquante  à  cinquan- 
te cinq  fois  par  minute.  LorCque  cet  Animal  y  eft 
mort  ,  l'air  n'avoir  pas  diminué  (eniibleniCi^t  de  vo- 
lume ,  ilétcignoit  les  bougies  ,  même  api  es  avoir 
été  lavé  à  l'eau  de  chaux.  Cette  expérience  prouve 
cc-mme  la  piccédentc  ,  que  le  ç;az  cxigènc  eft  in- 
difpenfable  à  la  vie  de  cet  Infecte,  qu'aijruôt  quil 
p'exifie  plus  ou  qu'il  n'exilte  que  très-peu  de  gaz 
^•aas  l'air  atraofphériquc,  il  meurt promptcmcnt  «. 

n  3S.  Expcrler.ce.Vnc  Sauterelle  femelle  mifc  dans 
le  gaz  hydrogène  fulfuré  ,  y  a  été  afphyxiée  fur  le 
champ.  AulTitôt  on  l'en  a  retirée  ,  or.  l'a  agit;'c  oai-.s 
l'atmofphère  ,  on  l'a  cxpofée  à  la  vapeur  de  l'acide 
niurianqueoxigéné,  ain.'îque  d'autres  gaz  ftimulans  , 
Si  on  n'a  pas  pula  rappellera  la  vie.  Ses  tarfes  étoient 
pliés  fur  les  jambes,  celles-ci  furies  cuilfes  ,  &  les 
cuifles tellement  ferrées  contre  le  corps  ,  qu'il  fa'doit 
mettre  beaucoup  de  précaution  pour  les  redrellerfans 
les  calFcr.  Cette  expérience  met  le  complément  aux 
deux  premières  fur  la  néceilitc  du  gaz  oxigène  pour 
la  tefpiration  de  la  Sauterelle  ». 

«  On  ne  doit  donc  point  douter  maintenant  que 
r.onfLulement  quelques  efpèces  d'Infeehs  ,  fi  ce  n'eft 
tous,  ne  rcfpircnt  ,  mais  qu'ils  ont  une  n:'ccffité 
abfolue  de  reCpirer  ,  qu'ils  exigent  pour  cette  fonc- 
tion l'influence  du  gaz  oxigène  ,  qu'ils  font  très-fen- 
fiblesà  la  quai, té  de  celui-ci  ,  S:  qu'enfin  ils  meurent 
quandil  contient  beaucoup  d'acide  carbonique  ou  de 
gaz  azote  ». 

Si  nous  n'avipns  pas  déjà  donne  allez  d'étendue  à 
l'objet  que  nous  venons  dctraiter  ,  nous  pourrions  y 
ajouter  encore  quelques  réflexions  qui  feroient  entraî- 
nées par  les  obfervations  précédentes  ;  mais,  après 
avoir  prcfeiité  cequipeutconftiiuer  l'économie  virale 
dans  les  Infccles  ,  il  efl  tems  de  palier  à  ce  qui  doit 
apparfenir  à  leur  économie  proprement  animale  , 
c'eft-à-ditç  auxorganes  delà  fenfibilicés:  du  mouve- 
ment, 


I  N  S 

Intérieur  des  LifcBes^  relativement  h  liur  économie 
animale. 

01>/erv::rlof!S  fur  Itar   faculté   de  fentlr  h-  de  fe 


L'efquiTcque  nous  venons  de  tracer  de  l'économie 
vitale  des  Inlcdcs  ,  peut  donner  une  légère  idée  de 
ce  quiconftitue  la  première  bafe  de  la  vie  dans  ces 
animaux  comme  dans  les  autres  ,  &  dans  les  Plantes 
même,  enunmot  ,  dans  tou>  lesèrres  organifés.  Mais 
s'il  c(l  une  faculté  qui  paroillc  propre  a  l'Animal  ,  cx- 
clufivement  à  la  plante  ,  c'ell  la  faculté  de  fentir  ; 
c'eft  par  elle  que  nous  allons  nous  introduire  dans 
l'économie  animale  qui  doit  être  propre  .\  l'Infcéle  en 
général. 

De  toutes  les  parties  du  corps  animal ,  les  nctfs 
reconnus  pour  être  les  (.rganes  de  la  fenfibilité  ,  font 
celles  dont  la  connoillance  doit  intércllér  le  plus  le 
Philo(ophe  ,  &  cependant  tout  ce  que  la  plus  fine 
anatomie  a  pu  nous  en  découvrir,  fe  réduit  à  bien 
peu  de  chofe.  Nous  favons  feulement  que  les  nerfs 
(ontdcs  cordons 'D!anch.îti es  ,  formés  de  divers  fai(- 
ccaux  de  filets  droits  &  parallèles  ,  liés  cnfemble  par 
un  tiflu  cellulaire.  Dans  les  Animaux  les  plus  connus , 
les  nerfs  ,  qui  du  cervc.ni  s'étendent  à  routes  les 
parties  du  corps  ,  fe  partagent  en  plufieurs  di- 
visons principales,  plus  ou  moins  nombrcufes.ou  plus 
ou  moins  étendues.  L:s  divifions  de'  nerf^  font  les  dif- 
férentes paires  p'ar  lefquellesils  fediftribucnt  à  toutes 
les  parties.  Ou  compte  ordinairement  dix  paires  de 
nerfs  ,  qui  partent  immédiatement  du  cerveau  ,  Se 
trente  qui  panent  de  la  moelle  épinière,  î\4ais  le  nom- 
bre &  la  manière  de  ces  diilributioiis  varient  beau- 
coup dans  les  divers  Ordres  d'Animaux  Chaque  divi- 
lionfe  rend  à  la  partie  pour  laquelle  elle  ell  dcilim'e, 
&doiit  lallruélurc  répond  aux  fonélioiis  qu'elle  doit 
exercer ,  ou  au  fentiment  que  les  nerfs  de  cette  divilion 
doivent  y  occafionner.  Le  toucher,  le  goût,  l'odorat, 
l'oe.ïc  &  la  vue,  font  cinq  genres  de  fei.fations  ,  qui 
ont  feus  eux  un  nombte  prefqu'infini  d'cfpèces.  L'é- 
branleftient  que  l'impulfion  médiate  ou  immédiate  des 
objets  produit  fur  les  nerfs  ,  donne  naiiTance  à  ces 
ditFérens 'genres  de  fcnfations  ,  qui  peuvent  tous  fe 
réduire  au  toucher  ,  dont  ils  ne  font  proprement  que 
des  modifications.  Les  organes  des  fens  font  donc  les 
inlfrumens  de  ces  modifications.  Le  nombre,  l'étendue 
&  la  finelTe  des  fens  doivent  aujll  conftitucr  le  degré 
de  pcrfedion  animale. 

Les  nerfs.-qui  feniblert  imiter  les  cordes  d'un  ir.f- 
trument  de  miifique  ,  ne  font  pas  tendus  comme  elle. 
Il  eft  des  Animaux  doués  d'un  fentiment  exquis  ,  i3c 
qui  ne  font  prefque  qu'une  gelée  épaille  :  comment 
admettre  des  cordes  élalnqu'e's  dans  cette  gelée  ?  Les 
Phylinlogiftcs  qui  avoient  cru  que  les  filets  nerveux 
croient  (olides  ,  avoient  cédé  .î  des  apparences  ticin- 
pcnfes  :  ils  vouloient  fi're  ofciller  les  nerfs  pour  ren- 
dre riifon  des  fcnfatic  r,s  ;  m.ds  les  nerfs  ne  peuvent 
ofcillcr  ;  ils  fun:  mous  &  nullement  élalliqucs.  Ainli 


I  N  S 

on  a  cts  couJuit  à  fiippofcr  dins  les  ncifs  un  fliiicîe 
trèi  fub:;l  ,  tris-élaftiquc  ,  &.  dont  les  mouveniens 
analogues  à  ciax  de  la  lumière  ou  du  flijiie  tlcdriquc  , 
produrenc  tou<,ks  phéiiûinàies  lesj'iu';  inxnrflans  ds 
la  vie.  Les  filets  nerveux  font  (i  prodigieuG:nienr  fins 
que  les  meilleurs  niicrofcopes  ne  fauroxnc  nous  aider 
a  d  -cidei-  s'ils  font  creux  ou  folides  ;  mais  en  les  con- 
fîdérant  comme  defiin'îs  a  la  tranniiifilon  de  ce  fluide 
cxtiémcmenc  adif  S:  l'ubcil,  qu'on  a  dc-ligné  fous  le 
noai  de  fiuideiicrvcux,  on  pcuife  pevluader  qu'ils  font 
Cl  eux.  Oii  a  été  aufli  porté  à  luppofer  dans  les  nerfs , 
des  vaidcaux  analoguesaux  ar;ères.,  &  qui  porteroiei't 
le  fluide  nerveux  à  toutes  les  pitcies,  &  des  vaiHeaux 
analogues  aux  veines,  quirapporttroient  ce  fluide  au 
cervv.au  ;  cette  opir.ijn  acfoptéc  par  des  Anacomiflcs 
ce'ièbres  ,  a  bien  de  la  vraifcniblance  ,  &  fournit 
d'heureu&s  ejiplicaùons  de   divers  pliénomènts  de  la 

Le  cerveau  ,  principe  des  neifs  ,  defliné  à  extraire  , 
préparer  ,  filtrer  ce  fluide  nerveux,  dont  les  foiiûious 
font  li  vaiiéts  ,  fi  étendues  &  d'une  fi  liante  impor- 
tance, nenous  efb  lui-même  guère  mieux  connu  que 
les  nerfs  :  c'cll  un  vrai  dédale  ou  l'Anatoir.ifte  fe  perd 
dès-qu'd  tente  d'y  pénétrer  un  .peu  profondément  : 
il  s'y  trouve  même  un  allez,  grand  nombre  de  pièces 
ti-ès-apparentes  ,  dont  il  ignore  ab.Qjlumeat  l'ufage  , 
ou  fur  lefcp.ielles  i!  ne  peut  que  former  des  conjcdurcs 
plus  ou  mi'.ins  inccrraines.  On  fait  que  deux  fub- 
ftanccs  aficz  diiliuftes  (ompofer.tia  malle  du  cerveau  : 
celle  qu'on  appelle  corticale  ou  cendrée  ,  Si.  la  mé- 
dullaire j  elles  font  connues  de  tout  le  monde  fjus  le 
nom  de  cervelle.  La  fubftance  médullaire  fe  prolon- 
ge dans  l'épine  du  dos ,  &  y  prend  le  nom  de  moelle 
épiiucrc.  L'étonnantappateild'aitérioles  S:dctubu'es, 
que  préicnte  le  cerveau  ,  &  que  l'cci!  pcrç.mt  de  l'A-  • 
natomiile  armé  des  me  l!curs  v;rre?,  nefâic  qu'encre- 
voir  j  i:idique  allez  que  ce  vifcère  eft  un  véritable  or- 
gane (écréioire  ,  delliné  à  élaborer  un  fluide  bien 
précieux  ,  ce  fluid:  nerveux  qui ,  introduit  dans  les 
ncifs  ,  doit  par  eux  communiquer  à  toutes  les  par- 
tics  le  mouvement  ,  le  fenriment  Ci  la  vie.  On  fait 
qu'il  n'efl:  pas  toujours  également  abondant  dans  Ic^ 
nerfs  ,  qu'il  ne  s'y  meut  pas  toujours  avec  une  ésaie 
t''!éii:é,  &  que  fournis  a  l'adtion  de  la  volonté'^  & 
2  celle  de  quelques  autres  caufes  purement  méchani- 
ques  ,  il  ariiue  avec  plus  ou  moins  d'abondance  ,  & 
plus  ou  moins  de  célérité  dans  différentes  paviics  :  ce- 
pendant ce  faiidî  fingulier  ,  ce  puiîîant  agent  qi-.i  fait 
mouvoir  cous  les  reiforts  &  produit  tous  les  pb.éno- 
mènes  de  l'animalité  ,  eft  comme  un  efprit  invi- 
Éblc  ,  &  fe  dérobe  a  toutes  les  recherche;  duPhyûo- 
logifte  avide  de  le  connoîtte.  Le  nombre  &  la  di- 
verfité  des  hypoihèfes  qu'on  a  imaginées  pour  ren- 
dre r.iifon  de  fa  nature  &  de  fes  cftcts  ,  prouvent 
aiîez  combien  il  nous  cfl    encore  inconnu. 

Les  oSfervations  préliminaires  que  nous  venons 
de  prclenter ,  ne  doivent  point  paroître  comme  un 
hots  d'œuvre  inutile  ,  qua;:d  on  eft  inftfuir  que  la 
Js'atufe  produit  les  effets    les  plus  généraux  coii- 


I  N  S 


277 


jours  à-peu- près  par  les  mêmes  caufes  ou  les  mêmes 
moyens  particuliers.  Ainli  ,  les  Infcéfes  ,  comme 
ar.i.i.aax,  doivent  néceifairemcnt  avoir  aiiill  <ies 
neifs  ou  des  organes  propres  à  produire  cb.'z  eus 
la  fcnfi!  ilité  ;  mais  comme  animaux  placés  dans  u;i 
plus  bas  dêgrc  d'animalité  ,  ils  doivent  préfcp.tcc 
ces  organe,  modifiés  d'une  manière  moins  combi- 
née ou  plus  limple.  Un  cordon  blanchâtre  ,  cou- 
ché le  long  duvciitre,  depuis  la  tc:e  jufqu'au  der- 
rière ,  &  noué  de  diftance  en  diftance  ,  eft  la  moële 
épiniére  des  Infecfes  ,  ou  le  principal  rrrnc  des 
necfs  ,  qu'on  peut  d'aboid  appercevoir.  Lc:s  nœuds 
placés  d'cfpace  en  efpacc,  ont  été  regardés  corr.mc 
autant  de  cerveaux  particuliers  ,  chargés  de  d:ftn- 
buer  aux  paitics  voilines  les  filets  nerveux,  du  jeu 
defqucls  doivent  rtfulter    le    fcniimcut  &  le  mou- 


Le  cerveau  des  Infeéle«  ,  qui  eft  compris  dans  la 
moelle  épinicre  ,  diftere  donc  par  des  car.idlèics  bien 
faillans ,  du  cerveau  &  même  de  la  iiuëilc  épii'icie 
de  l'Hom.me  &  des  grands  animaux  :  tandis  qce 
dans  ceux-ci,  cette  nicëlle  épiniére,  qui  n'eftquc 
le  prolongement  du  cerveau  ,  eft  placée  du  rôré  du 
dos  ,  &  logée  dans  un  tuyau  olleux  ;  dans  l'Life<5fc  , 
où  il  n'y  a  rien  d'olkux-,  elle  ell  entièrement  à  nud, 
i:  couchée  le  long  du  ventre  :  cependant  on  peut 
encore  trouver  bien  des  reflemblances,  qui  mon- 
trent allez  la  marcLe  uniforme  de  la  Nature  ,  dans 
ces  opérations  eiientujlles  ;  o.i  compte  dans  la  Che- 
nille, par  exemple  ,  (  &  l'on  peut  rapporter  ces  ob- 
fervations  à  tous  les  Infeiïcs  en  général)  jufqu'à 
treize  de  ces  efpèces  de  noeuds  ,  qui  s'offrent  de 
d'.ftance  en  diftance,  &  d'oii  partent dtftércns  troncs 
de  r.cif'.  Le  premier  de  ces  r.œuds ,  qui  eft  le 
plus  confidérable ,  &  qui  peut  conftitucr  le  cer- 
veau proprement  aind  nommé  ,  prcfcnte  deux 
parties  convexes  pardefms  qui  femblent  être  deux 
lobes,  &  qui  donnent  nailîance  à  huit  paires  de 
nerfs  &  à  deux  ncifs  folitaires.  Ce  cerveau,  il  cil 
vrai,  eft  i\  petit ,  qu'il  ne  fait  pas  la  cinquantième 
partie  de  la  tête.  Les  dou7.c  autres  noeuds  pour- 
roient  être  aufTi  regardés  comme  autant  de  ccrveaur 
fubordonnés.  Le  premier  de  ces  nauds  produit  qua- 
tre paire  de  nerfs;  les  onze  autres  en  produifent  cha- 
cun deux  paires.  Il  en  part  encore  dix  luttes  pairos, 
des  nœuds  &  du  cordon  médullaire.  Tous  ces  nerfs 
appropriés  au  fentiment  &  au  mouvement ,  fe  divisent 
&  fe  loudivifent  en  un  nombre  pre.''qu'innui  de  bran- 
ches &:  de  rameaux,  qui  fe  diftribucnt  à  toutes  les  par- 
tics.  Or.  découvre  aumicrofcope  fur  chaque  nocudou 
fur  chaque  ceiveùu  ,  un  lacis  admir.ible  de  trachées, 
d'une  fincfic  extrême,  qui  leur  donne  une  couleur 
de  girafolou  a  un  gris  bleuâtre,  &  qui  paioît  leur 
former  une  enveloppe-  analogue  à  la  dure  -  mère. 
Aii-delfus  de  celle-  cf  en  eft  une  autre  beaucoup 
plus  fine  ,  'qu'on  fcrcit  tenté  de  comparer  à  Id 
pic-mèie.  L'étonnant  Anatomifte  de  la  Chenille  du 
Saule  a  pénétré  plus  avant  encore  :  il  croit  avoir 
appcrçu  dans  les    cëivcaax  &  dans  la  moëîle  épi- 


278 


I  N  S 


nièrc  ,  deux  fubilsiices  didindcs  ,  l'une  corticale  , 
l'autre  méJulîaire  :  cette  dcrnièie  paroiifoit  plus  dé- 
licate &  plus  rraiifparente  cjiic  l'autre  ,  &  la  maile 
tiKière  lembloit  conipolée  d'nnc  nuikituie  de  petits 
grains  opaques.  On  ne  voit  point  fur  le  cordon 
médullaire  ce  lacis  de  trachées  qui  le  fait  tant  ad- 
mirer  dans  les  nauds. 

Sans  doute  pour  donner  une  idée  Jufle  de  tout 
ce  qu'il  y  a  de  m^rreillcux  daris  la  ftiuclare  inté- 
rieure des  Infectes,  il  faudroit  entrer  dans  un  dé- 
tail qui  pourroit  ftul  fournir  matière  à  plus  d'un 
■volume  ,  &  qui  pourroit  n'être  goutté  que  des 
Connoifleurs.  Nous  devons  donc  nojs  b«riier  à  des 
réflexions  générales,  quoiqu'elles  ne  puiffcnt  donner 
qu'une  idée  imparfaite  du  fujet.  Ceux  qui  voudront 
jinllruire  plus  à  fond  peuvent  conlulter  la  Bible 
de  la  Hdture  de  Swammerdam  ,  qui  n'efl  prcfque 
qn'un  compofé  de  faits  anatomi^jucs  :  on  fait  qu'il 
éllféquoit  les  Infedies  avec  des  inltrumens  fi  lins  , 
qa'il  falloir  les  éguifer  au  tnicrofcope  ;  on  lait  en- 
core qu'il  employa  environ  deux  mois  i  dilléqucr 
les  fculs  iniellins  de  1  Abeille.  Mais  ,  c'eft  fur-rout 
dans  le  Tiaité  anatomiquc  de  la  Chenille  ,  ce  vrai 
chef-d'œuvre  humain  ,  que  ncius  invitons  les  cu- 
rieux à  j  porter  leurs  regards  &  le  iulte  tnbutdeleur 
admiration.  Il  dcunous  fufîire  de  donner  une  efquifTi; 
des  patries  les  plus  cifcnticUes  6:  les  plus  apparentes. 
Ainfi  nous  venons  de  préfentcr  une  organifaiion  , 
qui  doit  alfez  annoncer  que  les  Inleftes  font  doués 
de  la  faculté  de  fentir. 

Le  fentiment,  qui  naît  de  la  faculté  même  de  fentir, 
efl  cette  imprcllion  agréable  oudéfagréable  que  cer- 
tains ob;ets  produifcnt  lur  un  erre  organifé  &  animé  , 
en  verru  de  laquelle  il  recherche  les  uns&fuitlesau- 
tres.'  Nous  jugeons  de  l'cxiilence  du  fentiment  dans 
un  être  organifé  ,  (oit  par  la  conformité  ou  l'ana- 
logie de  (es  organes  avec  les  nôtres ,  foit  par  la 
conformité  ou  l'analogie  que  nous  remarquons  en- 
tre les  mouvemens  qu'il  le  donne  dans  certaines 
circonftanccs  ,  Se  ceux  que  nous  nous  donnerions 
fi  nous  étions  placés  dans  les  mêmes  circonllancts. 
La  première  manière  déjuger  clf  alîiz  (ûie:  il  tlf 
très-probable  qu'un  Etre  organifé  qui  a  des  yeux  , 
des  oreilles  ,  un  nez  ,  eft  doué  des  mêmes  fenii- 
mens  que  ces  fens  excitent  chez  nous,  fa  féconde 
jTianiere  déjuger  paroît  moins  lure  ou  moins  exempte 
d'équivocjue  ,  parce  qu'il  nous  arrive  (ouvent  de 
tranlporter  aux  autres  Etres  des  fentimens  qui  nous 


i-ont  propr 


fen 


timens  qui    s  excitent 


dans  l'animal  ,  peuvent  tous  fe  réduire  à  di 
claffcs  générales  ,  au  plaifir  &  à  la  douleur  ,  fépa- 
lés  l'une  de  l'autre  par  des  dégrés  fouvent  infeuli- 
bles  ,  &  ilTus  de  la  même  oiig  ne.  Le  plaifir  porte 
l'animal  à  chercher  ce  qui  convient  à  fa  conferva- 
tion  ou  a  celle  de  l'cfpete.  La  douleur  le  torte  à 
fuir  tout  ce  qui  peut  nuiie  à  cette  double  fin. 
L'exprelllon  du  plailir  &  de  la  douleur  n'elf  pas 
la  même  chez  tous  Ks  animaux,  foir  parce  que 
1  incendié  ou  la  quaniicé  du  plaiHi  &  de  la  douleur 


I  N  S 

varie  en  différentes  efpkes ,  foit  parce  que  les  or- 
ganes au  moyen  defquels  le  fcr.iinient  fe  maui- 
fcfte  ,  ne  font  pas  les  mêmes  chez  tous  les  ani- 
maux. Il  elt  des  cfpèces  où  le  fentiment  fe  mani- 
felte  par  un  plus  grand  nombre  de  lignes  ,  par 
des  lig[ies  plus  vaiiés,  plus  cxprcdifs ,  moins  équi- 
vocjuc:  ces  dpèces  font  celtes  qui  ont  avec  nous 
les  rapports  les  plas  procliains ,  &  que  nous  re- 
gardons aulïï  comme  les  plus  pai  faite;.  Nous  ne 
trouvons  guère  moins  d'cxortlfioii  chez  les  Oi féaux 
que  chez  les  Quadrupèdes.  Les  PoilTons  ne  s'expri- 
ment pas  avec  autant  de  clarté  &  d'éncrg'e.  Les 
Rîptiles,  les  Inledcs  &  les  Coquillages  ou  lis  Vers, 
encore  plus  éloignés  de  nous,  doivent  i>ous  rendre 
aulfi  leurs  feniimcns  d'une  manière  plus  obfcurc  , 
mais  que  nous  lailillons  pourtant  jufqu'a  un  certain 
point  ,  &  que  nous  nous  plaifons  fouvenr,  (ur  tout 
dans  quelques  Infedcs  ,  a  treuver  très-exprcffive. 
Enfin  les  afiimaux  les  moins  animaux  ,  les  Oui:sà: 
les  Polypes  ,  nous  donnent  des  marques  de  fenti- 
ment ,  auxquelles  nous  ne  pouvons  nous  rcfuier  , 
lorfque  nous  les  obfcrvons  avec  quelque  attention. 
Nous  ne  découvrons  ,  au  contraire  ,  dans  la  plante, 
aucun  (igné  de  fentiment.  Tout  nous  y  paioit  pure- 
ment mécbanique.  Non- feulement  la  plante  nous 
y  paroît  inanimée  ,  confidérée  extérieurement  oii 
dans  la  fuite  de  fes  atlions;  mais  elle  nous  le  paroît  en- 
core, confidérée  inté.'ieutement  ou  dans  fa  Itrufture: 
l'anatoniie  la  plus  fine  ùc  la  plus  recherchée  ne  nous 
y  découvre  aucun  organe  qu'on  puilfe  dire  analogue 
a  ceux  qui  (ont  le  (iège  du  fentiment  dans  i'ani- 
inal.  Cependant  ,  comme  tout  elf  gradué  dans  la 
Nature  j  comme  nous  ne  pouvons  fixer  le  point 
prccis  oii  commence  le  (i:nriment,  ne  pourroit -il 
pas  s'étendre  encore  jiifqu'aux  plantes  ,  du  moins 
jufqu'à  celles  qui  font  les  plus  voilines  des  ani- 
maux }  Nous  voyons  le  fentiment  décroître  par 
degré  de  l'Homme  à  l'Oitie  &:  à  la  Moule  ,  &  nous 
nous  perfuadons  qu'il  s'arrête  là  ,  en  regardanr  ces 
derniers  animaux  comme  les  moins  parfaits.  Mais 
il  y  a  peut-être  encore  bien  des  degrés  entre  le  (in- 
timent de  la  Moule  &  celui  de  la  plante.  Il  y  en 
a  peut-être  encore  davantage  entre  la  plante  la 
plus  fentible  &  celle  quil'eft  le  moins.  On  ne  trouve, 
il  e(l  vrai  ,  dans  la  plante  aucun  organe  propre  au 
fentiment  ;  mais  la  Nature  n'a-t-elle  pas  pu  faire 
lervir  le  même  inihuiutnt  à  pluftcurs  fins.  Des 
vailkaux  que  nous  cr<,yons  dcHinés  uniquement 
à  conduire  l'air  ou  la  fève,  peuvent  être  en- 
core dans  la  Wante  le  fiége  du  fentiment  ou 
de  quelque  autre  faculté  dont  nous  n'avons  point 
d'idées.  Et  combien  les  plantes  nous  oftrent  d'au- 
tres faits  que  ceux  que  préfente  la  ienfitive  , 
qui  fembleiit  indiquer  qu'elles  peuvent  avoir  un 
el'pèce  de  fentiment  qui  leur  ell  propre.  Mais  il  eft 
temps  de  revenir  au  fentiment  que  ks  Infetles 
font  dans  le    cas  de  nianifcltcr. 

Puifque  les  fens. font  pour  ainfi   dire,  les  portes 
par  lelquelics  le  fentiment  doit  s'oBvrit   aux  im- 


I  N  S 

prclTiouçcxtérienrc?^  ils  doivent  être  confiJcrés  dès- 
lors  comme  abfolunn:iit  néccllaires  aux  animaux.  1 
Nous  ne  prcîtcndons  pas  fans  douce  en  inférer  qu'ils 
ne  fauroient  fe  palier  d'aucun  de  cenx  que  nous  ] 
appcrcevons  chez  nous  ;  il  doit  leur  Cuffiic  d'avoir 
reçu  tous  ceux  qui  étccnt  néccHaires  à  leur  con- 
fcrvation  ,  dans  l'état  où  la  Nature  les  a  placés.  ! 
Ainfî  ,  les  uns  font  privés  naturellement  de  la  vue; 
d'autres  de  l'ouie  ;  d'autres  de  l'oJorar  ;  il  en  cft 
cnhn  qui  ne  paroilfent  jouir  que  du  fens  du  toucher: 
mais  le  genre  de  vie  qui  efl  propre  à  ces  animaux  , 
leur  permet  toujours  de  fe  pafler  des  fens  qu'ils 
n'ont  pas.  l'eutétre  les  Infeûes  ne  doivent- ils  pas 
nous  préfcnter  tous  les  (ens  que  nous  préfentent  les 
Etres  placés  plus  haut  dans  l'échelle  de  l'animalité  & 
que  nous  regardons  comme  les  plus  parfaits.  Nous 
allons  confidérer  quel  ell   Icflr  partage. 

I.e  tacl  ou  le  toucher  ,  ce  premier  de^  fens  ,  ed; 
aulFi  commun  .i  tous  les  Anima'ix  Cequi  diflirçued'a- 
hDrdcc  fens  ,c'eft  qu'il  réiiJe  dans  toutes  les  parties  du 
c.irps.au  lieu  que  la  têtcfculeeftcommnnément  le  lîè- 
çe  de  tous  les  autres  fens.  Par  lui  l'Animal  efl  averti  de 
t.iures  les  imprelTions  quclecont.addcs  corps  extérieurs 
peut  occalionnct  fur  lui  dans  toute  l'étendue  de  la 
pc-au  qui  le  «ouvre.  Tous  les  Infei£les  font  évidem- 
ment doués  du  fens  du  toucher  :  une  prenve  plus 
que  fuffifante  fe  trouve  dans  le  foin  qu  ils  mettent  à 
fe  garantir  du  venr,  des  pluies ,  de  la  chaleur  ,  du 
froid  ,  &c.  Mais  la  délicatelle  de  l'organe  de  ce  fens 
n'ell  pas  la  même  dans  tous  les  Infeftcs.  Il  en  efl  qui 
font  (enfiblesau  plus  petit  attouchement  :  telles  font 
les  Araignées,  on  ne  fauroit  touchera  leur  filet  , 
<]u'ellts  ne  le  fentcnt  ;  telle's  font  encore  les  Abeilles  , 
ciui  s'apperçoivent  du  moindre  coup  qu'on  donne  à 
leur  ruche.  Ilcftau  contraire  certains  Infeéles  qui  pa- 
loiifent  avoir  le  taft  très-peu  développé  :  il  c(l  telle 
Chenille  qui  ne  donne  aucun  figne  de  fentimcnt, 
quoiqu'on  la  prclTe  allez  fort. 

Comme  tous  les  Infcûes  mangent,  au  moins  pen- 
dant la  plus  grande  partie  de  leur  vie  ,  &  comme  tout 
genre  de  nourriture  ne  leur  efl  pas  indi.^érent  ,  au 
moins  au  plus  grand  nombre  ,  on  en  doit  conclure 
qu'ils  ont  encore  le  goût  en  partage.  L'organe,  il  eft 
vrai  ,  oii  ce  fens  r^lîdc  ,  n'eit  pas  déterminé  dans  ces 
Animaux,  comme  dans  ceux  qui  font  pourvus  d  une 
langue.  Si  les  barbillons  ou  antenuules  des  Infcdcs 
font  l'o'gane  de  quelqueslens  qui  nous  font  connus  , 
il  femble  qu'el!e<;  doivent  être  prifes  plutôt  pour  les 
oig.uies  de  l'odorat  que  pour  ceux  du  gofit  ;  (ans  vou. 
loir  pourtant  décider  ce  qui  en  eft  ,  nous  nous  con- 
tenterons de  remarquer,  qu'il  paroîtquc  leslufcdes 
favcnc  par  leur  moyen  difcerner  la  qualité  des  nourri- 
tures. Ils  ne  manquent  pas  en  effet  ,  avant  de  man- 
ger de  quelque  chofe  ,  de  la  tâtonner  de  leurs  anten- 
nules  ,  &  Il  la  choie  ne  leur  convient  pas  ,  il  la  quit- 
tent fans  y  meuve  la  dent  ,  ce  qui  prouve  allez  claire- 
tncnt  ,  que  parle  fiinple  attouchement  de  leurs  anten- 
nules  ,  ils  font  en  éciC  de  difcctncr  les  alitnens  qui 


t  N  S 


3.7  9 


leur  font  utiles  &  qui  leur  conviennent ,  d'avec  ceut 
qui  ne  leur  conviennent  pas  ,  &  qui  pourroicnt  leur 
être  pernicieux.  Ce  que  nous  avons  obfervé  fur  la 
nourriture  des  Infeftes  ,  doit  affc-z  manifefter  qu'il  y  a 
beaucoup  de  variétés  d.ms  leur  goû'.  Ce  que  les  uns 
aiment,  répugne  à  d'autres  ,  &  un  aliment  de^  plus 
agréables  pour  ceux-ci  fera  repoalTé  nar  ceux-là.  Il  y 
en  a  qui  ne  trouvent  de  goût  que  dans  ce  qui  eft  li- 
quide ,  Si  d'autres  font  pour  le,  fubflances  lolides  Le 
goiit  des  uns  les  porte  à  ne  vivre  que  du  fuc  des  fleurs  , 
&  celui  des  autres  à  fucer  le  C^n'^  des  Animaux  :  tout 
efpèce  de  fang  ne  plaît  pas  également  a  ces  derniers  , 
ils  mettent  beaucoup  de  diftérence  entre  celui  des 
Hommes  &  des  bêtes  ,  &  ne  s'attachent  pas  indiffé- 
remment à  tout  Animal  :  il  y  en  a  même  dont  la  dé- 
licaroile  va  plus  loin  ,  &  qui  ne  toucheront  jamais  à 
certairei  perfonnes  ,  tandis  qu'ils  en  obfcd'-Tont  fans 
celle  d'autres;  c'eft  ce  que  l'on  éprouve  dans  les  Cou- 
fins  &  dans  les  Tuces  ,  &  pour  les  dernières  on  nç 
peut  pas  dire  que  c'eft  paixe  qu'elles  trouvent  !a-|icau 
de  certaines  perfonnes  trop  difficile  à  percer  ,  puif- 
qu'elles  favent  bien  entamer  celle  d'animaux  qui 
l'ont  beaucoup  plus  dure.  11  y  a  enfin  des  Inf;élcs  qui 
dévorent  la  viande  ,  Si  qui  ont  du  goût ,  les  unspour 
la  vimdc  fraîche,  les  autres  pour  la  viande  pourrie. 
Nous  ne  ateront  encore  qu'une  (impie  expérience  : 
qu'on  laiffe  une  Chenille  quelque  teras  à-jeun  ,  & 
qu'on  lui  préfente  enfuitc  d  autres  efpcces  de  feuilles 
que  celles  qui  font  fa  nourritute  naturelle  ,  d'c  en 
goûtera  Sabord  ,  prellée  par  la  faim  ,  mais  elle  les 
quittera  bien  vite.  11  eft  donc  certain  que  le.  Infccies 
lavenrdifcerner  Icursalimcns  ,  or  ce  ne  peut  ^ctc  qiie 
par  l*ti:aged'un  fens  analogue»  celui  du  goût. 

Pour  ce  qui  eft  de  l'odorat  dans  les  Infcdes ,  on  ne 
f^uruit.iUiTi  leur  difpursr-ce  fens  ,  quoi  qu'on  ne  p.iilTc 
pas  lui  alligner  de  Tiiême  un  organe  propre  ^  cxccpré 
qu'il  foit  réuni  avec  le  ggût  ,  (ens  a«ec  lequel  il  a  na- 
turellement beaucoup  d'affinité-.  Quoiqu'il  en  foit,  on 
peut  toujours  reniar.;;itrr  que  ces  Aniiijux  favent  di[- 
tingucries  ocCUrs.,  &  qu'il-,  l'ont  fenfiblesaix  émana-, 
tions  od  )tifé^antes.  Lcut  tad  à  cet  égard  ditrère  aulli 
beai^coup.  Les  uns  fe  rencontrent  avec  nous  &  don- 
nent la  préférence  .1  ce  que  nous  nmimons  odeur 
agréab'e  ,  ils  s'y  lalîTent  entr.-.încr  avec  philîr.  D'au- 
tres au  contraire  fe  plaitcnt  à  fl«irer  l'odeur  dcschol'.'S 
que  nous  trouvons  puantes,  &  la  recherchent  avec 
eniprelfement.  Ainii  ,  candis  que  i' Abeille  eft  attirée 
par  le  Thin  ,  l'odeur  des  Camomilles  leur  eft  inlup- 
porrable  :  c'cft  poirquoiceux  qui  veiilentlcur  enlever 
le  miel  ,  fe  lavent  les  m.iins  d'une  décodVion  de  cette 
herbe;  ce  qui  les  garantit  de  la  piijuiirc  de  ces  Infec- 
tes ,  qui  s'envolent  à  l'odeur  du  (uc  de  Citic  plante. 
On  peucfouvent  rema.ijner  comme  l'odeur  il'une  chair 
corrompue  eit  d'abord  fenti-  par  les  Mouches  ,  qui 
doivent  y  pondre  leurs  œufs  ,  &  qui  ne  manquent 
pas  de  s'y  rendre  en  foule  de  tous  côtés.  Voyez  dés- 
qu'uu  Animal  ,  un  Cheval  par  exemple  ,  vient  de  fe 
décharger  d'un  tas  d'cxcréincns  ,  quelle  quanni'î 
de  Mouches  &de.Scarabj;s  viennent  d'abord  l'y  pofes 


^8o 


I  N  S 


ilj  ne  peuvent  f  être  attirer  dans  le  moment  que  par 
l'odeur  qui  s'en  exhale. 

On  ne  fauroitprefqiie  douter  que  les  liife£tes  à  qui 
la  Nature  a  donné  une  cfpèce  de  voix  ,  ou  pourpar- 
Jer  plus  jufte  ,  lafaculté  de  foiraer  certains  fons  ,  corn 
me  elle  l'a  accordé  aux  Cigales  ,  aux  Grillons  ,  aux 
Sauterelles  ,  à  plufieurs  Cc.leopièrcs ,  &c.  n'aient  aulH 
reçulefcns  de  louïe  pour  entendre  ces  fons.  Nous 
ne  leur  reconnoiffons  ,  il  eil  vrai ,  aucune  oreille  tx- 
tenture  ;  mais  encore  n'en  f.mroit-on  inférer  qu'ils 
n'en  ont  poiiit  ,  elles  peuvent  être  déguiféss  ou  ten- 
dues méconnoilfables  par  leur  forme  ,  &  par  la  place 
qu'elles  occupent.  Des  Animaux  dont  la  vois  ne  fe 
forme  point  par  le  gofer,  qui  refpircntpar  les  côtés 
ou  par  la  partie  pofiérieure  ,  des  Animaux  paritii  Icf- 
quels  on  en  voi:  ,  qui  ont  les  yeux  fu:  le  dos  &  les 
parties  génitales  àlatête  ;  fies  Animaux  de  cet  Ordre 
peuvent  fort  bien  avoir  les  oreilles  partout  aiikurs 
que  là  où  on  s'attendoic  de  les  trouvw,  L'ufage  de 
tous  les  membres  des  Infcclcs  ne  nous  eft  pas  connu; 
peut-être  y  en  a-t-il  parmi  ceux  dont  nous  ignorons  1?. 
ilcflinaiion  ,  qui  leur  font  donnés  pour  recevoir lim- 
prellion  des  Ions  ,  encore  moins  pouvons-nous  af- 
fûter que  les  Infcdes  n'ont  point  d'oreile  i;;fé- 
r.'cure  :  cet  organe  ,  s'ils  en  ont  ,  doit  être  en 
eux  il  délicat  Ec  li  petit  ,  qiic  quand  on  l'auroit 
devant  les  yeux  ,  il  fcroit  pcut-êtie  impoflîbie  de  le 
îttc  :  nous  ne  connoillons  pas  allez  les  Infec- 


tes pour  pouvoir  affirmer  qu'ils  font  pr 
eanes  de  l'ouïe  ,  &  d'.iMtant  moins  ,  devons-nous 
avancer  qu'ils  entendent  fans  avoir  ces  organes.  Il 
n'en  ellpas  moins  vrai  cependant  ,  qu'il  y  a  des  In- 
fed.-s  qui  femblent  réellement  affeftés  du  bruit  qui  fe 
fait  auprès  d'eux.  Il  relie  à  décider  néamraoins,  li  cette 
fçnfition  eft  produite  par  l'ouïe  ,  ou  !i  elle  l'elf  uni- 
quem^at  par  l'ébranlementqiiife  fait  alors  aux  objets 
ou  aux  pbn;  oiiils  font  placés  :  dans  !e  dernier  cas, 
cette  fenfation  fercit  uniquement  l'elïct  du  taél ,  que 
les  Infcdes  en  général  paroillent  avoir  dans  un  degré 

On  peut  être  bien  alTu:é  que  le^  îniiéljs  voient  , 
mais  on  ne  peut  guère  déterminer  la  force  de  leur  vue, 
ou  favoi'r  s'ils  voient  mieux  de  piès  que  de  loin.  Cer- 
tains Infedes  paroillent  avoir  la  vue  très-bonne  :  une 
Libellule  ,  par  exemple  ,  qui  voltige  dans  l'air  ,  voit 
le  moindre  petit  Infede  qui  y  vole  ,  £c  tâche  d'abord 
deicprendre-pourle  dévorer.  L'.''>raignée  vagabonde 
nemau:]uepas  d'attrapper  fa  proie  du  premier  faut  , 
ce  qu'elle  ne  pcurroit  faire  ,  ti  elle  n'avoit  pas  le  coup 
d'cci!  jwftc.  Les  Abeilles  favcnt  fort  bien  trouver  le 
chemin  de  leur  ruche,  elles  y  volent  diicdement  fans 
j.unàis  s'y  méprendre  ;  cependant  elles  ne  fcmblent 
bien  voir  qu'à  tme  certaine  diiîance  :  quand  elles  font 
fur  la  ruche  ,  elles  ont  de  la  peine  à  en  trouver  l'en- 
trée ,  Si.  elles  (ont  Couvent  obligées  de  s'en  écarter 
quelque  peu  pour  la  découvrir. 

On  peut  obferver  que  plufieurs  Infcdes  ,  comme 
les  Oifeaux  nodurnes ,  voient  mieux  de  nuit  que  de 
jour  :  les  riialc;ies ,  pt.r  exemple  ,  ne  volent  qutpcn- 


I  N  S 

dant  la  nuit  ,  &  ce  n'efl:  qu'alors  qu'elles  cherchent 
leur  nourriture. 

L'organe  de  la  vue  ,  fi  admirable  ,  confidéré  dans 
les  grands  Animaux,  ne  l'elt  pas  moins  conlldéré  dans 
les  Infedcs.En  contemplant  l'extérieur decetorgane  : 
nous  avons  déjà  montré   combien  il  méntoit  1  atten- 
tion qu'on  y  a   donnée  ;  pénétrons  maintenant   dans 
l'intérieur.    C'eft    fur-  tout  dans  Sv/ammerdam   qu'il 
faut  admirer  l'étonnante  fabrique  des  yeuy  des  Inlec- 
tes.  On  connoît  les  merveilles  de  fon  Scalpel  ;  nous 
ne  parlerons  que  d'après  lui.  La  cornée  des  Infedcs 
peut  êtrecomparée  ,  comme  nous  avons  dit ,  à  un  ré- 
feau  :  àchaque  maill;  de  ce  réftau  répond  par dclfous, 
une  petite  pyramid..  b-x.igone,  qui  va  en  s'élargilfant  à 
mcfure  qu'elle  appiorhe  de  la  maille  ,  &qui  fc  rétrécit 
aucontraire.de  plus  en  plu'.a  mefurt  qu'elle  s'enfonce 
dansl'intirieurde  la  tcte.  La  maille  paroît  s'adapter 
à  tous  les  contours  de  la  p)  ramide  :  elle  a  donc  le  mê- 
me nombre  de  côtés  quecelle-cii&  il  y  a  ainfiautant  de 
petitespyramidesqu'il  y  ad'yeuxoude  petites  cornées 
da:!sleréfeau.  Une  multitude  de  trachées  infiniment 
petites  rampent  le  long  des  pyratnides  ,  &  ces  derniè- 
res vont  toutes  about:r  à  une  membrane  blanche  ,  fi- 
brcufe,  fine,  tranfparcnte,  parfcmée  de  même  de  tra- 
chées ,    &  dont  la   forme  convexe  imite  celle  de  la 
grandp  cornée.  Au-deffous  de  cette  membrane  en  eft 
une  autre  ,  plus  fine  &  plus  tranfparcnte  ,  liée  a   la 
première  p.ir  des  trachées  qui  rampent  de  l'une  à  l'au- 
tre ,  &fur  laquelle  font  couchées  des  fibres  tranfver- 
fes  \  moins  nombreufes  ,  moins  déliées  que  les  pyra- 
mides ,  &  fur  lefqnelles  s'appuie  la  pointe  de 'celles- 
ci.  Les  fibres  tranfverfes  tirent  leur  origine  du  ceiveau 
&'leur  fiibllancc  femble  être  la  même  que  celle  qu'on 
a  nommé  conlcale.  C'eft   fur  les  yeux  de   l'Abeille  , 
que  Svvammerdam  a  fait  ces  belles   obfeivations  , 
dont  on  ne  fauroit  prendre  une  idée  bien  exade  ,  Uns 
confulter  les  admirables  figures  qu'il  y  a  jointe-.  Les 
yeux  del'Infede  nommé  Demoifelle  ou  L.bellule  ,  qui 
font  des  plus  apparens  ,   dirfèrent  de  ceux  de  l'Ai  ei'de 
&  de  bien  d'autres  L.ifedes ,  par  diverfes  paiticnlarr- 
tés.  Les  facettes  qui  occupent  la  pattie  fupéiicure  de 
la  cornée  ,  font  fcnfibtemcnt  plus  gr.rndcs  que  ce'ks 
qui  en  occupent  la  partie  mféiieutc  ,  &  les   pyra- 
mides qui  appartiennent  à  ces  facettes   fupéucures  , 
fontautTi  proportionnellement  plus  grotles.  L'obitr- 
vateur  remarque  qu'il  n'a  point  trouvé  dans  les  yeux 
de.  In''cdcs  ,'  les  trois  humeurs  qui  entrent  d.'.ns  la 
e.i:r;-o(i:ir'ii  ce  ceux  de  l'Homme  &  des  grr.n:h  Ani- 
r.i?:ix  ;   il  eiiiufève  que  iavilicn  s'opère  ihéz  Us  J:;- 
fedcs,  fuivalit  des  loix très-différentes  de   celles  que 
,  l'Optique   nous  a  fait   connoîtte  ;  il    penfc  qne^  les 
rayons  de  lumiètc  qui  travcrfent  les  petites  cornces 
ébranlent  ks  pyramides  ,  &  que  1  ébranlement    fc 
co-nmunicucaux  membranes  placées  au-deilous  ,   de 
celles-ci  aux  fibres  tranfvcHcs ,  âc  de  ces  dernières  aa 
piincipe  des  nerfs.  Iltf^  temé  de  comparer  cette  lone 
de  vifion  a  ce  qui  fc  palfe  chez  ces  Aveugle  -  nés  ,   qm 
diftinguentlt'Stoulcurs  parle  tad.  Mais  cofnbien  cit.- 
il  m  de  chofes  intércffuutes  qui   échappent  aux  re- 
-cbeicbcs 


ï  N  s 

cherclies  les  plti?  profondes  de  l'Anatomifte  !  C'cft 
déjà  beaucoup  fans  douce  ,  qu'il  ("oit  parvenu  h  d  •- 
moiurer  les  par.ies  les  plu';  elienticllc«;  de  l'organe  de 
lavidoii  ^ans  des  Animaux  fi  petits,  &  connruitsfur 
des  aïoJclcs  (idifféïens.dc  ceux  c^ui  nous  font  les  plus 
familiers. 

Nous  avons  parlé  de  ces  petits  yeux  liiïes  que  l'on 
trouve  fur  la  tête  de  plulieurs  fortes  d'Infedes  ,  &: 
nous  n'avons  pu  détennuier  s'ils  étoient  propres  i  la 
V'iion.  Au  refte  ,  les  deux  fortes  d'yeux  ne  fe  voient 
chezTlnfede  que  lorfqu'il  a  pris  fa  dernière  forme. 
Le  Papillon  qui  a  plufîeurs  milliers  d'yeux  ,  n'en 
avoir  que  fix  de  chaque  côté  de  la  tête  ,  ious  fa  pre- 
mière forme  de  Chenille  ,  &  ces  yeux  étoient  liffes. 
Lyonnet  ,  qui  dévoie  furpafler  Svcammerdani  lui- 
même  ,  nous  apprend,  que  ces  yeux  lilles  ont  la  for- 
me d'un  vale  ou  dune  coupe  ,  coque  lâcoiuée.qui 
eft  comme  le  ccuverch  du  vafe  ,  ert  fort  tranfpa- 
rente,  Il  a  vu  diûiniiement  un  véritable  nerf  optique  , 
qui  fe  rend  a  chacun  de  ces  petits  yeux  ,  Se  qoi  n'eft 
t]ue  ktj'rolongeqier.t  J'uii  tronc  principal  ,  divifé  ain- 
fi  en  (ix  branchés.  Une  trachée  accompagne  ce  tronc 
principal  ,  &  fe  dwife,  comme  lui  ,  en  lix  branches 
qui  aboutilTcnt  aux  lix  yeux.  Il  elt  fans  doute  bien  à 
dïfirer  que  cet  Obfervateur  trop  peu  célèbre  encore  , 
que  l'Anatomifle  de  la  Chenille  ^  eut  publié  l'anato- 
miede  fon  Papillon  ;  mais  en  touchant  par  occafion 
aux  yeux  •.hagrinés  de  ces  Inlectes  ,  qui  font  fuivanr 
lui  .111  nombre  de  plus  de  vingt- leux  mille,  il  avance  que 
chaque  œil  ell  probablement  un  télefcope  à  troit  len- 
tilles pour  la  moins  w. 

En  vain  l'Animal  auroit-il  reçu  des  fens,  au 'moyen 
defqaelsil  démêle  ce  qui  lui  eft  avanrageux  ou  nuifi- 
ble,  s'il  ne  pouvoir,  fe  donner  aucun  mouvemen-t  pour 
atteindre  l'un  &  éviter  l'autre.  II  a  donc  été  pourvu 
d'ori;anes  qui  lui  procurent  cette  faculté.  Ces  organes 
font  les  mufcles ,  qui  par  la  dilata-ion  &  la  conirac- 
tion  ,  par  le  raccourcilfement  &  l'alongemcnt  des 
fibres  qui  les  compofent  ,  comm  jni.]uent  a  toutes  les 
parties  les  mouvemens  &  le  jeu  néceilau  es  aux  beioins 
de  l'Animal.  La  faculté  loco-moiive  cit  un  des  carac- 
tères qui  s'oftient  les  premiers  à  l'efprit,  lorfquel'on 
compare  le  règne  végétal  S;  le  règne  animal.  Nous 
voyoïiS  les  plantes  conltammcnc  attachées  a  la  terre. 
Incapables  d'allev  chercher  kur  nourriture  ,  il  eft 
ordonné  que  cette  nourriture  ;ra  les  chercher.  Et  fi 
quelques  plantes  aquatiques  fcniblent  fe  tranfporter 
d'un  lieu  dans  un  autre;  ce  n  eft  point  par  un  mouve- 
ment qui  leur  Toit  propre  ,  mais  par  celui  du  fluide 
dans  lequel  elles  font  fufpendues.  C  eft  ainlî  ,  à  peu 
pr-ès  ,  que  différentes  fortes  de  graines  voltigent  en 
i'air  au  moyen  des  pentes  ailes  dont  elles  ont  et 
pourvues  ,  &  qu'elles  font  portées  a  des  lieux  quel- 
quefois ttès-éloignés,  pour  y  propager  l'elpèce.  Les 
Animaux  ,  au  contraire  ,  ont  éià  c,;ar:;és  du  foin  de 
pouivoir  à  leur  (ubfiftance.  La  Nature  n'a  pas  tou- 
jours placé  auprès  d'eux  les  nourritures  qui  lei.r 
étoient   nécellaues.  Elle    a    voulu  qn';  s   tufleui  obli- 

Hlfi.  Nm,  dis  lufidss.  Tomi  Vlh 


I  N  S 


2^1 


gcs  de  fe  les  prccuicr,  fouvcnt  avec  hcaucon;- .^c 
travail  &  d'indi:ftr;e;  &  ces  différtnsmoycnscju'clk-  a 
enfeignés  à  chaque  efpèce  pour  parvcp.ir  a  cciic  fn, 
ne  font  pas  ce  qui  divetlifie  le  moins  la  fcène  de 
notre  inonde.  Cependant  ,  quelle  dégradation  ne 
trouvons-nous  pas  encore  dans  cette  faculté  loco- 
motive ,  lorfque  nous  fommcs  defcendus  a  la  Gallc- 
liifcclc  j  &  a  l'Huître.  Confondue  par  fon  iramobi- 
hté  6c  par  fa  forme  avec  la  branche  ,  fur  luque.le 
elle  vit  ,  la  Cocheinllc  fe  borne  à  en  pomper  le  fuc  : 
rieu  n'annonce  en  cile  l'animal  ,  &  il  faut  y  re- 
garder de  tort  près  &  avec  des  )eux  rt-ès-exercés 
a  vinr ,  pour  s'afl'urer  qu'ciie  n'eft  point  une  vé- 
ritable galle.  Portée  par  le  Ilot  fur  le  nvaiJe  de  la 
mer,  l'Huître  y  dtaieure  fixée  ,  &  tous  fes  niouvf- 
mens  fe  rédiiifent  a  ouvrir  &  a  fer.ner  Ion  écaille. 
L'Ortie  de  nier  &  tous  les  diftérens  Polypes  à  tuyaux 
pourroient  être  piis  ,  &  l'ont  été  en  effet ,  pour  des 
productions  du  Rè^ne  végétal  :  fixés  a  la  même 
place  ,  ils  s'ouvrent  &  fe  ferment  comme  une  fleur  ; 
ils  s'étendent  &  fe  relTetrcnt  comme  une  Senfîtive  ; 
ils  alongent  au-dchorsdcs  efpèccs  de  bias  au  nioyea 
defquels  ils  failillent  les  Infeéles  que  le  hazard 
conduit  aup.'-ès  d'eux:  c'eft  ici  leur  principal  moa» 
vement  j  &  le  caraéière  le  moins  équivoque  de  leur 
animalité.  Ainlî  la  Nature  veut  toujours  nous  for- 
cer de  reconnoitre  ,  en  ne  liillant  jamais  de  dé- 
marcation fenliblc  entre  les  êtres  ^  l'unité  du  prie- 
cipe  qui  la  dirige, 

L'obfervation  anatomique  a  démontré  que  des 
fibres  charnues  ,  longues  ,  gté'es  ,  médiijcieir.ent 
■élaltiqucs,  prefque  toujours  parallèles,  &  revêtues 
d'un  tillu  «éllulaire,  font  les  éléraens  du  nuifcle. 
Ces  fibres  font  rallemblécs  par  paquets,  qui  conr 
pofent  eux-mêmes  des  faifccaux  plus  ou  moins  ccn- 
iidérables  ,  enveloppés  de  mèine  d'un  tidii  cclln- 
laife  ,  &  féparcs  par  des  cloifons  incnib:„ncu{cs. 
Des  artères  ,  des  veines  ,  des  vaifieaux  iymph.iLi- 
qucs,  &desneifs,fe  plongent  dans  les  mufcIciSc 
s'y  ramifient.  La  caufe  du  mouvement  mufculairc 
demeure  enfevelie  dans  une  nuit  profonde  ;  mais  li- 
faut  elpérer  qu'un  trait  de  lumière  y  percera  enfin.  La 
lumière  a  bien  percé  dans  des  ténèbres  auflr  épaifTcr. 
Une  feule  choie  eft  ici  bien  conftatée  ,  c'eft  que 
la  ligature  du  nerf  fufpend  l'adion  du  mufcle.  Of, 
il  eft  allez  évident  ,  que  la  ligature  ne  fauioii  fui- 
pendre  cette  aétion  ,  qu'en  interceptant  le  cours 
d'un  riuide  que  le  nerf  trânfmet  aa  mufcle.  L'ax- 
tion  du  mufcle  dépend  donc  de  celle  du  fluide.  Mais 
comment  le  iluide  met-il  le  mufcle  en  jeu  :  C'eft 
ce  que  la  Phydologie  ne  cous  apprend  point  en- 
core. Une  propriété  fur-tout  de  la  fibre  murrulaiiç, 
dont  les  eftets  fe  divetfifient  de  m.illc  aianières,  & 
dont  la  caufe  pourra  nous  demeurer  long-jcmps 
voilée  j  elt  celle  en  vertu  de  laquelle  elle  t'e  con- 
tracte d'elle  -  même  ,  à  l'attouchement  de  quel- 
que coipa  que  ce  foit  ^  folide  ou  liquida  ;  on  la 
nomme  l'irritabilité  :  c'eft  par  elle  que  diHérenres: 
l'anies  du  cojps  animai  continuent  a  fe  matïv^i» 
Na 


23  2  I  N  s 

après  avoir  ctcleparées  de  leur  tout:  cl!c  ed:  toiit-à- 
fait  différciitt:  de  la  fenfibilité  :  il  ne  taiu  pas  non  plus 
ton  fondre  l'irntabilicé  avec  rélalHciié  ;  une  libre 
stche  eil  très  -  claftique  ,  Se  point  du  tout  irrita- 
ble. C'cll  aulTi  a  l'aide  des  difféiens  ordres  de 
nuilcles  ,  dont  les  divers  org.incs  des  Jnfedes  font 
richement  pourvus  ,  ija'ils  exccutcn:  les  mouve- 
iiiens  ,  (bit  v'olcnuircs,  loic  involontaires,  qui  leur 
font  propres.  Nous  avons  vu  dans  les  Chenilles , 
que  leurs  mufclcs  ne  iciîémblent  point  à  ceux  des 
glands  animaux.  Ce  font  des  paquets  de  fibres  molles, 
Hexibies,-^:  d'une  tranlparcnce  qui  imite  celle  d'une 
gelée.  La  plupart  n'ont  point  de  venïre  ,  ou  ne 
tout  point  lendés  dans  le  milieu  de  leur  longueur. 
Ils  ne  fe  montrent  que  fous  l'arpcâ:  de  petites 
Bandelettes  ou  de  petits  rubans,  dont  l'épaifrcur  Se 
la  largeur  (ont  par-tout  allez  égales.  Cliaque  ban- 
delette cil  tormce  elle-même  d'une  multitude  de 
fibres  parallèles  les  unes  aux  autres.  Il  efb  même 
des  obfcrvations  qui  femblent  indiquer  ,  que  cha- 
que nbre  muLculiUe  eft  compoléededcux  fubllances, 
<ie  conliftance  inégale:  la  moins  molle  forme  un 
fil  tourné  en  fpiiale,  &  qui  donne  a  la  fibre  mu(- 
culaiic  l'air  d'une  cordelette.  C'clt  par  leurs  extré- 
mités que  les  mufclcs  s'attachent  à  la  peau  ou 
atix  pairies  écailleufes  ou  mcmbraneulcs  ,  qu'ils 
font  deltinés  à  mouvoir.  Ce  n'cll  pas  fans  ttoii- 
nement  que  nous  avons  vu  auffi  que  ,  tandis  que 
les  Anatomifles  ne  comptent  que  quelques  centaines 
de  mufclesdans  l'Homme,  l'Anatoniilte  de  la  Che- 
nille en  a  compté  quatre  mille  quarante-un  dans  Ion 
Infcéïe.  D'autres  oblcrvations  faites  par  Lcuwenhock, 
fur  les  IiiTeftes  ,  apprennent  que  leurs  fibres  font 
des  parties  oblongUJS  ,  minces  &  aulli  df'iiées  que 
le  fil  le  plus  fin  ;  elles  relleniblcnt  "à  des  rides  en 
form;  d'anneaux  ,  c'efl  ce  qu'on  peut  obferver  par- 
ticulièrement dans  les  Abeilles  ,  lorlquc  les  muicles 
ne  fe  meuvent  point  ;  mais  aulll-tôt  qu'ils  font  en 
mouvement,  ils  tendent  les  fibres  &  les  rendent  in- 
vilibles  ;  dans  quelques  Inftdes ,  ces  fibres  font  fi 
courtes,  qu'à  peine  leur  longueur  eft  égale  à  la  lar- 
geur de  deux  ou  trois  poils  ;  c'eft  pourquoi  on  ne 
peut  pas  toujours  les  appercevoir  même  avec  la 
loupe.  Elles  varient  leur  mouvement,  fe  pliant  en 
demi-cercle  ,  tantôt  à  droite,  tantôt  a  gauche ,  à-peu- 
près  comme  feroit  quantité  de  petits  'Vers  couches 
cnfemble  :  ce  mouvement  eft  cependant  ttès-pctit 
ou  très  peu  fcnfibic  ,  &  à  peine  les  fibres  paroillenc- 
cUes  changer  de  difpofition.  Les  mufcles  ont  auiTi 
leurs  petites  veines  ,  qui  jointes  aux  fibres  ner- 
veufes  &  charnues ,  font  un  bout  de  mulclc.  Ces 
mufcles ,  pour  opérer  le  mouvement  ,  font  égale- 
ment foumis  aux  loix  de  ti  conttaciion  Se  delà  dila- 
iation.  Ouvrez  un  Ver  •  à  -  foie  le  long  du  dos , 
enlevez  le  cœur,  le  fac  inteflinal  ,&  toutes  les 
parties  qui  couvrent  la  moelle  épinicre  ou  le  prin- 
cipal rronc  des  nerfs;  piquez  enfuite  légèrement  les 
nœuds  .qui  le  divifent  ;  vous  exciterez  dans  les  niul- 
cles  voiOns,  des  mouvemcns  qui  fixeront  agréahle- 
Bjcnc  votre  attention  ,  vous  coucemplc'icz  les  eficts 


i  N  S 

merveilleux  de  cette  admirable  propriété  de  la  fibre 
mufculaire,  nommée  irritabilité.  Par  une  fuite  mêrflc 
de  l'irritabilité ,  on  n'elt  plus  tant  étonné  de  voir 
des  portions  d'Infcftes  vivans  fe  mouvoir  encore 
plus  ou  moins  long-temps  ,  après  leur  fcparatioa 
du  tout.  Ainfi ,  Taiguillon  de  la  Guêpe  ,  féparé 
du  corps  de  l'infeûe  vivant,  mais  pourvu  encore  de 
fes  mufcles,  fait  effort  pour  piquer,  comme  s'il 
tcnoit  encoïc  à  l'Infede.  Il  eft  une  multitude  d'au- 
t.es  exemples  de  parties  organiques  qui  continuent  à 
fe  mouvoir,  quoique  féparées  de  l'animal  auquel  elles 
appartenoient.  Nous  citerons  encore  celui  de  la  trom- 
pe du  Papillon.  On  fait  que  cette  trompe  eft  en  partie 
écailleufc  &  en  partie  membraneiife  ,  que  le  l'api  Ion 
la  tient  ordinairement  roulée  en  fpirale  ,  à  la  manière 
d'un  relTort  de  montre,  mais  qu'il  la  déroule  ic  létend 
quand  il  veut  pomper  le  miel  des  fleurs.  Immédia- 
tement après  que  le  Papillon  a  rejette  le  fourreau 
de  Chiyfalidc ,  toutes  fes  parties  écailleufes  font 
très-molles  :  la  trompe  l'elt  donc  auiîi.  Si  on  la 
coupe  alors  tranfverfalement  avec  des  ciTcaux  ,  les 
parties  coupées  continueront  à  fe«|iiouvoir,  a  fe 
rouler&  a  fe  dérouler  à  plufieurs  tepnfls, comme  l]  elle 
tenoit  encore  a  la  tête  du  l'apillon.  Bientôt  néanmoins 
elies  celTeront  de  fe  mouvoir;  mais  li  au  bout  dt  irois 
ou  quatre  heures  on  vient  a  les  toucher  ,  elles  fe 
remettront  en  mouvement  ,  fe  rouleront  2c  fe  dé- 
rouleront comme  auparavant.  La  partie  membra- 
brai^cufe  de  la  trompe  eft  garnie  de  mufcles,  donc 
l'irritabilité  entretient  &  renouvelle  le  )eu  de  l'ot- 
gane.  Mais  à  mefurc  que  les  mufcles  fe  dcfiechent, 
ie  jeu  fe  ralentit,  &  il  celle  enfin  lorfque  les  mufi 
des  font  entièrement  delFcchés. 

Après  avoir  porté  alTez  rapidement  nos  regards 
fur  l'économie  animale  dcî  Inledes  ,  fur  les  orga- 
nes qui  fe  rapportent  au  fentiment  &  au  mouve- 
ment dans  ces  animaux,  on  ne  peut  qu'être  forcé 
de  reconnoître  l'une  &  l'autre  de  ces  faeu  tés.  Les 
Infecles  lont  lans  doute  doués  de  l'inltiiid  (  u  du 
fentiment  qu'il  leur  faut  ,  pour  chercher  ce  qui  lett 
eft  utile  &  nécedaire  ,  &  pour  éviter  ce  qui  ieur  elt 
nuifible.  Coinbien  fouvcnt  ne  fembknt  -  ils  pas 
agir  comme  par  raifonnement ,  en  fe  conformanc 
aux  circonftances  &  en  évitant  les  ob.lacles  for- 
tuits qui  fe  préfentcnt  ,  en  fâchant  varier  leurs 
procédés  félon  le  befoin.  On  eft  bien  convaincu 
du  degré  d'intelligence  qne  les  Inùdcs  ont  reçu  , 
quand  on  les  fuit  dans  les  diliérentcs  adions  de  leur 
vie.  Le  tab'eau  de  leurs  pallions  eft  aulfi  varié  dans 
fes  traits  qu'il  peut  l'être  dans  les  autres  animaux. 
L'amour  fe  manifedlc  aulîl  chez  eux  avec  toute 
l'énergie  qui  lui  eft  natuielletticnt  propre.  On  voie 
la  plupart  des  mâles  attaquer  &  pouvfuivre  les  fe- 
fem;lles  avec  beaucoup  d'ardeur  pour  fe  joindre  à 
elles,  &  ils  ne  les  lailTenc  en  repos  qu'après  qu'ils 
font  parvenus  a  fe  fatisfaire.  S'il  faut  en  croire  Rcau- 
mur  ,  dans  les  Abeilles  c'eft  la  femelle  qui  eft 
obligée  de  faire  les  avances.  Que  les  Inicdcs  mon- 
trent de  la  crainte  j  c'eft  ce  qu'il  eft  facile  d'obferver; 


ï  N  S 

en  voit  qu'ils  fuycnt  ciiiand  on  les  approche  on 
qi.unJon  veurkspicii3ic.il  y  a  des  l'ifeilcs  ti- 
miJcv  &  (i'aucies  qui  ont  beaucoup  de  courai^e  , 
comme  les  Araignées  &  pluficurs  aiiti:s  qui  vivent 
«Je  proie.  Ces  dcrni^crs  Infcdts  font  auHi  fort  co- 
lénqi!.es  :  les  fréquens  combats  qu'ils  fe  livrent  en 
font  une  preuve  évidente.  La  tniklle  &  une  efpèce 
d'âbattcm-ent  fe  fait  encore  voir  chez  quelques  In- 
fo des  :  qu'on  Ste  lanière  Abeille  dune  ruclie  , 
&  l'on  verra  que  toutes  les  Abeilles  de  cette  ruche 
abandonneront  tout  travail  S:  tomberont  dans  une 
inaction  complette  , 'à  tel  point  qu'elles  fe  lallferont 
mourir  de  faim.  11  y  a  encore  des  Infcdes  qui 
Hiontrent  l'inquiétude  cS:  le  chagrin  dans  certaines 
circonftances  :  telle  eft  une  el'pècc  d'Araignée  ,  qui 
porte  au-delfous  de  fou  corps  un  petit  fac  rempli 
de  les  œufs;  quand  on  lui  ôtc  ce  {ac  ,  on  lavoir 
courir  Je  côté  &  d'autre  ,  pour  le  retrouver  ,  & 
dès  qu'elle  le  retrouve  ,  clic  s'en  faifit  comme  avec 
joie  &  l'emporte  en  fuyant  rapidement.  Que  de 
oiverfités  ne  reniarquc-t-on  pas  dans  leurs  carac- 
tères r  1  es  Abeilles  S:  les  Fourmis  [ont  aftivcs  &  la- 
borieufes  ;  les  Pucerons  &  les  Profcarabés  font  pa- 
redcux  &  indolents.  Les  Dermcftes  monrrcnt  beau- 
coup de  fcns  froid  Scd'inCenlibilité  ;  les  Guêpes  font 
cmpoicées  &  colériques.  les  Scarabés  &  les  Capri- 
cornes (ont  forts  &  robuftes  ;,  les  Ephémères  font 
d'une  foiblcffe  &  d'une  délicateire  extrême.  Plu- 
fîcirrs  efpèces  de  Chenilles  font  foriabks  &  vivent 
enfcmble,  d'autres  font  folitaires.  Les  Abeilles,  les 
Guêpes  &  les  fourmis  font  encore  des  Infeéles  qui 
vivent  toujours  en  fociété  ;  les  Araignées  au  con- 
trnre  f)nc  fort  folitaires  ,  &  la  plupart  de  leurs 
«fpèces  femblent  avoir  rant  d'avcrfion  pour  la  (o- 
ciéié-,  que  les  mâles  qui  veulent,  approcher  des  fe- 
melles ,  doive;!t  le  faire  avec  beaucoup  de  précau- 
tion,  pour  ne  pas  rifquer  d'être  dévorés  par  elles. 
Les  Papillons  font  fobres,  tandis  que  les  Libellules , 
les  Sauterelles  ,  les  Hydrophiles  font  très-voraccs 
&  mangent  beaucoup.  U  y  a  des  Infeéles  qui  ai- 
ment la  propreté  ,  tandis  que  d'autres  paroilTent 
fa'es  &  dégoutans;  il  y  en  a  enfin  de  rufés  fiide  ftu- 
pidcs  ^.  d'in„ul1iieus  &  de  maladroiw. 

En  portant  nos  regards  fur  l'organifarion  exté- 
rieure des  Infcéles,  nous  avons  dû  déjà  faire  men- 
tion des  diftérens  membres  ,  particulièrement  aftcc- 
ces  au  mouvement.  Ou  n'igrore^pas  que  tous  les 
anirraux  ont  une  façon  de  fe  mouvoir  propre  à 
leur  efpèce  &  adaptée  à  leur  bcfoins.  Le  mou- 
vemenc  des  Infeèlcs  varie  fuivant  l'élément  qu'ils 
habitent  r  autre  cft  la  manière  dont  fe  meu- 
vent ceux  qui  vivent  dans  l'eau  ,  autre  eft  la  ma- 
«icrc  dont  :e  meuvent  ceux  qui- vivent  fur  la  terre, 
ou  dans  les  airs-  De  plus  ,  chaque  efpèce  a  pour 
ainlî  dire,  un  mouvement  qui  lui  elt  propre.  On 
«n  voit  da<is  l'eau  ,  qui  nagent  en  ligne  droite  ,. 
d'autres  qui  nagent  de  côié  &  d'autre  ,  avançant 
Untêt   cil   ligne  dtuite,.  tantôt  diCtivaiit  un  cercle; 


î  N  S 


2S3 


on  qucrqu'jHtre  courbe.  SvvamnicrJam  obùrvi; 
trois  dilîétentes  manières  de  nager  dans  le  Pu- 
ceron aquatique  ,  munis  de  deux  rameaux  branchus; 
fa  première  façon  de  nager  ,  eft  lorfqii'il  fe  tranf- 
porte\  en  ligne  droite  ,  d'un  heu  à  un  autre,  .i  l« 
manière  des  Poillons  ;  la  féconde  ,  l-.rrqu  il  le  fait 
par  un  mouvement  irrégulier  &  (emb'abic  à  celui 
du  vol  d'un  Moineau;  la  troifiJme  ,  lor (qu'il  nage 
en  faifant  desculbuttes  ,  pareilles  a  celles  que  font  ca 
l'air  certaines  efpèces  de  Pigeons.  Quelques  In- 
fcéles  s'élèvent  dans  l'eau  ,  de  bas  en-haut,  &  defcen- 
dent  de  haut  en  bas  ,  avec  une  ég.ile  facilité.  On 
en  voit  qui  fe  meuvent  avec  lenteur  ,  tandis  que 
d'autres  nagent  fi  rapidement,  qu'on  ne  lauroitpour» 
fuivre  des  yeux  leurs  mouvcmens.  Quelques-uns  s'at- 
tachent ,  pour  le  rcpoîer  ,  aux  corps  folid;s  qu'ils 
Rencontrent,  ou  fc  fufpcndent  dans  1  eau  irémc  j 
d'autres  marchent  fur  la  (upcrficic  de  Tcau  ,  ou  atia- 
chent  les  fourreaux  dans  lefquils  ils  logent,  à 
quelques  morceaux  de  bols  ou  a  quelque  objet  quir 
fumage  ,  pour  s-'cmpêthcr  d'aller  à  fond.  Chaque 
Inlcfle  aquatique  n'cft  pas  borné  a  un  feul  genre 
de  mouvement  progrcflif  i  il  y  en  a  qui  marchent 
n.igent  &  volent  ,  d'autres  qui  maichcnt  &  na- 
gent, d'autres  qui  n'ont  qu'un  de  ces  moyens  de 
s'avancer.  De  ceux  qui  nagent ,  la  plupart  ragent 
fur  le  ventre,  &  quelques-uns  fur  le  dos.  Les  niem- 
bi'es  de  ces  Inlcèles  aquatiques  foi.t  conformes  aux 
mouvemcns  qu'ils  doivent  exécuter.  Ceux  qui  font 
obligés  de  fendre  l'eau  ,  ont  un  corps  aigu  quï 
leur  facilire  ce  mouvement  :  le  Pou  des  Poiiîons  , 
dont  paile  Frisch  ,  en  offre  un  exemple  ;  lorfquer»- 
nageant  fon  côté  plat  ft  préfente  à  l'oppofitc  de 
l'endroit  oii  il  veut  aller,  cela  l'arrête  tout  court  , 
Se  il  eft  obligé  de  fe  tourner  pour  reprendre  fon- 
chemin.  Quelques  InlVéles  ont  les  pattes  poftérieures- 
longues  ,  &  faites  en  forme  de  rames,  dont  ils- 
imitent  les  mouvemens  ;  d'autres  prélentenc  des- 
efpèces  de  nageoires,  eu  de  panaches  :  le  Coufin  ,. 
lorfqu'il  eft  encore  anunal  aquatique  ,  a  quatre  pa- 
naches artiftement  ouvragés  ,  dont  il  fc  f'crt  pour 
nager  ;  ils  tombent  quand  l'Infede  charge  déforme. 
Bien  que  quelques  LTfcéles  folcnt  pourvus  de  plu- 
fieurs  membres  ou  inftrumcns  propres  au  mouve- 
ment ,  &  qu'il  femble  qu'en  en  arrachant  un  ,  il 
leur  en  refte  toujours  allez  ;  cependant  on  s'apper- 
çoit  que  leur  mouvement  eft  retardé  ,  &  qu'ih  ont 
de  la  peine  a  exécuter  ce  qu'un  moment  auparavant 
ils  faifoient  avec  beaucoup  de  facilité  :  tant  il  cft 
vrai  que  la  Nature  ne  leur  a  rien  doniié  de  trcp , 
&leur  a  précifémenc  donné  tout  ce  qui  leur  étoïc 
iiéccfTaire. 

Les  Infcétcs  rerrcftrcs  ne  marchent  pas  rcus  ar.fTi. 
de  la  même  manière.  Les  uns  vont  en  ligne  droite  ^ 
les  autres  couibent  leur  dos  :  telles  font  les  Chenilles 
arpenteuR'S.  Il  y  en  a  qui  courent  de  côté  ,  comme 
les  Hipy-obofques.  Quelques -uns  ne  fe  nuuvenc 
qu'en  fautillant ,  les  Suces  Se  les  Sautettllcs,,  pac 
Nul 


284 


I  N  S 


exemple.  On  en  voit  qui  marchent  avec  une  vîtcfTe 
pioiiiiTicufc  :  on  a  obfervé  un  Mouciicion  prefqii'in- 
\iliblc  par  (a  petitelie  ,  qui  parcouroit  près /de  trois 
fouccs  en  une  déni-  féconde  ,  &  faifoit  dans  cet 
cipace  cinq  cents  quaiantc  pas;  il  en  faifoit  par 
conf 'quent  plus  de  mille  ai  un  de  nos  battemcns 
communs  d'artères.  La  démarclie  de  certains  autres 
lnf>;â;cs  elt   extrêmement  lente. 

On  'ait  que  parmi  les  Infcifles,  il  y  en  a  qui  pa- 
roillcnt  bien  favonfts  pour  fe  mouvoir  dans  les  airs  , 
puilqu'ils  font  pourvus  de  quatre  ailes.  Combien  leur 
vol  préfeate  encore  de  vari  tes  !  Nous  dirons  feu- 
lement qu'on  remarque  en  vénérai  une  différence 
fcnlible  entre  le  vol  du  m.Ue  &  celui  de  la  Femelle  ; 
celui  du  premier  cl\  ordinairement  plus  rapide  ,  & 
celui  de  l'autre  eft  lent  :  il  y  a  même  plufieurs  efpè- 
ces  d'Infedcs  dont  les  femelles  ne  volent  point  du 
tout:  la  Nature,  dit  a  ce  fujet  un  Obfervatcur_, 
nous  a  peut-être  voulu  apprendre  par-la  ,  qu'il  lied 
bien  aux  femmes  de  ne  pas  trop  s'éloigner  de  leur 
demeure.  Ce  n'elf  pas  dans  les  deux  fexes  feulement 
qu'on  remarque  de  la  différence  dans  le  vol ,  elle 
s'appcrçoit  encore  dans  la  comparaifon  qu'on  fait 
des  différentes  efpèccs  dont  les  unes  volent  beaucoup 
plus  rapidement  que  les  autres.  Enfin  les  uns  s'élè- 
vent dans  l'air  ,  à  une  certaine  diftance  de  la  terre, 
candis  que  d'autres  voltigent  fans  celfe  à  quelques 
lignes  feulcinent  de  fa  furface. 

Génération  des  Infccîes, 

Les  Infedcs  ,  comme  les  autres  Animaux  ,  fe  mul- 
tiplient par  la  génération.  En  recevant  l'exifknce  ,  ils 
reçoivent  la  faculté  de  produire  leurs  fcr.iblables  & 
de  confervcr  ainfi  leur  cfpèce  pendant  la  durée  des 
fiècles.  Les  Ancien*  cependant  qui  ont  regardé  les  In- 
fedes  comme  des  Animaux  imparfaits  ,  ont  cru  que 
la  plupart  du  moins  ne  fe  mulciplioient  point  par  la 
voie  ordinaire  de  la  génération  ;  &  qu'ils  dévoient  leur 
raiffance  à  la  pouiriture  de  différentes  matières.  C'eft 
ce  qu'ils  ont  appelle  génération  équivoque.  Ils  ne 
dévoient  pas  borner  cette  imagination  aux  Infeéles 
feuls  :  quantité  de  plantes  ,  félon  eux  ,  peuvent  naître 
aufl'i ,  (ans  jamai';  avoir  été  fécondées  ,  ni  femées. 
Ces  premiers  Obfervateurs  de  la  Nature,  troppeuinf- 
truits  ,  pour  avoir  d'aboid  des  idées  faines  fur  tout , 
ayant  remarqué  grand  nombre  d'Infedcs  dans  diver- 
fes  matières  ,  s'imaginèrent  aifément  que  ces  petits 
Animaux  ,  en  nailToient  immédiatement  fans  le  con- 
cours d'aucun  Animal  de  leur  efpèce.  Si  on  kur  de- 
liiandoit  comment  la  chofe  pouvoit  fe  faire  ;  ils  té- 
pondoient  que  la  chaleur  du  Soleil  augmentant  la  fer- 
mentation de  ces  matières,  cette  fermentation  y  for- 
moit  des  Infedcs. 

Quoiqu'on  foit  perfuadéque  laraifon  doit  toujours 
avoir  pour  guide  l'obfervation  &  l'expérience  ,  (i  elle 
11$  vcuc  pas  sj^xpofci;  à  combcr  nécciTaiicmeat  dans 


I  N  S 

l'erreur  ,  il  fen-.hie  qu'elle  n'avoir  pas  befoin  de  ce 
fecours  pour  fe  rcfuferà  adopter  l'opinion  que  nous 
venons  d'énoncer.  Comment  a  t-cn  [U  concevoir  que 
du  fcin  de  la  corruption  &  de  la  mort  devolt  naître  la 
vie  ,  qu'une  fubrtance  en  pouvoit  produire  une  autre 
d'une  nature  beaucoup  plus  excellente  que  la  lienne  ? 
Que  de  préparations  dans  lesvailîeaux  ,  que  dedigef- 
tions  ,que  de  fécrétions  ,  que  de  ci^tulaiions ,  avant 
que  la  maiière  fémiiiale  ioit  alfez  épurée  ,  ait  ac- 
quis les  qualités  qui  lui  font  néceflaires  ,  foit  par- 
venue enfin  ace  dégié  de  perfedion  qu'il  lui  faut  , 
pour  pouvoir  être  propre  a  la  génération  !  Ne  faut-il 
pas  encore  des  vailieaux  oti  les  œufs  doivent  fe  for- 
mer avec  les  facultés  nécellaires  pour  hs  rendre  fé- 
conds .  &  les  moyens  de  s'en  déchai^ier  lorfqu'ils 
font  ai  rives  au  vrai  point  de  maturité.' Comment  croire 
dès-lors  que  les  plantes  puffent  produire  des  Infedes, 
dont  la  produdion  demande  tant  de  chofcsdont  elles 
(ont  de(tuuées";Si  lagénérationéquivoque  pouvoitavoir 
lieu,ne  dcvroir-on  pas  trouver  tous  les  jours  de  nouvelles 
efpèces  A  Infedes?  L'adion  du  Soleil  furies  riantes  SC 
/ur  les  viandes  corrompues,  ne  peut  pas  être  fi  unifor- 
me qu'elle  ne  dru  fouvent  varier  fcs  produdions  ; 
i!  feroit  dès-lors  bien  étonnant  que  nous  ne  viiVions 
pas  à  toute  heure  ,  des  légions  d'Infectes  nouveaux 
&  inconnus.  Ne  pouvons-nous  pas  ajouter  que  fi  les 
Infedes  pouvoicnt  naître  de  la  corruption  fomern'c 
par  la  chaleur  du  Soleil  ,  il  en  pourroit  être  de  même 
a  l'égard  de  l'homme  &  des  autres  Animaux  ?  La 
flruilure  Se  les  organes  des  uns  font- ils  moins  admi- 
rables que  la  flrudurc  &  les  organes  des  autres  î 

Mais  C9tte  merveilleufe  analogie  qui  règne  entre 
les  deux  ClaiTes  de  corps  organifés  ,  fe  retrouve  eflen- 
tiellement  par  rapport  à  la  génération.  La  poulliète 
des  étamines  &  [i  graine  font  a  la  plan:e  ce  qae  la  li- 
queur prolifique  &  l'œuf  font  a  l'Animal.  Le  piffil  eft 
le  lieu  où  s'opère  la  fécondation  de  la  graine,  la  ma- 
trice ou  les  ovaires  font  de  même  le  lieu  où  s'opère  la 
fécondation  de  l'œuf  Plufieurs  efpèces  de  plantes  ont 
de  deux  ferres  d individus  :  des  individus  qui  ne  por- 
tent que  des  étamines,  &  ce  font  des  individus  mâ- 
les ;  des  individus  qui  n'ont  que  le  piflil  ,  &  ce  font 
des  individus  femelles.  Dans  un  grand  nombre  d'au- 
tres efpèces  ,  chaque  individu  eft  un  véritable  her- 
mapluo  nte  ,  qui  réunit  les  deux  fexes,  les  étamines  5c 
le  piltil.  Enfin  ,  il  elt  des  plantes  dans  Icfquelles  on 
foupçonne  qu'il  ne  s'opère  aucune  lécondation  ,  du 
moins  extérieure  ou  appaientc,  &dont  tous  les  indivi- 
dus portent  des  femcnccs  fécondes  par  elles  mêmes. 
La  plupart  des  efpèces  d' Animaux  préfcntentaulfi  deux 
fortes  d'individus  ,  des  mâks  6i  des  femelles.  Il  ell 
encore  des  efpèces  dont  chaque  individu  eft  un  vrai 
hermaphrodite  qui  réunit  les  deux  fexes  ,  quoiqu'il 
ne  puilfe  fe  féconder  lui-même.  Dans  quelques  elpè- 
ccsen  outre  ,  oti  ladillmdon  des  fexes  s'i  bfeive  ,  il 
ne  fe  fait  .lUtun  accouplement  propicment  dit  :  le  mâ- 
le ne  fait  i]iic  1  éi'an  Jre  û  liijuc'.a  fur  les  o^ufs  que  la 
temclle  a  dépofes.  tiihn  il  eft   des  cfpéJes  parmi. les 


I  N  S 

Animaox-mèmcs  .  qui  Ce  propaj^cnt  fans  aiwrune  fé- 
condation appareiirc  ou  extérieure,  ('e  ne  font  pas 
fans  doute  les  Inleiks  ,  qui  doivent  être  ranges  par- 
mi ces  derniers  Animaux. 

La  génération  équivoque  tranfmife  d'âge  en  âge  , 
a  pu  palier  des  Anciens  aux  Modernes  ,  &  il  n'y  a 
giières  qu'un  fiècle  que  cette  opinion  étoit  encore  re- 
çue ,  non-leu!ement  chez  les  gens  fans  études,  mais 
ineine  chez,  les  Savans  les  plus  éclairés.  lia  fallu  bien 
des  oblervations  réitérées  pour  détruire  cette  erreur, 
&  pour  déniDiiticr  ,  que  la  génc'ration  des  Inleiftts  cU 
en  général  femblable  a  celle  de  tous  les  ttres  animés  ; 
il  a  fallu  qu'un  Rtdi  &  qu'un  Leu\\enbock  aient 
employé  leurs  travaux  &  tout  ce  que  l'expérience  & 
l'obfeivation  ont  de  plus  inconieilaDie  ,  pour  prou- 
ver que  les  Infectes  ne  nailfenc  jamais  de  la  corrup- 
tion d'aucune  matière  ,  qu'ils  fonttous  produits  par 
une  génération  fuivie  &  bien  ordonnée  ,  qu'enfin  , 
comme  les  autres  Animaux,  ils  doivent  leur  exillencc 
à  d'autres  Infcdes  de  même  el'pèce  ,  &  qu'ils  ont  été 
fécondés  par  un  accouplement  qui  a  précédé  leur 
railTancc  ;  &  même  encore  ces  Obfcrvateurs  n'ont  pas 
réulfi  tout-a-fait  à  déraciner  l'ancienne  areur  ;  de 
nos  jours  cilea  encore  eu  des  partifans.  Ce  qui  Sem- 
ble cependant  avoir  donné  lieu  à  cette  opinion  étran- 
ge ,  ce  font  des  apparences  trompeufesqu'on  n'a  pas 
eu  foin  de  bien  examiner.  On  a  vu  des  Vers  ou  L.;r- 
vcs  croître  furia  viande  ,  &  on  en  a  conclu  que  cer- 
taines parties  de  cette  viande  avoient  été  animées  & 
s'l  toient  changées  en  vers  ,  qui  ne  s'y  trouvent  réel- 
lement que  parce  qu'ils  doivent  s'en  nourrir  ;  &  Ré- 
di  a  allez  prouvé  que  ces  Larves  naillcnt  uniquement 
d'œufs  que  les  Mouches  ont  dcpofés  ,  &  que  janiaifc|, 
on  ne  trouve  des  Larves  fur  la  viande  dont  les  Mou- 
ches n'ont  pu  approcher.  On  a  vu  des  morceaux  de 
fromage  fe  peupler  d'un  miliion  de  Mittcs  ,  &  on  a 
d'ubordcru  qu'elles  naiffentdu  fromage  in é me,  au  lieu 
d'en  conclure  qu  elles  n'y  prennent  que  leur  nourriiuie. 
l\1ais  Lcuwenhoek  a  démontré  que  les  Mures  font  mâ- 
les &  femelles ,  qu'elles  s'accouplent,  &  qu'enfuite  les 
femelles  pondent  des  œufs  ,  d'où  /ortent  de  jeunes 
Mitteç.  Les  Larves  qu'on  trouve  dans  les  tumeurs  des 
feuilles  ou  desrigesdes  Arbres  &  des  Plantes  ,  tubé- 
rolités  ou  excroillances  connues  fous  le  nom  Acgdl.es  , 
ne  doivent  fans  doute  pas  plus  leur  naid-ince  au  fuc 
ou  à  la  fubftance  de  l'Arbre  ou  de  la  IMante  ;  comme 
plufieurs  l'ont  cru,  &  comme  quelques-uns  peut 
eue  le  croient  encore  :  ilefl  alfez  prouvé  ,  fi  la  chofe 
avoit  beloin  de  pieuves  ,  par  des  obfervaiions  e\aûes 
de  Malpighi.^4  de  plus  d'un  Naturalifte  modeine,  que 
des  Infeétes  Icmblables  à  ceux  qui  viennent  des  Lar- 
ves des  galles  ont  au  derrière  une  tarière  au  moyen 
dcLqcelle  ils  percent  le  bois  ou  les  touilles  ,  p'ur 
y  dépofcr  leurs  œufs  ,  que  cette  piqiire  produit  une 
tumeur,  une  galle  dans  laquelle  la  Larve  naillante  fi 
trouve  enfermée,  vit&cioît,  julqu'au  moment  où 
elle  doit  paroître  au  jour  avec  dcs  ailes.  On  a  cru 
encore  ,  que  lus  Larves  qui  !c  trouvent  dans  les  fruits 
avoient  été  formées  par  la  fubltance  même  de  ces 


î  N  S 


28^ 


fruits  ,  jufqn'à  ce  qu'on  ait  découvert  les  Mouches  ai 
les  Papillons  qui  favent  choifir  les  fruits  naiiran')  , 
pour  y  confier  leurs  aufs.  Il  en  a  été  de  niême  de  tous 
de  Infedcs  qui  font  des  ravages  dans  nos  grenicts 
ces  dans  nos  nugafin'.  ;  on  les  a  cru  naître  des  grains 
oublé,  au  heu  qu  en  effet  ils  ne  fe  trouvcnt-la  i]uc 
pour  dévorer  les  grains  ,  &  qu'ils  font  produits  p,\r 
des  Inleûes  ailés',  des  Phalènes,  des  Chai  an  Ions  , 
tels  qu'ils  le  feront  eux-mêmes  après  leur  transforma- 
tion. On  s'elHmaginé  que  leplnfcéles  qui  fe  trouvent 
fur  de  grands  Animaux  ci.  dont  ils  tltent  leur  nouiti- 
ture  en  lesfuçant,  nailfenr  auffi  de  lacorruption&  dtS 
matières  qui  s'exhalent  du  corps  de  ces  Animaux  par 'a 
fueur  ;  des  gens  d'ailleurs  très-r.iifonnables  ,  ont  ofé 
pcnfer  &  dire  ,  qu'on  pourroit  faire  naître  des  Puces 
de  la  fciure  de  bois  arrolée  d'urine  ;  mais  dcsoblerva- 
tions  plus  exades  qu'il  n'étoic  peut-être  nécci]airc  , 
ont  démontfé  que  les  Poux  &  les  Puces  s'engendrent 
par  accouplement  &  pat  des  œufs,  &  jamais  autrement. 
On  a  vu  des  Ichnciimoni,  &  mcme  en  grand  nom- 
bre ,  fortir  du  corps  d'une  Chenille  ;  on  a  trouve  l'in- 
térieur d'autres  Chenilles  tout  rempli  de  Larves ,  il 
n'en  a  pas  fallu  davantage  pour  faire  avancer  que  ces 
Infeiflcs  &  ces  Larves  font  nés  &  engendrés  du 
du  corps  même  de  la  Chenille  ;  le  vrai  eft  pourtant 
que  ces  Larves  font  fortics  d'œufs  dépofes  par  des  In- 
fedes  ,  tels  que  des  Ichneuraons  &  autres ,  dans  le 
corps  des  Chenilles  ,  comme  dans  un  endroit  ou  fc 
trouve  la  nourriture  propre  3  ces  Larves.  11  en  c\\  en- 
fin de  mê.'re  d'un  grand  nombre  d'Infedcs  dont  ia 
nailfance  a  été  attribuée  à  la  pouttiiure  ,  parce  qu'on 
ne  s'efl  pas  donné  le  tems  d'examiner  leur  véritable 
génération.  On  peut  voir  ce  q'jc  Reauniura  écrit  plus 
amplement  fur  cette  matière  dans  la  préface  du  fécond 
\ o\un-,e  de  fes  mémoires  furies  Infjcles  ^on  p  ut  encore 
confulter  Rédi,Sv/ammerdam  Se  LcuNS/enhock,  qui  ont 
fait  des  cxpéf  iences  décikves,  pour  renverfer  la  dodi  ine 
de  la  génération  équivoque  Se  fpontance  des  Infeétc", 
Ce  que  fait  la  pourriture  ,  c'eO  de  rendie  les  matiè- 
res plii^  propres  a  fervir  d'alimcns  à  plulieurs  efpèces 
d'Infedcs  ;  mais  on  peut  dire  aulll  que  les  Inleclcs 
font  en  quelque  forte  la  caufe  de  la  corruption  des 
matières  où  ils  Ibnt  nichés  ,  ou  du  moins  qu'ils  la 
h.îtent  :  un  morceau  de  viande  atta.-jué  par  des  Mou- 
ches ou  des  Larvts  ,  fc  corrompt  bien  plus  vîte  que 
celui  qui  eft  à  l'abri  de  leurs  approches. 

La  génération  des  Infedes  efl  donc  femblab'e  à 
celle  des  auties  êtres  animés:  ils  s'arcouplent .,  ils 
font  ditHngucs  par  le  fcxe  ,  &  tous  les  individu-j 
p.irmi  ces  petits  animaux  ,  font  ou  mâles  ou  fe- 
melles: il  faut  cependant  en  excepter  quelques  genres 
d'hifedet  ,  tels  que  les  Abeifes,  les  Fourmis,  &c. 
dans  lelquels  ,  outre  les  individus  mâles  &  fc.nelles  , 
il  y  en  a  encore  d'autres  en  plus  grand  nunibie  , 
que  les  Naturalilles  ont  nommés  mule  s  ou  r.tun.s , 
parce  qu'ils  n'ont  aucun  fexe  &  qu  ils  ne  ùmr  pou  t 
propres  à  la  génération  ;  mais  ces  cffi'ccs  de  mu- 
lets proviennent  eux  -  mêmes  des  mâles  &  des  fe- 
melles du  même  genre,   cjui    fe   font  accouplés  j 


&Î6 


I  N  S 


ainH  ils  rentrent  dans  !a  règle  générale  que  nous  avons 
établie.  Oa  peut  donc  alîurcr  que  l'adion  récipro- 
<]'jc  du  mâle  iii  de  la  femelle  eft  auHi  néceilkire  dans 
les  Inftctes  que  dans  les  grands  animaux  ,  pour  la 
produiHon  de  nouveaux  individus. 

_  Les  parties  qui  diRinguent  les  mâles  d'avec  les 
rfemclles  ,  font  de  deux  fortes:  les  unes  n'ont  point 
de  rapport  à  11  génération  ,  &  les  autres  font  ab- 
ibluraent  néceil'auespour  I.i  produire  :  parmi  celles- 
ci  ,  les  unes  lant  extérieures.  &  les  autres  fout  in- 
térieures. 

Quelqu'un  qui  connoît  un  peu  les  Infeflcs,  peut 
«n  général  fouvenc  diftinguer  à  la  première  vue  , 
on  mâle  d'avec  une  femelle  ,  par  pluliciirs  marques 
extérieures  qui  ne  dépendent  point  des  parties  du 
fexe,  &  n'y  ont  aucun  rapport.  Premièrement  la 
groileur  du  corps ,  &  particulièrement  celle  du 
■ventre,  ell  diftérente.  Dans  les  grands  animaux  les 
mâles  font  aiïez  ordmairement  plus  gros  que  les 
femelles  ;  on  obûrvt  du  moins  par  tout  une  certaine 
proponion  entie  les  deux  fexes  :  dars  les  Infeftes 
c'ell  rout  le  coi-,naii  c  ,  les  maies  lont  prefque  Tou- 
jours plus  petits  ,  &  'a  proportion  dans  certains 
Inkxl:cs  ,  diii'atoît  au  point  que  les  mâles  font  d'une 
p-ct  telle  entaille  relativement  à  leurs  femelles.  On 
peut  v  ir  des  1-ourmis  accouplées,  donc  le  raille  eft 
Il  petit  qu'il  ne  t.it  paslafixième  partie  de  la  grof- 
leurdela  femelle:  c'clt  ce  que  préfenteiu  d'avan- 
tage les  Cochenilles  &  les  Kermès  :  la  femelle  paroît 
un  et' lo Ile  par  rapport  au  mâle  ,  qui  rellemble  à  un 
petit  Moucheron  ,  &  q^ui  fc  promène  fur  le  corps 
â  iiniobile  de  Cà  femelle,  comme  fur  un  terrcin  ipa- 
c  -ux.  l.a  difproporiion  n'tll  pas  a  beaucoup  près  ii 
C->nlidé;al  le  dans  la  plupai't  des  a,uties  Infectes; 
mais  au  moins  les  feni.lli^s  ont  le  ventre  beaucoup 
plus  gros  que  celui  de  leurs  n.âlcs  ,  ce  qvii  clc  né- 
c.Miaire,  puifqu'il  doit  être  capable  de  contenir  une 
quantité  fouvent  prodigicufe  d'ocuft. 

Une  autre  diiTtrcnce  fouvent  a/Icz  notable  dans 
les  Infedes  de  difféieus  fexes  ,  confiée  dans  la  for- 
me &  la  grandeur  de  leurs  antennes  ;  elles  (ont 
ordinairement  plus  grandes  dans  les  ni.îles.  Qu'on 
examine  un  Hanneton  mile  &  fa  femelle  ;  cclic-ci  a 
les  feuillets  qui  terminent  fcs  antennes  ,  courts  & 
petit»,  tandis  que  le  mâle  lésa  grands  &  appar-ens. 
La  même  chofe  sobfcrve  dans  prefque  tous  les  In- 
Itftes  àélyrics.  Mais  dans  beaucoup  d'autrt-s  genres , 
iJ  y  a  une  autre  dilférencc  encore  plus  fenfibledans 
ks  antennes  :  c'ell  p.irticulièrement  dans  certaines 
Phalènes,  plulieurs  Tipules  &  quelques  autres  In- 
feéles  ,  dont  les  antennes  font  barbues  comme-  les 
côtés  d'une  plume,  qu'on  peutobferver  cette  diffé- 
fCDce.  Les  mâles  ont  leurs  antennes  a  plumes  ou  i 
_  barbes  grandes  ,  larges  U.  belle»  ,  imit.mr  une  efpèce 
de  panache,  tandis  que  celles  des  fenieUes  ont  des 
Bajbcs.iî  étroites  ,  que  (onvenc  même  elles  ne  pa- 
roilîent  pas  ,    &  qu'on  les  croiroit,  compofées  d'un 


I  N   S 

Une  troifième  d  iférence  qui  fc  fait  remarques 
entre  cert.ains  Inftdes  par  ripport  au  ftxe  ,  con- 
(ille  dans  les  ailes  ,  qui  manquent  dans  les  femelles  , 
tandis  que  les  ni.iles  en  font  pourvus.  Parmi  les 
Coléoptères,  le  Ver  luil'ant  oui'.  Lampyre  femelle: 
na  ni  ailes  m  élytrcs  j  les  unes  &c  les  autres  ne 
manquentpoint  a.i  mâle.  LcsHémiptèies  nousoHrenC 
un  pareil  exemple  dans  le  Kermès  &  la  Cochenille. 
Dans  les  L'pidop:èies  ,  qucl-jues  Phalènes  onr  des 
femelles  i-|ui  n'ont  point  d'ailes  ,  ou  qui  n'en  ont 
tout  au  plus  que  des  moignons  informes.  Quel- 
ques Ichneumous  ont  aulli'des  femelles  fans  ailes  ^ 
qui  relleniblent  au  premier  afpett  à  des  mulets  de 
Pourmis,  Il  n'y  a  guère  que  parmi  les  Diptères,  oii> 
cette  différence  ne  fe  fait  remarquer  dans  aucune  de 
leurs  efpèccs.  Les  Pucerons  cependant  nous  oftrtnc 
en  ce  genre  de  plus  grandes  lîngiilarltés  en'cofe  :  oa 
trouve  dans  les  nnir.breufes  familles  de  ces  petits  ïn- 
iedes  .des  femelles  ailées  Cm  des  femelles  non  allées^ 
des  mâles  ailés  &.  des  malcs  non  ailés. 

Il  eft  encore  d'autres  différences  entre  certainî. 
Inledles  mâles  &  femelles,  dont  nous  pouvons  fai;-e- 
mention  ,  teiie  que  celle  qui  dépend  des  cofncs  oa 
appendices'de  la  tète  ,  ou  du  corcelet  :  ainfi  quel- 
ques* Coléoptères  j.  dans  les  Scarabés ,  les  Bouliers- 
6C  autres  ,  ont  des  cornes,  ou  a  latête  ou  au  corceiec, 
qui  ne  fe  trouvent  que  dans  les  mâles,  &  qui  man- 
quent abfolument  aux  femelles:  c'eft  â-peu  près 
comme  les  cornes  des  Béliers,  que  la  Nature  ai 
refufées  aux  Biébis,  Les  InUèles  qui  pondent  Icuis 
œufs  entre  léco.cc  desailne-  ,  dans  la  titre  ,  dars. 
la  chair  des  feuilles  ,  &  dans  d'autres  Inlec^cs,  font 
pourvus  d'un  tuyau  plus  ou  moins  long  pour  p  né- 
faicf  jufque  dans  l'endroit  où,  ils  veulent  les  depo- 
fer  :  ce  tuyau  ,  qui  fert  de  canal  aux.  o^nts  ,  peut 
tournir  une  nouvclie  mar -(Ue  de  dilHndtinn  entre 
le  mâle  &  la  femelle  ;  on  comprend  biemôc  que  ce 
n'elf  pas  le  mâle  qui  en  avoit  befoin.  Cembien 
dans  les  Ichneumons  ,  cette  elpèce  de  queue  en. 
forme  de  filets  eft- elle  remarquable  !  Un  certain 
ion  que  quelques  Jr.feétes  font  dans  le  cas  de 
rendre  ,  peut  encore  fervir  à  les  diftinguer  :  le  mâle 
feul  a  ordinairertient  les  organes  propres  a  faire  ce 
bruit,  pour  appeler  la  femelle.  C'eft  (ur  tout  ce- 
i]ue  Ion  rem.arque  dans  la  Cigale  ,  c'eft  auiri  ce- 
que  Pline  affirme  des  Sautetelles.  II  y  a  pourtanr 
desefpèces  dlnf  eT:es  ,  dont  les  deux  fexes  ont  les- 
oiganes  nécellairespour  produire  leurfon.  t'ntinnous- 
pouvons  fo'avent  leconnoître  le  fexe  des  Infcèlcs  aux 
couleurs.  La  beauté  de  celle  des  m,îles  1  emporte  or- 
dinairement l"ur  la  beauté  de  celle  des  fem>-lles  :  leurs", 
couleurs  ont  plus  <le  vivacité,  plus  de  bril'anc  &  plus- 
d'éclat.  Cette  lègle  n'cft  cependant  pas  tout- à-raij 
générale  :  les  femelles  ont  quelq^uefois  plus  d'éclat- 
q^ue  Les  mâles.  ^ 

Mais  routes  ces  d.ftérences-ne  font  point  clfenciel- 
les  a  la  génération  ,  elles  ne  le  rencontrent  que  dans  un. 
teaiaiii  nombre d'sfgèces  :.  la.véïicable  dilbndion  dcs^ 


I  N  s 

ttîâ1cs&  lîes  femelles  confifte  dansles  parties  du  fexe.  ■ 
Ces  parties  font  allez  ordinairement  placées  à  l'exitc- 
niité  du  ventre:  dans  la  plupart  des  Infeiles ,  fil'on 
preire  cette  extrémité  ducorps,  on  fait  forrir  parl'ou- 
vertuiequi  etl  aii  bout  ,  des  efpèces  de  crochets, 
fouvent  bruns,  atîcx  durs  ;  en  prenant  encore  plus 
fort  par  gradation  ,  les  deux  crochets  s'entrouvrent  , 
&  on  voit  paroître  entr'eux  une  partie  oblongue, 
<]ui  eft  la  vcruible  partie  qui  conltitue  le  fexe  du 
inâle.  Dans  l'état  ordinaire ,  ces  parties  paroilfent  peu  , 
il  faut  comprmi^r  le  ventre  pour  les  découvrir  :  mais 
lorfijue  ;c  mà!e  prelfé  par  des  mouvemcns  amoureux, 
cit  prêt  a  carelier  fa  femelle  ,  il  poulie  lui-même  au 
■dehors  cçs  parrics  ,  qui  [ont  alors  enflées  &  tendues. 
Il  en  elt  de  même  de  la  femelle  ,  dont  les  organes 
feiucls  font  auffi  cachés  dans  l'intérieur  de  l'abdo- 
men :  loXqu'on  le  prelle  ,  on  ne.voit  point  fortir  les 
deux  ciocliets  qui  s'appcrçoivent  dans  le  mâle  ,  on 
re  fait  paroitie  tout  au  plus  qu'une  cfpèce  de  canal 
ou  de  conduit  ,  qui  fcrt  comme  de  vagin.  Telles  font 
les  parues  du  fexe  par  kfquclles  on  peur  afiez  facile- 
ment i^c  fjremcnt  reconnoître  les  Infeélcs  mâles  & 
les  femelLs.  Mais  chez  les  Araignées  ,  &  chez  quel- 
ques Entomoftracés,  l'organe  delà  génération  dumîlc 
fc  trouve  dans  un  endroit  où  l'on  ne  s'aviferoit  pas  de 
le  chercher:  il  efl:  logé  dans  les  antennules.  Chez  ces 
Infcéles  a  corps  long  ta  effilé  .qu'on nomme  Pemo'fel- 
les  ou  Libellules,  la  partie  fexuelle  du  màlc  eii  placée 
tout  près  de  la  poitrine  ;  au  heu  que  celle  de  la  femelle 
fe  trouve  au  derrière.  Cette  étrange  difpolition  des 
organes  paroît  choquer  le  vœu  de  la  Nature  ;  nuis 
elle  a  enleigné  au  mâle  des  procédés  au  moyen  def- 
quels  il  s'aifujettit  (à  femelle  ,  it  la  force  a  amener 
fon  derrière  oti  il  le  veut. 

Combien  d'autres  parties  &  plus  admirables  ,  l'Ana- 
tomifte  peut  encore  découvrir  en  pénétrant  dans  l'in- 
térieur !  Que  de  diffcrcns  vailTeaux  s'y  trouvei-t  logés , 
qui  tiennent  au  ptincipal  organe  de  la  génér.ition  ,  & 
doivent  fépa.cr  de  la  malle  du  fang  la  hqucur  fécon- 
dante du  mâle  l  A  l'ouveiture  ménagée  dans  la  feuieile 
pour  l'intromillion  ,  îboutit  une  efpéce  de  conduit, 
«jui ,  dans  les  Infccfes  ovipares  ,  jette  plufieurs  bran- 
ches qu'on  nomme  cranifcs  ou  ovaires:  ce  font  des 
elpèces  d'inteifms  exnêmemens  fins;  dans  Icfquels 
3cs  oeufs  font  rangés  à  la  file  ,  a-peu-près  comme  les 
giains  d'un  chapelet.  Les  aufs  les  plus  avancés  vers 
l'ouverture,  font  le<.|p!us  gros  &  les  plus  à  terme.  Ils  di- 
în:nuent  graduelleinent  à  itiefure  qu'ils  s'en  éloignent, 
tnfin  ,  ils  deviennent  abfolumcnt  invihbles.  Pour 
prendre  une  grande  idée  de  la  Ifruélure  des  ovaires 
■cht-z  les  Infectes,  il  faut  lue  la  dcfciiption  que 
•Swammeidam  a  donnée  de  ceux  delà  Reiuc-Abeille, 
&  )eticr  un  coup  d-œil  lur  l'élfgar.te  figure  qui  l'ac- 
<ioniriagne:  combien  cette  figure  elle  même  ell  pins 
proi^re  qucia  defcnption  ,  à  frapper  le  [,céleur,  par- 
ce q  l'cUe  par!f  aux  yeux  &  var  eux  il  rimaginarion  1 
Celle  que  Mal^^'ghi  adonnée  des  ovaires  du  Papillon 
du  Ver-a  foie  ,  ne  mérite  pas  moins  d'être  confultée 
&  c'ell  de  ce£  ovaires  dont  nou\  allons  faire  uu€  lége- 


I  N  S 


287 


re  mention.  Dans  le  conduit  commun  où  les  trompes 
aboutillent ,  s'inferc  un  canal  fort  court  ,  qui  com- 
munique a  une  cavité  oblongue  ,  qu'on  regarde  com- 
me analogue  à  la  matrice.  C'eft  dans  cette  cavité  que 
la  liqueur  du  mâle  efl  dépofée.  L'Ob  crvatcur  cé- 
lèbre que  nous  venons  de  citer  ,  établit  que  cette  li- 
queur pénètre  cnluite  dans  le  conduit  commun  parle 
canal  de  communication,  &  qu'elle  y  f.conde  les 
œufs  dans  l''inftant  oti  ils  pafTent  parl'cmbouchurc  de 
ce  canal  pour  venir  au  jour.  Chez  les  Infcéles  qu'où 
appelle  vivipares  ,  l'économie  des  trompes  change. 
Tantôt  les  petits  font  arrangés  par  paquets;  tantôt 
ils  compofent  une  cff  ècc  de  cordon  roulé  en  fpirale  , 
dont  la  longueur,  la  largeur  &l'cpailfeur  ,  répondenc 
précifémcnt  au  nombre,  à  la  longueur  &  lagroflcur 
des  petits  qui  le  compoiént. 

Les  femelles  des  Infeéfes  ,  pour  être  en  état  de 
pondre  des  oeuts  féconds  ,  ont  nécellaircment  be- 
loin  d'avbit  eu  commerce  avec  les  mâles:  celles 
qu'on  prive  dès  leur  nailfancc ,  de  ce  commerce 
amoureux  ,  dépofent  bien  leurs  oeufs ,  avant  que  de 
mourir  ,  au  moins  plufieurs  d'cntr'elles  ;  mais  ces 
aufs  ne  produifent  rien  ,  parce  que  le  germe  n'a 
point  Clé  fécondé  par  la  femcnce  du  mâle.  Il  eft 
donc  parfaitement  reconnu  que  tous  les  Infeâes 
doivent  s'accoupler  ,  pour  pouvoir  réellement  pro- 
duire leurs  ftmblables.  Et  leur  accouplement  , 
ainfi  que  leur  génération  ,  ne  femblent  -  t  -  ils  pas 
les  montrer  plus  favorifés  à  cet  égatd  par  la  Nature  , 
que  bien  des  animaux  qui  font  cependant  rangés  dans 
des  Ordresfupérieurs  ?  On  n'ignore  pas  que  dans  les 
PoilTons  à  éca  Iles  ,  la  fécondation  ne  s'exécute  point 
dans  1  intérieur  de  la  femelle  :  le  mâle  répand 
fes  laites  fur  les  uves  ,  après  que  la  femelle  s'ea 
elt  déchargée.  Ainfi  ,  ce  qui  fe  palle  à  décou- 
vert dans  la  fétondation  <les  œufs  des  Poillons 
doit  fe  palier  dans  l'obfcurité  d'un  ovaire  ou 
d'une  matrice  ,  chez  les  autres  grands  animaux 
&  chez  les  lufedes  mêmes  ,  &  ce  n'eli  que  par  !a 
voie  de  l'accouplement,  que  la  propagation  del'el- 
pcce  doit  avoir   lieu  dans  ces  derniers. 

La  génération  eft  encore  un  myftère,  fur  lequel  la 
Pliilofophie,  malgré  toutes  les  notions  qu'elle  a  puifées 
dans  l'Anatomie  .  n'a  pti  jetet  que  des  conjcdtures  plus 
ou  moius  vraifeniblables,  ou  plus  ou  moins  éloignées 
de  la  vérité.  Nous  n'entreprendrons  pas  d'entrer 
dans  des  détails  qui  ne  répandroicnt  pas  plus  de 
jour  fur  cette  matière  ,  ni  de  chercher  par  quelles 
loix  le  fcctus  eft  formé  ,  ou  par  quelle  vertu  le 
germe  eft  vivifié  dans  les  œufsjr.ous  nous  bornerons 
a  une  vérité  oui  ne  peut  être  conreljée  ,  c'eft  que 
les  œufs  des  Infeétes .  comme  ceux  des  Oifeaux,  pohr 
être  tjcondés  ,  néceflîtcnt  le  concours  des  deux  fcxes, 
&  que  fans  accouf  lenient  il  n'y  a  point  de  R-conda- 
tioii.  Nous  allons  maintenant  paicouiir  les  piinci- 
palcs  variétés  que  la  manière  de  s'accoupler,  le  temps 
&  la  durée  de  l'accoUj'lemcnt  préfcntent  dans  les 
Infc^des  en  général. 


2t9 


I  N  s 


On  peat  obferver  d'abord  que  c'icz  les  Infcaes  , 
fciiiiiie  chez  les  autres  animaux,  ce  font  les  mâles 
ijii  tout  les  premières  avances  en  amour  ,  &  c]ui 
pourftiivfn:  les  femelles.  Le  mâle  Infcde,  fe  mon- 
trant le  plus  lafcif ,  agace  fa  femelle,  va,  vient, 
vole  autour  ,  moiue  amoureufement  fur  elle  ;  celle- 
ci  commençant  à  participer  aux  defirs  (]ui  agitent  le 
liLile  ,  éceuJ  fon  ventre  ,  entr'ouvre  la  fente  qui  cft 
à  l'extrémité  ,  en  fait  foriir  le  canal  de  la  matrice 
t]ue  le  mâle  faifit  avec  fts  crochets  ,  pour  lors  le 
refte  de  raccoup'ement  fc  devine  aifémenc  ,  i!  con- 
fifle  dans  l'iitroduâion  de  la  partie  fexuelle  du  mâle. 
On  eil  furpris  de  voir  avec  (|utllc  aideui  de  certains 
niâ'es  artac^uent  leurs  femelles  ,  ils  ne  leur  laillenc 
aucun  repos  ,  ils  ne  négligent  r  en  pour  fe  les  rendre 
favorables.  Cependant  on  en  trouve  qui  portent 
l'indolence  au  dernier  période,  &   qui  femblent  è^re 

.  tout  de  glace  ;  il  y  a  enfin  des  Infeéles  don:  les  fe- 
melles doivent  faire  toutes  le^  avances  S:  carcfler 
leurs  mâles  ,  poui  les  faire  fotnr  de  leur  indifF  rence 
extrême.  C'efl  ce  qu'on  a  oh  ervé  dans  les  Abeilles. 
On  fai:  que  cbaque  ellaim  d'Ab.i  les  n'a  qu  une  fe- 
melle qui  porte  le  nom  d;  Reir.e  ;  les  miles,  nom- 
més Faux-bourdoru  ,  font  allez  fouvcnt  au  nombre 
de  quatre  ou  cinq  cents.  Tandis  que  les  Neutres, 
bien  plus  nombreu.ï  ,   font  chaigts  de  tous  les  tra- 

.  vaux ,  la  Reine  &  les  Faux  bourdons  ne  doivent 
s'occuper  qu'a  donner  ,  pour  ainfi  dire,  des  cttoyens 
à  l'éiar.  Mais  fi  c;s  Fauxbourdons  avoient  été  aulli 
aidens  que  les  mâles  de  quelques  efpèces,  la  Reine, 
placée  au  milieu  d'un  férad  de  p.  reik  ma  es  ,  n'au- 
toir  pas  eu  le  tems  de  pondre  II  a  donc  été  façement 
ordonné,  que  les  Faux  -  Bour.^ons  ne  rechereheroicnt 
jamais  la  Reine  ;  mais  que  ce  fcroit  elle  même  qui 
les  rechereheroit  &  qui  les  exciteroit  par  fes  agace- 
ries à  la  fécoiidicé.  C'ell  d'après  le  plus  grand  Hillo- 
rieii  des  Abeilles  ,  Reaunur,  que  nous  efquilfons 
ccsprcmiers  traits  de  leur  hiitouc.  Mais  depuis  la 
mort  de  cet  excellent  Obfervateur  ,  on  a  dccouvcit 
chez  ces  Infeûcs  fi  intéreflances  des  chofes  bien 
iingulicres ,  &  qui  s'éloignent  beaucoup  de  tout  ce 
qu'ilavoic  raconté  de  leur  gaiération  aiuli  que  de 
leur  police.  Cette  Reine  Abeille  qu  il  nous  repré- 
fentoir  comme  une  Mellalme  au  milieu  d'un  férail 
do  mâles-,  nous  cft  donnée  aujourd'hui  pour  une 
Veflalc  qui ,  condamnée  à  un  célihnt  perpétuel,  n'a 
jamais  ce  commerce  avec  les  mâles  fi  nombreux  au 
ttidieu  dclqjclselle  vit.  Si  l'on  doit  s'en  rapporter  à 
des  obfci  Varions  qui  paroifT-nt  bien  faites  ,  &  qui 
ont  été  répét  es  plus  dune  tt)is  ,  les  œufs  que  la 
Reine  pond  en  li  grand  nombre  ,  font  fécondés  dans 
les  alvfclcs  ,  i  la  manière  de  ceux  de  divers  Amphi- 
Wes  .-i:  des  roifions  a  éc.ulies  ;  les  mâles  les  anofentde 
^ur  fperme.  Noos  n'en  dirons  pas  davantage  fur  ces 
nouvelles  découvertes. 


Cette  manière  de  s'accoupler  ^  que  nous  venons  de 
feii-econnoître  ,elHa  plus  commune  parmi  les  Jn- 
Icdcs  iil  y  a  quelques  autres  que  pratiquent  certains 
jg,ejiscs  d'hifeillcs,  ^|ui  doiveni  paioîtrs  lîjigulièrcs&  I      Daus  plufieurs  g?nres  d'infeclcs,  k 


I  N  S 

qui  di^pcndent  delà  fituation  extraordinaire  <?cs  paf* 
ties  rexueilet.  Les  Maies  ,  avons-nous  dit  ,  ont  ordi- 
nairement au  derrùie,  des  inftriuTiCns  en  forme  de 
crochets  ,  dont  Us  fe  fervent  auili  pour  s'accrocher 
au  corps  des  femelles  quard  ils  veulent  s'accoupler  i 
ces  crochets  leur  font  d'auiant  plus  nécellaires  pour 
vnirabout  d'arrêter  leurs  femelles,  que  fouvent 
celles-ci  font  très  revèches  ,  defotte  qu'elles  doivent 
être  forcées  en  quelque  rEanière  a  l'accouplement. 
On  en  trouve  furtout  un  exemple  dans-  les  Infeitcs 
nommes  Demoifciles  ou  Libellules.  Le  mâle  a  les 
crochets  lituts  a  l'extrémité  du  ventre  ,  comme  la 
plupart  des  Iiiledcs  ;  mais  la  partie  la  plus  nécelTaire 
a  la  généra  ion  ,  eft  placée  a  l'origine  de  ,  ce  même 
ventre  ,  près  du  corcclct ,  tandis  que  fa  femelle  a 
l'orifice  du  vagin  vers  la  queue.  Le  mâle  fe  fert  à  la 
vérité  de  fes  crochets  pour  lailir  lafeijielle  ,  mais  s'il 
ne  la  prend  point  à  la  queue  ,  jamais  il  ne  pourroit 
fjire  parvenir  a  cet  endroit  le  haut  de  fon  ventre  ou 
clt  la  partie  fexuelle.  H  accroche  la  tête  de  la  femelle  , 
il  la  fadit  au  col  avec  l'extrémité  de  fa  queue  ,  Si 
lor'qu'il  la  rient  ainfi  ,il  n'en  paro'it  encore  pas  plus 
avancé  ;  il  lemble  que  raccou,';eiiicnt  ne  poura  ja- 
mais fe  fa'ie,  &  réellement  il  ne  s'accomj'liroit  point  , 
fi  la  femelle  ne  faifoit  le  relie  de  l'ouvrage.  Celle-ci 
aiiifi  lerree  Si  fatiguée  par  le  m.ile  qui  ne  la  quitte 
point,  ou  probablement  bientôt  chaimJe  de  levrir 
ainli  prévenue  ,  condefccnda  fes  délits  jelle  recourbe 
en  d.  vaut  fon  ventre  qui  cil  fort  long»  &  en  fait 
parvenir  l'extrémité  jufqu'.iu  dtli  us  du  corcclct  du 
mâle  ,  &  pour  lors  l'accouplement  s'achève  :  la  fe- 
melle reOe  accrochée  par  un  double  lien  ,  tandis  que 
fa  tête  eftprife  pacrcxtiémité  du  ventre  du  mâle  ,  fa 
queue  ell  unie  a  l'origine  de  ce  même  ventre  ,  &  elle 
tonne  une  efpêce  de  cercle.  Cet  accouplement  fe  fait 
fouvent  en  l'air  ,  ,  mais  ordinairement  le  mâle  va  fc- 
poler  fur  quelque  plante  ou  fur  quclqu'autre  objets 
où  l'opération  fe  termine.  On  les  voit  fouvent  en  l'air 
joints  enfemblc  de  cette  manière. 

Outre  les  Libellules  ,  il  y  a  encore  d'autres  In- 
fedes  dont  les  mâles  fe  rendsnc  maîtres  des  femelles 
en  volant.  Tels  font  les  Ephémères  ,  que  Swam- 
merdam  a  cru  ne  pas  s'accoupler  ^  mais  dont  De  Gecr 
a  vu  l'accouplement  dans  toutes  les  formes.  Le  mâle 
ayant  faifi  la  femelle  en  l'air,  va  fe  placer  avec  cLl& 
fui  le  premier  objet  qu'il  rencontre  &  y  achève  Vo- 
pération.  Tels  font  encore /es  Coulins.  Leur  accoti- 
plement  ell  d  autant  plus  remarqua  de  ,  que  tout  fe- 
palleen  l'air  &  en  fort  peu  de  teir.s  ;  le  mâle  s'accrxj- 
che  a  la  première  femelle  qui  palle  auprès  de  lui,  8C 
dans  quelques  momens  l'adion  eft  faite.  On  fait  que 
les  Ephémères  &  les  Coulins  voltigent  en  l'air  par 
troupes  ,  futtout  pendant  ks  foirées  d'été  ;  tous  ceux 
qu'on  voit  ainh  voltiger  font  des  m.ilcs  ,  qui  n'at- 
tendent que  l'airivée  de  quelques  femelles  pour  les 
accoller,  &  celles-ci  ne  manquent  point  de  leur 
faire  vilite  de  tems  en  tems  ;  c'eltentju  k  but  de  ces 
dan  (es  aériennes. 


mâ'Ic  mo:>té 


I  N  s 

fur  îi;  <?c5  àî  1.1  fem.'llc  ,  vcjIc  dans  cette  attif.ide  to'it 
le  tenis  que  oure  l'accouplement.  Le  mil;  des  Pa- 
pillons, des  Tipubs,  des  Puiiaifes  ,  &c.  après  s'être 
joir.c  àfa  femelle,  fe  place  dans  une  même  ligne  avec 
elle  j  de  forte  fjue  la  tète  de  l'un  elt  touinéc  d'un  côté, 
&  celte  de  l'autre  ,  du  côte  oppofé.  Les  Cigales  Si  les 
Sautcrel'ts  fe  cienrenc  l'une  a  coté  de  l'-iutrc  dans 
J'accuuplcm  nt.  Enfin  ,  dans  les  Ephémères ,  on  a  vu 
la  feme'.le  placée  au  dcffus  du  mâle.  La  (ituation 
diftérentc  dv;s  parties  de  la  génération  ,  prefcric  cette 
variété  d'attitudes. 

Si  les  miles  des  Libellules  foutnilTent  une  excep- 
t'on  bien  fiappantc  a  la  règle  généiale  ,  relativement 
à  la  fituation  des  organes  fexuelSj  nous  avons  déjà 
vu  les  Araignées  offrir  une  nouvelle  exception  en- 
core plus  bizaire.  La  femelle  a  fes  parties  fcxuelles , 
placées  au  milieu  du  délions  du  ventre  ,  plus  près  du 
corcelet  que  du  derrière.  Les  mâles  comme  les  fe 
mellcs  ont  à  côte  de  la  tète  deux  paities  articulées,  fem- 
blabks  a  de  petites  pattes  ,  &  qu'on  a  nommées  des 
bras  ;  à  lextiéniitc  de  chaque  bras  du  mâle  ,  ou  voit 
une  cfpècc  de  bouton  ou  de  nœud,  5:  c'cll  dans 
ces  noeuds  que  font  enfermés  les  organes  prolifiques  : 
ces  organes  font  donc  doubles,  nouvelle  fingulariié 
que  prcfentent  ces  Infeclcs.  Pour  donner  une  idée 
générale  de  l'acoupleir.ent  (ingulicr  des  Araignées , 
rious  ne  laurions  mieux  faire  que  de  tranlcr.rc  la  dcf- 
ciiption  que  nous  en  a  laifféc  Lyonnet.  "Ces  nœuds 
(dit  cet  auteur,  en  parlant  des  nœuds  qu'on  voit  à 
l'cxttémité  des  bras  ou  des  antennes  comme  il  les 
appelle  )  font  plus  remarquables  qu'ils  ne  paroif'ent. 
Peut-être  aura  ton  peine  à  me  cioire  ,  fi  je  dis  que  ce 
(ont  les  inflruments  de  la  génération  du  iriâle.  Je  puis 
cependant  allurcr  j  po:ir  l'avoir  vu  plus  d'une  fois, 
que  Cl  naines  efpèces  d'Araignées  s'accouplent  par-là. 
L:s  mâles  de  ce  genre  ont  le  corps  plus  mince  &  les 
jambesplus  longues  que  les  femelles,  C'clt  un  fpec- 
tacle  allez  rilibleque  de  leur  voir  faire  Tsmour.  L'une 
&  l'autre,  montées  fur  des  tapis  de  toile  ^  s'appro- 
chent avec  circonl'pedion  &  à  pas  raefurcs.  Elles 
alongent  les  jarnbes  ,  fecouent  un  peu  la  toile  ,  fe 
t.îtor.nentdu  bout  du  pied  _,  comme  n'cfant  s'appro- 
cher. Après  s'être  touchées  ,  fouvent  la  frayeur  les 
failit-  Elles  fe  laillent  tomber  avec  précipitation  ,& 
demeurent  quelque  te.TiE  fufpendues  à  leurs  fils.  Le 
courage  enfuite  leur  revient ,  elles  remontent  &  pour- 
fuiveiit  leur  premier  manège.  Après  s'être  tâtonnces 
allez  longtems  avec  une  égale  défiance  de  part  & 
d'autre  ,  elles  commencent  a  s'appicclier  davantage 
&  devenir  plus  familières.  Al.rs  les  t.-.tonnemens  réci- 
proques de  viennent  auffi  plus  fréquens  &  plus  hardis  ; 
toute  crainte  celle,  &  enfin  de  privautés  en  privautés, 
le  mâle  parvient  a  être  prêt  à  coiiclure.  Un  des  deux 
boutons  de  (es  antennes  s'ouvre  tout  d'un  coup  & 
comme  par relTort.  Il  fait  paroître  à  découvert  un 
corps  blanc  ,  l'antenne  fe  plie  par  un  mouvement 
tortueux  ,  ce  corps  fe  joint  au  ventre  de  la  femelle, 
un  peu  plus  bas  que  fon  corcelet,  &  fait  la  fon(fHon 
à  laquelle  la  Nature 'a  deftinée.  Quand   on   ignore, 


IN  S 


2S9 


laquelle  la  iNature  a  aeninee.  t^uar 
Hijl.  Nac.  (ialnjiâies.  Tarn,  k  U. 


ajoute  Lvonnet  ,  que  les  Aiàignécs  s'entre  ii-iVie.it 
n.iturell  ment  ii  le  tuent  en  toute  autre  rencontre 
quelorfqu'il  s'agit  de  s'accci.pler;  on  ne  peut  qu'être 
furpris  de  voir  la  manière  bizarre  dont  elles  fe  font 
l'amour  ;  mais  quand  on  connoît  le  principe  qui  les 
fait  agir  de  la  forte  ,  rie.i  n'y  parcî:  étrange  ,  &  l'on 
ne  peut  qu'admirer  l'attention  qu'elles  ont  à  ne  fe  pas 
livrer  trop  aveuglément  à  une  paillon  où  une  démar- 
che imprudente  pourroit  leur  devenir  f.itale.  C'cft  un 
avis  q  j'elleâ  donnent  au  Ictleur  ».  Tout  ce  qui  vient 
d'être  rapporté  d'aprè;  Lyone:  ,  a  été  vu  S:  admiré 
de  même  par  De  Gcer ,  &  le  témoignage  de  ces 
deux  obfervateiirs  ,  ne  doit  lailTer  aucun  doute  iiit 
l'cxaditude  &  la  vérité  de  leursoblervatious. 

On  faitalTcz  que  chez  tous  les  animaux  diftiiigiiés 
de  fexe,&  qui  font  deibnés  a  s'accoupler  ,  c'e'.He 
mile  qui  introduit  ;  il  étoit  réfeivé  a  une  efpèce  de 
Mouche  fort  commune  qui  nous  inquiète  dans  nos 
appaitemcns&  qui  vient  participer  aux  mets  de  nos 
tables,  défaire  une  exception  a  cette  règle  (i  générale: 
ici  c'eil  1.1  femelle  qui  introduit  une  longue  partie  , 
$i  c'elî:  le  mâle  qui  rcçoir.  Celui-ci  ne  peut  venu 
a  bout  de  rien  dans  cette  a.Tion  ,  fi  la  femelle  ne  s'y 
prête  :  c'ell  la  taifon  pourquoi  ces  Mouches  mâles 
montent  à  chique  inft.mt  fur  le  dos  de  leur  femelle 
&  appliquent  leur  deriiérc-à  celui  de  ces  dernières, 
comme  pour  elfayer  fi  elles  auroicnt  envie  de  L-UU 
ca'ciles  ;  en  cas  de  refais  ,  les  mâles  les  quittent  fur  le 
cha:rip  &  s'envolent;  c'eft  ce  qu'on  ptuc  obftrver 
tous  les  jours. 

Il  y  a  des  Infefte^,  tels  que  les  Ephémères  5c  les 
Confins  ,  qui  achèvent  leur  accoupicmenr  en  fort  peu 
de  tems  j  quelquefois  en  bien  moins  d'une  minute  ; 
mais  il  y  en  a  d'autres  qui  y  emploient  plus  de  rems: 
tels  font  les  Tipulcs,  plufieurs  Papillons,  les  Scara- 
bés  ,  les  Mouches  ,  &c.  Il  y  a  aufli  des  Infccfes  qui 
au  moindic  mouvement  ou  .ui  moindre  arrachement , 
fe  fépareiit  &  s'enfuyent  ,ils  ù-nx  effrayés  au  moir.tlrc 
bruit  ;  tandis  que  d'autres  fe  laiffer^t  foulever  Ss 
manier  fans  fe  quitter:  ils  icftent  acco'oplés  &  ils  r.e 
fe  foucient  de  nen,  tant  qu'ils  font  dans  cette  afti  'a. 
Les  Punaifes  &  les  Hannetons  montrent  une  telle 
perlévérancedins  leurs  amours ,  qi;'on  peut  les  pren- 
dre dans  lamain  &  les  manier  de  toutes  les  façons 
fans  qu  ils  paroilfent  s'en  inquiéter.  Il  y  a  me:ne 
I  quelques  efpèces  de  Phalènes  ,  qui  accouplées  fs 
lallFent  percer  le  corcelet  d  une  épingle  ,  rant  le  mâle 
que  la  femelle  ,  £:  q  ;i  ne  ciiei'chcnt  peint  a  fe  lè- 
parer. 

Le  tems  que  les  Infeéles  choifiirent  pour  leurs 
exercices  amoureux  ,  n'eil  pa^  le  même  pour  tous  les 
genres  ni  pour  toutes  les  efpèces.  Il  y  en  a  qui  ne 
s'accouplent  que  pendantla  nuit  ,  d'autres  le  font  en 
plein  jour.  Nous  avons  vu  que  c'elt  vers  le  fci'r  que  les 
femelles  des  Ephémères  &  des  Confins  cherchent  leurs 
mâles  ;  les  Demoifelles  au  conrra-re  n'attendent 
point  la  nuit  pour  féconder  leur;  femelles,  c'eft  quand 
le  foleil  brille  qu'elles  font  le  pl"s  ardentes, 
Oo 


ipo 


I  N  S 


Les  Infefles  qui  ont  à  fubir  des  tiansforni.itions, 
Bc  font  propres  à  la  génération  ,  qu'après  avoi- 
pallé  par  toutes  leurs  métamorphofes  qu'après 
qu'ils  fe  trouvent  dans  leur  état  de  perfeftion  ;  ils 
ne  fauroient  aufli  s'accoupler  avant  ce  terme.  Une 
Clienilic  ,  par  exemple,  n'eft  propre  à  la  propaga- 
tion qu'après  qu'elle  a  pris  la  forme  de  Papillon  ; 
une  Lai  vc  ne  s'accouple  ni  ne  pond  des  oeufs  , 
qu'après  qu'elle  elt  devenue  Infeéte  parfait.  Enfin 
tous  les  Infcdes  qui  de  non  ailés  doivent  de- 
venir ailés  ,  ne  produifent  leurs  femblables  qu'après 
avoir  pris  des  ailes  &  après  s'être  défaits  de  leur 
dernière  peau  ou  de  leur  dernière  enveloppe.  La 
plupart  des  Infeéles  ,  de  ceux  qui  rcftcnt  toujours  fans 
ailes ,  fuivent  la  même  loi  que  les  ailés  ;  ils  ne  s'ac- 
couplent ni  ne  pondent  qu'après  être  parvenus  à 
leur  dernier  degré  d'accroillement  &  qu'après  qu'ils 
fe  font  dépouillés  de  leur  peau  pour  la  dernière  fois. 
On  m  trouve  aulfi  cependant,  qui  ,  après  avoir  pro- 
duit pluiîcurs  petits  ,  ont  encore  beaucoup  à  croître , 
&  même  à  muer  de  nouveau  ;  tels  font  les  Ecre- 
vilVcs  &  les  Crabes  :  ils  font  de  la  nature  des  Poif- 
fons,  qui  ne  ceflein  piefque  jamais  de  croître ,  & 
qui  produifent  tous  les  ans  un  giand  nombre  de 
leurs  femblables.  Il  y  a  des  Lilééles  qui  s'accouplent 
au  moment  même  où  ils  (ont  parvenus  à  leut  état 
parfait  ,  ou  dès  qu'ils  ont  quitté  leur  dernière  en- 
veloppe, celle  de  Ci\rylalide  ou  de  Nymphe  ;  ils  ont 
ordinairement  peu  de  temps  à  vivre,  &  c'cft  pour- 
quoi la  fécondation  Si  la  ponte  des  oeufs  doivent  fe 
faire  promptemcnt  :  telles  font  les  Phalènes  de  plu- 
iieuts  efpcces  ,  &  eiur'autres  celles  du  Ver -a-foie. 
Mais  nous  avons  dans  les  Ephémères  un  exemple 
plus  frappant  de  cette  promptitude.  Il  y  a  parmi 
ces  Infedcs  ,  des  çfpèces  qui  n'ont  à  vivre  que  peu 
d  heures  ,  &  dans  ce  court  efpace  de  temps  ellfs 
ont  à  achever  Se  l'accouplement  &  la  ponte  des 
eufs;  aulFi  y  fongenr-cUcs,  dès  qu'elles  viennent  de 


fortii  de  Icau.   Elles  ne 


iblc 


parouie   au  lour 


avec  des  ailes  précifément  que  pour  fe  propager 
cet  afte  fait ,  elles  meurent  tout  de  fuite.  Comme 
les  Ephén.ètes  de  cette  efpèce  ne  fortent  de  l'eau 
que  vers  le  foir  ou  après  le  coucher  du  foleil,  elles 
ne  voient  jamais  le  jour  ,  el!es  s'accouplent,  por> 
dent  &  meurent  avant  que  le  loleil  ait  reparu  au- 
Jelfus  de  l'horifon.  Les  InleC^cs  qui  s'accouplent  de 
fî  bonne  heure  ,  achèvent  immédiatement  après  Se 
en  peu  de  temps  ,  la  ponte  de  tous  leurs  a'ufs , 
&  Ici  femelles  n'ont  befoin  que  d'un  feul  accou- 
plement ;  mais  celles  qui  ne  pondent  que  peu  d'œufs 
à  la  fois,  ou  qui  continuent  dépendre  pendant  long- 
temps en  mettant  des  intervalles  entre  les  diffé- 
rentes pontes  ,  ont  fans  doute  befoin  d'être  fé- 
condées plus  fouvent  ,  à  la  manière  des  Poules. 
Il  eii  au  moins  certain  que  cela  doit  arriver  aux 
Inftéles  qui  vivent  plus  d'une  année ,  &  qui  cha- 
que année  font  des  œuls  ou  des  petits  ;  il  faut 
qu'ils  s'accouplent  au  moins  une  fois  par  an  :  c'eft 
)e  propre  des  Ecrevillcs  ,  des  Crabes  ,  &  de  la  plu- 
part desCfuflâccs;  c'cil  4ufl"i  ce  qu'on  a  cru  à  I'è- 


I  N  S 

gard  de  la  femelle  des  Abeilles.  On  peut  dire  eii 
général  ,  que  lorfque  l'accouplement  elt  accompli, 
les  mâles  des  Infeftes  périment  bientôt  après  ;  ils 
font  épuifés  &  languilTans  ;  la  nature  ,  aptes  les 
avoir  fait  pader  par  des  développemens  affez  longs  , 
ne  les  a  deftinés  qu'à  féconder  leurs  femelles,  SC 
après  avoir  pouivu  à  la  propagation  de  l'efpèce 
par  l'accouplement,  ces  m.îles  font  devenus  inutiles 
pour  elle.  Il  n'en  eft  pas  de  même  des  femelles  . 
elles  vivent  aficx  ordinairement  un  peu  plus  que 
leurs  mâles  ;  il  faut  qu'elles  falknt  leur  ponte  ;  mais 
lorfqu'elle   c[i  faite ,  elles  périllcnt  aufli  bientôt. 

Tous  les  Infeéles  ont-ils  befoin  d'accouplement  pour 
produire  leurs  femblables  .'  N'y  a-t-il  point  parmi 
eux,  des  femelles  qui  fe  fuffifent  à  elles-mêmes 
&  qui  pour  la  propagation  n'ont  ;"as  befoin  du 
commerce  des  mâles  î  Comme  nous  excluons  de 
la  ClclFe  des  Infcdes  les  Animaux  qui  ont  été 
rangés  avec  fondement  dans  une  Clalfc  particu- 
lière fous  le  nom  de  Vers  ,  tels  que  font  les  Vers- 
de-terre  ,  les  Polypes  ,  les  Limaçons  ,  tous  les 
Coquillages,  5:c.  Nous  pouvons  alJurer  que  tous  les 
vrais  Ini'eéles  doivent  s'accoupler  avant  de  pouvoir 
pondre  des  anfs  féconds  ou  de  faire  des  petits. 
Il  eft  rigoureufemcnt  démontré,  que  dans  la  même 
famille  de  Pucerons,  où  fe  trouvent  d;s  individus, 
il  eff  vrai  ,  qui  fe  fufHfent  à  eux  -  mêmes,  il  eft 
néanmoins  une  diftiudlion  réelle  de  fexe  &  un  véri- 
table accouplement,  comme  nous  le  dirons  bientôt. 
Ces  Infeéles  ont  befoin  de  s'accoupler  dans  un  cer- 
tain temps  ,  pour  être  en  état  de  fe  reproduire.  De 
tous  les  autres  genres  connus  ,  il  n'y  a  que  les 
Monocles  ,  dans  lefquels  la  diftind\ion  de  mâles  8c 
de  femelles  n'efi  pas  encore  bien  déterminée. 

Y  a  t-ildeslnfe£les  heniiaphrodites,  &  qui  réunif- 
fent  dans  un  même  individu  les  deux  (exes  ?  On  faic 
que  dans  la  ClalTe  des  Vers  ,  oa  a  découvert  que  les 
Vers  de  terre  ,  les  L'maccs  &  les  Limaij'ons  font  de 
véritables  hermaphrodites:  chaque  individu  y  réunie 
les  deux  fexes  ,  eft  conftamment  mâle&  femelle  tout- 
à-la-fcit  j  mais  cependant  il  ne  peut  fe  féconder  lui- 
même  ,  &  la  génération  dépend  ici  comme  ailleurs  , 
du  concours  des  deux  individus ,  qui  (ont  obligés  de 
fe  mettre  pour  cet  effet  dans  une  telle  attitude,  que 
les  parties  mafculines  de  l'un  fe  trouvent  vis-a-vis  des 
parties  féminines  de  l'autre.  Qu'on  fe  promène  dans 
un  jardin  api  es  une  pluie  d'été  ,  ou  vers  le  coucher 
du  Soleil  ,  &i  l'on  verra  dans  les  allées  ,  des  Vers-dc- 
terre  à  demi-fortis  au  dehors  du  terrcin  ;  oa  ne  man- 
quera pas  alors  d'en  obferver  plufieurs  ,  qui  (ont 
accouplés,  ou  qui  font  unis  enfemble  dans  une 
portion  de  leur  partie  antérieure  ;  mais  il  faut  mar- 
cher doucement ,  puifqu'au  moindre  bruit  ou  au  moin- 
dre mouvement  ils  fe  fcparent  Se  rentrent  chacun 
dans  ieur  trou  avec  précipitation.  Les  Polypes  font 
encore  dus  Animaux  bien  plus  lînguliers  ,  par  rapport 
à  leur  manieie  de  fe  perpétuer.  Us  fe  multiplieiK  par 
bouture,  s-peu- près  comme  les  plantes ,  ilsponllcnt 
des  rcjettonsoudes  petitshws  des  côtés  de  leuf  corps. 


I  N  S 

qui  »près  un  certain  tems  fe  détachent  de  leur  mère, 
pour  vivre  fur  leur  propre  compte  ,  &  qui  a  leur 
tour  engendrent  comme  ils  ont  été  engendrés.  On  n'a 
pu  encore  obfcrver  dans  ces  Animaux  aucun  vellit;c 
de  fexc  ni  aucune  copulation  ;  chacjue  individu  cit 
andtojryne  dans  le  (ens  le  plu?  étroit.  Qu'on  divifc  un 
Polype  en  deux,  trois,  oupluficursmorccaux,  foitlon- 
gituduulcmen: ,  Toit  tranfverfalement  ,  S:  l'on  verra 
que  chaque  morceau  deviendra  un  Animal  complet, 
^ue  de  nouvelles  parties  feront  pouflées ,  pcu-a-peu  , 
à  la  place  de  celles  cju'on  vient  de  couper  ,  &  qu'ainfi 
d'un  leul  Animal  on  peut  en  faire,  plulieurs,  par  un 
moyen  qui  fembicroit  plutôt  devoir  le  tuer  &  le  dé- 
truire. On  a  retrouvé  la  même  propriété  vraiment 
étonnante  dans  d'autres  vers  ,  tels  que  ceux  de  terre 
&  quelques  Vers  aquatiques;  &  tout  récemment  dans 
les  Limaçons  ,  n'a  t-on  pas  reconnu  qu'en  leur  cou- 
pant la  tête  ,  au  bout  de  quelques  tems  une  nouvelle 
lète  efl  reproduite  au  tronc  mutilé.  Combien  ccsob- 
fervations  font-elles  capables  de  confondre  l'efprit 
humain,  lorfqu'il  veut  fe  livrer  a  des  recherches  fur 
la  génération  des  Animaux.  Mais  pour  revenir  aux 
Infedes  ,  on  n'en  connolt  point  encore  d'herma- 
phrodites ni  d'androgynes  ,  S:  ils  ont  tous  befoui 
d'uncommerce  réciproque  pour  pouvoir  fe  réproduire. 
Nous  ajouterons  feulement  que  quelques-uns  ,  com- 
me les  Ecrcvilfes  ,  qui  peuvent  être  e.xpofts  a  pet  jie 
leurs  pattes  ,  offrent  dans  la  reproduction  de  ces 
membres  ,  un  phénomène  allez  connu  ,  &;  qui  n'en 
cfl  pas  moins  étonnarw. 

On  a  diftingué  les  Tnfeéles  en  ovipares  ,  &  en  vivi- 
pares ,  &  cette  diltinélion  a  pu  paroître  d'abord  allez 
ïîngulière.  On  fait  que  route  laClalie  des  Quadrupè- 
des ne  renferme  que  des  Animaux  vivipares  ou  qui 
mettent  au  jour  des  petits  tous  vivans  &  femblables  à 
eux  ;  tandis  que  tous  les  Oifeaux  font  ovipares  ,  c'eft- 
à-dire  qu'ils  fondent  des  oeufs  d'où  les  petits  ont 
beioin  d'éclorre.  11  fembleroit  que  la  Nature  devroit 
êtreauffi  uniforme  dans  les  autres  cla.Tes  d'Animaux  ; 
cependant  les  Poifl'ons  nous  préfentent  dans  le  plus 
grand  nombre  ,  des  ovipares  ,  &  des  vivipares  dans 
ceux  qui  fe  rapprochent  .  il  ell  vrai,  des  Quadrupè- 
des par  plufieurs  caraélères.  Si  nous  fuivons  les  autres 
Clafles  ,  nous  verrons  dans  toutes,  des  Animau.v  qui 
mettent  au  monde  leurs  petits  d'une  &  d'autre  maniè- 
re. Ainfi  dans  les  Amphibies ,  ou  Reptiles  ,  la  plupart 
font  des  œufs  ,  tandis  que  la  Vipère  eif  vivipare  ,  & 
c'eft  pour  cette  raifon  qu'on  lui  a  donné  le  nom  qu'elle 
porte.  Les  Vers  font  une  Clalle  compofée  d'Animaux 
prefqae  tous  ovipares  ,  quelques-uns  néanmoins 
font  vivipares  ,  tels  que  la  Came  des  rivières  ,  une 
coquille  turbmée  ,  qui  porte  le  nom  de  vivipare  , 
&  quelques  autres.  La  diftinélion  des  Infedes  en 
ovipares  &  en  vivipares  ,  peut  avoir  lieu  non-feule- 
ment dans  les  efpèces  de  même  Ordre  ;  mais  dans 
celles  de  même  genre  :  il  cil  des  Mouches  ovi- 
pares ,  &  des  Mouches  vivipares.  Il  y  a  plus , 
certaines  efpèces  font  ovipares  dans  un  tems  & 
vivipares  dans  un  autre  ;  le_Fuccron  nousen  fournit 


I  N  S 


i29r 


un  exotiple.  Ces  fnfcdes  préfentent  trop  de  finga- 
larités  fut  la  génération,  pour  ne  pas  en  faire  ici  une 
mention  particulière.  Nous  emprunterons  ,  comme 
nous  fommes  dans  le  cas  de  fùrealUz  ordinairement, 
la  rédadion  qui  fe  prc  fente  fous  nos  yeux  :  il  feroïc 
inutile  fans  doute  de  cheicher  à  retaiie  ,  ce  qui 
ne  pourroii  être  mieux  fjit. 

On  a  pu  voir  fouvent  de  petits  Moucherons  atta- 
chés en  grand  nombre  aux  fommités  &  aux  feuilles 
des  plantes  ,  qui  les  contournciw  en  divers  lens  , 
&  qui  y  occaiionnent  encore  par  leur  piqûres  réi- 
térées, des  excroillances  quelquefois  monltrueulcs  : 
ce  font  les  l'ucerons  ,  dont  les  efpèces  font  pref- 
qiie  aulli  nombrcules  que  celles  des  végétaux  ,  (5c 
dont  les  lingularitès  le  (ont  multipliées  a  mefuie 
qu'on  leur  a  donné  plus  d'attention.  Ils  mettenc 
d'abord  au  jour  des  petits  vivans.  Leurs  accouchi>- 
mens  lont  faciles  a  fuivre;  il  ne  faut  que  de  bons 
yeux  &  un  peu  de  patience.  Saiiîllez  un  petit  a  fa 
naillance;  renfermez-le  a  l'iullant  dans  la  folitude  la 
plus  parfaite  ,  &:  pour  mieux  aiïurer  (a  vitoinité 
poulLz  les  précautions  jufqu  au  dernier  fcrupule  , 
devenez  pour  lui  un  Argus  plus  vigihnt  que  celui 
de  la  fable  ;  quand  le  petit  foiitaire  aura  pris  un 
certain  accroillement ,  il  commencera  d'accoucher 
&  au  bout  de  quelques  jouis  vous  le  trouverez  au 
milieu  d'une  no.mbreufe  famille.  Faites  fur  un  des 
individus  de  cette  famille  la  même  expérience  que 
vous  avez  tentée  fut  le  chef  j  le  nouvel  Hermite 
multipliera  comme  fon  père  ,  &c  cette  féconde  gé- 
nération élevée  en  folitude  ,  ne  fera  pas  moinsVé- 
condc  que  la  première.  Répétez  l'exp.rience  de  gé- 
nératio;!  en  génération  ,  ne  relâchez  rien  de  vos 
foms,  de  vos  précautions ,  de  vos  déiianccs  :  pouffez, 
li  votre  patience  vous  le  permet  ,  jufqu'à  la  neu- 
vième gcnéraiicB ,  &:  toutes  vous  donneront  des 
vierges  fécondes.  Après  ces  expériences  fi  décilives 
&  Il  réitérées,  on  (e  pcrfuade  aifcment  qu'il  n'cfl 
point  de  diffinétion  de  fexc  dans  les  Pucerons.  Quel 
feroit  en  effet  l'ufage  d'une  pareille  dillmdion  clicz 
un  petit  peuple  dont  tous  les  individus  fe  fufiîfenc 
conllammcnt  a  eux-mêmes  ?  L'Hilioire  naturelle  eft 
la  meilleure  Logique,  parce  qu'elle  efl  cdie  qui 
nous  apprend  !e  mieux  a  fufpendre  nos  jugemens. 
Les  Pucerons  font  réellement  oiltingués  de  fexes; 
il  elf  parmi  eux  des  mâles  &  des  femalles ,  &  leurs 
amours  font  la  chofe  du  inonde  la  moins  équivo- 
que. Peut-être  même  qu'il  n'elt  pas  dacs  la  Nature  , 
des  mâles  plus  ardcns  que  ceux  ci.  Quel  eli  donc 
l'ufage  de  l'accouplement  chez  des  êtres  qui  muiti/- 
plient  fans  fon  fecours.  L'éclaircuiement  de  ce  point 
tient  à  une  autre  grande  ûngularitéque  nous  offrent 
ces  petits  animaux.  Pendant  touie  lu  belle  faifon  ils 
fon:  vivipares  ;  tous  mettent  au  jour  des  petits 
vivans.  Vers  le  milieu  de  l'automne  ils  deviennent 
ovipares  ,  tous  pondent  alors  de  véritables  œufs  , 
qui  éclofen:  au  retour  du  printemps.  L'illullre 
de  Geer  ,  à  qui  1  Hilloire  naturelle  fe  l'Entomolo- 
gie en  particulier  font  fi  redevables  ,  ne  ctoyoït 
Oc  1 


192 


I  N  S 


pas  que  les  mêmes  Pucerons  ,  cjui  font  vivipares 
en  été  ,  dcvinilent  ovipares  en  aucomiie.  Il  avoïc 
fait  iur  les  Pucerons  du  Rofier  ,  des  obfcrvations 
tjui  l'avoient  convaincu  ,  que  IcJ  individus  qui  font 
ovipares  dans  l'arrière  -  faifon  ,  n'ont  jamais  éti^ 
vivipares,  &  que  les  individus  ailés  vivipares,  qui 
précédent  les  individus  ovipares,  ne  pondent  ja- 
mais de»  œuff.  Ces  obfervations  denianderoienc  a 
être  répétées;  on  fait  cependant  que  les  màlesxom- 
mencent  a  fe  montrsr  précifément  dans  le  temps 
où  les  feaulic.  cr.îincnc-r-.t  a  pondre  :  il  y  a  donc 
un  rappoit  ùirct  cncie  l'upparition  ies  miles  à  la 
ponte  des  tlniellcs.  Les  n. aies  n'habitent  donc  pas  tou- 
jours avec  les  temeiles  ,  inutilcmcnr  en  cl  ercheroit- 
on  en  prinrcmps  C\'  en  éié  ,  qui  font  cependanrlcs 
faifons  où  ces  Inftftes  multiplient  le  j^lu";.  Ce  n  efl 
qu'en  automne  qu'on  peut  les  trouver  dans  les  fa- 
rniiles  de  toutes  les  efpècts  de  Pu  tio'.s  où  on  les 
ciierclie,  &  qu'on  peut  les  Voir  s'accuupler.  Ces 
Pucerons  niâ'es  ,  &  lur-tout  les  non-ailés  ,  (ont  (î 
petits  en  comparaifun  des  fcintlles ,  quon  les  voit 
le  promener  l'ur  elle,  comme  un  Mouclieron  l'ut 
un  frui;  ;  po-ir  mieux  les  reconnoîtte  encore,  en 
leur  prellaiit  le  ventre  ,  on  fait  bientôt  firtir  la 
patrie  qui  caratléiife  leur  fexe.  lis  ont  ordiiiaire- 
iricnt  ((uatre  ailes  ,  comme  les  fe  milles  ailées  ;  tels 
font  ceux  du  Rofier,  du  Prunier  ^  de  la  'Vcde  , 
de  la  Mille  feuille.  Mais  il  ell  remarquable  que  ceux 
de  quelques  autres  efpèces  font  abfolument  dé- 
pourvus d'ailes  ,  tout  comme  les  femelles  avec  qui 
ils  s'accouplent;  tels  font  les  Pucerons  roâlcs  du 
Pin  ,  du  Genévrier  &  du  Pommier.  Il  cft  quelques 
I-.ifedlcs  dent  les  mâles  font  ailés  Se  les  femelles  fiins 
ai'es  ;  mais  les  Pucerons  oflienl  une  fingularité  iKis 
frappante,  puiùju'il  cil  parmi  eus  des  mâles  ailés, 
&  des  mâ'.es  qui  demeurent  toute  leur  vie  privés 
d'ailes  ,  tout  comme  ils  ont  ai  ifi  des  .''emclies  ailées 
&  des  femelles  qui  ne  prennent  jamais  d'ailes  En 
tout  temps  on  trouve  dans  le  corps  des  femelles  des 
a-ufs  &  des  petits  plus  où  moins  prêts  anaîtie.  Les 
petits  étoient  'onc  renfermes  crij^inaiiemcnt  dans 
des  oeufs,  pendant  la  belle  faifen  ,  ils  cclolcnt  d.uis 
le  ventre  de  leur  mère,  &  paroiiîenr  un  jour  vivans. 
Les  plantes  leur  fournilTcnt  alors  utie  nourriture 
convenable  qu'ils  ne  tardent  pas  a  pomjer  à  l'aide 
d'une  trompe  djhée  i:  quelquefois  très -longue.  A 
l'approclic  des  froids,  les  petits  ne  peuvent  plus 
fe  développer  alfex  dans  le  ventre  de  leur  mète, 
pour  venir  au  jour  vivans  ;  ils  demeurent  renfer- 
mes dans  leurs  oeufs  ,  où  ils  fe  confervent  pen- 
dant I  hiver  :  s'ils  éclofoiert  à  l'entrée  de  cette 
f.iifon.ils  péiiroient  b;cu:ôt.  Ces  œufs  font  donc 
deftinés  a  paiTer  l'hiver  ,  potir  confcrver  l'efpèfc 
d'une  année  l'autre  ,&:  c'eft  pojrquoi  on  les  trouve 
fortement  collés  aux  branches.  Les  petits  en  foi- 
tcnt  au  'Printemps  ,  &  ils  font  femblables  à  leur 
mère  ,  excepté  qu'ils  font  vivipaies  ,  au  lieu  qu'elles 
étoient  ovipares  :  ils  accouchent  alors  coiiftam- 
ment  de  petits  vivans  ,  qui  fortent  du  ventie  le  der- 
rière le  premier ,  en  quoi  ils  différent  «ucQre  des 


I  N  S 

autres  animaux.  Il  s'enfuit  que  ce  que  l'accouple- 
n.ent  ou  la  técondatit.ni  des  cctifs  ,  qui  précède  U 
ponte,  a  d  extrêmement  remartjuable  ,  c'eft  qu  elle 
cit  luffilante  pour  la  gcnération  de  l'année  fuivante  : 
les  petits  de  génêrar'on  en  génération  ,  font  pour 
ainli  dire  fécondés  par  un  fcul  accouplement  ,  dans 


le   ventre   de    lei 


r   mcre    commune  ,    qi 


ui   de 


leur  ayeule  ,  bilayeule  ou  trifayeule.  Ceux  qui 
naiileut  des  oeufs  au  printemps,  lont  d  abord  fé- 
conds ,  ils  forment  des  petits  fans  avoir  bcloin 
de  commerce  immédiat  avec  des  inâ'es  ;  ces  der- 
fiiers  mettent  a  lettr  tour  d'autres  petits  au  monde  , 
ceux-ci  d'autres  petits  encore,  &  ainfi  de  fuite  & 
toujours  laiis  accouplement.  Enfin  ,  viennent  les 
Pucerons  de  la  derrière  i^éné'  arion  de  l'année,  qui  font 
ovipares,  bc  qui  ont  befoiu  de  miles  .  pour  pondre 
des  ceufs  féconds.  Ainlî,  cette  feule  fécondation  doic 
luftire  pour  uije  fuite  de  générations.  Il  relie  encore 
bien  des  expériences  curieutcs  à  tenter  fur  les  Puce- 
rons ,  ntjigté  le  grand  nombre  de  celles  qu'on  a  déjà 
fanes.  Ciiinbicn  ces  petits  Infecles  méritoieut  -  ils 
d  être  étudiés  1  I!  demeurera  toujours  vrai, que  les  plus 
petits  fujets  de  Phyiique  font  inépuifables.  Nous  dl- 
fons  do  Phyfiquc  &  non  (împlement  d'Hiftcire  na- 
turelle ,  patce  que  nous  en' ifageons  ici  les  Pu- 
cerons dans  le  rapport  à  1  hifloire  de  la  généra- 
non  ,  fur  laciuelle  ils  peuven:  répandre  beaucoup 
de  jour  ,  ce  qui  eii  une  des  plus  belles  parties  de 
la  Phyii que.  C'ctoit  fans  doute  fous  le  même  point  de 
vue  que  R-aumur  conlldéroir  nos  Pucerons,  lorf- 
qu'en  parlant  de  leur  manière  de  multiplier  ,  il  ajou- 
toit  ,  qu'elle  étoit  peut-èrre  la  pbu  grande  fingu- 
larité que  l'Hiltoire  naturelle  nous  eût  lait  voir  jui- 
qu'ici,  une  fingulantc  inrérclîantc  pour  les  Pliy- 
ficiens  ,  &  même  pour  les  Métaphyiiciens  ,  &  très- 
propres  à  juitificr  l'emploi  du  temps  pallé  à  obfèrver 
les  plus  petits  Iidecles'.  Le  grand  Haller  penloit  de 
même  fur  les  Puceron:  :  il  les  regardait  comme 
des  et:  es  importans  en  Phyfique,  &  s  étoit  plu  à  le 
faiie  (cntir.  Nous  avcms  vu  que  dans  la  même  fa- 
mille de  ces  petits  Infeéles  ,  il  elt  des  individus 
vivipaics&  des  individus  ovipares  ;  nous  ne  foninics 
pas  cependant  bien  allures  que  le  même  In  eéfc 
qui,  pendant  un  temps  p'us  ou  moins  long  ,  a  mis 
conftamineut  au  jour,  des  petits  vivans,  ne  vi:nnc 
pas  tnfuite  a  pondto  des  aufs  :  mais  i'Hiltoire  des 
Pucerons  nous  i^tfie  eu  ce  genre  une  nouvelle  fin- 
gularité ,  tantilell  viai  de  dire  que  la  Natuic  s'ell 
plue  a  les  y  accumuler  de  toutesfles  manières  les  plus 
étranges  Sur  les  Sapins  de  la  Suéde  s'élèvent  des 
galles  en  forme  d'Artichaut  ,  &:  ces  gal'cs  très  - 
rem.arquablcs  doivent  leur  nailfance  à  des  Pucerons 
fi  eiltntiellcnient  ovipatcs  ,  qu'on  ne  les  a  jamais 
vu  mettre  au  jour  des  petits  vivans:  ils  pondent 
conflamment  des  eeufs  ,  de  génération  en  géné- 
ration . 

Quelque  générale  que  foit  la  règle  qui  prefcrit 
la  diltinChon  des  fexes  ,  qui  dillingue  les  animaut 
en  mâles  ou  en  femelles  ,  on  n'ignore  pas  qu'ii  eft 


I  N  S 

d.ins  quelques  familles  d'Infcftes  ,  plufieuis  inJi  ' 
Vidas  qui  ne  font  m  mâks  m  femelles  ,  qui  n'onc 
pjint  de  lexc  ,  &  qu  on  a  délignés  fous  le  nom  de 
Neutres  ou  de  Muiecs.  lis  fonc  incapables  dcngi.n- 
d'cr,  aulli  ;ie  font- ils  pasdeltinés  a  cela.  C'ell  dans 
les  familles  des  Abeilles  ^  di.s  Guêpes ,  des  Fourmis  , 
qu'on  neuve  cette  nouvelle  foite  d'individus,  qui 
font  le  grand  n^irabre  &  compofcnt  la  multitude. 
Leur  fondion  elt  de  nourrie  les  mâles  &  les  femelles, 
ic  fur- tout  de  foigner  les  petits  ;  c'eft  à  quoi  ils 
font  uniquement  occupés  ,  &:  on  diroit  que  con- 
noiifant  leur  inutilité  a  tout  autre  égard ,  ils  ne 
t'ertiment  pas  dignes  de  vivre,  dès  qu  i's  ne  peu- 
^em  plus  vaquer  a  ces  occupations  &:  au  foin  du 
ménage  ;  on  a  une  preuve  de  cela  dans  les  Abeilles 
nouvellement  établies  dans  une  ruche  ;  quand  on 
les  pnvc  de  leur  Kelne  ou  de  leur  femelle  ,  6i  qu'il 
n'y  a  par  conlequcn;  plus  d'apparence  de  pol'té- 
rité  pour  elles ,  tout  travail  celle  ;  les  Mulets  eu  les 
Abeilles  ouvrières  l'.c  vont  plus  recueillir  ni  cire  ni 
miel  ,  ik  elles  fe  la, tien:  volontaiiemenc  périr  de 
fj.m.  Au  relte  ,  ces  mulets  font  tous  produits  par 
le-,  niâes  &  les  femelles  de  leur  famife  &  qui  ha- 
bitent avec  eux  ,  bien  diiiérens  des  vrais  mulets 
ou  métis,  êtres  mitoyens  qui  dérivent  de  l'accouplc- 
mer.tdedeux  efpèces  diiiereiitcs,  quoiqu'anaiogues 
jufqu'a  un  cei  tain  point.  Nous  dirons  a  l'égard  des 
c:oilemens  des  r^ces  avec  un  Auteur  célèbre,  qu'il 
y  a  bien  lieu  de  s'cco:ir.cr  que  les  Naturahftcs  n'aient 
pas  tenté  en  ce  genre  des  expériences  fur  les  In- 
ledes.  Il  ell  a  pra'umer  qu'elles  ne  (croient  pas  fans 
fuccès.On  n'iguore  pas  que  dans  cette  Claile  lînom 
b.eul'e  de  petits  animajx,  il  cxilte  des  mâles  très- 
ardens.  Si  l'on  donuoit  ,  par  exemple,  au  Papillon 
nàledu  Ver-a-foie,  une  femelle  d'efpèce  ditferente, 
&  qui  lui  fat  proportionnée,  il  la  féconderoit  peut- 
être  ,  &  les  Clieniiles  qui  en  proviendroient,  nous 
vuudroient,  fans  douie,  des  variétés  nouvelles  & 
intérellaures.  li  taudroi:  tenter  la  même  choie  fur 
des  I\l.;uches ,  fur  des  Scatabés  ,  &.c.  Nous  devons 
due  cependant  que  dans  le  Journal  ae  Phyfique  , 
on  tr-juve  que  ces  expériences  ont  ,  il  elt  vrai  , 
drj^  été  tentées  ,  mais  avec  trop  peu  de  fuite.  Nous 
a  Ions  les  rapporter  :  un  Amateur  avoit  imaginé  de 
renfermer  dans  des  chilfis  de  cinq  pieds  de  hauteur, 
gciinis  degdze,  des  Papillons  d'cfpèces  différentes. 
U.i  arbrillcau  étoit  planté  au  milieu  du  challîs  , 
&  i  on  )Uge  bien  que  l'es  feuilles  •étoient  la  nourri- 
ture des  'Chenilles  dont  provenoient  les  Papillons. 
Ce  petit  appareil  étoit  placé  dans  un  jardin.  "  Les 
Pipil'ous  ,  4'^  l'Auteur,  ont  vécu  quelque  temps, 
fans  paioitre  le  reciicicher  ,  je  commençais  même 
à  défe  péier  de  la  rsulfue,  lorlqu'un  matin  je  trouvai 
d;'Jï  femelles  de  C Apparent  ^  accouplées  avec  deux 
M'in.mes  à  aandtS.  La  hmcU;:  dépol'a  fes  œufs  fur 
l'arbrilleau ,  &  les  pctiici  Chenilles  qui  en  écloient  , 
lie  diftéroient  de  celle  de  l'Apparent  que  parleurs 
couleurs,  qui  étoient  beaucoup  plus  fmcecs ,  par 
une  ligne  de  points  d  un  j^ur.e  roux  ,  qu'elles  avoient 
fut  ie'dos  ,  tandis  que  celles  de  l'Appatcuc  l'ont  de 


I  N  S 


295 


couleur  citron  ,  fouvent  même  plus  kr.cU  Leurs 
Chryfalides  étoient  plus  groiics  ic  moins  noues  que 
celles  de  l'Apparent  :  enfin,  l'infeûe  parfait  p.uti- 
cipoit  de  1  une  &  de  l'autre  efpéce  ,  ayant  la  partie 
fupéneurc  des  ailes  fauve  ,  &  l'inf-neurc  blanche  , 
avec  une  ligne  tranfverfale.  J'ai  procédé  de  la  même 
manière  à  l'égard  des  j^iv^ags  mâles  &lemelles,  de 
['EcailU  m.inre  hé: ijonnct.  Cela  m'a  donné  des  ■ 
Papillons  d'une  variété  tinguhcre  ,  ce  qui  me  per- 
fuade  que  par  ce  moyen  on  pourroit  s'en  procurer 
de  la  plus  grande  beauté  >>.  Il  auroit  été  a  délirer 
que  cet  Amateur  ne  fe  fut  par  borné  à  l'exâmeii 
des  couleurs,  &  qu'il  eiir  porté  fon  atteninu  lur 
les  divers  changemcns  qui  pouvoicnt  être  furvenus 
pat  la  génération  ,  aux  parties  extérieures  &  inté- 
rieures de  (es  métis.  Il  paroît  avoir  ope.-é  plutôt  en 
limple  Amateur  qu'en  Naturalille,  Il  eût  et?  a  fou- 
haiter  encore  qu'il  eût  varié  davant.igc  fes  expé- 
riences, &  qu'il  les  eiit  étendues  i  des  individus  de 
Genres  ûc  même  d'Ordres  ditférens. 

L'accouplement  achevé  ,  les  femelles  doivent  fe 
livrer  a  la  ponte  de  leurs  œufs  ,  li  elles  :ont  ovipares , 
ou  à  l'accouchement  de  leurs  petits  ,  li  elles  font  vivi- 
pares ;  nous  parlerons  d'abord  des  premières  qui 
forment  le  plus  grand  nombre.  Il  y  en  a  qui  ne  tar- 
dent guères  à  s'acquitter  de  cette  foncbon  ,  &  qui 
pondent  tous  leurs  œuls  les  uns  apiès,  les  autres  ,  fans 
intervalle  de  tems  ;  ou  en  troirve  même  qui  font: 
(ortir  de  leurs  corps  toute  la  malle  d  œufs  a  la  fois  : 
tel'es  font  les  Ephémères ,  d.int  la  courte  durée  de 
leur  vie  lemble  demander  une  pareille  promprirudc 
dans  leur  ponte.  Mais  ordinairement  les  œufs  des 
Inl'edes  font  pondus  un  à  un.  On  en  trouve  d'autres 
qui  ne  pondent  àla  fois  qu'une  petitequantiié  d'oeufs, 
(é  réglant  en  cela  lé  ou  les  ci'  conitances.  Les  grolies 
MouLhes  bicucsde  la  viande  mettent  bas  leurs  œuts. 


qtia 


nd  ellcr  ttouvent  de  la  chair  morte  a  leur   di 


lition  ;  elles  diifèrent  leur  ponte  quand  la  chair  leur 
manque.  11  y  a  d'autres  Infeûes  qui  fle  pondent  leurs 
œufs  que  longtems  après  l'accouplement,  qui  s'ac- 
couplent avant  l'hyver  &  qui  ne  mettent  au  jour 
lciir<^  oeufs  qu'au  [riiitems  :  c'efl  ainfî  que  font  la 
Reine  des  Abeilles  S;  les  femelles  des  Guêpes. 

L'auteur  de  la  Nature  a  donné  aux  Infeclcs , 
comme  aux  autres  animaux  ,  non-feulement  le  dii- 
cerncment  ou  l'infliiia  propre  ;  la  confervation  de 
leurs  petits,  mais  tous  les  moyens  nécefl'iires  pour 
parvenir  a  cette  (in.  On  a  déjà  remarqué  que  le  der- 
nèredes  femelles  offre  dans  certaines  efpèces  des  inf- 
trumcns  d'une  (Irudure  admirable  ,  deiUaés  a  dépo- 
fcr  les  orufs  d.ms  des  lieux  convenables.  Ainli  ,  il  eft 
certaines  femelles  qui  ont  au  derrière  une  forte  de 
main  fort  adroite,  a  l'aide  de  laquelle  ils  s'arrachent 
leurs  propics  poils  pour  en  recouvrir  leurs  oc.  f.  On 
connoit  ces  tuyaux  ou  filets  plus  ou  moins  longs, 
plus  ou  m  jins  compolés  que  certaines  autres  femelles 
portent  au  derrièie,  .'  au  moyen  delquels  elles  fon: 
pe-nétret  leurs  oeufs  uaiis  le  corps  de    divers  InfeCles 


294 


I  N  S 


Tivans.  Mais  le  plus  admirable  de  tous  ces  indrumcns 
eft  cette  double  fcie  ,qui  a  été  donnée  i  laTenthrède, 
Si.  qui  la  mec  en  état  de  pratiquer  dansie  bois  des  ar- 
brilieaux  ,  tels  que  le  Roiicr ,  différentes  logectes 
où  elle  renferme  (es  œufs.  Nous  invitons  le  Lecteur 
curieux  à  contempler  la  ftruélure  de  ce  bel  inllru- 
mcnt  dans  les  planches  des  Mémoires  fur  les  Infectes, 
de  Reaumur  ,  &  mieux  encore  dans  la  Nature  elle 
jEême.  Cette  forte  de  fabre  que  les  Sauterelles  ont 
au  derrière  ,  eft  encore  un  inftrument  approprié  a  la 
ponte  :  il  eft  une  manière  de  plantoir  avec  laquelle 
l'Infecte  pratique  en  terre  des  trous  où  il  dépole  fes 
oeufs.  Certains  Infeites  à  deux  ailes ,  alfcz  fem- 
blabies  aux  Confins ,  mais  bien  plus  grands  &  qui 
ont  été  nommes  Tipules ,  portent  de  même  au  der- 
rière une  forte  de  plantoir  dont  ils  fe  fervent  avec 
adrclTe,  pour  loger  leurs  œufs  dans  la  terre. 

Autant  ©n  remarque  de  diverfité  dans  la  manière 
de  vivre  des  Infeétes  ,  autant  en  reinarque-t-on  dans 
le  choix  qu'ils  font  des  lieux  pour  y  dépofer  leurs 
oeufs  j  afin  que  les  petits  puillenc  d'abord  trouver  les 
alimens  qui  leur  conviennent ,  du  moins  jufqu'à  ce 
qu'ils  foient  en'état  de  les  aller  chercher  eux-mêmes. 
Les  Inledtcs  qui ,  fous  leur  première  forme  doivent 
Tivredans  l'eau  ,  comme  les  Confins ^  les  Libellules, 
les  Ephémères  ,  &c.  ne  manquent  pas  de  pondre 
leurs  œufs  ou  dans  l'eau  ,  ou  lur  fa  furface  ,  ou  fur 
les  fiantes  qui  croillent  au  bord  des  eaux.  Comme  il 
y  a_encore  beaucoup  de  diveifité  dans  la  qualité  de 
l'eau  ,  chacun  choiht  celle  qui  convient  le  mieux  à 
fa  nature  :  les  uns  dépofent  leurs  œufs  dans  de  l'eau 
claire  ,  les  autres  dans  des  eaux  croupiflantcs  ,  tandis 
qu'il  y  en  a  qui  préfèrent  les  liqueurs  faites  par  art. 
Il  y  en  a  qui  les  enfouillcnt  dans  la  terre  qui  doit 
ctrc  leur  habitation.  Ceux  dont  les  petits  doivent 
vivj-e  de  plantes  &  de  fruits  ,  dépofent  leurs  œufs  , 
ou  fur  la  lurface  ou  dans  l'intérieur  des  unes  &  des 
autres.  Ainfi  les  Papillons  font  leur  ponte  fur  les 
plantes  qu'ils  faventêtre  celles  qui  conviennent  à  leurs 
petites  Chenilles:  on  ne  veria  jamais  un  Papillon  , 
qui  fous  la  forme  de  Chenille  ,  doit  fe  nourrir  des 
feuillts  de  l'Ortie  ,  pondre  fes  œufs  fur  un  Chou,  ni 
celui  des  Choux  confier  les  fiens  à  l'Ortie.  On  trouve 
desfemelles  qui  les  dépofent  fur  la  tige  ,  fur  les  feuilles 
des  plantes  ,  quelquefois  même  dans  le  tronc  des  ar- 
bres &  fous  l'écorce  ,  dansie  bois  fcc  &  le  bois  hu- 
mide ,  &  elles  font  en  cela  toujours  guidées  par  la 
même  prévoyance  pour  ainfi  dire  ,  qui  convient  à 
leurs  petits.  Ceux  qui  pour  éclorre  ont  befoin  d'un 
plus  grand  degté  de  chaleur  ou  qui  fe  nourrilfent  de 
ia  iubftince  des  autres  animaux  ,  pondent  leurs  œufs 
fnr  la  lurface  &  même  dans  l'intérieur  du  corps  de 


ceux  ou  ils  trouvent  leur  nourri 


pourqu 


Ton  en  trouve  fur,  ou  dans  d'autres  Infeéïes  ,  fous  les 
écailles  des  Poilfons  &;.  dans  leur  chair,  lur  les  plumes 
des  Oifeaux  ,  entre  les  poils  ou  dans  la  chair  des 
Quadrupèdes.  Ainfi  ,  les  Mouches ,  dont  les  Larves 
doivent  fe  nouriir  de  chair  morte,  dépofent  leurs 
aufsfur  la  viande  4c  toute  efpèccflc  fur  tous  les  ca- 


I  N  S 

davres  des  animaux.  Les  Ichneumons  favent  pcrcei' 
la  peau  des  Chenilles  &;  pondre  leurs  «cufs  dans  l'in- 
térieur du  corps.  Les  Inleélês  dont  les  Larves  doi- 
vent fe  courrir  de  Pucerons ,  dépofent  leurs  œuf^  fur 
les  branches  &  les  feuilles  qui  en  font  peuplées.  Les 
Dermcflcs  cherchent  les  pelleteries ,  les  animaux 
deffechés ,  les  Infeites  morts  &  l'ecs  ,  pour  y  placer 
leur  progéniture.  Les  Infeites  encore  qui  fous  la 
forme  de  L.irves  ,  doivent  vivre  dans  les  inteflins  des 
Chevaux  ,  favent  s'introduire  dans  l'anus  &  dans  le 
reétum  de  ces  grands  animaux  ,  pour  leur  confier 
leurs  œufs  ;ilen  elt  de  même  des  larves  qui  vivent 
dans  les  narines  Se  autres  endroits  du  corps.  Les  ma- 
tières les  plus  fales  &  les  plus  dégoûtantes  fournilTent 
la  nourriture  de  quelques  Ir.fedes  ,  lorfqu'ils  font 
jeunes ,  leur  mère  qui  depuis  longtems  a  quelquefois 
abandonné  ce  fale  domicile  ,  va  le  chercher  de  nou- 
veau lorfqu'elle  veut  faire  fa  ponte. 

Il  eft  vrai  qu'un  très-grand  nombre  d'Infeétes 
femble  n'avoir  prefque  d'autre  foin  pour  les  œufs  . 
que  celui  de  les  placer  dans  des  endroits  où  les  pe- 
tits ,  dèfqu'ils  feront  éclos  ,  trouveront  une  nourri- 
ture convenable.  Aulfi  eft-ce  alors  tout  le  foin  que 
demandent  ces  œufs  ,  &  que  le  plus  fouvent  les 
mères  en  peuvent  prendre  ,  puifque  quantité  d'en- 
tr'elles  meurent  peu  à-près  qu'elles  ont  pondu:  ce 
foin  cependant  n'ell  pas  toujours  borné  là  ,  bien  des 
fois  il  eft  accompagné  d'autres  précautions.  Plufieurs 
enveloppent  leurs  œufs  dans  un  tillu  de  foie  très- 
(erré  j  d'autres  les  couvrent  d'une  ccucbe  de  poils 
tirés  de  leur  corps.  Quelques  elpèces  les  arrangent 
dans  un  amas  d'humeur  vifqueufe  ,  qui  ,  fe  durcif- 
fant  à  l'air  les  garantit  de  tout  accident.  Il  y  en  a 
qui  font  plufieuis  incluons  obliques  dans  une  feuille, 
&  cachent  dans  chacune  de  ces  incifions  un  œuf  On 
en  voit  qui  ont  foin  de  les  placer  derrière  une  bran- 
che d'arbre,  ou  au  défaut  de  cette  branche  ,  Ibus  un 
poteau  ,  ou  dans  les  crévalTes  de  l'écorce  d'un  arbre  , 
ou  fous  un  avant-toit,  ou  a  quelque  autre  endroit  oii 
CCS  œ-ufspuillent  être  a  couvert  de  la  pluie  ,  du  mau- 
vais tems ,  &  de  la  trop  grande  ardeur  .du  foleil. 
Quelques-uns  ont  l'art  d'ouv»ir  les  nervures  des 
feuilles  ,  &  d'y  pondre  leurs  œufs  de  manière  qu'il 
fe  forme  autour  d'eux  une  excroiilence  qui  leur  fert 
tout  i  la  fois  d'abri,  &  aux  petits  éclos  d'aliment.  H 
yen  a  qui  enveloppent  leuts  œ-ufs  d'une  fubftance 
molle  qui  fait  la'première  nourriture  des  animaux 
nailfans,  avant  quMs  foient  en  état  de  fupporter  des 
alimens  plus  folides  &  de  fe  les  procurer.  D'autres 
enfin  font  un  trou  en  terre  ,  S*  après  y  avoir  porté 
une  provifion.fiffifante  de  nourriture  ,  ils  y  placent 
leur  ponte.  Mais  fi  un  grand  nombre  d'Infeétes  ^ 
après  avoir  ainfi  placé  leurs  œufs  dans  des  lieux  con- 
venables ,&  ufé  des  précautions  dont  nous  venons 
d'en  indiquer  quelques  unes  ,  les  abandonnent  à  la 
providence  ,  il  y  en  a  d'autres  qui  ne  les  abandonnent 
point.  Telles  font  ces  Araignées  qui  ne  vont  nuPe 
part,  fans  porter  avec  elles  dans  une  efpèce  d'cn\-e- 
ioppe  ,  cous  les  œufs  qu'elles  ont  pondus.  Il  eft  écon- 


I  N  S 

naiit  de  voir  l'attachcmenr  qu'elles  ont  pour  cc^ 
œufs  ;  elles  s'expofent  aux  plus  grands  dangers  plutô^ 
t]ue  de  les  quitter,,  elles  ne  s'en  laiiTcnt  fépaier  que 
par  violence.  Après  qu'on  eft  parvenu  à  leur  ôcec  le 
petit  Cdc  ,  ou  l'enveloppe  ,  Ci  on  s'éloigne  un  peu  , 
or  ne  Uuroit  voir  fans  intérêt  leur  inquiétude  ,  avec 
quel  foin  elles  le  cherchent  de  tous  côtés ,  &  avec 
quel  enTjircllement  elles  s'en  laifitient  après  l'avoir 
retrouvé.  Dans  toute  autre  occafion  ces  Araignées 
font  extrêmenicnt  farouches  &  craintives,  elles  fuient 
dès  qu'on  ks  approche  ,  mais  quand  il  s'agit  de  dé- 
fendic  leurs  œufs  ,  elles  deviennent  comme  appri- 
voifées  ,  elles  oublient  de  craini're  &:  de  fuir.  Cet 
amonr  pour  leurs  petits  eft  d'autant  plus  remarqua- 
ble ,  que  l'on  fait  que  les  Araignées  n'aiment  pas 
trop  leurs  femblablci  &  qu'elles  (e  dévorent  mutuel- 
lement dans  rocca(ion.  D'autres  Araignées  couvrent 
Ici/rs  œufs  d'une  coque  de  foie,  qu'elles  attachent  à 
quelque  objet  fixe,  conmnie  ,  par  exemple,  aux 
murailles,  au  tronc  des  arbres  ou  aux  feuilles;  mais 
elles  ne  les  abandonnent  pas  pour  cela  ,  elles  le  tien- 
nent ordinaitement  tout  près  &  même  fouventfur  le 
nid  d'œufs  .elles  y  font  comme  en  fentinelle  ,  pour 
les  défendre  en  cas  de  befoin.  Ce  tous  les  Infeéles  , 
cependant  ,  ceux  dont  les  petits  dcmandoicnt  le  plus 
de  foin  &  en  reçoivent  aulli  le  plus,  fonrles  Abeilles, 
ks  Gdêpcs  ,  les  Fourmis:  il  en  fera  fait  mention  à 
autre  part.  Les  divers  exemples  que  nous  avons  in- 
diqués ,  fuffifent  fans  doute  pour  faire  voir  que  tous 
les  Infcéles  nelailTent  pas  leurs  œufs  au  hazard  ,  & 
qu'il  y  en  a  qui  ont  de  leur  couvée  un  fuin  qui  éi;ale  ou 
rurpalfc  pcut-êtK  celui  de  bien  de  grands  animaux  ; 
enfin,  que  ceux  mêmes  qui  abandonnent  leursœufs, 
ne  le  font  qu'après  avoir  pourvu  fuffifamment  à  leur 
confervation  &  à  celle  des  petits  qui  eu  doivent 
naître. 

Si  les  EcrévilTcs  portent  leurs  œufs  attachés  au-dcf- 
fous  du  corps  ,  qui  doivent  y  relier  conllamment 
juf]u'àce  que  les  petits  en  éclol'ent  ;  les  Infcdcs 
qu'on  a  appelle  GullinfeBes  ,  &  dont  le  nom  rend  fi 
bien  les  apparences  trompeufcs  ,  doivent  cax-mëmes 
fervii  de  nid  à  leurs  petits.  On  {«i:  que  la  femelle  de 
ces  Infedes  eft  un  coloffe  relativement  au  mâ!e. 
L'ardeur  S:  l'agilité  du  mâle  font  extrêmes  ;  il  eft 
dans  un  mouvement  prcfque  continuel ,  tandis  que  la 
femelle  au  contraire  ne  fe  meut  qîie  rarement  6:  pé- 
famment;  elle  paffe  même  la  plus  grande  paitie  de 
fa  vie  dans  la  plus  parfaite  immobilité.  Le  mâle  a  fon 
corps  coupé  par  des  incifions  trèç-marquées  ,  comme 
dans  les  autre»  Infedis;  la  femelle  préfcnt;  uncmaire 
fpiiérique  ou  ellyptique  ,  collée  à  une  branche  ,  & 
qu'on  prendroii  véritablement  pour  nnc  tumeur  ou 
une  t;a!!e  de  cette  branche  ;  ces  femelles  pompent  le 
fuc  de  l'arbre  à  l'aide  d'une  petite  trompe,  qu'elles 
tiennent  fi^Jiée  dans  l'écorce.  Après  avoir  été  fécon- 
dées par  l'approche  des  mâles  ,  elles  pondent  des 
milliefs  d'œufs  quT  s'empilent  fous  le  ventre  de  la 
mcre  ,à  niefure  qu'ils  en  fortcnt.  La  ponte  finie, 
la  mère  meurt  Si  fon  cadavre  demeure  collé  à  ^a 


r  N  S 


295 


branche:  ce  n'ed  plus  qu'une  coque  pleine  d'a-ufs , 
qu'on  prendroit  encore  poui  une  Galliiifcde  vivante  , 
tant  il  y  a  peu  d'apparence  de  vie  dans  cet  étrange 
anim.ll.  Les  petits  ne  tardent  pas  à  cciorre  Si  l'on 
voit  paroître  aullî-tôt  une  multitude  de  très-petites 
membranes  animées  ,  ovales  ou  circulaiies  ,  portées 
fur  (ix  pattes  ,  &  qui  fe  répandent  de  tous  cotes  avec 
une  célérité  merveillcufc. 

Les  œufs  <Jes  Infeftes  font  pour  ainfi  dire  ,  de  deux 
fortes  :  les  uns  rcftcnt  membraneux  ,  comme  ceux 
des  Tortues  &  des  Reptiles  ;  les  autres  font  crufla- 
cées  ,  comme  ceux  des  Oifcaux  :  mais  au  lieu  que 
dans  les  grands  animaux,  l'enveloppe  de  tous  les  œufs 
ne  diffèrequepardelégères  variétés ;chez.  les  Infectes, 
ces  variétés  font  fi  grandes  ,  qu'un  animal  ne  difrà«c 
pas  plus  d'un  autre  animal ,  qu'un  œuf  y  diffère  d'un 
autre  œuf.  La  variété  qu'il  ya  entre  ces  a-ufs  eft  in- 
croyable, on  pourroit  dire  qu'elle  égale  le  nombre 
des  efpèccs.  Il  en  efl  de  ronds  ,  d'ellyptiques ,  de  len- 
ticulaires ,  de  cyl.ndriques  ,  de  piramidaux  ,  de 
plats ,  de  quartes  même  ,  &rc.  Les  figures  les  plus  or- 
dinaires font  cependant  la  ronde  ,  l'ovale  &  laco- 
nique :  les  uns  font  liHîsS^  tout  unis ,  les  autres  font 
fculptés  ou  cannelés  ,  &  prefentcnt  un  joli  travail. 
Pour  ce  qui  regarde  les  couleurs  ,  la  différence  eft 
encore  plus  fenfible.  Les  uns  ,  comme  ceux  des  pe- 
tites Araignées ,  ont  l'éclat  de  petites  perles  ;  les  au- 
tres,  con.me  ceux  des  Vers-à-foie  ,  ont  la  couleur 
jaune  d'un  grain  de  millet.  On  en  trouve  auffi  d'ua 
jaune  de  foutre  ,  d'un  jaune  d'or  ;  il  y  en  a  enfin  de 
blancs,  de  noirs  ,  de  verts,  de  bruns  ,  &  de  toutes 
lesnuances  des  couleurs, De  tous  lesocufs  desinfcdcs 
il  n'y  en  a  peut-être  point  de  plus  jolis  avoir  que  ceue 
des  Hémérobes ,  dont  les  Larves  fe  noutnlfcnt  de 
Pucerons  &  ont  été  nommées  L- on  des  Puceions, 
Ces  oeufs  blancs  ,  petits  &  obloiigs  ,  font  placés  au 
bout  d'un  long  pédicule  en  forme  de  filet  très-délié  , 
qui  par  fon  autre  bout  efl  attaché  &  comme  implanté 
aux  feuilles  des  arbres  &  des  plantes  :  ils  rellcmblest 
fi  peu  à  des  oeufs  au  premier  regard  ,  que  IcsNatu- 
ralilics  les  ont  lon2;tems  pris  pour  quelque  produc- 
tion de  la  feuille  ou  pour  de  petites  plante  parafites  :' 
on  les  trouve  fouvent  fur  les  feuilles  ,  oii  ils  fonc 
quelquefois  raffcmblés  par  douzaine. 

On  fait  que  les  oeufs  ne  croilTcnt  point,  n'au(»- 
mcnttnt  point  en  volume  après  Qu'ih ont  été  pondus- 
ils  gardent  conllainmcntla  même  grandeur  qu'ils  ont 
en  foftant  du  ventre  de  l'aiiimal  :  c'efl  une  recèle  où 
l'on  ne  loupçonneroit  guère  de  trouver  des  excep- 
tions. Cependant  les  Infedes  nous  en  montrent  une; 
il  yen -a,  &  ce  font  lesMouhcsà  fcieou  Tcnthrédcs,- 
qui  nous  fournillent  un  exemple  d'oeufs  t|tii  croillenc 
après  avoir  été  pondus.  On  juge  aifément  qu  ils  font 
purement  mem'oraneux.  La  fouplclle  de  leurs  mem- 
branes leur  p:imet  de  s'étendre.  Ils  ont  des  ports  qui 
s'imbii-cnt  des  fucs  delà  plante  ou  ils  font  dépofés. 
Ce  font  de  petits  placenta  qui  tranfme<tcnt  la  nout- 
liture  à  l'embryon. 


iç}6 


I  N  S 


On  n'apperçoit  d'abord  dans  les  oeufs  qu'une  ma- 
ti'Tc  .iqueufc  ;  mais  bieiuôc  a^Tès  on  découvre  dans 
le  milieu  un  point  obfcur  ,  qui,  s'il  eu  f^ji  cioire 
S\yani;iisrd,îm  ,  n'cft  nulcaieiit  l'Infed';  rncaïc  ,  mais 
règlement  l'a  t«e  ,  qui  jjrend  la  première  fa  conlif- 
tancciîc  l'a  cculcur.  Le  méinc  Swammerdam  pr'érend 
que!  înfciftsnc  croit  point  dans  Ion  oeuf,  mais  que 
ies  p.;Kics  î  y  '--lir.ciK  funnlcincnt  i:s'y  affermldenc. 
Sous  !a  co-|V,c  de  I'oluM'c  no  ivc  une  pellicule,  cx- 
trèmcnicr:  hne  .'c  Jclicatc  ,  d.uis  laquelle  l'Iafcd-:  eft 
enveloppé  ,  ixque  l'on  pouiioir  comparer  au  choriou 
&  a  i  amnios  qui  tnvc  oppenî  le  f.iecus.  Quand  on 
peu.  vo^r  lu  niiinicrc  do;..  1  Inl'edc  pourvu  decou^fes 
membres  elt  plié  S:  comme  empaqueté  dat'.s  l'oeuf, 
on  ne  peu:  s'cmpècber  d'admirer  l'arc  avec  lequel 
tant  de  chofes  font  renfermées  dans  un  û  l'ent  ef- 
pace.  L'Inlcftc  y  rcfte  )ulqu  à  ce  que  fon  humulité 
furaûondante  en  foit  dilTip  c ,  Ik  que  fes  membres 
aient  acquis  atkz  de  force  pour  pouvoir  rompre  la 
coque  &  en  fortir. 

Tous  les  Infedcs  ne  demeurent  pas  le  même  cf- 
pace  de  tem^  dans  leurs  oeufs.  Quelques  heures  luf- 
filenc  anx  uns  ,  tandis  qu'ils  faut  pluueurs  jours  ,  ou 
même  p^ulieurs  moi;  aux  autres.  Les  oeufs  qui  pen- 
dant l'hyver  ont  été  dans  un  endroit  chaud  ,  perdent 
d'aborû  leur  humidité  ,  Se  font  éclos  plutôt  qu'ils  ne 
devraient  l'être  félon  le  cours  naturel.  On  a  remarqué 
C)ue  les  jnlcfccs  qui  doivent  paiTer  1  hyver  dans  leurs 
oeufs  ,  ii\:\  foitent  pas  av.int  la  r  alliance  des  feuilles 
qui  doivent  leur  fcrvir  de  nourriture  :  la  même  cha 
leurquifait  pouller  la  végétation  des  plantes,  doit 
fervir  aulli  j  la  véi;écat;on  ,  pourainfi  dire,  de  l'oeuf. 
Ce  qui  e!i  plus  à  remarquer,  c'ell  que  plulieurs  de 
ces  oeufs  d'jnùdcs  ,  quelque  délicats  qu'ils  foicnt 
d'aill-'urs  ,  peuvent  réii  ier  a  la  pluie  .Si  au  plus  grand 
froid  ,  Uusque  les  petits  périucnt. 

Quand  l'Iofede-eft  venu  au  point  où  il  doit  brifcr 
Ics'mursde  i'aptKon,  il  fe  l'ert  oïdinaiiement  de  Ils 
dents  pour  percer  la  coque  d'un  trou  circulaue,  il 
enlève  les  petites  pellicules  ;  avance  la  rèce  ,  qui  jiif- 
qu'à  ce  tems  avoit  été  repliée  fur  le  vcnire  ;  d  veloppe 
les  organes,  les  meut  ,  fort  fes  pattes  une  paiie  après 
l'auire  ,  s'atrache  avec  la  première  à  l'oeul  ;  retire 
fon  corps  &:  réiièie  ce  manèjj^e  jufqu'a  ce  qu'il  loir 
entièrement  dehors.  Il  y  a  d  autres  Inledes  oui 
obligent  une  poi  non  de  la  coque  a  le  iéparer  du  relie 
en  la  pou/Tant.  D'autres  oeufs  fe  fendent  en  deux 
porrions  égales.  Enfin  on  peut  encore  obfeiver  fur 
tet objet  bien  des  variétés. 

Nous  ne  connoifTons  encore  que  bien  peu  de  gen- 
res d'Iafcclcs  qu'on  a  diftingués  comme  vivipares. 
Sans  parler  des  Pucerons  ,  dont  nous  avons  déjà  fait 
mention  ,ondiitingue  les  Monocles ,  qui  cependant 
ont  d'.abord  de  véritables  oeufs  dans  le  corps,  mais  qui 
i>e  Icspondent  point:ccsocufsrcltcnt  djn-.  le  corps  juf- 
qu'à  ce  que  les  petits  en  foient  éclos  &  qu'ils  trouvent 
une  libre  fortie.  C'eftainli  qu'ils  font  regardés  comme 
vivipares  ;  il  y  en  a  une  cfpèce  que  Lcuvvenlvock 


î  N  S 

a  beanco'.tp'obrcrvécj  qui  fait  fortir  des  côtés  dil  corps 
deux  malles  d  oeufs  ,  en  forme  de  grappes  de  railms  , 
envel^.ppés  da'is  une  pellicule  fore  mince:  ces  mar.es 
ne  le  fépaicnr  point  du  rorps  de  l'animal,  avant 
que  les  petits  foicnt  foitis  des  oeufs.  11  en  cil  de 
même  des  Cloportes  tant  tcrreflres  qu'aquatiques  , 
qui  ont  aullî  des  œufs  ,  mais  qu'ils  ne  pondent 
pas  :  ces  œufs  (ont  enfermés  da:  s  une  eipèce  de 
l.iC  OH  de  vellie  ,  plac-e  au  -  dcifous  du  ventre  , 
près  de  la  lê  e  :  les  |  ctits  édoient  dans  cette  velTie  , 
quis'o.ivrr  alors  d  une  manière  particulière  pour  leur 
donner  fortie.  Ces  Infedes  pourroient  donc  è:rc  re- 
gardés comme  ovipares  autant  que  vivipares.  On  nicc 
encore  les  Scorpions  au  rang  des  an'iuaux  vivipares. 
Rédi  a  vu  un  Scorpion  femelle  accoucher  de  trcnte-huic 
petits  vivans ,  &  un  auire  de  vingt-fept  ;  il  a  oa« 
vert  le  ventre  de  quelques  autres  Scorpions  ,  &:  il  en 
a  tiré   jufqu'a  quarante   petits. 

S  il  cft  une  exception  aux  rtg'cs  générales  , 
qui  doive  patoure  (inguliere  ,  c'cfl  celle  que 
les  Mouches  ont  à  nous  faire  voir  ,  par  rap- 
port a  leur  gén^iatnm.  Quoique  la  plupart  des 
elpèces  de  ce  gcnie  loient  ovipaics ,  on  en  iiouve  ce- 
pendant qui  mettent  des  petits  vivans  an  jour  ,  qui 
accouchent  de  Larves  au  lieu  d'a-ufs.  S.eaumur  a 
parlé  au  long  de  ces  .Moucnes  vivipares,  ii  il  nous 
a  donné  de  curieutes  o'ilei  valions  iui  la  façon  donc 
les  petits  vivans  i'o.u  placés  ic  an  anges  dans  le  corps 
de  leur  mère.  Le  cordon  Ipirai  ou  la  matrice  de 
ce;te  Mouche  ,  qui  a  près  de  deux  pouces  U  de- 
mi de  longueur,  peut  renfermer  plus  de  vingt  milite 
petits.  Il  elt  fans  doute  bien  finguher  qu'il  y  ait 
des  Infedcs  d'un  même  gci  re,  dont  les  uns  lont 
ovipares  Scies  autres  vivipares.  Rtdi  propole  a  cette 
oecalion  la  queftion  fuivante  ;  qu'il  ii'ol'c  pourtant 
déeiJer  ,  favoir  ;  fi  quelques-unes  des  cfpeccs  de 
Mouches  qui  pondent  des  œufs,  ne  pourrotcnt  pas, 
en  certaines  circonllances  ,  mettre  au  jour  des  petits 
vivans  ;  fi  une  augir.enration  de  la  chaleur  de  l'air, 
ne  pourroit  pas  taire  éclore  les  œufs  dans  le  corps 
de  la  mère.  Mais  Rcaumur  a  démontré  par  des 
raifons  lolidcs,  qu'il  y  a  apparence  que  cela  n'ar- 
rive jamais  ,  non  plus  qu'on  ne  voit  jamais  des 
Poulets  éclore  dans  le  corps  de  la  Poule.  »  L  in- 
térieur des  mères  ,  dit-il  ,  qui  doivenc  mettre  au 
jour  des  petits  vivans  ,  a  été  auticment  difpoféque 
l'intérieur  de  celles  qui  doivent  faire  fortir  leurs  em- 
bryons renfermés  dans  des  œufs.  Il  n'y  a  donc  guères 
d'apparence  ,  qu'une  mère  qui  a  été  fane  pour  pon- 
dre des  œufs,  accouche  de  petits  vivans  »3. 

Une  règle  afTez  générale  ,  c'eft  que  plus  les 
animaux  (ont  petits  ,  plus  leur  multiplicaton  eft 
prompte  8:  abondante.  Cette  règle  ,  conforme  aux 
vues  économiques  6i  dillributnces  de  la  Nature  , 
peut  fc  rapporter  à  chaque  Clade  ,  comme  à  toutes 
les  Clalfes  comparées  cnfemble.  On  diroit  qu'elle  a 
voulu  dittribucr  par-rout  la  racme  quantité  de  ma- 
tière ,  qui  doic  être  nécellaircment  d'autant  plus 
divifcc  ï<  fcumife  a  d'autapt  plus  de  foi  mes  norn- 
btcutes 


I  N  S 

breuTes  &  iwerCes  ,  qu  elle  cfl  répandue  fur  deî  êtres 
t]ui  tn  loin  moins  pnoivus.  Quel.c  variété  étonnante, 
quelle  técondité  &  quelle  mahi^Ucaiion  proJi 
gicui'es  préfcntcnt  les  Iiifeiitcs  ,  dont  aulli  le  mo 
dulc  de  giaiidctir  cft  cnconfcrit  dans  un  fi  pet't 
efpace  ,  &:  dont  la  plus  grande  cfpèce  contient  fi  peu 
de  matière,  a  profouion  de  celie  qui  do;t  entrer 
dans  la  conllrudion  d  un  Eléphant!  Combien  trop 
fouvent  a-ton  été  expol'é  a  voir  des  exemples  de 
cette  mukiplication  ,  dans  les  ChenilU-s ,  l_s  Saute- 
relles ,  les  Punaifes  ,  les  Poux  ,  &:  dao>  tant  d'au- 
tres Inftdes  dont  l'exillencc  peut  devenir  ti  mal 
faifante  pour  nous  !  Si  l'on  doit  d'abord  èt'c  étonné  . 
en  conlîdérant  qu'a  pe'ne  on  a  commencé  a  oDiervcr 
les  Infcéles ,  &  que  l'on  en  connoît  déjà  plus  de  trcn 
te  raille  efpèces  diif.'rentes  ,  combien  ne  doit  on  pas 
ttr^-  effrayé  j  lorf^u'on  Lit  attention  au  peu  de  temps 
qu'il  faut  a  laplupait  de  ces  êttes  pour éclore  ,  Scpour 
être  cnétat  cux-inemi-sdc  fc  reproduite!  Cette  multi- 
plication a  été  même  viilgaiiement  regaidéc  comme  lî 
prompte  j  qu'un  ptovi.rbe  commun  dit,  qu'cnvingt- 
quatie  heure  un  l'oux  femelle  peut  devenir  mère, 
aycule  &  bifayeulc.  Nous  croirio:.s  cependant  inutile 
d'avertir  que  ce  proverbe  exagère  exceiriveincnt  les 
cliofcs  ,  fi  nous  ne  favwns  que  bien  des  ger;S  le 
croient  au  pied  de  la  lettre.  Ce  qu'il  y  a  de'  vraij 
c'cft  que  panai  les  plus  petits  Infedes  ,  les  l'oux, 
les  Pucerons  Si  autres  font  de  ceux  dort  les  généra 
tions  fe  luccedent  le  plus  vrte.  Pour  ce  qui  cfT 
des  Infeéies  plus  grands  ^  il  leur  faut  le  plus  fou- 
>ent  en  ces  climats,  une  année  entière  pour  palUr 
d'une  génération  a  l'autre.  Les  efpèces  qui  inu!ti- 
plient  deux  fois  pat  an  ,  fout  en  plus  pcti:  nombie  , 
de  même  que  celles  a  qui  il  faut  piuS  d'un  an  pour 
être  en  état  de  produire  leurs  femblables.  Pour  avoir 
fur  la  multiplication  des  Inl'céfe»  quelques  idées  juiles 
nous  allons  rapporter  les  oblcivations  qui  ont  été 
faites  lur  certaines  efpèces  particulières  par  pluliejrs 
naiuralilles. 

Reaumur  a  fait  un  calcul  très-intérelTant  ,  fur  la 
fécondité  de  l'Abeille  femelle  ,  qu'on  appelle  reine. 
Il  a  trouvé  que  parmi  ces  Infedes  ,  une  feule  mère 
met  au  jour, dans  moms  de  deux  mois,  pourle  moin^ 
douze  mille  œufs  ;  il  rélulie  encore  de  ce  calcul  , 
^ue  cette  mère  a  dn  pondre  chaque  jour  pour  le  moin^ 
deux  cens  œufs.  Et  s'il  peut  fe  furraer  deux  ,  trois, 
q;atrc  ellainis  dans  l'année  ,  dont  le  momdre  cft  fou 
Vent  de  quinze  oufeizc  mille  Abeilles  ,  combien  cette 
multiplication  doit  nous  paroîire  confidérable. 

Nous  I  apporterons  l'expérience  de  Lyonet  ,  faite 
far  la  g'nération  d'une  Phalène  ,  piovenuc  d'une  Che- 
nille a  bto/fe  ,,  leprefentec  dans  les  inémoitcs  de 
Reaumur.  ■•  Une  couvée  ,  dit  l'Auteur  ,  d  environ 
trois  cens  cinquante  œufs  ,  que  j'eus  d'une  feule  fe- 
melle du  Papillon  de  cette  cipèce  ,  me  produilu  tout 
autant  de  petites  Chenil'es.  Comme  il  m'auroit  été 
trop  emb^rrallant  d'en  élever  un  (î  grand  nombre ,  je 
n'en  pris  que  quatre-vingts  que  j'élevai.  Toutes  fubi- 
rcnt  chez  moi  leurs  chaugcmens  &  parvinrent  à  leur 
UillûireNuturdk,  'inj^ats.  Tvrm  VU. 


I  N  s 


297 


état  de  peifjdion,  à  la  réferve  de  cinq  qui  mouxu- 
lent  ava'it  ce  tems.  Pa'nii  tant  de  Papillons  ,  je  n'eus 
pourtant  quequiize  femelles  ^  foitque  lesm.Ves  fuient 
naturellement  plus  nombreux  dans  cette  efpèce  ,  ou 
bien  que  ceL  fe  loit  rencontré  ainfi  par  hazaid.  Mais 
fuppolons  pour  un  moment  que  cela  arrive  toujours 
de  même  ,  voici  comme  |e  rationne.  Si  quatre-vingts 
cejts  ont  doi.né  quinze  femelles  capables  de  multi- 
plier, la  couvée  de  trois  cens  cinquante  œufs  en  au- 
loit  fourni  tout  au  moins  foixante-cinq.  Ces  foixante- 
cinq  femelles  ,  en  les  fuppofant  aulTi  fertiles  que  leur 
mère  ,  auroient  mis  au  monde  pour  la  féconde  gs- 
néiati.in,  vingt  deux  mille  fcpt  cens  cinquante  Che- 
nillts  pauni  lelquclles  il  y  auroit  eu  au  moins  quatre 
miilj  deux  cens  loixantc-cinq  femelles  ,  qui  auroienc 
donné  I  aiifàuce  àiin  million  quatre  cens  quatte-viiigts- 
douze  Ciieniiles  pour  la  troiiième  génération  «.  Voi- 
la une  giande  técondité  fans  doute;  mais  Lyonet 
I  auroïc  trouvée  bien  autrement  giande  ,  s'il  ne  lui 
croit  arrivé  par  hûzaid  davDir  eu  li  peu  de  femelles^ 
enuc  les  quatie-vingts  Cliemlles  qu'il  choifit  pour 
élever.  DtfGecr  du  avoir  trouvé  dans  le  ventre  d  une 
feule  fMsaUne  femelle,  quatre  cens  quatie-vingts  œufs. 
Kéduilons-les  ,  ajoute-t-il ,  a  quarte  cents  œufs  fé- 
conds. En  fuppolantque  le  quart  des  Chenil. es  fortics 
de  ces  quatre  cents  a-t,fs  ,  auioit  été  d.es  femslies  , 
audi  fécondes  que  leur  mère  ,  elles  auroient  do:;- 
né  nailiancc  pour  la  féconde  génération  à  quarante 
mille  Chenilles ,  &  la  troiiième  génération,  toutes 
choies  égales  ,  auroit  été  de  quatre  militons  de  Che- 
nilles. En  rcfléchillant  fur  un  pai  eil  calcul  ,  on  ne  doit 
plus  être  étonné  que  de  ceriames  Chenilles  puiffent  (e 
muit  plier  (1  cxtiaordmairement  dans  certaines  années 
favorables  a  leur  propaga;ion. 

En  jertant  nos  regards  fur  le  palTage  de  Lyonet, 
que  nous  venons  de  citer  ,  poumons  nous  nous  le- 
falér  à  tranfciiie  ce  qui  fuit  ;  33  Encore,  pourfuit 
l'auteur  ,  la  Chenille  dont  je  parle,  n'ell-ellc  pas 
du  nombre  de  celles  qui  font  des  plus  fertiles  ,  j'en 
connoisqui  le  font  au  moins  d:ux  fois  plus.  Etqii'eit- 
ce  en  comparaifou  de  certaines  mouches  vivipares, 
qui  font  jufqu'a  vingt  mille  petits  d'une  feule  ventrée, 
a  dont  par  conféquent  une  feule  mouche  ,  en  fup- 
pofant le  nombre  des  femelles  égal  a  celui  des  mâle.s , 
punoit  fournir  a  la  troiiième  génération  une  poflé- 
rité  de  deux  mille  milliards  î  Qu'on  k  falT^iine  idée  , 
li  l'on  peut,  du  nombic  prodigicu.'i  de  m.ouchcs  que 
produiioit  au  bout  de  quelques  années  un  fcul  Ani- 
mal pareil  ,  fi  la  providence  n'avoir  pas  eu  foin  de  li- 
miter Icsptogiès  d'une  fertilité  fi  grande  .'Oti  en  ei't- 
on  ,  lorfqu'on  réfiéchit  que  Dieu  a  créé  dans  le  pre- 
mier de  ces  Animaux  un  principe  lulîlfant  pour  four- 
nir à  lapioduétion  de  plufieurs  mille  générations  de 
cette  nature  ,  qui  continueront  à  fe  fuccéder  jusqu'à 
la  lîn  du  inonde  ,  &  dont  chaque  femelle  en  particu- 
1  trparoît  avoir  en  elle  la  faculté  de  multiplier  fuivans 
une  progreCion  géométrique  aullî  énorme  î  Certaine- 
ment ceux  qui  lont  dans  la  penlée  que  tout  fe  repro- 
duit ici  bas  par  développement ,  trouveront-  U  dcquoi 
Pp 


m 


I  N  S 


fe  pcrdie,  5:  fcronr  obliges  de  reconnoîrre  que  fi 
leu;:  (yilcme  elt  plaiifible  d'un  côté,  il  ell:  de  l'autre 
fondé  i'ur  d--s  fuppofitions  que  nous  n'avons  pas  la 
force  de  nous  rei'r'.-îcnter  comme  polFibles  ,  puiftjue 
pour  cet  efFet  il  faudroit  pouvoir  comprendre  que  la 
première  mère  des  Mouches  dont  nous  parlons  ,  eut 
contcna  dans  (on  corps  un  nombre  de  petits  fi  prodi- 
gieux ,  que  parvenu^ a  ternie  &  réunis  enlemble  ,  ils 
formeroiert  ,  j'efe  le  di,re  ,.  une  malTe  plus  grande 
qu'il  ne  réfultcioitde  la  réunion  de  tous  les  globes  du 
monde  vilible.  Encore  n'ert-ce  pas  là  tout  ce  qu'il  y 
àuroit  de  merveilleux.  Comme  cliaque  petit  qu'une 
Mouche  renferme  ,  eftau  moins  trente  mille  fois  plus 
petit' que  fa  mère  ,  Se  qu'il  faudra  fuppokr  que  ces 
petits  re;ifermeront  encore  des  germes  au  reoins  tren- 
te mille  fois  plus  petits  qu'ils  ne  le  font  eux-mêmes 
&  ainli  de  luite  ,  voici  encore  une  nouvelle  forte  de 
progreiîion  plus  inervcilleufeque  la  première  ,  par  la 
quelle  chaque  mouche,  à  rnefure  qu'on  la  confidète 
par  degrés  comme  plus  près  de  fa  première  origine  , 
diminuera  beaucoup  plus  en  volume,  que  chaque 
génération  ne  la  fait  augmenter  en  nombre  ;  de 
Sorte  que  tel  Ver  de  Mouche  ,  qui  cft  aujourd'hui 
trente  mille  fois  plus  petit  que  fa  mère  ,  étoit  trois 
cent  mil'irns  de  fois  plus  petit  qu'elle  ,  une  généra- 
tion plutôt  Si  trois  mille  milliards  de  fois  plus  petit, 
deux  générations  auparavant.  Qu'on  juge  après 
cela,  de  la  petitclfe  infinie  qu'il  devroit  avoir  eu 
félon  ce  fyftême  ,  lorfque  la  naillance  de  ce  Ver 
étoit  encore  réculée  de  quelques  milliers  de  géné- 
rations. Il  faudroit  en  fuppofant  que  ces  Mouclies 
n'engendrent  qu'une  leule  fois  par  année  ^  au  moins 
vingt-deux  mille  &  p luiieurs  centaines  de  chiffres , 
rangés  tout  de  ftnte  pour  exprimer  en  arithmétique 
combien  de  fois  il  étoit  plus  petit  qu'une  Mouche  de 
fon  e!"pèce,!orfqu'il  étoit  encore  renfermé  dans  la  mère 
commune  dont  cette  efpècca  tiré  fon  origine.  Que  fi 
dans  ce  fyftêrne  des  développemens  on  luppofc  que 
c'cftdans  les  Animalcules  de  la  femcnce  du  mâle  qu'il 
faut  chercher  la  fource  de  la  multiplication  ,  la 
merveille  augmentera  encore  de  beaucoup,  puifquc 
ces  animalcules  font  infiniment  plus  petits  par  rapport 
aux  mâles  ,  que  les  fœtusdes  Mouches  ne  le  font  par 
fâpport  à  la  femelle  î 

Quel  Animal  prodigieufement  fécond  que  celui 
qui  peut  Sonner  naifTance  à  vingt  mille  petits  dans 
une  année  !  Ce  terme  cependant  cft  bien  loin  d'être 
1-e  dernier  de  lafécon-dité  des  Infcétcs  ;  les  petites  Pha- 
lènes de  l'Ec'aire  ,  Phuhna  prok:eUa  fourniffent  un 
exemple  d'une  fécondité  bien  plus  grande.  L'auteur 
d'un  ouvrage  nouveau  fur  les  Infcétes;  s'exprime  de  la 
manière  fiiivante  à  leur  fujet.  «  On  a  de  la  peine  à 
trouver  les  Inlcéles  dont  nous  parlons  fur  les  plantes 
pti  ils  abondent  le  plus.  Leur  petite/Te  eft  telle  que 
leur  volume  n'exj:ède  pas  celui  d'une  tête  d'épingle 
ordinaire  ,  &  les  pontes  les  plus  abondantes  qu'on  ait 
pbfervécs/ne  font  guère  quede'io  à  \i  œufs.  Ce  nom- 
bre n'ert  pas  propre  ,i  donner  une  grande  idée  de  la  fé- 
conciité  lie  k  Vluicne pivUia'ne  ,  mais  c'tll  moins  le 


I  N  S 

nombre  des  œufs,  que  le  noinbre  des  pontes,  qu'il  faut 
coniîdércr  ici.  Les  obfervations  nous  pernjcttent  de 
fuppofer  qu'il  peut  y  avoir  fept  générations,  fepc 
pontes  dans  une  année.  Suppofons  donc  qu'une  femelle 
a  commence  à  pondre  le  premier  de  Mars  ,  à  la  fin  du 
même  mois  ,  il  y  aura  eu  une  génération  de  dix  Pha- 
lènes au  moins  ;  que  parrr.i  ces  Phalènes  il  y  ait  au- 
tant de  mâles  que  de  feme'les  ,  nous  avons  au  com- 
mencement d'Avtil  cinq  fenelles  en  état  de  pondte  , 
qui  donneront  cinquante  Lcufs  ,  &  par  confequeut  à 
la  fin  du  mois  d'Avril  on  aura  cinquante  nouvelles 
Phalènes.  Vingt-cinq  femelles  de  ces  dernières  donne- 
ront ijailfance  a  deux  cens  cinquante  Phalènes,  qut  fe- 
ront en  état  démultiplier  à  la  fin  de  Mai. En  fuivantcc 
calcul  on  aura  une  quatrième  génération  de  mille  deux 
cens  cinquante  Phalcnesà  l.r  fin  de  Juin,  &  on  en  aura 
une  cinquième  à  la  fin  de  Juillet  ,  de  fix  mille  deux 
cens  cinquante  Phalènes  ;  à  la  fin  du  mois  d'Aoiît  ,  ou 
en  aura  une  fixième  de  trente-un  mille  deux  cens  cin- 
quante ,  &  enfin  ,  à  la  fin  de  Septembre  ,  une  fep- 
tième  génération  decentcinqua-ite-(ix  mille  deux  cens 
cinquante.  Sion  prend  la  femme  de  touies  ces  Phalènes 
qui  doivent  leur  origine  à  une  mère  qui  a  commencé  fa 
ponte  le  premier  de  mars ,  on  la  trouvera  de  cent  qua- 
tre-vingts-quinze mille  trois  cens  dix  ;  elle  feroit  mê- 
me de  plus  de  deux  cens  mille  ,  parce  que  nous 
avons  mi»  le  nombre  des  œufs  du  nombre  moyen, 
qui  devroit  être  de    douze. 

Nous  allons  enfin  terminer  cette  matière  par  un  cal- 
cul (jue  Leeuwenhoek  a  fait  fur  la  fécondité  des  .Mou- 
ches ,  dont  les  Larves  vivent  de  chair  morte  ;  il  a 
trouvé  que  les  Larves  de  ces  Mouches  à  compter  de 
leurfovtie  del'cpuf ,  deviennent  Mouciics  à  leur  tour 
en  moins  d'un  mois.  Une  de  ces  Mouches  femelles 
lui  a  pondu  cent  quarante-quatre  œufs  ,  qui  ont  dû 
donner  autant  de  Mouches  vers  la  fin  du  premier 
mois.  En  fuppofant  que  la  moitu-  de  ces  cent  quarante- 
qu.itre  Mouches  foit  des  femelles  ,  qui  auroicnt  pon- 
du à  leur  tour  chacune  cent  quarante- quatre  aufs;  on 
aura  pour  le  fécond  mois  dix  mille  trois  censfoixantc» 
huit  Mouches  ,  &  vers  la  fin  du  rroifième  mois ,  fepc 
cens  quarante-fix  raille  quatre  cens  quatre-  vingts» 
fcizc  Mouches,  qui  auront  été  en  trois  mois  de  tcras  , 
le  produit  d'une  feule  femelle. 

Si  lesInfeifVes  pouvoient  fe  multiplier  pendant  cha» 
que  année,  félon  les  proportions  que  nous  venons  d'é- 
noncer ,  &:  fi  cette  multiplication  pouvoit  avoir  lieu 
pendant  une  fuite  d'années,  on  conçoit  aif  ment  com- 
bien la  terre  feroit  b  entôt  furchargée  de  ces  petits 
halicans.  Mais  il  y  a  des  bornes  fagement  établies  à  la 
multiplication  comme  à  la  vie  des  Animaux.  Ceux 
qui  doivent  vivre  long  tcms  ,  ne  le  multiplient  Pas 
beaucoup  ;  &  ceux  d';nt  la  multip'icaticn  eit  rapide  &: 
abondante,  non- feulement  ont  une  vie  de  courra 
durée  ,  mais  fon''  encore  expofés  à  tous  les  dangers 
d'une  mort  prématurée.  Sans  doute  une  aufll  grande 
fécondité  dans  les  Infcéles  étoit  néccffaire  pour  con- 
ferver  ccscfpèccs  d' Animaux,  don:  un  fi  grand  nom- 


I  N  S 

bre  doit  périr  dans  l'ctufmcmeparles  injures  cîu  tems, 
3l  dont  uu  lî  grand  nombic  encore  doit  fcrvir  de  pâ- 
ture à  tant   d'autres  Aniiniiux. 

Avant  de  terminer  cet  avticlc  fur  la  génération  des 
•Inleftes  nous  ne  l'cvons  p:>nit  palier  fous  lilence  un 
phér.omène  particther  qui  s'y  rappoite.  Une  Poule 
qm  pondroit  un  œuf  antli  gros  qu'elle  ,  &  dont  éclor- 
roit  un  Coq  ou  une  Poule ^  nous  ofl-Viroit  un  prodige 
que  nous  aurions  pem^  croire  (urle  rapport  de  nus 
propres  yeux.  Une  force  de  Mouche  qui  hante  les 
Chtvauï  ,  que  1  on  trouve  aulli  fur  le  bétail  ,  fur  les 
Chiens  tic  dans  les  nids  des  Hirondelles  ou  autres  petits 
Oileaux.que  la  forme  a  fait  d'abord  norciiner  Mo/iC/^^- 
Araigi.ée  ,  &  qui  efl:  défignce  enfin  fous  le  nom 
d'Hippobufque  ,  nous  oitrc  un  pareil  prodige  ,  &  il 
ne  doit  pas  iious  paroîtrenioins  étrange  ,  tour  n'avoir 
lieu  que  dans  un  Infecte  :  s'il  étoit  une  loi  du  rèi'ne 
organique,  à  laquelle  nous  ne  connulllons  aucune  ïï- 
ccpiion  ,  c'étoit  aliurémcnt  celle  qui  veut  que  tout 
corps  organifé  ait  à  croître  après  fa  nailTance.  Voici 
néammoins  un  Animal  qui  pond  un  efpècc  d'œuf  d'où 
lort  un  Aninial  aullî  gri^pd  ii  aiilli  paifait  que  fa  mère. 
Ne  nous  laiilons  palans  doute  féduirc  par  le  mer- 
veilleuj[  j  &  cherciiDns  bientôt  à  nous  dîtromper. 
Ce  n'cli:  pt  lut  un  véritable  oeuf  que  l'HippoboIque 
pond;  il  n'en  a  que  L-s  a,'paiences.  C'eii  la  peau  même 
de  rinfeftequi  lui  fert  de  coque  ,  &  dans  laquelle 
il  doit  prendre  la  dernière  forme.  La  chofe  n'en  de- 
\ient  pas  moins  merveilieufe  encore.  Tous  les  Infcc- 
tesqni  fe  nicramorphofent  ,  fubillent  leurs  divcrfcs 
translurni.'.c;ons  hois  du  ventre  de  leur  mère.  Ils  ont 
même  beaucoup  a  eu  îrre  avantqucde  fubir  leur  pre- 
niièic  transto'.ination,  Se  ne  croiircn:  plus  après  l'avoir 
fubic.  Nous  avons  donc  ici  un  Infecte  qui  fc  trans- 
forme dans  le  ventre  même  de?  la  mère  ,  8é  qui 
n'a  plus  à  croître  dès  qui!  eh  cft  forti.  L'Hip- 
poboIque nous  piélente  donc  une  autre  nianiire  de 
multi|slicr  qui  n'a  rien  de  commun  avec  aucune  de 
celles  que  nous  pourrions  indiquer,  &  qu'on  aellayé 
de  rendre  par  le  terme  de  Kymphipare.  C'eft  aulfi 
par  cette  forte  de  génération  ,  que  nous  fomnies  con- 
duits auï  métamorpholes  ou  transformations  des  In- 
fects. 


Mu 


'  transformations  des  Lifeâles. 


c(  Nous  voyons  la  plupart  des  Animaux  conferver 
toute  leur  vie  !a  forme  qu'ils  oni  apportée  en  naillant. 
Ils  font  cfleiKiel  ement  dans  la  vicilkiTe  ce  qu'ils  ont 
été  J.in'.  rciifjiice.  Ils  croilicnt  ,  munllent  &c  vieiUif- 
fent  f„!-s  éprouver  d'autres changcmens  que  quelques 
a'.téii:ijn<;  dans  leurs  couleurs  ,  dans  leurs  traits ,  & 
dans  le  tiilu  le  leurs  membianes.  Amfi  un  Quadru- 
pède .al  LOiciruu  \enire  de  fa  mère,  eft  conformé 
comme  il  doit  i'ètre  pendant  toute  fa  vie  :  s'il  lui  ar- 
rive quelques  changemcns ,  ils  ne  coniiftent  que  dans 
la  grandeur  &  la  proporrion  ,  &  nullement  dans  la 
confùtnianon.  Il  en  ell  de  même  de  l'Oifeau  ,  qui  au 
fortir  dc^i'œat  patoît  fous  la  même  foime  qu'il  doit 


I  N  S  199 

conferve'r  jufqu'àla  mort.  Mais  les  Infedes  dont  rou'' 
avons  à  faire  mention  ,  éprouvent  au  contraire  ,  de 
fi  grands  changemens  ,  foi:  dans  leur  extéiieur  , 
l'oit  dans  leur  intérieur  ,  qu'un  individu  de  ce  genre  , 
pris  à  ù  na'llance  ,  diffèie  entièrement  de  ce  même 
indivi  lu  parvenu  à  l'âge  de  maturité.  Ce  ne  font  pas 
feulement  d'autres  couleurs  ,  d'autres  traits ,  d'auttes 
tilius  ,  ce  font  encore  d'autres  mouvemens  ,  d  autres 
formes  ,  d'autres  proportions  ,  d'autres  organes  , 
d'autres  procédés.  La  vie  de  ces  Infefles  fe  partage 
naturellement  en  trois  périodes  principales  ,  qui  doi- 
vent être  confidéiées  avec  autant  de  furprife 'que  de 
plailir.  Ce  font  ces  divers  changcmens  qu'on  a  voulu 
défigner  parle  mot  qui  n'efl  pas  tou;  à-fait exacl  ,  il 
eltvrai,  de  mètamorphofes  ou  de  transformations. 

Tous  les  Infertes  cependant  ne  font  pas  fournis  à 
fubir  la  loi  des  mètamorphofes.  11  y  en  a  bon  nombre 
qui  ne  changent  aucunement  de  forme.  En  général , 
les  Infedles  qui  n'ont  point  d'ailes  &  qu'on  d-'figne 
fous  le  nom  d'Aptères,  naifTcnt  avec  la  même  forme 
qu'ils  doivent  avoir  toute  leur  vie.  Le  Cloporte  ,  par 
exemple ,  fort  pour  ainfi  dire,  du  ventre  de  fa  mère  , 
avec  toutes  les  parties  qui  conftituent  un  vrai  Clo- 
porte. L'Araignée  fort  de  l'oeuf  avec  le  corps  ,  les 
pattes  &  toutes  les  autres  parties  que  l'on  peut  voir 
dans  les  grandes  Araignées.  Il  en  eft  de  même  des 
Poux  ,  des  Produres  ,  des  Faucheurs ,  des  Ecrevilfes 
&  autres  :  tous  ces  InfeéleS  confervent  la  même  for- 
me qu'ils  avoient  en  naillant,  ils  grandilfent  feule- 
ment de  jour  en  jour  ,  &  ils  changent  plulieuts  fois 
de  peau  ,  a  ineîuie  qu'elle  leui  devient  trop  petite  ou 
trop  étroite. 

Parmi  les  Infcdes  non  ailés  &  qui  refient  toujours  fans 
ailes  ,  il  en  efl  cependant  quelques-uns,  quiquoiqu'ils 
ne  fubilfentpas  des  mètamorphofes  proprement  dites , 
font  pourtant  fujets  a  des  changemens  confidérables 
par  rapport  au  nombre,  Scàlafiguie  de  quelques-unes 
de  leu:s  parties.  LesMittesont  quatre  paires  de  pattes 
&  deux  antennulcs  placées  au  devant  du  corps  près  de 
la  tète  :  ce  font-la  leurs  caradèrcs  génériques.  Mais 
De  Geer  a  obfervé  ,  au  moins  dans  quelques  efpèces, 
qu'elles  ne  nailTent  qu'avec  trois  paires  de  paires ,  5: 
que  la  quatrième  paire  ne  paroît  que  dans  la  fuite  & 
quand  elles  font  devenues  plus  grandes,  C'cll  ce  qui 
arrive  aux  Mittcs  du  fron.age  &  du  vieux  lard.  La 
même  remarque  a  été  faite  fur  les  très-petites  Mines 
rouges  qui  s'atta.hent  au  corps  desCoulins  ,  des  Ti- 
pules  Si  des  petites  Libellules. La  plupart  des  Monocles 
naillent  avec  la  même  forme  qu'à-peu-près  ils  con- 
fervent  le  refte  de  leur  vi;  ;  U  n'en  eft  pas  de  même 
par  rapport  à  l'elpèce  dénommée  Monocle  quadricor- 
ne  ,  qui  lelon  l'obfervation  de  De  Geer  ,  préi.ntc 
une  toute  autre  forme  que  celle  qu'il  avoit  en  fortan: 
de  l'œuf  L'Iule  eft  encore  bien  remarquable  par  fa  ma- 
nière de  croîîie.  Quand  il  a  pris  tout  fon  accroille- 
ment  ,  iln'a  pas  moins  quelquefois  de  deux  cent  pat- 
tes. Quand  il  ne  fait  que  d'écicrre,  il  n'en  a  que  ii^ ^ 
mais  en  quatre  jours  il  in  poulie  huit  autres,  Le  noni- 

rp  2. 


300  ï  M  S 

brc  Je  fes.inneaiiî  augmente  dgaicmeot  avccj'âge, 
&■  par  ce  dévcloppcinetu  fingulrjr  de  pattes  &  d  an- 
neaux ,  il  e(t  conduit  far  dé'^résa  l'étatde  perfcdion  , 
fans  changer  de  peau  probablement  ,  &  fans  fubir 
aucune  métamorphole.  On  diioit  cjue  la  Nature  fe 
joue  d,ins  leslnfedes.  Elle  leur  prodif^Uv.-  des  membres 
éc  dcsorgar.es,  qu'elle  n'a  dirrtibue  qu'avec  épargne 
aux  autres  Animaux.  Elle  donne  à  l'un  deux  cens 
pattes  ,  à  I  autre  vmg:  mille  yeux  ;  à  celui-là  des 
centaines  de  poumons,  &c,  La  production  de  nouvel- 
les pattes  ,  de  nouveaux  anneaux  ,  de  nouveaux  vil- 
cères,  ne  fcmble  pas  ici  lui  coûtcrplus  qu'ailleurs,  la 
produdion  de  nouveaux  poils  &  de  nouvelles  plumes. 
Souvent  enfin  elle  traveftit  le  même  Infeiftc,  &  nous 
le  montre  fuccefTivemcnt  fous  des  formes  fi  oppo- 
tées ,  qu'elle  t'cnible  en  Faire  autant  d'êtres  dillinds. 
Ceci  nous  conduit  aux  Infeûes  qui  le  niétamorphofcnt. 

Si  nous  prenons  d'abord  unappcrçulégcrdecesm^ta- 
morphofcs.nous  voyons  l'Infcdc,  dans  (a  première  pé- 
riode fe  produ're  fuus  la  forme  de  Ver,  d'(î_;^né  fous  le 
nom  de  Larve  d  ms  les  uns  ,  &  fous  celui  d;:  Chemine 
dans  les  autres  :  fon  corps  e(t  alonpé  &  formé  d'une 
fuite  d'anneaux  ordmairemcnt  membraneux  ,  &  em- 
boîtés les  uns  dans  les  autres.  Il  rampe  ,  fort  à  l'aide 
de  f;s  îinneaux  ,  ou  des  c-.ochets  dont  ils  font  fouvcnt 
garnis  ,  foit  à  l'aide  de  diverfcs  paires  de  patres  donc 
le  nombre  eft  que'qucfois*ancz  grand.  Dans  b  fécon- 
de période  ,  l'infctte  patoît  fous  la  forme  de  Nymphe 
ou  de  Ckryfdlide.  Ce  n'eft  plus  un  Ver  ,  nnproprement 
dit  ,  c'elt  Ufi  infec'tc  proprement  dit  ,  mais  dont  tous 
les  membies  rcnferm-s  fous  uni  ou  piulîeuts  envelop- 
pes font  coucliés  fur  la  poitrine  ,  5o  ne  fe  donnent  au- 
cun mouvement  :  cette  métamotphofc  s'opère  de  plu- 
ficuts  manières  ,  tantôt  la  peau  du  Ver  s'ouvre  ,  & 
laiife  fortir  le  nouvel  Infcde  ;  revêtu  des  tégunicns 
qui  lui  font  propres  ;  tantôt  cette  peau  fe  durcit  au- 
tour de  lui&  devient  une  efpèce  de  coque  qui  le  cache 
cntièieracn^.  Dans  lattoilièmcpc'nodc  Tlnfcde  s'ciè- 
vc  a  toute  la  perfcdion  organique  qui  convenoit  au 
rang  qu'il  devoit  occup-^r  dans  le  inonde  corporel. 
Déji  les  liens  de  la  Nyniphe  ou  de  la  Chryfdbde  font 
bnfés  :  i'Inftdtc  commence  une  nouvelle  vie.  Tous 
fcs  membres  ,  auparavant  repliés  ,,  mous  &  fans  ac- 
tion ,  fc  déploient ,  fe  fortifient ,  fe  mettent  en  )eu. 
Poité  iur  (ix  pattes,  il  marche  ie(ler.':cnt  fur  la  tcrie  ; 
fourenu  par  deux  ou  qnarrc  ailes,  il  voltige  léi;ère- 
mcnr  car. s  l'air.  Nous  l'avons  dit  ,  on  ne  peut  mieux 
s'aifurcr  je  la  marche  tou)û-ursgraduée  de  la  Nature  , 
que  .^aus  la  contemplation  des  Infedes.  Nous  avons 
vu  qu'il  y  en  a  qui  ne  changent  jamais  de  forme,  il  y 
en  a  encore  d'aiiires  qui  tiennent  le  milieu  cntte.ceux 
qui  coiifervent]'endanttoute  leur  vie  lamèin.'  forme, 
ctux  qui  fubilTcnt  des  transformations.  Les  Infedes 
dont  nous  vouions  parler  ,  ne  palfent  point  propre- 
iri:nt  par  l'état  de  Nymphe  ou  de  Chryfahde.  Leur 
vie  h'ell  partagée  qu'en  deux  périodes  :  ils  marchent 
dans  la  première  ,  ils  volent  dans  la  fecou  le.  Ainfi 
toute  leur  mctamorphofe  fe  réduit  principalemert  à 
prendre  des  ailes  ,  &  cela  s'eiccute  fans  que  leur  for- 


I  N  S 

me&Icurgcurc  de  vie  foufîre  d'altération  coufidéri- 
ble. 

Encore  une  nouvelle  exception.  Ceft  une  règle  gé- 
nérale, fans  doute  ,  q^iie  tous  les  Infedes  ailés  doi- 
vent palier  pat  des  transformations  ;  mais  il  y  a 
également  d'autres  Infedes  qui  ,  quoique  non  ailes, 
ne  laiffentpas  néanmoins  de  pairerauffi  par  des  tranl- 
formations  :tels  font  le>;  Puces,  les  Fourmis  non  a  lées, 
les  Vers-luifans  ouLam  yr*s  femelles,  âc  quelques 
efpèces  d'Ichneuinons  fans  ailes. 

Les  transformations  des  Infedes  n'ont  pas  été  tout- 
à  fait  inconnues  aux  Anciens.  Ovide  même  dans  (es 
fabulcufes  m  tamorphofcs,  parle  de  la  métamorphofc 
plus  réelle  des  Infedes  ,  &  le  pallag^  efl  aflex  inté- 
reiranc  pout  devoit  le  tranfciirc.  Il  s'explique  en  cet 
termes. 

Qjijue  folcm  caitts  frondes  intexere  ftlls. 

Agrejles  lirtit  (  res  o'ofervata  colonis  ) 

Ferait  mutant  Cum  Papilione  figurant  , 

Nonne  vides ,  quos  cerategli^exargala,faetut 

Melliferarurh  ■■^plum  fine  membris   corpora  nafci  , 

Et  ferofque  pedcs fcrjque  uffumere  pennas  ? 

Ce  n'eft  cependant  guère  que  vers  la  fin  du  ficde 
dernier  qu'on  a  piis  de  jultes  idées  fur  les  inétamor- 
ph ofes  des  Infedes.  On  avoit  cru  auparavant  qiiC  l'In- 
i'eOe  ailé  étoit  un  Animal  nouveau  produii  par  l'Iu- 
fede  rampanr.  Ainfi  les  Nymphes  des  Libel  ules  ont 
ét^  prifes  par  Rondelet,  pour  des  Cigales  aquai.|ues  ; 
par  Moufret,  pourdesSaucercllis  ou  des  Puces  aquati- 
ques ;  par  Rédi,  pour  des  Scorpions  aouariques  , 
&  par  JOiifton,pour  quelqu'autre  ef,  èce  d'A^nl- 
mal  Divers  Auteurs  ont  aulli  pris  une  même  Saute- 
relle j  vue  dans  fes  trois  états  ,  pour  trois  différentes 
fortes  d'Animaux.  Mais  Malpighi  &  Swammerdam 
ont  les  prcmiei  s  démontré  ,  que  la  transformation  des 
Infedes  n'clt  qu'un  développement  fuccellif  de  leurs 
différentes  parties  ;  de  forte  que  CvUi  la  forme  de 
Chenille  ou  de  Larve  ,  ils  font  comme  dans  leur  en- 
fance ,  &  qu'i  s  ne  (ont  dans  leurétut  de  perfedion  , 
dans  l'âge  adulte  &  propre  à  la  génération  ,  qu'a- 
près avoir  préalablenent  changé  plulieurs  fois  de 
peau  &  qu'après  avoir  palié  pc-.r  unéiat  mitoyen, 
dans  lequel  on  leur  adonné  le  nom  de  Nymphe  ou  de 
Chryfalide.  Pour  avoir  une  idée  véritablement  jufte 
•le  ces  changemcns  toujours  furprcnans  ,  il  faut  lire 
les  ob(ervations  de  Swamnierdani  dans  fon  Hiftoire 
générale  de»  [nficles.  Si  dans  fa  Bih/e  de  la  Nature  ,en 
y  j-  ignant  le  mt  moire  de  Reaumur,  où  il  e(t  parlé  des 
Chrylahdes.&jàquoi  de  réel  (i:  téduife-t  les  ttansfor- 
mations  apparentesdes  Chenilles  en  Chryfalides  ,  des 
Chrvf.iJi'lesen  Papillons.  Ce';  g.ands  Na-urahft- s  nous 
ont  a;>pris  enfin,  ■.jue  la  Chenille  ,  la  CJiryfahde  &  le 
Pupillon,  ne  ("ont  qu'un  fcul  &  menu  Ammal ,  qui  (e 
montre,  il  e'tvrai,  ("ous  ditférens  alpeds  ;  que  les 
char  ge;nens  auxquels  il  eft  fujet  ,  fc  f)nt  peu-a-peu 
au  deifous  de  la  peau  qui  la  couvre  ,  com.-ne  par  i\a 


I  N  S 

fimplc  développement  de  fes  parties,  &que  ces  clun- 
gemensiie  paioiflciu  fi  (ubitsa  nos  yeux  ,  que  parce 
que  1  Inlcittc  fe  d  fait  ,  pour-ainfi-diic  ,  iur  -  le - 
champ  ,  duîie  peau  qui  ne  lui  a  feivi  jufqu'a!ors 
que  comme  une  enveloppe  ou  un  fourreau  qui  caclioïc 
les  véritables  organes.  Svamine-dam  a  trouvé  ,  pat 
la  diile(5lion  ,  le  PapiMon  dans  la  Chenille  même,  fur- 
tout  qua'id  elle  s"elt  trouvéepiès  du  terme  de  fa  tiaus- 
foruution  en  Chryfalidc. 

L'Infede  qui  doit  fubir  des  transformations ,  tef- 
feiu  de  au  (ortit  de  l'oeuf,  à  une  efpècc  de  Ver  ,  & 
on  lui  donne  même  louvenc  ce  nom  :  on  apctlle 
communément  Vers  de  Mouches  ceux  qui  fe  trou- 
vent dans  la  viande  ,  Vers  de  chair  pourrie  ,  ou  de 
bouze  de  Vaches  ,  plufieurs  qui  donnent  des  Inle<£les 
a  étuis.  Mais  comme  le  nom  de  Ver  appartient  a  une 
Clafle  particulière  d  Animaux  ,  qui  relient  toute 
ieur  vie  lous  la  même  forme  ;  pour  ne  pas  confondre 
des  objets  tics-diH-rens  ,  il  ell  néccllaiic  de  donner 
un  autre  nom  aux  Infédcs  ,  pendant  ce  premier  état 
de  leur  vie  Le  nom  de  Chenille  a  été  donné  principa 
lementaux  l'apillons  &  aux  Phalènes  fous  cette  pre- 
mière forme  ,  on  a  donné  aux  auties  le  nom  de  t.ar- 
ve  ,  du  mo;  la'in  L.irvu  ,  qui  fignific  malque  ,  parce 
qu  al^rs  1  Infcde  ell  comme  inalqué. 

Les  Larves  ou  Chenilles  varient  beaucoup  fuivant 
les  différens  genres  d'in'cftes  :  en  général  cependant 
elles  ont  toutes  le  corps  conipoféd'un  certain  nombre 
d'anncàUX.  Quel  jues-une»  ont  des  antennes,  d'au 
très  n'en  ont  point  ;  beaucoup  ont  leur  tête  dure  Hc 
éeailleufe  ,  d  autres,  comme  le»  Larves  des  Mou 
ches  ont  des  tctts  molles  ,  Jont  la  forme  ell  clian 
géante  6:  variable.  Dans  plufieurs  on  dillingue  aifé- 
ment  la  tète  ,  le  corcclet  &  l'abdoinen  ;  dans  d'autres , 
il  u'elt  pasaife  d'afligner  la  diltinétion  de  i.hacuned'; 
ces  parties  ,  elles  ftmblent  conrinues  &  confondues 
erifenible  ;  dans  certaines  ,  on  ne  diftmgue  qu'avec 
peine  la  léparation  du  corcelet  d  avec  l'abdomen. 
Le  plus  grand  nombre  a  des  pattes  ;  les  unes  n'en 
ont  que  fix  ,  placées  vers  leur  corcelet  ,  telles  que 
les  Larves  de  tous  les  Infcdes  a  étuis  &  plufieurs 
autres,  d'autres  en  ont  davantai;e,  comme  les  Che- 
nilles, qui  ont  dix,  douze  ,  &  plus  ordinairement 
jufqu'a  fcize  pattes  ,  comme  aulfi  les  Larves  des 
Tenthrcdes  ou  Mouches  a  fcie  ,  nommées  f  aiilles- 
cbenilles,  qui  ont  toutes  plus  de  fe:ze  pattes,  fou- 
vent  même  lufqu'a  vingt-deux.  Mus  parmi  ce  nom- 
bre de  pactes  ,  il  n'y  a  toujours  que  les  lix  pre- 
mières qui  luient  écaiileufes  A:  dures.  Ce  font  ces 
fix  pat[e>.  qui  répondent  a  celles  que  doit  avoir  j-ar 
la  fuite  rinlede  parfait;  les  autre-;  font  molalks 
&  reifemblent  a  des  manielons,  elles  font  bordées 
ordinairement  en  tout  eu  en  partie  ,  d'un  nombre 
co.,fidérable  de  petits  crochets.  D'autres  Larves  au- 
co.itraire,  telles  que  celles  des  Abeilles,  des  Four 
mis  ,  des  Guêpes  ,  des  Mouches  Se  autres  Infeéles 
appvocbans  ,  n'ont  point  de  pattes  ,  &  rampent  vé- 
iitableaiciu  comme  les  Vers.  Les  Larves  ou  Chenilles, 


I    N    S  ^Ol 

I  ont  leur  tête  année  de  dents  ou  de  pinces  ,  q.-.elque- 
fois  de  ciochets  ou  de  pioches  Elles  font  abfolu- 
nient  d  pourvues  d-  (exe  E  les  font  nues  ,  ou  cou- 
veitesdepoi's,d'a'gretti.s  jui  leur  fervent  d'orne  lient. 
Elles  refpirent  enfin  ,  f.iit  par  de  petites  .  uvcrtures 
ou  ftigmates  placés  de  chaque  côté  du  corps  ,  foit: 
par  un  ou  pluhcurs  tuyaux  fitucs  à  la  partie  pof- 
térieure  :   telles  font  les  Larves  aquatiques. 

C'efl:  fous  cette  première  forme  que  l'Iiléls 
doit  prendre  tout  fon  accroilfcment;  c'eft  aulli  alors 
qu'il  a  befoin  de  manger  beaucoup  6c  qu  il  con- 
foraRîs  le  plus  de  nourriture  On  peut  le  voir  groffir 
tous  les  jours.  Qu'on  examine  un  Ver-a-lon:  ,  qui 
n'eft  que  la  Larve  ou  plutôt  la  Chenille  d'un  Bonibix, 
efpèce  de  Phalène  .  qu'on  l'examine,  difons-nous  , 
au  fortir  de  l'oeuf,  &  qu'on  le  conlidère  de  nou- 
veau huit  ou  dis  jours  après  ,  on  aura  peint  a  croire 
que  c'ell  le  même  animal,  rant  il  ell  grollî.  Mais 
comme  la  peau  de  la  Larve  ou  de  la  Chenillv;  ne 
po'.ivoit  pas  fe  piêter  à  un  accroillement  11  fubit.  Se 
le  diikndre  afiez  facilement ,  la  Nature  femble  avoir 
eu  befoin  d'envelopper  l'Infecte  de  plulicurs  peaux 
les  unes  fur  le»  «utres.  Lorfqi;e  l'Infede  eft  un  peu 
groHi  ,  il  quitte  fa  première  peau  ,  la  peau  ex- 
térieure ,  &  pour  lors  il  paroit  enveloppé  de  celle  qui 
étoir  dc-lfous.  Cette  fccondc  Ttoit  probablement  pliéc 
&  reflerrée  fous  la  première  II  'a  garde  jufqu  a  ce 
q  le  l'accruil'cment  de  Ion  corps  la  rende  trop  étroite  } 
pour  'ors  elle  fe  fend  comme  la  première,  il  s'en 
d-bairalfj  ii  paroît  ave:  la  troilième  ,  qui  etoit  ca- 
ch-^e  (ous  cette  féconde,  &  qui  relTcrrée  ic  pliflce 
tous  elle,  (e  développe  &  s'étend  lorfqu'elle  ell  en 
liberté  On  peut  aifcment  obfervet  ces  changement 
de  peau  dans  les  Vers-a-foie. 

On  a  pu  remarquer  quelque  analogie  ,  relative- 
ment à  la  mue  ou  changement  de  peau  des  In- 
feéles ,  entre  ces  animaux  ûc  d'autres ,  &  même  avec 
les  plantes,  en  ce  que  ,  comme  les  oi  féaux,  les  Qu.i- 
drupèdes  &:  les  plantes  ont  leur  failon  ,  les  uns  pour 
changer  de  plumes  ou  de  poils  ,  les  autres  pour 
quitter  leur  verdure;  les  Infedes  ont  paieillemenc 
leur  remps  pour  changer  de  peau.  Le  rapport  fcroïc 
un  peu  niRux  marqué  à  l'égard  des  Reptiles  ,  parce 
qu'ils  le  dépouillent  léeilemcnt  de  leur  peau  La  mue 
des  Inledes  n'arrive  pa^  a  tous  dans  le  même  temps 
&  de  la  même  manière.  Les  Araignées,  par  cxcni- 
ple  ,  femblables  aux  Serpens ,  changent  de  peau  une 
fois  toutes  les  années.  Mais  ,  pour  revenir  aux 
Larves  ou  aux  Chenilles  ,  elles  font  foumifes  à 
changer  plufieurs  fois  de  peau  pendant  la  durée 
de  leur  accroillement  ;  lapluparr  en  changent  qi.atre 
ou  cinq  fois  ,  il  y  en  a  qui  doivent  en  changer 
fix ,  fept  Se  même  jufqu'a  neuf  fois. 

Lorfque  l'Infede  eft  prêr  à  fubir  fa  mue  &  qu'il 
va  quitter  fa  ptau  ,  il  relie  quclqn:  iimps  i'.;ns 
manger  ;  il  elt  pielque  immobile  ;  il  paroît  mal-dt  , 
&  réellement  il  doit  l'être  :  ce  n'eft  pa-  une  perire 
opération  pour  lui ,  fouvent  même  il  y  périt.  Qiund 


30:i 


i-:n  s 


il  illrcftt  q'.;elc]Ui  rîmps  ddr,-  cet  t'rat,  f.i.  pcaii  orJi- 
riaircmcnt  commence  à  ie  Rr.dre  fur  k  dos ,  un  peu 
a'j-delT(;its  de  fa  tête  :  il  fcmble  que  pour  la  fendre , 
rinlcctc  fe  gonfle  &  fe  rctré:it  alternativement  a  cet 
endroit.  Lorftjuune  fois  l.i  fente  a  commencé  à  fe 
faite  ,  il  eil  plus  aifé  à  l'Infeéte  de  l'augmenter , 
&  enfin  il  parvient  à  retirer  fa  tête  &  enluite  fon 
\entrc  de  l'inicrieur  de  l'ancienne  peau  ,  &  à  s'en 
débarrailer  entièrement.  On  concevra  aifcment  com- 
bien une  telle  opération  doit  coûter  de  peine  &  de 
travail  à  l'Infcdte,  fi  l'on  confsdèrc  la  peau  qu'il 
vient  de  quitter  ,  après  l'avoir  étendue.  On  verra 
c]ue  non-feulement  fon  corps  a  mué,  mais  que  cha- 
que parrie  jufqu'aux  plus  petites  ,  tout  en  un  mot 
a  ciiangé  de  peau.  La  plupart  quittent  leur  peau 
tout-à-fuit;  quelques-uns  la  gardent  attachée  à 
leur  queue,  &  la  portent  par  deflus  leur  dos,  comme 
èc  couverture  pour  fc  garantir;  il  y  en  a  enfin  qui 
la  mangent.  La  mamèie  dont  ils  s'en  dépouillent, 
vaiic  auUi  dans  certaines  efpèces. 

Les  pattes  de  l'Infeélepatoiflent  dans  la  peau  qu'il 
a  quittée  ,  maiscreufes  &  vuides;  il  en  eft  de  même 
des  ant'cnnes  ,  des  tubercules ,  des  diftérentes  appen- 
dices ^  &C.I1  a  fallu  que  ILifeélc  retirât  &  dégageât 
toutes  ces  parties  de  l'ancienne  peau, ,i-peu-près  comme 
lions  tirons  la  main  de  dedans  un  gant.  Bien  plus,  les 
ftigmatcs  auxquels  aboutiiïent  les  canaux  aériens 
qui  font  dans  l'intérieur  du  corps,  ces  ftigmates,  qui 
le  trouvent  dans  la  Larve  comme  dans  l'infede 
parfait ,  quoique  fouvent  dilFéi  emment  placés  Si  conf- 
rruics ,  paroiiicnt  dans  !a  dépouille  que  quitte  l'ani- 
îiial,  quoiqu'ils  n'y  tonnent  point  d  ouverture  :  il  le 
dicache  feulement  de  deflus  le  Ibgniate  une  pelll- 
«ule  mince  ,  qui  tient  au  refic  de  la  peau.  Enfin 
il  n'eft  aucune  partie  extérieure  du  corps  ,  qui  ne 
tint  dépouillée.  Il  y  a  cependant  des  Chenilles  dont 
les  poils  ne  rnucnt  pas  comme  le  relie.  On  trouve 
bien  tous  les  poils  attachés  à  la  dépouille  de  l'In- 
Icde  ,  &  lorlqu  il  a  mué ,  il  paroît  aulïï  velu  qu'air- 
pa';avanr.  Mais  ces  nouveaux  poils  n'étoient  pas 
rcnfeimés  dans  ceux  qucTInfcéle  a  quittés  ,  comme 
dans  des  gaines  ,  ainfi  que  les  autres  parties  ;  ils 
étoicnt  déjaexUtans  &  couchés  fmis  l'ancienne  peau, 
&  dès  que  cette  peau  cil  d-pofée  ils  fe  rcdrcflent  & 
pa'OîfTent  à  ia  place  des  anciens  :  probablement  ces 
Infccles  doivent  avoir  un  peu  plus  de  facilité  à 
«h.ingcr  de  peau  ;  ces  poils  doivent  a'der  l'ancienne 
dépouille  à  s'enlever. 

Llnfcéie  ,  après  avoir  répété  plus  ou  moins  de 
fois  l'opétation  fi  difficile  &  ii  labotieufe  du  change- 
ment de  peau  &  parvenu  à  fon  dernier  accroillcment, 
doit  palier  a  Ion  fécond  état  ,  que  nous  allons  con- 
fîdéier. 

Pour  opérer  fa  rransfoimarion  ,  la  Larve  change 
nr.e  dernière  fois  de  peau  ,  elle  le  dépou:'le  à-peu- 
jirès  de  !a  même  manièie  qu'elle  a  déjà  ^V'' ,  mjis 
au  lieu  de  paroître  fous  la  même  forme  ,,  elle  en 
jtead.  &;re  c[,ui  ne  rclfcinble  gueres  à  celle   qu'elle 


I  N  S 

avoir.  Les  Naturaliftcs  ont  donné  aux  Infedcs  , 
loifqu'ils  font  dans  ce  fécond  état  ,  le  nom  de 
Nymphes  ,  probablement  parce  que  plufieurs  alors 
fembleiit  cmmaillcnés  &  cliirgi.-s  de  bandelettes. 
Parmi  ces  Mymphcs,  quelques  -  unes  font  dorées 
&  brillantes ,  ce  qui  les  a  fait  appeller  CnryfaUdes. 
Tand;S  que  dans  les  unes  on  peut  dillinguec  tous 
les  membres  &  toutes  les  parties  de  l'Infede  ;  il  y 
en  a  qui  ne  tepréfenteiit  qu'un  corps  oblong  ,  fur 
lequel  on  apperçoit  Iculcment  quelques  anneaux  S: 
différentes  énnncDces  ,  ce  qui  leur  a  fan  donner 
aalli  le  nom  àz  fcve.  Nous  dirons  maintenant  qu'oit 
eft  convenu  d'appeler  Nymphes,  les  transtorma- 
tions  qui  proviennent  des  Larves,  &  CbryfaliJcs- 
celles  qui  proviennent  des  Chenilles. 

Swamraerdam,  d'après  les  obfervations  &  les  re- 
marques qu'il  avoir  faites  fur  leslnfedtes,  les  a  dif- 
tribués  en  quatre  ClalTes  ,  fondées  fur  les  difFérens 
changcmens  par  lefqucis  ils  ont  à  pafier  ,  &  qu'il 
explique  dans  un  long  détail.  Rcauraur ,  &  aptes 
lui  Lyonet  ,  ont  très  •  bien  développé  l'ellcntiel  de 
ces  quatre  fortes  de  changem.Lns.  Pour  en  donner 
une  idée  aulfi  mtéreflante  que  précife  ,  nous  ne  pou- 
vons mieux  faire  que  de  iranlciite  ce  que  le  der- 
nier de  ces  Auteurs  aous  fournit. 

«On  entend,  dit  Lyonet,  par  l'état  de  Nymphe; 
un  état  d'imperfeélion,  accompagné  fouvent  d'mafti- 
vité  ,  de  jeûne  &  de  foiblelle,  par  où  l'Infede  paiïe,. 
après  être  parvenu  à  une  certaine  grandeur  ,  &  dans 
lequel  fon  corps  reçoit  les  préparations  néceflaircs 
pour  être  transformé  en  fon  état  de  perfedion.  Toutes 
les  parties  extérieures  de  l'Infede  fe  trouvent  alors 
revêtues  ou  de  leur  peau  naturelle  ,  ou  d'une  fine 
membrane,  ou  bien  d'une  enveloppe  dure&cruf- 
tacée.  Dans  le  premier  cas  les  raeinbre-s  de  l'Infede 
demeurent  dégagés,  il  conferve  la  faculté  d'agir,  il 
mange  ,  &  fa  forme  cil  peu  différente  de  ce  qu'elle 
étoit  auparavant.  Dans  le  fécond  cas  les  membres  de 
l'Infede  fe  trouvent  allujettis  fur  la  poitrine  ,  mais 
féparément;  il  ne  fauroit  ni  marger  m  agir ,  il  ne 
lui  relie  aucune  trace  apparer.te  de  fa  première  for- 
me, &  il  n'en  a  que  de  très-ronfufes  de  la  forme 
qu'il  doit  prendre.  Dans  le  trciliènie  cas  l'enveloppe 
réunit  toutes  ces  parties  de  l'animrd  en  une  feule 
malle  ,  elle  le  rend  pareillement  incapable  de  man- 
ger S:  d'agir  ;  il  ne  reflembe  en  rien  ni  à  ce  qu'il 
a  été  ,  ni  à  ce  qu  il  deviendra.  Ces  trois  manières 
de  changer  font ,  comme  on  voit ,  ttès-différemes  ;, 
nous  n'avons  cependant  que  deux  noms  pour  les 
diftingucr.  On  dit  des  Inledes  qui  fe  trouvent  dans 
l'un  ou  dans  l'autre  ,  des  deux  premiers  cas,  qu'ils 
font  changés  en  Nymphes,  &  de  ceux  qui  fe  trou- 
vent dans  le  dernier  cas  ,  on  dit  qu'ils  ont  pris  la. 
forme  de  Chryfalide  ".  Lyonet  obferve  là-delTus 
avec  raifon  ,  qu'il  feroit  convenable  d'ajouter  uiï 
troifième  nom  ,  pour  mettre  de  la  différence  entre  les 
Nymphes  du  premier  &  celles  du  fécond  Ordre;  & 
puifque  les  Nymphes  du  premier  Ordie_,  n 'ou:  point 


î  N  S 

*  fubir  une  méramorplK.fc  co:nplctce,  mais  fcul;- 
nicnu  de  foibks  cliingcmens  ,  ce  nVit  pai  fins  fon- 
dement i]Li'iI  penfe  qa'oa  doit  leur  donner  le  nom 
écjcmi-Nympfies ,  ou  demi  Nymphes.  Mais  pcur- 
fuivons  le  réfumé  qu'il  donne  des  Chlfes  établies 
par  Swammerdam. 

»  Les  Infe(îlcs  qui  ne  fubiffent  d'autre  métamorpho- 
feque  celle  qui  les  a  conveitis  de  la  iubQance  molle 
d'un  œuf  en  un  corps  bien  forme  &  vivant  ,  font 
ceux  qui  conftituenc  k  première  GUlle.  Ilscroiilent , 
la  plupart  ch.ingcnt  de  peau  ;  quelques-unes  de  leurs 
parties  giaaJident  quelquefois  un  peu  plus  que  d'aa- 
ties;  &:  prennent  quelquefois  une  couleur  diîR-rente 
de  celle  qu'ils  avoient  auparavant.  C'elt  a  quoi  fe  ré- 
duitprelque  tout  le  changement  qui  leur  ariive  «. 

»  Les  diangerasns  des  Infedes  des  troisauties  claf- 
fesne  fe  terminent  point  là.  Après  avoir  maé  la  plupart 
diverfes  fois  ,  &  après  avoir  acquis  la  grandeur  qu'il 
'eur  faut,  tous  deviennent  femi-Nymphes  ,  Nym- 
phes ou  Chryfalldes.  Ils  patient  un  cct:ain  tcms  fous 
cette  forme,  en  fuite  ils  la  quittent ,  &  prennent  celle 
<i'un  Inledie  parfait  &  propre  a  la  génération.  C'elt 
dans  ladiverûté  qui  s'obfcrve  dans  ces  trois  fortes  de 
ciiangcmens ,  que  font  puifés  les  principaux  caradcret 
qui  diftinguent  les  Infeftes  de  la  féconde  ,  de  la  troi- 
/ième  &  de  la  dernière  ClalTe  <=. 

tt  Les  Infeéles  de  la  féconde  ClafTe  font  ceuT  qui 
palT'ent  par  l'état  que  j'ai  appelé /t'OT/'-A'yn/'/ze.  Ils  ne  lu- 
bilTent  poinrde  transformation  entièrement  completie, 
mais  dans  leur  dernier  changement  ils  oncotdinaire- 
msnt  encote  tous  lef  membres  qu'ils  avoient  aupara- 
vant fans  en  avoira;quis  d'autres,  li  ce  n'eft  qu'ils  ont 
pris  des  ailes:  aulTi  lai'cmi  Nymphe, comme  il  a  déjà  été 
remarqué,  ne  ditîèie  pas  beaucoup  pour  la  forme  d: 
l'Animal  qui  :a  proJuit.  Ce  qui  l'en  diitiiigue  toujours 
le  plus ,  c  cft  qu'on  lui  voit  lui  le  dos,  au  bas  du  .  or- 
celet  ,  les  étuis  dans  lefquels  fcs  ailes  fe  forment,  qui  . 
avant  cela  ,  ne  paroilloicnt  que  très-peu  ,  &  fouvcnt 
point-du-tout.  Du  rcfte  ,  elle  marche  ,  court  ,  faute 
&  nage  comme  aupa'avant.  La  différence  qu'il  y  a 
entre  la  lemi-Xymphe  Êil'in'ccleailé  qu'elle  produit , 
n'efl  pas  toujours  fi  peu  fenfible.  Dans  quelques  ef- 
pèces  elle  eft  même  fi  grande  ,  qu'on  a  bien  de  la  pei 
re  à  y  découvrir  les  iraces  de  leur  première  forme  ; 
mais  cela  n'clt  pas  général ,  &  la  plupart  dans  leur 
dernier  état  ne  différent  principalement  de  la  Nym- 
phe que  par  les  ailes  n, 

»  Lesinfcdes  des  deux  autres  ClalTes  ne  jouiiTent 
pas  du  même  avantage  que  les  précédens.  lis  perdent 
î'ufage de  tous  leurs  membres  lotfqu'ils  entrent  dan- 
leur  état  de  transformation  ;  aulTi  ne  rc:lcn-;b!en;-ik 
alors  en  rien  à  ce  qu'ils  étoi:nt  avant  cela.  Te:  Aninu! 
deces  deux  clalfes  ,  qui  auparavant  n'avoit  point  de 
jambes  ,  ou  en  avoit  jufqu'a  cinq  ,  fix  ,  fcpt  ^  hu't  , 
neuf,  dix  oc  onze  paires,  n'eu  a  alors  jamais  ni  plus 
tu  moins   de  trois   paires ,  qui  avec  fes  ailes  &  fcs 


les  fourcamcu 
.nuiobiles  ». 


r  N  s 

vs  fur  fon  e'ilomac  &: 


30} 


»»  Ce  qui  didinguc  ici  ces  deux  dern-crcs  Claffes 
l'une. le  !  autie  ,  c'ell  que  les  Infeéles  de  la  troiiicmc 
C'aiïe  qi.itfcnt  leur  peau  lorfqu'ils  changent  en  Nym- 
phes ou  en  ChryfahJes  ,  &:  que  ceux  de  la  quatiiènie 
changent  en  Nymphes  fons  leur  peau  même,  qui  fc 
durcit  autour  d'eux  j  &  leur  fett  alors  de  coque  a, 

Ainfi.  dans  la  première  Claffe  ,  oii  les  Iiifeéles, 
aprjs  être  (brtis  de  l'œuf  ou  du  ventre  de  la  mère  , 
ne  lubillent  aucune  transformation  proprement  dite, 
font  compris  les  Poux,  les  Araignées,  les  Ecre- 
vi/fcs,  &c.  Dans  la  féconde  Clall'e  où  les  Infcùle? 
ne  fubilient  qu'un  changement  incomplet,  5c  de- 
viennent femi-Nymph:s  avant  de  parvenir  à  leur 
dernière  forme,  l'e  trouvent  les  De«ioifeIles  ou  Li- 
bellules ç  les  Ephémères  ,  les  Cigales  ,  les  Saute- 
relles &  plui.turs  autres.  La  troifiéme  ClafTe ,  oti 
font  placés  les  Infeéîes  qui  éprouvent  un  change- 
ment de  forme  totale  &  qui  quittent  leur  peau  pour 
paroître  fous  la  forme  de  Nymphes  on  de  Chryta- 
lides  ,  rei^fcrme  ,  dans  la  première  Sedion  ,  dans 
celle  oti  les  parties  extérieures  font  couvertes  d'une 
membrane  fine  qui  les  rend  très-vilibles,  les  Abeilles, 
les  Guêpes  ,  les  Ichneumon':,  les  Scarabés  ,  les  Four- 
mis &  autres,  &  la  féconde  feftion ,  oii  ces  parties 
font  cachées  fous  une  enveloppe  commune  ,  ordi- 
nairement écaiileufc  ou  cruftacée,  renferme  feule- 
ment les  Papillons  ^  les  Phalènes.  Enfin  laquairièms 
Clalle,  formée  des  Infedes  qui  deviennent  nymphes 
(ous  leur  propre  peau  dont  ils  ne  fc  dépouillent  pas, 
contient  la  plupart  des  Infcdes   à  deux   ailcf. 

o  M.  de  Rcaumur  ,  pourfuit  encore  Lyonnet,  à 
qui  l'Hilloiie  naturelle  e(l  redevable  de  quantité 
de  belles  découvertes,  a  trouvé  dans  la  transfor- 
mation deslnfedes  de  la  quatrième  Clalle  ,  un  nou- 
veau caradère,  que  perloniie  n'avoic  peut-êcic 
encore  obfervé  avant  lui,  &  qui  les  diftmgue  ,  ce 
me  ferable  ,  plus  elfentiellement  des  autres  Clafles 
que  celai  de  changer  en  Nymphe,  fans  quitter  la 
peau.  Il  a  découvert  qu'ils  lubt>lcnt  une  transfor- 
mation de  plus  que  les  autres  Infcclcs  ;  qu'avant 
de  devenii  Nymphes ,  ils  prennent  fous  cette  peau  la 
forme  d'une  ellipfoi Je,  ou  d'une  boule  a'Iongée,  dans 
laquelle  on  ne  reconnoît  aucurte  partie  de  l'animal  j 
q.'.e  dans  cet  érat ,  la  tére  ,  le  corcelet ,  les  ailes  8:  les 
jambes  de  la  Nymplie  font  renfermés  dans  la  cavité 
intérieure  du  ventre  ,  donc,  elles  fortent  fuccefli- 
vemcnt  par  le  bout  antérieur,  a-peu-près  de  la 
même  manière  qu'on  feroit  lortir  l'extiémité  d'un 
doigt  de  gand  qui  fcroit  entré  dans  fa  propre  ca- 
vif.  L:s  in''ec1es  donc  de  cette  Claiïe  ne  fc  diftia- 
"gucnt  pas  des  autres  feulement  ,  en  ce  qu'ils  chan- 
gent en  Nymphes  fous  leur  peau  ;  raa-s  fui-touc 
en  ce.  que  pour  devenir  Nymphes,  sis  fjbifient  une 
double  rransformation.  Suivant  cette  idée,  on  pour- 
roit  réduire  ks  différences  des  quatre  OAi^i    de 


3C4 


I  N  S 


transformations,  à  des  termes  plus  aifts  &  plus  fim- 
jiics  ,  en  difaiic  q'ie  le  Ii,l'citcs  du  premier  Ordre, 
après  être  fortis  de  l'a-uf,  parvicnnciu  à  leur  éiat 
de  peifedbon,  fans  s'y  difpofer  par  aucun  clungc- 
nent  de  forme  ;  que  ceux  de  U  leconde  Clatle  s'y 
«liipot'ep.t  par  un  cliangenient  de  forme  incomplet  , 
ceux  de  la  troiiièine  par  un  changement  de  forme 
complet  ,  &  ceux  de  la  quatrième  par  nn  double 
changement  de  forme'". 

Nous  avons  dit  que  leslnfedes  qui  doivent  palTer 
par  l'état  de  dejiii-Nymphe  ,  ou  qui  ne  fubillent 
qu'une  transformation  incomp'.ette,  ma^igent  ,  mar- 
chent ,  &  agillent  comme  auparavant ,  mais  parve- 
nus au  terme  de  cette  transformation  ,  ils  s'accro- 
chent alors  àqaL-li|we  part  avec  'c^  ongl  s  destarfes, 
&  rclK-nt  tranquil  es.Enluite  il  fc  fait  une  fente  dans 
la  peau  le  lonj,'-!u  Jcllus  de  la  tète  &  ducorctlet ,  & 
&  l'Infccfe  (è  tire  peu  à-peu  par  l'ouverture  de  cette 
fente;  les  ailes  qui  lortent  en  n>cme- temps  des  quatre 
étuisdu  do^,  s'étendent  infenlibiem;nt  en  longueur  & 
en  largeur.  Nious  obferverons  que  parmi  ces  Infedcs, 
les  Ephcr.iètesj  douta  leur  fortie  de  l'eau,  la  dépouille 
s'opère  riproinprement&  dont  les  ailes  s'ëteudeiit  pour 
ainlî  dire  dans  un  clin  d'ail  ,  ont  cela  de  particulier , 
qu'api  es  avoir  quitté  la  peau  de  denii-Nymphe  &  avoir 
pris  des  ailes  ,  elles  doivent  encore  muer  une  fois  ou 
feîdéfaire  d'une  pcUicuie  qui  les  couvre  ,  &  ce  n'ell 
qu  alors  qu'elles  font  dans  leur  état  de  perftdion. 
Pour  achever  cette  opération  aulTi  client  elle  que  les 
précédentes  ,  elles  (e  fixent  à  quelque  part  ,  moyen- 
nant les  crochets  des  tarfes.  Se  elles  fortent  de  leur 
peau  par  une  fente  qui  fe  fait  lut  le  dos  ;  tous  les 
membres  ,  jufqu'aux  aiies  rnèmcs  ,  malgré  leur  dé- 
JicatelTe,  font  tirés  hors  de  cette  nouvelle  dépouille. 

^  Les  Infedles  qui  doivent  fe  transformer  en  Nym. 
plies  proprement  ducs,  «.jui  ne  peuvent  ni  manger 
r.i  agir  ,  cetlent  de  pienJre  des  alimens  quand  ils 
lont  paivenusà  leur  ju.!e  grandeur,  &  ils  fe  vuidenr 
des  excrémens  qui  fe  tiouveiit  al  jrs  dans  leurs  intcf- 
tms  ;  ils  fe  tiennent  aulli  plulieurs  jours  de  fuite  dans 
lin  profond  repos  ,  pour  doi  ner  aux  parties  tant  in- 
ternes qu'externes  ,  ie  tems  de  fe  développerai  de 
s'  rranger  fous  la  peau  qtii  les  couvre  encore.  Il  fe 
fait  cnluite  une  fente  a'  cette  peau  ordinairement  fur 
latèteiSi  lur  la  partie  aniéneuie  du  corps,  &  1  animal 
fort  peu-a-peu  par  l'ouveiturc  de  la  fente  ,  comme 
dans  'î  transioimat  ou  pré  édente.  Il  en  tire  toutes 
fespaiiits  les  unes  après  les  autres  ,  &  cela  s'exécute 
en  gonflant  ,  en  .-illongeant  &  en  lacourcillaut  altcr- 
ria-ivement  les  difFérens  anneaux  du  corps  ,  ou  bien 
il  pouiTela  dépcuillcen  arrière  ,  qui  fe  pliife  infenfi- 
bkment  ,  &:  forme  au  bout  du  derrière  nn  petit  pa- 
qiwt  de  peau.  C'ell  alors  que  rinrei;tc  fe  montre  a 
découvert  fous  la  forme  de  Nymphe  fur  laquelle  on 
dilfiujjue  nettement  les  antennes ,  les  dents  ou  mâ- 
choires, les  antcnnules,  les  pattes ,  les  étuis  des  ailes , 
en  un  mot  toutes  les  parties  extérieuies  dont  l'In- 
ktlc  fera  pourvu  dans  fon   état   de  pcrfeclion  ,  & 


I  N  S 

foutes  ces  parties  font  arrangées  avec  ordre  Air  la 
poitrine  &  le  long  des  côtés  du  corps;  la  têie  ,  le 
co{cclet&  l'abdomen  font  très  bien  diiUngués  par 
des  éirangL-mens  quiles  fépaient.  Mais  la  Nymplie 
ne  peut  fane  ufage  d'aucune  de  les  parties,  elle  ne 
peut  leur  donner  aucun  mouvement  :  Le  ventre  (eul 
peut  le  mouvoir  ,  &  c'elf  le  feul  figne  de  vie  que 
donne  la  Nymjhc.  La  peau  qui  la  couvre  eft  cepen- 
dant flexible  £;  li  tendre  qu  on  la  b'ellc  pour  peu 
qu'on  la  touche.  Dans  la  féconde  transformation  l'a- 
nimal fe  tire  facilement  de  cette  nvenibrane  très- 
muice  ,  dont  chaque  patrie  de  la  Nymphe  ell  enve- 
loppée fép.jrément  ;  il  la  brife  par  les  etforts  mêmes 
qu  il  fait  pour  s'en  dégager.  Quelques-unes  des  Larves 
de  ces  Infedes  lavent  fe  mettre  en  fiireté  dans  des 
coques  qu'elles  fe  conftiuifent  &  où  elles  s'enferment 
pour  prendre  la  forme  de  Nymphe  :  ceux-là  lavent 
encore  percer  leur  coque  avec  les  dents  ,  pour  en  lor- 
«r.  Il  y  a  de  ces  Larves  qui  fe  confttuifent  des  co- 
ques dans  la  ter:  e  &  qui  les  compofent  de  terre  même: 
telles  font  celles  des  Scarabés  ;  d'autres ,  comme 
celles  des  Hémerobcs,  des  Ichneumons  ,  des  Ten- 
thrèdes  ,  des  Fourmis,  filent  des  coques  de  foie; 
enfin  il  yen  a  plulieurs  qui  le  transforment  fans  fe 
faire  des  roques  ,  &  ce  font  entr'autres  celles  des 
Chryfomèlcs  ,  des  Confins  ,  des  Tpules.  A  l'égard 
de  ces  deux  derniers  genres  ,  il  faut  obferver  que 
leuis Nymphes  qui  vivent  dans  l'eau,  peuvent  fe 
donner /,es  mouveraens  foft  vifs  ;  elles  nagent  8c  le 
transportent  d'un  endroit  a  l'autte  par  le  Icul  mou- 
vement de  leurventre,  dontelles  frappent  l'eau  avec 
beaucoup  de  vigueur ,  quand  il  s'agit  iut-tout  .l'éviter 
la  rencontre  d'un  ennemi.  Pour  fe  transformer  en  In- 
Icdes  ailés  ,  elles  approchenr  leur  dos  de  la  furface 
del'ciu  ,  éi  la  peau  qui  les  couvre  venant  à  crever  , 
1  infede  forti  par  l'ouverture  ,  tefle  un  moment  lur 
l'eau  ou  il  elt  placé  ,  jufqu'à  ce  que  fes  membres  & 
&  furtout  les  ailes  étant  un  peu  raffermis  ,  il  prend 
tout  à  coup  Ion  eifor  en  volant.  Les  Nymphes  des 
grandes  T.pu'ei  ,  qui  vivent  dans  la  terie,  en  for- 
tent la  moitié  du  corps  quand  elles  doivent  prendre 
des  ailes  ;  elles  ont  alors  la  faculté  de  fe  gliller  &  de 
s'élever  perpcndiculaucment  au-delfus  de  la  furface 
du  terrain,  où  elles  s'arrêtent  pour  le  dépouiller  de 
leur  peau  :  les  Nymphes  des  Taons  en  font  de  même. 

Nous  devons  encore  quelques  obfervations  à  ces 
Infedes  qui  doivent  palier  par  létat  de  véritable 
Nymphe.  Les  Larves  de  quelques  efpèces  ,  telles  que 
celles  des  Chrylomèles,  s'atiacheni  aux  feuilles  ou 
au.t  tiges  des  arbres  par  le  derrière ,  pour  fe  trans- 
former en  Nymphes;  le  bout  de  la  Nymphe  relie 
engagé  dans  la  peau  plillée  que  la  Larve  vient  de 
quitter.  Celles  de  quelques  Charanfons  filent  des  co- 
ques de  foie  fur  les  plantes  où  elles  ont  vécu  ,  S: 
ces  coques  font  ordinairemeni  Iphénques.  Mais 
d'autres  efpèces  entrent -dans  la  terre  pour  fe  trans- 
former ,  &  celles  qui  vivent  dans  les  tiges  des  plan- 
tes ,  ou  dans  les  boutons  des  arbres  ,  s'y  transfor- 
ment fans  filer  des  coques.  Les  Larves  des  Hy  iro- 
phi.es 


I  N  S 

phiîes  &  Jes  Dytiques  forcent  de  l'eaa  ponr  fe  tranf- 
formcr,  ?■:  vont  fe  cacher  dans  la  terre  ,  où  cHcs  ont 
l'ait  de  fe  préparer  un  logciricnt  en  y  faifant  une 
cavité  proportionnée  à  la  grandeur  de  la  Nymphe. 
La  i\'ymphe  de  la  frigauc  ,  tjui  fe  trouve  dans  un 
état  d'immobilité  dans  le  fourreau  qui  a  fervi  de  re- 
traite à  la  Larve  ,  devient  vive  &  alerte  peu  de  mo- 
mens  avant  qu'elle  doive  prendre  la  forme  d'Infefte 
ailé  ;  fes  deux  premières  paires  de  pattes  deviennent 
dès-lor'!  mobiles  ,  elle  fort  en  même  tems  Iiors  du 
fourreau  ic  de  l'eau  ,  &  va  fe  placer  à  fcc  fur  une 
plante  ou  quelqu'autre  objet  ,  pour  s'y  transformer 
une  féconde  fois  &  (e  défaire  enlîn  de  fa  dernière  dé- 
pouille. Picfjue  toutes  les  Laryes  des  Mouches  à- 
icieou  Teinhrèjes,  qu'on  nomme  FnuJJis-CiienUIcs, 
filent  ,  comme  les  viaies  Chenilles  des  coques  dans 
la  terre  ,  ou  bien  hors  de  terre,  &i  quelques-unes 
même  s'en  font  des  doubles  enfermées  l'une  dans 
laurre,  fans  néanmoins  aucune  liaifjn  ni  connnexiré, 
dans  Iclquelles  elles  palleut  foiivenc  tout  l'hyver 
avant  de  ouittcr  la  peau  de  Latve  ,  enforte  que 
l'ade  de  leur  transformation  en  Nymphe  ne  s'exécute 
communément  que  peu  de  jours  avant  d'être  Jnfrcles 
ailés.  Les  Larves  des  Ichneumons  qui  ,  comme 
celles  des  Abeilles  &  des  Guê-es  ,  font  toujours  à 
tète  écailleufe  &  fans  pattes,  filent  ordinairement 
des  coques  de  foie  ,  dansiefquclles  elles  fe  tiennent  , 
ou  féparémcnt  ,  ou  en  compagnie  fous  une  enveloppe 
commune.  Il  y  en  a  qui  ont  l'art  de  fufpendrc  leurs 
coques  à  un  fil  de  foie.  Ccl  es  des  Abeilles  Se  des 
Guêpes  Ce  transforment  dans  les  cellules  hexagones 
que  les  Neutiesleur  ont  préparées,  apiès  en  avoir 
elles-mêmes  tapiffé  l'iniéiieur  d'une  mince  couche 
de  foie.  Les  Larves  des  Bourdons  filent  dans  !e  nid  où 
elles  fc  trouvent ,  des  coques  obbngues  en  fjritie 
d'icuf ,  qu'elles  placent  les  unes  a  côté  des  aatjes. 
l'ai  miles  Larves  des  fourmis  ^  les  unes  filentJes  co- 
ques ponr  y  fubir  leurs  transformations  ,  &;  d'autres 
fe  transforment  fans  en  filer  :  &  ce  qu'il  y  a  de  re- 
marquable ,  c"e(î  que  les  j^eunes  Fourmis  qui  fe  trou- 
vent renfermées  da:is  des  coques,  ont  encore  be- 
foin  du  fccours  des  î  jurmis  ouvrières  pour  eu  fortir. 

Nous  avons  dit  que  les  Puces  ,  quoique  dépour- 
vues d'ailes,  ent  cependant  à  palier  par  des  transfor- 
iTiarions.  Leurs  Larves  n'ont p<,in:  de  pactes;  elles  fe 
nourrifienc  de  toufes  fortes  d'immondices  &  même  de 
fang  quand  elles  en  ont  roccalion  :  on  les  trouve 
Couvent  dans  les  nids  des  Hirondelles.  Leu\.vci:hoek 
&  d'autres  Natara'ides  ont  obfervé  qu'elles  nlcn: 
des  coques  de  foie  ovales  ,  dans  lefqneiles  elles  pren- 
nent la  forme  deN)mjhe.  Mais  Roéfcl  dit,  que 
celles  qu'il  gardoitdans  un  vcire  ou  il  y  avoir  un  peu 
de  teire,  entrèrent  dans  cette  terre  &  s'y  transfor- 
ii'.èicnc  fans  nier.des  coques  fenfibles  ;  il  avoue  pour- 
tant encore  qu'il  remarqua  une  coque  fort  mince  au- 
tour de  quelques-unes  de  ces  Larves. 

Les  In'"e{'les  ,  comme  nous  avons  dit,  qui  forrent 
de   l'cEuf  ious  la  fi.'ure  dcChenilies  ,   &    qui   pallcnc 
hiJÎ.Nat.aes  Injedis.  Tom.  VU, 


I  N  S 


305 


par  l'état  de  Chryfalides ,  font  les  Papillons,  les 
I-'halènes  ,  les  Bombix  &  tous  les  Lépidoptères.  Nous 
nous  fommes  alfez  étendus  ,  en  traitant  l'article 
Ghcnille  ,  pour  ne  pas  devoir  entrer  dans  de  nou- 
veaux détails  qui  ne  feroicnt  que  fc  répéter.  Nous 
nous  contenterons  de  donner  un  fimple  précis,  qui 
pnilîe  fiifiire  à  l'objet  actuel  de  notre  travail ,  qui  cft 
de  ralTembler  tout  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  plus  fail- 
lant  dans  rhilloire  générale  des  InfeÛcs  ,  &  de  corn- 
poler  lin  cadre  qui  puiife  convenir  furtout  à  ceux  qui 
défirent  s'inftrune  de  tout  à  la  liàce,  U  qui  n'ont  ni 
le  tems  ni  la  volonté  de  recourir  à  chaque  article  par- 
ticulier. 

Toutes  les  Chenilles  q'û  font  des  Larves  à  tére 
écailleufe  &  a  corps  divif.-  en  anneaux,  ordinaire- 
ment munies  de  deux  fortes  de  pattes  ,  après  avoir 
atteint  leur  jufle  grandeur  ,  fe  transforment  crx 
Chrytalides ,  &  ce  changement  fe  fait  de  même  par 
le  dépouillement  de  leur  peau.  Les  Chryfalides  va- 
rient beaucoup  en  figure  ;  mais  en  général  eiles  ne 
refieinblent  guère  à  ce  qu'elles  feront  dans  la  fuite 
fous  la  forme  de  Papillons.  Elles  font  ordinairement 
de  figure  conique  &  plus  ou  moins  alongéc.  La  par- 
tie poitérieure  ou  le  ventre  ell  divifj  en  anneaux, 
qui  font  comme  emboîtés  les  uns  dans  les  autres  , 
S:qui  font  les  feules  parties  qui  peuvent  fe  donnée 
quelque  mouvement;  à  la  partie  antérieure  fe  trou- 
vent la  tête  ,  le  corcelet ,  les  antennes  ,  les  pattes  ,1a 
trompe  &  les  étuis  des  ailes  ;  toutes  ces  parties  font 
comme  etnmaillotées  dans  une  enveloppe  commune  , 
écaiheufc  ou  ctuftacée  ,  de  lotte  qu'on  ne  les  voit 
pas  a  diltinélemcnc  que  dans  les  Nymphes.  D'autres 
Chryfalides  ont  été  nommées  angulaires ,  parce 
qu'on  le«r  voit  plui'icurs  pointes  ou  plufieurs  ém;- 
nenccs  angulaires,  &  ces  Chryfalides  donnent  ord;- 
nairemenïdes  Papillons  diurnes  ou  qui  volent  le  jour, 
de  vrai;  Papillons  proprement  dits. 'Quelques  Chry- 
lahdes  font  comme  tronquées  ou  coupées  quarrémenc 
au  bout  antérieur  ;  d'autres  ont  à  la  tcte'une  patrie 
recouib^equi  a  quelque  rcfi'emblance  avec  un  nez; 
on  peut  leur  trouver  des  traits  d'Homme,  de  Chien, 
de  Chat,  &c.  ;  ma'S  toutes  ces  rcpr^fentations  fonc 
tièî-imparhùtcs  ,  il  faut  les  y  vouloir  trouver  ponr 
les  y  découvrir.  Nnus  ajouterons  feulement  que  les 
Chryfalides  de  plufieurs  efpices  de  Chenilles  mineu- 
fes  ,  relîcmblent  beaucoup  a  des  Nymphes,  parce 
que  leurs  antennes  ,  leurs  partes  &  Ic's  étuis  de  leurs 
aile;  font  plus  dégagés ,  plus  fépatcs  les  uns  des  au- 
tres ,  que  dans  les  Cliry  (ilidcs  o'rdintdtes.  Ce  qui  fai: 
dif'inguer  encore  les  Chryfalides,  ce  fonc  les  cou- 
leurs. On  a  remarqué  que  la  couleur  de  marron  eft 
celle  qui  cil  la  plus  ordintùre  aux  Chiyfalidcs  coni- 
ques. Rien  n'clt  fi  commun  aufll  que  de  rrouver  de 
1-a  dorme  ft:r  les  Chryfalides  angulaires:  il  y  en  a 
même  qui  t'ont  d'un  lioié  fi  éclatant  ,  qu'à  la  (impie 
vue  on  des  auroi:  pns  pour  une  pièce  de  tics  bel  or 
madif.  Cet  or  ne  paroit  p..s  d'abord  fur  les  Chryiti- 
hdes,  ce  n'ei't  qu'a  tnclnre  qu'elle;  prennent  toute 
,  leur  conliitance  ,  qu'oa  ly  voit  r.'.ître  X  éclater.  Ce 


^oS 


ï  N  S 


doic  ccfiendant  fi  beau  ,  ii  éclatant  ,  n'a  rien  de  l'or 
qne  l'apparence  :  il  doit  toute  ("a  fplendetir  au  bUnc 
ïudvé  du  corps  de  l'animai,  qui  ,  brillant  au  travers 
de  l'enveloppejaune  S:  traafparcnte  de  iaCiuyf..liùe  , 
produit  cet  effet  merveilleux,  aiiiîi  que  l'a  décou- 
vert Rcaumur ,  qui  en  donne  une  explication  très- 
détaillée  dans  fes  mémoires. 

■  La  manière  dont  les  Chenilles  fe  préparent  à  la 
transformation  ,  varie  lelon  les  diftl-rcntes  efpèces. 
Après  avoir  celTé  de  manger  &  après  s  être  vuidées, 
elles  cherchent  un  lieu  convenable  pour  exécuter 
cette  opération  imporrante.  Les  unes  filent  des  coques 
&  pi. ilîcurs  même  s'enfoncent  dans  la  terre  où  elles 
cntre-u,  tandis  que  les  autres  relient  abfolumcnt  fans 
enveloppe.  Pl''ileLiisfL>rtih"ent  leurs  coques ,  en  y  fai-  i 
("ant  entrer  leurs  poih  dont  ils  fe  dépouillent  alors  ,  & 
ceux  qui  n'en  ont  point  &  qui  manquent  aulli  de 
foie  ,  rongent  le  bois  remploient  les  petits ryorccaux 
qu'ils  en  ont  détachés,  à  affermir  rin:érieur&  l'exté- 
rieur de  leur  enveloppe.  Il  cft  des  coques  11  folidcs  &  fi 
bien  faius  qu'on  ne  les  déchire  qu'avec  peine  ,  & 
qu'on  ne  fauroit  les  mieux  comparer  qu'à  du  parche- 
rrin.  Ces  coquesnc  font  p.is  toutes  de  mâne  ligure. 
Li  .'l.paiT  '"opt'îvalcs  ou  fphé.oides  ;  U  en  cft  de  co- 
1       '   ■    ,  ■     Jriques  j  d'anr;ulairc.s  ;   il   en  ell   en 

(  "  .   d;  n„vct:c  ,    de  laiine   de   verre  , 

c. .    ,  i  ^  .i'c!l  pai  roujouto  a  cj.u(e  de  la  déli- 

cr.tci-ii;  de  le  ir  tnveioppc  ,  que  grand  nombre  d  In- 
fectes ont  lé  foin  de  fe  faire  des  coques  très-épailies  H 
impénétrables  à  l'air  à  à  l'eau  II  y  en  a  dont  lesChry- 
f;l-'';^  f.n^  bcauco'.ip  plus  dures  &c  plus  fermes  que 
c:!'.;s  q.j;  i.-mcii:eiu  fulpendues  en  plein  vent  ,  cpii 
qiii  ne  ia  ilcp.t  pas  q^ic  de  fe  fa:re  des  coques  très-lo- 
lulcs.  Laicifo.,  ù'vin  procédé  fi  différent  Icmblc  plu- 
tôt venir  de  ce  que  les  Nymphes  comme  les  Chryfa- 
lides  ont  belcin  d'une  tranipiration  plus  lente  les 
unes  que  les  autres  ,  pour  fe  développer  dans  leur  jufle 
failoTT  S:  pour  pren  ire  la  forme  d'Infeéle  paifait. 
■Nous  avons  donné  d'à; rès  Rcaumur  &c  autres,  une 
idée  t^énéia'c  a'cz  eicndue,  des  précautions  t<  des 
jnduilr    '  .  Mr  diverfes  efpèces   de   Che- 

r.ilks,'  '     liofer  en  Chryfalides  ,  dans 

l'article   ;„  :    ,.         -.ne. 

Le  tems  que  les  Chenilles  reftent  fou.s  la  forme  de 
Chryfalides  n'tf:  pas  le  mêmj  pour  toutes  :  il  y  en  a 
qui  ne  reftent  C '.  'idiJ  '"  le  quelques  fcniaines  , 
qu'un  mois  ou  e;  k  ,  :.,:  1;  'jiic  d'antres  ne  doivent 
achever  leur  deii  e.ie  m.  t.i.ndphole  qu'au  bout  de 
huit ,  neuf ,  di:;  ou  onze  mois.  Mais  ce  qui  eft  à  re- 
marquer ,  c'eft  que  fouvenr  des  Chryfalides  d'une 
niênie  clpèce  le  transf.jrmcnt  quelqueR'is  plurôt  & 
quelquefois  plus  lard  :  cela  dépend  de  la  iaifon  où 
elles  fe  font  transformées  en  Chryfalides ,  ou  plus 
exactement  ,  du  tems  qu'elles  font  fortics  des  œufs. 
Une  Chenille  qui  a  eu  tout  fon  accroilTement  en  f'té  , 
ncrefte  fous  la  tormedeChryfalide  que  pendant  peu  de 
femaincs  ou  même  peu  de  jours  ,  au  lieu  qu'une  au- 
^c  Chenille  j  exattcment  de  la  même  cfpcce  ,  mais 


I  N  S 

qui  feroît  née  plus  tard  ,  &qui  par  conféqucnt  n'au- 
roit  pris  la  forme  de  Chryfa  ide  que  vers  l'arnère- 
faifon  ,  emploiera  quelque  mois  &  pafTera  tout  l'hy- 
ver  fous  la  même  forme,  ce  Ces  iriégularités  ,  clt 
Lyonet  ,  caulées  par  le  chaud  &  parle  froid  qui  fiir- 
viennent  ,  ne  doivent  nullement  être  conlidérees 
comme  un  défordre  dans  la  Nature  ;  elles  font  l'effec 
de  lafagelfc  infinie  du  créateur  ,  qui  par  ce  moyen 
empêche  que  des  Infeéles  qui  vivent  moins  ou  plus 
d'un  an  ,  ennaillant  toutes  les  années  un  certain  nom- 
bre de  jours  plutôt  ou  plus  tard, ne  paillent  enfin  en 
hyver  ,  &  ne  meurent  ainfi  faute  de  nourriture.  La 
chofe  ne  manqueroit  pas  d'arriver  ,  fi  leur  vie  &  leiic 
changement  étoient  fixés  à  un  nombre  de  jours  ré- 
glé ;  au  lieu  qu'un  degré  plus  ou  moins  de  frcid  étant 
capable  non-feulement  de  ralicntir  leurs  opérations, 
mais  d'en  fufpeiidre  même  pendant  fort  longtemps 
tout  l'eftet  en  quelque  état  qu'ils  fe  trouvent  ,  cela 
les  empêche  aulU  de  pouvoir  éclore  dans  des  tems  où 
ils  ne  trouveroient  pas  de  quoi  fe  nourrir. 

Comme  le  froid  de  la  faifon  ou  de  l'air  rallentit  les 
opérations  &  les  transformations  des  Infectes,  & 
comme  la  chaleur  au  contraire  les  accélère  ,  on  peut 
en  cela  imiter  la  Nature  au  moyen  d'un  froid  ou  d'un 
chaud  artificiel  ;  de  forte  qu'en  plaçant  les  Chryfa- 
lides dans  un  endroit  plus  ch.iud  ijue  l'air  naturel  , 
comme  dans  une  ferre  ou  près  d'un  fourneau  ou  d'une 
cheminée  ,  on  les  force  par  là  a  fe  tr-rnsformer  beau- 
coup plutôt  qu'elles  ne  l'auroient  fait  à  l'air  libre;  & 
tout  au  contraire  on  les  oblige  a  demeurer  Chryfa- 
lides au-delà  du  terme  naturel  ,  quand  on  les  garde 
dans  une  cave  froide  ou  dansune  glacière.  C'eft  .ainfi 
que  l'on  peut  abréger  ou  prolonger  la  vie  de  ces  In- 
fcûes  &  de  plufieurs  autres,  fi  cependant  on  peut 
regarder  l'état  de  ChryfaUde  &  de  Nymphe  comme 
une  vie  réelle  pour  eux  ;  an  moins  eft  ce  une  vie 
fort  léthargique,  &  quirclleniblca  une  efpècede  fom- 
meil  ou  d'engourdiitemcnt. 

Les  moyens  dont  les  Papillons  ou  les  Phalènes  fe 
fervent  pour  fortir  du  fourreau  de  Chryfalide  , 
ont  étéexpolés  fort  au  long  3c  très-exaétement  par 
Reaumur  ,  Se  voici  à  quoi  ils  fe  réduifent  en  gé- 
néral. 

Le  Papillon  ,  nouvellement  devenu  Chryfalide, 
eft  comme  baigné  dans  une  liqueur.  Les  parties 
du  corps  font  d'abord  très-molles  ,  mais  peu-a-peu 
elles  prennent  de  la  confiftance  ,  elles  fe  fortifient, 
uncpairie  de  la  liqueur aqueufe  fort  de  la  Chryialide 
par  la  tr..n<piration  ,  &  une  autre  partie  fe  fige  dans 
les  ni,:mlM.-s  de  l'infeéle.  Ainfi  ,  la  peau  ou  l'envc- 
lopredc  ^aCiiufalide  le  delfeche  de  plus  en  plus, 
&  devient  niéme  callante  &  friable.  Quand  routes  les 
parties  du  Papilbn  ont  pris  raccroifiement  3c  la  fuli- 
dité  qu'il  leur  faut  ,  il  lui  eft  aifé  de  ficndre  la  mem- 
brane mince  &  fiiabie  qui  le  renferme;  il  n'a  qu'à 
gonfler  quelques  unes  de  fes  parcies  plus  que  les  au- 
tres Se  à  fe  donner  desmouvcmcns  fous  l'enveloppe  ; 
&c  d'abord  elle  s'enaouvrc  dans  quelques  endroits. 


I  N  S 

En  continuant  tes  mêmes  mouvemens ,  il  force  l'ou- 
verture commencée  à  s'agrandir.  Tout  cela  arrive 
réellement  ;  mais  les  fentes  qu'il  parvient  à  faire  à  la 
peau  de  (Uiryfaiide  fc  trouvent  toujours  dans  les 
mêmes  endroits.  Pour  le  dire  en  pcn  de  mots ,  c'cft  la 
peau  de  deil'us  du  corcclct  ,  entre  les  ailes  ,  &  dune 
petite  partie  du  dcli'us  de  la  tête  ,  qu!  reçoit  une  fente 
dirig-;e  dans  la  longueur  du  corps  ;  en  même  tems  la 
pièce  de  la  poitrine  ,  ou  font  marquées  les  pattes  & 
les  antennes,  fe  dicache  entièrement,  ei\  poullée  un 
peu  en  bas ,  de  forte  qu'elle  ne  refte  adhérente  que 
par  la  pointe.  L'écartcment  de  ces  pièces  donne  en- 
fuite  nne  ouverture  fuffifante  pour  faire  palier  le 
coipsdu  Papillon.  Mais  il  a  encore  à  fe  dépouiller 
d'autres  enveloppes  ;  chaque  antenne,  chaque  patte  , 
chjquc  partie  eft  placée  dans  un  étui  formé  d'une 
membrane  fort  mince  ,  il  faut  que  le  Papillon  les  dé- 
gage hors  de  ces  enveloppes  particulières,  &:  c'cft  ce 
qu'il  exécute  en  apparence  avec  allez  de  facilité.  Il  y 
adescfpèces  de  Phalènes,  fur-tout  de  celles  qui  ont 
été  des  Chenilles  arpentcufes  ,  qui  font  fimplement 
fauter  la  pièce  de  la  poitrine  de  la  Chryfalide  Se  qui 
fortcutpar  l'ouverture  qu'elle  lailie. 

Ce  que  le  P.ipillon  ofFre  de  plus  curieux,  quand  il  eft 
forti  nouvellement  du  fourreau  de  Chryfalide,  c'elf  la 
figuic  de  Ils  ailes,  qui  n'ont  d'abord  que  la  même 
étendue  que  les  étuis  ouellesétciint  enfermées,  &  qui 
paroi, lent  ablolumeni  des  ailes  manquées.  Mais 
pour  peu  qu'on  les  obferve  avec  attention  ,  on  ne 
niJnque  pas  de  voir  qu'elles  ont  en  petit  les  mêmes 
taches  &  la  même  diflriburion  de  taches  qu'on  voit 
fur  les  ailes  des  Papillons  de  la  même  cfpère  qui 
les  ont  de  grandeur  ordinaire  &  bien  développées. 
Au  bouc  d'un  quart-dheurc  ,  d'une  demi-heure  , 
tantôt  plutôt  S:  tantôt  plus  tard,  ces  très  -  petites 
ailes  patoilîcnt  dans  toute  leur  étendue.  Reaumur  a 
fiécouverc  tout  le  m.-chanifme  de  cet  accroillement 
fjbic  &  apparent.  Les  ailes  font  d'abord  beaucoup 
plus  cpainl-s  qu'elles  ne  le  feront  dans  la  fuite  , 
&  elles  font  compoféts  d'une  double  membrane. 
Elles  s'étendent  peu-à-peu  en  tout  fens  ,  elles  per- 
dent toujours  de  leur  épailfeur ,  &  ce  qu'elles  perdent 
cil  employé  à  augmenter  leurs  autres  dmienfions. 
Ce  font  les  liqueurs  poulTées  dans  les  ailes  ,  qui 
opèrent  cette  extcncion.  Ce  que  les  liqueurs  font 
naturellement ,  Reaumur  l'a  exécuté  fur  les  ailes 
d'un  Papillon  qui  ne  venoit  que  de  quitter  fa  der- 
nière dépouille,  en  les  tirant  doucement  entre  les 
doigts,  tantôt  félon  leur  longueur  &  rantôt  félon 
leur  largeur.  Par  ce  moyen  les  ailes  prirent  entre  fes 
doigts  toute  l'étendue  à  laquelle  elles  leroicnt  par- 
venues fur  le  Papillon  ,  qui  les  auroit  étendues  na- 
turellement; les  ailes  fe  laillerent  étendre  comme 
cûc  fait    un  cuir  mouillé. 

Le  développement  des  ailes  fe  fait  de  la  même 
manière  &  par  les  mêmes  moyens  dans  bien  d'au- 
tres Infedcs  ,  comme  les  Scarabés  ,  les  Mouches, 
ks  Demoifelles  ,  les   Abeilles  ^    en  uu  mot  dans 


I  N  S 


307 


tous   les    Infedcs  qui  pallent  p.ir  l'état  de  Iv'ymphe. 

Ainfi  ,  parmi  les  Infcdes  ,  tandis  que  les  uns 
n'éptouvant  qu'un  ciiangement  léger,  ont  tou- 
jours !a  faculté  de  fuir  ,  d'éviter  les  'dangers  qui  les 
environnent ,  les  autres  réduits  à  un  état  d'immobi- 
lité, ont  befoin  de  fe  conftruire  un  cfpèce  de  rcmparc 
qui  les  mette  à  l'abri.  Nous  avons  vu  aulli  une 
grande  partie  de  Larves  ou  de  Chenilles ,  avant  de 
parvenir  à  l'état  de  Nymphes  ou  de  Chryfalides, 
fe  filer  des  coques  d'un  tillu  foyeux  &  it;rré  ,  qui 
les  garanrit  du  froid  &  des  périls  auxquels  elles 
peuvent  être  expofées  ;  d'autres  le  logent  dans  ia 
terre  ,  où  après  avoir  pratiqué  une  retraite  iûez. 
fpacieufe  pour  y  êtte  à  l'aife,  elles  le  tapilient  en- 
coie  d'un  tilfu  de  foie,  fouvent  fine  &  délicate  , 
qui  empêche  l'intéiieur  de  leur  habitation  de  les 
biclîêr  pendant  leur  miîtamorphofe ,  &  en  même- 
temps  en  loutient  les  parois.  La  Nature  a  pour  cet 
eftet  pourvu  ces  Larves  ou  ces  Chenilles,  d'un  ré- 
fervoir  de  matière  fcmblable  à  un  v:-rnis  ,  qui  fait 
la  lubftanccde  leur  fil.  Pour  la  mettre  en  œuvre, 
elles  ont  à  la  lèvre  inférieure  de  leur  bouche  une 
petite  ouverture,  une  filière,  par  où  fort  cette 
matière  qui  fe  fèche  aifémeat,  &  qu'elles  conduifcnt 
de  côté  U  d'autre  ,  avec  leur  tête,  pour  en  former 
un  tiffu  plus  ou  moins  ferme,  plus  ou  moins  ferré. 
Nous  devons  maintenant  quefjues  oblervations  à 
ces  infcélcs  qui ,  pour  fe  transformer-,  ne  filent  poinc 
des  coques  ,  mais  chez  qui  la  peau  même  de  J.atve 
refte,  fe  durcit  pcu-a-peu  ,  &  forme  une  enveloppe 
en  manière  de  coques  ,  dans  laquelle  la  Nymphe  fe 
trouve  naturellement  renfermée.  Ce  font  ceux  que 
Swammerdam  a  rangés  dans  la  quatrième  Clalfe 
desmétamorphofesoudes  dévcloppemens.  Les  Lar- 
ves qui  doivent  fubir  de  même  leur  tiansfoimation, 
font  ordinairement  a  tête  de  figure  variable  ,  dé- 
pourvues de  partes  ,  &  donnent  les  Mouches 
propremcnr  ainfi  nommées  ,  telles  que  les  Mou- 
ches bleues  de  la  viande  &  les  Mouches  do- 
meiliqucs,  qui  nous  incommodent  dans  nos  ap- 
partemcns.  Il  y  a  cependant  aufTi  d'autres  Larves  à 
tête  variable  ,  qui  fe'  transforment  de  la  même 
façon  ,  &  qui  donnent  des  Diptères  d'un  autre 
genre;  telles  font  celles  d-js  tumeurs  des  Eaufs, 
des  inteftins  des  Chevaux  &  des  narines  des  Mou- 
tons ,  qui  toutes  deviennent  des  Ocllres.  Il  y  a 
aulli  enfin  des  Larves  qui  fe  font  une  coque  de 
leur  propre  peau  ,  &  qui  pourtant  ont  une  tête 
écaiileule  qui  ne  change  pas  de  figure  :  les 
Larves  aquatiques  qui  donnent  les  s'tratioraes  , 
lont  de  cette  efpèce.  On  peut  toujours  remarquer^ 
que  s'il  eft  difHcile  d'établir  des  régies  véritable- 
ment générales  en  PLiffoire  naturelle  ,  c'efl  fur- 
tout  dans  la  contemplation  des  Infeétes. 

Reaumur  a  traité  fort  au  long  des  métamorphofes 
de  ces  Larves  qui  fe  font  une  coque  de  leur  pro- 
pre peau,  changement  qui  fe  fait  a  -  peu  -  près  de 
la  uiauièrc  fuiv.iiuc.   La  Larve  qui  doit  fe  raétamot- 


30S 


I  N  S 


phofcr,  percî  d'abord  fa  figure  alonj^éc;  fon  corps 
le  racoiircit  &  devient  de  la  figuie  d'un  œuf.  La 
fcau  ,  (]ui  d'abord  étoit  blanche,  charnue  Si  molle, 
prend  [«cu-à-pcu  delà  conlirtance,  elle  devient  dure, 
comme  cuiliacée  ,  &  ordinairement  elle  prend  une 
touleur  ronge  ou  de  marron  ,  plus  ou  moins  claire.. 
Danîrctétat,  l'Infcdc  perdant  tout  mouvement, 
paicic  comme  mort.  La  Laive  détache  les  parties 
des  parois  intérieures  de  cette  peau  ,  qui  forme 
alors  une  véritable  coque  ou  tm  logement  foUde  & 
bien  clof.  C'cft  dans  cette  même  coque  ,  faite  de 
l'a  propre  peau,  qu'elle  doit  fe  changer  cnfuite  en 
Nympi.e.'  Mais  cette  tr^nsformaùon  e'è  précédée 
par  un  cliaogemen:  particulier  ,  qu'on  n'obfervc  point 
dans  les  liifcdes  ,  qui  ,  pour  p.Uier  a  l'état  de  Nym- 
phe ,  ont  b^foin  de  fe  dépouiller  de  leur  peau.  C'cft 
Keaumur  ,  comme  nous  avons  dit,  qui  a  fuit  cette 
découverte  remarquable  ,  &  qui  a  trouvé  que  ces 
Larves  pailcnt  j  ar  un  double  chang°ment  déforme. 
La  Mouche  fort  de  la  coque  ,  en  faifant  fauter  une 
pièce  du  bout  antérieur  de  cctre  coque,  qui  s'en 
Sétache  fa,;i'e!r,ent  fous  la  forme  de  deux  demi  ca- 
lottes: telle  Mouche  détache  fei  leniont  l'une  de  ces 
calottes,  telle  autre  les  fait  la -ter  toutes  deux. 
C'ell  par  le  gonflement  de  la  rê  _-  qu'elle  parvient 
à  les  pr.uifer  cn-av^nt  &  a  ics  dé.àciier  de  la  coque  , 
&  bientôt  elle  fort  par  l'ouv^niire  qu'elles  laillenc. 

La  Lirve  aqra'ique  que  nous  avons  déjà  citée  , 
fe  fait  aullî  une  coque  de  fa  peau  ,  mais  lans  per- 
dre (a  forme  ;  elle  la  confcrve  même  entièrement  , 
de  forte  qu'on  ne  voit  exti  r  cuicnent  aucune  diffé- 
rence entre  la  Larve  &  fa  coque  ;  fa  peau  d^- vient 
feulement  dure  &  roidc  ,  &  la  Larve  peid  tout  fon 
iBouvcment.  Il  eft  alTcz  fingulier  i|Ue  cette  Larve  , 
qui  cft  fort  longue  ,  donne  uu  lafefte  ai.é  piefque 
deux  fois  plus  court  qu'elle. 

Les  Larves  àqueue  de  Rsr,  qui  donnent  des  Infec- 
tps  à  deax  ailes,  qui  ont  de  la  rcdcmblance  a>  ec  des 
Abeille- &  qu'on  nomme  Syrphcs  ,  palf-nt  aulfi  par 
toutes  leurs  trai^ifirmatioi.'.  (i-ns  leur  peau  même  . 
qui  fc  durcit  1^  l-OMur  une  envciappe  conij  lerte.  Mais 
ce  que  cette  coque  a  de  (in.;,iil  er  ,  c'eft  qu'elle 
ponlle  de  (on  intérieur  deiix  t'fèce<  de  coincs  qu'on 
ne  voyoit  point  lur  la  î  arec  :  ces  cornes  dopt 
rious  avons  déjà  fut  nienti^n  .  font  deux  organes 
qui  doivent  fervir  peur  la  relpiration.  A  l'occa- 
lion  deces  L.iives,  R.aunu.r  ,  a  qui  nous  dcvon- 
encore  cette  découverte  ,  ra  onte  aufli  une  au:r 
^în^^lllarité  qui  Umbie  leur  être  propre.  On  fait  que 
les  Mouches  bleues  de  la  viande,  &  d'autres  In 
fc£les  à  deuï  ailes  ,  fortent  du  bout  antérieur  de 
la  coque  ,  la  tête  la  première  ,  comme  cela  ef: 
naturel  ;  mais  Reaumur  a  vu  une  Mouche  de  Larv; 
à  queue  de  Rat  fottir  à  reculons  ou  le  derrière  II- 
premier,  du  bout  antérieur  de  la  lienne  ,  de  forte 
que  l'Infcde  a  été  oi  H^'é  .le  le  retourner  brut  pai 
bout  dans  fa  coque  Ccrtc  expérience  mériteroit 
cependant  d'être  répétée,   pour's'aflurcr  li  ces  In- 


I  N  S 

fecles  fortent  toujours  de  cette  manière ,  ou  C  le 
cas   dont  paile  1  Auteur  ,  a  été  extraordinaire. 

Nous  avons  dit  que  les  Pucerons  ,  pour  parvenk 
à  leur  état  de  pertcélion  ,  doivent  palier  pat  ce.ui 
de  Nymphes  ,  &  ne  paroillent  avec  des  ailes  qu'après 
avoir  quitté  leur  peau.  Mais  comme  dans  t^^utes  les 
familles  de  ces  Infeèles  il  y  en  a  qui  ne  deviennenc 
jamais  ailés,  on  doit  ob.'erver  que  ces  mêmes 
Pucerons  ne  fubilfcnt  point  de  métamorphofcs  ;  ils 
retient  toujours  les  mêmes  &  ne  changent  jamais 
de  forme  ;  ils  grmdilleut  teulement  &  cliaiigenc 
quelquelois  de  peau.  Il  eft  fans  doute  remarqua- 
ble que  parmi  des  Infedes  d'une  même  efpèce  ,  il 
y  ait  ainfi  des  individus  qui  doivent  fubir  une 
transformation  6i  d'autres  qui  n'en  doivetU  point 
fubir. 

Nous  avons  vu  de  même  dans  les  Gallinfedes  , 
qui  font  les  Cochenilles  &  les  Kermès  ,  les  femeiie.'; 
lans  ailes  ,  tandis  que  les  mâles  en  font  pourvus; 
ces  ftniclics  aulU  ne  fe  transforment  point  ,  &  l'on 
fait  que  ks  changeraens  qu'elles  éprouvent  ,  c'cft 
qu'après  un  certain  temps  elles  fu  fixent  pour  tou- 
)ours  contre  les  branches  des  arbres,  fans  ne  pouvoir 
p'.is  s  en  détacher  ,  qu'cnfuite  elles  augmentent 
beaucoup  en  giat.aeur  &  deviennent  femblablcs  à 
dei  galles  bien  leiill.  es  :  ces  change.Tiens  font  lans 
doiite  allez  cimlidérables,  mais  ne  tiennent  pas  lieu 
de  transformanon.  Les  m.î'es  au  contraire  ,  après 
s'êcre  aiiacliés  aulTi  contre  une  branche  ,  prcmjcnc 
VL-riiùblemcpt  la  hgure  de  Nymphe  fous  la  peau  qui 
les  couvre  ic  qui  alors  leur  Icrt  de  coque-  ,  dont 
enfuite  ils  fortent  a  reculons  lous  la  forme  d  un 
peiit  Infede  à  deux  ailes  ,  &  qui  porte  au  der- 
rière  deux  longs  filets  en  forme  de  double  queue. 

Après  avoir  parlé  des  Iiifedes  qui  fubilfent  leurs 
transformations  fous  leur  propiepeau,  nous  lom- 
mcs  ,  pour  ainlï  dire  ,  conduiis  à  ceux  qui  doivent 
les  fubir  dans  l'œuf  même  ou  pluiôt  dans  le  ventre 
de  leur  mère.  On  fent  bien  que  nous  voulons  parle: 
des  Hipp^bofqucs ,  qui  nous  ont  déjà  introduits 
eux  mêmes  dans  la  matière  des  métamorphofes. 
Nous  avons  dit  que  ces  Infcdes  pondent  desefpèces 
dœ-ufs,  d'cù  foitent  des  Infedes  aulli  grands  & 
ar!li  parfaits  qnc  leur  mère.  Pour  appnycr  l'opinion 
que  nous  avons  énonci'e  .  relativement  à  la  tranf- 
formation  qui  précède  ici  la  naillance  ;  nous  dirons 
qu'on  a  ouvert  à  diftérens  termes ,  de  ces  prttcn- 
•lus  œufs  d  Hippcbofqucs  ,  Si  l'on  y  a  trouvé  les 
mêmes  chofcs  qu'on  voit  dans  les  Nymphes  en  boule 
uforigà  ,  obfervées  dans  leurs  ditfercns  îgcs.  Nous 
['ouvons  due  encore  qu'on  a  découvert  des  Itigmates 
a  cette  efpèce  de  coque  qu'on  prcndroit  pour  un 
véritable  a-uf  ,  ce  qui  cil  une  preu>e  alle'z  évi- 
n'eijte  qu'elle  étoit  la  peau  d'une  Larve  cjui  s'clt  tranf- 
formée   fous  cette  peau  même. 

Nous  r.ivons  déjà  dit,  un  anima!  ne  diffère 
pas  plus  d'un   autic   .animal  ,   que  l'Iniccte  diftèic 


IN  s 

de   lui-même  dans  les  divers  états  par  où  il  ôoit 
pafTer.  L'intiiieur  ne  (buftrc  pas  moms  de  change 


I  N  S 


309 


;  que 


Si  ces-  thaiii-emci'.s  doivent 


être  dau.aiic  plus  conlidcrubles  ,  c];;e  k  geme  d'.: 
vie  de  la  première  période  diif^Te  davantage  d^' 
celui  de  la  dernière,  l.e  tilfu  ,  les  proportions  i;  le 
nombre  mcmc  des  vif:ères  lubilTcut  ibuvenc  dan-, 
ces  cliangeinens  ,  de  grandes  modiiicatiotis.  Les  uns 
acquièrent  plus  de  conljliaucej  d'autres  au  conrraire, 
l'ont  rendus  plus  fins  &  plus  délicats;  d'autres  re- 
çoivent une  nouvelle  forme;  d'aunes  lont  luppri 
mes  en  entier;  d'autres  ne  le  font  qu'en  paitie  ; 
d'autres  enfin ,  qui  ne  Icmbloient  pas  exiltcr.  fe 
dévclorpcnt  tX  dev.ennerit  fenlîbles.  Du  nombre  de 
ces  derniers  (ont  principalement  les  organes  de  la 
génération  ,  qui  ne  fc  maniielienc  aucunement  dans 
la  Larve  ou  la  Clicnilie. 

Nous  aurions  fans  doute  bien  de  nouveaux  dé- 
vcloppcmens  à  ajouter  a  ceite  parcie  de  l'Hiftoire 
ces  Infccles  ,  s'ils  ne  dévoient  pas  appartenir  plutôt 
aux  articles  paiticuliets  qui  y  font  leb.t'.fs.  Sans 
doute  ,  quand  ou  conlidèrc  d'un  œ.I  mcl.iphyhque 
les  métamorpho'es  des  Infcft;s  ,  on  elt  furpris  de 
la  (îngularité  des  moyens  que  l'Auteur  de  la  Nature 
a  jug,=  à  propos  de  choifir  pour  conduire  différentes 
efpèces  d'animaux  a  la  perfedion.  Pourquoi  le 
Papillon  ne  naît-il  pas  Papil'on  3  Pourquoi  palTe- 
t-il  par  l'état  de  Cliemllc  &  par  celui  de  Chryfa- 
lyde  ?  Pourquoi  tous  les  LUcd.'S  qui  fc  métamor- 
pliofent,  ne  fubilîent  ili  pas  les  mêmes  change- 
mens  ?  D'où  vient  que  parmi  les  efpèces  qui  revê- 
tent la  forme  de  Nymphe  ,  les  unes  rcj'rttent  la 
peau  de  Larve  ,  tandis  que  d'autres  la  confervent  t 
D'oii  vient  encore ,  que  parmi  les  Infcdes  qui 
paiRnt  par  1"  tat  dç.J^ymphe  à  peau  de  Larve,  ii 
Cil  efl  un  qui  prend  cette  forme  dans  le  ventre 
même  de  fa  mère?  Ces  queltions,  comme  toutes 
celles  qu'on  peut  faire  fur  les  Ejfnces  ,  ont  leurs 
foluiions  dans  !e  Syftéme  générai  ,  qui  nous  eft 
inconnu.  Si  tous  les  degrés  de  la  perfection  ont 
du  êtie  remplis,  il  y  auroit  eu  apparemment  une 
lacune  dans  la  fuite  ,  lî  les  Lnfcdts  qui  fe  meta- 
morpholest,  n'avoient  été  appelés  à  1  exiftence. 
Mais  confidérons  feulement  la  variété  que  ces  mé- 
tamoTphofes  répandent  dans  la  Nature.  Un  fcul 
individu  icunit  en  foi ,  pour  ainfi  dire  ,  deux  .i  trois 
efpèces  différentes.  Le  même  Infcde  habite  fuccelli- 
vemtnt  deux  a  trois  mondes:  &  quelle  n'efl  point 
la  diverliié  de  fes  manocuves  dans  ces  difl-'érens  fé- 
jours.  Pvcniarquons  enfin,  à  quel  point  les  relations 
que  la  Mouche  ou  le  Papillon  fctitie:  nenc  aVcc 
les  Etres  qui  les  environnent,  fc  multiplient  par 
leurs  métamorphofes.  Au  relie  ,  dès  qu'il  cft  prouvé 
que  la  Chenille  ell  le  Papi'lon  Uii-mê:ne  ,  rampant  , 
broutant,  filant;  &  que  la  Chryfaiide  elt  encore 
le  Papillon  emmailloté  ,  il  eft  évident  que  d  ms  k- 
cours  des  transformariors  ,  c'ell  le  même  individi' 
qui  fcnt ,  touche  ,  goirte  ,  agit ,  pat  diftérens  organes 
en  différences  périodes  de  fà  vie:  il  a  dans  uiitems 


des  fenfations  Se  des  licfuins  qu'il  n'a  pas  dans  un 
autre  ,  e-  ces  fenfations  &:  tes  bcfoms  fofir  tou- 
jjuis  dans  le  rapport  aux  organes  qui  les  excitent. 

Demeure  des  hifcâcs. 

Il  n'en  efl  pas  de  même  des  Infeéles  comme 
des  animaux  des  autres  Claiies,  qui  ont  en  général 
une  légion  qui  leur  elt  propre.  On  ne  pourroit 
pas  afligner  une  région  particulière  aux  Infeétes, 
puilqu'iis  fe  (ont  emparés  de  routes  celles  que  nous 
p.juvons  connoitrc  ,  puil'qu'ou  les  trouvc_  répandus 
par-rout  ,  &  pat-tout  avec  la  mèm.e  ptofufioii.  Non- 
feulement  les  campagnes,  les  bois,  les  prés  ,  les 
jaiiims  ,  l'air  ,  l'intérieur  même  de  la  terre  ,  (ont 
peuplrs  de  ces  petits  êtres  ,  mais  les  eaux  en  four- 
millent. Dans  Lhidoire  des  EntvimoÛracés  &  des 
H  draclincs,  nous  avons  fait  enteadre  en  parlant 
de  ces  Infecl;cs  microfcopiqiies  ,  nouvellement  dé- 
couverts par  Muller,  que  ce  ne  font  pas  feulement  les 
habitans  de  l'Océan  &  des  différentes  mers  qui  en- 
vironnent le  ?lobe  ,  mais  ceux  de  nos  iacs ,  de  nos 
rivières  ,  de  nos  marais  ,  même  ceux  de  nos  puits 
&  de  nos  tont.iines,  qui  nous  font  encore  prefque 
tous  auiTi  inconnus  que  s'ils  n  exftoient  pas  ;  nous 
avons  fait  entendre  ,  que  nous  femmes  allez  fou- 
vent  expofés  à  avaler  a\ec  l'eau  qui  fcrt  à  no-rc 
bouTon  ,  des  êtres  dont  la  ftructure  &  l'économie 
animale  méritent  tout  au  moins  la  même  admira- 
tion que  nous  accordons  aux  animaux  qv  i  nappent 
le  plus  nos  regards.  Mais  déjà ,  en  parlant  de  la 
nourriture  des  Iniedes  ,  nous  avons  dû  les  faire  ha- 
biter par-tout  où  ils  la  trouvent  ,  &  nous  avons  vu 
qu'il  n'eit  point  de  lieux,  point  d'êtres  même  ,  oiî 
ils  ne  trouvent  a  la  fois  leur  nourriture  &  leur  ha- 
bitation. Cependant  nous  croyons  de"oir  donner 
maintenant  quelques  notions  rapides  fut  la  demeure 
plus  particulière  de  la  plupart  des  lufeétes  connus. 

On  peut  divifer  les  Infecles ,  par  rapport  à  leur 
demeure  , en  deux  clailesgénérales,  en  aquariiues  Se 
en  terreftres  :  on  doit  y  compicndie  les  amphibies, 
-S:  parmi  les  terrellres  ,  rous  ceux  qtu  vivent  dans  la 
terre  comme  fur  la  tcrie  &  fur  tous  les  objets  qui 
s'y  trouvent. 

Les  eaux  dormantes,  comme  celles  des  marais," 
des  étangsjfcdes  ballinsqui  embelliirent  nos  jardins  , 
font  particulièrement  trè^-remplies  d'InfefttSjqui  y  vi- 
vent de  différentes  manières.  Parmi  les  InfcÛes  auia- 
tiques  ,  il  y  en  a  qui  demeurent  toujours  fur  la  (urfacc 
de  i'eau  ou  qui  au  moins  ne  s'y  plongent  que  rarement. 
D'antics  viventcouftamment  dans  l'eau  i.  ne  peuvent 
(ubfifter  que  dans  cet  élément.  D'autres  après  avoir 
vécu  dans  l'eau  fous  la  iv)rme  de  Larves  &  dcNymphes, 
en  (ortent cnfuite  avec  des  ailes  «deviennent  tout- 
a-fiit  tetreftres.  D'autres  encore  fubilfent  dans  l'eau 
toutes  leurs  iransformations,  après  quoi  ils  devien- 
nent de  vrais  Amphibies  &  peuvent  vivre  également 
dans  l'eau  &  fur  la  terre.  D'autres  nailTent  &  pren- 
nent leur  accr9i(r.:ment  dans  l'eau  ,  ils  le  changent 


3IO 


I  N  S 


en  Nymphes  dans  la  terre  ,  &  après  qu'ils  ont  pris 
des  ailes ,  ils  vivent  également  dans  l'air  comme  dans 
l'eau  ,  mais  le  plus  fouvent  dans  ce  dernier  élément. 
Il  y  en  a  d'autres  enfin,  qui  vivent  tout  à  la  fois  par- 
tie dans  l'eau  &  partie  hors  de  l'eau  ,  &  qui  après 
Jeurs  transformations  celFent  d'être  aquatiques. 

Parmi  les  Infedles  qui  demeurent  far  la  fuperficie 
de  l'eau,  on  trouve  d'abord  quelques  Araignées, 
cjuiy  couren;avec  beaucoup  d'adrefTe  &  d'agiliré  , 
l'ans  jamais  fe  mouiller  les  pattes  ni  le  corps  ;  quand 
elles  fe  repofcnt  ,  elles  étendent  les  pattes  le  plus 
qu'elles  le  peuvent,  &  quelquefois  elles  montent 
audi  (ur  les  plantes  qui  croiilcnt  au  bord  de  l'eau. 
On  voit  des  Punaifes  aquatiques  allongées  &:  à  tfès- 
longues  pattes,  nager  fur  l'eau  avec'viterte  &  par 
troupes.  On  voit  encore  une  autre  Punaife  à  corps 
fort  giéle  marcher  fort  lentement  fur  la  furface  de 
l'eau.  Enfin  l'on  y  trouve  des  Podures  ,  qui  vivent 
en  fociété  &  qui  y  font  fouvent  accumulées  par 
monceaux  :  leur  couleur  noire  les  fait  d'abord  re- 
marquer. 

Les  Infeftes  qui  habitent  toujours  dans  l'eau  , 
naificnt  ordinairement  avec  la  forme  qu'ils  confcr- 
vent  toute  leur  vie  ,  c'eft-à-dire  ,  qu'ils  n'ont  point 
à  palier  par  des  transformations.  Tels  font  les 
Monocles ,  les  Ecrevi/fes  ,  les  Crabes  ,  les  Cloportes 
aquatiques,  plufieurs  efpèces  de  Mittes  d'eau  i'c 
autres. 

Ceux  qui  après  avoir  vécu  dans  l'eau  ,  en  fortent 
avec  des  ailes  pour  n'y  plus  rentrer  ,  font  en  grand 
•nombre.  On  compte  particulièrement  parmi  eux  les 
Libellules  ou'Demoifclles  ,  les  Ephémères  ,  les  Fri- 
ganes  ,  les  Coufms,  plulîcurs  efpèces  de  Tipules  & 
quelques  efpèces  de  Diptères.  Il  y  a  mè.me  des  Pha- 
lènes qui  ont  été  aquatiques  fous  la  forme  de  Che- 
nilles. Tous  ces  Infectes  vivent  dans  l'eau  fous  la 
forme  de  Larves  &  de  Nymphes,  &  ce  qui  el^  tou- 
jours à  remarquer  ,  c'en;  que  dans  un  infiant  ,  d'aqua- 
ïiques  qu'ils  ctoient ,  ils  aevienncnt  abfolumcnt 
icrr-:flres,  de  forte  qu'api  es  avoir  pris  des  ailes, 
l'eau  leur  devient  tout-a-fait  contraire  ,  &l  ils  fe 
Boien:  quand  ils  ont  le  malheur  d'y  tomber  ;  mais  ils 
cherchent  cependant  encore  l'eau  pour  y  pondre 
>.  leurs  oeufs. 

Les  Infeûes  qui  peuvent  vivre  indifféremment 
dans  l'eau  Se  fur  terre  ,  font  ceux  qu'on  appelle  No- 
tonecles  ou  Punaifes  à  aviron,  Nepes  ou  Scorpions 
d'eau  i  mais  ils  ne  fortent  iamais  de  l'eau  qu'après 
avoir  piis  des  ailes  ou  après  avoir  paflé  par  les  trans- 
formations ;  ce  n'eft  qu'alors  qu'ils  font  Amphibies  , 
&  qu'ils  fortent  fouvent  de  l'eau  pour  fe  tranfporter 
ailleurs  en  volant  ,  ce  qu'ils  font  ordinairement  à 
J'approche  de  la  nuit. 

Les  Hydrophiles  &  les  Dytiques,  nommés  auffi 
Scarabts  d'eau,  dont  il  y  a  bon  nombre  d'efpèces , 
demeurent  dans  l'eau  tout,  le  jour  ;  vers  le  (oir  ils 
s'approchent  delatçriç  &  s'envoient,  fgar  »nluicc 


I  N  S 

fe  replonger'Jans  l'eau  au  lever  du  folei!.  Les  LarveS 
de  ces  Infcdtes  font  conftamment  aquatiques  ;  mais 
quand  clies  doivent  fe  transfornier  en  Nymphes, 
elles  fortent  de  l'eau  &  rentrent  dans  la  terie  ,  où 
elles  fe  font  une  efpècc  de  loge  fphcrique.  Ainlî  ces 
Inlecres  font  dès-lors  aquatiques  dans  l'état  de  Lar- 
ves, terreftres  dans  celui  de  Nymphes  ,  aquatiques  Se 
terredres  ou  véritablement  Amphibies  dans  leur  état 
de  perfciflion. 

Pour  faire  mention  des  Infeélcs  qui  vivent  tout 
a  la  fois  dans  l'eau  &dans  l'air  ,  ou  qui  ont  befoin 
d'avoir  une  partie  du  corps  dans  l'eau  &  l'autre  par- 
tie hors  de  l'ea-u  ,  nous  n'avons  encore  qu'un  feul 
exemple  à  citer ,  qui  eft  fourni  par  une  petite  Larve 
fingulicre  que  Reaumur  a  décrite.  Elle  fe  transforme 
en  une  petite  Tipule  de  peu  d'apparence,  mais  elle 
n'en  eli  pas  moins  elle-même  des  plus  remarquables. 
Elle  a  toujours  la  tète  &  la  queue  dans  l'eau  ,  tandis 
que  le  refte  du  corps  fe  trouve  au-dellus  de  fa  fuper- 
ficie. Pour  fe  foutenir  dans  une  attitude  ii  bizarre  , 
elle  plie  le  corps  en  deux  ,  de  façon  que  la  tète  fe 
trouve  rapprochée  du  derrière,  &  elle  élève  le  refte 
de  l'on  corps  au-delTus  de  l'eau,  s'appuyant  contre 
quelque  objet  fixe  ,  tel  que  la  tige  de  quelque  plante 
aquatique  ou  le  terrein  qui  borde  l'eau.  Pour  veir 
plusdiitinélcmen:  fa  manière  d'agir,  il  faut  la  mettre 
dans  un  verre  d'eau  ;  elle  fe  place  alors  dans  une 
telle  iîtuation  contre  les  parois  du  verre  ,  &  pour  peu 
qu'on  incline  doucement  le  verre  etiforte  que  la 
Larve  fe  trouve  couvcrtcdc  plus  d'eau  qu'il  ne  lui 
convient  ,  on  voit  comment  elle  fait  dans  linftant 
un  mouvement  pour  fc  remettre  dans  fa  preœ.ierc  po- 
lition. 

On  peut  remarquer  que  quoiqu'on  trouve  des  Infec- 
tes dans  toutes  les  eaux  ,  la  qualité  des  eaux  ne  leur 
eif  pas  cependant  indifférente  ,  &  ceux  qui  demeurent 
dans  l'eau  falce  ne  fe  rencontrent  pas  ordinairement 
dans  l'eau  douce  ,  &  réciproquement.  On  peut  aulli 
rL-garder  comme  une  (îngu'.aiité  alîez  remarquable, 
celle qu'obferve  Swammcidam  dans  fa  BiS/e  ce  la 
Nature  ,  favoir  qu'une  Larve  d'où  nait  une  cfpecc 
d'Alile  vit  également  dans  l'eau  douce  Se  dans  l'eaiî 
lalée  :  ce  qui  li'eftpas,  il  cil  vrai,  fans  cscmple 
dans  d  autres  animaux.  On  fait  que  le  Saumon  Se 
r.Alofe  viennent  frayer  dans  l'eau  douce  des  rivières 
&  le  .  trouve  des  Perches  dans  l'eau  de  mer.  Mais 
ce  qui  paroîtra  peut-être  fans  exemple,  c'eft  que 
cette  mc-me  Larve  ,  qui  n'eft  pas  formée  pour  des 
liqueurs  fpiritueufes  ,  peut  cependant  vivre  plus  de 
vingt-quatre  heures  dans  l'clprit  de  vin  ,  ainà  que 
la  expérimenté  Reaumur. 

La  terre,  tant  dans  fon  intérieur  que  fu'-:  fa  fur- 
face  ,  n'eil  pas  moins  peuplée  d'un  grand  nombre 
d  Infcdtes  que  l'eau.  Pluiicurs  ont  leur  demeure  or- 
dinaire dans  la  terre  ,  quoiqu'ils  en  fortent  à  cer- 
taines occalions  ;  tels  font  les  liiles,  le  Scolopen- 
dres &  les  Cloportes  ,  qu'on  trouve  aufli  quelque- 
fois fous  les  pieries  Cic  dans  le  bois  poutiis  ou  changés 


I  N  S 

cp.  terreau.  Les  uns ,  tels  que  les  Grillons  fauvagcî, 
fe  piailentlans  une  terre  lechc  ,  où  ils  fe  fibiiquent 
leur  retraite,  tandis  que  d'autres  ,  tels  que  les  Grillons 
domelliques,  aiment  à  fc  loger  dans  des  murs  ù- 
çonnés de  terre  gralle.  Onfaitquc  les  Fourrais  font 
aulll  ordinairement  dans  la  terre  leurs  nids.  Il  en  clt 
de  même  des  Abci.'lcs  fauvages,  des  Guêpes  fou- 
tcrraines  ,  &  autres  qui  (ont  leur  demeure  dans  la 
terre  ,  pour  y  condruue  leurs  nids  &  y  élever  leurs 
petirs.  On  n'ignore  pas  que  les  Infectes  nommés  For- 
niicaleo  &:  'Ver-lion  ,  demeurent  dans  le  fable  &  s'y 
tiennent  comme  en  fentinelle  pour  attrapper  des 
Fourmis  &:  d'aunes  petits  Infedes  qui  viennent 
tomber  dans  leurs  folles.  C'eft  ce  qu'on  voit  aulli 
faire  à  quekjUes  Araignées  ,  dont  i!  y  en  a  une  qui  le 
pratique  un  petit  crcui  dans  le  fable  qu'elle  tapille 
intérieurement  de  foie  ,  pour  empê.her  que  le  fable 
ce  s'cboule.  D'autres  Infedes  ne  demeurent  dans  la 
terre  qu'une  partie  de  leur  vie  &  en  fortent  après  leur 
transformation  ;  tels  font  les  Chenilles  qui  fe  nour- 
rirent de  racines  ,  plulîcurs  Coléoprères  ou  Infedes 
à  étuis ,  plulîeurs  Larves  de  r%louches  &  de  Tipules  , 
£;  un  grand  nombre  d'autres.  Les  Scarabés  propre- 
ment dits  ,  les  Carabes,  les  Stapliylins  ,  fe  plaifenc 
ajlïïi  fouiller  la  terre.  11  eil  des  Larves  de  la  Cétoine 
dorée  ,  qui  vivent  dans  un  endroit  ou  on  ne  les 
chercheroit  guères  ;  elles  habitent  au  fond  des  four- 
niillièresde^  grandes  Fourmis  de  bois,  parce  qu'elles 
y  trouvent  une  terre  gratie  qui  leur  convient  pour 
la  noi;rriture  ;  &  ce  qu'il  y  a  de  remarquable  ,  c'ert 
que  les  Fourmis  ne  leur  lont  aucun  mal.  La  plupart 
des  Chenilles  ,  les  Larves  des  Tenthrèdes  &  autres , 
entrent  dans  la  terre  feulement  pour  s'y  transformer 
en  Chryfalidc  ou  en  Nymphes  ,  elles  en  fortent  auf- 
li  tôt  après  leur  transfoimaiion. 

Dans  le  fumier  de  toute  efpcce  ,  furtout  dans  la 
fiente  du  Cheval ,  &  dans  la  bouze  de  vache,  on 
trouve  toujours  un  grand  nombre  dlnfedes  de 
différentes  efpèces.  On  lait  avec  quel  erapretlement 
les  Boufiers  rodent  partout,  cherchant  les  crottes, 
les  Sentes  ,  les  boufes,  dans  les  champs  &  fur  les  che- 
mins pour  s'y  fourrer. 

Mais  nulle  part  on  ne  trouve  plus  d'Infedes  que 
fut  les  plantes  Se  fur  les  arbres,  parce  que  c'elt  l.i 
le  pluscommunéaient  qu'ils  trouvent  leur  nourriture. 
Ils  y  établilient  leur  demeure  dans  les  racines  ;  dans 
le  bois  ,  fur  les  feuilles  &  les  branches  ,  dans  les 
feuilles,  dans  ces  excroiflances  nommées  galles  ,  qui 
viennent  fur  les  feuilles  &  les  biar.ches;  dans  les 
fleurs  ,  dans  les  fruits,  enfin  dans  ks  graines.  Il  n'y 
a  peut-être  point  de  plante  qui  ne  (crve  de  domicile 
particulier  a  quelque  efpècc  d'Infedc  ,  &  .1  ell  cer- 
taines plantes  ou  certains  arbres  ,  tels  que  le  Chêne 
&:  le  Saule  ,  qui  en  nouirilTênt  £c  en  logent  plulîeurs 
centaines  d'efpèces. 


I  N  S 


311 


tant  verd  que  fec ,  font  quelques  Chenilles,  les  Lar- 
ves des  Capricornes  &  de  plulîeurs  auttcs  Infedes  à 
éruis  écailleux. 

Parmi  les  Infedes  qui  fe  tiennent  fur  les  feuilles 
&  les  branches  ,  on  peut  confidcrer  la  plupart  des 
Chenilles,  les  Fauires-Chenilies  ou  Larves  des  Ten- 
thrèdes, les  Pucerons  &  les  Larves  ou  Infedes  par- 
fai:s  qui  les  mangent ,  les  Pfilles  ,  les  Punaifes 
fauvages,  les  Larves  des  Chryfomcles  ,  les  Coche- 
nilles, &c.  De  ces  Infedes,  les  uns  y  demeurent  à  dé- 
couvert ,  les  autres  s'y  font  des  nids  de  foie  ou  d'au- 
tres matières;  plufieurs  Chenilles  roulent,  plient  oti 
ramènent  les  feuilles  en  paquet,  S:  elles  demeureiic 
dans  ces  rouleaux  ou  dans  ces  paquets. 

Les  Infedes  qui  demeurent  dans  l'intérieur  des 
feuilles ,  font  les  Chenilles  &  les  Larves  mineufes  , 
qui  pénètrent  entre  les  deux  membranes  Se  qui  y  font 
a  couvert  des  injures  de  l'air.  Parmi  les  Larves  mi- 
neufes, les  unes  deviennent  Infectes  à  deux  ailes, 
les  autres  Charaufons  6c  les  autres  Teignes. 

Un  grand  nombre  d'Infedes  ont  pour  demeure 
ces  excroilfances  produites  par  le  fuc  épanché  ,  qu'oa 
trouve  fur  les  feuilles  ,  les  branches,  &  même  les 
racines  ,  &  qu'on  connoit  fous  (e  nom  de  galles  : 
On  fait  qu'elles  font  occafionnées  par  les  piqûres  ou 
blellures  que  les  Infedes  fut  à  ces  différentes  p.ir- 
ties  des  plantes  :  le  fuc  qui  fort  de  la  plaie  ferme 
peu  à-peu  une  malFe  de  figure  difiérente  ,  qui  enve- 
loppe en  même  teras  le  petit  Infede  forti  de  l'ccuf 
qui  a  été  laiffé  dans  la  plaie.  Il  y  a  des  galles  qui  ne 
I  igent  qu'une  feule  Larve  dans  leur  intérieur,  raii  • 
dis  que  d'autres  en  logent  plufieurs.  Ces  Larves  ap- 
partiennent à  des  genres  différens,  les  unes  font  des 
Chenilles  qui  fe  transforment  en  Phalènes  ,  les  au- 
tres deviennent  des  Mouches-i-fcie  ,  des  Infedes  à 
deux  ailes  &  à  quatre  ailes  ,  comme  les  Cii.ips  Se 
les  Diplolèpes.  Après  la  dernière  transformation , 
ces  habitans  des  galles  percent  leur  demeure  & 
s'envolenr.  Il  y  a  aullî  c^es  efpèces  de  galles  qui  fer- 
vent d'habitation  à  des  Pucerons.  De  tous  les  arbres, 
le  Chêne  ell  celui  oti  l'on  trouve  le  plus  de  toute 
fottede  galles. 

Les  fleurs  des  arbres  &  des  plantes  fervent  fouvcnt 
d'habitation  aux  Infedes.  Ceux  du  genre  nommé 
Thrips ,  fe  tiennent  au  printcras  dans  les  fleurs  des 
Prmieveres  ,  du  Pillenlic-,  &  d'autres  plantes.  Il  y  a 
un  Charanfon  dont  la  Larve  habite  dans  les  boutons 
des  fleuts  de  Poirier,  &  qui  les  empêche  de  s'épa- 
nouir &  de  donner  du  fruit.  Un  autre  Charanfon  ell 
élevé  dans  les  fleurs  d'une  el'^'èce  de  Campanule: 
Reaumur  a  parlé  d'une  petite  Punaife  qui  elt  enfer- 
mée dans  les  fleurs  du  Chamcdrys ,  &  qui  les  empê- 
che de  s'épanouir ,  mais  qui  en  même  cems  les  fait 
croître  plus  que  les  autres. 


Nous  avons  déjà  parli    de  ceux  qui  fe    tiennent  Les  fruits  de  toute  efpcce ,  les  grains  ,  tels  que  le 

dans  les    racines.    Ceux  qui  habitent  dans  le  bois      Fio^ent  j  le  Seigle  &  l'Orge  ler  vent  aulli  d'habita-». 


312 


I  N  S 


tion  aux  Infe<a:eSj  comme  on  a  vu  précédemment  en 
parlant  de  leur  nourrituie.  Les  Champignons ,  les 
Morilles  ,  les  Agarics ,  fourmillent  de  Larves  de  dif- 
férentes elpèces  ,  donr  les  unes  fe  trani.form.cnt  en 
Diptères,  les  autres  en  Tipules.  Les  fruits  fecs  comme 
les  fruits  verts  font  également  des  reuuites  alTurées 
pourles  Lifcdîes.  Ainfi  on  en  trouve  non-feulcmenc 
fur  les  feuilles  ,  les  épis  &  les  tuyaux  de  bled  en 
herbe ,  mais  dans  la  farine  &  dans  le  pain.  Il  en  ell:  de 
même  par  rapport  aux  légumes  fecs ,  comme  les 
Pou  ,lcs  Fèves, &c. 

Ce  ne  font  pas  lesplante;  feules  qui  doivent  fervir 
dedoinicileaux  Ink-ilcs,  ils  11  logent  aufli  fur  le  corps 
&c  dans  le  corps  même  des  animaux.  Ce  font|furtout  les 
différentes  efpèces  de  Poux  &  de  Puces  qui  établillcnt 
leur  demeure  fur  tous  les  êtres  depuis  l'Infecte  lui- 
même  jufqu'à  l'énorme  Bahinc.  On  fait  aufli  com- 
bien d  lufedres  nourrilfcnt  &  logent  dans  leur  inté- 
rieurdes  Larves  d'Ichneumons  ,  de  Cinips  &  autres. 
On  n'ignore  pas  qu'avant  qu'on  eut  reconnu  que 
ces  Larves  provenoient  des  oeufs  qui  avoient  été  dé- 
pofcs  par  la  mère  Inlcde  de  leur  propre  efpèce ,  on 
avoir  pu  croire  qu'ils  étoient  produits  pat  ceux  qui 
leur  avoient  (etvi  d'habitation  aux  dépens  de  leur 
exiftence.  Si  certains  Inlcéles  peuvent  trouver  une 
demeure  convenable  dans  les  graines  des  fruits  , 
certains  autres  la  trouvent  dans  les  œufs  mcmes 
d'autres  Infeâes  tels  que  ceux  des  Papillons. 

Si  nous  parcourons  les  autres  animaux  ,  nous  trou- 
vons que  les  Poiflbns  même  font  une  nouvelle  de- 
meure pour  pluficurs  fortes  d'infeftes  :  les  uns  fe  lo- 
gent fous  les  écailles  ,  comme  fous  un  toit  ;  d'autres 
fous  les  ouies;  d'autres  auprès  des  yeux;  d'autres 
percent  la  cliair  Se  s'y  enfoncent  li  profondément, 
qu'ils  fe  dérobent  à  toutes  nos  recherches. 

Les  Oifea-ùx  fourni'Ient  encore  un  nouveau  doini- 
cik  :  dans  les  nid-,  des  HiroudeJies  on  trouve  fouvcnt 
une  efpèccd'Hippoboùjue  i^  des  Ljrvcs  de  Puces. 
On  a  remarqué  que  les  oifeaux  font  plus  peuplés 
d  Infedles,  tels  que  des  Peux  furtcut,  dans  touie  »u- 
tre  failon  que  dans  l'automne  ;  la  raif.ni  en  eii:  qu'ils 
funt  plus  gros  j  Se  qw'ils  en  oit  fait  paii'.'r  une  bonne  i 
partie  aui  petits  qu'ils  ont  couvés.  Ceux  qui  ont  | 
foin  des  balIes-couts,  n'ignorent  pas  que  les  Poules  1 
&  lesOies  entretiennent  lînguliérement  cette  Vermine 
fur  leur  corps.  Elle  s'attache  aulfi  faeauccnp  aux  C;- 
cognes  &  aux  Pigeons;  mais  il  y  a  pend  Oifcaux  qui 
enfuient  fi  cruellenient  incommodés  que  les  Faifans; 
cette  'Vermine  ks  rongeroit  jufqu'aux  os  ,  s'ils  ne 
;  la  précaution  de  fe  vautrer  fouvent 
prur  fe  défaire  par  ce   moyen  de   ces 


pJacent  pas 


prennoitnt 
dir.sle  fab 

hôtes  incommodes.  Ces  Infcûts  ne  fe 
indiiSércmmcnt  fur  toutes  les  parties  des  Oifcâu: 
a!ix.]uclsilss'attachent.  Les  uns  fclogcnt  furla  peau  , 
6:  furtout  autour  du  col  ,  ou  1  Oifcau  ne  peut  pas  les 
faifir  aulti  aifement  avec  (on  bec  qu'ailleurs  ;  d'au- 
(l-es  fut  le  tuyau  de  leurs  plumtSi  d'autres  enfin  fe 
nichent  Ibuslw  ailes. 


I  N  S 

Ties  Infectes  n'incommodent  pas  moins  les  Qua- 
drupèdes que  lesOifcaiixcn  y  érablillant  leur  de- 
ineare.  Sans  parler  des  Poux,  des  Puces,"  des  Mou- 
ches qui  s'attachent  à  l'extérieur  ,  on  fait  que  les 
Larves  des  Oettres  fe  logent  dans  les  inteftms  des 
Chevaux  &  dans  leur  gorge ,  dans  la  tête  des  Cerfs  Se 
dans  le  nez  des  Moutons  ;  enfin  fous  la  peau  des 
Boeufs  Se  des  Rennes,  oii  elles  produifent  des  tumeurs. 
Qui  peut  ignoier  combien  l'Homme  lui  même  eit 
une  elpècc  de  petit  Monde  ,  habité  ,  non-feulement 
par  bien  des  'Vers ,  mais  pat  bien  des  inieftes,  donc 
les  uns  fe  logent  à  l'exténeur  de  fon  corps  ,  &  les  au- 
tres fous  la  peau  &  dans  la  chair  même  ,  oii  ils  oc- 
cafionnenc  nombre  de  maladies  cutanées. 

Il  y  a  plufieurs  Infecles  qu'on  peut  appeller  do- 
melliqties  parce  qu'ils  vivent  dans  nos  maifcns.  Tels 
font  les  Punaifes  qui  nous  tourmentent  ii  cruellement 
dans  nos  lits;  les  Grillons  ;  les  .Blattes  ,  qui  fe  tienncnc 
dai,s  nos  cuilines  8c  dévorent  tous  les  comeî;:b!es; 
les  Mutes  qui  vivent  dans  la  farine  ou  dans  le  fro- 
mage ;  les  Larves  de  no»  pelleteries  &  de  nos  four- 
rures, qui  fe  transforment  en  Dermeftes  ;  cnnn  les 
Che-tiillcs-Teignes  ,  qui  rongent  nos  meubles  &  nos 
habits  de  laine.  D'autres  Infeéles  ^comme  les  Abeilles 
&:  le;  vers  a  foie  ,  font  devenus  domclliques  ,  par  les 
foins  bien  recompenfés  ,  qu'on  a  eu  de  les  élever  S£ 
de  les  nourrir.  . 

Certains  lafeftes  vagabonds ,  qui  ont  reçu  le  nom 
à' A'nbulones  ,  comme  les  peuples  nomades  ,  rodent 
par-tout,  fans  avoir  aucune  demeure  fixe&  détermi- 
née ;  ils  (c  rendent  !a  où  ils  trouvent  de  quoi  vivre. 
Telles  font  les  Arai^p.ée;  de  dilïérertes  efpèces:  oii 
les  voit  dai-iS  les  maifons  ,  fur  ks  murailles,  dans  les 
jardins,  dans  les  bois  ,  dans  les  prairies,  en  un  mot 
dans  tous  les  lieux  où  elles  doivent  prendre  des  Mou- 
ches f-;  d'autres  petits  Inleétes.  On  n'ignore  pas  que 
ks  Sauterelles  errent  en  tous  lieux  Si  vont  louvent 
chercher  bien  au  loin  leur  habitation  ôc   leur  nourti- 


Les  Infectes  qui  ont  à  paffer  l'hiver  ,  cherchent 
des  retr<;ues  convenables  pour  le  mettre  a  l'abri  des 
rigueurs  de  cette  failon.  Ils  fe  cachent  dans  la  terre  ; 
dans  k  creux  Se  les  fentes  des  vieux  arbres,  ou  bien 
fous  l'écorce  qui  fe  trouve  en  partie  féparée  du  tronc  ; 
dar.s  ks  trous  des  vieux  inurs  Se  dans  les  chambres 
peu  fi^'quentées  ,  fur-tout  dans  les  gianges  Se  les  gre- 
niers. Ckft  ainfi  que  phifieurs  luiecccs,  qui  n'ont 
pas  éré  épuifes  par  l'accouplement ,  c.itt'autics  plu- 
iieurs  efpèces  de  Phalènes,  de  Papillons,  de  Mou- 
ches ,  comme  aulTi  de 'Confins  ,  furvivent  i'hiv;  r;  ils 
forttnt  de  leurs  retraites,  dès  que  le  printemps  cit  an- 
noncé par  ks  premiers  beajx  jours.  D  autres  Pa- 
pillons ou  Plia  eues  i-allenc  la  rude  iaifon  fous  la  for- 
me de  Chryfaiides;  d'autres  fous  la  forme  de  Che- 
nilles ,  d'autics  dans  ks  ceufs  mêmes.  1!  y  a  des 
Chenilles  qui  fejou;  lient  alors  dars  la  terre  d<  ici>.-.- 
vcifl'entau  prin'.cms  fius  la  même  fcnni:  ;  celles  qui 
Vivent  en  iociétédans  un  paquet  de  feuilles  liées  cn- 
fcmblc. 


I  N  S 

femble  avec  de  la  foie ,  y  trouvent  un  abri  contre 
les  dangers  du  froid  ,  nous  obferverons  en  paiïant, 
que  Lyoïiec  a  dit  t|u'il  y  a  des  Chenilles  pour  qui 
l'hiver  elt  la  faifon  de  manger  &  de  croître  :  cela  fe 
peut  dans  les  climats  chauds;  mais  dans  les  autres, 
cllc5  l'ont  bientôt  engourdies  par  les  premières  attein- 
tes du  froid.  S'il  y  a  des  Chenilles  pour  qui  l'hiver 
de  vient  encore  une  faifon  d'aftivité  pour  elles  ,  ce 
font  tout  au  plus  celles  qui  fe  logent  dans  le  bois  j 
&  dans  la  terre  pour  s'y  nourrit  de  racines. 

Aridote  a  dit  qu'on  trouve  des  Vers  dans  la 
neige.  On  ne  connoît  aucun  Infe<fle  qui  ait  fa 
demeure  naturelle  dans  la  neige  ;  car  le  froid  eft 
en  général  très- contraire  à  res  petits  êtres.  On  a 
fouvent  pu  trouver  desinfedtes  fur  la  neige,  mais 
ils  y  font  toujouts  venus  par  accident  &  fans  doute 
ttialgré  eux.  Ainû  on  trouve  quelquefois  fur  fa  fur- 
face  ,  particuhèrement  en  temps  de  dégel,  ou  quand 
le  froid  ert  peu  conlidérable  ,  une  grande  quantité 
de  Podures  noires  ,  qui  s'aiTemblcnt  par  tioupes  Si. 
qui  lautentfur  la  neige  comme  des  Puces  :  il  y  a  lieu 
de  croire  que  ces  Podures  font  de  la  même  efpèce 
que  les  aquatiques  ,  qui  fe  tiennent  fur  la  lut  face 
de  l'eau  des  marais  ,  &  qu'elles  font  venues  fur 
la  neige  entraînées  par  l'eau  de  la  fonte  -jui  arrive 
au  printems  :  peut-être  audi  que  la  température 
douce  de  l'air  les  invite  à  fe  tcndie  lur  la  neige. 

De  Geer  rapporte  à  ce  fujet  ,  qu'on  avoit  vu  en 
Suède j  tomber  avec  la  neige  ,  au  milieu  de  l'hiver, 
un  grand  nombre  de  Larves  Hexapodes  noires , 
qui  étolent  pleines  de  vie  &  pouvuient  encore 
marcher.  Elles  étoien:  de  celles  qui  deviennent 
une  efpèce  de  Cantharides  ,  &  elles  étoient  accom- 
pagnées de  plulieurs  autres  InfeCles  ,  comme  de 
Chenilles,  de  Larves  de  Tipulcs,  de  peiites  Arai- 
gnées,  Sec.  Infeiites  qui  ont  leur  demeure  natu- 
relle dans  la  terre.  Comment  avoient-ils  donc  été 
enlevés  de  la  terre  &  tranfportcs  en  l'a'r  ,  pour  re- 
tomber avec  la  neige.  Le  même' Auteur  a  préfenté 
là-deflus  ,  une  conjedure  fondée  en  partie  en  ex- 
périence &  qui  paro^t  l'être  auflî  en  raiion.  Il  a 
remarqué  que  la  chute  de  ces  Infedles  avo;:  été  pré- 
cédée Se  accompagnée  d'une  violente  tempère  ,  qui 
avoit  abattu  k  déraciné  dans  les  forêts  un  très- 
grand  nombre  de  Pins  Si  de  Sapins  ;  les  racines  de 
ces  arbres  ,  qui  occupent  un  large  efpace  de  ter- 
tain  ,  avoient  par  conféquent  été  enlevées  ;  &  avec 
elles  la  terre  Si  les  Ini'eéles  qui  y  étoient  logés  , 
ces  animaux  emportés  par  la  violence  du  vent , 
aptes  avoir  été  fontenus  quelque  tems  en  l'air  , 
étoient  tombés  avec  la  neige  à  différentes  diftances 
de  leur  premier  domicile. 

Injlina  &  indujlrie  des  Infules. 

Après  avoir  envifagé  les  Infcdes  du  côté  de  l'or- 
ganifation  ,  &  de  fcs  réfultais  les  plus  immédiats  & 
les  pIu';  généraux  ,  il    eft   tems    de    les   conlijérer 
H/^.  Nus,  des  In/iaes.  Tom.  VIL 


I  N  S 


B^J 


.  fous  le  rapport  le  plus    •'■!' '.  .fuiit  ,    fous  celui  de 

t  leur   indultri*.  Embarralles  par  l'abondance   piême 

!  du    fujet,    auflî  riche  que  varié,   nous  tacherons  de 

re  faire  que   d'heu;cux  choix  ,   8c   nous    aurons  le 

foin  de  ne  rien  avancer  qui  n'ait   été  conftaté  par 

les  meilleurs  Obfervateurs. 

Il  efl  facile  d'exciter  l'admirition  ,  6:  d'cchauff'»i: 
l'imagiuation  ,  quand  on  raconte  ;•-  no.édés ingé- 
nieux des  animaux.  Ce  qui  n'eft  pas  auili  facile, 
c'cft  de  faire  enforte  que  l'admiration  foit  toujouts 
éclairée  Si  l'imagination  dans  fcs  juftes  bornes.  Des 
Auteurs  d'ailleurs  très-elliinables ,  fe  font  plus  d'une 
fois  l.riiTé  (édaire  par  l'amour  du  merv'.iiicux  ,  &  ils 
fe  font  plu  à  transformer  l'Abeille  en  géomètre} 
comme  le  Callor  en  ingénieur:  c'elt  .i  prémunie 
plutôt  contre  de  relies  iiduétions  que  l'on  doic 
(ans  dou:e  s'appliquer.  D'autres  Auteurs  ont  em- 
bralié  une  opinion  bien  différente  ,  ils  ont  tout  ré- 
duit au  pur  mécanifme  :  c'elt  un  autre  cxtiême  , 
qui  des- lors  n'eft  pas  moins  vicieux  que  le  premier. 

Si  tout  eft  nuancé  dans  le  monde  phyfîque ,  il  y  a 
bien  de  l'apparence  que  tout  eft  nuancé  dans  le 
monde  iniellectuel  ,  c  eft  à-dire,  que  les  intelli- 
gences ont  été  variées  comme  les  corps  organifés 
auxquels  elles  font  unies  ,  &  qui  concourent  au  dé- 
veloppement de  leurs  facultés  refpedives.  Il  eft  des 
animaux  qui  fembh.-nt  réduits  au  toucher  :  le  Po- 
lype ne  I..U  qu'alonget  &  raccourcir  fes  bras. 
D  autres  ont  tous  nos  fens  ,  Se  l'on  diroit  qu'ils 
s'élèvent  prefque  jufqu'a  notre  intelligence  ;  mais 
la  perfeélion  intelleéfuelle  répond- elle  toujours  à  la 
pcrtedion  corporelle  dans  les  animaux";  Si  ccU  eft 
ainli  ,  d'où  vient  que  l'Autiuche  imbécille  paroît 
le  céder  en  intelligence  a  1  indufttieux  Foir.mi-lion  , 
placé  beaucoup  plus  bas  qu'elle  ,  parfa  ftruclure.  Ne 
cherchons  point  a  nous  méprendre  :  les  traits  brillans 
d'intelligence  que  quelques  Infeéles  nousoftrent,  nous 
furprenncnt  d'autant  plus  ,  que  nous  ne  nous  atten- 
dions pas  .\les  trouver  dans  des  animaux  que  nous  ju- 
gions a  peine  capables  de  fentir.  Notre  imagination 
s'échauffe  aifément  fur  ces  agréables  nouveautés  , 
&  nous  donnons  bientôt  aux  Infeéles  plus  de  génie 
qu'ils  n'en  ont  réellement.  Nous  exigeons  au  con- 
traire beaucoup  des  grands  animaux  ,  apparemment 
parce  que  nous  leur  voyons  une  llrudurc  plus  ref- 
fcmblante  a  la  nôtre  :  aulTi  nous  fomincs  fjrt  portés 
à  les  dégrader  ,  de-  qu'ils  ne  rempliflent  pas  notre 
attente.  Le  Jcgré  de  connoilfance  de  chaque  efpèce 
répond  fans  doute  a  la  place  qu'elle  occupe  dans 
le  plan  général,  &  la  fphérc  de  cette  conuoilTancc 
doit  s'étendre  à  tous  les  cas  où  l'animal  peut  fe 
rencoiitret  natuiellement.  Si  par  le  fair  de  l'homme 
ou  autrement,  l'animal  vient  a  être  tiré  de  Ion  cer- 
cle naturel  ,  &  que  néanmoins  il  n'en  foit  point 
dérouté  ,  on  peut  en  conclute  qu'il  a  un  degré  d'in- 
telligence de  plus  ,  que  celui  qui  ne  peut  ibrtir  de 
ce  cercle  :  car  la  manière  dont  les  animaux  varient 
au  befoin  leurs  procédés  ,  fournit  un  des  plus 
Rr 


14 


I  N  S 


Rjrts  arj^amens  contre  l'opinion  qui  vondroit  les 
transformer  en  pures  machines.  Plus  le  nombre  des 
cas  aus<]ticl'!  la  connoilTance  d'im  animal  s'étend 
ou  peu:  s'trendic,  cft  grand,  &  plus  cet  animal 
doit  être  élevé  dans  l'échelle. 

La  conCervation  de  la  vie  ,  la  propagation  de 
l'efpèce  &  le  foin  des  petits  ,  font  les  trois  princi- 
paux obje:s  qui  follicitent  rinfliTél  Se  l'indufttic  'des 
animaux,  mais  qui  ne  les  follicitent  pas  tous  delà 
jnènie  manière,  &  qui  ne  les  rendent  pas  tous 
également  dignes  d'être  admires  ces  trois  égards. 
Aind  ,  quelle  dillance  ne  doit-il  pas  y  avoir,  entre 
l'Huitrc  immobile  fur  la  vafe  ,  ne  fâchant  qu'ou- 
vrir*: fermer  fon  écaille  ,  &  l'Araignée  induftrieufe, 
qui  tend  un  filet  à  fa  proie;  qui  attend  en  chaiTeur 
patient ,  que  quelque  Infeéle  vienne  donner  dans  ce 
piège  ;  qui  au  plus  léger  attouchement  s'élance  fur 
îui  ;  qui  s  il  ert  armé  ou  trop  vif,  lui  lie  les  mem- 
bres avec  une  adreife  mcrveilleufe  ,  S:  le  réduit 
ainll  à  ne  pouvoir  ni  fe  défendre  ni  fuir  ?  Sans 
■vouloir  nous  tourmenter  inutilement  à  définir  l'inf- 
tinâ  ,  nous  allons  rapporter  (împlemcnt  la  plupart 
des  faits  qui  annoncent  combien  cet  inllinél  paroîr 
plus  développé  dans  quelques  Infcél^is  ,  que  dans 
bien  des  animaux  qui  appartiennent  à  des  ClûlTes 
fupérieures. 

Les  Infectes  ,  comme  tous  les  autres  animaux  , 
doivent  ch-'rchcr  par  tous  les  moyens  qui  fonr  en 
leur  puifTance  ,  à  garantir  leur  vie  des  attaques 
de  leurs  ennemis  ,  des  dangers  extérieurs  &  des 
injures  du  tems.  Ainfi  ,  parmi  les  Infcéles  qui  font 
nfage  des  moyens  qui  nous  paroiffent  les  plus  na- 
turels &  qui  ne  dérivent  point  proprement  de  leur 
induftrie  ries  uns  ont  allez  de  légèreté  pour  éviter 
le  danger  par  une  prompte  fuite  ;  d'autres  ont  nn 
vol  fort  rapide;  d'autres  f;  roulent  en  boule  ou  fe 
laiiïent  tomber  fubitement ,  &  l'on  n'apperçoit  plus 
qu'une  fotte  de  graine  ou  un  être  irauimi  :  fi  ce 
dernier  moyen  n'eft  pas  un  effet  réel  &  le  produit 
d'une  grande  crainte  ,  il  exige  une  forte  d'intelli- 
gence de  la  part  de  l'Infct^e  ,  pour  qu'il  puiiTe  quel- 
quefois contrefaire  le  mort  avec  la  vérité  la  plus 
frappante,  Pluficurs  Chenilles  favent  avec  une  dex- 
térité furprenante  defcendre  &  remonter  le  long  du 
£1  qu'elles  tirent  de  leurs  corps,  &  qui  eft  "«iiFcz 
fort  pour  les  foutenir.  Elles  font  cette  manœuvre 
lorfqu'il  s'.igit  d'échapper  à  quelque  danger  ,  ou 
d'aller  chercher  ailleurs  de  quoi  fe  repaître.  La  ma- 
nière dont  elles  remontent  le  long  de  ce  fil  efb 
très-curieufe  :  elles  font,  avec  leurs  dents  &c  avec 
leurs  pattes  ce  que  font  les  hommes  avec  leurs 
mains  &  avec  leurs  jambes  ,  lorfqu'ils  veulent 
grimper  fur  un  arbre  ;  mais  elles  le  font  un  peu 
flifféremtrcnt.  Elles  fail^lfent  de  leurs  dents  le  lil 
auquel  elles,  font  fufpendues  ,  aufTi  haut  qu'elles 
peuvent  ,  &  en  recourbant  leur  tête  fur  le  côté  , 
elles  élèvent  leurs  pattes  antérieures  au-delTus  de 
ia   tête  ,   Si  après   y    avoir  Uill   le  fil  ,    elles  rc- 


I  N  S 

drclTent  la  tête  &  le  prennent  de  leurs  dents  encore 
plus  haut  ;  elles  continuent  le  même  manège , 
jufqu'à  ce  qu'elles  foient  paivenucs  a  l'endroit  d'oiî 
elles  étoient  defccndues. 

Les  Infeéles  qui  ne  peuvent  fe  mouvoir  facile- 
ment ufent  d'autres  moyens.  On  a  pu  remarquer 
que  les  uns  choihffent  pour  leur  demeure  des  en- 
droits colorés  comme  leur  corps,  afin  que  leurs  enne- 
mis ne  puillent  pas  facilement  les  diftinguer  ;  d'autres 
lemblent  vouloir  intimider  leurs  ennemis  ,  en  pre- 
nant un  air  de  colère  qu'ils  témoignent  par  un  moc- 
vement  de  tête  précipité  ou  par  tout  autre  figue  ex- 
térieur ;  enfin ,  il  y  en  a  qui  dès  qu'on  les  tou- 
che ,  répandent  un  fuc  puant.  Nous  obletverons  à 
ce  fujet  combien  les  feule?  rcffources  premières  de  la 
Nature  font  encore  nombreufes  £c  variées.  Que  des 
Infeélespourécarteirenuenii  qui  les  harcèle  ,  répan- 
dent par  la  bouche  ,  ou  par  la  partie  poltérieure  un 
fuc  qui  fcnt  mauvais;  il  n'y  a  rien  là  qui  doive 
étonner.  La  Nature  nous  en  fournit  des  exemples 
dans  quelques  grands  animaux,  &  les  aliraens  pris 
par  les  Infeétes ,  leur  en  procurent  la  matière  toute 
prête.  Mais  de  voir  que  cette  même  Nature  ait 
pris  foin  de  créer  dans  plulieurs  fortes  d' In l'eétes, 
grand  nombre  de  rcfervoirs  qui  ont  leur  orifice 
lur  le  dcdus  de  leur  corps  ,  S:  qui  contiennent 
une  liqueur  fétide,  toute  prête  à  empefter  toutes 
qui  les  attaque  ,  c'efl  à  quoi  l'on  ne  fe  (croit  pas 
attendu.  On  counoît  de  grandes  faulFes-Chenilles  , 
qui,  quand  on  les  inquiète,  font  jaillir  allez  loin , 
de  difTérens  endroits  de  leur  corps ,  un  fuc  défa- 
gréable,  très- propre  à  faire  fuir  leurs  agreffeurs  Plu- 
ficurs ferres  de  Larves  àfix  pattes ,  ont  aufH  fur  le 
corps  difFércntcs  rangées  de  tubercules  ouverts  pac 
l'extrémité,  au  bout  de  chacun  defqucls ,  quand  on 
les  touche ,  elles  font  paroître  une  goutte  d'une 
humeur  laiteufe,  dont  1  odeur  eil  fouvent  infup- 
portable  :  ces  gouttes  (emblent  cependant  leur  être 
précieufes  ;  dès  que  le  danger  difparoit  ,  elles  ont 
foin  de  les  faire  rentrer  dans  leur- corps  par  les 
mêmes  conduits  par  ou  elles  en  étoient  forties.  Cette 
même  manière  de  fe  défendre  eft  encore  plus  fin- 
gulière  dans  une  efpèce  de  Carabe  qu'on  appelle 
pctaid,  qui  ,  en  fuyant  l'ennemi  qui  le  pourfuir , 
cherche  en  mênie-tems  à  s'en  délivrer,  en  répan- 
dant tout-:î-coup  &  à  différentes  reprifcs  ,  une  petite 
fumée  qui  fait  explofion  &  fort  avec  un  petit  bruit. 

On  fait  que  la  Nature  ne  s'en  eft  pas  tenue  là 
à  l'égard  des  Infedcs,  &  qu'elle  les  a  aullî  pour- 
vus de  difFércntes  armes.  La  peau  des  uns  clt  allez 
dure  pour  les  garantir  des  infuUes  ordinaires  ;  les 
dents  ou  les  mâchoires  des  autres  ne  leur  font  pas 
inutiles  quand  on  les  attaque.  Quelques-uns  font 
revêtus  de  poils  fins  &  piquans  ,  qui  obligent  leurs 
ennemis  h.  les  abandonner  par  la  douleur  cuifante 
que  ces  petits  dards  occafionnent.  On  fait  de  même 
combien  les  aijriilons  de  certains  font  dangereux". 
Enfin ,  il   y   en  a  qui   employant  une   forte  u  ia- 


I  N  S 

vluftrie  ,  rrfettent  la  partie  apt'';ici3ic  d-  leur  corps 
dans  des  nous  ,  &  laillenc  à  d^co.ivert  laatic  ,  qui 
leur  fert  de  défenfe  par  les  pointes  iii;.;ues  ou  les 
elpèccs  de  pincettes  dont  elle  dl  armée. 

Si  les  procédés  indullrieux  des  animaux  foHtairts, 
n'atFctflent  par  ce  grand  air  dt  léflcxion  îi  de  pru- 
dence ,  cette  lueur  de  génie  ,  cetrc  apparence  de 
police  &  de  légiflation  ,  qui  nous  frappent  dar.s  ceux 
des  animaux  fociables  ,  ils  n'en  l'ont  pas'  iiioins 
rrès-inr^relVaus  ,  foit  par  leur  fimpiicrté  Se  leur  iia- 
i^ulanfé  ,  loir  par  leur  diverlué  C\.  levir  appropria- 
tion à  une  niL-me  fin  commune.  Ces  ouvrages  que 
les  aaimjux  fociabies  exécutent,  &  qu:  nous  étc;i- 
r.cnt  autant  par  leur  grandeur  que  par  la  beauti; 
de  leur  crJonoancc  ^  ré;'u!îeni  du  concours  de  qua.i- 
tit;  d'individus  ;  i's  ont  à  palier  ,  pour  ainïi  dire  , 
par  différentes  mains  ;  k-s  unes  les  c-b?.ucl;ent  ,  les 
aurres  les  perfcclionnent  ^  d'autres  les  finiiienr.  !.. s 
ouvrages  des  animâu.ï  fohiaires  paicent  dune  feule 
tère  ;  la  même  main  qui  ks  comtr  cnce  ,  les  continue  , 
les  achève  ,  les  répare  :  ch.,  ;,-,'.•,.  lu  a  reçu  ion 
raient  particu'ier,  fo.i  [Ol.:  j  a  i  .!-  .  ;  ai  lequel  il 
fc  lufEr  a  !ui-mêine,5:  poi.r.o.i  a  ..  .'  .sous  allons 
da!>ûrj  nous  arièter  furies  proc^Jé»  i..duftrieux 
de  quelques  Inlcdcs  fuiicaites  ou  qui  n;  travaillent 
point  en  commun. 

Commençons  par  prcfenter  ce  petit  Cruftacé  , 
aiïez  connu  fous  le  ncm  de  Bemard-  l'Henni,  e  , 
dont  la  partie  antérieure  eft  très-bien  défendue  par 
des  trgumens  fembîablts  à  ceux  de  rEcrevilfe,  mais 
dont  le  vci  tre  n'eit  recouvert  que  d'une  peau  molle 
&  délicate,  qui  auroita  fouffrir  d'être  i  nud.  La  Na- 
ture l'auroit-il  donc  faiié  en  marâtre  ,  en  lui  re- 
iu'ant  un  tégument  (i  nécelîaire  î  Point  du  tout; 
bienfaifante  envers  tous  les  animaux  ,  elle  n"a  poiiit 
oublié  celui-ci.  Elle  ne  l'a  pas  revêtu  tout  entier 
d'une  enveloppe  crullacée  ,  mais  el!e  a  fau  l'tqui- 
valent  en  lui  enfeignant  à  s'en  revêtir.  Inftruit 
par  un  lî  grand  maître  ,  il  fait  fe  loger  dans  la 
première  coquille  vuidc  qu'il  rencontre,  11  s  adrellc 
airez  indilléiemment  à  toutes  celles  qui  font  tour- 
nées en  fpirale.  Souvent  il  s'y  retire  li  avant  qu'on 
ne  l'apperçoit  point  &  que  la  coquille  paroît  vuide. 
Veut -il  changer  de  place  r  11  fait  fortir  fes  giofles 
pattes  ou  pinces  ,  &  faifiii'ant  avec  ces  efpèces  de 
tena :l!es  les  corps  qui  l'avoifment  ,  il  tire  a  lui  la 
Coquille,  en  même  tems  qu'il  s'entortille  fortement 
autour  des  parois  ou  de  la  rampe  ,  pour  ne  point 
fe  trouver  à  nud.  Si  la  coquille  devient  trop  étroite  , 
il  l'abandonne  ,  &  va  fe  loger  dans  une  autre  mieux 
proportionnée  a  fa  taille  :  ce  n'eft  pas  feulement 
dans  des  c  jqailles ,  que  notre  Hermite  f.iit  fe  loger  : 
il  fe  nid. .  aiilli  dans  différcns  corps  caverneux  ,  qui 
eut  aHez  ôe  capacité  pour  qu'il  puilTey  êtreàl'ailc  , 
&  allez  de  légèreté  pour  qu'il  puifleles  traîner  fa- 
cilement. On  l'a  rencontré  dans  des  os  &  dans  des 
enveloppes  oe  fruits  deflechés.  !l  tilaie  en  quelque 
lorte  ,  ces  tiilléientes  logeSj  comme  nous  elfayons 
Ru  vètenjçnc,  C'srtniçmç  un  fpcdade  uès  amulan: 


ï  N  S 


3M 


que  celui  que  pr;!i^entc  ce  petit  r^giire  ,  f5!:dis  qu'il 
cil  occupé  à  chereher  fur  k  bord  de  la  mer  ua 
nouveau  domicile  &  à  en  faire  l'effai.  Ce  procédé  , 
quoique  bien  fimple  ,  indique  aiTcz  que  rinfeftc  qui 
le  met  en  œuvre  ne  hilfe  pas  que  d'admettre  biea 
des  combinaitons  oiveries. 


Ce  L':\t.  enc  rc  de  phis  parlai  s  Herin'ce!,    la  plu- 
vîuknt  les  fei  il  es  de 
un  a  diife- 
toat 


pa  t  des  Inleéles  ,  qji  p  i  ne  ou  t. 
■  quantités  de  plante;.  Ce  prcc-'dé  . 
[  rentes  efpèces  de  Larves,    d'A-a'gn''es ,    ^«c  fur- 
i  à  be.iucoup  de  Chenilles ,  prefcnt  un  travail  beaui 

IS 


us  induiirieuï  que  l'invention  du  pr 

ieii  des  Chenilles  fe  proeurent,   par  ce  moyen ,   de 

j 'petites  cellules ,  qui  (ont  des  logemeats  commodes, 

I&  où  elks  trouve.i:  en  tout  tems  une  nourriture  a(- 
furéc.  Car  elles  mangent  les  parois  de  la  cellule  ;  mais 
;  elles  ont  grand  foin  de  ne  coucher  jamais  à   i'enve- 
j  loppe  delhnée  à  les  couvrir.  Les  différentes  maaiercs 
I  dc.t  ces  Chenil'e;  fe  logent ,  dounesit  lieu  de  lei  lis- 
:  tlnguer  en  Lieulc*  ,  en  Plieufcs,   &   en   Iloilu  e'-. 
Au  r'^l'.e,   toutes  ces  Ciieni'les  f  n:  akz   pet.:es  & 
jour  'jrdinaire  d''pourvues  de  poih;  la  r!j;a:t  ioi;c 
très  vives  Se  comme  conviiUiounaires  ,  £^  leur  fenli- 
bilité  très- d -licite,  leur  fait  un  befoin  de  fe  tusitre 
à  :'i3n  des  imprcllions  du  grand  air. 

L'art  des  Lieufes  e(l  en  général  le  plus  fimple.  Il 
conliltea  lier,  avec  des  fils  de  foie,  plufieius  feuilles 
à  en  former  un  paquet,  au  centre  duquel  eft  la  loge 
de  riiifede. 

Le  procédé  des  Plieufes  fuppofe  de<;  mai^ipulations 
plus  recherchées.  Elles  plient  les  feui'les  en  entier  ou 
en  partie.  En  entier,  lorfque  la  porcian  pliée  eft 
ramenée  à  plat  fur  une  autre  portion  de  la  kuille;  en 
partie  ,  lorfqu'elks  ne  font  fimplement  que  courber 
la  feuille  plus  ou  moins. 

Mais  c'eft  le  travail  des  Rouleufes  q  li  ft  fait  fur- 
tout  adiiiirer.  Elles  habitent  une  efpèce  de  rouleau, 
dont  la  forme,  les  d'imenfioas  &  la  polition  varient 
en  différentes  efpèces.  Les  unes  lui  donnent  une 
figure  cyluidrique;  les  au.res  lui  donnent  la  forme 
d'un  cetnet,  &  ce  cornet  elt  aurti  bien  fair  que  ceux 
des  Epiciers.  La  feuille  eft  toujours  roulé  en  Ipirale, 
ou  comme  le  font  les  oublies.  On  oblervera  que 
,1a  Cbeiiillene  ferme  pas  en  entier  le  rouleau  à  fes  ex- 
trémités :  elle  veut  pouvoir  en  fonirau  befoin.  Oïdi- 
iiaitement  le  rouleau  ou  le  cornet  eft  couché  fur  la 
kuiilk  ;  mais  quelquefois  ,  ce  qui  eft  plus  fingulier  ^  il 
y  elt  planté  comme  une  quille. 


Iinagine-t-on  la  mécanique  qui  préfide  à  la  conf- 
truition  de  ces  divers  ouvrages?  Conçoit-on  comment 
un  Ink-de .  qui  n'a  point  de  doigts ,  parvient  à  louler 
une  feuille  &  a  la  tenir  roulée  l  L'on  fait  en  général 
que  ks  Chenilles  filent  ;  on  entrevoit  que  c'eft  a  l'aide 
de  leurs  fils  que  nos  adroites  Rouleufes  font  prendre 
aux  feuilles  la  forme  d'un  tuyau  cylindrique  ov  coni- 
que ;  l'on  voit  eu  elfe:  des  paquets  de  fils  ft  û»h 
Rr   1 


3i6 


I  N  S 


(le  d Tlaiice  en  dtftance,  qui  ticnneivt  le  rouleau  aflu- 
jetti  à  la  feuille.  Mais  comment  ces  fils ,  qui  ne  fcm- 
bient  faire  que  la  fondion  de  petirs  cables ,  ont-ils 
pu  opérer  le  roulement  de  la  feuille  î  On  croit  iju'cn 
attachant  des  fils  au  bord  de  la  feuille,  &  en  tirant 
ces  fils  a  elle  ,  la  chenille  force  ce  bord  à  s'élever  & 
à  (e  contourner  :  ce  n'ell  point  du  tout  cela.  L'appli- 
cation que  rindullrieux  Infede  fait  de  fcs  farces,  eA 
d'une  plus  fine  mcchanique.  Il  attache  bien  des  fils  au 
bord  de  la  feuille  ;  mais  il  ne  les  tire  point  à  lui. 
Il  en  colle  l'autre  bout  à  la  furface  de  la  feuille.  Les 
fils  d'un  même  paquet  (ont  à-peu- prts  parallèles  & 
comporent  un  petit  ruban.  A  côté  de  ce  ruban  l'In- 
fede  en  file  un  fécond,  qui  pail'e  fur  le  premier  & 
le  cioife.  Voici  donc  le  fecret  de  fa  mécanique.  En 
paflant  fur  le  premier  ttiban  pour  tendre  le  fécond  , 
il  pèfe  fur  le  premier  de  tout  le  poids  de  fon  corps  ; 
cette  preiTion  ,  qui  tend  à  enfoncer  le  ruban,  oblige 
le  bord  de  la  feuille  ,  auquel  il  tient,  à  s'élever.  Le 
fécond  ruban,  qui  eft  collé  al'inHant  fur  le  plat  de 
la  feuille  ,  conferve  au  bord  l'élévation  ou  la  cour- 
bure que  rinfede  a  voulu  lui  donner.  Si  l'on  exa- 
mine de  près  ces  deux  rubans,  leur  effet  fera  fcnfible. 
le  fécond  paroîtra  fort  tendu  &  le  premier  fort  lâche  ; 
c'eft  que  celui-ci  n'a  plus  d'adion  &  qu'il  n'en  doit 
plus  avoir.  On  comprend  a  prêtent  que  le  rouleau 
fc  forme  peu-i-peu  par  la  répétition  des  mêmes  ma 
nccuvres  fur  difFérens  points  de  la  feuille.  Ce  que 
nous  difons  ici,  d'après  Reaumur,  (ur  l'ingénieufe 
mécanique  des  Rouleufes ,  paroît  cependant  exiger, 
peut-être,  quelques  corredions.  Son  illulfrc  Emule, 
De  Geer  ,  qui  les  avoir  fuivics  avec  beaucoup  d'at- 
tention, ne  croyoit  pas  que  le  poids  de  la  Lhenillc 
conttibu.^t  fcnfifelement  à  I  effet  du  roulement.  Une 
Plieufe  qui  vit  fur  le  Cerfeuil  fauvage  ,  lui  avoir 
offert  des  prccidé.  d'un  plus  grand  eftet.  Il  avoir 
remarqué  que  la  Chenille  faifit  avec  fes  premières 
pattes  le  fil  de  foie  qu'elle  tend  d'un  bord  de  la 
feuille  à  l'autre,  &  qu'elle  le  tire  à  elle  pour  forcer 
fes  bords  à  fe  rapprocher;  &  que  lotfqu'elle  tend 
le  fécond  fil;  elle  ne  lâche  point  le  premier  qu'clL 
n'ait  achevé  de  tendre  le  fécond.  On  peut  croire 
cependant  que  ce  dernier  procédé  eft  propre  à  cer- 
taines efpeces,  tandis  que  le  premier  convient  plus 
fpécialemcnt  à  d'autres.  Il  ariive  fouvent  que  les 
grolfes  nervures  réfiflent  trop  :  1  Infede  fait  les  af- 
tbiblir  en  les  rongeant  ^a  &  là. 

Pourformeruncornetil  faut  quelques  manœuvres  de 
plus.  La  Roulcufecoupe  fur  la  feuille,  avec  fesdents  , 
la  pièce  qui  doit  le  compofer.  Elle  ne  l'en  détache 
pas  en  entier  :  il  manqueroit  de  bafe  :  elle  ne  dé- 
tache que  la  partie  qui  formera  les  contours  du 
cornet.  Cette  partie  eft  proprement  une  lanière 
qu'elle  roule  à  mefure  qu'elle  la  coupe.  Elle  drelTe 
le  cornet  fur  la  feuille  à-pcu-près  comme  nous  re- 
drelTons  un  obélifque  incliné.  Elle  attache  des  fils 
ou  de  petits  cables  vers  la  pointe  de  la  pyramide  , 
elle  les  charge  du  poids  de  fon  corps.  Si,  force 
aififi  cette  pointe  à  s'élever. 


I  N  S 

Ces  manœuvres  doivent ,  fans  doute,  aflez  captiver 
l'atreution  pour  n'avoir  pas  beloin  de  nouvelles  co  - 
(idéi ations  propres  à  les  faue  va'cir.  Nous  .-.jouterons , 
feulement,  que  ces  cellules  où  la  Chenille  palfe  fa 
vie,  fervent  aufli  de  retraite  à  la  Chiyfalide.  Cette 
dernière  ne  s'accommoderoit  pasappaiemment  d'une 
(impie  enveloppe  de  feuille.  La  Chenille  donne  à 
la  cellule  une  tapilleiic  de  foie  ;  d'autres  efpèces. 
s'y  filent  une  coque,  d'autres  abandonnent  la  cellule , 
&  vont   te  transformer   fous  terre. 

Il  eft  des  feuilles  de  plantes  qui  n'ont  guère  que 
répaiifeur  du  papier.  Croiroit-on  qu'il  y  a  des  In- 
fedes  qai  favent  fc  loger  dans  l'épaifFeur  de  fem- 
blables  feuilles  &  s'y  mettre  à  l'abri  des  injures 
de  l'air  î  Une  fcui  le  eft  pour  ces  trèf-petits  Infectes , 
un  vafle  pays  ,  où  ils  fe  pratiquent  des  routes 
plus  oa  moins  tottueufes  ;  ils  minent  dans  le  paren- 
chyme dc^la  feuille  ,  comme  nos  Mineurs  minent  dans 
la  terre.  On  leur  a  aulfi  donné  le  nom  de  Mineurs 
de  feuilles.  Ils  font  cxtrêmcmeRt  communs  :  les 
uns  appartiennent  à  la  Claile  des  Chenilles  ,  les 
autres  à  cel  e  des  Larves.  Ils  ne  peuvent  fouffrir 
d  être  à  nud  ,  &  c'eft  pour  fe  couvrir  qu'ils  le 
glillcnt  entre  les  deux  peaux  d'une  feuille.  Ils  y  trou- 
vent en  même  temps  leur  lubfiftance  ,  ils  en  man- 
gent le  parenchyme  ou  la  pulpe,  &  ils  font  che- 
min en  mangeant.  Le«  uns  s'y  crcufent  des  boyauï 
droits  ou  tortueux,  ce  font  des  Mineurs  en  gale- 
ries. Les  autres  minent  tout  autour  deux,  dans 
des  elpaces  circulaires  ou  oblongs;  ce  font  des  mi- 
neurs en  grand. 

La  galerie  de  nos  mineurs  eft  ouverte  à  une 
de  fes  extrémités,  à  celle  par  laquelle  l'infede  naif- 
(ant  s'efl  inrroduit  entre  les  deux  «nembranes  de  la 
feuille.  On  voit  bien  que  la  galerie  doit  aller  rou- 
jours  en  s'élargillant  ,  à  mefure  que  l'infede  fait 
chemin  dans  la  feuille  ;  car  il  en  proportionne  la 
capacité  à  la  grolfeur  de  fon  corps  ,  &  comme  il 
prend  chaque  jour  plus  d'accioiiremenc  ,  chaque 
jour  il  élargit  davantage  fa  galerie.  Les  Mineurs 
en  grand,  ou  en  grands  aires  ,  minent  tout  autour 
d'eux  ,  dans  l'épailTeur  de  la  feuille.  La  figure  de 
la  mine  eft  ordinairement  déterminée  par  les  ner- 
vures dé  la  feuille  entre  lefquelles  elle  fe  trouve  pla- 
cée. Ces  nervures  font,  pour  le  très-petit  Infede  , 
des  montagnes  qu'il  ne  franchit  pas.  Divers  Mineurs 
de  ce  genre  recourent  à  un  procédé  remarquable 
pour  augmenter  la  hauteur  de  la  mine  &  s'y  mettre 
plus  à  l'aife  ;  ils  plillent  l'épiderme  qu'ils  onr  dé- 
raché  ;  tantôt  ils  n'y  forment  qu'un  pli,  tantôt  ils 
enferment  deux  ou  plufieurs  :  ces  plis  fe  montrent 
fur  l'épiderme  ,  comme  autant  d'arrêtés. 

Les  dents  font  les  inftrumens  au  moyen  defqueKes 
les  Chenilles  minent  ;  mais  parmi  les  Larves  mi- 
neufes  ,  on  en  voit  qui  piochent  le  parenchyme  à 
l'aide  de  deux  efpèces  de  crochets  cquivalens  à  nos 
pioches.  La  plupart  des  Mineurs   vivent  dans  une 


I  N  S 

parfaite  folitudc  ;  ou  douve  pourrant  (3es  mines  en 
gianJcs  aires,  qui  renferment  plufievirs  Mineurs  qui 
ne  paroillent  ni  fc  chercher  ,  ni  fe  fuir  :  telles  (ont 
les  mines  que  le  pratiquent  les  Larves  miueufes  de 
la  Jufquiamc  ,  qui  font  de  très-gros  infedcs  ,  en 
comparailon  des  autres  Mineurs.  Quand  on  les  re- 
tire de  leur  mine,  elles  fe  mettent  au (11  tôt  à  en 
creufer  une  nouvelle,  ce  que  le  commun  des  Mi- 
neurs ne  fait  pas  faire.  Si  après  qu'un  Mmeur  de 
la  Jufquiame  a  commencé  à  creulcr  uue  nouvelle 
mine  ,  on  y  introduit  un  fécond  Mineur,  puis  un 
troilième  &  un  quatrième  ,  ils  continucror.t  tous  s 
s'avancer  dans  l'intérieur  de  la  feuille  ,  fans  s'at- 
taquer les  uns  les  autres  5  mais  chacun  travaillera 
à  part  j  &  rien  ne  fe  fera  ea  commun. 

Ccft  dans  la  mine  même  que  plufieurs  de  ces 
Infeâes  fe  filent  la  coque  oïl  ils  doivent  fc  tranf- 
former.  D'autres  ferrent  de  la  mine ,  3c  vont  filer 
&  fe  métamorphofer  ailleurs.  Les  Papillons  qui  pro- 
viennent des  Chenilles  mineufes  en  général  ,  font 
de  petites  merveilles  de  la  Narurc.  Elle  leur  a  pro- 
digué l'or,  l'argent  &  l'azur;  elle  a  même  mieux 
fait  que  de  leur  prodiguer,  elle  les  a  aflbciés  avec 
goût  à  des  couleurs  plus  ou  moins  riches  ,  &  l'on 
regrette  qu'elle  u'âit  pas  travaillé  eu  grand  de  tels 
chef-d'œuvres. 

Mais  les  Mineur*  ont  quelque  chofe  de  plus  ad- 
mirable à  nous  otFrir.  On  trouve  fouTcnt  des  feuilles 
de  Vigne  percées  de  trous  ovales  ,  qui  femblent  y 
avoir  été  faits  avec  un  emporte  pièce.  Ce  font  des 
Chenilles  mineufes  qui  ont  fait  ces  trous  ,  en  dé- 
tachant de  la  feuille  deux  morceaux  de  peaux  ,  dont 
elles  fe  font  fabriqué  une  coque.  On  peut  voir  cette 
même  coque,  pofée  perpendiculairement  lur  un  écha- 
las ,  à  une  allez  grarde  dillance  de  la  feuille  qui 
en  a  fourni  les  matériaux.  Comment  a-t-elle  été 
taillée  ,  façonnée  ,  détachée,  tranfportée  ?  Ne  ten- 
tons pas  de  le  deviner  ;  tentons  plutôt  de  furprendre 
l'indurtricufe  ouvrière.  Elle  mine  en  galerie,  &  c'ell  à 
l'extrémitédelagalcrie  qu'elle  conltruit  fa  coque.  Deux 
morceaux  de  feuille  ,  de  figure  ovale  ,  très  -  min- 
ces &  fcmblables,  doivent  la  compofer.  La  Che- 
nille prépare  ces  pièces  ,  les  amincit  en  les  dé- 
chargeant du  parenchyme  ,  les  modèle  ,  les  double 
de  (oie  ,  les  coupe  avec  fes  dents  comme  avec  des 
cifeaux,  les  alTemble  &  les  unit.  Déjà  ils  ne  tien- 
nent plus  i  la  feuille ,  &  pourtant  la  coque  ne  tombe 
point.  La  Chenille  a  pris  la  précaution  de  la  rete- 
nir par  quelques  fils  à  l'efpèce  de  cadre  dont  elle 
cft  bordée.  La  coque  finie ,  la  Chenille  fe  met  en 
devoir  de  la  détacher  de  fa  place  &  de  la  tranf- 
porter.  Elle  a  lailTé  une  petite  ouvertuie  à  un  des 
bouts;  par  cette  ouverture,  elle  fait  fortit  fa  tête; 
elle  la  porte  en  avant ,  faifitavec  fes  dents  un  point 
d'appui  ,  Se  faifant  effort  ,  elle  tire  la  coque  à 
elle.  Les  fils  qui  la  tetenoient  cèdent,  &  la  Che- 
nille emporte  (a  petite  maifon  comme  le  Limaçon 
fa  coquille-.  Voyez-la  shemiacr  ;  fa  maithe  cft^uo 


T  N  S 


317 


nouveau  myftère.  L'on  a  dit  que  toutes  les  Che- 
nilles ont  au  inoins  dix  pattes  ;  (lion  l'obfcrvateur, 
qui  le  premier  nous  a  donné  l'mtérefl'ante  hilloire 
de  cette  Chenille  mineufc  ,  elle   en  eii  ablolumcat 


^•pourvue  ;   ce  qi 


montre  combien  il  e(l  dif- 


ficile d'étûblir  des  règ'es  bien  générales  en  hiftoire 
naturelle.  Oppofons  à  ù  marche  un  verre  très- 
poli  ,  pofé  verticalement.  Elle  n'en  e(l  point  arrê- 
tée ,  &  la  voilà  qui  grimpe  fur  ce  verre  ,  comme 
fur  une  feuille.  Par  quel  au  fecret  y  trouve  t  elle 
prile,  car  elle  n'a  ni  pattes,  ni  crochets  pour  s'y 
cramponner?  Notre  Mineufc  fait  filer,  comme  biea 
d'autres  Chenilles ,  de  petits  monticules  de  foie  , 
de  difiance  en  di(lancc  ,  fur  le  plan  qu'elle  par- 
court. Avec  les  dents  elle  faifit  un  de  ces  monti- 
cules, qiki  devient  pout  elle  un  point  d  appui  ;  elle 
tire  à  elle  la  coque,  &  l'amène  près  du  monticule; 
elle  l'y  attache,  elle  porte  enfuitc  fa  té'e  en  avant, 
file  un  fécond  monticule  ,  &  s'y  crampo.ine  comme 
au  premier  ;  elle  fait  effort  pour  détacher  la  coqut, 
la  détache,  la  traîne  vcis  le  nouveau  monticule, 
l'y  attache  encore,  &  ce  fécond  pas  fait,  dévoile 
le  fecret  de  fon  ingénieufe  mécaiùque.  Elle  lailfc 
ainli  fur  les  corps  quelle  parcourt ,  des  petites  traces 
de  foie  ,  produites  par  les  montic.iles  qu'elle  file 
d'efpacc  en  cfpace.  Parvenue  au  lieu  oii  elle  veut 
fe  fixer  ,  elle  y  arrête  fa  co-juc  à  demeure,  &  U 
place  dans  une  fituation  verticale.  Il  en  fort  en- 
luite  un  très-joli  Papillan  ,  aufli  richement  vêtu  q«c 
ccax  des  autres  Mineufes. 

D'autres  Infedes  habitent  dans  de  grande»  gale- 
ries de  foie,  cju'ils  prolongent  &  élargilTent  à  me- 
fure  qu'ils  croillent.  Ils  les  recouvrent  de  matières 
groilières  ,  &  fouvent  de  leurs  excrémcns.  Ils  conf- 
truifcnt  de  ces  galeries  fut  les  divers  corps  dont 
ils  fe  nourrilTcnt ,  &  qui  varient  fuivant  l'efpèce 
de  llnfeéle.  L'on  a  donné  le  nom  de  Faulfes- 
Teignes  à  toutes  les  efpèces  qui  fe  font  de  (em- 
blâbles  fourreaux.  On  fait  que  ceux  des  vraies 
Teignes  font  portatifs.  Les  FaulFes-Teignes  appar- 
tiennent à  la  nombreufe  &  indullrieule  Clallc  des 
Chenilles  ;  les  plus  remarquables  font  celles  qui 
s'établilTent  dans  les  ruches  des  Abeilles  ,  &  qui 
en  détruifent  les  gâteaux.  Elles  n'ont  point  datmes 
dcfcrrfives  ,  elles  ne  font  recouvertes  que  d'une  peau 
molle  &  délicate  ,  Se  pourtant  la  Nature  les  a  ap- 
pelles à  vivre  aux  dépens  d'un  petit  peuple  guer- 
rier ,  très -bien  armé,  &  très-difpofé  à  défendre 
fes  érablilTemens.  Nos  ingénieurs  recourent  fouvent 
aux  mines  &  à  la  fappe  ,  pour  réduire  les  places. 
Il  étoit  encore  plus  nécelTaire  à  ces  Faufles-Teignes 
d'exceller  dans  cette  forte  d'attaque  ,  &  leurs  ou- 
vrages prouvent  qu'elles  y  excellent.  Elles  ne  mar- 
chent jamais  qu'à  couvert.  Elles  pouflent  dans  l'é- 
pailfeur  des  gâteaux,  de  longs  boyaux,  qu'elles 
dirigent  à  leur  gré,  Se  où  elles  font  toujours  ea 
siireté  contre  l'ennemi.  Ces  efpèces  de  galeries  font 
garnies  intérieurement  d'un  tilîu  de  foie  alfer  ferr^. 
&(.  revêtues  par  dehors  d'uae  é^ailT?  couche  de  graine 


3i8 


î  N  S 


de  cire  &  d'exctémens.  Ainfi  les  beaux  oavrages  ' 
des  Idboiieufes  Abeilles  font  détruits  fourdemeiu 
par  un  ennemi  qu'elles  ne  peuvent  découvrir  ,  & 
qui  les  force  quelquefois  à  abandonner  leur  ruche. 
Ce  n'eft  point  au  mul  que  ces  Fau (Tes  -  Teignes 
en  veulent  ;  elles  ne  percent  point  les  cellules  qui 
en  contiennent.  Elles  ne  mangent  que  la  cire^  & 
cette  matière  que  la  Chimie  ne  fait  pas  difToudre  , 
leur  eftomac  l'anal  y  fe  ,  quand  elles  ont  pris  tout 
leur  accroiiremeiu,  elles  fe  font  au  bout  de  la  ga- 
lerie une  coque  de  foie  ,  qu'elles  ne  manquent  pas 
d'envelopper  de  giams  de  cire.  Au  reftc  ,  ces  Faullcs- 
Teignes  pcuvein  s'accommoder  au  befoin  ,  de  ma- 
tières tfLS- d.f;.rcp.:c<:  de  la  cire  ,  fe  nourrir  &  fe 
revêtir  d;  f.:;ie!  ,  de  cuir,  déplumes,  de  poils, 
&c.  Leais  e;;,iémiriç  retiennent ,  comme  ceux  des 
Teignes  j  les  couieiivs  des  matières  qu'elles  ont  ron- 
■t;ées  ;  8:  ces  exciémens,  elles  peuvent  les  digérer 
de  nouveau  ,  &  digérer  encore  le  lélldu  greffier 
qui  en  provient.  Les  Phalènes  ,  ou  Papillons  noc- 
turnes, qui  en  provienn  nt,  courent  avec  une  grande 
■vîcefîe,  Si  font  tres-h.abilcs  à  fe  giilfer  dans  les  ru- 
ches, pour  y  dépofer  leurs  anfs. 

Il  eft  encore  une  Fauffe  -  Teigne  ,  qui  furpalTc 
en  grandeur  les  vraieS-Tcignes  ,  qui  vit,  comme 
elles,  fur  les  ctoirles  de  lames,  &  qui  mérite  une 
petite  mention.  Elle  fait  fe  conllruire  avec  beaucoup 
d'art  une  forte  de  berceau  de  foie  &  de  poils  , 
fous  lequel  elle  demeure  renfermée.  Ce  berceau  ii'cft 
ouvert  qu'à  fou  extrémité  antérieure,  &  c'cft  par 
cette  e:;trémité  que  la.  faulfe  -  Tcii^ne  le  prolonge 
à  mefure  qu'elle  croît.  Elle  file  d'abord  un  tiilu  de 
pure  foie  ,  auquel  elle  donne  la  forme  de  berceau 
Se  elle  finit  par  le  garnir  de  poils.  Quand  elle  veut 
rejetter  les  excrémens ,  elle  fe  retourne  bout  par 
bout ,  pour  ramener  fon  derrière  à  l'ouverture  du 
_berceau.  Ces  excrémens  n'eut  pas  ,  comme  ceux 
.des  vraies, Teignes ,  la  couleur  des  étoffes  que  l'In- 
fcûe  a  rongée  ,  ils  font  toujours  noirs. 

Il  efl  fans  doute  peu  d'Infedes  qui  aient  autant 
de  droits  à  noire  admiration  ,  que  ceux  qui 
favent  ,  comme  nous  ,  fe  faire  des  habits  ,  &  qui 
l'ont  fu  probablement  avant  nous.  Comme  nous  , 
ils  naillent  nuds  j  mais  à  peine  font-ils  nés ,  qu'ils 
travaillent  à  fc  vêtir.  On  comprend  que  nous  par- 
lons des  Teiones.  Toutes  ne  s  habillent  pas  dune 
.manière  uniforme  ,  &;  n'emploient  pas  dans  leurs 
habillemens  les  mêmes  matières.  11  y  a  peut-être  plus 
de  diverfité  à  cet  égard  dans  les  modes  des  "Tei- 
gnes de  différentes  efpèces  ,  que  dans  celles  des 
différentes  Peuples  de  la  terre,  fpeii^acle  bien  intc- 
reffant  pour  fObfervateur  ,  &  que  nous  ne  pou- 
.Tons  confidcrer  ici,  co.inrae  tout  le  refte^  que  d'une 
vue  très. générale. 

Les  Teignes  domeftiqiiès  s'offrent  d'abord  à  notre 
attention.  La  forme  de  leur  habit  répond  précifé- 
ment  à  celte  de  leur  cor-^'». 'C'tft  un  petit  fourreau 
cylindrique ,  ouvert  au.',  duas.  bouts,  L'étoffe   efl 


I  N    S 

de  la  fabrique  de  la  Teigne.  Un  mélange  de  foie 
S:  de  poils  en  compofe  le  tillu  :  mais  il  ne  feroit 
pas  alfcz  doux  pour  l'Infeéle  ;  il  le  double  de  pure 
foie.  Nos  m;ubles  de  laine  &  nos  fourrures  four- 
niûen:  à  cïs  Teignes  les  poils  qu'elles  emploient 
dans  la  fabrique  de  leurs  étoffe?.  Elles  fc  font 
un  chois  de  ces  poils  ;  elles  l;s  coupent  avec 
leurs  dents  ,  &  les  incorporent  artiftement  dans 
le  cilfu  foyeux.  Elles  ne  changent  jamais  d'habit  : 
celui  qu'elles  portoicnt  dans  leur  enfance  ,  elles  le 
poitent  encore  dans  l'âge  de  maturité.  Elles  l'avent 
donc  l'alorgcr  5:  l'élargir  à  propos.  L'alonger  n'eft 
pas  une  affaire;  elles  n'ont  pour  cela  qu'a  ajouter 
de  nouveaux  fils  &  de  nouveaux  poils  à  chaque 
boutj  mais  l'élavgir  n'eft  pas  chofc  fi  facile.  Elles 
s'y  prennent  prèciférasnt  comme  nous  nous  y 
prenons  en  pareil  cas.  E:  les  fendent  le  fourreau  des 
deux  côtés  oppofés ,  Se  y  infèrent  adroitement  deux 
pièces  de  Largeur  requîle.  Elles  ne  fendent  pas  le 
tourreau  d'un  bouta  l'autre  ;les  côtés  s'écarteroient 
trop  Se  elles  feioient  a  nud.  Elles  ne  la  fendent  de 
chaque  côté  ,  que  jufques  vers  le  milieu  de  fa  lon- 
gueur. Ainli ,  au  heu  de  deu.M  pièces  ou  de  deux 
élargiliu'.es  ,  eles  en  mettent  qjatre.  La  raifnn  pro- 
céderoit-elle  mien.î  "i  Leur  habit  eft  toujours  de  la 
co'i'eur  de  l'étoffe  fur  laquelle  il  a  été  pris.  Si 
donc  la  Teigne,  dont  l'habit  eft  bku  ,  palTc  fur 
un  drap  rouge  ,  les  élargiiïures  feront  rouges  ; 
elle  fe  fera  un  habic  d'Arlequin,  fi  elle  paffc 
fur  des  draps,  ou  des  étoff'es  de  plulieurs  couleurs, 
tilles  vivent  des  mêmes  poils  dont  elles  fe  revêtent. 
;l  eft  fiigulicr  qu'elles  les  digèrent,  plus  fingu- 
lier  encore,  que  les  couleurs  ne  s'altèrent  point  par 
la  digeftion  ,  &  que  lears  excrémens  foicnt  d'une 
auPà "belle  teinte  que  celle  des  draps  qu'elles  ron- 
gent. Li's  Peintres  pcurroicnts'affortir  auprès  de  nos 
"Teignes  ,  de  poudies  de  toutes  couleurs  &  de  toutes 
les  nuances  de  la  même  couleur.  Elles  font  de  pe- 
tits voyages.  Celles  qui  s'établillent  dans  les  four- 
rures ,  n'aiment  pa'5  à  marcher  fur  de  longs  poils, 
elles  coupent  auffi  tous  ceux  qui  fe  trouvent  fur 
leur  route  ,  &  ne  marchent  jamais  qu'avec  la 
fiulx.  De  temps  eu  temps  ,  elles  fe  repo'.cnt.  Alors 
elles  fixent  leur  fourreau  par  de  petits  cordages  ,  & 
le  mettent  ,  pour  ainfi  dire  ,  à  l'ancre.  Elles  l'ar- 
rêtent plus  folidement  encore  ,  quand  elles  veulent  Ce. 
métamorphofer.  Elles  enferment  cxaiflcraent  les  deux 
bouts  .pour  y  revêtir  plus  en  sûreté  la  forme  de  Chry- 
fahde ,  Se  enfuite  celle  de  Papillon. 

Les  Teignes  champêtres,  dont  nous  n'avons  point 
à  redouter  les  attaques  ,  l'emportent  beaucou;^'  en 
indultrie  fur  les  Teignes  domeftiqucf.  Elles  pren» 
ncnt  dans  les  feuilles  des  plantes  la  raatièie  de  leurs 
habits  i  mais  il  faut  qu'elles  apprêtent  cette  ma- 
tière, S:  qu'elles  lui  donnent  la  légèreté  &  la  fou- 
plcffe  propres  à  leurs  vêtemen's.  Ces  Teignes  font 
"des  cfpècsde  Mineufes  ;  elles  (egliilcnt  entre  les 
deux  membranes  d'une  feuille  ,  qui  font  pour  elles 
ce  qu'une    pièce  de    drap  eft  pour  un    Tailleur, 


I  N  S 

avec  cette  différence  ,  que  celui-ci  a  befoin  d"un 
patron  ,  &  que  nos  Teignes  savent  s'en  palier. 
Elles  dctp.client  de  ces  membranes  toute  la  fub- 
ftance  charnue  qui  leur  eft  adhérente  ;  elles  les  amin- 
cirent &  les  poUllLiit.  iilles  coupent  enfuirc,  dans 
ces  membranes,  aind  préparées  ,  deux  pièces  a-peu- 
près  fcmblablcs.  Elles  travaillent  à  leur  donner  la 
concavité  ,  la  courbure,  les  contours  &  les  propor- 
tions que  requiert  la  forme  de  leur  fourreau,  & 
cette  forme  eit  fouvent  très  -  reclicrcliée.  Elles  les 
afTcnibleiit  &  les  unillent  avec  une  propreté  &  une 
adrclle  incroyables  ,  &  lîniffent  par  les  doubler  de 
foie;  elles  n'ont  plus  alors  qu'à  défengrcner  l'Iiabic 
de  dedans  h  feuille  où  il  a  été  pris"&  taillé  ,  & 
cela  n'exige  que  quelques  efforts.  Il  eft  de  ces  four- 
reaux qui  portent  du  côté  du  dos  de  petites  den- 
telures qui  les  ornent  beaucoup  ,  &  les  font  pa- 
roirre  plus  compofées  :  ces  dentelures  ne  font  autre 
cliofe  que  celles  de  la  feuille  dan>  laquelle  ces  fuur- 
reaux  ont  été  façonnés.  Les  Teignes  champêtres  fe 
métamorphofentdans  leurs  habits,  comme  les  Teignes 
donieftiques  dans  le  leur.  Mais  nous  n'avons  guèrcs 
fait  qu'entrevoir  l'art  induflrieux  des  Tcicrncs  cham- 
pêtres. Au  rcOc  ,  l'habit  de  ces  Teignes  n'ell  pas 
fait  pour  être  allongé  &  élargi  ,  quand  il  devient 
trop   étroit  ^   elles  en  font  un  autre. 

Quantité  Je  Teignescbampêtres  n'entendent  point 
à  préparer  l'étoffe  de  leurs  vêtemens.  Aufft,  les 
matières  qu'elles  mettent  en  oeuvre  ne  font  -  elles 
/ufceptibles  d'aucune  préparation.  Des  brins  de  bois , 
de  petites  baguettes,  des  fragmens  de  feuilles,  des 
morceaux  d'écorce  ,  &c.  pofés  en  recouvrement  , 
comme  les  tuiles  ,  revêtent  extétieurement  le  four- 
reau qui  eft  de  pure  foie. 

Quelques  Teignes  champêtres  n'empruntent  po-nt 
pour  ic  vêtir,  des  matières  étrangères;  elle  s  h.a- 
billent  de  pure  loie ,  &  leur  tiltu  eft  bien  plus 
ferré,  bien  plus  fin  ,  bien  plus  luftié  que  celui  d^s 
plus  belles  coques  des  Chenilles.  Il  a  encore  ur.e 
iingularité  de  plus;  il  eff  compofé  de  petites  éca:'.l:?, 
femblables  à  celles  des  Poiffons  ,  &  qui  fe  recou- 
vrent un  peu  les  unes  les  autre».  Le  fourreau  cfb 
quelquefois  lurmonté  d'une  enveloppe  en  forme  d: 
manteau,  qui  le  couvre  prefque  en  entier,  &  qui 
eft  compofé  de  deux  pièces  principales  ,  dont  la 
figure  invte  celle  d'une  coquille  bivalve,  ou  à  deux 
battans.  Des  Teignes  qui  puilent  dans  leur  propre 
fond  la  matière  de  leur  habit ,  dévoient  (avoir  l'a- 
longet  &  l'élargir  :  il  leur  eu  auroit  trop  coûté  de  s'en 
faire  un  neuf  au  befoin;  auffi ,  entendent-elles  à 
merveille  à  l'agrandir.  Elles  n'y  mettent  pas  des  éiar- 
gilfures  à  la  manière  des  Teignes  domelHques  ; 
elles  le  fendent  de  place  en  place  ,  fuivant  fa  lon- 
gueur ,  &  remplifTent  fur-k-champ  les  intervalles 
par  de  nouveaux  fih  ,  d'une  longueur  proportion- 
née à  l'ampleur  requife.  Ce  fouireaa  ,  de  forme 
vraiment  lîngulièrc ,  devient  auffi  pour  elles  une 
fotte  de  coque  ,  oïl  elles  fubilTcns  leurs  trar.sfor- 
niatioBs, 


I  N  S 


319 


Les  eaux  ont  auffi  leurs  Teignes  aquatiques , 
comme  on  a  pu  les  appeler  ,  qui  (ont  des  Larves 
à  fix  pattes  ,  qui  fe  transforment  en  •  Infcâes  à 
quatre  ailes ,  dont  la  relîémblance  avec  les  Papil- 
lons,  a  porté  Reaumur  .1  leur  donner  le  nom  de 
Mouches  Papillonacces  ,  cSc  qui  font  connues  main- 
tenant fous  celui  de  Friganes.  Tout  eft  bon  à  Ja 
plupart  de  ces  Teignes  aquatiques  ,  pour  recou- 
vrir le  fourreau  de  piiie  foie  qu'elles  fe  filent  : 
on  les  voit  fe  faifir  indifféremment  de  tous  les  pe- 
tits corps  qu'elles  rencontrent  dans  l'eau  ,  &  les  at- 
tacher à  leur  habit,  H  eft  recouvert  de  gravier, 
de  petites  pierres  ,  de  morceaux  de  bcis  ,  de  par- 
celles de  RoCcaux,  de  petites  coquilles,  tantôt  de 
Moules,  tantôt  de  Limaçons;  &  ce  qu'on  n'ima- 
gineroit  pas ,  les  Moules  8c  les  Limaçons  habitent 
encore  ces  coquilles  :  enchaînées  au  fourreau  de 
rinfee^e  qui  les  porte,  iUfont  obligés  de  le  fuivrc 
par-tout  où  il  lui  plaît.  Il  eft  pourtant  des  efpèces 
de  ces  Teignes  qui  ne  s'habillent  pas  indifféremment 
de  toutes  fortes  de  matières  ,  &  qui  femblent  choi- 
fir  ,  par  préférence,  des  matières  d'un  certain  genre, 
dont  elles  revêtent  conftarament  leur  fourreau.  Les 
unes  préfèrent  des  grains  de  gravier,  ou  de  peti- 
tes pierres  ;  d'autres ,  des  feuilles  ,  ou  des  fragmens 
de  feuilles;  d'autres ,  des  brins  de  joncs;  d'autres, 
des  graines,  &c. 

Ces  Teii^res  ou  Larves  âquati.qucs ,  ne  fortenc 
pas  d'elles-mêmes  de  leur  fourreau  ;  il  leur  fert  de 
retraire  ou  de  défcnfe  ,  &  fi  on  veut  les  obliger 
a  en  fortir  ,  elles  ne  l'abandonnent  qu'à  la  dernière 
■extrémité  :  les  rnet-on  en!i;ice  à  leur  portée,  elles 
y  rentrent  aulli-tôt.  Il  n'en  eft  pas  de  même  des 
Teignes  domeftiques  ;  elles  ne  rentrent  plus  dans 
leur  fourreau  ,  quand  on  les  fotce  à  l'abandonner. 
A  l'approche  de  la  première  métamorphofe  ,1  ces 
Larves  aquatiques  amarrent  leur  fourreau,  mais 
de  manière  que  l'eau  puiffe  toujours  s'y  renouvel- 
Icr  :  elles  ne  le  fixent  donc  jamais  fur  l'extrémité 
qui  doit  demeurer  ouverte  ;  quelquefois  il  leur  ar- 
rive de  le  fixer  au  fourreau  d'une  autre  Larve  , 
qui  le  tranfporte  ainfi  avec  le  ficn.  Quelques- 
unes  de  ces  Larves  nous  montrent  un  procédé  par- 
ticulier. A  l'approche  de  la  métamorphofe  ,  elles 
raccourcilTent  leur  fourreau.  Ccmm.c  la  Nymphe 
eft  moins  longue  que  la  Larve  ,  elle  peut  être  très- 
bien  logée  dans  un  fourreau  plus  court ,  &  appa- 
remment qu'il  lui  Convient  que  je  fourreau  foit 
raccourci.  Nos  Laives  aqnatiques  ne  iubiffent  dans 
leur  fourreau  que  la  feule  transformation  en  Nym- 
phe. Le  fourria.i  le  trouve  fouvent  placé  à  une 
allez  grande  profondeur  fous  l'eau  ;  fi  la  dernière 
transformation  s'opéroit  dans  cette  enveloppe,  l'In- 
fecle  parfait  ,  tout  aérien  ,  rifqueroit  trop  de  fe 
noyer  en  travcrfant  la  couche  d'eau.  La  nature, 
qui  a  voulu  la  confervation  de  l'Infeélc  ,  a  enfei- 
gnéà  la  Nymphe  à  fortir  du  fourreau  ,  à  l'approche 
de  la  dernière  méramorphofe.  Celle-ci  n'a  point  à 
redouter  Icau,  for.  élément   naturel;    elle    ouvic 


jiô 


I  N  S 


donc  la  porte  de  la  maifonnette  ,  traverfe  l'eau  , 
s'élève  à  la  furface,  &  gagne  le  plein  air,  où  elle 
fe  défait  de  fon  enveloppe  de  Nymphe,  pour  pa- 
roîcre  fous  la  dernière  forme. 

Pour  ajouter  à  la  variété  des  vêtemens  ,  dont  la 
Nature  a  fu pourvoir  les  Infedes  ,  nous  ferons  con- 
lioître  une  petite  Larve  à  (îx  pattes,  jaunâtre  ,  très- 
dodue  ,  grande  mangeufe,  qui  dévore  les  feuilles 
des  Lys  ,  &  qui  recouvre  tout  fon  corps  de  fcs 
propres  eicrémens.  Sa  peau  délicate  .  fine  &  tranf- 
parente  ,  demandoit  apparemment  à  être  défendue 
contre  l'ardeur  du  Soleil  ;  &  tout  a  été  bien  dif- 
pofé  dans  l'Infede ,  pou:  qu'elle  le  fût  parles  ma- 
tières qu'il  rejette.  Au  lieu  d'être  placé  ,  comme  à 
l'ordinaire  ,  du  côté  du  ventre  ,  l'anus  efb  placé  du 
côté  du  dos,  &  lintefkin  qui  va  y  aboutir,  chalTe 
les  excréraens  vers  la  tête.  Il  ne  les  poulie  pas  loin  ; 
mais  un  mouvement  ondulatoire  des  anneaux  ,  que 
la  Larve  fait  dirigi;r  &  modifier  à  propos,  clialle 
la  maiièie  de  place  en  place  j&  l'étend  peu  à  peu 
fur  le  dos  &  fur  les  cô:és  ;  elle  glill'e  facilement  (ur 
la  peau  unie.  A  peine  la  Larve  a-t-elle  mangé  deux 
ou  trois  heures  ,  que  tout  le  delfus  de  fon  corps 
cft  recouvert  d'une  couche  dexcrémens.  Cette  cou- 
che ,  d'abord  très-mince  ,  s'épaiffit  à  chaque  repas, 
&  les  repas  de  notre  Infede  font  toujours  cojieuï. 
Elle  s'épailTit  enfin  ,  au  point  d'acquérir  un  volume 
trois  à  quatre  fois  plus  grand  que  celui  de  l'animal. 
Affublé  de  cette  énorme  couverture,  enterré  ,  pour 
ainfi  dire,  fous  un  monticule  d'excrémens,  il  ne 
montre  plus  que  fa  tète,  qui  eft  fort  petite;  & 
fous  cet  afped  étrange,  il  trompe  l'œil  du  fpecla- 
teur  peu  inïlruit ,  qui  croit  ne  voir  qu'un  tas  d'ex- 
crémens. Cette  épaille  enveloppe  tient  peu  au  corps 
ds  l'Infeéle  ,  &  quand  il  le  veut  ,  il  s'en  débarraife 
facilement  ;  quelquefois  elle  tombe  d'elle  même  ,  Sj 
une  nouvelle  lui  fuccède ,  qui  ne  coûte  pas  plus 
à  fabriquer  que  la  première.  La  Larve  n'a  (împle- 
ment  qu'à  manger  pour  fe  vêtir ,  &  fi  elle  ne  fait 
pas  admirer  beaucoup  d'induftiie  de  fa  part,  elle 
doit  faiie  admirer  toujours  la  même  bienfaifance  de 
la  part  de  la  Nature.  Son  accroliFemeat  eft  alTez 
rapide  j  .•l  ne  lui  faut  qu'une  quinzaine  de  jours 
pour  acquérir  la  grandeur  propre  à  l'efpèce.  Alors 
elle  entre  en  teire  ,  &  s'y  conftruit  une  coque 
quiméiite  fort  d'être  examinée.  L'excérieurne  préfente 
qu'un  petit  amas  de  terre  ;  mais  l'intérieur  offre  une 
tapilkiie  de  fatin,  qui  a  rout  l'éclat  de  l'argent  le 
plus  pur.  On  la  croiroit  de  la  foie  la  plus  fine  & 
laplusluftrée  ;  elle  n'eft  poutr'ant  formée  que  d'une 
matière  moulî'eufe  que  !a  Larve  rend  pat  la  bou- 
che ,  &  qui  fe  sèche  promptemep.t  à  l'air.  C'eilavec 
cette  macière  lîngulière  qu  elle  lie  les  grains  de 
terre  qui  lecouvrent  fa  coque  ,  &  lui  fervent  de 
défenfe.. 

Une  autre  Larve  à  (îx  pattes  ,  d'une  figure  plus 
remarquable  que  la  précédente  ,  &  qui  vit  fur  l'Ai- 
tichaud,  ne   recouvre  pas  tout  fon  corps  de  fes  ex- 


I  N  S 

cr^mens  ,  &  ne  !es  appliqtie  pas  immWïatement  fut 
fa  peau.  Elle  a  été  mile  tn  étar  de  les  employer  avec 
plus  d'art  ta  de  propreté.  Elle  ne  s'en  fait  pas  une 
enveloppe;  elle  s'en  fait  un  parafol  ,  autjuel  tilc 
donne  la  diredion  &  1  élévation  qu'elle  veut.  Elle 
l'inchne  en  avant  ou  en  arrière  ,  l'élève  ou  l'abaifle 
félon  fes  be  oins.  Les  pièces  du  parafol  font  uni- 
quement de  la  main  de  la  Nature;  l'étoffe  eft  four- 
nie par  l'Inf  de.  Près  de  l'anus  eft  attachée  une 
longue  fourchette  écaiUeuie  ic  mobile  ,  fur  laquelle 
les  excrémens  s'arrangenl  à  mefure  qu'ils  f'ortcnt. 
Bientôt  toute  la  fourchette  en  eft  garnie  ,  &  1  In- 
(ede  eft  en  polledion  d'un  paralol ,  qui  le  met  à 
l'abri  du  Soleil.  M.iis  ce  ne  font  pas  feulement  les 
matières  que  la  Larve  rejette  par  l'anus},  qui  fer- 
vent à  compofer  la  oile  du  parafol,  la  peau  dont 
elle  fe  défait  de  temps  en  temps  ,  s'ajufte  auHi 
fut  la  fouichette  ,  6c  feu  quelquefois  de  fond  à 
l'étoffe  du  parafol.  Cette  Laivc  fe  metamorphofe 
en  Caffide  ,  fur  la  feuille  ou  elle  a  vécu  ,  &  fans  fe 
faire  de  coque. 

Nous  avons  dit  qu'on  a  donné  le  nom  d'écumes 
printannieres  à  ces  amas  de  matière  moulleufc  d'un 
blanc  vif,  qu'on  voit  au  printemps,  fur  les  herbes 
des  prairies.  Le  peuple  qui  en  ignore  la  vraie  Na- 
ture,  les  prend  pour  des  crachats  de  différens  ani- 
maux. C'eft  au  milieu  de  cette  écume  que  vit 
la  Larve  d'une  elpècc  de  Cigale,  qui  n'eft  connue 
que  des  Naturaliltes.  Elle  en  eft  entièrement  cou- 
vettc  ,  &  pour  parvenir  à  la  voir  ,  il  f.iut  écarter 
délicatement  fon  enveloppe,  prefque  toute  a;rienne. 
On  met  alors  à  découvert  un  petit  animal  tout  nud, 
qui  femble  fortir  du  bain.  Sa  peau  ,  de  couleur 
jaunâtte,  paroît  molle  fic^^délicate  ;  il  eft  porté  fut 
(îx  pattes ,  &  marche  avec  allez  de  vîtcfle.  A  l'aide 
d'une  trompe  ,  il  pompe  le  fuc  d'une  multitude  de 
plantes,  &  plus  il  pompe,  plus  il  accroît  l'amas 
d'écume  fous  lequel  il  loge.  Il  la  rejette  peu-à-peu 
par  l'ùnus.  On  voit  alors  le  derrière  très  -  mobile 
de  la  Larve  fe  donner  divers  mouvemens  ,  s'al- 
longer &  fe  raccourcir ,  fe  dilater  &  fc  contrader 
&  l'écume  fortir  fous  la  forme  de  petites  bulles, 
qui  s'arrangent  les  unes  auprès  des  au;res  ;  il  fe 
forme  par  deeré  un  amas  confu!érablc  ,  qui  cache 
entièrement  l'Infedc.  Cette  fngulièrc  enveloppe  lui 
eft  bien  néceflaire^  s'il  en  demeure  privé,  il  fe 
defsèche  &  périt  enfin.  C'eft  au  milieu  niême  de 
l'écume  ,  où  la  Nymphe  de  cette  Larve  fubit  fa 
transformation  ;  nuis  dans  cette  ciiconflance  im- 
portante, l'écume  ne  touche  plus  la  peau  de  lln- 
ftde.  Il  s'en  forme,  on  ne  fait  encore  comment ,  une 
forte  de  voû:e  ,  mince,  unie  &  tranfparcnte, 
qui  l'environne  de  toute  part  à  quel-|Ue  diftaiice. 
Sous  cette  Voûte  s'opère  commodément  la  dcinièie 
metamorphofe,  &  l'infcde  patf.tit  h  perce  auflitôt 
pour  fe  mettre  en  liberté  &  commencer  un  nou- 
veau génie  de  vie  ,   bien  différent  du  premier. 

A  la  fuite  dis  Infcdes  qui  favent  fe  loger  ou 
fe  vêtir,  s'offre  une  Araignée,  dont  les  procédés 


I  N  S 

fn  ce  ç;enre  ont  bien  plas  encore  de  quoi  nous  fur- 
pi  en:!re  pjilcur  extiême  lingularité.  Elle  eft  déjà  ircs 
nmarquable  par  l'élément  dans  lequel  elle  vit.  Les 
>\rais;nécs  les  plus  généralement  connues,  font  des 
Infcdics  purement  tcrreftres  ;  celle  que  nous  vou- 
lons faire  connaître  vit  au  milieu  des  eaux  dor- 
mantes; elle  en  fort  néanmoins  de  temps  en  temps, 
pjur  clialîer  fur  leiiis  bords  ;  elle  cil  donc  une 
epL-ce  d'Ainphibie,  mais  qui  e(t  plus  aquariquc  que 
teirclirj.  E  le  nage  avec  une  mcrvciUeufe  célérité, 
tantôt  fur  le  dos  ,  tantôt  fur  le  ventre  ,  &  plus 
fouvent  tncore  fur  le  dos.  Elle  eft  une  admirable 
plongeufe,  &  pourfiiit  fa  proie  jufqu'au  fond  de 
l'eau,  avec  une  agilité  furprcnan:e.  DrvUtrcs  fois 
eik  la  pool  fuit  fur  terre  ,  Os;  après  l'avoir  faiiic, 
c'ie  la  traniporte  au  fond  de  l'eau.  C'elt-là  qu'elle 
1;  pratique  un  logement  qui  elt  unique  en  fon 
genre.  Elle  eri  pofe  les  fondcmens  fur  quelques  brins 
dhcrbes  ,  &  ce  fondement  elt  de  pure  foie.  Elle 
s'éiève  enfuirc  à  la  furfàce  de  l'eau,  en  nageant  Un- 
ie dos  ,  txpole  fon  ventre  a  l'air.  Se  corameil  cil  tou- 
j  Jurs  enduit  d'une  forte  de  vernis  .l'eau  ne  fauroit  s'y 
arraclierj  mais  l'air  s'y  attache;  uninftant  après ,  elle 
le  retiie  promptcment  fous  l'eau,  chargé  d'une  lame 
d'air  qui  y  el}  demeurée  adhérente,  &  qu'elle  va 
placer  adroitement  dans  fon  tilFu  foyeui.  Elle  ré- 
pite  aulli-tôt  la  mê.Tie  manœuvre,  s'clève  de  nou- 
veau a  la  furrace  de  l'eau  ,  préfente  fon  ventre  à 
l'air,  replonge  à  l'inftant ,  &  va  dépofer  une  fé- 
conde builc  d'air  à  côté  de  la  première.  Elle  mul- 
tiplie lescourles ,  continue  fon  travail  ,  S:  le  trouve 
c.ifin  en  pollellîon  d'un  petit  édifice  tout  aérien  , 
qui  lui  procure  une  retraite  alûirce  &  commode  , 
oii  elle  loge  à  fec  au  milieu  de  l'eau  j  mais  elle 
dï'Jre  un  peu  plus  de  folidité  à  fon  édifice;  elle 
veut  fur-tout  que  les  bulUs  d'air  qui  en  font  ks 
rnaiériaui: ,  ne  puillent  s'échapper  ;  dans  cette  vue 
elle  le  recouvre  cxtérieuiement  de  foie,  dont  les 
fils  très-fins  font  fort  rapprochés.  F.llc  fort  de  cette 
efpèce  de  pa'ais  enchanté  ,  pour  Ce  promener  aux 
environs  ,  &  chailcr  aux  Infedes.  Dès  qu'elle  en  eli 
fortie,  le  palais  fe  rellerre  de  lui-même,  fa  ca- 
pacité diminue.  Bientôt  l'Araignée  y  rentre  char- 
gée d'une  proie  ;  il  s'élargit  aullilôt  ;  l'Araignée 
ie  trouve  logée  à  l'aife  ,  &  y  dévore  fa  proie  en  fu- 
reté. Le  mâle  &  la  femelle  entendent  également  à 
confîruire  ce  logement  fi  fwiguherjqu'on  en.  iroitcju'il 
n'eft  qu'une  pure  invention  des  Naturalil1es,&ncn  pa'- 
un  ouvrage  réel  de  la  Nature.  Dans  la  (aifcn  dt' 
amours,  le  mâle  quitie  le  lien,  s'approche  de  ce- 
lui de  la  femelle  ,  s'y  introduit,  l'agrandit  même 
par  la  bulle  d'air  qu'il  porte  avec  'lui  ,  &  le  lo- 
gement devient  une  chambre  nupiiale,  où  le  con 
femme  l'œuvre  du  plaifir. 

Nous  avons  vu  des  Infedes  qui  minent  dans  le 
parenchyme  des  feuilles  des  plantes  ,  &  qui  s'y  ira 
tiquent  des  boyaux  ou  de»,  galeries  ,  comme  nos  Mi 
neurs  en  pratiquent  dans  la  terre.  Ils  en  ont  pr 
ie  nom  de  Mineurs  de  fetiitUs  II  eft  un  autre  In- 
ilifi,  Nac.  des  Infectes.  Tome  KU, 


I  N  S 


321 


fede,  d'un  genre  très- différent,  auquel  le  nom  de  mi- 
neur paroît  bien  mieux  convenir,  parce  que  c'clt  dans 
la  terre  qu'il  mine,  &  cet  Infecte  eit  une  Arai- 
gnée fort  femblablc  par  fon  extérieur,  à  celle  de^ 
caves,  mais  qui  en  dilîèrc  beaucoup  par  fon  genre 
de  vie  Si  fon  induftrie.  Elle  s'ét„blit  fut  la  pente 
plus  ou  moins  rapide  d'une  glaife  franche  Si  pelée, 
oit  l'eau  des  pUues  puiile  s'écouler  facilement.  Elle 
y  creufe  avec  les  fortes  pinces,  une  nune  en  ga- 
lerie ,  d'environ  deux  pieds  de  longueur,  &  donc 
la  largeur,  par-  tout  a-peu  près  égale  &  propor- 
tionnée a  fa  giolîeur  ,  lui  pcnncoide  monter  &  de 
dcfcendte  ccminodémciit  dans  le  fouteriain.  Elle  en 
tapilfe  tout  l'intérieur  de  toile  de  lo  e  ,  qui  facilite 
encore  (a  r-iarclic  ,  retient  les  gvaints  de  terre  qui 
pourroienc  le  détacher  de  la  mine,  &  l'aveitit  de 
ce  qui  fe  paiie  .">l'entiée.  Là,  eft  un  ouvrage  éton- 
nant ,  &  qu'on  feroit  raê.Tie  tenté  de  révoquer  en 
doute,  s'il  n'avoit  été  bien  vu  ^  b;en  décrit  par 
un  Obfervsteur  exaft.  Cet  ouvrage,  unique  chez 
les  Infedes,  ell  une  porte,  ou  pi'itôt  une  vraie 
trappe,  formée  de  pluhcurs  coudies  dune  terre 
détrempée,  lice  avec  de  la  foie,  &  dont  les  con- 
tours font  (i  parfaitement  circulaires  ,  qu  ils  fmi- 
blent  tracés  aa  compas.  Le  dertiè.c  de  la  ttappc 
ou  la  face  qui  tcgarde  l'intérieur  de  la  mine  ,  efl 
convexe.  La  face  cxiericuie  ,  qui  eft  à  fleur  de  terre, 
e(l  au  contraire,  plane  &  raboteufe,  &  fe  confond 
fi  bien  avec  le  terrein  voifin  ,  qu'on  ne  fauroit  l'en 
dillinguer;  on  peut  juget  facilement  que  l'adroite 
Mineufel'a  voulu  ainfi,  pour  mieux  dérober  le  lieu 
de  fa  retraite.  Mais  nous  n'avons  point  dit  tout 
ce  que  le  travail  de  cette  ingénieuTe  trappe  ren- 
ferme de  plus  admirable  j  nous  craignons  feulement 
que  ce  qu  il  nous  relfe  à  en  rappcrtct  ne  paroilTe 
fabuleux.  Sa  face  pollérieure  eft  doublée  d'une  toile, 
dont  les  fils  très-forts  &  très-ferrcs,  fe  prolongent 
de  manière  qu'ils  forment  une  forte  de  penture  qui 
lufpend  artilkemcnt  la  trappe  à  la  partie  la  plus  éle- 
vée de  l'ouverture  de  la  galeiie.  Au  moyen  de  cette 
peiuure,  comme  à  l'aide  d'une  charnière,  la  trappe 
peut  s'élever  &  s'abailler  ,  ouvrir  &  fermer  la  ga- 
lerie. Son  proprt  poids  fuftît  à  1  abaifier  ,  foit  parce 
que  la  galerie  ell  fort  inclinée  à  l'horizon  ,  foit  parce 
que  la  Mineufe  a  eu  l'adreiFe  de  la  fufpendic  à  la 
paitie  lupérieure  de  l'ouverture  ,  comme  fi  elle  con- 
uoilloit  l'eft'et  de  la  pefanteur.  Cette  ouverture  eft 
façonnée  en  entonnoir ,  &  fonévafemcnt  forme  une 
efpèce  de  feuillure  ,  contre  laquelle  la  trappe  va 
battre  ,  quand  elle  s'abaiiTe,  Elle  s'ajuflc  alors  avec 
laiu  de  précifion  dans  la  feuillure,  quelle  ne  laiffe 
par  dehors  aucune  prife  pour  la  fouk-ver,  &  qu'elle 
Kmb'e  faire  corps  avec  la  feuillure.  Si  pourtiin:  oa 
introduit  adroitement  la  pointe  d'une  épingl.-  dans 
le  joint,  on  parvient  à  fouiever  un  peu  la  trapue  ,• 
muis  alors  on  éprouve  une  réfiftance  donc  on  eft 
étonné.  File  augmente  a  mefure  qu'on  tente  de 
oulevcr  davantage  la  trappe.  Devine-ton  te  qui 
produit  cette  réiîliance  ?  L'Araigncc  av'.t.i''.  par  l'é- 
branlement léger  que  l'épingle  occafioiih?  dans  Us 
S  s 


%!■! 


1  N  S 


I  N  S 


fils  qui  fe  prolongent   le  long    de  la  galerie ,  ac- 
coure promptcmep.t  i  la  porte  ,  ciampoiine  (es  pattes 
fi'iin  côté    aux  parois  de  U  (galerie  ,  de  l'autre  à  la 
porte,  &   fe  renverlant  en  arrière,  elle  fait   el-fort 
pour  la  tirer  à    ei!c.   Aind    la    porte  s'ouvre  &    fe 
ferme  ait:riiativcnient  ,   (riivAnt   c]ue  robfcrvatcur 
l'emporte  d^ns  ce  petit   coiiibat  fur  l'/.raignée  ,  ou 
J'Araitnice  fur  1  Oblervateuv.  Maison  fent  bien  de 
quel  côté  la  vidoire  doit   pencher  ,  &  l'on  n'en  eff 
pas  moir.s  cionnc  ou'un   fi  petit  aniwal  puiile  faire 
une   ii  (,rjiui,;  n'filhuicc     L'Obfervactur  force   enfin 
la  porte,   od  la  fGu;>,",e  entièrement  ,  &  l'Arait^nte 
cil  .réduite    a    hiir  picinptcnicnt   au  fond  de  la  ga- 
lerie. On  peut  répéier  bien  des  fois  les  mêmes  pro- 
cédés avec  l'induitiicufe  Mineufe  ,&  éprouver  "cha- 
que fois  de  fa  part,  la  niéme   rcfiftance.  Toujocrs 
<e!le  accourt  à  la  porte  ,   &  fait   Ils  plus  grands  ef- 
•fcrts  pout   empêcher  qu'on  ne  l'ouvre.    Appelée  à 
vivre  dans   la  rerraite  la  plus  obfcure  ,  cette  Arai- 
^gnée  feuible  ne  pouvoir  fupportcr  l'éclat  du  grand 
.jour.  .Quand   on  la  retire  de  fa  mine  ,  fon    agilité 
;iiaturel:e   l'abandonne;    clic  paroît  languiffante  ,   &r 
.comme  engourdie  ,  5t  ficllc  fait  quelques  pas  ,  c'cft 
■  en  chancelant.    On   ne  peut    même    parvenir  à   la 
conferver   long-temps  hors  de  fa  mine,    &   toutes 
les  Aiaignces  de  cette  eCpèce  ,  qu'on  renferme  dans 
•  des  vafes  ,  y   périffent.   On  dcfireroit  que  le    pre- 
.mier  Obfcrvateur  de  cette  Araignée,  M.  l'Abbé  Sau- 
'Vage  5  eût  pu  fuivre  l'habile  Mineufe  dans  (on  curieux 
itravail.  C'en  eft  vraiment  un  bien  confidéralile  pour 
(Un  (î   petit  Infede  ,    que  celui    de  fe    creufer  dans 
la  glaife  une  galerie   d^environ  deux  pieds  de   lon- 
gueur; mais  c'ell  fur-tout  à  la  conftrudlion  de  l'ad- 
mirable trappe  qu'on    voudroic  le  voir  occupé.   Le 
lieu  où  elle   eft  conflruite   rend    l'oblervation  bien 
■dilhcde.   On  pourroit  pourtant  imaginer  des  moyens 
.qui   en  diminueroient  la  difiiculté.   La   Mineule  ne 
lïefufftoit  peut-être  pas  de  travailler  fous  les  yeux 
de  l'Obfervatcur    Nous  ne  connoiilons  pas  le  prin- 
cipal uUge  de  la   trappe.  O.T   pourroit    foupçonner 
que  l'Araignée  a   un   moyen  de  la  foulever  de  tems 
■en  lems ,    &   que  lorfqu'un  Infede   fe    préfente  à 
l'ouverture  du  foutctrain  ,  elle  la  lailTe  fur  le  champ 
retomber  pour  retenir  la  proie  captive.    La   trappe 
■feroit  ainli  un  piège  que  la  Mineufe  tendroit   aux 
Inledt'S.   Cette  Araignée  a  été  trouvée   aux   envi- 
■tons  de   Montpellier;   mais  fans  doute  quelle  ha- 
■bitc  encore    ailleurs   que    là.    Combien   l'Araignée 
.commune  au  milieu  de    fa  roile  ,    ou  occupée'à  la 
confliuirc,  feroit-clle    encore   un   objet     di^ne    de 
jnéritcr  notre.attention  !  mais  ce  n'efl:  pas  lorlqu'clle 
.attache  des  fils  i  des  endroits  où  elle  peut  aif^ment 
jttehidre  ,  que  nous  allons  la  confidércr  ici  un  in(- 
tant  ;   c'eft   lorfqu'elle  les  attache  à  des  endroit)  oii 
>il  ne   femble  pas    qu'il  lui   foit   aifé    de    parvenir. 
•Comment  les  attache- t-elle  par  exemple,   au   haut 
de   deux   grands  arbres   dont   les    branches    ne    fe 
touchent  point  ,  ou    à    deux  corps  féparés    p>ar   un 
jruilleaa  .-'   Cette  queftioo  embarralferoit    peut-être 
■Uii  Philofophc  j   mais  die  n'a  rien  de  -difficile  pour 


'  une  Araignée  :  en  ce  cas  elle  a  reconrs  à  un  ex- 
pédient qui  eft  bien  .fimple  &  bien  naturel.  Elle  fc 
fulpend  au  bout  d'un  fil  ,  &  tire  avec  fes  pattes  , 
de  fa  partie  poderieure  ,  plufieuis  longs  (lis  ,  qu'elle 
laide  volriger  au  gré  du  vent  :  ces  fils  ,  qui  ne 
tiennent  qu'a  fon  corps  ,  étant  tranfportés  çà  &  l.t  , 
s'attachent  ai-x  corps  qu'ils  rencontrent.  Se  c'eft 
ainfi  qu'ayant  rencontré  un  autre  arbt;  ou  un  autre 
bord  que  ceux  où  l'Araignée  fe  trouvoit  ,  ils  lui 
(ervent  de  pont  pour  s'y  tcanfporter  &  y  attacher 
le  fil  auquel  elle  éroit  fufpendue.  Ainfi  l'ufagc  que 
les  Araignées  l'avtnt  faire  de  leurs  fils  pour  tendre 
des  pièges  &  attraper  des  Infed>;s,  n'efl  pas  le  feu!. 
On  lait  qu'elles  s'en  font  des  coques  autour  de 
leurs  reufs.  i\!ais  l'u.fage  le  plus  fingulier  qu'en  font 
certaines  fortes  d'Araignées,  c'ell  de  s'en  fabri'iuec 
ces  efpèccs  de  voitures,  qui  leur  fervent  pour  faire 
des  voyages  de  long  cours ,  &;  pour  fe  tranfportec 
d'un  pays  à  un  autre,  Auffi  voit-on  ordinairement, 
quand  le  ciel  eft  clair  dans  certain  rems  de  l'année  , 
voltiger  dans  les  airs  quantité  de  gros  fils  Si.  de  flo- 
cons de  toile  de  ces  Infcdes.  Si  on  examine  ces  fils 
&ces  flocons  ,  on  y  trouvera  toujours  des  Araignées, 
qui  fe  font  fabriqué  ce  moyen  de  voler  fans  ailes, 
&  de  fe  tianfporter  facilement  dans  quelque  autre 

On  fait  que  les  Grillons  fauvages  aiment  à  faire 
leur  trou  (ur  le  penchant  de  quelque  élévation,  fur 
quoi  on  a  remarqué  deux  chofes.  La  première  que 
ces  trous  ne  vont  point  de  haut  en  r>as  ;  ce  qui 
pourroit  y  introduire  l'humidité  ,  mais  parallèlement 
à  la  fuperficie  de  la  tetre.  La  féconde  ,  que  les 
ma  es  les  font  plus  larges  à  l'entrée  que  dans  le  fond, 
afin  que  les  femelles  pulllent  y  avoir  place  dans  le 
tems   de  leur   accouplement. 

Mais  il  n'eft  point  d'Infedc  pltis  célèbre  par  fon 
indullne,  que  l'eft  une  Larve,  généralement  connue 
fous  le  nom  de  Fourmi-lion.  Son  nom  eft  lié  dansl'ef- 
prit  a  l'idée  de  procédés  très-ingénieux.  Tout'e  monde 
l'ait  que  le  Fourmi-lion  ,  ou  Myrméléon  des  Enro- 
mologiftcs ,  fc  creufe  dans  un  fable  fcc  ou  dans 
une  ter:e  fort  pulvétifée,  une  folle  en  manière  de 
trémie  ou  d'entonnoir,  au  fond  de  laquelle  il  fe 
tient  en  embufcade.  Comme  il  ne  marche  qu'à  recu- 
lons, il  ne  peut  pouifuivre  fà  pioic  ,  il  lui  tend 
donc  un  piége  ,  &  c'ell  fur-tout  lut  la  Fourmi  qu'il 
fonde  fes  effiérances.  A  l'ordinaire  ,  il  dejneure  caché 
fous  le  fable  ,:  foit  qu'il  repofe  au  fond  de  fou 
entonnoir  ou  qu'il  change  de  place,  il  ne  montre 
que  le  bout  de  fa  tète,  qui  cil  quartée,  platte  , 
ic  année  de  deiix  petites  cornes  mobiles  ,  en  forme 
de  crochets  ou  de  pinces  très-fines ,  dont  la  fin- 
gulière  ftrudure  étonne  l'Obfervatcur ,  Si  lui  montre 
a  quel  point  la  N.itiire  eft  admirab'e  jufque  dans 
fes  moindres  produdions.  L'anatomie  du  Fourmi- 
lion n'elt  point  notre  objet  adue!  ;  noui:  fommes 
moins  cutieux  de  favoir  comment  il  eft  fait,  que 
ce  qu'il  fait.  Pour  creufer  (^in  entonnoir,  le  Fourmi- 
lion commence  par  tracer  dans  le  fable   un  liLlon 


I  N  S 

ci-colii!rcr,  ^ont  l'enceinte  déterminera  l'ouvertitre  de 

I  en:our,o:r.  Il  y  a  toujours  un  certain  rapport  en;rc 
cetti:ouverture&  laprofondcur  de  i'cntonr.cu':  celle-ci 
ell  orduiaircmcnt  de  neuf  lignes,  quand  celle-là  eft 
de  douze.  En  géne'ra! ,  la  grandeur  des  entonnoirs 
varie  beaucoup  :  les  plus  giands  ont  environ  deux 
à  trois  pouces  d'ouverture  j.  les  plus  pjiits  deux  à 
trois  lignes.  Ce  n'cft:  pas  une  rép;le  ijuc  les  plus 
grands  Fourmi-lions-  creufent  Iss  plus  grandes  fortes  : 
lojvent  un  Fourmi-!ion  de  grandeur  moyenne  le 
trouve  logé  'dans  une  très-grande  folie ,  &  un 
très-grand  Fourmi- lion  dans  une  foiTe  de  médiocre 
grandeur.  Cela  tientà  dcscirconflar.ces  paniculièrcs, 
t]u'il  fcroi:  inutile  d  indiquer.  Après  avoir  déterminé 
l'ouverture  de  fon  enroni>oir ,  ou  tracé  le  prcmi;r 
fîllon  circulaire  ,  le  Fourmi-!ron  en  trace  un  fécond 
concentrique  au  premier.  On  comprend  que  fon 
travail  doit  abouiir  à  enlever  tou:  k  fable  renfermé 
dans  l'enceinte  du  premi:r  (ïilon.  Qu'on  imagine 
donc  un  cône  de  fabk ,  dont  le  diamètre  foit  égal 
à  celui  de  l'enceinte.  Se  doL-.t  la  hauteur  égale  la 
profondeur  que  doit  avoir  IVatonnoir  ;  c'ell  ce  cône 
de  (aS!c  qu'il  s'agit  d  enlever.  C'elt  avec  fa  tête, 
cop.ime  a'.cc  usie  pcl'c  ,  qne  l'Infede  en  vient  à 
bouc ,   fa  forme  répoiid  très-bien  a  cette   fondion. 

II  fc  fert  d'une  de  l'es  premières  patres  pour  la  charger 
iie  fable,  &  quand  elle  en  efl  fcjrc  chr.-g-e,  il  le 
lance  briifquemcnt  hors  de  l'encsiiitc.  Tourc  cetre 
petite  manœuvre  s'exécute  avec- une  promptitude 
&  une  adrciie  furprcnantes  ;  un  Jardmicr  n'opère 
p.is  fi  vite  Ik.  (i  bien  avec  la  bêche  Se  fon  p;ej  , 
que  le  Fourm.i-licn  avec  fa  tète  &  fa  pa;te.  Mous 
n'avons- pas  belbin  de  cire,  que  la  fuite  des  ma- 
nœuvres de  notre  Inftdle  ne  fera  que  la  répétirion 
de  celle  que  nous  venons  d'efquiller.  Il  tracera  de 
nouveaux  (liions,  toujours  concentiiques  aux  pre- 
miers. Le  diamètre  de  l'enceinte  diminuera  auill  gra- 
duellfiiicnt,  Scie  E"ounni-lion  defccndra  de  plus  en 
plus  dans  le  fablï.  JvUis  nous  ne  devons  pas  né- 
gliger de  faire  remarquer,  qu'il  ne  diar.'^e  jamais 
fa  tèie  que  du  fable  renfermé  dans  l'eiicciie  du 
liH  m  qu'il  trace  aûiiclleraenr.  Il  lui  feui.r  pour- 
tant tout  aaili  facile  de  la-cliarger  du  fable  q:i  crt 
a  l'extérieur  de  l'enceinte  ,  pu  fque  la  patte  qui 
répond  à  ce  côté  du  fiUcn  ,  elF  capable  des  mêmes 
lunélions  que  la  parte  ccrrefpondanre.  On  ne  le 
voit  point  s'y  méprendre  ,. il  parole  favoir  que  pour 
parvenir  à  crcufcr  fa  trémie  ,  il  ne  doit  enlever  que 
le  lable  compris  dans  l'enceinte  de  l'aire  eu  dans 
l'enceinte  du  (illon.  Il  n'y  a  dcnc  que  la-parrequi 
eft  du  côté  de  l'aire,  qui  foie  en  adion  ;  l'aucre 
fe  rfpjfé  ;  cei'e-ci  travaillera  i  fon  tour  ,  quand 
celle  la.  fera  fatiguée.  L'un  voit  alors  le  Fourmi-lion 
f^  tetouiner  bout  par  bout  ou  traverftr  l'aire  en 
ligne  droite,.  S:  commencer  un  nouveau  fiUon  en 
fei>s  contraiie.  Par  ces  ch.,-igements  de  lituation  , 
la  paite  qui  étoit  d'abord  piacéc  à  l'extérieur  de 
la.re,  le  trouve  placée  vers  1  intérieur  &l  prête  a 
nia;  œuvrer.  Il  .inive  ;ouventqu'encreu(aiit  fa  trémie , 
k-  ïoufcii-iioa  lenctntrc  de  gros  gr,ams  de  fable  ou 


I  N  S 


-de  petite  gri'tr.caft  de  te:re  i"cche ,  ;1  n'a  gards 
de  les  lai  lie  rda:. s  ia  ttém  c,  ils  fe;'.  iioirr,:  .-l'éilvlons 
aux  yccits  laUé'ies  q,i;  ■.çnrercietj:  d'en  l-.>rcir.  H  en 
chirge  fa  tête ,  Se  par  un  mouveracnt  fubic  &  bien- 
calculé,  ii  les  pro'-::e  hors  du  trou.  Si  au  lieu  di: 
ces  corps  allt^  ;;■:;..■;  ,  :'  encontre  de  petites  picrcs 
tiop  pcfar,:-;3  p^!  .1  ct.e  lancées  avec  la  tête,  il  laie 
s'en  débair.i  er  pa:  un  '..ouvcau  moyen  &  fort  lin- 
gulier.  Il  lort  de  teire,  5c  fe  montre  tout  cntiec 
a  découvert.  Il  va  ainli  à  reculons,  jufqu'à  ce  que 
!e  bouc  de  fon  derrière  ait  atteint  la  pierre  ,  il  fcmoic- 
alors  la  tarer ,  il  c.T.iye  de  la  noi:ner  Se  de  la  foulever, 
il  redouble  (es  etr.i;t< ,  p.uvic.K  \  la  ch.îrgcr  fur  fo:i 
dos,  maiiitie:  :  b-,!?..':c;i-tr,t  l'équilibre  par  des  mou- 
veinens  proni;  t'  ïc  alrcrn.-.nfs  de  fes  anneaux  ,  gùgna 
avec  (a  charge  le  r\ed  de  la  rampe,  la  gravit,  pô: te  Id- 
pierre  i  quel  r  :  d. )1  :-■.'' ;c  :iu  trou,  revient dai-.s  le  irou, 
ic  achevé  dji.  ;.    *   pendant,  malgré  tout  fon 

f.ivoir-fa'r.  î;c,  la  pierre'iui  échappe 

quelcu'.h.  '  a  efl  fur  le  point  d  arrive;: 

au  !■    -     '  ■  ;i  ;ie  fc  rebute  pas,  ii  del'cend, 

va  ■  e  ,  la  charge  de  nouveau  fur  fon 

do-,  -îpe,   remonte,   fe  décharge,  ?c 

rei-.ui:  :..  .1  i.  ;i  p  i-'jil.  Sa  patience  eft  prcfque  !:>é-- 
pu'.laolc  ,  on  l'ù  vu  lépéter  hx  à  fcpt  fois  de  luite  leS' 
mêmes  manœuvres  ,  pjrce  que  la  charge  lui  avoir 
échappé  autant  de  fris.  Il  oiï.oit  aux  yciix  du  fpeda- 
tcur  étonné  &  prel'.iue  attendri  ,  une  ima;^e  bi:n 
naturelle  de  1  ini\>rtui.é  Syliphc.  Enfin,  le  rourmi- 
!icn  jouit  du  f:  u"  .';■  '  ■;  tnv-uiv.  Il  a  tendu  fon' 
p-.ége  Se  le  ■.  >  •  1  '  ;:.  v  '5  &  immobile  au 
fond  de  k:''  ;  ..     ;    ir  rufé  &  paticnc 

la    proie    om' i      e  .:    p.  •::'nvre.    Si   quelque 

Foerii!;  vi.rt  a  ;od  r  autour  du  précipice  ,  il  eil  r.rre 
qu'elle  n  y  rc::i4c  p-Tiut.  Les  bords  en  font  efcarpé s , 
&  serraient  f.ci.ement.  Ils  eniraîi-erit  avec  ciri 
l'iinpiadente  Foaimi  ;  le  Fourn-.i-hon  la  faait  pref- 
teir.ent  avec  fes  pinces,  h  fecouc  pour  l'étourdir  , 
la  tire  fous  le  i'ablo  ,  &:  la  face  à  fon  aiff.  Il  rejette 
cnùiite  le  cadavre:  qi  i  r,  eîl  plus  qu'une  peau  féchs 
A;  vile,  répare  k  d- .':,-dre  lurvsnu  à  la  foîTe,  &  fe 
remet  en  cmb-ilcadc.  If  n'a  pis  toujours  le  bonlicur 
de  faifir  f.i  prc;e  ai  mj.nci-t  qu'elle  tombe  dans  ■ 
le  ['iége  Souvent  elle  é^n.ippe  à  les  pinces  metirtrières, 
3c  L\z  ciioii  pour  gag:icr  k  haut  de  l'entonnoir. 
Alors  le  Fouinii-lion  tau  ;oucr  la  tcrc,  il  lance  fur  U- 
proie  des  jets  de  fa'-ie  redoublés,   qui  la  précipitenc  • 


-k   nouveau  d-uis 


■de. 


'  Ces  procédés  ingénieux  qui  mwitrient  de  r/ous- 
arrèter  quelque  remps  &  qui  ont  rendu  célèbre  lî 
Fourmi  iion,  relui  '.'•-.:  p.  .t  -     -icaliers.  On  con- 

'noît  encore  un  lu:.  ,  .  ■-  ,  -.i^t,  qui  h^ibite 
comme  lui  une  ter  '     ,  .    .    ..;   mobile,  qui  s'y 

cieufe  aulli  une  fcile  eu  cu;.:-n:u.;r  6c  qui  l.r.ice  des 
,ets  de  fable  fur  h  prcie  qui  tente  d  en  fortir.  Cet 
liifeéle  eft  une  Larve  bianch?.;re,  molle 5:  lanspatrcs; 

À]ui  a  reçu  le  nom  de  Ver- bon,  par  analogie  à  celui 
iout  elie  imite  les  procédés.   Son  entonnoir  cft  plus 

^profond  profortiouucUemcnc  à  l'ouverture  ,  qut  n"6- 
Ss  1 


524 


I  N  S 


l'eft  celui  An  Fourmi-lion.  Pour  crcufer  cette  foflc 
profonde  ,  le  Ver-Iion  dcvou  s'y  prendre  d'u:ic  ma- 
riere  fort  limple  ;  il  ne  commence  poinc  comme  le 
Fourmi-lion  ,  par  tracer  un  fiilon  circulaire  qui  en  dé- 
termine l'ouverture  ;  il  fe  contente  de  jcttcr  le  fiblc 
obliquement  de  tou«  côtes.  A  mefurc  i]u'il  cxcave 
ainli,  il  s'enfonce  davantage  ,  &  il  continue  d'cxca 
ver  &  de  projetter  de  la  iorre  j  jufiju'a  ce  iju'il 
ait  donné  à  ia  folle  la  picfondcur  qu  il  veut. 
Lors  que  notre  Clulicur  a  achevé  de  crcufer  fon 
entonnoir  ,  il  fe  met  en  embulcade  fort  près  du 
fond.  Son  piège  eft:  tendu  à  tous  les  petits  Infccles  rô- 
deurs, &  nu, heur  à  celui  que  ion  imprudence  entraî- 
ue  dans  le  piécipice.  Le  Ver-lion  le  laUitàl'ir.llant , 
s'entortille  autour  de  lui  comme  un  Serpent,  le  ferre 
de  plus  en  plus,  le  tranfperce  avec  les  crochets  dont 
fa  tête  c(t  armée  ,  &  le  fucc  tout  à  fon  ai!e.  Mais 
51  arrive  (ouveiit  que  la  proie  ,  tiop  vigoureulc  , 
fait  fouvent  les  plus  grands  clforts  pour  s'échapper, 
Hc  c'elt  alors  quM  importe  beaucoup  au  Ver-'.ion  , 
que  fa  partie  poltérieure,  recourbée  en  cro;liets, 
foit  bien  cramponnée  dans  le  fable.  Si  pourtant  la 
proie  réuffit  a  lui  échapper  ,  &  qu'elle  fe  meite  a 
grimper  le  long  des  parois  de  l'entonnoir,  le  ru'é 
chàlfeur  lance  oudain  au-delfus  d'ilie,  aveu  une 
merveilleufe  juftelfe  ,  des  jets  de  fable  rciu'rés,  qui 
l'étourdilfent  &  la  forcent  à  ictomber  au  fond  du 
précipice  où  elle  elt   bientôt  relfaiùe. 

Nous  venons  de  voir  combien  l'inftinéïScrinduf- 
tric  paroilfent  avec  éclat  dans  les  infectes  dont  nous 
avons  parcouru  rapidement  les  petites  habitations;  nous 
allons  maintenant  .-.ous  arrêter  quelques  inllants  aux 
procédés  riU'.ifs  à  la  inétamorphole.  C'eft  une  grande 
affaire  pour  nos  folitaircs  que  de  s'y  préparer;  leur 
çonfervation  d^-peiid  des  précautions  a'-xquelles  ils 
ont  recours  à  l'apitoche  de  cette  époque  la  plus 
importante  de  leur  vie.  Les  Cheni  les  nous  oiîrcnt 
feules  des  exemples  de  pr^lque  tous  les  proc.'dés 
que  la  Natiitc  a  enfeignts  aux  Infeâes  en  ce  genre. 
On  lent  bien  que  nous  devons  nous  borner  ici  a 
quelques  exemples  fur  lefquels  nous  ne  pouvons 
jcttcr  encore  que  de  légers  appcrçus. 

On  a  vu  que  la  Chryfaiide  ne  peut  agir;  c'eP. 
donc  ia  Chenille  qui  doit  tout  faire.  Le  point  le 
plus  e.lientiel  cfl  de  mettre  la  Chryfalide  en  état  de 
fe  tirer  iaus  rilque  du  fourreau  de  Ciiemlie.  Pour 
y  parvenir,  les  Chenilles  ont  divers  moyens.  I.e 
plus  limple  cil  de  fe  fufpendre  parle  derrière.  Elles 
lilcDt  fur  riuclquc  aprui  un  rcti:  iiîo.it  cuîc  de  foie, 
elles  y  cramponr.eiu  fortement  leurs  deux  dernières 
pattes  ,  &  fe  pendci.t  ainli  la  tête  en  bas.  Dans  cette 
attitude  lînguliere ,  elles  fubilfent  leur  métamor- 
phofes  à  découvert.  Le  fourreau  de  Chenille  s'ouvre , 
&  laille  paroître  la  Chryfa'idc.  De  moment  en  mo- 
ment elle  fe  dégage  davantage  Mais  que  devicn- 
dra-t-elle  quand  elle  auta  entièrement  abandonné 
Je  fourreau  ?  Comment  fe  foutiendra-t-clle  en  l'air  .' 
Comment  p4!.viendra-t-cllc  à  s'acciochcr  au  même 


r  N  s 

endroit  où  h  Chenille  i'étoit  auparavant  ?  Eric  a  utc 
petite  queue  ,  &  cette  queue  eft  gainx  de  crochets. 
Tout  fon  corps  cil  encore  très-fouple.  Avec  fes 
anneaux,  comme  avec  des  mains,  elle  faifit  un; 
portion  du  fourreau  Se  s'y  cramponne.  Un  inftant 
après  elle  allonge  fa  partie  polféricure  ,  &  failit 
avec  d'autres  anneaux  une  portion  j-lus  élevée  du 
fourreau.  Elle  rampe  ainli  à  reculons  lur  la  dépouille 
comme  fur  un  gradin  ,  Se  parvient  enfin  à  accrocher 
(a  queue  au  monticule  de  (oie.  Le  voifinage  de 
la  d:ipouille  l'incommode;  elle  f'  met  à  pirouetter 
fur  elle-même  pour  la  faire  roraber ,  &  en  vient 
ordinairement  a  bout.  Probablement  ces  pirouettes 
n'ont  pas  une  fia  aiifli  raifonnée  qu'un  grand  Admira- 
teur des  Infc'^les  parnît  l'avoir  cru;  l'attouchemenc 
de  la  dépouille  irrite  plus  ou  moins  la  peau  très- 
délicate  de  la  Chryfalide  ,  &  met  celle-ci  en  mouve- 
ment. Comme  elle  elt  lufpcndue  par  un  fil ,  il  eft 
bien  naturel  qu'elle  pirouette  ,  &  que  la  dépouille 
cède  à  ces  petites  iaipulfions  léitérées.  Il  y  a  fans 
doute  une  infinité  de  pareils  faits  qu'on  fe  plaît  trop 
à  exalter  ,  mais  qui  n'en  font  pas  moins  dignes 
d'attention. 

Il  ne  convenoit  pas  à  d'autres  Chenilles  d'être 
pendues  de  cette  maniera.  Il  falloir  que  leur  corps 
fut  un  peu  allujetti  contre  l'appui,  &  la  Nature  leur 
en  a  enfeigné  le  moytn.  Elles  fe  palTent  autour  du 
corps  une  ceinture,  faite  de  l'aiiemblage  de  quan- 
tité de  fris  de  foie,  dont  les  bouti  font  colles  a  l'appui. 
Elles  cr.tmponnent  aulh  leurs  dernières  pattes  caas 
un  monticule  de  foie.  Il  elt  tout  limple  ,  après  ccU 
que  la  Chryfalide  fe  trouve  liée  Ce  cramponnée  comme 
I  étoit  la  Chenille.  La  ceinture  eit  lâche,  &  laille 
à  la  Chryfalide  la  liberté  d'exécu.er  les  petites  ma- 
nœuvres. Quoique  ce  procédé  fo;t  allez  limple,  il 
ne  lailfe  pas  d'oH'rir  des  va'i;'r-.'î  r.-ir,arquables  chez 
les  difléieiitcs  efpèccs  de  Chenilles  i|Ui  y  ont  riCoi:rs. 
Toutes  ne  b'y  preiiiient  pas  de  la  iiicme  manière  pour 
hier  leur  ceintute  &  la  palier  autour  de  leur  corps. 

Beaucoup  d'autres  efpèces  recourent  à  des  pratiques 
bien  dilVérentes  pour  fe  préparer  à  la  métaiîiciphofe. 
Un  nouvel  ufigepour  lequel  les  îuftftes  fe  conltrui- 
fent  des  demeures  &  qui  elt  même  le  plus  fréquent, 
c'eft  pout  y  lubir  leurs  transformations.  Ces  fortes 
de  demeures  font  ce  qu'on  appelle  communément 
des  coques.  Llnfeile  s'y  renferme,  &  n'y  Lille 
prefque  jamais  d'ouverture  apparente.  Plu  licurs  même 
font  en  tout  fens  fi  fo  ides ,  Se  fi  bien  fermées , 
qu'd'es  font  abfolumcnt  impénétrables  à  l'eau  & 
a  l'air;  c'eft  là  que  rinfeét;e  (e  change  en  Nymphe, 
ou  cil  Chryfalide.  Ces  coques  paroillent  fervir  piin- 
cipaicment  a  trois  fins.  La  première  eft  de  fournir 
par  leur  concavité  intérieure  ,  à  la  Chryfalide  ou  à 
la  Nyinphe  ,  dès  qu'elle  paroît ,  &  lorfque  ion  en- 
veloppe elt  encore  tendre,  un  .ippiii  commode ,  6c 
de  lui  fa-r-'  prendre  l'attitude  un  peu  recourbée  en 
avant,  qu'il  lui  faut  pour  que  l'es  membres,  fur- 
tcut  les  aîles ,  prennent  la  place  oii  ils  doivent 
demeurer  fixés  jufqu'à  ce  que  l'Infcdle  fe  dégage 


lus 

de  fon  er,vcl-,>ppc.  Elhs  û-rvcnt  ci->  f','cond  lieu  ,  à 
garùM'i  l'.îiiiaialj  tlir.s  cet  t;ut  d;:  fuiblclTe  ,  d'S 
injures  de  l'a  t  i^c  des  pjur.'uiKS  de  Ci:i  ennemis  ; 
&i  enfin,  elles  enijTïciîent  que  ces  Ciu-yf^lides  ou  ces 
N)-.Tiplics  ne  fc  dwifèciîïnt  j'ar  une  trop  force  évapo- 
ri:ion.  Les  coques  qui  n'ont  prefqu'aucune  con- 
liilance,  n'ont  probablement  qie  la  première  de  ces 
fins  pour  ob;ct.  Celles  j' i  ùnt  ^lus  fermes,  faus 
être  pcir:a:;t  inipcnsrrabics  a  l'air  c^  à  l'eau  ,  paroil- 
(cnt  aulli  i'tr-.ir  pourl.t  '.'v.condc,  6c  les  au  ti  es  fl-mbicnt 
êcre  diftiuées  a  lifi-lanc  a  ces  trois  fins  dilF-reutes, 
fclon  les  J;:rùc.;s  bcrmns  que  les  Infefles  peuvent 
en  avoir. 

A  qi.i  le  Ver-à-fcie  n'a-t  il  pas  fuit  connoître 
cette  uidnftric  des  Inledcs  dans  la  fabrique  de  leurs 
coques,  pour  tiibir  a  ccuvcri  leurs  [rirsi:or;na;:on>  ? 
Ma:s  on  le  trompcroit  (i  l'en  pen  cit  que  toute  les 
(..heniiks  (]ui  fe  conlhuiûnt  des  coques  ,  tiavjilU-iu 
fur  le  modèle  du  Ver  à-foie.  Leurs  fabri^jucs  ù  di- 
vcrfiiîcn:  autant  que  ce!l.s  t|U!  rous  fcunv.li.iu  i.0'> 
iiabits  5:  nos  meubles.  En  tra:ta:it  l'aràc  c  CbeniNc, 
nous  nous  fornines  fans  duure  a.'.ez  anctjs  dans  ces 
petits  attcliers,  pour  y  conlidrier  de  pics  l'cs  p:océJcs 
inj^éi.ieux  Se  variés  des  ouvrières,  la  forme  t;  les 
effets  des  indruaicns  qu'elles  mettent  fi  adroitement 
en  oeuvre.  Comme  cependant  notre  but  doii-ètie 
d;  donner  d.-.ns  cet  ar.icle  un  a!  régs  de  tout  ce  que 
ks  autres  ar.ic.'es  renf.-iment  de  plus  mrJrc liant ,  r-ia 
tivcment  aux  lufeelef  c.T  gûu-jal,  nous  àl'o:is  piéfen- 
tcr  une  L'gère  ef-iuilie  du  travail  &  de  la  diverllcs 
Ces  mana-avrcs  de  quel-.^uts  Chenilles  a  cet  éji^.ird. 

Les  coques  les  plus  généralement  connues  font 
de  pute  foie.  Telle  cil  celle  de  cette  Cl.cmik 
qui  for.rrit  tant  à  i.otre  hixr.  Leur  forme  eft  ordi- 
raucmeiit  ovale.  El:es  la  doivent  au  corps  même 
de  1  Infect:,  lur  Ic.jiicl  el'es  font  comme  moulée'. 
Tandis  qu'il  travaille,  il  fc  contourne  en  manière 
d'S  ou  de  demi-aii.ifaJ,  &  l'on  voit  allez  que  les 
fis  dont  il  s'enveloppe  alors,  doivent  tracer  autour 
de  lui  un  ovale  plus  ou  moins  allonge.  La  coq.ie 
cfb  une  eipèce  de  jeltiron  produit  par  les  circonvo- 
Ir.rions  d'un  même  iil.  La  cjinparaifon  eit  fans  doute 
peu  exadk  :  il  y  a  bien  plus  d'^rt  dans  la  conflrudioii 
d'une  coque,  que  dans  la  formation  d'an  peloton  ; 
niais  cet  art  elt  cachi  en  parue.  Le  fi!  ne  fait  pas 
proprement  des  ciicouvoluiuns  autour  de  la  coque; 
il  V  trace  une  infinité  de  zigs-zags,  qui  compilent 
ditT-icntes  couches  de  loie,  d'où  rélulte  l'épaiileut 
du  tilfu.  Une  fil. ère  p'a:ce  près  de  la  Lo  .clie  de 
rinfcdc,  moule  ce  fil  précieux.  Avant  que  de  palier 
par  la  filière,  la  miaèie  3  foie  le  montre  fous 
i'afpeft  d'ure  gomme  prefque  liquide  ,  contenue 
dans  deux  grands  réfervoirs  ,  repliés  en  manière 
d'intcftins,  &  qui  vont  aboutir  à  la  filière  par  deux 
conduits  déliés  &  parallèles.  Chaque  conduit  fournit 
ainfi  la  matière  d'un  fil,  la  filière  réunit  ces  deux 
fils  en  un  (cul ,  &  le  mi:rofcope  démontre  cette 
rtunJùn.  Uu  fil  de  foie,  qui  nous  paroît  fimplc, 


I  N  S 


3^5" 


I   cfl  donc  réeî'cment  double.  Nous  avons  vi:  qu'ut» 
fil  de  foie  d'Ar.iii;née  eft  bien  aut:emcnt  compofé  $ 
quoique  prodi.5ieufe;r.ent  fin,     il   eft    formé-    de  U 
réunion  de  pluucurs  milliers  de  fils,   qui  palTent  par 
difFérciites  filières.  L'Hiftorien   immortel  du  Ver-à- 
foie  s'ell  alfuré  que  la    coque    de  cet  lalede  eft 
formée  des  lacis  d'un  même  fil,   dont  la  longueur 
eft   de  plus  de  neuf  cents  pieds  de  Bologne.    Des 
Ecrivains  trop  épris  du  merveilleux ,  nous  ont  beau- 
coup vanté  la   piévoyance  du  'Ver-à  fuie  :  ils  nous 
l'ont   préfenté   comme    prcdentant   fa  fin  prochaine 
&  ordonnant  lui  même  les  préparatifs  de  fa  (épulture. 
Il    ne  manque    à    ces    jois    récits  qu'un   peu    plus 
d'exaifliiude.  Le  Vct-à  ibie  agit,  i!  ell  vrai,  ccnime 
.  s'il  piévoyoit  l'crat  prochain  qui  exige  de  lui  toutes 
i  fes  (.'récâutions  :  s'e.ifuit-il  néanmoins  qu'il  prévoie 
'  réellement,  U   ne  pourroit-il   pas   agir  précifément 
[  de  la  même   manie; e   fans  rien  prévoir?  Quand  il  a 
;  pris  t^w.  fin  accroldcment,  fes  réfervoirs  a  foie  fonc 
I  i'JLi:  a  jli!  r.-miilis  qu'ils  peuvent  1  être,  il  eft  apparem- 
)  ni-'it   j.e.ie  du   beloin  d  évacuer  cette  matière;   il 
;  'o  .j,--  ,    S:    la  coque  eft    le   réfuitat    naturel   de 

!e-  '■"-  i:i  i^  des  attitudes  que  prend  l'animal,  en 
;,  li  I  .j.'.d:it.  Ces  attitudes  font  fans  doute  celles 
qui  i,.i  conviennent  le  mitux.  I!  fc  foulage  encore 
en  les  vziiatit ,  £i  comme  il  eft  à  peu  pics  cylin- 
diinue,  de  que!  pie  nianiere  qu'il  le  ploie ,  il  tend 
toujours  a  tracer  un  ovale.  En  promenant  la  filière  dû 
tous  les  côtés  ,  i!  cpaiiîit  de  plus  en  plus  le  tiffa  de  fa 
co.-jue.  Telle  eft  en  général  la  fabrique  de  toutes 
les   coques   de  ce  genre. 

Il  cil  de  ces  Filejfes  qui  donnent  à  leur  coque  une 
forme  plus  rechcrehte  ,  ce  qui  imitent  celle  d  un  ba- 
teau renverf-^.  Lt  coque  du  Ver-à-foie  eft  faite  , 
pour  air.fi  dite,  dune  feule  pièce.  Les  coques  en 
bateau  lont  faites  de  deux  pièces  piincipales,  facon- 
nrc,  en  mantcie  de  coquilles ,  &  réunies  avec  beau» 
coup  de  propreté  &  d  .\drelle.  Chaque  coquille  eftt 
tiavaiilée  a  part  ,  &  formée  d'un  nombre  prefque 
infitii  de  très -petites  couches  de  foie.  Sur  le  devant 
de  la  coque,  qui  repiéfente  le  derrière  du  bateau, 
eft  un  rebord  un  pea  faillant,  dans  lequel  on  ap- 
perçoic  uf.e  feite  ti  ès-étioite ,  qui  indique  l'ouvcr- 
tJfe  ménagée  pour  la  fortie  da  Papillon.  Là  ,  les 
deux  coquilles  peuvent  s'écarter  l'une  de  l'autre  Sc 
laifler  p.;!!cr  le  papillon.  Elles  font  conftruites  &C 
allemblées  avec  un  tel  art,  qu'elles  font  lelfort  , 
&:  que  la  coque  dont  l'Infcde  eft  forti  ,  paroîc 
aulTi  bien  clofe  que  celle  où  il  habite  encore.  Par 
cet  artifice  ingénieux,  le  Papilloi;  eft  toujours  libre 
&  la  Chryfa'lide   en   fûrccé.' 

Mais  nous  devons  faire  icmargiitT,  due  toutes 
les  Chenilles  qui  fe  filent  des  coijucs  de  loie,  ne 
les  modèlent  pas  fur  leur  propre  corps  ,  c'eft-a-dire, 
ou'elles  n'y  lont  pas  toujours  renfermées  tandis 
qu'elles  en  tracent  les  contours  S:  qu'elles  en  fa- 
briquent le  tillu.  Nous  av ms  la  curieale  hiftoire 
d'uiK  très  pcittc  Chenille  mineufe,   qui  s'y  prend 


r^6 


ï  N  S 


d'une  manière  îai  f5iig(i!:èi«  pour  con-iruire  fa 
co'.'jue.  On  regrette  r,ue  cette  ccque  (bit  h  petite, 
la  qa'il  fuiîle  le  l'ccaurs  de  !a  lojpc  pour  la  bien 
voir;  car  ceîl  un  vrai  cluf  J'œuvrc  e;i  ce  genre, 
E!ic  efl  ornée  de.  jolies  c^iiiiek'.re'i  qui  sV-tcndcn: 
dans  toute  fa lons^tieui.  Safurr.ie  ov,ile  &  irù-.il'ingcc  , 
iiiiite  celle  d'ui^e  nivctre  oi  J'.-.n  bitcau  renverlé. 
Concevez  'iii'ui:;  !  ,;:i' '.il'':  ^oqac  clt  partagée  en 
deux  tr.ti^iver;:-!-;;:-.-'.:  ;  rv:.:;cip  C(;innieace  par 
en  tricctcr  ure  irc  ii,  &  -.•.;i.i;s  c.ii'c'le  la  tricote, 
sl-le  fe  tient  au-J.l!^,:s  ,  il  n'y  a  que  fa  tête  &  Tes 
premières  pattes  qt;  :.'.ippliqu:ntatni;!u  pourictendre 
en  tous  fer.p.  EiL  travaille  dor.c  à  pea-prcs  comme 
nos  tricoteufes.  Amcfuie  qu'elle  prolonge  le  till'u, 
elle  va  a  reculons ,  en  le  icnaiu  toujours  en  aligne- 
ment avec  la  !or  :^iict!ràt  'a  coquetonimencée.  Qi'.and 
elle  a  acly;vi  i_!g  iiaccr  les  cofitot.rs  de  la  première 
njoitic  de  la  co  y.ic  Se  d'en  l.ibriquer  le  tiiTu,  elle  y 
entre  la  tête  la  prctniiic,  fi:  retouiue  bi-ut  par  bout  & 
/ie  met  à  trava;  1er  à  la  féconde  moitié.  Elle  po;te 
fa  tête  en  avant  &  a'onge  fon  corps  ccranie  pour 
rnefurer  la  longueur  que  Joie  avoir  la,  partie  de  la 
coque  qui  lui  relie  à  cor.ltruire.  Elle  en  façpnne 
d'abord  l'extrémué  pointue.  &  à  melure  qu'elle  pro- 
longe le  tillu  ,  elle  retire  fon  corps  en  arrière  en  le 
laifd.it  rentrer  dans  la  prcirisre  moitié.  L'-rlquc  les 
bords  des  deux  moitiés  font  prêts  à.fe  tjuclicr  , 
la  Clieni.le  n'a  plus  qu.'à  tendre  des- fils  de  l'une 
à  l'autre  pour  les  réunir.  Le  tilTu  de  cctrc  jolie 
coque  préfente  a  la  loupe  un  fpetlacle  rrès-agréa- 
ble  :  on  croie  voir  un  filet  de  Péclieur.  Les  fils  qui 
vont  dune  cannelure  à  une,  autre  ,  fe  cro.fent  & 
forment  les  mailles  b:en  terminées  du  réfeau.  Ceux 
qui  parteiit  obliquement  d'une  cannelure  vont  fe 
lendrc  à  la  ,  cannelure  qui  la  fuit  immr'diatemcnt , 
Êc  cela  fe  répète  de  cannelures  en  cannelures.  Mais 
W  pareil  tillu  ne  feroit  pas  allez  ferré  au  gré  de  la 
Clicnille:  il  lailleroit  trop  de  traniparcnce  a  la  co- 
q.ue  ,  &  la  Chenille  veut  qu'elle  loit  opaque  Dès 
quelle  a  achevé  d'en  réunir  les  moitiés,  elle  s'oc- 
cupe à  Fortifier  tout  l'intciieur  en  le  revêtant  de 
couches  de  Ço\z.  Nous  nedifons  poii.t  comment 
l'adroite  Fdcufe  parvient  à  former  ces  cannelures, 
qui  paient  tant  l'cAcércur  de  fa  coque  ,  nous  oiîiet- 
toas  bien  d'autres  détails. 

Nos  Chenilles  filcufes  n'ont  pas  routes  une  égale 
provilie  n  de  f..ie  ,  &  toutes  femblcnt  néaniiHiins  vou- 
loir le  dérober  aux  yeux.  Celle,  qui  ne  font  pa^ 
allez  riches  pour  fe  faije  une  bonne  loge  de  foie  , 
fuppicent  à  cette  d.fctte  par  dirtérentes  matières  plus 
ou  moirs  groilières  ,  qu'elles  ont  l'adrelfe  de  faire 
entrer  dans  la  coullrudion  de  la  1  igc.  Les  unes  fe 
contentent  ai  lui  donner- ure  ceuv.rturede  feuilles 
qu'elles  lient  enfemblc,  fans  aucui>  art.  Les  autres 
ne  le  bornent  pas  a  entailer  ces  feuilles  il  a  les 
aliujettir  ;  mais  elles  les  arrangent  avec  une  f.ute 
de  régularité.  D  autres  s'avifent  de.  poudrer  tout 
le,  tillu  de  leur  coque  j  avec  une  marie're  qu'elles 
iendcut  par.  le.dcirièrs,  lic   qu'elles,  focx  pépétrer 


r  N  s 

'entre  les  fî!s.  D'autres  fe  dépou  l'cm  de  îetjr!  poîîj;. 
oC  en  compofent  lia.  tilfu  mi-feieé^:  poils.  D'autres  , 
après  s'éirc  dépouillées,  plantent  Ici.rs  poils  autour 
d'elles,  5:  en  firnKnt  une  tfuèce  de  paldfadc  en 
berceau.  L' autres  joignent  a  la,,  foie  6é  aux  poils,, 
une  nu'.ieie  L'aile  ,  qu'elles  lirent  de  leur  inté- 
lieur  é;  doit ',.:.,  bcuciicn't  les  malles  du  inUi  , 
qiner.  eit  co:iri>c  veiiufii.  D'au'res  s'enfoncent  dans 
le  Kible  ou  d.,u^  le  rnenu  gravier,  i'c  s'y  CGiiltruiIcnc 
des  coqugs  de  lab'o ,  d'jut  tous  les  grains  font  hcs 
avec  de  la  Ibie.  Dautres  enfin  ,  qui  n'ont  point  de  . 
foie,  percent  la.  terre  ,  s'y  pratiquent  une  cavité 
en  forme  de  coque,  en  cnduiftn:  les  patois  avec 
une  loitc  de  glu  ou  de  coile. 

Une  autre  cÇ^^cz  ,  bien  pl'js  indnftricafe  que  les 
■préccdeiitcs ,  exécute  un  ouvrage  qu'on  ne  le  laiîe 
■point  d'admirer.  Nous  venons  de  voir  des  coques 
qui_  relfeniblent  à  un  bateau  renvcrfé,  c'elt  encoie 
la.  tonne  que  cette  efjièce  donne  a  fa  co  ^wz  ;  mais 
«Le  ne  h  eonftiUû  pas  de  pure  foie,  .^wec  fes  dents 


le  d.tachc  de    peites  lai 


nés   G  ecojce  , 


de   fia 


ledani'uiaire  , 


-peu-pres  cga. 


•elle    alicmblc 


à\i:c  toutela  propreté,  toute  ladiefic  d'un  Ebénilte  , 
ic  dont  elle  cuuipofe  ic;  principales  pièces  de  la  co- 
qi:c.  Ccs.giandes  pièces  fout  auifi  foïn.ées  d'une 
multitude  de  très-petites  pièces  de  rapports ,  pofées 
.es  unes  au  bout  des  autres ,  &  liées  avec  de  la  foie. 
En   un  mot  ,   on.  croie    voir   ua  ouvrige   de  mar- 


C'eft  encore  en  bois  que  travaille  une  autre  Che- 
nille ,  nia-s  non  avec  le  même  atr.  Sa  coque  ,  de. 
forme  oïd.naire,   n'eil  faite  que  de  petits  hagmens 

:uTéguliei s  d' tachés  du  b..is  ['ce.  Le  fecret  de  l'In- 
ktte  conlille  a  lier  ces  f  agmens  &  à  cotnpoler  une.- 

.efpèce  de  beîtc.  !Ly  parvient  en  les  tenant  quelques  . 

.aiomens  dans  la  bouche  ,  en  les  y  humcddnt.  Se. 
en  les  collant  les  uns  aux  autres  au  moyen  d'une- 
forte  de  glu  qui  lui  tient  lieu  de  foie,  11  fe  Forme., 
de  ce  mélange  une  coque  dont  lafolidité  égale, 
prefque  celle  du  bcis.  Le  Papillon  n'a  point  d'inltru-  • 
meut  pour  la  percer  ,  il  peut  apparemment  la  r.i- 
inollir.  On  fait  queia  Chenille  pi^llède  une  liqueur  = 
acide  ,  &  l'on  a  CLinjcèUiré  avec  quelque  fondement,  , 
-juc  cette  liqueur  propre  à  ramollir  fenlibleme-nc  . 
i.i  coque,  étcst  pre.^arée  de  loin  pour  mettre  le., 
i'.'.pillon  en  état  de  fe  fane  jour. 

Nous  venons  de  prendre  une  idée  de  la  conflruétion  > 
,:'es  coques  de  quelques  Chenilles,  &  des  vanités 
les  plus  remarquables  de  cette  conibuCtion  cbei., 
•  lifférentes  efpe'ecs.  Il  s'en  faut  de  beaucoup  que  i  ous- 
■ayons  épuifé  cet  agréable  fujet.  Upe  grande  Ciienille, 
qui  fe  fat  aifénient  remarquer  par  des  boutons  ou 
tubercules,  fembUbles  a  de  petites  turquoifes,  dont 
es  anneaux  font  ornés,  (éconiliruit  une  grolfc  coque 
Me  pure  f.ue.foit  luftrée  ii  très-ép.iille.  Un  des- 
bouts  de  cette  coque  elt  arrondi ,  l'autre  fe  .termine: 
ca  pointe,   Exons  nos  rcg^ids.  fui  celui-ci  ;  il  cft  t 


I  N  s 

suvert.  Coinmenc  rinfcdc,  dans  fon  état  d'inac- 
tion, eft-il  a  l'abri  des  iiifultcs  des  petits  animaux 
■voraces ,  tandis  qu'il  demeiue  dans  une  coque  ouverte 
a  tout  venant?  Il  ell  appelle  a  y  pauer  orainairemcnt 
neuf  a  dix  mo!s ,  &  quelquefois  il  arrive  par  des 
circoiillaiices  particulière»,  à  nous  inconnues,  qu  il 
y  parte  plulicurs  années.  Nous  reprochons  déjà  à 
laClienille  ia  ncglijTeace  ,  &  nous  demandons  pour- 
quoi elle  n'a  pas  la  précaution  de  fermer  cxade- 
nient  fa  coque  ,  comme  le  Vcr-à-foic  &  tant  d'autres 
Chenilles?  Sufpendons  un  moment  nos  reproches. 
Le  Papillon  dans  lequel  cette  Chenille  fe  transforme 
n'a  aucun  inifrument  pour  rompie  ou  couper  les 
fils  de  !a  coque  &  pour  s'y  frayer  uive  ifiue.  Il 
reftcroit  donc  toute  fa  vie  prifonnicr  dans  c:tte 
coque  que  nous  voudrions  voir  fi  bien  clofc. 
La  Chenille  la  lailTe  donc  ouverte  ,  mais  elle  fait 
en  mème-tcmps  en  interdire  l'entrée  à  tout  înfeéle 
vorace.  Elle  y  pratique  une  cfpècc  de  nalle  de 
Poiflon,  les  fils  qui  compofent  cette  nade ,  font 
beaucoup  plus  forts  que  ceux  du  refte  de  la  coque,  ils 
ont  de  la  roidcut  &  font  comme  franj^és.  Tous  font 
couchés  &c  dirigés  dans  le  même  fcns  ,  &  fe  ter- 
iiiinent  à  l'ouverture.  Lz  nailc  ou  l'entonnoir  qu'ils 
forment  par  leur  allemblage ,  a  fon  embouchure 
tournée  du  côté  de  l'intérieur  de  la  coque.  Ouvrons 
cette  coque  avec  des  cifcaux  :  nous  voyons  diftinc- 
tement  tout  l'artifice  de  la  petite  na.'le.  Nos  reproches 
fe  changent  en  éloges ,  &  nous  admirons  l'adrcfle 
de  la  Chenille.  La  nalle  fe  piéfcntc  au  Papillon 
tjui  veut  fortir ,  comme  nos  nalTcs  fe  préfentcnt 
at!X  Poillons  qui  veulent  y  entrer  ;  par  conléquent, 
elle  fe  préfcnre  aux  Jnfedes  voraccs  ,  comme  nos 
nalles,  aux  Poillons  qui  tentent  d'en  fortir.  Nous 
n'avons  pas  montré  encore  tout  l'art  de  la  Chenille. 
l^Ti)e  feule  ne  lufEroit  pas  fans  doute  ,  il  pourroit  Ce 
trouver  des  Infectes  qui  s'y  introdttlroient ,  &  qui 
dévprcroi..nt  la  Chryfahde.  Notre  Chenille  pratique 
•aulli  une  féconde  nafle  au-deflous  ou  dans  l'intérieur 
de  la  première .  &  les  fils  de  cette  féconde  nalfe 
font  encore  plus  ferrés  que  ceux  de  la  nalle  exté- 
rieure, Oblervons  avec  ^elle  précilîon  les  deux 
tialîes  font  emboîtées  l'une  dans  l'autre  :  nous  rous 
écrions,  qui  pourroit  nuconnoîtrc  ici  une  fin  dé- 
terminée; Analyfons  cependant  un  peu  toutes  les 
i.yniioillAnces  &  tous  les  raifonnements  que  cette 
■Al  fuppoferoit  dans  la  Chenille,  &  nous  ne  ferons 
i-As    trop  tentés  de  les  lui  accorder. 

De  Geer  parle  des  coques  de  Chenilles,  qui 
svoient  la  conhftance  du  parchemin  &  dont  la  conf- 
trudfion  ofFroit  une  particularité  bien  remarquable. 
Le  bout  antérieur  étoit  façonné  de  manière  qu'en 
'îe  preiiant  un  peu  avec  fa  tête  ,  le  Papillon  pouvoit 
Je  détacher  facilement  du  refte  de  la  coque  ,  &  fe 
mettre  ainfi  en  liberté.  On  voyoit  alors  une  forte  de 
couvercle  ou  de  calotte  qui  abandonnoit  le  corps  de 
!a  coque.  Une  petite  adrelTe  de  la  Fileule  avoir  rendu 
cette  fcparacion  facile  ;  elle  n'avoit  hé  les  bords  de 
la  calotte  à  ceux  de  la  cotjue  que  par  des  fils  a»fés  à 


I  N  S 


327 


rompre  ,  t;^ndis  que  par  tout  ailleurs  elle  avoit  donné 
à  l'ouvrage   une  grande  folidiic. 

Nous  avons  admiré  la  inéchanique  ingénictjfe  & 
prefque  favantc,  au  moyen  de  laquelle  di'vcrfes  Che- 
nilles loulciu  des  feuilles  des  arbres.  Nous  nous  fom- 
mesarrêtésàconfidéicr  leurs  diftérentes  manœuvres, 
foit  lorfqu'clles  font  prendre  à  la  feuille  la  forme 
d'un  tuyau  ,  foit  lorfqu'clles  lui  donnent  celle  dun 
cornet,  po!c  Uir  (abafecomme  une  pyramide.  Voyons 
fcs  feuilles  de  frêne  roulées  ainfi  en  cornet,  elles  font 
habitées  par  une  petite  Chenille,  qui  s'y  eft  conftruit 
une  coque  de  pure  lo'.c,  allez  femblable  à  un  grain 
d'avoine.  Nous  ne  faurions  obfcrver  cette  coque., 
fans  ouvrir  le  cornet  ;  ouvrons-le  avec  précaution. 
La  coque  cfl  logée  au  centre.  Nous  appercevons 
de  petites  cannelures  fur  fon  extérieur,  elles  ne  font 
pas  ce  qui  mérite  le  plus  notre  attention.  Remar- 
quons lur-tout  comment  cette  jolie  coque  cfl  fu  (pen- 
due au  milieu  du  cornet,  à  l'aide  d'un  fil  ou  d'un  petit 
axe  de  foie  dont  une  des  extrémités  tient  au  fommet 
du  cône,  &  l'autre  a  fa  bafe  ou  au  plat  de  la  feuille,. 
Regardons  de  fort  près  l'endroit  ou  le  fil  s'attache 
fur  le  plat  de  la  feuille  :  nous  y  appercevrons  une 
petite  pièce  exaéleinent  circulaire  ,  noyée  dans  1  épaif- 
Icur  de  la  feuille  ,  &  qui  nous  paroît  cacher  quel- 
que dellein  '"ecret.  Nous  la  retrouverons  dans  bicre 
des  cornets;  mais  il  arrivera  fouvent  que  nous  ver- 
rons à  la  place  un  petit  trou  rond  ,  bien  terminé-, 
ii  qui  femblera  avoir  été  fait  par  un  emporte-p.èco. 
La  pièce  circulaire  eft  l'ouvrage  de  la  Chenille  : 
elle  a  rongé  adroitement  la  feuille  à  cet  endroit; 
elle  en  a  coupé  circrlauemcnt  une  petite  poition-j 
qu'elle  aeu  grand  foin  de  laiiler  en  place.  Nous  com- 
mençons à  démêler  le  but  de  ce  travail  :  il  tend  à 
ménager  une  illue  fecrete  au  Papi'lon,  en  même- 
tems  qu'il  interdira  l'entrée  du  cornet  aux  Tjledes 
malfailaus.  Notre  i  dulirieule  Chenille  patiqut 
donc  une  petite  porte  ifa  cellule.  Cette  porte  ne  doit 
s'ouvrir  qu'après  la  dernière  inétamoiphofe  :  f«s 
conteurs  s  engrenant  dans  L  feuille  ,  elle  y  demeura: 
comme  encadiée.  Au  fortir  de  la  coque  ,  ic  ^  apiUo 
defc.-i:d  le  long  du  fil  qui  la  tient  fufpeimve;  il 
en  fuit  la  diieàion  .  arrive  a  la  porte,  &  la  fait 
fauter  en  la  poullant  avec  la  tête.  Ces  cornets  que 
nous  voyons  percés,  ont  été  aba-idonnés  par  les-Pa- 
pillons. 

Des  Infcftes,  que  leur  refiemblance  avec  les  Che- 
nilles, a  fait  nommer  Faujjes  -  Chenilles  ,  fa  vent 
autti  fe  conftruirc  des  co(|ues  ,  &  ces  coques  ont 
de  nouvelles  fingulantés  a  nous  offrir.  E.les  font 
réellement  doubles  ,  c'clf-à-dire  .,  que  deux  coques 
font  renfermées  l'une  dans  l'autre,  fans  tenir  lune 
à  l'autre.  La  coque  extérieure  (emble  faite  de  par- 
chemin i  quelquefois  ce  purcherain  cil  un  ouvrage  à 
réfeau.  La  coque  intérieure  au  contraire  ,  ett  -un 
tilTu,  très-fin,  tiès-foyeux  ,  très-Iullré  :  on  ne  peut 
qu'admirer  la  beauté  &  la  conîpofition  du  tillu  <k; 
cetiç  coque  ^ncéri€4tre. 


3^8 


I  N  S 


Les  plus  fo'itaires  de  tous  les  In(cdes  font  ceux 
«|ui  vivent  dans  l'intérieur  des  fruits.  Il  cfl   prouvé 
que  chaque  fruit  ne  loge  qu'un*  Chenille  ou  qu'une 
larve.  On  nomme    communément    ces   Chenilles , 
des  Vers  ,   &  l'on  dit  que  les  fruits  où  elles  logent 
font  vcreux.  Les  femelles  pondent  fouvcnt  bien  des 
œufs  (ur  le  même   fruit,  6c  pourtant    il    ne    ren- 
ferme jamais  qu'une  feule   Chenille  ,   qucMr|u'il  pût 
en  lon-eric  Bii  iiourrir  un  bon  nombre.  On  obfervera 
la  m'jme  chofe  fur   les  petites  Chenilles  qui   fc  ni- 
chent dans  l'intérieur  des  grains  ;   il  n'y  a  jamais 
■qu'une  feule  Chenille  dans  chaque  grain.  Nous  igno- 
rons la  caufe  de  ce  fait  remarquable.  Nous  favons 
feulement  qu'un  Obfcrvateur  ayant   tenté   de  faire 
vivre  cnfcmble  des  Chenilles  de  cette  elpèce  ,  elli'S  le 
livroieat  de  furieux  combats  toutes  les  fois  qu'elles 
fe   rencontroient.   C'eft  fur  la  petite  Chenille  qui  vu 
dans   l'inténeur  de  'a  tête  du  Lhardon  à  bonnetier  , 
que   ces  tentatives  avoient    été  faites  :  elles  furent 
tiès-variécs  ,  &  toujours  les  petites  folitaircs  qu'on 
vouluit   forcer  à  vivre   cnfcmble,    fe    livroienf  des 
combat's  de    corps   à   corps   avec    un   acharnement 
inexprimable  :  la    n:ort    d  un    des    combattans     en 
ctoit   ordinairement   la  fuite.  On  remarquoit  qu'elles 
cvitoient  loigneufenienc  de  fe  rencontrer  ,  &  qu'elles 
fe   tcno'cnt  pour  l'ordinaire  à  quel--|ue  uiflance  les 
unes    des  autres.  Il  clf  donc  birm   d'.'Cidé  que   l'hu- 
pienr  de  ce^  Chenilles  cit.  anti  fociable.  Pluficurs  fe 
'ftiétamorphofent  dans  le  fruit  même   ,    qui    leur   a 
fervi  de  retraite  &  de  pâture;  elles  s'y  creufent  des 
cavités  qu'elles  tapilVent   de   loie  où  dans  Iclquellcs 
elles  fe  filent  des  coques.    D'autres  ,  &  cc!t  le  plus 
grand  nombre,  fortent  du  fruit  &  vont  fe  métamor- 
phofer  dans  la  terre. 

Nos  grains  enfin  ,  comme  nous  avons  vu  ,  font 
fujetsàêtre  mangés  par  une  très-petite  Chenille  qui 
fe  loge  dans  leur  intéiieur&  qui  s'y  métamorphol'e. 
L'enveloppe  du  grain  elf  une  forte  de  boîte  bien 
clofe  ,  que  la  Chenille  tapifle  de  foie.  Mais  le  Pa 
piilon  n'a  pouit  d'inflrumcnt  pour  percer  cette  boîte, 
&  il  y  demeureroit  captif,  fi  la  Chcmlie  n'avoir 
été  iniquité  à  lui  préparer  une  fortie.  Elle  s'y  piend 
comme  la  rouleufc  du  Fiêne:  avec  fcs  dents,  elle 
taille  dans  l'enveloppe  du  grain  ,  une  perite  pièce 
londe  ,  qu'elle  fe  donne  bien  de  garde  d'en  dé- 
tacher entièrement.  L;  Papillon  n'a  qu'à  poulTer 
cette  pièce  pour  fe  mettre  en  liberté.  Au  centre  de 
la  tête  du  Chardon  à  bonnetier  ,  eft  une  grande 
cavité  oblongue,  habitée  ordinairement  par  une  petite 
Chenille  dont  nous  avons  déjà  parlé  ,  qui  s'y  f.rit 
une  efpèce  de  coque  où  elle  fe  transforme.  L'écorce 
du  Chardon  eft  beaucoup  plus  dure  que  celle  de 
nos  grains  :  il  feroit  impoUible  au  Papillon  de  s'y 
faire  jour  :  il  lui  faudroit  de  fortes  dents  pour  y  par- 
venir, &  il  n'a  point  d'inftturaens  fcmblables  ou 
analogues.  La  Chenille  ,  qui  fcmble  le  favoir  ,  pour- 
voit habilement  aux  befoins  du  Papillon.  Elle  perce 
de  part  en  paît  les  parois  de  fa  cellule  ;  elle  y  prati- 
que un  petit  trou  rond  j  vis-à-vis  le  bouc  de  fà  co- 


J  N  S 

que,  par  lequel  le  P^pil  on  doit  fortir.  Mais  fi  ce 
trou  demeuroit  ouvert  ,  la  Chryfalide  feroit  trop 
expofée.  La  Chenille  s'avifc  d'un  moyen  forr  (impie 
pour  en  boucher  l'ouverture.  Tout  l'extérieur  de  U 
tête  du  Chardon  eft  couvert  des  graines  de  la  plante  : 
elles  font  implanté;s  dans  l'éccrce  ,  en:re  les  pi- 
quans:  ce  font  de  petits  ccrpi  oblongs  &  cannelés , 
pofés  les  uns  auprès  des  autres.  La  Chenille  allu- 
jcttit  à  l'extérieur  du  trou  quelques-uns  de  ces  petits 
corps  :  ils  y  font  l'office  des  uaHes  de  la  coque 
dont  nous  avons  fait  mention. 

Nous  venons  de  parcourir  d'une  vue  rapide   les 
procédés  d'une  mu;.uude    d'Inùftes   dift'éiens  ,    U. 
nous  nous  étonnons  avec  ra:lon  ,   de  la  grande  va- 
riété qui  règne  dans    ces    procédés  ,   tous   relatils  à 
une  même  tin  générale  ,  Se  tous  aulfi  divctlîfiés  que 
le  font  ceux  de    nos   artifans  ou    de  nos  artilles  ; 
d'où  vient  que  parmi   les  Infecfes  qui  fe  préparent 
a  la  méramorj-hoi'e  ,   les  uns  fc  pendent  par  le  der- 
nère,   ks  autres  fe  lient  avec  une  ceinture  ,  d'au- 
tres fe   co.ulunrent  des  coques  ''.   D'où    vient    que 
parmi  ceux  qui  fe  coulL^u^feiit  des  coques,   les  uns 
les  font  de  pure  foie,  tandis  que  les  autres  y  em- 
ploient des  matières  de  divers  genres  ;    Pourquoi  la 
forme  de  ces  coques  eft-ellc  ii  ditrérente  chczdiffé-- 
rentes   efpèccs  ?   Pourquoi  eft  -  il  des   Infectes   qui 
roulent  artiltemcnt  les  feuilles  des  plantes  ,   tandis 
que    d'autres    ne   font    que   les  her  ou    les  pliei  .'' 
D'où  vient  que  d'autres  nuncnt  ces  feuilles ,  Se  pour- 
quoi  ne  ks  minent-ils  pas   tous  de  la   même  ma- 
nière i  Pourquoi ,  enfin  ,  toutes  les  Teignes  ne  por- 
tent-elles pas   le    même   habit  :    Tous    ces   poui- 
quoi  ,   &  mille  autres  qu'on  peut  former  ,^  fur  les 
produdions  de  k  Nature,    font  autant    d'énigmes 
pour   des  êtres   donc  la  vue  ne  fautoit  appcrccvoir 
que  les  objets  les  plus   voilins   Se    ks  rapports   les 
plus  direils  de  les    plus    failkns.  L- s  ouvrages  des 
Infcdes  font  les  derniers  rcfultats  de  leur  organifa- 
tion  ,  &    cette   organifation   répond    au   rôle  qu'ils 
dévoient  juuer  dans  !a  grande  maihine  du  monde, 
ils   en    font  ,  a  la  vént'^  ,    ce  bien  petites  pièces; 
mais   ces   pièces  concourent  à  un  efl.t  général  par 
leur  eniirénem;r.c  avec  les  pièces  les  plus  importan-_ 
tes.  11  faut  b ,?n  que  nous  demeurions  dans  la  place 
qui  nous  a  écé   athgnée  ,  &  d'où  nous  ne  pouvons 
découviir  que  quelques  chaînons  de  la  grande  chaîne 
nniverfelk.  Un  jour  peut  être  nous  en  découvrirons 
davaricage.  En  atrendant ,  nous  pouvons  envifaget 
les  procédés  ii  variés  6:  fi  indulfrieux  des  Infectes, 
comme  un  agréable  Ipedade  que  la  Nature  préfetite 
auiyeuxdeVobfervateur,  &  qui  devient  pour  lui 
une  lource  intarillable  de  plaifirs  réfléchis  Si  d  int- 
truâions  utiles. 

Le  fpedade  devient  plus  int°reff"ant  encore,  lotf- 
que  roblervateur  entreprend  de  dérouter  lés  In- 
fedes  &  de  les  tirer  de  leur  cerck  naturel.  Ils  mon- 
trent alors  des  relTources  qu'il  n'avoïc  pas  lui  même 
prévues,  &  qui  trompeur  fon  attente.  Quantité  de 
Chenilles,  comme  bous  avons  dic ,  enttenc  en  cette 


I  N  S 

pou:  s'y  coniliuiie  cl<;s  co.]ucr  avec  des  gi.iiiis  de 
labk  qu'elles  lient  au  moyen  Je  leur  foie.  On  peut 
oblioer  une  de  ces  Chenilles  à  travailler  à  décou- 
vert ,  en  retirant  de  terre  la  cocpe  ,  &  en  y  fai- 
lant  une  biêche  plus  ou  moins  grande.  Si  l'on  met 
du  périt  gravier  a  la  fouée  de  la  Clienilte  ,  on  la 
verra  avancer  la  tète  hors  de  la  brèche  .  faifir  les 
grains  de  gravier  avec  Tes  dents  ,  les  pofer  contre 
le  bord  de  la  btècbe  ,  les  y  alluiettir  avec  de  la 
foie  ,  &  parvenir  ainlî  à  re'parcr  les  dcfordres  faits  a  fa 
coque.  L^rfqae  les  Faulfes  Teignes  ou  !es  CheniHejde 
la  cire  manquent  de  cette  matière  elles  lavent  le  faire 
«les  galeries  de  cwir ,  de  parchemin  &;  de  papier.  On 
a  vu  une  Ch.nille  fa;  venir  à  le  conihuire  une  coque 
avec  de  petits  morceaux  de  papier  qu'on  lui  avoit 
crtcrc  &  qu  on  avoit  coupés  corwme  on  avoit  voulu. 
Elie  les  faililfoit  avec  fes  dents  Si  fes  premières 
pattes,  les  tianfportoit  au  lieu  où  elle  s'éroit  éta- 
blie, les  mettoit  en  p'ace  ,  les  lioic  avec  des  fils, 
pofoitles  unes  fur  la  tranche,  les  autres  de  plat, 
&  formoit  de  tout  cela  un  aiïemblage  un  peu  bi- 
zane,  il  cfl  vrai,  mais  qui  rf'pondoit  p..rfaiienient 
à  une  coque.  Elle  lui  auroit  donné  une  fe^urc  plus 
régulière  ,  fi  elle  avoit  travaillé  a\cc  les  luaténai^x 
delHiiés  à  fou  efpèce.  Avant  que  nous  eudlons  ap 
pris  i  préparer ,  a  travailler  les  laines  &  les  pc.iuï 
des  animaux  ,  les  Teignes  domcUiques  n'alloient 
pas  appaiemment  toutesnues.  Peut-ctrc  qu'elles  s'Iia- 
billoient  alors  à  la  manière  des  Teignes  cham- 
pêtres. Cette  réflexion  nous  achemine  a  tenter  d'o- 
bliger différentes  Teignes  à  fe  vètir  difFiicmmcnr. 
Il  Icroit  curieux  encore  d'en  obl'iger  d  autres  a  aller 
nues.  11  s'en  trouveioit  probablement  qui  fe  pallc- 
roient  fort  bien  d'habit.  Une  fuite  de  générations 
de  ces  Teignes,  élevées  nues,  nous  apprendroi:  (i 
elles  oublieroient  enfin  l'art  de  fc   vètir. 

Les  procédés  des  Teignes  champêtres  font  fi  fin- 
guliers,  &  en  apparence  li  rétléi:his  ,  l'Inkcle  fait 
ks  varier  fi  à  propos,  que  nous  pouvons  bien  nous 
permettre  d'entrer  encore  dans  quelque  détail  , 
afin  de  nous  en  former  quelques  idées  philo- 
fophiques.  C'eft,  comme  nous  l'avons  vu,  avec 
des  membranes  de  fsuilles,  que  notre  Teigne  s  ha- 
bille. La  forme  de  fon  faurreau  eit  recherchée  ; 
elle  tient  de  la  cylindrique  ,  mais  les  bouts  font 
difiércmment  façonnés.  L'antérieur  ,  celui  oti  fe 
montre  la  tête  de  la  Teigne  ,  ell  arrondi  ,  coudé 
&  rebordé.  Le  poftérieur  cft  formé  de  trois  pièces 
triangulaires  ,  que  leur  rcflort  naturel  tend  a  réu- 
nir par  leurs  extrémités  ,  &  qui  peuvent  s'écarter 
pour  laillcr  fortir  le  denière  de  ITiifed:.  Quelque- 
fois avons-nous  dit  auffi ,  le  fouirc.ui  efl  orné  du 
côté  du  dos  ,  de  dentelures  qui  imitent  les  ailerons 
on  pinces  des  Carpes.  Quand  la  Teigne,  amfi  que  | 
nous  l'avons  vu  ,  a  taillé  fon  habit,  il  lui  refte  i 
à  le  &-,ir.  Elle  en  allemblt  d  aboid  les  pièces  allez 
grodièrcment  ;  elle  ne  fait  ,  pour  ainfi  dire  ,  que 
les  fuuxfiUr.  Elle  veut,  avant  que  de  le  réunit 
plus  cxadcment,  s'allurer  de  leur  jurtelfe,  les  cf- 
fayer  ,  S:  l;ur  faire  prendre  le  bon  pli  fur  l'on  propre  ' 
Hijl  Nm.  Injeaes.  Tome  Fil. 


IN  S  32.:; 

i  corps.  C'eft  auili  en  fe  retourna;;;  ,  en  fe  m;t-.i'ic 
j  dans  toutes  les  poûnons  où  elle  aura  par  la  fui;-.: 
I  befoin  de  fe  mettre,  qu'elle  les  écarte  lune  de 
l'autre  autant  qu'il  efl  nécellaire,  &  que  de  planes 
elle  les  rend  convexes.  Elle  ks  coud  enfuite  à  points 
plus  ferrés  ,  &  elle  le  fait  (i  bien  &  avec  tant  de 
propreté  ,  qu'on  a  peine  à  démêler  les  endroits  ou  It>: 
deux  bords  ont  été  ajuftés  l'un  contre  l'autre.  Nous 
avons  fuppiimé  bien  de  petits  détails  qui  rekveroienc 
beaucoup I  art  merveilleux  de  notre  habile  ouvrièn.. 
Nous  n'avons  même  pu  dire  alTez  combien  les  con- 
tours de  chaque  pièce  font  variés  ;  ils  le  font  pref- 
qu  autant  que  ceux  des  pièces  de  nos  habits.  ISous 
auiions  voulu  un  peu  indller  lar  la  manière  donc 
la  Teigne  piépare  l'étolFe,  dont  dit  h  pi'lit  ,  l'a- 
mincit ",1a  dédiargc  de  touticparenchyme,  &  la  rcn J 
aulTi  fouple  que  légère  :  tous  ces  détails  appartien- 
nent à  1  hiftoire  particulière  des  Teignes  ,  &  nojs 
ne  devons  préfenter  ici  que  les  grands  traits  de  cette 
hiftoire.  EiTfin,  la  Teigne  ne  fe  contente  pas  d'un 
(impie  fourreau  de  feuille  ,  il  ne  feroit  apparem- 
ment pas  alkz  doux  ni  alfcz  chaud.  Elle  le  double 
de  pure  foie  ,  &  elle  a  foin  de  tenir  la  doubluru 
plus  épailfe  dans  les  endroits  où  le  frottement  tlï 
le  plus  grand.  Après  avoir  mis  ainfi  la  dernière  main 
a  fon  habit ,  elle  travaille  à  le  dégager  des  pai  ties 
de  la  feuille  dans  lefquellcs  il  efl  demeuré  comme 
encadré.  Tour  y  parvenir  ,  elle  a  moins  befom  d'a- 
drelfe  que  de  force.  Elle  fait  lortir  fa  tète  hors  du 
fourreau,  elle  la  porte  en  avant  ,  elle  le  cramponne 
fur  la  teuille  avec  fes  premières  pattes  j  elle  fait  effort 
pour  avancer  en  ligne  droite  ,  en  même  -  temp-; 
quelle  faifit  avec  fes  dernières  patres  l'intéiieur  d'.i 
four,  eau  ,  Sec.  La  Teigne,  qui  vient  de  s'habilltr 
fous  nos  yeux  ,  a  taillé  fon  habit  dans  le  milieu 
d'une  feuille;  mais  louvcnt  elle  le  taille  près  des 
bords.  Alors  elle  n'a  à  couper  les  membranes  que 
d'un  côté  feulement  ,  de  celui  qui  cfl  oppofé  S'-ix 
dentelures  ;  car  près  du  bord  de  la  feuille  ces  mem- 
branes font  réunies  par  la  Nature  ,  bien  mieux  en 
cote  qu'elles  ne  laaroicnt  l'être  par  1  Infcélc.  Elles 
y  ont  de  plus  la  courbure  qu'exige  la  forme  du 
fourreau.  Le  tiavail  de  la  Teigne  fe  réduit  donc 
a  vider  les  dentelures  ;  à  en  détacher  le  parenchyme 
qui  chaigeroit  trop  le  fourreau  ,  ou  qui,  en  le 
deliéchant  ,  en  altéreroit  la  conflruélion.  Pendant 
qu'elle  cfl  occupée  à  ce  travail  ,  emportons  avec 
des  cifeaui  les  dentelures;  que  fera  la  Teigne.^ 
Achèvera  t-clle  de  couper  les  pièces  qui  doivent 
former  fon  h.ibit  ?  Nous  venor.s  de  les  couper  dti 
côté  des  dentelures;  il  lui  refte  a  les  couper  du 
côté  oppofe  :  mais  remarquons  quel'es  ne  tiennent 
plus  à  la  feuille  que  par  ce  côté  :  lî  donc  la  Teigne 
va  les  tailler  à  cet  endroit  ,  elles  n'auront  plus  de 
foutien  ,  elles  s'écarteront  l'une  de  l'autre  ,  &  il 
lui  fera  impoflible  de  les  réunir  &  de  leur  donner 
le  pli  convenable.  Encore  une  fois  ,  que  fera  la 
Teigne  dans  cette  circonflance  difficile  ?  Ccinracnt 
s'y  prendra-t  elle  pour  réparer  !c  dèfordre  que  nous 
venons  d'occafionner  dans  fon  travail  !"  Comment 
Tt 


33^ 


I  N  S 


I  N  S 


fe  tirera  t-flle  d'une  ficiiation  anlTi  rouveHe  qu'im- 
prévue î  Les  Iiifcàes  nous  .iccoiKUincut  a  cj;iii.'U'i 
bt'aiicoup  fur  les  ieiii)uices  fie  icui  g-.'nic  ,  .aiili  ic- 
voiis-nous  noiiç  artcndrc  que  iiotii:  1i.';l;ii>.  ,i\''., 
bien  fe  rctoiirnei  &  tiouv.r  i,Li'.-lqu'L;4v\'  .  ;ir  , 
nous  ne  dcvii.ons  foint  ^i  qui  rcin'.'.f,!  ;a  .i  i.  ur 
£a  erl'c:  ,  die  lenorice  Cm -le  cliauip  a  fou  [i:<:i:i;cr 
piojc!;  clic  a'.îaiijjune  fa  niana-uvic  ordin.urc,  c.'x 
chd:);4e  de  meihoJe  ,  piicucmciit  parce  t.u'il  faut 
en  ch.ingi-r.  Au  !;lu  de  le  mettre  a  couper  le<  pitccs 
de  Ion  liabit;  ede  u  a-,  aille  h  réunir  avi:c  des  hls 
de  fo;e  kn  deux  nien:b;anes  que  les  cifcaiix  or,: 
réparées.  Enluite  ,  elle  les  double  avaur  que  de  le» 
couper.  Ou  voir  ces  nicuibr.uics,  d'aboi  d  fo;  t  r:a  .Ipa- 
renie'i,  deverjir  de  pljs  en  plus  opaques  A  clian^;>r  de 
couleur.  On  reconnoît  que  cette  opacité  OSi  ce  -han- 
gement  de  teinte  func  dûs  a  la  douldure  de  io  e 
que  la  Teigne  a  coutume  de  donner  a  Ton  four- 
reau. Amelurc  qu'ede  double  les  uicuibrares  ,  elle 
les  rend  plus  convexes  ;  elle  tend  a  J.eur  faire  le- 
préfentei  u.i  ti)uu  e,lindrique,  il  dc;i  elle  le  le- 
pf.  fepte  allez  buu.  Il  ne  ^'a^;:-  pielque  plus  que 
de  les  tadier  du  côté  oti  elles  iiernent  a  la  feuille. 
Riais  comment  la  T.i^ne  parv:c  dra  t  elle  a  les 
tail'er  a  cet  endiuii'r  ra  doull.re  eit  p'opr.vmcni 
un  fourreau  de  fo  e  ;  en  fe  ■entcanant  dans  ce 
fouircau,  la  Tci.ji.e  ncs'eft  L"e  a'ôr'e  route  con- 
niunica:ion  a>'cc  l.s  nienibr.,nes  qu:  la  'ccouvrent  ? 
S'avit"e'a-t  elle  doi-.c  de  fendre  la  doublure  avec  les 
dents,  p^  ui  le  ùv.c  lour  di..  tiaver-  .'  Pc.int  du  tout; 
elle  a  eu  la  piéca.ition  de  le  ména.;er  de  f..in  , 
des  ouveitnres  de  liiiunce  en  riiltance  ,  elle  a  la:llc 
ça  &  la  des  vides  d.rns  la  -oût:  ;  elle  fait  pader  (a 
tête  p.ircesouvertuies,  &  ,ai,lc  a  fen  g.-é  les  mem- 
branes ,  les  alitmbe,  les  ui.ii  étroitement  ,  &  (i-dc 
par  çan.ir  tous  les  vides  de  la  do;ib!urc.  tn  voda, 
ce  femble,  bien  a(Kz  pour  do.  ner  ur.e  gtande  id'e 
de  l'indullric  de  notre  Tei<^iic.  NoiiS  n'avons  pour- 
tant pas  achevé  d'indiquer  tout  ce  pie  lo;i  favoit- 
faire  offre  d'almiiable.  Nous  nous  rappellerons  que 
1-cs  bouts  d  1  fouir.-au  font  fa'jOnnés  tort  diftérem- 
inent  ;  l'antérieur  ell  rond,  rebordé  6;  un  peu  coudé; 
le  p-dtéricur  i-ft  hnmé  de  trois  pie-ces  triauguU'res  , 
que  leur  nlfort  naturel  tient  rapprudiée-s.  Si  nous 
eallii'iis  laillé  la  Teigne  a  elle-même;  elle  auroit 
toupé  le  bout  antéiieur  de  fon  tourteau  dans  la 
partie  de  U  feuille  la  plus  voifine  du  pédicule  j  le 
bout  poflérieur  auroir  donc  été  taillé  dans  la  partie 
oppofée  ,  ma. s  le  letraneiiement  que  nous  avons  fa.t 
des  dentelures  a.  occallonné  un  défordre  qui  ne  per- 
met p  us  a  la  Tiigiie  de  fuivre  fon  premier  plan. 
Nous  avons  ôté  a  U  feuille  les  contours  &  les  pro- 
portions fut  Icfquels  elle  «i-tj.t  droit  de  compter, 
&  qui  dévoient  déterminer  le  lieu  &  la  firme  des 
bouts  du  fourreau  Elle  prend  de.nc  l'mverfe  de  fa 
méthode  ordinaire  ;  efe  va  laillei  le  bout  anr'rieur 
du  côté  de  la  pcuire  de  la  lludle  ,  &  le  pcliéricur, 
dii   côté  qui  avoiline  le  pédicul.-. 

Si  notie  Teigne  étoit  ulc  pusc  machine,  l'on  ne 


fomprendioii  pas  trop  comment  e!!c  varieroic 
au  l.-efoii  fcs  opérations.  ■  Faut  -  il  attribuer  ces 
jiocédés    à  i'intrlii;crcc  ,     ou    ne    'eut-ils  que    le 

:  i  a  p'us  nr;ju!c  >  i  ,.  ,  la  plus  -cni- 
i  ;■!  ..iu;e,  e!i  ici  le  e!.  .:  ^,  ;  ■.  '■  i:a;iœuvre  de 
la  rei^^iic.  Quand  elle  taïUe  for,  i.a'ic  ptcs  du  bord 
d'une  feuilie  ,  elle  n'a  a  couper  les  nicmbrares  que 
d'un  côté  fei.l.iKent.  Ce  côti  ell  celui  qui  cou- 
vtiia  le  ventre  de  l!;i(edc.  l^c  coté  oppoié  elf  déjà 
tout  fje;onné  de^  r.uuis  ce  la  Na'uie  ;  il  a  tour  ce 
que  la  Teigne-  delîi.?  rela;iven--i-t  aux  contours  Si 
£  l'an'on  des  n'.e;ubr,.i,  es.  .Le  di>s  du  fourreau  re- 
tiendra donc  Ics  dentelures  de  la  feuille  ;  il  en  fera 
oiiié  ^  Si  !a  T-.i;;ne  n'a  autre  chofe  a  taire  que  de 
.'es  vider  ex..etemen:.  Si  pendant  qu'elle  s  occupe  de 
ce  tra l'ail  ,  on  cmpouc  les  dentelures  par  un  coup 
de  cileau,  on  lé;  are  les  deux  membranes  que  la 
Nature  avoir  éttoitement  unies  ;  &  l'air  a  un  libre 
accès  dans  la  mii-e.  .Viais  sucune  Tiignene  s'ac- 
ccnu.rode  du  conract  iminédiat  de  l'air;  toutes  pa- 
ro  lient  s'habrler  pour  5  en  mettre  a  1  abri.  Notre 
Teigne  ,  trop  .i  découvert,  trava;  le  dvUic  d'abord 
a  le  couvrir.  Fde  tfiid.a  des  fils  de  l'une  a  l'autre 
membrane.  Elle  a  d'ailleurs  a  évacuer  la  matière 
(oyeufe  que  la  nonriuuie  reproduit  (ans  celle; 
le  beioin  de  filer  concourt  avec  la  (cnfation  m- 
comniodc  de  !  air.  No  le  Tel^nc  ne  fe  met  a  cou- 
per les  iiKuibtanes  qii'a^iès  les  avor  reunies  du 
côté  e-u  elles  av.  icnt  éié  fépai'xs  Eile  a  doublé 
de  loie  ces  membranes  ,  elle  a  tapillé  tout  l'inté- 
rieur de  la  mine  ,  5c  nous  deiTiandu<ns  cor.iment 
cette  doublure  ijc  lui  étoit  point  un  obdacle  ,  lorf- 
qu  il  ell  quelii  n  de  rou.er  les  mer!-,branes  .>  N.us 
avons  rem..r  ué  qu'elle  laiiVoit  ça  oi  la  des  vides 
dans  la  d  .ubluie  ,  pour  y  faire  pader  fa  tête,  & 
m  us  avons  artinnc  cette  forte  de  prudence.  Ces 
v.dcs,  qui  paioiflt>t  li  liabilement  ménagés,  ne 
feroient-ils  point  l'effet  tout  limplc  de  la  difctte  de 
foie?  la  Te  gie  d.it  s'en  êtie  fort  épuifée  ,  en 
rémuliant  les  membranes  &  en  les  doublant  ;  il  ne 
feroit  d-'nc  ;  as  mcrveilleuit  que  la  doublure  ne 
fut  pas  par  to.it  -ontinue.  Nous  igneuons  li  dans 
ce  cliap.;em.iit  de  manœuvres  ,  le  bout  antérieur  du 
fourreau  piend  toujours  la  place  du  poiférieur  ,  Se 
lécijToquemei.t  ;  mais  le  renvetfemcnt  en  queltioii 
prouveoit  Iculement  qu  en  retranchant  les  dente- 
luic',  nous  avons  ta't  pcidie  a  une  des  extrésrités 
de  la  feiiide  les  contours  que  uquicrt  la  façon  du 
bout  antérieur  de  l'habit.  Lcxirémité  oppol'éc  de 
la  mine  piéll-nte  apparemment  des  conditions  plus 
favorables  a  cette  paitie  du  travail,  &  il  ell  allez 
naturel  qu'elles  déterminent  la  Teigne  a  y  placer 
l'ouverture  antérieure  de  fon  fouiicau.  Au  relie, 
quoique  la  Teigne  s'épargne  du  travail  en  fai  fan  rentier 
les  dentelures  dans  la  façon  de  fon  habit,  il  arrive  pour- 
tanr  allez  kmvent  qu'elle  préfère  de  la  taillci  en  pleine 
RuiTe  Si  l'on  y  prend  garde  ,  on  reconnoîtra  quelle 
en  ufc  ainli  ,  lorfque  les  bord<  ont  commencé  à  fc 
Bclleeliei.  Il  cfl  fans  doute  d..ns  1  ardre  d«  (os  (en- 


r  N  s 

faiionç,   que' certaine?  ciiconfti'ircs  influent  fur   (es  ' 
maiiauvres;    ii   peut   tne    aulli    d,jis   l'ordre   de  la 
iii'cani.jue    de     {es    oii^aneî,    que  certaines    opéra- 
ti   lis   qui   ;ieu'!    étonnent  ,  en  réfuiteiic  ci^nime    de 
leur  principe  un.nédut. 

En  ne  faifant  qu'ii-diqner  les  fin: ces  oii  nous 
voudrions  faiifcr  la  (ouition  de  tous  Its  pcuts  pro- 
blèmes que  nous  off.  e  le  travail  de  la  Tc!p^;;e  des 
touilles,  nous  ne  cheuhons  point  a  detruiie  tout 
ce  qu'il  peut  avoir  d  intérellaut  a  nos  rei^ards  ,  mais 
fcultmcni  a  nous  ptémnrir  contre  la  fiduétion  de 
la  furprife  &  de  l'adinirafon  qui  trop  fouvcnt  prê- 
tent nos  .  {îropre;;  vits  &  iïvjs  propres  idc'cs  à 
l'animal  N  .us  avons  encoie  quel.,ues  traits  frap- 
pa-s  a  raconter,  fur  l'indu^tiie  des  Iniides  .  &  c'eT: 
audi  dans  des  Iburces  tou|ours  a-',al.>j;ues  à  la  fen- 
lij'.lué  ou  a  l'o;-;  à- ifa  i'.  n  ,  que  nous  voudrions 
chercher  de  meint  a  puifci  la  loiution  de  ces  nou 
veaux   probléniLS. 

Nous  avons  vu  que  l'inlhnifl  d-  la  plupa':  des 
Inleitus  ,  reldiivcuicnt  à  leur  proj^énituie  le  b.irne 
à  pj.icer  leurs  œ.iis  d.ins  des  endroits  ou  les  pcriis 
trouveront  à  leur  njîllante  ,  des  nourritures  conve- 
naliles;  &  nous  (jvons  que  les  Mères  ne  fe  mé- 
prennent point  la  -  dell„s  ,  que  le  Papili-in  dj  lu 
Chenille  du  Ch  u  ne  va  point  pondre  fur  la  viande  , 
m  la  Mouche  de  la  viande  fur  le  Chou.  Amlî  ,  le 
Coufin  qui  Vv)lii<;e  dans  l'air  ,  a  d'abord  été  liabi  - 
tant  de  l'euu  ;  c'elt  aufli  fur  l'eau  qu  il  va  dépoler  les 
HuFs.  L  amas  qu'ils  fornncnt  a  1  air  d'une  pe  ite 
r.acelle  qie  rlniid-j  fau  conltruire  &  même  a  H  .r. 
Chaque  nui  a  U  f'otine  d'une  quille.  Toutes  lc\ 
quilles  font  v^r.itaLs  Si  adolfées  les  unes  aux  autres. 
Le  Coiifi  i  ne  pond  qu'un  œuf  à  la  fois.  On  ne 
devine  pas  couimc-.t  il  paivitnt  à  faire  tenir  i'ur 
l'eau  le  premier  a-uf  ou  la  première  quille.  Son  pro- 
cédé efl:  pourtant  tiè<-finiple  ,  &  n'en  eft  que  plus 
ingénieux.  Il  porte  en  arrièie  (es  plus  longue  pattes; 
il  les  cioife  ,  &  c'cft  dans  1  a'.wle  qu'elles  forment 
alors,  qu'il  reçoit  le  premier  auf,  &  qu'il  le 
tient  ailujetti.  Un  fécond  auf  ell  bicntA:  déj  ofé 
contre  le  premier,  puis  un  truifièmc  ,  un  qua- 
tiitme,  &c.  La  bafe  de  la  pyiair.ide  s'élargit  ainfi 
peu-a-pcu  6c  elle  fe  foutient  cnlin  elle  même.  Quel- 
quv.-s  ciptces  collent  leurs  œufs  avec  beaucoup  de 
fnii;::ie  Se  d^e  propreté,  autour  des  br;iufhes  ou 
des  mvi.iis  jets  des  arbres  ,  en  manie-re  de  b,igucs 
QU  d'anrrjdi  ;  on  diroit  qu'une  miin  adroite  air 
]:is  piaiîii  a  a;u(ler  à  ces  jcis  ,  des  bulfelets  de 
p  '.ius  D  autres  Papillons  fjut  plus  encore;  ils  fe 
dépouillent  de  leu.spoi's,  &  en  conlhiiifent  à  leurs 
rr-ufs  une  efpècc  de  nid  ,  où  ils  rcpofent  molle- 
ment  &  chaudement. 

Nous  connoilfons  déj.î  ces  I.ifcftes  qui  ont  e'té  inf- 
truirs  a  aller  dépofer  leurs  œufs  dans  1<-  corps  d'autres 
infefles,  ou  dans  leurs  nids  Ni  l'agilité  de  ces  der- 
niers, m  les  armes  offcnfives  Si  défenfivcs  dont  ils  font 


I  N  S 


33' 


pourvus,  ni  la  f>. liJitt^  on  l'épailTeu-  des  parois  de 
leurs  L.gemens  ne  au'o'ent  triompher  de  l'adrelie  , 
du  cour.-ge  &  de  la  vig  Unce  d  une  merc  Ichncu- 
mon.  L  s  proeéd'S  araOgi.es  de  quelques  autres 
mères  Ir.fetV.s  :c::t  encoie  plus  remarqijal'le!.  L'une 
le  tient  a  i  cnir  e  ne  l'anus  des  Cb^s-aMX  ,  &  at- 
tend le  momein  ou  il  doit  s'ouvr  r,  pour  fe  gliln  r 
dans  les  inteams  ,v  y  d-,.o'''cr  les  œuf^  U-.e'iiunc 
entre  dans  le  nez  ^  '.  Moito-'s  ,  St  va  pondre  dans 
les  linus  frontaux.  Ut  <ii;r:e,  p'us  ha-die  encore, 
enfile  les  co.iidui'S  r.af  aux  du  C^if,  defcend  Jar.s 
fon  palais  ,  &  dcpole  fes  œufs  dajis  deux  bourfes 
charnues  ,  placées  a  la  racine  de  la  langue.  C'eft 
fous  le  cuir  épais  des  betes  a  crnes  ,  Ôi  juf^jurs 
dans  leur  chair ,  qu'untautre  mère  (filtre  enfin  va  dé- 
pofer fes  œufs  au  movcn  d'une  tarière  bien  em- 
manchée ,  quelle  entend  a  merveille  à  faiie  jo.:er 
Dans  chaque  plaie  qu'elle  fair  au  dns  d'un  ba-i;f 
ou  d'une  Vache,  elle  (lace  un  .n.f.  Lj  T.arv.- qui 
en  éclot  ,  fe  tr»uve  envuunnée  a  fa  nauiance  ,  d'i;ne 
nourriture  très  abondante  &  très-a|  prépuce.  t;ie 
croît  beaucoup  &àmeiure  qu'elle  croit  ,  cl'e  fait 
croître  la  tumeur  où  el'c  clt  logée.  EHe  devient 
une  efpèce  de  galle  animale.  Mais  la  Larve  qri  y 
eft  renfermée  ,  ne  fauioit  le  palier  d'une  coinnn;- 
nicarion  libre  avec  l'air  extérieur  ;  elle  a  beCoin  de 
!''i'ifpiicr  :  la  petite  ouverture  que  l'inltrunient  a 
;.ranquee  dans  le  cuir  du  Bœuf  ou  de  la  Va-hc,  ne 
le  fe.me  pas;  la  Larve  a  même  gra^d  foin  de 
l'entretenir,  &  il  vient  un  tems  oii  il  lui  convient  de 
l'agrandir  peu-a-peu  :  elle  y  réullit  au  mieux  en  y 
intrcduifaiit  le  bout  de  fon  denière  &  en  l'y  rete- 
lant  comme  une  tente.  Cette  même  ouverture  a 
encore  un  autre  ufage  :  e'ie  donne  un  écoulement 
aU  pus  qui  abondeioit  ticp  dans  la  pl«ic  &  incom- 
modcroit  la  La:  ve. 

Comme  il  efl  des  eTpèces  qui  .létofent  leurs  œufs 
dans  l'intérieur  des  amm.uix  vivans  ,  il  en  efl  un 
bien  plus  grand  nombre  qui  .iéj  ol'tnt  les  leurs  dans 
lintérieur  des  végétaux  :  il  n'eft  aucune  de  leurs 
pairies  qui  ne  Icrvcnt  de  retraite  &  de  pâture  à 
un  ou  plulieurs  I  ilcdes.  U  le  mère  Infedie  pique 
la  feuille  d'un  a'bic,  eliç.  y  fait  naître  une  gal'rS 
au  centre  de  laquelle  un  œuf  eft  logé.  Un  Teu- 
thiède  ,  3  l'aide  d'un  itdtrument  en  forme  de  fcie  , 
de  tape  &  de  tarière,  pratique  dans  les  branches 
du  Rofier  ,  des  cellules  qu'il  difpofe  fymttrique- 
ment,  &  dans  chacune  d;fquclles  il  pond  ua  œuf, 
qu'il  airofe  d'une  liqueur  vifqtieuie.  La  Cigale, 
h  connue  par  fon  chant  ,  eft  aufli  pourvue  d'un 
inlttur.KDt  admirable,  qu'elle  porte  a;i  derrièie, 
&  à  l'aide  duqtrel  elle  pratique  de  longues  entailles 
dans  de  menues  branches.  C'eu  toujours  au  bois 
vert  ou  qui  végète  encoie,  qi'.e  le  Tenthrède  con- 
fie fes  œufs  ,  Se  c'eft  toujours  au  bois  fcc  que  la 
Cigale  confie  les  ficns  :  elle  ks  diltiibue  avec  beau- 
coup d'ordre  dans  ks  d'-'iérectts  logettes  qu'elle 
creufe  au  centre  du  h\\u  de  bois  qu'elle  a  choili 

Certaines  elpèce.-  fcjit  £  attdcLées  a  leutsocafs, 
Tt  X 


ï  N  S 


il'.i'ellcs  les  portcr.t  par-tout  avec  dits  Aiiifî,  nous 
avons  déjà  vu  l'Ar;;:;néc-loiip  ,  comiT.c  on  la  iii.Miimc, 
luiitti-ra-r  les  licii;  dans  une  pccitc  boiirfc  de  (oie, 
donc  elle  charge  Ton  dcrrièie.  Vient -clic  à  la 
perdre,  ouvient-oii  a  la  lui  enlever?  Sa  vivacité 
;i^  fon  aglliié  naturelles  l'abandonnent  :  elle  fcm- 
b!e  tcmber  dans  une  forte  de  langueur.  Ert-cllc 
allvz  hcur"iifc  pour  recouvrer  le  précieux  ilépô.î 
Elle  s'en  lailic  a  rniltant  ,  l'enirorte  &  fuit.  Des  que 
les  petites  AraignétsToiic  éclofes,  elles  le  lalicinblent 
&  s'airangent  adiokcnicnt  lur  le  doj^e  kur  m.èrc, 
t]ui  continue  encore  qur'cjue  tems  a  leur  donner 
ùs  foins,  &  à  les  transporter  par-tout  avec  elle. 
Une  Aiaiszréc  de  cette  cfpccc  ayant  été  jetée  dans 
la  fjilc  d'un  Fourmi  -  lion  ;  celui-ci  faidt  d'abord 
1-.'  lac  aux  CLuf^  ,  ic  fe  mit  en  devv)ir  de  l'entraîner 
!:nis  le  fable.  L'Araignée  s'y  laillbit  cntraincr  avec 
îni;    mais   la    foie,    qui    le   teiioit  celle  à  fon  der- 

I  ère  ,  i-onipit,  &  elle  s'en  vit  fjparJc.  hlle  fc  ic- 
iwurna  fur  le  cha!r,p  ,  faifit  le  fac  avec  fcs  pinces  , 
i.«v  lie  les  plus  grands  tlforts  pour  l'airaclicr  au  Four- 
!:.i-liop.  Ce  tut  cr.vain  ;  il  entraîna  le  fac  toujours 
plus  avant  dar.s  le  fable,  &  l'Araignée,  plutôt  que 
We  lâcher  prife  ,  fe  iailla  crtcrrer  tot:t>:  vivante, 
t'a  la  déterra  bientôt  j  elle  étoit  pleir.e  de  vie;  le 
(  ouimi-lioii  ne  l'avoir  point  attaquée  :  cependant, 
.inoi.ui'on  la  touciiât  à  plufieius  icpiifts  avec  un 
bna  de  bois  ,  elle  ne  fuyoit   po.nt  :  cette  Araignée 

II  agile,  fi  fauv.ige  ,  lî  farouche,  fcinbloit  ne 
vouloir  point  abandonner  le  heu  oii  elle  avoii  perdu 
ce   qu'elle   avoir  de  plus  cher. 

Une  autre  Araignée  loge  fes  oeufs  dans  une 
petite  poche  de  loie  ,  qu'elle  enveloppe  d'une  feuille, 
Illc  fe  pofe  fur  cette  poche  ,  &  couve  fes  œufs  avec 
i  ne  afliduité  rr.c;  veilleufe.  Une  autre  ,  enfin,  ren- 
ierme  les  fi^ns  dans  deuï  ou  trois  petites  boules 
de  foie  qu'elle  [u''pend  à  des  fils,  mais  avec  la  pré- 
caution de  fufptndre  au-dcv.uit  ,  &  à  quelque  dif- 
tance  ,  un  petit  paquet  de  feuilles  fcches  ,  qui  les 
dérobe  aui   regards   des  curieux. 

Diverfes  efpèces  d'Abeilles  folitaires  ne  fc  font 
p.'.s  mains  admirer  par  leur  piévoyancc  à  ainalfer 
ucs  provifions  pour  leurs  petits,  que  p^r  lait  qui 
brille  dans  les  nids  qu'elles  leur  préparent  L'Abeille 
maçonne,  ainfi  nommée  parce  qu'elle  fait  comme 
Hcus  ,  l'art  de  bâtir  ,  exécute  en  maçonnerie 
dvS  ouvrages  qui  fcmblent  devoir  furpaller  de 
beaucoup  les  forces  d'un  pareil  Infcéie.  Avec  du 
lubie  ciioifî  gtain  à  gr.iin  ,  Se  lié  avec  une  forre 
ne  ciment  bien  préféra  le  au  nôtre  ;  elle  con- 
;huit  à  là  famil.e  une  raaifon  ,  à  la  vérité  très- 
liinple  ,  mais  ég..l.nient  folide  &  commode.  Elle 
cft  diviféc  iritérieuiement  en  plufieurs  chambres  ou 
loqettes ,  adoilées  les  unes  aux  autres  ,  &  qui  ne 
doivent  point  communiquer  enfemble.  Une  enve- 
loppe générale  ,  qui  cft  ,  pour  ainfi  dire ,  un  mur 
de  clôture  ,  les  renferme  toutes,  &  ne  laiife  au-de- 
iiors  aucune  of.verture.  11  faut  brifer  ce  mur  pour 
\oit   les  cli4'iibres ,  ijc  ou   lui   trouve  la  dureté   de 


I  N  S 

.  la  pierre.  Ces  nids  font  très-communs  fur  les  faces 
des  niaifons  :  ils  y  paroiflent  comme  des  nioiici- 
cules  ovales  ,  d'un  gris  différent  de  celui  de  la 
pierre.  L'architecte  de  ces  bâtimens  dépofc  dans 
ciiaqiie  chambre  un  ccuf,  &  y  icnfcrmc  en  mênie- 
tcms  une  p:ovi(:on  de  cire  ou  de  patéc  ,  qui  cft  la 
nourriture  appropriée  a  fcs  petits. 

U-ie  autre  cfpècc  d  Abe.lle  ,  nommée  l'Abeil- 
le -  charpcntière  ,  parce  qu'elle  travaille  en  bois  , 
conlliuit  aulli  des  logeinens  i  fi  famille  ,  mais 
dans  tin  autre  goût  que  la  maçonne.  Tantôt 
elle  di/îjibue  les  chambics  par  étage  ,  tantôt  elle 
les  difpole  en  enfilade.  Des  planchers  ou  des  cloi- 
lons  artifltmcnr  façonnées  ,  féparent  tous  les  étages 
ou  toutes  les  chambres  ,  &  dans  tous  e([  dépofé 
un  a-iif ,  avec  la  mcflire  de  pâtée  nécelfaire  au  petit. 

Ces  divers  ouvrages  exigent  en  gênera!  ,  encore 
nuins  d'adrellé  &  de  géoie  que  de  tiavail  Se  de  pa- 
tience. Il  y  a  bien  auircnient  d'art  &  d'induttrie 
dans  un  nid  ,  qu'une  autre  de  ces  Abeille";  conftruit 
avec  de  fîmplcs  morceaux  de  feuilles.  Ce  nid  ell 
un  vrai  piodige.  Lorfqu'on  le  déccnipofc,  &  qu'on 
eii  examine  de  près  toutes  les  pièces,  on  ne  fauroit 
comprendre  comment  un  pareil  Infcde  a  pu  parvenir 
à  les  railler  ,  à  les  contourner  &  à  les  affcmbler 
avec  tant  de  propreté  &  de  précifion.  Vu  par  de- 
hors ,  ce  nid  rellemble  très-bien  à  un  étui  de  cure- 
dents.  L'intérieur  efl:  divifé  en  philieurs  cellules  qui 
ont  la  fjrme  d'un  dé  à  coudre,  &  qui  font  em- 
boîtées les  unes  dans  les  autres,  comme  les  dés  le 
f  nt  chez  le  marchand.  Chaque  dé  efl  compofé  de 
puil-eurs  pièces  ,  qui  ont  été  taillées  fépar.-ment  fur 
une  ftuillc  ,  &  dont  la  figure  ,  les  conrours  &  les 
proportions,  répondent  à  la  place  que  chacune  deit  oc- 
cuper. Il  en  efl;  de  même  des  pièces  qui  forment  l'étui 
ou  l'enveloppe  commune.  En  un  mot,  il  régne  dans 
ce  petit  chcf-d'ocuvre  tant  de  julfcife  ,  de  fymétrie  , 
de  rapports  &  d'habileté  ,  qu'on  ne  croiroit  point 
qu'il  fiit  l'ouvrage  d'une  Abeille,  lî  l'on  ne  favoit 
à  quelle  école  ef  e  a  appris  à  le  conllruire.  On  de- 
vine allez  que  chaque  dé  efl  le  logement  d'un  pe- 
tir;  mais  ce  qu'on  n'imagine  pas,  c'efl  que  la  p.îtéc 
que  la  mère  appro  ifionne  pour  lui,  eft  prefjue  li- 
quide ,  &  que  la  cellule,  route  compofce  de  petits 
morceaux  de  feuilles,  efl  pourtant  un  vafe  fi  bien 
clos  ,  que  cette  pâtée  ne  fe  fépand  point ,  loi  s  même 
que  le  vafe  efl  incliné.  Ce  nid  ,  dont  nous  ne 
donnons  qu'une  foibic  idée,  eft  caché  fous  teire  ; 
l'Abeille  y  crcufe  une  cavité  proportionnée  à  la  gran- 
deur de  l'étui. 

C'ell  aufll  fous  terre  qu'il  faut  aller  chercher  !e 
nid  d'un  aurre  Abeille  foiicaire  ,  dont  l'indulhie  ne 
le  cède  giicre  à  celle  de  la  Coupcufe  de  feuilles  , 
&  qui  travaille  à-pcu-près  fur  le  même  modèle.  Son 
nid  efl  de  même  coinpof»  de  plufîeurs  cellules 
eu  forme  de  d.s,  ench.Jlte  habillement  les  unes 
dans  les  autres  ,  mais  qui  ne  font  point  recou- 
vertes d'une  enveloppe  i.oai;n.uîc.    Cliaqui;   cellule 


I  N  S 

c(l  faite  Je  deux  ou  trois  membranes  ,  appliquci.» 
les  unes  iin  les  autres  ,  &  dont  la  finellc  ell;  incji- 
primabic.  Examinées  au  microfcope  ,  elles  ne  pré- 
(ciueiir  rien  qui  puillc  faire  foupçonncr  qu'elles 
ont  été  prifes  fur  des  plantes.  On  les  Jiroit  puie- 
mcnt  foyeufes ,  &  de  la  plus  belle  (oie  blanche.  Mais 
aiicjne  Abeille  ne  file  :  quelle  efl:  donc  la  matière 
de  ces  membranes  fi  fines  ,  (î  luitrécs  ,  /îblanclics? 
I-.n  obfervant  attentivement  la  cavité  ou  le  nid  cft 
rcnlcTiné  ,  on  la  trouve  enduite  d'une  léj;cre  cou- 
che  de  matière  luftrée ,  précjfément  fcrablabi-:  à 
celle  des  cellules  ,  &c  qu'on  pouiroit  comparer  à 
cette  humeur  vifqucule  que  les  Luiiaçons  répandent 
lur  leur  route.  Notre  Abeille  a  fans  doute  une  am- 
ple ptovifion  de  cette  forte  de  glu  qu'elle  met  en 
a?uvre  avec  tant  d'art  :  mais  comme  elle  travaille 
fous  terre  &  dans  une  profonde  obfcurité  ,  l'on 
fi'efl  point  encore  parvenu  a  la  furprendrc  à  l'ou- 
vrage. Malgré  l'eAtrême  finellc  de  leurs  membranes  , 
f;s  cellules"  ne  Liiicnt  pas  d'avoir  aifcz  de  confil- 
tancc  ,  &  fon  pci^t  les  ma  ner  Cdn,  altérer  leur 
foimc.  La  pâtée  quelles  lenfermenc ,  fouticrt  leurs 
pai;ois  &  les  empêche  de  céder.  Cct/e  j-âiée  cft  une 
cf|'cce  de  cire  médiocieinent  dctieinp'e  ,  5;  qui 
qucKiucfois  ne  l'efl  point  du  tout.  Un  œuf  clt 
dépofé  ail  fond  de  cl.aquc  ctl.ile.  Apics  être  éclos  , 
la  L.irvc  fc  nouveau  in;li.u  d'une  abondante  pro- 
vilion  de  noarriture.  Elle  la  confommc  avec  une 
forte  d'intcrigencc ,  &  paroîc  fe  conduire  comme 
il  elle  vi.'uloit  confer\er  aux  pauis  de  fa  loge  un 
appui  nécertaire  :  elle  ne  crcufe  pas  la  p.uée  en 
tous  feus  ;  elle  la  cicule  peipci.idii.nlairemtnt  de 
bas  en-haut  :  elle  s'y  pratique  aii-li  un  petit  tuyau 
qui  en  occupe  l'axe  ou  le  centre.  A  mcfure  qu'elle 
cioît  ;  elle  agrandit  le  tuyau;  elle  l'etcnd  en  lon- 
gueiu'  é;  en  larf^eur.  Elle  arrive  enfin  aux  parois  , 
alors  elle  a  confomir.é  toute  la  pâtée  &  n'a  plus  a 
cioitrc. 

Diverfes  Abeilles  folitaires  fe  bornent  à  percer 
la  terre.  E'ies  y  creufent  des  cavités  cylindriques 
dont  elles  polilTent  les  parois.  Elles  y  pondent  un  œuf, 
<^  y  amallcnt  une  quantité  fuftifante  de  nourriture. 
Il  tll  une  autre  efpèce  de  cts  mêmes  infcétcs  qui 
percent  la  terre,  dont  l'induftrie  ell  beaucoup  plus 
remarquable.  Elle  ne  fe  contente  pas,  comme  les 
autres,  d'une  cavité  toute  nue.  Quand  on  viîite  l'in- 
tv'ii.-ur  du  logement  immédiatement  après  qu'il  a 
éié  conftruit,  on  cft  agréablement  furpùs  de  le  voir 
tendu  en  entier  d  une  tapillirie  du  plus  beau  fatin 
cramoifi,  appliquée  fur  les  parois  comme  nos  tapif- 
fcriîs  le  font  fur  les  murs  de  nos  appattcmens,  & 
avec  plus  de  propreté  encore.  Non-feulement  l'Abeille 
tapifle  ainfi  tout  l'intérieur  de  fcn  logement,  mais 
elle  étend  encore  de  lemblablcs  tapis  autourde  l'entrée 
à  deux  ou  irois  lignes  de  diftancc.  Nousavons  obfervé 
q;iaTtité  de  Chenilles  qui  tapillcn:  de  foie  l'intérieur 
de  leur  coque  ou  de  leur  fouircau.  Notre  Abeille 
e;r  le  fcul  Inicéle  connu,  qui,  a  proprement  parler, 
lipuîc  lou  nid  comme  nous  tapiflbr.s  r;os  chambres , 


î  N  S 


Î3Î 


t'eft  Jonc  a  bon  droit  qu'elle  a  reçu  le  nom  de 
wpidière.  Nous  fomines  impatiens  de  lavoir  où  elle 
fc  pourvoit  de  fa  riche  tapilVeric.  'Voyons  ces  fleurs 
de  Coquelicot  nouvellement  épanouies,  remarquons 
qu'elles  ont  été  cchancrées  çà  &:  lii.  Compaions- 
ies  avec  la  tapifleric  dont  nous  cherchons  à  con- 
noître  le  tifTu  :  nous  ne  pouvons  nous  y  méptcndrc, 
cette  tapillétie  n'eft  autre  chofc  que  des  fiagmer;s 
de  fleurs  de  Coquelicot,  Si  voila  l'origine  fccrettc 
de  ces  échancrures  cpic  nous  remarquons  fur  les 
Coquelicots  qui  avoifinent  le  nid.  Notre  curiofititf 
n'cft  point  fatitfaite ,  nous  voulons  fuivrc  un  peu 
le  travail  de  notre  adroite  tapilHere.  Le  trou  queilc 
creufe  perpendiculairement  dans  la  terre,  cft  d'en- 
viron trois  pouces  de  piofondeur.  Il  eft  exac^erncnt 
cylindrique  jufqu'à  fept  ou  huit  lignesdu  fond.  La,  il 
commence  à  s'évafer ,  il  s'évafe  de  plus  en  plus.  Lors- 
que l'Abeille  a  achevé  de  lui  donner  les  proportions 
coiwer.ablcs,  elle  fonge  aie  ta[  ilTer.  E'ie  va  couper  avec 
beaucoup  d'adrclle  lur  les  fleurs  du  Coquelicot,  des 
morceaux  de  pétales  de  figure  ovale,  qu'elle  faifuavec 
fe:  pattes  &tranfportc  dans  fou  trou.  Ces  petit,  $  pièces 
de  tapifferic  y  arrivent  fort  chifFonnécs  ;  mais  la 
t..;'i;licre  fait  les  étendte  ,  les  dpioycr  &  les  ap- 
pliquer fur  les  parois  avec  un  art  étonnant.  Elle 
applique  au  moins  deux  couches  de  pétales.  Elle 
tend  donc  deux  tapilTcries  l'une  fur  l'autre.  Si  clje 
va  s'en  pourvoir  fur  les  fleurs  du  Coquelicot  pUuôc 
que  celles  de  quantité  d'autres  plantes ,  c'eft  que  les 
fleurs  du  Coquelicot  téiiniiTent  à  un  plus  haut  degré 
toutes  les  qualités  qu'exige  1  ulage  auquel  elles  font 
dcftinécs.  Quand  les  pièces  que  l'Abeille  a  coupées 
&  tranrpottées ,  fe  trouvent  trop  grandes  pour  \a. 
place  qu'elles  doivent  occuper ,  elle  en  retranche 
tout  le  fuperflu,  5:  tranfpoite  les  retailles  hors  du 
logement.  Après  que  la  tapiileriî  a  été  tendue  ,  l'A- 
beille remplit  le  nid  de  patte  jufqu'i  fept  ou  huit 
lignes  de  hauteur  :  c'eft  tout  ce  qu'il  en  faut  pour  la 
nourriture  de  la  Larve.  La  tapillerie  paroît  deftinée  à 
piévenir  le  mélange  des  grains  de  terre  avec  la  pâtée. 
Nous  nous  attendons  fa' "s  doute  que  la  prudente  mère 
ne  manquera  pas  de  fermer  exaftement  l'ouverture  du 
nid  pour  en  interdire  l'entrée  à  divers  Inleflesfiiands 
de  pâtée.  Elle  n'y  manque  point  en  effet ,  &  il  nous 
eft  impollible  dercconnoitre  fur  la  fuiface  du  terrciii 
le  lieu  oti  eft  le  nid  dont  nous  venons  de  contempler  la 
conftruÛion  ,  tant  l'Abeille  a  lu  adroitcmcur  le  bou- 
cher. Une  petite  pierre  pouvoir  être  au  bord  du  trou  oh 
fort  prés  ;  elle  n'a  pat  changé  de  place  ,  elle  nous 
indique  donc  l'endroit  au  dellous  duquel  eft  le  nid 
que  nous  cherchons;  il  fembic  donc  que  nous  n'ayons 
qu'à  enlever  une  légère  couche  de  terre  pour  mettie 
à  découvert  l'eiittéc  de  ce  trou  qui  a  été  û  bien 
rebouché.  Qu'elle  eft  notre  furprilel  Nous  avons 
déjà  enlevé  plus  de  deux  pouces  de  terre,  &  nous  ne 
trouvons  pas  le  moindre  veltige  de  trou  &  de  tapiffc- 
rie.  Qu'eft  devenu  ce  nid  h  artiftement  conftruit,, 
fi  proprement  tapillé ,  &  qui  avoir  plus  de  rrois 
pouces  de  profondeur  ;  11  n'y  a  que  quelques 
hetues  que  nous  en  adaii.io.is  lingéideufe  otdcin- 


334 


I  N  S 


nance  ,  &  maintenant  tout  a  difparu  ,  au  point  que 
nous  n'en  découvrons  point  la  moindre  trace.  Quel 
cft  donc  ce  myfterc  ?  Le  voici  :  lot fcjue  l'Abeille 
a  pondu  &  i]u'clle  a  fiiM  d'amafTcr  de  la  pâtée,  elle 
détend  la  rapilltrie,  elle  la  replie  fur  la  pâtée,  elle 
l'en  enveloppe  ,  à  peu-près  comme  nous  replions 
lut  lai-mèmc  un  cornet  de  papier  à  moitié  plein. 
L'a'uf  &  la  pâtée  fe  trouvent  ainfi  renfermés  dans 
un  petit  fac  de  fleurs.  L'Abeille  n'a  plus  qu'a  garnir 
At  terre  tout  l'cfpace  vide  qui  ell  au  dc/Tus  du  fac, 
Je  c'ell  ce  qu'elle  exécute  àvcc  une  ailivité  mer 
•veilieufe  &  fi  exactement  qu'on  ne  rcconnoît  plus 
la  place  du  nid. 


Ileft 


I.ifede,    nommé 


imunément  Guè|-e 
ichneumon  ou  Guérie-maçonne,  qui  appartient  propre 
HKnt  au  génie  Sphcx  ,  &  qu'il  ne  faut  pas  confon- 
dre avec  lAbeille-maçonne  dont  nous  avons  parlé  ; 
leur  travail  diffère  autant  que  leur  forme.  Quoique 
les  procédés  de  cctic  Guêpe  foluaîre  n'aient  rie.  d,- 
commun  avec  ce'ux  des  Guêpes  républicaines,  iU, 
ne  leur  cèdent  guère  en  indufliic.  L'on  ne  f  ra  ;  a 
f^k;lié  que  kop.s  entnoriS  i'ji  dans  quelque  d.'tail  ,  q  u 
fuppléera  à  tous  ctux  que  nous  foinmes  tore-  do 
mettre  rélaciv'ement  a  d'anrits  Inleiflcs.  N'otrc  Gi.è  ^ 
creufe  dans  lui  (a'Ir-  diir,  un  trou  dcnnion  uv 
police  de  profoi, Jtii'.  Son  t  ..'/ail  nr  k  'riprirc  p  r''<  .î 
txcaver  ce  trou  ,  a  lip  donnrr  lii.c  forme  c;  lindinjue  , 
à  en  polir  lc«  p.lu.is,  a  tianfporter  au  dehors  le 
fable  qu'elle  en  tire  ;  clic  forme  de  ce  fable  un  tuy.iu 
qui  a  pour  bafc  l'ouveriure  du  trou  ,  &  q  ;i  s'élève 
au-delfus  à  une  hauteur  à  peu-près  égale  à  la  profon- 
deur de  ce  dernier.  Ce  tuyar.  paroit  erre  un  ouvrar;: 
important  &  qui  doit  daior.  Il  eft  tau  avec  a^t ,  i.;i 
manière  de  fila^ramnies  ou  de  guillnchis.  L.i  Guérie 
travaille  dans  un  fable  fort  dur,  S;  qucT'ongle  auroir 
peine  à  entamer.  QMoiqi'elle  fou  pourvue  de  fèi- 
honnes  dents  ,  ce  n  cil  point  de  ces  dents  dnnt  elle 
fe  fert  pour  percer  le  fabL'^  &  en  d  tadirr  Ir^ 
grains  comme  defrce;  elle  a  un  moyen  très  facile 
&  très  liniple  d'en  venir  i.  bout.  Elle  fait  le  ra  no'lir  , 
le  réduire  en  une  phte  molle,  &  qui  (e  laiife  manier 
canine  elle  Veut  Elle  y  répand  uiie  liqueu' péné-' 
tranre,  dont  elle  a  provihon.  Elle  périt  avec  (es 
det.ts  &  fes  premières  ratres  Ic-^  niol'cu'cs  qu'cll»r 
a  :  amollies  S:  dtrarhéc  Elle  en  corirofe  ui.e  peire 
pe'.orteunpeualmv'îc  Elle  pjfe  cec:e  première  peloitc 
fur  le  bord  du  tr^.u  ,u'elle  a  commencé  acreufer,  & 
elle  jette  ainfi  le'  p-emKrs  fondemens  du  tuyau 
cu'elle  fe  propofc  d'-^lévcr.  Il  fera  tout 'componf' 
de  pareilles  pelo'tes ,  arrai^  es  cirruUirî'ment  les 
unes  à  côté  des  aut.es  &  le':  unes  fur  les  antres.' 
En  mettant  ea  place  de  nouvelle',  pel.ttes,  elle  les" 
étend  un  peu  avec  l'ci  dents  ^e  fes  pattes.  Klle 
interrompt  fréquemment  fin  crav.'ul  ,  fans  doua-  parce 
que!aliquCurdétrcini-.ames'.'i);!iû'..;iezpronipcemeiit. 
Elle  qui:te  fon' attelier ,  s'er.v  île  fe  revient  quelque 
temps  après  fe  remcfre  a  l'ouvrage.  Elle  a  été  fe 
pourvoir  de  nouvelle  liqueur.  L'o  ivi,i-é  va  trè<;-'rîrc', 
Se  beaucoup    plus    -vite   que   l'on  ne  l'iniagiucroit. 


I  N  S 

En  peu  d'heures  ,  elle  a  creufé  un  trou  de  deux 
à  trois  pouces  de  profuiJeu''  ,  &c  bâti  au-dellus 
un  tuyau  qui  a  aura'.t  d'éléva;'on  ou  a-peu-prcs. 
Elle  co;itlruit  fucceflivement  plufienrs  de  ces  nids, 
qui  ont  tous  la  n^èn•z  forme  ,e'Ientif!'e  &  la  n^ême 
fin.  Après  s'etie  éltv.=  perpendicu'aircmenr  aM-dellus 
du  trou,  le  tuyau  fe  coui'.i.  un  peu  Se  le  crurbe 
enfuue  de  plus  en  plus  ,  en  confcrvanr  tou]ours  fa 
firme  cylindrique.  La  Gucpe  ne  piopo'tuinve  pas 
conrtamment  l'élévarion  du  ruyau  a  h.  prof  ir  der  r  du 
trou  :  fouvent  i!  eiï  moins  élev"  que  icKn  ci  n  elV 
profond.  Ce  n'eft  pas  marqtie  de  pe'  m'C  ,  m  'a 
voit  continuer  d'en  pétrir  mais  an  li  'u  A  ■  K"  r^  fre 
en  pLce  ,  elle  les  jette  h'-'r<  d -i  U'  ,ri  O  d'.'-'.ne, 
ai(éniert  que  le  trou  que  l'Inf  i?c  cuu!t  re-pendi- 
culanemci^t   dans    un    n-alTif   de    fJ'e,    c''     un    ^I^ 


d    M 


point 


ru'a;^e  dei  petit  éd  hce  en  fiU  l'i  a'-^me  ,  \  ^■\  au  dcliiis 
Se  qui  ('ippi'fc  bien  p  u^  de  t'ravii  &  d'.i.diiihie  que 
la  li.npic  .ip-raMon  de.caver  Li  liii-c  des  n.-j- 
nGciiviev  de  lier  i  e  Lboil  ule  o  v  lei  c  nous  aT' end  a 
que  ce  tuyau,  f  a'til^eme'i  t  f,ç  ■n'-.e,  n'efr  qn  ,r  e 
c!pè.  e  d-ehrfiudaire  qu'  ne  d  i  pas  !  uMillc.  LiS 
pri  ctc'  qui  la  tonpolti't  lur.t  ^oii  fb  ûere  ce 
qu'un  al!  m'-'ar;-  d,  'ria,e.--a"ï  ou  d<  iv-cr  on^  dl 
pi-'V  IIP  Maçon.  No're  Mayirvc  f,  >■  a  d"?.nt;'  S 
d-(i,  a*-!!!  dL  les  d",, 11  plii^'a  fa  po'tre.  1  Ile 's  en 
1er-  pour  tehou- her  on  c  mb'er  le  trou,  après 
qu'elle  y  a  d-^po'.é  un  a".:f  E'It  rr.nolit  d  .nr  le  petit 
édifice.  &  bientôt  il  n'en  lefreplu'  dr  vfiige^.  f  être 
efpece  de  pente  tour  a  encore  un  jn-re  ulagc  bien 
ini'Orrant,  elle  pr'vient  lèse  trepnies  des  K'hneu- 
iTiors  ,  qn  n'oient  s'efi!a'j,ei  dani  un  défilé  (i  loi  g 
Se  ti  ob  cur.  Une  Larve  diu  cclorc  de  Iceiifqix 
la  Guêpe-maij'onne  a  pondu  au  t.-ind  de  (on  ircir. 
La  niche  elt  ben  mi'r''e  ,  la  '  arve  r.e  pourrou  ri 
recevoir  ni  aller  cbercber  fa  lourritnre,  la  mère  la 
apirovifionnée  ,  c'Ie  a  (  i  r  Icn/er  f'e  t'pace  ce 
r-p:  ou  h'.n-  1  gre-  q  l'el  •  ra  p  i  't  m  né  ,  ie  qu'elle 
a  rempli  de  provilions  d  l-iiiebe.  Qaelqii'un  qui 
Ignorer  .r;  l'iiiitoire  de^  I  fich».^  n  uiiagi'ieroic  pas 
de  quel;  na-ure  fuit  ce-.  pr..v, lions,  d.'  le  Natura- 
tabdc  qui  le  (au  ,  ne  lalniire  pas  moins  Si  !  en 
ouvre  le  nid  avec  préea.tion,  on  reniarqiicta  que 
la  partie  qui  ii'cft  p  unt  niniec  a  été  remplie  île 
petites  1  aivcs  viva  tes,  de  c  uleur  verte  &:  (ans 
pattes  ,  arrangées  adioitemeri  l.s  ui.es  fur  les  autres 
&  contourn-ee^  en  manièie  de  cerceaux  Ces  Laives 
remplirent  toute  la  capaeiré  de  la  j  ctite  caverne. 
L'on  en  compte  ordinairement  dix  à  douze  dans 
chaque  nid,  c'cft:  précifémcnt  la  quantité  de  pro- 
vrlion  réceffairc  a  l'accroilîemént  du  petit  de  la 
Guêpe.  Dès  qu'il  eft  écios,  il  attaque  la  Laive  la 
plus  proche  de  lui ,  il  lui  perce  le  ventre  ,  &  la 
fuce  tout  à  fon  aife.  Il  vient  en  fuite  à  celle  qui 
étoit  pofée  immédiatement  au-delTus  ,  &  quand  il  a 
achevé  de  confumer  ainfi  toute  la  provilion  ,  il  n'a 
plus  a  croître,  il  eft  fur  le  point  de  fe  transfor- 
ner.  Le  plus  habile  pourvoyeur  de  vi'.  rcs  ne  t'y 
prendioitpas  mieux  que  le  fait  la  Merc  Gu-'p»;.  Eik 


,1  N,S 


con^j;  îr  'c  Litvcç  q^ii  jiitétt  appropriées  à  la  CnhC\f. 
Unrt  (ic  fa'tj  i.iHe.  È!!c  va  a  !a  cl-at'c  He  ce<;  Latvcs, 
e!!i;  lc<' raiiu'  •! 'Ir'j'cn'cv,^  _  À-  I  ;s  c  an'-.-orcc  dans 
Ion  h-d-iaiK  lc<.  h  .,;'V;-.  Ti  u-  c;  ic^  .;.!  l'c  y  renfer- 
me' foiu  lie  a  PU- =  ne  .1,1  .-,  J:  -.oa-LsIotu  dans 
r.i;;eoii  cKcs  n'ont  pi  as  a  cr  tsif .  Si  clic  'es  rcnh.-rrn;).ic 
plu-,  jtj'res  ,  elles  p^riroient  âe  fii  n  dans  :a  caverne  ,' 
ic  c.-'.rri'niproitnt  en  uite,  3^  feiOicm  p -iir  à  f^ni 
'tmir"  k-  petit.  El,'e  ne  ch  'lît  <*,>.  c  |Miiii  !,.'■  Liives! 
d'uiie'elptce,  que  celC;  ,;ii;  o  it  pi  '^.iujsa  l'â^S; 
où  ^llespeuveiil  fotnenii  un  jiKzl'i!^  ù  e.  Toiles- 
nr  i;i;!C  pis  ntar  .unis  de  la  .^.^e  le  g' aiidc ar.  Q«a'idi 
la  G  lepc  api^rov^iuniie  (on  pe.it  ..vec  les  pius  ç-rahdes| 
L  .:  vcs,  elle  lui  en  donne  moins;  elle  lui  en  donne 
davantage  s'ils  l'-^iit  de  plus  piiue  tadle  ;  on  diroi: 
qu'elle  emend  a  couipenlct  la  i^randcur  par  le  iiombie 
&    rccipr.OLjucincut. 

Nous- venciis  de  voir  itt  hi ''i\:;\-  1  i  rci  II  ,!>ï 
dans  Ion  nid  co-.te  'a  provitio  1  aai  c..  .!>)  u 
Ion  pnic  aura  befom  peu  iai  t  'x  i.i  s  J:  fa  vie; 
il  en  ell  lin  aune  de  la  niênie  t'ani^Uc,  qui  ic  le 
conduit  pas  ainlî ,  Se  <]ai  nour-.it  feii  petit  1  plufieurs 
répnfes.  Apres  avoir  reiiFetmé  dans  l'on  nid  une  Che- 
nille vivance ,  la  aierc  le  ferme  fi-igieufenient ,  & 
au  boui  de  quelques  jours,  lorfqiie  la  Chenille  a 
été  confumee  ,  elle  rouvre  le  nid,  y  renferme  une 
féconde  Chenille  viva.ite  ,  !e  bou;hecnro;e,  &  con- 
tinue de  la  loi  te  à  approviiioniicr  ia  -.hère  prcigt'ni- 
ture.  C'ellauili  au  n)èiiie  génie  des"^piitx  ', n'appartient 
ces  My.tAfJ  gi.er.ie  tJ,  qui  ventent  1.  u.s  femblables 
des  infulies  dts  Aiaignies  ;  tJles  fondeit  liaiduncnt 
dans  lear  toile,  les  Llulfcnt  fur  le  dcffus  du  corps  , 
l;s  pcr..ent  de  leur  aii^uillon  ,  les  ctouidi+lcnt ,  les 
ar,aolieiic  de  lear  tilet ,  &  les  tianfportent  dans  leur 
nid,  où  elles  les  cla  juemuteiit  pour  (ervir  de  pâiut: 
à  leur   famdle. 

Si  nous  palTons  enfi  1  aui  Iufei£lcs  d'an  autre  Ordre  , 
aux  Cul'oiteres,  nous  .rjuvons  un  |rli  Charanfon 
qui  ne  aïontre  guère  moins  d'induiir.e.que  l'Abeille 
Ccupeufe  de  feuilles.  L'ell  da'is  une  loue  de  coi  net 
qu'il  aL-pofc  les  ueiifs ,  ic  ce  cornet  elt  fait  de  feuilles. 
Pour  parvenir  a  le  faijonner,  il  Cummence  par  cour- 
ber la  feuille,  Se  pour  que  fon  rcllott  ne  dcranee 
piant  la  courbure  qu'il  veut  lui  doniiCr,  il  en  allu,eciit 
les  bo  ds  au  moyen  de  quelques  fils  de  foie.  Mais 
coinuK-  il  eil   fvjit  petit   Se  allez  foi'r)  e  ,    il  ne  l'ar- 


I  N  S 

cornet,  &c'ericontre  cette  lurfacc  jU  .:  o- 

Ur.e   diflinélion  bien  importante  fans  do'.r  . 
les  anip.iaux,    eft  celle  qui  les  dlilribue  ei.    I 
&  en  f6ciables.  Les  fociétés  des  animaux  ont  . 
été  uifliibuées  en  deux  clalle?  gén 'raies;  -a  ■",!; 
improprement  dites,    ou  celles  dont  ksiaû  v  \:;-^  '  ■: 
travaillent  point  de  concert   aux  .riiè  ii.s  otiv    ■.      , 
îc  eu  fccié't^s  proprement  aiafi  no.n.n.'^s,    ou  jcl^iî 
dont  les  individus  rravai'lent  en  commin.  L»;  p'^^  3 
le   menu  bétail,   les  diveries  efpèces  d  O  "eaux  Jo- 
lîieftiques  &  de  pillage,    les  efpèces  d:  poiiloiis  q.:i 
nagent  pat  troupes,   phificurs  efpèces  d'in'eftèsqui 
fe  tiennent  ralferab!  s  dans  le  mène  lieu  ,  rch  .;ile 
les  Pucerons,    les   Ga'Hnfetles  ,   &".    f larntlfent  acs 
cxcmpL-sdesfccictésdc'apvenKèroclaire.  Lesl'i-T    ': 
de  'a  ("ec  Mide  claiL-s'obfervcnt  cb  .z  qu;l  ;ius  vf;  è    :ï 
de   Chenilles  &  ne   Larves,    chez  les  AbjilU,^  ,     '5 
G.èpcs,    les    F^inrmis,     les    Cltjrs,     Sic.    Taiii:'; 


que    da'is   les   fo:iet's     piop 


renient    dues  , 


cha 


ic  a 


den 


viendroïc  pas  a  courber  à  Ion  gré  la  feuilL 
vaincre  (on  relion  naturel ,  fi  la  na'ure  ne  lui 
cnleigné  un  mo)  en  aulfi  fimplc  qu'ing-'nieui 
Tenir  a  bout  La  feuille  ne  réfifte  que  par  l'a  vigueur  , 
l'Inferte  a  donc  été  inftruit  à  l'aftotblir,  ou  a  di- 
minuer la  quantité  de  nourrirutc  qu'elle  reçoit  à 
chaque  inftant  de  la  branche  qui  la  porte.  Pour  cet 
cftet  ,  il  en  ropge  un  peu  le  pédicule,  &  intercepte 
aipù  une  partie  des  fucs  nourriciers.  Il  en  reite 
alfi-z  pour  l'entretien  de  la  feuille.  Se  point  alfez 
pour  lui  con  e^^'er  tout  fon  reflort.  L'aJroit  lufeiile 
la  msuie  cnluite  comme  il  lui  p'aît.  Il  la  courbe  de 
manière  que  -la  furface  inférieure  cft  à  l'extérieur  du 


individu  tiav..ille  pour  le  bien  commun  ;  dais 
les  fcciétes  iiuprcprement  dites ,  chaque  individu 
agit  principalement  pour  foi  ,  &  ce  n'efl  que  dans 
C'.rtanes  clrconffanees ,  que  tous  les  individus  con- 
courent pour  la  défeafe  ou  l'intc.êt  commun.  Amfî , 
un  troupeau  de  Ba-iifs  paît  dans  une  piairie,  un 
Loup  paroft,  le'  tn-n^eau  forme  aufli  tôt  un  ba- 
taillon, &  préfet!  e  les  cor;  es  à  l'ennemi,  ccf.c 
difpnfiion  gucriéic  le  dcjoncerte  Se  l'oblige  à  fe 
retuer.  On  fait  que  Ls  Pucerons  fe  raflembleiit 
en  grand  nombre  fur  les  -plantes.  On  ne  connoîc 
qu'impaifaitemcnt  les  avantai^es  qu'ils  recueillent  de 
cette  cfpèce  de  foci  té  ,  ma  s  on  peut  conjeiTturer 
avec  fondement  ,  que  Ls  j  iqiiùtes  réitérées  d'un 
plus  grand  nombre  de  ces  LifecVcS,  attirent  pro- 
poriioniielleinint  plus  de  iu-.s  nourriciers  dans  la 
partie  de  la  plante,  lu'-  laq.ielîe  ils  fe  font  éiablis. 
Cela  paraît  avec  plus  d'évidence  d^ns  la  Éormation 
des  vellits  de  l'Oi me.  Quand  on  les  ouvre,  on 
les  trouve  farcies  de  Pucerons.  Ce  font  réellement 
leuis  piquùres  qui  occalî  ap.nent  ces  lUineuis  (ingu- 
lières.  En  inême-temps  que  chaque  Puecron  pompe 
le  fuc  qui  doir  le  faire  criicie,  il  contiibue  à  la 
produdion  de  la  velTie  qui  do.:  toauiir  a  loas  la 
fubliftance  &    le  logement. 

Il  a  été  ob'''crvé  ailknrs  que  parmi  les  focitiés 
improprement  dites,  il  en  ert  plulieurs  qui  dépendent 
du  hdZarJ  ou  du  fait  de  l'homme  ,  (înon  en  tout,  du 
mi.ias  en  partie  ;  il  n'en  cft  pas  de  n.ême  des  fùciérés 
proprement  dites,  elles  ne  doivent  leur  oii 'lue  à 
aucun  fait  humain  ni  à  aucune  circonilance  cirau- 
Sère,  elles  ne  relèvent  uniquement  que  de  la  Nature. 
Il  a  été  obfervé  encore,  que  le=  fociécés  propre- 
ment dites,  peuvent  être  diVilées  elles-mêmes  en 
deux  claifes  nouvelles  :  la  première  doit  comprendre 
celles  dont  la  fin  pu*  c-.vi'C  fe  borne  a  la  confervation 
des  individus  ;  la  Leconde  ,  celles  qui  ont  pour  but 
&  ta  confervation  des  individus  &  lédication  des 
petits.  Plufieiirs  efpèces  de  Chenilles  8c  quelques 
efpèces  de  Larves  appartisaiieat  à  la  première;  les 


536 


I  N  S 


Fourmis,  les  Guêpes,  leçAbtiUcs,  IcsCaftor?,  Le. 
a.  la   féconde. 

Un  Papillon  dtpofe  fes  œufs  vers  le  milieu  de 
l'été  fur  une  feuiil,;  d'aibre  fitjiticr,  le  nombre  de  ces 
œufs  efl  d'environ  tn  is  à  quatre  cents.  Au  bout  de 
qaclcjUtfS  jours,  il  fort  à'i  cimtun  d'cuï  une  tiès- 
petité  Clienille,  Loin  de  fc  difbcrfcr  fur  les  feuilles 
voifines ,  toutes  demeurent  raflemblées  fur  celle  qui 
les  a  vu  naître.  Le  même  efprit  de  focicté  les  unit. 
Elles  fe  mettent  aufli  tôt  à  filer  de  concert  une  toile  , 
t.'abotdtrès-niince,  mais  qu'elles fortificntenfuitepcu- 
à-peu  en  y  ajourant  de  nouveaux  lils.  Cette  toile  eftui-.e 
vraie  tente ,  drelTée  fur  la  feuille  ,  &  fous  laquelle  les 
jeunes  Chenilles  fe  mettent  à  couvert.  A  mefure  qu 'el- 
les groffilfent  ,  elles  étendent  leurloçemer,t  par  de  nou- 
vel les  couches  de  feuilles  &  de  foie.  Lèse  fpaces  compris 
entre  ces  couches,  font  les  appartemens  qui  fe  com- 
muniquent tous  par  (les  portes  ména£,écs  à  dciTein. 
C'eft  dans  ce  nid  qu'elles  pallent  l'hyver  ,  couchées 
les  unes  auprès  des  autres,  (ans  mouvement,  jiifques 
a  ce  que  le  retour  du  printemps  les  ranime  &  les 
invite  à  aller  ronger  les  feuilles  naiifantes.  Enfin , 
vers  le  mois  de  Mai,  la  focKté  fe  dilfout;  chaque 
Chenille  tire  de  fon  côté,  &  va  palTer  le  refle 
de  fa  vie  dans  la  folitude.  Ces  Chenilles  nommées 
communes ,  p.->,rce  qu'on  les  rencontre  plus  fréquem- 
ment, font  celles  aulVi  qui  fe  conftruifcnt  ces  nids 
de  pure  foie,  qui  fe  font  remarquer  en  hiver,  par 
leur  blancheur,  fur  les  haies  Hi  fur  les  arbres  fruitiers. 
La  forme  &  la  grandeur  de  ces  nids  varient  beau- 
coup. 

D'autres  Chenilles  ,  nommées  Pro-ejjïonnaîres  , 
qui  vivent  fur  le  Chêne  ,  &  dont  les  lociétés  font 
beaucoup  plus' nombreufes  que  celles  des  Commu- 
nes, ont  des  procédés  plus  finguliers.  Elles  fortent 
de  leur  nid  au  foUil  couchanr,  &  marchent  en 
procelTion  fous  la  conduite  d'un  chef,  dont  elles 
iuivcnt  tous  les  mouvemens.  Les  rangs  ne  font  d'à 
baid  que  d'une  Chenille  ,  enfuite  de  deux  ,  de  trr  is, 
de  quatre  &  même  de  plus.  Le  chef  n'a  rien  d'ail- 
leurs qui  le  diftingue  ,  que  d'être  le  premier.  Se 
il  ne  l'cft  pas  conftamment  ,  parce  que  chaque 
Chenille  peut  à  fon  tour  occuper  cette  place.  Après 
avoir  pris  leur  repas  fur  les  feuilles  des  environs, 
dlcs  regagnent  leur  nid  dans  le  même  ordre ,  & 
cela  continue  pendant  toute  leur  vie  de  Chenille. 
Parvenues  enfin  à  leur  dernier  accroillement  ,  cha- 
cune fe  conftruit  dans  k  nid  une  coque  ,  oii  elle  fe 
change  en  Chryfalide  ,  enfuite  prend  la  forme  de  Pa- 
pifon.  Ces  métamorphofes  font  fuccéder  à  l'état 
de  ociété  un  nouveau  genre  de  vie  tout  différent 
de  l'ancien.  Nous  pouvons  redire  encore  ici  que 
ccscurieufes  Républicaines  ne  doivent  être  obfervées 
qu'avec  piécaurion.  On  fait  que  les  Chenilles  ne  font 
point  venimeufes  par  elles-mêmes  5  elles  ne  le  font 
que  par  activent  :  c'elt  la  robe  qui  elf  venimeufe 
&  po.nt  du  tout  la  Chenille.  Les  petits  poils  dont 
les  Chenilles  velues  font  fournies  .  fe  détachent 
faciUmmt  de  leur  peau  ,  entrent  dans  la  nôtre  cojBmc 


I  N  S 

J'-  feiitcs  épines  ;  ce  font  uniquement  ces  polis  qui 
>  font  naître  des  demangcaifons  &  des  ampouks. 
Toutes  les  chenilles  rafes  peuvent  être  maniées  im- 
punément. Nos  proctilîonnaires  du  Chêne  font  très- 
fouinies  de  poils  fort  courts,  qui  fc  détachent  de 
leur  peau  au  moindre  frottement  ;  ceft  ce  qui  les 
rend  les  plus  venimeufes  de  toutes  les  Chenilles. 
L'air  même  qai  les  environne  ,  eft  quelque  fois  rem- 
pli de  ces  poils;  leur  nid  en  abonde.  Se  quoiqu'il 
ne  foit  plus  habité ,  il  ne  fauroit  eue  manié  lans 
rifque. 

On  trouve  en  hiver  &  au  printemps  fur  les  Pins, 
de  très-nombreufes  focictés  de  Chenilles ,  qui  vivent 
auiïi  en  irépublique  pendanr  route  leur  vie  de  Che- 
nille. Elles  ne  font  pas  11  venimeufes  que  les  Pro- 
ccflionnaircs  du  Chêne  ;  mais  on  doir  néanmoins 
éviter  de  les  manier.  Elles  le  conftruifent  des  nuls 
de  pure  foie  ,  d'une  grande  blancheur  ,  &  qui  éga- 
lent quelquefois  en  grofleur  la  tête  d  un  enfant. 
Les  couches  de  foie  ,  plus  ou  moins  nombreufes  , 
dont  elles  enveloppent  les  jeunes  branches  &  les 
feuilles  de  l'arbre,  forment  ces  nids.  Elles  y  pra- 
tiquent une  principale  ouverture  pour  l'entrée  &  la 
furtie.  Elles  font  de  grandes  proccfTionnaires  :  elles 
marchent  toutes  une  a  une  &i  la  file  dans  le  plus  bel 
ordre  La  hie  ,  qui  ell  fouvent  très-longue  ,  cltprel- 
que  par-tout  coritinue.  La  Chenille  qui  eft  à  la 
tête  dirige  les  évolutions  de  toute  la  troupe.  Tantôt 
elles  défilent  en  ligne  droite  ,  tantôt  e!les  tracent 
des  courbes  plt'S  ou  moins  iirégulieres.  Eiless'éloi- 
gnent  du  nid  à  de  très  grandes  dill^nces  ,  fouveiic 
par  mille  détours.  Si  p..  ur;ant  elles  lavent  toujours 
le  rctiouver.  On  les  voit  revenir  par  le  même  che- 
min ,  fans  fe  détourner  ni  à  dioite  ni  à  gauche. 
Quand  plufieurs  de  ces  fociétés  s'avoilinent  ,  les 
eipèces  de  cordons  qu'elles  forment  ,  fe  multiplient, 
fe  dirigent  en  difï'érens  fens ,  tracent  une  multi- 
tude de  figures  dont  toutes  les  parties  ,  par  leur 
propre  mouvement,  varient  fans  celle  leurs  afpeils  , 
ce  qui  lend  le  Ipeélacle  d'autant  plus  agréable  a 
l'œil  &  d'au'ant  plus  amufanr.  On  croiroit  leur 
marche  ,  alfcz  lente  &  uniforme  ,  afi^ujetie  à  une 
ei'pèce  de  taAfiqae.  Lorfque  le  tems  de  la  méra- 
morphofe  approche  ,.  elles  fe  conftruilent  des  co- 
ques de  foie  ;  mais  non  dans  le  nid  même,  comme 
les  procellionnaiies  du  Chêne  :  c'ell  dans  la  terre 
qu'elles  vont  les  conff ruiie  ,  Se  ces  coques  ne  font 
pas  aulfi  fournies  de  foie  proportionnellement ,  que 
le    font  les  nids. 

Il  eft  plufieurs  autres  efpèces  de  ces  Chenilles, 
qui  font  de  viaies  républicaines  ,  &  donr  la  diici- 
pline  ,  les  moeurs,  le  génie  fe  diverliftent  prelqu'au- 
tant  que  ceux  des  différens  peuples.  11  en  clt  qui  , 
comme  quelques  lauvagcs  ,  fe  conlhiiifcnt  des 
branles  ou  des  hamacs,  dans  lefquels  elles  prennent 
k-ur  repas,  oti  elks  pallent  même  toute  leur  .-ie  & 
fe  transforment.  Pour  peu  que  l'on  touche  ces  Ciie- 
mhes  ,  elles  avancent  ou  reculent  en  droite  lig^c 
dans  leur  hamac  ,   avec   une   extrême  vhclle.    On 


1  N  S 

eft  furpris  ce  voir  oirdks  ne  fe  ck'tournenr  ni  à  droite 
ni  a  gauciie,  tandis  qu'elles  exécutent  des  inouvc- 
mcns  li  prompts  :  mais  on  celle  de  l'être  dès  qu'on 
vient  à  découvrir  que  chaque  Chenille  el\  logée  dans 
une  forte  de  très-longue  gaine  a  claire- vi-it ,  que 
1  œil  ne  démêle  pas  ,  U  qu'elle  s'ell  ellc-mèir.c  fi- 
lée. Il  en  cfl  d'autres  qui  vivent  à  la  manière  des 
Arabes ,  fous  des  tentes  qu'elles  drellent  dans  des 
prairies  ,  Se  quand  elles  ont  confumé  toute  l'herbe 
des  environs  ,  elles  ne  lèvent  pas  proprement  le 
piquet  &  n'emportent  pas  avec  elles  leurs  tentes  , 
comme  les  Arabes  ;  elles  laill;nt  en  place  celles  qu'elles 
ont  tendue  ,  &  comme  elles  font  de  bonnes  fi- 
Icufes ,  il  leur  en  coûte  peu  de  drellcr  une  nou- 
velle tente  fur  d'autres  herbes  qu'elles  dévorent 
bientôt.  Elles  fe  conftruifent  ainlî  pendant  le  cours  de 
l'automne  une  fuirc  de  tentes,  qui  font  des  logemens 
fuffifans  pour  la  faifon.  Mais  quand  l'hiver  appro- 
d:c  ,  elles  fongent  a  fe  loger  plus  chaudement.  Elles 
le  renferment  alors  dans  un.e  ùrrc  de  bourfe  d'une 
toile  forte  ,  épail!.-  &  opaque  ,  où  elles  paifent  la 
tn3i:va;lc  faifoa  dans  un  étar  d'cngourdiliement. 
Elles  en  fortent  au  lecour  du  beau  tems  ,  pour  re- 
prendre leur  premier  genre  de  vie. 

Les  nids  que  fe  conftruifent  les  Chenilles  répu- 
blicauies  (ont  pour  elles  de  véritables  retraites  ; 
ciles  y  font  à  l'abri  des  injures  de  l'air  ,  &  toutes 
s  )'  rciiferment  dai.s  les  teitis  d'inadion  ou  de  ma- 
ladie, maïs  elles  en  forreiit  à  certaines  lieuicspour 
ailer^  chercher  leur  nourriture.  Elles  vont  ronger 
les  feuilles  des  environs  :  elles  les  conlument  de 
proche  en  proche.  Souvent  elles  s'éloignent  be.iu- 
coup  de  leur  domicile  &  par  différens  détours.  Ce- 
pendant elles  faveut  tmjours  le  retrouver  &  s'y 
rendre  au  bcfoin.  Ce  n'cfl  pas  la  vu:  ou;  les  di- 
rige lî  furement  dans  leurs  marches  j  cela  c(l  très- 
piouvé.  La  Nature  leur  a  donné  un  aucte  moyen 
de  regagner  leur  gîte.  Nous  pavons  nos  chemins  ; 
nos  Chenilles  tapiirenc  les  leurs.  Ayant  •;ontinueUe 
ment  befoin  d'évacuer  la  matière  foycufe  que  la 
nourriture  réproduit,  &  que  leurs  intertins  renfer- 
ment ,  ciles  filent  aulTi  continuellement  ,  &  en  i'i- 
tistaifant  a  ce  befoin  ,  elles  ailurent  leur  marche, 
'i  OU!  des  chemins  q'.:i  aboutiiient  à  leur  nid,  font 
couverts  de  fils  de  foit.  Ces  fils  forment  des  tra- 
ces d'un  blanc  iufîié  ,  qui  ont  au  moins  dcuï  à 
trois  lignes  de  largeur.  C'eit  en  fuivant  à  la  file  ces 
traces,  qu'elles  ne  manquent  point  le  gîte,  quel- 
que tortueux  que  f.ient  les  détours  dans  lelquels 
e'its  s'engagenc.  Si  l'on  paife  le  doip:  fur  la  trace  , 
l'on  rompia  le  chemin,  &  on  jetiera  les  Chenilles 
dans  le  plus  grand  embarras.  On  les  verra  s'ariêrer 
tojt  a-coup  a  cet  endroit,  &  donner  toutes  les 
marques  de  l.i  crainte  Se  de  la  défiance.  La  mar- 
che demeurera  (ufpcndue  ,  jufqu'a  ce  qu'une  Che- 
nille plus  hardie  ou  plus  imr^atiente  que  les  autres  , 
ait  franchi  le  mauva  s  pas.  Le  fil  qu'elle  tend  en 
f  .inchifunt ,  devient  pour  un  autre  une  cfpèce  de 
poat  fur  lequel  elle  paire.  Celle-ci  rend,  en  paifant  j 
HiildieNacunîk,  Infui.s.   Tcmc  VU. 


I    N    S 


337 


un  autre  ni  ,   une  trmlième  c:i  tend  un  autre,  &;c, 
6c    le    chemin    cit  bantot  rcpaté. 

Les  fociétés  que  nous  venons  de  parcourir,  r,t 
devicieiu-elles  point  leur  origine  à  cette  circonf- 
tance  commune  aux  Chenilles  qui  les  compofent  , 
de  naître  d'a-u(s  dépofés  les  uns  auprès  des  autres? 
Il  n'y  a  pas  lieu  de  le  foupçonner  ,  comme  nous 
l'avons  <lit  ailUurs  ;  puifque  cette  circonftance  fe 
rcnconiie  dans  beaucoup  d'cfpcces  de  Chenilles, 
qui  cependant  ne  tiavaillent  point  de  concert  aux 
mêmes  ouvrages.  Les  Vers-à-fjie  en  font  un  exem- 
ple très-famil:er  :  il  cft  vrai  qu'ils  demeurent  vo- 
lontiers railemblcs  dans  le  même  lieu  ;  difpolîtion 
qui  ne-us  e(t  très-avantageufc  ;  mais  les  individus  de 
qu.-niué  d'aunes  efpèces  fe  difperlent  après  leur 
naillincc  pour  ne  fe  réunir  jamais.  Les  Araignées 
nouvellement  tclolcs  commencent  par  fihi  en  com- 
mun, &  finilfent  bientôt  par  fe  dévorer  les  unes 
les  autres.  Oi\  eft  donc  obligé  de  recoudr  ici  a  ce 
principe  ou  a  cet  inllinè^  ,  en  vertu  duquel  chaque 
•mimai  agit  de  la  manière  la  plus  coniorme  à  ton 
bien-etie  ou  a  fa  deltination.  Il  y  auroit  néanmoins 
une  expérience  curieufe  à  tenter  fur  ce  fujer  :  ce 
fcroit  de  difperfer  les  œufs  du  Papillon  de  la  Chenille 
commune  ,  de  lailicr  vivre  quelque  tems  en  foli- 
tudc  les  Chenilles  qui  en  écloiroicnt  ,  &  de  les  raf- 
femblcr  enluiie  :  l'on  s'allurcroi:  par  ce  moyen  de 
l'influence  de  la  circonltance  dont  nous  parlons:  on 
poiirroit  encore  tenter  de  former  des  fociétés  d in- 
dividus d  efpèces  difiércntes  &  de  rrunir  en  un  feul 
corps  pluheurs  lociétés  de  même  cfpèce.   Sec. 

Comme  les  Chenilles  n'engendrent  point  qu'e.'lcs 
ne  luient  parvciuies  à  leur  état  parfait,  il  nepeuc 
pas  s'agir  dans  leurs  lociétcs  ,  de  l'édiuaciun  des 
peiits.  Leur  propre  cenfcrvatlcn  ert  l'unique  fin  de 
leur  travail.  II  règne  parmi  elles  la  plus  p.iifaite 
égalité:  nulle  difHnûion  de  fe.xes  ,  &  prefquc  nulle 
dtltinclion  de  grandeur.  Les  fccic'tés  des  Abeilles, 
des  Guêpes,  des  Fourmis  ,  font  formées  fur  des 
modèles  bien  dilléiens.  Ce  font  des  Républiques 
compofécs  de  trois  Ordres  de  Ciroyens  ,  qui  fe  dif- 
tinquerit  par  le  nombre,  la  grandeur,  la  figure 
CSC  le  fexe.  Les  femelles  ordinairement  plus  grandes 
Se  moins  nombrcales  ,  tiennent  le  premier  rang  : 
les  mâles  d'une  taille  un  peu  moins  avantaîjcule  , 
mais  en  plus  gtand  nombre ,  forment  le  fécond 
Ordre  :  les  MuLa  ou  les  Neutres  ,  privés  de  feie  , 
toujours  plus  pet' ts  &  toujours  plus  nombreux,  com- 
poient  le  iroiliemc  Ordre. 

Tout  Cl  qu'on  a  pu  raconter  fut  la  conftitution 
du  gouvernement  des  Abeilles  ;  fur  l'autorité  de 
leur  roi  ;  (ur  fes  connoiilanccs  dans  l'art  de  régner  ; 
fur  l'obéilia'ice  que  lui  portent  fes  fujets  ,  &  fur 
d'autres  chofcs  de  cette  nature  ,  e(t  fans  doute  fi  beau, 
fi  iiietveillcui,  qu'il  celle  par-là  même  d'être  vraifem- 
blable.  Eii  fuppcfant  que  ce  ne  font-la  que  d'ingé» 
niculcs  ficbons  ,  comme  il  y  a  tout  lieu  de  le  croitc  » 
V  V 


338 


I  N  S 


il  r.e  fera  pas  difficile  d  imaginer  JVn)  elles  peuvent 
avoir  tiré  leur  cngine.  On'  a  d'.iboi  J  admiré  l'art 
avec  lequel  les  Aheilies  l'dvciK  coiilliuirc  leurs  layoïu.; 
cela  en  a  Lu  naicre  de  hautes  idées.  On  les  a  vu 
vivre  en  fociété  ii  travailler  dilfércmmcnr  pour  l'il- 
tllité  commune  :  on  en  a  inféré  iju'il  falloit  qu'il  y 
cù'.  parmi  elles  des  loix,  un  ordre  établi,  ui:c  po- 
lice. On  a  tiuuvé  dans  leurs  ellamis  quelques  Abeilles 
plus  grandes  que  le  relie,  c'étoicnt  des  rcis  ;  on 
les  a  vu  enviropinés  d'un  <;rand  nombre  d'autres 
AbcHles,  c'étoien:  des  counifaus  ,  c'étoicnt  des  gar- 
des ,  c'étoient  des  fujcts  ou  des  valets  qui  vencicnc 
pour  recevoir  des  ordres  &  les  exécuter  ;  en  un  mot , 
on  n'a  rien  remarqué  dans  la  conduite  des  Abeilles  , 
à  quoi  on  n'ait  cherché  à  donner  une  interpréta- 
tion conforme  aux  giandcs  idées  qu'on  s'en  ëtoit 
formées  ,  ou  p'uiôt  a  i'état  monarchique  ou  dcf- 
potiquc  j  fous  lequel  on  vivoit  foi-même  ,  &  fous 
lequel  on  s'étoit  pcrfu.idé  qu'elles  dévoient  vivre. 
Mais  quelle  furprife  lorfqu'ayant  épié  de  plus  près  la 
conduite  de  ce  roi  ,  &  qu'ayant  même  ofé  meitre  la 
main  fur  fa  perlonne  facrée  ,  on  a  trouvé  que  fon 
corps  étoit  rempli  d'œufs  ,  &  que  fa  giar.de  occu- 
pation ctoit  d'en  aller  pondre  dans  les  alvéoles  vui- 
dcs.  A  ces  indices  ,  des  perfonnes  non  prévenues 
n'auroient  pas  fait  difficulté  de  le  déclarer  déchu  de 
l'autorité  royale,  mais  un  vieux  préjugé  n'eft  pas  (i 
aifémenc  détruit  :  ces  idées  de  gouvernement  &  de 
monarchie  font  demeurées;  ne  pouvant  plus  en  faire 
un  roi ,  on  en  a  fait  une  reine.  Il  faut  croire  main- 
tenant que  l'ctatinonarchique  des  Abeilles  tend  en- 
tièrement a  la  fin  ,  &  que  l'autorité  royale  venant 
à  difparo'fe  ,  on  ne  reconnoîtra  plus  dans  leur 
reine,  qu'une  fiinple  mère  ,  dans  fes  fujets ,  qu'un 
peuple  libre  ,  &  dans  cet  état  li  bien  polie  '  ,  qu  une 
troupe  d  Infectes  ,  qui  conduits  par  un  penchant  na- 
turel pour  la  confervation  de  leur  efpéce  ,  s'atta- 
chent tous  à  tmc  femellu,  ou  à  deux  ou  trois  ,  Ic- 
Ipn  qu'il  y  en  a  plus  ou  m<:ins  dans  un  C'aim  ,  6i  q>,i 
travaillent  de  concert,  chacun  fuivunr  Ion  organi- 
ùti^n  Si  fa  deftinacion  ,  Ls  uns  a  engendrer  .s:  a 
r:  -  (1  •  au  monde  leurs  femb.'al'lci  ,  les  nuti'S  :i 
M  tr  .  Mcr  i;  a  les  conferver.  Il  ér  u  1". '=  r,^  u"- re- 
1'-  vé  ~i  1  cf"t  ce  îiumaKic  de  fiéc'iir  l.ias  '^cs  maures  , 
d-e  fe  ciéer  ih--^  rcis  li  des  r-r'n.'s  ;  mais  ce  rj'cft 
pas  G.uis  la  Nauuc  elle-même,  que  nous  devons 
trouver  des  copies  ou  des  moc.'us  de  nos  gouvernc- 
mens  ,  qui  ont  pu  fjndcr  l'inégaiiié  la  plus  mon f- 
trut'.i'"é  parmi  les  n'.cmes  êtres.  Ce  que  nous  ne 
devons  point  ch..r.  h. "t  a  détruire  ,  ni  même  à  affoi- 
blir,  c'ell  le  fptdi.lc  inrércilant  que  les  Abeilles 
préfentent  dans  leur  inJulcrie  ,  dans  l'attachement 
fur  t.  ut  qu'elles  p'.-.r;^;:t  aux  petits.  Au  leue  ,  l'ar- 
t!,- e   que   rois   lia'  .il';  ,     H  jit  être    reg.udé,   non- 

i^'v '  r.MiiMn-  iM  e   cij'ècedc  tab;e  r.iilbnnée  qui 

("  .  '  :  :ur  l'j  '  ■■  de  to'.tt  ce  qui  eft  rapporté 
ài:\'  lt-c.ii|is  !.■  '  '  ::'.:[•>  aulh  comme  une 
efpèce  de   fup-  '   hever  de  f.ire  con- 

noitre  ce  qui  ,i  ,  .  .  .i.lieurs  ;   nous  fonimes 

j'ar-^aïuêmepngj-cs  a  a'Ouu^i  cui  peu  plus  de  déve- 


I  N  S 

loppement  &  quelques  nouveaux  déta'ds  fur  les 
Abeilles,  dont  l'article  qui  les  concerne  fe  trouve 
relîerré  dans  des  bornes  u:i  peu  trop  étroites. 

Après  avoir  déterminé  en  général  ropinioQ  que 
l'on  peut  avon- relativement  au  gouvernement  pté- 
tenriu  des  Abeilles,  nous  ne  devor.s  pas  craindre 
d'emprunter  le  langage  que  l'on  tient  commune- 
ment  a  leur  égard  ,  ii  "de  dire  que  ce  gouveinement 
paroîc  plus  appaitenir  au  m.onarcliique  qu'au  lépu- 
bhcain.  On  y  voit  en  effet  un  feul  InfcCle  diriger 
tout.  Cet  Infecte  femelle  el1:  non- feulement  la  re'mc 
du  peuple,  elle  en  eft  encore  la  mère  au  fens  Ic' 
plus  étroit:  de»  trente  à  trente-cinq  mille  Abeilles, 
dont  une  ruche  e(l  fouvent  fournie,  la  reine  elt 
la  feule  qui  engendre.  C'eft  à  cette  prérogative  , 
beaucoup  plus  réelle  que  celles  qui  diiUnguent  nos 
monarques,  qu'elle  doit  l'extrême  alfeélion  que  fon 
peuple  lui  porte.  Elle  cfl  prefque  toujours  envi- 
ronnée d'un  cercle  d'Abeilles  ,  oui  paroillent  uni- 
quement occupées  du  foin  de  lui  être  utiles.  Les 
unes  lui  prélenrent  du  miel  ,  les  autres  pallent 
légèrement  leur  trompe  fur  fon  corps  il  dlvei les  re- 
priles  ,  afin  d'en  détacher  ce  qui  pourroit  le  (alir. 
Lorlqu'elle  marche,  toutes  celles  qui  font  fur  'on 
palfage  fe  rangent  pour  lui  faire  place  :  elles  pa- 
roillent favoir  que  cette  marche  a  un  objet  im- 
portant, celui  d'augmenter  le  no.mbre  des  citoyenr. 
En  eftec ,  elle  cherche  .ilcts  des  cellules  propres  a 
recevoir  des  œufs.  On  fait  que  ces  cellules  font  de 
figure  hexago~he,  !i  que  leur  fond  ert  pyramidal  & 
i-ompoié  de  trois  lozanges  femblables  ,  dont  les 
proportions  font  telles  t'ju'clles  réunilfent  ces  deux 
coi-i'dicions  très  remarquables;  la  première,  dedon- 
ner  a  la  cellule  lapins  grande  capacité;  la  féconde, 
d'exiger  le  moins  de  matière  pour  fa  conflruclion. 
l:n  ehh-t  ,  c'cfc  cette  figure  pyramidale,  qui  rcr- 
•,ct  aux  foiids  des  cellules  des' deux  faces  cppc^léi s 
Ju^ai.au,  de  s'ajullcr  les  uns  contre  les  autteE  de 
manière  qu'ils  ne  laiifent  entr'eux  aucun  vuide  ; 
li  i!  en  cil:  de  nn'me  du  corps  des  cellules  :  fa 
■■i;.,urc  hexagone  leur  permet  aulTi  de  s'appliquer  ini- 
.■ii.d:aremcnt  les  unes  aux  ai'.tres  ,  far>s  qu  il  rciTe 
-riri'elles  aucun  intervalle.  On  fait  aiuri  qi>e  ce  iVnt 
les  Neutres  ou  les  Abeilhs  ouvrières,  <]  ,i  conUrrii- 
lent  ces  gâteaux  oiî  brille  urc  11  li-ic  ;;  ométrie.  Elles 
en  vont  recueillir  la  ma-ierc  fir  'es  rt  urs  :  la  cire 
eft  faite  des  poullières  des  étaniines.  Elles  prépaient 
ces  poiilirères  ;  elles  les  digèrent;  elles  en  font  des 
amas  dans  leurs  ruches. 

Pendant  qu'une  partie  des  .Abeilles  ouvrières  , 
s'emploie  à  re.;uei!'ir  la  matière  de  la  cire  ,  à  la 
préparer  C:  -i  en  reirpli:  les  magaiins  ,  d'autrcss'oc- 
cupent  de  cilréM.  :.s  tiavaux.  Les  unes  mettent  cette 
cire  en  cc.y.ie  x  en  coiiiliuifent  descellules  :  d'autr«s 
poUlfent  l'ouvra^ie  &  le  perfeiflionnent:  d'autres  vont 
faire  furies  Heurs  une  autre  forte  de  récolte,  celle 
du  miel  ,  qu'elles  dépofent  enfuite  dans  les  cellules, 
pour  les  befoins  de  chaque  jour   &  pour  ccus  de 


I  N  S 

la  mauvaife  faifon  :  d'auties  ferment  avec  un  cou- 
vercle de  cire  les  cellules  qui  contiennent  le  mitl 
qui  doit  être  confervé  pour  l'hiver;  précaution  qui 
en  prévient  l'altération  :  d'autres  donnent  a  manger 
aux  petits:  d'autres  mettent  un  couvercle  de  cire 
aux  cellules  de  ceux  qui  font  prêts  à  femétamor- 
phofer  ,  atin  qu'ils  puilient  le  faire  fùrcment  :  d'au- 
tres bouchent  avec  une  forte  de  poix  les  moindres 
ouvertures  de  la  ruche  par  lelquellcs  l'air  ou  de 
petits  Inlcâes  pourroi;:nt  sintiodaire  :  d'autres  enfin 
portent  dehors  les  cadavres  dont  la  côtruprion  mfec- 
teroit  la  ruche  ;  les  cadavres  qui  font  trop  gros  pour 
être  tranffortés  ,  elles  les  recouvrent  d'une  kpailFe 
enveloppe  de  cire  ,  ou  d'une  forte  de  gomme 
ou  de  réfine  fous  laquelle  ils  peuvent  fe  corrom- 
pre ,  (ans  caufer  aucune  incommodité.  Pour  fa- 
ciliter tous  ces  dilFéicns  travaux,  les  ouvrières  ont 
loin  de  la'.ffcr  entre  les  gâteaux  ,  des  efpaces  qui 
font  comme  des  cfpèces  de  rues  dont  la  largeur 
cil  proportionnée  à  la  taUle  des  Abeilles  :  elles  fa- 
ven:  encore  ménager  des  portes  dans  les  gâteaux  , 
au  moyen  defquclles  elles  évitent  les  détours.  La 
reine  anime  les  ouvrières  par  fa  préfencc,  &  cela 
efl  plus  a  la  lettre  qu'on  ne  l'imagine.  On  n'ignore 
pas  que  li  l'on  partage  un  effaira  ,  la  partie  qui  de- 
jTienrera  privée  de  m.re  ,  périia,  fans  confrrjire  la 
moindre  cellule  ;  tandis  que  la  partie  fur  laquelle 
la  mère  régnera,  remplira  la  ruche  de  gâteaux  & 
de  ptovilions  de  tout  genre.  Il  faut  cependant  re- 
tnarqucr  que  cela  n'ell:  vrai  que  d  un  eifaim  qu'on 
partage  à  ta  foitiede  la  mère  ruche  ;  ou  d'un  eliaim 
qui  n'a  point  encore  travaillé  ;  il  n'en  iroit  pas  de 
même  d'un  effaim  qu'on  pnveroir  de  fa  reine  ,  mais 
auquel  on  latfleroit  des  gâteaux  oii  fc  trouvcroient 
des  œufs  &  des  Larves  :  un  effaim  traité  de  l.r  forte 
ne  tomberoit  p.isdans  l'inadion  &  parvicndroit  bien- 
tôt à  fe  procurer  une  nouvelle  reine.  Letiavail  des 
ouviicreseft  ordinairement  proportionné  au  nombre 
d'anifs  que  la  mère  doit  pondre.  Ainfi,  plus  fa  fé- 
condité eil  grande  ,  S:  plus  les  Abeilles  conlbuifent 
des  gâteaux  Ce  feroit  pourtant  envain  qu'on  tcn- 
teroit  de  faite  confiruite  aax  Neutresplus  de  gâteaux, 
en  introdai^ar,t  dans  la  ruche  pludeurs  mères  :'  les  mè- 
res furuiim  ranes  feioien^  bientôt  mifts  a  mort.  La 
conilit:ition  de  la  fociété  n'en  peimet  qu'un  feule.  On 
fait  que  les  mâles  ne  prennent  aucune  part  à  ce  qui 
fe  fait  dans  la  ruche  ,  &  que  toute  leur  occuparion 
doit  fe  borner  a  la  fécondation.  Ils  font  nourris  & 
foigr.és  jufques  vers  le  raoisd'aiûtj  lems  auquel, 
devenus  inutiles  Se  même  nuifibles ,  les  Neutres  les 
chaifentou  les  exterminent enciè.ement  :  ilsauroient 
à  craindre  en  les  coa.ervant  qu  ils  n'en  fullent  affa- 
més petidant ''hiver.  Au  retour  du  printems  on  voit 
cependant  reparoîtrc  des  mâles  dans  la  ruche  ;  on  y 
découvre  msme  plulieurs  femelles  &  le  nombre  des 
Neutres  augmeire  Je  ;our  en  jour.  L'.-xtrilmc  fé- 
conditc-  de  la  niere  fournit  à  cave  nombieufe  géné- 
ration Enfin  ,  il  fort  de  la  ruche  un  ou  plulieurs 
effai.ns  qui  ont  charnu  une  reine  a  leur  tête  :  ce 
font  dej  colonies  qui    vont  therchci  ailleurs   un 


I  N  S 


319 


établifferaent  qu'elles  ne  faureient  "trouver  dans  kui: 
premier  domicile  furchargé  d'habitans. 

I.'hiftoire  toujours  fi  intereiTante,  firurieufe,  des 
Al'cilles  ayant  été  parcourue  un  peu  trop  rapidement, 
lors  de  la  rédaélion  de  l'article  qui  les  concerne  , 
nous  n'avons  prefque  rien  dit  de  la  manière  dont 
les  ouvrières  recueillent  le  miel  &  la  cire  ;  ni  dç 
l'art  avec  lequel  elles  cmployent  celle-ci  dans  laconf- 
truèlion  de  leurs  beaux  ouvrages.  Puifque  l'indulhie 
des  Infcéles  eit  aduellcment  noire  piincipal  objet, 
nous  devons  clicichtr  d'abord  a  fi:;!p!écr  ici  à  cette 
omilfion. 

Les  dents,  la  trompe  &  les  pattes  font  les  piin- 
cipaux  inllrumens  qui  ont  été  accoidés  aux  Abeilles 
ouvrières  pour  exécuter  leur  diiferc-s  travaux.  On 
(ait  que  la  trompe  ,  que  l'Abeille  déplie  &;  alonge  à 
fon  gré  ,  n'agit  peint  a  la  manière  d'une  pompe,  c'eff- 
a-dire  que  rinri:d;c  ne  s'en  lert  pas  pour  fuccr,  m.às 
(ju'eile  eft  une  forte  de  langue  très  longue  &  garnie  de 
poils,  &  que  c'ell  en  léchant  les  fleurs,  qu'elle 
fe  charge  d'une  liqueur  qu'elle  fait  palier  dans  la 
bouche  ,  pour  defcendre  par  1  oei'ophagc  dans  un 
premier  eftomac,  qui  en  cil:  comme  le  réfcrvoir. 
On  voit  bien  que  cette  liqueur  e(l  le  miel.  L:s 
Aueil'es  connoiilent  les  petres  glandes  neftariferes, 
(ituées  au  fond  du  calice  des  fleurs  &  qui  le  con- 
tiennent. Quand  elles  en  ont  rempli  leur  réfervoir, 
elles  vont  le  dégorger  dans  les  cellules.  El'es  les  en 
remplillcnt,  elles  l'y  mettent  en  réferve,  en  prenant 
la  précaution  de  boucher  les  cellules  avec  un  couvercle 
de  cire.  Mais  il  eft  d'autres  cellules  à  miel  qu'elles 
ne  bouchent  point,  parce  que  ce  font  des  magafins 
qui  doivent  relier  ouverts  pour  les  befoins  jour- 
naliers  de   la   communauté, 

C'eft  encore  fur  les  (leurs  que  les  ouviièrcs  vont 
recueillir  la  matière  à  cire  ou  la  cire  brute  ,  les 
pouflières  des  éramines  font  cette  matière.  L'induf- 
tricufe  Abeille  fe  plonge  dans  l'intérieur  des  fleurs 
qui  abondent  le  plus  en  poulfieres.  Les  petits  poils 
branchus  dont  fon  corps  eft  garni ,  fe  chargent  de 
ces  poud'ières.  L'ouvrière  les  en  détache  cnfuite  à 
l'aide  des  brcffes  dont  fes  pattes  font  pourvues.  Elle 
les  ranerablc,  &  en  forme  deux  peloties  eue  les 
pattes  de  la  féconde  paire  vont  placer  dans  une 
cavité  en  manière  de  corbeiUe ,  qui  le  trouve  à  chaque 
patte  de  la  tn.'iûème  paire  Chargée  de  (es  deux 
pelottcs  de  matière  a  cire  ,  la  diligente  Abeille  retourne 
à  la  ruche;  ic  va  les  dépofer  dans  une  ex  (iule  defli- 
née  a  les  recevoir.  Cette  cellule  devient  ainfi  un 
magafin  à  cire  qui  demeure  i  uvert.  Mais  l'rtbeille 
ne  fe  contente  pas  de  fe  décharger  ainfi  de  fou 
fardeau  :  elle  entre  dans  la  ceilu'e  la  tête  la  ve- 
mière,  étend  les  dpnx  pelotrcs,  les  pétrit  &  y 
diltillc  un  peu  -''■jneliqueur  ''iicrée.  Si  la  peire  qu'elle 
a  p'ii'e  à  faite  .  ■  .  •  ilte  l'a  tio;  fatiguée,  une  autre 
Abe.lle  furvicnt  ^,ui  fe  ciia'tTc  d'étendre  K  de  pétrir 
le-s  '.elotres;  car  toutes  'fs  ouvrières  fcni;  ég;'-!e- 
raenc  iniUuices  de  tout  ce  qui  fe  préfente  à  faire 
Vv  z 


340 


ï  N  S 


cl^ns  cjbiquc  ca<;  particulier  ,  &  s'en  acquittent  (éga- 
lement bien  M.US  il  n'arrive  paç  toujours cjiic  1  Abeille 
n'ait  qu'à  fe  plonger  dans  les  fleujs  poHr  en  rccueiiiir 
les  pouflîères  au  nio)en  de  fa  toifon  :  il  elt  des 
circonRinces  où  cette  récolic  n'eil  point  aiilH  facile 
&  où  elle  cxi^c  de  la  part  de  l'ouvrière  d'autres 
manoeuvres.  Avant  leur  parfaite  maturité,  les  f  oul- 
lîèrcs  for.t  renfermées  dans  ces  fortes  de  capfuies 
que  les  Boranillcs  ont  nommées  les  Commets  des 
étamincs.  L'ouvrierequi  vêtu  s'emparer  des  pouflîères 
que  les  capfuies  n'ont  pomc  encore  lailfé  échapper, 
eft  donc  obligée  d'ouvrir  ces  capfuks,  &  elle  le 
fait  avec  (csdcius,  puis  cU'.-  (aiiit  avec  Tes  premières 
pattes  les  grains  qui  le  prél'entent  a  l'ouverture,  les 
articulations  qui  terminent  la  parte  ,  font  ici  l'office 
demain.  Les  grains  qu'elles  ont  faili,  elles  les  donnent 
aux  pattes  de  la  féconde  paire,  qui  après  les  avoir 
dépofécs  dans  la  petite  corbeille  des  pattes  de  la 
troificine  p.iiie,  les  y  airu;cttil!lnt  en  frappant  delius 
a  plulieurs  réprifes.  La  légère  lumidué  des  grains  aide 
encore  aies  y  retenir  &  a  les  l;er  les  uns  aux  autres. 
L'ouvrière  lépètc  les  mêmes  manœuvie^^  achève  de 
remplir  fes  deur  corbeilles,  &  le  hâte  d>  regagner 
la   ruche ,   changée  de  fon   butin. 

Ces  ponflières  que  les  Abeilles  recueillent  fur  les 
fleurs,  ne  font  pas  cette  même  ci.e  qu'elles  mettent 
en  ceuvre  avec  taiU  d  injulhie;  elles  n'en  font  que 
la  matièri-  première ,  &  cette  mat;èrc  demande  à  être 
picparéc  ou  dgrréc  dans  un  cRoniac  particulier, 
dans  un  feconj  eilomac.  C'ell  la  qu'elle  devient 
de  la  «éhta'rile  cire.  L  Abcil'c  la  r-jcfe  enfuitc  par 
la  bouche  fous  la  forme  d'une  bouillie  ou  d'une 
^fumc  blanclic,  qui  fe  fige  promptement  a  l'air. 
Tandis  que  cette  forte  de  pâte  cil  encore  dudile,  elle 
fc  prête  ficile.Tient  à  toutes  les  formes  que  l'Abeille 
veut  lui  donner  ,  elle  cil  pour  elle  ce  que  l'argile  clV 
pour  le  potier. 

On  a  cru  réduire  le  travail  géométrique  des 
Abeilles  à  fa  jultc  valeur,  en  le  faifant  cnvif.i'icr 
comme  le  liinj»le  réiul'at  d  une  méchanique  allez 
grofiière.  On  a  penfé  que  les  Abeilles  prttfécs  les 
unes  contre  les  autres,  faifoicnt  prendre  naturelle- 
ment à  la  cire  une  figure  lieiagone  ,  &  qu'il  en 
écoit  à  cet  égard  des  cellules  des  Abeilles,  comme  des 
.boules  d'une  matière  molle,  qui  prcllécs  les  unes 
centre  les  autres ,  revêtent  la  forme  d'un  dcz  à  jouer. 
■On  ne  peut  trop  (c  temr  en  gar'le  contre  les  féduc- 
tions  du  merveilleux,  mais  Ton  ne  peut  louer  la 
juftelfe  de  cette  compaiaifon  ,  &:  l'en  va  vwir  qu'il 
s'en  faut  bien  que  le  tiavail  des  Abtilts  refaite  d  une 
«léchaniquc  aulfi  limple  que  celle  qu  il  a  plu  d'imagi- 
ner. On  le  rappelle  que  les  ce'lules  des  Abeilles  ne 
font  pas  fimplcment  des  tubes  hexagones  ;  ces  tubes 
•ont  un  fond  pyramidji,  formé  de  t:ois  pièces  en 
loûingcsou  de  trois  rliombes.  Or  les  Abeilles  com- 
lîTieucent  par  façonner  un  de  ces  rhomlîes  ;  &  c'eft 
Ai  la  foitc  qu'elles  jctrent  les  premiers  fondemens 
ic  la  cellule.  Sur  deux  des  côtés  extérieurs  de  ce 
.thooibcj  elles  élèvent  dcui:  des  puas  Je  la  cellule. 


I  N  S 

Elles  façonnentcnfuitc  un  fécond  rhombe ,  qu'elles 
lient  avec  I«  premier,  en  lui  donnant  l'inclinaifon 
qu'il  doit  avoir,  &  fur  ces  deux  côtés  extérieurs 
elles  cièvenc  d-rux  nouveaux  pans  de  llK'xagone. 
Enfin,  el  es  con.'truifent  le  troifèmc  rhorribe '&:  les 
deux  derniers  pans.  Tout  cet  ouvrage  e(l  d  abord 
alfei  niîllif ,  &  ne  doit  peint  demeurer  tel.  Les 
habiles  ouvrières  s'occupent  cnfuite  aie  pcifvdionr.cr 
à  l'amincir,  à  le  polir,  à  le  drcller.  Leurs  dents 
leur  tiennent  lieu  de  rabot  &  de  hme.  Une  vraio 
langue  charnue,  placée  à  l'oilgme  de  la  trompe, 
aide  encore  au  travail  des  dents.  Un  bjn  nombre 
d'i.uviieres  fe  fuccèdent  dans  ce  travail,  ce  que 
l'une  n'a  qu'ébauché  ,  une  autre  le  finit  un  peu  plus  , 
une  troilièir.c  ic  peifeiftionne  ,  t:c.  &  quoiqu'il  ait 
pallé  ainiî  par  tant  ce  mains  ,  on  le  diroit  jette  au 
moule. 

Nous  remarquerons  encore  ici  que  les  variétés  & 
les  irré;;iilaricés  que  locil  atten'if  de  1  obfervateut 
découvre  dans  le  travail  des  Abeilles  ,  font  prefqiie 
innombiables ,  &  qu  il  en  cft  de  bien  des  genres. 
On  ne  peut  donner  trop  d'attention  à  ces  lottes 
d'anomalies,  qui  (ont  bien  propres  a  perfuader  que 
les  bètes  ne  font  pas  de  pures  machines.  L'illuitrc 
Bonnet,  après  avoir  leifermé  fucceilÎTcment  bien 
des  efl'aims  dans  la  même  ruche  vitrée,  ?lfure  qu'il 
n'a  jamais  vu  deux  cfiaims  conduire  leur  trav.ul 
préijifément  de  la  même  manière  ,  foi:  à  l'égard  de 
l'emplacement  des  gâteaux,  foit  a  l'cgarJ  de  leurs 
dneèlions  re.'pcdhves  ,  foit  enfin  relativement  à  leur 
hgurc  ou  à  leurs  proportions.  On  n'ol'fcrvc  pas 
moins  d'anomalies  dans  la  forme  &  dans  les  d  men- 
fions  des  cellules.  On  en  a  vu  dont  l'ouverture 
étoit  ellyptique,  dans  d'autres  elle  étoit  i-jeup^ès 
circulaire,  &c  dans  les  unes  conitsie  dans  les  autres, 
cette  ouverture  ne  rctencit  aucun  vcftige  ce  la  figure 
hexagone.  Le  fond  des  ceih  ks  n'a 'pas  olferr  des 
irrégularités  moins  remarquables  :  allez  fouvent  ou 
a  reconnu  qu'au  lieu  d'être  formé,  comme  à  l'or- 
dinaire, de  tiois  petires  pitccs  femblab  es  en  lofange, 
il  écolt  formé  de  qu.itre,  cinq  ou  fix  pièces  ,  de 
figure  plus  ou  moins  irrégulière,  mais  qui  fe  rap- 
prochoH  plus  de  la  quadiilatère  que  de  toute  autre. 
Les  dimcnlions  des  cellules  communes  ont  paru  vai  ier 
plus  encore  que  leur  ouvcrtuie  &  leur  fond  A  l'oidi- 
naive ,  la  prolondrur  de  ces  cellules  eft  d'environ 
cinq  lignes  ,  &  c^w  en  a  obfcrvé  fréquemment  dont 
la  protondeur  étoit  de  dix-huit  à  vingt  lignes.  Ces 
cellules  fi  démé  iirèment  profondes ,  lampcnt  tou- 
jours par  un  de  leurs  cotés  fur  le  verre  de  1."  luche, 
&  ne  fervent  jamais  qu'a  contenir  du  miel.  Il  en 
cft  qui  font  plus  ou  moins  inclintes  à  l'hor  zon  ; 
au  lieu  que  les  cellules  ordinaires  lui  font  parallèles 
ou  à-peu-près.  tnfin  ,  en  rencontre  fouvent  des 
cellules  qui ,  loin  d'être  des  tubes  droits  ,  font  ,  au 
contraire,  des  tubes  couibés  en  divers  (ens.  Mais 
en  voila  Ons  doute  afiez  pour  détromper  ceux  qui 
pourraient  croire  que  le  travail  des  Abeilles  clt  tou- 
jours régulier  &  uniforme  j  &  par  là  rjérac  eu  infcrir 


I  N  S 

qu'il  t  fl  anuje'tl  CBticrement  à  une  impulfion purement 
mccluniqne. 

Le  (pcftdcle  d'une  ruche  d'Abeilles  ,  cft  fans 
concredir,  un  des  plus  beau); ,  des  pins  iut'.'rdians , 
t]ui  pui(!e  f'ofîiir  aux  yeux  d'un  Obleivateur.  On 
ne  fc  l.i'x  point  de  contempler  ces  atrelicrs  ou  des 
milliers  d'ouvneis  l'on:  lans  ccile  occuptfs  de  ciavaui: 
diihrci:s.  On  cft  (ur-touc  frappé  à  la  vue  de  ces 
magàlins  remplis  de  tout  ce  <]ui  elt  néccifauc  pour 
f  JiHTiir  à  i'entreticn  de  la  locitré  pendant  la  niauvaifc 
faifon.  Mais  av>c  i^el  plailîr  ne  doit-on  par  s'ar- 
rêter à  oblervcr  Iss  tendres  foins  dvS  inrres-noui- 
Ji;;s  à  récatd  des  petits!  Toutes  les  cxj'eiiences 
<]u'un  a  tcntt'es  fu-  le^  Abeilles  pour  tâciier  de  dé- 
couvrir le  principe  fondamenialde  ieurgouvctpcnient 
conccurcnt  à  établir,  ijuc  c'tlt  l'arricur  ou'clks 
portent  à  .eur  reine,  ou  plutô: ,  l'amour  de  leur 
]'.jj!eiiié,  C]u  détermine  tous  kurs  tiavaux,  C'cll 
mo!j>.'i  puur  clles-niênîes  que  pour  les  pctJts  ,  que 
ces  halnlcs  ouvrières  conliru'.knt  ces  gâteaux  doiit 
roi.ionnanec  &  lc«  proportions  font  dt-'terniintes  fur 
les  règles  de  la  plu'  fine  Géométrie.  Vue  partie  des 
cellules  donc  ih  font  ccinpofts  ,  feu  de  berceaux 
aux  petits;  &  comme  ceux-ci  foLcdctr.  is  grandeurs, 
les  Abeilles  fonltruifei.t  aufiî  des  cellules  de  trois 
ordres.  Les  cellules  deltinée-:  aux  mâles  }c  aux  neutres 
font  toiij.uis  hexagones;  -.-ites  des  mâles  font  feule- 
ment plus  glandes  que  celles  fies  neutres  ,  dans  un 
rapport  dtr'termins  a  la  difféience  de  taille  de  ces 
«ieux  or  1res  d"iiid;v:dus.  M.iis  les  cc.Uilcs  deflinécs 
aux  Lu'  vcs  qui  doivent  devenir  des  reines  ,  ne 
diffèrent  pa?  (euletiicnc  des  aiuics  par  la  grandeur  ; 
cilcs  en  ditfèrenr  encc.e  par  la  forme,  par  la  pofition 
U  par  la  q  aitité  de  matièic  qui  encre  dans  leur 
con(trui5t:on.  Avec  quelle  aHiduité  ces  mères-nourrices 
apportent  chaque  jmir  iî  manger  a  Icuts  nourrillons , 
&  par  une  attention  (ingulièrre,  coraîne  elles  pro 
f  ortiOnncnt  la  noi"  n.-v.re  a  leur  âge  &  à  leurs  forces  ! 
El'cs  I  approprient  n-.è. ne  ^.'.1  (cie.  Cette  nourtiture 
ell  touio  ;rs  une  lipeur  épa>{lie  ou  une  Ibrte  de 
Ijouiliic  b'ancliatrc ,  dont  la  Larve  eft  environne 
&  fur  laquelle  elle  rerofc  mollement.  La  bouillie 
<]ui  cft  adniinilhée  aux  Larves  coiHinunes  c(t  à-pcu- 
près  ir.lipidei  celle  au  copitiaire,  qui  tft  adminillréc 
aux  Lai  vcs  qui  doivent  devenir  des  femelles  ou 
des  reines ,  a  un  goût  un  peu  fucré  ,  mtlé  à  du 
poivré  S:  de  l'aigre  :  on  d  rot  que  les  pouivoyeufcs 
veulent  qu'elle  foit  une  f.)ne  de  ragoût  allaiionné. 
Elles  ont  encore  foiu  d'tntietenir  aurour  des  nour- 
rilfons  fi  ch.;tis,  une  chaleur  toujours  a-pcB-prts 
égale,  en  fe  rademblant  i'ur  leurs  cellules  dans  les 
jcmrs  froids  ,  £i  en  s'en  éloignant  dans  les  jours 
chauds.  Rcaumur  a  fait  remarquer  1  indinû  de  la 
Mèie-Abeil'e  dans  le  choix  des  cellules  pour  y  dépofer 
fes  œufs.  Sebm  cet  auteur,  on  ne  la  voit  point 
loger  un  oeuf  de  mâle  dans  une  cellule  d'ouvrieics  ,  ni 
un  œuf  d'ouvrière  dans  t;nc  ctl'nle  de  mile.  Mais 
des  obfervateurs  plus  modernes  rcfufent  un  tel  dif- 
ccrncraent  a  U  Reine- Abeille ,  t;  prétendent  que  ce 


I  N  S 


54  ï 


font  les  ouviièrcî  qui  en  font  douées,  &  qui  ont  ét^ 
chargées  de  dillibuer  ces  aufs  dans  les  cellules 
.îppcuprices  aux  petits  qui  en  doivent  éclorve.  lit 
aliuieiu  que  la  reine  pond  fouveni  &  en  grand  r:om- 
brt  les  trois  fortes  dœufsdan-  des  cellules  communes, 
S:  que  bientôt  ces  ceufs  (ont  dillribu^s  dans  lesa'.- 
véoies  i;iii  leur  conviennent.  Ce  fait  demanderoic 
a  être  mi-ux  conitaté  ,  car  les  meilleurs  Hiftonens 
des  Abciles  n'ont  rien  raconté  de  feniblablc;  ils 
ont  bien  remarqué  s  la  véiité,  que  la  reine  pord 
quelquefois  plulieuis  œufs  dans  la  même  cellule  ,  SC 
que  les  ouvrières  ont  toujours  foin  d'enlever  les  fur- 
numéraires  ;  mas  ils  ne  les  ont  point  oblervé  replacer 
ces  œufs  un  a  un   dans  les  cellules  appropriées. 

On  a  peine  fans  doute  à  en  croire  fes  propres 
yeux,  quand  onobferveles  attentions,  les  emprelTc- 
l'emets,  les  ei'pcccs  d'hommages  des  neutres  pour 
eur  reine  chêne.  Et  par  quel  lien  fecret,  pat  quelle 
loi  fupéncure  a  celle  en  vertu  de  laquelle  chaque 
individu  pourvoit  à  Ci  propre  confetvation ,  les 
Abeilles  font-elles  attachées  a  leur  reine  au  poinc 
de  négliger  abfolument  le  foin  d:  leur  propre  vie, 
lorfqu'elles  viennent  a  enétre  léparées  ?  Ce  lien,  cette 
loi  paroîc  n'ê-tie  autre  chofe  que  le  grand  piincipc 
de  la  confetvation  de  l'efpècc.  L':s  neutres  n'engen- 
drent point ,  mais  ils  fcmbicnt  favoir  que  la  reine 
feule  pofféde  cette  faculté  ,  &  la  nature  dévoie 
autant  les  intércfi'er  pour  les  petits  qui  doivent  éciorrc 
des  œufs  qu'elle  dépofe  ,  qu'elle  a  intcrcllé  les  mères 
des  antres  animaux  en  faveur  de  leuis  propres  petits. 
Il  paroît  qu'on  ne  doit  pas  fuppofcr  que  la  préfcncc 
de  la  reine  faffc  différentes  imprcifions  fur  différentes 
Abeilles ,  détermine  les  unes  à  conitruirc  des  cellules, 
les  autres  à  amalfcr  de  la  cire ,  les  aunes  du  miel ,  &c. 
L'uriprcHlon  dont  û  s'agit  elt  une  ;  elle  détermine 
les  Abeilles  au  travad ,  mais  ce  trava  1  eftdiftéient 
fuivant  les  circunf:anccs  particulières  ou  chaque 
Abeille  fe  trouve  placée.  Ainfi,  quand  une  Abeille 
fort  de  fa  ruche,  il  n'y  a  pas  1  eu  de  ctoiie  que  ce 
foit  avec  un  dellèin  déterminé  de  recueillir  de  la 
cire  plutôt  que  du  miel,  mais  elle  rencontre  une 
flenr  qui  abonde  en  pitilliércs  d'ctamincs  &  qui 
n'offre  que  peu  de  miel  :  elle  fe  charge  donc  de 
m.rtière  i  cire.  Aulll ,  remarque  t-on,  que  c'cft  prin- 
cipaltmeiu  le  matin  que  le  fait  cette  r'^colre.  Alors 
les  poullîères  n'ont  pas  encore  été  deiléchées  par 
la  chaleur  du  fclcil  ;  elles  confervcnt  une  certaine 
huniid.té  qui  en  lie  les  grains ,  &  qui  en  rend  auifi  le 
réc  Ite  &  le  tranfport  plus  facile.  Le  miel,  au  con- 
tiaire  ,  étant  un  fuc  qui  exfude  des  fleuts  par  l'aèlion 
du  (oleil ,  elles  en  rendent  peu  le  matin;  le  milicii 
du  jour  eft  un  tems  plus  favorable  a  cette  efpecc 
de  récoke  ;  auffi  voit-on  alors  peu  d'Abeilles  qui 
reviennent  à  la  ruche  chargées  de  cire  ;  le  plus 
g-and  nombre  y  apporte  du  miel.  Mais  d'oii  vient 
«lue  les  Abeilles  privées  de  mère  fc  lalflent  périt 
faute  de  nourriture  }  Comnent  oublient-elles  a  ce 
point  le  foin  d:lrur  propre  vie.  Qu'elles  ne  conftrui- 
Icntpas  dc«  gâteaux,  on  enucvoit  des  raiCons  de  ce 


3-^2^ 


l'N  S 


procédé  :  mais  au'moins  poiirioient- elles  aller  re- 
cueillir fur  les  fleurs  le  miel  &  la  cire  néccffaires 
à-  leur  fubfiRance  aauclîc.  Ici  la  caufe  finale  efl 
afliz  évidente,. la  confervarion  de  l'clVcce  inifovcoic 
plus  à  la  Nature  que  celle  des  ludiTidas.  A  l'égard 
<ic  la  caufe  efBcientc  ,  il  n'elt  pas  facile  de  la 
pénétrer. 

Nous  ne  pouvons  nous  difpenfer  encore  de  faire 
mention  d'une  découverte  cjui  a  fan  bruic  parmi  les 
naturalises.  On  peur  jugerque  nous  voulons  pailer  de 
celle  de  feu  M.  Schirach  ,  liabile  cultivateur  de 
luface.  Il  réfulte  de  ces  nombreufcs  expériences 
répétées  en  différentes  (uifons ,  &  qui  1  ont  été  depuis 
par  d'autres  Cultivât  ■ur';  ,  que  fi  l'on  renferme  dans 
une  ruche  vide  quelques  centaines  dAbeilIcs  ou- 
vrières avec  lin  petit  gâteau  qui  contienne  des  Larves 
tronamune";,  âgée  de  trois  a  ii  narre  jours,  les  ouvrières 
fauront  fe  donner  une  ou  plulîeurs  remes,  en  trans- 
formant,  priur  ainli  dire,  ces  Larves  coinmunts  en 
Larves  royales.  Elles  y  parviendront  en  déctuifant 
les  cellules  communes,  en  batitlant  à  leur  place  des 
cellules  royales  ,  &  en  admmiftrant  aux  Larves 
la  nourriture  appropriée  à  celles  qui  doivent  devenir 
des  reines.  Comme  cette  curieutc  expérience  fe  répète 
journellement  en  Luface  &  en  Saxe  par  tous  les  Cul- 
tivateurs Se  même  par  de  fimples  villageois  ^  qui 
s'en  fervent  comme. d'un  nouveau  moyen  très-facile 
de  muhiplier  à  volonté  les  eflaims,  il  femble  qu  on 
ne  puiiïe  plus  douter  de  l'eîpèce  de  converfion  des 
Larves  communes  en  Larves  royales.  En  fuppolant 
cependant  que  ce  fait  fingulicr  affirmé  par  les  Culti- 


vateurs de  l'Aller 


agne^i 


iqu'ilsk 


y  auroit-il  vraiment  une  efpècc  de  transformation  ■!  On 
peut  conjei'turer  ,  a^'ec  Bonnet  ,  que  la  reine  ne  pon- 
droit  que  de  deux  fortes  d'œuls,  des  aufs  de  mâles 
&  des  œufs  de  femelles  :  il  n'y  auroit  donc  réellement 
dans  une  ruche,  que  de  deux  fortes  d'individus 
comme  dans  la  plupart  des  efpèces  d'infeftes ,  & 
les  Abeilles  ouvrières,  qui  ont  reçu  le  nom  de 
Neutres  ,  ne  feroient  point  de  vraies  Neiiaes  :  elles 
feroient  des  femelles  d'origine,  mais  des  femelles 
qui  n'auroient  pu  acquéiir  la  grandeur  propre  aux 
reines  ,  &  dont  les  ovaires  feroient  demeuiés  obli- 
térés, parce  que  leurs  Larves  feiolent  demeurées, 
renfermées  dans  de  petites  cellules  ,  &  qu'elles 
auroient  été  nourries  d'un  aliment  inférieur  en  qualiié 
à  celui  qui  eft  dtpofé  dans  les  cellules  royales.  Il  ne 
doit  pas  paroîcre  improbl.ible  ,  qu'un  Ijgenient  plus 
fpacieux,  une  fituation  différente  &  une  nouriiture 
plu5  abondante  &  plus  élaborée  of  èient  un  jilus  grani:! 
développement  de  certains  organes.  Les  Abeilles 
ouvrières  auroient  donc  été  inlfruitts  par  la  Nature  , 
à  fe  donner  au  befoin  une  ou  pluiieurs  reines  ,  &: 
la  conlervation  de  la  fociété  entière  ne  ncp.droit 
plus  ,  comme  le  croyoït  Reaumur  ,  à  l'exiitcnce 
*1  une  feule  Ab^dlc.  Mais  commei  t  les  ouvrières  vien- 
nent -  elles  à  découvrir  que  les  bednns  delà  ruche 
exigent  qu'elles  travaillent  a  fe  donner  une  nou- 
velle reine  î  Commea:  font- elles  déterminées  dans 


I  N  S 

le  chois  qu'elles  font  de  telle  ou  telle  Larve  com- 
mune pour  l'élever  à  la  dignité  loyale  t  Pourquoi  Le. 
nombre  des  nouvelles  reines  qu'elle  font  naître  , 
eft-il  toujours  variable  î 

>Jous  ferions  bien  tentés  de  poulTer  plus  loin  nos 
reflexions  ou  nos  conjedures  fut  un  pareil  fujet  , 
fi  le  Heu  pouvoir  permettre  des  développemens  plus 
étendus.  Nous  dirons  feulement  que  malgré  toute 
l'attention  que  les  plus  grands  obfcrvateurs  ont 
donnée  aux  Abeilles,  elles  ont  encore  peui-être  plus 
de  choies  intércllantes  à  nous  monticr  ,  qu'on  n'eu 
a  découvert.  S:  quels  que  foient  le  nombre  &  la 
grollcur  des  volumes  ,  dont  elles  ont  fourni  la  ma- 
tière ,  nous  tenons  à  peine  les  premiers  élemcns  de 
leur  fcience.  Combien  de  queltions  nous  prétente 
Ihiftoiie 'le  ces  républicaines  11  induftrieufes,  aux- 
quelles nous  ne  faurions  encore  fatisfaire!  Les  té- 
nèbres qui  couvroicnt  a  féconjanon  chez  les  Abeil- 
les ,  ont  commercé  tout  au  plus  à  s'éclaircir  ,  mais 
elles  ne  font  pas  en!ière:-ntnt  dillipies.  Il  faudroit 
fur-tout  les  épier  de  plus  près,  lorfqu'ciles  tra- 
vaillent a  former  ces  petites  lofanges  qui  fùi;t  la 
bafe  des  cellules  .It  la  partie  la  plus  recherchée  de 
l'ijuvragc.  A  force  d'obferver  ,  on  découvrira  enfin 
des  particularités  qui  décèleront  le  fetrct  de  leur 
méchanique.  Les  Abeilles  font  toujours  attroupées 
en  (î  grand  nombre  quand  elles  commencent  h  conf- 
truire  un  gâteau  ,  qu'il  n'eft  prefque  pas  polublc 
c'appercevoir  leur  travail.  Un  point  bien  ellentiel 
feroit  de  parvenir  à  ne  faire  travailler  qu'un  petit 
nombre  d'ouviièrcs.  L'oblervateur  fait  fe  retourner, 
inventera  tirer  des  obllacles  mêmes,  de  nouvelles 
initruclions  &  de  nouvelles  vues.  L'étude  de  1  Hif- 
toire  naturelle  femble  être  celle  qui  perfeèfio\iiie  le 
plus  la  fagacité  de  l'effrit. 

On  connoît,  fous  le  nom  de  Bourdons,  d'au- 
tres vraies  Abeilles  républicaines,  mais  plus  grolles 
&  plus  velues  que  les  Abeilles  domeftiques  ,  aux- 
quelles elles  font  bien  inférieures  dans  l'art  de  bâ' 
tir  &  dont  elles  diffèrent  auffi  par  leurs  mœurs, 
par  leur  pofce  S;  par  leur  population.  Les  Bour- 
dons font  de  iimples  villageois  ,  qui  logent  fous  un 
humble  toit  de  moulle  ,  n'iiabitent  que  des  hameaux 
&  ne  s'occupent  que  d  ouvrages  grodiers  ,  affortis  à 
leur  condition.  Les  Abeilles  domelHques  ,  au  con- 
traire, ibnr  des  citoyennes  d'un  grand  état  ,  bien 
policé  ,  où  les  arts  &  les  fabriques  font  en  hon- 
neur. Les  fociétés  les  plus  nombreufes  de  ces  grolfes 
Abeilles  velues  ,  ne  font  guère  que  de  foixante  à 
quatre-vingts  membres.  Il  s'y  trouve  auffi  de  trois 
fortes  d'individus,  &  tous  prennent  ici  une  part  à-peu- 
près  égale,  aux  travaux  de  la  communauté.  Les 
Bourdons  coafiruifent  leur  nid  dans  les  prairies. 
Us  favent  carder  avec  leurs  dents  &  leurs  pattes 
la  moulle  dont  ils  le  recouvrent.  Ils  donnent  à  \i 
couverture  la  forme  d'un  petit  dôme  â -peu -près 
hémifphériL^ue  ,  qu'ils  plafonnent  proprement  avec 
de  la  ciic.  Quand  ou  enlève  cctic  couverture,  oa 


l'N  S 


eue  ,   &  leurs  cci! 


■C'âtcêiu.l!  rt!\-nt  pas 
fliits  de  eue  ,  &  leurs  ccilukb  ne  font  pas  |]cx.io;o:k-s  : 
ce  foindes  coques  de  foie  ,  de  figure  ovd!e  ,  &que 
fe  hlcnc  les  Larves  des  Bourdons.  Les  unes  fonrfcr- 
mées  ,  les  autres  fon:  ouvertes  &  iclTemblent  mieux 
à  des  cellules.  Celles-!  '  logent  une  Nymphe  ,  celles- 
ci  ont  été  ouvertes  par  l'Abeille  -Bourdon  qui  a  pris 
fon  eifur.  Çs  &  la  ,  entre  les  coques  ,  on  voit  des 
amas  de  pâtée  ,  de  forme  incgul:ère  ,  au  centre 
derqucls  repofent  des  œufs  ou  des  Larves.  P.irvc- 
nues  à  l'.îi^e  de  maturité  ,  ces  Larves  ne  t.irdent 
pas  à  (e  conlnuire  des  coques  qui- augmentent 
l'étendue  du  gâteau.  Mais  il  n'elt  pùS  entièrement 
compofé  de  pa-eilles  coques  :  on  y  obfcrve  en  diff,'- 
rcns  endroits  ,  de  petits  vafcs  de  cire  ,  façonn"S 
par  k-s  Bourdons  ,  &  qu'ils  remplillent  de  miel. 
C'efl:  de  cemiel  dont  ils  fe  fervent  pour  détremper  la 
pâtée  deiUiiée  à  la  nourriture  de  leurs  petits.  Ils  fe 
iiouiriflènt  eux-mêmes  de  ce  miel  qui  elt  toujours 
à  leur  portée  dans  les  magafîns.  La  manière  donr 
nos  Abeilles  fauvages  châtient  la  mou/Te  qu'elles 
emploient  dans  leur  édifice  ,  clt  tout-à-fair  ingé- 
nicufe.  Un  premier  Bourdo.T  tournant  le  dos  au  nid , 
fa'.dt  avec  les  dents  &  fcs  premières  pattes  quelques 
filamens  de  moulTc  :  les  premières  pattes  donnent  les  fi. 
Idinens  aux  pattes  poftérieurcs,  qui,  lesfailant  palier 
p.'ir  delj  le  derrière ,  les  donnent  a  un  fécond  B  urdon 
placé  à  la  fuite  du  premier  ;  celui  ci  tranfmet  <'.: 
même  les  filainens  à  un  troiiième  Bourdon  ,  qui  ic- 
fait  pafier  à  un  quatrième  ,  qtii  les  poufTe  vers  un 
cinquième  ,  &c.  Se  c'cft  aiiili  que  la  petite  provi- 
fion  de  moullc  eft  conduite  par  une  chawe  de  Bour- 
dons, du  lieu  où  clic  ell  recueillie,  jufqu'à  celui 
ou  elle  ell  mife  en  œuvre.  Au  bas  du  logement  ert 
une  porte ,  à  la  |U"Ue  aboutifieni  des  galeries  en 
berceau  ,  recouvertes  de  moufle  comme  le  toît.  Lorf- 
que  la  moulTe  vient  à  manquer  dans  les  environs 
de  la  demeure  ,  &  que  le  logement  exige  des  répara- 
tions ,  les  iîourdons  n'héfireat  pas  à  (c  fervir  d'une 
partie  delà  mouii'e  des  galeries,  pour  fournir  à  la  ré- 
paration. Ils  montrent  une  grande  ardeur  dans  ce 
trava.l  ,  Sila  préfenccdcrObfervatcur  ne  les  arré:e 
point.  Les  niâ!cs  &  ksn:urres  périiîent  en.aùtoiiir.s  , 
&  il  n'y  a  que  Ics/cinelks  qui  ie  conieivent  pendant 
l'hiver,  &  b.'uurenr,  au  retour  du  piintcais  ,  de 
nouveaux  nids. 

Le  gouvern<'nicnt  des  Abeilles  domefliqucs  fem- 
ble  tenir  au  .^lo^.,rciliq'lC  ,  celui  des  Guêpes  qu'on 
appelé  louter  a'n-.s  ,  tient  davantage  au  républi- 
cain. Une  république  de  Guêpes  ,  quelque  nom- 
brcuf';  qa^cUc  i'oir,  doit  fa  nailFancc  à  une  feule 
mère.  Celle-ci  (ans  aucune  aide,  perce  la  terre  au 
printeras  ,  &  y  pratique  une  cavité  ,,  dans  laquelle 
elle  conftruit  un  petit  gâteau  ,  qui  eft  un  affem- 
blage  de  cclluks  j  do:it  les  ouvertures  font  tou.r- 
ïices  verticalement  en  en-bas.  Dans  chaqup  cellule, 
elle  pond  un  œuf  de  Neutres  ,  c'eil-â-due',  de  Guê- 
pes -  ouviières  j  car  les  Neutres,  chargées  du  'gros 
des  ouvrages ,  dcvoisnt  auffi   naître  les  premiers  ^ 


nfîn  de  fouisgei'  Kiintrè'  ''dins  ■Tvs'^V.w 
font  eh  cfkt,  dès-que  [â.  fv;  il';'  i 
ils  font  paivenus'à  l'état  p.'.  '.  T.  ' 
conftrii'ire  de  noliVcaux' g.i:  „  :  v  .i;  .'.  I; 
miers'Si  les  uns  aux  aurres  par  êc  petits 
manière  de  colonnes.  Dans  les  cellules 
la  mèrcGtiépe  d-ipôfé  des  ot-ufs  de 
.idas ,  &  les  petits  qui  en  éclofen 
eur  tcms  Infectes  ailés,  s'occupcn; 
idre  ?a  ville  r.aiflantè  :  la  petite 
.  augmc-nreainfi  de  jourèn  jour,  5:  vers  là 
elleelt  dé|3  mie  grande  cj'té  Jïeuplée  de  pi 
liers.d'habitan*.     ..■.'-- 


teaux 
d'indi 
dans 
à   été 


345 

M-T^^ils    lè 

-eables'' 
mettent 'à 

s  aux  prc 
fupports  en 
de  ces  çâ- 
rrois  ordres 
î ,  devenus 
:  à'ieor  tour 

répubifque 
fin  de  l'été; 
ufieurstatl- 


La  difpofition  des  gâteaux  des  Guêpes  ,  dircdle*- 
mcnt  contraire  à  celle  des  gâteaux  des  Abeilles,  elt 
Uns  doute  déterminée  par  des  circonO"ances  partk 
ciilières  ,  attachées  à  la  confcrvation  des  petits.  Les 
petits  de  iTDS  Guêpes  dcmandoiént  à  avoir  toujours 
la  tète  tournée  en  en-bas  :  les  cellules  qui  leur  fer- 
vent, de  berceaux  ,  font  difoofées  en  conféqucncc  : 
tous  les  gâteaux  du  giiêpicr  font  donc  parallèles  à 
l'horifon.  Le  guêpkr  cil:  ainfi  un  petit  édifice  à  plu. 
(leurs  'étages  ;  &  comme  fa  ferme  eft  ovale  ,  on 
comprend  que  les  étages  du  milieu  ont  plus  d'éten- 
due que  ceux  des  e.vtré.mités.  Le  nombre  de  ces  éta- 
:>■-,  .:l  ,1'  iiv:ron  douze  à  quinze  dans  les  grands 
!'.!C  chaqucétage  règne  une  colonade  qui 
■-   ..  .,;:  inférieur  au  fuperieur.  La  hautéui- des 

'■-.i_;ese:t  proportionnée  à  la-  taille  des  Irabit^ns.  La 
■  partie  fupérieure  ce  ciiaque  gâteau  eft  mi  -plahcheif 
'  lur  letKiel  ils  marchent  commodémentj  car  les  cel- 
lules rfont  pas  un  f.)nd  pyramidal  comme  cefleis  des 
.Abeilles;  !e  leur  n'eil  que  légèrement  arrondi;'L"ou- 
vrage  des  Guêpes  ii'elt  donc  pas  fi  g'éométri^iic  que 
celui  des. Abeilles '5t  ne  devoit  pas  l'êtiv  :  chaque 
gâteau  ne  dévoie -petrter  qu'un  feul  rang  de  cellules,' 
pour  qu'elles  euffent'  toutes  leur  ouverture  tournée 
en  en-bas.  Le  noniln-t  ifestktriules  d'un  guêpier  peut 
aller  à  plus,  de  feize  irfiîle.  Il  y 'en  â  de  trois,  gran- 
deurs,-qui  lépn'ndcnt  à  'la  divWfité' de  taille  des, 
trois  ordres  d'individu.sv  On  i  rematqué  que  les  plus 
petites,  defliiiées  pour  les  Neutres,  ne  fc-nt  jamais' 
raêiccs  avec  des  cellules  des  rii.'ks  &  des  femelles  ,  5c 
occupent  en  entier  un  même  gâteau. 

Ce  ne  font  pai;  les  feu's  Neutres  iqui  ont  étédiar- 
g's  de  l'éducation  des  petits,  -un  bon  «ombre  de 
femelles  partage  auffi  cé'S' foins. 'If 'fi^cn -'eft  don»- 
pas  encore  à  cet  égard  de  rAdminiftràti'onyeïGiiêpcs 
comme  de  celle  des  Abeilles,  ou  il  n'y  a  qu'une 
feule  ieniîlle  uniquement  occupée  à  pondre.  Chez 
les  Guêpes  il  y  a  plulîeurs  centaines  de  femelles  & 
à-pcii-près  autan:  de  mâles.  Ces  mâles  ne  i'out  p.is 
non  plus  aulîi  pareflèiix  que'ceux  de^!  Abeilles  :  ils 
:ont  de  pc-tites  fcwtôions  dont  ils  s'acquittent  très-, 
■bien:  ils  .aidenc'Sux' -ouvii^rèj  à  nextoyer  les  gâ- 
teaux &;  à,tra«)fporftt*!es  caMa^^res  ho(s''de  l'habita- 
tion :  li  ce;j-x-ci  fônt-'-t-rof/j^'tls' , 'ils  les  parf agent &. 
IcscbarneatlfiLîtr;  lïidrcc'iax.-'Jljy   a  liilti  de  pehferf 


344 


I  N  S 


<jue  les  femelles  &  Jcs  ouvrières  proportionnent  la 
<]uaiité  de  la  nourriture  à  l'âge  des  peiic  On  ob- 
leive  q-.i'clles  n'adjuinillrent  qu'une  forie  de  liqueur 
aux  plus  jeunes  ,  Si  qu'elles  donnent  des  iioUrtirurts 
(blides  aux  plus  âgés  Elles  leur  diftnbuent  la  bé- 
quéc  à  la  manière  des  Oifcanx  ,  en  la  leur  dégor- 
geant clans  la  bouche,  après  l'avoir  digérée  en-partie. 
On  voit  les  petits  s'avancer  hors  de  la  cellule  &  ou- 
vrir 1,1  bouche  pour  U  recevoir  Quand  ils  n'ont 
plus  a  cioî:re,  ils  ferment  cux-niémes  leur  cellule 
avec  un  couvercle  de  foie  ,  &  s'y  tian';formcnt  bien- 
tôt en  Nymphes-,  Mais  ces  mêmes  Guêpes  qui  mon- 
trent en  été  tant  d'atfcdion  pour  leurs  nounillons  , 
&  qui  en  prennent  un  (i  grand  foin,  les  rpa!].icrcn[ 
tous  impitoyablcnientu  l'apptoclie  des  premiei  s  froid-. 
On  s'étonneroit  d  une  telle  barbai ie  fi  l'on  ne  favoit 
que  ces  premiers  froids  qui  tuent  le  plus  grand  nom- 
bre des  Guêpes,  tueruieut  infadliblement  les  petits  , 
^)eaucoup  plus  délicats  que  leurs  mères- nourrices. 
Elles  abrègent  donc  leurs  fourtranccs  en  les  met- 
tant à  mort.  Ainlile  guêpier  n'ell  plus  qu'un  cime- 
tière à  la  tin  de  l'automne  :  quelques  femelles  feule- 
jjient  échappent  à  la  mortalité  générale.  Elles  demeu- 
rent engourdies  tout  l'hiver  fans  prendre  aucune 
nourriture,  &  au  retour  du  prnucms  ehaci.nc  d'elles 
peut  devenir  !a  fondatiice  d'une  nouvelle  république. 
Elle  jette  fur  terre  les  fondemens  d'un  nouveau  gâ- 
teau ,  &  les  œufs  qu'elle  depofe  (ont  tous  prolifiques  , 
parce  qu'elle  a  été  fécondée  par  un  m.île  à  la  tin  de 
l'été  i  car  les  amours  des  Guêpes  font  mieux  conita- 
lés  que  ceux  des  Abeilles. 

Ce  font  de  grandas  mineufes  que  les  Guêpes 
dont  nous  efquilfons  l'Hiltoirc  ;  elles  entcnde:n  il 
merveille  à  excaver  la  terre  &  à  y  pratiquer  un 
fouterrain  fpacieux  pour  y  loger  commodément  leur 
guêpier.  Quelquefois  néanmoins  elles  trouvent  le 
moyen  de  retrancher  beaucoup  de  ce  rude  travail 
en  profitant  habilement  des  fouterrains  que  le  crcuft 
la  Taupe.  Une  galerie  plus  ou  moins  longue  &  p'us 
ou  moins  tortueufe  conduit  à  la  porte  de  la  petite 
habitat'on  fonterrainc  ;  c'elf  un  chemin  ba:tu  que  les 
habitans  lavent  toujours  retrouver  &  dont  l'entrée  imite 
celle  d'un  clapier  de  Lapin.  Cette  grande  cavité  que  les 
6ucpes  l'ecrcufent  à  un  pied  ou  a  un  pied  oc  demi  fous 
terre,  eft  très  propre  a  les  met're  a  couvert  des 
infultesdc  leurs  ennemis,  &  a  les  dérober  aux  rceard-^ 
des  curieux  ;  mais  elle  n'eft  pas  la  vraie  enveloppe  ilet 
gâteaux;  c'elKa-dire,  qu'ils  re  'ont  pas  a;'pu\és 
immédiatement  contre  les  patois  de  la  cavité.  L'.-\r- 
chitedure.lenosGjèpesn'ed  point  aulii  liinple  qu'on 
pourroit  le  préfumer,  &  fuppole  des  vues,  qui  ,  pour 
être  remplies,  exigent  un  travail  qu'on  ne  peut  qu'ad 
mirer  dès  qu'on  vient  à  le  découvrir  L'eîu  des  pluies, 
perçant  peu-à-pcu  la  terre,  pénctrercit  enfin  ju'qu'.iux 
gâteaux,  &  les  Guêpesont  un  t^iandmt  •:ei  a  pvjvenir 
cet  accident.  Elles  ont  donc  été  inllruites  à  don- 
ner à  leurs  gâteaux  une  enveloppe  paniculière 
qui  les  préfervc  de  l'humidité.  Eflc  eft  cornpof.'e 
d'une   multitude   de  petLccs  voiites  pofées  les   unes 


I  N  S 

aii-dclTocs  des  autres  Se  les  unes  à  côté  des  autre?, 
ce  qui  forme  enfemble  une  enceinte  d'environ  un 
pouce  &.  demi  d'épailfeur.  Quoique  toutes  les  petites 
voûtes  ne  foicnt  que  d'une  efpèce  de  papier  allez 
fin,  elles  ne  laillenc  pas  de  répondte  tr^s-bien  au 
but  par  leur  ingémeufe  cordlruclion.  On  fent  d'abord 
que  l'humidité  qui  pénéueroit  qiiel-p-ies  unes  des 
voûtes  fi.périeures  feroit  anê'ée  par  les  vciitcs  in- 
férieures bien  mieux  qu'e  le  i.e  le  feioie  par  un 
limple  niallif  de  même  épaidéur,  &  cela  uréc.fément 
parce  que  les  couches  de  pa|.  1.1  u'éia  t  p.is  ap  iiquées 
immédiatement  les  unes  aux  aucies  ,  ii.^  mterva'les 
qui  reltent  enirclles  s'oppolent  aux  progièb  de  1  hu- 
midité &  en  facilitent  encore  l'cvaporation.  Les 
cellules  Je  les  colonnes  font  fane»  de  la  même  matière 
que  les  voûtes.  Les  Guêpes  ne  ba-  ifent  qu'en  papier. 
Elles  ont  pclfédé  de  tout  tems  l'art  de  k  .abtiquer,  6: 
les  hommes  auioient  pu  ap,  rendre,  il  y  a  bien  des 
lièclcs ,  ces  procédés  fi  utiles  dont  nos  modernes 
fe  glorifi:nt.  C'cft  fur  les  vieux  bois  qui  ont  été 
long  tems  expofés  à  l'aclion  du  loleil  &  de  la  phie  , 
&  qui  ont  été  en  quelque  forte  rouis,  que  nos 
Guêpes  induftricufcs  vont  fe  pourvoir  de  la  matièie 
dont  elles  fabriquent  leur  papier  avec  le.,rs  dents 
tranchantes.  El  es  en  détachent  de  menus  iil.iniens 
qu'elles  metter.t  en  charpie,  &  qu'elles  rcdaifcnc 
pcu-à-peu  en  paie  rtiolle  ,  en  les  broyant  K  le-  humec- 
tant dans  leur  bouche.  Elles  en  foimcat  des  pâlottes 
auondies ,  qu'elles  tranlportcnt  dans  leur  hab, ration. 
Elles  les  étendent  en  lames  minces  en  s'aidant  de 
leurs  dents  S:  de  leurs  pattes,  &  c'eft  d'un  nombre 
piodigieux  de  ces  lames  qu'elles  conltiuiient  ces 
jolisouvrages  où  brillcrant  dindidbic.  Ne  lifqueions 
nous  pas  de  palier  pour  r.imanciers,  li  rv.n^  .ij'ïuior.s 
que  nos  ingénieux  Archueéles  ont  atteniiu;-.  de  donner 
aux  colonnes  beaucoup  plus  de  lolidité  au  au  relie 
de  l'ouvrage  ,  Se  qu'elles  ont  fo.n  d'en  élargir  la  baie 
&  le  chapueau  pour  qu'elle»;  puitlcnt  mieux  embraller 
les  parties  de  l'édilicc  qu'efes  ont  à  Icutenir. 

Les  Fiêlons,  qui  appartiennent  aux  genres  des 
Guêpes,  &:  qui  furpallent  en  grandeur  toutes  celles 
de  nos  contrées,  ne  pollèdcnt  pa'.  au  même  degré 
que  les  Guêpes  loutei raines,  l'atr  de  fabriquer  du 
papier.  Le  leur  eft  groiller  ,  épais  &  icrt  callant. 
11  n'cif  fait  que  de  fciure  de  bois  pourri  ,  dont  il 
retient  la  couleur.  L'architcélurc  des  Frelons  rellcm- 
ble  d'aiilei;'-,  beaucoup  i  celle  des  Guêpes  qui  b:^t  lient 
fous  tene;  rpais  les  colonnes  qui  inutiemient  les 
gâteaux  font  p. as  hautes  &  plus  malllves ,  S:  cel'e 
dti  m, lieu  furpaife  touics  les  autres  en  grolTem.  Les 
Fiélons  récouvrent  auflî  leurs  g.iteaux  d'une  enve- 
loppe de  papier,  à  laquelle  ils  doment  d'ab  rd  la 
forme  d'are  cloche  ou  d'un  chapitea  i  attondi,  ils 
(ufi-endent  leur  guêpier  dans  des  greniers,  dans 
de  vieille  mafuies,  '{«c  le  plus  fouveiii  dans  de  vieux 
troncs  d'arbres  dont  ils  apgrandilfent  la  cavité  a 
l.iiJc    de  Icuis  fortes  tenailles  auxquelles  le  boi»  ne 

.Mais  toH.es  les  Guêpes  ne  cachent  pas  leur  nid» 

il 


I  N  S 

il  efl  de  petites  efpèces  qui  bâtilîcnt  à  décou- 
vert. Toutes  ne  form."nt  que  des  fociétés  peu  nom- 
breufcs,  qu'il  cft  facile  û'obfcrvcr.  Elles  attachent 
Icurnid  à  une  menue  br.niohc  d'arbre  ou  darbuftc;  & 
le  papier  dont  il  eft  fait  n'e(t  pas  moir.s  fin  que 
celui  des  Guêpes  foutenaities  :  il  en  a  au(Ti  la  coiileui. 
La  pluie  pénétreroit  facilement  dans  fon  intérieur 
fï  nos  adroites  ouvrières  ne  prenoient  point  de  pré- 
cautions pour  l'en  garantir.  Les  procédés  de  toutes 
les  efpèces  ne  font  pas  les  méincs  a  cet  égard;  mais 
tous  répondent  bien  a  la  même  fin.  Les  ur.es  recou- 
vrent leur  Gtiép:er  d'un  très-giand  nombre  de  feuilles 
de  papier  j  qui  laillcnt  cntr'eile*  des  intervalles  ^  _& 
qui  liii-reroient  parfaitement  les  pétales  d'une  roie  , 
a  elles  en  avoiciit  les  belles  couleurs  ;  ce  lont  les 
plus  jijlis  ouvrages  que  ces  petits  guêpiers  qui  imi- 
tent fi  bien  une  Kofe  à  cent  feuilles.  D'aunes  Guê- 
pes ,  qui  ne  favent  pas  donner  une  enveloppe  a  leurs 
guêpiers  ,  y  fuppléent  très-bien  en  les  attachant 
a  la  branche  ,  de  manière  que  le  plan  du  gâteau 
«ft  à-peu-près  vertical  :  l'axe  des  cellules  eft  ainfi 
horizontal  Si  la  pluie  ne  pénètre  pas  dans  leurs  ou- 
vertures. Mais  nos  petits  Architcaes  ne  fe  bornent 
pas  à  cette  feule  précaution  :  lU  ont  fom  encore  de 
tourner  vers  le  nord  &  vers  l'elt  la  face  du  g.îteau 
OH  le  trouvent  les  ouvertures  des  ccl'ules  ;  &  ce  qui 
eft  plus  conftant  Si  plus  remarquable  .,  ils  enduifent 
le  guêpier  d'un  vernis  impénétrable  a  l'eau. 

Les  Guêpes  de  nos  contrées,  qui  excellent  le  plus 
dans  l'art  de  fabrique!  le  papier ^  font  encore  bien 
au-dclFous  de  celles  du  Nouveau  Monde  ,  dont  le 
nom  de  cartoniicre  qui  leur  a  été  donné  ,  indique 
qu'elles  ne  travaillent  qu'en  carton  :  celui  qu'elles 
favent  fabriquer  a  une  blancheur ,  une  force  &  un 
poli  qu'on  ne  fe  lalTe  point  d'admirer.  Nos  habiles 
ouvrières  n'excellent  pas  moins  dans  l'art  de  bâtir  ou 
d'employer  leurcarton.  Elles  conftruifent  elles  mêmes 
la  ruche  où  elles  logent  leuts  g.îteaux;Sc  cette  ruche  eft 
une  forte  de  boîte  de  carton  en  forme  de  cloche ,  plus 
ou  moins  alongée  ou  plus  ou  moins  évafée  ,  qu'elles 
fulpcndent  folidement  pat  fon  extrémité  fupcrieure, 
à  une  branche  d'arbre.  Il  eft  de  ces  cloches  qui 
ont  plus  d'un  pied  &  demi  de  longueur.  L'ouverture 
de  la  cloche  eft  fermée  par  un  couvercle  convexe 
du  même  carton  ;  mais  les  Guêpes  ménagent  fur  un 
des  côtés  du  couvetcle  ,  une  petite  ouverture  ronie 
qui  eft  la  teule  porte.  Les  gâteaux  qui  en  occu- 
pent l'intérieur  font  dilitibués  par  étages  comme 
ceux  de  nos  Guêpes  fouterraines  :  mais  ils  ne  fcut 
point  fouter.us  par  des  colonnes  :  ils  font  corps  avec 
la  boîte  &  tiennent  immédiatement  a  fes  parois.  Ce 
ji'eft  point  fiinplement  le  fond  des  cellules  qui  ferme 
le  plancher  ou  la  partie  fupéricure  du  g.îteau  fur 
laquelle  les  Guêpes  fe  promènent  ;  elles  conftrui- 
fcnt  un  vrai  plancher  très -uni,  fous  lequel  elles 
bâtilTent  les  cellules  ,  dont  les  ouvertuies  f.^nt  ainfi 
tournées  en  en- bas.  Les  planchers  ou  les  gâteaux  ne 
font  pas  planes  ;  ils  ont  en  deficus  la  même  conve- 
xité que  le    couvercle  qui  ferme  la  boîte.  On  aime 

Hiji.  ^at.  deslnJeBes.  fom.  ^11. 


I  N  S 


54i 


à  découvrir  'a  raiion  de  cette  convoité  :  c!;a"'.iie 
plancher  ou  chaque  gâteau  a  été  lui-même  un  cou- 
vercle ;  car  nos  prudentes  Cartonnièrcs  veulent  q-^c 
la  bt.îte  foit  toujours  fermée  quand  elles  iravaùan: 
à  la  conitrudlion  des  cellules,  Rej  réfcntons  -  iiou'; 
cette  boîte  lorfqu'elle  ne  contient  encore  que  deux 
gâteaux  :  elle  eit  fort  courte  ,  &  ks  Guêpes  voue 
travailler  à  la  prolonger  &  à  atrgnîcnter  le  nom- 
bre des  gjteaux.  Pour  y  parvenir,  elles  prolongu-.t 
les  bords  de  la  boîte  ,  la  font  defcendic  par  ikia  le 
couvercle,  &  contre  le  bord  infiritur  de  la  paile 
prolongée  ,  elles  conftruifent  uvj.  nouveau  couvei^lc 
convexe  pardefious,com.mc  le  précéder, t,  qui  n'cftp!i,s 
un  couvercle,  mais  qui  eft  devenu  un  nouveau  flai:- 
cher  fous  lequel  les  Guêpes  vont  b.itir  de  nouvelles  cel- 
lules. Ce  plancher  confcivc  l'ouverture  ronde  qui 
étoit  auparavant  la  porte  de  la  ruche  ,  &  qui  ierc 
maintenant  de  porte  de  cotnraunication  d'un  étage 
à  l'autre.  Chaque  étage  a  ainfi  fa  porte  ,  parce  que 
tous  les  étages  ont  éic  dans  leur  ongine  un  couver- 
cle ou  un  fond  de  ruche.  Les  cellules  des  Carton- 
nières  font  hexagones  comme  celles  de  toutes  les 
autres  Guêpes ,  &  fervent  aux  mêmes  ulagcs. 

C'eft  en  raifonnant  d'après  l'Kiftonen  dss  înftéles 
fur  la  forme  géométrique  des  cellules  des  Guêjvcs 
&:  des  Abeilles,  que  1  illuftie  Mairan  s'expr;Hroic 
ainfi:  »  Que  les  Bêrespeiifentou  ne  peufcnt  point,  il 
c!f  toujours  certain  qu'elles  fe  conduifent  en  milJe  oc- 
cafions  comme  (i  elles  penfoient;  l'iilufion  en  cela  , 
Il  c'en  eft  une,  nous  avoit  été  bien  préparée.  Mais 
fans  prétendre  toucher  à  cette  grande  quePtion  , 
&c  quelle  que  foit  la  caufe,  livrons-nous  un  nK>menc 
aux  apparences  ,  &  pailons  le  langage  ordinaire. 
Des  Géomètres,  &  il  faut  compter  pamii  eux  M. 
de  Reaumur,  fe  font  exercés  à  faire  fentlr  tout  l'art 
qu'il  y  avoir  dans  les  gâteaux  de  cire  &  dans  ces 
guêpiers  de  papier,  fi  ingénieufement  divifcs  pat- 
étages  fotitenus  de  colonnes,  &  ces  étages  ou  tranches, 
par  une  infinité  de  cellules  fexangubites.  Ce  ncft 
pas  fans  fondement  qu'on  a  obfervé  que  cette  figure 
étoit  entre  tous  les  pclv  gones  podiblc,  le  plus  conve- 
nable ou  même  le  leul  convenable  aux  mtentionr.  qu'on 
eft  en  droit  d'attribuer  aux  Abeilles  &  aux  Gaérc-s 
qui  lavent  les  conP.ruirc.  Il  eft  vrai  que  l'iiexagonc 
régulier  fuit  nécelfaitement  de  l'appofi.ion  des  corps 
ronds,  mous  &  Hexibles  ,  loifqu'ils  font  piefîés  ks 
uns  contie  les  autres ,  &  que  c'eii  appareumicnt  poi,r 
cette  raifon  i^u'ou  le  rencontre  fi  louvent  dans  la 
nature,  comme  dans  les  capfules  des  graines  de 
certaines  plantes ,  tur  les  é  ai  L-s  de  diiejs  animaux  , 
&  quekpetois  dans  les  pa  dcules  de  neige,  a  caufe 
des  petites  gouttes  ou  bulles  d'eau  Ipcrique^  ou  circu- 
laires ,  quifefont  appla:ies  les  unes  contre  les  autres 
en  fe  gelant,  .'liais  il  y  a  tant  d'autres  conduions 
à  remplir  dans  la  co.iftiudS-ion  des  cellule'  i.o.as'.o.ies 
de;  Abeilles  &  des  Guêpes,  &  qui  fe  trouvèr.t  fi 
aim'laolcrBent  rcjnplies,  que  quand  on  leur  difrute- 
roit  une  pariie  de  i'iionrxur  qui  leur  it vient  de 
celle-ci,  11  n'efl  prefquc  plus  pofiîble  de  Ictu- refuTeï 
Xi 


34<î 


I  N  S 


r,ii 'elles  n'y  aient  beaucoup  ajouté  par  choir  ,  & 
qu'elles  n'aient  habilement  tourné  à  leur  avantage 
cette  efpèce  de  nécellîté  que  leut  impofoit  la  nature  '=. 

Quelle  n'eft  point  la  merveilleufeaftivité  des  labo- 
rieufes  Fourmis  à  rafTembler  les  matériaux  qui  doivent 
encrer  dans  la  conflrudion  de  leur  nidl  Comme  elles 
Tavent  fc  réunir  &  s'entr 'aider  pour  excaver  la  terre, 
pour  la  charrier,  pour  tranfponcr  à  leur  habitation 
les  brins  dheibe,  les  pailles,  les  fragmens  de  bois, 
&  les  autres  corps  de  ce  genre,  qu'elles  employent 
dans  leur  travaux!  Elles  femblcnt  ne  faire  que  les 
enta/Ter  pêle-mêle,  mais  quel  art  &  quel  dellem 
ne  découvre-t-on  pas  dès  qu'on  cherche  à  le  voir. 
Sous  ce  monticuîe  qui  e(l  leur  logement,  &  dont 
la  forme,  en  manièie  de  dôme,  facilite  l'écoule- 
ment des  eaux  ,  fe  trouvent  des  galeries  qui  com- 
muniquent les  unes  avec  les  autres,  m  qui  font  comme 
les  rues  de  la  pttite-ville.  De  petites  ouvertures  mé- 
nagées ^i  &i  là ,  fur  cette  forte  de  terrallc  font 
autant  de  portes  qui,  communiquant  avec  les  galeiies 
fouterraines ,  permettent  aux  habitantes  d'y  rentrer 
&  d'en  rclforrir  à  volonté.  On  fait  que  dans  les 
Fourmis ,  les  niâ'es  îc  les  femelles  font  pourvus  de 
quatre  ailes,  tandis  que  ces  neutres  en  font  toujours 
dépourvus.  Ainfi  que  dans  les  Guêpes  &  les  Abeilles , 
ces  neutres  plus  petits  &  beaucoup  plus  nombreux 
que  les  individus  des  deux  fcxes,  ont  aullîété  charges 
feuls  de  tous  les  travaux  de  la  fourmilière.  Après 
]a  dernière  transformation,  les  mâles  &  les  femelles 
fortent  de  l'habitation  commune ,  voltigent  dans 
l'air,  s'unifient  de  l'union  la  plus  intime,  &  dès 
que  les  femelles  ont  été  fécondées ,  elles  rentrent  dans 
la  fourmilière  pour  y  faire  leur  ponte.  Il  en  éclot 
des  Larves  fans  pattes,  qui  incapables  de  pourvoir 
par  elles-mêmes  à  leur  fubliilance  ,  font  alimentées 
journellement  par  les  Neutres.  Comme  on  eft  frappé 
aulTi  des  follicitudes  continucll»s  de  ces  Fourmis  ou- 
vrières pour  leurs  nouriillons  ,  des  foins  qu'elles 
prennent  de  les  tranfponcr  à  propos  d'une  place  dans 
une  autre,  de  les  nourrir  &  de  leur  faire  éviter 
tout  ce  qui  pourioit  leur  nuire.  Comme  on  doit 
admirer  !a  promptitude  avec  laquelle  elle  les  fouf- 
traient  au  danger,  &  le  courage  avec  lequel  elles 
les  défendent!  On  a  vu  une  Fourmi  partagée  par 
le  milieu  du  corps,  tranfportcr  les  uns  après  les 
autres,  huit  ou  dix  de  fes  nourriffons.  Parvenues 
à  leur  entier  accroiffcment,  les  Larves  fe  filent  une 
coque  de  foie  blanche  dans  laquelle  elles  fubilfciit  la 
m^iamorphofe  :  ce  font  de  pareilles  coques  que  le 
"Vulgaire  prend  pour  les  œufs  des  Fourmis  ,  &  pour 
lefquelles  encore  les  ouvrières  rhontrent  un  (î  grand 
attachement.  Lts  Larves  &  les  Nymphes  demandent 
fans  doute,  à  erre  tenues  dans  une  température  qui 
ne  foit  ni  trop  féche  ni  trop  humide  ;  les  ouvrières , 
qui  paroilTcnt  le  favoir,  fe  conrluifcnt  en  conféqacnce. 
Tan'ôt  elles  les  apportent  à  la  furfacc  de  la  Fourmilière 
pour  les  rxpofer  au  (oleil  ou  au  grand  air  ,  tantôt 
el'c»-  les  raiiportent  dans  l'intérieur  ,  toujours  un  peu 
humide  ,  foit  pour  prévenir  leur  dciréchciucnt  ^  ibi: 


I  N  S 

pour  les  mettre  à  l'abri  du  froid.  E'ies  les  élèvent 
ou  les  abaiiTcnt  ainfi  dans  leurs  fouterrains,  fuivant 
que  les  circonllances  l'exigent.  Elles  ne  montrent 
pas  moins  d'attachement  enfin  même  pour  les  véri- 
tables œufs  :  ils  font  difpofés  par  tas  ,  &  quand 
on  les  difperfe  ,  elles  les  talfemblent  de  nouveau 
avec  une  extrême  diligence.  Différens  themins  , 
a(kz  fouvent  fort  tortueux,  aboutlffcnc  à  la  four- 
milière. Les  Fourmis,  les  fuivent  à  la  hle  ,  &quoi. 
qu'elles  aillent  chercher  au  loin  leurs  alimens  5: 
leurs  provilions,  elles  ne  s'égarent  point,  non  plus 
que  les  Chenilles  républicaines.  Co.-nine  ces  der- 
nières ,  elles  lailfent  des  traces  par-tout  oii  elles 
palTcnt.  Ces  traces  ne  font  pas  fenlibles  aux  yeux  ; 
elles  le  feroient  plutôt  à  l'odorat  :  on  lait  que  les 
Fourmis  ont  une  odeur  pénétrante.  Quoi  qu'il  en  (bit, 
(i  l'on  palle  le  do-gt  à  plulîcurs  repiiies  (ur  un  mur  , 
le  long  duquel  les' Fourmis  montent  &  defcend>;nt  a 
la  file,  on  les  arrêtera  tout  court  ,  &  on  s'amu- 
feia  quelque  tems  de  leur  embarras.  On  a  beaucoup 
célébré  la  prévoyance  des  Fourmis.  Depuis  près  de 
trois  mille  ans  on  répète  qu'elles  amalfcnt  des  provi- 
fions  poar  l'hiver,  qu'elles  favent  fe  conllruire  d.s 
magalins  oii  elles  renferment  les  graiv.s  qu'elles  ont 
recueillis  pendant  la  belle  faifon.  Ces  provilions 
leurs  feroient  très-inutiIcs,  puifqu'elles  dorment  tout 
l'hiver  :  un  degré  de  froid  allei  mcd  ocie  fufiit  pour 
les  engourdir.  Que  feroicnt-elles  dore  de  ces  pré- 
tendus magafinsî  Aulli  n'en  conftruiient-clles  point. 
Les  grains  qu'elles  chaulent  avec  tant  d'aciivitr  à 
leur  domi,.ile  ,  font  de  fiinpLs  matériaux  qu'elles 
font  entrer  dans  la  confliudion  de  kur  t Jir.ce  , 
comme  elles  y  font  entrer  des  brins  de  boi>  ,  de 
pailles,  &c. 

Ce  ne  font  que  les  Fourmis  des  grandes  cfpèccs 
qui  élèvent  au-delTus  de  leut  toutcrram  un  monti- 
cule-arrondi ,  dont  la  bafe  a  quelquefois  deux  a, 
trois  pieds  de  diamètre  ,  &  qui  elt  formé  de  l'cn- 
taiïement  d'une  multitude  prefqii'infinie  de  petits 
corps  légers,  qu'el'es  charrient  continuellcrneiit  avec 
une  adrelle  &  une  aftivité  furprenantes.  Si  l'on  ren- 
verfe  le  monticule  &  fi  on  en  difpetfe  au  loin  les 
matériaux  ,  les  laborieufes  &  diligentes  ouvrières 
s'emprelleront  à  les  rallembler  de  nouveau  i:  a  en 
former  un  monticule  pareil  au  premier.  Mais  les 
Fourmis  des  peiires  efpèces  ne  fe  logent  pas  à  (t 
grands  frais:  le  deflous  d'une  pieire  ,  un  tronc  d'ar- 
bre ,  l'intérieur  d'un  fruit  dellethé  ou  tout  autre 
corps  caverneux  leur  fournit  un  domicile  convena- 
ble &  dont  elles  favent  profiter.  Il  en  eft  nr.ir.moins 
qui  s'établilTent  dans  la  tetre  ,  &  que  la  Nature  a 
condamnées  à  un  allez  grand  travail.  Elles  ont  à 
creufer  des  fouterrains  de  plufieurs  pouces  de  pro- 
fondeur, ou  des  efpèces  de  boyaux,  fouvent  fort 
tortueux,  qui  vont  aboutir  à  la  furface  du  terrain. 
Elles  ont  donc  beaucoup  à  excaver  ;  &  elles  s'oc- 
cupentdcce  tra\ail  pénible  avec  un  foin  ,  une  di- 
ligence &  up.e  airiduité.  qui  atrachent  fortement  le 
Spcilateur,  Nous  voudrions  rapporter  aulli  en  abrégé 


1  N  S 

ce  qu'oi;  nous  raconte  dt-sfainciifcs  Fourmis  -ù-vijîic 
«ieSiuinam,  des  rouraiisilc  Guincc,  ou  Tcimo  ,cu\  U 
coniuuilenc  avec  une  tcire  maliitjuée  des  hmrcs  de 
p'uiicms  pieds  d'élcvadon  ,  iîi  à  pl.ilieuis  logemcns; 
de  CCS  TeMiiès  Iiir-tL.ut  des  Indes  oiien:a:-,s  ,  qui 
ne  inarchenc  jamais  à  dé;ouvett  ,  &  oui  Ce  foiutoj- 
jouis  des  chemins  en  g,tleii:  pour  [arvcnir  la  cii 
ci!es.  veulent  êtie:  mais  b  plupart  de  ces  faits  de- 
nunderoient  une  étend jc  t  op  con(idéi.\ble  pour  ctre 
rapportes  ici:  nous  rer.wyons  a  en  parler  avec  dé- 
tail,    a  Idrciclc  Teïiv.ts. 


En    chcuhantà  faiic  conncî:re    I  inft  r.èt  &   , 
dukrie  d  s  Initcks,  r-.  ub.  avLUs  du  fentii  o,ae  L 

liiure  ,   p^;   u:.^-    ,;  ,:  .  iij  t   u  i'  v^n'^lld  1)1 

ir.tme  d^irai..     .1.    ■_.    [  ,   .;a    ijr    des   lenvuis 


..aire  Je  meaie   d.-guu  er 

r  jas  ciaindre  de  nous 
.'f -ineiib  un  peu  écendus  ^ 
uei-|U.-s  répctuiouSj  qui  , 
'ar  les  objets  mêmes  (.jiie 
i:  iK.-is  ne  craignons  pas 


1  attention,  tn  conl 
teuts  ,  iijus  avons 
lailicreiiti.iînct  .1  d.s 
au  r  K]uc  de  [oiii''ti 
leront  aiiomei;'.  j'..ll 
nous  âvioiis   a  pulei.tL:  :  jc  1; 

d'  tendie  C!-,corc  de  ^tel  ;  les  lignes  cet  article,  en 
faif.iitnitnt  on  de>  pi.  cl-.Ics  d;:.  lîoufiers ,  Infectes 
t]ui  appaiticni.e.it  a  l'o.de  des  Col.optèrcs  ,  & 
c]  !  ;  n  a  co:f.ndu  de  tous  tems  fous  le  nom  de 
S.arat.v  pi  lulaire<.  Ce  nom  du  pillulaircs  qiU 
leur  a  été  donné  par  les  Anciens,  ne  rend  pas  mal 
i'indwi:iie  cjui  les  caraiténfe.  Ils  hantent  les 
excrémens  ,  &  en  forment  des  pilluks  oa  des 
boulettes  ,  qu'ils  arrondillent  de  plus  en  plus  eu 
les  loalant  lur  le  tLiiein.  Pluiicuis  Eouturs  s'oc- 
cupent a  ;a  fois  à  piomener  la  boulette.  Ils  la 
poulleni  avec  leurs  pattes  de  derrière  en  marchant  a 
reculons  ;  &:  quand  il  arrive  que  les  incL;a'it;s  du 
tcireui  apporh:u  ulcs  obltacles  à  la  marthe  de  la 
petite  Loule  ,  ils  ioni  cft-oit  pour  les  (uiaiùi.tcr ,  5: 
quelqtr.tois  d'autres  Boutiei  s  fui  viennent ,  qui  par- 
tagent leurs  cftorts  ,  &  les  aident  a  poulier  la 
boule  plus  loin  Ils  font  opiniâtres  dans  leurs  ma- 
nœuvres ôi.  ne  fc  découragent  peint  :  lors  même 
qu'on  vient  à  les  manier  ou  à  les  inttriompre  d.;as 
Ifur  travail,  ils  ne  manquent  point  de  le  reprendre. 
Souvint  ils  roulent  avec  leur  baLtte  dans  des  fofles 
plus  ou  moins  profondes;  mais  nos  petits Sifyphes, 
toujours  iiifati_<';ables ,  ne  f;  rebutent  point ,  &:.  re- 
doublant kuis  efforts  ils  parviennent  ordinaire- 
ment à  recirer  leur  balocte  de  la  fo.Te  ,  &  à  la  con- 
duite p'us  loin.  Ils  vont  enSn  rci.tcrter  à  une  aflez 
piaude  profondeur  ,  Si  cette  opération  exige  de 
leur  part  autant  de  travail  que  de  patience.  Ce  n'eft 
pas  fans  bonnes  raifons  que  nos  Bouliers  font  fî  at- 
tachés a  leurs  boulettes  :  elles  ienfsrment  un  dépôt 
précieux.  Un  œuf  eft  logé  au  centre  de  chacune  ; 
&  cet  oeuf  demaudoit  apparemmcit  s  être  enveloppé 
d'excrémcus  eV  enterré  a  une  c  rcaine  profondeur 
pour  que  le  petit  piu  en  éclore,  Le  foin  des  oeufs 


I  N  S 

n'a  point  été  con^é  par  1.'.  Nature  aux  fcu'c 
qm  les  oi«  pourvus  :  la  ti.cie:é  evticre  d  ■. 
hers  a  été  chargée  de  s'en  occupai  i-,  y  j-.;i. 
égal  intéiè;.  Des  Bouliers  étran^irs  fr.: 
les  boules  avec  a;iia',t  daèiivité  .^:  itc  (.■  l'Ii ji 
ceux  qui  les  ont  ti..\  r..ê,î,Ci  hi^oui,  >,v  ,  ô;; 
mèiCS  qui  ont    pendu  les   oeufs. 


3-17 


Si  les   Pouficrs   ne 
des     Loales    a'.x.rén; 


fcimcnt  leurs  c::h  cîai^s 
ie,  Nicrophores  les  lo- 
i^ent  d.ms  les  ca-lnres  de  petits  aninùiui  ,  tels 
i|iie  les  laupcs  ,  les  G.enouilles,  les  Sautei  elles  é^e. 
(^uanJ  ces  Infede»  rcucontient  fur  la  fui  face  de 
la  teire,  de  pareils  cadavies,  ils  fe  !.:hcnt  d  en  pren- 
ilie  jolieiiio..  ;  mais  ils  n'ont  tarde  de  les  lailicr 
lur  la  place  :  :1s  s'y  délie,  hcro'ient  ou  s'y  confu- 
n.eu.iea;  auuilement,  ou  leur  feroient  bientôt  en- 
levés par  des  aiii.naux  red.UiS  iv  cmaceis.  I  s  na- 
val.lent  donc  a  mettre  eu  lu  été  le  .r  e.'ptu^e  ,  & 
l'on  n  im.iJiiic  pas  peut-etie  le  mereeii  ..'.iqvicl  ils 
ont  recoaib.  Cl  n'en  f  o.iVi  it  eiioilà  un  ii.eilleur. 
Is~le  mettent  à  enteiier  le  cadavic^  &  l'on  con- 
viendra que  c'ell  prelqui  un  t,,iVa:lc!l-ic,cuIe  p,,iir 
de  li  petits  Infeûes  que  d'enterrer  le  c„davre  d  une 
grelle  laup'..  Ils  y  parviennent  néanmoins,  &  en 
bien  1110, iii  de^  tenu  qu'on  ne  le  cronoit.  Il  ne  faut 
quelquefois  qu'un  joui  ou  deux  j  deux  paires  de  N.- 
cro^hores,  pour  enterrer  ur.c  faupe  a  trois  ou  quatie 
doigis  de  profondeur.  i\'ous  pouvons  dire  plus  :  on 
s'eit  allure  qu'un  feul  N.crojliore  peut  enterrer  une 
Taupe  en  entier  d^ns  le  couit  el'pace  de  vingt- 
quatie  heures.  Un  pareil  travail  tient  du  prodige. 
C  e(t  avec  leur  tête,  leur  corcelet  &  leurs  patte.s 
que  les  Nietophores  creulcnt  la  fe-ll;  dans  laquelle  ils 
veulent  cntener  le  cadavre.  l's  amoncellent  autour 
la  teiie  qu'ils  retirent  de  la  icile  ;  ils  en  confliuifent 
une  lone  de  couronnement  ou  de  lemp.ir:  qui 
trace  les  concours  du  tombeau  ,  &  dont  les  d  mcn- 
lions  font  exactement  propoitionelles  à  celles  du 
cadavre.  A  melure  qu'ils  creulent  la  feifle  le  cada- 
vre s'enfonce  davantage,  &  la  terrequi  étoit  amaiïée 
autour  de  lui ,  vient  peu-a  peu  à  le  recouvrir.  Il  fe 
forme  alors  une  petite  élévation  qui  indique  l'endroit 
lotis  lequel  il  repol'e.  La  petite  émmence  s'affaiilè 
inlenfiblement,  femetau  niveau  du  terrein  ,  &  bien- 
tôt on  ne  reconno'it  plus  l'endioit  ou  le  cadavie  efl 
enterré.  Lorique  la  fépulture  eft  achevée  ,  les  Nictc- 
phores  vuideri  le  cadavie,  &  dépofent  leurs  auf'  dans 
fon  intérieur.  Si  on  le  retire  de  fon  tombeau  au 
bout  de  quelques  )Ours  ,  on  le  veria  fouimiller  de 
Larves  de  Nicrophores.  Ce  ne  font  pas  feulement  des 
cadavres  entiers  de  petits  animaux  ,  que  ces  In- 
ledes  enftvelilleut  ,  pour  fournir  une  ncurriture 
allurée  à  leurs  petits;  ils  cnfevehiient  aulfi  pour  la 
même  fin  ,  des  morceaux  de  chair  des  grand.s  Qua- 
drupèdes qu'on  met  à  leur  portée.  On  juge  bien  que 
ce  n'eit  que  dans  une  terre  légère  &  un  peu  humide 
que  nos  laborieux  cntcrreurs  \-n(cvel!irciu  ainfi  les 
cadavres  j  Se  peuvent  pratiquer  de  fe-mblabics  fé- 
Xx  1 


148 


1  N  S 


I  N  S 


puluircs  :    une  tî'.rc  foitc   ou   ^;  ivelcufe   rciincioit 
trop  a  leurs   cilbits. 

Pour  acli^vtr  enfin  de  nian'fefter  tout  ce  que 
l'inftinft  fournit  de  plis  curieux  dans  ics  Inlcdcs  , 
&  dans  les  difFcreu-.-  Ordres  de  ces  animaux  ,  nous 
ferons  coanoî.rc  ù'apiès  De  Gecr  ,  une  Punaife 
cliampctrc  atii  vie  en  famille  avec  fcs  petits  ,  S: 
c]iii  les  conduit  comme  une  Poule  conduit  fcs  Pouf 
ii:i%.  On  la  trouve  en  été  (ur  !e  Rouleau  Une  mtre 
Punaifc  de  cette  efpècs  conduit  trente  ou  cjujiantc 
pcàts.  Elle  ne  les  quitte  point  ;  dès  quel'e  le  met 
à  marcher,  tous  fes  petits  la  fuivent,  6i  lorlqu'elle 
fe  Rxe  fur  ijudcjue  feuille  de  l'arbre  pour  en  pom- 
per le  ftic ,  toute  fa  famille  fe  ralîemble  autour 
d'elle.  Elle  la  promène 'aii.fi  de  feuille  en  feuille  & 
de:  brandie  en  branche.  Cette  Punaife  ,  prefqu'aulTi 
rigiLnte  qu'une  mère  Poule  ,  lau  la  garde  auprès 
de  fes  petits  ,  &  leur  prodigue  fes  foins,  tandis  qu'ils 
fimt  jeunes  encore.  Il  ni  arriva  un  iou'- ,  dit  i'Ob- 
fervateur  Suédois,  de  couper  une  branche  de  Bou- 
leau,  peuplée  d'une  telle  famille  ,  &  je  vis  d'abord 
la  mère  fort  inquiète  battre  fans  celle  des  ailes 
avec  un  mouvement  très- rapide  ,  Lns  cependant 
changer  de  place  ,  comme  pour  écarter  l'ennemi  qui 
venoit  de  l'approcher,  ta:idis  que  dans  toute  autre 
circonfsancc  elie  fe  leroit  d'abord  envolée  oa  auroit 
tâché  de  s'enfuir  j  ce  qui  prouve  qu'elle  ne  rcftoit- 
la  que  pour  la  déRnfc  de  fes  petits.  On  oTiferve  que 
c'eit  principalement  contre  le  mâle  de  (on  efpèce, 
que  la  Punaife  rnère  fe  trouve  obligée  de  détendre 
(es  petits  ,  parce  qu'il  cherche  à  les  dévorer  par- 
•out  où  il  les  rencontre  ,  &  c'eft  alors  qu'elle  ne 
manque  jamais  de  tâcher  de  les  garantit  de  tout 
l'on  pouvoir  contre  fcs  attaques. 

Quelqu'étendii  que  foit  l'abrégé  même  que  nous 
avons  pu  donner  (ur  une  matière  aullî  féconde  que 
vatiée  ,  auîll  digne  d'intkelfer  nous  -  mtmes  que 
tous  nos  ledlcurs  ,  nous  femmes  bien  loin  fans 
doutÇ--ic  l'avoir  épuifée.  Que  de  nouveautés  même 
plus  i'itéteflantes  font  encore  cachées  dans  le  fein 
de  la  Nature  ,  8:  n'attendent  pour  être  dévoilées , 
que  le  zèle  Hc  l'attention  de  nouveaux  Obfervateurs  ! 
Mais  pourrions-nous  ,  à  ce  fujct  ,  ne  pas  faire 
criccndrc  quelques  plaintes,  que  le  deiir  même  de 
contiibuet  aux  jouilTances  &  au  bien  de  nos  fem- 
blabies  nous  arrache  î 

Si  un  des  pl'is  grands  vices  des  connoifiar.ces  hu- 
ir.ain-s,  qui  a  trop  long-tems  exifté  uni  Joute,  c'eIt 
d'avL'i.-  et::  d'.tbord  hxées  ftir  les  objets  qui  mé- 
litoicnt  le  moins  l'attention  de  l'Homme;  fi  la  pre- 
mi^c  des  fticiK-es ,  celle  à^  la  Nature  ,  n'a  été 
véiital'kment  cul-ivée  que  de  iios  jours  j  il  cft  en- 
core dans  cette  f.icMcc  en  générai  ,  des  parties  qui 


Nous  ne  chetcJKrons 


fubir 


itmc  dsibnée  ,   Se  qui  ,    qu 


que  des  plus  miles  à  couaoîcc  ,  font  loin  d'avoir 
obtenu  le  prix  <ju  elles  méiitcnt,  &  foin  livrées  à 
J'indifféieiics  ou  même  au  dédain  le  flus   injulk, 


lever  à  la  Bo 


pas  a  enlever  a  la  notanique 
Si  a  ia  Mu.éralogie  ,  I  importance  qu'on  leur  a 
donnée,  &  la  gloire  qu'elles  Jont  eu  d'avoir  le  plus 
attaché  les  recherches  des  Naturalilles.  Mais  qu'il 
nous  foit  periîiii  de  demander  ,  pourquoi  l'Entomo- 
logie languit  encore  dans  un  efpèie  d'oblcurité  , 
&  femble  être  reléguée  parmi  les  connoiiLinces  oi- 
feufcs,  ou  même  inutiles":  C'eft  aux  Entoinoio- 
giftcs  à  faire  reiUtuer  à  l'objet  de  leurs  méditations, 
le  tribut  qui  lui  eft  dû,  puifqu'ils  ont  leuisdr.its 
foudf.'s  fur  les  preuves  les  plus  politives  &  les  plus 
nombrcu'es.  C  eft  aulFi  fur  ces  preuves  que  nous 
allons  établir  une  nouvelle  difcullion  relative  a  l'u- 
tilité de  l'étude  des  Infeftes.  Nous  montterous 
d'abord,  combien  les  Ir.fecïcs  font  nuifîbles,  &  dès- 
lors  combien  il  eft  nécelfaiie  de  les  étudier  pour 
chetclier  les  moyens  de  s'en  garantir.  Nous  mon- 
tferons  cnfuite  combien  les  Infectes  font  ou  peuvent 
êtie  utiks  dans  la  conr.oiiTance  de  leurs  produits. 
Enfin  nous  chcrciietons  à  donner  une  idée  de  l'agré- 
ment attaché  à  l'ObCcrvation  de  ces  petits  êtres  &  de 
la  maïuère  de  les  étudier  ou  de  les  obierver. 

Maux  occafionnés  par  les  Inficies. 

Lorfqu'on  fait  que  celui  qui  s'eft  dit  le  Souverain 
delà  Terre,  tyrannifé  cependant  fans  ceife  par  tant 
d'erreurs,  a  pu  pcnfcr  que  les  Etoiles  ne  brillent 
dans  les  cieux  que  pour  char.iier  fa  vue  &'.  décorer  fes 
nuits;  on  ne  doit  point  être  étonné  qu'i'  ait  pu 
penfer  aulTi  que  tous  les  êtres  qui  vivent  avec  lui 
dans  fon  empire  ,  n  ont  été  créés  que  pour  fatis- 
faire  à  les  befoius  ou  à  fcs  plaifirs.  C'eft  d'après 
cette  idée  qu'il  a  cru  avoir  le  droit  de  muiinurcr 
contre  la  Providence,  de  blafpliêmer  l'Auteur  de 
toute  chofei  lorfqu'il  a  vu  des  orages  fe  former 
fur  fa  tcte,  ou  lorfqu'il  a  trouvé  (uv  fes  pas,  des 
animaux  qui  n'ont  pas  plus  refpe-fté  fa  perfonne  que 
fes  propriétés,  qui  ontofé  l'attaquer  dans  lui-même, 
ainfî  que  dans  les  chofes  qu'il  ne  veut  conferver 
que  Bour  lui-même.  Il  n'clt  plus  permis  de  parta- 
ger des  préjug'S  que  la  Pliiloibphie  en  te  mani- 
feftant  a  fait  diVparoitre.  11  n'efllplus  permis  d'ignorer, 
que  tous  les  êtres  ont  les  mêmes  droits  à  la  vie  ,  dès 
qu'ils  ont  reçu  les  moyens  de  vivre  ,  qu'ils  ont  auHi  les 
mêmes  droits  à  l'emploi  de  ces  moyens,  dès  qu'ils 
font  néccUaires  à  la  eonfervatiou  de  leur  vie.  Ainfi , 
quoique  les  Infeftes  foient  de  tous  les  animaux  cmx 
qui  nous  fondes  plus  iiuilibles,  nous  n'avons  reçu  de 
la  nature  d'autres  droits  fut  eux  que  ceux  que  la 
force  ou  l'intelligence  peuvent  nous  donner;  &■ 
nous  devons  obfervcr  ,  que  vis-à-vis  de  ces  êttes 
qui  doivent  nous  échapper  fans  celTe  par  leur  multi- 
plication ou  par  leur  petiteffe  ,  nous  avons  bien  plus  à 
attendre  du  fecours  de  l'intelligence  que  de  celui 
de  la  force. 

Nous  devons  fans  doute  conftater  fuffifamtne'ni 
la  néceftité  de  nous  occuper  du   foin  de  cpnnokrç^ 


1  N  S 

&  r!c  J.'rruirc  les  Ir.fcit;s,  (ï  nouî  jcttons  1.111  coup 
d'œi!  ra.iije  liirlos  d.''^a:s  c^u  ils  pcuvciuoccadoimur, 
Ht^^acs  louvent  incalcuLtblcs,  &  c^:à  ne  for.t  connus j 
&  mèaïc  vaguement,  que  de  ceux  i]ui  les  cpiouvent. 
Nous  avons  fans  doute  déjà  donné  une  idée  de 
cl-s  dégâts ,  en  parlant  de  la  nourriture  &  de  la 
dîmcuie  des  Infc-îlcs  ;  nous  allons  maintenant  les 
fuivre  dans  un  ordre  plus  rchtifa  l'objet  qui  nous 
occipe.  Nous  ali'*ms  parler  d'abord  des  dégâts  qu'ils 
occalioiinent  aux    végétaux, 

La  narare ,  en  créant  tous  les  êtres ,  femble  les  avoir 
condamnés  a  le  dct.uirc  er.rr'eux  ;  ra„is  elle  a  defu- 
né  plus  particulièrement  les  végétaux  à  fervir  de 
nourriture  aux  animaux.  Tons  les  vcgéraiix  font 
attaqués  par  des  Infeétes  dans  une  ou  plulîeurs  de 
leurs  parties,  &  fou  vent  dan  ■;  tîntes  3-'a-fo;s,  racines  . 
trgcs  ,  feL.i;ks,  Heurs,  f -c  -- ,  '  "  ---n^  tout  clt 
ex  ofé   à  être  dévoré  pai  :    .  ,      :   inie  pro- 

duction n'en  eU  cxempr^.    :    :  .J  a  parmi 

ces  petits  êtres  un  ou  j^Ui  1^,..-,  1^1  ^-uis  qui  Im 
font  propres,  ainli  que  clia  inc  anima!  a  un  ou  plulîeurs 
Ennemis  :  on  compte  plus  de  deux  cents  Infcàes 
qui  fe  nournllent  fur  le  chêne  (cul  &  dont  lcx:f- 
teiice  crt  pour  amii  dire  attachée  à  l'exillence  par- 
ticulière de  cet  arb.e.  Mais  combien  d'autres  végé- 
taux plus  précieux  X  moins  itpandus  épiouvert  le 
même  loit,  tels  que  la  Vigne  ,  l'Olivier  dans  nos 
climats  i 'la  canne  a  fucre  ,  le  Cotonnier  dans  les 
climats  chauds.  Et  pourquoi  faut-il  aulTi  ,  c|ue  le 
Cultivateur,  q^i  s'occupe  des  travaux  les  pl.'S  utiles, 
foit  le  plus  expofe  à  perdre  le  frijit  de  ces  travaux? 
Pour.^uoi  ,'aut-il  que  te  foit  dans  les  champs  les 
mieux  loignés;^  dans  les  jardins  &  les  vergers  les 
mieux  cultives  ,  que  nous  tiouvions  les  tr.ices  des 
Injeftes  marquées  par  le  plus  de  ravage  ?  Nous 
n'aurio)-.s  qu'à  citer  les  ieules  Chenilles',  pour  dé- 
jie.ncer  des  rléa'ix  qui  fc  rcproduifcni  fans  celle  fous 
toutes  les  formes  ,  is;  qui  attaquent  la  végétation 
dans  tous  fcs  produis  ic  dans  tous  fes  âges.  Elles 
minent  les  tiges,  rongent  les  faillies  ,'cironnent 
les  f.uits  ,  &:  détruifent  ou  altèrent  ce  qu'elles  tou- 
chent, de  matiière  qu'on  efl:  obligé  d'y  renoncer  par 
de.icatclle  ,  ou  par  impoftibilité  de  retirer  quelque 
profit  de  leurs  reftcs.  Les  unes  n'attendent  pas 
qu'une  plante  puilTe  leut  fournir  de  la  nourriture  pen- 
dant plulîeurs  femaincs,  elles  l'attaquent  avr.nt  même 
fjn  développement  ,  ou  1  englouiilTent  des  qu'elle 
commence  a  paroîire.  La  plupait  des  cenfs  des  In- 
feiles,  pondus  en  été  ou  en  automne  ,  cclofent  au 
printcms  luivant,  au  moment  que  Us  aibres  com- 
mencent à  poulTer,  d'autres  écloient  même  avant 
l'hiver.  Les  Larves  des  uns  &  des  autres  fe  répan- 
dent fur  les  arbres  ,  Si  détruifent  tellement  les  boa- 
tons  &  les  feuilles  paillantes  ,  que  fouvent  c'en  eft 
fait  des  fruits  de  l'année.  Combien  de  Chenilles 
fur- tout  concourent  à  fiire  ce  ravagé,  &  réduifent 
quelquefois  les  arbres  au  même  état  où  ils  croient 
pendant  Ihiveil    Et  l'on  n'ignore  pas  que  ce:  tta:  de 


î  N  S 


349 


déj-ouilîen-.ei-.c  a  !cs  fuites  les  p'ai;  funefies.  A  cor.i- 
biep.de  maiidies  les  végétaux  ne  font- ils  p.iv  fi.jet.v 
par  la  pi;jurc  des  Infectes  ,  f.it  par  la  perte  des  fu_>.s 
nourrieiers  ,  fou  a  c.-ii  e  des  pia'cs  qui  en  font 
quelquefois  les  fuites  1  II  y  a  des  Inftcles  ,  tels  <)uc 
les  Biuchcs,  qui  fc  logent  dans  ies  graines  i'c  les 
fruits,  &  en  détruifent  le  çerme;  d  aunes  ^  leU  que 
le  CcfTus  ,  le  Lucane,  pénétrent  feus  l'écorce  ,  cC 
en  rctiient  la  fève  jufqu'a  faire  féchcc  l'arbre  fur 
pied  ;  la  plupart  ,  non  coutens  de  manger  l'écorce  , 
s'attachan:  au  bois  ,  &  viennent  à  bout  de  dettaire 
des  forêts  entières.  -Combien  le  Taupe-Giilion  n'eft- 
il  pas  redoutable  aux  racines  ,  &  par  conf'quenc 
ell-il  nuilîble  aux  plantes,  auxquelles  les  racines 
font  fi  néceliaires.  Eff  il  une  giéle  plus  defliuétivc 
que  ces  nuées  de  Sauterelles  ,  qui  quittent  fuvent 
des  pays  éloignés  ,  travcrfent  les  mers  ,  fjnJen: 
fur  les  champs  cultivés  ,  Se  en  erlèvent  en  peu 
d'heures  juiqu'a  la  moindre  verduie.  Les  Charanlons, 
les  CaJcIles  ,  en  perçant  le  bled  mur  &  en  dévo- 
rant la  pulpe  farmeufe,  dégamilTcnt  les  granges  5c 
lesgienieis,  d'une  matièie  alimcntcufc  devenue  fî 
nécciraire.  Enfin  les  farines  elles-mêmes  ne  font 
pas  plus  épargnées  parles  Larves  des  Tenébrions, 
ce  quelques  Vullettes  &  par  des  Mutes. 

Par  le  (Impie  coup  d'.ril  ,  peut-être  trop  rapide 
pour  être  bien  appr  cié,  que  n.'us  venons  de  jeter 
fur  les  dégâts  auxquels  nous  f  .mines  allujetis  de  la 
part  des  Infce'îes  ;  nous  devons  fans  doute  s'.Trz 
éveiller  l'attention  fur  ces  petits  êtres  en  générât 
fî  peu  redoutas  &  cependant  lî  rediutabîcs  Lt  com- 
bien le  tableau  de  dévaluation  pourroit  ttic  chargé 
de  traits  plus  nombreux  i3i  plus  étonnans,  fi  nous 
parcourions  ces  climats  oii  la  terre  plus  f -conde ,  & 
le  foleii  p:us  ardent  ,  rendent  les  Inf;c>es  bien 
plus  ftineftes  &  bien  plu',  redoutables  encore  qu'ils 
ne  le  font  parmi  nous.  Nous  y  verrions  des  l'our- 
inis,  des  Termes,  des  Blattes  ,  des  Guêpes,  des 
Chenilles,  ronger,  dévorer  tout  ce  qu'ils  rencon- 
trent, &  multiplier  quelquefois  au  poù;^  de  forcer 
les  habitans  d  une  contrée  j  ailei  chercher  au  loin 
une  nourriture  que  la  fécondit-'  du  fol  ne  pectpius 
leur  fournir.  Nous  ne  citerons  qu  un  exemple  par- 
rapport  aux  Sauterelles ,  pris  dans  1  Hijîvire  mi- 
htdi.-e  de  Char  es  doii^e  ,  exemple  qa'i  fuffîra 
pour  prouver  que  ce  n'eit  pas  fans  raifon  que  dans 
les  tcms  les  plus  anciens  ces  Infeclcs  ont  été  re- 
gardés comme  les  plusgrands  lléaux  que  lavcngeancc 
célcfte  pou  voit  fufciter  contre  la  terre.  L'îîiltcricn 
ra[>portant  les  inco.-nmoditésque  Chailciavoiî  éprou- 
vé dans  la  lie-lîerabie  ,  s'exprime  en  ces  termes  : 
"  Une  hoirible  quantité  de  Saiitere'lies  s'élevoi:  or- 
dinairement tous  les  jours  avant  midi,  du  tôté  de 
la  mer  ;  prciriièremcnt  à  petits  fl^ts  ;  enftiite  comme 
des  nuages  qui  obfcutciiloient  l'aie  ,  &  le  rendoicnc 
fi  fombre  &  fi  épais,  que  dans  toute  cette  vaile 
pleine  le  foleii  paroilHiit  s'être  entièrement  cclipfé. 
Ces   Inllè'^çs  ne  Yolojciît   point   pfoclie  de  teice^ 


5û 


I  N  S 


a.ais  à-peu-près  à  la  même  hauteur  qae  l'on  voit 
\f  ici"  les  Hirondelles ,  jufqu'i  ce  qu'ils  ciilieiu  tiouvé 
un  champ  fur  lequel  ils  pullent  le  jeter.  Nous  en 
icp'ontnons  fouvent  fur  le  chemin,  d"oii  ils  s'élc- 
\ci  nt  avec  un  bruit  fen.blable  à  celui  d'une  tem- 
fèii.  Ils  vcnoien:  cnfuite  fondre  fur  nous  comme 
un  crjgc  ,  fc  jetoient  fur  la  même  plaine  cd  nous 
éiioi  5  ,  &  fans  craindre  d'être  fou'és  aux  pieds  des 
Che\aux;  ils  s'ékvoient  de  terre  &  ccv-roicnc  le 
corps  Si  le  vii'age  à  ne  pas  voir  devant  nous  ,  juf 
qu'a -ce  que  r.OdS  euiïions  pafli  l'endroit  où  ih 
s'arrêtoicnr.  Par-toutoii  ces  Sauterelles  ferepofoient, 
elles  y  faifoient  un  dégât  affreux,  en  broutant  1  herbe 
jufqu'i  la  racine;  en  forte  qu'au  lieu  de  cet;, 
belle  verdure  dont  la  campagne  étoit  aup.iravat 
couverte,  on  n'y  voyoit  qu'une  terfe  aride  ..V  ■••. 
bloneufe.  On  ne  fauroit  jamais  croire  qu'un  li 
petit  animal  pût  palier  la  mer,  fi  I  expérience  n'en 
avoir  li  fouvent  con-air.cu  ces  pauvres  Peuples  ;  car 
après- avoir  pallé  un  petit  bras  du  roni-i-.u>.!i-,  , 
en  venant  des  ifles  ou  terres  vo'fines  ,  ces  Infectes 
.traverfent  cncoie  de  grandes  provinces  ,  oii  il; 
ravagent  tout  ce  qu'ils  r-ncontrent  jufqu'à  rongei 
les  portes  même  des  maifons  >'. 

Quclqn.es  citat'ons  plus  parncnlit'res  fercnt  en- 
core Uiicux  fentir  une  vérité,  qui  maliieuieufement 
n'efl  que  trop  fondée  en  preuves.  Ainfi  la  Larve 
d;s  Hannetons,  de  la  plupart  des  Scar.ibês ,  dc^ 
Mylabres,  des  Canthaiidcs  ,  de  quelques  Mouches, 
a'.taqu;:nt  les  ra-:ines  des  plar.tes  &  des  arbres  ^  Ici 
rongent  &  occalionnent  la  mort  du  végéial.  La 
plupart  des  Mouches,  quelques  Teignes,  qucl.jucs 
Châ'-anfons  ,  quelques  Chryforacles,  les  Donacijs  , 
attaquent  &  muient  la  tige  des  plantes.  L'.-s  L-irves 
des  Lujanes,  des  C:aircns ,  des  BupieHes ,  des  Tau- 
pins  ,  des  Priones,  des  Capricorne».,  desLepturcs, 
des  Callidics ,  des  Stencores  ,  des  Nécydales  ,  des 
Lymexylons  ,  quelques  Chenilles  même  ,  en  le 
nou;rillant  du  bois  vivant,  hâtent  le  dépciinenicnr 
&  la  mort  des  aibres.  Sans  parler  du  nombre  pjo 
d'gieux  de  Chenilles,  Se  de  la  famille  fi  nombreufe 
encore  de  Sauterelles  ,  les  Hannetons,  les  Chryfo- 
mèles ,  les  Ctiocères,  les  Ga'eruques  ,  les  Callldes , 
les  Griboutis,  les  Hifpes  ,  les  Erotyles ,  les  Ten- 
thrèdes  ,  parviennent  quelquefois  au  point  de  dé- 
pouiller entièrement  un  arbre  ou  une  plante  de  fcs 
feuille'.  Les  Pucerons  .  les  Plilles  ,  les  T'ips ,  la 
plupart  des  Cigales  ,  des  Punaifes  &  des  Mittes, 
en  retirant  avec  leur  trompe  les  fucs  des  végé- 
taux ,  les  font  languir ,  fout  couler  les  fleurs  & 
avorter  les  fiiits.  Les  Larves  de  la  plupart  des 
Charanfons,  des  Mouches ,  des  Teignes,  celles  des 
Bruches ,  des  Attel.ibes ,  les  Forficules  ,  les  Blattes , 
les  Guêpes  ,  les  Fourmis  ,  les  Cloportes  n'exilk-nt 
qu'aux  de'pcns  des  fruits  qu'ils  nous  enlèvent  en  tout 
ou  en  partie.  Les  .'"ruits  lecs  même  que  I  on  veut 
confetver  ,  tels  qre  les  Pruneaux  &  les  Figues, 
font  expofés  à  être  la  proie  des  Citons  &  des  Teignes. 


î  N  S 

1(5  Larves  de  plnparrdesCtoincs  &  ^,c  qnc!>;ues 
1  ipules  ,  en  fe  nourr!l!a:it  de  terreau  ou  de  [ai.ies 
de  végétaux  dans  un  état  de  dccompo  îti^n  ,  nuifcnt 
d'autant  à  la  réprodudion  végétale. 

Non- feulement  Ics-Tnfeifles  ravagent  le?  campagnes 
à  nosd'-pLns,  mais  ils  cccalionnenr  eur.  re  le- pl.is 
grands  dé.;â:s  dans  les  maifons  ,  en  attaquant  les 
végétaux  jufqu'après  leur  mort  :  ils  rongent  les 
boiferies ,  détruilent  les  livres  &  les  herbiers.  Se 
laillent  partout  après  eux  des  traces  le.nfibles  de 
leurféjour,  Qui  croiroit  qv:e  l'écroulement  d'un  édifice 
peut  êne  occalionné  par  des  Infcétes  qui  ont  miné 
a  pulveiité  tout  J'incéiicur  des  poutres  ?  Nous 
citerons  parmi  cesciniemis  domeiliques  particulicre- 
mOnt  les  Buttes,  les  Ptines  ,  les  Vtillettcs  ,  les  Pti- 
li'.is  ,  les  Boihiehcs  ,  les  Scoli:cs  ,  les  Ips  ,  ennemis 
d'autant  p'.us  redoutables  qu'ils  iont  pef..uc  ioti- 
iours    caeh'S. 


Les   Infeaes   en 
gncnt   p<iS   da 


iquant  enti  eux  ,  ntpar- 
ge  la  vie  ou  les  produits  de 
dioit  de  nous  intéiellcr,  en- 
lorte  que  l'Abeille  même  ,  qui  nous  eft  fi  uti- 
le ,  eil  exj'ofée  "aux  attaques  découvertes  ou 
lourdes  d'autres  InfcÛes  qui  ne  font  d'aucune 
utilité;  amli  ,  tandis  que  l'Afile  lui  fait  la  gucire  , 
que  la  Guêpe  l'enlève  avec  fon  raicl  ,  la  Larve  d"un 
Coléoptère  &.  quelques  Teignes  pénètrent  dans  l'inté- 
rieur des  ruches^  &  trouvent  le  moyen  de  manger  la 
cire  ,  d'at'avjuer  même  les  Larves ,  fans  que  ceIK  s- ci 
puillent  le  défendre.  Mais  quel  nombre  prodigieux 
û  Intetlcs  ditférens  moleltent  fans  celle  nos  ani- 
maux domtiliqucs  1  On  n'ignore  pas  combien  la 
plupart  des  Mouches,  des  Taons,  l'Hippobofqiie,  & 
un  grand  nombre  de  Diptères,  incommodent  beau- 
coup les  beftiauxj  par  des  piqûres  réitérées  &  fou- 
vent  meunières  au  point  de  lailfer  cou'er  le  fang. 
Les  Chevaux,  les  Rennes,  &  fur -tout  les  Mou- 
tons, ont  dans  les  Oeftres,  des  ennemis  que  nous 
avons  allez  fait  conncÎTe.  On  a  peut  être  exagéré 
la  qualité  ma!faifante  des  Carabes  ,  connus  autre- 
fois fous  le  nom  de  Bupreihcs  ;  mais  il  ell  trcs- 
vrai  que  ces  Infedies  avalés  avec  I  herbe  ,  peuvent 
occalionner  aux  Bœufs  &  aux  Chevaux  ,  des  inrian- 
mations  dangereufcs.  Les  Chiens  font  non-lcule- 
ment  tourmentés  par  les  Puces ,  mais  encore  par 
une  efpèce  de  Teigne  ,  qui,  feir.blable  à  la  faug- 
fue  ,  fe  remplit  d^;  leur  fang  ,  &  devient  d'une 
grolleur  démefurce.  Tjus  les  animaux  enh'n  ,  élevés 
pour  partager  les  travaux  ?i  Us  plailirs  de  l'Homme  , 
ou  pour  fa'istairc  fon  appétit,  depuis  le  KœLfiuf- 
qu'aux  plus  petits  Oileaux  le  balfe-cour  ou  de  volière, 
font  alliégés  fans  rel.iche  par  des  InfcdVes  conuiiuns 
ou  particuliers  ,  que  nous  ne  dierchons  point  à 
citer  ,  parce  qu'ils  font  alfez  connus.  Car,  qui  ne 
fait  pas  combien  tous  le^  Oifeaux  font  tourmentes 
par  les  Poux,  des  Ricins  ou  des  Mutes  de  différcnics 
efpcccs  qui  les  amaigiiilcut,  &  fouvent  fe  multi- 


I  N  S 

plient  an  point  de  les  faire  languir  &c  de  les  coniu're 
à  la  mort. 

Si  nous  pafTons  encore  dans  l'intérieur  des  mai- 
fons,  les  animaux  morts  &  les  produrtions  animales 
que  nous  voulons  conferver ,  nous  retracent  des 
torts  que  les  Inildes  feuls  font  capables  d'occa- 
Conner.  Les  étoiTcs,  les  plumes,  les  peaux  les 
plusprécicufe»;,  roml^ant  en  lambeaux,  les  plus  riches 
collerions  d'Hilloire  naturelle  ,  réduites  en  pcuf- 
fière  ,  n'attellent  que  trop  combien  des  êtres  i\ 
petits  fe  font  remarquer  par  les  plus  grands  dégâts. 
Les  Dermeftes  ,  les  Anthrenes,  les  Ptincs  ^  quel- 
ques Teignes  ;  tels  font  les  ennemis  intérieurs  que 
nous  devons  particulièrement  dénoncer.  Si  les  vian- 
des à  notre  ufage,  qui  ne  font  pas  exaftement 
fermées  ,  fi  les  cadavres  de  tous  les  animaux,  tom- 
bent bientôt  en  pu:réfa£lion  S:  fe  couvrent  de  Lar- 
ves ,  c'eft  que  des  Mouches  ,  des  Nicrophotes , 
des  Boucliers ,  des  Sraphylms  font  accourus  de  toute 
part  &  y  ont  dépofé  leurs  œufs. 

Après  avoir  préfenté  un  tableau  ,  rapidement  tra- 
cé ,  djs  r.iva;^es  que  les  Infertis  peuvent  produire  , 
aux  dépens  de  tout  ce  que  1  Homme  à  pu  s'appro- 
prier ,  dans  fes  campagnes  comme  dans  fcs  villes  ; 
'îi  nous  pafTons  aux  maux  qu'ils  peuvent  occalionner 
aux  dépens  de  fa  perfonne  même  ,  nous  pourrions 
dire  peut-être,  que,  de  tous  les  êcres  qui  fem- 
blent  vouloir  faire  payer  cher  à  l'Homme  d  fouve- 
raineté  ,  il  n'en  ell  pa";  de  plus  conftamment ,  de 
plus  univerfcllement  malfaiûns  que  les  Infeétcs.  En 
effet,  les  uns  l'attaquent  dans  fon  fomnieil  ,  l'em- 
pêchent de  dormir ,  &:  troublent  au  milieu  des  nuits , 
le  repos  néceilaire  pour  réparer  les  fatigues  du 
jour.  Pouvroit-il  être  tranquille  ,  lorf  ]ue  les  Puces 
&  les  Punaifcs  lui  livrent  la  gueiie  ,  &  cherchent 
à  tout  prix  a  fe  repaîire  r^e  (on  fang  ?  N'a-t-ilpas 
dans  les  Couhns  des  ennemis  non  moins  r;doura- 
bles  &  plus  incommodes  :  Leur  (ifflcment  l'impor- 
tune ,  &  foit  qu  il  veille  ou  q  l'il  d,>rnie  ,  il  elluve 
également  dans  les  ténèbres  ou  a  la  lumière,  des 
coup  daiguillon  qu'il  piév^u  'Se  qu  il  ne  fauroit 
ëvi[-:r.  Combien  les  S^inoves  t^  les  Mouches,  au 
midi  de  l'Europe  ,  Se.  fur  tout  ces  Moucherons  des 
deux  Indes,  nommés  Mofquiics  ,  Maringuins  ,  peu 
vent  caufer  des  fcofations  douloureufes  1  I!  en  eft 
de  même  de  tant  d'autres  InfedTes ,  qui  n  annon- 
cent leur  exiilence  ,  que  par  la  douleur  qu'ils  nous 
font  éprouver.  Pailerons-nous  de  ces  Chenilles  , 
qui  n'ont  pas  des  dai'ds  à  employer  contre -nous  , 
mais  donc  les  poils  font  fi  aigus  ,  qu'ils  bleflent 
prefiue  im;.ercei>ùS'cincnt  ,  Se  par  leur  feul  attou- 
chcmcnr  roinne  1  Orcie  ,  peuvent  occalionner  une 
inflammation  f-biil-  ':  Parlerons  nous  des  Fourmis  , 
qui,  dans  C'-'tains  endroits  ,  exercenr  des  piqûres 
fi  fenlib  e-i  ?  Devons-nous  faire  mention  du  dan'.'e- 
reux  aigJi'Ion  des  Abeilles  &  des  Gjèpes  î  L'on 
demande   coiu.iient  une  h  kgete  pi^ûic  que  celle 


I  N  S 


351 


des  Abeilles,  peut  caufer  une  fi  gr.'.n  Je  enflure  & 
tant  de  douleur  ?  On  l'attribue  avec  fondement 
au  poifon  qu'elles  tép.  nient  ,  &  qui  eft  contenii 
dans  une  véficule  fituéc  à  la  bafe  de  l'aiguilloiv 
&  cachée  dans  le  ventre  de  l'Infeûc.  Ce  qui 
rend  donc  la  piqûre  des  Abeilles  ,  des  Guêpes,  &c 
fur- tout  des  Frelons,  fi  fenfibic  ,  ce  n'eit  pas  tant 
la  bledurc  qu'ils  font,  que  l'humeur  qu'ils  y  infi- 
nuent  ,  &:  comme  le  réfervoir  en  eft  bientôt  épuifé  , 
Rcaumur  a  trouvé  que  la  première  piqûre  d'une  Guê- 
pe el  la  plus  douloureufe,  que  la  féconde  l'eft  beau- 
coup moins  que  la  première  Si  que  la  troifièmc  l'eft 
encore  moins  que  la  (econde  ;  de  forte  qu'après  cela 
elles  font  très  -  peu  capables  de  Lire  du  mal  ;  au 
moins  avant  qu'une  nouvelle  liqueur  ait  eu  le  tcms 
de  remplacer  la  perte  de  la  première. 

Nous  palTons  à  ces  Infeéles  qui  fe  fixent  fur  la 
peau  de  l'Homme  ,  le  ttacalfent ,  le  tourmentent, 
(ans  lui  donner  aucun  re  .îche.  Nous  mctttons  a 
leur  tète  ,  cet  Inteile  qu'on  fe  repréfente  fous  une 
lorme  hidcufe  ,  &  qui  eft  efl-'edivemcnt  un  hôte 
auliî  défagréable  à  voir  qu'à  fentir.  Annoncer  le 
fou  ,  c'cit  annoncer  le  fléau  de  l'enfance  &  fouvcnt 
de  tous  les  âge?.  A  mefure  qu'il  pique  ,  quelles 
déai.-ingeaifons  incommodes  ne  fait-il  pas  fupponcr  1 
Lt  main  furvenant  aux  endroits  qui  démangent, 
y  fait  des  plaies  qui  fuppurcnt  ,  &  deviennent 
autant  de  nids  propres  à  faire  éclore  une  pofié- 
rité  qui  fe  leproduit  far<  ceiTe.  L'Hif  oire  ,  en  fai- 
fant  iv.endon  de  la  maladie  pédiculairc ,  dans  la- 
quelle les  Poux  font  tellement  enracinés  fur  toutes 
les  parties  du  corps  ,  que  la  moi  t  même  en  a  été 
la  fuite,  a  voulu  en  faire  un  châtiment  léfervc  aux 
monfties  d'avarice  &  r.e  cruauté:  mais  cette  mala- 
die, qui  n'a  rien  que  de  très  naiurel  ,  n'eft  malheu- 
rcuicmen.t  que  le  pattage  de  la  mifère  5:  de  la  mal- 
propreté. Un  autre  Infecle  ,  plus  connu  dans  les 
lieux  de  débauche  ,  qui  paroîc  être  encore  plus 
aftedé  à  l'Homme,  qui  a  que'que"s  rapports  avec  le 
précédent  ,  qui  cherch.e  à  fe  loger  dans  les  endroits 
du  corps  chargés  de  poils  ,  &  plus  ordinairement  à 
l'entcur  des  parties  de  la  génération  ,  qui  caufe 
enfin  par  fes  piqûres  des  démangeaifons  non  moins 
fenfibles  &  non  moins  incommodes  que  celles  occa- 
fionnées  par  le  Pou  ,  c'eft  le  Morpion.  Nous  pour- 
rions citir  encore  la  Chique,  ce  petit  Inledle  ,  très- 
connu  a  Cayenne  &  au  Bréfil  ,  qui  perce  la  peau  ,  y 
pénètre,  &  caufe  la  gangrène  &  la  mort  ,  fi  on  ne 
la  prévient  par  des  remèdes  convenables  &  appli- 
qués i  propos.  Mais  n'avons- nous  pa''  dans  les  Mines , 
dans  lesCiions,  de  nouveaux  enntniiscachés  ,  qui, 
fe  fiayant  un  pallage  à  travers  l'enveloppe  de  notre 
corps  ,  y  fixent  leur  habitation  ,  y  pullulent  (ans 
ctiic,  &  font  la  fource  de  la  plupait  des  maladies 
cutanées. 

Lps  qualités  vénimeufes  de  quelques  Infectes  ont 
été  plus  c'uue  fois  tunelUs  a  i'hom.ne.    Mais ,    il 


.?5 


eft  vrai,  ce  n'efl  q:ie  fous  un  ciel  ardent  «jue  ces 
c]uai:tés  fe  déve'o;  ■■ïnt  avec  toute  leur  cneigie  a* 
fe  minifcilcnt  avec  dangci'  de  -mort.  Dans  nos 
cHr.iats  frcids  &  fous  la  zone  tcnipétte ,  on  voir 
très-fcu  d'exemples  qui  puilTent  attcftet  que  le  venin 
des  Infeûcs  fo't  moicel.  Au  refte ,  te  venin,  plus 
ou  moins  fcnfibl- ,  dont  les  effets  ne  font  pa<.  les 
mèi-nes,  &d:uC,eriC  fuivant  l'efpèce,  fe  communique 
auiïi  dune  manière  dilTérente.  Le  Scorpion  l'iiuio- 
duit  au  n-.oycn  de  fa  queue;  l'Araign'e  ,  le  Fau- 
cheur, le  Scolopendre,  au  moyen  de  leurs  pinces  ; 
la  Caniharide  l'exhale  Se  le  fait  refpirer  :  &  fi 
e'Ie  eft  prifc  intérieurement,  quels  déplorables 
cïTvts  ne  peut  elle  pas  c-ércs. 

II  n'eH:  pas  pcut-C;va  inàift;'rcnt  d'av«rtir  qu'il 
eft  des  fiiuts,  qui  toujours  fujeis  à  être  piqu.'S 
p.a  ccrcaiiis  Ir.feéles  ,  recèlent  les  arufi  ou  les 
Larves,  &  peuvent  erre  dangereux.  La  gonrjnan- 
cife  fait  ij'i.'cn  n'y  regarde  pa"-,  de  iî  près,  de  forte 
tju'au  -itu  d'Hiiir  avec  précaution,  on  rnani^c  indif- 
ii.-cl^n-.tnc  le  bon  &  le  mauvais.  Cependaiit  on 
xcn.a'.qiic  que  la  diilenterie  règne  fouvent  lorfque 
ces  f  uit";  font  dans  leur  parfaite  iparurité  ,  &  on 
a  pu  penfer  que  cette  cruelle  maladie  pouvoit-être 
ti/ic  (uitc  de  l'intempérance.  La  viande  fouiliée  par 
les  cxcrcmens -ou  par  la  ponte  des  mouches,  eft 
enrore  un  aliment  qui  peut  être  pernicieux.  Et  fi 
c'eft  quelquefois  un  malheur  -inévitable  d'avaler 
dans  la  boifl'on  même  des  Infeifles  vivans ,  c'eft 
au  raaiiis  une  témérité  d'ufec  de  pareilles  nourri- 
lures,  fans  avoir  pfis  la  piécaution  de  les  nettoyer. 

La  plupart  des  Infeé^es  font  fans  doute  affez  dan- 
gereux eu  réalité  .  pour  n'avoir  pas  befoin  de  cher- 
cher par  des  menfongcs,  aies  rendre  plus  dange- 
reux q'-'ils  ne  font.  Nous  ne  ferons  donc  pas  men- 
tion de  tout  C'-"  qu'on  a  pu  dire  fur  le  venin  des 
Aiaignécs,  &  fur-tout  de  la  Tarentule:  Tobfer- 
■v.ition  &  l'cx-péiience  ont  détruit  ce  qui  n'étoit 
que  l'ouvrage  de  l'ignorance  ciédule  ou  du  charla- 
tanifme  interciré.  Cependant  ,  fi  nous  en  croyons 
les  récits  des  vo5'ageurs  ,  la  plupart  des  Araignées , 
des  Faucheurs  .  des  Scorpions  ,  des  Scolopendres  , 
des  Iules  ,  font  dans  les  régions  brillantes  ,  des 
Ir.fcdles  très- dangereux,  &  qui  donnent  quelque- 
fois la  mort  ii  !  Humme  ou  aux  animaux  qui  ont 
le  ma'heur  d'en  être  touchés.  Ce  qui  doit  nous  fur- 
prendre  ,  c'eft  qu'on  ait  fait  mention  des  Iules  qui 
se  préfcnient  a>icun  inftrumer.t  tranchant,  aucune 
partie  qui  puifll  introduire  le  venin  ;  S:  il  doit 
érrc  permis  de  penfer  qu'on  a  pu  confondre  ces 
Infedcs  avec  les  Scolopendres  ,  qui  font  pourvues 
de  pinces  aî'cz  propres  à  reni)  lir  cet  rffice.  faut-il 
enfin  terminer  ce  finillre  tableau,  par  ces  armées 
innombrabies  ,  ces  ^ru'cs  de  Saurerehcs  &  de  Cri- 
quet<,  qui  porte  nt  qOekp;ef)is  dans  de  vaftes  con- 
trées l.abitées,  la  fanii.  e  £i  les  maladies  conta- 
gieufes  les  plus  funeftei? 


I  N  S 

Mjyens  de  nous  délivrer  des  Infecles. 

Apre-:  avoir  cherché  à  éveiller   la  crainte  &  l'al- 
laruie   fur  les  ravages  que  les  Infectes  font  dans  le 
cas   d'occafionner   à  nos   dépens  ,   fur    les   dangers 
S;  les    maux  que    l'Homme    doit    éprouver   de  la 
part  de  ces  èttcs  ;   nous  devons  maintenant  éveiller 
l'attention  à:  lindufttie  ,   peur  chercher  à  nous  dé- 
livrer ,    ou   du  moins    à   nous    gaianiir  des  entre- 
prifes  de  pareils   ennemi-;.    Sans  doute    la  Nature , 
qui  a  limite  bien  plus  l'empire   du   mal  que   celui 
tiu  bien  ,    qui   tend  même  z  faire  coficourir  au  bien 
le   mal  même  ,    à   fu    pourvoir  elie-niême   a   notre 
fi;reté   fie   à   notre   tran  juillité     jutqu'a    un    certain 
point,  en  bornant   a   un  cfpace     t.ès-court  la  vie 
;  des  Inlccic  ,  en  ne   leur  donnant  la  faculté  d'agir 
i  qu'en  ceitains  tems  &  en  certains  lieuï  :  ainli  ,   tel 
I  Inledte    qui    pourroit  manger   a   toute    h:ure  ,   eft 
obligé  d'attendre  la  nuit    pour   appai'.cr   la  faim  ; 
(tel  aut'e   au  contr.iire  ne  peut   chercher   fa   fubuf- 
j  tance  que  pendant  le  jour  ,   &  ne  trouve  ni  ne  con- 
î  lommc  r:ea  pendant  la  nuit.  Ajoutons  que    tous  les 
jpays  ne  font    pas    également   favorables  à  tous    les 
•  Infeiles.  11  y  en  a  od  certains  ne  peuvent  pas  vivre; 
;  dautre«;   oii  ils  ne   peuvent  que  languir.  Dans  leur 
1  r.giùn  favorite ,   ils  ne    font  point  a  couvett    des 
!  dangers  de  toute  e(pèce  qui  les  menacent  eux-mêmes, 
i  Souvent   les   oiages,  les   pluies  les  affoiblilîcnt  & 
•j  les   font  périr  dans  leur  plus  grande    force;   quel- 
quefois le  vent  du  nord,  la  gelée  ,   les  fuprennenc 
au  milieu  des  chaleurs  ,  ou  même  avant  qu'ils  aient 
eu   le   tems   de\fe  prémunir  conrre  les  rigueurs  de 
1  hiver.  Parmi  les  végétaux  ,    combien  de    plantes 
qui  leur  font  préjudiciables  ,   &   parmi  les  animaux 
combien  leur  font  une  guerre  continuelle  pour  s'en 
nourru- !   Les  Infcdes  même  ne  font-ils  pas  les  plus 
redoutables   ennemis  des  Infeftes  ;    Et  (i  l'Araignée 
mange  la  Mouche  ,    fi  l'Ichneumon  mange  i  Arai- 
gnée' ;  voyez  aulïï    l'Hirondelle   nétoyer    les  gran- 
ges &  les  grenieis  ;    la   Fauvette  ,   les   jardnis  ;    les 
ries  &   les    Geais  ,     les   champs  &    les    boi'.    Les 
Poirtons   &    les  Reptiles    ne   vivent  pas  moins  aux 
dépens  des  InfeÛes  ;   dans  les  Vers   mêmes,    nous 
en  trouvons  qui  ne  ménagent   pas  plus  la  vie  de  ces 
derniers.  On  doit  enfin   toujours  reconno'.tre   cette  _ 
fage  l^ovidence  ,  qui  ,  à  notre  inf^u  même,    veilUe 
à  la  confervation  de  tous  les  êttes  ,    en  les  faifant 
d'autant  plus  concourir  à  leur  deftrudiion  ,  que  leur 
multiplication   el^  plus  abondante  &  plus  nuihble. 

Cependant  l'Homme  a  reçu  de  la  Nature  mt*nie  , 
la  faculœ  d'imaginer  les  moyens  de  fc  garantir  de 
trute  injure  ,  &  le  drcit  par  conféqncnt  de  s'en 
fcrvir.  Quels  que  foient  les  fléaux  naturels  pri'parés 
contre  les  Infeiics  ,  ce  dernier  fléau  lui-même  eH 
encore  bien  loin  d'être  aulli  détruit  qu'il  pourroit 
l'être.  Avancer  que  l'Honime  peut  par  fon  indiiftrie 
beaucoup  diminuer  la  fomme  des  maux  que  les 
Infectes  lui  occafiouncr.t ,  mais  qu'il  a  befoin  de 
l'étucic 


I  N  S 

l'étude  raênie  des  Infedes  ,  pour  cheichef  &  trou- 
vée ks  moyens  donc  fon  indurttlc  peuc  faire  ufjge, 
ii'eft  pas  une  propolition  qui  puiiTe  être  (afcepiibk 
de  contradidion. 

la  Nature  eft  fansdo-îc  i;ne  véritaWe  école  d'inf- 
tru(5lion  aulfi  varice  qu'inépuifable.  Mais  combien 
peu  de  pcrfonnes  s'avifciu  de  la  frécjueiuer ,  &  de 
i'éiudier  fur-tout  comme  elle  le  mérite.  On  voudioit 
s'eniiclnrdc  fcs  trclors ,  &  ne  rien  ignorer  de  tout 
ce  qu'elle  renferme  de  mylléiieux;  mais  à  peine 
ell-on  parvenu  a  jetter  les  yeux  fur  fes  premiers 
abyracSj  qu'on  revient  fur  fes  pas  pour  ne  plus  tc- 
courncr  :  le  découragement  ell  le  défaut  des  uns  , 
l'indolence  j  celui  de;  a'-: très.  Loin  d'aller  a  la  vraie 
fource  des  cor.noiiïanccs  par  un  chemin  pénible  & 
glorieux,  on  fe  jette  à  l'écart ,  on  fe  forge  des  clù- 
mères,  qie  la  vanité  ou  lintéiêt  ont  trop  fouvcut 
le  ta!enc  d'accrédrcr.  Mais  s'il  eft  des  erieurs  dan- 
gereufes,  ce  font  fins  doute  celles  qui  ,  laiilant 
l'Homme  dans  une  féc\irité  parfaite,  le  plongent 
dans  le  reposa:  l'indolence  ,  Se  l'empêchent  d'avoir 
recours  aux  moyens  que  fon  induftrie  pourroit  lui 
fuggércr ,  afin  de  fe  délivrer  de  fes  ennemis  ;  ce 
font  celles  qui  confacrées  par  un  fol  ufage  ,  éca- 
bliiFent  une  confiance  aveugle  dans  les  taiifaians, 
les  amulettes  ,  les  exorcifmcs  ,  &  font  négliger 
l'emploi  des  moyens  efficaces.  C'eft  ainfi  que  la 
fuperftiticn  a  été  long-tems  la  feule  que  l'igno- 
rance a  pu  confuker ,  pour  recevoir  d'elle  &  adopter 
des  moyens  propres  à  nous  délivrer  des  Infccles. 

Un  devoir  fans  doute  facré  pour  le  Naturalise, 
c'eft  de  cherchera  produire  les  eau  fes  naturelles,  ca- 
f^ablcsde  détruire  les  caufcs  furnatutelles ,  dont  la 
lupcrftition  profite  aux  dépens  de  la  confiante  cré- 
dulité. Ainfi ,  on  ne  doit  pas  s'étonner  ,  ii  ,  à  la 
luite  d'un  exorcifme  ,  on  voit  quelquefois  ,  il  eft 
vrai,  les  Chenilles  diiparoître  promptemeut.  On 
ne  s'apperçoit  d'abord  des  ravages  &  de  l'exiRence 
ces  Infedcs  ,  que  lorfqu'ils  ont  déjà  acquis  une 
grande  partie  de  leur  développement  j  &;  avant  que 
la  cérémonie  religieufc  ait  été  provoquée  au  point 
de  forcer  toutes  les  lenteurs  que  le  Miniftre  du  culte 
apporte  ordinaiccment ,  les  Chenilles  touchent  au 
mumcntde  leur  transformation  ,  qui  s'opère  elïeûi- 
vemcnt  bientôt  après  ,  &  qui  laifle  au  pouvoir  de 
la  Religion  ,  un  prodige  dont  elle  n'a  pas  l'cfoin  , 
&  que  la  Nature  revendique  ,  comme  un  effet  ap- 
partenant à  la  néceiiité  de  fes  loix.  Nous  ne  pré- 
rendons pas  enlever  la  confiance  que  l'on  doit  avoir 
dans  des  prières  adrellées  a  l'Etre  Suprême  ;  mais  la 
faine  l'hilolophie  nous  dit  ,  qu'on  ne  doit  cher- 
cher a  détruire  des  effets  phyfiques  dans  la  Nature, 
que  par  d'autres  eff^is  phyliq.:es  ,  &  certes  cet 
aiiôme  ell  le   plus  fdi-. 


I  N  S 


3;3 


si    nous   parvenons  un  jour  à  co 
feiftes  Ions  toutes  leurs  formes  ,    fi 
ks  luivredans  tous  leurs développemens  ;  fi  nous  étu 
iiijî.  Na:.  du  Infuies,  Tçm,  Fil, 


les  In- 
pouvons 


dioi-.s  leur  manière  de  vivre  Se  leurs  iiabitudcs,  il 
r'tif  pas  douteux  que  nof.s  ne  foyons  alors  en  ét.TC 
de  les  attaquer  avec  beaucoup  d'avantages.  Nous  ne 
devons  pas  efpcrcr  fans  doute  ,  de  pouvoir  exter- 
miner tous  les  Infeéles  &  de  nous  délivrer  pour 
tjujours  de  leurs  eiitreprifes ,  foie  parce  que  le 
nombre  en  eft  trop  confidcrable  ,  &  qu'il  aug- 
mente ,  pour  ainfi  dite  ,  a  chaqtie  inftant  ,  par 
la  promptitude  avec  laquelle  ils  fe  reproduifent  Se 
Ce  multip'ient,  loit  parce  que  leur  perûi-fle  &  leur 
rufe  les  mettent  à  l'abri  de  nos  recherches,  foie 
parce  que  la  Nature  en  les  créant,  a  rendu  ces  pe- 
tits è;res  ,  en  général ,  auffi  néccllaires  que  nous  dans 
l'ordie  ui'iveriel  ,  &  a  vedlé  a  leur  confervarson 
avec  autant  de  foin  qu'à  celle  de  tous  les  autres 
animaux.  Mats  on  doit  efprrer  de  trouver  des 
moyens  propres  a  Ls  réduire  à  une  moindre  quan- 
tité j  ou  a  empêcher  l'excès  de  leur  multiplication. 

On  connoît  déjà  plufieurs  manières  d'empêcher 
l'accroiffemcnt  des  Infedes,  qui  font  au  moins  aulU 
aifées  à  employer  que  naturelles  dans  leur  emploi. 
Ainfi  ,  la  fuie  ,  la  tourbe  ,  la  chaux- vive  ,  le  fcl  ma- 
lin ,  répandus  en  allez  grande  quantité  fur  la  terre  , 
peuvent  être  un  moyen  propre  à  détiuire  ,  non- 
feulement  les  Infectes  écbs,  mais  ceux  prêts  .1  éclore  , 
îcàéloignetla  plupart  des  autres.  Profiter  du  temps 
avant  que  celui  de  la  ponte  furvienne  ,  eft  encore 
une  voie  d'autant  plus  fùre  ,  qu'en  détruifant  les 
vieux  ,  on  détruit  la  génération  entière  qu'ils  au- 
roient produite,  &  qu'on  fe  débatraffe  parla  ,  dans 
un  momenr  ,  de  ce  dont  on  auroit  pu  être  fur- 
chargé  pendant  le  cours  d'uiie  année.  La  faifon  a- 
t-elle  devancé  nos  précaunons,  il  faut  u(er  d'un 
autte  expédient  ,  &  porter  la  defhudion  dans 
les  nids  mêmes.  A  la  vérité  ,  l'indullne  des 
Infedcs  à  fe  choifir  des  endroits  où  leurs  dépôts 
fuient  en  fureté  ,  fait  qu'il  eft  impolTiblc  qu'il  n'er. 
échappe  à  tomes  nos  re-herches.  Cependant  fi  les 
gens  de  la  campagne  fa"oitnt  ufer  de  rul'e  à  knc 
tour,  ils  peurroient  s'alîurer  d'avantage  d'un  pio-  [ 
fi:  d'ont  ils  font  trop  fouvent  fruftrés.  I!  y  a  des 
Laboureurs,  qui  ,  pour  les  Grillons  et  les  Sauterelles, 
ont  la  coutume  de  remuer  leurs  terres  en  automne  , 
dès  que  le  froid  com.Ti«nce  à  fe  faire  Iciitir.  Ce 
procédé  eft  bon  parce  que  le  foc  de  la  ch,irr'.;e  , 
en  ouvrant  la  terre,  jette  les  aufs  fur  la  furface 
&  les  expofe  à  périr,  ou  par  la  gelée,  ou  par  ks 
pluies,  ou  a  être  mangés  parles  Oifcaux.  On  a  pré- 
paie aulli  de  tailler  fouvent  les  arbres  fruitiers  , 
pour  les  garantir  des  attaques  des  Chenilles.  Ils  en 
acquièrent  plus    de  févc  ,   &c  comme  ces   Infcde;  , 


-on  dit,   ne  s'accommode 


pO! 


d'u 


n  lue  trop 


abondanr  ,  ils  cherchent  aiUeuis  une  nourriture  a 
leur  goût.  On  (au  qu'à  l'approche  de  l'hiver  ,  les 
Ch;nilles  les  plus  communes  &  les  plus  nombreulcs 
forment  des  nids  au  fommet  des  aibies;  il  faut  fe 
h.îter  de  les  coupci  avant  l'arrivée  du  printemps  , 
&  ne  pas  fe  contenter  de  Us  lailîer  par  rerre  ,  comme 
on  fait  coramunémeni ,  mais  il  faut  ks  tamaf- 
Y  y 


3  H 


I  N  S 


fcr&  les  brJler  for-lc-chainp  ;;fin  de  detniirs  Tv 
fi:abiciTicnr  leur  progéiiuute  i.iiflantf.  L'iud'-caricn 
Icule  des  n;oycij$  que  nom  venons  de  prefcnccr  , 
doitprouvci  déjaia  iiécclGté  di  conuùîcrc  &  d'vtu- 
«lier   les  Infectes. 

On  a  imaginé  bien  des  Aratagémcs  plus  ou  moins 
«rilcs,  pour  écouffcr  le  raal  dans  l'a  nailTincc  ou 
d\)  moins  dans  l'es  piogrt';  Ainli  ,  loifque  les  Chc 
jiillcs  ,  les  Fourmis  ou  t! 'autres  infedes  rampans, 
ou  non  all'it,  errent  l'ur  ia  terre,  &  ne  lont  pas 
encore  montes  fur  les  atlires  huiticts  cjiii  les  en- 
vironnent, on  jette  «u  px-d  de  l'.ubre  quj  i'o:i  vcjt 
garantir,  une  couche  de  c.rdre  ou  de  ciai;  ,  qui 
cft  un  obftacle  fuffifant  pour  les  icbuter.  La  paille 
entortillée  ,  l'argille,  la  laiRC,  le  cotou,  peu\cnt  être 
encore  d'utiles  inventions  contre  leurs  atteintes  : 
on  en  garnit  le  tronc  de  l'arbre  ,  en  forme  de  cercle  , 
&  pour  peu  qu'on  y  ajoute  de  matière  rélineufe, 
l'arbre  cft  mis  hors  de  danger.  Un  piège  aliez 
propre  à  garantir  les  fruits  des  arbres,  elt  la 
glue  ,  donc  on  enduit  le   tronc. 

Lorfque  les  Infeûes  rampent  déjà  fur  les  plantes, 
les  haies  ,  les  buidons  ,  les  aibriileaui  ^  il  faut  que 
la  main  agifle  ;  mais  il  faut  favoir  qu'il  y  a  des 
temps  oii  la  chalTe  ell  plus  hcuieule  que  dans  d  au- 
tres ,  comme  le  matin,  le  foir  ,&  les  heures  aux- 
quelles il  pleut  :  ces  inomens  font  préférables  à  tout 
le  refle  du  jour,  parce  que  la  fraîcheur  &  l'hu- 
midité  obligent  les  Infedes  a  le  rapprocher  ,  &  ils 
forment  alors  des  tas  qu'on  peut  facilement  écrâfcr. 
Bien  d'autres  procédés  peuvent  encore  être  employés 
avec  plus  ou  moins  d'etficacilc'.  Ainli  ,  les  uns 
délaient  du  rsiel  dans  de  l'eau  ,  &  en  mettent  dans 
plulieurs  bouteilles,  qu'ils  placent  en  différcns  en- 
dioits  i  les  autres  enfoncent  des  pots  vernilléj 
dans  les  fruits  fecs  &  dans  les  grains  recueillis 
qu'ils  veulent  conferver  ;  ces  fortes  d'appâts  ne 
laillent  pas  que  d'avoir  «quelquefois  d'heureux  fuc- 
ccs;  le  premier  conduit  les  inlecles  a  fe  noyer  ; 
le  fécond  les  entraîne  dans  un  précipice  ,  d'oii  on 
ne  les  retir;:  que  pout  les  jtttcr  au  feu  ou  dans  l'eau 
bouillante. 

L'artifice  le  plus  ordinaire  qu'on  emploie  contre 
les  Sauterelles  ,  eft  de  creufcr  la  terre",  de  la  lar- 
geur &  de  la  prof  indeur  d'une  aune.  Quantité  «le 
pcrfonnes  battent  la  camn,-.g:.c  à  droite  £;  a  gauche 
te.  continuent  de  leur  donner  la  chafTe,  julqu'à  ce 
qu'étant  tombées  d^ns  la  foif:  ,  on  les  y  étouft'e 
en  la  comblant.  Mais  il  faut  favoir  choilir  ,  pour 
cette  expédition  ,  le  temps  le  plus  propre  ,  c'eft-à- 
dire  ,  celui  oiî  râ,Te  n'a  point  encore  donné  des 
ailes  à  ces  Infcéles ,  ou  bien  lorfque  la  rofée  les 
a  trop  humcéfécs  pour  pouvoir  s'en  (ervir  ;  autre- 
ment ils  prennent  Icfior  ,  &  rendent  la  peine 
inutile.  Elever  des  Poules,  des  Coqs-d'Inde,  eft 
un  moyen  encore  plus  fi:t  de  di.Tiinucr  au  moins 
le  grand  nombre  de  Sauterelles  &  de  CriijUets  ,  qui 
infcftcnt  les  champs  U  les  prairies. 


î  N  S 

L'averfion  que  les  Infeéles  ont  pour  certaine» 
chofes ,  peut  être  un  indice  qui  les  trahit, 
&  qui  fournit  des  atir.es  pour  leur  deffruélion.  La 
plupart  évitent  avec  foin  les  odeurs  fortes  , 
&  en  femant  feulement  du  tabac  en  poudre  ,  re- 
nouvelle a  temps  ,  fur  les  objets  précieux  des  col» 
ledions  d'Hiftoire  naturelle,  on  eft  prcfque  alTuré 
de  les  garantir  de  leurs  attaques  ,  de  les  confer- 
ver toujours  mtafts.  Le  poivre,  le  fcl,  le  vinaigre  , 
l'eau-de  vie  ,  &  toutes  les  plantes  très  -  odorante» 
peuvent  contribuer  à  en  éloigner  beaucoup.  De» 
expériences  pour  favoir  quelles  font  les  odeurs  qui 
affeftent  le  plus  certaines  efpcccs  d'Infcdes  nuifibles, 
ne  fc  aisnt  ras  alTiitsment  fans  utilité.  La  plupart 
recourent  encore  plus  la  tuméc  &  lont  même  luf- 
foqués  ,  lorû;u  ils  ne  peuvent  l'cviter  allez  tôt;  oa 
peut  donc  conclure  que  la  fumigation  leur  ell  con- 
traire ,  fur-tout  s'il  y  entre  certaines  matières  dont 
les  vapeurs  leur  font  plus  paiiiculit.einent  malfai- 
fantes  ,  telles  que  le  fouftre  ,  le  tabac  ,  rcliébore  , 
l'ail  &  autres  plantes  de  cette  efpècs.  On  connoîc 
dans  l'arfenic  S:  l'orpiment  ,  des  poifons  qui  , 
préparés  dans  l'eau  ,  (ont  propres  à  tuer  plufieurt 
fortes  d'infeéles.  L'eau  &  le  feu  font  encore  de» 
i'"ecours  auiîi  prompts  qu'infaillibles.  Inonder  les 
prairies  pendant  deux  fois  vingt  -  quatre  heures  , 
c'cft  à  coup  fur  les  purger  des  Fourmis  qui  s'y 
logent.  L'eau  chaude  répandue  dans  les  ilTues  qui 
con.luifent  à  leurs  foutcrrcins  ,  a  encore  cette  uti- 
lité ,  qu'elle  y  brûle  jufqu'a  leurs  fourraillicres  } 
elle  produit  le  même  ettct  fur  les  Guêpiers.  Allu- 
mer enfin  des  feux  pendant  la  nuit  dans  les  champs, 
c'clt  entraîner  à  leur  perte  beaucoup  de  Teignes  , 
de  Phalènes,  avec  leur  poltérité  ,  bien  plus  redou- 
table  encore. 

Le  hazard  a  bien  pu  quelquefois  pré/ïder  à  des 
découvertes,  &  en  gratifier  l'ignorance  ;  mais  S 
l'homme  cherchoit  plutôt  à  faire  ufagc  de  l'obfer- 
vation  &  des  connoilLmccs  furcs  qu'a  doit  acqué- 
rir par  elle  ,  peut-on  douter  qu'il  ne  dut  b.entôt 
à  lui-même  ces  découvertes  que  le  hafatd  ne  donne 
qu'après  des  liècles  d'attente?  C'eli  lur  tout  à  l'é- 
gatd  des  Infedes,  dont  la  plupart  font  fi  nuilîbles, 
que  nous  devons  réclamer  le  zèle  des  obrcrvatcur» 
pour  trouver  les  moyens  de  nous  en  garantir.  En- 
vain  on  a  voulu  répandre  de  la  défaveur  fur  l'é- 
tude de  ces  petits  êtres ,  le  public  faura  bientôt  ap- 
précier le  mérite  de  cette  étude  ,  psr  le  profit  évi- 
den;  qu'il  en  retirera.  Ainiî  ,  celui  qui  découvri- 
roit  un  moyen  d  empêcher  les  laviçts  des  Chc  • 
miles  ,  pourroit-iJ  ne  pas  mériter  &  obtenir  la  rc- 
connoifîance  publique  ?  Si  les  dégâts  que  les  Guêpes 
occafionnent  dans  nos  jardins  ne  peuvent  être  in- 
('ifférens  à  ceux  qui  aiment  les  fruits,  on  n'eft  pas 
plus  mdifttieiu  vis-à-vis  de  celui  qui,  ayant  ob. 
fervé  les  nids  qui  fervent  de  retraite  à  ces  Infedes 
voraces  ,  et  ayant  remarqué  l'ouverture  ,  plus  ou 
moins  grande,  qui  conduit  au  Guêpier  ,  a  jugé  que 
l'on  f  ouvoit  les  aitaijucr  par  \i ,  les  étouiîer  l'ous 


I  N  S 

la  vapeur  du  fouifre.  Qui  peut  ignorer  Je  h'ien 
plus  grands  ravages  que  d'autres  plus  pe[;ts  In- 
fectes fon:  4ans  les  greniers  &  -les  magifuis  à  bled. 
On  ne  fait  que  trop  que  lorlqu'ils  s'y  (ont  intro- 
duits j  jls  reduifcnt  les  plus  gros  tas  de  grains  à 
n'être  plus  que  de  petits  cas  d'un  fon  léger.  C'cîl 
à  des  Obfervateuvs  dignes  de  ce  nom  ,  tels  que 
MM.  Tiilet  ,  Duhamel  Dumonceau^  qui  ont  étLicIie  à 
tond  ces  Infectes  ,  qu'étoic  réfcrvée  la  gloire  de  pré- 
fenier  (ur  les  moyens  de  les  détruire,  les  idées  les  plus 
faines  &:  les  plus  utiles.  Qui  peut  ignorer  encore 
combien  les  Teignes  doivent  infpuer  le  delir  de 
s'en  délivrer  a  ceux  qui  connoillcnt  leurs  dégâts  ? 
C'étoit  sans  doute  à  Reanmur ,  qui  rappor:oit  tous 
fes  travaux  6c.  toutes  fes  connoilfances  au  bien  pu- 
blic ,  Si  qui  avoir  tant  étudié  les  Teignes  ^  qu'il 
appartenoit  aulfi  de  s'occuper  du  foin  de  nous  eu 
délivrer.  Mais  foit  que  les  moyens  qu'il  a  ptopolés 
le  trouvent  inluffifans  ,  foit  plutôt  indolence  de  !a 
part  du  public  fur  cet  objet  ,  les  recherches  de  ce 
Naturalilte  ,  aulfi  phylicien  que  philolophe,  n'ont 
pas  obtenu  tout  le  fucccs  qu  on  pouvou  &  qu'on 
devoit  en  attendre.  Il  ne  fera  donc  pas  inu;ile 
d'exciter  de  nouveau  le  zélé  à  cet  égard.  En  fc  1er- 
vant  d'un  guide  tel  que  Kcauinur  ,  en  repérant  foi- 
gneulement  fes  expéiiences  &  en  eu  faifant  de  nou- 
velles,  on  parviendroit  fans  doute  a  découvrir  un 
moyen  facile  &  liir  d'empêcher  ces  lufedes  de  nous 
nmre,  de  les  faite  périr  ou  de  faire  périr  leurs 
œufs.  Qui  peut  penfer  que  ce  feroit  perdre  fon 
temps  que  de  l'employer  à  de  paicilles  recherches  î 
On  peut  b:en  en  dire  autant  des  rccheiches  qui 
ctndioient  à  ariètcr  les  rAvac;cs  des  Termes  ,  des 
Deimeftes  ,  des  Biates  ,  des  Kakerlacs ,  In:c(fles  du 
genre  des  ELtcs  ,  ii  connus  dans  les  Indes,  par 
ics  d.gâcs  qu'ils  cxerccuE  fur  cous  ksmtub.ci  quel- 
conques. 

Nous  avons  parlé  des  piqiircs  Se  des  plaies 
que  bien  des  fortes  d'Infectes  peuvent  faire  à 
1  Komme  comme  aux  animauï.  l'iufieurs  moyens 
propres  à  les  guérir  ont  été  mis  en  ufage, 
dont  la  plupart  cependant  ne  doivent  leur 
efficacité  qu  au  défaut  du  venin  que  l'on  fuppofe 
à  rinfcéle  :  ainC  on  a  cru  que  ce  qui  caufoit  le 
inal  pouvoir  en  porter  le  remède  ,  Si.  qu'un  Infefte 
peut  guérir  la  blelTure  d'un  autre  ou  même  fa  pro- 
pre b.'ellure  ,  en  l'écrafant  Si  en  l'appliquant  fur 
la  partie  otîcnfée.  Les  uns  cependant  font  plus  pré- 
venus en  faveur  de  l'urine  ,  d'autres  aiment  mieux 
fe  fier  à  l'huile  ou  aux  herbes  broyées.  On  fait 
combien  les  Coufins  peuvent  être  redoutables  ;  nous 
ne  ferons  pas  mention  des  moyens  afiez  connus  , 
que  nous  trouverions  trop  incommodes  ,  employés 
dans  le  noid  pour  fe  meirre  à  l'abri  de  leurs  piqûres; 
en  fait  -juc  dans  le  midi  ,  pour  pouvoir  palier  les 
Duits  tranquillement  ,  on  enveloppe  fon  ht  d'un 
refeau  qu'on  nomme  ccufiiicre  ,  Se  fous  lequel  on 
ie  gliflc.  On  a  inventé  bien  des   moyens  pout  fc 


I  N  S 


35f 


débarr.ilTcr  ilrs  Puces  S:  des  PunaiTes  j  mais  il  n'y 
aura  point  de  re|:os  a  elpétet  ,  tant  qu'on  lailicra 
a  ces  InfeiSles  la  liberté  de  fe  cacher  St  de  dépoter 
leurs  œufs.  On  n'ignore  pas  corribicn  dans  le  règi-.e 
rainerai  ,  le  mercure  eft  d'un  merveilleux  ulage 
contre  la  maladie  pédiculaire,  &  cont:«  toutes  les 
maladies  de  la  peau,  qui  peuvent  être  occalionnécs 
p.-.r  les  Infeites.  l-uilque  nous  n'avons  pas  pu  ajouter 
foi  au  venin  de  la  Tarentule  .  &  à  l'étrange  maladie  à 
laquelle  on  a  dit  q^i'tlic  donr.oit  heu  ,  nous  nous 
difpenferons  de  parler  du  fpcciiique  qu'on  lui  avait 
oppoié  il  etHcacement,  de  la  .Mulique,  dont  on  ne 
peut  douter  cependant  qu'elie  n'ait  une  gr.inJe  puif- 
fance   contre  les  m.tladies  de  l'ame. 

Les  circenftances  fans  doute  peuveiît  fuggéict 
les  cxpédicns,  m.i:s  c'cft  ,i  1  crude  à  prévoir  les 
circonftances  &  à  préparer  les  expédicns.  Il  n'y  a 
peut-être  aucun  cas  où  l'induftrx  de  1  Homme  ne 
puilfe  remédier,  en  tout  ou  en  partie  ,  aux  maux 
que  peuvent  faire  les  lufedts.  On  peut  en  juger 
par  les  moyens  mêmes  ,  que  le  hafard  plutôt  que 
la  connoiiiance  ,  l'expéiicnce  plutôt  que  l'indullrie, 
lui  ont  procurés.  Que  fcroic-ce  s'il  favoit  mettre 
de  la  méthode  dans  la  recherche  ,  &  de  l'inliruc- 
tion  dans  fa  méthode  ?  C'cft  préciiémcnt  ce  qui  lui 
refte  encore  a  faire.  Car  quels  que  loient  les  remèdes 
que  nous  avons  préfeotés ,  bien  peu  attaquent  le 
mal  dans  fa  fource,  &  ne  le  détruifcnt  qu'accideti- 
tc!lement  ou  dans  que'qucs  effets  particuliers.  Sans 
doute  ,  pour  mettre  dans  l'art  ce  détruire  les  In- 
leéles,  une  métiioJe  générale  5c  digne  d'un  lue.  4s 
aufiTi  étendu  que  conftant ,  il  clf  nécelfairc  de  les 
fuivre  &  de  les  obfervcr  dans  leurs  ditïeiens  états: 
car,  tel  Ir.fcde  doit-éire  at'ac;ué  fous  l'enveloppe 
de  i'ccuf,  tel  autre,  fous  la  forme  de  Larve,  td 
autre  dans  l'érat  de  Nymphe,  tel  autre  <!ai  s  celui 
d'Infefte  parfait.  Par  exemple  ,  il  ell  évident  que 
les  Infedes,  dont  les  œufs  font  entaffés  &  faciles 
à  découvrir ,  peuvent  être  attaqués  avec  plus  de 
fucccs,  que  ceux  dont  les  œufs  font  iiulés ,  dii"- 
perfrs,  petits  &  dérobés  à  tous  les  legards.Lcs  Larvts 
qui  vivent  en  fjciété  font  bien  plus  faciles  à  détruire 
dans  cet  état,  que  les  Larves  qui  vivent  dans  la 
terre,  dans  la  fubftance  du  bois,  &  qui  doivent 
échapper  a  nos  recherches  par  leur  lolitude  autant 
que  par  leur  retraite.  Les  Nymphes  &  les  Chryfa- 
hdes  a  découvert  fur  les  feuilles  des  plan;es  ,  !uf 
les  tiges  des  végétaux,  à  portée  d'être  appcrçucs  , 
peuvent  être  détruites  avec  plus  de  facilité,  que 
cellev  qui  fe  cachent  dans  la  terre,  eu  <|Ui  refituc 
dans  l'intérieur  du  bois  où  la  Larve  fait  fa  pre.niierc 
habitation,  les  Inllélcs  enfin  qui  font  cchés  fo;is 
leur  première  forme,  ne  peuvent  être  attaqués  avec 
fuccès  que  dans  leur  dernier  état  &  lorfqu'ils  fe 
montrent  à  découvert.  Des  détails  nous  conduiicient 
trop  loin  ,  &  il  doit  nous  ûiffire  d'avoir  fculetuer.t 
lailié  entrevoir  par  un  limple  appctçu  général,  ui-.c 
vents  Ij  évidente  par  ell-j-reln-.e. 

yy  z 


}>6 


I  N  S 

Uiilité    des    IrfcÛiS. 


S\  1  Homme  a  toujours  été  plus  pénétré  de  crainte 
envers  le  gtnic  du  mal,  c]uc  de  reconnoilVancc  envers 
!e  génie  du  bien;  s'il  a  toujouis  plutôt  adiellé  au 
premier  le  culte  de  fa  crainte,  qu'au  fécond  celui 
de  fa  rcconnoifliince  ;  fi  eiiKn,  les  objets  nuidblcs 
l'ont  toujours  alïcdlé  avec  plus  d'intenfité  &  dedurée, 
que  les  objets  Utiles;  nous  avons  cru  aulH  devoir 
lui  retracer  d'abord  les  maux  ,  les  calamités  même 
que  les  Infcdes  lui  font  éprouver  ,  pour  pouvoir 
éveiller  de  juflcs  allarmes  envers  des  êtres  qu'il  n'a 
pour  ainfi  dire  confidéré  qu'individuellement  ,  & 
qui  lui  ont  préfenté  dans  leur  petitcflc  des  motifs 
plus  propres  aies  faite  dédaigner ,  qu'à  les  faire 
craindre.  Après  avoir  cherché  à  placer  en  même- 
tcms  le  remède  à  côté  du  mal,  après  avoir  mon- 
tré combien  la  Nature  veille  éternellement  à  la 
confervation  de  tous  fes  ouvrages ,  &  à  combien  de 
dangers  &  de  pertes  elle  a  expofé  la  vie  des  In- 
feftes  ,  dont  la  multiplication  e(i  fi  rapide,  fi  pro- 
digieufe  ,  &  poutroit  être  fi  fur;efte  a  tous  les 
autres  êtres;  après  avoir  montré  enfin,  combien 
cette  même  nature  a  mis  dans  l'indultrie  humaine, 
des  moyens  de  diminuer  ,  fi  ce  n'eit  de  détruire,  un 
fl.au  (\  répandu,  fi  redoutable  ,  &  combien  la 
confervation  de  fes  propriétés  &  de  fa  perlonne  doit 
être  pour  l'Homme  un  motif  prclfant  de  diriger  Ion 
intelligence  vers  cet  objet  ;  nous  allons  maintenant 
nous  livrer  à  des  fentimens  bien  plus  doux  &  plus 
propres  à  exciter  notre  fatisfaétion  reconnoiffante  , 
en  montrant  l'utilité  des  Infedcs. 

On  a  dû  fans  doute  déjà  reconnoîire  la  néccfîlté 
d'étudier  les  Infcélcs  ,  trop  long  -  tems  livrés  au 
dédain  ,  ou  à  l'incuiiofité  même  des  favans  ,  ne 
fût-ce  que  pour  tacher  de  nous  mettre  à  l'abn 
de  leurs  ravages.  Cette  nccclTité  fera  encore  mieux 
reconnue  ,  lorfqii'on  aura  développé  combien  cette 
étude  peut  fervir  à  l'utilité  &  a  l'agrément  même. 
Nous  croyoriS  devoir  nous  occuper  lur-tout  du  pre- 
mier article  ,  qui  a  le  plus  ie  droit  de  fixer  l'at- 
lentioa  desLedlcurs, 

En  voulant ptéfenter  le  tableau  des  avantages  que 
l'on  retire  des  Infedes  ,  nous  ferons  remarquer 
d'abord  que  plufieuis  ont  fervi  &  fervent  encore 
de  nourriture  aux  Hommes.  Les  hiltoires  tant  an- 
ciennes que  modernes  ,  font  mention  d'une  efpéce 
de  Sauterelles ,  commune  dans  les  pays  orientaux 
&  en  Afrique,  dont  la  chair  eft  auflî  blanche  que 
celle  des  Écrevilles  ,  &  qu'on  dit  être  d'un  goût 
excellent.  Les  Sauterelles  font  aulfi  un  régal  pour 
les  Hottentots  les  plus  fauvages,  qui  les  voient  re- 
paroître  de  tems  en  tems  par  eflaims  innombra- 
bles, fouvent après  un  intervalle  de  huit,  dix,  quin- 
7c  ,  vingt  ans  ,  même  plus  :  on  a  obfetvé  que  ces 
Sauterelles,  qui  ne  font  arrêtées  par  aHCun  olfla- 
clï  dans  leur  émigraiion ,    vicnnejic  alors  du  nord 


î  N  S 

au  fud.  Les  Hottentots  mangent  de  préférence  les 
femelles  de  ces  Infedes  ,  dont  le  ventre  chargé 
d'œt/s  les  rend  moins  propres  au  vol  &  plus  pro- 
pres à  fervir  de  nourriture.  Quelques  perfonnes  ert 
rapportant  que  les  Hottentots  font  de  ces  femelles 
uneefpecc  de  foupe brune  &  gralle  ,  ajoutent  ,  que 
quoique  les  Africains  foient  bien  certains  que  les 
Sauterelles  détruiront  jufqu  à  la  dernière  verdure  , 
ils  fe  réjouiflent  beaucoup  en  les  voyant  arriver, 
&  ils  fe  dédommagenr  fi  amplement ,  ils  en  man- 
gea: tant ,   qu'ils  en  engraiiïcnt  dans  peu  de  jours. 

Les  Sauterelles  doivent  suffi  avoi'  été  au'tefois 
une  nourriture  connue  dans  la  Jud  e  &  dans  les 
pays  circonvoifins  ;  puifquc  Muife  avoir  permis  aux 
J'jifs  d'en  manger  de  quatre  fone'.  Diodore  de 
Sicile  nous  apprend  que  les  Eihiopiens  ,  qui  fer- 
voient  des  Sauterelles  fur  leurs  tables,  avoient  reçu  le 
nom  A.' Acridophages.  Dampicrre  rapporte  que  dans 
les  contrées  onenrales  ,  parmi  les  peuples  qui  fe 
nourrilFcnt  de  Sauterelles  ,  les  uns  les  font  bouillir, 
les  autres  hs  font  fécher  au  foleil  ,  avaut  que  d'en 
faire  ufage.  Le  même  Auteur  rapporte  encore  que 
dans  le  Tonquin  ,  il  y  paroît  dans  le  mois  de  jan- 
vier &  de  février  ,  une  efpèce  de  Sauterelle  ,  qui 
fair  une  bonne  Se  faine  nourriture  :  les  habitans  , 
riches  &  pauvres,  en  amalfent  autant  qu'ils  peuvent  i 
ils  les  grillent  fur  des  charbons  ,  ou  bien  ils  les 
falent  pour  les  conferver.  Suivant  le  rapport  de  tous 
ceux  qui  fré^jucntent  les  côtes  de  Barbarie,  on  s'y 
nourrit  auQi  très-communément  des  Sauterelles  oti 
des  Criquets  ,  qui  y  font  en  grande  abondance.  En 
nous  arrêtant  un  peu  fur  le  com,'te  de  ces  In- 
fedes  dévaftateurs  ,  nous  pouvons  prendre  une  idée 
de  cette  loi  de  compenfation  ,  qui  eft  par  -  tout 
dans  la  Nature  ,  &  par  laquelle  ce  qui  eft  un 
fléau  pour  certaines  contrées  ,  eft  un  bienfait  pour 
d'autres  contrées  ttétiles. 

II  eft  alTcz  connu  que  les  Romains  ,  qui  n'ont 
pas  moins  excellé  dans  l'art  de  la  fenfuahté  &  de 
la  gourmandife  que  dans  l'art  de  la  guerre  ,  fervoient 
fur  leurs  tables  plufieiirs  Larves  de  Coléoptères, 
telles  que  celles  d'un  Lucane  &  des  gros  Capri- 
cornes ,  qu'ils  retiroient  du  bois  des  vieux  Chênes, 
&  qu'ils  engraifibient  avec  de  la  farine.  Quelques 
Auteurs  mettent  la  Chenille  de  la  Phalena-Coff'us 
de  Linné,  au  nombie  des  Infedes  dont  les  tables 
romaines  étoient  fetvies. 

On  regarde  dans  les  deux  Indes ,  les  Larves  dti 
Charanfon  palmifte,  comme  un  mets  des  plus  ex- 
quis, &  pour  retirer  ces  Larves  ,  on  ne  craint  pas 
d'abattre  &  de  facrifier  les  Palmiers  qui  les  logent 
au  (ommet  de  leur  tige.  Les  Américains  mangent 
aulfi  les  Larves  du  Capricorne  cervicorne  ,  &  les 
trouvent  délicieufes.  Tous  les  voyageurs  s'accor- 
dent a  dire  que  les  Termes  fournillent  aux  Afri- 
cains uu  mets  très-recherché.  Ils  font  rôtie  ces  petit* 


IN  s 

an1m«!T]c  -lans  dc5  pots  de  f.-r  ,  fur  un  fc-ii  doiiXj  en 
lemuaiic  comme  on  faïc  du  ciR-.  Ils  les  mangeiu 
ainli  fans  (jiicc  &  fans  autre  apprôc  ,  &  les  tiou- 
vciit  exceiicns  :  ils  les  portent  a  la  bou.-lic  à  plauics 
mains,  comme  nous  les  dragées  ou  les  confitures 
fèches.  M.  Konig  dit  avoir  goutté  pliilieuis  fois 
de  ces  Infedlcs  ,  qui  lui  ont  paru  un  manger dtlicat 
&  Tain:  ils  font  c]ueK]ucfois  plus  doux,  niaispoiit 
EU  fit.  tas,  auHl  rallaiians  que  la  Larve  du  Cliaran- 
fon  palmirte.  M.  Konig  ajoure  qu"il  a  converfi 
avec  pluticurs  voyageurs  fui  le  goiit  des  Termites, 
&  qu'en  comparant  leurs  opinions  ,  ils  ttoient  tous 
•d'accord  que  ces  InfciSes  fjnt  très-délicats  S:  très- 
bons  i  manger  :  un  d'eux  les  comparoir  à  la  moelle 
fucrce  du  Cotonier ,  un  autre  à  la  crème  futrée, 
&  a   une  pâte  d  amandes  douces. 

Mais  ce  n'efl  pas  aux  deux  Indes  feulement  & 
en  Afii^ue,  que  les  Infcdcs  fervent  de  nourriture 
a  l'Homme,  l'crfonnc  n'ignore  avec  quel  goiit  les 
Européens  nungcnt  les  Ecrcvilles,  les  Crabes,  les 
Crevettes  ,  &  combien  la  chair  des  Ecrcvilles  de 
xner  ,  cft  aulli  délicate  que  (aine.  Qui  peut  ne  pas 
connoître  ce  lue  délicieux  ,  que  les  Abeilles  nous 
fourDiffent ,  qui  a  été  lî  long  tcms  X  peut-être  en- 
core d'un  ufage  lî  précieux  dans  l'apprct  des  teilius  î 

Les  Anciens  ont  fait  &  dévoient  faire  un  bien 
plus  grand  ufage  du  miel  que  les  Modernes  :  la  fa- 
cilité avec  la.]U>;lle  on  peut  avoir  du  fucie  aujour- 
d'hui ,  a  fait  négliger  le  miel,  &:  lui  a  fait  perdre 
beaucoup  trop  de  fa  valeur.  Cependant  on  s'en 
fert  encore  dans  pluficurs  occafions  ,  &  pcut-étte 
feroit-il  à  délirer  que  la  préférence  qu'on  a  donnée 
au  fucre  fût  beaucoup  plus  bornée.  Combien  fou- 
vent  le  goût  ,  autant  que  l'économie  &  la  fauté 
même  ,  pourroit  réclamer  l'ufage  du  miel  !  Et  s'il 
falloit  s'élever  à  des  réflexions  philofophiques  ,  s'il 
falloir  confidércr  combien  de  lueur  &  de  fang 
d'une  part ,  de  crirr.es  de  l'autre  ,  le  lucre  coûte  a 
l'efpèce  humaine  j  avec  quel  emprelfement  ne  de- 
vroit-on  pas  le  profcrire,  &  lui  fubftituer  une  fubf- 
tance  que  nous  pouvons  recueillir  fans  pei.'.e  S:  fa- 
Tourer  fans  remords. 

En  palTant  fous  filence  les  liqueurs  corapofées  de 
mielS:  d'aromates,  très-célébrées  dans  les  Auteuis 
anciens  ;  nous  ferons  mention  de  cette  boillon  aulli 
agréable  que  falutaire  &  très  connue  ,  chez  les  Rulfes 
fur-rout  ,  délignée  fous  le  nom  d'hydromel ,  com- 
pofée  feulement  de  miel  &  d'eau.  Les  gens  de  la 
campagne  font  quelquefois  un  mélange  de  bon 
vin  nouveau  &  d'excellent  miel ,  &  en'compofent 
une  lique«r  qui  plaît  beaucoup  à  leur  goût  &  qui 
îie  peut  que  convenir  à  Ij  (anté.  Autretois  en  en 
faifoit  une  autre  efpèce  ,  compofée  de  verjus  &  de 
Biiel  :  on  connoît  encore  l'oximel  ,  mélange  de 
miel  &  de  vinaigre.  On  n'ignore  pas  combien  de 
fortes  de  confitures  on  peut  faire  avec  le  miel , 
qui,  pour  ccruins  fruits  cft  préférable  au  fucre. 


î  N  S 


3Î7 


Au  rcfte  ,  le  fucre  a  non-feu!emcnt  fait  n-g'igcc 
le  miel  d'Europe  j  mais  il  a  même  cmpêchi-  de 
faire  aucui;  u:age  de  ceux  que  les  contrées  chaudes 
produifcnt.  Il  cxifle  à  la  'Guyane  ,  une  Abeille 
noire  ,  beaucoup  plus  petite  que  celle  qui  nous  eft 
connue,  dont  le  miel  brun  ,  très-abondant,  ne  le 
cède  point  pour  la  faveur,  à  celui  d'Europe.  M  Bru- 
guérea  vuà  Madagafcar  ,  un  miel  vert,  coulant, 
d'une  faveur  nés  agréable,  nommé  Ten:i.\Iy,  parles 
habitans  de  1  ifle.  Les  MadecalTes  font  un  gtand 
ulage  de  ce  miel,  &  il  paioît  être  fi  abondant, 
que  M.  Bruguère  s'en  ert:  toujours  ptocuié  ,  niêm» 
dans  les  momdits  habitations.  M.  GeofF.oy  fil> 
tiouvé  aulli  au  Sénégal,  une  efpèce  de  miel  à-peu* 
près  fembl..ble  à  celui  de  1  Europe,  mais  il  n'a  pu 
s'allurcr  li  l'Abeille  ell  dii-t.renîc  de  la  nôtre. 

Il  n'y  a  qu'une  bien  petite  partie  des  Infeéles ,' 
il  eft  vrai,  qui  ferve  de  nourriture  a  l'Homme,  ou 
fjurnifle  quelque  produit  a  les  repas  ;  mais  i  cec 
égard- li  même  nous  pourrions  far.s  Joute  beaucoup 
ajouter  a  nos  recherches  ,  li  nous  conluLions  moins 
l'ufage  ou  une  faullè  délicatcflc.  Ce  font  nos 
préjugés  qui  nous  ont  empê;lié  &  nous  emfê- 
chent  encore  de  tirer  parti  a  cet  égard  ,  de  bien 
d'autres  cfpèces  d'Infcdes  :jue  celles  dont  nous 
avons  fa-t  mcmion,  pour  la  piu,urt  trè^  commu- 
lics,  que  nous  iiofverions  p.utêtre  d>^licieufes  , 
s'il  nous  éto.i  piiffib'e  de  lurmonter  notre  répu- 
gnance. 11  y  •  te-J.s  cfpè.es  de  Chenilles  &  de  Lar- 
ves qui  (croient  peut  -  être  tout  aulU  fucculcntes  , 
aulli  délicates  que  nos  alimens  les  plus  recherchés  , 
fi  l'of inion  neiig.-ndrcvit  elle  même  le  dégoût.  Oii 
trouveroit  un  double  avantage  i  admettre  ces  In- 
Icdcs  lur  nos  tables  :  ils  nous  fourniroient  des  ali- 
mens, &  ce  feroit  encore  un  des  meilleurs  moyens 
d'arrêter  les  ravages  terribles  que  quelques  elpèces 
font  en  certaines  années.  Si  quelques-unes  de  ces 
elpèces  nuilib'es  étoient  propres  à  fatisfaire  le  goût 
des  gens  fenfuels  &  opulens,  ils  ne  manqueroicnt 
pas  de  chercher  à  s'en  procurer,  &  on  pourroit  par- 
la en  détruire  un  grand  nombre.  Nous  trouvons 
dans  des  notes  éctites  par  un  Académicien  ,  qu'un 
de  les  Conftères  fe  fait  un  vrai  régal  de  manger 
des  Araignées  &  des  Chenilles:  les  premières  ,  feion 
le  rapport  de  ce  gourmet  d'Infc£les  ,  ont  un  ex- 
cellent goût  de  noifette  ,  &  les  fécondes  un  véri- 
table goût  de  fruit  à  noyau.  Quoi  qu'il  en  foit , 
nous  allons  voir  maintenant  que  les  Infcdes  ne  font 
pas  plus  étrangers  à  nos  îvcteaiens  qu'à  nos  tables, 

Peut-itre  que  IcPhilofophc  ,  qui  ne  voir  dans  fe 
produit  du  Vcr-à-foie  ,  que  l'alimenj  fuperflu  Se 
même  dangereux  du  luxe  ,  doit  bien  plus  appiécier 
le  produit  Je  l'Abeille.  Cependant  il  n'en  ell  pas 
moins  vrai  que  cette  Chenille  .  en  fourni/Tant  la 
matière  des  vêtemcns  les  plus  riches  5c  les  plus  re- 
cherchés, eft  devenue  aulli  précicufe  elle-même,  aux 
yeux  de  l'Econoraiftc  ,  que  i'Infeiflc  à  qui  nous 
devons  le  miel. 


358 


I  N  S 


L'on  a  connu  cette  Chenille  &  fon  tifTa  dani  les 
tems  les  plus  reculés  ,  parmi  les  Chinois,  les  Siamois 
£<  les  T.ircares.  Cependant  la  foie  n'a  pas  laillé 
d'être  extrêmement  rare  en  Europe  ,  pendant  ttès- 
long-tems,  fou  parce  que  l'on  nunquoit  d'inflru- 
mciis  ou  d'inftructions  nécertaires  pour  la  filer  &  la 
travailler  ,  (oit  parce  que  1  on  ne  faifoit  aucun  com- 
Merce  avec  les  peuples  qui  fculs  pollédoient  ceite 
matière  précicufe.  Les  étoffes  de  foie  ont  été  du 
teins  de?  Romains  ,  à  un  très-haut  prix.  Ce  fut  feu- 
lement fous  \€  règne  de  1  Empereur  Juflinien  .  que 
deux  Moines  apportèrent  de^  Indes  à  Conftantino- 
ple,  des  œufs  de  Ver  -  à  -  foie.  De  -  là  ces  Inleétcs 
palTèrent  en  Italie  ,  &  enfuite  en  Efpagne.  Cepen- 
dant il  fallut  b.en  du  tcms  pour  travailler  la  foie 
dans  fon  degré  de  peif;élion,  &c  les  étoffes  toutes 
de  foie  étoient  encore  (î  piécicufes  &  fi  chèics  , 
qu'il  n'y  avoir  que  les  Empereurs  ou  les  Rois  qui 
pouvoient  en  faire  ufaçje.  L  éducation  dcsVcrs-i- 
foie  a  été  enfuite  fi  g;'néralemerit  répandue  ,  &  la 
foie  efl  devenue  fi  commune,  qu  aujouid'hui  tout 
le  monde  peut  en  poiter  ,  &  qu'e'le  fert  à  tous 
Jes  vêtemcns.  Aulfi  fait  -  elle  une  des  principales 
branches  de  commerce  pour  la  France,  1  Italie  & 
l'Efpaguc. 

On  a  cherché  à  tirer  du  fil  des  Araignées  un 
parti  fcmblable  à  celui  du  fil  de  Vcr-à-f^ic,  on  a 
fait  diverfes  tentatives  pour  mettre  à  profit  l'induftrie 
de  ces  Infedes  :  Reaiimu:  chargé,  par  l'Académie 
des  fricnccs  ,  de  fuivre  de  près  ce  travail,  trouva 
que  les  toiles  d'Araignées  n" étoient  nullement  pro- 
pres i  être  mifcs  en  auvre,  parce  que  les  fils  en 
étOient  trop  délicats;  il  ne  relloit  <^ue  les  coques 
«qu'elles  filent  autour  de  fcurs  œufs  ,  dont  on  pou- 
voir cfpérer  quelque  utilité  :  il  les  examina  &:  s  ap- 
perçut  qu'il  n'y  avoir  encore  que  celles  des  Arai- 
î;nées,  dont  les  toiles  font  faites  de  rayons  qui 
partent  d'un  centre  commun  ,  autour  duquel  tourne 
un  fil  en  fpirale  ,  qui  puilfent  être  de  quelque  ufage  ; 
les  coques  des  autres  fourniflent  trop  peu  de  fil,  ou 
le  fil  n'a  pas  les  qualités  rcqulfcs.  Nous  pouvons 
dire  aufTi  que  M.  Valmontde  Bomare  a  préfenré  de- 
puis peu  à  la  Société  d'Agriculture,  des  coques  d'Arai- 
gnée, envoyées  de  l'Amérique  ,  qui  paioilfent  très- 
propres  a  être  filées.  Mais  la  haine  mutuelle  que 
tes  lufedes  fc  portent,  ôîc  tout  moyen  de  les  éle- 
ver enfemble  ,  il  faudroit  donc  l'c  réfoudre  à  les  éle- 
ver ff  parement  ,  ce  qui  ne  puurroit  fc  faire  fans 
autant  de  trav.^;!  que  de  dépenle.  Il  faudroit  d'ail- 
leurs nourrir  douze  fois  plus  d'Araignées  que  de 
Chenilles  ,  pour  avoir  la  même  quantité  de  foie, 
par  rapport  à  la  plus  grande  fineilcdu  âl  des  coques 
des  Araignées  ;   il  faudroit  même  nourrir  encore  un 

filus  grand  nombre  d'Araignées,  puifqu  il  n'y  a  que 
es  femelles  feules  qui  filent  ces  coques.  Ainfi  la 
foie  d'Ara  gnée  ne  pourroit  que  coacer  beaucoup 
plus  cher  que  la  foie  ordinaire.  Il  relie  à  favoir  fi 
elle  eft  plus  belle  ;  c'ed  ce  que  Rcau  nur  ne  trouva 
pas  i  il  présend  au  contraire  qu'elle  a  moins  de  luf- 


I  N  S 

trc  ,  &  il  en  attribue  la  raifon  ,  à  ce  que  les  fils 
qui  :ompofent  la  foie  des  Araignées ,  font  plus  dé- 
l.cats  &  plus  crêpés  ,  que  ceux  des  Chenilles.  Tout 
cela  nous  apprend  que  ce  n'elt  pas  en  élevant  des 
A'aii^nées,  qu'on  peut  fe  promettre  de  tirer  un 
paru  avantageux  de  leur  foie.  Le  feul  moyen  qu'il 
y  auroit  peut-être  de  les  faire  lourner  à  notre  pro- 
lic,  fercit,  ce  femble  ,  d'obferver  le  tems  oùelies 
font  lufpenducs  a  (cur  filallc  ,  pour  les  ramalTcr 
avec  des  râteaux.  Que'quefois  les  prairies  en  lont 
toutes  couvertes,  6;  l'on  pourroit  en  peu  d'heures 
en  faire  une  abondante  p'ovihon.  Peut  ê;re  qu'eu 
cardant  &  en  filant  cette  l'o«e  ,  comme  on  lile  le  lin  , 
clic  pouuoit  être  propre  à  certains  ouvrages. 

Mais  il  eft  fans  doute  beaucoup  d'autres  Chenilki 
que  ccUedu  Ver-à-(oie,  dont  les  produits  pourroient 
nous  être  bien  plus  utiles  que  ceux  des  Araignées, 
(i  nous  favions  ou  fi  nous  voulions  apprendre  à 
les  employer  &  à  les  mettre  en  œuvre.  C'cft  (iir- 
toat  dans  letude  des  Inleé'ies  4:  dans  la  contempla- 
tion de  leufs  ouviagcs  ,  ou'on  trouve  fouvent  l'oc- 
cafion  de  )uger  combien  l'Homme  eft  encore  loin 
de  profiter  de  tout  l'avanagc  que  la  Nature  lui  a 
donné  fur  tous  les  autres  êtres  ,  &  combien  il  a  peu 
fait  encore  pour  donner  à  fon  indulhie  tout  ion 
développement.  Pourquoi  l'Européen  ,  fi  aétif  &  fi 
indullrieux  ,  ne  cherche-t-il  pas  à  mettre  a  profit, 
non-feulenicnt  les  produélions  de  fon  fol,  mais  celle» 
des  autres  contrées  delà  terre,  plus  favorifées  que 
l'Europe.  Ainà  ,  ne  pourroit-il  pas  tiret  par;i  delà 
Chenille  à  foie  de  Madagalcar ,  i]ui,  différente  de 
la  nôtre,  produit  un  cocon  pius  petit,  rond,  très- 
dur  &  d'un  blanc  nacré.  M.  Bruguère  a  dit  avoir  vu 
cette  foie  en  boidure  ,  fur  des  pagnes  fabriquées 
dans  le  pays  ,  &  qui  lui  a  paru  auffi  fine  &  beaucoup 
plus  forte  que  celle  de  nos  belles  étoffes  de  foie. 
Cette  Chenille  fe  nocrrit  des  feuilles  du  Cajuarina 
tquijcifolia:  LiN.  Elle  naît  fur  cet  arbre,  y  vit, 
ii.  finit  par  y  attachet  l'on  cocon.  Nous  pouirions 
fans  doute  efpcrer  de  naturalifer  au  midi  de  la  Fran- 
ce ,  en  Corle  ,  ou  dans  nos  Colonies  ,  cetre  nou- 
velle efjjèce  de  Chenilles  ,  y  tranfportêr  l'arbre  , 
&  teRtcr  t?iême  de  la  nourrir  avec  l'Ephedra,  ou 
les  feuilles  du  Pin  ,  qui  ne  patoifTcnt  pas  avoir 
pius  de  dureté,  &  oiit  à-pcu-près  la  même  faveur 
que  les  feuilles  du  Cafuanna.  Et  combien  d'autrei 
eipèces  de  Chenilles  ,  ou  même  d'autres  Infedes  , 
dans  les  climats  brûlans  de  l'Afrique  &:  de  l'Amc- 
iique,  ne  font  elles  pas  propres  a  fournir  une  ma- 
tière audî  belle  que  la  foie  1  Ne  pouttions-nous  pa» 
du  moins  répandre  l'inliruftion  dans  ces  contrées, 
pour  que  les  habitans  nous  filTcnt  partager  leur 
profit   par  des   échanges? 

Quelle   que    foit   fans   doute   l'atilltë   que    nous 

retirons   de  la  feule  efpèce  de  Chenille  fileufe  ,  donc 

,  nous  avons  lu  mettre  à  profit  le  produit  ,  nosavan- 

I   tagcs  à  cet  égard-la  tont  encore  bien  bornés ,  puif- 

qu'on  pourroit  aifément  les  étendre  bien  davantage. 

I  11  faut  avouer  «ju'on  a  beaucoup  trop  négligé  de 


I  N  S 

lairc  des  expériences  relatives  à  !a  matière  i  foie  ,  ' 
Bor.  i'culemcnr  lorliju'clle  a  écé  mifc  en  ceuvre  par 
rintciîle,  m.iis  lorlqu'clle  elt  encore  dans  les  lé- 
fcrvoirs  qui  li  contiennent  (ous  la  forme  d'unfluiac 
épais  &  vifqjcux.  Rcai;mui-  (nous  ne  fautions  trop 
repérer  (on  éloge  )  celai  de  tous  les  Naturaiiftes 
qui  s'ell  aitaché  avec  ic  plus  de  génie  8c  de  fuccès , 
3  prouver  l'utilité  de  l'éfade  de  IHifloire  naturelle , 
par  rafport  auï  arts  fondés  (ur  l'agrément  ou  fur 
nos  beioinSj  croit  avec  raifon  que  la  matière  à 
foie  QL  toutes  les  Chenilles  fîleufes,  pourroit  être 
employée  à  fjire  des  vernis.  On  a  fiit  mention  que 
dans  la  province  d'Yucatan  ,  à  coté  du  Me^tique  , 
le  vernis  le  plus  ordinaire  cft  fourni  par  certains 
Vers  qui  viennent  fur  les  arbres  du  pays  ,  &  que 
les  Indiens  font  bouillir  dans  un  chauderon  plein 
d'eau  :  une  elpèce  de  graille  qui  fumage  ,  ii.  que 
l'on  retire ,  elt  la  matière  même  d'un  vernis  qui 
devient  extrêmement  dut  cr  fe  figeant.  Nous  ne  dou- 
tons pas  que  ces  Vers  ne  foient  des  Chenilles  fileu- 
les ,  peu  ditféientes  de' celles  d  Europe  ;  &  il  feroit 
à  fouhaitcr  que  1  on  s'emprcfTât  de  faire ,  fou  avec 
le  Ver-a-foie  ,  foit  avec  d'autres  Chenilles  du  mè.ne 
genre,  des  espéricnces  convenables  fur  une  lub- 
itance,  qui ^  a  beaucoup  près,  n'elT:  pas  encore  bien 
connue  ,  &  qu'il  ferou  bien  intércllant  de  connoî- 
trc.  Combien  d'autres  richefles  nous  vaudroient  la 
plupart  des  Chenilles  filcufes  ,  fi  nous  entrepre- 
nions de  mecire  en  oeuvre  toutes  les  coques  de  foie 
quelles  lavent  fc  conftruite.  Peut-être  feroit  ■  il 
difficile  ,  ou  même  impollîble  ,  de  parvenir  à  trou- 
ver quelque  efpèce  qui  nous  fournît  une  foie  aulll 
belle  que  celle  de  la  Chenille  qui  fe  nourrit  du  Mii- 
ncr  ;  mais  outre  que  le  Ver-:i-loie  ne  peut-être 
élevé  que  difficilement ,  ou  uicine  fans  profit  dans 
une  graiije  partie  de  l'Europe,  quelques  cfpéces  , 
même  paiini  les  plus  communes  &  les  plus  ré^iaii- 
dues,  pcutroient  nous  fournit  une  loie  ,  iîncn  aulll 
belle  ,  du  moins  aullî  utile  par  fon  emploi.  La  Che- 
nille par  exemple  du  Bombix  grand  l'aon,  fe  conf- 
truit  une  coque  très-folide  ,  8:  dont  le  fil  ell  aulli 
fort  qu'un  cheveu:  on  ne  peut  douter  qu'il  ne  fe 
dévidât  avec  facilité  ,  li  on  le  (oumettoit  à  des  épreu- 
Tcs  ,  &;  la  foie  qu'on  «n  retireroit ,  pourroit  être 
employée  à  des  étoffes  dont  le  même  f:ioit  moins 
attaché  a  la  ituelfc  qu'à  la  fohdité. 

Ce  ne  font  pas  enfin  feulement  les  coques  ,  mais 
les  nids  même  de  quelques  Chenilles ,  formés  de 
pure  foie  ,  qui  pourroit  donner  lieu  à  des  eiiais 
utiles.  La  foie  qui  ne  pourroit  pas  être  filée  ,  pour- 
roit être  cardée,  &  ferviroit  utilement  à  différentes 
fabriques  ,  telles  que  celles  des  bas  ,  des  draps  & 
des  feutres,  des  ouates,  du  papier  ,  &c.  Quelques 
épreuves  qu'on  a  déjà  faites  ,  font  tiès-propres  à 
encourager  les  amis  des  arts. 

On  n'ignore  pas  que  le  miel  n'eft  pas  la  feule 
produéfioa  que  nous  retirons  des  Abeilles.  La 
eue   que  ces  Infeilts  préticui  fouiniûcat  cucoïc, 


I  N  S 


3Ï9 


cfl  d'an  ufage  fi  e'rctiJu,  foit  dans  les  arts,  foit 
dans  l'économie  domeliique,  qu'il  feroit  difficile  de 
pouvo'r  s'en  paflcr.  Si  nous  remontons  aui  ufagîs 
anciens,  nous  trouvons  qu'autrefois  on  éctivoit 
dcilus  la  cire  ,  &  quel  priJ!  Jcettc  feule  ccnûdé- 
racion  ne  doit-elle  pas  lui  faire  obtenir.  On  faifoit 
de  petites  planches  de  bois,  à-peu-près  comme 
les  feuillets  de  nos  tablettes  ;  &  les  extrémit-ês  tout 
a  l'cntour,  étoicnt  revêtues  d'un  bord  plus  élevé 
que  le  refie.  On  répandoit  enfuite  de  la  cire  fondue 
li-dclTusj  on  l'applanifloit ,  Se  l'on  pouvoir  écrire 
ou  graver  des  caractères  fur  cette  cire  avec  un 
poinçoii.  Cela  fe  faifoit  à-peu-près  de  lamèmcmatiiète 
dont  les  graveurs  écrivent  fut  le  cuivre;  &  ils  nous 
en  donnent  une  idtic  plus  fenfible  lorfqu'ils  vejlenc 
graver  à  l'eau  forte.  La  découverte  du  papier  a, 
dû  faire  difparoître  l'ufage  de  ces  tablettes  cii  l'é- 
criture ,  il  ell  vrai,  étoit  li  peu  folide.  On  fe  fervoic 
autrefois  de  la  cire  ,  pour  garantir  les  cidavres  de  U 
putréfaction,  &  l'on  s'en  fcrt  encore  peur  en  en- 
velopper des  œufs  ,  des  oranges  ,  ou  autres  fruits  de 
cette  cfpéce  ,  que  l'on  veut  conferver  long- teins 
fams.  On  mêle  la  dre  avec  le  goudron  ,  pour  s'en 
fervirà  boucher  toutes  les  petites  ouvertures  par  où 
l'eau  pourroit  entrer  dans  un  vaillcau.  On  s'en  fcrt 
aulli  pour  empêcher  la  pluie  &  l'air  de  pénétrer  dans 
les  ouvertures  des  arbres  ,  foit  dans  celles  que  la 
greffe  occafionne  ,  foit  dans  d'autres.  On  l'a  em- 
ployée autrefois  pour  cacheter  des  lettres  &  auttes 
chofes  de  cette  nature  ,  &  on  lui  donnoit  pour  cet 
efîet  toutes  fortes  de  couleurs.  Aujourd'hui  qu'on 
a  de  la  meilleure  cire  pour  cet  ufage,  on  ne  s'en 
fert  plus  ,  fi  ce  n'eft  pour  imprimer  les  grands  leaui 
publics.  La  cire  a  auffi  fervi  autrefois  dans  la  pein- 
ture ,  ainfi  que  dans  la  fculpture.  On  lui  donnoic 
telle  couleur  que  l'on  vouloir  ,  Se  on  en  faifoit  des 
portraits  j  auxquels  on  donnoit  enfuite  plus  de  con- 
iiltance  par  le  moyen  du  feu.  L'on  en  faifoit  de 
même  p  ufreurs  ouvrages  en  relief.  Il  n'y  avoir  chez 
les  Romains,  que  ceux  qui  avoient  exercé  desmi- 
giltratures  curules  ,  qui  eulTent  le  d'oic  des  images. 
Plus  il  y  en  avoit  dans  leur  veliibule  ,  plus  ils  fc 
rcgardoient  &  fe  faifoient  regarder  comme  nobles. 
Les  Poètes  les  appeloicnt  cert ,  parce  qu'elles  étoienc 
faites  de  cire.  D'ailleurs  ,  comme  la  cire  coûtoic 
beaucoup  ,  il  n'y  avoic  que  les  perfonnes  très- 
riches ,  qui  pullcnt  fe  procurer  cet  avantage.  Cet 
art  a  été  poulie  foit  loin  parmi  nous  ,  S:  I  on  fait 
avec  quelle  vérité  Se  quelle  peifedlion  on  efl  par- 
venu de  nos  jouis  à  modeler  [es  objets  ou  les  per- 
fonnes que  l'on  veut  repréfcntcr.  Mais  l'ufage  au- 
quel la  cire  fenibk  erre  plus  particulièrement  réfcr- 
v;'e,  c'eil  pour  éclaiicr  :  &  en  effet,  combien  ell 
douce  &  vive  en  même- temps  ,  la  lumière  des 
bougies  que  les  Cicrgiers  qui  connoillent  bien  leur 
att  ,  favciic  compofer  1 

Si  le  travail  d'une  feule  efpèce  de  Chenille  a  pa 
former  une  branche  confidéiabie  de  commerce , 
donner  naiffanee  à  taac  d'arts,  de  manufactures,  6c 


3<fo 


I  N  S 


faire  mouvoir  tant  de  bras;  Ci  nous  devons  delà  recon- 
noillance  à  ceux  qui  en  ont  fait,  pour  ainfi  dire,  la  pre- 
mière découverte ,  ont  appris  l'art  de  l'élever,  &  l'ont 
enfuite  attachée  a  .los  befoins  ;  nous  n'en  devons 
pas  moms  fans  doute  à  ceux  qui  les  premiers  , 
après  avoir  obfervé  dans  les  forêts  les  Abeilles  , 
ont  cherché  à  f.iitc  des  animaux  domeftiqucs  de 
ces  Iiifeûcs  laborieux,  les  ont  tranfportcs  dans  les 
jardins  ou  autour  de  nos  demeures  ,  pour  accroî- 
tre leur  niultiplicaticn  &  profiter  avec  plus  de  cora- 
rnodité  ô£  de  fuccès  ,  du  produit  de  leui  mdultiie. 
En  effet  ,  combien  la  confummation  du  miel  & 
fur-tout  de  la  cire  ,  pcurroit  donner  lieu  à  une 
autre  branche  de  commerce  encore  plus  confidé- 
rable  ii  les  gouvernemens  s'occupoient  davantage 
du  foin  d'encourager  la  culauc  d'un  Jnfede  qui 
multiplie  fi  prodig,i.ufi.'ment  1  Combien  de  villages 
eu  l'on  ne  voit  aucun  rucher  d'Abeilles  !  Et  cepen- 
dant quels  moyens  plus  propres  à  Ibulager  la  mifère 
des  gens  de  la  campagne  î  On  pourvoit  aifément 
les  engager  à  fe  livrer  a  une  cccuparion  aullî  Hm- 
pie  ,  a'ulli  peu  coûteufc  que  lucrative.  On  (ait  que 
les  Abeilles  font  la  richelfe  de  plufieurs  pays  ,  & 
qu'anciennement  la  Fiance  en  retiroit  de  grands 
avanrages.  On  fait  qu'une  feule  ruche  donne  ,  dans 
les  années  ordinaires,  trente  à  quarante  livres  de 
miel,  &  même  plus,  &  deux  ou  trois  livres  de 
cire  ;  dans  les  bonnes  années  cinquante  à  foixante, 
&  de  la  cire  a  proportion,  en  comptant  pour  quinze 
à  vingt  livres  de  mitl ,  une  livre  de  ciie.  On  lair 
que  la  Cotfe  feule  fonrniiloit  aux  Romains  deux 
cents  mille  livres  de  eue  par  an.  Nous  n'ajoute- 
rons qu'un  fait  qui  montiera  (uffifamment  l'impor- 
tance de  cet  objet.  On  conmv.:i:^a  à  cultiver  les 
Abeilles  à  Cuba,  en  176J  ;  en  1770,  elles  four- 
niflbient  déjà  aux  befoins  des  habitans,  &  en  1777, 
on  exporta  fept  mille  cent  cinquante  quintaux  de 
cite. 

En  cherchant  à  retracer  l'utilité  que  les  arts  & 
le  commetce  retirent  desinfeûes  ,  pourrions- nous 
palier  fous  filence  ce  nouvel  Infeûe  auquel  on  doit 
la  teinture  de  l'écarlaie ,  fi  an-delTus  de  la  pourpre 
des  Anciens  ?  Car  il  n'y  a  guère  d'appavence,  que 
les  Aricif  tis  aient  donné  à  leurs  étoffes  un  louge  auffi 
\if,  aufll  beau,  que  ceux  que  nous  fommes  parve- 
nus a  donner  à  nos  draps  &  a  nos  tiffus  de  foie  ;  il  eft 
à  croire  même  ,  que  nous  poffédons  de  très-belles 
nuances  en  ce  genre  ,  qui  leur  manquoient.  S'il 
ell  encore  douteux  qu'ils  aient  dû  leur  pourpre  à 
un    petit   coquillage  ,    il  ne  l'ell  plus   poui 


que 


nous  femmes  redevables  de  nos  beaux  ronces  , 


à  de  petits  Infedcs.  On  a  joui  long-lcms  ,  en  Eu- 
rope ,  des  avantages  précieux  de  la  Cochenille,  fans 
favoir  fi  on  la  devoit  aux  végétaux,  on  aux  ani- 
maux. 11  n'a  fallu  tien  moins  qu'un  ptocès  veibal 
en  forme,  pour  conftatct  la  vérité.  C'eft  peut-être  , 
dit  Reaumur  ,  la  première  fois  qu'une  quelUon 
d'H;itoire  natutclk  a,  été  traitée  &  décidée  juridi- 
quement. 


I  N  S 

On  n'ignore  pas  que  nous  devons  la  Cochenille 
au  nouveau  Monde,  qui  nous  a  fait  un  préfet 
plus  digne  d'être  apprécié  que  celui  de  l'or.  On 
n'ignore  pas  que  le  Â-iexique  ell  la  feule  contrée 
de  la  terre  ,  où  l'on  récolte  cette  riclie  ptoduftion  , 
&  que  les  Efpagnols  font  aulli  ja'.oux  de  la  pollédcr 
exclufivcment ,  que  les  Hollaudois  celle  des  épiceries. 
Pourrions-nous  cependant  ne  pas  nous  étonner  à 
cetégatJ,  de  l'indifférence  de  tant  de  nations,  fi 
jaloules  d'éte-ndre  les  branches  de  leur  co.mmerce  , 
&  d'accroître  leurs  ricliefles  par  la  conquête  de 
nouveaux  ptoduits  commerciaux  ?  Si  on  a  pu 
lurprendre  la  vigilance  des  Hollandois  ,  fi  les  épi- 
ceries croiffent  avec  fuccès  dans  nos  colonies  amé- 
iicaines;il  doit  être  hors  de  djiiie  qu'où  auioit 
moins  de  difficultés  à  vaincre  ,  pour  ttomper  la 
vigilance  desElpagnols ,  Se  paitager  avec  eux  un  pro- 
duit très-confidcrable.  Nous  étions  pai venus,  il  eil 
vrai  ,  après  bien  des  peines  fc  des  périls  ,  à  nous 
procurer  à  Saint  -  Domingue,  la  vtritable  Coche- 
nille du  Mexique;  mais,  dans  un  lems  où  l'admi- 
niltration  veilloit  fi  peu  a  l'intérêt  public,  &  où 
les  adminilhateuiS  ne  s'occupoient  que  de  leurs  in- 
térêts patticulieis  ,  on  a  laillé  périr  cet  Infeûe,  & 
onn'a  plus  dans  cette  ille ,  que  laCocheniUe  filveltrc. 
On  ne  fait  pas  même  encore  fi  cetie  Cochenille 
n'eif  qu'une  variété  de  l'autre  ,  ou  ii  c'cll  une  ef- 
pèce  d.fférente.  On  n'a  pas  encore  fait  des  tenta- 
tives luffifantcs  ,  afin  de  reconnoître  fi  la  culture  Se 
les  foins  pourroient  donner  àla  qualité  de  cette  Co- 
chenille iilveftre  la  perfedior  &  la  beauté  de  l'autre. 
Nous  devrions  fans  doute  exciter  l'attention  &  le 
zèle,  en  annonij-ant  qu'il  eft  prouvé  que  les  Efpa- 
gnols retirent  annuellement  du  produit  des  Coche- 
nilles ,  la  valeur  de  plus  de  vingt  mûlions  de  livies 
de  France. 

On  tiouve  dans  le  nord  de  l'Europe,  en  Pologre 
ainli  qu'en  Allemagne  ,  une  autre  eipèce  de  Co- 
chenille, appelée  Kermès  de  Pologne,  ou  graine 
d'écarlate  ,  qui  fert  aulfi  à  corcpofer  le  caimin. 
Prefque  toutes  les  Cochenilles  &  tous  les  Kermès 
fiuuuilknt  une  couieur  plus  ou  moins  belle,  plus  ou 
moins  vive:  tels  font  les  Kermès  des  Départcmens 
méridionaux  de  la  France,  un  autre  dont  ks  RnlJes 
favent  titcr  un  beau  cramoili.  Mais  la  beauté  ce 
la  couleur  de  la  Cochenille  du  Mexique,  a  fait  né- 
gliger beaucoup  d'autres  efpèces  de  ces  Inlcdes, 
qui  vivent  lur  les  racines  Je  plulicurs  p  antcs  très- 
communes  ,  &  qui  font  ti.us  plus  ou  moins  propres 
à  la  teinture  en  rouge.  Cependant  110U-.  devevns  peut- 
être  nous  plaindre  de  ce  que  l'on  donne  a  la  Co- 
chenille américaine  une  pietérence  li  abloluc  qui 
empêche  l'ufage  de  tant  de  nouveaux  moyens  de  fc 
procurer  d'autres  fubilanciscoloiaiicts ,  niuins  vives, 
lied  vrai  ,  mais  bien  moins  c<.-iiteufes,  ù,.  qui  font 
plus  à  notte  portée. 

Selon  quelques  Voyageuts,  les  Otlentaux  retirent 
des  vefTies  du  LeiMifo^Ui  .produites  pai  lâpu,ùieu'un 
Infede  ,   un  rou^e  trts-bcuu  ,  par  des  j>tocédcs  que 

BOUS 


I  N  S 

nous  isnoronç  encore.  On  lait  auffi   ciue  c'eft  à  la 
lepio'Âie  des' Infcttcs  que  no!;s  devoi;s  la  n<iif- 


'^  '"f^  ^S 


j6i 


eg-n, 


fancc  de  ces  rabérolicés  oit  cïcioitlanccs 
«clignées  fous  ie  nom  de  galles  ;  mais  on  ne  lau  pas 
autant  peat-êtiCj  que  ces  galles  ,'  carre  qu'elles  peu- 
■vent  fetvir  à  des  obfei-vauons  intétciractes  &  agréa- 
bles ,  à  quelques  expéiienccs  curicufes  &  même  im- 
portantes, commcloriqa'il  s'agit  de  reconnoîrre  le  fer 
caclié  dans  lies  iiqueuis,  d'éprouver  les  eaux  minérales, 
font  cncoie  très-Utiles^  iTcceiraire:  même,  à  l'art  dé  ia 
tcinrurerie.  Si  nous  donnent  cette  liqueur  noire, 
qui  fero  fur-tout  a  la  compofitiou  de  l'encré ,  dont  on 
ne  fauiôit  fans  doute  méconnoîtrel'utihté. 

Il  nous  importe  de  retracer  tous  les  moyens  d'uti- 
lité qu'en  a  pu  découvrir  ou  rac.ne  coajcéiuiet  de 
la  part  des  infeéles  ,  parce  que  nous  foiminès  pcr- 
fuaslé'si qu'on  elt  encore  bien  loin  d'accorder  a  ces 
petits  êtres  "tonte  l'attention  quais  méiiteiit  à  tous 
égards.  Ain  fi  on  a  remarqué  que  le  M-;loéPiaica- 
raSé  fait  fortir  de  fa  boudic  i-c  Jc^i  a.tijuiacions  de 
fes  pattes  ,  lorfqu'eaïle  prend  ,■  U  le  liqueur  goi-.im'o- 


Tirnncufe  ,  qui  a  été  regardée  pdi  bien  des  per- 
fonncs  comme  un  remède  contre  h  rage  :  oiu  a  con- 
jecturé que  cette  liqueur  j  qijircll  d'une  bcile  cou- 
leur orangée  ,  poQtrdit  erre  employée  dans  la  pefn- 
ture  ou  la  teirtturc.'  On'a'-fait  uiié  conjeélure  pa- 
ierie à  l'égard  de  plcifieur^  cfpèces  de  Chenilles, 
qu;  iniprimeit  fur  les  objets  où  on  les  écrafe  ,  une 
belle  couleur  verte,   qui  a  paru  durable. 


..■e-cems, 

w^^  ,^...  ,    nous    a 

me  ne  s'akcre  aucu- 

eurs    cxcrémens    eu 

:  ,    i's    ont    de    plus 


»i  L'Obfervateur  de  la  Nature  (dit  Bonnet,  dont 
nous  allons  un  inftant'  emprunter  les  paroles  )  doit; 
fe  prupofer  deux  buis  dans  fes  recherches  ;'!e  prciii;ci ,  ' 
de  perfeétionner  fts  feniiniens  d'amour  &  dé  refjvtét  ' 
pour  la  divinité  ,  par  une  connoilTance  plus  ap-  ; 
profondie  de  "leï  merveilleux  ouvrages;  le  fécond, 
de  contribuer  au  bien  de  la  fociété  par' des  'dé- 
couvertes miles.  L'iHuftre  M.  de  P\eaun;ur,  à  quii 
l'Hiitoire  naturelle  ta  celle  des  arcs  font  il  re  Jtv.ibles , 
a  travaiilé  confiarriment  dans  ces  deux  vuls  ,  & 
fî  celles  qu'il  nous  projole  en  grand  nom'ûire  ne 
nous  ont  pas  encore  valu  tout  ce  que  nous  avions 
lieu  d'en  attendre  ,  c'eft  que  le  nombre  dés  Piiyficiens 
reis  que  lui  elt  très-p'etit.  Elevé,  polir,  ainlî  dire 
à  fon  école,  je  cherche  au.li  à  rendre  lès  Infeétés 
utiles ,  &  j'ai  à  propofer  en  ce  genre  fur  les 
Pucerons  une  idée  qui  me  paroît  extrêmement  digne 
d'érre  (uivie.  Il  s'agit  déprouver  li  plufieurs  ne 
donneroient  pas  de  belles  couleurs  durables.  Ceux 
que  j'ai  écralés  me  portent  à  le  croire.  On  dit  que 
les  Peintres  manquent  de  beau  vect^  ne  le  tiouvé- 
roient-ils  point  dans  les  PuceroiiS  ?  La  facilité  avec 
laquelle  ces  Infcéles  fe  multiplient,  &  le  nombre 
piodigieux  de  leurs  efpèces ,  femblcnt  au  moins  nous 
indi^ijuer  quelque  utilité  conlldérable.  Au  refte  ,  l'i- 
dée de  faire  fervir  les  Pucerons  aux  teintures  ne 
m'e!t  pas  particulière.  Le  P.  Plumier  ,  Boianifte 
céltbie  ,  y  avoir  déjà  pen!é  ,  comme  on  peut  le  !  ap] 
voir  dans  fi  rcponfe   à  M.  Frédéric   Richter.  X  ^^ 

HiJhNac.des  In/ems.  Tom,  Vil, 


'Sans   fortir  ,yc"ToyfJt'"qu"i 'nbii?    occupe 

ferons  I  encore   iTientïàn    ('■■•,-     ' -     ;u 

qUi   aui'oit  lilivi"  avec  gr.u;i.  .   > 

gnes  qui  s'habillent  Se  le  w 
de  la  lame  lut  laquelle  ili  u  w^.^.^...  , 
appris  que  la  beauté  de  cette  l^iine  ne  s'auci 
nement  dans  leur  cltomac 
ont  la  toulcur  St  tout  l'é 
la  propriété  de  fe  laiflef  bro)  er  a  l'eau.  Pour  avoir 
un  beau  roi;ge  ,  un  beau  jaune  ,  un  be'au  Vert, 
il  fi'y  a  qu'a  nourrir  des  'TcigV.ûs  de  la  laine  de 
chacune  de  ces  couleurs.  La  îécôiidîté  dé  ces  In- 
leétes  nous  afiure  que  quelt]UC  quantir'é  que  iious 
culîions  belpm  d  en  élever  ,.  pour  des  [lovilioûs 
conMéraïbles 'de  ■Couleurs,  'il'  ïeroit  aifé  de  le  faire; 
on  pourroit  avoir 'fons  ffais  pà'r  ce  moyen  ,  de  très- 
belles  co^uîqurs,^  durables  •  car  ,lc_s  lionnes  couleurs 
'dè'ii'crsMr&pl:  ofir  '  tôiats  fa  d'urtQ|qii"on  'peut  fou- 
'tiaitéi.  Il"  rj-éi!!e'fjre:''planicire,' '.ip_'éléver  'Jcs  Tei- 
gnes',, fèi-bît']  faivîlfiîTliéaum'ur' ,*  de  les  renfètmer 
'tl.ms-  dé  grands  poud'iers ,  avec  des  moicciuï  de 
■draps  tics  •drffcrentï.-S-cDtiltiirf'd'cnr  en  ..ruo.c  be- 
Ipin  ;  ces  poudriers  feroient  féràiéb  c.x^cteinc;-,:  par 
l"eHaur,  au.>:  approches  du  icms  de  la  rianbfjru-.a- 
'tion  dis  Ch'ryfalideS  ert  înfci'Ies  parlaics.  Por;r  peu- 
pler sbondamm'dnt  une  gv;,nde  qua'UKé  de  pou- 
drier-s,  il'fandroù  rcnferiïi'ér  beaLicoup  de  Teignes  5 
elles  :fon't  'aifées  à  rroirver  &'  a  prendre  ,  il  u'eti 
gueres  de~Lé{)idoprcres  moins  farouches  ;  mais  ils 
font  en  même-temps  fi  délicats  ,  qu'il  n'eit  prefquc 
pas  polllble  de  les  prexidre  bien  vivans;  dès  qu'on, 
les  cbuchè-où  Ifcs  me,  ou  on  lés  b.cile  moriclle- 
ment.  U  elt  poffiblc  'de  r'eitiédier  à  cet  inconvénient 
en  les  prenant  avcé  d'es  efpèees  de  nalles  de  verre  , 
ou  avec'uhe  bouteille'  à  col.  ' 


'Nous  avons  déjà  fait  mention  ti'ui>é  Larve  ou 
plbrôt  d'une  Chenille  de  Teigne,  qui  vit  dans  les 
ruches  d'Abeilles,  &  qui  fé  nouiiir  de  la  cire  qu'elle 
y  trouve.  Kous  avons  obftrvé  d'aprjsle  digne  H.fto- 
rien  des  înfeétes,  que  la  cire  ,  qui  pâlie  dans  le 
cor{|s  dp' ces  Tti^i^ti  ,  r.e  s'y  digère  pas  entière- 
rtlcnt  ,     i',;    .  ,.:    :'■,.:    ce    a     ui.e    cualité 

qu'dfe   n^    ^  .  ,\.,.;   i     q-a'ir;    qui 

pytl?rbit      ,        .    .,  ...i;.^      ■j;,'-,     l.'S     ar:s  ,    s'il 

étoit  pofiiMc  èc  fcprLcurur  une  quantité  fufnfante 
de  cette  cire  femi-digérée.  On  ne  connoît  aucun 
moyen  de  mêler  la  cire  ordinnirs  avec  l'eau  :  la 
cire  qui  a  féjournc    dans  le  corps     '.  '         ..Sj 

elt  devenue  capable,    du  ir.oin;  ,  i;a 

point ,  d'un  tel  mélange.  Réauir..;    ,  ,  .p- 

porté  en  détail  fes  expériences  ,  ajoir-c  :  v  l  eau  il.ms 
laquelle  on  laifle  infufer  les  cxcrémens  de  nos  Tei- 
gnes ,  fe  charge  de  cire,  comme  l'eau  qui  cil  fur 
dufucre,ou  (ur  des  fels,  s'en  chargé;  d'cii  il  s'enfuit 
qu'elle  la  dilfout  en  quelque  forte  ,  bu  du  moins 
qu'elle  la  tient  en  difiblutioii.  C'ell  donc  un  moyen 
d'avoir  de  la  cire  en   diiîolution  dans  l'eau.  11  y  a 

ppatence  qu'on  pourra  faire  quelques  ufàges  utiles 
Cês  fortes  de  diflblutioiis,  mais  il  eft  déjà  fur 
2  z 


36i  I  N  S 

cju'oii  en  pourra  faire  de  curieux.  On  pourra  allier 
la  ciie  avec  des  matières  ,  avec  lefcjuclles  jiifques 
ici  on  n'a  pu  la  réunir;  par  exemple,  avec  les  gom- 
mes dilTolublcs  à  l'eau  feule  ,  Si  on  verra  quels 
compolés  naîtront  de  ces  alliages. 

11  eft  permis  de  croire  &  de  publier,  que  c'efl 
d'un  Infetleaîlé,  qu'on  a  rangé  parmi  les  Fourmis, 
que  l'on  retire  cette  fubftance  nommée  gomme 
lacqiie  dont  on  fe  fert  pour  teindre  en  rouge  les 
maroquins,  &  qui  eft  d'un  fi  grand  ufage  pour 
les  vernis ,  &  fur-tout,  pour  compofer  la  cire  à 
cacheter.  Dans  le  Pégu  on  fe  contente  de  ficher 
en  terre  une  infinité  de  petits  bâtons  qui  luffifent 
pour  inviter  ces  Infeifles  à  venir  s'y  arrêter  & 
y  déposer  leur  gomme    réfineufe. 

On  fe  fctt  dans  la  Carniole,  de  l'Ephémère  com- 
mune, comme  d'un  excellent  engrais  pour  fumer 
les  tel  réf.  Cette  efpèce  d  Ephémère  ,  nous  dit-on  ,  fe 
multiplie  fi  prodigieufemcnt  dans  cette  contrée,  que 
les  Agriculteurs  croient  n'avoir  fait  qu'une  fécplte 
médiocre  ,  s'ils  n'en  ont  pas  ramaifé  au-delà  de 
vingt  chariots  chacun.  Les  Pêcheurs  font  fervir 
encore  ces  Infedcs  pour  amorcer  leurs  hameçons; 
pour  cet  effet  on  enfonce  l'hameçon  dans  leur  tête, 
qui  eft  très-dure  ,  malgré  cela  ils  ne  laiilent  pas 
de  conferver  la  vie  &  dagiter  l'eau  continuellement 
ce  qui  les  rend  un  appât  très-propre  à  attirer  & 
à  tromper  les  Poiflons, 

Un  des  plus  anciens  &  des  plus  (inguliers  ufages 
qu'on  ait  imaginé  de  faire  des  Infcûes  ,  c'cft  celui 
de  s'en  fervir  pour  faire  mûrir  certaines  efpèces  de 
figues;  on  les  y  employoït  du  rems  de  Théophrafte 
&  de  celui  de  Piinc  ;  &'  Toumeforc  a  vti  fub- 
filler  la  même  pra'ique'dans  les  ifles  de  l'Arciiipcl, 
où  la  récolte  de  ces  fruits  ell  un  objet  confidtrable 
pour  les  paylans,  On  y  élève  deux  efpècesdc  figuiers, 
le  fauvage  qui  efl  le  caprificus  des  Latins,  &  le  dc- 
mcftiquc.  Le  fauvage  a  des  fruits  plulieurs  fois  dans 
l'année,  dans  lefquels  nailTent  des  Larves  qui  fe 
transforment  en  Moucherons.  Le  fecours  des  Mou- 
c'.icrons  des  figues  fauvages,  eft  regardé  comme 
n.cciTaire  pour  faire  miirir  les  figues  domefliques; 
la  plupart  tombent  fans  venir  à  une  parfaite  ma- 
turité, fi  ces  Infeâes  ne  viennent  les  piquera  propos. 
Pendant  les  mois  de  juin  &  de  juillet  ,  les  payfans 
cueillent  des  figues  fauvages ,  &:  après  les  avoir  en- 
filés dans  des  brins  d'herbes,  ou  de  bois,  il  les 
portent  fur  des  figuiers  domeftiques  :  ils  font  at- 
tentifs chaque  foir ,  à  oblerver  les  figues  fauvages 
qui  font  en  état  d'être  cueillies,  c'-(t-a-dire ,  qui 
contiennent  des  Infedes  prêts  à  en  fortir,  &  attentifs 
a  oblerver  les  figuiers  domelliques  qui  onr'befoin 
qu'on  leur  en  donne.  Si  le  tranfport  des  figues  fau- 
vages n'crt  pas  fait  à  propos,  les  figues  domefti- 
qu'cs  tombent   fans  mîirir.   Il  y  a  grande  apparence 


que 


la  néceflité  de 


pratique  a  ete  confirmée 


par  des  expériences  fouvent  réitérées,  puifque  les 


I  N  S 

payfans  examinent  avec  foin  &  inquiétude  pendant 
le  relie  de  l'année  ,  fi  les  figues  des  figuiers  fauvages 
feront  eii  état  de  tournir  des  Moucherons  dans  le 
temps  convenable,';  la  récolte  des  Moucherons  eft 
nécellaire  pour  faire  celle  des  figues.  Quand  ces 
Moucherons  manquent  aux  payfans,  Tournefoit 
dit,  qu'ils  ont  encore  une  relTource,  quoique  légère 
c'ell  de  répandre  fur  les  figuiers  domeftiqucs  \ Af- 
colomtros  ,  j.lante  très-commune  dans  le  pays,  SC 
dans  les  fruits  de  laquelle  nailfeiit  des  Moucherons 
propres  a  piquer  les  figues.  Dans  la  plupait  de  nos 
cfpèccs  de  fuiits  ,  ceux  qui  font  piques  par  des 
Larves  qui  (i:  nourrifi'ent  dans  leur  intérieur,  font 
les  premiers  mûrs;  lespremièresprunes,  les  premières 
polies  à  maturité  font  ordinairement  vcireufes.  Les 
figti;rs  del  espèce  qu'on  cu'tive  en  Grèce,  fcioient-ils 
les  feuls  arbres  dont  on  pût  utilement  avancer  la 
maturité  des  fruits,  &  d'une  plus  grande  quantité, 
de  fruits,  par_  les  piqûtes  deslnfeiies? 

II  faut  avouer  que  les  avantages  que  nous  retlronî 
des  Infedes  ,  quelque  foit  notre  exaâiitude  à  les 
rechercher,  font  encore  bien  loin  de  compenfer 
les  maux  qu'ils  nous  occafionncnt.  Mais  combien 
fommes  nous  éloignés  d'avoir  entièrement  (onde 
la  Nature  à  cet  égard  ,  &  d'avoir  rendu  les  Infedles 
aulll  utiles  qu'ils  pourroient  l'être!  Tant  que  nous 
en  ferons  un  objet  de  dédain  ,  tant  qu'ils  ne  feront 
pas  l'objet  de  nos  obfcrvations  alfidees,  d'une  étude 
confiante  &  généralement  répandue  ,  nous  n'autons 
toujours  que  le  drcit  injufte  de  nous  plaindre  d'eux 
plutôt  que  celui  de  nous  en  louer.  Et  quel  nouveau 
motif  de  reproche  n'auions  nous  pas  a  manifeftec 
à  l'égard  des  favans ,  lorfque  nous  appr-nirons  , 
que  prefque  toures  les  découvertes  ucilcs  &  inté- 
rcilantcs,  auxquelles  les  Infeéles  ont  dcnné  lieu, 
lont  l'ouvrage  de  ceux  qui  n'avoient  point  cultivé  les 
fcicnces.  Ainfi ,  fur  les  bords  de  l'Afiiquc  ,  les 
habirans  à-demi  fauvages  de  ces  coiuiècs  favent  fe 
fervir  d'une  efpèce  de  Carabe,  peur  compofer  un 
favon  qui  a  les  mêmes  propriétés  que  le  nôtre. 
Sans  doute,  moins  on  étudie  les  Iiifcéfes  ,  plus 
on  doit  des  éloges  au  petit  nombre  de  ceux  qui 
fe  font  appliques  à  nous  montrer  combien  ces  êtres 
doivent  nous  intéreiler  autant  par  leurs  habitudes 
que  par  leurs  propriétés.  Si.  a  cet  égard  quelle  rç- 
connaUfance  ne  devons-nous  pas  à  Reaumur  fur-tout , 
dont  les  ouvrages  font  l\  propres  à  conltater  la  vérité 
que  nous  voudrions  répandre  !  Combien  fcs  ftuls  tra- 
vaux fur  |r:s  Infedes  n'ont-ils  pas  étendu  l'horizon  de 
nos  idr-cs  &  fie  nos  jouillances  !  Puilîions-nous  inf- 
puer  le  defir  de  le  lire  à  ceux  qui  ont  l'ambiticn 
d.s  conroilTances  utiles  ,  eu  même  feulement  a- 
gréables  ;  &  nous  ne  doutons  pas  qu'\n![i;ant  lui- 
même  le  defir  de  le  fuivre  dans  la  route  qu'il  a 
fu  (e  fiaycr,  il  ne  contribue  encore  a  faire  ou- 
vrir bientôt  des  milliers  de  routes  nouvelles  ,  qui 
pourront  agrandir  à-Ia-fois  l'hiftoirc  des  InfcdiS 
&  l'inventaire  de  leur  utilité,  Ainfi ,  pour  ajouter 
de  nouvciux  ùties  à  la  gloif    de  Reaumur,  nous 


ï  N  S 

dirons  encore  <jue  c'cft  lui  qui  a  propofé  dans  fon 
intérellante  hiftoire  des  Guêpes,  défaire  fcrvir  les 
ouvrages  de  ces  Infectes ,  ou  même  d  imiter  leurs 
procédés  en  cllayant  de  fabiiquer  des  papiers  avec 
des  bois  &  des  écorces.  Nous  devons  rapporter 
aulli  qu'un  bon  Obfervatcur  s'eft  emprelTé  d'entrer 
dans  ces  vues  vraiment  utiles,  &  qu  I  a  très  bien 
réulll  à  faire  diverfcs  fortes  de  papier  avec  des 
bois  ou  des  écoices  ds  dilFiifeute^ .  efpèces  de 
plantes. 

On  connoît  la  propriété  du  Ver-Iuifant,  ou  Lam- 
pyre ;  mais  l'Amérique  podédc  des  Infedes  bien 
autrement  lumineux  ,  que  celui  de  nos  départemens 
méridionaux  ,  ou  de  l'Italie.  Tel  eft  un  grand  l'ortc- 
lantcnie  ou  Fulgore,  qui,  au  rapport  de  Mérian  , 
peut  éclairer  pendant  la  nuit  à  une  diflance  allez 
étendue.  On  y  ttouve  aulli,  fur-tout  à  SnintDc- 
minguc  ,  une  grande  efpèce  de  Taupin  ,  qui  répand 
une  clarté  qui  permet  de  lire,  d'écrire,  &  de  faire 
pluiîcuts  fortes  d'ouvrages.  Si  on  réunit  un  cer- 
tain nombie  de  ces  Inftdcs,  ils  procurent  une  lu- 
mière capable  de  diriger,  pendant  le  nuit  la  plus 
obkute ,    qucLjUes  centaines  de   perfonnes, 

Molina  rapporte  que  dans  le  Chili  on  emploie 
la  Tipule  mufquée  j  pour  parfumer  les  habiliemens, 
duneodeur  douce  &  agréable.  L'on  trouve  dansles 
fourmilières,  ou  habitations  des  Fourmis,  de  petits 
morccûUï  de  matière,  qui  ont  l'odeur  de  l'ambre  ou 
de  l'encens.  Ces  Infectes ,  la  forment  de  la  réiîne 
des  fapins.  En  Norwege  &  en  Allemagne  on  en 
fait  ufage  dans  les  parfums.  Nous  ne  devons  pas 
oublier  a  cet  égard,  de  faire  mention  du  Capri- 
corne vcn  à  cùU:'eur  de  rofe  ,  qui  fournit  une  eau  qui 
joint  à  l'avantage  de  préferverles  habits  ,  de  l'atta- 
que des  Teignes,  l'agrément  d'y  laider  une  cdeur 
fuave,  propre  à  flatter  l'odorat  le  plus  délicar. 
M.  'Valîali,  à  qui  nous  devons  cette  découverte  , 
qu'il  a  confignte  dans  un  ouvrage  Italien,  a  pro- 
pofé deux  méthodes  pour  extiaue  du  Capricorne  le 
fluide  odorant,  que  l'on  pourroit  peut-êcie  fubfti- 
tuer  à  l'eflence  de  rofe.  L'objet  eff  afiez  inté- 
reffan:  5.'  même  affez  important  pour  devoir  faire 
connoirre  ces  dcuï  méthodes.  Nous  allons  donner 
la  première. 

Il  faut  prendre  deux  bouteilles  de  verre  de  deux 
pouces  &  demi  de  diamètre,  &  de  cinq  pouces  de 
hauteur  ,  &  dont  le  col  loit  haut  d'un  pouce  & 
lirge  d  environ  fept  lignes.  11  faut  le  procurer  un 
tube  de  verre  de  quatre  lignes  de  diamètre  ,  long 
de  deux  pieds ,  &  plié  de  manière  que  les  deux  ex- 
ttémitc's  puifleut  toucher  le  fond  des  bouteilles.  On 
remplit  d'eau  la  moitié  d'une  des  bouteilles ,  & 
dans  l'autie  on  met  une  certaine  quantité  de  Ca- 
pricornes .•  enfuitc ,  on  fait  entrer  l'extrémité  du 
tube  ,  qui  eft  dans  la  bouteille  d'eau  jufqu'au  fond 
de  cette    bouteille ,    tandis    <jue  l'autre    extrémité 


I  N  S 


5^3 


n'çntre  que  jufqu'au  boid  du  col  de  la  bouteille 
des  Capricornes.  Après  quoi  on  lute  bien  exacte- 
ment les  otifices  des  deux  bouteilles.  L'appareil  ainfl 
dilpolé  j  on  le  laille  dans  cet  état  pendant  un  cer- 
tain nombre  de  jours  j  feulement  on  oblige  de  tems 
en  tems  l'air  contenu  dans  la  bouteille  des  Capri- 
cornes ,  à  p.-Jler  dans  celle  de  l'eau  ,  ce  qui  fe  fait 
facilement  en  approchant  un  peu  la  bouteille  du 
feu.  Cette  attention  procure  un  double  avantage. 
Premièrement,  l'ait  chargé  de  Vefpric  relieur  des 
Capricornes  ,  en  pailant  dans  l'autre  bouteille  Se 
traverfant  l'eau  ,  y  dépofe  fon  odeur.  En  fécond 
lieu,  en  réchauffant  la  bouteille  ,  ces  Infcdes  don- 
nent de  l'elprit  redeur  en  plus  grande  quantité. 
Pour  rétablu  l'équihbie  de  l'air  dans  l'intérieur  , 
on  lève  un  inllant  les  luts  ,  après  quoi  on  les  re- 
ferme. Dès  qu'on  voit  quelque  Capricorne  mort  ,  il 
faat  s'emprciler  de  l'ôtcr  ,  afin  d'empêcher  les  mau- 
vais eflets  qu'il  pourroit  produite  en  fe  cotrompant. 

Si  on  veut  fuivre  la  féconde  méthode  ,  on  doit 
prendre  un  pot  de  terre  vernulé,  dans  lequel  on  met 
ces  Capricornes.  Au  milieu  du  val'c  oi  place  un 
verie  rempli  d'eau  jufqu'aux  trois  -  quarts  de  fa 
hauteur.  On  couvre  le  va(e  avec  deux  feuHles  de 
parchemin  ,  qu'on  allujétit  (oigneufemeat  tout  a- 
l'entour  du  vafe  ,  &  par  le  centre  defquclles  pâlie 
un  fil  de  métal  qui  pénètre  jufque  dans  le  veric 
où  il  forme  plulîeurs  plis  &  replis ,  afin  qu'en  le  re- 
muant, il  r.glte  mieux  l'eau  ,  qui  le  charge  par  ce 
moyen  de  l'efprit-redeur  répandu  dans  l'ait  du 
vafe.  Il  convient  de  couvrir  ce  verre  avec  une 
gaze,  qui  tmpê.hc  les  Infedles  qui  font  dans  le 
vafe  ,  de  s'y  introduire.  Il  fiut  au;S  découvrir  ce 
tems  en  tems  le  va(e  afin  d'ôter  les  individus  mort?. 
Pour  mieux  réulTir  encore  ,  on  fera-  bouillir  l'eau  & 
on  la  mettra  toute  chaude  dans  le  verre,  afin  qu'elle 
n'ait  pas  le  tems  ,  en  fe  rcfroidiirant ,  de  fe  char- 
ger  d'air   atmoipiiérique. 

Les  Infedes  ne  pourroient-ils  pas  être  encore  un 
nouvel  objet  d'agrément  pour  la  vue  ,  comme 
ils  peuvent  l'être  pour  l'odorat  i  Avec  le  brillant 
métallique  de  quel  |ues  Cétoines,  avet  les  belles 
couleurs  de  quelques  Charaiifons  ,  de  quekjues  Ca- 
rabes, ne  pourroit-on  pas  dans  certains  ouvrages 
imiter  l'éclat  de  l'orj,  de  l'argent  ,  des  pierres  pré- 
cieufes.  On  a  vu  des  bagues  montées  avec  le  Cha- 
ranfon  royal ,  dont  les  couleurs  d'or  très-brillant  , 
de  vert  doré,  d'azur  &  de  pourpre,  font  un  très- 
bel  effet.  On  n'ig:iore  pas  que  les  femmes  indiennes 
en  forment  des  colliers  ,  deb  pcndans-d'oreilles,  des 
guirlandes,  dont  elles  fe  parent.  On  doit  pciu- être 
regretier  que  la  mode  de  porter  fur  les  habits  , 
des  boutons  ou  l'on  voyou  plufieurs  efpèces  de  pe- 
tits Papillons,  de  Chryfomèks ,  &c.  ait  palîé  tiop 
rapidement. 

Si  nous  paflons  maintenant  à  l'utilité  dc.t  lofeiflcs 
dans  la  Médecine  ,    nous  avoiiions  de  même  que 
Zz  i 


^H 


I  N  S 


les  Médecins  n'ont  pas  encore  fait  fur  ces'  petit* 
animaux,  toutes)  les  rechticiies  ,  to*!S  les  emplois 
utiles  ,:  âuxquelsàis  {îomicvii'nt  erre  fcumis  ,  quoi- 
que cependant  ns;<fcïicin  d'un  tifdgc  plus  commun 
dans  cet  art  que  dans  ks  aiUies. 

Si  nous  les  confKjyrdns'd'ivborcl  du  cô'.i  de  l'Ana-, 
tomic,  nous  piéfeiiterons  lies  In'.tjâcs 'qui  fonr  le 
fquelere  d'une  feuille  ,  com'me  d'un  cadaVrc  d'atii^^ 
malj  avec  la  dernière  pcifedion.  Ils -ronj^ent  avec 
une  délicatcffe  infinie  ,  tout  ce  qiie  k  feuille  a  de 
charnu,  ne  lalùant  qi;c  les  fibi-lcsoii  te  nervures  ; 
par  où  coulé  le  ûic  qui  la  nonriic.  Si  'l'fcn  Veut 
avoir  aufli  le  fquelette  de  certains  petits  Quadni- 
pèdes  i  on  n'a  qu'à -leur  ôter  la  peau  , -les 'oindre 
avec  dumiel,  &  les  cn;crrcr  dans  une  fbcrmiiicrc, 
ouïes  expoTer. à  la  voracité  de  quelques  antres  In- 
l'edles.  Ils  mangcicnt  jufqu'aux  plus  petires  parties 
des,  chairs  qui  environnent  les  os;  mais  les  tendt'rts', 
à  cauic  de  leur  dureté,  refteront  dans  leur  entier  , 
S£  conrinue:ont  à  lier  tous  les  os  ks  uns  aux  autres. 
C'eli  air.fi  que  par  le  (ccours  des  Infecftes  ,  on  peut 
aiféracnc  fc  procurer  des  fqucktes  de  toute  forte 
d'autres  petits  animaux  ,  dont  on  iK  pourra  s'cm- 
pèclier  à  admirer  l'art  5c  la  propreté. 

Les  Infcdes  ont  été  employés  d-e  tous  les  tems  Si 
le  font  encore  dans  la  Thérapeutique  ,  &  l'on  a 
fouvent  invoqué  l'expérience  pour  juftifier  qu'on 
peut  s'in  fervir  utilement  pour  divers  mauî  ,  tant 
externes  qu'internes.  On  fait  fécher  à  l'air  certains 
Infectes,  ou  quelques-unes  de  leurs  parties;  on  les 
réduit  en  poudre,  &  on  les  fait  prendre  aux  ma- 
lades ,  en  fe  (etvant  pour  cela  de  véhicules  conve- 
nables ,  ou  en  les  préparant  en  forme  de  cûn- 
feiilicn  ou  de  conferve.  Quelques-unes  les  mettent  en 
digeflion  .dans  de  l'hnilc  ,  &  en  font  un  baume  ; 
d'autres  les  font  mourir  dans  de  l'huile  d'olive,  Si  fc 
fervent  de  cette  huile.  Il  y  en  a  qui  les  fotit  di'ililier , 
tandis  qu'ils  font  frais,  en  retirent  une  eau,  S: 
réduifcnt  le  rede  en  cendres  ,  don't  ils  reiirent  en- 
core ,  par  le  moyen  de  cette  preftiière  'eau  ,  un 
fel  fixe.  On  fait  trop  combien  la  Médecine  elf  li- 
vrée à  un  empirifme  faflidkux  &  impofteur ,  pour 
ofer  {garantir  la  vertu  de  tous  les  retaèdes  qu'elle 
ptéfer.te,  même  parmi  les  Infeites  ,  &  ajouter  foi 
à  tout  ce  que  nous  trouvons  fur  cet  objet  dans  les 
Pharmacopées. 

Ainfi  on  prétend  qu'une  grande  efpèce  d'Araignée 
eft  bonne  Contre  ks  fièvres  iiîci'mittcntes  ;  que  le 
Ver-à-foie  féché  &  réduit  en  poudre  ,  peut  ga- 
rantir des  vertiges  &  des  convuKions,  Une  infudoa 
de  petits  Mille -pieds,  dans  du  vin,  etf  prefcrite 
comme  remède  contre  la  jauaifle  &c  la  rétention 
d'urine.  Les  Chenilles  brûlées  ,  réduites  en  pou- 
dre,  &.  prifes  comme  du  rabac  ,  peuvent,  dit  on, 
fervir  à  étanchet  les  hcmorihagies  du  nez.  On  a 
vanté  comme  un  fpécifique  contre  la  jaunide  ou 
liilèrc  &;  contre  la  fièvre  quarte ,  les  Poux,quan'd 


I  N  S 

bn' p^ut  fe  réfouJre  à' les  aval'er.  On  pirtteni'q'ue 
les  Scorpions  réduits  enpoiidre,  chalTent  l'un rié  re- 
tenue par  la  gravelle  ;  que  les  PtSnaifej^  biûlécs  Se 
p:ilcs  en  poudre  ,  challent  l'arrière- faix  ;  que  la 
Tique  ptut  guérir  1'ër.Hypellc  Se  la  gaik.  On  a  dit 
que-  les  Giilfonîerprimés-'êhfubftance  liquide  dans 
ks  >eux  ,  fortiiicac  les  vues  foibles  ;  que  l'eau 
drftilléé  des  Mouches,  communes ,  ell  bonne  pour 
les  yéox:.  '  pwir  -faire  croîue  les  tlieveux  ,  efraccr 
les  taches  &  rendre  l'ouie.  L'huile  de  Moucheron 
a  été  fort  elfimée  autrefois.  La  poudre  des.Cochc- 
mlks  palTe  pour  être  bonne  contre  la  colique,  la 
piette  ,  la  rougeole.  L'on  a  employé  ks  Ccrfs-vo- 
lans  ou  les  Lucanes  ,  contre  les  tenlions  &  les  dou- 
leurs des  ;nerfsL,  '&  contre  la  fièvre  cViiavtc.  On  s'eft 
fcrvi  de  la  poudre  d'un;  efpèce  de  Bjuficr,  qu'on 
a  répandue  fur  ks  vilccres  dans  une  defcente  , 
pour  les  faire  rentrer  :  cet  Infcé^e  bouilli  dans  de 
l'huile,  de  Lin,  paffe. aufli  pour  être  très-bon  con- 
tre les  irémoiroidas  &  contre  lés  douleurs  d'oreilles. 
La  tumée  des  Sauterelles  eft  falutaire  ,  dit-on,  dans 
ks  retentions  d'urine  ,  particulièrement  dans  celks 
des  femmes.  La  poudre  de  divers  Iiifeétes  a  fervi 
à  lormer  d'excellens  pelfaires.  On  fe  fert  encort 
contre  la  gravclle ,  des  excioill'ances  fpongieufes 
qui  naillént  fur  les  Rofîers  lauvages,  &  qui  font 
occafionnécs  ,  comme  on  k  lait ,  par  la  pii|ûrt 
de  certaines  Infedes.  Si  nous  coiilulions  ks  au- 
teurs anciens,  nous  voyons  qu'on  cmployoit  autre- 
fois un  plus  grand  nombre  dinfeûes  que  de  nos 
jours.  Nous  paiîons  aullî  fous  filencc  bien  d'autres 
lemèdes,  pour  fa:rc  mention  de  ceux  qui  ont  con- 
ferve plus  de  crédit,  &  dont  l'effet  eft  allure 
par   un  ufage  plus  confiant,  plus  répandu  &   plus 


Les  Cloportes  ont  été  rangj'es  de  tous  ks  tems» 
pa:mi  les  remèdes  diilolvans  &  apcruiis.  On  s'ea 
fert  pour  la  diliolntion  des  vifcoliiés,.  acres,  &;  ter 
nacci  ,  pour  débarriiliir  &  ouvrir  ks  organes  vi- 
taux ,  ddus  la  jauialic  ,  la  gravtlk  ,,  la  rétention  d'uj- 
une  &  certaines  co!:ques  ,  pour  raniiiicr  l'appérir 
détruit  par  ks  glaires  de  l'eftoraac.  L'on  en  fiit 
aulIi  des  applications  extérieures  contre  les  maux 
dycux  ,  les  douleurs  d'crçilles  &.  i'efquÎHançic  oh 
riurlammation  de  gorge.  On  .en  mêle  la  .poudre  avec 
du  miel  ,  &  l'on  t.-.  irltie  la  partie  :-i  Ij.k  On  attri- 
bue aux  GuéiH  .  ■  -,  Cloportes. 
Perfonne  n'ig...  . --s;  mais  il 
faut  fansdoure  1  •  ,  ',  ,  -,- prudence, 
&  fur-tout  in-é!ieu;ci:-.-'..t.  ,  Çuiubl;;.!  d'atures  In- 
feéles  cepcAihnt  pourioi;nt  fervir 'ne  même  comme 
véficatcire  &:  coiiiro.e  ;:n.-:.Tl'"rnj  !  On  c!t  fondé  à 
croire  que  tout-^  1  '.  L  ,.,  il.aiides  ,  de 
Niylabies,  la  1  li:                         '  :   ,  ...     (  icindcles  , 

dés  Ténébviens  , ;.        -..s   comme 

vélicatoiies.  QuJ.ii:^  -uns  ,  r.ioi;-.s  ,ures  que  les 
Cantharides  oihcinalcs,  pourroient  t'tiepiis  inté- 
rieurement avec  inoins  de  danger  &  p'uis  de  fuccès. 
Nocs  fiivon's' q'(!c  les!\ncii;irs  ■tn-tployo'knc  uneCaii- 


î  N  S 

Aaridc  différente  de  la  nôtre ,  commune  dans  tout 
rOriei;c.  On  fait  en  Mrdecine  un  allez  n;ran(l  ufa<:^e 
des  Fourmis  :  leur  odeur  acide  ranime  les  efnrits  vi- 
taux Se  les  nerfs.  Les  grandes  Fourmis  foinnifTeut 
un  remède  contre  la  teigne  ,  la  gale  &  autres  ma- 
ladies cutanées.  L/eiprit  des  Fourmis  ert  facaucojp 
vanté  contre  les  accidens  des  oreilles  ,  tels  que  font 
la  furdrté  &  le  tintement.  I/eflomac  fe  trouve  bien 
anffi  de  ce  mêrne  cfpiit  :  il  fortifie  les  fens  &  la 
mémoire  ,^  i!  ranime  les  forces  &  excite  à  l'amour. 
Il  cil  cïtérieutement  beaucoup  employé  dans  les 
entorles,  dans  l' apoplexie  ,  &  dans  l'atrophie  parti- 
culière, qui  eft  canfée  par  une  bleffure.  Si  Ion 
fait  bouillir  une  fourmilière  d.ms  l'eau  ,  pour  s'en 
laver,  elle  fortifie  ks  nerfs,  &  l'on  s'en  fert  con- 
tre la  goutte,  la  p.iralyfc  ,  les  maui  de  matrice, 
la  cachcYie.  Enfin  ;  par'mrles  Infeftes  dont  la  Méde- 
cine a  confacré  l'ufage,  on  doit  encore  placer  le 
Kermès  :  on  en  tire  la  confeiîlion  (î  vantée  qu'on  ap- 
pelle l'^/Av-mb.  Le  même  Infcde  entre  aulTi  dans  la 
co.ifeclion  à'Hyjclnche.  C'cu-  un  de<  meilleurs  cor- 
diaux ,  fuivaut  le  témoignage  d'une  fociété  fa- 
vante. 

Si  les  Infectes  éroient  plus  étudiés ,  le  nombre 
de  tous  cei:x  employés  en  médecine  pourroit  être 
diniinué;  mais  combien  d'autres  les  rempiaceroient 
avec  plus  de  droits,  &  l'on  n'ignore  pas  que  ce  qui 
fait  la  pauvreté  de  cet  art  ,  c'eft  l'abonjance  des 
remèdes  inutiles  dont  il  e!t  furchargé.  La  Cliirurcie 
autant  que  îaM^^decine,  peut  tirer  un  grand  avan- 
tage ,  non-feulement  des  Infeftes  eux-mêmes  ,  mais 
de  leufs  produits.  Ainli  la  toile  d'Araignée  peut  erre 
employée  avec  fuccèspour  arrétet  le  fang.  La  fumée 
de  la  foie  que  l'on  brûle  ,  pei!t  foulager  les  femmes 
fujettes  aux  maux  de  matrice.  Le  miel,  par  fa  qua- 
lité douce  &:  balfamique  ,  convient  aux  poumons  & 
aux  reins.  La  cire  appliquée  aux  plaies,  les  purifie, 
appaife  les  douletirs  ,  &  hâte  la  guérifon  ;  elie  a.mollit 
les  cors  des  pieds  ,    &  les  fait  arracher  facilement. 

Nous  voudrions  fans  doute  donner  à  ce  tableau 
relatif  à  rutilite  reconnue  des  infeélcs,  le  déve- 
loppement le  plus  étendu  ,  &  n'épargner  aucun 
des  traits  propres  à  le  faire  valoir.  Mais  il  eft  vrai 
de  dire  que  ks  Infeéles  doivent  être  confidérés 
co.m.me  une  mir.e  prefque  encore  toute  vierge  ,  S: 
que  fi  l'on  vouloit  s'appliquer  à  l'exploiter  avec  au- 
tant de  confiance  que  d'mftrucVion  ,  on  pourroit 
fans  doute  trouver  le  moyen  de  les  faire  fervir  uti- 
lement à   la  plupart   des   arts. 

Cependant  nous  n'avons  point  encore  achevé  de 
contempler  ks  InfeCles  fous  tous  les  points  de  vue 
d'uàlité  oud'agr.mcnt  ,  auxquels  ils  peuvent  donner 
lieu.  Souvent  l'homme ,  à  Ion  infçu  même  &  fans 
s'en  apperccvoir  ,  recueille  des  avantages  qu'il  elt 
toujours  bon  de  lui  faite  connoître  :  ainfi  ,  la  crainte 
même  oïl  ces  atîimaiix  nous  jettent ,  ne  pourioit-elle 
pas  'être  regardée  comme   ayant  fon   utihté  ?  lUe 


î  N  S 


3^r 


fert  à  nous  rendre  plus  attentifs  ,  plus  pnidens  ,  plus 
foigneux.  La  Vermine  nous  engage  à  la  propreté  du 
corps  ;  l'Araignée  ,  à  celle  de  nos  maifons  ;  la  Tei- 
gne ,   à  celle  de  nos  meubles  ïcde  nos  vétemens. 

Nous  ne  devons  pas  fans  douté  renfermer  l'uti- 
lité des  Infecte;  dans  le  cercle  borné  de  rinGuftrié 
ou  des  rclatiotis  immédiates  de  l'Homme.  En  noutf 
élevaiu  aux  vues  générales  qui  doivent  être  propres 
auxNatur.-iliii:es  ,  en  préfentant  Icsinfeéles  réunis  ea 
maile  ,  &  placés  dans  la  férié  des  Ettcs  ,  quel  tôle' 
important  ne  doivent-i'.s  pas  jouer  fur  le  vallc  théâ- 
tre du  Monde  &  dans  les  fcènes  combinées  de  la 
Narute  !  Ne  devons-nous  pas  les  conlidéret  aulTS 
comme  des  Minifties  qu'elle  a  ch.argés  fpécialement! 
de  concourir  à  fes  vues  de  coniervation  ,  d'ordre  6c 
à  harmonie  î 

Il  fûudroit  avoir  des  connoiiïanccs  que  nous  fom- 
mes  bien  éloignés  de  polTéder  5;  qui  ne  peuvent 
être  à  la  portée  de  l'efprit  humain.  Pour  prendre 
une  julte  idée  de  l'utilité  des  Inleétes  dans  l'écono- 
mie de  la  Nature,  il  faudroit  connoître  toutes  les  cfpè- 
ces  de  ces  petits  animaux,  quiexiflent  fur  notre  globe, 
les  rappotts  qui  font  entt'cux,£cceuxqui  les  lient  a'vei 
les  autres  êtres.  Mais  comme  il  ne  nous  appartient 
pas  d'élever  notre  ambition  vers  des  connoifTanceS 
aufTi  étendues ,  aufll  hors  de  la  fphère  de  notre  ia- 
telligence  ,  qu'il  nous  futîifc  de  reconnoife  cette 
gradatiou  admirable  qui  lie  entt'elles  routes  les 
parties  de  l'Univers,  qui  les  rend  non-  feulement 
utiles ,  mais  même  néceflaires  à  leur  exilleuce  ré- 
ciproque. 

C'ed  en  ne  confidérant  pas  ces  relations  qui  doi- 
vent lier  tous  les  chaînons  de  la  grande  chaîne 
univerfclie  ,  que  l'on  tombe  dans  des  erreurs  qu'on 
ne  pourroit  pardonner  à  des  Naturaliftcs.  Ainfî , 
quand  on  étudie  la  manière  d'ont  Us  Abeilles  mettent 
la  cire  ea  œuvre,  quand  on  voit  qii'eileluppofe  des 
connoilTances  en  géométrie,  fupérieures  a  celles  qu'ont 
eues  les  plus  grands  Géomètres  de  l'antiquité,  fi  on  ne 
vcutpaslcsiegarder^ommc  des  êtres  très-intelligclls, 
oneft  fc;rcé  de  reconnoîtie  qu'elles  ne  peuvent  être 
l'ouvrage  que  d'une  Intelligence  infiniment  patfaite 
&  infiniment  puifTante.  Bientôt  ,  dit  Reaumur  ,  l'ad- 
miration s'élève  vers  celui  qui  leur  a  donne  l'être  ; 
mais  bientôt  on  demande  pourquoi  il  les  a  fi  ad- 
mirablement inftruitcsî  Qu'étoit-'l  nécellaire  qu'elles 
conduifillent  leurs  ouvrages  félon  les  règles  de  la 
plus  fnb'ime  géométrie?  On  eft  tenté  de  penfer  que 
la  fagelfe  par  excellence  a  donné  trop  d'attention  à 
de  fimplcs  Infeftes.  Ce  n'eftque  poumons  que  nous 
voulons  que  tout  ait  été  fait.  Nous  ferions  pardon- 
nable* de  le  penfer  avec  un  excès  de  complaifance,' 
fi  nous  le  penfions  avec  allez  de  reconnoillance. 
Mais  les  Abeilles  eufTenr  pu  nous  ramaîler  du  miel  , 
quand  elles  l'auroient  logé  dans  des  vafes  plus  grof- 
iièrement  conftruits  ,  dans  des  cellules  qui  n'euf- 
fenc  point  été   des   hexagones  à  foud  pyramidal.' 


;<56 


I  N  S 


Nous  trouverions  mieux  notre  compte  par  rapport 
à  h  cire  ,  fi  les  Abeilles  ,  au  lieu  de  lavoir  1  em- 
p'oyer  en  grandes  géomètres ,  avoient  fu  en  ramaller 
allez  pour  fournir  à  conflnnrc  des  cellules  plus 
wiaTives.  Mais  ,  (ajoute  Reaumur  ^  dans  ce  pallage 
<]ui  démontre  combien  (on  génie  ctoit  fait  pour 
étU'Jier'celui  de  la  Nature,  )  nous  fommes  bien  éloi- 
gnés d'eue  à  portée  d'entrevoir  quelles  perfcdions  con- 
venoient  àchacun  des  êtres  qui  entrent  dans  la  com- 
pofition  de  l  Univers ,  &  quels  rapports  ils  dévoient 
avoir  enrr'eux.  Nous  n'avons  aucune  idée  de  l'uiiraen- 
fité  de  cet  Univers  dont  il  nous  cft  aifé  de  reconnoître 
cjue  notre  te-.re  n'eft  qu'une  particule,  qu'une  efpcce 
fi'atômc.  Cet  atome  lur  lequel  nous  avons  été  p!a- 
ce's  ,  pour  avoir  le  rapport  qu'il  convenoit  qu'il 
eût,  avec  la  totaiiti  de  l'ouvrage,  demandoit  à 
être  peuplé  dune  infinité  d'animaux  ,  entre  lefquelsj 
les  uns,  malgré  leur  petitelfe,  font  cjpendant  des 
mondes  pour  d'autres.  Si  l'être  pour  qui  1  Abeille 
cft  un  monde  ,  penfe  ,  il  fe  juge  mieux  fondé  à 
croire  les  Abeilles  faites  pour  lui,  que  nous  ne  le  fem- 
mes à  les  croire  faites  pour  nous.  S  il  connoît  toutes 
Jes  perfcLlions  de  l'être  qu'il  habite  ,  pour  peu 
«ju'il  loit  difpofé  à  s'enorgueillir  de  fa  propre  excel- 
lence ,  combien  doit-il  être  flatté  de  ce  qu'une 
créature  (îmetveilleufement  organiG'e,  filaborieufe, 
fi  induftiieufe  ,  fi  habile  ,  &  pour  la  confcrvatioii 
de  laquelle  les  Hommes  prennent  des  foins  ,  s'il 
penfe  ,  dis-je  ,  que  l'Abeille  a  été  faite  pour  lui.  Si 
l'ouvrier  qui  fait  une  montre,  pourfuit  encore  notre 
Reaumur ,  faifoi:.  aufïï  les  métaux  qui  y  entient, 
il  fauroic  de  quelle  n-iccllité  il  eu.  de  combiner  Cii- 
tr'clles  certaines  matières  ,  de  l'union  defquilics  il 
réfulte  un  compofé  qui  cft  de  cuivre;  d'en  com- 
biner d'autres  enfemble  ,  ou  les  mêmes  différem- 
ment ,  mais  de  manière  que  leur  aflemblagc  foi: 
ia  fer  ou  de  l'acier.  L'Ouviicr  de  l'Univers  n'en 
a  pas  fimplement  combiné  les  parties,  il  les  af.ii- 
tes;  le  plan  prrLit  fur  lequel  il  l'a  formé,  demandoit 
que  dans  cet  U.iivers  il  entrât  une  particule  qui 
cil  notre  terre;  que  cette  particule  prefque  infini- 
mer.t  petite  par  rapport  à  l'immenfité  du  reite,  fiit 
compofée  de  tout  ce  que  nous  y  voyons  ,  6{  de 
beaucoup  plus  que  nous  n'y  favons  voir;  qu'elle 
eîit  des  minéraux  ,  des  végétaux  ,  des  animaux  ;  ^'< 
parmi  ceux-ci,  qu'elle  en  eût  d'aulTi  induftricux 
que  le  font  les  Abeilles.  En  un  mot  ,  chaque  être 
ii'eft  ce  qu'il  eft  ,  que  parce  qu'il  cil  une  partie 
néccfl'aire  à  la  peifcition  de  l'ouvrage  total  Com- 
ment pourrions-nous  avoir  la  plus  légère  idée  de 
l'infinité  &  de  la'nccellité  deces  combinaifons,  nous 
qui  ne  favons  pas  celles  qui  doivent  entrer  dans  un 
fiinple  grain  de  terre  commune.  La  fplière  d'intel- 
ligence qui  nous  a  été  accordée  ,  ne  s'étend  pas  au- 
delà  de  la  première  ccorce  de  quelques-unes  des 
parcelles  de  I  Univers.  Noi.'j  avons  cependant  à  nous 
leprocher,  de  ne  pas  donner  allez  notre  attention 
au  p  tit  noni'.re  de  ces  êtres  qui  ne  font  pas  au- 
delà  de  notre  portée.  Ce  que  nous  en  pouvons  voir 
ta  pins  que  ^uâifant  pour  remplir  la  merurc  d'ad- 


J  N  S 

miratlon  dont  nous  fommcj  capables.  Non?  ne  pouS 
vons  même  fuffire  à  admirer  routes  les  merveilles 
que  nous  offrent  ces  petits  animaux  ,  que  le  com- 
mun des  Hommes  ne  juge  pas  dignes  de  fes  re- 
gards ,  les  InfeCles. 

Si  nous  defccndons  à  des  confidérations  plus  re- 
latives a  notre  monde  ,  en  fervant  de  pâture  aux 
autres  animaux  ,  ou  en  les  fdifai.t  fervir  eux-mêmes 
à  Lur  propre  pâture  ,  les  I  ifcAcs  ne  doivent-ils 
pas  garantir  le  maintien  &  l'équilibre  des  elpèces  .' 
fanons  périr  toutes  les  Chenilles  ,  Si.  nou;  nous 
priverons  bientôt  de  ces  Oifeaux  dont  les  chants 
font  fi  propres  à  égayer  le  filence  des  bois  U  les 
rêveries  de  la  penfcc.  Eu  effet  ,  la  plupart  de  ces 
charauns  hôtes  champêtics  ne  fe  nourrilient  que  de 
pet. tes  Chenilles,  &  de  leurs  Phalènes  ou  de  leurs 
Papillon?.  On  fait  que  les  Chenilles,  auxquelles  ks 
Ichneumons  ont  confié  leurs  œufs,  doivent  nour- 
lir  ,  aux  dépends  de  leur  vie,  les  petites  Larves  qui 
en  éclolcnt,  5c  par-là  elles  fervent  encore  a  fournir 
aux  Oilea'jx  qui  le  nourrilient  d  Ichncumûns,  ua 
aliment  qui  clt  fort  de  leur  goût.  Ces  Ichneumons 
paroUfent  être  en  même  tems  ,  entre  les  mains  de 
la  Nature,  un  moyen  dont  elle  le  fort  pour  empê- 
cher la  trop  grande  multiplication  des  Clienillcs,  qui 
pouric.enr,  fars  cela  ,  devenir  beaucoup  plus  nuili- 
bles  pour  nous  qu'elles  ne  le  font.  Pour  montrer 
combien  quelquefois  c'cft  ,  par  des  rapports  éloi- 
gnés que  réfulte  l'uiilité  que  nous  fommes  dans 
le  cas  de  retirer  des  Infeites ,  nous  ferons  part 
de  l'idée  que  M.  D'Jsjonval  a  propofée  de  fane  fer- 
^i■■  les  Araignées  à  dé:ruite  les  Mouches  qui  in- 
commodent ks  Chevaux  dans  les  écuries.  Voici 
comme  il  s'exprime.  t<  Les  gens  de  la  campagne  ont 
pour  préjugé  que  les  Araignées  font  du  bien  dans 
les  écuriis,  54  ce  n'eft  pas  ce  dont  je  mep'ains.  Jai 
au  contraire  l'intention  d'alïïirer  qu'elles  y  en  font 
on  ne  fauroit  davatitage.  Mais  à  force  d'en  cher- 
cher le  pourquoi ,  je  crois  enfin  le  tenir.  Un  Che- 
val qui  ne  lortiroit  pas  de  l'écurie  pendant  I  été  , 
n'en  maigriroit  pas  moins  d'une  manière  ttès-fenfi- 
bk  ,  par  1  effet  ou  plutôt  le  tourment  des  Mouches 
qui  piquent  ces  animaux  Se  les  agitent  encore  plus 
lorfqu'ils  (ont  a  l'.-ittache  ,  que  îorfqu'ils  font  en 
voyage.  Le  ftrvice  incftimable  que  me  paroilknt 
rendre  les  Araignées  cil  dore  de  prendre  les  Mcuchcs 
à  mefure  qu'elles  arrivent.  J  ai  fouvcnt  remarqué 
même  qu'efes  a:tend;nc  les  Mouches  au  pallage, 
fcit  dans  les  fellures  des  portes',  foit  dans  ks  lu- 
carnes ou  ouveiturcs  quelconques,  de  forte  que  II 
d'une  part  l'odeur  des  dievaux  attire  puilîamiiient 
les  Mouches,  d'une  autre  ,  chaque Araigiiée  devient 
un  grain  dans  la  balance  de  leur  dcUruélion  ,  Se 
p!irt-a-J.eu  que  l'Homme  eût  adcz  de  railon  ,  non- 
kulcment  pour  tavorifer,  mais  encore  pour  fentir 
un  fi  admirable  équilibre  de  la  part  de  la  Nature  ». 

,  Les  Inlefkcs  peuvent  encore  être  regardés  comme 
utiles  dans  l'économie  de  la  Nature  ,  fous  des  rap- 


I  N  S 

forts  trèsrecbcrchés  &  qu'on  ne  peut  failTr  qu'en 
les  étudiant.  Ainfi  ,  les  Abeiiles  ,  les  Papillons ,  en 
fe  reposant  fur  les  fleurs  ,  en  fi:  chargeant  des 
foullièrcs  fécondantes,  les  Jépofent  enfu:ce  fur  les 
ileurs  d'une  autre  efpècc  de  plante,  &  peuvent  nous 
procurer  par  ce  moyen  ,  des  variétés  intére/Tantcs 
dans  les  végétaux.  Mais  en  nous  élevant  à  des  uti- 
lités plus  écendues  ,  à  des  rapports  plus  généraux, 
Jcs  Infcdcsne  paroilTent-ils  pas  defliiiés  [lus  parti- 
culièrement que  les  au;res  êitcs  ,  par  la  Nature  ,  à 
^faire  rentrer  dans  la  circulation  ,  tous  les  débris 
que  la  mort  entafic  fans  celle  ?  En  accélérant  la  dé- 
compolîcion  des  fubftances  végétales  ou  animales, 
ne  font  -  ils  pas  des  efpèces  de  trémies  qui  four- 
uidcnt  à  la  reproduction  ,  les  molécules  nouvelles 
qu'elle  exige?  Ne  lont-ils  pas  enfin,  comme  des 
éponj^es  naturelles,  qui  doivent  purifier  l'air  &  l'eau, 
en  attirant  les  vapeurs  ou  niiafmes  pernicieux  qui  y 
lont  répandus  ?  En  eiFet ,  combien  la  putréfadion 
renJroit  peut-être  le  féjour  de  la  terre  inhabitable, 
fi  les  Inkdes  ne  fc  hâtoicnt  de  la  délivrer  à  chaque 
inftant,  de  tous  les  fermens  putreflib'cs  que  les  ca- 
■davres  &  les  marais  renferment  ! 

Nous  croyons  devoir  ne  pas  nous  arrèrer  davan- 
tage fur  un  objet  qui  douneioit  lieu  i  bien  des 
volumes  s'il  falloir  le  confidérer  dans  toute  l'on 
étendue  ,  qui  exigeroic  des  connoilTances  bien  l'upé- 
rieures  à  celles  que  nous  avons  acquifes  ,  &  qui  ne 
feroic  toujours  qu'en  indiquer  les  bornes.  Nous 
allons  palier  à  de  nouvelles  confidéracions. 

Utilité  1^  dgrémenc  de  L'itude  desInfcSfes. 

On  a  dit  avec  certain  fcndemcnt,  que  l'étude 
des  Infedes  auroit  pu  feule  nous  apprendre  plu- 
(icurs  ans  des  plus  utiles.  Au-.li  les  Guêpes  com- 
poloicnc  leurs  nids  d'une  forte  de  papier  ,  l^ng- 
teras  avant  qu'on  eût  penlé  a  avoir  des  papeteries. 
Les  iMouches-à  fcie  ,  eu  Tcnthrèdes ,  fcioient  pour 
ainfi  dire,  les  branches  de  Relier^  long  tcms  avant 
que  nous  cullions  inventé  l'inihuraent  dont  elles 
ont  pris  leur  nom.  Et  cet  inftrunicnt  que  nous  po'- 
léJons  ,  &  qui  nous  cft  d'une  fi  grande  utilité  , 
ne  réuiiit  pas  à  beaucoup  près  autant  d'avantages 
que  celui  de  la  Mouche  ,  qui  hi  t  en  mc.Tie-tems  les 
fondions  d'une  fcie  ,  d'une  râpe  &  d'une  lime  : 
d'après  ce  modèle  ne  pourrions  nous  pas  encore  per- 
fc:tir.nner  notre  inrtruincm  ?  L'Abeille  perce-bois 
perçoit  &  creuloit  de  la  manière  la  plus  fimple , 
de  vieux  troncs  daibres,  les  Ichncuinons  introdui- 
fûient  leurs  aiguillons  à  travers  les  parois  des  nids 
des  Guêpis  de  murailles  ,  formés  d'une  matière 
très-dure  ,  long  tctns  avant  que  nous  connoillîons 
les  inltrumeus  qui  nous  fervent  aux  mêmes  ufagcs. 
Le  Termes  ou  Termites,  de  la  grolleur  de  nos  Four- 
mis des  bois  ,  b-itllfoicnt  avec  une  promptitude  in- 
croyable ,  en  Afrique  &  en  Àfie ,  des  nids  de  la 
hauieur  de  quinze  à  fcize  pieds  ,  fur  lefqucis  la 
fioche  n'a  prefq'ie  aucune   pnfe  ,  lotlqus  l'art  de 


I  N  S 


3^7 


la  maçonnerie  n'esiftoit  point  encore  pour  nous. 
Enfin  ,  linftiumeut  avec  lequel  les  Papillons  ,  les 
Coulnis,les  Mouches  communes,  les  Punaites  , 
pompent  ou  attnent  les  différentes  liqueurs  dont 
ils  fe  nourrirent,  n'auroit-il  pas  pu  nous  donner 
l'idi'e  de  ces  pompes  -afpiraïues  ,  ou  autres  inl- 
trumens  auxquels  nous  pourrions  ajouter  de  nou- 
veaux degrés  de  perfeélion,  en  les  comparant  eu- 
fcmble  î 

Si  l'étude  dfs  Infedcs  a  pu  fervir  à  faire  difpa- 
roître  bi-n  des  pré  ugés  ,  qui  ne  pouvoicnt  qu'ar- 
rêter les  progrès  des  coiinoiliances  ,  pourrious  nous 
oublier  d'en  faire  mention,  &  de  fournir  les  preuves 
qui  doivent  convaincre  de  cette  véric  ?  Com- 
bien de  fois  l'hirtoirea  fait  mention  de  pluie  de  fang, 
dcau  chang'e  en  fang,  phénomènes  regardés  com- 
me finillres  ,  &  qui'iailloient  toujours  après  eux 
l'épouvante  1  En  i608  ,  au  commencement  de  juil- 
let, il  tomba  dans  le  fauxbourg  d'Aix  de  !a  ci -de- 
vant Provence  ,  &  a  plulieurs  milles  i  la  ronde  , 
une  de  ces  prétendjcs  phiies  de  fang.  Elle  nous 
tût  été  apparemment  uanfmifc  pour  très  •  réelle  , 
dit  Reaun.ur,  fi  Aix  n'eût  eu  alors  u-.i  Philofo- 
phe  qui  embrallant  ton;  les  genres  de  connoifTances  , 
nenégligeoit  pasd'obferver  les  Infeèles;  c'eft  M.  de 
Peitefc.  Tandis  que  le  peuple  Se  lesThéologicns  rc- 
gariloient  cette  pluie  comme  l'œuvre  impie  &  re- 
doutable des  forciers  ou  du  démon  ;  les  Phyficiens 
l'attribuoicnt  à  des  vapeurs  qui  s'étoicnt  élevcesd'unc 
terre  rouge.  Une  Chryfalide  ,  que  M.  Peitefc  con- 
lervoit  dans  fon  cabinet,  devint  éclairer  à  Ces  yeux 
ce  grand  myflèie.  Le  bruit  qu'il  entendit  dans  la 
boÏLe  oti  il  étoit,  l'avertit  qu'elle  avoitfubi  fi  tranf- 
formation.  En  ouvrant  cette  boire  ,  l'Inleéle  s'en- 
vola, &  lailTa  au  fjnd  une  tache  rougn  ,  d'une 
grandeur  allez  confiJé;able.  M.  de  Pcirefc  fc  con- 
vainquit que  les  taches  rouges  qu'on  voyoit  fur  les 
pierres  étolent  de  rrêmc  na:ure  que  celle  du  fond 
de  fa  boîte.  En  voyant  voler  une  prodigicufc 
quantité  de  Papillons  ,  il  obferva  &  fit  obfer- 
ver  à  p'ufieurs  pcrlonnes  ,  que  les  gouttes  de  la 
pluie  miraculcufe  ,  ne  fc  trouvoicnt  nulle  part 
dans  le  milieu  de  la  ville  ,  qu'il  n'y  en  avoir 
que  dans  les  endroits  vo  fins  de  la  campagne  ;  qtc 
ces  gouttes  n'étcient  point  tombées  fur  les  toîts  ; 
que,  ce  qui  étoit  plus  d'cilif  encore  ,  on  n'en 
trouvoit  fas  même  iur  les  fuifacesdes  pierres  qui 
étoient  tournées  vers  le  ciel  ;  que  la  plupart  de  ces 
taches  rouges  étoient  dans  des  cavités  ,  contre  la 
lurface  intéiieure  de  leur  efpèce  de  voûte  ;  qu'enfin  , 
on  n'en  voyoit  point  fur  les  niuis  plus  élevés 
que  les  hauteurs  auxquelles  le;  Papillons  volent 
ordinairement.  C'cft  a-nli  que  cet  Oblcrvateut  judi-' 
cifux  parvint  à  donner  U  folutton  fimple  &  lùrc 
d'un  phénomtne  qui  auroit  pu  Ion;-  cms  encore 
tourmenter  les  favans  &  eftrayer  le^  ignorans. 

Nous  rapporterons  iufll  d  après  S'i/ammcrdam  ^ 
dans  fon  hiltoiiX  t^énéialc  des  lale&cs  ,  qu'on  viot 


a  des 
ici  Gir 


des 
roiit  cil  pourtant 


568  I  N  S 

annoncer  en  tremblant  à  un  ProfciTcur  de  Lcydc/ 
q-uc  l'eau  étoit  chant'ée  en  (ang.  Sur  ce  iaj-i.oïc, 
le  Piotcireur  va  lui-même  puiler  un  veric  de  1j 
pr  tendue  ea'J  de  fangi  il  l'cxamuie  aricn'jvenu  ni 
&:  trouve  qu'une  iiitii.i;é  de  ttès-peàîs  Inlecles 
routées,  de  ia  famille  des  Monocles  ou  des  Ento- 
niJltiacés,  dont  l'eau  fourmilloit  ,  lui  donnoic  cette 
couleur  languine  qui  avoic  porté  lallarme. 

Lorfoue  l'homme  nt^vis^  ^'^  f-"'-"^  "^   ^^ 
Ac  fa  laifoii ,    &:  ciu'il  U  j-lau  à  1  dbandonn 
fpéculaujns  vjine-^^  .^  cln:,îénc,ucs  ,  il  n'y  a 
la  terre   Inr   cjudi  il  ne   i'cr.i  capable  de  le  < 
illufions  plus  ou  moins  abfurdes, 
n.arqué    dans  la  Natuie  ;   on  ne    peut  0:   tiomper 
aux  caraclèces,   que  lorfqu'on   veut  y  lire  ce  qui 
ne   s'y    trouve  pas.    Pour   donner  une  idée  qui  an- 
nonce jufqu'a   quel    point  l'cireur   a    pu  furfrendre 
des  favans   même   dans  un   temps  où  les   cormoit- 
fances  des  Infedes   étoient  tres-b'-'inces  ,  nous  lap- 
porterons  qu'André  Mathiole  dans   les  commentaires 
fur  Diofcoiide,   a   pu    di:c,    que   chaque  galle  du 
chêne,    qui  n'eft  pas  trouée ,    fans  en  excepter  au- 
cune, renferme  ou  une  Mouche,  ou  une  Araignée, 
ou  un  ver;  que  le  premier  de  ces  inleftes  annonce 
la  guerre;   le  fécond,   la  pelle;   le  troilieme  la  di- 
fette.   Suivant   cette   belle   découve-rte  ,   il    faudroit 
que  nous  etiffions  régulièrement  tous  les  ans,  pre- 
mièrement  !a  difette  ,  U   enfuire  la   guerre  ;   puil- 
quc   chaque  calle  commence  par  contenir  une  Larve 
en  forme   de'Ver   &:   cnfaite  un    Infefte  parfait   en 
forme  de  Mouche,   qui  pondant  aprè',  cela  le-,  œufs 
dans   la   nervure    dune  feuille  ,   ne  manque  pas  d'y 
faire  naître  de  ro  iv^lles   galles  toujours  annoncia- 
trices   des   même»   fléaux.     11    n'y   a  que  la  pelle, 
dont  ces  galles   doivent  rarement  ou  plutôt  jamais 
nous  menacer  ,   parce  que  fi  une  Araignée  fe  trouve 
dans  une  g.tlle  ,    ce  n'cft  que  par   un   pur  hazard , 
les   galles  n'nant    nullement    ia   demeure  naturelle 
.  de  CCS  In  "eftes,  encore  faut-il  a'ovs  que  ces  galles  foient 
trouées.  N'a- t-on  pas  ofé   affirmertiue  l'on  peut  lire 
fur  les  aîles  des  Infeûes  ,    des  caraftèrcs  relatifs  a  la 
piédiftion?  car,   la  manie  de  jr  dire  l'avenir  s'eft 
emparée   de   l'ignorant  cérame  du   fa  vaut  ,    qui  fe 
font   toas  arrogés  les   mêmes  droits  à  la  croyance  , 
&   ont   pris  également   l'expérience  à  témoin.  Ainfi 
parmi   les  Inlcdles  domeftiipies  il  s'en    trouve   qui 
en   fongeanc  le  bjis  ,   le  bat  avec  tant  de  juftefl'e  , 
qu'il  imite  pavf.-.itement  le  mouvement  d'une  mon- 
tre la  mieuï  réglée  ;   audl   l'appelle-t-oii    l'horloge 
de  la  mort ,  pa'ce  qu'on  augure  qu'il  mourra  bien- 
tôt quelqu'un  de  la  maifon   où  il   fe  fut  entendre. 
Délivrer  l'efpnt  humain  de   ces  fapcrftitions  ,  n'eft- 
te    pa'.   rendre    un    vrai  fervice   à  l'iuimanité  ;     Se 
comment   y  parvenir,    fi  ce   n'eft  par  l'étude    des 
objets  qui  ont  pu  l'crvir  à  les  faire  naîtie  ? 

Avant  c  II' lin  Rhédi,  un  Malpighi  ,  un  Swammer- 
dam  ,  un'Reauraur,  cufTent  porté  leur  génie  ob- 
feivateiir  dyis  l'étude  des  Infeûes ,  pluficurs  opé- 


I  N  'S 

at".  ;•-  '■  V  ■^'.-tme  n'étoient-elles  ^s  livrées  anx 
:;cs?  Quand  ©n  pouvoir  adopter 
MVcqueT  à  combien  d'autres  opi- 
iL,i]-,  .il  .-.  i  .î  Mui  en  dérivoient,  ne  devoit-on  pas 
rlonner  accès  i  Sans  doute  on  doit  mettr<^  au  nombre 
mêmes  des  cbftacles  qui  avolcnt  le  pl-i';  arrêté  les 
rro<j,rès  de  nos  connoilianccs  furies  I-:-itcrcs,  cette 
opu'viondcî  anciens,  quiles  fa'loit  fortir  de  ;a  lom- 
litutcdc  d.fiércns  corps;  cardés  qu'oii  croyat  qu  1^ 
venoieivt  de  corruption ,  fe  partie^  la  pins  ;curteule 
de  kut  hilloire  ,  tout  ce  qui  a  rapport  à  la''Mr,tn'erc%p 
dont  ils  fe  peipétuent,  ne  fcmWoit  pas  dematiacr 
a  être  étudiée.  Nous  avons  vu  que  toutes  les  efpèces 
d'iiifta-es  qui  ont  été  citées  pour  prouver  cette  opi- 
nion ont  précilément  fourni  des  preuves  c*nt!;aii-cs. 
Des  Natur..li!les,  qui,  zélés  pour  la  *éri^e-.  fou'- 
haitoicnt  la  faire  conncîire  des  Savans  qui 
encore  à  pciitcr  comme  le  peuplcj  les  oni 
par  préférence,  &  font  parvenus  à  s'allii 
que  l'origine  de  ces  JnfceTies  étoic  fcmblablea  celle 
des  animaux  les  plus  connus.  Il  en  c!t  de  même 
a-  légatd  des  transformations  des  '  Infeéîcs  ;.  ■**Y'- 
nu'oii    iG;nbroit   qu'elles     ne   font 


'tGi'eift., 
rar  ik 


de   f.m 


:ll    aHl 


développcmens.  Pouriolt-on  penfcr  qu  1 
inditxérent  d'avoir  des  idées,  laines,  fur  de  paieils 
objets  î  Tout  bon  efpnt  ceut-il  ignorer ,  que,  totit 
comme  une  erreur  tient  a  toutes  les  erreuis,  une 
vérité  tien:  à  toutes   les  véritéi"; 

Dès  qu'on  eût  teconnu  que  les  Infeftes  ont  besoin 
de  s'accoupler  pour  fe  reproduite,  on  s'empieiia 
d'ét.iblir  à  leur  égard,  comme  à  l'égard  des  autres 
animaux  ,  une  rccle  générale  dan^  la  Naui  " 
pendant  fans  l'étude  léfléchie  des  Infeiles,  a 
pu  penfer  qu'il  y  en  ait  qui  fe  muliiplieiit  far.5  a 
couplemcnt,  au  moins  pendant  ne.  f  génct.yi 
fécutivcsï  N'clVcepasun  nouveau  rhenomén 
tant  que  celui  que  ptéfentent  ces  menu 
rons,quifonr  vivipaves  dansla  belle  lai  Ton  & 
aux  apprj>ches  de  l'hyver?  Ces  Infedes  ne 
les  feuls  qui  dévoient  nous  apprendre  a  ne  pas 
vouloir  borner  la  Nature  dans  le  cercle  _de^  nos 
conceptionsondenosconnoiffances.L'Hyppoboiquc, 
ne  nous  a  t  il  pas  montré  qu'il  clt  des  petits  qui 
fontàl'infta-.t  de  leur  naiilance,  prefqne  aufli  grards 
que  la  mcre  qui  les  met  au  juur  >  N'avons- r.ous 
pas  un  exemple  dans  l'Araigiiée,  qui  nous  arprer.d 
que  les  parties  fexuelles  peuvent  être  doubles  .\- 
(uuécs  bien  différemment  que  dans  les  auttts  In- 
fedes?  Rien  n'eft  plus  piopre  à  été 
denotre  intelligence,  que  le 


Cc- 


:un  aC- 
is  con- 


fort pa:s 


l'horizon 
exceptions  même  qui 
ennent  borner  les  régies  générales  dans     leiq-u  "- 
nous  voudrions    renfermer   la    Nature; 
plus  propre  à  nous  donner  de  ces  exccp 


:llc-s 
n'eft 
qtie 


l'étude  des  Infeélcs. 

L'on  a  retnarqué  que  les  appaiit 
cfpèces  d'Infc£tcs,  au  rctcur  de  1 
ayant   un  rapport  diied  avec    la 


O'.is  de  divcrfes 

a   belle  (aifon  , 

température  de 

l'attnofphère. 


I  N  S 

ràtmofphère  ,  pourroieiu  faire  confiJcier  ces  êtres 
comme  des  Thermomètres  luturcls.  Il  y  en  a  qu'un 
dé^té  médiocre  de  chaleur  fait  développer;  d'ai.ties 
ont  befoin  d'une  cha'.cur  p'.us  couliJcrable.  Quel- 
ques-uns pourroicnt  encore  mieux  Icivir  de  da- 
romècres:  ainli  il  faut  s'attendre  à  qu(.K]ue  tempête 
ou  a  quelque  pluie,  lorfque  les  Abeilles  fe  iccirent 
avec  cmpreffement  dans  leurs  ruches  -,  lorîque  les 
Fourmis  cachent  leurs  Laives  ou  leurs  Nymphes; 
quand  les  Mouches  piquent  vivement,  quand  les 
fapiUons  ne  volent  pas  fort  haut.  Mais  relative- 
ment à  cet  objet,  nous  trouvons  dans  un  nouvel 
ouvrage  fur  les  Infedlcs,  des  obfcrvations  fi  in- 
térefiaiitcs  Se  fi  dignes  dêre  connues,  que  nous 
ne  pouvons  pas  plus  que  l'Auteur,  nous  difpen- 
fcr  d'en  faire  paît  &  d'en  embellir  cet  aiticic.  Ces 
-ob  ervations ,  léd'gccs  &  communiquées  par  un 
Membre  de  l'AcaJémie  des  S;iences  de  Paris,  roulent 
fur  rincuflrie  des  Araignées,  dans  la  fabrication 
de  kurs  toiles,  &  fur  les  rapports  de  leurs  travaux 
à  l'état  préfent  &  prochain  de  raimolphcre.  Ft 
puifque  notre  devoir  cil  de  ralfenibkr  dans  ce  Dic- 
tionnaire, toutes  les  connoiilances  épaifes  dans  les 
autres  ouvrages ,  qui  font  propres  à  notre  objet 
&.  dignes  d'ètte  tranfmifes,  noijS  devons  aulli  les 
tranîmcttre  telles  que  i;ous  les  trouvons,  lorfqu'elles 
ne  pourroient  q'jc  perdre  de  leur  intérêt  Ci  de  leur 
piix,  p.u  un  extrait  ou  un  chargement  de  rédac- 
tion. 

»  'Vous  fave?  ,  fans  doute  (  dit  cet  Académicien 
à  un  de  les  amis  )  que  plulieurs  animaux  font  vi- 
fiblement  fournis  à  la  force  de  l'éleftricité  naturelle, 
que  les  Grenouilles,  ks  Chats,  les  Coqs,  fentent 
évidemment  l'atiiv'e  des  changeinens  de  tcir.s;  mais 
lur  tous  les  arimaux,  je  ce  crois  pas  qu'il  y  en  ait 
de  plus  fcnliblcs  que  moi  &  mes  Araignées.  J'ai 
pu  me  comparer  tant  de  fois  à  eiîcs,  &  elles  à  moi, 
pendant  un  des  plus  mauvais  étés  qui  fe  foient  jamais 
vus  (  en  178J  )  j'ai  fi  minutieuicment  rapproché 
tous  les  réfultats ,  que  je  ne  crains  plus  de  dire ,  qu'il 


I  N   S 


369 


3icn   p:i 


à  fe   fie: 


pour 


portantes  décidons,  à  des  Araignées  pendices,  qu'un 
ne  le  doit  faire  aux  meillei'  rs  barotnèires  au  mer- 
cuie  ,  ou  aux  cordes  de  ba/au.  Et  voici  fur  quoi 
je  me  fonde.  Elles  ont  deux  manières  de  travail'er 
Cdvn  f.s  tems  qui  régnent,  ou  plutôt  qui  font  à 
Tenir.  S:  le  tems  doit  être  pluvicuxou  même  ventcuz, 
el'cs  attachent  de  très-court  les  maîtres  brins  de 
foie  qui  fufpendent  tout  leur  ouvrage,  &  c'eft  ainfi 
qu'elles  attendent  les  effets  d'une  température  qui 
doit  être  très- variable.  C'cfl  airfi  qu'elles  tr.wa-lle- 
rcnt  pendant  tout  Juin  Se  tout  Ju'ilct,  qui  ont  été 
très-plHvicux.  Mais  le  trtis  ou  qu.itre  aciit,  il  s'ell 
fait,  à  deux  hcu-res  après-midi,  une  des  plus  grandes 
révolutions  dans  ratmcfphère,  qui  ait  eu  lieu  peut- 
être  de  toute  l'année.  Mes  Araignées  prirent 
de  toute  partie  mord  aux  dents,  S:  elles  altèrent 
porter  les  maîtres  brins  de  louvellcs  toiles  à  des 
difbances  énormes  par  rapport  à  celles  qui  précc- 
HI-l.  N^;.  hfeaes.  Tome  FU. 


doienr.  Au  même  inflant  les  Coqs  &  les  Pigeons  que 
j'ai  tous  les  yeux  ,  entrèrent  dans  des  luttes  acharnées. 
Les  vailleaux  fpermatiques  (  de  la  plus  grande  irrita- 
bilité il  efc  vrai  chez  moi)  me  caulèrcnt  une  ércdlion 
longue,  foutenue,  &  qui  n'étoit  provoquée  par 
aucune  circonrtavice  de  la  vue  ou  de  l'imagination. 
Je  ne  doutai  point  que  ce  ne  fut  la  nailiance  de 
l'été.  Aulli  avons  nous  eu  dès  ce  moment  les  premières 
chaleurs  dignes  de  ce  r.om ,  5c  elles  fe  font  (ou- 
quiize  grands  jours  ,  ce  qui  ne  peut 
pour    ce    pajs,    &     fur-tout    pour    cette 


fe    di 


fut 
année,  fans  une  grande  admiration.  Le  temps  a 
changé  vers  le  vingt  ,  &  aufli ,  de  m.es  Araignées 
la  plupart  cntdifpaiu;  mais  une  ,  par  un  boi.heur 
inappréciable  dans  ma  pofirion  ,  puif.;ue  je  ne 
puis  aller  à  la  découveitc  bien  Icin,  elt  venue  fe 
cboific  un  abri  fous  une  traverfe  de  barreau  ,  6c 
y  eft  refiée  tapie  dans  un  petit  entourage  de  fi- 
lamens  croifés  en  tout  fens ,  à-peu-près  lix  ou  fepc 
jours.  Le  tems  ayan  de  nouveau  cliangé  d'une 
manière  remarquable  ,  &  encore  à  deux  heures  après 
midi,  mes  Araignées  reparurent  de  loure  part,  & 
prirent  un  nouvel  cilor  (\  remarquable,  que  je 
ne  craignis  point  d'annoncer  à  toute  la  mailon  un 
nouvel  été  qui  a  duré  en  effet  dix  à  douze  jour'^. 
Voilà,  ce  me  femble  ,  une  bien  belle  preuve  que 
les  Araignées  ont  non-feulcmcnt  le  feniimcnt  pro- 
chain ,  comme  tous  les  baromètres,  mais  un  fen- 
timcnt  éloigné  de  ce  qui  doit  avoir  lieu  dans  l'at- 
mofphère.  Le  baromètre  à  cela  de  bon  qu'il  peut  ré- 
pondre du  beau  temps  julqu'au  lendemain  ;  mais 
lorfquc  l'Araîgnée  travaille  à  grands  fils,  c'ert  la 
certitude  d  un  beau  temps  pour  douze  ou  quinze 
joirs  £u  moins.  Or  je  ne  faurois  dire  combi<.n 
cette  découverte  peut  être  importante,  foit  aux 
Marins  pour  ne  défatfourcher  Se  ne  s'éloigner  dts 
côtes  dargercufes ,  que  lorfqu'ils  prévoient  un  tems 
fait  ;  fjit  aux  Génér.iux  qai  ont  des  marches  .î 
tenter,  pour  y  appliquer  les  connoi!!ances  du  leir.s 
à  venir,  qui  efl  fouvent  fi  décifif;  foit,  &  bien 
plus  particulièrement  encore,  pour  guider  dans  les 
évolutions  de  l'agriculture,  dont  je  chercherai  tou- 
jours à  faire  !e  but  comme  privilégié,  l'objet  comme 
[acre  de  la  Météorologie.  " 

>=  Rien  n'cft  donc  fi  important  que  mes  Araignées 
fous  ce  dernier  point  de  vue  ;  car  louvcn:  l'Agri- 
culteur auroit  beloin  de  favoir  fort  exaSement'lcs 
deux  contraires,  je  veux  dire,  s'il  doit  pleuvcir 
ou  ne  pleuvoir  pas.  Pour  la  récolte  des  foins , 
des  giains,  àa  vins  &  des  f  uits  ,  l'apropos  du  tems 
peut  ccnftiver  ou  fai  e  perdre  moitié,  foit  en 
qualité,  foit  même  en  qii.-.ntité  ,  fi  k s  pluies  prennent 
avec  les  travaux  pour  recueillir.  lJ'autr«  part, 
foit  que  vous  fcRvcz  du  Lin  ,  du  Chanvre  ,  des 
Grains,  ou  des  p'antes  légiimincufcs  d'une  certaine 
importance  ,  s'il  ne  pleut  pas  immédiatement  aprè« , 
vous  perdtz  encore  moulé,  tant  j  ar  le  grain  que 
les  Inleîles  ou  les  animaux  dévorent ,'  que  par 
celui  qui  avoue  fous  une  glèbe  trop  lèche  S;  non 
A  aa 


370 


î  h  s 


.ticircrnpee.  Il  peut  donc  arriver  aue  par  le  écUat 
de  bonnes  combinailons  tan:  au  moment  de  femer 
-qu'au  moment  de  recueillir,  on  ait  quatre  fois  moins 
cju'ou  n'eut  pu  avoir  ;  Se  li  l'on  apprécie  d'autre 
■part,  le  peu  de  proportion  cjuc  paroîi  avoir  le  fol  cjui 
elt  maintenant  cultivé,  avec  ceux  qui  l'ii^bitent; 
fi  l'on  penfe  q'ie  la  lamine  eft  maintenant  rufpcn- 
due  (ur  cliaque  peuple  de  l'Europe,  comme  l'cpée 
de  Denis  le  tyran  l'éioit  fur  la  tête  de  Damoclès, 
tout  ce  qui  tend  adonner  des  notions  juîles,  ir>- 
faillîblss,  à  portée,  fur  des  points  d'une  fi  capi- 
tale importance,  ne  inér-te-t-il  pas  tous  les  travaux, 
tous  les  efforts  d'un  vrai  l'iiilofoplie  î  II  y  a  long- 
temps que  je  l'ai  dit,  ce  ne  feroit  pas  chez  tous 
ce  IX  aus-jucls  appartient  la  f'Uges  confumne  naci  , 
eue  devruientêtre  les  meilleurs  Baromètres,  Thcrino- 
inêtrcs.  Hygromètres  ,  Eudiuinécrcs  ;  ce  fcroit  chez 
ceux  qui  lavent  faire  venir  les  moiiibns;  ce  fcroit  au 
moins  chez  les  Payeurs  &  les  Curés  des  campai;ncs. 
Mais  que  je  me  trouve  heureux  de  rencontrer  dans 
l'inventaire  des  biens  iju'ofFre  au  Cultivateur  la  main 
fi  riche  de  la  fimple  Nature,  un  inlirumcnt  fur 
la  véracité,  fur  la  fenfibilité  duq'icl  des  volumes 
entiers  ne  feroicnt  pas  de  trop.  Car,  qu'il  ir.e  foit 
permis  de  le  dire,  les  Ara'gnées,  comme  mon  individu 
font  fujettes  à  trois  mutations  très-marquées.  Lorl- 
qu'elles  i-;e  font  rien,  je  ne  dors  point,  je  fnuftrc  l'in- 
imaginable, &  c'eft  pluie  ou  vent;  lorfqu'clles  tra- 
vaiKenten  petit,  j'ai  la  m, graine,  &  c'eft  un  ter.isin:'gal; 
lorfqu'eHcs  travaillent  en  grand,  tout  l'univers  rei>:re 
en  mon  pouvoir;  je  mange  &  je  digère;  mes  id;es 
tmbralTent  tout;  j'*prouvp  ce  que  1  illuflte  Rouelle 
«iifoit  des  cftets  de  1  Opium;  je  ne  pèfe  (ur  rien, 
rien  ne  pèfe  lur  moi ,  &:  cela  m'cll:  arrivé  li  coullam- 
Bient  depuis  quatre  mois,  cela  s'eft  répété  d'une 
manière  li  minutieufement  exaûc  en  tous  points, 
eue  je  ne  puis  plus  avoir  a  cet  égavd  aucune  forte  de 
Joute.  « 

«  Mais  les  Araignées  ,  air  fi  que  mes  fen- 
fations ,  m'ont  mis  comme  à  même  de  prononcer 
fur  un  point  ttcs-délicat.  Il  y  a  une  humidité  pro- 
chaine S:  une  humidité  éloignée.  L'humidité  pro- 
chaine, comme  une  pluie,  même  continue  pendant 
deux  ou  trois  jours,  peut  n'ctic  qu'une  annonce 
du  plus  beau  temps;  c'eft  p»  ur  cela  que  je  crois 
devoir  dillingacr  une  humidité  éloignée,  qui  n'agit 
point  encore  fur  l'air  ,  par  conféqaent  point  (ur 
les  baromètres,  Si  qui  ccpendai.t  s'efl  infiltrée 
déjà  dans  les  premitres  voies  des  corps  organi- 
ques,  quoique  le  ciel  relie  encore  un,  ou  même 
plulieurs  jours ,  riès-fercin.  Onfavoit,  il  y  a  long- 
tcms,  (jUe  les  orages  dérangent  &  raccommodent 
le  temps,  mais  je  doute  qu'on  eut  reconnu  que 
des  plu  es  très  abondanres ,  pen  iant  plulieurs  jours , 
fullcnt  le  véhicule  d'une  tempéra;ure  très-faine  & 
très-feuéc.  Mon  individu  me  l'avoir  dit,  il  y  a 
même  déjà  du  temps.,  mais  ia  plus  bel  c  ,  mais 
la  doyenne  de  mes  Araignées,  m'a  bien  cr.nfirmé 
dans  la  conno/Taice  des  diverfes  pluies  Celle  du 
Vendredi  neuf  Septembre  [  i  ■j'i^  ]   a  iié  fort  court  e. 


1  N  S 

&  n'aura  été  regardée  comme  rien  d'après  les  baromè- 
tres &  thermomètres,  cependant  elle  a  changé  totale- 
ment la  faifon.  Mes  Araignées  l'ont  fei.tipluCcurs  jours 
à  l'avance,  &  quelques-unes  n'ont  plus  reparu  depuis, 
parce  que  nous  n'avons  plus  été  dans  la  f.iifon  des 
JVTouches ,  a  partir  de  ce  jour.  Mon  individu  elt 
entré  en  décompofition;  tout  a  fué  autour  de  moi  , 
je  n'ni  plus  vu  de  véritables  Infeéles.  Pour  dernière 
preuve  cependant  démon  hum.idité  pofitivc,  &  de 
mon  humidité  négative,  je  rappellerai  que  le  vingt 
Septembre,  comme  je  croyois  ne  plus  vo  r  d'A- 
raignées pendices,  il  en  elt  revenu  une  (upeibe  tra- 
vailler en  façon  d'automne  ,  quoiqu'il  plilt  beaucoup, 
pendant  trois  jours  de  fuite.  La  pluie  a  détruit  fon 
ouvrage,  &  elle  ne  l'a  recommencé  que  de  plus 
belle  ,  mais  c  elt  qu'elle  fcntoit  le  beau  temps  d'au- 
tomne, qui  a  repris  immédiatement  après  pour  dix 
à  douze  jours,  &  fi  bien  que  le  Dimanche  14  eft 
le  jour  le  plus  fercin  que  j'aie  vu  de  toute  l'année.  ->■> 

55  Mais  quoi  ,  dirat-on,  fur  la  foi  des  Ara'gnées 
pcndices,  &  d'après  lamanière  dont  elles  travaillent 
ou  ne  travaillent  point,  il  feroit  fage  d'ai;;uirer  les 
faulx ,  les  faucilles  &  les  Icrpettcs,  quoii^u'on  vit 
le  temps  très-chargé,  mêine  très-pluvieux.'  Je  crois 
pouvoir  certifier  aiioui  ,•  comme  aulFi  ce  figne  tlt 
d'un  pronoft  c  non  moins  certain,  pour  ccu.»;  qui  ont 
des  voyages  &  des  marches  à  faire,  danslelijucls  n,  n- 
feulement  la  durée  du  temps,  mais  Ja  nature  du 
temps  influe  à  beaucoup   d'égards  ". 

"  Je  ne  puis  m'empêcher  de  rap pcHer  ici ,  combien 
les  baromètres  font  vicieux  quant  à  leur  ainoncc 
du  beau  fixe  fur-tout.  Ce  qui  produit  ou  amène 
cette  annonce  de  leur  part,  eft  une  condition  de 
l'a'r  qui  donnant  au  loleil  la  plus  grande  force  , 
charge  fouvent  &  très-promprement  l'atmolphère 
d'une  très -grande  quantité  d'éleélricité ,  de  foitc 
quil  en  réfulte  linon  la  totale  décompofition  du 
temps  Çcc ,  au  moins  ces  inconvéïiiens  qu  il  (croir 
fi  capital  de  prévoir.  Le  travail  des  Araignées 
prévient  toute  inceititude,  même  fur  ces  bouraf- 
qaes,  &  autant  que  des  obfervations  dirigées  perdant 
toute  cet^e  année  vers  cet  objet  me  le  donnent 
a  conclu'-e  ,  l'Araignée,  qui  eft  peut-être  l'ani- 
mal de  tous  le  plus  économe  ,  ne  s'émancipe  Se 
n'entre  en  fi  grande  dépenfe  d'un  fil  qui  fort  de 
fes  ent'aille.s,  que  lorfqu'elle  eft  avertie  d  un  par- 
fait équilibre  de  toutes' les  parties  conftiuur.tes  de 
l'air  p.uir  un  tems  coiilidérable.  Et  lors  enfin  que 
la  fa  f.)n  étant  plus  avancée,  elle  ne  travaille  plus 
qil'en  battant  la  retraite  6l  fur  des  diinenfions  beau- 
coup plus  appropriées  au  mauvais  tems  ;  fi  l'on  voit 
l'Araignée  refaire  imperturbablement  a  toile  fous 
l'alTalion  de  pluies  qui  la  détruifciit  ,  c'eft  que 
ces  piuies  ne  feront  pas  conftantes  U  (ont  au  con- 
traire fur  le  point  de  faire  place  au  beau  tems  le 
plas  durable.  =. 

«  Comme  je  crois  qu'il  faut  fui-tont  appeler 
météoroi<'gii ,  ce  qui    parle    des    météoics ,  Si  en 


I  N  S 

parle  bien  ,  je  reviens  de  nouveau  fur  ce  que  ma 
jnjmoire  me  fournit  de  mes  Araignées,  quant  aux 
ptéàiclions  thermales  elles  ■  mêmes.  Voilà  deui  aiiS 
<]uc  je  vois  leur  arrivée  concourir  en  avril ,  en 
liiai ,  ou  en  juin  ,  non  pas  ave.  l'arrivée  des  jours 
chauds,  mais  avec  l'arrivée  des  chaleurs  faites  j  ce 
tjui  eft  ttes-différent.  L'arrivée  des  premiers  jours 
chauds  cft  ce  qui  faic  dégarnir  ks  aibres  fruitiers 
de  pa:!'ai)ions ,  &  les  Hommes  eux-mêmes  de  leuis 
hardcs  d'hiver;  ce  qui  caufe  à  chaque  prmiems 
li  perte  d  une  moitié  des  fiuiis  &  la  moitié  au 
moins  des  fluxions  de  poitrine;  mais  que  doréna- 
vant .  on  ne  falle  rien  fans  avoir  obferVé  la  venue 
des  premières  Araignées  ,  ou  plutôt  qu'on  l'annonce 
a  fon  de  trompe  ;  qu'on  falTe  revivre  le  premier 
objet  des  procUmations  publiques  chez  les  Chal- 
décns ,  les  Arabes  ,  les  Egyptiens ,  &  des  miilurs 
d'Hommes  ronfervés  feront  compagnie  à  des  mil- 
lions en  produits  de  récolte  qui  uc  feront  pas 
ici  Jus.  » 

ce  J'en  dis  autant  fur  le  départ  progrcffif  de  ces 
Iiiledes  :  car  le  plus  grand  nombre  étant  parti 
avant  la  pluie  du  neut  feptembtc,  ce  ra'eft  une 
preuve  qu'il  s'eft  fait  alors  une  première  révolu- 
tion vers  le  froid.  D'autres  a/anc  difparu  pour  ne 
p!rs  revenir  après  les  pluies  dn  vingt,  j'en  conclus 
qu'il  s'cll  frappé  un  nouveau  coup  tendant  au 
changement  de  faifon.  Les  Araignées  angulaires  & 
internes  ,  enfin,  ayant  difpaiu  cncoïc  eu  deux 
bandes  depuis  le  2o  leptembre  ,  (  c'ert-i-dire  ,  celles 
que  je  ne  nourriflois  pas  ,  vers  le  dix  oûobrc , 
6c  celles  que  je  ncurtillois  ,  vers  le  vingt  )  je  vois 
une  progreflion  ,  dont  il  y  a  le  plus  grand  parti  à 
tirer  ,   pour  une  toule   de  circonUances.  n 

53  Je  cnâc  néanmoitis  à  un  fentiment  d'admira- 
tioa  lur  une  dernière  vue  ,  &  je  ne  puis  ni  en 
laire.  J'ai  d'abord  regretté  la  dernière  de  mes  Arai- 
gnées ,  lorfque  je  l'ai  perdue  le  vingt  de  ce  mois. 
Mais  je  vois  que  toute  la  fageife  elt  pour  elles  , 
&  toute  la  folie  eft  pour  moi.  Depuis  ce  tems 
non-feulement  je  ne  vois  plus  de  Moucherons, 
mais  je  ne  vois  plus  de  Mouches.  Il  y  en  avoit 
encore  en  foule  autour  de  moi  il  y  a  huitjouis; 
c'cft  tout  le  plus  ii  j'en  vois  maintenant  une  à- 
demi  paralyiée  en  deux  jours.  Mon  Araignée  a  donc 
fenti  à  tems  le  parti  qu'elle  devoir  prendre  ,  vu  la 
faifon  ,  &  en  me  1  annonçant  d'une  manière  li  po- 
ilrive,  elle  m'a  plus  que  payé  de  tous  mes  bien- 
faits. » 

Ces  obTervations  ,  outre  qu'elles  font  bien  faire, 
pour  intéielfertous  les  Leûciiis  par  le  plaifir  même  , 
ont  encore  un  but  ii  important  ,  qu'on  ne  riiu:o:t 
trop  exhorter  les  Naruralillcs  Se  les  Phyliciens  à 
les  répéter,  à  les  vaiier,  de  manière  a  pouvoir 
un  jour  en  faite  rélulter  des  principes  ;k  des  règles  I 
fixes.  ! 

InOus  avons    iait  remarquer  ,    qu'entre   les   Pa- 


I  N  S 


37Ï 


pillons  eu  Phalènes  de  même  efpèce  ,  il  y  en  a  qui 
reltent  plus  ou  moins  de  tems  fous  la  forme  de 
Ciayfahde,  &  cela  félon  la  f.;ii"on  duus  laqncUc 
la  Chenille  s'eft  transformée.  Ce  fait  méntoit  plus 
que  d'être  remarqué  ;  il  méritoit  qu'on  fît  atten- 
tion aux  conléquences  fingulieres  qu'on  en  peut 
tirer,  &  qu'on  fît  les  expériences  aux-iuelles  il 
invite.  Il  nous  conduit  directement  à  penfcr  que 
quelqu'admirable  que  foie  la  compoiicion  du 
tor;s  deslntcCtes,  que  quoique  leurs  machines  ne 
foieat  pas  faites  avec  moins  d'art  &  d'appareil  que 
elles  alacjuelie  nous  lommes  unis ,  nous  pouvons 
prolonger  ou  abréger  a  notre  rvé  leur  durée  ,  que 
nous  pouvons  taue  que  le  cours  de  la  vie  d'un 
Lifecle  foit  deux  fois  ,  trois  fois  ,  quatre  fois,  &:c. 
plus  long  que  ne  J'a  été  jufqu'ici  celui  daucua 
autre  Inl:fte  de  fon-  elpèce  ;  que  nous  pouvons 
au  contraire  ,  fans  faire  du  mal  à  fluiecle  ,  fans 
lui  nuire  ,  abréger  conlidérablement  le  cours  de 
la  vie;  c'e(t-a-dire,  que  nous  pouvons  mettre  cec 
Iiifcétc  en  état  de  faire  pendant  un  tems  alîèz  couit 
la  même  fuite  d'opérations  qu'il  n'eût  fuite  .,ue  dans 
un  tems  beaucoup  plus  long  Dés  qu'un  certain 
dc^ré  de  chaleur  peut  rendre  l'accroiifemcnt  du 
Popilfon  très  -  rapide  ,  &:  qu'un  ceitam  de-ré  de 
froii  peut  rendre  cet  accroillcmcnt  tiès-k"t;  l.i 
chaleur  &  le  froid  influeront  de  même  fur  les  dê- 
péiillemens  ou  décroilfemens  de  l'Infede  :  or  la 
vie  complette  de  tout  animal  n'clî  qu'une  fuite 
de  degrés  d  accroilfemcns ,  &  une  fuite  de  deo.és 
de  decroillemcns.  11  cil  cuneux  do  voir  ce  que 
nous  pouvons  luivant  cette  idée  ,  non  -  feulement 
pour  prolonger  &  pour  a'négcr  la  durée  de  la  vie 
des  Infectes ,  qui  font  fucccflivcment  Chenilles  , 
Chryfahdes  &  Papillons  ;  mais  aullî  ce  que  nous 
pouvons  de  fcmblable  lut  la  vie  des  Inledes  en 
général  ,  foit  qii'ils  aient  ,  ou  qu'il  n'aient  pas  à 
lubir  des  transformations.  (  es  i.:cherches  ont  aullî 
été  l'objet  d'un  mémoire  de  Reaumur.  On  doit  être 
excité  a  les  poulfer  plus  loin  ,  par  les  connoillances 
curieulcs  qu'elles  nous  promettent  ;  elle-,  femblcnc 
même  en  .promettre  d'utiles  ,  &  elles  en  ont  déjà 
donné  de  cette  dernière  efpèce.  La  conlbmmatioa 
des  œufs  cil:  un  ob^tt  coniidérable  ;  les  œufs  frais 
iur-toutfont  fouvent  d'un  grand  fccours.  Reaumur, 
a  la  fuite  des  recherches  &  des  réiicxions  qu'il  j 
eu  o.-calion  de  faire  ,  nous  a  m:s  fur  la  voie  de 
t.ouver  le  lecret  de  conlerver  pendant  plulicurs 
mois  ,  pendant  des  années  ,  des  c?ufs  prefque 
aulTi  frais  ,  c'eft  -  à  -  dire  ,  prefqne  dans  le  même 
état  où  ils  étoient  lorfqu'ils  ont  été  pondus. 

Combien  d'autres  recherches  aulfi  agréables  qu'u- 
tiles ,  pourroit  taire  naître  l'étude  des  Infecle;  ,  li 
on  vouloir  s'y  livrer  avec  autant  de  zèle  que  deconf - 
t.-nce  !  Mais  ce  qui  arrête  encore  le  delir  &  les 
progiès  de  cette  étude  ,  c'eft-  l'opinion  que  les  êtres 
qui  en  feroient  l'objet  ,  ne  font  pas  allei  impor- 
tans  pour  mériter  qu'on  s'en  occupe  avec  quelque 
.itteation  fiiivie.  Smv^  doute  ,  on  ne  do\z  pa;  te 
Aaa  1 


372  r       I  N   S 

\\'Xit  de  répéter,  qiis  les  H  >rara:s  font  toujours 
la  dupe  des  idées  de  grand  &  de  petit.  Ceux  même 
qui  favent  le  mieux  que  le  .grand  t<-  le  petit  ne 
(ont  que  de  fiinpl;s  rapports  ,  cèdent  fouvent  ,  fans 
sVn  appercevoir  ,  aux  imprelTions  que  le  grand 
fait  fur  eux.  La  difpofition  des  grands  corps  dont 
le  ciel  eft  orné  j  leur  circulation,  la  régulaà::;  avec 
laquelle  ils  décrivent  certaines  courbes,  les  lois  de 
leur  tnouvement  ,  les  tems  de  leurs  révolation<;  , 
leurs  vîtelfes  relatives  à  leurs  diftances  da  folci!  , 
font  l'objet  des  fpécula'ions  bien  dignes  des  tctes 
penfantes.  Mais  quelqu'un  qui  auroit  pailé  fa  vie  à 
iiiéditcr  les  niouvemens  de  ces  grands  corps  ,  foit 
de  ceux  qui  font  lumineux  pat  eux-mêmes  ,  foit 
de  ceux  qui  reçoivent  du  folcil  la  lumière  qu'ils 
nous  renvoient,  paroîtroit  s'être  occupé  des  plus 
n.)bles  fujets,  &  cela  indc'pendaminent  des  utilit-s 
qui  pourroient  nous  revenir  des  mouvemens  des 
allres  mieux  cor.nns  ;  tandis  que  celui  qui  auroit 
paHe  fa  vie  à  étudier  quelques  parties  ,  quelques 
organes  des  In feéies ,  leurs  c.rurs  ,  leurs  po'.mions , 
leurs  parties  deftinées  à  la  giné.ation,  leur  trom- 
pes ,  leurs  yeux  fi  compotes ,  celui  qui  auroit 
cherché  les  caufes  des  mouvemens  &  des  adions 
de  ces  dift'érentcs  parties ,  celui  enfin  ,  qui  n'auroi: 
eu  que  de  pareilles  recliercLes  pour  objet  ,  paroî- 
troit au  commun ,  même  des  Savans,  s'être  occupé  de 
trop  peu  de  ciiofe.  Si  on  a  d:s  idées  ^\  dift"-;- 
r;nf.s  de  l'objet  des  dernières  rechcr.li  s  ,  de 
celles  que  l'on  a  de  l'objet  des  prcin-ères ,  c'cft 
que  les  grande?  étendues  en  impofcnt.  Il  y  a  pcut- 
é'.re  pljs  de  difficulté  à  expliquer  ks  caufes  du 
mouvement  des  liqueurs  dans  les  Infeûes  ,  les 
préparations  &  les  fii;rati;;ns  de  cel'e  qui  devient 
de  la  foie  dans  les  ori^anes  de  quelques-uns  , 
laftion  de  lerr  cftonuc,  le  jeu  de  i^u.s  id:n:ra- 
blcs  poumons ,  les  accruijemcns  ,  les  dcpou'.lle- 
mens  ,  les  transformations  de  ces  êtres  ;  il  y  a 
peut-être  plus  de  difficulté  à  trouver  la  cau'c  du 
mouvement  du  moindre  mufclc  ,  qu'à  tiouvcr  celle 
des  mouvemens  des  corps  céltftes  ,  elles  oui  des 
connoifi.mces  qui  ont  des  rapporrs  plus  prochains 
avec  notre  propre  individu,  avec  cc:tc  machine 
dont  notre  bien  -  ê:re  ailu-.I  dépend  'î\  fort.  Le 
jlus  difàcile  &  pcut-écre  le  plus  utile  ne  nous  pa- 
loît  ici  le  moins  cllnnablc,  que  parce  qu'il  rou'e 
fur  des  objets  incapables  de  frapper  notre' imagina- 
tion  par  leur  grandeur. 

S  il  eût  plu  a  Celui  à  qui  les  prodiges  ne  coû- 
tent rien  ,  pour'uivrons  -  nous  avec  'Keauraur  , 
que  l'en  trouvât  ,  fiit  (ur  la  furfjcc  de  la 
t.-rre,  fuit  dans  l'intérieur  de  la  tene  des  mil- 
lions de  petites  boules  crcufes  de  cri:1<.l  ,  dans 
la  cavité  defqnellcs  on  découvrît  avec  dexcellens 
mi-rolcopes,  de  petits  cor,is  qui  fe  moavroient  con- 
tinuellement autour  d'un  centre  lumineux  ,  comme 
les  pla^iètes  fe  m:uvpnt  autour  du  foleil  ,  des  ef- 
pèces  d'atomes ,  dont  les  mouvemens  imicaflcnt 
ceuï  des  ^luHcces  ;  ces  petits   globss    patuiiroient 


I  N  S 

d'abord  d'aJmisables  machines  j  ce  feroit  une  re- 
cherche digne  d'un  Phyficien ,  de  connoître  les 
teins  des  révolutions  de  ces  grains  d'une  prodi- 
gieife  petiielTe.  Mais  quand  on  le  feroit  une  fois 
familianfé  avec  ces  petits  globes  ,  parce  qu'on  en 
auroit  rrouvé  par  -  tout  fous  fes  pas  ;  quand  on 
viendroit  à  comparer  ce  qu'ils  ont  de  metvei  leus 
avec  le  merveilleux  de  machines  animales  de  pa- 
reil ou  de  plus  petit  volume,  avec  des  In(e£les, 
ce  fero-.ent  les  machines  animales  qui  fe  faifitoient 
bien  plus  d;  toute  notre  admiration.  Ce  que  les 
petites  fplièrcs  nous  ofFriroient  de  plus  frappant, 
ce  leroient  les  diftérens  trouv;  mens  périodiques  de 
fil  à  fcp:  globules  amour  d'un  ccnire.  Combien  de 
mojvemens  plus  varies  &  plus  admirables  ne  dé- 
couvrons-nous pas  dans  le  corps  des  plus  petits 
Ii.feû.s  !  Combien  de  millions  de' globules  y  pallent 
&  repafieni  par  des  chemins  dont  les  courbures  (ont 
autrement  tortueutes  que  celles  des  routes  que  fui- 
vent  les  corps  céleftes  !  Combien  d'autres  mouve- 
mens admirables  dans  ces  machines  ,  outre  ceux 
de  la  circu'anon  !  Il  y  en  a  de  deftinés  à  donner 
entrée  à  l'air  dans  le  corps,  t(.  à  l'en  faire  (ortir. 
Combien  de  mouvemens  font  nécclTaircs  pour  l'ac- 
croillement  de  la  machine  ,  pour  lui  faire  prendre 
des  matières  étrangères  ,  pour  les  lui  approprier , 
pour  les  lui  réunir  ,  pour  en  augmenter  fon  exten- 
fion  en  tout  fens  !  Fdifons  attention  à  tout  ce  qui  fc 
palle  dans  l'intérieur  de  cette  machine  ,  pour  qu'elle 
djnne  naiifance  a  un  grand  nombre  d  autres  machines 
qui  lui  font  femblables  en  petit  ,  &  qui  l'é^a'cront 
pat  la  fuite  en  grandeur.  Enfin  les  machines  ani- 
males nous  otfrent  une  infinité  d'objets  dont  cha- 
cun cft  capable  d'épuifer  notre  admiration  ,  & 
notre  efprir  ne  doit  voir  lien  d  aulli  fu'ptenant  , 
d'aulh  véiitabiement  grand,  dans  le  jeu  confiant 
de  fix  à  !ept  boules  ,  quelque  grandes  qu'elles 
foicnt,  ni  même  dans  les  mouvemens  conltans  Se 
réguliers   dune  infinité  de  g'obes, 

C'efl  ainfi  que  Reaumur  s'expliquo't  pour  jufti- 
fier  en  quelque  forte  foii  penchant  à  éiudier  les 
infcdes  ;  &  c'eft  ainfi  que  nous  devons  encore 
nous  expliquer,  même  après  que  cet  Obfervateur 
à  jamais  célèbie  a  fi  b:e;i  conllaté  pat  fcs  travaux 
&  Us  découvertes,  l'utilité  &  l'agrément  de  cette 
étude.  Kc  craignons  pas  de  le  copier  fans  celle , 
puifqu'il  n'a  pûs  encore  pu  fe  faire  entendre,  & 
faire  rendre  juftice  à  rob,et  des  méditations  les 
plus  profondes  de  fon  génie  ,  puilque  feS  ouvrages 
ne  fauioient  êcre  trop  répandus  &  qu'ils  ne  font 
cependant  qu'entre  les  mains  de  peu  de  perfonnes. 
Ne  craignons  p.\s  ,  ajoute-t-il  ,  de  placer  encore 
une  réflexion  qui  va  à  l'éloge  deslilecles:  pour- 
quoi aptes  tout,  craindrions  nous  de  trop  louer 
les  ouvrages  de  l'Etre  fuprême.  Une  machine  nous 
paroît  d'autant  plus  admirable  ,  Se  elle  fait  chez 
nous  d'autant  plus  d'honneur  à  (on  inventeur,  que 
quoiqu'aulVi  finiple  qu'il  cft  pollîble  par  r.ipport  à 
U  liii  à  laquelle  elle  cft  dcftir.ce ,  il  entre  dans  Îa 


I  N  S 

e-'mpofition  sa  plus  grand  nombre  de  parties  ,  & 
de  parties  tiès  -  diftércntes  ciitr'ellei.  Nous  avons 
une  grande  idée  du  gc'nie  de  l'Ouvrier  qui  a  fu 
réunir  &  faire  concourir  à  la  même  fin  autant  de 
farcies  difft'rentes  &  néccdaires.  Celui  qui  a  fait 
1^-S  macliir.cs  animées  que  nous  appelons  des  Ir.- 
fcéles,  n'a  all'urément  fait  entrer  dans  leur  com- 
pofition  que  les  parties  qui  dévoient  y  être.  Combien , 
malgré  leur  petitciie  ,  ces  machines  nous  doivent- 
e^les  paronrc  plus  admirables  que  celles  des  grands 
animaux,  s'il  ell  certain  qu'il  entre  dans  la  com- 
polition  do  leur  corps  beaucoup  plus  de  parties 
qu'il  n'en  entre  dans  celle  des  corps  énormes  des 
E.!éphâns  &  des  Baleines.  Pour  faire  paroître  au 
j.iui  un  Papillon  ,  une  Mouche  ,  un  Scarabé  ,  en 
un  mot  ,  tous  les  Infedcs  qui  ont  à  fubir  des 
transformations,  il  a  fjliu  au  moins  faire  léqui- 
vâlcnt  de  deux  aninaui ,  faire  une  Chenille  dan-- 
Isquclle  le  Papillon  prît  tout  fon  accroiirement  , 
faire  des  larves  dans  Icfqueiks  la  Mouche  &  le 
S;arabé  pullcnt  cioître. 

La  proJii;icure  variété  des  formes  des  Infciflcs 
d.ms  Icç  dili-ncns  Ordres  on  les  différcns  genres, 
o.fie  déjà  un  grand  fpc^lacie  à  qui  fai:  le  con- 
fiiércr  :  quelle  variété  dans  le  meule  de  leur  corps, 
dans  le  nombre  de  leurs  pa-tcs,  dans  leur  arran- 
gement, dans  la  figure  &  la  (Iruélure  des  aî:es. 
Cil  un  mot,  dans  toutes  les  parties  extérieures  de 
leur  organifaiion  !  Ce  fpeclacle  feul  n'elt-il  pas 
propre  à  attacher  agréablement  nos  yeux,  &  i.  élever 
urilement  notre  amc  vers  la  contemplation  de  la 
pjillance  fans  borucs  de  la  Nature,  aufli  inépuifaSIe 
dans  la  divcifîré  qje  dans  l'abondance  de  ces  mêmes 
éircs,  dont  la  pctitelTe  mêrae  doit  être  un  motif 
de  plus  poui  nous  engager  aies  rechercher,  i  les 
d.'couviir,  &  à  les  obferver.  Mais  combien  de  mer- 
veilles r.ous  font  cachées,  &  le  font  pour  toujours; 
q.uc  nous  en  découvririons,  fi  nous  pouvions  voir 
dilHnCleraent  tout  l'artifice  de  la  ftruclarc  intéiicurc 
du  corps  des  lufedcs.  Un  Sauvage ,  a  dit  Reauniur, 
rjé  &L  élevé  dans  les  plus  épailfes  forêts  da  Nord, 
qui  fc  trouvcroit  tout  d  un  coup  trarfporcé  devant 
uji  de  nos  fuperbes  palais,  concevroit  de  grandes 
iJécs  des  Hjmmes  qui  ont  conllruics  de  tels  édifices, 
îvliis  il  aurait  bien  dautrcs  idées  de  l'indullrie  hu- 
n.;aine,  s'il  parvcnoit  avoir  tout  ce  que  renferme 
Intérieur  de  ces  palais,  &  à  prendre  quelque 
cor.noillance  relativement  aux  commodités  &  aux 
orncmcns  qui  y  font  raflemblés.  Ainfi  les  merveilles 
prodiguées  dans  la  conftruélion  intérieure  des  In- 
fcéles  nous  échappent.  On  n'a  pas  laifl'é  pourtant 
que  d'y  voir  bien  des  mécaniques  furprcnantes  ^  & 
qui  doivent  fortement  exciter  ceux  qui  étudient  ces 
tires  ,  à  poull'er  encore  plus  loin  leurs  recherches. 
Peu:  être  ,e(l-ce  dans  Tanaiomie  comparée  &  per- 
f-xtionute  des  Lifcûes  ,  que  nous  devons  trouver  la 
folu'ion  de  bien  des  problèmes  relatifs  à  l'auatomie 
du  corps  humain. 

Quoique  nous  foyons  env-ecs  biyn    l^a  J'avoir 


I  N  S 


373 


fondé  toutes  le^  profondeurs  que  i'at'atnmie  <ks 
Infedlês  renferme  ,  cependant  il  ell  vrai  de  dire  , 
que  deux  hommes  entr'autrcs,  qui  fe  lont  plus 
particulièrement  dévoués  à  cette  partie  aufi:  inté- 
rcllante  par  elle-même  que  par  fes  rapports  ,  &  qui 
ont  véritablement  aftaché  à  leurs  travaux  un  noiri 
impérilfable  ;  deux  hommes  bien  dign."  de  (crvic 
de  modèles  à  ceux  qui  voudroient  s'élancer  daps 
la  même  carrière,  paroilient  avo:r  atteint  jufqu'aiin; 
dernières  découvertes  de  l'œi!  humain  muni  de  touiî 
les  fecours  de  l'arr.  Il  eft  bien  peu  d'animaux  peut- 
être,  fans  en  eicepter  même  l'Homme,  dv>nt  on 
ait  une  anatomie  plus  comphcte  que  celle  que  Swam-.^ 
merdam  nousa  donnée  furie  Pou, ou  plutôt  Lyonncr, 
fur  la  Chcnil'e  :  car  ce  dernier  s'cft  autant  élevé 
au-dellus  de  SM'ammetdam  ,  que  celui-ci  s'étoit  élevé', 
au-d;ilus  de  tous  les  Anatomiftcs  qui  l'avoient  pré- 
cédé. Mais  pourquoi  ne  pourrions-nous  pas  voie 
encore  de  nouveaux  Anatomiftes ,  s'élever  au-deilus 
de  S'.yammerdam  ,  de  Lyonnet  lui-même  ,  et  par- 
tager la  gloire  de  ces  deux  grands  Hommes  ? 

Lcsinfeélcs.qu'onavaic  regardé  autrefois  commcdcs 
animaux  imparfaits,  ayant  été  bien  examinés,  ontfaic 
voir  qu'il  cnire  dans  la  compofition  de  leurs  corps, 
plus  de  parties  que  dans  cel  e  du  corps  des  animaux 
dont  nous  avons  la  plus  haute  idée.  Un  grand  nom- 
bre de  ces  parties  nous  font  cachées  par  leur  petireilc  ,• 
&  les  uiagcs  de  celles  qui  font  à  la  portée  de  nos 
yeux  feuls,  oa  de  nos  yeux  aidés  du  fecours  des 
verres,  font  fouvent  difficiles  à  reconnonre.  Com- 
ment reconnoîtrerionç-nous  tous  leurs  ufagcs,  puif- 
quc  ,  malgré  lesdili'edions  fans  nombre  qui  ont  été 
faites  des  cadavres  humains ,  nous  ne  favons  pas  i 
quoi  fervent  jlu'"ieurs  parties  de  notre  corps  ,  quoique 
de  grolfcur  confidérable  .'  L'ufagc  de  la  race,  par 
exemple  ,  n'cft  pas  encore  connu.  !I  y  a  pourtattt 
dans  l'incéiieur  des  lafedes,  quantité  de  patties 
qu'une  dcxtéii:é  médiocre  &  un  peu  dhabitude  à 
les  chercher  font  aifément  découvrir  :  tels  font  le* 
inteftins,  rdlomac.  On  peut  découvrir  dans  U  ' 
plupart  un  cojur,  ou  une  fuite  de  coeurs,  qui 
règne  d'un  bout  à  l'autte  de  leur  dos  :  on  peut  décou- 
vrir que  la  plupart  des  anneaux  dont  leur  corp« 
eftcorapofé,  eu  deux  ouvertures  ou  deux  bouche» 
deftiuiesarelpireri'air.  S:  fui  vie  leurs  poumons  fingti- 
licriou  lesttaclr-csqui  les  compofcnt.  On  trouve'le* 
parties  de  l'un  &de  l'ancre  fèxe  deiiinées  à  la  géjiéra- 
tion.  On  voit  bien  des  fingularités  allé?,  frappâmes  f  irla 
flruflure  de  le  ir?  bouches,  fur  celle  delciT;  trompes  , 
de  leurs  mandibu'es,  fcc.  Sans  doute  on  peut  encore 
fur  la  plupart  de  ces  ob  ets  qui  ne  fonr  pas  les 
moins  apparens,  exercer  une  dcxtéiité  utile  à  la 
fcieacc  ,  &:  parvenir  fans  ccfife  à  faire  des  découvencs 
nouvelles. 

Ceuxmcm:  qui  ne  voyagent  que  pour  voyager, 
comme  d't  Rcaumur,  lont  conduits  dans  les  pays 
qu'ils  parcourent,  pat  un  différent  cfprit  de  curies 
(ité.  Ce  font  les  moeurs ,  le  génie  des  peuples  ,  leurs 
télisioui,  d*a<  les  uas  aimeat  a  s'isâfuire»  rVaiiicu» 


>74 


1  N  S 


font  uniquement  touchés  dcç  produirions  qtie  !a 
Nature  y  offre.  Entre  ceux-ci  les  uns  fc  plaifent 
à  oblerver  les  plantes,  d'autres  à  obferver  les  ani- 
maux. Ce  font  les  mincraux  qui  attirent  l'attention 
des  autres.  D'autres  ne  s'attachent  qu'à  recueillir 
de  prtcicux  reftes  de  l'antiquité.  Ce  que  les  pratiques 
&  les  ouvrîmes  des  arts  ont  de  particulier,  cit  ce 
qui  en  occupe  d'autres.  L'hiitotre  des  Infeétcs , 
cft  un  valle  ,  un  immenfe  pays  ,  qu'on  peut 
aulTi  parcourir  dans  diffâcntes  vues.  Ainfi  partni 
les  Entomologiftes  ,  les  uns  s'attachent  plus  parti- 
culi  remer  t  à  ramaller ,  à  diftinguer,  à  nommer^ 
à  c!. lier,    à  décrire   les  Infedes. 

Sans  doute  ,  quand  on  penfe  à  ce  qu'efl  oblisjé 
de  favoir  un  habile  Hotanifte,  on  en  eft  effrayé  : 
la  mémoire  doit  fe  charger  des  noms  de  plus  de  vingt 
raille  plantes  ,  &  il  doit  être  en  état  de  s'en  rappeler 
toutes  les  fois  qu'il  le  veut,  1  image  de  chacune.  Entre 
tant  de  plantes ,  il  n'en  cil:  peut-être  point  qui  n'ait 
fes  InCcéles  particuliers;  telle  plante,  tel  arbre, 
eomine  leCiiène  ,  fuffit  à  en  élever  plulîeurs  centaines 
d'elpèces  dilTérentcs.  Combien  y  en  a-t-il  cependant 
qui  ne  vivent  pas  fur  les  plantes  !  Combien  y  en 
a-til  d'cffèccs,  qui  fc  nourriircnt  aux  dépens  des 
grands  animaux  ,  qu'elles  fucent  continuellement ,  ou 
cjui  fuv-cnt  d'autres  luftftcs!  Combien  y  en  u-t  il 
d'cfpèces,  dont  les  upes  paffcnt  la  plus  grande 
partie  de  leur  vie  dans  l'eau  ,  &  dont  les  autres 
l'y  palTcit  toute  entièiej  L'immcnfité  de  l'ouvrage 
de  la  Nature  ne  paroît  mieux  nulle  part  que 
dans  rinnorabrab'c  multiplicité  de  tant  d'cfpéccs  de 
petits  animaux.  Un  Enromologifte  qui  fe  rédti;ro!t 
a  i.ne  defcription  paticulière  de  ceux  de  fon  pays, 
donna  t-il  .i  ce  pays,  des  limites  alfez  étroites, 
ne  pou;  roit  pas  même  fe  promettre  de  les  tous  décrire. 
Il  n'eft  point  d'année  qui  n'offre  a  un  Obfcrva- 
teur,  dans  les  mêmes  cantons,  des  Infccles  qu'il 
ii'.y  avoir  point  encore  vus.  Après  tout,  nous  fommes 
cotidamnés  à  n'avoir  en  tout  genre  qu'un  favoir 
très  b«rné,  &  on  a  pu  penfer  &  dhe  que  ce  que 
nous  devons  regretter  le  plus,,  n'efl  peut-être  pas 
de  ce  qu':l  y  a  des  milliers  d'efpéces  de  petit  anirnaux 
qui  nous  fcrjnt  toujours  inconnues;  (î  nous  pouvions 
parvenir  ,  a  t  on,  dit  ,  à  connoître  toutes  les  efpèces 
de  Chenilles,  de  Papillons,  de  Mouches  ,  de  Mou- 
cher;;ns,  Sic.  à  a  or  des  lignes  caiaélérifti  ]ues, 
Qtii  nous  feroient  dilHnguer,  Ics  une,^  des  autres, 
dés,  efpèces  qui  pa'-oiilcnt  les  mêmes  au  refte  des 
Hommes,  ce  feioit  nous  charger  de  connoifîances 
qui  ne  laifTeroic;'!  giieres  de  pla:e  à  la  mémoire  la 
plus  valle  pour  des  faits  plus  importans.  Tant  que 
cent.  &  csr,t,efpè:e;  de  Mouches,  ou  de  trcs-petirs 
Papillo.-is,  aj:>u-c-t-on  ,  ne  nous  oiniroBr  rien  de 
plus  remarquable  que  (juclques  légères  différences 
dans  des  formés  dtSaîles,  dans  celles  des  pattes, 
ou  que  das  variétés  de  coukurs,  ou  que  des  dif- 
tributions  différentes  des  mêmes  couleurs ,  on  peut 
les  lailfer  confondues  les  unes  avec  les  autres. 


î  N  S 

Dar.s l'article  Entomologie,  nous  avons  fuffiram- 
ment  démontre  la nécellité  d'une  clallîfication,  d'une 
méthode  &  d'une  nomenclature, d'un  Ordre  fyfiémati- 
que,cniinniot,  quclqu'éttangerqu'il  (oit  a  l'Oidre  ou 
au  fyUémede  la  Nature,  pour  pouvoir  compofer  les 
élémens,  la  férié  Se  l'organifation  de  la  fcience  elle- 
même,  pour  y  lailfer  des  traces  alfurées,  &  en 
conliatcr,  en  avancer  les  progrès;  nous  avons  en 
même  temps  fulhfaramcnt  prouvé  l'utilité  des  tra- 
vaux de  ceux  qu'on  a  dTignés  fous  le  nom  de  Métho- 
diites  ou  de  Nomenclatcurs.  Nous  ne  répéterons 
pas  ce  que  nous  avons  pu  dire  ;  mais  nous  ne  pouvons 
que  réclamer  de  nouveau  contre  l'injuftice  de  ceux 
qui  aftedciit  de  ne  trouver  que  de  l'inutilité  dans  ces 
travaux  &  d'y  attacher  même  le  dédam.  C'ell;  ainfi 
qu'onn'a  pas  plus  de  droits  de  blâmer  le  goût  de  ceux 
qui  cherchent  à  faire  des  collections  d'Infedcs  pour  fe 
former  des  cabinets  &  fatisfaire  à  chaque  ini^ant 
leur  vue  dans  un  fpeélacle  autfi  agréable  par  fa  variété 
que  pat   fa  richelfe. 

Il  faut  avouer  qu'une  énuniération  exaéle  de  toutes 
les  efpèces  de  chaque  genre  d'Infectes,  puillions-nous 
la  faire,  n'eft  pas  bien  propre  à  toucher  beaucoup 
de  pcrtbnnes.  11  faut  peut-être  avoir  une  grande 
p.iticnce,  pour  lire  de  fuite  une  vingtaine  de  dcf- 
cripiions;  on  cft  bientôt  las  de  n'entendre  parler, 
tûiijours  fur  le  même  modèle,  que  de  différens  arran- 
gcmens  ou  de  diiftrens  mélanges  de  couleurs ,  de 
ta.-hes ,  de  raies.  Quand  on  veut  que  le  jugement 
travailles:  l'imaginat-on  agilTe,  on  ne  fuppoite  pas 
long-tems,  cequi  n'occupe  que  la  mémoire  ,  ce  qui 
ne  parle  qu'aux  yeux  5c  toujours  à-peu-ptès  fur 
le  même  ton.  La  partie  de  l'étude  des  Infectes  (p.ii 
eft  vr.-i  Tient  la  plus  intéieffante ,  celle  auffi  à  la- 
qiellc  on  fera  généralement  fenfible  ,  eft  (ans  doute 
celle  qui  embra.le  tout  ce  qui  a  rappport ,  aux 
mirurs,  pour  aiiifi  dire,  ou  aux  habitudes,  aux 
induftrics  de  tant  de  petits  animaux.  On  ne'*pcut 
jamais  fe  laffer  d'obférver  leurs  différentes  façons 
de  vivre  ,  comment  ils  t"e  procurent  les  alimcns  con- 
venables; les  rufeid'ont  plufîeurs  ufcnt  pour  fe  failîr 
de  ceux  qui  doivent  êrie  leur  proie  ;  les  précautions 
que  d'autres  prennentjpour  fe  mettre  en  fureté  contre 
leurs  ennemis  ;  leur  prévoyance  pour  fc  défendre 
contre  les  injures  de  l'air;  leurs  foms  pour  fe  per- 
pétuer, le  choix  des  endroits  otl  ils  dépofent  leurs 
œui's,  rant  ahn  qu'il  n'y  courent  aucuns  rifques  , 
qu'afîn  que  les  petits  qui  en  écloront  trouvent  à 
portée  une  nourriture  ptopre,  dès  l'inftant  de  leur 
nailfance,  les  foins  que  d'autres  ont  de  nourrir  eux- 
mêmes  leurs  petits,  de  les  élever.  C'eftfur  tout  cela  , 
il  eft  vrai,  qu'on  ne  faarcit  ralîembler  trop  d'ol)- 
fervanons,  &  que  nous  ne  faurions  itop  cxfit.-r 
le  icle  &  le  goût  des  O'^fervatcurs  ou  Amateurs 
de  l'Entomologie.  Combien  de  faits  toujouts  nou- 
veaux, toujours  admirables  à  qui  fait  le  moins  ad- 
mirer, l'étude  des  Infeites  doit-elle  fans  CL-lie  four- 
nir-  à   tous   ceux  qui  voudront  en' faire  l'objcs  de 


I  N  S 

fsur?  redicrches  !  Quel  fi^nfiblc  plaifîr  ne  coit- 
on  pas  avoir  en  voyant  en  dérail  une  paitic  des 
lTie^vji!!cs  que  celui  ijui  tcu!  en  faic  opérci-  de  vé- 
rirabici,  a  prodiguées  pour  varier  fi  prodigieufemcnt 
les  c(pèces  d'InCeûes  &pour  les  perpétuer!  N'eft- 
ce  pas  un  nouvel  agrément  encore  de  mettre  à 
portée  d;:  jouir  des  mêmes  plaifirs,  ceux  <]ui  peuvent 
y  et  c  feniibies,  de  leur  piocurer  de  ces  piaiiirs 
doux  Se  tranquilles,  qui  valent  a  celui  qui  les  gouie  , 
d'excellentes  leçans  de  morale,  qui  élèvcat  rcfj.'rit 
ver;  les  plus  hautes  contemplations,  enfin  de  leur 
procurer  de  ces  plailus  qui  peuvent  conduire  à  ce 
qu'on  appelé  plus  (pécialenient  des  découvertes 
«tiks. 

Nous  dcTons  emprunter  encore  ici  le  langage  de 
Rcairnur,  pour  répondre  à  ceux  qui  trouvent  dans 
la  pctiiefTe  des  Infeéles,  un  motif  de  ne  pas  s'en 
•ccuper  &  un  reproclie  vis  à-vis  de  ceux  qui  s'en 
occupent.  La  plupart  des  cfpèces  de  Teignes,  dix-il, 
ne  font  pas  capables  de  faire  imprellion  fur  nous 
par  leur  grandeur.  Les  Larves  qui  minent  ks  feuilles, 
les  Piiccr  >ns  ,  les  Larves  des  ga:les,  tant  de  Clie- 
nilles  induftieufes,  font  bien  de  petits  animaux; 
mais  dès  qu'ils  femblent  le  difputer  en  génie  à 
ceux  q  li  nous  en  impofent  le  pli!s  par  la  grandeur 
de  leur  malle,  dés  qu'il  femblent  mène  l'emporter 
fur  eux  en  adrelTe,  en  font  ils  moins  d.gncs  de  notre 
attention  pour  être  pe:irs  Dès  que  l'Auteur  de  tous 
les  êtres  a  piis  tant  de  foin  pour  fiire  croître  tant  de 
petits  Infcéles;  dès  qu'ils  feinoient  lui  avoir  paru 
ù  précieux;  dès  qu  il  s'eft  plu  à  les  muliipiier  fi 
fort,  &  a  en  varier  les  cfpèces;  dès  qu'il  a  prjduit 
tant  d'cf(.'èces  de  Pucero.is  ,  qu'il  les  a  mis  en  é.at 
de  fe  perpétuer  d'une  façon  fi  différente  de  celle 
dont  fe  perpétuent  tant  d  autres  animaux  :  nous  elf- 
il  permib  d'avoir  une  parfaite  indift.'rencc  pour  ces 
Teignes,  ces  Pucerons,  &c.  Ne  devons- nous  pas 
avoir  quelque  délir  de  lesconnoître  r  Ne  nous  rendons- 
nous  point  indignes  d'être  jcs  habitans  d'une  tcire 
où  raut  de  merveilles  ont  été  rafremblées ,  quand 
nous  ne  daignons  pas  même  ouvrir  les  yeux  pour 
les  conlidérer  V  Qu'elle  idée  aurions-nous  d'un  Homme 
qui.  allez  riche,  pour  (atisfaire  le  defir  qu':l  a  d  ac- 
quérir tout  ce  que  l'art  a  fu  laire  de  plus  parfait 
en  tableaux  St  enitatues,  choiliioit  le  pie  1  a  !a  main; 
qui  prêt  reroit  les  ftatues  les  pUis  mal  proporiioniiées 
&c  les  plu-brufes,  parce  quelles  feroient  grandes, 
à  des  petites  ftatues,  propies  d'ailleurs  a  montrer 
tout  ce  que  favent  &  peuvent  le  g^nie  &  le  cil'eau 
des  plus  grands  maîtresî  Quelle  idre  aurions  nou- 
d'un  H  unme  qui  ne  feroii  cas  des  machines  de 
tout  genre,  qu'autant  qu'elles  feioient  glandes, 
qui  fcu>ic  plus  touché  d'une  hoiloge  de  vi'Uge  ,  que 
d'une  petite  montie'd'une  grande  jutlelle  ,  ii  où  les 
fonncries  ,  les  répétitions  ,  tout  ce  que  l'ai  t  de  l'hor- 
logerie a  inventé  ,  fe  tronveioit  r  uni  ?  Prenons  garde 
qu'on  i,e  nous  reproche  d'avoir  tro  •  de  rapport  avec 
cet  Homme  dont  la  groûi.'ivrénouM-h -'que  :  car  il  n'y 
aqu'a  conlidérer  lesliifeéles  avec  des  yeux  éciaircs  U 


ï  N  S 


Pï 


attentifs,  poi}r  reconnoîrre  qu'ils  re-iiîportcnt  plus  pac 
lamulLirudede  leuisparti-s  (urles  grands  animaux, 
que  l'horloge  dans  laquelle  un  très-grand  nombre 
de  fingularités  font  réunies,  ne  l'empotte  fur  la^  pl-us 
firaple.  Plus  (es  animaux  font  petits  &  plus  ils  nous 
fourniileiit  des  preuves  de  cette  puifl'ance  de  l'ua- 
menfité  de  laquelle  nous  n'aurons  toujours  que  des 
idces  trop  fojbles  fit  trop  bornées  ,  mais  que  nous 
devons  travailler  à  étendre  autant  qu'il  efl  en  nous. 
Ce  u'eft  même  que  dans  les  petits  êtres,  que  l'im- 
niendtc  de  cette  Puillance  adorable  a  pu,  pour  ainfl 
dire,  (e  déployer  dans  cette  portion  de  lUnivers  qui  a 
été  accordée  aux  Hommes.  Toute  grande  que  nous 
paroît  notre  terre,  elle  n'cft  qu'un  atome  par  rap- 
port à  l'étendue  du  monde  entier.  Sur  ce  petit  globe  , 
les  efpècts  des  grands  animaux  utiles  ,  des  Elé'phans  , 
des  Chameaux  ,'  des  Bœufs,  des  Chevaux  ,  des  Mou- 
tons, &c.  celles  des  grands  animaux  nuillbles  ,  des 
Lions,  des  Ours ,  des  Tigres,  &c.  ne  pouvoicnt 
être  variées  que  jufqu'à  un  certain  point;  la  furfacc 
de  la  terre  ne  fiiffiroi:  ni  à  nourrir ,  ni  à  contenir 
feulement, autant  d'efpèces  &  autant  d'indi-idns  de 
Chevaux,  qu'il  y  a  d'efpèces  &  d'individus  de  Puce- 
rons, Plus  les  aniinaax  fon:  petits  ,  &  plus  la  puif- 
fance  ia'ns  bornes  a  pu  en  placer  d'cffècesfur  no- 
tre terre.  On  peut  dire  auili  quî  le  nombre  des 
cfpèces  des  animaux  a  été  multipliée  en  raifon  de 
leur  pctitclle  ,  &  il  fcmble  que  dars  chaque 
Clalfe  d'infedes  .  c'clt  aux  plus  petites  efpeces 
qu'ont  été  accordées  les  fingularicés  les  plus  pro- 
pres à  leur  attirer  notre  admiration  L-s  plus  ps- 
tites  -efpèces  de  Chenilles ,  comme  les  Teignes 
Iciiles  le  prouvent  alf-z  ,  les  plus  petites  crpècet 
de  Larves  font  celles  qui  nous  montrent  les  procé- 
dés les  plas  indultrisux.  Nous  avons  t  op  de  dif- 
pofition  a  m -coimoître  l'orig  ne  de  tant  de  petits 
ècies  organilés,  nous  avons"  peine  a  penfcr  qu'elle 
efi  la  même  que  celle  des  animaux  que  nous  ju- 
geons les  plus  nobles  :  pour  que  des  machines  prêtes 
a  nous  échapper  p.ir  leur  petiteifc  ,  nous  paruifent 
venir  delà  niaui  q<!i  a  formé  les  plus  graiides,  iSc 
qu'elles  en  étoient  auiTi  dignes,  il  falloir  qu'elles 
euirent  a  nous  faire  voir  qu'elles  (avoient  faire 
des  opérations  plu  .  difaciles  i<  plus  ins;énicu(es  que 
celles  des  plus  grandes  machines  animées ,  il  failoic 
que  malgré  leur  petiteiTe  ,  elles  eullcnt  de  quoi 
nous  frapper.  En  un  mot  ,  e  l,s  avoient  befoin 
d  avoir  plus  de  ces  traits,  que  1  efprit  le  plus 
grolTier  ne  lauroir  voir  ,  fa'îs  reconnoître  qu'ils 
Partent  de  la  main  du  plus  grand  de  tous  ks 
Maîaes. 

Mais  quel.-|ue  admirab'es  que  puifTent  être  ces 
retiis  animaux  ,  'id'  e  même  que  nous  voulons 
donner  j  &  qu'on  doit  prendre  du  nombie  infini  , 
ou  au  moir.s  infini  pour  nous  ,  de  leurs  différcnrcs 
efpèces  ,  ne  doit  elle  |'a-  décourager  ceux  qui 
auroieat  le  pl-is  der.vie  de  Its  é-udie.  î  Qu'eit  ce 
que  le  peu  d  efiecc  d  Infectes  ,  .,iie  nous  pou- 
vons tdue  eimei  dans   notre  tctt  ou  daii>  nos  vo- 


ÎT^ 


I  N  S 


jumss  ,  en  foaiparaifon  de  !a  prodlgieufc  quantité 
ielpèces  dont  toutes  les  pamts  de  la  terre,  & 
conc  tous  les  corps  teireflres  foin  peuplés  ;  Quelle 
fcience  cependant  ,  apiès  tout  ,  peut  être  embralLc 
dans  toute  l'on  éteadue,  dans  tous  fes  détails,  par 
lia  cfpiic  hiiinain  î  Par  ce  qu'il  r.e  nous  a  pas 
été  accordé  de  tout  favoir  ^  qu'il  ne  noub  a  même 
été  accordé  que  de  très-peu  lavoir  ,  nous  condam- 
nerons -  nous  à  une  ignorance  complctte  î  Nos 
yeux  ne  peuvent  mettre  à  notre  poiC^e  les  parties 
de  ces  grands  objets  qui  font  rornement  du  ciel , 
•ni  même  les  faiiies  des  objets  qui  font  fur  la  terre 
a.  m-:e  diftance  allez  médiocre  de  nous  ;  nous  ne 
Li.fons  pas  de  jouir  du  jla  lir  que  nos  yeux  nous 
procurent ,  en  nous  montrant  nucux  ou  moins  les 
ccr£'S  qui  nous  environnent. 

Quand  0-.  cft  convaincu,  comme  oh  doit  Vètre  , 
que  le  nombre  des  efpèccs  û'inicûes  ell  prefque  in- 
hai  ,   on   ne  peut  pas  former  un  plan  aufli  chimé- 
rique que  le   fcrou  celui  de  les  éfuife'.    Mais  c'eft 
par  ce  te  laifon  même  que  l'on  doit   reconnoître, 
combien  il  étoit  néceffaiie  d'ail'ujetir  fa  marclie  dans 
des  fyliêmes  artificiels  ,   dans  des  divilioi.s   métho- 
dique'. On  ne   doit  point  avoir  en  vue  de  ralfera- 
bier  dans  un  oavr;ige  tous  les  Inledcs  qui  peuvent 
tomber  fous  les  yeux  ;   mais    on  doit  fe    propofcr 
d'établir  un  certain  nombie  d'Ordres  &  de  Genres, 
de  manière   que  lorf-iu'on  trouvera  à  la  campagne 
un  Infede  ,   on    publie    lavoir    bientôt  s'il   crt    de 
ceux  qui    ont   été   déciits;  ou    s'il    n'en    eft    pas, 
.-qu'on   voie  au  moins  à  quel  Ordre,  à  quel  Genre  il 
doit    erre   rappor.é  ;   qu  on    fâche    quel   font  ceux 
avec   qui   il  a  de    la    rellemblance  ;    qu'on     puille 
même  ,    far.s  avoir   étudié   cet    Infcûc  ,   favoir    ce 
qu'il  a  été  j   ou  ce  qu'il  doit   devenir.   Ainlî  ,  on 
trouve    une   nouvelle    Chenille,    on    la  reconnoît 
pour  Chenille,  aux   car-idères   qui  ont   été  iixés  ; 
on   fait  qu'elle    deviei;d:a    Chrylalide  ,  &    enfuite 
Papillon.   On   trouve   un   Papillon  ,  on  décide  aifé- 
ment  ,  quelque  petit  qu'il   (oit,  qu'il   n'eft  pas  une 
Mouche  ,    Se  on  fait  dès- lors  qu'il  a  été    Chryfa- 
lide  &  Chenille  auparavant.  Il  en   fera  de  même  des 
Larves  de   toute  cijèce;  on  fera  en  état  de  recon- 
noître fi  cl'cs  doivent  prendre  !a  furiiie  de  Mouches, 
de  Sauteielies,    de  Scarabés  ,   &;c.    Quelque  clpèce 
d'adreife,  quelque  forte  de  génie  ,  dindufliie  qa'une 
In'eéle  j  uilfe  montrer  ,   on    doit  fc   propofer  d'en 
préfenter  des  exemples,  pour  qu'on  punie  deviner 
comment  lli.fcdc  s'y   prend  pour  exécuter  un  ou- 
vrage   fingulier   qu'on   voit  pour  !a   prcirr;ère  fois. 
Dès  que  nous    (avons    comment    une   Chcni'le    fe 
renferme  dans  une    coque  de  fois  de  figure  oblon- 
.    gue  ,    (1  on   nous  arporte  ui  c  coque  de   même  fi- 
.    gure  ,  mais  fabriquée  par  une  autre  Chenille  ,  nous 
lavons     comment   cette    dernière  a   été   travaillée. 
Il   ne    fe.'o'c   donc   pas   la  onnable  de  fc   propofcr 
d'épuifer  l'hiiloire   des    Infccles  ;  mais    il  l'elt   d'en 
donner  des   principes    g^niraiix.    C'clt   ainii  ,     dit 
RiSatiiuur  ,  «ju'on  en  ufe  dans  des  fcicncss  qui  ont 


I  N  S 

réellement  c'es  objets  infinis  ,  &  c'efl  de  c'ioî 
la  Géométrie  nous  donne  de  beaux  exemples.  La 
théoiie  des  courbes  embraffe  des  infinités  de 
genres  de  ces  lignes  &  de  génies  dont  cha- 
cun contient  une  infinité  d'cfpèces  diftérentes. 
Quand  on  a  trouvé  léquation  générale  qui  ren- 
ferme les  propriétés  des  courbes  d'un  certain  genre  j 
quand  on  a  mis  cette  équat'on  en  état  d  êire  cont- 
rruitc  ,  le  problême  ell  réfciu  ,  on  ell  latisfait. 
C'eil  une  formule  qu'on  applique  à  quelques  cas 
particuliers  ;  on  fe  contente  même  de  détcimmer 
quelques-uns  de  ces  points,  dunt  il  en  faudrois 
déterminer  une  infinité  pour  décrire  une  de  ces 
couibes  en  entier  ;  on  lailîe  a  ceux  qui  en  ont  le  bc- 
foin  ou  le  loiùr ,  le  travail  a'dpp:i.]aer  la  formule  à  d'au- 
tres cas.  Une  ClalTe  ,  un  Ordre  &  un  Cet  re  d'aimanx 
do.ntles  carailèresont  été  bien  fixés,  font  pour  les  Ns» 
turahlles ,  ce  que  font  des  formules  générales  pouï 
des  Géomètres. 

■Un  goût  exquis  &  un  jugement  fur,  qui  me:- 
tent  en  état  d'apprécier  toutes  les  beautés  des  oi.- 
vrages  d'cfpiit  ,  d'en  failir  &  d'en  d'mcicr  les  dé- 
fauts ,  ne  font  pas  de  fimples  prélens  de  la  Nature  j 
ils  n'ont  pu  êtie  formés  que  par  bien  des  coi.- 
noifianccs  acquifes  S:  par  bcauce^up  de  réllcxio;  s 
Se  de  méditations  ;  ils  donnent  à  cetjx  c^ui  en  foi  t 
doués  une  grande  fupériorité  fur  ces  Hommes  alTiZ 
bornés  pour  faire  marcher  de  pair  des  ouvrages 
médiocres  &  des  ouvrages  exc-'iens.  l'^ous  avc-i  s 
attaché  ik  avec  rai  fou  ,  une  foi  te  de  gloire  à  fa- 
voir connoitre  les  degrés  de  perf'eélion  ,  &  les  dé- 
fauts des  produûions  des  beaux  arts  ,  des  ouvragis 
de  Poélie  ,  de  Mufiquc  ,  de  Peinture  ,  de  Sculp- 
ture ,  d'Architcdure.  N'y  a-t-ilqu'à  coi.ncîne  lex- 
cellence  des  ouvrages  de  !a  Nature  ,  l'excellence 
des  ouvrages  da  Maître  des  maîtres,  à  quoi  nous 
ne  penfions  pas,  on  nous  ne  pcnfions  preujue  pas 
qu'il  y  ait  du  mérite?  Ce  font  à  la  vérité,  des 
ouvrages  qui  ne  donnent  point  de  prife  à  une  cri- 
tique raifonnable  ,  où  il  n'y  a  qu'a  admirer,  Se 
où  des  intelligences  comme  les  nôtres  ,  &  même 
les  plus  parfaites  des  intelligences  finies,  n:  lau- 
roient  voir  tout  ce  qui  s'y  trouve  d'admirabl;, 
M.iis  moins  les  intelligences  feront  bornée<: ,  &:  plus 
elles  y  découvriront  de  merveilles.  Ccpcndanton  n'a 
pas  encore  o!é  mettre  en  honneur  ,  pour  ainii  dire , 
on  n'a  fiefi  u:  jufqu'ici  regardé  que  comme  des 
amufemens  f;ivolts  ,  ces  connoillances  h  ca_  abks 
d'élever  l'efprit,  de  le  porter  vers  le  principe  d'où 
tout  part ,  &  vers  la  Fin  a  laquelle  tout  deit  tendre. 
Celui  qui  en  efl  encore  au  point  de  croire  qu'un  Infede 
peut  n'être  qu'un  peu  de  bois  eu  de  chair  pourrie, 
ou  celui  qui  n'a  aucune  idée  des  merveilleux  oi- 
ganes  de  ces  petits  êtres  animés  ,  n'ell-il  pas  dans 
une  ignorance  plus  grcdièie  &  plus  blâmable,  que 
l'Homme  qeu  confond  tous  les  chefs  d'œuvres  des 
beaux  arts  avec  les  produdioni  les  plus  brutes  U. 
les  plus  informes î 

Les  Infcdcs  ,  continuerons  -  nous  de  dire  avec 
Reaumurj 


I  N  s 

Rca'jmur,  ne  font  par  rapport  à  nous,  que  tics 
cuviagss  en  mmidiuie  ;  mais  quels  ouvrages  pour 
ceux  iqui  les  connoillent  un  peu  1  nous  nous  (ij;ii- 
nies  pr^poTcs  aulli ,  de  fai;e  naî:ic  l'envie  de  leur 
d  >rncr  l'accention  qui  leur  cil  due;  de  les  Lus. 
rei;ard.r  avec  des  yeux  philolophcs  ,  &  de  procii^ 
ter  par-là  des  plaifiis  dignes  dune  r^fon  éciairt'e. 
Q.ie.q.i'un  qui  n'aurcit  vu  qu  avtc  dégoiic  daas 
Ion  )ardi!i  ,  des  feuilles  de  Clievrc-fe.uille  loulées  , 
en  mauvais  tiat  &  falies,  après  avoir  lu  l'iiifiolrc  des 
Pucerons,  verra  ces  mêines  feuilles  ,  peut-être  a- ec 
plus  de  plaifir  que  les  plus  ncaes  £i  les  plus  famés. 
Il  coifîdcrera  volontiers  tous  les  pctiis  Pucetoi-s 
qui  y  fjnc  auachcSj  il  en  clicrclieta  Se  en  trouvera 
«jjii  ieront  dais  le  travail  de  l'accouchenient.  S'il 
lui  vient  de  l'irsquiérude  pour  les  arl)res  de  fon  jardin , 
pour  qui  c:s  Pucerons  femblenc  avoir  été  j  rcduiis, 
il  fera  attendri  peur  être  pour  ces  niêmes  Pucerons 
qu'il  dctelloic  auparavant.  Il  verra  pouiran:  avec 
une  forte  de  plailir  leurs  Infectes  deftruûeu:s  ,  & 
il  fera  curieux  de:  les  avoir  dans  la  fuite  fous  les 
formes  qu'il  aura  app;is  qu'ils  doivent  prendre. 
jAprès  avoir  lu  l'hiftoire  des  Galles  ,  toutes  les  tu- 
fa  rolucs  qui  f^  trouvent  fur  les  di.ftrentes  parties 
des  arbres  ,  lui  fcinbkiont  mériter  fcs  regards  ;  il 
faura  quelles  font  des  logcmens  faits  par  la  Na- 
ture ,  pour  un  ou  pour  plulîeurs  Infedcs.  Les 
formes  les  plus  irrégulières  de  ces  tubérolités  ne 
1  11  dép'airon:  pas ,  a  il  fe'a  charmi  de  confidérer 
davaira_fe  ce:'c<.  qui  reflemblent  (i  fort  a  des  fruits. 
Une  fci,iU.:  don:  une  très-petite  portion  et:  feclie  , 
ix  qui  :  e  /igniîieroir  ii;n  pour  qucL]u''un  qui  ne  fait 
rien  von- ,  apprend  a  qui  fait  davantj^e  ,  qiic  dcllous 
cette  f.-uiUe-,  eu  de /fous  celles  des  environs  .  il  doit 
y  avoir  un  Ir.ftâe  couvert  d'un  fjuncau  qu  il  fe- 
fjitave;  unart  inconcevable  j  il  trouvera  cet  infiifte, 
il  aurais  doux  &  tranquille  plaifir  de  l'admirer, 
&  il  n  eit  guère  pollible  qu'il  n'admire  bientôt  après, 
Celui  qui  a  donné  tant   de  g'nie  à  un  I.ifeûe. 

Nous  devons  fans  doute  nous  propofcr  encore 
d'rx:iter  ceux  qui  contempleront  les  Inftcles ,  a 
chercher  à  nous  les  rendre  plus  utiles  qu'ils  ne  le 
font  dé|a,  quoiqu'ils  nous  le  (oient  beaucoup  Quan  I 
.on  a  appiis  que  dans  le  Levant,  en  Perfe ,  a  U 
Chine  ,  on  fait  un  iifage  utile  ,  pour  teindre  la 
foie  en  cramoifi ,  des  Galles  que  les  Puccr  jns  y  font 
naître,  on  elt  porté  a  exam'nerii  nous  re  trouverions 
pas  dans  ce  pays  ,  des  veilles  de  Pucetons  que  nous 
puiilions  employer  utilement.  Nous  concevons  qncl- 
queefoéranc;  de  fane  travailler  utilement  pour  nous 
ces  mêmes  Teignes  de  laines ,  don:  nous  avjns 
tant  à  nous  plaindre  ,  quand  en  a  remar-ué  les 
belles  couleurs  de  leurs  cïcrtra;n<.  Nous  f.immes 
aulfi  fur  la  voie  de  travallcr  avec  fuccés ,  à  détruire 
les  Infertes  qui  nous  tont  trop  de  ma!  ,  quand 
BOUS  avons  vu  que  des  vapeurs  peuvent  les  étoailer. 

Les  G  .liinfc<fV;s  ,   ou  femelles   des    Cochenilles, 
des  Kermès,   ont  d'abord  tté  pris  par  d'hab'les  na- 
turahlles,   pour  des  galles  de  plantes,  ou  d'arbies, 
HiiloinhlaturdU],  InfuUs.  Tumc  Vil. 


I    N    S 


377 


poi:r  des  portions  "d'écorce  ou  de  bois.  D^-  grands 
Obfevvateurs  ont  enfuiie  cru  que  ces  L.ûiks  fe 
firafoient  à  eux-mêmes,  qu'ils  fe  multiplioient  fans 
accoiip'ement.  Au  lieu  d'admettre  une  exception  rt 
ii.n'i'.iiérc  a.  la  règle  générale,  d'atitics  Sa  ans  onc 
pWifé  qCVril  jtqit  plus  probable  que  lcs_Ga;iinfcé^as 
s  accoupfpififttl'jts  leurjnaiiraucc,  ce  qui  fcioit  encore 
w.t  grande  lij-giilariié.  ..Il  ne'fallcit  rien  moiii'-  que 
des  obretv-atloiis^/iéiîéK'es  ^pour  ccl.tircir  tous  ces 
nvyftères.  Nous  avons  ^ifez.  juftifié  l'étude  des  In- 
fedtes  ,  lîptis  avtms  aficz  prouvé  que  ceux  qui  ne 
veulent  lui. ^tcordcr  place  que  parmi  les  amufemcns 
curieux  ,•■&  qi\i,  la  mettroient.volonuers  au  lang  des 
4mu remens •fti.volcs,  r.econnoilTcn:  pa?  allez  ce  qLi  cfl: 
lie  fon  rcffort;  il  a  été  allez  preuve  qu'ii  cit  peu 
de  reclr  telles  dont  ou  doive  fe  prcnietttc  autant 
d;  ce  qu  on  appelé  des  utilités  léelles  que  des  re- 
cherches fur  les  Infeflcs;  tjiais  Ie.ç  itnprcillons  qu'on 
a  conkrvtes  pendant  long-teras  fur  quelque  matière 
que  ce  foit ,  font  difficiles  à  effacer;  elles  font  a f- 
loiblics,  elles  paroilfaat  même  injuiles,  dansl'inflanc 
oti  elles  font  attaquées  par  des  preuves  auxnu  lies 
il  n'y  a  rien  à  répliquer  ;  mais  o:i  oublie  ces  preuves  , 
ii  les  idées  trop  enracinées,  qu'elles  avoicnt  com- 
battues, fe  repréfentent  encore  dans  la  fuite  comme 
vraies.  Des  idées  peu  favorables  a  l'ctu.lc  de  l'hif- 
toire des  Infedcs,  fubfiftent  encore  dans  bien  des 
^fpiiis;  elles  n'y  fauroient  pourtant  tenir,  toutes 
les  fois  qu'on  fe  rapp^lcta  les  utilités  bien  reccn- 
nusi.lont  nous  avons  tait  mention.  Et  de  qui  desdi- 
coavcitcs  nouvelles  doivent-elles  être  plus  atrenuues  , 
qtie  de  ceux  qui  cpnnoîtront  les  genres  des  Infcdes 
i:  hur  génie?.  Quelqu'un  par  exemple,  qui  con- 
tinuera de  croire  que  la  Cochenille  &  le  Kermès 
font  des  graines  oa  d'autres  produûions  de  plantes, 
n'ira  pas' chercher  parmi  les  lufedes  d'autres  In- 
feûci  anal-igues  à  ceu.ï-ci.  N'a-t-on  pas  une  grande 
avance  pour  trouver  ,  quand  on  fait  au  moins  ce 
qu'il  faut  chercher  ,  &  où  i!  le  faut  chercher.  Mais  on 
voudioit  d'abord  de  l'u-tile,  &  on  ne  penfe  pas  allez 
qui  faut  y  être  amené  par  degré  ;  n'ell-il  pas  heureux 
que.    des   obiervatioDS   curicufcs    puillent    nous    y 


Nous  ne  faiirions  trop  exciter,  fans  doute,  l'amour 
de  l'étude  des  ]nf;.étes,  puifque  c'ell  prefcrirc  en 
raême-teais  des  occupations  aulS  utiles  qu'agréables. 
Depuis  im  fiècle  ,  il  efl:  vrai ,  cette  étude  a  fait 
bien  der  progrès  dans  difFérentes  centrées.  L'atten- 
tion qu'on  a"  donnée  à  ces  petits  êtres,  nous  a  valu 
un  gland  nombre  d'obfervjtions  fisres  &  cuticules  ; 
mats  ils'en  faut  bien  qu'ily  en  ait  affez  de  rafl'emb  ées, 
pour  faire  préfumer  que  l'on  puillc  entreprendre 
d'en  donner  une  hiltoire  général;  palfablcment  com- 
plcrte.  Cependant  ce  qui  doit  fulEre ,  au  moins  au  plus 
grand  no.mbre  ,  K  ce  dont  la  cunofité  doit  d  abord 
fe  contenter,  c'elV  de  connokre  les  principaux  genres 
des  Infedcs,  &  (ur-tout  de  connoïtre  ceux  qui  fe 
ptéfentent  fouveni  à  nos  yeux  ;  de  lavoir  ce  qui 
leur  tll   propre   à  chacun,   ce  j  ■''•'  oifient  de  psr- 

Bob 


378 


I  N  S 


îiciilicr ,  comment  il'!  Ce  noarriHent ,  les  t^ifTcrcntes 
formes  qu'ils  prennent  pendant  la  durée  de  leur 
vie;  comment  ils  fe  perpétuent,  les  mcrveillcufe- 
induftrieç  que  la  Nature  leur  a  apprifes  pour  leur 
confervation.  Quoique  nous  rciVcnious  beaucoup 
les  bornes  de  l'étude  des  Icifeftcs  ,  combien  de 
j^ens  qui  trouveront  que  nous  lui  en  laifTons  encore 
de  trop  étendues  ,  combien  rr.cme  ,  qui  regardent 
encore  toutes  les  connoiiTances  de  cette  partie  de 
l'Hifcoire  naturelle,  comme  inutiles,  qui  les  ttaitent, 
fans  liéfiter,  d'amufcmens  frivoles.  Nous  avons  déjà 
fuffifammcnt  prouvé  que  les  recherches  qui  ont 
les  Infc'fles  pour  objet ,  ne  doiventpoint  être  rc(;at- 
décs  comme  inutiles,  par  ceux  même  qui  ne  tont 
cas  que  de  ce  que  le  commun  des  MommC' appelé 
n'es  biens  réels,  puifiiircUes  nous  ont  conduit  & 
peuvent  nous  conduire  fans  celle  à  augmenter  le 
iiombrc  de  ces  biens.  Si  on  n'eût  jamais  obfetvé 
les  Chenilles,  eût-on  découvert  celle  qui  fournit 
tant  à  notre  luxe ,  &  même  à  nos  befoins  ?  Eût- 
on  pu  cfpérerque  le  travail  d'unf  feule efpèced'Infeéte 
deviendroit  l'objet  d  une  des  principales  p.irties  de 
notre  commerce,  qu'il  eût  pu  donntrde  l'occupation 
à  tant  d'arts  S:  à  tant  de  manufa«aures  dillérentes. 
Nous  voulons  bien  auffi  qu'on  regarde  l'étude  des 
Infcâcs  comme  unamufemcnt,  comme  produifant 
ces  co;moiff"anccs  qui,  loin  de  peiner,  occupent 
agréablement  l'efprit  qui  les  acquiert  :  cette  étude 
ne  fait-elle  pas  plus  encore,  n'élève-t-elle  pas  né- 
celTairement  l'ame,  par  le  fentiment  de  l'admira 
tien,  à  l'Auteur  de  tant  de  prodiges.  Devons-nous 
rougir  de  mettre  même  au  rombre  de  nos  occu- 
pations, les  obfervations  &  les  recherches  qui  ont 
pour  obiet  des  ouvrages  où  l'K'.re  Suprême  fcmble 
s'être  plû  à  renfetracV  tant  de  merveilles  &  à  les 
varier  fi  fort?  rHiltoire  naturelle  cft  l'Hifroite  de 
fes  ouvrages,  £:  Ion  a  dit  avec  raifon  ,  qu'il  n'cO 
poirt  de  démonllrarions  de  fon  csillence  plus  à  la 
pottée  de  tout  le  monde,  que  celles  qu'elle  nous 
fournit,  Plufienrs  illuftres  Obfervateurs  aulli,  qui 
nous  ont  fa;i  conddérer  les  différent  êtres  de  l'Univers , 
pat  des  endioits  par  où  on  ne  peut  s'erupêcher  de 
les  reconnoîue  pour  des  produdions  delaPuilTance  & 
la  SagcfTe  infinie,  ont  fouhaitc  q<ie  les  obferva- 
tions far  les  Infedes  fe  multiplient ,  parce  que  les 
démonftrations  de  l'exiftencc  de  Dieu  fe  multiplient 
en   même-tems. 

Nous  ne  faurions  trop  infidcr  fur  cette  grande 
vétité  ,  qu'il  n'efl  rien  dans  la  Nature  ,  quelqu'ab- 
jeâ  qu'il  paroilTe,  qui  ne  foit  une  merveille  aux 
yeux  de  celui  qui  s'attache  à  la  connoître.  La 
plupart  cependant,  même  patmi  les  êtres  pcnfanr , 
daignent  à  peine  jctter  les  yeux  fur  ceux  d'entre 
ces  obj-.-ts  qu'il  leur  a  p!û  d'appeler  vils.  Ils  les 
regardent  comme  des  miriuries ,  ou  tout  au  plus 
comme  des  objcf.  de  cutinhté ,  dont  la  découverte 
feroit  moins  avantageufe  que  pénible  ,  &:  ceft  à 
cette  maniète  de  penfer  beaucoup  ttop  générale  , 
qu'il  faut  attiibuer  l'iiidifFércncc  oii  l'on  s'accoucu- 


I  N  S 

me  encore  à  regarder  les  Infcécc;.  On  les  voit 
fans  daigner  y  arrêter  fon  attention  ,  &  on  les  écraCe 
impitoyablement  lorfqu'on  les  rencontre  fous  fes  pas. 
On  peut  excufer  un  efprit  vulgaire  qui  chercheroic 
à  jetter  du  ridicule  fur  l'étude  que  nous  recomman- 
dons ;  mais  n'ell-on  pas  en  droit  de  fe  foulever 
contre  des  Savans  qui  mettroient  cette  étude  au  ranff 
des  foiblelTes  humaines.  Si  le  Créateur  n'a  pas  trouvé 
qu'il  fût  au-delTous  de  lui  de  créer  le  plus  petit 
Verm.ilTcau  ,  pourquoi  feioit-ce  une  foiblclTc  à  un 
Homme  raifonnabled'en  faite  l'o'ojet  de  fes  recherches 
C'eft  à  nous  à  répondre  aux  vues  du  Créateur,  &  à 
contempler  fes  perfeéiions  dans  le  moindre  de  fes 
ouvrages;  entre  tous  les  animaux,  nous  fommes 
les  fculs  qui  en  foient  capables.  Le  (oleil  répand 
fes  rayons  fur  toute  la  terre,  l'Homme  feul  remonte 
à  leurprincipe  &  en  développe  les  effets.  Sans  doute 
nous  ne  devons  pas  borner  nos  regards  fur  les  feuls 
Infeiftes,  puifque  nous  fommes  capables  de  les  porter 
bien  au-delà,  &  le  defir  de  connoître  ces  êtres  ne 
doit  pas  nous  faire  facrifier  les  notions  que  nous 
pouvons  acquérir  fur  les  aftres ,  fur  les  plantes,  fut 
tant  d'animaux  différens.  Mais  les  objets  que  le 
ciel  ,  la  terre  &  les  eaux  offrent  à  notre  méditation 
font  en  trop  grand  nombre  pour  efpéret  de  les 
connoître  tous  également.  Ciiacun  doit  Jonc  cho'fîr 
oarir.i  la  vaviétè'infinie  des  œuvres  de  la  Création, 
quelque  fujet  particulier  pour  en  faire  l'objet  principal 
ou  plus  COI, fiant  de  fon  étude;  S;  la  connoilTancc 
des  Infeiftes  a  toute  forte  de  droits ,  pour  être  admilc 
au    nombre  des  connoifTances  humaines, 

Pourdonner  plus  de  poids,  s'ilefl  poiïible  &  s'il  en 
citbefoin  ,au  fentiment,  qui,  malgré  ksréclamanins 
.lesefpritslcs  plus  dillingués.efl encore  trop  peu  répan- 
du; pour  faire  tomber  entièrement  une  opiniondefa- 
vorable ,  qui  s'oppofe  aux  progrès  ou  même  au 
difir  de  l'étude  desin'éék-s,  il  doit  nous  être  permis 
d'emprunter  tous  les  langages  qui  pourront  nous 
fervir.  Nous  n'héfiterons  donc  pas  d'emprunter  les 
paroles  mêmes  de  quelques  Théologiens  éloqucns, 
qui  fe  font  diflingués  par  des  conuoilfanccs  réelles, 
i:  qui  ont  reconnu  dans  les  Infeélcs  ,  des  mar.juts 
vifibles  de  la  Tou'.c  Puiffance  &  delà  Sa^elfc  infiine 
de  1  être'qui  [-riiide  a  l'Univers:  voici  comme  s'exprime 
Sainz-Augu  Un  :  »  Chaque  efpèce  à  fes  beautés 
naiurclles.  f  lus  1  Homme  les  confidère  ,  plus  elles 
excitent  fon  admiration  ,  &  plus  elles  l'engagent 
3.  louer  l'Auteur  de  la  Nature.  Il  s'apperçoit  qu'il 
a  tout  fait  avec  fagcffe  ,  que  tout  cft  (oumis  ^  à 
fon  pouvoir  ,  £c  qu'il  gouverne  tout  avec  bonté  , 
il  le  déccuvie  jufquc  dans  les  plus  vils  des  animaux, 
.icRinés  par  leur  nature  a  périr,  &  dont  la  d^lfo- 
lution  f.ous  cft'r.iie.  Ils  font  petits ,  ileftvrai;  mais 
la  delicatelle,  l'arrangement  de  leurs  prîmes  (vu: 
admitabies.  Si  nous  examinons  avec  attention  une 
Mouche  qui  vole,  fon  agilité  nous  paioîtra 
plus  futprenante,  que  la  grandeur  d'une  bête  de 
fomme  qui  marche;  Se  avec  la  même  attention, 
la  fotce  d'un  Chameau  nous  paioîtta  moins  admir.;blc 


I  N  S 

(j«e  le  travail  d'une  Fourrai.  »  Si  vous  parlez  d'une 
prcrrc  ,  dit  Saint  Ba/ile  ,  d'une  Fourmi ,  d'un  Mou- 
cheron ,  d'une  Abeille  ,  votre  difcours  eft  une  eipèce 
de  d.'monftration  de  la  puillancc  de  celui  qui  lésa 
formf';;  caria  fageffc  l'Ouvrier  le man:fefte davantage 
pour  l'ordinaire  dans  ce  qui  eft  le  plus  petit.  Celui 
C]ui  a  étendu  les  Cieux ,  &  qui  a  creufé  le  lit  de 
)a  mer  ,  n'cll  point  oiiïcrent  de  celui  qui  a  percé 
l'aiguillon  d'une  Abeille  ,  afin  de  donner  paflage 
a  (on  venin  n.  Saint  Jérôme  n'efl  pas  moins  cxpreiTlf. 
«Ce  n'eft  pas  uniquement  dans  la  création  du  Ciel, 
de  la  Terre,  du  Soleii,  delà  Mer,  des  Eléphans , 
des  Cliamcaux ,  des  Chevaux ,  des  Bœufs ,  dc^  Ours , 
des  Léopards  &  des  Lions,  que  le  Créateur  s'ell 
rendu  admirable.  Il  ne  paroît  pas  moins  grand  dans  la 
produiflion  des  plus  petits  a'iimaux  ;  tels  que  les 
Fourrais,  les  Mouches,  les  Moucherons,  les  Ver- 
miireaux  &  les  antres  Lifcdes  que  nous  connoillons 
mieux  de  vue  que  de  nom  ".  Pourrions- nous  enfin 
oublier  Tenulier.  ?  ..  C'elt  fans  railon  ,  dit- il ,  que 
vous  méprifes  ces  animaux  ,  dont  le  grand  Ouvrier 
de  la  Nature  a  piis  foin  de  relever  la  petitefle  en 
les  douant  d  induftiie  &  de  force.  Il  a  montré  par-là 
que  la  grandeir  peut  fe  trouver  dans  les  petites 
chofcs  aulfi  bien  que  la  force  dans  la  fciblelfe  , 
fclon  l'exprellion  d  un  Apôtre.  Imitez  ,  {\  vous 
pouvez,  les  édifices  des  Abeilles,  les  greniers  des 
Fourmis,  les  filets  des  Araignées,  &'le  iMu  des 
Vers-i-foieî  Mettez  votre  patience  à  1  t-preuve  ; 
cllaycz  de  fupportcr  les  infultes  des  animaux  qui 
vous  attaquent  jufques  dans  votre  lit,  le  venin  des 
Cantharides  ,  l'aiguillon  des  Mouches ,  &  la  trompe 
des  Confins  î  Que  ne  fcrcient  pas  des  animaux  plus 
conlidérables,  li  ceux-ci  peuvent  vous  être  utiles  , 
ou  vous  nuire  î  Apprenez  donc  à  refpeftcr  le  Créa- 
teur ,  jufques  dans  les  cuviagcs  qui  vous  paroillent 
les   plus  vils.  » 

On  ne  ferapoint  étonne  d'entendre  dire  à  Arifto'e  : 
"  Il  n'eft  pas  d'un  Homme  raifonnable  de  blâ- 
mer par  caprice  l'étude  des  înfedes,  ri  de  s'en  de- 
goii:er  par  la  ccnlidération  des  peines  qu'elle  donne 
La  Nature  ne  renferme  rien  de  bas  ;  tour  y  e!t: 
digne  d'admiration.  »  Celui  qui  s'eft  exprimé  fur 
ce  fiijet  avec  le  plus  d'énergie  ii  d'éloquence,  c'ell 
le  Naturalise  Romain.  Nous  fommcs  fâchés  d'être 
ohliMcs  d'atfoiblir  dans  une  traduition,  ce  beau  palia- 
ge  de  Pline  {Ub.  xi.  f.  i .)  n  II  e!t  facile,  dit-  il,  de  con- 
cevoir comment  la  Ti'aure  a  pu  donner  aux  gif.nds 
corps  les  çiialités  que  nous  voyons  qu'ils  polkdcnt. 
Il  entre  allez  de  matière  dans  leur  malTe  ,  pour 
fournir  fans  pine  .i  la  for,-naîion  des  divcrfes  fa- 
cultés dont  cile  les  a  doués;  mais  il  n'en  eft  pas  de 
jnême  de  ceux  qui  par  leur  petitelTe  doivent  prcfque 
palfer  pour  un  néant.  C'eft  ici  où  Ton  découvre 
des  abymes  de  fagclîe  ,  de  puHrance  &  de  perfec- 
tion. Comment  s'elt-il  pu  trouver  adcz  d'efpace  dans 
le  corps  d'un  Moaclieron  ,  fans  parler  û'aurres  ani- 
maux encore  plus  peiits,  pour  y  phcer  d.-s  oiga- 
«es  capables  de  tant  de  lenfationi  difFcrences   Où 


I  N  S 


379 


la  Narure  a-t-el!e  pu  fixer  celui  de  d  vue  ?  Dans 
quti  heu  a  t  cl!e  pu  tri-.iver  de  la  place  pour  v 
loger  le  fentimcnt  du  goût  &  celui  de  l'odoiat  }  Oii 
a-t-elle  trouvé  la  matière  des  organes  du  fon  aigu 
&  bruyant  Je  ce  petit  animal  :  Avec  quel  art  ne 
lui  a-r-c!!e  pas  attaché  des  ailes,  donné  des  pattes, 
&  formé  un  cilomac  é'i  des  inteftins  avirlcs  de  fang, 
&  iur  tout  de  l'ang  humain  ?  avec  quelle  induliric 
ne  l'a-t-ellc  pas  po\irvu  d'un  moyen  pour  (atisfaire 
(on  appétit  1  Elle  l'a  armé  d'un  dard  :  &  comme 
fi  cet  inflrument  ,  ptei'quc  imperceptible  ,  étoit  ca- 
pable de  pluficurs  formes  ,  elle  l'a  rendu  aigu  ,  Hc 
elle  la  creufé,  afin  qu'il  fcryît  d'inlhumenc  à 
percer  &  d'un  tuyau  pour  fucer  en  même  -  temn';. 
Quelles  dents  n'a-t-clle  pas  données  à  i'AniJon} 
Nous  pouvons  en  juger  par  le  bruit  qu'il  fait  en 
cariant  le  bois  deftiné  à  fa  noutriture.  La  malfc  des 
Eléphans  nous  étonne;  nous  voyons  avec  admira- 
tion bâtir  des  tours  fur  le  dos  de  ces  animaux  , 
nous  fommes  furprisdela  force  du  col  des  Taureaux  , 
&  des  fardeaux  qu'ils  élèvent  avec  leurs  cornes  ;  la 
voracité  des  Tigres  nous  efl-Vaic  ,  &  nous  regardons 
la  crinièie  du  Lion  ,  comme  une  merveille  ;  ce- 
pendant ce  n'cll  pas  par  ces  endroitsque  la  nature 
brille  le  plus.  Sa  fagciî'e  ne  fe  remarque  nulle  parc 
avec  plus  de  grandeur,  que  djns  ce  qui  t(i: petit. 
Elle  s  y  réunit  comme  d„ns  un  Icul  point,  û:  elle 
s'y  retranche  toute  entière.  Je  prie  donc  ceux  , 
ajoute  Pline,  qui  ont  du  mépris  pour  ces  fortes 
de  chofcs,  de  ne  point  dédaigner  ce  que  j'en  dist 
qu'ils  fe  (ouvicnnent  que  dans  la  Natuic  il  n':  a 
rien  d'ir.dignc  de  l'attcnticu  de  ceux  qui  s'arrac!  înt 
a  la  connoitre,  <> 

L'étude  que  nous  propofons  eft  fans  couip  Hi- 
jetie  à  beaucoup  d'iuconvéniens  j  en  n'a  pas  tou- 
jours les  Infeûes  fous  la  main  :  plufitur";  n.:  pa- 
roillent à  nos  yeux  que  dans  unï  feule  (ail  m  de 
l'année,  encore  elt-elle  fi  coutte  peureux,  vu'à. 
peine  les  voyons  nous  ,  qu'ils  nous  abandonnent. 
Les  uns  nous  échappent  par  .'aailife  d:  leurs  ail.-s  ; 
lesautresne  fe  monirent  iiue  de  nuit,  Se  nous  all'u- 
jcitiflent  à  des  veilles.  Ce.ix-ci  airacn:  a  vivre  dans 
des  endroits  ,  dont  l'accès  nous  e!t  difficile  ou 
impraticable;  ceux-là  ne  fe  tiouvent  qvc  dans 
des  matière"^  qu'oa  ne  voit  qu^:  rarement  ou  qui 
font  dégoûtart^s  à  voir.  Tel  fera  à  no:re  porrte  , 
qui  aura  un  corps  {\  délié  ,  que  le  mcil'citr  nii- 
crolcope  nous  y  IbitL-ra  encore  beancoup  a  décou- 
vrir ;  tel  autre  redoutable  par  fa  piqûre  ,  ne  nous 
permettra  pas  de  nous  faniilia'i'cr  avec  lui.  D'ail- 
leurs ,  quelle  difKculté  de  fju  lier  dans  l'inté- 
rieur de  leur  corps  !  Les  inflrumens  que  l'Anaromie 
a  invemés  pour  dilTéquer ,  deviennent  inurtles  , 
lorGjU'il  s'agit  d'entrer  dans  le  détail  des  pi  's  pe- 
tites parties  qui  entrent  dans  la  ftiudu-c  d.s  erands 
animaux.  Eh  1  quel  moyen  d'obfervcr  a  (cubait  les 
vifcères,  les  veines  ,  ks  ariètcs  ,  les  fibics&!es 
mui.les  d'animaux  aulîi  petits  Si  aulFi  d;iica:s  qte 
les  InfeClcs  2  Mais  ces  difficultés,  qucKiue  orandes 
Ebb  i. 


,8o 


I  N  S 


quelles  paroiflcnc,  &  qu'elles  foicnt  en  effet,  ne 
doivent  point  décourager  -.n  Naturaîilie  ,  ni  pré- 
valoir fur  les  laifuns  qui  peuveiu  l'engager  à 
poulkr  les  reclicrclvjr.  Si  la  (aif'on  propre  à  la 
réprodu(flioii  &  au  deveiopperijent  de  la  plupart  des 
Infefles  paiTe  fi  rapidement,  n  cfl-ce  pas  un  mo- 
tif preflant  qui  doit  nous  engager  à  en  profiter. 
N'eft  ce  pas  encore  dans  cette  belle  faifon  ,  où 
la  plupart  des  habirans  des  villes  cherchent  le  fé- 
jour  de  la  campagne?  &  quel  moyen  plus  facile  à 
trouver  que  l'étude  même  de  ces  êtres  qui  s'ottrenc 
à  nos  yeux  à  chaque  pas ,  &  qui  peuvent  répandre 
fur  nos  loifirs  tant  d'agrémens  toujours  nouveaux. 
•  Dès  que  le  charme  attaché  à  cette  étude  en  a  vrai- 
ment infpiré  le  goût  ,  on  cft  bientôt  capable  de 
furmonter  bien  des  difficultés.  Les  lieux  les  plus 
fecrets  &  les  plus  rebutans  ,  ne  fauroient  plus  dé- 
rober les  Infedesà  la  curiofité  qui  s'excite  fans  celle 
par    fcs    propres    découvertes. 

Quel  grand  nombre  d'autres  découvertes  à  dé- 
firer  ,  qu'on  ne  peut  attendre  que  de  ceux  qui  par- 
Tiendront  a  bien  obferver  les  Infeûes.  Ils  peuvent 
même  nous  en  procurer  dont  nous  n'avons  point 
d'idées.  Ce!\  pourquoi  nous  ne  fautions  trop  folli- 
citer  le  zèle  des  Obfcrvateurs  nouveaux  fur  ce 
fujet.  Nous  ne  difconviendrons  pas  que  le  nombre 
des  obfervations  utiles  que  nous  fournit  1  hiftoire 
des  Infedcs  ,  &  même  que  le  nombre  de  celles 
qu'on  peut  en  efpérer  ,  eft  petit ,  en  comparaifon  du 
nombre  qu'elle  nous  offre,  de  ces  cbfervanîins 
qu'on  appelle  purement  curieufes.  Mais  avec  ouel'e 
fcience  cela  ne  lui  eft.  il  pas  commiui  î  D'ailleurs 
fouvenc  ce  que  nous  ne  regardions  que  comme 
curieux  ,  tient  de  bien  près  à  1  utile  ;  fouvent  quand 
l'utile  eft  découvert ,  on  voit  que  ce  qui  ne  fcm- 
bloit  que  de  pure  cuiiofité  ,  nous  a  conduit  à  le 
découvrir.  Et  l'agréable  ne  doir-il  pas  tenir  lieu 
d'utile  ,  pour  tant  de  perfonnes  qui  confomment 
leur  oifiveté  ou  leur  lo'lîr  ,  dans  des  inutilités  qui 
ne  difent  rien  ni  à  l'efprit  ni  au  cœur,  qui  n'in- 
térellent  le  plus  fouvent  que  la  vanité  ou  l'indo- 
lence ?  Ce  n'eft  pas  aulTi  fur  l'utilité  des  ouvrages 
qu'on  efl  le  plus  rigide  ,  c'elt  même  fur  quoi  on 
ne  l'ert  pcjt-êcre  pas  allez;  on  en  veut  fur  -  tout 
qui  p!ciiii.nt,  qui  amufent.  Se  ce  ue  font  pas  les 
plus  utiles  qui  plaifent  le  plus. 

Ce  n'eft  pas  fans  doute  la  faute  de  la  matière , 
fi  nous  n'avons  pas  fur  les  Infeéles  plus  d'ou- 
vrages que  tout  k  monde  doive  s'cmpreffer  de 
lire.  Le  goiit  Ja  merveilleux  eft  un  goût  afTcz 
général  ;  c'eft  ce  goât  qui  fait  lire  plus  volontiers 
les  romans  &  les  contes,  que  les  hiftoires  vraies. 
Nous  cLons  dire  qu'il  ne  le  trouve  nulle  part  autant 
de  nierveilieux  ,  &  de  merveilleux  vrai ,  que  dans 
l'étude  des  Infeûcs.  On  peut  en  juger  par  le  fim- 
ple  précis  des  faits  que  nous  avons  rapportés,  &  dont 
un  fi  grand  nombre  cft  di?  à  l'oblcrvation  &  aux  dé- 
couveitcsd'unfcul  Horaine,de  riniraortelRcaumur. 


I  N  S 

Nous  emprunterons  encore  fes  propres  exprcITions  , 
lorfque  nous  dirons ,  qu'on  ne  fe  laile  point  J  ap- 
prendre des  faits  du  genre  que  nous  voulons  in- 
diquer. Ceux  qu'on  a  appiis  mettent  fur  la  voie 
d'en  découvrir  de  nouveaux. Les  promenades  qu'on 
ne  deftine  qu'au  délaffement,  en  devitnncnt  plus 
agréables  Se  plus  amulantcs  ,  el!cs  inftruifciit.  Alors 
des  yeux  ,  devenus  curieux  ,  &  auditifs  a  obfer- 
ver ,  y  voient  ce  qui  échippe  aux  autres.  Tout  fe 
trouve  animé  pour  eux.  Les  arbres  ,  les  pijntes , 
les  feuilles,  les  fleurs,  ne  font  plus  fimplement 
des  fleurs,  des  feuilles,  des  plantes  ^  des  arbres; 
ce  font  autant  de  pays  habités.  Les  Infeûes  qui 
s'y  trouvent  ,  &  qui  ,  lorlqu'on  n'étoit  point  fa- 
railiarilé  avec  eux,  paroiiioient  à  craindre,  ou  au 
moins  dégoutans  ,  ofirent  alors  un  Ipeélacle  qui 
s'attire  de  l'attention.  Quand  on  fe  rappelt-.  quel- 
ques-ur.es  de  leurs  induftries  ,  on  les  voit  avec 
pliifir  ,  on  s'arrête  à  confidérer  leurs  formes 
ïingulières.  On  s'arrête  volontiers  à  confidérer 
une  Clicnille  ,  une  Larve  ,  quand  on  fait  quels 
Intcéfes  ail  s  ils  doivent  être  un  jour;  on  examine 
de  même  avec  plus  ce  plaifir  une  Mouche  ,  un 
Papillon  ,  1  jrfqu'on  reconnoît  ou  qu'on  fe  rappelé  IcS 
formes  fous  Iciqucllcs  ils  ont  déjà  vécu  :  on  ne 
voit  pas  fimplcincnt  la  Larve,  la  Chenille,  la  Mou- 
che &  le  Papillon  ,  on  voit  en  mènie-tems  les  for- 
mes que  les  uns  doivent  prendre ,  Si  celles  par 
lef.juedes  les  autres  ont  pafié. 

Manihc  d'hud'ur  les  Infeâles. 

Sans  doute  plus  on  obfcrvera  les  Infcélcs  ,  &  plus 
ils  feront  voir  des  faits  &  des  adions  remarqua- 
bles ,  qui  dédommageront  amplement  de  ce  qu'on 
trouvera  a  rcrrancher  dans  leur  hiftoire  ,  de  cei  raines 
merveilles  qui  leur  ont  été  attribuées  par  ceux  qui 
ne  les  avoieat  pas  regardés  avec  des  yeux  aticz 
philofophes  :  car  il  faut  avouer  qu'il  y  a  de  cer- 
taines merveilles  qui  leur  ont  été  trop  prodiguées, 
rlufieurs  Auteurs  ,  &  fur  •  tout  ceux  des  liecles 
antérieurs  à  celui  ci ,  qui  ont  écrit  fur  l'hiftoire  des 
Infcétes,  fembleiît  avoir  été  féduits  par  la  paffion 
cju'ils  ont  prile  pour  eux  ;  ils  ont  été  trop  pic'ns 
d  admiration  pour  eux;  ou  du  moins  ils  ont  voulih 
nous  en  trop  remplir  ;  ils  leur  ont  nui  en  cherchant 
h.  les  faire  valoir  fans  alfez  de  ménagement.  Quand 
des  Ledeurs  fentes  ,  qui  ne  font  pas  à  portée  de 
vérifier  des  obfervations  dont  on  leur  fait  le  récit  , 
les  trouvent  accompagnées  de  détails  dans  Icfquels 
ils  peuvent  re:onnoî:re  plus  que  de  lincer:i:ude  , 
ils  font  tentés  de  regatder  comme  fabaleux  le 
récit  entier  ;  ce  qu'il  a  de  vrai  ne  fauroit  i-lus 
l'être  pour  eux.  Ce  font  fur-tout  les  éloges  qu'on 
a  donnés  à  l'intelligence  des  Inlcdes  ,  qui  n'ont 
pas  été  aticz  mefurés  :  on  les  a  fait  pcnfer  &  agir 
comme  nous,  &  fouvent  même  on  les  a  loués  de 
ce  qu'ils  penfoicnt  &  agilloient  mieux  que  nous. 
Il  n'eft  forte  de  connoiifances  qu'on  ne  leur  ait 
accordas;  on  leur   a  troiivé  toutes  les  vertoMno- 


I  N  S 

""aies,  même  ks  plus  fubijmes;  &  fur  qoels  foncJe- 
ineus?  S'jr  des  foiidcmcns  tout-a-tAïc  fucnles,  ou 
même  fans  aucun  fundemciu. 

On  a  donné  ,  par  exemple  ,  auï  Fourmis  ,  du 
re''pei1  pour  les  morts,  on  a  loi;é  les  Icius  avec 
Icfqiiels  elles  leur  rendent  les  devoirs  funèbres;  & 
cela  (ur  ce  qu'elles  cranfportenc  hors  de  la  fourrai 
lière  les  cadavres  de  celles  qui  y  font  mottes, 
comme  eLes  tranfportent  ceux  des  Mouches  ,  des 
Cliemlies ,  des  Cloportes ,  &  des  autres  Inftcles  qui 
y  font  venus  mourir  ,  ou  qu'elles  y  ont  tués.  Amli 
Gixdart  a  penlé  que  c'eft  par  pure  bonté  d'amc 
que  les  Fourmi<  recheichîat  les  Pucerons,  que 
c'eft  pour  les  défendre  contre  leurs  ennemis ,  ejif^i 
qu'elles  ont  dû  tendre  pour  ces  petits  Infeûes  & 
qu'elles  fe  plailent  à  leur  faire  des  caielles.  Nous 
avons  déjà  vu  que  les  prétendues  carelïcs  des  Four- 
mis font  intérellces  ,  qu'elles  vont  pour  recueillir  & 
Iccher  (ur  le  coipsdes  Pucerons,  une  liqueur  mic'lée 
qui  eil  tort  de  leur  goût. 

Mais  c'eft  fur-tout  dans  l'hiftoire  des  Abeilles 
qi:e  nous  trouvons  des  Romanciers  qui  fe  (ont  com- 
plu dans  les  imaginations  les  plus  Imgulières.  Sans 
parler  du  prétendu  gouvernemer.t  qu  on  a  voulu 
attribuer  à  ces  Inicdes  ,  des  Auteurs  ,  d  ailleurs  des 
plus  fagcs  &  des  plus  réfervés ,  ont  été  tentés  de 
donner  jufqu'a  de  la  modelTiie  &  de  la  pudeur  aux 
mères  ou  aux  reines  des  Abeilles  ;  ils  leur  ont  faïc 
une  cour  ,  qui  entre  dans  leurs  lentimens  ,  qui 
forme  une  efpece  de  iideau  devar.t  celle  qui  pond 
les  œuts.  Eft-ce  à  nos  regards,  ou  à  ceux  des  In- 
leûes  qui  font  hors  de  la  ruche,  que  les  Abeilles 
veulent  cacher  leur  rcme  pendant  qu'elle  elt  dans 
une  opération  que  l'on  regarde  comme  peu  dé- 
cente î  Elles  la  câcheioient  d'ailleurs  aifcz  en 
continuant  leurs  travaux  ordinaires  ,  le  nombre  des 
habitans  d'une  ruche  ne  permet  que  trop  peu  de 
voir  ce  qui  s'y  palle.  On  veut  encore  que  ce  tcms 
où  la  mère  eft  occupée  à  pondre  des  ccufs,  foit 
un  tems  de  fête  &  de  réjouiflknces ,  pendant  le- 
quel fe  dJlalfent  ces  ou\rières  fi  laborieu[es.  Gœdarc 
cil  un  de  ceux  qui  n'ont  pas  été  les  moins  févères 
fur  la  véracité  de  leurs  récits.  Aux  curieules  obfcr- 
vations  qu'il  nous  a  rapportées  (ur  les  républiques 
des  Bourdons  ,  il  a  joint  pluluurs  contes  qui  peu- 
vent bien  à  bon  droit  palier  pour  puéii'es.  Il  veut , 
par  cxemp'e  ,  qu'il  y  en  ait  un  qui  foit  chargé 
chaque  marin  de  réveiller  tous  les  autres  ;  c'elUe 
fonneur  ,  &  il  lui  fait  fonner  U  cloche,  en  faifan: 
Un  bourdonnement  conlîdérable  avec  fes  ailes  ,  qu'il 
agite  avec  une  grande  vîce'fe.  Quoiqu'il  aiîure  que 
c'ell  une  oblervation  qu'il  a  faite  plulieurs  fois,  5: 
qu'il  en  a  eu  pour  témoins  des  Curieux  de  1  Hif- 
toire  naturelle  ,  il  ne  paroît  pas  fans  doute  avoir  piis 
tous  les  foins  néceliaiies  pour  s'inlhuire  s  il  y  a 
réellsment  un  Bourdon  qui  ('oit  pourvu  de  la  char- 
ge de  fonneur  :  on  ne  voit  point  qu'il  fe  (oit  donné 
U  peine   de  marquer  celui   qui    c(t   obligé   de  le 


I  N  S 


3§i 


lever  plus  matin  que  les  autres,  &  de  les  éveiller. 
On  fera  plus  diî'pol'é  à  croiie  ,  qu'ici  tout  l'e  ré- 
du:t  a  ce  que  les  bourdons  agitent  leurs  ailes  a  leur 
réveil,  apiès  le  repos  de  la  nuit,  pour  les  dé- 
gourdir ,  &  qu'il  y  en  a  toujours  quel  ju'un  plus  di- 
ligent que  les  autres  ,  quoique  ce  ne  foit  pas  le 
même  chaque  jour  ,  qui  fe  met  le  premier  ea 
mouvement  pour  foitir  :  c'elt  apparemment  celui  qui 
fort  le  premier,  que  Gœdarta  cru  chargé  du  foia  de 
réveiller  les  autres. 

Si  nous  n'étions  pas  ralTarés  par  cet  cfprit  de 
philofophie  qui  fe  répand  de  plus  en  plus  ,  nous 
croiuons  plus  nécelfaue  de  rapporter  quelques  au- 
tres de  ces  imaginations  étranges  ou  abfuides  même, 
que  le  goût  d'un  faux  merveilleux  joint  à  un  efptic 
crédule  cic  peu  réfléchi  ,  s'eit  empredé  trop  Couvent 
d'adopter  comme  des  réalités ,  &  dont  1  hiltoire  des 
Infeilesn'a  pu  êtie  garantie.  Un  avis  tou;ours  utile 
a  donner  j  c'eft  de  fe  tenir  continuellement  en  garde 
contre  un  genre  de  féduétion  dont  les  Oblervateurs 
les  plus  .'âges  ont  rarement  fu  fe  dr^fcndre  ,  c'eft 
de  ne  pas  nous  lai/Ter  entraîner  à  ce  penchant  qui 
nous  porte  à  nous  identifier  avec  les  êtres  qu'on 
oblerve,  pour  les  faire  agir  comme  nous  agirions 
nous-mêmes  ,  par  les  mêmes  vues,  les  mêmes  mo- 
tifs ,   les   mêmes  lins. 

Refu ferons-nous  cependant  toute  intelligence  aux 
Infectes  j  les  réduirons-nous  au  (impie  ttat  de  ma- 
chine ;  Nous  touchons  a  la  grande  queftion  de  l'a-nc 
des  bêtes,  agitée  tant  de  fois  depuis  Deicartes, 
&  par  rapport  a  laquelle  tout  a  été  du,  dès  qu'elle 
a  commencé  à  être  agitée.  Tout  ce  qui  a  dû  réfuitet 
des  difputes  qu'elle  a  lait  naître  ^  c'eft  qu'on  peut 
également  foutenit  les  deux  fcntimens  oppolés  , 
puifqu'il  efl  aulli  impoâible  de  démontrer  lequel  des 
deux  elt  le  vrai ,  ou  elt  fondé  par  rapport  a  nous  , 
fur  des  preuves  pofuives  ac  fuies.  "  il  quelqu'un, 
dit  Reaumur^  à  ce  fu;et,  fe  contentoit  de  lou te- 
nir que  Dieu  a  pu  faire  des  machines  capables  de 
croître,  de  fe  multiplier,  &  d'exécuter  tout  ce  que 
les  infectes  ou  les  autres  animaux  exécutent,  qui 
ofcroit  nier  que  la  Toute- puifTance  ait  pu  aller 
jufques  la;  Mais  (i  quelqu'un  foutenoic  que  Dieu 
a  pu  donner  aux  Iniéètes  des  intelligences  égales 
ou  fupérieures  mêaie  aux  nôtres,  fans  nous  met- 
tre à  portée  de  connoître  qu'il  les  leur  a  données; 
lice  quel.iu'un  foutcnoit  qu'une  Huître  ,  route  vile 
qu'elle  elt  a  nos  yeux,  quoiqae  fixée  à  palTer  C.t 
le  même  morceau  de  rocher  une  vie  qui  nous 
paroît  fort  trille  ,  y  peut  jouT  d'une  vie  très- 
agrt'able  ,  étant  toujouis  occupée  des  plus  hautes 
fpéculations  ,  on  ne  fauroit  lui  nier  que  le  pouvoir 
(uprême  nepuiife  aller  là  &  plus  loin  j  il  peut  ciécr 
&  placer    des   intelligences  où  il   veut.  » 

Nous  voyons  dans  les  animaux,  &  dans  les 
Infeétss  ,  autaTt  que  dans  aucun  des  autres  ^  des 
procédés  qui  ne  peuvent  que  r.ou;  donner  du  pcn- 


381 


1  N  S 


chant  à  leur  fuppofer  un  certain  degré  d'intelligence. 
Pourrions  -  nous  ii'y  être  pas  conduits  ,  en  raifon- 
nant,  comme  il  doit  être  permis,  jufquà  un  certain 
point  ,  pat  analogie  î  On  leur  reproche  que  leurs 
procédés  font  trop  conflans,  qu'ils  ne  nous  font 
pas  voir  des  fuites  d'aftions  affcz  variées.  Nous 
avons  déjà  plus  d'une  fois  fait  remarquer  combien 
ce  reproche  n'eft  pas  généralement  fondé,  combien 
certains  Infedes  faver.t  varier  leurs  procédés,  quand 
les  circonftances  le  demandent.  Leurs  travaux  mèm; 
les  plus  ordinaires  ,  font  fouvcnt  adujettis  à  des 
il  régularités  j  à  des  écarts,  à  des  anomalies,  qui 
tendent  beaucoup  à  juftifier  l'opinion  de  ceux  qui 
ne  peuvent  (e  réfoudre  à  ne  voir  dans  ces  êtres 
•|ue  de  fîmples  machine*.  Nous  ne  pouvons  trop 
iollicitev  la  curiofitc  &  l'attention  de  Ce  porter  à 
de  pareilles  recherches.  En  g'néral  chaque  efpece 
d'Infedes  peut  n'avoir^  pour  amfi  dire,  que  fon  tour 
d'adrefle.  par  lequel  elle  doit  attirer  notre  admi- 
ration. Mais  qu'on  les  obfcrve  avec  conftancc  & 
fagacité  ,  &  l'on  verra  combien  de  nouveaux  tours 
«fadrelfe  nous  dérobent  encore  ceux  qui  ont  été 
le  plus  étudiés  &  dont  on  croit  avoir  épuifë  la 
capacité  de  leur  induftiie.  Nous  fi(Tent-ils  voir , 
il  eft  vrai  ,  des  aétions  plus  furprenantes ,  plus 
vaiiées,  des  fuites  d'adions  femblables  aux  nôtres. 
ils  ne  pourroient  jamais  tien  gagner  auprès  de  ceux 
qui  fc  Ccni  obflinémcnt  dctei  murés'  à  leur  refufer 
toute  intelligence.  La  mctaphylîque  n'a-t-e'.le  pas 
aulli  conduit  le  (avant  Lcibniiz  à  croire  que  nous 
n'agidons  nous-mêmes  à  l'extérieur ,  que  comme 
de  pures  machines,  que  le  corps  de  chaque  homme 
eft  une  machine  qui  a  été  conftruite  pour  exécu- 
ter une  fuite  de  mouvemens  &  d'aftions ,  qui 
elj  celle  que  l'anie  ,  dellince  à  habiter  ce  corps, 
fouhaitera  qu'il  exécute  pendant  qu'elle  l'habitera. 
Quand  cft-ce  que  la  Mérapliylîque  n'aura  d'autre 
guide  que  la  Phylique  elle-même  1  Si  nous  voulons 
ne  pas  nous  expofer  à  tomber  dans  l'erreur  ,  en 
obfervant  &  en  voulant  expliquer  les  procédés  que 
les  animaux  font  dans  le  cas  de  nous  montrer, 
cherchons  autant  qu  il  eft  en  n  us  à  tout  rappor- 
ter à  rorganifa:i'.n  &  à  la  fenlibilité  qui  en  dérive. 
jk);;s  devons  fans  dcu'e  être  toujours  très-circon- 
Ipcds  dans  l'expliration  de  ces  procédés,  &  ne  pas 
nous  lùilicr  entraîner  à  des  conjcétures  bizarrc-s  , 
relatives  aux  opinions  ou  aux  ufagcs  qui  nous  font 
propres.  Mais  apiès  avoir  pofé  pour  bafe  le  foin  de 
fa  propre  confervarion  &  de  celle  de  fon  efpèce  , 
que  la  Na:ure  a  donné  à  tous  les  animaux  ,  en  les 
organifant  de  manière  à  y  pourvoir ,  on  peut  bien 
fe  livrer  aux  co[ije(5luros  qui  s'y  rapportent. 

Un  defir  qu'on  ne  .^auroit  blâmer  ,  celui  de  don 
net  de  grandes  idées  de  l'Auteur  de  l'Univers,  de 
ianc  mieux  voir  létendue  de  fa  providence  ,  a 
conduit  à  bien  des  jugemens  ttop  précipités,  &à 
bien  de  faux  raifonnemcns  ,  ceux  qui  ont  voulu 
Dïius  afffgner  les  caufes  finales  des  faits  Si.  des  ob- 
iuvatious    que  leur  avoient    fourni  les    Infcâes 


I  N  S 

qu'ils  n'avoicnt  confidérés  qu'en  palFant.  Dès  que 
nous  ouvrons  les  yeux  ,  tout  nous  prouve 
fa  fagclfe  ;  elle  a  fans  doute  agi  pour  une  fin , 
&  pour  la  plus  noble  de  toutes  les  fins.  Mais  pou- 
vons-nous nous  promettfc  de  découvfir  les  diftéreotes 
fins  qu'elle  s  e(i  propofée  d.ins  ia  conftruétion  de 
chacun  de  fes  ouvrages  j  Si  dans  l'arrangement  de 
chacune  de  leurs  parties  î  On  a  pourtant  cru  les 
apperccvoir  par-tout,  &  rien  n'cll  plus  ordinaire 
aux  Auteurs  qui  ont  parlé  des  Infeiles ,  quede 
nous  vouloir  indujucr  des  caufes  finales  qu  lîs  eullenc 
reconnu  n'être  pas  les  vraies,  s'ils  eulicnt  pris  la 
peine  de  ralfcmbler  plus  d'obfervations  ,  &  de  les- 
comparer  eufen.ble, 

Ainfi  ,  pour  donner  quelques  exemples,  une  Che- 
nille fe  renferme  dans  une  coque  ,  d'où  elle  doit 
foitir  l'hilène  :  on  a  loué  la  Providence  de  ce  qu'elle 
avoir  appris  à  fe  faire  des  coques  cpaiffes  îc  foiides 
à  ces  Infeétes ,  lorfqu'ils  y  doivent  relier  renfer- 
més plufieurs  mois,  fur- tout  pendant  tous  ceux  de 
l'hiver  ,  &  de  ce  qu'elle  n'avoir  appris  à  dauttes 
qu'à  fe  faire  des  coques  minces  ,  parce  qu'ils  ne 
doivent  les  habitet  que  pendant  deux  à  (rois  fc— 
maincs,  &:  cela  dans  une  faifun  allez  douce.  Mais 
des  obfervaiions  plus  fuivies  eullent  appris  qu'il  y 
a  des  Inleéles  qui  palfent  neuf  à  dix  mois,  Si  tout 
l'hiver  dans  des  coques  minces,  pendant  que  d'au- 
tres s'en  fabriquent  d  extrêmement  foiides  pour  n'y 
demeurer  que  quinze  a  vingt  jours  d'été  :  qu  il  y  a 
plus  ,  tel  Infede  ne  relie  que  quelques  femaims 
en  été  fous  une  enveloppe  pareille  a  celle  fous  la- 
quelle un  autre  Infede  de  la  même  efpèce  palfe 
tout  l'hiver. 

La  variété  des  couleurs  des  Chenilles  eft  aduré- 
mcnt  admirable  ,  mais  on  a  voulu  nous  fane  ad- 
mirer,  par  rapport  au  choix  des  couleurs  piop'es 
à  chacune,  ce  qui  ne  l'étoit  pas.  On  a  dit  que 
la  Providence,  pimr  pourvoir  a  leur  conservation» 
de  crainte  que  les  Oifeaux  ne  les  eulknt  bieniôt 
détrdjrcs  ,  leur  avoir  donne  à  chacune  la  Ciukur 
des  feuilles  ou  des  tiges  des  plantes  S;  des  arbres 
fur  lefquelles  elles  vivent.  Il  n'clt  pruitant  guère 
d'arbres,  guère  de  plantes  qui  n'cniient  ilétrompé 
de  cette  idée,  fi  on  fe  fut  dorné  la  patience  d'exa- 
miner les  Chenilles  qui  les  habitent  ;'  fur  la  même 
plante  on  efit  trouvé  un  grand  nombre  d'clpè^cs 
de  couleurs  tout-à-fait   ditt'érentes. 

Il  y  a  alTutémcnt  des  caufes  finales  patticulièrej 
qui  nous  font  connues  ;  mais  peut-être  y  en  a-t-il 
moins  que  nous  ne  croyons  ;  ou  au  muiiis  ne  les 
connoillons  -  nv  us  pas  dans  toi. te  leur  étendue.  Que 
lœil  ait  été  fait  pour  voir  ,  la  bouche  pour  rece- 
voir les  ahmens,  les  de  ts  pour  les  broyer ,  l'cllo- 
^  mac  pour  les  diiiger  ,  nous  n  en  fautions  douter. 
Que  les  ailes  aient  été  données  au  commun  des 
lufedes  ,  pour  voler ,  nous  n'en  fautions  douter 
encore,  Cependant ,  ajoute  Reaumur ,  ce  n'tll  paj 


î  N  S 

Eniqucmsnt  pour  vokr  qu'elles  leur  ont  éd  données  j 
il  y  a  même  dss  .Papillons  à  qui  elles  n'ont  point 
du  tout  été  accordées  pour  voler.  Nous  en  verrons 
qui  les  ont  très-grandes  &  très- belles  ,  plus  grandes 
«]ue  les  ailes  de  ceux-  qui  volent  le  plus  ,  &.  qui  ne 
s'avifent  pas  une  feule  fois  dans  ieut  vie  ,  de  s'en 
fervir  au  feul  ufage  pour  lequel  nous  nous  imagi- 
nons qu'elles  font  faites  ;  ils  ne  fcmblent  pas  Ta- 
voir  qu'ils  ont  des  ailes.  Vouloir  que  l'Auteur  de  la 
Nature  ne  les  lear  ait  données  que  pour  la  liniplc 
parure  ,  comme  on  a  voulu  qu'il  n'ait  donné  au 
Grillon- taupe  ,  des  ailes  que  pour  la  même  fin, 
c^efl  alTurément  avoir  des  idées  trop  petites  de  la  Sa- 
gellc  fuprème.  Nous  devons  donc  être  extrêmement 
retenus  fur  l'explication  des  fins  que  s'cft  propofécs 
Celui  dont  les  fecrets  font  impénétrables  ;  nous 
louons  fouvent  niai  une  fageffe  qui  eil  fi  fort  au 
dcllus  de  nos  éloge';.  Décrivons  le  plus  cxaélcmenc 
qu'il  nous  elt  pollible  l'es  productions  ,  c'clt  la 
manrère  de  la  louer  qui  nous  convient  le  mleuv. 

Nous  avons  aflcz  montré  combien  l'Hiftoire 
des  Infetles  eft  fufceptihle  de  renfermer  des  faits 
dont  la  fingula'ité  peut  faire  r»îtte  la  méfiance  ou  le 
doute  dans  l'elpiit  de  ceux  qui  ne  les  trouvent  pas 
fuffilamment  coi)llaté<:.  Plus  les  faits  font  fingu- 
liers  ,  plus  ils  demandent  à  être  attelles.  Celui  qui 
les  annonce  pour  la  premiète  fois ,  ne  fauroit  trop 
adurer  qu'il  les  a  vus  ,  &  comment  il  les  a  vus. 
Les  Afttonomcs  font  peu  de  cas  des  obfcrvatioiis 
qu'on  leur  communique  ,  fi  on  ne  leur  apprend  en 
détail  les  précautions  qu'on  y  a  apportées,  comment 
on  a  pris  l'heure  ,  comment  on  a  vérifié  les  mlfru- 
JTiens,  Les  Natura!illes  ne  doivent  pas  être  moins 
fcrupuleuï  ,  moins  rigides  ,  que  les  Alironomes. 
On  doit  cTaindte  fans  dout:  dans  l'Hilloire  natu- 
relle d'adopter  des  erreurs  Oie  des  menfongcs  ,  lorf- 
qu'on  fait  qu'il  y  a  encore  tant  de  vérités  intéreflantcs 
à  découvrir.  Ainfi,  par  exemple,  Gœdart  nous  ap- 
prend que  le  Gnllon-taupe  dépole  fes  œufs  dans  un 
trou  qu'il  a  fait  au  milieu  d'une  motte  de  terre  allez 
dure;  qu'il  entoure  cette  mette  d'uiie  efpéce  de 
folle  ,  pour  ôter  à  des  Infeûes  ,  qui  aiment  fes 
oeufs  ,  la  facilite  d'approcher  de  la  nichée;  qu'il  y 
veille  continueilemcnt ,  qu'il  fait  de  tems  en  tems 
le  circuit  du  nid  Ce  qui  eft  encore  plus  remarqua 
ble  ,  c'efi:  que  le  même  Auteur  nous  allure,  que, 
lorfque  l'air  devient  chaud  &  fec  ,  le  Gtillon-taupe 
élève  l'on  nid  tout  aupiès  de  la  furface  de  la  terre  , 
afin  ([ue  les  œufs  foienr,  pour  ainli  dire,  couvés 
par  la  cha'eur  du  foleil  j  que  li  l'air  au  contraire  de- 
vient froid  ou  iiumidc  ,  le  Grillon  -  taupe  tenfûn;c 
plus  avant  fon  nid  en  terre.  Après  avoir  lu  avec 
plailir  le  récit  de  ces  faits,  ou  commence  à  craindre 
qu'il  ne  foie  une  jolie  fable,  on  craint  que  Gœdart  n'ait 
cru  voir  ce  qu'il  n'a  pas  trop  vu  ;  on  craint  qu'il  ne 
tienne  tout  cela  des  Jardiniers  ,  ou  qu'ayant  fimple- 
nient  trouvé  différens  nids  à  différentes  diftances  de 
la  furface  de  la  terre  ,  il  n'ait  attribué  comme 
des  circonftances  q«e  le  mêiiK  nid  donne   occafion 


I  N  S 


385 


d'oblêtvsr  ,  celles  qui  ne  conviennent  qu'à  des  nids 
diiîétents.  Enfin  on  voudtoit  avec  taifon  ,  qae 
Gœdart  nous  eût  raconté  comment  il  s  y  eft  pris 
pour  voir  tous  ces  faits  ,  qui  fe  paflent  fous  terre  ; 
on  voudroit  qu'il  nous  dit  pofiiivcment  qu'il  a  me- 
fure'  la  profondeur  où  étoit  le  nid  pendant  une  jour- 
née d'un  foleil  brillant  &  chaud  ,  &  celle  où  Ce 
trouvou  enfuite  le  même  nid  pendant  une  journée 
de  pluie  froide. 

Si  i'hiftoire  des  aniuiaux  d'Ariftote  eût  été  écrite 
avec  l'exaflitude  que  nous  demandons,  on  en  eût 
beaucoup  profité  :  elle  contient  une  très  -  grande 
quaniité  de  faits  :  ceux  qu'il  autoit  aC.urc  svoir 
vus  lui-même,  mériteroient  notre  confiance  ;  mais 
il  ne  nous  a  point  mis  en  état  de  les  diftinguer  des 
autres  ;  tous  y  font  rapportés  de  la  même  manière, 
excepté  quelques-uns  qu'il  ne  donne  que  d'après  des 
o^  d:i.  On  l'ait  qu'Alexandre  lui  avoit  fourni  des 
lo;-:imcs  conhdéiables  pour  être  employées  aux  re- 
cli:rchcs  nécelfiircs  à  un  fi  grand  ouvrage  ;  qu'Ari'f- 
,  tnte  chargea  bien  d^s  perlonnes  du  foin  de  lui 
p:ocaicr  des  aniir.aux,  &  des  obfervations  fur  les 
dilférentes  cfpèccs  d'animaux  :  il  feroit  à  fouhaiter 
qu'il  nous  eût  appris  les  t^lens  &  les  connoiflances 
de  ceux  qu'il  avoit  employés  ,  qu'il  nous  eût  averti 
de  ce  qu'il  tenoit  de  chacun  d'eux.  C'cft  fans 
doute  fur  la  foi  d'un  mauvais  Obfervateur,  qu'il 
nous  a  allure  que  la  Chenille  du  Chou  vient  d'un 
Ver  ,  &  que  ce  Ver  naît  du  Chou  même.  Les 
mêmes  défauts  fe  trouvent  dans  les  hiUoires  des 
animaux  de  Pl:r,c  &  d'E'icn  ,  celle  d  Anftote  c:i  eft 
la  bafe.  L'ordre  qu'a  (uivi  Ariftote  dans  l'arran- 
gement des  faits  ,  n'eft  pas  aulli  le  plus  propre  à  les 
faire  retenir  ;  il  y  f;it  de  fuite  de  longues  énuméia- 
tions  des  animaux  qui  le  rciTcmblent  par  certains  en- 
droits ,  &  de  ceux  qui  différent  par  d'autres.  Ja- 
mais ces  fortes  d'énumérations  ne  font  allez  com- 
plettes  ,  &  lors  même  qu'on  leur  peut  juftement  te- 
procher  ce  défaut,  el'cs  ont  déjà  celui  d  être  trop 
longues.  Elles  contiennent  dans  AriUote  un  cha- 
pitre entier  ;  à  la  fin  de  ce  chapitre,  une  mémoire 
ordinaire  n'a  plus  préfens  tous  les  animaux  dont  il 
y  eft  parlé  ,  elle  ne  fe  rappelle  plus  ceux  qu'oi  j 
a  dit  naître  d'une  manière  femblable  ou  d'une  ma- 
nière différente  ,   &c. 

Pendant  cette  longue  fuite  de  fiècles  où  la  bar- 
barie a  régné  ,  1  Hilloirc  naturelle  devoir  avoir  le 
même  fort  que  les  autres  fciences  ;  cette  fcience 
a  été  traitée  aulfi  comme  les  autres  ,  quaiid  le 
g  ûrdu  favoir  à  commence  à  renaître.  Wiacru  que 
toutes  les  vérités  dévoient  être  retrouvées  dans  les 
anciens,  qu'ils  avoiciu  tout  fçu  ,  tout  onnu.  C'ell 
principalement  dans  Ariftote  qu'on  a  cherché  I'hif- 
toire des  animaux.  Si  AlJrovai-:dc  ,  Gefiier,  NL.iifet 
&  bien  d'autres  Auteurs  eiident  autant  étt.'dic  la 
Nature  elle-même  ,  qu'ils  ont  étudié  les  .inc:e-.TS 
Naturaliftes  ,  le  travail  affidu  de  tant  de  bons  ef- 
prits  eût  fait  faire  de  plus  grands  &  de  plus  rapi- 
des progrès  à  cette  fcience.    On    n'jbleivuit  alor« 


5^4 


I  N  S 


Ja  Nariire  que  pour  y  voir  ce  qu'on  avoit  lu  dans 
les  Anciens  Au  relte  ,  ii  leurs  travaux  non:  pas 
été  mieux  dirigés,  il  ne  faut  pas  tant  s'en  prendie 
à  leur  génie  qu'à  celui  du  fiècle  où  ils  ont  v4cu  ; 
on  ne  fuibit  cas  a'ors  que  de  ce  qui  fc  irouvoit  dans 
les  Anciens  ;  il  fenibloit  qu'on  cuit  les  Modernes 
incapables  de  pcnfer  &  mSrae  de  voir,  au  nwirs 
rien  de  nouveau.  S'il  eft  pourtant  des  facnccs  dans 
iefquelles  nous  puifllons  &  nous  devions  remporter 
fur  EUX,  ce  font  celles  d'obf;rvations.  LaN.uure  en- 
fin ouvrit  les  yeux  à  ceux  même  qui  ne  chcrchoicut 
à  y  voir  que  ce  qu';'.s  avoicnt  vu  dans  AiiftoreS: 
dans  Pline;  elle  leur  montra  des  faits  dignes  d'ène 
xcmai-qu'is,  qu'ils  clicrchoicnt  inutilement  d.ins  les 
livres  qui  félon  eux  devoienr  tout  contenir  :  elle 
lîur  en  fit  voir  d'autres  ,  qui  leur  donnèrent  de 
julks  défiances  fur  la  vérité  de  ceux  qui  avcienc 
-été  tranfmis.  Après  avoir  perdu  par  degrés  ,  de 
l'ido'atrie  qu'on  avoit  voué  aux  Anciens ,  ou  eft 
venu  à  peu  fer  qu'il  falloir  étudier  de  nouveau  b 
■Nature  cilc-nitme  ,  vérifier  tout  ce  qui  a  été  rap- 
porté ,  &  chercher   à  apprendre  davantage. 

Le  preinicr  pr.s  ,  &  im  des  plus  importans,  qu'il 
s  fallu  faire  dans  l'hiftoire  des  Infedks,  a  éré  de 
défabufer  de  l'idée  que  les  Anciens  avo:cnt  don- 
née de  la  manière  ASr.t  s'engcndroit  ime  grande 
partie  de  ces  petits  animaux.  Ce  pas  ne  fcmb'cit 
pas  bien  diilicile  ,  il  l'a  été  cependant  ;  &  rien  ne 
prouve  tn'cux  que  tout  eft  capabie  de  nous  arrê- 
ter. Il  eft  bien  furpicrant  que  de  pareilles  i.l'es 
aiciit  pu  u.bfirier  après  qu'un  a  commencé  à  rcgar- 
d-;r  les  plus  pctiis  jn'ciftes  avec  des  yeux  philo- 
fjphiouc:.  On  a  vu  r.éccITairement  que  l'appa.cil 
des  differenrcs  parties  que  l'organilation  du  corps 
d'une  Mlitc  fu;.'pofe  ,  n'cft  pa^  moins  giand  que 
celui  que  dcmir.de  'e  corps  de  l'Elcphart  :  ou  a 
dii  même  avoir  btfuin  que  la  Philofophie  nous 
apprît  que  le  grand  &  le  petit  ne  font  quelque  cho'e 
cjue  par  rapport  à  nous  ,  pour  que  les  fhLdlotes 
des  ineé^.-s  im,'cr;cpribles  ne  parulleut  pas  plus 
adn'iirab  e<  ..u;  tcl'cs  de  ces  mali.s  animées,  de 
«ra  dcur  c  I olialc.  La  produûion  des  plus  pcntS 
I,  f.ùKs  a  dj  c  'il  p«roî;rt  demander  amant  de  pré- 
paratif'.  autant  dappareiis  que  celle  des  plus  grands 
animaux.  Il  a  û  paroître  aulTî  ridicule  de  faire  naî- 
tre une  Mou.he  ,  de  qucKiue  corps  pourri  ,  de 
faire  foit/  une  Huî.e  ,  d'un  peu  de  boue,  que 
de  fane  iiaître  jn  bœuf,  un  Elé, liant,  d'un  gios 
tas  de  foin  corrompu.  Il  ne  falK  it  rien  inoins  que 
des  ob!erva;io;is  aulli  curieufc;  que  démonftratives 
&  même  abu  lument  nécc'aires  ,  pour  détrouiper 
ceux  dv.nr  l'e'prit  ne  voit  que  ce  qui  lui  a  té  tranf- 
mis par  les  yeux  du  corps,  tt  rien  ne  montre  mieux 
combien  il  étoit  d  ftiLiie  de  prouver  que  les  plus 
petit' a'iiui;.Ui  'la-lllntprcvirém  nt  comme  les  g  auds, 
que  i'idée  :idns  laquel'e  cit  tonibée  R'  édi  hii-même; 
cet  enn^-uii  d'c'aré  des  préjugés  ,  qui  (av  i:  fi  bien 
les  combattre  ,  &  qui  cepci.dart,  a  la  hontederef- 
pril  humain  j  a  ciu  avoir  bcfom  de  faire  produire 


I  N  S 

les  Infcéiles  qui  naiiïcnt  dans  les  galles  des  plantes  a 
des  atbres,  par  une  ame  qu'il  a  accoidée  pour  cela 
aux  atbres  &  aux   plantes. 

Un  autre  point  extrêmement  elTentiel  à  l'iiirtoire 
deslnfedes,   c'étoit  d'éclaireir  en   quoi    conlilt-ent 
ces  changemens  de   foruies  que  la  plupart  nous  font 
voir  dans  le  cours  de  leur  vie.  U   n'y  a  pas  encore 
inig-tems  que  leur  hiftoire  a  été  écrite    comme    l'a 
été  celle  des   Hommes  qui  vivoicnt  dans  ces   tems 
qi.'on  nomme  héro'i.;ues  ou  fabuleux.   L  hiftoire  des 
inlcftcs  étoit  reftée  en  polielUon  de    fes  métamor- 
plio^es  ,  qui  valaient  bien  ceilcs  qui  étoicnt  cipérces 
I  par  'a  puiliar.ce  des  Dieux  de  la  fable.   Le^  Anriens 
;   i.'.vr>ei,t  parlé    des   chin^eiTsens  de  forints  des  In- 
.  leet.s,   (il;j  Ious  le  nom  merveilleux  de  métamor- 
j  pliole,  de  transformation.    Les   modernes  ont  con- 
j  tinué  après  eux  à  ten;r  ce  .langage  obfcur,  ju  qu'à 
1  ce  que  de  grands  Ni'ui-aliftes  ic  grands  Anatomiftes 
I  eu  inême-tems  ,    aient  donné   des    idées  claires  de 
ces  transformations  ,    qu'ils  aient  fait  voir  que  l'In- 
fede  qui  fe   transfume   ne  fait  que  quitter  une  ro- 
be j   une  dépouille  qui  couvroit  u  tenoit  emmaillo- 
tées certaines  parties;  que  ces  parties,  qui  avoicnt  crû 
fous  cette  enveloppe  ,   s'étendent  ,  fe  déploient ,  fe 
dégagent  les  unes  des  autres ,  lorfqu'elle  celle  de  les 
tenir  gênées  dans  l'iuftaiit  ou  l'IîilcÛe  s'en  défait; 
alors  il  paroît  comme  un  nouvel  animal  ,   mais   qui 
n'a   fair  que  fubir  un  développement  progteflif  de 
lui-memc. 

En  ana'yfant  les  différcns  Auteurs  qui  ont  écrit 
fur  les  infefles  jufqu'a  nos  jours  ,  d'tmc  manière 
a  ne  pas  remplir  corcplettement  tout  ce  que  la 
Icicncc  de  l'En  oniologie  doit  exiger  ,  on  peut  les 
rapporter  à  trois  dalles  diftérente's.  Les  uns  n'ont 
cuvifagé  que  l'ext. rieur  des  Infeûes ,  comme  fe- 
roit  un  Botauifte  qui  ne  oonncroic  qu'une  limple 
delciiption  des  plantes  ,  fans  parler  de  leurs  ufages , 
c!u  tems  de  les  fcmer  ,  de  les  planter  ,  &c.  ce 
gei^re  de  trava-.l  ,  aficz  aiide  par  lui-même,  ne 
peut  qu'être  encore  defedluenx  û:  fo;ivent  inutile, 
lo:  s  qu'outre  les  dcfcriptuins ,  on  n'a  pas  établi  des 
caractères  exafts  ,  pour  rcconnoîrre  les  Infedles  , 
a-peu  près  comme  les  Boraniftes  le  pratiquent  a 
l'égard  des  plantes  :  ce  reproche  eflentiel  tombe  fur 
les  ouvrages  de  ces  premiers  Au-eurs.  Les  autres  ont 
conlidéré  les  lufcdes  pai  rapport  a  leur  ftrufture  in- 
térieure, à  leurs  habitudes  ou  leurs  morurs ,  à  leurs 
manèges  ,  mais  (ans  donner  de  defcriptio'is  ni  de 
caraéleies  des  animau.'!  dont  ils  parlent  ,  ou  en  ne 
donnant  que  des  deftiiptions  trnp  infuîlîfantes  pour 
l.s  faire  leeor.tioîttr.  Ils  refïembletit  aux  Botaniiies 
qui  ont  d.  taillé  les  vertus  &  les  propriétés  de  diffé- 
rentes plantes ,  fans  décrire  ces  limples  ,  en  (ortc 
qu'on  elt  très-embairallé  de  favoir  qu'elle  cit  la 
plante  qu'il.s  ont  traitée  :  ce  que  ces  Auteurs  ont 
publié,  quoiqu'il  puilTe  ê:re  très-exail  Se  très  in- 
tiielVant  ,  ne  j  eut  devenir  vraiment  utile  que  ,orf- 
qu'ou   paiVie.nt  a  décotivrir  1  Inicdc  (jui  fait  le  fujct 


I  N  S 

«le  leurs  obrervaiions.  Dans  la  troifième  claiïe  ,  la 
moins  nombreufe  ,  l'ont  compris  les  Auteurs  qui 
cnc  examiné  l'extérieur  des  Inledes ,  ainli  que  leur 
genre  de  vie  &  leur  induftrie,  &  dont  l'hilloirc  fe 
trouve  aulU  plus  complette  ;  mais  ils  méritent  encore 
le  reproche,  de  n'avoir  donné  que  des  dcfciiptions 
inipaifaices  ,  de  n'avoir  pas  pu icncd  des  caractères 
propres  à  faire  dillingucr  les  Inûdes,  de  manquer 
cnfia  de  méthode,  dont  on  ne  peut  fe  palier  en 
Hiltcirc  naturelle. 

Quelques  Savans  de  nos  jours,  dirons-nous  avec 
un  hiuo.no!o.;irrc  diflin^ué  ,  ennemis  des  Syftêiiics  , 
des  Ordres  méthodiques  ,  fcinbicnt  vouloir  taire 
retomber  les  Iciences  dans  cette  cfpèce  de  confalîon 
dont  elles  ont  eu  tant  de  peine  à  fonir.  Il  ne  faut 
cependant  pas  de  grandes  connoiflanccs  ,  ni  un 
crio:t  de  génie  fupéiKur  ,  pour  juger  de  l'utilité  des 
fynè.ncs  &  des  méthodes.  Qu'on  parle  d'une  plante  , 
qu'on  la  d'activé  audi  exadcmrnt  qu'il  Ica  pollible  , 
comment  veut -on  qu'entre  plufieurs  mille  efpèces 
de  végétaux,  je  puille  dil'cerner  celle  dont  il  s'agit, 
Il  j-e  n'ai  aucun  cara'Ute  diRiiidif  qui  me  le  faiîe  le- 
connoître  ;  il  faut  néccllairement  que  je  confronte 
ces  pluficurs  mille  efpèces  avec  la  delcription  que 
je  Us,  5:  li  malhtuieui'cment  la  culture  ou  le  climat 
ont  altéré  le  ,port  ou  la  figure  de  celle  que  je  cher- 
che ,  tout  ce  long  travail  devient  inutile  :  que 
fera -ce  fi  la  delcription  le  trouve  incomplctte  ?c 
mal  faite  ,  en  forte  qu'elle  puifl'e  convenir  a  plu- 
lieurs  efpèces  diflérentcs  ?  Je  me  trouve  alors  dans 
un  autre  embarras  plus  gra'id  que  le  premier.  Il  en 
elf  des  Infeéles  comme  des  plantes  :  li  je  manque 
de  caraéfércs,  je  ferai  oblige  d'examiner  plulieurs 
mille  elpèccs  d'Infeéles ,  toutes  les  fcis  que  je  vou- 
diai  trouver  un  animal  dont  je  lis  la  defcription.  C'cll 
l'inconvénientod  nous  nous  trouvons  tous  les  jours, 
par  rapport  aux  ouvrages  des  anciens  Naturalilles. 
Audi  ne  favons-nous  point  quelles  font  les  plantes , 
quels  (Int  les  animaux  qu'ils  ont  connus  &  délignés 
par  tels  ou  tels  noms.  Les  méthodes  ,  même  le> 
moins  bunces,  corrigent  un  li  grand  inconv  .lient. 
Je  trouve  une  plante  qui  m'ell  inconnue  ,  il  n'tlt 
plus  nécefTaire  pour  la  connoîire  ,  de  la  confronter 
avec  plulieurs  milliers  de  defcriptions  ,  il  fuffit  fui- 
vaiit  dirtéreps  fyllèmes  ,  dexammer  quelques  par- 
tics  caïaâériliiques  ,  qui  détermine  Iacla!Îe,la  fec- 
tion  &  le  genre  de  ce  végétal.  Prenons  pour  exem- 
ple la  méchtidc  de  Linné  ,  fondée  fur  le  nombre  des 
étamuKS  Se  des  piltils.  Je  veux  trouver  le  nom  & 
le  genre  d'une  plante:  je  compte  le  nombre  de  fes 
étamincs.  Il  s'en  trouve  cincj  ;  voila  dv  ja  cette  plante 
rappoitée  à  celles  de  la  cinquième  clalle  ,  dont  les 
fleurs  ont  cinq  étamincs.  Pour  lori  j'examine  le  nom- 
bre des  pillils,jen  trouve  deux  ;  je  range  cette 
plante  dans  la  féconde  fcâion  de  la  cinquième  clalfe. 
r  ne  relie  plus  qu'a  examiner  le  calice  S.  la  graine  pour 
tiouver  le  genre  de  cette  même  plante  parmi  celles 
de  la  fciondc  feétion  de  la  cinquième  cladc  ,  &  je 
parviens  par  degrés  a  connoître  le  nom  d'un  fimplc 
«i/î.  Na:ides  InfiHes.  Tom,  Vil, 


I  N  S 


38? 


que  je  n'avois  jamais  vu.  A  l'aide  d'un  Ordte  mé- 
thodique ,  on  pratique  la  même  chofe  fur  les  In- 
feCtes  ,  Se  l'on  pourra  trouver  le  nom  £:  l'cfpècei'un 
Inledc  inconnu  auparavant. 

Cet  exemple  ,  pourfuivrons-nous  avec  le  même 
Entomologilte  ,  luffit  pour  faire  voir  a  tout  Homnre, 
non  pas  verlé  dans  f  Hilloire  naturelle,  nuis  feu- 
lement un  peu  intelligent,  l'utilité  &  la  néctflitc 
des  l'yllémes  nnthodiques.  Qu'on  puiik  varier  ces 
nié. 1. odes  a  l'infini  ,  qu'on  puille  tirer  ces  caiacfîrcs 
de  itlIcsoB  telles  pailles,  eue  la  plupart  des  lyftémcs 
péchant  en  qucl.[ucs  points  ,  &  que  ceux  qui  appro- 
chent le  plus  de  l'Ordre  qui  paroît  naturel  ,  s'en  éloi- 
gnent en  plulieurs  endroits  ;  que  même  toutes  ces 
dil'.inûioris  de  clalfes  ,  de  genres  6l  d'efpèces  foicnc 
.Tibitraircs,  &  nullement  établies  par  la  Nature;  que 
tous  les  corps  naturels, depuis  l'Homme  jufqu'.sU  cail- 
lou le  plus  brut  ,  ne  foient  qu'une  luiic  d'un  leui  & 
unique  genre  ,  qui  décroît  par  des  nuances  iiilenli- 
bles  j  il  n'en  lera  pas  moins  vrai  que  les  fyliêincs  on 
les  méthodes  font  au  moins  néceliaircs  pour  fa.  l'itcr 
Ictude  de  la  Nature  ,  qui  fans  cela  devient  iinpr.i- 
ticable.  Sans  cette  efpèce  de  clé  ,  il  clt  aulli  iinpollii>l« 
de  pénétrer  dans  cette  fcience  ,  que  de  voaloir  étudier 
les  langues  j  fans  favoir  l'alphabet,  I  arithméii.|ue 
la,-s  connoître  les  chfFies,  &  les  mathématiques 
lans  géométrie.  Chaque  Icience  a  (es  élémens  ,  Si 
ceux  qui  veulent  les  profciite,  donnent  lieu  de 
faire  loupçonncr  qu'ils  ne  les  connoilJcnt  pas. 

Quoique  nous  n'cuflîons  pas  befoin  de  recourir 
à  des  autorités  &  aux  opinions  des  autres  pour  faire 
valoir  notie  opinion  fur  ce  fujet  ,  cependant  pour 
lui  donner  plus  de  poids  ,  &  pour  nous  conf  riiier 
à  l'objet  Uièmc  de  notre  travail  ,  qui  eii  de  railcni- 
bler   tout    ce    qu'il  y   a  de   plus    précieux    dai.s   les 


difterens   Auteur 


jbh, 


de 


porter  un  pallage  de  Rcaumur  ,  où  il  fait  bien 
fentir  le  prix  des  méthodes.  'Voici  comme  il  s'ex-' 
prime  :  o  les  méiliodes  employées  pourdilfr.byer  c.t 
Clalfes  ,  en  Ordres  ,  en  Genres ,  les  difFérens  êtres 
qui  peuvent  êtie  à  la  portée  de  nos  yeux,  o;it  des 
avantages  t]ui  ne  peuvent  être  bien  connus  &  bien 
appréciés  que  de  ceux  qui  ont  cultivé  ou  cultivent 
quelqu'une  des  piarties  de  l'i-Iifloire  naturelle.  Au 
moyen  des  arrangemens  Se  des  diflributions  ,  on  vient 
à  bout  d'épuifcr  des  fujets  qui  nous  paroiil'oienc 
inépuifables.  Tout  ce  dont  notre  imagination  ne 
nous  montre  pas  les  bornes  ,  ce  qu'elle  nous  repré- 
fente  confufément  ,  devient  infini  pour  elle  ;  le 
nombre  des  étoiles  qu'un  beau  ciel  offre  à  la  limplc 
vue  de  quelqu'un  qui  n'a  jamais  cherché  à  s'inllruire 
de  leur  arrangement  ,  paroît  infini,  'Vouloir  comp- 
ter ces  étoiles  ,  l»i  paroîcroit  une  enttcprife  folle  ; 
cependant  en  les  rangeant  par  conflellations  ,  on  elt 
parvenu  à  favoir  que  non-feule.ment  elles  peuvent 
être  comptées  ,  mais  que  le  nombre  de  celles  qui 
peuvent  être  apperçues  fans  lunettes  ,  ne  va  qu'à 
environ  deux  niille.  Les  méthodes  fembltnt  rcllcrrct 
les  bornes  de  la  Nature;  eiks  rtduifcnt  à  un  aom- 
C  ce 


38(5 


I  N  S 


bre  d'cbjcrs  finis  ,  des  fuites  â'ob'ets  que  nous 
croyions  voir  inliniç.  L'infini  peut  fe  troiiver  dans 
la  Nature  ;  mais  il  n'ell  pas  dans  le  nombre  des 
objets  qui  fout  a  la  portée  de  nos  Cens.  Ainfi  nos  dif- 
tiibutions  mettent  notre  imagination  à  l'aile  ,  en 
lui  préfentant  des  tableaux  où  de  tiès  -  grandes 
fuites  d'Etres  différons  font  peints  en  raccourci  & 
très-en  petit,  mais  très-dillinûement  «  j  d'apès  cette 
opinion  ,  Rcaumur  a  cherché  à  établir  quelques  ca- 
raélèies  généraux,  quelques  diftributions  fomm.iires 
de  feélions  &  de  genres  ;  mais  ces  commcnccmens 
de  méchodes  font  trop  fuperfîcicls  &  trop  peu  fylié- 
maiiques  pour  être  mis  en  ulags  ,  &  fouveiu  l'on 
a  beaucoup  de  peine  a  diflinguer  dans  cet  A'rcur , 
l'Infefte  dont  il  traite  ,  faute  de  catadlères  iumi'ans 
&  d'une  bonne  defcription. 

Digne  émule  de  P,eaumur  ,  De  Gcer  a  encore 
mieux  prouvé  pat  fon  exemple  combien  il  iavoi: 
apprécier  les  méthodes  ou  Ordres  fyltématiqiies. 
Apres  avoir  achevé  d'expofer  les  obfervat:ons  très- 
rnr.ltipliées  &  très-iiifliudivesqu  ila  faites  fur  les  In- 
fettes,  &  l'ordre  dai. G  lequel  il  a  cru  devoir  les  ranger, 
pour  les  faire  connoiae  avec  moins  de  confulion 
&  pour  les  diQinguer  les  uns  des  auires  avec  plus 
de  facilité  ,  cet  Auteur  donne  pour  condulion  J; 
Ion  ouvrage  ,  une  récapitulation  de  centre  mê.nedif- 
tiibution,  ou  de  l'arrangement  des  Infcdes  en 
Ciailes,  eu  Ordres,  en  Genres  &  en  Familles.  «  Je  j 
n'ignore  pas  ,  dit-il  ,  qu'une  telle  diftnbution  ne  ' 
fauroit  eue  que  très- imparfaite  ,  puifque  nous  ne 
connoilîons  encore  que  très-peu  de  chofe  de  la  Na- 
ture &  des  propriétés  des  animaux  en  général  ,  ci 
de  ces  petites  bêtes  en  particulier  ,  quoique  pour 
ks  arranger  convenablement  &  conformément  à 
leur  cirencc,  on  dcvroit  connc'ure  i  fond  tout  ce 
qui  les  regarde  ;  ;e  fais  ,  pourfuit  -  il  ,  que  plu- 
lieurs  Auteurs  ont  regards  tous  les  fyfléracs  des 
erres  naturels  comme  de  pures  chimères,  qui  n'ont 
lien  de  réel  ,  m  même  d'utile.  Cependant  ,  à  mon 
avis,  je  trouve  prelquc  impoffiblc  de  pouvoir  ac- 
quérir une  connoilîance  tant  foit  peu  jufte  des 
produirions  (i  vaiiées  de  la  Nature,  &  en  parri- 
culier  des  Infeétcs  ,  dont  le  nombre  eft  fi  grand  , 
la  figure  (i  différente  &  les  propriétés  fi  multipHccs  , 
à  moins  de  les  arranger  fous  de  certains  chefs  , 
fans  quoi  on  re  fauroit  s'en  former  une  jufte  idée, 
mais  ils  rcfteroient  dès -lors  dans  une  confulion 
éternelle,  la  mémoire  ne  pouvant  fufiire  a  le  les 
rappeler  ,  dès  qu'on  ne  les  diliingue  pas  par  des 
rotions  généra'es.  Quclqu'imparfaite  que  fui:  donc 
toute  divilion  des  êtres  naturels  ,  rant  inanimés  que 
doués  d'une  vie  végétale  ou  animale  ,  en  Clalfes  , 
en  Ordres ,  Si.  far- tout  en  Genres  ,  il  vaut  toujours 
niiciix  tour  facilircr  la  mémoire  ,  de  fuivrc  un  cer- 
tain ordre  dans  la  defcnption  de  toutes  ces  produc- 
tions de  la  Ni  tiire  ,  que  de  ne  fc  fervird'aucun  ar- 
rangement, le  mal  n'eif  pas  même  fort  grand  fi 
par' de  nouvelles  obfcrvations  ,  on  trouve  s'èirc 
Dotiipc  dai.o  fes  idées  ;  il  a'y  a  aloisqu'à  les  changer 


I  N  S 

félon  le  réfukat  de  ces  oLfervarions  iiitt'rieurcs  ,  Se 
parce  moyen  le  vrai  fyllêuie  de  la  Nature  peut  enfin 
fe  développer,  ou  bien  nos  idées  fc  redificrâme- 
fure  qu'on   fait  de   nouvelles  découvertes.  « 

Nous  allons  profiter  de  quelques  nouvelles  idées 
que  noLS  fournit  le  même  auteur  lur  le  mè.ne  objet , 
qui  méritent  d'être  rapportées,  m  Pour  peu  qu'on 
obferve  les  Infedes ,  on  trouve  entt'eux  des  diffé- 
rences fi  frappâmes,  par  rapport  à  leur  figure  cité- 
licure  ,  qu'il  paroît  comme  impollible  de  pouvoir 
rdifonnablement  les  confondre  cnfemblc.  D'un  au- 
tre côié  ,  on  en  voit  qui  fe  relfemblcn:  en  gros  , 
ou  qui  ont  des  caradères  qui  leur  font  communs, 
quoiqu  ils  en  aient  encore  de  particuliers  ,  qui  ne 
loient  propres  qu'aux  mêmes  individu';.  Ceux  qui 
ont  enir'eux  un  tel  rapport  général,  femblent  donc 
devoir  être  délignés  par  un  même  nom  [:'énérit]uc  , 
Hl  être  placés  dans  un  même  genre.  Parmi  les  diffé- 
rens  genres  on  en  trouve  plulieurs  qui  ont  des  con- 
venances marquées,  qui  les  rappiochcnt  les  uns 
des  autres,  &  dès-lors  ils  femblenc  demar.det  d'être 
rangés  dans  une  même  claile  ,  ou  dans  un  même 
cidre.  Ces  dalles  peuvent  encoïc  être  comprifes 
fous  de  ceitams  chefs  généraux  ,  lelon  les  caradères 
qui  leur  font  communs  ,   &  aiiili  de  fuiie.   « 

Nous  ne  favons  point  fî  De  Geer  ne  devoir  pas 
plutôt  diffiuguer  d  abord  les  plus  grandes  malles  , 
avant  celles  qui  tombent  moins  animent  fous  les 
yeux.  Cependant  les  notions  qu'il  préxute  font  tou- 
jours propres  a  jctter  quelque  )wur  fur  cette  matière; 
elles  rendent  d'ailleurs  ia  manière  de  voir,  qui  peut 
encore  fervir  a  l'inlfrudion.  »  Lei.entiel,  dit  -  il  , 
pour  la  connoilîance  des  Infedes ,  ell  d'abord  d  ét.i- 
blir  fur  des  caradères  con:!anç ,  les  genres  &  les 
efpèces  ,  &  de  les  bien  diltniguer  les  uns  des  autres. 
Ce  qui  lemble  le  plus  propre  pour  fixer  le  genre  , 
c'cft  quelque  di.H -rence  marquée   dans    la  f'oinie   de 


l'Infede,  &  qui  n'cft 


:par  lapnvatioi  dcq 


rc  qu  a  lui  féal  ,  foit  par  1, 

nvM  c  A:  ces  mêmes  parties 

1-1  lue^  membre   qui  dan 


d'au  très  au  contraire  ell  trè'-.'lientiel,  la  mttamorphofe 
de  l'Infede  ,  qu-md  elle  cil  connue  ,  doit  aulli  venir 
en  ligne  de  compre.  Enfin,  en  obfcrvant  les  In- 
fcdes avec  quelque  atrenrion  ,  il  n'eft  pas  dilH- 
cile  de  leur  trouver  ,  on  des  différences  ,  ou  des 
rapports  très-pro.-res  pour  l'érabliiîement  des  genres. 
En  voici  quelques  exemples.  Les  Infcdes  qui  oiic 
quatre  ailes  couvertes  de  petites  écailles  ,  qui,  qu.ui<i 
on  les  touche  ,  s'attachent  aux  doigts  en  for. ne 
d'une  madère  faiineule  i:  colorée,  une  trompe  roulée 
en  fpirale  Si  des  antennes  terminées  par  un  bouton, 
font  appelles  P.ipillons  ,  Si  font  d'un  autre  genre 
que  les  Demoilclies,  parce  que  celle  ci  ont  quatre 
ailes  tranfparentes  fans  craiUcs  &  des  dents  ou  m.î- 
choires  mobiles  dans  la  bouche.  L'éphémère  ell  diffé- 
rente en  genre  ,  de  la  Demoifelle  ,  parce  qu'elle  n'a 
point  de  dents  &  que  d  queue  cil  terminée  par 
deux  ou  trois  longs  H^et?.  L'Abeille  ell  d'un  autre 
gemc  que  llchncumon,  parce  que  la  première  a 


I  N  S 

nne  longue  trompe  à  la  tête  &  un  aiguillon  caché 
dans  le  derrière  ,  au  lieu  que  richneunion  ell  fans 
trompe ,  &  qu'il  a  un  aiguillon  ou  une  taiière 
appliquée  contre  le  dcdoas  du  derrière  ,  ou  placée 
hors  du  corps.  La  Mojclie  ditfèie  de  la  Tipiile  , 
parce  qu'elle  a  une  trompe  a  lèvres  charnues  , 
tandis  qu'une  tio.iipe  manque  à  la  Tipuk.  Le  Sca- 
rabé  &:  la  Carabe  (ont  de  deuï  genres  difféiens  , 
parce  que  le  premier  porte  des  antennes  à  bou- 
ton feuilitté  ,  ou  découpé  en  lampes,  au  lieu  que 
les  antennes  du  Carabe  fonr  fîhformes  ou  à  tilcts 
coniques.  L'Araignée  elt  différente  de  la  Mittc  ,  en 
ce  qu'elle  a  huit  y;uï,  Se  des  tilièies  en  mamelons 
au  derrière  ,  au  lieu  que  la  Mute  n'a  que  deux 
yeux  &  point  de  mameluns.  I!  i'uffit  du  peu  d'exem- 
ples pour  donner  une  idée  des  caraélcrcs  que  j'ai 
trouvés  propres  &  naturels  pour  l'érablillement  des 
genres.  Les  cfpèces  fe  rangenr  enfuite  comme  d'elles- 
mêmes  dans  CCS  genres,  par  la  dittcrence  qu'.n  leur 
trouve  dans  la  couleur  ,  dans  la  proportion  relpec- 
tive  de  leuis  membres  ,  &  même  fouvein  dans  la 
forme  extérieure  de  leur    corps.  » 

«  Pour  ranger  les  Infcéles  en  genres  ,  il  ell  né- 
celTaire  de  ne  les  conlidércr  que  dans  leur  état  de 
perfcftion,  c'cft-à-dire  ,  après  qu'ils  ont  pafTé  par 
toutes  leurs  métamarph  fcs,  ou  qu'ils  ont  acquis 
leur  jufte  grandeur  &  qu'ils  font  devenus  propres  à 
la  génération.  Dans  l'état  de  Chenille  ou  de  Larve  , 
ils  ne  font  encore  que  dans  leur  enfance  ,  étant 
alors  cachés  fous  une  enveloppe  ou  une  cfpèce  de 
mafque  ,  dans  laquelle  ils  croilient  &  fe  perfedlion- 
nent  ;  ils  ne  fe  t  ouvent  dans  leur  état  de  perfec- 
tion qu'après  avoir  quitté  leur  dernièic  dépouille  , 
&  c'ert  alors  qu'il  faut  étudier  leurs  caradères  pour 
les  mettre  en  ordre.  Je  ne  difconviens  pas  cepen- 
•'ant,  que  dans  une  hiftoire  huv'e  d.-s  Infecles  , 
il  ne  fo^t  encoie  convenable  d'arrang>;r  les  Chenilles 
&  les  Larves  dans  de  certaines  Clalles ,  puifqu'une 
telle  divifion  facilite  encore  beaucoup laconnouiance 
de  ces  petas  animiux  ;  M.  de  Re.Rimur  la  fait  avec 
fuccèç.  Mais  je  le  répète  ,  les  caiaé^èies  pour  les 
véiitables  genres  doivent  tou;ou;s  être  pris  princi- 
palement fur  les  Infedes  parvenus  à  leur  dernier 
développement  &  à  leur  dernier  degré  d'accioifle- 
ment.  Une  preuve  non  équivoque  ,  que  les  genres 
<]u'on  vient  d'établir  f)nt  naniîcis,  c  eft  quand  les 
cfpéces  qLii  fe  rangen;dins  chaque  g^nre  ,  a'j  moins 
la  plupart  ,  fe  rellcmbleiu  dans  leur  premier  érat 
de  La^ve  &  dans  leuis  transformatiors.  Je  n^en 
donnerai  que  quelques  exemple-.  Tous  les  Papil- 
lons ont  d'aboid  été  des  Ch. miles  ,  ceft-à-dire, 
des  Infeétes  qui  ont  un  corps  alongé  ,  une  tête 
ccailleufe  garnie  de  dents,  liï  pattes  ccaillcufes ,  & 
tout  au  plus  d  X  membraneufcs  à  crochet'.  C'eft 
fous  cette  foi  me  de  Ch;nille  que  les  Papillons 
forrcnt  de  lœuf  ;  mais  ce  font  toujours  les  mêmes 
'animaux  fous  différenres  figures.  Les  Dcmoifelles 
o-at  touj.iuis  été  des  Larves  aquariques  à  (ix  longues 
pattes  j  qui  portent  en  délias  de  la   têic  une  pièce 


I  N  S 


387 


I  mobile   ayant  des  t^naillcç ,  &  dans  l'état  de  Nym- 
,  phcs   elles  marchent  &    agilîent  comm:  quand  elles 
1  étoient     Larves.     Les    Mouches  à    Cac   fortent   de 
1  oeuf  four,   la   forme  de   Faulle-chenilles ,  qui   rcf- 
}  femblent    beaucoup  aux   véritables  ,    mais  qui  ont 
toujours  plas  de  dix  pattes  niembrane-jCes  fans  cro- 
chets ,   Se  feulement   deux  yeux,  dans  la  tête  ,    au 
lieu   que  les  Chenilles  en  ont  plufieurs.  Les  khneu- 
mons  font  d'abord  des  Larves  fans  pattes  &  à  tête 
écailleufe  ,  ou   de  figure  conllantc  ,    comme  M.  de 
Reaumjr  !'a    appeilée.  Les  Larves  des  Abeilles  ,  des 
j  Fourmis  i:  d  autres  ,    ont  à-peu  près   la    irème  fî- 
j  gure.   Celles  des   Mouches   lent  d'une   figure    qui 
;  approche  de   la   conique  ,   &  ont  une  tète  pointue  , 
charnue  &  de  figure  variable  ,  comme  M.  de  Reau- 
mur  s'exprime  ,   au    lieu  de  pattes   elles   n'ont   en- 
,  dellous    du    corps    que   des    efpèccs   de    mamelons 
j  charnus.  Les  Scarabés  ont  été  des  Larves  à  lit  pattes 
écai:leufes ,  &  à  tête   dure    &    cruRacée  garnie   de 
î  fortes  dents.  Les  Sauterelles  &  quantité  d'autres  In- 
!  fedles    fe  rellemblent  pour  la  forme   extérieure  de 
I  leur   corps ,    dans  tous  leurs  états  ,   ou    dans  tous 
]  leurs    âges  ,   excepté    qu'à    la   fin    ils   prennent  des 
:  ailes  ,  qui  auparavant   étoient  cachées    dans  des  ef- 
pèces  de  f  nirreaux  ;   ce  font  ces  elpêccs  qui  pa'.îenc 
par  l'état  de  demi-nymphes  ,  ou  àefui^JJhs- nymphes , 
comme  ^L  Bonnet  les  a  nommées.  » 

"  Apres  avoir  établi  les  différens  genres  des  In- 
feilcs  qui  doiver.t  tL-u;ours  erre  fondé  fur  des  ob- 
fervatioiis  exack-s  ,  il  s'agit  de  les  aaangcr  en 
Clalles  ou  en  Ordres,  en  joignant  enfcnfole  les 
genres  qui  fe  reffemblent  dans  quelque  point  ca- 
pital &  évident  au  premier  abord  ;  il  n'elt  pas  même 
difficile  de  trouver  cnrr'eux  de  telles  convenances. 
C'ell  aulli  ce  qu'ont  t,khé  de  faire  pluileurs  Natu- 
ralilles  modernes.  On  fait  que  M,  Valifnieii  a  dif- 
tribué  les  Infeftes  en  Clalfcs  ,  par  rapport  aux 
lieux  ou  ils  vivent;  mais  cette  méthode  eft  moins 
convenable  ,  parce  qu'alors  des  Infcdcs  d'un  même 
genre  fe  ttouvcroient  quelquefois  dans  des  clalfes 
différentes,  comme  M.  de  R;aumur  l'a  remarqué  ; 
il  y  a  par  exemple ,  des  Araig  .ces  aqua;i  jucs  & 
d'autres  qui  font  lerreftres.  Swammeidam  a  établi 
les  Claiïes  fur  les  raétamorph.-(es  d.s  Infectes,  & 
M.  Bonnet  a  donné  l'ébauche  d'une  divifiun  géné- 
rale des  Inledes  ,  fondée  également  fur  leurs  mé- 
taraoïphofe'!.  De  tous  les  plans  de  divifion  ,  celui- 
là  paro'.t  afîurément  le  plus  natm.l  :  car  comme 
dit  M.  i^yoïmet,  la  divenit;  qu'ont  les  Liledes  ; 
fa  voir;  que  les  uns  char.gent  de  forme,  &  que  les 
autres  confervent  toujours  ce. le  qu'i  s  ont  reçue  en 
naidtnt ,  cette  diverfité  fuppofe  en  eux  une  difpoli- 
nun  d'organes,  une  conllrucficn  intérieure ,  ua 
méchanifme  fi  différent,  qu'on  peut  dire,  que  rien 
ne  les  diffin.gue  plus  elîcntiellement  les  uns  des  au- 
tres. C'eR  aulîï  par  rapport  aux  méiamorphofes , 
que  M.  Lyonet  donne  une  ébauche  dune  diviiîon 
des  Infectes,  dans  le  goût  de  celle  de  M.  Bonnet. 
Mais  cette  .méthod:  a  un  tiès-grand  inconvéuient , 
Ccc  1 


i88 


I  N  S 


c';!';  i]uc  pour  â(Tigner  à  l'Infede qu'on  Tient  Ac  dé- 
couvrir, fa  véritable  place  dans  lune  ou  l'autre  de 
CCS  ClalTcs,  il  faut  d'abord  connoîtrc  toute  (on  hif- 
toire  ,  ce  qui  louvcnt  eft  difficile  &  même  impolFi- 
blc  ;  car  les  Larves  de  plufieurs  InCcdes  ,  Se  par 
conféqiient  leurs  raétamorphofes ,  (ont  encore  in- 
connues. On  en  a  un  exemple  dans  le  Taon  ,  que 
M,  Bonnet  a  placé  dans  la  cialfe  des  Nymphes  ovi- 
formes  ,  faute  de  connoître  fa  façon  de  le  iran('- 
tbuner,  &  qui  cependant  fe  transforme  en  une 
Nymphe  ordinaire  ,  en  quittant  entièrement  fa  peau 
de  Larve.  Outre  cet  inconvénient  de  la  divifion  des 
Infeilcs  fur  la  différente  façon  de  leurs  niéiamor- 
phcs  ,  elle  s'i  a  encore  d'auttcs.  Des  Infcdes  qui  fe 
icllemblcnt  par  la  figure  ,  Ce  trouveroient  fouvent 
placés  dans  des  dalles  très- différentes  ;  témoins  les 
Mouches  ,  les  Miles  Si.  les  Coulîns  ,  dont  les  pte- 
rnières  fe  transforment  en  Nymphes  à  peau  de  ver  , 
comme  M.  Bonnet  les  appelle.  Au  lieu  que  les  Afiles 
&  IcsCoufins  piircnt  par  l'état  de  Nymphes  propre- 
ment ainfi  nommée?.  D'un  autre  côté  ,  des  lufcdes 
tics-diflFérens  en  genre  ,  ou  qui  ont  des  caradères 
exaélenient  oppolés  ,  fe  trouveioicnt  raffeinblés  dans 
une  même  clallc,  tels  que  feroient  les  Abeilles, 
les  Coufms  ,  les  Scarabcs,  &  une  infinité  d'autres. 
Cependant,  dans  une  hiftoire  générale  des  Infedes, 
il  feroit  très-convcrable  &  même  très  utile  pour 
les  progiès  de  nos  coiinoidances  ,  de  drellcr  à  fa 
fuite  une  table  de  tous  les  In'.'etfes  félon  l'Ordre 
de  leurs  métamorphofes  ,  &  en  prenant  la  divilîon 
de  M.  Bonnet  pour  guide,  une  telle  table  génc- 
ialcnefcri.it  pa^  difficile  a  faite,  au  moins  pour 
ce  qui  regarde  ceux  dont  les  transformations  ("ont 
connues  ;  à  l'égard  des  autres  ,  dont  on  ignore  en- 
core les  Larves,  or.  pourroit  les  placer  vers  la  fin  , 
conimt  dans  une  appendice.  Quoiqu'il  en  fort, 
jl  eft  très- difficile  ,  &  peut-être  même  impodibk  , 
«le  trouver  pour  la  diviii.in  générale  des  Infedes  , 
un  plan  exempt  d'inconvéniens  &  d'irrégularités  ; 
les  ouvrages  de  la  Nature  étant  fi  variés  &  faits  fur 
tant  de  modèles  diffcrens  ,  qu'il  n'eft  pas  ai(é  de 
les  réduire  fous  des  chefs  généraux  &  qui  ferocnt 
fans  défauts.  Mais  comme  il  eft  néceda  re  de  fui- 
vrc  dans  leur  hiftoirc  un  certain  ordre,  fans  lequel 
tout  reftcroit  dans  la  dernière  confufion  ,  il  s'agit  de 
çhoilîr  celui  qui  a  le  moins  d  inconvéniens ,  û:  qui 
Icmblc  êtr«  le  plus  propre  &  le  plus  facile  pour 
dillingiier  les  genres  S  les  efpèccs ,  &  pour  pouvoir 
placer  d'abord' les  Infedes  qu'on  découvre  ,  dans  les 
«cures  &  les  dalles  qui  leur  conviennent  ,  fans  être 
obligé  de  favoir  premièrement  toute   leur  hiftoice.  »> 

Cette  dodrinc  de  De  Gecr ,  quoiqu'un  peu  inexade 
peut-être  dans  fa  marche  ,  cit  conforme  au  fond 
à  celle  qu'avoir  déjà  manifcftée  Rcaumur  ,  lorfqu'il 
a  dit  :  «  nous  fommes  dabord  frappes  par  la  forme 
extérieure  d'un  In(cde;  les  caradères  les  plus  com- 
modes &  ceux  auxquels  il  eft  le  plus  naturel  de  s'en 
tenii  pour  les  divifions  générales  ,  femblent  auffi 
dçYoir  être  j>ns  des  différences  marquées ,  des  for- 


I  N  S 

mes  extérieures.  Une  bonne  méthode  doit  mettre 
en  état  de  dctetminer  a  quelle  claiie,  à  quel  genre 
appartient  un  Infede,  la  première  fois  qu'on  le  voit 
&  c'eil  ce  qu'on  ne  courra  fane  dans  tonte  mé- 
thode qui  tirera  les  caradères  d'ailleurs  que  de  la 
forme  extérieure.  Celle  de  Swamineidara  ,  qui  a 
le  défaut  de  fournir  très-peu  de  dividons,  exige 
qu'on  (ache  1  hiftoire  d'un  Infede  ,  qu'on  lâche 
toutes  les  transformations  pat  où  il  palle ,  avant  de 
(avoir  la    place  qui  lui   convient.  » 

En  traitant  l'article  Entomo'ogic  ,  nous  avons  dà 
développer  nos  propres  idccs  fur  les  mîthodes  ou 
Ordres  (yUématiques  ,  auxquels  cette  (cience  devoir 
&  pouvoir  être  allujettic  ,  &  nous  avons  du  en 
nième-tems  rendre  hommage  au  génie  de  Linné, 
qui  a  indiqué  la  mdhodc  qui  lui  paroît  la  plus 
digne  d'être  accueillie  par  tous  ceux  qui  fe  vouent 
à  l'étude  des  Infedes.  Ce  font  ici  les  idées  des  au- 
tres que  nous  avons  plus  particulièrement  en  vue 
de  faire  connoître  ,  afin  de  donner  au  jugement  tout 
le  droit  de  motiver  fon  opinion  &  de  la  manifeftet 
avec  connoiifance  de  caufe.  'Voici  encore  comms 
s'exprime  un  des  Entomologiftes  le  plus  juftement 
diftmgués  ,  M.  GeofFroi  ,  après  avoir  démontré 
la  nécelhté  d'une  méthode  en  Hiftoirc  naturelle  , 
ainfi  que  nous  l'avons  rapporté  plus  haut.  «  Nous 
fommes,  dit-il,  infiniment  redevables  iM.  Linnsus, 
d'avoir  cherché  le  premier  à  ranger  méthodique- 
ment les  Infedes,  &  a  trouver  des  caradères  gé- 
nériques qui  les  fillent  plus  aifcment  rcconnoîire. 
Son  fyftême  à  la  vérité  eft  encore  défedueux  , 
comme  il  arrive  ordinairement  aux  ouvrages  de 
ceux  qui  les  piemicrs  ébauchent  une  matière  neuve. 
Ses  caradères  ne  font  pas  aflex  fùrs  ,  affez  clairs 
&  allez  diftinds  :  fouvent  on  ne  peut  trouver  par 
leur  moyen  le  genre  ou  l'efpècc  d'un  Infede  que 
l'on  cherche  ,  &  de  plus  fes  genres  qui  ne  font  pas 
allez  caradérifés  ,  réuniifent  fouvent  des  animaux 
de  genres  ditférens ,  &  que  l'on  voit  au  premier 
coup  d'œil  devoir  être  féparés  les  uns  des  autres. 
Je  fentis  cet  inconvénient  en  voulant  ranger  ce» 
animaux  d'après  ce  fyftême.  Je  voyois  que  les  ca- 
radères que  donne  M.  Linna:us  ,  ne  cadtoient  point 
avec  ceux  que  font  voir  les  Infedes.  l'iuiieurs  d'cn- 
tr'eui  tout-à  fait  femblables  ,  fe  trouvoient  ùiivant 
cet  ordre  éloignés  &  féparés  les  uns  des  aiities. 
Je  cherchai  donc  de  nouveaux  caradères  que  tout 
1;  monde  pût  aifénicnt  faifir  ,  &  qui  me  fervllfent 
à  ranger  cette  clalFe  plus  clairement  6c  avec  plus 
de  méthode.» 

M.  GcofFroy  ajoute  :  le  fyftême  que  je  donne 
n'eft  point  wafyflême  naturel.  Pour  en  former  un  , 
il  faudroit  connoître  tous  les  individus  que  peut 
renfermer,  la  clalTe  que  l'on  traite,  tant  ceux  du 
pays,  que  les  étrangers,  ce  qui  paroî:  impollible. 
Il  eft  vrai  qu'avec  cette  connoillance  on  appro- 
chetoit  beaucoup  de  l'ordre  natuiel,  fi  on  n'y 
pacvcnoit  pas.  En  efFet,  la  Nature  n'a  peint  établi 


I  N  S 

parmi  les  corps  qu'elle  renfc 


I  N  S 


389 


renferme,  cette  diftiii(f\ion 
lie  résines  ,  de  gilires  &  d'efpèces  qu'ont  imaginé 
les  Naturaliltes,  elle  fcmbie  avoir  fuivi  des  gra- 
dations ,  des  nuances  fendbles  ,  par  lefquellcs 
on  le  trouve  naturcUeracnc  conduit  d'un  règne  à 
un  autre,  &  d'un  genre  au  genre  fuivant.  C'eft 
ce  que  peuvent  apperccvoir  ceux  qui  jcttant  un  coup 
dœil  p!u!olop!ie  lur  la  Nature  ,  examinent  en  grand 
/es  dift.'rcntes  produdiions  ?  Voici  enfin  comme  s'ex- 
prime encore  plus  bas  le  même  Auteur.  »  La  Nature 
n'a  donc  point  établi  cette  divifion  que  l'on  fup- 
pofe  de  règnes  &  de  genres.  Tous  les  corps  na- 
turels font  autant  d'efpèces  p.trticulières  d'un  feul 
&  unique  genre,  quipeu-à-pcu  change,  s'altère, 
&i  conduit  des  animaux  aui  plantes  &  des  plantes  aux 
minéraux.  Mais  pour  fuivre  cette  marche  de  la 
Nature,  il  fauJroit  connoître'parfauement  tous  les 
corps  qu'elle  a  formés,  voir  &  étudier  leurs  diffé- 
rens  rapports  enlemble  ,  &  fi  quelqu'un  de  ces 
corps  nous  eft  inconnu,  il  fe  trouvera  un  vuidc 
qui  fcmblera  produire  une  divifion  &  un  change- 
ment fubit  d'un  genre  en  un  autre.  Coinme  une 
pareille  connoiifance  eft  au-delius  de  notre  portée, 
on  peut  allurer  qu'un  ordre  véritablement  naturel 
&  méthodique  eft  une  de  ces  ciiimères  qu'on 
cherchera  aufll  inutilement  que  la  pierre  philofb- 
phaie,  ou  que  la  quadrature  du  cercle.  Il  faut  donc 
néceiîairement  que  nous  ayons  recours  à  des  ordres 
&  à  des  (yifêmes artificiels,  feulement  nous  pouvons 
approcher  plus  on  moins  de  l'ordre  naturel,  en 
examinant  avec  attemion  les  diff-rens  rapports  des 
corps  entr'eux.  Delà  on  peut  conclure  ,  que  plus  on 
fera  entrer  de  rapports  &  de  caractères  dans  une 
méthode  artificielle  ,  moins  on  s'éloignera  de  l'ordre 


On  peut  juger  d'après  cesobfervations,  que  ceux 
qui  ont  cru  devoir  adopter  une  méthode  ,  ne  l'ont 
pas  fait  (ans  connoître  le  vice  principal  des  métho- 
des ,  mais  lans  connoître  en  mème-tems  la  né- 
«elficé  de  s'y  foumettre  &  l'utilité  ellentie'ile  qu'on 
en  retire.  On  ne  peut  donc  que  repoull'er  lei 
attaques  aulFi  injuftes  qu'irréfléchies,  de  ceux  qui 
croient  s'applaudir  peut-être  eux-mêmes ,  en  cher- 
chant à  jettcr  de  la  défaveur  fur  le  travail  des 
«iiéthodiftes.  Non- feulement  le  déîautd'obfetvations 
luivies  a  empêché  les  Auteurs  anciens,  tels  quArif- 
tote  &  Pline  ,  de  donner  rien  de  bien  détaillé  fur 
les  InfeCles  ,  non-feulement  ils  s'en  font  tenus  à 
des  généralités  fouvent  fautives  &  fabuleufcs,  mais 
le  défaut  de  caradères  fpécifiques  nous  empêche 
de  diftinguer  les  efpèccs  dont  ils  ont  voulu  parler , 
&  de  profiter  des  remarques  qui  concernent  parti- 
culièrement ces  efpèces.  Parmi  les  Modernes,  MoufFet 
cft  un  des  premiers  qui  ait  écrit  fur  les  Infeéles  en 
particulier.  Sou  ouvrage  ,  qui  d'ailleurs  contient 
plufieurs  bonnes  obfervations&  defcriptions ,  pêche 
tellement  par  le  défaut  de  méthode  &  de  cataélères, 
que  fans  les  planches  qu'il  y  a  jointes  ,  il  fcroit 
irapofTible  de  deviner  i«s  efpèccs  différentes  Jonc  il 


ti.-ite,  &  mên'c  maigre  ces  planches,  il  y  en  a 
plulicuis  qu'on  ne  peut  leconncître  ,  d'après  fe» 
figures,  qui  ,  gravées  fur  le  bois  ,  font  afiez  grof- 
fieres.  On  en  peut  dire  autant  d'Aldrovande  ,  cet 
infatigible  compiLteur,  &  de  Jonfton  ,  qi.i  a  fou- 
vent  copié  Aldrovandc  &  Mouftet.  Les  def.r  ptions 
de  Raj  font  plus  exiidcs  Si  plus  détaillées  ,  &  peu- 
vent fouvent  caraûérifer  l'animal  dont  il  parle: 
mais  comment  retrouver  un  LTfeéle  dans  un  ou- 
vrage où  ces  animaux  ne  font  rangés  fuivant  au- 
cune méthode ,  &  oii  les  dcfcriptions  feules  peuvent 
en  donner  quelques  connoiflanccs  ?  Lifter  ,  autre 
auteur  Anglois ,  atnfi  que  Ray  &  Mouffct ,  a  donné 
peu  de  choie  fui  les  Infedlcs,  &  les  ouvrages  peuvent 
être  mis  dans  le  rang  de  ceux  dont  nous  venons  de 
parler.  On  ne  peut  défavouct  dès-lors,  que  l'illuf- 
tre  Naturalifte  Suédois  ,  Linné  ,  n'ait  rendu  un  des 
plus  grands  fervices  que  l'on  puide  rendre  à  l'En- 
tomologie &  aux  Entomologiftes ,  en  cherchant  le 
premier  a  fonder  la  fcience  fur  une  baie  folide  , 
fur  la  méthode  la  plus  convenable  .  &  en  four- 
nilfant  aux  favans  le  feul  véritable  moyen  ,  non- 
feulement  de  profiter  des  connoilfances  des  autres  , 
mais  de  faire  jouir  aull'i  les  auires  de  leurs  propres 
connoidances.  Nous  ne  pouvons  donc  qu'inviter 
ceux  qui  veulent  s'occuper  de  l'étude  deslnfedtes, 
avec  autant  de  fatisfactioii  que  de  fuccès  pour  eux 
comme  pour  les  autres  ,  à  adopter  une  méthode, 
qui  eft  devenue  la  meilleure  ,  par  les  foins  même 
de  ceux  qui  font  adoptée  ,  tels  que  M.  Gcoffoy  , 
De  Géer ,  Si  autres.  Nous  avons  luftifamment  dé- 
montré ailleurs  que  la  nouvelle  méthode  de  M.  Fa- 
bricius,  fondée  (ur  les  parties  de  la  boache  ,  ne 
vaut  pas  à  bien  des  égards  celle  de  Liiné  ,  fondée 
fur  des  parties  beaucoup  plus  appareiues  &  moins 
fufceptibles   d'incertitudes  ,  fur  les  aiks. 

En  cherchant  à  infpirer  le  goût  de  l'étude  des 
InfeCîes,  nous  ne  devons  pas  fans  doute  borner  ce 
goût  Se  cette  étude  à  connoître  une  méthosie  &  à 
ne  fc  charger  que  de  pures  defcriprions  ;  mais  eu 
s'attachant  à  la  partie  véritablement  la  plus  utile 
&  la  plus  intéteflante  ,  celle  qui  concerne  le  genre 
de  vie,  les  habitudes ,  l'induftrie  ,  ou  même  la  Itruc- 
ture  intérieure  ,  il  faut  néceiîairement  pouvoir  dé- 
crire l'infcdlequi  devient  l'objet  de  nos  obfervations, 
&  favoir  lui  alfigner  la  place  qui  lui  eft  propre  , 
pour  qu'il  puille  être  aifément  &  prcimptement  re- 
connu par  les  auttes  comme  par  nous  mêmes,  Se 
pour  qu'il  ne  retombe  pas  dans  l'oubli  dont  on  veut 
le  faite  fortir. 

Les  Voyageurs,  qui  ,  conduits  pat  unccuriofité  & 
foutenus  par  un  courage  digne  des  plus  grands  éloges, 
nous  ont  découvert  di  nouveaux  pays  &  de  nouveaux 
peuples,ont  eu  bcfoin  de  donner  des  noms  à  ces  pays, 
à  ces  peuples  qu'Us  avoient  à  nous  faire  connoître. 
Sans  coutir  des  dangers  femblables  i  ccuxauxquers 
ces  Voyageurs  font  cxpofés  ,  on  peut  facilement  dé- 
couvrir de  nouveaux  habitans  des  eaux  ,  de  latcire 


390 


I  N  S 


pu  des  airs,  qui  ne  font  poiut  encore  connus,  & 
qu'il  faut  nécelTairemcnt  défigncr  par  un  nom  qui 
leur  foie  propre.  La  nomenclacure  cil  une  cho- 
fe  aulTi  ellcnticlle  à  la  fcience  de  la  Nature  , 
que  la  niéihode  ,  &  nous  ne  favons  pas  pour- 
yuoi  ,  dans  refprit  de  quelques  perlonnes ,  No- 
incnclateur  eft  un  terrae  aulll  peu  recomman- 
dible  que  celui  de  Mcthodifte.  Nous  le  répéterons, 
fe  borner  à  décrire  &  à  nommer  des  Infeî^ss  ,  n'ell 
pas  une  occupation  qui  doive  intcrellcr  par  fon  uti- 
lité ;  mais  il  n'en  eft  pas  moins  vrai  de  dire  , 
qu'avant  de  préfenter  l'hiltoire  des  obfervations  cu- 
rieufcSj  des  faits  remarquables,  auxquels  un  être 
a  pu  donner  lieu  ,  il  faut  commencer  à  le  faire  dif- 
tinguer  &  counoître  par  im  nom  &  une  detcription 
qui  lui  foient  convenables.  Ce  que  l'on  peut  reprocher 
à  plufieurs  de  ceux  qui  fe  fo  •.  occupés  de  l'état 
des  Infcâes  ,  c'eft  de  les  avoir  laillés  dans  la 
même  confufnn  oii  ils  les  avoicnt  trouvés  ,  en  ne 
leur  donnant  aucun  nom  ,  ou  de  n'avoir  pas  été 
bien  difficiles  fur  le  choix  des  noms.  Quoiqu'on  (oit 
>naitre  de  donner  des  noms  aux  choies  qui  n'en  ont 
pas,  il  peut  y  avoir  du  ridicule  à  les  tirer  de  trop 
loin  ;  mais  il  y  en  a  bien  davantage  ,  à  vouloir  faire 
des  noms,  5c  quand  il  y  en  a  de  bons  tous  faits, 
ou  même  de  maavais,  qui  font  généralement  adoptés. 
On  doit  tâcher  de  ne  p:s  donner  des  noms  dérai- 
fonnables  ,  &  d'en  choiiir  qui  rappeknt  quelqu'une 
-des  propriétés  des  plus  marvjuées  de  rinfeéfe  dont 
OQ  veut  faire  mention. 

Ceux  qui  ne  veulent  que  s'amufcr  en  lifant  un 
.ouviagc,  n'y  voudroien:  trouver  que  des  faits  re 
inatquables  ;  mais  les  c!priti  à  qui  une  connoilfance 
fuptrficielle  des  objets  dont  ils  s'occupent  ,  ne 
fulfit  pas ,  veulent  l'ordie  ,  la  méthode  éi  les  dé- 
tails exaéls.  On  n'eft  pas  communément  porté  à 
j-^pjloir  fatiguer  fon  attention  &  fa  mémoire,  pour 
apprendre  les  pritici,cs  d'une  fcience.  Un  avantage 
prjpj;e  aux  Ecrivains  quj  font  des  compilaiiorts,  & 
qu'ils  cnt  fur  les  Auteurs  qui  traitent  les  matières 
pius  à  fond  ,  c'eft  dç  pc<r\'oir  choilir^dans  chaqrle 
fujct  ce  qui  eft;  le  plus  capable  déplaire  Leur  travail 
ne  peut  qu'erre  agréable  ,  &  ne  laide  pas  que  d  être 
très  u:ile.  Ils  préfcntent  les  Icicnces  dépouillées  de 
ce  cjuclles  ont  d'épineux,  à  ceux  qui  n'ont  .pas 
le  tcms  de  les  a.pprotondir,;;  ils  peuvent  par-la  faire 
uaîrre  du  goiit,&;  de  l'amour  poiir  elles,  a  ceux  à  qui 
elles  étoicnt  iiid:ft  Crétines:  mais  il  n'arrive  ([uetrop 
iouventà  ceg^niemes  Jicciyains  ,  de  perpétuer  con- 
tre leur  gré  les  erreurs  ;  ils  ne  lont  pas  toujours 
par  eux-mêmes  allez  au  fait  des  maricics  qu'ils  tiai- 
-le^it ,  ils.  veulent  s'épargna-  les  difcudiuns  ;  ils 
pu  fcnt  dans  Jiffércitcs  fonrces  ,  &  ils  ne  fe  croyeut 
^!us  re'poiifabes  de  rien,  dès  qu  ils  citent  leurs 
ga  a'/is.  Cv-pcnd^nt,  co.Time.on  croit  qu'ils  n'ont,  puifé 
que  dans  des  tources, qu'ils  ont  reconnues  pour 
bo.ines,,  &i.  qu'ils  p'y  ont  pas  pris  ce  qui  C'i'ic  dû 
étie  lejctté,  on  cit  .o'ifjjofé  à  icccvoiL;  pour,  vrai 
(«  qu'ils  nous  rapportcac.  Tour  ne  patler^que  des 


1  N  S 

compilations  d'Hiftoire  naturelle  ,  à  combien  de 
faits  faux  ,  rapportés  par  Ariftote  &  par  d'autres, 
n'ont  t-elles  pas  donné  une  forte  d'autoriré  :  Plus  un 
fait  a  été  dit  &  redit  de  fois  ,  &  plus  on  eft  difpofé 
a  le  croire  ;  on  ne  cherche  pas  allez  à  voir  que  cent 
Ecrivains  qui  rapporrent  ce  fait  ,  ne  fuit  que  de 
iimpics  échos  de  celui  qui  l'a  du  la  première  fois. 
Combien  pourrions  citer  d'exemples  de  faits  qu'il 
faudroit  retrancher,  des  compilations  d'Hiftoire  na- 
turelle qui  ont  paru  dans  ces  derniers  tems,ou 
même  de  nos  jours,  &  de  celles  encore  qui  ont 
été  le  m:eux  reçues  du  Public  ,  S:  qui  le  méritent 
à  beaucoup  d'égards  l  Sur  quoi  peut-être  il  faudroit 
appuyer  ,  c'elt  fur  la  défiance  dans  laquelle  on 
doit  être  par  rapport  à  la  vérité  des  laits  rapportés 
par   la   plupart  des  Natuialiftes. 

Les  faits  font  a.Turément  les  folides  &  les'vraîs  fon- 
demens  de  toutes  les  parties  de  la  Phyfîque  ;  &  l'Hif- 
toiie  naturelle  ne  doit  être  prefque  entièrement  que 
le  récit  de  la  luire  des  faits  que  la  Nature  noi.s  offre.  Le 
raifonnement  ne  doit  jamais  fe  trouver  en  oppoirtion 
avec  des  faits  certains  j  mais  le  raifonnement  ne  doit 
nous  faire  diftinguer  entre  les  faits  qui  ont  été  rap- 
portés ,  ceux  à  qui  nous  devons  une  pleine  croyance, 
de  ceux  qui  font  équivoques  ,  &  de  ceux  qui  font 
faux.  Il  ne  permettra  pas  d'ajouter  foi  à  ceux  qui 
font  directement  contraires  a  d  autres  dont  la  certi- 
tude nous  eft  connue  ;  il  ne  nous  permettra  pas 
de  recevoir  pour  vrais  ceux  qui  dérruifent  des  prin- 
cipes inconteftables.  Enfin  ,  on  fait  de  refte  ,  que 
des  faits  rapportés  fur  des  oiii-dire  ,  &  que  des 
faits  rapp  ;rtts  par  des  Auteurs  dont  la  bonne-foi 
eft  fufpede  ,  ne  prouvent  rien.  Mais  on  ne  fait 
pas  allez  combien  peu  d'hommes  lont  capables  de 
bien  voir  en  matière  de  Phylique  U  d'Hiftoire  na- 
turelle ;  ce  n'eft  pas  une  qualité  aulli  commune  qu'où 
le  pourroit  imaginer,  que  celle  de  favorr  donner 
fon  attention  a  toutes  les  circonftances  d'un  fait 
qui  méritent  d  être  obfervécs.  Trop  Couvent  l'obfcr- 
vateur  eft  dans  des  dilpofuions  r^ropres  à  lui  montrer 
les  objets  tout  autres  qu'ils  ne  iont.  L'amjur  outré 
du  merveilleux  ,  un  trop  fort  atrachemciit  à  un 
fyftémc  lui  fafcincnt  quelqutfo  s  les  yeux  Goedart 
nous  fournira  un  excmj  le  des  effets  que  la  préven- 
tion peut  produrre  d.;ns  1  Obferva  eur  ;  il  a  cru 
quedes  Inleéjes  pouvoient  donner  iia:iîance  à  d'au- 
tres Infedes  dune  efpècc  différente  de  la  leur.  Il  a 
vu  fortir  des  'Vers  ou  des  L;irvesd'une  Cher.llle  ,  &  il 
a  cru  que  ces  Larves  étoienc  les  vérirables  enfans 
de  la  Chenille.  Piein  de  cette  idée  ,  il  a  penfé  que 
la  Chenile  prenoit  des  foins  pour  fes  petits  nouvel- 
lement nés  j  il  a  cru  enfuite  voir  cette  Chenille  filet 
une  coque  de  fcie  pour  les  couvrir,  &  il  nous  rap- 
porte qu'il  l'a  vu.  Si  la  véritable  crii,ine  de  ces 
Larves  lui  eîit  été  connue,  s'il  avoit  içu  qu'elles 
ia  dévoient  à  un  Ichneamon  qui  avoit  depolé  ,  dans 
le  corps  de  'a  Chenille  ,  des  a-ufs  d.):it  elles  étoient 
foitic  ,  il  n'eût  pas  penfé  <; ne  la  Chenille  eût  été 
fufceptibk  de.  fentimens  tendres    pour  des  Larves 


I  N  S 

qui  avoient  dévoré  une  grande  -paîïîè  de  fon  In-  , 
téricur  ;  il  n'eût  pas  imaginé  alors  qu'elle  eût  du 
filer  pour  les  couvrir^  &  il  eût  vu'en  mênie-tems 
qu'elle  ne  file  point  pour  elles  ,  que  ce  font  les 
Larves  elles-mêmes  qii; ,  peu-à-aptès  leur  nailFancc 
ou  leur  fortie  du  corps  de  la  Cheiiirc  ,  le  filent 
chacune  une  petite  coque,  que  ce  font  elles-mêmes 
qui  filent  use  enveloppe  générale ,  fous  laquelle 
toutes  les  petites  coques   font   rcntertaées. 

Nous   pouvons    ccnclurc  ,    d'après  les  réflexions 
niêmes   que    nous  ven-uis  de   préfenter  ,  que  i\  l'on 
doit  cherclier  a   s'ialbuue  par  foi-même  de   la  vé- 
rité  des    faits  ,    que    fi  l'on    ne    doit  pas   fe   livrer 
avec   trop  de  confiance  à  l'opinion  de  ceux  qui  les 
rapportent  ,    on   doit  cependant   chcrdier  à  s'envi- 
ronner de  toutes  les  connoilîances  de  ceux   qui  ont 
pu  avoir  bien  étudié  la  Nature  ,  pour  pouvoir  l'étu- 
dier foi-même  avec  plus   de  fuccès.  Nous  pounions 
citer  plulieurs  ouvrages   fur  les    Infcifles  ,  dans  lef- 
qucls  on    trouve  quelquefois    des  obfervations  qui 
iont  bonnes  ;    mais   elles    font    bien    plus    (oavcnt 
fautives  ,   elles    font    telles  qu'on   les  pouvoir    at- 
tendre de  perfonnes   peu  verfées  dans  l'Hiftoirc  na- 
turelle ,  que    les  apparences    trompoient  ,  &  qui  ne 
pouvoient    s'aider  de  l'analogie  &  des  connoilîances 
qui  leur   manquaient.   En  préféranr  de  défigner  les 
fources    dans  lefquelles  on  do;t  puifer  les  connoif- 
fances  plus  fûrcs  ,  nons  citerons  d'abord  un  Rliédi , 
&  apiès  lui    un  Swammerdam  ,    un  Malpighi,    un 
Valiifnieri  ;   voila  des  Auteurs  qui  ont  les  premiers 
enrichi  la  partie  de  l'Hiiloire  na:uie'le  qui  concerne 
les  Infeâes  ,   d'obfervations  aufli  curieufes  qu'inté- 
redantcsS:  qui   méritent   la   confiance   la  plus  fou- 
tenue.   Mais  celui   qui  doit    être    cité  avec   le  plus 
de  droits ,  c'cft    fans  doute  Reaumur   «  Cet  acadé- 
micien ,  dit  Lyonnet  ,   cft    peut-être  le    fcul   qu'on 
puillc  dire  avoir  véritablement  approfondi  le  fujct, 
fur-toat  par  rapport  à  ce  qui  regarde  l'induftrie  des 
Inleêtc;  i:  leméchanifme  de  leurs  opérations.  Il  les  a 
fuivis  dans  leurs  aélions  les  plus  caclif  es,  &  nous  rend 
un  compte  très-exiél:  des   moyens    finguliers  qu'ils 
emploient  pour    parverir  à  leurs  fins  ;   c'cft  fur  cet 
anicle  ,   un  des  plus  cuneu.t  de  l'Hiiloire  naturelle, 
qu'il  mérire  fur-iout   d'être  admiié.  Il  y  entre  dans 
un  détail  qui   le  plus  fouvcnt  ne  laille  rien  à  délirer. 
Les  nouvelles  id.-es  qu'il   fournit,  feronr  d'un  ttês- 
grand   fecourr-à  tous  ceux  qui  voudront  traiter  cette 
matière  avec  ordre ,  &    on    lui    Icra  probablement 
redevable    du    premier    ouvrage    (yllématique   fur 
les  Infeéles  ,  qui   paroîtra.   Le  public    doit   encore 
une  reconnoi.'l'ancc   singulière  ,  de  ce  qu'il   a    bien 
voulu  lui  rendre  compte  de«  luiyens  ingén.eux  dont 
il   s'ell    fervi  pour  f^ire  tant  de  belles  découvertes  : 
il  a   mis  par  la  chacun  en  état  de  vérifier  fes  expé- 
riences Se  de    fe   procurer  le  plailir  de   voir  ce  qu'il 
a  vu.  »  De  Geer  s'eft  cmprelTé  de  marcher   fur  les 
traces  de  Reaumur  &  nous  a  laifie  auffi  des  mémoires 
bien  dignes  d'être  connus.  Bonnet  a  encore  cherché 
à  embellir  de  ragrcmenc  du  llyle  la  partie  hiliori 


I  N  S  39r 

que  des  Infedts  ,  &  nons    lui  devons  quelques  ob- 
lervations    très  -  intércflantes. 

Quelque   grand  que  pût -être  le  nombre  des  Na- 
turaliftes   qui   auroient    confacré     leurs    ^ei■lcs     à 
l'étude  des  Infettes,   la  matière  feroit  toujours  bieri 
loin   d'être  épuifée  ;   ils   auroient  toujours    laiiïe   a 
leur  poltétiié   un  vafte  champ  de    nouvelles  décou- 
vertes a  faire  ;   à  plus  forte  railon  ,  fi  ce  nombre  efl 
encore   très-petit,    doit  ■  on    s'emprertcr  d'avoir    fa 
part  au  milieu  d'une  moifion  fi  abondante  ,  fi  riche 
&  fi  facile  à  recueillir.  Les  Infcéles  les  mieux  connus 
ne  le  font  pas  parfaitement  :  plus  on  les  étudie  plus 
on   a  heu    de  le  convaincre  de   cette   vérité  ;   8c    (I 
l'on  peut   ajouter  quelque   chofe  au  travail  de  ceux 
qui  nous  ont  précédé  ,  dans  les  endroits  même  où 
ils  ont  le   mieux  réulfi  ,    que  ne  pouvons-nous  pas 
faiie     dans   ceux     qu'ils    ont    mcirs   approfondis  , 
ou  qu'ils  n'ont  pas  même  touchés  ?  Oui  lans  doute  , 
a    mcfure     qu'on    accordera    plus    d'attention    aux 
Infectes  ,  on  fera  des  obfervations  qui  ont  échappé: 
celles  même  qui  ont  été  rapportées,  font  quelquefois 
imparfaires  :  il  arrive   quelquefois  de  parler   d'une 
Chenille  dont  on   n'a    pas  encore  eu  les  Papillons  , 
ou  de  parler  d'un  Papillon  dont  la  Chenille  neft  pa< 
encore  connue.  G'etl  avertir  les  Obfervateurs  de  ce 
qui  lelte  à  faire ,  c'eft  les  inviter  à  profiter  des  occa- 
iioiis  qui  pourroient  leur  faire  voir  en  entier  ce  donc 
on  n'a  vu  que  la  moitié.  Oh  !  combien  de  nouvelles 
cfpèces  de  difFérens    Infeéfes  ,    qui   font    encore  in- 
connues 1    Combien  celles  qui  teftent  à  découvrir  ^ 
fourniflcnt  une  a.mple  matière  à  exercer   l'mduUris 
Se    la   fagacité    des   curieux    !    Cette  fcience   va   à 
l'infini  ,    chaque    jour    peut    nous    y    donner     dç 
nouvelles  leçons  ,  Se    tel  qui  croit   y   avoir   fait  de 
grands    progrès  ,     tireta    des    lumières    d'un    autic 
qui  en  a  fait  beaucoup    moins  que  lui.  Pourrions - 
nous  ne  pas  profiter  des  fecours  qui   font   en  notre 
puilîance  î  Le  roicrofcope  ,    qui   nous   a  faitapper- 
cevoir  tant  de   merveilles,   ne   nous   olTre-t-il   pas 
encore  le  même  fpecracle  î    Cet   inllrurnent  levé  le 
voile  qui  couvre  la  nature  ,  il  detlilie  nos  yeux  ,  Se 
fait,   pour  ainfi  dire,   d'une  Mouche   un  Eléphant, 
en  nous  la  faifant  appercevoir  feize  millions  de  fois 
plus  gros  qu'elle  n'elt    réellemcnr.   Toutes  les  plus, 
brd'antcs  découvertes  font  dues  au  microfcope  ,  il 
elf  aifé  de  juger  comb'cn  cet  inftrument  doit  être 
apprécié.  Il  nous  fait  pénétrer   dans  une  elpcce   de 
néant  ,  il  étale  à  nos  yeux  un  nouveau  monde  ,  com- 
pofé  d'un  nombre  infini  de  nouveaux  êtres  animés. 
Les  anciens  ,   privés    de    cette    invention,   étoient 
obligés  de  s'en  rapporter  au  (impie  témoignage  de 
leurs    yeux;  rien    ne    pouvoir   les  détromper,    ni 
étendre  leurs  connoilfances.  Mais  à  l'aide  de  cet  inf- 
trument  ,  nous  fommes  allés  bien  plus  loin  queux  ; 
nous   avons  paflé   du   doute  à  la  certitude,    &   les 
Naturalises  modernes  font  en  état  de  reélifier  leurs 
idées  par  le  fecours  même  des   moyens  qui  les  ont 
fait  naître. 

Il  elt  affez  g,éiiéialcment  comm  que   la  plupart 


55>2 


I  N  S 


ies  Infères  ont  à  pafler  par  trois  états  bien  difF^rens 
*c  qu'on  a  cru  devoir  envifagcr  comme  autant  de 
métamurphofcs.  Ce  qui  peut-être  n'efl  pas  aufll 
généra'einent  connu,  c'eftque  le  premier  état  quoi) 
nomme  imparfait,  dans  lequel  l'animal ,  pour  ainii 
dire  emmaillotx  ,  enveloppé  des  langes  de  l'enfance 
n'cft  prefquc,  aux  yeux  de  tout  le  monde,  qu'un 
objet  de  dédain,  ou  même  d'cfFroi  ,  c'ert  que  cet 
état  j  vulgairement  délîgné  fous  le  nom  de  Latve, 
de  ClieniUc,  préfente  ordinairement  l'Inftdle  dans 
l'époque  de  fa  vie  la  plus  intérelTante  pour  nous  , 
foit  par  rapport  à  fa  manière  de  vivre  ,  loii  par 
rapport  à  Ion  induftrie.  Dans  l'érat  qu'on  nomine 
pafait ,  l'Infecle  dcltiné  à  remplir  une  fondlon  plus 
importante  pour  la  Nature  que  pi  ur  nous,  s'cm 
prelfe  de  s'acquitter  du  foiii  de  propager,  d':  per- 
pétuer fon  efpècc  ;  en  effet ,  à  pcme  eil-il  parve- 
nu à  fon  dernier  dévcloppeir eut,  à  peine  a  t-il 
fatiifait  au  bcfoin  pieflant  de  fe  répror'uiie ,  qu'il 
cède  de  vivre.  Si  nous  cherchons  donc  a  infpirer 
le  goût  de  l'étude  des  Infcûes,  c'eft  furtout  lorf- 
qu'iis  (ont  encore  fous  leur  première  forme,  que 
nous  devons  follicitcr  les  Nacuraliftes  que  le  goût 
de  cette  étude  entraînera  à  y  fixer  le  plus  fcs  rc 
cherches   &    fes   obfervations. 

Sans  doute  l'Infede  en  général  ,  parvenu  à  fon 
entier  dévclopf  ement,doit  attacher  plus  agréablem  .nt 
la  vue;  mais  il  n'eft  ,  pour  ainû  dire,  plus  propre 
qu'à  briller  dans  les  colledions.  Nous  ne  pouvons 
nous  refufcr  de  dire  à  ce  deisicr  égard,  avec  quelque 
fâtisfadion  ,  que  le  goût  de  fane  des  coUcétions 
d'Infeéles  gagne  journellement  :  on  aime  à  v.  ir 
ralfeniblés  dans  un  cabinet,  tous  les  Infcdes  que 
des  yeux  curicuï  &  attentifs  ne  parviennent  à  trouver 
dans  les  campagnes  qu  en  les  y  cherchant  en  dif- 
férentes faifons,  &  même  en  d, rit-rentes  années. 
Ces  fortes  de  collcilions  forment  d  amulans  fpec- 
taclcs  ,  propres  à  nous  montrer  les  richcflcs  &  la 
féconde  divi-rfiié  des  produélions  de  laNatuie.  Mais 
c'eft  dans  les  livras  même  de  la  Nature  qu'on  doit 
lire  ,  quand  on  veut  travailler  lur  l'Hilloire  natu- 
relle. On  ne  peut  pas  y  lire  quand  on  veut  :  il 
faut  des  lieux  ,  des  faifons  &  des  circonllances  fa- 
vorables pour  fane  les  obfervations  néceflaircs.  Quel- 
quefois,  à  la  vérité,  on  peut  aider  à  faire  naître 
des  circonffances  heurcufes,  mais  plus  fouvent  il 
faut  que  le  hazard  nous  ferve.  Cependant,  que 
l'étude  que  nous  rec-nimandons  foit  infpirée  une 
fois  par  le  plaifir  même  que  la  contemplation  des 
euvragcs  <èe  la  Nature  fait  bientôt  naître,  ti  les 
nouveaux  moyens  de  découvrir  fe  multiplieront  même 
par  les  nouvelles  découvertes  que  l'on  fera  fans 
celle. 

Quoique  nous  foyons  très- difpofés  à  louer  le 
goût  de  faire  des  colledions,  parce  qu  il  peut  en 
j-,éfulicr  quelque  utifitc ,  &  qu'il  en  rtfultc  tou- 
jours une  fatisfaéfion  pour  celui  qui  s'y  livre;  il 
ne  fa'it  pas  (ans  doute  que  ce  goût  f.iilc  perdre 
celui  de    l'obfcrvation ,    <jui  eft    bien  plw    digne 


I  N  S 

d'attacher  la  jouiffance  d  un  être  penfant;  &  fi, 
comme  nous  avons  dit ,  c'eft  dans  l'état  de  Latvc 
ou  de  Chenille  que  l'Infcde  mérite  le  plus  d'êtr* 
obfervé  ,  nous  ne  pouvons  trop  inviter  l'ObTerva- 
teur,  à  en  faire  le  principal  objet  de  fon  atteniion 
avec  d  autant  plus  de  raifon  encore,  que  cet  état 
cii  riulede,  en  général,  eft  plus  dii;ne  d'être  connu, 
ell  aulTi  celui  où  il  tlt  le  plus  difficile  à  trouver 
&    a  connoîrrc. 

Il  y  a,  il  eft  vrai,  beaucoup  d'obfervations,  pcar 
lefq.iel'cs  des  circenftances  favo;abl£S  peuvent  man- 
quer :  la  fortune  a  part  aux  découverte-.  d'Hiltoire 
njturelle,  comme  elle  en  a  à  toutes  les  autres  : 
mais  ici  plus  particuH'rement  on  peur  fouvent 
forcer  la  fortune  à  nous  fetvir.  Elle  fert  communé- 
ment ceux  qui  recherchent  avec  le  plus  d'cinprelle- 
mcnt,  c'ert-a-d;re,  que  ceux  qui  travail  eut  le 
plus  a  faire  naître  les  occafions ,  qui  font  le  plus 
attentif';  a  faifir  celles  qui  peuvent  les  conduire  à 
leurs  fins,  y  arrivent  ordinairement.  Divers  Auteurs 
ont  nourri  beaucoup  d  efpèces  dift'.^rentcs  d'Infcites, 
pour  voir  leurs  transformatio.is  ,  mais  iiS  feniblent 
n  avoir  eu  que  cela  en  vue  :  de  favoir  par  exemple  , 
quel  Papillon  vient  dune  certa-ne  Chenille  ;  l's  pa- 
roiffcnt  avoir  négligé  de  fe  donner  les  petits  foins 
nécellaires  pour  voir  ce  qui  fc  palle  de  plus  cuiieux  , 
dans  ce  qui  précède  ,  ce  qui  accompagne  &  ce  qui 
fiiK  ces  tran<  foi  mations.  Us  ne  (cmblent  pas  avoir 
allez  cherché  à  prendre  des  mefures  pour  découvrit 
comment  les  Infedtes  exécutent  diverles  opérations 
difficiies,  comment  ils  viennent  a  bout  de  pludcurs 
ouvtages  induftricux.  Il  faut  avouer  cependant  , 
que  c'cll  bien  ce  qui  doit  le  plus  intércfler  ,  &  c'eft 
ce  qu'on  parviendra  fouvent  a  voir  quand  on  en 
aura  bien  envie.  Il  ne  faut  fouvent  qu'avoir  re- 
cours a  de  petits  expédiens  ,  qui  fc  prélentcront  à 
qui  voudra  les  chercher.  Quand  on  ne  veu:  qu'avoir 
le  Papillon  qui  fort  d'une  Chemllc  ,  il  fuffit  de 
nourtir  deux  ou  trois  Chenilles  de  cette  efpèce  j 
mais  quai  d  on  veut  iailir  ces  Chenilles  dans  des 
opérations  délicates  ,  qu'elles  n'exécutent  qu'une 
fuis  dans  leur  vie  ,  &  qui  ne  durent  que  peu  d'inl- 
taus,  c'eft  un  hazard  li  le  tcms  de  ces  obferva- 
tions n  échappe  pas  a  rObferv.»reur  qui  n'a  nourri 
qu'une  Chenille  de  cette  efpèce.  S'il  en  a  nourri  des 
centaines,  il  a  mukiplié  des  centaines  de  fois  les 
occdiions  d'obfcrver  ces  momcns  précieu.t  ;  &  des 
centaines  de  Chenilles  de  la  même  elpèce  n'embat- 
ralk-nt  pas  plus  à  élever  qu'une  l'eule  ,  lorfqu'clles 
fi  nt  de  ccl!es  qui  vivent  de  feuilles  d'aibres  com- 
muns ou  de  plantes  communes  ,  tout  fe  réduit  à  les 
reiifctmcc  dans  de  plus  grands  vafes. 

Par  rapport  aux  endroics  dans  Icfqncls  on  a  rent» 
les  Infectes  renfermés  ,  il  paroît  par  ce  qui  en  <  ft 
rapporté  dans  divers  ouvrages  ,  qu'on  les  a  ni:fcs 
ordinairement  dans  des  boîtes  de  bois.  Des  Che- 
nilles mangent  forr  bien  ,  croillent  ,  le  transforment 
I  en  Chryfalides  &  en  Papillons,  quoiqu'elles  (oient 
!  priKées 


ï  N  S 

f  tivécs  du  grand  jour  ;  mais  l'O'jfcrvateur  n'efl  en 
éta:  de  voir  leurs  manœuvres  que  quand  il  ouvre  la 
buîce  ;  ks  inouvcnn:ns  qu'il  fait  pour  1  ouvrir ,  de- 
tcrmineiu  oriiniairement  la  Chenille  a  iincrroaiprc 
l'ouvrage  qu'elle  avoir  commencé  :  des  bouieillc!.  de 
verre,  telles  que  celles  des  cabinets  des  curieuï  , 
dont  l'ouverture  a  prel'que  autant  de  diamètre  que 
le  fond  ,  &  qu'on  appelle  des  pou.iriers  ,  l'ont  dts 
logemens  bien  phis  convenable»;  ;  leurs  parois  per- 
mettent toujours  de  voir  l'Infctte  qui  y  e(f  ren- 
fermé. De  Jurandes  cloches  de  verre  ,  celles  même 
qui  font  a  l'ufat^e  des  Jardiniers  ,  pofées  l'ouver- 
ture en-haut  j  peuvent  fournir  encore  des  loge 
mens  plus  fpacieux  :  lî  on  les  remplit  en  partie  de 
terre  couverte  de  gazon  ,  on  y  éicve  commodi-ment 
les  Infedles  qui  vivent  dlierbes  ,  &  fur-rout  ceux 
qui  aiment  a  aller  Cous  terre  de  tems  en  ccms. 
Il  y  a  nombre  dinfedes  qui  ne  volent  point, 
&  qui  ne  (auioient  grimper  le  long  du  verre,  ils 
lelteiit  dans  ces  cloches  ,  quoiqu'on  ne  les  couvre 
pas  ;  ils  y  font  leurs  œufs  ,  les  petits  en  écloleiit  &: 
y  croillent.  Celles  de  ces  cloches  où  l'on  met  djs 
lafcûes  qui  volent  ou  qui  montent  le  long  du  verre, 
demandent  ;  avoir  des  couvercles  ,  l'oit  pleins,  tek 
que  ceux  des  boî  es  ordi.i^ircs ,  foit  ,  6c  c'ell  le 
mieux,  des  couvercles  a  jour. 

Les  volières,  julqu'à  Reaumur,  n'ont  été  faites 
que  pour  les  Oileaux.  Cet  obfervateur,  aulîî  ngé- 
nieux  dans  fcs  obfervaiions  que  dans  la  manière 
d'oblerver  ,  rapporte  en  avoir  fait  faire  pour  y  lo- 
ger a  la  fois  un  très-grand  nombre  de  ditf  rentes 
cfpéces  d'Infedes  ,  &  propres  à  renfermer  rous  ceux 
dont  le  diamètre  du  corps  ne  furpalloir  guèrcs  celui 
d'un  fil  d'archal  ordinaire,  les  fils  fins  du  grillage 
n'étant  qu'a  cette  diUance  les  uns  des  autres.  Le 
fond  de  volière  étoit  du  gazon  ,  fur  lequel  il  y 
avoir  des  plantes  de  différentes  eTpèces;  &  ce  ga- 
zon étoit  pofé  fur  une  épaiile  couche  de  terre  qui 
étoit  contenue  dans  une  efpècc  de  cuve  quarrée 
de  maçonnerie,  afin  que  les  Infe&s  qui  pénètrent 
en  terre  ,  ne  pullent  pas  trouver  d;s  chemins  fou- 
terrains  pour  s'échapper  de  la  volière  ;  ils  étoient 
anècés  par  les  murs  qui  contenoicnt  la  terre. Dans 
de  pareilles  loges  on  peut  ralîcmbler  des  Infedes 
de  bien  des  Oidrcs  differcns,  &  qui  s'y  multiplient  ^ 
fur-tout  II  on  a  foin  d'y  jettcr  ceux  cu'on  a 
trouvés  accouplés.  Ils  y  font  leurs  opérations  comme 
en  pleine  campagne.  En  un  mot,  avec  de  pareils 
expédicns  ,  quelques  années  peuvent  fournir  plus 
d'obfervanons  qu'il  ne  feroit  poflible  d'en  rallem- 
bler  d„ns  les  vies  conléciitives  de  plulîeurs  Obfer- 
vafeuis,  qui  aitendroient  celles  que  d  heureux  ha- 
ïards   leur  fomniroient. 

Les  ménageries  ordinaires,  ajoute  Retumur, 
celles  des  grands  annp.aux  ,  engagent  à  des  dé- 
feiifes  que  des  Rois  S;  desPimces  (ont  feuU  en  état 
de  faire;  des  ménageries  d'Infedes ,  dont  l'entre- 
tien ne  Icroit   pas  chet  allurément,   offriroient  des 

HiJÎ.  Nat,  deslnjeâes.  lom.  yll. 


I    N    S 


393 


fpcdacles  plus  finguliers  &  plus  varies.  I!  n'elf  pas 
beloiii  d'aller  dans  le  nouveau  monde  pour  dé- 
couvrir des  animaux  de  formes  nouvelles  8c  lur- 
prenances,  il  ne  faut  que  far.e  plus  dufage  de 
nos  yeux  pour  bien  regarder  tout  ce  qui  nous  en- 
vironne. Un  feul  Chêne  peuplé  de  tous  les  lu- 
fedes  qui  peuvent  s'devec  fur  fcs  feuilles  &  fur 
les  branches  ,  fourniroient  dans  la  plupart  des 
laifons  de  l'année  ,  &  dans  prefque  toutes  les 
heures  du  jour  ,  des  nouveautés  amufanccs.  Les 
Abeilles  qu'on  tient  dans  les  ruches  vitrées,  ne  fe 
font- e  les  pas  regarder  par  tous  ceux  qui  ne  re- 
doutent pas  trop  leurs  aiguillons  >  Les  Guêpes  , 
que  l'on  peut  tenir  dans  de  pareilles  ruches  ,  ne 
tont  point  de  mal  à  qui  le  contente  de  les  obfuv\r  , 
isc  lui  tunt  voir  des  raanu:uvres  qu'on  ne  le  lafle 
point  de  conlidércr.  On  peut  par  -  tout  avoir  des 
tourmiliuns.  Enlin  on  peut  avoir  des  ménageries 
d'Inkdes  de  toute  erpice  ,  &  li  elles  n'ctoient  pas 
les  plus  utiles  de  celles  d'une  maifon  de  campagne  , 
elles  icioicnt  ailuiéiuent  les  plus  a'.;ié.ib:es  j'our 
ceux  qui  connoîiroieut  les  petits  animaux  qui  y 
leroicnt  railcmblés. 

Nous  cioyons  fans  doute  avec  Lyonet  ,  qu'il 
ici  ou  avantageux  pour  l'avancement  de  l'Hiltoue 
naturelle  ,  pour  en  accroître  plus  lurtment  les  fucccs  , 
que  ceux  qui  le  livrent  a  l'étude  des  Infectes  ,  ne 
s  apcliquailent  uniquement  qu'a  étudier  chacun  des 
lulectes  des  lieux  de  leur  demeure.  Cela  les  mettrcit 
plus  a  portée  de  pouvoir  réitérer  leurs  expériences 
aulli  louvent  qu'ils  lejugeroient  néceilaire  pour  s'af  • 
lurer  delà  vente  d'un  fait;  &  bornés  a  un  petit  dif- 
trid,  ils  s'attaclieroient  avec  plus  de  foin  a  décou- 
vrir ce  qu'il  renferme  :  ce  qui  ne  pourioit  man- 
quer^ de  leur  faire  tiouver  grand  nombre  d'Infedes 
qui  font  encore  entièrement  inconnus,  &  qui  pour- 
ronr  toujours  Têire,  tant  qu'on  le  contenteia  de 
fane  ça  &;  la  des  lechcithcs  vagues  Se  fuperticielles. 

Il  cft  aulFi  un  vœu  de  Reaumur,  que  nous  de- 
vons mai.ifefter.  Je  voudrois  ,  dit-il,  que  les  Ob- 
feivateurs  qui  îravail'ent  à  1  hilfoire  des  Inicdes  , 
donnalîent  des  catalogues  de  ceux  qui  fc  nour- 
riilent  fur  chaque  plante  :  il  y  a  des  arbres,  tels 
que  le  Chè  !e  ,  1  Orine  ,  le  Saule  ,  qui  fourniroient 
dallez  grandes  liftes.   De  pareils  Citalogues  apprcn- 


droient 


de   trouver   fur  cha- 


que plante  ,  (ur  chaqnc  aihre.  Que  1  on  com- 
mence a  en  dreikt,  on  les  rendra  romjlets  inlei'li- 
blement.  On  pourra  faire  des  cataiogues  umblabics 
des  Inledes  qui  vivent  dans  l'eau  ,  d'autres  de  cei:x 
qui  vivent  fous  terre  ,    &c. 

Lorlque  la  nature  d'un  ouvrage  esi^^e  qu'on  fa.Te 
palier  dans  l'elpric  du  Led>.ur  ks^inug".;,  de  vjuauaci? 
de  ngures  compofées,  on  ne  peut  guère  fe  pri  - 
mettre  d'y  reuthr  fans  le  feconrs  de  dc:lîeini.  11 
elt  difficile  de  peindre  exadcment  par  des  delcrip- 
nons  les  diri'.rentcs  formes ,  les  difrércns  arrange - 
mens,  les  diiteientcs  proportions  'cs'pattiej  de  cci- 
Ddd 


3P4 


I  N  S 


tains  corps.  Mais  il  eft  encore  plus  difficile  de  fixer 
l'attencion  à  des  defcripîions  ,  qui  rarement  peu- 
vent être  fuffifjinmcnt    exactes  ,   f.uis  être   un   peu 


ongu 


Les  dfllcins  diient  bien  plus  vîre  ce  qu'ils 


ontadire;  mais  ilsnepcuvent  pourtant  pas  toujours 
rcpréftnutr  tout  ce  qu'on  voudroit  qu'ils  reptéfen- 
tallent  ;  ils  fouticnnent  1  iiiiap;inar!i>n  ,  &  avec  leur 
fecours  on  lit  &  on  entend  des  delcripiions  qu'au- 
tiement  on  ne  pourroit  ni  entendre  ni  lire.  C'eft 
fur- tout  aux  ouvrages  don:  l'objet  ell  de  taire 
connoître  les  formes  dc-«  corps  &  les  parties  de  di. 
vers  Infedes,  que  les  dellcins  font  nécelFaircs;  ils 
animent  ,  pour  aiiifi  dire ,  ces  ouvrages  ;  la  vie 
femble  man.juer  à  ceux  a  qui  ils  manquent  ;  dans 
ce  genre  un  ouvrage  qui  n'eft  prefquequc  de  delleins, 
fera  toujours  mieux  reçu  qu'un  autre  qui  en  feroit 
totalement  privé  ,  quelqu'exail  &  quelque  détaille 
qu'il  fût  d'ailleurs.  Plus  de  gens  apparemment  , 
dirons-nous  aufli  avec  Rcaumur  ^  ont  parcouru 
les  planches  que  nous  a  données  Mérian  ,  tant  des 
Infcdes  d'Europe  que  de  ceux  d<:  Surinam  ,  qu'il 
n'y  en  a  qui  ont  lu  l'Hiftoire  des  Lileétes  de  Ray  , 
abfolument  dénuée  de  li:;urcs  ;  quoique  cpptndant 
quelques  lignes  cniplojces  par  llay  a  décrire  un 
Infede  ,  peuvent  le  nueux  faire  connoître  ,  mèt- 
rent fouvcnt  plus  eu  état  de  le  letrouver  ,  de  le 
dilHnguer  de  ceux  à  qui  il  relIc.^lble  ,  que  ne  nous 
y  met  une  figure  de  cet  Inlcde  ,  qui  fcraaunoin- 
Ijre  de  celles  qui  font  gravées  ou  même  enluminées 
dans  les  planches  de  Mcrian  ;  mais  l'imagination 
iravai'le  pour  prendre  ou  pour  confeiver  l'image 
qu'une  defcription  veut  lui  donner,  &  elle  rcç'>it 
dans  un   inftant  &  fans  peine  celle  d'un  dclfein. 

Les  planches  ,  dirons-nous  encore  avec  Rcaumur, 
iiemanquent  jamais  d'égayet  les  ouvrages  où  elles  fe 
trouvent^  mais  elles  ne  leur  donnent  pas  toujours  tous 
les  avantages  qu'elles  font  deftmécs  a  leur  procurer  , 
fur-tout  lorfqu'elles  ont  à  nous  repréfenter  des  Inletles 
de  différentes  efpèces  entre  lelqucls  il  n'y  a  que  de 
légères  différences.  Ceux  dont  on  a  donr.é  le  plus 
de  figures  gravées  ,  foivt  des  Chenilles  &  des  l'a- 
pillons  ,  &  l'on  peut  dire  qu'elles  ne  fauroient  peut- 
être  nous  faire  trouver  le  quart  de  ceux  qu'elles 
repréfentent.  Les  bons  Peintres  en  portrait  font 
rares,  &  le  nombre  des  bons  Peintres  ou  des  bons 
Deffinateurs  en  portraits  d'Infecles,  elt  incompara- 
blement plus  petit;  peu  de  Peintres  s'exercent  à  en 
faire,  &  il  ell  tres-dithcile  d'y  réuffir;  fouvent  deux 
Hommes  différent  plus  à  nos  yeux  ,  que  n'y  diffé- 
rent deux  Chenilles  ,  quoique  d'cfpèces  différentes. 
Nous  croyons  fans  doute  qu'on  peut  s'abftcnir  de 
multiplier  les  dclfins  des  Ir.fcélcs  qui  n'ont  entr'eux 
que  de  ces  variétés  légères  qu  on  ne  (auroir  fe  pro- 
mettre de  faire  fcntir  avec  le  noir  Si  le  blanc  de  la 
gravuxe. 

On  p^ut  fe  promettre  ,  il  eft  vrai ,  de  faire  voir 
pU!«  de  variétés,  lorfqu'on  a  recours  aux  couleurs, 
loriqu'cfl  enlumine  les  ligures  j    mais  il  faut  avouer 


I  N  S 

qu'un  ouvrage  rempli  d'un  grand  nombre  de  planches 
enluminées  ,  ne  peut  qu'être  très  -  cher  ,  &  que 
c'elf  ne  vouloir  pour  amfi  dire  tjavailler  que  pour 
les  riches ,  &  certes  ,  on  ne  doit  pàs  fuppofer  de 
parcifes  vues  à  un  Naturalise,  dont  l'auguffe  mil- 
lion e(l  de  tâcher  de  rendre  le  fpeclacle  de  la  Na- 
ture .  commun  a  tous  les  êtres  également  nés  pour 
la  contcmplLt.  K  ouvrir  fon  temple  qu'a  la  richelie , 
n'clf-cc  pas  s'expofer  a  voir  ion  culte  ennèrcmenc 
négligé  &  darui:";  N'eit-ce  pas  plutôt  à  la  mé- 
diocrité qu'il  appatticnt  véritablement  de  fcntir  le 
mérite  de  fcs  ceuvres  &  de  ?c  livrer  au  goût  de 
fon  étude  i  Le  prix  des  enluminures  deviendroit 
même  exccffif,  fi  les  couleurs  ëtoient  appliquées 
avec  toute  l'intelligence  ,  tout  ie  foin  &  tout  l'arc 
néceflaires  pour  nous  oiliir  des  poitiaits  ou  1  on  re- 
trouvât la  Nature;  &  la  plupart  font  trop  ordi- 
nairement faites  fi  a  la  hâte,  &  elles  nous  donnent 
louvent  de  li  faulfes  idées  des  couleurs  propres  aux 
Inledes,  qu'il  vaut  mieux  n'avoir  que  de  finiples 
gravures  ,  qui  au  moins  ne  nous  trompent  point, 
6i  qui  confcivent  des  traits  de  reflemblance  que 
l'application  drs  couleurs  tait  louvent  perdre.  Nous 
ajouterons  aullî  ,  qu'il  y  a  des  Infcdcs,  tels  que 
des  Clu-nilles  ,  dont  ks  diliércnces  ne  fauroient 
nous  être  montrées  par  les  couleurs  ;  plufieurs  font 
toutes  brunes,  toutes  vcriss  .  &  les  biuns  &  les 
verts  ditférent  plus  fut  le  même  Infede  ,  conlî- 
dérc  qucljucs  jouis  plutôt  ou  plus  tatd ,  que  ne 
dilfèieut  qucfiuduis  ceux  des  deux  Inieèks  de  diffé- 
rentes elpèces. 

Il  convrendroit  que  tout  Obfervateur  eût  lui- 
même  le  talent  de  deffiner,  pourvu  qu'il  ne  s'y  liviàt 
pas  trop  ,  &  qu'il  n'employât  pas  à  des  deilcins  le  tems 
qu'il  dcvroit  donner  à  des  recherches.  L'avantage 
de  ce  talent  eft  fur-tout  pour  faifir  des  momens 
uniques  ,  qui  ne  laillent  pas  le  tems  d'avoir  recours 
à  une  main  étrangère,  qu'on  n'eft  pas  maître  d'avoir 
toujours  auptès  de  foi.  Ceux  qui  ne  peuvent  faire 
eux  -  mêmes  les  dclfins  dont  ils  ont  bcfoin  ,  ne 
doivent  pas  au  moins  fe  difpenfer  de  les  faite  faire 
fous  leuis  yeux,  quelque  tems  qu'il  leur  en  doive 
coûter.  Un  Dcffinateur  ,  quelque  intelligent  qu'il 
loit ,  ne  peut  entrer  dans  les  vues  d'un  Auteur,  ii 
l'Auteur  ne  conduit  ,  pour  ainli  dire  ,  (on  pem- 
ctau.  Le  Dcllinateurfera  frappé  par  certaines  parties 
d'un  objet  qu'il  cherchera  a  mettre  plus  en  vue  , 
&  qui  feront  quelquefois  de  celles  qu'il  importe  le 
moins  de  fane  connoître.  C'eft  à  l'Auteur  à  donner 
ces  politions  ,  les  points  de  vue  de  l'objet.  Dars 
divers  ouvrages,  dit  Reaumur ,  où  on  a  rcpréfenté 
un  grand  nombre  de  belles  efpèces  de  Papillons  , 
on  s'elf  plus  attaché  à  donner  des  figures  qui  pluf- 
f^nt  que  des  figures  qui  inftruifillent.  La  figure  d'un 
Papillon  qui  vole  ,  qui  a  toutes  fes  ailes  étalées.  Se 
qui  niontte  en  entier  la  variété  de  l'arrangement  de 
fes  couleurs,  eft  alfurément  plus  agréable  que  celle 
d'un  Papillon  en  repos,  dont  les  ailes  fupérieures 
couvicnt   louvent  tout  ce  que  les  ailes  inférieures 


I  N  S 

ont  de  beauté  ,  &  qui  d'ailleurs  a  alors  un  air  plus 
lourd  ,  plus  racourci  &  plus  mal  fait.  Mais  les  pre- 
mières figures  ne  nous  aident  i-oint  a  rcconnoître 
ce  Papillon  ,  quand  il  elt  polé  fur  des  reuilies  &  fur 
des  fleurs  ,  &  quand  il  vole  on  ne  diliingue  poiiir 
fes  belles  couleurs.  Quelques  Peintres  même,  pour 
nous  faire  voir  tout  ce  qui  peut  être  apperçu  de 
l'arrangement  des  couleurs  des  a^les  ,  ont  reprélenté 
les  Papillons  dans  les  attitudes  de  ces  Oifeaux  qui 
lont  att.ichés  contre  des  portes.  On  ne  peut  pas 
délaprouvcr  que  l'on  cheiche  a  faire  voir  la  dif- 
tribution  de  tcutes  les  tarhes  qui  peuvent  nous  aider 
à  dillinguér  un  Papillon  des  autres  ,  quand  nous 
l'avons  entre  les  mains  ;  mais  on  peut  demander 
que  par  préférence  on  le  reprclcntc  dans  les  atti- 
tudes fous  lefquelles  il  paroît  à  nos  )eux. 

Quelques  Deffinateurs  ont  entrepris  de  repréfen- 
rer  cliaque  Infcde  fur  la  plante  dont  il  fe  nourrit. 
Mais,  outre  que  c'elf  donner  dans  un  hixc  qui  ne 
peut  appartenir  à  la  plu[iart  de  ceux  qui  cultivent 
l'Hiftoire  naturelle,  ne  d^it-on  pas  craindre  que 
ces  ornemens  ne  fervent  qu'à  détourner  la  vue  de 
l'objet  principal,  qui  difparoît  en  qucl]ue  forte 
lorf.ju'il  fe  trouve  environné  de  tant  d'objets  ac- 
cedoircs  beaucoup  plus  grands  que  lui  ;  Un  traité 
d'aillcuis  fur  les  Infedes ,  '  orné  de  tant  de  plantes 
n'a  t-il  pas  plutôt  l'air  d'un  ouvrage  ce  Botanique? 
li  faut  .ivouer  encore  que  toutes  ces  reprrfenia- 
ticns  dlufccles,  toutes  ces  colltClions  de  figures 
dont  on  doit  toujours  favoir  gré  à  ceux  qui  les 
ont  données,  ne  doivent  être  cependant  conlidéré'-s 
que  comme  des  matériaux  fournis  aux  Naturalises 
par  de  bons  Peintres  ,  &  qu'on  ne  devroit  peut- 
êtie  clierclier  à  d'crire  &  a  figurer  un  In[eé1:e, 
qu'après  avoir  obfcrvé  rout  ce  que  fou  genre  de 
■vie  peut  oftiir  de  plus  digue  J'ctre  lappoit-'. 

n  Je  voudrois  encore  ,  dit  Lyonct  ,  au.Ti  liab.le 
Anatomille  &  Dcùînateur  que  bon  Ob.ervateur  , 
après  avoir  inviré  les  Naturaiilles  a  borner  chacun 
l'état  des  Infedes  aux  lieux  oii  ils  demeurent ,  je 
Vûud.'ois ,  dit-il ,  que  ceux  qui  traitent  ces  matières, 
euffent  un  foin  tout  patticulier  de  faire  repréfcnter 
chaque  animal  dans  fa  grandeur  naturelle  ,  d'en 
exprimer  au  jufle  les  contours,  de  tracer  avec  exacti- 
tude la  forme  de  leurs  nuances  S:  de  leurs  taches , 
&  d'en  marquer  avec  précifiou  le  clair  &  le  foncé  , 
enfin  qu'on  ne  n  glige.ît  rien  qui  put  fervir  à  ca- 
ra:térifer  la  différence  fpécifique  des  diverfes  efpèces 
d'infedes  d'un  même  genre.  Ce  point,  il  faut  l'a- 
vouer, a  été  trop  négligé  juT^iies  i  i.  Il  eft  peu 
d'ouvrages  qui  n'aient  à  cet  égard  mérité  quelque 
repro.:he  ;  aulfi  à  moins  qu'un  Naturalifte  ne  loit 
1m. -même  habile  delfuiateLir  ,  &  qu  il  n  ait  tout  le 
tab-nt  requis  pour  exprimer  avec  juftcile  des  traits 
aullî  délicats  que  ceux  qui  diftinguent  les  Infeétes 
d'un  même  ordre,  il  fera  bien  diiScile  qu'il  puilfe 
publier  quelque  chofe  d  achevé  en  ce  genre.  Les 
Dcflinateurs  qu'on  emploie  ,   quelque  experts  qu'il 


I  N  S 


395 


foicnt  dans  leur  art,  ne  fatisfont  que  raremcnr  à 
l'attente  qu'on  en  a.  Accoutumés  a  travailler  d'i- 
magination ,  à  fuivre  leur  manière,  a  donner  dans 
le  pittorefque,  &  a  vouloir  primer  fur  .'a  Nature  , 
ils  ont  trop  peu  de  peine  à  la  fuivre  pas  a  pas  dans 
la  repréfentation  d'un  animal  aulfi  méprifable  pour 
eux  que  l'elt  un  Infecfte.  IN  fe  lafTent  bientôt  de 
copier  tant  de  mi.nutcs,  ils  fe  leliclent,  &  leur 
ouvrage  fe  relient  partout   de   leur  ncg'igence.  a 

«  Il  feroit  donc  à  fouhaiter,  pourfuit  Lyonct, 
que  tout  Naturalilte  fût  hjbile  ddîinateur;  mais 
comme  ce  feroit  demander  l'impclfible,  j'exigerais 
au  moins  qu'ils  en  Aillent  allez  pour  pouvoir  diriger 
les  Dcflinateurs  qu'ils  emploient,  Se  juger  de  leur 
ouvrage  en  connoilleurs ,  afin  de  ne  recevoir  rien 
de  leurs  mains  qui  ne  foit  très-correct  &  bieit  fini, 
C'eit  par  ce  moyen  feul ,  &  par  celui  que  j'ai 
déjà  indiqué,  qu'on  pourrcit  enfin  parvenir  à  fixer  le 
nombre  des  LUcdes  connus,  à  favoir  leur  liilloite, 
a  connoître  quels  font  ceux  qui  font  particuliers  a 
certains  pays  ,  quels  effets  la  difféience  des  climats 
pro.luit  ïur  eux  ,  en  un  mot  ,  a  avoir  une  con- 
noiilànce  aulfi  générale  Si  diftinfte  des  lafcdes  , 
qu'on  l'a  des  autres  animaux  &  des  plantes  :  au  lieu 
que  ,  fi  l'on  veut  négliger  ces  précautions ,  on  fe 
donnera  bien  de  la  peine  inutile  ;  &  même  plus  on 
écrira  fur  cette  matière  ,  plus  on  courra  rif  jue  d'y 
répandre  de  1  incertitude  &c  de  la  confufion  ,  dès 
qu'on  voudra  fortir  des  généralités.  On  (aura  ,  à 
la  vérité  ,  quatuité  défaits  curieux  qui  fe  débitenc 
touchant  les  Infedes;  mais  quand  il  s'agira  de  les 
vérifier  par  fa  propre  expérience,  on  ne  faura  oii 
trouv,.r  l'animal  ,  ni  en  le  trouvant,  le  rcconnoître  : 
&  le  même  animal ,  repréfenté  dans  dix  ouvrages 
différens  ,  paroîtra  dans  chacun  d'une  efpècc  diii'é- 
renie  ,  pendant  que  dix  animaux  différens  qui  s'y 
t.'^ouveront  ,  pourront  être  pris  pour  un  même  ani- 
ma!,  ce  qui  ne  peut  que  remplir  l'Hiftoue  natu- 
relle de  grand  nombre  d'efpéces  d'Inîeéles  im.agi- 
naires  ,  tandis  que  ks  efpèces  réelles  y  feront  la 
plupart  inconnues.  » 

Telles  font  les  idées  que  nous  avions  à  préfen-er, 
en  rédigeant  cet  arL'cle  ,  le  plus  intérelîant  de  tous, 
qui  doit  être  regarde  comme  une  el'pèce  d'abrégé 
de  l'Hiftoire  générale  des  Iiifedles  ,  comme  une 
forte  d'introduélion  à  la  connoilTance  de  ces  petits 
êtres ,  comme  un  répertoire  des  faits  les  plus  làil- 
lans&les  mieux  attclté»  qui  peuvent  leur  êtrepropres. 
Onfent  bien  que  nous  avons  du  chercher  b  en  plus 
à  exciter  la  curiofité  ,  qu'à  la  fatisfaire,  &  moins 
travailler  ici  pour  les  favans  ,  que  pour  ceux  qui 
ne  le  fo;.t  pas-,  afin  de  leur  infpirer  le  defir  de  le 
devenir.  On  lent  bien  aulfi  qu'un  travail  de  cette 
nature  doit  appartenir  plus  aux  autres  qu'a  nous  , 
&  que  nous  ne  pouvons  guère  nous  approprier  que 
renchaî:iemcnt  ,  la  diibiibution  &  l'ordre  des  idées, 
6-i  nous  n'avo;  s  pas  toujours  cité  les  fourccs  oti 
nous  avons  puifé  ,  c'eft  parce  que  nous  les  avons 
Ddd  1 


39<? 


I  N  S 


indiquées  en  plus  d'une  occalion  ,  &  que  l'on  doit 
aifément  les  reconnoîtie. 

Nous  croyons  devoir  rappeler  ici  que  M.  Mau- 
duyr,  voulant  rendre  hommage  à  la  mémoire  comme 
au  mérite  de  M.  Montbeillard,  qui  s'étoit  d'abord 
chargé  de  la  partie  Encyc'opédique  concernant  les 
Infcdes  ,  a  annoncé  au  commencement  de  fes 
difcours  préliminaires  ,  qu'il  placeroit  au  mot 
Infefte  ,  cet  article  ,  trouve  dans  les  papiers  , 
du  digne  collaborateur  de  Buffon.  En  remplilFant 
l'engagement  de  M.  Maudujt  ,  nous  devons 
nous  applaudir  de  pouvoir  en  mîme-tcms  fa:isfauc 
à  nos  delirs,&  à  ceux  des  Ledcurs.  Voici  l'article 
tel  que  nous  l'avons  reçu  de  M.  Mauduyt. 

«  Tous  les  Naturaliftes  ne  font  point  d'accord  fur 
la  natuie  des  Inledes  &  c'eft  un  point  fur  lequel  on 
diffuie  encore  aujourd'hui  ;  maison  auroit  dû  prendre 
garde  que  les  langues  ayant  été  formées  non  par 
des  Naturalirtes  confommcs  ,  mais  par  un  vulgaiie 
ignorant,  &  les  mots  qui  défignent  les  ditrérentes 
Clailes  d'êtres,  n'ayant  été  ni  pu  être  définis  exade- 
mentpar  ce  vulgaire  qui  ne  connollfoit  qu'une  très- 
petite  panie  des  êtres  que  pouvoient  déligner  ces 
mots:  la  première  chofe  qu'il  faut  faire  lùrfquon 
veut  traiter  les  fcicnccs  de  la  Nature  e(l  de  définit 
les  mots,  de  bien  déterminer  les  chofes  qu'on  veut 
leur  fa;re  reprélenrer ,  &  d'avoir  grande  attention  a 
les  employer  toujours  dans  le  ménic  fcns.  Or ,  il 
eft  ai(é  de  v;,if  qu'il  entre  beaucoup  d'arbitraire 
dans  ces  définitions;  &  pour  ne  point  forrir  du 
fujet  de  cet  article  ,  les  uns  auront  pu  déligner  par 
le  mot  Inlede  fimplement  les  plus  petits  des  ani- 
maux ,  ce  qui  par  ît  être  l'acception  vf.lgairc  ;  les 
autres  auront  ajouté  que  ces  petits  animaux  n'ont 
point  de  faig  rouge,  car  tous  les  animaux  connus, 
grands  ou  petits  ,  ont  ure  liqueur  analogue  au  fang, 
&  qui  circule  dans  leurs  vailitaux  ,  ou  qu'au  lieu  de 
fang  ils  ont  une  fanie  ou  lunphe  froide  ,  &  cette 
reftridlion  laillc  une  fignification  fou  étendue  au 
mot  Infefte  qui  comprend  encore  les  Vers  ,  (<;) 
les  Mollufques,  les  Holothuries,  les  Sèches,  les 
Aphrodites  ,  les  Néréides ,  les  Médufes  ,  &  la 
rombreufe  ciaffe  des  tcftacées  :  d'autres  enfin  au- 
ront pu  ajouter  d'autres  caraélèies  ,  tels  que  d'avoir 
toutes  les  parties  folides  au  dehors  fans  auctm  fquc. 
lete  intérieur,  d'avoir  le  corps  divifé  en  plulieurs 
anneaux,  d'où  on  les  a  nomra.s  infcdes,  d'avoir 
des  antennes  ,  fix  pattes  au  moins  &  toutes  arti- 
culées ,  Sec.  &  il  faut  remarquer  que  chjque  ca- 
laftcre  ajouté  en  complujuant  la  fignificatioi  du 
mot  ,  la  relheiiu  nécelfaircment  ,  par  l'cxclufion 
qu'il  donne  à  toi:s  les  êtres  dJpourvusde  ce  carac- 


(a)  C'eft  Liniic  c 
Vernies,  renftrrui' 
ftng  u^s  ,  limaces, 
de  mer....  à  la  vcn 


a  fci 


de  h  clafTs  des  Infca.:?  les 

imaçons,  coquili.agc'i  ,  oriies  ,    éroïk-s 

ils  ii'oiu  poiut  de  fijuclerie  intéiieiir, 

mais  i;s  nom  i>uint  dantennes  &  leurs  paitss  lo^t  f^udilfé- 

ten;ssdecdlenjesinleûcs.     • 


I  N  S 

tèic  ;  il  fa.nt  avouer  aulli  que  fi  toutes  ces  défi- 
nitions diverfcs  formées  par  la  combinai.on  aibi- 
traue  de  ces  caradères  deux  a  deux  ,  trois  a  trois,  &c, 
font  également  légitimes,  Cilc  ne  font  pas  toutes 
également  parfaites,  &  que  Its  plus  parfaites  font 
celles  qui  obfervent  une  gradatiofi  plus  Julie,  plus 
égale  dans  l'ordre  des  iJécSj  &.  emploient  des  carac- 
tères  plus   tranchés.  " 

«  Les  Infeéles  font  de  petits  animaux  ,  &  cela  eft 
ttes-vrai  en  général,  quoiqu'on  au  objeûé  qu'il 
s'en  tiouvoit  paimi  eux  piuficurs  aulli  grands  ,  ou 
même  plus  grands  que  cer.ains  animaux  des  au- 
tres dalles  ,  quadtupcdes  ,  oifeaux  U  poiiTons.  Je 
fais  en  effet  qu'il  y  a  des  Homards,  des  Crabes  & 
même  des  Papillons ,  des  A: aignées,  des  Scarabées, 
des  Capricornes,  plus  grands  C|UC  let  Mufaraignes , 
les  Oileaux  mouches ,  'les  Ablettes;  mais  h  pour 
apprécier  la  grandeur  relative  des  Lifedes  on  com- 
pare, comme  il  eft  julle,  le  grand  au  grand,  &le 
petit  au  petit,  on  ne  pourra  nier  que  les  loledles 
ne  loient  de  petits  animaux.  A  la  venté  ils  fcroient 
grands  fi  on  les  eomparoit  aux  animaux  microfco- 
piques  ;  mais  ces  dernieis  ne  doivent  guère  entrer 
en  comparaifon  avec  les  animaux  connus,  parce  que 
tout  ce  que  nous  en  favons  [e  réduit  a  cela,  qu'ils 
font  trop  petits  pour  que  nous  puillîons  les  bien 
voir  &  les  bien  connoîire  ,  comme  il  eft  prouvé  par 
les  relations  contradidoiresdes  oblervmeurs,  &  parce 
que  cette  dalle  qui  a  vrai  dire  n'en  cit  pas  une  , 
renferme  un  cahos  ,  une  multitude  innombrable 
d'êtres  de  natures  différentes  Se  qui  attendent  pour 
être  mieux  connus  des  obfeivatcurs  encore  plus  pa- 
tens,  armés  d'inlhumcns  encore  plus  parfaits  ,  Sc 
qui  ne  foicnt  prévenus  ni  par  la  pallion  des  fyftêmes, 
ni  par  l.\  pallion  non  moins  dangcreule  de  les  com- 
ba:ire.  m 

«  Mais  la  pctitcire  n'eft  pas  à  beaucoup  près  l'uni- 
que attribut  ,  m  le  plus  carad;:riltique  des  infcdes  : 
ils  ont  des  propnéti-s  qui  les  diUinguent  de  tous 
Its  autres  animaux;  ciuuiqae  peut  être  en  rigueur, 
il  n'y  au  pas  une  feuk  de  ces  propii^tés  qui  appar- 
tienne univerfellement  «  tous  les  animaux  de  cette 
clalfe  ,  exclufivement  a  ceux  de  toute  autre  clalle  : 
c'ell  donc  la  réunion  u.i  plus  grand  nombre  de  tes 
propriétés  qui  conlHt;:t  la  nature  idéale  des  Infedcs 
&c  qui  doit  être  la  baie  de  leur  définition.  « 

"  1°.  Ils  font  compofés  ,  comme  les  poi/Tons  , 
les  oifeaux,  les  quadrupèdes ,  de  deux  fubllances, 
l'une  molle  &:  charnue,  l'autre  dure  &  olîcufe  ; 
mais  au  lieu  d  avoir  la  fubltance  olVeufe  en  dedans 
comme  les  autres ,  ils  l'ont  en  -  dehois  :  c'clt 
une  peau  plus  ou  moins  dure  ,  plus  ou  moins 
moins  flexible  ;  efpèce  de  Iqueiette  extérieur 
&  qui  fait  les  fondions  des  os  puifqu'il  iirt 
de  peint  d'appui  aux  mufcles  &  aux  tendons ,  c'tl!- 
a-due,  aux  pnncipaux  organes  du  mouvement,  l'ar 
cette  piopriété  ,  qui  appartient  au  très  gtanJ  non.j 


I  N  S 

brc  Jcs  Infecles  ,  les  EcrevitTc 
Crabes  ,  font  aggrcgcs  à  cette 
Contraire  les  grenouilles  ,  les  l'i 
même  les  crocodilles  c:i  font 
que  des  naturalillcs  célt-bres^ 
définicions,  n'ont  pas  héfué  à 
au  rang  des  Infedes.  Rernarqi; 
Chenille  du  bois  de  faulc ,  obi 
a  dans  l'intéricui-de  la  tète  pi 
lervant  de  point  d'appui  à  di 
c]ue  probablement  il  "en  efb  ait 
Chenilles  cjui  n'ont  pas  cncoie 


I  N  S 


597 


s,  le?  Homards ,  les 
cialle  d'êtres ,  Si  au 
npens  ,  les  lézards  & 
exclus  ,  car  on  fait 
.  entraînes  par  leurs 
mettre  les  Crocodiles 
icz  toutes  fois  que  la 
!ervéeparM.Lyonet, 
ufieurs  parties  folides 
ifférens  mufcles  ,  & 
iî  de  plufieurs  autres 
été  obfervées.  ». 


«  1°.  Les  Infedes  ont  le  corps  ,  &  fur  -  tout 
l'abdomen  ,  divilé  par  plufieurs  fedions  parallèles 
en  pliilieurs  anneaux  femblâbles  entr'eux  ,  lelquels 
étant  compofcs  de  deux  pièces,  l'une  fupérieure  , 
l'autre  inférieure,  &  étant  unis  cnfcrable  par  des 
articulations  très-lbuplcs  ,  g'.illent  les  uns  lur  les 
autres  ,  &  facilitent  tous  les  mouvemens  de  la  partie 
ainfi  diviléc.  Cependant  il  faut  avouer  cjue  ces  di- 
vuioiis  ou  anneaux  font  peu  marqués  dans  quelques 
genres ,  tels  que  ceux  des  Araignées  ,  des  Mittes ,  iic. 
même  la  plupart  des  Chenilles  arpenteufes.  » 

«  5".  Les  Infedes  en  général  ont  des  antennes  à 
la  tête,  c'eft-i-dirc  ,  des  elpèces  de  petites  cornes 
alongécs,  grêles  &  mobiles,  compofées  ordinaire, 
meiu  de  plufieurs  pièces  articulées  enfeinble  ,  plus 
(^u  moins  longues  ,  terminées  tantôt  par  une  pointe 
fine,  tantôt  par  un  bouton,  &:  tantôt  d'une  grolTeur 
Uniforme  dans  toute  leur  longueur  :  mais  fi  les  Arai- 
gnées ,  les  Mittes  &  quelques  Cigales  en  ont,  il 
faut  qu'elles  foient  en  forme  de  fimples  poils  ,  i-c 
perdues  dans  les  poils  véritables  que  ces  genres  d'In- 
ledcs  ont  au-devant  de  la  tête  ,  &  perlonnc  n'a  pu 
jufqu'ici  les  bi^n  démêler  m  s'allurci  de  leur  exil- 
tencc.  .) 

«  4°.  Lesinfeéïes  parvenus  à  l'âge  adulrc  ,  qu'on 
appelle  autrement  l'état  parfait,  n'ont  jamais  moins 
de  lix  pattes  articulées,  m 

«'  Les  Tdnias  ,  les  Vers  de  terre,  les  Sangfues  ,  les 
Polypes  ,  les  Orties  &  les  Etoiles  de  mer,  les  Limaces, 
les  L  mâchons  Se  tous  les  coquillagesqiii  ont  une  11 
grande  conformité  de  nature  avec  les  Infec1:es  en  ce 
qu  ils  n'ont  point  d'os  a  l'intérieur  ,  d'un  autre  côté 
en  ditY^rent  notablement  en  ce  qu'ils  n'ont  point 
de  véruablts  antennes,  que  la  plupart  n'ont  point 
de  pattes  S:  que  les  pattes  de  ceux  d'entre  eux  qui 
en  ont ,  ne  rellemblent  en  rien  à  celles  des  Infedes  ; 
ils  n'appainennent  donc  pas  à  cette  dalle,  &  cepen 
dant  on  ne  peut  étendre  cette  conféquencc  jufqu  à 
ce; tains  Papillons,  foii  diurnes  foit  nodurnes  ,  qui 
pour  marciier,  ne  le  l'ervent  que  de  quatre  pattes  , 
mais  q-i  en  or.t  iix  en  tltet  fi  l'on  compte  celles  qui 
bien  qu'inutiles  au  mouvement  progrellîf  par  leur 
petiielfe  ou  leur  conformation  particulière  ,  ne  peu- 
venc  cependant  être  méconnues  pour  des  pattes  vé- 
xitabks  ,  lorfqu'oa    fait  attention  foit  à  leur  figure 


totale',  foit  à  la  place  qu'elles  occupent  fur  k  corps  de 
rinfede.  .. 

ce  î'.  Ces' petites  animaux  rcfpircnt  à  leur  mi- 
nière ,  par  certains  orifices  extérieurs  appelles  Ihg- 
inatts,  rangés  fur  une  ligne  de  chaque  côté  du  corps, 
&  qui  communiquant  avec  les  deux  grandes  trachées 
intérieures ,  &  par  ellts  a  la  multitude  infinie  de 
Ijucs  ramifications  ,  en  un  mot  à  tout  le  fyllème 
des  bronches,  diltribuent  l'air  dans  toutes  les  parties 
iniernes  &  jufque  dans  la  graille.  On  voie  que  ces 
bronches  ,  ces  trachées  inconnues  à  Ariftotc  ,  & 
que  Pline  femble  avoir  devinées ,  tiennent  lieu  de 
poumons  aux  Infeitcs  :  Pulmonum  \ice  a.'iis pojfunc 
alla  fpirahiUa  inejfe  vifcera.   » 

ce  Je  dis  que  les  Infeftes,  du  moins  le  très-grand 
nombre  ,  refpirent  par  les  lligmates  à  leur  manière, 
car  il  ne  faut  pas  croire  que  leur  reipiration  foie 
précifémcnt  la  même  que  la  nôtre  ou  celle  des  grands 
animaux,  &  qu'elle  fe  falfe  par  un  mouvement  al- 
ternatif &  régulier.  Il  y  a  des  expériences  qui  prou- 
vent l'inlpiration  par  les  if  igmates  dans  les  Chenilles . 
&  la  néceiîîté  de  cette  infpîration  :  fi  l'on  intercepte 
la  communication  de  l'air  par  les  fligmateç  anté- 
rieurs ,  en  couvrant  ceux-ci  d'une  couche  d'huile, 
toute  la  partie  antérieure  de  l'Infcèle  devient  pa- 
ralytique ;  (î  l'on  répand  l'f.uiie  fur  les  lligmates  pof- 
térieurs,  c'eft  la  partie  poftcrieure  qui  lera  fiappée 
de  paralyfie  ,  enfin  '^\  l'on  ferme  avec  l  huile  tous 
les  lligmates  à  la  fois  ,  la  Chenille  entrera  promp- 
temcnt  en  convuifion  3c  mourra  comme  érouft.-e  ; 
mais  fi  l'on  fe  ferc  d'eau  au  lieu  d  huile  ,  la  Che- 
nille en  fera  beaucoup  moins  incommodie  ;  elle 
pourra  même  relier  ,  comme  on  en  a  vu  des  exem- 
ples,  jufqu'a  dix-huit  jours  5i  davantage  fubmergéc 
dans  ce  liquide  fans  en  mourir  ;  elle  perdra  le  mou- 
vement dès  la  première  heure  ,  mais  elle  le  rc- 
rreiidraen  moins  de  deux  heures  au  bouc  de  dix- 
huit  jours  de  fubmerfion  ,  pour  peu  qu'on  lelluie 
avec  foin  Se  qu'on  la  tienne  dans  un  lieu  tempéré.  « 

«  A  l'égard  de  l'expiration  par  les  ftigmares  ,  il 
y  a  des  expériences  pour  &  contre -,  dan5_  plufieurs 
cas ,  on  a  vu  l'air  fortir  Si  rentrer  alternativemenc 
par  ces  orifices  &  dansd'autrcs  non  ;  cela  paroîf  dé- 
pendre en  grande  partie  de  la  nature  du  liquide  dans 
lequel  l'Infèclc  eft  plongé  &  de  beaucoup  d'autres 
circonftances.  En  général  ce  mouvement  de  reipi- 
ration femble  fe  faire  moins  régulièrement  dans 
la  Chenille  ^ue  dans  la  Chryfalide.  m 

«  6".  Leurs  dentsou  mâchoires  ontleur  mouvement 
non  de  haut  eu-bas,  comme  dans  les  quadrupèdes , 
les  poilfons,  la  plupart  des  reptiles,  les  oifeaux,  car 
les  deux  pièces  du  bec  font  comme  deux  mâchoires  , 
mais  d*uu  côté  à  l'autre  parallèlement  au  plan  d:  po- 
fition.  3» 

ce  Ce  caraftère  propre  aux  Infedes,  c'eft-à-dirc  , 
n'appartenant  qu'aux   Infedes  ,  ne  leur  appatticnc 


3P8 


I  N  S 


pas  à  tous  &  n'efl  rien  moins  que  géncial,  puif- 
quil  fe  trouve  quantité  d  lufciles  qui  n'ont  ni  dents 
ni  mâchoires  dans  aucun  temps  de  leur  vie  ,  mais 
feulement  une  trompe  ,  un  organe  pour  la  fuccicn  : 
&  d'autres  qui  ayant  eu  des  mâchoires  dans  leur 
premier  état  les  perdent  ,  ainfi  que  pluheurs  autres 
parties,  en  payant  à  l'état  adulte,  n'ont  plus  alors 
qu'une  trompe  ,  ou  bien  une  (impie  bouche  ;  quel- 
ques-uns enfin  n'ont  ni  trompe  ni  aucun  organe  de 
nutrition  extérieur  &  apparent  :  tout  ce  qu'on  peut 
donc  dire  de  ce  caractère  c'eft  que  dans  tous  les 
Infeâes  qui  ont  des  mâchoires,  ces  mâchoires  fe 
meuvent  latcialement.  » 

"  Tous  les  Infedcs  font  fujets  à  changer  de 
peau,  mais  cela  leur  eft  commun  avec  les  lerpePiS 
&  auties  reptiles.  Il  n'ell  pas  jufqu'auï  quadru- 
pèdes qui  n'aient  leurs  roues. Celles  des  oifeaux  font 
comme  celles  des  Infedtes  une  maladie  pour  l'animal. 
Il  eil  vrai  cependant  que  quand  l'enveloppe  extérieure 
qui  doit  tombei  eit  fort  divilée  comme  la  fourrure 
des  quadrupèdes  £cle  plumage  des  oifeaux  ,e!le  tom- 
be en  détail  &  fuccelllvement  ;  ainfi  cette  mue  ne 
produit  pas  un  changement  auffi  apparent  que  la 
mue  fubiie  des  Infeéites  &  des  reptiles  ,  &  femble 
ne  pas  dépendte  de  la  même   caufe.  => 

"T"*.  Les  transformations  des  Infecîes  ont  paru  &  dû 
paroîrre  long-temps  la  partie  la  plus  curieufe,  la  plus 
étonnante  de  leur  iiilloire  :  on  les  a  regardées  fous  le 
«om  de  méramorphcfc  comme  une  efpecc  de  prodige 
&  avec  quelque  fondement ,  car  elles  changent 
un  animal  pelant  ,  vorace  ,  terreftrc  ,  quelquefois 
inême  fouterrain  ou  aquatique  ,  en  une  créature 
aérienne,  légère,  fouvent  paiée  des  plus  brillantes 
couleurs  &  n'ayant  plus  d'autre  nourriture  que  le 
neélar  des  fleurs.  Cependant  ces  transformations 
font  devenues  un  (pcftacle  plus  réellement  intc- 
reflant  ,  plus  digne  de  l'attention  des  vrais  ob.'er- 
vateuts  ,  depuis  que  Swammerdam  en  a  fait  dif- 
paroître  le  merveilleux  ,  en  démontrant  qu'elles  ne 
font  autre  chofe  que  les  dernières  mues,  le  déve- 
loppement complet  des  parties  de  l'iafcde  adulte  , 
auparavant  caché  ,  ma/çué  par  (on  enveloppe  exté- 
rieure ,  ce  qui  a  fait  d.ianer  le  nom  de  larve  à  ces 
animaux  dans  leur   premier  état.  >, 

te  Mais  ce  caradère  fi  remarquable  efl:  fî  loin 
d'être  général  que  S^ï'an■;mcrdam  ,  qui  en  a  fait  la 
bafe  de  fa  méthode  ,  en  diiinbuant  les  Infedes  en 
quatre  ordres  ,  a  compofé  l'un  de  ces  ordres  des 
Infefles  qui  ne  fe  transforment  pas  ,  c'eft  -  à  -  dire  , 
qui  ont  au  fortir  de  l'ccuf  la  forme  qu'ils  doivent 
eonferver  toute  leur  vie.  « 

o  8".  Les  yeux  des  Infeftes  font  toujours  à  décou- 
vert, n'ayant  auiunefoitc  de  paupière;  mais  beau- 
coup d'Iafecfes  n'ont  point  d'yeut  ,  ou  du  moins 
on  n'a  pu  leur  en  découvrir  ;  ainfi  c'cH  encore  un 
caraftère  qui  kui  cil  propre  far.s  être  général,    & 


I  N  S 

l'on  peut  dire  feulement  que  tous  les  Infeiles  à  qui 
l'on  connoît  des  yeux  les  ont  ainii,  « 

u  On  voit  que  d'après  ces  caractères  &  d'autres 
qu'on  y  pourroit  ajouter  ,  chacun  peu:  le  fane  ar- 
bicrairement  une  méthode  pour  fe  guider  dans  l'étude 
des  Infectes  :  mais  il  feroit  a  louhaiier  pour  le 
progiès  de  cette  Icience  que  tous  les  Obfcrvateurs 
[mllcnt  adopter  une  méthode  commune  ,  ou  du 
moins  il  faut  qu'ils  connoillent  bien  celles  qu'on: 
dcja  établies  pluneurs  Naturaliltes  ,  aHu  qu'ils  s'en- 
tendent aifément  cntr';ux  &  qu'us  puilleut  fe  com- 
muniquer leurs  oblervanons  ,  les  compaier,  les 
conltater.  Ce  ne  fera  qu'après  avoir  railemblé  un 
grand  nombre  de  faits  qu'on  pourra  véritablement 
clpérer  une  boime  hiiluire  des  Infedlcs  :  en  atten- 
dant contentons-nous  d  en  amalïer  les  matéruux  ,  Se 
d'indiquer  le  point  ou  en  clf  acluefement  cette  le  en- 
ce  ;  la  multitude  intime  d'objets  qu'elle  embralle,  exi- 
ge le  concours  d  un  grand  nombre  d'obfervateurs  , 
plus  on  aura  de  faits  bien  vérifiés,  plus  on  fera  en  état 
d'abréger  1  hiltoite  des  Infeéfcs ,  &  de  la  rendre  plus 
précile  en  la  réduifant  a  des  réfultais  plus  généiaux; 
de  clalfer  ces  petits  animaux  de  la  manière  la  plus 
avantageulc  ,  pour  fomenit  l'imagination  ,  aider  la 
mémoire  ,  feul  but  que  doivent  avoir  ces  méthodes 
de  convention  ,  car  on  fait  bien  que  n'étant  pas 
fondées  fur  la  natuie  ,  elles  ne  peuvent  jamais  èrrc 
partaitcs;  mais  plus  nous  ferons  inltruits  ,  plus  elles 
appiocheront  de  l'état  de  perfcélion  donc  elles  font 
fulceptibles.  Il  en  cil  de  même  dans  toutes  les  fcien- 
ccs  uaturcllcs  ,  nos  principes,  nos  d.tinitions,  icc, 
ne  font  relatifs  qu'a  l'état  aduel  de  nos  conr.oif- 
lances  &i  il  ne  faut  qu'un  fait  nouveau  pour  nous 
obliger  à  changer  toutes  nos  dsHnuions  i5c  tout 
notre  didonnaire.  C'ell  une  des  caufes  qui  pré- 
vient les  lavans ,  même  du  premier  ordre  contre 
toute  nouvelle  découverte  qui  ne  s'accorde  pas  avec 
les  anciennes  ,  &:  qui  lesobiigeioit  a  changer  l'ordre 
de  leurs  idées.  " 

«  Quoiqu'on  ne  connoifle  pas  à  beaucoup  près 
tous  les  Inftdes  ,  ceux  qui  font  connus  forment  la 
clalie  d'animaux  la  plus  numbieule  en  génies,  eu 
cfpcces  £c  en  individus  :  fans  doute  il  elt  impolhble 
de  les  ilécouvrir  tous  ;  pluheuis  le  tiennent  fur  les 
arbres  les  plus  hauts;  d'autres  fe  cachent  dans  les 
bois,  fous  la  teire,  dans  les  eaux  ;  mais  t.n  grand 
nombre  ault  fe  rapprochent  de  nous,  dévaiteni  nos 
champs,  nos  vergers,  nos  jaidms  ,  s'établillent 
dans  nos  maifons  ,  plu(ieurs  nous  attaquent  nous- 
mêmes  ,  &  femblent  nous  braver  a  la  faveur  de 
leur  petitelfe  &  de  leur  légèreté  :  des  nuées  d'inledes 
ailés  nous  artaillent  dans  certaines  loitces  dtté, 
nous  challent  des  promenades  où  ils  fe  trouvent  , 
nous  forcent  à  ieur  céder  la  place  :  ce  n'ell  donc 
pas  toujours  faute  d'occ.tlions  qu'on  ne  les  exa- 
mine pas.  Mettons  à  profit  leur  importuniié ,  mul- 
tiplions les  obforvateurs  en  facilitant  l'oblerv.ition, 
en  la  dcbarrallant  de  toute  d.lficulié   étrangère  oa 


I  N  S 

fjAice  ,  &  fur-tout  en  fupprimant  autant  qu'il  cfl 
pollible  les  mots  tecliniqucs,  afin  de  rendre  la  Lin- 
gue de  la  fcitncc  fi  limpk  &  Il  claire  qu'elle  loit  a 
la  portée  de  tou:  le  monde.  » 

«  Rien  ne  feroit  plus  aifé  que  de  rendre  pref- 
que  tous  les  iiomnies  oblervateuis  ;  c'eil  Icui  pen- 
chant naturel  ;  dès  le  premier  âge  les  enfaas  mon- 
trent une  curiolité  infatiable  ,  mais  vague  ,  il  ne 
s'agiroit  que  de  la  fixer  fur  quelques-uns  des  objets 
qui  s'offrent  en  foule  à  leurs  yeux  ;  de  mettre  de 
la  fuite  dans  leurs  obfcrvations  ;  d'en  faire  naître 
les  occadons,  ou  feulement  de  faifir  celles  qui  (e 
préfentent.  Ces  obfervations  qu'ils  pourroicnt  faire 
en  fe  promenant ,  en  fe  jouant  ,  &  qui  par  là  fe 
concilieroient  fi  bien  avec  leur  goiit  &  ic  régime 
convenable  à  leur  développement  phydque  ,  les 
accoutumeroient  à  mettre  leur  efprit  pour  quelqi;e 
cliofe  dans  leurs  jeux.  L'étude  de  la  nature  ,  qui 
devient  toujours  plus  attachante  à  mefure  qu'on  y 
fait  des  progrès,  rerapliroitaulll  agtéablementqu'uti- 
lement  les  premières  années  de  la  vie  &  une  bonne 
partie  des  momcns  vuides  que  lailfent  dans  tous 
les  âges  les  devoirs  des  diftcrtns  états,  « 

ce  Mais  le  vœu  que  je  forme  ici  eft  d-'jà  en 
partie  rempli  :  de  grands  cciivains  ont  rendu  les 
fciences  féduifantes  en  les  préfentant  parées  des 
charmes  du  Ityle  :  un  ouvrage  immoi  tel  a  ùir-tout 
répandu  le  gcût  ou  plutôt  la  paillon  de  l'Hilloue 
naturelle,  parmi  les  perfonncs  du  plus  haut  rang  ; 
il  ne  s'agiroit  que  d'en  rendre  l'étude  plus  popu- 
laire ,  en  la  faifant  entrer  généralemenr  dans  la 
picmicre  éducation.  « 

«  Cet  amufenicnt  devenu  commun  à  toutes  les 
dalles  de  la  fociété  fcroit  un  point  de  raliiemenc 
cntr'elles,  ce  qui  n'cft  pas  à  négliger  ;  car  la  mor- 
gue ,  les  préjugés  de  chaque  état  ne  tendent  que 
trop  à  divifcr  les  grandes  fociétés  en  petites  allo- 
ciations  ifolées ,  &:  fouvent  ennemies  les  unes  des 
autres.  « 

"  Mais  fans  inlider  fur  les  avantages  moraux 
de  ce  genre  d'infiruétion  ,  fans  examiner  combien 
cette  iiabitude  d'un  amufemein  raifonnable  pour- 
roit  épargner  de  fautes  à  la  jcuneile  &  d  ennui 
à  la  vieillelTe  ,  contentons-nous  de 'remarquer 
en  général  combien  elle  ferviroit  au  progiè»  des 
fciences  naturelles  en  y  faifant  concourir  les  hom- 
mes de  tout  état  ,  &  en  particulier  combien  ce 
concours  pourroit  répandre  de  lumière  fur  l'Hiftoire 
des  Infccics.  La  s'accoutumant  de  bonne  heure 
à  les  obfervcr  on  apprendroit  à  les  bien  voir ,  à 
les  bien  juger  ,  à  ne  pas  confondre  les  Infedles 
unies  ûvec  les  Infedes  nuilibles^  à  fe  garantir  des 
atteintes  de  ceux  qui  font  vraiment  redoutables  , 
mais  en  fe  garantifl'ant  auHî  des  préjugés  qui  éloi- 
gnent tant  de  pctfonnes  de  ce  genre  d'obferva- 
Hon  :  je  paile  de  ces  craintes  puériles ,  de  ces  ré- 


I  N  S 


399 


pugnances  acquifes  &  qu'on  croit  naturelles  ,  ou 
plutôt  de  cette  horreur  machinale  pour  certains  In- 
lectcs  ,  horreur  fort  exagérée  à  la  vérité  par  les 
perlonnes  qui  fe  piquent  d'une  organilation  excef- 
livement  délicate  ,  mais  trop  réelle  dans  beaucoup 
d'autres  ,  6c  qui  ell  ,  comme  toutes  les  vaines  ter- 
tcu:s  ,  .^e  fruit  d'une  éducation  pufillanime  dont 
ruiiprtiTion  fublifte  encore  long-temps  dans  les  or- 
ganes après  que  l'efprit  eft  détrompé.  Un  enfanc 
né  fenlible  qui  a  vu  fouvent  fa  bonne  ou  fa  mère 
prête  à  s'évanouir  à  l'afpeil:  d'une  Chenille,  d'une 
Araignée  doit  avoir  une  étrange  idée  de  ces  Infecles: 
cependant  on  fait  que  les  Chenilles  ne  font  point 
venimeufes  ,  ni  même  les  Araignées  dans  nos  cli- 
mats tempérés,  à  plus  forte  laifon  dans  les  chmats 
froids.  Certaines  efpèces  de  Chenilles  ,  comme  cer- 
taines Sauterelles ,  nous  font  très-nuilibles  par  leur 
voracité  dans /es  années  oti  elles  multiplient  extraoi- 
diniiremtnt,  il  faut  donc  s'appliquer  a  les  connoî- 
cie  pour  les  détruire  ;  &  qui  fait  fi  des  obferva- 
tions luivies  ,  des  tentatives  bien  entendues  ne  nous 
en  feront  pas  trouver  d'utiles?  car  il  paroît  allez 
étonnant  que  parmi  tant  de  Chenilles  fileufes  il  n'y 
ait  que  celle  du  mûrier  ,  connue  fous  le  nom  de 
Ver-a-loie  dont  nous  ayons  fait  tourner  le  travail 
à  notre  profit.  « 

«  Les  Araignées  ne  nous  nuifent  que  par  les 
toiles  dont  elles  lalillent  nos  appaitemens  ;  mais 
ces  toiles  font  des  filets  tendus  a  des  Infeèles  ailés 
qui  nous  nuifent  bien  davantage  ,  les  uns  par  leur 
nombre  ,  leur  importunité  &  même  leurs  piqûres , 
comme  les  Mouches,  Confins  ,  &c.  D'autres  comme 
les  Papillons -Teignes,  les  Dermeftes  ,  les  'Vrillct- 
tes ,  &;c.  en  déuofant  leurs  œufs  dans  nos  étoffes  de 
lame  j  nos  fourrures  ,.  nos  piovilions  ,  même  nos 
1  boiferies  ,  de  forte  que  ces  matiètes  fe  trouvent 
fouvent  dégradées  ou  déiruires  par  des  ennemis  m- 
vifibles  qu'elles  recèlent  &  qu'elles  femblent  avoir 
produits.  Ne  fouffrons  pas  cependant  que  les  Arai- 
gnées coavrent  nos  lambris  de  leuis  toiles  ,  mais  en 
détruifant  l'Inlcde  qui  nous  fert  &  qui  nous  dé- 
plaît ,  apprenons  a  connoître  ic  a  détruire  aulll  ceux 
qui   nous  nuifent   réellement,  n 

«  Les  Infeéles  qui  vivent  fur  les  plantes  n'y  font 
pas  tous  les  mêmes  d^^gâts  :  il  faut  faire  une  guerre 
allidue  à  ceux  qui  détruifent  nos  meilleurs  lé'Tumes 
qui  dépouillent  nos  aibie=  les  plus  précieux  ,  S: 
pour  cela  il  faut  les  connoître.  Un  jardinier,  même 
un  amateur  éclairé  ,  inftruit  de  tout  ce  qui  con- 
cerne la  culture,  mais  qui  n'a  pas  pris  quelque 
connoiffance  des  Infeûes  ,  voyant  les  jeune-,  pouifes 
d'un  arbre  fe  recoquiller  &  péiir  ,  attribuera  ce  dé- 
fordre  aux  Fourmis  qu'il  verra  courir  fur  le  même 
arbre  ,  perdra  Ion  temps  à  les  détruire  ou  à  les 
écarter  ,  &  lailTera  multiplier  les  Pucerons  cachés 
dans  ces  feuilles  tccoquillées  ,  qui  fculs  y  attirent 
la  Fourrai  ;  ou  bien  s'il  vient  a  les  découvrir  il  écra- 
fera  mdilUnciemenc  &  les  Pucerons  &  les  Vers  qui 


4»o 


I  N  S 


les  mangent,  nommes  par  R^aiimur  Lions  des  Pu- 
cerons ,  Veis  iju'il  fiudioiE  f roiégcr  £<.  tacher  de 
multiplier  » 

«  Il  fcroit  aufTi  aifé  que  fHperflu  d'accumuler 
beaucoup  d'exemples  ("emblables  ;  il  s'agit  de  faci- 
liter l'étude  des  Inleiftcs  &  non  d'en  prouver  l'utiatc 
qui  fans  doute  ne  fera  pas  contaftce  :  il  s'agit  de 
procurer  aux  Naturaliftes  qui  s'y  livrent  le  fecours 
des  amateurs  qui  pouiroient  s'en  amufer  ,  mais  qui 
craignent  qu'elle  n'exige  trop  de  connoillances  pré- 
liminaires ,  ou  le  lacrifice  de  leurs  occupations  prm 
cipales,  ou  celui  des  douceurs  de  la  fociété  ,  tandis 
qu'elle  n'exige  en  eftct  que  des  yeux,  de  l'atten- 
tion ,  un  efprit  exempt  des  préjugés  fort  fcienti- 
fiques  ,  foit  vulgaires ,  &c  qu'elle  pourroii  erre  pour 
les  perfonnes  engagées  dans  des  fpéculations  abfirai- 
tes  ,  ou  dans  les  emplois  importans  de  la  vie  ci- 
vile ,  un  dclallement  &  même  un  amufcment  de 
fociété  ;  car  des  obfcrvanons  faites  par  plulieurs 
amateurs  réunis  n'en  au:oieiit  que  plus  de  poids  , 
puil'qu'elles  feroient  d'autant  plus  exadcs  &  mieux 
vérifiés.  " 

«  Quelques-uns  de  ces  amateurs  tout  en  s'amu- 
fant  ,  en  oblervant,  pourroient  ,  fatK  beaucoup  de 
dépenfe,  former  des  col'cdions  d'Infcdes  de  leur 
pays  ,  &  en  s'y  bornant  llr.dfement  ,  rendre  ces  mo- 
delées collcé>ions  plus  unies  que  celles  où  des  curieux 
opulens  rali'cmblent  à  grands  fraix  de  toutes  le 
parties  du  monde  des  Liledes  rares  ,  mais  mutilé', 
&  fouvcnt  méconnoilfablcs  ;  coUeélions  qui  em- 
bralFant  tout  font  néceiîaircment  très-incomplettes , 
&  ajourent  peu  à  nos  connoillances  ,  parce  qu'elles 
fe  reflemblent  pref  ,ue  toutes  &  renferment  a  peu- 
ples les  mêmes  objets,  les  propriétaires  ayant  tous 
eu  la  même  |)récention  ,  celle  d'y  réunir  les  Infedle 
étrangers  les  plus  brillans  &  les  plus  rares.  Les  col 
leftions  paniclks  que  je  propofe  de  former  ,  qui 
pourroient  s'étend;  e  à  toi.tes  les  branches  de  l'Hif- 
toire  naturelle  ,  feroient  au  contraire  des  dépôts 
inténflans  des  pro^uCùons  de  cliaque  contrée  :  la 
facilité  d'y  réunir  beaucoup  d'individus  de  chaque 
efpè  e  mcttroit  les  propriétaires  en  état  d'en  four- 
nir des  échantil'oiis  à  des  co'leélions  plus  étendues , 
à  ces   valtes  dépôts  .   ces  cabinets  publics  c&nrîés  a 


gran 


ds   Naturaliftes  . 


fervir  a   l'ii 


4e  tout  le  monde  ,  &    que   par  conféqucnt   tout    le 
inonde   à   intérêt  d'enrichir,  m 

«  Ainfi  I:s  correfpondans  difpcrfés  a  deroient  tous 
plus  ou  m  ins  les  Naturaliltes  &  chacun  à  leur  ma- 
nière ,  les  uns  pai  leurs  lumières  ,  par  les  vues 
qu'i's  joindro^ent  a  leurs  obfervatioi  s  ,  les  autres 
par  la  (im^lici  é  même  a^  la  naïveté  de  leurs  récits. 
Ces  obfeivations  confirméis  ou  reciifîées  les  unes 
par  les  autres  ,  fourn:i'iient  a  la  Ionique  des  maté- 
riaux précieux  poui  l'Hi:toue  des  InUdtcs.  J'inlifle 
fur  ces  alnateur^  d-nij"ai  éprouvé  l'utilité  en  tra- 
Yaillaut  fur  les  oifeaux  ,  &  qui  font ,   à  plus  fone 


I  N  S 

raifon  ,  néceflaires  pour  iravaillcr  fur  la  dafle  b:eB 
plus  r.ombrcufe  des  InleÛe?,  » 

IPS.  Ips.  Genre  d'Infeé^esdc  la  première  feûion 
de  l'Ordre  des  Coléopteie;, 

Les  Ips  ont  le  corps  alongc,  prefque  linéaire, 
les  antennes  filiformes,  à- peu- près  de  la  longueur 
du  corcclet ,  quelquefois  un  peu  renflées  a  leur 
extrémité,  les  élytres  dures,  &  les  taries  com- 
polés   de   cinq  articles. 

Les  Grecs  donnoient  le  nom  de  Ips  ,  qui  (ignifie, 
dansleur  langue,  nuire,  porter  dommage,  aux  (nlecles 
ou  Vers  ,  qui  rongent  la  corne  ,  le  bois  &:  les 
bourgeons  des  vigiit'.  AlJrovande  a  conlervé  ce 
nom  d'ips  ,  pour  deiigner  quelques  inlcdlcs  aux- 
quels il  a  reconnu  les  mêmes  qualités  iiuiliblcs. 
De  Geer  a  ainli  nomme  quelques  efpèccs  qu'il  a 
ftpan'csdu  genre  Dermcttc  de  Linné,  &  qui  appar- 
tiennent a  celui  de  Scolite  de  M.  Geotfroi.  M.  Fa- 
i^iicius  n'a  point  adopté  le  genre  de  De  Geer  ,  Se 
:1  a  rall'cmblé  fous  le  nom  d  Ips  ,  que'qucs  efpèces 
qui  appartiennent  à  phificurs  genres  diftéicn».  Nous 
.liions  coniprendie  fous  le  nom  d'Ips  ,  quelques  ef- 
pe.es  qui,  avec  tous  les  caraélères  pa;  ticuliers  qui 
loivent  cjnihtucr  un  nicme  genre  ,  ont  auffi  pour 
JilLniftioa   généialc  l'ha'Duudc  d'attaquer  le  bois. 

Une  for.me  linéaire  ,  quelquefois  cylindrique  , 
plus  fouvent  un  peu  rlépriniv-e  ;  les  antennes  mo- 
idlifrriiKs  ,  un  peu  en  maffe  à  l'extrémité  ;  les 
mandibules  (impies  ;  les  mâchoires  bifides  &  à  di- 
vidoiis  irOt:..lcs,  dilimgucnt  ces  inftéles  des  l'er- 
mcfief,des  Vrillettes  &  des  Ptines  ,  avec  lefquelï 
li*  ont  quelques  légers  rapports.  Le  nombre  &  la 
.'orme  des  pièces  des  tarfes  ne  permettent  pas  de 
les  confondre   avec  les  Boftriches  &  les  Scolites. 

Les  antennes  font  plus  longues  que  la  tête  ,  un  peu 
plus  courtes  que  le  corcelet  ,  co.mpolécs  de  onze  arti- 
Ics,  dont  le  premier  ell  allez  gros,  les  aunes 
!ont  grenus  ,  égaux  entr'eux  :  les  deux  ou  trois 
derniers  (but  en  malfe  perfoliée.  Elles  (ont  inférées 
fur  les  côtés  de  la  tète  ,  un  peu  au  -  devant  des 
yeux. 


La  lèvre    fupéiicurc  cft 
e,   cillée. 


re'cjue 


Les  mandibules  font  cornées  ,  arquées ,  poin- 
tues ,   fimples. 

Les  mâchoires  font  prefque  membraneufes ,  bi- 
fiJcs  :  les  divilions  font  im'gales  ;  l'extéiieiire  ell 
grande  ,  arrondie  ,  l'intérieure  eil  plus  petite  ,  plus 
courte,  prefque  cylindrique. 

La  lèvre  inférieure  efl  avancée,  cornée,  échan- 
crée  &  prefque  bifide  a  fou  extrémité  :  ks  divitions 
font  égales  &  arrondies. 

Les  autennulcs  ainétieutcs  font  filiformes  &  co-n- 
lo:  ..s 


I  p  s 

pofées  <îe  quatre  articles,  dont  !e  premier  efî  petit, 
tr^s-mincc  à  la  bafe  ;  les  deux  fuivans  (ont  arron- 
dis, égaux;  !e  dernier  eft  ovale.  Elles  ont  leiirin- 
fertion  au  dos  des  mâchoires.  Les  antennuleî  poT- 
térieures  font  un  peu  plus  courtes  que  les  anté- 
licurcs  &  compolées  de  trois  articles  ,  dont  le 
premier  elt  petit,  le  fécond  e(t  arrondi ,  &  le  dernier 
ovale.  Elles  ont  leut  infertion  à  la  partie  latérale 
de  la  lèvre  inférieure,   au-deffous  de  la  divifion. 

La  tête  cfl  afiTez  greffe  ,  un  peu  avancée,  très-peu 
enfoncée  dans  le  corcelet.Les  yeux  font  arrondis,  un 
peu  faillans. 

Le  corcclet  eft  prefque  de  la  largeur  destîytrcs  , 
plus  eu  moins  rebordé,  quelquefois  fî'ionnéi  il  cil 
fépaié  des  élyires  par  un  petit  étranglement. 

L'écuflbn  eft  petit  ,  à  peine  marqué.  Les  élyties 
font  un  peu  convexes,  de  la  longueur  de  l'abdo- 
men. Les  ailes  qui  Ce  trouvent  au-delious ,  font 
membraneufes  &:  repliées. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne  ,  (impies  , 
fans  épines- £:  fans  dentelures.  Les  tatfes  font  filiformes 
&;  compolés  de  cinq  articles  ,  dont  le  premier  eit 
très-court,  à  peine  apparent,  ce  qui  faic  que  ces 
infeiftes  paioill'ent  ,  au  premier  coup  d'ail ,  n'avoir 
que  quatre  articles  aux  tatfes. 


I  PS 


40  ï 


Les  Ips  ont  le  corps  along^,  prefque  linéaire  , 
un  peu  déprimé  ,  quelquefois  cylindrique.  Leur  hif- 
toire  doit  être  auHi  bornée  que  l'intérêt  qu'ils  peu- 
vent inipiîcr.  On  les  trouve  au  printemps  &  pendant 
tout  Véti  ,  fous  l'écorce  du  bois  mort ,  ou  courant 
furie  bois  même,  lorfque  ,  dans  leur  dernier  état  , 
ils  abandonnent  leur  première  dcme'ire  ,  ou  lûif- 
qu'ils  y  tetoutnent  pour  dépofer  leuis  œufs. 

Les  larves  font  petites,  très-alongées,  d'un  blanc 
jâun.iire.  Elles  ort  la  tête  dure,  ecaillcufe  ,  munie 
de  mandibules  cornées  ,  tranchantes  ,  &  de  lîx  p.utes 
écailleufes,  petites,  très -courtes.  Leur  corps  eft 
glabre,  &  rompofé  de  douze  anneaux  diftiiids. 
Elles  vivent  d.(ns  le  bois  mort  &  attaquent  la  fé- 
conde écorce  &  l'aubier.  Elles  le  (îîlonnent  dans  tous 
les  fens  de  fa  furface,  fans  pénétrer  dans  I  intérieur. 
Se  c'eft  à  la  din  ûion  de  ces  filions  ,  qu'on  peut  les 
reconnoîrrc.  Comme  les  l'tines ,  elles  rempliffenc 
de  leurs  excrémens ,  pouffière  même  du  bois  qu'elles 
ont  rongé  ,  les  petites  cavités  qu'elles  forment  6c 
laillcnt  àmcfure.  Parvenues  a  tout  leur  accroilTemcnc, 
elles  fe  chanocnt  en  nymphe  Jaus  le  bois  où  elles 
ont  vécu,  pour  n'en  forcir  que  fous  la  fo.me  J'ia- 
feûe  parfait. 


mfl.Nat.des  InfiHfS.  Tom,  Fil. 


4ûi 


Suite  de  l'lntfodu&Î0n  â  tHlJioir 


ftcles. 


I    P    S. 

I    P     s.        F   A    B. 

DERMESTES.     G  e  o  f  t.     l  j  n. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes  moniliformes  ,  à-pen-près   de  la  longueur  du  corcelet:  les   deux  ou 
trois  derniers  articles  en  malFe  pertoliée. 

Mandibules  cornées,  arquées  ,  fimples. 

Quatre  anrennules  inégales  j  filiformes  :    dernier  article  un  peu  plus   gros   & 
ovale. 

Cinq  articles  aux  tarfes. 


ESPECES, 


I.  Ips  géant. 

Cylindrique  ;  élytres  d'un  brun  marron  ; 
corcelet  brun  ,  pointillé  antérieurement , 
lijfe  &  luifant  ,  pofténeurement. 

i.  Ips  filloné. 

Teftacé  ;  tête  obfcure  ;  corcelet Jîlloné ; 
élytres  prefque  JlriéiS. 

3.  Ips  monile. 

Noir  luifant  ;  corcelet  &  élytres  Jlriés  ; 
antennes  moniliformes. 

4.  Ips  linéaire. 

Noir  luifant;  corps  mince ,  alongé  ; 
élytres  fillonées. 

5.  li'S  tarière. 

D'un  brun  ferrugineux  fans  taches  ; 
élytres  avec  des  Jlries  créneUes. 


6.  Ips  relTerré. 

Ferrugineux  \  corcelet  pointillé  ;  élytres 
avec  des  flries  poinnilees, 

7.  Ips  crénelé. 

Noir  ;  corcelet  raboteux  ,  avec  quatre 
lignes  élevées  ;  élytres  avec  des  flries  cré- 
nelées ^  &  deux  caches  rougis  fur  chaque, 

8.  Ips  picipède. 

Noir  luifant  ;  antennes  &  pattes  d'un 
brun  ferrugineux. 

5).  Ips  oblong. 

Noirâtre;  corcelet  avec  un  enfoncement 
au  milieu;  élytres  flriées. 

10.  Ips  alongé. 

D'un  brun  frrugineux  ;  élytres  noires  , 
avec  la  hafe  &  l'extrémité  d'un  brunferru- 
eimux. 


Suite  de  Vîntfodu&'ion  à  PHïjîoin  Naturelle  dus  Infectes, 


40  J 


II.  Ips  cylindrique. 

Noir,  cylindrique  ;   antennes  &  pattes 
d'an  brun  fi:rrugineux. 

li.  Ips  atténué. 


Mince,  cylindrique,  marron;  extrémité 
des  élytrcs  un  peu  obfcure. 

1 5.  Ips  unidenté. 

Tcflacé  ;  corcelet  avec  une  dent  latérale 
avancée  j   élytres  pointilléis, 

14.  Ips  cellerier. 

Tejlacé ,  fans   taches;  corcelet  légère' 
renient  denté. 

1 5.  Ips  ftomenrier. 

Ohfcur\  corcelet  crénelé,  avec  trois  li- 
rncs   élevées. 


I  P  S.  (Infedles.) 

I  S. Ips  bicolor. 

Rougeâtre -j  élytres  noires,  avzclabafe 
rougeàire. 

19.  Ips  ruficorne. 

Noir;  antennes ,  pattes  <&  moitié  des  ély- 


16.1 


PS  uxicorne. 


D'un  brun  ferrugineux  luifant  ,fans  ta- 
che ;  antennes  perfoiiées. 

17.ÎPS  unicolor. 

D'un  brun  ferrugineux  ,  liffe  j  antennes 
courtes,  perfoiiées. 


très  j  ferrugineufes  j  corcelet  filloné. 

20.  Ips  rugicoile. 

D'un  brun  obfciir  ;  corcelet  avec  quatre 
lignes  élevées;  élytres  avec  des flries poin- 
tillées  ,  &  quatre  lignes  élevées, 

21.  Ips  tranfverfal. 

Tejlacé ;  corcelet  rebordé ,  avec  un  en' 
foncement  tranfverfal  ;  élytres  Jlriées, 

22.  Ips  enfoncé. 

Brun;  corcelet  arrondi,  avec  un  en- 
foncement à  fa  punie  fupirieure. 

2 5, Ips  nain. 

Noir -y  antennes  &  pattes  brunes^  cor- 
celet rebordé  poflérieurement. 

24.  Ips  du  Carex. 

Noir  obfcur-^  antennes  &  pattes  rou- 
geâtres. 

2  5.  Ips  du  fumier. 

Oblong ,  tejlacé  ;  yeux  noirs. 


■404.- 


I  p  s 


I.  Ips  g(?ant. 
Ips  eisas. 


If  s  cytlndrica  ,  elytr'is  caf,ancis  ,  tkoracc  picco 
entice puncijto  pofUce  .ivinnido,  Jour.i.  d'HiJ.  nùt. 
tom,   ï.pag.   267.    tub.  14.  yîi,'.   6. 

Il  eft  très-grand.  Le  corps  eA  cylindrique  Les  an- 
tennes font  brunes,  filiformes,  plus  courtes  que  le 
corcclet  j  avec  le  premier  aracle  allez  s^ros.  Le  cor- 
cclct  elt  brun  ,  pointillé  &  matautérieurcmcnt  ^lid'c 
&  luifant  poftérieuvcnien:  :  la  partie  lilTe  forme  quel- 
ques lignes  qui  s'étendent  fur  ia  partie  niatte.  Les 
élytres  font  d'un  brun  mairon  ,  &  on:  chacune  trois 
lignes  peu  élevées.  Le  dclTous  du  corps  Se  les  pattes 
font  d'un  brun   marron. 

Il  fe  trouve  en  Afrique. 

Du  cabinet  de  M.  Holthuyfen, 

1.  Ips  fillonné, 

Ips  fulcata. 

ips  teftacea  ,  capite  fufcn  ,  tkoracc  falcato  , 
tlytris  fuhjiriatis.  Em.  ou  h':jl.  nut.  des  mf.  Ips. 
P/.   i.  fig.  I.  a.  h.  c. 

11  eft  deux  fois  plus  grand  que  Tïps  crénelé. 
Les  antennes  font  terminées  par  crois  articles  dif- 
tinéîs,  en  malle  perfoliée.  La  tête  eft  telbcte  ,  obf- 
cute  ,  avec  les  ycus  noirs,  arrondis.  Le  corceler  eft 
"teflacé  ,  fauve,  rebordé ,  un  peu  déprimé ,  JilTe  , 
luifant,  avec  trois  lignes  longitudinales  ,  enfoncées, 
dont  l'inteimédiaire  eft  bifide  poflérieurement.  L'é- 
cuflon  cft  petit ,  tellacé  obfcur.  Les  élytres  font 
teftacées  ,  &  ont  plufieurs  rangées  de  petits  points 
enfoncés  ,  à  peine  marqués.  Le  delfous  du  corps 
fc  les  pattes  font  teftaces. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  ,  fous  l'écorce 
des  arbres. 

j,  1rs  monile, 

1rs  monilis, 

Ips  nlgra  nitida  ,  thor^ce  elytrifque  flrhtis ,  an- 
tennis  moniliformibus.  En:,  ou  hift.  ?iac.  dis  inf.  Ips. 
PI.    l.fig,  6.   a.  b. 

l\  a  un  peu  plus  de  trois  lignes  de  long,  &: guère 
plus  d'une  demi -ligne  de  laige.  Les  antennes  font 
monililorincs,  de  la  longueur  du  corcelct.  Tout  le 
corps  eft  noir  lui.'anr.  La  tête  cdgrolfe  &  inégale.  Le 
corcelet  eft  reboidé,  marqué  de  quatre  lignes  longi- 
tudinales entoncécs  ,  dont  deux  au  milieu,  courtes  & 
rapprochées.  Les  élytres  ont  chacune  lîx  ftries  dif- 
pofées  par  paires.  Les  pattes  font  d'un  brun  noir. 

Il  diffère  des  autres  efpèces  en  ce  que  les  antennes 
ne  font  point  terminées  en  mafle. 

Il  fe  trouve  au  Sénégal  ,  &  m'a  été  donné  par 
M.  Geoflroi  fils. 


IPS 

4.  Ips  linéaire. 

Ips  i.nearis, 

Ips  atra  nhida.  linedris  ,  thorace  e'.ytnfq^ue Jtilca- 
tis.  Er.c.  ou  hi'l.  ndt.des  inf.  Ips.  fl.  :..fig.  i-j.a.  b. 

Ips  iiuearis  atra  nirens  ,  corpo-e  angufto  cylin- 
d'ico,  thoracc  elytrif^ue  profuidc  fulejtis.  Koii, 
Faun,  elrufc.  tom.  i.  pag.  jq.  cab.  1.  fig.  4.  j. 

Il  a  environ  deux  lignes  &  demie  de  long,  Se 
«ne  demi -ligne  de  large.  Tout  le  corps  eft  d'ua 
noir  luifant.  Les  antennes  font  brunes  ,  guères 
plus  longues  que  la  tête,  avec  les  trois  derniers  ar- 
ticles en  mafle  perfoliée.  Le  corcelet  eft  alongé  , 
reboidé  ,  avec  trois  lignes  longitudinales  enfoncées , 
dont  l'une  au  milieu  ,  plus  grande  que  les  autres. 
Les  élytres  ont  chacune  cinq  filions  allez  larges, 
dans  chacun  defqucls  on  apperçoit  une  ftrie  cré- 
nelée. Les  pattes  font  brunes. 

II  fe  trouve  en  Italie  ,  fur  le  tronc  carié  des 
Chênes. 

y.  Ips  tarière. 
Ips  tercbrans. 


Ips  fajco  ferruginea,  immaculatiz ,  elytrrs  firlato- 
crenacis.  Enc.  ou  hift.  nat.  des  inf.  Its.l'l.  i.fig-  7. 
a.b. 

Il  reflemble  à  l'fps  crénelé,  mais  il  eft  un  pea 
plus  grand.  Tout  le  corps  eft  d'un  brun  ferrugi- 
neux. Les  antennes  font  terminées  par  deux  arti- 
cles un  peu  plus  gros  que  les  autres.  La  tête  eft  poin- 
tllée.  Le  coicelct  eft  pointillé  ,  trcs-rebordé.  Les 
élytres  ont  des  ftries  allez  grandes  ,  dans  chacune 
defqucllcs  il  y  a  une  rangée  de  points  enfoncés. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris,  fous  l'écorce 
des  arbi  es  &  fur  le  vieux  bois, 

6.  1rs  relTerré. 

Ips  contracîa. 

Ips  fcnuginea  ,  thorace  punlîato  ,  cNtris  punc- 
tato-flriatis.  Ent.  ou  hijl.  nue.  des  inf,  1rs.  Pl.z, 
fig.  10.  a.  b. 

Derme(îes  cb'o'igiis  ferrugineus ,  ely.ris  punciato- 
firiaiis.  GïOir.  I if.  tom.  1.  pag.  103.  ;:".  10. 

Le  Dermefte  Icvticr  ponélué&  ftrié.  Geoif-  Ibid. 
Dermefles  eontracius.  FOURC.  Ent,  par.  i.  p.  19. 
n".  10. 

Il  rciremble  à  l'Ips  crénelé.  Tout  le  corps  eft  d'un 
brun  ferrugineux.  Les  antennes  font  lerminées  ea 
une  m.ifîe  compoféc  de  deux  articles.  Li  tèie  elt 
pointillée  ,  le  corcelet  eft  pointillé  ,  rebordé  ,  un  peu 
déprimé.  Les  élytres  ont  des  ftries  pointillécs. 

On  le  trouve  aux  enviions  de  Paris  ^  furie  boLs 
mort ,   lous  l'écorce  des  atbiec. 


î  PS 

7.  1rs  crénelé. 

Ips  crenata. 

Ips  ohlonga  ni  ara  ,  thorace  rugojo  ,  elytrls  flr'iato  • 
crenatis  ,  macu.'i!  duabus  ruiris.  Er.c.  ou  hifi.  nat. 
des   inf.   Ips.   PI.    1.  fig.    9.   a.  h. 

Ips  cre::a:a.  Fab.  G  en.  inf. 
Spec.  inf.tom,  i.p.  8i,n'\  j.— 
p.  j^a.n".  i;. 

Tritomacrenata.   Fm 


IP  S 


40; 


nant.    p^g.   3 
■  Munt.  inf. 


'  pcn  veiUes,  prcfque  de  la  longueur  du  corcclet,  ter- 
minées enmaire,  formée  feulement  de  deux  arti- 
cles. Le  corcelet  cft  rebord:  ,  Se  marr|Ué  a  fj  patrie 
fupéricute  d'une  IJgère  rmprcirion.  Les  clytres  font 
ftriéc. 

Tout  le  corps  cft  quelquefois  d'un  brun  marron. 
Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris,   fous  l'écorce 


Syft.  ent.  pjg.  (,<) .  n^.  4. 

Ips  crenata. 'ÏMïi'L.  Archiv.  'nf.i,.p^g.  )\.n°,^. 
tab.  lo.  fig.  lo. 

Il  reffemble  au  précédent.  Le  corps  cft  noir.  Les 
antennes  font  obfcures  à  leur  extrémité.  Les  trois 
derniers  articles  font  perfoliés,  un  peu  en  malle.  Le 
corcclet  cil  déprimé,  rebordé,  légèrement  raboteux, 
avec  quatre  lynes  longitudinales  élevées.  Les  élytres 
onr  une  grande  tache  rougeâire  ,  à  la  bafe  &  à 
l'eitrémiré,  &  quatre  lignes  longitudinales  élevées  , 
entre  lefquclles  on  remarque  deux  rangées  de  petits 
points  enfoncés.  Les  pattes  font  d'un  brun  ferru- 
gineux ,  avec  les   cuilfes  noirâtres. 

Il  fc  trouve  en  Europe ,  fous  l'écorce  des  arbres. 

8.  Ips  picipède. 

1rs  piclpes. 

Ips  r.igra.  nitida.  ,  ariiennis  pediôiifquc  piceis.  Ent. 
ou  hifi.  nat.  des  inf .  Ips.  Vl.  T-.fig.  12.  a.  b.  c.d. 

Il  reflemble  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur  ,  à 
rips  crénelé.  Les  antennes  font  d  un  brun  ferrugi- 
neux ,  terminées  par  deux  articles  en  inalfe.  Tout 
le  corps  eft  noir  Inifant.  Les  élytres  ont  de  petits 
points  enfoncés,  très-peu  marqués,  rangés  en  llries. 
Les  pattes  font  d'un  brun  ferrugineux. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  ,  fous  l'écorce 
des  arbres. 

<),  Ips  oblong. 

1rs  ohlonga, 

Ips  ohlonga  fuf.a  ,  thoracis  dorfo  imrrejfo  ,el-^[ris 
flriatis.  Enc.  vu  h,JÎ.  jiat.  des  inj.  Ips,  P/.  1./^,  5. 
u.  b. 

Derme  fies  oblongus  fufcus ,  elytris  fti  iatis.  G  E  O  F  F. 
Inf.  tom.  i.pag.  105.  n° .  ç>. 

Le  Dermcfte  lévrier  à  ftries.  Geof.  Ih. 

Derme  fies  oblor.pus.  FoURC.  Ent.  pur 


pag.  15». 


Il  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Les  plus 
grands  ont  environ  deux  lii;nes  de  long.  Tout  le 
corps  efl:  noirâtre,  point  du  tout  luifant,  légcre- 
jncut  couvert  de  p^ls  courts.  Les  antennes  font  ua 


10,  Ips  a'ongé. 

Ips  elongaïa. 

Ips  fufco-ferruginea ,  elytrls  nigris  ,  baf  apiceqae 
fiifco  -  ferrugineis.  Ent,  ou  hifi,  nar.  des  inf.  If  s. 
PL  z.  fig.  I  j.  a.  b. 

Derme/les  elongatus  nili^er ,  elytris  bafi  fafàaque 
poflica  lividis  ,  antennis  pedibufque  ferrugineis. 
Lin.  Sjfi.  nat.  pag.  561,71".  z. — Faun.fuec.n" ,^09, 

Il  eft  de  la  grandeur  de  l'Ips  crénelé ,  mais  il  a 
une  forme  alongce  &  prefque  cylindrique.  Les  an- 
tennes font  ferrugineufcs,  un  peu  plus  longues  que 
la  tète  ,  avec  le  pénultième  article  allez  gros.  La 
tète  Se  le  corcelet  font  lilfes  ,  d'un  brun  ferrugmeux, 
luifant.  Les  clytres  ont  de  légères  ftries  pointillées} 
elles  font  noires  ,  luifantes  ,  avec  la  bafe  &  l'ex- 
trémité d'un  brun  ferrugineux.  Ledeflbus  du  corps 
&î  les  pattes  font  d'un  brun  ferrugineux  ,  luifant. 

Il  fe  trouve  au  nord  de  l'Europe, 

11.  Ips   cylindiique. 

Ips  cylindrica. 

Ips  cyliidrica  lincar 
piceis.  Ent.  ou  hifi. 
a.b. 

Le  corps  efl  noir  ,  lui'ant ,  aljngé  ,  cylindrique. 
Les  antennes  font  d'un  brun  ferrugineux,  courttrs, 
avec  les  deux  derniers  articles  en  nqalle  pcrfoliée. 
Le  corcelet  &  les  élytres  font  finement  pointillés. 
Le  delfous  du  corps  elt  d'un  brun  noirâtre.  Les  pittes 
font  d'un  brun  ferrugineux. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Pans ,  fur  le  bois 
carié. 

1 1.  Ips  atténué. 

Ips  attenuata, 

Ips  linearis  cylindrica  cafianea  ,  elytris  apice 
fufàs.  Ent.  ou  h:fi.  nat.  des  in/. les.  Pi.  z.  fig.  u. 


Il  relTemble  beaucoup  à  l'Ips  cylindrique,  mais 
il  elt  un  peu  plus  petit.  Tout  le  corps  eft  marron. 
L'extrémité  des  élytres  eil  un  peu  obfcure ,  &  les 
yeux  font    noirs. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  j  fous  l'écorce 
des  arbres. 


nigra ,  antennis  pedibufque 
at.   des   -inf,  pi.    1.  fig,  16. 


406 


I  P  S 


«3.  Ipî   uniJenté. 
les   unidentata. 

Ips  teffacea  ,  tkorace  utrinque  unidentato  ,  ely- 
tris  punciacis.  Eni.  ou  hifl.  nat.  des  ir:f.  Ips.  P/.  I. 
fig'  4-  a.  6. 

I!  cft  une  fois  plus  petit  que  l'Ips  crénelé.  Tout  le 
corps  ell  d'une  couleur  tcftacéc  ,  fans  taclics.  Les 
antennes  font  pieftjue  de  la  longueur  du  corcclet  : 
les  trois  derniers  articles  font  eji  malfe  perfolicc. Le 
corcelet  eft  déprimé  ,  muni  de  cha.)ue  côté  ,  vers 
l'angle  antérieur  ,  d'une  dent  alTcz  forte  ,  un  peu 
avancée.  Les  élytrcs  font  fortement  pointillées. 

11  Ce  trouve  aux  enviions  de  Paris  ,  fous  l'ccorce 
des  arbres. 

14.  1rs  celleiier. 

Ips  cellaris. 

Ips  teftacea  Irnmaculjtu  ,  rhorace  fubdcntato.  Enl. 
,»u  hifl.  nui.  des  inf.  Ips.  P/.  l.  fig-  5.  a.  b. 

Dermeftes  cellarh.  Scop.  Ent.  carn.  n".  41. 

Dermeftes  cel/arts. Fuzst.  Archiv.  inf.n^.p,  ii. 
n".  11.  tai,  10.  n**.  j. 

Il  eft  un  peu  plus  court  c|ue  l'Ips  crénelé.  Tout  le 
corps  eft  d'un  brun  teftacé,  fans  taches.  Les  an- 
tennes font  prefquc  de  la  longueur  du  corcelet.  Les 
ttois  derniers  articles  font  un  peu  en  malle  perfoliée. 
Le  corcelet  eft  pointillé  ,  &  muni  de  deux  petites 
dents  de  chaque  côté.  Les  élytres  font  fiuemcnt 
pointillées,   un  peu  pubefcentes. 

Il  fc  trouve  aux  environs  de  Paris. 

15.  Ips  fromenticr. 

Ips  frumentana. 

Ips  fufca  ,,  thorace  crenato  ,  dorfo  trlcarinuto. 
Ent.ouhifl.nat.des  in/.lrs,  PI.  i.fig.  i^.  a.b.  c.d. 

Anobium  frumentarium  te/îjceum,  thorace  ciliato , 
do'fo  piano  carinuco.  Fab.  Syft,  ent.  p.  6-L.n° .  i,. 
'—Spec.  inf.  tom.  l.pag.  71.  no.  ^.—.Mant.  inf. 
iom.i.p.  39. n».  j. 

Dermeftes  {.mmaminCnteftaceus  ,  elytris  ftriatis , 
thorace  ftriis  tribus  elcvutis  marginibufque  denticu- 
Imo.  Lin    Syft.  nat.  p.  jéj.  «».  19. 

Tenebrio  furinamenfis  alatus  elongatus  teftacco- 
fufcus ,  elytris  ftriatis  i  thorace  ftriis  tribus  elevatis 
ra'arginibusque  denticulato^  Dec.  Mém,  inf,  tom.  j. 
fag.  s^.n'.^.pL  i^.fig.  li. 

Il  eu  une  fois  plus  petit  que  l'Ips'crénelé.  Tout 
le  corps  eft  d'un  brun  obfcur.  Les  antennes  font 
miformes  ,  prcfque  de  la  longueur  du  corcclet  , 
avec  les  uois  deinicis   ardcies  un  peu  en  jaall'e.  Le 


I  P  S 

corcelet  eft  cténtlé  fur  les  côtés  ,  avci:  trois  lignes 
élevées  allez  grandes,  à  la  partie  fupérieure  dont 
l'une  au  milieu,  les  autres  vers  les  bords  latéraux. 
Les  élytres  font  prefque  pubefcentes  ,  avec  quatre 
petites  lignes  longitudinales  peu  élevées,  Si  des  ftries 
pointillées   entre  les  lignes. 

L'Infefle  décrit  par  M.  Fahricius  ,  &  que  j'ai  vu 
dans  le  Cabinet  de  M.  Banks,  avoit  tout  le  corps 
tcftacé.  11  éîoit  d'ailleurs  parfaitement  fcrablable  à 
celui-ci. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale  ,  dans 
la  farine  ;  j'en  ai  trouvé  plulieurs  individus  dans  de 
la  farine  envoyée  de  Stc.-Lucie, 

16.  Ips  taxicorne. 

Ips  taxicornis. 

Ips  fufco-ferruginea  nitida  ,  antennis  perforiatîs. 
Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf.  Ijs.  P/.  i.fig.  2.-  a.  b. 

Ips  taxicornis  Jiava  nitens  ,  corpore  angufto  cy- 
lindrico ,  thorace  e/ytrifque  Uvl£îmis  ,  fubmarginc- 
tls,  Ross.  Faun.  etrufc.  tom.  i,  pag,  49.  tab.  a, 
fig-  ^- 

FuESt.  Archiv.  inf.   4.  pag.  }S.  n°.  j.  tab.   ir. 

fis-  c.  ? 

Le  corps  de  cet  infede  eft  alongé  ,  d'un  brun 
marron  ,  luifant  ,  fans  taches.  Les  antennes  ont 
les  fept  derniers  articles  un  peu  plus  gros  que  les 
autres  II  perfoliés.  Le  corcelet  eft  lilFe  ,  très  -  linc- 
ir.ent  pointillé.  Les  élytres  font  très-finement  poin- 
tillées, &:  les  points  font  prefque  rangés  en  ilries. 

Cet  Infeile  &  les  deux  fuivans  diffèrent  des  autres, 
en  ce  que  les  lept  derniers  articles  des  antennes  font 
perfoliés,  &  un  peu  plus  gros  que  les  autres. 

II  fe  trouve  aux  envicons  de  Paris ,  fous  l'ccorce 
des  arbres. 

17.    Ips  unicolor. 

Ips   unicolor. 

Ips  fufco-fenuginea  ,  thorace  hvi ,  antennis  bre- 
vibus  perfoluuis.  Ent,  ou  hifl.  nat,  des  inf.  1rs» 
PL  i.fig.  8.  a.b. 

Il  refiemblc  à  l'Ips  litîe  ,  mais  il  eft  une  ou  deux 
fois  plus  petit,  &  le  corps  eft  un  peu  moins  alongé. 
Les  antennes  font  courtes  ,  minces  à  leur  bafe,  avec 
les  fept  derniers  articles  un  peu  plus  giv-s,  perfoliés. 
Tout  le  corps  cil  d'un  brun  ferrugineux  Tans  taches. 
Le  corcelet  cllliire.  Les  élytres  ont  des  Itiics  a  peine 
marquées ,  formées  par  de  petits  points  enfoncés. 

II  fc  trouve  auz  environs  d«  Paris  ,  ffcus  l'cccïiC 
du  bois. 


I  p  s 


I  p  s 


407 


18.  IPS  bicolor. 


Ips  rufa  ,  etytris  aigris  bajt  rufis.  Ent.  ou  kijt.  nat. 
des  inf.  Ips.  PL  i.fig.  14.  a.  b. 

Ileftde  grandeurdc  l'Ipscréne'é.Les  antennes  font 
fauves,  avec  les  (eptdcrnifrr  articles  un  peu  plus  gros, 
perFolies.  La  tète  &  le  corcelct  font  rougeâircs,  lui- 
fans  ,  fans  taches.  Les  yeux  font  noits.  Les  élytres 
font  noires  ,  luifantes  ,  avec  la  bafe  rougeâtrc.  Le 
dciîous  du  corps  &  les  pattes  £bnc  rougeâtres,  avec 
rexttémité  de  l'abdomen  noire. 

II  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fur  le  bois 

aine. 

19.  Ips  rufîcorne. 

Ips  ruficomis, 

Ips  nigra  ,  anunnis  ,  pedibus  bajîque  etytrorum 
ferrugineis ,  thorace  ftriuco.  Ent.  ou  kift.  nat,  des 
inf.  Ips.P/.  }.fig.  iS.j.b. 

Il  reflemble,  pour  la  forme  &  la  grandeur  j  à  ITps 
alongé.  Les  antennes  font  fcrrugincufes  ,  prefque 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corcelet  ,  terminées 
par  trois  articles  ,  en  maife  pcrfoliée.  Le  corps  eft 
noir.  Le  corcelet  a  quatre  (tries  longitudinales ,  dont 
les  deux  du  milieu  font  un  peu  plus  rapprochées  que 
les  autres.  Les  élytres  font  lilfes ,  d'un  brun  ferru- 
gineux, depuis  la  bafe  jufqu'au  milieu.  Les  pattes 


:fer 


iigmeu 


fes. 


Il  fe  trouve  en  Italie. 
Du  Cabinet  de  M.  Bofc. 

10.  Ips  rugicolle. 

Ips  rugicoUis. 

Jps  fufca  ,  thorace  lineis  quatuor  elevatis,  elytris 
Nneis  e  evaiis  puniiifque  ftriatis  imprejfts.  Ent. 
0u  hift.  nat..  des  inf.  Ips.   Vl.  ^.fig.  19.  a.  b. 

Il  eft  plus  petit  que  l'Ips  crétielé.  Tout  le  corps 
eft  brun  ;  les  yeux  feuls  font  noirs ,  arrondis ,  faillans. 
Le  corcelet  a  quatre  lignes  longitudinales  élevées.  Les 
é'ytres  ont  chacune  quatre  lignes  longitudinales  éle- 
vées, entre  kfquellcs  il  y  a  deux  rangées  de  points 
enfoncés. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

il.  Ips  tranfvctfal. 

If  s  tranfverja. 

Ips  teftacea ,  thorace  margînato  tranfverfe  im- 
preffo  ,  elytris  ftriatis.  Ent.  ou  hi(i.  nat.  des  inj. 
Ips.PA  ^.fig.-LO.a.b. 

Il  eft  deuic  fois  plus  petit  que  l'Ips  crénelé.  Les 


antennes  font  prefque  de  la  longueur  du  corcelct.  Les 
yeux  font  noirs.  Le  corcelet  cl1:  rebordé  ,  &:  il  a 
une  ligne  tranfverfale  enfoncée  à  fa  partie  pofté- 
rieure.  Les  élytres  font  un  peu  plus  pâles  que  le 
refte  du  corps  ,  &  elles  ont  des  ftries  pointillées. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  ^  fur  le  boij 
mort. 

11.  Ips  enfoncé. 


Ips  brunnea  ,  thorace  rotundato  ,  dorfo  punét» 
imprejfo.  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf.  Ips.  P..  j. 
fig.  II. a.  b. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  font  filiformes,  un  peu 
plus  longues  que  le  corcelet  ,  avec  les  trois  der- 
niers articles  t;n  peu  en  malle.  Tout  le  corps  eft 
d'un  brun  leftacé.  Les  élytres  font  pointillées,  pu- 
befcentes. 

Il  fe   trouve  aux  environs  de  Paris. 

Du  Cabinet  de  M.  Bofc 

13,  Ips  nain. 

les  minuta. 

Ips  nigra  ,  antennis  pedibufque  rufs  ,  thorace 
poftice  marginaio.  Ent.  ou.  hift.  nat.  des  inf.  Ips. 
PL  ^.fig.iz.a.i. 

Il  rcffemble  ,   pour    la   forme  &  la   grandeur  , 
l'Ips  enfoncé.  Les  antennes  font  fauves,   de  la  '00 
gueur  du  corcelet  ,   avec    les    trois  derniers  artic 
un  peu  en  malle.  Tout  le  corps  eft  noir.  Le  cor':e- 
Ict  eft  rebordé  poftérieurcmenr.   Les  élytres  ont   des 
ftries  pointillées.  Les  pattes  font  fauves. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fcus  l'écorce 
des  arbres. 

14.  Ifs  du  Carcx. 

1rs  Caricis. 

Ips  nigra  obfcura  ,  antennis  pedibufque  rufis.  Ent, 
ou  hiji.  nat.  des  inf.  Ips.  P/.  }.fig.  ij.  a.  i, 

II  reflcmble  à  l'Ips  cellerier ,  mais  il  c(I  un  peu 
plus  grand.  Tout  le  corps  eft  ncir  ,  point  du  tout 
luifant,  légèrement  tomcntcux.  L.  s  antennes  font 
fauves,  avec  les  trois  derniers  articles  obfcurs,  en 
malle  perfolu'c.  Les  pattes  font  fauves. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris,  dans  les  en- 
droits humides ,  fur  la  plante  nommée  par  lesBo- 
taniftes ,  Carex  vulpinus. 

if.  Ips  du  fumier. 
1rs  fumata. 


408 


I  U  L 


Ips  ohlonça  glabra  teftacca  ,  oculîs  n'igrls.  Enc, 
ou lïiji.  nat.  des  inf,  Is s.  tl.  i.  fig-  ij .a.  b.  c.  d. 

Derme/les  fumatus  oblon^us  glaber  teflaceus ,  ocu- 
lis  nigris.Llfl.  Syfl.  nut.  p.  564.  ;!°.  li. — Fuun. 
fuec.n°.  431.  ? 

Dermtfies  fumatus.  F  a  b.  Syfl.  ent.  pag.  %■} . 
tP.  it.——Spec.  inf.  tom.  \.  p.  66.  n" .  16. — Mjnt. 
inf.  tom.  I.  pag.  3J.  n° .  19.  i* 

Derme/les  ollongus  ,  ghber  ,  teflaceus  ,  cculls 
ttigris.   GEOfF.  InJ.   tom.  \.p.  104.  n° ,  11.  .'' 

'    Dermcfte  du  fumier,  Gtopr.  Ib. 

Dermefles  Rofx  ovatus ,  ferrugineus ,  villofus  , 
eculîs  aigris.  Scop.  Ent.  carn.  pag.  ij.  n'-\  55.  ? 

Verrneflcs  fumatus.  TviSL,  Archiv.  inf..^.p.  10. 
n".  7.  tab,  -LO.fi}.  I. 

II  a  environ  deux  lignes  de  long  ,  &  une  de 
large.  Tout  le  corps  eft  teftacé  ,  fans  taches.  Les 
yeux  feuls  font  noirs  ,  arrondis,  peu  faillans.  Les 
antennes  font  moniliformes  :  le  premier  aiticle  eft 
gros  ,  les  autres  font  grenus  ,  les  trois  derniers  font 
en  raaile  perfoliée.  Le  corcclet  &  les  élytrcs  (ont 
liffcs.  Les  pattes  font  fimples.  Les  tarfes  font  Hlifor- 
jnes  &  compofés  de  cinq  articles. 

Le  Dc-rme/îes  fumatus  de  Fucfli ,  nous  paroît  être 
le  même  infcûe  que  celui  que  nous  venons  de  dé- 
crire ;  mais  nous  doutons  que  le  Dermefles  fumatus 
des  aaties  auteurs  puilfe  également  s'y  rapporter. 

Il    û  trouve  aux  environs  de  Paris. 

IULE  ,  JuLUs.  Genre  d'intedes  delà  troifième 
Sedion  de  l'Ordre  des  Aptères. 

Les  Iules  ont  le  corps  ovale  ,  ou  alongé,  cylin- 
driqi'.e  îc  quelquefois  alongé,  un  peu  déprimé,  di- 
vifé  en  anneaux  ou  fegraens  ;  les  antennes  courtes, 
prcfqi.'eumaire,  &  deux  paires  de  pattes  à  chaque 
anneau. 

Ces  infefles  font  diftingnés  des  Scolopendres  avec 
lefquclles  ils  ont  quelques  rapports  en  ce  que  celies- 
ci  ont  les  antennes  plus  longues  &  fétacées  ,  deux 
grands  crochets  au-dellous  de  la  bouche  ,  &  une 
feule  paire    de  pattes  à  chaque  anneau. 

Les  antennes  des  lu'cs  font  filiformes  ,  prcfque 
en  malle,  guère  plus  longues  que  la  tête  &  com- 
■'pofées  de  fept  articles  dont  les  deux  premiers  font 
■courts ,  le  pénul-ième  eft  un  peu  renflé  a  fon  extré- 
mité ,  &  le  dernier  eft  petit  &  très-court  :  elles  font 
inférées  à  la  partie  laccra'e  de  la  té;c  au  deilous  des 
yeux. 

ta  bouche' ef{  cnmpofée  de  pludeurs  pièces  fi 
petites  qu'on  les  difti  "^ue  avec  bien  delà  pemc,  La 
lèvre  fupérieure  eft  ci/..rte,  pecite,  prefque  crufta- 
cée.  Les  mandibules  font  courtes  ,  aiicz  grolTcs , 
ptcfque   cruftacées  ,   terminées  par  pluficuts  dents 


î  U  L 

aigu'ês.  Au  -  deffous  des  mandibules  on  remarque 
quelques  pièces  courtes  ,  petites^  compiimtes,  pief- 
que  coriacées.  La  bouche  eft  terminée  par  la  lèvre 
inférieure,  formée  de  trois  pièces  réunies.  L'intermé- 
diaire, un  peu  plus  courte  que  les  autres,  eft  terminée 
par  deux  petites  pièces  imperceptibles,  échancrées  , 
qui  paroilTent  tenir  lieu  d'antennules  poftéricures  ; 
les  divificns  latérales  font  grandes,  anondies  £:  ter- 
minées par  une  petite  pièce  cornée,  qui  paroît  tenir 
licu  d'antennules  antérieures. 

Les  infeéles  autrefois  connus  fous  le  nom  de 
MilUpicds  ,  à  caufe  du  grand  nombre  de  leurs 
pattes,  font  la  clôture  de  la  Clalle  nombreule  des 
ir.fcéles  ,  &  doivent  être  coufid.^rés  comme  le  der- 
nier chaînon  de  la  chaîne  qui  lie  cette  clalle  à  celle 
des  Vers.  En  eftet,  ils  ont  le  coips  très-alongé  & 
cylindrique,  ou  prefque  de  grofleur  égale  dans  route 
Icn  é.endue,  &  quoiqu'ils  aient  un  grand  nombre 
de  faites  ,  elles  font  néanmoins  fi  courtes,  que  lin- 
feéte  ,  lorfqu  il  marche  ,  paroît  {^lutôt  gUller  tiès- 
lentemeiu  fur  le  plan  de  pofitiou  ,  &  ramper  à  la 
manière  des  Vers. 

La  plupart  des  Iules  ont  le  corps  parfaitement  cy- 
lindrique ,  mais  terminé  encore  plus  ou  moins  en 
pointe:  on  trouve  cependant  quelques  cfpèccsqui 
font  un  peu  applaties  en-deilus;  quelques  autics 
néanmoins  ontle  coips  ovale  ,  fcmblable  a  celui  des 
Cloportes  avec  lefqucis  ou  les  a  confondus.  La  lon- 
gueur de  leur  corps  varie  félon  les  climats  qu'ils 
habitent  ,  &  la  dirtérence  eft  très-coi:fidi:rable  dans 
ces  infeétes,  puifquelcs  plus  longs  dans  nos  climats 
n'ont  guèr:  plus  de  feiie  lignes,  tandis  que  ceux 
qu'on  nous  apporte  des  Indes,  ont  plus  d'un  demi- 
pied.  Ils  ne  biillent  point  par  le  nombre  ni  par  l'é- 
clat des  couleurs  :  la  couleur  gnfc  plus  ou  moins 
oblcurc,eft  celle  qui  domine  &  qui  eft  répandue  affez 
uniformément  fur  tout  leur  corps.  Ma;s  ils  brillent  par 
lapcauécaïUeufeSctrès-lilfe,  qui  les  recouvre.  Le  corps 
elt  divifé  en  plufieurs  articulations  annulaires  ,  &  le 
nombre  des  anneaux  varie  Iclon  les  efpèces  :  les  unes 
en  ont  vingt,  d'autres  cinquante,  &  d'auires  au-delà  de 
cent.  Dans  certaines  le  dellous  prefente  un  plus 
grand  noi-bre  d'anneaux  que  le  délias  ,  &  les  demi- 
anneaux  du  dcfl'us  font  fépavés  de  ceux  du  dellous 
par  une  incilion  longitudinale,  de  chaque  côeé  du 
corps.  Le  premier  anneau  a  ordinairement  beaucoup 
plus  de  longueur  qu'aucun  des  autres ,  &  on  pourroïc 
le  nommer  le  corcelet.  Quelquefois  le  dernier  eft  à- 
peu-prés  de  h  longueur  du  premier,  &  les  autres 
anneaux  font  entourés  chacun,  d  un  cercle  étroit,  eu 
forme  de  bande  un  peu  élevée  &  traiifparcnte  :  ces 
bandes  placées  au  travers  du  corps ,  reifemblcnt  aux 
cerceaux  d'un  tonneau,  avec  cette  dilférence  qu'elles 
font  étroitement  unies  avec  le  lefie  de  la  peau.  U  eft 
des  Iules  qui  ont  tout  le  corps  uni  comme  une  glace 
&  fans  aucun  poil  ;  il  en  ell  dont  chaque  anneau 
eft  couvert  par  une  plaque  écailleufe  ,  prefque 
platte  qui  déboidc  k  corps  des  deux  côtés  fie  dowt 

la 


I  U  L 

la  furfaceeftin^ffale  ou  raboteu{c.  Ceile  des  fis  ou 

fept  [  reaiiers  anneaux  cft  de  figure  aloiigée,  les  autres 
fe  prolonwL-nt  de  cha  [Ue  côc'  vers  le  boid  po(}<.-rieiJr 
eu  une  pointe  coutbée  &  conique  :  ces  p'aqucs , 
entre  Icl^iC  les  il  y  a  toujours  une  petite  dillance  , 
foin  pa.  iiît;e  le  to  p;  comme  découpé  profondément 
de  cliaO|ue  coté  ,  nu  comme  couvert  déL-ailIes.  On 
icmâtij.ic  liirune  cfjièce  des  plus  connues,  plulieurs 
couftes  4  u  boui|uets  de  parties  alongées  ,  qu'on  ne 
faurjît  nammer  des  poils  ,  qui  relïemblent  plutôt  à 
des  plunii--  ou  a  des  longues  écailles,  &  qui  for- 
ment un  ornement  irès-agréable.  De  chaque  côté  du 
corps  il  y  a  de  ces  bouquets  ;  chaque  paire  clt 
Ctuée  lut  chacun  des  demi-anneaux  du  dellus  ,  & 
les  écailles  dont  ils  font  compofé? ,  font  toutes  cour- 
bées vers  le  dernè:e  de  l'inicdle;  outre  ces  bouquets, 
il  y  en  a  encore  deux  fur  chaque  anneau,  placés 
entre  les  précédens  ,  ou  un  peu  plus  proclie  du 
milieu  du  dus.  Ce  n'ell  pas  le  corps  fcul  qui  eft 
garni  de  ces  jolis  bouquets  d'ccailles  ;  fur  le  de- 
vant de  la  tête,  entre  les  deux  yeux,  on  remarque 
>me  efjjèce  de  frange  ,  i|ui  confifte  en  deux  rangs 
d'écaillés  fcmblables  :  celles  du  premier  rang  font 
tournées  avec  leur  extrémiré  vers  le  devant  de  la 
tète  ,  &  les  écailles  du  fécond'  rang  le  funt  du 
côté  du  corps,  S:  font  couchées  fur  la  furface  de  la 
tête.  Les  deux  rang  es  tranfverfalesd'écailles,  qui  pa- 
roilfent  fur  chajue  anneau  du  dellus  du  corps  j  font 
beaucoup  plus  courtes  ,  &  fituées  dans  i:n  très- 
bel  ordre  ,  l'ure  à  côté  de  l'autre  :  comme  celles  de 
chaque  rang  font  parfaitemeni  égales  en  longueur, 
elles  forment  autant  de  bandesou  raies  tranfve'rl'ales  : 
le  premier  rang  cft  (itué  vers  la  partie  antérieure  5: 
l'autre  vers  la  partie  pollérieure  de  l'anneau  :  les 
écailles  de  celui-ci  font  la  moitié  plus  courtes  que 
celles  de  l'autre  rang.  Ces  écailles  alongces  ,  qui 
parent  (i  joliment  le  corps  &  la  tète  de  cet  Iule  , 
lont  elles-mêmes  dignes  d'être  confiderées  féparé- 
menc  Se  avec  attention.  Ce  font  des  lames  plates, 
longues  &  étroites ,  non  moins  larges  vers  leur  ori- 
gine que  par -tout  ailleurs,  &  fe  terminant  en 
po:ntc  coniqueji  chaque  écaille  elt  hériifée  des  deux 
cotes ,  de  pointes  courtes  en  forme  d'épines  :  on 
peut  juger  de  la  petitelfe  de  ces  épines  ,  en  confidé- 
tant  celle  de  l'inTefle  même  avant  de  quitter  ces 
écailles  h  agréablement  travaillées  ;  on  peut  re- 
marquer que  les  grands  bouquets  des  côtés  du  corps , 
font  places  chacun  fur  une  efpèce  d'éminence  en 
forme  de  tubercule,  qui  au  fond  n'elt  autre  chofc 
qu'un  p:oL.ngement  latéral  de  l'anneau. Le  corps  des 
Iules  ,  quoique  couvert  d'une  pcpji  écailleufe  Si 
dure  ,  ell  très-flexibie  au.moyea  d'un  grand  noTOt 
brc  daiincaux  qui  le  compofcnr,  5:  l'infècle  peut 
lui  donner  toute  forte  d'inflexions  ,  comme  les  fer- 
pens  ;  mais  quand  il  fe  repofe,  il  roule  ordinaire- 
ment le  coips  en  cercle  ou  en  fpirale ,  dont  la 
tête  occupe  le  centre. 

La  tète   des   Iules   eft  de  la  même    largeur  que 
que  le  corps  ,  ronde  &  également  ccaiUeiUe  ,    elle 
liijl  Nal.  i.ijcctes.  TcTTii  VU. 


î  U  L 


■4'^ 


eti    garnie   de  deux  yeux  à  rét'cau  ,   femblables  a 
ceux  de  tant  d'autres  infecle's.    Les    antennes  dont  la 


:ft: 


font  très-mobiles,  l'infeéte  le 


mue  fans  celle,  &  s'en  fert  continuellement,  conuiic 
pour  tâter  le  terrain  ou  les  corps  fur  lefquels  il 
marche  ;  il  les  porte  alors  en-devant  de  la  tête  , 
&  il  les  tient  ordinairement  couchées  contre  le 
de/Tous,  quand  il  eft  en  repos.  Le  derrière  du  corps  , 
prcfente  une  fente  longitud.nale,  qui  eit  l'ouveraire 
de  l'anus.  Dans  1  Iule  a  bouquet  d'ccailles  dont  nous 
avons  parlé  ,  cette  extrémité  eft  garnit  d'une  efpèce 
de  queue,  qui  vue  dans  fon  état  naturel  ,  paioîc 
compoféc  de  deux  parties  alongces  &  arrondies  an 
bout,  féparécs  veis  leur  origine  ,  mais  qui  /c  tou- 
chent ou  qui  font  appliquées  l'une  fur  l'autre  veis 
leur  extrémité  ;  dans  toute  leur  longueur  elles  font 
prefque  de  même  volume.  Chacune  de  ces  deux 
parties  n'eft  nullement  d'une  feule  pièce;  elle  c(t 
coinpofée  d'un  grand  nombre  de  longs  poils  ex- 
trêmement fins  ,  plus  gros  vers  le  bout  que  vers 
l'origine,  de  forte  que  cette  queue  n'eft  vérita- 
blement qu'un  amas  de  po.ls  arrangés  en  deux  ['a- 
quets  diftérens  ,  que  l'on  peut  comparer  a  deux 
pinceaux  ,   car  ils  en  ont  tout-à-fait  la  forme. 

Les  pattes  des  Iules  ne  doivent  pas  fans  doute 
être  oubliées  dans  la  deîcription  générale  eue 
nous  donnons  de  ces  infeûes.  Elles  font  placées 
tout  le  long  du  délions  du  corps  en  deux  rangs  , 
depuis  la  tête  jufqu'au  detiicre.  Elles  font  courtes 
&.  très-  déliées  ,  divifées  en  articulations,  6i  alfez 
femblables  aux  pattes  écailleufes  des  Chenilles,  Elles 
font  coniques  &  très-pointues  au  bo»t  ,  oii  elles 
font  terminées  par  un  petit  crochet.  Sur  chaque  an- 
neau du  corps  ,  excepté  fur  les  trois  derniers  ou 
ceux  de  la  queue  qui  en  font  dépourvus,  i!  y  en 
a  conltammentdeux  paires,  iL  qu'ilf^ut  bien  remar- 
quer, parce  que  c'cll  ce  qui  doit  principalement 
diflinguer  les  Iules,  des  Scolopendres,  qui  n'ont 
qu'une. feule  paire  de  pattes  fur  chaque  anneau.  Elles 
ont  leur  attache  exactement  au  n^ilieu  de  la  ligne 
du  ventre  ;  en  forte  que  celles  de  la  rangée  droite 
y  font  unies  tout  près  de  celle  de  l'autrc  ran- 
gée. Si  l'on  excepte  les  Etoiles  -  de  -  mer  ,  qui  , 
félon  le  rappoit  de  Reaumur  ,  ont  quinze-cents- 
vingt  pattes,  &  les  Oarlias  ou  Hiriltons-de  mer  , 
qui,  fuiv.int  !e  même  auteur,  en  ont  plus  de  deux 
mille,  il  n'y  a  guère  d'animaux  qui  aient  un  pliis 
grand  nombre  de  pattes  ,  que  c;itain&s  efpèces 
d'Iules  ,  qui  ont  plus  de  deux  ccr.ts  pactes.  Au- 
delibus  du  co't'ps  on  voit  une  ligne  longitudinale, 
à  laquelle  les  pattes  lont  attachées  des  deux  côtés  ; 
de  foi;ce  tj.u'il  y  a  ade?,  peu  d  elpace  entre  l'origine 
des  pattes  d'un  côté  Se  celle  des  pattes  de  l'autre. 
Elles  ne  font  guères  plus  longues  que  d'une  ligne 
dans  certaines  etpèces,  c'eft  vers  leur  onginc  qu'elles 
ont  le  plus  ds  grolleur  ,  de-la  la  patte  diminue  m- 
fenliblement ,  de  manière  qu'elle  fe  terinine  en 
pointe;  elles  font  divil'écs  eu  iix  articulations ,  «C 
elles  ont  au  bout  un  petit  crocnec  aigu  :  on  leur  voit 
Fff 


^10 


I  U  L 


lur  la  plupart  des  efpiccs  plufieurs  petit!;  pofls  courts. 
Qunnd  l'iale  maiche  ,  il  ac;ice  les  pattes  &  It-s  meut 
avec  beaucoup  de  faciiité.  On  peut  s'amufL-r  à  voir 
comment  il  fe  fert  de  tant  de  partes  à  ia  fois  pour 
marcher,  en  les  mettant  en  mcjuvement  lucccill- 
Vcnicnt  Ijs  r.iics  après  les  autres.  C-. pendant  la 
marche  eil  fort  lente  ,  il  femble  çrîiii'er  lur  le  plan 
de  poàiion  ,  à  la  manière  des  Liràaces  ou  des  Li- 
maçons. En  faifant  réflexion  fur  ce  que  ciiaijue 
patte  doit  nécellairement  avoir  fon  mufclc  parti- 
eulier,  par  lequel  l'inlcde  lui  donne  le  mouvement; 
on  eit  frappé  "du  grand  attirail  que  cela  fuppofe  & 
qui  le  trouve  véritablement  dans  le  corps  d'un 
animal  ordinairemeuc  fi  petit. 

Les  Iules  vivent  dans  la  terre,  fous  les  pierres, 
&  dans  d'autres  lieux  foaibres  Si  humides.  Ce  font 
des  animaux  pacifiques  &  qui  ne  femblent  faire 
aucun  mal.  De  Gecr  ,  en  parlant  d'une  cfpcce  qu  il 
avoir  confervée,  croit  qu'elle  mange  le  terreau  même, 
caries  excrémcns  qu'elfe  rejettcjit ,  ne  fcmbloient 
être  compofts  que  de  grains  de  tcne.  Mais  il  paroît 
que  ce  n'eft  pas  fa  feule  nourriture,  car  il  lui  a  vu 
ronger  une  nymphe  de  mouche,  qui  s'étoit  trouvée 
par  hazard auprès  d'elle;  elle  en  mangea  une  grande 
portion.  L'Iule  c(\  donc  audi  carnacier,"s'il aitrappe  des 
larves  ou  des  Vers  vivans.  Frifch  rapporte  avoir 
longtemps  gardé  un  Iule  vivant,  en  ne  lui  dotuiant 
que  du  fucrc.  Il  y  a  une  efpèce  qui  latife  aux  doigts 
une  odeur  forte  &  défagréable,  lorfqu'on  la  manie 
ou  qu'on  la  touche  un  peu  rudement.  Ces  infectes 
font  ovipares  ;  ils  pondent  dans  la  terre  un  grand 
nombre  d'œufs,  d'où  lortcnt  enfuitc  des  petits  très- 
tematquabks. 

Dans  riiiftoirc  de  quelques  Iules  ,  De  Gçer  a 
rapporté  qu'a  la  fortie  des  œufs  les  petits  font 
bien  difF^-rens  de  ce  qu'ils  fciont  parla  fuite  dans 
leur  parfait  développement;  qu'a  leur  naifîance  ils 
ne  font  garnis  que  de  lix  pattes  ,  placées  aux  trois 
premiers  anneaux  du  corps  ;  que  ces  anneaux  mêmes 
lont  d'abord  en  petit  nombre  ,  tout  an  p!i;^  au 
nond^re  de  fcpt  ou  dLh.iit,  mais  que  par  la  fuite 
fes  anneaux  &  fes  p.ittes  augmentent  en  nombre  , 
à  mefure  que  le  petit  Iule  \v^.nce  en  âge.  Cette 
efpèce  de  ttansform^tion  ne  doit  pas  nioins  être 
fiirprcnante  que  celle  des  infectes  qui  palfcnt  par 
l'état  de  nymphe,  &c  nous  allons  puifer  dans  le 
même  auteur  toutes  les  obietvations  qui  y  lout 
ïcl^tivçs. 

Au  commencement  du  mois  d'avril ,  De  Geer 
ayant  détaché  une  grande  pièce  d'écorce  d'un 
rieux  tronc  d'arbre  ,  obferva  fur  fon  côté  infé- 
rieur plufieurs  petits  Iules  ,  de  l'efpece  à  bouquets 
(écaïUeux  :  il  y  en  avojt  de  différentes  grandeurs, 
félon  leur  .^ge  plgs  ou  moins  avancé.  Les  plus 
grands  n'avoicnt  ,;ucie  plus  d'une  ligne  de  lun- 
gu.;t:r,  iii   il    ,'viijou  fe  f..v;r  d  unç  loiire  ou  ini:ne 


J  U  L 

d'un  micriifcope  pour  découvrir  leur  véritable  {îruc" 
tuic.  Cet  obi'ervaicur  ne  manqua  pas  d'examiner  les 
petits  fournie  les  ^laiids,  clux  -  ci  lui  préfcntbrent 
do  ize  paires  de  plûtes.  Ceux  de  giatidcut  moyenne 
etoicnr  bta'icoup  plus  petits  que  les  preuiiers  :  il 
les  mit  fous  le  microfcope  ,  &  il  vit  avec  furptife  , 
que  le  J^iîus  de  leur  corps  ii'étou  découpé  qu'en 
c.nq  ann.aux  ;  ciiocun  de  ces  anneaux  ,  était  pourvu 
de  quatre  bouquets  d  écailles  ,  deux  grands  k  deux 
petits  ,  ainli  oue  dans  les  grands  Ii'des.  Il  apptic 
par  cette  obfervation  ,  que  le  nombre  des  anneaux 
décide  de  celui  des  bouquets,  c'ell-à-d,;c,  que 
chaque  anneau  porte  quatre  brodes  ,  &  que  plus 
l'infcdc  a  d'annca'ix  ,  plus  il  a  en  même- temps  de 
brolfes.  Les  grands  Iules  avoicnt  huit  anneaux,  8C 
étoient  pourvus  de  trente-deux  bouquets  d'écaillés  ; 
le»  féconds  n'ayant  que  cinq  anneaux,  n'otrroicnc 
aulll  que  vingt  de  ces  bouquets.  Ayant  enfite  exa- 
miné 1^  delfous  deccs  deiniers  ,  il  vi:  qu'ils  n'avoienc 
que  lix  panes  de  pattes,  la  moitié  moins  que  tes 
grands.  Cependant  leur  figure  très-feiublable  futfifoic 
(eule  pour  prouver  qu'ils  étoicnt  véntablcment  de 
la  mê.Tie  efpèce  ;  une  différence  encore  ,  outre  le 
nombre  de  pattes  ,  ainfi  que  celui  des  anneaux  SC 
des  brulles  ,  conlîllolt  en  ce  que  les  deux  pinceaux  , 
qui  formoicnt  la  queue,  étoient  plus  déliés,  plus 
giéles  &  moins  fournis  de  poils,  que  ceux  des  grands 
ou  des  adubes.  L;s  Iules  de  la  troifième  grandeur 
étoient  encore  beaucoup  plus  petits  que  ceux  à  dt 
paires  de  pattes  ;  ils  étoient  très-courts  ,  Se  le  delTus 
du  corps  étoii  dlvifé  feulement  en  trois  anneaux , 
&  n'étoit  garni  que  de  douze  brolUs  ;  les  pinceaux 
de  la  queue  étoient  encore  plus  déliés  que  ceux 
des  Iules  de  grandeur  moyenne  ,  &C  le  nombre  des 
partes  proportionné  à  leur  développement  ,  n'alloit 
pas  au  delà  de  trois  panes.  Il  rélulte  de  ces  ob- 
îervations  ,  que  plus  les  Iules  croillent  en  volume 
ou  plus  ils  avancent  en  âge  ,  plus  le  nombre  des 
pattes  S:  des  anneaux  du.  corps  augmente.  Cell  ua 
fait  d'Hilioue  naturelle  qui  doit  paroître  très- remar- 
quable, &  qui  eft  peut-être  plus  admirable  que  fa 
niétamorphofg  des  Chenilles  en  Papillons.  Nous 
n'avons  encore  d  exemple  connu  d'un  tel  change- 
ment de  forme,  que  dans  les  Têtards ,  &  dans  les 
Mittes  ,  fur-tout  dans  (telles  du  fromage  &  de  la 
farine  ,  qui ,  félon  le  rapport  de  quelques  aurcurs  , 
naiflcnt  feulement  avec  lix  pattes  ,  &  qui  dans  I3 
fuite  parviennent  à  en  avoir  huit, 

Le  même  obfervateur  avoit  eu  encore  occafion 
de  garantir  ce  même  fait.  Il  confervoit  une  femelle 
d'une  autre  efpèce  d'Iule  :  elle  pondit  un  grand 
nombre  d'œufs,  dans  la  terre,  près  du  fond  d'un 
poudrier  ,  où  elle  les  avoir  placés  en  un  tas  ,  les 
uns  auprès  des  autres.  Ces  «ufs  étoient  très-petits, 
de  figure  arrondie  ,  &  d'un  blanc  fale.  Il  n'efpéroit 
pas  voir  des  petits  foi  tir  de  ces  trufs  ,  car  il  étoit 
incertain  fi  la  mère  avoit  été  féconilée  ;  cepen- 
dant au  premier  du  mjis  daoïit ,  j!  foitit  de  chaq.ue 
CEiif  un    iictit  Jule  blanc  ,    (jui  ;-.'avoit  pas  uns;  lignç 


I  U  L 

ii  longueur.  11  examina  d'aboiJ  an  microfcops 
1' s  ovjues  d'œufs  vuidcs  j  &■'  il  vit  qu'elles  étoient 
fendues  en  deux  portions  égales,  &  c]ui  ccnoient 
encore  enfcmble  vers  le  bas.  Il  f^voit  bien  que  les 
iiilcdei  Je  ce  gaire  ne  deviennent  jamais  ailés  ic  ne 
doivent  point  fubir  des  métainorphol'cs  ;  mais  il 
croyoït  ,  dapvè^  l'alFcrcion  pofitive  de  Fiitch  &  fes 
propres  conjedluies,  que  le  jeune  Iule  devoit  être 
tout  fei-.ibiable  à  (a  mère,  à  la  grandeur  près  ,  St. 
qu'il  devoir  être  pourvu  du  mèine  nombre  de  lattes 
qu'elle  ;  chacun  d'eux  cepciitlant  ne  lui  r-  cfcn- 
coit  que  trois  paires  de  pattes  attachtes  aui.ôtés 
du  corps.  Il  lailla  ces  j^une.  Iules  traïA^i^illes 
dans  la  terre  du  poudrier  jufqu'au  cinq  .  du  a.èiiie 
mois  d'août,  alors  les  ayant  examinés  de  nouveau  , 
il  s'apperçut  que  dans  l'efpace  de  quatre  j^urs,  il 
leur  étoit  venu  quatre  nouvelles  paires  départes-, 
de  forte  qu'ils  avaient  ai.i's  cju^torze  partes  j  i!s 
étoient  aiilli  beaucoup  plus  f^auds  qu'auparavant. 
DeGeer  n'a  pas  pu  remarqaer  quj  cette  augmenta- 
tion de  pattes  fe  (bit  faite  par  une  nuie;  en 
vam  a-t-ii  cherché  les  dépouilles  qu'ils  auroient 
dû  avoir  laiirécs,  il  n'a  pu  les  trouver.  On  n'igr.ore 
pas  que  tous  les  clungemens  qui  arrivent  a  la  for- 
me des  Infedes  ,  fc  font  ordinairement  parle  moyen 
d'une  mue  :  c'eft  ainli  qu'une  Chenille  velue  devient 
fouvent  demi-velue  &  même  ra(c ,  qu'un  Cheii'lle 
devient  (  hryfalide,  &  la  Chryfalide  Papillon,  ce 
feroit  donc  i\n  fai:  u'iigulier,  qu'un  Infede  acquît 
de  nouveaux  membres  aulll  eflentiels  que  font  les 
patres  ,  fans  changer  de  peau.  Mais  peut-être  que 
les  dépouilles  que  les  petits  Iules  avoient  laiifées  , 
ont  éch.rppé  à  l'a'il  par  leur  petitelle.  On  fait 
que  les  jeunes  Araignées  changent  de  peau  peu  de 
jours  apiès  qu'elles  font  lonies  des  œufs;  peut- 
être  qu'il  en  arrive  de  même  aux  Iules.  De  Gcer 
a  encore  obfervé  d'autres  changemens  fur  ces  Iules 
âgés  d'environ  quatrciijours  ,  qui  font  de  même 
tres-remarquables  ,  &rqui  femblent  demander  da- 
vantage d'être  précédés  du  changement  de  peau. 


I  U  L 


,411 


Les 


antennes 


fe    fon 


■  nt  Dcaucoup  développée»,  ;  elx-s 
font  devenues  plus  longues  &  moins  gioll'es  a  p:c- 
porcion  ,  &  elles  ont  pris  deux  arricui,ui.)ns  de  plus; 
elles  en  avoient  fix  &  d  abord  elles  n'en  avoient 
eu  que  quatre.  La  partie  poltérieiitc  du  corps  elt 
augmentée  en  anneaux  ,  on  y  en  voiolt  alors  piu- 
lieurs.  Vis-à  vis  environ  la  lixième  paire  de  pancy 
de  chav-jue  côté  du  corps  ,  fe  tunivoir  une  giande 
raclic  ovale,  d'un  brun  jaunaiu  ,  dont  il  n'y  avoic 
aucune  marque  auparavant.  Il  rcfte  encore  à  pou- 
voir élever  quelques  jeunes  Iules,  pour  voir  com- 
ment les  pattes  &  les  anneaux  s'augmentent ,  li  les 
anneaux  fc  fubdwifent  ,  ou  fi  de  nouveaux  an- 
neaux font  ajoutés.  Nous  ne  pouvons  que  follicitet 
les  anv.,curs  d'hiitoue  ratutelle  à  pourfuivte  ces  ob- 
lêAVatioi.s  vraiment  intéiCllantes. 

Nous  devons  ajouter  que  la  plupart  des  voyageurs 
ont  atiuré  que  dans  les  pays  très-chairs,  l'Iule»  eft 
venimeux  par  fes  morlures.  Nous  devons  en  même- 
temps  être  d'autant  plus  furpris  de  cette  allertion  , 
que  cet  iiueéle  ne  préfente  dans  fa  bouche  aucun 
inftrument  tranchant,  aucune  partie  qui  puiffc  fer- 
vir  a  introduire  le  venin  ,  (i  tant  cil  qu  il  pût  cxifter. 
Jufqu'à  ce  qu'on  puille  être  initruit  plus  furement 
fur  l'obiet ,  il  ert  pet  mis  de  croire  qu'on  a  pu  confon- 
dre l'Iule  avec  la  Scolopendre,  qui  en  effet  pté- 
iente  à  fa  bouche  des  crochets  allez  forts  pour 
percer  la   chair. 

D'après  la  forme  du  corps  nous  avons  cru  de- 
voir établir  ,  duns  ce  genre,  trois  divifions  bien  dif- 
tindes  :-la  première  comprend  les  Iules  dont  le 
corps  eft  ovale,  femblablc  à  celui  des  Cloportes  6: 
compofé  de  douze  anneaux  ,  en  y  comprenant  la 
tête  ;  la  féconde  ,  ceux  dont  le  corps  eft  alongé 
&  cylindrique  ;  la  troilième  ,  ceux  dont  le  corps  eft 
applati  :  ces  derniers  ont  quelque  rciremblance 
avec  les  Scolopendres, 


ïffi 


4'  i  Suite  de  /'introduction  à  tHi/loire  Naturclk  des  InfzBes, 

ï  U  L    E. 

^  J  u  L  u  s.      Lin.      G  e  o  f  f.      F  a  e. 

CARACTERES     GENERIQUES. 

Antennes  filiformes,  prefque  en  mafife,  compofées  de  fepc  articles:  le  pénultième 
plus  gros,  le  dernier   très-pedt. 

Bouche  formée  d'une  Icvre  fupérieure,  de  deux  mandibules  dentées,,  d'une  lèvre^nfé- 
rieure  di/iféeen  trois  pièces,  i^v  de  quatre  antennules  très- courtes,  à  peine  apparentes. 

•  Corps^lJivifé   en  anneaux. 

Deux  paires  de  pattes  à  chaque  anneau. 


ESP     E    G    E    S. 


*   Corps  ovale. 

1.  Iule  ovale. 

Corps  ovale  _,  muni  de  vingt  paires  de 
pattis. 

t.  Iule  teftacé. 

Corps  teftacé  pâle  ;  muni  de  vingt- deux- 
paires  de  pattes  verdàtrcs. 

3.  Iule  plombé. 

Corps  i*un  gris  plombé  livide  ,  muni  de 
dix'fept  paires  de  pattes  j  avec  le  bord  des 
anneaux  pâle. 

4.  Iule  puftulé. 

i  Noir  ,  avec  (Quatre  points  rouges  fur 
j  chaque  annctu  ;  pattes  au  nombre  de dix- 
I  fpt  paires. 

j       y.  Iule  marginé. 

I  Noir  ,  avec  le  bord  des  anneaux  rouge  j 
1  pattes  au  nombre  de  dix-fept  paires. 


6.  Iule  bordé. 

N'oir  ;    bord    des    anneaux  légèrement 

blanchâtre. 

7.  Iule  marbré. 

Noir  ,  mélangé  de  jaunâtre. 
*  *    Corps   alongé f  cylindrique. 

8.  Iule  mélangé. 

Anneaux   noirs    à   la   hafe ,    blancs  à 
rexircmité ,  pattes  au  nombre  de  Joixante 

6'  dix- huit  paires. 

p.  Iule  épais. 

Corps  pâle  i  muni  de  quatre-vingt  paires 
de  pattes. 


10.  Iule  terreftre. 

lijjé,  obfcu-',  mur. 
pattes. 


de   cent  paires  de 


Suite  de  VïmroiuBionàVHifîoire  NatureUeâes  InfcBss, 


4M 


1  I.  Iule  fabuleux. 

Cendré;  muni  de  cent  vingt  paires  de 
pattes. 

1 1.  Iule  pallipède. 

Ferrugineux  ;  pattes  pâles  au   nombre  de 
trente  une  paires, 

1 5.  Iule   tridentc. 

Pattes  au  nombre  de  trente-Jix  paires  \ 
anus  trlienté. 


14.  lu  LU  ftigmate. 

Pattes  au  nombre  de  trente  paires  ; 
co'^ps  ncir  ;  anneaux  alternativement  mu' 
nis  dun  point  calleux  blanc, 

1 5.  Iule  bourreau. 

Pattes  au  nombre  de  quatre  vingt- qua- 
torze paires  ;  tête ,  queue  ,  pattes  &  ligne 
fur  le  dos ,    rouges. 


IULE     (Infeôles.) 

16.  Iule  obfcur. 

Pattes  au  nombre  de  cent  vingt  paires  i 
corps  lividc. 

17.  Iule  indien. 

Obfcur-,  pattes  au  nombre  de  cent  quinze 
paires. 

iS.  Iule  maxime. 

Grisâtre  ;  patreî    au    nombre    de    cent 
trente  quatre  paires. 

*  *  *    Corps  allonge^  déprimé. 

19.  Iule  plane. 

Corps  plane;  pattes  au  nombre  de  trente 
paires. 

10.  Iule  dentelé. 

D'un  brun  ferrugineux  ;    bord    latéral 
des  anneaux  inégalement  denté. 


»       II.  Iule  lagure. 

Pattes  au  nombre  de  dou^e  paires;  corps 
terminé  par  un  double  pinceau  blanc. 


414- 


I  U  L 

*  Corps  ovaU. 


1.  Iule  ovale. 

JvLvs  ovalis. 

Julus  pedibus  utrinque  viginti.  L  i  il.  Sy,'!.  nût. 
pag.  1064.  nS.  I. — Amoen.  acad.  tom.  .^.pag.  253. 
n".  iG.tab.  ^.fig.4. 

Julus  ovatus.  F  A  B.  Syfl.  ent.  pag.  417.  n°.  i. 
——Siec.  inf.  tom.  1.  p.  yi8.  n°.  i.  — Marit.  inf. 
tom.   I.  pag.  540.  n".  i. 

Onifcus,  GronOv.   Zooph,  pag.  ^y^.  tab.  17, 

k'  4. 5. 

II  a  environ  uti  pouce  de  lon^.  Le  corps  eft 
ovale,  glabre,  d'an  (aune  obfcur",  lui  peu  Hvide 
&  compolé  de  douze  anneaux.  La  tèrc  cil  obtufe  , 
obfcure  j  parfemée  de  po.nrs  enfoncés.  Les  pattes 
font  au  nombre  de  vingt  paires  ,  &  terminées  par 
un  ongle  crochu. 

Il  fe  trouve  dans  l'Oce'an  Européen. 

%.  luiE  tcflacé. 

JuLvs  tejlactus. 

Julus  corpore  ovato  pallide  '  tejlaceo  ,  pedious 
utrinque  viginti  duobus  virefcentihus. 

II  a  environ  nn  pouce  &:  demi  de  long  &  dix 
lignes  &  demie  de  large.  Tou'.  le  corps,  dans  l'ani- 
mal mort,  ell  dune  couleur  teitacte  pâle  Les 
pattes  ,  au  nombre  de  vingt- Jeux  de  chaque  côté, 
ont  une  teinte  verdàtre. 

11  fe  trouve  à  Madagafcar ,  dans  les  lieux  om- 
bragés j  humides. 

3.  luiE  plombé. 

Juius  plumbeus. 

Julus  pedibus  utrinque  fîptemdeclm  ,  corpore 
plumbeo  ,  fegmintis  m.2rgr.e  pallidis. 

11  eft  prefqu'une  fois  plu-  grand  que  le  Ck-porte 
Armadille,  Le  corps  cil  d'une  couleur  plombée 
claire  ,  avec  le  bord  des  anneaux  &  tout  le  der 
ricre  plus  pales.  Les  pattes  font  au  nombre  de  dix- 
fept  de  chaque  côté. 

Il  fe  tro'jve  au  midi  le  la  France,   aux  environs 

^e  ïréjus,  dans  les  lieux  ombiagts  £c  humides. 

4.  Iule  puflulé. 

Julus  pi:Jiulatus. 

Julus  ovatus  ater  ,  fegmentis  punBis  quatuor  ru- 
bris  ^  ptdiûus  utrinque  J'eptemdicim. 

Onifus  puït-ulatus  ovalis  ater ,  fgmento  primo 
funais  quatuor j  nliquis  duubus  rubris.  Fab,  Spec, 


I  U  L 

inf  tom.  l-'pjg.  379./2°.2i. —  MaïU.  inf.  tom.   I. 
p.  242.  n^.  2i. 

Or.ifcus  armad'iilo.  Scol'.   Ent.    carn.  n° .   1144. 

Onifcus  putlulatus.  '.'.oss.  Faun.  etrufc.  tom.  1, 
pag.  j.  n°.  668. 

Il  rellembie  pour  !a  tonne  &  la  grandeur  au  Clo- 
porte Armaddie.  Les  antennes  (ont  courtes,  ea 
malle.  Le  corps  cU  noir  luifant ,  avec  quafepoiuts 
rouges  ,  fur  chaque  anneau  ,  donc  deux  fur  le 
dos,  &  un  de  chaque  ciké  j  plus  peti:s,  fui  le  bord 
exiérieur  ;  le  dernier  anneau  feulement  n'a  »ue 
deux  points  ,  un  peu  plus  gros.  Les  partes  font 
noires  ,  &  au  nombre  de  dix-fept  de  chaque  côté. 

L'cTpèce  que  M,  Fabricius  a  décrite,  a  quatre 
points  feulement  fur  le  premier  anneau  8c  deux  fur 
les  autres. 

j.  Iule  marginé. 

luLus   marginatus. 

Julus  ovatus  titer  ,  fegmeniis  margine  rubris  ^ 
pedibus  utrinque  feptemdecim. 

Il  rcfTcmblc  au  précédent,  pour  la  ferme  &  la 
grandeur.  Lî;s  antennes  font  noires.  La  tête  eR  noire, 
avec  le  bord  extérieur  rouge.  Le  premier  anneau  eft 
noir  ,  entièrement  bordé  de  rouge  ;  les  autres  font 
noirs ,   avec  le  bord  poftérieur  sT  latéral  rouge. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  FréjuSj  fous  les 
pierres. 

6.  Iule  bordé. 
Julus   limhatus. 

Julus   nigcr j  fegmentis  margine  tenu'jfimè  alôis. 

Il  rertemble  beaucoup  au  Cloporte  Armadille  ; 
mais  il  en  diffère  par  lu  forme  des  antennes  8c 
le  nombre  des  pattes.  Le  corps  eft  d  un  noir  plom- 
bé ,  avec  le  bord  des  a-nni-aux  légèrement  blan- 
châtre. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  ,  fur  k  bord 
des  eaux. 

7.  Iule  marbré. 
JuLus  marmorcu!, 

Julus  ovatus  nigcr  ,  corpore fuvo  variegato, 

U  rtlfemble  au  précédent  ;  il  en  diffère  en  ce 
que  le  corps  eft  d'un  noir  fl  -mbé  ,  mélangé  de  jaune. 

Il  fe  trouve  aux  enviions  de  Paris  ,  vers  le  bord 
des  caax  ,  fous  les  pierres. 

*  ^    Corps   alongc  ,  cylindrique, 

8.  Iule  mélange. 
Jllus    varius. 


.      I  U  L 

Julus  yedihus  uirlnniie   7  8  ,  f^gn:er.t  s  hufi  nigr.'s  , 
aptcc  .ilhis.  Fab.  SfC  i-ij.  lom.  1.  /-ng.  yiS.  n^. 
—  Mjm.  i;ij.  tum.  i.p.  54O.  n" .  1. 

Julus  ra,iu. 


L.    Elit.    :om. 


4.  vag.    i9i 


Il  eft  de  giandeiir  moyenne.  La  tê:e  cfl  noiie  , 
avec  une  baiide  blanche  an  nuhcu.  Les  aimeauj:  du 
corps  font  bLnchâires  ,  avec  la  bafc  noire,  &  le 
bord  légèrement  ferrugineux.  Les  pattes  fo.ii  noues 
&  au  nombre  de  78  ^  de  chaque  côté. 

Il  Te  trouve  en   Italie, 

9.  luLs   épais. 

JuLvs  aaJius. 

Mas  pedibus  ulnnjue  80.  Lin.  Syfl.  nat. 
pf-g.  io(5j.  n°.  1.  —  Anjen.  acad.  /j/.'J.  4. /'.  1 5  j . 
11".  3  y. 

Ju'us  cra/fus.  F.-vB.  Syjl.  cnt.  pjg.  417.  n^ .  i. — 
Spec.i.if.  com.  \.  pag.  j'i?.  n'-\  3.  —  Munt.inf. 
tom.  i.p.:g.  540.  n° .  j. 

Le  corps  efl  p.île  ,  avec  une  rangée  de  petits  points 
noirs ,  de  chaque  côté.  Le  dernier  anneau  eft  terminé 
en  pointe. 

Il   fe  trouve  en  Afie. 

10.  Iule  terreftie. 

JuLirs  tcrreftrls. 

Julus  pedd-us  utrlnque  loo.  L I  N.  Syfi.  nat. 
p.ig.  iGuj.  n"-  5, — Fuun.fuec.  n°.  1066. 

Ju'its  arreftr's.  F\B.  Syft.  ent.  p.  41-.  n°.  5. — 
Spec.  inj.ivm.  i.p.  jiy./i".  4. — Muiu.  inj.iom.  i. 
pag.  540.  n^'.  4. 

Julus  fufcus  livis  ,  pedlhus  utrtnque  centum. 
Geoff.  I  ij.  ton.    i.  pag.  6-^j.  n'^.  i. 

L'Iule  à  deux  cens  pattes.  Geoïf.  U. 

Julus  fafciatus  nigro-fufcus  ,  lineis  biais  longitu- 
iin^Uhui  rufis  ,  pedibus  utrinque  C.  D  i;  g.  Mérn. 
inf.   tom.-].  /!.  578.  n».  !..  pi.  ^6.  fia,').    6'    10. 

Iule  à  bandes  brun-noirâtre  ,  à  deux  raies  longi- 
tudinales feuille- morte  &  a  cent  paires    de  pattes. 

P£G.  Ib. 

Julus  fubcylindrjceus  mutlcm  livis  .pcilb:.s  utrln- 
qiLi feptuaginta.Q^onoy .  Zûoph.  n?.  1007. 

Julus  quartus  glabir.  Ray.  Inf.  p.  46. 

MouîF.  Thiat.  inf.  pag.  101.  fig.  1. 

F:;ISCH.  l.Ç.  t^m.   !!.  p.i-,  zi.  l.ih.  %.  f.g,   3. 

J./a.  ./..i.r^Io:#.-.J.h.7.  J./:  ;.i.  .;. 


I  U  L  4M 

S^olopcudia  terrefiiis  miner.  A  L  d  R  o  v.  l-^J. 
tub.ù',-j.  tab.6',6.f-g-  4- 

SULZ.  I,f  tab.    i^.fig.  I^ti.—Hîjl.  inf  tab.  30. 

hlàn.dcs  Sav.  Ctr.  tom.  }.;>.  &\.pl.  i- 
J;.7(;^   temfiris.    Scop.   Ent.  carn,  n" .  lljx. 
Xv/wj  tcrrcfiris.  PoD.  Mu/  grfc.  /''J^.  117- 
Jj;.'wi   tincfiris.    ScHRANK.  Er.um.    inf.   aufl. 

n°.   iiz6. 

Julus  terre/iris.  Koss.  Faun.  etruftom.  t. p.  i  lO. 

n°.  950. 

.Talus   terrejlris.  X'.lL.    Ent.    tom.    4.  pag.    195. 

J:.'.is  terreftris.  FoURC.  Ent,  par.  1.  tom.  1. 
p.ig.    J44.    /r".    I. 

U  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Le  corps 
efl  obl'cur  ,  avec  deux  raies  longitudinales  .  plus 
p.iles  ,  tout  le  long  du  dos.  Les  pattes  font  blan- 
cliâtres  ,  au  nombre  de  cent  de  chaque  côté.  Le  der- 
nier .inneau  eft  terminé  en  pointe  plus  forte  &  plus 
avancée  que  dans  llale  fabuleux. 

II  fe  trouve  en  Europe ,  dans  les  chemins  j  fur 
les  arbres. 

I  !.  Iule  fabuleux. 
JvLusfubulofs. 

Julus  peiiitts  utrlnque  centu.n  b  Vigtnti.  LiN. 
Syft.  nat.  p.   1065.  n" .  y — Faun.  fuec.  n''.  IC69. 

JlIus  fabulofus.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  428.  n^ .  6. 
—  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  (30.  n^.  y.  Mant. 
inf.  tom.  l.pag.    540.  n".  7. 

Julus  cinerens  ,  pedibus  uirinque  centum  &  vi- 
ginti.  Geoff.  /-/  tom,  1.  pag.  679.  /i>'.  z.  pi.  H. 
fig-  5- 

Juloglabro  cffirjs,  lividis  albifque  cir.ulis.KAi, 
Il f. pag.  47. 

ScHAEFF.  Elem.  inf  tab.  75. 

Julus  fabulofus,  ViLL.  Ent.  tom.  4.  pag.  Ip/. 
n\.^. 

Juins  fabulofus. lOVKC.  Ent.  par.  tom.  i.p.  544. 
no.   z. 

II  a  ordinairement  depuis  un  jufqu'à  un  pouce  & 
demi  de  long.  Tout  le  corps  eft  grifàtre  ^^^^  j^. 
bord  poftérieur  des  anneaux  obfcj^;  ^  g^  '^^^  ;^ 
obfcur  de  chaque  côté  plus  ;,„  moins' marqué  ,  fur 
chaque  ann;--  '^ç.  corps  eft  terminé  en  une  pointe 
peu  falllante.  Les  patres  font  au  nortibre  de  cent 
vingt  paires. 

11  fc  trouve  d.nns  toute  l'E'.irrpe  ,  fiir  les  arbres  5c 


^î6 


I  U  L 


12.  Iule  pallipcde. 

"JuL  us  patiipes, 

Pedibui  utriitque  5  r.  pallidis\  corpore  ferrugi- 
neo. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  ITuIe  tctreftre  ,  le 
corps  eft  ferrugineux  ,  cylindrique.  Les  anneaux  fonc 
dilUniSs  ,  munis  de  chaque  côte  d'un  petit  rebord. 
Les  pattes  font  pâles  &  au  nombre  de  trente  Se  une 
paires. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paiis. 

13.  Iule  tridenté. 

JuLus  tridentdtus. 

Juius  pedibus  lurlr.que  trip^ln'affx  ,  cno  ti'iden- 
tato.  Fab.  Syft.  ent.  p.  4.IJ.  n'^.  j. — Sp.  inf.  r.  i. 
p.  j  jo.  n°,  6,  — Mant,  inf.  tom.  i.  p.  ^40.  n° .  h. 

Il  «ft  un  peu  plus  grand  que  l'IuIc  fabuleux.  Le 
corps  eft  gris,  conipofc  de  dix-huit  anneaux  mar- 
qués fur  le  dos  d'un  point  ferrugineux.  L'anus  cfl 
tridenté  &  la  dent  intermédiaire  cil  p!us  grande  U 
plusaiguë.   Les  pattes  font   munies  à  leur   bafe. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  méiidionale. 

14.  Iule  ftigraate, 

JuLvs  ftigma. 

Julus  pedibus  utrlnque  Criginta  ,  corpore  atro  , 
fegmtncis  aUernis  ucrinque  puncîo  cdl.'ojo  alho.'Ç au. 
Syft.  ^nt.p.  418.  n".  7. — Spec,  inf.  t.  1.  pag,  jjo. 
n?.  8.  —  Mant,  inl.  tom.  i.  pag.  ^40.  n° .  8. 

Il  eft  une  fois  plus  grand  que  l'Iule  aplati.  Tout 
le  corps  elt  non-.  Les  anneaux  ont  alternativement 
de  chaque  côté  un  point  calleux,  élevé,  blanc.  La 
queue   eft  blanche  aij,uë. 

Il  fe  trouve  à  Tranquebar. 

15.  Iule  bourreau. 

JvLus  curnifix. 

Jului  ped'bus  utrlnque  nonaginta  quatuor  ,  cnpite , 
eauda  ,  Unea  dorfali  ,  pediiiufque  fmgui  i^'S  I-ab 
Syfi.  ent.  pag  418.  n° .'i.—Sp.inf.tom.  i.v.  550. 
n«.  8. — Mant.  inf.  tom.  j .  p.    340.  «'  .  8.. 

Il  rcfT.nvble  à  1  Iule  fabuleux  ,  mais  il  efî:  \in  peu 
plus  grand.  La  tète ,  la  queue  ,   les    pattes,   &  luie 
ligne  longitudmalc  lur  le  dos  ,  font  d'un  rouge  fan- 
"*"•'    La   queue  eft  terminée   en  pointe. 

Il  retrouve  à  T'«"1"=bar. 

16,  Iule  obfcur. 
Juius  fufcus. 

Julus  pedibus  utrinque  (entum  &  v'ginti    quatuor. 


I  U  L 

Lin.  Syfl.  nat.  pag.  loè^.nP.  7. — Amoenîtates  aca- 
demicA  tom.  li^-pag.  I5j.n*''.  34. 

Julus  fu feus.  Fab.  Syfl,  ent.  pag.  418.  n° ,  10, 
— Spec.  inj.  tom.  i .  pag.  5  j  i .  n" .  il .  —  M^nt.  inj, 
tom,  i,  pag.  340.  n".  II. 

Seb.  Muf.  I.  tab.  14.  fig.  4.  J. 

Il  eft  beaucoup  plus  grand  que  l'iulc  fabuleux. 
Le  corps  eft  compofé  de  foixante- quatre  anneaux 
livides  ,    bordes  d' obfcur.  Les  pattes  fout  pâles. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  oiientales. 

17.  Iule   indien. 

Julus  indus, 

Julus  pedibus  utrinque  centum  £7"  qulndecim.  Lin. 
Syft,  nat.  p.  io6y.  n°,  6. — Muf  Lud.  Ulr.  p.  :^Gi.. 
—Muf  Adolph.Frid,  1.90. 

Julus  indus.  F  AS.  Syfi.  ent.  p.  418.  n° .  9. — 
Spvc.  inj.  tom.  i.  pjg.  j  30.  n°.  10.  — Mant.  inf. 
tom.   i.pag.   340.  .7".  10. 

Julus  cylindricus  fufcus  ,  pedibus  rufis  utrinque 
centum  6'  dccem.  Dto.  Mcm.  mj.  tom.,  7.  pag.  ^SS. 
n"^.   i.pl.  ^l-  fig.  7. 

Iule  des  indes  cylindrique  biun,  à  cent  dix  paires 
de  pattes  rouiles,  Dec.  Ib. 

Julus  fuhcyUndraceus  ,  pedibus  utrinque  ultra  cen- 
tum ,  caudamucronata.  Gronov.  Zooph.  n'\  1008. 

MoUFï.  Theat.  inf.  pag.  199. fi^-  i. 

Seb.  Muf  i.tab.  ^i.fig.  f. 

Petiv.  G.!:^oph.  tab.   74.  fig.   5. 

Il  varie  pour  la  grandeur.  Le  corps  eft  d'un  brun 
marron,  avec  les  pattes  &  les  antennes  ferrngincufe'. 
L'extrémité  du  corps  eft  arrondie.  Les  pattes  fo't 
au  nombre  de  cent  dix-fept  ou  cent  quinze  paires. 

11  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

I  S    Iule  maxime. 

Julus   maximus. 

Julus  pedibus  ucrinque  centum  &  tri g'inta  quatuor. 
Lin.    Syft.   nat.  pag.    io«6.   n°.  8. 

J.tlus  maximus.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  418.  /;".  T  i . 
— SpcC.  inf  tom.  \.p.    Ç31.   a",  iz,  —  Mant.  inj. 

Ver  mis  terreftiis.   MargRav.    Br.'f,  pag.    ijj. 
iisT,  It.  1699-  f^3.  5. 

Il   a  prcfque  i"épâiur;;r  d'un  doiî;t,  le  corps  eft 

d'une  couleur  jaune  livide,  un  peu  oblcutc.   11  eli 

cor-H'cl'c 


I  U  L 

eompoftî  de  foixinse  fcp:  anneaux  Si  muni  de    cent 
CKUtc-fept  paires  d-e   pa:tes. 

Il  Ce  trouve  djns  rAmcr!<]ue   mhidionalt. 

*   *   *     Coprs  atongé  ,  déprime. 

19.   Iule    plane. 

Ji'rus  complunatui. 

Julus  pedlbus  utrinque  trlg'mia  ,  corpore  planiitf- 
cu-lo.  fAU.Syfi.  ent.piig.  427.  n".  4.  —  Spcc.  iiij. 
loti.  \..pag.  jiji.  tf\  }. — Ala'it.i.if.iom.  i.p.  540. 
n".  y. 

Ju.'i:s  comp!anatu<;  pedihus  utrinque  triginia  ,  cor- 
fore  pldniufcuio  ,  ûniennis  cLiVuHi .  Liti.  Syft.riui. 
pug.    10.;  j.  n".  4.  — Faun.  fuec,  ?i°.  xo68. 

Sco/opendra  fufca  ,  pedikus  uirini^ue  triginta. 
Geoff.  Ir.f.  tom.  1.  pag.  675.72°.  5. 

La  Scolopendre  à  foixantc  pattes.  Geoff.  1!>. 

Julus  complanatus  fufcus  ,  pedibus  utrinque  tri- 
gintu  w.d  ftgmentis  corporis  clypeolis  plantufcuUs 
mjrginatis.  Deg.  Mém,  irf,  tom.  j.p.  j86.  ri^ .  5. 
pi.  36,/^.  13. 

Iule  appl.iti  brun  ,  à  trente-une  paires  de  pattes , 
à  aiiticraux  couverts  de  plaques  applaties  qui  débor- 
dent le  corps.  Dfg,  Ib. 

ScoLpcndra  Julacea.  ScOP.  Ent.  Carn.  n" .  11  50. 

Julus  fco!opendricus.  PoD.  Muf.  gnc.  pag.  1 17. 

Julus  complanatus,  ScHRAnk.  Enum,  inf.  aiifl. 
n".   1117. 

Julus  complanatus,  Wiii..  Ent.  tom.  '^^  pag.  196. 
«°.  j. 

Scolopendra  nigricans.  FouRc.  Ent.  par.  tom.  i. 
ya^.  J.41.  r.o.  i. 

H  a  ordinairement  huit  ou  neuf  lignes  de  long. 
Le  corps  eft  cendré ,  comprimé  ,  un  peu  raboteux  , 
avec  une  élévation  latérale  poftérieurement  aiguc  , 
à  chaque  anneau;  le  dernier  eft  termin-é  en  pointe, 
les  pattes  font  au  nombre  de  trente  paires. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  fous  les  pierres', 
dans  les  lieux  frais  &  humides. 

20.  Iule  dentelé. 

}i'Lus    dent  al  us. 

Julus  fufco-ferrugineus  ,  fegmentis  utrinque  inA- 
qualiter  dentatis. 

Il  eft  deux  fois  plus  grand  que  le  précédent.  Le 
corps  eil quelquefois  grifâtte  ,  ia  plus  fouvent  d'un 
brun  ferrugineux.  Les  anneaux  out  de  chaque  côté 

Hijl.ntit.  Injecles.  Terne  VU. 


I  U  L 


417 


plufieurr  dentelures  d'inégale  graudeur  ,  onc  ligue 
tranfvcrfale  au  milieu  de  leur  partie  fupérieure  ac 
une  ou  deux  rangées  de  petits  tubercules ,  vers  le 
bord  pofténeiir.  Les  pattcs  font  au  r.ombfc  de  UMI- 

te  &   une  paires. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale  ,  à 
Cayenae,  d'oii  il  m'a   été  envoyé  par  M.  Tu^t  i. 

1 1 .  Iule  Isgure. 
Julus  lagurus. 

Julus  pedibus  utrinque  duodecim ,  cauda  pini- 
cillo   aloo. 

Julus  pcnicillatus  curpore  c'^longo  :fafcicuHs  fqtia- 
mofis  ,  Cûuda  pemcillo  a/ho  pedibus  utrinque  duar 
decim.  Dec.  Mtm.  inf.  tom.  7.  pag.  571.  n".  !• 
tdb.  36.  jig.  I.  X.  3. 

Iule  à  queue  en  pinceau,  à  corps  oblong  ,  couver; 
d'aigrettes  d'i  cailles  ,  i  queue  en  pinceau  blanc  & 
à  douze   paires  de  pattes.  Ueg.  Ib. 

Scolopendra  lagura  pedibus  utrinque  duodecim  , 
corpore  ovali  ,  cauda  penicillo  aîbo.  LlN.  Syfl.  nat, 
pag,  1061.  n".  I.  Faun,  juec.  n°,  loù). 

Scolopendra  lagura.  Ta  b.  Syft.  ent,  pag.  413. 
n^ .  i.-—Spec.  inf.  tom.  1.  p.' ai.  n".  1, — Mant, 
inf   t.  l,pag.  341.  n*.  I. 

Scolopendra  ovalis  ,  pedilus  utrinque  duodecim  , 
eauda  albo  penicillo.  Geoff.  Inf  tom.  2..  pag.  6yj, 
no.  6.  pi.  2.2...  Jig.  4- 

Onifcus  minimus  ,  cauda  alba,  AU.  ups  173^. 
pag.  39.  n°.  3. 

Mém.  des  fav.  étrang,  tom.  l.pag.  ^^i.pl.  17. 
fig.  S-    6. 

Julus  lagurus.  Scor.  Ent.  carn.  n".  1153. 

Scolopendra  lagura.  'VuL.  Ent.  tom.  ^.pag.  l8p; 
n°.  l. 

Scolopendra  lagura.  FouRc.  Ent.  par,  tom.  i; 
p.  545.  "".é. 

Il  eft  très-petit  ;  la  tête  efl:  noire  &  le  relie  du 
corps  eft  brun  ,  (ans  tjches.  Les  antjnncs  font  fili- 
formes ,  prefqu'cn  mafle  U  femhlables  à  celles  des 
autres  Iules.  Le  corps  eft  déprimé  2c  terminé  par 
deux  appendices  velues  ,  b  anches  ,  en  forme  de 
pinceaux  :  on  remarque  pareillement  de  chaque  côté 
des  anneaux  des  touffes  ou  aigrettes  de  poils  qui 
cachent  cnritremcnt  les  patres  Celles-ci  foiu  au  nom- 
bre.de  douze  paires  ,  deux  paires  fur  chaque  anneau. 

Il  fe  trouve  en  Europe  fous  les  moufles  &  l'écorcç 
des  atbies. 

Cgg 


4i8 


K  E  R 


K  E  R 


K. 


K. 


-AKKERLAC,  Blatta.  C'cft  le  nom  qu'on 
donne  en  Amérique  à  une  efpèce  du  Blatte  abon- 
dante dans  les  lucreries  &  même  dans  les  maifons, 
Voyci  Platte. 

KERMÈS,  CiJERMEs.  Genre  d'infcdes  de  la 
première  Seûion  de   l'Ordre  des  Hémiptères. 

Le  Kermès  eft  un  infeâe  dont  la  femelle  a 
deux  antennes  très-courtes ,  fix  pattes  quatre  filets 
courts  au  bout  de  l'abdomen  ,  &  le  corps  femblable 
à  une  baie  ,  l"ans  anneaux  diilinds  lorfqu'il  a  pris 
tout  Ion  accroilTemcnt.  Le  mâic  a  deux  grandes 
ailes  j  deux  antennes  faacées  ,  fix  pattes,  une 
trompe  ,  &  le  ventre  terminé  par  quatre  filets 
lécacés. 

Ces  iiifcdles  ont  beaucoup  de  rapports  avec  les 
Cochenilles  ;  ils  en  différent  par  les  antennes  plus 
ictacées  .  par  les  foies  de  la  trompe  ,  inégales ,  &  par 
la   forme  globuleufe   lill'e    que  prend  la  femelle. 

Les  antennes  font  fétacée? ,  plus  courtes  que  le 
corps  &  compofces  de  onze  articles  prefque  égaux 
cnir'eux  :  elles  ont  leur  iniertion  a  la  partie  antc- 
lieure  un  peu  latérale  de  la  tête  ,  au  devant  des 
yeux. 

La  bouche  eft  une  efpèce  de  trompe  collée  con- 
tre la  poitrine  &  placée  entre  les  quatre  pattes 
antérteures.  Elle  cil  compofée  d'une  lèvre  fupé- 
iieure  ,  d'une  gaine  &  de  trois  foies.  La  lèvre  eft 
mince,  aigui:  ,  conique,  comprimée.  Elle  lert  à 
contenir  les  foies  dans  la  cannelure  de  la  gaine. 
Les  foies  font  fétacécs  ,  aiguës ,  de  longueur  in» 'aie; 
l'intermédiaire  eft  un  peu  plus  longue  que  les  autres. 
La  gaine  ell  membraneule,  cylmdrique  .  obcufc  , 
triarticulée  ;  elle  clt  inférée  entre  la  première  &  la 
féconde    paire  de  pattes. 

En  traitant  l'article  Cochenille  ,  nous  avons  dû 
faire  mention  des  rapports  qui  lient  ces  infeftes  avec 
les  Kermès,  &  desdiiTtiences  caradcriftiques qui  doi- 
vent empêcher  de  les  confondre  aux  yeux  des  IS'a:u 
rajiftes.  Reaumur  qui  nous  a  donné  (urccs  infedcs  , 
des  mémoires  aulli  intéreirins  qu'inftruûifs  ,  en 
ayant  eu  l'art  de  les  fcparcr ,  a  défigné  les  pre- 
miers fous  le  nom  de  Progallinfcdes  ,  &  les  fé- 
conds fous  celui  de  Gallmledtes.  M.  Geoffroi ,  en 
ayant  égard  à  la  même  divifion,  a  lailfé  le  nom  de 
Cochenille  aux  uns  ,  &  tendu  celui  de  Kermès  aux 
autres.  Ces  auteurs  n'ont  pu  fonder  leurs  diftérences 
génériques  ,  que  fur  la  forme  que  prennent  les 
femelles  de  ces  infcdcs.  Les   unes  &  les  aucrs*  de 


ces  deux  genres  ,  lor'qu'elles  font  dans  leur  prc- 
miet  âge  ,  courent  également  fur  les  feuilles  &  les 
tiges  ,  (3c  relicmblent  allez  a  de  petits  Cloportes 
blancs  ,  qui  auroient  (ix  pattes  ;  au  bout  de  quel- 
que temps  ,  la  femelle  de  Keimès  fc  fixe  a  un  en- 
droit de  l'arbre  ou  de  la  plante  ,  fur  lelqueis  elle 
vie;  elle  y  relie  conftanim.  nt  ,  y  devient  paifaice- 
ment  inimobilc  j  l'on  corps  parvient  enfuite  à  fc 
gonflct;  la  peau  fe  tend,  devient  lille,  &  fcchc;  les 
anneaux  s  cttaeent  &  difparoiflen;  ;  enfin  elle  perd 
tout-a-fait  la  forme  &  la  figure  d'un  infecte,  de 
manière  qu'elle  icfi'emble  davantage  a  une  galle, 
ou  ticroi/lance  qu'on  trouve  Uir  ks  aibres  :  d'oii 
le  nom  de  Galliniedc  a  pu  lui  être  appliqua  avec 
certaine  raifcn.  Il  n'en  ell  pas  de  même  de  la  Co- 
chenille :  outre  que  les  femelles  des  mleftes  de  ce 
genre  fc  fixent  beaucoup  plus  tard  fur  les  plantes , 
lorfqu'elles  fe  (ont  fixées  &  airêitcs  ,  elles  ne  chan- 
gent point  de  forme:  on  reconnoît  toujours  la  fî- 
guie  de  l'iafcae,  fes  anneaux  &  fes  dittércnte!.  par- 
ties ,  font  encore  lenfibiement  apparentes  ,  lors 
même  qu'il  n'eli  [lus  vivant  &  >.:u'ii  a  [éti  fur  l'en- 
droit où  il  étoit  fixé.  Il  i:OUs  fàudr-iic  lans  doute 
encore  des  caïadlttes  qui  pulleiK  être  con. murs  aux 
m.nles  comme  aux  femelles  ,  pour  iervir  véritable- 
ment de  bafe  à  i'ciabli'  ea.ei't  de  deux  genres  dift'é- 
rens,  mais  ces  caraélèrcs  ,  r;(ius  devons  l'avouer, 
font  peu  nombreux  x  allez  difficiles  a  établir. 

Les  femelles  des  Kermès  ,  étant  bien  plus  aifées 
à  trouver  que  les  mâles  ,  &  fcurniltant  les  dé- 
tails les  plus  curieux  ,  nous  devons  les  produire  les 
picmicres  dans  Ihiftoirequc  nous  allons  en  tracer, 
&  nous  profiterons  ici  comme  ailleurs,  des  maté- 
riaux que  nous  fournit  li  abondamment ,  celui  qui 
ctoit  fi  digne  de  les  rallcmbler  &  d'en  tuer  parti. 
Ce  font  (ans  doute  des  animaux  bien  étranges  ,  que 
ceux  qui  pafTent  une  partie  confidérable  de  leur 
vie  ,  plufieurs  mois  de  fuite  ,  &  ceux  où  ils  pa- 
roiflent  croître  le  plus,  appliqués  courte  des  tiges 
ou  des  branches  des  plantes  ,  d  aibrilic.iux  ou 
d'arbres,  fans  fe  donner  aucun  mouvement  fcnfi- 
ble.  Ils  y  font  aufli  immobiles  que  la  portion  de 
la  tige  à  laquelle  ils  font  attachée;  ils  femblent  faire 
corps  avec  elle.  Leur  forme  extérieure,  extrême- 
ment fimple,  eft  ciie-méme  une  grande  fingularité. 
Plus  l'infcde  eft  grand  ,  plus  il  el'l  parfait ,  &  moins 
il  a  l'air  d'avoir  vie  ,  moins  il  rcllcmble  à  un  in- 
feile.  Dans  le  tems  où  il  eft  devenu  en  état  de 
le  multiplier,  dans  le  temps  où  il  el:  occupé  à 
pondre  des  milliers  d'oeufs  ,  il  ne  paroît  qn  une 
de  ces  excroillances  végétales  ,  qui  doivent  leur 
origine  à  la  piqûre  d'un  infeCte,  &:  qu'on  a  défignées 


K  E  îl 

.ft>us  !c  nc.'Tid'j  gnl'cs.  Ce  ne  foin  pa'  feulement  dïs 
ye.x  ouiin.ilrcs  .]ui  peuvcnc  jugei  e.icoïc  ces  petits 
animaux  ,  de  (impies  GalUs  ,  ils  ont  paiu  tels  à 
des  yeux  accoutumés  à  les  obferver. 

C'efl  furies  arbres,  les  arbrilTcaux,  îi  ordinai- 
rement fur  des  plantes  qui  palfcnt  l'hiver  ,  que 
croilieiit  les  Kermès  :  il  leur  faut  une  plante  qui 
puifle  lesnonriiï  pendant  piès  d'un  an  ,  terme  au- 
quel ett  lixé  la  durée  de  leur  vie.  L;S  figures  & 
les  couleurs  de  ces  inftûes  ne  lailleni.  pas  que  de 
permeuie  d'en  earaderifer  aifcment  plulieurs  ef- 
ptccs.  Parmi  les  femeiles  des  Kermès  ,  après  avoir 
pris  luut  leur  accroilicmcnt  ,  les  unes  Icmblent  de 
peti-cs  boules,  attachées  contre  une  biunchc  par 
une  aile-iS  petite  partie  de  leur  circonféicncc.  Il  y 
en  a  parmi  celles-ci  ,  qui  n'ont  jamais  plus  de  la 
.  groiicur  d'un  grain  de  poivre,  ou  qui  deviennent 
pins  oroii'es  que  les  plus  gros  pois.  D'antres  lont 
des  efpèces  de  fpiières  dont  un  fLgmcrit  a  été  em- 
porté,  &  qui  font  attachées  à  l'arbre  par  la  partie 
pianc  de  la  fcÛ;on  ;  d  aut:es  font  des  Iphètcs  alon- 
géei,  &  dont  le  grand  axe  s  élève  au-dei!us  de  la 
braiche;  d'autres  un  peu  plus  applatics,  font  plus 
pointues  pat  un  bout  que  par  celui  qui  y  ell  op- 
po  é.  Quelques-unes  ont  la  figure  d'un  rein  ,  & 
ceft  par  la  partie  la  plus  enfoncée  du  lein  ,  qu'elles 
font  appliquées  contre  une  pente  branche  &  qu'elles 
y  tiennent.  D'autres  enfin,  fie  celles- ci  fournillent 
bien  des  efpeces  ,  font  des  moitiés  d'un  f,  hcroide 
aloiigé^  coupé  félon  l'on  grand  axe  ,  &  elles  ont 
quelque  refîbmblaTce  avec  un  bateau  renvetfé.  Leuis 
couleurs  n'ont  rien  de  bien  frappant  ;  cependant 
elles  pn-fentent  quelq.ies  variétés  appatentes.  Alftz 
communément  elles  en  ont  une  qui  approche  de 
celle  de  marron  ,  taniôt  plus  &  tantôt  moins  foncé. 
11  y  en  a  de  plus  rougeâtres;  il  y  en  a  qui  tiient 
fur  le  violet  ,  il  y  en  a  d  un  aifez  beau  noir  ;  il  y  en 
a  dont  le  fond  eff  jaune  avec  des  ondes  brunes,  ou 
biun   veiné   de  blanc. 

Des  efpèces  de  tubéro/îtés  ,  qui  n'ont  rien  de 
bien  propre  ,  foit  par  leur  figure,  foit  par  leur  cou- 
leur, à  s'attirer  de  l'attention  ,  auroient  pu  être 
longtemps  ignorées,  li  elles  ne  multiplioient  pas 
quelquefois  a  un  point  excellif  lut  nos  arbres  ,  &l 
fur-tout  fur  certains  athtes  fruitiers.  Les  Pêchers 
ei  font  quelquefois  tout  couverts,  tant  d'une  cf- 
pèce  en  forme  de  bateau  renverfé  ,  que  d'une  en 
petits  giaii.s  qui  appiochent  de  la  figure  fphérique  ; 
leurs  branches  en  font  défagrcablcs  a  voir  ,  elles 
piroiflent  toutes  galcules.  Quoiqu'on  fâche  faire 
u'age  d'un  eipèce  de  Aermes  depuis  long- temps , 
quoique  depuis  longtemps  on  l'ait  recueillie  avec 
fom  dans  certaines  contrées  ;  Kcaïunut  avoit  rai- 
fon  de  dire  que  ce  n'ctoit  que  depuis  peu  d'an- 
nées que  cet  infede  a  été  connu  pour  ce  qu'il  efl 
par  quelques  Savans.  Outre  fa  propie  forme,  di- 
verfes  cironltauces  fe  réunifient  pout  le  déguifer  fi 
bien,  qu'il  n'y  a  guère  que  ceux  qui  l'ont  obfervé 


C 


R 


4Î9 


avec  attention  pcn  !ant  le  cours  d'une  année  en- 
tière ,  qui  aient  pu  fe  convaincre  qu'il  cft  réellement 
un  animal.  Déjà  ,  dans  l'article  concerna-,t  la  Co- 
chenille ,  nous  avons  prefque  donné  en  même- 
temps  l'hiftoite  générale  du  Kermès.  Cependant  nous 
ne  (aurions  nous  difpenfer  de  rapporter  les  cbfer- 
vations  qui  ont  été  faites  fur  une  efpècc  particu- 
lière, &  qui  en  même  -  temps  qu'elles  pourront 
fcrvir  il  faire  connoître  les  autres  efpèces  ,  four- 
niront d.-s  connoiflances  nouvelles  ,  ainlî  que  des 
plaifirs  nouveaux  ,  pour  ceux  oui  fcroient  tcntc's 
de  vérifier  les  faits  par  eux-nicnies.  NoU'.  allons 
dès-lois  nous  fixer  d'aboid  a  donner  en  détail 
l'iiif.ouc  d'un  ces  Kermès  le  plus  communément 
répandiis  ,  &  des  plus  ailés  a  obferver,  de  celui 
en  forme  de  bateau  renveifé  qui  croît  fur  les  Pêcheis; 
nous  parlerons  enfuite  du  Kermès  proprement  dit, 
quia  nu-iité  une  attention  encore  p:iis  particulière, 
par  l'ufjge  qu'on  a  pu  en    fane. 

La  plupart  des  Kermès  font  parvenus  pour  ainfi 
dire  a  leur  dernier  terme  d'accroiifcmcnt  ,  ou  de 
développement  ,  vers  la  mi-mai ,  ou  au  plus  tard 
veis  le  commencement  de  juin.  Qu'on  obl'erve  alors 
les  Pêchers  ,  &  fur-tout  ceux  qui  font  mal  tenus, 
fouvcnt  (ans  avoir  bcfoin  de  chercher  beaucoup  , 
on  trouvera  qu'ils  en  ont  des  deux  genres  donc 
nous  avons  parlé  ;  les  uns  fonr  de  petits  grains  pref- 
que ro'ids  ,  de  la  groffcur  d  un  grawi  de  pui'vre  , 
tantôt  de  couleur  rouge.ître  ,  tantôt  d'un  rouge  très- 
brun  ,  &  tantôt  noirs  &  lihfans.  Lts  autres  font  de 
ceux  qui  ont  très  en  petit  la  ligiite  d'un  bateau 
renverfé;  ce  font  ces  derniers  que  nous  allons  fui- 
vre.  Leur  plus  giand  diamètre  eff  alfez  Ibuvent 
dans  la  dneélion  de  la  longueur  de  la  branche  ,  au 
moins  n'eli:- il  prefque  jamais  placé  perpcnJic.ilaire- 
ment  a  cette  diieftion.  Leur  peau  ,  ou  enveloppe 
extérieure  ,  qui  efl  tout  ce  qu'on  en  appeiçoit  alors  , 
eft  allez  (emblaMe  à  l'ccoice  fine  &c  Iule  de  quel- 
ques arbres,  à  celle  par  exemple  qu'on  détache  de 
deflus  le  Ceiifier.  Sa  couleur  e(t  à  pcu-pres  feuille 
morte  ;  quelquefois  elle  tire  fur  le  café  ou  (ur  le 
marron  clair  ,  mais  ordinairement  elle  eft  plus 
rouge.ître.  Les  tige--  ,  les  branches,  les  pondes  d'un 
an,  du  Pêcher,  (ont  fouvcnt  fi  chargées  de  ces 
Kermès,  qu'ils  s  y  ttouvcnt  de  tous  côtés-,  quel- 
quefois ils  font  diipofés  a  la  file  les  uns  des  autres'^ 
comme  des  grains  de  chapelet,  mais  quelquefois 
auffi  ils  y  font  écartés  les  uns  des  autres.  Tous  ceux 
qu'on  voit  en  même-tenips  fur  le  l'échcr,  &  donc 
lextérieur  eft  allez  f'emblable,  &  qui  rous  font  éga- 
lement immobiles  ,  ne  font  pas  pourtant  dans  le 
même  état;  les  uns  font  des  infertes  très-vivans  , 
les  aunes  font  des  infcdes  morts  ou  deli'echés  dès 
l'année  ou  les  années  précédentes ,  &  qui  font  reftés 
dans  les  places  mêmes  on  ils  ont  péri ,  fans  que  leur 
extérieur  en  ait  été  fenliblement  altéré.  Une  partie 
de  ceux  qui  font  furies  plus  vieilles  tiges,  (ur  les  plus 
vieilles  branches,  fontdes  Kermès  dellechés,  &  tous 
ceux  qui  fontattachés  contre  des  jet^  d'un  an,  font  des 
Ggg  1 


420 


K  E  R 


Kermès  bien  vivans  -.  Icsvivans  ont  par-tout  unecoti- 
leur  plus  fraîche  ,  plus  vive  que  celle  des  "mort?. 
Il  elt  encore  ait'e  de  ditlmguer  ces  derniers  des 
aucrcs  ,  par  un  moyen  fimpic.  Si  on  poulie  les 
rnorts  même  avec  le  doigr  ,  même  alfez  légère- 
ment ,  on  les  détdclie  ,  us  tombent  à  terre  ;  les 
autres  plus  adhérens  réfilleiu  davdnta;j;e  ,  &  il  on 
y  va  rudement  ,  on  l:s  cciafe  fans  les  Uire  glillcr.. 
Quand  on  en  écrafe  de  ceux  qui  font  vivans,  on 
en  fait  fortir  une  efpèce  de  liqueur  épaille  ,  une 
forte  de  bouillie  ,  en  un  mot  des  matières  a-pcu-près 
pareilles  a  celles  qu'on  fait  fortir  d  i  corps  de  tout 
inTcde  en  l'écrarant.  Cette  leule  cnconltancc  ap- 
prend que  les  deiniers  Kermès  ne  doivent  point 
être  confondus  avec  les  vraies  galles  des  arbres. 
Lis  autres,  ceux  qui  font  péris  depuis  longtemps  , 
ne  paroilVent  qu'une  coque,  ou  qu'une  demi-co- 
que caflfaiite  &  friable  ,  dans  laquelle  une  poudre 
blanche  ell  contenue. 

Le  Kermès  vivant  efl  fi  adhérent  à  l'arbre ,  qu'il 
cft  difficile  de  le  détacher,  dans  la  faifon  que 
nous  venons  de  choifir ,  pour  le  faire  confidérer , 
fans  l'écrafer  ou  le  bleffer ,  (i  on  ne  fe  fert  que  de 
fcs  doigts  ;  mais  on  parvient  à  l'enlever  bien  fain 
&  bien  entier,  au  moyen  de  la.  pointe  d'un  ca- 
nif ou  d'un  couteau,  qu'on  glille  entre  l'iufede 
&  l'écorce  de  i'atbre.  La  place  d'où  il  a  été  retiré , 
paroît  tapilTée  d'une  matière  cotonneufe  :  c'eft  fon 
ventre  &  tout  le  delfous  de  fon  corps  qui  eil  appli- 
qué coiitie  ce  lit  de  coton.  Le  ventre  elt  alors  aulfi 
renié  ,  ai;lli  plein  qu  il  tft  poflible  qu'il  le  fou  pour 
toucher  de  toute  part  !a  furface  fur  lequel  il  elf 
.fiîé  ;  (i  on  lui  ôie  le  coton  qu  il  entraîne  fou  vent  , 
il  paroît  rougeâtre  ,  &  d'iu.  lougcatrc  qui  difpofe 
à  le  regarder  comme  une  fubi'tancc  charnue.  Sans 
doute  la  feule  couche  cotonneufe  que  nous  venons 
de  faire  remarquer,  auri>it  !u  furtire  pour  empêcher 
de  co'  fondre  les  Kcmès  av^c  les  cxcroiliances  des 
arbres,  les  vr<».i.s  galles:  ces  gai. es  font  réellemen: 
recouvertes  par  l'ccarce  ,  elles  n'en  font  jamais  fé- 
pacées  par  une  efpèce  de  lit   de  coton. 

Le  Kermès  confiJété  un  peu  plus  tard  que  nous 
venons  de  le  faire,  c'eft-àdire,  peu  avant  la  fin 
de  mai  ,  font  encote  plus  dans  le  cas  d'être  mé 
connus  pour  des  animaux.  Si  environ  quinze  jours 
après  qu'ils  [\jat  devenus  auilî  gonllés  qu'ils  le 
peuvent  devenir,  on  les  détache  de  leur  place  ,  ils 
ne  parcillent  ilus  que  comme  na  de  ces  Kermès 
morts  &  dclfechés  ,  dont  nous  avons  parlé  ;  on 
n'y  trouve  plus  rien  de  ce  qu'on  y  avoir  vu  de 
charnu  ;  chacun  d  eux  efl;  devenu  femblablc  à  une 
pente  écaille  de  Tortue  ou  aune  ,  d'ud  l'animal 
autoit  été  tué.  11  n'eft  plus  qu'une  fimpic  coque  , 
qui  contient  &  lerouvre  une  infinité  de  grains  un 
peu  rougeâtres  ,  &  moins  adhérens  les  uns  aux 
autres  que  des  crains  de  fable.  Ils  t  cnncnt  fi  peu 
les  uns  aux  autres,  qu'ils  tombent  par  tcrie  avant 
t^ue  le  Kermès  aie  été  détaché  ,  fi  on  n'a  l'atten- 


K  ER 

tion  de  commencer  à  le  détacher  par  fa  partie  Aipé- 
rieure.  Pour  mieux  voir  ces  grains  en  place ,  on  n'a 
qu'a  couper  tranfveifalement  le  Kermès  avec  un  ca- 
nif, &  enlever  fa  partie  fupérieure  ;  on  fait  tomber 
tous  les  grains  qui  étoient  contenus  dans  cette  partie, 
mais  ceux  qui  étoieiit  logés  dans  la  partie  irtérieurc 
y  relient  ,  Se  on  voit  la  petiic  épaifleur  des  parois 
de  la  cavité  qui  les  renferme  ,  &  comment  ils  fonc 
empilés. 

Lorfque  l'on  confidère  ces  petits  grains  avec  un 
microfcopc  ou  avec  une  forte  loupe  ,  leur  figure 
oblongue  &  arrondie  ne  permet  pas  d--  les  j^Tcndrc 
pour  autre  chofe  que  ponr  des  aufs.  Le  Kermès  que 
nous  avions  vu  auparavant  charnu  ,  ne  paroît  alors 
véritablement  qu'une  coque  ,  ou  ,  comme  des  Na- 
turalises font  dit,  qu  une  clpèce  de  go..lIe,  rem- 
plie d'une  infinité  d'œufs.  Celt  aulfi  ce  qui  a  per- 
(uadé  à  quelques  Savans  ,  qui  n'avoient  pas  ob- 
fcrvé  les  Kermès  dans  tous  les  temps  oii  il  faut  les 
cbferver  pour  les  bien  connoîtrc  ,  qu'ils  n  étoient 
autre  chofe  que  des  coques  femblahles  a  celles  dans 
lefquclles  divers  infectes  renferment  leurs  œufs  } 
que  ces  prétendues  Galles  avoient  été  condruites  , 
peut-être  filées  par  quelque  infecte  qui  avoir  fongé 
à  y  mettre  fcs  ixuh  en  fureté.  Enfin,  fi  on  détache 
le  Kermès,  ou  Ci  on  l'ouvre  encore  un  peu  plus  tard, 
&  fi  on  obferve  la  cavité,  l'intérieur  de  l'efpèce 
de  coque  ,  la  loupe  y  fait  voir  des  milhers  de 
petits  infcdes  mêlés  avec  des  efpèces  de  giains  de 
poulfiére.  Ce  font  les  infeétes  (jui  font  fortis  des 
petits  œufs  ;  les  enveloppes  des  oeufs  d'oii  ils  fe 
font  tirés,  forment  partie  de  l'efpèce  de  pouflière 
au  milieu  de  laquelle  ils  font  ;  on  ne  trouve  plus 
alors    des  œufs  entiers. 

Quelques  obfervatisns  vraies ,  &  qui  ont  de- 
mandé de  l'attention  dans  ceux  qui  les  ont  faites 
pour  la  piemièie  fois,  ont  encore  concouru  à  faire 
prendre  de  fau/fes  idées  des  Kermès  &  des  petits 
animaux  fottis  des  œufs.  On  a  très-bien  remarqué 
que  la  peau  de  quelques  Kermès  étoit  percée  quel- 
quefois d  un  feul ,  quelquctois  de  ttois  à  quatre  trous 
ronds,  placés  tantôt  dans  un  endroit.  Si.  tantôt 
dans  un  autre.  Les  vérirabks  Galles  d'où  font  fortis 
les  Infectes  qui  fe  font  élevés  dans  leur  intérieur  , 
font  percées  de  même,  comme  s'il  ne  devoir  rieri 
manquer  à  la  rcifemblance  entre  les  vraies  Galles  Se 
les  Kermès  ;  on  a  vu  aulli  de  très-petits  infeétes 
furiir  de  ces  derniers  ,  après  avoir  cru  dans  leur 
intéricui  (ous  la  forme  de  larves.  Mais  il  ne  falloir 
qu'obfervcr  un  Kermès  dans  une  circonllance  favo- 
rable ,  dans  un  temps  moyen  entre  ceux  dont  nous 
venons  de  pailer  ,  pour  lui.  bien  afiurcr  fon  état. 
Se  pf^ur  voir  le  déncucment  de  toutes  les  difficultés 
qui  en   ont   irapofé. 

Nous  avons  confi.léré  le  Kermès  renflé  &  qui  pa- 
roilloit  charnu  ;  nous  l'avons  cnluite  conddérc  def- 
fcchc  ôc  devenu  une  eipcce  de  coque  très -remplie 


K  E  R 

d'oeufs  ;  (î  on  faifit  un  temps  moyen  entre  les  deux  [ 
jprécédens  ,  ce  qui  fera  aifo  à  i]ui  ne  mettra  pas  un 
iiitervalic  d'un  trop  grand  nombre  de  jours  entre 
fes  oblervauoiis,  on  détachera  un  Ktfmès  q'U  ne 
Icra  pas  aminci  au  point  de  ne  paroicrc  qu  une  mem- 
brane ,  &  qui  ne  fera  pas  aulFi  gonflé  que  celui 
f]ue  nous  avons  conlidcré  d'abord  i  il  reftera  entre 
(on  ventre  &  1  arbre  une  cavité,  mais  coniidérabic- 
ment  itioins  grande  que  celle  qui  f  eut  été  ,  fi  le 
Kermès  eût  été  décaché  plus  tard  ;  il  y  aura  dans 
cette  cavité  de  ces  petits  grains  que  nous  avons 
du  être  des  œufs,  mais  if  n'y  en  aura  que  pour 
remplir  la  petite  cavité  ,  à  moins  qu  il  n'y  en  eût 
eu  dans  la  fuite,  il  ril  bien  ailé  alois  de  fc  con- 
vaincre, fur-tout  fur  les  Kermès  en  forme  de  ba- 
teau Tenvetfé  ,  tels  que  ceux  des  Pêchers  ,  que  le 
Kermès  eff  un  véritable  animal ,  puilqu'on  peit 
s'alfuier  qu'il  eft  alors  occupé  a  faire  des  ceufs  , 
qu'on  l'a  détaché  pendant  yu  il  étoit  en  pleine 
ponte,  &  on  le  verra  continuer  de  pondre,  ci  La 
première  tois  ,  dit  Rcaumur  ,  que  jobfervai  dans 
cette  circonllance  favorable,  &  avec  une  forte  loupe, 
une  Gallinfeéle  que  je  vcrois  de  détacher,  je  vis 
diflindcnient  pns  d'un  de  fes  bouts  ,  près  de  celui 
que  nous  pouvons  appeler  le  poltéiieur  ,  je  vis, 
dis-je,  un  petit  irnf  ,  qui  n'étoit  encore  forti  qu'en 
partie  ,  &  qui  ctoit  encore  logé  en  partie  dans  le 
trou  dclliné  à  leur  donner  ilfue  à  tous.  Mais  pour 
ne  m'en  pas  fier  à  cette  feule  obfcrvation  ,  je  frottai 
doucement  le  venire  de  la  Ga'linfcéle  ,  &  je  foufflai 
dcllui  pour  emporter  les  œufs  qui  pouvoient  y 
être  retenus  par  quelques  inégalués  ;  après  quoi 
je  polai  la  Ga:l  nfcde  le  ventre  en  haut  fur  du 
fable  dont  j'avois  templi  un  petit  vafe.  Quoiqu'elle 
fût  la  allez  mal  i  fon  aife  ,  elle  ne  lailta  pas  de 
continuer  fon  opération  :  en  moins  d'une  heure 
elle  fit  forcir  trois  œufs  de  fon  corps  ,  par  l'ouver- 
ture qui  crt  auprès  du  deirière.  »> 

Nous  verrons  bientôt  les  Kermiîs  paroître  pendant 
plufifurs  mois  confécutifs  avec  des  formes  alftz 
lemhlablcs  a  celles  de  divers  autres  infct^es,  mais 
à  mefure  qu'ils  grolTiiïcnt,  leur  extéiicur  (e  défa 
çoniie  entièrement  :  ils  ne  groflillent ,  ils  ne  fe  dé- 
veloppent confidérablement  que  quand  les  milliers 
d'œufs  renfcim^s  dans  leur  corps  cioillent.  Quand 
ces  œufs  font  pi  es  de  fottir  du  corps  de  l'inlede  , 
le  ventre  efl  fi  tendu  ,  que  les  filions  qui  féparent 
naturcllenv;iit  les  anneaux,  ont  difparus;  cependant j 
lorfque  l'infedte  a  avancé  fa  ponte  ,  il  redevient 
aflez  connoil1ab:e  puir  ce  qu'il  e(l,  fionlobferve 
du  côcé  qui  étoit  apphqué  contre  l'arbre  :  alors 
le  ventre  étant  un  peu  vuidé,  les  anneaux  dont  il 
elf  compofé  ,  font  allez  aifes  à  dillinguer  à  qui 
les  conddèie  avec  une  loupe;  on  peut  en  comptet 
cinq  ,  dans  le  dernier  defquels  ci\  l'ouvertute  qui 
donne  fortic  aux  œufs.  On  peut  aulfi  reconnoître 
fil  pattes  de  l'mfcde  qui  n'en  a  pas  fait  ufage  de- 
puis longtemps  :  il  les  tient  alors  a^pliquces  con- 
tre fon  coif  s  ;  il  y  en  a. quatre  qu'on  diftniguc  pliis 


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411 


aifcment  que  les  autres.  On  peut  encore  ,  en  ob- 
icrvant  avec  attention  ,  a'ppcrcevoit  près  de  la  pre- 
mière paite  de  pattes,  une  cfpece  de  petit  iiiam»- 
lon,  qui  ell  la  partie  par  le  nv^yen  de  laquelle 
liiifeéle  fe  nourrit. 

Si  on  confidère  fur  la  brancbe  la  place  d'oii  on 
a  détaché  un  de  ces  Kcimès  ,  qui  n'a  point  encore 
commencé  fa  ponte,  on  y  voit,  comme  nous  l'avons 
de/adit.uu  efpèce  de  lit  d'un  duvet  cotonneux  ;  ce 
duvet  feul  pourroit  donner  quelque  idée  de  la  figuce 
&  de  l'arrangement  des  parties  qui  font  du  côté 
du  ventre  ;  on  y  retrouve  leur  moule  ,  on  y  dif- 
tinguc  fur-tout  ceux  des  cinq  anneaux  &  de  quatre 
des  patte":.  Si  on  ne  doit  pas  héfiter  fans  doute, à 
rcgaider  les  Kermès,  comme  de  véritables  animaux  , 
on  ne  peut  aulfi  qu'admiter  la  manière  dont  la 
nature  les  a  pour  ainfi  due  inftruits  a  conierver 
leurs  œufs  &  les  pcrits  qui  en  éclofcnt.  Quant. té 
d'autres  in<ec>es  faver.t  filer  des  coques  dans  lef- 
quelles  ils  renferment  leurs  œufs  avec  bien  de 
I  art  j  c'efl  (on  propre  coi  ps  que  le  Kermès  doit  cin- 
ploycr  pour  couvrir  les  fiens  :  fon  corps  leur  tient 
véritablement  lieu  d'une  coque  bien  c'ofe  :  il  ne 
les  iaille  pas  un  mirant  expofés  aux  imprelVions  de 
l'air  ,  il  les  met  parfaitement  a  l'abti  ,  il  les  couve 
en  quelque  forte  des  l'inllant  où  il  vient  de  les 
pondre.  Les  petits  qui  forcent  des  œufs  ,  (e  trouvent 
encore  couv-s,  ou  couveits  au  moins,  des  l'inf- 
tant  de  leur  cailfaiicc  &  pendant  pluficurs  jours  , 
par  leur  mère,  ou  du  moins  jar  fon  cadavie  :  de 
lutte  que  le  Kermès  ,  même  après  être  péri  ,  elt 
utile  ,  foit  a  fes  œufs  ,  foit  a  l'es  petits  ,  il  les 
couvre  encore  alors  avec  fon  corps  ,  qui  fe  deficchc 
lans   tomber  en  pourriture. 

Mais  pour  mieux  adrciier  la  manière  fingulièrc 
que  la  Nature  a  choifie  pour  perpétuer  les  Kermès, 
retournons  encore  à  confiJércr  un  de  ceux  du  Pê- 
cher, en  forme  de  ba  eau  ,  &  qui  elt  p  êc  a  com- 
mencer i'à  ponte.  Le  contour  ovale  de  fon  corps  , 
cette  ligne  qui  peut  être  regardée  comuie  le  ter- 
me de  leparation  de  la  pait:e  convexe  ou  du  dos  , 
&de  la  partie  prcfque  plane  ou  du  ventre,  ell  exac- 
teœent  appliquée  contie  une  portion  de  l'arbie.  Se 
la  portion  de  l'atbre  qui  ell  dans  cette  enceinte, 
ell  tapilfé  d'un  duvet  ou  dan  coton  fur  lequel  le 
ventre  ell  pofé.  Faifocs  pondre  un  premier  œuf 
a  notre  Kermès  ,  il  r.e  le  poull'era  pas  par  delà 
l'enceinte  de  fon  coips  ,  comme  plu  eurs  infecles 
poullent  leurs  œufs.  Sur  le  champ  il  va  faite  paiîer 
cet  œuf  entre  fon  ventre  iSt  le  ht  de  duvet  ;  c  eft-là 
où  il  conduira  peu- à-peu  tous  les  œufs  qtii  doi- 
vent forcir  a  la  file  du  premier  ;  il  les  pond  (ans 
leur  permeccre  de  paroître  pour  aii.fi  due  au  jour. 
A  inclure  que  le  vencre  le  vuide  d  une  certaine 
quantité  d'ccufs  ,  il  lailTe  la  place  nécellaite  pour 
les  loger  entre  l'on  enveloppe  extérieure  ,  fa  peau 
Se  le  Tic  de  coton;  ainli  fuccellivement  les  œufs 
forteni  du  corps  ,  &  fuçccfEyemect  ils  fon:  conduits 


4i2 


K  E  R 


entre  la  peau  du  ventre  6c  le  lit  de  duvet.  La  peau 
du  ventre  cède  pour  lui  laiilcr  la  place  nécclTai.-c, 
elle  s'approche  du  dos  &  s'en  approche  de  plus  en 
plus.  Le  volume  cju'avoit  le  ventte  avant  fa  ponte 
é:o'a  prcfcjue  tout  dû  aux  œufs  dont  il  étoit  farci. 
Quand  la  ponte  eit  fime  ,  la  peau  du  ventre  ,  fi 
tendue  auparavant  ,  eit  pouffée  par  les  œufs  qui 
ont  palTi^  en-dehors  &  fous  elle  ,  juf^u'à  toucher, 
ou  prcfc]uc  à  toucher  k  dos  ;  elle  n'en  eft  féparée 
que  par  des  parties  allez  muiccs ,  comme  les  intcf- 
tins  &  les  ovaires.  Ceux-ci  qiu  feront  vuidés,  ne 
tiennent  pas  alors  grand-place  ^  ils  lont  flafcjues. 
Le  côté  du  Kermès  ,  qui  ell  tourné  vers  l'arbre  , 
eft  donc  devenu  concave,  il  eit  fait  alors  en  co- 
quille ou  en  cuilleron  ,  &  cette  clpècc  de  coquille 
appliquée  contre  l'arbie  ,  forme  une  coque  qui  re- 
couvre d'autant  mieux  les  œufs  ,  que  fa  membrane 
extciiiiire  ,  celle  de  la  partie  convexe,  eit  forte, 
fcriéc,  ic  femble  analogue  aux   matières  cruitacies. 

Aptes  que  le  Kermès  a  fini  fa  ponte  ,  il  ne  relie 
'pas  long-temps  en  vie  ;  c'ctt  une  loi  atftz  g--'né- 
raie  ,  .^uc  les  infeûcs  pcrillent  'quand  ils  ont  fait 
tout  ce  qui  étoit  néceflairc  à  la  rnuhiplicaticn  de 
leur  efpècc  ;  il  p.'rit  donc  ,  &  dans  la  même  place 
où  il  s'étoit  fixédepui'>  long-temps,  fou  corp^  achève 
de  Ce  dcjfe-:her,  &  le  voilà  transformé  dans  une 
efpècc  de  coque  qui  couvre  les  cculs  ,  &  qui  pa- 
roit  fi  bi:n  en  être  une  véntable  ,  qu'il  ii'clt  pas  éton- 
nant (|uc  des  cbfervatcurs  attentits  aient  ciu  qu'elle 
n'ctoit  que  cela  ,  qu'ils  n'aient  penlé  ni  qu'elle 
avoir  été  animal  ,  m  qu'elle  n  étoit  qu'un  animal 
deli-ché  car  lien  ne  peut  conduite  a  prendre  une 
idée  réelle  de  la  naïuie  du  KerméÇj  quand  on  ne 
l'a  pas  fuivi  dans  fts  didérens  étais  ,  &  fur-tout 
d.ins  l'opération  de  la  ponte. 

On  ne  fauroit  voir  comment  le  Kermès,  malgré 
fon  immobilité,  doit  conduire  jufqu'aupiès  de  fa 
patrie  antérieure  les  œufs  qu  il  fait  fortir  de  fa 
partie  poflérieure.  Quoique  tout  le  corps  ne  change 
point  de  place  pendant  qu'il  pond  ,  il  y  a  lans 
cloute  alois  des  mouvcmcriSintéricur<;;  les  anneaux, 
mobiles  du  côté  du  ventre,  peuvent  aider  par  leur 
comprelVion  la  fortie  des  œufs;  mais  on  peut  ima- 
giner auilî  que  les  mouvcirtcns  luecellifs  de  ces  mêmes 
aiUicaix  ,  conduifént  les  œufs  vers  la  partie  anté 
rieure  :  le  dernier ,  le  cinquième  anneau  poullj 
l'œuf,  qui  vient  de  fortir,  a  l'anneau  qui  la  pré- 
cède ,  au  quatfième  ;  celui-ci  le  ta.c.  avancer  jul- 
qu'au  troifieme  ,  &  ainli  d'anneau  en  anneau  il  e(l 
conduit  jufqu'au  premier.  Dès  que  les  œufs  fe  trou- 
veront empilés  veis  les  premiers  anneaux  ,  les  mou- 
vement des  anneaux  furies  œufs  nouvïiiement  fortis, 
fe  communiqueront  aux  œufs  entamés,  &  les  pouf- 
feront plus  loin  i]ue  les  anneaux.  Keaumur  croit 
avoir  vu  faire  des  mouvemeis  femblablcs  .1  ceux 
qui  font  nécclfaiies  a  cette  opération  ,  aux  Kermès 
qu'il  tenoit  dans  le  table,  tenvcrfés  fur  le  dos, 
pour  les  obfervcr  pendant  qu'ils  poudoicnt, 


K  F  R 

On  n'a  pu  .ippicn.irc  ncn  de  bien  précis,  fur  le 
noiiibic  des  )jurs  au  bout  defqucls  ks  petits  Ker- 
mès forttnt  des  œufs  ,  mais  il  a  paiu  qu'ils  en  lont 
au  moins  dix  à  douze  à  éclote.  Il  a  paiu  encore  que 
plu.'ieurs  jours  après  leur  naillance  ,  ils  relient  tran- 
quilles fous  la  coque  formée  par  le  cadavre  de  leur 
mère,  &  au  milieu  des  fragmens  des  coques  d'œufs 
d  où  ils  fe  lont  tirés  ;  ils  y  reftent  appaiemmenc 
julqu'a  ce  que  leurs  parties  (e  foient  affermies.  Enfin 
lis  deviennent  en  état  d'aller  jouir  du  grand  jour, 
&  ils  en  ont  befoin.  On  iniagme  allez  qu'ils  doivei.c 
être  alors  d'une  extrême  pctuiffc:  ce  n'.ft  qu'avec 
une  loupe  qu'on  les  peut  bien  voit  ;  mais  on  nima- 
gineroit  peut-être  pas  combien  ces  infeélcs  nouveau  - 
nés.  rcliemblent  peu,  au  moins ,  par  leur  aûiviré  , 
a  celui  a  qui  ils  doivent  la  naillance  ,  &  à  celui 
qu'ils  doiveiK  eue  un  jout.  Ils  marchent ,  &  mar- 
ihent  cx:renienien;  vite.  Leur  foimen'a  rien  de  fin- 
gulicr  ,  liur  corps  cit  tiès-applaii  i  fon  contour  eft 
a  pcii-prés  ovale.  Audi  femble  -  t  -  il  une  petite 
plaque  ovale  :  Ils  portent  deux  ant  nnes  devant 
eux;  ils  font  munis  de  lix  pattes  qu'on  apperçoic 
k.rlqu'on  les  cherche  avec  un  peu  d  attention  :  allez 
louvci.t  elles  (ont  cachées  ^ar  la  partie  l'upéiieure 
au-delious  de  laquelle  elles  font  attachée-:.  Ce  qui 
doit  déternnucr  a  cttnre  que  les  petits  Kermès  ne 
ptcnncnt  1  eilor  que  pUuicLirs  jours  après  qu'ils  fot.t 
nés  ,  c'elt  qu'une  mère  de  ces  Kermès  ,  qui  èil 
dellechée  &  ne  fert  plus  que  de  coque  ,  peut  être 
obltrvee  à  la  loupe  pendant  pluheurs  jours  ,  fans 
qu  on  voie  autour  d  elle  aucun  petit  vivant;  ma'S 
Il  on  la  détache  6i  fi  on  cherche  a  voir  à  la  loupe 
ce  qui  eit  dans  fa  cavité  ,  tout  y  patoît  fourmilier 
de  petits  animaux  qui  y  font  nés  ;  on  les  a  dérer- 
miucs  a  fe  mettre  en  mouvement,  ils  s'éparpllen;  de 
tous  côtés;  ils  fe  dilpciient ,  &  avec  vîteffeiily 
en  a  des  millieis,  on  en  peut  juger  par  le  nombre  dts 
œuts.  Quelques  auteurs  ont  compté  plus  de  deux 
mille  auts  fous  un  léul  Kermès  de  certaine  elpèce  , 
Se  d'autres  en  ont  compté  plus  de  quatre  mille  ious 
un  autre  efi'èce  de  Kerincs.  Le)rf|u'on  voit  tant 
de  milliers  d  infeétes  dans  un  tas  de  poudre  blan- 
che, &i  que  celui  qui  leur  a  donné  naillance  paroît 
réduit  a  n'êtie  qu'une  limple  coque  ;  on  icroit  tenté 
de  les  croire  coupables  d  une  grande  barbarie,  on 
!ero,t  tenx  de  erone  qu  i  s  ont  dévoré  toute  la  fui  - 
itance  du  corps  de  lei,v  mère.  M.  Certoni ,  quid'ai  - 
reais  a  fait  de  trcs-bonnes  oblervations  fur  leKei- 
més  ou  les  Coclienilles  ,  Se  qui  a  compté  avec  foin 
le  nombie  de-  œufs,  l'a  penlé  a-pcu-prcs  ainh  ;  il 
a  cru  que  les  œut-  éioient  écloi  dans  le  coips  de 
la  mère,  &  ^jue  les  petits  le  dcchiroicnt  pour  for- 
tir ;  les  apparences  font  très-propres  à  induire  dans 
cette  erreur. 

S'  on  conhdère  les  Kermès ,  un  certain  nombre 
de  jours  après  que  leur  ponte  elf  finie,  on  voit  au- 
tour d  eux  les  petits  qui  (ont  nouvellement  nés,  Sc 
on  en  voie  qui  a  chaque  iulrant  fortent  de  dclfous 
le  cauavie  dcùéché  qui  leur  formoit  une  coque.  La 
Nature  leur  a  préparé  une    porte   qu'ils  ne   feue 


K  E  R 

pas  embarrafTés  de  trouver  :  une  petite  pordon  de  Ix 
partie  j  uft  licurc  du  Kermès  mère,  n'clt  pas  ap 
pliqu'e  coi  tre  l'aibrc  ,  elle  cit  naturellement  con- 
tojtné.  de  maiuére  à  ne  pou'.  or  s"y  appliquer  ,  8c 
elle  ell  feiijui.-.  Cette  portion  dans  quelques, Ker- 
mès,  'rt  friitc  comme  la  partie  fupérienre  d'un  bec; 
dam  d'autres,  coiImk  U  portion  de  U  Icvre  fupérieure 
qui  fjit  11  inoi  c.  Dans  le  Kermès  du  Pèdicr  elle  cft 
la  moiti  d  ui!  couit  t  lyau  ,  dont  la  concavité  c\\ 
tounije  vers  1  aibu-.  CVil  par  cet  endroit  que  for- 
teiir  tous  les  Kermès  nc-uvellement  nés.  Des  trous 
ronds  paio^lTeut  quelquefois  fur  la  partie  conveie 
des  Knmès  mères  ,  maii  ils  n'ont  pomt  été  ou 
veits  par  les  jeunes  Kermès  ;  ils  lont  ,  comme 
nous  l'avons  d  jà  dit,  l'ouvrage  d'autres  inledes  , 
qui  ,  après  avoir  cru  &  vécu  ,  fous  la  forme  de 
larves  ,  dans  le  corps  des  Kermès  ,  en  peicent  le  dos 
pour  en  forcit:  c'cft  aullî  ce  qui  a  beaucoup  con- 
tribué à  faire  confondre  les  Keraics  avec  les  Galles. 

C'efl:  vers  les  premiers  jours  de  juin  que  les  Ker- 
mès du  Pécher  nouvellement  nés ,  commencent  à 
fortir  de  dellous  le  Iquclete  de  leur  mère.  On  les 
volt  marchtr  ,  ou  plutôt  courir  ,  &  même  vue  , 
fur  toutes  les  branciits  de  l'arbre  :  on  ne  les  voit 
pourtant  que  quand  on  obferve  les  br.inchcs  avec 
une  forte  loupe.  «  Après  en  avoir  vu  en  ttès 
grande  quantité  fur  des  branches  de  Pêcher  ,  dit 
Reaumiir,  je  crus  au  bout  de  quelques  jouts  les  en 
trouver  toutes  couvertes,  patce  que  dans  le  temps 
de  mon  obfeivation  le  iiombre  des  Gallinledcs  qu; 
étoient  forties  de  leurs  ctiques  ,  quoi  pi'iiiimenfe , 
ctoit  petit  en  comparaifon  du  nou'bte  d-  celles  qui 
n'avoient  pas  encore  pris  rc/Tur  ;  aullî  fus  je  très- 
furpr;s  de  n'y  en  rencontr.-r  que  quelques-unes  dif- 
perlées  par- ci,  par-  la;  je  ne  favois  ce  que  les 
autr-s  étoient  devenues.  Notrs  avons  d;t  ai-leurs  , 
pourfuit  le  même  Auteur  ,  que  pour  découvrir  les 
Pucerons  qui  fe  font  établie  &  cachés  [dus  les 
feuilles  ,  &  même  fous  les  écorces  de  différcns  ar- 
bres ,  il  n'y  avoir  qu'à  fe  lailler  guider  par  les 
Fourmis  ,  qu'a  lemarquer  oii  leur  courfe  fe  ter- 
mine fur  les  arbres  où  elles  montent  :  elles  fo:u 
aulTi  les  meilleurs  guides  qu'on  puilTe  fuivre  pour 
trouver  les  Galhnfectes;  elles  les  aimcnc  comme  elles 
aiment  les  Pucerons;  elles  fe  tiennent  autour  d'elles; 
aulfi  m'ont-eles  fouvept  ind.qué  des  Gallinfedcs  fur 
des  efpèces  d'arbres  où  je  ne  m'avifois  pas  d'en 
chercher.  Ce  furent  aulfi  les  Fourmis  qui  m'appri- 
rent ou  fe  tenoient  les  jeunes  Gallinfedes  du  Pêcher, 
qui  avoient  di'.paru  pout  inoi  ;  je  vis  des  Fourmis 
monter  cuntinucllement  fur  les  feuilles  de  ces  arbres, 
&  s'y  arrêter;  je  foupçonnai  qu'elles  y  cherchaient 
quelque  chofe.  J  obfcrvai  ces  fcuil  es  avec  une  loupe, 
&  je  reconnus  aulTi-tôt  qu'elles  étoient  remplies  d'un 
grand  nombre  de  petites  plaques  qui  étoient  au- 
tant de  Gailinfcdes.  Elles  avoicnt  d'autant  plus  ai- 
lément  échappé  à  mes  yeux  ,  qu'outre  qu'elles 
étoient  extrêmement  petites  ,  elles  étoient  toutes 
faus  mouvemciit ,  &  hors  des  places  ou  je  croyois 


K  E  R 


425 


devoir  les  trouver ,  c'cft  a  dite,  hors  des  tiges  fur 
lef  (Utiles  ou  voit  tnutcs  les  Ga!luifcdcs  d'une  g.olîcur 
fcnfible.  Le  (cc;iurs  de  la  loupe  me  devint  pourtant 
it.utiie  pour  le-  rcconiioî  rc  fur  les  rcuilles  ,  lotf- 
que  je  fus  qu'elles  y  étoient  ;  quelques-unes  ét^iicnt 
grolles  de  relie  pour  être  apperçucs  a  la  vue  fiin- 
ple.  Certaines  feuilles  en   étoient  toutes  couvertes; 


andeii 


&  de 


on   y  en    voyoït    de 

diftéicntes  couleurs  ,  de  prefque  blanch.s  ,  dun 
blanc  verdâtrc  ,  d'un  blanc  jaunâtre  ,  de  jaunâtres, 
de  rougcâtres.  Pour  la  plupart  elles  étoient  fi  mm. 
ces  ,  fi  applatics,  &  de  plus  li  immobiles  ,  quej'ctois 
très-difpofé  à  ne  les  prendie  que  pour  des  dé- 
pouilles quittées  par  ces  inlcdes.  Pout  commencer 
à  m'allurer  que  ces  plaques  fi  minces  n'étoient  pour- 
]  tant  pas  de  (impies  dépouilles  ,  je  les  prcffai  avec 
I  l'ongle  ,    je  les  écrafai  ,   &    le   forçai    aulfi-tôt    un 

|(uc  jaunâtre  de  (ortir  par  un  des  boucs  de  leur  corps, 
&  de  s'y  aflcmbler.  Mais  j'eus  bientôt  une  preuve 
p!us  complette  que  les  plaques  les  plus  minces,  que 
!  celles  qui  ne  f.-mbloient  qu'une  (impie  membrane  , 
•  étoient  des  infcdes  trés-vivans.  Je  portai  dans  mon 
I  cabinet  des  feuilles  chaigées  de  toutes  ces  petites 
taches  .  pour  les  oblerver  Si  pojr  les  faire  dçffiner. 
j  Au  bout  de  quelques  heures  ,  je  vis  ces  feuilles 
)  couvertes  d  infectes  en   mouvement,   toutes  les  pe- 

itites  plaques  s'étoient  détachées  ;  elles  marchoient  , 
&  niarchoi=n;  très  vite  ».  C'eR  ,  fans  doute,  en  s'ex- 
j  primant  de  même,  4:  en  entrant  datis  tous  ces  dé- 
tails,  qu'on  fe  rend  véritablement  digne  d'être 
l'interprète  de  la  Nature  ,  &  de  mériter  aulfi  la  re- 
connoidance  de  ceux  qui  en  font  l'objet  de  leur 
étude. 

Ainfi  ,  ces  infetn:es,  après  être  nés  fur  les  bran- 
ches des  Pêchers  ,  les  parcourent,  &  vont  chcicher 
les  feuilles  fur  lefquelles  ils  fe  fixent  ,  fans  douce 
pour  en  tirer  la  fubliance  nécedaire  à  leur  nour- 
riture &  .i  leur  accroilTemcnt.  Ils  ne  rongent  point 
les  K-uilIcs  ,  ils  en  pompent  le  fuc  avec  une  trompe 
placée  près  de  la  première  paire  des  pattes.  Ce  n'cit 
pas  fur  les  jeunes  Kermès  qu'il  faut  chercher  à  la 
voir ,  c'eft  tout  ce  qu'on  peut  faire  que  de  la  dif- 
tinguer  fur  les  plus  gros;  néanmoins,  fi  on  obferve 
ces  derniers  dans  des  circonllances  favorables  ,  on 
découvre  prelque  toujours  vers  l'origine  de  la  pre- 
mière paire  des  pattes,  un  petit  enfoncement  retor- 
de de  quelque  chofe  de  charnu  ,  comme  un  court 
tuyau  cvjfé.  Apiêsavoir  dèraché  peu-a  peu  quelques 
Kermès  de  l'endroit  oii  ils  le  font  fix;:'s  ,  on  peut 
y  voir  un  (î  et  blanc  extrêmcmeut  délié,  plus  long 
que  la  moitié  du  corps  de  l'infcète  ;  il  tire  fon  ori- 
gine du  court  tuyau  charnu  :  on  voit  la  pointe  de  ce 
tîlet  piquée  dans  l'écorce  fous  laquelle  clic  devoit 
être  enfoncée  en  avant ,  ou  y  faire  bien  des  circuits. 
Ce  filet  clf  fans  doute  l'organe  au  moyen  duquel  le 
Kermès  fe  nourrit,  &  le  principal  inftrumcnt  qui  le 
tient  affujetti  dans  Ci  place. 

Les  jardiniers)  attentifs  nétoyent  de  leur  mieus 
leurs  arbres  fruitiers  ,  Si   fur-tout  les   pêchers ,   des 


424- 


K  E  R 


Kcrniè;.  L'expérience  leur  a  appris  que  ce?  infe(f)cs 
épu'.feiu  les  arbres  de  fève  ,  qu'ils  les  foin  languir , 
&  aièiwe  périr.  Quelque  grande  que  Cnt  la  quan- 
tité des  Itermès ,  qui  fe  loni  multipliés  fur  un 
arii  rc  ,  il  y  a  pourtant  peu  ^'apparence  que  ce 
quUis  confûinmcnc  en  fève  pour  leur  nourriture 
&.  leur  accroilleinent ,  foit  aiVcz  confid^iable  pour 
tl^eraibrc  nepuille  la  leur  fournir  fans  en  foufrtir. 
Il  y  auroii  peur-ècre  plus  de  fève  employée  à- nour- 
rir aux  déptns  des  greifts  brandies,  un  ou  ieiix 
petits  rejetions  garnis  de  toutes  Tes  feuilles,  qu'il  n'y 
I  II  à  de  confoiiifiiée  par  les  Kermès.  Le  mal  qu'ils  foni 
auxaibres,  eft  pourtant  réel,  &  il  paroit  réel  en- 
core- que  ce  mal  vient  de  la  quantité  de  fève  qu'ils 
font  loitir;  mais  c'ell  qu'ils  en  font  fortir  beau- 
coup plus  qu'il  ne  leur  en  faut  ;  ils  occafionnent  la 
perte  d'une  >iuantnc  de  févc  qui  furpafl'e  confidéra- 
bie-ment  la  quantité  néccfiairc  pour  leur  accroiffe- 
inent.  «  C'clt  ce  qui  nie  paroit  bien  prouvé  ,  dit 
l'il  ullrc  obfervateur  (  que  nous  ne  faurions  trop  faire 
pai  1er  lui-même  )  ,  par  quelques  obtervations  faites 
cntiela  mi-mai  &  'a  h"n  du  mC-me  mois,  un  matin 
je  remarquai,  &  y  en  fus  furpris  ,  que  la  terre  qui 
itoh  au-deilous  des  branches  de  quclc|ues  Pêchers 
tn  cfpalicr  ,  étoit  bien  mouillée  ,  quoique  toute  la 
tei te  des  environs  fût  très-fèi:hc,  là  elle  femblolc 
avoir  été  arrolée.  Je  ne  croyois  pas  ce  qui  avoir  pu 
déterminer  mon  jardinier  à  arrofer  ces  Pêchers  ,  aulli 
ne  l'avoir- il  pas  fait.  C'eft  de  la  propre  lève  de  l'ar- 
bie  que  la  teric  avoir  été  mouiilce  ,  &  elle  n'étoic 
mouillée  qu'en  deflous  des  Pèihcrs  très-peuplés  de 
Gillinfeélcs  ,  &  même  qu'au  dtlTous  des  branches 
de  chaque  Pêcher  ,  qui  en  ètoient  couverres.  Les 
Pcclicts  qui  ètoient  nets  de  ces  infedes  ,  n'ètoient 
environnés  que  d'une  terre  lèche  ,  les  branches  de 
ces  Pêchers  ètoient  fèches  ,  au  lieu  que  les  bran- 
ches des  Pêchers  fur  lelquels  il  y  avoir  beaucoup  de 
Galliiircftes,  ètoient  mouillées;  elles  avoientniouiilé 
les  echalas  du  treillage  contre  lefquels  clk-s  ètoient 
attachées;  ces  cchalis  ètoient  tous  imbibés  d'eau. 
Après  avoir  frotté  mon  doigt  contie  le  Pêcher  ,  après 
l'avoir  mouillé  ,  je  le  fuçai  ,  &  je  trouvai  cette  eau 
fucrée  j  je  gouttai  anfîî  de  la  terre  qui  croit  mouillée  , 
Si  je  lui  trouvai  le  même  jjoûr.  Il  (uit  de  cette  obfer- 
vation  ,  que  j'ai  répétée  bien  des  fois,  qu'il  coule 
une  quantité  confuiérable  de  liqueur  ,  par  les  trous 
des  piqûtes  faites  aux  arbres  par  ksGalhnfcdes.  » 

La  trompe  du  jeune  Kermès  doit  plus  aifèment 
agit  contre  la  peau  d'une  feuille  ,  que  contre  l'ècor 
ce  d'i;nc  trge  ;  d'ailleurs  le  fuc  qu'elle  en  tire  ,  peut 
alors  erre  plu^  convenable  a  l'initélc.  Les  feuilles 
que  l'on  vient  à  traufporter  chez  foi  dans  des  jours 
chauds,  fe  defl'cchent  au  bout  de  quelques  heures  , 
en  voit  aulli  les  Kermès,  fcntaut  qu'ils  n'en  tiient 
plusdefucs,  s'en  dérachcr  ;  ils  fc  mettent  en  mar- 
che pour  en  aller  chercher  ailleurs  de  plus  fraîches  & 
de  plu-  fiicculciites.  Qn„nd  on  a  vu  une  fois  mar- 
cher les  ICci  mes  ,  on  diftinguc  leurs  partes  dans  le 
teros  même  où  elles  font  fiâtes  ;  eiks  font  poiuiaut 


K  E  R 

a'ors  retirées  fous  le  co'ps  ,  mais  celui  ci  a  aniï 
de  iranfparcnce  pour  les  lailler  anperccvoir.  !1  y  eit 
a  au  moins  quatre  qui  f>nt  très-rcconnoilfables. 
Lorfqii'on  trouve  de  Kirmè»  (ut  les  feuilles  ,  on 
en  t'oïkvc  aalVi  de  méuie  .ige  fur  le?  bouts  des  nou- 
veaux jets  du  rèchtr  Li  même  raifon  doit  le  dé- 
terminer à  s'arrêter  fur  les  unes  &  fur  les  autre'. 
Quoique  leur  cori'S  foit  alois  comme  une  p!a-,-ue  en- 
trémcment  mince  ,  li  on  l'obferve  avec  une  forte 
loupe,  ou  un  niicrofcope  ,  il -paroit  beaucoup  plus 
de  travail  fur  Ci  furface  fupérieurc.'  Un  ovale  plus 
petit  que  relui  de  la  rirconfèience  cxr'iieure  a  la- 
quelle il  efl  concentrique  ,  fcmbie  marquer  le  con- 
tour du  dos.  Il  tll  uni  ou  au  plus  marqué  de  quel- 
ques points  ;  mais  de  la  circonférence  Je  cet  ovale 
partent  des  lignes  ,  ou  plutôt  de  ;ol'.es  crénelâtes 
qui  fe  dirigent  comme  des  efpèces  de  rayons  à  tout 
le  bord  du  contour  extérieur  du  corps. 

Avec  le  tems  les  Kermès  des  Pêchers  comme  ceux 
des  autres  arhres ,  deviennent  réellement  immobiles 
&  incapables  de  faire  aucun  ufage  de  leurs  pattes  ; 
mais  les  anreurs  qui  ont  traité  de  quelques  efpèces 
de  CCS  infectes  ,  ont  cru  qu'ils  pcrdoient  entière- 
ment le  mouvement,  bien  plutôt  qu'ils  ne  le  per- 
dent ;  ils  les  ont  vus  fe  fixer  peu  de  tems  après  leur 
nailîance  ,  &  ils  ont  ctu  qu'ils  s'étoient  fixes  pour 
ne  plus  jamais  fe  mouvoir.  «  Dans  la  vue  d'appren- 
dre, dir  encore  Reaumur  ,  jufqu'a  quel  âge  les 
Gailinfeélcs  font  ou  peuvent  faire  ufage  de  leurs 
jambes  ,  j'ai  porté  dans  mon  cabinet  ,  loit  des  feuil- 
les .  frit  de  jeunes  jets  de  Pêcher  contie  lefquels 
elles  ètoient  plaquées,  pendant  fis  mois  de  fuite  ,  à 
commencer  depuis  celui  de  juillet  jufqu'au  mois  de 
décembre  inclufivemcnt.  Des  que  les  feuilles  &:  les 
reicttons  ont  commencé  a.  fe  delfécher  ,  les  Gallin- 
fcdes  les  ont  quittés  ,  S:  par  confèquent  tantôt  plu- 
tôt ,  &  tantôt  plus  tard  ,  tantôt  au  bout  de  quel- 
ques heures  ,  tantôt  au  bout  d'un  jour,  fclon  que 
l'air  ètoit  plus  chaud.  Malgré  l'immobi  itè  appa- 
rente des  jeunes  Gallinfccles',  il  n'étoit  pas  vraifeni- 
blable  qu'elles  fulîént  incapables  de  mouvement 
d'aulli  bonn'e  heure  qu'on  l'a  cru.  Les  infeéics  font 
tous  b)en  inftruits  par  la  Naiure  pour  leur  conler- 
vation  ;les  nôtres  le  feroieiit  mal  ,  li  aya  tbefoin  de 
fe  nourrir  &  décroître  pendant  une  année  prefque 
entiéte,  ils  a'ioient  fe  fixer  pour  iou)outs  (ur  des 
feuilles  qui  doivent  tomber  avant  la  fin  de  l'autom- 
ne. Nos  G.illinfea:s  tombent  auffi  vers  la  Torf- 
faints  avec  les  feuilles  fur  Icfquelles  elles  fe  font  ap- 
pliquées ;  mais  on  ne  doit  pas  être  embarrallé  de 
ce  qu'elles  deviennent  ;  bientôt  elles  abandonnent 
ces  feuilles,  comme  je  leur  avois.vu  abandonner 
celles  que  j'avois  portées  dans  mon  cabinet  ;  elles 
regagnent  l'arbre  S:  s'y  attadienr.  Quoiqu'il  n'y 
cfit  pas  lieu  de  douter  que  nos  Gallinfccles  en  ufaf- 
fent  ainfi  ,  j'ai  pourtant  marqué  plulieurs  feuilles 
que  les  premiers  froid?  avoienc  fait  tomber,  &  qui 
étoieiit  entièiemenc  couvertes  de  jeunes  Gallinfec- 
tes  3  déjoue  en  jout  le  nombre  de  et  lies  que  jy 
avois 


K  ETl 

avois  vues  ,  me  fembloic  diminuer  ;  les  endroits  de 
la  feuille  cjui  paroidoient  les  plus  dcfltcliés ,  écoient 
ceux  où  il  en  reftoit  moins  ;  enfin  apiè^  trois  à  ijua- 
tre  jours  ,  il  n'y  en  rcP.oit  plus  du  tout;  on  pouvoit 
obfervtr  dans  le  même  temps  ,  que  les  jeunes  re- 
jettonsdes  arbres  fe  peuploicnt  de  GalliiireiSles,  Je 
ne  me  fuis  point  trouvé  à  portée  dans  les  mois  de 
janvier  &  de  février  ,  d'obfervet  fî  elles  étoien:  en- 
core en  état  de  marcher  ;  c'ell  au  relie  un  fait  de 
leur  lilftoire  que  je  n'ai  pas  cru  bien  important  ;  mais 
des  obiervations  jiarci'les  a  celles  que  j 'ai  rapportées , 
m'ont  appris  que  dans  le  mois  de  mars ,  elles  ne  peu- 
vent pk;s  quitter  les  tiges  ,  les  branches  ou  les  rejet- 
tons  des  arbres  j  contre Icfquels  elles  font  appliquées. 
Quand  alors  j'ai  tranfporté  chez  moi  des  branches 
qui'enétoient chargées,  les  infedes  ont  péri  dellus" 
fans  faire. un  pas  en  avant  ou  en  anitre.  » 

L'accroitTement  des  Kermès  eft  très-lent  pendant 
les  mois  de  juin  ,  juillet,  août,  fepiembre  &  oélo- 
brc  ;  i!s  font  pourtant  fenfibîcmcnt  plus  grands  vers 
le  commencement  de  novembre  ,  mais  ils  ne  fem- 
blent  de  rien  plus  épais,  ils  ne  paroilîcnc  encore 
que  comme  des  membranes  ovales  plaquées  fur  les 
feuilles.  Alors  ils  font  tous  à  peu  près  de  même  cou- 
leur, ils  fort  tous  rouiïïurcs  ;  quand  ils  marchent 
i's  ce  paroiileBt  plus  h  applajis,  ils  s'élcvçiit  un  peu 
fur  leurs  pactes  ,  &  portent  devant  eux  deux  antcn- 
ncsjcxrrcmcment  fines.  Vers  les  premiersjoursdc  mars 
ces  Kermès  du  Pêcher  commencent  a  devenir  plus 
renflés;  tout  du  long  de  leur  dos  ils  prennent  un  peu  de 
convexité.  Le  dos  vu  à  la  loupe  pàroît  alors  chagriué  , 
on  y  apperçoit  un-  grand  nombre  de  petits  tuber- 
cules; on  y  apperçoit  aulli  ftpt  à  huit  longs  fils  ou 
poi's  qui  partent  de  diveis  endroits  de  la  circonfé- 
leiue  Ju  corps ,  mais  dilfércmment  placés  &  ditïé- 
leiiiment  dirigés  :  il  y  a  de  ces  fils  qui  vont  s'attacher 
au  bois  aile?,  loin  du  petit  animal.  Vers  les  premiers 
jours  d'avril  ,  non  feulement  les  Kermès  pai-oilfent 
encore  plus  renflés  ,  mais  lis  co.aimenceiit  m.'ême  à 
prendre  une  coiive.\ité  très-fciifible  ,  qiuiii'u'alors 
ils  né  foient  plus  en  état  ou  en  dîfpoliriou  de  chan- 
ger de  place  ,  ils  font  des  mouvemeiis  qui  prouvent 
bie  I  qu'ils  font  animés. 

On  peut  v'-ir  dès  le  commencement  d'avril  ,  de 
ces  Kermès  fe  défaire  de  leur  vieille  peau.  Leur  man- 
€Euvre  cil  allez  femblablc  a  celle  des  auries  infec- 
tes en  pareil  ca^  Quelquefcis  ils  recourbent  leurs 
corps,  ils  s'élevtnt.de  façon  qu'ils  ne  rcftcnt  appli- 
qués coiitt',-  la  petite  branche ,  que  par  la  tête  £:  par 
le  derrière:  on  peut  apperccvcir_  le  vuide  qui' ell: 
entre  le  vcnr^e  &  la  furface  de  l'arbie,  ils  s'appla- 
tidc-t  hicn'.ôt  ipres  ;  dans  d'aunes  ir.omens  on  en 
voit  qiii  éèvcnt  peu-ii-peu  leur  tête  &  toute  la  partie 
aniérieure  de  leur  corps  ,  leur  derrière  efc  leur  feul 
point  d'ii^pui  ;  enfoue  ils  fe  laifftn:  retomber  peu  à- 
peij.  Oh  en  voit  d'autres  qui  ont  le  corps  contourne 
deman^ère  qu'il  n'tfl:  appuyé  contre  l'ar'rre  que  par 
le  milieu  du  ventre.  «Tous  ces  inoavcniens  f;  toutes 
thûoireNacunlie,  Ir.fcais.  T^tt.,  '^U. 


K  E  R 


4M 


ces  conrorfions  tendent  à  forcer  la  dépouille  que  ces 
inreéles  veulent  quitter  ,  a  le  fcnJre  ,  à  fe  brifer  ; 
on  peut  due  à  fe  brifer  ,  parce  qu'on  n'a  point  vu 
de  Kermès  foriir  par  la  fente  qui  s'ift  faite  à  'a  dé- 
pouille ,  comme  les  Chenilles,  foru-nt  par  celle  qui 
s'ell  f.^ite  à  la  leur.  Nos  Kermès  la  font  toinbcr  par 
lambeaux,  qui  font  blancs,  minces  &  très-tra.if- 
parens.  Il  y  a  de  ces  lambeaux  qui  font  très-grands, 
&  t[ui  couvrent  le  quart  de  la  furface  de  leur  corps  ; 
il  y  a  tel  morceau  dont  ils  ne  parviennent  à  fe  dé- 
faire qu'après  avoir  répété  pendant  une  ou  deux  heu- 
res les  manœuvres  que  nous  venons  de  rapporter  ; 
aulfi  leurs  mouvemens  font-ils  très-lents  &  prefque 
infenliblès.  Il  y  a  même  des  Kermès  qui  ne'parvien- 
nentpasà  fe  défaire  de  la  partie  fupérieiire  de  leur 
peau  ;  on  la  reconnoit  quelquefois  fur  les  plus  gros 
infeétes  de  ce  genre  ;  il  fcmble«jue  ce  fcit  un  petic 
Kermès  ^ui  fe  foit  attaché  fur  un  très-grand,  Q""^" 
qu'on  n'ait  vu  les  Kermès  changer  de  peau  que  dans 
le  mois  d'avril  ,  ils  en  changent  peut-être  encore  mi- 
paravant  ;  mais  ce.  n'eit  qu'après  les  rhangcmci.s 
dont  nous  venons  de  parlcr_,  qu'ils  croilFont  vite  , 
&  qu'ils  prennent  la  vraie  figure  de  ga'le.  Ils  ne  font 
plus  reconnoiSfible?  au  bout  de  fept  à  huit  jouis  ; 
ce  ii'eft  pourtant  guère  qne  vers  le  commencement 
de  mai  .'lu'ils  font  parvenus  à  leur  dernier  terme  de 
grandeur.  Si  on  les  éciafe  dans  ces  derniers  tem.ps  , 
on  fait  fottir  de  leur  corps  une  giande  quantité  d'inv,; 
efpèce  de  bouillie  compoféede  matière  de  diflérentes 
couleurs,  paimi  lefquclles  la  loup^  fait  voir  une 
infinité  de  petits  grains  blanch.Ltres  ,  qui  ne  font 
autre  cliofc  qi^e  des  œufs  dont  l'accroiftement  efc 
fort  avancé.  Enfin  vers  le  milieu  de  mai  ces  Kermès 
font  en  état  de  pondre  ;  ils  fe  délivrent  peu-à-peu 
de  leurs  œufs,  &  à  mefurc  q'i'iis  les  font  foriir, 
le  ventre  s'applatit ,  il  s'approche  du  dos,  comme 
nous.l'avons  déjà  expliqué.  La  ponte  finie,  l'infecle 
périt,  &  fon  cadavre  ne  paroît  plus  qu'une  c.->qL;e  , 
de  dellous  !a.]uclle  les  petite  ferrent  en'uite  pour 
croîrre  &  devenir  k  leur  tour  aui'fi  féconds  que  leur 
mère  l'a  été. 

Mais  comment'  les  Kermès  font-ils.fécondés  î  Far- 
mi  les  Auteurs  qui  l'c  iont  occupés  de  cct.objet  ,  il 
en  ert  qui  ont  cru  que  ces  inleéles  f#nt  tous  ir.âles  K 
femelles  en  même  temps,  qu'ils  font  des  herma- 
phrodites encore  plps  hrguliers  que  les  Limaçons  & 
les  Vers  de  terre  ,  pui:que  chaque  Kermès  fe  fuffi: 
à  lui-même  ,  qu'il  n'a  pas  befiin  de  s'unir  avec  un 
autre  ,  potir  être  en  état  de  produire  des  ceafs',  def- 
quels  des  petits  naidenr.  D'antres  ort  penfé  au  con- 
traire que  parmi  ces  i.-.ifeftvjs ,  il  y  a  des  raâlts  &l  des 
femelles  ,  m  que  la  lirg  l'arité  qu'ils  ncus  offrent 
■par  raj  port  à  leur  maiicre  de  fe  multiplier,  fe  ri- 
diiit  a  ce  qu'ils  siaccotip.'e.it:  les  uns  ave::  Icsautres  de 
très-bonne  heure,  piefque  dès  qu'ils  f  nt  n's,  pe.i' 
dant  ces  dî:ux.a  trois  jours  dùon  les  voic.ccurir  fur 
les  branches.  Il  ctoit  léiervé  à  is.i.j.Uiiuir  de  cher- 
cher &  de  découvrir  îavérué  à  l'égat.i  delà  fécon- 
dité des  Kermès.  Comme  te  grand  0:jf;:rva:eiu  eft 
Kl.  h 


4^-5 


K  E  R 


aulTi  intérefTaiU  pat  la  fingulaiité  de  fcs  cK'couvertcs 
que  par  les  moyens  qvi'il  emploie  pour  y  parvenir,  ou 
par  les  réflexions  qui  doivent  l'y  conduire  ,  comme  il 
apprend  non  feulement  a  le  fuivre  dans  fcs  propres 
découvertes,  mais  2  en  faire  de  nouvelles  furies  pro- 
pres tracts ,  nous  ne  faurions  trop  nous  attacher  à 
le  rendre  dans  toute  fon  intégrité  ,  Se  à  le  faire  parler 
d'après  lui  même. 

ce  J'ai  eu  beau  oblervcr  ,    dit  cet    auteur  ,    les 
Galiinfeftes  de  quantité  d'efpèccs  différentes ,  je  fuis 
refté  incertain  pendant  plufieurs  années  fi  je  dcvois 
croire  avec  M.  Ceftoni ,  qu'elles  le  multiplient  fans 
s'accoupler,  ou  fi   je  devois  penfer  avec  MM.  delà 
Hire  &    Scdikau  ,    qu'elles   s'accouplent  ,  quoique 
peut  être  dans  un  temps   plus  éloiç,né  de  leur  nai(- 
fance  que  celai  où«:es  favans  ont  iu<;é  que  l'accou- 
plement fe  devoit  faire.    Eniin    une  obicrvation  heu- 
rcufe  me  mit  fur  la  voie  de  décider   ;    ce  (ont  des 
Gallinleélcs  du  Pêcher  ,  de  celles  qui  deviennent  des 
gtains  plus  qu'hémilphériqucs  qui  me  la  fournuent. 
Pendant  que  feïammois  vers  la  fin  d'avril  des  bran- 
ches de  cet  arbre  qui  en  étoient  toutes  couvertes  , 
japoercusplniieurs  petites  Mouches ,  qui  marchoient 
fur  ces'  Gallinfefles  ;    elles   etoient  allez  jolies  pour 
s'attirer  mon  attention.   La  tète  ,  le    corps,    le  cor- 
celet  ,  les   fix   jambes  des  Mouches  dont  il  s'aj!;i:  , 
font  d'un  rouge  foncé  ;  elles  n'ont   que  deux  aîles  , 
mais  sTianies" proportionnellement  i  la  j^randeur  du 
corps";   elles  font  près  du  double  plus  loncucs  qu'il 
ne  l'eft.  Dans  leur  état  ordinaire  ces  aîles  font  paral- 
lèles au  pl.in  de  pofuion  ,  &  croifées  fur  k  corps  de 
«lanière  que  la  fupéricure   cache  l'mférieure  prefque 
«n  entier.  Elles  font  moins  tranfparentcs  que  celles 
des  Mouches  ordinaires  ;   elles  font  blanches  ,   d'un 
blanc  laie  ,    excepté  leur  côté  extérieur  ,    qui  eft 
bordé  d'une  bande  qui  e(l  pour  elles  un  grand  orne- 
ment ,   cette  bande  eÛ  d'iMi  rouge  qui  approche  du 
carmin.  Ce   qui  caraûrife  bien  encore  les   petites 
Mouches  de  cette  efpèce,   ce  font  deux  filets  blancs 
qui  pattent  de  leur  derrière  ,  &  qui   font  a  peu   près 
dudouble  plus  longs  que  les  ailes  ;  ils  font   écartes 
l'un  de  l'autre,   «plus  écartés  veis  leur  extrémité 
qu'a  leur  origine.   Entre  ces  deux  filets  il  y  a  encore 
une  partie  remarquable  ,   c'eft  une  f>»rte   de  queue 
faite  -en  manière  d'aiguillon  ,  qui   a    une  longueur 
égale  à    celle   du  tiers  ou  du  quart  d'un   des  filets 
blancs.  Cette  cfpèce   d'aiguillon  plus  gios,    comme 
tous  les  aiguillons  ,  à  fa  bafe  qu'à    fon   extrémité  , 
fc  recourbe  un  peu  en  delTous.  Les  antennes  de  cette 
Mouche  font  grainées  à  longs    grains  chargés  de 
chaque  côté  de  poils  qui  paroifient  plus  gtos  vers  le 
bout  qu'a  l'cndrou  de  leur  infertion.   » 

«  Je  regardois  d'abord  cette  efpece  de  Mouche 
comme  une  de  celles  qui  viennent  des  Vers  qui  croif- 
fcflt  dans  le  corps  des  Gallinfcôcj ,  &  qui  les  font 
périr  ,  après  avoir  fucé  ou  rorgé  leurs  parties  incé- 
lieurcs.  Je  penlai  que  celles  que  je  voyois  cher- 
choient  à  piquer  des  Gallinfectes  pour  dépofer  des 
<iufs  daiiS  leur  corps  ,  pour  y  taire  éclore'lcurs  pe- 


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tits,  La  queue  ou  l'efpècc  de  gros  a'gnil'.on  que  la 
Mouche  a  au  deirière  ,  favorifoit  cette  idée;  ehc 
faifoitjugcï  la  Mouche  d'un  genre  analogue  à  celui 
des  Ichneumons.  J'eus  bientôt  après  un  foupçon 
fort  différent ,  qui  fut  que  ces  Mouches  étoient  peut- 
être  dell.né;s  à  féconder  les  Gallinfcacs ,  qu'elles  en 
étoient  les  mâles.  Ni  les  ailes,  ni  les  autres  parties 
qui  leur  donnent  une  forme  fi  d;fférente  de  celle  des 
Gallinfccles  ,  ni  la  difproportion  confidérable  qui  eft 
entre  la  grandeur  de  ces  Mouches  &  celle  des  Gal- 
linfeûes  ,  ne  me  firenrpoint  abandonner  cette  con- 
jcLlute.  La  Nature  m'avoit  déjà  offert  plus  d'une 
fois  des  différences  auffi  frappantes  entre  les  mâles 
&  les  femelles  des  infedles  de  certains  genres.  Je  crus 
même  trouver  divers  traits  de  reffemblance  entre  les 
Mouches  en  qucftion  &:  lesCallinfeiles  ,1a  couleur  , 
l'odeur  &  la  nature  de  la  chair  des  unes  &  des  au- 
tres me  parurent  erre  à  peu  près  les  mêmes.  Les  Mou- 
ches écralécs  fur  mes  manchettes  les  teignirent  en 
rouge,  &  eu  rouge  un  peu  plus  beau  que  celui  que 
les  Galliufedes  y   auroient  laillé.  » 

«  Après  avoir  obfervé  ces  Mouches  S:  les  avoir 
vues  en  très- grand  nombre  fur  les  GaUinleftes,  je 
tournai  mes  regards  fur  des  branches  de  Pêchers  aux- 
quelles j'avois  donné  attention  les  derniers  jours  de 
mars  &  les  premiers  jours  d'avril.  J'avois  admiré  alors 
combien  elles  éto-ent  couvertes  de  petites  Galluilec- 
tcs;  non- feulement  elles  s'y  touchoient  prefque 
toutes  ,  elles  y  étoient  en  divers  endroits  en  recou- 
vrement les  uns  fur  les  autres  :  elles  étoient  pour 
la  plupart  encore  très-petitîs  ,  elles  avoient  beau- 
coup a  croître  pour  parvenir  au  terme  de  grandeur 
ordmairc  à  celles  de  leur  cfpèce  ;  c;pepda'U  el!cs 
étoient  déjà  dans  un  âge  oii  elles  ne  njarchcnt 
plus  ,  où  el'cs  ne  changent  plus  de  place  :  c'étoit- 
là  qu'elles  dévoient  achever  de  croître.  J'avois  été 
embatiaffé  de  favoir  comment  elles  poutroient  s'ar- 
ranger ,  après  avoir  piis  tout  leur  accroillement  , 
dans  un  efpacc  qui  déjà  avoit  peine  à  leur  luffire. 
Je  jctrai  ,  dis  -  je  ,  mes  regards  à  la  fin  d'avril  fur 
ces  mêm.-  branches  de  Pêchers  fur  lefquelles  j'avois 
vu  ati  commencement  du  même  mois  tant  de  Gal- 
linfeéles  ,  qui  m' avoient  donné  quelqu'inquiétudc 
pour  leur  lort.  De  ce  grand  nombre  il  n'en  étoit 
reflé  que  très  peu  qui  cuilcnt  pris  de  l'accroilTcmenr. 
Mais)'obfcrvai  une  quantité  prodigieufe  de  dépouil- 
les ;  ce  n'éio'cnt  pas  des  lambeaux  de  peau  ,  tels 
que  font  les  dépouilles'  que  lailfent  Gidmairemer.t 
les  Gallinfedes  ,  c'étoicnt  des  dépouilles  très-com- 
plettes  dont  chacune  avoit  bien  la  forme  d'une  Gal- 
linfcûe,  dont  chacune  n'ctoit  qu'une  membrar.e 
mince  qui  rciifermoit  un  efpace  vuide.  Qu'ctoicnt 
devenues  les  Gallinfedes  forticsde  tant  de  dépouilles  l 
.^.voient- elles  été  en  état  d'aller  chercher  des  lieux  , 
oii  elles  fe  puffcnt  placer  plus  à  leur  aile  1  Ces  dé- 
pouilles mieux  étudiées  m'apprirent  qu'elles  n'étoicnt 
pas  celles  des  Gallinfcdes  ordinaires  ,  que  cha- 
cune avoit  fervi  d'enveloppe  à  une  de  nos  petites 
■  Mouches,  qu'elle  avoit  été  pou:  la   Mouche  un; 


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eo.]i'e  lUi's   la  nielle  e'.l'.; 


fous  h  forni; 


de  ryiii.  hc  ,  j'uliju'a  ce  ijirtlle  en  Rit  fortie  ;>.vcc 
t}«s  ui'cs.  Je  trouvai  de  ces  nymphes  dont  le  temps 
ce  la  dcnr.ère  transformation  n'étoic  pas  encore 
aiiivé  ,  dans  plulieurs  coqncs  de  cette  cipèce.  Fal- 
loir -  il  ciuire  que  ces  nymphes  &  ces  Mouches 
croient  chacunes  venues  d'un  Ver  qui  avoit  mangé 
l'ait: rieur  de  la  Gallinfede  ,  cjui  n'eu  avoit  lamé 
<]ue  la  feau  fous  laquelle  il  s'étoit  mt'tamorpholl  ? 
ou  failoit-il  penfer  que  ciiaque  Mouche  avoit  tré 
réellement  une  Gallmfetlc  cjui  s'étoit  transformée 
fous  fa  propre  peau  ,  comme  fe  transfonnein  lous 
la  leur  tant  d'elpèces  de  Vers  qui  deviennent  des 
Mouches  à  deux  ailes  5  Bien  des  faits  pailcrent 
pour  ce  dernier  fentiment  :  i».  dans  les  premiers 
jours  d'.ivnl ,  j  avois  écrafé  quantité  de  Gallinfcéles  : 
(i  les  Mouches  venoicnt  d'un  Ver  qui  s'élève  dans 
le  corps  de  chaque  Gallinfeéle,  j'eulfe  fait  fortir 
le  Ver  du  corps  de  quelqu'une  ,  puifcu.-  le  nom- 
bre de  celles  qui  en  auroienteu,  eut  lurpallé  pro- 
digieufcmeiu,  dans  ce  cas,  le  nombre  de  celles  qui 
n'en  auroient  pas  eu.  1°.  Les  Mouches  qui  viennent 
des  Vers  manç^curs  d'infe(flcs,&  nommément  celles  qui 
viennent  de  Vêts  mangeurs  de  Gallinfeéics, percent  la 
peau  de  l'infede  ,  elles  lui  font  un  trou  ron  i  par 
lequel  elles  forcent.  Ce  n'elt  pas  ainli  que  nos  petites 
Mouches  à  ailes  blanches  bordées  de  rouge  luttent  j 
la  peau  de  la  Gallinfede  leur  fait  une  vraie  coque  , 
qui  femble  compufée  de  dcuï  pièces  ,  l'une  de  la 
peau  qui  .couvroit  le  vtntre  ,  &  l'autre  ,  de  la 
peau  qui  couvroit  le  delTus  du  corps.  Quand  la  Mou- 
che eft  j-iès  5e  fortir ,  &  quand  elle  fait  erioit  pour 
y  parvenir ,  ces  deux  pièces  s'écartent  l'une  de  l'au- 
tre j  la  fupcrieure  c'a  foulevée  au-deffus  du  der- 
rière de  la  Gallinfede  ;  là  fe  fait  une  porte  par 
laquelle  fcrtent  d'abord  les  bouts  des  ailes  ,  après 
«juoi  paroiffent  les  bouts  des  filets  blancs  qui  ('ont 
au  derrière  de  la  Mouche.  La  partie  pofléricure  de  la 
Mouche  fort  enfuira,  8£  la  i\'îouche  fe  tire  peu-à- 
peu,  &  âifcmcnt  de  cette  coque,  qui  fe  referme 
dès  qu'elle  en  eft  dehors.  Nous  ferons  remarquer  en 
palpant  ,  qu  il  efi:  particulier  a  cette  Mouche  défaire 
lornr  fa  partie  pollétieurc  la  première,  les  autres 
font  fortir  d'abord  leur  partie  antérieure;  mais  la 
Nature  paroît  avoir  tout  difpofé  de.  manière  que  la 
peau  que  l'infcdc  a  quittée  loifqu'il  elt  devenu  nym- 
phe ,  qui  lui  a  fervi  d'enveloppe  lorfqu'il  étoit  en 
cet  état  ,  pût  fe  plier  aifément  près  du  bout  polfé- 
rieur,  &  fe  fendre  là  fur  les  côtés ,  lorfque  l'infeéle 
feroit  devenu  Mouche.  3*'.  Enfin,  j'examinai  des 
coques  vuides  ,  de  celles  dont  les  Mouches  étoient 
fortics ,  &  j'en  examinai  de  celles  ou  des  Mouches 
étoient  en  nymphes;  ni  dans  les  unes  m  dans  les  autres 
je  ne  trouvai  aucun  excrément  ,  aucun  débri,  aucun 
relie  de  Gallinfede  ,  comme  il  auroit  dû  y  en  avoir 
fi  la  nymphe  &  la  xMouche  fiilfcnt  venues  d'un  Ver 
qui  eût  mangé  ce  petit  animal.  Dans  les  coques  d'oti 
les  Mouches  étoient  forties ,  j'ai  vu  feulement  de 
petits  rcftes  de  dépouilles  ,  j'ai  cru  aufli  en  voir 
au  bout  du  derrière  des  nyniphîs.  Toutes   ces  re- 


ni.i"qucs  concourent  à  établir  qu'entre  les  Gallin- 
lectcs  il  y  en  a  qui  rcitent  petites  ,  U  qui  fe  tranf- 
formeni  véritablement  en  Mouches,  pendant  que 
d'autres  .:jui  deviennent  plus  gtolfes  pondent  leurs 
œuts  (ans  fe  transformer,  d'oii  l'analogie  desautres  in» 
fcitcs  veut  qu'on  conclue  que  les  petitesMouches  à 
ailes  blanches  font  les  mâles  des  GaLinfeéks.  j^ 

«  Ce  ne  font  pourtant  encore  là  que  des  vrairem- 
blances ,  mais  ds  très-grandes  Vraifemblaiices.  Pour 
avoir  quelque  chofe  de  plus  ,  muni  d'un«  forte 
loupe,  j'oblerv.ii  ces  petites  Alouclies  pendant  qu'elles 
étoient  fur  les  branches  des  Pêchers;  elles  ne  cher- 
chent point  à  faire  ufage  de  leurs  ailes,  mais  elles 
marchent  volontiers  ,&  c'elf  fur  le  corps  des  Gal- 
linfedcs  qu'elles  fe  rendent  ;  elles  vont  Hc  viennent 
fur  leur  corjs,  qui  e'I  pour  el'es  un  terrcin  aifcz 
fpacieux.  Quand  j'obfcrvois  une  Mouche  qui  étoit 
en  mouvement  fur  une  Gallinfede,  je  voyoïs  qu'au 
lieu  de  porter  (on  ef(,èce  de  queue  ou  d'aiguillon 
dar.s  la  diredion-de  (on  corps,  elle  Imclinoit  en- 
bas ,  &  quelquefois  au  point  de  les  tenir  perpen- 
diculaires à  fon  ventre.  Ainli  cet  aiguillon  étoit  di- 
rigé de  manière  à  pouvoir  être  pouifé  contre  le 
corps  de  la  Gjllinfede  ,  comme  li  la  Mouche  eue 
voulu  en  piquer  la  Gallinfede.  Mais  étoit-ce  pour 
lui  faire  une  piqûre  fatale,  ou  n'étoit-ce  point  pluid: 
pour  l'introduire  ;dans  une  partie  ûeflinée  à  le  rece- 
voir ,  pour  l'introduite  dans  la  partie,  qui  caradé- 
tile  le  fexe  de  la  femelle  î  Cinq  à  lix  obferva- 
tions  <:onfécutives  ne  me  permirent  pas  de  refter 
incertain  fur  ce  qu'il  en  falloit  penfer.  Je  vis  cinq 
à  (ix  Mouches  introduire  leur  aij^uiilon  dans  le 
corps  de  cinq  à  lix  Galliafedes  diftérentcs  ;  toutes 
l'introduilirent  dans  cette  fente  qui  eft  à  la  part.'c 
poftérieurc  de  la  Gallinfede,  dans  cette  fente  que 
les  petits  infedes  nouvellement  nés  favent  bien 
trouver  pour  fortir  de  deffous  le  corps  d..-irec!ié 
de  leur  mère.  Quelques-uns  tinrent  leur  aiguillon 
enfoncé  dans  cette  fente  pendant  plus  de  trois  à 
quatre  minutes.  EnSn  je  u,'ai  obfervé  aucune  Moti- 
clie  de  cette  clpèce  qui  ait  enfoncé  fon  aiguillon 
dans  h  dos  ou  dans  quelqu'autre  endroit  de  la 
Galhnleûe.  Pourquoi  peut-on  ne  pas  prendre  une 
partie  qu'un  inlede  infère  conaainment  dans  une 
tente  qui  eil  auprès  du  derrière  de  la  femelle  ,  que 
pour  celle  qui  eft  dcftinée  à  féconder  cette  feincile  ? 
On  ne  peut  donc  s'empêcher  de  reconnoîtrc  nos 
petites  Mouches  pour  des  mâles  de  Gallinfcûes.  » 

<t  Si  on  ne  trouvoitpas  encore  toutes  ces  preu- 
ves allez  démor.firatives  ,  li  on  vouloit  ptrliiter  à 
croire  que  la  Mouche  que  nous  donnons  pour 
celle  qui  cherche  à  s'unir  de  l'union  la  ph?s 
rendre  a  la  Galliiifedc  ,  eft  au  contraire  une  de  fcs 
plus  cruelles  ennemies  ,  que  li  elle  choilît  la  fente 
qui  e(]  auprès  du  derrière  de  la  Gallinlecte  pour  y 
inféier  fa  partie  poftéricure  ,  c'c;f  que  la  Nature 
lui  a  appris  l'cndrou  où  il  lui  lerolt  plus  facile  de 
la  piquer  ,  &  d'introduire  dans  fon  corps  les  œiift 
qu'elle  y  veut  taire  écloie;  quelques  obfcrvaiieiiS, 
H  h  h    i 


A   B 


K  E  II 


q'i'il  110115  rcflc  à  rapporter,  fl'i'ccroit  de  tecon- 
noître  que  cette  dernière  fin  n'cfi  pas  ccile  "jui  les 
fait  agir.  Ea  cfFet ,  fi  elles  ûoieiu  des  Mjuches  prêtes 
à  faire  leurs  œufs  ou  Icurç  petits  vivans ,  les  corps 
de  celles  qui  ciierc!ier,t  à  piquer  lebG.iU.nfeaes  fe- 
lo'ient  remplis  dss  U'.'.s  ou  des  autres  :  or ,  j'ai  fait 
lortir  du  corps  de  pliifuurs  Mouches  Galanfedes , 
tout  £c  qui  y  cioit  conieini  ,  -foie  en  les  preliant, 
l'oit  en  les  écrafaut  ;  &  j  ai  eu  beau  obfei  ver  avec 
les  plus  fortes  loupes  ce 'que  j'en  avois  fait  lortir  , 
je  n'ai  pu  y  appercevoir  m  œufs  n'y  emb:yoiis  : 
beaucoup  d  autres  M  uclies  aulli  petites,  &  plus 
petites  ,  telles  que  celles  de  certains  Pucerons,  nous 
ont  apfris  qu'en  pareil  cas  jeufle  dû  voir  les  uns 
U  !e<;  autre».  Une  preuve  à  mon  fens  encore  plus 
déciflvc,  eil:  pvife  du  temps  auquel  ces  Mouches  fc 
joijinen:  aux  Gallinfedes ,  ou  ,  li  on  veut ,  du  temps 
cii'elles  lespiiuent.  Cen'cltque  l'annéeûiivantequc 
cesMouches  doiventdifparuîtic  ,  on  n'en  vo>.t  point 
fortir  en  été  du  corps  des  GalIuiftiHes  qui  ont  fait 
leurs  oeufs.  Si  les  œufs  des  Mouciies  dont  il  s'agit 
ctoicnt  dépofés  dans  le  corps  des  Galnlcûcs  ,  il 
n'y  aurait  qu'une  manière  dont  les  petits  qui  en 
dcvroicnt  écîore'puiren':  parvenir  à  prendre  leur  ac- 
croiiTement,  ce  feioit  (î  chacun  d'eux  étoit  introduit 
dai-.s  un  œuf  de  CM.iifede  ?  Il  périroit  avant  que 
de  naître  ,  il  ne  pourroic  pas  fournir  à  l'embryon 
de  la  Mouche  de  quoi  vivre.  Les  Gallinfcftes^m'ont 
tiles-mêmcs  appris  que  loin  que  les  petites  Mou- 
ches fufunitpour  elles  redoutables,  elles  attendoient  & 
aimoient  leur  approche.  De  tous  les  êtres  animés  elles 
font  ceux  qui  le  !ênib!ent  le  moins^,  &  les  moins 
propres  à  montrer  leurs  fentimens  ;  elles  les  mon- 
trent cependant  à  leur  ma;iière.  Celles  fi.r  le  corps 
dcfquclles  des  Mo.îches  marchoicnt  ,  fur-tout  celles 
auxquelles  les  Mouches  croient  prêtes  à  fe  joindre  , 
ouvroient  plus  que  les  autres  cette  fente  qu'elles 
ont  à  leur  partie  pofte'neure  ;  j'ai  vu  même  alors  fe 
fjrmer  à  cette  partie  &  s'clcver  des  borJs  qui  n'y 
font  pas  en  d'autres  temps.  Ses  parties  chainaês 
qui  font  aux  enviions  de  l'anus  ou  l'anus  même, 
entroient  apparemment  dans  cette  fente ,  &  s'éle- 
voient  au-deffus  de  fes  bords  ordinaires.  Il  m'a 
même  été  ailé  de  voir  que  l'anus  ou  quelqu'aulre 
ouverture  charnue  étoit  alors  dans  cette  fente,  car 
il  m'eft  arrivé  de  voir  quelquefois  une  goutte  de 
liqueur  fe  montrer  peu-à-peu ,  &  grollir  ,  elle  fortoit 
de  l'ouverture  que  la  loupe  me  failoit  découvrir. 
J'ai  coinparé  les  fentes  des  Gallinfe'des  dont  les 
Mouches  venoiert  de  fe  féparer  ,  dont  l'accouple- 
ment lïcnoit  d'être  fini  ,  avec  les  fentes  de  divers 
autresGallinfeÛcs,  &  les  fentes  des  premières  m'ont 
toujours  paru  fcnfiblement  plus  ouvertes  que  celles 
des  autres.  » 

«  Si  nos  Gallinfeéles  ne  nous  offrent  point  la  fin- 
g;ilarité  de  fc  fécovtdcr  chacune  elles-mêmes,  que 
M.  Cqfioni  leur  a  cru  ,  fi  elles  ne  nous  offrent  pas 
celle  de  s'accoupler  prcfqu'en  nailTant,  comme 
MM.  de  la  Hire  3i  Sédikau  ont  peufé  qu'elles  fai- 


K  E  R 

foient  ;  elles  nous  ottrent  au  moir.s  ce!!c  d'.ivoir 
des  mâles  d'une  fornic  b'en  différcn  o  de  k  leur,  & 
d'une  grandeur  bieii  dit'propoition  .ée.  Il  eli  p'ai- 
fant  que  le  mnlc  marche,  fc  promené  '.ii  1--  corps 
de  la  femelle  a  Tajuslk  il  veut  le  jo  td.e.  On  voit 
fûuvtnt  le  même  nia  e  aller   fuccclTi.c.u>;nt  fur  plu- 


iîeurs  fcmelî 


pai 


rcouiir  chacune  "d'un   bout  à 


l'autre  ,  tenant  touj -uis  la  |>ariie  en  forme  d  aij;uil!©n 
incfinée  vers  leur  corps  ,  il  s'^arrere  ,  i  le  (ixf:  ,  il 
introdu:t  cet;e  pa'tie  quand  i)  s'ei>  placé  fui  la  fente 
û'nnc  femelle  p;ê  e  a  le  recevoir.  Les  aibres  qui 
au  commcnctm.cnt  du  printemps,  ont  paru  le  plus 
chargés  de  petits  Galliufcdes  ,  n'ont  cuvent  en 
été,  qu'un  nombre  allez  médiocre  de  groii'c.  (^al- 
linfedtcs  ;  c'elt  i|u'il  en  cA  des  Ga  linlcdcs  comme 
de  quirl  ,ues  autres  genres  d'm. cèles  '.iont  les  fe- 
melles font 'extrêmement  f  condcs,  où  le  nombre 
des  mâles  futj.alle  de  beaucoupcelui  desfemclies  ;c'eft 
ce  que  nous  font  voir  les  républiques  des  Guêpes, 
&  lut  tout  celle  des  Abeilles.  QuoKjue  je  n'aie  en- 
core obiervé  que  les  Mouches  qui  lont  les  mâles 
d'une  efpèce  de  Gailinfedes  ,  il  n'y  ~a  pas  heu  de 
djuter  que  d'autres  cfpèces  de  Galli-.fccte>  n'aient 
des  mâles  analogues,  et  qu'on  rec m.oîcialorfiu'on 
cherchera  a  les  voir  da^is  une  failon  convenable. 
MM.  SéJileau  &  de  la  Hire  avoient  dé'a  remar  jué 
qu'il  n'y  a  qu'une  partie  des  Gallin'tdes  des  oran- 
geis  qui  ponde. u  d.s  œufs  ,  les  au-res  font  appa- 
reihinenr  celles  qui  fc  transforment  en  Mouche  .  Par- 
mi les  Mouches  qui  fortent  du  Keimès  ,  la  plus 
noble  des  Gallinfecles  ,  il  y  en  a  une  dont  les  ailes 
font  blanches  ,  &  qui  a  tant  d'autres" rapports  avec 
nos  Mouches  blanches  des  Gul.infeaes  des  Pêchers, 
qu'on  u'héfitera  pasala  prendie  pour  un  fécond  exem- 
ple des  Mouches  qui  lervenc  a  fecoiidcr  des  GaK 
Imfedes.  « 

Reaumur  pourfuit  plus  bas:  «  pour  revenir  aur 
Mouches  de  nos  Gallinfeéles  du  Pécher,  il  ne  pouvoir 
relier  qu'une  diftîculté  qui  fit  peine,  qui  empêchât 
qu'il  ne  parût  prouvé  déinonUrativemcnt  qu'elles  font 
les  mâles  des  Gallinfcéfes  ;  leur  queue  a  l'air  d'un 
aiguillon  analogue  a  celui  des  Mouches  khneiur.ons, 
a  celui  des  Mouches  des  Gal'es ,  en  un  mot  il 
ferable  analogue  a  celui  de  pluiieurs  autres  Mouches 
qui  ont  befom  d'être  munies  d'un  inftrument  pro- 
pre à  percer  les  corps  dans  lequel  elles  veulent 
introduire  leurs  œufs  La  figure  de  cette  que, le  des 
Mouches  des  Gallinleéfes  ,  pourroit  donc  lailkt  de 
la  difpolîtion  à  penler  qu'elle  eft  un  infirunient 
propre  à  faire  des  blelTures  aux  Ga'linfedtes.  Mais  (i 
l'on  veut  examiner  cette  partie  comme  je  l'ai  fait; 
on  'fera  convaincu  que  ce  n'elf  point  là  fon  ulage, 
qu'elle  n'tlf  nullement  capable  de  percer  ,  &  qu'elle 
n'elt  que  le  fourrtau  de  la  partie  du  mâle.  Après  avoic 
faifi  une  Mouche  de  Gai  lin  leéfe  entre  le  pouce  &:  l'in- 
dex, près  du  derrière  ,  en  lailîant  la  queue  en  dehors 
de  mes  doigts  ,  j'ai  preffé  le  ventre  de  cette  Mou- 
che que  j'obfervois  avec  une  tiès-(orie  loupe; 
alors  j'ai  vu  fortir  pat  le  bojt  de  la  queue  un  tîlcc 


K  E  R 

cylincinquc  ,  iiis  bliP.c ,  H'iine  cn-fiH.-.ncc  m^Hiocre 
&  moin;  terme  «jue  cc!!e  dis  chiius  oiJinaire^.  Il 
efl  Lv^ua  de  flui  !o  g  ev  p'us  1  ;r'.g,  à  melure  que 
j'.i  ji.c/ié  dava-;tage  ,  jiifii  l'a  i  tic  li;^!  a  la  moitié 
de  'a  longueur  de  la  (jucuc.  Si  )i  îflouche  avoic 
lin  aiguillon  ou  un  iiirtrumcin  a  Mloguc  ,  ce  corps 
le  (eroit  ;  mais  au  lieu  cjnc  1er  a'g. allons  qu'on  fait 
fortir  d<:  leurs  étuis  Ibnt  d'une  ilMlance  (*ure ,  (cm- 
blab.'e  à  la  corne  ,  oïd  :ia  remc-nt  bruns  ^  le  corps 
forii  de  la  ciùciie  de  notre  ^Joucbe  ,  étoit  blanc  & 
d'une  (ubltance  ijioije  ;  en  un  mot  il  cioi:  bien 
éloigné  de  rclierabler  à  un  aiguillon.  On  ne  peut 
donc  prendrecette  partie  qut  pourcellecjui  carafté- 
rifc  ie.niâle.  û 

li  falloir  donc  fans  doi:te  à  Reaumur  cette  ob- 
lervation  alTîdue  q;i':  lui  eit  propre  ,  jomte  à  fes 
connoiflances  acquills,  p  h: r  parvenir  a  découvrir 
la  yériré  fur  la  fcconda-rion  des  Kermès  bc  fur  la 
dilFiircnce  de  leurs  feies.  Si  les  mâles  vioienr  plus 
aifés  à  rencont  er  ,  on  pcuroit  trouver  plus  de 
diiiércnces  rpcci/î  |Ucs  ciue  dans  les  femelles ,  qui 
toutes  fe  teffcniblent  b.-ai'coup.  Ce  qui  doit  em- 
pêcher fur-tout  de  confandre  nos  m.îlesdcs  Kermès 
avec  la  plupart  des  aiuresBivuères,  &i  les  rangcr^dans 
une  place  paniculière,  c'eft  qu'on  a  beau  "fe  fervir 
des  plus  fortes  loupes  ,  on  ne  peut  appercevoir  au- 
d.-irou?  de  la  tê'te  ,  rien  (jim  puiife  êae  comparé  à 
une  trompe  ,  ou  qui  reilcnibie  à  des  mâchoires: 
on  ne^voic  autre  cliofe  ,  au  lieu  de  la  trompe  ou 
des  mâclioires  ,  que  deux  grains  ou  maniclons 
liémifphériques,  mjirs  &  luifans,  &  qui  font  a&z 
femblables  à  dcuï  yeuï.  Peur-être  l'infcâe  prend  -  il 
la  nourriture  par  le  moyen  de  ces  mamelons  ; 
peut  -  être  aulTi  n'a  t-il  pas  befoin  de  bouche  ni 
de  trompe  :  feinblati'e  à  plufieurs  autres  ir.fecles, 
qui,  lorlqu'ils  font  devenus  parfaits  ,  n'ont  befoin 
«e  prendre  aucune  nourriture  ,  &  ne  doivent  vivre 
fous  leur  dernière  forme  ,  que  le  temps  ncccllaire 
pour  féconder  leurs  femelles.  Cette  fccondarion  pa- 
roît  êttc  le  p;incipal  but  de  la  Nature  dans  fes 
ouvrages  ;  elle  prend  toutes  les  voies  propres  a 
la  faciliter.  C'eft  peur  cette  raifon  ,  qu'elle 
lemblc  avoir  accordé  des  ailes  aux  maies  des 
Kermès  ,  pour  qu'ils  puiiicnt  chercher  &  trouver 
leurs  femelles  immobiles,  qui  les  attendent  patiem- 
ment ddui  les  endroits  où  elles  feront  fixées. 

Ainfî  ,  il  eftalTez  con/taré  que  les  Kermès  mâles 
ne  re/Temblcnt  entièrement  aui  femelles  que  fous 
leur  première  forme  :  alors  on  n«  peut  les  d:llingu-.:r 
par  aucune  diScrencc  fenfiblc  ;  ils  fe  fixent  aufB 
comme  elles  ,  deviennent  immobiles  ,  mais  fans 
prendre  d'accroiflemenr.  Dans  l'état  de  larve  ain/i 
hiée  ,  leur  peau  fc  durcit,  &  devient  une  efpèce' 
de  coque  ,  fous  laqu<-rc  fe  forme  la  nymphe.  Nous 
devers  anfll  faire  rcm^rcuer^  qu'il  cft  patticulier 
aux  Kermès  de  fortir  de  leur  coque  le  deirière  le 
premier,  car  la  plupart  des  Diptères,  les  Mouches 
cntt 'autres,    foitcnc  de  la  leur  la  té  ce  première.  Si 


K  E  R 


41$ 


nous  ne  pouvons  Hivoii  '.■■^  raa'ons  qui  demaiulenc 
que  les  Kermès  ouvient  leur  coque  par  le  bout  op- 
pofé  a  celui  par  lequel  les  Mouches  ouvrent  le  bout 
de  1,1  leur  ,  nous  pouvons  voir  au  moins  que  tout 
a-'-té  d:tpolé  pour  que  la  fortie  des  premiers  pût  fe 
fa  le  commodément  par  le  bout  polléiicur.  LT'ans  les 
nymphes  des  Mouch.-:  toutes 'es  pattes  font  pofees  fur 
le  corps  ,  &  vont  fouvent  jufqu'au  derrière  ,  au  lieu 
qu'on  obferve  conflammcnt  que  chacune  des  pat  es 
de  la  première  paire  remonte  en-haut ,  &  entoure  un 
des  côtés  de  la  tête  de  la  nymphe  du  Kermès.  On 
peut  ptnfer  d'abord  que  cette  polition  des  deux 
premières  pattes  vient  du  d  rangement  qu'on  a  fait 
lon'qu'on  a  tiré  la  nymphe  de  fa  coque  ;  mais 
quand  on  les  trouve  toujours  dans  cette  fituation  , 
quelque  foin  que  l'on  prenne  pour  mettre  la  nym- 
phe a  découvert  ,  &  avec  toutes  les  précautions 
qui  aliurent  qu'on  n'a  pu  déplacer  aucune  des  par- 
ties ,  on  doit  reconnoître  que  cette  difpofition  des 
deux  premières  pattes ,  toute  extraordinaire  qu'cTc 
eft  ,  leur  eft  naturelle  ;  ce  ne  peut-être  m  fans 
delkin  ni  fans  raifon  qu'elle  leur  a  été  donnée. 
Quand  on  a  oblcrvé  que  le  Kermès  fort  par  'a 
partie  poiférieurc  de  fon  fourreau  ,  on  voit  que  les 
deux  premières  paires  Je  pactes  ,  placées  comme 
deux  bras  autour  de  la  tête,  doivent  fervir  à  cet 
inicde  pour  fe  poulTer  en  arnèrc.  Enfin  ,  au  lieu 
que  les  coques  des  Mouches  peuvent  fe  f.-ndrcaifé- 
ment  à  leur  partie  antérieure  ,  t|ui  doit  donner  iiluc 
à  l'infeéle  parfait  ,  c'eft  une  portion  de  la  partie 
poftérieure  de  la  coque  des  Kermès,  qui  peut  aifé- 
ment  fe  relever  en-haut.  On  ne  fa  t  pas  fi  tous  les 
Kermès  mâles  font  auffi  long  -  temps  à  fortir  de 
leurs  coques  ,  que  l'ont  paru  être  quelques-uns 
du  Pêcher  ,-qui  n'onr  été  ordinairement  dehors ,  que 
plus  de  dix  à  douze  heures  après  qu'on  a  commencé 
a  voir  fortir  du  bout  poftérieur  une  petite  portion 
de  chaque  aile  ,  &  même  une  portion  des  deux 
longs  filets.  Un  n'a  pas  encore  bien  vu  .comment 
ces  derniers  filets  font  placés  fur  la  nymche,  on 
n'eft  même  point  parvenu  à  les  y  diftinguer  ,  &  fans 
doute  des  parties  d  un  fi  petit  animal  doivent  échapper 
aifément  lorlqu'e'les  funt  dans  rinaûion,  &  déplus 
collées  con:re  d  autres, 

La  plupa't  des  Kermès  femelles  en  forme  de  ba- 
teau rci.ve- .é  ,  fe  rencnil'ltiii  a  un  point  <|ui  peut 
faire  douter  fi  ceux  qui  cioillent  fur  des  arbres  fort 
différents  ,  fut  des  cfpeccs  difféientes  ;  s'ils  re  font 
point  tous  des  ii^dividus  delà  iiiême  efp^ce-\  qui  peu- 
vent vivie  fur  ces  d  ftérens  abies.  C'eft  ce  qui  peut 
être  éclairci  par  des  expériences  trè<-fîairlcs;  mais  on 
n'ignore  pa':qu'une  i.  fi;  ité  d  cx.'éiiences  très-faciles 
&  propres  cepcndaïuà nous  i;.ftrinrc,  relient  3  faire; 
pendant  qu  onempf'ie  beaucoup  de  peine  &:  de  foin 
P'.îur  en  tenter  d  autres  ;  ce  ne  (ont  fouvsnt  que  les 
difficultés  qui  d' terminent  à  agir  A^rès  s'être  bien 
aifuré  dans  la  faifon  uil  les  Kermès  l\  nt  les  plus  ai- 
fés  à  voir  ,  qu  il  n'y  eu  a  aucun  fur  un  pied  de  Vi- 
gne ,  par  exemple  ,  qu'on  attache  à  ce  pied  de  Vigne 


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K  E  R 


ini  Kcr:nvs  J'J  Pêclier  &  adl>trcnc  à  un  peu  d't'corce 
Ai  laibre  uvec  tcus  les  auti  que  l'infL-dd  a  pondus, 
&  (]Gi  fonc  fous'e  ventre  ,  qu'on  ne  l'y  poitc  même 
tjaelorfquc  les  pccir?  font  nés  ,  on  verra  s'ils  vivront 
&  s'il;  crijî;r.jnt  îur  le  pied  de  Vii;ne  On  portera  avec 
les  mêmes  prccautions  un  Kermès  détaché  d'un  pied 
de  Vigne  fur  un  l'ccher  ben  net  ;  en  moins  d'un  an 
en  pourra  favoir  de  même  fi  les  Ke:mès  de  la  Vl'rne 
-rivent  fur  le  Pêcher ,  &  ainîi  rccipioqucmtnt  de  ceux 
de  divers  auttes  atbics.  Mais  il  q[ï  déjà  certain  qu  il 
y  a  des  Kermès  qui  peuvent  vivre  fur  des  arbres  & 
des  plantes  de  différentes  efpèces;on  en  a  fait  plus 
d'expériences  qu'on  ne  1  eût  voulu  dans  les  f.rrcs  du 
jtirain  dts  plantes,  oii  les  Kernus  d'une  même  ef- 
pèce  ont  paflé  fur  plufieurs  cfpèces  de  planies  des 
pays  ciiauds  ,  &  s'y  fonc  multipliés  tellement  que 
pour  confervcr  les  plantes  ,  on  a  été  obligé  d'em- 
ployer beaucoup  de  temj  s  à  les   nétcycr. 

Cependant  malgré  les  relTemblances  extérieures 
ïju'onr  entre  eux  lès  Kermès  femelles  en  forme  de 
bateau  ,  qui  vivent  fur  différens  atbres  ,  ilcftbien 
fiir  qu';l  y  en  a  d'efpèces  différentes.  Si  on  fe  déci- 
doic  légèrement  fur  les  tcifemblances  ,  &  fur-touc 
fîon  s'arrêtoic  à  celles  qui  font  entre  les  Kermès  en- 
corcjeuncs,  &  qui  s'y  trouvent  jufqucs  vers  la  fin 
de  mars  ,  on  feroit  porté  à  les  confondre  tous  dans 
une  même  cfpèce.  Alors,  &  c'eft  un  fait  allez  lin- 
gulier  ,  ceux  qui  doivent  prendre  les  figures  les  plus 
fphériques,  &  ceux  qui  doivent  avoir  parla  fuite 
celle  d'un  rein  ,  font  comme  ceux  qui  doivent  avoir 
des  figures  de  bateau  renverfé  ,  des  plaques  ovales  ; 
ou  quand  ils  celTent  d'eTc  fi  applatis  ,  ils  prciment 
une  convexité  qui  difpofe  encore  à  croire  qu'ils  fe- 
ront des  Kermès  faits  en  bateau.  Ce  n'eft  qu'après  la 
dernière  mue,  que  ceux  qui  doivent  prendre  une 
figure  qui  tient  de  la  fphcrique,  commencent  à  s'ar- 
rondir ,  c'eft  alors  qu'ils  croilTent  vite  ,  &  qu'en 
peu  de  temps  ils  deviennent  méconnoi/lables.  te  J'ai* 
■vu  ,  dit  Reaumur  ,  ces  changemcns  fe, faire  dans  les 
Gallinfedes  du  Noifeticr  ,  &  dans  celles  du  Tilleul , 
qui  ne  font  guère  qnc  des  demi-boules,  dans  celles 
du  Pêcher  qui  font  plus  que  des  demi-boules ,  &  dans 
celles  du  Cl.êne  ,  qui  font  de  véritables  boules.  J'ai 
TU  ces  dernières  en  fimple  plaque,  &  en  fui  te  en 
forme  de  bateau  renverfé.  La  Gal'infeâe  c(f  encore 
très-petite  ,  lorfqne  fon  accroillcment  va  être  le 
plus  fubit  ;  fi  alors  plie  croît  à  peu  près  proportion- 
nellement en  tous  les  fens  ,  que  le  dos  s'élève  feu- 
lement un  peu  plus  qu'une  eiaele  proportion  ne  le 
demandeioit,  &  qu'il  foit  permis  aux  parties' de 
s'étendre  en  avant  &  vers  les  côtés,  autant  que 
leur  augmentation  de  volume  l'exige  ,  la  Gallin-. 
feue  prcndia  la  figure  de  bateau  renverfé.  Mais   s'il 


d'autres  Gallinfee'les  , 


leur  tête  &  leur 


derrière  peu  diftans  l'une  de  l'autre  ,  avant  que  leur 
grand  accroificment  commence,  &  même  tout  le 
contour  de  leur  corps ,  reltent  fixes  dans  leurs  pre- 
mières places  ,^il  eft  clair  que  pendant  l'accroiflcment 
le  dos  £c  les  côtés  s'ckveront  conCdtrabkmcnt ,  & 


K  E  R 

s'arroi. diront  ah'n  que  l'ang.Tiencarion  de  volume  , 
qui  \vi  peut  erre  portée  allez  en  avant,  ni  en  arritie  ^ 
m  vers  les  côtés,  trouve  place.  Cct'c  Gailinfedtc 
parvenue  a  tou'.e  fa  grandeur  ,  ne  fe  trouvera  donc 
prefqu'appliquée  contre  l'arbre  que  par  la  futfacc 
par  laquelle  elle  le  touchoit  étaniperice  :  elle  pourra, 
être  feiiiMa'jlc  à  une  boule  dont  un  très-pecu  fegmeac 
auroit  été  emporté.  Si  pendant  raccroillemenc'  fubir 
le  contour  du  corps  s'eit  un  peu  étendu  ,  mais  m,  ins 
que  ne  l'eût  exigé  i'ticcrciffciTien:  de  la  fui  face  fu- 
péiieuie  ,  la  Ga'l.nfeae  deviendra  feulement  une 
ra'jitié  ,  0  1  une  plus  grande, ou  une  plus  p-tite  poi- 
tioii  d:  boule  ,  comme  font  des  Gal'mfedles  du 
Noifetier  ii  du  Tilleul.  Enfin,  fi  pfnd.int  i'accroif- 
fement  tout  le  contour  du  corps  ne  prête  aucune- 
ment ,  qu'il  fou  même  obligé  de  revenir  en  delfous 
pour  céder  à  l'effort  qae  foi-c  les  parties  extérieures 
pour  s'étendre,  la  Galliafeile  quiaciii,  pourra  ne 
tenir  à  l'arbre  que  pat  un  filet  ,  comme  y  tiennent 
les  Gallinfedes  en  forme  de  rein  ,  &  d'autres  plus 
fphéri.]u:s  ;  pendant  l'aecroiflcraenc,  la  tête  Se  Is 
derrière  fe  font  rapprochés  l'un  de  l'autre.  S:  de 
mêrrre  tous  les  côrés  oppofés  du  contour  fe  (ont  rap- 
prochés. Nous  pouvons  encore  concevoir  ,  &  c'ell 
mériie  ce  qui  arrive  le  plus  (ouvent,  que  quoique  la 
membrane  qui  recouvre  le  ventre,  celle  qui  éioiï 
appliquée  contre  l'arbre  ,  croille  allez  confidérable- 
ment,  l'infefle  prendra  une  forme  fphérique ,  S: 
cela  fi  1  accroiirement  des  membranes  du  dos  ou  du 
côté  qui  eft  en  vue  ,  fe  fait  dans  une  plus  grande 
propo.tion  que  celui  du  côté  oppofé.  On  voit  des 
Cloportes  prendre  dans  un  infi-ant  la  figure  d'une 
boule  bien  ronde  ,  parce  que  dans  un  in  liant  elles 
peuvent  difpofer  tous  leurs  anneaux  comme  les  fu- 
ieaux  d'un  globe  ,  &  ramener  leur  tête  vers  leur 
derrière.  Ce  qui  fe  palTe  dans  un  inftant  d..ns  les 
Cloportes  ,  fe  fait  pcu-i-p;u  dans  les  Galiinfecles  dé 
certaines  cfpèces ,  elles  fe  roulent,  pour  ainfi  dire  , 
en  croi"ant  ;  elles  ne  tiennent  prcfque  plus  à  la 
branche  ,  que  par  l'efpècc  de  trompe  qu'elles  fa- 
vent  piquer  dans  l'écorce ,  pour  en  pomper  le  fuc. 
Plus  les  Gallinfedes  font  fphériques,  &  plus  elles 
reil'emblent,  après  leur  ponte  ,  à  une  coque  faite 
pour  renfermer  des  œufs.  Les  Gallinfedes  en  forme 
de  bateau  ne  font  que  couvrir  lenis  œufs  qui  font 
entre  elles  &  l'arbre  ;  mais  les  Gallinfedes  qui  tien- 
nent de  la  figure  fphéiique  ,  font  des  efpèces  de 
bourfes  dans  lefquelles  les  oeufs  font  contenus.  Tout 
fe  palle  pourtant  dans  la  ponte  de  celles-ci  ,  comme 
dans  la  ponte  des  autres.  Le  ventre  remplifloit  en 
grande  partie  l'iinéricut  de  taboulé;  à  mefuie  qu'il 
fe  vuide  ,  à  melurc  que  les  ceufs  rortent,  il  laiile 
une  place  en  dehors  de  fes  tégumens  ,  oii  les  œufs  fe 
logent  ;  ils  y  font  ,  &  les  petits  y  font  placés  en- 
fuite  ,  comme  les  petits  fortis  du  ventre  d  une  Clo- 
porte roulée  fe  trouveroient  logés  dans  l'efpèce  de 
b'iîte  fphérique  qut  forme  alors  le  corps  de  la 
Cloporte.  » 

Nous  devons  fans  doute  faite  une  mention  pahi- 


K  E  R 

culière  dcfcrpccela  plus  renommée  des  Kermès.  Sa 
forme  approche  de  ceUe  d'une  boule  donc  un  petit 
f'ei^ment  a  été  retranché.  Il  vient  fur  une  très-petire 
«fpèce  de  Chine  vert,  cjui  n'cft  communément 
r]u'un  arbriffêau  qui  s'élève  à  deux  ou  trois  pieds. 
Ce  petit  Chêne  croît  en  grande  quantité  dans  des 
terres  incultes  des  Dcpartemens  méridionaux  de  la 
France  ,  i!  croît  audi  en  Efpagne  ,  S:  dans  les  ides 
de  l'Archipel  ,  entr'autrcs  à  Candie.  C'cft  fur  ces 
petits  arbri fléaux  qu'e  les  Payfans  vont  faire  h  ré-, 
celte  du  Kermès  dans  la  faifon  convenable.  Quoi- 
qu'il au  dû  exciter  depuis  lonj;  temps  la  curiolité  des 
Naturalises  ,  on  peut  dire  encore  que  ca  n'eft  que 
depuis  peu  d'années  qu'il  a  été  obfLTvé  avec  l'atten- 
tion &  l'cxafti-ude  qu'il  nicritoit.  En  171  t,  M. 
de  Marfdli  adrcfTa  de  Pologne  a  M.  Vallifnicri  , 
tme  dilîertation  dans  laquelle  il  rapporte  &  tâche 
d'établir  fon  fentiment  fur  le  Kermès  ;  il  le  met  au 
Tan ç^  des  véritables  galles  dont  la  production  efl:  oc- 
calionnéc  par  des  inleciei;  ;  il  prétend  qu'im  infeéte 
dépofe  fcs  œufs  dans  une  entaille  qu'il  a  faite  au  pe- 
ti:  Chêne  fur  lequel  on  trouve  le  Kermès  ,  que  fcs 
Œufs  dépofés  avant  l'automne  ,  reftent  prcfqu'in- 
-vilibles  pendant  tout  1  hiver ,  &  qu'ils  croiiient  au 
princems  ,  lovfque  l'arbre  leur  fournit  de  la  fève. 
La  galle  d.ins  laquelle  ces  ccufs  font  renfermés  ,  croît 
en  même  temps  ;  &  devient  le  grai  1  d'écarlatc  ou 
k  Kermès  de  gioiTear  fcnfible.'  Si  M.  de  Maifilli 
avoit  fait  des  obfervations  plus  fui-  ies  ,  elles  l'eullent 
fans  doute  détrompé  de  l'idée  qu'il  avoit  prile  de  la 
Jiat'.ire  du  Kermès.  Il  faut  avouer  pourtant  que  le 
fuccès  d'une  de  fes  expériences  ,  étoit  propre  à  ft- 
duire.  Tout  le  monde  conrioît  la  compofition  de 
i'cncre,  on  fjtque  c'cft  par  le  mélange  de  la  noix 
d,"  galle  ,  que  ta  dilTolution  de  vitriol  prend  la  cou- 
leur noire,  dont  nous  favons  faire  tant  d'ufage. 
M.  de  Marlilli  éprouva  s'il  feroit  de  l'encre  avec  le 
Kermès  &  le  vitriol,  &  il  en  fit;  de-la  il  fe  crut 
fondé  à  conclure  que  le  Kermès  qui  produifoit  uu 
effet  femblable  à  celui  des  galles  des  grands  Chênes, 
étoit  une  galle  du  petit  Chêne  fur  lequel  on  le  trouve. 
Mais  tout  ce  que  cette  expéiience  découvrait  de  cu- 
rieux ,  c'eft  que  les  matières  végétales  propres  à 
faire  de  l'encre,  le  font  encore  après  avoir  palle 
dans  le  corps  d'un  animal.  Nous  ne  pourrions  nous 
dilpenfer  de  rapporter  les  obfervations  qui  ont  été 
faites  peu  de  temps  après ,  &  très-bien  fur  cette  ef- 
pèce  de  Kermès  ;  nous  les  devons  à  MM.  Garidel  & 
Emcric  ;    nous  allons  en  donner  un  précis. 

Le  Kermès  qui  a  pris  toute  fa  g'ofTeur  ,  paroît 
comme  une  petite  coque  fphérique  attachée  contre 
l'arbiilTeau  ,  ou  pour  parler  comme  M.  Emeric  , 
comme  une  goulTe  dont  la  peau  eftafTez  forte  ,  lui- 
finte  &  de  couleur  de  prune  ,  &  couverte  comme  ce 
'truit,  d'une  pouffière  blanche  qu'on  appelle  la  fleur. 
Ceux  qui  n'ont  vu  le  Kermès  que  dans  ies  boutiques 
des  marchands  &  chez  les  ouvriers ,  le  croient  rouge, 
d'un  alTcz  mauvais  rouge  brun  ,  mais  ce  n'eft  pas  là 
îa  couleur  naturellç  de  la  bonne  efpècc  de  Kermès  , 


K  E  R 


451 


on  lui  a  fait  prendre  cette  couleur  ,  en  l'arrofant  de 
vinaigre  ;  il  a  naturellement  la  couleur  des  petites 
prunelles  fauvages  des  hà;s. 

Les  habitans  du  pays  où  fe  fait  la  r^co'te  dti 
Kermès  ,  le  confidi  rcnt  dans  trois  temps  différens  & 
très  -  marqués  ,  ou  dans  trois  diftérens  états  d'ac- 
croifTcment.  Le  premier  temps  eft  vers  k  commen- 
cement du  mois  je  mars.  En  langage  provençal  ,  011 
appelle  le  Kermès,  le  Ver  ^  ScYon  dit  que'dans  ce 
temps  le  Ver  couve  ;  alors  il  eft  plus  petit  qu'un  graia 
de  millet.  M  Emeric  pcnfe  que  c'elt  alars  qu'il  com- 
merce à  fe  fixer  ,  après  avoir  couru  la  campa?;ne 
pendant  tout  l'hiver.  L'hiver  n'eft  guèie  le  temps 
oii  les  infectes  courent;  il  y  a  toute -apparence  que 
celui-ci  n'abandonne  que  très- rarement  !c  petit 
Chêne  fur  lequel  il  naît ,  mais  que  c'eft  à  la  fin  de 
l'hiver  qu'il  commence  à  devenir  d'une  groiTcur  fen- 
iîble  ,  &  qu'il  a  peur-être  comme  les  Kermès  du  Pê- 
cher, quitté  les  feuilles  pour  venir  s'arracher  contre 
les  tiges.  Confidéré  da-s  ce  temps  au  microfcope  , 
il  paroîtd'un  très-beau  rouge;  ila  delîus  fon  ventre 
&  tout  autour  du  ventre  une  efpèce  de  coton  qui 
lui  fert  de  nid.  Il  a  auffi  fur  fon  dos  de  petits 
floccons  de  coton  ;  il  eft  alors  convexe  &:  il  refloni- 
ble  encore  aux  Kermrs  en  forme  de  bateau  rcnverfé, 
comme  il  a  été  dit  que  les  K.  rmès  qui  doivent  deve- 
nir les  plus  arrondis  ,  leur  lelVcmblciit  pendant  qu'ils 
font  très  jeunes.  Dans  les  endroits  du  deflous  du 
corps  du  Kermès,  qui  ne  font  point  couverts  de 
coton  ,  le  microfcope  fait  voir  quantité  de  peints 
qui  ont  le  brillant  de  l'or.  Le  lecond  temps  eft  dans 
le  mois  d'avril  ;  alors  les  gens  du  pays  difent  que  le 
Ver  commence  d'éclore.  M.  Emeric  remarque  très-^ 
bien  que  leur  faijon  de  s'exprimer  ,  n'cîl  rien  mo  ns 
qu'exaèle  ,  a  moii.s  qu'ils  n'entendent  par  le  Ver 
cclos  le  Kermès  qui  a  pris  tcut  fon  accroillcment  , 
&  la  forme  a  laquelle  il  doit  parvenir  ;  car  c'eft 
alors  qu'il  a  acquis  toutes  fes  dimenlions,  qu'il  eft  de- 
venu rond  &  gros  comme  un  poîs.  Il  eft  pourtant  plus 
ou  moins  gros  félon  que  la  faifon  &  le  terroir  lui 
ont  été  favorables.  Sa  peau  eft  devenue  plus  ferme 
&  le  coton  qui  dans  le  premier  temps  étoit  déffus  par 
intervalles  &  par  petits  floccons  ,  y  eft  partout  éten- 
du en  forme  de  poudre  :  il  ne  paroît  plus  qu'une 
coque  ,  remp'ie  d'une  liqueur  rouge.îcre  femblable  à 
un  (ang  pale.  Enfin  le  troificme  temps  tombe  vers  le 
milieu,  ou  vers  la  fin  de  mai,  &  c'eft  celui  où  on 
trouve  dans  cette  efpèce  de  coque  ,  &  fous  le  ventre 
de  l'infeéle  ,  dix  huit  cents  ou  deux  mille  petits 
grains  ronds  :  ce  font  des  œufs  qui  venant  eri"fuitc 
a  éclore  donnent  autant  d'animaux  femblabics  à 
ce'ui  d'où  ils  font  forris.  Ces  œufs  paroi/Tcnt  ans 
yeux  une  fois  plus  petits  que  la  graine  de  pavot  ;  \x 
font  remplis  d'une  liqueur  d'un  rouge  pâle  j  vus  au 
microfcope  ils  ferablent  parfcraés  de  points  biillaus 
couleur  d'or. 

M.  Emeric  explique  très-bien  comment  la  peaïi 
du  veatie  du  Kermès  fe  retire  vêts  le  dos  à  mefuri: 


43- 


K  E  R 


•lue  les  œufs  fortent ,  &  que  par  là  les  œuf?  ti'ouvent 
"ne  place  dehnij  du  corps;  en  un  mot  tout  ce  que 
"ous  avons  rapporté  fui  la  ponte  des  autres  Kermès , 
''l'a  oUfcrvé  (ur  celui-ci.  Il  nous  en  caradérife  de 
''•eux  efpèces  ;  celui  de  la  première  eft  celui  même 
"ont  nous  venons  de  parler  ,  qui  Celon  fon  exprellion 
a  une  couleur  de  prune  ,  &  qui  pond  des  œufs-rou- 
ges ;  celui  de  la  féconde  efpèce  eit  blancliâne  ;  il  cli 
Comme  le  premier,  couvert  d'un^  poudre  légère  ; 
il  croît  dans  les  mêmes  temps  &  de  la  même  manière  ; 
fes  çeufs  font  blancs.  Les  petits  qui  fortent 
des  œufs  rouges  &  ceux  qui  ■"ortent  des  œufs 
blancs  ent  des  fij:;ures  allez  fembhbles  ,  qu'il 
compare  à  celle  des  Clopoircs  ,  avec  laquelle  les 
jeunes  Kermès  de  touies  ks  efpèces  ont  quelque  tcf- 
f'emblance.  Celui  qui  fort  des  œufs  rouges  ,  eft  rou- 
ge. Le  contour  de  fon  corps  elf  un  ovale  un  peu  plus 
pointu  du  côté  du  derrière  que  du  côté  de  la  tête. 
Son  dos  eft  convexe  8:  en  voûte  aifez  ronde  ;  des 
points  brillent  delfus ,  Se  font  couleur  d'or  ;  il  eft 
rayé  par  delfus  ,  Se  il  a  par  delfous  diverfes  lignes 
tranfvcrfales.  Il  a  (îx  pattes  Se  deuic  antennes  pref- 
qu'a-uflj  longues  que  fun  corps  ;  ce  quinelui  elt  pas 
commun  avec  le  peins  de  la  plupart  des  autres  ef- 
pèces de  Kermès  ,  c'cll  qu'au  derrière  il  a  une  queue 
fourchue  j  formée  par  deux  elçèces  de  cornes  prefquc 
aulli  longues  que  les  antennes.  Les  petits  qui  fortent 
des  œuf' blancs,  font  d'un  blanc  falc  ;  leur  dos  eft 
p\us  applati  que  celui  des  aiurts  ,  les  points  qui  bril- 
le iit  fur  leur  corps,  vus  au  microfcope-,  font  cou- 
leur d'argent,  &  l'ovale  du  contvur  du  corps  n'cif 
pas  plus  ouvert  du  côté  de.la  tête- que  du  côté)  du  ' 
derrière.  Il  y  a  beaucoup  moins  de  ces  Kermès 
blancs  ,  que  des  rouges.  Enfin  iM.  Emeric  nous.dé- 
crit  deux  efpèces  de  nymphes  qu'on  trouve  dans 
certains  grains  de  Kermès,  qui  fc  ^transforment  en 
deux  petites  Mouches  ,  fe'on  fonlangage  ,  de  dif- 
féientes  elpèces  ,  qui  toutes  deux  ont  de  commun 
de  fauter  comme  des  l'uces  L'une  d- ces  efpèces  eft 
d'un  noir  de  jayet,  &  l'autre  d'un  blanc  fale.  L'une 
a  les  ailes  blanches,  comme  celles  des  Kermès  plus 
qu'héniifphéiiques  des  Pèe-hers  ,  &  elt  fans  doute 
k  Kermès  mâle.  Cet  infcdc  Je  quelques  autres  pou 
voient  bien  faire  croire  que  le  Kermès  proprement 
dit  étoit  une  véritable  gafe.  Il  y. a-long-temps  néan- 
nioins  que  Pierre  de  Quiqaeran  de  Beaujcu,  Evê- 
que  de  Sçnez ,  dans  fon  ouvrage  Dd  laud  bus 
pr^vincis,  i  liv.  î.  pag.  if7-,  a  donné  le  fond  de 
i'hil:oite  du  Kermès  ;  il  ne  s'agilfoit  quede  vérifier, 
fi  de  voir  avec  plus  de  détail  ce  qu'il  en  a  dit.  Rien 
n  -iVplus  précis  que  ce  palfage  ,  ies  principaux  traits 
s'  trouvent  L  elfentiel  de  cette  hiltoirc  étoit  dtjnc 
bi  i  fyi,  lorfque  Quiqaeran  écrivoltj  mais  il  n'é- 
to  t  pas  pi(>uvé  ,  x  il  avoic  befoin  de  l'ùre  par 
des  obervatjohs  fuivies  &  détaillées  ,  qui  empê- 
chaient d'a.îopter  les  iiees  que  quelques  apparen- 
C'.s  1  meine  'es  obfervùtions  pouvoient  faire  pren-4  , 
d.e  d^  K-.iraès. 

ftex  fa  S  euiieuK  Se  vrais  qns  M.  Emeric  a  ob- 


K  E  R 

fcrvts  avec  foin  &  attention  ,  il  a  a';outc  quelque! 
coiije£lurcs,  (ju'd  n'eft  plus  permis  d'adopter,  par 
exemple  ,' celle  rar  laquelle  il  tâche  d'expl.quer  la 
produdion  des  Moucheio'is,  cciTime  il  les  a/pelle, 
qui  fortent  du  Kermès,  (cit  de  ceux  que  nous  re- 
gardons comme  les  Kermès  mâles,  fcit  des  autres. 
Il  fuppofe  que  les  Moucherons  S  accouj  leiiti  qu'ils 
font  des  œufs  ;  mais  il  fait  prendre  a  ces  œufs  une 
route  bien  longue  &  bien  difScilc  pour  arriver  où 
ils  doivent  éciore.  Il  iraat;ine 'qu'ils  peuvent  être 
entraînés  dans  les  racines  de  l'arbre  par  le  fuc  qui 
s'y  rend  ,  enfiler  fes  canaux  ,  &  êirc  déterminés 
par  la  fuccion  du  Kermès  a  fe  rendre  foas  lui.  Les 
infedesqui  viennent  des  larves  qui  rongent  le  Ker- 
mès ,  connoiffent  fans  doute  une  voie  plus  courte 
pour  faiicairiver  leurs  œ-ufs  dans  lintéiicur  même 
du  Kermès  ,  c'eft  fans  doute  en  le  piquant,  &  en 
dépoi'ant  leurs  "œufs  dans  les  piqûres  qu'Us  ont  faites. 
Une  autre  conjeilure  dont  nous  avons  déjà  parlé  , 
S;  que  nous  ne  croyons  pas  devoir  ptélenter  da-.an- 
tage,  c  cil:  que  le  Kermès  parcourt  la  campagne 
pendant  l'hiver.  M.  Emeric  dit  avoir  vu  courir 
dans  cette  faifon  ,  de  trè'-pecits  vers  rouges  ,  qu'il 
croit  être  les  petits  Kermè:.  Malgré  ce  qu'il  avance 
de  leurs  lix  pa:tes,  on  peut  erre  très  fondé  à  pcnfcr 
que  les  infeiles  quM  a  vus  al. 1rs  ,  font  une  efpèce 
de  Mittes  écarlates ,  d'une  extrême  pctitelfe  ,  qus 
l'on  trouve  eu  hiver  fur  les  plantes  3c  fur'  les  arbres. 

Sdon  c\i\c  l'hiver  eft  plus  ou  moins  doux  ,  la  ré- 
colte du  Kermès  eft  p'':s  ou  moins  abondante  5  on 
efpèrc  qu'elle  fera  bonne  ,  .lorfqae  Je  printcms  fe 
palfe  fans  gelée  Si.  fans  brouillards.  A  la  fidte  de 
cette  remar  ,ue  ,  M.  r.nicric  ajoute' qu'on  obferve 
que  les  arbriifeaux  les  plus  vieux  ,  vuii  paroilTcnr  les 
mfeins  vigouieux  ,  Se  qui  font  les  moins  élevés  ,  lont 
les  plus  chaigés  de  K-rmès.  Il  y  a  apparence  que 
c'eft  parce  c]L'e  le  Ke-rmès-s  elt  é;a'bl_i  depuis  plus 
long-temps  lar  les  a!  briifeaux  les  plus  -vieux,  qu'il 
s'y  multiplie  davantage.  Le  terroir  contribue  a  la 
giol'eur  &  à  la  cottlcitr  du  Kermès;  celui  qui  vient 
fur  des  arbriflraux  voifns  de  la  mer  ,  eft  plus  gros 
&  d'une  couleur  plus  éditante  que  celui  c^ui  vient 
fur  (ies  arbrilfeaux  qui  en  font  éloignés. 

Si  des  efpèces  de  Kermès  font  quelque  ma!  ,  nous 
pouvpis  en  être  furfiùmment  dédommagés»pai:  les 
ufages  de  cctfe  efpèce  particulière  de  Kermès,  qui 
tient  une  place  diliingu.'e  pai  mi  Icsinkctcs -qui  nous 
font  utiles.  L)ans  les  p.-.ysoii  il  croît  ^  oi)  (ait  ^ufîl 
en  faire  tous  les  ans  la  récolie.  Sansavoii  lapcirs 
de  femcr  Se  de  labourer  ,  0!i  détache  de  deîîus  les 
petits  Chênes  verts,  une  r.ioiiTon  'cuvent  très-abon- 
dante de  petits  grains ,  qui  fouace  qu'on  a  .pu  ap- 
peller  le  Kcnnès  ,  la  graine  d'étarlate  ,  le  vermil- 
lon ,  ce  que  ies  latins  ont  déiigné  par  le  nom  de 
coec.-fj  bapkica  ,  8e  que  l'Iiiic-romnve  iu-nplcment 
coccum,  L-s  inftrumens  les  phis  ntcciTaires  poor 
faire  la  récolte  du  Kermès ,  fon;  de  longs  ongles  j 
des  femmes  s'y  occupcrt  dans  la  faiTon  ,  dès  le  ma- 
tin avant  que  la  roféc  ait  été  enlevée  pa^  le  foletl. 

Le 


K  E  R 

La  rouilles f^c  l'aibinls  C^nt  alors  moins  rei.lcÇj  f< 
les  piquansdont  cl'ss  font  armces  ,  en  for.:  moins  à 
craindre.  Outre  l'adrciie  à  détacher  les  j^rains  ,  il 
faut  lavoir  trouver  les  endroits  cù  i!  y  en  a  le  plus  : 
il  Y  a  des  femmes  qui  en  tamalTent  jufqu'à  deux  li- 
vres par  jour.  Eelon  dans  fes  obfcrvacions  des  Jîti- 
gularius  ,  liv.  i.  ,  pas;,  ly.  ,  r.iconte  eorrmienc  on 
fait  la  récolte  du  Kermès  en  Candie.  Le  prix  auquel 
on  le  vend  ,  varie  comme  celai  de  toutes  les  mar- 
chandifcs  ,  &  peut-être  beancou'?  plus.  Depuis  que 
la  récolte  efl  ccaimenc'^e  jn;'.]ui  cj  i]a'elle  finille  , 
le  prix  en  haude  tor.s  les  jo.ii;  ,  caice  qu'a  la  fin 
le  Kermès  cft  très-légv-r  ,  c\:i;-2-dre  qu'il  y  a 
alors  moiasd'œufs  &  d;;  petits  mêlés  avec  les  cada- 
vres des  Kerm^'S-mèrcs.  Il  n'eih  pas  rare  d'avoir  dans 
une  année  deux  récoltes  de  Kermès;  la  féconde  elt 
trts-piopie  à  confirmer  la  rciremblance  que  nous 
avons  du  foupçonncr  entre  le  Kermès  du  Pêcher  & 
celui  du  petit  Chêne  ,  par  rapport  aux  endroits  oii 
ils  fe  nourrillent  dans  leur  îii;e  le  plus  tendre.  Les 
Kermès  de  la  féconde  récolte  ,  au  rapport  tv.ême 
de  M.  Emenc,  font  prefque  tous  attaches  contre 
les  feuilles.  Ceux  de  cette  féconde  récolte  ne  font 
jamais  fi  gros  que  ceux  de  la  première.  Une  failon 
favorable  fait  croître  avant  I  hiver  ceux  qui  eullent 
pallé  cette  faifon  fans  prendre  leur  accroiffement  , 
s'ils  tullent  nés  plus  tard  ,  ou  il  l'air  eût  été 
moins   chaud. 

Il  efl  afllz  conna  que  les  Kermès  font  des  infec- 
tes utiles  pûut  les  teintures,  &  que  la  médecine  en 
compose  la  confedion  d'Alkermes  ,  qu'elle  regarde 
comme  un  bon  remède.  Quand  les  avantages  que 
la  médecine  retire  de  cette  drogue  ,  paroitroien: 
douteux  3  ceux  qui  font  un  peu  pynhoniens  par 
rapport  à  la  plupart  des  remèdes ,  au  moins  ne 
fauroit-on  douter  de  l'emploi  utile  que  !  art  delà 
teinturerie  en  a  fu  faire  pour  teindre  la  'oie  &  la 
laine  dans  un  beau  rouge  cramoilî.  Il  f.iut  avouer  I 
pourtant  que  depuis  que  la  Cochenille  a  été  décou- 
verte ,  le  Kermès  a  ccil'é  d'être  une  produélion 
aulli  importante  qu'il  i'étoit  ar:trefois  ;  peut  ètie  aurti 
n'en  tuons-nous  pas  aujourd'hui  tout  le  parti  qu'on 
en  peut  tirer.  Les  March.ir.ds  qui  achètent:  le  Ker- 
mès pour  la  teinture  de  la  foie  &  de  la  lamc^  ont 
foin  de  l'arrofer  avec  du  vinaig'e  ;  ils  l'expofent 
cnfuite  au  folell  ou  a  une  chaleur  équivalente  ,  pour 
faire  périr  tous  les  peiits  animaux  éclos  ou  en  état 
d'éclore,  fans  quoi  ,  il  v  aurcit  par  la  fuite  une 
grande  diniinu  ion  dans  le  poids  de  leur  marchan- 
dife.  Le  vin.\:me  altère  la  couleur  du  Kermès  ,  il 
la  rend  rou,:  itrc  ;  &  de-là  il  cft  airivé  que  ceux 
qui  ont  dc'.t;i::iiné  la  couleur  du  Kermès  fur  celle 
qu  il  a  dans  1l-s  boutiques ,  ^ne  lui  ont  pas  donné 
celle  qui  lui  eft  naturelle. 


K  E  R 


4^1 


Les  Kermès  du  petit  Chêne  vert  font-ils  les  feuls 
qui  peuvent  être  employés  aux  deux  ufages  que  nous 
venons  d'indiquer  ?  Si  on  faifoit  des  exp  rienccs  fur 
Ja  teintutc  que  donnent  ceux  de  toutes  les  efpcces  , 

Hijl.  nat.  des  Infeats.  Tvm.  FU, 


prut-'irt  en  J  'ccuvii:c\:-on  rie!  y.'çn  q'.:;  n:  ftroic 
pas  inf;neur  à  la  feule  efpcce  employée,  ou  qui 
même  lui  fcroit  préférable.  Il  y  a  au  moins  tout 
lieu  de  croire  que  par  rapport  à  l'ufage  qu'en  fait  la 
médecine  ,  quelques  efpèces  &  peut-être  pîufeuts 
cfpèces  de  Kermès  pourvoient  être  fubllitnccs.  Si 
on  employoit  à  la  confedion  d'Alkermes  les  Ketraès 
des  Pêchers  ,  ou  d'autres  arbres  précieux,  on  en  re- 
tircroit  un  avantage  certain  ;  ces  arbres  en  feroient 
bien  mieux  nétoyésdc  ces  infectes  par  les  jardiniers, 
qu'ils  ne  le  font.  On  peut  penfer  que  l'arbre  qui 
fournit  de  la  nourriture  à  1  infede,  entre  pour  qut:l- 
que  chofe  dans  Ls  vertus  du  petit  animal  ;  mais  an 
moins  y  a-til  apparence  qu:  la  fève  des  grands  Chê- 
nes donneroit  aux  infectes  qui  en  vivent,  des  pro- 
ptiétés  médicinales  fembiables  à  celles  que  la  (évc 
des  petits  Chênes  donne  à  leurs  Kermès.  «  Sur  le 
petit  Chêne  ,  (  pourfuit  Reaumur  ;  car  on  juge 
bien  que  ces  détails  doivent  lui  appartenir  )  on  ;rc'u- 
vc  des  Gallinfedes  rongeatrcs ,  qui  ne  font  pas 
propres  à  la  teinture  ,  &  qu'on  regarde  comme  aulH 
bonnes  pour  la  confedion  d'A'kermcs  ,  que  celles 
qui  font  d'une  couleur  fincéc.  On  trouve  aufli  fur 
de  grands  Chênes  ,  des  Gallmfecles  rouges ,  qui  ne 
font  pas  .--•nliblement  difi-érentes  de  celles  de  même 
couleur  du  petit  Chêne.  Il  elt  vrai  que  les  Gallinfec- 
tes  quf  croillcnt  fur  de  très-gr.inds  arbres  ,  doivent 
être  négligées  par  la  feule  difficulté  qu'il  y  auroit  d'en 
faire  la  récolte  ,  des  c|u'elles  n'y  feront  pas  en  très- 
grande  quantité.  Celles  qui  viennent  fur  l'i/ex  cocci 
glundfera  ,  Ce  placent  bien  pour  nous  ;  elles  y  fonc 
a  portée  d'être  vues  &  d'être  détachées  commodé- 
ment ;  cependant  ,  li  on  parvenoit  à  lavoir  faite 
ufage  de  quelques-unes  de  celles  de  nos  'grands  ar- 
bres, peut-ctre  trouveroit-on  enluite  des  moyens  de 
les  y  faire  multiplier  à  un  point  tel  qu'on  y  en  pour- 
roit  recueillir  beaucoup  en  peu  de  temps.  Je  fuppofe 
qu'on  ciu  reconnu  que  celles  du  Pêcher  ,  foit  en 
boule  ,  foit  en  bateau  renvcrfé,  méritent  d  être  ta- 
raailées  ;  alors  on  pourroit  avoir  une  certaine  quan- 
tité de  Pêchets  en  plein  vent  ,  qui  feroient  moins 
dedinés  à  donner  des  Pêches  qu'a  élever  des  Gallin- 
fedes  ,  &  on  parviendroit  à  avoir  chaque  année  de 
ces  arbres  dont  toutes  les  jeunes  poulies  &  les  au- 
tres branches  en  feroient  couvertes.  On  féraeroit 
dell'us  des  Gallinfeules  ,  pour  ainfi  dire;  on  coupe- 
roit  dans  la  faifon  convenable  ,  de  petites  bran- 
ches où  feroient  attachées  des  Gallinfedes  qui  au- 
roient  fait  leuts  œufs  ,  &  de  delîous  lefquelles  les 
petits  ne  léroitn:  pas  encore  fortis  ,  &  on  attache- 
roit  les  petites  branches  contre  de  jeunes  jets  de 
l'arbre  fur  lequel  on  voudroit  fiire  multiplier  les 
Gallinfeftes.  J'en  ai  tranfporté  ainfi  d'un  arbre  à  un 
autre  arbre  de  même  efpèce  ,  qui  y  ont  très-bien 
réulTi.  Avec  un  pareil  foin  le  même  arbre  en  pour, 
loit  donner  une  quantité  futprenante.  Qu'on  ne  juge 
pas  de  celle  qui  s'y  éleveroit  ,  pat  celle  qui  s'élève 
fur  nos  Pêchers  en  efpaliers  ;  nos  jardiniers  fans  le 
favoir  ,  ôtcn:  chaque  année  àcesarbres  une  bonne 
partie  des  Gallinfedes  qui  ks  devroienc  fucer.  La 
lii 


43  4 


R 


tiille  des  Pêchers  fe  fait  orJinjin:mcnt  dans  le  temps 
eu  e-lies  fe  font  fixées ,  &  le  loin  fixées  pour  le 
icflc  de  leur  vie;  alors  il  y  en  a  beaucoup  datta- 
cliéc  contre  les  jeunes  jei': ,  Scelles  fout  attacliccscn 
beaucoup  plus  grande  quindté  contre  la  partie  la  plus 
élevée  du  jet  ,  que  contre  fa  partie  inférieure.  Il 
n'y  en  a  fouvent  fur  cette  dernière  cjue  quelques- 
unes  feniécs  par-ci  par- là  ,  pendant  que  l'autre  par- 
tie du  jet  en  cil  toute  couverte.  Le  jardinier  coupe 
fouvent  un  jet  qui  a  deux  ou  trois  pieds  de  lon- 
gueur .  à  trois  ou  quatre  pouces  de  fon  origine.  En 
retranchant  cette  longue  partie  du  jet  ,  il  ôte  au 
Pèchet  routes  les  Gallinfciftcs  qui  y  croilloient  & 
les  fait  toutes  périr.  Li  chaleur  paroît  leur  être  fa- 
vorable ;  ainfi  toutes  chofes  d'ailleurs  égales,  elles 
doivent  fe  multiplier  d'avantage  fur  les  arbres  en 
cfpalier  ,  que  fur  ceux  qui  font  en  plein  vent,  aj 

Nous  pouvons  ajouter  que  les  Pigeons  paroilTent 
aimer  le, Kermès,  quoiqu'il  foit  pour  eux  une  alfcz 
mauvaife  nourrirure  ;  leurs  petits  à  qui  ils  le  por- 
tent,  ont  peine  à  le  foutenir;  la  plupart  en  pé- 
riffent  ,  ce  qui  n'eft  que  trop  connu  de  ceux  qui 
ont  des  colombiers  à  portée  des  endroits  où  croît 
le  Kermès.  Les  vieux  Pig:ons  en  font  q.iittespour 
Mil  cours  de  ventre  ;  alors  leurs  excrémens  teio^nent 
en  rouge  les  murs  du  Colombier. 

Le  duvet  qui  forme  une  efpèce  de  m'nce  mare- 
las  entre  le  ventre  des  Kermès  &  l'écorce  de  l'arbre  , 
celui  qui  borde  le  contour  de  leur  corps ,  le  léger 
duvet  qui  blanchit  le  defl'us  de  celui  de  quelques-ulis, 
&  enfin  les  longs  poils  ,  mais  en  petit  nombre,  qui 
partent  de  divers  endroits  de  leur  corps  dans  certains 
temps  ,  tous  ces  fils  &  ces  cotons  paroilTent  être 
produits  comme  la  iratièrc  cotonncufe  des  Pucerons; 
il  y  a  toute  apparence  qu'ils  s'échappent  par  tous  les 
pores  de  la  peau  ,  ou  par  des  endroits  de  la  peau  oii 
il  y  a  des  organes  difpofés  pour  la  fécrétionde  la  ma- 
tière dont  ils  font  foimés. 

La  plupart  des  Kermès  finiiïent  leur  ponte  fans 
«|u'on  s'en  appcrçoive  ;  après  qu'ils  ont  fa  t  fortir  de 
leur  corps  des  milliers  d'oeufs,  on  ne  voit  rien  de 
flus  qu'auparavant  ,  &  cela  parce  que  leur  corps 
même  couvre  les  aufs  ,  &  les  cache  toas  parfaite- 
ment ;  mais  il  y  a  plulieurs  efpèces  de  Kermès  qui 
peuvent  ct'e  rangées  dans  une  divilion  particulière  , 
jarce  qu'elles  ce  couvrent  qu'en  partie  leur  nichée 
d'o:ufs  avec  leur  co.'ps.  Leurs  œufs  n'ont  pas  be- 
foin  de  cette  efpècc  do  couverture  ,  ils  font  ioo-és 
dans  une  mafle  de  fils  de  foie  ou  de  coton  très- 
blanc  ;  ils  fembltnt  être  dans  une  coque  de  foie 
blanche.  Dans  quelques  circonftances  on  prendtoit 
cette  nichée  d'aufs  de  Kermès  pour  une  nichée 
d'Araignée.  La  nichée  d'a-ufs  avec  tous  les  fils  foyeux 
qui  l'enveloppenr  eï:étieurenient ,  &  avec  tous  les 
fils  foyeux  qui  dans  l'intérieur  féparent  beaucoup 
^'œufs  des  autres  ,  a  un  volume  bien  plus  conCdé- 


K  E  R 

table  que  n'a  jamais  été  celui  du  Kermès  ,  duquel 
elle  cfb  fortic.  Le  Kermès  deiféchc  ou  prêt  a  fe  d.f- 
féchcr  ,  ed:  appliqué  fur  ce  paquet  blanc  qu'il  i.c 
recouvre  que  d'un  côté  ,  encore  ne  le  recou\r;  t- 
il  fouvent  qu'en  patrie.  Quelquefois  le  Kermès  def- 
féché  rombe  de  dtlîas  le  paquet ,  &  c'cft  alors  que 
la  nichée  femble  le  plus  en  être  une  d'aufs  d'A;ai- 
gnce.  La  figure  de  ces  nichées  d'oeufs  n'a  rien  de 
confiant  ;  allez  ordinairement  la  malTc  cfl  arron- 
die par  dciTus  ,  mais  pour  peu  qu'on  la  touche  ,  on 
la  dérange ,  l'enveloppe  blanche  s'attache  aux  doigts, 
dès  qu'ils  «'appliquent  dcllus.  Si  l'on  veut  enfuite 
ï  en  éloigner  fes  doigts ,  une  infinité  de  fils  qui  leur 
fontadhérens,  les  fuivent.  Ces  fils  à  peu  près  pa- 
rallèles les  uns  aux  autres ,  femblent  venir  de  la 
malle  ,  comme  s'ils  y  ttoient  en  peloton  ou  en  éche- 
vean  ,  &  qu'ils  fe  dévidallent  ;  on  peut  les  condiiirc 
de  la  forte  à  plufieurs  pieds  de  diOance  ;  mais  dès 
qu'on  a  ainfi  étendu  un  paquet  de  plulieurs  milliers 
de  fils  en  ligne  droite  à  quelques  pouces  du  nid,  on 
cnrraine  en  même  temps  des  ccufs.  Ces  œufs  font 
oblongs,  luifans  &  rougcâtres ,  comme  ils  le  fe- 
roient  s'ils  etoient  de  cornaline.  C'efl  au  ccntiede 
la  malle  foyeule  ou  coconcufe  qu'eft  le  gtand  amas 
d'œufs. 

L'Epine,  la  Charmille,  h  Vigne  font  voir  de  ces 
Kermès  dont  les  œufs  paroiiïent  être  dans  une  coque 
de  foie.  La  facilité  que  leurs  fils  ont  à  s'attacher  fur  les 
corps  qui  rouchent  le  nid  ,  fait  que  les  pieds  de 
Vigne  fur  tout ,  font  toujours  plus  blanchis  par  les 
nids  ,  qu'ils  ne  fembleroient  le  devoir  être.  Q'-'"^'"'^ 
feuille,  ou  une  branche  pouflee  par  le  vent  vienne 
toucher  un  nid  ,  elle  ne  s'en  tetoutnera  pas  fans 
emporter  des  milliers  de  fils.  De-là  il  arrive  fouvent 
que  les  branches  de  Vigne  femblent  couvertes  de 
cette  matière  bhinche  &  légère,  qu'on  voit  voler  en 
grande  quantité  dans  les  beaux  jours  du  mois  d'octo- 
bre,qu'on  a  nommée  desfils  de  la  vierge, &  qu'on  l'^it 
à  préfent  n'eue  compofée  que  des  fils  d'Araignée  , 
enlevés  Se  lallemblés  parle  vent. 

On  fait  que  quelques  êfpèces  d'Araignées  renfer- 
ment leurs  œufs  dans  une  malle  de  fils  de  foie  ,  tel. 
lement  difpofés  ,  que  quand  on  tire  la  malTe  en  mê- 
me remps  en  deux  fens  contraires  ,  on  oblige  un 
trè«  grand  nombre  de  fils  à  s'étendre  &  à  fe  placer 
parallèlement  les  uns  aux  autres.  Ces  fils  des  nids 
d'Araignée,  quoique  fins  ,  ne  le  fonr  pas  autant  que 
ceux  des  nids  de  ces  Kermès,  Se  ne  paroiiïent  ja- 
mais fi  longs.  Mais  les  femelles  de  ces  derniers  in- 
fedcs  ,  h  lourdes  ,  immobiles  à  un  point  qiri  a  fait 
croire  qu'elles  font  fans  vie  ,  fetcicnt-elles  des  fi- 
leufes  auffi  adroites  que  les  Araignées  5  Comment 
s'y  prennent-elles  pour  recouvrir  1-urs  œufs  de  tou- 
tes parts  d'une  fi  grande  quantité  de  fils  fi  fins  î 
Cert  fans  doute  a  Reaumur  lui-même  qu'il  appar- 
tient de  nous  en  inflruire.  «  J'avois  été,  pourfuit- 
il  ,  d'autant  plus  cutieux  de  fiivoir  comment  elles 
peuvent  venir  à  bout  d'un  pareil  ouvrag'.  que  je 


K  E  R 


n'avois  pu  .k'c.^"vrir  au.-imc  'Àl::2  à  !ejr  pi  ''c  ;•■  .'- 
térieiiie  ri  ai  leurs.  C'eu  tiu.-.s  le  u:i;ps  ùo  .-.a:  j'O,»- 
tc  qu'il  falloir  pai'vciiir  à  les  oblciver.  La  d'..i;ze 
juin  j'envoyai  cheiciur  Jeux  branches  J.-  Vii;iie  ,  Ci 
il  écoit  temps  de  m'y  prendre;  ces  deux  b:a.iihts 
troienc  couveites  de  quancité  de  Galiujl.:cl^s  ,  dune 
la  plupar;  avoient  déjà  pondu  ;  mais  d  en  rcito't  en- 
core quelques-unes  qui  ix  l'avoien:  pas  talc.  E:ii:rc 
celes-ci,  j'en  remar.juai  une  dont  la  paicie  pollé- 
rieure  écoit  élevée  au  dcll'uî  de  la  branche,  ûc  en 
croit  féparée  par  un  cordon  blanc  qui  débordait  peu 
k  corp'ï  de  rinfcde.  J'en  concius  que  fa  ponte  étoit 
commencée,  mais  peu  avancée  encore,  que  cc:te 
Gallintede  étoit  preciféuient  dans  l'état  eu  je  la 
devois  ibuhaicer.  Je  la  fuivis  audi  pendant  quelque 
temps  ,  mais  elle  me  parut  aulll  immobile  qu'elles 
le  font  toutes  Quand  je  revins  à  l'obierver  au  bout 
de  quelques  heures,  fa  partie  poftérieure  écoit  plus 
foulevée  ,  plus  élnij^née  de  la  branche  ;  il  me  fem- 
b!a  que  le  cordon  bli:;c  écoit  devenu  plus  épais,  5c 
qu'il  débordoit  plus  le  corps  ;  mais  cela  s'ccoit  fa-c 
avec  une  lenteur  peut-être  eg-.le  a  celle  de  lamarch  ■ 
de  l'aiguille  d'un  cadran  ,  ik^d'ailleurs  tout  s'cxécu- 
coic  dans  l'obfcutité  entre  le  bois  &  le  corps  d?  l'in- 
lefte  ,  tout  écoit  caché  à  mes  yeux.  Je  me  dite/ mi- 
nai donc  à  tr.iubler  la  Gallinfcccc  dans  fcn  opéra- 
tion ,  pour  voir  où  elle  en  étoit  ,  &  pour  t.r.hcr  de 
parvenir  à  voir  en  quoi  cette  opérat;on  confuloir. 
ConnollFant  le  rifque  qu'il  y  avoir  de  blcder  la  Gi\- 
linfeéte  ,  &  de  la  faire  périr  ,  lî  je  la  prenois  elle 
même  ,  j'enlevai  avec  un  couteau  la  pièce  d'écorce 
à  laquelle  elle  tenoic,  &  par  petites  feudies  j'em- 
portai peu-i-peu  cette  écorce.  Je  parvins  à  l'enlever 
toute,  &  à  mettre  à  découvert  le -defous  de  la  Gal- 
linfecfle  ,  fans  lui  avoir  fait  de  bledure.  Je  vis  alors 
que  ,  comme  je  l'avois  penfé  ,  la  Gallinfcde  avoit 
commencé  fa  ponte  ;  je  jugeai  même  par  la  quan- 
tité d'œufs  qui  parut  à  découvert  ,  qu'elle  en  avoit 
fait  le  tiers  ou  la  moitié  Ces  œufs  n'écoient  point 
encore  féparésles  uns  des  autres  pai  des  filets  foyecx; 
ils  fe  touchoient  tous,  le  ventre  de  la  Ga'linùÛe 
les  couvroit  par  dclfus  ,  mais  par  delTous  &  tout  au- 
tour ils  itoi^nc  comme  dans  une  efpèce  de  nid.  C'eft  ! 
le  contour  de  ce  nid  qui  foulevoit  le  dernè.e  de  la  j 
Gallinfefle  ,  &  qui  la  débordoit  quand  elle  étoit  j 
dans  fa  (îtuation  uacurille  ,  d'où  je  l'avois  tirée.  î 
Cette  difp..'(it!on  de  la  uiatièie  foyeufc  me  fit  foup 
çonnet  que  la  Galoniede  n'avoit  pas  befoin  ,  pour 
envelopper  fci  ceufi ,  de  favoir  l'art  de  filer  que  les 
Araignées  'avnt  fi  bien  ,  qu'elle  fxéc.t.it  des  ou- 
vrages femblab.es  aux  leurs  ,  fans  (c  domxr  preique 
de  mouvement,  que  fans  s'en  a^pcucvoir ,  pour 
ainfi  dire  ,  elle  fournilToit  les  fils  qui  dévoient  cou- 
vrir fe>  œufs  ;  que  tout  avoit  été  d.f|  ofé  chez  elle 
par  la  Nature  de  (aç  1 1  que  les  fi:s  fo;tcicnt  nécef 
lairement  dan'  le  temp  où  les  œufs  en  avoiert  be- 
foin. En  un  mot,  je  penfai  que  la  matière  qui 
leur  dévoie  faire  une  efpèce  de  coque  ,  étoit  de  la 
«ature  de  celle  qui  s'échappe  ,  quoiqu'cn  moindre 


K  E  R 


Yc 


i-y^ 


rons  ,  Je  n.ème  de  ce.:x  des  G-ilinlccles  ,  &  q;ii 
fournit  la  couche  de  duvet  qui  e(l  cr.tie  le  ro'ps  dj 
ccUcs-ci  &  l'écorcc  à  laquelle  elles  font  attachées  ; 
mais  que  certaines  cfpcces  de  Gallinfeéles  fo  uTif- 
foicnt  de  cette  matière  en  beaucoup  plus  grande 
abondance  que  les  autres.  Pour  favoir  li  je  devois 
ir.  en  tenir  à  cette  idée  ou  l'abandonner  ,  j'otai  tous 
les  œufs  qui  éroi.nc  fous  le  corps  de  la  Gal- 
linfeéle  ,  &  route  la  matière  blanche  ôc  coconneufc 
qui  les  y  rettnoic  ,  &  qui  les  envelopp;jit  en  par- 
tie ;  enfin  je  nécoyai  bien  tout  le  ventre  ,  je  le  mis 
bien  à  découvert,  je  ne  lailfai  delîus  aucun  duvet 
blanc.  Alors  il  parut  rougcâtre  ,  S:  encore  allez  ren- 
fli  pour  me  faire  juger  qu'il  contenoit  beaucoup 
d'œui-ï.  Après  avoir  ainfi  tourmenté  la  Gallinfede  ^ 
je  la  laidai  en  repos  ,  je  l.i  mis  dans  une  petits 
boîte  de  bois ,  pjfée  fur-  Cvn  ventre.  Au  bout  de 
cinq  à  fix  heures  je  la  retournai  (urle  dos  ,  &  je  vis 
que  le  ventre  ,  que  j'jVois  lailîé  rcuge.ître  ,  étoit 
poudré  de  blanc,  comme  s'il  l'eût  été  d'une  pendre 
cotonneufe  ;  mù^s  la  couche  de  poudre  cotonneu- 
fe  é;oii  plus  épaille  tout  autour  du  corps  que  par- 
tout ailleurs.  Cette  matière  rc  ferabloic  donc  avoir 
rien  de  commun  avec  des  fils  de  foie  fortis  d'une 
feule  fi'ière  ,  elle  fembloit  avoir  été  fournie  par 
toute  la  furtacc  du  ventre  ,  elle  fembloit  avoir 
tranfpiré  piefque  par-tout;  mais  les  endroits  pro- 
pres a  en  fournir  davantage,  les  ouvertures  pro- 
pres à  la  laillèr  échapper  plus  aifémcnt  ,  paroif- 
foient  erre  auprès  du  bord  extérieur.  Sans  avoir 
rien  ôté  à  la  Gallinfeéls  ,  je  la  pofai  une  féconde 
fois  fur  fon  ventre  &.  dans  la  même  boîte  ,  &  je 
l'y  lailfai  tranquille  pendant  dix-huit  heures.  Après 
lui  avoir  donné  ce  long  repos  ,  je  la  retournai  ,  & 
a'ors  la  queflion  me  parut  fu/Rfamment  éclaircie. 
La  Gallinfeâe  avoit  recommencé  fa  ponte  ;  elle 
avoit  fait  des  œufs  qui ,  comme  les  grains  oblongs 
d'un  chapelet  ,  étoient  à  la  file  les  uns  des  autres; 
chaque  œuf  touchoit  par  un  de  fcs  bouts  celui  qui 
le  précédoit  ,  &  par  fon  autre  bout  celui  dont  il 
étoit  fuivi.  La  file  d'œufs  alloit  du  côté  de  h  tête  de 
l'infede  ,  &  de-là  elle  revenoit  du  côté  d'où  elle 
étoit  partie,  en  faifant  diverfes  finuolités.  Tout 
le  contour  du  corps  étoit  couvert  de  floccons  de 
coton  ,  bien  autrement  longs  &  bien  autrement 
fournis  qu'ils  ne  l'étoient  ,  lorfque  je  les  avois  vus 
la  première  fois,  &  tous  pofés  les  uns  auprès  des 
auires  d'une  manière  qui  ne  permettoit  pas  de  dou- 
ter qu'ils  n  euflent  crû  ,  qu'ils  n'eulTent  comme 
végété  dans  les   places  où  ils  étoient.  » 

«  Il  paroît  donc  certain  ,  conclut  Reaumur  , 
que  cette  matière  cotonneufe  ne  vient  point  d'une 
feule  fihère  lemblable  à  celle  des  Chenilles  &  des 
Araignées  ,  mais  qu'il  y  a  fous  le  ventre  de  la  Gal- 
Imfeéle  un  tiès-grand  nombre  d'ouvertures  imper- 
ceptibles j  analogues ,  û  l'on  veut ,  aux  filières  dçî 
lii  i 


436 


K  E  R 


autres  infetTles  ,  &  que  les  principales  de  ces  filières 
font  tout  autour  du  corpc.  Nous  ne  parlons  aftue' 
lement  que  d'une  matière  cotonneafe  qui  devroit 
ce  femble  ,  être  compofé:  de  fils  courts  ,  &  quand 
nous  avons  décrit  les  nids  d'ccufs,  nous  avons  di 
que  leur  enveloppe  peut  fournir  des  milliers  de  fil 
for:  longs.  Cette  matière  cotonneufe  ell  gluante 
puifqu'elle  s'attache  prefque  comme  uneglue  à  tou 
ce  qui  la  touche  ;  il  y  a  apparence  aulTi  que  le  vcn 
tre  de  i'infcile  ,  contre  lequel  elle  s'cii  attachée 
en  s'éloignant  par  !a  fuite  "de  l'écorce  de  l'arbre 


K  E  R 

tire  cette  matière  en  fils  ,  comme  en  pareil  cas  on 
y  tiieroit  de  la  gkie  ou  quelque  gomme  ou  ré- 
fine ramollie.  Je  conçois  mèaie  qu'elle  eft  encore 
tirée  par  les  œufs  en  fils  plus  déliés  &  plus  Ion 3s 
que  ceux  qu'elle  forme  naturtllemcnt.  Les  chape- 
lets d'œufs  font  poulies  avec  force  ,  puifqu'après 
avoir  été  conduits  vers  la  tète  ,  ils  font  ramenés 
vers  l'anus  ,  les  oeufs  de  ces  chapelets  qui  ren- 
contrent en  chemin  cette  matièie  cotonneufe  ,  la 
titent ,    retendent  en  fils   &  s'en  couvitnt.  « 


'm 


JS^ 


«a;^ 


Su'ue  de  flntroducïïon  à  rHlJîolre  naturelle  des  Jnfe^es. 


m 


KERMÈS. 

C    H    E    R    M    E    s.       G  E  0  F  F. 

C     O     C     C    U    S.       Lin.       F  a    b. 

CARACTERES     GENERIQUES. 

Antennes  fétacces  ,  plus  courtes  que   le  corps;  articles  prefque   égnux  eutr  eux, 

Trompe  déliée,  formée  d'une  lèvre,  d'une  gdiie- triarticulée  >   Se  de  trois   foie; 
légales. 

Mâle  pourvu  de   deux  ailes  membrancufes. 

Femelle  aptère,   preuaut    la  forme  d'une  baie  fans  anneaux   diftindts. 

Abdomen  terminé  par  quatre  filets   très -courts. 


ESPECES- 


I.  Kermès  de  l'Orme. 

Ovale  y  blanc  rayé  âohfcur  ,  de  l Orme. 

1.  Kermès  du  Saule. 

Prefque  rond ,   ohfcur  ,    avec  une  Hgne 
dorfale  noire  ,  du  Saule, 

5.  Kermès  oblong  du  Pécher, 

OMong  j  convexe,  brun ,  échancré pof- 
té'ïeuremeni,  du  Pécher. 

4.  Kermès  rond  du  Pêcher. 

Arrondi  ^  entièrement  brun  ,  du  Pécher. 

5.  Kermès  de  la  Vigne. 

Ovale-oblong  ,  marron,  avec  un  léger 
duvet  blanc  ;  corps  terminé  par  Jix  filets  , 

di  la  l/ime. 


6.  Kermès  du  Sapin. 

Sph.'rique ,  eu    entièrement  brun',    du 
Sapin. 

7.  Kermès  du  petit  Chêne. 

Sphérique  ,  lijfe,  luifant ,  d'un  beau  rou- 
ge ,  d'un  petit  Chêne  épineux, 

8.  Kermès  du  Tilleul. 

Hémifphérique,  du  Tilleul, 

ç).  Kermès  du  Coudrier. 

Convexe  j   hémifphérique  ,  obfcur ^  du 
Coudrier. 

io.Kekmès  rond  du  Chêne. 

Arrondi  3  prefque  globuleux  ,  obfcur  du 
Chêne. 


'458 


Suiid  de  l'Iniroducilon  à  l'HijIoire  Naturelle  des  Infcclis. 


II.  Kermès  paii'.chc. 

jlrrondi  ;  mél.ing:   de  bLinihâtre  6'  de 
noir  ,    du   Chcne, 

I  2.  Kermès  réniformî. 

Ohfiur ,  réniforme  ,  du   Chêne. 

15.  Kermès  cotonneux  du  Chêne. 

Ob!ong  ,    couv~rt  d'un  duvet  cotonneux 
blanc  ,  du   Chcne. 

14.  Kermès  du  Charme. 

D'un   rouoe  hrwi  ,    entouré  cfun  duvet 
blanc  ,  du  Clidrwe. 

1 5.  Kermès  du  Ncflier. 

Brun  ,    entouré  d'un   duvet   cotonneux 
blanc,  du  Néflier. 

iG.  Kermès  linéaire. 

Alongéy  étroit ,  un  peu  convexe. 


K  E  K  M  É  S.     {  Infedes.  ) 

17.  Kermès  de  l'Erable. 


Ovale  ,    d'un   brun   ferrugineux  ,   avec 
une  ligne  longitudinale  oètUje  ,  de  [Erable. 

1  8.  KEi.MÈsdu  Bouleau. 

Blanchâtre  ,   du  Bouleau  hlarc. 

19,  Kermès  ai  l'Aubépine. 

Arrondi  ,   entoure  à  la  bafe  d'un  dura 
blanc ,  de  l'Aubépine. 

10.  Kermès  du  Serratula. 

Arrondi,  chaperon  brun  bordé  de  pale  , 
de  P Aubépine. 

XI.  Kermès  duZoftera. 

Blanc  ,  orbiculain  3   un  p tu  déprimé  , 
plane. 


K  E  R 

1.  Kermès  de  l'Orme. 

Chermis  Uimi. 

Che^rr.es   ovarus ,    albus  ,  fafco  flr-gatus  Vlmi, 

Chermes  Ulmi  rotundus.  Geoff,  /■/.  tom.  1- 
p.    Ç07.  ^".8. 

Le  Kermès  de  l'Orme.  Geoff.  Ib. 

Coccus    Vlmi  campejlris.  Fab.  Syft.  eiit.p.-j^i. 

Mdnt.  inf.   lom.  2.  p.  519.  n°.  S. 

Coccus  U/rnt  Cûmpcflris.  Lin.  Syjl.  nat.  p.  740. 
/!''.  9.   Fiiur..  fuec,  n'^.  iol;j. 

Coccus  ovatus  Ulmi  ovarus  alhus  ,  fu-f<:o  tranfvcrfc 
Prijtus^  Vlmi.  Dec.  Mém.  inf.  Tom.  6.  pag.  456. 
n".  I.  pi.  18.  fig.  7.  a.  t>,  c.  d,  e.  f. 

Gi!liiiG.de  ovjle  de  HOrme ,  ovale  ,  blanche  ,  à 
b.indes  tranfvcrfales  brunes  de  l'Orme.  Dtc.  /ô, 

La  femelle  cfl  ovale  j  un  peu  pointue  à  l'un  des 
deux  bouts,  trbs-conveie  cn-deffus,  lille,  luifante  , 
blanche  &  ornée  de  bandes  tranverfaks  brunes. 

Ce  Kermès  habite  fur  les  rameaux  de  l'Orme  une 
grandi:  partie  de  fa  vie;  encore  jeune,  il  rit  fur 
la  furfacc  fupcricurc  des  feuilles  ,  où  il  trouve  fa 
nourriture  en  les  fuçant  avec  fa  trompe.  Lorfquc 
ces  feuilles  font  fanées,  il  les  quitte  &  va  en  cher- 
cher d'autres  plus  fraiches.  Il  fe  fixe  en  fuite  fa  de- 
meure furies  rameaux.  Se  y  atteint  toute  fa  groiïcur. 

Pe  Gecr  a  obiervé  que  Kermès  étoit  fujet  ï 
êtie  attaqué  par  de  petits  Ichneumons  fauteurs, 
d'un  vert  doré,  qui  dépofent  leurs  Œufs  dans  fon 
corps  même  d'oii  raiffcnt  des  larves  qui  confument 
toute  fa  fubftance  mtéiieure. 

Il  fe  trouve  dans  prefque  toute  l'Europe. 

i,  Ke.rmès  du  Saule. 
Cklrmis  Salicis. 

Coccus  Cavrcx  Salicis  cinere^.  L  i  N,  Sy/l.  nat, 
pûg.jj^i.n".  14. 

Coccus  Capre.i.  Fab.  Gcn.  inf.  mant.  pag.  504. 
—  Spec.  inf.  tom  \.p.  594.  n"f.  n.  —  Maat.  inf. 
tom,  I.  pag,  3  19."°.  ly. 

Coccus  rotundus  Salicis  fubrotundus  fufcus  ,  Une  à 
iorÇali  nigrâ ,  Salicis.  Di.c,Mcm.  inft.  6. pag. JfJ,o. 
n^.i.pl.  i.S.fig.  13. 

Lorfquc  la  femelle  eft  encore  jeune  ^  elle  a  une 
fiiiure  ovale,  oblongue,  aplatie  cn-dellus,  échancrée 
poftérieurement  &  munie  d'anneaux  atîez  diftiudls. 
Sa  couleur  eft  alors  d'un  rouge  pile,  avec  les  yeux 
noirs.  Les  antennes  font  fétacées ,  prefque  de  la 
longueur  de  k  moitié  du  corps,  S:  afc  femWabks 


K  E  R 


439 


aux  pattes  Parvenue  à  toute  fa  grolTeurcllc  eft  pref- 
cuc  .-'cbuleufe  ,  fans  aucune  marque  d  anrieaux  ; 
die  a  une  échancruie  poiléricuremcnt  .  &  la  cou- 
leur cft  d'un  brun  foncé  luifant. 

Il  fe  trouve   en  Europe  ,   fur  le  Sauk  câprier. 

5.  Kr.RMts  oblong  du  Pécher. 
Chlrmbs  Perfiti  oblongus. 

Chermes  Per/icsL  ohlongas.  GeOFF.  Inf  tom.  l. 
p.   so^.    r.".  ^.  pi.  10. /j.  4. 

Le  ICcrincs  oblong  du  Pécher.  Geoff.  U. 
ReaUM.  Mt'm.   inf  tom.   4.  tab.   i.fig.S.^- 
Chermes  PcrficA.   FouRc.     Ent.  par.    ton.    l. 
pag,  zl8.  n°.  4. 

Cl^crmes  Ferfc.  Pvoss.  Faun.  etrufc,  tom.  I. 
pag.  166.  n°.  1407- 

Coccus  PerfiCA.  S  c  H  R  A  H  K.  Enum.  inf  aufl. 
n°.  5S6. 

Le  m.île  e(l  d'un  rouge  plus  ou  moins  pâle;  fes 
ailes  font  d'un  blanc  gtifatrc  ,  bordées  d'un  peu  de 
roufc  ;  fon  corps  el^  terminé  par  quatre  tilets  alon- 
çés.^La  femelle  eft  oblonguc  tics  convexe,  bruHr, 
avec  une  échancrurc  fofténcute.  EUc  vit  fur  le 
Pè.her. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

4.  Klrmbs  rond  du  Pêcher. 

CutRMB!  Peffict  rotundus. 

Chermes  Perfici,  rotundus.  GeOFï.  Inf,  tom.  I^' 
pag.  50e.  n''.  $. 

Reaum.  Mém.  inf.  tom.  4.  pi.  z.fig.  4-  5- 

C/tcrmes  Amygdali.  E  O  u  R  c.  Ent.  par.  tom.  1. 
p.  lis.  n°.s. 

U  eft  arrondi  &  entièrement  de  coukur  brun*. 
Son  corps   el"t  terminé  par  quatre  filets. 

Il  (e  trouve  en  Europe  fur  k  Pêcher  &  l'Amandier; 

y.  KsRMss  delà  Vigne. 

Chermes  Vitis. 

C/termcs  Vitis  oblongus.  GPOFï.  Inf,  tom,  i." 
pag.    505.  n".    6. 

Coccus  Fitis  vinifer/i.  Lin.  Syjl,  nat, pag,  741. 
n'^.  16. 

Cocc.'s  Vitis  vinifeu.  F  a  B,  Syjl.  ent.  pag.  744. 
n^.  14.  — Spec.  inf  tom.  1.  pag.  595.  n".  18. —■ 
Mant.  inf  tom.  i.  p.  ii^.n^.Zl. 

Reaum,  Mém.  inf,  tom, 4.  tab.  6,  Jtg,  J.— p' 

AH.  bonon,  l.pag.  273.  tab,  184. 


A40 


KE  R 


Conçus  Vlt's.  ScHiiANic.£.'îi:«.  iiif.  auj}.  n°.  jSj 
Chermes  Kitis,  lovRC.  Enr,  par.  tom.  \.p.  228. 

C'eft  fur  îc  tronc  &  les  brarKhes  de  h  Vigne  que 
fe  trouve  c-tte  cfpèce,  &  jamais  fui  ks  feuilles. 
Elle  ert  oblongue  ,  ovale,  de  couleur cancllcb: une  , 
avec  un  peu  de  duvet  blanc  cn-'de(Tous  &  fur  les 
côtes.  Elle  porte  à  fa  (]ucue  fx  filets  blancs,  c]ui 
fortent  fouvcnt  d'eux-mêmes  ,  mais  encore  plus 
i]uand  on  preue  un  peu  l'arimal.  CcKeimès  s'attache 
de  bonueheureà  laVigne,or()(lit&  périt,  renfermant 
une  grande  quantité  d'œufs  feus  fon  corps.  Les 
pciiis  qui  en  fortent  font  d'abord  d'un  biun  clair  :'<: 
fort  pâle. 

Il  le  trouve  en  Europe. 

6.  Kermès  duSapin, 

CuERMss  Ab:etis. 

Chermes  Abietis  rotundus.  Geoff.  //;/.  tom,  i. 
pag.  J07.  n°.  7. 

Chermes  Abietis.  Pourc.  Enc.  par.  tom.  i. 
p.2.1<)..n.''.6. 

Il  eft  parfaitement  fphériquc.  Sa  couleur  efl  brune. 
Il  vit  fur  les  branches  du  Sapin,  principalement  vers 
les  bifurcations. 

II   fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

7.  Kermès  du  petit  Chêne. 
Chermss  Iticis. 
Chermes  Quercus  cocdfer/t. 

Coccus  lUcis.  Lin.  Syft.  nat.p.  740.  n°.  6. 

Coccus  lUcis.  Ta3  Syjl.  enc.  pag.  74 ^  «^.  4. 
^—Spec.inf.  tom.  i.  pag.  585.  «'■'.  j. — Munt.  inf. 
tom.   I.  pag,  ^18.  /j".  6. 

Garid.  Plant.  d,'r  ciLvir.  a'Aix.pag.  1^0.  pi.  53 . 

REAUM.TWf'm.  inf.  tom.  4.  vl.  j. 

'LiUi.V.hA.  MiCr.  72.   tab.   ^6. 

CEosi.  Mat.  med.  l.  pag.  781. 

La  femelle  eft  fphéiique,  lilfe,  lui  Tante  ,  d'un 
ttês-bcau  rouse,  &  parfaitement  femblable  à  une 
baie  Elle  dt  fixée  fur  le.  tiges  &  quelquefois  fur 
les  feuilles  d'une  petite  cfpece  de  Chêne  a  feuilles 
cpineules. 

.      Il  fe  trouve  dans  les  d^partemcns  méridionaux  d.; 
la  francc. 


8.  Kermès  da  Tilleul. 


K  E  R 

Ti'ii  hcmis:!uri.us.  Gioir.  I ,f.  to-n.  i. 


Tiliéi.  Europe.  F.^F,  Svfl,  enr.  pa-: 
—Spec.  inf.  tum.  1.  pu^^.  5^4.  n\ 
f.  tom    I.  p.  319.  n°.  II. 

Coccus    Tili. 
.  iJ.  —  Fau 


Mar:t. 

Europi.Un.    Sy/l.  r.aî.  pag.  741. 
.  ftuc.   n'\  1011. 

Reaum.  Mem.  inf.  tcm.  4.  pi.  ^.  fig.   I.  1.  3. 

Cr.errr.es    Tiliii.  JtVRC.  Ent.  par.  tom.  l.p.  i"9. 
n°.   y. 

Il   relîcmble  beaucoup  à  ccliii  de  l'Orme.   11   eft 
Itu'.ement  un  peu   moins  gonflé  &  moins  arrondi. 

Il  fc  trouve  en  Europe  fur  le  Tilleul, 

y.   KtRMES  du  Couiricr. 

Chiumls  Coryli. 

Chermes  Coryli  hem'fp'. 
pag.   507.    n".   10. 

Co 


Geoff.  Inf.  t. 


Coryù  avellans..  Lin.  Syfi.  nat.  pag.  j:[l . 
n°.  10. Faun.fuec.  n^.   lOiO. 

Coccus  Coryli  avcllani.  Fab.  Syfi,  ent.  pag,  74;. 
n°.  6.  —  Sptc.  inf.  tom.  i.  pag.  594.  «".  7. — 
Mant.   inf  tom.    1.  p.   519-  n°.  ?• 

KiAVM.Mém.  inf.  tom.  4.  ;;/.  3./^-'.  4.  — 10. 

Chermes  Coryli.  Fourc.  Ent.  par.  t.  l.pag.  219. 
n".  10. 

Il  eft  très-convexe,  licmilplicri:]ue ,  à-peu-près 
femblable  aux  précédens ,  Je  il  eft  attaché  aux  ra- 
deaux du  noifetier. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

10.  Kermès  rond  du  Chêne. 
CiitRMEs  rotundus  Quercûs. 
Chermes  rotundus  fufcits  Quercûs  Raboris. 

Chermes  Quercûs  rotundus  fufcus.  Geofe.  Ir.f, 
tom,  I.  p.  507.  n^ ,  1 1. 

Le  Kermès  rond  &  brun  du  Chêne.  Geoff.  75. 
Chermes    Quercûs.    FcuRC.  Ent.  par.    tom.   I, 


pag.  123.  n. 
Reaum.  M. 


f.tom.^.pl.  i.fig.t. 

Il  eft  arrondi  ,  prefque  globuleux,  brun  &  affez 
femblable  à  celui  de  l'Oime.  Il  eft  .ittaché  aux  ra- 
meaux du  Chêne. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

II.  Kermès  panaché. 
Cii£s.ii£S  vaiiegatuf. 


K  E  R 

Chermes  rotundus  ,  ni^ro  aloûque  variegatus  , 
Qu.rcu,   Rol,o:is. 

ihermis  Quercus  rotunjt-s  ,  ey  iilôo  flnif.e-.te 
ni^ro-^uc  vUftegJtul.  Ci.Oït .  InJ,  !om.  l.  pug.  joi. 
n' ,  11. 

Le  Kc-i-ncs  du  C/ièiie  lond  Se  de  couleur  pa:-achte. 
Clou.  !■. 

ChcrmcsRohoris.  FoURC.  Ent.par.com.  l.p.  119. 
n".  1 1. 

Ri  auh.  Aît-TT.  inf.  tom.  4.  pL  )'-J%.  ;.  ^. 

Il  eft  a:iondi  prelOjUc  fphérique,  d'iin  blanc  jau- 
n.iiic,  avec  tio:s  bandes  tranfveifaK-s  noires,  & 
C|Ut!i|ues  points  noirs  tranfveiraicnient  placés  entre 
ks  ba:iJcs.  11  eft  attaclié  aux  Kamuaux  du  Chêne. 

li  ("j  trouve  aux  environs  ai  Paris. 

ji.  Kermès  terifotme. 

CnBKMis  rc".ifjim:s. 

Chermis  fufi.us  rer.rformis  ,    Quert:us  Roboris. 

Ckcrmes  Q::crcuS  reniformis.  GhOlf .  Lif.  corr,.  1. 
p^g.  ,-oï.  .i^'.  13. 

L--  Kermès  reinforme  du  Clitne.  Gïoff.  /'•. 


Coccus  Quercus  Rohosis.  Lin  '^Syfl.  nue.  rwg.  740. 
n'-' .  1.  —  t  aun.  fuec.  n^.   loi  6. 

Coccus  Q^C'cus  Rjioris.i'AB.  Sy/l.  ent.  pjg.  745. 
«'\5.  — àp.  inf.  Wfi.  1.  /'.  yj).  /!^.4.  —  Man:. 
i.ij:  tom.  2..pag.   318.  ;;".  J. 

Chirmes  reniformis.  FoURC,  Enc  par.  tirr.  i. 
pog.  130.  n".  15. 

RiAUM.  Mém.  inf.  tom.  4.  pi.  6.  fig.  i. — 4. 

Il  ell  brun  &  d'une  forme  a- peu-près  femblabie  a 
celic  d'un  rem.  11  eft  groupé  &  attache  aux  rameaux 
ii^  fur  tout  aux  bifurcations  des  rameaux  du  Chêne. 

L  le  trouve   dans  prcujue  tuurc  l'Lu.ope. 

1;   KtRMts  cotonneux  du  Chêne. 

Ct^ERMEs  fer'ueus, 

Lhermes  oUongus  albo  tomentofus. 

Ckcrmes  Quercus  cblongus  fe-ico .iloo.GlOïl.Iaf 
tom.  I .  ptig.  jo3.  Il",  14. 

Le  Kermès  ova'e&  cotonneux  du  Chêns,  Geoff.  /ii. 


K  E  R  441 

14.  Ktr.MFS   du  Cbaime. 

CiiERMLS  drp.'ni. 

ChtiT.cs  f  f.o  rufcf.cns  tomcntofj  ,  cilbo  w.dlque 
ci n CUIS. 

Cl  cnr.es  C-irpini  fciUo  albo.  Geoff.  Inf.  tom.  i. 
pag.  <cS.  /.■'.  15. 

L.-  Kermès  cotonneux  du   Charme.  Geoff-  Ib. 

Clc^us  Carpînihetuli.  Ll  N.  Syfl.  ndt.  p.-j.^o. 
n".  a. — Fuun.  luec.  n''.  1018. — It.  jeun.  j,-j. 

Coccus  Carpir.i bctuli.'i  M!,.Gir..inf.  m  :-it.  p.  304. 
—  Spec.  i':fto'-i.  1.  pcig.  5^.4.  n°.  y.  —  Mura,  inf 
tvm.  i.  pug.    3iy.«°.  II. 

Ckcnuis  Cuipi:.i.Youii.c.E..t.par.  tom.  i./'.ijC. 
n''.  1). 

RtAUM.  f>Lm.  inf.  tom.  j,,  pt.  é.fig.  )•■)■  11. 

11  cl>  hémiCphériquc  d'un  rouge  brun  ,  gl„bre  aa 
mi'icu  ,  &  entouré  tout  autour  d'un  duvet  cotonneux 
blanchâtre,  il  eft  attaché  aux  rameaux  du  Charme. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

I  y.  Kermls  du  Ncriier. 

Chermes  Mefpili. 

Clurmes  ALfpili  ferico  albo  Ceotv.  J :f'.  tom.  î, 
pag.r^^.n^.U. 

i  c  Kcrn.ès  cotonneux  du  Nt'flier.  Geoff.  Z.). 


Chcrmes Jertctus.iovKC.  Ent.pur.  to'ii.  i.p.1^0. 

""■  '4- 

11  clV  de  couhur  brune  foncée,  mélangre  d'un 
brun  plus  clair  ,  &  couvcit  d'un  duvet  cotonneux. 
Sa  forme  cil  ovale  ,  obloague  ,  &  il  elt  attaché  aux 
r.;me.iux  des  Chênes. 

li  fc  trouve  aux  environs  de  Paiis. 

Hiti.^ai.lnftH.  Tom.  y  IL 


es    mtfpili.     FouRC.     Ent.   pj 


11  reliemble  beaucoup  au  précédent.  Il  a  comme 
lui  le  corps  brun  &  entouré  d'un  du-et  cot;iniicux 
blanc.  Il  eftattaché  aux  rameaux  du  NeHur. 

Il   le  trouve  aux  environs  de  Paris. 

16.  Kermès  linéaire. 

CniRMis  iineaiis. 

Ckermes  ar- orum  Uncaris.  Geoff.  l.if.  tom.  i, 
pig.   JCy.    /2^.    I-. 

Le  Kcitnês  en  éciille  de  moule  Geoff,  /j. 

Ckernits  Itr.earis.i'JVRC.Ent.  par.  tom.  i  /).  2jO. 
n^.   .7. 

Re  AU.M.  Mcm.  inf.  tom.    4.  tab.  ;.  fig.  j.  6.  7. 

Il  eft  long,  étroit,  &  s-peu-ptès  femblabie  aune 
écaille  de  moule,  il  elt  attaciié  aux  rameaux  liNdilïe- 
rcns  arbres. 

Il  le  trouve  aux   environs  de  Pans. 

17.  KekmÈS  de  l'Erable. 
Cher.:: ES  A. cris. 


442  K  E  R 

Ovatus  fiifco  -  fcrrugincus  ,    Uncx    lonVtui'inali , 

fufca.  I 

Ckermes  accris  ovatus.GtOî.l,  Inf.to:n.  l.p.^o^   ; 

Le  Kermès  ovale  de  l'Erable.    Gfoff.  Ih. 

Ckermcs  iiceris.  FouRc.  E.it.  pur. ion.  \,p.  zjo.  | 
n°.  i8,  I 

11  cft  petit  ,  ovale  ,  un  peu  déprimé  ,  d'un  brun 
clair,  avec  une  raie  lantritiidiiialc  au  m-licu,il'uK 
brun  fonce  d'ud  partent  de  chaque  côté  deux  bandes 
d'un  blanc  cendré.  11  elt  attaché  au  revers  des 
feuilles  de  lErable. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

I  8.  KcRMÎs  du  Bouleau. 
CiirRMEs  BetuU. 
Chermes  alb'tdus  Baul^  albi. 

Coccus  BetuU  alhi.  Lin.  Syll.  nat.  pag.  74O, 
n°.    j.~-  Faun.  fuec.    n".  1017. 

Coccus  BeCiiUdlU.  Fab.  Ge.ncr.  inf.'mdr.c.  p.  ^04. 
—Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  i^^.  n'^.  8.  —  Mant.  iiij. 
tom.  î.  p.  519.  n" ,  10. 

II  eft  petit ,  blanchâtre  8c  attaché  aux  rameaux  du 
Bouleau. 

11  le  trouve  en  Europe. 

19.  Kermès  de  rAubépiiiç, 

CheuMes  Craugi. 

Chermes  rotundus  al'jo  tomentofo  cirMus ,  Crattgi 
oxyacanikt. 

Coccus  Cratigi  Oxyacanthi,  Lin.  Syji.  nat, 
pag.  74t.  n'.xi. 


K  E  R 

Coccus  CrjtAgio>:yacanth&.  Fab.  Syft.  er.t.  p.-^i,. 
n".  II.  — S^.  inf.  tom.  z.  pag.  5;)).  11°.  16.— 
Munt,  inf,  tom.  2.  pag.  519.  n".  16. 

Reaum.  Mém.  inf.  tom.  ^.  pi.  è.fg.  11.  11. 

Il  ell:  oblc«r  &  cnrourc  a  fa  bafe  d  un  d.ivet  co- 
tonncuï  Hauc.  Il  eit  aciaché  aux  rameaux  de  l'Au- 
béprue. 

n  fe  trouve   dans  preù|ue  toute  l'Europe. 

10.  KtRMÈs  du  Serratula. 

Chermes  SerratuU, 

Chermes  rotundus ,  clypeo  fufco  mjrgine pal/idiore, 
SerratuU. 

Coccus  Scrraruli  arven/is.ÏAB.Sy/f.  eut,  pag  744. 
n".  i^.-Srec.  inf  ium.x.p.yyy  n^ .  ij.-ALmt. 
inj.  tom.  l.pag.  j  ij.  «^.  zg. 

Il  ell  de  la  grandeur  d'un  pois.  Le  chaperon  eft 
obl'cur  bordé  de  pâle.  11  elt  attaché  a  la  tige  de  U 
plante  nommiepat  les  Bo:aiiiltes>5>C'/aï«/j  aivcr.fis. 

Il  fe  trouve   en  Europe. 

îi.  Kermès  du  Zoftera. 

Chermes  Zofteri, 

Caermes  orbiculatus  deprcjfo-planus  albus, 

Coccus  Zo(lcr£  marins.  Fab.  Gen  infmj/u.  p.  ^04. 


nj.  tom.  z.  pag.  55J.  n°.   I; 
.p.  ii9.n\  ic. 


■Ma 


Il  efl  blanc,  petit,    otbiculaire ,   plane,  un  peu 
déprimé. 

Il  fe   trouve  dans  la  mer  Baltii^uc  ^   fur  la  plante 
nommée  Zoflera  marina. 


L  A  G 


L  A  G 


445 


-LAGraF. ,  I  iGRT.4.  Genre  d'infcdes  de  la  féconde 
Scftion  des  Colcoptcrcs.  Il  a  écé  placé  par  eirciir 
dans  le  la'jlcau  des  Genres  de  la  première  Seflioii , 
puilvju'il  a  cinq  arnclcs  aux  deux  premières  paires 
de  jancs  o;    cjuacrc  feulement  a.  h  dernière. 

L;s  Lagiics  font  des  infe>;l:es  ovaleç-oblong.  com- 
n>  iiiUiKiu  velus  ,  à  antennes  mulinifornics  ou  fiii- 
foMiies,  dont  le  corcelct  efb  cylindrique  ,  lesélyiies 
coiivexcs  &  non  bordées  ,  la  bouche  garnie  d'une 
Icrre  inférieure  &  fupérieur;  ,  de  mnclioues  Se  de 
mandibules  &  de  quatre  anreni  ulcs  inégales. 

Les  cfpcces  du  t;cnre  Ligrie  fait  par  Fabricius, 
avoicnt  été  diipcrfces  dans  beaucoup  d'autres  genres 
par  dirtcrens  auteurs.  Linncus  avoit  fait  une  Ciuy- 
iomcle  de  la  Lagrie  litriiTée  ,  elle  en  eft  cependant 
ne'.- éloignée  par  la  forme  de  fcs  aurennes  &  le  iiom- 
bic  des  aicicles  des  tarfcs.  Geofttoy  l'avoir  rangé 
avec  plus  de  raifon  parmi  les  Candiandes.  Les  autres 
efpcces  de  ce  genre  avoient  été  placées  par  le  pre- 
mier naturaliUe  ,  parmi  les  Chryfoincles  &  les  Der- 
niclles  ,  Se  par  le  fécond  au  nombre  des  Cicindcles. 
Faliricius  avoit  fait  lui-même  de  fiéquens  changc- 
mcps  à  ce  genre  dans  fes  dittérens  ouvrages.  M  Oli- 
vier a  féparé  en  quatre  le  genre  de  Fabr.cius  ,  fous 
les  noms  de  Melyris  ,  Tilius  ,  JEacmcra  Ù  L  'g'ia. 
Les  efpèces  qui  forment  le  genre  de  Lagria  de 
M.  Olivier  ,  deviennent  alors  peu  nombreufes. 

Les  antennes  font  filiformes  ou  moliniformcs  , 
guère  plus  longues  que  le  corcelet ,  lotfqu'elles  font 
moliniformes ,  mais  auflï  longues  que  la  moitié  de 
l'infcÛe  ,  lorfqu'cl'es  font  filiformes.  Elles  fonr 
compofées  de  onze  articles  d'égale  grandeur ,  à 
l'exception  du  dernier  qui  eft  ordinairement  plus 
long.  Elles  font  inférées  au-devant  des  yeux. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieure  , 
de  deux  mandibules,  de  deux  mâchoires,  d'une  lèvre 
inférieure  &  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  plus  large  que  longue  , 
cornée  ,  lifie  ,  échancrée   antérieurement. 


Les  mandibules  font  courtes 


coinees,  triangu- 


laires, terminées  par  deux  petites  dents  courtes, 


Les  m.ichoircs  font  moitié  cornées,  moitié  mcm- 
brancufes.  La  pairie  poftér:eure  ,  celle  qui  donne 
infertion  aux  antennules  ,  eft  cornée  ,  picfquc  cy- 
lindrique ,  un  peu  recourbée  en  dehcis.  La 
partie  antérieure  eft  membraneiifc  &  b:;iu\;uéc.  La 
portion  externe,  la  plus  grande  ,  eft  ai'rr.Jte  £c 
donne  infeition  a  l'antenniile  antéricuic  ,  la  iMrtion 
interne  ,  plus  couitc  ,    le  lerinine  un  peu  en  pointe, 

La  lèvre  inférieure  eft  nicmbraneufc,  petite  ,  pref- 
que   quarrée. 

Les  antennules  antérieures  font  les  plus  lomrues  , 
elles  l'ont  formées  de  quatre  articles.  Le  dernier,  plus 
grand  que  les  autres  ,  eft  triangulaiio.  [,c  fo.vimec 
du  rriangle  eft  interne  &  la  bafc  légèrement  convexe 
eft  externe. 

Les  antennules  poftérieures  extrêmcinent  courtes  , 
font  compofées  de  trois  articles  ;  les  deux  premiers 
font  globuleux;  le  dernier  plus  allongé  eft  une  elipfe 
tronquée  ,  don:  le  fommct  forme  l'extrémité  de 
l'antennule  ,  &  la  bafc  s'infère  avec  le  fécond  article. 

La    tète    eft   un    peu    déprimée.    Les    yeux    font 


Le  corcelet  eft  cylindrique  on  un  peu  g'obu!cux. 
Les  élytres  font  allongées  ,   bombées  i:  lk/.ible<-. 

Les  tarfes  font  filiformes ,  compofés  de  cin'î  ar- 
ticles aux  deux  premières  paires  de  pattes.  Le  premier 
eft  un  peu  plus  long  que  les  autres  ,  &  l'a-zant-der- 
nicr  plus  petir,  plus  large,  &  fendu  en  deux  pour 
l'inftrtion  du  dernier  article.  lin'y  a  que  quatre  aiii- 
cles  a  la  dernière  paire  de  pattes  ;  mais  le  pn-mier  fait 
à  lui  leul  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  du  tarft.  Le 
dernier  article  eil  également  inf'^ré  dans  la  filUirc 
trcs-profûnde  de  l'avant-dcrnier  qui  elt  forr petite  >5c 
garnie  de  pciites  houppes  de  poils  fauves. 

La  larve  de  ces  infeéfes  eft  inconnue.  L'in'ede 
parfait  le  nourrit  de  feuilles.  (  F.\b.  ) 


444 


Suite  de  r Introducllon  à  l'HiftOLfe  Naturelle  dis  In'eclcs. 


L    A    G    R    I    E. 

LA  GUI  A.   Fat..    CHRYSOMELA.    Lik.  CANTHARIS.Geoff. 

CARACTERES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes  ^  compof.'es  de  onze  articles  ;  le  dernier  plus  grand 
que  les   auires. 

Bouche  compofce  d'une  lèvre  fupt'rieiire  cornr'c ,  plane  ,  échancrée  ;  de  deux 
mandibules  cornées  j  coures  ,  triangulaires  ,  bidentées  ^  de  deux  mâchoires  moitié 
cornéeSj  moitié  membraneufes,  b  furquces  antérieurement  j  d'une  lèvre  intérieure, 
membrancufe  hmple  très-petite,  &:   de  quatre  antennules. 

Antennules  antérieures  plus  longues,  fécuriformes ,  qua  Iriarriculées  ;  le  dernier 
article  plus  grand,  triang jhtire.  Les  pofléricures  triarticulée-  i  le  dernier  article  plus 
gros,  en  ellipfe  tronquée: 

Corcelec   cylindrique. 

Cinq  articles  aux  tarfes  des  deux  premières  paires  de  pattes.;  quatre  aux  tarfes 
de  la  dernière  paire  :  le  premier  article  plus  long  que  les  trois  autres  ,  le  troifième 
bilobé. 


ESPÈCES. 


I.  Lagrie  velue. 

4.  Lagrie  tuberculée. 

rallie,  noire  ;   corcclel  &\élytres  verts. 

Ovale ,   glabre  ,   noire  j  élytres   tuber- 

X.  Lagrie  hérifTée. 

culées. 

y.  Lagrie  tomenteiife. 

Velue,  noire  ■,  élytres  tejlace'es;  dernier 
article  des  antennes  très-long. 

Velue,  blanchâtre;  abdomen  &  cuijfes 
roujjes. 

5.  Lagrie   glabre. 

6.  L/VGRiE  pubefcente. 

Noite  ,   glabre  ;   élytres  fauves ,  cha- 

Noire ;  corcelet  bordé,    velu  ;    élytres 

grinées. 

glabres  ,  tejlacées. 

Suke  de  l'introduclion  à  niifiolre  N^twelle  des  Infères. 


7.  Lagrie  à  collier. 

Alongée     tomenteufe  ;    corc^let    roux  ; 
ély^res  hleudcres,  pnintillées; pattes rouffcs. 
8    L.AGi(.i  E  à  fiont-rjux. 
Bleue  ;  tête  &  corcelet  roux. 

9.  Lagrie  ambulante. 

Glabre  ,  noire  ;  elytr,.s  pon5luees. 

10.  Lagrie  éculToniiée. 

Noire,  couverte  de  poils  cendrés;  e'ctijjon 
blanc. 


LAGRIE.     (Infedes.) 

1 1 .  Lagr  I E  pieds-fauves. 


4^y 


Velue    noirâtre  ,   hafe   des    antennes  & 
pattes  tejîacées. 

11.  Lageie  aiuherine. 

Noire  ;  élytrcs   avec   deux    bandelettes 
ferrugineufes. 

13.  Lagrie  florale. 

Noire  ;  corcelet  ferrugineux. 


44^ 


L  A  G 


1 ,   Lagrie  VCÎli'-. 
Ljgr!.-!  ri/.Vfj, 

L-gri.i  v:lloj\:  aird  ;  thorcce  e/5  tnfque  viridibus. 
Fab.  Sp.  inf.  co'Ti  1 .  pag.  i  60.  n" .  9.  —  Muni.  inj. 
totn.  I,  fdg.  95.  n>\  II.  tniom.  ou.  Ivji.  nai.  des 
inf.  Lagru.  pi.  i.fig.  I. 

Elle  cft  Je  la  fiature  de  Lagrie  h:;ril!ée  ,  m.v.s 
un  peu  plii";  grande.  Les  antennes  lout  molinifoinics 
M  noiic5.  Li  tête,  le  corcele:  «ic  les  tlyties  (ont 
d'un  bi onze  foncé,  couverts  d'un  duvet  loullâtre. 
L'abJomen  eft  noir.  L'anus  e!t  roux.  Les  p.utcs  font 
noires  ,  les  anicles  des  tarl'es  tiès-fcnlibUs. 

Elle  habite  le  Cap  de  Bonne  Lr^>Jrance. 

1.  Lagrie  luiiiTée. 

L.-,GRI.4/!1,:j. 

Lùgriavillofa,  nigra  clytris  tejîaais ,  ancinna- 
r:.m    ultimo  articula  lo-.gioii, 

Ckryfomela  hina.  Lin.  Syjl.  r.at.  edit,  i  1.  p.  601.. 

Cryptocepkalus  ni  :us.  Lins.  éd.  Gmel  p.  1730. 
n".   116. 

Mcloc  ChloropUra.  \^\-^v,.edh.    Gmcl  pcig.ioiz  . 

U°.Zj. 

Lcgriu  hina.  Fab.  Syfl.cnt.  pag.  115.  n^.  8. — 
&pcc.  inf.  tom.  i.  ;'.  160.  no.  11. — Mant.  ir.f 
tvm.  l.pag.  93.  72".  13. 

Tenebrio  alatus  villofus  niger.  elytris  vi/lofs  ful- 
vii  ,  thorace  tiraiiiji.u.o.'D-LcI'ij.  J.  446.  tab.  1. 
fig.  13.  14- 

Cantkaris  fubvil'ofa  nigni  elytris  jlavis  ;  extremo 
antennarum  articu'o  rcliquis  tripla  majore.  GeOFF. 
Inf  tom.  ï.p.  344.  «".  6. 

La  Cantharide  noire  à  étuis  jaunes.  Geoff.  Ib. 

Cet  infeûe  varie  beaucoup  pour  la  grandeur. 
Il  eft  tout  noir  à  l'exception  des  élyt:es  qui  font 
fiiuves  5:  très  minces.  Tout  fon  corps  el\  couvert  de 
poils  rares  ,  doux  ,  fauves.  Les  antennes  font  fili- 
formes ,  de  la  longueur  de  la  moicié  de  l'infeéle  ; 
le  dernier  article  eft  cylindri.]uc  &  trois  fois  plus 
long   que  les  autres: 

Cette  Lagrie  fettouve  en  Europe;  elle  cft  com- 
mune  dans  les  bois  :  elle  vole  avec  facilité. 

3.  Lagrie  glabre. 

Lagri.4  glublûta. 

Lagria  nig'a,  g'abra  ;  elytris  favis  ,fcahris,  Fab. 
S^fi.  eut.   pag.    115.  n° .   10.  — Spec.  inf.   tom.    1. 

pag.  \6o.  n".    i;.  î Mant.  inf.  tom.   i.pag.  94. 

n°.  \6.ent.  ou  hift.  nul,  des  inf  L\cB.iz. pi.  i.fig.  4- 

Cette  Lagrie  renemble  beaucoup  à  la  précédente. 
Elle  eft  ccpend.int  moins  allongée.  Les  élytres  font 


L  A  G 

moins  mous  &  plus  foncés  en  roulîur.  Les  antenr.cs 
(or.t  noiicî.  Le  Jcrr.icr  aiiicle  cft  plus  long  que  ks 
aunes  a.nfi  que  dans  toiucs  les  Lagncs  ,  nuis  moins 
lorg  que  dai.s  la  Lagrie  Iv'rifii'c.  La  tète  elt  noire  , 
chagrinée  ;  le  corce'et  cyiindr-.quc,  noir,  chagriné, 
avec  un  périt  reflet  de  fsuve  k  un  léger  fil. on  dans  le 
milieu.  Les  é;y très  font  fauvis  iS:  chàgiinccs.  L'ai'do- 
mcn  eft  d'un  brun  fauve.  Les  paitcs  font  bif.ncs. 
lout  l'inftâc  cil  glabre. 

Elle  fe  trouve  en  France  J.aùS  les  départemen  méri- 
dionaux. (  Ell-ce  réellement  ic  Lcuriu  g/..br..cu  de 
M.  Fabricius  ?  La  defcription  donnic  pai  cet  auteur 
n'clt  point  aircz  étendue  pour  pouvoir  îaiiurer.) 

4.  LAGRIE  t.iberculéc. 
L  jGR.'.i  tub^r^uLita, 

Ligrùj  ov.:ta,  gl.ibra  ,  atr.i;  c.'ytris  tubcrcuLitis. 
F  A  E.  Mant.  inf.  tom.  I.  pag.  93.  n^.  ic 

Elle  eft  plu^  g-rande  quel.»  Lagrie  velue.  E'ie  efl 
ov,îltjnoiie  li  fe  diliingue  facilement  de',  autres 
effèces  par  les  tubercules  numbrcux,  clcvés  i».  obtus 
qui    recouvrent  les   élytres. 

j.  Lagrie  tomentcu.^e. 
L.iCRt.i    tomentofi. 

Lagria  villa  fa  ,  cyar.ea  ;  abdomine  femoribufque 
rufis.  ¥ab.  Syjt.  e^t'  pag.  iij.  n°  y.— Spec.  inf 
tom.  l .  pag.  i6çi.  n°.  12. — Mant.  inf.  t.  i.p.^j^. 
n".  1;. 

Elle  refTemble  à  )a  Ljgric  hérilL-'c.  Les  antennes 
font  louilâtrcs  ,  brunes  a  l'extrémité.  La  têrc  & 
le  corcelet  velus  ,  d'un  bleu  obfcur.  L»:  élyties  lié- 
tillées,  d'un  bleu  moins  foncé.  L'abdomen  roux.  Les 
pieds  font  noirs  &  les  cuilles  (ont    roulles. 

Cette  efpcce  varie  parles  é'ytres  brunes. 
On  la  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

6   Lagrie  pubefcente. 

L.iGRjA  pubcfens. 

Lagria  nigra  ,  thorace  mjrgirtato  vUlofo  elytris 
glabris  teftacels.    Fab.   Syft.  ent.  pag.    jij.  n'\  7. 

Spec.  inf.  tom.    I.  pag.  160.  n«.   lo-  —  Mant. 

inj.  tom,  i,  pag.  93. /i".  11. 

Chryfomela  pubefcens.  Lin.  Syjl.  nat.pag.  605. 


Elle  redemble  à  la  Lagtle  IiétilTée.  Le  corcelet 
cft  prefque  cylindrique  &  velu.  Le  refte  de  l'infcdc 
cft  glabre. 

On  la  trouve  en  Allemagne. 

7.  Lagrie  à  collier. 
L.iCt^iA  collaris. 


L  A  G 

Lagrid  clongaia  ,  tomcniofa  ^  thorace  rufo  ;  e!y- 
tris    cyuneis   punâulatis  y   pcdibus   rufii. 

Entom.  ouhi/l.  nat.  des  ittf.  Lagria./^'..  ;. 

Cette  Lagiie  cil  plus  aloiigéj  cjue  les  ai-tres  Se 
couverte  Je  j'crits  poils  courts  &  raies.  Li  bouih- 
cft  loulTc  i  les  aiiicniiulis  ant(;-riciirts  font  irès- 
vifîbics  ;  les  aiiteiuies  font  filiformes,  formées  d'arti- 
cles coniques  ,  dont  le  fomnut  cfl  fauve  &  la  ba(e 
biune.  Le  Front  cft  brun  ,  aiiifi  tjue  les  yeux  ijui  font 
allez  fail.aiis.  Le  corcetet  efl  roux  cylinJtiquc  ,  im- 
primé de  plufieurs  l''p;ères  excavaaop.s.  Les  tlyrres 
font  d'un  bleu  foncé  ,  couvertes  de  petits  points 
enfonces.  L'abdomen  el\  brun  en  généial,  mais 
les  anneaux  ont  leur  partie  poftéricurc  bordée  de 
roux.   Les  pattes  font  tcllacécs. 


L  A  G 


447 


Elle  fe 


Efpeas  doutiufcs. 


%.  Lagrie  à  front  roux. 
Lagb.[a   rufifrons. 

Lagria  cyanea  ,  ia/in  thoraceqae  rufs .  Fab.  Gen. 
injecf.  munt.  p-Jg.  115.  •^— —  i'rtc.  irf.  lom.  I 
pag.  1)9.  n'^.y.—Mani.  irif.  lom.  i.  pug.  95. 
«'.  7. 

Crypcoccphilus  ruffrons.  LiN.  Syfl.  nac,  edic. 
Gmet.p.  1719.   n" .  izo. 

Les  antennes  font  bi  unes ,  rounTitrcs  à  la  pointe  ; 
elles  font  prcfcjue  de  la  longueur  du  coips.  La 
tête  cft  loullc  ;  les  yeux  font  grands  &  noirs.  Les 
antennules  antérieures  font  très  viliblcs,  (ccurifor- 
mes,  brunes;  la  malle  qui  les  termine  elf  roullc. 
Le  corccict  elt  cylindrique,  roux.  Les  éiytres  f.)nt 
bleues,  Hriées.  L:s  pattes  font  bleues,  mais  les  cuilfes 
antérieures  font  rouffes. 

Elle  fc  trouve  dans  l'Amérique    fcptentiionale. 

9.  Lagrie  ambulante. 

Laqria  amhulans. 

Lagria  glabra  atra  ,  elytns  punlfacis.  F  a  B. 
Mant.  inj.  lom.  t.  p.  95.  n".  <>. 

Cryptocephalus  ambulans.  LiN,  Syfi.  nat.  edit. 
Cm.  pag.  1750.  n".  m. 

Elle  reffemble  beaucoup  an  Tillealongé.  (  Oliv. 
tnlom.  n°.^i.  )  &  pourroic  bien  être  une  efpcce 
de  ce  genre'.  Le  corcelet  cft  de  la  même  couleur 
que  le  corps  qui  cft:  d'un  noir  foncé.  Les  antennes 
font  en  fcie.  Les  élytres  font  glabres  j  brillantes , 
ponduées. 

Elle  fe  trouve  en  Alkmame. 


I».  LACRtE  dculTonné'. 

Lagria  fcute'lu'is. 

Lag'ia  riig'  a  cinercohirta;  fcut.l'o  atbo.  F  A  B  ■  Md 


•«/il 


I.  pag.   94. 


Lin.  Syll.  nat.  ei'ir. 
e    cfiiècc    du 


Cryptocephalus   fcutelii 
G-ncl.p.    17^0.   r.".  i^i. 


Cette  Lagrie  n'cft  peut-èue  qu 
génie  Melj  re  ,  formé  par  M.  Olivier  ditis  fou 
entomologie  ,  car  Fabncitis  dit  qu'elle  a  ic  po:t 
&  la  grandeur  de  la  Lagrie  noire.  (  :<îe:yre  nci-. 
Oliv.;  (  K^'ci  MrLYRC.;  Tout  1.:  corps  de  l'i  - 
feae  ell  h^rill'-  de  poils  cendres  ,  denfes.  L'é.uf- 
fon  elt  entièrement  blanc. 

On  la  trouve  en  Efpagne. 

1 1.  La&iue    pieds-fauve?. 

Lacri-J  fliiv pes. 

Ljgriavi  lofa  ,  n'gricans  ,  ar.tennsrurn  bafi  pe.i'i- 
buj,_^us  iefiace:s  l'u-i  Mant.  inj.  lom.  I.  pag.  .^4. 
rP ,  i  I  ,  —  Spec.  inj.  app.pag.  498. 

Anobium  favipes.ï  h.-a.  Sp,  inf.t.  t.p.yi.  /î".  4, 
—  Cei.  inj.  muiU.  pa^.  1  1 1. 

Mclyiis  jîavipci,  entom,  ou  hifi.  na',  i.if.  n'^.  11. 

Pdnusfl.ivrpes .Lia. Syjl.  nai.edlcl_G:r.el.p.  iiîo-;. 
«^.  9. 

Les  antennes  font  fi'ifcrmes  ,  ter-acéc:.  La  tête 
réfléchie  lous  le  corcjlet  qui  e!t  non  i;  velu.  Les 
élytres  font  é^aleittent  noues  U.  velues.  Toutes  les 
pattes  font  tcftacées. 

Elle  fc  trouve  en  Europe. 

1 1.  Lagrie  anilicrine. 

Lagria  antkt.rina. 

Ljgria  rtigra  ;  e'ytris  fafiiis  duahus  fi.r.ugir.e!s. 
Fab.  Syji.  ent.pjg.  ;  16.  n".  1  i.  .■■  ■■  Sfiic.  inf. 
tom.    I.  pag.  160.  n° .  14.  Muni.  inj.  tom.  i. 

pag.    94.   n".    14. 

Miloe  antherinus,  L:t<.  Syjï.  nat.  idit.  ii  p.  6Si. 
n°.   iG.—Faun.  fuec.%-LC). 

Cryptocephalus  antherinus.  LiN.  Syjl.  nat,  e^it. 
Gmcl.pag.  t7;l.n".  154. 

Cette  efpèce  n'eft  guère  plus  grande  qu'une  Puce 
Elle eft  noire,  fes élytres  font  marquées  de  deux  blin- 
des tranfverfes  ,  ferruguieules.  Eile  fe  trouve  fie- 
qucmment  fur  les  fleurs  ,  fur  lefquellcs  elle  court 
avec   vélocité. 

Elle  fe  trouve 


44; 


L  A  M 


&  la 
fer  1 11- 


13.  Lagrie  des  fleurs. 

Ljgrld  nignt ,    thorace  fernigineo.  Fab.  Syfl.  er. 

P"^g.  116.  n".   11.  ifec.  inf.    to'n.  I.  pag.    16 

""■  IJ-  — Mani,  inf.    tom,  i.pag.  ^4.  ;:".  13. 

Melcefioralis.  Lin.  Syfl.  nat.  edh.  11.  ^jg.  68 
n°.  ij Taun.futc.  %i.^.  > 

Cryptocephalus  fora.'is.  Lin.  Syfi.  nat.  edi 
Gnid.pag.  1731.  «^.i^j..? 

Elle  reffemble  à  la  précédente  pnur  le 
gramicurj  mais  dans  celle-ci  le  coicelc 
gineiu,    &  les  élytres  cnaércm -ne  nou^s. 

Cette  efpèce  Te  trouve  en  Europe  fur  les  fleurs. 

LAMIE.  X,<,v;.i,  Genre  dinfcdes  delà  tioiitèmc 
Sit\:oa  de  l'Ordre  des  Coleopièic?. 

Ce  genre  tjui  fait  partie  de  la  nonibreufe  fa- 
mille des  Caprici^rncs^  a  l'té  formé  jar  M.  Fabri- 
cius  ,  &:  féparé  p.u  lui  du  génie  Ceruwblx  ,  pro- 
prement dit.  Les  caradèics"  i]ui  le  di;iinguent  du 
Ccr.imbi.x  étant  tiès-peu  norabreui  &  très-peu  fen- 
fibles,  lorfque  M.  Olivier  ht  ce  genre,  il  annonça 
qu'il  y  réuniroit  les  L-.mies  ,  mlis  qu'il  divifcrost 
ItsCupricorneszn  deux  ferions  ;  que  dans  la  pre- 
mière il  placeroit  les  Ljm:es  de  Fabiicius  ,  &  les 
Ccrambix  de  cet  auteur,  qui  lui  pari  ilfoienc  devcir 
êite  des  Lr.mies  ,  eu  leur  Jiniaant  pour  caradères 
d'avcirlc  corps  iaccuuici&  le,  antcnnulcs  féract'es; 
que  dans  la  féconde  divihon  ,  il  rangcroir  les 
Capricornes  proprement  d'ts  ,  les  efpèccs  de  Sun- 
core  ,  &  celles  des  autres  genres  qu'il  croyoit  devoir 
y  faire  entrer,  en  prenant  pour  caïadcrcs  de  cette 
féconde  divifion  ,  corps  aiongé ,  antiunu.es  fili- 
formes. 

Ce  parti  qu'il  fembloit  avoir  pris  en  faifant 
rhirtcrujue  de  fou  genre  ,  il  ne  la  point  fuivi  en 
en  décrivant  les  efpèces.  Il  a  Toujours  confei vêles 
deux  dividons  ,  mais  au  lieu  de  faire  entier  dans  la 
première  toutes  les  Lamits  de  Fabricius  ,  il  n'y  a 
placé  que  ksCeramèix  de  cet  auteur,  dont  il  cro)oit 
qu'il  auroit  dû  faire  des  Lamits  ;  quant  à  l'autre 
divilion  il  l'a  faite  aii.fi   qu'il   l'avoit   annoncée. 

Nous  devons  donc  d'aj  rès  cet  cxpofé  décrire  le 
genre  Lirait.  Nous  allons  en  donner  les  carac- 
ctères  ,  on  veira  qu'ils  dilTcrent  peu  de  ceux  des 
Capricornes. 

Les  Ldmies  ont  le  corps  alongé  ,  en  comparaifon 
des  autres  infeûes  ,  mais  raccourci  par  rapport  aux 
autres  Capricornes.  Les  antennes  plus  ou  moins 
'ongues,  (étacécs  ;  la  tête  groile  ,  perpendiculaire; 
!e  corcelet  épineux  ;  des  ailes  cachées  (ous  les 
l'tuisdurs;  quatre  articles  aux  tarfcs  de  toutes  ks 
pattes. 


L  A  M 

Les  antennes  fv<nt  fétacées  ,  tantôt  plus  'ongues 
que  le  cr.rps  ,  tantôt  moins  longues  ,  mais  tou- 
jours plus  longues  que  la  moitié  du  corps.  Elles 
font  formées  de  onze  articles  ,  dont  le  pre- 
mier e!t  plus  gros  que  les  autres  ,  le  fécond 
extrêmement  peut  6t  globuleux  ,  les  a:irres  coni- 
ques ,  le  dernier  com'.Himé  ;  elles  font  inférées 
fur  la  partie  fupérieure  du  ftoi.t  ,  à  la  partie 
interne  de  i'a-il  qui  en  entoure  !a  bafe  cxténeutc- 
ment. 

La  bouche  eft  formée  d'une  lèvre  fupéri;ure  ,  de 
deux  mandibules  ,  de  deux  mâchoires  ,  d  une  Icvre 
Uiféueurc  &  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  cft:  cornée  ,  pins  longue  que 
lariîe  ,   .;chauetée    .Tntériearement  ;    el.e     recouvre 

j  ■  ■     1 

une    paitie  des  manaioules. 

Les  mandibules  font  cornées,  coniques  ,  aiguës, 
un   peu   arquées  ,   fans   aucune    dent. 

Les  m.i.-hoircs  (ont  cornées  ,  b  (i.^es  ;  la  divi- 
Ç\ut\  externe  cit  plus  longue  ,  corn.e  ,  aigt.ë  , 
C'  lée   ;     linierne    cit    courte  ,     coince  ,    obtule  , 


La  lèvre  inférieure  efl  puis  large  que  longue  , 
cotiiée  ,    légèrement  échancrée. 

Les  antennules  antérieures  font  un  peu  plus 
longues  que  les  pofiéricurts  ,  compo/ées  de  quatre 
articles  ,  dont  le  premier  cil  extrêmement  petit  &C 
arrondi  ,  les  autres  font  alongés  ,  le  dernier  cil:  le 
plus  grand.  Elles  font  iniérées  fur  le  dos  de  la 
mâchoire,    à   l'endroit  oti  elle   fe   bifurque. 

Les  antennules  poflérieures  font  triarticulécs  , 
les  articles  lont.  à-peu-pres  égaux.  Elles  tont  atta- 
chées a  la  bafe  de  la  Ic'vre  infé 


La  tête  eft  grofle ,  perpendiculaire  à  l'axe  de 
l'infecle.  Les  yeux  (ont  en  croifTant  &  entourenc 
la  partie  externe  de    la    bafe  des  antennes. 

Le  corcelet  eft  court,  cylindrique,  armé  d'épines 
ou  de   tubercules. 

Les  élytrcs  font  convexes,  prcfjue  égaks  en 
largeur  dans  toute  leur  longueur  ;  &  ce  n'ell 
que  vers  rextrémué  qu'elles  commencent  a  fe  ré- 
trécir. 

Toutes  les  pattes  ont  quatre  aiticles  aux  tarfes  ; 
les  deux  premiers  font  tiianjjuLnes  ,  l'avai.t-  der- 
nier eft  bilobé  ;  le  dernier  e'it  conique,  alongé  i  il 
porte  deux  ongles  crochus  ,  allez  foris. 

Les  Lamies  font  entendre  comme  les  Capri- 
cornes ,  un  bruit  aigu  produit  par  le  frottement 
de  leur  corcelet  contre  l'éculfon. 

La  larve  de  ces  infté^e!  reilcmMe  à  celle  des 
Capricornes  ic  vu  coni.nc  elle   dans  le  bois  mort. 

LAMIF  , 


Suite  de  V IniroduBlen  à  tHlflolre  Naturelle  des  Infecles', 


449 


I,    A    M    I   E. 

LA  MI  A.    F  AU. 
C    E  R  A  M   B   1   X.     Lin.       G  e  o  f  f. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES, 

Antennes  fétacées.  Onze  articles.  Le  premier  gros,  renflé,  le  fécond  petit  iSc 
globuleux.    Les  autres  coniques. 

Bouche  rrunie  d'une  lèvre  fupcrieure  ;  de  deux  mandibulescornées ,  fans  dents  , 
de  deux  mâchoires  bifides,  cornées^  d'une  Icvre  inférieure,  cornée  &  échancrce , 
de  quatre  antennules  fétacées  :  les  anctrieutes  quadri  -  auiculées  i  les  poltérieures 
triarticulces. 

Yeux  encrollfant,  entourant   la  bafe  des  antennes. 

Corcelet  globuleux. 

Tarfes  compofés  de  quatre  articles ,    le    troifième   bilobé. 


ESPECES. 


1.  Lamie  géante. 

Koinnre  ;  corcelet  épineux  ;  élytres 
raboteufes  ,  cendrées  avec  une  grande  ta- 
che noire  ,  foyeufe  fur  les  cotés. 

2.  Lamie  ronce. 

Corcelet  épineux  ,  bimaculc  ■  élytres 
lidenieis  ,  chagrinées  &  mucronées  à  leur 
café. 

3.  Lamie  fpini cerne. 

Corcelet  épineux  ,  rugueux;  élytres  gri- 
fes  ironquces  ;  antenics  comprimées  ,  arti- 
c'es  épineux  à  leur  Jomnict. 


4.  Lamie  oculée. 

Noire]  corcelet  épineux;  quatre  taches 
fauves Juboculairesjur  les  élytres  j  antennes 

longues. 

j.  Lamie  du  Cap. 

Noire  ;  corcelet  épineux  ;  {Quatre  ban- 
dtlettes  roujfes  fur  les  élytres  j  aiuennes 
médiocres. 

6.  Lamie  trifafciée. 

Noire  ;  corcelet  prefque  épineux  ;  élytres 
avec  trois  bandes  jaunes  ;  antennes  me- 
d:ocrts. 


Hifi.  Nat.lnfea.   Tom.  VU. 


450 


Si,i:c  di  Vlntroducîlon  à  l'H'ilnri  Nalufellc'dcs  Infcclcs. 


'       7.  Lamie  bifafcice. 


L  A  AlIE.    Jnfwcles.) 

ij.  Lamie  froijticorne. 


Corcelet  épineux  ;   éiyres  j.iunâtres  avec 
deux   bandes  &  une  tache  /'oji'c.-ieurc  hl.in- 

8. Lamie  liumera'.e. 

Corceia  épineux;  ély  très  fauves  yf.if- 
cïeis  de  noir  ,  mucronées  antérieurement. 


,.  L 


A>.nE  cornue. 


Noire  ;  corcelet  épineux  ;  mar.dii'u.'es 
avec  une  corne  à  leur  hafe  ;  élytres  avec 
des  taches  jauves. 

10.  Lamie  vemicju  cufe. 

Alélangée  de  rouj'dcre  &  de  cendré;  cor- 
celet tubercule;  élytres  avic  quelques  é.ém 
vations  verru.nieufes. 

I  I .   La  mie  Scorpion. 

Corcelet  quadri-épineux  ;  élytres  granu- 
lées j,  tuberculées  ;  jambes  aniaieures  dila- 
tées à  leur  extrémité, 

I  2.  Lamie  ferrugineufe. 


Terrugineiife  ohfcure  ;  corcelet  épineux  ; 
fête  avec  une  corne  échancrée-^  élytres  avec 
une  tache  noire  prefque  oculee. 

1  6.  Lamie  pédicorne. 

Cendrée  :  corcelet  &  élytres  pref/ue  épi- 
neux ;  corne  longue  ^  arquée  à  la  bafe  des 
curijts  antérieures. 

17.  Lamie  ponftuc'e. 

Noire;  corcelet  épineux  \  élytres ponc-  \ 
tuées    de   blanc;    arncni.es  lor:gues. 

18.  Lamie  fourreau. 

Ncire  ;  corcelet  ipiniux  ,  rugueux  -ély- 
tres Jcrrrjgineufes  ,  echamrecs  ;  antennes 
médiùcns.  j 

19.  Lamie  fubocu'.ce. 

Noire;  tête,  corcelet  &  élytres.  avec 
de  gra!:des  taches  rondes,   biaiuhâtrcs. 

20.  Lamie  crucic'e. 
Noire -^  corcelet  épineux  ;  une  croix  blan- 


Obfcurément  ferrugineufe  ;   cnrcdet   épi 
neux  \  élytres  obfcurément  verdhres  ,  avec     che  dans  le  milieu  des  eytr 
une  Jlrie  fangwioleate   interrompue  ;   an- 
tennes longues. 


3.  Lamie  tribule. 


Lamie  frangée. 


Corcelet  noir  ,  arrondi  ,    épineux  avec 
^  trois     lignes    blanches  ,     deux    Landes   6' 

^   Cendrée;   corcelet,  écuffon     &    élytres     quelques  taches  blanches  fur  les  élytres. 
spineux  ;  antennes  très-longues. 


14,  Lamie  épineiife. 


2i.  Lamie  hirtipède. 


Gl fcwe  ;  corcelet   avec  deux  tubercules 
Corcelet  fortement     épineux   ;     élytres       &  une  fcr:e  épine  de  chûiiue  côté  ;  élytres 
nuancées  de  ferrugineux ,  couvertes  d'epines.       couvertes    de  points   élevés. 


Suite  de  VlntroduBlon  à  VHîfloire  NatarelU  des  Infères. 


47  r 


L  A  M  1  E. 

15.  Lamie  réticulée.  j 

i\'j ';■<-'  ;  ccrce.'ft  épineux  ,  élytres  jaunes 
avec  un  nfau  noir  ;  antennes  avec  un  ou 
deux  f ail cidux  de  poils. 

14.  Lamie  rayJe. 

Blanche  •  corcel  t  e'pineux;  élytres  avec 
ucw.v    raus  jaunes  hordées  de  noir, 

1 5.  Laj'.iie  fcbreufe. 

Pr.J'.ae  tejldcce  ;  corcelct  épineux  ^  ély- 
tres  cha^imtc,  ,  pouciuLes  de  noir. 

16.  L-AMiii  rude. 

Grifâcre  ;  cr-rcelet  épineux  ,  avec  trois 
tuht:ri:Us  ;  eljtrts  ave  des  points  élevés. 

i.~î ■  Lamie  m.ii'orée. 

Corcclet  épineux  ,  'ahotcux',  co'ps  mé- 
langé de  noir  è'  de  cendre  \  antennes 
moyen/us. 

i8.  Lamie  ambulacor. 

Corcelet  ani  cru  urement  ki- épineux  ;  corps 
nehukux. 

iç).  Lamie  textor. 

Corcelct  épineux;  é!y très  convexes ,  noi- 
res: antennes  médiocres. 


(  Infectes.  ) 

3 1.  Lamie  obfcure. 

Ohr.ure;  corcekt  r^yt-ux)  é/ytrcs  voir. 
tii/siS  ,  rxl-otcujes  à  leur  hafe-^  antennes 
m^\enn.s. 


50.  Lamie  ftermicacoire. 

Corcelct  épineux  ;  élytres  poreufes  à  leur 
ba  e  j   antenn  s  médiocres. 

5  1.  Lamie  gutturale. 

TeJÎ.-cée;  corceiet  :pinenx -^  élytres  par- 
'}mees  deprinisHams ,  avec  quclcjucs points  1 
rou^  àtres  à  Leur  hûj'e.  \ 


3  ;.  Lamie  brune. 

Co'c^let  arrondi,  mu't'.tuhcrcitlé ;  corps 
ohjcur  ^  antennes  m^d  o^res. 

3  \.  LaMiE   bronzée. 

O'^fcurémcnt  l r^>:r^je  •  corcelct  tri-épi- 
neux j  dures  grimes  ,  ironc^uées  i  antennes 
courtes ,  comprimées. 

35.  Lamie  chatouilleufe. 

■  Corcelct  épineux  ;  élytres  variées  de 
roi.JJatre  ,  dof-Jlureyde  glauq-ie  \  anien- 
nes  longues  ,  j^nuAn^uJcs  -  brunes. 

36.  Lamil  de  la  Caroline. 

C-rcelet  épineux  ,  noir  j  parfmé  de 
roux  i  aytrcs  variées  de  gris  ,  de  cendre 
&  de  br.in, 

37.  Lamie  plumeufe. 

Ohjcure  ;  corcelet  épineux  ;  quatrième 
article  des  antennes  ,  terminé  par  une 
houpre  de  poi's. 

38.  Lamie  formofe. 

Noire;  corcelet  épineux  ,  ferrugineux  de 
chaque  côté;  élytres  ferrugineu  es  ,  avec 
quatre  taches  ,  jaunes  &  Jix  points  blancs 
à  fcxtreniité. 

39.  Lamie  noble, 

Corcelet  iioir^  épiricux  ,  bordé  de  fauve  ; 
élytres  noires  ,  avec  trois  bandes  fauves  t 
deux  points   blancs. 


4ri 


Suhe  de  PlntroduBion  à  fH'iJïolre   Naturelle  des  InfeBes'. 


L  A  M  l  E.    (  Infeaes.  ) 


40.  Lamte  belle. 

Corcekt  épineux,  noir;  élytres  avec  des 
handis  antérieures  &  des  taehes  pojîéritures 
vertes  ,  (§•  une  épine  à  la.  bafe. 

41.  Lamie  royale. 

Corcelet  épineux ,  noir  ^  avec  des  bandes 
vertes  ;  élytres  pointillées  de  vert ,  avec 
trois  taches  fauves. 

41  Lamie  hotcentote. 

Corcelet  roux  ,  épineux  ;  élytres  noires 
avec  une  bandelette  &  deux  taches  inargina- 
les  fanguino  lentes. 

4;.  Lamie  grife. 

Grlfe  ;  corcelet  fans  épine  ;  dos  des  ély- 
tres appldtt  ;  antennes  courtes  ,  poilues. 

44.  Lamie  éthiopienne. 

Noire  i  corcelet  épineux  ;  élytres  avec 
deux  bandes  interrompues  iy  une  tache  rou- 
gcâcres. 

4 y.  Lamie  fafciée. 

Corcelet  noir  ,  fans  épine;  élytres  bi- 
dentées  ,  tefli-cées  à  leur  bafe  ,  noires  à 
leur  extrémité  ,  avec  une  bandelette pâ'e. 

4(î  Lamie  aniiult'e 

Corcelet  arrondi  •  élytres  mélangées  de 
gris  &  d'ol'Jcur  _,  avec  quelques  tubercules 
épineux  ;  antennes  longues  avec  u,n  petit 
nœud  â  l'extrémité  du  /  ptième  article. 

47.  Lamie  pcnicellée. 

Noire  ;    corcelet    épineux    &  fafciculé  ■ 


élytres   avec  plufleurs   faifceaux   de  poils 
déprimés  ,  parallèles  à  la  future. 

48.  Lamie  molator. 

Cendrée  ,  tachée  de  noirâtre  ;  corcelet 
arrondi  ,  bord  du  corcelet  &  extrémité  des 
élytres  rougeucres. 


49, 


Lamie  quadricorue. 


Corcelet  cylindrique  tubercule  ;  tête  avec 
quatre  petites  corna. 

50.  Lamie  plilîée. 

Corcelet  épineux;  élytres  avec  trois  li^ 
gnes  élevées  ,  dentées-^  antennes  médiocres; 
corps  cendré. 

5 1.  Lamie  tourneur. 

Grife  •  corcelet  épineux  ,  élytres  avec 
quelques  tach.s  rouffatres;  antennes  de  la 
longueur   du  corps. 

52.  Lamie  tedator. 

Corcelet  épineux ,  avec  une  corne  courte , 
pojlérieure;  corps  tejlacé-^  antennes  courtes, 
noires  à  leur  extrémité. 

y  5 .  Lam  I E  de  Spengler. 

Cendrée  ;  corcelet  épineux  ,  tuberculeux  ; 
élytres  chagrinées ,  avec  d:ux  taches  nofes  , 
marginales. 

5-4.  Lamie  fureteufe. 

Corcelet  épineux  ,  objcur  ,  mélangé  de 
rouffatre  ;  élytres  obfcures  j  mélangées  de 
cendré. 

5  5.  Lamie  chanreiife. 

Corée' et  fans  épine  ;    cendré ,  conclue 


Suite  Je  l'Introiunion  â  tHïJloirî  Nature'le  de!  InfeSles. 


4îj 


LAMIE      (Infeftes.  ) 


de  no  ir  ;  élytrcs  pâles  y  tejlacées  ,  cendrées 
bldentees  à  l'extrémité  &  maculées  de  noir. 

^6.  Lamie  variée. 

Grifâtre  ;  corcelet  épineux  \  corceUt  & 
elytres  mélangées  de  gris  i-'  d'obfcur. 

57.  Lamte  bigarrée. 

Noire  j  corcelet  avec  une  tache  de  cha- 
que côté;  élytres  avec  une  large  bande 
poncluée  de  noir. 

58.  LamiE  interrompue.  ' 

Corcelet  cylindrique  fans  épine  ,  avec 
quatre  lignes  argentées  ;  élytres  avec  des 
lignes  &  une  bande  argentée. 

5-9.  Lamie  de  Solandre. 

Noirâtre  ;  corcelet  prefque  épineux  ;  ély- 
tres bidcntées  ,  ohfcuns ,  parfemées  de  cen- 
dré. 

60.  Lamie  tigrée. 

Corcelet  lijfe ,  cylindrique  ,  noir  j  avec 
trois  raies  blanchâtres  ;  elytres  blanchâ- 
tres avec  beaucoup  de  points  noirs. 

61.  Lamie  tuberculce. 

Cendrée  ;  corcelet  arrondi  fans  épine  ; 
élytres  avec  deux  tubercules  à  la  bafe  & 
deux  taches  communes  blanches  ;  antennes 
courtes. 

(Si. Lamie  villageoife. 

Noirâtre  ,  ob/cure  ;  corcelet  épineux  j 
.irrondi ,    tub.rculé;   antennes  longues. 

6^.  Lamie  dentée. 

Corcelet    avec    une   épine    avancée    de 


chaque  côté;  corps  nébuleux;  bafedes  cuijfes 
antérieures  unidentée. 

64.  Lamie  toniator. 

Corcelet  épineux,  quadtiponclué ;  élytres 
roujjes  avec  quatre  caches  noires  ;  antennes 
courtes. 

6y  Lamie  de  Davis. 

Brune;  corcelet  épineux;  élytres [ub 
triangulaires  ;  tout  l'ir.fecle  tache  de  fauve. 

G^.  Lamie  borgne, 

Noire  ;  co>-celet  épineux  rugueux ,  par- 
femé  de  frrugineux  ,  une  tache  oculaire  , 
noire  à  la  buje  des  elyties;  antennts  très 
longues, 

67.  Lamie  trifte. 

Brune;  corcelet  épineux;  é/y très  cha- 
grinées ,  avec  deux  taches  noires  Jur cha- 
cune; antennes    médiocres. 


68.  Li 


funefle. 


Brune  ;  corcelet  épineux  ;  élyires  liffls  , 
avec  deux  taches  noires  fur  chacune  ,  an- 
tennnes  courtes. 

6g.  Lamie  diane. 

Corcelet  prefque  épineux  ,  tubercule;  deux 
petites  cornes  recourbées  intérieurement  à 
la  bafe  des  antennes  ;  élytres  d'un  blanc 
j  oyeux  ,  ponctuées  de  noir. 

70.  Lamie  nébiileufe. 

Corcelet  fans  épine,  ferrugineux  ,  rayé 
de  noir;  elytres  variées  de  brun  &  de 
ferrugineux,  avec  une  tache  rnarg'<nale, 
cendrée  -,  antennes  médiocres. 


454 


Suite  de.  l'introducllon  à  l'H'iflolre  NiUitrelle  dis  Infcclisl 


L  A  Ai  1  ii. 


7  I.  Lamie  notée. 

Ohftiirc\  corcdit  épineux  i  deux  points 
noirs  nipprochis  fur  les  élyaes. 

71.  Lamie  Cliar^aifon, 

Bru.-ie  ;  quatre  yeux  noirs  fur  le  corc  elec 
&  fur  les  elyties. 

73.  Lamie  de\inerefle. 

Corcelec  c'pbieux  rayé  ;  élyires  hrurns 
avec  une  li^n:   blanche  demi-  ciicuLue. 

y.l.  Lamie  nigricoriie. 

Cr'ife  ;  corceltt  fans  épine  ;  élytres  ap- 
pLmesJ'ur  le  dos  j  anceiuus  noires ,  cources. 

75.  Lamie  cordonnière. 

Corcelec  épineux;  éh  très  noires  ,  pi  i- 
quées  de  fr:  ugineux  ;  écujjbn  jaune  j  an 
cennes   très-longues. 

-jG,  Lamie  ravaudeufe. 

Noire  ;  corceht  épineux  ;  écujfon  jaune  ; 
élytres  immaculées  j  antennes  très- longues. 

77.  Lamie  crift.'e. 

Cendrée;  corceht  épineux  ;  élytres  avec 
un  tubercule  comprimé  ,    trident e. 

78.  Lamie  boufFone. 

Noire  ;  corcelct  épineux  ;  élytres  d'une 
feule  couleur  j    antennes  courtes. 

79.  Lamie  pédi-ftre. 

Noire  ;  corcelct  épineux  ;  une  ligne 
blanche  de  la  tête  à  l'extrémité  des  e/ytres  ; 
antennes  médiocres. 


(lafcdes.) 

So.  Lamie  meunière. 

B  une  ;  corc  de  t  prefpie  épineux  ;  t'ois 
lig  :es  biûn^hes  de  la  nte  à  l'excienutj 
des  élytres  ;  antennes    médiocres. 

Si.  Lamie  cAiinée. 

Noire  ;  corcelet  épineux  j  élytres  mar- 
rons avec  une  ligne  élevée ,  blanche-,  an- 
tennes courtes, 

8z.  Lamie  du  regUlfe. 

Noire  ;  corcelet  épiiieux  \  élytres  cari- 
néi-S  avec  des  lignes  blanelus  ;  pattes  jcr- 
!ug!n<.ufes;  ant<.nn^s  courtes. 

S  5.  Lamie  fuligineufe. 

Noire  ;  corcelet prcfjue  épineux;  élytres 
cendrées  \  antennes  courtes. 

Ï4.  Lamie  cendrée. 

Ctv.drée;  corcelet  épineux  ^  cendré;  an- 
tennes courtes. 

85.  Lamie  vai!!ante. 

Cendrée  ;  corce.'et  fans  épine  ,  avec  deux 
lignes  j.,unes  ,  antennes  &  puttes  tejtucees. 

86.  Lamie  boulangère. 

Corcelet  hérijfé  prefque  épineux  ;  ély- 
tres oltufes  ,  noires  .,  Jillonnée s  ,  ferrugi- 
neufes  antérieurement,  antennes  médiocres. 

87.  Lamie  linée. 

Noire  \  corcelet  épineux;  bords  des  ély- 
tres blancs,  deux  lignes  blanches  Je  reu- 
n.Jjant  de  chaque  côte. 


Suite  de  rînîwduBionàPHlficïre  Naturelle  des  ^nfiél.'s. 


47) 


1                                                      L   A   M   I   E.      (Infedes.) 

8S.  Lamie  !é_neafe. 

fur  les  é'ytres\  une  ft rie  p'Jlérieure  ,   blan- 
che ,  ponctuée  ;  aniennes  courtes. 

Co^celet  épineux  ;     élytres   var'nlées   à 

05.  LAMiE-porcugaife. 

kur  bafi ,   cendrées ,  avec  une  uictie  Uce- 

rale  noire  ,  antennes  longius. 

Tejlacée  ;    corcelet     un    peu     épineux  ; 

89.  Lamih   maciilaire. 

élytres  arec    une  bande  &  f  extrémité  gri- 
jàtre. 

D'un  gris  ohf(.ur\  corcelct   cylind'ique 
avic  une  grande  tache  noirâtre;  élytres   bi- 

94.  I;AMiE  fauve. 

1  déniées  avec  quelques  taches  noirâtres. 

N^ire;fans    aile  ;    corcelet   épineux; 

*       ço.  La.mie  de  Banks. 

élytres  rouges  plus  courts  que  I  abdomen. 

Cendrée  \  corcclet  presque  épineux    par- 

95.  Lamie  jaune. 

Cerne  de  points  roujfâtres;  élytres  avec  diux 

Obloigue-^   corcelet  quadrlépineux;  an- 

bandes grifes. 

tennes  noires;   tète  ,    baje  des  antennes  & 

91.  Lamie    Iiériiïûii. 

pattes  jaunes  j  trois   n;:>nes   brunes  fur   le 
dos  ;  élytres  jaunâtres  biépineux  à  l'extré- 

Corcelet   qulnqjépineux   ,    élytreî  avec 

mité ,  deux  rides  &  bords  bruns. 

des  fafiicules  depoils;  antennes  peainées. 

<)G,  Lamie  de  Lesk. 

<)i.  Lamie  faureufe. 

Corcelet  épineux  ;  élytres  noires  ,  con- 
vexes; trois  bandelett.s  rouges _,  interrom- 

Grife; corcelet  fans  épine  ;   deux  ban- 

pues, celle  de  l'extrémité  plus  étroite;  an- 
tennes loigues. 

delettes,  courtes  j  maculaires  &  blanches 

r0i>i^ 

^T^          ^-^^ 

4J<5 


L  A  M 


r.  Lamie  gf'ante. 

LiMiA  gigas. 

Li-nid  nigricans  ,  tkorjce  fpinofo  ;  elytris  fca- 
Iris  ,  ciiieieis  ,  in.icu/a  mjgna  laccrali  fuj'ca  holo- 
ferULU. 

Em.  oukijl.nat.iks  /«/.Capricorne.  Plan.  1 3. 

Elle  eft  beaucoup  plus  groiîc  que  la  Larnie  ronce. 
Les  antennes  font  cenJrces  &  une  fois  plus  longues  qae 
le  corps.  Les  man  libules  font  noires,  grolTes,  dentées, 
figi;r;es  en  cuiller.  La  lèvre  fupcrie ureeftobfcurc,  ar- 
rondie, prefqu'échancrée  ,  rcuge.ître  a  la  bafe.  ia 
tête  eft  noirâtre,  foyeufe  ,  trè's-groffe.  Le  corcclet 
eiï  noiiâtie,  raboteux,  ridé,  avec  une  nès-grande 
tache  noir.ître,  foyeufe  fur  les  côtés.  Les  pactes  S4 
k  delTous  du  corps  font  noirâtres. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Afrique  e'quinoxialc. 

Du  cabinet  de  M.  Baiiks, 

2.  Lami!  ronce, 

l.-,Mi.i  rulus. 

Lamiu  chorace  fpinofo  ,  bimaculato  ;  elytris  bi- 
dentutis  ;  bafi  fcabris  ,  mucronatls.V a-r.  ^yft.  em. 
pag.  177.  tf".  i9. —  Spec.  mf.  cam.  1.  ^ag.  114. 
n°.  44.  —  Manc.  inf.  tam.   i.pag.    141.  «".  5y. 

Eat.  ou  hljl.  nue.  des  inf.  CaPRICORNî.  ;;/.  8. 
fis-  Î7- 

Cerumbix  rubus  thordce  fpinofo  ;  antennis  ,  fub- 
tits  hijpidis  ,Ioi^ij  ;  elytris  bidentatis  bafique  mu- 
ctJn.itis ,  albo  bimuca'.Mis.  Lin.  Sjft.  nue.  p.  62.S- 
«*•'.  1. 

Cerarnbix  ;i]ho  fafciatus  n/^tr ,  thoruee  fpinofo  i 
anLeiinls  longis  ,  acuUatis  ■  elytris  bafi  umdentatis 
apicequc  bidentacis  ;  mjcuUs  quatuor  albis.  DîG. 
Mém.  inf.  t.  j./).  ic6.  tt".  7.  lab.  ij.fig.  16. 

t'.lc  eft:  de  grandeur  de  la  Lamie  cordonnière.  Le 
corps  eft  brun  avec  les  côtés  du  corceiet  &  du 
haut  de  l'abdonnen,  blancs.  Les  antennes  font  plus 
longues  que  le  corps  ,  chagrinée  en-delfous  ;  les 
jambes  font  un  peu  chagrinées  en-devant.  Il  y  a 
quatre  poils  roides  a  la  lèvre  fupérieore.  Le  corceiet 
ci:  garni  de  chaque  côté  d'une  forte  épine  &  ijiarqu« 
dans  fon  milieu  de  deux  taches  jaun3;res  ,  ar- 
quées ,  qui  fe  réiiniiïent-  Les  élytrcs  font  couvertes 
à  leur  bafe  de  poinis  élevés,  &  armées  d'une  courte 
épine  à  leur  angle  externe  ii  antérieur;  elles  font 
raarvjuécs  de  pluiicurs  taches  jaujîâtrcs  dont  le  nom- 
bre varie.  L'écuiion  eit  blanc. 

Cette  Lamie  fe  trouve  dans  les  Ip.des. 

3.  Lamie  fpinicornc. 
L.iMi^  fpinicor.iii. 


L  A  M. 

L.tmîa  tkorace  fpinofo  ^  rugofo;  elytris  grifets  i 
truncdiis  ;  antennis  conprijjis  ,  art:cutis  apice  fpi- 
nofis.  Fab  iifec.  mf  tom.  i.  p.  g.  124.  rf .  45.— 
Mant.   inf    tum.    i,  pag.    141.  n".  60. 

Ent.  ou  liijl.diS  inf  Capricorne,  pi.  S-fig-  5?- 
Cerambix Jpinico) nis ,  Lin.  Syj},  nat.  eait.  Grml, 
p.    l8i3.  n^.  141. 

Elx  eft  un  peu  plus  petite  que  la  I.arri;  rorce. 
Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corpi,  com- 
primées ,  formées  d'articles  dont  l'angle  inurne 
finit  en  une  forte  épine.  La  tête  eft  noiie  ,  le 
corceiet  eit  gris,  raboteux  &  très  épineux  ;  les  ély- 
tres  (ont  Iriies  ,  griles  ,  tronquées  a  leur  extrémité  , 
&  terminées  intérieurement  par  une  tiès-petite  épi- 
ne. Le  corps  eit   brun  ,    couveit  d'un  duvet  gtis-. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Afii  jue  éijuiuoxiaic. 

4.  Lamie  ocul-e. 

L.AMiA  oculator. 

Lamia  thoract  fpinofo  ;  nigra  elytris  maculis 
quatuor jiavis  ,  fubocel  aribui  ,  antennis  longis.  Fab, 
iiy/l.  ent.  app.  p.  815. — Sp.  inj'.  tom.  i.  p.  zij, 
n".  19. — Mant.  inf.  tom.  \.  p.  158.:!'.  15. 

Ent.   ou  hifi.  nat  des   inf.  Capricorne,  p'.  %. 

fis-  i'- 

Cerumbix  oculator.  LiN.  Syjl.  nat.  edit.  GmeL 
pag.  1851.  ;i°,   164. 

Ccrjrnbix  ocellatus  tkorace  fpinofo  niger ,  anten- 
nis longijfimis  ;  elytris  fiigui.s  maculis  ocellaiis- 
quatuor  albis.  Dec,  Mem,  inf  tom.  j.  /i^.  7, 
tub.  49.  /„..  1. 

■Voit.  Ceramb.  tab.  7- fig-  II. 

Cette  Lamie  a  un  pouce  &  demi  de  long.  Les  an- 
tennes font  lilïcs  ,  doubles  de  la  kingueur  du  corps. 
La  tète  eft  noire  ,  immaculée.  Le  corceiet  eft  arrondi, 
noir  ,  épineux  ,  avec  deux  Uries étroites,  enfoncées  , 
fauves  antérieurement  &  poltéiicuremcnt.  Les  cly- 
trcs  font  fttiées ,  marquées  de  quatre  taches  fauves, 
entourées  dune  auréole  blaucnc  ;  la  premièie  qui 
eft  à  la  bafe  des  ély  très  ,  ell  grande  &  prefque  ronde  ; 
la  Icconde  eit  piefque  marginale,  elle  eit  petite  & 
circulaire  ;  la  troifième  eft  alongée  ,  elle  traverfe 
l'élytic  dans  Ion  milieu  ;  la  quatrième  ,  qui  eft  a 
l'extrémité  dcl'élytre,  eft otbiculaae. 

Ce:  infede  fe  trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpé- 
rance. 

5.  Lamiï  du  Cap. 

Lami .4  captnfis. 

Lamia  t Horace  bifpinofo  ,  n/gra  ;  elytris  fafciis 
quatuor  rufis  ;  antennis  mcdiocnbus.  Fab.  .^jjî. 
ent.  p.  nj.n".  14. — Spee.  inf.  tom.  i.p.  liO, 
n°.  2,1. — Mant,  inf  tom,  i.  p.    138.  «".  u$. 

Ent 


L  A  M 

Er.:,ou  hitl.ndt.  des  inj'.  Capricorne,  p/.  8, 
^g.  y  1 .  il.  5. 

C^ruT.iix  cijcndz  chorace  fpinofo  "-iger ;  elytris 
fjjjiis  quatuor  rufis  ;  anunnis  mtdlocnbus.  Lin. 
Syjl.  ridt.pag.  6ii.  n«.  56. 

Cerambix pilofus.'PoDK.  Muf.pa^.  52.  «".  5. 

Petiv.  Gazoph.  Tai.  5.  fig.  8. 

Drury.  Inf.  I.  [ai.  59.  Jîg-  ;• 

VoET.  Scaral).  1.  cdb.  i  $^.  fig.  4. 

Elleeft  Je  la'grandcur  à-peu-prts  de  la  Lamie  ocu 
lee.  Le  coiceict  cft  raboteux  ,  armé  de  deux  épines 
de  chaque  cô:é.  Tout  le  coips  cU  noir ,  les  élycres 
font  navcrfécs  par  quatre  bandes  rouges  ou  roulfes , 
don:  les  bords  plus  ou  moins  frangés,  réuniifent 
quelquefois  plufieurs  bandes  entr'cUes. 

■  Elle  fc  trouve  au  Cap  de  Boanc-Efpérance. 

C.  Lamie  trifafciée. 

Lamia   trifufciiita. 

Lamia  thorace  fubfpinofo  ,  atra  y  dytris  fjfcih 
iribus  jldvis  i  antennis  mediocribus.  i' A3.  Syji.  ent. 
p.  174.  «o.  17.  —  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  zio. 
n'^ .  n.'—Manc.   inf.   tom.    1.   pag.    1^8.  11°.  l'j. 

Elit,  ou  hijl.nat.  dc-s  inf.  Capricorne./:/.  16. 
%.  iri. 

Ceramb'x  trlfafiatus.  Lin.  Sy(l.  nat.  (d.  Gmcl. 
pag.  iSjO.n".   IJ4. 

Elle  relTcmble  beaucoup  à  la  Lamie  du  Cap;  mais 
elle  cl^  pielque  le  double  plust^rande.  Tout  le  corps 
clt  nès-noir.  Les  élytres  feules  ont  trois  bandes 
jaunes  dont  la  première  clt  quelquefois  interrom- 
pue à  la  (uiure.  1  es  antennes  font  de  la  longu.  uv 
di  corps.  Le  corcelet  na  qu'un  petit  tubeicu  e  de 
chaque  côté  ,  au  lieu  d"épmc.  L'éculFon  efl:  arrondi 
poiléricurcmcnt.  Les  jambes  du  milieu  on:  une  clé 
■yati  11  un  peu  au-dcil'ous  du  milieu  de  leur  partie  an- 
férieure. 

Elle  fe  trouve  en  Afrique  v«rs  Sierra-Léon. 

7.  Lamiu  bifafciée, 

L.4HtA  bifujciatJ. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  poflÎLe  finujto  ;  elytris 
flavis  ,  fujciis  duabus  macutaque  rhum^cd  cynntis. 
Fab.  Syfi.  ent.  p.  174.  r'.  18. — Spec.  m,  tom.  1. 
pag.  116.  n".!  5.  —  Muni,  inf,  tom.  l-^ag.  13  S. 
«".   50. 

drambix jcmj'icLrifts.  Lin.  Syft.  nat.  éd.  Gmel. 
pag.  1850.  «".  iJJ. 

Elle  a  le  port  &  la  grandeur  de  la  Lamie  du  Lap 
Les  an-ennes  (ont  nu  res  ,  un  peu  p!us  longue,  que 
H,JÎ.Nat.Infia^s.  lum.  VU. 


L  A  M 


4)7 


le  corpç.  La  tête  eft  fauve  avec  les  orbites  des  yeux 
bleuâtres.  L<?  corcelet  n'a  qu'une  épine.  Il  e:t  fauve, 
avec  une  bande  blcuârie  pofiérieuicmcn:  &  deux 
écliancrurcs.  L''4culTon  clf  bleuâtre  à  fa  bafe  &  à  fou 
fommet.  Les  partes  font  jaunes  avec  les  cuiiresblcuts. 


Elle  ."c  trouve  k  la  Jama 


8.  Lamie  humérale. 

Lamia  humeralis. 

Lamia  thoTdce  jpinofo:  e!yt 
tis  ,  antice  mucronatis .  Fai 
'i" .  16.'— —•Spec.  inf.  tom. 
Mdnt.  inf.  tom.  l.pag.  35 S. 


sfldv:s,nigrofafc;a' 
Syft.  ent.  pag.  r-4. 
.yag.   iio.no.  13.— 


Ccrambix  humeiatis.  L:i^.  Syft.  nai.  edit.  Gmel. 
p.  1850.  «o.  Ij,-. 

Elle  efl  de  la  grandeur  &:  de  la  flature  de  la  Lamie 
du  Cap.  Les  antennes  lont  noires,  un  peu  plus  lon- 
gues que  le  corps  La  tète  efl  fauve  ,  avec  quatre  li- 
gnes noires.  Le  corcelet  efl  arrondi ,  épineux ,  fauve  , 
cchancré  à  fa  bafe  de  cjiaque  côté  &  marqué  de  trois 
bandelettes  noires.  Les  élytres  font  fauves  ,  avec 
différentes  bandelettes  noires  qui  fe  réunilTent.  Efes 
font  rnucronées  à  leur  bafe.  Le  Ifcrnum  eft  un  peu 
faillant,  bidenté  à  fon  extrémité. 


Elle  fe  trouve. 


9.  La.'.îie  cornue. 

Lamia   cornutor. 

Lamia  thorace  obtufe f-pir.cfo  ;  maxitlis  hafi  cor- 
nutit  y  antennis  loKgijfimis.  FaB.  Syft.  ent.  p.  176. 
,1°.  3i.  —  Spec.  inf.  tom.  i.pao.  115.  n° .  50.— 
Mant.   inf.  tom.  1.  ;..I42..  n" .  C6, 


Ent.   ou  hift. 
fig-  '5i- 


nf.  Capricorne, /)/.  17, 


Cerambix  cornutus,  'LvA.Sy(i.  nat.  edit.  Cm.eL 
pag.   1829-  n'^.  149. 

Elle  eft  prefque  de  la  grandeur  de  la  Lamie  ronce. 
Les  antennes  fon:  noires  &  une  fois  plus  longues 
que  le  corps.  La  tète  c(t  noire.  Les  mandibules 
font  grandes  &  armées  d'une  cfpèce  de  corne  obrufe, 
placée  a  leur  bafe.  Le  corcelet  eft  noir  ,  fans  taches  , 
&  arme  d  une  épme  allez  greffe  de  chaque  côté. 
L'écuflon  eft  noir,  petit,  tiiangulairc ,  prefque  ar- 
rnn  II  poftérieurement  Les  élyrres  fon:  noires  &  ont 
plufieurs  taches  d'un  iaune  fauve;  elles  font  poin- 
tillécs  ,  &  ont  chacune  deux  lignes  longitudinales 
peu  élevées  ;  on  remarque  à  leur  bafe  une  épine 
arge,  courte,  dépiimée  ;  leur  extrémité  eft  arron- 
die. Le  dcffous  du  c:>rps  &  les  pattes  font  noires. 
Les  jambe<;  ont  un  duvc:  ferrugineux  à  leur  part, e  in- 
terne &  e.\terne. 

Elle  fc  trouve  dans  l'Amérique. 


458 


L  A  M 


L  A  M 


10.  Lamie  veiruciueufc. 

Lamia  venucofa. 

Lamia  tkorace  tuberculato  ,  rufo  cînereeque  va- 
regata  ;  elytrii  tubenu'is  verrucujis.  Ent.ou  hift. 
nat.  des  inj.  CAVB.iCOV.ss..  pi.  lo.  fig.  148. 

Elle  ert  un  peu  pins  gr?ndç  que  la  Lamie  Scor- 
pii^n.  Les  antennes  font  cciiHrées  ,  comtes;  leçrc- 
inier  article  <ft  en  malle  &  allongé.  Tout  It  corps 
cfl  mélangé  de  cendré  &  de  roullàire.  I  e  corcelec 
a  quelques  petits  tuSerculcs  prefque  épineux.  Les 
élytrcs  ont  quelques  élévations  verruqutufes. 

Elle  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Juliaajis. 

I  I.  Lamie  Scorpion. 

LiMi.i  Scorpio. 

L  imia  tkor.ice  quidrifpînofo  ;  ei 
granulatis  ;  tibiis  an 

Cerarr.bix  Scorpio.  Y  AB.Spcc.  -r.f.  tom.  i.  p,r\c. 
a".  6. —  Munt.  in/,  tom.  i.  /-ûj.  i;i.  u".  8.  Eut. 
ouhijl.nac.  des  inf.  Catricokni:. //.  5./^».  19. 

Cerambix  Scorpio.  Lin.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel. 
p.  1810.  n".  103. 

Les  antennes  l'ont  courte; ,  ceuJrécs;  les  articles 
ont  leur  extrémité  ncirc  :  le  premier  prticle  eft  en 
jnafTe.  La  tête  eft  grande  ,  cendrée,  avec  les  mat: - 
dibulcs  noires.  Le  corcclet  elt  cendré,  ayant  fur  fon 
dos  quatre  épines  élevées  dor.i  l.i  pointe  elt  noire.  Les 
élytres  font  cendrées,  couvertes  de  tubercules  obtus, 
«levés  ,  de  différentes  formes  ,  garnis  de  petits 
grains  lill'es  &:  noirs.  Les  pattes  fcn:  courtes  ,  ccn- 
diées.  Les  quatre  jambes  font  diljtées  à  leur  extré- 


LlN.    Syfl    nac,  edit.    Grr.el. 


ris  tuberculato- 
•^iced  Llatis. 


lied  inférieure. 
Elle  fe  trouve   dans  l'Amt'iique 

li.  Lamie  ferruç-incu'e. 


iJionale. 


La2.ua  fcrrugator. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  obfcure  fcrrugtr.ea  ;  ely- 
tris  obfcure  virefcentibus  ;  firiga  intcrrupia  far.gui- 
nea  j  antennis  longis.  Fais.  Mant.  inf,  tom.  i. 
p.  ijS.nt»,  17. 

Cerambix ferrugator.  Lin.  Syft.  nat.  edit.  Gmel. 
p.   Ï%19.  n".  Iji- 

Elle  eft  fort  grande.  La  tête  cft  fcrrugineufe.  Les 
antennes  font  noires,  une  fois  plus  longues  que  le 
c.jrps.  Le  cotcelet  clt  ferrugineux  immaculé  ,  ar- 
rondi,  un  peu  rude,  avec  une  petite  dent  de  cha- 
que côté.  Les  élytrcs  font  obfcures  &  ponctuées  ; 
elles  ont  antérieurement  un  peu  de  vert  brillant , 
&  font  féparces  dans  leut  milieu  par  une  ftrie  fan- 
uuinolentc  &  interrompue.  L'.uv  bord  antérieur  eft 
lougc  vcis  l'citrémité.  Le  corps  cit  ferrugineux.  Les 


pattes  font  de  la  même  couleur.  Les  tarfes  font  noirs. 

Les  jambes  iiucrmédiaires  font  iigèrement  dentéçs 
antérieurement. 

E  le  fe    trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance. 

I  j.  Lamie  tribule. 

L.iMtA   tnbulus. 

Lamia  thorace  quadrifpinofo  ;  fcutcl'o  elytrifque 
fpinofts  ;  antennis  longioribus.  Ent.  ou  h'ift.  nat. 
des  inf.  CAruicORNE.  pi.  14  fg.  loo. 

Lamia  trihulus.  Fab.  Syft.  ent.  p.  179  n°.\. — 
Spec.  inf.  tom.  i.pag.  7.16.  1.0.  i .  — .  Alar.t.  inf. 
tom.  l.  p.  I  }6.  n'.  I, 

Cerambix  tribu  ' 
p.    1817.  n".  ij6. 

Elle  cft  de  la  grandeur  de  la  Lamie  oculéc.  Les 
antennes  loiit  au  moins  une  fois  plus  longues  qi;e 
le  corps:  el.cs  font  obfcures  &  cendrées  a  la  ba  e 
de  chaque  article.  Tout  le  coips  cil  gris,  cendre,  plus 
ou  moins  obCtur.  Le  corceiet  a  une  épne  élevée, 
un  peu  conipnmce  ,  pointue,  de  chaque  côté  Se  deux 
autres  petites  au  milieu  de  la  partie  fupériejie. 
L'écul-Ton  ell  prelque  coupé  j  oftirieurement  &  ar- 
mé vcrj  l'extrémitL  ,  de  deux  épines  très  courtes 
&  petites.  Les  élytres  lont  mélangées  de  cendré  Si 
d'obfcur.  Elles  ont  vers  la  baCe  quatre  dpincs  éle- 
vées, droites  ,  deux  de  chao^ue  côté  de  la  luturc. 
Vers  la  bafe  antérieure  il  y  a  une  élévation  furmon- 
tée  de  deux  petites  épines.  On  lematqoe  une  ligne 
faillante  ,  qui  part  de  ces  deux  peiiccs  é.-incs  ijui 
s'élève  infenlibiemcnt  ,  &  va  former  un  peu  au  dc- 
lii  du  milieu  une  épine  couibée.  L'extrémité  de 
chaque  élytre  e(l  échancrée.  Les  pattes  font  mé- 
langces  de  cendré  S:  d'obfcur.  Les  jambes  anté- 
licures  font  ptefqu'épineufcs  a  leur  partie  interne  , 
&  les  jambes  intermédiaires  ont  vers  leur  extrémité 
antérieure  une  dentelure   bien  marquée. 

Cette  Lamie  fe  trouve  en  Afrique  vers  le  fleuve 
Gaboon. 


14.  Lamie  épineufc, 

Lamia  horrida. 

Lamia  thorace  acute  fpinifo  ;  elytris  nebulofo  fer-^ 
rugiiiets  miilti  fpinofts.  Ent,  ou  hift.  nat,  des  inf. 
Cafricorne.  pi.  4.  fig.  Z9. 

Elle  a  le  port  de  la  Lamie  tribule  ,  mais  elle  e(i 
plus  petite.  Les  antennes  manquent.  La  tête  cU  obf- 
cure. Le  Cl  rcelet  cft  oblcur  ,  arme  fur  chaque  côté 
d'une  épine  longue,  aiguè,  cour'oée  en  avant.  Il 
a  fur  le  dos  deux  épines  aigués  mais  courtes.  Les 
élytres  font  rabotcufes  ,  couvertes  d  cj)incs  plu5  ou 
moins  longues;  elies  font  obfcures  à  la  bafe,  tefta- 
céts  dans  leur  milieu  ,   cendrées  à  leur  extrémité.  Les 


L  A  M 

patccs  font  ojùurcment  fenugiiieiifes ,  annulées  de 
cciijié, 

LIIc  fc  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Geoffroy. 

lyL^K'.t.  fronticornc. 

Lamia  froaticornis. 

Lamia  thorace  fpinofo  j  frottis  cornu  forrecio  , 
api.i  emargt.taco  ,  rccurvo  i  anunnis  longis.  Fab. 
Syec.  iif.  tom.  i.  p.  litf.n".  i..—Mant.inJ'.  tom.  i. 
pag.  i}6.  n.°.  1. —  En:,  ou.  h'ifl.  nat.  du  inf. 
CAi'iucoKNr.  pt.  8.  fig.  f4. 

Ctrambx  fronticornls.  Lin.  Syfl.  nat.  edit. 
Cmd.p.  18:7.  «".  157. 

Cerambix  hlpunclatus.  DruRV./;/.  i,  tah.  y. 
h-  i- 

Elle  cftdc  la  grandeiirde  la  Lamic  textor.  Les  an- 
tennes fon:  feiiugmeufes  ,  oblcurcs^  un  [eu  plus 
longuçs  Cji;e  le  coips,  avec  rcxtréiiiiié  de  cliaque 
article  plus  obfcur.  Tout  le  corps  eil  d'une  c-  ulcur 
ferr;i^-nsu(c  obfcure.  La  tête  de  l'ua  des  deux  fcxcs 
eli  ainr-e  dune  corne  afîcz  grolle  ,  terxniéc  par 
deux  pctiic:  ép;nes  recouibics  Le  corctîet  eft  un 
peu  ini'<j;al;  il  eil  armé  d'une  épine  de  chacjue  côté  , 
&■  il  a  l'es  côtés  jaunes,  entre  l'é.'ine  &  les  pattes. 
L'éculTon  ell  arrondi  poftcrieurcnient.  Les  éiytrcs 
ont  vers  leur  milieu  une  tache  noire  cntoiuée  d'un 
cercle  jaune  ,  &:  une  t.iclie  jaune  eu  arriére  un  peu 
vers  le  bord  antérieur:  un  peu  en  avant  vers  le 
bord  antéiieur,  il  y  a  une  petite  r.iche  noire  en- 
tourée à  moitié  d'un  cercle  jaune.  L'cxtteinité  des 
élytres  cft  arrondie.  De  chaque  côté  de  la  poitrine 
il  y  a  une  large  raie  qui  efl  la  fuite  de  celle  du 
corcclet  i  elle  cft  courte  &  ne  va  p.;«  juf.jU'au  bout 
de  la  poitrine.  Les  pattes  font  de  la  couleur  eu 
«orps. 

L'autre    fexc  n'a  point  de  cornes  à  la  tête. 

Elle  fe   trouve    au  Cap  de  Bcnne-Eîpéiance. 

Du  cabinet  de  M.  Bancks. 

16.  Lamie   pieds -cornus.. 

Lamia  pcdicornis. 

Lamia  thorace  elytrifqite  fpiriofis  ,•  fcmorlhus  cn- 
rcis  cornutii.  Fab.  Syfl.  cnt.  pag.  70.  «''.  i. — Spcc. 
inf,  tom.    I.  pag.   ziS.   n".  5. — Maru.  inf.   tom.  i. 

pag.    i}6.   n" .    5.  Ent.    ou  li:(i.  nat.  des    inf. 

CAPMCOHNt.  pi.  16. fig.    119. 

Cerambix  pcdicornis.  Lin.  Syfl.  nat.  cd.  Gmcl. 
pag.  iSiy.  n"-  148. 

Elle  eft  d'une  grandeur  moyenne.  Sa  tête  cft 
grife.  Les  antennes  d'une  longueur  médiocre  font 
velu:s.  Le  corcelet  eft  giis  ,    arrondi,  poitaiic  fur 


L  A  iM 


4)'P 


le  dos  iix  épines  droites  mais  courtes.  L'ecullon  efl 
fans  épine.  Les  élytres  font  grifcs  avec  une  tache 
marginale  ,  lunaire  ,  &  une  bande  cendrée  dans  le 
milieu  ;  elles  onr  a  leur  bafe  pluficurs  cpaies  brunes, 
Jioucs  iS;  couiies.  Les  pattes  font  griles  ,  avec  une 
épine  alloiiLce ,  aiguë  ,  recourbée  ,  aux  jambes  aa- 
térieure;. 

Elle   fe  trouve  c'ans  la  NouvcIIc-Ho'lande. 

17.  Lamie  ponctuée. 

Lam  1 A  pur.iiator. 

Lamia  thorace  j pi  nofo  arra  ;  c'y  tris  albo  punc- 
latis  ;  aniep.nis  /ongis.  Fab.  iJen.  inf.  mant. 
pag.  130. —  Spec.itJ.  tom,  1.  pag.  zil,n°.  50. 
— Mant.  i:f.  tom.  ï.pog.  140.  n" .  39.  Ent.  ou  hifl, 
nat.  des  inf  Capricorne,  pi.  i.  fig.  50.  a.  h. 

Cerambix  pur.ii^ior.  Lin.  Sjfii.  nat,  cdit,  Gmd, 
pag.   1835.  n".    i7j. 

Cerambix  Jiincnfis.  Forster.  r:ov.  fpec.  inf. 
cent,  l.pag.  yj.n".  ',<>. 

Cera^nàix  farinofus.  D  R  U  R  Y.  inf.  1.  tab.]}, 
fis-  4- 

Les  a:,tennes  font  plus  longues  que  le  corps  ;  elles 
font  noires  avec  la  bafe  de  chaque  article  pâle.  Le 
corcelet  eft  arrondi  ,  épineux  ^  noir.  Les  élyties. 
lont  noires  ,  marquées  de  points  blancs  ,  chagri- 
nées à  leur  bafe.  Les  pattes  font  noues. 

Elle  fc  trouve  en  Chine. 

18.  Lamie  fourreau. 

La3iia   vaginato'. 

Lamia  thorace  fpincfo  ,  riigofo  ,  n'gra  ;  e'^iris 
emarginatis,/crruginiis i  an:e::n;s mediocrii-i.  Fab. 
Manc.  inf.  tom.  i.pag.  156.  n'^.  ii. 

Cerambix  vaginator,  LiM.  Syfl.  ::ut.  edii.  GmtL, 
p.  1851.  n".  lOj. 

Elle  cft  grande.  Les  antennes  tor.t  fcrrugineufes , 
comprimées,  de  la  longueur  du  corps.  Le  corcelet 
eft  raboteux  ,  noir ,  armé  d'épines  aiguës.  L'éculloa 
efl  velu  ,  cendré.  Les  élytres  font  lilies  ,  ferrngi- 
neufeSj  bcllues  à  leur  baie  ,  échancrécs  à  leur  lom^ 
met.  Le  corps  ell  velu  ,   tendre  en-deflous. 

On  la  trouve  d.i:.s  les  LiJcs  orientales. 

19.  Lamie  fubc:ulce. 

Lamia  fuhoceluua. 

Latr.ia  fafca  ;  ihûrace  fpïnofo  y  maciiLis  fubocet- 
laiiLus  maa  us  ,  a.y.  ,i:s  ■otundacis  ,  numenijis.  Enc^ 
ouhul.  na:.  aes  inj.  CAPRICORNES,  f/.  Z. 
pg.  v^..a.h. 

Elle    rericraLlc  à  la  L.;n.rle  poré";u?c.  mais  «lis  iS 
M  m  m  i 


400 


L  A  M 


un  peu  fias  petice.  Elic  eft  p;<'n.'rAlemîr.t  d'im  brun 
imiron  foyenx.  La  tête  cft  h'Ie  ,  marcju'i^  de  cit-c| 
taches  blanchâtres,  deuï  a'l(.nf;fccs  à  la  ba'e  dcf. 
mandibules  ,  deux  autres  dcrri>;re  les  antennes  cjui 
le  continuent  fur  les  côtés  du  corcckc  &  de  la 
poitrine  ;  une  cinquièine  allongée  entre  les  deux 
antennes,  c;ui  Ce  contint- e  fur  ie  dos  du  corrcht.  L; 
corcelet  cft'un  peu  raSotcux  ,  .-irnié  de  d;;ux  fortes 
épines  latérales.  Les  élytrcs  font  d'un  brun  ma. ion 
avec  des  reflets  foycux,  mar.^iu'es  de  beaucoup  de 
taches  rondes,  grandes,  jaunâtres,  cntoarées  d  un 
très  petit  cercle  blanchâtre. 

Elle  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  d'Orcy. 

20.  Lamie  cruciée. 
Lamia  cruciata. 

Lamia  thorcce  fpinofo  ,  nigra  ;  coUopteris  cruce 
média  alha.  Fab.  Mant.  inf.  tam.  i.p.  140.  n".  45. 

Cerambix  cruciatus.  LiN.  Syfl.  nat.  edh.  Gmet. 
pag.  1835./!».  .78. 

Cerambix  cruciaius.  ?.\ll.  I-on.  inf.  rojf.  i.  tab.  F. 

1  Cerambix  crucifer.  Le  pechin  le.  i.  pag.  ijS. 
tab.  lo-fig-  8. 

Elle  a  le  port  de  la  Lamie  fuligiaeufc  ,  mais  elle 
eft  plus  grande.  Les  antennes  font  courtes  ,  noires. 
La  tête  elt  noire.  Le  corcelec  eft  fortement  épineux; 
il  eft  noir  avec  une  ligne  blanche  dans  fon  milieu. 
Les  élytres  (ont  noires  ,  avec  une  large  bande  fu- 
turale ,  &  une  autre  tranfvcrlale  &  courte  de  la 
même  couleur.  Les  pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  dans  la  RulTie  auftrale. 

21.  Lamie  frangée. 
Lamia  fimbriata, 

Lamia  tkorace  rotur.dato  ,  fpinofo  ,  nigro  ,  li- 
nc'is  tribus  albis  ,  clytris  f.ijiiis  duabus  macuhfque 
atbis.  Ent.  eu  hifi.  nat.  des  inf.  Capricorne. 
pi.  i9-fig-  '45- 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Lamie  textor.  Les  an- 
tennes font  obicures  ,  un  peu  plus  longues  que 
le  corps.  La  tête  eft  noiiâtre  £:  marquée  a  fa  partie 
fupérieure  de  trois  lignes  blanches.  Le  corceict  eft 
arrondi,  épineux,  noirâtre,  avec  trois  lignes  lon- 
gitudinales blanches.  Les  élytres  font  noir.îtres , 
avec  deux  bandes  irrégulières  frangées ,  des  points  & 
des  taches  blanch.îtrcs.  L'extrémité  eft  munie  de 
deux  petites  dents.  Le  dellous  du  corps  &  le  s  partes 
ont  noirâtres. 

Elle  fe  trouve 


Pu  cabinet  du  prince  d'Or-inge, 


L  A  M 

11.  Lamiï  hirtipède. 

Lamia   hirtipes. 

Lamia  thorace  acute  fpir.cfu  '.ul.crci.lmoqic  :  cly- 
tris punchs  elevasis  fcabris.  Ent.  ou  hifl.  nat.  ues 
inj.  Capricorne,  pi.  10.  fig.  1^6, 

Elle  cil  à-pcu-près  de  la  grandeur  de  la  Laniie 
frangée.  Les  antennes  foiit  noires,  plus  longues 
que  le  corps.  La  :ête  eft  noirâtre.  L-:  corcelet  elt 
obfciit  &  armé  d'une  forte  épmc  de  chaque  côté  , 
un  pou  avancée,  a'guë  ,  qu'dquefois  couveitc  d'un 
duvet  roulVàt'e.    La    pai'ic    fnpéricijre    eft    mnnie 


de   deux    tubcrcuics 


prc  qu  epm 


font  obfcures  bidentécs  Se  munies  d'un  grand 
nombre  de  perits  tubercules  arrondis.  Le  delTuus  du 
corps  &  les  pattes  font  obfct;is.  Les  tatfes  an;é- 
licuis    fo.1t  tiès  velus. 


Elle   fe   trc 


dan 


Irdes  orientale». 


Du  cabinet  de  M.  Raye. 

1 3 .  Lamie  réticulée. 

Lamia  rciicu'.ator, 

Lamia  thorace fpinofo  ,  nigra  ;  tkorace  e'ytrifque 
falvis  i  thorace  nigro  lineato  ;  elytris  reticulatis. 
Fab.  Spec.  inf.tom.  \.p.  119.  n'^ .  16. — Mant.  inf. 
tom.  l.pag.  157.  n",  19.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des  inf. 
Cap.ricorne.  pi.  \i.fig-  85. 

Cerambix  reticulator.  L.'N.  Sy(i.  nat.  (dit.  Gmel. 
pag.  1831./;".   160. 

Elle  eft  un  peu  plus  épaille  que  la  Lamie  futor.  Les 
antennes  [ont  de  la  longueur  du  corps.  Elles  font 
fauves  avec  le  premier  &  le  fécond  article  noir; 
le  trcilitme  eft  terminé  par  un  faifceau  de  poils 
ncàrs  ;  le  qu.itrième  a  aulli  quelques  poils  noirs  à 
fon  cxtrém:té.  La  tête  eft  noire  fans  taches.  Le 
corceict  a  une  épine  noire  de  chaaue  côté  ;  il  cfl 
fauve  en-delliis  avec  deux  raies  noires,  courtes, 
L'écufioH  eft  fauve.  Les  élyties  font  fauves  avec 
un  large  rcfeau  noir  ,  ou  noires  avec  beaucoup 
de  taches  fai^ves  ^  dont  quelques-unes  réunies. 
L'extrémité  de  chaque  clytre  eft  un  peu  échancrée. 
Les  pattes  &  tout  le  dcifous  du  corps  font  noirs. 

Elle  fc  trouve   dans  les  Indes  orientales. 

14.  Lamie  rayée. 

Lamia  vittator. 

Lamia  ,  thorace  fpinofo  y  elytris  dnereo  pulve- 
ralcntis  ,  -vlttis  duabus  jiavis  ,  nigro  marginatis, 
Fab.  Syfl.  ent.  pag.  175.  n'*.  ii. — Spec.  inf.  tom.  i. 
p.  119.  n".  18.  — Mant.  inf.  tom.  1.  fag  i^S. 
71°.  11.   Ent.  ou  hiJl,  nat.  des   inf.   Capricornes. 

1  /"'•  ^5-k-  '04- 


L  A   M 

Ceraml/ix  vhtator.  LiN.  Syfl.  r.iU,  cdîl.  Gmel. 
p.ig.  iSjl.n°.  i6î. 

Ccrambix  incani:s.  FoRSTeR.  nov.  ffcr.  inf.  i. 
p.  jS.  n".  5S. 

Petiv.GazOOPH.  lab.    14./^'.  6. 

Elle  relfcmWe  pour  la  foime  &  la  grandeur  à 
la  La'iiic  cordonnière.  Les  antennes  font  noires  à 
leur  baie  ,  bianclics  cnfuite  ,  avec  l'cxtrémitt  de 
chacjuc  article  obrciite.  Elles  font  un  peu  plus 
longues  que  le  corps.  La  tète  eft  blanche  avec  les 
yeux  r.oirî  &  quatre  raies  noires  longitudinales.  Le 
corcelet  ed  rpmcux;  il  eft  blanc  avec  trois  raies 
noires.  L'éculfon  eft  blanc  &  arrondi  pcftéiieurc- 
nient.  Les  élytres  f-nt  blanclus  ,  avec  deux  raies 
longitudinales  jaunes  fauves  far  chacune  ,  bordées 
des  deux  côtés  par  une  ligne  noire  élevée.  On  voit 
à  la  bafe  des  élytres  quel  lUcs  points  roirs  lui- 
fans.  Le  dclfous  du  corps  eft  blanc  avec  un  peu  de 
jaune  fauve  fous  le  corcelet  &  a  la  bafe  des  cuilTcs. 
Il  y  a  au  milieu  du  ventre  une  raie  obfcur;.  Les 
pattes  font  grifes  avec  un  peu  de  jaune  fauve  aux 
cuilles. 
Elle  fe  trouve  fur  ks  riva^^es  du  golf.;  de  Campèchc. 

zy.  Lamie  fcabreufe. 

L.iMtA  fcabrator, 

Lamia  thorace  f.  inofo  fubttfl :cea  ,  elytris  pur.:- 
lis  atris  bufcos  fcab^is.  f  Ab.  Spcc.  irij.  tom.  \, 
pag.  114.  «".  46. — Mani.  inf.  tom.  i.  pag.  ij^t. 
n".  61.  Ent.  ou  hijl.  nue.  des  inf.  Capricorne. 
pl.  ].  fig.  14.  a.b. 

Cerambix  fcabrator.  ]_iii,  Sy'JÎ.  nat.  edit.  Gmil, 
pag.    1818.  n",  144. 

Les  antennes  font  à-peu-piès  delà  longueur  du 
corps.  EUes  font  cendrées  ,  avej  i  cxtrénuté  des  ar- 
ticles none.  La  tête  cil  teliacée  ainfi  que  le  corcelet 
fortement  épineux.  Les  élytres  font  de  la  même 
couleur  ,  maiscouvcites  à  leur  bafe  de  points  noirs. 
Elles  font  en  général  chagrinées  ,  prcfque  éch.;n- 
crées  à  leur  extrémité  ;   le  bord  interne   eft  sigii. 

Elle  fe    trouve  dans  les  Indes  orientale.', 

1.6.  Lamie  rude. 

Lamia  rudis. 

Lumia  thorace  fpincfo ,  grifea  ;  thorace  tuber- 
culis  tribus  ;  ely.r  s  bafi  Jtabris  ,  apice  uni- 
dentatis.  Ent.  ou  liifl.  nat.  des  inf.  Catricor.ve. 
p[.  ij.fig.  Iz8. 

Elle  refTcmble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  la 
Lamie  fcabreufe.  Tout  le  corph  eft  d'une  couLur 
canelle  claire  ,  couvert  d'un  duvet  court  grifacre. 
Les  antennes  font  plus  l.,ni!^ues  que  le  corps.  Les 
antennules  font  fauves  hliformes  ;  le  dernier  article 
eft  letrainé  en   pointe.  Le  corcelet  a  de  chaque  côté 


L  A   M 

un    tubcrciî'c  en  forme  d'^nine 


461 

fut  fa  p.;rtie  f..' 
pcricure  trois  aiities  tiibc-c.i'es  dirpofés  en  triangle  > 
lovigeâtrcsàleur  fomme:.  L';cL'i:a:!  eft  rrianglilaue' 
prelque  arrondi  ponériciirc.-.ient.  Le.  el}ti-es  depiii^ 
leur  bafe  ,  juf  jues  vers  le  niiltcu  ,  font  ma'quéi^ 
de  plufieurs  points  rougeâ«-cs  ,  iHcvés  ;  elles  foii^ 
terminées  chacune  par  un;  épine.  Le  dclTous  du 
corps  eft  de  la  mêp.ie  couleur  que  le  diffus.  Les 
pattes  font  également  d'une  couleur  ca  elle.  Les 
cuilfcs   font  rei.flées. 

Elle  fe  trouve 

Du  mufeum   britannique. 

17.  Lamie  marbrée. 

L.i.MiA   marrr.orea. 

Lamia  thorace  fpinofo  fcabro  y  corport  nigro  cl- 
ne>eoque  varugato  i  antennis  médiocibus.  Ent.  ou 
hift.  nat.  des  inf.  Capricorne.;?/.   1.  fig.  9. 

Les  antennes  font  à  peine  de  la  longueur  du  corp^i; 
cl'cs  font  noires  avec  les  premiers  articles  cendrés. 
La  tête  eft  méangée  de  noir  &  de  cendré.  Le  corcelet 
ell  arrondi,  épineux  ,  très  -  raboteux,  n:iélangé  de 
nor  6c  de  cendré.  Les  clyrrcs  fon:  fortement  poln- 
tillées,  raborcufcs  à  leur  bafe  ,  mélangées  de  noir& 
de  cendré.  Le  dclTous  du  corps  &  les  pattes  font 
mélangées  de  noir  &  de  ccnd;é. 

Elle  fe  trouve  à  MaJagîfcar. 

Du  cabinet  national. 

18.  Lamie  ambularor, 

Lamia  ambulator. 

Lamia  thorace  antice  utrinque  bifoinofo  ;  cerpo'e 
nebulofo.  Fa B.  5y/î.  ent.  pag.  171.  n*^.  4.  —  Spcc. 
inf.  tom.  1.  p.iij.  n^,  6.  —  Muj::.  inf.  tom.  1. 
pag.  I  jé.  no.  6. 

Cerambix  amiu'ator.  Lin.  Syjî.  nat.  edit.  Gmel. 
p.    l8z8.    n".   141. 

Petiv.  Gazoph.  tab.  17.  fig-  6. 

Elle  eft  de  la  même  forme  qie  la  Lam'c  textor. 
Les  antennes  (ont  de  la  longueur  du  corps.  Le  cor- 
celet eft  arrondi ,  couleur  marron  ,  nuage  de  cendré  ; 
il  eft  armé  antérieurement  de  deux  épines  qui  (ont 
l'une  fur  l'autre.  Les  élytres  font  mélangées  de  mar- 
ron &  de  cendré. 

Elle  fe  trouve  dans  les  ifles  de  Luçon. 

19.  Lamie  textor. 

Lamia  textor. 

Lamia  thorace  fpinofo  ;  e'ytris  conVtxis  ,  atris  , 
untennis  mediociibus,  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  I71. 
n°.  ^.——Spec.  inf.  tom.  1.  p.ig.  z,j.  n^.  7. — 
Mant.  inj.  tom.  i.  pag  156.  n".  7.  Ent.  ou  hifl 
nat,  ttef/n/.  Capricorne,  p/,  6.  fig.  ,?•«.  b.c.  à.e 


4<^2 


L  A  M 


Cerami.^x  ttxtor  thoracc  fplnofo  ;  tlytris  ohtujis  , 
ccnvsxis,  nuis  punCiat.s  ;  antctinis  mediocrdus.  LlN. 
Syft.nat.  (dit.  ii.pag.  619.  n".  ^\.—Faua.  fu<:c. 
n".  6^6. 

Cerambix  ater ;  elytris  punciis  ehvatis  ;  antenms 
corpore  bnvioribus.  GeOFF.  H'ft.  des  inf.  lom.  1. 
p.  zoi.  n".  3. 

Le  capricorne  noir  chagrin.'.  dOTt.Iùid. 

Cerambix  fordide  ni^er;  yuuBis  elevatis  fparfmy 
antennis  Cdjju  ,  corporis  /onghudiitcmfuUquanci- 
t>us.  Uddm.  Dljf.  19. 

Cerambix  texCor.  FOURC.  -Enf.  par.  t.  l.  pag,  74. 
«<'.  3. 

Cerambix  lextor.Sco?.  Ent.  carn.  164. 


ScHAEïF.  Icon.tab.  10.  fig.l. 
Bergstr.  NomcncL  1.5.8.  tac 


fig.  8. 


Cerambix  nigro  rugofus  ,  tkorace  fpinofo  nigro 
opacus,  antennis  hrevicribus  crajjîs ,  elytris  convexis. 
Dlg.  Mém,  inf.  tom.    ^.  pag.  64.  n".  5, 

Elle  a  environ  quatorze  lignes  de  long  fur  fîx 
&  demi  de  large.  Elle  eik  entièrement  noire.  Les 
antennes  ne  font  point  fi  longues  que  le  corps  dans 
les  fcme.ks,  mais  elles  l'ont  beaucoup  plus  longues 
dans  les  m.îles.  La  têie  eft  d'un  noir  matejchagrinée 
Le  Gorcelec  eft  arrondi  ,  noitâtrCj  chagriné,  armé 
lur  chacun  de  l'es  côtés  d'une  forte  épine.  Les  dy- 
tres  font  noues,  chagrinées ,  mais  moins  mates  que 
la  tête  &  le  corcelet;  elles  font  quelquefois  nuagées 
d'un  peu  de  cendré.  Le  deiîous  du  corps  elt  entiè- 
rement noir  ainfi  que  les  partes.  Les  quatre 
jambes  poÛérieures  ont  un  petit  tubercule  fur  la 
partie  moyenne  de  leur  aiête  antérieure. 

Cette  Lanaie  fe  trouve  en  Europe  ,  aux  environs 
de  Paris,  fur  les  troncs  d'arbres. 

30-  Lamie  ftcrnutatoire. 

L.iMi.iJlcr/iutiitor, 

Lamid  thorace  fpinofo;  elytris  bjfi porofj  ;  an- 
tcnn-s  médiocnbus.  1' ab.  Syjl.  ent.  p.  lyi.  n",  7. — 
Sp.  inf  tom.  I.  pag.  1|8.  n«.  11. — Munt.  inf. 
tom.    1.  pag.   137.   n".    15. 

Ceramhix  flernutator.  Lin.  Syjl.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.   1831.  n".  170. 

Elle  relfemble  à  la  Lamie  tex;or  ,  mais  elle  efl 
un  peu  plus  grande.  Les  antennes  font  noirâtres 
avec  le  dernier  a'ticle  aigu.  Le  corcelet  cil  trés-épi- 
iieuXj  raboteux  en-dc(1us.  Lcsélytres  font  obtufcs  , 
noires  ,  marquées  à  la  bafe  de  grands  points  enfoncés 
&  inégaux.  Le  corps  cil  couvert  cn-delfous  d'un  du- 
vet fauve. 


L  A  M 

3 1. Lamie  gmtura'c. 
LAMi.ignidrator. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  elytris  teflaceis  ,  alha 
irroriitis,  bafi  punciis  elevatis  fubris.  F  A  B.  Syft, 
ent.  pag.  171.  r.". 8. — Sp.  inf.  tom.  l.pag.nZ. 
n".  IJ. —  Munt.  inf.  tom.].  pag.  157.  «"*.  .14^ 
Ent-  ou  hift.  nui.  ues  inf  CaPkkoRMî.  fl.  «5. 
fie-  ?-• 

Cerambix  gunurator,  hill.  Syfl.nat.  ed  t.  Gmel, 
pag.  1851.0^.  171. 

Elle  reflemblebcrucoup  à  la  Lamie  fcabrcufe.Tout 
le  corps  elt  d'unecouleiirteltacée.  Les  antennes  man- 
quent a  moitié  a  l'iiidividu  que  l'on  diciit,  mais 
elles  paroilfent  être  .i-peu-près  de  la  longueur  du 
corps.  Tout  le  corps  cil  couvert  d  un  duiet  rouf- 
fâtre  très  -  court  La  tête  a  une  ligne  longitudinale 
peu  élevée  ,  glabre.  Le  corcelet  a  de  chaque  côré 
une  petite  épine  dont  le  fommet  elt  rougcâtic  ,  & 
une  ligné  tranfverfale ,  élevée,  un  peu  ridée  a  fa 
paitie  fupérieure.  L  cculfon  tll  coupe  poftéricure- 
ment.  Les  élyties  lont  parfcmées  de  petits  points 
blancs;  elles  on:  a  leur  bafe  plufieurs  points  allez 
gros,  élevés,  arrondis,  glabres,  rougeâtrcs.  Leur 
extrtmité  elt  arrondie.  Le  dellous  du  corps  eft  lem- 
blable  au  dcflus  pour  la  couleur  ,  mais  la  poitrine 
eft  couverte  d'un  duvet  très-court ,  blanch.ître.  Les 
pattes    font  finiples  &  de  la  couleur  ducot^s, 

Elie  fe  trouve  en  Afii.]uc. 

5 1.  Lamie  obfcure. 

L.-iMj.-i  cbfcura. 

Lam!a  thorace  fi inofo  ,  rugofo  ;  elytris  hafi punc- 
tatis  ;  corpore  fujco  -y  antennis  mcdiocnbus,  Ent  ou 
hiji.  nat.  dzs  inf.  Capricorne,  pi.  S.  fig.  55.  6' 
pi.  j8  fig.  157. 

Les  antennes  font  d'un  noir  cendré  ,  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Tout  le  corps  eft  d'une  couleur 
cendrée  noirâtre  Le  corcelet  elt  raboteux  ,  &  armé 
de  chaque  côté  d'une  épine.  Les  élytres  font  ra'oo- 
teufes  i  pointiUées  a  leur  bafe  ,  arrondies  à  leur  ex- 
trémité. Les  pattes  Ibnt  de  la  couleur  du  corps. 

Elle  fc  trouve  au  Sénégal ,  d'où  elle  a  été  rap- 
portée pat   M.  Geofttoy  jeune, 

55.  Lamie  brune, 

Umia  fufca. 

Lamia  thorace  rotundaco  ,  multifpinofo  5  cor- 
pore fujco  ■  cinereo  ;  antennis  mediocrtbus.  Ent.  ou 
hiJl.  nat.  des  mf.  CArKlcoRNhS. pi.  4.  fig.  ij. 

Elle  rcflemble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  la 
Lamie  obfcuie.  Les  antt-nnes  font  obfcuies  ,  a- 
peu-prèsdela  longueur  du  corps.  Tout  le  corps  elt 
d'une  couleur  cendrée  uoiriitte.  Le   corcelet  ell  ar- 


L  A  M 

tonJi  ,  mun!  de  deux-  cpiiies  courtes  de  chaque 
côté  &i  de  cinq  cubcrculcs  à  fa  partie  fupéricure. 
Les  élytrcs  font  peu  rabotcufes  &  leur  extrémité 
cil  arrondie. 

Elle  fe  trouve  au  Sénégal. 

Du  cabinet  national. 

54.  Lamie  bronzée. 

Lamia  brunnea, 

Lamid  hrunnea-.,  thorace  tnfrînofo  ;  elytns  grifeis 
truncatis  ;   antennis  coiiiprejjis  ,  brcvio;ihus. 

Fors  T.  Nov.ffec.  inf.  1.  p.  57.  n'".  37. 

Drvky.  I^f.com.  i.tab.  ^y.fig.  1.    ■ 

Ceram-ix  pcnfylvanicus  rufu  fufcus,  thorace  utrin- 
gui  !'iJy!,toJo ,  yeciore  tomcniojo  futvo  ,  anteanis 
tncd:OLr:!iUS.  Dr.  G.  Méin.  inj.  lom.  ^.p,  jp.  «'.  5. 
tah.  >^^.fig.  15. 

Ceramiix  èrurncus. LiN.  Syfl.  nat.  cdit.  G-r.el. 
pag.  iSiS.  n".  14:. 

La  tête  efl  de  couleur  marron.  Les  yeux  font 
noirs  j  fales.  Lis  antennes  font  environ  les  deux 
tiers  de  'a  lonti^ucur  de  1  infcde.  Le  corcelet  cft  un 
peu  obfcur  ,  .arrondi,  &  bordé  de  trois  petites 
épines  de  chaque  côté.  L'écuilon  cft  demi  -  ovale. 
Les  élytres  font  couleur  de  marron  clair  ,  bordées 
&  plattcs  ;  elles  font  linéaireSi  l'abdomen  &  les  pattes 
font  tougeâtres  ,   lilles. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle- Yoïk. 

Ne  (eroit  ce  point  un  l'rione  i 


4^3 


!iE  chatouilleufe. 


La  M 


Lamla  thorace  fpinofo;  e'ytris  cinereo ,fufco  gtaiL- 
coque  ncbulofii  ;  antennis  iangijfîmis  ,  rufis.  Fab. 
Syfl.  ent.  p.  ijl.  ri°.  i  i. — Sp.  inf.  tom.  1.  p.  \iy. 
n".  17.  —  ManC.inf.  tom.  1.  p.  157.  ^".  11.  Ent. 
ou  k'Jl.  nat.  des  in/.  Capricorne.;'/,  ij.fig.  109. 

Ceramhix  t'itillator.  LiN.  Syfl.  nat  eait.  Gmel. 
pag. i$il.n^. 161. 

Elle  relTemble  entièrement  pour  la  forme  &  la 
STiandcur  a  la  Lamie  cordonnière.  Les  antennes  font 
tiriTugineules  ,  brunes  ,  une  rois  plus  longues  que 
le  corps.  Tout  le  corps  ,  excepté  les  élytres,  eft 
ferrugineux  brun  &  recouvert  d'un  léger  duvet 
court  ,  cendré.  La  tète  a  une  ligne  longitudi- 
nale enfoncée  entre  les  deux  antennes.  Le  corcelec 
a  une  épine  de  chaque  côté.  L  éculfon  eft  arrondi 
poftérieurement.  Les  élytres  font  mélangées  de  brun 
de  rouilâtre  U  de  gnfàtre.  Les  pattes  font  fertugi- 


L  A  M 

neufes ,    brunes,   recojvcries  d'un    c'uve:    ccnd:c 
très-court. 

Elle  fe  trouve  en  Caroline. 

Du  .Mufeuni  Britannique. 

56.  Lamie  de  'a  Caroline. 

Lamta   caroihunjîs. 

Lamia  thjr.tce  ÇAr.oj'o  ,  nigro ,  rufo  irrorato  ;  c/y- 
tr.sf:.J'0,  cir.i:reo  giij-.oqiie  varitgato.  Ent  ou  hifl, 
nat.  des   inf.  Capricornes.^/,  ii.fig.  88. 

Elle  refTemblc  entièrement  pour  la  forme  &  la 
grandeur  à  la  Lanii;  chatouilleufe  ,  mais  elle  eft 
moins  roulle  &  les  antennes  font  moins  longues.  Les 
antennes  font  cendrées  ,  -un  peu  [-lus  longues  que 
le  corps.  La  tête  eft  noire,  couverte  d'un  duvet 
roux.  Le  corcelet  eft  armé  d'une  épine  fur  cl.a.uu 
de  fes  côt^s  ;  il  eft  noir  li:  couvert  aulli  d  un  duvet 
loux.  Les  élyties  font  généralement  d'un  brun  lui- 
lant  avec  des  points  excavés  ;  elles  font  nuagées  de 
quelques  pla.jues  de  brun  ,  de  cendré  &  de  giis 
mate  ;  on  remarque  principalement  vers  leu:  tiers 
antérieur,  deux  plaques  quarrées  &:  accolées.  La 
poftérieure  eft  btune ,  l'antéiieuic  cft  giile.  Les 
tlytrcs  font  terminées  du  cô;é  de  l.i  futur,  p„r  une 
petite  pointe  Les  pattes  font  noires  ,  couvertes 
d'un   duvet  cendré. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Caroline  du  fjîJ 

Du  cabinet  de  M,  d'Qrcy. 

iij.  La.mie  plumenfe. 

La.i:i.~:  i lurr.ofj. 

Lamid  thorace  fvinofo  ,  fifc:  ;  antennarr.m  ar:i-^ 
rulo  quar:o  f.ifciculato ,  pi'.ofo.  Er.t.  oukfl.ajt, 
des  inJ .C\PracoRKE,  f/.  10.  _/%.  151. 

Les  antennes  font  obfcures ,  de  la  longueur  da 
corps  ,  avec  l'extrémité  du  quatrième  article  ,  cou- 
verte par  une  houppe  de  poils  bruns.  Le  corcelec 
eft  armé  d'une  épine  de  chaque  côté.  Tout  le  corps 
eft  obfcur. 

Elle  fe  trouve  dans  les  Inôes  oricntaîef. 

Du  cabinet  de  M.  Raye. 

58.  Lamie  formofe. 
■  Lami  A  formofa. 

Lamia  thorau  fpinofo  ,  nigro  ,  utiinque  ferrugi' 
neo\  elytris  mACuits  quatuor ^  purciisfex ,  api:cjir- 
ruginea.  Ent.  ou  hifl.  nat.  aes  inf,  CAPRicci;:;^. 
fl.  ^o.fig.  155. 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  la  Lamie  noble.  Les 
antennes  font  a  peine  plus  longues  que  le  corps.  Elles 
font  noires  avec  la   bafe  des  anneaux  cendrée.  La 


464 


L  A  M 


tèice(înoire,avec  tout  le  front  ferrugineux.  Le  corce- 
icc  eft  épineiiic  noir, avec  une  grande  tache  ferrugiiieufc 
àe  chaque  côté.  Les  e'iytres  font  noi:es  avec  deux 
bandes  jaunes  inteironipues  a  la  future,  trois  points 
blancs  fur  chaque  ,  dcrnèie  les  bandes  &  l'extrémité 
fernigineufc.  Le  deffous  du  coips  eft  noir  avec  (ix 
taches  ferrugineufes  £:  quelques  points  blancs  fur 
l'abdomen.  Les  pattes  font  noires  avec  quelques 
taches  blanches  à  la  bafe  inférieure  des  cuillcs. 

Elle  fc  trouve 

Du  cabÏDct  de  M.  Hohhuyzen. 

39.  Lamie  noble. 

Lamîa  nobilis. 

Lamia  ihorace  fpinofo  ,  atro  ,  margine  flavo  ; 
elytris  atris  ,  fafciis  tribus flavis  pundifquc  duobus 
a/bis  FaB.  Manc.  inf.  tom.  i.p.  ij8.  n° .  31.  Ent. 
ou  ktft.  nac.  des  inf.  Capricornes./;/.    11. 

h-  76. 

Cerumbix  nobilis.  LiN.  Syfl.  nat.  edlt.  Gmel. 
pag.   1830.  n9.   156. 

Elle  rcflcmble  à  la  Lamie  bifafciée.  Les  antennes 
font  noires,  de  la  longueur  ducorps.  La  tête  eft  noire, 
avec  une  tache  frontale  &  deux  oculaires  jaunes. 
Le  corcelct  eft  d'un  noir  foyeui  ,  avec  une  bor- 
dure jaune  antérieurement ,  blanche  poftérieurc- 
ment  ;  il  a  une  épine  noire  vers  fa  bafe.Lcs  élytrcs 
font  noires  ,  foyeufes  ,  avec  une  bande  interrompue 
vers  leur  bafe,  une  autre  finuée  dans  leur  milieu, 
&  une  troifième  fort  interrompue  aient  extrémité. 
Il  a  deux  points  blancs  entre  la  féconde  &  la  troi- 
sième bande.  Le  corps  eft  jaunâtre  en  dellous.  Les 
jambes  font  noires  fupéneurcment. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

Du  cabinet  de  M.  Hunter. 

40.  Lamie  belle. 

Lamia  pulckra. 

Lamia  thorace  fpinojo  ,  nigra  ,  antice  fjfciis  , 
pcfiice  punclis  viridibus  ;  elytris  bafi  mucronatis. 
Fab.  Syfi.  en:,  pag.  171.  n°.  (,. — Sp.  /./.  tom.  i. 
p.ll-j.  n'^.  8. — Mant.  inf.  tom.    l.pag.  1^6.  n'\  9. 

Cerùmbix  pulcher.  L  1  n.  Syft.  nat.  edii.  Gmel. 
pag.    i85i.   /2«.   \66. 

Ceram6ixpulcAer.DB.URV.  Inf  i.tab.  ^i.fig.6. 

Elle  ert  grande  comme  la  Lamie  cordonnière. 
Les  antennes  font  noires  ,  de  la  longueur  du  corps. 
La  téie  eft  verte,  rayée  de  noir. 'Le  ccrcelct  eft 
épineux,  vert  ^  avec  plufieurs  bandes  noires.  Les 
élytres  font  d'un  noir  vert  ,  avec  deux  ou  trois 
bandes  à  la  b-ife  &  cnl'uite  des  taches  vertes.  L'an- 
gle externe  de  la  bafe  ell  mucroné.  Le  dellous  du 


L  A  M 

corps  eft  veitavcc  la  bafe  des  anneaux  de  l'abdo- 
men noite.  Les  pattes  font  vertes  ,  rayées  de 
noir.    -, 

Elle   fe   trouve  en  Afrique. 

Du  cabinet   de  M.  Raye. 

41.  Lamif  royale. 

Lamia  regalis. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  viridi  fafciato  ;  elytris 
viriai  irroratis  macuiifque  tribus fulvis  Fab.  ^pec. 
inf.  tom.  I.  pag.  x\-j.n°.  9.  —  Mant.  inf  tom.  1. 
p.  1  jé.  n".  10. 

Cerambix  regalis  viridis  ,  elytris  ni  gris  ,  firiatis , 
viridi  punclutis  ,  maculifjue  tribus  rafo-aurantiis  \ 
antennis    lonphribus.     H  R  o  w  N.    iLuft.   tab    5c. 

Ceramb'x  regalis.  L  i  n.  Syjl.  nat.  edit.  Gmel. 
p.  1852.  «".  167. 

Elle  rcllemble  beaucoup  à  la  Lamie  belle.  Les 
antennes  font  noires  &  un  peu  plus  longues  que 
le  corps.  La  tête  eft  mélangée  de  noir  Se  de  vtrr , 
avec  une  tache  fauve  fous  les  yeux.  Le  corcelet  ell 
armé  de  chaque  côté  d'une  petite  épise.  11  a  al- 
ternativement des  bandes  noires  6c  vertes.  Lécullon 
eft  noif  &  triangulaire.  Les  élytres  font  noires  l-'  pat- 
femées  de  points  verts. Elles  ont  chacune  trois  taclies 
fauves.  Le  dellous  du  corps  elt  mclangé  de  noir  5c 
de  vert,  avec  une  fuite  de  taches  fauves  fur  les 
côtés.  Les  pattes  font  mélangées  de  non  U 
de  vert. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale. 

41.  Lamie  hottcntote. 

Lax'ia  kottentota. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  ruf.i  ;  elytris  aigris  faf 
cia  macuiifque  duabus  m.irginjibus  fanguiaeis.  Fa  b. 
Syjl.ent.  p.  ij).  n".  t^.—Sp.inf.  tom.l.p.  iio. 
1".  11. — Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  1  58.  n°.  lé.  Ent. 
ou  hiJl.Aut.  des  inj'.  Capricorne./:/.  4.  Jig.  ly. 

Cerambix  kottentota.  Lin.  SyJ}.  nat,  edit.  Gmel. 
pag.  1819.  «"•  151- 

Cerambix  punciatus  niger,  thorace  rufo  ,  elytiif- 
que  punctis  excavatts.  B  R  O  VV  N.  lllujl.  tab.  49. 
fS'  '• 

Elle  lefFerable  à  la  Lamie  du  Cap.  La  tète  eft 
noire.  Les  antennes  (ont  de  la  longueur  du  corps. 
Le  corcelet  eft  épineux  ,  chagrine  ,  oblcurénicut 
roax.  Les  élytres  font  noues,  avec  une  teinte  bron- 
zée ;  elles  font  traverlées  dans  leur  milieu  par  une 
bande  fanguine  &  ont  deux  taches  marginales  de 
la  même  couleur.  Les  partes  lont  iioites. 

On  la  trouve  au  Cap  de  Bonnc-Eipérance. 


L  A  M 

4;.  Lamie  grife, 
Lamia  grifator. 

Lamia  thorace  mutko  ,  grifea  ;  elytris  dorfo  pL- 
nis  ;  antennis  brevibus  ,viltofis.  F  a  B.  ManC.  inj, 
tom.    I.  pag.   156.  «°.  12. 

Cerambix  grifator.  Lin.  Syji.  nat,  edlt.  Gmel. 
pag    18  ji.  n'-'.  169. 

Elle  eft  d'une  grandeur  moyenne.  La  tête  eft 
grile,  immaculée.  Les  antennes  fon;  courtes,  velues. 
Le  coicelct  eft  gris ,  arrondi,  fans  épines.  Les  cly- 
tres  ibiu  grifes ,  avec  deux  tubercules  élevées  & 
comprimées  a  leur  baie;  leur  extrémité  eft  plus  pâle, 
elle  elt  armée  de  qucli]ues  épines,  courtes  ,  élevées  ; 
la  future  eft  également  élevée  Se  en  fcie.  L'abdonieu 
&  les    pattes  font  giis. 

Elle  le  trouve  à  Tranquebar, 

44.  Lamie  éthiopienne. 

Lamia  Athiops. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  atra;  elytris  faf dis  dua- 
bus  puncioque  apicis  /unis  ;  antennis  mediocribus. 
Fab.  Syft.  ent.  p.  174.  n°.  19. — Syec.  inf.  tom.  \ . 
pag.zzo.  n°.  z6.  —  Maat.  inf.  tom.  I.  pdi..  i;o. 
n".  ji.  Ent.  ou  htft.  nat.  des  inf.  Capricornis. 
pl-  l-fig-  1- 

Cerambix  Athiops.  LïN,  Syfi,  nat.  edit.  Gmel. 
p.iS;o.n°.  157. 

Elle  leffemble  entièrement  ,  pour  la  forme  &  la 
grandeur ,  à  laLamic  liottentote.  Tout  le  corps  eft 
noir  ,  velouté.  Les  antennes  font  de  la  longueui  du 
corps.  Le  corcelet  eft  armé  d'une  cpine  de  chaque 
côté.  L'écullon  elt  arrondi  poftérieurement.  Les  ély- 
tres  font  fouvent  d'un  noir  un  peu  bleuâtre  ,  Se  elles 
ont  deux  bandes  d'un  rouge  de  fang  ,  interrompues 
à  la  future  ,  une  petite  tache  oblongue  de  la  même 
couleur  vers  l'extrémité.  Cette  tache  manque  quel- 
quetûis.  Les  pattes   font  de  la  couleur   du  corps. 

Elle  fe    trouve  au  Cap   de  Bonne-Efpérance. 

4^.  Lamie  fafciée. 

Lauia  fafciata. 

Lamia  thorace  mutico  ,  atro  ;  elytris  bidentatis  , 
lafi  teflaceis  ,  apice  dtris  ,  fafcia  pallida.  Ent.  ou. 
hjft.  nat.  des  inj.  Capricornes,  p/.  14./^.  j8. 

Stenocorus  fufiatus,  Fab.  Spec.  inf.  tom.  I. 
p.  iiy.  II".  1^.  —^  Mant.  inf.  tom.  i.  p.  144. 
n".  14. 

Cerambix  africanus.  Lin.  Syft.  nat.  edit.  Cmel. 
p.  1860.  «?.  3iy. 

Elle  relTemble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  la 
Lamie  noble.  Les  antennes  font  noires,  teftacées  , 
de  la  longueur  du  corps  ,  pofées  dans  les  yçux, 
Hif.Nai.  des  Infeaes.  Tom,  FIL 


L  A  M 


465 


La  tète  eft  noire  ,  jaime  ant 'rieurcmenr  ,  avec  une 
raie  noire  entre  les  antennes.  Le  corcelet  eft  atrondi 
&  noir.  L'écuiïbn  eft  teftacé,  coupé  poftérieuic- 
ment.  Les  élytrcs  font  teftacées  s  leur  bafe  &  noires 
enluitc  jufqu'à  l'cxtiém  té  ,  avec  une  bande  jaune; 
l'extrémité  de  chacune  eft  terjiiinéc  par  deux  dents. 
Le  dellous  du  corps  eft  tcitacé,  avec  un  peu  de 
noir  de  chaque  côté  de  la  poitrine  &  â  l'extiémité 
de  l'abdomen.  Les  pattes  font  teftacées  fans  taches. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiak. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

46.  Lamie  annulée. 

Lamia  annulata, 

Lamia  thorace  mutico  ;  elytris  cinereo  fufcoque 
variis,  bafi  tuberculis  fpinofis  ,  antennis  tongis  ani- 
cu-'ofeptimo  ipice  nodofo.  Ent.  ou  kift.  nat.  des  inf. 
Capricornes. />/.  io./^,   151. 

Elle  eft  plus  petite  que  la  Lamie  ncucufe.  Les 
antennes  font  plus  longues  que  le  corps ,  noires 
avec  la  bafe  de  chaque  article  grifâtre.  Il  y  a  un 
petit  nœud  à  l'extrémité  du  feptième  article.  Le  cor- 
celet eft  cendré  ,  lilTe.  Les  élytres  font  cendrées  , 
mélangées  d'obfcur  ,  munies  de  quelques  tubercules 
épineux  à  leur  bafe.  Le  dellous  du  corps  eft  cendré. 
Les  pattes  font  cendrées  avec  des  anneaux  noirs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  Indes  orientales. 

Du  cabinet  de  M.  Raye, 

47.  Lamie  fafciculée. 
Lamia  fafàculatj. 

Lamia  thorace  fpinofo  &  fafclculato  ,  atra  ;  efy' 
tris  fafcicuUs  pLaimis  deprejfis  ,  futurs,  paralleàs. 
Ent.  ou  hift.  nat.  des  inj.  Capricornes,  pi.  17. 
/#•  1 5 1  • 

Elle  a  environ  dix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
tout  au  plus  de  la  longueur  du  corps.  Elles  font  noires, 
avec  la  bafe  des  premiers  articles  roulfe.  Les  j  ou  â 
premiers  articles  font  hérillés  de  poils  rou.t.  La  tête 
eftnoiie,  garnie  de  quelques  poils  roux.  Le  cor- 
celet eft  noir,  arrondi,  armé  de  deux  é(  ines  latéra- 
les Se  couvert  de  poils  roux  réunis  en  hjuppe  en  trois 
endroits-,  favoir  :  une  houppe  allez  gia;ide  anté- 
rieurement &  deux  autres  h-juppes  plus  petites  dans 
le  .milieu  du  corcelet,  derrière  Si  fur  les  côtés  delà 
précédente.  Les  élytres  font  noires  ,  chagrinées, 
marquées  d'une  ligne  lllfe  ,  élevée,  allez  près  de 
la  future  ,  couverte  de  petits  poils  roux  &  garnie 
chacune  de  pluiieuis  poils  réunis  en  pinceaux  plats  , 
dont  deux  très-grands  ,  noirs,  roullatres  ,  vers  leur 
bafe.  Un  petit  faifceau  jaunâtre  dans  leur  milieu 
&:  quelques  autres  applatis  ,  roux  &  noirs  vers  leur 
extrémité.  Le  dellous  -de  l'infecle  eft  noir:  il  forr 
d'çntre  chaque  anneau  du  ventre  deux  faifceaux  de 
Nnû 


466 


L  A  M 


poils  fduvcs.  ÎC5  pittcs  font  noire?,  annulées  de 
f  ctits  poils   fauves  &  hériflés  de  quel-s^ues  grands. 

Elle  fe  trouve  à  Cayemie. 
^8.  LAMiEinolator. 

îfAJtrA  molaton  ^ 

Lamia  thcrace  rotundato  ,  oifcure  cinerea ,  fufco 
rraculata;  elyiris  apice  rufis.  F  A  B.  Mant.  inj, 
tom.  I .  pag.  I  57.  ra"^.  20.  Ent.  ou  hiji.  nat.  des  inf. 
Capricornes.;^/.  14./^-  99. 

Ceramb'x  molator.  LiN.  Syfl.  nat,  edit.  Gmel. 
p.  185I.  no,  161. 

Elle  cftun  peu  plus  petite  que  la  Lamiecordonnièie. 
Les  antennes  font  obfcuies,  de  la  longueur  du  corps. 
La  tête  eft  cendrée  ,  obCcuix  ,  avec  toute  la  partie 
anîéiicure  couverte  de  poils  courts,  rous;eâtres.  Le 
corcekt  eft  cendré,  obfcur,  tacheté  de  noirâtre  avec 
les  bords  antéiieurs  &:  poftcrieuts  rougehtres.  Il  eft 
arrondi  avec  un  tubercule  peu  apparent  de  chaque 
côté.  L'éculTon  eft  petit ,  noirâtre  ,  arrondi,  relevé. 
Les  élyttes  font  cendrées,  obfcures  ,  tachées  de 
Boirâtrc  ;  leur  enceinte  eft  arrondie  &  couverte  de 
poils  roiigcâtres  Le  delTous  du  corps  eft  obfcuravec 
les  poils  rougc.Âtres  fur  la  poitrine  &  fur  le  ventre. 
Les  pactes  font  obfcures  avec  un  peu  de  rougeâtre 
fur  les  cuiilcs  &  les  jambes. 

Elle  fe  trouve  à  Cayeniie. 

49.  Lamie  quadricorne, 

Lamia   quadi'uornis. 

Lamia  thoruce  cylindrico ,  taberculato  ;  fronte 
cornibiis  quatuor  brevijjimis.  Ent.  ou  hifi.  nat.  des 
inf.  Capricornes.;»/,  zo.  fi^.  lyS. 

Elle  eft  à-peu-piès  de  la  grandeur  de  laLamie  cor- 
donnière ;  les  antennes  Ion:  plus  longues  que  le 
corps.  La  tête  a  deux  petites  épines  a  la  bafe  des  an- 
tennes ,  &  deux  autres  pltis  petites  fur  le  front. Tout 
le  corps  eft  cendré.  Le  corceler  eft  cylindrique  & 
muni  de  plulîeurs  tubercules.  On  apperçoit  deux 
taches  poftérieures  obfcures,  qui  s'étendent  jufques 
far  les  élytres.  Les  éiyties  ont  deux  ou  trois  tuber- 
cules à  leur  bafe  ;  elles  font  terminées  par  deux 
dents  dont  l'extérieure  eft  plus  grofle  &  obtufe. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  Raye. 

50.  Lamie  pliffée. 
Lamia  crifpa. 

Lamia  thorace  fplnofo  ;  e/ytris  linêis  tribus  eh- 
Vatis ,  ferrulatis  ,  antennis  mediocribus  ;  corpore  ei- 

vereo.  Fa  b.    Gtn.  inf.  mant.  p.  2^0. Spic.  inf. 

tum,  i.p,  lil.  »".  ^i.wmBMant.inf.  tom.  i.p,  140. 


L  A  M 

n'.   40.  Em,  ou  hift.  nat.  des  inf  CArRICORNBSj 
pi.  ii.fig.Sj-^pi-hfig-  '8- 

Cerambix  crifpus.  Lin.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel, 
p.  1853. /î°.  17;. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Lamie  tiifte  ;  elle 
eft  antérieurement  cendrée.  Les  antennes  font  plus 
couftcs  que  le  corps.  Le  corcele:  eft  inégal  ,  forte- 
ment épineux.  Les  élytres  lont  cendrées  avec  trois 
lignes  élevées  très-dentées.   Les  pattes  font  cendrées. 

On  la  trouve  au  cap  de  Bonne- Efpérancej 

Du  cabinet  de  M.  Vaillant, 

j  I.  Lamie  tourneur, 

Lamia  rotator, 

Lamia  thorace fpinofo ,  nigro  ;  elytrîs  fahfafùatisi 
antennis  mediocribus.i.\s.  Syfl.  ent.  p,  lyy.  n".  11, 
— Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  iii.  n^.  ;  1.  — —  Mant. 
inf.  tom.  I.  pag.  I40.  n°.  4!.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des 
/n/ Capricornes,  pi.  ly.Jig.  izG. 

Cerambix  rotator.  L  i  N.  Syfl.  nac.  edit.  Gmel. 
p.  1855.  n°.  1-/6. 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  la  Lamie  cordon» 
nière.  Les  antennes  fout  de  la  longueur  du  corps; 
elles  font  cendrées  avec  le  bout  de  chaque  arnclc 
un  peu  obfcur.  Tout  le  corps  eft  gris  avec  un  peu 
de  roulfâtie.  La  lête  a  une  ligne  longitudinale  en- 
foncée. Le  corcelet  a  une  épine  allez,  groile  de  cha- 
que côté;  il  eft  d'un  gris  jaunâtre  j  atrondi  polié- 
ncurcmei^t  ,  avec  une  lig.'.e  noire  au  milieu.  Les 
élytres  ont  quelques  taches  irrégulières  de  poils  très- 
couits  un  peu  roull.îtres  ,  qui  forment  preique  deux 
bandes  irrégulicres  interrompues.  Leur  extrémité  eft 
arrondie.  Les  pattes  font  de  la  couleur  du  corps. 
La  couleur  de  tout  l'infedte  eft  due  à  des  poils  ttès- 
couris  Se  très-ferrés. 

Ou  la  trouve    dans  l'Lrde. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

j  l.  Lamie  teflator. 

Lamia  teflator. 

Lamia  thjrace fpinofo  ,  cornuquehrevi recumbente  ; 
corpore  tcflaceo  ;  antennis  bievibus  ;  apice  mgris. 
Lab.  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  is;.  n'.  40.  —  Mant. 
inj.  tom.  I.  p.  I4».  n".  yi.  Ent.  ou  hijl.  nat.  des 
inf.   Capricornes,  pl.i6.fig.  m. 

Cerambix  teflator.  Lin.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel, 
p.  185,;. n".  185. 

Elle  re/Temble  à  la  Lamie  tornator,  mais  elle  eft  plus 
épaifle.  Les  antennes  Ibnt  tcftacées  à  leur  bafe,  noires 
à  leur  extrémité  ,  plus  couttes  que  le  corps.  Tout  1« 
corps  eft  teftacé,  pubefcent.  Le  corcelet  eft  armé  d'une 
petite  épine  de  chaque  côté,  &  d'une  corne  large  , 


L  A  M 

très-courte  ,  prel^iue  échaiicrée  à  fon  extrémité  & 
coiirocc  ûir  ''écullbn.  Les  élyue':  lont  pouuiiU'CS.  Le 
corps  elt  cniirc  X  alFcz  gros.  Les  pittes  lont  courtes 
&  de  la  couieiu  du  corps. 

Elle  fe  tiouve   dans  l'Afii-'.ue  équinoxiale. 

Du  cabinec  de  M.  Bancks. 

53.  Lamie  de  Spcp.gicr. 

Lamia  fpengUri. 

Lam:a  thorace  fpinofo ,  tuherculato ,  cincca  ;  e!y  ■ 
tris  fcjb:is  ,  macults  duat'iis  Icteralibus  aiiij.  Fa  h, 
Gen.  inf.  mant.  pûî;.  X)l.~—Sp':c.  inj.  toni.  i. 
pag.  iiî.n".  47.— >ij/!r.  inf.  tom.  l-f'2£.  140. 
n^\  61. 

Cerambix  Spengleri.  Lin.  Syfl.  nat.  cdit.  Gmd. 
p^flr.  I8i8.  n».  I4J. 

Elle  eft  la  moitié  plus  petite  que  la  Lamie  ronce. 
Les  antennes  font  plus  longues  que  le  corps.  Elles 
font  cendrées  avec  l'extrémité  des  articles  brune. 
Le  corcclct  cli  arrondi  ,  cendré  ,  ayant  une  épine 
cbrufe  de  chaque  côté  &  trois  tubercules  dorfaux. 
Les  élytres  font  couvertes  de  points  élevés  ;  elles 
font  cendrées  &  ont  deux  taches  noues  marginales; 
une  Ibie  part  de  la  polténeure ,  l'extrémité  des  ely- 
tfes  elt  pointue.  Les  pattes  font  nébuleufes. 

Elle   fc  trouve  dans  l'Amérique  méridionaîe. 

54.  Lamie  fureteufc. 

L.iMtA  Tufpator. 

Lamia  thorace  fpinofo ,  fufco ,  maculis  duabus 
ferrugineis  ;  elytris  fujcis  ,  cinereo  variegatis,  F ab. 
Spec.  inj.  tom.  I.  pag.  115,/!°.  5f.  —  Alaitt.inf. 
ton.  i.p.  140.  n".  48.  Enc.  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Capricornes./»/,  ly.fig-  1Z9. 

Cerambix  rufpator.  Lin.  S^fî.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.    1854.  n".   181. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  là  Lamie  cordon- 
nière. Les  antennes  font  un  peu  plus  longues  que 
le  corps,  avec  la  bafe  de  chaque  article  cendrée  à: 
l'cxitémité  obfcure.  La  têie  cil:  obfcure.  Le  cor- 
ceîet  cfl:  armé  d'une  ^pinc  de  chaque  côté,  il  ell 
obfcur  avec  quelques  poils  roullâtrcs  tr&s-courts  , 
qui  forment  comme  deux  taches  irrégulières.  L'écuf- 
fcn  eit  rouir.\tre&  arrondi  poltérieureraent.  Les  ély- 
tres font  obfcutes  &  v.iriées  de  rouflatre  à  la  bafe  , 
&:  enfuite  de  gris.  Le  corps  ea-delfous  Se  les  pattes 
font  obfcures. 

Elle  fe  ttouve  dans  l'Afrique  équinoxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Bancks. 

5;.  Lamie  chanteufe, 
Lamia  cantor. 


L  A  M 


467 


Lamia  thorace  mutico,  ciicreo  ,  nigro  punclato  / 
aytri:-  pa.lidc  tejiac^is  ,  aprce  bidentaiis  ,  cinereis  , 
nigro  matulatis.lAH  Muiit.  inf.  tom.  i.pag.  141. 
«".   64. 

Cerambix  cantor.   Lin.    Syfl.  nat.    edit.    Gmel. 

Elle  efl  d'une  grandeur  moyenne.  Les  antennes 
font  noires  ,  un  peu  plus  longues  que  le  corps.  La 
lête  eft  cendrée  avec  deux  points  &  une  petite  ligne 
noire  à  fa  bafe.  Le  corcelet  elt  fans  épine, 
cylindrique  ,  cendré  ,  pc«!Clui;  de  noir.  L'rculTbn 
elb  noir  ,  bordé  de  cendré.  Les  élytres  font 
pâles  ,  teftacées  &  ponduées  à  kui  bafe  ;  àl'extrf'- 
mité  elles  font  bidcntées  ,  cenL^récs  ,  tachetées  de 
roir.  Le  corps  Sd  les  pattes  font  noirs  couverts  d'un 
duvet  cendté. 

Elle  fe  ttouve  en  Chine. 

56.  Lamie  variée. 
Lamia  va'icgator. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  cinereo  ;  thorace  elytrifque 
fufco  variis;  antennis  longis.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  i. 
'i.  m.  «<'.  17. — Mant.  inj.  t.  1  .p.  1 59.  n°.  j  .Ent. 
ouhijl.  nat.  desinf.CiVKiCORms.p/.   \6.  ;!°.  in. 

Cerambix  variegalor.  Lin.  Syfi.  nat.  edit.  Gmel, 
pag.  1830.  /z^.ljS. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  laLamie  cordonnière. 
Les  antennes  font  cendrées  ,  obfcures,  gneres  plus 
longues  que  le  corps.  Le  corcelet  eft  luélangé  d'obf- 
cur  &  de  cendré,  &  eft  arméd'une  épine  allez  greffe 
de  chaque  côté.  L'écuffon  eft  obfcur  &  arrondi  pof- 
ttrieurement.  Les  élytres  font  mélangées  de  gris  , 
de  cendré  &  d'obfcur.  Elles  ont  chacune  une  élé- 
vation arrondie  vers  la  baie.  Le  dcilous  du  corps 
eft  gris  cendré.  Les  pattes  font  mélangées  de  cen- 
dré &  d'obfcur. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Afrique  équiooxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Dancks. 

J7.  Lamje  bigarrée. 
Lamia  varia. 

Lamia  thorace  mutico,  nigra;  elytris  f. scia  lata  ni- 
gropunàata.Ent.ouhift.nat.desinf.Qhl'KlcOB.ni.i. 
pi.  11-.  fig.  So.  a.  b. 

Elle  n'eft  pas  aulTi  grande  que  la  Lamie  cordon- 
nière. Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corps  , 
noires  ,  avec  la  bafe  fauve.  La  tète  eft  noir;  ,  avec 
une  grande  taciic  fauve  de  chaque  côté.  Le  corce- 
let e'ft  cylindrique,  lans  épines,  noir,  avec  une 
grande  tache  fauve  de  chaque  côté,  fur  laquelle  on 
remarque  un  point  noir.  Les  élytres  font  noires 
avec  une  très  -  latge  bande  fauve  ,  por.cluée  de 
noir  j  l'extrémité  eft  fauve.  Le  delfous  du  corps 
N  11  n  2 


468 


L  A  M 


cft  noir.   Les  pattes  font  noiies   avec  l'articulation 
fauve. 

Elle  Ce  riouvc  i  Madagafcar. 

Du  cabinet  national. 

58.  Lamie  inteirompue. 

Lamia  interrupta. 

Lamia  tliorace  cylindrico  ,  mutico  ,  lineîs  argen- 
teis  quatuor  y  elycris  lineis  fafciaque  argenté is.  Ent. 
eu  hifi.  nat.  des  inj.  Capricornes.  ;;/.  il.  fig.  79. 
a.  b.  ii  pi.  l:..fig.JÇ).l,, 

Elle  a  fept  lignes  de  long  environ.  Elle eft  en- 
tièrement d'un  bleu  violet  luifant.  Les  antennes 
font  noires  ,  plus  longues  que  le  corps.  La  tête  eft 
noire  ,  couverte  d'une  poullière  blanche  argentée. 
Les  yeux  font  fauves.  Le  corcelet  eft  prefque  cy- 
lindrique ,  marqué  de  quatre  lignes  enfoncées  d'un 
blanc  argenté.  Les  élytres  font  atténuées  vers  leur 
extrémité  ;  elles  font  violettes  ,  féparées  dans  leur 
milieu  par  une  bandcicctc  argentée  &  légèrement 
fmuée.  Dans  leur  moitié  fupéricure  on  voit  deux 
lignes  enfoncées  ,  blanches  ,  argentées  j  une  feule 
ligne  femblable  fe  remarque  dans  leur  moitié 
poftérieurc.  La  future  eft  argentée.  Les  élytres  font 
tronquées  à  leur  cxtrémicé  ,  terminées  chacune  par 
deux  petites  épines.  Les  pattes  font  couvertes  d'un 
duvet  rare  ,   argenté. 

Du  cabinet  de  M.  d'Orcy. 

59.  Lamie  de  Solander. 

L.4Mj.4jolandri. 

Lamia  thorace  fuhfpmcfo  ,  nigra  ;  elytris  biden- 
ttitis  fujcis  ,  ciiicieo  inoratis.  Fab.  Syft.  ent.  p.  177. 
«"•  },l.-——Spec  inf.  tom.  i.  pag.  zij.  n°.  49. — 
Mant.inf.tom.i.  pag.  141.  n".  6;.  Ent.  ou  kijl. 
nat.  des  inJ.CAPKicoKtits.  pi.  16. fig.  118. 

Ceramblx  folandri.  Lin.  Syfl.  nat.  edic.  Cmel. 
p.  1819.  n.°.  148. 

Les  antennes  font  obfcures  ,  prefque  de  la  lon- 
gueur du  corps,  noir.itves,  légèrement  couvertes  de 
poJls  cendrés  ,  très-courts.  Le  corcelet  eft  arrondi , 
lin  peu  raboteux,  avec  un  très-petit  tubercule  de 
chaque  côié.  L'écullon  cft  arrondi  poftérieurement. 
Les  élytres  font  parfeniées  de  poils  cendrés,  roullâ- 
tres,  qui  y  forment  des  points  irréguliers.  Leur  ex- 
trémité eft  terminée  par  deux  petites  épines.  Les  pattes 
font  obfcures,  un  peu  brunes,  &  couvertes  de  poils 
cendrés  rouflatres. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle  -  HoUande. 
Du  cabinet  de  M.  Bancks. 


L  A  M 

Lamia  thorace  mutico ,  nigra  ,  lineis  tnbus  albîs  / 
elytris  alois  punciis  plurim.s  nigrls,  Ent.  ou  hifl, 
nat.  des   inf.  Capricornes,  pi.  19.  fig.  141. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Lamie  de  Solandre. 
Les  antennes  font  noires ,  plus  longues  que  le  corps. 
La  tête  &  le  corcelet  (ont  noirs  ,  avec  cinq  lignes 
blanches.  Le  corcelet  eft  cylindrique  ,  fans  épines. 
Les  élytres  font  gtifâtres  avec  un  grand  nombre  de 
points  noirs.  L.t  poitrine  &  l'abdomen  font  blanchâ- 
tres avec  une  rangée  de  points  noitàttes  de  chaque 
côté.  Les  pattes   font  obfcures. 

Elle  fe  trouve 

Du  cabinet  de  M.  Raye. 

61.  Lamie  tuberculée. 

Lamia  tuberculator, 

Lamia  thorace  mutico  ,  grifea  ;  coleoptrls  bafi 
bituberculatis ,  maculifqut  duabus  communibus  al- 
his  ;  antennis  brevibus.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  I. 
pag.iz.^.  /i°.  43.  —  Ma/zf.  mf.  tom.  1.  p.  141. 
n°.  57.  Ent.  ou  hifi,  nat.  des  inf.  Capricornes. 
pi.  16.  fig.    110. 

Ceramblx  tuberculator.  Lin.  Syjl.  nat,  edic.  Gmel. 
pag.  1855./!°.  189. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Lamie  tornator.  Les 
antennes  font  cendrées,  plus  courtes  que  le  corps. 
Tout  le  corps  eft  d'une  couleur  cendrée  ,  un  peu 
roulLîrre.  Le  corcelet  eft  arrondi  ,  prefque  cylin- 
drique ,  fans  épines  ni  tubercules.  L'éculTon  cft 
triangulaire  ,  arrondi  potlérieuremeiit.  Les  élytres 
font  pointillées  ;  elles  ont  chacune  un  tubercule 
oblong  ,  vers  la  bafc  ,  près  de  la  future  &  deux 
grandes  taches  giifes  roulfâtres  communes  ,  l'une 
piefque  en  lozange  à  la  bafe  ,  l'autre  prefque  cir- 
culaire a  l'extrémité.  Le  dcllous  du  corps  &  les 
pattes  lont  cendrées. 

Elle    fe  trouve  au  cap  de  Bonne- Erpérancc. 

Du  cabinet  de  M.  Bancks. 

61,  Lamie  villageoife. 
Lamia  villca. 

Lamia  fufca  ;  thorace  rotundato  ,  fpinofo  ,  trî- 
tuhcrcuUto  ;  antennis  longis.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des 
inf.  Capricornes,  pi.  10, fig. yi. 

Les  antennes  font  obfcures ,  un  peu  plus  lon- 
gues que  le  cotps.  Tout  le  corps  eft  obfcur  ,  noi- 
râtre. Le  corcelet  eft  arrondi  ,  muni  de  deux  petites 
épines  de  chaque  côte,  l'une  au  deflus  de  l'autre  , 
&  de  trois  lubercules  arrondis  à  fa  partie  fupé. 
:  ieui e.  L  extrémité  des  élj  très  eft  arrondie ,  &  la  bafc 
a  quelques  points  enfoncés.  Lis  pattes  font  de  la 
couleur    du   corps. 

Elle  fe  trouve  à  l'ifle  de  Bourbon. 

Du  cabinet  national. 


L  A  M 


L  A  M 


469 


«5.  Lamie  dentée, 

Lamia  deniata. 

Lamia  thorace  utrinque  fp'ina  porreBa  ;  corpore 
nehuiofo.  Ent.ou  hijl.  iiat.  des  inf.  Capricornes. 
pi.  10.  fig.  66. 

Les  antennes  (ont  cendrées  ,  de  la  longueur  du 
corps.  Tout  le  corps  cft  niélaHgé  de  noirâtre  ,  de 
gris  &  de  cendré.  Le  corcele:  ert  anondi  ,  armé 
de  chai^ue  côts ,  d'une  épine  pointue  ,  un  peu 
avancée.  Les  pattes  font  mélangées  de  bran  &  de 
cendré.  Les  cuifles  antérieures  ont  à  leur  bafe  une 
épine  aiguë. 

Elle   fe  trouve  à  l'ille  de  Bourbon. 

Du  cabinet  national. 

64.  Lamie  cornator. 

Lamia  tornator. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  quadripanSlato  ;  elytris 
rufis  ,  mticulis  quatuor  n-gris  y  anttnnis  b'evthus, 
Iab.  Syjl.  ent.  p.  176,  n°.  iç.  —  Sp.  inf.  tom.  i. 
pag.  113.  n°.  j8.  —  Mant.  inf  tom.  \  •  pag.  141. 
n°.  49.  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf.  Capricornes. 
pL  i.fig.  ji. 

Ceramhix  tornator.  LiN.  Syfl.  nat.  edit.  Gmet. 
pag,  1S54.  n".  181. 

Ceramhix  tetrophtalmus  thorace  mutico  fuhcylin- 
dr'ico ,  corpore  nigro  cinerafctnte  ,  capite  thorace 
elytrts  rubiis  nigro  punBatis  ,  ocuLis  quatuor  ;  an- 
tennis  brevibus.  FoRST.  Nov.  fpec.  inf  cent.  1. 
pag.  41.71".  41. 

Elle  eft  plus  petite  que  la  Lamie  fuligineufe.  Les 
antennes  font  noues  ,  plus  courtes  que  le  corps.  La 
tête  eft:  rou/le  ,  avec  un  point  noir  élevé  à  la  bafe 
des  antennes.  Le  corcelec  eft  obtufément  denté  de 
chaque  côté  j  il  eft  roux,  avec  quatre  points  noirs 
dorfaux.  Les  élytrcs  font  obtules,  rouiTes,  ponéluées, 
ir.arquées  de  quatre  taches  noires  ;  la  première  cil 
(ituéc  vers  la  bafe  des  élytrcs.  fur  fon  bord  exté- 
rieur i  deux  (ont  dans  le  milieu  à  côté  l'une  de  l'au- 
tre, La  quatrième  eft  ver'-  l'extrémité  ;  elle  eft  noire 
cn-de(lous  ,    avec  des  reflets  cendrés. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

Du  cabinet  de  M.  Bofc. 

6^.  Lamie  de  Davis, 

Lamia  Daviefil. 

Lamia  atra  ,•  thorace  frir.ofo  ,  -purMis  macuHfque 
p/urimis  flavis  j  elytris  fubtnanguluribus.  Ent,  ou 
hifi.  nat.  des  inj.  Capricornes./'/.  6. 
fig.  41.  a.  h. 

Cerambix  Davicfù  ater  ,   thorace  fpinofo  punciis 


maculifque pluribus  fulvis  ,  elytris  fubtriangularibus. 
Lin.  Syft.    nat.   euit.    Gmei.  pag.  iSjy.    n^.  277, 

SWEDERUS.  Nov,  acî.  StOCkk.  8.  I7S7.  72°.  2,  3. 
I  J.  tjb.  i.  fig.  6. 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  la  Lamie  Charan- 
fon.  Les  antennes  font  de.  la  longueur  du  corps  , 
noires.  La  tcreeft  noue  ,  marquée  de  (ix  points  fau- 
ves, deux  audellous  de  chaque  œil  &  un  derrière 
chaque  antenne.  Le  corcclet  cît  noir  avec  deux  épi- 
nes latérales  &  deux  petits  tubercules  dorfaux.  lly 
a  deux  taches  fauves  à  la  baie  de  chaque  épine  Se 
quelques  points  tut  le  dos.  Les  élyrres  fout  noires, 
triangulaires  ,  marquées  de  trois  taches  &  de  plu- 
lieurs  points.  li  y  a  deux  taches  marginales  &  une 
(utuiaie.  Le  dcilous  du  corps  eft  également  noir. 
L'abdomen  eft:  marqué  de  fix  taches  vers  fa  bafe  & 
de  deux  à  fon  extrémité.  Les  pattes  font  noires.  Les 
cuiftes  font  r:iiflées.  Les  deux  derniers  articles  des 
tarfes  (ont  roux. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique  dans  les  terres  du 
golfe  d'Hondure. 

66.  Lamie  borgne. 

Lamia  lufa. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  rugofo  ,  nigra  ,  ferrugi' 
neo  irrorata  j  elytris  bafi  macula  ocellari  atra  ;  an- 
tennis  longsjftmis.  ï  Ah.  Mant.  inf  tom.  ï.pag.  i^c). 
n".  3^. 

Cerambix  lufcus.  L  i  N.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.  1S36.  n^\  191. 

Elle  cil  un  peu  plus  grande  que  la  Lamie  trifte. 
Les  antennes  font  noires  ,  une  fois  plus  longues 
que  le  corps.  La  tète  eft  noire  avec  quelques  points 
ferrugineux.  Le  corcclet  eft  très  -'épineux  ,  ru- 
giieux  ,  noir  ,  avec  une  ligne  de  points^  ferru- 
gineux ,  de  chaquecôté.  Les  élytres  font  obtufes 
&  prefque  tronquées  ;  elles  font  noires,  patfemécs 
de  ferrugineux  ,  avec  une  tache  prefque  oculaire 
a  leur  bàfe.  Les  pactes  font  noires.  Les  jambes  in- 
termédiaires ont  un  tubercule  fur  le  dos. 

Elle    fe  trouve  dans  le  royaume  de  Siam. 


67.   La 


mie  trifte 
triftis. 


Lamia  thorace  fpinofo,  fufca;  elytris  fcabris  ^  ma- 
culis  duahus'atris,  antcnnis  mediocribus.  Fab,  Syft. 
ent.  p.  I7^.n".iu—Spec.inf.  tom.  i.  p.  m. 
n*.  !<).—  Mant.  inf.  t.  i.pag.  139.  n".  ^7.  Ent. 
ou  hift.  nat.  des  inf.  Capricornes,  p/.  9.fig.6z. 

Cerambix  triftis  ,  thorace  fpinofo  ,  niger  elytris 
fufcismacutis  duabus  atris  antennis  mediocribus .  LiN, 
Sylï.  nat.  pag.  62,9.  n° .  42. 

ScoP,  Ann.  hift.  nat.  som.  <;.  p.  9  j.  n°.  54. 

Herbst.  Apud.  Fu£SLi.  Arch.  inf.  t.  j.  pag.  c)o. 
n".  6.  lab.  ij.  fig.  7, 


470 


L  A  M 


Elle  reflemble  à  !a  Lamic  textor ,  pour  la  forme 
&  la  grandeur.  Les  antennes  tout  coût  au  plus  de  la 
longueur  du  corps  ;  elles  font  noirev.  Le  corcclet 
eft  brun,  avec  deux  épines  latérales.  &  trois  tu 
bercules  dorfaux.  Les  élytres  ("ont  tarifes,  cha;c^rinées, 
avec  deux  taches  noires,  tjuarrées ,  Air  chacune, 
l'une  vers  la  baie,  l'autre  a  l'exTrcmité.  Les  pattes 
font  noires.  Les  jambes  intermédiaires  font  armées 
antérieuren.    u  d'un  tubercule. 

Elle  fe  trouve  dans  la  France  auilrale  ,  dans  le 
bois  du  cyprès.  Les  antennes  font  ijudijucfois  une 
fois  plus  longues  t]ue  le  corps, 

63.  Lamie  funefte. 
Lam,.  funefta. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  fufca  ;  elytris  Uvibus  ; 
piaciiUs  duaùus  atris  ;  antennis  brevwus.  Fab. 
Munt.  inf.com.  i.  pag.  139.  n° .  58.  Ent.  ou  liijl. 
nac.  des  in/ Capricornes. /.'/.  9.fig.  65. 

Ccrambix  funeHus.  L  I  N.  Syft.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.  1833.  n".  ,74. 

Elle  eft  rrès-voifine  de  la  Lamic  trifte  ;  mais  elle 
eft  moitié  plus  pente.  Les  antennes  font  plus  courtes 
que  le  corps.  La  tête  5c  lecorcelet  font  bruns.  Le  cot- 
celet  eft  armé  d'une  épine  de  chaque  côté.  Les  élytres 
font  b.'uncs  ,  lilles  &  prcfijuc  fuyeufts. 

Elle  fç  trouve  en  France  fur  le  Sureau. 

69.  Lahie  Diane. 

Lizmia  Diana, 

Lamia  thorace  fubfpinofo  ,  tuberculato  ;  cornuhus 
parvis,  interne  crcuatis  ,  anlennarum  bdfi  \  elytris 
albo-feriçeis ,    nigro  pùhSiatis. 

Elle  eft  longue  de  fcpt  lignes ,  large  de  trois  & 
a  le  port  de  la  Lamie  Charanfon,  mais  elle  eft 
un  peu  plus  petite.  Les  antennes  (ont  un  peu  plus 
longues  que  le  corps.  Elles  font  brunes,  couvertes 
d'un  duvet  ferrugineux.  La  tête  eft  noire  avec 
des  reflets  ferrugineux.  Le  front  eft  plané  ,  quarré  . 
incliné  en-Jellous.  Il  a  dans  fon  milieu  une  ftrie 
nuire  ,  lille.  On  remarque  à  la  bafe  des  antennes 
deux  petites  cornes  courtes  ,  courbées  en-dedans , 
&  qui  forment  comme  un  croilïant  fur  la  tête  de 
l'infede.  Le  corcelet  eft  noir  avec  des  reflets  ferru- 
gineux ;  il  a  deux  très- petites  épines  latérales  &  trois 
tubercules  dorfaux,  noires ,  lilTes.  Les  élytres  l'ont 
ferrugineufcs  a  leur  bafe  ,  couvertes  de  tubercules , 
noires  &  lilles  ,  leur  milieu  eft  d'un  blanc  fcytax, 
avec  quelques  points  noirs  élevés  ,  leur  extrémité  eft 
marron  ,  parfemée  de  petits  points  blancs.  L'abdo.nen 
clt  marron,  couvert  d'un  duvet  blanc  (oyeux.  Les 
pattes  font    brunes,  avec  un  léger  duvet  cendré. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne  d'oii  elle  a  été  envoyée 
p?r  M,  Leblond, 

Pij  cabinet  de  la  fuciété  d'iiiftoirc  naturelle. 


L  A  M 

70.  Lamie  nébuleufe. 
L.i^tiA   nebulofa. 

Lamia  thorace  inermi ,  ferrugineo  ,  nigro  lineato  ; 
elytns  fiijco  fcrrugineoquevanis  ,  maiula  marginaii 
cinereu  j  an:ennis  mcdiocribus.  Fab  Svec.  iiif. 
tom.  t.  pag.  518.  n'^.  15.  —  Alanc,  ir.f.  lom,  i. 
pag.  157.  n".  1  f.  Ent.  eu  hiji.  nat.  des  ir.f. 
CArRicoKNES.;»/.  i-fig.  i;. 

Cetcmbix  nubitus.  Lin.  Sy(l.  nat.  edit.  Gmel, 
pag.  i8U-  «".  171- 

Elle  eft  d'une  g'-andeur  moyenne.  Les  antennes 
font  de  la  longueur  du  corps  ,  noires  ,  avec  lj  baie 
de  cha>,ue  article  cendrée.  La 'ète  &  le  co.cekt  jui 
elt  arrondi  ic  fans  épines ,  (ont  noirs  avec  des  lignes 
ferrugineufes.  Les  élytres  font  pouéluêe^  de  fer- 
rugineux &  nuanc-es  de  brun  ,  avec  une  grande 
tache  cendrée  fur  leur  bord  extéricut.  Les  pattes  font 
brunes. 

Elle  le  trouve  en  Allemagne. 

71.  Lamie   notée. 
L.iMi.i  notfna, 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  obfcura  \  elytris  punflis 
duubits  approximatis  atris.  Fab.  Manc,  laj.  tom.  i, 
pug.  159.  n'^.    }6. 

Cerambix  notatus.  L  i  N.  Syfi.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.    iS;^.  n°.  i$i. 

Elle  a  peu  de  la  grandeur  de  la  Lamie  Charanfcn. 
Les  antennes  font  a  peine  plus  longues  que  le  corps. 
Le  corps  eft  brun  en-dellous.  Lecorcelet  eft  arrondi, 
en  dcflus  6c  noir  épineux, avec  une  (^rie  de  pomts  enfon- 
cé;:. Les  élytres  fontponéluées,  brunes, &  ont  vers  leur 
milieu  Xa  côté  de  la  future,  deux  f oints  noirs  rap- 
prochés. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne, 

71  Lamie  Charanfcn, 

L.iMiA  curcutianoïdes. 

Lamia  fufca  ;  thorace   coleoptrifque  ocellis   qua- 
tuor atris. Fab.   Syft.  ent.   pag.  ijr.n'^.  10. 
Spec.  inf.   tom.  1.  pag.   izi.   n" .    z8. — Munt.  inf. 
tom.  J.pag.  ijj./z^.  54.  Ent.  ou  hift,  nat.  des  inj. 
Capricornes,  pi.  10.  fig.  69.  a.  b. 

Cerambix  curculioiioides  thorace  mutico  ,  ocellis 
quatuor nigris  ,  elytris  ocello  fefquialtero ,  antennis 
iongis.  Lin.  Syft,  nat. pag,  654.  ra?.  84. 

L'.ptura  nigro  cinerea  ,  thorace  elytrifqae  maculis 
oculifciis  atris  ^  circula  cinereo  ,  thorace  fubcyiin- 
drico.  Geoff,  liift.  des  inf.  tom,  t. p.  110.  n°.  j. 

La   Icptme  aux  yeux  de  paon.  Geoff.  Ibid. 

Leptura  curcuHonoïdes  Scor.  Ann.  hift,  nat.  f, 
pag.   loi.  n",  75, 


L  AM 

ScHOEFr.  Icon.  tab.  i9-fig-  i-  "^.  if  f-  fig-  S- 
Leptura  oculata,   F  o  U  R  c.    Eut.  par,  j .  p.  78. 
n".  %. 

Elle  efl:  cendrée  ,  bleuâtre.  Les  antennes  font 
plus  longues  que  le  corps  ;  elles  font  brunes  , 
avec  la  bafe  de  chaque  article  gtifc.  Le  corcelet  eft 
marqué  de  quatre  taciies  d'un  noir  mat ,  entouré 
d'un  petit  cercle  gris.  Les  élyttes  font  cendrées  & 
nuancées  de  ferrugineux  ;  il  y  a  fur  les  élytres  lîx  ta- 
ches oculaires ,  dont  deux  vers  la  bafe  ,  quatre 
dans  leur  milieu  ,  fur  une  même  ligne  très  -  rap- 
prochée l'une  de  l'autre  &  de  la  future  ,  au  point 
de  fe  confondre  quelquefois  ,  &  une  très  -  petite  , 
qur  eft  à  peine  infenfible  à  l'excrémité  de  chaque 
élytre.  Les  pattes  font  brunes. 

Elle  fc  trouve  en    France  dans  les  environs  de 

Pans. 

75.  Lamie  devinercfîe. 

Lamia  ariolator, 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  lîneato  ;  elytrls  fufcis  ; 
iinea  femicircu/ari  alba.  FAB.'5y_/?.  cnc.  pag.  171. 
n°.  9. — Spec,  inf.  c  l.  p.  iiS.  n''.  14. — ManC. 
inf.  tom.  I.  pjg.  i^y.n".  16. 

Ccrambix  ariolator.  Lin.  Syft,  nat.  edit.  Gnel. 
pag.  1S5J.  n°.  173. 

Elle  a  le  port  de  la  Lamie  cordonnière  ,  mais 
elle  ert  un  peu  plus  étroite.  Les  antennes  font 
plus  lofgues  que  le  corps.  Le  corcelet  eft  arrondi  , 
épineux  ,  brun  ,  avec  les  côtés  &  une  ligne  dorlalt 
blancs.  Lesélytres  Ton:  obtufes ,  brunes,  avec  une 
ligne  blanche,  qui  commence  à  l'angle  humerai  , 
fe  rt'unit  dans  le  milieu  dî  la  future  ,  &  fe  termine 
vers  l'eitrémité  ,  au  bord  extérieur. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Inde. 

74.  Lamie  nigri'corne. 

Lamia  nigricornis. 

Lamia  thorace  mucico  ,  grifea  ;  elytrls  dcrfo  pla- 
nts ;  ar.ier.ms  brcviius  nigris.  F  A  B.  Spec.  inj. 
tcm,  i.p.  iiS.  „°.  10. — Manc.  inj.  tom.  i.;j.  156. 
n°.  II.  Ent.  ouhi(i.nac,  des  inf.  Capricornes 
pl.i.fig.  5J. 

Ceramhix  nigricornis.  Lin.  Syfl.  nat.  edit,  Gmei. 
pag.  1831.  n".  léS. 

Les  antennes  font  noires,  plus  eourtes  que  le  corps 
Celui-ci  eft  généralement  gris  mêlé  de  leftacé  en- 
delTus.  Le  corcelet  ell  fans  épine.  Les  élytres  font 
planes  ,  obtufes  ,  prefque  tronquées  ,  marquées  à 
la  baie  &;  fur  leur  bord  ,  de  quelques  points  noirs 
enfoncés. 

Elle  fe  trouve  fur  la  côte  de  Coromandel . 


L  A  M  471 

7).  Lamie  cordonnière, 

Lamia  futor. 

Lamia  thorace  fpinofo  ;  elytris  atris ,  ferruginco 
maculatis  ;  fcutelio  luico  ;  amenais  longijjimis.  f  ab. 
Syfi.  ent. p.  171.  n".  10.  — •  Sp.  inf.  tom.  i.p.  zi  8. 
n".  I  j.  — Mant.  inf.  tom.  l.  p.  1  57.  n'> .  1  7.  Ent. 
ou  hift.nat,  des  inf.   CaPRICORNES.  fl.    -^.fig.to. 

Cerambix  futor  thorace  fpinofo  elytris  obtufs  , 
atris  ,  fubncbttiofs  ,  futcilo  latto  ;  antennis  longif- 
j7mis.Livi.  Syfl.  r.at.  pag.  618.  n".  58.  —  Faun. 
fuec.C^^. 

Cerambix  nigro  nebuloftis  ,  futello  pallido  .  elv- 
iris  f^Jco  eneis.  Udm.  iiijj'.  ly. 

Cerambix  atomatius  thorace  fpinofo  niger  nitidus 
atomis  altejcenttbus  .,  aatennis  tor\gijfimis  ,  fcutelio 
aibi^aitte.'DzG.  Mem.  inf.   tom.    ^.  pag.  éj.  n".  4 

SULZ.  Hifl.i.if.  tab.  S.fig.^. 

Scop.  Ent.carn.  i  6i. 

ScHA^tî.  leon.  tab. 6;.  fig.  i. 

Elle  a  neuf  à  dix  lignes  de  long.  Les  antennes  font 
noires  ,  beaucoup  plus  longues  que  le  corps.  La 
tète  cil  noue,  chagrinée.  Le  corcelet  c!t  noir,  cha- 
griné,fans  tubercules  ni  rides,  mais  avec  deux  épines 
latérales.  L'écullon  eltd'un  blanc  fale  j  quelque 
fois  il  eft  jaune  ,  ou  noir  bordé  de  jaune.  Losclv- 
tres  fontnoiies,  chagrinées,  marquces  de  plaques 
centrées  ou  fcrrugineufes  ;  quelquefois  ces  plaques 
font  à  peine  fenlibJcs,  Le  deiious  du  corps  eft  noir, 
un  peu  velu.  Les  pattes  font  noires.  Il  y  a  uii 
tubercule  fur  l'arrête  antérieur  des  _ambes  intermé- 
diaires. 


Elle  fe  tr( 


ouve   dans  toute  l'Euronr, 

76.  Lamie  ravaudeufe. 

LAMjAfartor. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  nigra  ;  fuîellj  flavo  j 
elytris  immaculatis  ;  anter.r.is  longijjimis.  F  a  B, 
Aïant.  inf.  tom.    i.  pag.  i^y.  n'^ .  17. 

Cerambix  fartor.hm. Syfl.  nat. éd. Gmcl.  p.  l8jl. 

Elle  reilemble  entièrement  à  la  précédente  &  pour- 
roit  bien  n'en  être  qu'une  variété.  Les  antennes  font 
beaucoup  plus  longues  que  le  corps.  Le  front  eft  pro- 
fondément canaliculé  entre  les  antennes.  L'éculioa 
eft  jaune.  Les  élytres  font  fmmaculées. 

Elle  fe  trouve  à  Drefde  ,   fur  le  Maroniet  dinde. 

(  efculus  hyppqcaflanus  ). 

Du  cabinet  de  M.  Zfchuck, 


472 


L  A  M 


77.  Lamie  criftée. 

Lamia  crijla. 

Lamla  thorace  acutt  fpinofo  ,  grifea  ;  elytr'is  bafi 
tuherculo  comprcjfo  tridentato.  F  A  E.  Hyft.  ent. 
pag.  170.  ""•  i-Spec.  inf. 


j.  pag.  117.  n".  ^. 
nf.  tom.  \.p.  136.  n».  j.  Ent.  ouh'ft. 
nac.  des  inf.  Cav&icos.i^ï.s.  pl.  14.  /f.  101. 

CeramBixcrifia.  Lin.  Syfi.nat,  éd.  Gmcl.  p.  1818. 
n°.  140. 

Elle  reffcmble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  la 
Lamie  nébuleufe.  Les  antennes  font  un  peu  plus 
longues  que  le  corps  :  elles  font  cendrées  ,  avec 
l'extrcmité  de  chaque  article  obfcure.  Tout  le  corps 
eft  cendré  ,  le  corceict  eft  armé  de  chaque  côté 
d'une  épme  afftz  aiguë.  L'écullon  eft  prcfque  coupé 
poftérieurement.  Les  élytrcs  ont  chacune  vers  leur 
bafe  ,  &  près  de  la  future,  un  tubercule  comprimé , 
aiïez  élevé  ,  couvert  de  poils  :  l'extrémité  eft  cen- 
drée ,  roufTâtrc  ,  &.  cette  couleur  eft  féparée  de  la 
couleur  des  élytres  ,  par  une  ligne  noire.  Les  pattes 
font  cendrées  avec  le  bas  des  jambes  noirâtres.  Les 
cuifles  font  renflées. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Zélande, 

Du  cabinet  de  M.  Bancks, 

78.  Lamie  boufFone. 

1,AMIA  morlo. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  nigra  ;  elytris  unicolo- 
ribus  \  antennis  bievibus.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  i. 
p.  i4i.n°.54.  Ent.  ou  kift.  nat.  des  inf.  Capricorne. 
pi.  lO.fig.  6-j.  a.b. 

Cerambix  fcopolii.'Liu.  Syft.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.  iSjJ.  n".  i%6. 

Cerambix  Athiops.  ScQp.  Enc.  carn.  169. 

Elle  reflemblc  beaucoup  à  la  Lamie  pédeflre  ,  mais 
elle  eft  un  peu  plus  grande.  Les  antennes  font 
courtes  ,  noires.  Le  premier  article  eft  quelquefois 
teftacé.  Les  élytres  font  d'une  feule  couleur,  tantôt 
noires,  tantôt  teftacées;  elles  vont  en  diminuant  à 
l'extrémité,  &  donnent  à  l'infefte  une  forme  ovale. 
Les  pattes   font  noires "&  quelquefois   teftacées. 

Elk  f€  trouve  dans  l'Allemagne  méridionale. 

79.  LAMiE  pédcftrc. 

Lamia  pedeftrîs, 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  atra  ;  vilta  intégra  alba  ; 
antennis  mediocnbus.  Fae.  Syft.  ent.  pag,  176. 
«°.  17- — ^P>  'nf  tom.  \.pag.  115.  n°.  41, — 
Mant.ir.f  tom.  i.p.  14'.  n".  ^^.Ent.  ouhift.nat. 
des  inf.  Capricorkls.  pi,  ^.  fig.  ij. 

Cerambix  pçdcftris  clfuraç^e. fpinofo  ,  a^terut  nig^r. 


L  A  M 

elytris  tomentofs  atris  ,  futura  alba  antennis  me- 
diocribus.  Lin.  Syft.nat.p.  65  I.  n".;i. 

Cerambix  pedeftrîs.  ?oo.  Inf.  p.  ^^.r.^.  9. 

Cerambix  arenarius.  ScOP.  Ent.  carn.   168. 

Herbst.  Apud.  FuESL.  Ar^k.  inf.  j.  pag.  ji, 
n".  9.  lab.  l^.fig.  9. 

Elle  reffemble  beaucoup  à  la  Lamie  fuligineufc 
pour  la  forme  &  la  grandeur.  Les  antennes  ne  font 
pas  aufll  longues  que  le  corps.  La  tête  ,  le  caicclct 
&  les  élytres  font  noirs  ,  pubefcens.  Une  ligne 
part  entre  les  antennes,  palje  dans  le  miheu  du 
corcelet  ,  où  elle  paroît  comme  divifée  en  deux  & 
s'étend  fur  la  iuture  des  élytres.  Le  corcelet  eft  bordé 
de  blanc.  Les  élytres  font  aufli  bordées  de  blanc  ; 
elles  ont  a  leur  bafe  deux  petits  traits   blancs. 

Elle  fe  trouve  dans  route  l'Europe  méridionale. 
Cette  Lamie  fait ,  félon  Linneus  ,  beaucoup  de 
tort  aux  larves  &  aux   Fourmis. 

80.  Lamie  meunière. 

Lamia  molitor. 

Lamia  thorace  fubfpinofo  ,  fufca  ;  vittis  tribus 
integris  alhis  ;  aruennis  mediocnbus.  Fab.  Hyft, 
ent.  pag.  iy6.  n°.  l8.—-Spec.  inf  tom.  I.  p.  114. 
n° .  41. — Munt.  inj.  tum.  1,  pag.  140.  n'^ .  j6. 
Ent.   ou  hift.  nat.  des  inf  CAPRicoRNts.  pi.  11. 

fis-  84- 

Cerambix  molitor.  L  i  N.  Syft.  nat.  edit.  Gmcl. 
pag.  1  Sjj.  n''.  188. 

Elle  relfemble  beaucoup  à  la  Lamie  pedeftre  dont 
elle  n  eft  peut-être  qu'une  variété.  Le^  antennes 
font  tout  au  plus  longues  comme  la  moitié  du  corps. 
Le  corccler  a  deux  tubercules  latéraux.  La  tête  ,  le 
corcelet  &  les  élytres  font  brunes  ,  marquées  de 
trois  bandes  blanches  ,  qui  le  continuent  depuis  la 
tête  jufqu'a  l'exirémué  des  élytres.  Celle  du  milieu 
paroît  fe  iéparer  en  deux  luriedos  du  corcelet.  Il  y 
a  une  petite  ligne-  blanche  à  la  bafe  des  élytres  ,  en- 
tre la  future  6c  la  lisne 


Elle  fe  trouve  dans  l'Iudc. 

81.  Lamie  carinée. 

Lamia  carinata. 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  nigra  ;  elytris  piccis , 
carinu  lauraii  elevata  albida  ;  antennis  brevthus. 
Fab.  ^pec.  inf.  tom.  i.  pag.  112.  n",  55.— 
Mant,  inf.  tom.  I.  pag.  140.  «'•  46. 

C^ramhix  caiinatus.  LjM.  Syft.  nat.  éd.  Cmel. 
pag.  1834./2*'.  180. 

Herbst.  /Ipud.  Fuesl.  Arch.  inf.    j.  pag.  jl. 


8./«^.ij.j%.8. 


£Uc 


L  Â  M 


L  A  M 


475 


Elle  reîlemble  enticrcment  pour  la  forme  S;  la 
grandeur  à  la  Lamie  tuligineufe.  Les  anrennes  font 
brunes,  laifantes,  plus  courtes  que  le  corps.  La 
tête  &  le  corcelet  font  bruns  avec  une  ligne  lon- 
gitudinale un  peu  enfoncée.  Le  corcelet  a  quatre 
lignes  lonCTitudinales  blanches  ,  plus  ou  moins  mar- 
quées fuivant  1  âge  de  l'inlcifc.  L'écuffon  eft  arrondi 
poftcricurement.  Les  élycres  font  d'un  brun  marron  , 
avec  une  ligne  longitudinale  élevée  ,  prefque  cari- 
nce  ,  blanche.  Le  delTous  du  corps  eft  couvert  de 
poils  cendrés  très-Courts.  Les  pattes  font  brunes 
avec  que  ques  poils  cendrés  ttèt-courts. 

Elle  fe  trouve  en  Sibérie, 

Du  cabinet   de  M.  Baccks. 

il.  Lamie  dureoliffc, 

Lam  lA  glycynki-^n. 

Lamia  tkorace  fpinofo ,  nigra  ;  elytris  albo  Unca- 
tis  ,  bicarinatis  ;  pedibus  ferrugineis;  antennis  bre- 
\ibus.  F  A  B.  S-p.  inf.  tom.  i.  p.iii.n°.  3;. — 
Mant.  inf.  tom.  '.  pa^,  140.  n°.  42.  Ent,  ou  hijl. 
nat.  des  inf.  Capricornes,  p/.  :\.  fig.  %l. 

Cerambix  glycyrrh'i^t.  LiN.  Syft,  nat.  éd.  Gmel. 
pag.  1853.  n».  17-. 

Cerambix  glycynhi\s..  V&lLAS. Ir.  1.  pag.yl^. 
r.".  fc'o. 

Cerambix  ovatus.  SulZ.  Inf.  tab,  <,.fig.  9. 

Elle  rclTemble  entièrement  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur à  la  Lamie  bouffonne.  Les  antennes  font  bru- 
nes ,  luifantes  ,  avec  le  premier  article  ferrugineux, 
biunàfon  extrémité;  elles  font  plus  courtes  que  le 
corps.  La  tête  eft  noire  avec  la  partie  antérieure  d'un 
brun  noir.  Le  corcelet  efl  d  un  noir  de  velours,  avec 
trois  lignes  longitudina'es  blanches  ;  il  cil  armé 
d'une  épine  de  chaque  iôté.  L'écullon  efl  trian- 
gulaire ,  blanc,  avec  une  ligne  noire.  Les  élytres 
font  d'un  noir  de  velours  avec  la  future  ,  le  bord 
extérieur,  une  raie  longitudinale  &  une  Lgne  plus 
ou  moins  longue  d'un  trè<-beau  blanc  ;  elles  ont 
chacune  une  crête  longitudinale  au-deiLus  de  la 
raie.  Le  delTous  du  corps  eil  d  un  noir  plus  ou 
moins  brun.  Les  pattes  font  ferrugineules ,  luifantes, 
avec  les  tarfes  brunes. 

Avec  l'âge,  les  couleurs  blanches  dues  à   un  ve- 
louté difpatoiifent  ,  &  l'infeûe  devient  brun. 
Elle  fe  trouva  en  Sibérie. 
Du  cabinet  de  M.  Bat.cks, 

83.  Lamie  fuligineufe. 
Lamia  fuLginator, 

Lamia  thoraa  fubfpinofo ,  vigra  ;  elytris  cine- 
rafcentibus  •■, antennis  hrevibus.'Çh-B.Syfl.  cnt. p.  lyr. 
n''.ii.—Sp.inf  tom.  i.p.  iiz.ri^.  i^,  —  M.ant, 

Bifl.  nat,  Injedes,  Time  VU, 


inf.  tom.  l.pjg.  I40.  n^.  44.  Ent.  ou  kifl.  nat.  des 
inf,  Catricornes.  pi.  4-fig.  1.1.  a.  b.  c.  d. 

Cerambix  fuliginator.  LiN.  Syfi.  nat.  pag.  62.^, 
n".  43. 

Cerambix  ater  ovatus,  antennis  corporc  ditiidio 
brevioribus  elytris  velUre  cinereo  aibidis.  Geoff. 
inf,  tom.    I.  pag,  10 j.  n° .  8. 

Le  Capricorne  ovale   cenàré,   Geoff.  IblJ. 

Cerambix  niger^  tkoracejpinofo  ,  elytris  cinereis  „ 
corpore  ovato  ,  antennis  brevtoiibus,  Dec.  Mém, 
inftcm.  s.  p.  70.  n°.y. 

FrISCH.  Inf,  15,  tab.  ly. 

VoET.  Sc.tra! .  i,  tab.  S,  fig.  JQ. 

Cerambix  fdfciatus .  FoURC.  Eut.  paris,  tom.  i, 
pag.j^.n''.^. 

Elle  eft  ovale.  Les  antennes  font  noires  de  la 
longueur  de  la  moitié  de  l'infec^te.  La  tète  &  le 
coicelet  font  noirs  ,  chagrinés.  Il  y  a  deux  petits 
tubercules  latéraux  au  corcelet.  Les  élytres  font 
tantôt  entièiement  cendrées  ,  tantôt  cendrées  avec 
des  lignes  blanches,  tantôt  bjuns,  avec  ces  mêmes 
lignes  blanches,  qui  font  ordmairement  au  nombre 
de  deux  ,  une  longue  extérieure  &  une  courte  in- 
t.rieure.  Les  élytres  font  alors  bordées  de  blanc.  Le 
délions  du    corps  &  les   pattes  font  noires.  ' 

Cette  Lamie  fe  trouve  en  France  ;  elle  eft  très- 
commune  aux   environs  de  Pàtis. 

84.  Lamie  cendrée, 

LiMi.J  cineraria. 

Lamia  tkorace  fpinofo  ,  cinerafiens  ;  antennis  bre- 
vibus.  Y  AS.  Mant.  inf.  tum.    l.  pag.  I40.  n".  45^ 

Cerambix  cinerarius.  Lin,  Syji,  nat.  cd,  Cmel, 
pag.  1834.  n".  179. 

PALLAS./con.  inf.  roff.  tab, F.  fig.  11. 

Elle  rellemble  entièrement  à  la  précédente,  mai* 
elle  eft  la  moitié  plus  petite  &  eft  totalement  cendrée 

Elle  fe  trouve  dans  la  RulVie  méridionale. 

85.  Lamie  vaciliantCi 
Lamia  nutator. 

Lamia  tkorace  matico  ,  lineata  ,  cinereo  y  vil- 
lofa  ;  antennis  pedibufqu:  teflaceis.  Fab,  Mant,  inf,. 
tom.  J.pag.  141.  n°.  58.  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf. 
Capricornes.^/,  i^-fig.  loi. 

Cerambix  nutator.  LiN.  Syfl.  nat.  edit,  GmeL 
pag.  iZ^é.  n°.  190. 

Elle  rertemble  à  la  Lamie  tuberculée.  Les  an- 
tennes font  leftacécs ,  prefque  de  la  longueur  dtt 
corps,  Tout  ie  corps  cil  cendré.  Le  corcckt  di 
,      0«o 


474 


L  A  M 


arrondi,  prcfquc  cylindrique,  avec  une  raie  longitu- 
dinale jaunâtre  de  chaque  côtii.L'écuGou  eft  ariondi 
polinieurement.  Les  élyttes  ont  des  (Irics  dans  Ici- 
quelles  il  y  a  des  points  enfoncés.  Le  deflous  du 
corps  cil  brun  ,  un  peu  cendré.  Les  p.ittes  font  tef- 
tacées,  brunes,  avec  les  cuilles  un  peu  renflées. 

Elle  Ce  trouve  dans  l'i/le  d'0:ahiti. 

Du  cabinet  de  M.  Bandas. 

8(5.  Lamie  bonlanjere. 

Lamiâ  ioquus, 

Lamia  thorace  fabfpinofo  ,  hlrfuto  ;  elytris  ob- 
tujîsy  fuicJCis  ,  acris  ,  antice  ferrugineis  ;  antennis 
mcdiocriiiis.  V  \  B.  Syft.  ent,  pag.  lyiî,  n°.  14. — 
Sfcc.  ir.f.  tom.  i.  p.  ili.  n" .  }6.  —  Munt.  inf. 
to:n.   t.  pag,  140.  n".  47. 

Cerambix  coquus.  LiN.  5^7?.  nal.  pag.  6^c. 
n".  44. 

Les  antennes  ne  font  point  auffi  longues  que  le 
corps.  Le  corcelcc  elt  poilu  ,  les  épines  latérales 
font  très-difficiles  à  appercevoir.  Les  élytrcs  Ibnt 
noires  ,  fillonnées ,  obtufes  ,  ferrugineufes  anté- 
ricuieraent. 

Elle  Ce  trouve  dans  le  Canada. 

Ï7.  Lamie  linée. 

'  L.4MIA  lineata, 

Lamia  thorace  fpinofo  ,  atra  \  elytiis  marg'ina- 
li'bus  lineifque  duabus  ucrlnque  coiundbus  albis. 
Fab.  Afiifif.  inf.   tom.   I.   pag.  I4l.n°.  jj. 

Cerambix  germanicus.  LiN.  Sy[î.  nat  éd.  Gmel. 
pag.  1855.  II".   187. 

HerBST.  Apud.    F  U  E  s  L.  Arch.   inf.    tab. 
fig.\    . 

Elle  reffemble  beaucoup  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur à  la  Larnie  pédeffie.  La  tête  &  le  corcclec  font 
noirs  ,  avec  une  ligne  blanche  dorfjle.  Les  élytres 
font  noires  avec  les  bords  blancs  &  deux  lignes  de 
la  même  couleur  ,  réunies  antérieurement  &  pofté- 
lieuremelit.  Les    pattes  font   noires. 

On  la  trouve  dans  l'Allemagne. 

8  8.  Lamie  lépreufc. 

Lamia  leprofa. 

Lamia  thorace  fpinofo  ;  elytris  iajt  variolofn  , 
xiriaeis ,  mMcuta  latcrali  nigra  ;  antennis  longis. 
liB.  Syfi. ent. p.  lyS.  n.^.  ^i.—Spec.  inf  tom.  1. 
j7Xi7.^.n*,  sï.—Mant.  inf.  tom.  i.  p.  141.   n".  67. 

Cerambix  leprofus,  LiN.  Syjl.  nàt.  editi  Gn:el. 
pag.  IS^9.«'•.  150 

Elle  tcflcrable  à  la  Latnte  rouffc  ,   mais  elle  cû 


L  A  M 

moitié  plus  petite.  Les  anttnnes  font  obfcurément 
rouiTcs,plus  longues  que  le  corps.  Le  corcelet  eft 
ariondi  ,  avec  une  (cule  épine.  Le  dos  cft  iné- 
gal. Les  élytres  font  couvertes  a  leur  bafe  de  grands 
points°entre!accs,  polléncurement  elles  font  cendrées 
&  ont  dans  leur  milieu  un  petit  point  ,  une  grande 
tache  latérale,  &  à  leur  extrémité  un  petit  point  noir. 
11  y  a  une  tache  blanche  de  chaque  côte  de  la 
baie  de  I  abdomen.  Les  pattes  font  cendrées. 

Elle  fe   trouve  en  Amérique. 

89.  Lamie  maculaire^ 

L.iMiA   macularis. 

Lamia  thorace  cylindrico  ,  mutico  ,  cinerafcens  : 
elytris  bidentatis  fufco  maculatis.  Ent.  ou  hifi.  nat. 
des  inf  Capricornes,  pi.  ^o.fig,  154. 

Elle  efl:  petite ,  d'un  gris  obfcur.  Les  antennes 
font  obfcures  ,  avec  un  cercle  blanc  fur  le  li- 
xième  anneau.  Le  corcelet  efl  cylindrique  ,  avec 
une  grande  tache  oblongue  ,  d'un  noir  brun  à  la 
partie  fupérieure.  Les  élytres  font  bidentécs  avec 
trois  taches  noirâtres  fur  chaque.  Les  cuifles  font 
renflées.  Les  pattes  font  grif.îtres  avec  des  anneaux 
obfcurs. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  Raye. 

$C.  Lamie  de  Bankcs. 

Lamia  Bankii, 

Lamia  thorace  fabfpinofo ,  grifea  ;  elytris  fcrru- 
gineo  irroratis  fajciifque  duabus  cinereis.  Fad.  Syft. 
ent.  pag.    176.  n° .   16.  Spec.    inf.    tom.    1. 

pag.    113.  n".  39.  Mant.  inf.  tom.  i.  p.  140. 


J0._ 


ou  hift.   nat.  des  inf.   CAPRICORNES. 


pl.lS.fig.lll. 

Cerambix  Bankii.  L  i  n.  Syft..  nat.  edit.  GmeL 
p.  1834.  n"-  185. 

Elle  efl:  de  la  grandeur  de  la  Lamie  nébuleufe. 
Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corps  &  mélan- 
gées de  cendré  &  d'obfcur.  La  tère  elt  cendrée.  Le 
corcelet  eft  arrondi  &  armé  de  chaque  côté  anté- 
rieurement de  deux  épines  très-courtes  ,  petites , 
l'une  au-dslTus  de  l'autre.  Il  eft  cendré  &  mélangé 
de  toulfâtre.  L'écuflon  eft  encore  arrondi  pofté- 
lieuremenr.  Les  élytres  font  cendrées,  mélangées 
de  roullârre  ,  avec  deux  bandes  grifes ,  une  à  la 
bafe  peu  marquée  ,  l'autre  au-delà  du  milieu  ,  obli- 
que ,  prefque  ondée,  interrompue  à  la  future.  Le 
deflous  du  corps  Si  les  pattes  font  cendrés. 

On  la  trouve  au  cap  de  Bonnc-Efpérance. 

Du  cabinet  de  M,  Bankcs. 


L  A  M 

91.  Lamie  htirifTon. 
Lamia  kiftrix. 

hamh  thorace  fuhfpinofo  \  elytris  fjfckulato  pi- 
b>fs  ,  antinr.is  mtdiocrihus  ferrusis.  Fab.  Spcc.  inf. 
tom.  l.  pag.  z\6.  n".  ^.  ^—  Mant  inf.  tom.  i. 
fag.  i]6.  n^.  4.  Enc.  eu  kift.  nat.  des  inf. 
Capricornes,  pi.  ij.n^'.  ilc. 

Ctramkix  kiftrix.  LiN.  Syfl.  mt.  edi:,  Gmci. 
f.  i8z8.  n".  159. 

Elle  n'ed  guère  plus  grande  que  la  Lamie  né- 
buleufe.  Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corps , 
velues,  (impies  à  leur  bafe  ,  en  fcie  ,  ou  preique 
pedlinécs  à  leur  extrémité  ;  elles  font  un  peu 
teftacces,  avec  l'eïtrémité  des  articles  un  peu  obf- 
cure.  Le  corps  efl:  plus  oj  moins  velu.  Le  corcelet 
efl:  obfcur  &  arrondi,  armé  de  cinq  tubercules 
épmeuï ,  rangés  fur  une  ligne  tranfveifalc  &  de 
deux  autres  plus  petits  ,  l'une  a  côxé  de  l'autre  , 
au-devant  des  cmq  autres.  L'écufTon  elT:  petit  & 
arrondi  poflérieureinent.  Les  élytres  font  mélangées 
de  rougeâtre  ,  de  cendré  &  d'obfcur  ;  elles  ont 
plufieurs  faifceaux  de  poils  de  différentes  couleurs, 
ma's  plus  particu'ièrement  gris.  Le  deffous  du 
corps  &  les  pattes  font  cendrées,  plus  ou  moins 
obfcurs. 

Elle  fe  trouve  au  cap  de  Bo-nne-Efpérance. 

Du  cabinet  de  M.  Bancks^ 

51.  Lamie  faiiteulê.- 
Lamia  Julcator.. 

Lamia  thorice  inermi ,  gripa  ;  elytrïs  fafcïis  dua- 
êus^  macularibus  ahlireviatis ,  Jlrigaque  pojlica  pane- 
tau  niveis  ;  amennis  èreviius.  Ea  e.  Manl.  irf. 
tom.  ï.  pag.  14,1.  n".  yi. 

Ccrjml>ix  fiùator^LlN.  Syfi.  !tat._  edll.  Gmel. 
^jg.    1834.  n°.  184. 

Elle  eft  petite.  Le  corps  cft  d'un  gris  obfcur. 
Les  antennes  font  courtes.  Le  corcelet  cft  fans 
pointes  ,  arrondi  ,  avec  une  ligne  blanche  dorfale. 
Les  élytres  font  grifes,  obtufes ,  ponduées ,  avec 
une  bandelette ,  vers  leur  riers  fupérieur  ,  blanche  , 
formée  de  trois  petites  lignes  ,  celle  du  milieu  plus 
courte  ,  ayant  un  point  conflani  dans  fon  intérieur. 
Vers  le  milieu  il  y  a  encore  une  autre  bandelette  , 
formée  pareillement  de  trois  lignes.  C'eft  ici  l'exté- 
rieure qui  eft  la  plus  courte;  elle  a  pareillement  un 
point  dans  fon  inté:ieur.  Vers  l'extrémité  des  ély- 
ucs  on  voit  une  (Irie  fale  &  quatie  points. 

Elle  fe  trouve.... 

95,  Lamie  portugaife. 

Lamia  lufitanica.  ! 

Lam.ia.tkoraC£  fpinofof  corpore  tot9.tcIius-:o ,  dy- 


L  A  M 


f7r 


'  dis  fdfiaur.deildta  pallida.  Ent.  en  hlf.  nai.  des 
;n/'.  Caludie./-/.  $.fig.  J4.  û.  iJ. 

Ccrjmbix  luficanicus.  LiNN.  Swjî.  nat.  add. 
p.  lo6y.  n°.y 

Elle  eft:  de  la  gra.ndeur  de  la  Lamie  hériffîn. 
Les  antennes  font  teftacées ,  un  peu  poilues,  &  un 
peu  plus  longues  que  le  corps.  Tout  le  corps  t!t 
tcftacé.  Le  corcelet  cil:  armé  de  chaque  côté  d'une 
épme  aiguë.  L'écuiTon  eft  petit,  triangulaire  ,  un 
peu  cendré.  Les  élytres  font  teftacées  ,  pâles  , 
avec  une  bande  grifatre  peu  marquée  au  milieu  fc 
l'extrémité  gtifâtre  j  elles  font  couvertes  de  quelques 
poils  longs.  Les  pittcs  font  de  la  couleur  du  corps^ 

Elle  fe  trouve  en  Portugal, 

Du  cabinet  de  M.  Smith. 

94.  Lamie  fauve. 

Lamia  falvj^ 

Lamia  apumnigra;  cliorace  fpincfo  ;  t'ycris  lu^ 
bris. 

Ctrambix  fu'.viis.  Lin,  Syfi.  nat,  tdit.  GjntL 
pag.  1836.  n".   195. 

Scor^  £,•!;.  carn.  o/..n°.  170, 

SeHRANK.  Inf.  aufl.p.  139,  n°.  165. 

HeR^st.  Apud.  FuiSL.  Arch.    inf.    j.  tah.  ir^ 

fis-  'Ci- 
Cette  Lamie  eft  noire  ;  la  bafe  des  antennes,  les- 

élytres,    les  ciiilTes  &  les  jambes   font  rongeâtres  ;. 

elle  ne  paroît  être  qu'une  variété  de  la  Lamie  cariaéc.^ 

9J.  Lamie  jaune. 

Lamia   lutta. 

Lamia  oblonga  ;  thorace  guadrifpinofo  ;  capica  ,- 
antennarum  nigrarum  bafi  pcdibufque  luteis  ^  da'fi 
lineis  tribus  fufcis  j  elytris  apice  bifpincfis f.avefan^ 
tibus:  rugis  duahus  margineque  fufcis. 

Mus.  LîiK.  pag.  14.  n".  jj^. 

Ctrambix  Inteus.  Lin.  Syfi.  nat^  cdit.  Gmel 
pag.  1836.  n°.  367. 

Elle  eft  oblongue.  Le  corcelet  eft  quadriépi- 
neux.  Les  antennes  font  noires.  La  tête  ,  la  bafe 
des  antennes  &  les  pattes  font  jaunes  ;  il  y  a  trois 
lignes  brunçs  fur  le  corcelet.  Les  élytres  font  jau- 
nâtres, bicpineux  à  l'extrémité,  bordées  de  brua- 
avec  deux  rides  brunes. 

Elle  fe  trouve....; 

9^.  Lamis  de  lesk. 
LjMi.i   leskiana. 


47'5 


L  A  M 


Lamia  tkorace  fplnofo  ;  elytris  coiivcxis  nigris  , 
fafciis  tribus  coccineis  interruptis ,  apicis  angujliore  ; 
anlennis  corpoc  longiorihus. 

Cerambix  triftfciatus.  LiN.  Syfl.  nat.  cdlt.  Gmel. 
p.  iSjé.   n".   366. 

Mus.LF.sic.;)flg-.  14.  n".  J34- 

Les  antennes  font  plus  longues  que  le  corps.  Le 
corcelet  eft  épineux.  Les  élytres  font  noires  ,  con- 
vexes ,  avec  trois  bandelettes  rouges  intenompues  ; 
cJlesvontendiminuaat  vers  l'e.ïtrémitc. 

Elle  fe  trouve 

Lampyres.  Lam-yris.  Genre  d'infecle  de  la 
première  Scdion  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Les  Grecs  donnoient  indiftindeinent  le  nom  de 
Lampyris  ;  &  les  Latins ,  ceux  de  CicindeLi ,  Noc- 
tiluca  ,  Luc'io  ,  Luciola  ,  Lucernuca  ,  Incenaula  ,  a 
tous  les  iiiieiles  qui  ont  la  propriété  de  répandre 
pendant  la  nuit  une  lumière  phofphorique  ;  cette 
même  propriété  les  a  fait  connoître  vulgairement 
fous  le  nom  de  vers  luilant.  Les  Enton-'ologiftes  mo- 
dernes ont  dû  fans  doute  s'appliquer  à  ne  tanger  les 
kifedes  fous  une  menu  dénomination  ,  qu'autant 
qu'ils  préfentent  les  mêmes  caïadlères  génériques, 
mais  comme  ce  n'eft  que  par  de  longues  oblerva- 
tions  &  des  travaux  foutenusque  l'on  peut  parvenir 
à  atteindre  ce  dernier  but  de  la  fcience  ,  on  a  encorî 
long-temps  confouda  les  Lampyres  avec  les  Télé- 
phores  &  les  Malachies,  fous  fe  nom  de  Cautkaris. 
M.  Geotfroy,  en  les  féparant  des  Téléphores /les 
a  néanmoins  placés  avec  les  Lycus ,  &  Linné  les 
a  encore  confondus  avec  les  Lycus  &  les  Pyroclues. 
M.  Fdbricius,  éclairé  parles  erreurs  même  de  ceux 
qui  l'ont  précédé  ,  eft  le  premier  qui  ait  bren  dif- 
tmgué  ce  genre  ,  &  qui  lui  ait  adîgné  les  caractères 
qui  lui  font  propres. 

Les  mandibules  longues,  Si  les  antennules  fécuri- 
foriHes  diftinguent  furtifamraent  les  Téléphores  des 
Lampyres^  dont  les  mandibules  font  courtes,  à  peine 
diftinàes ,  &  les  antennules  en  marte.  Le  nombre  des 
pièces  des  tarfes  ne  permet  pas  de  confondre  les 
l'ytoclires  avec  les  Lampyres.  Une  bouche  plus  ou 
moms  avancée  ,  &  terminée  en  forme  de  bec ,  &  les 
antennes  fortement  cotapiiméeSj  font  encore  facile- 
ment reconnohre  les  Lycus. 

Les  antennes  des  Lampyres  font  filiformes,  plus 
ou  moins  longues  ,  compofées  d'onze  articles  ,  dont 
le  premier  un  peu  plus  gros;  le  fécond  court,  & 
plus  petit;  les  autres  piefque  égaux  &  cylindriques. 
Elles  font  inférées  à  la  partie  antéiieure  de  la  tète. 
Quelques  efpècîs  ont  les  antennes  en  kie,  ou  plus 
•  u  moins  pedinées. 

La  bouche  eft  compoféc  de  deux  mandibules  , 
<ie  deys  raâchojre»,  d'une  lèvte  icférieure,  &  de 


L  A  M 

quiire  antennu'es.  La  lèrre  fupérieurc  manque,  ou 
n'ert  point  du  tout  apparente. 

Las  mandibules  font  très-petites  .cornées ,  minces, 
arquées,  très- pointues. 

Les  m.îchoires  font  courtes,  membraneufes,  bifides. 
Les  diviûons  font  inégales  :  l'extérieure  eft  un  peu 
plus  grande  Se  arrondie. 

La  lèvre  inférieure  eft  prefque  cornée ,  cylin- 
drique ,  arrondie  à  fa  partie  antérieure. 

Les  antennules  antérieures  font  compofées  de 
quatre  articles,  dont  les  premiers  très-perits  ;  &  le 
dernier  gros  ,  renflé  ,  terminé  en  pointe  ;  elles  ont 
leur  infertion  au  dos  des  mâchoires.  Les  antennules 
pofténeures  font  petites,  courtes,  compofées  de 
trois  articles,  dont  les  premières  petites,  &  les  troi- 
fièmes  prefque  en  maiïe  ;  elles  ont  leur  infertion  à 
la  partie  antérieure  de  la  lèvre  inférieure. 

La  tête  eft  enfoncée  &  comme  enchâffée  dans 
le  corcekt.  Les  yeux  font  arrondis,  prefque  globu- 
leux ,  allez  grands. 

Le  corcelet  forme  une  plaque  très-grande  ,  pîatc, 
demi-circulaire  ,  débordée  ,  qui  cache  entièrement 
la  tête ,  Si.  qui  eft  à-peu-ptès  de  la  largeur  des 
élytres. 

L'écuflon  eft  petit,  arrondi  poftcrieurement.  Les 
élytres  font  conacées ,  un  peu  flexibles  ,  de  la 
longueur  de  l'abdomen  dans  la  plupart  des  efpèces; 
dans  quelques  autres,  el'es  font  t:  ès-courtes  ,  & 
lecouvrent  à  peine  la  moitié  de  l'abdomen.  Les  aîles 
font  membraneufes,  repliées,  guère  plus  longues 
que  les  élytres.  Les  femelles  n'ont  ni  aîles,  ni  élytres, 
on  apperçoit  feulement  un  petit  moignon  d'élytre  à 
la  bafe  fupérieurc  de  l'abdomen. 

Les  pattes  font  fimples  &  allez  couttes.  Les  tarfes 
font  compofés  de  cinq  articles ,  dont  les  trois  pre- 
miers alTet  courts ,  prefque  égaux  entr'enx  ;  le  qua- 
trième un  peu  plus  large  biiobé  ;  le  dernier  eft  ter- 
miné par  deux  ongles  crochus. 

Le  corps  eft  ovale  ,  oblong  &  déprimé  ,  les  an- 
neaux de  l'abdomen  forment  autant  de  replis  qui 
fe  terminent  latéralement  en  angles  aigus. 

Si  les  phénomènes  quiréfultent  des  effets  de  la  lu- 
mière ont,  de  tous  les  temps,  le  plus  excité  l'ar- 
tention  &  l'admiration  des  hommes ,  on  peut  pré- 
fumer que  parmi  les  infcétes,  ceux  qui  fonr  dcftinés 
a  répandre  un  éclat  lumineux  au  milieu  de  la  nuit , 
n'ont  pas  dû  être  les  deniicrs  à  s'attirer  les  regards 
qu'ils  méritent.  Les  premiers  obfervateurs  de  la  na- 
ture o3t  fait  mention  de  ces  infeétes;  &  par  tous 
les  noms  différens  que  les  Lampyres  ont  fucccflîve- 
ment  reçus,  on  peut  juger  du  grand  nombre  d 'ob- 
fervateurs qui  les  ont  diftingués  ,  &  fe  font  oc- 
cupés de  leur  exiltence.  La  poéfiemême  devoir  eiier- 
cher  ,1  les  parer  de  l'es  fiiAions  ingénieufcs;  le  célèbre 
évéïjue  d'AvrancheSj  Huet,<laus  un  pocmc  intitulé 


L  A  M 

Lampy  ris ,  fort  eftimé  de  ceux  qui  aiment  la  poéfie  la- 
tine ,  a  chante  ce  fujet,  aullî  lingulier  qa'intéiellant. 
Depuis  des  temps  très-reculés,  on  connoît  les  Lam- 
pyres parmi  nous  fous  le  nom  de  vers  luifaus,  parce 
eue  les  femelles ,  qui  font  les  feules  que  l'on  rencontre 
k  plus  ordinairement ,  font  abfolument  dépourvues 
d'ailes  ,  &  reifcmblent  affez  à  des  larves  hexapodes  , 
que  l'on  confond  vulgairement  avec  les  vers.  Les 
femelles  de  toutes  les  cfpèces  de  Lampyres  connues^ 
biiilent  pendant  la  nuit  ;  mais  il  eft  des  mâles  qui 
n'ont  pas  cette  faculté.  Les  Lampyres  luifans  ont 
au-dclTous  des  deux  ou  trois  anneaux  du  ventre, 
des  taches  jaunes ,  d'où  part ,  dans  l'obfcurité  ,  une 
lumière  très-vive  ,  vrai  phofphore  naturel  ,  qui  , 
au  loin  ,  préfente  une  c'tincelle  ou  une  petite  étoile 
très-bnllanre  ;  elle  eft  d'un  blanc  vcrdâtre  ou 
blcu.ître,  comme  le  font  toutes  les  lumières  phof- 
phariques.  Elle  brille  d'autant  plus ,  que  l'infccle 
cfl  plus  vigoureux  ,  &  fe  donne  des  moiivemens  plus 
vifs  ;  elle  diminue  avec  fes  forces ,  Se  s'éteint  avec 
fa  vie. 

On  trouve  les  Lampyres,  ou  vers  lutfans,  par- 
tout à  la  campagne  ,  dans  les  prairies  &  aux  bords 
des  chemins ,  près  des  builfons ,  particulièrement  aux 
mois  de  juillet  &.  d'aoilt  ;  lorfqu'on  les  cherche 
après  le  foleil  couché  ,  la  lueur  étincelantc  qu'ils 
répandent  au  milieu  des  ténèbres ,  les  décèle  bientôt 
à  nos  yeux,  &  les  expofe  aifément  à  nos  recherches. 
Les  mâles  paroiffent  rares,  parce  qu'on  ne  les  ren- 
contre pas  facilement.  Réaumur ,  qui  avoir  cru  que 
les  femelles  n'avoient  la  propriété  de  luire  qu'au 
moment  cii  elles  ont  befoin  de  s'accoupler ,  &  que 
c'étoit  par  cette  lueur  même  que  les  mâles  étoicnt 
attirés  ,  avoir  indiqué  un  moyen  pour  les  prendre, 
qui  confiftoit  à  tenir  les  femelles  fur  la  main.  Ce 
moyen  ,  quoique  fondé  fur  une  erreur  ,  peut  être 
cependant  d'une  grande  utilité.  La  lumière  que  ces 
laieûes  font  jaillir  dans  l'obfcurité  ,  ou  dès  qu'il  fait 
nuit,  a  tant  d'éclat,  qu'elle  peut  éclairer  un  petit 
efpace  &  une  grande  partie  du  poudrier,  ou  valc  de 
verre  ,  dans  lequel  on  les  renfertiie  ,  de  forte  qu'on 
peut  fe  parter  d'autre  clarté  ,  quand  on  veut  les  ob- 
ferver;  ils  éclairent  fuffifammcnt  eux-mêmes  l'obfer- 
vareur  qui  les  contemple.  L'exafle  &  véridique  De 
Geer  ,  qui  les  a  fournis  à  un  examen  fuivi  ,  a  re- 
marqué qu'ils  peuvent  tout-à-coup  abforbcr  la  lu- 
mière ,  &  la  faire  difparoîrre  aulTi-tôt  ,  pour  la 
faire  reparoître  enfuite  avec  le  même  éclat  ;  de 
iorte  qu'on  peut  penfer  que  cette  faculté  de  luire 
dépend  en  quelque  (otte  de  leur  volonté  ,  félon  les 
atfeftions  qu'ils  éprouvent.  On  peut  fe  donner  un 
très-joli  fpedadc  ,  en  plaçant  dans  un  poudrier  plu- 
ficurs  Lampyres  cnfemble  ;  ils  hiifent  alors  tous  à- 
la-fois,  &  leur  lumière  réunie  eft  portée  à  une  allez 
grande  diftance  ,  &  éclaire  tous  les  environs.  Ce  beau 
phénomène  ,  qu'on  ne  fe  laffe  pas  d'admirer  ,  pro- 
duit par  un  véritable  phofphore  naturel ,  eft  encore 
bien  plus  admirable  dans  certaines  efpèces  étrangères, 
dont  les  mâles ,  tcès-agiles,  ont  la  faculté  de  briller , 


L  A  M 


477 


&  qui  voltigeant  rapidement,  &  en  grind  nombre, 
prélentent  des  milliers  d'éroiles  tombantes  ,  ou  des 
f-M         1  _  <     j 1 ;.. 


liUons  lumine 


dans  les  airs. 


Nous  ne  connoilTons  dans  nos  contrées  que  deux 
cfpèces  de  Lampyres  :  les  pays  plus  rempérés  ou  plus 
chauds  que  les  nôtres,  font  à  cet  égard  plus  favo- 
lifés;  ces  Infecles  y  font  aufli  plus  grands ,  fans  l'être 
cependant  beaucoup  ;  mais  ils  n'offrent  en  aucune 
part  des  couleurs  riches  &  variées.  On  les  rencontre 
en  Italie,  prcfque  après  avoir  franchi  les  Alfes,  & 
ils  font  plus  abondans  à  mefure  qu'on  approche  da- 
vantage dc-^  parties  plus  méridionales.  L'efpèce  des 
Lampyres  de  l'Italie  ,  ou  la  Luciole  ,  y  eft  bien 
plus  multipliée  que  notre  efpèce  coniniune  ;  elle  y 
répand  aulfi  une  lumière  plus  vive  &:  plus  ccnf- 
taïue.  Ces  Infeéfes  commencent  à  paroître  au  cou- 
cher du  foleil;  bientôt  l'air  en  eft  rempli,  la  terre 
en  eft  jonchée  ,  les  arbres  ,  les  plantes  ,  tous  les 
corps  femblent  en  être  couverts.  Au  milieu  d'une 
belle  nuit  d'été  ,  on  ne  peut  faire  un  pas  dans  une 
prairie  ,  fans  voir  ces  petits  animaux  partir  de  côté 
&  d'autre  ,  voltiger  de  toute  part  ^  en  illuminant 
toutes  leurs  rraccs.  Leur  vol  eft  par  élan,  &  les  mou- 
vemcns  qu'ils  fe  donnent  excitent  leur  cffulîon  phof- 
phoriqHC.  On  les  voit  briller  par  inrervalle  :  l'air 
étincellede  païUettesluifantes ,  quiparoilTeut  foudaia 
s'éteindre  &  fe  reproduire  fous  toutes  fortes  de 
nuances.  Ce  fpeélaclc  ne  peut  qu'étonner  ceux  qui 
n'y  font  pas  accoutumés.  Se  furpaife  tout  ce  que  l'i- 
magination en  attend. 

On  peut  garder  nos  Lampyres  femelles  pendant 
deux  ou  trois  femaines  dans  un  vafe  ,  en  ayant  le 
foin  d'y  mettre  un  petit  gazon  &  de  l'arrofer  de 
temps  en  temps  pour  entretenir  fon  humidité.  Mais 
on  a  obfervé  que  de  jour  en  jour  l'éclat  de  leur  lu- 
mière s'atïoiblit  de  plus  en  plus ,  &  à  la  fin  elles 
ne  luifcnt  que  très-foiblement  ;  ce  qui  femble  indi- 
quer qu'elles  fouftrent  d'être  emprifonnées,  ou  que 
le  grand  air  leur  eft  nécelfaiic  pour  renouveler  leur 
matière  phofphoiique.  Pendant  le  jour  ,  on  les 
trouve  difficilement,  parce  qu'elles  fe  cachent  dans 
l'herbe  ,  oii  elles  gardent  un  profond  repos  ;  ce  n'eft 
qu'à  l'approclîe  de  la  nuit  qu'elles  comm:ncent  à 
fe  mettre  en  mouvement  &  à  étaler  leur  lumière 
biillantc.  Leur  démarche  eft  lente  ,  prcfque  lourde  , 
&  elles  avanccnr  comme  par  fecouflcs;  cependant  les 
mâles  jouilicnt  de  beaucoup  d'agilué  :  le  naturel 
des  Lampyres  eft  très-pacifique  -Si  incapable  de  nuire; 
aulTi  les  parties  de  leur  bouche  font-elles  très-petites, 
&i.  il  eft  très-difficile  d'y  appercevoir  les  dents. 

Les  femelles  des  Lampyres  d'Europe  qu'on  a  ob- 
fervécs  pondent  un  grand  nombre  d'œufs  fur  le  gazoo 
ou  fur  l'herbe  ou  elles  vivent.  Ces  oeufs  ,  aiïez 
grands ,  relativement  au  volume  de  l'Infeéte  ,  égaleat 
la  grofleut  des  graines  de  navets  ;  ils  fort  ronds  Se 
de  couleur  jaune  citron.  A  leur  fortie ,  ils  font 
enduits  d'une  matière  vifqueufe,  ou  gluante  ,  jaune, 
qui  les  attache  foudain  à  l'objet  fur  lequel  l'Infeûlc 


47^ 


L  A  M 


lïs  place;  Leur  coque  n'eft  qu'une  peau  molle  & 
flexible  ,  dt  lotte  qj'on  les  écralc  au  moindre  attou- 
chcmeiit. 

La    larve  ,    longue    d'environ    un     pouce  ,     Se 
large  de  trois  lignes,  a  le    corps  applati ,   Se  même 
a  beaucoup  de  rellcmblance  avec  la  fcmtlle  de  l'In- 
fïde  parfait ,  qui  ,  comme  nous  avons  dit  ,   a  aflez 
elle-même  lafjrme  d'un  vers  hexapode.  Cette  larve 
efl  garnie  en-devant   de  fix  pattes  écailleufes ,  pla- 
cées auï  trois  premiers  anneaux.  Le  corps,  divifé 
en  douze  parties  annulaires,  a  le  plus  de   largeur 
ai  milieu,  diminue  iiifenfibicment  vers  le  derrière, 
&  il  cft  comme  tronqué  ou  coupé  tianfverralcment , 
à   cette  ejtrémité.   Le   premier  anneau  ,  auquel  la 
i3te  eft  attachée  ,  a  un  contour  arrondi  par-devant , 
àc  fon  bord   pollérieur  cft  coupé  tran(verfa!ement 
en   ligne  droite.  Le  fécond  &  le  iroifième  anneau 
ont  à-peu-près  ia  figure  d'un  quatre  long;  le  qua- 
uième  &  ks  fuivans,  jufqu'au  pénultième  inclufi- 
vement ,   font  moins   longs  ,    &   unis  entr'eux   par 
une  membrane  flexible  qui  leur  permet  de  rentrer 
un  peu  l'un  dans  l'autre.  Par  cette  conformation  , 
la  larve  peut  aufTi   s'abnger  ou   fe    raccourcir  ,   & 
courber  fon  corps  de  toute  façon.  Le  contour  de 
ces  anneaux  elt  irrégulier  &  angulaire.  Ils  font  cou- 
verts cn-de(l"ous  d'une  plaque  horizontale  allez  unie, 
coriacce  ,  &  qui ,  de  chaque  côté  du  bord  polté- 
rieur,  fait  une  pointe  faillante  ,  ou  un  angle  alfez 
aigu,  fur  les  derniers  anneaux,  mais  plus  arrondi 
fur  les  trois  premiers  ;   chaque  côté    du    corps   eft 
garni  de  deux  rangs  de  plaques  coriacées,  brunes, 
formant  tout  autant  de  pointes  angulaires  ;  la  plaque 
du  pénultième  anneau  cft  d'un  blanc  verdâtre ,  & 
Je  dcr.iier  n'a  aucune  de  ces  pointes.  Au  milieu  du 
deffous  du  corps ,  les  huit  anneaux  à  plaques  ont 
encore   chacun   une  pièce  irrégulière  ,   écailleufe  , 
prefque  noire,  qui  fe  termine  en  deux  pointes  fail- 
lantes,  gatnies  d'un  poil  roide  ,  &  plus  longues  fur 
les  derr.iers  que   fur  les  premiers  de   ces  anneaux. 
Les  Dois  premiers  anneaux  du  corps  ont  aufll  entre 
les  partes  quelques  petites  pièces  écailleufes  5   &  la 
peau  qui  couvre  le  delTous  des  anneaux  ,  entre  les 
plaques  écailleufes,  eftmembrancufe&  un  peu  ridée. 
Le  delfus  du  corps  eft  d'un  brun  obfcur ,   prefque 
noir  &  mat ,  mais  les  angles  poftérieurs  des  anneaux 
font  d'un  jaune  livide  &  fale  ;  ce  qui  forme  des  taches 
très-propres  à  fairercconnoître  cette  larve.  Le  dellous 
des   huit    premiers   anneaux  ,    excepté    les    plaques 
écailleufes,  eft  d'un  blanc  fale  tirant  fur  le  brun, 
mais  les  neuvième  ,  dixième  &  onzième  anneaux  y 
font  d'un  blanc  verdâtre,  &  c'eft  de-Ia  que  part  la 
lumière  que  répand  auffi  la  larve  dans  l'obfcurité. 
L'anneau  qui  termine  le  corps  eft;  brun  ,  &  dur  au 
toucher,  formant  deux  pointes  garnies  au  bout  d'un 
poil  roide  ;  la  fente  traafverfale  eft  l'ouverture  de 
l'anus.  Sur  toutes  les  parties  qui  font  écailleufes  ou 
coriaces,  on  voit,  à  l'aide  de  la  loupe,  un  grand 
nombre   de  très-petits  poils,  qui  n'empêchent  pas 
la  larve  de  paroître  toute  rafe.  Elle  a  dix-huit  flig- 


L  AM 

niâtes  en  forme  de  petites  taches,  d'un  brun  c'air^ 
percées  au  milieu  ,  comme  dans  les  chenilles,  6^  ai- 
rangées  de  même. 

La  tête  eft  très-petite  par  rapport  au  volume  da 
corps;  elle  cft  prefque  de  figure  ovale  Se  de  cou- 
leur brune  :  la  larve  la  retire  entièrement  dans 
le  premier  anneau  du  corps  cn-dellous ,  auffi-tôt 
qu'on  la  touche  ,  &  dans  cet  état  elle  paraît  fans 
tête  ,  quand  on  la  regarde  en  dellus.  Elle  cft  atta- 
chée au  corps  par  une  efpèce  de  col  membraneux, 
qui  eft  la  partie  dans  laquelle  elle  rentre  au  gré 
de  rinfede.  Elle  a  deux  petites  antennes,  ailez 
grofTcs ,  courtes ,  coniques  divifées  en  trois  articles, 
&  de  couleur  brune  obfcure  ,  placées  vers  les  côtés^ 
Au-devant  elle  porte  deux  longues  dents  écailleufes, 
d'un  brun  clair  5:  tranfparent,  déliées,  courbées 
&  irès-pointues ,  qui  fe  renconttent  par  leurs  pointes,, 
fans  fe  croifer  :  en  deflous  de  ces  dents,  il  y  a 
une  partie  en  forme  de  lèvre  inférieure  ,  garnie  de 
fix  petites  parties  coniques,  femblabies  aux  baibil- 
lons  des  chenilles.  Les  pattes  font  alTcz  longues  , 
écailleufes,  &  de  couleur  brune,  divifées  chacune 
en  trois  parties  jointes  par  une  membrane  flexible  & 
blanch.'itre  ,  S:  terininée  par  deux  petits  crochets; 
elles  ont,  par- ci  par-là  ^  de  petits  poils  courts.  Cette 
larve  marche  fort  lentement,  elle  s'aide  de  fon  der- 
rière dans  la  démarche;  à  chaque  pa<  c'ie  raccourcit, 
le  ventre  fe  retire,  fe'^recourbe  en-delfous,  appuyant  le 
bout  contre  le  plandepofiiion,  &:  enfuite  elle  fe  pouffe 
en  avant  avec  les  pattes.  Quoique  la  forme  de  fes  dents 
piitla  faire  fûupçonner  carnacière,  elle  vit  cepefidanc 
fur  de  la  terre  fiaîche  ,  avec  de  l'herbe  &  des 
feuilles  de  difFe'rentcs  plantes  ;  mais  l'on  a  remarqué 
qu'elle  devient  foible  &  languilTante  ,  quand  on  l'a 
latfle  manquer  de  terre  humide.  Elle  eft  très-pacifique 
&  paroît  craintive;  dès  qu'on  la  touche,  elle  retire: 
la  tête  ,  &  refte  long-temps  immobile^ 

Quand  les  Infeéies  ont  à  fe  transformer  en  nymphes, 
ordinairement  la  peau  fe  fend  ou  fe  brifc  au  milieu, 
du  dellus  de  la  tête  &  du  dos,  &  lai/fe  ainfi  une  ou- 
verture fuffifante  pour  donner  paiTage  à  !out  le  corps; 
cette  larve  a  paru  prendre  une  autre  manière  de  fe 
défaire  de  fa  peau  ,  qui  fe  fend  de  chaque  côté  du 
corps,  dans  toute  l'étendue  des  trois  premiers  an- 
neaux. Le  deflus  de  ces  anneaux  fe  détache  tout- 
à-fait  du  dellous,  &  la  larve  tire  la  tête  hors  delà 
peau  qui  la  couvre,  à-peu-près  comme  on  tire  la 
main  hors  d'une  bourfe.  Les  deux  fentes  latérales 
donnent  une  ouverture  très  -  fpacicufe  à  l'InfeClc. 
pour  fortir  de  la  vieille  peau  ,  &  il  en  vient  aifé- 
ment  à  bout  dans  l'cfpacc  de  quelques  minutes ,  en 
contradant  &  en  alongcant  les  anneaux  du  corps 
alternativement.  La  nouvelle  peau,  dont  il  cft  alors 
couvert ,  eft  d'une  couleur  bien  différente  de  celle 
de  la  vieille  ;  elle  eft  d'une  couleur  de  chair  très-pâle ,. 
&  le  délions  du  corps  eft  teint  de  jaune  clair.  Peu-à- 
peu  le  deffus  du  corps  devient  d'un  brun  pâle  ver- 
dâtre ;  les  côtés  font  de  couleur  de  lofe  pâle,  &  le 
deflous  cft  d'un  blanc  fale  litaiit  fur  le  jaune  ;  la  tête. 


L  A  M 

&  les  pattes  font  colorées  d'un  céladon  grifâtre  ,  ti- 
rant fur  le  vert. 

Dès  que  la  larve  eft  dégagée  de  fa  peau  ,  elle 
courbe  le  corps  en  arc,  ou  en  demi-cercle,  &  Ce 
trouve  alors  dans  un  état  de  véritable  nymphe  ;  mais 
on  lui  voit  encore  remuer  &  alongcr  la  tête  , 
de  même  tjue  les  antenni;s  &  les  pattes^  quoii^ue 
lentement  ;  elle  donne  aulTi  des  mouvemens  au  corps. 
Quoique  cette  nymphe  ait  beaucoup  de  rellemblance 
avec  la  t'orme  quelle  vient  de  quitter  ,  on  remarque 
cependant  que  la  tête  ,  Jcs  pattes  &  les  antennes 
ont  beaucoup  changé  ,  qu'elles  font  grollcs  ,  do- 
dues, enflées  &  comme  engourdies,  n'ayant  qu'un 
mouvement  lent  5c  difficile.  On  ne  trouve  plus  à  la 
tète  ces  deux  dents  aigués  qu'elle  avoit  avant  la  mé- 
tamorphofe  ,  mais  deux  barbillons  courts  &  gros  à 
leur  place.  On  voit  enfuite  que  le  mouvement  de  la 
tète,  des  antennes  &  des  pattes  celle,  que  les  an- 
tennes fe  rangent  Si  s'appli  juent  de  chaque  côté  de 
la  tête  contre  le  delfous  du  corps ,  &  qu'il  en  ell:  de 
même  des  paitcs ,  qui  fe  placent  régulièrement  contre 
le  dcll'ous  de  la  poitrine,  comme  on  eft  accoutumé 
de  les  voir  fur  les  nymphes  ordinaires ,  avec  cette 
différence  ,  qu'elles  n'y  font  pas  (l  exadcment  ap- 
pliquées; il  y  a  du  vide  cntr'elles  &  le  corps.  L'In- 
feéle  ne  remue  plus  aucune  de  ces  parties  ;  le  feul 
ligne  de  vie  qu  il  donne  ,  c'eft  par  le  mouvement  du 
ventre,  qu'il  courbe  en  arc  ,  qu'il  redrcifc  enluiie  , 
&  auquel  il  donne  des  inflexion*  de  côté  &  d'autre; 
le  corps ,  de  même  figure  que  celui  de  la  larve  , 
eft  feulement  un  peu  plus  court.  La  tête  eft  bailTée, 
&  repofe  contre  le  delFous  du  corcelet ,  ou  du  pre- 
miei  anneau  ,  dans  lequel  elle  eft  un  peu  enfoncée. 
Les  antennes  font  divilées  en  plufieurs  articles ,  &  les 
pattes ,  grolfes  Se  dodues ,  ont  leut  extrémité  ar- 
rondie &c  fans  crochets  ;  elles  font  placées  régulière- 
ment Se  avec  ordre,  de  forte  que  la  premièr'=-  Jaire 
repofe  fur  la  féconde,  &  celle-ci  fur  la  ttoiiîème. 
Le  bout  du  corps  ou  le  detniet  anneau  du  ventre 
a  fouffcrt  quelque  changement  ;  au  lieu  de  deux 
pointes  qu'on  y  voyoit  auparavant ,  on  y  en  obtrve 
alors  huit,  pofées  autour  de  l'anneau,  au  milieu 
defquelles  on  voit  deux  tubercules  charnus,  qui  ont 
un  petit  mamelon  au  bout ,  &  qui  font  placés  dans 
un  petit  enfoncement.  Cette  nymphe ,  apr^s  avoir 


L  A  M 


479 


quitté  la  peau  de  larve  ,  répand  une  lumière  tlè^-vivc 
&  très-btillante  ,  qui  a  une  teinte  d'un  beau  vert. 
Cn  a  remarqué  que  toutes  les  f o  s  qu'on  remue 
le  vafc  qui  la  renferme  ,  elle  fait  paroî:re  une  lunnère 
très-éclatante  ,  qui  enfuite  diminue  peu  à-peu  ,  juf- 
qu'à  difparoître;  ce  qui  annonce  que  la  nymphe  a 
aulTi  la  faculté  de  luire  quand  clic  veut. 

Les  obfetvations  deGccr ,  qui  méritent  fans  doute 
la  plus  jufte  confiance  ,  prouvent  donc  que  le  Lam- 
pyte  femelle  luit,  &  dans  l'état  de  larve  &  dans  celui 
de  nymphe  ,  conim*  dans  l'état  d'infeéle  parfait. 
Mais  quoiqu'on  reconnoilTe  par-li  que  la  r.atiire  ne 
l'a  pas  douée  de  cette  facuhé  (pécialemciit  pourattirer 
le  mâle  ,  il  n'en  eft  pas  moins  ccrrain  qu'elle  peut  la 
deftiner  aulli  à  cet  ulàge  ,  &  que  le  mâle  filt  en  pro- 
fiter ,  pour  chercher  &  tiouver  fa  compagne.  Moi- 
même  je  me  fuis  fouvent  fetvi  de  cette  rc/lburce  pour 
l'attirer  fur  ma  main  ,  &  rarement  elle  a  été  lans 
fuccès.  Je  n'ai  pu  encore  m'alfurer  ,  il  eft  vrai ,  fi 
le  mâle  de  notre  efpèce  commune  a  la  propriété  de 
luire  ,  mais  plufieurs  auteurs  atteftenr  qu'il  en  jouit, 
quoiqu'il  ne  laille  échapper  qu'une  lumiète  plus  ou 
moins  foiblc.  Il  eft  ccttain  que  dans  les  pays  plus 
chauds,  tels  que  ceux  de  l'Italie  &  de  l'Amérique 
méridionale  ,  les  Lampyres  mâles  brillenr  avec  le 
même  éclat  que  les  femelles  ;  mais  on  ne  peut  s'en 
appetccvoir  que  lorfqu'ils  volent  ;  la  partie  brillante 
de  leur  corps  eft  cachée  par  les  aîles  &  par  les  élytres 
pendant  qu'ils  font  en  repos.  Ces  infeéles  lumi- 
neux ont  donné  à  quelques  perfonnes  lefpérancc 
d'en  former  un  phofphore  perpétuel.  On  a  fait  bieti 
des  épreuves  pour  cet  effet;  mais  quoique  la  pattic 
poftérieure  de  l'animal  coupé  cn  deux  ,  confervc 
encore  quelque  temps  fa  lumière  ,  elle  s'éteint  peu-à- 
peu  ,  &  tous  les  efforts  tentés  jufqu'à  préfent  pout 
laconferver,  ont  dîi  être  &  ont  été  inutiles.  Les  re- 
cettes que  quelques  auteurs  ont  voulu  donner,  pour 
parvenir  à  cet  objet,  ne  peuvent  être  que  l'ouvrage 
de  l'ignorance  ou  du  cl-.arlatanifme.  En  préfumant, 
avec  taifon,  que  cette  matiète  phofpnorique  ne  peut 
être  que  le  piodau  naturel  de  la  vitalité  même  de  l'a- 
nimal ,  &  doi;  nécenaireracnt  fe  dilfipet  plus  oa 
moins  ptomptement  des  que  l'animal  n'exiftc  plut 
pour  la  reproduire,  on  fera  peu  jaltiux  fans  doute 
de  couiir  après  des  xecherches  aufli  vaines. 


480 


Suite  de  Vlntroàucllon  à  l'HiJloïre  Naturelle  des  Inftcles, 


LAMPYRE. 

L  A  M  P  Y  R  Y  s.      Lin.     G  e  q  f  f.     F  a  b. 

CARACTÈRES       GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes,  {impies,  ou   en   fcie  ,    ou    pcilinées ,  compofées  de  onze 
articles:  le  premier  un  peu  rentié  3  le  fécond  péri:,  les  autres  égaux. 

Point  de  lèvre  fupérieure. 

Mandibules  très-petites,   très-courtes,    cornées^  arquées  ,  pointues  ,    fimples. 

Mâchoires   courtes,  membraneu fes  j  bifides  j  divifions  inégales  :  rextérieure  plus 
grande  ,  arrondie. 

Lèvre  inférieure  courte  ,   prefque   cornée  ,   cylindrique  ,    arrondie  à   fa    partie 
antérieure. 


irticuiees  : 


Quatre  antennes  inégales.  Les  antérieures  un  peu  plus  longues,  quadriartii 
premiers  articles  petits  ;  le  dernier  gros  j   terminé  en  pointe.  Les  puitcrieures petites, 
courtes  ,  triarticulées  :  premiers  articles  petits  ;  le  dernier  allez  gros. 


ESPECES. 


I.  Lampyre  luifanr. 

Ohlono  ,  brun  ;  corcelet  marqué  de  deux 
points  tranfparem  au  dejfus  des  yeux. 

1.  Lampyre  lumineux. 

Oblong  ,  brun  }  corcelet  cendré. 

3.  Lampïre  maculé. 

D'un  fauve    tenace  ;    corcelet   maculé; 
deux  taches  marginales  fur  les  élyires. 

4.  Lampyre  biponâué. 

Ovale ,  teflacé ,  une  bande  noire  fur  le 
corcelet  ,  un  point  noir  fur  les  élytres. 


5..  Lampyre  glauque. 

Glauque  ;  extrémité  de  Vahdomcn  noire 
avec  une  tache  fauve. 

<î.  Lampyre  mauriranique. 
Elytres  livides  j  corps  fauve, 

7.  Lampyre  hefpere. 

Ovale  ;    une  tache   marginale  fauve , 
triangulaire  fur  les  élytres, 

8.  Lampyre  luifant. 

Oh  long  ;  élytres  Xun  brun  pâle,  avec  unt 
tache  brune  oblongue  ;  abdomen  roux  en- 

dejj'ous 


Suite  âe  t'iiiroducilon  à.  rUlJlo'm  Naturelle  des  Infecles. 


4?l 


LAMPYRE.     (Infedes.) 

dcjfous ,  fauve  poflîrieurement ,    un  fcul 

i8.  Lampyre  caligineux. 

Jegment  noir. 

Brun  ;  abdomen  noir  j  fauve  à  fou  extré- 

ç). Lampyre  enflammé. 

mité. 

Ovdh  ;    élytres   brunes  avec  une  cache 
jaune  ,    ovale  fur  leur  bord, 

ïo.  Lamtyre  penfylvaiiique. 

19.  Lampyre  margiué. 

Ohlong  ,  noir  ;  tout  le  bord  du  corcelet 
€r   des  élytres  ,  l'écuffon  &  la  partie  pof- 
térieure  de  L'abdomen  fauves. 

Oblong,brun;   corcekt  fauve  ,    une  ta- 
che noire  dans  le  miliiu  iS'  deux  points  roux. 

20.  Lampyre  du  Cap. 

Livide;  corcelet  prefque  fauve  ;  abdo- 

11.  Lampyrr  fulgide. 

men  fauve  pojlérieurement. 

Rouffàcre  '■>  extrémité  de   ^abdomen    & 
des  él)ires   brune. 

II.  Lampyre  pâle. 

11.  Lampyre Japonois. 

Jaunâtre  ;   abdomen  avec  une  raie  tranf- 
verfale  noire. 

Pàle-fjuve  \   ahdomcn  fauve. 

ai.  Lampyre  brillant. 

13.  Lampyre  pyrale. 

Corcelet  roux ,  noir  au  milieu ,  élytres 
noires ,  bordées  de  blanc,  abdomen  blanc. 

Oblong;  élytres  obfcur  es ,  avec   la  fu- 
ture ùr  le  bord  extérieur  jaunes  j  abdomen 
entièrement  jaune. 

14.  Lampyre  italique. 

ij.  Lampyee  pliûfphorique. 

Noir\  corcelet joux  ;  extrémité  de  l'ab- 
domen jauve. 

Oblcng ,    prefque    tejîacé  ;    abdomen 
noir,  fauve  pofleiieurcmenc. 

ï  5.  Lampyre  obfcur. 

1^.  Lampyre  rayé. 

Noir  •  une  tache   rouffe  fur  chaque  côté 
du  corcelet. 

Jaune  ;    élytres  avec   la  future  &  une 
large  raie  noire. 

1^.  Lampyre  éclatant. 

Noirâtre  ;  um    lunule  rofe  fur   chaque 
côté  du  corcelet, 

17.  Lampyre  nitidule. 

Oblongj  brun;  corcelet  prefque  fauve  , 
une  tache  noirt  dans  le  milieu  ;  deux  taches 
fauvis  à  l'extrémité  de   l'abdomen. 

1  j.  Lampyre  bordé. 

Obfcur  ;  corcelet ,  future  ,  lord  des  ély- 
tres &  extrémité  de  l'abdomen  _,  jaui.es. 

16.  Lampyke  livide. 

D'un  jaune  livide  \  miiïiu  du  csrcelet  & 
de  la  poitrine  i  obfcur  s. 

•482 


Suite  de  l'ïntroducîïon  à  l'HiJlolre  naturelle  des  InfeHes. 


L  A  M  P   Y  R  H.   (  Infedes.  ) 


17.  Lampyre  occidental. 

D'un  jaune  obfcur -^  corcdct&  extrémité 
de  l'abdomen  jaunes. 

28.  Lampyre  hcmipceie. 

Noir  ;  ex  trémité  de  l'abdomen  jaune  ; 
élytres  courtes. 

29.  Lampyre  très  petic. 

Tejlacé  ;  abdomen  &  ailes  noirâtres. 
*  *  Antennes  en  fcie  ou  peclinécs. 

30.  Lampyre  flabelliforme. 

Noir  ;  corcelet  a  vec  une  ligne  courbe  vers 
le  bord  ;  éljtns  avec  une  ligne  courte  , 
jaunes, 

31.  Lampyre  plumeux. 

D'un  jaune  fauve;  antennes  obfcures  , 
très-pcBinées  ;   élytres    courtes  ,  amincies. 


2.  Lampyre  atre. 


Très  noir  y    èords  latéraux  du    corcelet 
rougeâtres. 


53.  Lampyre  thoracique. 

Très-noir;  antennes  cowp rimées  \  corce- 
let fauve. 

34.  Lampyre  fauve. 

Fauve  i  extrémité  des  élytres  noire- 

35.  Lampyre  pecliné. 

Noir;  lords  du  corcelet,  hafe  anté- 
rieure des  élytres  &  extrémité  de  C abdo- 
men blancs  ;  antennes  très-peclinées. 

Efpèces  moins  connues, 

3(5.  Lampyre  comprimé. 

Te/lacé;  pattes  &  antennes  comprimées. 

37.  Lampyre  chinois. 

Elytres  tejlacées,  noires  à  l'extrémité, 

38.  Lampyre  poilu. 

Noir  ^  oblong  ;  corcelet  fanguin  ,  avec 
deux  lignes  noires  longitudinales  ;  les  trois 
derniers  articles  des  antennes  périnées. 


L  A  M 

*  Antennes  filiformes, 

I .  Lampyre  luifanr. 

LampYris  fpUndidula. 

L^mpyris  ob!o.iga  ^ftifca  >  c'ypeo  Çupra  cculos  fe- 
nejïraio.  LiN.SyJl.  nai.  pag.  644.72".  5.  Eut.  ou 
hift.   rac.  des  ir:J.  LamtyPvE.  pL  l.  fig.  1.  a.  b.  c.  d. 

Lin.   Syft.  nat.  edit.  Gmel.  p.  1881.  n".  5. 

Lampyris  fpicndidula  ,  oblonga  ,  fufca  ;  clypeo 
ap'ne  hyalino.  îf,s.SyJi,  ent.  pag.  ico.  n".  t.~ 
S -'ce.  inf.  tom,  i.p.  z^l.  n°.  1. — Munt.  inf.  rom.i. 
p.  161.  n".  %. 

Lampyris  fœmiiia  aptera.  Geoef.  k'Jl.  inf.  tom.  i . 
pûg.  166.  r.°.  1. 

Le  vert  luifaut  à  femelle  fans  ailes.  Geoff.  Ibid. 

Lampyris  nocliluca  communîs  ,  oblonga  ;  fupra 
nigio-fufcd,  fubtus  albido-flavj.  Dec.  Mém,  inf. 
tom,  ^,pag.  3  I.  n".  i.pL  l.fig.  19.  10.  21. 

Scarabius  Lampyris  fordide  r.igricans  ,  corpore 
lonco  6"  anguflo ,  feu  cicindeld  inuj.  K.A).  Inj.  p.  58. 

71'.    IJ. 

MoUFFET.  Tlieatr.  inf.  p.  109.  fig.  i.  6'  1. 

Brade.  Worcks ofnac.tab.i6.fig.  i.'A ,fœmina. 
B,   maf 

Philos.  Transact.  abridged  by.Lo^moi.v. 
vol.  i.p^g.  761.pl.  10.  fig.  185.  184.  185.  maf. 

ÇaJJidu  noâiluc.  Scop.   Ent.  carn.n^.  11%. 

Lampyris  fplendidula.  ScHRAnk.  Enum,  inf.  auJI. 

S..HAEFr.  Elem.  inf  tab.  -jJffig.  I.  6"  2. 

NoHiluca  terref.ris.  Colum.  Cephr.  i.  58. 
h-  3«. 

Cantharis    ncâiluea.  Voda.  Inf  pag.  59. 
Aldrov.  Infecî.  491. 
}ovir.  Inf  û.  corn.  H.fig.  1. 

GUEN.    DE    MONTBEIEL.    nOV .    ûfl.    dixiotl.  l-]1,l. 

fem.  1. 

Charliton.  Exercit. pag.  47.  Cicindela, 

Cicindtla.  MlRKIT.  pin.'p.  101, 

List.  Tab.  mut,  tab.  i-fig.  m. 


L  A  M  483 

Cicindela.  DaL.  pharm.  pag.  591. 

Le  corps  cft  oblong  un  peu  dc'primé.  Les  an- 
tennes font  noirâtres ,  liliiormcs  ,  plus  courtes  que 
le  corceict.  La  tcte  elt  d'un  jaune  fduve  ,  avec  les 
yeux  noirs  ,  arrondis  ,  tiès-grands.  Le  corceict  t(t 
noir  avec  les  bords  jaunâtres  ,  &  deux  points  plus 
clairs ,  prefcjue  tranfparens  ,  fur  le  bord  antérieur. 
Les  élj'tres  font  noirâtres  ,  Icgèremerit  chagrinées , 
marquées 'chacune  de  deux  ou  tiois  lignes  élevées. 
Les  ailes  font  obfcures.  La  poitrine  &  les  pattes  font 
d'un  fauve  obfcur.  L'abdomen  eft  obfcur  ,  avec  les 
derniers  anneaux  plus  pâles. 

La  femelle  eft  beaucoup  plus  grande  que  le  mnle; 
elle  eit  d'une  couleur  obl'ciuc  avec  les  trois  der- 
niers anneaux  de  l'abdomen  jaunes  en  dellous.  Oa 
la  trouve  communément  pendant  l'été  dans  prcfque 
toute  l'Europe  ;  l'éclat  vif  &  lumineux  qu'elle  ré- 
pand le  loir,  par  les  trois  derniers  anneaux  de  l'ab- 
domen ,  la  fait  facilement  diftinguer.  C'ell  d'ail- 
leurs  l'efpècela   plus  connue. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe, 

z.  Lampyre  lumineux. 

Lampyris  ncadaca. 

Lampyris  oblonga  fufca  ,  clypeo  cinereo.  Lin. 
Syfi.  nat.  pag.  f45.n*-\  i.  Fuun.fuec.  n°.  6^,^. — 
cait.  Gmel. p.  1881.  i.  Ent,  ou  hift.  nat,  des  inf. 
Lampyre. /■/.  i.fg.i, 

Lampyris  nocliluca.   FaB.  Syft.  ent. p.  zco.  n°,i. 

Spec.  inj.  tom.  \ .  pag.  2  (  1 . — Mant.  inf  t.  I . 

p.  161.  «".  I. 

Cantharis  mas  coUopterus,  Leche,  nor.fpec.  13, 
47. 

Dec.  inf.  tom.  4,  pag.  31.  n'"' .  l.  tab.  i, 
fig.  I?.io. 

Il  rcflembie  entièrement  au  Lampyre  luiCmt  j 
dont  il  n'efb  pcut-ttre  qu'une  vanétc  ;  il  en  diffère 
en  ce  que  le  corcclet  eft  d'une  couleur  cendrée  ,  noi- 
râtre ,  un  peu  plus  clair  vers  (es  bords  ,  fans  tachas 
tranfparenics.    Le   corps  eft  moins  obfcur. 


11  fe 


Europe. 


Nota.  Il  eft  probable  que  AL  Geoffroy  a  Confondu 
cette  efpèce  avec  la  précédente ,  ou  que  c'cft  Ia 
précédente  qu'il  n'a  point  connue.  C'eft  cette  efptcc 
qui  convient  le  mieux  à  fa  defcription.  Si  qui  fe 
t'ouvc  le  plus  communément  .lux  environs  deP.iris; 
c'clt  donc  ici  que  devroit  étie  cité  fon  ouvrage  &  non 
pas  au  Lampyre  luifant,  amfi  que  l'ont  fait  ia  plu- 
part des  cntomologues. 


5.  La.mpyre  maculé. 
Lampyris  maculata. 


rpp 


4^4 


L  A  M 


Lampyih  flavo  teftacei  ,  thor.ue  mjculato  elytris 
maculis  diubus  miirginui.bus.  Ent.ou  h'.fi.  nat.  des 
inf.  Lampyre.  j>l.  i .  fi.j.  ; . 

Il  eft  affcz  grand  Li  tête  eft  caclu'c  fous  le  cor- 
cclet.  Celui-ci  cft  anguleux  de  chaque  cô'é,  tcftacé  , 
avec  une  rangée  tr^.iiiverfak  de  radies  noirâtres.  Les 
élytres  font  tcftacccs  ,  avec  un  pea  de  noir  à  leur 
bafe  &  deux  taches  noires  fur  tlia'jne ,  plsci'cs  vers  le 
bord   antérieur. 


Il  fc  trouve. 


Du  cabinet  de  M.  Duficfnc. 

4   Lampyre  biponcfl:  1';, 

LamtYkis  éipunâata. 

Lampyris  ovjcj  ,  tepacea  ;  thoutcc  fufc'u  elyfi  ~- 
Bi-e  inac-.ila  nigr,s.  Dro.  hiji.  inf.  tom.  ^.  p/g.  je. 
n''.   <!-.  tal}.  17.  fig.  4. 

L-:mpyris  wjculr.ta.  (  pyrochroœ  ).  Lin.  Syfl.  nat. 
ed  t.  Gmel.pag.  188.  n^' .  5 y. 

Le  corcelet  &  les  élytres  font  fauves.  Le  eorcelet 
a  antérieucemci'.t  une  tache  &  peiléricurement  une 
bande  noire.  I>cs  éiytres  font  divifécs  en  deux  par 
une  ligne  noire  longitudinale;  la  partie  externe  cft 
jaune  &  l'inteine  eft  brunej  chacjue  ëlytre  eft  mar- 
<juéc  fur  la  partie  antérieure  de  fon  bord  d'une  tache 
noire  &  ronde. 

\\  fe  trouve  i  Saint-Domingue. 

f.  Lampyre  glauque. 

/.  i  MPYRis  glauca, 

Ljmpyrls  glaitca ,  abdominis  aphe  nigro  ,  macula 
flava.  Ent,  ou  hifi.  nac.  des  inf.  Lampyre,  pi,  i. 

fis-  4. 

Il  eft  an  peu  plus  grand  &  plus  large  que  le  Lam- 
pyre raauritanique.  Tout  le  deffbus  du  corps  eft  d'un 
jaune  verdârre.  Le  eorcelet  eft  arrondi  ,  rebordé. 
Les  élytres  font  lilfcs.  Le  delTous  du  corps  &  les  pattes 
font  jaunes.  L'extrémité  de  l'abdomen  eft  noire, 
avec  une   tache  jaune.   Les  yeux  font  noirs. 

Il  fe  trouve  à  St.  Domingue. 

Dd  cabinet  de  M.  Dufrcfne. 

6,  LampyR»  mauritanique. 

Lautyris  mattrhanica. 

Lampyns  elytrls  lividis  i  corporefluvo.  LiN.  Syft. 
r.at.pag.  645.  n9.  lo.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des 'inf. 
Lampyre,  f/.  i./^.  r.  a.b,c. 


L  A  M 

L:mpyr!s  mauiitanica.  Fab.  Sy/!.  ent.  pag.  trz, 
""•  I  î-  —  Spec.  inf.  tom.  i.  par.  1^4.  n°.  17.  -— » 
Manc.  inf.  tom.  l- pag,  léi.  n'^ .  18. 

Lin.  Syft. nat,  ed.Gmel,  pag.    1884.  «c-,  jq, 

II  eft  un  peu  plus  grand  que  le  Lampyre  luifant. 
Tout  le  corps  cft  jaun-vtre.  Le  eorcelet  e(t  jau- 
ne ,  arrondi  antérieurement.  L'écuffon  eft  jaune, 
tiiangulairc.  Les  élyires  font  d'un  jaune  un  peu 
nbfctir  :  elles  ont  chacune  trois  lignes  longitudi- 
nales un  peu  élevées. 

La  femelle,  deux  fois  plus  grande  que  le  mâle  , 
eft  d'un  fauve  plus  ou  moins  rougcâite  ;  elle  eft  fans 
ailes ,   &  n'a  que  des  rudimens  d'élyttes. 

II  fe  trouve  dans  les  départemens  inéridionaui 
de  la  France  &  fut  la  côte  de  Batbarie. 

7.  Lamtyre  Kefpcr. 

L.iMPYRis  hefpera. 

Lampyris  ovata  ;   elyt'is  macula  margînalî  trian- 

Sv/l.  nat.  pan.  éid-.n^.  6.  —  it. 

des 


Lampyris  ovata  ;  elyt'is  macula  margînalî  triati- 
gulari flava,  LiN.  Syfi.  nat.  pag.  644.  n^.  6.  —  ibid. 
edh.  Gmel.  p,  1885.  n°.  6.  Ent.  ou  liijl  "  "  -'- 
Inf  Laiapyke,  PI.  1.  fig,  6, 


Fab.  Syjf.  ent.  pag.  loo.  n".  6. — Spec.  inf  tom,  t. 
p,  1^1.  n^,  ^.-—^Martt.  inf.  tom,  l.  p.  161.  n°.  10, 

Lampyris  Surinamenfis  ovi:ra  ,  elytris  fufis  : 
mj:cula  marginali  trianfulari  Jiava  ,  abdomme  Jab- 
tus  fufcoaptce  flavo.  Dec.  Mém.  inf.  tom.  4.  p.  48. 
«"•  '•?/•    17-  fig-   I- 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  le  Lampyre  en- 
flammé ,  auquel  il  reftemble  beaucoup.  Les  an- 
tennes (ont  noirâtres  ,  filiformes,  plus  courtes  que 
le  eorcelet.  Le  eorcelet  eft  grand  ,  arrondi  anté- 
rieurement,  jaunâtre  ,  avec  une  tache  au  milieu  , 
quarrée  ,  noirâtre.  Les  élytres  font  obfcures,  avec 
une  tache  furie  bord  extérieur,  triangulaire,  jaune. 
Le  dclFous  du  corps  &  les  pattes  font  dun  fauve  obf- 
cur.  L'extrémité  de  l'abdomen  eft  jaune. 

Il  fc  trouve  à  Cayenne  ,  à  Surinam. 

8.  Lampyre  luifant. 

Lampyris  nitens. 

Lampyris  oblonga;  elytris  pûlllde  fufcis  ,  macul* 
marginali^  oblonga fujca;  abdomine  fubtus  rufo , 
poftice  flavo  :  fegmento  unico  nigro.  Deg,  hifl.  \nf, 
tom.  ^.pag.  ij0.n° ,  3.  tab.  ij-fig-  }• 

Lampyris  nitens.  {pyrockrox).  Lit;.  S y/l,  nat, 
edit,  Gmel.  pag,  iSSj.n".  38. 


L  AM 

Il  cfl  oblong.  Le  corcckt  eft  brun  ,  boidé  de  jaune. 
les  élytres  font  b:iinesavec  une  tache  jaune  matp;i. 
iialc.  L'abdomen  eft  roux  en  dciTou^ ,  avec  les  tiois 
Herniers  fcgmens  jaunes  ,  précédés  dïni  fegment 
brun.   Les  antennes  font  brunes  Se  les  pattes  fauves. 

Il  fc  trouve  à  Surinam, 


9.  Lampyre  enflammé. 

LiMPT RIS  ignita. 

Lampyris  cvata  ,  elytrh  fufcis  :  macula  marg'- 
rtali  ovuialutea.  Lil^.  Syjl.  nac.  (l^f.  n^.  7. — lùij. 
cdic.  Gmel  p.  1%%^.  n° .  j.  Eut.  ou  hijî .  nut.  des  inf. 
Lampyre.  P/.  i.fig  7. 

Lampyris  igrtita.  Fab.  Syjl.  ent.  pag.  101.  n°.  7. 
— Spec.inf.  tom.  i.  ;>.  1  y  ! .  «'.  10. — Mmi.  inj'. 
lam.  l.  pag.  161,  n".  11. 

Lamry ris  oviti,  elyrris  fufcis  macula  maro'mati 
ovacaflava  abdomine  ju6:us  toto  flavo  D,  G.  Mtm. 
inf.  tom  4.  pag.  49.  n".  i.  Pi.  ly.fig.  t. 

VoET,  Coleopc.  par.  l.taè.^î.fig.  3. 

Le  corps  eft  ovale,  déprimé.  Les  antennes  font 
courtes,  obfcures,  filiformes.  La  tète  eft  obfcure  , 
avec  les  yeux  noirs,  arrondis,  un  peu  faillans.  Le 
corcelet  eft  d'un  jjune  obfcur  ,  avec  une  tache  ovale, 
jaune  ,  fur  le  bord  extérieur.  Le  deflbus  du  corps  eft 
obfcur  j  avec  l'abdomen  jaune. 

Il  fe  trouve  à  Cayenne  ,  à  Surinam. 

10.  Lampyre  penfylvanique. 

Lampyris  pcnfylvanica. 

Lampyris  obtonga yfufca ,  tkorace  flavo,  macula 
média  nigra  punciifque  duobusrufis.  Ent.  ou  hijî. 
nat.  des   inf.   Lampyre.  PI.    l.  fig.  8. 

Lampyris  pcnfylvanica.  (pyrockrod.)Liti.  Syfi. 
nat,  edit.  Gmel. pag.  1887.  'î"-  4'5' 

Lam/'yrz'.f  penfylvanica  ohlonga  ,  elytris  pallide 
grifeo  tejîacets  ,  thorace  inttr  marginem  nigro:  ma- 
culis  Unis  rufis.  Des.  Mém.  inf  tom.  4.  pag.  Si- 
n".  i.  PL  17- fis- ^- 

Pyralism'inor  ,  fubcinena  ohlonga,  alis  oculif- 
qae  nigticantibus.  BroWN.  hi/l.  ofjam.  p.  4^-1. 
tab.  Jta,.flg.  9.  a.  b. 

Le  corps  eft  oblong  ,  de  la  grandeur  du  Lampyre 
mauritanique.  Les  antennes  font  obfcures,  filiformes, 
plus  longues  que  le  corcelet.  La  tête  eft  jaune  un 


LAM 


48? 


p:u  plus  avancée  que  dans  les  aucres  d'ièces,  avec 
les  yeux  noivs  ,  arrondis,  faillans.  Le  corcelet  eft 
jaune  avec  une  tache  noire  au  milieu  ,  &  d-^ux  petites 
taches  (iblohgucs  ,  rapprochées  ,  rougeâtrcs.  Les 
élytres  font  obfcures.  Le  defTous  du  corps  eft  obf- 
cur. Les  trois  ou  quatre  derniers  anneaux  de  l'abdo- 
men font  d'un  beiU  jaune.  Les  pattes  font  jaunâtres , 
avec  les  tarfes  ,  une  partie  des  jambes  Se  une  tache 
fur  les  cuifles  ,   noirâtres. 

Il  fe  trouve  en  Pcnfylvanie. 

Du  cabinet  de  M.  Bofc. 

II.  Lampyre  fulgide. 
L.i.it  pr  RIS  fulgida, 

Lampyris  rufefcens;  apice  e'.ytrorum  aid^minif- 
que  fufco.  Ent.  ou  hift.  nat.  des  inf.  LamfyRL. 
Pt.l.fig.9.<'-1>. 

Il  reiTemb'e  pour  la  forme  &  la  grandeur  au 
Lampirc  enflammé.  Les  antennes  font  fauves  ,  fili- 
formes ,  de  la  longueur  du  corcelet.  Le  corcelet  elt 
fauve  ,  fans  taches.  Les  élytres  font  d'uo  jaune 
pâle  ,  noirâtres  à  leur  extrémité.  Le  dcllous  du  corps 
eft  fauve  ;  le  pénultième  anneau  de  l'abdomen  eft 
jaune  &  le  dernier  eft  noir. 

Il  fe  trouve  à  Saint-Domingue. 
Du  cabinet  de  M.  d'Orcy. 
II.  Lampyre  p-'ilc. 
Lampyris  palUda. 

Lampyris  pallida.  flavefcens  ,  abdomine  flavg. 
Ent.   ou  kijl,  nat,  des  inf.    Lampyre.     PI.  i. 

fig.  10. 

Il  eft  prefque  delà  grandeur  du  Lampyre  enflam- 
mé, auquel  il  rellemble  beaucoup.  Les  antennes 
font  beaucoup  plus  courtes  que  le  corcelet.  Tout 
le  corps  eft  jaunâtre.  L'abdomen  elt  d'un  bcaa 
jaune. 

Il  fe  trouve  à  Cayeiuie. 

15.  La.mpyre  pyrale. 

L.iMPYRis  pyraiis. 

Li^mpyris  clypeo  rufo  medio  nigro,  elytris  nigris , 
marginious  ahdomineque  albis.  Fab.  Syfi.  ent. p.  100. 
n^..i.—Spec.  inf  tom.  I.?.  iji.n".  ^.—Mant.inf. 
tom.  I.  p.  KSl.n".  f.  Ent.  i/u  Itijl.  aat.  des  inj. 
La.mpyre.;?/.  1.  fig.  U. 

Lin.  Sjji.  nat.tdit.  Gmel. pag.  1883.  n',  4^ 


^î6 


L  A  M 


Lampyris  ^yTS.VisoMongiuf^u/afufca,  elytrismat' 
gine  rufefcentibus  ,  clypeo  intra  m.iri;inem  purpuraj- 
cente.  LiN.  Syfl.  nat.  p.  644.  «".  4.  —  Muf.  lud. 
ulr.pag.  78. 

Lampyris  oblonga;  elytris  ohfçure  fufcis  marglne 
rufefcentibus  ,  ahdomine  atro  pojticefiavifimo  ,  pedi- 
iusfufcii.Dza.Mém.mftom.^.pag.  51./!^.  7. 
PJ.   17.fg.7- 

Il  ell  de  la  grandeur  du  Lampyre  luifatu.  Les  an- 
tennes fonr  noires  &  filiformes.  La  tête  cil  noire  & 
cachée  Tous  le  corcckt.  Le  corcelet  eft  affez  grand  , 
appUti  ,  rougeâtre  ,  avec  une  tache  noire  a» 
milieu.  L'écuUon  ell  noirâtre,  coupé  poflérieurc- 
inent.  Les  élytres  font  noirâtres  avec  la  luture  Si 
les  bords  antérieurs  jaunes.  Le  delTous  du  corcelet 
cft  rouge ,  la  poitrine  eft  noire  ,  l'abdomen  eft 
noir,  avec  l'ejitréra.'té  jaune.  Les  pattes  lont  noi- 
râtres j   avec  les   bafes  des  cuiffès  livides. 

11  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptcntrionale. 

14.  Lampyre  italique. 

Lampyris  italica, 

Lampyris  n'rgra  ,  tkorace  rufo  ,  ahdominis  apice 
jlavo.Ent.  ou  hifl.-  nat.  des  iiif.  Lampyre.  P/.  1. 
fig.   II.  a.  b.  c.d. 

Lampyris  italica  elytris  fufcis  ,  clypeo  antice 
tranfverfo  rufo:  medio  nigro.  Lin.  Syft.  nat.  p.  645. 
n°.  II. 

Lampyris  italica  elytris  fufcis  ,  thorace  tranfverfo 

rufo.  fAB.  Syjl.enr.  pag.    toi.  n'-\  11. -Spei;. 

inf.  tom.  I.  pag.    ijj    ra".  16. 

Lamryris  nai^riMs  favicans  ,  capite  elytris  fuf- 
cis,  abdomine  apice  albijjîmo.  Fab-  Mant,  inf.  tom.  i . 
pag.  i6i.  n°.  17. 

Lampyris  ohXonga. ,  elytris  nigro- fufis  ,  thorace 
rufo:  macula  nigra  medio ,  capite  nigro.  Dec.  Mém, 
inf.  tom.  4.  pag.  9.  pi.  \7.fg.  9-  6"  13- 

Lampyris  italica.  SuLZ.  Hiji.   inf  tah.  6.  fig.  5. 

IVÎEM.  De  Pacad.  des  fciences  de  Paris.  1776. 
P^g-  545'/"'-  10./^.  4' J.«. 

Il  varie  un  peu  pour  la  grandeur  :  les  antennes 
font  noires  ,  filiformes.  La  tête  eft  noire.  Le  corce- 
let eil  fauve  ,  fans  taches  ou  avec  une  tache  noire 
au  milieu.  Les  élytres  font  obfcurcs.  Le  dcflous  du 
corcelet  &  la  poitrine  font  fauves.  L'abdomen  eft 
noir ,  avec  les  deux  derniers  anneaux  d'un  jaune 
blanchâite.  Les  pattes  font  noires,  avec  les  cuifles 
fauves. 

Il  fe  trouve  en  Italie  &i  dans  les  défarteraens  mé- 
ridionaux de  la  France. 

ij.  Lampyre  obfcu', 

Lampvr'.s  obfcura. 

Lampyris   nigra  ;   clypeo  utrinque  macula   rufa. 


L  A  M 

Fae.  Syjl,  ent.  pag,  zoo.  n°.  3.  —  Sp,  inf,  t.  i. 
;>.  151. /î".  4. — Mant.  inf.  tom.  i.p.  161.  n".  4. 
Ent.  ouhifi.  nat,  des  inf.  Lampyre./:/,    t.fg.  15. 

Lin.  Syfl,  nat.  edit.  Gmel,  p,   i88j,  n".  19. 

Il  redemble  beaucoup  au  Lampyre  luifant, 
mais  il  eft  un  peu  plus  petit.  Les  antennes 
font  noires  ,  filiformes  ,  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps,  la  tête  cft  petite  ,  noire',  ca- 
ciiée.  Le  corcelet  cft  noir,  avec  une  tache  rouge 
de  chaque  côté.  L'éculTon  eft  noir.  Les  élytres  font 
noires ,  três-finemcnt  chagtinées.  Le  dcflous  du 
corps  &  les  pattes  font  noires. 

Il  fe  trouve  à  la  Tcrre-de-feu. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

16,  Lampyre  éclatant. 

L.-IMPYRIS    coTufca. 

Lampyris  obfcure  nigra  ,  clypeo  utrinque  lunula 
rojea.  VhH.Sp.inftom.ï.pag.  ij.  n".  3. — Mant. 
inf.  tom.  l.pag,  161.  n".  5.  Ent,  ou  hift,  nat.  des 
inf.  Lausyrï., pi.  i.fig.  14. 

Lampyris  corufca  oblotgiufcula  fufca  ,  clype» 
utrinque  intra  marginibus  fulvo,  L  I  N,  Syft.  nat. 
pag.  644.  n".  2. 

Uddm.  Dijf.  47. 

Les  antennes  font  filiformes  .  un  peu  plus  longues 
que  le  corcelet,  La  tête  eft  noire  &  cachée.  Le  corce- 
let eft  aflez  grand,  noir,  avec  une  raie  longitudinale^ 
courbe,  de  chaque  côté,  vers  le  bord  extérieur, 
L'eculTon  eft  noir  &  triangulaire.  Les  élyt  es  font 
noires  ,  avec  quelques  lignes  longitudinales ,  peu 
élevées.  Tout  le  dcflous  du  corps  &  les  pattes 
font  noirs.  Les  tarfes  font  couvts  ,  conipofés  de 
cinq   articles,  dont   le  pénultième  eft  bilobé. 

Il  fe  trouve  en  Finlande  ,  en  Rurtle  ,  &  dans  l'Amé- 
rique feptenttionale.  Les  individus  qui  habitent 
cette  dernière  contrée  font  le  double  plus  grands, 

17.  Lampyre  nitidnle. 
Lampyris   nitidula, 

Lampyris  oblonga  ,  fufa  ,  thorace  flavefcente  , 
macula  média  nigra  ;  abdomine  apice  macucis  dua- 
bus  JI.iv.'s.Yau.  Spec.  inf.  tom.  i.pag.  153.  n°.  11. 
— Mant,  inf.  tom.  i.  pag,  i6\,  n".  3.  Ent,  ou. 
hift.  nat.  des  inf.  Lampyke.  pi.  r,fig.  ly. 

L\ii.  Syfl.  nat.  cdit.  Gmel.  p.  1884.  n".  11. 

Il  reflcmble  beaucoup  pour  la  forme  S:  la  gran- 
deur, au  Lampyre  luifant.  Les  antennes  font  noires 
&  filiformes.  La  tête  cft  noire  &  cachée.  Le  cor-  ' 
celet  eft  d'un  jaune  pâle ,  obfcur  au  milieu.  L'écuflon 
cft  noir.  Les  élytres  font  noirâtres  nvec  trois  lignes 
longitudinales  peu  clevées  fur  chaque.  Le  dellous 
du  corps  elt  mélangé  de  noirâtre  &  de  jaune  livide. 


L  A  M 

L'extrémité  de  l'abdomen  a  deux  taclies  jaunes.  Les 
pattes  font  mélangées  de  noirâtre  8c  de  jaune  livide. 

Il  fc  trouve    dans  l'Afrique  équinoxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

1 8.  Lampyre  caligineux. 

LampTris  caliginofd. 

Lampyiis  fufca  abdomitie  nigro  ap'-ce  fiavo.  Ent. 
OU  kijl.  nul.  dis  iiij.  Lampyre. ;>/.  5.  fig.  1.  a.  b. 

Il  cft  de  la  grandeur  du  Lampyre  italique.  Les 
antennes  font  noii.îtres,  filiformes  ,  un  peu  plus 
longues  que  le  corcclet.  Le  corcelct  cfl:  noirâtre 
au  milieu  ,  avec  les  bords  d'un  fauve  obfcur.  Les 
élytrcs  font  obfcures  ,  d'un  fauve  obfcur  à  leur 
bafc.  La  poitrine  cft  d'un  fauve  obfcur.  L'abdo- 
men eft  noir,   avec  l'extrémité  jaune. 

Il  fe  trouve  à  Cayennc. 

19,  Lampyre  marginé. 

Lampyris  marginata, 

Lampyris  ohionga  nigra ,  tkoracis  elytrorumque 
margir.e  omni  ^fcutello  abdomineque pofleriorejiavis. 
Lin.  Syj}-  nac.pjg.  644.  «".  ^.-^Idem.  edit.  Gmel, 
pag.  1S85.  n° .  f.  Ent.  ou  hifl .  nat.  des  inf. 
Lampyre. f/.  i.fig.  \6. 

FAt.SyJl  ent,  pag.  zol.  n".  J. — Spec.  inf.  tom.  i. 
;>,  iji.«^.  6. — Manc.  inf.  tom.  i .  pag,  Kji.n".  7. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Lampyre  fplen- 
dide.  Les  antennes  font  noir.ltres,  pâles  à  leur  bafe, 
létacécs  ,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  La 
tête  eft  jaune  &  les  yeux  font  arrondis  ,  un  peu 
faillans  ,  allez  gros.  Le  corcclet  cH  noir  ,  au 
milieu  jaune  fur  les  bords.  L'ccufFon  eft  jaune  & 
triangulaire.  Les  élytres  font  noirâtres  ,  avec  la 
fututeSc  le  bord  extérieur  jaune.  Le  deilousdu  corps 
eft  noir  ,  avec  la  moitié  de  l'abdomen  jaune.  Les 
pattes  fortt  noires,  avec  la  bafe  des  cuiffes  &  des 
jambes  jaune. 

11  fe  ttouve  dans  l'Amérique  méridionale. 

10,  Lampyre  du  cap. 
L-tMPYRis  capenfis. 

Lampyris  livida  ,  thorace  flavefcente  ,  abdomine 
po/lico  fiavljjtmo.  Fab.  Syjl.  ent. pag.  101.  n°.  10. 
— Spec.  inf.  tom.  I.  pag.  lyj.  n°.  14. — Mant.  inf. 
tom.  j.  pag.  i6i.  71°.  16.  Ent,  ou  hifl.  nat.  des  inf. 
Laufyre.  pi.  l.fig.  17. 

Lin.    Syft.tiat.  edit.  Gmel.  pag.  1884.  n".  14. 

11  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  du  Lampyre  lui- 
fant.  Les  antennes  font  noirâtres  &  filiformes.  La 
tète  eft  allez  grande  ,  noire  ,  avec  le  front  fauve  , 
faus  taches,  oa  avec îdeux  points  noirs.  L'écuflbn 
»ft   fauve.    Les  élytrcs   font    obliures,   livides. 


L  A  M 


\h 


foftente'nt  pointillécs  ,  avec  quatre  lignes  lon- 
gitudmales ,  élevées  fur  chaque.  Le  d'eifous  du 
corps  eft  f.nive  avec  les  deux  derniers  arncaux  ds 
l'abdomen  jaunes.  Les  pattes  font  fauves  avec  ks 
tarfesnoiis. 

I!  fe  trouve  au  cap  de  Boni-.e-Efpérance. 
Du  cabinet  de  M..  Banks. 

XI.  Lampyre  japonois. 

L-iMPVRisJaponii-a.' 

_  Lampyris  fiava  ,  fegmento  aidomi.iis  amepcnul' 
timo  nigro.  Fab.   Mant.   inf.  tom.    i.  p,,g_    |^,. 
n",  ly.  Ent.  ou  iiifi.  nat.  des  i'/j/]  Lampyre    pI   ' 
fig.  iS.a.6.  ■  t  ■  '. 

Lin.  Syft.nat.  edit.  Gmel.  1884.  n".  11. 

Lampyris  japonica /dva  cingulo  ahdominis  ante- 
penultimo  nigro.  Thumberg.  nov.fpec.  inf  4.;..  70. 
Il  eft  de  la  grandeur  du  Lampyre  iralique.  Les 
antennes  font  obfcures  ,  filiformes  ,  un  peu  plus 
longues  que  le  corcelet.  La  tète  eft  d'un  jaune  fauve, 
avec  la  partie  fupéricure  &  les  yeux  no;rs.  Le  corce- 
let eft  d'un  jaune  fauve.  Les  élytres  font  jaun.îtres  , 
ou  d'un  jaune  obfcur.  Le  dclTous  du  corps  eft  d'un 
jaune  fauve,  avec  une  ligne  tranfverfale  au  milieu 
du  pénuhiènic  anneau  de 'l'abdomen,  &  l'extrémité 
de  l'abdomen  d'un  jaune  blanchâtre.  Les  pattes  (ont 
d'un  jaune  fauve,  avec  les  tarfes  noirâtres. 

Selon  M.  Thumberg  on  le  trouve  en  grande  quan- 
tité au  Japon  ,  jettant,  vers  le  foir,  un  éclatphof- 
phorique  ,&  formant  des  milliers  d'étoiles  brillantes, 
qui  femblcnt  voltiger  dans  les  airs  ;  ce  qui  oftre  ua 
très-beau  fpeClacls. 

Du  cabinet  de  M.  Bofc. 

îi.  Lampyre   brillant. 

L.iiiPY RIS  lucida. 

Lampyris  oblonga  ,  elytris  fufcis  margine  exte- 
riore  luttis  ,  abdomine  toto  fubtus  fiavo.  Lin.  Syjt, 
nat.  pag.  «45.  n" .  8.  Ent.  ou  hifl.  nat.  des  inf. 
Lampyre,  p/.  i.fig.  ly. 

Lampyris  lucida.  FaB.  Syft.  ent.  pag.  zoi.n'^.  S. 
—Spec.  inf  tom.  i.  p.  1^5.  n^.  u.—Mant,  inj) 
tom.  I.  pag.  161.  a'"'.  12. 

Lampyris  lucida.  Deg.  Mém.  inf.  tom.  4.  pag,  j  r . 
n°.  s.?l   IJ-fig.J. 

Cantharis  lucida.  SvLZ.  inf.  tab,  $.fig.  12. 

Il  reflemble  pour  la  grandeur  &  la  forme  au  Lam- 
pyre italique.  Les  antennes  font  obfcures,  un  peu 
plus  longues  que  le  corcelet.  La  tête  eft  noirâtre  , 
avec  les  yeux  noirs.  Le  corcelet  eft  d'un  jaune  fauve. 
Les  élytres  font  obfcures,  avec  la  future  Scie  bord 
extérieur  jaune.  Le  deflous  du  corps  &  les  pattes 


-4SS 


L  A  M 


font  à'nn  fauve  obfcur  ,  l'abdomen  efl  entièrement 
jaune. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  n-;éndiona!c  a 
CayennCj  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  Boff . 

13.  Lampyre  phofphorique. 
L..<MrYRis  phofphorea,    _ 

lûrnpyris  oblonga  ,  fuhtejliicea  ,  abdomint  ctro  , 
fofiice  fiaviffimo.  Fab.  Syji.  ent.  pag.  2.01.  n°.  9.  — 

Spec.  inf.tom.  1.  p.    153.  «'"■  I3' Manc.  inf. 

tom.  l.p.  161.  n".  14- 

Dn.Syy?.  nat.pa^.  645.  nP'  9. 

Dec.  hift.  inf.  tom.   4.   p.  ;l.  n".  6.  tah.  17. 

Il  reffemble  au  Lampyre  brillant,  mais  l'abdomen 
tft  noir  en-delTous  avec  les  deux  ou  trois  derniers 
anneaux  jaunes  &  percés  de  deux  trous.  Les  antennes 
font  noires;  la  poitrine  &  les  partes  font  d'un  jaune 
fauve. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  racriuionale. 

14.  Lampyre  rayé. 

Lamfyris  vittata. 

Lampyris fiavefcens  ;  elytrls  futura  vhtaque  me- 
dia  nigrii.  Ent.  ou  k'iji.  aat.  des   inf.  Lampyre, 

Il  relTerabie  au  Lampyre  bordé.  Le  corcelet  , 
l'écurtbn ,  le  delfous  du  corps  &  les  pattes  font  jaunes , 
fans  taclies.  Les  élyties  foiu  Jiin  jaune  pâle  ,  avec 
la  future  Si  un:  large  laie  au  milieu  ,  noire. 

11  fe  trouve  à  Saint-Domingue. 

Du  cab'net  de  M.  Dufrene. 

ij.  Lampyre  borlé. 
Lampyris  cinHj. 

Lampyris  fufca ,  thorace  elyc-oram  margine  orrni 
akdomiiifq.i  upicefu/vo.  fAB.  Ma,,:,  nf.  tom.  i. 
p.  i6i.  n°.  6.  Ent.  ou  hift.  nat,  des  inf.  Lampyre. 
pi.  i.fie-  li- 

Lin.  Syft.  nat.edrt.  Gmel.p.  1885.  n".  10. 

Ileft  à- peu  près  de  la  grandeur  '^u  Ljmpyre  ita- 
lique. Les  anrcnnes  f.-nt  noires  .  (i'rformc».  La  tête 
cft  noirâtre.  Le  corcelet  clt  ijuvc  ^  (ans  taches  , 
marqué  d'une  lij];ne  l-mj^itiidinalc  ,  peu  enlonci'e 
L'écullpn  e(t  fauve.  Les  flytit-.  f.n;  n  irâtres  , 
avec  la  future  k  le  b'fl  extérieur  jaunes.  L^  d/iiou. 
du  carps  eft  fauve.  L'abdomen  cft  nouâtre  àfabafe 


L  A  M 

&  jaune  à  fon'extréinté.  Les  jambes  &  les  tatfesfoct 
noires. 

Il  fe  trouve  à  Pulicander. 

Du  Cabinet  de  M.  Banks. 

16.  Lampyre  livide. 

Lampyris  livlda, 

Lampyris  jhide  fiavefcens  ,  tkoracls  dorfo  peUo- 
reque fufcls.   Eut. 
pi.  i.fig.  13. 

Il  efl:  de  grandeur  du  Lampyre  luifant.  Les  an- 
tennes font  filiformes,  d'un  jaune  pâle.  Tout  le  corps 
elî  d'une  couleur  jaune  &  livide  avec  le  milieu  du  cor- 
celet, la  poitrine  i:  la  baie  de  l'abdumen  oblcuis.  Les 
élyttes  lont  lides. 


hift.  aat.   des  inf.   Lampyre. 


Ilfe 


ttouve  a 


Cay( 


zy.  Lampyre  occidentaL 

LiMPYRis  occidentalis. 

Lampyr.s  fufca  fiavefcens  ,  thorace  abdominifque 
apicc  fiavis  tnt.  ou  hift.  nat.  des  inf.  Lampyre, 
pi.  3.  fig.  24.  a.  b. 

Il  eft  prelque  de  la  grandeur  du  Lampyre  lui- 
fant. Les  antennes  font  noirâtics  ,  filiformes,  un 
peu  plus  longues  quele  corcelet.  La  tête  eft  obfcure. 
Le  corcelet  ell  jaune  ,  arrondi  antérieurement,  rebor- 
dé. Lk-S  élytres  font  d'un  jaune  ob.tiir.  la  poitrine  S: 
les  pattes  font  d'une  couleur  tcftacce  obfcure.  L'ab- 
domen efl:  noir,  avec  les  trois  derniers  anneaux 
d'un  beau   jaune  ,  d  où  part  un  éclat  très  lumir.eujt» 

11  cft  très-commun  à  Cayenne. 

18.  Lampyre  hémiptèrc. 

Lampyris  hemiptera, 

Lampyris  nigra  ,  abdominis  apice  flavo  ,  elytris 
abtreviatis.  Ent.  ou  ^h>ft.  nat.  des  inf.  Lampyre. 
Pl-  i  fig-  i).'^-*- 

Lampyris  hemipteru.  CEOT!.I"f,  tom.  i.p.  i6S. 

Lç  vert  luifant  à  demi-fourreau.  Geof F,  Uid. 

Ueft  petit ,  allongé,  trJs- noir.  Les  antennes  font 
filiformes,  un  peu  j  lus  longues  que  le  corcelet.  Les 
éiytrcs  foiu  très  -  courtes  ,  &L  on  ne  ttouve  point 
d'ailes  en-dclTous.  Le  dciniet  anneau  de  i'abdomen 
eil  d'un  jaune  obicur. 

Il  fe  trouve  en  France.  Il  eft  très-rare  aux  cnvir 
ronbde  Pans. 


19.  Lampyre  très-petit, 
hAMPr&is  minuta. 


Lampyrii 


L  A  M 

Ljtnpyrls  t&j1ii<ea  ,  ahdomint  alifque  nîgrican- 
tîhus.  Lin.  Syfi.  nat.  pag.  É4J.  n° .  15.  —  ti/;V. 
Cmtl.  pag.  lii$.  n".  15. 

Il  cfl:  à  peùie  de  la  granJeur  d'un  Pou.  Le  corps 
cfl  ovale  ,  oblong  ,  enticrciiicnc  tauve  ou  reftacé. 
Les  aiiteiiiicslonc  Hliformes  un  peu  plus  longues  que 
le  corps.  L'abdomen  cil  noirâtre  par-delFus.  Les 
*llesCint  brunes  &  les  ëlytres  légèrement  brunes  Vers 
rextiémité.  Le  corcelet  eft  hémifphéiique. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

*  *  Antennes  en  [ci 


L  A  M 


4S9 


peâinéiS, 


30.  Lampyre  flàbellicorne. 

LampYris  flubddcornis. 

Lampyris  nigra  ,  clypeo  ûnte  margînem  ,  tlytiis 
lïr.eola  marginali  baftos   abdomincquù  af^ice  aibis. 

Fab,  Spec.  inf.  'ont.  1 .  pag.  1 5 1.  n".  8. Munt  in/. 

tom.   I.  pag.   \6i.  n-^.  9.  En:,  ou  liifl.   nal  des  inf. 
Lampyre  pL  i-  fig  iG. 

Lin.  Syft.  nat.  (dit.  Gmel.pag.  l88j.  n'^.  18. 

L'  cfl  un  peu  plus  grand  que  le  Lampyre  luifant. 
Les  aurennes  font  noires,  très  -  pedlinées  ,  allez 
grandes.  La  tête  ell  noire  H  cachi'e.  Le  corcelet  efl 
aircz  grand.,  noir,  avec  le  bord  d  un  jaune  pâle  & 
le  rebord  noir.  L'éculTon  efl  noir  ,  niangulaiie.  Les 
élytres  font  légèrement  cbagrinées.avec  deux  ou  trois 
lignes  longitudinales,  peu  élevées,  très- peu  mar- 
quées ;  elles  font  noires&  ont  une  ligne  longitudinale, 
pâle  ,  courte,  vers  le  bord  extérieur  da  la  baie  Le 
deflous  du  corps  e(l  noir ,  avec  l'extrémité  de  l'ab- 
domen d'un  jaune  pâle.   Les  pattes  font  noires. 


Ilfe 


ttou,ve  au 


Bréfil. 


Du  cabinet  de  M..  Banks. 

ji.  Lampyre  plumet, 

L.^MPYB.is  piumofu, 

Lampyrisfuha  ,  antennis  fufcis  valde  peUinitatis\ 
elytris  ahbnviatis  ,  axtcnuatis.  Eni.  q"  àiji.  nat. 
des  inf.  Lampyre,  pi.  î.fig.  27. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Tcléphore  livide.  Lesan- 
tennes  font  oblcures  &  très  peûinées.  Les  anrennules 
antérieures  (ont  filiformes  &  beaucoup  -^lus  longues 
que  les  poftérieurcs.  Tout  le  corps  eft  j^une  couleur 
jaune  fauve.  La  tête  n'ell  pas  cachée  fous  le 
corcelet.  Les  yeux  font  noirs  ,  arrondis,  faillans.  Le 
corcelet  rellei-^ble  a  celui  des  TeJépbores.  Les  ély- 
tres  (ont  courtts  ,  d'un  jcUne  fauve  à  leur  ba(e  , 
obfcures  à  leur  extrémité  ;  elles  s'ammciirent  &  fe 
terminent  en  pointe.  Les  pattes  ont  chacune  cinq 
aitick's  filiformes  aux  tarfes  :  le  pénultième  eft  plus 
hiji.Nat.des  In/tilet.Tom.  m 


court  que  les  autres.  Les  mandibules  font  fimplcs, 
arquées  ,  très -pointues  ,   alfez  grandes. 

Le  corcelet  donne  à  cet  infcde  l'air  d'un  Telé- 
phore  ;  mais  les  antennules  ,  les  tarfes  a  les  cotes  de 
l'abjomen,  doivent  le  faire  ranger  parmi  les  Lam- 
pyics,   en  attendant  un  examen  plus  détaillé. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptcntriooale ,  la 
Géorgie. 

Du  cabinet  de  M.  Francillon. 

}i.  Lampyre  atre. 

LiMPi-Ris  atra. 

Lampyrii  atra  thoracis  margine  inter.'ore  rjire' 
Ent.  ou.hijl.  nat.desinj.  Lampyre./'/.  !,.fig.  18. 

Il  eft  à  peu-près  de  la  grandeur  du  Lampyre  ita- 
lique. Les  antennes  font  comprimées,  noires  ,  de  la 
longueur  de  la  moitié  du  corps.  Tout  le  corps  eft 
d  un  noir  très. foncé  avec  les  bords  latéraux  du  cor- 
celet rouges.  L'abdomen  eft  fans  taches. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  fcpteuirionale  ,  la 
Géorgie. 

55.  Lampyre  thoraciquc. 

Lampyris    ikoracica. 

Lampyris-  atra  tkorac-e  rufo-;  antennis  cornprtjfh, 
Ent.  ouhi/l.  nat.  des  ir:f.LAMVYRB.pi.  ^.fig.^^.a   b. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Lampyre  atre  au- 
quel il  rcilcmble  beaucoup.  Les  antennes  font  com- 
primées,  tiès-noires,  un  peu  plus  longues  que  le 
corcelet.  La  lête  eft  noire.  Le  corcelet  eft  fauve,  fans 
taches.  Les  élytres  font  très -noires.  L'abdomen 
manquoit  à  l'individu  qui   a-  fervi  à  ceitc  defciip- 


II  fe  trouve  à  Cayea.ne. 

)4  Lampyre  fauve. 

L.4MPYRIS  rufa. 

Lampyris  rufa  elytris  apicenigris^  Ent.  ou  hijf'.  nat. 
des  inf.  Lampyre. pi.  ).fig.  50. 

Il  redemble  pour  la  forme  &  la  grandeur  au  Lam- 
pyre enflammé.  Le  corcelet  eft  arrondi,  rebordé, 
fauve  ,  fans  taches.  Les  élytres  (ont  liftes  , 
fauves  ,  avec  près  de  la  moitié  poftérieure,  noire. 
Ledeffousdu  corps  &  les  pattes  font  fauves,  (ans 
taches. 

Il  fe  trouve  à  Saint-Domingue, 

Du  cabinet  de  M.  Dufrefne. 


55.  Lampyre  peûiné. 
LAMPYRts  peUinaca, 


Qqq 


4^0 


L  A  M 


Lampyrts  aira  ,  elytris  lateribut ,  haft  anterîort 
tlytrorum  abdominisque  apicc  aibis  ;  antennis  pcBi- 
natis.  FaB.  Sy/1.  ent.  apfcnd.p.  814-  —  Spec.  inf. 
lom.  I.  p.  15t.    n".  7  — Mant.   t^m.    1.  p.    161. 


Lin.  SyJ!.  nat,  edic.  Gmel.p.  i88y.  n^.  17. 

Cantharis peHinuta.  LiN.  Syfl.nat  edit.ii.p.  «49. 
K".  17. 

Limpyris  atra  antennis  peUinatis ,  thorace  hteri- 
bus fiavis  ,  elytris  flriatis  reticulatis.  Deg.  Alew. 
in/  fom.  4.;?.  57.1".  II.  fûé.  IJ-  fig.  13. 

Le5  antennes  font  noires,  peûinées ,  prefqiic  de 
la  longueur  du  corps.  Les  dents  du  peigne  funt  arron- 
dies &  pubefcentes.  Le  corcekt  e(t  noir  dans  ie  mi- 
lieu ,  bord"  de  fauve.  Les  élytres  (ont  noires,  avec 
une  tache  fauve  à  l'origine  de  leur  bord  cxtéiieut  : 
elles  font  pointillées. 

Il  fe  trouve  et)  Amérique. 

Efpices  moins  connut). 

}6.  Lampyre  comprimée, 

Lampyrts  comprejfj. 

Lampyris  tejïacea  ,  antennis  pedibufque  compref- 
Jîs.  Thvuszkc,  Nuv.  Spec.  in/,  4./1.  80. 

Lin.  Syfi.  nat.edit.  Gmel.p.  1884.  «"•  *5- 

11  eft  oblong  ,  linéaire,  glabie.  L'abdomen  cft 
bleuâtre.  La  tète  ,  la  poitrine,  les  pattes  ic  les  an- 
tennes font  noires. 

II  fe  troixve  dans  l'Inde. 

Î7.  Lampyre  chinois. 

Lamptris  chinenfis. 

Lampyris  elytris  tejlaceis,  apice  nigris.LïK.SyJî. 
nat.  edit.  Gmel.p,  l88j.n".  it. 

OsB.  It.  ehinenf.pag.  114. 

Les  élyires  font  teftacécs  avec  l'eittémité  neiie. 

II  fe  trouve  en  Chine. 

j8.  Lampyre  poilu. 
Lamptris  pilofa, 

Lampyris oblonga ni gra,  thorace  fanguîneo:  lineis 
duabus  lengitudinalibus  nigris  ;  Antennarum  jrticulis 
tribus  intirnis  peainaiis.FoKST.  novt.  inf.fp.  i. 
49-  49- 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Lampyre  lumineux  , 
ffblpng,  noir.  Le  corcele  t  çft  fanguin.a  vec  deux  lignes 


L  A  R 

longitudinales  noires.  Les  trois  derniers  articles  des 
antennes  font  pcdinées. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionale. 

Cet  infedc  appartient-il  rcelleraent  à  ce  genre  ? 

LARVE.  Lakva.  Ce  mot,  qui  fignifie  mafqae^ 
défîgne  l'étaroù  l'Infeiflc  fe  trouve,  lorfqu'au  fortir 
de  iix-uf,  il  eft,  pour  atnfi  dire,  mafqué  fous  fa 
première  forme. 

Il  s'enfuit  que  l'état  de  Larve  ne  doit  exiftet 
que  dans  l'infcde  fournis  aux  loix  des  transforma- 
tions. Il  relTcmble  alors  a  une  efpèce  de  Ver  ; 
aufli  pendant  long-temps  lui  a-t-on  donne  8c  même 
on  lui  donne  encore  fouvent  ce  nom  :  on  appelle 
communément  vers  de  Mouches  ,  les  Larves  qui 
fe  trouvent  dans  la  viande  ;  vers  de  chair  povu- 
rie  ,  ou  de  bouze  de  Vache  ,  plufiturs  larves  qui 
donnent  des  Infcdcs  a  étuis.  Mais  comme  le  nom 
de  Ver  doit  appartenir  eïciufivement  à  une  autre 
ClalTe  d'animaux  qui  reftent  toute  leur  vie  fous 
la  même  forme  ,  pour  ne  pas  confondre  des  objets 
trèsdirtérens  ,  il  étoit  nécelfiire  de  donner  un  autre 
nom  aux  InfedcSj  pendant  ce  premier  état  de  leur 
vie. 

Les  Larves  des  Lépidoptères  ,  c'cft-à-dire  ,  des 
Papillorsou  des  Phalènes  ,  lont  connues  fous  !e  non» 
particulier  de  Chcni/le  i  &  des  reflcrablances  ont 
fait  donner  le  nom  de  Fauffe-Chenilie  à  la  Larve 
des  Tenthrèdes   ou  Mouchesà-(cie. 

II  eft  affez  connu  que  la  plupart  des  Iiifedci 
ont  a  palfcr  par  trois  états  bien  diftérens  ,  &  qu'on 
a  cru  dcv  >ir  cnvifagcr  comme  autant  de  métamor- 
phofes  Ce  qui  peut  être  n'clt  pas  aulTi  connu  ,  c'eft 
que  le  premier  état .  qu'on  nomme  Impaifïu ^  dant 
lequel  l'animal,  p  ur  ai  (î  dire,  cmmaillotté ,  enve- 
loppé des  langes  de  1  enfance,  n'ell  prefqu'aux  yeur 
de  tout  le  monde,  qu'un  obie:  de  Jédam  ,  ou  même 
d'elFroi ,  c'clt  que  cei  écar  préfcnre  ordina-rement 
rinfeile  dans  Tépoque  de  fa  vie  la  rlu?  intéief- 
fante  pour  nous,  fo.t  par  «apport  a  ii  manière  de 
vivre  ,  foit  par  rapport  à  fon  induftnc.  Dans  l'état 
qu'on  appelle  pwfuU  ,  l'infedc  dt'iin'  a  icmplir 
une  fjndion  pliis  importante  pour  la  N,i;ure  que 
pour  nous  ,  s'emprelTe  de  s'acquitter  du  loin  de  le  re- 
produite :  en  ctfet,  à  peine  ell-il  paive^u  à  fon 
dernier  développement  ,  a  peine  a  t  il  lari'fait  au 
befoin  preliant  de  le  reproduire  ,  cju'il  celle  de  v.  vre. 
Ainfi,  bien  des  Infedes,  aptJ's  avoir  palTé  jufqu'à 
trois  ou  qu»'re  ans  fous  la  forme  de  Larves ,  ne 
doivent  vivre  que  quelques  j.  urs  ,  ou  même  quel- 
ques heures,  lorfqu'ils  (ont  parvenus  à  leur  entier 
dévcloppemenr ,  &  qu'ils  fe  préfentenr  fcu<  leur 
dernière  forme.  Avec  quel  intérêt  8c  quel  emprtHe- 
ment  ne  devrions-nous  pas  dès-lors  porter  nos  re- 
gards fur  leur  longue  enfance  ,  qui  doir  fournir 
tant  de  facilités  &  d'occalions  de  fixer  l'obCervation 
&  fatisfaiic  la  curiofué,  plutôt  que  fui  leur  âge 


L  A  R 

mâr  ,  «]ui  Joit  fi  rapidement  difparoîtrc  ,  qui  touche 
de  Ç\  près  à  leur  vieilleffe  &  à  leur  fin  !  cependant 
combien  peu  de  Laives  font  encore  connues ,  à  pro- 
portion des  Infcdes  qui  ont  été  dalles,  dénommes  , 
décrits  &  figurés  ! 

La  Nature  ,  il  eft  vrai ,  jaloufc  ,  pour  ainfî  dire  , 
ce  ne  fe  montrer  que  dans  toute  fa  beauté  ,  (cmble 
ne  vouloir  manifefler  à  nos  yeux  les  Infedes  que 
lorfqu'ils  ont  acquis  le  degré  de  pcrfeûion  qui  doit 
leur  être  propre;  &  elle  recèle  les  Larves,  en  géné- 
ral ,  dans  d^s  lieux  qui  les  dérobent  pre'qu'autant 
à  nos  recherches  qu'a  nos  regards  :  c'eft  au  fond 
<les  eaux  ,  dans  le  fein  de  la  tcvtc  ,  dans  le  tronc  des 
arbres  fur  pied  ou  abattus  ,  &c.  Mais  nous  n'avons 
pas  même  cherché  à  défricher  ce  champ  de  décou- 
vertes ,  qui  peuvent  être  aufù  utiles  qu'intérefîantes. 
h  peme  a-t-on  daigné  appercevoir  l'exilfence  des 
Larves,  dont  on  peut  aifément  découvrir  les  re- 
traites, ou  même  qui  vivenr  entièrement  a  décou- 
vert. C'eft  à  la  curiolité  à  s'exciter  par  les  obftaclcs 
mêmes  qu'elle  rencontre;  &  nous  ne  faurions  trop 
folliciter  le  zèle  de  ceux  qui  ,  pour  amufer  leur 
loifir,  ou  fatisfaire  leur  goût  ,  comme  pour  avancer 
les  progrès  des  connoiffanccs  ,  fe  livrent  à  l'étude 
•de  cette  partie  de  l'Hiftoire  naturelle. 

Les  Chenilles  font  les  Larves  qui  ont  été  étudiées 
avec  le  plus  de  foin  &  par  les  plus  piofonds  Ob- 
fervateurs.  En  mettant  à  profit  les  nombreux  & 
précieux  matériaux  qui  nous  étoicnt  offerts  ,  nous 
avons  dû  donner  à  leur  article  toute  l'étendue  & 
tout  l'intérêt  dont  il  étoit  fufceptible.  Nous  y  avons 
inféré  tous  les  détails  qui  étoient  propres  non- 
feulement  à  ces  fortes  de  Larves  ,  mais  à  toutes 
les  autres,  &  nous  devons  y  renvoyer  pour  ne  pas 
tomber  dans  des  répétitions  qu'il  eft  aflcz  nécef- 
faire  d'éviter.  Cependant  ,  fidèles  à  la  marche  que 
nous  avons  cru  devoir  nous  prefctire  dans  la  pluiart 
des  généralités  qui  font  parcourues  ou  à  parcourir, 
■qui  eft  de  faciliter  les  connoilfances  ,  d'en  infpirer 
le  goût,  de  travailler  pour  ceux  qui  cherchent  à  en 
acquérir,  de  foulager  dès-lors  la  mémoire  &  la 
patelîe  même  ;  nous  allons  préfenter  d'abord  un 
appeiçu  rapide  de  ce  qui  concerne  les  Larves  en 
général  ;  pour  donner  enfuite  une  courte  notice  de 
celles  qui  méritent  le  plus  d'être  connues  ,  fauf  à 
recourir  aux  articles  plus  particuliers  qui  leur  font 
propres. 

Les  Larves  varient  beaucoup,  fuivant  les  diffé- 
lens  genres  d  Infeâcs  auxquels  elles  appartiennent. 
Cependant  elles  ont  toutes  en  général  le  corps  plus 
•ou  moins  alongé  ,  &  formé  d'une  fuite  d'anneaux 
ordinaiiement  membraneux  &  emboîtés  les  uns  dans 
les  autres.  Quelques-  unes  ont  des  antennes ,  d'autres 
n'en  ont  point  ;  beaucoup  ont  leur  tête  dure  &  écail- 
leufe  ;  d'autres ,  comme  les  Larves  des  Mouches ,  ont 
des  têtes  molles ,  dont  la  forme  eft  changeante  & 
variable.  Dans  plufieurs  on  peut  diftinguer  la  tête, 
le  (orcelet  &  l'abdomen  j  dans  d'autres  il  n'eft  pas 


L  A  R 


4pi 


aifé  d'aTigner  la  diftinction  de  charune  de  ces  par- 
ties ,  elles  fcmblent  continues  &  confondues  enfcmble; 
dans  certaines  on  ne  diffingue  qu'avec  peine  la  fépa- 
rac.on  du  corcelet  d'avec  l'abdomen.  Le  plus  grand 
no.iibre  a  des  pactes  ;  les  unes  n'en  ont  que  lîx  , 
placées  vers  leur  corcelet,  telles  que  les  Larves  de 
tous  les  Coléoptères  ou  Infectes  à  étuis  ,  &  plufieurs 
autres  ;  d'autres  en  ont  davantage  ,  comme  les  Larves 
desTeiurcJesou  Mouches-a-fcie,  nommées  Faulfcs- 
Chciiiiles,  qui  ont  toutes  plus  de  leizc  pattes,  fou- 
vcn:  même  )ufqu  a  vingt-deux  ,  ce  qui  les  diftingue 
des  vraies  Chenilles,  qui  ont  dix  ,  douze  &  jamais 
au-d'.la  de  fcize  pattes.  Mais  il  n'y  a  que  les  fil 
pattes  qui  répondent  à  celles  que  doit  avoir  l'In- 
feélc  parfait ,  qui  fuient  articulées  ,  ccailleules  Se 
dures  ;  les  autres  font  molles  &  fans  articulations. 
D  autres  Larves ,  au  contraire  ,  relies  que  celles  des 
Abeilles,  des  Guêpes  ,  des  Fourmis,  des  Mouches 
&  d'autres  In  l'edles  analogues,  n'ont  point  départes, 
Je  rampent  véritablement  comme  les  Vers.  Les  unes 
ont  des  mâchoires  plus  ou  moins  forres  ,  fuivant  la 
nourriture  dont  elles  font  ufage  ;  quelques  autres 
n'ont  que  des  efpèces  de  fuçoirs.  Dans  prefquc 
toutes  ,  quoiqu'on  appcrçoive  la  place  que  les  yeux 
occuperont  dans  l'Infecle  parfait ,  quoiqu'ils  exiftent, 
ils  font  néanmoins  cachés  fous  une  double  enveloppe, 
celle  de  Larve  &  celle  de  Nymphe  ,  &  ne  peuvent 
recevoir  aucune  imprelTion  Les  Larves  font  abfo- 
Uiment  fans  aucun  fexe  développé.  Leur  refpiration 
s'opère  ,  ou  plus  généralement  p.ir  de  petites  ouver- 
tures,  nommées  lligraates,  placées  de  chaque  côti^ 
du  corps  ,  ou  par  un  ou  plufieurs  tuyaux  fitués  è 
la  partie  poftérieure  :  telles  fout  les  Larves  aqua- 
t  iques. 

C'eft  fous  la  forme  de  Larve  que  l'Infeélc  doit 
prendre  tout  (on  accroilfement  ;  c'eft  aulll  alors  qu'il 
a  le  plus  de  bcfoin  de  manger.  La  Larve  eft  ordinaire- 
ment très-vorace  ,  &  elle  grofllt  d'autant  plus  promp- 
tement  &  pâlie  d'autant  plutôt  à  l'état  de  Nymphe  , 
que  fa  nourriture  eft  plus  abondante.  Mais  avant 
de  parvenir  à  ce  fécond  état ,  comme  fa  peau  ne 
pouvoit  pas  fe  prêter  à  un  nouveau  développement, 
la  Nature  a  enveloppé  l'Infeéle  de  plufieurs  peaux, 
les  unes  fur  les  autres.  Lorfque  la  Larve  a  pris  une 
certaine  grolleur ,  elle  quitte  la  peau  extérieure  ,  Se 
paroît  enveloppée  de  celle  qui  étoit  dellous  ,  qu'elle 
garde  tufqu'a  ce  que  racctoiflement  de  fon  corps 
la  rende  encore  trop  étroite.  Ce  font  ces  change- 
mens  de  peau  qu'on  a  défignés  fous  le  nom  de  Mue: 
opération  pénible,  dangereufe  même  pour lesLarves, 
puifqu'elles y  périlfent  quelquefois  ,&  à  laquelle  elles 
ne  procèdent  pas  toutes  de  la  même  manière.  Après 
avoir  répété  plus  ou  moins  Je  fois  cette  opération  , 
rinfcéfe  parvenu  à  fou  dernier  développement,  doit 
paifer  à  fon  fécond  état,  celui  de  Nymphe. 

On  ne  fauroit  douter  que  fi  les  Lirvcs  avoiene 
pu  autant  fixer  l'attention  Se  l'obfervation  desNatura- 
liftes  que  les  Chenilles  ,  elles  n'eulTeni  à  manifefter 
une  induftrie  au  moins auiïi  prévoyante  ,  pour  aiiiÉ 


4<;i 


L  A  R 


L  A  R 


dire  ,  aiiflfî  admirable,  lotfqu'cllcs  doivent  fe  choifit 
ou  fe  bâtir  une  retraite  pour  y  fubir  leur  transfor- 
mation. Il  y  en  a  qui  fe  conilruifent  des  coques 
dans  la  terre  ,  &  qui  les  compofent  de  terre  même  ; 
^'autres  favent  fe  filer  des  coques  de  foie  ;  plnlieiirs 
fe  transforment  fans  fe  faire  les  coques.  Les  Larves 
de  quelques  cfpècts  s'attachent  aux  feuilles  ou  aux 
tiges  des  arbres  par  le  dernèie  ,  pour  fe  iransformer 
dans  cette  attitude.  Quelques  autres  filent  des 
coques  de  foie  fur  les  phntcs  oïl  elles  ont  vécu. 
D  autres  cfpèces  entrent  dans  la  terre  ;  &  celles 
qui  vivent  dans  les  ti^es  des  plantes  ,  ou  dans  les 
toutons  des  arbres  ,  s'y  transforment  fans  filer  des 
.CO>jucs.  Mais  pour  dofiner  une  idée  plus  polirive  des 
larves  ou  de  leur  manière  de  vivre  en  cjénéral  , 
pour  exciter  par-li  même  davantage  le  denr  de  les 
çonnoîire  en  particulier,  nous  allons  parcourir  ra- 
pidement les  difF  reus  Ordres  dlnfcdles  ,  mi 
celles  qui  font  les  plus  cotnjnui-.es  ,  fe  trou- 
vent renfermées.  Njus  ne  croyons  pas  de-o  i 
faire  ufage  ni  mention  même  de  l'efpèce  de  clalTi 
.lîcation  adaptée  proprement  aux  Larves  ,  que  nous 
trouvons  dans  Ber^mann  ,  (oit  parce  que  c'eft  une 
ébauche  trop  imparfaite  pour  être  de  queK-iic  utilité, 
foit  parce  que  les  Larves  ne  font  pas  allez  géné- 
ralement connues  pour  avoir  befoin  d'éiic  clalli- 
fiées  ,  &  pour  fournir  à  un  ordre  méihodi  ]ue  alfe?. 
Complet,  foit  enfin  ,  patcc  qu'il  cit  encore  plus  utile 
peut-être  de  les  lailler  dans  les  tlalfes  des  lufedes 
parfaits  auxquels  elles  appartiennent. 

Nousmcttrons  à  l'écart  les  Larves  des  Lépidop- 
tères ,  qui  font  connues ,  comme  nous  l'avons  dit  , 
fous  le  nom  de  Chenilles ,  &  nous  allons  d'abord 
préfentct  celles  des  Névroptètes. 

Les  larves  de  ces  derniers  infedes  ,  qui  compo- 
fintle  fécond  Ordre  ,  font  munies  de  lix  pattLS  ; 
la  plupart  vivent  daiiS  l'eau  ;  les  autres  vivent  dans 
les  champs.  Toutes  font  carnacières  ,  &  fe  rour- 
riffent  d'autres  infedes.  Leur  niétamorphofe  n'cll 
pas  la  même  dans  toutes  les  efpèces. 

Les  Frigancs,  qui  reflemblcnt  beaucoup  aux  Pha 
lèncs,  pondent  dans  l'eau  ou  près  de  l'eau  ,  des 
auts  qui  Ce  trouvent  enfermés  dans  une  matière 
gîa'reufe  &  tranfparcnte  ,  à-peu-prts  femblable  à 
celle  qui  couvre  les  oeufs  des  Grenouilles.  Les  lar- 
ves qui  fortent  de  ces  aufs  ,  font  parfaitement 
aquatiques.  Elles  vivent  toujouts  comme  les  Teignes, 
^ans  des  fourreaux  cylindriques  ,  en  forme  d'étuis  , 
«qu 'c  '  les  fec.nftrui  Cent  de  différer  tes  matières  qu'elles 
trouvent  dans  l'eau  .  comme  des  morceaux  de  gra 
Mien  &  de  jonc  ,  les  feuilles  des  plantes  a'^^uatiqucs  , 
des  morceaux  de  bois  &  de  racines  ,  les  graines  des 
plantes  ,  de  petites  pierres  ,  le  gravier  &  le  f.ible, 
ci.fin  de  petits  coquillages.  Elles  lient  ces  matières 
.cnfemblepar  des  fils  de  foie,  &  y  filent  en- dedans 
un  tuyau  de  pure  foie.  Elles  fe  promènent  dans 
l'eau,  chargées  de  ces  logcmens  po.-taiifs,  qu'elles 
ne  quittent  jamais.  Le  fourreau  a  une  ouverture 
des  deui  boucs  ,  par  laquelle  Icau  y  sircule  libre- 


ment.  LetiT  corps  ,  couvert  d'une  peau  molle,  pré- 
lente  deux  ranJS  de  fiiets  membrar.eux  3c  très- flexi- 
bles ,  qui  paroid'ei  t  erre  des  ou'ies  ;  elles  ont 
auffi  le  derrière  garni  de  deux  crochets  mobies  , 
dont  elles  fe  fervent  pour  s'accrocher  &  fe  tenir 
ferme  dans  rmtérieur  de  leur  fourreau  Elles  furvi- 
vent  l'hiver  dans  l'eau.  Elles  fe  nourrillent  à<rt 
feuilles  des  plantes  aquatiques;  mais  elles  font  en 
même-temps  carnacièies  :  elks  dcvurent  les  autres 
infeeles,  &  même  leurs  fembia'oles  ,  q  land  elles  en 
trouvent  roccafi>n.  Elles  fe  traiisfornen:  enryni- 
pbes  ,  dans  le  fourreau  même  ,  anrès  l'avoir  fixé 
contre  quelque  pierre  ,  &  apiès  lavoir  fermé  des 
deux  bouts  par  une  efpèce  de  grille  ,  faite  de  cor- 
dons de  foie,  qui,  fans  em;ê:her  l'eau  néieliane 
d'y  entrer,  les  met  à  l'abri  de  l'attaque  de  leurs 
ennemis. 

Dans  le  même  Ordre  fe  trouvent  les  larves  des 
Ephémères;  elles  vivent  da.-. s  Icau  ,  out  le  ccrps 
garni  de  deux  rangs  de  doubles  ouics  ,  qu'elles  tien- 
nent prefque  dans  un  mouvement  con.muel,  Si  le 
derrièie  terminé  par  des  fiiets.  Les  larves  des  .'  ibel- 
lules  ou  Demoi'.elles  ,  font  de  même  aquatiques. 
L-urs  pattes  ,  au  nombre  de  ûx ,  font  allez  icni- 
blables  a  celles  de  l'infcde  parfait.  Une  peau  écail- 
leufe  &  coiiace,  couvre  leur  itte,  leur  crochet ,  leur 
poitrine  &  l'abdomen.  Outre  les  quatre  cfpeces  de 
dents  qu'elles  ont  dans  la  bouche  ,  la  tête  efl 
garnie  en  -  delTous  ,  dune  grande  pièce  mobUe 
CSC  applatie  ,  qui  en  couvre  tout  le  dcllous  , 
ic  qui  eltphée  en  deux  p.ir  une  efpèce  de  ciiar- 
nière  également  mobile;  cette  parue  remarquable, 
qui  a  été  comparée  a  un  mafque  ,  efl  garnie  à 
fon  extrémité  ,  de  deux  grands  crochets  mobiles  , 
avec  lefqucls  l'infcde  le  faifit  de  i^A  proie  ,  en 
avanijant  lout-acoup  fon  mafque  :  ces  larves  font 
aulli  très-voraces  ,  &  n'épargnent  aucun  infeîlc 
qui  fe  meut  dans  leau.  On  trouve  aulli  dans  cette 
famille  ,  des  larves  dont  le  corps  e(l  gros  £c  mallif, 
ïc  dont  le  derrièie  ell  termiué  par  ci.iq  pointes  mo- 
biles ,  qu'elles  peuvent  ouviij'  U  teriner  a  vol  mté  , 
Se  entte  lefquelles  il  y  a  une  grande  cavité  ,  dans 
le  corps  même  ,  &  dans  laquelle  l'eau  entre  libre- 
ment ,  pour  être  cnfmtc  rcpoullée  par  !a  larve  : 
c'ell  par  ce  petit  mouvement  alternatif  qu'aile 
poulfe  i-on  corps  en-avant  ,  comme  pour  nager  ; 
d'autres  larves  analogues  o.u  le  orps  dt'hé  ,  cy- 
lindrique ,  &  termine  par  trois  pièces  plates  ,  mo- 
biles ,  en  forme  de  feuillets  ,  qui  font  des  efpèces 
d'ouïes  :  pour  nager  elles  donnent  des  inflexions  au 
corps  de  côté  &  d  .lUire  ,  en  battant  l'eau  en  même- 
temps  de  leuts    ouïes  plates. 

On  fait  que  les  femelles  des  Hémerobes  pondent 
fur  les  feuilles,  des  oeufs  ovales,  blancs,  très-dn- 
guliers  ,  p'acés  fur  des  tiges  ou  des  filets  blancs  , 
longs  de  près  d'un  pouce.  Les  larves  qui  for:ent  de 
ces  irufs  ont  le  corps  apulati  ,  &  terminé  en  cône 
par  derrière,  où  le  trouve  une  filière  ,  avec  lacjiieMe 
elles  filent  une  co-juc  ronde  ,  de  ioie  b'anche  ,  dans 


L  A  R 

aqml'c  elle<  fe  renferment  pour  fe  tran^rnimer. 
Les  lix  partes  font  allez  longues  ,  &  la  tète  eft 
gai  nie  de  deux  efpèci:s  de  cornes  ou  de  dents  mo- 
bi'.es  ,  qui  font  des  tuyaux  creux  ,  avec  une  ouver- 
ture proche  du  bout  :  la  larve  fuce  avec  ces  inftru- 
mens  les  Puceron'!,  fon  unique  nourriture  ,  &  dont 
elle  condimc  une  giande  quantité  ;  elle  attaque  ce- 
pendant affcz  fuuvcnt  fes  femhlables ,  qu'elle  dévore 
îans  pitié. 

Nous  ne  fautions  .  fans  doute,  palier  (ous  filenre 
la  larve  du  Mvrinéleon  ,  ou  Fourmilion  ,  à  peu  près 
de  la  même  figure  que  celle  de  IHémerobe  ,  S:  fi 
fameufe  par  fa  fa^'on  de  vivre  &  d'agir.  Quoiqu'elle 
doive  vivre  de  proie  ,  elle  ne  ncuc  marcher  qu'a 
jeculons  ;  ma-s  elle  fait  fuppléet  à  la  force  ou  à  la 
puillance  par  la  rufe.  Elle  fait  dans  le  fable  un  trou 
ou  une  folfc  en  entonnoir  ,  au  fond  de  laquelle  elle 
fe  tient  .i  l'afFut  ,  pour  fe  failir  des  infcdles  ,  plus 
particulièrement  de;  Fournis  ,  qui  ont  le  malheur 
d  y  tomber  :  elle  refte  fouvent  plus  de  deux  ans 
avant  de  fe  transFoin>er  ;  clic  (c  file  ,  au  moyen  du 
derrière  ,  où  la  filière  fe  trouve  ,  une  coque  de  loic 
xoute  ronde  ,  dans  laquelle  elle  prend  U  forme  de 
nymphe. 

Telles  font  à-peu-piès  les  larves  connues  ,  que 
l'Oidic  de^N-'vro,>tères  renferme.  Nous  allons  jetrer 
un  coup  d'oeil  fur  celle*,  qui  fe  trouvent  dans  l'Ordre 
des  Hyménoptères.  Les  larves  de  ces  i:.(e>;ics  ont 
une  té.'e  écailleufe  &  font  fans  pattes  ;  il  faut  ce- 
pendant en  excepter  celles  des  Tcnthredes  ou  Mou- 
ches-à-fcie,  qui  font  des  faufl'es-Chenilles  à  pludeurs 
patres,  tant  écaillcufes  que  membtaneufcs.  Toutes 
fe  transforment  en  véritables  nymphes  ,  &  piefque 
toutes  s'enferment  préalablement  dans  des  c.iques 
de  foie  ,  qu'elles  filent  par  une  fil. ère  placée  a  la 
tète. 

Nous  parlerons  d'abord  des  larves  des  Abeilles  , 
à  tète  écailleufe  &  fans  pattes  ;  elles  feroicnt  dans 
l'impollibilité  de  fe  nourrir  elles  mêmts  Si  péii- 
roient  bientôt  ,  fi  les  ouvrières  n'avoient  le  foin  de 
leur  procurer  des  aUmens ,  qui  conlirtent  uniquement 
dans  le  miel  ;  elles  filent  des  coques  très-minces 
dans  leurs  cellules  &  fe  transforment  en  n)  mphes. 
Les  larves  des  Guêpes  reliemblent  à  celles  des  Abeil- 
les,  &  ne  préfenten:  pas  de  noevelles  conlidéra- 
tions. 

Les  Ichncumons  ,    comme  on  fait,  dépofent  leurs 

œufi  dans  le  corps  ou  (ur  le  corps  d'autres  infedtes 
de  dilîèrent  genre.  Les  laives  qoi  fortent  de  ces 
ttuls  ,  fe  nourniient  de  la  lubllance  intérieure  de 
tous  ces  infedes  .  qu'elles  faut  périr  a  la  fin  ;  elles 
le  transforment  enfuite  en  nymphes,  après  avoir  filé 
des  coques  de  foie  ,  S:  fmvent  fans  s'enfermer  dans 
dts  co. ^iics.  Les  larves  des  Cinips  &  des  Diplolepes 
vivent  dans  ces  galles  de  diftcrentcs  figures,  occalion  ■ 
nées  par  la  piqûre  de  l'infeéle  en  mtroduifant  l'atiif 
Jans  ta  feuille  d  un  aibre  ou  d'une  plante. 


L  A  R 


493 


Les  iai'ves  Jcs  Tcrnhvcdcs  ou  des  Mouchcs-à-fcie, 
connues  fous  le  nom  de  fiiujfii-chenilles  ,  pitce 
qu'elles'reiremblcnt  prefqu  'en  tout  aux  véritables  Che- 
nilles ,  dont  elles  ne  diftèrent  ellentiellemtnt  ,  que 
parce  qu  elLs  ont  toujouts  plus  de  dix  panes  mern- 
braneufes  ,  ou  bien  aucunes  ,  &  que  ces  pattes  n'ont 
point  de  crochets  ,  vivent  fouvent  en  fociété  , 
fur  les  feuilles  de?  arbres  &  des  plantes  qu'elles 
mangent.  Pour  fe  transformer  en  nymphe  ,  elles 
filent  ordtnairemcnt  des  coques  dans  la  terre ,  ou 
hors  de  la  terre  ,  dans  lefquciles  eiies  rcflent  fouvent 
plulïeurs  mois  de  fuite  fous  leur  piemiète  forme. 
Les  larves  des  Fourmis  ,  qui  font  Ians  pattes  îi  ne 
peuvent  aller  chetcher  leur  nourritiTrc  ,  font  nouriies 
&  élevées  par  les  Neutres  ou  ouviières.  Ces  larves, 
parvenues  à  leur  grandeur  completre  ,  s'enferment 
dans  des  coques  de  foie,  oii  elles  prennent  la  figure 
de  nymplic  ;  quelques  efpèccs  cependant  fc  transiur- 
uient  fans  filer  des  coques. 

L'Ordre  des  Hémyptèrcs  renferme  des  Urvespcor- 
vnes  d'a.icenncs  ,  d'yeux  ,  d'une  bouche  ,  de  fix 
partes  ,  Se  qui  ne  difl-èrent  de  l'infedle  parfait  que  par 
le  défaut  daîles..  Elles  doivent  fe  changer  en  uym* 
phes  de  la  quattième  cfpèce. 

Dans  chaque  fociété  de  Pucerons,  on  trouve  des 
femelles  .  qui  accouchent  joumclle  lient  de  plufieurj 
petits  ,  lortaut  à  reculons  du  ventie  <le  leur  mère  ; 
ic  ce  qui  eft  iingulier  ,  cette  génératuju  fe  fait  pen- 
dant tout  l'été  lans  aucun  accouplement  avec  des 
mâles.  Mais  ,  la  dernière  génération  que  ces  Puce- 
rons produifeiit  en  automne  ,  confille  en  des  femelles 
non-allées,  qui  pondent  des  «xufs  fur  les  bianches 
des  arbres  ,  après  avoir  eu  commerce  avec  des 
m.iles  ,  qui  nallfeat  uniquement  dans  cette  même 
l'aifon  :  les  oeufs  relient  fur  les  branches  tout  l'hiver, 
&  au  printems  fuivai-t  il  en  fort  de  petits  Pucerons, 
Au  rcltc  ,  les  infecles  de  cctOidre  ne  font  pas  artez 
différenciés  dans  leur  premier  état,  ou  ne  (ont  paî 
allez  connus  alors  ,  pour  offrir  ici  des  particuUrtés 
remarquables.  Parmi  les  Cigales  ,  il  eil  des  larves 
qui  vivent  dans  la  terre,  d'autres  dans  le  bois  des 
blanches  des  arbres  ,  au  moyen  des  enrailles  ou  des 
trous  opérés  par  la  tarière  de  la  feaieile  en  dépofanc 
fes  ccufs.  Parmi  les  pciites  efpèces  ou  en  connoitqui 
vivent  fous  leur  prcmicie  forme,  dans  une  efpèce 
d'écume  formée  par  le  lue  qu'elles  tirent  des  plantés 
£c  des  aibres. 

L'Ordre  des  Orthoptères,  ne  fournit  pasdeston/5- 
déranons  plus  étendues  :  les  larves  ne  diffèrent  en- 
core de  l'Infede  parfait  que  par  le  défaut  d'aîles. 

Tous  les  Infedes  compris  dans  l'Ordre  des  Coléop- 
tères fortent  de  l'œuf  fous  la  forme  de  larves  ,  qui 
enfuite  fe  transforment  en  véritables  nymphes,  de 
la  troilième  efpèce.  Il  y  en  a  parmi  eux  qui  ont  bc- 
foin  de  trois  ou  quatre  ans  ,  pour  parvenir  à  leur 
dernier  état.  C'efl  en  partie  la  railon  pourquoi  il  eft 
fouvent  fi  difficile  de  nourrir  &  d'élever  les  larves  dt 
quelques  genres ,  jufc|(i'a   leur    dernière  métamor- 


494 


L  Â  R 


phofe.  11  n'eft  pas  plus  aifé  d'élever  celles  qui  vivent 
dans  ie  tronc  des  arbres  :  car  l'aliment  qui  leur  con- 
vient ,  &  qui  efl:  le  bois  même  ,  ou  bien  l'aubier 
qui  fe  trouve  entre  le  bois  &  l'écorce  ,  ne  conlerve 
pas  la  qualité  qu'il  doit  avoir  ;  quand  on  le  renferme 
dans  des  poudriers  ,  il  s'y  délTèclie  trop  vite  ,  &  ne 
vaut  plus  rien  pour  les  larves.  D'autres  larves  de  cet 
Ordre  vivent  dans  la  terre  ,  où  on  ne  les  rencontre 
que  par  un  fingulier  hazard.  D'autres  encore  qui 
vivent  dans  l'eau  &  palTcnt  enfuite  dans  la  terre  , 
pour  s'y  transformer  ,  font  très-difficiles  à  fjivre. 
De  forte  que  quelque  nombreux  que  foit  en  genres 
cet  Ordre,  on  eft  réduit  à  ne  donner  la  defcription 
de  CCS  infedes  que  dans  leur  état  parfait.  Mais  toutes 
les  larves  qui  vivent  fur  les  ambres  &  les  plantes, 
font  faciles  à  élever  jufqu'à  leur  dernière  transfor- 
mation. 

La  larve  des  Coléoptères  eften  général  un  ver  mou, 
ordinairement  muni  de  iîx  pattes  écaïUeufes  ,  d'une 
ttte  écailleufe  ,  Se  de  mâchoires  fouvent  très  fortes. 
La  plupart  de  ces  larves  manquent  d'antennes  ,  leur 
corps  eft  plus  ou  moins  alongé  ,  &  compofé  de 
douze  ou  treize  anneaux.  Le  plus  grand  nombre  , 
même  de  celles  qui  font  connues  ,  ne  fournit  pas 
des  détails  aflcz  intérclfans  pour  êtte  rappelés  ,  & 
un  coup  d'oeil  très-rapide  doit  nous  fuffite. 

Les  larves  des  Staphylins,  des  Taupins  ,  des  Té- 
léphores ,  vivent  dans  la  terre,  celles  des  Bou:liers 
dans  le  fumier  &  les  cadavres  pourris.  Celles  des  Ci- 
cindèles  fe  ttouvent  logées  en  terre  dans  des  trous  cylin- 
driques &  profonds,  où  elles  fe  tiennent  en  embuf- 
cade  pour  attraper  les  infedes  qui  viennent  à  pafler 
tout  près  de  l'ouverture.  Les  larves  des  Dermefles  , 
ordinairement  très-velues,  &  dont  le  corps  eft  cou- 
vert d'une  peau  dure  ,  prefque  écailleufe  ,  fréquen- 
tent beaucoup  les  maifons  ,  vivent  uniquement  de 
matières  animales  ;  elles  rongent  les  cadavres  fecs 
des  animaux  de  toute  efpcce ,  dont  elles  favent  dé- 
tacher avec  kuts  dents  toute  la  fubftance  charnue  , 
la  peau  &  les  parties  nerveufes  ,  n'y  laiffent  abfolu- 
ment  que  les  os  ,  de  forte  qu'en  peu  de  tems  elles 
font  un  fquelettc  parfait  de  l'animal  qu'elles  at- 
taquent. On  n'en  a  que  trop  de  preuves  dans  les 
cabinets  d'hiftoire  naturelle  ,  où  elles  dévorent  les 
Quadrupèdes  ,  les  Oifeaux  &  les  Infeûes  qu'on  y 
garde  ,  &  dont  en  les  rongeant  elles  font  tomber 
tous  les  poils  ou  toutes  les  plumes.  Elles  attaquent 
de  même  les  pelleteries  ;  elles  font  dès-lors  très- 
pernicieufcs  dans  nos  maifons  ,  &  particulièrement 
un  fléiu  pour  les  collections  d'Infedes,  Parmi  les 
larves  des  Vrillettcs,  les  unes  percent  le  bois  fec  & 
s'en  nounilTent  ,  les  autres  comme  les  précédentes  , 
rongent  les  animaux  fecs  &  les  Infedes  des  cabinets , 
ainû  que  les  plantes  feches  des  habieis  des  Bota- 
niftes. 

Les  larves  des  Scavabés  ,  qui  vivent  dans  la  terre 
Si  le  fumier  ,  ont  une  tête  &  fix  pattes  écailleufes  , 
le  torys  long  &  prelquecjl.ndtique  ,  coBveit  d'une 


L  A  R 

peau  membraneufe  ,  &  le  derrière  toujours  courbé 
en  deffous.  Pour  fe  transfoiraer  en  nymphes  ,  elles 
favent  fe  faire  des  coques  ovales  ,  cjmpofécs  de 
grains  de  terre  ,  qu'elles  paîtrillent  au  moyen  d'une 
liqueur  viiqueufe  qu'elles  y  vcrfcnt  &  y  mêlent  } 
plulieurs  elpèces  ont  befoin  de  vivre  plus  d'une 
.innée  ,  avant  de  parvenir  à  leur  grandeur  coni- 
plctte.  Les  larves  des  Lucanes  rcfleniblent  à  celles 
■  ies  Scarabés  ,  fe  trouvent  dans  la  terre  ,  &  fe  nour- 
nlfent  du  bois  à-d;mi  pourri  :  félon  Rocfcl  ,  elles 
iint  bcfom  de  fix  ans  pour  parvenir  à  leur  entier 
développement ,  ou  à  l'état  de  leur  transformation  en 
nymphes. 

Les  Tourniquets  ou  Gyvins  s'accouplent  fur  la 
urface  de  l'eau,  &  les  femelles  pondent  furies 
feuilles  des  plantes  aquatiques,  des  œufs  d  où  for- 
lent  ,  huit  jours  après ,  des  larves  d'une  forme  très- 
particulière  ,  &  qui  ,  au  premier  coup-d'oeil ,  ref- 
femblent  à  de  petites  Scolopendres.  Elles  ont  le  corps 
long  Si  effile  ,  avec  fix  pattes  écaiileufcs  aux  trois 
premiers  anneaux  ,  Si  fur  les  huit  fuivans,  une  paire 
de  longs  filets  membraneux  &  flexibles ,  qui  peut- 
êcre  font  des  ouïes ,  &  dont  il  y  en  a  deux  paires  fur 
le  douzième  ou  pénultième  anneau  :  la  tète  cil  armée 
de  deux  grandes  dents  ou  mâthoires  ,  qui  fcmblent 
indiquer  que  la  larve  doit  être  carnacière.  Selon  les 
obfervatiûns  de  Modécr  ,  ces  larves  forteiu  de  l'eau 
&  fe  fixent  fur  les  rofeaux  ,  où  elles  favent  fe  fa- 
briquer des  efpèces  de  coques  ,  dans  lefquelles  elles 
fe  transforment  en  nymphes. 

Les  larves  des  Hydrophiles  &  des  Dytiques  font 
à-peu-près  de  même  figure;  elles  ont  lix  longues 
pattes  écailleufes  ,  par  le  mouvement  defquelles  elles 
nage.it.  Elles  font  entiètement  aquatiques  &  très- 
voraces,  attaquant  tous  les  Infedes  qu  elles  rencon- 
trent &  les  faifiifant  de  leurs  grandes  ferres ,  qu'elles 
portent  en  devant  de  la  tête  ,  qui  <  Il  de  même 
grande  &  applatie.  Leur  corps  eft  alogé  &  diminue 
tou;ours  de  grolTeur  jufqu'au  dcrnèic  ,  qui  eit  coni- 
que &  par  lequel  elles  refpirent  l'air  ,  en  fe  fulpen- 
dant  par  cette  partie  à  la  fui  face  de  l'eau.  Pour 
fubir  leurs  transformations  j  elles  fonent  de  l'eau, 
s'enfoncent  dans  la  terre  ,  Se  s'y  font  une  loge  ovale 
ou  fphérique ,  dans  laquelle  elles  prennent  la  forme 
de  nymphes. 

Les  larves  des  Ténébrions  ont  ordlnaircm-cnt  la 
peau  du  corps  toute  écailleufe  ;  quelques-unes  vi- 
vent fous  l'écorce  des  arbres  abattus  ,  où  elles  ron- 
gent l'aubier  ou  le  bois  encore  tendre.  Les  larves  des 
Capricornes  vivent  auffi  dans  le  bais  &  fous  l'écorce 
des  vieux  troncs  d'arbres  ,  qu'elles  rongent  de 
même. 

Les  larves  des  Caffides  vivent  fur  les  plantes  & 
en  mangent  les  feuilles ,  comme  les  Caffides  mênres. 
Elles  (ont  fingulièrcs  a  plufieurs  égards  ;  elles  ont  le 
corps  extrêmement  plat  ,  garni  d'épines  tou'  autour 
des  bords.  Se  elles  en  mettent  le  dellus  à  couvert  par 
kuts  propres  excrémens,  qu'elles  tiennent  fufpcuduS 


L  A  R 

en  malle  fur  une  efpèce  >ie  fourchette  à  deux  bran- 
ches ,  attachée  tout  près-dc  l'ouvctturc  de  l'ariLis  , 
qui  ell  en  forme  d'un  court  tuyau  ,  Si.  cette  four- 
chette ell  alors  placée  tout  le  long  du  dos  dans  une 
pofition  parallèle  ,  parce  que  la  laive  courbe  le  der- 
rière en  liclfus.  E.les  fe  transforment  en  nym[.hes 
fur  les  feuilles  mêmes,  où  elles  favcnt  le  fixer  Uns 
fe  faire  aucune  efpèce  de  coc]uc  ,  en  rcftant  en  partie 
engagées  par  k  derrière  dans  leurs  dépouilles. 

Les  larves  des  Charanfons  nont  point  de  pattes  ; 
les  unes  vivent  fur  les  feuilles  des  plantes ,  où  elles  fe 
tiennent  fermes  par  une  matière  vifijjeui'e  ,|ui  l'on 
de  leur  corps  ;  d'autres  fe  nourrilTcnt  de  toute  forte 
de  grains  &  en  particulier  du  blé  ,  dont  elles  confu- 
meiit  toute  !a  matière  fanneufe  ,  faiCan:  ainli  ui.  ter- 
rible dégât  dans  les  greniers  ;  d'autres  percent  ne 
rongent  les  tiges  ,  les  branches  &  les  boutons  des 
arbres ,  ai  enrin  il  y  en  a  (]ui  minent  l'intérieur  des 
feuilles.  Pour  fe  transformer  en  nymphes,  les  u-  es 
fe  conftruilent  des  coques  dune  matièie  gommcufe, 
d'autres  hlent  des  coques  de  foie  ,  enfin  il  y  en  a  qui 
entrent  alors  limjilcmen:  dans  la  terre. 

Les  Chryfomeles  dépofent  leurs  œuft  fur  les 
feailles  des  arbres  ou  des  plantes  fur  kfquels  elles 
vivenr.  L.-s  larves  qui  en  édofcnt  i:  qui  commuent 
à  ronger  les  mêmes  feuilles  ,  ont  le  corps  alongé  , 
avec  (ix  pattes  écailleufcs  aus  trois  piemiers  anneaux, 
&  un  numeion  charnu  ,  au  derrière,  qui  leur  Icit 
de  feprièine  patte  ,  S:  qu'elles  appuyent  fur  le  plan 
de  poiîtion,  où  il  fe  fixe  p^r  une  matière  gluante  qui 
en  forr  an  gré  de  l'infecle.  Leur  tête  eft  écaillcufc  & 
arrondie  Plulieurs  de  leurs  cfpèces  aiment  a  vivre  en 
fociété  fur  une  même  feuille  qu'elks  rongenr  cn- 
femble  Pour  fe  transformer  en  nymphes  ,  elles  (e 
fixent  ordinairement  fur  les  feuilles  par  le  mamelon 
du  denière  ,  &  fout  g'iller  la  peau  de  larve  jufqii'au 
bout  du  corps  ,  qui  y  refle  engagé  comme  dans  un 
peloton  ;  mais  d  autres  entrent  dans  la  terre  pour  y 
achever  leurs  métamorphofes.  La  larve  d  une  efpèce 
de  Chryfoniele  ou  de  Criocère  (Uu  Lis)  couvre  tout 
fon  corps  de  fes  propies  cxcrémens. 

Les  larves  des  Coccinelles  habitent ,  comme  les 
Coccinelles  elles-mêmes  ,  fur  les  arbres  àcles  plantes 
chargés  de  Pucerons,  qui  forment  leur  unique  nour- 
riture. Elles  ont  une  petite  tête  écailleufe  &  (ix 
pattes  de  la  même  confiftance  aux  trois  premiers  an 
neaux  du  corps  ,  qui  ell  alongé  ,  &  fouvent  garni 
d'un  grand  nombre  d'épines.  Quand  elles  marchent, 
elles  appuyent  fouvent  le  bout  du  derrière  fur  le 
plan  de  pofuiori  ;  elles  s'en  fervent  alors  comme 
dune  feptième  patte  &  en  font  fortir  un  mamelon 
charnu  allez  gros.  Pour  fe  transformer  ,  elles  s'y 
prennent  de  ta  même  façon  que  les  larves  des  Chry- 
fomeles ,  elles  fe  fixent  quelque  part  avec  le  mame- 
lon charnu  du  derrière  ,  qu'elles  collent  fur  le  plan 
de  polition  ,  ordinairement  fur  les  feuilles  ^  &  quel- 
quefois fur  les  murailles  des  jardins. 


L  A  R 


49T 


Dans  l'Ordre  des  Diptères  les  larves  varient  beau- 
coup  félon  leurs  ditférens  genres.  Elles  fe  préfentcnt 
en  gf^néral  fous  la  figure  d'un  Ver  mou,  fans  pattes  ; 
la  tête  dans  certaines  n'eft  point  écailleufc  ,  mais 
aiiili  molle  (]ue  le  relie  du  corps.  Leur  bouche  forme 
un  fuçoir,  armé  quelque  fois  d'une  efpèce  de  dard  ou 
de  tarière.  E'Ies  ont  des  ftigmates  allez  fcnfibles  ; 
elles  fe  changent  en  nymphes  ,  les  unes  d'une  ma- 
nière ,  les  autres  d'une  autre  ;  on  trouve  parmi  les 
Mouches  ,  des  femelles  qui  font  pour  ainfi  dire  vivi- 
pares ,  Se  qui  accouchent  de  laives  toutes  vivantes. 

Les  larves  des  Mouches  font  ordinairement  cyiin- 
diKjues  &  alongées  ;  elles  ont  la  partie  antérieure, 
où  le  trouve  la  tetc  ,  pointue  &  conique,  &  la  partie 
poltencure  groife  &  arrondie  La  tète  eft  molle  5c 
charnue  ,  n'ayant  point  de  figure  confiante  ,  mais 
variable  ,  &  garnie  d'an  ou  de  deux  crochets  écail- 
leux  ,  qui  fervent  a  hacher  Us  fubllaacc:  dont  I'Ih- 
fede  doit  fe  nourrir.  Le  co'ps  a  des  Oit^mates  par 
devant  &  par  derrière.  Elles  û'  nourriiTe'it  de  diffé- 
rentes matières  ,  tant  animales  que  végptales.  Pour 
fe  transformer  en  nymphes  ,  elles  ne  quittent  point 
leur  peau.  Cette  peau  ex-éiicure  fe  durcit  ,  devient 
écailkufe  ,  &  forme  comme  une  coque  oblongue, 
qui  renferme  toutes  les  parties  de  laniniil.  ban.s 
cette  coque  la  larve  prend  d'abord  la  figure  d'une 
boule  alongée  ,  qui  enfuite  fe  développe  ,  &  re- 
çoit la  forme  de  nymphe. 

Les  Stratiomes  viennent  de  larves  aquatiques  , 
dont  le  corps  efl  long  ,  un  peu  applati  ,  de  figure 
conique  ;  dont  la  tête  ,  écaillcufe  &  petite  ,'  efl 
garnie  de  crochets  charnus  Se  de  barbillons  ,  qui 
(ont  en  agitation  ,  pour  déterminer  l'eau  à  fe  ren- 
die  à  la  bouche,  avec  toutes  les  différentes  petites 
particules  nourricières  qui  s'y  rencontrent.  La  larve 
tient  le  bout  pollérieur  du  corps  fufp^ndu  à  la  fur- 
face  de  1  eau  ,  pour  refpirer  l'air  par  l'ouverture 
qui  s'y  trouve.  Quand  elle  doit  fe  transformer  ,  fa 
^  eau  lui  fcrt  de  coque,  comme  dans  les  Mouches. 

Les  larves  des  Némoteles  font  longues  &  cylin- 
driques ;  elles  font  plus  déliées  vers  la  tète  ,  qui 
cit  petite  Se  écailleufe  ,  avec  deux  petites  antennes. 
Elles  n'ont  pour  toutes  partes  que  quelques  mame- 
lons charnus ,  en  deilous  du  corps,  &  elles  vivent 
dans  la  terre  ;  pour  fe  transformer  ,  elles  fe  défont 
de  leur  peau.  Les  larves  des  Taons  vivent  audî 
dans  la  terre.  Leur  corps  ,  alongé  ,  de  fig.ire  cy- 
liiidrique  diminue  de  groffeur  &  devient  conique 
vers  la  tête  ;  il  ell  divifé  en  anneaux  ,  garnis  de 
ceintures  ou  de  cordons  relevés.  La  réie  <:(i  petite 
&  garnie  de  deux  crochets.  Les  larves  des  Afiles, 
qui  vivent  pareillement  dans  la  terre  ,  font  fars 
pattes  ,  ont  une  petite  tê[e  écailleufe  &  garnie  de 
deux  crochets  mobiles ,  le  cotps  alongé  ,  prefque 
cylindrique,  moins  gros  vers  les  deux  extrémités. 
Elles  quittent  leur  peau  pour  fc  transformer  en 
nymphes. 


49  5 


L  A  R 


L'HippoViortine  femelle  pond  un  œuf  prefo|ii'aufn 
grand  ciuclle  inême  Cet  criif  ell  une  larve  ,  (]ui  a 
cela  de  b;cn  lino.ulier,  cjue  dès  qu'elle  ell  née  ,  elle 
ie.  duicn  S:  piend  la  figure  d'une  coque  fermée  de  fa 
ptopie  pciu,  dans  laquelle  elle  doit  fe  changer  en 
nyn)phe.  Sous  la  forme  du  larves,  les  Oclires  vi- 
vent ,  ou  dans  les  intcftins  du  Cheval  ,  ou  dans  des 
Hjnnturs  formées  daijs  la  peuu  dos  bêtes  à  cornes 
&  des  Rennes  de  Laponie  ,  ou  dans  les  (înus  du  nez 
des  Moutons  j  ainh  que  dans  la  tête  des  Cerfs  :  c'eft- 
là  qu'cLes  Ce  nourrillent  du  pus  qui  Ce  forme  dans 
ces  cfpèces  de  plaies.  Ces  larves  rellcmbient  a  celles 
des  Mouches  5  mais  elles  ont  la  peau  gatn  p.  de  plu- 
licurs  courtes  épines.  Elles  fc  iransfoLaient  aulfi  dans 
leur  pjoprts  peau,  maisaprèsètrc  kirties  alorsdu  lieu 
oii  elles  ont  vécu  ,  oi  s'être  enfoncées  dans  la  terre. 
Ccll  dans  les  eaux  croupiflantes  des  mares  &  des 
étangs  ,  que  vivent  les  larves  des  Coufins ,  &  elles 
y  fourmillent,  principalement  au  printcros ,  dès  que 
les  glaces  lont  fondues  :  car  c'ell  alors  que  lesCou- 
lîns  femelles  y  pondent  leurs  œufs,  après  avoir  fur- 
vécu  i  hiver  dans  un  étai  d'engourdilleraent.  Ces 
larves  fe  furpeudcnt  par,  le  detrièrc  ,  a  !a  lurface  de 
J'eau  ,  la.  tête  en  l)a,s ,  poux  refpirer  l'air ,  qui  paiTe 
dans  leur  intérieur  par  luv  tayau  allez  long  quelles 
ont  au  bout  du  corps.  Lciu  tête  ett  ronde  fi:  ccail- 
Icufc  ,  le  devant  du  corps  fort  gros  ,  &  le  refte  à- 
peu-près  cylindrique  ,  divifc  eu  anneaujt.  Elles  lont 
t)ès-v;ves  &  nagent  aec  beaucoup  de  cclériré  ; 
pour  peu  qu'on  les  app:odie  ,  elles  s'enfoncent  dans 
l'inltant,  mais  c'cU  pour  bientôt  tcvcnir  à  la  fuiface 
de  l'eau. 

1  es  larves  enfin  des  Tipules  vaTient  fi  fort  dans 
loir  figure,  qu'il  elf  inipoinble  d'en  foire  une  defcrip- 
tioa  générale.  Elles  ont  ordinairement  une  petite 
tcte  écailleufe  ,  &  le  corps  alorig^  ,  divifé  en  an- 
iieauîs.  Plufieurs  de  leurs  efpèces^  n'ont  point  de 
pattes  ,  &  celles  qui  en  font  pourvues,  les  ont 
d'une  figure  tou«  prticulière.  Les  unes  vivent 
dans  la  terre  ,  les  autres  darrs.  Tcau  ,  &  plu- 
fieuts  encore  dans  les  difiérentes  pariies  des 
plantes  ,  où  elles- occafionnent  fouvent  d;s  galles  ou 
des  excroilfances  ,  dont  elles  habitent  l'int^-ricttr. 
Elles  ie  transforment  en  nyrnpl-res  de  dif^rente 
figure  ,  toujours  en  fe  dépouilikuc  entièrement  de 
leur  peau. 

Dans  ce-  tableau  rapide  des:  larves  en  général  , 
nous  n'avons  pas  dû  faire  meniion  de  c'elies  des  ' 
Ii,^idopi  ères,  parce  que  le  nom  de  Chenille  a  été 
particulièrement  aftcaé  aux  infedes  de  .ei  Ordre, 
fous  leur  pr'niièie  forme.  Nous  aurions  aullî  a  paf- 
fer  fou^  filencel'Ordre  des  Ap;èa-'  ,  dont  les  inledes 
ne  fontpcint  fcjjctsa  desmétamorphof  s  ^  fi  un  fcul 
g^nrc  n'étoit  cxcci-té  de  cette  lègle  générale  ,  celui 
d.s  Puces.  Leurs  lirves  ,  petites,  cylindriques, 
niongées  &  fins  pattes  ,  ont  une  tète  écailleufe, 
avec  de  petites  antennes  ,  des  anneaux  à  pcils  ,  8c 
deux  pointes  en  crochets  ^  au  bout  du  corps  :  on 
Jcs  trouve  ftéquemment  dans  ks  nids  des  Pigeons, 


L   E  P 

oii  elles  feBourrifTent  du  lang  qu'elles  tirent,  de  ce* 
Oifcaux  ,  &  quand  le  icnis  de  leur  traïuformairoft. 
approche  ,  elles  (e  filent  des  coques  minces  ^  où 
elles  prennent  enûite  la  figuicdii  aymflies. 

Ceux  qui  roudiont  puifet  de  nouv^L'cs  connoif- 
fances  pénérales  fur  les  larves  ,  gouirout  ronfultec 
les  articles  Cliemlle  &  Infcde  .  c^ui  ont  été  traités 
av-c  toute  l'étendue  qu'ils  méritolent  ,  &  avec 
tout  l'intérêt  qu'ils  devoien:  infpirer  à  celui  .qui  peiife 
que  la  Nature  cft  mieux  rx-préfetuée  dans  des  points 
de  vue  que  dans  des  local. tes ,  &  qui ,  chargé  de  la, 
rédaeT;:on  des  généralués  ,  s'y  attache  avec  autanr 
de    faiistadlion    que  de    zèle.   Voyei    Chenille  , 

lNStCT£.(M) 

LEPIDOPTERES,  iEP/DorrrRj.Cemotfigni- 
fie  at.^s  à  ctuiLcs  ,  U  défigne  un  Ordre  d'infedtcs  , 
dillingués  par  cette  propriété. 

Les  infetlcs  renfermés  dans  l'Ordre  des  Lépidop- 
tères ,  ont   quatre  aîles   étendues  ,  membraneufcs  ,„ 
;  preUjue  égales  ,  variées  ordinairenienr   par  les  cou- 
leurs les   plus  brillantes,  qui  tout  uniqutratnt   pro- 
duites por  de  petites  écailles  ovales,  alor.g-cs  ,  coni- 
q'ies  ou  triuigulaucs  ,  découpées    a    Icuis   boids  , 
dilpolées  en    recouvrement  les  unes  à  la  fuite  des 
auties  ,  a-pea  piès  comme   les  tuiles  qui   tounctit 
le  toit   d'une   maiion.  Ces  éc-i'.les,  implantées  pac 
une  cfpèce  de  pédicule  ,  fc  détachent  facilemei  t  au, 
moindre  frottement  ,  &  alors  l'aîle  ne  prelcnte  plu» 
qu'une  mcrabranc  élaltique  ,  m  nca  &  tranlparencc  ^ 
qui  n'cft  pas  lille  ,  comme  elle  le  patoît  au  prernicr 
a^ipeâ  ,    niais   parfemce  de   raies    iongitudinalss  lUh 
peu  enfoncées  ,   qui   font  les  endroits  auxquels  les, 
écailles  étoienc  attachées.  La    bouche  des  Lépidop- 
tères elt  une  efpè'ce  de  trompe  ,  nommée  aufli  ianguf 
fviraU  ,   plus  ou  moins  longue  &  quelquefois  très- 
courte  ,  qui  dans  linaétion  eft  cftedivcment  roulée 
<-n  fpiraJe  &  placée  etitte  deux  antennules  ou  barbil- 
lons velus  qui  les  cachent  euiièrement.  Cette  trompa, 
cft  compofée  de    deux  pièces  ou  lames  ,   convexes, 
d'un  côté  ,  &  concaves  de  l'auire  ,  de  manière  qu  ci 
fe  réunillant  elles,  forment   un  cylindre  creux  :  on 
fépare  ailément  ces  deux  lames  par  le   moyen  d'une 
pointe.  Deux    antennes    de   longueur   moyenne    en 
généra!  ,  de  figure  fi  iforrae  ,  féracée ,  prifmatinue  , 
pcdinée  ,  en  maile  ;  des   yeux  grands  &  taillé-    a 
farcîtes  i  trois  petits  yeux  lilfes ,  difpofés  en  triangle 
&  placés  au    fommct  de  la  téie  ,  .'nais  dirti.ikuiciit 
difiingués  à  caufe  des  poils  ,   font  des  attubuts  qui 
appartiei.nt  nt  encoie  aux  Lépidoptères.  Le  corceler 
donne  naiifance  ,   vers  fa  paitic   pollérieure  &  laté- 
lale  ,   aux    quatre    aîles  dont   nous    avons    parlé, 
La  poitrine  &  la  partie  inférieure  du  corcelet  donnent 
na  iTance   .i    fis    pattes  ,   coinpofres   de  la  hanche  , 
de  kcuiire,  de  la  jambe  &  du  tarfe  :  celui-ci  efi 
toujours  divifé    en  cinq   pièces  ,  dont  la  dernière  eft 
terminée  par    deux  onglets  très-petits.  Nous  obfcr- 
verons  qu'il  y  a  quelq'ucs  Papillons  qui  ne  font  uùgc 
en  marchant  que  des  quatre  pattes  pftérieures  ;  il» 
tiennent 


L  E  P 

tiennent  ces  deux  antérieures  colées  contre  leur  corps, 
ce  qui  a  p^  ne  pas  les  faire  appercevoir  ,  &  les  a  fait 
nommer  PapiLons  ù  quatre  pattes.  La  poitrine  5c  le 
vencre  font  pourvus  latéralement  de  ftigraaies  eu 
forme  de  pccites  boutonnières.  Les  parties  de  la  gé- 
nération font  placées,  dans  les  deux  fexes,à  la  partie 
poliérieure  du  ventre  ou  abdomen.  On  peut  obferver 
que  dans  les  Phalènes  ,  il  eft  quelques  femelles  qui 
n'ont  point  d'ailes  j  il  en  eft  d'autres  qui  ont  la 
trompe  li  courte  ,  quelle  eft  tiès-  difficile  à  appcicc- 
voir  :  exceptions  qui  ne  doivenu  pas  empêcher  ces 
iiifeftes  d'être  compris  dans  cet  Ordre. 

Les  Lépidoptères  doivent  être  fans  doute  placés  au 
plus  haut  degré  de  l'ichelle  de  la  pcrfcftion  dans  les 
infedes.  Ce  font  des  êtres  prefque  tout  aériens  ,  & 
dont  les  coukuis  qui  les  parent  font  auffi  belles  par 
leur  éclat  &  leur  variété  que  par  leur  diftribution. 
Us  fe  nourrilTent  uniquement  du  fuc  mielleux  qu'ils 
favent  extraire  ou  tirer  par  leur  trqmpc  ,  en  volci- 
geasc  contuiuellement  d'une  fleur  a  l'autre.  Ce  font 
les  animaux  les  plus  pacifiques  du  inonde  ;  ils  n'at- 
taquent aucun  autre  mfeéle  ,  &  n'ont  même  aucun 
organe  pour  le  défendre.  Les  femelles  pondeur  des 
ccuft  fur  les  arbres  ou  les  plantes  ;  elles  favent  choilir 
les  lieux  ou  les  petits  doivent  trouver  la  nourriture 
qui  leur  convient. 

Sous  la  forme  de  larves  les  Lépidoptères  ont  reçu 
le  nom  de  Chenilles,  qui,  parvenues  .i  leur  entier  ac- 
croilTement  après  trois  ou  quatre  mues ,  doivent  fe 
changer  en  chryfaliJes  ou  nymphes  de  la  première 
efpècc  ,  pour  devenir  enfuite  infedes  parfaits.  Les 
Chenilles  ont  ordinairement  le  corps  long  &  cylin- 
drique ,  couvert  d'une  peau  membraneufe  ,  glabre, 
ou  hériflé  de  poils,  compofé  de  douze  ou  treize 
anneaux  ,  féparés  par  des  uicifions  plus  ou  moins  ap- 
parentes, &  garni  de  chaque  côté  ,  de  neuf  ftigmates, 
que  l'on  peut  appercevoir  diftindement.  La  tête  eft 
couverte  d'une  peau  écaiileufe  en  forme  de  cafque  , 
avec  de  petites  antennes  &  des  barbillons.  La  bouciie 
eft  munie  de  deux  fortes  mâchoires,  parle  moyen  def- 
quelles  les  Chenilles  rongent  les  feuilles ,  les  fleurs 
&  les  fruits  des  plantes  &  des  arbres ,  les  pelleteries , 
&  toutes  les  diverfes  matières  dont  elles  fe  nourrif- 
fent  :  on  apperçoit  à  la  partie  inférieure  le  petit  trou 
par  où  palfe  Si  où  doit  fc  mouler  le  fil  qu'elles  tirent , 
&  auquel  aulfi  on  a  donné  le  nom  de  filière.  Elles 
ont  fix  pattes  écailleufes,  aux  trois  premiers  anneaux 
du  corps,  &  plufieurs  pattes  jnembraneufes  à  cro- 
chets,  fur  quelques-uns  des  autres  :  le  nombre  de 
ces  dernières  varie  ,  mais  n'excèdi^jamais  celui  de 
fcize.  Si  fous  leur  dernière  forme  les  Lépidoptères 
peuvent  être  un  objet  de  curiofité  par  leur  parure  , 
ils  doivent,  fous  la  forme  de  Chenilles ,  devenir  plus 
particulièrement  un  objet  d'obfervation  par  leur  in- 
duftrie. 

Les  ehryfalides  font  de  figure  plus  ou  moins  coni- 
que ,  avec  le  derrière  plus  ou   moins  pointu  ;  elles 
font  couvertes  d'une   peau   dure  &   écailleufe  ,  fur 
laquelle  font  exprimées ,  quoiqu  un  peu  obfcutément , 
Hift.  nat.  dis  Infecies.  Tom.  f^IJ. 


L  E  P 


497 


les  parties  de  l'infeéle  aîlé  ;  le  ventre  ,  ou  la  partie 
inférieure  eft  la  feule  mobile  &  divifée  en  anneaux 
pat  des  incifions  tranfverfalss. 

Cet  Ordre,  quoique  peut-être  le  plus  peuplé  en  efpè  - 
ces  ,  dont  les  diftinélions  mêmes  font  afiez  faciles  à 
faifir,  eft  un  de  ceux  dont  les  genres  font  les  moins 
nombreux  &  les  plus  difficiles  à  bien  caractérifer. 
Tous  les  Lépidoptères  ont  étéIong-tems&  font  encore 
communément  confondus  fous  le  nom  de  Papillons  ; 
le  nom  de  Phalène  a  été  enfuite  donné  à  une  féconde 
divifion  ;  de  Sphinx  à  une  troiliime  ;  &  à  mefure 
que  les  regards  des  Entomologilles  fe  font  fixés 
plus  attentivement  fur  ces  infeéles  ,  ils  ont  pu  four- 
nir jufqu'à  préfent  à  l'écabliHement  de  douze  genres. 

Nous  avons  annoncé  plus  d'une  fois  ,  que  dans 
les  cadres  généraux  que  nous  avons  a  préfenter  , 
nous  avons  moins  en  vue  de  fixer  l'attention  des 
petfonnes  initruitcs  ,  que  d'intérefler  &  d'exciret 
celle  des  perfonncs  qui  cherchent  à  s'inftruire.  Nous 
croyons  donc  devoir  nous  occuper  particulièrement 
de  faciliter  les  connoilTances,  d'applanir  les  difficultés 
dont  trop  fonvcnt  les  favans  fe  plaifent  d'entourer 
la  fcience.  Nous  n'adopterons  pas  ici  tous  les  divers 
genres  établis  dans  l'Ordre  des  Lépidoptères,  nou-s 
nous  coutenteions  d'embralfcr  quelques-uns  des 
genres  principaux,  &  d'y  attacher ,  comme  nouvelles 
familles  ,  tous  ceux  qui  s'y  rapportenr  ;  qu'il  nous 
foit  permis  d'ajouter  une  réflexion  à  ce  fujct.  Dans 
l'article  Entomologie  ,  nous  avons  traité  la  partie  , 
pour  ainfi-dire  ,  fcientifique  ,  avec  toute  l'mipor- 
rance  qu'elle  exigeoit  de  nous.  Nous  avons  établi 
fur  les  principes' philofophiques  ,  la  nécellité  d'ad- 
mettre ,  en  hilloue  naturelle  ,  la  clafllfication  &  la 
nomenclacure,qui,  comme  l'onfait,n'ont  pas  toujours 
été  allez  relpcctéfs  par  ceux  qui  penfent  que  la  Nature 
ne  doit  être  étudiée  qu'en  grand.  Nous  devons  ce- 
pendant dire  ,  que  ceux  qu'on  a  appelle  Méthodiftcs 
ou  Nomenclateurs ,  ne  (avent  pas  toujours  fc  garan- 
tir de  l'ambition  de  créer  fans  néccflité,  de  nouveaux 
genres  S:  de  nouveaux  noms  ,  &  ne  fe  renferment 
pas  dans  les  bornes  févères  qui  leur  font  prefcrites. 
L'Ordre  des  Lépidoptères  ("croit  peut-être  dans  le  cas 
dî  le  prouver.  Il  feroit  fans  doute  à  defirer  que  l'arc 
des  méthodes  ne  fut  pas  abandonne  à  un  arbitraire 
qui  tend  à  les  faire  déprécier  ,  qu'il  fût  affis  l'ur  des 
règles  plus  fixes  ,  &  que  l'on  déterminât  politive- 
ment  les  caractères  edsnticls  qui  font  nécelfa^ires  à 
la  formation  des  genres.  J'en  elfeyerai  le  plan  ,  li 
j'ai  à  traiter  l'article   Méthode, 

Lescaraélèresles  plus  eilentiels  qui  diftingucnt  les 
Papillons  ,  font  des  antennes  à  bouton  ,  ou  plus 
grolles  vers  l'extrémité  ,  &  les  aîles  élevées  perpen- 
diculairement quand  ils  font  en  repos.  Ces  antennes 
font  des  tiges  déliées ,  filiformes,  compofées  de  plu- 
fieurs articulations  de  grofleur  égale  jufque  piès  de 
leur  extrémité, où  elles  font  terminéespar  une  inaffe  en 
forme  de  bouton  plus  ou  moinsailongé,  quelquefois 
applati  &  fouvent  tronqué  au  bout.  La  trompe  eft 
Kri 


49S 


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prcGque  toujours  très-longue;  les  tatfes  ou  les  extré- 
mités des  pattes  font  divifcs  en  cinq  articles  ,  &  les 
ongles  ou  lv;s  crochets  qui  les  tcrniiiieuE  font  doubles 
ou  à  deux  pouites.  Dans  l'accotiplenient  ,  les  deux 
fexes  font  attachas  cnfemble  bout  par  bout  ,  ou 
placés  daus  une  même  ligne  ,  ayant  alors  leurs  aîles 
entrelact'es  &  élevées  perpendiculairement.  Ils  ùir- 
vivent  ordinairement  l'hiver  dans  un  état  d'en.Tour- 
diirement  ,  pour  propager  leur  efpèce  au  printems 
fmvant  ,  après  quoi  ils  meurent.  Leurs  Chenilles 
font  toujours  à  dix-huit  pat:es  ,  &  on  n'en  trouve 
jamais  parmi  elles  de  parfaitement  values,  ni  qui  s'en- 
ferment dans  des  coques  de  foie  bien  fermées  ,  pour 
s'y  métamorphofer.  Les  Papillûns  volent  pendant  le 
jour. 

On  peut  dilfinguer  d'abord  parmi  les  Papillons 
une  première  famille  ,  dont  les  ùx  pattes  font  am- 
bulamcs  ,  &  dont  les  aîles  embralTent  le  dcllous  du 
ventre.  Les  bcds  de  ces  aîles  font  ordinairement 
arrondis  Se  un-s,  &  quelquefon  angulaires;  les  infé- 
rieures ont  fouvent  une  appendice  en  forme  de 
queue.  Les  Chen'llcs  de  cecte  famille  font  de  trois 
el|  èces  :  les  nnes  ont  la  peau  couverte  de  poils  courts 
&  Il  ['eu  ferrés  qu'ils  n'en  cachent  point  le  fond, 
elles  R  nt  comme  demi-velues  ;  dans  d'autres  la 
peau  elf  rafe  &  comme  un  peu  chag-inée  ;  enfin 
les  troihèmes  font  les  Chenilles  Cloportes  ,  ainfi 
nommées  parce  qu'elles  reliemb'cnt  en  quelque  forte 
aux  Cloportes ,  ayant  le  corps  tiès-applati  &  large  , 
&  portant  ordinairement  la  tê;e  cachée  fous  le  pre- 
mier a.incau  du  corps  ;  elles  marchent  aulîî  très- 
lentement ,  en  glillant  ,  pour  ainli-dire  ,  fur  le 
plan  de  polîtion  ,  ce  qui  augmente  la  rcffem- 
bbnce.  Les  Chenilles  de  cette  ïamillc  fc  fufpcn- 
dent  ,  pour  fe  transformer  ,  par  un  lien  de  foie  , 
qui  leur  embialTe  le  dellus  du  corps;  les  demi- 
velues  &i  les  rafes  s'attachent  également  par  le  der- 
rière ,  mais  les  Chenilles  Cloportes  fc  conientcni 
de  fe  fixer  uniquenient  par  un  cordon  qui  leur  p.rlTe 
par  le  corps  en  travers.  Les  Chenilles  des  deux  pre- 
mières fortes  fe  transforment  en  Chrvfalides  arifu- 
lalrcs  ,  qui  n'ont  à  la  tête  qu'une  feule  Dointe  coni- 
que ,  ou  une  feule  éminence  angulaire  en  forme  de 
pointe  ;  mais.les  ch'vfalides  des  Chenilles  Cloportes 
ne  font  point  angulaires  ,  elles  approchent  plus  de 
celles  qu'on  nomme  coniques,  quoique  leurs  deux 
extrémités  (oient  arrondies  &  prefqi'ie  de  ai-offcur 
éga'e. 

Il  eft  des  Tapllnns  ,  donr  les  pattes,  comme  ccl'es 
oe  la  fami  le  pcicédenie  ,  fervent  toutes  a  'a  m.ir- 
che  ,  mais  dont  !a  parue  inférieure  de  chaque  aîle 
inférieure  fe  plie  pour  venir  embrafl'er  le  corps  par- 
delTus  ,  ce  qui  forme  une  efpèce  de  gouttière. 
Parmi  ces  Papillons,  il  y  en  a  qui  ont  le  bo'rd  pofté- 
rieur  des  ailes  inférieures  prolongé  en  une  appendice 
en  forme  de  queue  ,  &  d'autres'ont  toutes  les  aîles 
à  bords  unis.  Paimi  leurs  Chenilles  les  unes  font 
parfaitement  raies  ,  &  les  autres  un  peu  velues  , 
mais  dont  les  poils  ne  cachent  pas  le  fond  de  là 


L  E  P 

peau  :  on  en  voit  qui  ont  une  corne  charnue  &  très- 

flexiblc  ,    divifée     en   deux   branches  qu'elles  font 

(ortir  du  dellus   de  leur  col  ,  ou  d'entre  la  têie  &.  le 

premier  anneau  du  corps,  quand  elles  le  trouvent  à 

propos.  Quelques- unes  de  ces  Chenilles,  lotfju  elles 

doivent  le    transformer  ,  filent  autour  de  leur  corps 

;  comme  celles  de  la  famille  précédente  ,  ur.e  ccintuie 

I  de  foie  ,  &  attachent  les  deux   pattes  polt''rieure<.  à 

,  un  monticule  audi  de  foie  ,  apiès  quoi  elles  prennent 

;  la   forme   de    Chryfahdcs  angulaires   ,    avec   dcui 

pointes  coniques  à  la  têt:.-  ;  d'autres  artachens  cniem- 

,  ble  qîielqucs  feuilles  au  moyen  de   fils  de  foie,  iic 

\  en  formant  comme  un    paquet  ,    dans  lequel  elles 

I  fe  métamoipholcnt  en  Chrylalides  ,  non  pas   angu- 

I  laires  ,  mais  fimplement    coniques  Se  fans    pointes 

(aillantes.  ^ 

I  Une  troifième  famille  peut  fc  former  des  Papil- 
lons dilHnguis  des  précédens  ,  par  le  port  &  la 
figure  de  leurs  ailes ,  qui  font  courtes  ,  iamais  par- 
faitement perpendiculaires,  mais  inc'inées  au  pl.m 
de  polîtion  &  en  arrière,  quand  l'infede  elr  en 
repos.  Le  corps  cfl  fort  gros  par   rapport  à  l'éten- 

r  due  des  ailes ,  qui  ne  le  furpalTent  guère  en  lon- 
gneur.  Lorfqiie  les  ailes  font  élevées  &  fermées  , 
les  fupérieures  font  alors  prefqu'eniièrcment  ca- 
chées par  les  inférieurs  ,  qui  cmbrailVnt  le  dellous 
du  ventre.  Leurs  Chenilles  ne  fc  lient  point  par 
une  ceinture,  miis  fe  renferment  dans  des  feuilles 
liées  enfemble  par  d^  la  foie  ,  oii  elles  prcnnenc 
la  figure  de  cluyfalides  coniques  &  unies  ,  ou 
fans  pointes. 

Dans  les  Papillons  de  la  quatrième  famille,  le 
bord  inférieur  des  ailes  inférieures  embralle  le 
deflous  du  ventre,  &  le  cache  entièrement  en  s'y 
moulant;  mais  ils  ne  marchent  &  ne  fe  pofeiu 
que  fur  quatre  pattes  :  les  deux  antérieures  font 
des  efpèces  de  faulfes  partes  très  -  velues  ,  termi- 
nées par  des  cordons  femblables  aux  pendans  des 
palatines  de  peau  ,  qu'ils  portent  repliés  &  appli- 
qués contre  la  poitrine.  Plulieurs  de  ces  Papillons 
ont  le  bord  poitéiieur  de  leurs  ailes  ,  découpé  en 
angles  &  en  finuofités.  Leurs  Chenilles  ,  au 
moins  prefque  toutes,  font  de  celles  qu'on  a 
nommées  épineufes ,  parce  qu'elles  font  b-;iitlécs 
de  poils  allez  gros  &  alfez  durs  pour  pi.^ucr  co  n- 
me  des  épines  :  quelques-unes  de  ces  Chenilles  oi.t 
des  épines  fimples  ,  d'autres  en  ont  de  comportes 
ou  de  branchues  ,  qui  jettent  des  épines  latérales. 
Le  nombre  des  épines  varie  félon  les  efpèces  :  les 
unes  en  ont  quatre  ,  d'autres  cinq,  d'autres  (ix  , 
d'autres  fept,  &  d'autres  huit  fur  chaque  anneau. 
Une  régie  générale  ,  c'cft  que  toute  Chenille  épi- 
neufe  fe  transforme  conliammcnt  en  Papillon  de 
cette  famille.  Ces  Chenilles  ,  pour  prendre  1.» 
forme  de  chryfalides,  fe  pendent  toujours  vertica- 
lement la  tête  en-bas  ,  en  s'accrochani  avec  Ls 
deux  pattes  poftérieures  à  un  petit  monticule  de 
(oie  qu'elles  fc  préparent;  &  leurs  chryfalides, 
qui   fouvent  font     tomes    dorées ,  ou  bien  ornées 


L  E  P 

de  rachc^  dorre^  &  ar^cnrJcî  ,  font  toujours  angu- 
laires,  a  courtes  épims  ,  Se  garnies  au  devant  de  la 
tête  de  icux  pointes  coniques  ou  de  dtux  efpèces  de 
cornes  courtes  :  elles  reprélciusiit  comme  une 
tare  huiii.iine  ,  ou  celle  de  ccti-iins  mafqiies  de 
fa-yres,  ayaiit  une  émmence  tjui  a  allez  la  terme 
d'un    nez. 

Pour  ne  pas  confondre  les  Papillons  de  la 
cinojuième  famille  avec  ceux  de  la  préccitcr.te  , 
il  fa'.i:  bien  remarquer  cjue  les  deux  pit:es  anté- 
rieures ^  ou  celles  dontiU  re  (e  'cîVi-nt  point  ,  font 
f-ites  à -peu -près  comme  celles  des  deux  autres, 
n'ay.int  point  de  long  poils  &  n'étant  pas  termi- 
nées en  cordons  ,  comme  dans  les  Papillons  pré- 
c-'-Jens;  mais  elles  font  fi  petites  &  ti  courtes, 
«ju'elies  ne  fauroient  atteindie  à  beaucoupprès  juf- 
qu'aa  plan  de  pofition  ,  &  elles  font  £)rdinairement 
appliquées  contre  le  dslfous  du  corcclct,  ou  conne 
la  poirri'ie  ,  &  il  bien  cachées  dans  les  longs  poil'< 
du  corcele:  ,  qu'on  a  fouvent  peine  à  les  voir  fans 
le  fccours  de  la  loupe.  Au  refte  ,  le  bord  inférieur 
de  leurs  ailes  inférieures  embralTe  aufll  le  deflbus 
du  ventre  ,  &  toutes  les  aiies  ne  font  ni  angu- 
laires ni  découpées  ,  mais  a  contour  égal  &  arron- 
di ,  Se  quelquefois  feulement  très  -légèrement  den- 
telé. Ils  ont  ordinairement  moins  de  vivacité  que 
ceux  de  la  famille  précédente.  Us  volent  plus^e- 
famment  &  fe  lailîent  prendre  plus  facilement.  On 
les  voit  voler  dans  les  bois  &c  les  prairies  ,  m.iis  ra- 
rement dans  les  jard:us. 

Il  eft  un  autre  genre  principal  de  Lépidoptères , 
déiigné  fous  le  nom  de  Papillon-Bourdon  ou  de 
Sphinx  ,  diltingués  par  les  antennes  en  maffe  ,  ou 
pn'matiques  ,  Êc  plus  grolTes  .iu  milieu  par  les  ailes 
horizontales  qui  ne  couvrent  peint  le  ventre.  Ces 
Lépidoptères  fe  rapprochent  des  Papillons  propre- 
mcnr  dits,  par  la  figure  de  leurs  antennes,  en  ce 
qu'elles  augmentent  en  volume  en  partant  de  leur 
origine  ;  mais  ils  ont  de  la  conformité  avec  les 
Phalènes ,  par  la  figure  &  le  port  de  leurs  ailes  , 
qui  font  horizontales,  ouiabattues,  &  jamais  per- 
pendiculaires au  plan  de  po  (ition  ;  les  inférieures  , 
qui  font  couvertes  par  les  lupéricurcs  en  tout  ou  en 
partie  ,  font  toujours  beaucoup  plus  petites  que 
ces  dernières  ,  &  elles  font  toutes  quatre  ctroite<-  & 
alongées,  d'une  figure  triangulaire,  à  côtés  inégaux  ; 
le  côté  intérieur  étant  toujours  le  plus  court.  Les 
antennes  font  de  deux  efpèces  :  les  unes  qu'on  a 
nommées  en  madue  ,  augmentent  infenliblement  de 
diamètre,  depuis  leur  origine  jufques  rout  auprès 
de  leur  extrémité,  oii  elles  diminuent  toiit-à-cc  up 
de  grolîeur  ,  pour  fe  terminer  par  une  pointe.  Les 
antennes  prifmatiques  prennent  fubi  ement  une  aug- 
mentation de  grolFeur ,  peu  au-delTus  de  leur  ori- 
gine ,  &  contervent  cette  grolfeur  jufques  affez 
près  de  leur  bout,  où  elles  fe  contournent  un  peu 
pour  le  terminer  par  une  pointe  ;  leur  furface  ell: 
arrondie  ,  mais  le  relie  de  leur  contour  eft  formé 
par  deux  plans  femblabUs  &  égaux ,  qui  fe  rçn- 


L  E  P 


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contrent  immédiatement  en  riclTous  de  l'intcnne  , 
&  c'cli  ce  qui  leur  donne  de  la  rcllemblance 
avec  U)ic  elpèce  de  prifme.  Le  corps  des  Sphinx  eft' 
gros  Simadif,  tiès  -  chaigé  de  poils  &  d'écaiiles. 
Les  aUcs  font  petites  par  rapport  à  la  grjfleur 
du  corps  :  ils  volent  cependant  avec  force  &  rapi- 
di:é  ,  en  bourdonnant,  les  uns  en  plein  jour,  les 
aunes  ordinairement  foir  &  matin  ,  au  déclin  & 
à  l'aube  ru  jour.  Les  aiies  fupiricures  dans  les 
mâ'cs  ,  ont  près  de  leur  origine  ,  cn-dclfous  ,  un 
petit  crochet  ,  qui  cmbrafle,  avec  fa  pointe  courbée  , 
un  long  poil  roide  ^  en  forme  de  crin  ,  attaché 
au  cô:é  extérieur  de  l'aile  infétieure  ,  également 
près  de  fjn  origine  :  c'cft  aiifîî  ce  iju'on  obferve  à 
tous  les  ni.-iies  des  Phalènes  Le  taife  cltdivifé  en  cinq 
articles  &  terminé  par  deux  ongles  fimpies  ,  les 
jambes  intermédiaires  &  poftéricu:cs  (ori"t  garnies 
d'épines  ou  d'efpèces  d  éperons  :  diux  aux  pre- 
mières &  quatre  aux  dernières  ;  les  deux  jambes 
antérieures  ,  qui  manquent  d'éperons ,  oiu  en  deifous 
un  petit  corps  alongé  ,  dur  &  luifant ,  oui  fe  ter- 
mine en  pointe  un  peu  courbée  ,  &  qui  eit  appli- 
qué contre  la  jambe  ,  à  laquelle  il  n'eft  attaché 
que  par    fon  bju:   ùipéricur. 

Les  Chc-illcs  des  Sphinx  fo;'.t  conframment  à 
fe:ze  pattes ,  &  tvvjjours  parfaitement  raies  :  les 
unes  ont  la  peau  du  corps  lifle  &  unie  ,  les  autres 
l'ont  un  peu  rude  au  toucher  &  comme  chagrinée  , 
mais  toutes  portent  fur  le  onzième  eu  p;nul!ièmc 
anneau  ,  une  poinre  conique  élevée  ,  en  forme  de 
coinc  courbée  en  arrière,  dure  ou  comme é'"ai.'lcufe. 
Le  corps  ferme  &  „llc7.  dur  fous  les  do:gts  qui  le 
louciien:,  el't  moins  gros  pardevact  que  par  dci- 
nèie  :  fon  diamètre  augmente  pcu-à  peu  jufqu'au' 
onzième  anneau  qui  porte  la  corne.  La  tète  ell  faite 
(ur  deux  modèles  ,  dans  les  unes  elle  eil  arrondie  ou 
ovale  &  un  p?u  appldtie  en  delîus  j  dans  les  autres 
elle  eft  triangulaire  ,  plare  patdevant  ,  &  placée  ver- 
ticalement ou  perpendiculairement  au  corp--. Leurs  ex- 
créniens  font  agios  grains,  cylindriques  ,  lillonés  de 
lix  canclures  longitudinales.  Quand  elles  fe  trouvent 
en  repos  ,  elles  élèvent  le  devant  du  coips ,  de  ma- 
iiière  que  da;is  cette  attitude  elles  reliemblent  en  quel-, 
que  (bue  à  ranimai  de  la  fable  nommé  Sphinx.  Peu 
a\ant  qu'elles  doivent  fe  préparer  a  la  transformation, 
elles  changent  lubitement  &  totalement  de  couleur  , 
fans  cixanger  de  peau  ;  elles  perdent  toutes  leurs 
belles  couleurs.  Se  deviennent  en  nijins  de  douze 
heures  ,  piles  &  livides,  grifes  ou  brunes  :  elles  cher- 
chent alors  avec  une  forte  dinquiétude  un  lieu 
convenable  pour  y  fubir  leurs  transformations,  &  ce 
lieu  eft:  ordinairement  l'intérieur  de  la  terre  ,  ou 
elle',  s'enfoncent ,  mais  fans  le  former  des  coques 
de  foie  ,  «/autres  reftent  a  fa  fuiface  ,  où  elles  fabri- 
quent des  coques  minces  ,  compofées  de  grains  de 
terre  &  de  fragmens  de  feuilles  quelles  lient  grof- 
ficrem.ent  enfemble  av.-c  des  fils  de  foie  ,  car  elles 
font  de  mauvaifes  fileufes.  Elles  fe  transforment 
oïdicairemenc  vers  !a  fiu  de  l'été  ,  ou  au  commen- 
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cernent  de  raiitomr.e  ,  &  relient  le  p!us  fourent 
fous  la  forme  de  chrysalides  pcndaiu  tout  l'hiver. 
Ces  c'iryfalides  ,  de  figure  conique  ,  font  le 
plus  fouvent  d'un  brun  de  marron  ,  qui  tft  la  couleur 
ordinaire  des  chryfalides  coniques  en  général  ;  elles 
ont  au  derrière  une  pointe  dure  ,  raboteufe  &  un 
peu  courbée  ,  qui  répond  à  la  corne  du  derrière 
de  la  chenille  ,  &  quelques  efpèces  ont  à  leur  tête 
une  partie  relevée  &  recourbée  en-bas  ,  qui  repole 
fur  la  poitrine  ,  &  qui  ne  rclicmble  pas  mal  à  une 
elpèce  de  nez.  Une  portion  de  la  trompe  ciï  logée 
dans  ce  nez,  les  infedcs  qui  forient  de  ces  fortes 
de  chryfalides  au  commencement  de  l'été  ,  ont 
toujours  une  très-longue  trompe. 

Les  Sphinx  qui  compofent  la  première  famille  , 
ont  ,  à  pluficurs  égards  ,  de  la  conformité  ajcc  les 
Papillons  proprement  dits.  Ils  volent  comme  eux 
en  plein  jour ,  &  avec  beaucoup  plus  de  rapidité 
que  les  autres  ,  cherchant  les  fleurs  pour  en  tirer  le 
miel,  &  ne  fe  pofant  rarement  que  fur  elles  :  l'outenus 
dans  l'air  par  le  mouvement  de  leurs  ailes  ,  ils  pla 
nent  fur  ces  fleurs  &  les  fucent  avec  leur  trompe  , 
qui  ordinairement  eft  fort  longue  ,  &  palfent  ainli 
avec  vîielfe  d'une  fleur  à  une  autre.  Leurs  antennes 
augmentent  en  volume  depuis  leur  origine  ,  ayant 
même  plus  de  grolfeur  près  de  leur  extrémité  , 
quoiqu'elles  finilleut  brufquement  en  pointe  déliée  , 
qui  clt  garni^e  d'un  petit  bouquet  ou  d'une  petite 
houppe  de  poils  lins;  mais  le  port  de  leurs  ailes  clt 
horizontal,  ou  un  peu  incliné  au  plan  de  pofition  , 
&  jamais  perpendiculaire  à  ce  irêrae  plan  :  c'elt  en 
quoi  ils  s'éloignent  tota'emcnc  des  Papillons.  Il  y  en 
a  pluficurs  dunt  les  ailes  font  très  peu  chargées  d'é- 
cailles  ,  &  fur  lefquelics  on  voit  de  grands  efpaces 
tetalement  nuds  &  d'une  parfaite  tranfparence , 
comme  les  ailes  des  Mouches  :  on  leur  a  donné  le 
Bora  d'ailes  vitrées.  Ils  ont  encore  de  commun 
avec  les  Mouches,  de  petits  yeux  liiles  entre  deux 
grands  yeux  à  réleau  ,  mais  feulement  au  nombre 
«le  deux. 

Dans  les  Sphinx  de  la  féconde  famille  ,  les  an- 
tennes font  ternmiées  par  un  ttès-petit  bouquet  de 
poils  ,  &  le  ventre  n'eft  point  garni  de  brolfes  au 
dernèie.  Leur  trompe  ell  fouvent  cxceffivement 
longue  &  plus  que  tout  le  corps.  Ils  fe  rapprochent 
encore  davantage  des  Phalènes  en  ce  que  leurs 
ailes  ont  le  même  port  que  celles  des  Sphinx  de  la 
première  famille  ,  &  en  ce  qu'ils  ne  volent  jamais 
pendant  le  jour  ,  mais  feulement  après  le  coucher 
du  foleil.  Leur  vol  s'exécute  avec  grande  vîtelle  & 
bourdonnement.  Ils  planent  fur  les  fleurs  comme  les 
oifeaux  de  proie  ;  c'eft  pourquoi  on  leur  a  donné 
le  nom  de  Spki-x  cperviers.  Le  bord  poftéricur 
de  Icuis  ailes  eft  ordinairement  égal,  ou  fans  dé- 
coupures &  fans  dentelures.  Leurs  Chenilles  font 
toujours  à  corne  fur  le  derrière  :  les  uns  ont  la 
peau  lille  ,  &  d'autres  l'ont  chagtinée.  Leur  tête 
cil    ordinairement  ovale  ;  ce  a'cft  que  parmi  elles 


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qu'on  et!  trouve  dont  les  chyT^ilidcs  ont  à  leur  tête 
une  tminence  en  forme  de  nez,  dans  laquelle  eft 
logée  une  partie  de  la  trompe  ,  à  caufe  de  fa  Ion- 
gneur  confidérable. 

Le  petit  bouquet  de  poils  manque  aux  antennes 
des  Sphinx  de  la  troilieme  famille.  Le  port  de  leurs 
ailes  eft  le  même  que  dans  ceux  de  la  famille  précé- 
dente, mais  elles  ont  le  bord  poftérieur  ordinaire- 
ment dentelé  ou  découpé  en  angles  ,  plus  ou  moins 
profondément.  La  trompe  eft  (i  petite  &  fi  courte  , 
qu'elle  n'eft  guère  plus  longue  que  la  tête  j  ne  fai- 
fant  prefque  qu'un  feul  tour  de  fpiralc  ,  &  quelque- 
fois aucun  :  les  deux  pièces  dont  elle  eft  compofce, 
font  ordinairement  déroulées  &  leparées  l'une  de 
l'autre,  au  inoins  dans  ceux  qui  font  morts.  Selon  les 
apparences  ,  ces  Sphinx  ,  qui  fe  rapprochcnr  encore 
plus  des  Phalènes  ,  ne  prennent  jamais  de  nour- 
riture,  n'ayant  qu'une  fi  petite  trompe  ,  auflî  ne  les 
rencontre  t-on  jamais  fur  les  fleurs  :  ils  ne  volent 
probablement  que  quand  il  fait  tout-à-fait  nuit.  Ils 
n'ont  pas  la  vivacité  des  autres  ;  le  fameux  Sphinx 
à  tête  de  mon  ,  qui  a  un  cri  fingalier,  produit  par 
les  frotiemens  des  barbillons  de  la  tête  contre  la 
trompe,  appartient  à  cette  famille.  Leurs  Chenilles 
font  ordinairement  chagrinées  &  à  tête  triangu- 
laire placée  verticalement;  elles  font  gatnies  d'une 
corne  recourbée  fur  le  derrière. 

Il  eft  encore  des  Lépidoptères  qui  forment  un  genre 
mitoyen  entre  les  Sphinx  &  les  Phalènes;  leurs  ailes 
qui  couvrent  le  corps  entièrement  ,  font  pendantes 
des  deux  côtés,  &  font  fur  le  dos  une  elpèce  de 
toît.  Ils  font  lourds  &  comme  parelfcux;  ils  fe 
remuent  fort  peu  ,  fe  tenant  prefque  toujours  cram- 
ponnés fur  les  plantes  &  volent  rarement  :  cepen- 
dant .  on  les  voit  quelquefois  voler  en  plein  midi  Se 
aux  rayons  du  foleil.  Leurs  antennes ,  qu'on  a 
nommées  en  cornes  de  Bélier ,  augmentent  en 
volume  ou  en  diamètre  ,  en  pariant  de  leur  origine  , 
forment  comme  une  malTe  plus  ou  moins  grolfe  , 
&  finiifcnt  en  pointe  ;  quelquefois  elles  font  garnies 
de  barbes,  comme  celles  de  pluficurs  Phalènes  :  ils 
ont  une  trompe  roulée  en  fpirale.  Lfs  'ailes  infé- 
rieures font  plifTccs.  Leurs  Chenilles,  qui  font  à  leizc 
pattes,  filent  des  coques  fur  les  tiges  des  plantes, 
dans  icfquclles  elles  fe  transforment  en  Chryfa- 
lides. 

D'autres  Lépidoptères,  connus  fous  le  nom  de 
Pkaienes-Tipules  ,  ou  de  Préropho-es  ,  femblent 
tenir  le  milieu  entre  les  Papillons  &  les  Phalènes  ; 
mais  ils  fe  rapprochent  davantage  de  ces  dernières.  Au 
premier  regard  ils  rc'.'cmblent  un  peu  aux  Tipules  ; 
la  longueur  de  leurs  pattes  contiibuant  beaucoup 
a  cette  rtffemblance.  Ils  ne  fe  cachent  point  le  jour  ; 
c'eft  même  alors  qu'oj  les  voit  voler  d'une  plante  à 
une  autre;  ils  ne  volent  jamais  loin.  Quand  ils  rcpo- 
fent,  ils  fe  tiennent  accrochés  par  les  deux  pre- 
mières paires  départes;  les  deux  poflérieurcs  (ont 
alors  étendues  en  ariiète  le  long   du  vwuie.    Les 


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jambes  ie  cette  dernière  paire  ,  ont  quatre  éi'cronç 
fort  longç,  dont  deux  au  milieu  Si  deux  à  i'cxtié- 
miré  de  la  j.uTibe.  Les  lucennédiaires  n'ont  que  deux 
ergots  à  leur  bout.  Les  antennes  font  -filiformes ,  ou 
plutôt  à  filets  coniques  ,  qui  diminuent  peuà-pcn 
de  volume  depuis  leur  origine  jufqu'a  leur  extré- 
mité,  terminée  en  pointe  fi:ie.  Ils  ont  une  trompe 
roulée  en  fpiiale.  Leurs  ailes,  d'une  figure  remar- 
quable, font  branchues ,  ou  lefendues  fclon  leur 
longueur ,  en'diverfcs  parties  longues  &  étroites ,  qui 
font  bordées  de  part  &  d'autre  de  barbes  ferrées  , 
qui  rellemblcnt  à  celles  des  plume';.  Les  ailes  fupé- 
rieures,  couvertes  cn-dclîus ,  mais  eii-de'Vous  for- 
mant uncgoutière  dans  laquelle  fe  loge  l'inférieure, 
ne  font  ordinairement  refendues  que  dans  une  cer- 
taine portbn  de  leur  ctendje  ,  au  lieu  que  les  infé- 
rieures 1=  •'ont  jufqu'i  leur  origine.  Quand  ces  in- 
fectes fe  tiennent  en  repos,  les  ailes  font  fituées 
dans  une  direélion  perpendiculaire  à  la  longueur  du 
corps  ,  &  leurs  branches  font  pliées  en  éventail  ,  de 
façon  que  les  ir.féiieurcs  font  cachées  par  les  fupé- 
rieures  :  elles  rellemblcnt  en  quelque  forte  à  deux 
bras  étendus  ;  mais  quand  elles  font  dépliées,  les 
barbes  d'une  branche  touchent  celles  de  la  branche 
voifine ,  de  manière  qu'au  premier  coup  d  œuil 
l'aile  paroît  entière  &  comme  d'une  feule  pièce.  Les 
Ptcroj'hores  font  ordinairement  de  pet'ts  Lépidop- 
tères ;  leur  corps  eft  alongé  &  effilé.  C'eft  dans  les 
prairies  qu'il  faut  les  chercher ,  oii  ils  ne  font  pas 
rares.  Leurs  Clienilks  font  un  peu  velues  Se  à  feize 
pattes.  Elles  fe  transforment  en  chryfalidcs  coniques  , 
fans  s'enfermer  dans  des  coques;  elles  s'attachent 
horizontalement  contre  quelque  objet  fixe  ,  dans 
une  couche  de  foie  dont  elles  le  tapilTcnt,  &  la 
Chryfalide  s'y  trouve  enfuitc  arrèréc  par  de  petits 
crochets  ,  qu'elle  a  dan-s  deux  endroits  ,  c'eft-a-dire, 
au  derrière ,  &  à  une  bonne  diltance  delà  ,  en- 
delfous  du  ventre  ,  entre  le  troilième  &  le  quatriè- 
me anneaux  ,  en  comptant  du  derrière.  Ces  Chyfa- 
lides  font  ordinairement  garnies  de  tubercules  liérif 
fcs  de  pointes  en  forme  d'épines.  Au  bout  de  trois 
ou  quatre  lemaines  ,  les  Ptérophores  quittent  l'en- 
veloppe de  chryfalides ,  8c  paroilfent  fous  leur  der- 
nière forme. 

Les  rhilènes  ne  volent  ordinairement  que  la 
nuit ,  après  le  coucher  du  folcil.  Elles  fe  tiennent 
fort  tranquilles  pend-int  tout  le  jour ,  c'eft  pour- 
quoi on  leur  a  donné  aiilTi  le  nom  de  PapiUons 
nocturnes.  Cependant  il  y  a  des  efpèces  qui  volent 
fouvcnt  en  plein  |our  dans  les  prairies  S:  les  jardins , 
fe  promenant  fur  les  fleurs  Se  en  fuçant  le  miel  avec 
leur  trompe.  Elles  entrent  fouvent  le  foir  par  les 
fenèrres  ,  Se  paroilTcnt  attirées  parla  lueur  des  lu- 
mières autour  desquelUs  on  les  voit  voltiger.  Quand 
elles  font  en  repos  ,  leurs  ailes  font  pendantes  S:  in 
clinées  vers  le  plan  de  polition  ,  ou  bien  horiz.n- 
talcs  a  ce  même  plan.  Les  ailes  fupéncurcs  du  m.iîc 
ont  en  dellous  ,    près  de  leur  origine  ,  le  petit  cro- 


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chct  qu4  embradc  un  poil  roiJe  en  forme  de  crin  , 
qui  part  de  l'origine  des  inférieures  ,  comme  dans 
les  Sphinx.  Les  antennes  fe  terminent  toujiuts  par 
une  pointe  aflcz  fine  ;  mais  ,  au  refte  ,  elles  varient 
dans  leur  figure  :  les  unes  font  à  filets  coniques  iim- 
ples  ;  d'autres  font  en  plumes  ou  à  barbes  ,  ayant  , 
des  deux  côtés  de  la  tige  ,  de  petits  filets  difpofés 
comme  les  barbes  d'une  plume,  mais  nioins  prellés 
les  uns  auprès  des  autres,  ou  bien  imitant  en  quel- 
que façon  les  dents  d'un  peigne  ;  c'efl  pourquoi  elles 
ont  encore  été  nommées  antennes  en  peigne  onpcc- 
cine'es.  Ces  deux  fortes  d'antennes  font  longues,  & 
toujours  plus  que  la  tête  &  le  corcelet  enCemble; 
mais  il  y  en  a  d'autres  qui  font  allez  courtes ,  &  elles 
font  en  filet  prefquc  de  grofleur  égale  par-tout, 
excepté  a  leur  extrémité,  qui  cft  pointue.  Parmi  les 
Phalènes  ,  les  unes  ont  une  longue  trompe  roulée 
en  fpirale  ou  en  rcHort  de  montre,  &  cachée  entre- 
les  deux  barbillons  ou  antcnnules  barbues  ,  comme 
dans  les  Papillons  ;  mais  d'autres  font  dépourvues 
de  cet  organe  ,  Se  dans  d'autres  encore  la  trompe  efl 
(i  petite ,  qu'elle  échappe  fouvent  a  la  vue,  ne  paroif- 
fant  que  comme  deux  petits  filets  charnus,  féparés 
&  écartés  l'un  de  l'autre  :  quelquefois  cette  petite 
trompe  fait  pourtant  un  tour  de  fpirale.  On  regarde 
cependant  les  Phalènes ,  dont  la  trompe  eft  petite 
Se  fi  diff-rente  en  rtriiûure  ,  comme  n'en  ayant 
point  du  to.it.  En  général  les  Phalènes  ont  les 
mêmes  panies  que  les  Papillons.  Le  ventre,  qui ,  dans 
la  femelle  eft  fort  gros  ,  quand  il  eft  rempli  dœufs  , 
cil  divile  en  neufs  ann;aux  ,  dont  le";  huit  premiers 
ont  chacun  deux  ftigmates.  Dans  pluficurs  efpèces  le 
corcelet  eft  huppé  ,  ayant  une  ou  pUilieurs  h.-iuppes 
élevées  ,  formées  de  poils  ,  qui  fouvent  s'étendent 
même  fur  les  premiers  anneaux  de  l'abdomen.  Le 
urfe  a  cinq  articles  avec  des  ong'es  fimples.  La 
jambe  eft  garnie  d'épines  ou  d'ergots.  On  trouve 
parmi  les  Phalènes  quelques  efpèces'dont  les  femelles 
manquent  d'ailes  ,  ie  d'autres  qui  ont  des  ailes  (i 
petites,  qu'elles  ne  peuvent  paslervirau  vol.  Dans 
l'accouplement ,  les  deux  fexes  fe  trouvent  placés 
dans  une  même  ligne  ,  ou  bout  par  bout ,  comme 
les  Papillons.  La  "femelle  pond  fes  œufs  fur  les 
arbres  Se  les  plantes,  ou  dans  d'autres  lieux,  où  les 
petites  Chenil'es  qui  en  éclofent  peuvent  trouver 
leur  nourrirurc.  Il  y  a  des  Phalènes  qui  furvivent 
l'hiver;  mais  d'autres,  particulièrement  celles  qui 
manquent  prefque  de  ttompe,  meurent  dès  que 
l'auvre  de  la  génération  eft  achevé. 

Toutes  les  Phalènes  comme  les  Papillons,  ont 
d'abord  vécu  fous  la  forme  de  Chenilles  ,  qui  paf- 
fent  par  l'état  de  chryfalide.  Parmi  ces  Chenilles, 
il  y  en  a  de  toutes  ks  clalfcs  Se  de  toutes  les  figures  -. 
elles  font  à  feize  ,  à  quatorze  ,  à  douze  ou  bien  à  dir 
pattes  :  ces  dernières  font  nommées  arpenceufes  ou 
géomètres.  L:s  unes  font  raies  ou  fans  poils  ,  d'autres 
font  demi-velues ,  d'a:::tes  tout-à  fait  velues  ,  à  tu- 
bercules, à  aigrettes ,  à  btolTes ,  Sec.  ,  mai;;  elles  ne 


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font  ja.Tiais  cpneures,  ou  ga'nies  de  pointes  en 
forme  d'épines  fur  le  corps  :  ces  dernières  Ciicnilks 
appartiennent  uni.^uement  aux  Papiilons  Quelques 
Chenilles  entrent  en  terre  pendant  le  jour  & 
n'en  fortcnt  que  la  nuit  pour  fe  nourrir  des  kui'les 
des  plantes.  La  plupart  des  Chciùlîcs  vi\ent  f.  li- 
taiies  ,  mais  d'autres  .liment  à  (e  ter.ir  en  compagi;;e 
ou  enfoiiéré,  pour  toujours,  ou  reuîement  puur  un^ 
paitie  de  leur  vie,  c'e(!-à  cire,  jufqu'aa  tcms  de 
leurs  traiitformatiQnr.  Elles  fe  font  des  nids  de  foie 
en  commun,  &  p!uficurs  paHent  l'iiiver  enfem'jlc 
dans  ces  nids,  qu'crlcs  fdvent  f-uiilier  à  l'extérieur 
en  y  liant  des  feuilles  ;  elles  s'y  trouvent  alors  dans  un 
état  d'engouidiflement  ou  d'inaflicn  jufqu'au  piin- 
tenis.  D'autres  Chenilles  foliiaues  paifeut  l'hiver 
dans  la  terre,  pour  en  foriir  au  retour  de  la  belle 
faifon,  &  pour  ronger  les  feuilles  naillanrcs,  avant 
de  fe  transformer.  L.s  Chenilles  des  Phalènes  vivent 
fur  les  arbres  &  les  plantes,  ou  à  découvert,  ou 
cachées  de  plus  d'une  manière.  Les  unes  roulent  des 
feuilles  ou  les  plient  en  paquets,  &  y  demeurent  foli- 
taires;  d'autres  fe  tiennent  dans  les  feuilles,  entre 
les  deux  membranes  qui  les  compolent  ,  &  en  man- 
gent la  fubftance  inférieure  :  ce  font  les  Chenilles 
mineufis  ;  d'autres  vivent  dans  les  galles  des  plantes. 
Pluiîcuts  petites  Chenilles,  connues  fous  le  nom  de 
Teignes  ,  fe  font  de  petits  logcmcns  ou  de  petites 
maifonnettes  ,  ordinairemtnt  cylindriques  &  creuîes 
en  dedans  ,  qu'elles  ne  quittent  jamais  ,  les  portant 
ou  les  traînant  par- tout  oii  elles  vont:  ces  petites 
loges  font  faites  ,  ou  de  membranes  de  feuilles  ,  ou 
de  laine  &  de  poils ,  ou  de  foie  mè'ée  de  fable  ,&  de 
petits  fragmens  de  pierre  ,  ou  enfin  de  foie  pure  & 
fans  mélange.  D'autres  fe  font  des  fourreaux  fixes 
ou  non  transportabics.  Les  unes  'ivent  des  grains 
de  toute  efpècc;  les  autres  rongent  les  meubles  & 
les  habits  de  la-ne  ,  comme  aiilTi  les  pelleteries.  Il 
y  a  des  Chenilles  qui  vivent  dans  les  boi';,  &  d'autres 
qui  rongent  les  fruits.  Enfin  il  y  en  a  ai.llî  de  vérita- 
blement aquatiques  ,  qui  vivent  dans  l'eau  Se  fe 
nourrilient  des  plantes  qui  y  croillei.t. 

Les  chryfalidesdes  Chenilles  qui  donnent  les  Pha- 
lènes ,  font  de  celles  qu'on  a  nommées  coniques  , 
dont  le  gros  bout  ,  qui  c{l  celui  de  la  tête  ,  eft  ordi- 
nairement arrondi  en  forme  de  genou  ,  &  dont  l'au- 
tre bout ,  ou  le  derrière,  eft  plus  ou  moins  pointu. 
Quoiqu'elles  varient  en  couleurs,  il  y  en  a  pourtant 
une  qui  femble  dominer  fur  les  autres  :  c'eft  le  brun 
rougeâtre  obfcur ,  ou  la  couleur  de  marron.  Mais 
avant  de  fe  transformer  en  chryfalides ,  la  plupart 
des  Chenilles  filent  des  coques  pour  s'y  enfermer  , 
quoiqu'il  y  en  ait  aulTi  qui  entrent  fimplement  en 
terre  ,  pour  y  faire  des  coques.  On  en  voit  encore 
qui  fe  contentent  de  filer  quelques  fils  vagues  &  d'en 
taire  un  alTemblage  a  peine  fuffifant  pour  foutenir 
la  chryfalide  en  l'air,  &  au  travers  duquel  on  voit 
diftiniiemcnt  l'infefte.  Parmi  celles  qui  filent  de  véri- 
tables coques,  les  unes  les  font  en  terie  ,  &les  autres 


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en  p'cin  air,  dan»  quelque  ei.dioit  convci-ab'e  ,  & 
fcuvent  entre  les  feu'lUs.  Quelques  Chenilles  arpen- 
teufcs  ,  au  lieu  de  filer  des  coques  ,  fe  fufpendcnc 
hoiiïontaleiîient  au  moyen  d  un  lien  de  ioïc  qui 
Lut  entoure  le  corps  exaclcnient  comme  fo.'".t  les 
Chenilles  d.s  Papillons  de  la  première  fainille  :  c'efl 
une  exception  fui^ulière  a  la  règle  générale. 

Les  véritables  coques  f.iites  de  pure  foie, font  ordi- 
nal.ement    de  forme  ovale  phis  ou  moins  alongv-c  , 
louvent  enveloppée  d'une  couche  de    foie  d'e.n  tidu 
lâehe.  D' .tunes  Chenilles,  qui  ont  une  trop  petite  pro. 
vifion  de  lijie  ,    mêlent,  d.!ns  le  tilîu  trop   mince  de 
leuis  cov]îies  ,  leurs  propres  poils  ,  qu'elles  coupent 
ouqu'cll.s  s'arrachent.  Le  dedans  de  toutes  les  coques 
eitcoiift.unmentlin"e  &  uni.  Celles  qui  n'ont  ni  allez 
de  foie,  ni  aiîez  de  poils  pour  fe  faire   des   coques 
folijes,   fe  fervent   d'autres  niantres  pour  les  for- 
tifier.  Les  unes    lient    enfemble  des  feuilles  &    en 
i  forment    une    enveloppe    extéiieure  ,  dans  laquelle 
elles  filent  enfuite  une   coque    très-mince.   D'.iutrcs 
niïlenc  dans  le  tifl'u   de  leurs  coques,  des  parcelles 
I   de  bais,  des  grains  de  lable  &  de  tciie  ,    &  fouvent 
I   de  petites  pieties.     Il  y  a  des  coques    eu  forme   de 
i   bâ'.eau,   &  d'autres  qui  ceilcmblenc  aux  nalles  .dans 
i   Icfqueilcs    on  prend  le  poillon.  Les  Cliei.illes  favent 
1   ménager  à  ces    coques  une    ouverture   pour  donner 
'   palîage  à  la  Phalène.  Pour  fonir  des  coques  entière- 
'  ment  folidcs   &    oii   les   Chenilles    n'ont  taillé  au- 
I   cune  ouverture,  les  Phalènes  l'ont    pourvues  d'iuie 
;  certaine   provifion   de   liqueur  caultique,    propre  à 
I   délayer    &    amollit  la    foie ,   .-iprès  quoi  elles  n'ont 
j  qu'a   agir  contre  une  coque  all-i  tendre  pour  s'y  fai- 
re un  palTage.  D'autres  coques  fort  folides  &.  de  la 
confiftance   de   parchemin  ,  font   faites  de  manière 
I  qu'elles  ont  au  bout,  oii  fe  trouve  la  tête  de  la  Pha- 
'  lène  ,    u'ie   portion  en  forme  de  fegmenc  de  l'phère 
ou  de  calotte,  qui  s'en  déiache  quand   elle  la  pouf- 
fe pour  fortir  de  la  coque. 

La  trompe  des  Pha  ènes  qui  compcfent  la  premiè- 
re famille,  eft  louveni  (i  petite  ,  qu  eiic  échappe  à  la 
vue:  elle  n'excède  gueres  «c  prefque  jamais  la  tête 
j  en  longueur.   Comme   elles  ne  font  pas  dellniées  à 
I  une   longue  vie  ,  elles  n'ont  pas     befoin  de  prendre 
;  de  la  no  irritiire  ,  &  il   lem  ^le  que    c'eft   pour  cela 
!  même   qu'elles    n'ont  reçu    qu'une  li  petite  trompe, 
i  Dès  qu'elles  ont  quitté   I  enveloppe  de  chryfalides  , 
I  elles  longent  tout  de    fuite  a  la  propagation  de  leur 
efpèce  ;   eles    s'accouplent    d'abotd  ,  pondent  leur» 
œufs  ,  &  meurent.   Les  femelles  rcftent  prefque  tou- 
jours en  place,  fe  fervent  fort  peu  de  leurs  ailes  pour 
voler  ;  les   mâles  aulli  les  cherchent  &   ne  vivent  pas 
non    plus  long-tems  après  l'accouplement.   On  en  a 
un    exemple  dans  les    Phalènes  des  Vets-à-foie ,  ou 
Bombix  ,    qui   font    de  cette  famille.    Ces  Phalènes 
ont  ordinairement  le  corps  &  les    pattes  très  velus, 
ou  garnis  de  quantité  de  longs  poils.  Le  port  de  leurs 
ailes  varie  j  les  unes  les  portent  horiiontaleracnt , 


L  E  P 

ou  étendues  &  par.illeles  au  plan  Je  pofitlon  ;  les  au- 
tres les  ont  placées  en  toit  arrondi  ,  ou  bien  avive 
arrête;  dans  d'autres  les  ailes  inférieures  débordent 
les  fupéiicurcs  dj  côté  extérieur;  enfin  quelques- 
unes  de  ces  Phalènes  portent  une  huppe  ou  brolfe 
élevée  fur  le  ccrceict ,  tandis  que  celui  dus  autns 
c(l  tout  luii  &  fans  huppe.  Tuufes  ces  variétés  peu- 
vent fournir  des  caiaéltres  pour  divjfer  :tiP..a;èncs 
de  cette  famille  en  autant  de  ledions. 

Parmi  les  Chenilles  de  ces  Phalènes ,  il  y  en  a  à 
leize  ,  à  quatorze  &  a  dix  pattes  ;  ces  dernières  font 
des  arpenieujes.  CtllcS  à  leize  pattes  font  ordinaire- 
ment velues  ,  à  tubercules  ou  a  ai^iettes  ,  ou  bien 
lans  tubercule;  les  poils  dans  ces  dernières,  par- 
tent immr^diatemenr  de  la  peau.  Toutes  celles  qui 
ont  des  brolles  &  des  aigrettes  en  forme  de  pm- 
ceaux,  deviennent  des  Phalènes  de  cette  famille. 
Mais  il  y  en  j  aufTi  .ie  lafes  &  de  deail-velues  :  elles 
fe  conftruifent  prer.jue  toutes  dtS  coques  de  foc, 
ou  mêlées  d'autres  mav:Ères;  quelque  peu  d'efpéces 
entrent  fimpienient  en  terre,  (ans  s'y  faire  des  co- 
ques. La  p!û|  arr  pallenc  l'hiver  dans  leurs  coques 
fous  la  forme  de  chryfahdes,  d'autres  furvivenr a  cet- 
te (aifun  pour  reparoître  au  pnntems  (ous  la  même 
forme  de  Chenilles.  Les  Chiylalides  des  Chcniiies  a 
bro/fc  font  ordmaiiemuit  velues. 

Dans  la  féconde  famille  des  Phalènes ,  les  anten- 
nes des  femelles  ont  de  très-couttes  barbes;  elles  ne 
font  fouvent  qu'un  peu  dentelées,  &  dans  d'autres 
elles  font  abf.-linnenc  hlifoimes  &  lifles,  en  for- 
te que  pour  (avoir  (î  elles  appartiennent  a  cette  (x- 
mil.e,  il  (aut  connoître  leuis  mâles.  La  trompe, 
qui  fa't  plulicurs  tours  de  fplrale  ,  elt  toujours  plus 
longue  que  la  tête  &  le  corcelet  pris  enlemble. 
Quel  jucs-unes  de  ces  Phalènes  portent  leuis  ailes 
rabattues  ,  formant  au-dellus  du  corps  un  roit  à  vive 
arrête  ,  ou  arrondi ,  &  quelquefois  très-écrafé  ;  le 
côté  poflérieur  des  fupérieures ,  qui  couvre  toujours 
les  inférieures  ,  n'égale  que  la  moitié  de  l'étendue 
du  côté  extérieur,  tn  foiteque  ces  ailes  fontpeu  lar- 
ges; les  unes  ont  le  bord  poiierieur  découpé  en  angles 
ou  en  dentelures  ,  tandis  que  c^lui  des  autres  cft 
tout  uni.  Quelques  cfpèces  ont,  fur  le  corcelet , 
une  huppe  qui  manque  dans  d'autres.  Pluficuis  efpè- 
ces  de  Phalènes  de  cette  famille  portent  leurs  ades  , 
qui  font  grandes  &  larges  ,  quoique  ,leur  corps  foie 
mince  &  grêle  ,  très  étendues  &:  entièrement  hori- 
zontales ou  parallèles  au  plan  de  polition  ;  les  fupé- 
rieures  font  fouvent  fi  écartées  du  corps,  qu'elles 
laillent  les  intérieures  plus  ou  moins  à  découvert; 
mais  dans  d'autres  ces  dernières  font  entièrement 
couvertes  par  les  premières  ;  leur  côté  poftérieur 
égale  les  deux  tiers  ou  les  trois-quarts  de  la  lon- 
gueur du  côté  extérieur ,  Ht  ce  boid  eft  (ouvcnt  dé- 
coupé. 

Les  Phalènes   de  cette    famille  qui  portent  leurs 


L  E  P 


503 


ailes  rabatues  °:  en  toit,  viennent  ordinairement  de 
Chenilles  à  feize  pattes  ;  mais  la  plupart  de  celles, 
qui  tiennent  kurs  ailes  étendues  &  horizontales  ,  ont 
.té  des  Chenilles  arpenteufes  a  dix  patte'.  Ces  Che- 
nilles arpenteufes  n'ont  jamais  le  corps  fort  gros, 
mais  ordinairement  très-long  &:  elles  font  toujours 
raies;  quand  elles  marchent ,  elles  mettent  le  corps  ■ 
en  boucle,  en  rapprochant  les  pattes  mcmbraneulcs 
tout  piès  de  la  dernière  pa're  des  écailleul'cs  ,  en 
forte  que  c'eft  comme  ii  elles  mefuroient  le  terrain 
en  marchant.  Elles  entrent  ordinairement  dans  la  terre 
.^our  fe  transformer,  &  n'ayant  que  peu  de  matière 
.î  foie,  elles  mêlent  dans  leurs  coques  des  grains  de 
terre  &  d'autres  matières  étrangères  ,  &  pour  foriir 
de  leurs  chryfalides  ,  elles  font'fauter  la  pièce  de  la 
poitrine  ,  fans  qu'il  fe  fade  de  fente  en-dellus  du  cor- 
celet. Piufieurs  Chenilles  arpenteufes  donnent  des 
Pha'ènes  femelles  fans  ailes,  ou  qui  n'ont  tout^  au 
plusquedes  moignonsd'ailes  ,  tandis  que  leurs  mâles 
ont  de  fort  bonnes  ailes.  Quelques-unes  de  ces  Pha- 
lènes airaent  a  tenir  leurs  ailes  perpendiculaires  au 
plan  de  pofition  &  appliquées  enfemble  au-deflus 
du  dos  .  à  la  i'açon  des  Papillons;  mais  les  intérieuies 
ne  fe  recourbent  jamais  pour  enibraffet  ni  le  deflous 
ni  le  dcllus  du  corps,  étant  flmplement  appliquées 
avec  leur  bord  inférieur  fur  les  côtés  du  corps  ou  fur 
la  ligne  du  dos;  quand  ces  ailes  font  baillies,  elles 
fe  trouvenr  parallèles  au  plan  de  pofition. 

Les  antennes  d'une  troifieme  famille  de  Phalè- 
nes ,  font  à  filets  coniques  fimples  ;  elles  diminuent 
infenliblemcnt  de  volume  en  partant  de  leur  bafe  S; 
(ont  terminées  en  pointe  ;  mais  ce  qu'elles  o  ,t  de 
particulier,  c'cil  qu'elles  ne  font  gueres  p'rrs  longues 
que  la  tête.  Ces  Phalènes  n'ont  point  de  trompe 
fen(îble,  au  moins  leur  rroinpe  eft-elle  très-petite 
&  plus  courte  que  la  tête.  Elles  portent  leurs  ailes 
rabattues  Se  en  toit.  L:s  Chenilles  des  Phalènes  de 
cette  famille,  connues  jufqu'ici  ,  ne  vivent  point  de 
feuilles  ,  nuis  de  bois  verd  ,  des  arbres  &  dcï  arbut- 
tes  ,  qu'elles  percent  Se  qu'elles  rongent  ,  enrre 
autres  les  racines  du  houblon  ;  elLs  ont  une  plaque 
écailleule  fur  le  premier  anneau  ,  &;  feize  pattes  , 
dont  les  membraneu'es  font  garnies  d'une  couronne 
cemplette  de  crochets.  Leurs 'chryfalides  ont  le  ven- 
tre long  &  très-flesible  ,  avec  des  rangées  tranfver- 
fales  de  petites  épines  ou  pointes  dures,  &  des  pointes 
écailleufes  plus  grandes  à  la  tête  &  vers  le  derrière. 
Elles  percent  leurs  coques  &  en  fortcnt  à  demi , 
avant  que  leur  peau  fe  fende  pour  donner  le  jour  a 
la  Phalène. 

Dans  une  quatrième  famille  de  Phalènes  ,  les 
antennes  font  fîlifoimes ,  ou  à  filets  coniques ,  lon- 
gues ,  c'cft  à-dire  ,  de  la  longueur  ordinaire  &  fur- 
pa'.fant  toujours  l'étendue  de  la  tête  &  du  corcelet 
pris  enfemble  ,  ce  qui  les  didingue  de  celles  des 
Pliaienes  de  la  famille  précédente.  Elles  n'ont  point 
de  trompe  lenliblc.  Cette  famille,  comme  laptécé- 


504 


L  E  P 


dente  ,  eft  trcî-peu  nombrciife  en  efpcceç  ;  les  Tei- 
gnes &  les  faufTes-Tcignes  des  bines,  comme  aufli 
les  fauffi,!  feignes  qui  longent  le  cuir  ci  les  gâteaux 
de  cite  dars  l«s  niches  des  Abeilles,  donnent  des 
Phalènes  de  cette  famille.  On  nomme  fuujfes-Teignes 
les  Chenilles,  qui,  pour  Ce  couvrir,  fe  font  des 
fourreaux  fixes  ,  qu'elles  ne  p'.;uvent  pas  tranfporter, 
comme  font  les  véritables  Teignes,  mais  qu'elles 
aloiigent  toujours  quand  elles  font  obligées  de  cher- 
cher de  nouveaux  alimcns,  n'aimant  pas  avoir  le 
corps  à  découveit.  Celles  qui  rongent  le  cuir,  ai- 
ment aullî  à  manger  le  lard  &  la  viande  feche. 
Parmi  les  Teignes,  il  y  en  a^  qui  donnent  des  Pha- 
lignes  femelles  abfolujnent  dépourvues  d'ailes.  Se 
^ui  appartiennent  à  cette  famille. 

Une  cinquième  famille  eft  formée  des  Plialènes 
donc  les  antennes  font  toujours  pour  le  moins  de  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps,  &  fouvcnt  beaucoup 
plus  longues;  &  dont  la  trompe  eft  toujours  plus 
longue  que  la  tête  &  le  corcelet.  On  trouve  dans 
cette  famille  des  Phalènes  de  toutes  les  grandems  , 
&  une  quantité  de  tr?s-petites  ,  qui  demandent  à  être 
vues  à  la  loupe  &  même  au  microfcope  ,  pour  être 
bien  reconnues  ;  telles  font  celles  des  Chenilles  mi- 
neufes  des  feuilles  ,  qui  ont  des  couleurs  très-bril- 
lantes ,  ou  qui  font  comme  décorées  d'or  &  d'argent. 
Mais  d'autres  Phalènes  plus  grandes  ,  n'ont  que  des 
couleurs  trcs-fombre^  brunes  ou  gnfes ,  mêlées  en- 
femble  de  différentes  manières.  Quoiqu'elles  ne 
volent  ordinairement  que  la  nuit  ,  il  y  a  pourtant 
des  efpècesqui  fe  montrent  en  plein  jour  &  fe  polent 
alors  lur  les  fleurs,  p,)ur  en  fuccr  le  miel.  Les 
grandes  Phalènes  &  celles  de  grandeur  médiocre 
viennent  de  toutes  foi  tes  de  Chenilles,  excepté  des 
^pineufes.  Les  u.ies  f<.>nt  rafes  &  les  autres  plus  ou 
moins  velues;  elles  filent  ordinairement  des  coques 
dans  la  terre  ,  ou  hors  de  la  terre. 

Les  petites  Phalènes  ont  été  des  Chenilles  qui 
roulent  &  plient  les  feuilles  des  arbres  &  des  plantes, 
ou  qui  formenr  des  paquets  de  plufieurs  feuilles  , 
qu'elles  favent  lier  enfemble;  d'autres  font  des  Che- 
nilles mineufes  ,  qui  minent  l'intérieur  des  feuilles  ; 
d'autres  percent  les  fiux;s  de  routes  efpcces  pour  en 
manger  les  pcpins  ,  &  d'autres  dévorent  les  giams  ; 
d'autres  font  des  Teignes  ,  qui  fe  font  des  fourreaux 
ou  des  logemens  portatifs;  enfin  d'autres  vivent 
dans  des  galles,  qui  s'. lèvent  fur  les  feuilles  des 
plantes  &  des  arbres.  (  M  ) 

LEPISME  ,  L-EPisMA.  Genre  d'infede  de  la  pre- 
mière Scdion   de   l'Ordre  des  Aptères. 

Les  Lépifmes  font  connus  de  tout  le  monde  : 
ce  font  ces  petits  infeéles  que  l'on  rencontre  dans 
les  maifons,  courant  fur  les  chalTis  des  croifées  , 
fe  cachant  dans  les  fentes  des  fenêtres  ,  des  ar- 
moires &  des  autres  boiferies.  Ils  font  remarqua- 
bles parleur  agilité,   par  l'extrémité  de  leur  ab- 


L  E  P 

domen  ,  terminé  par  trois  filets  &  principalement 
par  la  couleur  argentine  de  leur  corps  ,  due  aux 
petites  écailles  qui  le  recouvrent.  Les  enfans  ap- 
pellent ces 'm(QÙ.zs  petits  Toiflons  ,  à  caufe  de  leur 
forme  ,    de  leur  agilité  Se  de   leur  éclat. 

Les  Lépifmes  ont  quelque  reiïemblance  avec  les 
Podures,  dans  leur  extérieur  &  leur  manière  de 
vivre;  mais  des  caractères  génériques  bien  tran- 
chés les  diflinguent.  Les  Lépi'"m;sont  les  antennes 
féracées  ,  leur  abdomen  eft  terminé  par  trois  filets 
droits.  Les  antennes  des  Podures  font  filiformes  ,  Si. 
les  trois  filets  qui  terminent  l'abdomen  ^  font  re- 
courbées fous  le  ventre. 

Les  antennes  font  fétacées  ,  plus  longues  que 
le  corps  ;  formées  d'une  nmltiiude  de  petits 
articles  cyhndii>]ues  qui  vont  en  diminuant  in- 
fenfiblement  de  la  bafe  à  l'extrémité.  Le  premier 
eft  plus  grand  que  les  autres. 

La  bouche  eft  compofée  de  deux  mandibules ,  de 
deux  mâchoires,  d'une  lèvre  inférieure  5c  de  quatre 
antcnnulcs. 

Les  mandibules  font  courtes  ,  cornées ,  arquées  , 
aiguës  ,   fans  dents. 

Les  m.âchoires  font  avancées,  mcmbraneufes  , 
cylindriques,  prefque  véficuleufes ,  tronquées  à  leurs 
extrémité  ,  réunies  avec  la  lèvre. 

La  lèvre  eft  membraneufe  ,  avancée  ,  arrondie  , 
étharicrée  a  fon  fommet. 

Les  antennules  antérieures  font  filiformes  ,  très- 
avancées  ,  &  beaucoup  plus  longues  que  les  polté- 
rieures.  Elles  font  formées  de  cinq  articles  ,  cy- 
lindriques ,  prefqu'égaux  :  le  premier  eft  plus  court, 
&  le  dernier  eft  aigu.  Les  antennules  poltérieures 
font  courtes  &  triarticulécs.  Le  dernier  article  eft 
ovale  &  plus  gros  que  les  autres.  Elles  font  inférées 
dans  le  milieu  de   la  lèvre. 

La  tête  eft  petite  ,  applatie  :  les  yeux  font  fitue's 
derrière  les  anteunes. 

Le  corcelet  eft  large. 

L'abdomen  n'eft  guère  plus  long  que  le  corce- 
let ;  il  eft  formé  de  neuf  anneaux  ,  êc  garni  en  del- 
fous  de   petits  filets. 

Les  pattes  font  au  nombre  de  fix.  Les  cuilTes 
fo!-.:  courtes,  larges,  &  prefque  oibiculaires  ;  elles 
("ont  recouvertes  à  leur  ba(è  ,  par  de  grandes 
écaill'  s.  Les  jambes  font  également  courtes  &  larges. 
Les  taifcs  font  filiformes,  prefque  audi  longs  que 
la  cuiile  il  la  jambe.  Ils  font  foi  mes  de  quatre  at- 
ticlcs.    Le  premier  eft  tiès-iong  5  le   fécond  l'cft  un 

peu 


LEP 


peu  moins  ;  le  troifième  eft  très-petit  S:  globuleux  ; 
le  (juatnènie  e(t  grêle  ,  cylindrique  ,  plus  cour: 
que  le  (ecûud.  Se  terminé  par  deux  petits  ongles 
aigus. 

La  queue  ell:  Formée  de  trois  filets  alongés,  fé- 
tacés.  Celui  du  inilicu  eft  droit  ,  les  deux  autres 
vont  en  divergeant. 

Nous  avons  dit  que  ces  infeéles   fe  ttouvoient 


LEP 


505 


dans  les  maifons  ,  d-ans  les  fentes  des  bois  ,  fous 
les  planches  liumides.  MM.  Fabricius  &  Linnxus  , 
difent  qu'ils  fe  nourriffcnt  de  fucie,  de  bois  pourri 
&  d'autres  cbofes.  M.  Geoffroy  croit  aulli  qu'ils 
mangent  de  petits  Acarus  ,  connus  fous  le  nom  de 
Poux  di  bois  ,  &  qui  le  trouvent  dans  les  bois 
humides. 

Cetinfcifte   ne  fubit    point  de  métanorphofc ,  il 
change  fetlement.de -peau, 


UiJÎ.  Nat.  Infeli.  Tom.  VU. 


;o5 


Suite  de  V IniroduB'ion  à  tU'iJlo'irc  Naturelle  des  Infecîesl 


h 

E 

P 

I 

S 

M 

E. 

LEPISMA. 

X/N.  F 

A  B. 

F 

O  R 

B  I 

C  I 

N 

A. 

G 

E  0  T 

y. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes  fctacées  ,  formées  de  petits  articles  cylindriques  à  peine  vifibles. 

Bouche  compofée  de  deux  mandibules  cornées,  fans  dents  ;  de  deux  mâchoires 
avancées ,  membraneufes ,  cylindriques  &  prefque  véficuleufes  ,  réunies  avec  la 
lèvre. 

Lèvre  membraneufe ,  arrondie  ,  échancrée. 

Antennules  antérieures  plus  grandes,  filiformes,  compofces  dé  cinq  articles: 
antennules  poilérieures ,  triarticulées  ,  terminées  en   maflc 

Corps  couvert   d'écaillés. 

Abdomen  terminé  par  trois  filets  droits. 

Quatre  articles  à  tous  les  tatfes. 


ESPECES. 


1.  LepismE  du  fucre. 

Squammeux  argenté i  queue  formée  de 
trois  filets. 

2.  Letisme  polypode. 

Sauteur  \  queue  formée  de  trois  filets; 
anneaux  de  f  abdomen  velus  en-deffous  & 
fur  les  côtés. 

3.  Lepisme  linéé. 

Queue  formée  de  trois  filets ,  corps  brun  y 
avec  deux  lignes  Hanches. 


4,.  Lepisme  velu. 

Brun  ;  queue  formée  de  trois  filets  velus, 

y.  Lepisme   terreftre. 

Sans  écailles;  queueformée  de  trois  filets. 

6.  Lepisme  écailleux. 

Ecailleux  ,  queue  formée  de  trois  filets. 

7.  EPiSME  nain. 

Fauve  ;  queue  formée  de  trois  filets. 


L  E  P 

I.  lÉnsME  du  flicre. 

Lepisma  faccharina. 

Lepifma  fquammata  argenté j,  cauda  tripllci.  Fab, 
Syft.  ent.  p.  500.  nu.  1. — Sp.  inf.  :om.  i.p.  57^, 
n".  I. — Mant.   inf.   tom,   1.  pag.  241.  n° .  1. 

Ltpifma  fquammofu  caudd  triplici.  LlN.  Syft. 
Mdl.p.    1011.  n".i.  —  Faun.  fuec.   n°.  I9IJ. 

Lepifma  vuigaris.  S  c  O  P.   Enr.  carn.  n" .  \0l6. 

Foriicina.  AhDR.  Inf.  p.  ^jo.tab.  i.fig.  5. 

ForbUina  plana.  G  E  O  F  F.  Hifi.  inf.  tom.  I. 
pag.    6i  ;.  ii°.  i.  [ai.    lO.  fig.  ^. 

La  forbicine  plane.   Geoff.  lâiJ. 
Sctoura  fuhiirgcntea  ,    cauda  fetofa  ,  feus   hirfu- 
lis.  Brovn.  J<Jm.  415. 

Adam.  Microfop.  tab.  18.  fig.  147. 
SvLï.  Inf.  tdb.ii  fig.  141. 
ScHAEFf.  Elem.  tab.  7J. 

Lepijrr.a  fcmi-cylindrica  corpce  femi-cylindrico 
fquammojoabdoniinis  apice  fitis  tribus,  Dlg.  Mcm, 
inf   corn.   7.    n''.  14.  n°.   i. 

Forbicinafaccharina.  Foi'Rc.£/2r.  par.i.p.  J15. 
««.  I. 

Le  corps  eft  lifTe  ,  couvert  d'écailIes  ,  d'un  blanc 
argentin.  Les  anrcnnes  Ibnc  blanches ,  plus  longues 
que  le  corps  ;  le  corcelet  dépouillé  de  fes  écailles 
ert  fauve:  l'abdomen  privé  des  Tiennes  eft  roullàtre. 
Les  écailles  (.|Ui  l'ont  fur  la  poitrine  font  très-largts  & 
recouvrent  ks  cuilfcs  à  leur  origine.  L'abdomen  eft 
compofé  lie  neuf  anneaux  :  cha.jue  anneau  ell  garni 
en-dcflbus  de  petits  filets  qui reffcmblent  à  des  petites 
pattes. 

Ce  Lépifme  fe  trouve  en  Amérique  dans  les  fu- 
crcries.  Il  ei1;  maintenant  ircs  commun  en  Europe. 
LuircEus  piétend  qu'il  mange  les  livres  &  les  habits 
di.  laine. 

2.  Lépisme  polypode, 

Lepisma  poupoda, 

Lei  ifma  fahatoria  cauda  triplici  abdominis  feg- 
mentis  Jubtus  utrinque  viilofis.  F  a  b.  Syji.  ent. 
p.  )CO.n^.  1. — Spec.  inf.  tom.  I,  p.  j8o.  n° .  i. 
—Alain,  inf  tom.  1.  p.  141.  n".  1, 

Lepifm.i  poUfOda  fcutata  caudatriplicï.  Lin.  Syft. 
nat.  p.  loii.  11^ .  1. 

Lepifma  polypus.  LiN.  Syft.  nat.  eiit.  Gmel. 
V-  1^06.  n^.  1. 

Foriicina  teresJaltatrix.ClOis.Hift.  inf  tom,  1. 
pag.  614.  «?.  2. 


L  E  P 

La  Forbic.'nc  cylindrique.  Geoff.  /j.-i^. 


507 


Lepifma  fquammofa  fahatoria  ,  ftis  caudî  tribus 
intermedia   majore.   StrOem.   Aâ.    hafcs.    y.   ^7^. 

Fcrhicina  faltatrix.  FOURC.  Ent.   par.z.p.  jij-, 

n" .   1 . 

Il  efl  brunâtre  &  moins  large  que  le  précédent. 
Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corps,  Lcsan- 
tennuies  antérieures  font  tres-apparentes.  Les  yeux 
(îtués  derrière  la  tète  ,  font  prefque  réunis.  Cha- 
que anncan  de  l'abdomcii  eft  garni  d'une  épine  laté- 
rale ,  qui  rellemble  a  une  petite  patte.  Le  ventre  eft 
terminé   par  trois  filets. 

Il  fe  trouve  en  France  dans  les  départemens  méri- 
dionaux ;  il  eft  moins   commun  que  le  précédent. 

5.   LÉ.»1SME  linéé. 

Lepisma  lineata. 

Lepifma  cauda  triplici  corpoie  fufco  vittis  duabus 
abis.  Fab.  Syft.  em.pag.  300.  /;".  ^. — Spc.:.  inf. 
tom.  1.  pag.  ;8o.  n'^ .  ^.  —  Mant.  i„f  tom,  i. 
p.   14'..   ;:■'.  3. 

Lin.    Syft,  nat.  éd.  Gmel.pag.  1907.  n",  f. 

Les  .-intennes  font  fétacées  ,  de  la  longueur  du 
corps.  Le  corceîet  eft  couvert  de  trois  écailles 
ichancrécs  poilerieurement.  Le  corps  eft  fort 
ccailliux  ,  brun  ou  noir  en  -  dclTus  ,  mélangé  de 
cendré  ,  avec  deux  raies  blanclies  longituai.-iales. 
La  queue  eft  formée  de  trois  filets  velus  ;  celui  du 
milieu  eft  plus  court.  Elle  eft  garnie  en-dcllous  de 
quelques  fe:ites  foies.  Le  corps  eft  argenté  en- 
dciTous.  Il  y  a  trois  écailles  fur  la  poitrine.  Les  pattts 
font  courtes  Se  les  cuiffes  comprimées. 

Il  fc  trouve  en  SuilTc  fur  les  murailles. 

4.  LifriSME  velu. 

Lepisma  villofa. 

Lepifma  fuf  a,  cauda  tripliez  villofa   Fab.  Syft. 

ent.  pag.   300.  n^.  4. Spec.  inf.  tom.  i   p.    ^%o, 

n°..^.  —  Mar.t.  inf  tom.   l.pag.  242.  n".  4. 

Lin.  Syft.  nat.  éd.  Gmel.pag.  1507.  «*.  4. 

Il  relTemble  au  Lépifme  du  Sucre  ,  mais  i!  eft  plus 
court  &  plus  gros.  La  tète  eft  blanche  &:  velue.  Le 
corps  eft  ovale, brun  en-deiïlis,  blanch.îrre  en-def!ous. 
Ilatrois  filets  très-velus  i  l'extrémité  de  l'abdomen. 
Celui  du  milieu  eft  le  plus  long.  L'abdomen  eft  garni 
à  fa  face  inférieure  ,  de  quelques  filets  courts,  ainii 
que  dans  le  L'pifme  du  fucre.  Les  pattes  font  courtes 
6c  blanches. 


Il  fe  trouve  en  Chine. 


Sss 


;c8  L  E  P 

5.LÉPISME  terreftie. 
LspisM.4  tcrreftris. 

Lepifma  nuda  cauda  tripllci.   LiN.   Faun.   fii^ 
n".  iç,zb. 

Lin.    Syfl.  nat.  éd.  Gmel.p.  2907.  n'^.  5. 

Ce  Lépirmc  rclTemble  à  une  Podure  ;  il  eft  cy- 
lindrique &  entièrement  blanc.  Les  antennes  iont 
©btufcs  &  de  la  Ipngueur  de  la  moitié  du  corps. 

Il  fe  trouve  en   Europe. 

C  LÉPisMt  écaillcux. 

Lefisma  fcutata. 

Lepifma  fcutata  ,   cauda  triplici. 

Lepifma  polypus.  Lin.  Syjl.  nat.  ed,  Gmel. 
p.   1907.  n".  6. 

MuLL.  Zool.  Dan.  prod.  11  j?. 

CeLépifnic  a  des  i5cail!es  tranfvcrfalcs  très-larges; 
fa  queue  e!l  formée  de  trois  fikcs. 

Il  fe  trouve  en  Daneraarck. 

Nous  avons  changé  le  nom  de  polypus  ,  donné 
par  Gmelin  ,  parce  qu'il  fc  trouve  déjà  une  fois  dans 
le  genre. 

7.  LÉPisME  nain. 

Lepisjiij  minuta. 

Lepifma  jlava  ,  cauda  trifeta.  Lih.  Syft,  nat.  ed. 
Gmel.  pag.  x'.)Q-j.it°.  7. 

lAvti..  Zool.  dan.  prodr.  zi  60. 

II  eft  fauve,  la  queue  ell  formée  de  trois  filets  ; 
mais  les  filets  de  la  Cjueue  manquent  quelque- 
fois. 


Ilfe 


tEOUve  en 


Danemarck. 


LEPTURE,  LrPTUR.4.  Genre  d'infede  de  la 
«toi.ième  fedlioii  des  Coléoptères. 

Ces  infedes  ,  de  la  famille  des  Capricornes, 
ont  le  corps  alongé,  un  peu  voûts  ,  les  antennes 
fétacées,  placées 'au-devant  des  yeux.  Le  corctlet 
atrenué  antérieurement.  Les  élyrrcs  allant  en  di- 
minuant poitérieurement.  Les  tatfes  font  conipofts 
de  quatre  articles,  dont  le  dernier  cit  grand  i:  bi- 
lobé.  Ils  font  partie  des  Lepturcs  de  Linnjcus  & 
des  Scencotes  de  M.  Geoffroy  ,  &  ont  quelques 
rapports  avec  les  Rhagions  de  Fabricius  ;  mais  ils 
s'en  dlllinguent  par  leurs  antennules  filiformes  , 
tandis  qu'elles  font  terminées  en  made  dans  les 
Rhagions. 


L  E  P 

Les  antennes  desLcptures  font  fétacées,  compo- 
fées  de  onze  articleç.  Le  premier  e!l  gros  en  malle  ; 
le  fécond  eft  globuleux  &  très-petit.  Les  neuf  autres 
vont  en  diminuant  de  grolfcur  &  de  longueur  ,  jui- 
qu'au  dernier  qui  elt  pointu.  Elles  font  lutérées  lur 
le  devant  de  la  tête  ,  entre  les  deux  yeux. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupétieuie,  de 
deux  mandibules  ,  de  deux  m.ichoires ,  d'une  lèvre 
inférieure  &  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  très-avancée.  Elle  cft 
moitié  cornée  ,  moitié  membraueufe  ,  un  peu  échau- 
ctée  antérieurement. 

Les  mandibules  font  fortes,  cornées  ,  aiguës  , 
arquées  fans  dents. 

Les  mâchoires  font  membraneufes ,  droites  ,  cy- 
lindriques, La  bafe  eft  un  peu  corn-e  ;  elles  font  ter- 
minées antérieurement  par  plulieurs  (oies. 

La  lèv:e  inférieure  eft:  membraneufe,  cornée  à 
la  bafe  ,  aloiigéc  ,  prelque  cylindrique  ,  retrccic 
antérieurement  ,  &  terminée  par  deux  divifions, 
très-membraneufes  &  arrondies. 

Les  antennules  antétieures  font  p'u'>  longues  que 
les  portérieures,  compolées  de  quatre  articles.  Le 
premier  eft  très-petit  ,  les  deux  autres  font  à-peu- 
près  égaux ,  coniques.  Le  dernier  eit  alongé  un 
peu  ovale.  Elles  font  inférées  au  dos  de  la  mâ- 
choire Les  antennules  poitéueiires  (ont  plus  courtes  , 
compofées  de  trois  articles.  Le  premier  elt  petit.  Le 
dernier  eft  ovale  ,  plus  large  &  plus  long.  Elles 
font  inférées  a  la  bafe  des  deux  divifions  de  U 
lèvre. 

La  tête  eft  un  peu  pointue  antéiieuremenr.  Les 
yeux  font  faillans  ,  placés   derrière   les  antennes. 

Le  corcelec  eft  ceniquc  ,    la  pointe  eft  antérieure. 

Les  élytres  font  un  peu  arquées  &  vont  en  fe  re- 
trécillant  vers  leur  extrémité. 

Les  pattes  font  longues.  Les  cuifTes  font  un  peu 
renflées.  Les  jambes  légèrement  arquées  ,  &  les 
taries  compofées  de  quatre  articles,  dont  le  premier 
eft  long;  le  fécond  court  ,  triangulaire;  Ictroifiè- 
me  large,  bilobé;  le  quatrième  long.  &  en  niadè  ; 
les  articles  des  tarfcs  des  pattes  poftcneurs  fonc 
très-alongés. 

Cesinfeéles  fe  trouvent  dans  les  bois,  furies  troncs 
des  arbres  &l  des  fleur'.  Leurs  larves  fe  nourriffent  du 
bois  pourri.  Leur  manière  de  vivre  &  leur  figure  eft 
la  même  que  celle  des  larves  des  CalliJics,  des  Sa- 
perdcs ,  &  de  quelques  autres  genres  de  la  famille 
des  Capricornes. 


Suite  de  l'IntroduBlon  à  l'HiJoire  Naiurclltdt:s  Ij^^cîs. 


S^9 


L   E  P    T  U   R    E. 

L  E  P  T  U  R  J.  Lin.     Fab. 

S    T   E    N    C    0   R  E      G  E   o  f'f. 

CARACTÈRES  GÉNÉRIQUES. 

Antennes    fétacées. 

Biuche  formée  d'une  lèvre  fupérieure,  de  deux  mandibules  cornées,  fans  denrs  , 
de  deux  aiàcluiies  membraneufes  ,  tyliiidnques ,  d'une  lèvre  infcneuce  ,  membia- 
neufe  ,    alongée  ,    rétrécis   antérieurement  &  bihde. 

Antennules  antérieures ^  plus  longues,  quadiiarticuIJes  ;  ancennules  poftcrieures 
courus  ,  tnarticulées. 

Corcelet  conique. 

Quatre  articles  aux  tarfes  dont  le  troifième  lar^e  ,  bilobé. 


ESPECES. 


1.  LeTture  unipon£luée. 

Noire  ;  éiycres  roujjl's  ,  avec  un  point 
noir  dans  leur  milieu. 

2.  Lepture  biponduée. 

Noire ^  velue,  élytres  livides  ,  avec  un 
point  fur  la  future  _,  &  leurs  extrémités 
noirs. 

5.  Lepture  melanure. 

Noire  ;  élytres  rougeotres  ou  livides  avec 
la  future  &  leur  exttemué  noire. 

4.  LtPiuRE  lilfe. 

Noire  ;  élytres  &  pattes  livides,  future 
&  extrémité  des  élytres  noires. 


y.  Letture  livide. 

Noire i  élytres   teflacées  ,  immaculées  \ 
pattes  noires. 

6. Lepture  Itriglllée. 

Noire,  élytres  tejlacées  ,  avec  une  ligne 
noirâtre. 

7.  Lepture  tomenteufe. 

Corcelet  doré  ,  velu,  élytres  tejlacées  , 
noires  à  leur  extrémité. 

8.  Lepture  échancrce. 

Noire;  élytres  pourpres,  noires  &  échan- 
crées  à.  leur  extrémité. 


510 


Suite  de  Vlntroducllon  à  VHiJîoïre  Naturelle  des  In/cBcs. 


L  E  P  T  U  R  E.     (  Infedes.  )                                           | 

ç.Leptuee  fanguiiio'eiite. 

élytres   &  une  ligne  de   la  même   couleur 

dans  leur   milieu. 

Noire  ;   elytres  fanguins. 

I p.  Lepture  fémorée. 

10.  Lepture  villageoife. 

Noire  ;  cu':(fes  rouf  es  à  leur  bafe. 

Ferrugineufe  y  antennes  ,  élytres  &  poi- 

trine brunes. 

zQ.  Lepture  biûlce. 

1 1.  Leï'ture  rouge. 

D'un    doré  pubefcent  ;   tète  ,   extrémité 

Noire;  corcelct ,   élytres  &  jambes  four- 

des  élytres  noires. 

prés. 

2.1.  Lepture  qaadiigiittée. 

12. Lepture  hadéc. 

Brune  ;  élytres  noires  ^  deux  points  fer- 

Très noire  i  élytres  rouges  ^   avec   leur 

rugineux  à  leur  bafe. 

extrémité  &  le  milieu  de  la  future  noirs. 

11.  Lepture  roflrée. 

13.  Lepture  teftacée. 

Obfiurément  broniée  ;  pattes  fauves. 

Noire  ;  élytres  tejlacécs  ^  jamhes  roiijfes; 
corcekt  arrondi  pofiériiurement. 

25.  LEPTUREquadrimaculée. 

Noire  ;    élytres    livides  j    avec    quatre 

14.  Lepture  pubeicente. 

taches  noires. 

Noire  \  d'un  velu  cendré  ;  côte;  des  ailes 

24.  Lepture qaadripullulée. 

tcjiacée  à  la  bafe. 

Noire  ;   elytres  marquées  de  deux  taches 

15.LEPTUP.";  verdoyante. 

ferrugineufes  éloignées. 

D'un   vert  foyeux  j  antennes  annulées 

ij.  LEPTURE  fix-taches. 

de  vert  ù"  de  brun. 

Noire  ;    élytres    teflacées  ,   avec    deux 

\6.  Lepture  émeraiide. 

bandes  noires ^  dentées;  la  pnmière pref- 

qu  interrompue. 

D'un  vert  foyeux  ;  antennes  &  pattes 
noires. 

z6.  Lepture  interrogation. 

Lepture   noire  j     élytres  fauves  ,    avec 

17. Lepture  atre. 

une   ligne    longitudinale    arquée  &  quatre 

taches  noires  marginales. 

Corps  entièrement  noir. 

ly.  Lepture  marginelle. 

ï8.  Lepture  exclamailon. 

Noirâtre  ;   future  ,    extrémité  &  deux 

Noire  ;  un   point  fauve  à   la  hafe  des 

taches  marginalesfur  les  élytres ,  fauves. 

Suite  de  rincroducllon  à  l'ïLJlôlre  Xucursuc  Jjs  I.-j'lCIcs. 


;«i 


L  EP  T  U  R  E.    (Infedes.) 
Lepture  fepc  points.  |      36.  Lepture 


Jrifafciée. 


Noire  ;  corce'et  tejlacé  ,  marqué  d'un 
point  noir ,  élytrcs  tejîacées ,  marquées  de 
jept  poims  noirs. 

:  9.  Lepture  douze  t.xfies. 

Noue;  ély ires  fauves  ,    avec  Jîx  taches 


30. Lepture  atténuée. 

Elytr  s  atténuées  ;  quatre  hand.s  noires, 
pattes  tcjLictes. 

3 1.  Lepture  méridienne. 

Corcelet prefqu  épineux ,ély très  atténuées , 
poitrine  brillante. 


3^ 


.  Lepture  unicolor. 


Toute  noire  ;  corcelet  atténué  anté- 
rieurement ,  mucroné pojh'rieunment  ;  ély- 
t,es  échancrées. 

53. Lepture  éperonnée. 

Noire;  é'ytres  fauves  atténuées,  avec 
quatre  bandes  noires  ,  la  première poncluée  , 
la  féconde  interrompue.  Jambes  pojlérieurcs 
lidentées. 

54..  Lepture  fous  épineufe. 

Noire  j  élytres  teflacées  ,  avec  quatre 
bandes  noires  ,  L'antérieure  poncluée.  An- 
tennes &  pattes  fauves. 

^y.  Lepture  finuée. 

Noire  j  deux  taches  ^  deux  points  fau- 
ves fur  Us  élycres. 


Noire  ;  élytres  teflacées  ;  quatre  bandes 
noires  dentées, 

37.  Lepture  dorée. 

Atre  ;  bord  antérieur  &  poflérieur  du 
coicelet  doré  ;  élytres  teflacées  avec  quatic 
bandes  noires  j  fimples. 

38. Lepture  douteufe. 

Noire ^  pref lue  velue;  élytres  teflacées  , 
poncluics   de  noir  j  pattes  noires, 

59.  Lepture  fcxguttée. 

Noire  ;  trois  taches  fauves  fur  les  élytres. 

40.  Lepture  ttifafcice. 

Noire  ;  élytres  avec  trois  bandes  fauves  ; 
la  première  interrompue. 

4 1 .  Lepture  lu  teicorne. 

Jaune;  corcelet  avec  deux  lignes,  ély- 
tres avec  quatre  bandes ,  noires. 

41.  Lepture  foyeufe. 

D'un  vert  bleuâtre '^  élytres  prefqu  at- 
ténuées. 

45.  Lepture  boufione. 

Corcelet  orbiculé ^  corps  entiérementnoir, 
Ir.L'ant. 

44.  Lepture  bifafciée. 

Noire;  élytres  fauves  avec  quatre  points 
S-  deux  bandes  pojlérieures  ,  noues. 


y 


Suite  de  r înti oduclion  à  rihjlctre  Naturelle  deslnfccîcs] 


L  E  P  T  U 

R  E.      (Infedks.  )                                           j 

4y.  Leptvre  huméra!e.                                  yo.  Lepture  bordée.                                | 

Ncire  ;  épaules  &  abdomen  ferrugineux. 

46.  Lepture  ccuiroiinée. 
Noire  ;  écuffon  blanc. 

47.  Lepture  futurale. 

Noire  ;    bords   des    élytres   &  jambes 
pojcrieures  rouffes. 

ji  .Lepture  collier. 

Corcelet  globuleux  &  abdomen  rouges. 

Cendrée;  élytres  t^fiacées ,  future  noire. 
48. Lepture  riificorne. 

5-2.  Lepture  vierge. 

Corcelet  noir,  globuleux  ;  élytres  vio- 
lettes y  abdomen  roux. 

Nuire;  antennes  &  pattes  rouffes. 
49.  Lepture  luride^ 

5  5.  Lepture  noire, 

Elytres  atténuées;  corps  noir   brillant. 

ferrugineufe  ;  elytres  tejîacées. 

abà-menrougc. 

L  E  P 

1 .  L^rTURB  unipondlLi'e. 

Leftura   unij'unâdd:. 

Leytura  ni^rd,   eijtris   ruHs  :  puncio  rredio  nigro. 

Fab.  Mant/inf.  com.-l.p^ig.  .J?-""-  '• -"^"t- 

J'y/?,  enr.  pjrs.  i.  pi2i;,  3  3  9.  n°.  I .  Ent.  ou  hifi.  nat. 
dés  inf.  Lepiure.  pi.  i.fg.  9- 

EUecft  un  peu  plus  giande  que  la  Lepture  haf- 
tée  ,  dont  elle  a  le  porc.  Elle  eH  noire.  Les  ély- 
tres  fnnt  rouffes  ,  avec  un  point  noir  dans  leur 
milieu. 

Elle  le  trouve  à  Drefde. 

i.  Lltture  biponftuée. 

Leptura  bipunciata. 

Leptura  nigra  villofa ,  elytrisVividis  :  futura  , 
punSio  medio  apiceque  nigris.  Fab.  Spec.  inf.  Com.  i. 
pag.i^l.n^.  i.^Mant.  inf.  tom.    i.  pag.  158. 


L  E  P 


Le  corps  e(l  noir  ,  couvert  d'un  duvet  cendré. 
Les  élytres  font  livides ,  rarement  teflacces,  avec 
la  future,  un  point  dans  leur  milieu  &  leur  extré- 
nuié  noirs.  Leur  pointe  crt  arrondie  &  non  pas 
échancite. 

Elle  fe  trouve  en  Sibérie. 

5.  Lepturf.  mélanure, 
Lei'Tura  me/anura, 

Leptura  nigra  ,  e/ytrls  rubefcentihus  lividifve  , 
futura  apiceque  nigris.  Lin.  Syft.  nat,  pag.  637. 
n°.  1.  —  Faun.fuec.  n°.  671.  Ent.  ou  hiji.  nat.  des 
inf.  LiFTURE.  pi.   l.  fig.  6. 

Leptura  me/anura.  Fab,  Sy/l.  ent.  pag.  15 6. 
n".  I.  —  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  24J.  n".  1. — 
Mant.  inf.   tom.   i.  p.  ijg.  n°,  4. 

Cerambix  niger .,  elytris  jlavis  ,  extremitatibus 
nigris.  ^M.  Inf  pag.  97.  n°.  6. 

Sur.ocorus  niger,  elytris  rubefcentihus  ,  lividisve. 
Geoef .  Inf  tom.  i. pag.  zi6,  n°.  7,  tab.  4.  fig.    1. 

Le  Stencorc  noir  à  étuis  rougeâttes,  Geoff.  li. 

Capricornis  exiguus  ,  vaginis  rubefcentihus  ,  apice 
nigro.  PiTiTV.  Gazoph.  Tab.  ^O.  fig.  J. 

Leptura  thoraee  nigro  ,  nitido  ,  elytris  obfolete 
fordideque fiavefcentibus.  Gadd.  dijf.  17. 

ScHAEFF.  Icon.tab.  19. fig.  4. 
Leptura  elytris  tefiaceis  ,  apice  nigris.  Act.  Ups. 
I756./>.  20.n°.  5. 

Stenocorus  melanurus.  lovRC.  Ent, par.  i.p,  87,  I 
no.  7.  I 


r3 


Elle  cft  entic^rcment  noire  ,  couverte  d'un  K'ger 
duvet ,  roufl.ître.  Les  élytres  font  rougeâtrcs ,  un 
peu  foyeux.  La  future  &  l'extrémité  font  noires. 

Elle  fe  trouve  dans  les  environs  de  Paris. 

4.  Lepture  lilfe. 

Leptura  Uvis. 

Leptura  nigra  elytris  pedibufque  lividis  ,  elytris 
futura  apiceque  nigris.  Iab.  Nov.  fyfl.  ent,  pars  i,, 
p.  540,  n».  6. 

Elle  cft  plus  petite  que  la  Lepture  melanurc,  à  la- 
quelle elle  relTcmble  beaucoup.  Les  antennes  font 
noires  avec  l'extrémité  du  premier  article  livide.  La 
tête  &  le  corcelet  lont  noirs  ,  velus.  Le  corps  eft 
noir,  brillant  j  argenté.  Les  pattes  font  livides. 

Elle  fe  trouve  à  Kiel. 

5.  Lepture  livide. 

Leptura  livida. 

Leptura  nigra,  elytris  tefiaceis  Immaculatis ,  pe- 
dibus  nigris.  FAB.  Nov.  fyfi,  ent.  pa's  1.  p.  54c, 
no.  7. — Gen.  inf.  mant. p.  Z3;.  —  Spcc.  inf.  tom.  i. 
pag.   246.   ni.    5.  —  Mant.  inf.   tom.    i.  pag,  15g. 

Herest.  Arch.  tab.  xG.  fig.zi,. 

Il  eft  probable  que  cette  Lepture  a  été  prife  par 
MM.  Geoffroy  &  Linneus,  pour  la  femelle  de  l'ef- 
pèce  précédente  (  Lepture  mélanure  ),  Elle  en  diffère 
principalement  p^r  l'extrémité  des  élytres  qui  au  lieu 
d'être  échancréc  eft  arrondie.  Elle  eft  entièrement 
noire  j  couverte  d'un  duvet  blanchâtre.  Les  t'iyties 
font  teftacées^  immaculées. 

Elle  fe   trouve  en  France  fur  les  fleurs. 

6.  Lepture  ftrigillée. 

Lep  tura  firigillata. 

Leptura  nigra  elytris  tefiaceis  ,  vitta  nigricante,' 
Fab.  Nov.  fyfi.  ent.  pars  1.  p.  341.  n?.  8. 

Elle  eft  petite.  La  tête  ,  les  antennes,  le  corcelet 
&  le  corps  font  noirs.  Les  élytres  font  un  peu 
écliancrées,  teftacées,  avec  une  bandelette  longi- 
tudinale,  d'un  noir   fale.  Les  pattes  font  noires.' 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

7.  Lepture   tomenteufe. 

Leptura  tomentofa. 

Leptura  thoraee  villofa  aureo  ,  elytris  tefiaceis  ; 
apice  nigris.  Fab.   Nov.  fyfi.  ent.  pars  a.  p.  340, 

n".4. 


Stenocorus  niger  elytris  lutcis  apic<:  nigris.  GiOîï.' 
Leptura  melanura.ViLtiRS.  Ent.  p. x6o,  n'''.  <,       \  Jnf  tom    l.  vas.  in    n^    % 
HiJi.Nat,deslnJeiies,Tom,Vn.  '■"  '^  ^        "  'tij 


514  LEP 

Le  Stencore   noir  à  ftuis  jaunes.  Geoïf.  Ib. 

Sunocorus  luufans.  FouRc.  Ent.par.  i.p^g.  87. 
^^  8. 

Lepturd  luufuns.   Vill.  Ent.  corn,  l.pag.  174. 

Le  tara  nAv'u.  Lin.  Syjl.  nat.  éd.  Gmcl.  p.  i  877. 
n^-  11- 

Elle  cftpUis  «grande  que  li  Leptare  mé'anure.  Li 
■xk'.zK  le;  a'Ucnne'-.  'ÎO'\^  n.)ire'i.  Le  C'irceltt  ell  cou- 
vert l'.'un  Huvecdart'.  Lesélyrres  l'onc  litlev,  'eQaccc!, 
aveclcxirim  té  noue,  un  peu  échaicrée.  Le  dedous 
du  cors  cft  noir,  !'.ibdomcn  cit  velu  &  argenié. 
L'anus  cft  é  Jiancré.  L:s  patics  fouc  noues. 

Elle  fe  trouve  en  France. 

S.  Lepture  échancre'e. 
hhPTijf.A  tmargiaata, 

Leptura  atra  eljirls  purpureis  aplce  emar^inath , 
n'igris.  tAB.  M-iii.  inf.  tum.  t.  pjg-  i  S^-  ""•  ^• 

Elle  cfl:  plus  grande  que  la  Leprurc  rouç^c.  les 
antc.Mics  ,  la  térc  i/.\c  co^cclrr,  li  corps  :i:  le>  pattes 
fjiit  noirs.  Les  élytr^s  ,  font  d  um  rouge  pourpre  , 
fcyti;x;leur  extrémité  trés-écbancréc  eli  in..ire.  Le 
v^;'u:r  e'  noir  ,  avec  des  refleti  foyeul,  aig^ntll.s, 
j;  ell  bid^iité  il'exdéinui. 

Elle   (c  trouve  à  Cdyerne. 

Da  cabincc  de  M.  Hu   ter. 

9.L1PTURE  fangninolcnte. 
Lepti-'r  1  fmgu'nole  ta. 

L  piurj  n-gra  e/yirii  fjnfuineU.  LiN.  Sy({.  nat. 
p.  6  6.  a\  4  —  F^un.  J..IC.  n".  679.  Eni.  ou  hiji. 
u^i.ù'S  ,!ij    Lu  TURF.;'/,  -.fig.  IJ.  a.  b.  c. 

Lfft^ru  fjr. juinolerrti.  F AB.  Syjî.  ent.  pag.  19^. 

n".  1.  — :>;f<-.   if.    tvm.    1    yag.  146.  n-\  4.  

M.>nt.  inJ.tum.t.p.liS.n^.y. 

Se   V.  En:,  cjrn.  n".  ijc. 

S  HAEiF.  Jcon.  tub.  }9.fig.<). 

Se  H  R  A  NK.  Eiium.  inj.  p.   160.  n".  501. 

Vu.L.  £  t.  lom.  l.  p.lGi.  n".  7, 

E;1c  crt  fniièrenirnt  noiie.  Les  élyrrcsfoiit  roufjcs 
ou  teltdC-i-s  dans  le  mâle,  avec  1  extrémité  noue, 
qi,ei,|U(.}oi5    audî  elles   font   boidées  de  noir, 

E!'c   fe  trouve  en  Eurtpc  (ur  ki  fleurs. 

10.  LrPTURE  villa^foire. 

Le  m' Kl  V  ///'tv. 

Lc^iu..,  feirugined   anunnis  ,    t'ytrls  ptâofcqut 


LEP 

fufcis.  VAt.Sy/l.ent.p.  19S.  —  Srec.  i'if.  tom.   l. 

/;.  146.  n".  3." Md'i.  ml.  :orr..    1.  pj<^.    158. 

n".    8.    Eiu.oahijl.  nut.û.s  tnf.   LETTURt.  PL   i. 
fig-  ^S- 

Le:  (lira  revcflita  tlyt'is  ptclore  antenn  sque  ni^rls, 
Litv.  Syji.  nat.  p.  6^K.  n^' .  r.. 

Leptura  rcve/ittu.  V  l  L  t.  Ent.  tom.  t.  p.  i6l. 
n^.9 

SciiAEFr.  Icpn.  tiil>.^6^.  fig.  :. 

Certe  L-.-p'uve  a  cnviion  fept  lignes  de  long.  Les 
antennes  font  nouf-,  fcnu^ineules  i  leur  Safe.  La 
tète  cil  feirug  iieule.  Les  ycuï  font  noMS.  Le  c>)i- 
celct  cil  fciruçrcux  ,  attci.ué  antéiicurcmcnv.  Les 
deux  angles  poltTieurs  l'ont  très  aigus.  Les  élytres 
tint  tunes  très- iincntent  poinnllees  ;  leur  extrémité 
elt  échancrée  5c  terminée  par  deux  très-petites  épi- 
nes ;  la  poituneelt  noire  ,  le  ventre  efl:  ferrugineux, 
Lespatics  font  fer.ugincufcssvec  les  tarfesbiuns. 

La  f^-melfc  cft  un  peu  plus  grolTc  que  le  m.îte  , 
ik  elle  en  dil]è:epar  les  él\tres  qui  lont  tenugi- 
rcufc-.  Lmncus  n'a  dé.rit  que  le  mâle  ,  luus  le 
nom  de  Leptura  revcjluu. 

Elle   fe  trouve  en  France  ,  en  Angleterre. 

II.  Leptl'Rî  loi'ge. 
LEfTUnA   rubra. 

Leyturj  n-g'd  thcrace  ,  ehf's  ti't.i'isqiie  purpureis. 
FaE.  ^'yfl.  eu.  p.  lyrt.  n".  4.  — Sp.  inJ.  lom.  i. 
tui.  IJ,(.  n".  6.—i,lan!.  inf  to'i:.  I  .  p..g.  I5S. 
n".  y.  Ent  ou  kijî.  nu:,  dd  inf.  LtPiUR.;.  ;?.'.  Z. 
k-    '6- 

Leptura  niera.  Lm.  Syfl.  nat.  pag.  6jS.  n".  j 
— Faun.fu.^,  r°.  joo. 

Leptura  niara  tlwaee  ehrris  tibiifque  obfuri 
rufii.  Deg.  Mem.  inf.  tumT  <j.  p;:g.   1,1.  n°     7. 

Scarabeus  arbore  s  major  purpttreo  luber.  IkucH, 
Inf  IX.  tub.  3.  jig.  6. 

SULZ    h.-jl.  inf.  tah.  $-fg.  }0. 

ScHAifF.  leO'i.   ta').  i9.fij.  1. 

Se  H  R  ANS.  Eium.   i.f   auJI.p.  IJ5.  n®.  287. 

Leptura  rnbra.  ViLl.  Lnt.  tom.  >.  p.  161,    o.  f,^ 

Elle  a  aux  cnviro:S  de  huit  lignes  de  Imig.  Les 
el  très,  le  corce'i  I  v  les  jA.iibes  fort  roigcs.  Lrs 
cuiires  Si.  le  reio  d  1  corps  font  nous.  Le  vcuuc  a 
qiielq  les  reflets  h  incl  â  'cs. 

Elle  ic  trouve  t    Eu  ope, 

J 1.   L'  PTURK  hal  ce. 

LcFTUR  A    h./l..t    . 

Leptura  aira  n,trL  rubrls  :  ap\t  f..i.:raiit€  mf 


L  E  P 

tiia   ri'gris.  Fab.  M-mt.  iiif.  tom.  I.  pa^.  I  fy.  n" .  i. 

Nov.JyJ.  ent.  pars  i.  p.  339.  n",  i.   tut.  ou 

hifl.  r.a'..  des  mf.  LeptUke.  PL  1  .fig.  ^.a.  b.  c.  d. 

Sunocorus  niger  ,  eiytris  niùefjentiius  ,  uptce  fu- 
ttinque  mnuiucûce  nigns.  GtOFF.  ///.  lom.  I .  /".  2i6. 
n".  (y. 

Le  Stencore  beJeau.  Geoff.  li. 

SVIZ.  Irf.  t.:!,.   ^.fi^.   II. 

Suncorui  Lmcd.  PoURC.    Ent.  par.  i.   pag.    86. 

Elle  rcfTcinble  beaucoup  à  la  Lepture  mélaniire  ; 
mais  lc5  élycrts  (ont  rougcs  &  la  lurure  ell  noire 
depuis  leur  milieu  juf.ju'.i  l'cxcrérairé.  Cetre  bande 
noire  qui  borde  la  future,  fc  rétrécit  vers  l'eittc- 
niité  des  cMytres  qui  ell  noire.  Les  bords  des  anneaux 
de  1  abdomen  font  couverts  de  poils  argentés  bril- 
lans. 

Le  mâle  eft  plus  petit  que  la  femelle  &  l'abdo- 
men eil  moins  brillant. 

Elle   fc   trouve  en   Europe   dans    les  environs  de 


I  ^ .  Lepture  tedacL-e. 

LEPTUR.i  tejlu.cd. 

teptura  nigra  clytris  tcftjccis  ,  tisiis  rufis ,  tho- 
race  poflice  rulundato.  Fab.  Syfl.  ent.  pag.  197. 
n°.  j.  —  Sp.  inf.  tom.  \.  pag.  i^6.  n".  7.  — 
M-int.  inf.    tom.   i.  pjg.    i  fg.    n".    10. 

Leptura  teflacea.  Lm.  Syjl.  nat.pag.  ^38.  n" .  y. 
—Faun.  fuec.  n".   680. 

Leptura  nigra  eiytris  liôiis  pedibusque  fldvo  tff- 
taceis.  Dec.  Mcm.  inf.  t.  5  .  pag.  1 3  J.  n^.  1 1 . 

ScHAEFF.  Icon.  tab.  ]^).  fig.  5. 

Elle  relTemble  beaucoup  à  la  Lepture  rou^c  ,  & 
n'en  diffère  peut-être  que  parle  fexe  ;  du  moins 
M.  Fabricius  dit  qu'on  l'a  fouvent  trouvée  accou- 
plée avec  le  mâle  de  la  Lepture  rouge  :  elle  eft 
noire.  Le  corcelet  eft  arrondi  poftérieurement.  Les 
flytres  font  tcftacécs.  Les  jambes  font  roulfes. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  fur  les  fleurs. 

14.  Lepture  pubefcente. 

Leptura  pubefcens. 

Leptura  nigra  cinereo  villofa  ,  co^a  alarum  bafi 
teflacea.  I  AS.  Mant.  inf.  tom.  l.pag.  iç8.    n".    n. 

Elle  rtlTemble  beaucoup  à  la  Lepture  tefbcée.  Le 
corps  elt  enrièremenr  noir  ,  couvert  d'un  duvet 
cendré.  La  feule  côte  des  ailes  elt  teftacée  a  fa  bafe. 

Elle  fe  trouve  en  Suède, 


L  E  P 


5'5 


l^Lfi-TURE  verdoyant;, 

LtPTVK.i  virens. 

Leptura  fericeo  virefens ,  antennhfufco  viiidique 
vanis.  Fab.  Syfl.  ent.  pag.  157.  /:^.  6. — Spcc.  inf. 
tom.    t.  pag.    147.   n".    8.  —  Mùit.    inf   tom.     \. 

pag.  15 S.   n".    II.  Ent.  ou  hijl.    nat.   des  inf. 

Lepture.  P/.  i  i-fig.  14. 

Leptura  virens  viridi flava  ^  antennis  luteo  viridi- 
quc  jiavis.  Lin.  Syjl,  nat.  pag.  ^58.  n".  7. — 
Faun.  fuec.  «".  éSi. 

Ltptura  fijvo  viridi,  antennis  nigro  /uteoque  va- 
riis.  Dec.  Mem.  inf  ,v:n.  5.  png.   l^yi.n".  A. 

PanZ.  Ndturf.    14.  31.  41.  [db.  J.fig.  41. 

ViLL.  Ëni.   tom.    t.  p.   16;.  n°.  10. 

ScHnANK.  Enum.    inf.   aufl.  pag.  IJ4.  n».  i^. 

Elle  a  environ  fcpt  à  huit  Ii;;nes  de  long.  Les 
antennes  font  annulées  de  verr  &  de  fauve.  Tout  le 
corps  cft  noir,  couvert  d'un  duvet  vcrJâtre  ;  ce 
duvet  ell  plus  épais  &  un  peu  plus  jaune  fur  l'abdo- 
men. 

Elle  le  trouTe  enluropc  fur  les  arbres. 

16.  Lepture  émc'.aude. 

Leptur  a  jmaragduld, 

Leptura  fericeo  virefcens  antennis  pcdihufque  ni- 
gris.  Ias.  Nov.Jyfl.  ent.pars.i.  p.  341.  n".  17. 

Elle  eft  la  moitié  plus  petite  que  la  Lepture  ver- 
doyante. Tout  (on  corps  efl  d'un'veit  foyeuï.  Les  an- 
tennes &  ks  pattes  font  entièrement  noues. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

17.  Lepture  atre. 

Leptura  atra. 

Leptura  nigra  ihordce  fubrotunio  ■,  eiytris  apice 
rotundatis. 

Leptura  cO'pore  toto  nigro.  Fab.  Syfl.  ent.  p.  197. 
n° .  7.  —  Spec.  inj.  tom,  i.  pag.  147.  n".  y.  — 
Munt.  inf.  tom.  I.pag.  158.  n».  1  3.  Ent.  ou  liijl.  nat. 
des  mf  Lepture.  FI.  ^.fig.  1  j.  a.  b. 

Stenocorus  niger ,  femoriôus  clavatts  rufis  ,  apice 
ni^ris.  Gtori.   Hifl.  des  inf  tom.  j.p.  117.  n".  10, 

Le  Stencore  noir  à  cuilTes  rouges.  GiOlT.  Ibid. 

Leptura  ic/iieps.  Poda.  Mufp.  18. 

Stenocorus  clavipes.  FOURC.  Ent.  par.  i. pag.  S 7. 
n°.  ic. 

Leptura  atra.   Vill.  Ent.  tom.  l.  p.  175.  n".  39. 

Elle  a  t'->ut  au   plus  tri>is  lignes   de  long.  Elle  efl 
noire  ,   couvette  dun    Juvet    cendré  ,    ce  (]ui  la 
T  tt   i 


i5 


L  E  P 


fait  paroître  brune.  Les  antennes  font  d'un  fauve 
brun.  La  lêreefl:  noire,  lecorcelctcll  prelquc  arron- 
di ;  cependant  il  cft  plus  étroit  antérieurement.  Les 
clytres  (ont  prefque  d'égale  largeur  dans  toute 
leur  longueur  :  elles  font  arrondies  à  leur  extrémité. 
Le  defl'ous  du  corps  eft  d'un  brun  foyeux.  Les 
pattes  font  fauves.  Les  cuilTes  font  renflées  avec 
leur  extrémité  r.oire. 

Quelquefois  les  pattes  font  entièrement  noires. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

i8.  Lepture  exclamation, 

Leptl'ra  excUmadonis. 

Leptura  nigra  elytris  punBo  bafeos  lineaque  média 
flavis.  i^AS.Nav.JyJl.  ent.  pars  i.  p.  545.  n'^ .  iO. 
£nt.  ou  hlti.njt.  disinf.  LEVrUKt.   PL  l  1 .  fig.  19. 

Elle  eft  petite.  La  tête  &  le  corcelet  font  noirs  , 
brillans,  immaculés.  Les  élytres  font  tronquées, 
avec  un  point  jaune  à  leur  bafe  &  une  petite  ligne 
arquée  dans  leur  milieu.  L'abdjmen  eft  couvert  d'un 
duvet  argenté.  Les  pattes  font  noires. 

Elle  fc  trouve  en  Suède. 

19.  Leptuhe  femorée. 

Lepti'HA  fcrr.orata. 

Leptura  nigra  femoribus  baji  rufis.  F  A  B.  Manl. 
znf.  tom.  i.p.  159.  1^^.  17. — Nov.fyji.  ent.  pars  1. 
pag.  J43-  'î'-  2-4- 

La  tête  ,  le  corce'et  ,  les  élytres  &  le  corps ,  font 
noirâtres  ,  peu  brillans.  Les  pattes  font  noires,  avec 
les  cuiffcs  roulfes.  Les  jambes  antérieures  font  éga- 
lement roufles.  Quelquefois  cependant  toutes  les 
pattes  font  noires  ,  avec  un  petit  anneau  roux  lur 
ks  cuiflcs. 

Elle  fe  trouve  en  Saxe. 

zo.  Lepture  brûlée. 
Leptuua  pr£u//a. 

Leptura  aurea  -  pubefcens  capite  elytrorumque  api- 
cibus  nigris.  F  A  B.  Ma.it.  inf.  tom.  i.  pag.  15^. 
«".   21. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  la  Lepture  noire. 
La  tête  eft  noue  avec  le  premier  article  des  antennes 
ferrugineux:  le  corcelet,  les  clytres  ,  la  poitiine 
Se  le  ventre  font  couverts  d'un  duvet  jaune  doré. 
Les  élytres  font  noires  à  leur  extrémité.  Les  patres 
iont  rouges. 

Elle  fe  trouve  en  Saxe. 


il.  Lhptl're  quadriguttcç. 

^smuK.i  quadrigutcaia. 


L  E  P 

Leptura  fufca  elytris  nigris  :  puncîis  duohus  ha' 
feos  ferrugineis.  Fab.  Mant  inj.  tom.  i-r^g-  'î?- 
n",  iz.  Ent.  ou  hi[l.  nat,  des  inj.  Lipture.  P1.\. 

fis--"- 

Elle  eft  de  la  grandeur  &  de  la  forme  de  la  Lep- 
ture noiie.Le  corps  eft  brun.  Le  corcelet  tft  cou- 
vert d'un  duvet  cendré.  Les  élytres  fcnt  roircs  avec 
deux  points  ferrugineux  à  leur  bafc.  Lescuiflts  loot 
également  fcrrugincules  à  leur  bafe. 

Elle  fe  trouve  en  Saxe. 

2  1.  Lepture  roftrée, 

LEfTUR.-iroftrara. 

Leptura  objlurc  tnea  pedibus  Jldvis.  F  as.  Mant. 
inf.  tom.  1.  p.  1)9.  n°.  2.5. 

Elle  cftplus  petite  que  la  Lepture  noire.  La  tête 
eft  bronzée  ,  obfcure.  La  bouche  eft  cylindriqut  & 
avancée.  Les  antennes  font  obicures  ,  jaunâtres  à 
leur  bafe.  Le  corcelet  &  les  élytres  font  lilles , 
obfcurément  bronzées  j  fans  taclics.  Toutes  les 
pattes  font  fauves, 

Elle  fc  trouve  en  Aftique. 

23.  Lepture  quadri  maculée. 

Leptura  quadrimaculata. 

Leptura  nigra  elytris  lividis  ,  maculis  guatuar 
n:gris. le  AS.  iiy/l.  ent.  p.  igy.n°.  10. — Spec.  inf. 
tom.  l.  pag.  148.  nP.  15.  —  Mant  inf.  tom.  i. 
p.    160   n".  2J. 

Leptura\%-maculata.  Fab.  Nov.ffi.  ent.  fars  1 1, 
pag.  34j,n°.  }jf.  Ent.oukifi.  nat.des  ;/i/Leptuhe. 
i^l.  i-fg.  7- 

Leptura  ^-maculata.  Lin.  Syft.  nat  pag.  6 5  S. 
n°.  9-  —  t'aun.fuec.  n".  684. 

ScH A^r î.  Elem.  tab.  iiS.  fig.  :..  —  hon.   tub.  i. 

h-  7- 

Se  HR  A  N  K.   Enum.  inf.  au/l.  p.  151.  «^.  z$6. 

ViLL.  Ent.  tom.    I.  p,:g.  264,  n°  1  z. 

Elle  a  environ  huit  à  neuf  lignes  de  long.  Elle 
eft  entièrement  HOitC;,  couverte  d'ua  duvet  roulla- 
tre.  Le  corcelet  a  dans  Ion  milieu  une  ligne  enfoncée. 
L'tculTon  eft  noir.  Les  éhtrcs  font  livides,  cha- 
grinées ,  avec  deux  taches  noires ,  grandes  Si.  prefque 
quarrces  fur  chaque. 

Elle  fe  trouve  dans  les  dépattemens  méridionaux 
de  la  France. 

Nota.  Nous  ignorons  de  quel  infcde  M.  Fabricius 
a  voulu  parler  dans  ion  nouveau  Jyjîemu  entomo- 
logiii,  fous  le  nom  de  LepturaS-m^iculata.  Nous 
oblerverons  feulement  que  toute  I.1  Ijnonymie  qu'il 
donne  convient  entièrcinçiit    à  l'tfpèce    que  nous 


L  E  P 

venons  de  déciiie  &  que  la  defctiption  q>'ll  donne, 
n°.  ;  1  ,  de  la  Lepcure  4  -  macuL'e  ,  dans  le  même 
ouvrage  ,  convient  également  fort  bica  à  notre 
Ltptwe  quaari-maciiles. 

24  Lepture  quaJri-puftuIée. 

Leptura  qui'.dnpujlic-'ata. 

Lepcura  ni^ra  ,  elycris  mjculis  duabus  remotis 
fcrrugincis.  Fab.  Nuv.  fjft.  ent.  part   x.  pjg.  545. 

Elle  crt:  noire.  Il  y  a  vers  la  bafe  des  élytres  unz 
taclic  ferriigiiieufe  ,  avec  deux  points  marginaux  ,  & 
vers  leur  extrémité  une  autre  tache  qui  io'rae  prcf- 
qu'unc  bande.  L  abdomen  cfl  d'un  foyeux  doré. 

Elle  fe  trouve  en  Suède, 

zj.  Lepturi  (îx-taches. 

LEtTURAJexmuculata. 

Leptura  nigra  elytrh  ceftuceis  ;  fa  fais  tribus  den- 
anteriore  juhinterruptj.  L  l  N.  i>yft. 
t".  II. — Faun.fuec.  n°.  ôSb. 


L  E  P 


5^7 


tatts  nigr 
nai.p.  65 


Leptura  fexmaculata.   F  A  B.   Syft.ent.pig.  197. 

n".  I  I. — Sp.  inf.  tom.  i.  p.  148.  /z".  16. Munt. 

ir.f.  tom,  l.p.  \  60.  /:''.  1(5. 

Scarabeus  elytris  palUdis  ^   nigris  maculis  ph'iis. 

RAj./;y;8!.  rs. 

Leptura  tefiaceo  maculata  nigra  fafiis  tribus  ily- 
trorum  tranjverjis  undulat:s  tiftaieo  Jiavis.  Dec. 
Mém.  inf.  tom.  5, p.  13  5.  n*.  9. 

ScHAEFF./fO.i.  tab.  6.fig.  9. 

Ltftara  Cerambici  formis.  Herest./'.  101.  n".  I  6. 
tab.  x6.  fig.  z6, 

Leptura  Cerambiciformis  nigra  elytris  flavisfafciis 
fibus  nigris  ,  prima  ex  pur.ciis  tranjverjim  pojîtis . 
SCHRANK.    Enum.    inf.  aujl.  p.  IJ4.  /z^.  150. 

Leptura  quadrimaculata.  S  c  O  P.  Era.  carn. 
r.M54. 

Leptura  fexmacutata.  Lin.  Syfi,  nat.edit,  Gmel. 
p.  liji.ry.  II. 

Leptura  Cerarr.b'c  formis ,  L  l  N,  Syfi.  nat.  edit, 
Gmit.  pag.   1875.  "■"•  45- 

Le^^tura  ociomaculata.  LiN.  Syfi.  nat.  edit.  Gmel. 
p.  1874-  n°.  53. 

ScHALLER.  Ai>i-..  der.  hall,  naturf.  gef  i.  p.  195. 
VlLL.  Ent.  tom.  I.  p.  164.  n".  14. 

Elle  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  , 
la  tête  ,  le  corcelet  ,  l'éculTon  ,  l'abdomen  &  les 
pattes  ,  foni  noirs  ,  couverts  d'un  duvet  d'un  jaune 
vcidâtie.  Les  élyties   Ibnt  tellàcées  ;   00  rtmatque 


vers  leur  bafe  une  b.,nde  ondée  .  fottncc  de  pluficurs 
taclics  ov.Uvs,  quelquefois  réunies  ,  quelquefois 
fcpai-cs ,  vers  leur  milieu  ,  une  autre  tache  large  , 
dont  les  bo:ds  font  un  peu  dentés.  Clia^juc  élytre 
eft  terminée  par  une  autre  tache  également  n^ire. 

tllc  fe  trouve  en  Europe.  > 

Nuta.  On  voitpar  notre  ''ynonymie  quï  M.  Gmcliu 
a  décrit  cet  iufeile  fous  troii  noms  diftérens. 

16.  Lepture  interrogation. 

LrPTUEA  interrogation:s. 

Leptura  n:gra  elytris  flavis  ,  linea  longitudinale 
arcnata  ,  maculifque  quatuor  marginalibus  nigris. 
Li  N.  Syfi.  nat.  ;  ag,  658.  n°.  10. — Faun.fuec. 
n".  68,-.— Fae.  N.v.'/y^  ent  pars  1.  pjg.  34f. 
n'\  ^  ^.  Eni.ou  htfi.  nat.  des  inj.  LiVTVB.E,  PI.  l. 
fig-i- 

Leptura  nigra  elytris  fuf-O flavis  :  maculis  o£la 
nigris.  Uddm.  DijJ'.   ;  j.  tab.    i.fig.  l. 

El'c  eft  d'une  grandeur  moyenne.  Elle  eft  noire. 
Les  élytres  font  fauves  ,  avec  une  ligne  noire  ar- 
quée vers  la  (uture.  La  convexité  elt  interne  il  y 
a  deux  taches  vers  le  bord  extérieur  qui,  quel- 
quefois ,    font  réunies  avec  la  ligne  arquée. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

ly.  LtPTURE  iiiarginelle. 

LcrTURA  marginella. 

Leptura  nigricans,  elytris  futura ,  maculis  duabus 
marginalibus  apiceque  flavis,  Fab.  Nov.  fyfi.  entt 
pars  i.  pag.  346./:''.  36. 

Elle  leflemble  beaucoup  à  la  Lepture  inteiroga- 
tion,  La  tète  &  le  corcelet  font  noirs,  couverts 
d'un  trés-légcr  duvet  cendré.  Les  élytres  font  gla- 
bres j  avec  la  .'uture  noire  ^  deux  raches  marginales 
&  l'extrémité  fauves,  avec  un  point  noir. 

Elle  fe  trouve  en  Italie. 

iS.  Lepture  fept-points. 

Leptura  feptempunBata. 

Leptura  nigra  thorace  tefiaceo  :  punclo  nigro  co-' 
leoptetis  tefiaceis  :  punBis  feptem,  Fab.  Nov.  fyfi. 
ent.  pars  1.  p.  346,  /;'.   58. 

Le  corps  eft  petit  &  grêle  comme  celui  de  la 
Lepture  rolhée.  Les  antennes  font  noires.  La  tète 
el^  noire  ,  avec  une  grande  tache  frontale  teftacée. 
Le  corcelet  eft  teitacé  avec  un  point  noir  dans 
(on  milieu.  Les  élytres  font  lilfcs  avec  un  poinc 
commun  &  antérieur  &  deux  autres  femblables  vers 
l'extrémité.  Le  corps  eft  noir,  l'abdomen  tclUcé  &: 
les  pattes  noires. 

Elle  fe  uouve  en  Hongrie, 


5i8 


L  E  P 


1').  Leptu-ie  douze-ta'-ln;?. 
L^PT-jRi   d^odeclm-macuLita. 
•lytrs    û.vls  :   ; 


48.  1". 


i'hfl.n^^ri 


■  Mant. 


Leptua  ni^ra 
TAB.Spcc.  inj'.  com.  i.p.i 
ttiin.   I.   fJ^.    i(>0.  n" .  i-j. 

E!!e  eft  un  peu  plus  grande  que  la  Lepture  fix- 
tachcs.  Le  coips  clk  entièrement  nuir.  Les  clytres 
font  liiles,  gl^bl■es  ,  fauves,  avec  (îx  tnches  noires, 
dont  la  premièie  vers  l'ccullon  ,  la  leçon  je  vers  le 
borj  extérieur  Ij  troifièuic  plus  urande  &  oLion- 
guc  ,  pioche  du  bord  intéiuur  ;  la  ijuatiième,  vers 
le  bord  externe  ^  la  cini-iuième  ,  dans  le  milieu  ,  & 
la  lixième    vers   la   pointe.   Les  pattes  font  noires. 

Elle  fc  trouve  en  Sibîrie. 

30.  Lepture  atténuée. 

Leptura  iittenuatu, 

Leptura  elytris  atténuons fafù'is  qu.MU.or  nigris  , 
peaibus  tejluceis.  Lin.  Syjl.  nuCpag,  639.  /2^\  13. 
— Fuun.fiec.  n".  6  8  8.   " 

Leptura  actenujtJ.  Fab.  Sy\}.  cnt,  p.  19^.72".  12, 
— Spcc.  inf.  !om.  i.  pag.  248  n^.  18. — Munc.  inj 
tom,  i.pug.  lÉo.  n°.  iS.  Ent.  ouh.jh  nac.  des  mj. 
Lepture.  F/.  i.fig.S. 

Prionus  attenuutus.  ScoP.  Ann.  hifl.  ndt.  ;.  99.  66. 

SCHAEFF.  hon.  tjb.  ^9-fig-  6. 

PODA.  Muf.gru.  p.  18. 

ScHRANK.   Enum,    inf.  auft.  p.    15e.  n" .  195-. 

Elle  eft  très-attenuée  pollériearcment.  La  tête  ,  le 
corcelet  &  la  poitrine  noirs.  L"abdornen  fcrrugincui 
avec  l'extrémité  noire.  Les  éiytres  font  fauves  avec 
quatre  bande<;  noiies.  Les  bandes  des  élyties  valent 
fur -tout  la  prE-mièrc  ,  qui  manque  quelquefois  ou 
qui  eft  interrompue. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

;i.  LïrruRE  méridienne. 

Leptura  meridiana. 

Leptura  ihorace  fubfplnofo  ,  elytris  fjftigiatis  , 
peHore  uiitn:c.  ¥Aa.î\ov.  Jyjl.  ent.  purs.  1.  p.  341. 
a°.  I  I. 

Ste:ocorus  meridianus.  F/.E.  Syft.  ent.  p.ig.  178. 

n".  I- — Sp.  inf.  tom.  j.  p.  225.  n".  1. Muni.  inf. 

tom.  l.pug.  143.  n".  ,. 

Cerairbix  meridianus  thorce  fubfplnofo ,  elytris 
fubfufii.iaiis  fufcis  untice  fjlace  s  ,  peaore  nitente. 
Lin.  Syli.  nat.  pag.  650.  n" .  47.  —  Faun.  fuec. 
n".  648. 

Sttnocorus  e  fafo  niger  ,  f^moribus  rufis  ,   arti- 


L  E  P 

cuUs  nigris.  GEOlf.   IJ-J.  i..f.   tom.    t.   pag,    iij 
/i".  3. 

Le  Stencore  à  genoux    noiis.  Geoff.  Ib. 

CiTumbix  e'ytris  fpadiceis  ,  ventre  urgetteo.  Raj, 
/■V-'^é.  i. 

Leptura  fufco  cinereo,  thcrace  fpinofo  ,  fmoribus 
rufis  apice  nigris  cori  ore  /ubtus  alterne  ,  ubuuminis 
upicerufo.  Dec.  Ment.  inf.  lom.  ^.p.  joç. 

ScHAEFF.  Icon.  lab.  3.  fig.  15,  tab,  ii.fg.  4.  6* 
tab.  179.  fig.  3. 

Stenocorus  geaiculutus.  Foorc.  Ent.  par.  i, 
pag.  86.  n°.  5. 

Cerumbix  meridianus.  Vill.  Ent,  tom,  i.  p.  15  5. 
1°.  17. 

Elle  a  environ  huit  à  dix  lignes  de  long.  Les  an- 
tennes (ont  fauves  a  leur  baie,  noires  a  leur  extré- 
mité. La  tète  e(t  noue,  couverte  d'un  duvet  roul- 
tâtre.  Les  parties  de  la  bouche  lont  fauves.  Le 
corcelet  tit  atténué  antcrieuiement  ,  armé  de  deux 
tubercules  latéraux,  obtjs  j  il  ell  noir  avec  des  reflets 
doiés  ,  produits  par  un  d-uvct  tdullâtre.  L'écuilon  ell 
noir.  Les  éiytres  vont  en  s'ainincilfant  vers  i'estré- 
mité  ;  elles  font  fauves  ,  quelquefois  brunes  dans 
les  m.îles  ,  avec  des  reflets  argentins.  Leur  exrrémité 
eft  fouvent  noire.  La  poitrine  eft  noire  ,  couverte 
d'un  duvet  foyeux  ,  ferré  ,  qui  la  fuit  parnître 
comme  dorée.  Le  ventre  eft  fauve.  Les  pattes  lonc 
fauves  avec  les  genoux  fi:  les  tarfes  noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  fur  les  fleurs. 

j2.  Lepture  unicolor. 

LufTUR.i  unicolor. 

Leptura  iota  atra  ,  thoracc  ar.tice  attenuato  ,  pof- 
t'ce  muconaio  elytris  truncaiis.  Ent.  ou  kijl.  nul. 
des  inf.  Lepture.  PI.  i.  fig.  4. 

Elle  a  environ  fcpt  lig\  es  de  long.  Elle  eft  entiè- 
rement noire  ,  un  peu  foyeufc.  Les  antennes  fonc 
noues.  Le  corcelet  eft  aminci  antéricuremenr  ,  mu- 
croné  &  élaigi  poftérieureincnt  ;  il  eiï  d  un  noir  plus 
mat  que  le  rciie  du  corps.  Les  éiytres  vont  en  di- 
)  minuant  veis  l'extrémité  &  font  tronquées.  Les 
pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Suède, 

3  3    LEpture  épcronnée. 

Leptur.j  calcarata, 

Leptura  nigra  coleoptris  àttenuatis  favis  ,  fafciis 
qu.iruor  n'gr.s  ,  anteriore  puiciata  ,  jecunda  inter- 
ruyla  ,  tibiis  pofiicis  bidintatis.  1  as    Nov.jyft 


pars   i.pag.    ;47-  «    •  4'- 
LlPlUKE.  P/.    l.  fi^.    I.  <i.    à. 


ou  hijî.  nat.  ces  inf. 


L  E  P 

Stenocorus  r.'[,ci  ,  (tytr'is  tefl.ueo  fîavîs,  -un{J!s 
duo'us  ,  crucc  f>l.  ilq..e  rirn^.  GtofF.  Hj.  i.f. 
to:n.   i.  p.   124.    '■'■  5. 

Le  Srcncorc  jaune  s  bandes  iioirc<i.  Gf.off.  I'j. 

Sur.o^o'iis  ru^c^s.  l-ov i\C,  Eni. pur.  l.p'g-  86. 
n°.  f. 

Elle  a  ùx  à  fcpt  l'^ne<;  de  loi''^.  '^e*  antennes  font 
de  U  long  leur  du  coi^i!.  :  cJes  font  iumic;  ^vec  la 
ba'c  de  tha  jue  aticle  jaune.  Li  tèu-  t[i  noire  , 
aloiig^e.  "  a  b,>uclie  cil  Uuve.  Le  corcc'ct  ,  a  poi- 
trine \  '.'dSdomen  (oi-tmuri,  couverts  d  un  duVL-t 
jauiùtic.  !  corcc'ct  cfttrts  atténué  antéiieiircnient, 
il  a  deux  tube;cu!es  latéiaux  Lesélytic«  fontiaune-, 
avec  ijuaiie  bandes  10  res.  La  preiii.ère  t(l  t'orniiV- 
par  cin]  taillJS  ,  don  deuï  il^is  avjncéescjue  cciles 
da  milieu,  font  lareiales ,  cc'le  du  i;t  lieu  elt  coti- 
mune.  La  fecon  Hc  bande  cit  i.uorroiii|ue  vt  r^  la 
future.  La  troilicme  cil  entière,  La  i|natrii';me  ter- 
mine les  élytrcs  (|ui  foni  ttonni'es.  l-a  futue  c(t 
nrire.  Les  pattes  font  fauves  avec  les  taifc  &: 
l'cïtrmiié  des  jambes  noirs.  Leï.rrmité  des  cuille. 
polléncures  elT:  éu^alement  noire.  L;s  jj.ubes  po(- 
téricures  font  armées  de  deux  luDcrcuks  a  leur 
bafe   interne. 

Elle  fe  tr>>'.!ve  aux  environ^  de  Paris  fur  les 
fituts  &  [ia'tiColiereiii'--nt  fur  les  ronces. 

54.  Lepturf  fubcpineufe. 
Lf-Ftui'.i  fuûfpincfa. 

LevC'ura  nig'-.i  co  'eoptris  tejldceis  fufciis  qU'jtuor 
rtlg'is  ;  aniC'io'e  pu-Mjta  ;  ante.inis  pcaihjque 
fi. vu  Fab.  Njv.  Jyjl.  cnt.  pars  1.  pag.  547. 
«".41. 

Lc/:ura     arrr.jta,  HrR?ST.    Arch.   inf.   tab   16. 

Leptura  armata.  LiN.  Syjî.  nat.  éd.  G-nel. 
pjg.  ■S71.«<'   44. 

E  le  a  le  port  &  la  grandeur  de  la  Lepture  épe- 
ronnée  ,  mais  elle  en  diffère  cllcnticilcateut.  Les 
antennes  font  fauves  avec  f ixttémité  de  chaijue  ar- 
ti.lc  un  peu  roiie.  la  tète  elt  noue  avec  une  bande 
fiO'ira  c  fauve.  Le  corce^tt  e.i  noir  prefsjue  fpineux. 
Les  élytres  foi't  fétacée» ,  édiaucr-es  a  leur  ex- 
trémité, mar.|..ces  de  cju-itre  bandes  noires.  La  pre- 
mine  elt  foimée  de  cinq  points  roirs,  les  trois 
autics  fmt  entières.  Les  pattes  font  fauves  aved'ex- 
trém-té  des  tuilies  polléi  icuies  noires.  Le  corps  clV 
ro'i  avec  des  rcriets  doiés.  L'abdomcu  a  trois  de 
fes  anni  aux  jaunes. 

El  e  fe  trouve  aux  environs  de  Kiel. 

55.  Lepture  linuée. 
LiprvRHJinujia, 


L  E  P 


V9 


Lepturan'igra  elytris  mue  il  s  àualus  j-Mnaifque 
du.t>^s  fluvis.  Fa  ti.  Nuv.  Jjfi.  e.it.  pas  x.  p.  J47. 
«-'•  45- 

E'Ic  rclTemb'e  beaucoup  aux  préc  Mentes  {,h-~pt, 
cpeion.et  ij  Lepc.  Joi,ép„u..Jc.  )  ,.^uf  la  fjiM,e  &C 
ia  giaiideur.  L.s  auteiwics  loiu  luiiisavec  la  bafc 
de  cna.jue  aticle  fauve.  Les  1  lyres  font  lilles  , 
noires  ,  avec  une  g-ai.ie  tache  ûive  li.'uce  à 
leur  ba'e  dans  le  nnleu  de  fon  bord  interne  ; 
une  féconde  plus  j;rdndc  dans  leur  milieu,  cjiii  ne 
touche  point  le  b^id  cxiéneur  6i  i]iii  e/î  diJaiée 
ver*  la  liuure.  £11  outie  deux  (Onits  fauves,  dont 
"un  vers  la  pointe  de  la  fca>ade  tache  ,  &  l'autre 
ddtis  le  milieu  des  clytres  vers  leur  c.tiéni  lé.  Le 
corps  elt  noir,  avec  trois  anneaux  de  I  .l'.d.i'ueii 
raaves.  Les  pattes  font  fauves  ,  Icxtrcuiué  des 
cuilics  polléiieurcs  ell   noire. 

Elle  fe  trouve  à  KkI. 

56.  Lepture  OjUadrifafcie'c. 

Leptura  quuunfuàata. 

Lcptura  nigra  elytiis  tcftuceis  :  f.:fc'iis  quatuor 
dencutis  nigrn.  LiH.  ^yj}. 'lut.  pu^.  6 j<j.  n.  li.— 
i-au^.Ju^c.n-.OiJ. 

Lcptura  quujri-jafciata.  FaB.  Syjl.  eut.  pag.  19;. 
n".  13.— -:>/'. c.  i:j\tom.  i.  pag.  148.  n° .  19. — 
Muni,  inj.iom.  l.fug.  1  60.  n°.  i-i/.  E..t.uu /i.fl.  nut, 
des  inf.  LeptUke.  tl.  i.fig.  17.  a.  i. 

Leptwa  ocio-macul ita  nigra  mûculis  q;ar!ior  J!j~ 
vis  iafinoulo  £.y:'0.  DiC.  i^hm.  inj.  tum.  ^.  p.  i  j  i. 
11°.  S.  tuj  ^.-fii,.  I  I. 

C€ram!)ix jaci^ius.  Sec  p.     Ent.    carn.n".  I71,. 

ScHAEFf.  l.o-i.  fj/i.  S9-fis-  6' 

ScHKANK.  Enum.iif,  aujl.p.    ijS.n».  2.J4. 

ViLL.  £nf.  fo.7;.  I.f.  iCf.  /j°.  1%. 

El  e  cil  à-pcu-piès  delà  grandeur  de  la  î^eptu-c 
atcnuée  a  latj.icllc  elle  leilcmblc  bcauco.ip.  L  le  eit 
entièrement  noire.  Les  ciytres  lont  marquées  de 
tjuarre  bandes  fcirugiiieufe»  ondées.  L'eici^inits  elt 
nuire. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  fut  les  flcu:s. 

37.  Lepture  dorée. 

Leptura  auruUma. 
j        Lepturj  utra   thoracis  ma<-gtne  antic3  pojl'.'ojue 
aareis  ,   clytùs    ie(tai.eis  jujciis  quatuor  JiTipl  cij^s 
nigtis.   i-AB.    Njv.  Jjfi.    eat,   pars  i.  pug.    548. 
/J".4J. 

Elle  reffmble  beaucoup  à  la  Lepture  qnadri-f^f- 
ciée  ;  ma  s  cl,e  elt  un  p>;ii  plus  petite.  Le  cwicelec  elt 


r.  Le  burd, 


.■ur  elt  ci:i 


■iFs 


dotés.  Les  élyttes  loin  Llies ,  échancrécs  a  leur  ex- 


520 


L  E  P 


ttcmiLe  ,   teflacccs ,    avec  quatre  bandes  noires  non 
/     dentées.  Le  corps  cft  noir.    Les  anneaux  de  l'abdo- 
men ont  leur  bord  blanc.  Les  pattes  font  couleur  de 
poix.   La  bafe  des  cuiffes  eft  noire. 

Elle  fe  trouve  à  Kiel, 

38.  Leptore  douteufe. 

Leptur.4  dubia. 

Lepiura  nigra  fubvillofa  elytris  tefiaceis  nigro 
punciaùs  ,  peiibus  nigris,  Fab.  Spec.  iiif.  tom.  i. 
pag.  i^^.n?,  10.  —  Mant.  inf.  tom,  1,  çag.  160. 
n".  30. 

Le  corps  eft  entièrement  noir  ,  avec  des  reflets 
fauves,  produits  pat  un  duvet  de  cette  couleur.  Les 
ëlytres  font  glabres ,  teftacées  ,  avec  trois  petits 
points  noirs  vers  leur  bafe  ;  l'intermédiaire  eft  le 
plus  antérieur;  un  autre  point  plus  grand  vers  leur 
milieu;  enfin,  un  autre  petit  vers  leur  extrémité. 
Les  pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Sibérie. 

Du  cabinet  de  M.  Bancks. 

39.  LEPTUREfix-guttée. 

LEPTURAfexguttata. 

Leptura  nigra  elytris  maculis  tribus  flavis. 
Y A'&.Syft.ent.  p.  195.  n°.  1^.— Sp.  inj.  tom.i. 
p.ià,9.  «*.  21. — Mant.  inf.  tom.  i.  p.  \ùo.n°.  31. 
Ent.   ou   ki/l.  nat.  des  inf.  Lepture.  Pt.  i.fig.  12.. 

Herbst.  Arch.  inf.  tab.  z6.  fig.  !<;. 

Elle  eft  à  peu-près  de  la  grandeur  de  la  Lepture 
atténuée.  Elle  eft  entièrement  noire.  Les  clyttesfont 
marquées  chacune  de  trois  taches  fauves.  L'anté- 
rieure cft  fituée  à  la  bafe  vers  la  future  3  les  deux 
autres  font  dans  le  milieu. 

Elle  fc  trouve  en  Allemagne. 

40.  Lepture  ttifafciée. 
Leptuha  trifafciata, 

Leptura  atra  ,  elytris  fafcils  tribus  flavis  ;  ante- 
r'ore  interrupta.  Fab.  Nov.fyfi,  ent.  pars  l.p.  349. 
n°.48. 

SCHAEFP.  Icon.  lab.  }9.  fig.  lO. 

Elle  a  le  port  des  précédentes  (  Leptures  fexguttée 
(f  douteufe).  Les  antennes  font  cendrées,  noires  à 
leur  bafe.  La  tête  &  le  coicelet  font  noirs.  Les 
élytres  font  noires  avec  trois  bandes  fauves.  La  pre- 
mière eft  formée  par  deux  points  ;  la  féconde  eft 
dentée  antérieurement  3  la  trailième  eft  arquée.  Les 
pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 


L  E  P 

41.  IirTURE  luteicorne. 

Leptvra  lutcicornis. 

Leptura  lutea  thorace  lineisduahus,  elytris  fafciis 
quatuor  nigris. 'S A-&,  Syfl.  ent.  pag.  197.  n" .  y. — 
Spec.  inf.  tom.  l.  pag.  14g.  na.  14. —  Munt.  inf. 
tom.  ï.pag.  160.  n".  24. 

Elle  a  le  port  de  la  Lepture  atténuée  ,  mais  ells 
eft  trois  fois  plus  petite.  La  tète  eft  jaune ,  ainli  que 
les  antennes  qui  font  courtes.  Le  coicelet  eft  jaune^ 
atténué  antérieurement,  avec  deux  ligues  noires  lon- 
gitudinales. Les  pattes  font  fauves  aVec  un  anneau 
noir  fur  les  cuifles  poftérieures. 

Elle  fe  trouve  en  Caroline. 

42.  Lepture  foyeufe. 

Leptura  fericea. 

Leptura  viridi  arulea  elytris  fubfa[liiiatis.  Lin. 
Syjl.  nat.  pag.  658.  n».  8.  —  Faun.fuec.  n».  6gj. 

Leptura  fericea.  Fab.  Syfi,  ent.  pag,  I98.  «".  J  J  ,. 
—  Sp,  inf.  tom.  l.p.  14.9.  n°.  12.,^  Mant.  inf, 
tom.   I.  pag,  16c.  n".  32. 

ScHAEFF. /fon.  tab.  i^.fig.  I. 

ViLL.  Ent.   tom.    I.  p.  l6i.  n°,    il. 

Elle  eft  d'une  grandeur  moyenne,  d'un  bleu  bril- 
lant. Les  antennes  font  noires,  à  peine  de  la  longueur 
du  corps.  Les  élytres  font  poniluées  ^  ftriées  pref- 
qu'en  pointe. 

Elle  Te  trouve  en  Europe. 

45.  Lepture  boufFone. 

Leptur.*   morio. 

Leptura  thorace  orbiculato ,  corpere  toio  atro  ni- 
tido.YAB,  Nov.JyJt,  ent.  pars  2-. pag.  349. /!«.  50. 

Elle  reffemble  beaucoup  à  la  Lepture  collier,  Se 
elle  diffère  beaucoup  de  la  Lepture  atre,  par  foa 
corcelet  qui  eft  orbiculaire  &  bolfu.  Elle  eft  entière- 
ment noire,  luifante. 


Elle  fe 


trouve  en 


Suède. 


44.  LbPTURE  bifafciée. 

Leptura  bifafciata. 

Leptura  nigra  elytris  flavis  puncl'is  quatuor  faf 
ciifque  duabus  pofiicis  nigris. 

Elle  cft  un  peu  plus  large  que  la  Lepture  atténuée. 
Les  antennes  font  filiformes  ,  plus  courtes  que  le 
corps  ,  noires  avec  le  fécond  ,  le  troilicme  &  le 
quatrième  articles  jaunes.  La  tête  ,  le  corcelet , 
l'écufton  &  le  dcllous  du  corps  font  noirs.  Les 
élytres  font  d'un  jaune  pâle  avec  deux  petits  points 
noirs  fur  chaque  j  une  bande  poftéricuic  &  l'extré- 
mité 


L  E  P 

mité  noirs.    Les  cuilTcs  ,  l'cxtrémitc:   des  jambes  & 
les  tarfcs  l'ont  noiis.  Le  lelk  des  jambes  cft  jaune. 

Elle  fe  trouve    en   Alic. 

Du  cabinet  de  M.  Holthuifen, 

4J.  Letture    huméralc. 

Leptura  humcralis. 

Leptura  n'gru  humeris  ahdomineque  ferrug'intU . 
FaB.  Niant,  iiif.  tom.  l.  p.   lyS.  n°.  i^. 

Elle  redcmble  à  la  lepture  qiiadiiguttée  ,  mniç 
elle  clt  la  moitié  plus  petite,  la  bafe  extérieure  des 
élyties  S:  l'abdomen  font  ferrugineux.  Les  pattes  font 
noires. 

Eile  Ce  trouve  enAllemâj;r.e, 

46.  Lepture  écufibnne'e. 
Leptura  fcutellau. 

Leptura  nigra  fcutello  alho.  Fa b,  Spec.  inf.  tom.  r . 
pag.  147.  n^.  10.  —  Mant.  inf.  tom.  i  .  p.  T59. 
n".  iG.Ent.  ou  hi/l.  na!.  des  inf,  Levtvre.  P^.  I. 
fis-  II- 

\'lLt.   Ent.  tom.   1,  pag.    lyy.  «°.  49. 

Elle  efl  entièrement  noire.  L'e'cuflbn  feul  efl  blanc 
ou  fauve.  Les  élytres  font  échancrées  à  l'extrémité  ; 
l'abdomen  efl:  couvert  d'un  duvet  vgentin. 

Elle  fc  trouve  en  Italie  &  dans  les  dé^artepens 
méiidionaux  de  la  France. 

47.  LirruRE  futurale. 

Leptura  futuralis:  • 

Leptura  cinerea  elytris  teflaceis  :  futura  nigra. 
FiB.M<i'i[.infitomi,p.i^<).n°.ii,        .,,      ' 

Elle  efl  un  peu  pli}»  grande  que  la  Lepture  atre. 
Les  antennes  font  teft'acees  ,  noires  à  l'exirémité. 
La  tète  ,■  le  corceler  &  l'abdomen  fcjnc  couverts.i'qn 
duvet  cendré.  Les  clytrcs  font  lill'cs  ,  rcftactes  ,  avec 
la  future  noire.  Les  pattes  font  roulfes  5:  les  gcnoiix. 
noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe.  -:    ,-.,;.-.■ 

^.-S.LiPTUKETdioomè.   '■  i    -■■■*•".'     'i  (.^îî'v"- 

.-.  .X  ."n  ;-.r.'iiU.  .wi-jiiés'!     . 
Leptura  ruficornis. 

Leptura  nigra  antennispedîiuf^itéhiJl^;fWs.Spéc. 
inf.  tom.  i.  p.  247.  n^.  U. —  Miint,^inf.,  lom.  i. 
p.  ly?. /z°.  18.  ■ 

Elle  efl  noire  avec  un  duvet  jaunâtre  ,  foyeuf. 
Les  antennes  S:  les  pattes  font  roulfes.  Les  cuifTes 
poftérietires  font  rioircs  à  leur  extrémité;  Il'en'^fl 
quelquefois  de     même  des  autres  cuiffes.      ■     'à.'-'i 

Elle  fc  trouve  en  Italie.  :    m> 

Hift.  Nat.  Infectes.  Tom.  FIL 


5ÎÏ 


L  E  P 

49.  Lepture  luride. 
Leptura  lurida. 

Leptura  ferruginea  e/ytris  teftj'às.  FaB.  NoV. 
fyfi.  ent. pars.  i.  pag.  545.  n".!^. 

Elle  eft  plus  petite  que  la  Lepture  ccufTonnée.  La 
tête  &:  le  corcclet  l'ont  roux,  immaculéï.  Les  ély- 
tres font  teflacées.  Le  corps  eil  roux.  Les  cufcles 
font  noires, à-leur  extrémité. 

Ey«  fe  trouve  dans  la  for^t  noire. 

5:0.  Lepture  bordée. 
Leptura  marginata,- 

Le;turd  nigra  e'ytrorum  matgine  libiifque  poflicis 
riifis.  Fab.  6pec.  inf.  tom.  i.  p.  147.  «".  i^.-—^ 
Mant.    inf    tom.    1.    pag.    lyg-  n" .  uj. 

El!  eft  entièrement  noire.  Le  feul  bard  des  élytres 
cil  obfcur.  Les  jambes  pollérieurcs  font  rouiles. 

Elle  fe"  trouve  en  Noiwcge. 

51.  LrrTURE  collier. 

Leptura  coHaris. 

Leptura  thorace  gloiofo  ahdomineque  rubri s  elytris. 
nigris.  Ljn.  Syjî.  nat. pag,  659. n^.  i(,..U.^i àun.' 
fuic.  n° .  6y  1 . 

.-  Leptura  collaris.  Fab.  Syft.'ênt. pag.  198.  n°.  1  <r. 
■ — Spec.inf.  tom.  I.p.  249.  /i°.  ty.'~^ Mant.  mf, 
tom.  i.  pag.  i6j.  n".  3}.      . 

Se  OP.    Ent.    carn.n".    Ij9. 
;     Leptura  [ufcoLlii  nigra  tlia/rae^ifi^domineque  ru^s. 
■     BzG.   Me  m:  ifiP,  tom.  ^i.i  p.  î^:^:  n°.  11. 

!  Stencorut  niger  tkorace  ru!>/o..GEOY¥.Lif.tom.l. 
^ag,'il%\  n*^}'!'}}''  '  '■'  ■''■  '■■■■-'     '      ■     i.     ■-■ 

î     Le  Stencorenoir  à  corcelet  rouge.  Geoff.  Lid. 

•     ScHAEFF.  L:on.  tab,  s^-.fig-  9-, 

V  iLt.^  Ent.    tom.    I.  pag.    iGj.n".  19. 

■Stencçpus _.fnVffiris^'S..oxi^o,.E,rpc.  j^ar;^} .  tom.  S8, 
*.  u.  ,/  _ 

Elle  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Elle  cft 
noire  j  glabre.  Le  corcclet  efl  oibicuiairc  ,  ferru- 
gineux. Les  éJytres  font  d'un  noir- bleuàti"é  ,  for- 
tement pointillées.  Le  delTous  du  corps  eft  noi^.L'c  " 
ventre^ef^  jaunâtre.  Les  pattgsr  foflt,n^ir^>.o,oM''d 
i    Elle  fe  trouve  en  France.  ''' 

.:  ^  .^.-.oX  -.h  ?:nj3il  sucl'II  :i6  îioij  aonvas  .-iaild 
'   -j'^>'ÇwT*^^x'j^g!Ç^  ,  j';..!  ,riionK.3m3iéi!tia  fu 
eptv.ra  ifFremeu,    ,  ,  '  •  ■    ~'     ■' 

ifyptu/a  tkorai;e£(oJ)Ç>fy  nigro  ,.  dyfris.vioLiceis^'-. 
'       Y  V  v 


Sti 


L  E  P 


a'-domine  rufo.  Lin.   Syft.   nat.pag.  6-^<),  n".  i  J. — 
Fuun.fuec.  n".  6^0. 

Leptura   virginca.    F  a  B.   Syjl.    ent.    pag.    198. 

«°-  17- ■^>«;'--   inf  tom.    I.  pag.    149.   n° .   14. 

— Niant,  itif.   tom.    t.  p.  160.  n".  54.  Ent.  ou  hift. 
tlat,  des   inf.   Lepture.  PI.  ^.fig.  14.  a.  b. 

Leptura  violdcea  nigra  ,  elytris  violaceis  nïtidU  , 
Sdomine  fiavo  rubro.  Dec.  Mém,  inf.  tom.  f. 
pag.  144./!°.  ij. 

Leptura  nigra  ^  elytris  ctrulefcentibus ,  toto  ab- 
domine  rufo.  Gadd.  Dijf.  1.6. 

ScHAïFF.  Icon.  tab.  $%.  fig.  8. 

VuL.   Ent.    tom.    1.  pag.    167.  n°.  18. 

Elle  a  la  même  forme  &  la  même  grandeur  que 
la  Lepture  collier.  Les  antennes  font  noires,  a-peu- 
près  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  &  le  corcelet 
font  également  noirs.  Le  corcelet  a  dans  fon  milieu 
une  ligne  enfoncée.  Les  élytrcs  font  prefijue  d'égale 
largeur  dans  toute  leur  longueur  ;  elles  foiit  d'un 
bleu  violet  &  chagrinées.  La  poitrine  eft  noire.  L'ab- 
domen eft  d'un  fauve  roiigeâtrc.  Les  pattes  fout 
noires. 

Elle  fe  trouve  dans  les  départcmcns  méridionaux 
de  la  France. 

5$.  Lepture  noire. 

Leptura  nigra. 

Leptura  elytris  attenuatis  ,  corpore  nigro  nitido  , 
abdomine  ruhro.  Lin.  Syfi.  nat.  p.  <tj.  1^.  14.  — 
Faun.fuec.n^.Hj. 

Leptura  nigra.  F'Â-^':'Sy/i.  ent.  pag.  197.  «".8. 
—  Spec.  inf.  tom.  1.  ji.i^T.  n^.  ij.  — Mant,  inf. 
tom.  I.  pag.   IJ9.  n".  20. 

' Stenocorus  nigcr  nitidus  abdomine  rabro.  ÇeOfF, 
Hifi.  inf.  tom.  1.  pag,  217.  n" .  ç). 

LeStencorc  noir  à  ventre  fougeâtre.GEOSF.  Ibid. 

Leptura  nigra.  Deg,  Mém.  inf.  tom.  j.pag.  144. 
n^.  14.    . 

Leptura  nigrd.  Schra-nk.  Enum-  inf.  aufl, 
p.  159.  n".  199. 

ScHKii?.  Icon,  tabr^^.fig.y, 

Leptura  nigra,  Vrii.  Ent.  tom,  i,  pag.  166. 
a^.  .7. 

Steno£orus  piceus,   FouRc'  Ent.  par.  i,  pag.  87. 

Ellea  environ  trois  ou  quatre  lignes  de  long.  Elle 
eft  entièrement  noire,  lillé  ,  \es  deux  arigles  pofté- 
rieures  ducorcelet  font  très-aigus.  Les  éiyires  font 
atténuées,  finement  pointiliées.  Le  delfous  du  corps 
,cû  noir.,  couvert  d'un  très-peti^  duvet  «ndié.  Les 


L  E  P 

trois  ou   quatre  derniers  anneaux    du   ventre  Tont 
d'un  rouge  brun. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 


Efpeces 


moins  connues. 


I.  Lepture  quadtinotée, 

Leptura  x^uadrinotata. 

Lepture  d'un  noir  jaunâtre  ,  blanche,  velue  en» 
deflbus  j  élytres    avec   deux   taches  aurores. 

Lfptura  nigra-flavicanti  ,  fubtus  albido-villofa  , 
elytns  maculis   duabus  aurantiis. 

Leptura  nigra-flavicanti  ,  fubtus  albido-villofa  , 
antennis  baft  fufcis ,  fcmoribus  bafi  ferrugineis  , 
elytris  punÛatis  :  maculis  duabus  aurantiis.  Lin. 
Syjl.    nat.    edit.    Gmtl.  pag.    iSjj.n'^.  jo. 

Herbst.  Arck,  inf.  7.  pag.  17I.  n".  11.  tab.  4f. 

h-  '3- 

Elle  eft  d'un  noir  jaunâtre.  Lededous  du  corps  eft: 
blanchâtre  &  velu.  Les  antennes  font  brunes  à  leur 
bafe.  Labafe  des  cuilfcs  eft  fcrrugincufe.  Les  élytres 
font  pondtuécs  avec  deux  taches  aurores  vers  leur 
bafe. 

Elle  fe  trouve  aui  environs  de  Berlin. 

Z.  LîPTUREdeSchaller. 
LrpTi/SiA  fckalkri. 

Lepture  bruue ,  quatre  taches  rou/Tes  à  la  bafe 
des  élytres. 

Leptura  fafca  ,  efytrorum  baft  macuUfque  quatuor 
■rufis.  Lin.  Syft.    nat.  edit.  Gmel.  p.  1874.  n^ .  $4. 

•     ScHALLER,  Abh.  der  kall. naturf.  gef,  i.  p.  195. 

ScHAEFF.  Icon,  tab.   i8t./^.  4. 

Elle  cft  de  la  grandeur  de  la  Lepture  mé'Ianure-ç 
elle  eft  noire.  La  bafe  des  élytres  cft  marquée  de 
iquatte  caches  rouffcs. 

I     Elle  fe  trouve    en    Europe    fur    les    fleurs    du 
ptunier  fauvage. 

(Nota.)  Neferoit-ce  pas  la.  Leptura  qtiadriguttatt 
ide    Fabricius.  Mant,  n°.  Il  i 

3.  Lepture  rufîpède. 

Leptuka  rufipes, 

Lepture  noire  j  pattes  roulTes  ,  euifl'es  noires  à 
Jeur  bafe. 

Ltptura  nigra pedibus  rufis  femoribus  baji  nigris\ 
ï^iN.  Syfi.  nat.  edit,  Gmel. pag.  1875.  «"•  S^- 

ScHAiiEB.  Aihf  dcr.  hall^  naturf  gef  i,  p.  19g. 


L  E  P 

ScHAEFF.  T.  on.  tab.  u-fig-  > 

Elle  cft  de  la  grandeur  de  la  Lepftjre  haftée  ; 
elle  cil  noirâue.  Lcs  latces  font  louffes.  Les  cuifles 
font  noires  a  leur  bafe. 

Elle  le  trouve  en  mai  fur  les  fleurs  de  Noirprun  , 
rhamnus  ca.ku;iuus,ài^  Corncuillei  cornus  fanguinea. 

4.  Lepture  printanière. 
Leptur.4  vema. 

Lepture  noire  ;  pattes  antérieures  roufTâtres. 
Leptura  nigra  ,  libiis   anterioHius  fuLvis.   LiN, 
Syli.  liât.  éd.  Gmel.  yag.  l874'  «"•  59- 
MuiL.  Zool.dan.prod.  p.  94.  n" .  lojj. 
ScHAEFF. /<:on.  fdi.  Si.fig-9- 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Lepture  noire;  elle 
eft  noire.  Les  paues  antérieures  font  roullàtrcs. 

Elle  fe  trouve  en  Danemarck. 

j.  Lepture  de  Scopoli. 

Leptora  ScopoUi. 

Lepture  avec  le  bord  de  l'abdomen  &  du  corcelet 
rouge  ;  ilyrres  teflacées  ,  avec  l'extrémité  &  la 
moitié  poliérieure  du  bord  noir. 

Leptura  abdominis  thoracifque  margine  poficriore 
Tubro  elytris  lejlaceis  pellucidis  aiienuaiis,  ApUe 
£"  margine  infra  médium  nigro.  LiN.  Sy[i  nat.  éd. 
Gmel.pag.  1  874.  «<".  j8. 

ScoP.  Ann.  Iti(l.  nat.  j,  p.  100.  n".  71, 

Le  bord  poftérieur  du  corcelet  &  de  l'abdomen  efk 
noir. Lcs  élytres  font  teltacées,  brillantes,  atténuées; 
lenr  extrémité  eft  noire,  ainft  que  la  partie  pofté- 
tieuredc  leur  bord. 

Elle  habite  dans  la  Carniole, 

é.  Lepture  lunulée, 

Leptura  lunulata, 

Lepture  noire;  une  bande  jaune  derrière  le  corce- 
let ;  deux  lunules  fcrrugineufes  fur  les  élytres. 

Leptura  nigra  thoraie pofletius fafcia\anguftajlava, 
elytris  lunutis  duabus  ferrugineis.  LiN.  Sy(l.  nat. 
tdit.   Gmel.pag.   1875.  n''.  9*. 

SvcEDERUS.  Nov.  aH.fiockh.  8.  1787.  3.  n".  518. 

Elle  rcffemble  à  la  Lepture  mélanure,  mats  elle 
eft  un  peu  plus  giandt-.  Elle  eft  noire.  Le  corcelet 
a  porterie urcment  une  bande  jaune  ,  étroite.  Les 
élytres  font  marc|uées  de  lunules  fcrrugineufes. 

Elle  (e  trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance. 


L  E  P  525 

^.  Lepture  de  deux  couleurs, 

Leptura  bicolor, 

Lepture  ferrugineufe  ,  pâle  ;  yeux,  élytres  j  aile.', 
&  face  fnpcrieure  de  l'anus  noirs. 

Leptura  pallide  ferruginea  ,  oculls  ,  elytris,  alis 
&  ano  fupra  nigris.  LiN.  Syfi.  nal.  edit.  Gmel, 
p.  1875.  n".  9,7. 

SwiDERUS.  Nov.  aSl.  ftockh.  8.  1787.  j,  «''.  j, 
I?. 

Elle  reiïemble  à  la  Lepture  atténuée  ,  mais  elle 
eft  plus  petite.  Elle  eft  d'un  ferrugineux  pâle  j  les 
yeux,  les  élytres  &  les  ailes  font  noirs. 

Elle  fc   trouve  dans  l'Amérique  feptentrioBalc. 

8.  Lepture  vittée. 

Leptura  viltata. 

Lepture  pâle ,  teftacée  ;  antennes  annulées  de 
brun  ;  élytres  noires  ,  ponûuées  ,  avec  quatre 
bandes  fauves. 

Leptura  pallide  tefiacea.  Antennls  fafco  annulatis , 
elytris  nigris  punclatis  :  vittis  quatuor flayis.  LiN, 
Syfi.  nat.  edit.  Gmel.pag.   \Sy$.n°.^i. 

Svt/EDERUS.  Nov.acî.Jlohh.  8.  1787.  i.n?.  3.  10, 

Elle  a  le  port  &  la  gr.indcur  de  la  Lepture  fix 
taches;  elle  cft  d'un  tcitacé  ['."ile.  Les  antennes  fo-u 
annulées  de  brun.  Les  élyttts  font  noires ,  ponftuécs, 
avec  quatre  bandes  fauves. 

Elle  fe  tiouvc  dans  l'Amérique  fcpcentrionale. 

9.  Lepturï  Rulfe. 

LEPTl/RARuJJIca. 

Lepture  noire  d'un  blanc  velu  ;  élytres  jaunâtres 
avec  cinq  taches  Si  une  ligne  moyenne  noires. 

Leptura  nigra  albo  villofa  elytris  flavefcentibus  f 
maculis  quinque lincaquemcdia  nigris.  LiN.  Syft.  nat, 
edit. Gmel.  p.    187J.    n"^.  46. 

Herbst,  ./4«A.  inf.  5.  p.  loz.  n''.  17.  tah.  16, 

h-  ^7- 

Elle  eft  noire,  couverte  d'un  duvet  blanc.  Lcs 
élytres  font  jaunâtres  avec  cinq  taches  noires  fuc 
chaque  5:  une  ligne  moyenne.  Les  antennes  &:  les 
pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Ruïlie. 

10.  Leptore  pattes  noires. 
Leptura  nigripes. 

Lepture  noire;  élytres  d'un  jaune  d'ocre'obfcur. 
Pattes  noires. 

V  V  V  2. 


;m 


L   E  P 


Leptura  n'gra  e'.ytris  obfcure  favo  tejlaceîs  pei'i- 
bus  nipns.  LiN.  Syfl.  rtdC.  edlt.  Gmel.  p.  1874. 
n'.  60" 

Leptura  nigri/ew.  Dec.  Mem.  inf.  tom.  j.  p.  l  56. 
n^.  I  Z. 

Elle  a  fept  lignes  de  long.  Les  antennes  font  plus 
courtes  que  le  corps  ;  elles  Ibnt  noires  ainfi  que  le 
reilc  du  corps.  Les  élytres  font  enriéremcntjaunes  , 
parfemces  de  petits  poils  d'un  brun  oblcur. 

Elle  fe  trouve  en- Suède. 

1 1,  Leptube  femblable, 

Leptura  fimllis. 

Leptnfe  noire ,  élytres  châtains,  avec  l'extrémité 
&   une  bande  futurale  noiies. 

Leptura  nigr.i ,  e'ytris  fpad'ueis  :  apice  fafcid' 
que  futural'is  n  gris.  L  I  K.  Syjl.  nat.  edit.  Gmel. 
fcg.  ,Syi.n^.  4J. 

HiKBSr.  Arch.  inf.  j.  p.  ici.  «?.  i.  fi.  16. 
fg.  i'.. 

Elle  reffemble  beaucoup  à  la  Lepturc  nr'lanure. 
Eileeft  noire,  les  élytres  font  châtains  ,  avec  leur 
extrémité  noire  &  une  tache  noire  lancéolée  à  leur 
future.  Les  pattes  Scies  antennes   font  noires. 

Elle  fe  trouve,  mais  rarement,  aux  environs  de 
Bcrlm. 

1 1.  Lfptore  fpîendide, 

LreTvs-.i  fpler.dida. 

Lepturc  noire  ,  avec  des  reflets  jaunes  ;  élytres 
glabres  à  leur  ext'émité.  Pattes  loullàircï,  anfenncs 
brunes,  fcrrugineufiis  à  leur  bafe. 

Leptura  nigra  fiavo-villofa  ,  clytris  apice glabris  , 
fulv-.'S  ,'an:envsfufc!s  ,  h^fi fe,r.,gineis.  Lin.  Syfl. 
nat.   edit.  Gmel.  pig.  1873.  n":  49. 

HiR3sr.Ay:h.inJ'.^.p.  195./:?.  20. 

Elle  eft  noise  ,  avec  reflets  jaunes  ,  pubefcens. 
Les  élytres  font  noires  ,  glabfes  à  leur  extrémité. 
Les  antennes  font  btu!;es,avec  Iç  premier  article  fer- 
rugineux. Les  pattes  font  rouilâtres.  Les  carfes  font 
roirs. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Marche. 
15.  Leptuse  foUlitiale.  .^   ,    ,     -- 

Leptura  folftitialis.  ,.^  ■,-'»Vii\z\  :.• 

Lepture  noire  ,  antennes  P.Trugïneufes  à  leur  bafc. 
Pattes  jaunes  ;  élytres  jaunes ,  bordées  de  noir. 

Leptura  nigra  ,  aniennis  hcif  ferrugîneis  ,  p'cdihus 
elytrifque  luteis  ,  his  margine  nigiis,  LiN.  Syfl.  nat. 
edit.  Cmel.  pag.  iSyj.  /j°.  48. 


L  E  P 

I-IeRbst.  Arch.inf.  ^.p.   105.  n?.  19- 

El'e  a  à  peine  rrois  lignes  de  long,  La  tête  &  le 
corcelet  font  noirs.  Les  élytres  font  jaunâtres ,  bor- 
dées de  noir.  La  bafc  des  antennes  eft  ferruginîulc. 
L'abdomen  eft  noir.  Les  pattes  font  jaunes. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Berlin. 

14.  LpPTURE  poméraniene. 

Leptura  pomeraniana. 

Lepture  noire  ;  abdomen  pubcfcent  ;  ante^.nes 
annulées  de  jaunes;  pattes  antérieures  fenugineufes. 

Leptura  nigra  ,  fuhus  viHofo  fericea  ,  anunnis 
luteo  annulatis  ,   pcdibus  anteriorihus  ferrugineis. 

Leptura  Uvis  nigra  ,  fu^tus  viliofo-fcricca  ,  an- 
tennis  ex  luieo  fujzis  ,  peditius  aiteriu-bus  fc-iUvi- 
neis.  Lin.   Syfl.  nat.  cd.  Cnd.  p.-g.  i&7>  «".47. 

Herbst.  A'c/iiv.   inf.  ;.   r.  ic;.n'^.  18. 

Elle  eft  moidé  plus  petite  que  la  Lepture  noire.  Le 
corcelet  a  deç  reilecs  pubc(cen<  a'nîi  que  l'abilorncn. 
Les  élytres  font  noirp.cr?",  ,  fineinenr  pointillécs.  Les 
antennes  font  annulées  de  jaune  &  de  brun.  Les 
pattes  antéfieutes  font  rougeâtrcs.  Les  tarfcs  font 
noires. 

Elle  fe    trouve  en  Poméranie, 

ij.  Lepturï  charbonièrc. 

Leptura  carbo.iaria. 

Lepture  noire  j  é'ytres  teftacées  ,  brunes  à  l'ex- 
trémité. 

Leptura  nigra  e\'tris  teftaceis  apice  fujâs.  Mus. 
Lesk.;;.  18.  n^.  612. 

Lin.  Syfl,  nat.  éd.  Gmel.  p.  1868.  n°.   91. 

Elle  eft  noire.  Les  élytres  font  teftacées  avec 
l'extrémité  brune. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

16.  Lepture  noirâtre, 

Leptura  r.igella. 

Lepture  noire  ;  élytres  teftacées';  jambes  anté- 
rieures rpulTes. 

Leptura  nigra  elytris  tcflaccis  tiôiis  anùcis  rufis. 
Mus   Lesk.;;.  2.8.  no.  614. 

Lin.  Syfl.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  18 «S.  n°.9i. 

,    Elle  eft  noire.   Les    élyties    font   teftacées.    Les 
jambes   antéiieuies    for.t  rouilcs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 


L  E  P 

17  Lepture  pattes  rouges. 

t-tPruRA  erythropus, 

Lpture  noire,  pattes  rouges ,  avec  la  bafe  Hes 
cuill'es ,  rextrémité  des  jcmbes"&.  les  pattes  noires. 

Leptura  nigra  pedibus  ru'ris  ^fcmorum  bafi ,  tib'tJ- 
rum  apitc  plantifque  ni^^ris.  Mus.  Lvzv..  pi2g.  18. 
n^.  606. 

L:n.  S,fi.  r.at.  edit.  Gm<l.p.  iSéS.  n'^..  95. 

Elle  d1  entièrement  noire.  Les  pattes  font  rouges, 
mais  la  bafc  des  cuifts  ,  i'extrémità  des  jambes  6i  le 
«icllous  des  tarfes  font  noires. 

Elle  fc  trouve  en  Europe. 

18.  L'PTURE   cinq-taches. 

Leptv RA  quinquc-maculiita , 

Lcpruie  noire  ,  pattes  &:  élytres  teftacées  ,  avec 
cinq  taches  brunes. 

Leptura  nigra  pedibut  &  clytris  tefiaccis  ,  maculis 
quinquejufcis. 

Leptura  nigra,  antennis  n'igro  annulath  ,  pcdibus 
thtiisque  tcjiacàs  :  hls  maculis  quinquc  fujcis ^ue 
liibui  nigris.  Mus.  Lesk.^.  18.  «0.  600. 

Lin.  Syft.nat.  edit.  Gmcl.  p.   iSéS.  rJ'' .  9.^. 

E!k  cft  noire.  Les  antennes  font  annulées  de  noir. 
Les  pattes  font  teftacées  ainfi  que  les  élyrrcs  qui  ont 
cinq  taches  dont  trois  font  noires  &deux  brunes. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

19.  Lepture  brune. 

LEPTURAfufca. 

Lepture  brune,  avec  la  bafe  des  antennes  ,  les 
cuiifes  £:les  jambes  antérieures  teftacées. 

Lepture  fuf:a  ,  bafi  aniennarum  ,  femorilus  tibiif- 
que  antids  tcflaceis. 

LepiU-ra  fufca  aureo  pubefcens  ,  antennarum  tafi 
tefl^cea  ;  femoribus  tibiifque  antids  teflaceis  :  illis 
iiiprr  fufcis  quatuor  ,  pofterioribus  bûp  tcflaceis. 
Mt;s.LESK.;..  l%.nP.  617. 

Lin.  Syfl.  nat.  éd.  Gmel.  p.   1868.  ;j'.  9;. 

Elle  efl  brune  avec  un  duvet  doré.  La  bafe  des 
antennes  eft  teftacée  ,  ainfi  que  les  cuiiTes  &  les 
jambes  antérieures.  Les  cuilTes  antérieures  font  faf- 
ciées.  Les  quatre  poftérieures  font  teftacées  à  leur 
bafe. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

10.  LiPTURs   plumipède, 
Leptura  plumipcs. 


L  E  P 


î^r 


Lepture  brune,  ponfluée;  cuilTcsprcfqu'enmafFes; 
pattes  ponéiieurcs  très-lo:'c,ucr.  Une  houppe  de  poil 
à  l'extrémité  des  jambes. 

Leptura  fufca  purMata  femoribus  fuhclavatls  pe- 
dibus  poflremis  lon^iffimis  :  tibiis  afice  foçcofis. 
hm.Syft.nat.ed.  Gmel.  p.  \%-j).n'^ .  ^^ . 

Pal.  Spic.  Zool.fifc.  9- p.  A-  tab.  i  fig.  2.  1.  * 

Elle  eft  plus  petite  &  plus  grêle  que  la  Lcpturp 
niéhnurc.  Les  antenr^cs  font  un  peu  plus  grolfcfc 
vers  leur  cxtré.mitc.  Le  corps  eft;  finement  pom:il!é  , 
d'un  noir  taie.  Le  corcelet  cft_un  peu  cyHndiiqr.c. 
Les  élytres  f-r.t  linaires  ,  fortement  échancrrts'à 
leur  C3  tr.'mité.  Les  pattes  aniérieurcs  font  Cmpics. 
Les  jambes  poft'rieures  lont  c.xtêaicmcnt  longues. 
Leurs  ravies  font  lai'.eux  ;  elles  ont  àlcur  extrémité 
une  houppe  de  poils  noirs  foyeux  ,  fcpatée  eu  fept 
langécs  le  long  de  la  jambe. 


Elle  fe   trouv: 


1 1.  Lepture  rôtie. 

LEPTVT.AI'fLLta. 

Lepture  noire  ;  cnrceletCc  élytres  tcfta:és,  noires 
à  leur  e\trémité  ;  n-uccs  tcftatées. 

Leptura,  nigra  thorûce  clytrifqae  tejlr.ceis  ,  apice 
nigris  ped  bus  lefiaciis.  Lin.  Syfi,  nat.  edit.  Gmel, 
p.  1874.  n".  j;. 

ScHALLEP,.  Ai!i.  dcr  hall,  naturf  gcf.  i.  ;;.  198. 

Elle  eft  noire  ,  de  la  grandeurdu  Ceramh'x  pnufit. 
Les  élytres  font  teftacées  ;  leur  cxtiémité  eft  noire. 
Les  pattes  font  également  teftacées. 

Elle  fe  trouve  en  juin  aux  environs  de  Leyde.  Elle 
eft  rare. 

11.  Lepture  bipuftuléc. 
Leptura  tipvflulata. 

Lepture  à  élytres  noires ,  ftriees  &  ponéluîes  avec 
deux  taches  teftacées. 

Leptura  elytrîs  ni/i^ris  ftriato  puncîatis  :  maculis 
duahui  teftdceis.  LlN.  Syjl.  nat.  éd.  Gmel  p.  i  874. 
"".  5  7- 

Thumb.  Nov.  ac.  upf.  4.;;.  17.  h".  29. 

Elle  eft  delà  grandeur  de  la  Lcptirre.  mclanurc. 
Les  élytres  font  noires ,  marqu-^es  Ai  ftrics  poin- 
tiilces ,  avec   deux  taches  teftacées. 

Elle  fe  trouve  à  Upfal. 

15.  Lepture  parifenne. 

Leptvra  parifina. 


^16 


L  E  T 


Lcpturc  toute  noire  ;  bafc  des  ciiifFcs  &  des  an- 
tennes rouiFâtic, 

Leptwa  tota  nigra  y  femorum  antennarumque  b'ifi 
rufefcente.  LiNN.   Syft,   nat.   td.     Gmel   p.    1 874. 

Thunb.  Nov.  aii.  ups.  4.  p.  i  (>.  /»^.  18. 

Elle  eft  oblongue  &  étroite  ,  elle  eft  entière- 
mène  noire.  La  bafe  des  cuiflcs  &  des  antennes  c(l 
rounâtre. 

Elle  fe  trouve  aux   environs  de  Paris. 

14.  LEPTuREtachée. 

LtpTURj  maiulofa. 

Lepture  d'un  jaune  livide }  antennes  annulées  de 
jaune. 

Leptura  nigra  ,  elytris  teflaceo-lividîs  ,  antennis 
flavo-maculaiis.  L  i  n  n.  Syfl.  nac.  edit.  Gmel. 
pag.  iS74.n°.  61. 

Leptura  ma:uliconiis.  Dec.  Mem.  inf.  tom,  f. 
p.  159.  «*'.       . 

Elle  n'a  que  quatre  lignes  de  long;  elle  efl  en- 
tièrement noire.  Les  elytrcs  font  pointillécs,  d'un 
jaune  d'ocre  ;  l'extrémité  cil  noire  &  tronquée.  Les 
antennes  font  noires.  La  bafe  de  chaque  article  eft 
jaune.  Les  pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

5;.  Lepture  naine. 

Leptura  pufilla. 

Lepture  brune  ;  pattes  antérieures  teftacées  j  cuiiïes 
noires  fupétieurement. 

Leptura  fufcu  ,  pedîhus  anterîoribus  ttflaceis  ;  fe- 
morihus  fupirne  ninrii.  L.N.  Syft.  nt:t.  edit,  Gmel, 
p.  1874.  n<'.56.  • 

ScHALL.  Abk.derhall.  naturf.  gef.  1.  ;;.  ijji. 

Elle  eft  de  la  grandeur  Je  la  Lepture  rôtie  :  elle  eft 
brune.  Les  pattes  antérieures  font  teftacées.  Les 
cuiflcs  font  noires   fupérieureruent. 

Elle  fe  trouve  à  Leyde  fur  les  fleurs. 

LÉTHRUS  ,  Iethh;/j. Génie  d'inffftes  de  la 
première  Sedlion   de  l'Ordre  des    Coléoptères. 

Scopoli  a  donné  le  nom  de  Léthtus  à  un  in- 
fçfte  qui  rertemble  beancoup  ,  au  premier  afpeél  , 
îniL  Scarabés  fans  écuîTbn  ou  Roufiers.  Quelques 
naturaliftes  l'ont  placé  parmi  les  Lucanes,  à  caufe 
fans  doute  dcscrandes  mandibules  dont  iltft  pourvu. 
A  l'exemple  de  Scopoli  ,  Fabricius  en  a  fait  un 
genre  ,  &  lui  a  conC^fvé  le  nom  dcLéihtus. 


L  E  T 

Ce  mot  a  été  fmp'oyé  par  h  s  anciens  natnra- 
liftcs  :  il  paroît  dérivé  de  Xnii  ,  qui  lignifie  mort, 
Pline  rapporte  que  dans  la  Thrace  ,  près  d'Olynthe, 
il  y  avoit  un  certain  lieu  dans  lequel  une  elpèce  d'in» 
fe;le  périlfoit ,  taudis  que  les  autres  yjvivoient  fort 
bien;  on  le  nommoit  pour  cette  ra;fon  Cantharo- 
leihrus.  Nous  ignoions,  au  relie  ,  quel  elt  l'infedlc 
dont  Pline  veut  parler  :  on  ne  tiouve  dans  cet  au- 
teur ni  defcriptioi  ,  ni  rien  qui  explique  le  pallagc 
que  nous  rapportons  ;  mais  on  fait  que  les  anciens 
naturaliftcs  donnoicnt  à  prefque  tous  les  Coléoptères 
le  nom  de  Cuatkaris  ou  de  Canthurus. 

Ce  genre  difFcre  cllcntiellement  de  celui  de  Lu- 
cane ai  de  c^lui  de  Scarabé.  Les  antennes  font  cou- 
dées &  lamellées  dans  les  Lucanes  ;  elles  font  termi- 
nées par  une  mafle  fauilletée  dans  les  Scarabés  : 
celles  du  Léthrus  ,  au  contraire  ,  font  filiformes  , 
grenues;  leur  dernier  article  feulement  ,  plus  gros, 
plus  long  que  les  autres  ,  forme  une  malfc  folide  Se 
non  paslamellée  ou  feuilletée  ,  comme  dans  les  deux 
genres  dont  nous  venons  de  parler.  La  bouche  pré- 
fente encore  des  caractères  diftinétiL  faciles  a  ap- 
percevoir. 

Les  antennes  du  Léthrus  ne  paroificnt  compofées 
que  de  neuf  articles.  Le  premier  eft  alfcz  long,  un 
peu  plus  gros  qu:  les  autres  ,  prefque  cylindrique  Sc 
un  peu  poileux  :  les  fept  articles  qui  luivent  font 
grenus,  prefque  égaux  entr'cux  :  le  dernier,  plus 
gros  que  les  autres,  a  une  forme  prefque  conique j 
il  eft  obliquement  tronqué  à  fon  extrémité  ;  &  fi  on 
regarde  cette  troncature  avec  une  loupe  ,  on  ap- 
pcrçoit  deux  autres  pièces  renfermées  l'une  dans 
l'autre. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupétieurc  , 
de  deux  mandibules  ,  de  deux  m.^c!ioireSj  d'une 
lèvre  inférieure  8c  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  dure  ,  coriacée  ,  alTcz 
large  ,  applatie  ,  échancrée  &  ciliée  antéiieure- 
ment. 

Les  mandibules  font  très-grolTes ,  arcjuées  ,  bifur- 
qnées  dans  le  mâle  ,  vers  leur  extrémité  ;  ta  pièce 
inférieure  eft  plus  longue  que  l'autre  &  arquée. 
Les  mandibules  de  la  femelle  font  fimples  Se 
arquées. 

Les  mâchoire»  font  minces  ,  droites  ,  armées 
de  plufieurs  épines  longues  ,  tout  le  long  de  leur 
panic  interne, 

La  lèvre  inférieure  eft  petite,  membraneuf»-. 
cachée  fous  une  pièce  triangulaire  ,  cornée  ,  qui 
fait  partie  de  la  tête. 

Les  antennules  antérieures  font  filiformes  .  & 
compofées  de  quatre  articles  ,  dont  le  premier  eft 
petit ,  les  deux  fuivans  font  plus  grands ,  coniques  &: 


L  E  T 

^aiiT  cntr'cux  ;  le  dernier  eft  terminé  en  pointe. 
Les  poftéiieiires  prcfque  plus  loni;ucs  que  les  anté- 
rieures ,  font  comporées  de  trois  articles  ,  dont  le 
fécond  eft  long,  ptefque  cylindiique  ,  très-poi 
leuïiç  le  dernier  ,  à-peu-près  delà  longueur  du  pre- 
mier ,   eft  terminé  en  pointe. 

Nous  ne  connoidons  jufqu'à  préfent  qu'une  feule 
efpècede  Léihrus,  qui  vit  dat\s  les  champs  arides  de  la 


L  E  T 


5^7 


Tartarie  &  de  la  Hongrie,  de  lâ  RulHe  méridionale,  de 
l'Autriche.  On  la  trouve  dans  les  fumiers  fccs  ,  dans 
les  fientes  feches  des  animaux  ,  au  tour  des  racines 
des  plantes  vivaces  &  des  fous-arbrilTeaux.  Le  mâle 
&  la  femelle  vivent  enfembie,  fuivant  Scopoli ,  dans 
un  tiou  droit,  cylindrique,  qu'ils  creufent  dans 
la  terre.  La  larve  vit  probablement  dans  la  terre  , 
&  fc  nourrit  de  racines  dcplauces. 


Si^îee  de  l'Introduéllon  à  VHiJîolfe  Naturelle  des  Infectes, 


L    JE    T    H    R    U    S. 

L  É  T  H  R  U  s.     Fa  b. 

CARACTERES    GÉNÉRIQUES. 

Antennes  compofées  de  neuf  articles  :  premier  article  long  ,  prefque  cylin- 
drique j- les  fuivans  filiformes,  un  peu  grenus  ;  le  dernier  en  malle  foliue,  coupé 
à  foa  exctémicé. 

Lèvre  fupérieure  coriice  ,  large  ,  applatie ,  éch  ancrée  ,  ciliée. 

Mandibules  avancées,  grofles  ,  arquées j  munies  d'un  rameau  avancé,  long, 
courbé. 

Mâchoires  cornées  ,    minces,    longues,  armées  de  plufieurs  épines. 

Lèvre  inférieure  membrancufe  ,  arrondie. 

Quatre  antennules  filiformes  ,  égales.  Les  antérieures  quadtiarticulées  :  premier 
article  très- petit;  le  cl'ernier  .pointu.  Les  poftérieures  triartîculées  i  article  fécond 
long  &  poileuxj  le  dernier  pointu. 


ESPÈCES. 


I.  LÉTHRUS  céphalote. 

Noir;  réce  grojfe'y  corcelet  HJfe ;  élytres  courtes ^  point    d'ailes  \  jamles  antérieures 
tridentées. 


L  E  U 

I.LÉTHRUS  Céphalote. 

Lethrus  Cepkalotes. 

Lethrus  Cephalotes.ÏAB.  Niant,  inf  tom.  l.  ;;.  t. 
r.°.  1. 

Lethrus.  ScoP.   latrcd.   in  kifl.   nat.  p^g.   459. 

Bulbocerus  Cephalotes.  Arc  H  AV.  Aâ.  fuec. 
ann.    i6ii .  p.  1^6.  ui.  ^ .  fig.  y  11. 

Lucanus  Apterus  fabkemifpkiricus^  ater  opacus  , 
thoruce  convexo  marglnato  elytra  invijjlma  coalita 
fuiaquanu.  PaLL.    Icon.  inf.  p.    i.  [ub.  A.  fig.   l. 

Scarabéius  Ciphalotes.   Pall. /r/n.  i.app.p.^61, 

Lucanus  Apterus.  L  A  x  M  A  N.  Nov.  Comment. 
Petrop.   I^.  jq.  4.  [ah.  i^.fig.  i. 

II  varie  un  peu  pour  la  grandeur.  M.  Pallas  a  re- 
marqué c]ue  ceux  qui  le  trouvent  dans  la  Ruffie  & 
la  Taitane  font  plus  petits  que  ceux  qui  Ce  trouvent 
dar.s  la  Hongrie  &  l'Autriche.  Tout  le  corps  eft  noir 
&^eu  luifant.  La  tête  eft  grolFe  ,  un  peu  anguleufe 
de  cliaque  côté  derrière  les  antennes,  prelque  lille 
en-delTus.  Le  cotceict  cù  convexe ,  lille  ,  allez  large  , 
échancré  antérieurement,  un  peu  bordé  tout  autour, 
avec  une  légère  imprelfion  de  chaque  côté  vers  le 
bord.  Les  élytres  font  courtes  ,  liiTes  ,  réunies;  il  n'y 
a  point  d'ailes  en-dellous.  Les  pattes  font  allez 
longues  ;  les  jambes  antérieures  on:  deux  ou 
trois  dents  latérales;  les  autres  fout  velues,  prefque 
dentées. 

Il  fe  trouve  dans  les  déferts  arides  de  la  Tartarie , 
de  la  RulTic  méridionale^  ainfi  que  dans  la  Hongrie, 


LEUCOPSiS  ,  Ltucopsjs.  Genre  d'infcrte  delà 
première  Seftion  de  l'Ordre  des  Hyménoptères. 

les  Leucopûs  font  remarquables  par  leur  aiguil- 
lon recourbé  fur  leur  dos  &  leurs  cuiffes  polté- 
jicurcs  renflées  ;  elles  ont  quelques  rapports  avec 
les  Guêpes  ,  les  Frelons  &  les  Chalcis  :  cependant 
elles  en  différent  par  des  caradètes  tiès-fenlibles  & 
conftans.  Elles  fe  diRinguent  des  Chalcis  par  leur 
bouche  qui  eft  privée  de  trompe,  tandis  que  les 
Chalcis  en  font  munis.  Des  Guêpes  ,  des  Frelons , 
des  Chryfis ,  par  leur  aiguiilon  hors  de  l'abdomen  , 
&  relevé  fur  le  dos  &  par  leurs  antennules  anté- 
rieures compoféet  de  quatre  articles  feulement, 
tandis  qu'il  y  ena  fix  &  cinq  dans  ces  autres  infeilcs. 


LE  U 


5^9 


Les  antennes  des  Lcucopfis  font  prefque  aurtîlon- 
Hijl.  nat.  Injectes.  Tome  VU. 


gLiesque  le  corcelet  ;  elles  font  coudées.  Le  premier 
article  qui  égale  prefque  en  longueur  le  quart  de 
celle  de  l'antenne  ,  forme  la  première  partie  de 
ce  coude.  Le  refte  de  l'antenne  eft  compofé  d'une 
multitude  d'articles  qui  vont  en  groffifTant  vers 
l'extiémité.  Les  antennes  font  fituées  lur  le  fronc 
entre   les  deux  yeux. 

La  tête  eft  pointue  antérieurement  ,  elle  eft  pref- 
que perpendiculaire  à  l'axe  du  corps. 

La  bouche  eft  formée  de  deux  mandibules  ,  de 
deux  m.îchoires  ,    d'une  lèvre  inférieure  &  de  quitre 

antennules. 

Les  mandibules  font  fot tes ,  cornées  ,  courtes, 
tridentées  à  leur  extrémité. 

Les  mâchoires  font  plus  couites  qie  la  lèvre  ; 
elles  font  cornées,  comprimées,  entières,  réunies 
a    la  lèvre  par  leur    bafe. 

La  lèvre  eft  alongée  ,  cornée,  cylindrique,  mera- 
braneufe  à  fon  extrémité  ,   échancrée. 

Les  antennules  font  courtes,  égales,  filiformes; 
Le  dernier  aiticle  eft  plus  long  que  les  autres  ,  il  efk 
prefque  conique.  Les  antennules  antérieures  (ont 
compofées  de  quatre  articles  prefque  cylindriques 
Si  égaux  entr'eux  ;  elles  font  inférées  au  dos  de 
la  mâchoire.  Les  poftéricures  font  tr  articulées 
Si.  inférées  à  la  paiiie  moyenne  &:  latérale  de  la 
lèvre. 

Les  yeux  font  gros  ,   ovales ,  faillans. 

Le  corcelet  eft  convexe  fupérieurement  plus 
élevé  que  l'abdomen.  Inférieurement,  il  paroît  di- 
vifé  en  deux  parties  ;  l'aiiténcure  eft  large  & 
mince  ;  elle  donne  infertion  aux  deux  pattes  an- 
téricure^;.  La  poftérieure  eft  prefque  conique  :  la 
bifc  du  cône  el^  fupérieurc  &  le  fommet  infé- 
rieur ;  elle  donne  infertion  aux  quatre  pattes  pof- 
téricures. 


L'abdomen'eft  attaché  au  corcelet  par  un  pédoncule 
très-court.  Il  eft  un  peu  comprimé  ,  renflé,  &  obtus 
vers  fon  extrémité. 

L'aiguillon  a  une  difpofition  particulière.  Il 
s'infère  ious  le  ventre  >  &  eft  recouvert  dans  cet 
endroit  par  une  pièce  longue  ,  étroite  ,  carinée,  dans 
fon  milieu  ;  arrivé  vers  l'extrémité  de  l'abdomen  , 
il  (e  courbe  &  pâlie  entre  deux  lames  con- 
caves &  demi  -  circulaires  qui  terminent  l'abdomen. 
U  fort  alors  du  ventre  ,  fe  replie  fur  le  dos  de 
cette  partie  du  corps  S:  s'étend  prciquc  jufqu'au 
corcelet;  il  eft  foimé  de  trois  pièces  dont  lïs  deux 
Xxx 


530 


L  E  U 


Cïteme^  lui  fervent  de  gaine  Se  prennent  na'if- 
fancc  à  la  partie  fupérieiirè  Se  antérieure  des  lames 
concaves  qui  terminent  l'abdomen. 

Les  ailes  font  au  nombre  de  quatre  ;  elles 
font  inférées  vers  !a  partie  moyenne  du  cor- 
ceiet.  Les  inférieures  font  plus  petites  cjue  les  fu- 
pétieuies. 

Les  pattes  antérieures   font  fimples  :  les  porté- 


L  E  U 

rieures  font  plus  longues  que  les  autres.  Les  lian- 
clies  (ont  prcfque  ai'illl  longues  que  les  cuilTcs  ; 
elles  font  larges  &  prefque  quarrées.  Les  cuilTcs 
font  renflées  ^  larges  6i  arquées. 

Il  y    a  cinq    articles    aux  tarfes  de   toutes   les 


La  métamorpliofe  &  la  manière  de  vivre  de  cet 
infecte  font  cHÙèrement  inconnues. 


Suite  de  l'Introiuctlon  à  l'Hijlo'tre  Kûturelle  des  liifccles. 


5  51 


LEUCOPSIS. 

LEVCOPSIS.      F  A  B, 

S  P  H  E  X.      S  U  L  Z. 

CARACTÈRES       GÉNÉRIQUES. 

Antennes  de  la  longueur  ducorcelec,  coudées  près  de  leur  bafe.  Premier  arti- 
cle long ,  les    autres  petits. 

Bouche  compofée  de  deux  mandibules  cornées,  dentées;  de  deux  mâchoires  plus 
courtes  que  la  Icvre,  cornées  j  d'une  lèvre  alongée,  cylindrique,  échancrée. 

Quatre  antennuUs  égales ,  filiformes.  Les  antérieures  quadriatirculées  j   les  pofté- 
rieures  triarciculées. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule  court. 

Aiguillon  triple,  recourbé  S<  appliqué  fur  la  face  fupérieure  du  ventre  dans  les 

femelles. 

Cuilles  poftérieures   renflées. 


ESPECES. 


1.  LeucoPSIS  dorfigère. 

Abdomen  noir  ,   avec  deux  bandes  &  un 
point  jaunes. 

2.  LeucoPSIS  pétiolée. 

Noire;  abdomen  pétiole  ,  ferrugineux  ; 


un  point  jaune  de  chaque  coté  du  pétiole. 

3.  LeucoPSIS  cslogartre 

Écaille    fejjlle    de   l'abdomen  ,   moitié 
moins  longue  que  le  corcelet. 


53i  L  E  U 

i.  Leucotsis    dorfigère. 

Leucopsis  dorfîgera. 

Leucopfis  abdomine  nigro  :  fjfciis  duabus  punRo- 
quefiavis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  l.pag.  184.  n°.  l. 

Leucopfis  dor figera.  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  ^61, 
«^.  1.  —  Spec.  inf.   tom.    i.  pag.  457.   n'\    i. 

Sphex  dorfigcra  ckoracis  fquama  abdominis  fef- 
filis  fere  lotignudinc.  SuLZ.  Hi^.  inf.  tom.  17. 
Jiag.  II. 

Sphex  dorfigera,  LiN.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.  2759.  n'.  I. 

FuESL.  Arch.  inf.  5.  tab.   18. 

Elle  a  environ  fcpt  lignes  de  long^  &  le  port  d'une 
Guêpe.- La  tê:e  eft  noire  ,  avec  deux  taches 
jaunes  à  la  bafe  des  antennes.  Les  antennes 
font  noires.  Le  premier  article  eft  fauve.  Les 
yeux  font  bruns.  Le  corcelet  eft  noir ,  chagriné, 
il  y  a  à  fa  partie  antérieure  deux  bandes  jaunes 
tranfverfes  ,  qui  fc  réunilknt  à  leur  extrémité; 
dans  fon  milieu  deux  points  jaunes  &  deux  taches 
jaunes  triangulaires  à  la  bafe  des  ailes  vcis  la  partie 
fiipérieure  ,  deux  autres  taches  i-peu-piè-,  fein- 
blables  fur  les  parties  latérales  ,  &  également  vers 
l'infertion  des  ailes.  L'écullon  eft  jaune.  L'abdo- 
men eft  prefque  feflile;  il  eft  noir  ,  liiifant,  obtus, 
canaliculé  fur  la  face  fupérieure  pour  recevoir 
l'aiguillon  ,  &  marqué  de  trois  bandes  jaunes  in- 
terrompues. L'anus  eft  jaune  Toutes  les  pattes 
font  jaunes.  Les  cuilles  poftérieures  font  renflées  , 
tiès-deniées  &  marquées  d'un;  grande  tache  noire  , 
quarrée.  Les  ailes  font  brunes. 

Elle  fe  trouve  en  Italie  &  dans  les  départemens 
piéiidionaux  de  la  Fjance. 

%.  Leucopsis  pétiolée. 
LESfcoFSTs  petiolata. 

Leucopfis  nigra  abdomine  petiolato  ferruglneo  : 
ptliolo  utrinque  puncio  fiavo.  F  a  b,  Mant.  inf. 
tom.  I.  pag.  1,%'j.  n°,  z. 

LlN.5y/?.  nat.  edit,  Gmel.  y.  1740.  n" .    3. 

11  relTerable  entièrement  à  la  Leucopfis  dorligete. 
La  tête  eft  noire,  fans  tache.  Les  antennes  (ont 
noiies.  Le  premier  article  eft  jaune  en  -  dellous. 
Le  corcelet  eft  élevé  j  noir,  avec  deux  llries  jaunes 
antérieures.  Il  y  a  un  point  jaune  tous  l'éculfon, 
Le  pétiole  de  labdoinen  eft  épais  ,  cylindrique  , 
ferrugineux  ,  avec  un  point  jaune  Je  chaque  côté. 
L'abdomen  eft  ové.  Le  fécond  anneau  eft  grand, 
ferrugineux  avec  fon  bord  jaune.  L'anus  eft  noir  , 
l'aiguillon  eft  rafléchi  ,  caché  fous  le  canal  de  l'ab- 
dûi'nen.Ileft  noir  8i  fauve  a  fa  bafe.  Les  paires 
font  noires  ,  avec  leur  bord  fupérieur  jaune.  Les 
cuiffes   poftér-ieures  font  renflées,   noires,  avec  le 


L  E  U 

bord  jaune  ;  elles  font  dentées  en-defTous.  Les 
jambes  font  arquées,  noires,  jaunes  en- deflus. 
Les  ailes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  fur  la  côte  de  Coromandel. 

5. Leucopsis  ca:logaftrc. 

Leucopsis  cdogafter. 

Leucopfis  thoracts  fquama  aldominis  fejfilis  dimi- 
dia  iongitudine.  LiN.  Syft.  nat.  edit.  Gmel. p.  174c, 
n".  t. 

C/ilogaJlcr.  ScWKAttCK.Sckr.  dert,  berl  naturf.  \. 
n°.  14..  p.  508,  [jb.  S.fig.  4,  5.  (S"  i.p.  507. 

Elle  eft  plus  petite  que  la  Gaêpe  cemmune.  Elle 
relTcmble  beaucoup  à  la  Leucopfis  Dorfigère  Les 
yeux  font  noirs  ;  le  front  eft  fans  taches.  Il  y  a  une 
bande  jaune  fur  la  partie  poftéricurc  du  corceler. 
Elle   eft   d'ailleurs  immaculée. 

Elle  fe  trouve    en  Allemagne. 

LEVRE,  L.istuM.  On  a  donné  ce  nom  aux 
pièces  mobiles  qui  ferment  la  bouche  des  infeéles 
Supérieurement  &  inférieurement,  &  dont  k  mou- 
vement a  lieu    de  haut    en   bas. 

On  diftingue  dans  la  bouche  desinleétes  la  lèvre 
fupérieure  &la  lèvre  inférieure.  La  lèvre  fupérieure, 
lubium  fuperius  ,  recouvre  la  bouche  fupéricure- 
mcnt.  M.  Fabricius  paroît  l'avoir  confondue  avec  le 
chaperon  clypeus  ;  elle  en  eft  cependant  très- 
diftinc^e.  Le  chapeton  recouvre  également  la  bou- 
che fupérieurcment,  mais  il  eft  immobile  ;  c'eft  la. 
partie  antérieure  de  la  tète  ,  la  lèvic  fupérieure 
au  contraire  èft  plus    ou    moins  mobile. 

Elle  préfente  peu  de  différence  ;  elle  n'cxiftc  pas 
dans  quelques  Scarabés. 

Elle  efc  membraneufe  ,  membranaceum ,  dans  les 
Bouliers. 

Cernée  ,  corr.eum  y  dans  la  plupart  des  Co- 
léoptères. 

Arrondie ,  rotundtitum  ,  lorfquc  fa  partie  anté- 
rieure eft  terminée   par  une    ligne   circulaire. 

Echancrée  ,  emarginaium  ,  lorfqu'clle  a  un  angle 
rentrant  à   fa  partie  antérieure. 

Ciliée  ,  ciliatum  ,  lorfque  fes  bords  font  garnis 
de   poils   roides. 

Cachée  ,  reconditum,\or(c\\ic  le  chaperon  eft  plus 
avancé   que  la  lèvre.   Les  Bouficrs. 

Avancée  ,  exftrtum  ,  lorfqu'clle  eft  plus  longue 
que  le  chaperon.  Les  Cerambix. 

La  lèvre  inférieure,  labium  inferius  ,  ferme  la 
bouche  inférieurement  ;  elle   eft  delhiise  à  retenir 


L  E  V 

li;s  aliincns  :  elle  fe  raproche  dans  Ton  mouvement 
des  màciioites  ,  &  place  entr'ellts  les  alimens  ijui 
doivent  êrrc  broyés.  Elle  donne  conltamment  atta- 
che auï  antennules  poftérieurcs  ,  &  préfentc  un 
grand  nombre  de  diftéicnces.  Ou  doit  y  conlidércr 
fon  nombre,  fa  figure,  l'es  bords ,  (on  extrémité  , 
Ces  divifions  ,  fa  fiib^ance  &  fa  proportion. 

Son   nombre. 

Elle   n'exifte    pas    dans    les    Lépidoptères  &  les 
Diptères. 

Il  n'y  en   a   qu'une  dans  les  Coléoptères. 

Il  y  en  a  plulîcurs  dans  les  Crabes ,  les  Ecrevifles. 


E'Ie  eft  cylindrique  ,  cylindricum  ,  loifqu'elle  efl 
d  ime  égale  épaiiTeur  dans  toute  fa  longueur  &  dans 
tous   fes  diamètres.  Les  Scarabcs  ,   les  Cétoines. 

En  cœur  ,  cordutum  ,  lorfqu'elle  cfl  dilatée 
arrondie  &  obtufe  a  fon  fommet.  Les  Mclolontlies 
les    Nicrophores. 

Quarré  ,  qaidratum  ,  lorfijuc  fes  côtés  foni 
égau):  &  perpendiculaires  ,  les  uns  fur  les  autres, 
Les  Elophorcs. 

Orbiculaire  ,  orbunlatum  ,  lorfque  tous  les  po 
de  la    circonférence    font    égalemcnc    éloignés    du 
centre.  Les  Opatres. 

Gibbeufe  ,  gibbiim  ,  lo-rfqu'cllc  cft  renflée  dans 
fon  milieu.    Les  Lagries. 

Prefque  conique,  obconicum,  lorfqu'ellc  va  en  fe 
dilatant  vers  fon  extrémité.  Les  l^nones  ,  ks 
Miitillcs. 

Forniquée  ,  fornlcatum  ,  lorfqu'elle  cft  concave 
en  deffous.  Quelques  Libellules. 

Linéaire  ,  tineare  ,  lorfqu'elle  eft  mince  &  d'une 
égale  épailTeur  dans    toute  fa  longueur. 

Roulée  ,  convolutum  ,  lorfque  Ces  bords  fe  rtle- 
vent  &  fc  rapprochent  fupérieurement.  Les  Trom- 
bidium. 

Carinée,  carinatum  ,  lorfqu'elle  a  dans  fon  mi- 
lieu une  ligne   moyenne  j    élevée.  Les  Guêpes. 

Languiforme  ,  Unguiforme  ,  lorfqu'elle  efl  mcm- 
braneufe  ,  alongée  ^  fétacée.  Les  Abeilles. 


Elle  eft  entière  ,  inteirum  ,  lorfqu'il  n'y   a    fur 
fes   bords   aucunes   inégalités.  Les  Cryptocéplulcs. 

Echancrée  ,  emarginaiwn  ,  lorfqu'il    y  a   un  an- 
gle rentrant  a  fon  extrémité.  Les  Scarabés. 


L  E  V 


535 


Fandue  , /.//Ùa;:  ,  loifqu'il  y  a  à  f  n  cxtrémi'té 
une  légère   hll'ure.  Les  Cétoines  ,   les  Triixalc». 

Ciliée  ,  ciUacum  ,  lorfquelle  eft  bordée  de  poils 
parallèles.  Les  Sphxridium. 

Crénelée  ,  crenatum  ,  lorfqu'e  fes  bords  font 
marqués  d'enfoncemens  peu  profonds  Se  arrondis. 
Les  Nicropliores. 

Dentée,  dentacum  ,  lorfqu'elle  eft  armée  d'émi- 
nenccs  fortes  &  aiguiis.  Les  Scolopendres. 

En  houte\et ,  incraj/htum  ,  lorfque  le  bord  eft 
plus  épais  que  le  difque.    Les  Grillons. 

Son  extrémité. 


Obtufe  ,  obcufum,  lorfqu'ellc  n'eft  point  terminée 
par    une  pointe.   Les  Dermelies  ,    les  Calfides. 

Tronquée  ,  truncatum  ,  lorfqu'elle  eft  terminée 
par   une  ligne  droite.  Les  Byrthcs. 

Aigiië  ,  acuminatum  y  lorfque  fon  extrémité  eft 
terminée  en  pointe.  Les  Buprcftcs ,  les  Bruches. 

Haftée  ,  haftatum ,  lorfque  fon  extrémité  elfc 
triangulaire  ,  &  que  les  angles  du  triangle  fout  fail- 
lans.  Les  Tenthrédes. 

Arrondie ,  rotundatum  ,  lorfqu'elle  eft  terminée 
par   une  ligi.e  circulaire.  Les  Ditilqucs. 

Ses  divisions. 

Elle  eft  entière,  intégrant,  lorfque  fon  extré- 
mité n'eft  nullement  divifée.  La  plupart  des  Co- 
léoptères. 

Bifide  ,  bifidum  ,   divifée    en   deux  parties.    La 


Trifide,  trif.dum^  divifée  en  trois  parties.  Le 
Forficule. 

QuadnfiJe  ,  quadrifidum  j  divifée  en  quatre  pat- 
lies.  Les  Crabes. 

Quinquefide,  quinquefidum  ,  divifée  encinqpar- 
tics.   L'Abeille  goulue. 

Sctaire  ,  fecarium  ,  lorfqu'ellc  eft  armée  de  cha- 
que côté  d'un  poil  roide   appelle  foie.  La  Guêpe. 

Sa  substance. 

Elle  eft  cornée  ,  corneum  ,  lorfqu'elle  eft  prefque 
opaque  ,  folide ,  &  qu'elle  a  la  conliilance  de  la 
corne.  Les  Cycindeles. 

Membraneufe,  membranaceum  ^  lorfqu'elle  eft 
mince  ,  flexible  ,    iranfparente.  Le  Cerocomc. 

Véficuleufe,  vejiculofum ,  lorfqu'elle  eft  mince  , 
traiifpareiue  ,  renflée.  Les  Grillons ,  les  Faucheurs. 


5H 


L  ï  B 


Elle  cft  quelquefois  cornée  a  fa  bafe  &  membta- 
r.cufe  à  l'on  extrémité  comme  dans  les  Abeilles. 

Sa  proportion. 

Elle  cfl  plus  courte  que  les  anteniiu'.es  pofté- 
rieures  dins  les  Clairons  ,  les  lîhneuraons. 

Plus  longue  que  les  antennuks  pofkérieures  dans 
les  Chr)fis. 

Egale  aux  antennulcs  poftéiicures  dans  les  Cé- 
noines, 

Alongée  ,  elongatum  ,  lorfqu'elle  efl  très-longue 
&  qu'elle  a  la  forme  d'une  langue  comme  dans  les 
Abeilles  &  les   Nomades. 

LIBELLULE,  Libillui.u  Genre  d'infcde  de 
la   première  Seéfion  ,  de  l'Ordre  des  Nevroptères. 

Les  Libellules  font  remarquables  par  leur  taille 
£ne  ,  allongée  ,  qui  leur  a  fait  donner  le  nom  de 
Dcmoifelle  ,  par  leur  quatre  ailes  égales  ,  grandes  , 
relevées,  par  leur  tête  perpendiculaire  ,  leurs  yeux 
faillans ,  'a  couleur  brillante  de  la  plupart  d'entr'elles, 
&  leur  vol  facile. 

Tous  les  entomologiftes  fe  font  accordés  fur  la 
formation  de  ce  genre  très  -  naturel.  11  n'y  a  que 
M.  Fabricius  qui  l'aie  divilé  en  trois  autres  genres , 
fous  les  noms  de  Libdlula  ,  Aeshna  &  Agrlon.  Nous 
n'avons  pas  trouvé  de  caraftères  fuffifans  pour  main- 
tenir cesgenrcs.  Aulll  noui  en  réunirons  les  efpèces 
fou<:le  nom  de  Libellule.  Nous  rouS  contenterons  de 
divifer  le  genre  en  deux  familles,  en  prenant  des  ca- 
raiièies   dans  la  pofuion  des  yeux  &  des  ailes. 

La  tête  des  Libellules  ell  allez  grofle  j  elle  eft 
perpendiculaire  ,  hémifphtrique,  convexe  en  avant , 
tronquée  poflérieuremeut. 

La  bouche  eft  formée  d'une  lèvre  fupérieure  , 
de  deux  mandibules  ,  de  deux  niâchoiies  ,  d'une 
lèvre  inférieure  &  de  deux  antennules. 

r.a  lèvre  fupérieure  cftlarge  ,  cornée,  convexe  , 

très-légèrement  échancrcc. 

Les  mandibules  font  fortes  ,  cornées  ^  aiguës  , 
couibées  ,  onguiculées  fur  le  côté,  armées  de  beau- 
coup de  dents. 

Les  mâchoires  font  avancées  ,  droites,  cornées, 
conipiimées  ,  aigt.ës  ,  armées  d'un  onglet  &  de 
beaucoup  de  dents  à  leur    fommet. 

La  lèvre  inférieure  cfl  irès-grande  :  elle  enveloppe 
foute  la  bouche  ;  elle  cfl  convexe  dans  un  fcns  , 
&  concave  dans  l'autre  ,  mcmbraneufe  &  formée  de  , 
trois  pièces  d  nt  les  deux  latérales  font  arrondies, 
cilices  ,  &  ferment  les  côtés  de  la  bouche  ;  celle  du 
milieu  eft  plus  ou  moins  c;rande5  elle  çA  forni- 
qtiée  &  échanciée  à  fou  fommet. 


L  I  n 

Les  antennulcs  font  petites  ,  filiformes,  com- 
pofées  d  ui.e  nviltirude  de  petits  articles  que  1  on 
peut  à  peine  diftinguer.  Elles  font  appliquées  & 
inférées  fur  le  dos  de  la  mâchoire. 

Les  antennes  font  courtes  ,  roides  ,  fétacées , 
formées  de  beaucoup  de  petits  articles  pîcfqu'in- 
vifibles  :   elles  font  inftrées  devant  les  yeux. 

Le  front  eft  véficuleux  &  ptefque  aulTi  faillant 
que  les  antennes. 

Les  yeux  font  très- grands ,  fort  faillans  ,  taillés 
à  facettes  :  ils  font  tantôt  fphériques  ,  faillans ,  & 
écartés  ,  tantôt  hcmifphcriques  8c  réunis  par  leur 
bord   fupérieu:. 

Le  corcelet  eft  comprimé,  mou  ,   rctus    pofté- 

rieurement. 

L'abdomen  eft  alongé  ,  tantôt  cylindrique  , 
tantôt  déprime  ,  légèrement  canne  fupcrieure- 
ment  &  (îllonnc  inférieurement.  Il  eft  terminé  pat 
deux    crochets  dans  les  mâles. 

Les  ailes  font  grandes,  alongées  ,  linéaires,  au 
nombre  de  quatre  ;  elles  font  égales  ,  très-tranl- 
parentes,  réticulées.  On  remarque  fur  la  plupart 
des  Libellules  vers  l'extrémité  du  bord  antérieur 
des  quatre  ailes  ,  une  tache  redangulaire,  d'une 
couleur  différente  de  celle  de  l'aile  ,  renfermée  en- 
tre la  nervure  antérieure  &  l'extrémité  de  la  troi- 
fïènie  nervure.  Cette  tache  cft  nommée  ftigmate. 
Les  ailes  font  inférées  à  la  partie  poftérieure  du 
corcelet  ;  elles  font  parallèles  à  l'hariion  dans  quel- 
ques efpèces.  Quelques  autres  les  tiennent  au  con- 
traiie  relevées,  &  pcrpciidiculaites  à  l'horizon, 
lorfqu'elles   font    en   repos. 

Les  pattes  font  courtes  ,  peu  fortes.  Les  tarfes 
font  filiformes  ,  compofés  de  trois  articles  Se  ter- 
minés par  deux  crochets. 

Les  Libellules  font  connues  dans  prefque  toute 
la  France  ,  même  par  les  enfans  ,  tous  le  nom  de 
DtrnoijiHes  ,  qu'elles  fcmblent  devoir  à  la  longueur 
de  leur  corps  &  a  leur  taille  fine,  pour  ainli  dire. 
c<  Si  les  épithetcs  de  jolies  &  même  de  belles  peuvent 
être  données  à  des  Mouches  ,  dit  Rcaumur,  c'eft 
à  celles-ci  :  leurs  quatre  a;les  à  la  vérité  ,  n'ont  point 
à  nous  ortrir  des  couleurs  aulli  variées  que  celles 
qui  ornent  les  ailes  de  divers  Papillons  ;  les  leurs 
font  extrêmement  tranfparentes  ,  &  comme  celles  de 
beaucoup  de  différentes  Mouches  ,  elles  paroiircnt 
de  gaze  ,  mais  d'une  gaze  plus  éclatante  ,  qui  fem- 
bk  du  talc,  ou  n'être  qu'un  talc  ouvragé:  regar- 
dées en  certains  fens ,  on  leur  découvre  du  kiifant  : 
celui  des  unes  eft  doré,  &  celui  des  autres  argenté  : 
quelques-unes  ont  pourtant  des  taches  colorées  ". 

C'eft  fur  la  tête  ,  >e  corcelet  &  le  corps  des  Libel- 
lules de  beaucoup  d'efpèccs  différentes,  que  bril- 
knï  les  couleurs  ^ui  les  patent  ;  on  ne  trouve  nulle. 


L  I  B 

part  un  plus  beau  hieu  tendre,  que  celui  qui cft  cou- 
ché fur  tout  le  corps  de  quelques-unes;  d'autres 
n'ont  de  ce  beau  bleu  qu'à  l'origine  &  à  l'extrémité 
du  corps  &  ("ur  le  corcclet ,  le  refle  eft  brun  :  le 
corps  de  quelques-unes  eft  vert ,  celui  de  quelques- 
autres  eft  jaune,  Se  celui  de  quelques  autres  encore 
e(l  rouge.  Ces  couleurs  fc  trouvent  combinées  fur  le 
corps  ,  lecorcelet  &  la  tête  de  plufieurs,  par  raies  & 
par  taches,  avec  différens  biuns  ou  du  noir.  Il  y 
en  a  dont  les  couleurs  moHeftes  font  rehaulTées  par 
l'éclat  de  l'or  qui  y  eiï  mêli  :  ce  ne  font  pas  feule- 
ment les  bruns  &  les  gris  de  quelques-unes  qui  font 
dorés,  les  verts  &  les  bleuâiies  de  plufieurs  autres 
le  font  aufll  ;  mais  il  y  en  a  qui  font  lîmplement 
brunes  ou  grifes. 

L:s  Libellules  fe  rendent  dans  nos  jardins  ;  elles 
parcourent  les  campagnes,  elles  vo'ent  volontiers  le 
long  des  baies;  mais  où  on  les  voit  en  plus  grand 
nombre,  c'cft  dans  les  prairies,  &  fur-tout  le  long 
des  ruilTeaux  &  des  petites  rivières,  près  des  bords 
des  étangs  &  des  grandes  mares.  L'eau  eft  leur  pays 
natal  ;  après  en  être  forties  elles  s'en  rapprochent 
pour  lui  confier  leurs  œufs.  «  Quoique  par  la  gen- 
tillc(Te  de  leur  figure,  dit  R.eaumur,  pa:  un  air  de 
propreté  &  de  netteté,  &  par  une  forte  de  brillant  , 
elles  lûicnt  dignes  du  nom  de  Demoifelles,  on  le  leur 
eût  peut-être  refufé  fi  leurs  ioclinations  meurtrières 
eulfent  été  mieux  connues  :  loin  d'avoir  la  douceur 
en  partage  ,  loin  de  n'aimer  à  fe  nourrir  que  de 
fuc  des  fleurs  6c  des  fruits,  elles  font  des  guerriè.'cs 
plus  féroces  que  les  Am.izones;  elles  ne  le  tiennent 
dans  les  airs  que  pour  fondre  lur  les  infeftes  ailés 
qu'elles  y  peuvent  découvrir;  elles  croquent  a  belles 
dents  ceux  dont  elles  fe  faililfent.  Elles  ne  (ont  pas 
difficiles  fur  le  choix  de  l'efpèce  :  j'en  ai  vu  fe  rcn 
dre  maîtreffes  de  petites  Mouches  à  deux  ailes ,  & 
d'autres  qui  attrapoien:  devant  moi  de  groifes  Mou- 
ches bleues  de  la  viande  ;  j'en  ai  vu  une  qui  tenoit 
entre  fes  deiits  &  emportoit  en  l'air  un  Papillon  di- 
urne à  grandes  ailes  blanches.  C'eiï  leur  inclination 
vorace  qui  les  conduit  le  long  des  haies  furlefquel- 
les  beaucoup  de  Mouches  &  de  Papillons  vont  fe 
pofer  ,  &  qui  les  ramène  fouvenl  le  long  des  eaux 
oii  voltigent  des  Moucherons,  des  Mouches  &  de 
petits  Papillons  ;  elles  cherchent  les  cantons  peu- 
plés de  gibier.  » 

Reaumur ,  qui  a'recueilli  dans  l'hiftoire  de  ces  in- 
fectes toutes  les  connoifrancesinftruilives  &  intéref- 
fantes  qu'ils  dévoient  fournir  &  qu'il  étoit  fi  digne 
de  tranfmettre,  a  rangé  les  Libellules  ou  Dcmoi- 
ftlUs ,  fous  trois  familles  ou  genres,  comme  il  les 
défigne.  Celles  du  premier  genre  ont  le  corps  court 
&  applsti ,  plus  large  qu'épais  ,  &  leur  tête  eft  ar- 
rondie Se  prefque  fphfrique.  Celles  du  fécond  genre 
ont  audi  une  tête  grolle  &  fphérique  mais  leur 
corps  ell  cylindrique  comme  un  petit  bâton  ,  il  eft 
tout  d'une  venue  Se  d'un  même  diamètre  dans  la 
plus  grande  partie  de  fa  longueur.  Enfin  celles  du 
troifièrac  genre  onc  le  corps'de  la  même  forme  que 


L  I  B 


HT 


celles  du  fécond  genre  ;  mais  lear  rète  eft  courte 
&  large,  elle  a  beaucoup  plus  d'étendue  d'un  côté  à 
l'autre  que  de  devant  en  arrière. 

L'inconvénicntquel'onpeut  trouverdanscet  arran- 
gement, c'eft  qu'il  eft  fouvent  difficile  de  détermi- 
ner les  limites  qui  peuvent  féparer  les  Libellules  dcî 
deux  premiers  genres:  cflles  du  premier  genre  ont 
fouvent  le  corps  aufli  grêle  &  auffi  cy'indriquc  que 
celles  du  fécond  genre  ,  &  elles  viennent  de  larves 
à  corps  court  Se  à  mafque  en  casque.  DeGeeTjqui 
a  fcnti  cet  inconvénient  ^  à  préféré  de  ranger  ces  in- 
fedes  en  deux  fdrrJù'es  feulement  ,  &  dont  leî 
caraftèrcs  font  aullî  mieux  déterminés.  D.^ns  la  pre- 
mière famille,  il  place  les  Demo^fe/.'es  qui  ont  la  tête: 
grolfe  ,  arrondie  Se  prefque  fphérique  ,  S;  qui  ordi- 
nairement portent  leurs  ailes  parallèles  au  plan  i!c 
pofition  ou  perpcndicu'aires  à  la  longueur  du  corp^  ; 
ce  font  les  deux  premiers  genres  de  Be.iumur  n'unis 
enfemble.  La  féconde  famille  comprend  celles  qui 
ont  la  tête  large,  mais  courte,  c'eft  à-dite  ,  que 
d'un  côté  à  l'autre  ,  elle  a  beaucoup  plus  d  étendue 
ou  de  dirmètre  que  de  devant  en  arrière  ,  &  leurs 
yeux  font  plus  détachés  ou  plus  faillans  ;  elles  por- 
tent leurs  ailes  élevées  au-deflus  du  corps  ,  perpen- 
diculaires ou  bien  obliques  au  plan  de  pofition. 

Nouspenfons  quec'eft-là  la  feule  forte  de  divifion 
que  l'on  peut  établir  ,  Se  nous  ne  faurions  adopter 
les  trois  genres  que  Fabricius  a  cru  devoir  former. 
Nous  ne  donnerons  aulli  ai  cunc  attention  à  ces  der- 
nières divifions,  Se  nous  renfermerons  dans  ces  géné- 
ralités l'hiltoire  de  tous  les  infeéles  connus  fous  le 
nom  de  Demoifelles  ou  de  Libellules. 

Toutes  les  Libellules  tirent  leur  origine  de  l'eau  ; 
c'eft  dans  les  étangs  ,  dans  les  marais ,  dans  les  rui(- 
féaux  &  dans  les  lacs  qu'elles  vivent  fous  la  forme 
de  larves  Se  de  nymphes  ,  Se  on  les  y  trouve  pendant 
toute  la  belle  failon  ,  mais  fur-tout  au  printems  : 
c'eft  alors  qu'elles  ont  ordinairement  leur  gran» 
deur  complette  Se  (]u'elles  doivent  bientôt  fe  ;ranl- 
former  en  infedes  ailés. 

Les  larves  Se  les  nymphes  marchent  au  fond  de 
l'eau  Se  fur  les  planres  aquatiques;  elles  fe  tienner.t 
fouvent  dans  la  boue  ,  mais  elle^  favent  aufil  nager 
dans  l'eau. 

Ce  font  les  unes  Se  les  autres  des  Hexapodes  ou  des 
infedes  à  Cix  pattes  longues  &  écaïUeufcs;  elles  ont 
le  corps  Se  toutes  les  parties  couvertes  d'une  peaa 
dure  S:  écailleufe  ou  coriace.  Le  corps  elt  dévifé  en 
rète  ,  en  corcelet ,  en  poitrine  3e  en  ventre;  ce  der- 
nier eft  compofé  de  huit  ou  de  neuf  anneaux^  Elles 
(ont  prefque  de  même  figure  dans  l'ùat  de  nym- 
phe que  dans  celui  de  larve.  Les  nymphe»  marchent  , 
mangent  Se  agiflcnt  jufqu'au  moment  de  leur  der- 
nière transformation  ;  elles  font  donc  ,  comme  les 
éphémères  ,  du  fécond  ordre  des  transforraaîious , 
feloH  le  fyftème  de  Swaramcrdam. 


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L  I  B 


Reiumur  a  tcmarv^ué  ,  que  ces  larves  font  de  trois 
figures  différentes  ,  de  forte  quelles  peuvent  erre 
langées  fous  trois  ordres  ou  familles.  Celles  de  la 
jireniiète  famille  ont  le  corps  court  &  large ,  en 
qiicl.jUe  façon  un  peu  applati  ,  de  forte  qu'il  clt 
p!us  large  qu'épais;  le  m, fque  qu'elles  portent  au- 
deJous  de  la  tête  e(l  en  forme  de  cafque  ,  ayant 
comme  deux  volets  qui  s'ouvrent.  Les  laivcs  de 
la  féconde  famille  ont  le  corps  beaucoup  plus  long  ; 
il  ert  comme  cylindrique  ,  &  le  mafque  de  la  tête 
eft  garni ,  aa  lieu  de  volets,  de  deux  longues  pointes 
en  forme  d'ongles  ou  de  crochets.  Les  larves  de 
ce;  deux  familles  donnent  les  .Libellules  de  la  pre- 
mière famille  ,  de  De  Geer.  Enfin  les  larves  de  la 
troifiènie  familie  ont  le  corps  encore  plus  effilé  , 
plus  long  Se  plus  cylindrique;  il  eiï  plus  flexible 
que  celui  des  autres  ;  la  larve  peut  lui  donner  un 
mouvement  vetmiculaire  ,  en  le  courbant  de  tous 
côtés  ;  leur  mafque  a  auflî  deux  crochets  ;  mais  ce 
qui  les  diltingue  plus  particulièrement  c'efl  que  leur 
derrière  efl:  teiminé  par  trois  parties  alongées ,  ap- 
platics    en  forme  de  nageoires. 

Toutes  les  larves  des  Libellules  font  carnacicres  ; 
elles  vivent  des  autres  infeûes  aquatiques ,  qu'elk;s 
peuvent  attraper.  Pour  s'en  laifir ,  elles  ont  reçu  un 
iulhumenc  remarquable,  placé  au-dellcus  de  la  tête 
&  qu'on  a  nommé  mafque  ,  &  pour  les  manger  elles 
ont  de  fortes  dents  dans  la  bouche. 

Elles  naiiïênt  de  l'œuf  avec  la  même  figure  qu'elles 
confervent  judju'à  ce  qu'elles  devi>.nnent  infedes 
parfaits  Le  feul  changement  qu'elles  fubilTent ,  c'cff 
qu'après  une  certaine  mue  ,  il  leur  vient  fur  le  dos 
quatre  petits  corps  plats  &  oblongs  ,  qui  font  les 
fourreaux  ou  les  étuis  des  ailes  futures  ;  elles  font 
alori  dans  l'état  de  nymphes  ambulantes,  &  elles 
prennent  cette  figure  de  très-bonne  heure  ou  tandis 
qu'elles  font  encore  fort  jeunes.  Elles  ch  sngent  plu- 
fiura  fois  de  peau  avant  que  dcfoitirJe  l'eau  pour  fe 
transformer  en  Libellules,  &  même  après  que  les 
quatrcs  étuis  des  ailes  leur  font  venus.  Comme  il  y 
a  il  peu  de  différence  entre  leur  état  de  larve  & 
celui  tic  nymphe  ,  nous  ne  parlerons  d'elles  que 
fous  cette  dernière  forme  ,  à  l'imitaiion  Je  Rcau- 
mur,  &  nous  continuerons  de  leur  donner  le  nom 
de  larve  à  1  imitation  de  I>e  Gécr. 

Les  larves  de  la  première  famille ,  ou  celles  à 
corps  court,  large  &  applati  ,  ont  des  couleurs  fort 
fombrcs  ;  la  té-e  &  t-ut  le  corps  cn-dcllus  &  les 
pattes  font  d'un  brun  veidâtre  obfcur,  fans  taches 
fenliblcs.  Le  défions  des  yeux  &  le  mafque  ,  qui 
couvre  tout  le  délions  de  la  tête,  font  d'un  gris 
fale  ;  mais  le  deffous  du  ventie  elk  noir,  avec  quatre 
tar.gs  de  taches  giifcs  en  forme  de  ponts  ,  arrangés 
deux  au  milii-u  &  un  k  long  de  chaque  bord.  La 
tète  ,  vue  en  dellus  ,  cU  un  peu  plus  large  que  lon- 
gue ,  fa  figure  tire  un  peu  fm-  la  triangulaire  ;  elle 
s'avance  pardevant  en  une  cfpèce  de  mufcau  ai- 
roudi,  Le  deilus  de  la  tête  ,  entre  les  deux   yeux. 


L  I  B 

eft  un  peu  applati  ,  il  n'a  que  très  peu  âe  conve- 
xité. Les  deux  yeux  font  grands  &  très-fail!ans  ;  ils 
fottent  beaucoup  de  la  tête  en  forme  de  deux 
.boules  hémifphériques.  Les  antennes,  qui  ne  font 
gucres  plus  longues  que  la  tê:e  ,  font  attachées  fut 
le  devant  du  front  ,  immédiatement  au  dcllus  de  la 
bouche  ;  elles  font  en  forme  de  filets  déliés  &  coni- 
ques ,  &  elles  font  divifces  chacune  en  huit  articles. 
Sur  le  derrière  de  la  tête  il  y  a  quelques  poils. 

Le  corcelet ,  qui  tient  à  la  tête  par  un  col  court, 
n'efl  pas  fort  grand;  il  n'a  rien  de  particulier  & 
c'eff  à  lui  que  font  attachées  les  deux  pattes  inter- 
médiaires, les  deux  antérieures  ayant  leur  attache 
au  col  même.  Enfuite  vient  le  fécond  corcelet  ,  ou 
la  poitrine;  c'cff  à  elles  que  font  unies  en-dcffous 
les  deux  pattes  poflérieures,  &  fur  le  dos  ,  les  quatre 
étuis  des  ailes.  On  voit  mieux  les  féparations  du  col  , 
du  corcelet  &  de  la  poitrine  ,  quand  on  regarde  la 
iarve  en-del!ous.  Toutes  ces  parties  n'occupent  pas 
beaucoup  d'étendue  ;  elles  font  courtes. 

Le  ventre,  qui  eft  la  plus  grande[partic  du  corps  ^ 
eft  un  peu  convexe  en-dcflus  ;  il  eft  élevé  en  forme 
de  toit  très-écrafé  ,  ayant  tout  le  long  du  dos  une 
arrête  faillante;  mais  en-dellous  il  efl  tout  plat.  Les 
bords  du  ventre  font  très-tranchans.  Sa  figure  c(ï 
d'ailleurs  d'un  ovale  alongé  ;  il  cil  divifé  en  huit 
anneaux  ,  fans  compter  un  anneau  court  qui  le  joint 
à  la  poitrine.  Chaque  anneau  a  au  bord  pofiéncur, 
dans  l'angle  du  tranchant  des  côtés,  une  pointe, 
qui  fur  les  fîx  premiers  anneaux  efl  fort  courte  , 
mais  plus  longue  fur  le  fepiième  &  fur-tout  fur  le 
huitième  anneau. 

Les  fîx  pattes  font  écail'eufes  &  affez  longues; 
elles  reffemblent  beaucoup  à  celles  de  l'infedc  pai- 
fait  :  les  deux  premières  font  les  plus  courtes  ;  celles 
de  la  féconde  paire  un  peu  plus  longues,  mais  les 
deux  poflérieures  font  les  plus  longues  de  toutes. 
Elles  font  compofées  de  trois  paities  principales, 
qui  font  la  cuille  ,  la  jambe  &  le  pitd  ou  le  tarfe. 
Entre  la  eu  fle  &  le  corps  ,  il  y  a  deux  petites  pièces 
articulées,  fur  lefquclles  la  cuilTe  fe  meut  comme 
par  des  jointures  &  qui  forment  la  hanche.  Le  pied 
ou  le  urfc  cil  fubdivifé  en  trois  articles  &  il  eft 
terminé  par  deux  crochets  aiïcz  grands.  La  jambe 
proprement  dite  eft  très-chargée  de  longs  poils  &  le 
tarfe  n'en  a  point  du  tout. 

Les  quatre  étuis  ou  fourreaux  ,  qui  renferment 
les  ailes  futures  Si  qui  font  placés  furie  dos  delà 
nymphe  ,  font  fort  longs  dans  quelques  efpèces.  Ils 
font  attachés,  comme  nous  l'avons  dit,  fur  le  deilus 
de  la  poitrine  ;  ils  s'étendent  prefque  jusqu'au  mi- 
lieu du  ventre,  fur  lequel  ils  font  couchés  tiut  de 
leur  long.  Ils  font  peu  larges  &  prefque  de  diamè- 
tre égal  par-tout;  mais  leur  extrémité  poflérieure 
til  airondie.  Ils  font  en  forme  de  longues  lames 
plates,  placées  un  peu  verticalement,  c'clt-à  dire, 
que  leur  bord  intérieur  efl  élevé  cu-liaut.  Les  deux 
étuis 


L  1  B 

étuis  extérieurs  font  un  pca  plus  longs  qi:z  le; 
deux  intérieurs,  Si.  leur  couleur  e[\  la  même  que 
celle  du  corps. 

Le  derrière  ou  le  bouc  du  ventre  cfl  terminé  par 
cinq  pointes  écaïUeufes,  mobiles,  triangulaires,  coii- 
vexes  en-dehors  Se  concaves  en  dedans  ,  toutes  très- 
pointue»  &  garnies  de  poils  fins.  Ces  pointes  (ont 
placées  de  manière,  cju'il  y  en  a  une  tn-deilus , 
t]ui  cft  la  plus  grande  de  toutes  ;  une  de  cliaijue 
côté  ,  qui  font  les  plus  petites  ,  Se  deux  en  deflous  , 
plus  grandes  que  les  deux  latérales.  Quand  ces  cinq 
pièces  pointues  &  concaves  font  fermées  ou  appli- 
<]iiées  les  unes  contre  les  autres ,  elles  forment  au 
derrière  comme  une  unique  pointe  conique.  Mais  il 
efl  rare  de  les  voir  ainli  fermées  ;  il  faut  pour  amlî 
dire,  forcer  la  larve  i  les  joindre  enfemble  ,  en  lui 
toucliant  le  derrière  ijn  peu  rudement  ;  elle  les  tient 
fans  cela  toujours  ouvertes  &:  écartées  les  unes  des 
autres. 

C'eft  par  notre  bouche  que  l'air  entre  dans  nos 
poulmons  &  en  fort,-  c'efl  au  bof.t  ou  au  deiiière 
du  c(<rps  de  ces  larves  ou  nymphes,  qu'eft  l'ouverture 
qui  donne  entrée  à  l'eau,  &  pat  laquelle  elle  eft 
enfuite  didli'ée  :  on  peut  oblltver  aifément  celles 
de  la  première  famille  ,  dans  des  momens  ou  elles 
infpirent  ii  dans  ceux  oti  elles  expirent  l'eau  ,  comme 
nous  inipirons  &  expirons  l'air.  Dans  certains  tcms  , 
dans  ceux  où  l'animal  ferme  fon  detrière  ,  les  cinq 
pièce':  dont  nous  avons  parlé,  lui  forment  une  ef 
pctr  de  queue  pyramidale.  Toutes  les  fois  que  la 
lai  ve  ou  nymihe  a  des  excrémeirs  à  rendre,  &,  ce 
qui  arrive  plus  louvent,  toutes  les  fois  qu'elle  veu; 
re!pirer  l'eau,  elle  ouvre  cette  pytairide,  elle 
écarte  les  pointes  qui  étoitnt  réunies  a  fon  fommer , 
de  mantèie  qu'elles  font  plu,  éloignées  les  uns  des 
autrcv  ,  que  les  bafes  des  pièces  auxquelles  elle'; 
ap,a'  icnncnt,  ne  le  font  eiciell.es.  Ces  poin,.s 
tiiiiigulaiies  peuvent  fervir  eu  quelques  circon,- 
tanec;  ,  d'aiicz  bonnes  aime»,  foit  oifcnlives  fuit 
défendve-.  :  i'ai  vu  ,  dit  Reauiiiur  ,  quelquefois  une 
nymphe  du  'ccond  genre  ,  que  e  tenois  entre  deux 
Joigts,  recouiberaktrnativtinert  fon  corps  vers  1  un 
&  vers  i  autre,  pour  tâcher  de  le  faifir  entre  les 
pointes  a!'  rs  écartées  les  unes  des  auttes  i  qiia  d 
elle  y  fvarveuort,  elle  ferroit  avec  une  force  allez 
coifi  lérdbe  ,  les  pinces  faifoicnt  une  imprefliou 
aff^^  douloureufe. 

Pendant  que  Ie<  pointes  de  ces  pièces  font  écartées 
les  unes  de',  autres  ,  il  eft  permis  de  voir  une  ouver 
ture  ronde,  au  nii)ins  dune  demi  ligne  de  dia- 
Kiètre  ,  dans  des  Nymphes  de  grandeur  médiocre  : 
des  jeiv  d  1  .iU  en  lonent  parintervalles  ,  6i  font  qucrl- 
^uef  !'•  a  cz  g  os  pour  la  remplir  tntièrement , 
éc  poull-'"  avec  u'itz  de  furce  pour  être  portés  à 
plus  de  deux  a  lo^  pouces  df  l'animal.  Il  y  a  des 
circonftances  oii  ^ts  gios  jets  font  fréquents  ,  il  y  en 
à  d'au  res  où  ils  ne  paroilTcnt  que  de  loitï  en  loin. 

ifi/î.  Nat.  Injulei.  Tome  VU, 


L  I  B 


Î37 


S'\  on  tient  une  larve  hors  de  l'esu  ,  on  lui  rend  le 
befoin  de  la  lefpircr  ,  plus  grand  ;  quand  après  l'en 
avoir  privée  pendant  un  quart  d'heure  ,  ou  pendant 
un  temps  plus  long,  on  la  remet  enfuite  dans  un 
vafe  plat  oa  il  y  a  a  peine  la  quantité  d'eau  qui  fuf- 
fit  à  la  couvrir^  c'ell:  alors  qu'on  voie  des  infpiia- 
tions  &  des  expirations  fréquentes,  &  que  les  jets 
de  ces  dernières  font  plus  conildérablet.  Dans  d'au- 
tres temps  on  n'apperçoit  quelquefois  qu'une  lente 
circulation  d'eau  autour  du  deriière  de  la  larve; 
on  ne  reconnoît  prefque  le  mouvement  de  l'eau  que 
par  celui  des  corps  étiangers  qui  nagent;  il  y  en  a 
de  ceux-ci  qui  après  avoir  été  attirés  jufqu'au  der- 
rière ,  font  enfuite  renvoyés  aflez  loin  ;  mais  cha- 
que fois  qu'on  met  une  de  ces  larves  hors  de  l'eau, 
on  ii£  manque  guèies  de  voir  partit  un  jet  de  fon 
derrière. 

Pendant  qu'on  ta  tient  à  fec  entre  fes  doigts  ,  on 
peut  appercevoir  le  ]eu  des  principales  parties  au 
moyen  defquelles  elle  refpire  l'eau  :  le  trou  qui  e£l 
au  bout  du  dernier  anneau,  elt  le  plus  fouvenc 
bouché  par  des  chairs  verdatres;  mais  dans  pluficurs 
raomens,  &  qui  ne  fe  font  pas  trop  attendre  ,  il  fe 
fait  une  ouverture  au  milieu  de  ces  cha'rs .  qui  per- 
met de  voit  dans  la  capacité  du  corps.  Trois  pièces 
plattes  qui  éioient  dans  un  même  plan  ,  &  dont  on 
diftinguoit  mal  alors  la  figure  ^  s'élèvent  ;  elles  font 
a-pcu-prts  égales  en  grandeur  ,  &  faites  en  demi- 
cercle  ou  plutôt  en  coquille,  car  elles  font  un  peu 
concaves  vers  l'intétieur.  Une  eft  attachée  a  la  cir- 
-onférence  de  la  partie  fupérieure  de  l'anneau  ,  Si 
-liacunc  des  deux  autres  l'eft  a  la  circonférence  d'un 
côté  :  leur  contour  au  moins  cft  cartilagineux.  En 
tout  temps  elles  la-.lTent  entr:  leurs  bouts,  un  vida 
triangulaire ,  mais  peu  fenfible  ,  parce  qu'il  eft 
bouché  par  de^  parties  qui  font  dans  l'intérieur. 
Lorfque  ces  trois  pièces  en  fe  relevant  &  fe  portant 
vers  le  derrièie  ,  -.écartent  les  unes  des  auttes  ,  les 
arties  qui  étoient  deilous  s'en  éloig.entjSc  s'ap- 
•loclient  du  corcelct  ;  on  voit  alors  par  le  trou 
|U'ont  laifTé  ouvert  les  trois  pièces  en  coquille  ,  l'in- 
térieur de  la  capaciré  du  corps  ,  qui  paroît  un  tuyau 
vide  ,  &  qui  l'eft  léellement  en  grande  paitie  dans 
l'étendue  qui  répond  aux  cinq  derniers  annca".;x  ;  ia- 
capacité  qui  efi  vide  alors  ,  ou  qui  s'eft  feulement 
remplie  d'air,  le  feroit  remplie  d'eau,  s'il  s'en  frit 
trouvé  à  portée  du  derriète,. 

Pour  voir  diftinélement  ce  qui  fc  palTe  pcndaur 
que  la  larve  fait  entrer  l'eau  dans  Ton  corps  ,  &  pen- 
dant qu'el'e  l'en  fait  fortir,  pendant  qu'elle  l'infpire 
i  pendant  qu'elle  l'expire  ,  on  en  fera  tomber 
.|uelques  gou'tes  fur  le  derrière  de  celle  que  l'on 
tient  entre  fes  doigts  la  tète  en-bas,  &(.ela  dans  un 
r.iomeiit  oti  lescinq  pièces  écailleufcs  qui  lui  formenc' 
une  efpece  de  qi^eue  i'e  fonx  écaitéesles  unes  des 
autres  ;  à  peine  ces  gouttes  feront  elles  tombées  ,, 
■-jUelcs  trois  pièces  en  coquille  fc  relèveront,  pour 
.  lâilTcr  unç  ouverture  qui  permette  à  l'eau  d'aller  pEusi. 
Jïl. 


J3^ 


L  I  B 


loin.  Qu'on  jette  un  ccup-d'cruil  fur  l'estf^rieur  du 
corps,  &  on  jugera  que  dan?  ce  même  inftant  ,  la 
capacité  intérieure  s'ell  agorandie  ;  on  verra  le  ven- 
tre qui  étcit  p.'at,  devenir  convexe,  on  verra  les 
ceux  côtés  s'éloigner  l'un  de  l'autre  :  on  pourra  en- 
core appercevoir  quelque  chofe  de  plus;  le  corps  a 
un  certain  degré  de  cranfparence  ,  (i  on  le  regarde 
vis-à  vis  le  grand  jour  ,  dans  l'inftant  où  l'eau  va 
être  ^poullée  dans  (on  intérieur;  on  remarquera  une 
elpèce  de  gros  tampon  qui  s'éloignera  du  derrière 
pour  aller  vers  le  corcelet  ;  la  capacité  formée  par 
les  cinq  anneaux  poltérieurs ,  paroîtra  devenir  vide. 
On  imagine  ailément  la  caufe  qui  fait  entrer  l'eau 
dans  une  capacité  aggrandie  ,  &  où  on  a  vu  le  jeu 
d'une  efpfce  de  piftop.  Dans  le  moment  fuiant  ou 
verra  ce  pillon  ou  rampoa  retourner  vers  le  denièie  , 
&  les  parois  du  corps  fe  rapprocher ,  un  jet  d'eau 
fjriiia;  on  ne  fera  pas  plus  embarralTé  fur  la  caufe 
qui  le  fait  fortir ,  que  fut  celle  qui  l'a  fait  entrer. 

«Pour  m'alTurer,  ajoute  Rcai'mur,  que  des  appa- 
rerces.  ne  m'en  impcfoient  pas  ,  lorfque  je  croyois 
vl.u  tjue  la  capacité  formée  par  les  cinq  anneaux  pof- 
téiicurs  ,  étoii  alternativement  occupée  par  des  par- 
tics  folides,  qui  ,  alternativement  la  lailloicnt  vide  ; 
pout  m'aflurer  que  le  jeu  dune  efpèce  de  tampon 
Gtoit  réel  ,  j'ai  tenu  la  nymphe  entre  des  cik-anï  ou- 
Tetrs  ,  &  pofés  de  manière  que  je  n'avois  qu'a  les 
fermer  pour  louper  le  corps  en  deux  ,  vers  le  cin- 
quième des  anneaux  poftéricurs.  Dans  un  moment 
où  le  tampon  nie  paiailloit  s  être  autant  éloigné  du 
detriète  qu'ii  lui  étoit  permis  de  le  faire  ,  je  donnai 
le  coup  de  cifeau  ,  la  capac  té  de  la  partie  pofié- 
rieurc  qui  fut  détachée  du  refle  ,  fe  trouva  alors  pref- 
que  vide  de  parties  lolides.  Un  coup  de  cileau  ftm- 
blable  donné  a  une  autre  nymphe  ,  dans  un  inllanr 
où  le  rampon  m'avoit  paru  s'être  autant  rapproché 
du  derrière  qu'il  !e  pouvoir  ^  détacha  une  partie  pof 
térieiue  remplie  d  un  grand  nombre  de  parties  foli- 
des.» 

«Dans  la  dernière  circonfl-ance  ,  pourfuit-il ,  où 
l'on  ouvrt  tout  du  long  le  corps  d  une  nymphe  , 
cette  malTc  a  lanucll»  nous  n'avons  donné  que  le 
rom  de  tampon,  &  qui  ne  paroît  être  rien  de  plus, 
▼ue  au  travers  de  parois  trop  peu  tranfparentes  , 
offre  de  quoi  fixer  des  yeux  qui  font  fi  nfiblcs  aux 
merveilles  qui  fe  trouvent  dans  l'organifation  des 
animaux  :  ils  remarquent  avec  admiration  qu'elle 
eil  un  lacis  de  ces  vailîeaux  qui  fervent  aux  luledes 
pour  tefpirer  l'air;  ce  font  des  branches  de  tran- 
chées fans  nombre  ,  entrelacées  les  unes  dans  les 
autres:  quatre  ironcs  prefque  auiiî  longs  que  le 
forps  ,  &:  dont  il  y  en  a  deux  de  chaquc'côté  ,  l'un 
?u-dellus  de  l'autre  ,  commencent  chacun  à  jeter 
des  branches  vers  le  milieu  de  leur  longutur,  &  de 
là  jufqu'à  leur  extrémité  en  jettent  de  plus  en  plus. 
Leur  bout  en  a  de  (î  proches  les  unes  des  autres, 
qu'il  femble  fe  fendre  pout  les  fournir  :  c'efl:  du  côté 
jjitpicur  4e  chaque  ftouc  qu'il  cti  part  le  plus,S{ 


L  I  B 

ce  font  celtes  qui  vont  fe  lacer  avec  les  branches  des 
autres  troncs.  Il  faudroit ,  ajoute-t-il  encore  ,  avoir 
donné  à  l'examen  de  ces  vaillcaux  plus  de  temps 
que  je  n'ai  fait  ,  pour  découvru  ce  que  leur  difpo- 
htion  a  de  régulier  ,  &  comment  ils  fe  terminent  ; 
mais  au  moins  puis- je  alTurcr,  fans  crainte  de  me 
tromper,  que  ce  font  de  vraies  trachées  ;  non  feu- 
lement ils  en  ont  la  blancheur  &  le  luifant  fatiné , 
mais  on  peut  aifément  fe  convaincre  qu'ils  ont  cette 
admirable  ftruÛure  propre  aux  tra.hécs  des  infec- 
tes ,  que  chacun  de  ces  tuyaux  e(l  fait  d'une  infini- 
té de  touis  d'un  fil  cartilagineux  tourné  en  (piiale. 
J'ai  quelquefois  dévij»  une  longueur  de  fii  de  plus 
de  trois  ronces,  en  prenant  'tbtuitqui  fe  ptéfcnt^'ic 
lans  ;'cndioitoù  une  gioflc  trachée  ^vait  été  calTéc 
en  deux.  C'elt  même  fur  ces  trachées  qu'il  eft:  le 
l'ius  facile  de  voir,  &  que  j'ai  vu  pour  la  première 
fois,  que  celles  des  inle^tcs  ne  font  qu'une  fuite 
d'un  prodigieux  pouibre  de  roars  d'un  fil  extrême- 
ment délu  ,  app'i  ]Ui's  les  uns  contre  les  autres. 
Une  de  ces  trachéc%  oSfer.ée  au  microfcope  ,  paroît 
cannelée  t: ansvetfalement.  •. 

Mal^  à  quoi  fervent  tant  de  vaiffeaux  à  air  à  un 
'nNcl:^;  qui  refp  re  I  eau  ,  continue  Rea  mur  ?  Nous 
avons  d-is  vu  qu'ils  ne  lui  font  pas  muriles  dans  le 
îeiiu'S  qn'ii  at'.iic  l'eau  dans  fon  corps,  &  dans  'c 
:ciii'.  qu'il  l'en  ch-ilfe  ,  qu'alors  le  laci'-  a  mirable  de 
ce'  'aill'.aux  ,  a  le  jeu  d'un  pilton.  Uaillcurs  cet 
in(<  cts  qui  lefpi'e  l'eau  ,  n'a  pas  moins  bcfuin  de 
rcip'.rcr  la.r  ;  c'elt  de  quoi  on  a  une  preuve  décilive 
.]uand  on  examine  Ion  crrcelet  :  on  y  découvre  qua- 
tre Oigmares  ,  dont  deux  placés  en-dcffus  &  près 
de  la  jondion  avec  le  corps,  font  fur-tout  rciraroua- 
bles  par  leur  grandeur.  Chacun  a  quel  ju'air  A  un 
œil  i  demi  fermé  dont  la  paupière  leroit  cartilagi- 
neufe  ,  ou  plutôt  d'un  oeil  qui  aiimit  deux  de  ces 
fortes  de  paupières  bordées  ,  comme  les  nôtres  ,  de 
cils  formes  d'une  fuite  de  poils.  Chacun  des  deux 
autres  lligmarc<;  cit  pofé  au-dellus  de  l'onijine  d'une 
de-  premièies  pattes,  a/lez  près  de  la  Jimc^ion  du 
coicelet  avec  le  col,  car  ces  fortes  de  nymphes  ont 
un    col. 

La  nymphe  ou  larve  ad'aufes  flit»matcs  plus  diffici- 
les a  voir,  iik  font  beaucoup  plus  petits  que  les  pièce- 
dens&:  plus  cachés  :  cha  jue  uuncau,  excepte  peut  etic 
le  dciiiicr  if  le  pénult;i-.ne  ,  en  a  deux,  un  de  chaque 
côté  En-de(liis  du  ventre  &  prés  de  l'endroit  où  ce- 
lui ci  le  joiiit  a  la  par'ie  fupcrK-urc  de  l'anneau  , 
règne  de  chaque  ôte  une  efpèce  de  gouttière  ,  dans 
laquelle  ii  faut  chercner  les  ftigmates  dont  il  s  agit. 
Ce  font  de  petits  ovales  prfés  obliouen-ent  ,  &  dont 
chacun  elt  d'un  tiers  plus  proche  du  bout  antéticiir 
de  l'anneau  a  qui  il  appartient ,  que  de  fon  bout 
poftéticur. 

On  peur  pouitant  huiler  les  (ligmaies  de  ces  nym- 
phes fans  les  faire  péiir  ,  fou  que  l'hi.iie  ne  s'y  atiâ- 
chc  pa>  a  <au>c  de  l'eau  qui  ks  niouùlc  ,  loii  qu'ils 


L  I  B 

foient  fipiêts  à  Ce  fcimerque  l'huile  n'ait  pas  Ic'tcmps 
«i"y  pénétrer. 

Nous  remarquerons  ici  avec  De  Gecr,  que  Reau- 
mur  n'clt  pas  ciaft  dans  Ca  coiiclufion,  lorfqu'il 
range  dans  la  clade  des  PoifTjns  ,  ces  larves  ou 
nymphes  qui  nagent  &  refpiren:  l'eau,  félon  lui, 
comme  ces  derniers.  Ces  laivcs  font  vérirablcment 
de  la  clafle  des  infcdes  ,  auffi  bien  que  les  Libellules 
qui  en  proviennent.  C'eft  fans  douze  la  fii^urc  des 
animaux  t)ui  doit  décider  fur-tout  de  leur  clafle  & 
par  conféqutnt  de  leur  nom  claflifique  :  c'eft  avec 
raifonle  fcmiir.cnt  de  tous  lesMéthodilles  modcmcs. 
An  relie  ,  quoique  ces  laives  ou  nymphes  attirent 
l'eau  dans  leur  corps,  par  l'ouverture  du  derrière, 
il  cft  encore  incertain  ii  cela  doit  être  regardé  com- 
iiv.  une  Vt'riiable  respiration  de  l'eau;  peui-ètic 
qu'elle?  le  font  à  un  tout  autie  but  ,  à  nous  inconnu. 
Nous  veirons  auffi  un  ufa^c  certani  de  l'éjaculation 
de  l'eau  qu'elles  ont  aupaiavant  attiiée  dans  le  corp«. 
Il  y  a  même  desNatuialiftcs  qui  n'admettent  aucune 
fcfpiration  d'air  dans  les  infeftes,  &  plus  particu- 
lièrement dans  les  Chenilles,  quoique  l'air  palic  dans 
leur  corps  par  les  Ibgmates  &  les  bronches;  par  la 
niéme  raifcn  ils  nieroient  fans  doute  aulli  la  refpira- 
tion  de  l'eau  de  ces  liymplics  ,  telle  que  l'a  conçi.e 
Rcaumur.  Quoiqu'il  en  loit  ,  on  ne  peut  donner 
que  très-imptoprement  le  nom  de  Poiiïbns  a  ces 
larves ,  qui  le  font  a^fll  peu  que  tant  d'autres  infec- 
tes aquatiques. 

Endettant  encore  un  coupd'ccil  dans  l'intérieur  des 
latves  des  Libellu^SjOii  luit  allez  ailt nient  le  canal  des 
a'imens  depuis  la  bouche  julqu'a  laiius  ;  il  va  en 
ligne  droite  tout  du  long  du  corps  ,  mais  il  a  trois 
renflcmcns  qn  on  pouriiit  rcgaider  comme  trois 
eftomacs,  analogues  peut-être  a::x  diftérens  cfto- 
niacs  des  Ruminans.  Ce  canal  pai'.e  au  travers  du 
lacis  de  trachée  :  pUilieurs  de  celles-ci  lui  font 
adhérentes  ,  d'où  il  paroii  que  le  canal  des  alimens 
cft  obligé  de  les  fuiv;e  dans  les  mouvemens  qu'elles 
font  de  devant  en  arrière,  &  d'anièie  en  devant  ^ 
pendant  que  l'infeâe  attire  l'eau  dans  fon  corps  & 
qu'il  l'en  fjit  fortir  :  cette  aguation  produit  peut- 
êiie  un  effet  plus  confidérable  que  ce  ni  du  mcuve- 
nient  périftaliiqiie  des  intellins  des  grands  animaux. 
Lt  bout  de  ce  canal ,  le  véruable  anus  ,  ne  paroît  pas 
fixe":  on  le  voit  tantôt  de  niveau  avec  les  p  èces  en 
forme  de  coquilles,  pendant  qu'elles  ferment  le  bouc 
du  dcriiètc,  &  tantôt  tiès-loin  delà,  felcn  que  le 
lacis  de  trachées  fe  trouve  près  ou  1  in  de  l'extrémité 
du  corps  La  patience  &  la  dextérité  d'un  grand 
anaiomifte  trouveroient  de  quoi  s'exercer  long  teins 
dans  l'intciieur  de  ces  larves  ;  mais  leur  extériecr 
fournit  des  particularités  dignes  d'être  vues,  &  hsu- 
reiifement  aifées  à  voir  :  c  eft  fur  le  devant  &  fur  le 
dellous  de  la  tête  qu'on  peut  les  obferver.  Nous 
VI  nions  palier  d'un  inftTument  très- remarquable  à 
qui  on  a  donné  le  rom  de  n.ûfque  ;  il  couvre  non- 
ftuicmcLt  tout  le  dellous   de  la  tête  ,  mais  il  s'tterid 


L  I  B 


539 


encore  au-delà  entre  les  deux  pattes  intermédiaires 
jufqu'à  leur  origine.  Dans  les  larves  de  la  première 
famille  j  ou  du  premier  genre  de  Reaumur,  la 
partie  antéiieure  de  cet  inftrument  cft  arrondie, 
ayant  comme  la  figure  d'un  cafque,  &  il  a  été 
nommé  mûfque  en  cafque.  Nous  allons  le  faire 
c.nnoître  d  après  l'illulire  auicui  que  nous  venons 
de  citer,  qui  en  a  donné  une  defcription  aulli 
exade  qu'ituérellantc. 

Les  infcdes  qui  ont  des  dents,  comme  les  Che-- 
nilles  &  les  latves  de  beaucoup  d'efpcces,  n'en  ont 
coinmunéinent  que  deux  ,  ordinairement  frai'des  5t 
fortes  ,  &  d'autant  p'.  vilibles  qu'elles  font  placée» 
en  dehors  de  la  bouche:  nos  nymphes  <iu  larves  de 
Libellules  en  fonr  mieux  fournies,  elles  en  ont 
quatre  lohdes  ,  larges  &  longues  ,  qui  viennent  fe 
rencontrer  deux  a  d:ux  en  devant  6c  fir  le  milieu 
d  une  bouche  beaucoup  plus  gunde  que  celle  de 
la  plupart  des  autres  inieûes.  Cette  bouche  5:  fes 
dents  ne  font  pourtant  vifibles  que  quand  on  fait 
violence  a  une  nymphe  pour  les  mettre  à  déeuu- 
Yert  :  le  nufque  qui  couvre  le  devant  &  le  dellous 
de  la  tête,  les  cache,  car  il  n'a  point  comme  les 
noires ,  une  ouverture  vis-a  vis  la  bouche  ,  &:  deux 
pour  les  yeux  ;  ceux  de  ,  l'infede  font  pofés  fur  la 
tête  ,  &  par  confcqucnt ,  hors  du  mafque,  qui  ,  en 
un  mot  ,  n'eft  nulle  part  à  jour.  Ce  n'elt  pas  feule- 
ment en  cela  qu'il  diffère  des  noires,  il  s'ea  faut 
bien  qu'il  foit  fi  fimple  :  :1  cft  une  vraie  &  très- 
belle  machine  :  il  eft  beaucoup  plus  long  qu'il  ne 
feroit  néceflaire  pour  couvrir  la  partie  de  la  tête 
contre  laquelle  il  eft  app!K|ué  :  il  fe  termine  j  ar 
une  efpèce  de  menton  :  ii  eft  folide  ,  étant  fait 
d  une  matière   cartiiagineufc  ,  ou  même  ècailieufe. 

On  y  diftingue  aifément  une  efpèce  de  future 
qui  le  divife  en  deux  parties,  dont  l'antérieure  plus 
courte  que  l'autre,  cft  nommée  le  front  du  mafque  : 
c'eft  celle  qui  par  une  fcite  de  rondeur  donne  atl 
mafque  des  larves  du  premier  genre  ,  l'air  d'un  caf- 
que ;  l'autre  partie  eft  appelée  la  mentonnière  :  le 
bout  da  celle-ci  rcifcmble  à  une  efpécs  de  menton. 
Ce  mafque  n'eft  qu'appHqué  contre  la  tête,  il  ne 
lui  eft  aucunement  adhérent.  Si  on  introduit  ,  ce 
qui  eft  aifé  ,  une  peinte  fine  comme  celle  d'un  canif 
ou  celle  d'une  épeingle,  entre  le  front  du  mafque 
U  la  tête  de  l'infeiae  ,  on  peut  cnfuite  aifément 
l'éloigner  de  la  partie  qu'il  couvroit ,  &  c'eft  après 
l'avoir  fait  qu'on  voit  dilf  indtement  la  bouche  ,  & 
les  dents  dont  elle  cft  munie. 

Quand  on  éloigne  le  mafque  de  la  tête,  on  le 
fait  tourner  comme  fur  un  pivot  Le  menton  eft  ar- 
ticulé avec  une  pièce  qui  eft  en  quelque  forte  le 
pied  ou  le  fupport  du  mafque  :  elle  a  la  m.êmc  figu- 
re &  les  mêmes  dimenlîons  que  la  paitie  pofiêricjre 
de  la  mentonnière,  contre  laquelle  elle  eft  appliquée 
dans  les  temps  ordinaires  ;  (oa  origine  eft  au", lès  du 
col  ;  c'eft-là  qu'elle  eft  alTtijettie.  La  face  ciiéiiem» 
Yyy  2 


540  L  I  B 

V 

de  cette  piïce  qui  tient  lieu  tic  pied  au  mafque  ,  ' 
comme  la  face  extérieure  du  mafque,  cft  cartilagt- 
iieufe  i  mais  lés  faces  intérieures  de  l'une  &  de  fau- 
ne ,  qiiis'cnrrecouchent  j  font  recouvertes  de  chairs  : 
là  font  des  mufcles  qui  tendent  à  tenir  le  mafque 
allnjctti  con're  la  ttte,  5c  auxquels  on  fait  violence 
loifqu'on  l'en  éloigne. 

Le  feu!  ufaj;e  du  mafque  n'cft  pourtant  pas  de 
couvrir  la  boucf.c  &  fes  environs ,  il  en  a  un  autre 
plus  important  Si  plus  lingulier  ;  c'eft  lui  qui  doit 
fournir  la  bouche  d'alinicns  ;  &  li  fa  ftrufture  eût 
été  mieux  connue  de  Sv/ammerdam  ,  il  n'eût  pas 
dit,  corunic  il  l'a  fait,  que  les  I>COTOi/c//eJ auxquelles 
il  a  été  accordé  ,  fc  nourtiiloient 'de  terre. 

Outre  !a  future  tranfverfale  que  nous  avons  fait 
icmarquer,  le  mafque  en  a  une  longitudinale  fur 
le  front,  qui  divife  celui-ci  en  deux  parues  égales; 
elle  atteint  la  future  tranfverfale,  mais  elle  ne  paiïe 
pas  outre.  Ces  futures  ne  font  pas  fupetficielles , 
elles  pénétrent  toute  l'épaiffeur  du  mafque,  elles 
tiennent  réunies  dans  les  temps  où  elles  doivent 
l'être,  des  parties  qui  peuvent  être  fépaiées  dans 
d'autres  temps.  Au  moyen  de  ces  futures ,  le  mafque 
fe  trouve  avoir  deux  elpeces  de  volets,  dont  l'in- 
fcfte  ouvre  l'un  ou  l'autre  à  fon  gré  ,  &  qu'il  ouvre 
tous  deux  à  la  fois  quand  il  veut  ,  foit  en  partie, 
foit  entièrement;  chacun  de  ces  volets  eR  articulé 
avec  la  mentonnière,  à  un  des  bouts  delà  future 
tranfverfale.  Quand  nous  ne  le  dirions  pas ,  on  ima- 
gincroit  aifcz  qu'il  y  a  des  mufcles  attachés  au 
mafque  ,  propres  à  produire  le  jeu  des  volets  :  s'ils 
s'ouvrent,  ce  n'eft  pas  au  refte  pour  donner  du  jour 
à  l'infede  ;  fes  yeux  comme  nous  l'avons  déjà  fait 
remarquer,  ne  font  pas  placés  deilbus,  mais  une 
moitié  de  la  bouche  fe  trouve  fous  chacun  d'eux  ,  & 
il  elt  nécelTaire  qu'ils  s'ouvrent  pour  lailTer  palier 
les  alimens  fur  leîqucls  les  dents  doivent  agir.  Ces 
■volets  font  plus  ;  nos  larves  font  cacnacictes ,  elles 
fe  nourrilknt  d'infedcs  aquatiques,  à  l'affût  def- 
quels  elles  font  continuellement;  ces  larves  parvien- 
nent à  en  attraper  de  plus  gros  Se  de  plus  agiles 
qu'elles  ne  font.  C'eft  avec  les  volets  du  mafque 
qu'elles  attrapent  leur  proie,  ils  valent  d'exellentes 
ferres:  les  bords  de  ces  pièces  ont  des  dentelures 
qui  les  tiennent  aflemblées,  lorfjue  le  mafque  eft 
fermé,  ces  dentelures  font  de  vraies  dents,  très- 
fînes  mais  fortes  ,  &  propres  à  bien  retenir  l'infeéle 
qui  a  été  iàifi  ;  chaque  volet  a  encore  une  longue 
pointe  ,  ou  dent  plus  longue  ,  qui  part  de  fon 
angle  antérieur. 

Lorfque  l'infeftc  qui  a  été  pris  par  les  deux  vo- 
lets cfl  petit ,  les  dents  le  leur  ôtcnt  tout  entier; 
mais  lorfqu'il  cfl  trop  gros  pour  erre  logé  dans  la 
bouche  ,  eu  entre  la  bouche  &  le  front  du  mafque 
une  partie  refte  cn-dchors  des  volets,  qui  la  tien- 
nent faille  &  qui  nel'abandonncnt  aux  dents  que 
•quand  ce  qu'elles  avoiînt  à  leur  difpolition  a  été 


L  I  B 

haché  &  avalé.  J'ai  trouvé,  dir  Reaamur,  un  affez 
gros  Têtard  tenu  ainfi  entre  Ls  voîcs  ,  la  portion 
de  cet  animal  qui  étoit  endeho.s,  étoit  Ci'.nc  ,  Se 
celle  qui  étoit  paffée  fous  les  volets  ,  étoit  défigurée 
£c  comme  broyée. 

Au  reile  ,  on  peut  faire  faire  auxv'K'S  avec  la 
pointe  d'une  épingle  ,  le  même  jeu  que  la  larve 
leur  fait  faire  au  moyen  des  mufcles  qui  leur  font 
propres  ;  c'cft-à-dire  qu'on  peut  les  entr'ouvrir , 
les  écarter  l'un  de  l'autre  ,  en  lever  un  fcul,  ou  ks 
lever  tous  deux. 

Les  larves  des  Libellules  de  la  féconde  famille 
font  ttcs-aifées  à  diftmguer  de  celles  de  la  pre- 
mière famille;  elles  ont  toujouis  le  corps  plus 
alongé.  Ce  qui  les  diftingue  encore  davaiitage , 
c'eft  que  le  mafque  de  la  tête,  qui  eft  ap^lati  ,  clt 
garni  au  devant,  non  de  deux  volets,  en  forme 
de  cafque  ,  mais  de  deux  crochets  ou  ferres  mobi- 
les ,  qui  fe  croifcnt  avec  leurs  pointes  quand  elles 
font  dans  l'inaiflion.  De  Gcer  en  a  donné  une  dcl- 
cription  qui  nous  parole  plus  exadle  que  celle  de 
Reaumur  ,  &  que  nous  croyons  auiH  devoir  préfé- 
rer. 

Le  mafque  des  larves  de  cette  famille  eft  compofé 
de  deux  pièces  articulées  enfemble ,  &  qui  font  un 
coude  l'une  avec  l'autre.  Dans  linaftion  elles  font 
toutes  deux  appliquées  contre  le  deflous  de  la  tête 
&  lune  fur  l'autre,  de  façonquc  l'une  de  ces  pièces 
eft  entièrement  couverte  par  l'autre.  Quand  on  re- 
garde la  tête  en  deffous ,  ce  n'ed  que  la  pièce  anté- 
rieure qui  eft  alors  villble,  l'autre  eft  cachée  entre 
elle  6c  la  tête.  Confidérons  d'abord  cette  dernière 
ou  celle  qui  dans  l'inaftiou  du  mafque  eft  unique- 
ment en  vue. 

Ccft  une  pièce  applatie  &  peu  épailTe,  dont  la 
figure  tire  fur  la  triangulaire,  car  elle  eft  large  par- 
devant,  &  diminue  peu-à-pcu  en  diamètre  vers  l'au- 
tre bout;  fes  côtés  ne  vont  cependant  pas  en  ligne 
droite,  mais  en  ligne  courbe  &  inégale.  C'eft  cette 
pièce  qu'on  a  appelé  la  mentonnière.  Sa  face  infé- 
rieure ou  celle  qui  eft  en  vue  ,  elt  écailleufe  ,  mais 
l'autre  {dce  qui  eft  tournée  vers  la  tète ,  eft  garnie 
de  chairs  ou  de  mufcles. 

L'autre  pièce,  qui  dans  l'inaélion  ert  placée  entre 
la  mentonnière  &  la  tête,  eft  articulée  avec  la  men- 
tonnière &  fait  un  coude  avec  elle,  quand  la  larve 
étend  le  mafque  en  avant  ;  mais  dans  l'inacfion  ces 
deux  pièces  font  appliquées  l'une  fur  l'autre.  Elles 
tiennent  enfemble  par  une  articulation  ,  fur  laquel- 
le elles  fe  meuvent  comme  fur  un  pivot  ou  comme 
fur  une  charnière,  &:  c'eft  cette  articulation  ou  ce 
coude  ,  qui  fait  le  menton  du  mafque.  La  féconde 
pièce  ,  qui  eft  celle  que  nous  confidérons  à  préfent , 
Se  qui  eft  la  partie  que  Reaumur  nomme  le  pied  ou 
le  fupport  du  mafque,  eft  aulfi  applatie,  un  peu 
convexe  du  côté  où  elle  touche  à  la  tête ,  &  concave 


i 


I  IB 

Qu  côté  oppofé  OU  du  cô:é  qui  cft  appliqué  contre 
la  mentonnicic;  &  cette  concavité  ell  garnie  de 
chaire  ou  <-!<_  mufcles  qui  fervent  à  donner  le  mou- 
vemenr  au  iTiafque.  Elle  eft  attachée  à  la  tête  im 
màdiatemeut  au-delfous  de  la  bouche  Se  des  dents  , 
&  c'eft  l'uniijue  endroit  par  où  le  niafque  ell  uni  a 
la  tétc. 

La  première  pièce  ou  la  mentonnière  ne  cache 
pas  fculemenr  tout  le  dcflous  de  la  tète  ,  elle  va 
même  au-delà,  elle  s'étend  avec  Ton  menton  par- 
delà  le  bout  du  corcclet,  juCqu'à  l'orij^ine  des  deux 
pattes  intermédiaires ,  entre  Icfquelles  le  menton  fc 
repofe.  Le  devant  de  la  mentonnière  eft  garni  de 
deux  ferres  mobiles,  qui  font  les  inftrumens  avec 
lefqucls  la  larve  fe  failit  de  ,fa  proye.  Chaque  lerie 
crt  placée  &  articulée  à  l'angle  extérieur  du  devant 
de  la  mentonnière,  de  forte  qu'elle  eft  nnbile  à  fa 
bife  ;  enfin  les  ferres  s'ouvrent  &  fe  ferment  au 
gré  de  l'infcde. 

Elles  font  compofées  de  deux  pièces  articulées 
cnfemble,  dont  l'antérieure  eft  courbée  &  pointue 
au  bout,  de  forte  qu'elle  a  la  forme  d'un  ongle  ou 
d'un  crochet  ;  l'autre  piécf  ,  qui  eft  articulée  j  la 
mentonnière ,  a  du  côté  intérieur  une  appendice 
applatie,  qui  feniblc  faire  un  même  corps  avec  la 
pièce  &  qui  s'étend  jufqu'au  milieu  du  crochet. 
Quand  les  ferres  font  fermées  elles  repofent  &  font 
appliquées  contre  le  bord  antérieur  de  la  menton- 
nière ,  au-de(lous  de  la  lèvre  fupérieure  de  la  tête, 
de  tâçon  que  la  poii;te  ou  le  crochet  de  l'une  croife 
l'autre  en  partie. 

Voilà  la  conformation  de  rinftrument  redouta- 
ble, dont  ces  larves  ou  ces  nymphes  font  pourvues 
pour  faifir  les  infeéles  qu'elles  veulent  dévorer. 
Quand  queljucs  inieéles  aquariques  s'approchent 
d'elles,  dans  le  temps  qu'elles  fout  en  humeur  de 
manger,  elles  pondent  le  mafquc  en  avant,  très- 
promptement  &  comme  un  trait ,  &  s'en  faifillent 
avec  les  deux  ferres;  enfuite  retirant  le  mafque  , 
elles  approchent  la  proie  de  leurs  dents  Se  commen- 
cent d'abord  à  la  longcr.  J'ai  remarqué,  dit  De 
Geer  ,  qu'elles  n'épargnent  pas  même  leurs  fem- 
blables,  &  qu'elles  s'entremangent  quand  elles  le 
peuvent,  &  je  les  ai  vues  auili  dévorer  de  très-petits 
poiilons,  que  j'avois  mis  auprès  d'elles.  Il  eft  très- 
difficile  aux  autres  iiifiCles  d'éviter  leurs  coups, 
parce  que  marchant  cidinairemenr  dai.s  l'eau  fort 
doucement  Se  comme  à  pas  comptés,  à- peu-pi es 
comme  les  chats  qui  fout  à  l'atfiit  des  petits  oi- 
feaux ,  elles  alongent  fubitement  leur  màfque  & 
arrêtent  leur  proie  tout  d'un   coup. 

Les  dcnrs  des  larves  des  Libellules  font  placées 
au-dclTous  de  la  tête  ;  pour  les  voir,  il  fau:  écarter 
k  mafquc  qui  les  couvre.  Elles  font  au  nombre  de 
quatre,  placées  deux  à  deux  ,*  de  façon  que  celles 
de  chaque  paire  fe  rencontrent  avec  leurs  dentelures 
au   milieu   du  devant  de  la  tête  S:  vis-à-vis  d;  la- 


L  î  B  ^4ï 

bouche>  Elles  font  en  forme  de  mâchoires  latéra'e; , 
itès-mobiles,  dures  &  écaillcufes  :  celles  de  la 
paire  antérieure  font  courtes  &  groffes,  leur  bord 
intérieur  eft  concave  ,  garni  de  deux  alTemblages  de 
dentelures  ;  dans  le  premier  paquet ,  il  y  a  quatre 
dentelures  ,  mais  dans  le  fécond  ,  il  y  en  a  feule- 
ment deux  ,  la  bafe  de  fes  dents  eft  attachée  tout 
proche  des  yeux.  Les  dents  de  1  autre  paire  lont 
moins  gtofTcs  ,  m.us  beaucoup  plus  longues  que  les 
précédentes,  elles  ont  une  elpèce  de  (upport  alTcz, 
étendu  ,  attaché  fort  loin  de  la  bouche  vers  le  der- 
rière de  la  tête.  Le  côté  intérieur  de  ces  dents  eft 
aulfi  concave  ,  garni  de  fcpt  dentelures  longues  âc 
courbées,  placées  en  deux  rangs;- elles  retlemblent 
a  des  ongles  ou  à  des  crochets.  Au  bord  extéiieuc 
de  ces  mêmes  dents  cit  attachée  une  pièce  alongée  , 
applatie  &  courbée  ,  garnie  de  beaucoup  de  longs 
poils  ,  articulée  au  dos  de  la  dent  ic  mobile  dans 
cet  endroit;  dans  la  fituation  naturelle,  cette  pièce 
fe  trouve  placée  entre  les  deux  dents  d'un  même 
côté. 

Nous  avons  dit ,  que  le  derrière  de  ces  larves 
eft  terminé  par  cinq  parties  mobiles  en  forme  de 
pointes  :  ces  peintes  ne  font  pas  toutes  de  la  même 
figure,  mais  toutes  font  convexes  en  dehors  Se  con- 
caves en  dedans  ou  en  forme  de  gouttières.  Quatre 
de  ces  parties  ,  favoir.les  deux  fiipéiieures,&les  deux 
inf'rieiues,  finiircnr  en  pointe  très-déliée,  un  peu 
recourbée  en  devant  ;  les  deux  dernicies  font  au-de- 
là de  deux  fois  plus  longues  que  les  fupérieures. 
Mais  la  cinquième  partie  ,  ou  celle  du  milieu  placée 
entre  les  deux  fupérieuies  &  qui  eft  plus  courte 
que  les  inférieures,  ne  finit  pas  en  pointe;  elle  eft 
ttonqucc  au  bout  Se  ce  bout  va  en  ligne  concave  , 
elle  a  comme  deux  petites  pointes  vers  l'extrémitc. 
Chacune  de  ces  cinq  parties  qui  font  garnies  de 
poils  très-fins,  a  une  arrête  en-dcllus.  Elles  font  en- 
gagées dans  une  cfpèct  d'anneau  ,  qui  fait  l'ex"- 
trcraité  du  ventre.  Au  milieu  de  ces  parties  en 
pointes  ,  le  corps  a  une  ouverture,  qui  donne  entrée 
Se  fortie  a  l'eau  que  la  larve  i'çait  attirer  dans  fon 
corps  5c  c'eft  aulfi  par  là  que  fortent  les  excrémens. 

Noms  ferons  ici  mention  de  la  manière  dont  les 
larves  des  Libellules  nagent ,  ce  qui  néanmoins  leur 
arrive  rarement:  car  elles  ne  font  ordinaiiem  ntt 
que  marcher  au  fond  de  l'eau  ou  fur  les  plantes  - 
aquatiques  ;  mais  elles  fijavent  pourtant  nager  très- 
bien,  quoique  d'une  façun  allez  fingulicre  :  elles 
nagent  comme  par  fecoulFes  ou  en  poullant  te  corps 
en  avant  par  intetva'lcs.  Ce  ne  font  pas  les  pattes 
qui  produifent  ce  mouvement  progredif  ;  elles  tien- 
nent les  pattes  alors  appliquées  le  long  des  côtés  du 
corps  ,  fans  qu'elles  paroillent  leur  do.mer  le  moin- 
dre mouvement;  elfes  les  tiennent  parfaiiemeni  en 
repo?.  Mais  c'eft  par  la  forte  éjaculation  de  l'eau  hois 
duderrivte,  de  cette  eau  qu'elles  attirent  dans  Iclï 
corps  félon  les  remarques  de  Reauraur ,  que  le  cotpa 
eft  pouffé  en  avant. 


542 


L  I  B 


Quand  on  tiens  les  larves  dans  un  vailTcau  plat 
cù  il  n'y  a  tjue  peu  d  eau,  on  voit  fenfibiement  l'ef- 
fet de  cette  éjaculation  ,  pat  le  mouvement  ic  une 
efpèce  de  petit  courant  qu'elle  produit  dans  l'eau  & 
fur  les  petits  corps  étrangers  qui  flottent  dans  l'eau, 
quand  elle  n'cit  pas  tout  à  fait  nette.  On  voit  alors 
ces  petits  corps  poufTés  en  arrière  ,  taudis  que  la 
larve  avance i  c'ell  atfîl  la  raifon  pourquoi  la  larve 
ne  nage  que  par  fecoufies  ou  par  reprifes  :  car  après 
chaque  éjaculation ,  elle  a  bcfoin  de  pomper  de 
nouvelle  eau  &  d'en  remplir  le  corps,  pour  être  jet- 
tée  à  une  féconde  reprifc  ,  &  ainfi  de  fuiie.  Cepen- 
dant les  éjaculations  (e  fuccèdent  alfez  vite.  Quelque- 
fois elle  avance  le  bout  du  detiièrc  hors  de  1  eau  , 
&  alors  elie  ferirgue  un  petit  filet  d'eau  à  une  M\n 
longue  diftance  &  avec  force  .  ce  qui  ell  un  Ipec- 
t.ac'c  alTez  amufanc. 

Parmi  les  larves  de  la  féconde  ou  troifième  fa- 
mille, qui  fe  transforment  en  de  petites  Libellules  , 
on  en  trouve  dont  le  bout  du  corps  ou  le  derrière 
tft  garni  de  trois  parties  remarquables ,  plates  & 
along  es  comme  des  feuilles  ou  des  nageoires,  S^ 
qui  font  mobiles,  parce  qu'elles  tiennent  au  corp'^ 
par  une  articulation.  Leur  fituation  cft  verticale, 
comme  la  queue  des  poilfons  ,  de  forte  qu'elles  ont 
leurs  tranchans  en -haut  Sien-bas.  Le  nom  de  na- 
geoires leur  convienr  très-bien,  parce  qu'elles  en 
ont  l'ufage  ;  quand  la  larve  veut  nager  ou  avancer 
dans  l'eau  ,  elle  agite  le  coips  &  en  même-temps  ces 
nageoires  de  côté  &  d'autre  ,  elle  bat  l'eau  avec 
illes,  comme  font  les  poilTons  avec  leur  cjueue.  Or- 
dinarement  la  larve  les  tient  plus  ou  moins  écartées 
comme  des  rayons  ,  mais  elle  les  applique  aufli 
quelquefois  les  unes  fur  les  autres ,  Si.  alors  elles  ne 
parcillcnt  que  comme  une  feule  pièce. 

Ces  nageoires  égalent  plus  du  tiers  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Elles  font  en  forme  de  limes  trcs- 
niinccs  ,  qui  ont  moins  de  diamètre  à  leur  origine 
qu'ailleurs  ,  elles  augmentent  peu-à-peu  en  latgtur , 
éi  leur  cxtréniité  tll  d'un  contour  arrondi.  Vues 
au  microfcope,  elles  Cont  très  jolies  S;  on  y  obft:rve 
alors  un  travail  admirable.  Elles  font  très  tranfpa- 
rentes  ,  &  intérieurement  elles  font  garr.ies  d'un 
très-g'and  nombre  de  vailTeaux  bruns  ,  divifés  & 
fubdivifés  en  une  infinité  de  ramifications. 


Toutes  les  ramification? partent  d'un  gros  tronc, 
qui  fcmble  fortit  du  corps.  A  quelque  diDance  de 
Ion  otigme,  ce  tronc  fe  divilc  en  deux  branches 
principales,  qui  parcourent  le  milieu  de  la  nageoire 
d'un  bout  a  l'autre  fans  s'éloigner  lure  de  faute, 
fe  fuivant  tou;ours  parallèlement.  Les  deux  bran- 
ches &  le  ttonc  même  jettent  un  très- grand  nombre 
de  ramifirations,  parcourent  toute  la'nageoire.  Les 
grolles  branches  (ont  un  peu  tran fpareines  au  mi- 
lieu, ce  qui  femble  indiquer  qu'elles  font  des  vaif- 
feaux  crtux  en  dedans,  l'eut  être  ,  ajoure  De  Gecr  , 
font. ce  des    vaifTeaux   à  air  ou   des  trachées;  au 


LI  B 

moins  rclfemblent -ils  beaucoup  à  ceul  qu'on  voit 
dans  les  ouïes  des  larves  d'Ephémères.  Les  nageoires 
de  la  larve  font  donc  peut-être  en  même-temps  fet 
ouiés ,  quoiqu'elle  ne  les  agite  pas  comme  les  larves 
des  Ephémères  agitent  continuellement  les  leurs. 
Tons  ccsvailTeaux  ont  du  relief  comme  ks  nervure» 
des  feuilles ,   aux-iuelles  ils  relfemblent  encore  beaa- 


Une  chofe  remarquable,  c'efi  que  ces  nageoires 
fout  Comme  brilécs  au  milieu  de  leur  lorgueurj 
ciies  y  ont  une  articulation  ou  une  elpece  de  chat- 
mère,  au  moyen  de  laquelle  elles  peuvent  fe  plier 
dans  cet  endroit.  Elle  paroît  leur  avoir  été  donnée 
pour  les  rendre  plus  fouples  &  plus  flexib.es ,  quand 
la  larve  doit  les  agiter  dans  l'eau  pour  nager. 

Les  bords  de  la  nageoire  depuis  foa  origine  juf- 
qu'a  la  charnière,  font  garnis  d'un  grand  nombre 
de  petits  poils  courts  6:  roides  ,  en  forme  de  piquans 
ou  d  épines  ,  mars  ceux  de  l'autre  moitié  ont  une 
frange  de  longs  poils  fins  Se  flottaus. 

On  trouve  quelquefois  de  ces  larves  ,  à  qui  une 
ou  bien  deux  de  leurs  nageoires  manquent  «  J'en  ai 
même  vu  ,  dit  De  Geer  ,  qui  n'en  avoicnt  aucunes. 
Les  nageoires  qui  Icut  manqiioient  avoicnt  fans 
doute  été  cmpoitées  par  quelque  accident  :  car  j'ai 
obfervé  qu'elles  ne  tiennent  pas  bien  fort  an  corps; 
on  les  en  arrache  (ans  beaucoup  d'etïort.  J'ai  auffi 
eu  des  larves  ,  dont  toutes  les  tiuis  nageoires  n'é- 
loicnt  p.is  de  longueur  égale  ,  cela  m'a  d  juné  i  pen- 
fcr,  que  peut-ètie  Je  nouvelles  nageoires  croiifcnt  à 
la  place  de  celles  qui  ont  été  perdues  par  accident, 
comme  il  arrive  aux  pattes  des  Ecrevifles;  mais  c'eft 
U'ie  conjcélure  qui  demandeioit  à  être  prouvée  par 
l'expérience.  Sur  quelques  larves  les  nageoires 
avuitu:  des  taches  biunes,  qui  vues  au  microlcope 
fembloient   compufées  de  trcs-peiiis  globules.  " 

Ces  larves  marchent  ordinairement  avec  beau- 
coup de  lenteur  au  fond  de  l'eau  ^  des  mares  &  des 
ruilleaux  ,  on  bien  fur  les  plantes  qui  y  croident  , 
comme  nous  l'avons  déjà  remarqué.  M^is  quand 
elles  scffrayent  de  quelque  chofc  ou  qu  elles  font 
pourluivics  par  d'autres  infccles  ,  elles  piennciit  la 
f  ,ire  en  ndgf  ant  à  la  façon  des  anguilles  ou  des  f  oif- 
(ons  ,  en  donnant  des  inflexions  au  corp^  de  coté  ic 
d'antre,  &  en  battant  l'eau  avec  les  tr-,  is  nageoires 
du  derrière  ;  elles  ciennenr  alors  les  pattes  appliquées 
le  long  du  corp«.  Elles  vivcnr  uniquem:nt  d'autres 
petits  infeébes  aquatiques  ,  qu'ell  s  attiapent  avec  les 
ferres  de  leur  loi  çuf  machine  en  maCque  ,  mais  , 
ajoute  De  Geer  ,  je  ne  les  ai  jainais  vues  fe  dévorer 
les  unes  les  autres,  quoi]Ue  j'en  a'C  gardé  un  bon 
nombie  enfeniKIc  r^ans  un  va(e  de  porcelaine,  oii 
je  les  vis  fouvent  m.-.rcher  fur  le  corps  de  leurs  cama- 
rades, fans  leur  faire  de  mal.  Cependant  Gocdart  dit 
avoir  obfetvé,  qu'elles  s'entiemangent  ,  que  les 
pentes  fervent  de  pâture  aux  grandes.  Reaumur  à 
très-juftement  relevé  la  méprilc  où  iw^immerdam 


L  I  B 

cfl  tombé,  quand  il  a  cru  que  les  larves  des  Demoi- 
fcUes  en  général  vivent  de  la  terre  ou  Je  l'arçile 
qui  fe  trouve  au  fond  des  eaux.  On  peut  faire  cette 
remarque  à  l'égard  de  Sv/jmmcrdam  ,  qu'il  paroit 
avoir  inicux  réulli  dans  robfcrvation  des  parties  in- 
ternes des  infectas  ou  de  leur  anatomie .  tfans  la- 
quelle il  a  excellé  ,  que  dans  la  defcriii'ion  de  leurs 
parties  extérieures  &  de  leur  fai^on  de  vivre;  il  ne 
Icnible  guère  avoir  fait  attention  qu'a  l'intérieur 
des  uifedcs. 

Les  'aives  des  Libellules  changent  plufîeiirs  fois 
de  pea;i  avant  qu'elles  parviennent  a  leur  dernier 
^rar.  Quand  elles  ont  à  muer  ,  &  elles  en  ont  befom 
autant  de  fois  que  leur  vieille  peau  ell  devenue  trop 
ë:oite,  elles  fe  fixent  au  moyen  des  crochets  des 
tarfes  ,  indifféremment  à  quelque  plante  aquatique 
oj  a  quelque  autre  ob;et  convenable  Enluiteilfe  fait 
une  fe.ite  a  la  peau  tout  le  long  du  delTus  du  dei titre 
de  la  tête,  du  corcclet,  de  la  poitrine,  cuire  les 
étuis  de  ailes  &  les  deuxpremiers  anneaux  du  ventre. 
La  larve  en  gonflant  le  corps  ,  fait  faire  cette  cré- 
vafle  à  la  peau,  &  c'eft  par  l'ouverture  de  cette  fente 
qu'elle  tire  peu-iipeu  &  par  dégrés  tout  le  coips 
avec  tous  fes  membres;  on  les  voit  peua-pcu  glilîer 
hors  de  la  fente  ,  Se  cela  eft  opéré  ,  comme  dans  les 
auties  ink-iftes  qui  muent  ,  pat  le  gonflement  ^  l'a' 
'longeir.ent  &  la  con:rad!on  alternative  des  paitus 
du  corps,  5;  en  particulier  des  annneaui  du  ventre, 
la  dépouille  qu'elle  vient  de  quittet ,  elt  (i  conipiettc  , 
qu'il  n'y  manque  pas  une  feule  de  toutes  les  parties 
extérieures:  cette  peau  conferve  même  la  figure 
qu'elle  avoir  fur  le  corps  de  l'infede,  elle  relte  ten- 
due &  gonHée  &  fans  qu'aucune  de  ces  parties  foit 
«lérangée ,  feulement  les  anneaux  du  ventre  lont 
plus  d  gagés  ,  ils  font  comme  déb^î-és.  A  voir  cetic 
peau  du  ptcmier  cou;'  d  œil ,  dans  l'eau,  on  la  pi  en- 
droit aifément  pour  la  larve  même.  Toutes  les  par- 
ues y  lonttrès-appartntes,  même  la  cornée  des  yeux, 
les  fourreaux  des  ailes ,  le  mafque  avec  fes  crochets, 
iutques  aux  ongles  des  tai fes.  Mais  ce  qui  c(l  fu'- 
tout  remaquable,  c'cft  que  les  trach'es  qui  font 
au-Jer'ans  du  corps ,  changent  aurtî  en  même  temps 
de  pellicule  :  les  dépouilles  de  celles  qui  avoitnt  et-' 
enfermées  dans  le  corcele:  &  la  potriie,  font  alors 
entraînées  hors  de  la  fente  du  dos,  on  les  voit  flotter 
à  la  peau  vide  en  forme  de  filets  très-blancs.  Toutes 
les  tra  hérs  du  dedans  du  ventre,  tout  le  long  des 
deux  côtés  ,  changent  aullîdcpcau,  on  en  voit  les 
dépouilles  en  mettant  l'intérieur  de  î*i  peau  de  la 
latvc  à  dLiouverr,  &  elles  font  aulfi  en  forme  de 
filets  blancs. 

Nous  obferverons  d'après  De  Gcer  ,  que  Vs  four- 
reaux des  ailes  futures  ,  dans  les  larves  de  la  féconde 
famille,  font  autrement  faits  que  dans  celles  de  la 
féconde,  ils  font  beaucoup  plus  courts,  ils  ne 
s'étendent  guère  que  jufqii'a  l'oiigine  du  troifèine 
anneau  du  ventre.  Ils  fonr  en  forme  de  lames  plates 
&  minces ,  ayant  déjà  en   petit  la  figure  d'aikj  j  il» 


L  I  B 


Uy 


ont  le  plus  de  largeur  au  milieu.  S:  ils  diminuent 
en(u:te  peu-i-peu  |uûju'au  bouc,  qui  ell  en  pointe 
moulfe  ^  arrondie.  On  voit  fur  ces  larves  des  ner- 
vures ,  comme  fur  les  ailes  des  Mouches ,  &  ces  ner- 
vures y  font  encore  plus  fenfibles  ,  quand  l'iiifcdi 
vient  de  muer  dans  l'eau  pour  la  detniéie  fois,  fans 
perdre  la  figure  Je  uyniphe. 

Reaumur  a  fi  bien  décrit  tout  ce  qui  fe  paiïè  de 
meiveilleux  &  de  vraiment  digne  d'attention  dans  la 
dernière  transformation  de  ces  mfeâes,  que  nous  ne 
pouvons  tnieux  faire  ,  pour  le  pla'fir  de  nos  leifeurs, 
qu'en  préfentant  ces  dctaJs  d'après  lui-même. 

«  Laplilpart  des  nymphes,  dit  cet  auteur,  &  toutes 
peut-être  ,  doivent  vivre  dix  à  onze  mois  fous  l'eau, 
avant  que  d'être  en  état  de  fe  transformer  en  Dc- 
mo'fetUs;  je  ne  fais  pourtant  11  on  n'.r  pas  en  au- 
tomne des  Demoilelles  qui  viennent  d'œufs  pondus 
en  printemps;  les  nymphes  qui  palfent  fous  l'eau  les 
mois  les  plus  favorables  a  l'accroilfement,  doivent 
croître  plus  promptcment  que  les  autres.  Quoi  qu'il 
en  (bit  ,  depuis  le  mois  d'avril  juiqu'a  la  fin  de  fcp- 
temhie.  &  même  jufqu  au  milieu  d'oélobre  ,  il  y  * 
journef enient  des  nymphes  qui  fe  métamorphofent 
en  De.moilclles.  Les  transformations  de  celles  de 
certaines  efpèccs  ne  m'ont  pourtant  paru  arriver  que 
dans  certains  mois  :  ce  n'elk  qu'en  mai  &  eu  juin 
que  j'ai  vu  des  Demoifellcs  jaunes  &  a  corps  court  , 
fe  retirer  de  l'état  de  poijjons  ;  mais  j'ai  vu  paroîtrc 
d'aufli  bonne  heure  ,  &  quelques  mois  plus  tard, 
des  Demoifellcs  du  fécond  genre. 

"  Celles  qui  fe  font  métamorphofées  chez  moi  ea 
avril,  quoique  grandes,  l'étoient  moins  que  celles 
qui  n'y  o;u  quitté  leur  dépouille  qu'à  la  fin  de  juin  , 
Se  dans  les  mois  Je  juillet  &  d'août.  Ce  n'efl:  pas 
feulement  par  la  grandeur  a  laquelle  font  patvenucs 
des  nyTiphcs  d'une  certaine  efpèce ,  qu'on  connoî: 
que  le  temps  de  leui  mécamorphofe  apj)roche.  D'au- 
tres (ignés  rannonceiu;  avant  que  ce  t;mps  arrive, 
les  quatie  fourreaux  dans  lefqucls  les  ailes  lune  rcu- 
fcinucs,  dc.ie.j.icnc  plus  dillinéls,  les  Jeux  d'un 
n.êmc  côt;  pavoiir^nt  plus  dérachés  l'un  de  l'autre. 
Si.  enfin  da;is  plufieurs  efpèccs  de  nyraph  s  ,  ils 
cha.igcnt  de  pofition  :  au  lieu  qu'ils  étoient  appli- 
qués a  plat  fur  le  corps  d:s  jeunes  nymphes,  ils  .'c 
font  pat  la  tranche  fut  le  corps  de  celles  à  terme  ;  ils 
fe  font  rediclfés. 

te  C'cft  hors  de  l'eau  que  doit  s'accomplir  la 
gran.^e  opération  qui  fait  palier  l'infeiîte  de  1  état  de 
P'}if)n  à  celui  d'habitant  de  l'air.  Toutes  les  nym- 
phe q  le  l'on  voit  hors  de  l'eau  en  partie  ou  en  en- 
cier,  foit  '"ur  les  bords  d'un  ru  ifeau  ,  foit  fur  cem 
d'un  éra''^^  OU  d'un  balTin ,  ne  font  pourtant  pat 
prêtes  a  devenir  ailées;  fouvent  celles  qui  ne  fe  font 
éloignées  de  l'eau  que  d'un  pouce  ou  deux,  y  ren- 
trent apiès  avoir  refpiré  l'air  ;  mais  celles  qui  ont 
fait  un  plus  grand  chemin  ,  qui  en  ont  parcouru  ui» 
fut  terre  de  quelques  pied»  de  longueur  ,  Se  cçil,cs 


544 


L  I  B 


far-tout  que  1  on  trouve  cramponnées  fur  Jes  t'gcs 
ou  des  branches  de  plantes,  fe  préparent  à  tjuiiier 
le  fourreau  q  li  les  empKche  de  paioîcte  Deinoi- 
/cllcs. 

»  J'en  a  eu  'e  la  même  efpèce  qui  fc  font  m^- 
t.-morphofées  u'-e  h  ure  nu  df-ux  apits  être  fortics 
de  l'eau,  &  d^l;tre^  qui  oni  palTé  un  jour  entier 
c!  cz  moi  avant  cjuc  de  prendre  une  nouveile  forme. 
L  opération  même  ed  de  cjuelque  durée  :  ce\]f  qui 
Javeironr  commencer,  ne  la  quitteront  pas  cepcn  • 
cani  avant  qu'elle  foit  finie;  e'ie  à  de  quoi  occuper 
agréab.cnicnt.  On  peur  même  ne  pas  fe  laller  a  l'at 
ici  dre  ;  on  peut  lire  pour  auili  dire  ,  dan<;  les  yeux 
«'e  îa  nymphe,  fi  elle  elt  pitie  a  le  transforme»  ,  fi 
elle  ne  tard'era  pa«  plus  d'un  quart-d"h:  ure  ou  d'une 
demi-heure:  le-  fien«,  qui  juf|Ue-làoni  été  ternes  Se 
opaques  ,  dcvti.neni  briibns  &  trauïparens.  Cet 
éclat  qii  n'ell  pas  pioprc  aux  comées  de  la  nym- 
phe  ,  cil  dû  à  relies  de  la  Dcmoifelle  ,  qui  (or.t  alors 
appliquées  im  léJiatcment  fous  les  autres  ,  &  qui 
ont  ac.)i.is  icu:  le  luifant  qu'elles  doivent  avoir  dans 
]a  fuire  :  c'eft  de  quoi  je  me  luis  affuré  en  enlevant 
les  cornées  a  des  nymphes,  après  qu'elles  avoient 
feiiiblé  être  devenues  transparentes  ;  j  ai  trouvé  (ons 
cliacune  un  œil  de  la  Demoifelle,  auquel  il  ne  man- 
quoit  rien. 

5ï  Fnfin  ,  fi  l'on  veut  fc  procurer  le  plaifir  de  vo'r 
Zi  de  icvoir  ce  qui  fe  pafle  pendant  la  transfor- 
mation de  ce;  nym;lie<:  .  on  fe  fournira  au  prin- 
temps ,  ccmmc  je  l'ai  fait,  d'un  bon  nombre  de 
celles  de  quek|Ue  ci'pèce  ,  qu'en  jettera  dans  un  baf- 
i'-n  ,  ou  e;u'un  tiendra  dans  des  bacqucts  pleins  d'eau. 
Quand  des  dépoui'lcs  trouvées  aux  envuons  auront 
appris  -^u  il  y  a  tu  des  nymphes  qui  le  ion-  jncra- 
morphofées,  on  examinera  à  différentes  heures  du 
jour  les  bi^rd'  de  l'eau  ori  i'on  tient  les  autres,  &:  on 
prendra  celles  qui  fe  (eront  rendues  fur  ces  bords: 
clKs  y  relient  ordinairement  quoique  temps  pour  fc 
ïtlluyer  &  fe  féeher  parfa::emcnt  avant  que  de  fon- 
ger  à  aller  plus  le~,in.  ( .  elf  ainfi  que  je  me  fuis  mis 
à  portée  de  voir  autant  de  fois  ijuc  ]'■  lai  voulu  ,  ce 
qui  (e  paiïe  pendant  la  tran'inrination  des  nymphes 
du  premier  &  du  lecond  genre:  ce  que  nous  alicms 
laconteren  décai!  ,  regaide  les  unes  &  les  autres, 

M  la  nymphe  après  être  rcftée  au  bord  de  l'eau  , 
d'ci!  elle  cfl:  foriic,  autant  de  reinps  qu'il  lui  en  a 
fallu  pour  fe  bien  (-'l'her  ,  fe  mer  en  marche,  & 
therchc  uu  (icu  oii  les  manœuvres  qui  d.  livenr  opérer 
le  grar'd  rliapge-mcnraui,ue!  elle  fe  prépare,  fc  puif- 
fent  faire  i  ommodcmenr  fouvent  elle  fe  d 'termine 
pour  une  plan'c  fir  'aquellc  elle  giinipe  ;  après  l'avoir 
parcourue  ,  elle  fe  fisc ,  foit  cortre  la-tige  ,  foit  con 
trc  une  bi  anche,  (oit  même  contre  ure  feuille,  quel- 
quef  i^  elle  s'attache  à  un  brin  de  bj.is  fer  ;  mais  ele 
fe  (  'a  e  roujotirs  la  tête  en  haut,  il  li,i  i  II  eifcnriel 
rfêtr  d....scir'f-  poftion  Ce  cjiii  ne  lui  eft  pas  moins 
jnëccdairc,  c'ed  de  fe  cian>,  onner  de  manière  que 
éis  cfibrts  aiTez  confidérabks  ne  foicnt  pas  capables 


L  I  B 

de  la  faire  cliatigcr  de  place.  Elle  y  p.irvicnt  fins 
peine  &:  fan<;  indullne;  car  ellj  n'ù  qu'à  prciler  le 
bout  de  fes  pieds  contre  le  corps  fur  lequel  elle  veut 
s'arrêter  :  chaque  pied  eft  terminé  par  deux  cra- 
chers  roides,  &  dont  la  pointe  eft  fi  fine,  qu'elle  pé- 
nétre (JSns  des  plantes  ,  dans  du  bois ,  i:c.  qu'elle  ne 
fait  prcfque  qi-.c  toucher  J'ai  fouvent  décroché  des 
fouricauï  d'cii  des  Deinoifclles  s'éro  ent  tiri-'es.  Si. 
j'ai  admiié  enfuitc  la  facilité  avec  la.juelle  je  les  ac- 
crochois  folidement  contre  des  corps  fur  IciCjUcis  je 
les  pofuis  fans  les  picller  fenfibiemcnt, 

»  Pour  être  en  état  de  répéter  mes  obfervations 
avec  fjcilité  ,  j'ai  eu  à  lu  fois  pend.Tnt  plulîeurs  jours 
à  la  campagne,  un  grand  nombre  de  nymphes  fixées 
dans  un  lieu  ovl  il  m'étoit  aifé  de  les  voir  toutes 
d'un  coup  d  œil  ;  une  des  pièces  d'une  tapiùeiie  de 
toile  peinte  d'une  chambre  très  bien  éclairée,  &  la 
pièce  qui  étoit  dans  le  plus  beau  jour  ,  en  ctoit  tiès- 
garnie.  On  apportoit  fur  cette  pièce  toutes  les  nym- 
phes qu'on  avoit  priles  hors  de  l'eau;  elles  s'y  trou- 
voicnt  bien  ,  &  la  plupart  fe  cramponnoient  a  de- 
meure, alfcz.  près  de  l'endroit  où  on  les  avoit  pla- 
cées ;  aufli  y  avoit-il  peu  d  heutes  dans  le  jour  ,  oà 
cette  pièce  de  tapiireric  ne  fournît  un  fpcftacle- 
amufant  &  varié. 


35  Pour  re/Tentitl  j  la  métamorphofe  de  ces  nym- 
plies  en  nemoifelles  n'a  rien  de  diftérent  de  celles 
des  Chryfalides  en  Papillons  ,  &  de  ccl.es  de  A^ffé- 
rcntes  autres  nymphes  en  Mouches ,  foi;  a  deux,  loit 
a  quatre  ailes:  dans  toutes,  c'eft  toujours  un  anima-1 
qui  quitte  une  dépouille  fous  laquelic  étaient  ca- 
chées*, &  hois  d'crat  de  fe  développer,  des  pairies 
qui,  quand  elles  font  mifes  au  jour,  le  font  paroî- 
tre  tout  autre  qu'il  n'étoit  auparavant  La  métamor- 
phofe dont  il  s'agit  à  préfent ,  a  pourtant  fes  f  arti-^ 
cularités  que  nous  allons  détailler. 

a   fixée  ,  &  dont  les  cornées  ra- 


La  nymphe  qii 
roifl'ent  beaucoup  p'us  tranfpaïC' tes  ciu'elle^  ne  l'a- 
voient  paru  juCques-là  ,  fe  tient  tranquille  :  .es  mou- 
vcmens  par  lefquels  la  transformât!  n  cil  pr  parée, 
fe  palfentdar-«  fon  intérieur  :  le  premier  effet  ,er;(I- 
ble  qu'ils  produifent ,  cit  de  faire  fendre  en-deiTus 
la  paitie  du  fourreau  quieouvie  le  corcelet  :  par 
la  feiue  qui  s'y  eft  faite  ,  on  von  une  porri«ni  du 
corcetct  de  !a  Libellule;  cette  poition  qui  'élevé 
bien-tôt  au-delTus  des  bords  de  la  fente,  fe  ix  nfle  , 
&  fait  ainfi  l'effice  de  coin  pour  l'obliger  a  devenir 
plus  longue,  elle  gagne  l'extrémité  antérieure  du  ceir- 
celet  ;  elle  paivient  enfuite  au  Ce  I  ,  enfin  elle  ava  ce 
jufque  fur  le  rriine  ,  à  la  hauteur  des  yeux-  la  fe 
fait  une  feci  nde  fente  dont  la  direéfon  eft  perpendi- 
culaire à  celle  de  la  première  cl'e  va  vt-r^  1  m  c  K 
l'autre  eorn'^e,  &  s'étend  juf]u'au  centre  de  ch.icu- 
ne  ,  &  par  delà.  Pour  faire  cette  dernète  fcnt^  ,  Se 
la  partie  de  l'autre  qui  fc  tiou  e  ur  le  crâtic  ,  il  a 
été  accordé  à  laL-bellule  prête  à  naîtie  ,  de  j'onvoir 
gonfler  fa  tête  ,  comme  on  viit  les  Mouches  gonfler 
lalsur  dans  une  femblablc  circonHaBce  :   cette  têta 


L  I  B 

^ui,  quand  elle  fera  devenue  dure  &  c'cailîeufe,  aura 
u  c  farine  coiiOaine,  1'clu|,  alors  ([u'ïilc  cil  encore 
niolk,  en  prendre  fuccellivcmenc  de  diix'crentts  ,  fe 
guijflLr  Se  fe  contrailer,  comme  Ci  elie  ctoi:  inem- 
braneufe. 

A  raefure  que  la  fente  du  fourreau  qui  eft  en-def- 
fus  du  corcelec ,  s'ac;grandit,  une  plus  grande  por- 
tion de  celui  ci  devient  a  découvert  S;  s'élève;  3: 
dès  que  cette  fente  cl\  parvenue  julqu'à  l'endroit  du 
crâne  où  elle  doit  aller ,  &  que  ia  fente  tranfverfale 
qui  s'étend  jutqu'aux  cornées  a  été  faite,  la  tète  de 
la  Libellule  trop  pre-jte  auparavant  elt  plus  à  l'aife, 
&  en  état  de  fe  d-'ga,;cr  ;  elle  fe  tire  un  peu  arrière  , 
&  fore  de  la  dépouilk  ;  elle  s'élevc  au  defliis  des 
boids  d'une  fente  aflcz  grande  pour  la  laiiî'er  palier. 
La  tête  cft  Cgrolie  alors  ,  qu'on  a  peine  à  concevoir 
qu'elle  ait  pu  être  contenue  quelques  inflans  aupara- 
vant fouslccrânedeladepouiile.  La  partie  antérieure, 
daii'î  laquelle  font  comprifcs  la  tête  &  le  corcelet , 
eft  donc  à  djcouvert  &  en  l'air,  au-dclTus  du  four- 
reau ,  hors  duquel  elle  fe  tire  de  plus  en  plus;  les 
pattes  qui  tiennent  au  corcelet  ne  tardent  pas  à  com- 
mencer i  fe  montrer,  à  fortir  en  partie  de  leurs 
étji^  qui  font  li  bien  cramponnés  contre  q^ielque corps 
l'oliJe  :  pour  dégager  encore  davantage  fes  paties  , 
l'iofcc^e  renverfc  en  arrière  la  partie  qui  eft  hors 
du   fourreau. 

Pendant  que  les  pattes  fe  dégagent ,  on  peut 
obrtrver  de  chaq'ie  côté  deux  cordons  blancs  , 
airah-s  chacun  par  un  bout  à  la  partie  de  la  dé- 
pou,  le  qui  couvroit  auparavant  le  corcelet:  ces 
qnatie  cordons  font  les  quaue  gros  troues  de 
trachées  de  la  n/inphe  ,  dont  nous  avons  eu  occa- 
lînn  de  parler;  ils  ne  doivent  pas  fetvir  à  la  Li- 
bellule-, ils  fottent  de  fon  intérieur  par  les  quatre 
lliginates  de   fon  corcelet. 

A  mefure  qu'elle  s'élève  davantage  fur  fa  dé- 
pouille, la  portion  de  chaque  trachée  qui  paroîc 
hors  du  corps  ,  &  qui  en  eft  fortie  ,  devient  plus 
longue  ;  mais  pour  faire  fortir  une  plus  longue 
portion  de  ces  trachées  devenues  inutiles,  &  fur- 
touc  pour  achever  de  tirer  fes  pactes  de  leurs  étuis, 
la  Libellule  poiiflc  le  reaverfemenr  en  arrière,  bien 
plus  loin  qu'elle  n'avoit  fait,  elle  fe  renverle  a 
un  tel  point  qu'elle  fe  trouve  avoir  la  tête  pen- 
dante en  [en-bas  ;  elle  n'ell  alors  foutenue  que  par 
fes  derniers  anneaux,  qui  font  reftés  dans  la  dé- 
pouille ,  ils  forment  une  cfpèce  de  crochet  qui 
iempèche  de  tomber. 

Quand  elle  s'efl  mife  dans  cette  dernière  pofi- 
tion  ,  fes  pattes  fe  trouvent  fort  éloignées'  des 
étuis  dans  lef.niels  elles  étoieat  logées  un  peu  au- 
paravant j  auili  foût- elles  Ubres  ;  alors  la  Libel- 
lule les  plie  en  dtiFérens  fens  ;  elle  les  remue 
pendant  deux  ou  trois  minutes  ,  conirn:  pour  les 
ciTayer,  ou  les  rendre  propres  aui  motiv-mens 
qu'elles  auront,  à  exécuter  dans  la  fid;e  ;  m^;^  i?;en- 


L  I  B 


5-15 


tôt  elle  cefft  de  les  agiter,  &  clic  fe  tient  dans  la 
pliis  gtande  inatlion.  «.  La  première  ,  pouriitit  lU-au- 
mur  ,  que  je  vis  dans  ce  itms  de  repos  ,  nie  parur 
motte  ou  mourante  ;  je  crus  fes  forces  ëpuifécs  pat 
ues  manœuvres  qui  avoient  mal  tourné;  a  peine 
ponvois-je  appercevoir  de  fois  à  autres  de  très-!é- 
gc;s  uiouveineus  au  boHt  de  fes  pieds  :  elle  refta 
pendant  plus  d'un  quart-d'heure  dans  cet  état  oii 
je  ia  cïoyoi;  prclquc  fans  vie  ,_  &  ]'en  ai  vu  d'au- 
tres y  rcJkr  près  d'une  demi-heure,  J'étois  prêt  à 
ccifer  d'obfcrver  la  première  ,  dont  j'ai  parlé  , 
n'efpérant  plus  qu'elle  devînt  en  état  de  fe  mouvoir, 
lo:  fqu'eilc  m'apprit  que  dans  le  temsoii  je  l'avois  cru 
mourante  ,  fes  parties  trop  molles  avoient  pris  de 
la  confillance  ,  s'éioieKt  afrïimics  ,  &  (ju'elle  .ivoit 
acquis    des  forces. 

«  Elle  fit  fous  mes  yeux  une  aflion  qui  en 
deiTiandoit  beaucoup  ,  une  vraie  aâiun  de  vigueur. 
Dans  fon  état  de  foiblcflè  apparente,  bu  'piutô: 
de  tranquillité  ,  fon  corps  évAi  un  peu  contourné  , 
étant  concave  du  côte  du  dos  &  convexe  du  côté 
du  ventre  ;  elle  fe  recourba  enfuite  beaucoup  da- 
vantage dans  le  même  fens  &  fi  fubitement  ,  qu'elle 
leinbla  faire  une  efpcce  de  faut  qui  mit  (s  tète 
à  h  hauteur  de  la  partie  du  fourreau  ,  dans  la- 
liMclle  elle  avoir  été  logée  :  fes  jamùes  fe  trou- 
v»-K-nt  au-defl'us  de  la  grande  ouvertuie,  bientôt 
Iciirs  crochets  faiiîreiu"  la  paitic  a'uénciire  du 
iourreau  Se  s'y  cramponnèrent  ;  il  eft  donc  c.icniiel 
que  cette  manœuvre  ne  fe  falîe  qu'api  es  que  les 
crochets  ont  pris  de  la  roidcur.  Il  fut  aifé  alors 
à  la  DemoijiL'e  d'achever  de  tirer  la  partie  pollé- 
rieure  de  fon  corps  de  la  dépouille  dans  laquelle 
elle  étoit  reliée  julqucs-U;  elle  augmenta  la  cour- 
bure du  corps,  elie  fe  plia  prefqu'eii'deux  ,  £c  par 
ce  dernier  mouvement  elle  en  conduifit  ié  bon: 
jufqu'à  l'ouverture,  par  laquelle  elle  tarda  pcu-à-pcu 
a  le  faire  fortir:  elle  éttridit  enfuite  fon  corps  à  peu- 
près  en  ligne  droite  ,  &  elle  fe  trouva  dans  une 
attitude  plus  naturelle.  » 

Voilà  la  Libclhi'e  entièrement  née,  r-.iis  bien 
éloignée  encore  de  paronin  !  ,j  r  ,;  5  :■  i 
parcourent   les   airs  ,    ou    i,   1     ",  :  :     J,s 

plantes  ;  elle  cft  tome  co  .lj    !..    ,   ;    i  ;'.C'i- 

que  plus  loiig  que  la  dc;'o  i.c  d  ou  w  :.  tiL  tue  , 
n'a  pas  encore  toute  fa  hrngueur  ;  les  ailes  qui 
for.t  la  grande  &  l'utile  parure  de  ces  inCcclJs, 
n'ont  pas  bcaucciîp  plus  de  volume  quelles  n'en 
avoien:  pendant  qu'elles  étoient  renfermées  dans  de 
courts  &  étroits  fourreaux;  elles  ne  font  que  des 
pla.jues  iîUonnées  ,  aflcz  épaifTes  ,  pofées  les  u:ies 
contre  les  autres  :  on  a  peine  à  imaginer  c.  mnicnt 
chacune  de  ces  ailes  pourra  parvenir  a  acqu  lir 
ran;p!cur  qui  l;-i  convient  ,  comment  elle  pi  iiiia 
s'élargir  &-s'a]onger  fuffifairment.  Ce  qu'elles  cit 
de  iicp  en  épaiffeur  ,  fournira  au  volume  qu'elles 
prciidrontdansks  deux  autres  dimenlions;  >.Ik,  io!ic 
pliées  comme  le  papier  d'un  éventail,  ou  cor., ne 
ur.çfeuiJle   d'arbre  prête  à  fe  développer ,  &  c'cit 


5  4^ 


L  I  B 


ce  'nn  les  rend  fi  ^tiolces;  mais  ce  qui  les  rend 
co;i:t£S,  c'eft  que  chacune  de  leurs  parties  longitudi- 
nales elt  pliée  coaimc  des  lanternes  de  papier. 

L:  développement  des  ailes  avance  dans  la  fuite 
à  vu;  d'œil  ,'  S:  o;i  aime  à  en  voir  les  progrès  :  ils 
fonr  tels ,  dit  Rcaumur  ,  que  lorfquc  j'ai  voulu 
les  fr.iie  defliner ,  le  trait  qu'on  trac  ù:  pour  re- 
pr^'fc  lier  l\-ra:  où  un'  aile  venoit  de  Te  montrer  , 
r<:  icnréfciuoi:  pasl'ét.itdc  la  même  aiie  lurlaîjuelle 
r:  •  ' '■^'  '  ■  veux  pour  redifîer  ce  trait.  Quelque- 
■  lefte  cramponnée  fur   fa  dépouille, 

.  -,  ailes  fe  développent,  fie  afléz  iou- 
•V..,,  ..._  ;,  ..  \;nc  de  la  dépouille  pour  aller  fe 
placer  mieux.  l'enJa'nt  tout  le  tcms  que  le  dévelop- 
pement dure  ,  cilecll&  doit  être  dans  la  plus  grande 
inaétion  ;  fur- tout  doit- elle  éviter  de  donner  aucun 
niouveinent  à  fes  ailes  ,  &  avoir  fait  choix  d'une 
pi;lic.on  <5Ù  elles  n'aient  à  craindre  le  frottement 
d'aucun  corps  :  ces  ailes  qui  bientôt  auront  la  roi- 
dcnr  d'un  talc,  font  plus  flexibles  alors,  6:  plus 
molles  qu'un  papier  mouillé;  fi  clks  prenoient  un 
mauvais  pli ,  elles  le  conferveroient  toujours  :  il 
fcroit  à  cr.iinJre  pour  el!c5  de  toucher  m.ème  quel- 
qu'une des  pairies  de  l'infcfte  à  qui  elles  appar- 
tiennent ;  &  c'cft  ce  que  celui  -  ci  femble  voir: 
les  ailes  pourroient  même  fe  rencontrer  &  s'en. rc- 
nnire  ,  fi 'elles  éto:cnî  toute?  quatre  dans  un  même 
plan,  dans  un  plan  parallèle  "à  celui  de  pofition  ; 
clks  lui  font  alors  perpendiculaires  Si  mifcs  les  iuicî; 
à  côté  des  autres.  Cett-;  m.in'.-ire  dont  cllci  font 
rcutn'êrrr  n'jcuiiLr.ient  du;  a  la  pi.^voyance 
,"  '  ;;  .  c^  qu  cil;  paroît  prév<'ir,  c'cft 
q„e  (^-,  ,  -roient  fi  leur  bord  vcncit  à 

touclv_..     ,  .orps  :   or  ,  pendlr.t   qn  elles 

s'a'.or  eniL ,  >H  i.i-i^",:  ^  cndant  qu'elles  s  élarj^ilTent  , 
leu;  bofd  r'Onnoit  r.  a;  puyer  fuv  le  corps  ;  alîn  que 
cela  n'arrive  •  .-s ,  !:■;  L-beilulc  courbe  fon  corps  , 
elle  le  lend  conc'.ve  du  côté  du  dos,  &  de  plus 
en  plus  concave  a  inifute  que  les  ailes  s'éUrg:ffcnc , 
(ie  icrtc  qu'il  c^  aifé  d'obferver  un  vide  qji  le 
conùrvc  toujours  entre  le  bord  ii.rondi  &  convexe 
dz  l'aile  &  le  corps  ;  lailc  en  s'éUrgilTant,  cKcrchc 
U  corps  qui  la  fuie. 

E!lcs  fe  dtjt  icnt  ea  mèmc-tcms  en  long;  &  en 
krs^e:  on  voit  dans  ce  dernier  fens  des  eifèccs  de 
fib'rrs  qui  s'écartent  les  unes  d;s  autres,  des  lillons 
cui  s'él.aiii'Ui^t  ,  £■:  de  mèffie  des  raies  tranfvei  lalt-S 
otji  s'..\>;i'L-;.iivnt  en  s'étcnJanc;  enfin  chaque  aile 
Sa»pia'iMC  en  dcven.i;u  plus  la  j;e&plus  longue^.  Les 
iiqttcurî:  qui  font  pon/éts  avec  torce  Hi  vîtcfic 
dans  les  aiics  ,  produifeiit  apparemment  des  cg^ts 
prociDis  ;  le  mouvement  des  Hqueuis  paroît  même 
nécctàire  pr<ur  aider  a  foutcnir  des  dpèccs  de 
f;uilks  fi  molles,  da;;s  les  pcfitions  où  clks  rel- 
ient. , 

c  S'il  falloir  prouver,  dit  Reaumur,  que  la  cu- 
CKuitiiJn  elfc  nécellairc  pour  écarter  ici  les  unes 
«Jss  âuues,  des  pallies  trop  rapprochéçs  ,    s'dt'ui- 


placée 

de  h; 


L  I  B 

loit  détruire  un  foupçon  qu'on  pourroit  avoir  ; 
que  les  fibres  quoique  molles  ,  ont  un  relTort  , 
ou  qu'en  fe  féchant  ,  elles  en  prennent  un  qui  tend 
à  les  étendre  en  tout  fens  ,  je  n'aurois  qu'a  rap- 
porter une  expér.ence  faite  fur  une  Demoifel'e 
périe  pendant  la  transformation.  Je  dég^'^eai  moi- 
même  (es  ailes  de  leurs  fourreaux  :  elie-i  fe  IdifTe- 
rcnt  alonger  &  élargir  à  mon  gré  ;  mais  de-  que  je 
les  abandonnai  à  eiles-mème- ,  elles  r^^'lcvinreni  trop 
courtes  j  le  reiiort  de  lear  Y<:iït  ne  tendoit  qu'à 
les  tenir  pliéos   comme  elles  l'avoicnt  toujours  été. 

a  Au  rcfte,  continuc-c-il,  !e  développement  va, 
comme  ;e  l'ai  déjà  fsir  entendre  ^  plus  vite  que  je 
ne  l'eufle  voulu  lorfque  )'avo;s  à  faire  reprcicnter 
une  aile  vue  dans  quelqu'un  des  états  par  uii  elle 
paiTe  :  pour  en  rendre  la  durée  fixe,  je  facri.fiai  l«l 
Mouche  ,  je  la  plongeai  dans  l'efprit-de-vin;  elle  y 
refta  peut-être  une  demi-minute  avant  que  d'être 
étouft'ée  ,  ci  dans  un  ren;s  fi  court  &  de  foKf- 
france  ,  l:s  aiics  s'étinc'iren:  beaucoup.  Le  déïc- 
loppenicnt  des  ailes  cfl  ordinairement  co.-npic:  oa 
moin-,  d'un  quart-d'heurc  :  cette  durée  ne  psroî- 
tra  pas  longue  ,  fi  on  fait  atr»r.tion  au  chemin  que 
le  bout  de  chaque  aile  a  eu  à  parcourir^  Se  cora- 
bien  de  parties  ont  été  ol)l;!;écs  de  s'écarter  les  unas 
des 


jtres:   mais  le;  ai 


5UiS  toute  har 


ampleur  ,  ne  foiv  pas  prêtes  encore  à  avoir  allez 
de  conhftance  ,  a  être  delléchées  ,  fermes  &  fria- 
bles comme  elles  le  de  viennent.  J'ai  eu  chez  mai 
des  DemoifeUes  qui  les  ont  tenues  toufcs  quatre 
fur  leui  corps,  co.mnîe  elles  y  font  pendant  que 
le  développement  s'opère  ,  plus  de  deux  heures  .• 
ce  n'étoit  qu'au  bout  de  ce  tcms  qu'elles  avoient 
pu  les  éloigner  les  unes  des  autres,  les  placer  toutes 
quatre  dans  un  même  plan  ,  les  difpofcr  par  rap- 
p.Trt   au    corps  j   comme   des   avirons  le    font    par 


rapp 


ort  a  une 


;   &   quoiciu'cn  liberté  ,   elles 


n  ont  cfiayé   à  s'en    fervir  pour  voler  ,  qu'au  bout 
de  deux  ou  trois   autres  heures. 

Le  corps  n'achevé  de  s'alonger  ,  chacun  de 
fes  anneaux  n'achevé  de  s'étendre  &  de  fe  déboî- 
ter de  celui  qui  le  précède  ou  le  fuit,  que  quand  il 
ne  manque  plus  rien  à  la  grandeur  des  ailes.  Il  y  a 
un  tera;  oti  elles  vont  par-'delà  (on  bout,&  dans 
la  faite  ce  bout  pafle  ceh-.i  des  ailes.  Dans 
imitant  où  la  Libcflule  commence  à  paroître  as 
jour ,    fes  cotilears  font   très-cifacées. 

Suivant  les  obTcrTadons  de  Rcauranr,  les  De~ 
ntoifclUs  à  corps  long,  de  la  plus  grande  efpèce, 
qui  ont  fur  le  corccict  &  fur  le  corps  des  taches 
bleues  ou  des  taches  jaunes ,  &  (cuvent  des  unes  & 
des  autres  combinées  avec  des  noires  ,  fonr,  en  naif- 
lant  d'un  blanc  jaun.îtrc  ,  ayant  des  ondes  te  des 
taches  d'un  brun  clair  :  le  jaunâtre  prend  une  nuance 
d'un  beau  verr  jaune  citron  ;  le  brun  s'obfcurcit  S;  fe 
change  par  degrés  en  un  bcaa  noir:  par  la  (uite 
des  taches  jaunes  deviennent  bleues,  &  il  y  a  de  ces 
Oimoifi.'ks  i'ur  le  corps  dcfquellcs  il  ns  icftc  que 
du  blcuL  Ik.  du  noir. 


L  î  B      ' 

Dans  la  mérainorphofe  !c5  infcftes  ne  qnittcnt 
pas  feulement  leur  fourreau  ,  cju'  empéchoit  les 
parties  extérieures  auxquelles  ils  de\Tont  leur  nou- 
■velle  forme ,  de  paroîcre  Se  de  fe  développer  ;  ils  fe 
défont  en  même  -  tems  de  parties  bien  aatrement 
organifées  qu'une  fimple  enveloppe,  qui  le;:r  avoient 
été  néceiTiires  dans  leur  é:a:  précédent  j  &  oui  leur 
feront  iiinriics  dans  celai  ctl  ils  partent.  Le  maf- 
cjue  particulier  aux  nymphes  ou  larves  des  Libel- 
lules ,  efl  de  ce  iioinbre  ,  on  ne  le  retrouve  poiiit 
aux  Libellules.  Pour  favoir,  continue  toujours  Rcau- 
mur  ,  fi  outre  fes  ufai^es  connus  il  n'avoir  point 
encore  celui  de  fervir  d'étui  i  cpelgu'une  des  parties 
dt  la  AjoL'fA?,nendantqQe  ic  tîrois  fuccellîvement  dès 
leurs  celles  d'une  Dcmoifilie^c^aïaymt.  péri  après  être 
fenlc^^.en:  parvenue  à  faire  fc're  à  fon  fourreau  les 
-fentes  par  Icfqnellcs  il  auroic  dû  fotrir  ;  pendant. 


dis- 


je  ,  que  je  tirois 


cliacu 


leur 
ëtui  propre  ,  je  fus  fur-ronr  atrent!.'-  à  obtcrvei  (i 
je  n'en  d 'gagerois  pas  qiic' |i!'nne  du  niafque  :  au- 
cune ne  (ortit  du  véritaiile  i'v;f;"c,  -i  ii -,  ■-'';>: 
contenue  ;  mais  je  vis  o^uc  for  ; 
qui  cft  poftéricure  lorlqu'cn  11 
étoit  le   fourreau    de   la   lèvre    ;,:  >  /' 

Tr.o:Jelle.  Cette  lèvre  avoir  aiors  lu;  i'-'^^'-"  i-'i-^' 
différente  de  celle  qu'elle  devoir  prendre  ,  elle  croie 
mince  ,  longue  &  plâtre  ,  &  dans  la  DunoifeiU  elle 
efl  courte  ,  épaitfc  &  convexe  vers  le  dehors  ;  au 
lieu  que  pendant  que  h  Dcmoifii  e  eft  nym^-he, 
fes  autres  parties  font  ejtréœeiiient  raccourcies  & 
phfl'ées  dans  leurs  étuis  ,  celle-ci  eft  donc  extrê- 
mement allongée  dans  lefien.Dès  que  je  l'en  eus  mife 
dehors,  elle  prit  la  figure  qu'elle  devoir  avoir  dans 
hDcmo.fiU,,  le  reflort  feul  de  fes  fibres  la  fa- 
çonna :  dans  i'inf^ant  je  la  failîs  entre  mes  doigts , 
&  I  ayant  tirée  ,  je  lui  fis  reprendre  la  figure  qu'elle 
avoir  dans  fon  étui  ;  quai'd  je  la  laillai  libre  , 
elle  repatQt  faite  en  vraie  lèvre  AtDemoiJf  le  ,  puif. 
que  aucune  des  parties  de  la  DemoijcUe  n'cd  con- 
tenue dans  le  mafque  ,  on  ne  lera  pas  (urpris  qu'il 
r'cn  ait  manqué  aucune  à  une  Demoifellc  ,  quoique 
j'eufle  coupé  uu  des  volets  d'un  malque  en  cafque. 

I!  r'en  eft  pas  des  dents  de  la  Libellule  comme 
de  (a  lèvre  intérieure  ;  chacune  a  une  figure  qm  n'eft 
pas  f  irt  différente  de  ceile  qu'elle  avoir  dans  la 
nymphe  ;  chacune  pourtant  ,  toute  (olide  qu'elle 
eft  ,  eft  contenue  dans  l'étui  hors  duquel  elle  doK 
être  tuée  &  qui  refte  à  la  dépouille. 

L'intérieur  de  l'infcfte  qui  vient  de  fubir  une 
niétamorphofe ,  paroîtroit  peut-être  plus  différent 
de  l'intérieur  qui  lui  étoit  propre  dans  fon  état 
précédent  ,  que  fon  nouvel  extéiieur  ne  nous  pa- 
roîi  d.ffércBt  de  l'ancien.  11  doit  fe  faire  de  grands 
changcmcus  dans  les  parries  intérieures  d'un  infeéte  , 
à  qui  il  étoit  elkntiel  de  vivre  dans  l'eau  ^  lorfqu  il 
devienr  tellement  conformé  ,  qu'il  perdroit  la  vie 
s'il  y  reftoit  plongé  pendant  quelque  tems.  Nos  Li- 
bellules ne  fauroiciit  vivre  fous  l'eau  aufll  lonsr- 


547 

es  & 


elles 
u    à 


L  I  B 

tems  qii'y  vivent  d'autres  infcéles  qui  fout  n 
ont  p'.is  leur  accrollfement  fur  terre  ;  tll.s 
donc  perdu  les  parties  au  mt)yen  dcfqiiellcs 
la  refpiroient  ;  celles  mêrne  qui  leur  fervoie 
rcf|)iier  l'air  pendant  qu'elles  étoient  nym:ih 
peuvent  plus  leur  y  fervir  quand' elles  font  i 
nues  infedes  parfaits.  Nous  avons  va  les  q 
grolles^  trachées  propres  à  la  nymphe  ^  fort; 
corps  de  la  Libellule  ,  qui  achevoit  de  fe  tii 
ion  fourreau j  (es  efpèccs  de  poumons,  lés 
féaux  à  air  doivent  être  faits  tour  autrerKci. 
dans  la  nymphe.  li  y  a  uu  tems  où  Ton  ptut  av, 
plaifir  de  les  voir  lans  difl'equet  la  Libcliule: 
fur-tout  dans  celles  à  corpj  plat ,  qu'il  eft  ai 
les  obfctver  dan»  leur   intérieur. 


Après  que  leurs-ailes  ont  été  entièrement  déve- 
loppées,  mais  pendaru  qu'elles  font  encore  per- 
pcndiculairts_  au  plan  de  pofition  ,  vient  un  mo- 
ment qui  m:rite  qu'on  cherche  à  le  faiiir  :  daiis  es. 
li.om.p..  la  nouvelle  Libellule  remplit  fon  corps 
ï  pour  lui  taire  reprendre  tou:c  la  lon- 
::  lui  convient,  en  en  développant  tous 
■  .  .'j.^  ,  foit  pour  qoelque  raifon  inconnue; 
eu-  le  gonfle  comme  uu  ballon  ;  il  femble  qc'elie 
le  foulie.  Lccorpi  qui  eft  mol&appiati  dans  1  érac 
narure!  ,  eft  alors  diftendu  au  .point  d'être  f-ime  ; 
c'eft  une  circonUance  bien  favorable  a  loi  -erva-^ 
teur  :  les  membranes  de  l'enveloppe  «;;..'■  .-arc  , 
qu!  !X  fe  font  pas  encore  defléchics  ,  ét.r;,:écen- 
ducs  ont  par-tout  une  fi  grande  tranfparcnce,  qu'on 
p-ut  prefque  auin  bien  voir  les  parties  incéricures 
qu-  Il  elles  étctcnt  fous  une  glace  :  tout  i'art  ima- 
ginable de  difl'équer  ne  parviendroit  pas  à  mçtirc 
lous  les  yeux  ce  jui  y  eft  alors  ;  on  voir  nattemenc 
les  trachées,  leurs  ramifirations  ,  &  de  jolis  facs 
faits  en  boutfe  à  berger  j  par  Icfquels  elles  fe  termi- 
nent. En  regardant  pardeifus  le  dos  ,  on  peut  dif- 
tingKer  les  femelles  des  mâles  ;  les  premières  mou- 
trent  de  chaque  coté  une  longue  partie  qu'on  ne 
iiouvi;  pas auï autres. 

c<  rend.-intqu'i:nc  Demo'ifdU  ,  ditRcaumnr,  te- 
noit  ainfi  fon  corps  gon^^é  ,  je  lui  ki  fait  le  plus 
vî-e  qu'il  m'a  été  poiiible  ,  deux  hgatures  avec 
un  fil  de  foie  ,  l'une  au  bout  du  corps,  &  l'autre 
auprès  de  fa  jonction  avec  le  corcelet.  La  Demoi- 
jeLe^  a  péri  &  l'air  ne  s  eli  pas  éch.îpp>'  :  Je  corps  eft: 
lefté  gonflé  &  dider.du  ,  &  il  elt  cncoïc  à  peu-près 
dans  ie  même  état  depuis  pluGeurs  années  nue  je 
le  garde;  on  y  peut  diftirgucr  encore  tou-.cs  les 
trachées  ,  qui  étant  des  vajYeaux  cartilagineux,  ne 
font  pas  de  ceux  qui  fe  pourrillent  ou'qui  fe  ré- 
duilent  à  riea  en  féchant. 

Parmi  les  Libellules  de  la  féconde  famille^  dans 
laquelle  font  comprifcs  les  plus  g-andts  efpèces  , 
la  tète,  dont  la  furtace  eftprefqu  entièrement  occupée 
par  'es  dcu..;  g'iinds  yeux  à  rézeau  ,  cil  a-peu-piès 
Iphénque  :  ces  yeux  dor.t  !a  fur.facc  ou  la  cornée 
ZZ2    z 


L  î  B 


rll  rTi-i'-mn-ncnt  liiTc  &  unie,  fonceii  forme  de  icvK 
c-'-\  :  ',  ini  fe  touchent  au-delfus  de  la te:e. 
'  '  ;b;it  fcrmccs  elles  forment  comme 

1  :.  Dans  Iciir   cavité  intérieure   font 

l,>.j  -  ,  .^  .  u^.,._.  ,  la  bouche  &  une  efpèce  de  langue: 
ce  loj_';v:i7ient  cit  rrc;-('pacicux  ,  la  rrioirié  du  corps 
fi'i!-e  Mouche  commune,  peut  y  ttouvcr  place.  La 
Libellule  a  <-l;iix  ra..'.-,  de  dents  ou  de  mâchoires, 
jiiacc'cs   ■;  '  .-,&    mobiles  comme    dans 

tor,3   L-s  .  -  .    Les  deux  dents  fupérieurçs 

fj;:t    g.'.  .    ticG-dures,    t-lks   ont   du 

co;-^    i-i:-:  ,  .1'-  ;;ioin;  l'tpt  peintes  en  fjr- 

iiic  (1  :  v.r  :  .  ^  I  '.'  i-jL,.v  au-.res  dents  lotit  moins 
Liiç^v.  ;■■;  ['.iiî  .--.  i '-.--■  ,  njant  a',!:Ti  au  bord  inténtur 
pL:.':^>',rs  IjijtJiub  p^jHUcs  ou  dentt'inrcs  courbées. 
]in  ariathant  les  dcnrs  de  \i  rê;e,  on  dc;a:heoi-d;nai- 
reme-.t  en  nieinc-tcrns  ,  les  m-ifcies  qui  fervent 
à  l.ur,  donner  le  mouvement,  &  qui  font  en  for- 
me de  lames  min:cs  &  alor,g.-es.  C'eft  au  moyen 
de  ces  deux  paires  dedenfiijue  la  Libellule  br^fc 
&  mâche  la  Mouche  ,  &  les  autres  infctles  (qu'elle 
attrape    pour  les  dévorer. 

Les  quatre  ailes  des  Libellules  font  vraiment  di- 
gnes d  erre  admirées,  non  par  leurs  couleurs, 
mai-;  par  leur  éclat  &  leur  coutiguration.  Elles  font 
t.èi-aiiices  &  cxtrtnicnienr  tianlparentcs.  Elles  ont 
une  infinité  de  nci  vu:  j^  1.  i,-:tudina.es  &  tranfver- 
fa.'eç  ,  qui  leur  don^tn';  lai;-  j'iiii  rézeau.  Ces  ner- 
vures y  font  en  li  'j,'ai.J  (ic  nibre  Se  l\  variées, 
qu'il  'cioi-- :i\ij  ollii-.le  de  les  exprimer  dans  le  dcllin  , 
au  moins  fe:i,it  ce  un  travail  aulfi  difficile  qu'inu- 
tile. Eufaifan-g'iiller  lesd;ux  aiics  entre  deux  doigts, 
du  bas  en  haut  ,  c'cil-a-duc  ,  de  leur  bafe  vers 
rextrémité ,  on  fent  quelles  font  toutes  liiTes  &: 
uiTes  ;  mais  il  n'en  elt  pas  de  même  quand  on 
pade  le  doigt  delfus  ,  dans  un  fens  contraire , 
c'cit-.;-dire  ,  de  leur  extrémité  vers  la  bafe  ou  vers 
le  corcelet  ,  on  fent  alors  une  efpèce  de  réhftance 
qui  empêche  l'aile  de  iJlUler  librement  entre  les 
doigts  ;  elle  paroît  avoir  alors  qu-.hjue  chofe  de 
lab.jteux  ou  d'ir.cgal;  oti  en  découvre  ailcment  la 
raifon,  en  regardant  les  aiîcs  au  microfcope.  Pref 
que  touic^  les  neiv.tres  for:  g.. n.ics  de  petites  pointes 
dures  Se  écaillcufes  en  foi  nie  dt  tiès-courtes  épines, 
qui  toutes  font  dirigées  vers  le  bout  eu  l'extrémité 
de  Failc.  La  groile  nerv  ,re  ,  qui  bjrde  tout  le 
contour  de  l'aile,  a  aulh  une  infinité  d'é| 'nes  fituécs 
dans  la  même  direciion,  de  lorte  que  la  ncivuie 
patoî:  comme  dentelée. 

Dans  difTérens  mois  de  l'année  on  voit  des  nym- 
phes de  Libellules  a  inafque  plat  &  clîilé  ,  fe  méta- 
morphofer  ,  comme  on  eu  vo:t  de  relies  à  m..fqnc 
{implement  plat  &  a  ma!"-  -  ■-  :  .  '  ;-  ■  ;  mais  leur 
transforrRation    n'oilie;.  .  :  ,  li  ce  D'eft 

qje  cette  grande   opér.  ■        :    laborieuie 

pour  les  Libellules  a  U  ^^  ^  -  ,  ^j^c  pour  L;s 
autres  .  au  moins '.'acl'.'jvc  r  ckc  plus  promptcmciit; 
les  ailes  de  ces  Lfocliules  ioat   développées  dans 


L  I  B 

(a  raoùié   du  remç  r,éccfrui;e  au  d.'vcîopperaent  de 
celles  des-  autres. 

Dès  que  les  Libellules  de  quelque  ei^pèce  que  ce 
foit  ,  ont  leurs  ailes  fuiTi^'amment  affermies ,  elles 
prennent  l'elfor  comme  les  oifeaux  de  proie ,  Se 
pour  la  même  fin  :  el'es  doivent  paffer  une  partie 
de  leur  vie  au  milieu  des  airs;  elles  y  font  cent 
toais  fk  retours  pour  y  découvrir  d'autres  infcdes 
ailés,  auxquels  elles  foient  fupérieures  en  force, 
&  s'en  emparer.  Le's  mâles  ont  bientôt  un  autre 
objet  dans  les  vols  qu'ils  dirigent  fuccclûvemcnt 
vers  différens  côtés,  celui  de  trouver  des  femelles 
auxquelles  ils  puiilent  s'unir.  Leurs  amours  ,  pour 
ainû  dire,  la  nunière  dont  le  fair  la  jt;r,il:on  d'un 
mâle  avec  une  femelle,  eO:  ce  que  l'ii  (t-iie  d.; 
CCS  inleétes  a  de  plus  partictdier  .i  nous  ap-rcndre, 
&  peut  être  vu  par  ceux  qui  font  les  n-.o'ins  exer- 
cés à  faite  des  obfervations.  Les  prcraeiiadcs  les 
plus  agréables  ,  celles  qui  fe  font  dans  les  belles 
piairies  bordées  par  une  rivière  ou  pat  un  ruilkau, 
otircnc  depuis  le  printeais  jufque  vers  le  milieu  de 
l'automne,  des  Libellules  de  différentes  grandeurs 
&  de  ditiérentes  efpèces  :  pour  peu  qu'on  leur 
donne  d'atttention  ,  outre  celles  que  l'on  verra  pofées 
lur  les  plantes  ,  on  en  verra  beaucoup  d'aunes 
en  l'air  ,  6c  parmi  ces  dernières  on  en  lemaïqucra 
qui  y   voient  par  paires. 

Les  deux  de  chaque  paire  paroîtront  fingulière- 
ment  dirpufees:  le  bout  du  corps  de  l'une,  de 
l'^nrérieure  ,  eif  pofé  iur  le  col  de  la  poftérieure  : 
routes  deux  volent  de  conccr-t  ,  ayant  le  corps 
étendu  en  ligne  droite  ;  l'antérieure  clî  le  mâle  qui 
avec  des  crochets  qu'il  a  au  bout  du  derrière , 
tient  fa  femelle  faifie  par  le  col,  &  la  conduit  où 
il  veut  &  ou  cell"-ci  (uirde  le  lailTcr  condune  vo- 
lontiets  ,  p.af|ii<!e  a^ite  i'-s  a'.Ivs  pour  aller  en 
avant,   comme  cfe  ieri.ir  11  elle  étoic  libre. 

Leuwenhoek  a  cru  que  les  deux  D,.mo'.fellt:s 
ainh  jointes  ,  l'éioient  de  la  mar.iere  di.:iu  il  a 
été  établi  qu'',!!c>;  le  fcroienc  pour  que  le  niàle  fé- 
condât les  ofafs  de  la  fcmeile:  il  a  cru  que  le 
mâle  avoir  a  fun  denière  la  partie  qui  lert  â  les 
viv.ficr  ,  que  l'ouverture  dcftlnée  à  recevoir  cette 
partie  ,  fe  trouvuic  lur  ie  col  de  la  femelle  ,  ou 
plutôt  fur  le  corcelet  ;  il  a  cru  y  voir  le  trou  par 
lequel  les  œufs  dévoient  fortjr.  Queu-pie  faccou- 
pieiaent  des  Libellules  fe  falle  d'une  taçou  iingu- 
licrc  ,  il  ne  fuppofe  pas  une  pofition  (i  bizarre  de 
l'entiée  du  conduit  par  lequel  doit  palier  la  li^^,ucuc 
qui  opère  la  fécondation  ;  l'ouverture  que  Leu- 
wenhoek avoir  placée  endellus  au  col  ou  au  cor- 
celet de  cet  inieéïe,  i'eft,  comme  dans  les  autres  ef- 
pèces en-delious,  &  prefqu'au  bout  de  fon  long  corps. 

Mais  le?  parties  propres  au  mâle  font  tout  au- 
trement placées  dans  le  corps  des  Libellules  que 
dans  celui  des  autres  infedes  j   elks  ne  font  point 


L  I  B 

4n  bout  du  d'arrière  où  Leui^enhoek  ks  a  cm,  & 
oii  il  étoic  naturel  de  les  croire  ,  en  s'en  tenant 
funplemcut  à  i'ai:alo^ic.  Pour  peu  néanmoins  qu'on 
examine  le  dclfous  du  corps  du  mâle,  près  de  fa 
jondionavccle  corceict,  à  l'es  premiers  anneaus ,  ^on 
remarque  aifémeut  les  parties  qu'on  cherche  inutile- 
ment a  cciui  de  la  femelle  :  c'en  eît  allez  pour  foup- 
çonner  au  lEoins  avec  vraifcmblance  ,  que  ce  font 
Ci;l!es  qui  conllitueiu  fun  feic  ;  kur  figure  fortifie 
k  foupçon.  Enhir,  h  on  perlcvcie  à  obfcrver  des 
Libellules  qu'on  avoir  vu  vukr  par  paires  ,  ou  par- 
vient a  fe  convaincre  que  ce  que  Leuwenhock  avoir 
p.-is  pour  l'accouplement  ,  n'en  eft  que  le  prélude, 
&  que  les  partie"  du  mâ'.e  lituies  (i  proche  du  coi- 
ccle:  ,  font  cependant  celles  qui  doivent  s'intro- 
duire dans  rouvetcute  qui  eft  au-dellous  de  TanuS 
^c  la  femelle. 

L'accouplement  complet  d'une  x'^pècc  de  ces  in- 
fedcs  ,  a  été  tiès-bicn  vu  par  Hombcig,  qui  la 
décrit  S:  eo  a  donné  une  aiîcz  bonne  h^ure  dans 
les  mémoires  de  l'académie  de  1699.  II  avoit  été  vu 
même  long-iems  auparavant  par  bw.immerdam  , 
comme  il  paroic  par  l'édition  de  les  oeuvres;  mais 
il  étoit  rél'crvé  a  Reaumur  de  nous  donner  la  dcllus 
les  détails  les  plus  nombreux  &  les  plus  exads  , 
CQmrne   les  pius   curieux  &  les  plus  intérelians. 

Il  n'en  eft  pas  des  Libellules  comme  des  Pa- 
pillons ic  de  beaucoup  d'autres  infedrs  ailés,  par- 
mi lesquels  dirterentes  couleurs  lervent  ordinaire- 
nient  ï  faire  dillinguer  les  unes  des  autres  des  efpè- 
ces  différentes.  J'amules  Libci'ules  les  couleurs  ne 
dénotent  le  plus  louvent  que  (Ls  diftérences  de  lexe. 
Les  fcineltcs  d'une  grai.dc  clpète  ,  a  corps  court 
&i  applad,  qui  l'ont  ]aunei ,  ont  pcurrant  des  milles 
jaunes  ,  mais  elles  en  ont  aiilli  d  une  belle  c;)ukur 
ardoifee.  "  J'ai  vu  ,  dit  Keaumur  ,  a  Pans,  au-de(îus 
de  l'eau  d'un  b^fiin  ,  de  ces  mâles  a:<loifîs,  s'accou- 
pkr  avec  Je-  D^monelics  |auncs.  Des  Demoife'Ies 
au-deâus  de  la  grandeur  niéaiocie  ,  a  tête  large  , 
qui  lont  fi  communes  dans  les  praiiies  ,  ôi  qui 
s'y  font  remarquer  pat  leur  beau  bleu,  s'accouplent 
avec  des  Dcmoifclles  d  un  verdâtie  doré  k  avec 
d'autres  purement  gnfatres:  toutes  les  bleues  que 
j'ai  prises ,  étoienc  des  rna'cs.  Ce  qui  mériic  encore 
pius  d'être  remarqué ,  c'cft  qu'ils  fuipailo:e:it  un 
peu  les  femelles  en  grandeur,  car  c'ell:  une  excep- 
tion à  une  règle  que  nous  avons  donnée  comme 
générale  pour  les  mfedes,  favoir  :  que  parmi  eux 
k»  femelles  font  plus  grandes  que  ks  mâles.  D'au- 
.  «es  cfpèccs  de  Demoii'eUesonc  confiimé  cctre  ex-' 
ccption  j  je  n'ai  jamais  trouvé  de  màks  fenfiblc- 
inent  pius  petits  que  leurs  femelles  ,  &  quelquefois 
j'en  ai  trouvé  de  feniiblcinent  plus  grands.  Dans 
luie  des  deux  cîpèces  auxquelles  nous  allons  nous 
fijer  ,  pour  raconter  tous  ks  picludes  de  l'accou- 
plement ,  &  comment  il  devient  complet ,  les  maies 
ont  pour  le  moins  une  grandeur  égale  à  celle  des 
fêineiks  ;   la  faite   des    procédés   des   premiers, 


L  I  B 


54f 


apprendra  qu'il  étoit  nécelFàire  qu'ils  furp a-TaUer,:  ks 
autres  en  force.  On  ne  voit  pas  de  mcmc  ,  quoique 
fans  doure  il  y  ait  des  raifons,  pourquoi  ks  cou- 
leurs propres  à  celles-ci  ,  ne  le  font  pas  àceui-là. 

Dès  que  la  chaleur  du  jour  a  commencé,  à  fe 
faire  fentir  ,  elle  anime  les  mâles  des  Libellules. 
Une  femelle  qui  badine  eu  l'air  avec  fcs  àilcî,  eu 
qui  y  va  en  avant ,  eu  a  bientôt  quelqu'un  à  fa  fuit;. 
Si  une  autre  femelle  fe  pofe  fur  quelque  plante  ,  elle 
n'y  refte  pas  long  temps  feule  ,  quelque  mâle  ne 
tarde  pas  à  venir  voler  autour  &  au-dcllus  d'elle  ;  c^r 
le  mâk  tend  toujours  à  prendre  k  dcifus  de  la  fe- 
melle ,  fciî  qu'elle  vole  ,  foit  qu'elle  fcit  cii  repos. 
C'cft  au-de!!u3  de  fa  tête  qu'il  en  veut  d'abord  ,  il' 
cherche  à  s'en  approcher  aflcz  pour  être  à  portée  de 
la  failir  avec  fes  pactes.  Des  qu'il  la  tient, 'il  con- 
tourne fon  corps  en  bou:!e  pour  en  amener  k  bout 
fur  le  col  de  la  femelle,  &  dans  l'inllant  il  l'y  cram- 
ponne, de  façon  ,  qu'il  n'eft  plus  dans  k  pouvoir  de 
celle-ci  de  fe  féparer  de  lui.  Au  bout  du  derrière  da 
mâle  font  deux  grands  crochets  dont  le  bout  eft 
moulk  ;  il  les  entrouvre  pour  faire  palier  entr'eui 
comme  dans  une  pince,  k  col  de  la  femelle,  &  il 
ks  ferme  enfuice  autant  qu'il  ell  nécellaire  pour 
s'aiïùrcr  d'elle,  pour  la  mettre  hors  d'érat  de  lui 
écli.ipper. 

Si  cette  première  jonilion  s'eft  faite  en  l'air,  'e 
coùpk  ne  contl.^ue  pas  long  -  temps  J'y  vol.r;  il  ic 
détermine  à  venir  fe  pofer  fur  que.lque  branche  ou 
tige  de  plante  .•  la  i!  fe  place  de  manière  que  le  mâle 
le  trouve  toujours  plui  élevé  q;ie  l,i  femelle.  Soir  que 
l'un  &  l'autre  aiment  a  prendie  plulicurs  petits  vols, 
foit  que  k  premier  beu  qu'ils  ont  choili  ne  fcit  pas 
h  kur  goût;  ks  deux  Libellules  le  quittent  pour 
l'orduiaue  au  bout  de  deux  ou  trois  minutes  ,  Uns  le 
f.'parer  l'une  de  l'aut'-e  ;  elles  vont  ainh  lucceùive- 
ment  fe  pofer  fur  trois  ou  quatre  plantes  peu  éloi- 
gnées, avant  que  de  fe  fixer. 

Quoique  k  mâle  fe  foit  rendu  maure  de  la  fe-^ 
me'le  qu'il  tient  accrochée,  il  n'cft  pas  en  fon  pou- 
voir de  confommer  l'accouplement  :  nous  avocs  dit: 
que  fes  parties  fexuelks  font  placées  en-deflbus  de 
ion.  ventre  ,  alkz  prc'.  du  coicekt;  il  y  a  loin  de  là 
jufqu'au  bout  du  derrière  de  la  femelle  :  pour  que 
l'accouplement  s'accomplifTe  ,  il  faut  donc  que  celle- 
ci  k  vcuiikj  c'cft  à  elle  il  achever  ce  qui  refte  a 
fa-re.  Mais  il  fcmble  erabli  par  une  loi  de  la  nature, 
que  ks  fcraelki  ne  fe  rendront  aux  mâles  qu'après 
leur  avoir  réfifiérpanni  les  inleifles  ,  fi  on  en  excepte 
les  reines  des  Abeilles,  toutes'  par-ii!Îent  au  moins 
fe  refufer  au  premières  cai'ellcs  du  mâle,  la  Libellu- 
le a  uiîi  fembk  d'abord  peu  d.fpofée  à  lépor.dic  aux 
deiirs  du  fien  ;  elle  tient  fon  corps  a'ongé  ,  &  il  fau- 
droir'qu'elkle  contournât  beaii"oup  pour  encou'luire 
ic  bouc  fur  l'endnnt  où  <\  do  t  être  po(é  pour  qu 
fes  (sufç  foicnt  lécondés,  I/am  lur  de  fa  poftc:  ité 
;  ne  fen-bk  pas  d'abord  allez  puilfait  fur  elle  ;  ce 
,  fi'eft  qae  par  des  importu-iités, ''qu  en  laiîaiK  ^our 


5îo 


Lî  B 


ai;;fi  dire  Ta  patience  ,  que  le  m'ile  parvient  à  la  Jé- 
teiniincr,  ou  li  l'on  veut  ce  n'tit  oue  par  des  carcf- 
fes  de  longue  djrée  ,  li  de  !ui  cenir  le  col  Ic.-rc  ,  <.(!: 
une  façon' de  la  carelVer.  îi  ca  a  peut  être  encoie 
«ne  .mire  ;  de  tenV'S  en  te:nps  \t  rccoiube  (on  eorps 
en  ar:  ^  li  elcve  la  temeile  plus  haut  qu'elle  u'etoit, 
il  rapproche  ainfi  du  bout  du  derrière  de  cette  dcr- 
cièrê  ,  le  terme  qu'il  doit  aller  chercher. 

Mais  enfin  la  femelle  ,  quelqref  is  après  un  quirt- 

d'h.wre,    .y,e!^u.R,U     apiv.    uu    ^     .    s     pi._    1  ...  , 

lei  1    '■.:  moi    ,<-ov  i  ■'-:  ,!     -         .  ■ 


enluite    de   plus     en  ri  ■  'if 

fans  'e  faire  paiitr  i'oi,,  Jii- 

tourne  quelquefois   au    ;'  luir, 

auquel    eile   la  lie    u:ie    ei,-'  ,■'^- 

qu'dii'rts     de     Ion   cov.  clet  ;    !■    .■  .'l.'rs 

Knc  etvc:e  de  boucle     E:,e  Il.ju  ,      !■■;.■ 

Ion  corps  à  prcndie    cette  coui.Ju:e  qu!  li'^i.  :   : 
l'union   coraplette    enite    Ion   irale  ë:  elle  ;   bv  ' 
poiirraiit  el'.e  rcàrefîe   fon  corps,   maib   pour    n     ,. 
pas  long  terns   fans    le  plier    de  liOUveau  ;   fouvc:i: 
alors  le  ïnâle  coi  rbe   le  iiea  en  même-temps  ,  cérame 
pouifaiiede   nouvelles    &  plus  pretfa'neî  mvit.itions 
dans  un  m'ornent   où  il   lemble  qu'elles  doivent  être 
acceptées.  Ces  prélrnies  durent  ijuelqutrois  une  heure 
&  plus ,  félon  qu'il  fait  plus  ou  moins  chaud. 

Quand  la  femelle  ne  peut  plus  tenir  contre  de  fi 
pre'  aiités  carelics  ,  quand  elle  s'eifd- terminée  à  une 
atf  ori  pour  laquelle  elle  avoit  moniré  de  l'cioigne- 
ment  pendant  lin  temps  allez  long  ,  elle  cont-jurne 
foncoips  tout  autrement  qu'elle  n'avou  faitjutque- 
là  ;  au.  aravant  elle  en  lailloit  le  boui  en  dehors  de 
la  boucle  ;  alors  elle  lu!  donne  une  diredlion  oppo- 
fée;  elle  le  porte  enfuite  fous  le  ventre  du  mâle,  qui 
de  fon  côté  ne  manque  pas  de  couiber  (on  curps  en 
arc  ;  mais  a  ;ieine  a-t  elle  fait  parvenir  le  bout  du 
lien  vers  le  milieu  du  ventre  de  ce  dernier ,  qje 
comme  fi  elle  s'en  repentoic ,  elle  le  retiie  en  arr.ère 
&  reprend  fa  première  artuude  :  elle  t.ude  peu  pour- 
rai.t  a  courber  loii  coips  de  i  ouveau  ,  a  en  porter 
lebout  plus  loin  ,  mais  elle  le  ramené  encore  en  ar 
rière  Après  avoir  fait  de  pareilles  faijOns  deux  ou 
trois  fjis  ,  elle  conduit  eniin  &:  pôle  le  bout  de  (a 
partie  poltérieure  fur  1  endroit  du  ventre  du  riiâle  où 
font  des  parties  propres  à  ly  fijter  :  li  elle  ne  l'apas 
placé  csaiTteuient  fur  le  lieu  où  il  convient  qu  il 
îbit ,  elle  le  fait  glilTer  un  peu  en  avant  ou  en  ar- 
rière, félon  qu'il  en  eft  befoin. 

La  figure  compoféc  des  deux  Libellules  ainfi  réu- 
nies ,  forme  une  efpèce  de  lacs  en  cœur  ,  dont  ia  tête 
du  niale  fait  la  pointe  ,  &  dans  l'cchancrure  du  piel 
(e  trouve  la  lête  rfe  la  femelle  :  les  pa.tes  de  celle-ci 
n'ont  plus  alors  d'app'M  que  ''ur  fon  propre  corps  ; 
elles  fcntcrampoimées  luv  les  anneaux  dont  elles  font 
le.  plus  proche,  ou  fi  Ion  veut,   les  corps  des  deux  , 


L  I  B 

Libellules  compofent  cnfemblc  une  courbe  fermée 
quia  un  point  de  rebtoullenicnt  ;  la  fetneile  en  eil 
une  fies  b-au'-hes  ,  &  l'autre  cil  faite  p*r  le  mnle } 
mais  les  deux  branches  ne  iont  pas  femblables  : 
l'une  &  l'autic  ne  confervent  pas  la  même  courbure 
pendant  toute  la  durée  de  l'op.iation  ;  car  tantôt  il 
pjcDd  envie  au  n  aie  ^  &  tantôt  a  la  femelle ,  d'ap- 
pio.her  ou  d'<-'oigner  quelque  portion  de  fon  cirps, 
de  la  portion  du  corps  de  l'autre,  qui  y  répond  j 
dailieuis,  quand  l'accout lemen:  clt  une  fois  dcve- 
ni  roi  ;)ljt.  1  e  ;d,\:it  fi  durée,  il  ne  le  fait  aucun 
'' '  M!-' ;  dans  la  poliiion  des  deux 
'   ,i.:eiit  l'un  &1  autre  aucun  mou- 


Quoique  les  deux  Libellules  ne  femblent  deman- 

'.':  qu'à  refîer  ir.i..'  .luilles  il.ir.s   c  lieu  cùelies  fe  font 

i.^s,  (ouvcntv:.  ,'•  .  ■  :-csa 


lob 


ir  par 
'at,-tir 


,^r-x:M   fur   elles  quelque 
te  branche  j  mais  le   plus 
-    -  lieu  où  elles  fe  trouvoient 

ni'.i',  pour  ie  d.-lui'.i  des  importunitcs  d'un  mâle 
qui  ayant  inutilement  cherché  fortune  ,  voltige  trop 
obftmément  autour  du  couple  content,  C'elf  fur- 
tn  i:  dans  le  temps  qui  précède  l'accouplement  réel, 
lorlque  la  remelle  a  fimpleraent  fon  col  accroché  par 
le  derrière  du  mâle,  qu'un  autre  mâle  qui  n'a  pas 
(y'j,  s'emparer  d'une  femelle,  vient  troubler  celui  qui 
rn  tient  une  5  il  ne  fe  contente  pas  de  voler  autour 
du  couple  ,  il  tombe  quelquefois  en  volant  ftir  le 
niâle,  du  fort  duquel  il  parole  jaloux;  celui-ci  qui 
n'ell  pas  en  pofture  de  fe  défendre,  n'a  d'autre  par- 
ti »  prendre  qu;  celai  de  fuir,  mais  il  fuit  (ans 
abandonner  fa  femelle. 

Si  ie  couple  ne  part  qu'après  que  raccouplcraent 
eli  bien  complet  ,  il  ne  fe  fait  pour  l'ordinaire  aucun 
ch<;.njjemen:  dans  I.1  difpofiiion  des  contours  du 
c;.:pv  de  l'un  <°c  de  celui  de  l'autre  infcfte.  C'eft  au 
m.'.ic  a  tranfpDrter  la  femelle  en  i'i'r.  à  être  chargé 
de  tout  fon  poids  ,  la  polition  dans  laquelle  eft  cel  e- 
ci ,  ne  lui  permet  pas  d'agiter  commodtmcnt  fcs 
a;L-s.  d'ailleurs  les  mouvemcns  qu'elle  leur  donne- 
roK,  ne  confpireroient  pas  allez  avec  les  mouvemens 
ries  siles  du  mâle,  pour  poulfer  le  couple  en  avant 
d.ius  la  direction  où  les  mouvemens  des  ailes  de  ce 
dernier  tendent  à  le  conduire.  îl  ronvenoit  donc 
qu'un  malc  qui  ell  obliç^c  de  voler  chargé  du  poids 
de  fa  femelle,  fut  giuiid  *l  fort  ;  il  devoir  y  avoir, 
pat  rapport  aux  Libellules  ,une  exceprion  à  la  régie 
qui  veut  que  parmi  les  infc^Ves  les  mâles  foient  plus 
petits  que  les  femelles.  I.orfque  le  couple  part  très- 
peu  de  rcnij-s  artès  que  l'accouplcincnt  a  été  rendu 
pail.rt,  il  .iiuvc  fouvent  que  la  femelle  dégage  le 
bouc  de  Ion  c";;";  ^  qu'elle  fe  remet  en  ligne  dioite; 
alors  1  un  i-i  I  .aitre  volent  de  concert,  les  deux  in- 
feéfes  vont  le  pofcr  fur  une  nouvelle  plante  ,  &  la 
femelle  le  rejoint  au  mâle  fans  faire  autant  de  f^jons 


L  I  B 

qu'elle  en  avcit  fait  d'abord.  Quand  l'accouplement 
a  dure  c]uelqucs  minutes  ,  les  deux  Libelkiles  ne 
font  pas  aufli  aifées  à  effi-ayer  qu'elles  rétoient  aupa- 
ravant ;  Reaumur  dit  en  avoir  pris  alcirs  avec  les 
doigts  fans  qu'elles  le  ("oient  féparées, 

La  durée  de  l'accouplement  ,  comme  celle  de  Tes 
pré;uJes  ,  eil  plus  ou  mouii  lonj^uc  félon  qu'il  fait 
Y'.u>  ou  i;i,.inç  chaud.  «  Dans  un  beau  jour  ,  nous 
tii;  R:.ii.)  :!iii  ,  ;'aiiibfcrvé  deux  D^moijelles  qui  rcf- 
tèic  t  ;\.  .,;i',  ::^c:u  jointes  enfi-mbie  pendant  pius 
d'uue  demi  Lciue,  au  bout  de  laquelle  elles  furent 
trouMccs  par  le  mouvement  d'une  branche  que  je 
poiiûois  inconfidéréinent  pendant  que  je  les  cxammois 
à  la  loUj.'C  ;  eilcs  privent  enfemb.e  leffor  ;  la  fenjtlle 
ramena  le  bout  de  fon  corps  en  arrière  ,  &  elle  fe  re- 
drella  ;  elles  fe  pofcrcnt  fur  une  plante  peu  éloignée 
d'-  celle  qu  elles  venoient  de  quitter.  Il  fembloit  que 
l'accouplement  précédent  eiit  été  afiç'/;  long  pour  la 
femelie  ;  clic  tint  pend.tnt  cinq  à  li\  minutes  contre 
les  invitations  du  mâle  ,  qui  à  o iuiîcurs  re,  riles  difté- 
rentes  mit  fon  corps  en  ..irc  ,  pendant  qu'tik  laiiloit 
obftmément  le  lien  étendu;  enfin  pourtant  elie  fe 
raccoupla  :  un  nonvci  accident  les  fit  repartir  ,  ic 
m'emjJtciia  rie  voir  le  moment  oii  la  fépaiation  i'iit 
volontaire  de  la  part  du  mâle. 

Il  paroît  que  c'eft  coaftamment  en  l'air  que  fe  fait 
la  jondion  parfaite  du  maïc  &  de  la  femelle  de  beau- 
coup d'eipèccs  de  Libellules  j  il  y  en  a  qui  fe  tien- 
nent beaucoup  plus  long-îe;riS  dans  1  air  &  y  volent 
avec  plus  de  rapi  iité.  »  J'y  ai  quelquefois  luivi  des 
yeux,  dit  encore  Reaumur,  la  niênie  pauc,  qui  n'en 
étoit  qu'aux  préludes  ,  pendant  un  tcms  affcz  long  : 
je  lui  voyois  faire  des  tours  de  diivéreîis  côtés:  c  eil 
toujours  le  maie  qui  dirige  le  vol,  Se  qui  peut- 
être  cheichc  en  laiiant  la  femelle  ,  i  !a  rèudre  plus 
trairabic.  De  rems  en  tems  le  couple  defccnd  avec 
TÎtcfie  tout  prcs  de  la  fnrface  de  l'eau  ,  ii  s'en 
éloigne  eniuite  pcrpendicolairemeat  avec  la  mèine 
ra.  idité  :  c'cli:  an  manège  qui  efl  répété  à  bien  des 
leprifes  :  il  femble  que  le  mâle  conduife  la  femelle 
auprès  de  l'eau  ,  pour  l.ii  montrer  l'élément  auquel 
rlle  doit  confier  fcs  œufs,  ic  pour  Icag.n^er  k  fe 
prêter  plutôt  à  la  joaiilon  qui  doit  précédci-'lc  tems 
va  elle  s'en  délivrera.  Quelque  loit  le  motif  qui 
fait  auifi  defcendre  le  couple  a  différentes  reprifes, 
ee  n'eft  pas  fans  nf juc  qaii  dcfccifd  fi  bis  ,  des 
Grenouilles  font  alors  à  l'aiiur ,  en  fautant  elles 
s'élèvent  audelTus  de  la  (arface  de  l'eau  ,  pour 
atciaper  ks  DcmofelLs  qui  voient  auprès. 

«  Après  avoir  fuivi  pendant  quelque  tems  ane 
paire  ,  dent  1  Une  &  1  a«cre  DcmoijclU  avoit  le 
corps  bienërtt  &  bieir  allongé,  je  voyois  enfuite 
nne  antre  figviic  a  ce  même  C8i..ple  ;  je  diftiiiguois 
très  bien  le  corps  de  la  femelle  recourbe  fous 'celui 
«lu  mâle,  aiorç  i'actotipiement  étuit  parLit ,  Se 
l'étoit  devenu  en  i'air  ;  mais  des  que  la  femelle  a 
pris  la  pofitien   où  le  mâle  la  feuhaicoit  ,   c'cft  à 


L  I  B 


55» 


Lii  à  la  fcutenir  er.tièrement ,  elle  n'eft  plus  m 
état  d'agiter  les  ailes  avec  iuccès ,  aulli  le  couple 
r.c  cotituiue-t-i!  pis  long-t:ms  de  voler  :  q::and  on  ei» 
a  apperçu  en  lair  un  ainfi  uni,  on  le  voir  bientôt 
s'a^i-rocliei  de  terre  ,  &  aller  s'appuyer  fur  quel- 
que pia.ite.  Plulieurs  fois  je  nie  fuii  rendu  fur  le 
champ  dans  l'endro-t  où  je  l'avois  vu  fe  pofer, 
)'ai  to'dj-.HUS  trouve  les  deux  Mouches  difpofées  à- 
pcu-près  de  la  même  mai.ieie;  le  mâle  tenoit  fes 
jambes  cramponnées  ordinairement  à  une  petite  tige, 
ou  à  une  branche  ,  Si  quelquefois  à  un  brin  de 
bois  fec  ;  fon  corps  étoit  étendu  en  ligne  droite.  Se 
dirigé  pielque  horizontalement  ,  ju'fqu'aùez  près 
du  bout  oïl  il  fe  coiuboit  en  crochet  ,  pour  palier 
fous  la  tête  A^i  la  femelle  &  lui  tenir  le  corps  faifi  ;• 
celle-ci  fe  tiouvoit  audell'us  du  mâle  ,  &  avoir 
(on  corps  contourné  en  arc  autant  qu'il  étoit  nécef- 
faire  pour  que  fon  bout  s'appliquât  contre  le  ven- 
tre du  mâle ,  tout  près  du  corcelet  :  le  mâle  n'étoit 
pourtant  pas  charge  de  tout  le  poids  de  la  femelle  i 
les  ailes  de  cette  dernière  étoient  en-bas  ,  &  s'ap- 
puyoicnt  par  leur  extrémité  fur  des  fcudies  de 
Gramen. 

«  Les  meilleurs  obfcrrateurs  ,  ajoiue-t-il ,  nt 
font    pas   toujours  alîcz  en  garde  coiuie   l'cûvie  de 

deviner  des  faits  ,  ni  alfez  attentifs  à  faire  diftin- 
guer  ceux  quiis  ne  rapportent  qu  a;-tc3  les  avoir 
V'if,  de  ceux  qu'ils  ont  imaginés  en  grande  partie, 
c'eil  ce  qui  eif  arrivé  à  Swaramcrdam  par  ru^^porc 
a  l'accouplement  dont  ii  vient  d'être  queùic.n;  quoi- 
qu'il ne  l'ait  obfcrvé  qu'en  l'..ir,  il  en  dctaille  des 
circonilances  ,  qui,  li  elles  étoient  léeilcs  ,  n'aa- 
roient  pu  être  vues  que  dans  le  cas  où  les  préludes 
fe  fero.ciii  paffés  fur  terre,  &  extrémemcns'près  de 
celui  qui  les  obfervoit.  Il  fait  faire  à  la  feiucUe  ces 
avances  qui  ne  font  'nuilemcnt  dans  le  goût  de  ces 
Mouches  :  il  nous  dit  qu'elle  va  avec  fcs  jambes 
au  devant  du  bout  du  derrière  du  mâle,  qu'elle  le 
faifit,  &  qu'elle  le  place  fur  fon  col,  où  elle  le 
retient  avec  fes  deus  premières  jambes  ;  il  a  fait 
repréfenter  celles-ci  pafiées  fur  la  tête  de  cette 
Moucki ,  &  ptclfant  doucement  le  bout  du  corps 
dti  mal-.  Eiitin  ,  la  courbure  qu'il  a  donnée  à  la 
paitie  antérieure  de  la  femelle  ,  &  celle  qu'il  a 
d'îunée  au  corps  du  mâle  dans  le  dellin  eu;  les 
repréfeute  accouplés,  ne  font  pas  celles  qu'on  leur 
trouvera  lorlqu'on  nbfervera  d'auilî  près  qu'il  m'a 
été   permis  dt  le  faire. 

NûHS  obfervcrons  que  (î  la  plQ.urt  des  Libellules 
fe  joignent  dans  l'air  Se  tout  en  vola.K,  fias  néan- 
moins y  refter  biea  long- tems,  car  peu  après  elles, 
fe  rapprochent  de  la  terre,  &  vont  fe  placer  l"ur 
quelque  branche  d'atbie  ou  fur  quel.jue  plante  ; 
l'accouplement  de  certaines  autres  petites  efpcces 
fe  fait  taadis  qu'eilci  font  pofées  (ur quelque  plante. 

Les  mâles  des  Libellules  de  toute<  les  cfpèceî  oat 
au  dcinère  ces  crochets  qui  delveiu  Iviar  être  iî  ué* 


55? 


L  I  B 


cediiixs  ;  mais  dans  !es  différentes  efp'ces  ces  cro- 
chets n'ont  paî  ks  rnêmes  proportions  avec  !a  ;',raii- 
.  dcuv  du  mâle:  cciîxdrs  peiites  efpèces  don:  le  u'ndie 
-iiianègc  vicrft  d'êire  décrit  ,  font  longs  proj-or- 
tionnellemcnt  a  la  j^ravfkiu  du  corps.  Ces  ciorlieis 
n'ont  pas  anji  la  lueme  figue  dans  toutes  les  ef- 
pèces  de  Libellules  ,  &  ne"  fût-ce  que  pour  mon- 
trer combien  la  r.auire  lait  vaiier  les  plus  petites 
chofes  pour  la  même  nn  ;  nous  al'ons  faire  cou- 
noître  quelque- -ur.s  de  tes  inllr.nicns  dcfliiu's  à 
accrocher  le  raâle  au  col  de  la  femelle  dans  l'accou 
plenieiK. 

Le  ventre  du  raàle  d'une  gr.ivde  efpèce  clt  ter- 
miné  par  trois  pièces  écaiiieirùs  &  mobilfs ,  dont 
les  deux  latérales  font  en  forme  de  feuilles  alor^'i;  e-. 
&  minciS,  convexes  cn-deiîus,  avec  une  aiVcte 
tout  du  louj:;,  &  concave  endclious  i  elles  (or.t 
munies  au  bouc  d'un  petit  crochet.  La  troilicm^  , 
placée  entre  les  deux  parties  en  feuillets ,  mais  un 
peu  plus  bas,  elt  de  fi'^ure  triangulaire,  &  elle  fc 
teniiine  en  pointe  moufle;  elle  eli  concave  tant  cn- 
defTus  qu'en-dellous  :  ces  tto:s  pièces  (oiu  garnies 
de  poils  vers  les    côtés. 

^A  l'extrémité  du  corps  d'une  autre  efpèce  de 
mâ'e  ,  on  trouve  trois  pièces  en  forme  de  croclietç 
longs  ,  écailleux  &  mobiles  à  leur  bafc.  Deux  de 
ces  crocliets  font  finies  au  bord  fupéricur  du  bout 
du  dernier  anneau  ,  l'un  à  côté  de  l'autre  ;  ils  ont 
au  bouc  une  courbure  confidérable  dirigée  en-dedans, 
&  ce  bout,  qui  eft  applati ,  eft  d?/ifé  en  deux 
peintes  ou  deux  efpèccs  de  doigts,  dont  l'une  e.'l 
plus  courte  que  l'autre.  Le  troilième  crochet  clt 
attaché  au  bord  inférieur  du  même  anneau  ,  au- 
deilousdcs  deux  autres  qu'il  égale  en  longueur;  mais 
il  eft  courbé  en-haut  en  forme  d'arc,  de  forte  qu'il 
va  à  la  rencontre  de  deux  autres  crochets  avec  fa 
pointe.  Ce  dernier  crochet  eft  fendu  dans  la  moitié 
antérieure  de  fon  étendue,  de  forte  qu'il  forme  deux 
longues  pointes  courbées  en-haut  ,  &  qu'on  peut 
féparer  un  peu  l'une  de  l'autre  en  introduifant  la 
pointe  d'une  épingle  cntr'elles.  A  l'origine  de  la  fente 
le  crochet  a  deux  petites  pointes  coniques  ,  élevées 
prefque  perpendicu'airement,  jet!  feukmeitr  un  peu 
courbées  en  arrière  ,  &  ces  dci'x  peintes  font  im- 
mobiles. C'P  i  l'rr  ?  " 
initru.rn.:  ;    , 

avec  bta; .  .     .    ' 


oycn  de  ces  trois 

.les  j  le  m.yc  doit  fe  faiilr 

dii  ce!  de  fa  femelle  ,   à 

prenons  quelque  chofe  avec 


le  pouce  Ê:  les  deux  doigi 

Au  dcnière  d'un  autre  mâle  en  voit  encore  ces 
tnêmcs  iniîrumens  ,  au  notr.bre  ce  quitte  ,  un  peu 
autrement  fa-ts  que  ceux  des  efpèces  précédentes. 
Les  deux  pièces  fupérieures  font  en  forme  de  tiges 
alongées  ,  cyiip.dnqnes ,  arrondies  au  bout  8c  velues . 
ayant  en-delTous  quelques  petites  dentelures.  Les 
deux  piècx;s  inférieures  font  comme  des  crochets , 
'''!  t  la  po!r:ce  cfi  courbée  en-hau:  ou  dirigée  vers 
ies  pièces  fupérieures,  &  elles  ont    une  dcmcUue 


L  I  B 

à  quelque  diftance  de  leur  bout.  Ces  deux  crochets 
font  unis  enfemblc  à  leur  bafe,  de  forte  .';u'il'  ne 
font  là  qu'un  même  corps.  Ccb  quatre  initiumcDS 
font  écailleux  &  mobiles. 

C'cll  princi;  aLmcntdans  une  portion  du  deffous 
du  prcioer  .l'iucan  ,  Si  dans  toute  la  longueur  da 
dcil.;us  du  fcfiiJ  ,  que  font  placées  les  p'arties  d« 
maie  ,  au  moyen  defquelles  il  fe  joint  iniimémer.t 
avec  la  femelle.  Au  bout  d'une  arcade  fituée  ai'.cz 
près  de  l'origine  du  premier  anneau  ,  commence 
une  courfie  qd  règne  tout  du  long  du  fécond  ,  & 
le  prolonge  dans  le  tro'.lième,  elle  cft  allez  large 
Se  alitât  profonde  pour  contenir  beaucoup  de  pièces. 
Les  [lui  e'itnriellcs  &  le',  plus  remarquables  le  trou- 
■'ei.tdiis  le  feciipd  anneau.  Celle  qui  caraitéiife 
v'iir.iblcnicnt  le  mâle  ,  elt  de  ce  nombre  ,  elle 
lai. le  to  )<-];>  hors  rie  la  couliife  ,  &  paroît  tou- 
jours a  I  .  r..r,ijr  coup  d'œil  un  mamratlon  d'un 
bruu  |ic!;uj  lioir.  Au  rei'^c ,  cette  dernière  partie 
ic  qLLl.jucs  .ijtres  ,  itc  font  ni  faites  ni  dlfpofées 
prcc  (■(■m.ntuL-  la  même  itia-uèrc,  o'ai"  le-  Libellules 
iiulc  ,'c  difié.'er.tcs  ci",  t  .-i;s,  Poui  donner  une  idée 
g.'iiéialc  de  ces  pauics  i.  de  leur  arrangement, 
nous  nous  fixerons,  d  après  Reauraur ,  à  un  mâle 
d'une  allez  grande  efpèce  ,  qui  paroît  de  bonne 
heure  au  ptintems.  Le  petit  corps  propte  au  m.âle, 
(jui  en  tout  tems  fort  un  peu  de  la  coulille  , 
demande  pour  être  bien  vu  ,  qu'on  l'en  fade  foitir 
davantage,  en  pi.  ffant  l'anneau  dans  lequel  il  efl 
logé  ;  alors  la  couiiiic  qui  s'élargit,  &  dent  le  fond 
j.é!cve  ,  permet  de  voir  ce  petit  corps  Sr  un  plus 
gros  auquel  il  tient.  Pour  fe  faire  à  la  fois  une 
image  de  l'un  &  de  l'autre,  on  fe  repréfentera  un 
vafe  en  forme  de  pot ,  qui  anroit  une  anfc  qui 
s'éieveroit  au-dcffus  de  Tes  bords,  8c  dont  le  bouc 
le  plus  élevé  fe  termineroit  par  un  bouchon  engagé 
<!ans  l'ouverture  du  vafe.  Le  petit  corps  qui  faille 
hors  de  la  coulifl"e  dans  les  tems  ordinaires,  eft 
l'anfe ,  &  nous  hu  en  laiderons  le  nom  ;  on  uc 
voit  alors  que  [on  coude  ,  il  faut  que  la  prelTion 
ait  obligé  le  fond  ce  la  coulilfe  à  s'élever,  pour 
voir  qu'un  bout  de  l'anfe  eft:  logé  dans  le  vafe 
inèmc  &  fait  en  bouchon.  Cette  efpèce  d'aafeeil 
probablement  deRinée  à  porter  la  fécondité  danS 
les  oeufs  delà  femelle  j  dans  le  corps  de  laquelle 
elle  s'introduir,  après  s'être  rediel'éc.  Avec  la  pointe 
d'une  épingle,  il  eft  toujours  aifé  de  faire  foitir  Ion 
gios  bout,  du  vafe  defiiné  ii  le  recevoir  ,  mais 
auquel  il  n'cll  aucunement  adhérent.  Le  i^out  eft 
charnu  &  refendu  j  ciiiand  on  le  prelle  un  peu,  ou 
peut  remaïqi'.cr  qu'il  s'ouvre  comme  s'il  étoit  fait 
de  deux  petites  coquilles.  Le  vafe  n'a  que  par  la 
partie  antérieure  la  forme  d'un  vafe  ,  car  il  le 
teimine  par  une  efpèce  de  queue,  qui  devient  de 
plus  en  plus  délire  ,  &  qui  eH  logée  dans  le  troi- 
lième anneau.  Dans  le  fécond  a'nneau  à  chajue 
côté  de  l'an  Te  ,  c(ï  une  efpèce  de  feuille  cariila- 
gineufe,  qui  par  fon  bout  initér  lent  peut  s'clcvcr 
sii-delTus  Je  la  couaflc. 

ïr.trt 


L  I  B 

Entre  ces  deux  feuilles  eft  la  b.ife  d'un  crochet 
^cailîeux,  re>:ourbé  vers  l'anfe.  D-ux  efpèccs  tic 
ffuillcs  écallcufes  ,  beaucoup  plus  courus  *:  plus 
érroites  que  les  prem-crcs  ,  ioiii  atcachJeS  l'une 
d'un  cô.ï  &  l'autre  de  l'uiitic  ,  près  de  î'ongine  Hu 
lecond  anneau.  Dans  le  milieu  du  premier  font 
deux  aiures  pièces  écaiileuî'es,  qui  s'écatten:  l'une 
de  l'autre  en  s'èlerant  ,  &  le  dirigeant  vers  l'an^'e. 
£iifin  ,  prC-s  de  l'arcade  du  premier  anneau  ,  &  f.ir 
cliaqt:-  bord  de  la  cduliffe  ,  il  y  a  un  croche: 
court,  peu  courbé  &  dont  la  pointe  ell  alTcz  fine. 
Si  on  excepte  l'anfe  &  le  vafe  ,  toutes  les  pièce? 
dont  nous  venons  de  parler  ,  paroillent  avoir  été 
dclrmécs  à  faiiir  les  parties  de  la  femelle  qui  tou- 
chent celles  du  mâle  pendant  l'accouplemen;.  Mous 
ajouterons  encore  ,  d'après  De  G;er  ,  qu'o.n  troi;vc  , 
a  chaque  côté'du  fécond  anneau,  tout  proche  de  la 
cavité  qui  renferme  les  parties  du  fexe,  un  crochet 
écullcux,  immobile,  ou  iini  Fait  corps  avec  la  pca-i, 
&  qui  cft  terminé  par  quelques  pointes  rouies  & 
courb-îcs  en- dedans,  il  y  a  appareiacc  que  ces  deux 
cioch-ts  aident  a  retenir  le  derrière  du  corps  de  la 
femelle. 

Les  parties  fexuelles  du  mâ'e  d'une  autre  cfpècc 
de  Libellule  ,  préientcnt  des  diftérences  que  nous 
croyons  devoir  faire  connoître  ,  d'apiès  la  defcrip- 
tion  que  De  Geer  nous  en  donne  :  elles  font  placées 
au-dellous  du  (ccond  anneau  du  ventre  ,  de  cet 
anneau  qui  efi.  beaucoup  plus  gros  que  les  autres. 
Cet  anneau  a  en-dclious  une  profonde  couhlie 
enfermée  entre  deux  efpèces  de  cloifons  ,  qui  font 
les  côtés  même  de  l'anneau.  Chaque  cloifon  ell  pio- 
longée  vers  le  troilicme  anneau  ,  en  une  clpcce  de 
lame  écailieufe  ,  plate  ,  un  peu  couibée  &  concave 
en-dedans, en  forme  de  cueil!eron,dunt  les  bords  font 
garnis  de  poils  ;  ces  deux  cueillerons  peuvent  fe 
rapprocher  l'un  de  l'autre  &  faire  la  fondliun  de 
pinces.  Du  milieu  de  la  cavité  ou  de  la  cjuliffe  , 
s'élèvent  deux  inftrumens  courbés,  écaillci.x  Se 
mobiles,  en  forme  de  grands  crochets,  dirigés 
avec  leur  pointe  en  arrière  ou  vers  les  deux  lames 
c incaves,  mire  lefquelles  ils  repolcnt  avec  leur  bout. 
Ces  ctociKts  &  les  deux  lames  font  les  inflrumens 
avec  lefquels  le  mâle  s'accroche  aux  parties  de  la  fe- 
melle qui  viennent  le  toucher  dans  cet  endroit  pea- 
dant  l'accouplement. 

Au  fond  de  la  coulifle  ,  entre  les  deux  grands 
crochets  ,  eft  placée  une  partie  alongée  6;  mo- 
bile ,  courbée  elle-même  en  crochet  en  arrière  ou 
vers  le  troificme  anneau;  c'eft  la  partie  qui  carac- 
térife  le  fexe  du  mâle.  Elle  ell  alongée  ,  à-peu-près 
cylindrique,  divif.e  en  articulations,  écailieufe  dans 
fa  plus  grande  étendue  ,  mais  terminée  par  une 
cfpcce  de  tête  renflée  &  membraneufe  ,  divifée 
tomme  en  deux  lobes.  Cette  partie  courbée  tient  à 
uue  autte  longue  pièce  ,  dont  elle  eft  comme  la 
continuation,  5c  qui  eft  placée  tout  le  long  du 
deiTous  du  troifième  anneau  ,  dans  une  autre  cou- 
lifle ,  qui  y  règne  d  un  bout  à  l'autre  ;  cette  longue 
Hijl,  Nu},  des  Infccies.  Tom,  VU, 


L  I  B 


553 


pièce  eft  cquivalenrc  à  celle  eue  Rc.uimura  comt^aréc 
a  an  vaie  ,  dont  l'anfe  icioit  la  partie  irèine  du 
mâ'e.  Pioche  de  la  paitie  courbée  ,  la  longue 
pièce  eft  grolfe&  co-nme  enflée  ;  elle  dmniuc  en- 
fuite  de  plus  en  plu.,  de  din^ètre  ,  à  mcfure  qi^'clie 
avance  le  Ioi'l;  liu  iroifiéme  anneau  ,  &  cn.l;-  elle 
iï-it  en  pj/hiic  très-.'îne  &  écailicule,  &  qu'on  peut 
foulever  avec  une  épingle,  f^aice  qu'elle  n;  iic'it 
pas  à  la  peau  à  fon  cxtrémiié-.  Dans  ;'a.-c;>u;le- 
menc  ;a  partie  du  mile  le  red'clîe  apparcc>nu'i:  , 
pour  «'miroduirc  dans  le  corps  <ie  la  fcraelk  &  pour 
y  up'-'icr  la  ficondation. 

Dans  les  petites  'efpèces  de  Libcllu'ei,  les  p.ir-ies 
qui  caraûenftnt  le  fexe  du  m.î!e^  font  pi,;.; .'es, 
com,-ne  dans  les  grandes  cfpc'ces  ,  dans  une  >!,rai-.de 
cavité  qu'il  y  a  au  dell'ous  du  fécond  annc.iu  du 
venue;  on  peut  les  voir  allez  dillinftjraent,  &■:  elles 
[ont  coiiipolécs  de  plulîeuis  pièces.  On  apperc^dc 
d'abord  iliux  grandes  lames  écailieufes ,  mobiles  , 
placées  fur  leur  tranchant  &  qui  fiiufîent  en  p-.^'intè 
couibéc  ,  un  peu  cmoudée.  Plus  loin  ,  à  la  (ép.ira- 
tiou  du  lecond  d'avec  le  tiollième  anneau  ,  il  y  a 
une  pairie  élevée,  concave  en-dcHui  &  arrandic  aa 
bout  ,  &  qui  tient  au  co;;-s  par  des  chairs  unique- 
ment „ycc  fon  milieu  ,  d. forte  qu'elle  cR  mobile; 
elle  peu:  le  relever  tant  par-devant  que  par-dcr- 
riere.  E'ic  elt  ccailleule  &.  niarilve  ,  mais  pruchc 
de  fon  bout  antérieur ,  en-dellus  ,  elle  a  une  ca- 
vité,  qui^efc  remplie  pat  une  malle  de  chaiis  molles 
&  blanchâtres.  Entre  cette  partie  &  les  deux  lar.cs 
tcailleufes  ,  il  y  a  une  troilièm;  partie  ,  la  plus 
clicnticlle  de  tCitiLes ,  car  elle  paroît  la  véviia'-ie 
partie  qui  caraCtérife  le  fexe.  Elle  prend  fon  ori- 
gine d'entie  'es  lames  éeailleufcs  ,  &  elle  repofe  avec 
Ion  extréniiié  au-delfousde  la  partie  relevée  S:  mo- 
bile ,  dont  nous  venoiis  de  parler,  de  forte  que 
que  quand  elle  cft  dans  fon  état  de  repos  ,  on 
n  en  voi-  qu'une  portion  du  milieu.  Pour  voir  cette 
partie  du  mâle  en  fon  entier  ,  il  faut  la  dégager 
de  dellous  1  autre  pièce,  ce  qui  eft  aifé  de'fàlre 
en  la  relevant  avec  la  pointe  d'une  épingle;  la 
pièce  arrondie  cède  ,  s'élève  ,  &  laiiTe  le  "palTatre 
libre  à  la  partie  du  fexe,  qui  fe  relève  alors  la- 
cilemcut.  Cette  partie  cft  alongée  ,  de  figure  irréeu- 
hère  ,  &  d'uoe  fubllance  membraneufe  ou  l'icr- 
veufe  ,  blanchâtre  ;  elle  a  un  grand  nombre  de 
ride? ,  &  elle  ell  plus  gro.Te  à  fon  extrémité  qu'ail- 
f  leurs  ;  elle  eft  fortifiée  cn-dcfTus  par  une  ipiècc 
écail'euie  noire  ,  qui  fe  divife  en  deux  lames 
pointues  &  tranchantes,  intimcnent  u'i'es  à  la  pania 
membraneufe.  Quand  on  lailfe  enfuite  l'infedle  en 
repos ,  il  ne  tarde  pas  à  mettre  i'n  partie  dans  fa 
première  fituation  ;  il  relève  la  pièce  arrondie,  Je 
fait  gliflcr  l'autre  partie  en-dclfous  de  cette  der- 
nière ,  de  forte  qu'alors  tout  fe  trouve  remis  à  fa 
place. 

La  femelle  ne  garde  pas  long-tems   fes  œuf;  d.ws 
fon  corps,   après   qu'ils  y   ont  été  fécondés.  «  Vers 
midi  ,  dit  Rcaumur ,  je  renfermai  dans  un  pouJtui- 
A  aaa 


554 


L  I  B 


une  Je  c.-Iles  dont  les  mâles  font  ronges  ,  que  , 
j'avois  piilc  accouv^lée  ;  la  journée  n'ctoic  pas  finie 
.  qu'elle  avcit  fa':  fa  ponrc  tiai\s  un  lieu  qu'elle 
n'eût  pas  choilî  pour  la  faire  ,  i\  elle  eût  été  libre. 
Tous  '\fs  œufs  y  ctoienc  réunis  en.  mal.'e  ,  ei;  une 
cfiiice  de  £;rappc  ;  rous  fortenc  ain/i  a  la  fois  du 
corps  de  \k'  Mouche  ,  &  collés  les  uns  contre  les 
autres.  J'ai  pris  des  D^moije'les  ,  qui  avoient  certe 
grappe  au  derrière  ,  &  en  prellani:  le  corps  de 
quelques  autres,  je  Tcn  ai  fait  fortir.  Ces  œuts  font 
blancs  Se  moins  oblongs  que  des  œufs  ordinaires. 
L'ouverture  par  laquelle  ils  fonent ,  qui  cft  aulfi 
celle  dans  laquelle  s'eft  introduite  la  partie  du 
m.île  qui  les  a  fécondés  ,  efl:  du  côté  du  ventre  , 
allez  près  de  l'anus  :  une  plaque  écailleufe  la  re- 
couvre dans  les  tems  ordinaires,  &  peut  être  fou- 
Jevée  quand  il  en  cft  befoin. 

Les  femelles  des  petites  Libellules  ne  pondent  pas , 
comme  ks  précédentes,  tous  leursœufs  à  la  fois  fc 


réunis    eu  grappe,  c'efl    un   à   un    qu'ils 
des    corps    que    " 


fortcni 
peut  preficr   à  dclîein    de  les 


L  I  B 

voir  ;  au  moins  ces  parties  paroiffcnt- elles  pro- 
pres à  entailler.  Ce  font  deux  p!;?qucs  écailleu'e-  , 
appliquées  l'une  contre  l'autre  ,  dont  le  bord  ex- 
térieur cft  taillé  en  ftie  ,  &  convexe  ;  le  côt'  in- 
térieur de  chacune  de  ces  plaques  cft  coupé  en  ligne 
droite  ,  &L  logé  dans  une  efpcce  de  gouttière.  C'cft 
en  predant  le  derrière  de  l'infede  ,  qu'on  oblij^e 
ces  deux  lames  à  fe  montrer  &  à  s'écarter  l'une 
de  l'autre.  Quand  on  augmente  la  prcffion  d'entre 
les  lames  précédentes  ,  on  en  fait  fortir  deux  autres 
aulli  lons'.ues  &  plus  érroites  ,  &  dont  le  bord 
convexe  efl:  dentelé  comme  celui  des  premières, 
mais  à  dentelures  plus  fines.  Ces  quatic  elpèccs 
de  fcies  ne  doivent  pas  être  des  inftrumens  inutiles, 
quoique  leurs  ufages  ne  foient  pas  allez  connus. 
Leurs  dents  peuvent  fervir  à  empêc/icr  de  ghlfer  , 
&  à  fiïer  le  bout  du  derrière  de  la  Libebule, 
dans  le  teras  oii  elle  le  tient  appliqué  contre  la  tigs 
de  quelque  plante.  C'ell  près  de  l'origine  des 
lames  en  fcie,  que  s'introduit  dans  le  corps  de  la 
femelle  ,  la  partie  propre  au  mâle  ;  les  dents  de 
ces  lames  peuvcRt  faire    fur  les  anneaux  contre  lef- 


faire    oaroîtie   au  jour  :    ils    (ont  blancs ,  comme      q«c's  elles   s'appliquert  ,    des    imprcffions    q 


ceux  dont  u  vient  d'être  fait  mention  ,  mais  d'une 
figure  un  peu  différente  j  ils  font  pointus  par  les 
deux  bouts.  On  trouve  au  derrière  de  ces  femelles , 
des  parties  que  les  autres  n'ont  pas,  &  qui  doi- 
vent faire  foupçonner,  avec  Reaumur  ,  qu'elles  ne 
fe  contentent  pas  de  jeter  leurs  oeufs  dans  l'eau, 
qu'elles  les  confient  à  quelque,  plante   aquatique^ 


af  tes  lui  avoir  fait  des  entailles  propres  à  les  rece-      œufs.  ( 


font  pas  inutiles  pendant  la  durée  de  l'accouple- 
ment. Mais,  comme  il  a  été  dit  ,  on  doit  parti- 
culièrement foupçonnet  que  ces  quatre  fcies  ont 
été  données  à  la  femelle  Libellule  ,  pour  faire 
des  entailles  dans  des  branches  ou  tiges  de  plantes  , 
5:  pour  la  même  fin  que  1  on  connoîtdans  d'autres 
infeéles  femelles  ,  «rmées    de   fcic  ,  pour  logcrlcs 


Suite  de  tintroduclion  à  niijlolre  naturelle  des  Jnfcâes. 


LIBELLULE. 


LIBELLULE.       Lin.     C  e  o  f  f.     Fa  e. 

A  E   S  N  A.     F  A  B.     A  GRl  ON.      F  A  s. 
CARACTERES     GENERIQUES. 

Antennes   courtes,  fctacces,  formées  d'articles  courts  ,  à  peine   cliflinds. 

Bonclie  compofce  de  mandibules  courtes,   cornet";  ,  aiguës,  deiuces  à  leur  bafe 
de   mâchoires  comprimées,  cili.es ,  ongui.  ulées  à  Lar  excrémré,  i:orce:i'.eiit  dt^itces, 
d'une  lèvre  inférieure,  large,   concave,   embrallanc  toute   la    bouche  ,    lormte  de 
trois  pièces. 

Deux  antennules  filiformes  muliiarticulccs,  inférées   &   couchées  fur    le    dos  de 
la  mâchoire. 

Trois    articles  à  tous  les  tarfes. 


ESPECES 


*  Jiles  horizontales  ,  yeux  hém:fphéi  iques 
rapprochés, 

I.  Libellule  quadrimaculée. 

Une  tache  noirâtre  à  la.  hafe  des  ailes 
pojlérieures  ,  &  fur  la  partie  moyenne  & 
antérieure  de  toutes  les  ailes  j  abdomen 
tomenteux ,  déprimé, 

1.  Libellule  jaune. 

j4iles  jaunes  à  la  bafe. 

3.  Libellule  ftigmate. 

Jaunâtre  ;  ailes  avec  une  tache  &  fex- 
trémité   brunes  ■  figmate  blanc. 


4.  Libellule  oculée. 

Jaunâtre  ;  extrémité  des  ailes  anté- 
rieures j  t-  le  bord  des  pojiérieures  j  tranf- 
parente:  flïgmate  blanc. 

5.  LiBsiLULE  indienne. 

Ailes  variées  de  brun  &  de  jaune  :  une 
tache  bleuâtre  à  la  bafe  des  ailes  poflé- 
riuires. 

6.  Libellule  véficuieufe. 

Ailes  blanches  \  front  élevé  &  vé/îcu- 
Icux  ,  jaune  ,  ainfi  cpue  le  corcelct, 

7.  Libellule  vuig?ire. 

Ailes  tranfparentes  ù  fans  tache  ;  ahdo- 
men   cylindricdiz  &  roujfâtre. 


ss^ 


Suite  di  l'introduction  à  l'Hijloire  Naturelle  des  Infectes. 


LIBELLULE.   (Infides.) 


17.  Libellule  piemoncoife. 

Ailes  planes    &   cendrées  ,    une  bande 
brune  à  l'extrémité. 


iS.  Libellule  bleuâtre. 

Ailes  blanches  ;  fiigmate  blanc  ,  ter- 
miné par  un  point  noir.  Corps  bleuâ- 
tre. 


19.  Libellule  fix-taches. 


8.  Libellule  rougeâtre. 

Ailes  pojléricures  noires   à   leur  bafz  ; 
corps     tetiagone. 

ç).  Libellule  ferruginée. 

Ailes  jaunâtres  à  la  bafe\   corps  ferru- 
gineux   &    ôbfcur. 

10.  Libellule  déprimée. 

Toutes  les  ailes    noires    à    leur    bafe  ; 
abdomen  déprimé  j  jaunâtre  fur  les  côtés. 

Trois  taches  marginales   noires  ;  lejtig- 

I.  Libellule  blfafciée.  '"'"''    ^^^"'■'  f^"'  l'^   dernière  tache.    Des 

bandes    jaunâtres    fur    les     ailes   pofté- 
Àilts  tranfparcntes  •  leur  bûfe  &   deux  '  rieures. 
autres  taches  brunes, 

10.  LiEELLBLE  Variée. 
12.  Libellule  quadripondliice. 

A'.les    variées    de    brun   &   de  jaune  : 
Ailes    blanihes  ,      la    bafe    des    poflé-\  fiomatc    blanc  ,    terminé   par    un    point 
•■idures  noire  ,      avec    une    ligne  jaiim  ,  t  ,2Qif^ 
loin  en 

zi.  Libellule  fafcice. 

Ailes  planes  &  brunes,  avec  une  Jl rie 
blanche. 


point  noir  fur  chacune.  Abdomen 
arrondi. 

ij.LiEEli.ULE  commune. 

Corcelet  jaune  avec  huit  fries  noires, 

14.  LiBELLulE  obfcure. 

Ailes  ferruglneufes  ;   corps  obfcur. 

1 5.  Libellule  bronzée. 

jiilcs  tranfparentes  ;   corcelet  yen  a;i- 

16.  Libellule  trei!!agc"C. 

AiU'S  fans  taches  à  la  bafe;  f abdomen ^ 
le  dos  &  les  côtes  marqués  de  tatkes 
jaunes  ^  interronpues. 


îi.  Libellule  ombrée. 

Ailes  planes  &  blanches  _,  avec  une  ban- 
de roue. 

a 3.  Libellule  notée. 

Ailes  planes  &  noires  ,   avec  une  tache 
&  l'extrémité  blanches. 

24.  Libellule  partagée. 

Ailes  planes ,   noires    depuis    la    laje 
jifqu'au  milieu. 


Siike  de  rintroditmc-n  à  rWp'iTe   Naturelle  des  InfeCtcs. 


rs? 


LIBELLULE.   (Infeftes.) 


î  5.  Libellule  équeftre. 


IMohié  des  aiUs  noire  y  avec  unehande 
hlMKhe. 

16.  Libellule  chinoife. 

JlU  s  antérieures  de  couleur  tejljcce  , 
fd!c  \  les  pojlerieures  vcrJàircs  &  l'extrc- 
mité  brune. 

xj.  Libellule  verficolor. 

Ailes  planes  &  blanches  ,  avec  trois 
triches  noires  &  trois   autres   cendrées. 

18.  Libellule  hiftrion. 

Ailes  variées  di  j  uine  &  de  brun  , 
blanchis  à  kur  extrémité  j  corps  cui- 
vreux. 

iç).  Libellule  américaine. 

Ailes  couleur  de  pourpre ,  avec  une 
bande  blanche;  les  antérieures  blanches  à 
leur  extrémité  ;  une  ligne  blanche  à  la 
bafe  des  pojléricttres, 

30.  Libellule  margince. 

Ailes  noires  ;  les  antérieures  blanches 
à  Véxtrémité  ;  le  bûrd  des  pojiérieurcs 
blanc. 

3  I. Libellule  ferruginenfe. 

Ails  blanches  \  corps  ferrugineux  , 
un  point  jaune  de  chaque  côté  de  la 
bouche. 


3i 


Libellule  tomenteufe. 


5  ^.  Libellule  Caroline. 

Ailes   blanches;    les  p  (lérietires  ferru- 
gineufcs  ,  dentcUes  à  leur   bafe  ;   corcclet 


34.  LîBELLULE  du  Cap. 

Ailes  blanchâtres  ,  parfcmées  de  taches 
Sr  de  points  bruns. 


3  5:.  LiBELLU 


LE  maculée. 


Corcekt  avec  deux  lignes  jaunes  de 
chaque  côté  ;  une  tache  jaune  à  la  bafe 
des  ailes. 


6.  Libellule  clavée. 


Abdomen  en  majfe  ;  hoffu  à  fa  bofe  j 
corps  va-ié  de  brun  &  de  vert. 

37.I/IBELLULE  tensille. 

Corcelet  noir,  varié  de  caractères  jau- 
nâtres.   Queue  ungaiculce. 

38.  Libellule  grande. 

Corcelet  avec  quatre  lignes  juunes  ; 
corps  varié. 

3  9. Libellule  petite. 

Abdomen  jaune  ,  avec  deux  lignes  noires, 
ailes  poficrieures  jaunes ,  ai  ce  deux  taches 
noires. 

*•■  *"     Ailes  relevées,  yeux  globuleux , 
écartés. 

40.  Libellule  céKUue. 


Ailes  blanches  .,  corps  tomemeux ,   varié  Ailes  pofl  rlcu-es ,   vertes  &  foyeufes 

de  brun  &  de  vert.  1  noires  à  l'evtreir.icé. 


he^^. 


X;8 


Suite  de  l'întroduclion  à  l'mjloîn  Naturelle  des  Infd 


LIBELLULE.     (Infeites.) 


41.  Libellule  linaire. 

Ailes  réticulées  ;    abdomen  très-long. 

41.  Libellule  ciliée. 

Fene  ^    cuivreafe  ;     abdomen    Irun  j 
pattes  noires  &  ciliées. 


45.  Libellule  vierge. 
Ailes   colorées, 
44. Libellule  amclje. 
Ailes  tranfpar entes.. 


L  I  B 

:Us\h.    i  enta.' s  ,    ycu:    ht 


L  î  B 


559 


■;.:.  iiues 


I.  Libellule  qua(lri-ma;!alée. 

L'BELLULA  quadrimaculdt,:. 

Lhe.LLz  alis  poferiorihus  hjf,  omil'o-jfqne  mcdlc 
antico  mxci.'.a  ntgrîcaate  ,  abd3:nine  defTcjfo  lomiti- 
lofj.FaB.  SyJ:.  en:,  pag.  410.  n'^.  i.  —  Spcc.  ir.j 
tjrn.  i.  p.  JIJ.n^*.. — Mant.  inf.  (ont.  i.p.  y,C.. 
n".  !. 

Libelhld  j^-m.zcu!dta  ails  p,fiUIs  iafi  ommhufque 
tr.c-io  U'i:U.j  mdcula  r.!f^:^'d!:u\  LiN.  £yjf.  nut. 
p.  9Cl.  n".  i.'^Faun.fuei.-.  /«".  1459. 

Lie'iulj  alis  mdculu  duplici  margir.ali.  GïOff, 
inf.  tcm.  i.p.it.^.  «".  6. 

La  Françoife.  Geoff.  l'id. 

Uhillula  max:ma ,  atdominc  ircviori  /atloriquc 
fiavo.  Ril.  Ir.f.  4.;.  4. 

ScOP.  Enc.  carn.  n°.  «79. 

Reauu.  Mem.inf.  tom.  6.  tah.  55./^.  I.  î. 
Yov?.Q.  Ent.  par.  pars.   i,.  p.    54J.  «^.  7. 

E'ie  a  environ  dix-huit  lignes  de  long.  La  tête  cft 
Tcrditrc  ,  les  yeux  font  gros  &  d'un  brun  marron. 
Le  corcelet  &:  l' abdomen  font  jaunes  ,  couverts  de 
poils  fins;  on  remarque  fur  le  bord  de  l'abdomen 
plufieurs  taches  jaunes  oblongues.  L'extrémité  elt 
noire.  Il  eft  déprime  en  -  dellous.  Les  ailes  font 
grandes.  Leur  bord  antérieur  eft  jaunâtre  avec 
deux  taches  brunes  quadnangulaircs  fur  chaque  , 
&  une  grande  tache  brune  à  la  bafe  des  ailes  pofté- 
rieures. 

Elle  fe    trouve  en  France. 


».  Libellule  jaunâtre. 

LlBtLLVLA  flilVeolt2. 

LibcLuU  alis  bjfi  luteis.  LiN.  Sjf,.  nat.  p.  901. 
aV.  i. •Faun.j'uec.  1460. 

Fab.  Syfl.  ent.pag,  411.  ri'.  ^.-—Sp.  inf.  tom.  i. 
p.  510.  n*.  J. — Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  556.  n'^ .  5. 

hibelluld  alis  albis ,  b.-rfi  luteis  abdomine  latef 
tenie.   Geoef.  fiiji.  irf.  ton:,  i.  p.  zij  n'.  7. 

L'éléonore.  Geoff.  Ibid. 

ROES.  InJ,  1.  aq.  2.  tab.   j.  fig.  4. 

ScHAEFF.  Icon.  tab.  ^-fg.  I. 

Les  ycui  font  gros  &  brun.  Le  corcelet  eft 
large  ,  d'un  brun  noiiâtre  ,  avec  deux  plaques 
jaunes  un  peu  vcrdâtres ,  ur.e  de  chaque  côté. 
Le  ventre  large  ,  court  ,  applati  ,  compofé  de  neuf 
aaneauïj^il  eii  noii  co-dcffous  &  jaujis  eu-aelfus. 


Le;  a-I.  5  foiu  diapKaues  &  claires  ;  cIIcî  or.t  i  icivr 
p  irt- un"  tache  oblorgue  ,  noire  .  placée  au  bout 
du  bord  antéiieur  ;  fc  k  leur  bafe,  il  _  y  a  une 
.rraiic'e  tache  d'un  jaune  brun.  Les  paires  font  i.circs 
'î,:  éfir.cufcs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  aux  environs  dcTaiis. 

5.  Li3iLL'jiE  f!!>;raatc. 

LiSEt.L  ULA  fiif^rr.atiliins. 

LibclLiLi  fii\-e''ur.s  til'is  macula  apictquc  fufcsi 
fi'gniA:^  niveo.  FaB.  Syjl.  ent.  pag.  ai\.  n".  î.— 
Sic:.  ::if.  t.  I.  pd^.  jzo.  n'<.6.  —  Mar.:.  a:],  t.  I. 
p.-.j     5;'i.  ^".6. 

Lin.  Syfl.  nat.  edit.  Gm.  pag.  1619-  ""•  J-'- 

Elle  rclTcmble  beaucoup  à  la  Libellule  jaunâtre. 
Le  coips  eft  entêtement  jaune  ;  l'abdomen  e!l 
noir ,  r.iyé.  Les  ailes  font  diaphanes  avec  une  tache 
brune  fur  le  milieu  du  bord  extérieur.  D.-nièrc 
la  tache  &  fur  le  bord  le  plus  épais,  fe  trouve  un 
ftgma^e  blanc.  L'extrémité  de  l'aile  eft  brune.  Les 
pattes   font  jaunâtres  avec  l'extrémité  noire. 

Elle   fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

4,  Libellule  oculée, 

LiBLLLui.i  oculata. 

Ubdlulafavefctns  ,  alis  primoribus  apice ,  pof- 
terioribus  margine  aqueis  :  fligmate  niveo.  L  ab.  S\JL 
(Ut.  p.  411.  n".  6, — Spec,  inf.  tom.i.p.  jii.  n°.  7. 
— Mant.  inf.  tom.  i.p.    1^6.  n''.  7. 

Lin.  Syfl.    nat.  éd.  Gmcl.  pag.  1619-  «".  ij. 

Cet  infeélc  rcflemble  beaucoup  au  ptécéQ.:nf, 
(  Libellule  fligmate)  dont  il  peut  bien  n'c:re  qu'une 
variété.  Les  ailes  antérieures  font  jaunes,  jufqu'au 
ftigm.ite  blanc  ,  qui  eft  fur  le  bord  épais  ;  le 
relie  de  l'aile  eft  tranfparcnt.  Les  poftérieures  font 
auffi  jaunes,  £c  ont  feulement  leur  bord  inférieur 
tranfparcnt. 

Elle   fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

j.  Libellule  indienne. 

LiBLLLUL.i  indica. 

Libellula  alisfavo  fufcoque  Variis  :  pofler.'oribut 
macula  bafos  cyanea.  F  a^, Spec.  inf  tom.  i.p.  511, 
n".  8.  —  Mant.  inf.  tom.    1- pag.  53e.  «".    z3. 

Lit^.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel.  p.  1610.  «".  14. 

Drury.  InJ,  tom,  i.  cab,  i,(j>  fè-  i.  Liicilula 
arria. 


féo 


L  I  B 


Elle  cS  de  moyenne  gi.'.i-.Jcur  ;  fbn  corps  eft 
brun.  L'".,  ailes  antéucuics  font  jaur  es  ,  avec  de 
grandes  tacl-cs  brunes;  fur  l'exirciiiiri;' deces  mêmes 
ailes ,  c]i:i  cit  b'.a'iche  ,  fc  trouve  un  Itigmare  noir. 
Les  aiks  p.jllcne.ircs  l'ont  pciiiu  entièicmenc  jau- 
nes ,  &  i)n:  a  leur  bafecjiii  cfttort  lafi^e  ,  un^-  r.îclic 
d'un  bleu  bnliaiu;  il  y  a  une  ra:lie  b;  une  ,  llnufe, 
au  mifiei!  ,  qni  s'étend  depuis  le  bo.-d  épais  de  l'aile, 
jufviu'au  bord  mince  ,  &  delà  julijLi'a  l'angle  i|ui  elt 
près  de  l'an l;s.  Il  y  e;i  a  «ne  autre  piefcjUC  tjuarréc 
■vers  l'extrémité  de  l'a-.le  ,  au  milieu  de  cette  même 
tache  elt  un  pomc  jaune  piefqiie  rond  ;  l'extrémité 
^ci'ailecfi:    blanche. 

Elle  fe  trouve    fur  la  cote  de  Coromandcl. 

Da  cabinet  de  M.Barks. 

6.  Libellule  véfîculeufe. 

L:nzLLULA  veficiilcfû. 

■  Lihelliila  alis  nlhis  ,  fronte  eUv.navcJîculofatho- 
racequc  fiavis  imm^cidaii,.  Fal.  !>yft.  c:u.  tom.  i. 
p.  41 1  .  n°.  7. — Sf^ec.  inf.  corn.  i.  pag.  511.  n^ .  y. 
^Mant.  inf.   tom.    1.  pag.   ^7,6.  rî".  3. 

liN.  Syft.   nat,  edic.  Gn-.el.  pag.  xGio.n°,  15. 

Elle  eft  gr.inde  ;  fon  front  eft  élevé  ,  véficj'cux, 
prclque  diaphane.  Les  yeux  font  uflacés.  Le  corce- 
iet  cit  jaune ,  i'ans  aucune  tache.  L'abdomen  cy 
lindiii|uc  ;  les  anneaux  font  d'une  couleur  pâle  , 
ebfcu:e^  leur  bafc  &  noirs  à  leur  cïcréinué.  Les 
lames  de  la  queue  font  cylindri^^ues. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

7.  Lie£1.lule  vulgaire. 

LiBELLv LA  vulgata  , 

Libeltulu  ,  alis  hyalims  immaculatis  ,  ahdomine 
cylindiico  ruje.  Fab.  ^yfi.  cnt.  tom.  i.  piig.  411. 
72°.  1 1 .  —  Sp.  inf.  t.  i.  p.  ^  2i.  n'\  1 4. — Mant.  in}. 
tom.  I.  pag.  5^7.  n°.  i^. 

LibeUula  ,   alis   hyalinis  ,  corpore  grifeo  ,    cauda 
fmpiici. — Lm.Syfi.nat.  i.z.p.  soi.  «''.  3. 
Faunfuec.  n".  1461. 

ScOP.  Ent.  carn.  n".  «go. 

Rai. /;/pj^.  49. 71^.  6. 

',     'Rois.  inf.  tom,   1,  aqu.  X-  tab.  8, 

Elle  eft  prefcjue  noire.  Les  ailes  font  tranfpa- 
rentes ,  fans  autres  taches  ,  que  le  iligmate  de 
l'extrémité  qui  eft  d'un  rouge  biun  ;  e!'c  n'a  point 
de   feuillets  apparens  à  l'extrémité   de    l'abdomen. 

Elle  fc  trouve  en  Europe  fur  le  bord  de  l'eau. 


L  I  B 

L:lc!!::!a  dis  tdmum  poft'-ricr'hus  br.Jl  r.'.gnc/in- 
tibus  ,  corpore  tetrago.w.  Lin.  Syft.  nat.  edit.  Gmel, 
p.    2(>io.   n^ .  4.—    ■       Fuu.i.  f..ci.  n».  1461. 


-yj'-  '■^f-  '^ 


Fai 
inj.  to-n.  I.  p.ig.  521.;:°.  10. — Mant.  inf.  ti^m.   i. 
P-ilS.n".  10. 

Rai.  Inf  pag.  jo.  n'^ .  8. 

ROES.  Inf,  1 .  ù-qit.  1.  tub.  y.  fi^.  4. 

Le  devant  de  fa  tête  efi  blanc  :  fon  corcelet  cf: 
noir,  couvert  de  poils  blanchâtres;  il  a  cn-dvffus 
des  lig!ies  rou^^es,  ii:  fa  p.irtie  polléiieure  derrière  les 
ailtseil  aufii  rcn.gc.  Labàcnien  eft  noir  avec  de 
grandes  t;;Jic?:  lungcs.  Les  a'.lts  font  tranfparenies 
avec  un  lîigniatc  buui  à  leur  extrémité.  Les  pollé- 
ricurcs  font  noires  à  leur  b.ifc.  Les  pattes  A'ur  noires. 
Les  taclies  qui  font  louges  fur  le  mâle  ,  font  jaunes 
fur  la  femelle. 

Elle  fe  trouve  en  Europe,  près  des  eaux. 

9.  Libellule  fcrruginée. 

LiBELLuLA  fcrruginaïa. 

hibellula  alis  bafi fiavefccntibus  ,  corpore  ebfcurè 
ferrugineo,  Fab.  Spec.  inf,  tom.  i.  pag.  yii, 
n°.    I  1 Mant.  inf  tom.  i .  /).  ^  ;  6.  /J°.  1  i . 

Libcllula  ferragata.  Lin,  Syft.  nat,  eait.  GmcJ. 
p.  i6iO.  n".  17. 

Son  corps  eft  entièrement  de  couleur  fcrrngi- 
neufe  obfcuic.  Les  ailes  blanchâtres  &  réticulées  loge 
jaunes  à  leur  bafe  ;  elles  ont  à  leur  e.vtr^mité  le  ftig- 
mate  ordinaire,  brun.  Les  pattes  font  fortement 
cillées. 

Elle  fe  trouve    au  cap  de  Bonne-Efncrance. 

Du  cabinet  de  M.  Bancks. 

10.  Libellule  déprimée. 

LiBELLVLA  d.prejfa. 

Libtllula  alis  omnibus  bafi  nigricantibus  ,  abdo~ 
mine  deprejjo  laa  tbus  fluvicante.   Fab.   Syft.   ent, 
pag.   410.   ;:".   1.  SptC    inJ.    tom.   t. 


pag.  5  19.  n°.  1.        Il  Mant.  inf  tom. 


33< 


S.  Libellule  rougeâtre. 
LtssLLULji  rubicunda. 


Libelîula  alis  omnibus  bafi  nigricantibus  ,  thorace 
lineis  duabu;  fiavis  ,  abdomlne  tanceoUto  lateribus 
flarefcente.  Lin.  Syft.  nat.  tom.  x.  pag.  joi, 
/z'.  j-.  —  Faun.  fuec.  n°.  1413. 

LibeUala  ihorace  viridi  nitido  ,  lineis  fiavis  ^ 
alis  aliis  ,  abdomiiu  nigro  ct,rulej(eiuc. — Geoff. 
Inf  tom,  l.  p.  il6,  n",  9. 

LaSiWie.  Gsoif,  Ibid, 

Ubeti'uU 


L  I  B 

Libelluta  maxima  ,  abdomine  brlviorc  laùoreque 
^rui'eo. — Ra).  InJ'.pag.  4!) ,  n° .  J. 

Kz.KVH.Mem.inf.  tom.  6.  t^b.  l').fig.  !• 
Lesk.  I:.p-!g.  50.  tnh.  A.  fi  g.  1 5. 
Scop.  Ent.  cjri.  n° .  67S. 

RoEs.  Inf.  tom.  i.  r.qu.i.tab.  6.f!g.  4.  6' n.'i.  7. 
J%-  5- 

Edw.  GUan.  tab.  555. 

LibelluU  fylvia.  EOURC.  Ent,  par.  tom.  1. 
/>.   J46.  n".    10. 

Elle  a  les  yeux  gfosS:  bruns,  le  coicelet  vert, 
avec  deux  lignes  longitudinales  jaunes  ;  l'abdomen- 
cft  bleuâtre  dans  les  mâles  feulement ,  &  d'un  brun 
verJâtce  dans  les  femelles;  tous  deux  cm  les  bor.ls 
lie  l'abdomen  jaunes.  Les  ailes  It-ut  diap'ianes  avec 
un  poin:  obiony;  àleji  exrr.'raité  ,  fur  le  bord  an- 
ttrit-ur;  elles  ont  a  leur  ba'e  une  tache  jaune,  oblon- 
gue  fur  les  ailes  antérieures,  &  triangulaires  fur 
lés  poftérieures.  Les  patres  de  l'infedle  lont  noires 
6c  la  bafe  des    cuiiîes    jaune. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

II.  Libellule  bifafciée. 

LlBELLULA  bifafciata. 

Libillulla  aljs  hyalinis  :  macuia  hafeos  ,  /'tf-i/f 
que  duabus  fujcis.  ï  AS.  Syft.  ent.  tom.  \.  p.  4,11. 
n'^.  y'^^—Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  510.  ';".  ^. — 
'Maat.inf.   t.  l.pag.  ^36.   ti" .   3. 

Lin.  5y;Z.   nat.  edii.  Gmeip.  léii.  n?.  iS. 

Libel/ula  trimaculuta  capite  gluhofo  ,  alis  albis  , 
média  macula,  b.ifî  fafVia  lungiiudriali  fufjis.  Dec. 
Inf.  tom.  j.  pag.  j  j6.  2..  tab.  î6.fig,  2.. 

Libtliu/apulc/u//u.DKV'B.Y.  Inf.  tom.  i.tab.  48. 
fis-  5- 

Elle  eft  de  la  grandeur  Je  la  précédente  (Libellule 
déprimée  ).  Le  corcelet  eflvcla.il  a  deux  petites 
lignes  blanchcr.  pofées  audclfjus  des  a;le=;.  L'abdo- 
men eft  dépvim'-  ,  brun  6:  'es  côtés  jaunâtres.  Lt-s 
ailes  font  tran'.'^arcnres  ,  avec  une  tavhe  noirC , 
oblonguc  à  la  ha  e  ,  dans  lacjuelle  fe  trouve  une 
petite  ligne  blanciiâ'.e  ;  il  y  a;-,  milieu  une  autre 
tache  de  même  couleur  &  p'us  courte.  Si  une  autre 
à  l'extrémité. 

Elle  fe  tr'-iuve  en  Ainériviue. 

Du  cabinet  d;  M.  Bancks. 

11.  LisrLLUL'î  quadriponduée. 

his^LLULA  L^uadnpu-ictata. 

Life'luU  alis    a.'bis  ,  p  flcioribus   bad   nigris  : 
H  fi.  r.ùt.  d:i  Ufecisi,  lom    VU. 


L  I  B 


561 


iifieaJldVJ  ,  oninihus  pur.clo  airo  ,  abdomir.e  rotun-  _ 
dd!o.  Fab.  Spec.  inf,  lom.l.f.  -;i.o.  n".  4.— — 
AUint.  inf.    tom.    1.   p.    y.6.  n'^^-  4' 

Lin.  Syf.   nat.   edil.  Gmel.  p.  l6ii.  «".  i^. 

Elk  ell  de  la  grandeur  de  la  précédente  ,  (  Li- 
bellule bifafciée  )  fa  bouclie  eft  noire  &  les  côtés 
des  lèvres  font  jaunes.  Le  front  eft  vert  &  vcficu- 
leux.  Le  corcelet  eft  d'un  vert  obfcur  &  velu. 
L'abdomen  eft  arrondi,  verdàae  à  fa  bafe  &  noir 
à  fon  extrémité.  L:s  ailes  antérieures  font  blanches 
avec  un  point  noir  au  milieu  du  bord  antérieur; 
elles  otit  le  Iligmatc  oblong  ordinaire  à  leur  cxtié- 
mité  ;  les  ailes  pi-ftérieures  font  noires  à  leur  baie, 
finement  rediculées  de  jaune.  S:  déplus  une  ligne 
jaune  vers  le  bord  antérieur. 

B^^e    trouve  en   Amérique. 

.  Du  cabinet  de  ^L  Eancks. 

13.  LiBELi.  Il  LE  commune. 

LiBEiLULA  vulga:i0m.a, 

Libeliula  thorace  flavo  :  flriis  oclo  nigris.  F.ab, 
Syfi.  eht.  tom.  1.  p.  4li.  «".  9.  —  Syec.  inf.  tom.  i 
/7^5il.  n°.  II. — Mant.inf.  tom,i.p.  3  57- «"-Iz. 

LiN.Syy?.  nat,  edit,  Gmel.  pag.  léli.  n° .  6. — 
Faun.faic.n<=.l^6^. 

Libellula  lateribtis  fiavis ,  alis  albis.  Geoft.  Inf. 
tom.  z.p.  ii7-  "-^ •  "• 

La  Juftine.  Ceoff.  Uid. 

SwAMîJERD.  tom.^.tab.  $.fg.6. 

KoiS. Inf.  tom.  1.  aqu,i.tak.:iS-fi-  i- 

Ra!.  Inf  pûg.  ^o.n^.  7.  Libella  major. 

lovRC.  Ent. par.  1   p.   347.""'.  II. 

Elit  eft  de  moyenne  grandeur.  Sa  ière  eft  d'un 
vert  jaunâtre,  ainli  que  le  corcelet  ,  fes  yeux  font 
biuns.  Le  corcelet  eft  chargé  de  huit  raies  noires  lon- 
gitudinales ,  dont  deux  fur 'e  milieu  ,_  très-rappro- 
chées  ,  deux  de  chaque  côté  ,  qui  dcfcendent  obli- 
quement de  l'a  tache  des  ai'es  jufqu'au  col  ,  & 
une  autre  de  chaque  côté  .plac.'e  ai^-Jelicus  de 
l'aile  ;  cette  dernieie  man.jue  quelquciois.  L'iibdo- 
men  eft  noir  en-delTus  ,  il  y  a  ftul  ment  fur  chaque 
anneau  une  petite  raie  longitudinale  de  'a  coulcii 
du  corcelet  ;  le  premier  anneau  e(t  aulfi  de  ccit2 
couleur  5;  le  dernier  eft  entièrement  noir,  le  delTous 
de  l'abdomen  eft  varié  de  quelques  t.ichcs  jaunes  c< 
noires.  Les  ailes  font  di.-:.phanes  ,  elles  ont  toutes  à 
leur  cxttéinité  un  (ligmate  brun.  Les  patres  &  les 
cuiffes  font  noiies  ;  'les  cuiffes  ont  feulement  un 
peu  de  jaune  en  del'ous. 

Elle  fc  trouve  en  Fiance  aux  environs  de  PatiS, 
Bbbb 


^6î  L  I  B 

14.  Ljeellum  obfcurc. 

LiBELLULA  o'j'lur.l. 

LiheUiilu  alis  totis  ferruguiàs  ,  corpore  ohfc::ro 
r  AB.  iiyft.  eut.  lom.  T-'p^g.  4ii-  r^.  10.— i/tf. 
inf.  tom.  i.p.  5ti.  71°.  13.  —  Muni.  inf.  tjm.  1. 
pog.  557.  ««>.   15. 

Li  N.  SyP.  nat.  cd:t.  Gmcl.pag.  l6tl.  nP .  3a. 

Elle  eft  Je  la  grandeur  de  la  Libellule  jaiinâne. 
Son  cotps  cil:  par-"tout  d'un  bnui  femigincux.  L'ab- 
domen eft  cyliiîd.-ique.  Les  ailes  fou  auffi  feiru- 
gineu(es  ,    avec   un  ftigmate  ob'or.g  ,   brun. 

Elle   le    trouve   en  Amérique. 

I  )-.  Lii;fllule  br0n7.cc. 

LiBEi LV L  I  .v.ea. 

LuH'L'ula   al: s   hy  ùlnis  ,    tkoracc    yiridi  aneo. — 


Fab.  Syp.cnt.p. 
pag.  J14.  n".  xy. 


[.  —  5p.   inj.  tom.   1. 
nf.  tom.   I.  pjg.  5  3  S. 


Lin.  Syft.  nat.  edlc.  Gmcl.  pag.  t.C\i.  nF .  8 
—Fuun  jucc.  I.  n°,  768.  76;). 

Libellula  viridi  inaurata  ,  ails  pallldis ,  pedlbu^ 
nigris.  GeOff.  Inf.  tom.  i.  pag.  i.2.6.n°,  10. 

L'Aniinthe.  Geoff.  liid. 

Libellula  viridi  aurata ,  cîpite  rotundato  ,  pedi' 
bus  nigiis ,  atdomiiiis  medio  inJlato.Qta.  Inf.  i.z 
pag.  sz.  tdb.  ly.fig.  8. 


fie- 


S1.HAEFF.  liOn.  tab.  I  13.  fig.  4. 
RoES.  Inf.  i.   aq^u.   tab.  i   «^  fg. 


tab.  ;. 


RAj.7./:49.y. 

PoURC.  Ir.f.  par,    2.  p.  '547.  «*•  II. 

Cette  efpèce  efb  de  moyenne  grandeur.  Sa  tête 
&  fon  corcclet  font  d'un  beau  vert  cuivreux  & 
très-brillant.  La  tête  eft  un  peu  chagrinde  &  le 
corcclet  eft  iilfe  &  couvert  de  poils  jaunes.  La 
lèvre  infcrieure  eft  janne.  Les  yeux  font  bruns. 
L'abdomen  eft  de  couleur  de  bronze  ,  plus  brun 
que  le  corcelet  &  couvert  auffi  de  poils  beaucoup 
plus  courts.  Le  deliTous  eft  jaune  ,  les  ailes  font  tranf- 
parentes,  lavi'es  d'une  légère  teinte  de  jaune  plus 
fonce  à  fabafe  ;  cllcsont  aleur  extrémité  antérieure 
Hn  ftigmatc  noir.  Les  pattes  (ont  entièrement  noires. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

lÉ.  LiBELLHLE  trciliagce. 

LiBr,LLVLA   cancellata. 

Libellula  alis  b.ifi  îmmaculatis  ,  afidomine  , 
4»rfo  UwihuiniHinurrupte  kiieis.    Fab.S/jI.   eut. 


L  I  B 

pag.  42Î.  n".  ll.'—Sp.  inf.tom.  l.pag.  Jîi.  «''.1.' 
;i°    I  ç. — Manc.  inf.  tom.    1.   pag.    557.".    I?. 

Lin.  Syfi.  nat.  cdit.  Gmel.  pag-  1621.  n'.  7. 
■= — Fdun.fuec.  n°.  1465. 

Cette  Libellule  a  le  devant  de  la  tête  pâle  ,  & 
le  front  noir.  If  y  a  derrière  les  yeux  ,  une  li^jiQ 
jaune  interrompue.  Le  devant  du  corcclet  elt 
de  couleur  tcftacéc  avec  deux  lignes  noires  & 
deux  tacl;cs  jaunes  fur  les  côtés.  Le  deilus  de 
l'abJonKi)  cit  jaune  avec  deux  lignes  longitudinales 
noires  de  ch.-.q'ac  côté  &  les  bords  des  anneaux 
noirs. 

Elle   fe  trouve 

17.  LiBfLLULE  piémontoife. 

LiBELLV LA  pedemontana. 

Libellula  alisplanis  cinereis  :  fafcla  apicîs  fufca. 
Fab.  Spcc.  inf.  tom.  l.pag.  jii.  n'^.  l'. — hLtnt. 
inf.    tom.    l.pag.  337.  n°.  16. 

LiM.  Syf.   nat.  eiit.  Gmcl.  pag.  i«M.  n^.  31* 
Libellula  harpedone.  SuLZ.  Hift.  inf.  tab.    14. 

Elle  eft  petite.  Son  corps  eft  d'une  coulcurjau- 
uâtre  obfcure  ;  les  ailes  font  planes  ,  cendrées  , 
avec  une  bande  brune  à  leur  extïémité. 

Elle  fe  trouve  en  Piémont. 

18.  Libellule  bleuâtre. 

Libellula  cyanea. 

Libellula  alis  albis  :  ftigmate  niveo  nlgro  tcr-^ 
min^atOy  corpore  cyaneo.  Fab,  Syji.  ent.  pag.  414, 

n°.  zz. Spec.inf.  tom.  l.p.    514.  n''.   18.— ^, 

Mant.  inf  tom.  i.  pag.  33S'.  n'.  30. 

L  I  N.  Syfl.  nat.  cd'it.  Gmel,  pag.  i6ii.  n'^ .  32.. 

Son  corps  eft  tout-à-fait  bleuâtre.  L'abdomen 
eft  cylindrique.  Les  ailes  font  entièrement  dia- 
phanes ,  avec  une  petite  tache  noire  à  leur  bafe  ; 
elles  ont  de  plus  ,  vers  l'extrémité  antérieure  ,  ua 
ftigmatc  blanc  ,  oblong  S:  terminé  pat  un  point 
brun. 

Elle  fe  trouve  .en  Amérique. 

19.  LiBELLWLE  fii-tachcs. 

Libellula  jexmaculata. 

Libellula  alis  macuHs  tribus  coftalihus  atrts  : 
ulcimo ftigmate  niveo  ,  poflerioribus  f'fciis  favef- 
ccntibus.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  538. 
;z°.  31. 

Lin,  Syft.  nat.  edit.  Gmel.  pag.  x6ii.n°.  35. 

Elle  eft  pctîte  ,  fa  tête  eft  jaun.ître  ,  ainfi  q«a 
le  corcclet ,  c^ui  a  qucltjucs  lignes  noires,  L'aboo- 


L  I  B 

mcn  cfV  applati  ,  jaunâtre  &  rayé  de  noir.  Les 
ai'.cs  ant-ziicuies  Tont  blanches  avec  trois  taches 
noires  fur  le  bord  antérieur,  &  un  Itigniatc  blanc 
Tcrs  l'extrén^ité.  Les  ailes  pofiéneurcs  ont  deux 
taches  d'un  brun  jannâtre  ,  Si  trois  autres  taches 
noirts  fur  leur  bord  antérieur  ;  celie  de  la  bafe 
plus  grande  ;  celle  du  milieu  très-petite,  Se  un  Ilig- 
niatc  blanc  à  l'eitrémiti  de  l'aile. 

Elle  fc  trouve  à  la  Chine, 


L  I  B 


5<^3 


20.  LlDELLULE 


vanee. 


LiBELLULA  variegaca, 

L'.bellula  alis  flavo  fufcçqtte  variis  :  apiceftig- 
mate  albo  nigro  tcrmiaato.  F ab.  Spcc.  inf.  tom.  i, 
pag.  J14.  n^,  i?.  — Mont.  inf.  lom.  1.  pd^.  358, 
«°.  31. 

LihelluU  varia.Lm.Syfi.  nat.  ed.Gmcl.p.  1612. 
«o.  34. 

Liteilula  luàa.  Drury.  IrJ.  tom.  i.  tah.  4;. 
fig-  I- 

Elle  ell  petite.  Sa  tête  cfl:  jaunâtre  obfcure  , 
ainti  que  fon  corcclct  ,  fur  lequel  il  y  a  deux 
hj^încs  jaunes  ,  pâles  ,  placées  au  délions  des  ailes. 
L'écuilcn  ed  p.uci^kment  jaune.  L'aodoinen  cft 
jaune  avec  trois  r.ïies  longitudinales  m  irts.  Ll.s  dcu." 
latérales  font  larges  ,  &  celle  du  nniieu  plus  étroite 
&  amincie  vers  la  bafe  de  l'abdomen.  L;s  quatre 
ailes  font  variées  de  jaune  &  de  bran  à  leur  b.iîe  , 
&  jufques  vers  le  milieu;  elles  ont  à  leur  eîitré- 
mité  un  ftigmate  b'anc  aloiigé  ,  &  terminé  par 
un  point  n,:it.  Les  pattes  font  noires  &  la  bafe 
des  cuifl'cs  elt  jaunâtre. 

Elle  fe   trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale. 

Du  cabine:  de  M.   Banks. 

II.  Libellule  fafciée. 

LiBLLLULA  fafciata. 

Liktllula  alis  plants  fufcis  :  firga  alha.  Fad. 
Syfl.ent.pag.  411.  n".  ,■>,.  —  Spec.  inf.  tom.  i. 
pag.  511.  n° .  l-j.  —Mant.  inf.  tom.  1.  pug.  537. 
n".  17. 

Libcllula  f'.fciata  ,  alis  plunis  ,  fufcis  ;  fdfcia 
lineari  aiau. — Lin.  Syft.nat.  pag.   i»o5.    n° .    11. 

Lilellula  violdcea  capite  globofo  ,  alis  v-olaceo 
fufcis  ,  fufçiu  trj.njve'fali  lineari  uiba.  Diu.  Inf. 
tom.  5.  p.  y-,9-   ""•  6.  tab.  16. fig.  7. 

Ed'Y.  av.  17-1-  tab.    174. 

La  tête  cft  ronde,  Le  corps  efl  d'un  brun  obfcnr. 
Les  ailes  font  d'un  bran  foncé  avec  un  reflet  un 
peu  violet  .  principalement  en-de!ious  ;  elles  font 
soufées  par  une  bande  tranfvetfale  blanche  ,  Se 


elles  ont  à  leur  extrémité   un   fligmatc  tranfpaicnt 
&  blanch.itrc. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes. 

Zl.  Libellule  ombrée. 

LiBZLLuLA  umhratd. 

Libellula  alis  pLinis  al'jis  :  fjfcia  atra.  Fab. 
Syft.  cm.  pag.  411.  n".  14.  —  Sptc.  inf.  tom,  i. 
fug.  511.  n".    li.  —  Muni,  inf  lom.  i.  pag.    337. 

Lin.  Syft.  nat.edit,  Gmel.  pag.  1615.  n".  i;. 

Libellula  unifafciata  capite  globofo  ,  alis  all-is  , 
fajcia  iranfveiJjtifufca.—DhQ.  laj.tom,  7,.  p.  ;^j. 
n°.  3.  lab.  16.  fig.  ^.. 

Son  corps  ell  brun  ,  un  peu  jaunâtre  ,  avec  quel- 
ques raches  noires.  Ses  ailes  qui  fon:  diaph.mes  , 
ont  un  peu  au-delà  de  kur  milieu,  en  parrain  de 
la  bafe  ,  une  grande  tache  brune  à-peu-près  quar- 
rce  ,  qtii  occupe  toute  la  laigueur  de  l'aile;  elles 
ont  encore  a  leur  bafe  une  pente  tache  de  couleur 
jaune  fauve  ,  &  a  leur  extrémité  antérieure  ,  un 
lîigmate  brun  alongé. 

K!lle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale,' 

15.  Libellule  notée. 

LiEELLULA   notata. 

Libclhla  alis  planls  nigris  :  maculis  apiccque 
albis.   I-AB.  Muni.  inf.  tom.  l.  pag.  3  3-.  k^.  I9. 

Lin.  Syft.  nat.  éd.  Gniel.  p.  1615.  n".  35-. 

Elle  eft  petite.  Sa  tête  blen.'ître  &  brillante.  San 
corps  efi.  brun.  Les  ailes  antérieures  font  noirci 
depuis  leur  bafe  jufqu'au  milieu  avec  une  ou  deux 
taches  blanrhc-s  ;  elles  lent  diaphanes  depuis  leur 
milKU  juîqu'a  leur  extrémité  ,  &:  ont  au  bord  an- 
térieur un  fligmate  noir.  Les  ailes  pofléikures  font 
noires  avec  deux  ou  trois  taches  bhiuçhes  aiufi  que 
leur  extrùiilté. 

Elle  fe  trouve   en  Afrique.  ,'^îf- 

Du  cabinet  de  M.   Banks. 

14.  LisELLULE  partagée. 

LisisLLu LA  dimidiata. 

LihiUala  alis  plunis  à  bajî  ad  meaittm  nigris, 
Fab.  ty\}.ent.  p.À,zi.n'''.  15. — Spec.  inf.  tom.  r. 
pag.   511.  n°.  J^.—Mant.  inj.torn.    i.  pag   33;. 

Lin.  Syft.  nat.  éd.  Gmel.  p.  1^13.  ^i".  14, 

LikelLla  margrnata  capite  globofo  ,  alis  dimi- 
diito  fufcis  albijque  fufco  cinciis.  DtG,  Inf.  tom,  j 

p.  /)•**•  ^'°.  î-  «'■•  ^^'-k-  6. 

Bbbb 


5^4 


L  I  B 


Srr.    Mus.   tosn.  4.  tab. 


7.S.  6-, /.•i.S(5. 


l^\c  cft  d:  !.i  grauiî.-ur  de  la  LiLeliuk  ombrée. 
Son  Iront  cil:  bleu.  Son  corps  cli  brun  obicur.  Il 
y  a  fur  les  cô:és  qc  TabJoniLn  des  grandes  taches 
d'un  jauîTe  citron.  Les  ailes  font  brunes  dt  la 
bafe  jufiju'au  milieu,    le    refic  des  ailes   eft   trai'.f- 


parciit  ,  Se   elle  a    le 
gèic  temtc  de  b 


.n  bord  uns  lé 
...,iv  ^^  ly.i.i,  ,   ,^   boid   épau   de  l'aile  anté 
■fl:   un  peu  découpé ,  principalement    Vers  1 
bail-  de  l'aile. 

Elle  fe   trouve  en  Amérique. 


hi'icUii!^  alis  dirùJijto  nigris  y  fjfcia  média 
nivL:.  Iab.  Spcc.i-:f.  tom.  I.  pag.  (jZ].n''.  2C.— 
^lant.  inf.    tom.    i.  p.  357.   n°.  ;i. 

Lin.    Sy/!.   UM,   edlt.  Gmd.  vag.  162;.  nP .  36. 

Elle  e(l'  petite.  Son  corps  ed  brun  ;  11  a  cn- 
d.llus  de  l'abdomen  une  ligne  lons^ituJinale  jaune. 
Les  ailes  font  noires  depuis  la  haie  jufqu'au  mi- 
lieu, oii  cominence  une  uaciie  blanche;  l'extiémité 
des  ailes  cft  tranfparente  avec  le  Itigniate  brun. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

l'j.  L1EELLU1.E  cliinoife. 

LiE-Ej.LUL.i  chinenfis, 

Lihellula  alis  primorilus  teflacea  •  ohfoUtis  , 
poflerioribus  viridihus  apice  faj'cis.  F  a  b.  Syft. 
ent.  pag.  413.  n''.  lé.  —^Spec.  inf.  tom.  i. 
pag.  513.  ti".  il.  — Mant.  inf.  tom.  1.  p^'g.  357. 
a".  2i. 

LibillaLt  finenfis.  Lin.  Syft.  nat.  edit.  Gmel. 
pag.i6zi.n''.is. 

V.D\v.  av.   III.   tab.   m. 

Les  ailes  antérieures  font  d'un  tcflacé  fale  ;  les 
polléiicures  font  vertes  avec  leur  extrémité  biunc. 

Elle  fe  trouve   en  Cliinc. 

17.  Libellule  verficolor. 

LiBELLi'LA  verficolo'-, 

Lib^llula    dis  planis  alhis  :  maculis  tribus  anis 
tribufque   cinenis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  415.  n°.  17. 
pag.   pj.   n".  ii.  —  M.int. 
n".  13. 

Lm.Syft.  nat.  edit.  Gmel. pag.  tèi^.  n'',  37. 
Cette  efpàce  eft  grande.  Sa  tête   eft  brune ,  ta- 
chetée de   jaune.  Le  «orcelet  eù  aulU  brun  ,  avec 


_  Spec.  inf 

inf.  tom.  l.pag.  337. 


dcus 
Lab, 


blanc 

e;! 

D 


L  I  B 

lignes  jaunes  de  cliaoue  cô.': ,  fous  les  al!? J; 
lomen  eft  brun.  Le^  ••.  le'  font  blanches  ,  avec 
;i  ande  tache  ob!or';:r.L'  r.o;;c  à  la  bafe  ,  8c 
es  rachcs  cendrées  vcr2  I.-  bord  mince  ,  elles, 
;eux  autres  taches  poires  t;  cendrées  alrerna- 
cnt;  enfin  l'aile  ilï  tcrrûir.ée  par  Une  tacha 
he. 
:    le   trouve   en   Ani'iiqae, 


;  M.  Kuntcr 


iS.  LiDîLLULE  hiftrion. 

LiBuLLULA  hiftrio. 

Ld'.'Uu'a  alis  fafco  fiavoque  van'is  apice  al'-is  , 
corpo'e  nico,  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  557. 
n° .  i^. 

Lin.  Syft.  nat.  edit.  Gmel.  p.  2615.   n'.  58. 

Elle  eft  de  moyenne  grandeur.  Son  corps  cft  de 
couleur  de  bronze  un  peu  obfcure  &  bril'ante.  Sa 
bo'jrhe  eit  jaunâtre.  Les  côtés  de  1  abdomen  font  de 
couleur  tcftacée  à  leur  bafe.  Les  ailes  antérieures 
ibnt  mélétc  tic  jaune  5c  de  brun,  depuis  la  bafe 
j'irqu'an  milieu;  le  rcfte  de  l'aile  cft  blanc;  les 
^i'ev  poflérieures  font  prefque  entièrement  variées 
de  jaune  &  de  brun;  il  n'y  a  que  l'extrémité  qui 
foit  blanche  ;  elles  on:  à  leur  bafe  une  tache  cui- 
vreufe  &  brillante.  Les  pactes   font  noires. 

Elle  fe  trouve  aux   Indes   orientales. 

Du  cabinet  de  M.  Lund. 

29.  Libellule  américaine. 

LiEELLULA  americana. 

Libelluld  alis  purpurafcentibus  :  fafda  aléa  ,  pri- 
monbas  apice  alhis  ,  pofterioribus  linea  bjfios 
alba.  Fab.  Syft.  ent.  p.  .^z].  n" .  t8.  —  f  au.  Spec. 
inf.  tom.  I.  ;j.  513.  n^.  15. —  Mant.  inf.  tom.  I. 
pa^.  338.   ,:°.   2;. 

Lin.  5vy?.  nat.  edit.  Gmel. p.  1613.  n^.  16. 

'Evvr.av.   174.  tab.  174. 

Le  corps  eft  vert.  Les  ailes  font  prefque  pourpres  ; 
elles  font  marquées  d'une  bande  blanche  ;  les 
ailes  aiirérieures  font  blanches  à  leur  extrémité;!!  y 
a   une  ligne   blanche  à  'a   bafe  des  poftérieures. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Lrde. 

30.  Libellule  marginée, 
L'EELLUL.i  marginata. 


LiliiUuUi  alis  nigris  :  primoribus 

'bus  mareine  albls.   Fab.   Sp.  inf.  tom. 


ula  api  ci  s  , 
.  .  largine  albls.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  i. 
5.  n".   Z4.  —  Mant.  inf.   tom.    i.  p.   33S. 


Lin.  5)';?.  nat.  edit.  Gmel.  iGi).  n^ 


L  I  B 

Elîc  cd  ie  moyenne  grandeur.  Son  front  cft 
bleuâtre.  Ses  yeux,  t'ont  grands,  bruns  &;  ponc- 
tués de  jaune.  Son  corcelcc  elc  noir  &  fans  awcures 
taches.  Ù^bdomen  eft  brun  &  b!anc!î<îtrc  à  la  bafe. 
Les  ailes  font  toutes  noires  ,  brillantes;  les  anté- 
iieures  ont  une  pran-'e  raclie  bUnclie  à  leur  extré' 
ir.iié,  .Vc  les  polterieurcs  ont  le  bord  mince  cntic- 
rement  blanc.  Les  pattes  font  noires. 

Elle  fe    trouve  dans  l'Afrique   équinoxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

3 1.  Libellule  ferrugincufe. 

LiBELL'jLA  fcrruginea. 

Lihellala  alts  albis  ,  corpore  ferruginco  ,  crc 
punclo    ucrinque  fiavo.   F  A  s.   Syft.    cnt.  pag.  415- 

b".  19. — Sp.  inf.tom.  i.  p.  5x3.  n".  2j. Main. 

inf,  tom,  i.p.  j3  8./t°.  17. 

Lin.  Syfi.  nat,  edit.  Gmcl  .p.  1614.  n*'.  4.?. 

T)rURy.  Inf.  I.  tab.  ^j.  fig.   6. 

Elle  cft  de  la  grandeur  de  la  Libellule  ombriîe. 
Son  corps  ell  tout  brun,  ferrugineux;  elle  a  un 
point  jaune  de  chaque  côté  de  la  bouche.  Ses  ailes 
font  diaphanes  iSC  ont  leur  bafe  brune  ainlî  que 
les  ftigmates. 

Elle  fe   trouve    en   Amérique. 

}2.  Libellule  tomenteufe. 

LiBiLLULA  tomentofa.  \ 

Libellula  alis  albis  ;  corpore  tomentofo  fufco 
v'iridiq^ue  variegaio.  F ab.  Syji.ent.  p.  415./!°.  20. 
—  Spec.  inf.  tom  ï.pag.  524.  n'.  lé. — Manl. 
i/if.  tom.   I.  fiflg-.  3  38.  «".  18. 

L  I  N.    Syft,  nat,  edit,  Gmel.  pag.  1624.  «".  41. 

Elle  eft  petite.  Son  front  eft  bleuâtre.  Son  corce- 
iet  eft  velu  ,  brun  ,  avec  quelques  taches  vertes. 
L'abdomen  eft  noir,  cylindrique  ,  avec  un  point 
verdâtre  de  chaque  côté  de  la  partie  inférieure  des 
anneaux. 


Elle    fe  trouve  en  Amer 


ique. 


53.  Libellule  Caroline. 
Libellula  carolina. 

Libellula  dis  albis  :  poflerioribus  bajî  dentato 
ferrugintis  ,  tkorace  fufco.  Vas. Syft.  ent,  pag.  414. 
n",  2;.  —  ^'p.  inf.  tom.  i.  pag,  514.  n".  jo. — 
Mant.  inf.  tom.    1.  pag.  558.  n^.  ^. 

Libellula  alis  pateitihus  kyalinis  ,  pofiicis  hafi 
tota  late  ferruginea.  Lin.  Syft.  nat.  tom.  7..  p.  904. 
»*.  17. — Amœnit.  acad.  6.  p.  41 1.   no.  8j. 

Libellula  (  chtnenfis  )  capite  globofo  ,  alis  pofti- 
tii  buji  xueula  magaa  fufca.  fiavo  ciniia  venifque 


L  î  B  }ûs 

fijvis.Dr.G.I.-if  t.:^.p.  556. ra».  l.tab.  tJ./iJ,.  i. 

Lwdlula  carolina.  DrURY.  Inf  tab.  i.  lab.  4S. 
h-   I- 

Cette  cfpèce  cft  grande.  Sa  téie  &  fou  corcclet 
font  b.un!..Sim  cor'jis  elt  bkiiâcre  i:ii  peu  obfuir. 
Les  ailes  r.ntùieurcs  font  cntièicmc;^t  ûiaphji.Li  ; 
les  polléiicures  ont  à  leur  bafe  une  grande  ta:..c 
brune  qui  occupe  toute  L\  la'.geur  dc^  ailes  ;  kCes 
mêincsâiks  font  très-larges  a  leur  bafe  ic  defceadcaï 
jufque  vers  le  milieu   de  labdom.'ii. 

Elle    fe  trouve  en  Amérique. 

34.  Libellule  du   Cap. 

LriiELLuLA  capenfs.  • 

Libellula    alis    alhidis  fufco    tindiqae   muc:ilatis 


Tab.  Syft.ent.p.^XJf.  n'.   14. 


inf  t.:-n.  i.p.  JlJ.  «".  51.  — M'ir.t.  inf  :o.-n.  I. 
p.il^.n".  34. 

Lin.  Syfl.  nat.  «aV.  Gjnel.  p.  1614.  n" .  19. 

SiB..  Muf  tom.  4.  tab.  Zi.fg-  17. 

Cette  Libellule  eft  très  grande  ,  jaun.îtrc  ,  velue  , 
principalement  au  fternum.  L'abdomen  eft  long  & 
grêle,  noirâtre  en-deifous  ;  l'extrémité  divifée'en 
deux  efpèces  d'ongles  aigus  Si  courbés  en-dehors. 
Les  ailes  antérieures  foiit  blanches  &  parfemées  de 
petites  taches  &  de  points  bruns  très- nombreux  ; 
les  poftérieures  font  aufli  blanches  avec  trois  ou 
quatre  grandes  taches  irréguiières  ,  brunes  ,  £i  ua 
grand    nombre  de  points  bruns. 

Elle  fe   ttouve 

55.  Libellule  maculée. 

LiEiLLULA  maculata. 

Libellula  tkorace  lineis  uti'tnque  duabus  flavis  , 
alis   baft  macula  flaVa. 

Vm.Syfl.  nat,  edit,  Gmel. pag.  161  j.  n".  44. 

Aefia  variegata.'S Ah.  Syjl.  ent.  p.   415.   n" .   3. 
..  Spec.  ir.f.   tom.    1  pag.    516.    n'^ ,  3.   ■■ 
Mant.  inf.tom.    i.  fag.    539.   «".  3,. 

Elle  a  la  tête  brune  ,  la  bouche  jaunâtre  avec 
un  point  coir.  Le  corcelet  cft  jaunâtre  3  les  côtés 
fous  les  ailer-,  font  bruns  avec  deux  lignes  jaunes. 
L'abdomen  eft  cylindtique ,  brun  ,  &  les  bords 
des  anneaux  font  noirs  :  il  y  a  fur  chacun  de  ces 
anneaux  une  tache  blanche  ,  &:  une  ligne  noire 
interrompue.  Les  ailes  font  blanchâtres  ,  avec  une 
petite  tache  blanche  fur  le  bord  mince  ,  près  la 
bafe  des  ailes.  Les  fligmates  font  bruns. 

Elle  fe  trouve  à  la  terre  de  feu. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. . 


^6S 


L  I  B 


56.  LiBîLLULï  c'.avée. 

L:B£LLUL.i  cLtvata, 

Libel'uld  ûhdomine  clav~ito  hcfi  phho  "',  corpore 
fujco  vindiq-.ie  varugaio. 

L  I  N.  Syfl.  mu.  edit.  Gniel.  p^ig,  1615.  n°.  45. 

Acfna  cL-.wita.  Fab.  Syfl.  ent.  p.  5;9.n°.  4. — 
Svec.  ir.f.  tcm.  l- f'^g.  jitf.  no.  4.  —  Mant.  i:if. 
lom.  I.  _p.  5  3y.«''.  4. 

Sa  tê:e  eu  verre  &  viîficulsure.  Son  corceict  efl 
verc  &  rayé  cic  roir.  L'abdomen  <]ui  eft  alongé  clt 
très-gros  &  bofiu  à  fa  baie,  Se  i-rincipalcment  en 
délions  ;  il  efc  vei  c  avec  des  ftries  noires  j  le  milieu 
cfl  aniinci  &  noir;  les  côtés  en  cet  endroit  fon: 
jaunes;  l'extrcmicé  efc  renflée  3  noire,  &  l'anus  el; 
blanc.  Les  ailes  font  blanches  &  les  ftigrnatcs  biuas. 
Les  pattes  font  noires. 

Elle    fe  trouve  à  la  Chine. 

Du  cabinet  de  M.  Drury. 

57.  Libellule  tenaille. 

LiSLLLUL.-i  forcipata. 

Lihcllula  tkcracc  nigro:  caraSleribus  variis  fia 
Vffcentibus  ,  cauda  unguiculata.  Lin.  6'v/?.  iu: 
edit.    Gmel.  pu*.    2,6ij.    n?.     11.  —  Fa'un.  fiuc 

Aefnd  forcipata.  Fab.  Syfl.  frtt.  pag.  414.  n"  t. 
— Spec.  inf.iom.  i  pag.  jzj.  no.  i. — Mar.t.  i/if. 
tom,     I.  p.  3  j9.  n".  1. 

Lihcllula  thorace  luteo ,  virefcente  ,  lineis  nigris  , 
ilbdomine  nigricantc ,  caracicnbus  jiavis.  GEOfF. 
Inf.  tom.  ■L.pag.  228.  n° .  i  j. 

Libellula  nigra  capitt  rotundato  ,  thorace  fcg- 
jncntifque  aliquot  abaomiuis  viridi  maculatis.  Dhc. 
//;/.    tom.  i.  par.   1.   pag.    jo, 

Petiv.  Mi.f,  84.  71",  819.  rji.  10./^.  4. 

Reaum.  1,7/;  rem.  4,  tai.  it.fig.  4.  6'  6.tab.  3  j. 
/•  5. 

SfcHABrF.  Icon.  tab.  160.  fig.  l.&tab.  iS6. 
fié-  l- 

FOURC.  Inf.  par.  1.  p.  547.  .-zo.  j^. 

Cette  efpèce  eft  très-grande.  Sa  tête  cft  ^aune.  Ses 
yeux  font  bruns.  Son  corcelet  clt  d'un  vert  i.m . 
nàire  ,^  avec  deux  lignes  noires  ,  obliques  de  cha- 
que côté.  L'abdomen  efl  brun  &  très-alonçé,  & 
a  en-dcfTus  une  bande  longitudinale,  jaune,  qui 
le  prolonge  juKju'au  fîxiciiie  anneau.  Les  anneaux 
ont  de  chaque  côté_  deu.x  taches  jaunes,  une  à  la 
partie  fupétieure  ,  petite  &  tranfvcrfale  ,  l'autre 
longitudinale  Se  placée  à  la   partie  inférieure.  Les 


L  î  B 

;  ailes  font  diaphanes  ,    &  ont   un   ftigmatc  oblong 
1  Se  noir  à  leur  extrémité  antérieure. 

'       Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

38.  Libellule  grande. 

Libellula   grandis. 

Libellula  thorace  lineis  quatuor  fiavls  ,  corpore 
variegûio.  Lin.  Syfl.  nat.  edit.  Gmil.  pag.  i6_j, 
n^.  9.  —  Paun.  f'uec.  n" .  I467.  —  Acl.  nidros.  5. 
p.  411.   tab.  6.  fig.  9. 

Aesna  grandis.  Fab.  Syfl.  ent.  pag.  414.  n".  i, 
—  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  jij.  n".  1.  —  Mani. 
inf.  tom.  l.pag.  3  39.n°.  1. 

Libellula  fulva  ,  alis  fiavcfcentibus  ,  thoracis  la- 
•.criblas  lineis  duaùus  jlavis  ,  fionie  fiavefce/Ue 
cauda  diphylla.  GeOîî.  ln[.  tom.  i.  pag.  117, 
1".    II. 

La  Julie.   Geoff.  Ibid. 

Libellu'a fufca  ,  cap' te  rotundato,  thorace  lineo- 
Its  quatuor  trar.fverfis  luteis  ,  alis  f.av-cantibus . 
'^bdomine  cylindrico.  Dec.  Inf.  ti,m.  z.  par.  x. 
pag.    45.  tab.  10.  fig.  6, 

Libcllul.i  maxima  vulgatifjlma  ,  alis  arginieij, 
Raj.  Inf.  pag.  48.  n^.  i. 

MOUFE.  Inf.  6j.  n".  1.  }.  . 

Reaum,  Inf.  tom.  6.  tab.    3  j.  fig.  5. 

RoES.  Inf.   1.    aqua.  2.   tab.  4.  Sg,   14, 

Svtz,  Jnf.  tab.  17.  fig.  loi. 

SCHAEEF.   Icon.    tab.,   t.    fig.  4. 

FoURC.  /•■/  par.    1,  pag.    34S.  K*.   13. 

Cette  elpéce  ,  une  des  plus  coirimuiieis  ,  eft  auffi 
une  des  plis  grandes.  Sa  tête  eft  jaune.  Ses  yeux 
foni  bruns.  Le  dciius  de  fon  corcelet  ell  aulli  brun 
avec  deux  bandes  vertes,  qui  de!cciidenr  un  peu  obli- 
quement vers  'a  rèît-.Lcs  ccV.i.'^  fin:  vcrf;  avec  trois 
hgnes  verte  •  obliques  lur  chacun  des  côtés,  deux 
de  ces  lignes  font  placées  fous  les  ailes  fi;  la  iroi- 
fièriK  bo.'dc  la  couleur  brune  de  la  partie  lupcii..urc 
•lu  c.Trçelct.  L'abdomen  eft  cyhndriquc  &  brun  , 
chacun  des  anneaux  a  ,  à  la  paiiie  antérieure, 
d.ux  petites  lignes  transverfales  ,  jaune*.  &:  une  peu 
verdàtres,&  interrompues  dans  leur  nidicu;  lur  la 
partie  inférieure  de  ces  mêmes  anneaux,  il  y  a 
deux  taciits  niar  gniaires  bleuâtres,  6c  enfîji  cha- 
que anneau  a  de  ch.'que  côté  trois  t.n.hes  d'un 
vert  iaur'.ure,  ceqnirait  en  tout  dix  taches  fur  cha- 
cun des  anneaux.  Lts  feuillets  qui  terminent  l'ab- 
domen font  foT  longs  &  en  forme  de  tenailles.  Les 
a^es   font  d;atha:-cs ,  &  les  ftigmatcs  font  jaunes. 

Elle  fe  trouve  aux   environs  de  Paris. 


L  I  B 

Î9,  LTBïii.t.TtE  petite. 

LiBtLLVLA  minuta. 

LibtUula  ahdomine  jl.ivo  ;  lineis  duahus  nigris  , 
ttl'S  pcfterioribus  jîavis  :  maculis  dtiaous  ni^rls. 
Lin.  Syft.  nat.  edit.  Gmel.  p..x6%^.  «".  4  f. 

Aeshna  minuta.  Fab.  Mant.inf.  tom.  i.p.  5; 9. 

Elle  cfl:  petite.  Sa  tctc  efl:  jaune  &  fcs  yeux  hnins. 
le  corcolcc  ert  obfcur  en-deflus  ,  &  raye  Je  jaune 
en-dclTous.  L'jbdor.i?n  eft  appSati ,  j.uinc  , .  avec 
dcus  lignes  noires  cn-dcirus  &  un;  femblable  en- 
deiFous.  Les  aile;  a^n^iiearcs  Cjin  rranrpaientes  5; 
noires  ,  avec  une  tache  jauae  à  leur  baie  ,  outre 
deux  taches  marginales  phis  noires  que  le  rcile 
de  l'aile  ;  fur  la  dernière  tichc  vers' l'extrémité  de 
l'aile  fc  trouve  un  ftigmatc  blanc  ;  les  ailes  iiifé- 
tieures  font  jauriâtres  avec  deux  taches  noires  & 
un  trait  alongc  &  jaunâtre  à  leur  ba"e;  dans  l'une 
des  deux  taches  noires  fe  trouve  aulfi  un  ftigmate 
blanc  j  l'extrémité  de  l'aile  eil  diaphane. 

Elle  fc  trouve  à  la  Chine. 
*  *  Ai/es  ré.'evéis  ,  yeux  globuleux  écartés, 

40.  Libellule  célèbre, 

LtBELLULA  nobilitata. 

Libellula  alis  pofterioribus  fupra  viridi  fericeis 
*pici  atris.  LlN.  Syft.  nat.  dit,  Gmel.  p.  2.616. 
n.9.  46. 

Agrion  nobilitata.  Fab.  Gen.  inf.  mant.  148. — 
Spec.  inf.  tom,  i.  pag,  Ji8,  /i".  4. — Mant.  inf. 
(om.  i.pa^.  340,  ^".4. 

Elle  a  le  port  &i  la  grandeur  de  la  Libellule 
vierge.  Le  corps  eft  entièrement  vert  brillant.  Les 
«ilcs  antérieures  font  obfcures  ,  réticulées  ;  Jes 
poftérieures  font  d'un  vert  foyeux  brillanc  à  leur 
extrémité  ,  noires  en-delTous. 

Elle   fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 

41.  Libellule  linéaire. 

Libellula  lintaris. 

Libellulu  ails  reticulath  ,  abdomine  longijftmo, 
*— Lin.  .S'yT?.  nat.  eait.  Gmd.pag.  1615.  n"-'.  4j-. 

Agrion  imearis.  Fab.  Gen.  inf.  mant.  i\^. — 
Spec.  inf,  tom.  \.  pag.  ji8.  n^ .  ^.  —  Mant.inj. 
tom.  I.  pag.    340.  n".    j. 


L  î  B 


5<57 


k- 


Libellula   lucretia.   D  5  B  R  T.    Jnf.   l.  tab.  48. 

SULZ.  Hift.  inf.    tas.    14.  fig.  4. 

Elle  a  environ  fix  ponces  de  long.   La  tête    cfl: 
htune  :  foa  corcekc  ell:  auHl  btua  &  reccési  roité- 


ricurcment.  I!  y  a  au-de(Tus  dcuï  lignes  quidefcen- 
dent  oblicjuement  de  l'attache  des  ailes  vers  h 
tête.  Son  torps  eft  cylindrique  &  tris-délié.  Il  eft 
d'un  beau  bleu.  Les  ailes  font  diaphanes  &  les 
réfeauï  de  la  bafc  font  très-grar.vls  ;  re.\trcmité  des 
ailes  antérieures  eft  lavée  d'un  peu  de  jaune;  les 
poftérieures,  fout  un  peu  échancrées  vers  lent 
extrémité  antérieure  ,  &  ont  au  -  dcllous  de  cette 
échancrure   une  tache  irrég,uliè:e  brune. 


Elle  le  trouve 


Indes. 


4Î.  Libellule  ciliée. 
Libellula  ciliata. 

Libellula  viridi  a.nea  ,  ahdomine  fufco  ,  pedibus 
ciliatis  nigris.  LiN.  Syft.  nat  edic.  Gmei.  p.  iSi6. 
n°.  47, 

Agrion  clliata.  'i kz.  Sre:.  inf.  tom.  i.  pag.  fiS. 
n''.  i.^  Mant.  inf.  tom.   i.   pag.    34^.  «".  3. 

Sa  tête  eft  verte  5c  biillantc.  Ses  yeux  fontgrands, 
faillans  &  bruns.  Le  corcelet  un  peu  obfcur  mais 
luifant.  Les  ailes  font  droites  d'ure  couleur  uq 
peu  fale  ;  elles  ont  un  ftiginare  à  leur  extrémité. 
L'abdomen  eft  cylindiiijue  &  brun.  Les  pattes  foat 
fortement  ciliées  &  noires. 

Elle  fe  trouve  fur  la  côte  de  Coromandsl* 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

45.  Libellule  vierge. 

Lisez  lula  virgo. 

Libellula  alis  colorât is.  Lin.  Syft.  nat.  edit. 
Gmel.  p.  1616.  n".  lO. Faun.  fuec,  n".  1470, 

Agrion  virgo.  Fab.  Syft.  ent.  p.  41;.  n.".  r.— 
Spec.  inf.  tom.  I.  pug.  jztf.  n" .  1.  —  Mant. 
inf  tom.     I.  pag.  33g.  n".    I.  a. 

A.  Libellula  ccrpore  viridi  curuleo  ,  nirido  ,  al's 
midio  ctrulejcentibus  :  bufi  il  apice  alris  ,  rcargint 
immaculato.  Geoff.  //.  lom.  1.  f.  22.1.  n^ .  \. 

La  Louifc.  Geofe.  Ibid, 

ScOP.  Ent.  c:.rn.  éSi. 

ROES.  /,/.  z.  aqu.  z.  tab.  9.  fig.  7. 

K.Ki.Lifp.ig.y^.n".    II. 

ScHAEFF.  Elcm.  tab    jZ.  fig.  I. 

JOUST.  Inf.  tab.  ^.fig.  6. 

Reaum,  I-if.  tom.  6.  tab.  ^j.fig.  7. 

HoFFNAG.  Inf.  tab.  II.  fig.  ultim, 

Liieilu'd Ludûvicea. YouRc.  Inf.par.  ^.pag.  545. 

R.  Likdlul-a.  corpore  fiicto  nitldo  ,  alit  viridi 


558 


L  I  B 


aru'efcentlbus  apice  fufcis  ,  margin      immaculat's. 
LI^J.  Faun.  fuse,  i,  n°.  j^j. 

Rai,  ]:if.  pag.    50  n".  10. 

HoMBERG.  AB.  par.  ^.piig.  14;. 

C.  LiieHu!,  r:rU;-/incc,  ,  ails  fiihfufâs  ,  punBo 
nia'gin^'li  dlLo.    hir..  1\iuh.  fuec.    l./:*.  758. 

UbeUula  corpore  rir.-di  fericeo  alis  iatè  fufcis 
fUr^Ho  marginuh  aibo.  Gtoit.  Inf  tom.  2.  .pag  izi 
n"   ï. 

LUiiqiie-  Ceoff. 

ROES.  /.•;/'  1.  aqii.  1.  caô.  9.  fig.  C. 

KKS.Infp.ig.  y.,  n".  li. 

Lihellula  r/r^o.  FoURc.  Inf.  par.  z.  pag.  344. 
'1°.  1. 

D.  LileUulavirgocorpOre  fericeoviridi  nuidi-,  ails 
inauitito  fufcis  ,  macula  nigra.  Lin.  Faun,  jute.  \, 
"".  7Jy- 

MouïF.  Inf.  68./.  I.  ^ag.  5. 

Raj,  Inf  pag.  yo.  n".  9. 

RoES.  //;/  1.  aqu.  i.  tab.  9.  _/%■.  f. 

Lesdeuxfexes  de  cette  efpèce  différent  beaucoup 
cntr'eux.  La  tète  ,  le  corcelet ,  aiiifi  que  rabdomcn  , 
font  d'une  belle  couleur  dorée  ,  bleue  dan?  les 
mâles  ,  &  verte  dans  les  femelles.  Les  ailes  des 
riiâles  font  diaphanes  ,  jaunâtres  ,  avec  une  grande 
tache  brune  dans  leur  milieu,  c|i.ii  occupe  la  plus 
grande  partie  de  l'aiie  :  ces  ailes  n'ont  point  de  Itii^- 
mate. — Celicçdela  femelle  font  diaphanes  &  roullts 
avec  un  {iigraare  blanc  a  l'extrémité  de  chacune.  Les 
pattes  font  noires  dans  les  deux  individus. 

Cette  efpèce    varie  beaucoup. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

44.  LiEîiLULE  amélic. 

LiETI.LULA   puclt'a, 

LibeUula  ails  hyalinls.  Lin.  Syft.  nat.  edit. 
Gml.  pûg.  1616.  n'^.  il. Faun.  Jhec.  1471. 

Agrion  puellj.  Fab.  Sy(l.  ent.pag.  416.  n".  1, 
e.  — Spcc.  inf.  tom.  i.  pag.  yi-.  n°.  1.  a. — 
Mdnt.  inf.    tom,   i.  pag.    559.   n° .  1. 

A  L!'€'!u!ii  corpore  cîrulco  ci'ic-eocue  alserno  , 
ads  .r.v'-'i/:i  md'g'.nati  nigro — GeOïf.  Lif.  to'it.  1. 
pag.rzz.n''.!,. 

L'amélie.GEOFF.  l'jid. 

Lin.  Fmi:i.  fuec.    i.  n°.  7S5. 


L  I  B 

ScoP.  Ent.  carn.  681. 

GOL'D.  I^f.  3 .  tab.  19.  fig.  R. 

List.  Goed.zz'i.  fig.  103. 

Km.  Inf  pag.  53.  /2°.    I3. 

Reaum  I if.  tom.  6.  tab.  iS-fig-  6. 

MEUiAti.I if.car.  tai.  I  j6. 

pRiscM.  Inf  8.  tab.   II. 

RoES.  Fif   l.aqu.  %.  tib.  10. fig.  3.  4, 

SVLZ.  inftab.  17- fig.  ICI. 

ScHMiY.  Icon.  tab.  no.  fig.  4.  6. 

FcuRC.  Ent.  par.  z.  p    344.  n°.  3. 

B.  LîbeUaLi  corpore  incarnate  ,  alis  pu-}cio  mar- 
ginali  fiifo.  Lin.  Faun.  Jucc.  1.  n' .  761. 

Ra).  lif  pag.  si.n".  16.  '^^  p-ig.  51.  n".  17. 
Reaum.  /,;/.  6-  tab.  }$■  f'g.  4.  rib.  I  l.  fig.  6. 
Roi  s.  I :f.  1.  aqu.  1.  tab.  10.  II . 
C   Libellula  corpore  fericeo ,  alis  punSlo  marginaU 
nigro.  Liu.  Faun.  fuec,  i.  n*.  761. 
Rai   lif  p.  ,40.  «".i. 

D.  LiSeilula  corpore  ftriceo ,  alis  punHo  margir. 
nali  fafco.    LiN.  Faun.  fuec.   l.n'>.j6o, 

RM.Infpag.sUn°.  Ij. 

Reaum.  If  tom.  6.  tab.  40. 

KoBS.  luf  z.  aqu.  2..  tab.   lo.  II. 

E  LiUUula  co'pore  infra  Cétruleo -virldi  fupra 
fufo  ,  thora^e  fifiis  fufcis  cœrulefcentibusqu.e  alitr- 
nis ,  pundo  aLv um  marginaU  nigro.  GtOFï.  Inf, 
tom.  z.  p.  zi^.  «".4. 

La  Doroîhée.  Gf.off.  Ijid» 

ROES.  /,;/   1.  aqu,  l.iab.  Il- fig.  7- 

LibclldlaDorothîa.  Fc.URc.  Inf. par.  z.pag.  144. 

«".4. 

F .    L'bcllula   cor;  orc   viridi    pa'lide   incarnato  , 

thora-e  fifiiis  iiibus  lorit:!taai':alihus  nig'is  ,    alis 

puncio  marginaU  fufo.  GtOFF.  I  tj  tom.  z.pag.  114. 

n\  J. 

La  Sophie.  Geoff.   Ibid. 

Li'cllula  olfturè  viridi  n'gra,  capite  laliore , 
alis  hyalm-s  ,    oculis  vriaibas, 

DhG.  I:J.  z.  z.  (.0. 

Ubdlula  Sopkia.  FoURC.7'/.  par.  z.  pag.  345. 
n".s- 

Certe  espèce  varie  beaucoup  pour  la  couleur. 
Son  catidèrc  a;énéral   cft  d'avoir  la   tèce  extrême- 


L  I  B 


mrntlartfe  ,  le  Corps  cyliadrique  &  gtêle  ,  les  ailes 
cntLèiem^-nt  diaphanes  avec  un  ftif^matï  a  leur  rs- 
trémité.—— Lî  variété  A,  a  la  tête  ,  le  corceict  &: 
l'abdorGcn  d'un  beau  TCic  doré.  La  parcie  infé- 
rieure de  la  tète  &  du  csrcrlec  elt  d'un  jaune  pâle. 
Les  yeuK  font  d'un  briin  clair  .en  -  dcllbus  ,  & 
plus  bruns  en  -  deirJS  ;  il  y  a  fnr  le  corcelec' 
àcaz  li;^nes  longitU'lin.iles  jaunes  &  écartées.  Les 
paires  l'ont  vertes  ci  dcwécs  en  dev'ant  &  jaunes 
polttrieuremeut.  Les  taries  font  noirs.  —  La 
vatiéié  B,  a  la  tête  £i  le  corcelec  d'un  bien  doré, 
le  dclFous  eft  jauue.  Le  corceict  a  deux  lignes 
iongirudinaks  rouges.  Labdomcn  cil  rouge  jnf- 
(ju'aux  troiS  derniers  anneaux  qui  font  nous  avec 
leur  bord  inférieur  rouge.  Les  patres  font  no-res. 
La  variété  C.  a  tout  le  corps  en-dcifus,  d'uu 
vert  bleuâtre  &  doré  ,  fans  aucun  méliiige  d'autres 
couleurs.  —  Variété  D.  Celle-ci  eft  en-derî'us  d'un 
giis  un  peu  foycux,  chaque  anneau  de  l'abdomen  ell 
terminé  par  un  bord  noir. — Variété  E.  Celle-ci 
d;fi:ere  de  la  précédente  par  une  ligne  brune,  lon- 
gitudinale, qui  règne  fur  la  partie  fupérieure  des 
.  anneaux. — Variété  F.  Son  corps  eft  d'un  vert  un  peu 
rougeâtre  ;  elle  a  fur  le  corceict  trois  bandes  noires 
longitudinales.  L'abdomen  eft:  brun  en-dcffous  ,  & 
il  a  quelquefois  cn-deffus  une  raie  brune  ,  lon- 
gitudinale. 

Toutes  ces  variétés  fe  trouvent  aux  environs  de 
Pans. 

Efpeces  moins  connuss. 

*  Yeux  kémifphêriques  tres-rapprcckcs.    J'ilcs 
kori^ontaUs. 

I.   LlBELLL'LE  dcS    jonCS. 

LiarLLVLA  junced. 

Libellule  ;   membranule  accelToire   des  ailes  noi- 
râtre ;    fix   lignes  jaunes    fur  le   cotcelet.  Abdomi;n 


L  î 

ULlUlî  de  Sibérie. 


B 


5^> 


'cxtréiimé  de  clia- 


Lteillula  ftbirica. 

:  ,    à  ailes  tranlpa 

e  ,   fcrrugiucufe 
que  aile.   Le  corps  iougcâ;rc. 

Libellule,  alis  hyatinis ,  fjfda  rcjus^  apkem  , 
tianfv:rj'a  lata  ferrui^insa  ,  corpoit  rubicundo. — 
Lj  K.   .Syjl.  K>:t.    cd.     G:nel.  pat;,  Ibzo.  n" .  2.6. 

h%  PicM.  It.  I.  ialf.  4.  fig.  8. 


Elle  fc  trouve  en  Sibérie  ,  dans  les  marais  de» 
environs  de  i>c 


3.    LiBELLBLE     célcftinï. 

LiBBLLULA  ceUftina. 

Libellule  ;  ailes  variées  de  brua  ,  de  bleuâtre  & 
de  j.iii nacre,  diaphanes  à  leur  extrémité, 

Ll:-cllutit  alis  fiifco  ctrulefcente fiavoque  varlt'. 
gatis  :  iipicc  /ly.U-nis,  LiN.  Arruxaii.  acad.  tom.  6. 
pag.  412.   n".  Se. 

Libcll.Ua  vtriegjta.Lin.SyJt.  nat.  cd.'t.  Gmcl. 
p.  i£i+.  n".  18. 

Elle  eft  à-peu-près   grande  comme   la  Libellule 


vulga' 
ver 


e.   Ses   yeux   1 
L'abdoiTicn  elt  r 


fon    corcelec   eft 

jiiattcavcc    une  lig«c   verte 

ailes    (ont    variées    de   bleu    &   de 

:ouie:ir  bleue  eft  plus  brune  en  de- 


actenuc  a  fa  bafe. 

L'belluU,  al,u 
came  ;  thoracc  At. 
nuato.  Lin.  Syfl. 
—Faun.  fuec.  n° 


im  memiranu/a  accejfofia  nigri- 
îis  fexjlavis  ,  abdomute  ba/î  atte- 
lât, edit.  Gmel.pjg.  i6ii.  n".  10. 
1468. 


ScHAEFî.  IcoTi.  tom.  I.  lab.  6.fg.  10, 

Elle  eft  grande.  Sa  tête  ,  fon  corceîet  &  fon 
«orps  font  variés  de  bleu  &  de  jaune.  L'abdomen 
a  un  étranglcinenc  tiès-raarqué  ,  un  peu  au  dellous 
de  fa  joiiélion  avec  le  corceict.  Les  ailes  font 
uanlparentesavec  des  reflets  de  difteteaces  couleurs. 
Les  pattes  font   noires. 

Elle  fc  trouve  en  Europe. 

rHiji.  Nat.  dislnfeaes.  Tom.  VU. 


cn-dctlus.    Les 
j.iune  ,    mais  la 

vanc.  L'extrémité  des  ailes  antérieures  elt  plu» 
tranfparente  que  les  poftéricures.  Celles-ci  font  beau- 
coup plus  larges  que  les  autres. 

Elle  fe  trouve  aux  Lidcs. 

4.  Libellule  bérenicc. 
LiBELLULA  berenice. 

Libellule  jaune  ;  ailes  trrnljparentes  ,  avec  une 
petite  tache  jaunâtre  à  la  bafé  ,  &:  une  autre  plu» 
graudc  marginale  8c  moyenne. 

Llbelliila  lutca  alis  hyalinis  macula  bafces  fiavef- 
cenii  parva  ,  aUtra  média  Lita  mdrginaiU 

Libellula  berenice.  V^ut-y,  laftom.  i.tab.^t. 
f-g-  l- 

Ses  yeux  fon:  bruns.  Le  corcck-t  ainfi  t^ue  l'pb- 
I  douien  fenr  jaunes  ;  fes  ailes  for.t  trav;(paience3 
avec  leur  bafe  lavée  de  brun  ,  &  un  autre  tache 
marginale  brune  &  plus  grande  cj^ue  celle  de  la. 
bafe.  Les  fcigmates  de  l'cxtrémué  de  l'aile  ,  fouf 
noirs.   Les  pattes  font  aulli    noires. 

Elle  fc  trouve  en  Virginie  ,  dans  la  KouveJIs» 
Yor.k  &  dans  le  Maryland. 

C  c  c  c 


57®  L  ï  B 

f.  ListLLULE  lyJie. 
Lir.FiLULA  lydid. 

libellule;   tête  &  corcclet  vert  ;  bords  de   l'ab- 
domen jaunes  ;  une  large  bande  brune  ,    moyenne 


^  I  B 


■   les   ailes. 

lùbel'ula    capi 


ceque  viridil-us  ,  margln'-- 
ii:s  ahdominis  iuteis.  Fafcia  alarum  Lità  mediu 
fufiâ. 

LiàcL'uU  lyaiu.  Drury.  /■;/,  tcm.  i.  tah.  47. 
A'    4. 

Sa  tétc  c(l  verte.  Ses  yeux  font  bruns.  Son  cor 
ectct  elt  vert  avec  deux  lignes  jaunes  de  cha';]uc 
côté.  L'abdomen  du  mâle  elt  bleu,  avecJes  taches 
fur  les  bords  lat<^iaux  de«  anneaux.  Dans  la  fenicile 
l'abd  )".icn  cft  ].«ine.  Les  ai'es  font  tranfparenies  f< 
ont  dans  leur  milieu  une  'Grande  tache  ,  d'un  bleu 
fonce  ijU!  occupe  toute  la  l.ugeur  de  l'aile  ;  de  plus  , 
il  Ce  trouve  à  la  bafe  de  l'aile  une  bande  longitu- 
dinale   brune.    Les   pattes  font  vertes. 

Ei'e  fe  trouve  en  Virginie. 

C,  LiDELLULE  fopiuonie. 
LiEELLULA  fop/iro.tia. 

libellule  toufre  ;  ailes  finement  reticnlees  ;  une 
tache  ronde  tranfparent;  à  l'extrémité  des  ailes. 

L'helluLi  tuf.' ,  iiUs  tenui^irnè  reilculatis,  macula 
rocuiddcû  hyatinu  aUrum  apice. 

LileHi'liifop/iroiun.D'RVK-ï.  Inf.  tcm.  i.  tah.^y. 
f-S-  4- 

_  Sa  rête  eR  de  couleur  pâle  Ses  yeux  font  btuns. Son 
«orcelet  air.fi  que  l'abdomen  font  tn-dciîbus  d'un 
brun  obfcur  ,  &  en  dcllus  d'une  couleur  moins 
fonctc.  Les  ailes  font  roulîcs  &  terminées  à  leur 
extrcinué  par  une  taciie  ronde  &  tranfpatestc.  Les 
pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  à  la  Chine. 

7.  LiBfLLULE  portia. 

Lm^Lj-ULd  pvrtia. 

L  bcUule  5  corps  bleuâtre;  ailes  tr^r.fpjrentes  , 
svtc  ui.c  latge  riie  brune  ,  fuiuce  polléiicure- 
"■icns  fur  itut  boid  antcrieHr. 

.  Li!)ci/u!a  ccrpori  curulefcend  ,  aUs  kycMnh  , 
^Uta    margltûs   ar.icrloiU    aUmm    eiiuria   poJlLe 

.  LiidluU  portia.  Dkvry.  Inf.  tom.  i.  tab.  j^y. 
h-  5- 

,Sa  x^i'.z  cfl  noire  5(  fts  ■  yei:x  bruns.  Sor  corce- 
\z%  ay.ili  ^us  l'abJorneu  loiu  buuis.  Le»  ailes  fi-nr 


tranfparcntes  à  leur  partie  poltcricurc  ,  la  partie  an- 
térieure ëtant  occupée  par  une  lari^c  bande  biunc, 
foitcment  dentelée  en  ariière.  Les  pattes  foac 
noires. 

Elle  fe  trouve  en  Afri.jue  ,  près  de  Si;rra-Léoa, 

8.  Libellule  lydie. 

LiSELLUtA  lydia. 

Libellule,  tête  tachée  ;  abdomen  nc-ir,  bordé  d'o- 
ranr;é  ;  ailes  tranl'pai  entes ,  avec  une  raie  noire  in- 
terrompue fur  le  bord  intérieur. 

Libellula  capice  maculuto  ,  abdomine  nigro  au- 
rur.iio  marginato  ,  alis  hyaiinis  ùiiea  n:gra  inCer- 
ruptu  murginis   antenoris. 

Libcllula  iydia.  Drury.  /■./.  tom,    i.  tab,    47. 

fis-  •• 

Ses  yeux  font  bruns.  Ses  antennes  font  courtes  & 
très-fines.  La  pa:  tie  poiléricure  de  la  tèie  a  cinq 
raches  blanches.  Le  corcclet  cil  biun  &  doté  cn- 
lelfus;  les  côtés  iont  d  un  vert  p.îie.  L'abdomen 
c(t  noir  fupérieurement  ;  il  cft  borde  latérale- 
ment d'une  large  bande  longitudinale  de  couleur 
orangée  un  peu  foncée.  Les  ailes  font  tranfpa- 
rcntes -,  elles  ont  à  leur  bord  Citéricur  une  l'gnc 
brune  cjui  commence  environ  vers  le  milieu  &  ca 
entoure  l'extrémité  en  fe  terminant  fur  le  bjrd  in- 
téricu  i;  elles  ont  une  antre  lii;ne  brune  à  la  bafc 
\ii  fc  termine  vers  le  tiers  de  la  longueur  del'aile» 
k.:     Si:tes  font  brr.nes. 

El  1  fc  trouve  dans  la  Viiginie. 
9.  Libellule  tullic. 

LiaiLLUZA    tult'uu 

Libellule  noire  ;  moitié  des  ailes  bruneSj  extré- 
mité  tranfparcnte. 

LibeiluUi  nîgra  aUrum  dimidia  pMUe  fufa  ,  api- 
ciùus  hyalinis. 

Llbellula  tuUia.  Drcry.   Iif.  tom.    1.  lab.    4,6. 

h  ;■ 

S.i  lire  ii  fcs  yeui  font  noirs.  Le  corcelct  Se 
l'Abdomen  font  d'un  noir  bleuâtre.  Les  ailes  font 
brunes  depuis  la  bafe  jufqu'aux  d:ux  tier-.,  enviroBj 
le  relie  de  l'aile  ell  ttanfpaient  £<  lavé  d'une  lég;èi« 
teinte  de  gtis. 

Elle  fc  trouve  à  Bombay, 

10.  LiBEiLOLE  fulvie. 

Lt  BBtiv  LA  fuhia. 

Libellule  entièrement  rouffe.  Une  ligne  brune 
vers  la   bafç   H  l^iu  le    bord   antérieur  de  chaque 


L  I  B 

Lîhelluld  om.i'nà  rufa  ,  iincâ  fjfcâ  Lifi  marg':- 
ni-ike  aiiuriml  u:ri.ique  aU, 

Libellula fiil\îa,  Drury.  Inf.  tom.    \.   tah.  iC 

h-  '■■ 

Sa  têrc  cfl:  de  couleur  oianj^e  Forcé  ;  le  dv.v.înc 
fi.-i;lcm,-i.t  lil  f!ii<;  ;auiit;.  Le  corci-icr  .«•:  1'a1>.^o.'ii-!i 
fout  il;  !.i  coblccr  delà  tèie.  Les  tilt^  foin  auili.ie 
même  c.-u'.enr  ,  mais  un  peu  plus  cioue^  .tvcc  une 
bande-  flus  hrunc  au  bord  antérieur  ir  Ijile,  par 
tant  de  la  haie  &  fc  ttr.iv.,MV,n  au  r.i'.icu  du  loin 
de  l'adc.  Les  îlîgmaics  Ci^ai  bruns  ,  picùjue  noiis. 
Les  pattes   font  nùires. 

EU.;  fe  trouve  à  la  Chine, 

1 1 .  LiB^^LiuLE  domitja. 

L'SELLUL.I  domitia. 

Libellule  ;  rorccict  rous  iay<!  ;  abdoiaen  roux; 
ailes  jaunâtres  ,-  liig.natcs  bruns. 

Libellula  thor.i:e  rafo  viridi  lir.eato  ,  ahdominc 
Tufo  ,    atis  f.u-^-LJ^er.cibus  ;  ftigmatihus  fuj'cis. 

Llbellulu  domitia,  Drvky.  Inf.  tom.i.  laS.  ^f' 
fis-  4- 

Le  devant  de  fa  tête  eft  jaune.  I.e  corcclct  &: 
l'abdomen  font  de  couleur  rotigcâtre,  un  peu  biune  ; 
le  coreelct  a  deiiï  lignes  vertes  fur  fes  côtés.  Les 
ailes  font  entièrement  jaunes  avec  leur  (tigraate 
brun.  Les  pactes  font  d'un  vert  un  p;u  obfcur. 

Elle  fe  trouve  à  la  Jamaïque. 

11.  LiBiLLULï  marcia. 

Libellule  mania. 

Libellule;  corcclet  &  abdomen  verts  ;  ailes  en- 
tièrement jaunes  à  lear   extrémité,  tachées  de  brun. 

Libt-Uu'd  thorace  ahdonineque  viriditus  ,  aiis 
omnino  fiavis  apice  fufcis  fufeoque  maculatis. 

Lihellula  mtrrc/a.  DruRY.  Inf.   tom,  i.  lab.  4J. 

Sa  tète  cft  noire.  Ses  yenx  fon  bruns.  Le  corcelet 
&  l'abdomen  font  de  couleur  verte  un  peu  bleuâtre. 
Les  ailes  font  jaunes  &  un  peu  tranfparentes  ;  leur 
extrémité  eft  brune  ;  elles  ont  aufll  plufieurs  autres 
taches  brunes,  en  plus  grand  nombre  ,  fur  les  ailes 
oftérieu  res  que    fur  les   ant;.'rieures. 

Elle  fe  trouve  à  Madagafcar, 
15.  Libellule  unimaculce. 


L  I  B 


T71 


Libellule  à  tête  ronde,  ai'cs  bîar.ches ,  .-tvcfi 
u  i.e  grande  tache   brune  à  leur  origme. 

UbciluU  cipite  globofo  ,  ails  albis  ;  bafi  'na^ulit 
,ru:i;r.d  fifa. 

Dvc. Iif.rom.  ^.rag.  5fS.   n°.  4.  tiib,  iC.  fi^;.  u 

K!le  cf!:  de  moyenne  grandeur.  L?  dcv.-inî  .lî 
f::e  e:i  de  cc.ilcui  vi.dettc  &  luiUnte.  ;  le  refl 
■■}''  la  tè'e  ,  le  co,cc!;t  5c  i'al>  lomcn  font  d'un  br-m 
obfcur.  Les  ailes  font  tranfpa' entes  &  ont  a  leur  ba(« 
une  orande  ra:he  brune;  cette  ta:he  ifi.  moiu 
grande  fui  les  aiks  antérieures  i]us  fut  les  poltii- 
rrcurcs. 

Llle  fe  trouve  à  Surinam. 

14.  LiEEiiULECïoti  [ue. 
LisrjLLViA  exûticii. 

lil'J^ilc  rou^eârrc,  avec  <?cs    lignes  . marginales 

pTiLi'j^iricufcs   à  la  bafe  des   ai'.es. 

I,'be.l^:!it  nibiiutda  ,  alis  hafi  lineoHsque  murgit. 
n,!  il-iis  ftrrugineis.  LiN.  Syjl,  na!.  edit.  Gmei, 
:•.  g.  i6i4.  «".  4S. 

Mus.  Lesk.  pa^'.  2^.n°.i.6. 

Elle  ne  fe  trouve  point  en  Europe. 

jVa;a.  Nous  avons  changé  le  nom  de  ruiicurj^ , 
parce  qu'il  avoit  déjà  été  donné  à  u.ie  autre 
elpèce. 

*  *     Yeux  globuleux  écartes  ,   ailes  perpendl- 

cu!ui:cs. 

If.  Libellule  bleuâtre. 

LisTLLULA    cirvlata. 

L  bellulc  ;  tête  ,  corcelet  ,  abdomen  ,  &  tache 
quadrangulaire  vers  l'extrémité  des  ailes  ,  bieus  ; 
ailes  tranfparentes. 

Libeilu'a  capite  thorace  abdomine  maculaquc  fuB. 
qaadranguLui  alarum  apicis  Cé^ralcis,  alis  diaphanis. 

Lilellula  arulata.  Drury.  Inf.  tom.  5.  tab.  jo, 
fig-  '^• 

Sa  tète  ,  fon  corcelet  &  l'abdomen ,  font  biens. 
Les  ailes  font  tranfparentes  &  ont  près  de  l'extré- 
mité une  grande  rache  bleue  ,  qui  occupe  toute 
la  largeur  de  l'aile.  Les  ftigmates  font  bleus.  Tout 
le  delTous  du  corps   de  l'infede  eft  gris. 

Elle  fe  trouve  à  la  Baie  d  Honduras. 

16.  Libellule   caya. 
Libellula    caya. 


•^i 


L  I  B 


Libellule  ;  eorce'et  cuivreux  y   abdomen  bruu  ; 
ailes  obTcures  ,    roaffes  à  leur  bafc, 

Lihellala  thir^ice  cu-rco  aLdomlne  fufco  alis  ohf- 
euiis  baJiiLJts. 

Ubellula   caya.'DKVV.^.  Ir.f.    vol.    i.    tcb.    45. 

Le  devant  d;  la  tête  eft  blcnâtic.  Les  yeux 
fort  noirs.  Le  corcelet  cil  d'une  belle  couleur  de 
ctuvte  dott^.  L'«bdomcn  cil  noir  &  filiforme.  Les 
pattes  l'ont  noirci.  Les  ailes  font  transpaic«tes  avec 
leur  bafc  d'une  couleur  rouge  vive  ;  on  remarque 
à  l'extrémité  des  ailes  inférieures,  une  petite  tache 
de    la  même  couleur. 


LUC 

Les  pattes  font  grifcs.    Lcl 

r.rckcs   boU'cs. 
fe  trouve  a  la  haie  d'M'.nduras. 


par  une  tache  brun 
cuifl'\;s  ont  qucl|ues 

?:iie 


19   LlBFL 

LULE 

e'ponihe. 

Lis  n  LU 

L.ltF 

û:una. 

Libellule 

entièrement  fau\ 

e  ;  trois 

bandes 

fur  les  ailes 

;    la 

première 

ntcrrom 

pue. 

L'hcllula 

2  tnt. 

M  fuLva  y 
rrui-ia. 

HcUs 

alarutn 

LibdluU 

cpoy. 

■aa.   Druxy.   Inf.  t 

o.n.  l.  t 

h- 


Elle  fe 


;  dans  l'Amérique  méridionale. 


17.  LlBFLLl'LE    titia. 
LitELLU  LA    titia. 

Libellule  ;   corps  noir  alongé  ;  ailes  brunes  ;  les 


antérieures    marquées   de 
large  tache  diaphane  à  l'c] 


:ur    bafe  ;    une 
émue   de  chaque  aile. 


Ses  yeux    font   d'un    brun    foncé.    Le  corcc!i 


oacs  taches   noires.  I 

os  ailes   fe.nr  jaunes  ,   ave 

L  ■!  .e 

bande   t;ar.fve:fe    n. 

-,  t-;u;;c    vers    l'extrcniité 

u*e 

autre  au  milieu  ,   f; 

les  Ir  'iftle    une    cicne  ro 

iJf  , 

(uimontée   d'une     - 

■re    li-ie  ;     t.^utes    ces 

.::he.S 

for.t  de   la  m., ne  .0 

:cur.   Les  pat.es  Muu   n.i 

C4. 

Elle   fe  trouve  àl 

Nouvclle-An^kieric. 

Liïel'ulj  co'pore  ni^ro  elongito  ,  a'.'s  fufcii 
antcrioribus  bafi  rufis  ,  macula  lata  hyalina  in 
quatuor  alis. 

Ubellula  titia.  DaURT.  Lif.  tom.  i.  tab.  4J. 
/*'  5- 

Sa  tête,  air/i  que  le  corcclet  &  l'ab 'onicn 
font  noirs  ;  le  fond  de  la  couleur  des  ailes  eft  buin. 
Les  ailes  anttiicutcs  ont  une  tache  rouç^e,  oblon- 
gUE  ,  parrant  de  la  bafe  ,  &  fe  terminant  environ 
■veis  1:  milieu  ;  cetie  ta  hc  rouge  eft  entourée  par 
la  couleur  brune  du  fond  de  l'aile  ;  les  quatre  ailes 
ont  à  leur  cxtiéinité  une  tache  tranfparcnte  ,  très- 
giande  fur  les  ailes  .intérieures  ;  plus  petite  &  ronde 
fer  les  poftcrtcBtcs,  Les  pattes  font  noires. 

Elle  fe  troavc  à  la  baie  d'Honduia», 

iS.  L1BÎLLH.Ï  paslioe. 
LisiLtULA  paullnu, 

Libellale;  corps  alciigt;  cercelet  cendré  ,  rayé  de 
soir;  aiîei   tranfprcntcs  ,  brunes  à  leur cxtrémiui. 

Li'cil'u-lacorpore  tlongaio  ,   thoraee  cinereo  iiigre 
y.t:-t!0  alis    hyalinis  apice  fiifcis. 


LIMULUS.  royei  Monocle. 
LOCUSTA.  Voyci  Sauterelle. 


LUCANE , 
•emiire  Seéii 


LucAKus.   Genre    d'infcfles  de    !a 
m  de  l'Ordre  des  Coléopreres. 


La  plupart  des  naturahftes  anciens  avoient  Je 
aomàe  F.'',fy.^ruj  à  qiiciques  inkctcs  de  ce  ;;cr 


mÉ 


compofë  de  deux  mots  grecs,  qui  ligni.fient  la 
corne.  Ce  nom  avoir  été  coirfcrvé  p.ir  M.  G:oftri-y  , 
le  premier  auteur  qui  ait  bien  diiiingué  ce  CTeitrc 
d'in(eLl;es,  &  qui  lui  ait  adigné  des  caraflèrcs  pro- 
pres; [Uiis  Scopoh  lui  a  donné  .ic  nom  de  Luaiius  , 
que  i Jnué  a  adopié  dans  fes  deriiieis  ouvrages,  fie 
ejuc  tous  les  cntoraolcgiiics  ,  qui  ont  écrit  après  lai 
ont  conlervé. 

Pline  av-oit  cmpleyé  le  mot  Z,:'c<;/i:^ïen  parîaiît  da 
Lucane  Ccrf'folint.  Fabricius  ,  Pkilofop.  EiUO'ti.v. 
109,  dit  qu'il  n'en  connoît  pas  l'oléine.  Ccrre  é'y- 


Liktliula  paulina.  DSB^T.  Inf.tvm.  î.  tah.  46. 

Sa  tète  cfl  noire  ainfi  que  fct  ycui.  Ses  antennes 
font  courtes  &  groSes.  Son  corcelet  eft  gri$  ,  avec 
«ne  raie  noire,   ob!i,]u»    fur  les  côtés.   L'abdomen  \  ce 
efl  lonjj;  8c  coi-.  Les  anneauï    font  giisâtrcs   aaté-  '   pe 
6kBteQient.i.cs  aile:»  lont  tranTpateutes  H  tcinainécs  |  ni 


logie 


:ft  pas  cependant  di2î..i;c  :  les  anciens 
donroitnt  le  nom  de  Lueû.s  ,  Liicj;:a  a.u  l-Àruf&à 
1  Éié.'hant'.  On  prétend  nue  Pyrrhus  av^îita.iifi  ;;ora- 
mé  1  Elcjihant  la  première  foii  qe'il  en  vi: ,  parce  qnc 
ce  mot  (ignili>;:t  Bœuf  en  (a  l3nr,ue,  &  q.i  il  'c  1  om- 
ma  air.fi  du  1.0m  du  plus  fTj>  aj^iniil  qu'  1  ■û'  vh. 
Nir,idi-;i ,  feîon  Pline,  eft  le  premier  qni  ait  do:  pc  le 
nom  de  Lticaai  aux  Scarabés  cornus.  Ce  r,om  , 
comme  on  voit  ,  répond  au  nom  vulgaire  Tjme^tu 
V'jluru  ,  qu'on  a  douné  dans  difF'rentes  langues  .lu 
Litcan.-us  Cfv::s.  Daléchamp  pcnfc  que  le  n«m  de 
Lttcûïius  n'a  été  donné  au  Cctf-volant  que  parce  que 
in''cûe  étqit  ttèj-commun  chez  les  Lucantens, 
pic   de   l'Italie.   M.iis  il   c(\  piobablc  ,  d'après  ce 


nous  vciiGiiS  de 


c  ki  Locaiiiens  cox- 


L  U  G 

r,li    iiommûs    qu'à   caufc  et    la 
u  lis  ékToicnt  dans  leurs  aras  fie 


LUC 


573 


mc'ncs  n  cto  en 
ftboiiUuiis  (..iiur. 


le  rooi  PLitycerus  déiivc,  ainû  que  fon  nom  Tcx- 
prime,  cie^maniiibulcs  ciès  grandes  ,  avancées  ,  allez 
larges  a  leur  bjfc,  donc  lesuiredlcs  de  ce  genre  font 
nifni»,  &  qui  relTcmblcnt ,  aa  premier  alpccSl,  à 
des  cfpèces  de  cornes:  ces  inandibidcs  cependanc  ne 
foni:  pas  des  cornes;  elles  lont  mobiles,  K-nc  partie 
de  U  bouche  de  ces  inicdcs,  &  ne  d;iï^:icnt,  que  par 
leur   çiandeur,   des  mindibiilcs  de   tous  Iti  autres 


Ciiléoptèreî.  Cette  raiton  aura  fans  doute  detcrinia; 
Linné  à  faire  ufage  d'un  mot  employé  par  riif.c, 
p'.aiôt  cflic   d'en  adopter  un  «qui  dounoic  une  fauile 


idée  de  la  forme  de'  c 


rfcilcs 


Le  genre  de  Lucane  a  été  long-temps  confondu 
avec  cc'ai  de  Scarabé  ;  nuis  il  en  diffère  eflenticlle- 
ment  par  !a  forme  d-.s  antennes  lîmples  &  terminées 
en  malle  triiide  ,  dans  les  Scarabés  ,  les  Hannetons  , 
les  Cétoine^  ,  &c.;  au  lieu  que  cjllcs  des  Lucanes 
foiit  coudtcs  &  terminées  par  trois  ou  quarte  feuil- 
lets ou  lames  latérales.  D'ailleurs  les  mandibules 
j:rande>  &  dentées  des  Lucanes  les  diftingiient,  au 
prenier  coup  d'œi! ,  de  tous  les  autres  inf^éfjs  avec 
Iciquels  ils  ont  OiUeicifiCs  rapports.  Lc<^  autres  fa;  tics 
de  la  bouche  offrent  encore  des  car.iélè;cs  diftmd.fs 
faciles  à  appcrccvoir. 


Les  ,t.':f, 
artirlcs,  d 
drique  .  u 
cl:s  qui   fuivcnt   lent  grenus,  p 


ânes   font  compofées  de  d;i 
g,  prc'quc  cyl.ii- 


:  pr.irirr  clt  très- Ion 
rentl-:  à  Ç:in  eitrém, 

]:;c  arrondis  ;  les 
derniers  ont  une  pronu£lion  latér.ile  iiterne  ,  qui 
les  fait  rcffemblcr  a  quatre  lames  ou  feuillets, 

'  ■■■  La  tête  eft  plus  ou  moins  grclTc.  Eile  eft  ordinai- 
^ifement  plus  giolTe'dans  les  mâles  que  dans  .'es  fe- 
hncllts:  elle  CH  fouvcnt  irrégnlière  ,  anguleufe;  elle 

s  quelqacxcis    des  élévations  plus  ou  moins  faiilan- 

tes. 

Le  cha-cron  efi:  avancé  ,  incliné,  ordinairement 
f ointu  ;  il  efl  cilié  tout  autour,  â:  il  tient  lieu  Je 
lèvre  fupé:  retire. 

La  ioitche  cft  corepiofée  de  deux  manditulcs  ,  de 
ne  lèvrs  inférieure  &  d."  quatre 


cée.. couverte  de  poils,   Je  terminée  eii  forme  d 
pinceau. 

La  Icvre  inférieure  eft  bifide  à  fon  extrémité  :  les 
di vidons  font  égales,  minces  :■<  couvertes  de f cils; 
elle  cil  cachée  ,  fous  une  pièce  hirgc ,  très-dure  ,  ai:- 
rondie  ,  qui  fait  partie  de  la  tête. 

Les  a-.tcnnules  antérieures  inf 'rt'es  au  dos  des  mâ- 
choires, font  compolées  de  quatre  articles,  donc  le 
premier  clt  très  court  ;  le  fccond  eil  long  ,  cylindri- 
que, un  peu  renflé  a  fon  eitiémité;  le  troiiième  eft 
court  ,  &;  prcfquc  conique  ;  le  dernier,  plus  long 
^ue  celui  ci,  mx\^  plus  coart  que  le  fecoad ,  eU  ar- 
rondi a  Ion  extiemué. 

Les  antemmUs  poflérieures  inférées  à  la  bafe  laté- 
rale des  divtlions  de  la  lèvre  inférieure,  (ont  compo- 
fecs  de  trois  articles ,  dont  le  premier  eft  plus  mince 
que  le  fécond,  «c  celui  ciefcunpeu  plus  mince  que  le 
troiiième;  ils  font  prclque  coniques,  8c  le  dernier  eii 
arrondi  a    fon  cxtrcmitc. 

Le  corccUt  des  Lucanes  a  "Un  rebord  plus  ou  moin» 
marqué:  il  clt  ordmaiicment  convexe  en-dcllus  ,  Sc 
fouTCiiC  anguleux  de  chaque  côté. 

Les  é'ytres  ont  un  'é.cr  rebord  :  elles  recouvrent 
deux  a;!es  membrar.c.il.  s  t«p'i-es  ,  dont  l'intccte  fait 
«iielqucfcis  ufage  ,  n-.ji^  (on  vol  eft  lourd  St  pefant  , 
quoiqac  ks  ailes  foienc  cllcz  crandes, 

h'écujfin  eft  prelquc  triangulaire  :  3n  le  diftingue 
bien  dans  la  plupart  Jc'-  elpèces;  mais  il  eft  !î  petit 
dans  quclques-u.i.-s  ,  qu'il  ne  s'étentfpas  juf^u'aui 
élytres,  &  qu'il  rtftc  dans  l'étranglement  qui  féparc 
celles-ci  du  corcclct. 

Les -ûf.'«  de  ces  infccTies  font  afïcz  longues  -.le» 
/.;(;îii',f  antéiicurcs  font  munies  latéralement  de  plu- 
tcurs  denteluics ,  &  les  poftér;eurcs  font  armées  de 
quelques  é'pines  g-olies  &  afiez  courtes.  Les  tarfs 
(1rs  *.r.  partes  font  ccmpcfves  de  cinq  attic  es  ,  dont 
les  quatre  premiers  font  égaux  &  coniques,  ^Sc  le- 
dernier,  plus  long  que  îes  auties ,  eft  arqué  ,  renflé  à 
fon  eïTcmiré,  U.   armé   de  dcQi  crochets  arqués. 


de.x  n 
antcan 


font  p'us  ou  mo 
,  corni'cs,  denicc 


nandes,  tiès- 


Lrs  mu: 
.fortes,    tr 

&  plac'cî  une  ,  e  ch.icue  côté  rie  la  partie  antér.curc 
de  la  ttiie  ;  celle,  des  femelles  fout  ordinairement 
b-jucoup  p'.HS  petite?  ^ue  celles  des  mâles. 

Les  mcchtires  fjot  formées  ,  à  leur  bafe  ,  de  deux 
fis  es  réiifiies  ,  dont  l'une  externe  ,  arroiidic  ,  uùoc:;,' 
comprimée,  rfe  la  covififtancc  de  la  corne,  4c  l'antre 
iBtcrne,  prcfr^ae  cyiiadrique ,  lor.gue  ,  nsince,  avan- 


rands  i 


jrmé   de  dcc 
rès-foits. 


A  l'imitation  de  prefque  tous  îes  entamolcgir.es , 
j'ai  placé  ,  parnai  le.  L'ic mes ,  un  ir.i'ctle  dont'i.-s  ra- 
radctes  (]ue  prcfcntet>t  les  antennes  Jt  les  parties  de 
labo=!clic,  diffcrenr  b'jaucoup  de  ceux,  que  l'on  re- 
iiurijuc  aux  autres  Lucanes.  C'eil  le  Lucane  inter- 
rc'.npa  ,  hicatv.:s  in'.emyprus .  Je  crois  qu'il  d(  it  for- 
n;Cr  cia  v;crire  dont  le  cat..clere  eticniic!  roniifteri 
daiis  la  i\j;ree  des  antennes ,  J:  eians  a  prélenceds 
la  lèvre  l'upéricurc  qui  manque  aux  autres  Lucanes. 
Voct  eft  le  'eul  Auteur  qui  au  féparé  cet  inlccle  des 
Lucanes  ,  &  qui  en  ait  fa:t    un  genre   f»us  le  no^Ti  Az 


lUJu 


kscaraélèics  fai 


en  l.-,tin  cu-^cs  ,   en  lui  ilEjnA;>c. 
us  :   AiiU-iiui  e_>t  mj£e  ,  itors^e»-, 


M4 


lt5  C 


tue 


Ji'is  de  fo. 

f  Aî'^iî^  flui'hts  réparés.— Mû Jtoires  ,"i 

trois  .uk:s  . 

q~i  ui-vn>::.:.-  !.i!Ctc. Vuint  d'cc.f.n. 

Voici  1«   ca 

,.Kt:ns   qùr  ce  Auicur  aaii^nc  aux  Lu- 

canes,,  cjMi 

...Mwiic  C.ilAoiai.c  ,  &  CD  lawn  6;//-A,;.- 

les  •mteii'u' 

j'irtr.c    u-t    u-igte  ,    les   qujire  ardcks 

pojhrieun  , 

n  Jo:t  le:rdk;ês.—Diux  pinces  dentelée. 

qui  avance. 

r. —  Un  ccrjfon  crare  Us  étuis. 

I.:.  a--. 

■Ci  f!ii    I.iic.inc  iiKci rompu   ne  font  pas 

CO';'(  .is  ,  ;i' 

1  <  1  î,  ;  eu  au;i.icc5  :  c!ks  font  compoléc-i 

d  ■  ■!':v  .V.'-'-. 

^   ,  'l-n,;;.;  p; tmioi"  eil  un  peu    plus  lonç^ 

c-ir.  '  ■    .r 

■  ,    liilnce  a    la  bAc  ,  rtnflô  à  fuii  cxtrû- 

KV..   \     ■     . 

.  :■;  qui  fui  vent   loiic  airoudis.    Les  troi"; 

eu;  M;ri;;. 

[les   font  lui  peu    plus  ç,i  os  .jUC  ceux  • 

ci,  fi    on 

in.j  (cti.c-  prtKluCti'.ui   latcivùc.  Les  trois 

,Jcinic!s  foi 

;  kuiiietcs  latcialenicnt. 

I.a  hanche  cft  compcft:';  d'upe  lèvre  fupéririirc  , 
de  d'. uxmandibu'es,  de  deux  mâchoires,  d'une  lèvre 
iuiéiicurc  &  de  cjuaireantcnnulcs. 

La  lèvre  fupérieurc  cft  îargc ,  aplatie,  dure, 
ccbar.ciée  &  ciliée  antéiieuiemeat. 

Les  mandihules  font  un  peu  plus  courtes  que  la 
tête:  elles  font  armées  ds  plulîcurs  dents ,  &  [erna- 
nces  par  trois  .ieucelures. 


Les 


ifPer 


beaucoup  de  celles  de;  au- 
tres Lucanes  :  elles  (ont  dures  ,  arquées  ,  terminées 
«n  pointe  aiç^i'ë,  &  munies  à  Icurpariie  interne,  de 
deux  dents  fortes  &  aiguës;  elles  lont  couvertes  de 
quekjues  poils  ludcs. 

La  Icvre  inférieure  efl  très  dure,  épaifle  ,  a/Tcz 
grolTc,  teinùnéc  par  plufturs  dentelures,  uC  ciliée 
antéiicurement. 

Les  ar.ieniiulcs  anrér'ui:rcs  inférées  au  dos  des  ma 
choircs  ,  font  aikz  courtes,  un  peu  comprimées, 
compoft'es  de  rtiarre  articles,  dont  le- prciiiier  ert 
court  £-;  petir;  le  iecond  ;^  ic  trouitme  (oncpruique 
égaux  &  cc;i:oucs  ;  le  dernier,  un  peu  plus  long  que 
les  autiîç ,  cit  ^rror.di  a  fcn  cxriéiniié. 


.•■:.■-/.• 


■^fîiricurc^ 


à  la  partie  laté- 


Les  cr. 

primées,  cimpolecs  de  rro.^  arricles  ,  dontlepie- 
niicr  cft  tré:-jctit,a  pe.ne  apparent;  Icfccondcfl: 
un  peu  aroi'é  ,  glus  &  ptcfcjuc  di'at.r;  le  troi'jèmc  , 
pjus  petit  i^uc  celui-ci  j  a  une  figure  un  peu  ovale 
sdongee. 

Les  larve-;  dc>.  l.-'ranes  rc(Tcmb'c-nt  à  un  ver  mol, 
aflcz  gro'. ,  r  V-:  ,e  ,-.>:;>', .  couilié  en  arc,  ell  compo- 
fé  de  trc;se  .:r,  .aux  diiiriû-i.  Lccr  bôiu-hc  cft  armée 
de  dtux  mac'--. 1res  c«>:  n-c<; ,  très  dures  S:  tiès-foitcs, 
parle  moyen  de  lliaclîts  ers  larves  rongent  &  réd;a- 
fcnt  le  bois  en  une  cfpècc  de  tan  Leur  tête  ell  dure  . 
^.-ailltufc.  Elles  ont  (ii  patres  (-"'l'eufes qui  répon- 
dent aux  fix  i;ut  1  iiiicctc  pariai:  doit  avoir.  Pat*e- 


npcs  à  fonte  leur  groffeur ,  elles  conOvn'fent ,  <?,1--Ï 
ia  fe.bfiùu  .-e  même  du  b.iis  ,  u:ic  t  cl  u'c  '-.n  ro.aie^ 
avec  ceitc  cffècc  de  tan  dont  nous  v.i;o:  <;  ic  par- 
ler; .;p,è',  oiK-i  elles  fe  chargent  en  i.)".':;  h"  ,  -ï--  >'•£ 
forren't  ;ij 'leur  co-ue  que  (oas  la  f-.  -c  dn-fecle 
paifair.  Toutes  les  pr.rties  àc  l'iiifec^e  i-i,.rii;li'at  det- 
'ni'cs  ilans  la  nymphe;  on  les  appcrçcr  tc-ai;  s  dif- 
lir.  Jemcr.r  :  la  té'.e  ell  ccin':>>^e,  ^jC  spp.iy'e  iur  la 
porcine:,  les  a-li--  '<  !e^  t-l\t  es  font  courte-^.  S:  ne 
lo.it;  a-;  eiiC  .;.■  dév.'.-,-  -.■i-,  ,  les  pattes  font  collées 
cont;c  le  coips  ;  celui  ci  eit  plus  coure  ru'.]  ne  1  étoit 
dan5  la  larve.  S:  l'on  peut  fac  lcn,c:u  co.ri;  ter  le 
nombre  des  anneaux  de  l'abdomen. 

Ro'éfel,  auteur  Allemand  ,  en, donnant  n-Jifloirs 
.lu  Lucane  Cerf -vol -'.'U ,  dit  avoir  obfciv--  que  la  lar- 
ve de  cet  infeile  vit  dans  la  tcire  ,  X  s'y  nourrit  de 
bois  a  demi-pourri.  Lorfju'crc  veut  (c  uansforracr 
en  nymphe  ,  elle  prati  jue  ,  d-.ns  la  terre  ,  une  ceilule 
ou  logeincnt  proportionne  à  la  grandeur  de  la  nym- 
phe ,  après  quoi  elle  fubit  fa  première  métamorpho- 
fe  Cet  ohfervareur  penfe  c]u'il  faut  llï  ans  pour  que 
ces  larves  parviennent  à  toute  leur  groffeur. 

■  Les  Lucanes  ne  vivent  pas  !ong  temps  dans  leur 
dernierrrat.  Dés  iju'i-s  tr.t  lubi  Ic'ur  dcrnitrc  n:éta- 
nioii-hofc     iU  cherchem  a   .'accoupler  &  a  faire  leur 


illent 


acooupi^ 


tu  de  temps  a|  lès.  Ils  fe 
-,  fuivant  l'obftrvatioii  de  Gtcr,  de  la  li- 
:ei:fc  qui  fc  trouve  répand 


fur  les  Kuil- 
les  de  chè:;es.  Il  paroît  que  les  mandibules  leur  ler- 
vcnt  pour  couper  le  boi'  a  demi-pourri  ,  afin  de  pla- 
cer leurs  oeufs  plus  profond^nnent  Ces  infeétes  ne 
font  que  'rès  peu  de  tort  au\  a;bres  fous  1  ur  dernier 
état;  mais  lous  celui  de  hrve  ,  le  ma'.  o,u'ilsieur 
f  nt  cft  louvent  allez  conlidcrable.  Le.  i.irvcs  ron- 
gfînt  non  feulement  le  bois  nioit  ,  mais  elles  atta- 
quent aulVi  le  bo.s  vivant;  elles  fc  tiennent  plus  fou- 
vent  dans  les  racines  que  dan^  le  tronc  ou  les  bran- 
ches. De  forte  que  ii  les  larves  des  Lucane,  r-e  font 
pas  périr  promptcment  les  Chênes  ,  elles  haicnc 
néanmoins  leur  dcfia.c'fon  ;  elles  avancent  ré(-ù,j'.:c 
de  leur  dépétilfcmcnt  en  cariant  k  tronc  ou  ur.c  par- 
tic  des  racines. 

Q-Liefjuesnaturaliftes  ont  penlc  que  le  Cojfus  des 
îlonuins  ,  ce  mets  délicat,  fcrvi  fur  la  table  des  ri- 
ches, n'ctoit  autre  eu.  )'c  que  la  larve  du  Lucane 
Cerf-voUr,:  :  ils  ont  fondé  leur  opinion  fur  ce  que  le 
Ccjfus  étoit  un  ver  qui  fe  nouiiil'-nir  dars  les  troncs 
des  vieux  chênes  ,  comme  i!  paroir  par  le  paiTage 
fuivant  de  Pline:  J>im  qii  d  n  6"  R'-^nnis  in  hoc 
liixu^iu  ejfe  cKpit  y  pr&^iand'fque  rohoram  verrr.es 
delica-io^e  fuit  in  ci^o  ,  Cojfos  vacant  y  atque  tn -m 
farina  faginati  ,  l:i  q,.oque  uliiies  fiunl.  Plin.  Uift. 
nat,  lih.   1.7.  cap.  14. 

On  pnvirroit  encore  conieélurcr,  avec  qneîque 
fondement,  que  le  CcJfus  étoit  ia  larve  du  Capricor- 
cc  Héros,   Ctrtmi^yx  Héros,  très- commune  dans 


LUC 


L  U  C 


rr? 


f9Mt;  l'Ir.'.Iit  ,  &    qui   (c    nornic  dani  les  troncs  à 
icmi-morcs  des,  vieux  Chênes. 

M.  Geoffroy  ed:  porté  à  croire  que  le  Cojfus  éroit 
Il  larve  An  Charaufon  pat-rJfle  ,  que  l'on  (ait  être  un 
mets  recherché  des  Imlicns.  Mais,  outre  que  le  Pal- 
niicr  ne  cri.'îc  point  en  I-.ilie  ,  il  (.il  prouvé  par  le  pa(- 
fag;  de  Plir.c  que  le  Cojjus  vivoit  dans  le  tronc  des 
.grands  Chênes  ,  &  la  larve  du  Cliaranfon  Pal- 
fnijJe  ne  fe  trouve  point  aiiients  que  dans  le  Palmier. 
Le  CoJJus  etoit ,  Iclon  Linné  ,  la  Chenille  qui  vit 
dans  le  tronc  des  Saules  &  des  Ormes,  &:  à  laquelle 
ce  crleb.'C  namraliflc  a  donné  le  nom  de  Coffus.  Le 
fcntiaicnt  de  Linné  eft  entièrement  dénué  de  vrai- 
-icmblancc.  Cette  Chenille  lépand  «ne  odeur  C  forte 


&  fi  défjgréible ,  qu'il  eft  iuipolTibie  de  croire 
qu'elle  ait  jamais  pu  être  employée  comme  aliment} 
d'ailleuis  elle  ne  le  trouve  jamais  dans  le  bois  de 
Chè.ve. 

On  faifoit  autrefois  ufage ,  en  Médecine,  det 
mandibules  des  Ceiis- volans  ,  lous  le  nom  de  cornes 
de  S  carabes  :  on  donnoit  ce  remède  comme  abfor- 
bant  dans  les  cas  de  douleuis  ou  de  convu, lions  qus 
l'on  croyoit  produite:  par  la  faburre  acide  des  pre- 
mières voies.  On  le  fufpendoit  aulTi,  félon  Pline,  aa 
col  des  enfans  ,  infantttm'  eriam  remediis  ex  cenlce 
jafrenduntur.  Ce  remède  n'eft  plus  employé  auj.ou» 
dhui. 


i7$ 


Suhe  de  l'Iniroduciifn  à  Vïï'iJloLfi.  Naturdh  des  Infecles. 


LUCANE. 

L  U  C  A  N  U  s.     LiK.     Fab.     Des. 

P  LA  TICERUS.      Geo  F  F. 

CARACTERES    GÉNÉRIQUES. 

Antennes   compofc'es  de  dix  arricles  ;  !e  premier  très-long  j   les  aiirres  courts . 
arrondis;  les   quacre  derniers  feuilletés  d'un  feul  côté. 

Chaperon  avancé  ,    fans  lèvre  fupérieure. 

Mandibules  avancées ,  dures  ,  cornées ,  arquées  ,  dentées. 

Mâchoires  avancées  ,   prefque  membraneufes  ,   velues  ,  uniJentées. 


Lèvre  inférieure,    prefque   menibraneufe  ,    avancée,   biiîd  ;  ,    vtli 
minces ,  égales. 


divifit 


Quatre  antennules  :  les   antérieures  plus  longues,    filiformes,  quadiiarciculcesi 
fécond  article ,  très-long  :   les  poftérieures  triarticulées  j   articles  égaux. 


ESPÈCES. 


I.  Lucane  Elan. 

4.  Lucane  Elaphe. 

D'un  brun   noir  ;  mandibules  grandes  , 

Mandibules  très-avancées  ,  unidentées  , 

avancées  ,  terminées  par  quatre  ou   cinq 
dentelures. 

bifurquées  à  leur  extrcmiié;  chaperon  co- 
nique y  incliné. 

i.LucANi  Cerf-volant. 

5".  Lucane  Bifon. 

Noir  \  élytres  brunes  ^  mandibules  avan- 

Mandibules grandes  ,   arquées  >   multi- 

cées  ^unyttntées  J)ïfoarchixes  à  leur  extrémité. 

denréeSj   corps  ne ir ,   avec  le  bord  du  cor- 

3.  LuGane  Ckèvre. 

cela  Si  des  élytres  ,  fauves. 

Noir  ;  mandibules  brunes  ,    avec  p'.a- 

6,  Lucane  Gizelle. 

fieurs    dentelures    vers    l'excrémué  ;   tête 

Noir-^  boni  extérieur  des  élytres  teflacé; 

prefque  njje. 

mandibules   courtes  bidcntces. 

Suite  de  rintroduSlion  â  VHiflclre  Ntcifrdh  des  InftBa. 


577 


L  U  C  A  N  E.    (  Lifedcs.  ) 


7.  LucANï  Lama. 

Noir;  m:indihuLes  m.-uecs  ,  tndciuécs  ; 
CcCi  &  corcekt  angukux, 

S.  LucANH  Chevreuil. 

Biun  ;  mandibules  unidenuts ,  delà  lon- 
g:*  :ur    de   la    ÛU  ;  cuijfes  jaunâtres. 

9.  Lucane  futnial. 

Tejlacé  en-dejfus  ,  avec  une  raie  lon- 
^itudinak  noire  ,  bLfu-  juse  fur    la   tête  ; 

mandibules  avancées  ,    :'  ,':r:-j  ,  dentelées  à 
leur  baj'i. 

10.  Lucaî:e  fémoral. 

Noir  ;  mandibules  avancées  ,  dente'es  , 
prefque  de  la  longueur  du  corcelet  ;  cuiJfes 
rougtâtres. 

1 1 .  Lucane  parallélipipède. 

Très-noir  j  mandibules  unidentées  ;  tcle 
avec  deux  petits  tubercules  rapproches, 

1  X.  LvcANB  Cancroïde. 

Noir  ;  mandibules  arque'es  j  munies  in- 
térieurement  d'une  greffe  dent  j  élyires 
prefque  pubefccntcs, 

13.  LvcANE  ftric. 

Noir  ;  mandibules  arquées  ,  nnidentées; 
élytres  firiées-y   corcelet  prefque  mucroné 

antérieurement. 

14.  Lucane  caraboïde. 

D'un  bleu  verdâtre  luifant  ;  mandibules 


avancées,   en  croifunt  ;   corcelet  frcfue 
é;-hancré  antérieurement. 

I  5.  LucAKB  Giraf>?. 

Noir  ;  mandibules  très-avancées  ,  qua 
dridentéts  ;  élytres  mucronéis  k  leur 
bafe. 

i6.Lucak'E  Rhinocccos. 

Noir  ;  mandibules  avancées  ,  dentelées, 
unidentées  ;  tête  &  corcelet  fiasmcm  cha- 


17.  Lvcane  bicolorj 

Noir  j  rnandibuhs  avancées  ,  arquées  , 
dentelées;  elyires  d'un  jaune  teftace ; 
avec  la  future  noire. 

18.  Lucane  Chameau. 

D\in  brun  noir  ;  tête  &  corcekt  uni- 
dentés  ;  mandibules  avancées  ,  multl- 
deniées. 

le;.  Lucane  Saïgu. 

D'un  brun  noirâtre  ;  mandibules  lon- 
gues ,  manies  de  plujîeurs  dentelures, 

20,  Lucane  Zèbre. 

Alandlbules  avancées  y  dentelées  vers 
r extrémité  ;^  corcelet  &  élytres  teflacés  , 
tachés  de  noir. 

Cl.  Lucane  interrompu. 

Noir  ^  déprimé  i  tête  avec  une  corne 
avancée  &  courbécy  antennes  arquées. 


HiJi.Nat.lrfeiîcs.  Tom.VU. 


DiU 


57S 


LUC 


1.  Lucane  Élan. 
LucANi's  Alces. 


Lucanui  ,  mandlLuUs  exfertîs  ,  apice  quadrlder- 
tads.SAR.Syj!.  ent_. p^^.  j./j".  i.—Sp.ir.f.  tom.  i. 
2f'S-  '-•   ""•  ï- — M^ni.  iiif.  tom.  1.  pcg,  i.  ii" .  l. 

PïTZT,  GaZOPH.  Tai.  48.  /^..   l;. 

Le  m?!c  a  environ  trois  pouce<;  &  un  quart 
if  long,  ;:  la  irmdlc  d.-;iï  •,'oucci:&  demi.  Tont 
le  coro-,  f.L  d'un  biuii  roir  iuifar.t  ,  un  peu  moins 
tor.t-  ;ur  ,.s  tiynti.  Les  mandibules  iont  plus 
lo>';;uc3  ij.c  ,a  tête;  c  !«  lont  arcjiiées  ,  compri 
inces  a  kur  cxtiémirc  ,  armtics  d'une  très-grofle 
rienc  vers  le  milieu  ,  ^  de  cjuarre  dentelures  à 
leur  extrémité.  d.;..c  quelquts-imes  paroKTent  le 
divifer  cil  dcu:;.  La  tj.e  iv:}\  lar^;.;  ,  mais  un  peu 
plus  lor^u.;  oue  le  torctL:  ,  a  un  er.foncement 
à  fa  p-iit:;:  iiijjcii.u"  e  ,  au-dtva:u  duquel  on  re- 
marque \xi\c  rlévation  fùiiJantc  &  traiifverfale  : 
elle  A  un  angle  (aillant  de  chaque  côté,  &  les 
yeux  font  divifis  en  deux  parties  par  la  lubitance 
cornée  de  la  tête.  Le  corcel-.r  a  un  petit  rebord 
rout  auiour  ,  cSc  des  poi;s  roux,  courts  &  ferres 
iur  le  bord  antérieur  ic  le  bord  pof^éricur,  for- 
mant une  elpcce  ds  petite  frange  ;  on  y  remar- 
que deux  angles  failians  de  chaque  côté.  L'écullbn 
cil  arrondi  [oitJrieureme.it.  Les  élytres  ont  m. 
rebord  plus  marqué  que  celui  du  corcelet.  Le 
dellous  da  cor'^i  ell  noir  oc  lui'.anr.  Les  pattes 
font  noi:es.  Les  jambes  anréneures  font  armées 
^i  dentelures  ;  L-s  quatre  autres  font  couvertes, 
a  leur  parne    interne ,   de  poils  courts ,   fauves. 

La  femelle  ne  dilîère  du  mSIe  qu'en  ce  qu'elle 
ell  plus  petite,  que  les  mandibules  font  à  peine 
«le  la  longueur  de  la  tète  ,  &  ^^u'elles  ont  trois 
«icntelurcs  a  leu;   b.ile  ,  &  cinq  a  leur  extrémité. 

Elle  fe  trouve... 


X.  LUCANH  Cerf-volant, 

LucANus  Ccrviis. 

_  Lucanus  m.^ndOiulis  exfinis  ,  unidentaris  ,  apice 
hifurcatis  ,  luaio  aefiexo  ,  ru^â  irunfvdrjuli  eUvutâ. 

ÏAB.  Syft.  eut.  pag.    \.  n^.  i.-l Spec.  i.y.  tom.  i. 

p.    l.n".!. — Mant.  inf.  tom.  1.  pug.  r.  a^ .  1. 

Lucdnus  fcutellatus  ,  waxiilis  exfcnis  ,  apice 
hifurcatis  ,  Luere  unidea.czis.  L  i  n.  Sy;l.  nat. 
i'.  5îy.  /J".  I^. /ut,:,  i^'cc.  rS..  40J.       '    ' 

PLiiccius  fufius  ,  (orniibus  auoDus  mol  !  dus  , 
apice  bijurcis  ,  i,.iUi  r^mo  ùeraiculijqui  i.j-ruciis. 
€lOtf.  Hiji.  :,:J.ijm.  i.p.   61.  /iv.  i.  pi.  i.ji^.  1. 

Le  grand  Ceif-volaïu.   Geoïj.  Ic>. 

Lucanus  fufcp-cafiancus ,  maxillls  maximis    cor- 

s^irur\rdi,ui    noaojif^.  a^icc  hfuicacis  ,  Ltcu    uni- 


.    LUC. 

dcntatis.   DsG.  HiftllnJ.  tom.  4.  «'.  517,.'!».  ig 
pt.  II.  fig.  I.  ^     ..   .  • 

ScarabiU-S  maximus  plàtyce^i'J     t.-urus  nor.nuilis , 
J.ÙIS  Çervus  volans.  Raj,  inf.pag.  74. 

MouîF.    Theat.  inf.  pag.  148. 
ALDaov.  Inf  pag.  451./^.  i. 
loNST.  Inf.  tab.  14.  i. /^.  I.  i. 
Charlet.  Onom.  46. 
MzRRET.  Vin,  pag.  ioi. 
Dale.  Vlidimacop.  pag.  3S5). 
OlEar.  M-uf.  tab.  \G.  dg.  J. 
ROFSEL.//  tort.  1.  claj]'.  l.Scar.   terr.  tah.    f. 
fig-  7     9- 

VOET.  Coleopt.  tab.  19.  fig.  I 
ScHLUCA.    Tab.    i.fg.    I. 
Suiz.  I:f.  tab.    i.   fig.  4. 
SCHAEFF.  I^oa.  inj.  tab.  1  ^^-fig.  I. 
BARBUT./y".  ang/.    tab.   1. 

BtKCSTKAESS.  Nomenct.  i.   1  S.  1.  1.  3.  tal.  3. 
(ig.    I.   1.   5. 

Lucanus  Ccrvus.  ScoP.  Ent.  cdrn.  n°.  i. 
Lucanus  Cl'vus.  S  c  h  r  a  n  ic.   Enum.  inf.    auji. 


PUtycerus  Cervus.  FouRc,  Ent.  pur.  pars,  1, 
pag.  i.  ««.  I. 

Lucanus  Cervus.  Vill.   n°.  I, 

B.  Lucanus   Cervus  fimina. 

Scarabius  maxillis  lunatis prominentibus  dentatis^ 
thorace  incimi.  Lin.  Faun.fu,.c.  caic.  n°.  jjg.  — » 
(dit.  2..n° .  405.  B. 

Piatycerus  fufcus  ,  e'ytr'ts  léivibus  ,  capite  Uvi, 
GEOff.    Hili.    inf     tom.    l.  pag.    bi..n^.i. 

La  grande  Biche.  GEOïf .  Ib. 

RoES.  Inf.  tom.  2.  Scarab.  ter.  clajf.  1,  tah.  j^ 
fig.  8. 

DeG.    /:/  tom.  4.  ;;/.   11.  fig.  J, 

■VOET.    Cûleop.pl.  z^.fig.  2. 

ScHAEFE.  Icon.inf.  tab.  i^}.fig.  1. 

Barbut.  Inf.  angl.  tab.  ^, 

BtRGSTRAESS.   Nomencl.    ;.   zy.    i.    j.  tah.   J^ 

fi-;-  ^-  î- 

Lucanus  Dorc^s.  MulL.  ZooL  dan.  prodr.  j^^^, 

PlatyceriLsfamina  Ccivi-  YOVS^C.  Ent.pur.gars.  l>. 
p.]g.  l./i".2. 


l 


LUC 


LUC 


Le  Kiâ'c  cil  beaucoup  pUis  g"and  que  la  femcUc. 
Les  in.u.dii  u'.es  (iuK  groires,  de  la  longueur  delà 
moulé  dii  ciirp<;,  aruncs  incénciuc  ment  .veis  le  mi- 
lieu, d'une  groile  dfnr  prefqi:e  horizontale,  &  ter- 
minées par  une  bifurcation.  On  voit  i]Ui:lques  crcnc- 
lures  entre  la  bifurcation  &  la  dent ,  &  quelque?  au- 
tres en- deçà  de  la  dent.  Le  chaperon  i:^  incline, 
pointu,  avec  une  éjcvation  traiifverfale  ,  failli-.  , 
fur  le  miii'.-«.  La  tête  eu  f  lus  grolle  que  te  corct 
elle  a  une  élévation  tran'verfale  vers  la  patrie  .!  . 
tieure,  &  une  autre  niterrompue ,  plus  (ailla;  rj, 
vers  la  partie  poftéiictirc.  L--  corceitt  eft  liiïe ,  légè- 
rement bord»,  prcfquc  anguleux  de  chaque  tô:é , 
avec  une  ligne  longitudinale  ,  peu  enfoncée  ,  au  mi- 
lieu de  la  partie  lupcricure.  L'écuilon  eH  preiqtie 
arrondi  pofléricurement.  Les  ilyircs  Ion!:  lillcs  ,  rc- 
boid'.'es.  Les  jambes  antérieures  on:  quelques  drnts 
latérales  ,  &  les  autres  ont  quelques  épines.  Le  coi  p-i 
eft  noir  cn-deiious.  Les  mandibules  ibnt  d'un  brun 
noir,  âc  les  élytres  font  brunes. 

La  femelle  ell:  plus  petite  que  !c  rn.i!^.  Les  man- 
dibules font  plus  courtes  que  la  cite  :  elles  ont  cha - 
ciine  deux  dents  ver':  leur  miliea.  Tout  le  coi;'s  elt 
noir ,  les  élytres  feules   font  brunes. 

Les  entomologifl-es  ne  font  pas  d'accord  fur  le 
fcxe  de  ces  infeftes.  Roefel  reg.ntJe  le  f.ucane  B. 
comme  la  ftniell.c  du  prirmier  .  &  M.  Geoffroy  crîic 
que  ce  font  deux  erpè';cs  différentes,  avec  d'autant 
plus  de  fondement  ,  qu'il  a  rencontré  plufieurs  fois 
les  derniers  accouplés  enfcmble  ,  &  jamai?  avec  des 
Ceif-volans.  Cet  auteur  fonde  aufll  fon  opinion  fur 
la  forme  de  ces  infcdcs,  fi  ditférens  entr'cux.  De 
Gcer  rapporte  une  obk-rvaticn  d'un  de  fes amis  qui 
,a  vu  le  piemier  accouplé  avec  le  fécond. 

M.  Geoffroy  a  remarqué  que  c'efl  dans  les  troncs 
des  vieux  Fiènes  à  dcmi-pourris ,  que  vicia  larve  de 
la  Biclic  ,  Si.  que  c'tft  plus  ordinairement  aux  envi- 
rons de  ces  atbrcs  qu'on  rencontre  l'infcele  parfait , 
tandis  que  le  Cerf-volant  fe  trouve  fut  les  Chê- 
nes. 


579 


Ilfe 


Europe. 


5.  Lucane  Chèvre. 

Lvc.iNus   Cupra. 

L'Uùnus    niger  ,    mandilmlls   hrunneîs  ,  à  medio 
ad  ûpicem  muitidentads  ,  capiu  Uvi, 

Le  petit   Cerf-volant.  Vo£t.    Scarub.   tai.   19. 

*  Cet  infeélc  n'cPr  pcjt-è're  qu'une. vavi  'té  du  précé- 
dent ;  cependant  il  en  diitère,  non-fcu'cmcnt  par  la 
grandeur  ,  mais  même  par  la  forme.  Les  mandibules 
font  d'un  brun  noir.ître  ,  un  peu  plus  longues  que  la 
tcte  ,  années  de  plufeuis  dentelures,  depu:s  le  milieu 
jnfq.ues  vers  l'extrémité  :  'e  chaperon  efi  incliné  ,  plus 
«ourt  ^uc  celui  de  l'efpèce  précédente  ,  arrondi  à  foE 


eTtréml:'';,  avec  une  éléva'ion  tra'ifvcrfa'e ,  inter- 
rompue, ciit'c  les  m.i'ioii'iules.  I,a  tite  e  :'  à  pcii-près 
de  la  largeur  du  ro-ctl-r  ;  e  k  a  une  ci.-var.o.r  tranf- 
verfile ,  p;u  marquée,  trè--pfu  (.:  '  ::,  Mif  fa 
parcie  antérieure.   Le   corcclet  ell  i;c 

bordé  ,    avec    une  ligne    longlrt:!-  c, 

trc^-pcu  ni.ir.]U''e.  Lrr',:iron  e'tl:  i  u  ■..:- 

.  '"l'.'A]  'e";  'À  i;cclij:  e^  :a:   -.li.s.  t'i  le<;  autres 
-   i  ;.ines.   To.i. ';■   a  ■  ;^.   eit  i;o:- i    !;s  elyties 
ieul:s  ton:  d  un  brun  riOir.ici'r:. 

Cet  infede  eft  -  trèi- cominan  .  dans  îe^  parties 
méridionales  de  la  France,  (iir  les  ttonc'î  à  demi- 
pourris  des  Chênes;  On  le  voit  voler  le  f.iir  d'un  ar- 
bre a  l'autre. 

On  le  trouve  auiTi  attx   cuvironî  de  Paris. 
-J-.  Lucane  l''f.i,-he. 

Lacanus  m^xj//isexlir:is  ^  a/i'defiucts  ,  apicc  bl- 
fi'/xads,  lahio  dcf^xo  co::uo.  Fab.  Sy\l.  c-ti.  p.  2. 
«".  5.  —  Sp.  ir.f.  lom.  \.p.  1.  72°.  5.  — Mua:  inf. 
ton.    I.   fag.    i.    'i^.    3. 

Il  relTemble  beaucoup  au  Lucane  C°rf  -  volant  J 
mais  il  eft  plus  petit.  Tout  le  corps  elt  d'une  couleur 
brune  luifantc.  Les  ante-nnes  font  noires  ;  le  fécond 
article  eft  long,  &  un  peu  renfl;  à  fon  extrémité. 
Les  manJibuL's  font  plus  longues  que  la  m  lirié  du 
corps.  On  voit  intérieuienicnc  une  dent  aîLz  g''an- 
dc,  placée  à  un  tiers  de  'cur  bafe  ,  enfr.re  or_l,;acs 
créi  dures.  L'extrémité  cil  'ti  iur-iiié-' ,  1"  ie";  d;vi- 
lions.-iii.7,  di;hti'rc<^.  Le  ^i..viiin  t;î  a-\i:;cé  ,  p -iri- 
tu  S:  tits-inciiné.  La  tête  £':  j'  us  Ia-  \'.- .]>i  :  U-  corce- 
Ict.  On  Y  voit  une  éléva'icn  tranlvcrla  e",  fai'lantej 
an-de!fus  de  lapaitie  antérieure,  &  une  autre,  de 
chaque  côté  ,  plus  élevée  ,  vers  la  partie  poiléricure,, 
Le  corcelet  &:  les  élytres  ior.t  liifes,  avec  un  très- 
If^ger  rebord.  Les  panes  font  alfez  longues.  Scies 
jambes  un  peu  épincufes.  ■ 

M.  Fabritius  cire  mil-à-propos  Voût;  Scarah. 
idi.  }o.  Jig.  y.  L'infedc  dont  cet  auteur  a  donn:; 
la  figure,  diffère  beaucoup  de  celui-wt.  ^ 

Il  fe  trouve  au  Nord  de  l'Amérique,  dans  la  'Vir- 
ginie ,  le  Mar;  land. 

Du  cabinet  de  M.  Eanfcs  ,  &  du  Muféuni  Eritan- 
ni.]ue. 

Il  paroît  que  De  Gcer  a  cof.nu  c;t  iniecfe  ,  mais 
qu'il  ne  l'a  pas  cru  ,difté:cc  be.iiicoup  du  Lucane 
Ccrf-\o!ant.    Voyei   Aîi'ii.    .;;/.   lom.    a,,  pag.  '^■^•^ 

y.  Lucane  Bifjn. 

Li'CAttUS    BlÇo. 

L^^canus  maniibulis  exferùs  ,  arcuat'.s,  midu^i"- 
taiii  ,  nieer,  thymcis  elytrorumquemirgi'iibiis  ru§,i.. 
Ddddj. 


5§o 


LUC 


VoET.  CoUopt.  ta'j.  ;o.  fig.   6, 

Il  eft  piefque  de  la  gramkui-  du  Lucane  Ccif- vo- 
lant. Les  maiiiiibiilcs  loue  de  la  longueur  de  la  moi- 
tié du  corps ,  noires,  un  peu  arquées  ,  avec  pluiicurs 
dciusluies  ,  depuis  le  milieu  jut'iu'a  l'extrémicé  ,  & 
une  deac  très-gianJe  ,  à  leur  bafe.  La  tête  elt  lifle, 
avtc  un  l?ger  rebord.  Le  corcelec  ell  un  peu  phi'; 
large  que  la  têcc  ;  il  efl  noir ,  avec  les  bords  latéraux 
fauves,  ic  une  tache  aiongée,  noire.  Le«  clytrc; 
font  noires,  avec  le  bord  extérieur  fauve.  Le  dcf- 
fous  du  corps  elt  noir  G;  luifaiit.  Les  pattes  font 
noires. 

Il  fe  trouve  (îans  l'Amérique  méridionale. 

6.  Lucane  Gazelle. 

Li'c.iNus  Gaiella. 

Lucanus  mjiidib'-iHs  intus  bîdentatls  ,  ater  ;  ely- 
trorum  margine  cxtahri  tefijuo.  Fab.  Mant.  inf. 
tom.    I.  pitg,  1.  n".  4. 

Il  relTemblc  un  peu  pour  \.\  forme  &  la  grandeur 
à  la  femelle  du  Lucane  CVf/-vu/i^;!r.  Les  mandibules 
font  courtes,  munies  intérieurement  de  deux  pe;i:es 
dentelures.  La  tête  eft  pointillée,  &:  beaucoup  nuins 
large  i;ue  le  corccict  ;  on  voit  au-devant  des  yeux 
une  lame  applatie  ,  horizontale  ,  formant  de  chaque 
côté  un  aigle  iaillant,  arrondi.  Le  corcelet  ell  liàc, 
noir ,  luifan: ,  plus  large  que  la  tète  ,  terminé  par  un 
angle  faillant  de  chaque  côté^  vers  la  partie  p^lié- 
rieure.  Les  élytres  font  lilfes  ,  bordées,  luifantes  ^ 
noires  a  la  future,  &  teftacées  du  côté  du  bord  ex 
terne.  Le  dcflbus  du  corps  eft  noir  &  luifant.  Les 
pattes  font  noires ,  avec  les  jamb»-?  antérieures ,  lar- 
ges Zl  épincuf^s  ,  &  ÎCi  autres  marquées  de  lignes 
longitudinales  ,  enfoncées. 

11  fe  trouve  à  Siam.  ,  • '^ 

7,  LucANi  Lama. 
LvcAHUi  Lama. 

Lucanus  manàlhulls  artuatis  ,  intus  tridanftis  ; 
Capire  tkoractqut  utrhiqtie  anfdtjis. 

II  leflenabU  un  peu  à  la  fcnaellc  du  Lucane  Cetf- 
HDlar-t;  mais  il  cfl:  beaucoup  plus  grand.  Tout  le 
e«rj«  eft  noir,  aYCc  une  très- légère  tciptc  brune.  Les 
întcr.nîs  font  coudées.  Les  mandibules ,  plus  cour- 
tes «jue  là  tête,  font  arquées,  pointues,  rDunies, 
vers  le  milieu  ,  de  trois  dents,  dont  l'intermédiaire 
eft  la  plu?  g-ande.  La  tête  eft  plus  étroite  que  le  cor- 
cclcr  ;  elle  a  de  chaque  cAté ,  fur  les  yeuï  ,  un  angle 
ariond; ,  de  fulîftjnce  cornée,  qui  divife  chaque  œil 
fe.i  deux  portions.  Le  corcelet  elt  lifTe  ,  de  la  largeur 
Jesélytics,  gnid^mé  de  chaque  côt?.  L'éculTon  eft 
flanguiaiic  ,  prcfque  aitondi  paftérieurcmen:,  j.cs 
élytres  (an  Vm-s,.  I.c$  jambes  antérieures  om  ùx  ou 
itpt  petite»  tkntiîijres  latérales. 

Il  fc  M««î*,  acx  fades  aiisntafcs. 


LUC 

8.  LucANt  Chevreuil. 

Lucanus  Capreolus. 

Liuanu!  hrunntus  ,  mandihulh  exferds  ,  unidcrt^ 
taiis  t  longiiudim   capuis  i  ftmoribus  fiavis. 

Lucanus  Lama  ,  maitdiljnl'.s  cxfertis  ,  intus  éidert- 
tatis ,  longitudinecapnis.  Fab.  Syfl.  mt.  ptg.  1. 
«0.  5.— if'tv-.  inf  tom.  I.  pag.  z.  n^.^.—M^.tl. 
inf.  tom.   i.  pag.    I.  n^.    5. 

Lucanus  Capreolus  fcucci/.rtus .,  maxillis  exfctis , 
apicetancàmfurcaùs.  LiN.  Syft.  nul.  p.  yôO.  n".  1, 
—  Muf.  Lud.   Ulrii.  n^.   30. 

Scarahius  Capreolus,  Linn.  Amxn.  Aaid.  tom.  6. 
pag. -1,91.  n^.4. 

Lucanus  fufco-caffaneus  ,  fcmorihus  fiavis  ,  mt- 
xillis  maximis  coraifonnibus  ,  apici  fur.plicihus  , 
latere  unidentatis .  Deg.  Mem,  tom.  4.  pe.g.  5  ;  S. 
n°.  1. pi.  19. fig.  il.  &  11. 

Il  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  du  Lucane  Cltcrre. 
Tout  le  corps  eft  brun.  Les  mandibules  font  de  la 
longueur  de  la  tète ,  très-arquées ,  armées  d'une  den- 
telure vers  leur  exrrémité.  La  tê:e  eft  de  la  largcar 
du  corccict:  elle  eft  comme  coupée  aniéricuremcnt, 
&  on  y  rem.rrque  une  élcv.i.cion  tranfveilile.  Le 
corcelet  eft  ph.s  large  que  lon^^  ;  il  eft  botdé  ,  &  il 
a  une  ligne  lorgicudinale  ,  peu  enfoncée ,  avec  un 
petit  f/oint  enfoncé  de  chaque  côté  ,  3  peu  de  dif- 
tance  de  la  ligne.  L'éculTon  c(t  arrondi  poftérieure- 
mcnt.  Les  élytres  font  liilts,  d'un  brun  plus  clair 
que  le  corceler.  Les  pattes  font  brunes,  mais  les 
cuiflcs  font  jâHnes. 

La  femelle  refTemble  beaucoup  à  la  femelle  da 
Cerf-volant  ;  mais  elle  eft  nn  peu  plus  petite. 

Les  mandibules  font  courtes.  La  tête  eft  plus 
étroite  qac  le  corcelet.  Celui-ci  eft  convexe  ;  il  a  la 
ligne  longitudinale  &  les  deux  points  enfoncés, 
qu'on  remarque  au  mâle.  Les  cuilTcs  font  d'un  jaune 
fauve. 

Il  fe  trouve  à  1  "Amérique  feptenriionale. 

M.  Fabricins  cite  mal-à-propo?  ,  parmi  les  fyn«- 
BViMes  du  Lucanus  Caprcolw.  ,  ou  la  fis;iire  dcSu'rer 
Mifl.  i'ij:  tab.  i.fig.  I.  ou  celle  De  Gcc'r  L:!'.  tab.  19. 
fig.  H.  ^  II.  Ces  deux  infectes  diit-reiic beaucoup 
entr'eux.  Nous  regardons  le  Lucarus  Dama  de 
M.  Fabricius,coiiime  le  même  q'--;  le  Lucanus  Capreo- 
lus de  Linné,  &  le  mê.ne  que  celui  qui  eft  figuré 
pi.  t^.fig.  D-iS"  11.  dans  l'ouvrage  de  De  Ceer. 

f.  Lbcane  futaral. 
LucAMirs  faturalis. 

Lueanu*  mjr.di.'ralis  exfcrtis  ,  acutis  ,  hafi  den- 
ticidiiùs  ;  /acM   tc^.attas  vitca    nigra  ,    bifurcata. 


LUC 

Il  n'cft  guèies  plus  grand  que  le  Lacane  paialleli- 
pipèJe  Les  antennes  tbni  noires  Se  coudécF.  Les 
mandibules  font  d'un  noir  teflacé  ,  de  la  lo:igucut  de 
la  tcte,  prefqiie  droites,  poin'ucs  ,  légèrement  den- 
telées i  leur  bafc.  La  tê.ecft  lifl'e,  teftacéc,  -ivec  les 
bords  latéraux,  «Si  une  raie  iongit^dniale,  bif'irijuée 
antrrieuremcnt ,  noire.  Le  co!c-ler  i:l't  un  peu  plus 
large  cjuc  la  tête  &:  les  ëiyn.  :;' '.-fl  tcllaré  ,  avec 
uo  peu  du  b.->rd,  une  ra'e  lo,';  i  .  '-'la'c,  au  milieu, 
&  un  poT.t  de  chaque  côte  r.'^iS  L  -^cULOn  cftnoir, 
arrondi  pcfli-rieiiveiner.t.  Les  -Mytrcs  {ont  tcflacées, 
avec  !a  iuturc,  &  un  peu  dn  bûrj  cxréricu'- ,  noires. 
Le  dellous  du  corps  &  les  pattes  I©nt  noitâtres. 

Il  fc  trouve 

10.  LucANi  fc?inoraI. 

LvcaSus  femoratus. 

Lucaniis  ater ,  mandibulis  porreclls  intks  dm- 
t-atis:  fèmo'ibus  rufis. 

II  n'efl  gii^res  p!us  grand  que  le  Lucane  paralléli- 
pipèdc.  y  es  inand'.bulcs  font  prekiue  de  la  lojigueur 
du  cotcclet,  munies  intorieutLine:'.:  de  trois  ou  c(ua- 
tre  dentelures ,  &  terminées  en  pointe  très  courbte. 
I.a  tëtc  eft  prefvjuc  quarr^'e,  de  la  la:geur  du  cor- 
celet,  finement  poiinilléc.  Le  corcelct  &  les  '.-lytves 
font  d'un  noir  mat_,  poinr  du  tout  luifaiit  &  légère- 
ment bordes.  De  chaqne  côte  du  corc.kt  ou  voit 
deux  petites  dentelures,  dont  l'une  placée  i  l'angle 
poftéricur.  Les  partes  font  noires  ,  luil'antes ,  avec 
les  cuiiTcs  rougeâties.  Le  delfous  du  cerps  eftnsii  & 
luifant. 

Il  fc  trouve  à  Cayecne. 

11.  LocANB  parallépipède. 

LucAHus  par^lldiplpedus. 

^  Lucanus  dcprejfus  ,    niger ,  Knndibulîs  Unidenta- 
Us  ;   caphc  puneio  dupLici  prominente. 

Lucanus  fcutellatus  ,  dcptejftis  ,  niger,  maxillis 
dcttt  Lattrad    eUvaco.   Lin.  Syjl.   ii'at.  pag.  jii. 

Lucanus  partlUlipipedus.  Fas.  Syfl.  tnt.  p.  i. 
n°.  6.  Spec.  inf,  tt-r.  i.  pag.'i.  a**.  6.  — — 

Mar.t,   inf.  tom.   j.  pag.  i.  a".  7. 

Platycerus  niger,  elytris  Uvibus  ,  capitis  punBo 
duplici  promir.cnte.  GeofP.  inf.  tom,    i,  png.    61. 

Lucunus  nircr  ,  torpare  depreffo  ,  capite  tubcr- 
tulis  daobitt  Uvi'jus.  Dîa.  ttiém.  inf.  tom.  ^,p.  3  54. 
n'.  t.pl.  ix.fg.  9. 

ScHAlFP.  Elem.  tnt.  tab.  loi.JSg.  i.  —  lion.inf. 
tom.  I.  tab.  Él-fig.  7. 

SiRcsTR.  Nomenil.  i.i.  j.fai.  i.^^^.  3.  a. 


LUC 


5S1 


Scarabius  paraUelipitedus.  Pont.  Au.  dan.  i, 
666.  tuh.Z9.  fig.   I. 

VoET.Scarab.  tab.  ^Q.fig.  7. 

Lucanus  pa'-aiUHp-^  edus.  S  c  H  R  a  n  k.  Eniim, 
irf.   aufl.  11".   53. 

Platyctnis  paralUlipipedus.  Fou  ne.  Enc.  par. 
pars.  i.p.  t.  «'.  5. 

Lu.-.iKUS  paraliclipipedus.  V  l  L  L.  Ent.  tom.  r. 
pag.  41.  n*'.  t. 

Sa  longueur  eft  de  9  à  11  lignes.  Tout  le  corps 
cft  très-noir.  Les  antennes  font  coudées  ;  ic  premier 
aiticlecft  prefque  aulTi  long  que  tous  les  auaej  pris 
enfemble.  Les  mandibules  Tbnt  un  peu  plus  cotirres 
que  la  tète  :  elles  font  munies  dune  forte  dent  a  leur 
partie  intcrr.e.  La  tète  cft  plus  étroite  que  le  corce- 
iet:  elle  ell:  fîn:ment  cliagtiaée  &  munie  dans  le 
mâle  feulcinent,  de  deux  petits  tubevcuics  arrondis 
&  rapprochés.  Le  corcelet  a  imc  ligne  I  uigitujiiiale, 
peu  enfoncée  :  il  eft  lilfe  ,  finement  poinniié,  &  lé- 
gèrement bordé.  L'ccufion  cil  triangulaiie  ,  pr;fquc 
arrondi  poRéricureraent.  Les  élytres  font  finemeriC 
cha£,rinées.  Les  jambes  antérieures  font  armées  de 
pluiieurs  dents ,  &  les  autres  de  deux  petites  épines. 

On  tfonvc  cet  infcfte  dans  toute  l'Europe  ,  fur  le» 
troncs  <Sfi'brcs  pourris,  &  fur-tout  fur  le  bois  de* 
vieaz  r 


.Wcx\ 


fCAHE  Cancro'ide, 

LvcUyius  Cancroïdes. 

Lucar.us  mandibulis  incurvis  :  intùs  dente  incraf- . 
fato  d'jformi  ,  tlytris  punBato  jubpubefcentibus, 
Fab.  Mant.  inf.  tom.  l.  pag.  x.  n°.  9, 

Les  mandibules  font  un  peu  plus  courtes  que  la 
tête;  elles  font  courbées,  terminées  en  pointe,  Se 
munies  intérieurement  d'une  grofle  dent  large  Se 
plate.  La  tète  eft  lifle,  noire,  a  peine  pins  étroite 
que  le  cor;elet.  Celui-ci  eft  lilie,  noir  ,  luifant,  avec 
une  ligne  au  milieu  ,  peu  enf.incée.  Les  élytres  !bnt 
nnirts,  pubefcentcs,  prefque  ftriées  ,  avec  le  bord 
extérieur  &  poftéiicur  un  peu  brun.  Le  defloas  À'i 
corps  elt  noir  &  luifant. 

Il  fe  trouYC  à  la  terre  de  Diemca. 

l;.  Lucane  ftrié. 

LuCAKui  (IriatHS. 

Lucanus  ma':dtbuUs  lanatîi  uniderttatis,  M'gerp 
eiytris  ftriut'.s  ;   tkorace  untico  fubmucror.ut». 

Il  telTcœblc  un  peu  au  Lucane  interiompH  .  »aie 
il  cft  Jeux  ou  trois  fois  plus  petit.  Tout  le  corps  cft 
noir ,  luifant,  un  peu  déprimé.  Les  antennes  (ont 
coudées,  terminées  par  trois  articles  sn  malL  ici;il-! 
leiéc.  Le»  mandibules,  uu  peu  plus  couites  que  h 
^  («ce,  l«nt  Allouées ,  nv<iaLcsintéxicUE«03ïbt:  d'sno  ok 


jSi 


LUC 


de  deux  dents.  La  tête  ed:  îavge  &  a(Tcz  courte.  L; 
corceîct  ,  deux  fois  rliis  long.  Se  on  peu  plus  'ar!;e 
fjue  la  iê<-e  ,  a  prcfvpie  une  fiL^urc  qiiarrce  ;  il  clt 
liïïe,  un  peu  lelevr  ,  c;;  -lefque  niucroné  ant'jiieine- 
ment,  avec  ui-i  (illun  lo  igiruHinal  au  miUeu.  T,'éci:f- 
fon  cfl:  tièi-pctit.  Les  clytres  fcnt  llrii^es.  Les  jambes 
Suttiieures  ont  pliifieurs  dentelures  latérales. 

Il  fe  trouve  .i  llfle  de  Bourbon. 

14.  Lucane  Caraboïde. 
LucANus  C^irahoïdcs. 

Lucr.nus  fcutel'.atus  caralcfcens  ,  n^jxiUls  hinu- 
IjÙs  ,  !h'<r,:cee,narginato.  Lin.  Syfi.  nue.  pa^.  yGi. 
n".   -.-Faun.Jucc.n^.  ^07.  ' 

Lucaaus  C.iraboïdes.  Fab.  Syfl.  eut.  pag.  ;. 
«^.  8. — Spcc.  inf.  toin.  i.  pag.  ^.  n".  9. — 
Mant.  i.\f.  tom.  u  pag.   x.   n^.    H. 

PLitycer:'S  viclccco  -  c&ruleus  ,  elytris  Uvibus. 
GiOrF.    Hift.  ivj'.  tom.  \.p.  6;.   n" .  4. 

Lucamis  (Ca.Tea)  v\rid.\-ciriileÇ.cr,s  ,  n'nidus 
deprcffui ,  mjxiiiis  mugnis  exfirrh.  Dec.  I<lcm. 
tom.  4.  ;'.  554-  «°-  5-  P--  ^■>-  fig-  'i- 

Lucanus  Cdtabuïdes.  ScoP.  Ent.  càrn.jj^.l. 

Carsieus  Cii-u'efccns.  Uddk.  Dljfer 

ScHASFr.,  I.on.  inf.  tab.  G.  fig.  8. 

Voit.   Scjrab.    tab.    :,o.  fg.    8.     *' 

FU-tyccr:^  C:iraboïdes.  VoVRC.  Ent.  par.' pars.  i. 
T^E-  1."".4- 

Lucai:us  Cairdbuïdes.  Vill.  Enl.  tom.  t.  p.  4;. 
b".  3. 

11  refTc;nble  un  peu  ,  au  premier  aG-efl:  ,  à  un  ca- 
rabe. Les  aiitcnnes  font  coudées  ;  le  premier  article 
elt  prefijue  aufii  long  que  tous  les  autres  pris  enfem- 
ble  ,  &  les  quatre  deiniers  font  lamelles.  Les  mandi- 
biiles  lont  un  peu  plus  courres  que  la  tête.  Le  corce- 
tcr  ,  beaucoup  p-'is  large  que  la  rê:e  ,  ed  rebordé 
c'e  chaque  côté,  prcfqiie  ëcliancré  antérieureinenc 
8:  coupé  po(t('ricur;.ment.  L'écuiîon  eft  petit  &i  ar- 
rondi. Les  él.trcs  font  fî'ieuienr  chagrinées.  Les 
jambes  antérieures  ont  ijuci-iiie^  dentelures  latérales; 
les  autres  ont  que'q  les  cils.  Le  deilous  du  corps  ,  les 
pattes  &  l'.-s  antenne»:  font'  noirs;  tout  le  delFus  du 
corps  eft  bleu  ,  verdâcre,&  quelquefois  d'un  vert 
ioïé.. 

On  le  trouve  en  Europe,  fut  le  bois  pourri. 

15.  Lucane  girafe. 

Ll'c.in'us  girafa. 

Lvccnus  mandikidis  valde  cyftrtisquiidriderjûtis ; 
eA'trfs  biijî  miic-onath  Ent.  ou  hijt.  nat,  des  iij. 
IVCANE.  Pi-S-  f:£.  16. 


LUC 

Les  traiidibuics  font  ce  la  longueur  de  la  tête  & 
du  corcclet,  arquées  &  ttidcntces  vers  rextrémité; 
elles  ont  luatre  ou  cinq  crénelurcs  au  rr.ilieu  ,  Se 
une  très  forte  cent  à  la  bafc.  La  tète  eft  finement 
chagrinée  ,  munie  d'une  petite  dent  au-devant  des 
yeux,  &  d'une  autre  cbcufc  ,  cenicre,  a  quel^iLC 
diftance.  Le  corcelet  tiï  très-fîncnicnt  chagriné  : 
il  a  une  dent  de  chaque  côté  antérieurement.  Ce 
deux  ,  à  peine  marquées  ,  poftérieuremcnr.  Les 
élytres  fciu  liifes  ,  prefque  mucrcnées  à  l'angle 
eitcrieur  de  la  bafe.  Tout  le  corps  eft  noir.  Les 
jambes  antérieures  ont  plufieurs  dentelures  iacéraies^ 

I!  fe   trouve   en  Afie. 

16.  Lucane  Rhinocéres, 
Luc.iNus  Rhinoccros. 


Lucanus  mandibulis  exfertis  ,   dentUnUtis  ,    aiù- 

dentatis  capiie   thoraccquefcabriufctdis. 

Il  rciTcmbte  un  peu  au  Lacane  -  Cc;f.  L-S 
mandibule?  font  plus  longues  que  la  t'^rc  ,  ar- 
quées ,  dentelées  ,  unidentées ,  fiaemcnc  chùgri- 
nées  .  La  tête  cil  finement  chagrinée  ,  pref- 
que dentée  de  chaque  coté.  Le  corcclet  efl  chagri- 
né ,  mar.jué  d'une  ligne  longitudinale  enfoncée. 
Les  éiytics__  iont  liiies  &  luifantcr.  Tout  le 
corps  eft  noir.  Les  jambSs  antérieures  ont  quelques 
dents  aigués. 

11  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 


Luc.i:^Lis   bicolor,y 

Lucanus  manaibulis  parreéJis  arcuatïs  ,  d;nt:'cu- 
iacisytilger  ;  e'.ytris  pallide  teftaceis  ,  Jatura  nigra. 

Les  mandibules  font  noires,  avancées,  larges, 
plus  courtes  que  la  tête  ,  arquées  ,  intérieurement 
dentelées.  Le  corcelet  eft  noir,  muni  d'une  petite 
dent  de  chaque  côté  ,  8c  d'une  lame  cornée  au-de- 
vant des  yeux  :  le  corcelet  eft  noir  ,  échancré  pof- 
f'ricurcment  de  chaque  côté.  L'cculfon  elt  pcttc  , 
n^'.ir  ,  arrondi  poltérieureinenc.  Les  élytres  l'orîir 
lilFcs  ,  d'un  jaune  teftacé  ,  avec  la  future  &  un  peu 
du  bord  extérieur  noirs.  Le  dclVous  du  corps  & 
les   pafes  font  noirs. 

Il  fe  trouve 

18.  Li'cANE  Cha.meau. 

Lucanus  CameUis. 

Laanus  mandibulis  pofeBis-  multidentatis  ,.  ca~ 
pi  te  thoraceque  utrinque  unidentatis  ,  corpore  piceo. 

Il    eft  un    peu   plus  petit  que    le    Lucane  Cerf. 

To'.it  le   c(i-ps  eft  d'un   brun    noir.  Les  mandibules 

font  .i"Jnc 'es  ,  artiuécs  ,   un    peu    plus  couites    qu'î 

le  corcelet,   multit^cntces  ,  avec  la  dent  du    .•niheu. 

^,  beaucoiip  plus  grolk    que  les   autres.  La    tste  eft. 


LUC 

grofTe  ;  elle  a  un  avancemcn:  fai'Iaat  à  fa  partie 
aiiFcncufc,  un  autre  lunondi  d?  tliaque  côté, 
fi.'i  le«  yeux  ,  Ci  un  aurre  ("aillai. t  pointu  ,  declia- 
que  cèté  ,-  fur  ieS^yeuï.  Le  corcèlct  cft  lifTe  ,  re- 
bordé  ,  plus  court  que  la  tête  ,  avec  un  angle 
failianr  fut  lei  bords  latéraux.  L'écufTon  ell  trian- 
gulaire. Le?  '^lytre?  fort  iiiïes.  Les  jambes  anté- 
rieures foat  i  peine  dentées. 

Ilfc  tiouve 

19.  Lucane  Saïga. 
Luc  A-NUS  Saïga. 

LuJcnus  mand'tbulis  exfertis  intus  dcnticulutis. 

VoET.   Coleopt.  pars  1.  euh.  ^o.  fig.   j. 

Luca-.us    Eljr/ius.    Herest.   coàoyc.    tab.'^^. 

I!  eft  àpeu-près  de  la  longueur  du  Lucane  Elaplie. 
Les  mandibules  font  beaucoup  plus  longues  que  la 
lèce  ,  avancée-:  ,  atquées  ,  munies  de  deux  petites 
dcntclùtes  a  leur  bàfc  ,  dune  dent  &  de  deux 
pctaes  aentelurcs  au  milieu  ,  &  d  une  petite  dent 
vers  l'extrémité.  La  tête  cft  large  ,  un  peu  dé- 
pr  mce  ,  prefque  dentée  de  chaque  côté.  Le  corcelet 
tlt  large,  dcpri;né,  muni  de  deux  peiites  dents  de 
chaque  côte.  Les  élyties  font  Iilfe?.  Tout  le  corpb 
clt  d  un  brun  uoirâire  ,  un  peu  moins  foncé  (ur 
les  élyires.  Les  janioes  antéiieutes  font  dentelées 
à  leur  boid  latéral  extérieur. 

Il  fe  ttouve  dms  l'Améri.jue  méri.:ionaIe. 

20.  Lucane  Zèbre. 

LucANus  Ziirj. 

Lucanus  mu  idiiulis poriecî!j  Verfus  ap'cem  dcnti- 
(uiuds  ,  thora:.:  elytrifque  icjiaccis  nigro  macu- 
la tis. 

Il  e!l  un  peu  plus  grand  que  le  Lucane  futural. 
Les  antennes  font  noires  ,  avec  l'excréraité  obfcure. 
Les  mandibules  font  noues  ,  de  la  longueur  de 
La  tète  ,  peu  aiquce  ,  munie  d'une  dent  à  leur 
balt-  interne  ,  d'une  autre  pe:itc  à  leur  bafe  fu- 
périeure  ,  Je  de  quelques  dentelures  vers  l'extré- 
raité.  La  tête  eft  fimple  i:  no'ie  ,  légèrement  cou- 
verte d'un  duvet  rouliatte.  Le  corcelet  eft  lilTe  ^ 
lîninle  ,  teft^cé  ,  avec  une  gtaude  tache  au  milieu  , 
noire  ,  Une  autre  oblongue  ,  de  chajue  côté  ,  & 
Hn  point  ittégulicr  vers  le  bord.  Les  élyrres  font 
tcll^ac  es  .  avec  la  future  ,  une  tache  a  la  baie  ,  une 
raie  laige  vers  la  future,  noits.  Le  deiïbus  du  corps 
eft  .  i  âti'-.  Les  panes  font  noires  ,  avec  une 
cache  icltacéc  fur  les  cuiffes,  &  une  autre  furies 
jani'.'  s. 

B  fe  trcuve.... 


LUC 


îS5 


il.  Lucane  inteironpue. 

LucAHus    interruptus. 

Lucanus  d-p^effus  niger  ,  venue  fpirta  brcviorî 
imurva  ,  anttnnis   arzuads. 

Lucanus  exfcuteUatus  ,  anttnnis  arcualis  ,  corpore 
abLongo  ,  xenice  /}.ina  resumher.te  ,  tkcrace  abdo~ 
miaeque  rtmotis.  Lin.  Sj^.  nat.  pag.  j6o.  u^ .  4. 
— —  Muf.  lud.  ulr.pag.  jj.  —  Muj.  aaotp.  fnd. 
pag.  di. 

Lucanus  interruptus.  TAB.SyJl.  ent.pag.  ;.n".  7. 
— Spcc.  Inf.  tom.  I.  pjg.  j.  /2^.  7.  —  Mar.c.  inf, 
:om.  i-.pag,  i.  n".  8. 

Lucanus  oalongus  niger  deprejfus  ,  antcrmis  anua- 
;is  ,  capice  tridenlato  ,  flytris  fuicacs  ,  thorjce 
jldomincque  remot!S.Y}i.a.Mém.  inf.iom.J,.  p.  338. 
-i".  2.  pi.   io.fig--n- 

Merian    Surin,  tuh.  50, 

Gronov.  TLooph.  pag.  447. 

PtTIV    G.\7.0VH.Tab.lJ.fig.J. 

Damiftcs.  Brown.  Jamcic.  pag.  419.  tuh.  44. 
h-  1- 

Suiz.  B.Jl.  inf.  tuh.    z.  fig.   1, 

VOET.  Coleopt.  tab.  19. fg.  1.  II. 

Ce  Lucane  diffère  beaucoup  des  précédens.  Il  a 
une  forme  oblongue  un  peuapplatic.  Les  aniennes  ne 
font  pas  coudées,  mais  un  piu  arquées  5  le  pre- 
mier article  efl  plus  long  que  les  autres  ;  il  l'ell 
cependant    beaucoup   moins    que  dans    les    efpèces 


piécédentes 


flilV.1 


grenus  ;    les 


trois  dernieis  font  lamelles.  Les  mandibules  font 
plus  courtes  que  la  tête  ,  &  armées  de  plufieurs 
dentelures.  La  tête  du  mile  ert  armée  d'une  corne 
courte,  avancée,  un  peu  courbée,  placée  au  mi- 
lieu. Le  corcelet  efl:  lilFe  ,  luifant ,  cilié  tout  au-< 
tour,  avec  une  ligne  longitudinale,  au  milieu, 
très-enfoncée;  il  eft  réparé  des  elytres  p»r  un  étran- 
glement. L'éculfon  ne  s'étend  pas  jufqu'aux  élyttes  » 
on  l'apperçoit  feulement  au-delius  de  !'c;raa"!emetît. 
Les  élyires  ont  des  ftties  ttès-mAtqutes.  Les  jam- 
bes antérieutes  ont  plufieilts  der.ts  latérales  j  les  in- 
rermédiaires  ont  des  cils ,  &  les  poftéueaies  fonc 
liflès.Tout  l'infedle  eft  noir  &  luifanr. 

On  en  voit  fouvent  dont  la  couleur  cil  brune  ,' 
&  d'autres  dont  la  couleur  eft  teftacée. 

11  eft  très-conimiin  dans  les  cabinets  de  Pa'is  ; 
on  le  trpiive  fréquemment  ',  Cayenr.c  ,  à  Surinam^ 
auï  Antilles  j  lue  le  tronc  de  diiitéreas  arbre». 


y84 


LUC 


I.  LucAKE  carcns. 

LvCANUs  carinutus. 

Lucane  cUprirné  ;  corcclct  matique  plus  couit 
qucii  lête  ;  ks   angles   polléricui-s  excaves. 

Lucanus  deprcjfus  ,  thorace  mutico  capiu  brc- 
Viore  ;  anguls  pojhrioi :b:ii  exsavuiis — Lis.  Syji. 
nat.  cd.   Gmcl.  pug.  i  jyo.  n".  j. 

SCiiraL'&iis  carinatus;  muf.  lud.ulr.p.  34. 

Le  corps  cft  dcpiimé  ,  entièrement  noir,  La  tcte 
oft  dt'prim'^e,  ii.lie  ,  nide  à  fa  face  inférieure.  Les 
ma.ho.rer.  font  tridentées  a  leur  eïtrémité.  Le  cor- 
ctls:  ell-  hlle  ,  Vordé  ,  un  peu  (iiiué  antéricure- 
Bicnc;  les  angles  poftérieurs  font  obtus.  La  poitrine 
cil  terminée  poIU-rieureinent  par  un  angle  aigu. 
Le-,  élyt.'^cs  font  liffes  ,  glabres.  L'ab  iomcu  cft: 
court.  J.es  pattes  font  noires.  Les  jambes  font 
Teines   à  leur-  extrémité. 

Jl   ie   trouve  dans  les   Indes. 

2.  LvcANE  brun. 

Lvc.iïUs  f.-ceus. 

Lucane  noir,  glabre  &  ftrié  }  antennes,  pactes 
&  r.bdomen  bruns 

Lucitnus  a  Cl  gl.'.hcr  flriaius  ,  antcnnis  ,  ahdo- 
mine  &  pcUil'us piccis. — Lihl.  5yjh  nue.  cdit.  Gmel. 
pag.  ijvl.  n«.  i;. 

BONSDGRF.    Njv.   afi.fiockh.    I785.  5.   n° .   10. 

pag.   117.  tiih.  a.Jtf.  a. 

li  ff  fioave  dans  les  lieux  pierreux,  enOftrogothi* 
&  Wenrogothie.  Il  eft  commun  aa  mois  de  juin. 

5.  LucANi   tenebroïdes, 
Lucasvs  tenebroides. 

Lucane  noir  ;  mandibules  lunaires  &  unidentées  : 
«orcelet    bordé  ;  élytres  légèrement  ftriées. 

Lueanus  mandibulit  lunatis  unidentatis  ,  ater  , 
thoracc  marginato  ,  elytris  fubfiriatis.  Fab.  Manc, 
inf.  tom.  l.pag.  2.  n^.  11. 

Lin.  Syft.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  15JI.  «'.  14. 

II  tciïèmbl*  beancoup  au  Lucane  caraboïde  : 
il  cft  comme  lui  noir  &  luifant ,  mais  il  eft  un  peu 
plus  grand.  Sa  tête  cft  rétufe  antérieurement.  Les 
mâchoires  font  avancées,  loBaires  &  wnidcntées  à 
leur  baCe  intérieure.  Le  corcclet  eft  glabre  ,  bril- 
lant &  fans  aucunes  tackes.  Les  élytres  font  un 
ptu   ftriées.   L'abdonaen    efi  bran. 

il  Ce  treuye  à  Novogorod,  dSks  la  Ruflie  inft- 
»eur8. 


LUC 

4.  Lucane  tridcnté. 

LucAKUs   tridentatus. 

Lucane  maxilltux  ,  noir  &app!atij  corceitt  tri- 
deaté  de   ciiaque  cèté. 

Lucanus  mc.xiUofua  depi rjfus  niger,  thorace  utrm^ 
que  tridencuco.  Lin.  Syjl.nac.  éd.  Grr.cl.  p.  158,?. 
""•  3- 

Scarabius  tridentuius.  L;n.  Faun.  fuec.  p.  140. 
n".  406. 

BOMSDORP.  No(?.  aB.  jiockh.  178;,  3.  n°.  le, 
pag.  116. 

Ses  mâchoires  font  lunaires  &  aiguës.  Sa  yeux 
fint  rcniformes.  Sa  tête,  fon  coiceL-t  ,  ain!i  C|Ue 
l'abdomen  &  les  élyt.-es  ,  loiit  d'une  f-ou'.cui-  iclia- 
céc  u:i  peu  noirâtre  ,  avec  des  pst'',i  puiiTs  et^- 
foncés  ;  le  deflbiis  du  corcel.;  c'1:  ve'u;  de  l:\,  :ue 
côté  du  corcelet ,  il  y  a  trois  ■icntr  ou  é,---<iS 
allez  fortes.  Les  antennes  font  lameilîes  iiicéns*^ 
remeo:. 


Op   le  TOii 


j.  Lucane  Renne. 

Li/canus  Tdrundus. 

Lucane  noir  ,  très-glabre  ,  ayant  unécufion; 
mandibules  ttès-faillautcs  ,  nidentccs  à  leur  extré- 
mité &bidentécs  à  Itur  côt^  intérieur. 

Lucanus  fcutetlatus  ater  glabenimus  ,  mandibulis 
exfenis  afice  tridtntatis  à  laiere  intaiote  iidcn- 
tacis.  Lin.  Syjl.  nat.  edit.  Gmel.  pag.  IJ91. 
n».  18. 

SWEDF.RUS.  Nov.  aa.  ftockh.  %.  17S7.  3.  n".  }. 
I.  tah.  8.  fig.  i. 

Il  eft  plus  grand  que  le  Lucane  cerf. 

Il  fe    trouve   en  Afritjae  ,  vers  SicrraLéen. 

6.  Lucane  piltnuî. 

Lircjn  vs  pilmus. 

Lucane  noir  fans  écuflbn  ;  c«rps  déprimé  ,  eo*- 
cclet  ftrié. 

Lucanus  exfcutellatus  ater ,  corpore  âeprejfo , 
thorace  ^riato.  Lin.  Syfi.  nat.  edit.  Gmel. p.  i  j'gi. 


MOLIN.  Hijî.  nat.  chll.  pag.  184. 

Cet  infede    paroît   s'éloigner  de    ce  genre  :   il  a 
hsit  lignes  de  long. 

Il   fe  treuve  dans  la  province  de  Chili  nommée 
JAakk. 

<3^ 


LUP 

n  fait  beaucoup  de  toa  aux  champs  p'antés  c!e 
ligumcs, 

7.  Lucane  Antilope. 

Luc  AN  ut  Antilope. 

Lucane  à  mandibules  faillante";  ,  douWcment 
marginées  intéiieurcmeiu  ;  bord  fupéiieur  bidcnté 
&  bord  inférieur  quinquédencé. 

Lucanus  mand'tbulis  exfert'S  ,  à  latere  interioti 
iimarginjlis  :  marg'mefuperiori  bidcn'ato  ,  inferiori 
quinquedentaio.  Lin.  Svjl.  nue.  éd.  Gmd.  p.  I591. 
«?.   19- 

SvEOERus.  N^ov.ûiS./ocfc/!.  8.  «787.  3.  n°.  5.  i. 
tab.  ■:.  fg.  }. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Lucane- Chevreuil  :  il  cft 
brun  &  prefque  glabre. 

Il  fe  trouve  en  Afrique  ,  vers  Sierra-Léon, 

S.  LucANï  Bubale. 

LucAHus  Bubaius. 

Lucane  noir  ;  mandibi^iles  bifides  ,  dont  une  partie 
cfl  avancée,  un  peu  lunaire  &  tridentée  intérieu- 
rement ,  l'autre  plus  grande  ,  inclinée  ,  arquée  & 
fans  dentelure. 

Lucanus  niger  mandibulis  hifidis  :  altéra  parte 
porreâj  ,  fuklunata  intérim  tridentdta  ;  alten  ma- 
jort  dcjicxj  arcuaca  intégra.  Lin,  Syji.  nat.  edit, 
Gmd.  p,  I  J91.  Tz".  10. 

SwîDERUS.  Nov.  aB.ftockIt.  8.  1787.5.  n".  3.  5. 
tab.  Z.fig.é,. 

Il  eft  deux  fois  plus  grand  que  le  Lucane-Ca- 
caboïde. 

Il  fe  trouve  en  Amérique  ,  dans  la  Géorgie, 

9.  Lucane  du  Cap. 

Lucanus  capenfs. 

Lucane  noir  ,  fans  écuflbn  j  (Iries  des  élytres 
pondluées. 

Lucanus  exfcutellatus  niger  ,  elytrorum  fu/cis 
punaatis.LlN,  Syfi.nat.  éd.  Gmet.p.  ijji.n*'.  16. 

Thumberg.  Nov.  inf.fpec.j.pag.  $■  fig-  i- 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  le  Scarite  foflbr  j  il 
sft   glabre  &  cylindrique. 

Il   fe   trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance. 

LUPERE  ,  LurERus.  Genre  d'infeftes  de  la  troi- 
Êème  Sedtiou  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 
M'Ji.  nat,  Jnjeaes.  Terne  VIL 


LUP 


^^ 


Les  LnpJres  fe  diftingiîcnt  par  leur  corps  un 
peu  aloni^é  ,  leurs  antenes  lonj^ues  &  fiFfor-cs, 
leur  corcelct  un  p'^u  a;  riati  &  bordé  ,  leur*.  ;-ly- 
tres  flexil>les  ,  leurs  jarnbcs  adcz  longues  &  g'ê'es, 
leur  démarche  pcfante  &  lente,  qui  leur  a  fait 
donner  le  nom  de  Lupère  ,  par  M.  Geoffroy  ,  ce 
qui  veut  dire  trille. 

Les  Lupères  ont  quelques  rapports  avec  les 
Chryfomèles,  parmi  lefquelles  Liunxus  avoir  placé 
l'el'pèce  qu'il  a  connue  ;  ils  en  ont  encore  plus  avec 
les  Criocères  ,  &  y  avoicnt  été  rang<i',  par  M  Fa- 
bricius  ;  cependant  ils  ont  des  cataélètcs  qui  les 
diftinguent  de  ces  infeélcs  ,  &  qui  ont  engagé  à  en 
faire  un  genre,  à  limitation  de  M.  Geoft'ioy.  Les 
Lupèrcs  (e  diftinguent  des  Cluyfomèlcs  par  leurs 
antennes  filiformes  plus  longues  que  le  corps.  Se 
des  Criocères  ,  par  ce  même  caraûère  ,  Se  pat 
leur  corcelct  qui  eft  bordé  ,  tandis  qu'il  eft  cy- 
lindrique dans   ks  Criocères. 

Les  antennes  des  Lupcres  font  filiformes  ,  plu« 
longues  qte  le  corps  ,  formées  de  onze  articles, 
dont  le  premier  eft  allez  gros  &  conique;  le  fé- 
cond eft  très-petit  &  globuleux  ;  les  neuf  autres 
font  cylindriques  &  trèsalongées  ,  elles  font  inléiées 
fur  le  bord  interne  des  yeux. 

La  bouche  eft  cotnpofée  de  deux  mandibules, 
de  deux  mâchoires  ,  d'une  lèvre  inférieure  &  de 
quatre  antennulcs.  J'ignore  s'il  exifte  une  lèvre 
fup^ieurc  ,   mais  je   n'ai  pu  l'appercevoir. 

Les  mandibules  font  courtes,  triangulaires,  ar» 
quécs  ,  aiguës ,   bidentées  à  leur  extrémité. 

Les  mâchoires  fons  membraneufes  ,  déprimées, 
bifides.  Les  divifions  font  inégales  ;  l'interne  eft 
la  plus  grande  :  elles  font  liiïes  &  arrondies  à 
leur  extrémité, 

La  lèvre  inférieure  eft  très-petite  ,  mcmbraneufe, 
alongée  ,    entière  &  arrondie  à  fon  extrémité. 

Les  antennulcs  font  au  nombre  de  quatte  ;  les 
antérieures  font  les  plus  grandes  ;  elles  font  inférées 
à  la  bâfe  de  la  divifion  externe  de  la  mâchoire  , 
&  compofées  de  quatre  articles  ,  dont  le  premier 
eft  très-petit  ,  les  deux  autres  font  cylindriques  , 
égaux  ,  le  dernier  eft  un  peu  plus  long,  il  eft  co- 
nique &  très -pointu.  Les  poftérieurcs  font  très- 
courtes  ;  elles  font  inférées  vers  le  milieu  de  1* 
lèvre  inférieure  :  elles  font  formées  de  trois  ar- 
ticles ;  les  deux  premiers  font  petits  ,  égaux  SC 
cylindriques  ;  le  dernier  eft  un  peu  plus  long  ;  il 
eft  ccnique  &  aigu. 

La  tête  cft  prefque  perpendiculaire.  Les  yeuK 
font  globuleax  &  faillans. 

ïses 


;S6 


L  U  P 


Le  corcelet  efl  un  peu  déprimé ,  prefquc  evlin- 
Jrique  &  bordé.  "^  '^  r      >1         / 

Les  élytres  font  linaires  ;  elles  recoiivreiic  entiè- 
remen:  l'abdomen. 

Les  pattes  font  aflez  longues.  Le»  tarfes  font 
filiformes  ,  compofées  de  quatre  articles  ,  Tavant- 
dernier  eft  bilobé  ,  garni  en-deiTous  de  houppes 
ie  poils. 


L  U  P 

Ces  infcdes  fc  trouvent  fur  les  feuilles  des 
Ormes ,  &  des  autres  arbres.  Quoique  leur  dé- 
marche fo.t  lente,  ils  volent  aHtz  bien.  La  larve 
et  aflez  g.olTe  ;  elle  eft  courte  ,  un  peu  ovale  ; 
elle  a  fix  pattes  &  une  tête  écilleufe.  Le  reftc 
de  fon  corps  eft  mou  &  d'un  blanc  fak  ;  elle  fe 
nourrit  des  feuilles  de  l'Orrac  .  &  de  quelques 
autres  arbres.  ■'     ^ 


Suite  de  Vlntroàucllott  à  VHlJlo'tre  Naturelle  des  Infectes: 


5S7 


L    U    P    E    R    E. 

L    V    P    E    R    U   s.      G  E   o  F  T. 

C  H  R   Y  S   O  M   E  L  A.     Lis.     C  R  I  O  C  E  R  I  S*  F  a  s. 

CARACTÈRES       GÉNÉRIQUES. 

Antennes  longues  ,  rjUformes  ;  arc'clcs  cylindriques  ,  alongcs. 

Bouche  munie  de  mandibules  bidetitéesj  de    mâchoires  membraneufes  ,   bifides, 
&    d'une  lèvre  inférieure,  membraneufe,  entière. 

Quatre  ancennules ,  donc  le  dernier  article  eft  conique  &  pointu. Les  antérieures 
plus  lougaes. 

Corcelec  prefque  cylindrique  ,  bordé. 


ESPECE. 


I.  LuPERE  flavipe. 
Noir ,  pattes  fauves. 


E  e  e  c  2 


588 


L  Y  C 


I.  LuPiRE  flavipède. 

LvrsRus   fiavlpes, 

Luperus  nigir  ,  pedihus  fiavis. 

Crioceris  fiavipes  nigra  thorace  pedlhufqut  flavii, 
It^B.  Syft.  ent.pag.  \-Li.n°.  17. — Sp.inf.  ivm.  i. 
pug.    1)5.  n'-".  31.  —  Mant.   inf.   lom.   i.   pag.  85. 


Chryfomdd ^av'ipcs.  Lin.  Stffl.  nat.  fi2g,  601. 
n°.  106. 

Lu.,  crus  niger,  tkorace pedlbusque  rufis.  GtOïF. 
Ulém.i'ij-  toin.  i.pag.  131.  ti" .  l.  lab.  ^.fig.  1. 

Le  Lupcrc  noir,  à  corcelet  &  pattes  rouges. 
Ceoff.  Ibid. 

Luperus  niger,  pedihus  rufis.  Geopf,  Mùm.  Inf. 
tom.  I.  pag.  131.  n"^.  X. 

Le  Lupère  noie  à  pattes  rouges.  Geoff.   Iltid. 

Il  n'a  guèic  que  deux  lignes  de  longueur.  Les 
antennes  font  filiformts  ,  noires  ,  beaucoup  plus 
longuci  que  le  corps,  dans  le  mâle,  guère  plus 
lonj^iies  que  le  corps  ,  &  fauves  à  leur  bâî'e  ,  dans 
la  femelle.  La  tête  eft  noire ,  liffe  ,  glabre.  Le 
corcelet  eft  noir  ,  lilfc  ,  glabre  ,  dans  le  mâle  5 
il  cil  rougcârre  dans  la  femelle.  Les  élytres  font 
flexibles,  noires ,  très-  finement  ponAuées.  Le  deflous 
du  corps  eft  entièrement  noir.  Les  fix  pattes  font 
fauves  avec  la  bâfc  descuifles  noire. 

Il  fe  trouve  aflez  communément  aux  environs  de 
Paris. 

LYCTUS.  M.  Fabricius,  dans  la  féconde  édi- 
tion de  (onfyftema  entomoiogiA,  a  divifé  le  genre 
Ips  ,  en  plufieurs  autres  genres  ,  fous  les  noms  de  l 
Colidtum,  Myceiophagus  ,  HypophUus  &  LyBus.  ' 
Nous  devons  faire  conrikre  ici  les  caraiSères  de  ceux 
de  CCS  genres,  dont  l'ordre  alphabétique  eft  paflé, 
&  indiquer  les  cfpèces  d  Ips  que  M.  Fabricius  y  a 
fait  entrer. 

Caractère  du  Colyàium. 

Quatre  antennules  courtes  &  en  malTe , 
dernier  article  très-grand. 

Lèvre  niembraneufs  échancrée. 

Antennes  perfoliées. 

Leç  Colydium  font  petits  ?C  cylindriques,  alon- 
oh  ,  gl  "bres  ,  non  bord -s  ;  !eur  dcmatchc  eft  lente, 
ia  lêie  eft  iivéc  ,  plane  ,  de  la  largeur  du  corce- 
let ,  rei  fjncée.  Les  mandibules  lonc  cornées  , 
rpaiilcs  ,  rccouib'es,  aign'es  ,  fans  dents;  les 
màthoiies  font  membraneufes  ,  bifides;  les  divi- 
£(.BS  font  arrondies  ;  la  lèvic  eft  avancée,  mem- 


L  Y  e 

branneufe  ,  édiancréc  &  en  cœur.  Les  «ntea- 
nules  (ont  au  nombre  de  quatre  ;  les  antéticures 
font  à  peine  plus  longues  que  la  mâchoire  ;  elles 
font  quadriarticulées.  Le  dernier  article  cit  ovale  , 
grand  &  épais.  Les  poftéiieurcs  ,  à  peine  plus  lon- 
cues  que  la  lèvre  ,  font  tiiarticulées.  Le  dernier  ar- 
ticle eli  grand  &  ovale. 

Les  yeux  font  globuleux,  latéraux,  à  peine 
proéaùncus.  Les  antennes  font  courtes  ,  diftantcs  , 
inftrces  fous  les  yeux.  Le  corcelet  eft  alongé  , 
plane  ;  le  dos  eft  canaliculé.  L'écuilon  eft  trian- 
gulaire. Les  élytres  font  roiJes ,  forniquccs  ,  planes, 
de  la  longicur  de  l'abdomen.  Les  pattes  font  courtes, 
mais  fortes  &  comprimées.  Les  larfes  font  qua- 
dtiarticulées  ,  dit  M.  Fabricius, 

Il  a  fait  entrer  dans  ce  genre  l'Ips  Uncaris  ,  \lps 
fmmentaria  &  ['Ips  fu.Uaia,  Il  ajoute  l'efpèce  qui 
fuit  : 

Colydium  filiforme. 
Colydium  Jili/àr  mis. 

Colydium  noir  ,  élytres  fîllonnées  ,  avec  leur 
bâfc  &  les   pattes   ferrugineufes. 

Colydium  atrum  elytris  faUatis  :  haft  pedibuf^ut 
ferrugineis.ÏAB.  Syft.  eut.  éd.  i.  parc.  2.. p.  ^96, 
n°.  j. 

11  relTemble  beaucoup  à  l'Ips  linéaire  (Co/y- 
dium  elongatum.  Fab.^  &;  n'en  ett  peut-être  qu'une 
variété.  Il  en  diftère  princi.alcineiit  ,  par  la  bâfe 
des  élytres,  qui  cil  fcnugincufe. 

llfe  trouve  en  Saxe,  dans  les  troncs  des  Chênes' 

Cakactere    de    \ HypophUus. 

Qiiatre  antennules  t'gales,  en  mafTe. 
Lèvre  alm^g'e,  m.uibimeufe,  entière. 

Anctnnes  ;  lus  grollcs  vers  leur  extrémité, 
en  fcie  des  dc>ix  côics. 

Les  Ilypopfilius  ont  le  corps  alongé ,  cylindri- 
que ,  glabre,  mm  boidé  .  \h  font  agiles,  La  tétc 
clt  ovalc  ,  i.anfvcrfi;  ,  enfoncée.  Les  mandibules 
font  couurs  ,  i  pa  (Tes  co'n.'e".,  à  peine  recourbées. 
.Lt.<;  riâdîoircs  fo..l  mtiiib'aneufes  ,  unidciittes 
dais  kut  ml  eu,  a^cidus  à  leur  citiémité.  La 
lèv.c  cil  a!'-.;;gée  ,  filifiuir.e,  membraneufe  &  en- 
tière. Les  an'Cfinulo  font  ci-urtes  &  égales  en 
mal'e.  Les  an-.éiieii  es  foiit,quadiiarriculées.  Le  der- 
nier article    eli    plus  gros   que  les  ancres  &  ovale. 

Les  yeuï  font  proéminens  ,  gkb.ileiix  ,  latéraux. 
Les  antcnr.cs  font  courtes,  diftantes  ,  inférées  fous 
les  yeux.  Lé  corcckt  eft  arrondi,  prefquc  plane  , 
l'écuflou  «ft  arrondi.  Les  élytres  font  loidcs,  foinij 


L  Y  C 

fU^cs  ,  de  la  longueur  de  l'abdomen.  Les  pattes 
font  comtes  ,  foites  &L  compàniées.  Il  y  a  cinq 
atticIc^  aux  tarfes. 

M.  Fabiicius  a  fait  entrer  dans  ce  geare: 

x.'Ips  taxicorne. 
l'Ips  unicoior. 
l'Ips  bicolor. 

Il  a  d.'crit  les  efpcces  fuivanteî  comme  nou- 
velles : 

Hypophlaeus  linaire. 

NYP.1FHLAEUS  iinearis. 

Hypophlaeus  liffe  ,  noir  ;  élytres  ,  antennes  & 
^ttes  teitacics. 

Hypophlaeus  Uvis  ater  ,  elycris  ,  antennis  pedi- 
bufqus  nj'lj^eis.  FaB.  Syjt.  cnc.  ea.u,  i.  pars.  zda. 
p.  joi.  n".  1. 

Il  eft  plu?  petit  que  l'Ips  taxicorne  (  HypophUus 
caftaacui  FâB.  ).  Les  antennes  font  teftacées.  La 
tête  &  le  corcck:  font  llifcs  ,  noirs,  fans  taches 
L;s  élytres  lont  lillcs ,  ballantes ,  teftacées.  Le 
corps  cft  noir.  Les  pattes  font  courtes  ^   telUcées  . 

Il  fe  trouve  en  AlkiTiagne  fous  les  écorces  des 
Tins. 

\ 
HyPOPHLAEUS  fdfcié. 

Hypopulae  us  fafciatus. 

Hypophlaeus  lirte,  noirj  élytres  teftacées  avec 
nne   bande   nuire. 

Ilyifo^hl :eus  Livis  ater  elytris  teftaceis  :  fafc'ta 
»tra.   Fab.  Syjl.ent.  edi:.  x.  pars  z.  p.  joi.  n.° .  3. 

11  reffemble  beaucoup  au  précédent  }  il  en 
diftlre  cependant  par  la  bande  large  &  noire  des 
élytres  &  par  le  lieu  où  on  le  trouve. 

Celui  ci  fe  rencontre  en  Allemagne  fous  l'écorce 
ies  Chênes. 

Hypophlaeus  bicorne. 

JirrOFHLAEUS  ticornis. 

Hypophlxus  ob'ong  roui ,  deux  cornes  fur  la 
tête. 

HypophU'dS  ob'.ongus  rufus  capite  bicorni,  Fab. 
Syjl.ent.  edit.  x.  pais  i.p.  531.  n° ,  6. 

Il  eft  petit.  Les  antennes  doivent  le  faite  ranger 
i*as  ce  "eare.  La  tête  eft  aimée  de  deax  cornes 


L  Y  C  589 

élevées  mais  cot:rres.  Le  corps  eft  brillant,  feitii- 
gintuXj  fans  tatlies. 

Il  fe  trouve  en  France. 

Da  cabinet  de  .M.  Boù. 

C   A  a  A  C  T  E  R  E     du    LycîuS. 

Quatre  ar.rcniiulcs  filiformes  très- courtes, 
ir.âchoiro  coLi.it;,  ineaibraneufe ,  bifide-, 
Icvre  entière. 

Antennes  lerminécs  en  malfe  foiide. 

Le  corps  des  Lyclus  e!t  oblonsT ,  dôprimé  ,  glabre, 
non  boidé.  Ils  font  lents.  La  tête  cft  gràftâe  ^ 
ova'e,  plane,  enfoncée.  Les  yeux  font  petits,  latéf^HS, 
à  , peine  apparcns.  Les  antennes  font  coikccs  j 
diftantes  ,  infértes  fous  les  yeux.  Le  ctuciW..  tit 
ové  ,  piane.  L'éculTon  eft  fort  petit.  LeS  flytres 
font  roiJes,  forniques,  de  la  longueur  de  l'abdomen. 
Les  pattes  comtes  ,  fclides  ,  compriméeç.  -Les 
tarfes  fontforms  de  cinq  articles.  La  couleur  d« 
ces  infeftes  eft  oïdinairement  noire. 

M.  Fabricius  a  placé  dans  ce  genre 

Ips  pic'ijies. 

Tenebrlo  brunipes.  Fab.  M. 

Ips  tenebrans. 

Ips  crenata. 

Dermeftes  navalls.  Fab   JVI. 

Ips  oblonga. 

Ips  contracla. 

Il  a  décrit  comme  nouvelles  les  efpcces  ftiivantes  : 

Lrctus  bipiiftulé. 

LYCTUS  blpufiulatus. 

Lydus  glabre  noir;  élytres  avec  un  point  fer- 
rugineux. 

Lyâus  gldic-r  ater  elytrrs  puncio  ferrug'neo. 
Fab.  Syft.  eut.  edit.  v.  pars  i.p.  503.   1^.  5. 

Il  eft  petit.  La  tète  &  le  corcclet  font  lilTes,' 
noirs,  déprimés  ,  fans  taches.  Les  élytres  lont  à 
peine  ftnécs,  avec  un  petit  point  rouge  vers  leur 
extrémité.  Le  corps  efi:  noir  Scies  pattes  ferrugineufcs. 

II  fe  trouve  en  Saxe.  On  le  trouTC  égal«ncnt  a»x 
environs  de  Paris. 

Lyctus  denté. 
Lyctvs  dentatus. 


59^ 


L  Y  C 


^'  Lyflus    noir ,  corcclct  ové ,    plane  ,   denté  de 
chaque  côté. 

lyâus  nher  tinrjce  ovato  pU'io  utrinqu:  dctnato. 
Fau.  Syji.  eiic.  edit.  i  pdrs,  i.pag,  joj.  n" .  4. 

li  a  le  poit  des  piécédcns.  Les  antciuic;  fcnv 
brnnts  &:  en  inade.  La  tête  &  1^  coiccict  (o;ii 
ovale;,  planes,  noirs,  biilians.  On  rcniarciuît  lii; 
poiiui  lin  les  bords  latéraux  du  corce'.et.  Les  clyrrts 
foiit  fbiécs  couleur  de  poix.  Les  pattes  font  brunes. 

Il  fe  trouve  en  Amcnque. 

Lyctus  brun. 

LyCTUS  brunneus, 

LyClus  ferrugineux  ,   élytres  lifles  teftacécs. 

Lycluifirrugijïeus,  dytrh  Uvibus  teftaceis.  F  a  b, 
Syft.   enc.   cdh.  i.  pdis  2..  pug.   50;.  n°.    j. 

Il  eft  plus  court  &  plus  petit  que  les  précc.Iens. 
Les  antennes  font  btanes  &  en  malle.  La  côte  &  le 
corcelct  font  lilfcs  ,  glabres  ,  bruns,  btillans.  Les 
c'y  très  font  teltacées,  fans  (tries. 

Il  fe  trouve  dans  les  ifles  de  l'Amérique. 

LvcTUs  du  Noyer. 

LyCTVS  jughiudis. 

Lyilus  obfcur  j  éfytres  flriécs,  antennes  &  pattes 
fertacces. 

LjBas  obfcurus  elytiis  frialis  ,  anunr.is  j-eii- 
^uj\ue  teftaceis.  F  A  B.  Syft.  enc.  edit.  1.  pars  1. 
p.  504.  «°.  7. 

Les  antennes  font  teftacées.  La  te'te  &.  (e  corcclet 
font  bruns,  obfcurs ,  immaculés.  Les  éîytres  fout 
ftriées  &  crénelées.  Elles  font  entiètCKK-iit  brunes  à 
leur  bâfe.  Quelquefois  elles  fontmarquéts  d'un  point 
tellacé. 

n  fe  trouTe  en  Saie. 

Lyctus  fiiileroïJe. 

Lyctus  hijleroïdcs. 

Lydus  noir ,  brillant  ,  antennes  &  pattes  couleur 
jâe  poil. 

LySus  aur  nitldus  antennis  pedibufque  piceis. 
pAB.  Syft.  ent.  cdic.  t.  pars  1.  p.  504.  ;!°.  8. 

Le  corps  cft  petit  ,  obteng  ,  déprimé.  Les  an- 
tennes font  couleur  de  poix  ,  terminées  en  malFe 
folidc.  Les  élytres  font  fttises  &  noires.  Le  corps 
cft  noir ,  -avec  les  pattes  couleur  de  poix. 

Il  fe  trouve  en  Danemarck  fous  l'ecorce  des 
arbres. 


L  Y  C 

Lyctus  brillant. 
LycTUs  nitiduJ. 

Lyetus  noir  ,  glabre  ,  brillant,  anteancs  ?:  pattes 

frriu-ineufes. 

LyCus  ater  glabcr  niudus  antennis  ped'.bufque 
f'^rm^'niis,  Fae.  Syft.  cru.  edit'  i.puis  i.p.   50f. 

,;9,     Tl. 

Il  cft  le  double  plus  gr^nd  que  Vips  cblong. 
{L\cius  id  .a,'icu/.i:us,  F  A  fi.)  cylindr  qi.e  Les 
antcniKs  l,.^t  ^rrugineufes.  La  tète,  le  corcc'.^c  de 
les  élytres  (ont  ni  irs  ,  liiîcs  ,  biillans  (ans  taches. 
Le^  pattes  funt  courtts  £i  féi.ugiaeufes. 

Il  fc  trouve  en  Allemagne. 

f^oyci  Mycetophagus. 

LYCUS  ,  Lycus.  Genre  d'infedes  de  la  première 
Scdion  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Le  mot  Lycus,  a  été  appliqu»  par  quelques  au« 
tcurs  Grecs,  à  plulicurs  êtres  d.iiéicns.  Il  a  été  em- 
ployé par  Hcfychtus,  pour  déligner  une  efpèce  d'A^ 
rai;j,aée.  Il  figiiifie  dans  Athente,  une  cfpècc  «le 
Poillon  ;  dans  Ariftote  ,  une  elpèce  d'Oifeau.  Mai» 
Homère  &  les  Grecs  en  général  ont  déligné  ,  par  ce 
mot,  le  Loup.  Les  infeâes  qui  compofent  ce  genre  , 
ont  été  confondus  partons  les  Enconiologiftes,  avec 
les  Lampyres  &  avec  les  Pyroclires.  M.  Fabricius, 
en  les  féparant  des  Lampyres,  &  en  leur  allignant  le 
nom  générique  de  Lycus  ,  a  cependant  laiilé  plufieurs 
efpèces  parmi  les  Pyroclires. 

Les  Lycus  ont  beaucoup  de  rapports  avec  les 
Lampyres.  Mais  ils  en  fout  fufïifammcnt  di;iingués 
par  les  antennes  comprimées  ;  par  la  partie  antérieure 
de  la  tête  ,  en  forme  de  trompe  plus  ou  moms  avan- 
cée ;  par  les  antennules,  en  malle,  &  par  les  mâ- 
choires limplcs.  La  forme  des  antennes  &  de  toutes 
les  parties  de  la  bouche,  &  fur-tout  le  nombre  de 
pièces  des  tarfes ,  ne  permettent  pas  de  confondre  les 
Pyrochres  avec  les  Lycus. 

Les  antennes  font  filiformes,  fortement  compri- 
mées, comcofécs  de  onze  articles,  dont  les  deux 
premiers  petits,  les  autres  égaux  ,  quelquefois  pref- 
que  en  fcie.  Elles  font  plus  ou  moins  longues,  rap- 
prochées- à  leur  bâfe  ,  &  inférées  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  tête  ,  au-devant  des  yeux. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupifrienre  , 
de  deux  mandibules,  de  deux  mâchoires,  d'unç 
lèvre  inférieure  8c  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  cft  aflei  grande,  cornée, 
arrondie  Si  forrcment  ciliée  antérieurement.  Elle  eft 
inléréc  vers  l'citiéraité  de  la  trompe. 

Les  mandibules/ont  courtes ,  très-petites ,  à  peine 


L  Y  C 

apparentes ,    cornées ,     arquées ,  pointues ,    am- 
ples. 

Les  mâchoires  font  membrancufcs ,  aflcz  coor- 
tes ,  limples  arrondies,  forreiiunt  ciliées. 

La  lèvre  inférieure  eft  courte  ,  étroite  ,  membra- 
neule,   iimple. 

Les  antcnnuîes  antérieures  ,  plus  longues  cjue  les 
poiterieures,  font  coiiipofécs  de  quatre  articles, 
dont  le  premier  petit  ;  le  fécond  &  le  troilième 
courts  ,  é_L;aiix  entre'cux  ;  le  quatrième  plus  grand, 
un^  peu  comprimé,  coupé  à  1  extrémité.  Elîes  font 
inlérées  au  êo<:  des  m:ichoires.  Les  antennules  polié- 
neuies  plus  courres  &  plus  petites  que  Ui  antérieu- 
res ,  font  compofées  de  trois  articles,  dont  le  pre- 
mier petit  ;  le  fécond  conique  ;  le  dernier  Ç'os  , 
comprimé,  coupé  à  l'extrémité,  prefque  fécuiifor- 
me.  Elles  font  mférées  à  la  partie  antérieure  de  la 
lèvre  inférieure. 

La  tête  eft  petite,  inclinée,  plus  ou  moins  avan- 
cée antirieurement  en  frme  de  bec  ou  de  [trompe  , 
à  l'extrémité  de  laquelle  fe  trouve  la  bjuche.  Les 
yeux  font  petits  ,  arrondis,  un  peu  faïUans,  &  placés 
a  la  partie  latérale  «ie  la  tête. 


L  Y  C 


Î9I 


Le  corccîet  eft  applati,  rebordé,  ordinairement 
anguleux  de  chaque  côté  poftérieurement,  &  beau- 
coup plus  étroit  que  les  élytres. 

L'écuflbn  eft  petit ,  tronqné  poftérieiirem'.-nt.  Les 
él)tres  font  cornées ,  un  peu  flexibles ,  plus  ou  moins 
réticulées ,  quelquefois  larges  &  très-dilatéci. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne  ,  (impies  S: 
fortement  comprimées.  L'Is  tarfes  font  coinpcl.'cs  de 
cisq  articles  alTcz  courts  :  le  dernier  eft  preh]uc  cy- 
liHdiique,  légèr-emeut  arqué,  &  terniiui  par  deux 
crochets  allez  forts. 

Ces  infedes  ont  la  forme  di«  corps  allongée  ,  dépri- 
mée. Quelques  eipèces  étrangètes  ont  les  éfj  très  fi 
fingulièremcr.t  dilatées ,  qu'on  pcurroit  le?  prendre 
pour  des  ailes  étendues.  En  général  ,  les  coulecr?  des 
Lycus  iont  renfermées  daus  ie  noir  violet  X  le  fauve. 
Ils  fréquentent  les  fleurs  :  le  corceet  ét;oic,  la  tète 
petite,  &  terminée  par  une  cfpèce  de  tron^pe,  leur 
pcrmetteut  de  pénétrer  au  fond  des  coroilcs  ,  pour 
en  retirer  les  fucs.  L'Euiope  ne  fourpiflaiit  que  très- 
peu  d'efpèces,  les  larves  qui,  probablement  vivens 
dans  la  terre  ,  neus  (ont  encore  inconnues. 


fqt 


Suite  de  l*IntroduBton  à  l'HiJlolre  Naturelle  des  Infecieï. 


L    Y  C    U  S. 

LYCUS.     F  A  s.  '. 

L  A    M    P    Y  R    l    S.    Lis.      Geoff. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes,  comprimées  ,  affez  longues,  compofées  de  onze  ar- 
ticles j  dont  les  deux    premiers  font  plus  petits  que  les  deux  autres. 

Lèvre  fupérieure  cornée  ^  arrondie,   fortement  ciliée. 

Mandibules  courtes,  petites,  cornées ,  arquées,  aiguës,  fimples» 

Mâchoires  membraneufes ,  arrondies ,  ciliées  ,  fimples. 

Lèvre  inférieure,  membraneufe  ,  courte,  étroite,  fimple. 

Quatre  antennules  inégales.  Les  antérieures  un  peu  plus  longues,  quadriartîcnlées: 
premier  article  petit  j  le  fécond  &  le  troifième  courts,  égaux  ;  le  quatrième  plus 
grand,  tronqué.  Les  poftérieure.  triarticulées  :  article  premier  petit  j,  le  fécond  co- 
nique ;  le  troifième  plus  gros,  comprimé,  prefque  fçcuriforme. 


ESPECES. 


i.LyCus  fanguin. 

Noir  ;  bords  latéraux  du  cOYcelet  & 
élytres  d'un  rouge  fanguin, 

2.  Lycus  large. 

D'un  jaune  fauve  en-deffus  ;  élytres 
dilatées  ,  avec  une  tache  marginale  &  l'ex- 
trémité noue, 

3.  Lycus  emmantelé. 

Noir;  élytres  coriacéeSy  larges,  loJfueSf 
fauves  j  avec  l'extrémité  noire. 


4.  Lycvs  dentelé. 

D'urffaune  fauve  ;  élytres  réticulées , 
avec    trois  bandes  noires. 

/.  Lycus  réticulé. 

Noir  ;  bords  du  corcelet  fauves  ;  élytres 
fauves,  avee  une  bande  &  l'extrémité  noires. 

6.  Lycus  mufelier. 

Noir-  côtés  du  corcelet  fauves  ;  élytres 
fauves  ,  avec  l'extrémité  noire. 


Suiie  de  rinttoducîlon  àtHljlc'ire  Naturelle  daînfeclis. 


f9J 


7.  Lvcus  roflré. 


L  Y  C  U  S.     (I.îfedles.) 

1 5.  Ltcus  nain. 


Nù'ir  ;  horàs  du  corcclet  fauves  ;  élyircs 
Kiuves  ,  avec   /a  taj'e  &  C  extrémité  noires, 

8.  Lycus  fafcié. 

Noir;    /r'yrds    latéraux  du   corcekt  jau- 
les  j  élyrcs   dilatées  avec  une  hande  hian- 


9.  Lycus  bicolor. 

D'un  rouge  fanguin  ;  ély  très  d'un  rouge 
liu.'iire  pi''Jier. curement. 

ic.  Lycus  tricolor. 

D'un  fauve  ohfcur  ;  élytres  ohfciires  à 
'a  b:fe  ,  jaunes  au  milieu  y  noires  à  l'ex- 
■rémité, 

I  I.  Lycus  pondue. 

Jjunej  ;  élytres  d'un  noir  violet  pojlé- 
rieurement ,  avec  quelques  points  blancs. 

12.  Lycus  nigripède. 

D'un  rouge  fanguin  ;  antennes  &  pattes 
noires ,  rouges  à  leur  bdfe. 


Trèt-noir  ;   élytres   rouges  ;    extrémké 
des  antennes  fauve. 

14.  Lycus  ferraticotne. 

Nnr  ;  corcelet  &  élytres  fauves  ;   ély- 
tres noues  à  l extrémité. 

15.  Lycus  aoussr. 

Ferrugineux  ;    élytres    noires  à    leur  \ 

extrémité. 

\6.  Lycus  aurore. 

Noir  ;  bords  du  corcelet  &  élytres  roux  ; 
élytres  reticulées-firiées. 

17.  LYCUS    FLABELLr<*ORNE. 

Noir;   bords  du  coralet  tejlacés  5  an- 
tennes en  fcie. 

18.  Lycus  ruficolle. 
Noir  •  corce  ht  roux. 


I 


HiJi.nat.InJeaes.  Tome  FH. 


594 


L  Y  C 


L  Y  C 


1.  Lvcus  ùr^gniii. 

Lrcus  fangu'u.eus. 

Lycas  ni^tr ,  [honicis  lauribits  elytnf.j'ie  fa:i- 
giiineis. 

Lr.mryris  fcinguinca  Liîi.  Syjl.nat.  p.  6^6.  n". 
17.  — Fuuii.Jutic.n-'.  70-1. 

Fyrochroa  f^nuuinea.'i A'R  Syft.  cnt  p.1.01.  n? .  1. 
^—•Sfec.  inf.t  tom.  \.  ^pag.  i^j^.  n" .  i. — Munt. 
inf:  :sm.  i.  pug.   193.  «".  4. 

Lampyris   elytrh    rubris  ,   ihoraci   ruhro  ^    niera 
tnaçuLa.  GtOi-F.   l.rf.  tom.  I.  pag.   i<)3.  1^ .  3. 
Vcr-liûfai-t  ronge.  Gsorr.  îb'd, 

Lampyris  viik'fa  nigru ,  thoruce  vlytrlfque  v'dlofis 
rubris  rr.edio  tliorccis  nigro.  DhG.  IVién.  iij.  ion,.  4. 
F'^S-   47-  "*■  4- 

Cantharis  priorilus  ftmiiis.  Km,  In/,  pag.  101. 
n".  4. 

Scarjbcus  ûiborcus  purvus  ruber  ,  e  'y tris  lorgis  , 
clyfco  peaor.ili  ùrso  rn^'i:.  l.-iiscH  i.vj  11.  40. 
pi.  2,.  tab.  T.f.g.i. 

Cajfidafjnguinea.  Scop.  Ent.  curn.  n"^ .  j  19. 

Cantharis  fanguinea.  Pod.  Muf.  Gnc.  p.  40. 

Cantharis  janguinea.  ScMkans..  Enum.  inf,  aujl. 

fl"     32.Z.  * 

VcET.  CoIcovC.  par.  1.  tab.  46.  fig.  S, 

L^!rpy-is  coccinea.  ViLL.  Ent.  tom.  i.  p,  187. 
n'-\  7.  r'^i.  I.  fig.    34. 

ScHAF.rr.  /con.  inf.  tab,  24,  fig.  i. 

ï!  vniie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Le  corps  eft 
ttès-ncir.  Les  antcnres  font  filiformes  ,  de  la  lon- 
giieur  de  la  moitié  du  corj'S.  La  tête  cil  un  peu 
avanrée  antérieurement,  en  forme  de  bec.  Le  cor- 
cc!c:  eft  prelque  quarrc  ,  noir,  marqué  ,  au  milieu  , 
d'une  ligne  ïongituJiiia'e  peu  enfoncée,  avec  les 
cocés  d'un  rouge  (anguin.  L'cculon  efl  noir ,  ccu- 
pé  poftéri'.  urcment.  Les  éljircs  font  <^'un  ron;;e 
fangiiin  ,  Êc  on  y  iemar(|ue  des  li;;nes  longuuduiJes 
peu  élevées.  Les  aiUs  font  iioir;s. 

Le  corcelet  rouge  de  cct  infefle  eft  couvert  d'un 

k'g.:r  duvet  cc'un,  fciriî. 

Cet  infcdc'iie  doit  point  êlrrc  confondu  avec  le 
Idwyyr  s  ivccir.ca  de  Linné  ^  qui  appartient  au  gen- 
re j'yrocine, 

I!  (e  trouve  dans  toute  l'Eurcpc  ;  il  eft  trcs- 
coninidu  duas  les  parties  méndiuiulcs  de  la  ïran- 
cc. 

î.Lycus  large. 

LYCvsluijjiinus, 


Lycr.s  fl.iviis  ,  clytris  macula  margin.iii-  ppflice- 
q:c  ■!  ■,  lis  ,  ni.:r-^_!.:c'lat£rali  maximo  diUuato.  Fab. 
Ma,:!.  i..l'.  ro-i.  I  ,  pag.  165  ,  n° .  1. 

Pj:  ,'!.od  i  ::  frr.a.  ÏAB.  Syfî.  Entipag.  lOJ, 
B°.  5  .  —Spec.  irij.  te  m.    i .  /..  7  )  j.  n°.  j. 

Lampyris  t  jif'-a  fuva  ,  elytris  pof.ice  r.igrit 
r::a-gi.x  L'tcaii  maximo  dUutato.  LiN.  iyj'h  nat, 
pag.  i.^b.  n"'.  14. 

j!  ,  ii    iX.',    nr-,n^.  Les   antennes  font  noires  fili- 

R.  'npr;rn;es,   plus  lollgue^   que  le 

Cf  i  il   n  .iie  ,  petite,   term.ince  antc- 

ri.;^  ..  .^:..  ....     .  ..!i:  de  bec.  Le  corcelet  cÎ!  un  peu 

di  arr  ,  noir  ;ui  iiiMf.:,  avec  les  côv-s  Ruivcs,  L'é- 
cii''i'M  vlb  noii  .  .,uc  coupé  poUérK-niemcnt. 
Les  .]  'res  o;:t  c^  ^  uc  oiia're  1  .jni.'.  loi  ,j,i-iidina- 
1,-5     .le-    -.  ;  ..,.        .-.'''  ■     •   •      ■■  vr^  leur 

cxtiéi.i-i^  :  .       ■    [':  1,:     :'  ■.  -lie  noire 

ûir  'c  ni,lr.      ■'■     !--  i   '  ■'    :  -  ■  '■  .vné:nité 

i;.  lie.  Lj  tà:tK-  ,.  ouv.  ,  .  .lU  a-j;  '..  '-.cir  pof- 
t::ricur  .  ik  :!  y  a  :  p;i.  '  M..ii  i  U  futuic.  Dans 
quelques  elpt'ces  ,  -  x'r.  ■  ,'<>^t',  rieut^  cit  pref- 
que  cou.»  e  0^  miiîued  un  I  g-.  ^J-urJ.  Les  pattes  &C 
tout  le  deflous  du  corps  font  nous.  Les  côtés  de 
l'abJonien  font  quelquefois  rougeatrcs. 

Il  fe  trouve  dans*  l'Afrique  équinoxiale, 

3.  Lvcus  emmantelé, 

Lycus  paLiatits. 


Lycus 
igris.  F; 


:ceis,  latijftmi.f,  tcftaccis  ,  apice 
;f.  tom.  i.pug.  10^.  K'.   1. 


Pyrochro.i  railiata.  Fab.  Syfl.  Ent.  pag.  105. 
n\  b.  —Spec.  inf  tom.  !./■.  35;.  n° .  6. 

Il  n'eft  pas  fi  long  ;  mais  il  eft  prefque  aufli  large 
que  le  précéden:.  Les  antennes  lont  noires ,  filifor- 
Oics.,  prelijuc  e-.  Ice  conipiiin/cs ,  un  peu  plus 
courtes  que  la  ■  '  tit  dj  orp',  La  tête  elt  noire, 
petite,  tcr.aii:  e  lu  forme  de  bec.  Le  corctict  eft  pe- 
tit ,  noir  ,  avec  liMe  cache  teltacée  de  chaque  côté. 
L'écufl'on  elî  noir,  prefque  coup'- poli  rieurcmciic. 
Les  élytres  font  larges,  prefque  circulaires,  bof- 
fues  ,  coiiacées ,  réticulées,  marquces  de  quatre  ou 
cinq  lignes;  eliev  font  fauves,  avec  l'cxiiémité 
noire  y  tout  le  delfous  du  corps  &  les  pattes  font 
nous. 

Il  (c  trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance. 

4.  Lycus  dentelé. 

Lycus  ferra  tus, 

Lycus  tlytris  r;.ticulatis  favis  ,  ffiis  tribus  ni- 
gris   :  piima  acbreviata, 

Cantharls' férrttra fiavefcens  ,  elytris  flriatls  faf- 
ciifqui  t.ibus  r.igris  ,  anteniJs  ferratis.  Lin.  ^yfi» 
,nat.  pag,  é4;».>7i<^'.  18. 


L  Y  C 

Larti"\is jlavo  tcflacca,  elynii  lîriatls  rct'icula- 
tis  : j.ij:-!s  fiius  riions  ,  anunnis  l'ongijjlmss  Jer- 
rjiis  r.igris.  Deg.  Mém.  iiij.    loin.  4.  i/ag.  55.  n" . 

10.  tcb^  n-fig-  li. 

Il  edde  la  grandeur  du  Lycus  mufelicr.  Les  an- 
tennes font  noires ,  &  prei'que  comprimt'cs ,  un  peu 
fil  fcie,  &  de  la  longueur  du  corps.  La  tcre  iioiic. 
Le  corceler  efb  d'un  jaune  f.uive  ,  avec  une  ligne 
longicadinàlc,  au  milieu,  noire.  L.es  élytres  font  d'un 
jaune  fauve,  avec  trois  larges  bandes  noires,  l'une 
vers  la  hafe  oui  ne  va  point'jur.]u'au  bord  extérieur  , 
la  féconde  aa  milieu  &  la  troillcrae  à  l'cittrcnr.iîé  : 
on  remarque  fur  les  c'Iytres  philieurs  nervures  éle- 
vées longitudinales,  &  d'autres  plus  petites,  pus 
nombreufes  ,^  tranfvcrfales.  Le  dellous  du  coi  ps  c(t 
noirâtre.  Les  pattes  fou  noires,  avec  la  bâfc  des 
cuilfcs  d'un  jaune  fauve. 

Il  fc  trouve  à  Caycnnc  ,  à  Surinam. 

5.  Lycus   réticulé, 

Ltcl-s  rciiculatus. 

l.ycus  ater  ,  thcracis  marginc  rufo  ,  elylris  rujis 
fafciu  apice.^ue  nigris. 

Fyrochroa  leticulara  thorjcis  margine  faVo  ,  ely- 
tris  fia\is  fajciu  apiceque  nigris.  Iae.  ^yji.  tint, 
pag.  105.  n".  4.  — SrtC.  mf.  tom.  l.pag.  1^5. 
«".  4.  — Mant.  ir.f.  tom.  1.  pag.  183.  n.°.  8. 

Il  cft  un  peu  plus  grand  que  le  Lycus  bicolor. 
Les  antennes  font  noires  ,  compiniiées  ,  un  peu  plus 
longues  que  la  moitié  du  corps.  La  tête  ell  noire, 
&,ia  bouche  un  peu  avancée.  Les  antenrules  anté- 
rieures ont  leur  dernier  article  en  croilfant  ;  elles 
font  mél.ingées  de  jaune  Se  de  noir.  Le  corcelet  cft 
noir,  avec  les  bords  extérieurs  fauves.  L'éculion  efi: 
roir.  Les  élytres  font  fauves  ,  avM  deux  bandes 
noires ,  dont  l'une  tranfverfale  ,  en  if^a.  du  m;lieu, 
&  l'autre  grande,  à  l'extrémiré;  il  y  a  un  peu  de  noir 
fur  la  future  à  la  bâfe.  Les  élytres'font  un  peu  dila- 
tées vers  l'extrémité  ;  elles  ont  cliacune  quatre  lignes 
longitudinales  faillantes,  avec  de  petites  liants  tr'anf- 
vcriales  en:re  chaque  ligne  élevée. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionalc. 

6.  Lycus  mufelier. 

Lycus   probofcideus. 

lycus  niger,  thoracis  lateàhus  elytrifque  favis 
poftice  nigris.    Fab.  Mant.  inf.   corn.  1.  pag.    164. 

«y.  4. 

Pyrackroa  probofcidea.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  i. 
pag.  15  j.   n°.  8. 

II  eft  un  peu  plus  grand  que  le  Lycus  bicolor. 
Les  antennes  font  noires,  comprimées,  en  fcie.  La 
tête  eft  noire  ,  &  terminée  en  forme  de  bec.  Le  cor- 
celet eft  hoir  au  milieu,  d'un  jaune  fauve  de  chaque 


L  Y  C 


^?5 


côté.  L'e'cufTon  cfl  noir.  Les  c'Iytres  fon:  d'un  jj'jik; 
fauve,  avec  l'extrémité  noire:  cilt^  ont  thacune 
quaire  lignes  longitudinales  élevées.  Le  dcTu.iis  du 
corps  &:  les  patte:,  fcnt  noirs. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afriqie  équinoxiale  ,  le  Siuc- 
gal. 

7.  I  Ycus  roftré. 

Lycus  ro/Iratus. 

Lycus  Niger ,  thoracis  lateribiis  ektrifque  dila- 
tatis  fitivis  ,  aniicc  pojliccque  nigris. 

Lampyris  roftrataelytiis  tiflaceis  anticc pojliceque 
nigris.  hï-».  Syft.  nat.  pjg.  946.  n°.  4;.  —  Muf. 
Lugd.Uir.p.j'i. 

Pyrockroa  ro/lratu.  Fab.  SyJ}.  En:,  pjg,  103.  „o. 
7.— Spec.   inf.    tom.    l.pag.   ijj.  n^.j. 

Lycus  rojlrata.  Iae.  Mant.  inf.  tom.  i.p.  165. 
n-.i. 

Lampyis  roflrata  ovata  ,  ely'tris  Jlcvo-fulvis  an- 
ticc fofticeqiic  nigris  ,  tnoraccfavG,  macu.u  ''.igra  , 
capitc  ro"!a'o.  DtG.  Mcm.  inf.  tom.-].  pcg.  6i.2.. 
n\   \-j.pi.  4i.fg.  XI. 

Lampyris  rojlrata.  'Wvi.c.  inf.  cap.  tab.  r. 
k-   9- 

Les  antennes  font  noires  ,  en  fcie.  La  tète  ctl 
avancée,  prcfque  cylindrique  ,  noire.  Le  corcelet  efl: 
dilaté,  plus  étroit  i]ue  les  élytres  .  noir  au  milieu, 
avec  les  côtés  &  le  bord  antérieur  d'un  jaune  fauve. 
L'écullon  eft  noir  &  petit.  Les  élytres  ont  trois  li- 
gnes longitudinales  élevées  ;  elles  font  d'un  jaune 
fauve  ,  avec  une  grande  tache  noire  ,  à  la  bâfe  &  à 
l'extrémité.  L?  dL-ffous  du  corps  e'.t  noir,  avec  les 
côtés  de  l'abdomen  dilatés  3c  fauves.  Les  pattes  font 
noires  &  comprimées. 

Il  f e  trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance, 

8.    Lycus  fa'"cié. 

Lycus  fifiat^s. 

Lycus  ater ,  thoracis  margine  favo  ,  elytiis  fafcia 
média  àlba. 

Pyrochroa  fafciata  ava  thoracis  margine  flavef- 
cente  ,  clytris  Jajcia  lata  aiia.  Fab.  Mant.  inf, 
tom.  i.  pag.  165.  n".  9. 

Les  antennes  font  noires ,  filiformes  ,  compri- 
mées, un  peu  plus  courtes  que  le  corps.  Le  corcelet 
cft  petit,  noir  ,  avec  les  bords  latàaux  jaunes.  Les 
élytres  font  dilates,  réticulées,  noires  avec  une 
bande  au  milieu  blanche:  on  apperçoit  audi  quel- 
ques ligues  longitudnales  é'evtes.  Le  dtiîuus  du 
corps  &  les  pattes  font  très  noirs.  La  bà.e  des  cuif- 
fes  eft  jaunâtre. 

Il  fe  trouve  à  Caycnne. 

Ffff  i 


59^ 


L  Y  C 


o.  Lycus  bicolor. 
Lycus  biiolor. 

Lrci's  fangiiincus  ,  elytris  jroflice  nigro-ciinUis. 

Lampyrîs  bicolor  fariguinea  ,  eiycn's  poftke 
violuciis.  Lin.  Jyjh  ncit.  pag.  6-\6.  u°.  i6. 

Ca:thdris  bicolor.  Lin.  Amiit.  acud.  tom.  6. 
pag.  30  j.  ,;«■.  21. 

Fyrc.hroa  blco'or.  Fab.  fy^.  ent.  pag,  203  .  n°.  2, . 
Si^c:.  ir.f.  to-n.  i.  pag.  ijj.  «"•'.  j.  .„  Mani.  inf. 
tom.  l.pdg.  165.  //"-  7. 

Il  cft  h-pcu-près  <?.e  la  giandeur  du  Lycus  fan- 
gu;n.  Le  an  enncs  font  noires  ,  comprimées,  de 
la  longueur  du  corps.  La  rête  clt  noire.  Le  corcelet 
cil  rouj.L.îire.  Ltsél;tres  fout  rcugeâtres  ,  avec  la 
partie  polténeure  dun  noir  bletiâtre.  On  reraarc|ue 
lur  cha  juo  ,  trois  lignes  longitudinales  élevées.  Le 
dcirous  du  corps  cft  rougcâcre.  Les  pattes  font 
jioires  ,  avec  la  bâfe  des  eu. lies  rougeâtre. 

Il  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinosialc. 

jo.  Lycus    tricolor. 

Lycus   tricolor. 

Lycus  elytiis  bafi  fufcls  ,  medh  f.avis  ,  apice 
ni  gris. 

Il  relTcir.ble  entièrement  ,  pour  la  forme  &  la 
gi.iiidcur  ,  au  Lycus  bicolor.  Le  cor,  s  cil  d'une 
couleur  tauve  obicure.  Les  antennes  font  noires.  Le 
corcekt  cft  rebuidé,  terminé  en  poune  aii^uë  ,  de 
clia-iue  côté,  poliericureraent  ,  &  luar.juë  dune 
ligne  longKudinaie  élevée  au  milieu.  Les  elytrcb 
ont  chacune  quatre  lignes  longitudmales  élevées  & 
de  petites  lignes  ira.Tlverfales-j  moins  mai  .eees  , 
qui  forment  une  cfpèce  de  réfeau.  Elles  fontobi  1res 
depuis  la  bâfe  jufques  vers  le  milicujellcsontenleite 
une  bande  jaune  ,  &  l'extrémité  noi:e.  Les  ailes  fo  u 
obfeuies. 

Il  fe  trouve  à  Caycnne* 

II.  Lycus  pondue. 

Lycus  puniiatus, 

Lycus  flavus ,  clytris  pojlice  nigro  -  violaceis  , 
allô  puntiatis. 

Il  rciïemble  entièrement  ,  pour  la  forme  &  la 
grandeur  ,  au  Lycus  bicolor.  Les  antennes  font 
comprimées  ,  pre(':]ue  de  la  longueur  du  corps  , 
noires  ,  avec  la  bafe  jaunâtre.  Tout  le  coris  e!t 
jaunâtre.  Les  élyties  ont  quelques  lignes  longitu- 
dinales p' a  élevées,  &  prtfque  la  moitié  polté- 
rieure  d'un  noir  violet  mai  que  de  quck^jucs  points 
blancs.  Les  pattes  font  d'un  jaune  fauve. 

11  fe  trouve  dans  l'Aniéii^u;  m-'rijionale. 


li.  Lycus 
Ire 


L  Y  C 

ipède. 


eus   nignpis. 

Lycus  funguineus  ^  anannis  pcdibufquc  nigris. 

Pyroch'oa  nigiipes  fanguineu  ,  antcnnis pcdibus 
que  aigri..  Fab.  Mant.  inf.  loin.  I.  pag.  16). 
n°.    j. 

Il  refTemble  etitiércmcnt  ,  pour  la  forme  îi  la 
grandeur  ,  au  Lycus  fanguin.  Les  ar:rci.nes  font 
notes,  filiformes  ,  prefque  en  feie  ,  f.»uv-es  à  leur 
bâi'e.  La  tête  cft  fauve,  terminée  antérieurement  eu 
forme  de  bec.  Les  antennulcs  &:  la  lèvre  (npéi!cure 
font  noires.  Le  corcelet  eft  d'un  rou^e  fauve. 
L'écudon  cft  fauve,  prefque  coupé  poiléncurement. 
Les  élytres  font  d'un  rouge  de  fa"g  ;  tilcs  ont 
chacune  quatre  lignes  longitudinales  élevées  ,  &  font 
rrès-pcu  d  latées  vers  leur  tu  trémité.  Le  deifousdu 
corps  eft  rougcntrc.  Les  pattes  lont  noires  ,  avec  la 
bâfe    des  cailles  f-uve. 

11  fe  trouve  à  Siam. 
13.   Lycus   nain. 


intennarum    apicibus 
Mant.  inf.    toni.   I. 


Ater  ,  antennatum  apice  rufo  ,  elytris  fangui- 
ncis. 

Pyrcchroa  rn'nuti  aira 
elyin  que  fin^u  icis.  P.! 
pag.    163.  ..».  6. 

Lampyris  nigrorubia  nigra  ,  thorace  toto  nig'o  , 
t\y'ris  rubiif  :  venis  rai(.ulatis.  Die.  Méin,  fnf. 
tom.  ^.  pag.  46.  n".     3. 

Il  cft  un  peu  plus  petit  que  le  Lycus  fanguin.  Les 
antennes  fon%fîlifi>rmes  ,  noires  ,  avec  l'extrémité 
fauve.  Le  corcelet  eft  rebordé  ,  noir,  fan^  taebes  , 
prefque  quarré.  L'écuifjn  eft  noir  ic  coupé  |  ulté- 
rieurement. Les  élytres  loat  d'un  louge  Ui.jiiin  ; 
elles  ont  chacune  quatre  lignes  longitudmales 
.élevées,  entre  lefquellcs  il  y  a  deux  rangées  de  poinw 
enfoncés,   très- Icrrés  ,   allez  grands. 

il  fe  trouve  au  Noid  de  l'Europe. 
14.  Lycus  ferraticorne. 

Lycus  fe;racicornis. 

Niger  thorace  clytrifque  rufefcnilhus  ,  tlyir'i) 
apice  nigris.  Fab.  Mant.  inj.  tom.  \.  pag.  104. 
n".  ;. 

Pyochroa  firraticorn's.  Fab.  fy/l.  en'om. 
pag.    103.   /i".  a.   —  Spc£.   inf.  ton.  1.  pag.   156. 


Il  eft  plus  petit  que  le  Lycus  fanguin.  Les  antennes 
font  noires,  coinpiimécs,  eu  fcie,  La  tête  eft  noire  H 


L  Y  C 

n'eft  point  ava'iCLV.  Le  ccicelct  cft  d'un  fauve 
teilacî.  L'écaflbn  cft  noir  ,  coupé  ,  pielo|ue 
échancré  poflérieuienunt.  Les  él^  très  font  tîltacées, 
fauves  ,  avec  l'extrciKité  noiie.  Elles  ont  chacune 
tiois  ligues  longitudinales  élevées  ,  Si  deux  langécs 
d;  joints  enfo.icés  ,  allez  î;vos  ,  entre  cliaque 
ligne.  Le  dciious  du  corps  cit  noir  ,  avec  un  peu 
de  fauve  fous  le  corcclet.  Les  ;  actes  (ont  noiïes  , 
avec  la  bàfc   fauve. 

Il  fc  trouve  dans  la   Nouvelk-Hoilande. 

15.  Lycus  roufli. 

Lrci's  piaajîus. 

Ly,:us  ftirugiaeus  tlylils  npice  nigfis..F.\^.  Syfl. 
ent.  cd.  2..  p^,s.  1.  p.  107-  «^-  6. 

Il  cil  de  la  grandeur  &  a  le  poit  du  Lycus  fena- 
ticocnc.  Les  ante;ines  font  fcrrugineufes  ^  noires  a 
leur  eïtrémité.  Le  corps  cft  totalement  feuugincux, 
avec  l'extrémité  feule  dc's  élytrcs  aonz. 

Il  fc  trouve  à  Tranquebar.    "' 

lé.  Lycus  aurore. 

Lrcus  au  or  a. 

Lycus  niger  tkonicis  Lite.-ibus  elyirifiue  redculato- 
Jlriucis ,  rLjis,  Fab.  iiyjl.  enc.  cd.  1..  pars,  i,  p^g. 
108.  /z'^.   II. 

li  reffemble  beaucoup  en  tout  au  Lycus  fanguin  ; 
Riais  les  cl)ties  font  teticultes  CSc  llriées.  Les  an 
tenr.es  S:  les  pattes  font  noires.  Le  bord  anténcur  du 
corcelet  eiî  entièicmtnt  roux, 

I!  fc  trou\x  en  Allemagne. 

17.  Lycus   flabellicorue-, 

Lycus  fiahelucornis. 

Lycus  iiige'  thoiacis  rnargine  teftaceo,  atitennlsfer- 
ratis.  FAB.Sy/l,  au.  éd.  i.  par.i.  pag.  109    n' .  14. 

Il  eft   petit;  les  antennes  font  noires  &  profon- 
dément   fériée;    le   corcelet  ell  noir  ^  avec  le  bord 
relcv-;,  teltacé.  Les  elytres  font  maïquées  de  ftries 
ponftuées.    On  y  remarque    un  peut  poîr.t  hume- 
_,  rai  jaunâtre.  Le  corps  eft  noir. 

On  le  trouve  à  Cayciine. 

18.  Lycus  ruficoUe. 

Lytus  ruf.collis. 

Lycus  dter  thjraee  rufo.  Fae.  Syfl,  ent.  éd.  2. 
^.irs  '..  pûg.  icy.  n".  15. 

11  a  la  grandeur  &-le  port  du  Lycus  flabellicorne. 
Les  anreinics  font  fiinpies  >  noiies.  Le  corcelet  ell 
roux.  Se^  boid=  &  une  ligne,  moyenne  font  élevés. 
Les  elytres  font  mat  juées  de  ftiies  ponéluées. 

11  fc  trouve  au  Cap  de  BonncEfpéuiice, 


L  Y  M 


597 


LYMEXYLON  ,   lYMEKi-ioy.    Genre  d'infec- 
s  de  la  preiaière  Sedioa  de    l'Ordre    des  Coléop- 


M.  Fabricius  a  établi ,  fous  le  nom  de  Lymcxy- 
lon  ,  un  genre  d'inledes,  dont  il  a  enfuuc  féparé 
deuxelffcccs,  pour  en  former  un  nouveau  genre , 
fous  le  nom  de  lio'ia  ,  c]ue  nous  conferverons ,  que 
nouj  aiigiT.cnieioas  même  :  on  le  trouvera  dans  la 
féconde  divilioii,  c'ell-à-dire,  parmi  les  infedcs 
dont  !Cs  deuï  tarfes  poftérieurs  n'ont  que  quatre  ar* 
tic'és  ,  tandis  que  les  antérieurs  en  ont  cinq.  Mais 
le  ILri.:  derpicflvïdes  de  cet  Auteur  appaiticnt  au 
g.nre  Lymexylon  i  il  ne  diffè'e  p.is  du  Lymejylon 
naval  &  des  autres  efpèces  de  ce  genre.  Le  mot  Lv- 
m^xylon  cft  formé  d'un  mot  grec  ,  qui  lignifie  nt;i- 
re,  porter  dommage.  Ces  infectes  ont  lans'doute  é:c 
nommés  amli  ,  à  c»ufc  du  toit  qu'ils  fout  a  quelques 
arbres. 

Des  mandibules  courtes  unidentécs,  des  m.'ichci- 
res  bifides,  des  antcnnules  antéiieures  longues  qui 
gtofliiient  infenf.blement,  ne  permettent  pas  de  con- 
fondre le  genre  de  ces  infeétes  avec  aucun  autre. 

Les  antennes  (ont  filiformes  &  compofc'cs  de 
onze  auicles,  dont  les  trois  premiers  font  un  peu 
plus  petits  que  les  autres  ;  les  hiivans  font  prefquc 
cylindriques  Se  égaux  entr'  eux  ;  elles  font  ttès-légé- 
rcment  en  fcie  dans  quelques  efj;èces. 

La  boiiche  eft  compofée  d'une  lèvre  fiipérieure  , 
de  deux  mandibules  ,  de  deux  mâchoires  ,  d'une 
Icvie  infiricure  ,  iz.  de  quatre  anteiiaules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  courte  ,  cornée ,  arrondie  , 


Les  mandibules  lont  courtes,  cornues,  un  peu 
arquées  *pointues,  picfque  dentées  a  leur  partie  in- 
tel  ne. 

Les  mâchoires  font  courtes,  membraneufes ,  bi- 
fides :  la  divifion  e.tténeure  ell  un  peu  plu5  grande 
«  arrondie  5  Linténeure  cit  terminée  en  puiiue. 

La  lèvre  intérieure  efl  avancée  ,  mince  ,  mcmbia- 
neufc,  prefque  echancrée  à  fon  extrémité. 

Les  antcnnules  antérieures  beaucoup  plus  longues 
que  les  pofléiieures,  vont  en  grclîitrant ,  &  lont 
compolées  de  quatre  articles,  dont  le  premier  eft 
tres-pctit;  le  dernier  cft  cylindrique,  plus  long  & 
plus  gros  que  les  autres.  Elles  font  inlérées  au  dos 
des  Mâchoires.  Ces  antcnnules  ont  ure  forme  fingu- 
lière  dans  juelqiies  efpèces  ;  le  deri:ier  article  ell 
cilpé,  croLiiu  ,  latéralement  avancé,  aipfi  qu'on 
le  verra  dans  la  delcnpiion  ijue  nous  en  donr.eroas. 
Les  aniennules  pol>'  licures  ftint  courtes  ,  Se  com- 
polées de  trois  articles  presque  égaux  Se  obtus-, 
Eltes  font  infctéïs  à  la  partie  latéuk  Je  là  lèvre  in^- 


L  Y  M 


La  têtç  eft  ptffqiie  de  la  lareetlr  du  corceler ,  & 

rinfcAc  la  p;,>!tc  ii  ts-irclince.  Les  yeux  font  petits, 
arroiidiî  ,  I  a'  fj'''a>  <;.  le  corcelet  a  nn  rcbotd  peu 
nîarquf-  ,  &  -I  t'I  r'ic(i|ii'aii(ri  laiee  cjuc  le;  élycrcs. 
L'éciifTon  t(c  a::cz  grand  &  ordiiiaiiemcnc  arrondi 
pollcrieurcment.  Les  élyties  font  flexibles,  de  la 
longueiit  de  l'abdomen;  elles  cachent  deux  aiies 
nieinbrain-ufef ,  repliées. 

Les  pattes  font  de  iongncur  moyenne.  Les  tar- 
fcs  font  minces,  filiformes,  prcfLiue  frtaccs.  Ils 
font  compofts  de  cinq  articles,  duiit  le  dernier  eil 
le  plus  long.  Se  le  quatrième  le  plus  court. 


L  Y  M 

Cci  infeifles  ont  le  corp';  alonsé  ,  pré'cj'îe  linéaire- 
Les  Lrvcs  viveiu  d^;!<:  l'iiufii^-ur  dii^bois  ,  le  per- 
cent  &  le  cironnau  Ailés  d-s  Ca;riiçorncs ,  des 
Li:pturcs  &  des  Lurai.cç ,  k<,  Lymexylons  patviett- 
ncnt  louvc-n;:  a  carier  un  aibrc  au  point  qn  il  périt,' 
après  avoir  lanç^uî  pendant  qii-iquc  tems.  C'elt  fur 
le  tronc  des  mêmes  arbres  qu'on  rencontre  l'inieiSe 
parfait  ,  loit  au  iTi:-menr  qu'il  viCiU  df  fortir  de 
nymphe  ,  foit  lorK^'jc  la  fcaiclle  y  tccoutuc  pour 
dépofer  fes  œufs. 


4*;«r 


Suae  de  l'introduclion  à  LUlJlolrc  Kxturelledes  InfcEl^s. 


L   Y  M    E  X  Y  L   O    N. 

LYMEXTLO   N.      F  A  b. 

C  A  N  T  H  A  R  l  S.      Lin. 

CARACTERES  GÉNÉRIQUES. 

Antenne^    filiformes ,  compofcss  rie  onze    articles  :  premiers    atticles    un    peu 
plus  pet'.rsj   les  autres   prefqu'cj^aux  enci'eux. 

Lèvre  fupéneure  coiirca,    cornée  ;   arrondie,  ciliée. 

Mandibules,  courtes,  cornées  ,  à  peine  arquées,  prefquê  denrées  intérieurement. 

Mîchoires    courtes  ,    prefque    mcmbraneiifes  ,    biliies  :    diïilîjn    extérieure    pUis 
grande _,  arrondie;   divilion  intérieure,  courte^  cermiaée  en  pointe. 

i       Lèvre    inférieure   avancée,  mince,    membraneufe  ,  "^reil]  ie   échanciée    à    fon 
;  extiéinué. 

Quatre  antennules  inégales.  Les  antérieures  beiucoup   plus   longues  ,  grofTiirmc 
:  infenlîblumeiit  j  quadrianiculées  :  premier  article  petirj  ie   dernier   gros  ,S:   cylin- 
drique. Les  polléneures  liliformes ,  rriarticulées  :    pienT.er  article  petit  ;   les   autres 
é"aux. 


ESP     r. 


h    S. 


i.Lymexylon  Dermetloïde. 

Tejlacé ;  yeux ,  alîesZy pourine ^   noirs. 

2.  Lymexylon  printannier. 

!        Noi'-itre  ;   antennes  ,    pattes  &  extré- 
mité .ie    'a'  domen  j  jaunes. 

I        ;    !  YMLXVLON  barbu. 

A\i'.un';  aattnnes  &  jambes^  brunes. 


4.  Lymexylon  muf.lier. 

Jjun  Itre  ;  bord  extérl.ur&  cxtràniid des 
élytres  ,  no:rs. 

j:.  Lymexylon  naval. 

Noir  ;  Sytr^s  lejlacies  ,  noire',  à  l\x- 
fénihc  i  du  nia  article  dts  antennes 
crotkii. 


6oc 


L  Y  M 


î.  Ly^îîïylON  dci-meftoidç, 

LrMEXTioiT  dermefioides, 

Lvri'.exylon  teflûceum  ,  tculis  ,  alis  peâoriqtie  ni- 
grîs'.'SxB.^Syli.  Ént.pag.  104.  n°.  u—S/i^..  inf. 
(om,  i.pag.  156.  n".  1. 

Horla  derm(j!o'ides.  Fab.  Maitc.  inf  tom.  i.  pag. 


Cantkaris  àenncj}oid:s 
650.    n' 


tefiacea,  ocuUs  ,  alispcc 
lorii'hadinc  thoracis.  LlW. 
'.    z^.—~—ïaun.  fuec.   n". 


mrbfi.  ar^h.  inf.  (■  pag. 


to-eqae  nigris  , 
Syfi.  nat.  pag. 
701, 

Lyt:a  franco-Fur:;:-'. 
145.  n°.  f.  ub.  30. /j-  jo- 
li a  une  forme  a'onCTee  ,  les  antennes  font  obf- 
curcs  ,  courtes  à  Icu'.s  bafc;  ,  plus  courtes  qac  le 
corcclet.  compofé.s  de  onze  atticics,  dont  les  deux 
premieçs  font  ariondis  ;  les  cinq  qui  fuivent  lont  un 
peu  plus  gros  ,  prefone  con-.primîs  ,  &  un  peu  en 
fcie.  Les  àuircr,  font  plus  petks  ,  &  prefque  arron- 
dis ,  les  antennules  antérieures  font  fauves  ,  aficz 
longues.  Là  lête  e!i  fauve  ,  les  yeux  font  noirs, 
pctus  ,  arrondis  ,  un  peu  faillans.  Le  corcelct  eft 
fauve  ,  un  peu  plus  large  que  la  tête  ,  &  reborde. 
L'ëcui-.on  cft  fauve  S.<  tnangulaire  ;  les  élyncs  font 
fauves  obLcurcs.  La  poitnic  &  la  bafe  de  l'abdomen 
font  noirâtre.  L'extrémité  de  l'abdomen  ifc  les  pat- 
res font  fiuve":. 

LI  le  tiouve  çn  Eiiropa. 

1.  LvMEiYLON  pri-ntanier. 
LvM-EXY Loy  mjrcii. 

I.y'):cxv:'on  iiigcr  ,  pedibiis.  fcrruglv.eis  ,  palpis 
(flu-Jdiis  crifp:s. 

Me/oc  niarcj  r./.il  n^  rjgec  pcdi'uus  ferrugincis  , 
p^/f:s  clûVûcis  crijpis.  LiN.  Syfl.  nat.  p. 661.  no.  13. 

Il  rcfTcmble  bcîucoup  au  Lymexyton  naval.  Les 
anter.ncs  font  filiformes  ,  prelqu'en  fcie  ,  un  peu 
plus  tourtes  que  le  corcelet,  &  d'un  jaune  fauve.  La 
tête  cff  noire  ,  de  !a  largeur  du  corceler.  Les  auten- 
nolcs  nntciieures  ont  leur  dernier  article  gros  ,  cfil- 
pé  ,  rnukifide.  Le  corcelet  cft  noir  ,  un  peu  re- 
bordé. Les  élytrcs  font  roiratres  .  flexibles  à  leur 
extrémitc.  Le  delTous  du  corps  eli,  avec  l'extréraité 
de  l'abdoircn  ,  fauve.  Les  pattes  font  d'un  jaune 
f.iiive  ,  avec  les  cuilTes  polferieures  obfcures.  Les 
tarfes  font  filiformes  ,  fc  tous  compofés  de  cinq  ar- 
ticles. 

I!  fc  trouve  en  Suède  au  pi  intemps. 

5.  Lymexylon  oa'bu. 
LYMe-'t'j^LGN  barhutum. 

Lymexylon  fufum  ,  anterlnis  ribiifque  picels . 
Fab.  Afanf.  inj.  cor?:.  l.  p.  i(>^.  n".  3. 


L  Y  M 

Mordella  bai  bâta  frfj  ,  pj/pis  erfformibus  tri' 
lol'is  ,  lohis  lateralibus  latijfiwis.  Schail.  Ach.- 
Hall.  I.  51t.   tab.    l.fig.j- 

SeUAFF.  icon.  inf  tcl>.  179.  ^g.  7.  a.  b. 

Il  rçlfemSle  au  précédent  par  la  forme  &  la  gran- 
deur. Les  antennes  font  brunes.  Les  antennules  an- 
térieures font  longues  ,  avec  les  derniers  articles  la- 
icralement  avancés.  Tout  le  coips  ci^  noir  ,  légere- 
n-icnt  couvert  d'un  duvet  fauve  luifant.  Les  patt>-s 
font  brunec 

II  fe  trouve  en  Allemagne  fur  le  bots  mort, 
4.  Lymexylon  naval. 
LrjVfri'zow  nûvj.'i?, 

hymexylov.  lu-.evrr.  ,  elyttis  ,  margine  apctqut 
nigris.  Fab.  Syfi.  cm. -pag.  104.  «'.  1,  —  Spcc. 
inf.  tom.  \.  p,  zjo.  n".  j.  —  Mjnt,  inf  tom.  l. 
p.   165.  ;!S4. 

Cantkaris  navalis  ,  thorace  tereiSufulo  ,  corpore 
lutco  .^  elyiris  ^  matginc  apiceque  nigris.  Lin.  Svjl. 
nat.  pag.  éfo.  n'.  l6 .——Faun.  jucc.  n" ,  718.— • 
/':,    TTeflr.  pag  755.  tab.  3. 

Frifk.  inf  1  I,  pag.  i  +  .  tvb.   zo. 

ScHSTF.  icon.  inf,  tab.  49.  Jig.  i. 

Les  antennes  varient.  Celles  du  mâ!c  font  pref- 
qne  de  I.i  bngueur  de  la  moitié  du  corps.  Ciilcs 
de  la  femelle  ne  lont  que  de  la  longueur  da 
corcclet  :  elles  (ont  noires  &  fiiliformes.  La  tête  eft 
noire,  un  peu  inclinée.  Les  antenne? ,  les  antennules 
font  longues  ,  prefqu'cn  maiïe  ,  d'un  jaune  fauve. 
Le  corcelet  eft  d'un  jaune  fjuve.  Les  clytres  (ont 
lifTes  ,  flexibles  ,  d'un  jaune  fauve,  avec  le  bord 
extérieur  &  l'extiémftté  noirâtres.  Le  deffous  du 
corps  Se  les  pattes  font  d'un  jaune  fauve. 

Il  fe  trouve  en  France  ,  en  Allemagne  Se  au  norii 
de  l'Europe. 

^.  Lymexylon,  mufclièr. 

Lyj:jex  non  probofcideus. 

Lymer.yloi  nigrum  ,  elytris  tefaceis  apice  nigris  , 
palpis  hamato-iirtgula'ibus.  Fab.  Spic.  inf.  tom. 
l- pag   1J6.  n°.   +. — Aîant.   inf.  :om.  i.   p,i6^, 

les  anfennes  font  noires ,  filiformes ,  un  peu  plus 
longues  que  la  moiiië  du  corps.  Les  anecnnulcs  ante 
ricures  font  alongées  ,  noires  ,  avec  le  pénultième 
aitic'c  plus  grand  ^  irrégulier  ,  tendu  ,  ayant  au- 
deffous  un  appendice  ovale  :  le  dernier  cft  arqué  , 
crochu  ,  pointu.  La  tête  &  le  corcclet  (ont 
noirs  :  les  élytres  font  lilTes  ,  d'un  jaune  tef- 
tacé  ,  avec  l'extrémité  noire.  Le  deflous  du  corps  eft 
noir  ,  avec  l'extrémité  de  l'abdon.en  jaun.ître.  Les 
pattes  font  d'un  jaune  tcftacé. 

Il  fe  trouve  en  Alleiva>j,nc  fur  le  bois  mort. 

LYTTA,  yoyci  Cantharipe. 


6Ȕ 


M. 


JVl  A  C  H  O I  R  E  s  ,  MaxilU.  Ce  mot  indique  , 
<)ans  la  plupart  des  animauT  ,  les  inftrumcns  preprcs 
a  'a  martication.  On  divife  les  mâchoires  en  jupé- 
rieure  Si  inférieure.  Dans  les  infeftes  elles  fout  au 
contraire  latérales ,  &  ne  peuvent  être  dcfignées 
(jue  par  leur  potition  à  gauche  ou  à  droite. 

Les  m,îchoires ,  qu'il  faut  bien  diftiniruer  des 
mandiouics  dont  nous  allons  parler  bientôt  ,  font 
deux  pentes  pièces  fouvent  rainces  &  prefque  niem- 
braneufcs  ,  terrainées  par  des  denrelures  afler  folides 
&  prefque  toujours  ciliées  à  leur  partie  interne. 
Elles  font  immédiatement  placc'es  au-dclloB»  des 
mandibules,  entre  celles-ci  &  la  lèvre  inlérieute. 
On  conûdèrc  dans  les  mâchoires  : 

Leur  NOMSRE.  Elles  font  fouvcnt  au  uombre  de 
deux  ,  &  c'eft  le  plus  ordinaire.  Quelquefois ,  comme 
dans  le  cancer,  l'infede  en  eft  totalement  privé. 

La  connexion.  Dans  ks  hvmenopttret ,  elles 
tiennent  jufqa'à  un  peu  plus  de  Içui  milieu  a  la 
lèvre  inférieure.    On    les   nomme   alors    eonnécs  , 


Les  lèvres  font  adn^cs ,  adnatt ,  quand  elles  tien- 
nent abfolument  à  la  lèvre  ,  comme  dans  la  phry- 
gane. 

Adhérentes,  cdhfrentes ,  quand  leurs  bâfcs  fent 
réunies  ainli  que  dans  le  phalanginm, 

La  îiGURE  eft  cylindritjue  dans  l'Araiçnée. 

Comprimée  dans  l'Abeille. 

Arquée  dans  le  Carabe. 

Linguiforme,   li.iruiformis  ^  àin%  l'Abeille. 

L'ïXTRÉMiTH  ,apcx.  Elle  va:ic  un  peu  plus  que  le 
Bombre  ;  elle  ert  dilatée  ,  dUacatu. 

Comprimée  à  leur  fojpmet ,  compte fj. 

Arrondie ,  rozundata  ,  le  Scaurus. 

Obtufe  ,  obtufa  ,  le  Sepidium. 

Fendue  ,  0a  ,  dans  le  Porfîcuk  fc  la  Blatte.' 

Soyeiife.ylvo/j  ,  environnée  de  poils  roides  dans 
la  Cétoine. 

Pointue  ,  et:iminata  ,  dans  le  Carabe. 

Dentée  ,  der.tsta,  daiT:  la  Meloloathe  &  l'Aeshna. 
Uifi.  Hat.  Inftaes.  Tome  VU. 


Unguiculéc  ,  unguiculata  ,  dans  l'Araigndc  &  le 
Scorpion. 

Tronquée  ,  truncata ,  dans  le  Phalangium. 

Lï  confiftance  ,  corjlftentia ,  eft  membrancufc  , 
memhrenacea  ,  daas  l'Abeille. 

Cornée  ,  cornea  ,  dans  l'Erotyle, 

Veficuleufe  ,  vejîculofa  ,  dans  la  Blatte. 

Le  BORB  ,    marge  ,  eft 

Nud,  nuda,  dans  l'Araignée. 

Cilié  ,  ciliata  ,  c'eft-à-  dire  ,  entouré  de  poils  fa^ 
rallèles  &  embriqués. 

Les  déchirures,  lacinit  ,  font 

Entières  dans  le  Zonitis  ; 

Unidentées  ,  c'eft  à-dire  ,  armées  d'une  farte  dent 
à  l'infertion  des  palpes  dans  l'EIater  Si  le  Scarabé. 

Bi*îde,  c'eft-à-dire  fendu  jufqu'à  la  bâfe  dans  le 
Tcntbrion. 

Leur  proportion  établit  auflï  une  différence  :  elles 
font  plus  longues  eu  plus  courtes  que  les  palpes. 

L'ijfage  des  mâchoires  n'cft  pas  de  couper  &  de 
dirifcr  les  alimens  ;  elles  ne  font  pas  mues  par  des 
mnfclcs  aflcx  forts  pour  ccite  opération  ;  mais  elles 
fervent  à  les  diriger,  à  les  contenir,  à  terminer 
la  maftication ,  &  a  favoriler  peut-être  la  déglati- 
tion. 

MACROCÉPHALE  ,  Macrocepkalus.  Genre  d'in- 
fede  de  la  troifième  Sedion  de  l'Ordre  des  Coléop- 
tères. 

Les  Infe(S:s  que  nous  donnons  fous  ce  nom  ,  ont 
été  placés  par  Linné  ,  Geoffroy ,  Fabricius  &  les  autres 
entomologiftcs  ,  dans  des  gfnres  différens  &  Ibuvent 
tiès-éloign^s;  ce  qui  eft  d'autant  plus  étonnant  qu'ils 
ont  un  air  de  famille  qui  indique  la  nécelTité  de  leur 
réunion.  Geoffroy  ,  qui  n'en  a  connu  que  deyx  ef- 
pèces  ,  les  a  placées  parmi  fcs  Authribes ,  quoiqu'ils 
foient  en  tout  diftiniSs  de  ces  infcû^s.  Fabricius  , 
Linné  ,  &  les  autres  N.-ituraliftcs ,  ks  avoient  mis 
parmi  les  Bruches  &  les  Charanfons  ;  &  en  cff  t  ils 
approchent  un  peu  de  ces  genres  par  leur  por:  & 
leur  manière  de  vivre  ,  d'ailleurs  peu  connue.  EuSn  , 
CBfnwe  Eous  ,  r.tbricius,  dans  la  féconde  édition  de 


6or 


MAC 


fon  Syfu-n  ,  vient  Je  les  réunir  en  un  genre  qu  il  a 
romm^  X«Ar/if,!Tenre  qu'il  faut  foigneufement 
diftireuer  des  Anthnbes  de  Geoft;oy  &  des  nôtres. 
Il  eft  malheureux-  cpie  t,ava;l!ânt  à  peu  près  fur  ce 
.renre  a  la  même  ë,.oque,  Fabricius  &  nous,  nous 
Tui  ayons  impofédeux  roms  fi  éloignés.  Ces  ditte- 
renées  de  noms  femMent  en  apporter  dans  les  fujets, 
&  rendent  l'étude  difficile  &  la  fcience  incertaine  ; 
&  d'autant  plus  dans  cette  circonflance  ,  qail  faut  (c 
rarpellci  que  notre  <;(rnre  macrocéphale  cft  le  même 
que  le  -renrc  antiuibe  de  Fabricius,  tandis  qut  e 
genre  a^uthribe  de  cet  auteur  A  bien  différent  du 
nôtre  &  de  relui  de  Geoffroy.  Il  ne  faut  pas  non 
plus  confondre  notre  genre  macrocéphal.:  avec  celui 
nommé  ainfi  dans  Téduion  i  ;  de  Unnéuspar  Gme- 
l  a.  Celui-ci  eft  voifin  du  genre  Cimex. 

Les  macrocépliales  ont  quelques  rapports  avec  les 
Bruches  &  les  Charanfons  ;  mais  ils  fe  diftingucnt 
Àc  ces  derniers  par  Icuts  antennes  qui  ne  font  roint 
coudées  &  des  Bruches  ,  des  Attelabcs,  des  Rhi- 
jiomacer,  des  Brachycères  &  des  Brentes  ,  par  la 
forme  de  leur  tête  qui  eft  large  &  depnmee  & 
par  la  malTe  formée  de  trois  articles  qui  termme 
leurs  antennes. 

Les  antennes  font  en  maffe  ,  à-pcu-près  de  la 
loneueur  de  la  tête,  compofées  de  onze  articles. 
Les  deux  premiers  font  pynformes.  Les  deux  fuivans 
font  allongés.  Du  cinquième  jufqu'au  huitième  in- 
clufivement  ,  ils  font  globuleux.  L"  trois  derniers 
font  plus  gtos  ,  &  forment  la  maffe.  Le  dernier  cR 
halé  Elles  font  inférées  vers  l'extrémité  du  prolon- 
gement delà  tête,  prtfqu'à  la  bâfe  des  mandibules. 
La  bouche  eft  compofée  de  deux  mandibules ,  deux 
michoires  .  d'une  lèvre  inférieure  ,  &  de  quatre  an- 
tennules.  Nous  ignorons  s'il  eitfte  une  lèvre  fupé- 
rieure. 

Les  mandibules  font  cornées ,  (Spaifles ,  aiguës. 


MAC 

Les  mâchoires  font  nès-courtes,  membranenfes  J 
bifides.  Les  divifions  font  égales,  arrondies. 

La  lèvre  inférieure  eft  très-courte,  mcnibraneufe,' 
bifide.  Les  divifions  font  cylindriques. 

Les  antennulcs  font  égales.  Les  antérieures  font 
filiformes  ,  quadriarticulées.  Les  articles  font  prcfque 
égaux.  Le  dernier  eft  plus  long,  c\lirdriquc.  Elles 
font  inférées  fur  le  dos  de  la  m.îrhoirc.  Les  poflé- 
licurcs  ,  à  peine  plus  courtes  ,  font  compofécs  de 
trois  articles.  Le  dernier  eft  cylindrique.  Elles  font 
inférées  à  la  bafc  de  la  lèvre  inférieure. 

La  tête  eft  large  ,  reftangulaire  ,  un  peu  prolon- 
gée en  avant,  dtprimée  ,  fituée  pcrpendiculairemenc 
au  corcelet. 

Les  yerx  ,"  fituç's  fur  les  parties  latérales  & 
fupérieures  de  la  têx  ,  beaucoup  au-deffus  des  an- 
tennes, font  hémifphériques  £c  faillans. 

Le  corcelet  eft  prctqnc  cylindrique  ,  un  peu 
atténué  antérieurement.  11  eft  ordinairement  labo- 
teux,  inégal. 

Les  clytres  font  un  peu  planes  en-dtiTus  ;  elles  fe 
recourbent  à  leur  cxtréirué  ,  mais  ne  recouvrent 
pas  entièrement  l'abdomen.  Elles  font  toidcs  &  or- 
dinairement raboteufes.  L'éculfon  ,  qui  eft  à  leur 
bâfe  ,  eft  petit  &  arrondi. 

Les  pattes  font  fortes  ,  d'une  longueur  moyenne. 
Les  cuilfes  font  robuftes  ,  renflées;  les  jambes  font 
comprimées,  larges  vers  leur  extrémité.  Les  tarfes 
font  compofés  de  quatre  articles.  Le  premier  eft 
long,  triangulaire.  Le  fécond  eft  pluslaige,  bilobé. 
Il  reçoit  dans  fa  bifurcation  le  troifième,  qui  cft 
égalernent  bilobé  ,  mais  fort  petit  &  prefque  caché. 
Le  quatrième  eft  long,  arqué  ,  renflé  à  fon  extrémité, 
&  garni  de  deux  crochets. 

Ces  infeélcs  fe  trouvent  fur  les  fleurs  &  fur  l«s 
,  feuilles  des  aibtes.  On  ne  «onnoîi  pas  km  larve. 


Suite  de  riniroducflon  à  l'Hl/Ioire  Naturelle  des  Taftcles. 


603 


MACROCEPHALE. 

MAC  ROCEPHAL  us. 

B  R  U  C  li  U  S.     Lin.     Fa  b. 

C  U  R  C  U  L  I  0.      Lin.      F  a  b. 

A  UTHRIBUS.      Geo  F  F.     Fab. 

CARACTERES    GÉNÉRIQUES. 

Antennes   moliiiiforeies,  plus    courtes  que  le  corps.   Les  ciois  derniers  arti- 
cles cil  ma 'e. 

Bouche  compofce   de  deux    mandibules    cornées ,  fortes ,   de    deux    mâchoires 
bifides  ,  d'une  lèvre  inférieure  bifide  ,    de  quaue  antcmiules  égales ,  filiformes. 

Tèie  terminée  par  un  bec  court  ,  large  ,  plane. 

Quatre  articles  aux  tarfes,    Le  fécond  biiobé  ,   renfermant  dans  fa  bifurcation 
le  troilième   égalemeu:  biiobé,   mais  très-petit. 


ESPÈCES. 


1.  Macrocephale  albinos. 

Noir  j  front  &  anus  blams  ;    corcelet 
tubercule'. 

2.  Macrocephale  ktiroflte. 

St^c  très- la  "-ge,  plane  ^  élytres  blanches 
à  leur  extrémité ,  avec  deux  points  nous. 

j.MAcaocEPHALE  albiroftre. 

Bec  très-large  i  élytres  blanchis  pojté- 
ikurtment  j  variées  de  noir. 


4.  Macrocephale  gris. 

Gris  j      clytres     cendrées  pojîérietre- 
ment. 

5.  Mackocephale  planiroftre. 

D\in  noir  bronzé,  bec  très-lwge  plane, 
ii pattes  tjîacées, 

6.  Macrocephale  raboteux. 

N'iry  c'y  très  avec  Jesjlries  roujjes  d^. 
vées  ,  ponctuées  de  noir. 


Gggg  k 


^©4 


Suite  de  l'IntroduSlion  à  l^Hïfloïrt  TfaturtlU  des  Infimes. 


MACROCEPIIALE.     (  Infères.  ) 


7.  MacrocepiiAle  onde. 

Noir  ^   élytres   brunes  ^  avec  des  Jlriis 
blanchis  ondées. 

8,  Macrocephale  varié. 

Elytres  noires  Jlnces  de  points  blancs 
&  noirs  alternes. 


9.  Macrocephale  fépiccle. 

Varié  de  hrun  &  de  cendré ^  cvcc  des 
points  élevés  &  yoiius. 


MAC 

I,   Macrocefhale  albinos. 
M.iCROcirajLus  albinus. 

Macrccepkalus  niger  fiante  ar.oqut  all'u  ,  '.Iiorjce 
luher.uUto. 

Cunullo    albinus.   Fab.    Sy(I.   cnl.  p.   lyi.    n". 

11.7. Sp.  inf.  i^m.  i.p.  li/i.  n",   liio. — Ma.;t. 

tnf.   tom.   p.    118.  n".   ij^. 

AuLft'ibus  albinus.  Tab.  Syji.  inl.  id.  x.  purs  i 
p.    37c.  n".   I. 

Curc:.Ho  albinus.  LiN.  Syfl.  nat.  p.  ii6.  n?.  79 
—  FaUN.  Suec.  n^,   Éji. 

Curctflio  brevirofiris  tmunnis  longis  reSis  ,  tor- 
jorc  oblongo  iiig^g  kijpido  ,  capiit  elynorumque 
apice  albis  raf.rj  plimufculo  lato^.  BeceeR.  il/,->r<. 
inf.  tom.   5.  p.  ijj.   n'\  44.  tab.  8.  fig.    i. 

CunitUo  niger  acuUis  tlioracis  tribus ,  elytrorum 
ftx.    Uddh.    Dijjat.    17. 

Cur^u/io  albi-Ms.   Se  OP.    Enc.  c^rn.   n° .    66, 

Paykull.   Monog.  p.  ij8.  n".  Jli. 

BONSD.    Cure.  fuec.    1.  f.  1. 

Le  bec  eft  court ,  large  ,  plane  ,  d'un  blanc  de 
lait  fupéricuremcnt.  Le  corcclcr  a  poltéricurcraent 
trois  tubercules  aigus,  tranfveifes.  Les  élytres  l'on: 
grisâtres ,  blanches  à  leur  extrémité  ,  couvertes  de 
pluficurs  petites  pointes  aiguës.  Les  antennes  font  de 
la  longueur  du  corps.  Les  pattes  &  les  antennes  (on: 
annulées  de  noir  &  de  blanc. 

Dans  les  mâles,  les  troifième  ,  quatrième,  cin- 
ciuièine  ,  fixième  &  fcptième  anneaux  font  marqués 
de  blanc  à  leur  extrémité  ;  les  huitième  &  neuvième 
font  entièrL-ment  blancs  ;  les  derniers  (ont  noirs.  Les 
antennes  des  femelles  font  plus  courtes  &  noires.  Le 
ntavième  article  feulement  c(t  noir. 

Il  fe  trouve  en  Europe,  dans  le  nord. 
1.  Macrocephale  latiroftre. 
Macrocethalvs  latiroftris. 

Macrecepkdlus  rofiro  lutijpmo  piano  ,  elytris 
epiie  alhis  punBis  duobus  nigris. 

Curculio  latiroftris.  Fab.  Syfl.  ent.  pag.  iji. 
n".  118.  —  Spec.  inf.  tom.  i.  p.  195.  n".  181.— 
Malt.  i-f.  Corn.  1 .  pag.  t  iS.  n°.  zjy. 

Authribus  latiroftris.  Fab.  Syfl.  ent.  éd.  2,  pars 
î.  p.   5-6.  n».  i. 

Curculio  latirofiris.  LiNN.  Syjl.  nat.  éd.  Gmel. 
V.  1783.  n".  560. 

Authribus  a'.er ,  elyris  apice  cineTafsentihus. 
Geofï.    Hift.   ir.j.  tom.   i.  pag.   507.  n°.  ^.  pL  i. 

h- 1- 

L'Authribe  noir  flrié.  Geoff.  i:bid. 


MAC 


60J 


Curculio  latiroftris.  Paykuli..  Mon.  pag.  117. 
n".  1 1 1. 

Silpba  oblonga.  Sviz.  Hift.  i-f  tA.  1.  fig.    17. 

ScKAifP.   hen.  lao.   89.   fig.    6. 

Ross.  Faun.  aufc.  tom.  \.  pa^.  151.  u^.  îj^. 
tub.   5.  fig.   j. 

DONSD.   Cure.  fuc.  î.  fij.  1.  3. 

FouRc,    Elit.  pur.   t-om.   i.  p.   157.   n".  j. 

Il  rcflembic  beaucoup  au  Macrocephale  albines, 
dont  il  ne  patoit  être  qu'une  vatiétc.  Le  corps  cft  en 
généra!  noir  ,  alo-igé  ,  cylindrique.  La  tête  cit  îarge. 
L  c  bec  elî  très-large,  plane,  fouvent  b!anc  ,  avec  Ton 
tJtîHrnité  noire  :  il  ed  raboteux.  Les  antennes  font 
noues.  Le  coicelct  clî  noir  ,  prefque  cylindrique  , 
chagriné  ,  raboteux,  aVcc  dcjiï  lignes  faillantcs  fur 
les  côits.  Les  élytres  font  noires  ,  dures  ,  for- 
niquées,  leceuibt'cs  ,  et  comme  tronquées  vers  leur 
extrémité  ,  qui  cft  blanche  dans  beauccCnp  d'indi- 
vidus :  elles  font  ftriées.  Les  ftries  font  éltvt'es  , 
inégales  ,  interrompues  ,  ponftytes.  L'abd^nicn  e(t 
noir  :  (a  part\e  moyenne  cft  couveitc  de  petits  poils 
blancs  ,  foyeux.  Les  pattes  font  noires  ,  cannelées 
de  blanc,  lotfque  le  bec  6c  f  extrémité  des  élytres  le 
font. 

On  le  trouve  ,  mais  fort  rarement,  aux  environs 
de  Paris  ;  il  efl  plus  commun  dans  les  paitics 
oiientaies  6c.  montueufes  de  !a  France. 

5.  MACROCEPHAtE  albitoftie. 

Macrocephalvs  albiroflris. 

Macroeiphalus  roftro  latijjimo  piano  ,  elytrijque 
pcftice  albis   nigro   variis, 

Curculio  albiroflris.  Fab.  Mant.  infcci.  lom.  i. 
p.  119.  n^.  z}8. 

Authribus' albiro^rls.  Tab.  .Syfl.  ent.  éd.  1.  p.irs, 
1.  p.   5  7«.   «"■    3. 

Curculio  aii-iroflris.  LiNN.  Syfl.  nat.  (d,  Gmel. 
p.   1784.  n"".    ;6l. 

Curculio  aloiroftris.  Pay/cull,  Monog.  p.  110, 
n".   115. 

Curculio  albiroftris  ,  breviroftrii  rugcr  ,  icftro 
alho  elytris  poftice  albif  punciis  nigr.s  consi^uis, 
Acr.   Hall.  I.  287. 

Curculip  albiroftris,  Herbst  Arch.  p.  So.  ;:". 
(16.  tab.    14.  fig,   26. 

Il  eft  moitié  plus  petit  que  le  Macrocephale  lati- 
roftre. La  tête  eft  fortement  dépiimée  &  alono?e  ; 
fa  face  fupérieiue  cft  entièrement  blanche  ;  û  face 
inftri-jure  eft  roue.  Les  antennes  ,  les  mandibules 
&  les  yeux  font  nciis.  Le  corcc.'et  cfl  un  f-ea  co- 
nique ,   raooteux ,   nuir ,  fans  taches.   Les  élytrci 


6^6 


MAC 


font  roires  ,  fliiccs  ,  avec  ure  tache  arquée  ,  d'un 
blanc  fale  vers  leur  milieu  ;  leur  exirémité  efl 
blanche  ,  avec  une  tache  noire  ,  palmée.  Le  delTous 
du  corps  eft  blanc,  avec  un  point  noir  aux  deux 
cxtréniués  de  chaque  anneau  de  l'abdomen.  Les 
pattes  lont  noires,  annulées  de  blanc. 

Il  fe  trouve  fur  les  bouleaux  ,  en  Saxe  &  en 
Allemagne. 

4.  Macrocephaie  gris. 

M-iCROCErKAïas  grifeui. 

Macrocepkaluj  grifeus  elytris  popce  ànerelt. 

Pdnus  g'igas.  Fab.  Syjl.  ent.  pag.  ^5.  n».  t. 
—  Spec.  inj:  tom.  i.  p.  7;.,  »''•  i.  —  Mant.  injeil. 
tom.  I.  p.  40.  n".  I. 

Authribus  grifeus.  Fad.  Syfi.  eut.  éd.  t.  pars  i. 
p.  377-  "'•  4- 

Ptinus  gigas.  LiN.  Syfl.  nat.  éd.  Gmel.  p.  \6oG. 
«».  n. 

Les  antennes  font  filiformes,  plus  longues  que  le 
eorps  ,  noires  à  leur  extrémité  ,  avec  le  dernier  article 
aigu.  Le  corcelet  efl  arrondi  ,  gris  ,  avec  quatre 
lignes  peu  marquées  ,  brunes  &  tachées  d'un  point 
bianc.  Les  él)  très  font  grifes  ;  leur  extrémité  elt 
cendrée:  on  y  lemarque  plufieuis  points  oblongs, 
cendrés.  L'abdomen  tL  les  pattes  font  cendrés. 

Il  fc  trouve  dans  la  nouvelle  Hollande. 

y.  Macrocephale  planiroftrç. 

MAdSiOCSPHALUt  planiro^ris. 

MacracepkJus  rtigro  entus  ,  roftro  piano  laùf- 
ftmo  pi-ailufqut  tefiaceis. 

Cunulio  planlrcfiris.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  i. 
f.   JI5.  n°.2J9. 

Cunulio  fa-vlrolliis.  Fab.  Manl.  inf.  tom.  1. 
eppendix. 

Autkribus  planhêjîris.  Fab.  Syfi.  ent.  éd.  i.  pars. 
».  /••  377-  «'•  S- 

Curcul'iOi  planirofiris,  LiNN.  Syfi.  nat.  éd.  Gmel. 
f.  1784.  n".  î6i. 

Curculio  planirofiris.  ?Ays.\3i.L.  Mon»g.  p.  114. 
s".  1 17. 

Attelabus   riificolUs.  Herbst.  ArU. 

Cu'cuUo  rojlntus.  DeceeR.  Mem.  inf.  tom.  S- 
p.   t^i.  n".  4t. 

Il  eft  petit.  L'^  bec  eft  court  ,  très-farg*  ,  plane, 
tcitac  ■-.  Le  corc  let  H  les  élytres  font  lirtes  ,  'oron- 
'lée,  brillante,  (ans  taches.  Les  pattes  font  fimples, 
eeuacées. 

il  fe  trcuvc  en  Alface,  fur  les  muroaniers  d'Inde. 


MAC 

6.  Macrocephale  raboteux. 

Macrocephalus  fcabrofus, 

M,!crocepka!us  niger,  elytris  eUvctto  ftriatîs  nifis, 
puhdis  nigrls  fparfis. 

Bru  chus  fcabrofus.  Fab.  Syfi.  ent.  p.  «4.  no.  5. 
—  Spec,  inf.  tom.  i.  p.  75.  no,  j.  —  Mjnt.  inf. 
tom.    I.  p.   41.  no.   7. 

Authrihus  fcahrofus.  Fab.  Syfi.  ent.  éd.  z.  pars 
'-•  F^g-  577-  «"•  ^^ 

Bruchus  fciihrofits,  LiK.  Syft.  nat.  edit.  Gmel, 
pag.  178;.  n°.   II. 

Autkribus  avatus  niger  ,  elytris  flriatis  rubro 
r.igroque  marmoratis.  Geoff.  Uijl,  inf.  tom.  \.p<tg. 
106.  n°.  i.pl.  S-fig-  5' 

L'Autribe  marbrée.   Geoff.  Ibid. 

Curculio  fcabrofus.  Paykull.  Mcnog.  p.  lin 
«».  ,14. 

Bruchus  fcabrofus,  Herbst.  ArH.  inf.  pars  7, 
p.   18.  n".  1.  tab.    10.  ;fg.  IJ. 

Autkribus  marmoratus.  FOURC.  Ent,  par.  tom. 
1.  p.  i]6.  n».    I. 

Il  eft  prefque  quatre.  La  tète  &  le  corcelet  font 
noirs ,  avec  quelques  petits  poils  gris ,  fans  points 
ni  ftries  Les  élytres  ont  des  ftries  longitudinales, 
formées  par  des  puiius  ;  leur  fond  eft  d'un  rouge- 
brun  ,  avec  des  taches  noirâtres ,  prefque  quarjées  : 
la  future  des  élytres  eft  noire.  Le  ventre  eft  noir, 
varié  d'un  peu  de  rouge-brun.  Les  pattes  font  noi[çs, 
variées  de  gris. 

Il  fe  trouve  en  Europe ,  fur  la  jacée. 

7.  Macrocephale  onde. 

MACKOCtfHAlVS  undjtus, 

Macrocephalus  niger  elytris  fufcis  firigis  uniatis 
albis. 

Bruchus  undatus.  Fab.  Mant,  inf.  tom.  i.  />.  41. 
n°.  9. 

Autkribus  undatus.  Fab.  Syft.  ent.  éd.  1.  pan  t, 
p.  378.  n°.  7- 

Bruchus  undatus.  LlN.  Syfi,  nat.  éd.  Gmel.  pag. 
I75f.   n'>.   14. 

Il  cil  d'une  grandeur  moyenne,  noir ,  fans  taches. 
Les  élycres  font  lilfcs,  brunes,  avec  trois  ou  qu;;trc 
flries  brunes  ondées. 

Il  fe  trouve  en  Afrique  ,  fur  les  fleurs. 

8.  Macrocephaie  varié. 
Mackocbphalus  varius. 

M'crocephalus  elytris  nigris ,  pun&is  athis  nigr^' 
que  aliemis  firiads. 


MAL 

Bru:hus  varias.  Fab,  ManC.  inf.  ton.  \.  p.  41. 
rP.  f4. 

Aulhribiis  varias.  V AZ.  Syft.  ent .  éd.  i.  pars  1, 
p.    5-8.   «^.    8. 

Bruch-ts  varias.  Lin.  5_yyî.  n<.-r.   éd.  Gmel.  pag. 

CurcuUo  varias.    Paykull.    Monog.   pag.    iii. 

^  uifir.tus  cv.:rus  fuhvi  Icfus  ,  e  fufco  ciiureoqiie 
Varieratus.  GeOff.  Hifi.  inj.  tom.  1.  pag.  [507. 
n".   r. 

L'Authribe    minime.    Geopf.   Ib. 

Authribas  variegatus.  FouRC.  Ent.  par.  tom.  l. 
peg.   ï]6.    nO.  z. 

Il  eft  noir,  avec  reflets  brillans ,  cendrés.  Les 
élytres  (ont  Ûriécs  &  martjiiées  de  poils  hruiis  & 
gris,  «ombreux  &  alternes.  Les  pattes  lont  noires. 

II  le  trouve  en  Europe  ,  fur  les  fleurs  &  ddns  les 
binadas. 

9.  Macrocîphale  fcpicolc. 

M.iCROCEfHALVs  fcpicola. 

Macrocepkalus  einereo  fufccauc  varias  ^  puncits 
t levât is  piL'fis. 

Authribas  fcpicola.  Fab.  Syfi.  ent.  éd.  i.pars  i. 
F-  578-  «".  9. 

I!  eft  d'une  grandeur  moyenne.  Le  bec  cfl  court, 
renflé  à  fon  extrémité.  Le  corcelct  H  les  élytres  (ont 
■variés  de  brun  &  de  cendré:  on  remarque,  fut  le' 
corcelct,  deux  pointes  élevées  ;  &  l'ur  les  élytres, 
plulieurs  points  élevés  ,  foyeux.  Les  pattrs  font 
pâles  ,  ponduées  de  noir. 

Il  fe  trouve  en    Allemagne  ,  fur  les   haies. 

MALACHIE.  M.^z.^ct!I■JS.  Genre  d'infecles  de 
la  première  Sedion  de  1  Ordre  des  Coléoptères. 

Le  corps  mol ,  des  élytres  flexibles  ont  fait  donner 
à  ce  genre,  établi  par  M.  Fabricius ,  le  nom  de 
Md/ûcA/ui  ,  du  mot  grec  ^«AaKii/j,  qui  fignifie  déli- 
cat, mol,  tendre,  cftéminé.  Linné,  Geoffroy  & 
de  Geer  ont  confondu  les  Malacliics  avec  les  Télé- 
phorcs  ;  le  premier ,  fous  le  nom  de  lanthans  ,  le 
fécond ,  fous  celui  de  Cicindjle.  Quoiqu'il  y  ait 
quelque  rc/L;mblance  extérieure  dans  la  forme  du 
corps  de  ces  infedes,  les  mandibules  bifides,  les 
aitennules  filiformes  ,  &  les  antennes  prefjue  en 
fcie  ,  diftinguent  Aiffifamment  les  Malachies  des 
Téléphores  ,  qui  ont  les  mandibules  (impies  ,  les 
antennules  fécuntor-raes ,  &  les  antennes  filiformes. 

Les  antennes  font  filiformes,  très-légèrement  en 
fcie  ,  ordinairement  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps,  ElUs  font  compoféçs  de  onze  articles ,  dont 


M  .K  L 


607 


le  premier  un  peu  renfl-  ;  le  fécond  court ,  les  autres 
prelque  triangulaiies.  Les  mâles  de  quelques  cTpèces 
ont  ks  premiers  articles  dihtés  &  inégaux.  Elles 
font  inférées  à  la  partie  antérieure  de  la  t'ete  ,  â  une 
petite  diltance  des  yeux. 

La  bouche  ell  compoféc  d'une  lèvre  fup'-ricnre, 
de  deux  mandibules,  de  deux  mâchoires,  d'une  lèvre 
inférieure  ,   &  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupéiieure  eft  courte,  cornée  ,  arrondie, 
légèrement  ciiiée. 

Les  mandibules  font  cornées,  arquées,  un  peu 
bifides;  les  divilious  fout  égales  &  rapprochées. 

Les  mâchoires  font  cornées  à  la  bafe .  mc-mbra- 
neufes  j  1'  xtréinicj ,  arrondies  ,  un  peu  bifides  •.  |ck 
divilions  font  égales ,  rapprochées  ,   peu  dirtindes. 

La  lèvre  inf.rieure  efl  petite  ,  membraneufc  ,  ar- 
rondie. Elle  ell  prefque  entièrement  cachée  j  ir  ua 
avancement  qui  fait  partie  de  la  tête. 

Les  antennules  antérieures  font  filiformes,  un  peu 
plus  longues  que  les  pofténeures  ,  &  compofées  de 
quatre  articles,  dont  le  premier  eft  petit;  les  deu.x 
autres  lont  égaux  ,  prefque  arrondis  ;  le  dernier  eft 
un  peu  alongé,  &  aminci  vers  fon  extrémité  :  elles 
ont  leur  inftrtion  au  dos  des  mâchoires,  à  l'extrc- 
mité  de  la  partie  cornée.  Les  antennules  poUéiieures 
font  firformes  &  compofées  de  trois  articles  ,  donc 
ie  premier  crt:  petit  ;  le  fécond  prefque  conique  ;  le 
<!ernier  un  peu  .Tininci  à  fon  extrémité  Elles  ont  leur 
initrtion  à  la  partie  latérale  ,  un  peu  antérieure  de 
la  lèvre  inférieure. 

La  tète  eft  ii-pcu-près  de  la  largeur  du  corcelet. 
Les  yeui  font  ariondis,  faillans.  Le  corcelet,  prcfqiic 
audi  large  que  les  élytres,  eft  déprimé,  rebordé, 
ordinairement  arrondi.  L'écullon  eft  petit  &  arrondi 
poftérivurcment.  Les  élytres  font  flexibles  ,  de  la 
longueur  de  I  abdomen  ;  elles  cachent  deux  aîles 
membraneufes  ,  repliées. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne.  Les  tarfes 
font  filiformes  ,  &  compofés  de  cinq  arncles,  dont 
les  quatre  premiers  diminuent  infenliblcmeiir  de  lon- 
gueur ;  le  dernier  ell  aflez  long  ,  &  terminé  par 
deux  crochets  arqués. 

Ces  infedes,  très  -  communs  ,  vivent  ordinaire- 
ment fur  les  fleurs.  Quelques  Auteurs  cependant  ont 
obfervé  qu'ils  ne  fe  contentent  pas  du  fuc  mielleux 
des  plantes,  &  qu'ils  attaquent  auffi  d'autes  infcdes 
pou'  s'en  nourrir  Leurs  habitudes  font  aiicï.  con- 
formes à  celles  des  Téléphiires  ;  mai';  ils  préfcntent 
une  (ingularité  trop  remarquable  p  .ur  le  pas  devoir 
en  faire  mention.  Lorfqu'on  les  prend  dans  la  main  , 
on  voit  fortit  des  côtés  du  corcelet  Se  du  venue  deux 
véficules  fort  rouges,  enflées,  molles  &  irrégulitres, 
compofées  de  trois  lobes.  Ces  quatre  véficules  fe  dé- 
fenflent ,  rentrent  dans  le  corps  de  l'infede  des  qu'on 
celfe  de  le  touchet ,  &  ne  laillent  au  même  cndioit 


6o8 


MAL 


que  des  marques  d'une  tache  rouge.  (Quelques  Au- 
teurs d'hiftoir;  naturelle  ont  donné  a  ces  efpèces 
d'appendices  le  nom  de  Cocardes.  Il  eft  difficile  de 
facisEjire  la  curiofité  fur  l'ufage  ou  l'utilité  que  l'on 
peut  attribner  à  cette  partie  fmgulicre.  On  a  privé 
queloucfois  ces  infedlcs  d'une  ou  de  toutes  les  véh- 
colcs ,  fans  qu'ils  aient  paru  moins  agiles  ou  moins 


MAL 

vifs.  Quelque  hasard  heureux  ,  ou  quelques  obfct= 
vations  (uivies  ,  pourront  peut-être  un  jour  nous 
donner  plus  de  lumières.  Les  larves  des  Malachies 
n'ont  pas  encore  été  connues  ;  cependant  je  foup- 
çonne  qu'elles  vivent  dans  le  bois,  parce  que  j'ai 
trcs.fouvent  trouvé  ,  dans  les  chantiers  ,  l'infcûc 
parfait,  nouvellement  forti  de  fa  nymphe. 


MALACHIE. 


Sida  de  tlntrodu^ion  à  niijlo'.re  naturelle  des  InfcHes. 


6op 


M  A  L  A  C  H   I  E. 

M   A   L  A    C  H   I    U    s.        F  A  B, 

C  A   N  T  H  A  R  I  S.     Lin. 

C   1    C   I   N   D    E    L    A.       G  E  o  F  F. 

CARACTERES     GENERIQUES. 


Antennes  filiformes  prefque  en  fcie  ^  compofc'es  de  onze  articles  :  le  premier 
afTez  gros;  le  lecoud  coiutj  les  autres  prefque  cg.iux   eiur'eax. 

Lè.'re  fiip^-rieure  cornée  ,  arroniie  ,  ciliée. 

MajiJibules  cornées ,  avancées  ,  arquées  ,  un  peu  fendues  à  leur  extrc'mité. 

Mâchoires  membraiieufes ,  arrondies ,  bifides  ;  divifions  rapprochées,  inégales; 
l'exttrieure  plus  grande. 

Lèvre  in.'^Lrieure  avancée  ,  membraneufe  ,  arrondie  i  l'extrémitc. 

Quatre  anrennule-  inégales  ,  filiformes.  Les  antérieures  un  peu  plus  longues , 
quad  larticuKes  :  premier  article  petit,  les  deux  antres  coniques  ,  le  dernier  fctacé. 
Les  poltcrieures  tiiarticulces  :  le  premier  article  petit  ,  le  fécond  conique,  le  der- 
nier leiacé. 


ESPECES- 


i.Malachie  rougeâtre. 

Rou^eacre  j  corcelet  avec  une  tache  noi- 
râtre. 

z.  Malachie  bronzé. 
-D'un  vert  hMnié ,    les  pattes  roiigeâ- 
ircs ,    avtc   la  bâj'e   &  une  partie   de    la 
juture  d'un  vert  bronze. 

j.  Malachie  bipuftulé. 

D\in  vert  bronié-y  extrémité  des  élytres 
oiige. 


4.  Malachie  é 

D'un  vert  brort^e'  ;  extrémlié  des  éljires 
avec  un  point  jaune. 

5.  Malachie  ir.uginelle, 


Uun  vert  hron^î ;  côtés  ds  corcelet  & 
'.xtrémité  des  élyt;cs  rougei. 

6.  Malachie  vert. 

D'un  ven  bronzé  ;  bouche  jaune. 


Hifi,  nat.  InJeBcs.   Tome  Vil 


Hhhh 


Suite  di  Vlntroducîion  à  l'MiJloire  Natunlle  des  Infeclef. 


7.  Malachie  fanguino!enc. 

D'un  noir  hron^e  ;  côtés  du  corcekt 
&  élyires  d'un  rougi  fanguià. 

8.  Malachie  pédicalaire. 

Noir  ;  corcelec  retorde  ,  f^ins  tache  ; 
extr/mité  des  élytres  rougi, 

t).  Malachie  pulicaire. 

Noir  j  bcrd  du  corcekt  &  extr  e'mlté  des 
élytres  rouge. 

10.  Malachie  ruficolle. 

No'r  ;  corcekt  &  extrémité  des  éljtres 
rougeâire. 

11.  Malachie  thoraciqiie. 

D^un   noi'-  bleuâtre  ,    corcekt 
élytres  fans  tache. 

1 1.  Malachie  fafcié. 

D'un  noirèro^'^é  ■  élytres  noires ,  avec 
deux  bandas  rouges. 

13.  Malachie  cqjeftre. 

D'un  noir  bronzé;  élytres  rouges ^  avec 
la  bâfe  &  un   bande  n'un  noirbroiiTé. 

14.  Malachie  pallipede. 
Bronzé  j  l'rjf'  ;  jambes  pâles, 

1 5.  M.machie  lubi. 

Noi  ,  e'Kfémité  d^rs  élytres  j-iune  3  cor- 
ce' et  lobe  à  bordé  di  yxune  pojlérieure- 
ment. 


MALACHIE.   ^Inf.dles.) 

i(j.  Malachie  cipha'ote, 


rouge 


iéyr'imee  y 


No'ir  liùfanc ,  t 
fauve. 

17.  Malachie   tête  blancfie. 

Noir,  tê  e  ,  bord  antérieur  du  .orce'et 
&  extrémité  des  élytres  bLmckiitr^s. 

18,  Malachie  prolongé. 

N'irj  bàfe.  des  antennes  ,  jambes  an- 
térieures &  extrémité  des  élytres  jiunâtres. 

Kj.  Malachie  flavipède. 

Noir  y  bâfe  des  antennes  6"  jambes 
jaunes. 

zo.  Malachie  bleu. 

Bleu  j  corcrkt  &  abdomen  ro'/ges. 

II.  Malachie  angi'leiix. 

Noir  brillant ,  f-or.i  du  corcekt  &  jam- 
bes antérieures  rouJJ'es. 

11.  Malachie  rouiïi. 

Noirâtre-,  p.irtie  poftériewe  d.s  élytres 
&  pattes  jaui'ej. 

23.  Malachie  nitiJu'e. 

D'i.n  re-t  Ironie;  élytr-.-s  Heu  s , 
leur  extnmité  ,  Les  antiiuies  &  Us  pactes 
fauves.  ^ 


^v^3^ 


M  A  L 

t    M.itACHrE  roiigcùcrc. 

?a.ii.Acuius  ri. fus. 

AÎ-Z^i/iius  rufus  ,   ikor.ice  macula  fnfca, 

II  reflcmblc  ,  pour  la  forme  S:  la  grand-sur ,  au 
Mûîichie  bionzc.  Les  anieniies  font  noues,  pr;fi]ue 
■en  fcic.  La  tête  vfc  d'un  nciir  bronzé  ,  avec  la  bouche 
jâurc  Ls  corcclcc  cft  rougt;V.re  ,  avec  une  grande 
tache  ^d'uu  noir  bronzé,  au  mi  icu.  Les  tlytrcs  font 
rougentrcs,  un  peu  velues.  La  poitiinc  &  les  pattes 
fepc  d'un  noir  bionzr.  L'abJi>men  cil  rougcâtre, 
avec  un  peu  de  noir  bronzé  vers  les  bords  latéraux. 

Cet  infeac  diffère  du  M.ifac/iius  f^rgùr.oUraui 
de  M  Fibiicius  ,  par  la  gtcillui  &  par  les  couleur» 
«ic  1  abdomen. 

11  fe  trouve  en  Provence  ,  fur  les  fleurs. 
t.  Malachie  bronzé. 
Malaciiius  tneus. 

Ma'^chJus  corpore  viridi-ineo ,  elytris  ex;ro:sum 
fjnguiafis.  Fab.  Syft.  entom.  fa^,  107.  n'-*.  i. — 
i-y-ec.  ir.f.  um.i.pag.  iéi.n«.  1.  — Mjr.t.  inf. 
ter.,  l.  pcg.  169.  n".  I. 

Canzkar'is  t,nea  ihorace  marginato  ;  corpore  viric' 
*.neo  ,  elytiis  cxtrorfum  undique  rubris.  LiN.  Syjh 
aat.pag.  648.  n°,  7. — Faun,  fuec.  n" .  708. 

Cicindela  vîridi-tnea  ,  c'y  cris  extrorsùm  ruèris. 
GsUF.  inf.  tom.  i.p.  174.  rî",  7. 

La  Cicindcle  bedeau.  Geof.  Jiid, 

Telephorus  ineas  viridi-xntus  ,  efytris  extrorsùm 
ruhris  ,  capite  antice  fiavo.  Dec.  Mem.  inf.  tom.  4. 
fg-  73- "°-  6. 

Scurahtus  mi.tor,  corpore  longîufulo  ,  e.'ytris  ru- 
l'tcur.dis.  Raj,  inf.  p.  77.  n«.  12. 

ScHAiF.  Monogr.  1754.  tdb.  i.fig.  la.  11.  — 
Lon.  inftab.  18.//.  11.  i;. 

VoET.  CoUopt.  pars.  i.  f^ii.  46. /V.  7.  "' 

SULZ.  Hift.  inf  tab.  6.fig.  j. 

Cantharis  tnea.  Scop.  Encom,  carn.  s».  116. 

Cttntkaris  inea.  Schrank.  Enum.inf.aufi.  n°.  jitj, 

POD.  Muf.  Gnc.  pag.  40. 

Les  antennes  font  noires..  Le  corps  eft:  un  peu 
velu,  d'iMi  vert  bronzé  luifant.  Le  corcelet  eft  te- 
bordé.  Les  clytrcs  font  d'un  rouge  fanguin  ,  avec  la 
bâfc  5c  une  partie  de  la  future  d  un  vert  bronzé. 

Il  fe  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs. 

}.  Malachie  bipuftulé. 

M.4LACHIUS  bipuJîaUtus, 

MdlachitiS  Mco-viridis ,  clytris  apicc  ruhris.  Fas. 


MAL 


6ï  I 


Syfl.  entom.  p/Jg.  IcS.r.*.  t.  — Spcc.inf.  ton.  I. 
/•.7?.  161.11°.  %.  —  Mdnt.  inf.  lorn.  I.  pug.  iCy. 
'.  "■   î. 

Catiiharis  bipu/lii/aca.  I.INN.  Syfl.  nat.png.  6^%. 
«'.  8.  — Faiir..fu€c.  n" .  709.  — le  C'él .  nj. 

Cicindela  ineo-viridis,  clytris  apice  rubris,  Seof, 
tnf.  tom.  I.  pug   175.  n".  C. 

LaCicind;!e  vciteà  points  rouges.  GsOï.  IbiJ. 

Telcpkoriis bipuft a'.atus  viridi-diieus  p.idius,  ely- 
tris  cpice  rubris.   Dec.  Mlm.  inf.  loin.  \.pag.  7",-. 

CariLha'is  vix  trcs  cclaVdS  uncii  longa.  RaI,  iaf. 
pjg.  101. /J°.  7. 

ScHAEfF.   Icon.  inf.  tab.  1%. fig.  10.  M. 

■VOET.  CoUopt.  pars  t.  tab.  ^('.fig.  6. 

Canthtris bipufiutaca.  ScoP.  Ent.carn.  n".  \tj. 

Cantharis  bifujulata.  Schrahk.  Eiîuth.  inf.  aufl. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Mabchic  bronté. 
Les  antennes  font  noires ,  arec  les  picniiers  articles 
antérieurement  dilatés  dans  le  mâle.  Tout  le  corps 
eft  lépicmcnt  velu  ,  d  un  vert  luifant  ,  un  peu 
bronzé,  avec  la  bouche  jaune,  &  rcïtrcraité  d«f 
clytres  rougeâire. 

Il  fe  trouve  en  Europe,  fur  Ici  flcurt, 

4.  Malachii  élégant. 

M.-tLACHiws   elcgans. 

Mdlackius  viiidi-àncus  ,    elytris  apice  fiavis. 

Cicindela  sneo-riridis  elytris  apice  fiavis.  GEaï. 
inj.  tcm.  i./J.  17J.  n<^'.  çj. 

La  Cicindele  verte  à  points  jaunes.  GiOï.  Ibtd. 

Cicindela  elegans.  FOURC.  Em.  pars  i.  pag.  6t,t 
n'.  9. 

Il  teffemble  beaucoup  au  Malachie  bipuftulé.  Lei 
antennes  font  noires,  fiutples.  Tout  le  corps  eft  utt 
peu  bronzé  ,  quelquefois  bleuâtre.  La  lèvre  fupé- 
rieure  eft  jaune.  Le  corcelet  eft  fans  taches.  Les  ély- 
tres  font  couvertes  de  poils  noirâtres,  &  ont  un 
point  jaune  à  leur  eittémité.  Les  pattes  font  broa« 
zées. 

Il  fe  troavc  aux  environs  de  Paris ,  fur  les  fleur*, 
j.   Malachie  marginellc. 
Malachivs  margincllus. 

Mslackius  viridi-tncus ,  tkoracis  latcribus  ely* 
trorumque  apice  rubriS. 

Cicindela  aruleo-virldis  ,  tkoracis  margine  rubroi 
elytiis  apice  fiavis.  Geoe.  Jnf  tom.  1.  pag.  I7J, 
n",  9.  var.  b. 

Hhhh  t 


6ji 


M  A  L 


Il  reffcmlile  beaucoup  au  Malachic  bipuRulc- ; 
mai;  il  en  diacre  l'ar  les  uiuoiiiics  (imj'lcs  ,  S.:  pai' 
les  bords  uréraax  du  coucict,  ioiis;cs.  L'cxticinui 
des  élytics  efl  louge  /arroniiic  ,  lid.;iii^e. 

Il  eic  ciès-conimuii  dans  toate  la  Tiance  ,  fiir  les 
ficiirs. 

6.  Mai-achie  vert, 

Malachius  viridis. 

Malackius  dneo  -  vindis  ,  ore  f.dVt-fiente.  Fae. 
Mant.  inj'.  tom.  i.  p^if.  i6^.  ,■.".  5. 

Il  rclTcmble  enticrenient  ,  pour  la  forme  &  la 
grandeur  ,  au  Malaciiic  bipuflulé,  dont  il  a'ciî  pciit- 
ctrc  qu'une  vaiiété.  Toiit:  !e  corps  eft  d'un  vcit  un 
peu  brcLiZj.  La  bouche  Teulc  c(t  jaune.  Les  antennes 
font  noires.  Les  (Ij'trcs  iont  couvertes  de  qucîcjues 
poils.  Les  tcnraculcc  de  l'abdomen  font  rouges.  Les 
pattes  (ont  d'un  noir  bronzi. 

11  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  &  au  nord 
de  l'Europe. 

7.  Malachif   fanguinolent. 

lÎAL.iCHii'3  fangulnoUntus. 

Malcchius  nigro-&neus  ,  thorac'S  m  a '■g!  ne  e'y- 
tr'rfque fangulneis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  l.p.  ï6^. 
n".  4. 

Il  re/Temble  beaucoup  au  Ma'achie  rou^eâtre  ; 
mais  il  eft  une  ou  deux  tois  plus  petit.  Les  antennes 
font  noires ,  un  peu  plus  longues  que  le  corcclci  La 
tête  eft  d'un  noir  bronzé,  fans  tacbcs.  Le  corcclet 
«ft  d'un  noir  bronzé  ,  avec  les  côtés  d'un  rouge 
jfanguin.  Les  élyircs  font  HlFes  ,  d  un  rouge  fanguin  , 
fans  taches  ,  ou  avec  un  peu  de  noir  bronzé  autour 
rfe  l'écuiron.  Le  dclTous  du  corps  &  les  pattes  font 
d'un  noir  bronzé. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  à  Kiell. 

!.  Malachie  pédiculaire. 

Malachius  pidicularius. 

Malackius  thoruit  murginatg  ^  corpore  atro ,  tly- 
*rii  apict  rubris. 

Matachlus  i  tdicularius  ater  ,  elylris  apice  rubris . 
Fab.  Syi9.  ent.  pag.  ir  8.  /j".  3.  --  Spec.  taj.  t.  i. 
pag.  161.  n'.  3.  —  Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  169. 
«'*.  6. 

Ca.uharis  pedicuLiria.  Iimn.  Syft.  nat.  pag.  648. 
n".   9.   — Fauii.  fuéc.  n".  710. 

Cicindetaffcs  ,  elytris  acice  f.avls  ,  tkoracefufco 
CkOJ.  Inf.  I0,n.  i.  pjg.  i-y6.  ,2^.   U. 

La  Cicindele  noire  à  points  jaunes  &  corcclet  noir. 
GïOF.  Ibid, 


MAL 

Cantkdiis  redicularia.  Schrank.  Er.urr.inf.  auf; 

Il  efl  petit  ,  les  antennes  font  filiformes ,  guère 
plus  longues  oue  le  corcclet ,  noircv ,  avec  le  ieci.  nd 
&  ie  t.'Liihèmc  articles  jaurâtret.  Tout  le  corps  eft 
glabre  ,  d  uu  ncir  luiUnt.  Le  corcclet  eft  reboidé  , 
faas  taciics.  Les  élytics  font  lilTcs  ,  avec  lextréi.dté 
rougcâ  rc,  L;s  pattes  iont  jaunâtres ,  avec  la  bâlc  des 
cuiÙcs  nu'.te. 

Il  fe  trouve  en  Europe,  fur  les  fleurs. 

9    Malachie  pulicaiic. 

Malachius  pulii 


Malackius  niger .   thoracis  margine  clytroriimqiu 

apicibus  rubris.  Fab.  Gen.  inf.  M.nnt.  p.:g.  ii.(. 

Spcc.  inf.  tom.   i.  pag.   I6I.  n*.   3.    — Mant.  inf, 
tum.  u  pag.  169,  II".  7. 

Cici'ceia  fifca  ,  elytris  apice  favis  ,  thorace  ru- 
■'"0  r.igra  macula.  GeOF.  i.-.f  turrz.  1,  pag.  176. 
n".  10. 

La  Cicindele  noire  à  points  jaunes  5:  corcclet 
rouge.   GtOF.   li. 

II  refl'emble  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur,  au 
Malachie  pédiculaire.  Les  antennes  font  noirâtres  ^ 
allez  longues.  Tout  le  corps  clt  d'un  noir  lu:fdnt, 
un  peu  bronzé  &  légèrement  velu.  Le  corcelet  eft 
fauve  ,  avec  une  grande  tache  noire  ,  au  mdieu. 
Les  élytres  font  tougeâtres  à  leur  eictrcmité. 

Il  fe   trouve  en  Europe,   fur  les  fleurs. 

10.  Malachie  nificolle. 

M.iLACH lus    rufico.lis, 

Malackius   niger ,   thorace  elytrifque  apict  r.fis. 

Il  reîTcmble  entièrement  ,  pour  la  forme  &  la 
grandeur  ,  au  Aîalachie  pulicaiie  ;  mais  il  en  dif- 
;ère  par  le   corcclet   entièrement  rouge. 

il    fe  trouve   aux   environs    tle   Taiis ,   fur    les 

ilcuis. 

i;.  AL4LACHJE  thoracicjue. 
'ri.;  LAC  H  lus  thoracicus. 

ci'uleus  ,   thorace  rufo,  elytrh 


I\I.:!aiItiu. 
nmacuLais 


CicinàcLi  viridis  ,  thorace  riliro  immaculatoi 
Geoff,    //.    tom.    I.   ;..    177.    n°.  ij. 

La  Clcindèîe   verte   à  corcclet  rouge.  Geof.  là, 

Ci^t:<.aela  tkoracica.  FoURc.  Entom.  pars  l« 
p.   6^.  n-'.  15. 

Il  rcflcmble  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur  ,  au 
Mal.ichie  péj'icuiaire.  i, es  antennes' font  noir  es, 
gaère  plus  longues    que   k  corcelet ,  avec  le  fe- 


MAL 


MAL 


6,3 


eonJ  &  l«  troiûème  airlclcs  jamiatics.  Tout  le  corps 
eit  d  lin  noir  blcuàirc  ,  &C  C!i;i.,Ter!;crit  glabre.  Le 
coîceict  cft  icugei'.rc  ,  fanî  taciiï^:.  L':s  clyrrcs  font 
OJ  verres,  eu  blctics  ,  OU  d'un  noir  -  bkuâiic  , 
fans  taciies. 

11    fe    trouve    aux    environs    de   Paris  ,    for    les 


II.   Malachie   fafcid. 

Malachius  f.fcidtus, 

M.ilac'ius  n'.^io-&ne.is  ,  elytris  nigris ,  fûfciis 
du . bus  riLûài. 

Malack'iUi  f'jfciatus  elytris  aigris  ^  fjfciis  d-ucbus 
rul>'is.  F  AU.  Syfi.  entom.  p^'g,  loS.  «°.  4.  — — 
Sf,  iaf.  tom.  1.  p.  161.  n* .  j.  — —  Maïu.  iiij. 
wm.   I.  pag.  i6y.  n° .  8. 

Cauhiris  fjfdata  tkorace  fubrotundo  virefienre, 
t'y.ris  nig'is  :  f.:fciis  uu:ius  ruins.  Lin.  6j_/'.  na:. 
pag.  64»./;°.   io.  —  Faun.  fuec.  n°.   711. 

CicindeU  ehtris  nigris,  fufciis  duabus  rubris. 
GlOf.  /;/'.   tom.  !.;■.  177.  n" ,  ii, 

La  Cicindiile  à  bandes  roiig^es.    Gïoff.  Ibld, 

TeUphorus  fafciatus  tkorace  objcure  viridi-niiido, 

tiytris    nigris  :  fafùis    duabus    tranfverfis    rubris. 

Deg.  Mem,  inf.    tom.   ^,  pug.  76.  /z".  9. 


Cantkuris   vulde 


igua.    Raj.   Lf.   pag. 


ScHAETP.  Icon.  inf.   tab.  iZy.  n" .  3.   a.  b. 

Cantkaris  fufciatii.  ScOP.  Er.t.  cm,  «^.  129. 

11  eft  de  la  grandeur  du  Maîacliic  pédiculaire. 
Les  antennes  font  noires  ,  à  peine  plus  longues 
que  le  corctkt.  La  tête  &  le  corcclet  font  d'un 
noir-vcrd.îire.  Les  élytres  font  noires,  avec  deux 
bande?  rouges,  l'une  un  peu  au-devant  du  milieu, 
cjuclquefois  ii.terrompue  a  la  future  ,  ic  l'autie  à 
l'extrémité.  L^  d-jflous  du  corps  &  les  pattes  font 
noiis.  Les  bords  latéraux  de  l'abdomen  fout  rouges. 

Il  fe  ttouve  en  Eur-^'pe. 

j;.  Malachie  éi^.ie.^re, 

Malachius   eqi.ej1ris. 

Malachias  viridi-meus  ,  elytris  rubris  ,  f^fciu 
viriit-éinea.  Fab.  Spec.  ii:f.  cpp.  p.  foo.  — Muni. 
inf.  tom.  I.  pag.  169.  n".  9. 

Meloe  Gc>i'~n.i  alitus  attr,  elytris  fafàa  api- 
(eqi'.e  J'u"gui,:eis.  LiN.  HyJK  iiut.  aud.  yjg.  106». 
n" .   1 1 . 

Il  refTenihlc  ,  pour  la  forme  &  la  erandeur ,  au 
Malachi.:  faf.ié.  Les  antennes  font  prefque  en  fcie  , 
guère  plus  longues  v]iiC  le  corcclet,  noires,  a.vec 
le  feconii  &  le  trcilième  articles  jaunâtres.  Le  curp 


eft  glabre,  d'un  noir  -  bronzé.  Le?  ^lyrfs  font 
rouges,  avec  une  large  bande  d'un  nuir-bronzé  , 
un  peu  au-delà  du  milieu,  &  mie  tache  tiiarrjris- 
laire,  de  la  mime  cot.leur ,  autour  de  l'icalfr-n. 
Le  dellous  du  corps  &  les  pattes  poiU'iicuics  font 
d'un  noir -bronzé.  Les  qiiatie  pactes  antérieures 
font  jaunes,  avec  la  bâfe  des  cailles  noir.itre. 

11  fe  trouve  dans  toute  la  Fiance,  en  Italie,  fur 
les  fleurs. 

14.  Malachie  pal'ipède. 

M  IL  A  cm  us  pu  .':'.r  es . 

M.tl.ic!irus  iruus  ,  imT>.iCU.!utus  ,  gl^iber  ,  ciôils 
pailidis. 

Cicir.deli  plumheo-cupria  ,  t'ibiis  pailidis  ,  ab- 
dj'rine  fttbotundo,  GeOT?.  Inf.  tom.  l.pag.  179. 
n-'.    17. 

La  Cicindèle  brorzée.  Geoff.  Ibid. 

Cicir.dda  ro:unddta.  FoURC.  Er.t.  par.  i.p.  64,. 
n".  17. 

II  cfl  UB  peu  plus  petit  &  plus  convexe  que  les 
prétédcns.  Les  antennes  font  un  peu  plus  longues 
que  le  corcelet  ,  noires,  avec  le  fécond  &  le  troi- 
lit-me  articles  pâles.  Tout  le  corps  ci^  glabre  , 
bronzé  ,  fans  t.ickcs.  Les  pattes  fo.^t  noues ,  avec 
les  jambes  pâles. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  lur  les 
fleurs. 

ij.  Malachie  lobé. 

Malachjv s   lobatus. 

Malacki-is  niger  ,  elytris  apice\  fîavis  ,  thoract 
pojîice  producio  flavoque  ma'gtnato. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  les  précédons.  Les 
antennes  font  noires  ,  pâles  à  leur  bafe.  Le  corps 
eft  noir  luifaut ,  avec  la  bouche  &  rextiéir.itt  des 
tlytrcs,  jaunes.  Le  corcelet  a  le  bord  poftcneui: 
avancé,  arrondi,  un  peu  relevé,  borde  de  jaune. 
Les  pattes  font  noirâtres. 

Il  fe  ttouve  aux  environs  de  Paiis  ,  fur  les 
flcuis. 

16.   Malachie   céplialorc. 

Mai.4chius  cepkalotes. 

M.ilachius  niger  nitens  ,  capite  magno  dcpreffo 
rufo. 

II  eft  à -peu -près  de  la  crrandeur  du  Malachie 
pulicaire.  Les  ar.tennes  font  filiformes  ,  un  peu  plus 
courtes  que  le  corps,  noires,  avec  la  bâfe  fai:vc. 
La  ttie  zii  --rande,  déprii.iee  ,  fauve.  Les  yeux  font 
nmrs  ,  aaSndis,  failians.  Le  corcclet  cft  noir  lui- 
fan  t ,  avec  le  rebord  poftéricur  fituve.  Les  élytces 


Cm 


MAL 


font  liffcs  .  noires,  Iuifar;îcs,  fans  radies.  Le  d.-frc'i'; 
du  corps  cu  noir  luifinc.  Les  pattes  fout  noiies , 
«vec  les  (juicrc  jambes  antérieures  fauves. 

Il   fe  trouve  aux  environs  de  Paris, 

17.  Malachie  tètc-blanchc, 

Malacutus  albifrons, 

Malachiiis  nii/er,  cnpiie ,  thoracis  marginc  antico 
t'y'iorumque  ufice  aibid'S. 

l\  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Ma'achic  puli- 
ciirc.  L'.s  antennes  font  hiliCormes,  obfcures  à  leur 
e.Ttr(î-m:té  ,  blanchâtres  à  leur  bâic,  La  tête  cil 
Manchi  re  ,  K  les  yeux  font  noirs,  arrondis, 
lai.lans.  Le  coirulet  ell  noir-luifant ,  avec  une  tache 
blai:châcte  de  ihaquecôté.  Les  élyties  font  noires, 
avec  l'eïtrûuiLé  bîandrâtrt  :  on  appcrçoit,  à  l'cx- 
tréir.ité  de  cha.jae  élytre  ,  iin  avancement  recourb', 
bidenté.  Le  dcllous  du  corps  elt  noir.  Les  pattes 
ioni  blanchâtres. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

18.  Malachib   prolongé. 

Malackius  produâus, 

Malack'us  nlger,  antcnnaritm  bafî ^  l'ibiis  antic's 
elyC/orumque  ayice  f.avefccntibus. 

Il  ert  un  ptu  plus  petit  que  !■;  Malacliic  pplicairc. 
Les  antennes  font  noires,  jaunâtres  à  leur  bâ(e.  Le 
corps  eft  noir,  Iuliant.  Lc<.  élycres  ont  leur  extrc- 
tnité  jauiiâtre  ,  &  un  prolongement  recourbé  ,  à 
l'extrcmué  de  chaque.  Les  pattes  font  noires,  avec 
les   quatre   jambes   antérieures   jaunâtres, 

11  fe  trouve  aui  environs  de  Paris  ,  fur  les 
fleurs. 

15).   PiTalachie  flavipède. 

Malachtus  f.dvires. 

Mulackhis  n,\.er,  antennarum  hafl  tthlifque  favls. 
FaB.   Mar.l.  ir.J.    tom.    I.   /'.    169.    n'.    10. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Malachie  puliciire. 
Tout  le  corps  eil  no:r  ,  iuifant.  Les  antennes  fort 
filifornies  ,  noiies  ,  avec  la  bâfe  jaunâtre.  Les 
jambes  lont  jaunes  ,  avec  la  bâfe  des  cuifles  noire. 

Il  fc  trouve  aux  environs  de  Paris  ,  fur  les 
fleurs. 

10.  Malachie   bleu. 

Malacsîius  ny.ineus. 

Mjlachius  cvancus  tkorace  abdortiincq'^e  rubn's. 
pAB.  SyjL  eni.  éd.  1.  pars.  1.  pag.  12.  j.  n°.  8. — 
Mant.  iuj.  tom.    1.   p.    169.   n^.   y. 

Le  corcelct  Se  l'abdoiaen  fcsslcuten:  font  d'un  roux 
briiliinc. 


M  A  L 

Il  fe   tiouv:  fur  les  onibcllifères ,  en  EfpagttC 

il.  Maiath;!  anguleux. 

Malachius  angulatus, 

Mdlachius  aier  nhidus ,  thoracis  limbo  t.'biifque 
antids  n-jis.  Fab.  Sy/l,  an.  éd.  i.  par  i.  p.  ii} 
fi".  3.  ■> 

Il  eR-  périr.  Les  antennes  font  noires  ,  roMÎTes  à 
■eur  bâfe.  La  tèrc  eft  noire:  celle  de  la  fcmv'.L-  efl 
immaculée;  celle  du  mâle  a  une  !a-c;,e  'aclic  roulit:, 
frontale.  Le  eorceiet  cft  noir ,  hrillant  .-  tout  le  ijrd 
elt  roux  &trèr-!arge  dans  le  mâle.  Le-,  é'iytres  font 
li(îcs ,  noiies,  brillantes,  fans  tacher.  Le  corps  eft 
noir,  avec  les  jambes  antérieures  rou/ll-s. 

I!  (e  trouve  en  Allemagne,  dans  les  jatdias, 

11.    MALACHtE  rotifli. 

Malachius  pnujlus. 

Mala.hius  n'igricans  ,  elytris  pojllce  pcdibuftue 
fiavefcintib'us.  Fad.  S//,  eni.  edit.  i.  pan  l.  pag. 
124.  n°.   10. 

Il  eft  petit.  Le  corps  cft  b-'lTu  ,  noirâtre.  Les 
•:lytrcs  ont  feulement  une  partie  allez  confidérablc 
Je  leur   extrémité  fauve.  Les  pattes  font  jaunâtrss. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

15.  Malachie  nitidule. 

Malachius  nhiduhts. 

Malachius  viridi-Aneus  ,  elytris  aru/eis  ;  ap'o* 
antenrtis  pedibufque  flavis,  Fab.  Syji.  ent.  pars  1. 
p.  zij.  n°,   17. 

Il  eft  petit,  La  tête  &  le  corec'ct  font  d'un  vert 
bronzé  brillant  ,  fans  taches.  Les  élytres  font  d'ua 
bicu  fauve  à  leur  extrémité.  Le  corpi  eft  bt&i»zé. 
Les   pattes   font   fauves. 

Il   fc   trouve   en  Barbarie. 

Efphes  moins  connues. 

I.  Malachie  hémorrhoïdalc. 
Malachius  hcmorrhoidalis. 

Malachie  noir,  corcelct  Se  extrémité  dei  élyttes 

ronges. 

Malachius  niger ,  thorace  elytrorumque  apieiitu 
ruhris.  Lisk.  pag.   30,   n".    660. 

Cdrtth.irii  kemorfhoidd.is.  LiM.  éd.  Gmel.  pag. 
1898.  h".    S6. 

1.  Malachie  chyfoméloidc. 
Malachius  chryfomdoides, 
MaUckie  à  corcelct  touge ,   noa  bordé  ;  ilptt* 


MAL 

bleue!  ,  lilTes  j  aiuennes  &  pattes  noirf  «. 

M.ilachlus  tkorace  ru>-r,->  iinm.jrg'tr.aro  ,  etjt-is 
C\<'riiis  levibus ,  antennis  pi.dr'^::jque  niçris.  Tu'jMs. 

Nov.  au.  Upf.  j,.p.  17.  n°.  50. 

Canikar's  chiyfomeîoidLS .  Lin.  éd.  Gmcl.  /  «vg- 
1899.  n^ .   éj. 

II  cft  de  la  ç^ranJcur  d'un  pou.  Lorfqii'on  !e 
touche  ,  il  cache  fa  tète  l'ii'i  fa  poitrine  ,  A:  cr.n- 
trâd.int  fou   corps  ,    il   s'irbappc  avec   rapidité. 

Il  fe   trouve  aux  environs  de  Paris. 
3.  Malachie  tête-bleue. 

M.iLAClilUS   C&ruUo-Ctl  ,!j/j. 

Malachic  i  corcclet  rouge,  non  bordé;  élytres 
brunes  ;  tète  rouge  antéueureinciit  ,  Se  d'un  bicu- 
Boir  poflérieuremenr. 

MjLch-us  thonzce  mbro  immargtnuto  ,  ehjtris 
fufcis ,  cuphe  aiuriîi:  :it'jro  ,  pojie  iîis  ex  ce  ulco- 
algro.  Thunberg.  Nov.  aci.  Upf.  4.  p.  18.  rf' .  5. 

Canihjris  cs.ruUo-ccphjU.  Lin.  S-^(l.  nu:,  edlt. 
Gmel.   pag.    iS^i^.  n° .    6+. 

Il  eft  petit   fc  étroit. 

Il   fc    trouve  aux   environs  de  Stockholm. 

4.   Malachir   fucdois. 

Mmlacuius  fuCiicus, 

Maiachie  »  corcclet  jaune  ,  fans  bord  ,  avec  deux 
points  noirs  ;  élytres  jaunâtres  ,  noires  a  leur  ex- 
trémité. 

Malackius  tkorace  flav^t  immarginato ,  puicl:s 
d::oha,  !iL:ris  ,  e  ytrU  fLaveÇaniibus  apice  nigns. 
Thdnb.   A^ov.    dH.    Vrf.  4    p.   19.  n? .  31, 

Caa.hiris  Jleciej.  LiN.  Syjfî.  nat.  td.  Gmel.  p, 
1S99,  n".  6S. 

Il  a  le  port  dune  îeptnre.  Se  parcîc  s'^'oi^'n-rr 
des  Alalichics  ,  ainli  c;u;  ks  diux  efpices  précé- 
ientes. 

Il   fc   trouve  en  Suède. 

i.   Maiachie  d'Hcibll. 

Malachjus   Herb/li'i. 

Malachic  î  élytres  roo^cs ,  avec  une  taclie  noi- 
fâtrc. 

Mjlichius  elytr'is  ru'jris  ,  micuLi  rjoricante. 
HlRFST.    iipuu  Fiufl.  aiji.  inf  y  p.  loS.  n".  4. 

Canharis  Hibftii.  LiN.  Syjl.  nuC.  edic.  G  !:■:'. 
p.    1899.  "''•   66. 

Il  tft  de  la  grandeur  du  Malachic  fafcié. 
Il  fc  uouvc  à  Berlin. 


é.| 


MAL 

*.  XÎAtACHiE  rougcnoir. 

M  iLACHivs  eryik-omilas, 

ftTaîachie  no'r  ;  bords  du  corceîet  &  é!y:re!<  rougcfï 
trois  fcgmens  de  i  abdomen  ,  fauves  a.  l-jurs  bords, 

M.iliichius  n.-gra  ,  titorach  mcrgine  e'.ytrifqu.c 
ruhns  ,  j.g-n.-nti.\  abdomliùs  irHia  margins  fuh-ii, 
Herbît.   iipiid  Fuejl,  mck.  inf.   p.  icS.  ii^.  <. 

Cantki-.ris  c-ythromeLis.  LlN,  Syfi.  nat.  edit% 
Gmel.  pdg.    iS';î).   n '.   67. 

Il   a  trois  liv^ncs  de  long. 

Il  fc  trouve  à  Berlin. 

MANDIBULE  Les  Mandibule-!,  /V/rt^aV^Sa/j,  (c;u« 
quelques  auteurs  appellent  n-al-i-propos  Maxill&  , 
parce  cjue  ce  mor  peut  les  faire  cont-cndre  avec  les 
mâchoires  )  font  deux  pièces  dures ,  fortes  ,  de  I4 
confiftance  de  la  coi  ne  ,  aigué? ,  tranchante»  &  dtn- 
t^es  ,  placées  a  !a  partie  latérale  &  fupéticnrc  de  La 
bouche  ,  imméduttmciit  aa-dcllcus  de  la  lèvre 
lupéricure. 

On  obfervc  dans  les  mandibules  beaucoup  de  dif-» 
férencc?. 

Le  NOMBRr.  Il  cfl:  ordinairement  de  deux  ;  quel- 
quefois ,  comme  dans  les  Lépidopteics  ,  ces  pièces 
niai.quent. 

La  SITUATION.  Elles  font  faiHantes  fA/t/u  dans  la 
Cicindrle. 

Cachée,  abfcorditi.,  quand  la  'è^re  fiipérieurc  les 
recouvre  ,   ccmmedans  IcDcnrurte. 

Enfevelics  ,  fepulta  ,  quand  le;  lèvres  &  les  pal- 
pes les  recouvrent  entieiciiunt  ,  comme  dans  le 
Cancer  &  dins  l'Ailacus. 

La  ncuBE  eft  droite,   ncTj  ,  d.ias  le  Ttombj-. 


Arquée  dans  !a  Scolopendre. 
Concave  ,  c'eft-idire   droite  V   creufée  en-def- 
fous  dans  le  Bombix. 

Voute'c  ,  fcrnicjta  ,  couchée  ^;  crçuféc  en  dif- 
fcus  dans  le  Cancer. 

Articulée  dans  le  phalangium. 

Cylindrique  dans  le  Scorpion 

E:>  fo'ccpç,  forcipata  ,  qu^r  1  les  extréiTfif^s  po- 
fcnt  I  une  'ur  l'autre,  cominc  da.s  le  Lucane  i;  danj 
U  Cicu.d.lc. 

[csD.NTs  (c^ntinermes  d.ins  la  Cbryfr  mêle.  H 
n'y  en  a  qa  une  ,  oii  elLs  font  en  plus  gtan4 
nomb't. 

L  ixTB  ÉMiTÉeflobtufe  dansle  Cancer  &  foietH» 
dios  la  Cciocofnç, 


&i6  M  A  N 

r;i<:-;;:e     //(      .iv<c  n:.e  pcnta  rainure  dans  k 

BlMde  ,  cuAnd  elle  eH  pirt.îa,i;-;  en  dciîx  au  milieu. 

Ei^'ti'éc  ,  qr-ard  c'ie  fc  te:mine  far  des  peticcî 
cleius  co.iinn  diir.s  le  G_;niuii  ouTouiniijuet. 

Bifiirrccc  ,  quand  1-s  déchirures  fonc  courbes 
comiric  dan5  le  Lucar.e. 

TronOjL-c'e  dans  la  Guêpe. 

Dciniculôe  daiis  la  Libellale. 

Urg'jiculéc  dans  l'Araignée. 

Chfiitcre  ,  c'eft-à-dire  (^pailfc  ,  fendue  ,  avec 
ur.e  pièce  mobile  dans  les  l^lialaiigiiim. 

La  FRoroRTioN  s'établit  relativement  à  la  lèvre 
fiipéiittue.  Les  mandibules  font  plus  lonj^u^s  ou  plus 
courtes. 

Les  infcdcs  qui  fe  nounifTent  d'alimens  folidcs  ,■ 
font  les  fcrils  pourvus  de  mandibules  plus  ou  moins 
fortes  ,  ftloH  la  dureté  de  ces  alimcus.  Ceux  qui 
vivent  de  rapine  entier-  mandibules  plus  allongées  oC 
plus  (a'll;!:-i'cs  que  ccuï  qui  rongjnt  le  bois  ,  & 
ce'JX-  ci  les  ont  pli:'=  fortes  que  les  autres  qui  fc 
noutriircnt  de  feuilles  de  végétaux. 

I\1ANTE  ,  2;cnie  d'infedes  de  la  féconde  fedioa 
de  l'ordre  des  Hyménoptères. 

Le  notn  Mij.T/û  ,  qu'on  traduit  en  François  par 
Mar.te  ,  S:  qui  figi.itie  devin  ,  a  été  donné  à  cet 
a^in/.al  ,  parce  que  la  niai'ièie  dont  il  étend  les 
pattes  Je  devant  ,  .ivoit  fait  préfumer 'qu'il  devinoit 
Se  indiquoic  les  choies  qu'on  lui  dcaiandoic, 

P.'ufieurs  efpèces  de  ce  genre  ont  été  confondues 
avec  les  Criquets  ,  G.yllus  ,  &  les  Sauterelles  , 
Locufta.  Fabriciu-,  leur  a  rclliiué  les  places  qu'elles 
doivent  occuper. 

Le  genre  de  ia  Manrc  cft  facile  à  diftingucr,  c'efl: 
le  feul  inft  ûe  de  cette  divifion  qui  ait  cinq  pjcces  a 
tous  les  tarfcs  de  fcs  pattes,  les  (îllurcs  de  feî'maclioires 
jie  font  point  arrondies  comme  celles  des  Cliquets^ 
m  terminées  par  une  foie  fubulée  comme  celles 
des  Sauterelles  ,  &  fa  lèvre  n'eft  point  quadiifl'de 
comme  celle  des  Grillons. 

Les  antennes  font  féracces  ,  &  font  compofécs 
d'anneaux  courts  ,  dont  le  premier  cfl  un  peu  plus 
long  que  les  autres  qui  font  tow  égaux. 

La  tête  des  ^îantes  cft  armée  de  fortes  mâ- 
choires &  garnie  d'antennules. 

Les  antennn'es  au  nombre  de  quatre  font  à  peu 
près  égales  &:  filiformes. 

Les  antennules  antérieures  font  de  peu  de 
«ho'e  plus  ioiigues  çue  ks  f oftérieures ,  coinpofc« 


M  A'N 

de  cinq  articles  ,  dont  le  premier  &  le  fccond  fcn* 
plus  courts  que  les  autres,  6c  adlicienc  à  la  partie 
poltéricure  de  la   n-.â.-i\oire. 

Les  antennules  po'.lèrieufcs  font  compofécs  de 
troiç  articles ,  dont  le  dernier  eft  fui^ulc.  Ces  an- 
tennules font  attaciidesau  milieu  du  bord  latéral  de 
la  lèvre. 

Les  mandibules  font  un.  peu  corrée? ,  courte» 
droites,   pointues  &  biJcnrces  da;îs  le  milieu. 

La  mâchoire  eîl  également  coince  ^  couitc , 
d'oitc  ,  ciliée  ,   tièî- air,uc  &  eiiticrc. 

Le  mafoue  eil  cyliii.irique  ,  plus  long  que  les 
ir.'ulioircs  ,  ariondi  a  fou  fcuiiiiet  ;  il  couvre  la 
ma.  hoirc. 

La  lèvre  cfl  a-'a;-céï  ,  nicn.ibraneufe  &  bifide. 
Les  déchirures  font  éjij  :s  6:  te;, dues  jufqucs  dans 
leur  milieu  ,    les  découpures  io- t  égales. 

La  larve  de  cet  infeéle  a  fix  pattes  ,  elle  court 
avec  agilité.  Elle  rellcmble  beaucoup  à  liufede  par- 
fait ;    mais  elle  n'a  pas  d'ailes. 

La  Nymphe  à  également  lîx  patres  ,  elle  court 
avec  agilité  ,    elle  porte  les  rudiments  d^s  ailes. 

Les  pattes  de  derrière  font  ordinaircmenr  très- 
longues  5  celles  du  milieu  le  font  un  peu  moins ,  & 
celés  du  devant  font  iaigr^  ?x  plus  rouîtes.  L'in- 
fefte  s'appuie  Icuveni  fur  [.:•  ciiat' e  pattes  de  derrière 
feulcmcnr,  &  tenant  les  dcut  de  devjirt  i  kvées,il  les 
joint  l'une  cor.tre  l'au-re  ;  ce  qui  l'a  fair  nommer  par 
les  habitans  du  dérartcmcnt  de  la  Kaufe  Vienne  , 
où  il  eft  trè'^-commun ,  prégadiou ,  comme  ■i'i! 
pricit  Dieu.  De-la  f  ^nt  venus  les  noms  tiiviaux  de 
oratoire  ,  mjim  ,  fupptijnte  ,  rtligieuje ,  que  les 
auteurs  ont  donnés  à  quefjues  elpèces. 

Les  ailes  diffèrent  par  leur  largeur  ,  quel  ]ues 
efpèces  n'ont  que  le  rudiment  des  ailes  ,  d'aatrcs 
font  aptères. 

C'efi-  fur-rout  dans  l'Inde  que  cet  infcde  eft  mul- 
tiplié. Thunberg  en  a  rapporté  un  grand  nombre 
d'efp'sces  qu'il  a  décrites  dans  fa  dillcnadon  fur  plu» 
fleurs  genres  &  efpèces  d'infeftes. 

GafpardSioll  qui  a  été  à  portée  de  voir  un  gr^nd 

nombre  de  ces  in fcétes  apportée  de  1  Ii.de  par  IcsHol- 
landois,  en  a  décrit  beaucoup  de  nouvelles  elpèccs 
dans  l'ouvrage  dont  nous  allons  rendre  compte. 

Il  efl  intitulé  :  Rerrlfentiition  des  fpcclres ,  des 
M.intcs  ,  des  Sauterelles  ,  des  Gril  ons  ,  des  Cr:~ 
^uecs  6'  des  Blattes  ,  qui  fe  trouvent  dans  les 
quatre  yarties  du    Monde. 

Les  premiers  cahiers  traitent  des  Mantes,  &  voici 
comment  il  les    divife. 

Il  forme,  pour  tous  ces  infeifles,   une  claffe  à 

laquelle  il  donne,  au  lieu  d'Hémiptères ,  le  nom  de 

Dtrmaptcrts  , 


M  A  N 

Dermapûrcs ,  èa  mot  grec  Dama,  cuir  ,  parce  que 
les  t'cuis  dis  ailes  font  de  la  conûfiance  du  cuir ,  ou 
plutôt,  du  vi'lin.  II  divil'c  certe  cLifle  en  pUificiirs 
genres,  doue  les  deux  premiers  appartiennent  à 
noue  genre  Manie. 

Il  appelle  le  premier  genre  SrfiSru.T! ,  Spcclre,  à 
caaVc  du  corps  effilé  &  des  longs  pieds  des  inicdes 
q;ii  le  coinpolent  ;  ce  genre  diffère  beaucoup,  dit-il  , 
du  l'uivunt  ,  qu'il  appelle  Feuille  ambuUiCe  ,  par 
l'a  manière  de  vivre  uc  par  Ton  économie.  Les  in- 
IciflvS  qui  le  compofent  fe  nournfll-nr  de  plantes 
&  de  feuilles,,  &  dépofent  leurs  oc;ifs  en  terre , 
comme  les  Sauterelles.  La  tarière  qui  lett  aux  fe- 
melles pour  cette  opérwion  ,  ne  diffère  gucrcs  de 
celle  des  Sauterelles  ,  excepté  qu'elle  elt  couverie 
par  le  dernier  anneau  de  l'àbdcmen  ,  qui  C'A  divil'é 
en  trois  lames.  Voici  encore  les  caradières  diftinc- 
tifs  qu'il  allignc  à  ce  genre. 

Spectre. 

Antennes  foyetifes  ,  compofécs  d'articles  oblongs. 

Une  groïle  tête  ovale. 

Bouche  pourvue  de  mâchoires  molles  j  quatre 
antennules. 

Petits  yeuï  à  r^lesux,  places  vers  le  devant  de 
la  tête. 

Trois  petits  yeux  liiïcs,  difpofés  en  triangle  entre 
ceux  à  réfeau. 

Corps  entier  ,  de  forme  cylindrique. 

Six  pieds  pour  marcher. 

Cinq  articles  aux  tatfes. 

Etuis  vélineux  ,  très-courts  ,  couvrant  à  peine  le 
tiers  de  l'abdomen  ;  ailes  inférieures,  vélineufes  aux 
bords  antérieurs  ;  le  refte  pliffé  en  éventail  ,  3c 
prefqtt'auni  fong  que  l'abdomen. 

Outre  ces  caraâères  généraux ,  il  divife  encore 
ce  genre  en  deux  familles. 

Première  famille. 

Pieds  antérieurs  plus  longs  que  les  poftérieurs  ; 
torps  toHt-à-fait  cylindrique. 

Seconde  famille. 

Corps  plat  ;  pieds  antérieurs  plus  co«r«s  que 
les  poftérieurs.  Dans  qoeiqucs  efpèces  ,  les  femelles 
ont  les  étuis  plus  longs  que  les  ailes. 

Ce  genre  fe  rapproche  du  fuivant  par  la  manière 

€e  fe  reproduire.    Dans  l'état  de  larve,  les  Speftres 

changent   pluiîcurs  fois  de  peau,  jufqu'à  ce  qu'ils 

parviennent  à  celui  de  nymphe  ou  chryfalide  j  en 

Uifi.  nat.  des  Inftciei.  Ttm    VU. 


M    A    N 


617 


acquérant  les  petits  boutons, ou  fourreaut  dans  lef- 
qucls  font  enveloppes  les  étuis  Se  li  s  ailes,  Parveaus 
à  leur  entier  accroiffi-'ment  ,  la  [eau  le  crève,  pour 
la  dernière  fois ,  fur  le  dos  ,  &  l'inleéle  p.itoîc  avec 
les  aiies  &  les  é'.uis  déployés.  Ces  in-^'eâcs  ,  ainii  que 
ccuï  da  ger.re  fuivanc,  font  fi  voraces ,  qu'encore 
toiii.  petits  lU  artaquL-r.t  les  Pucerons  &  les  dévorent  ; 
devenus  gr.uids ,  les  Mouches,  les  Sautere'les  ,  Se 
même  les  uifeclcs  de  leur  propre  efpccc  dcvienncns 
leur  proie.  Le  citoyen  Poiiet  ayant  renfermé  fous 
un  verre  un  mâle  ci  une  femelle  ,  celle-ci  faifit  le 
mâle  avec  les  pointes  aiguës  de  fes  pattes  anté- 
rieures, fie  lui  coupa  la  tcre.  Com.ne  la  vie  de  ces 
animaux  eft  eitrcmeracnt  tenace  ,  le  mâle  v-.-cuc 
encore  lor.g-tcraps  ;  Ja  femelle  re^-ut  fcs  caiefl'es  , 
&   finit  par   le  dévorer. 

Voici  le  catadère  qui  diff.'rencie  ,   félon  Stoll  , 
les  Feuilles  ambulantes  des  Spcélres. 


Feuille 


Antennes  filiformes. 


AMBULANTE. 


Tète  en  forme  de  cœur,  couchée  en  avant  avee 
des  mâchoires  ou  pinces,  &  des  antennules. 

Deux  gros  yeux  à  réfeaux  ,  placés  aux  coins  de 
la  tète. 

Deux  petits  yeux  liîTes  ,  entre  la  racine  des  an- 
tennes. 

Corcelet  étroit,  relevé,  le  long  du  dos,  prefque 
en  forme  de  quille ,  £c  plat  fur  les  bords. 

Etuis  croifant  l'un  fur  l'autre  ,  &  prefque  aufli 
longs  que  les  ailes,  pliffées  en  éventail  ,  avec  Icf- 
quelles  ils  recouvrent  prefque  entièrement  l'ab- 
domen. 

Six  pattes ,  dont  les  antérieures  ne  font  pas  propres 
pour  marcher,  mais  garnies,  à  l'extrémité,  d'ime 
griffe  tranchante  ,  à  cô:é  de  Laquelle  il  y  a  un  petit 
Hl ,  compofé  de  cinq  articles.  Les  quatre  pieds  pof- 
térieurs font  effilés  ,  &  fans  piquans. 

Cinq  articles  aux  taries. 

Il  fépare  auffi  ce  genre  en  deux  familles. 

Première  fumilU. 

Corcelet  plus  large  vers  le  milieu  qu'au  cotiimcn- 
cement  &  à  la  fin  ;  abdonr.en  large  &  plat  j  pieds 
antérieurs  garnis  de  fortes  épines. 

Seconde  famille. 

Cotcelet  &  abdomen  d'égale  largeur  ,  étroits  & 
prefque  ronds  ;  bras  très-longs  &  câilés,  cependant 
garnis  en-deflbus  de  courtes  épiues. 

Nous  n'avous  pas  admis  cette  divifion  ,  parce  que 
liii 


éi8 


M  A  N 


jioi>s  n'étions  pas  à  même  d'obfcrver  fur  la  nature 
un  allez  grand  nouibic  des  e(j)èces  décrircs  par  Stoll. 
Pour  les  établir  ,  nous  avons  (u;vi  Fabiicins  dans 
les  Spe:!cs  j  &  Grncîin  dans  fa  nouveUe  édition 
àa  Syficma  n.atur&. 

Les  M?j-:es  ne  font  pas  tes  infcâes  les  moins 
remarquiblis  ,  non  par  rapport  à  leur  manière  de 
vivre  ,  mais  par  rapport  a  leur  forme  on  à  leur 
manière  a'ètrc.  Pluf.eurs  Auteurs  en  ont  parié,  & 
en  ont  donné  des  fi^'.irc?. 

f.'cft  .'«ins  'c5  cl^mfas  chau-îs  qu'il  faut  chercher 
les  JV'anrc^.  On  n'en  t;oii\ e  i;vièrcs  qu'une  ùulc 
el'jèce  dans  les  prcvinc^s  mciiàiomles  de  l'AIIe- 
ni.gr.e  &;  de  la  Fv^-.ik'c,  elle  eii  rare  dans  le  rcite 
ce  ! Tnrore  Dans  nos  dcpartcuicns  méridiûiiaux  , 
le  Vr!ca;rc  !»:adonné  le  nom  de  Vric-D'.eu. ,  parce 
qu'elle  c:t'vc  foiivent  les  pattes  de  devant  ,  Se  les 
ticr.ï  jointes  enlemble  ,  de  forte  qu'on  la  regarde 
coUiC-je  un  infeÛe  facié.  La  fupei  itiricn  ,  dans  tous 
les  objets  de  ft^n  culie,  a-t-elîe  des  fondtmens  plus 
fûiides?  C'cft  dans  les  Indes  qu'on  eu  trouve  de 
pluireuis  efpèccs,  toutes  ttès-iingiiliètcs  dans  leur 
ibime. 

Les  Mantes  approchent  beaucoup  des  Sauterelles, 
qr.oi]u'clles  ne  puill;iit  pas  fauicr  ;  elles  ont  ce- 
pmJaiu  des  caiaclcrts  fpécifîques  ,  très  -  propres  à 
les  diftinouer  des  auties  inleCtcs  du  nuinc  Oïdie. 
Les  Mantes  ont  oïdinairement  le  corps  tiès-lon<;  U 
très  étroit,  comme  aulli  des  pattes  trcs-longues.  Les 
ur.es  ont  des  étuis  beaucoup  plus  courts  que  le 
ventre,  &  des  ailes  très -étroites ,  tandis  que  ces 
pt.raes  font  grandes  &  larges  dans  d'autres  efpèces. 
Parmi  ces  dernières,  font  les  inteéles  à  qui  on  a 
donné  le  nom  de  Ftuillt  ambu!unte',  parce  que  Icuis 
étuis  ,  plats  &  étendus  ,  repréfentent  comme  des 
feuilles  vertes,  d'autant  plus  qu'ils  (ont  garnis  de 
nervures ,  qui  ne  relfemblent  pas  mal  à  celles  des 
feuilles.  Mérian  a  pat'é  de  ces  Mantes  fïngulièrcs 
dans  fon  Hifioire  des  infeSes  de  Surinam,  l.a  figuie 
de  leurs  pattes  pcflérieurcs  ,  qui  font  towtes  unies 
&  fans  épines  ,  démoatre  aifsz  qu'elles  ne  peuvcht 
pas  fauter. 

Elles  apparriennent ,  par  leurs  métamorphofes  , 
comme  les  Sauterelles  ,  à  la  féconde  ClaiTe  ,  fclou 
l'arrangement  de  Svv'ammcrdam  ;  c'eft  à-dire  qu'elles 
marchent ,  mangent  &  agifl'cnt  comme  dans  leur  état 
de  perfcétion  ,  dont  elles  ne  diftcrent  que  par  le 
*ycfaat  d'ailes.  E'des  difrèrent  aulfi  de  leur  premier 
tiat  dros  celai  de  avmphe,  feulement  par  quatre 


M  A  N 

parties  applaties  ,  qu'elles  portent  fur  le  dos  ,  Si  qui 

renferment  les  ailes  futures. 

Les  Mantes  vivent  de  rapine,  &  mangent  les 
autres  infeiils  qu'elles  peuvent  attraper  ,  icloii  le 
rapport  de  Auteurs  ;  c'ciV  ce  que  font  au  in^ms 
iclies  d  Eurcpe  ,  dont  les  pattes  antérieures  'ont 
faites  en  forme  de  jinces,  avec  lefiiuell';'^  c!Ics  le 
failiirsnt  de  leur  pioie  ,  comme  Roéfel  l'a  démon- 
tré. Cet  Auteur  a  eu  de  ces  Maut-s  en  vie  ,  & 
les  a  nouriies  de  Mouches  &  d  autres  infeéles, 
qu'elles  l'avenr  attraper  avec  beaucoiii»  d'aireife,  en 
ks  failKîant  avec  vîtcifc  de  Icuis  patres  antineuixs, 
qui  font  pourvues  d'un  grand  crochet  ,  que  l.i 
Àîantc  plonge  dans  le  cctÇs  de  la  Mouche.  Files 
fjnt  fi  carnacières  &l  fi  cruelles,  qu'elles  fe  tiunt 
les  unes  ks  autres  &  s'entre- mangent ,  fans  même 
y  être  foicéas  par  la  faim  ;  ce  que  le  même  Auteur 
a  vu  faire  aulfi  aux  petits  nouvellement  éclos  de 
kuis  œufs  ;  ils  fe  font  attaques  avec  une  efpèce  de 
rage,  levant  leur  long  corceîet  en  l'ait,  &  tci.-nt 
les  deux  pattes  de  devant  jointes  ?•:  prêtes  à  l'at- 
tav]ue.  Ces  Mantes  maicheat  fort  vite  ,  Si  peuvent 
voler  bien  haut. 

Les  œufs ,  pondus  par  la  femelle,  (e  trouvent  raf- 
femblés  dans  un  grand  paquet  alongé,  atiaché  oïdi- 
nairement à  quelque  tige  de  plantes ,  &  couvert 
d'une  efpèce  d'enveloppe  de  la  confiilance  du  par- 
chemin fin.  Roé'el  a  obfcrvé  une  Mante  femelle, 
dans  le  temps  qu'elle  étoit  occupée  à  pondre.  A  me- 
(ure  que  les  œufs  viennent  au  jour  ,  il  fort  en  même 
temps  de  fon  corps  une  marière  en  forme  de  bouillie, 
dont  ils  fe  ttouvent  d'abord  couverts  ,  &  c'eft  cette 
marière  qui,  en  fe  dciféchant  ,  forme  l'en\ef  ppe 
coriace  du  paquet  ou  nid  d'œufs.  Ces  œufs  ,  de 
figure  alongée  &  de  couleur  jaune  ,  font  [lacés  en 
deux  rangées  dans  la  malTe ,  comme  l'on  peut  !c 
voir  dans  Iss  belles  figures  que  l'Auteur  en  a 
données.  , 

Pour  voit  l'accouplement  de  ces  infeéles ,  Roëfei 
enferma  un  mâle  &  une  femelle  dans  un  poudrier  ; 
mais  il  ne  put  y  réufllr ,  parce  que  d'abord  iK  s'at- 
taquèrent l'un  l'autre  avec  furie  ,  &  la  lin  du 
combat  fut  toujours  la  mort  d'un  des  deux  cham- 
pions. Les  Mantes  paroillent  donc  aulli  cruelles  que 
les  Araignées  ,  &  ont  gr.ind  befoin  de  s'éviter  & 
d'être  fur  leur  garde  vis-à-vis  les  unes  des  autres, 
(  M.  ) 


^J^ 


Suite  de  rintrcduBion  à  l'H'iJlo'ire  Naturelle  des  Infinies. 


6\  9 


MANTE. 

M  A    N    T   I   s.     LiH.     Fab.     Decee  r.      Ceo  f  r. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Tète  armée  de  fortes  m.uiioires  ,   &   garnie  de    paîpes  hiiforirigs. 

Antennes  fétacées. 

Quatre  ailes  membraneufes  ,  roulées  ;  les  înfLrieures  pliées, 

Pieils  antérieurs  comprimés,   denticulcs  eiideiïbus  ,   armés  d'un   ongîe  fol.' 
&  d'un  doigt  fi-tacé  ,  latéral  Se  articulé. 

Les  quatre  poftcrieurs  lifTés  Sk.  cheminans. 

Corcelec  liiiéaire ,  allongé  &  aminci. 


ESPECES. 


I.  îiANTE  filiforme. 

Cû ry s  filiforme  &  aptère. 

2..  Mante  géanr. 

Ccrcelet  arronU  ,  fcahfe  j  élytres  très- 
coHites ,  pattes  épineufes, 

5.  Mante  necydaloïde. 

Corceletfcabre,  élytres  ovales  &  tourtes ^ 
ailes  allongées. 

4.   Mante  cylindrique. 

Corceh-t  cylindrique  ,  pattes  antérieures 
attachées  à  la  partie  antérieure  du  corctUt , 
élytres  gris  ,  ailes  iruncs  Jemées  dégouttes 
blanches. 


y.  Mante  pht^-fique. 

Corcelet  arrondi ,  éljtres  très-courts  , 
pieds  incrmes. 

6.  Mante  ficcifeuille. 

Corcelet  denticulé j  cuij/cs  oyaks  & 
membraneufes. 

7.  Mante  gongylode. 

Corcelet  un  peu  cilié,  cuijfes  antérieures 
terminées  par  um  épine  ^  les  autres  par  un 
lobe. 

8.  Mante  appauvrie. 

Corcelet  linéaire  &  épineux  ,  cuijfes 
comme  la  précédente. 


ue  de  rintroduBion  à  tH'tJîoire  Naturelle  des  Jn/eSes. 


Mante  meiiàiante. 


MANTE.    (In(cdes.) 

I7.  Mante  vitreufe. 


Corcekt  denté  &  bordé ,  éljnres  par- 
femés  de  po'uiti  blancs  fur  Us  bords, 

le.   Mante  religieufe. 

Corcekt  UJJe  ,  un  peu  caréné  ,  élytres 
verts  ij"  fans  taches, 

11.  Mante  oratorienne. 

Corcekt  lijje  ^  élytres  verts  ,  ailes  bru- 
nes antérieurement  &  marquées  d'une 
tache  noire. 

li.  Mante  arrofée. 

Corcelet  UJJe  ,  un  peu  caréné  ,  élytres 
verts ,  avec  quelcjues  points  ferrugineux 
ragUL/nziii  purfmés, 

13.  Mante  fuppliante. 

Corcekt  un  peu  cilié  ,  élytres  verdâtres  , 
avec  un  point  ocellé,  ferrugineux ,  ailes  un 
peu  vitreufes, 

14.  Mante  moine. 

Tefïacée  ,  corcelet  liffe  y  élytres  &  ailes 
d'un  vert  vitreux. 

ij.  Mante  fainte. 

D'un  vert  jaunâ-re  ,  corcelet  un  peu 
denté,  élytres  d'un  vert  fans  tache, 
ailes  un  peu  vitreufes, 

16.  Mante  oifciire. 

O.'fcurément  gnfe  ,  corcelet  un  peu  denté 
en  fcie  é')i  estai,  hues  à  leur  bdfe  ,  ailes 
n'ires  à  leur  extrémité. 


Corcelet  cilié  ,  élytres  vitreux  ,  lord 
vert  j  front  bidenté. 

18.  Manth  fenefttée. 

Corcekt  life ,  ailes  vitreufes  j  bord  an- 
térieur des  £  y  très  roux. 

19.  Mante  bidencée. 

Corcelet  fcabre  ,  élytres  verts  avec  des 
bandes  noires,  ailes  roujfes  ayant  le  dif^ue 
âtre. 

20.  Mante  fervaine. 

Corcelet  fcabre  &  crénelé  de  la  longueur 
de  la  tête  j  ferrugineux  antérieurement  j 
éljtres  verts, 

II.  Mante  ciradine. 

Corcelet  entier ,  éljtres  verts  ,  avec  un 
point  6*  une  bande  ferrugineux. 

22.  Mante  rufticjue. 

Corcelet  toux  &  Uffe  ^  éljtres  plus 
courts  que  Caile  ,  d'un  vert  vitreux  y  an- 
tennes pointues. 

23.  Mante  nafique. 

Corclet  ep'.neux  &  ci'ié ,  font  avancé 
&  épineux  j  émargi  e. 


24. 


Mante  lobée. 


Corcelet  à  trois  lobes  ,  font  accom- 
pagné d'une  corne  b  fide  ,  jeux  coniques 
Ô  pointus. 


Suite  de  l'imrôduaion  à  VUlfioire  Naturelle  des  Infccles. 


MANTE.    (  Infeâes.  ) 
ly.  Mante  belle.  34.  Mante  fuperflitieufe. 

Corctlct  filiforme  ,  avec  un  triangle  an- 


Vert  ,  corcelet  entier  ,  aileî  d'un  brun 
vitreux     ferrugineujes  à  leur  bâfe. 

26.  Mante  fauOe. 

Linéaire  ,      d'un   brun    cendré  ,    fans 

taches. 

2.J.  Mante  tranfparente. 

O  fcure  ,  élytres  &  ailes  vitreufes  ,  ély- 
tres  ayant  jffte  tache  marginale  &  l'exué- 
niiié  rouffe. 

18.  Mante  payenne. 

A  LUS  réticulées  j  tache  latérale  ferrugi- 
mufe ,     extrémité d(^  pattes  en  forme  de 

pi'ucs. 


M  an 


TE  naine. 


Corcelet  cylindrique  &  jaunâtre  ,  ély- 
tres  vitreux  ,  avec  une  côte   verdàtre. 

50.   Mante   puline, 

Cfcelit  cylindrique  &  jaunâtre]^  élytres 
(S"  ad  s  vitreujes  &  fars  taches. 

31.  Mante  caroliniene. 

Corcelet  un  peu  cilié  &  caréné  ,  élytres 
llan.hâtres,  d'un  brun  nébuleux. 

32.  Mante   pedinée. 

Corce  'et  liffe  ,  élytres  l'crcs  ,  ailes  ohli- 
qucmer^tjlriées  .  fommtt  fabulé ,  antennes 
p.clinées. 

33.  Mante  oculte. 

Corc:let filiforme  &  t'iangulaire  ,  yeux 
avancés  ,  ohloigs  Ù'  épineux. 


teneur  denté  en  fcie,   élytres  verdâti es  ^ 
côté  de  l'aile  tranfverfalement  firié, 

5 y.  Mante  bicorne. 

Corcelet  liffe  j  tcic partagée  en  deux  & 
fubulée. 

3^.  Mante  tricolor. 

Bords  du  corcelet  étendus  j  tête  cornue , 
pattes  antérieures  très- Ion  gin  s. 

37.  Mante  treiilagée. 

Corcelet  dilaté  fur  fes  bords ,  plane  & 
membraneux. 

38.  Mante  fcrophuleLife. 

Corcelet   dilaté    &•     membraneux  ,   en 
forme  de  cœur. 


39- 


Mani 


jphique. 


Corcelet  à  quatre  épines  ,  élytres  très- 
courts ,  bâfe  mucronée. 

40.  Mante  épineufe. 

Tête  &  corcelet  épineux ,  élytres  très- 
courts  &  aigi'S. 

41.  Mante   double  épine. 

Corcelet  arrondi,  ayant  antérieurement 
deux  épines  ,  élyires  très  courts  y  avec  le 
bord  plane. 

41.  Mante  jainaïcieniie. 

Linéaire  ,  verte .  élytres  très  courts  > 
bord  antérieur  plane. 


Suite  de  VîntroiuBlon  à  rUijïoirt  Naturelle  des  I/ifeBes: 


MANTE     (  Infe.^es.  ) 


43,   Mante  iatéralc. 

Lincaire,  noire,  é'.ytres  très-courts  & 
■ojjus ,  lords  jaunes. 

4^..  Mante   linéaire. 

Linéaire,   Irum  ,     élytres  aès-coitrts  , 
j  un  peu  épineux  à  leur  bâfi. 

45.  Mante  labiée. 

Line'aire  s  vcrdâtre ,  incrme  ^  lords  de 
la  tcte  verts. 

^6.  Mante  tachetée. 

Cendrée  ,  coralet  appendiculé  &  épi- 
neux j  pattes  tachetées  de  noir  intérieu- 
rement. 

47.  ]\Iante  du  Cap. 

Cendrée:,  corcelet  inerme  ,  tête  conique 
&  fans  dentelure, 

48.  Mante  petite. 

Unie,  livide,  élytres  &  ailes  tranfpa- 
rents  ,  anneaux  de  l'abdomen  bordés  de 
noir. 

49.  Mante    ccinturoniu'e. 

Corcelet  brun  en  dejfus  ,  élytres  verts  , 
avec  quatre  taches  noires  ,  ailes  noirâtres  , 
ayant  le  bord  &  l'extrémité  jaunes. 

50.  Mante  pennicorne. 

Epine  conique  à  l'extrémité  de  la  tête , 
antennes  linéaires  &  empennées  ,  cuijfes 
pojléricures  terminées  par  un  lobe. 


yi.  I\IaKte  fybérienne. 

Corps  varié  de  brun  &  de  jaune ,  ailes 
tranfparentes ,  avec  de  /  etites  nervures 
brunes. 

j-i.  Mante  brachyptère. 

Cendrée,  corcelet  dentelé,  ailes  plus 
courtes  de  la  moitié  que  l  abdomen. 

53.  Mante  brune. 
Corps  brun,  abdomen  large. 

54.  Mante  meromelas. 

Corps  gris  tacheié  de  noir. 

5 y.  Mante  feuille  brune. 

Etuis  fejlonnés  y  apparence  d'une  feuille 
feche. 

56.  Mavte  tachetée. 

1        Tète  grife,  élytres  ponrprées  ,  rayées.^ 
d'un  blanc  file. 

5-7.  Mante  à  cinq  taches. 

Ailes  tranfparentes  ,    marquées  de  cinq 
taches  noires. 


58.  Mante  érythroptère. 

Antennes  foyeufes  ,  élytres  bruns  ,  ailes 
rouges. 

59.  Mante  dragon. 

Corcelet    parfemé  de    points   fiillans 
blancs. 


Suite  de  V ImroduBlen  a  Nlt/toire  Naïuvdh  des  Infectes', 


6zi 


MANTE.     (Infcdcs.) 


60.  Mante  verdoy.mre. 

T<'re  grande ,  corps  &  corcekt  d'un 
vert:  r.;  V. 

61.  RIan'te  xaïuhoptcre. 

P. 'des  &  corceUi  bL^ncs  ,  ailes  &  etiùs 
ja-mes. 

61.  Mante  ophtalmique. 

Corps  brun  ,  yeux  très-gros, 

63.  Mante  marquetée. 

Antennes  courtes  ,  ailes  marqueie'es. 

6^.  Mant=.  bimaculce. 

Tête  ovale ,  corps  brun ,  e'cuis  cen- 
dres ma  qués  d'une  tache  jaune  dans  leur 
ml  lieu. 

6j.  MaNte  I-obipèJe, 

CorceJet  u.'ùforme ,  tête  triangulaire  , 
pieds  lobes. 

66.  Mante  pallafienae. 

^.Tiennes  peclinêes  .  corcelet  cave , 
arvé  de  chaque   eoté  d'une  épine  émouf- 

fee. 

6y.  Mante  xanthomelas. 

Corps  noir  y  étuis  jaunes  &  noirs. 


60.  Mante  bigarrée. 

Antcrnrs  lvg:ies  &  filiformes  .,  corcelet 
caréné ^  abdomen  brun  jo/icé,  étuis  veinés 
à  rifcaiiX  tranjparens. 

6y.  Mante  couronnée. 

Têic  fui  montée  de  fois  princs  éle- 
vés ,  d.cr.t  deux  font  noirs  ,  &  laiure 
brun. 

70.  Mante  liemerobe. 

J.:une  ;  étuis  d'un  blanc  fais  ^  taché 
de  jaune   à  l'extrémité, 

7  I,  Mante  bâton. 

Corps  cylindrique,  allongé ^  aptère. 

jz,  r>lANTE  fuHopcde. 

Brune ,  pattes  accompagnées  de  mem- 
branes plus  ou  moins  grandes. 

75.   ]\ÎANTe  veinée. 

D'un  vert  clair  _,  étuis  veinés  à  re- 
feau. 

~l\.  Mante  fquelecte. 

Brune  ,  yeux  cendrés  ,  ab^-^omen  com- 
pofé  d'anneaux  fcmblables  à  des  ver- 
tèbre s. 


75 


.Mi 


;rato-fqi 


Corps  fluet  ,   cylindrique,  aptère,  tête 
cornue. 


(Ji4  S^  t    of-  l^lntroducllon  à  l'Hyiolre  Naturelle  des  Infectes. 


MANTE,     (lufedes.  ) 


■j6.  Mante  facrée. 


Brune  ,-  yeux  lllas  ,  ailes  pourprées , 
tête  garnie  en  avant  de  deux  pointes  ai- 
guës ,  Ù  de  fix  en  arrière. 


;        77.  Mante  ocellée. 

Corcelet  blca  ^  éljtres  ccuillées ,  avec  un 
point  rouge. 


M  A  N 

I.    Mante  filiforme. 

MtsTis  fiîliformis. 

Mantis  corporefiliformiapteo,  ïaz.  Miint.  inf. 
tom.  i.  pag.  ity.  n".  i.  5. 

Mmtis  filiformis.  —Lin.  Sy/l.  nue.  éd.  Gmel. 
pag.  1048.  n".  ij. 

Herbst.  j4pi:d.fuefl:anh.  inf.  lom.S.pjg.  1&7. 
n°.  5.  tji.  SI  fis-  i.  3- 

Plocaria  Scop,  délie,  infuir.  tom.  i.  p3g.  60, 
tab.  tj^.fig.A.  I. 

Cette  Mante  a  le  corps  extrêmement  alongc  & 
Elifornie  ,  il  e(l  de  couleur  brune.  Ses  pattes  font 
fihfonics  ,  longues  &  fimplcs.  Ses  antennes  (ont 
coiics. 

Elle  fe  trouve  ^ans  l'Amérique  mériJionalc  & 
dans  l'I.idc  ,  &  peut-être  dans  1  Italie,  fi  la  Pio- 
caiia  de  Scopoli  doit  lui  être  rapportée. 

Du  cabinet  de  Huntcr. 

X.  Mante  géant. 

Maktis  gigas. 

Mantis  tkoraee  tereiiufculo  fcabro ,  e/ytris  brevif 
fimis  ,  pedibus  fp'.nofis.  —  Fab.  Syfl.  enc.  pag  174. 
n°.  I.  —  Speci,  inf.  tom.  i.  pag.  345.^".  i.— 
Mant.fêl.  tom.  i.  pag.  117.  /z'.  z. 

LiN.Syfi.  nat.  éd.  Gmel.pcg.  1048.  /!°.  I. 

Mus.   Lud.  ulr.    103.    Gryllus    gigas. 

La  Sauterelle  mâle  d'Amboine ,  Renard-poijfon 
des  Moluqaes.  Amfterd.  1754,  in-fol.  pi.  33', 
n".  15J.  ^  la  femelle  ,  n^.  166. 

Mantis  arumatia.  —  Marcgr.  braf.  i^l. 

Roti.  Inf.  %.  Gryll.  tab.  l9-fig.  9.  10. 

Bradl.  Natur.  tab.  ^7-  fg.  6. 

Pr.Tiv.  Gai.  tab.  éo.fig.  1. 

SiB.  Muf.  4.  tab.-j-j.fig.  I.  1, 

Stoll ,  repréfentat.  des  fpecires  ,  cihier  i-pag.  i. 
pi.  l.fig.  1 .  6"  les  ailes  dépleyécs  ,  pi.  11,  fig.  5 . 

L'infede  figuré  par  Rocfel  n'avoit  pas  l:s  ailes 
inférieures  entièrement    dévelopées. 

Cette  efpèce  eft  la  plus  grande  de  toutes  celles 
qui  nous  font  connues.  Son  corps  eft  plus  long  que  la 
main  d'un  homme  ,  pâle  &  de  l'épailieur  du  doigt. 
Sa  tête  elt  arrondie.  Ses  antennes  font  fétacées.  Le 
col  arrondi  &  plus  court  que  la  têce  ,  eft  futmonté 
d'une  crête  bifide.  Son  corcelet  allongé  ,  fcabre 
&  cylindrique  eli  parferaé  ce  petits  points  élevés.  Les 
élytres  d'une  feule  couleur  font  ovales  &  allongées, 
auffi  longues  que  la  tête  &  le  corcelet ,  plus  courtes 
Eifi.  Nat.  des  Infects.  Tom.  VU. 


M  A  N 


625 


de  moitié  que  les  ailes  ,  tcftacées  ,  élevées  à  leur 
bàfc;  mais  point  ca.'^cnées.  Les  ailes  font  très-giaiides 
Icmi-oibiculaires,  pliccs,  d'une  couleur  de  brique  pâle 
&:  fémces  de  bandes  brunâtres  qui  leurs  d'  ni'.ent  une 
apparence  nébulcules  ;  le  bord  antéiieur  porte  une 
nervure  large  &  linéaire  qui  couvre  les  ailes  &  l'ab- 
domen à  i'inftar  des  élvtres.  L'abdomen  eft  de  l'é- 
paiffeui  du  doigt,  plus  long  du  double  &  fouvent  du 
triple  que  le  corcelet  ,  arrondi  &  compofé  de  fcpc 
anneaux  ,  l'anus  porte  deux  folioles  ovales  &  ea 
defious  un  feul  de  forme  concave. 

Le  m.^le  eft  fouvent  qu.itrc  fois  plus  petit  que  la 
femelle,  la  base  de  ks  ailes  elt  pâle  ou  roiio-e 

Les  cuilTcs  &  les  jambes  de  ces  infcdes  font 
garnies  en  dedbus  d'épines  qui  ,  jointes  à  la  con- 
tormation  du  tarie  ,  les  rendent  très-habiles  à 
grimper  contre  les  branches  des  arbres.  Mais  il  ne 
paroît  pas  probable  que  ,  comme  le  dit  Renard  , 
dans  fon  hiftoire  des  poilTons  des  Moluques  , 
elles  travcrfent  en  troupes  les  rivières  à  la  rage  , 
pour  chercher  leur  nourriture  ,  puifque  l'expérience 
prouve  que  leslinfcéles  de  cette  claffe  périllcnt  tous  par 
une  forte  pluie  &  dans  les  tems  trop  humides.  I!  n'eft 
pas  vrai  aulll  qu'il  y  ait  de  ces  infeélcs  capables  d'em- 
porter le  doigt  à  ceux  qui  les  approchent  ;  mais  avec 
leurs  fortes  mâchoires  &  leurs  pinces  vigoureufes,  ils 
endommagent  confidérablement  les  feuilles  des 
arbres  ,  fur-tout  quand  ils  fonr  ralleniblées  en  grand 
nombre.  Ces  infeûes  le  rrouvcnt  dans  l'ACe  ,  ils 
iont  très-connus  dans  l'illc  d'Amboyne. 

Du  cabinet  de  Holthuifcn. 

Le  nom  de  Géant  a  été  donné  à  cette  efpèce  à 
caufc  de   fa   grandeur. 

5.  Mante  necydaloidc. 

M.4nTis  necydaloiies. 

Mantis  ,  thorace  fcabro  elytris  ovatis  angulatis 
brevijfimis  ,  alis  oblongis, 

Fab.  Sy/.f«r.  1741. 
Lin.  Syfl.  nat.  z.  6c}] .  4, 

Gryllus  Nccydaloides  ,  Lir.n.  Am«enic,  acad.  6. 
597-  ;• 

RiESEL.  Inf  2.  Gryllus.  tab.  19. 

Mu  ntis  baculus  thorcee  tcreiiufculo  fcalro  ,  ely- 
tris brevijfimis  gibbis  ,  alis  ahdomine  bievioiibus pe- 
dibus  inermibus. 

Degeee  Inf.  5.  tab.  ^6.  fig,  t. 

Fabricii  Species.  inf,   i.    j4j.    1. 

FaeRicii  MaHliJfa.  inf.  i.  117.  5. 

corc  eict  de  cette  Mante  eft  fcabre,  fes  élytres 
Kkkk 


6i6 


RI  A  N 


ovales  &  anguleux  font  très -courts   &  Ces   ailes 
alongées. 

Linnéus  qui  avoit  placé  cette  efpèce  parmi  le 
Gryllus  ,  l'avoit  appellce  Necydaloides  ,  parce  que 
fon  corps  a  la  forme  alongée  de  celui  des  Necy- 
dalcs. 


Il  fe  trouve 


Afie. 


Linnéus  paroît   croire  qu'elle  eft  la  même  que  la 
Mante  Phrhilîque. 
4.  Mante  cylindrique. 
MaKTis  cylindrica. 

Corcelet  cylindrique  ,  ëlyttcs  gris,  bruns  en 
defloiis  &  à  leur  bâfe  ;  ailes  branes  avec  quelques 
taches  blanches. 

Mantis  tkorace  cylindrlco  ,  pedibut  anterio- 
riius  thoraci  anurius  annexis  ,  ttytris  grijeis  hafi 
fubtufque  rufis  ,  alis  fufco  albo  guttatis.  —Lin. 
Syfl.  nai,  éd.  Gmel.  pug.   104 S.  n° ,   J4. 

Muf.  Lesk.  pag.  46.  n".  li. 

Cette  efpccc  a  le  corcelet  cylindrique.  Les 
ëlyrres  gris  ,  bruns  à  leur  bâle  &  eu  dclTous.  Ils  ont 
aiilfi  a  leur  bâfe  extérieure  une  épine  inclinée  ,  dont 
rcxtrémité  cil  tournée  vers  l'abdomen.  Les  ailes  font 
brunes  avec  quelques  taches  blanches.  La  première 
paire  de  pattes  eft  attachée  à  la  partie  antérieure  du 
corcelet. 

Elle  ne  fe  trouve  point  en  Europe. 

5.  MANTEphthifique. 

MENTIS  phchifica. 


mtis   thoruce   teretiusculo  muricaco 


dyt 


bnvijjlmis  ,  yed'bus  inermibus.  — LiN.  Syft.  entom. 
td  Gmcl.  pûg.  1049.  n'^.  i. 

Mus.  lud.  ulr.  iio  G'yllus  phtijlcus. 

G».yi.i.Vi.Ph,;ficus.  Muf.  Adolpk.fred.  8}. 

Mantis  thoraie  tcretiufculo  muricato  elytris 
èrevijjimis  carsnatis  ,  altf  io.igitudine  corporis  , 
fcdibus  ir.crmihus. 

Dec.  Mem.  inf.  tom.  %.pag.  405  n°,  i.  tab.   36. 

h-  ■• 

Sa  tête  eft  olus  large  que  fon  corcelet.  Ses  An- 
tennes font  de  la  lorigucur  de  fon  corps.  Ses  yeux 
font  ovales  &  f<j;l'aiis.  Ses  élyires  font  prtfqu'écail 
icHï  «  tièsccuires,  ils  ont  dans  leur  m  lu?u  une 
élévation  longirudirale  &  tortucu'e  ,  qui  iivife 
l'élytie  en  de^  x  rarties  ,  le  côté  intérieur  eft  brun 
&  le  côté  csi'^:ieiir  crt  i.oir.  Les  ailes  font  de  la 
longueur  dr  l'abdomen  ,  elles  ont  leur  bord  extérfeur 
large  &  un  peu  écail'f  ux  ,  tant  que  la  partie  inté- 
rieure de  l'aile  ert  uicmbraneufe  &  tranfparente 
«omrae  ks  ailes  ordinaires  de  ces  infecl«s.  La  paitie 


M  A  N 

■cailleufc  de  ces  ailes  paroît  ici  tenir  lieu  des  élytres, 
,ui  font  beaucoup  trop  courts  pour  couvrir  les 
•liles.  Les  pattes  (ont  toutes  longues  &  minces. 

Cette  Mante  eft  appellée  phtifique  parce  qu'elle 
.1  conférée  le  nom  que  Linnéus  lui  avoit  impofc  ,  er» 
'a  plaçant  parmi  les  Gryllus  ,  dont  elle  diftcie  par 
on  corps  maigre  &  allongé  ;  mais  ce  iioji  nt  lui 
convient  plus ,  puifqu'elle  a  cette  conformitéavec 
plufieuis  autres  Mantes. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

6.  Mante  ficcifeuille. 
Mantis  ftccifolia. 

Mantis  thorace  denticulaco  ,  femoribus  ovatis 
membranaceis ,  —  Fab.  Syft.  ent.  pag.  176.  n° .  I  I. 
—  Spec.  inf.  tom.  l.pag-  347.  n°.  14.  —  Mant, 
inf.  tom.  l.pag.  218.  n°.  16. 

Lin.  Syft.nat.  ei.  Gmel. pag.  1049.  n".  j. 

Mus.  Lud.  ulr  m. 

Rors.  Inf.  1.  Gryll.  tab.  ly.fig.  4i  /. 

Edw.  Gtian.  tab.  158. 

Merian.  Surin,  tab.   66. 

Seligm.  Av.  7.  tab.  48. 

La  tête  de  cette  Mante  efl  lilfc  &  ovale.  Ses  an» 
tenues  courtes  &  obtufes  font  compofées  de  y  an- 
neaux ;  I  large  à  la^bâfe  ;  i  tiès-courts  ;  ;  plus 
grand  que  les  auties  54,  î  j  6  ,  7  ,  tiès-coims  & 
Icnticiilaiies  ;  8  ,9,  ovales.  Le  col  eft  cordiforme. 
Le  corcelet  un  peu  triangulaire  ,  de  la  longueur  de 
la  tête  Si  avec  Tes  bords  denticulés.  Les  élytifS  font 
ovales  S:  verdàtres ,  chacun  rellemble  a  une  feuille 
de  laurier  ;  font  obus  ,  veinés  &  1  approchés 
par  leur  boid  intérieur.  Les  a'ies  font  courtes  £c 
pref.juc  nulles.  L  abdome.»  ovale  &  b'anc  eft  com- 
polé  de  huit  (egmcnts.  Les  pattes  (ont  plus  courtes 
que  le  corps. 

Cette  efpèce  eft  originaire  de  l'InJc. 

Linnéus  lui  a  impofé  le  nom  do  Siccifeuil'een  la 
réunifTant  an  Gryllus  ,  parce  qu'elle  rellemble  à  une 
feuille  fèche. 

7.  Mante   gongylode. 

Mantis  gougy Iodes. 

Mantis  thorace  fubciliato  ,  femoribus  anterio- 
rih'ds  fpina  termina' is  ,  reliquis  lobo.  RaB.  fyff. 
cntom.  pag.  175.  n°.  6.  —  Spec.  inf.  tom.  i, 
pag.    546.  n".  8.  —  Mant.  inf.  tom.    1,  pag.  il-j. 


Gryllus  thor.icc  Uneari  alarum  longitudiae  ,  mar^ 
giiie  dcnticulis  ciliato. 


M  A  N 

'Amœnic.  Acad.  i.pl.  JC4. 

Lin.  Syfi.  nat.  ed,  Gir.el.  p.  1C49.  n*.  4. 

Manùs.  Aldr.  inf.  tab.  li.fig.  il, 

Gaayrj.  Marcgi^  bras  1.^6. 

Acr.  Angl.  50t.  tdb.  10  fi;:.  5. 

Seb.  MuJ.  4.  rai,  6S.fig.  9.  —  II. 

ROES.  /';/.  1.  gryU.  cu6.  7. 
SULZ,    H  fi-  inf.   tdb.    %.fig.  s  6. 
Avatur.  Mifc.  tab.  dj.fig.t. 

DruRY.  Inf.   1.  tdb.  ^6.  fia.  1. 

Stoll.   Sreaie.  pag.  47.  pi.  i6.fig.  ;8.  fig.  A. 

Le  corps  de  cette  Mante  eft  flave  &  de  !a  Ion. 
gucur  du  doigt.  Sa  tête  eft  abfoliimcnt  triangulaire. 
Ses  antennes  très- pentes  &  Tétacées  ;  on  obfcrve 
cntr'elles,  trois  petits  points  placés  en  tiiangle.  Les 
mâchoires  font  petites  ,  airilî  que  les  antcn- 
nules.  Le  thorax  efl  très-alongé,  un  peu  obtus, 
dcnticulé  fur  fes  bords  ,  &  augmenté  d'une  apo- 
phyte  arrondie.  L'abdomen  ell  alongé  ;  les  ailes 
grandes  &  jaunâtres  font  marquées  dans  leur  milieu 
d'une  radie  fauve.  Les  pattes  font  dentifulées. 

Linnéus  qui  a  décrit  cet  infeile  fous  le  nom  de 
Gr)  llus  gongylcde  ,  lui  donne  ce  nom  parce  qu'il 
fîgnifîc  tunieur  ronde. 

Cette  cfpcee  fe  trouve  à  Surinam. 

8.  Mant£  app.iuvrie. 

MENTIS  paupcrata. 

Mantis  tko'ace  lineari  fpïnulofo  ,  femoribss  an- 
terioribus  fpina  terminatis  j  reliquis  lobo.  — Fab. 
Spec.  ïnf.  tom.  \.  pag.  346.  n°.  9.  —  Mant. 
inf.  tom.    i.  pag.  12.7.  n" .  il. 

hiît.  Syli.  entom.  pag.   1049.    n".    li. 

Mdntis  thorace  dvice  dilatât o  fpinu/ofo  ,  femo- 
ribus   lobo  fmplici  tcrminatis.  Thunb.  Nov.  inf. 

fp.  ^.pdg.  éx. 

HtRtiT.  Apud.  fuejli.  arch,  inf.  i.  toi.  )  i.fig.  1. 

Stoi-L.  Speci.  pag.   i4.pt.  lo  ^g.  40. 

EMe  ïft  plus'pctite  que  la  Mante  Gongylode.  Le 
haut  de  fa  tête  eft  termine  en  d.ui:  pointes  aigq'é  . 
Son  corcelet  eft  alongé,  ciUé  &  garni  de  quelques  éj  i- 
nés.  Les  élyttes  font  blancs  avec  leur  bord  extérieur 
vert  S:  ils  ont  a  I;ur  bâfc  ,  piès  du  bord  extérieur  , 
nncligne  ceune  jaunâtre.  Lc^  pattes (ontd'une  cou- 
leur pale,  &  varier  s  de  tarhe'  ve.tes.  Les  cuilfes  anté- 
rieures font  teimi'  ée^  [ar  une  'pire  ,  &  le  autres 
ont  des  elpcccs  de  L.bes  aiiondis  &  piiucipalement 
fur  le  côté  extéuciw.  J 


IVÎ  A  N 


617 


Ce  nom  appauvrie  lui  ell  donné  par  l.i  même  rai- 
Ion  qui  a  fait  appcller  d'autres  Mantes  phtyfiriue 
atro[h.que,  parce  que  ces  infeftes  paroillent  toujouis 
i>'av->!r  pas  acquis  toute  leur  croillance  &  tout  leur 
di-v.  loppemcnt. 

Elle   fe  trouve   fur  la  côte  de  Coromandel. 

Du  cabinet  de  M.    Banks. 

9.  M.\NTE  mend  ante, 

M.,NTis  mcndtca. 

M.intis  tkor.ice  marginato  dentaio  ,  elytris  alio 
V  rati^ue  Vdnis    ;    rnargine   alto  puniiato.   —  Fab. 

Syjt.  cm.  pag.   27  j.  «^^  7,   Spec.   inf   tom.    i. 

pa  .  ,46.  n".  lû.  —Mant.   inj.  tom.  l.  pag.  12.8. 

Lin.  Syft.  nat.  ed.  Gmel.  pag.  1049.  n'.  17. 

Sa  tète  eft  jaunâtre  ;  fon  front  ell  terminé  par  une 
pointe.  Soii  cotcelet  eft  fortement  berJé  ,  &  le  bord 
eft  dentelé.  Ses  éiytres  font  vaàés  de  vert  &  de 
blanc  ;  leur  bord  eft  très-cpais ,  &  a  une  iigne  de 
po.nis  blancs  très-marquée.  Les  pattes  font  jaunâtres 
avec  des  bandes  tranfvcifes  d'une  couleur  obfcure. 

On  a  bien  dit  que  les  Mantes  montrent  les 
chemins  ,  il  n'cft  pas  étonnant  qu'on  ait  dit  aufll 
qu'elles  demandent  l'aumône.  De  la  l'origine  du  nom 
Mendica. 

Elle  fe   trouve  à  Alexandrie. 

Du  cabinet  de  Forskalil. 

10.  Mante  rcligieufe. 

Maktis    religiofa. 

Alantis  thorace  Uv'i  fubcdrinato  elylnsque  viri- 
dibus  immaculatis.  —  LiN.  Syfi.  nat,  ed.  Gmsl, 
pag.  tcjo.   n".  y. 

ScOP.  Ent.  carn   j  i  j.  Gryllus  religiofut. 

ROES.  Inf  1.  Gryll.  tab.  l.fig.  i  &  i.fig.  y. 

Seb.  Muf.  tom.  4.  tab.  6-j.  fig,  7.  g. 

SVLZ.  Hifi.  inf.  tab.  9.  fig,  4. 

ScHOEFï,  Eletn.  tab.  81. 

Selicm.  Av.  tom,  4, 

Son  corps  eft  entièrement  verr.  ^on  corcelet  eft 
uiii  ,  &  a  en  de  lie  u^  ure  clévati  n  longiiudiralc  Si 
trè^-(ai!'ante.  Il  cit  bordé  d'une  ligi.c  jaune  ainii  que 
lesé.yres.  /cscuillcs  aiucneures  font  poi.duéts  de 
blanc  en  dedans. 

Elle  Ce  trouveen  Afrique.  &  en  Autriche  oii  on  la 
nomme  W'anjcunic  Blatt. 

Kkkk  * 


6i2 


M  A  N 


II.  MâNTE  oraioiiennc. 

MyiNTis   oraton'a. 

Mantis  ihorace  lavi ,  elytrh  v'inà'ihus  ^  a'ts  n:a- 
(Ula  nigra  ancerius  rufejcentibus.  Fab.  Syft.  ent. 
p,ig.  zy6.  n°.  14.  — Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  548, 
"■°-  I?- — Mantis.    inf.   tom.    i.  p.   iiS.   /2«.    ii. 

Lin.  Syft.  nat.   éd.    Gmd.   p.   io;o.  n°.  6. 

Mamis.  GEOFr.  Biji.  inf.  tom.  i,  pjcr,  y-y_ 
tab.   8.  fig.  4. 

Mus.    Lud.  ulr.   iif. 

MoUFF.  Inf   118.  fig.  5. 

Aldr.   \nf.  tom.   4.   tab.   ^.  fig.    10. 

S£B.  Muf.  tom.  4.  tab.   6-j.  fig.   9.   10. 

Roîs,   Inf   tom.  1.   Gryll.  tab.  i.   z. 

Dicr.ER.  Inf.   to'n.   3.  raj,    37.  ;î^t.    j. 

Elle  a  environ  deux  pouces  &;  demi  de  longueur. 
Sa  tére  cil:  petite^  applatie,  avec  les  antennes  courtes 
&  iiliformes.  Son  corcelct  eft  long  ,  étroit  &  borde  ; 
il  a,  dans  fon  milieu  ,  une  élévation  longitudina't: 
aflez  faillantc  ,  outre  un  enfoncement  tranfveifal, 
placé  vers  la  partie  antéri^jure  du  corcelet.  Les 
^lytrcs  lont  verts,  ainfi  cjue  tout  le  rcfte  du  corps 
de  l'inUfte  ,  font  veinés  &  réticulés  ,  cou- 
vrent entièrement  l'abdomen,  qui  eft  aulfi  vert.  Le< 
pattes  font  longues  ;  celles  de  devant  le  (ont  moin?, 
mais  elles  font  beaucoup  plus  grolfes.  Quand  l'in- 
fefte  eft  mort ,  il  perd  fa  belle  couleur  verte ,  & 
refle  jaunâtre. 

On  le  trouve  en  France  ,  &  principalement  en 
Languedoc. 

II.  Mante  arrofée. 
M.4NTIS  irrorata. 


bus  ,  punais  ferrugineis  vagis.  Fab   Syfl.  ent.  pac. 

^16.  n^.  13 Spcc.  inf  ,&m.  i.  p.  348.  „o.  jg.' 

•— '  Mant.  mf  tom.  i.  p.  2x8.   n° .  10. 

Lin.  Syfî.  nat.  éd.  Cmcl.  p.  1050.  n^.  7. 
Gryllus  irroratus.  Lin.  Amxn.  acad.  tom.  6.  p. 

El'e  re/Tcmbie  beaucoup  à  la  Mante  rcli2ieu'"e  ; 
inais  les  clytrcs  &  les  ailes  font  plus  courts  que 
l'abdomen  ;  les  élytres  ont  trois  ou  quatre  pomts 
ferrugmcux  .  &  irrégulièrement  difpofés  ;  leur  ex- 
trémité etl  jaunâtre.  Les  ciillts  &  les  jambes  an- 
térieures font  gan.ies  poftéricuremcnt  d'an  double 
rang  de  petites  épine.'. 

£lle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 


M  A  N 

On  la  nomme  irrorara  ,  c'efc-à-dire  parfemée  de 
roféc,  à  caufc  de  la  irani-jre  do;i:  font  fcmcs  ks 
points  ferrugineux  des  clytres. 

13.   Mante  fuppliante. 

M.iïiTis  pncariu. 

Mantis  thotace  fahciliato  ,  elytrîs  virefcentibus  , 
ocello  fcrruglr.eo.  Fab.  Syft.  entom.  p.  Z77.  n°.  i  f. 
— •  Spec.  inf.  tom.  i.  p.  349.  n°.  10.  —Mant.  inf. 
tom.    i.  pag.   118.  n° .  Xi. 

Lin.   Syfl.  nat.   edit.   Gmci.   p.  2050.   n".  8. 

Mantis  thorace  marginato  fpincfo  ,  e'ytris  fiavls , 
macula  fufca  ,  aitennis  thorace  brevioribus  ,  pedi- 
b:ts  anticis  chchformibus.  DtciïR.  Inf.  tom.  J.p, 
.506.  tab.    56.  fig.  4, 

Mus.  Lud.  ulr.  114, 


Merian,   Surin,    tab.    66. 

Seb.   Aluf  tom.   4.   tab.   67.  fig.   5. 

Herbst.  Jpud  Fuesfli.  anh.  inf. 


%.  tah. 


50.  fig.  1 . 
Stoll.  SpeB.  p.  ji. 


t^'  17-  h-  ^^• 


Cette  belle  efpèce  eft  connue  ,  dans  l'Amérique 
méridionale  ,  fous  le  nom  de  Feuille  ambulante ,  à 
caufc  de  la  reffemblance  qu'ont  fcs  élyttcs  avec  les 
feuilles  d'arbres.  Elle  a  environ  trois  pouces  de  lon- 
gueur. L'infede  vivant  eft  verdâtre,  comme  prefque 
tous  ceux  de  ce  genre.  Sa  tête  eft  prefque  de  figure 
triangulaire,  avec  deux  antennes  filiformes,  très- 
déliées,  &  moins  longues  que  le  corcelct.  Celui-ci 
eft  long  ,  applati  endeffous,  &  un  peu  convexe  cn- 
dcflus  j  avec  fes  bords  latéraux  garnis  de  petites 
pointes  aiguës.  L'abdomen  eft  gros  &  ovale.  Les 
élytrcs  ont  ,  prefque  dans  leur  milieu  ,  une  tache 
ferrugineufe  ,  fur  laquelle  il  y  a  un  point  blanc  Les 
deux  pattes  antérieures  font  beaucoup  plus  grolîcs 
que  les  autres,  &  renembleiit  :  celles  du  Mantis 
oratoria. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique ,  en  Afrique  &  c« 
Afie. 

14.  Mante  fainte.' 

Mantis  fancia. 

M:intis  viridi  flavefcens  ,  thorace  ferrulato ,  ely- 
tris  virdU'Us  immaculatis  ,  alis  fubhyûlir.is,  Fab. 
Mantijf.  inf.   tom.    I.   pag.    2i8.    n°.   ij. 

Lin.  Syft.  nat.  cd.  Gmel.  p.  lojo.  n".  iS. 

La  tête,  le  corcelct  &  l'abdomen  de  cetinfee^e, 
font  .par -tout  d'un  vert-jaunâtre.  Se  fans  aucuHc 
tachj.  Les  élyrres  font  verts.  Les  ailes  font  tranf- 
parcntc<i  Se  vetdâtres  à  leur  extréuiité.  Les  pattes 


M  A  N 

font  jaunâtres.  Les  jambes  anrérieures  ont  cn-delTous 
deux  poinis  noirs. 

Elle  Ce  trouve  dans  la  Franc:  méridionale. 

Ces  noms  d:  reli^ieufe  ,  oratorienne  ,  fuppliante, 
f.iinte,  ont  été  donnés  aux  Aianres,  à  caule  de  ia  ni,-.- 
nière  dont  elles  s'arrêtent  J;  joignent  les  pattes  anté- 
rieures, ce  qui  a  fait  croire  à  dt s  hommes  fiiperilitieux 
cju'cllcs  prioient  Dieu.  C'cll  pour  cc'a  que  les  ef- 
pèces  qui,  comme  celle-ci,  fe  trouvent  dans  la  ci- 
devant  province  de  Langiiçdoc  ,  s'y  nommoicnt 
Preg^-Dious  Prie-Dieu. 

ij.  Mante  moine. 
Mjntis  monacka, 

Mantis  teftacea  ,  thorc.ce  Uvi  ,  elytris  alifque 
V.';iJi-/iyalinis.  fAB.  Mantis.  inf.  tom.  I.  ;:■.  iiS. 
n°.  24. 

Lin.  Syji.    nat.  cdh.   Gme'.  pag.  loji.  n?.  i<). 

Elle  eft  par-  tout  de  couleur  teftacée ,  excepté  les 
élytres  &  les  ailes  qui  font  tranfparentes ,  verdâtres 
&  fans  aucune  tache.  Les  jambes  de  devant  ont 
feulemejit  deux  points  noirs  à  leur  côté  antérieur. 

Elle  fc   trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpéiance. 

Du  cabinet  de   Lund. 

Le  mot  monacha  fe  rend  ordinairement,  en  hif- 
toire  naturelle,  par  foiitaiie  ;  mais  il  fignifîe  ici 
moine  :  on  en  a  dit  les  raifons  à  l'article  précédent. 

16.  Mamte  obfcute. 

MyiNTis  olrfcura. 

Mantis  thorace  ferrulato ,  obfcure  grifea ,  elytns 
macula  bjfeos ,  alis  apice  nigri^.  Fab.  Spec.  inf. 
tom,  I.  p.  549.  7Z».  zi,  —  Mantis.  inf.  tom.  i. 
p.   i'.8.  «°.  15. 

Lin,  Syfl.  nat.  edit.  Gmel.  pag.  105 1.  n°.  20. 

Sa  tête  eft  d'un  gris  obfcur.  &  fon  front  eft  noir. 
Le  corcelet  eft  obfcur,  &  a  fes  côtés  finement  den- 
telés ;  il  a  en-delTus  une  ligne  longitudinale  noire. 
Les  élytres  font  courts  &  obtus  ,'avec  une  tache 
noire  fur  leur  bord  intérieur ,  près  la  bâfe.  Les  ailes 
font  obfcures,  avec  une  grande  tache  noire  vers 
l'extrémité  du  bord  extérieur.  Les  pattes  antérieures 
font  dentelées ,  Se  les  autres  font  fîmples  &  longues. 

Elle  fc  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

17.  Mante  hyaline. 

Maktis  hyalina. 

Mantis  thorace  ciliato  ,  elytris  hyalinis  :  margine 


M  A  N 


629 


viridiy  fronte  bidtr.tdta.  Fab.  Syfl.  ent,  pag.  i-j, 
ry.  le.  —  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  J49.  n".  j.i.  — 
Mjnt.  inf.  tom.  l.  pag.  11g.  n^.  z6. 

Lin.  Syfi.  nat.  edit.  Gmel.  pag.  loji./z^.ii. 

Mantis  (  hyalina  )  thorace  marginato  Uvi  ,  ely~ 
tr:s  hyalinis  immaculatis  ,  anter.nis  nigris^thorace 
tongiorihus ,  pedibus  anticis  cheliformibus.  DeGEER. 
Inf   tom.   5.  pag.  410.   tab.  57.  fig.   i. 

Sa  tête  eft  brune,  fes  antennes  en  fcie  ;  fon 
front  eft  armé  de  deux  dents  fortes,  rapprochies 
&  aiguës.  Le  corcciet  ett  brun  ,  alongé  ,  caréné,  & 
cilié  lur  les  côtés.  L'abdomen  eft  brun,  &  les  bords 
de  fes  anneaux  font  noirs.  Les  clytres  (ont  tranfpa- 
rentes ,  &  leur  bord  extérieur  efl  vcit.  Les  ailes  font 
tranfparentes  &  brunes  a  leur  extrcmité. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique, 

Du  cabinet  de  M.  Hunter. 

C'eft  cette  tranfparence  des  élytres  qui  lui  a  mé- 
rité le  nom  àl hyalina  ,  cranfparente  comme  Je 
verre. 

I  8.  Mante   feneftrée. 

Mantis  fencjirata. 

Mantis  thorace  Uvi ,  alis  hyalinis  ,  elytrorurn 
margine  exieriori  fufco.  FAS.'Spec.  inf.  tom.  i, 
p.  549*  "°'  ^i.—-Mant.  inf  tom.  i.  p.  125,. 
n".  Z7. 

Lin.  Syft.   nat.  edit.  Gmel. p.  zoji.  n?.ii. 

Sa  tète  eft  gris.ure.  Ses  yeux  font  trés-faillans  & 
globuleux  :  il  y  a  auffi  entre  les  yeux  une  élévation 
globuleufe,  très-marquée.  Son  corcelet  eft  alongé  , 
riliformc  &  uni  ;  il  eft  d'une  couleur  pâle  ,  obfcure. 
Les  élytres  font  tranfparentes,  avec  leur  bord  exté- 
rieur blanc  ,  &  l'extrémité  brune.  Les  ailes  font 
aaiii  tranfparentes  ,  avec  leur  bord  extérieur  blanc 
&  l'extrémitt  brune.  Les  pattes  (ontbrunes  ;  les  an- 
térieures  ont  en -dedans  quelques  points  noirs. 

£l/e  fe  rrouve  dans  l'Afrique  équinoxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Bancks. 

19.  Mante  bidentée, 
Mantis  bidens. 

Mantis  thorace  fcabro  ,  elytris  viridibus  :  fafciis 
nigris  ,  alis  fufcis  difco  atro.  Fab.  Syfi.  'entom. 
p.  277.  n°.  17.  —  Spec.  inf.  tom.  \.  pag.  jjo. 
"°-    14- — Mant.   inf.  tom.    i.  p.   liij.  n" .  xt. 

Lin.  Syfi,  nat.   edit.  Gmel.  p.  20; i,  /i".  25, 

Sa  tête  eft  brune ,  armée  ,  à  fa  partie  fupérieure , 
de  deux  dents  rapprochées  &  aiguës.  Le  corcciet  eft 

alongé   &  raboteux  ;  il   eft  gris  ,   avec  des   points 
noits  élevés.   Les  élytres  font  verts,  plus  étroits  à 


6^0 


M  A  N 


leur  extrémité  ,  ont  deux  bandes  obliques , 
brunes.  Les  ailes  font  brunes  ,  avec  leur  dlfojuc 
noir.  Les  pattes  font  brunes.  Les  cuHTes  antérieures 
font  pâles  ^  &  ont  l'extrémité  noire.  Les  jambes  de 
la  féconde  paire  de  pattes  font  lobées. 

Elle   fe    trouve   en  Amérique, 

Du  cabinet  de  M.  Humer. 

20.  Mantb  fcrvinte. 
M.4NT1S  m'in'flralls. 

Mantis  tkorace  j'cabro  crtnato  long'tudine  capitls 
«nteriùs  fcruginto  ;  elytris   viridibus.    Fab.  Syft. 

ent.  p.  zyy.  n°.  jg. Spec.  inf.  tom.  1.  p.  (50. 

«^'   l;.  —  Mant.    inf,  tom.   1.   pag.  229,   .1".   iji. 

Lin.  SyJÎ.   net.  edit,  Gmd.  pag.  zoji.  n^.  14. 

Sa  tête  eft  d'une  couleur  jaunâtre  ,  obfcure.  Ses 
antennes  font  brunes.  Le  corcelet  eft  de  la  largeur 
4c  la  tête  :  il  eft  caiêné  &  raboteux  ;  fa  partie  an- 
térieure eft  ferrug  neufc  ;  fes  côtés  font  légèrement 
crénelés.  Les  élytres  font  vetts;  leut  bord  extciieur 
eft  ferrugineux  en-delTous.  L'abdomen  e(t  btun  ,  & 
l'anus  eft  pâle.  Les  pattes  font  ferrugincufes  ,  &  les 
çuifles  fauves. 

Elle  fe  trouve  dar>s  la  Nouvelle-Hollande. 
Du  cabinet  de  M.  Banks, 

11-  M.^NTE  citadine, 
Mantu  urbana. 

Mantis  thorace  intégra  ,  elytris  viridibus  :  punBo 
fafciaque  ferrugineis.  Fab.  Syjt.  entom.  pag.  278. 
""•  'P-  —  Spec.  inf.  tom.  1.  pag,  jjo.  no.  2.6. — 
Mant.  inf.   tom.   i.  p.  nj.  n°,  30. 

Ll  N.  Syjl,  nae,  edit,  Gmel. pag,  10 $i,nP,  2j. 

Cette  efpèce  eft  entièrement  verte.  Son  corcelet 
eft  fans  aucune  dentelure  fur  fes  bords.  I!  y  a,  à 
la  bâfe  de  fts  élytres  ,  un  point  ferrugineux  ;  & 
vers  le  milieu,  une  bande  ds  même  couleur  ,  ter- 
minée de  chaque  côté  par  une  petite  ligne  noire. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes, 

ai    Mante  ruftiquc. 

Maxtu  rufiica. 

^  Muntis  thorace  hv!  fufco  ,  elytris  ala  hrevio' 
TJbus  fufco  hyalinis  ,  antennis  filojis.  Fab.  6pec. 
inf.  tom.  I.  /7.  3  jo.  n^.  x-j.  —  Mant.  inf.  tom.  i. 
fag,  2iy.  n°.  31. 

Ljk.  Syfi.  nat.  edit.  Gmet.  pag.  1051.  n".  26. 

Sa  tête  eft  d'un  gris-brun.  Les  petits  yeui  lifles 
font  cxçrèraçment  élçtés  &  gtçbukm.  Lçs  antennes 


M  A  N 

font  hérifTées  de  poils  court";.  Le  corcelet  eft  linéaire,' 
uni ,  &  de  couleur  giife  ,  un  peu  brune.  Les  élytrc» 
font  tranfparcntes  '&  brunes  ,  obcufes  ,  S:  plu» 
courtes  que  les  ailes.  Les  pattes  font  jaunâtres. 

Elle  habite  les  rivages  des  tertcs  des  Patagons. 

Du  cabinet  de  M.  Banckr. 

13.  Mante  nafique. 

M-sNTis  nufuta. 

Mciniis  thorace  Jpincfo  ciltatoqae ,  freinte  por.- 
recia  fpinofa  ,  cmar/jinatu.  Fab.  Mant.  in/.'^com.  I. 
pag.   129.  n".  37,. 

Lin.  Syfl.  nat.   edit.  Gmtl.   p,  1051.  n?.  27. 

Elle  eft  de  moyenne  grandeur.  Sa  tête  eft  noire  ; 
fon  front  eft  avancé,  bordé  &  armé  de  deux  pointes 
aiguës.  Son  corcelet  eft  noir,  avec  deux  tubercules 
élevés  ,  l'un  à  la  panie  antérieure,  &  l'autre  fur  la 
partie  poftéiieure  ;  fes  bords  font  garnis  de  cils 
blancs.  Les  élytres  &  les  ailes  font  tranfparents  , 
&  ont  plufieurs  points  bjuns  fur  les  nervures.  Le» 
pattes  font  noires ,  avec  des  anneaux  de  couleur 
tellacée. 

Elle  fe  trouve  au  cap  de  Donne- Efpérance. 

Du  cabinet  de  M.  Lund. 

On  l'appelle  nafuta ,  nafique ,  à  caufe  des  pt©» 
longemens  de  fa  bouche. 

14.  Mante  lobée, 

Mautis  lobata, 

Mantis  thara-e  trilobo  ,  capitis  fronts  cernu  bit 
fido ,  ocuUs  conico.acuminatis.  — Fab.  Spec.  i?if. 
tom.  I.  pag.  3  Jo,  nS",  18.  —  Mant.  inf.  tom.  1. 
pag.   lîj.    «0.  }. 

Lin.  Syfi  nat.  éd.  Gmel.pag  lOf  1.  n".  18. 

Mantis  virefcens  j  capitis  cornu  oculifquc  cenie» 
acuminatis. — Thunb,  Nov.  inf,  tom.  i,  pag.  Gl. 

SrOL.  Repr.  ats  fpecî.pag.  41  pi.  12.  fig.  4S. 

Elle  eft  petite.  Sa  bouche  eft  variée  de  brun  &  de 
verd.  Son  front  eft  veidâtrc  ,  avancé  entre  les  an- 
tennes &  divifé  en  deux  à  fo'i  extrémité.  Les  an- 
tennes font  noires  ,  &  brunes  à  leur  extrémité.  Les 
yeux  font  grands  ,  de  couleur  teftacée  ,  ils  font 
faillans  en  foirae  de  cône  ,  &  terminés  en  pointe. 
Le  corcelet  elt  court ,  d  une  couleur  verte  obfcure  ; 
fes  bords  latéraux  &  poftéricurs  fontdilatis  en  forme 
de  lobe  ,  grand,  arrondi  &  fans  aucune  dentelure. 
r,es  élytres  font  verts  avec  deux  taches  blaichi:$j 
l'une  à  la  bâH:  &  l'autte  vers  le  milieu  Je  lélytre. 
Les  ailes  fQnc  noues  «tvec  leur  extrémité  blauciu, 


M  A  N 

L'abdomen  efl  varié  de  vcrd  &  de  blanc,  avec  fon 
bord  lobé  &  éievé. 

Du  cabinet  de  Banks. 

i/.Mantï  belle. 

MjyTis  pulckra. 

Mantis  viridiî  thorace  integro  ,  alis  fufco-hya- 
linis  bafiferrugineis.  —  Fab.  Mant.  inf.  tom,  i. 
p^tg.  219.  n".  34. 

Lin.   Syjl.  rtiit  éd.    Gmcl.  pag.   loyz.  n".    19. 

Elle  cft  petite.  Sa  tête  Se  fon  corcelet  font  verds 
avec  leur  bord  légëremcnr  lavé  de  jaune.  Ses  in- 
tannes font  brunes.  Les  élytrcs  (ont  vertes  ,  leur 
bord  eft  jaune  feulement  à  la  bâfe.  Les  ailes  font 
tranfparentes  ,  brunes  à  leur  bâfe  &  jaunâtres  â  1 
leur  extrémité.  L'abdomen  eft  brun  en  delfus  ii 
verd  en  dedbus.  Les  pattes  (ont  jaunâtres.  1 

Elle  fe  trouve  à  Tranquebar. 

Du  cabinet  de  Flug. 

16.   Mante  faufte. 

Mantis  faufla, 

Mantis  linearis  cinereo-fufca  immaculta.  — Iab. 
Mant.  in),  tom.  i.  pag.  it<).n°.  50. 

Thunb.  Nov.  inf,  fp.  tom.    3.  pag.   63. 

Cette  Mante  eft  linéaire  &  les  élytres  d'un 
brun  cendré  fans  taches. 

Elle  fe  trouve   au  cap  de  Bonne -Efpérance' 

Le  nom  faude  lui  a  été  donné  à  caufe  de  la  fu- 
perftition  précédemment  indiquée,  parée  qu'elle  eft 
de  bonne  augure.  C'eft  la  divinicé  tucélairc  des 
Hottentots. 

17.  Mantc  tranfparente. 

M.-iNTis  perfficua. 

Mantis  ohjcura,  e.'ytris  a.'ifque  hyalinis  ;  alif- 
maciilu  marginal i  apice  que  fufcis.  m—  Fab,  Mant. 
inj\  lom.  I.    ijo,  n",    36. 

Lin.   Syp.  nat.  éd.   Gmel.pag.  1051.  n°.    ji. 

Cette  efpèce  eft  petite.  Son  corps  eft  dune  cou- 
leur obfcure  Ses  élytres  font  tranfparentes  ,  elles 
oxit  chacune  un  petit  point  blanc  5;  qpi  eft  noir  du 
côté  qui  regarde  la  bûfc.  Les  ailes  font  blanchâtres 
&  tranfparentes  avec  deux  taches  ,  l'une  fur  le  bord 
&  l'autre  à  l'extrémité  de  l'aile. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

Du  cabinet  de  Rohr. 


631 


M  A  N 

18.  Mante  payenne. 

Mantis  pagana, 

Mantis  alis  reticulatis  aliis  ;  macula  laierali fer- 
TUginea,  manibus  ckelatis. —  Fab.  Syfl.  ent.p.  178. 
a",  zo. —  Spec.inf,  tom.  i.pag.  350.  ;:^.  29.  —— 
Mant.  inf.  tom.   l.p.    350.  n°.   37. 

Raphidid      Mantifpa    pedibus     anticis    thoraù 
anticc  annexis  ,  antennis  thorace  breviorihus. . 
L  I  N.    S/ft,  nat,  tom.  1.  pag.  916.  n",  i, 

Mantis  perla.  — Pall.  Spic.  [ooLfifi.  9.  pag,  14. 
tab.  I.  fig.  8. 

Sco.".  Ent.  carn.  -jii, 

PoDA.   Inf.    ICI.    tab.    I,  fig.    15. 

Cette  Mante  eft  petite.  Sa  tête  eft  fcrrugineufe. 
Les  yeux  laillans  &  noirs.  Ses  antennes  font  courtes. 
Son  corcelet  cft  cylindrique  ,  ferrugmcux  &  fans 
dentelures  fur  les  bords.  Ses  ailes  (ont  blanches  , 
tjanfparcntes  j  réticulées  avec  une  grande  taches 
fcrrugineufe  fur  le  bord. 

Elle  fe  trouve  à  Orléans. 

Du  cabinet  de  Mallet. 

19.  Mante  naine. 

M.iïtTis  minuta, 

Mantis  thorace  cylindrico  flavefente  elytris  hya-^ 
Unis  ;  cofta  virefcente  —  Fab.  ^yjl.  ent.  p.  ivg,' 
n°.  11.  —  Spcc.  mant,  inf,  tom  i.  pag,  350. 
n" .  30.  — ^—  Mant.  inf.  tom.  l.pag.  250,  n",  38. 

Lin.  Syfi,  nat,  éd.  Gmtl,  p.  loji.  n'^.   35. 

Cette  efpèce  eft  très-petite.  Sa  tête  eft  jaunâtre. 
Son  corcelet  eft  cylindrique,  uni  eft  jaunâtre.  L'ab- 
domen eft  fait  en  forme  tic  faux  &  tourné  en  delîous, 
il  eft  verd  ,  le  delfus  feulcmenr  cft  jaunâtre.  Tes 
élytres  &  les  ailes  font  tranfparentes  &  ont  leur 
bord  extérieur  verd.    Les  pattes  font  vcrdâtres. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale  ,  aux 

environs  d'Aurelian. 

Du  cabinet  de   Banks. 
30.  Mante  pufille. 
Mantis  puflla. 

Mantis  thorace  cylindrico  fiavefcente  ,  elytris 
alifque  hyalinis  immaculatis.  —  Gen.  /.;/".  Man- 
tis. 141.  —  Fab.  Spi.c.  inf  tom.  i.  pag.  351. 
n".    31.    Mant.  inf.    tom,   l.pag,  150.   n'^ ,  39. 

Lin.  Syft.  nat,  éd.  Gmel.p.  1051.  n°.  54. 

Pall.    Spic    lool.  fafc.   9.   pag.    ij,    taù,  l'. 

fie-  9 


6^1 


M  A  N 


51.   Mante  Caroline. 

M.iNTis  ciiroL'ina. 

_  Mantis  thorace  fuhdlialo  c.irlnato  ,  elytris  al- 
bîdis  fufco  nebulofis.  —  Lin.  Syft.  nui.  lom.  i. 
pag.   691.  n».  y. 

Gryllus  carolinus.  Lin,  auiœti.  acad.  tom.  6. 
paa.  536.  n°.  28. 

Elle  refTemblc  à  la  Mante  fiippliantc.  Son  corceler 
eft  oblong  &  pief.]ue  triangulaire.  Ses  côtés  font  un 
peu  dentelés  ;  les  élytres  k  les  ailes  font  courtes  & 
variés  de  blanc  &  de  brun.  Les  pattes  antérieures 
font  garnies  poftéricurement  d'un  double  ran"^  de 
petites  épines.  ° 

Elle  fe   trouve  a  la  Caroline. 

Mante  pedinicorne. 

31.   MjKTis  pectinicornis, 

Mantis  thorace  Uii  ,  elytris  viridibus  ,  dis 
oblique  ftriatis  ,  vertice  fubutato  ;  antennis  pec- 
tinatis.  —  ÏAS.Syfî.  ent.pag.  z-6  n°.  12.  — Spec. 
inf.  tom.  I.  pag.  347.  n'' ,  IJ.— —  Mant.  inf. 
tom,  i.p.  lig.  n°.  17. 

Lin.  Sjifl.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  loj;.  n".    ic" 

Gryllus peclinicornis. —Lm.  Amœn.  acad.  tom.  6. 
pag.  396.  n».    17. 

DruRy.  I/if.  tom.  I.  tab.   jo.  fig.   i. 

HiRBST.  Apud.fuijli.  arch.  inf.  tom.  8.  tab,  $0. 
fig-  2- 

Sa  tète  eft  de  couleur  brune  jaunâtre  &  terminée 
en  devant  par  une  forte  pointe.  Ses  yeux  font  noirs. 
Ses  antennes  font  pedinées  &  n'ont  que  moitié  de 
la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  long  ,  plus 
large  à  fa  partie  antérieure  &  fe  retréciflant  vers 
l'abdomen.  Il  ell  un  peu  arrondi  en  deilus  .L'abdo- 
men eft  étroit  à  fa  jondlion  avec  le  corcelet,  & 
va  en  s'élargifTant  vers  l'anus  ,  en  forme  de 
mafTue.  Ses  élytres  font  verts  &  ont  des  iietvures 
obliques  ,  plus  foncées  en  couleur  que  le  reik 
des  élytres.  Les  ailes  font  aulfi  vertes  avec  di-s 
rcivures  noires  &  obliques.  Les  pattes  antérieures 
font  plus  grolfes  &  plus  courtes  qus  les  autres. 

^       Elle  fc    trouve  à  la  Jamaïque, 

Du  cabinet  de  M.   Drury. 

3  3.  Mante  oculéc. 

Mantis  oculata. 

Mantis  thorace  trlangulo  filiformi ,  oculis  oh'oi- 
fis  porrccîis  acuminaio  fpinofis.  —  F  A  E.  SfCc. 
inf.iom.  l.pag.  3.^8  k".  16.  —- Mant. inj.  tom.  1. 
pag.  118.  n'^.  1. 


M  A  N 

Lm.fyft.  nat.  éd.   Gmel.  pag.  1053.  n».    ^(. 

Elle  eft  de  moyenne  grandeur.  Sa  tête  eft  de  cou  • 
leur  pâle.  Ses  yeux  font  grands  ,  coniques,  avancés 
&  terminés  en  poinre.  Li  bouche  S:  les  'antennes 
font  placés  au  dcflous  des  yeux.  Son  corcelet  eft 
très-alongé  ,  filiforme  &  prifmatique  ;  il  eft  uni  & 
de  couleur  tcllacée  ,  fcs  angles  font  tiès-peu  aigus. 
Les  élytres  font  plus  couriesque  les  ailes  ,  elles  Font 
blanches,  tranfpaientes  &  fttiées.  Les  ailes  font  de 
la  même  couleur  que  les  élytres  ;  elles  font  ter- 
minées en  pointe.  Les  pattes  fout  longues,  firaples 
Se  de  couleur  obfcure. 

Elle  fe    trouve  dans  l'Afriijuc  équinoxialc. 
Du  cabinet  de  Bancks. 
34.  Mante  fuperftitieufe. 
Mantis  fuperjîiiiofa. 

Mantis  thorace  fi'iformis  triangulo  aftterius  ferru- 
lato  ,  elytris  virejcentibus  ,  alarum  cofta  tranfverfe 
flriata.  —  Fab,  Spec.  inj.  tom.  I.  pag.  348.  «",  17. 
—  Mantis,  Inf.  tom.  l.pag.  118.  n".  19.  — LiNM. 
Syft.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  1055.  n° .  36. 

Cette  efpèce  eft  grande.  Son  corcelet  eft  très- 
allongé  &  triangulaire  ;  il  eft  raboieux  à  fa  partie 
antérieure  ,  dentelé  fur  fes  bords  ,  &  uni  poftéricu- 
rement. Les  élytres  font  verdâtres  ;  les  ailes  font 
blanches  &  ont  fur  leur  bord  extérieur  de  petites 
lignes  tranfverfes  brunes  &  élevées. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Afrique  équinoxiale. 

Du  cabinet  de  M.  Banks. 

55.  Mante  bicorne. 

Mantis  bicornis. 

Mantis  thorace  Uvi  ,  eapite  bipartîto  fubulato. 
—  LiNN.  Syji.  nat.  éd.  Gmel,  pag,  lOjj.  n".  u. 

Muf.  Lud.  ulr.  iï6. 

Le  corps  de  cette  Mante  eft  flave  &  linéaire ,  fa 
tête  réfléchie  ;  le  milieu  du  fommct  fc  partage  eo 
deux  jointes  fiibulécs  ,  droites  &  diftindcs.  Les  an- 
tennes ftjnt  capillaires.  Le  corctlct  eft  allongé  ,  li- 
néaire ,  caréné  ,  flave  &  glabre.  Les  él\  très  font 
membraneufeSjlancéolées.ftnées,  planes  &  plus  larges 
que  les  ailes;  celles-ci  font  p,-i!es  ,  oblongucs  ,  & 
de  la  teinture  des  élytres.  L'abdomen  eft  arrondi  , 
cylindrique  ,  pâle  5c  j-Ius  long  que  les  ailes  Si.  les 
élytres. 

On  trouve  cette  efpèce  dans  les  Indes. 

56.  Mante  tricolor. 

Mantis  tricolor. 

Mantis  thorace  luteribus  expanfo-loiato  ,   capicc 
cor.ituo  ,  pcdibus  antcriorihus  latijjîmis,  — Fab.  ■ 
Syjl- 


M  A  N 

Syji.  ent.pag.  i7«.  n^.  9-  — ^P":-  '"f-  tom.  f.pag. 
J4-.  «"^.   lî.  "-Mcint.  inf.  tom.  i.  p.  ii8.  n^.  14. 

LiN^  •^yV^'  '!"'•  '•^'  G'icl.  pag.  185 }.  n".  ir. 
Mus.  Lui.  ii/r.  I  17- 

HtRDST.  Apud  Fucfli  aich.  inf.  tom.  S.  tai.  ft. 
h-  4' 

Ses  yeux  fc  termiiiftir  pi»-  tinc  efpèce  cfe  petite 
corne  en  foime  d'oreille  p'intue.  Lts  ^lyrrcs  font 
de  couleur  pâle  ,  avec  quelques  taches  bbnchcs.  Les 
ai'es  font  routes  à  leur  Kâ  >  ,  I>runes  dans  leur  mi- 
l:cu  ,  &  blanches  '1  leur  eitrémité  ;  les  paices  anté- 
rieures font  extrêmement  larges. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Inde. 

}'7.  Mante  ttejllagéc. 

M.4NTIS  cancdUta. 

Mantls  thoracc  utriufque  iilatato .  memhran^cto  , 
pldtio.   —  Fab.    Syfl.    entom.   pag.    zy6.   n'^,    10. 

Spec.  inf.  tom.  X.pag    547.  n°,  ij.  — Mantis  , 

inf.  tom.  [.  pjg.  11  S.  n".  I}. 

LiNN.  Syjl.nat.  éd.  Gmel.pag.  icyj.n".   57. 

Elle  refTemble  à  la  Mante  fcrophuleufc  ;  mais  elle 
efl  d'une  couleur  brune  oluî  obfcure.  Son  corcelct 
u'eft  pas  arrondi ,   mais  il  eft  tout-à-fait  plat. 

Elle  fc  trouve  aux  Indes,  &:  ians  l'Amérique 
auftralc. 

3 S.  Mante  fcrophuleufc. 
M.JSTIS  ftrumarid, 

Miintis  thorjce  utritique  mtmhrdidceo  dilatdto 
^hcordttto.  Fab.  Syft.  entom.  tom.  i.  p.  176.  n" .  8. 
—  Spec.  inf.  tom.  i .  ;7.  5  47.  n^.  II.  —  Mdnt.  inf. 
zcm.  1.  p.  218.  n".  ij. 

Li  N.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel.pag.  1053.  n" .  ij. 
ROES.  Inf.  1.   Grytl.  tab.  3. 
Mbrian.  Surin,  tab.  17. 
Seb.  Mjf.  tom.  4.  tah.  69.  fig.  7.  ». 
Mante  porte  ecuffon.  SroLL.  SpcH.  p.  j  j.  ;;/.  ic. 
fg-  4-- 

Cette  efpèce  eft  courre,  relativement  anx  at!tres 
«fpèccs  ,  ijui  font  ordinairement  très  -  longue*!  & 
grêles.  Son  cotce'et  eft  cumme  couvert  d'une  el'pèce 
de  bouclier  rond  ,  jaune,  &  paif;.-n^  de -^ulIcjucs 
taches  rouE^eâtrcs  :  les  extrémités  latéiaîes  du  cor- 
cclet  font  vertes.  Lcsélytics  font  faites  en  forme  de 
feuille  ,  &.  d'un  vert  foncé.  Lts  a-lcs  font  aull'  de  i 
cette  couleur ,  &  ont  fculctneut  ii:!c  tache  d  un  j 
jaune  foncé  ,  fur  le  côté.  I 

HiJi.Nat.  Infeaes.  Tom.  ni. 


M    A    N 


^n 


Elle  fc  trouve  dans  l'Amérique  auftialo  Se  dans 
l'Iudc. 

59.  Mants  atrophique. 

M.tNTis  atrofkicd. 

Mantis  thorace  q'iadrfpinofo  ,  elytris  brevifjlmcf^ 
hafi  arifljro-mucroHcitis .  Fab.  — 5/ ff.  /;;/.  tom.  I. 
pa^.   ;4j.  n"    5.  —  Muntii.  inf.  tom.  l.  pag.  127. 

Lin.  Sy/l.  nat,  edit.  Gmcl.  pag  lOH-  ""•  3** 
Pall.  Soie,  lool.fafc.  j».  tdb.  i.fig.  7. 

Sa  tête  efl:  nue  ,  fans  aucune  pointe.  Son  corce- 
lct ,  au  contraire  ,  eft  gatni  de  quatre  épines  droites 
U  aiguës.  Les  élytres  (ont  très  courtes  ,  ovales,  3c 
ont  a  leur  bâfc  une  pointe  faillante  en  forme  d'épi  i- 
elles  font  tronquées  à  leur  extrémité. 

Elle  fc  trouve  dans  l'île  de  Java. 

4a.  Mante  épineufc. 

AIantis  fpinoja, 

Mantis  capite  thoraceque  fp-nops  ,  elytris  bre* 
vfjiriis   aciitis.   Fab.   Syjl.   ent.  pag.   1-4.   n".    5. 

—  Spec.   inf.  tom.    i.   p.    346.   n*.    4.  Mant. 

inf.  tom.    1.  p.  117.  n° .  <;. 

Lin.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel.pag.  ioj4.  ti".  jj. 

Ses  antennes  font  filiformes,  &  de  ia  longucar 
de  fon  corps.  Le  fomraet  de  fa  tcte  e(>  garni  de 
quatre  épines,  &  quelquefois  de  lix  ;  les  antéiiciiics 
plus  longues  &  écartées.  Le  corcelet  efl  brun  . 
laboteuï",  &  armé  ,  de  chaïue  côté  ,  d'une  double 
épine.  Les  élytres  font  courtes,  biuncs  &  sigués. 
Les  ailes  font  de  la  longueur  de  rabd<!men  ,  brunes 
&  roulées.  Les  cuiffes  des  deux  dernières  paires  de 
pattes  ,  font  épineufes  ,  &  les  premières  font 
fimplcs. 

Elle  fe  troure  aux  Inde», 

41.  Mante  doublc-épinc. 

Mastis  bifpinofa. 

Mantis  thorace  teretiufculo  ,  anteriùs  blfpinofo, 
elytris  brevijftmis  ,  margine  flavo.  Fab  Syft.  ent. 
p.  174.  n°.  4.—  Scec.  irf  tom.  1.  pug.  54e. 
n°.   5.  —  Munt.  inf.   tom.   1.  pag.  iij.  n" .  G. 

Lin.   Syft.  nat.  edit.   Gmel.  p.  10^4.  n**.  40- 

Elle  refTemble  beaucoup  à  !a  Mante  géant ,  mais 
elle  eft  beaucoup  plus  pe'ite.  Sa  tête  eft  verte  , 
garnie,  a  fon  foninict ,  de  deux  épincr  comtes  U, 
obtuics.  Sfn  corcelct  ell  a'ovgé  ,  arrondi,  ver- 
dâ.rc  :  le  di-lliis  f  uIcmeiK  cfi  jaa-.â;re  ;  il  eft  armé 
auf'iieuici-n*at  de  deux  faites  épiaes  noues.  Les 
LUI 


<S$4 


M  A  N 


élytres  font  courtes,  gibbcufes  dans  leur  milieu; 
elles  font  ver.Jâtres,  avec  leur  bord  extérieur  jau- 
nâtre. Les  ailes  font  grandes  ,  roufsâtres  ,  avec  leur 
bord  extérieur  vert.  L'abdomen  eft  linéaire.  Les 
pattes  font  verdâtrcs  Se  épineufes. 

••   Elle  fe    trouve  en   Amérique, 

Du  cabinet  de  M.  Huntcr. 

41.  Mante  jamaïcienne. 

M'ifTis  jjmaicenjls. 

Mantis  lirzcaris  viridis  ,  e.'ytris  breviljîmh  : 
margine  exuriori  jîavo.  FaB.  Sptc.  inf.  tom.  i. 
pag.  34($.  11".  6.  —  Mdnt.  mf,  tom.  i.  pag.  217. 
n°.  7- 

Lin.  Syft.  nat.  ed'u,  Gmel.  pag.  1054,  n^ .  4t. 

DnURT.    Inf.   tort.  1.  tab.  ^9.  fig.  I. 

Elle  reflcmble  à  la  Mante  latérale ,  mais  fon  corps 
eft  entièrement  vert.  Ses  élytres  feulement  ont  le 
b-ord  extérieur  jaunâtre.  Ses  antennes  font  brunes, 
ics  ailes  font  d'une  couleur  de  rôle  pâle  ,  &  le 
bord  extérieur  eft  vert. 


maïque. 


Elle  fe  trouve  a  la  Jaii 

Du  cabinet  de  M.  Drury. 

4j.  Mantf.  latérale. 

Maktis  Latcralis. 

Mantis  lin^arls  nigra  ,   elytris  brevijfimis  gibbis  , 

lateribus  flavis.   Fab.  Syfi.   cnt.  p.  lyj.   n" .  j. 

Siec.  inf.  tom.  i.   ;.'.   346.   n".  7.  Mant.   inf 

tom,   I .  p.  i.t-j.  n° .   8. 

Lin.    Syfi,  nat.   edit.    Gmel.  p.  10^-4,   n" .  42- 

Ses  antennes  font  noires  ,  fctacécs  ,  &  plus 
longues  que  le  corps  Sa  tête  eft  noire  ,  'avec  deux 
petites  lignes  jaunes  de  clia  ]ue  côté.  Son  corcclet 
ell  noir,  cylindii:]ue  &  linéaire;  (es  côtés  font 
jaunes  en-dcllbus'.  Les  élytres  font  noires  &  ttès- 
courtcs  ,  rcnfl  e^  dans  leur  milieu  ,  avec  une  dent 
élevée  ;  leur  boid  extéiie.ir  eft  jaune.  Les  ailes  font 
grandes  &  noires  ,  avec  leur  bord  extérieur  jaune. 
Les  pattes  font  no:r.;s. 

Elle  fe  trouve  au  Bréiil, 

Du  cabinet  de  M.  Banks, 

44.  1\Iante  linéaire,. 

M.iNTis  Unearis. 

Mantis  llncaris  fufca  ,  elytris  hrevijfimls  bafi 
fuhfpinofis.    Fab.  Mantis.   inf.    tom.    i.   pag.  117. 

Lin.  Syfi,  nat.  edit.   Gmel,  pc.g.  zo^±.  n^.  42. 


M  A  N 

Sa  tète  eft  brune.  Ses  antennes  font  fli  ormes  & 
auffi  longues  que  fon  corps.  Son  corcelct  eft  bran  , 
upi  &  linéaire.  Les  élytres  font  très-courtes,  &  on: 
à  leur  bâfc  une  petite  dent  élevée.  Les  ai'es  font 
longues  ,  brunes  &  arcndies.  Les  cailles  antérieures 
(ont  membrancufes. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Inde. 

4y.   Mante   labiJe. 

AI.iNTis  Lbiatd. 

Mantis  lir.earis  virefcens  inermis  ,  capitis  late- 
ribus viridibus.  LiN.  Syfi.  nat.  edit.  Gmel.  pag, 
1054.   n".  44. 

THUNEEnc.  Ncv.   inf.  fpec,  5.  pug.  61. 

Cette  efpèce  eft  verdàtre  ,  linéaire  Se  inetme.  Les 
côtés  de  la  tête  font  aulli  verdâttes.  _^ 

Elle  fe  trouve  aux  Indes. 

44.   Mante   tachetée. 

M.sNTis  macu/ala. 

Mantis  cinerea  ,  thorace  alato  fpinuhfo  ,  pedi- 
lus  intiis  nigro-maculatis,  LiN.  Syft.  nat.  éd.  Gmel. 
p.   20J}.  n^.  4J. 

ThUnb.   Nov.   inf.  fp.  i.  p.  61. 

Cette  Mante  eft  cendrée.  Son  corcelet  eft  appen- 
diculé   Si  épineux.  Ses  pattes  font  tachées  de  nwir 

intéii-uicnient. 

Elle  fe  trouve  au  J.ipon. 

47.  Mante  du  Cap, 

M.iNTJs  Capenjîs. 

Manis  cinerea,  thorace  inermi  ,  capîte  conico 
int.gro.    Lin.   Syfi,  nat.   edit.    Gmel.   pag.     zojy. 

Mantis  nafuta.  Thunb.   Hov.  inf.  f.  ).  p.  6z. 

Cette  Mante  ,  cendrée  &  inerme  ,  a  la  tête  co- 
nique &  entière. 

Elle  fe  trouve  au  cap  d;  Bonne-Efpérince  &l  dans 
l'Inde. 

48.  Mante  petite. 

Mantis  parva. 

Mantis  livida  Uvis  ,  elytris  alifque  hyalinis  ; 
abdominis  fegm<.nt!S  nigro  margiri^tis.  LiN.  Syft, 
nat.  dit.  Gn:ef.  p.  1055.  /i".  47. 

Drury.  Inf  i.  pag.  75.  tab.  39.  fig.  5. 

S'a  tête  eft  petite  ,•  fcs  yeux  ronds  .S:  ùillans.Ses 
antennes  font  fctacécs  ,  &  de  la  lonoaair  de  la 
moitié  du  corps.  La  couleur  de  l'ialctle  tft  d'un 


M  A  N 

veit  fa!e.  Son  corps  eft  linéaire  &  très -délié.  Les 
élytics  font  tranfpaientcs ,  Si  placées  à  environ  deux 
lit;ncs  au-dciTus  des  ailes  :  celles-ci  font  aufll  tranf- 
parcntes ,  &  auîli  longues  que  l'abdomen.  Les  pattes 
font  grêles  S'  longues  ,  celles  de  devant  plus  courtes 
Se  plus  grofîes. 

Elle  le  trouve  en  Amérique. 

Du  cabinet  du  dodeur  Fothergill. 

^j.  Mante  ccinturonée. 

M.-iNTis  cingalata. 

Mdniis  thordce  fubfufco  ,  dyiris  vir'idibus  ,  ma- 
calis  quatuor  nigncantibus  ,  alis  ni^r:cczntibus  : 
tr.^rginc  ex  fufco  fiuvcf.enu.  Lin.  Syjl.  nat.  edit. 
Cmel.  yag.   1055.  n".  ^%. 

DruRY.  /'/  ^.  pdg.   89.  tdb.  49.  fig.   1. 

StOll.   Spt6l.  pag.  29.  pt.  9.  fig.    }i. 

Sa  têtccfl  large  &  brune;  fes  yeux  ronds  &  faillans; 
fcs  antennes  de  la  longHeur  du  corcelet  .•  celui-ci 
cil  long,  brun  6c  étroit,  un  peu  plus  large  en- 
dcvant ,  a  l'attache  des  pattes  antérieures.  Les  élytres 
font  vertes  &  en  forme  de  feuille  d'arbre  ,  avec 
une  côte  long.cudinale  &  faillante  ;  elles  ont ,  fur 
leur  côté  intérieur  ,  deux  taches  noires  ,  placées 
l'une  au-deffûus  de  l'autre  ,  à-pcu-près  au  milieu 
de  la  longueur  de  l'clytre.  Les  ailes  font  grandes  & 
brunes  ;  leur  bord  extérieur  c(l  épais  &:  jaune  ,  ainfi 
que  leur  cxtréinité.  L'abdomen  eil  étroit  a  fa  jonc- 
tion avec  le  corcelet  ;  il  elt  renflé  poftérieurement , 
&  forme  une  efpèce  de  mallue  courte  :  il  ell  d'un 
brun  clair.  Ses  anneaux  font  bordés  d'une  ligne 
«oire  ,  allez  large.  Les  fix  pattes  font  grandes,  les 
antérieures  plus  groffes  ,  &  garnies  de  petites  épines. 

Elle  fe  trouve  à  la  Jamaïque. 

Du  cabinet  du  dodleur  Fothcrgill. 

50.  Mante  pcnnicorne, 

M.iNTis   i-ennicornis, 

Muntis  vcrticis  fpina  conha  ,  antennls  pennatis 
lineanbus  ,  fcmon'jus  pofttr^oribus  iobo  termir.dtis. 
Lin.  S^'p.  nat  edtc.  Gmd.  p.  zojj.  /z",  55. 

Pall.   le.  1.  app.  n°.  81. 

Cette  Mante  a  une  épine  conique  à  l'extrémité  de 
la  tête.  Les  antennes  font  linéaires  &  empennées.  Les 
cuilfes  pofténcures  font  tcr.iiuiées  par  un  lobe.  Elle 
cft  de  la  couleur  &  de  la  forme  de  la  Mante  gon- 
gylodc. 

Elle  (e  trouve  affez  rareinent  fur  les  confins  des 
défères  de  la  mer  Cafpienne. 

ji.  Mante  Sybétienne. 


M  A  N 


635 


Maktis  fybirica.      » 

Mantis  corporejlavo  fufcoque  varia,  alis  kyal  nis, 
nervulis  rufefcentibns.  LiNN.  Syfl.  r.ut.ed.  GmJ. 
pag.  lo^U  "^-Si- 

Lepech.  /.'.  l-pag.  171.  tab.  ty-fij-  8. 

Mante  à  co'ps  varié  de  brun  &  de  j.uip.e  ,  ailes 
tranlparcntiiS  ,   avec  de  petites  nervures  brunes. 

Cette  Mante  paroît  être  une  variété  de  la  Mante 
pufdle. 

Elle  fc  trouve  en  Sybérie ,  fur  les  hél'anthcmes  & 
fur  les  plantes  ombellitèies. 

51,  Mante  brachyptcre. 

Mantis  brachyptera. 

Mantis  circnca  ,  tkoruce  dentato  ,  alis  ahdomine, 
dimldio  brevioriius, 

LiNN,  Syft.  nu:,  éd.  Gmel.pag,  1055.  n'' .  51. 

Pall.  II.  1.  app.  h«.  Si. 

Cette  Manre  cft  cendrée /le  corcelet  eft  dentelé  , 
ailes  de  la  longueur  de  la  moitié  de  l'abdomen. 

Elle  eft  plus  grande  que  la  Mante  oratoire. 

Elle  fe  ttouve 

Le  mot  brachyptere  fignifie  aile  courte. 

j  5.  Mante  brune. 

Mantis  fufca. 

La  petite  Mante  brune.  Scoll.  repréf.  des  Spcd. 
p.  9.  pi.  II  I.  fig.  1®. 

Mantis  hruneu  abdomine,  dilutato. 

Les  antennes  ,  la  tête  ,  le  corps ,  les  étuis  &  les 
pieds  font  bruns  :  les  pattes  intérieiires  font  armées 
en  deffous  de  fortes  épines.  L'abdomen  cil  large , 
brun  fur  le  milieu,  &  d'un  brun  noir  fur  les  côtés 
&  fur  les  anneaux.  Les  ailes  font  bnines  avec  des 
ombres  plus  foncées  &  blanches  à  leur  extrémité. 

On  trouve  cette  efpcce  à  Surinam, 

54.  Mante  mefomelas. 

Mantis  mefomelas. 

La  Mante  giife  tachetée  de  noir.  Stoll,  Spedl.  p. 
1 1.  pi.  4.  fig.  1 2.  dans  l'état  de  nymphe. 

Mantis  grifea  nigro  maculala. 

Cette  Mante  a  la  itte  ,  le  corcelet  &  les  pattes 
grifes.  Lî  corcelet  eft  caréné  ,  &  il  a  une  raie  jaune 
fur  les  bord'.  Le  fourreau  i.ii  étuis  &  les  ailes 
lont  noirs  ;  l'abdomen  noir- jaune  ;  les  quatre  pattes 
poftérieures  font  brunes  ;  les  pattes  poftéricures  fon!: 
BainiiS  de  foites  épines  noires. 

LUlt, 


6x6 


M  A  N 


Cette  ei'^tce  fe  trouve  à  Surinam. 
Mctomelas  fignifîe  moitié  noir. 
5j.  Mante  feuille  brune, 
M^n  Tis  fufdfoUa. 

La  Mante  feuille  dcflechée  brune.  Stoll.  Spec.  p. 
II.  pi.  4.  fig,  14. 
Mancis  elytris  Jiiîuaiis  ,  folio  fuco  fimilihus. 

Cette  Maine  a  les  antennes  noires.  Il  y  a  aux 
côtés  de  ia  tetc  deuï  éminences  en  forna*  de  cornes, 
courtes,  fous  iefquelles  font  pl.-.cés  les  gros  yeux 
lailianj.  Le  corcclct  efl  rond  &  brun.  L'abdoiiien  , 
finguiièreraent  figuré  ,  eft  brun  ,  avec  des  bandes 
ious;càtres  &  des  taches  bruEcs.  Les  côtés  font  garnis 
de  poils  courts  &  roidcs.  Les  étuis  fellonncs  ont 
bien  l'air  d'une  feuille  fèchc.  Les  ailes  font  d'un  brun 
pourpre.  Les  pieds  font  bruns. 

Cette  Mante  fc  trouve  à  Surinata. 

5É.  Mante  tacUctée. 

M  AN  TIS  maculât  a. 

Le  Spedreàailes  tachetées.  StoU.  regréf  de  Spec. 
p.  8.  pi.  III.  fig.  8.  C'cll  celle  d  uns  ftmellc.pl.  4. 
<ig.  1 1.  Vo)ez  la  tcpréf.  du  mâ'.e. 

Mantis  elytris  papyraceis purpuras  fjfciis  albidis. 

La  têie  elt  d'un  gris  fauve  j  les  antennes  font 
foycufes  5:  très-déliées,  les  yeux  à  rcfeau  ,  d'un 
beau  rouge.  Le  premier  anneau  du  corceict  cft  brun 
&  parfcmé  de  beaucoup  de  points  faillans.  L'ab«!o- 
men  &l  les  quatre  pieds  poftérieurs  font  cendrés, 
mais  bruns  vers  les  anneaux  &  les  articulations.  Les 
étuis  font  d'un  jaune  brun  pâle  ,  avec  des  veines  d'un 
brun  fombte.  Les  fix  pattes  font  garnies  en  diifous 
d'épines  noires.  Les  boids  .intérieurs  des  ailes  font 
d'un  jaune  brun  en  dehors  ,  mais  rotigeâtrc  en  de- 
dans &  vchneûx.  La  pairie  membrancufc  cil  d'un 
brun  pourpré  ,  travcrlte  de  raches  en  forme  de  raies 
d'un  blanc  fa'e. 

Cette  efpèce  fe  trouve  à  Amboine, 

Du  cabinet  de  L.  F.  Hohhuilen, 

57.  Mante  aux  cinq  ta  hes. 

Maî^tis  quinque  tnJîuL.ta. 

Li  Mante  aux  cinq  tache',  Stoll.  Spec.  p.  8.  p]. 
m.  fig.  9. 

Mantis  ails  J'a.hanis  quinqiu  nigro  macu- 
hctis. 

Ses  artenncs  font  tiès  lorgnes;  fa  tête  &  fon 
rorps  font  de  couleur  buine  ;  •.Ile  a  les  yeux  très- 
pctiîS  ,  d  un  rouge  biun  ,  &  les  pattes  d'un  brun 
(.iair.  Les  étuis  ion(  vdineux  ;  les  ailes  font  mv- 


M  A  N 

quées  à  leur  extrémité  de  trois  taches  noires  ,  fépa- 
rées  par  deux  autres  d'un  jaune  pale  ;  la  moitié  de  la 
longueur  des  ailes,  eft  depuis  la  jointure  plus  trauf- 
paientt  que   le   relie,  dont  le  fond    eft  couvert  de 

pentes  r.;ics  l  runes. 

Cecte  Mante  fe  trouve  à  Surinam. 

58.  Mante  érythroptère. 

Mantjs  erytkroptere. 

Le  Spedrc  à  ailes  rouges.  Stoll.  Spcû.  p.  1 5.  pi.  f. 
fig.  16. 

Mantis  alis  rubris  ,  brunneo  fjfciatii. 

Les  antennes  font  Cayeufes ,  d'un  ^rouge  brun , 
ainû  que  la  tête  ,  le  corps  &  les  pattes.  Les  yeux  font 
gris  ,  les  étuis,  d'un  rouge  brun  ,  font  travcrfés  par 
une  raie  d'un  brun  fonce.  Les  bords  antérieurs  des 
ailes  font  velineux  &  d'un  vert  fale.  La  partie  mcni- 
braneufc,  qui  eft  un  peu  ttanfpatenie  ,  a  une  lé- 
gère teinte  de  vermillon. 

Cette  cfpcce  fc  trouve  à  Amboine. 

Erythroptère  fignifie  ailes  rouges. 

59.  Mante  dragon. 

M.iKTiS    drûCO. 

Le  petit  dragon.  Stoll.  repréf  des  Spedres,  p.  13. 
pi.  j.  fig.  18.  dans  l'état  de  nymphe. 

Mantis  thorace  irroruto,  punBis  albidis. 

Sa  tête  eft  cendrée  ,  fes  pinces   font  noires  ,   les 

quatre  antennules  brunes.   Les  yeux  ,  le  corps  &  les 

j   p'ieds  font  bruns.  Les  cuiffes   &   les   jambes  pofté- 

j   ricurcs  font  armées  d'épints  noires  ;  le  corcclet  eft 

!   paifeuié  de  points  faillans  blancs.  On  obfcrve  fur  les 

côtés  deux  échanciures  dentelées. 

Cet  infcde  fe  trouve  à  Samaraiig  &  fur  les  côtes 
de  l'illc  de  Java. 

60.  Mamte  verdoyante. 

M.iNTis  viridana. 

Le  Speârc  vert.  Stoll,  Spe£l.  p  15.  pi.  *.  £g.  «o. 
la  femelle  ,  fie.  ii.  le  mâle.  Houthuin  ,  natur.liift. 
I.   Decls  10.  Stoll.  p.  1)7.  pi.  70.  fig.  I. 

Mantis   coriore  abdomineque  virinefcentibus. 

Les  ar.tennes  font  foycufes  ,  la  tête  grande  & 
ovale  ,  d'un  vert  jiun.îtie  ;  la  bouche  ell  pourvue  de 
quatre  antennules',  dont  les  deux  fupéiituies  ont 
quatre  lignes  de  longueur.  L-  corceict  &.  l'ûbdomea 
font  d'un  vert  pâle  qui  (échange  avec  le  temps  en  un 
biun  foncé.  Les  cuif!es  font  épineufcs,  mais  les 
jambes  inermes.  Les  éti;is  foiu  tici-veinés.  La  tar- 
rière  qui  fert  à  la  femelle  pour  dcpofcr  fes  aufs  eft 
comme  1  enfermée  cntte  deux  fourreaux  oppoiésj  &: 


M  A  N 

défendue  par  une  membrane  enf  forme  d:  feuille  plide, 
t]ni  fert  d'or.zièmc  anneau  à  la  paitic  ii;feiicuie  de 
Tabdomen. 

Cet  infeiSe  fc  trouve  à  Tcrnate  ,  àAmboine,  à 
Bande  ,  à  U  côcc  de  Guinée  en  Afrique  ,  &  dans 
J'Amérique  cfpagnols. 

Cette  Mante  a  beaucoup  de  rapport  avec  la 
Mante  jamaicicnne  ,  mais  elle  en  diffère  par  fon  cor- 
ce'ct  uni  &  l'ans  purtuks  ,  par  la  s;rollcur  des  an- 
tennes &  par  la  forme  dci  deux  derniers  anneaux  de 
l'abdomen. 

il.  Mantï  xanthoptère. 

M.iNTis  xamhaptera. 

La  Mante  aux  ailes  jaunes.  Stoll.  Spcû.  p.  Ji.  pi. 
6.  lig.  11. 

Mantis  pcdibus  ihoracequc  alhis ^  alii  elytrifque 
jîuvis. 

Cette  Mante  a  la  têrc  ,  le  corcclet  &  Icî  pattes 
antérieures  d'un  blanc  faie  veiné  de  roir  ,  avec  des 
taches  jaunâtres.  Les  étuis  font  d'un  jaune  foncé.  Il 
cft  fur  le  milieu  une  taclic  ronde  brune  ;  les  ailes 
fonr  jaunes ,  l'abdomen  d'un  brun  «bfcur  ,  &  des 
taches  d'un  brun  jau[;âtre.  Les  c]i:aire  derniers  an- 
neaux fonr  gris  tachetés  de  noir.  Les  pieds  du  milieu 
S:  icspoflàieurs  (ont  d'un  brun  clair  ;  les  antéiicurs 
font  aris  &  garni?  d'épines.  Le  corcclet  cft  large  & 
relevé  dans  le  milieu  ,  avec  un  rebord  fur  les  côtés. 

On  le  trouve  à  Négapatr.am,  fur  la  côie  de  Cc- 
lomandel. 

Du  catinct  de  L.  F.  Hohhuifcn. 

Xanthoptère  (îgnific  ailes  ;a;;nes. 

Éi.  Mante  ophtal.iiicjue. 

Mastis  Ofhidlmica. 

La  Mante  brune  aux  gros  yeux. 

Mj.cïs  corpore  brunnco  oc^lis  \\:Iu'c  piocmir.en- 

Cette  Mante  a  les  antennes  filiformes  ,  la  tête 
g-olît.  les  yeux  trèsfaillans  &  très-giûs ,  eii  com- 
paiaifon  d.s  autres  infedes  de  cette  cb.lle.  Le  cor- 
ctit-t  cft  large  &  P'at ,  mais  à  bord  relevé.  L'abdo- 
men, a  boid  ccioit,  s'élargit  vers  le  milieu  Se  juf- 
^u'a  l'extrémité.  L'infcûe  entier  ell  d'un  gris  biun 
jaui.â'.re  marqueti  de  ta.hcs  d  un  bruu  obitur ,  taat 
au  corcelec  qu'aux  pieds. 

11  a  été  trouvé  a  Cororcandcl. 

«3.  Mantï  marquetée. 

Mantis  tejfaljtd. 

LeSpediemarquct^.Stoll.  Sfcc.p.  4.  pi.  S.f^g.  i<. 


M  A  N 


<^37 


Mantii  antcnms  brevibus  alis  tefulatis. 
Les  antennes   font  couttes  &  minces  comme  des 
cheveux.  La  tétc  ,  le  corcelec  &:  les  pattes  font  bruns, 
le  miUcu  des  ailes  eft  brun  ,  avec  une  teinte  violcte  } 
le  dellus  du  corps  ell  d'un  gris  cendré. 
Elle  habite  Surinam. 

Du  cabinet  de  Houlhin  «■:  de  !..  F.  Holthuifeiu 
*4.  Mante  bimaculée. 
Mantis   bimuculata. 

La  double  tache.  Sioll.  Spcft.  pag.  1«.  plane.  J, 
fig.  19. 

Mintls  àraiea  bimuculata, 

La  tête  de  cette  petite  Mante  cft  ovale  ,  le  corps 
eft  d'un  brun  clair  ,  le«  étuis  font  cendiis  *:  marqués 
au  milieu  d'une  cache  jaune  de  forme  i  onde  ;  les  ailes 
fon:  blanches  aux  jointures  ,  8c  dans  le  miheu  d'un 
jaune  foncé. 

On  trouve  cette  Mante  à  Tranqucbar ,  fur  la  côte 
de  Coiomandel. 

éy.  Mante  lobipcde. 
Ma^tis   lobipes. 

Le  pied  lobatiquc.  Stoll.  Speél-  pag.  i«.  pi.  8. 
fig.  30. 

Mam'is  rkorace  cordato  ^  caphe  triangulari,  piJi' 
bMS  lobdtis. 

La  têts  de  cette  Mante  eft  triangulaire  ;  les  mâ- 
clioires  font  glande?  Se  noires  ,  hs  antennes  couttes, 
les  yeux  gro's  &  fa-.l'ans,  le  corcelct  co:diformc  £c 
f  artné  ;  les  étuis  £<:  les  ailes  font  rayées  de  blanc  &  de 
vert;  les  parcs  antérieures  font  dentées  en  fcic  ;  les 
autres  pattes  ont  aux  jointures  dts  genoux,  de  chaque 
côté,  une  membrane  plate  feuiiHt  ,  6:  aux  tailes 
deux  épines  aiguës. 

Cet  infcde  vient  de  Tranqucbar,  fur  la  côte  de 
Coromandel. 

Du  cabinet  de  L.  î.  Holthuifen. 
««.   MA?,'Tf.  pal'afunne. 
Ma^'tis  paiLifî-na. 

pALLAS.  Reif.  aujl.  t.   Th.  ant.n°.  80. 
GOEZE.  E.i:om.  Beytht.  tome  1.  p.  15.  n^.  18. 
1  a  Mante  aux  antennes  peûinécs  de  RiilTie.  Stoll. 
S  cfi.   p.  ?C.  pi.  9-  fis-    34-    Le  nùlc,  fig.  3;..  la 
ferac'k. 

Mantis  antennis  pecîinatis  thorace  quadrato  late- 
rihus  fpinofu. 

Les  antennes  font  pcélin^es  des  deux  côtés  ,  de 
couleur  jaune  vetdâtrc  ^  la  tète  ,  comme  le  coicelet. 


<$38 


M  A  N 


le  corps  &  les  pieds,  ont  aiidi  cette  même  couleur  y 
les  yeux  ù>\n  d'un  brur.  rougcâtrc  ;  le  corcelet  elt 
au  ccmmci.cemeiit  cciné  ,  &  il  a  fut  les  côtés  une 
épine  cmoulf.'c  ;  les  yeux  font  fciés  eii-dellbusi  les 
étuis  Si.  les  ailes  ont  le  bnd  antérieur  d'un  brun- 
vert  ,  le  relie  blanc,  traiifpatenc ,  &  leinbluble  à 
de  la  corne. 

Pullas  a  trouvé  cette  efpèce  en  Ruiîle ,  vers  la  mer 
Cali-icniic, 

Du  cabinet  de  M.  Raye  de  Bicuceîcrv/aetth. 

6j.  Mante  xanthomclas. 

M.-iNTts  xjntkorr.ela. 

Le  Speûrc  non-  de  Surinam.  Stoll.  Spcû.  p  31. 
pi.   10.  lig.  3J.  le  mâle,   3  é.  la  femelle. 

Maniis  lùgra  elytris  rJgro-Jlavis. 

Cette  efpèce  a  les  antenne  ,  la  tête,  les  yeus  ,  le 
corcelet,  les  étuis  &  k-s  pieds  noirs.  Les  bo.ù-  du 
derrière  des  étuis,  H  le  commencement  des  ailes  , 
font  d'un  jaune-fuufre  j  l'abdomtn  elt  bmn  des  dt  lix 
côtés. 

On  la  trouve  à  Stuinam. 

Du  cabii-er  de  L.  F.  Holtluiifcn. 
■    La  fic;ure  ;  6  ,   de  Stoll ,  n'olîrc  aucune  difTtrence  , 
il  n'y  cil  a  que  dans  le  fexe. 

6i.  Mante  bigarrée. 

M.4NTIS  vuriégata. 

Stoll.  Spcar.  p.  3  4-  f1-  II-  %•  4'- 

Montis  thorace  carinaio  abdomine  hrunnco  ely- 
tris  venofis  hyalinis. 

Cette  efpèce  a  de  longues  antennes  filiformes, 
la  tête  eft  fine  ,  les  yeux  "font  grands  &  faillans  5  le 
corcelet  eft  élevé  r.u  miliea  ,  caréné  fur  les  côtes  & 
garni  d'épines  courtes  ;  l'abdomen  eft  brun  foncé; 
les  pinces  font  aimées  en  délions  de  longues  épines  ; 
les  pieds  du  milieu  &  de  derrière  font  unis  Se  Ifri.s, 
&  cependant  au  premier  article  des  tarRs  en  dcflous 
munis  d'une  épine  noire  ;  les  étuis  &  les  âil:s  font 
veinées  ,  à  réfcau  ,  Hi  tranlparentes. 

On  trouve  cette  efpèce  à  Angola. 

Du  cabinet  de  M.  Raye  de  Breukelerwaerth. 

«9.  M.^NTE  couronnée. 

M.-iriris   cco-cta. 

La  Mante  couronnée.  Stoll.  Spe^.  p.  $2.  pi.  11. 
%•  44^44  A- 

Maniis  capite  puntlls  3  e!e\'atis. 

Cet:  infefte  eft  par- tout  d'une  couleur  jaune  pâ!e  , 
tscht-  &  ombi-éde  brun,  la  ccte  tiès-groflc,  &  munie 


M  A  N 

de  fortes  mâchoires.  La  tête  a  trois  points  élevés , 
dont  deux  font  noirs  ,  celui  du  milieu  ell  fendu.  Les 
ailes  font  jaunes  &  tranfparentes. 

Ces  infeittcs  fe  trouvent  à  Amboine. 

Stoll  repréfcnte  ,  pi.  11.  fi'T.  jo.  une  Mante  qu'il 
regarde  comme  une  cÇ^t^ce.  ;  mais  elle  n'offre  d'autre 
diftcrence  cjue  quelques  nuances  brunes  fur  le  cor- 
celet &  les  ailes. 

70.  Mante  hemerobe. 
Mantis  hemerobîus. 

La  M.inte  hemeroboïde.  Stoll.    Spcâ.  p.  40.  pi. 

II.  fi^.    36. 

Mantis  flava,   eLtris   alhidis  apice  fiavo  macu- 


La  tête  ,  le  corcelet  &  le  corps  font  d'un  brun 
jaune  ;  I  abdomen  a  la  même  couleur  ,  mais  avec 
des  anneaux  d'un  brun  foncé.  Le?  étuis  ,  d'un  blanc 
fdle  ,  font  tachés  d;  brun  à  leur  extrémité. 

On  trouve  cette  Mante  à  Ceylan. 

Da  cabinet  de  M   Raye  de  Breukelerwaenh. 

-I.   Mante  bâton. 

MANi  is  hacidus. 

L.i 'ji^inche  de  bouillot.  Stoll.  Speft.  p.  41.  pi. 
,5.  fig.  ji. 

Mdttis  cylindrlcd  elongatu  optera. 

Ce  t  infcde  eft  appelle  le  fluet  chez  les  amateurs, 
à  caufc'  de  fon  corps  long  &  aminci.  Ses  antennes 
font  aulli  longues  que  la  moitié  du  corps  &  foyeufes, 
la  tête  eft  arrondie  ,  &  la  bouche  munie  de  mâchoi- 
res aiguës  ;  le  corps  eft  aptère  ,  ce  qui  le  différencie 
vifihlcment  de  h  Mante  phtyfique  de  Linnéus  ,  S;  ce 
la  Ivlantc  uecydaloïdc  de  Fabricius, 

Les  nègres  du  Brelîl  &  de  la  Guyane  la  nomment 
Mfl\uircs  marna  ,  non  pas  qu'ils  croient  que  ces 
petits  infedes  incommodes  ,~  qu'ils  nomment  Mcf- 
quitcs  ,  en  puilfent  provenir,  mais  parce  que  l'it»- 
fcde  mord  quand  on  veut  le   faifir. 

71.  Mante  foliopede. 
Mastis  folio^cdu. 

Le  Spcdre  aux  pattes  fcuillées.  Stoll.  Spcft.  p. 
44.  vl    14.  iîg    H- 

î'iuntis  biunneu  ,  peàihus  fcliatis. 

Les  antennes  font  brunes  auifï  que  le  corps  ;  les 
antcniiuics  longues  ,  les  mâchoires  noires  ;  les  pattes 
font  accompagnées    de   membianes  plus  ou  moins 


Cette  efpèce  fe  trouve  à  Amboine. 


M  AN 

Du   cabinet  de  M.  L.  F.  Hoùiiuifen. 

75 .  Mante  veinée. 

M\tfTis  rcvL'fj. 

La  Mante  ai'.x  aik";  i!;aplianes  mouchetées.  StoU. 
Spcd.  p.  4J.  pi.  I  s.  iig.  63. 

Mdntii  virid.ma,  elytris  hyalinis  reticulatis, 

Cctre  Mante  a  les  antennes  fiiiformcs  très-fines  , 
la  tête  plate  ,  ies  yeux  gra'jds  &  londs ,  le  corcelet 
é\c\é  au  milieu.  Les  étuis  font  ,  au  boid  antérieur  , 
d'un  i.o.r  clair  ,  1^  rcflc  eit  d'un  vert  jaunàrr;  seine 
à  réfeau  ,  îî  irrégulièrement  marqué  de  points 
fjuves. 

Cette  cfpcce  fc  trouve  à  Tranquebar. 

74.  Mant£  rqucletc. 
Mastis  fqueUton. 

Le  fcjuclete  chinois.  StoU.  rcpréf.  p.  45.  p!.   14. 

fig-  ;;• 

Mtnds  brunr.ej,  a! domine  vcrubnno. 

Ce:  intl-de  a  les  antennes  foyeufes  &  brunes,  les 
yeux  ccjidrds.Sc  rout  le  vorps  d'un  b:un  clair.  La 
partie  fupérieuie  du  corcelet  a  qoclcjues  puftiiks ,  le 
refle  elt  uni.  L'abiiomen  cft  très-menu  &  ell  com- 
pofé  d'anneaux  qui  rcirc:iiblent  à  des  vertèbres. 

Cet  infcdle  le  trouve  à  la  Ciiine. 

Du  cabinet  de  L.  F.  H-ithuifcn. 

75.  Mantî  keratofquekte. 

M-iNTis  kiratofqucliion. 

LeSifd'-e  ou  Squelet:  corru.  Stoll.  p.  4^.  p'.  ly. 
fig    57'.  S:  j7.  A.  La  tête. 

M.::cis  corporc  gracili  cyllndrico  aftero  ,  cdpite 
cornutc. 

Cet  inCifte  rciTcnib'e  beaucoup  à  la  Mante  baron, 
n".  71  ;  rnais  il  en  diffère  parles  deux  cornes  ('mouf- 
fc'es  do.it  la  tête  eft  accompagnée.  Le  corcelet ,  bnn 
ccmino  le  refte  du  ccips^  eft  parfcmé  de  puftuits 
blanches. 

-;('.  Manie  lactée. 
Mantis  facracii. 

Le  D-ragon  d'Amboine  ,  pag.  53.  pi.  18.  fîg.  éy. 
«j.  A.   La  tête  giolTe. 

M.intls  alis  purpureis  caphe  fpinofo. 

Ce  ôel  infeâe  a  la  tête  d  uri  bianc  f^le,  les  yeux 
ronds ,  d'un  lilas  brunâtre  ;  le  milieu  de  la  tète  eit 
gjrni  de  deux  pointes  ai/uës ,  &  le  derrière  deiix. 
Le  orcelet  eit  Icoaié  en  deux  pjitics  très-dillindtes  , 
aulli  larges  que  l'abJoraec.   Les  cuilks  aiutiieuîcs 


M  A  N 


639 


font  très-larges ,  les  jambes  poilues  ont  cinq  articles 
ans  tarfes.  Les  élyrres  font  d'un  jaune  fale  ,  oi  les 
extrémités  \.o\\i  d'un  rouge  pourpre. 

Cet  inleûe  le  trouve  à  .\mboi:ie. 

Du  cabinet  d:  .M.  Raie  de  lireukelct'vacrth. 

77    Ma.nte   ocellée. 

M  i>Tts  ccdldia. 

La  I\Iinte  au:;  yeux  rouges  Zi.  blancs,  Sroll,  Speft. 
p.   f  j    pi.  I  S    'à^.  66  . 

Manils  thjrace,  cUvaco  elytris  Oie'ûicls. 

les  antences  Tant  noires  Se  filiformes  ;  le  corcelet 
eft  élevé  dans  le  milieu  ,  quille  &  bordé  ;  les  griffes 
font  années  d'épines  noires  :  fur  le  milieu  des  ély- 
t:cs  e!l  une  :ache  ro'uge  ,  rofe  C!c  bhnc,  en  forme 
d'a-il. 

Ctt  infeéte    fe   trouve    au    cap   de   Eonnc  Efpé- 


E/plce 


M.iNTfs  v'nrata. 


mot/is  conni. 


La  Mante  à  ailes  vitrées.  Stoll,  Spccfl.  p.  y.  pi.  i. 


M.Mi 


id.S  .  dis 


La  tête,  le  corce'et.  S:  les  quatre  premiers  an- 
neaux du  corps  ,  font  d'un  vert  fale  ;  its  iix  derniers 
annejux  fontappUtis  &  d'un  vert  pl'e  &  jaun.ître  : 
l'extrémité  de  l'abdomen  e(t  pourvue  de  deux  petites 
queues,  la  tête  eft  très-petite  ,  mais  les  yciix  ronds 
à  téfeauî  font  grands  &  fuiilans  :  tous  fes  pieds  font 
d'un  brun  j.-.unâtre  ;  ceux  de  devant  font  mince», 
garnis  en- defious  de  courtes  épines  terminées  en  une 
giifte  tra'chante,  garnie  fur  le  cô:é  d'un  petit  n! , 
grainées  Se  cjmpoféesde  cinq  aiticles  ;  les  étuis  font 
d'un  vert  pile  au  bord  antérieur  ,  maiS  tout  le  relie 
cft  diaphane  S£  fort  tranfpat^iu. 

On  trouve  cette  Maute  au  cap  de  P.onne-E.^pé- 
rance. 

2.    Ma.nte  chloris. 
M  .uns  chloris. 

Le  Nain  vcit.  Stoll  ,  repféf.  des  Spcétres ,  p.  ^. 
pi.  I.  fig.  4. 

Ma.itis  viridis  ails  ni^iis. 

la  tête  ,  le  corps  Si  les  pi-eds  font  d'un  vert  fom- 
bre  ,  i^  les  ailes  noires  :  les  pattes  antérieures  for.c 
larges  &  garnies  de  fortes  épines  cn-dedous  :  les  étuis 
foat  très  courts  à  proportion  des  ail;s  qui  font  plus 
longues  que  l'abdomen  ^  de  couleur  noi.e  ,  mais  les 
extrémités  foat  d'un  jaune  brun  U.  cianijarenr. 


649 


M  A  N 


Cette  cfpèce  fe  trouve  à  Surinam. 

Je  l'ii  appellée   Ch!o:ls  3.   caufc  de  fa   couleut 

verte. 

j.  Man'te  lilliputienne. 

Le  Nain  de  Sjiir.ara.  Stoll  j  Speft,  p.  7.  pi.  1 1. 
fig.  7- 

Muntis  thorace  fiavo  ,  abdominc  rubro  ,  pedibus 
brunneis. 

Les  antennes  font  noires ,  la  tête  Y;rtc ,  &  les 
yei;x  noirs  ,  le  corcclet  jaune  au  milieu.  Je  b:iia 
anx  bords  ;  l'.ibdomen  clt  r Juge-brun  ,  les  qiu'ie 
pieds  poftcrieurs  font  vcrrs  ,  &  les  pactes  antérieures 
o'un  luuj^e  brunâtre  :  les  étuis  d'un  vert  fauve  ,  & 
les  ailes  d'un  vert  (  lair  &  tranfparcnt. 

On  trouve  cette  efpèce  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  L.  F   Holthuifeii. 

Je  l'ai  nommée  liliipuùertnç  à  canfe  de  fa  pc- 
titeffc. 

4.  Mante  fafciîe, 

Maktis  fajciata. 

La  Mante  banderoUéc.  Stoll,  Sp?<fl.  p.  5^-'pl.  iS. 
fg.  6%. 

Muntis  nculis  proemincntihus  aiis  f.'fclaiis. 

Cet  infeiîle  a  les  antennes  .'îliformes  ,  la  tète  unie  , 
plate,  les  yeux  fcniblablcs  à  deux  grains  de  chape- 
let ,  le  corcelct  caréné ,  d'un  jaune  brun  :  le  bord  des 
élyties  eft  paillé,  le  refle  blanc  :  les  ailes  ont  aufti 
un  bord  brun  ,  fur  le  milieu  une  bande  large  cou- 
leur li!as ,  &  u;;c  raie  étroite  ,  de  la  mtice  c'oukur , 
fut  un  fond  blanc  tranfparenr. 

Cet  infeûe  habite  Surinam. 

}.  Mante  nabote. 

Matins  nabot £, 

le  Nain  de  Ccr«mandtl.  StoII ,  SpeA.  p.  iz.  pi. 
4.fig.  ly. 

Mantis  elyttis  fltivis  fafcia  brunnea. 

Cette  efpèce  a  les  antennes  brunes ,  courtes  & 
filiformes.  La  tête,  ainlî  qu«  tout  le  corps  &  les 
pieds,  font  d'un  rougc-bnin  :  le»  «attcs  antérieures 
font  garnies  d'épines ,  les  ailes  &  les  c'tuis  d'un  jaune 
ïcrne.  Ccui-ci  ont,  vers  le  milieu  du  bord  inté- 
rieur, «ne  raie  d'un  rouge  brunâtre. 

EUe  habite  Coromandel. 
i.  Mante  rayée. 

I^Atfrii  fafciata. 


M  A  N 

La  Mante  rayée  à  étuis  étroits.  Stoll,  p.  13,  pi. 
;,  fig.  16. 

Mantis  thorace  fiifcicto ,  elytrïs  venojîs. 

Les  antennes  font  l3ngucs  &  filiformes,  la  tète 
3;  les  yeux  gris,  le  corps  jaiîne  ,  brun,  ptcfcjue 
cylindn.jue  :  il  y  a  fur  le  long  du  corceht  d^ux  raies 
brunes  :  les  pieds  font  jaune-bruns ,  &  les  pattes 
antérieures  garnies  en-dedans  de  courtes  épmcs  :  le 
bord  intérieur  des  étuis  efl  velincux  5;  d'un  vert 
clair,  le  relie  veiné  ,  à  rtfcau  ,  &  fort  rranfparent , 
les  ailes  d'un  cendré  clair  £c  fombre  :  le  bord  anté- 
rieur eft  cacheté  de  noir. 

Elle  habite  Surinam. 

Du  cabinet  de  L.  F.  Holdiuifen. 

7.  Mante  purpurine. 

Maktis  purpurafcens. 

Le  Reluifant  pourpre.  Stoll,  Specl.  p.  13.  pi.  S. 
fig.  %%. 

Mantis  capite  triangulari  corpore  bruneo  rc 
tunddto. 

La  tête  eft  triangulaire  ,  &  les  antennes  fontttès» 
minces  ,  les  yeuï  faillans  &  cendrés  :  le  corps  cft 
fort  étroit  ,  parfaitcnicnc  rond  &:  brun  ,  de  même 
que  les  pattes  :  les  pattes  ont  pardetious  des  épitics 
aiguës  :  les  étuis  &  les  ailes  font  de  coule. ir  d'om- 
bre ,  le  refte  des  ailes  eft  tranfparcnt,  à  réfeau  ; 
chacune  eft  ornée  de  quatre  taches  d'un  vert  toncé  ; 
le  plis  des  ailes  eft  aufli  un  vert  fauve  ,  mai?  qui  fe 
change  en  un  pourpre  brunâtre  au  reflet  de  la  la- 
mière. 

Cette  Mante  fe  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  R.aye  de  Breukclerwaettii. 

8.  Mante  abdominale. 
Mantis  abdominalis. 

Le  gros   yeotte.  Stoll  ,    Spcdl.  pag.    iS.  pi.  9, 

fig.  31. 

Mantis  thorace  dentato,  aidomine  grandi. 

La  tête  ,  le  corcelet  &  le  corps  font  gris  5c  larges; 
le  corcelet  eft  denté  fur  les  côtés,  caréné  dans  le 
milieu  ,  les  ferres  font  larges  &  munies  en-dcfious 
de  pointes  aiguës.  Le  tatfe  eft  plus  gros  que  dans 
les  autres  efpèces,  aufli  p'.ut-ellc  (ouflrir  des  lufeitas 
plus  vigoureux  ;  le  ventre  eft  très-gros. 

Envoyée  de  Surinam. 
Du  cabinet  de  L.  F.  Holthuifcn. 
5.  Mante  ucimaculée. 
Mantis  unimaculata. 

La  Mante  à  une  tache.  Stoll,  Spedl.  p.  41.  pi.  14. 
f^Z-  4?- 

Mansif 


M  A  N 

Mar.tis  elytris  vir'.diLus  pun&o  fulvo  maculatis. 

Les  ailes  font  entièren-e:n  vertes  ,  avec  un  feul 
petit  point  d'un  jauisc  d'or  lui  le  bord. 

Cette  cfpèce  fe  tiouve  a  Tranquebar. 

10.  Mante  maib;ée. 
M-iNTis   marmordtii. 

La  Mante  .lux  ailei  marquetées.  StoH  ,  Sp eu.  p. 
4'-  P'-  1^-  H-  47- 

Maniis  thor.ice  J'pinofo  alis  flna:o  undatis. 

Les  antennes  font  pcdinées  ,  la  tête  a  entre  les 
yeux  un  point  cievé  ,  le  coicelet  eli  relevé  &  garni 
d'une  membrane  platte  de  chaque  côté  :  les  bords 
Ibnt  aimés  d'épines  ;  les  étuis  «c  les  ailes  font  d'un 
jaune  pâle,  avec  des  raies  d'un  vert  clair,  jaune  , 
d'or.des  llriées  &  tranfparenics. 

On  trouve  cette  efpcce  à  Tunis  ,  fur  les  côtes  de 
Barbarie. 

11.  Mante  flavicindc. 

Mjntis  fldviancia. 

Le  petit  Xain  bordé  de  jaune.  SroU  ^  Speél.  p.  37, 
pi.  II.  fi^.  43. 

ManiiS  jluva  elytris  v:r.d':bus  marrine  fiûvis. 

La  té'c  ,  le  corps  !<.  les  pieds  fcnt  d'un  jai;ne 
foncé  ,  les  étuis  verts  ,  &  le  bord  d'un  jaune  ioufté. 

Cette  cfpèce  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpé- 
rance. 

Il  Mantï  étroite, 

Mantis  firlcia. 

La  Mjnte  étroitement  cornue.  5:0!!,  Spc>ft.  p. 
JJ.  pi.  10.  fig.  }8. 

Mantis  capite  cornuto  abdomine  ftramineo, 

La  tête  eft  garnie  de  deux  cornes  écartées  5  les 
yeux  font  bruns  &  perits  ;  le  corcelet  &  l'abdomen 
très-étroits,  ainfî  que  les  longs  pieds.  Ils  font  cou- 
leur de  pailU.  Les  étuis  &  les  ailes  font  veinés  a  ré- 
ieaux  blancs  tranfpareus. 

On  le  trouve  à  Tranquebar. 

13.  MhNTE  cornue. 

MaStis    cornuta. 

La  petite  Mante  cornue.  Stoll ,  Spcél.  p.  29.  pi. 
9.  fi_4.  33. 

Mantis  cdpite  cornuto  thorace  membranuceo  cor- 
ddto. 

^ Le';  antennes  ne    cet  infeéle  fort  d'un  brun  jau- 
nâtre :  la  i^:e  tH   raT^-i;  e  enric   lesyeiiz  en  deux 
RiH.  nut.  Injlct^s.  fume  Fil. 


M    A    N 


641 


pointes  éraoufTées qui  lui  donnent  l'air  d'être  cornue; 
les  yeux  (ont  petits  &  un  peu  laiilans  :  le  corccici  efl 
élevé  lur  le  milieu  ,  plat  fur  le  coté,  &  nrcmb],ip.:ux, 
ce  qui  lui  donne  la  forme  d'un  cœur  :  l'abdomen  a 
(ur  les  côté>,  à  chaque  anneau ,  un  avancement 
glanduleux-,  dont  chaque  fe  termine  en  un  point  ; 
les  bords  paroillént  dentés  en  fcic  ;  les  étuis  &  les 
ailes  font  d'un  brun  jaunâtre  ;  le»  pieds  antérieurs 
font  gris  &  dépourvus  d'épines  en-dellous. 

Elle  fe  trouve  au  cap  de  Bonne- Efpérauce. 

Du  cabinet  du  profelieur  Burman. 

14.   Mante  inflexipèdc. 

Mantis  injiex'pes. 

Le  Speélre  aux  pieds  lîe  devant  courbés.  Stcl! , 
Specl.  p.  43.pl.  i5.'iig.  ;i. 

Mantis  antcnrJs  el ongat's  ftmcribus  ante^ioribus 
Vdldd  inflixis. 

Les  antennes  de  cette  Mante  font  très-longues  & 

capillaires  ,  les  yeux  feiit  grands  &  failîans,  la  léte 
&  le  corps  couleur  de  pai:le  foncée  :  les  cuifl'es  des 
pattes  de  devant  font  reirarquablcment  plus  cou- 
chées en-dehors  que  dans  d'autres  de  ces  in'eclcs  j 
ics  pattes  font  cependant  inermes  ;  les  ailes  fonc 
longues  &:  trar;fparcntes. 

On  trouve  cette  cfpèce  à  la  Chine. 

I j.  Mante  cendrée. 

Mantis  circnea. 

Le  Spcél:re  de  couleur  cendrée.  StoU  ,  p.  45.  pl« 
14.  %.    j6. 

Mantis    corpo'C    clreneo  femoiibus    anterioiibus 

apper.d'.culat.j. 

Tout  le  corps  de  cet  infeéle  eft  d'un  gris  de  cen- 
dre foncé  ;  les  cuillés  antérieures  font  accompagnées 
d'une  membrane  étroite,  ce  qui  les  fait  paroîire  plus 
grcflcs  que  les  autres  ;  le  corcelet  e!l  uni,  &  l'abdo- 
men plat  ;  le  bord  antérieur  des  ailes  cft  d'un  rouge 
pâ!e. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

lé.  Mante  indicatrice, 

Mantis  indicator. 

La  Mante  indique  une.  Stoll,  Spcd.  p.  ji.  pi. 
17.  fig.  6j. 

Elle  relTemble  beaucoup  à  la  Mante  dévote  , 
n".  .  .  .  ;  mais  les  autennes  font  marquées  en-dellus 
d'un  point  brunâtre. 

Cet  infeéle,qui  n'cd  peut-être  qu'une  variété,  fc 
trouve  a  Surinam. 

Mmm  m 


€41 


M  A  N 


M  A  ^f 


O^  pe'.-t  'jo'nd  e  a  ces   ef:ec<:s  doutcufcs  celles  rap- 
fone.s  par  Scbd  daiii  Jon  quatrùme  voiume. 

17.  M.^NTî  triJent. 
M.1NTIS  liider.s. 
Seb^  ,  l'I.  6  8.  fig.  7.  8. 

18.  Ma^NTB  clavirorruc. 
MjSTis  claViita. 

Seba,  thef.  vol.  4  ,  pi.  61.  fig.  H.  n. 
Ceft  pcut-èue   une  variété  de  la  Mante  gout- 
leufc, 

19.  Mante  parvuline. 
Mastis  paivula. 

Scba,  thef.  vol.  4.  pi.  <S.  fig.  i).  16. 

xo.  Mante  tricorne. 

Mantis   tricornis, 

Seba,  thef.  pi.  6<».  fig.  i.  ». 

II.  Mante  coudée. 

Mautis  cubitata. 

Scba,  thef.  vol.  4.  pi.  6^,  fig.  3.  4. 

II.  Mante  à  huit  foies, 

Mautis  oHo-fetofa, 

Idem  j  fig.  j.  6. 

i).  Mante  rouillée. 
MaNtis  truginofa. 

Idem,  pi.  70.  fig.  7,  8. 

1.4.  Mante  rubro-maculéc. 

Mantis  wi'u-miuulaca. 

Idem,  pi.  70.  fit;.  9.  10. 

«5.  Mante  plombée. 

Mantis  plombea, 

Wem  ,  pi.  70.  fig.  13.  14. 

4rf.  Mantï  demi-deuil. 

Mautis  nigro-venulata. 

Idem  ,  7).  fig.  tf, 

17.  Mante  paraJoxale, 
MENTIS  paradoxa. 
Idem,  73.  fig.  9.  10. 

18.  M.&Mr£  nigro-ponâu^E. 


Mantis  nigro  p-i^iButa. 
Idem,  7î.  fig.  j;,  4. 
19,  Mante  bifubulée; 
M  AN  ris  ulfubulata. 
Idem  ,  pi.  7J.  fig.  u. 
jo.  Mante  falciformc. 
Maïitis  fjLcataria, 
Idem,  pi.  7<.  fig.  i.  4- 
31.  Mante  dentée. 
Mantis   dentaca. 
Idem  ,  pi.  7<.  fig.  j.  ^. 
3t.  Mante  patenote. 
Mantis  pater  ntfier. 
IJem,  pi.  7<.  fig.  7.  —  ni 

33.  Mante  bâtarde. 
Mantis  fpurùi. 

Idem  ,  pi.  66.  fig.  13.  14- 

34.  Mante  échiquier. 
Mantis  teJfuUca, 
Idem,  pi.  78.  fig.  I.--4; 
3;.  Mante  foliée. 
Mantis  foliata. 

Idem  ,   pi.  80.  fig.  13.  14." 

Quelques  auteurs  cnt  attribué  à  ce  genre  l'ani- 
mal déciit  dans  les  Memoiies  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Paris ,  favans  étrangers ,  tor.ic  9  ,  page 
3  19  ,  &  cjui  fc  trouve  fjr  le  Fucus  queromus  ;  mais 
le  lieu  habité  par  cet  aiimial  fait  douter,  avec  juilc 
raifon  ,  que  ce  foi:  un  infefle. 

MANTICOKE.  Manticora.  Genre  d'infciSe 
de  la  première  Section  de  l'Ordre  des  Coléoptères, 

M.  Fabricius  a  établi  ce  nouveau  genre  ,  &  lui  a 
donné  le  nom  de  Mumicore  ,  dérivé  d'un  mot  grec 
dont  il  n'a  pas  déterminé  l'exprelfion  ,  5c  qui  nous 
paroîtfe  rapprocher  d'un  mot  lignifiant,  conccmjr.c 
les  devins.  Cet  auteur  ,  trompé  fans  doute  par  la 
forme  des  élytres  de  l'in'câc  quicompofe  ce  genre, 
&  parce  qu'il  n'a  vu  que  quatre  aniennules  ,  a  cru 
que  la  Manticore  avoir  beaucoup  de  rapports  avec 
les  Pimelies;  mais  les  anteniuLsaunombre  de  fix,les 
mandibulesgrandes  Se  dentées,  le  nombre  des  pièces 
des  tarfes,  tous  ces  caraûèrcs  annoncent  que  ce  genre 
n'a  aucun  rapport  avec  celui  de  Pimehe,  &:  qu'il  eftati 


M  A  N 

CBntTaire  trcS-Toifin  du  genre  carabe  ,  les  mandiliules 
du  Manticore  ,  plus  dentées  que  celles  des  Carab'-s,  les 
antcnnulcs  filiformes  ,  la  lèvre  (upéricurc  p  us 
grande,  tels  (ont  les  principaux  traits  dillindifs  qui 
doivent  féparcr  ces  infcdes  ,  &  en  f<ùre  deux  génies 
diiFcrents. 

Les  antennes  font  filiformes,  guère  plus  longues 
que  le  corceict,  &  compofées  de  onze  articles,  dunt 
le  premier  crt  urj  peu  rtnHc  ;  les  autres  prefqu'égaiix, 
cylindriques,  légèrement  asiincis  à  leur  bàl'c  j'  elles 
font  inférées  à  la  partie  latérale  de  la  têie  ,  un  peu 
au-devant  des  yeux, 

La  bouche  cft  compofée  d'une  lèvre  fupérieiirc  , 
de  deux  mandibules ,  de  deux  mâchoires,  d'une lèrre 
itifcricure ,  &  de  Cx  antennulei. 

LalcTic  fupérieure  cil  grande,  cornée,  dentelée 
à  fa  partie  antérieure  ;  les  mandibules  (om  grandes  , 
cornées,  arqaées,  pointues,  munies  de  pluGcurs 
dents  inégales  depuis  la  bâfe  jufqu'au  milieu. 

Les  mâchoires  font  cornées  par  une  pièce  cornée 
droite  ,  fortement  ciliées  à  leur  partie  interae  ,  ter- 
minées par  une  pièce  cornée,  pointue,  mobile, 
penchée,  de  la  longueur  des  «lâchoires. 

La  lèvre  inférieure  eft  grande  ,  cornée  ,  trifide  à 
l'extrémité  ,  les  dividons  latérales  font  grandes  ,  un 
peu  dilatées,  arrondiesj  la  diviûon  interne  eft  pom- 
tue  Se  courbée. 

Les  antennules  antérieures  font  minces  ,  guère 
plus  longues  que  les  mâchoires  ,  &  compofées  de 
deux  articles  cylindriques  prefqu 'égaux  ;  le  premier 
cil  légèrement  renflé  a  fon  extrémité  :  elles  fon: 
inférées  au  dos  des  mâchoires.  Les  intermédiaires 
font  longues,  filiformes,  compolécs  de  quatre  ar- 
ticles, dont  le  premier  eft  très-court;  le  lecond  long 
Si  cillé  i  le  troifième  plus  court  que  celui  ci  ,  &  le 
dernier  un  peu  plus  court  S'  tronque  ;  elles  Gont  in- 
férées à  la  bâfc  dcj  antcnnulcs  antérieures.  Les  ai> 


M  A  N 


Uf 


'  tennales  poflïtieures ,  à-peu-près  de  la  longueur  des 
interniôd-.aircs  ,  font  filiformes  ci  comnofées  de  trois 
articles ,  dont  le  premier  eft  petit  ,  le  fécond  très- 
long  ,  cyhndri.|uc  &  cilié,  &  le  dernier  tronquera 
fon  extrémité  ;'eU:s  font  inférées  à  rcxtrémité  anté- 
rieure de  la  lèvre  inférieure. 

La  tète  eft  grolTc  ,  inégale  ,  les  yeux  font  arron- 
dis, faillans  ic  pid.-és  fous  un  rebord  corné,  for- 
mant une  tfpèce  d'orbite. 

Le  corcelet  eft  un  peu  plus  petit  que  la  tète  ;  i!  a 
un  enfoncement  tranfverfal  à  fa  partie  antérieure  ,  SC 
une  cannelure  au  .milieu  ;  les  bords  latéraux  font 
tranchants ,  Se  le  bord  poftérieur  eil  fmué. 

Les  élytres  font  larges  ,  planes  ,  avec  un  borl 
tranchant  de  chaque  côté  ,  elles  fe  replient  en-def- 
fous  ,  &  embralTent  une  grande  partie  de  l'abdomen, 
comme  dans  les  Pimelies.  On  ne  trouve  point  d'ailes 
au-delTous  de  ces  élytres,  quoique  ces  dernières  ne 
foient  pas  réunies. 

Les  pattes  font  alTeî  longues  ,  les  ïambes  font 
terminées  par  deux  petites  épines  mobiles  ,  &  les 
tatfes  font  filiformes,  compofées  de  cinq  articles, 
dont  le  premier  eft  le  plus  long  ,  &  le  quatrième 
le  plus  court  ;  le  dernier  efl  un  peu  renflé  à  fon 
extrémité  &  terminé  par  deux  ongles  crochus. 

Le  Manticore  a  la  démarche  vive  &  légère  des 
Carabes;  il  court  fur  les  (ablcs  de  la  partie  la  plu» 
méridionale  de  l'Afrique  ,  &  il  fe  cache  (ouvent  fous 
les  pierres.  Sa  bouche  ell  trop  bien  armée  pour  ne 
pas  indiquer  fon  genre  de  vie  ;  il  fe  nourrit  d  au- 
tres infcdcs  ,  auxq'iels  il  doit  être  très-redoutable. 
Lorfqu'on  veut  le  laifir  ,  il  fe  fert  de  fcs  armes  ;  il 
écarte  fes  grandes  mandibules  ,  &  pince  tres-fortc- 
ment.  Sa  larve  n'ayant  pas  encore  été  l'objet  de» 
recherches  des  Entomologiftes  ,  nous  ne  pouvons 
donner  aucun  détail  fur  îbn  habkatioa  &.  fur  U 
manière  de  vivre. 


«\é,^ 


M  mm  m  s 


^44  •^'/^'"'■^  'i^  l' IntroducÎLon  à  VHïJlo'irz  Naturelle  des  Infccies. 


M    A    N    T    I    C    O   R  E  , 

M  A  N  T  I  C  0  R  A.      F  a  b. 

CARACTERES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes,  compofées  de  onze  ariicles  :  f^cund  article  coure,  les 
autres  prefque  cylindriques. 

1       Lèvre  fupérieure  grande,  cornée  ,  antérieuremen:   de'-.teice. 

!       Mandibules  grandes  j   avancées,   cornées,  arquées  j  inégaleiTient   dentées  depuis 
la  bâfe  jufqu'au  milieu. 

Mâchoires  cornées,  fimples ,  intctieurement  ciliées,  terminées  par  une  pièce 
longue,  cornée j  aiguë,  mobile. 

Six  aiîtennules  filiformes,  inégales  ,  les  antérieures  minces,  triai ticulces  :  articles 
prefquVgaux ,  les  intermédiaires  longues  j  quadriarticulées  ;  premier  article  petit, 
le  fécond  très -long,  le  dernier  troiiqué^-  les  poftérieures  longues,  criarticulées  : 
premier  article  court,   le  fécond  très-long  ,  le  dernier  tronqué. 


ESPÈCE. 


I.  Manticore  maxllhire. 
Noir  y  élytres  planes,   chagrinées. 


^ 


M  A  N 

I.  ManticoRe  mûiillaiie. 

M.iNT.-coR.i  maxiUofa. 

Mdnttcoia  nigrs  ,   cîyirls  pla::ls  fcabris. 

Mantkora  maxiliofii,  Fab.  Sp.  ir.f.  tom.  I,  pag. 


M  A  N 


<^45' 


I.  —  M..int.  inf.   tom.   i. 

iherculdtus   arttrus   nlgcr ,   tîy.r 


Car.ibu. 
lerçtiiis   corzictJ  h.rjuns  ,   tibiis  oyjcui-i  finugzi 
Vv.g'.  Ment.  i;J.  loin.  7.  -ag.  615.  «".  io.  pi.  46, 
fë-   H- 

Cicir^dclu  gigantea  nigra  ,  elytris  co/ij  'oiri\'u- 
dhiiii  ferrata  ucw.a ,  ihjxacc  biiobo.  Thl'nb.  Kov. 
fp.inj  d,f  i.p.-s.fig   ;S. 

Mjntuom  maxilloj'd.  FuESL.  Arddv.  inf.  %.  p. 
IJ7.  n° .  I.  tab.  46.^^'.  6. 

Le  corps  cfl  grand  ,  noir,  avec  le»  élytres  Se  les 
jambes  quelquefois  d'un  brun-noirâire.  La  têre  eft 
g'-ar.dc,  inéj^ale.  Le  corcelec  eft  iifle  ,  poft;rJe'u- 
re.neni-  élevé  ,  cannelé  ,  échancré  ,  avec  les  bords 
tranchaus.  Les  élytres  (ont  planes,  preî'cjuc  !iiles  au 
milieu,  avec  la  païue  po'iéricnre  &  l;s  bords  laté- 
raux chagiinés  j  les  côcés  loin  laillans  &:  Icgèrcmciit 
dentelés. 

11  le  trouve  au  Cai>  de  Bonne  Efpéraiice, 

MARINGOUIN.    Voyci  Cousin. 

MASQUE.  Geoffroy  a  nommé  ainfi  l'efpèce  de 
cal. te  cornée  qui  recouvre  la  partie  antéiieure  de 
la  tête  des  Libellules.  Vuyc:^  Lisllluli. 

MÉ' ASIS.  MjiLASis.  Genre  d'ina^k-  de  la  pre- 
niij!C  Section  de  l'Oidie  des  Cojéopièies, 

Linr.é  a  placé  parmi  les  Taupins  ,  &  M.  Fabri- 
cius  ,  parmi  les  H;rpes ,  1  infeJte  qui  doit  confricuer 
ce  nouveau  genre  ,  &  que  nous  di-fignons  fous  le 
nom  de  Mélaiis  ,  tiré  d'un  mot  grec  qui  lignifie  noir, 
parce  qu'en  cfFet  c'eft  la  couleur  propre  à  la  leule 
clpèce  qui  nous  eft  con.nuc. 

Le  iMtlalîs  diffère  du  Taupin  par  les  antennes 
périmées  ;  par  les  mandibules  &  les  mâchoires  lini- 
ples  ,  &L  par  les  antennulcs  fiîiforinei  :  carartères  bien 
diffircns  de  ceux  que  nous  avons  donnés  aux 
Taupins.  Il  ne  doit  pas  plus  être  confondu  avec  les 
Hifpcs  j  qui  ont  les  antennes  filiformes  ,  rappr  )- 
chées  à  la  bîfe  ,  les  mâchoirçs  bifides  ,  &  les  an'icles 
des  tarfes  au  nombre  feulement  de  quatie.  Ce  gcr.re 
aiiroir  plus  de  rapports  avec  ceux  de  Ptilin  S:  de  Bu- 
pre.ce  ;  mai":  il  en  cft  fi^fii  ammeni  diftingué  par  les 
mandibules  i  ifiJes  de  l'un,  &  par  les 'mâchoires 
unidentées  de  l'autre. 

Les  antennes  font  pcitlinécs  j  de  la  longueur  du 


corceîet  ,  &  compolécs  de  onze  articles  ,  dor.t  le 
crémier  eft  aiopgi  ;  'es  dc:ix  liava'.s  fo'.t  courts, 
ii.r.^.'les  ;  Jes  auties  Ic^nt  courts  &  la;c:aicaie;,t  pro- 
longes. 

L.i  Louche  eft  compofée  d'une  livre  fupérîcure  , 
dedeuï  mandibules,  de  deux  rr;icho:res,  d'une  lèvre 
inl'ciu'urc  ,  &  de  qi:atrc  anicnr.ules. 

La  !èvrc  fupéii;urc  eft  cou-.ec  ,   1 
aiiondic. 


prefijUC 


Les  irandibulcs  font  courtes,  cornées,  un  peu 
arquées,  poi.nues  ,   fimples. 

Les  niâi-hoires  font  petircc  ,  prefque  cornées  j 
iiniples,  arrondies  ,  &  légèrement  ciliées. 

La  lèvre  inférieuie  eft  prefque  membiancufc  , 
étroite,   un  peu  avancée  ,  entière. 

Les  antennulcs  antérieures  font  une  fois  plus 
longues  que  les  poftéîieurcs,  &  compofécs  de  quatre 
articles  ,  dont  le  prcmi:r  eft  petit  5  les  autres  (oirt 
arrondis;  le  quatrième  eft  plu-;  gros  &  ova'c.  Elles 
font  inférées  au  dos  des  mâchoires.  Les  .intennules 
poliérieurcs  font  courtes,  filiformes,  &  compofées 
de  trois  articles ,  dont  le  premier  eft  petit,  le  fécond 
arrondi,  &  le  dernier  ovale.  El'es  font  inférées  à 
l'ex:réraité  latérale  de  la  lèvre  infétieure. 

T  a  tête  eft  allez  groiTc  &  à  moitié  enfoncée  dans 
le  corceîet  ;  ce  qui  donne  à  cet  mfedc  !a-f  ~rme  d'ua 
Eupiclte.  Les  yeux  font  arrondis  &  peu  lUi'iaus. 

Le  corccle:  eft  de  la  laigeur  des  éiyires  ;  il  eft 
terminé  de  clii  ]iie  cô;é  S;'  pofiériearé.nint  ,  en 
pointe  avancée,  ce  qui  a  uns  doute  porté  Linné  à 
placer  cet  infeifte  parmi  les  Taupins. 

Les  élytres  font  dures,  coriacc'es ,  de  la  srandcur 
de  rahdomcn.  Elles  cachent  dei^x  ailes  liiembia- 
ncufes,  repliées.  L'éculfon  eft  petit,  airondi  pofté- 
neutement. 

Les  patres  font  de  longueur  moyenne.  L"<  jambes 
fjut  flmples  &  cum|irimées.  Les  tjifcs  font  compcfés 
de  cinq  artiJcs  ,  qui  diminuent  progredivemciu  de 
ioni-ueur  &  dVpailfcur  :  le  dernier  eii  très-mince  ,  Se 
terminé  pat  deux  ongles  crochus. 

Le  Mélaiis  eft  rare  &  peu  connu.  La  forme  de  fon 
corps  eft  a!ong!e  &  cylindrique.  Il  doit  être  rangé 
parmi  les  infectes  dont  la  grandeur  eft  au-dcllous  tle 
la  moyenne.  Il  ne  paroît  pas  voler  fréquemment.  Le 
vol  l'.'ger  n'eft  ordiiiairement  i'apanagc  que  des 
inf.  des  qui  vivent  fur  les  fleurs,' Sa  larve  eft  in- 
connue :  nous  ne  pouvons  que  fonpçonner  qu'elle 
eft  logée  &  fc  nourrit  dans  la  fubl'ûnce  du  bL,is 
mort  ou  carié  ,  fur  lequel  on  trouve  toujours  lin- 
fectc  rar.fait. 


f^a  Suite  de  l'incroduâlâîi  à  tH'iJtolre  Naturelle  des  Infimes: 


MÊLA 

S  I 

S. 

\\  E  L  A  s  l  s. 

E  L  A  T  E  R. 

Li  a 

HI  S  P  A. 

Fjs* 

CAR 

ACTERES     G 

É  N  É 

R  I 

Q 

u 

E 

S. 

Antennes  pedinées  d'un  feul  côte ,  de  la  longueur  du  corcelet ,  compofées 
de  onze  articles  :  le  premier  long  j  les  deux  fuivans  courts,  Amples j  les  autres 
lacéralemeiit  prolongés. 

Lèvre  fapérieure  courte,   cornée,  arrondie,  ciliée. 

Mandibules,  courtes,  cornées,  arquées,   pointues,  fîmples. 

Mâchoires  courtes  ,  prefque  membraneufes ,  fimples  ,  arrondies  ,  an  peu 
ciliées. 

Lèvre    inférieure  avancée ,  prefque  cornée  ,  entière. 

Quatre  antennules.  Les  antérieures  une  fois  plus  longues ,  quadriartlculées  : 
premier  article  petit;  les  deux  fuivans  arrondis;  le  troifième  un  peu  plus  gros  & 
©▼aie.  Les  poftcrieures  filiformes  ,  courtes  >  triarticulées  :  premier  article  petit  ; 
le  fécond  arrondi  j  le  troifième  ovale. 


ESPECE. 


I.  Melasis  buprefloïde. 

Noir;  antennes  &  pattes  d'un  brun  fi.rn!glneux  ;  ély  très  finies , 


M  E  E 

I.  IMÉLASis   buprcilcïdc. 

Mllasis  iuprcfioidcs. 

MeLiJis  nigra  ,  antcnnis  pedibufque  fufço-ferru- 
pneis  j    etytiis  flriatis. 

Elattr  bupreftoi'ies  thorace  c^p:it  recipUntc ,  an- 
tir.nis  piàiv.ctis  ,  ^orptre  tolo  r.igro.  Lin.  Sy/i. 
«jr.  pjg.   65 S.  ,1".   57. F^ua  jucc.  n?..  741" 

E!  :er  buprcftoiJcs  c'.lindrkus  nig^.r  immdculatus, 
(apitt  reiruclo,  Fab.  Munt.  iiif.  toin.  i.  pag.  17;. 
""•   J). 

Hifpu  flabcllicornis  ar.ter.r^is  pcBinatîs  ,  elytris 
Uv.b^s  dt'is.  Fas.  5y_/î.  ûit.pag.  70.  n''.  z. — Spec. 
inj]  cvm.  I.  /jj^T.  JJi.  /ji?.  !_  —  Mant.  inf.  tom.  1. 
Z"'^-  47.  "■"•  t. 

II  varie  pour  la  grandeur.  Le  mâle  eft  ordinairc- 
ineiu  une  ou  deux  fois  plus  grand  que  la  femelle. 
Les  antennes  &  les  patres  fotic  d'un  brun  feirugi- 
ncux.  Tout  k  corps  d'-  noir  ,  fans  rathc*.  Le  coi- 
celet  cft  poinnilé  ,  ]>rcl'que  chagriné  ,  &  légèrement 
cannelé.  Les  clyiies  font  ilnées  &.  prcfquc  cha- 
grinées. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

MEI  OÉ.  Mbloe.  Genre  d'infedcs  de  la  féconde 
Stdion  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Ce  genre  a  été  confondu  avec  les  Cantliarides  par 
Lumcus  ,  Dcgcer  &  plulieurs  aot^urs.  Le  nom  de 
Mef-.é,  qui  lui  arté  donné  par  Linncus,  fiiconlcrvé 
par  Gtoftroy  &  Fabncius,  pounoit  venir  d'un  mot 
grec  qui  veut  dire  noir  ,  à  caufc  de  la  couleur  géné- 
rale de  CCS  infcâcSj  qui  font  d'un  très-beau  noir. 

Ces  infcfles  ont  quelques  ra^pports  aver  les  My- 
labics  de  Fabricius ,  tic  les  Cantharides  de  Geoffroy  j 
mais  ils  dih'crcnt  des  premiers  par  la  Icvrc  inférieure , 
qui  eli:  membraneufe  dans  les  Mylabres,  &  cornée 
dans  Icj  Meloés  ,  &  des  fécondes  par  leurs  antennes 
mcnilif^rmes,  tandis  que  celles  des  Camharidts  ilnt 
filiformes. 

Les  antennes  font  moniliformes  ,  un  peu  plus 
longues  que  la  rête  &  le  corcelet  :  elles  font  compo- 

fées  de  onze  articles;  le  premier  eft  grand  ,  rronqué 
antérieuremenr  j  le  fécond  eft  petit  ^  apphti  ;  les 
autres  font  arrondis  ;  celui  du  milieu  eft  tronqué 
dans  k  mâJc  ;  le  dernier  eil  fétacé. 

La  bouche  efl  compoféc  d'une  lèvre  fap.'ricure  , 
de  deux  mandibules  ,  de  deux  mîichoires  ,  d  ime 
lèvre  inférieure  ,  Se  Je  quatre  antcnnulcs. 

La  lèvre  fupérienrc  eft  cornée ,  échanctée  anté- 
rieurement. 


M  E  t 


■6.'^ 


Les  mandibuîci  font  triangu:.iire$  ^  srrcuîcs  ^  c;,r- 
nécs  ,  aiguiis  &  fans  dents. 

Les  œâchoircs  font  cornées  ,  droite»  ,  compri- 
mc'cs  ,  bifides  ;  les  dcu»  divifions  prcfijuc  éga!es  ; 
l'externe  un  peu  plus  grande  ,  arçucc ,  aieuë;  l'in- 
terne tronquée, 

La  lèvre  inférieure  eft  coiaéc  ,  rc'trécic  antér'tu- 
reii'.cat  peur  riufeition  des  antcnnLiIes,  lé^crtmeiu 
tclianctéc. 

Les  antecnules  antérieures  font  plus  longues  que 
les  poUérieure»  ,  comrcfécs  de  quatre  articles;  le 
premier  très-petit;  le  fécond  &  le  troilième  grands, 
triangulaires  ;  le  dernier  ovckIc.  Les  antennùîes  po(- 
térieures  lont  compoféesdc  trois  articles;  le  prcmier 
eft  très-petit  j  le  fécond  efl:  alongé  ;  le  troiCéme  eft 
large  ,  tronqué. 

La  rête  eft  brge,  déprimée  de  devant  tn  arrière, 
inclinée  fous  le  corcelet. 

Le  corcelet  eft  prcr.pe  cubique,  un  peu  rétréci 
poftérieurement. 

Les  él)  très  font  mcllcj  ,  fe  recouvrant  vers  'a  fu- 
ture, &.  ordinairement  plus  courtes  <jue  l'abdumtD. 

Il  n'y  a  point  d'ailef. 

L'abdomen  eft  compofé  J'anncaax  diftînds  Si 
mous.  Les  fligmates  s'apperçoivcnt  facilement. 

Les  pattes  font  longues.  Les  cuilïes  &  les  jambe» 
font  comprimées;  les  jansbcs  font  un  peu  arquées. 
Les  taries  font  compofés  de  cinq  articles  aux  deux 
premières  paires  de  pattes.  Se  de  quatre  feulement* 
la  dernière.  Le  premier  article  des  rarfes  eft  alonqé  j 
ri  dernier  eft  terminé  par  deux  crochets  doubles ,  m 
externe,  &  un  autre  plus  petit  interne. 

Ces  infcdes  fe  Trouvent  au  moi;  de  inai^  dans  les 
champs,  dans  les  terres  labourées,  ils  fe  nourriirenc 
de  feuilles  de  végétaux.  Lorfqu'on  les  prend  ,  on  voit 
fortir  de  l'articulation  de  chaque  genou  une  goutte- 
lette d'une  liqueur  jaune  &  vilqucufc.  Les  femelles 
ont  le  ventre  extrêmement  gros  au  mois  de  mai  ;  elles 
marchent  lourdement  :  elles  dépofcnt  dans  la  terre 
Jes  «ufs  contenus  dons  ce:  énorme  ventre.  Ils  font 
entas,  oblongs  ,  d'une  couleur  orangée  claire.  Les 
larves  en  forcent  au  bout  d'un  mois. 

Ces  larves  font  très-petites,  hexapodes  ;  leur  cou- 
leur eft  du:i  jaune  d'ocre  ,  avec  les  yeux  noirs.  La 
rête  eft  un  peu  ovale  &  applatie ,  garnie  de  deui 
antennes ,  de  quatre  antennules,  &  de  deux  mandi- 
bules longues  &  crochues.  Les  antennes  font  triarti- 
culées,  6i  ttrniiaécs  par  un  long  poil.  Le  corps  eft 
compofé  de  douze  anneaux  ;  les  trois  premiers,  plus 
grands  que  les  autres,  ferven-  d'att.iehe  aux  pa'ttcs, 
&  paroiûcut  tenir  la  place  du  torcekt.  L'extrémité 


64S 


M  E  L 


de  l'abdomen  efl  garnie  de  quatre  filets  très-fins,  don: 
deux  longs  &  deux  courts.  Les  partes  de  ces  larves 
font  terminées  par  deux  crochets  aigus,  entre  lef- 
qiiels  ou  voit  une  pièce  large,  appUtie  &  lancéo- 
lée. Ces  infedes  s'aident  anlîi  à  marcher  &  à  s'atta- 
cher ,  au  moyen  d'un  mammclon  qu'ils  ont  à  la 
partie  poûérieurc  de  l'abdomen. 

M.  Degeer  ayant  mis  des  mouches  avec  ces  larves. 


nombr» 
lu  point 


M  E  L 

i!  remarqua  qu'elles  s'actachoicnt  en  grand 
fous  leur  corcelet,  &  fuçoicnt  la  mouche  ; 
de  la  faire  périr  en  peu  de  temps. 

Cesinfe(Ses  ont  la  propriété  vcficante  des  Cantka- 
rides  véfictitoircs ,  mais  avec  beaucoup  raoin'.  d'éner- 
gie. On  les  regardoit  autrefois  comme  fpécinqucs 
contre  la  rage.  On  les  faifoit  entrer  dans  la  compo- 
luion  de  certains  craplâties. 


MELOE , 


Suite  de  rintroiucîion  à  l'HiJîolre  Naturelle  des  Infectes, 


(?49 


M    E    L    O    E. 

M  E    L    O    E.      Linn.Ceoff.Fas. 

CARACTÈRES       GÉNÉRIQUES. 

Antennes  moiiiliformes  j  compofces  de  onze  articles  j  le  fécond  très-petî:, 
ceux  du  milieu  plus  gros. 

Lèvre  fupérieure  cornée  ,  échancrce. 

Mandibules  arquées ,  cornées ,  fans  dents. 

Mâclioires  coruces  ,  droites,  comprimées,  bifides;  deux  divifions  prefqu'égalcs  j 
l'excsmc  arquée  ,  rintetne  ttoiiqiice. 

Lèvre  inférieure  cornée,  rétrécie  antérieurement. 

Quatre  antewnules  inégales;  les  antennes  plus  longues,  quadriarticulées  :  le 
premier  article  trcs-pctic ,  le  dernier  ovoïde.  Les  poltérieutes  triarticulées  :  le 
premier  article  très-petit  ,  le  troilîcme  large  ,  tronqué. 


E   S  P   E  C    ES. 


I.  Met.oé  profcarabé. 

D''un  noir  violet  chagriné. 

1.  MelqÉ  de  Mai. 

Anneaux   de  la  partit  fupe'rleure  d'un 
rouge  cuivreux. 

3.  Mélok  liffe. 

Noir  ;    corcelet  reboràé  •  élytres  lijfes 
très  courtes. 


Hlfi.  aat.  Infeaes  Tome  VU. 


4.  Meloé  automnal. 

Noir,  lijfe;  quelques  points  excavés  fur 
les  élytres. 

5.  Meloé  bordé. 

Noir;  borà  des  élytres  &  du  corcelet  jaune. 

6.  Meloé  ponctué. 

Noir;  corcelet   &   élytres   marqués   de 
points  varioleux. 


6^0 


M  E  L 


I .  Mzioi  profcarabc. 

Mr-LCE  profcanihcus, 

Meloe  corpore  vioiacco ,  fcahrc. 

Mcloe  frofcarjkus  ,  corpore  vio]aceP.  Lin.  SyJJ . 
nat.  pag.  6-j^.n^'.  i.  —  Fiiun.  fucc.  n  ' .  jp6. 

Meloe  profcaraheus.  Fab.  Syft.  eut.  pag.  i;<,. 
«"•  I-  — Spec.  inf.  tom.  \.  pag.  327.  n° .  i. — 
Mant.Inf.    t.  i.pa;7.  1.5.    n°.  i. 

Melce.  Geoff.  I7J'.  to'ii.  I.  pag.  3-77.  n° .  i. 
pi.  7-  h-  ^• 

Le  Pfofcarabe.  Geoff.  Ibid. 

Cantharis  profc.iraheus  optera,  viol-.ceo-nigra. 
Degser   Mém.  tom.  ;.  pag.  j  j .  ^V.  i.  fig.  1. 

Scarabeus  mollis  ,  e  nigro-viulà  nitc-is.  LisTiR. 
Scar.  angl.  p.  591.  n°.  27. 

P/-oyJar.i/5t-u/.  MoUFFET.  Theat.  inf.  pag.  161, 
fig.  média. 

Profcarabei  fœmina.  J  o  N  s  t.  Inf.  pag.  74. 
tab.   14. 

ftrmis  maialis.  C  L  U  T.  Hemeroh.  pag.  81. 
n".  75. 

Frisch.  //î/.  V.  6.  riii.  6.  _/j^.  y, 

Kafin^  7^/  1.  fdi.  9. 

ScH\iFF.    /lon.   rji.    3,  fij,    y.  .    E/,,;,, 

rii/'.  82. 


Beugstraers.    Nomend. 
fig-    'î- 


■;.    fûJ. 


SuLZ.  J/.yZ.  i,-/.  tab.  7.  _/ÎV.  10.  —  Car.  inj. 
tau.    7.  /°-.    54. 

Scoi-.  £;!f.  carn.  «''.  I S4. 

Meloe  profcarakeus.  FoURC.  Erit.  par.  tom  i. 
pag.    \-j6. 

ViLLERS.  Elit.  tom.   I.  p.  397.  n".  I. 

Le  mâle  eft  plus  petit  c,ue  la  femelle  ,  &  n'a 
guère  que  huit  lignes  de  long.  Il  ell  cnti-rcmcin 
noir.  Le' aineiines  (ont  renflées  d.,ns  leur  milieu  & 
bordées;  l'article  du  milieu  elt  liéiTiirphéri..iue  'ls 
tête  eft  plus  large  que  le  corcelet ,  &.  chagrinée.  Le 
corcelec  eft  étroit,  chagriné;  les  angles' (ont  bien 
marqués:  ii  eft  prefque  quairé.  L.s  clytres  font 
iioirts ,  molles  ,  chagrinées ,  plus  courtes  que  l'ab 
domen,   &  (e  rccuaviant  a  la  lurure.   Le  ventre  eft 


ir.   Les  fti^aïaies 
font  noires. 


ont  tres-appaiens.   Les  pattes 


Les  antennes  de  La  femelle  font  monilformes  , 
moins  rtnilces  que  celles  du  mâle  dans  leur  milieu- 
les  picmicrs  articles  foiu  iiérill^Js  de  poils  nous.  Le 
ventre  eft  ires-voiummtux. 


M  E  L 

Il  (e  trouve  dans  toute  l'Europe. 

1.  MtLoi  de  mai. 

Mtloe  mayalis. 

Mcloe  fimeatis  do'falibus  abdominis  ruhro' 
cupreis. 

Meloe  mayalis  fegir.emis  do-falis  ahdomir.il 
ruhris.  LiN.    Syfi.  nat.  p.   (79.  n° ,  z. 

Meloe  mayalis.  Fab.  Syji.  ent.  p.  iço.^n".  i. 
—  5/1.  mf.  tom.,  I.  fag.  5x7.  n''.  1.  —  Mara.  inf. 
lom.   1.   pag    iij.  n°.  i. 

Profcaraôcus  aller.  Frisch.  Inf.   v.  6.  tab.   6, 

ScHAFFF.  Icon.  tab.  i-fig-  6. 

PoNTOrr.  Alt.  dan.  I.  tah.  19. 

ViLLERs.   Ent.  tom.  \,p.  598. n". 

Il  reircmblc  beaucoup  au  précédent.  La  tête  &  le 
ccrcclet  (ont  d'un  ronge  cuivreux.  Le  corcelet  eft 
nés  -  chagriné.  Les  élytres  (ont  chagrinées,  d'un 
ri.ir  bionzé.  L'abdomen  eft  gi os.  Les  legmens  dor- 
saux font  d'un  rouge  -  cuivreux  ,  avec  la  b.ile 
bleuâtre. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

3.  Meloé  lilfe. 

Me  LOT.  Uvigaf.is. 

Meloe  ater  ,  thorace  marginato  ,  tlytris  Ircvijjt- 
Tus  IxviiMs. —  Ent.  ou  li:jt.  nat.  des  iufeci,  t.  j. 
n^.  4j.  n°.  ;.  tab.  1.  fig.  s.  a.  b. 

Il  rtllemble,  pour  la  forme  &  la  grandeur,  au 
Meloé  pro!carabc.  Tout  le  corps  ell  ces  1  oir.  La 
lêie  eft  liffe  ,  penchée.  Le  corce'et  eft  quatre,  un 
peu  plus  étroit  que  la  tête,  muni  de  rebords  tran- 
chans.  Les  clynes  font  Iules  ,  tris-courtes. 

I!  fc  trouve  dans  les  endroits  fabloneux  de  la 
Catalogne. 

4.  Me'loé  automnal. 
Meloe   aurum'ialis. 

Meloe  niger  Uvis  ,  e  'y tris  punBis  excav.itis  raris. 
—  Ent.  ou  hift.  nat.  aes  inf.  c.  5.  n" .  45.  n?.  4. 
tab.  I.  fig.  z.  a.  b. 

Il  eft  très-voi(ïn  du  Mcloé  profcarabé ,  mais 
beaucoup  plus  petit  ;  U  n'en  eft  peut-être  qu'une 
variété.  Il  eft  d'un  noir  brillant.  La  tête  &  le  cor- 
celet font  parfaitement  luTes.  Les  él)tres  (ont  unies, 
avec  quelques  points  cxcavcs  :  elles  font  prcf^ue  de 
la  longueur  de  î'abdoincn. 

U  fe  trouve  en  Europe, 
f.   MfLOÉ  bordé. 
ME2.0E   marguiatus. 


M  E  L 

Mv/oeniger,  tho'.icis  el-r^o-un^qi:e  m.v^^i.e  fc r- 
riii,::ico.  Fab,  Si-ec.  ,,:]]  :,;,,.  ; .  p.  y.'6.  ;.".  ..— 
Mjiit.  mj.  tom.   I.  p.  iij.  ;;".  5. 

Meloc  hungarus  ciptems  ater  Uvls  tho-.-c'w- 
hafi  cytrorumque  marg'ne  iiifciiurt  ùnu^'r-.^ii 
ScHRANK.    Bcytr.    71. "19. 

Mclûemaruinatus.  Villers.  Ent,  tom.  up.  40'. 
"'.  15.  ^ 

Aîf/oe  hunf;.::,us.  Villers.  Er.t.  tom.  i.  p.  ^-j^. 


Il  cfl:  moitié  plus  petit  que  le  Melcé  prorcjrahv. 
La  tête  efl  noire.  Le  coiceict  cil  noir,  bniài-  .!l- 
fcrriigineux.  Les  élytres  font  couiics ,  nniics  ,  iilicç , 
avec  le  bord  extérieur  fer:  ugineax.  L  abJorni:!!  &;  les 
pattes  font  d'un  noir  pile. 

Il  fe  trouve  en  Provence  &  en  Itahe. 

6.  Melcé  pondue. 

Meloe  punciatus. 

Mdoe  atra  tkoracc  clytrifque  variolofo  purCi.,tis. 
rAB.  iy/.  eu.  edn.  1.  pan.  z.pag.^i^.  „o.   ^. 

Meloc  tuccia.  Ross.  Fuun.  etrufc.  ,.  p,,,-  .  .0 
n".  S9i.uà.^.fig.  j.  t  o-  -,^- 

Mdoe  mahnfis.  Pall.  lt:r.  i,  711.  5  g. 

II  reflemble  beaucoup  au  Melo'  profcaraljt',  dont 
il  n'cR-  peut-être  qu'une  viiiéié.  11  en  diff'êie  par  fa 
couleur  d'un  noir  plus  matce  ,  &  par  des  points  en- 
foncés, comme  cicairifés,  qu'on  remarque  fur  fon 
corps. 

î!  ^c  trcuvc  en  Angleterre. 

MtLOLONTHE.  Voyei  HANNETON. 

AJÉLYRE.  MELTKrs.  Genre  d'infcac  de  la 
première  Stdion  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

M.  Fabricius  a  établi  un  genre  d'uifecles,  fous  le 
nom  de  Mcfyris  ,  qu'il  j-lace  parmi  les  noms  grecs 
obfcurs  ,_  &  dont  la  décompcfition  ne  nous  a  donné 
aucune  lignification  particulière  qui  pulife  s'adapter 
à  l'objet  défigné.  Ce  genre,  dans  cet  auteur ,  li'cfi: 
compofé  qui  de  deux  efpèces.  Nous  l'avons  aug- 
menté de  quelques  efpèces  nouvelles  ,  ainfi  que  de 
celles  qui  s'y  rappoitent  par  les  mêmes  caraitères 
génériques  ,  &  qui  ont  été  difperfécs  dans  d'tTérens 
genres  par  M.  Fabricius ,  &  par  quelques  autres 
Er.tùnioloaifles. 


M  E  L 

Les  antennes  fihfoimcs,  i;n  peu  en  '".  ic  ,  1rs  1 
dibulcs  (impies  Se  les  mnchoiic^  inM,!.';  t'c".  . 
tinguent  fuffifainm'.-nt  ce  gcnic  de  tous  ic  préié 
fc  nombre  des  pièc.s  des  tar'"es  ne  permet  pas 
confondre  avec  celui  de  Lagrie. 

Les  a'nenncs  font  filiformes,  l.'g^rement  en 
ordinairement  un  jieu  plus  ci.iiitCî  11:0  L-  ccK 
Elles  font  compcfécs  de  onr.e  articles,  dor.t  le 
mier  cft  un  peu  rci  fié  à  fon  cxtréni-a';  le  fe 
efl-  court  &  prcfque  conique  ;  le  rroihhnc  c(l  le 
■'ong  ;  Il-s  fuivans  font  prcfjuc  en  fcic  ;  le  dern 
une  forme  ovale.  Elles  font  inférées  à  la  parue 
talc  de  la  tête  ,  un  peu  au-devant  des  yaix, 

L.i  bouche  cfl  compcféc  d'une 'lèvre  furéric 
de  d^-ux  manJ.bules  ,  de  deux  mj:l!oiics  à 
Itvre  inféiiiure  ,  &:  de  qu.iire  antcinniles. 

La  lèvre  fupérieurc  efl;  cornée^  arrondie,  c; 

Les  mandibules  font  cornées,  arquées,  ilm: 
pointues  à  i'cïtiéiinté. 


^5 


tl-.T. 

plus 
ier  a 
laté- 


Lcs  mâchoires  font  cornées ,  divifécs  en  deiix  par- 
ex-cme  plus  grande  , 
tcine   pctirc  ."mince  , 


dont 
&  ui 


arrondie,    cil: 
prefque  cylii  d 


La  lèvre  inférieure  efl  avancée  ,  étroite  , 
la  bâic,  mcmbraneufe  ,  échancrée,  pref>jL 
,  l'extrémité. 


:  bifide 


Les  antennules  antérieures  font  filiformes,  un  '■eu 
plus  longues  que  les  poflérieures  ,  &  conipofée3''dc 
quatre  amcles ,  dont  le  premier  e(}  irè-petit  ,  le  fé- 
cond conique;  les  deux  derniers  font  prefque  égaux 
entre  eux.  Elles  font  inférées  au  dos  des  mâchoires. 
Les  antenuuîes  p-jUérieures  font  fi.'iformcs ,  &  ccni- 
pofées  de  trois  articles  ,  dont  le  premier  efl:  très- 
petit ,  &  les  deux  autres  font  prefque  égaux.  Elles 
font  inférées  à  la  partie  latérale  de  l.i  lèvre  infé- 
rieure ,  ;.u  bas  de  l'écliancfjie. 

La  tète  cfl  avancée,  un  peu  inclinée.  Les  yeux 
font  arrondis ,  un  peu  fail'ans.  Le  ccrcelet  c!l  allez 
gr.rnd  ,  un  peu  convexe  ,  légèrement  reborde.  L'é- 
cufîon  ell  petit.  Les  élytres  font  rebcrdées ,  ordi- 
nairement chagrinées  ,  marquées  quelquefois  de 
lignes  longitudinales  élevées.  Elles  rcceuvrent  l'ab- 
domen ,  &  cachent  deux  aihs  membrancufcs  ,  re- 
pliées. Le  corps  a  une  forme  plus  ou  moins  alongée, 
légèrement  d-piimée.  Les  pattes  fo.it  fimplcs  k  de 
grandeur  moyenne.  Les  tarfcs  font  filiformes  & 
compofés  de  cinq  articles,  dont  les  quatre  premiers 
font  égaux  ;  le  cinquième  efl  un  peu  plus  long  que 
les  autres ,  &  terminé  par  deux  crochets. 

Ces  infedcs,  quoique  renfermés  dans  des  diraen- 
N  n  n  n    •- 


652 


M  E  L 


^O!  !.  .'iTcz  born-'es,  pic'fcntcnr  encore  à  l'œil  une 
fci:iit  L.è  -apparente,  &  en  g'néral  ornée  de  coii- 
lems  billaïues  &  agréables.  On  les  trouve  dès  la  fin 
du  printemps ,  au  commencement  de  lété,  fur  diffé- 
rentes plantes  ,  &  particulièrement  (ur  les  fleurs 
compolées  &  fur  les  fleurs  en  omb.lle.  Une  eCpèce. 
treî-comraunc  dans  les  provinces  méridionales  4c  Ij 


M  E  L 


France  ,  fe  trouve  cnnilammein  fur  les  plantes  gra- 
minées. Ils  volent  avec  alfez  de  Facilité  :  mais  cepen- 
dant on  peut  les  pendie  aifcracnt.  QuoKjue  ces 
infedes  loicnr  tiès-communs  ,  leur  larve  n>  us  cil 
encore  entiè,  emt.ir  inconnue  ;  &:  il  ell  d  autant  plus 
difficile  de  Ja  coi.noitre,  que  fans  doute  elle  fe  cache 
&  vit  dans  la  terre. 


Suite  de  f  introduction  à  l'ilifloire  naturelle  des  Infectes. 


M  E  L  Y  R  E. 

M   E   L    Y    R    I    S.        F  A  B. 
CARACTERES     GENERIQUES. 

Antennes  filiformes,  nn  peu  en  fcie  j  prefqiiede  la  lonf'uetir  du  corcelet  :  onze 
aiticles  ;  le  premier  alFez  gros;  le  fécond  petit  j  le  tro)licme  alongé  ;  les  autres 
égaux. 

Lèvre  fupérieure  coriu'e  ,  arrondie  ,  ciliée. 

Mandibules  cornées ,  arquées  ,   fimples  ,  pointues. 

Mâchoires  cornées,  divifées  en  diux  parties  :  civifion  externe  grande,  arrondie, 
Ciii.'e  ;  diviiion  interne  petite  ,  mince  ,  prclque  cylindri-]ue. 

Lèvre  inférieure  avancée,  cornée  à  la  bàfe  ,  mcinbraneufe  j  prefque  bifide  à 
l'extrémité. 

Quatre  antennules  filiformes  ,  inégales.  Les  antérieures  un  peu  p'us  longues , 
q:'adri.l^ticulLe^  :  premier  article  peut;  le  fécond  tonique-,  les  deux  derniers 
prciqu'égaux.  Les  poltérieures  courtes ,  triarticulées  :  premier  article  petit  j  les 
dtux  autres  prefqu'cgaLX. 


ESPECES 


I.  Melyre  verr. 

D'un  ver:  bleuâtre  j  élytres  rahoteufes , 
avec  trois  Lignes  longitudinales  élevées, 

z.  Melyre  abdominal. 

Bleu  .  un  peu  velu  :  élytres  rab  teiifes , 
avec  trois  lignes  élevées  i  abdomen  rou- 
geùtrc. 

},  MelTije  noir. 

Noir  ;  élytres  avec  trois  lignes  élevées. 


4.  I\Ielyre  pubefcent. 

l^'ert     pubefcent;   corcelet     avec    deux 
élytres  ,  avecjlx  lignes  élc.'ées. 

5.  Mel\'re  cilié. 

D'up  ble:i  foncé  ;  élytres  avec  trois  li- 
gnes élevées  ,   &  les  points  enfonces. 


6.  MtLYRE  auli 


que. 


l^'eit  j  l  ifunt;   élytres  terminées,  avec 
deux  taches  bleues.  Velu. 


==J 


6s^ 


Suite  de  i'introiuclicn  à  l' Hifloire  Naturelle  des  InfzClcs. 


M  EL  Y  RE.     (Infectes.) 

7.  Melyre  rayé. 

13.  Melyre  floral. 

Noir  ;  élytres  avec  deux  raies  longitu- 

Noir  ^  fans  taches  ,pujejcent ;  antennes 
enfcie. 

dmales  ^  &  une  troijlime  courte ,  jaunes. 

8.   Melyre  bleuâtre. 

14.   Melyre  bronzé. 

D'un  vert  bleuâtre, puhefcait  :  antmncs 

iy  pattes  noires. 

Bronzé, pubef.ent  ;  cljtres  avec plujle::rs 

rangées  de  points  noirs. 

ç).  Melyke  atre. 

1  5.  Melyre  teflacé. 

Noir  vtlu  ;    antennes  en  fcie  ;   jambes 

terminées  par  un  crochet. 

Tejlacé ,  pâle  ;  amendes  noires  ,p.iks 

10.  Melyre  velu. 

à  leur  bâfe. 

Noir j    velu;   élytres   molles;    tarfa 

\G.  Melyre  flavifède. 

Jlmples. 

D'un   noir  bron:^é  ;  jambes   &  tarfcs 

1 1 .  Melyre  quadrimaciilé. 

jaunâtres. 

Noir,  un  peu  velu  S   élytres  avec  deux 

17.  Melyre  doareux. 

taches  rougeàtres. 

12.  Melyre  plombé. 

Noir  ;   éljtres   &  jambes  tejlacéis. 

Bron:^é  ^     légèrement    velu;     élytres 

flexibles. 

^M 

M  E  L 

I.  Mélvrf  vert. 

Af £  ZYRTs  V ina is . 

Mcfyris  vir.-dis  ,  elytris  linàs  ekvjtrs  f'dus. 
Fa  B.  S\ft.  entcm.  p.  5  .s.  n''.  i .  —  Sçec.  inf.  tcm.  \ . 
fa^.    (.7.   n^.    1.  —   M.',;f.   /.■:/.   tom.    I.   f.'g.    56. 


Mdyrls  vindis.  —  Nacurf,  24.  ;^i^.  1  I .  n='.  i  j. 
rai.  1.  j'îV.   I  y. 

Les  antennes  font  noires  ,  prvf.jue  de  la  longueur 
de  la  moitié  du  corceict ,  un  peu  en  Icie.  Tout  !e 
corps  eft  vert- liiif^nt  ,  &  cjULltjiicfviis  bleu.  La  tête 
cil  orjinaiivment  inclinée.  Le  corcelec  eft  raboteux, 
rebordé  j  il  a  une  ligne  lonsitndina'e  peu  enfoncée , 
au  milieu  ,  &:  une  ligne  pcuélev'e  vers  le  bord  cî:- 
t 'rieur.  L'éculibn  elr  tronqué  po!'tériCurem-nt.  Les 
clytres  font  raboteufjs ,  &  ont  chacur.c  trois  lignes 
longitadinales  élevées.  Les  pattes  lont  fimples.,  de  la 
couleur  du  corps.  Les  tarfes  font  noirs. 

11  (e  trouve  fréquemment  fur  les  flcjrs ,  au  cap  de 
Bonne-Efpérance. 

z.  MÉlyre  abdominal. 

^Jelvris  abdominalis. 

Mclyris  cyaneus  pubefcerts  y  elytris  lineis  eUvutis 
trthus  ,  abdomine  rufo. 

haaria  abdominalis  l'A/tî/O  ,  cyanea  ,  elytris  lineis 
eltvjcis  tribus,  abdomine  rufo.  Fae.  Mant.  inf, 
tom.  i.p.  9h  r.".  14- 

I!  rclïemble  beaucoup  an  Mélyre  vert.  Les  an- 
tennes font  noir.itres  ,  courtes,  prefque  en  fcie  ou 
pcrfjliées.  La  té;e  cft  bleue,  inclinée.  Le  corcelct 
eft  bleu  ,  avec  une  ligne  longiuidmal.  peu  enfoncée 
L'écuifon  fit  petit,  triangulaire  ,  bleu.  Les  élytrcs 
foin  rab.;reufes,  &  elles  ont  rrcis  l.gnes  longirudi 
na'ss  élevées  ,  bien  marquées.  Le  delFous  du  cor- 
ce  et,  la  poitrine  6c  les  pattes  font  bleus.  L'abdomen 
eft  rouge.ître.  Tout  le  coips  ell  pubefcent. 

Il  le  tiouve  aux  Indes  orientales. 

3.  Mklyre  noir. 

Melyris   n'gcr. 

Melyis  niger  ,  e!ytr:s  lineis  elevjtis  tribus.  Fab. 
Spec.  inf.   tom.    i.  p.   6-j .  n" .   1. 

Il  rclfemble  beaucoup  au  Mélyre  vert  5  mais  il  ell 
plus  petit  &  entièrement  noi^.  L';s  antennes  font 
noires  prefque  en  fcie,  &  perfoliées  dans  toute  !eu' 
longueur.  Le  corcelet  e(t  un  peu  raboteux  ;  il  a  des 
lignes  lon2;iîud;njles  peu  élevées,  rrès  peu  mat- 
cj'uées,  avec  un  rebord  allez  marqué.  Les  clytres 
lonr  un  peu  raboteufcs  ,  ïc  clle^  ont  chacune  tio^ 
lign.s  longitudinales  élevées.  L'écuilon  clt  petit  & 
triangulaire. 

Il  fc  trouve 


M  E  L 

4-   MiLvr.E   pubtùent. 
Melyrts  pubcfcens. 

■lyr.s  vtridis   pubefcsns  ,  thc 


^55 


Melyris 
.lytn 


de 


Il  rcacmble  beauc.Mip  au  Mélyre  vert  ,  mais  il 
eft  une  f.-is  plus  périt,  &  il  a  une  forme  un  peu 
plus  alongée.  Tout  le  co:ps  efl  vert  &  pubefcc.it. 
Les  antennes  font  noires  ,  prefque  en  fcie  ,  &  de  la 
longueur  du  corcelet.  La  rete  ell  inclinée.  Le  cor- 
celet a  des  rebuds  un  peu  relevés,  &  une  ligne 
longitudinale  élevée  de  ch.ique  côté,  près  dcs"e- 
bords.  L'éciulon  eO:  un  peu  arrondi  poîtérieuremcnt. 
Les  élyttes  font  forremenr  poinrillées  ,  &  elles  ont 
diacune  trois  lignes  longitudinales  élevées.  Les 
pattes  font  d'un  veit  noua;re  ,  a.cc  ks  taries  uoiis. 


Il  fe  tioavc. 


5.  Melykc  clic. 

Melyris   c'iliaius. 

Melyris  cx'uleu^,  elytris  lineis  tribus  thvatis 
purMiJque  imprejjis. 

Il  rc/Temble  cntièrcmcnr  au  Méjyie  vert ,  mais  il 
eft  deux  fois  plus  petit.  Tout  le  corps  eft  d'i.n  bleu 
foncé.  Les  antennes  font  noirâtres  ,  en  fcie.  Le  cor- 
celcr  rft  rebordéj  il  a  une  li^ne  enfoncée  au  milieu, 
&  une  Lgne  longitudinale  élevée,  de  chaque  c6;é^ 
vers  le  bord.  Les  élyircs  ont  trois  lignes  longitudi- 
nales élevées,  indépendamment  du  rebo.-d  &  delà 
(uture  ;  entre  ces  lign.s  on  anpcrçoit  ircis  rangées 
de  points  cnfjncés  ,  allez  gros  3  le  boid  e'-t-iîeur 
eft  un  peu  cilié. 

II  fe  trouve  au  Cap  de  Bonnc-Efpétar.ce. 

6     MrtYRf   a'a!ii]uc. 

Melyris   aulicus. 


is  ,  elytris  tcjîaceis 


Melyris   viridi  -  £neu 
maeulis   duLtbus   cydne;s. 

Crioccris  aulici  viridi-îiej  nitidi  ,  elytris  tefta- 
cns  ,  ma.idis  duabus  cyaneis.  Fae.  Syec.  mf. 
!om.  i.  pjg.  TÇ4.  n".  ii).—Munt.  inf  tom.  i. 
P^g.    89.   n-.    5  S. 

Il  relTemble  entièrement ,  pour  la  forme  S:  la 
grandeur,  au  Mélyre  velu.  Les  antennes  font  fili- 
formes  ,  un  peu  en  fcie  ,  noires  ,  teflacées  à  leur 
jàfe.  La  tête  eft  verte  brillante,  mais  la  pattie  an- 
térieute  du  front  eft  jaune  ,  &  on  y  appercolt  ânux 
éminence":  oblongues ,  un  peu  obii  lUes,  divergentes. 
Le  corcelet  eft  vert  brilljnt  ,  rebordé.  L'écuiïon  eft 
vert  i:  en  forme  de  cœur.  Les  élytres  font  poin- 
tillées  ,  légèrement  chagrinées  ,  d'une  couleur  tefta- 
cée ,  avec  deux  taclics  bleues,  une  petite  vers  la 
bâfe  ,  &  l'autre  beaucoup  plus  grande  vers  l'eitré- 


6^6 


M  E  L 


miié,  Lî  dc/Tb'-is  -in  corp?  eft  vert.  Les  pattes  fcnt 
cc-lac'ies ,   avec  les  taricî  obfcurf. 

Il  fe  rtouve  au  Cap  de  Bonne-Eipcrance, 

7.  MiLvr^E  rayé. 

Melyris  iineatiiS.  ^ 

Milyris  f.lgcr  viUofus ,  elytrls  line'is  fexquhtr- 
tlis  p.vls. 

Anoblum.  lineatum  piLfum  nigrum  ,  elytru  ùr.cis 
fcxqiiitcrtiis  rufis.  Fae.  iîyf:.  eu.  ^ag.  Oi.  ;;*■'.  5. 
'—àiec.  inf.  tom.  i.  p.  71.  n-\  6. 

Lagr'ia  lincata.  Fab.  Mant.  inf.  lom.  \.  p.  94. 
R^.  10. 

n  tcfTemblc,  pour  la  forme  &  la  graiTii-ur,  au 
Mclyve  noir.  Les  aiitcn;^.es  t'ont  brunes,  vciaes , 
filiFormes.  La  lêtc  5c  le  corcclet  font  noirs  tV  velus. 
Léccllon  eft  noir.  Les  élyires  (ont  pointillces  , 
noires,  avec  une  raie  tout  le  long  du  l>oril  cxt^iitu:, 
une  autre  un  peu  llnuée,  à  côré  de  la  luture ,  i]ui 
vient  s'unir  à  l'autre,  un  peu  avant  1  extrénàié; 
enriii  une  troidè.Tie  lonflitulnule  droite  ,  au  muicu 


de  l'élytrc.  Le  corps  eli  noir  en-deilous  li:  uu  peu 
velu. 

Il  fe  trouve  au  Ercfii. 

8.  MtLYRE  bleuâtre, 

Melyris  cymuus, 

Mtlyris  pubefceus  ,  viridi  -  caruUus  ,  antennis 
tafijque  nigrii. 

Lagria  cyanca  fubvi'hja  cyantx  ,  antcr.nis  ni- 
gris.    F.'.B.    i)p<.c.  i.j.  App,  pug.  4»9. 

Lagrici  caruien.  Fas.  Munt.   inf.  tom.  1.  ;;.  54. 

Anohium  cyaneum.  Fab.  Syfl.  cit.  p.  63.  n°.  6. 
»— —  ^pec.  inf.  zom.   i.  pag.  71.   /;■'.  7. 

Cicindila  vindi-i.ii.raUd.  GtÔfF.  Inf .  tom.  l.p^g. 
177.  n^.  H- 

La  Cicindèle  verdâtre.  Gîopf.   ll>. 

Il  reffemblc  au  Mélyre  veit,  mais  il  efc  deux  ou 
trois  fois  plus  petit ,  JJ:  1!  a  une  forme  un  peu  plus 
alongce.  Les  antennes  fonr  preltjue  en  fcie  ,  noires , 
d'un  noir  verdâtre  à  la  baie.  Tout  le  corps  cfi:  légè- 
rement velu,  d'un  vert  plus  ou  moins  bleuâtre.  Le 
ccrcclec  elt  leborJé  ,  fortement  pointillé  ,  Hgère- 
ment  raboteux.  Les  élyrres  font  forcement  poin- 
tillé.'s.  Le  dedous  du  corps  efr  très- luiiant.  Les 
pattes  font  d'an  ver:  -  bleuâtre  ,  avec  les  tarfcs 
noirs. 

Il  fe  trouve  dans  toute  la  France  ,  fur  les  fleurs. 
Il  eil  très  commun  dans  les  provinces  méridionales. 


M  EL 

9.  MÉLvfiH  atre. 

Melykis'  aur. 

Mdyris  n'ger  vi.'lofus  ,  antair.ls  fcrratis  ,  tlbiis 
nppenduulatis. 

Lagria  atra  anrer.nls  ferratis  hirt.i  ,  atra.  Fab, 
Mant.  inf  tom.  l.p.  Ljj,.n°.  18. 

Bilp.i  hirta  antennis  ferratis  atra  hirta.  Fab. 
S.ec.   i'.f.  io:n.   i.  p.  Zx.  n'>.  (,. 

DermeftiS  liirtus  aier  kirtus.  LiN.  Syft.  nat.  p. 
5É3.  n".   14. 

Cantkaris  pHofz.   Scop.   Enc.  carn.  vP .    131. 

Dfrrnufes  kirtus.  SchRANK.  Enum,  inf.  auftr, 
r-".   If. 

11  eft  plus  grand  &  il  a  une  foi  me  moins  alongée 
que  le  M.'lyrc  bleuâtre.  Les  antennes  font  un  peu 
en  Icic,  de  la  longueur  du  corcclet.  Tout  le  corps 
eft  noir  &  \'elu.  Le  corceler  eft  rebordé.  Les  élytrcs 
font  pondu-ies.  Le  premier  article  des  tarfcs  anté- 
rieurs &.  poi'.crieurs,  dans  l'un  des  deux  fcxes  feule- 
ment, eft  alongé  ,  un  peu  arqué  ,  èf  muni  ,  à  fa 
bâfe  ,  d'une  appendice  longue  ,  ar(;uée  ,  qui  paroît 
inférée  a  1  extiémicé  de  la  jambe  ,  pi.  x.  fig  8.  d.  e.f. 

Il  fe  trouve  dans  les  provinces  méridionales  de  la 
France  ,  en  m.;i  &c  juin  ,  fur  les  plantes  graminées, 

10.  MÉLYRE  velu. 

Melyris  vitlofus. 

Mtlyris  nigcr  villcfus  y  elytris  molliufculls y  pe», 
dibus  Jimplicibus. 

L.7gria   nigra  pilofa   nigra  ,   elytris   moUiufcuUs, 

Fab.  Spec.  inf.  aipend.  pag,  ^^^. Mant.    irf. 

toin.   I.  pag,  94.  n°.  19. 

Anobium  nigrum  pilofum  nigmm  ,  elytris  mcl- 
HufeuUs.  Fab.  ^yft'  ent.  pag.  ^4.  n°.  4.  —  Spcc, 
inf.  tom.  I.  p.  71.  n".  5. 

Dcrmefles  niger  obiongus  pilofus  niger ,  elytris 
moùiufculis.  LiN.  Syji.  nat.  p.  564.  n".  18. — 
Faun.  Suec,  n".  459. 

Il  eft  une  fois  plus  petit  que  le  Mélyre  atre.  Tout 
le  corps  eft  noir  ,  velu.  Les  antennes  font  prefque  en 
fcie  ,  un  peu  plus  longues  que  le  corcelet.  Les  élytres 
font  un  peu  flexibles.  Les  taries  font  fimples. 

Il  fe  trouve  dans  toute  l'Europe,  fur  les  fleurs, 

11.  MÉLYRE  quadrima:ulé. 

Melyris  quadrimacu.'atus. 

Mtlyris  nigcr  villofus  ,  elytris  maculis  diialus 
ru-\s. 

Il  reflemblc  au  Mélyre  bleuâtre  ,  mais  il  eft  un 
peu  plus  petit.  Le  corps  eft  noir ,  un  peu  velu.  Les 


M  E  L 

antennes  font  pi-efquc  en  fcic.  Le  corcck-t  cl  léç-^re-  j 
ment  reboi'lé  ,  un  peu  pointillé  ,  avec  une  pciite 
ligne  cnfûiicre  ver-;  le  bord  iatéral  L.-s  élytrcs  r.)nt 
fircraenr  poMitiUécs  ,  &  oi  t  cliacin  e  deux  taches 
rouocj-revj  l'iiiic  v.is  id  bâle  ,  &  l'auttc  vers  i'ex- 
trcfmité. 

Il  fc  trouve  dans  les  provinces  méridionales  de  la 
France,    fur  Ici  Heurs. 

II.  KzLYRE  pliinibé. 
MitTRis  flumbcus. 
M(  yis  A  itus  vlliofus  ^   dy'.ris  rr.olU^fcid'S, 

Ciciia'Lla  r!-^:r.^^o-nig  a.  GtOfF.  Inf.  tom.  i. 
fag.    173.   «'■'.   I). 

La   Cicindèie  plombée.  Geoff.  l>ii. 

Il  a  uns  forme  plus  alo;igée  que  celle  du  Mtiyrc 
non.  Tout  le  corps  e!l  brorizs  ,  Icgéreniciir  vc'u. 
Lïs  an:;:iines  lont  d  un  noir  bronzé  ,  légèrement  en 
(cie  ,  un  peu  plus  longi;es  iiue  le  corceiet.  Les 
élytrcs  lùnt  un  pca  flcx-.bks.  Les  pBîccs  font  d'un 
lioir  bro:rié. 

Il  fe  trouve  comm'.ui.';ncnt  fur  les  fieurs  ,  aux 
Cjiv:ron5  de  Puris. 

(  ;.  JLlvre  floidl. 
ViT.l.-Kls  forJh. 
Md-.rls  r-^'ejli.r.s  n'gir  irr.~.tcuh:us  ,  ante~nis 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Mélyie  noir ,  mais  il  eft 

un  p.;u  piu>  larjic.  Tout  le  corps  «fl:  pubefccatj 
roir  ,  u;i  peu  lur.arc,  fans  r,>.chcs.  Les  arjteiines 
lo;  t  tics  en  fcie,  un  peu  pius  longues  que  k  cor- 
ceiet. 

Il  fe  tioave  aux  ravirons  de  Paris. 
14.  MÉLYRE  bronzé. 

hL-'yris  meus  pi.hef.ens  ,  c!\ti'is  ^unBis  ftyr.jris 
nigns. 

Il  rclTenibl^  au  MHyre  ncir.  Les  anter.nes  font 
noire':,  l-!;»r-miin  en  !eie  ,  _r,'ièies_  plus  lon;'i;e<; 
<jae  i;  coVcelet.  Le  corps  cfl  pubcfc:nt,  un  peu 
■velu  ,  d'une  roiileur  bronzée.  Les  élytrcs  ont  piu- 
(ieiirs  rausces  de  points  noirâtres. 

li  ;c  -.reuve  .-lUX  enviions  de  Paiis. 

15.   MÉLVRE  tcll;.cé. 

AîrLYRis   :ej}.:cei:s. 

M.-lyris  pd!/ide  tc/icccus  ,  c:r.teinis  >,\£t!S,,  baf 
fiiludlS. 

Il  eft  de  la  gmdejr  du  M.ilvre  noir.  L»..  aattr.r.cs 
Mijf.  ru:.  I.ijenss.  Tome  ni. 


M  E  M 


'57 


font  filiformes  ,  prefquc  en  frie  ,  plu'  lorî-zic--;  que- 
le  corceiet,  noires  ,  pâ'e«  a  Lur  b.ue  L'-^  y.  i:s  f  ne 
noirs.  Tout  le  corps  clt  d'une  couleur  ttlucéc  pâle, 
Lns  taches.  Les  élytres  font  lilics. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

16.  Mélyre  flavipèdc. 

Mblyris  fiuvipcs. 

Mtlyris  r.igra-tneuS  ,  liblls  tj'j':^q::e  flaVefcen-' 
tibus. 

Il  a  la  forire  alonpée  ,  prefque  lin"a;re  du  Mé- 
lyre plcmbé.  Les  antennes  font  noires  .  iiiitcimes, 
prcique  en  fcie.  Le  corps  eit  d  un  roir-bioizr  pu- 
befccnt.  Les  élytics  font  lilies.  Les  cuilies  font  d  ua 
noir-bronzé.  Les  jambes  &  les  tatfes  font  jaunâtres. 

il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

J7.    MÉLYRE    douteux. 

Melykis  d.iHus. 

M<::y^ls  rJgcr,   e'ytris  ticî.fque  teftjceis. 

Il  ell  de  la  grandeur  du  M  lyre  bronzé.  Les  an- 
tenne--, font  non  es,  filiformes  ,  un  peu  plus  ionj^ucs 
que  le  corceiet.  La  tête  U  le  cotcclet  font  noiiârres. 
Les  élyrics  font  d'une  couleur  t  ;ftacée  obfcurt.  Le 
deffous  du  corps  eft  nuir.  Les  pattes  font  teftacécs  , 
avec  les  cuilies  noirâtres. 

Je  n'ai  pas  pu  m'alTurer  fi  cet  infeéle  apparàerc 
politivcmcnt  au  genre  Mélyre.  Je  le  place  ici ,  ea 
attendant  que  je  puiflc  mieux  l'examiner. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 

MEMBrv.ACIS.  Genre  d'inftcles  de  !a  première 
Scclioa  de  l'Oidre  des  Hémiptères. 

L'4S  Mcmbracis  ont  deux  ailes  nKmI>r.:.neufcs  ^ 
Jéfléchies;  la  t:onipe  eit  infléchie  ;  lesartennes  font 
fétacées  ;  les  pieds  font  eu  général  formés  pour 
fauter. 

Linneus  Zi.  GcolTroy,  S:  les  autres  entomolo- 
ei'i:es  ,  ainfi  que  Fabricius  ,  ii'avoien:  point  féparé 
ko  Membracis  des  Cigales,  quoiqu'ils  en  aient 
connu  pluiieurs.  Fabricius  eft  le  premier  qui  en  ait 
fait  lin  ^tmc  dillind  ,  qu'Olivier  Si.  les  entomo- 
icgillcs  aclucls  ont  adopté. 

Les  antennes  des  Membracis  font  trïs-fincs,  plus 
courtes  que  la  tête  ,  fubulées  ,  couipofées  de  fepc 
articles,  minces,  fétacées  ,  &:  à-pe«-ptès  d'-'j^ale 
longueur  :  elles  loai  ir^férées  à  ia  p.inie  aniéiictirc 
de  la  tête  ,  à  quelque  dilhaice  des  jeuz. 

La  bouche   forme    un  bec  al;,".t;é,    nomitic  en 

iatir.  ,  ro(lrt:m  ,  Se  q-e  nous  ave.i;s  dijà  appelle 
rcfire  :  il  eft  infléchi  ,  &  appli f.ié  k  long  de  la  poi- 
trine. Or\  y  difïingue  la  gai'te  &  lefjfoir.  La  gaînc 
eil  àvaniicc  ,  cyliudrique  j  obtufe  ,  univalve,  coin- 
C)  eo. 


6jS 


M  E  M 


M  E  M 


polee  de  trois  articles  ,  dont  !e  premier  eft  trts- 
court  i  les  deux  auties  font  placés  lous  le  fuçoir. 
La  partie  fuféiieuie  e(t  caiinelce  ;  elle  eiï  inîcrée 
entre  la  tête  &  la  partie  laféiieure  du  corcckt.  Le 
fuçoir  eft  coœpofé  de  trois  fcies  égales,  minces, 
très-dcliécS;  cjui  adhèrent  fortement  l'une  a  l'autre; 
elles  font  fubuléec  ,  &  re^-ues  dans  un  canal  vagi- 
nal ,   inféré  à  la  bâfe  de  la  gaîne. 

La  lèvre  eft  alcngée,  cornée,  conique,  dure  & 
membraneufe  à  l'extréniité  ,  fubulée  &  aiguë;  elle 
couvre  la  bafe  des  foies. 

Les  yeux  font  arondis  ,  faillans  ,  globuleux  . 
fixés  à  la  partie  latérale  de  la  tête.  On  remarque  trois 
petits  yeui  lifl'es,  fixés  à  la  partie  fupérieure  de  la 
tête  ,  en  triangle. 

Le  corcclet  eft  large  &  court  ;  mais  l'écuITon  eft 
fouveiit  fi  grand  &  fi  dilaté  ,  qu'il  couvre  prefque 
tout  le  coi'ps,  &  qu'il  cache  les  ailes  &  les  élytrc^. 

Les  pattes  font  de  grandeur  moyrnre.  T.cs  cuisfcs 
antérieures  font  dentçcs  dans  quelques  elj)ètci.         | 


Ces  infciftcs  étoient ,  comme  nous  l'avons  dit , 
réunies  autrefois  avec  les  Cigales.  Leurs  mœurs 
font  à-peu- près  les  menus  ,  mais  ils  ne  font  point 
entendre  ce  bruit  que  dans  la  Cigale  on  aj:pe!le 
chant. 

Il  eft  difficile  de  dire  pourquoi  Fabricius  a  impofc 
à  ce  genre  le  nom  de  Merabracis.  Le  mot  grec 
fcî/Lt^fu^  ,  dont  il  eft  dé:ivé  ,  (ignine  nn  petit  poif- 
fon  ;  &  il  n'y  a  pouic  d'analogie  entre  les  poiilons 
&  ces  infedles. 

Nous  avons  ,  à  l'exemple  de  Graeîin  ,  féparé  ce 
genre  en  deux  familles. 

Première  famille.  Foliacées.  FoUaccd. 

Le  corcelet  eft  comprimé  ,  membraneux  &  plu» 
grand  que  l'abdomen. 

Seconde  famille.   Croifées,  Cruciatt. 

Le  corcelet  eft  ,  de  cliaque  côté,  défendu  par  une 


Suite  de  VTntroduSlion  à  Vllijîolre  Naturelle  des  Infères. 


<i')9 


1 

Ivî    E  M  B  R  A  C   I   s. 

C    I     C    A     D    A,        L  î  N   N.        G   E    O   F  F. 

M  E  M  B  R  A  c  I  s.      F  A  b  r. 

1 
il 

CARACTERES    GÉNÉRIQUES. 

Antennes   minces,    fé  (accès  ,    plus    courtes   que  la   tcte ,  compofées  de    fept 
articles. 

Bjuche  formant  un  rofîre  long  ,  appliqué  contre  la  poitrine. 

Roftre  trîarticulé  ,  cannelé  à  fa  partie  fupcr'eure,   &  contenant  un  fuçoir  formé 
de  trois  foies  égales. 

Lèvre  cornée  ,  alongce  ,  fiibulée  ,  msmbraneufe  à  fon  extrémité. 

Tarfes  compofés  de  trois  pièces. 


ESPECES. 


*  Memhrdcis  foliacée. 
I.  Membracis  enflée. 

Ecujjon  du  corcelec  enfie ,   tejlacé ,  ré- 
luulé. 

X.  Membracis  rhomboïdale. 

EcuJJon  rhomboïJdl,  plus  lar^e  à  fa 
partie  pojle'i  icure. 

j.  Membracis  feuille. 

CorceUt  arrondi,  arre,  marque  de  Ca- 
ches blanches  en  croijjant. 

4.  Membracis  jaunâtre. 

Ccrcelet  arrondi ,  flâne,  avec  une  bande 
&  une  tache  aire. 


5.  Membracis  fafciée. 

Co'-celet  arrondi  ,  atre ,  avec  deux  ban- 
des, dont  l'ancérieure  ejlfauve^  la pojlérieure 
blanche. 

6.  Membracis  bardée. 
Corcelet  vert  &  fans  taches. 

7.  Membbacis  frondiforme. 

Ecuffon  trh-grand  &  fnué  ^  trcs-obtus 
à  fon  extrémité. 

8.  Membracis  fquamigère. 

Corcelet  armé  antérieurement  &  poflé- 
rieurement  d'une  épine. 


66o 


Sure  de  VlntroduciiOn  à  l'Hijloiri  NaturelU  des  Tnficics. 


MExMBRAClS,     (Infeass.) 


p.   MraiBr.Acis  du  geiiêft. 

CorccUt  roux  ,  trcs-almigé  à  fa  pcrtie 
poQéncun,  &  une  Juis  plus  long  que 
l'abdomen. 

10.  Membracis  intrme. 

Cûicdet  vc'-dihre  ,  fu/'nié  à  fa  parue 
pojieruuie  ,  &  ds  la  longueur  de  tab- 
iomcn. 

11.  Membracis   miniqiie. 

C  rrcUt  ftrrvg'mux ,  a'ong'  pojle  rlea 
rems,  t  ,  carcnc ,  à  de  la  longueur  de 
t  abdomen. 

12.  Memeeacis  roulée. 

Corcekt  liJJ'e  ,  verUtre  ,  bord  bL:nc  , 
pofléneuretncnc  avancé  ,  plus  long  que 
l'abdomen. 

i).   Membracis  rcuffe. 

Entièrement  roujfe  ;  corcelet  comprimé 
&  vertical, 

14.  Membracis  arquée. 

D'un  roux  ro'r.-tr:;  corcelet  comprimé, 
vertical,  av<.c  un  croffluit  juunucre, 

1 5.  Membracis  bollue. 

N'ure  ;    co- c  kt   noi    ,  boffu  ,  ca'-é'ié , 
0' nis  à  fa   pâme   an  é'ieùre ,   aigu    à  f. 
p.vtie  pojU'ieue;   elyt  es  d'un  ja.nie  h 
vide;   pieds  fiuve,. 


!  **   J\IerT:lraci!  croije'es. 

16.  rvlEMBJiAcis  bimaciilée. 

CorccUt  prefquinennc  ,  avancé  pojlé- 
r'ieurement  ;  abdomen  court  &  tejlacé ; 
éljtres  marquées  à  leur  bùfe  d'une  tache 
noire. 

17.  Memef.acis  croi.\-. 

Corcelet    crucformc    couvrant    tout   le 

CO'ps, 

iS.  Membracis  IiafiJe. 

Corcelet' armé  d'une  crne ,  qui  s'avance 
au  de[jus  de  la  tête  ;   corps  gns. 

iç).  Membracis  lanccoic'e. 

Co'celet  dont  la  corne  s\ivance  O  ft 
recourbe  fur  la  tc!e  j  corps  ûtre  •  deux 
tachiS  è:a/ici.es  fur  le  dos. 

20.  Membracis  cpiiieufe. 

Corcelet  tr  corne  ,  de  lu  lor^guenr  des 
aiUs. 

21.  Membracis  acumint'e. 

Circe'et  tricorne;  corne  h'.tennédiaire 
plus  longue  6"  compainéc, 

il.   Membuacis  cornue. 

Corcilet  noir  ,  bicorne  ,  p  (hrieurement 
jubule  ,  delà  longueur  de  l  abdi'rnt:i. 

15.  Membracis  taurc-au. 

Corclet  bicorne  ,  roux,  prolonge'  pofé- 


Sulu  de  l'in'joduclion  àl'WJlolre  "Naturdle  dalnficiis. 


act 


M  E  M  B  R  A 

fieurem-nt .  filifome  ^    &   delà  lon-^.cur 
de  raklomcn. 

2^.  M:  Mr;R.A"îs  veau. 

Corceki  l'iionie,  lett,  fulu.c  pn,1^. 
'icurernc::::  ,  de  Li  iong:.eur  de  tabdomcn, 

15.  MEAîBaAcis  bi;fl.-r. 

Coreel  c  bic^i-nc  ,  avancé  pjjléneiirc 
rnen:  ;  bord  blu-u'::  .cre  \  luLs  ^j)  au:  à  /a 
/'.yt  un  pjinc  blarichlcn, 

z6.  MtMBRACis  oreillarde. 

Corce'et  à  deux  ortlUes  ;  ecuffon  de  la 
tête  ddjié  aiuTizurcni:.m  &  arrondi. 

2-/.  ME^!BaAclS  inarginée. 

Co'ceLt  !  ïcornc ,  avancé pojlerleurcmcn: , 
&  plus  hng  que  f  abdomen  ^  aire  ,  avec  un 
bord  jaunâtre. 


CI  S.      (Inrccles.) 

i8.  Membracis  hJrifTce. 

Corcckt  bicorne ,  avance poflsrieurement, 
avec  deux  majjh  qui  fe  terminent  par  trois  | 
^pi;hs. 

iç).  Membracis  trifidi. 

Pcilue;  corceht  à  quatre  cornes  y  avance 
poflcrleurancnt  ;  tnfide  ;  deJurares  fu- 
bulées. 

30.  M£j\iBp,.Acis  clavigcre. 

Corceler  quairicorne  ,  pq/?érleurement 
prolonge  &  tnfide  ;  bords  latéraux  en  /najfe 
un  peu  avant   Icisr  extrémité. 

|i.  Membkacis  brcTilieniie. 
Corcelet  bicorne,  ponclué  de  blanc. 


^•^t^sT^t 


^52  M  E  M 

PRE  M  1ERE     FAMILLE. 

loi:.!   A  C  É  h  i>, 
j,  MembraCis  enflée. 
MsMsR.ids   iiif.i^ia. 

Mcmbruds  infiaca  ,  thjracis  folio  inflato  teflaceo 
retUdato.  Fas.  Munt.  inf.  2..  p.  ici.  n"-' .  1. 

Lin.  SylK  nue.  edu.  Gind.  pag.  1091.. -i".  yi. 
La  taU'x  &  la  (laniie  de  cette  Membracis  eft 
i-i>eii-piès  la  même  q'ie  ccile  de  la  Membracis 
feôiile.  La  feuille  du  corceLc  e't  grande  ^  cnflcc  , 
vuidt; ,  tcilaccc  ,  réticulcc  de  nervures  obfcui-es  ,  & 
marquée  de  chaque  côté  de  ftpc  points  noirs.  Le 
corps  elt  jaunâtre.  Les  élytres  vitreufes  ont  leur 
bord  mlace  &  oblcur. 

Elle  Ce  trouve  à  Cayc:i!  e. 
Du  cabinet  de  M.  Rohr. 
i.  MtMB.«ACis  rliouiboïdale. 
MzMBS.ACis  rkojr.hca. 

Membracis  rhotnlied  ,  folio  thoracis  rhomheo  pcf- 
tenki  laiiore.  Eacker.  ^-ci.  a.igl.  1765.  fc-^.  55. 
c.  0. 

Fab.  Spe;.  ir.f  1.  pug.  ;  1  é.  n".  i.  —  Mjnt. 
inf.    i.   pag.    lui.  1°.    2. 

Cicjda  rhombea.  Li.n'N.  S^Jl.  nul.  1.  704,  I. 
G,n.:L   1.    loji.   1. 

La  feuille  du  corcekt  eO:  bfunâtrc  ,  avec  d.:u)i 
taclics  peu  marquées;  eik  eft  plus  large  fur  la  p  tic 
polie  ricure. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 
5.  MîMERACis  feuille. 

■  M^MBR.iClS  fcUuid. 

Mcin!>nicis  ftluita  ,  thuracc  rotundalo  atro  : 
arcuôus  a:i)is.   GuON.  Zoo^h.   077. 

Membracis  luna'.a  ,  thoracc  foiiaceo  rotti'idaio 
atro:  lunulis  trions  aibn.  f  a  B.  Spcc.  injcci.  z. 
;i6.    3.  —  Manc.  inftci.  t.  161.   6. 

Cicada  foliata  f.-.fciata    RÎgio   fufca  ,     thorace 
tomprejfo  foiiaceo  vue -cJi  faj  ci  a  ,   aicuous    alins. 
D£G.  //:/.   3.  p^ig.  zoj.  k".   ii.  tab.  51.  fg.  9.  10. 
-  Stoll.  Cicad.  t.  i.  /.  t..  A.  B.  C. 
,  Merian.  Surhi.  t.  5.  /  uh. 

Cicada  foliata.  LlN.  Syfi.  nal.  1.  705.  i.  edic. 
Cii'tl.   t.  1091.   Z. 

La  tête  eft  noire.  Les  yeux  à  téfcau  font  noirs  & 
luifans^-T-es  patres  font- de  la  même  couleur;  les 
jambes  fort  larges.  Les  antennes  ne  font  pas  vifibks 
à  l'oeil  i  mais  a  l'aide  d'un    microfcope,  on    les  ap 


M  E  M 

perçoit  placées  devant  les  yeux.  Entre  les  yeuY  à 
réi'cau  &  les  antennes,  il  y  a  de  chaque  côté  un 
petit  œil  lille.  Le  corcelet  eil  grand  &  relevé  ,  de  la 
l'orme  d'un  cœur  coupé  en  travers  ,  couvrant  tout  le 
corps  &  les  ailes.  L'abdo.iien  eft  jaune  ;  Ls  élytres 
font  noirâtres ,  marquées  de  trois  tacl.es  blanches  Se 
luifantes ,  &  les  ailes  font  blanches  &  ira.ifparcnics. 

Elle    fe  trouve  dans  l'Amérique  mé.idionaîe. 

4.  Membracjs  jauuàuc. 

Membracis  fiavcolc. 

Mimbracis  flavcola  ,   thoracc  rotundato  flavo  : 
fafcia  muc.Jjqiic   acris. 

Fab.   Mar.t.  inf.   1.  p.   161.   n°-  4.    Merr.bracis 
foliacca. 

Gmel.  Syfi.  nat.  i.  1091.  55. 

Cette  Membracis  a  le  corcelet  arondi  &  plane  , 
mar  ]ué  de  trois  points  noirs. 

Il  nous  paroît  que  cette  efpèce,  que  nous  ne  rap- 
portons que  !iir  l'autontc  de  Gineliii  ,  >ft  un  des 
loubles  emplois  (î  communs  à  cet  auteur  ,  U  qu'elle 
ne  ilill'ère  point  de  la  précédente,  à  laquelle  ou  peut 
arciibuer  tiois  points  no  rs  ,  ou  trois  points  jaunes  , 
kion  que  l'on  voudra  regarder  comme  couleur  do- 
minante la  noire  ou  la  jaune. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale, 

5.  MiM3RACis  fafciéc. 

MîMBRAds  fjfci.ita. 

Memiracis  f.f.iata  ,  thorace  rotuiclato  atro  : 
fafciii  diiaùus  ;  anterij'e  filva  ,  ro^.erioie  aliya. 
I  AB.  id.:int.    inf.    2.  f.    2éi.   n" .  6. 

Gmel.  Syft.  nat.  2.  1091.  54. 

Elle  eft  de  la  taille  des  précédentes.  La  feuille  du 
corcelet  eft  élevée  ,  comprimée  ,  arrondie  ,  aiguc 
poftéricurement ,  atre  a  la  partie  antcricuic  avec  une 
large  bande  fauve  ,  &  poliéricurcment  une  bande 
moins  large  ,  blanche.  Le  corps  eft  atre  &  fars  taches. 
Les  jambes  pollérieures  font  dentées  en  Icie. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

Du  cabinet  de  M.  Rohr. 

6.  MiMBRAcis  bardée. 

MEMBRACIS  braSieuta. 

Membracis  braiîeata ,  thorace  vi:idi  immaculato. 
Yh^.Munt.  inf.  1.  pag.  265.  n'-' .  7. 

Gmel.  Syfi.  nat.  1.  1095.  ff. 

Cette  efpèce  eft  très-petite.  La  feuille  du  corcelet 
eft  élevée  &  comprimée  ,  oh:ufe  antériouremeiit  , 
aigué  poftéricurement,  vettc  &  Uns  taches.  Le  corps 


M  E  M 

cfl  jannâtrc.  Les  ;"y!ies  &  les  ailes  font  d'un  bla':c 
▼nieiix  Si  fans  taci.cs. 

On  la  nomm".  b,ir<3ée,  parce  que  la  feuille  du 
corcclcf  rclirnib!e  x.  ces  lames  dont  les  chcTaux 
de  bataille  éccient  autrefoi":  couverts  ^  ce  <]ui  l'-s 
faifoit  a^ipelier  ciievaux  bardes. 

Elle  fe  trouve  à  Caycnne. 

Du  cabinec  de  M.  Rohr. 

7.  M:mbracis  fiar.difotmc. 

MijfSR.-icis  fondhia. 

Mcmbracis  frondhia  ,  thoracis  do'fo  repando 
firMj'.o  :  apicc  ponetio  obr.ifijjimo.  Fab.  Sptc.  iitf. 
1.  p.  51e.  ry.  z.  ——  Mu'i:.  ir.f.  i.  pjg.  161. 
n".   j. 

Syft.  nat.  XII.  2.  p.  70J  n".  3.  edit.  Gmel.  1. 
109V   5. 

Cic^da  foU^icea  ,  darfo  -epando  ,  rofiro  ob'.uf:[fimo. 
Gron'Ov.  Zoosh.  6-jb. 

Cicada  folidta  finuata.  DegeeR.  ////.  i.  p.  108, 
n" ,  II.  t.  51./.  If.  16. 

Stoll.    Cicjd.   I.  i.   6,  f,  ^i.  A.  B.  C. 

Tout  l'infeitc  eft  brun,  excepté  les  ailes  oui  font 
blanilics  &  tranfparcntcs  comme  du  verre.  Le  cor- 
celet  efi:  pla:  &  comprimé  en  haut,  couvrant  tout 
l'didomen.  Cette  Cigale  efl  reprélencéc  volante, dans 
la  figure  A  ,  ainlî  que  dans  la  ligure  B  de  rouvr.;^e 
de  StoU,  qui  la  Lu  voir  groflie  &  dans  un  état  de 
repos.  Il  l'a  encore  reprélentée  ,  dans  la  figure  C  , 
avec  les  ailes  Se  les  étuis  déployés.  Etant  ainfi  groffie, 
on  voit  que  le  corctlet  &  les  étuis  ne  font  pas  en- 
tièrement bruns,  mais  orués  de  points  jaunâtres. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

S.  Membracis  fquaraigère. 

Memsr.4C:s  Iquamigera. 

Membracis  Cquamigera,  anteriùs  pofteriùfque  rof 
traça  acuta.  Gmel.  Syft.  nat.  1093.  4- 

Mcmbracis  thorace  foliaceo  anrich  pofiicfgue  acuto 
grifco.  Fab.  Spec.  inf.  2.  310.  4.  —  Muntis.  1. 
163.8.  — 5yA  ent.iyy  5. 

Lin.  Syfl.  nat.  i.  705.  4. 

Cicada  k--ftata  grifeo  livlda.,  thoract  magno  elc- 
*>ato  ^  antice  pofiiàqae  acuto  ;  pedibus  quatuor  pri- 
TKoribus  latis  cemprejjls.  DiGEER.  li.fcci.  2.  lOy. 
12.  tdb.  it.  fig.  17.  l!i. 

Le  corps  eft  d'un  gris  livide.  Le  corcelet  eft  grand 
&  élevé,  aigu  poltérieurcment  &  artétieurcnieiit. 
Les  quatre  premières  pattes  font  larges  S:  com- 
primées. 

Elle  fe  crouve  dans  l'Anitrique  méridionale. 


M  E  M 


66} 


9.  Mi  MB R  AGIS  du  geneft. 

Memurjcis  gcnifti. 

Mi  mbracis  genlfti.,  thorace  fufco  pcfteri'us  produao 
abdomine  dimidio  brtvlo'e.  Fab.  Syft.  tnt.  (.ne,  6-1 
SP-  'nf.  z.  ^.  5  ,s.  „c.  ,,._Mant.  i::J.  z.''/.  ,,,. 

C:;.:da  :hcrace  i-termi  por.e  produclo.  GeoïF.  I-iC 
pa  s  i.vug    414,  „P.   19. 

Gmll.  Syft.  nat.    1.   1005.   ^c. 

Cetrc  efp^ce  rclTemble  beaucoup  i  la  Membracis 
cornue,  parnculièrement  pour  la  couleur,  El.'e  e(l 
comme  e.'ic,  bruue  &  obfcurc  :  elle  en  difFèred'aHord 
par /a  grandeur  qui  eft  un  feu  moindre,  &  fur-toiic 
par  la  torme  de  fon  corcclet.  Ce  cnrcelet,  allez  lar» e 
cfi:  lide,  n'a  poii.t  de  cornes  latérales  /&  'la  poin-é 
aiguï,  al'.;z   longue,   qui  le    termine  pofténeurc. 

""v'  'j  ^^  ,';"'  ;  ^  "°"  P^'  ^'""-^  ^'  '^'"î'^e  com.ne 
celle  de  la  M  mbracis  crrnue.  Cet  in''ci\c  p'?-  trts 
rare  a-.to.ir  d.  Par.s  On  le  trouve  allez  ^communé- 
ment en  Champagne. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre  ,   en  France  ,  3cc. 

10.  Mî  Msr.Acis  inerme. 
MzMLiii.iCis  iner^'ls. 

Me,-nbracts  Inermis  thorace  virefccnte  rofteril^ 
jubuLto  iongituéne  abdominis.  Fabk.  5///  ch 
67%.  l.  —  Sp.  inf.  1.  pa..  5,8.  n".  16  —'Muni, 
inj.  2.  p.  16  j.  n^\  2.6. 

Gf.U!..  Syft.  nat.  t.  iopj.  jy. 

Cet  infede  eft  de  la  grandeur  de  la  Mcmbra-is 
ccinuc.   Sa  tcte  eft  défléchie  ,    fauve.    La  ;èvve  Jft 
po;mnc.  Le  corcelct  eft  abfc.luraent  inerme  ,  ob-us 
verdatre  ,  poftétieurement  avancé,  caièné  &  tiés* 
pomtu   Les  ailes  font  blanches.  L'abdoioen  eft  fauve. 

EKe  fe  trouve  en  Amérique. 

Du  niiiléum  de  M.  Bancks. 

Tl.  MiHBRACis  niurique. 

MEMBn.icis  ;,zu:.:a. 

Membracis  mutica  ,  thorace  ferrugineo  pofterius 
r-oduBo  carinato  longitudine  abdominis.  Fab.  Gen, 

infea.   Mantiftf.    197..^ Sp.   inf.    x.    rag.   3 -S*. 

n".   I  j.  — — _  Mant.   inf  1.  p.  iSj.  „»,  \^^   ' 

Gmel.  Syft.  nat.  i.   1095.  jS- 

Le   corps    eft  obrus  ,    ftrrugineux  ;    le   cor:;'es 

:ierme  ,  marqué  de  trois  lignes  cendrées  ,  peu  ap- 

irentes .  a^iténeurement  &  pcfténeurement  avancé, 

.    ".  .  Les  élytres  font  oblcurcs  &  les  pieds  ferru- 

g-.neux. 

Elle  fe  trouve  dânsI'ArecïJ^]Uf  feptccîjioaaJe, 


éê:^ 


M  E  M 


II.  Mr.v-ERAcis  louk'e. 

Mrj/BK.JC.'i  convoluta. 

Membracis  convoluta ,  thorace  hvî  vlrcfcente  : 
margine  fiaro  poftiriùs  produâo  abdon-ire  lont^ion. 
Fab  5;..  inf.  !..  p.  5iS-  «^-  l^.—  Mur.t.  inf.  i. 
p.  %6^.  .:':  Z4- 

Gmel.  Syfi.  nac.  i.  1093.  19- 

La  giolTciu-  de  cet  Inlccte  d\  moyenne.  Sa  tête  cft 
flave  ,'  iillc  ù:  fans  taches.  Le  coiceiet  ert  lille,  très- 
avancé  ;  i!  ct.vciojire  1  abdomen  S  les  ailes.  Sa  cou- 
leur elt  verdâuc.  Le<  bords  antérieurs  &  latéraux 
font  j.;uiiâtrcs.  festrémité  cft  aiguë  &  atre.î 

£11:  le  trouve  au  KrélH. 

Du  ir.uféum  de  M.  Bancks. 

15.  MrMDRACis  roulTe. 

Membracis  fufca  ,  tota  fafca  ,  tkorace  comvrefl'o 
Virtic.ili.  DiGCLR.  /.•/   ;.  p.    loS,   n°.    lo.   t.  31. 

Gmel.  Sy(l^  nat.  1.  i"?;-  ^î« 

Cecte  Membracis  cft  d'une  couleur  entièrement 
rouuc.  Le  corcelec  eft  verticalement  comprime. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

14.  Membracis  ars]uéc.  , 

2slc.Mir^ACis  arcu^ta. 

Mtrnbracis  arcuata  ,  nigro-fufca  ,  thcrace  co'r.- 
^njfo  verticali  :  arcu  jlavefcence.  Diceer.  /./.  3. 
p.   %o6.  n«.  9-  '•  52-.  /.   i°- 

G.MEL.  Syfl.  ncat.  i..  194.  ^c. 

Le  corps  cft  d'un  brun-noirâtre,  le  corcelct  com- 
Biiraé  verticalement,  &  marcjué  d'un  arc  jaunâtre. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

ij.  Membracis  boliue, 

MtMBKACts  gilbofa. 

Membracis  gibbofa  nigra  ;  tkorace  carînato  gibbo , 
anteriiis  obtufo,  pofleriks  acuto ;  e/ytris  fluvo-l:vidis, 
pedUnts  fidvis.  Degeer.  Ir.j.  ^.p.  3 1  !.  n°.  1 3.  r.  31. 
f,  10.  II. 

Cicada  carinatd.  FoRST.  JSlov.  inf.  fpcc.  1.  p,  Cy. 
«-.  67. 

Gkel.  Syft-  nat.  z.  1054.  ^r. 

Elle  eft  noire  Le  corcelct  cft  bofTu  &  rarèm^  , 
cbrus  a  la  partie  aniérieure  ,  aigu  à  la  partie  po!r;'- 
rieiirc.  Les  élytres  font  d'wi  jaune  livide.  Les  pieds 
font  fauves. 

T.lie  fe  trçuve  en  AtJiéri'^uc. 


M  E  M 

SECONDE     FAMILLE. 

Croisées. 

\6.  Membracis  bimacuLe. 

Membr.ich    bino  au, 

Membraùs  binocaia  ,  tkorace  fah'nermi  rofi^'llis 
prodiicto ,  abdomine  breviore  lefi^cco  ,  e^\ir'ii  m  cala 

DaJLOs    ni^ra.   Fab.   Syft.   ent.    677.    4.'' Spcc. 

inf.    1,   p.  51  S.  12°.  11.  m—Maat.  i.if.  1.  p.  l6j. 
n\  11. 

Gmel.  Syfi.  nat.  i.  1094.  ^;. 

Cet  infeéle  eft  petit.  Le  corns  cft  teftjcé  ;  le  for- 
celet  prefqu'inerme,  avancé  poltéiieaienier.t  ;  I  ab- 
domen court.  Les  élytres  font  niarcjuécs  à  Icui  bâfc 
d'une  longue  tache  noire. 

Elle  fe  trouve  en  Hollande. 

17.   Memcracis  cioix. 

MrM?,B.Acis  crux. 

Memlracis  crizx,  tkorace  cruàformi  corpus  totum 
tegcntc.  Lin.  Syjt.  net.  X.  43  j,  n".  j. 

Mus.  Lud.  £/A.  1J4. 

Gmel.  Syfi.  nat.  2..  1094.  j. 

Le  corps  de  cet  infcdc  eft  d'une  forme  raonf- 
trucufe  &  inlolite.  Il  rellcmble  aficz  a  la  Mca-bracis 
cornue  ;  mais  il  eft  en  ourrc  quatre  fois  plus  gros ,  K 
les  côtés  du  corcelet  s'étendent  en  appendices  beau- 
coup plus  longs.  Le  corcelct  eft  noir ,  obtus  anté- 
ricutement,  &  partagé  en  rrois  parties  qui  forment 
une  croix  dont  les  brandies  font  compiimées  :  le 
delî'ous  eft  tranchant.  L'écuiïbn  cft  fans  carène,  ai i^u, 
de  la  longueur  de  tout  I  abdomen  ,  &  flave  furies 
côtés.  Les  ailes  &  les  paites  fout  bruiics. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Am;'rique  6c  dans  l'Inde. 

Dans  le  miiftum  du  roi  de  S.iède. 

iS.  Membracis  luftée. 

Membracis  hafiata. 

Membracis  hafiata  ,  ikorscis  co-r.ii  f^rrà  caput 
porreâo  compruffo  curinaio  ,  corpuie  g'ijeo,  Fabr, 
Mant.  inj.  ».  /;.  163.  n".  9. 

Gmel.  Syfi.  nat.  z.  1094.  4. 

I,c  corps  eft  petit  &  prefqu'emièrcment  gri'.  Le 
corcelet  cft  ttès-avancé  antér;cu!er-.c:u  ,  conipiimc, 
caroné  ci  tronqué  à  fon  exiréir.iié  :  il  cft  poliérica- 
rcmcjit  de  la  longueur  de  l'abdomen. 

Du  muftum  de  M.  Huntcr. 

Elle  fe  trouve  d.-.ns  rAmérir^i:e  méiidionalc, 

îj.  Memeracis  lariCcoléc, 


.icij  lanceoLua, 


AUmiratij 


M  E  M 

Mcmbracls  lanceolata  ,  tkoracis  cornu  fupra  eaput 
porudj  incurva  ,  corpore  atro  :  macuUs  duahus  dor- 
fiiltbus  albis.  Fab.  Mant.  inf.  r.  p.  163.  n° .  10. 

Gmcl.  Syfl.  nat.  i.  1094.  65. 

E!!c  eft  pccice.  Le  corce'ct  s'avance  beaucoup  au- 
dcliu";  de  !a  itce  :  il  elt  comprimé  &  courbé  ,  pollé- 
ricurcmcnt  alongé  ,  aigu  ,  a;rc  ,  marqué  de  deux 
taches  dorfales  blanches.  Le  corps  eft  atre  ,  fans 
taches.  Les  pattes  antérieures  font  très  comprimées. 

Du  muféum  de  M.  Rohr. 

Elle  (c  trouve  à  Cayenne. 

10.  Mkmbracis  épineufe. 

Membracis  fpinofu. 

Membracis  fpinofa ,  thoràce  trtcorr.i  pcfic-lùs  pro- 
duBo  longitudine  alamm.  Fab.  Syfî.  ent.  ^75.  4. 
—  Sp.inf.  1  P.jlé.n".  j.  —  Maac.  inf.  i.p.  36;. 
n''.    II. 

SULZ.  Hi[l.  ir.f  t.  p./:  6. 

Gmel.  Syft.  njt.  1.  1094.  ^^• 

KOUTTUIN.    Nat.  kift.  l.p.  ij-y. 

SrcLL.    Cigal.  p.  S},  pi.  Il  fig.  lié. 

Cette  Cig.ile  a  la  tête,  les  yeux,  le  corps  ^  les 
pa'tcs  &  les  ailes  jaune  -  foncé.  Son  corcclet  cft 
grand  &  couvre  tout  le  corps  ,  ayant  fur  k  milieu 
une  ptinte  siguë  faillante  ,  où  l'on  découvre  lis 
raies rougc-de-faiig.  La  figure  de  Scoll  h  rcpiefer 
tirée  avec  une  lou|'e  moyenne. 

Elle  fc  trouve  à  l'Amérique, 
ri.  Mfmbracis  acuminée. 


M 

Membracis  acumlndta  ,  thorace  trlcomi  :  corçu 
zntC'T.cdio  longiori  compreffo.  Fab.  Sp.  inf.  1.  pag. 
^  17.  n" .  6.  —  Mant.  inf.  1.  p.  lôj.  n." .  1 1. 

G.MtL.  Sy^.  nat.  1.  1094.  6j, 

La  tctc  tit  vcrJâtre  ,  fans  taches  ;  le  corcclet  vcr- 
J.îrre  ,  obtus  a  fa  partie  antérieure  ,  avec  trois 
cornes  latérales  ,  courtes  ,  aigries  ;  celle  du  t?;ilieu 
cfl  rrioins  longue;  elle  eft  comprimée,  dioite, 
arondie  à  fon  extrémité.  Le  corcclet  eft  alongé 
poftérieurement ,  &  de  la  loniiuedr  des  ailes  ;  il  eft 
îbii.  Les  ailci  font  blanciiâtrcs  ,  brunes  a  l'ex- 
trémité. 

Du  muléum  de  M.  Bancks. 

On  la  trouve  dans  la  renfylvanie, 

11.  Mfmbracis  cornue. 

M^MSKAcis  cornuta. 

Mcmlracis  cornuta  ,  thorace  bicorni  nigro  pojle-   ^ 
Hifi.  nat.  InJcBcs.    Tome  VU. 


M    E    M 


6^^ 


Z.KSRACIS 


riiis  fubulato    longi-.udine   abdorninis  ,   alis  fufcii. 
Lin.  Syjï.  nat.  t. -oj. Faun.  fucc.  S79. 

Fab.    Syjf.   ent.   6-j6.   8.  —  Spec.   inf.    1.  pag. 
5  17  ""•  9-  —  M.inc   inf.  com.  i.  pag.  164.  b*.  î  9. 
Gmel.  Syfl.  nat.  1.  1094.  6. 

Cicaca  thorace  acute  bicorni,  pone  produBo. 
Geoïf.  I:f.  par.  t.  pag.  ^2.%.  n".  18.  Le  petit 
Diable. 

Cicada  cornuta.  ScHReb.  Inf.  lu  fol.  5.  4. 

Ciccda  fufca  ,  thorace  bicorni  puflice  fi.halato  , 
long-tiuiint  abdomi.ùs.  Deceer.  L.f.  5  pag.  181. 
r:».   3.   t.   u.f  tl. 

Rdnatra  coniuta.   Ptxiv.  Gaioph.  t.  47./.  1.   j" 

SuLZ.  inf  t.tb.  ic.  f.g.  65. 

ScHAFFF.   Icon.   tai.   ^6.   pg.    1, 

Scop.  Enc.  car.t.  340. 

Sa  tête  eft  écrafée,  peu  fràlUnte  ,  &  comme  re- 
courbée cn-dcliou;.  Son  coiceler ,  qui  eft  aff^z  large, 
a  deux  cornes  aiguë,,  qui  fc  leimintin  en  pointes 
alTtz  longL-es  fur  l'es  côrés.-Sui  le  milieu  du  corceler, 
eft  une  crête,  qui,  fc  prolongeant  en  une  efpèce 
de  corne  finusc  &  tortue,  va  fe  terminer  en  pointe 
fort  aiguë  ,  un  quart  av.int  l'extrémité  des  éti-iî. 
Sous  cette  corne,  eft  l'écuir^n.  Les  étuis  font  obf- 
curs,  veinés- de  brun,  &  les  ailes  plus  courtes  que 
ks  étuis  .  font  aficz  tranfparcntes. 

On  trouve  cet  infefte  dan»  les  bois  ,  arrêté  fur 
les  hautes  tiges  de  fougèie  ,  de  cirfu-n  &  d'aflepia;. 

Il  faute  très -bien.  Se  il  n'eft  pis  aifé  de  le 
prendre. 

Sa  figure  finguliè'c  lui  a  fait  donner  pat  Geoffroy 
le  nom  de  petit  Diable. 

El'e  fc  trouve  en  Europe  ,  fut  les  cardons  ,  !c« 
faulcs,  &c. 

2;.   Membracis   taureaa. 

MrM BS.AC1S  tauriis. 

Memb'dc-s  tanrus  ,  thorace  bicorni  fufco  poflc- 
riiis  prcautlo  fiUformi  longituaine  abduminis  :  cor- 
nubus  arcuaôt.  Fab.  Syft.  ent.  676.  9.—  Spec.  inf, 
^-  F^g-  517-  «'•    '0-   --  Mant.  inf  1.  pag.  164. 


Gmei.  Syft.  nat.  1.   109J.  68. 

Sa  forme  eft  à-reu-ptès  la  même  que  cïlle  de  la 
précédente:  elle  eft  feulement  moins  grolic.  La  tête 
eft  brune.  Les  yeux  font  châtains  ,  marques  en 
avant  d'un  point  blanc.  Le  corcelet  eft  brun  ,  armé 
de  deux  fones  cornes  ,  un  peu  arquées.  I!  fc  pro- 
longe poftérieureincnt,  ii  devient  filiforme.  Les  côtés 
de  la  poitiine  font  d  un  blanc  éclatant.  Le  corps  eft 
brun.  Les  ail'.'s  for.t  ebfcures. 

Pppp 


666 


M  E  M 


Du  muféum  de  Kocnig. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Inde, 

14.  Mfmbracis  veau. 

Membs.^cis  vUulus. 

Mrmb'acis  vitulus  ,  churace  hîcorni  viridi  pofle- 
rius  fu^uUto  ion^ituai-ie  ahdomin-s  ,  a.is  albis.  Fab. 

Syft.  ent.  <y(,.    ,0. Sp .  inf   t.  p.  i^y.  n".  1  i. 

—  Alu/n.  inf.  1   pag.  z6j.  /j".  n. 

Cm  EL    Sy/l.  ndt.  1.  IC5;.  «j. 

Elle  relfemble  aiifR  aux  deux  prr'c 'dentés.  La  tête 
cft  jaunâtre,  les  yeux  font  brun-:.  Le  corcclet  ert 
vert  &  bicorne,  parfcmé  de  petits  points  blarxs. 
Les  cornes  font  flavcs.  Il  cjl  pnrtérieuremcnt  fu- 
bulé^,  caréné  &  trc>-aigu.  Les  ailes  font  blanches, 
jaunâtres  à  leur  bord  poitérieur.  Le  corps  cit  jau- 
nâtre. 

Du  muféum  de  Dniry. 

Elle  (e  trouve  en  Amérique,' 

ij.  MiMBRACls  bufle. 

MzMBRAcis  honofia. 

Mimhrach  bonafia  ,  thorace  bicofni  pojleriàs  pro- 
diicio  :  margi'ne  ulha  ,  a/is  puiiBo  bafeos  ai  o.  Fab. 
Sp.  inf.  z.pjg,  31  S.  n.°.  i}.  —  Munc.  inf.  i.  pue. 
3.6^.   n".   15. • 

Gmel.  Syfi.  nat.  1.  1095.  70- 

E'ie  cfl  plus  pc-ite  que  la  Membracis  cornue.  Le 
corctlet  a  deux  cornes  avancées  ,  fortes  ,  aK^ués  ; 
il  cit  nuir  ,  &;  marqué  antérieurement  de  deux  points 
d'un  roux  peu  prononcé;  il  elt  alongé  pokéneure- 
iiient ,  ca'  êné  ,  très-aigu  :  le  bord  eft  blanc  Les 
ailes  fout  brunes .  avec  un  point  blanc  3  kut  bâfe. 

Du  mufcom  de  M.  Hunter. 

Elle  fc  trouve  es  Amérique. 

16.  MfMBRACJs  oreillardc. 

MiMMR.icis  aurita. 

Membracis  auricu ,  thorace  biaurite  ,  capitis  cly- 
peo    aitrorjum    dilaiato  roiuad  to.   Fab.    Syfl.   eut. 

6-J6.    6.  —  S-\  inf  1.  p.  J17.  ,j«.  7. Muni,  i.if 

i.  p.  165.  n".  15.  '. 

Cicada  aurica.  LiN.  Syft.  nat.  1 1.  yotf.  7. 

;   Gmei.  Syft.  net.   1.  2095.  7. 

Ctcidu  thorace  ubtuse  bicorm.QEOii  Inf.  par  1 
p.^i^.n'.ly. 

Cicada  CI  liata  ,  rhorace  bicoml ,  Cçrniculis  fuhro- 
tundis.  ScilRïii.  i,./.  s.  /   I.   i, 

Svi-Z,  H.ji.  inf.  f,  5./.  7. 


M  E  M 

ScHAïFF.  Icon.  tab.  9'^.fig.  5. 

StoLL.  Cig^l.  pi.  ii.  18. 

Cette  cfjèje  c-rt  dune  couleur  brune-verdâtre  , 
poinilléc  de  iroir,  &  lavée  d  un  peu  de  rouge  :  les 
nervures  des  étuis  lur-tout  font  pointillées  d'un  peu 
de  rouge-brun.  Sa  icre  eft  applatic ,  faillante  cn- 
devanc,  en  pointe  moulie  .  avec  trois  élévations, 
une  au  milieu,  &  deux  fur  les  côtés.  Sun  corcekt, 
qui  eil  finoulièrcmcnt  conformé  a  deux  efpèccs  de 
cornes,  ou  ailes  larges,  qui  s'élcvant  de  chaque 
côté,  fe  ponent  un  peu  obliquement  en  dehors  ,  & 
fe  terminent  par  une  crête  aroi-.dic.  Les  pattes  font 
verdâtres  ,  &  les  yeux  font  noirs. 

Cet  infede  eft  très-rare. 

On  le  trouve  fur  le  chêne  &  fur  le  noifctier. 

Geoffioy  l'a  nommé  le  grand  Diable ,  à  caafe  de 
fa  forme. 

Il  habite  en  Europe. 

27.  MrMBRACis   marginée, 

Memur^cfs  marginata. 

ItUmhracis  marginata  ,  thorace  bi^c^ni  pofte^ius 
prodiicîo ,,  abiiomtne  long  ori  atm  :  murgine  fiuvej- 
cente.   Fab.  Mant.  inf.  i.  p.  2,65.  n°.  14. 

Membracis  fincnjîs.  CuiL. Syfi.  nat.  2.  1095.  71, 

StOll.  Cicad.   i.  pi.  i  i.  fig.  55.  B. 

Le  corcelet  de  cet  i.  fcélc  eft  bca.icoup  plu«  long 
que  tout  le  corps,  &  le  termine,  vers  ledcrrièrCj 
en  une  pointe  aigue  ,  il  eli  élevé  lur  le  dos  ,  &  a  une 
forme  de  toîc.  Les  deux  pointes  des  épaules  «nt  la 
figure  d'une  paire  de  cornes  recourbées  intérieure- 
ment :  c'ell  poutquoi  ,  quand  on  l'examine  au- 
devant  de  11  tête  ,  il  r;e  rellemblc  pas  ma!  a  la  tête 
d'un  taureau.  Le  fond  du  cmcelct  el>  noir ,  a  bords 
jaune-brun,  avec  de  pciits  poinis  cieux,  &  comme 
chagriné.  La  tête  eft  petit»  &  noire;  les  yeux  jaune- 
brun;  le  coips,  les  étuis  &  les  ailes  font  btuus, 
les  pattes  noires. 

Cet  infc<rt=  eft  très-rare  ;  on  en  connoît  encore 
une  variété  ,  dont  le  corcelet  eft  picoté  dejaunc  d'or. 

11  fe  trouve  à  la  Chine. 

1",  Membracis  hérliréc. 

AIemsr.acts  ko  rida. 

Membracis  hoirtda  ,  tho-a  e  bicornz  po^eriùs pr(f 
ûucio  b:clu\aio  a,  ùf  [rijpip.ijfa.  Fab.  Munt.  tnj.  1, 
p.    264    n".   \'.. 

Gmel.  Sjff.  nat.  1    2055.71. 

Sa  goHeur  eft  m  d-o.-'e.  Li  tête  efl  noire,  mar- 
quée- "iV  mus  lii;.KS  launâres.  Le  coree'ct  cCt  ho'lu 
antériciirenicn;  &  accom(>agn./  de  deux  loi.g'ics 
épiaes  j  il  clt  atre  ,  avec  ua  'ooid  blanc  ttès-avansé 


M  E  M 


poftéiieurement ,  noir  .ui  milieu,  avec  une  double 
malic,  c'elt-à-dire  cju'il  poice  au  milieu  &  à  i'sxtrî- 
Iiiité  un  grand  tubercule  élevé  &  globuleux  ,  dont 
le  fonimet  eit  furmonté  de  tiois  épines  blanches 
avant  leur  cxtréfiiicé.  L'.s  élynes  font  obfcuréinent 
vitreufcs  ;  les  pieds  ccukur  de  poiï. 

Du  cabinet  de  M.  Rclir. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenue. 

19.  Membracis  trifidc, 

AIejiibracis  t'ifida, 

Membracis  trijt.iii  pUofi  ,  tkorcce  quadrhorni 
pojicr  ùs  produiio  trifiaa  :  Idciniis  fubulads.  Fab, 
Md:U.  inf.  i.  p.  164.  n'.   16. 


Gmel.  Syfl. 


2.096.  75. 


Cette  Membracis  efl  de  la  grofTcur  de  la  Mem- 
bracis taureau.  Sa  tête  cft  atre ,  avec  une  ligne_ 
intermédiaire  blanche.  I.e  corcelcc  poilu  ,  bolTu  an- 
térieurement ,  el't  marqué  de  crois  lignes  ,  l'une 
blanche  ,  interrompue,  btifée  &  intermédiaire, 
&  les  deux  autres  font  latérales.  La  partie  antérieure 
^porte  deux  cornes  alongées  ,  arcjuées  ,  aiguës ,  & 
derrière  elles  d'autres  cornes  plus  courtes  ,  connées 
à  leur  bâie.  Le  coreelct  eft  très-avancé  à  fa  partie 
poftérieure,  trifide  :.  les  fîlTures  font  diftantes,  ai- 
guës ,  fubulées  ;  celle  du  milieu  eft  la  plus  longue. 
Les  élytres  font  au  nombre  de  dcax  ,  vitreufcs,  avec 
une  bande  au  milieu,  brune,  &  au  milieu  d'elles 
un  point  vitreux.  L'abdomen  cil  rouge.  L'anus  eft 
noir. 

La  larve  eft  tcftacée  ,  avec  des  éiincs  dorfales 
noires. 

Du  rauféum  de  M.  Rohr. 

Elle  fc  trouve  à  Cayenne. 

50.  MzMBRACis  clavigèrc. 

Membracis  cLvjCii. 

Membracis  clavata  ,  thorace  quadricorni  pcjle- 
riùs  prodàHo  tnfido  :  iacin'.is  lauralibus  a.ite  api- 
eem  cUvatis.  Fab.  M.:nt..inf.  1.  p.  264.  n',  17. 

Gmel.  Syfl.  nat.  z.  iO')6.  74. 

Cette  Membracis  eft  petite.  Sa  tète  eft  noire  & 
(a  bouche  eft  jaun.\tre.  Le  coreelct  eft  noir  ;  il  porte 
fur  le  devant  deux  cornes  aiguës  &  arquées  ,  S:  der- 
rière celles-ci ,  deux  cornes  plus  courtes,  connées 
à  leur  bdfe  :  il  eft  alongé  pollérieurenicnt  ,  voûté, 
trifide  comme  l'eipècc  précédente.  La  pointe  ir.ter- 
mediaife  eit  plus  longue  &  fubulée.  Les  pointes  laté- 
rale,s  lent  ovales,  &:  portent,  avant  leur  extrémité  , 
une  flirte  mafTue.  Les  élytres  (ont  d'un  blanc  vitreux. 
L'aNd  men  elt  pâle.  L'.inus  cft  d'une  teinte  plus 
foncée.  Les  pieds  font  jauiiâiics. 


7vl  E  M  667 

Du  muféum  de  M.  Rchr. 

Elle  fc  trouve  à  Cayenne. 

31.  Membracis  brafiliennc, 

MsMXR.iCis  bra^lienjis. 

Membracis  brafiiienjîs ,  thorace  bicorni  alho  punc.- 
t.-M  pofla 
er.t.  6-j6. 
inf.  1.  p. 

Gmel.  Syfl.  1 

Cette  Mcmbi 
tê:e  elt  ferru-ii 
cft  aigu 


<du.5io  abdomiiic  longiori,  Faï.  Syfl. 
■  Sp.  inf.  l.p.  3  17.  ;!«.  8.  —  Mu^:, 
n".  iS. 

nat.  1.  lOjtf.  7j. 

is  eft  une  des  plus  grandes.  La 
fe  &  ponduée  de  blanc.  Le  cly- 
r  à  fon  extrémité.  Le  corcelet  efl 
ferrugineux  ,  parfemé  de  points  blancs  ;  il  porte  deux 
cornes  élevées,  comprimées  &  triangulaires,  obtufcs 
&  preloue  tronquées,  fcrrugincu'cs  comme  le  cor- 
celet ,  &  également  parfcmées-de  points  blancs.  Les 
angles  font  noirs.  Le  corcelet  cft  poftérieuremcnc 
a.'engé  ,  plus  long  prefque  du  double  que  l'ùbdo- 
men  &  caréné.  La  carène  eft  âtre.  L;s  ailes  font  d'aa 
brun  fciTugineui.  Les  pieds  font  bruns.  Les  jambes 
font  ferrugmcules. 

Du  cabinet  de  M.  Rohr. 

Elle  fc  trouve  au  Brélil. 

Efpices  moins  connues, 

I.  Memeracis  long  col. 

Membracis  lo''gicollum. 

Le  Long-col.  Stoll.  pi.  t§.  fig.  166. 

La  tère  de  cette  m?mbracis  eft  très-petite  &  cour- 
bée cn-dc(roiis.  Le  corcelet  eft  grand  &  avancé.  Se 
penche  fur  le  devant  ;  pr>r  devant  il  cft  briin  ,  avec 
des  raies  jauaes  ,  les  rebords  &  la  pointe  aiguë  aaffî 
bruns.  Le  haut  du  corcelet  eft  replié  en  forme  ds 
carène,  d'ua  jaune  foncé  ,  avec  deux  taches  blanches 
de  chaque  côté.  Les  étuis  font  bruns,  &  en  dehors 
jaunes.  Les  ailes ,  le  corps  &  les  pieds  font  noir;. 


Elle  fc  trouve 

1.   Memeracis  haute  nuque. 

Membracis  alti-collum. 

La  hautc-puquc.  Sto'l,  pi.  z8.  fig.  itfy. 

Le  corcelcc  de  cette  Membracis  eft  relevé  fur  la 
tête  au  haut,  &  couvre  tout  le  corps,  finillant  par 
une  pointe  aiguë,  laquelle  eft  noire  ,  auffi  bien  que 
les  raies  placées. fi:r  le  corcelet ,  qui  font  d'un  jaune 
foncé.  Les  étuis  &  les  ailes  for.t  bruns,  au  milieu 
&  aux  e.\trrmi:és  des  premier^  il  y  a  des  taches  b'ai-- 
ches.  Le  corps  cft  d  un  rouge-brun  ,  Si  les  picis  fonî 
d'un  iaunc-l.run. 


Elle  fe  trjuvc  à  Suiinam, 


Pppp 


66$ 


M  E  M 


3.  Membracis  ïrtnée. 
Mej/BRACis  crmata. 

La  Cigale  armée.  S:oll.  pi.  21.  fig.  I16. 

Cette  Cigak  a  la  ti-te  ,  les  yeux  ,  le  corps  ,  les 
pattes  &  les  ai'cs  'aune  foncé  Son  cprcelct  c(l  grand 
&  couvre  tout  le  coips  ;  il  a  fur  le  milieu  une  pointe 
aiguë  faillaute  ,  où  l'on  découvre  lîx  raies  lougi;  d'- 
iang. 

On  !a  trouve  à  Surinam. 

4.  MiMBRACis   roire. 
Mb. '/BRI  Ci  s  n:^ra. 

Lu  Cigale  noire  feuilletée.  Stoll.  pi.  17.  fig.  (11. 

la  ttte  ,  le";  pattes  &  tout  le  corps  font  noirs ,  les 
yeux  fnpt  d  un  bran  to,  ce  ,  le  corcelet  cft  mirce  , 
pUt,  f. ui  lec-'  en  haut  oi  de  couleur  noire  .mais  il  a 
rextr'micé  b'aiiche,  a.M'iC  une  pointe  noire  &  couvrant 
tout  le  corps.  Les  ■  tuu  foiit  d'un  brun  foncé,  &  les 
ailes  d'un  b'anc  de  'ait. 

Elle  a  hé  trouvée  a  Surinam. 

5.  MtMBR\cis  tachetée. 
MejuBracis  mjculaca. 

La  Cigale  tachetée.  Stoll.  pi.  17.  fig.  91. 

Ce  rare  infcfle  a  la  tête  ,  le  corps  &  les  pattes 
noirs  ,  les  yeux  jaunes  ■  fon  corcelet  couvre  tout  le 
corps  ;  fes  d.:BX  angles  fe  terminent  en  pointe--  r.: 
courbées  cn-dJiors,  qui  ont  la  forme  de  cornes, 
dont  chacune  a  une  raie  couleur  d  or  ;  de  poir.t'  de 
la  même  couleur  font  parfemés  au  milieu  du  cor- 
celet, formé  en  i]ui  le  df  v„iileau  ,  &  dont  l'extrémité 
efl  en  pointe  très- fine.  Les  étuis  &  les  ailes  ont  une 
couleur  brune,  cependant  un  peu  tranipirentes. 

M.  Raye  van  Breukelerwaert  l'a  re^ue  du  Eréfil. 

6,  Memeracis  calquée. 

MtMBRACis  guleata. 

Cigale  à  cafque  rouge.  Stoll.  pi.  17,  fier.  ço. 

La  tête  rft  de  couleur  brune,  couverte  par  le 
corcelet,  les  yeux  font  bruns  ;  i'a^d  im  n  e!t  en- 
dcllus,  brun-foncé,  &  en  dilfou"  ro  g  -br,:i.  L;s 
cuilles  des  qna-re  patres  ainnieures  font  épaules  ,  &: 
les  jp.mbcs  des  deux  ]  oftéricitts  larges  &  gar.ies 
d'épines  pointues  Le  corcckt  conicjùe  &  r."gi  de 
fang,  couvre  nen  fcul-mert  la  lète ,  mais  la  plus 
grande  partie  de  l'abd;  mcn  ,  s'?lcvant  au  delîus  de  la 
tcte,  où  il  fait  une  poi  te  obtalt  &  conuiic  croii- 
<)uée  ,  &  finit  avec  une  bolle  fur  labdomei-  en  épine 
pointue.  Aux  côtés  de  cette  pointe  ol-tufe  droite, 
font  placées  extcrieurcm  nt  d.  ux  raies  br,;n-foncé , 
dont  lune  s'étend  vers  la  tête  ,  laurr.  ver  la  fin  de 
l'écullon.  Les  étuis  &  les  ailco  font  jaunes,  yeinés  & 
tranfparens. 


M  E  M 

Cet  infefte  fc  trouve  à  Surinam. 

Du  cabinet  de  M.  L.  F.  Holchuifen. 

7.  RliMBRACis  melanopétale. 

Membracis  mtlanopetala. 

La  Cigale  feuille  {èche  noire.  Stoll.  pi.  t  y .  fig  Sa. 

Cette  Cigale  rellemble  à  celle  dont  Stoll  a 
donné  la  re'prefei  ration  lur  la  pL  10.  fig^  ,  *  &  C- 
L'individuque  nous  avons  devactrouscft  entiertmcnC 
noir  ,  excepté  que  fur  le  dcvajit  &  aii  c  nunence- 
ment  le  corcelet,  hauc&  en  forme  d»  la  quille  d'ua 
vailfeau  ,  a  une  couleur  gris  cen  jié.  Le^  étuis  font 
placés  aux  côtés  du  corcJet,  &  font  noie;  les 
ailes  blanches  &  tranrpar  nt.s.  Le  corps  &  les  cuilTcs 
des  pattes  font  noirs,  &  les  jambes  jaune-foncé. 

Son  pays  eft  Suriram,  où  elle  a  étt  trouvée  fur  les 
plantes  &l  les  arl  rilUau.t. 

8.  Mr.MhRACis  porte-toit. 

Mener  icis  leSiigera. 

La  Cigale  porte-toit.  Stoll.pl,  14    fig.  71. 

Celle-ci  rellemblc  a  la  Meml  rads  foliée  :  mais  les 
marques  de  bianc  manu  lentici  au  milieu  de  l'écuf- 
(on  ,  qui  elt  ertèi.  ment  brun  ,  excepte  qu'il  eft 
feulement  rayé  devant  le  dellus  de  la  tête  &  a  l'ei- 
tr^miré,  étant  te  m  né  par  une  pointe  noire.  La  tète, 
le  corps  &  .les  pattes  font  noirs  ,  les  art'cics  des  tar- 
fes  feulement  étant  jaunes  ,  &  les  ailes  blanches 
traiifparentes. 

Elle  vient  de  Suriuam. 

<).  Membracis  feuille-morte. 

Mem uRACis  folium. 

La  Cigale  feuil  e-mcrte.  Stoll,  pi.  10.  fig.  48. 

1  c  ciircelet  de  cette  Membracis  ne  c^uire  pas 
(eilement  tout  le  corps ,  mai"  aulli  'a  tête,  de  ma- 
nière nu'a  peine  peut-on  l'a^ptrcevoir  .i  la  fimple 
vue.  (  es  étuis  ont  la  form-  d'u>e  ptt'tc  fei.ille  hjiinc 
d\.n  ro.  d  ovale,  vein-'e  de  noir.  Tout  linf  ele  c(t 
très-plat  ,  &  s'il  n'avoir  ni  j-attes  uiai'es,  on  ne  le 
prendroit  point  pour  une  cr'ature  vivante  ,  ruais 
pour  un  morceau  de  feuille  morte. 

On  1.1  trouve  à  Surinam. 

10,  Membracis  auriculée. 

MemBracjs  tiuruulata. 

La  petite  Cigale  à  oreilles.  S:oIl.  pi.    S.  fig.  ^. 

Les  yeux  font  roi  gcbrun  ;  le  corcelet  couvre 
tout  le  cor,is  par  fa  grandeur;  une  longue  cxcr.-f- 
cence  fc  rt  de  chaque  côte  de  corcc'tt  ;  elle  paroît 
placée  comme  une  orei  le  ou  u' ■■  al  fL-pli^ée  I  es 
vrais  étuis  &  les  ailes  font  placés  dellous  le  granil 


MET 

torcclet  ;  les premiei'.  fout  bruns ,  &  les  derniers  jau-  ï 
nâtrcs  H  tranfparenif.  Le  dclTbus  du  corps  ell  brun-  | 
f -ncé  ;    m«is  les   cuifles  &    le    devant  des  jarabes 
jaunes. 

On  la  trouve  à  Surinam. 

II.  Membracis  a'gair.onr.ce. 

MsMBR.iCis  aculeuta, 

La  Cigale  à  dos  épineuï.  Sioll.  pi.  19.  fig.  lOl. 

Elle  a  la  tête  d'un  trun  clair  ,  les  yeux  d'un  bnin 
foncé,  &  les  pattes  d'un  gris  fauve.  Le  corcelet  eft 
ro:r  &  garni  de  petits  pi  il-  gris  ;  il  a  les  coins  ter- 
niiiiés  par  deux  longue?  pointes  recourbées  extérii.u- 
rcrment  ,  ce  qui  lei:r  dcrne  ia  forme  de  cornes,  L'é- 
cuiron  eft  blanc,  l'abdjnien  brin;  les  étuis  £i  les 
aiies  font  d'un  brua  clair  &  tranfparent. 

On  la  trouve  à  Ccy'an. 

Dii  cabinet  du  barou  Reagcrs. 

MÉTAMORPHOSE,  Met ./J/ospj/osri.  Parce 
mot  figuré,  onentendies  cliangcmi  ns  deformesque 
la  plupart  des  inl"eéies  doivent  picndic  avant  de  par- 
ycuir  a  leur  dernier  état ,  regardé  comme  parfait. 

Notre  deiïèin  étant  de  rendre  l'ordre  méthodique 
le  moins  dépendant  qu  il  eft  pollible  de  l'ordre  alpiia- 
bétique  ,  notre  méthode  doit  être  rte  fondre  les  aiti- 
cles  fecondaires  ouacceiroires  dans  les  articles  princi- 
paux ,  avec  lefqnels  ils  ont  le  plus  de  rapport  ,  & 
de  traiter  ces  derniers  dans  toute  la  latitude  ou  le 
complément  qui  peut  leur  être  propre.  Ainfi,  pour 
acquérir  les  notions  relatives  aux  Méiamorphofes  , 
Toycz  Chen'lle  Larve,  Chrysalidï,  Nvwphs, 
Insecte.  (  M.-.kuel.  ) 

, MÉTHODE  ,  Methodvs.  Ce  mot ,  en  Hiftoire 
naturelle,  comme  dans  toutes  les  Sciences  &  Arts , 
renferme  1  idée  d'un  certain  ordre  nécefTaire  pour 
acquérir,  facliter  &  confcrver  nos  connoilLances. 

En  Entnm  ilogie  ^  cet  ordre  doit  fe  rapporter  à  k 

connoilTaui-e  des  infedes. 

Dans  larticle  Instcte  ,  qui  peut  être  confidéré 
comme  une  forte  d'hiftoire  abrég^-e  ou  générale  de 
la  (cience  ,  j'ai  fufEfamment  prouvé  la  néceiïité  des 
mctk^des  ;  &  dans  l'article  En  omologie  ,  en  par- 
courant le  d:verfc'  méthodes  qui  ont  été  établies 
dan':  cetic  partie  de  l'Hiiioire  naturelle^  j'ai  encore 
futfi  animant  induiué  quelle  eft  celle  qui  mente  de 
fixer  le  choix  des  Eatomologijîes. 

Sans  m'engager  dans  des  répétitions  que  je  dois 
chercher  à  -^viter,  fans  nuire  aufli  à  quelques  nou- 
veaux dévi_loppemens  que  |C  me  pro,  ofe  d'inférer 
darf  laiti-le  SYSiÊwt  ^  je  crois  pouvoir  néanmoins 
r.ie  permettre  de  pu'fe  ter  quelques  réflexions  rela- 
tives à  l'abus  des  diviûons  méthodiques,  dans  lequel 


MET 


66^ 


on  doit  tomber ,  quand  l'efprit  philofophi]uc  cefTe 
de  préfider  à  l'ufage  comme  à  la  formation  des  mé- 
thodes ;  je  n'aurai  btfoin  que  de  rappeler  quelques 
idccs  forties  enfin  d'une  faine  logique  ,  Se  de  les 
appliquer  a  l'Hilloirc  naturelle, 

Quelqu'art  ficielles  que  puiiïent  paroître  les  «A 
thodcs  ,  on  ne  doit  pas  moins  les  conlîdérer  comme 
a\anc  été  infpirées  par  la  nature  même,  &  li  elles 
doivent  être  toujours  dirigées  par  elle,  c'eil  fur- 
Mut  dans  l'éiude  &.  la  contemplation  de  fes  ouvrages. 
Sans  doute^nous  n'acquérons  des  connoiflances  qu'a 
proj'Ortion  que  nous  démêlons  une  plus  grande  quan- 
tité d'objets  ,  &  que  nous  teuiaïquuns  mieux  les 
qualités  qui  les  difUnguent.  Ainll,  pour  apprécier  un 
enfcmble  fort  co.npofé,  te.  qu'une  valle  campagne, 
il  faut  en  quelque  forte  le  dctompotet,  pui'.que  nous 
ne  parvenons  a  le  connoiire  v|ue  lorlque  f^s  parcict 
foat  venues  ,  l'une  apiès  l'autre,  s'arranger  avec 
ordre  dans  1  efprit.  En  fuivant  l'ordre  le  plus  naturel 
de  cette  décompofition ,  les  principaux  objets  doi- 
vent d'abord  fe  placer  dans  l'efprit ,  les  autres  y 
venir  enfuite  ,  &  s'y  arranger  d'après  les  rapports  oh 
ils  fo.it  avec  les  premiers. 

Nous  fommes  forcés  de  faire  cette  décompofition, 
parce  que  l'attention  ne  peut  le  porter  tout-a-coup 
fur  toutes  les  parties  d'un  cnfembls ,  parce  qu'un  inf- 
tani  ne  peut  nous  fuflire  pour  recueillit ,  examiner  , 
comparer  ,  étudier  ious  ces  objets.  Mais  nous  ne 
décompofons  que  pour  rccompcfcc ,  &  lorlque  les 
connoiflances  font  acquilts  ,  les  objets ,  au  lieu 
d'erre  fuccclîîfs  ,  ont  dans  l'efprit  le  même  ordre 
fimultané  ou  colledif  qu  ils  ont  au-dchors.  C'cft 
dans  cet  ordre  fimultané  que  confiftc  réellement  Is 
connoifîaacc  que  nous  en  avons  ;  car  (î  nous  ne  pou- 
vions nous  les  retracer  cniembie,  nous  ne  pour- 
5  rions  jamais  juger  des  rapports  où  ils  ioot  cntr'cux  , 
&  nous  les  connoîtrions  mal. 

Cette  marche  nécefTaire  de  décompofition  5c  de 
recompofition  ,  cil  ce  qiion  appclk  analyicr  ,  qui 
n'eft  autre  cliofe  qu'cblerver  dans  un  ocJre  fucceffif 
les  qualités  d'un  o'.ijet,  ou  les  parties  d'un  enfembie, 
afin  de  leur  donner  dans  l'eiprit  l'ordre  fimultané 
dans  leqne!  elles  exiftent,,  ou  dans  lequel  elles  doi- 
vent exifter  pour  nous.  C'eit  ce  que  la  nature  fait 
faire  à  tous  ;  Se  comment  ceux  qui  devoien:  être  in- 
vités à  la  contempler  &  a  l'ctudier  elle-même  fur  an 
peint  quelconque  de  la  création  ,  n'auroient-ils  pas 
été  fournis  à  fuivre  cette  marche  î 

On  n'ignore  point  que  ce  n'eft  pas  d'après  la  na- 
ture des  chofes  ,  ou  des  objets  ,  que  nous  les  diliin- 
guons  en  chffes  ou  ordres  ,  m.ris  ,  d'après  notre  ma- 
nière de  concevoir.  Il  n'exiftc  en  effet  dans  la  nature 
que  des  individus  ;  nos  idées  commencent  aulfi  pat 
être  individuelles  ,  pour  devenir  bientôt  aulfi  g'^né- 
rales  qu'il  eft  poftible  ;  car  nous  ne  les  diitribuons 
J  &  ne  devons  penfer  à  les  dillribucr  dans  dift'érencet 


670 


MET 


claffis  ou  ordres,  tju 'autant  que  nous  rciitORî  !e  bc- 
Ibin  de  les  diftinguer  &  de  les  clider.  Dans  les  eon-' 
nienccnicns  nous  ne  foinmes  frappas  rjae  des  i-eflem- 
b'aiices  ,  &  nous  forames  'comiee  un  er.faot,  qui 
prend  ron'--  '-■•:  ''':v-"-s  p---  ê,-  "'■  ;■  ■  .  •  ■•  r  ,;,s  les 
arbres  ',  '  ''-foin' 

d'ol'L       ■   .  ,    .   -arce 


qui   ne        ,.  : 

O'j'il  V  .:  . 

fi-à  ch       :  .    [ 

ne-avc!.  <_   ., 

id<?es,  .'.     .  ;    _.■_,....•.;',..■,       ■    .•    -w    c 

re.  a-, ;  .  '.,-  r  cix5  ,  !orl  jae  woas  y^iii-Li::di>ni  a\\  c 
7?-':>  ■'•'i.-.  Il  y  a  dor.c  un  terme  aptts  1'm_i:c!  il  f.iut 
s'r,rrc:e;  ;  r.ir  s'il  imoùrtc  de  fi,r„'  J-'S  d  ';  xlions  , 
îlimpoire  plus  encore  de  n'en  pr..  ,  .  .  -.und 

on  n'en  fait  pas  allez,    s'il  y  „  .  1  vus  ne 

di(Hngue -f  as  ,&  c]u'o;i  devrait  -  _  ,,  c.i  rcfle 
au  moins  cju'on  diftîngue.  Qiaa.I  c  ;  c;i  rjit  tiop  , 
on  brouille  tout,  parce  qnc'r'efptit-s'eg .ire  dans  ur. 
grand  nombre  de  dif-ini^icns  dont  :1  ne  fcn:  pas  !a 
a^cellu'.   J    '    '■     ■    '  1.1,    '!"  ■' .".^  ..^  ■''<   d:- 

■vilîon'.  ,  :   -..,,;>  l:~  , 

peuve;;:  ...:,-.._  ;  1.;;:  ,r  .1,1' 

-laiisfa't  ,\'d  ïïeio::-.  qï-i  no  ;;  y  CL^a^qe  ,  c<:  ']uc  nous 
ayons  ■  a.'l-z  de  ces  diltinftions  ou  diviTions^  poiu 
«ous  rri.!;lcï  dans- l'ordre  Se  la  diftnbution  de  nos 
«onnoiflaiiccs.         '  ''   - 

Il  refaite  de  ces  réflexions,  qui  peuvent  s'ap^^. 
<]uer  ato;-;res  t'ortcsde  connoiifance's  qivil  fant  com- 
prendre dans  le  (ens  même  arraché  au  mot  méthoae 
deux  opérations,  l'une  ejbi-tchd  à'déi:Oenpôfer','di!'- 
tinguct;,  diviler  ;  l'autre  qui  tend -i_- roc  >.*ft^o fer ,' 
rapporter  j  réunir.  N'clt-ce  pas  pour  îe'-Njruraî-iitc  ; 
<jue  le  feus  coFHjiler  de  ce  mot  doit  être  laiis  criic 
prëfer.t  à  l'elprit  ,  &"  que  ces -dcux'ôpéfftt  oi^s  rc 
doive:;t  jamais  être  féparéeV  l'ane  de  l'autre  î  Si  la 
preir.icrc  lui  eft  commandée  par  la  nature  de  no.s 
conccpticns,  la  féconde  ne  lui  eft-c:le  pas  auiïi  puif- 
farament  commandée  par  la  conception  de  la  Nsturc, 
qui  is£  peut  être  ccnfidérée  elle-'raême  que  com'.-iie  le 
réfultat  néceilairc',  à  la  foiv  fuc€cirif'&:  firaaltàné-,^ 
du  même  ptincipe  &  du  même  plan  ,  &  cornmc'  la' 
réuiiiofl  univeiielle  du  même  tout. 

Au  m.ilieu  des  premières  divifions  ,  coi-,nucs  fous 
le  riom  de  règnes  ,  qui  vicnneet  d'abi>rd  circonf- 
crire  nos  regards,,  ii  nous  devons  contmueilem'ent 
iiC'US  pénétrer  de  cette  vcrici.cirenticlle,  que  tous 
les  corps  r.aturcls  ne  font  ,  daas  la  nature,  que  des 
espèces  particulil'rcs  ou  individuelles  d'un  fcid  & 
même  gçnrc ,  qui  peu  à  peu  change,  fe  décom- 
pçfcou-  fe  rçniUJ-ie  ,  &  cQaduic  des,  miaéraux  aux 
pUnçes,  8t  dei  i'sucj  aux  «uiinauï,  à  plus  force 


MET 

raifon  cette  venté  doit  elle   être  notre  ir.Urprête  & 
voue  guide   conllanc ,  dans   toutes  icr  tiutrcs  d:vi- 
l'u-ris  que    nos  méthodes    renferment.    S.ns   doute  , 
poar  huvrc  la  marche  de  la  nature  &  pour  la  pié- 
Li-atcr  ,   il  faut  connoître  parfaitement  tous  l^s  corps' 
O'j  ei'e  a  formés  ,  voir  &  étudier  leurs  diftéicn?  rao- 
ptiifs  cn.'cmble,  &:  fuppléer   a   tous   les  vaidci  que 
(iis  c:  r  -^  iiC.nnnSj  ou  peut-être  qui  n'e.xilient  p!us  , 
..V,,-    idiil.i   (ans  ceflc.  Tant  que  nous  ne  poiir- 
;     1    j  i.i.;  uc  a  une  pareille  connoilTance  ,   tant  que 
;     ;  '    ;    v;..  ai.iit    naturel   fera    audellus    de    notre 
t .  I  'la  \r:cLilaueineat  avoir  recours  à  des 
1:1  !   ■'  ,   a  des  divilions  méthodiques.   Tâ- 
.  !    :  ro.jiiirs  d'approcher,  le  plus  qu'il 
..   ,  u--   l'i'!d:e  naturel,  en  examinant  avec 
;  '.',  A  i\   ic,  s  rapports  des  corps  entr'cax  Se 
'   ^      c.:,il;   !cs  !p  xinques  ,  &  en  faifant  entrer  le 
i  i  :.    '-  Cl  1.:,  i">rc'.  (.<;  de  ces  caraélères  ,  &  le  moirtS 
.'.c  div  1; JI1-;  e,l.i   11]  ;cs  dans  nos   méthodes.   Multi- 
plier Icî  ;;.,  icî  1-ii;'.  ii-^^ccllité,  e!l  un   défaut  ou  un 
abus  contie  léquei  les  Naturalitles  ne  fauroieut  être 
rn)p  en  garde,    &  auquel  cependant  ils   font   tfop 
fouvcnt  excités   t<   cor.duits  par  la  vanité  ou  la  pa- 
rciTe.    C.'ril;    r.i  l.L-,  t  ijiic    chaque  nouveau   genre 
.jj'i'«   é    ■■    ;,I   ;>:  ,   ''.j'    '  il  n\  Ii  pas  abiblument  né- 
■■'l-:,c,  i  qi  :;  i,  j  ,   .'    .;■.  1„!   ^iis ,  fcs  dépeu'^anccs 
:     1'   ..:;v.s  ,   ett  ni'.  !!.:nvcl  oSuaele  oppofé  à  l'ordr'e 
!:~  ',;    i  ôc  aux  pi'Oitèî  de  la  (cienc-;  ,   cft  u.n  nouvel 
<•-    ii..'.:  cjKimis  contre  l'wi/'ié  â  ['ir.divifibiyuc  àzl^- 


'  Mais  fi  nous  venions  tendre  davantage  à  nous 
vspvTÎ-rclirr  .-'"   'o'f'-"  cr  ■:'  ,   il  cl't  un  grand  chau-, 

■  g;-nV,.-''ir   "•       .)':     '    .  !';    ■,'  .r  a  pii,voquer  dans 

\o-{r:  ','.'  ,■   '■     ,.        .         ,,,  c\{\  de  diflribucE 

llcsêccj      ■•     ,   l.'i  ,:■:■,,   .-.1  s  01  L-s  cadres  que  la 

,  natnr.:  elIc-mèriK  a  du  leur  trader,  c'ei^ 

\?A):  fimUUs. 

Apfiès.  avoir  d'al>o'r(f  compris -dans  l.i  inêT.e  fa- 
'  mille  tous  l«s  êtres  qiri-pféfcntenç  dans  leurs  carac- 
•  tîrc,<î  apparcns  &.fenhbles,  foit  extérieurs,  foit 
i!i;é.ricurs  ,  plos  de  rellemblances  que  de  diiTcrcnccs; 
il  faudroit  enfuLte  s'attacher  à  Imvre  les  lignes  af- 
ceiid-intes  ou  defcendantes  ,  les  branches  duv-cl.-s  ou 
collateiales  ,  &  marquer  cuiîn  tous  les  divers  dci^rés 
d.-,  coinairjTuiint<;,ou<!e,  parenté  qui  peuvent  lier  les 
familles  cntrclles,  Les  .mathématiques  elics-méme 

des  di 

Cet  heureux  chargement ,  du  moins  en  partie  ,  a 
été  introduit  dans  la  botanique  ,  il  a  même  été  tenté 
en  zoologie  ,  S:  s'il  cft  une  partie  de  l'Hiftoirc  i^a- 
tiuclle  ,  qui ,  par  rapport  au  nombre  ,  à  h  variété, 
a  la  petitelle  des  èires  qu'elle  renferm;  ,  préfenie  le« 
motif;  les 'plus  détcrminans  pour  le  faire  adopter, 
c'e>ft  l'Enttomoloçjie. 


ent  leivir  a  indiquer  i<:  coniiater  le.s  rapports 
îîons  ,  S;  l'ordre  qui  doit  leur  être   propre. 


Je  crois  devoir   ïenvoyer  à  l'article   System-  , 
pour  doûnst  à  cette  opinion,  relativement  aux  iu- 


M  I  T 

feifles  ,  tout  le  d''vc!oppcin>  nt  &  toutes  les  applica- 
tions p  r-iciniè:es  Jour  el'.c  peut  ctre  fiifccptu'c. 

Q  iO'que  rHi"oire  naturelle  ne  pareille  p-^  ■■■'.■ 
la  Icc-c-  i]ui  a  té  c.'iltivce  a'-ec  le  plus  c  .u.ti- 
par  l-s  di-iciis  ,  cip.iilaiit  e  le  petit  «îonncr  hci  i 
la  incii>c  b'"i;r.'afi  )n  ou.4  !a  même  com^araifon  i]u! 
a  pu  être  faire  rcLuivcm.nt  a>iï  auties  fcicnccs  ,  ic^ 
fur- tout  encore  lelativemcnt  a^i'x  beaux  atts. 

Si  les  Natiraliftcs  modernes  dévoient  l'cmportei 
fur  les  aacicns,  par  une  marche  ^  lu>  méihodi'^ue  K 
plus.-ûie;  s'ils  dcvoiciir  i;agt.cr  da-vantage  du  côté 
dfs  détails  de  renfemble  ,  ils  dévoient  ,aùili  aui'ir 
mouiS  en  vue  le  c-.nfidt rations  générales,  &  moins 
pénétrer  dans  l'enfcmble.  des  d-rails  ,  ou  dciiisTé- 
tuie  des  rapport*  qui  coi,ftituent  Uns  douce  la  Iculd 
étu.le  propre  a  fauc  connoître  véritableinenc  la  i-a- 
rure. 

Je  n'examinerai  point  fi  les  anciens  ,  plus  fiuvent 
entraînés  par  les  vagues  élans  de  l'imagination  ,  que 
guidés  par  les  données  pofitive^  du  jui;emci,tj  p:ûs 
occupés  de  la  rechsiche  des  principes  que  de  celle 
des  fai:s  ,  dévoie»!  nous  lailfer  plus  de  rêves  que  de 
vérités  dans  les  icicnces  naturelle' o;i  pbyli-luts  ,  & 
plutôt  le  roman  que  rhi:Toirc  de  'a  nature.  Mais  on 
ne  peut  (e  dilliinuler  que  les  modernes  en  généial  ne 
femblent  avoir  vu  la  fcience  que  dans  \.\  mcchote  , 
&  la  méthode  que  dans  l'art  de  dccompofer  ;  .Se  leurs 
ouvrages  ne  renfermant  que  des  di-Mlions ,  d;s  iy- 
norjmics,  des  defcripiions  monotones,  des  o'~-jets 
en  wa  mot  prefquc  toujonts  ifolés  ,  ou  de  peu  de 
valeur,  fans  fuite  &  fans  intérêt,  o-it  donu  .■  à  \x 
nature  un  aspect  plus  propre  à  rcpouiier  qu'a  attirer 
la  cim.  fité  gcne'rale  ,  qu'il  elt  cîpendaxjt  il  uti;c  ,x 
mêinc  iî  facile  de  faire  naître  fur  une  paieiiie 
étude.   (Mancel.) 

MICROSCOPIQUE.  On  d-figne -fous  le  nom 
£i::j<cici  m  crGJco^  .qucs  ,  les  intecle-  que  leur  pc 
titcffe  d  lobe  a  la  «vue  ordinaire^  oc  qui  ne  (ont 
vendu'  vifibles  ti  le  par  le  moyen  d'un  mictofcope  ou 

dune     ioupc.       VoyCT^    EnTOMOS  rRACÉ  ,     MiTTE  j 
Mi.NOCLE.  (Manwel.  ) 

MIEL,  MsL.  Suc  facré  &  fermentefcible,  com- 
polc  de  la-  liqucor  même  que  contiennent  les  petites 
glandes  ncdarifercs  fitu 'es  au  fond  du  calice  des 
Éeurs  ,  &  reçu  illi  par  les  Aheil  es  àorr^eiliques  ,  ou 
Mou^Ihs  a  miel,   f^oyj-j  Abeille  ,  Inslcti-. 

(  Manuel..) 
MILLEPIEDS.    royei  Iule,  ScoLcrsNDRE, 


M  I  T 


6y\ 


mnTt.,AcARns    Cet 
ftar.n  de  lordr.  des  Apt. 


re  d'infedles  de  la  féconde 


ifeflc 


leurs  pattes ,  l'abfence  des  antennes  &  la  fituation  de 

leurs  antennules,  font  des  caraflères  qui  diflingivenc 
h.ciicjiicnt  CCS  infeélcs  de  tous  les  autres.  Le  fcul 
genre  avec  lequel  on  poutrcit  les  confondre  à  la  pre- 
mière infpcdion  elt  le  ïrombidium.  Mais  la  ftruc- 
ture  de  là  bouche  elt  tout- à-fait  différente  ;  il  y  a 
de*  màclioir.-s  «c  des  antennules  quadriatticulics  dans 
ies  Ttombidjunis.  Les  Mictes  font  dépourvaes  de 
mâchoires,  &  on  ne  compte  que  trois  aiti.iCi  a  leurs 
antennulcs. 

^  La  tête  eft  pointue  &  peu  ^iftindc  du  corcelet  j  il 
i.'y  a  point  d'antennes. 

La  bouche  eft  compofée  d'un  fucoir  U  d'anten- 


nules  ,  fans 


trompe. 


kmtut  globuleufc  ,  le  uombie  Se.  la  difpofùiou  de 


Le  fuçoir  efl  court ,  avancé  ,  droit ,  cylindrique  , 
roidc  formé  de  dcus  valves.  Les  valves  font  éga- 
les demi-cylindriques,  obtufes .  horifontales.  La 
valve  fupérie«re  ell  fendue  a  fa  bile.  Les  deux  di- 
visons lont  égales,  cylindriques.  L'iaférieure  ell 
plane. 

Les  antennulcs  font  au  nombre  de  deux.  Elles  fon' 
c.>:np,imées,  égales,  avancées,  de  h  longueur  du" 
luçoir,  obtufes.  roides  &  triarticulces.  Les  articles 
lont  égaux.  Elles  font  inférées  a  la  b.nfe  &  furies 
parties  latérales  du  fuçoir. 

Il  y  a  deux  yciix  placés  fur  les  parties  laréra'es 
&  antérieures  de  la  tè:e. 

Le  corcelet  ne  le  diîlinque  de  l'abdomen  par  au- 
cun^ étranglement ,  maisileft  fouvcnt  d'une  aurre 
couleur.  Il  eft  forr  petit.  Sa  fubfîance  cft  cornée. 

L'abdomen  fait  plus  des  fept  huitièmes  du  corps 
des  i\I:trcs  ,  fur-tout  Icrf-u'elles  ont  man<^é.  Il  tll 
plus  ou  moins  globuleux.  O.i  n'y  remarque  aucun 
tegment. 

Elles  ont  huit  partes  attacliécs  ordinair-ment  fouj 
-  abdomen,  U  compofées  d'un  nombre  darciclcs  r  lus 
ou  mons  confidérabie.  Ces  pattes  f  ^nt  quelquefois 
terminées  par  des  foies ,  ou  par  de  petites  véiiculcs. 
Les  pattes^ antérieures  font  quelquefois  ttès-IonTi,«*. 
El'es  ont  été  regardées  comme  des  antennes  par  M, 
fabricius. 

Les  mittcs  font  plus  om  moins  velues  ;  les  pcils 
qiu  recouvrent  leurs  corps  font  fouvent  rameux  & 
mobiles. 

Les  Mitres  font  en  général  des  infedes  trèc-pe- 
tit-. ,  &  dont  les  différentes  parties  ne  peuvent  êtr- 
ûiftinguées  que  par  le  fccours  du  microfcopc.  La 
plupart  de  leurs  ejpèces  n'excèdent  pas  la  gr^lfcur 
d'un  gram  de  fdbk  ordinauc.    £lies  lont  'ttès-re- 


6m 


M'I  T 


matquables    à    plufieurs  égards ,  &   fc  rencontrent 

prekjuc  par-todt. 

La  Mitte  ,  connue  aulll  fous  le  nom  de  Ciron  ,  a 
étc  long-temps  legardéc  comme  occupant  le  dernier 
terme  de  peiitclTc  dans  1,-.  lii('rarLhie  an-malc.  Il  étoit 
réfcrv^-  aiix  Modernes  de  (e  créer,  peut  ainli  dire  , 
un  nouveau  Monde  ,  ëe  piiccr  le  Ciion  au  milieu  de 
cette  chaîne  dettes  que  les  Anciens  lui  faiioient  ter- 
miner ,  de  commencer  par  lui  une  nouvelle  féiie 
d'animaux,  &  de  mettre  entre  lui  ^  les  derniers  ani- 
ijtalcules  qui_  le  fuivcnt-^  encore  plus  de  diflance, 
peut-être  ,  qu'il  y  en  a  entre  l'Etépliant  &  liii-. 

En  élevant  donc  les  Mi'tes  au  haut  d'une  nouvelle 
échcU'ë  de  >:!,;!'d,-ur ,  on  f  ra  en  c|ueK,ue  lotie, moins 
étonné,  loilqu'oii  rroiivc^a  dans  leur  oiganilation 
de  quoi  fixer  autant  notre  sùmiration  ,  que  dans 
les  êcrcs  les  pins  cxpofés  a  nos  rci^aids  ,  &  i;-;nucs 
les  plus  paif.rits.  Cependant  li  l'on  doit  icgrctra-  que 
dans  la  phipraT  de  ces  infectes  j  nos  yeux  .iicnc  i^c- 
IV  n  du  lecouis  des  mftrumeus  roar  dii'uiguci  non- 
If  u'cn. eut  leurs  parties  extérieures  ,  mais  leur  en- 
lemble,  coiuhien  lios  icjirets  doivent  s'accroître  de 
ce  que  leur  intérieur  ell-  luaccelliblc  a  nos  recherches 
&  a  notre  contemplation. 

Les  Mittes  ont  ordinairement  le  corps  ^xo%  S; 
cva'e  ,  plus  ou  moins  aNii-gé  ,  quelquefois  prefquc 
airondij  ou  applati.  Dans  plufieurs  elpèccs  il  eft 
garni  de  longs  poils,  au  lieu  que  dans  d'autres  il  cfl 
liile  .  ou  fans  poils  fer.uhles.  Ces  infcûes  ont  la  tète 
petite  ,  prelqne  toujours  de  figure  conique  &  pointue 
e;-,-devani  :  elle  cft  attaclice  immédiatement  au  corps, 
fans  qu'on  obT-rvc  de  coicclot  entre  eux,  ce  qui 
d'.illin'iie  les  Mictes  des  Araignées ,  qui  ont  toujours 
un  grjnd  corcelct  bien  marqué.  Quelques  efpèces 
ont  cependant  une  lorte  de  corcelet,  mais  qui  tou- 
jours cil  moins  diiline.cni-nr  léparé  du  ventre  que 
dans  les  Arf.igiiécs.  Les  Mittes  ont  dans  la  tête  un 
aiguiHoa.ou  lo,  ic  le  tienT^ circs-déliée,aveclaq'ieile 
elles  fucent  leur  nouriirurc  ,  &  qai  varie  dans 
les  difTércntcs  efpèces.  Les  yeux  font  allez  diftinfls 
dans  quelques  efpèces  ,  au  lieu  que  dans  d'autres  ils 
ne  font  guère  vifibles.  On  tiouve  aufli  de  la  d.ffé- 
rence  d.ms  la  figure  des  deux  antcanules  qtis  tien- 
nent ji  L  tête,  que  les  uns  ont  qualifiai  J'^nrcnncs  , 
&  d'autres  de  petits  bras  :  dans  quelques  efpèces  ce-, 
antennules  font  aflez  longues,  divifées  en  articles 
mobiles  ,  comme  de  petites  pattes  ;  dans  d'autres  au 
contraire  elles  font  ttès-couttes ,  &  n'excèdent  guère 
la  longueur  de  la  tête.  Les  Aiittes  fe  fervent  de  leurs 
antennules  pour  tâte:  &  fixer  les  madères  dont  elles 
le  nourrillcnt.  Les  p.ittes  des  Mittcs  font  ordinaire- 
ment longues,  divifées  en  ph.iiieurs  articulations,  & 
terminées  par  des  crochets  :  dans  pinficuis  efpèces 
le  bout  des  pieds,  ou  tarfes ,  e!t  garni  d'tuie  petite 
vertîc  applatie  ,  que  l'inf.tle  peut  gonfler  &  con- 
tractc-r  plus  ou  moins ,  &  qu'il  fixe  en  marchant  fur 
le   l'iaii  de  pofitioi;  ;  cette  vcftie  eft  ordmairemeiu 


M  I  T 

garnie  de  petits  crochets  prefque  itivifibles  ,  à  caufc 
de  leur  extrême  pet.tefle.  Les  M'ttes  n'ont  ;oint  de 
fi'ictes  en  forme  de  mamelons  au  de:rière  ,  comme 
les  Araignées,,  &  cipendani  il  y  a  quelques  efpèces 
qui  filent. 

Toutes  les  M  .tes  font  ovipares  ;  les  femelles  pon- 
dent des  oeufs  df'rès  avoit  eu  la  compagtiie  dii  ma  e; 
elles  font  trè^-fécoiîdcs ,  &  fe  multiplient  fouvcnt 
confidcrablemcnt.  Il  e(l  tiès-tematquable  que  les 
jeunes  Mitres  qui  éclofcnt  de  ces  œufs  ,  n'ont  d'a- 
boi d  que  fix  pattes  j  ce  font  celles  de  la  troilième 
paie  q«ii  leur  manquent  à  leur  iiaitlancc  .  &  qui 
pondent  après  qu'elles  ont  mué  ou  changé  de  peau. 
Pli  fi'.ius  fclittcs  courent  d'une  gtande  vîtcflc  ,  ati 
lieu  que  d'autres  marchent  toujours  lentement. 

Elles  fe  trouvent  difperfées  prcfqiie  par-tout  ,  & 
qufique  très-petites  ,  elles  font  fouvct  pins  de  mal 
que  tous  les  autres  infjfles  ;  s'il  efl.  vrai  far-tout. 
Comme  on  l'a  prétendu  ,  qu'elles  font  la  caufe  de 
plufieurs  maladies  épidémiques  qui  attiquent  les 
hommes  S:  les  animaux:  félon  l'opmion  de  quelques 
Auteurs  ,  la  dyflenteric  ,  la  petite-vérole  ,  &  peut- 
être  a;ême ,  la  plus  cruelle  de  toutes ,  la  pelle  ,  fcroit 
l'ouvrage  de  cet  infeèle.  On  peut  plus  ccrtair.cmenc 
regarder  la  gale  comme  pioduire  pat  des  Miacs  , 
puHqu'on  en  trouve  toujours  dans  les  plaies  &  les 
ukènes  canfés  par  ce  mal.  Dans  l'Améiique  il  y 
en  a  une  efpcce  allez  giande  £•:  prodi;:ieufemcnt  fé- 
conde ^  qui  habite  les  bois,  ic  qu:  s'iiut-duilaiu  dans 
la  peau  &  la  chair  des  hommes  &  des  b'tes,  y  caufc 
des  ulcères  très-dangerenx  ,  &  qui  même  font  carta- 
bles de  donner  la  mort,  quand  elle  s'y  elt  attachée 
en  quantité. 

D'autres  mittes  fe  tiennent  fur  les  quadrupèdes  S: 
fur  les  oifcaux  ,  dont  elles  fucent  continuellement 
la  peau  ,  à  la'  façon  des  poux  ;  on  en  trouve  encore 
plufieurs  efj  èces  qui  fe  eramponent  furie  corps  de 
dittérens  auttes  infcâes  ,  &  même  fut  les  Limaçons 
des  jardins  ;  elles  vivent  da  fuc  qu'elles  pompent  de 
la  peau  de  ces  animaux  par  le  moyen  de  leur  luçoir. 
D'autres  habitent  les  fcmiles  des»arbre:  &  des  plaii- 
res ,  comme  aiifll  le  délions  de  l'écorce  des  vieux 
troncs  d'arbre"  ;  il  y  en  a  d'autres  qui  fe  trouvent 
dans  h  farine  ,  fur  le  fromage,  fur  le  lard  &  la  viande 
sèche  ,  &  i'jr  les  vieilles  confitures  saches,  où  elles 
fe  multiplient  fouver.t  prodii^ieu^'ciTient.  Om  doit 
eonf;illcr  aul.i  fie  ne -["iint  manger  de  ces  fortes  de 
confitures ,  gardées  depuis  long-temps  ,  fans  les  avoir 
auparava' t  examinées  i  la  loupe  _,  pour  ne  pas  rif- 
quer  d  avaler  des  milliers  de  ces  petits  animaux  ,  qui 
peut-être  poiuroicnt  can'er  difFérens  mauxd'eftomac 
ou  autres  incommodités.  On  en  trouve  encore  dans 
les  [onneanx  &  auircs  futailles  oii  l'on  garde  de  la 
bière  qui  commence  à  s'aigrir ,  &  ce  font  elles  qu'on 
croir  donner  la  dylTentenc  à  ceux  qui  boivent  d'une 
te  le  bière.  Toutes  ces  fortes  de  Mittes  fout  encote 
connues  fous  le  nom  de  Cirons. 

Pluûeuis 


M  I  T 

Plufieurs  Mittes  demeiiieiu  dans  !a  Krrc  te  fur  la  j  1 


M  î  T 


^7> 


terre,  &  d'autres  lant  aquanq'irs,  v;vant  dans  les 
eaux  d:s  lacs  &  des  malais  ;  ccç  deiaièics  l'on:  trcs- 
rcmai-qtiabks  eu  ce  qu'el'cs  attachent  leurs  crufs  au 
corps  ou  aux  patres  de  diftàt-ns  autres  ^ll^cd:c^  aqua- 
tiques plus  grai-ds  .  comme  !es  Ditifcucs,  les  Ncpc, 
&  autres,  &  que  ces  aufs  gratidiffjnt  de  jour  en 
jour  fur  ces  mêmes  infciftjs  ,  ce  qui  cft  une  marque 
certaine  qu'ils  en  tirent  de  la  nouinture  julqu'au  mo- 
ment que  hs  petits  en  itclof^nt.  On  ttouve  encore 
des  œufs  .1  peu-près  femblables ,  &  ^^ui  ordiriairemcnt 
font  d'un  ronge  de  fang  ,  fur  le  corps  de  pluiieurs 
infea.-s  terreftres  ,  comine  !eb  Libellules  ,  les  Mou- 
ches ,  les  Coufins  ,  Ls  Tipules ,  &;c. ,  &  doù  fortent 
enfuite  de  petites  Mittes  qui  continuent  a  fucîr  ces 
mêmes  inftâcs. 

Il  eft  difficile  de  trouver  des  caradères  affez  géné- 
raux &  allez  bien  déterminés  pour  divifer  les  Mittes 
en  différentes  familles  ;  il  fcroit  nécefTaire  cependant 
de  les  diitinguer,  à  cau(e  du  grand  nombte  de  leurs 
efpèces  ;  on  voit  bien  quelque  ditt'ércnce  dans  la 
figure  de  leurs  pattes,  qui  dans  de  certair.es  efpèces 
fontprcfque  toutes  de  longueur  &  de  grolfcur  éga'cs, 
au  lieu  que  dans  d'autres  ,  telles  paires  font  ou  plus 
longues  ou  plus  groiTes  qac  les  autres  :  mai?  comme 
le',  limites  de  ces  différences  font  peu  difîîndcs,  ileft 
difacile  de  les  employer  à  divifer  ces  infcéfes  en  fa- 
milles ;  &  pour  ce  qui  regarde  leurs  aiures  parties, 
tlles  font  trop  petites  &  trop  variées  pour  ponvo'r 
fervit  de  caradércs  généraux.  Il  ne  relie  donc  qu'a 
fuivre  leurs   différentes  tfjjèces  fclon  lei.r   liabiia- 


Ainfi ,  dans  une  hifloirc  générale  de  ces  infcclcs  , 
on  peut  ks  arranger  en  familles  ou  en  fedions ,  fcion 
les  lieuï  où  ih  fc  trouvent  orJui.;iremcnt,  Se  les  diffé- 
rentes mai'res  dont  ils  le  nourn(k-nt.  Dans  la  pre- 
mière famille  on  mettra  les  Mitres  qui  fe  trouvent 
f.ir  ies  vivres  ou  les  provilîons  de  bouche  ;  dans  la 
f.'CO"de  celles  qui  atraqu-ra  les  hommes  &  qui  vi- 
vent fur  les  aniuiaux  quaiiuj-èdes  i  dans  li  troilièine 
celles  des  oifeaux  ;  dans  la  quatrième  celf-s  o_ui  vi- 
vent fur  les  autres  infeiles  ;  dans  une  cin  juième 
telles  qui  fe  trouvent  fur  les  arbres  &  les  plantes  ; 
dans  une  fuièms  celles  qui  font  vagabondes,  ou  qui 
rôdent  par-tour,  fans  fe  fixer  à  quelque  objet  dé- 
terminé ;  &  enfin  dans  une  feptième  les  Mittes  aqua- 
àraes.  On  pourroit  augmenter  ces  familles  à  meilire 
t}j'on  d'^couvriroit  dans  d'autres  lieux  de  nottvelles 
efpèces  de  Mutes.  Cet  arrangement,  préfeaté  par  De 
Geer,  mérite  bien  dette  adopté. 

Les  Mittes  qoi  fe  trouvent  fur  les  Tivres  ou  les 
provifions  de  bouche,  font  les  plus  communes  de 
toutes.  &  on  peut  les  appeler  domeftiquts ,  parce 
<)u"on  les  trouve  fur  différentes  matières  qu'on  garde 
dans  ies  maifons.  Elles  vivent  en  grande  quancité  fut 
Hift.  nat.  du  InfeSet.  Ton,  VU. 


e  vieux  fromage  ,  fur  !a  viande  sèche  ou  famée  de 
nos  gjrdes-ma;iger  ,  fur  les  oifeaux  &  ks  if.fecles 
delPchés  des  cabinets  des  Naturalilles  ,  &  encore 
fur  le  vieux  paiu  &  les  confitures  sèches  confervées 
trcf  long-temp":.  E  les  fe  mu'tipîie-ii:  extrêmement 
fur  toutes  es  denrées.  Elles  font  à--;  p!us  petites, 
n'a)ûi!t  qu'à  peme  la  grofTcur  d'un  grain  de  fable 
fin  ,  Je  forte  qu'elles  font  prefque  itivifibles  à  la  vue 
iîmpk  ,  i:  qu'il  faut  fe  fer vir  d'un  bon  micrcfcope 
poerles  obferver.  Lcuv.'enhoeck  nous  a  donné  p'.u- 
lieurs  obicrvations  intérelTantes  fur  ces  petits  ani- 
maux ,   fur-tout  par  rappoit  à  leur  génération. 

Ces  Aîittes  font  très-agiles,  îi  courent  avec  beau- 
coup }.i  vîtelfe.  Regardtes  à  la  loupe  ,  on  voi: 
d'..'>  ud  qu'elles  font  toutes  velues  ,  ou  gaines  Ai 
beï'jcojp  de  poils  ;  mais  c'efc  au  micrcfcope  qu'il 
fiut  ks  examiner  pour  voir  leur  véritable  figure. 
Sar  le  corps  de  prefque  toutes  ces  Mittes  ,  ou  voie 
deux  taches  circulaires  brunes,  produites  par  de» 
parties  iirternes  qui  parciifent  au  travers  de  la  peau 
tranfparenrc.  Elles  on:  leurs  pattes  tcrrninécs  par  une 
petite  partie  ovale  ,  tranTparcnte  ,  ^  enflée  comme 
une  petite  veffie  à  long  co! ,  ayar.:  en  t'cvant  une 
efècc  de  petite  fente  ou  k-;-^iatio;-.  La  Mittc  peut 
donner  à  cette  veffie  toute  (orte  0  intl:7.:ons  ,  Se 
fouvcnt  elle  la  m.et  dans  une  polition  perpendi- 
culaire a  la  patte  ,  de  façon  qu'elk  fait  un  angls 
droit  avec  cette  patte  ;  elle  peut  encore  gon.lcr  5c 
contrait.-r  cette  efpècc  d'cir.pârciiient  ,  qui,  q'eanj 
il  e.1  pofé  fur  le  plan  ou  la  Ivîi.re  t'.i.irclie,  s'éi.irgit 
&  fe  gonfie  ,  an.  lieu  tjue  quand  la  patte  ;c  trouve 
levée  &  qu'elle  ne  touche  point  à  ce  plan  ,  la  vefdc 
ûirparoît  ptefqu'entièrerncnt.  Leuwer-ihocck  a  dit 
poliiivemcnt  que  les  Mittes  de  cette  elpèce  ont  à 
chaque  patte  deux  petits  crochets  ou  ongles  cour- 
bés ,  &  qu'il  vit  une  de  ces  Mities  faifir  avec  l'un 
de  ces  crochets  un  des  poils  d'ur;c  autre  ftlitte  &  la 
foulevcr  en  l'air.  De  Geer  dit  aulfi  avoir  décuuvcrc 
CCS  mêmes  crochets  ,  quoiquavec  airez  de  peine. 
La  Mute  peut  plier  en  deux  la  petite  vcfie  dont 
nous  avons  par  é  ,  &  cela  fi,ivaat  la  lorg'.tur,  ou 
dans  la  dirtâion  de  la  fente  que  nous  y  avons  re- 
marquée ;  en-deffous  de  chacune  de  ces  moitiés,  on 
peut  apperccvoir  un  petit  crochet ,  mais  qui  ne  fc 
mont-e  que  diifieilement ,  parce  qu'il  eft  caché  fous 
la  vcflle  ;  on  ne  l'appeiçoit  même  nue  quand  la  Mitte 
donne  un  certain  mouvement  à  la  patte  :  c'eft  aa 
moyen  de  ces  crochets  que  l'infedle  fe  fixe  fur  les 
objets  oii  il  marche. 

Toutes  ks  femelles  de  ces  Mittes  ,  qui  font  tou- 
jours plus  grandes  que  les  mâles  ,  font  garnies  au 
derrière  d'une  petite  partie  cylindrique  &  creufe  en- 
dedans  comme  un  peut  tuyau,  qui  donne  peut-être 
palfage  aux  œufs  qu'elles  pondent ,  puifqu'on  ne  la 
trouve  jamais  far  les  mâles  ,  que  l'on  peut  dilHngaer 
des   feKiciks ,  lotf^u'on  ks  voit  accouplés  ,  ^tant 


&74 


M  ï  T 


alors  anis  par  leur  derrière.  Ea-<jcffoiis  de  ce  petii 
luyau  ,  on  remarque  une  petite  éminence  ,  où  peu:- 
êlre  fc  tiouve  l'ouverture  de  l'anus. 


Les  longs  poils  dinctotrJe  corps  de  ces  '-'ittc  eft 
garni ,   &  qui  y  font  en  allc::  grand  nombre  ,  ks  rend 
toiucs  hcnlfécs ,  érant  vues  au  rnicrofcope  ;  S:  ces 
foils  ont   en   queîjuc   inanicre   !a   figure   de   l-.ngs  j 
piquans  coutb-.'s  ,  -.jui  ont  des  deux  côtés  un  grand  j 
nombre  de  barbes  en  foinic  de  pnih  trè'î-court'î  ,   de  i 
forte  qu'ils  reiiernblent  aux  poiis  des  Chenilles  ve- 
lues. Ces  poils  de  la  Mitte  ont  encore  une  lîngularitii-  ( 
lrcs-rciiisrqi!abie  J  c'eft  qu'ils  font  mobiles,  &  que  ! 
l'inferte  peu:  les  mouvoir  de  côté  &  d'autre  ,  comme  ! 
De  Geci  l'a  obfervé  très-dil'tincteiî-.ent  :  chaque  pj.l  j 
<k>it  donc  néceffaircment  tenir  ou  avoir  corami  ni-  ! 
cation  à  uu   mufcle  qui  lui  donne  le  rr.ouv;,n;er.t. 
Enfin  ,  quelques-uns   de  ces  poils  ,   qu'on  poiitroir 
comparer  aux  piquaiis  du  porc-ipic  ,  fembienr  tiic 
placés    lut  le    coips  en  ordre  régulier;  on  en  voit 
toujours  deux  de  longueur  égale  fut  le  dclTus  de  la 
tête,  &  qui  repréfciitenr  comme  deux  petittj   an- 
tennes ,  &  au  derrière  deux  autres  poils  plact'à  r'gu  • 
•lièremcnt  l'im  à  côté  de  1  avKre.  Sur  les  poiU  des 
pattes,  qui  lont  encore  plus  fiï;î  que  ceux  du  cor^'s, 
on  n'a  point  vu  de  barbes. 

Après  l'accciuplcrtnrnt ,  les  fc:-;nc'îi.'S  pondent  des 
Œufs  ovales,  très -blancs,  tranfîMrcns ,  K  d'une 
petiteffe  extrême  ,   comme  l'on  peut  bien   fc  riina- 


Leuv/cnhock  a  dit  qu'ils 


tes  taches 


ïur  leur  fui  face,  &  Btanckacrt  y  a  vu  des  traits  qui 
fe  croifent  comme  un  réfciu.  De  ces  œufs  lorrcnt 
enfuite  <fe  tiès-pctites  Mittes  ;  &  au  rapport  de 
Leuvyenhcek  ,  cette  n.ïiirance  ai  rive  huit  jours  après 
<]ue  les  œufs  ont  été  pondus.  Cet  auteur  dit  encore 
que  les  Mittes  naifîcnt  uniquement  avec  lix  pattes  ; 
De  Gecr  a  vérifié  cette  obfervation  fur  pluficurs 
jeunes  Mittes  de  cette  efpèce,  nouvellcmcnc  éçlofes, 
&  n'ayant  encore  que  la  grandeur  des  ceufs  mêmes  ; 
elles  n'avoient  conUanimcnt  que  fix  pattes,  &  c'étoit 
toujours  celles  de  la  troilîème  paire  qui  leur  inan- 
quoient ,  mais  qui  poullent  enfuite,  quand  la  Mitte 
avance  en  âge.  Cette  obfervation  méiite  attention  à 
caufe  de  fa  (ingularité  ;  mais  on  n'a  pas  encore 
cherché  à  voir  à  quel  âge  ces  nouvelles  pattes  leur 
viennent. 

Ge  n'eft  pas  feulement  en  été  qu'elles  pondent  un 
grand  nombre  d'œufs ,  elles  multiplienr  aufli  en 
hiver  ,  &  font  même  alors  allez  agiles  ,  pourvu  que 
Je  froid  ne  fait  pas  trop  vif;  mais  l'avantage  qu'elles 
ont  de  vivre  dans  les  maifons  ,  oti  eltes  ne  font  ei- 
pofécs  qu'à  un  froid  modéré  ,  les  met  en  état  d'être 
agiffantes  dans  cette  faifon,  &  de  pouvoir  fe  pro- 
jager  à  leur  aife  ,  ce  qui  eft  refufé  à  d'autres  in- 
&Aes3  qui  doivent  paffer  l'hiver  en  plein  air.  \ 

e%  uoive  ^ns  la  f^tioe ,  ^s  Mittes  ttès-petites. 


M  I  T 

Elles  iioarchent  aflez  vîte  ;  &  on  a  remarqué  qu'elles 
aiment  à  s'enfoncer  bien  avant  dans  la  fjr-.he,  Comme 
elles  font  imperceptibles  à  la  vue  ,  on  peut  s  in^aqiner 
facilement  combien  il  doit  en  entrer  dans  k  pain  que 
l'on  mange  ,  fur- tout  dans  celui  fait  de  vieilk  faiiue. 

Dans  les  ulcères  ou  petire?  véficiiles  nui  fe  forment 
fur  les  m.uins  &:  autres  parties  du  corps  des  galeux  , 
on  trouve  de  très-petits  infcvSles  dij  genre  des"  Mitres, 
qui  n'ont  pas  été  inconnr.s  aux  i'^aturaliftes  :  ces 
Mittes  font  même  rcg.ird^res  comme  1  unique  caufe 
d'une  maladie  ae:!!!  déla;ré.ibic  qu'incommode.  Linné 
en  parle  de  cette  manie!  e  ;  ce  Cette  Mitte  habite  fous 
la  peau  humaine  ,  oii  cilc  caiil'e  la  gale  -,  elle  y  pro- 
duit une  petite  véficu!!;  •\\;\\  lik  ne  s'éloigne  guères  j 
après  avoir  iV.ivi  le-  )\.':y,  ,':e  la  peau  ,  elle  fe  rcpofc 
t:  e.vcitc  nr.e  d:;iiap._;<-ji  on.  Celui  qui  y  ci't  accou-i 
tcxv.i  peut  aiiv:mcnt  ia  voir  il  l'eeil  limplc  cn-delî'ous 
de  la  peau  ou  de  l'épi ^''ei  vc  ,  &  il  cfi  facile  de  l'ôrer 
avec  la  jointe  d'snc  ('-piîig'c,  Q'i"-'^  '"'''•  '^  place  !'"ur 
l'erij^ie  ,  die  ne  l'e  remue  prefoue  poui;  o'abord  ;  mais 
en  i'ée  1;  luliant  par  l'hs.iei-.c  ,  cik  fe  met  a  courir  fur 
l'ong!^  avec  vitcllc.  ;>  Cet  mieelc  prefqu'impcrccp- 
tiblc  ,  dont  la  marclic  Zc  les  piqûres  fous  les  rides 
de  Li  peau  ,  ojcafionncr.t  des  dimangeaifons  ibuven: 
ii  insupportables,  devoir  fans  doute  forcer  l'attention 
à  fc  tiicr  fur  lui.  On  a  remarqué  plus  particulière- 
ment cjue  fes  quatre  pattes  ai^téricures  iont  garnies 
au  bout,  d'une  longue  par.ic  déliée,  droite  &  cylin- 
drique, en  forme  de  tuyau  ,  termin;;e  par  une  petite 
boule  en  forme  de  velTie  aroidie,  que  la  Mitte  pofa 
&  appuie  fur  le  plan  où  elle  marche.  Cette  partie 
déliée  Se  filiforme,  qui  fait  l'olricc  du  tatle,  eft  mo- 
bile fur  k  refte  de  la  patte,  avec  laquelle  elle  fait 
des  angles  diflérens  ,  félon  le  mouvement  que  l'ani- 
mal lui  donne.  C'eft  aufll  par  le  moyen  de  ces  in- 
feiiles  que  la  gale  fe  communique  h  aift'ment  ,  les 
vêtemens  des  galeux  en  étant  louvent  remplis,  Les 
amers  &  les  préparations  rriercuriclks ,  en  faifant 
périr  ces  Mittes,  doivent  par  là  même  détruire  la 
maladie  qu'elles  occahonnent. 

Il  eft  une  autre  efpèce  de  Mitte  ,  dès  long- temps 
connue  fous  le  nom  de  Ricinus ,  &  de  Tique  en 
français  ,  &  qui  eft  de  la  grandeur  d'une  graine  de 
navet.  Ces  Mutes  ,  comme  l'efpèce  précédente  , 
rangées  dans  la  féconde  famille  ,  fe  trouvent  très- 
fouvent  fur  les  Shicns,  &  particulièrement  fur  ceux 
de  chafle ,  qui  les  gagnent  dans  les  bois  oil  ces  in- 
fed>.es  ont  leur  demeure.  Elles  s'attachent  fortement 
par  leur  rrc.7!;7f  àla  peau  de  l'animal,  qu'elles  percent 
avec  cette  même  trompe  pour  en  tiret  k  fang  ,  dont 
elles  font  très-avides,  &  elles  y  tiennent  louvent  li 
fort  qu'on  a  de  la  peine  à  les  en  arracher  fans  les 
blefler.  Les  Auteurs  «jui  ont  parlé  de  ces  Mittes, 
aftirnaent  qu'à  force  «le  fucer  le  fang  leur  ventre  enfle 
&  augmente  fi  conûdérabkment  en  groffeur,  qu'c 
parvient  à  la  grandeur  d'une  lentille.  Quand  elles  en 
trouvent  l'occafion ,  elles  s'ac  tachent  aiifi  à  la  peau 


MIT 

des  hojTimes ,  en  la  perçant  &  7  introioifant  picfqua 
toute  la  tête  ;  &  à  f-jice  Ac  \.\  fuccr,  elles  y  pra- 
duifent  des  taches  iGi';:e'.  O^i  les  trouve  de  même 
fur  les  Boeufs.  La  tê-e,  c'an;  ccne  efj^èce  <!c  Mittcî  , 
eft  fïpatc-e  du  corps  p-r  un  étranglemciu  <»»  u:ic  in- 
cifion,  &  clic  ell  iuoM;e,  tnloitécjuc  rinfcde  peut  la 
courljcic-,1  deliouSj  ce  qu'il  fiii  fouvent  en  marchain. 
Elle  fe prolonge  en-devan:  en  une  iromre  écailleufe, 
roide  &  ttès-remarqsable.  Cette  trompe  ^  en  forme 
d'un  ftilet  C)  IhidriqHC  ,  un  peu  pointu  aa  bout,  & 
beaucoup  plui  long  -|!ie  la  lêtc  ,  eft  garnie  le  long 
dw-  chaîne  coté,  mais  r.!i  peu  cn-de'Icus  ,  de  deux 
rdn;;^  de  d^'iiteluics  en  forme  de  deuts  de  fcic  allez 
grai-dcs  ,  diiiiTi-cs  pat  leurs  pointes  en  arrière  ou  vcis 
la  tête,  &  tics-vifibles  à  l'aide  d  un  bon  microfcope  : 
c'eft  au  moyen  de  ces  dentelures  que  la  Mitte  ,  aptes 
avoir  introduit  fa  trompe  dans  la  peau  de  l'animal  , 
y  tient  H  fortement  &  fe  laille  il  dirlicilemcnt  arra- 
cher de  la  plaie,  parce  que  ces  poinrcj,  par  leur 
diredlion ,  réfirtent  à  la  fortie  de  la  trompe.  Les  pattes 
font  trèî-mobi'es,  allez  louj^ues,  divifees  chacune  en 
fix  articles  ,  &  ce  qu'elles  ont  encore  de  rcmarqi^a 
ble,  c'cft  qu'elles  font  terminées  par  une  petite  pièce 
circulaire,  applatie  &  très-tranfparente  ,  femblablc  à 
oiie  petite  velue  membrancufe  &  très-flexiblc,  a:ti> 
chéc  au  pied  ou  tarfe  par  un  court  filet  cylindrique  & 
mobile,  auquel  la  Mitte  donne  toi;tc  forte  de  direc- 
tions ou  d'uiHcxions,  en  la  pofant  fur  h  place  oti  elle 
marche  :  la  vefîic  qui  termiiic  les  pattes  antérieures 
cft  du  double  plus  grande  que  les  autres ,  &  de  fi;^ure 
ptefque  triangulaire.  En-deffous  de  cette  vcffie  eu 
iBcrabrauc  foat  attach.îs  deux_  crochets  aiT'-z  longs, 
qui  la  débordent  de  chaque  côté  ,  i«c  qui  font  plus 
grands  que  da'is  aucune  autre  Mi:re  :  qaand  elle 
rapprocli;  ces  deux  crocluts  l'un  dcrjurre,  la  mem- 
briue  fc  plie  toujrurs  en  deux,  parce  qu'Us  y  l'ont 
iutiincm;n:  unis  uc  comme  incorpores. 

S;-i-  lesTcvifs,  !c3  Moutons  Ji  les  Chiens,  on 
troavc,  en  été  ,  des  Mines  co;inuss  ancienn-'mcnL 
fous  le  nom  de  RciiuVius  y  clies  font  les  plus  graades 
de  toutfs  celles  de  leur  getirc.  Elles  paroiffcnt  de 
deux  fortes,  les  unes  'oat  d'un  gris  arduifé,  &  plus 
grandes  que  les  punaifes  des  ii.s  ;  les  autics,  plus 
petites ,  font  d'un  rouge  pâle  ,  tirant  lur  le  jaune  : 
les  premières  fe  trouvent  ordinairement  fur  IcsB-iufs 
&  les  Chiens  ;  les  fécondes  fur  les  Mourons. 
Les  unf.  &  les  aunes  raarc!;:nt  lentcmert  &  comme 
avec  pcfantcur,  traînant  le  ventre  fur  le  plan  de  po- 
fition  ;  mais  elles  ont  beaucoup  de  facilité  pom  s'a:- 
tachcf  avec  leurs  p.îttcs  à  tous  les  objet;  qu'elles 
rencontrent ,  même  au  vcric  le  plus  poli.  De  Geer  a 
fait  fur  ces  Slittes  une  ob(etv.ition  très-curleufe; 
c'cft  qu'en  dedous  du  ventre  de  pl'.iCeu:s  d'entr'elles, 
fc  trouvoit  attachée  une  autre  Miite  ic-utc  noiie  & 
beaucoup  plus  petite  ,  n'ayant  que  Ja  grandeur  d'uiie 
graine  de  navet ,  &  qui  leur  cnibraffûit  le  ventre 
avec  les  pattes  ,  fe  tenant  là  dans  un  profond  repos. 
D'après  la  defcription  que  cet  Auteur  en  donne,  on 


M  I  T 


67  i 


voit  qae  cette  petite  Mitte  écailleufe  a  beaucoup  de 
conformité  avec  la  grande,  à  laquell;  elle  s'att.'.cb.e  , 
en  exceptant  feulement  la  jiiandeur  &:  la  figure  du 
cotps.  «J'ai  toujours  rc;i:.uqué,  dit-il ,  que  cette 
petite  îv-iiîte  fe  tient  attacliéc  au  ventre  de  la  grande 
dans  une  pcluion  rcnvcilée,  cxadtciiiL-nt  entre  les 
deux  pactes  poîléricures,  fx  j.imais  plus  haut  ni  plus 
bas,  la  téic  fe  trouvant  toujours  placée  dans  l'en- 
droit où  nous  avons  fait  remarquer  iiriC  petite  partie 
relevée,  6c  dont  j'ai  dit  ignorer  l'ufage.  J'ai  vu  dif- 
tindlemcnt  ,  &  à  n'en  pouvoir  douter  ,  que  la  petite 
f.iittc  avoit  fa  tiompe  enfoncée  ddns  cette  éininencc 
où,  par  confcquent  ,  il  doit  fe  trouver  une  ouver- 
ture ,  que  j'ai  même  cru  voir,  en  y  obfcrvant  une 
petite  tente  tranfverl'alc  ,  il  que  fes  bras  ,  en  malTe  , 
éroient  alors  conlidcrablemcnt  écartés  vers  les  côtés, 
&  appliqués  ftir  la  peau  de  la  grande  Mitte.  J'ai  ob- 
fetvé  qu'elle  garde  cette  poliiion  plufieurs  jours  de 
fuite  lans  bouger  de  fa  phce  ,  &  toujours  dans  ua 
parfait  repos  ,  la  grande  Mitte  fe  promenant  par- 
tout chargée  de  la  petite  qui  ne  l'abandonnoit  pas. 
Mais  poutquoi  &  dins  quelle  intention  la  petite 
Mitte  écailicufe  fc  ti-^nt-clle  ainli  aitach-'e  à  la  gran- 
de? Seroit-eile  une  ennemie  occupée  à  la  lucer ,  ou 
bien  ftroit  ce  un  accouplement  ?  Dans  la  première 
fuppoiition  ,  il  me  feicble  que  li  Mitte,  attaquée, 
donneroit  qucl^-juc  f  gne  d'incommodité  ,  Se  s'aitoi- 
bliroit  peu  a  peu  julqu'à  cxtinftion  de  (a  vie  ,  ce 
dont  je  ne  me  fuis  point  appctçu  ;  au  contraire  elle 
me  parut  fe  porter  bien  plufieurs  jours  àc  fuite  , 
n-ié!r;e  api  lis  <]iie  la  petite  Mitto  l'eut  abandonnée. 
D'ailleurs  ,  h  elle  y  tcoi;  dans  l'intention  de  fucer  fon 
hôte,  pourquoi  auroit-ellc  toujours  fa  tète  appliquée 
furréminencc  du  ventre  dont  j'ai  parlé  ,  &  la  .rompe 
introduite  dans  l'ouverture  de  cette  même  éniinence. 
Se  non  ailleurs;  Si  telle  c!t  la  caufe  qui  l'attache  à  la 
grande  Mute  ,  elle  pourroit  auflî  facilement  l'atta- 
quer par  tout  autre  endroit  de  fon  corps  ,  te  que  je 
ne  lui  ai  pourtant  jamais  vu  faire  ;  j'ai  donc  tout  lieu 
de  croiie  que  l'union  intime  de  ces  Mittes  eil  itii 
vrai  accouplement,  en  quelque  forte  femblabie  a 
cclHides  Araignées  ,  dont  la  femelle  a  également  la 
partie  du  Icxc  placée  en-dellous  du  veiute  ,  &  que- 
ls petite  Aiitte  ciH.-  mAle  de  la  grande,  fur-tout 
comme  elles  fc  reilcrablent  d'ailleurs  dans  la  confor- 
mation de  leurs  principales  parties,  excepté  que  le 
m.âle  fuppolé  eft  coniidérabiement  pljs  petit ,  &  que 
fon  corps  cil  plus  exadement  ovale  &  couvert  d'une 
peau  écailleufe  ;  par.mi  les  Araignées  le  mâle  eft  de 
même  toujours  beaucoup  plus  prtit  que  fa  femelle. 
Dans  la  fuppofition  al'^cz  probable  ,  que  l'union  de 
ces  iMitics  eîl:  leur  véritable  accouplement ,  il  faut 
donc  regarder  la  partie  relevée  du  ventre  de  la  grande 
Mitte,  ou  de  la  femelle  ,  &  qui  eft  toujours  placée  à 
la  hauteur  des  pattes  polléricuicSj  pour  celle  qui  ca- 
raélérife  fon  fcxe  ,  puifque  c'eft  cette  éminence  qua 
la  Mitte  recherche  pour  s'y  accrocher,  en  y. iniro- 
duifant  fa  trompe.  Se  appliquant  en  même  temps  fes 
deux  tras  hoiizgr.talcment  fur  le  ventre.  Mais  c'ett 

Qqqq   * 


é-s 


M  I  T 


toujours  un  accoui-Icmcnt  des  p!u5  finguliers ,  &  dont 
la  vraie  opération  ett  difficile  a  démêler.  Il  reflèmble 
beaucoup  à  celui  des  Araignées  ,  &  peut-être  que  ce 
font  les  /ra^  qui  contribuent  a  la  fécondation,  tout 
comme  dans  ces  derniers  inicâcs  m. 

En  pourfuivaiit  lliTtoire  des  Mittcsqui  attaquent 
les  hommes,  &  vivent  [ui  ks  quadrupèdes,  &  qtn  ont 
été  rangées  dans  une  iecoiide  famille,  nous  ferons 
encore  mention  de  cjelques  efpèccs  qui  font  eiran- 
gères  à  i  '  'o-  ■  .  c:  ■  ic  Ion  peut  regarder  c;;ran;e 
cxatio,   .  -   dans  les  bois  Se  les  forcis  ce 

f  Am::  :  lonale  que  méridionale ,  mais 

plus  pa.L. --,.;-.-.-  ;  es  contrées  ou  raidi,  une  quan- 
tité ii)'joniuiab;c  à'awc  cipècc  de  Mities  alfez  grande, 
qui  y  font  ic  iîcau  des  hommes  &  d'-s  bêtes  ,  &  qui 
ne  font  que  trop  connues  ,  tant  des  habicans  de  ces 
pays  ,  que  d:s  voyageurs.  Parmi  les  Auteurs  moder- 
nes qui  ont  donne  les  relations  les  plus  circonitati- 
ciées,  il  faut  citer  Kalm  &:  Ulioa.  Le  premier  ebiervc 
c]u'ci!es  font  de  grandeur  três-difFérente  j  J;s  unes  foLC 
fi  petites  qu'clies  font  à  peine  vifibles ,  &  les  autres, 
qui  ont  eu  occalion  de  fe  gorgcr  de  lang,  font  gran- 
des comme  le  bout  4u  doigt.  Cette  Mittc  qui ,  lêlon 
le  rapport  de  Uiioa ,  eft  nommée  Niguj  à  Cartoa- 
gène ,  &  Fi!.ue  au  Fércu  ,  è:  que  les  habitans  de 
ycnfyivante  u.  de  ia  Nonveile-Jcrfey  appellent  Pou 
lies  bols  ,  comme  l'a  dit  Kalni ,  cil  d  un  rouge  fcncé 
&  lulfant.  Ce  derriisr  Auteur  2  auiTi  obfcrve  que 
quand  el'e  s'c.'f  renip  ie  de  fang  ,  en  fuçant  l'animal 
où  elle  s'cîf  attaché;,  &  qu'elle  ei^  parvenue  à  une 
^rolTsur  canlidcrable  par  la  dilatation  eïtraordinairc 
Se  fa  peau  ,  dans  cet  érat  elle  n'eft  plus  roui;e,  mz\s 
jîrife  ,  avec  quelques  p^j^ints  rougeâtre?.  D'ap;ès  ia 
Sefcription  que  cet  Auteur  donne  de  cette  efpèce  de 
Mittts  ,  3c  que  DeG;er  a  vérifiée  ,  on  voit  qu'elle  a 
beaucoup  ce  conformité  avec  celles  qui,  en  Europe, 
s'atfachent  aux  Chiens  &  aux  Moutons.  Selon  le 
ra-^F'^'^'^  dcKam  ,  ces  Mittcs  américaines  fc  trouvent 
pendant  touc  l'été  dans  ks  bcis ,  où  elks  Ce  tiennent 
far  les  buiffonsS:  les  plantes  qui  y  croiffent,  mais  plus 
parti:uliérc;ncp.î  fu:  les  feuille';  fè'.hes  tombées  l'an- 
née précédente,  &  dont  tout  ic  terrain  efl  jonché  ; 
elles  y  fo;  t  dans  une  fi  grande  abondance  ,  que  dés 
qu'en  s'av.fe  de  s'afîêoir  par  terre,  ou  (ur  quelque 
tronc  d'aibre  abattu  ,  en  en  a  bieaiôc  ks  habits  & 
même  le  corps  tout  couverts  ;  car  eiks  grimpent  d  a- 
bord,  quoique  d'un  pas  Icr.t  ,  (uf  les  habits ,   cher- 


chant qv.ciquen 


-iU  du  corps,    pour  s'y  fixer 


dans  rinftant ,  en  introduifiini  leur  fuçoir  dans  la 
peau.  Ceux  qji  marchent  piedvnuds  dans  les  bois 
cnontbie.-tôt  ks  piedi&  les  janr.bts  couverts.  Elles  ne 
s'attachînt  jtas  feulement  aux  hommes,  m.ais  encore 
aux  anim.vax  ,  cotnme  les  Chevaux  &  les  Bêtes  à 
cornes,  q-:'elks  font  fouvcnt  périr  .  en  fe  fixant  en 
ti^oT  «rand  noa.bre  fur  leur  corps  ,  dont  elles  luccnt 
lefan'^.  W^is  ciles  ne  fc  tiennent  jamais  dans  les 
prairie»  ,  dans  les  chatr.ps  cultivés  ,  ni  dans  ks  autres 
plgjnes,'  vivant  toujours  dans  les  lieux  où  croi::c;it 
k;  arbres.  El'.es  peiccn:  la  peau  fi  fubtikment  j  que 


M  I  T 

les  petfonnes  attaquées  ne  Tentent  pas  d'abord  kuf 
piqûtc ,  &:  ne  s'en  apperçoivent  que  quand  elles  fc 
lont  introduites  ii  avant  dans  la  chair,  que  la  moitié 
delcur  corps  s')  trouve  engagée;  c'clt  alors  qu'on  feBç 
dabord  une  forte  démange'aiion,  &  pu>s  une  doukur 
sftcz  vive  à  l'endroit  piqué,  où  s'élève  une  enflure 
aiiéz  dure  ,  de  la  groflcur  d'un  pois  giis ,  ou  rr.cmc 
plas  grande.  C'eit  alors  qu'il  eil  très  d:âici  c  de  s'en 
dcraue  :  car  en  voulant  retirer  ia  Mitte  ,  elle  ic 
icm^t  plutôt  que  de  lâcher  prili,dc  facor.  que. pour 
lors  la  tête  ci  la  trompe  lelleîu  Jans  la  plaie  ,  ce 
qui  y  produit  bientôt  une  inriarcmation  ,  &:  enft:!tc 
utic  fuppuration,  qui  rend  (ouvect  la  plaie  profci  de 
&  trcs-dangercufe  ,  y  caufar.t  en  même  temps  i.nc 
démangeaifon  infuppottable.  C'eft  donc  en  karir.ant 
ia  chjir  tout  autour  qu'il  faut  tâcher  doter  la  Mitte 
toute  entière  de  l'endroit  cù  elle  s'eft  logée  ,  ou  btcn 
fe  Icrvir  d  ujie  petite  pintette  [our  la  tuer  dehors  , 
corami  Ka!m_diî  l'avoir  fait  avec  fuccès  ;  mais  elle  fe 
tient  fi  fcrcement  cramponnée  ,  que  dans  cette  opé- 
ration on  enlève  fouvcnt  en  même  temps  une  pcr- 
tion  de  la  peau.  Cet  Auteur  raconte  avoir  vu  des 
Chevaux  qui  avoieat  le  delfous  du  ventre  5c  les 
autres  endroits  du  corps  ù  couverts  de  ces  Mitres  , 
qu'à  peine  pouvoit-on  intraduire  eiti'elks  la  peinte 
d  un  couteau  ;  elles  s'écoient  profond: ment  enfon- 
cées dans  la  chair  de  l'acimal  ,  qui  enfin  conti.iucl- 
kmcnt  fucé  par  cette  mauvaife  engeance  ,  y  fuc- 
co.Tiba  &  fe  trouva  C  afrbibli  ,  qu'il  mourut  dans 
ks  grandes  douleurs.  Elks  ont  la  peau  dure  &  fi  co- 
riacc,  qu'on  a  de  la  peine  à  les  écrafcr,  &  eî'es^  ne 
meurent  pas  facilement,  vivar.t  &  march-mt  même 
longtemps  rprès  qu'on  leur  a  cojpé  la  rere  &  une 
partie  du  devant  du  corps.  Apiès  qu'elks !■:  font  bien 
raiiafiées  de  fang,  Kain  a  obfcrve  qu'e  les  tombent 
d  elks-mêmes  de  l'enâroir  où  elles  s'ttoicni  fixtes.  Il 
en  prit  deux  qui  s'étcient  ainfi  céta.hées  ,  6;  ks  en- 
!  ferma  dans  une  boî-e  ,  k  ii  .^ivril.  Les  ayant  cn- 
fuite  exa.minées  le  i8  Mai,  il  trouva  que  chaque 
Mitte  avoit  pondu  un  gros  ta=;  d'ccufi  rcr.ds  ,  bru.".s, 
Isiifans  5c  fi  petits  ,  qu'il  lui  fut  imrofTîbk  de  ies 
compter  cxaéitmcnt  ;  mais  il  jugea  que  d;.ns  chaque 
monceau  il  pouvoit  y  en  être  bien  près  de  mille  ,  & 
cependant  lesMittes  continuèrent  encore  d'cti  pondre 
davantage.  U obfcrva  auili  que  l'endroit  d'eu  fortot 
cette  prodigieufe  quantité  d  oeufs,  ét.jiï  irécilément 
cette  peiitc  tache  bia^^che  que  la  Mittc  a  iur  le  'os 
au  bouc  du  eorcekt  5  &  fi  cefe  obfervation  eft  juftc, 
&  qu'e'le  n'ait  pas  été  une  iiluhon  ,  elle  eft  certai- 
nement des  plus  remarquables-,  par  la  (i'-gu'a:ité 
quaurolent  ces  Mitres  de  pondre  Ic^urs  œuts  par  le 
do?.  De  tous  ces  au.''s  fottirent  enû  ite  de  petites 
Mitres,  que  l'auteur  trouva  mortes  dans  ia  boîte, 
vers  la  f;n  de  lannée.  UUoa  raconte  touc  autrement 
la fiçr  .  !ont  cette  Mitte  pernicieufe  por.d  ies  cciifsj 
il  dit  qa  elle  fc  fabrique,  fous  la  peau  qu'eik  vient 
de  percer ,  un  nid  dune  tunique  b'anrhe  &  déliée  , 
qui  a  la  fig'ire  d'une  perle  plaire,  &  dâus  lequel  elle 
dépofc  fcs  cru fs.  Il  .lioutc  qu'a  mefure  quelle  en 
pond  davantage  ,  la  petite  perle  s'élargit  jufqu  à  ce 


M  I  T 

qu'elle  l'oit  parvenue  à  avoir  une  ligne  &  demie,  ou 
deux  lignes  de  diamè:rc  .  ce  qui  arrive  au  bouc  de 
quatre  à  cinq  jours,  &  qu'enUiite  elle  crcve  d'elle- 
niême  ,  &  répand  une  infinité  de  germes  femblabics 
à  des  lentes,  d'où  il  ù  fjrr.c  autant  de  Ni^as. 
W.iis  on  prot  PI  '".i:.!.i  .jaV  a  a  pus  la  Mitte 
r.H-inc  conii.ri-.il  1:  vi.i':  ui:'  l  j  ;<  ai.'.randie  par  l'a- 
bondance d.i  !'.'•.';  i-j;!.  c  .no/.  ''i:c.;,  poot  la  perle 
pia.te  ou  le  nid  djr,:  il  j.ule,  (S.  cil  ce  qui  lefte  a 
véiihcr. 


Il  efl  encore  une  autre  cfpcce  de  ces  infedes  allez 
rare  ,  que  le  dcdttir  Spairman  a  trouvée  au  cap  de 
B<;;i:ie-Eipéra.'ce,  lu:  le  Rhinocéros,  donc  elle  fuce 
le  (ang.  Cette  Mitre  elh  l.\  plus  grande  de  cciuies 
celles  qui  nous  l'ont  coiumes  ,  el  c  cft  de  la  gran- 
deur d'un  pois  ordinaire.  Le  voyageur  q't!:  nous  ve- 
nons de  citer,  qui  a  Uii-rreme  pri<;  pluiicurs  de  ces 
Mittcs  fur  le  corps  décrois  Rhinocéros  nousclkmenc 
tues,  où  elles  fc  tcnoicnt  cidinaiicnidu  aux  envi- 
rons des  pairies  naturelles  de  l'aniuuil ,  parce  que  la 
peau  y  eit  plus  rnince  &  plus  aiféc  à  percer  que  par- 
tour  aiheu";,  a  d:t  à  De  Geer,  que  quand  elles  funt 
bien  gori:;écs  de  (an.;,  leur  corps  s'enfle  prodi-J,ieufe- 
menc  &  devient  qu.Krefois  p'.us  grand  qu'auparavant. 
Le  même  d'.itleurap'is  encore  au  cap  de  Bonne-Éfpér. 
fur  une  tortue  terreftre ,  une  autre  Mitte  de  la  gran 
deur  d'un  petit  pois  ;  elle  fe  trouve  fur  les  arbres  & 
les  huilions  ,  d'où  elle  fe  rend  ,  quand  elle  en  trouve 
rucc:ti;.,n,  fur  le  corps  des  homiies  &  des  animau.x, 
eu  ci'e  s'at-ache  foitement  par  fa  trompe  pour  fucer 
leur  l'.'.ng  ,  de  la  même  manière  que  font  les  efpèccs 
pr'.'ctdenits. 


En  préfcntant  la  troilîème  famille,  compofce  des 
Mute.',  qui  vivent  i'ur  les  cilcaux,  nous  parlerons 
d'une  elpèce  pas  plus  grande  qu'un  point,  mais 
d'une  fiji'ire  tout-à-fait  extraordinaire,  &  telle  qu'on 
n'en  voit  dans  aucun  autre  inl"e(fle,qui  fe  trou  ve  lur 
les  Moineaux  &  les  Pinçons  ,  &  qui  fe  tient  accro- 
chée à  leurs  plumes.  Le  devant  du  corps  de  cette 
î.'if.e  elt  comme  tiiangulairc ,  formant  une  forte 
d'anole  de  chaque  côte  vers  le  deirière  ,  &  la  moitié 
portérieure  ,  moins  large,  cfl:  de  figure  conique  ,  ou 
comme  en  pain  de  fucre,  ayant  a  la  pointe  ou  au  bout 
une  aiiiculation  garnie  de  deux  petites  parties  cylin- 
driques ,  &  un  peu  courbées ,  dont  l'ufage  eft  in- 
connu. Les  deux  pattes  de  la  iroifième  paire,  qui 
font  les  parties  qui  rendent  cette  Mitte  li  extraor- 
dinaiie,  font  monfirueufes  par  leur  longueur,  & 
fur-tout  par  leur  grolTeur  ,  n'ayant  aiicupe  propor- 
tion avec  les  autres  pattes  ,  ni  avec  le  corps,  au- 
quel elles  font  attachées  dans  l'endroit  où  la  première 
moitié  forme  langle  ;  c'cii  fur  tout  le  premier  arti- 
cle qui  cil  dune  grolTeur  énorme  ,  Se  le  lecond  lé- 
e;aie  en  largeur  ;  mais  les  articles  fuivans  diminuent 
peu  à  peu  j'^cçlai  qui  précède  iairaédiatemcnt  le  der  - 


M  I  T 


677 


nier  eft  courbé  en- de  dans ,  &  l'extrémité  de  la  patte 
n'cli:  pas  rerininée  p,-r  une  vc.'lie,  comme  les  autres 
pattes ,  mais  par  deux  or.g'.cs  ou  crochets,  l'un  long, 
l'autre  court.  Ces  deux  grai.  ^es  pattes ,  quoique  mo- 
biles, le  font  cependant  ir.oii.^  •.;  ;e  les  autres,  la 
Wittc  ne  paroilfant  les  remuer  q:i'a'  er  paie,  &  ne 
s'en  lervant  guéie  en  niaichant  ;  elles  iiaînent  alors 
conune  des  queues  furie  pian  de  poiî'ion,  quoique 
d  .-.illems  rir.fcéte  coure  avec  aîT  7.  ,i'.;gi!i'i.  On  peut 
Cl.  ire  q.c  celî:  principakuienr  ave.:  CiS  .'leui  gfolîes 
p,i;ies  que  la  Mitte  fe  tient  fi-xée  a.:x  pliuv.es  de  l'oi- 
l'eau  ,  au  moyen  des  deux  cioche  s  dont  elles  fout 
terminées  ,  &  que  c'efl  n.èuie  leur  unique  ulage. 


Sur  la  Méfai'ge  commune  vivent  aulTi  quelque- 
fois un  grand  nombie  de  Wittes  exuèmeinent  pe- 
tites ,  placées  entre  les  plumes  du  col  &  de  ta  tête  , 
quelles  parcourent,  &  qni  ne  fc  font  remarquer  a 
l'oeil  iîinple  que  par  leur  couleur  blanche  mêlée  d'un 
peu  de  biun.  C  eil  au  moyeu  de  différentes  pointes  , 
&  fur-tout  du  crochet  ,  dont  le  fécond  article  des 
pattes  eft  muni  ,  que  la  Mute  fe  lient  fixée  aux 
plumes  de  l'oifeau.  l>armi  ces  Mittcs  DeGeeren  a 
trouvé  une  de  même  efpècc  &  de  même  figure  ,  mais 
de  la  rn  jitié  plus  petite  ,  &  à  qui  les  deux  pactes  de 
la  troilièmc  paiic  manquoient  ;  elle  n'eu  avoic  en 
tout  que  fix.  Ainfi  cet  Auteur  a  vu  encore 
confirmée  l'obfcrvation  qu'il  avoir  faite  fur  les 
Mines  domcftiques,  qui  nailfent  uniquement  avec 
trois  paires  de  pattes,  &  la  quatrième  leur  vient  en- 
fuite  à  mefure  qu'elles  avancent  en  âge.  La  jeune 
Mitte  de  la  Méfange  ne  portoit  aulli  au  dernère  que 
deux  lonr-s  poils  ,  au  lieu  que  les  vieilles  en  ont  tou- 
jours quatre.  Pour  trouver  en  quantité  ces  Mittes  , 
qui  marchent  affez  vite,  il  faut  l'es  chercher  fur  l'oi- 
feau mort  depuis  deux  ou  trois  jours  ,  puifqu'alors 
elles  ne  manquent  pas  de  grimper  fur  les  plumes, 
elles  abandonnent  le  corps  de  l'oifeau  ,  où  ,  pour  lors, 
elles  ne  trouvent  plus  de  nouriiture  convenable.  C'efl 
ainii  que  les  l'oux  abandonnent  également  le  corps 
mort  de  lliomme  &  des  animaux. 

Une  autre  petite  Mitte ,  plus  grande  cependant  que 
les  précédentes  ,  en  forte  qu'elle  cfl  très-vifible  à 
1  œillîir.plc,  (e  trouve  en  grand  nombre  fur  les  Poules, 
dont  elle  fuce  le  iang  pour  s'en  nourrir.  Elle  paroît 
très-vive  ,  &  marche  avec  beaucoup  d'agilité. 

Parmi  les  Mittes  qui  vivent  fur  d'autres  infcétes, 
&  qui  doive.it  compufer  la  quatrième  famille  ,  nous 
parlerons  d'abord  d'une  efpècc  qui  a  été  connue  de 
olufieurs  NaturaUftes,  qui  eft  environ  de  la  gran- 
deur d'une  giaine  de  pavot,  qui  a  fa  demeure  natu- 
relle dans  la  terre,  &:  qui  s'attache  en  très-grand 
nombre  au  corps  des  Bonrdons,  dt  certains  Scarabés, 
de  cettains  Boucliers,  &  d'autres  infeétes.  Sur  les 
Bourdons.,  elle  fe  tient  ordinairement  autour  du 
col    «C  fut  les  Scarabés  &  les  Boucliers  e»  defTous 


6:3 

au  corps  cnt-e  ics  puti 
courir  tout  le 


M  î  T 


de  ces  iulecteç 


a  voie  pai- 
beûKcoup 


de  vKciTc.  On  a  rânnrc]i:<:'  qi:e  fes  deux  pactes  anté- 


rieures font  beaucoup  f 
ec  qu'ellt  les  élève  fo'Jvc 


TU  es  oue  les 


■.Z  dLS 


icur  raiel!(!e  don:  elles 
dire  qu'elles  air.icnc 


antennes,  leur  donnant  t -.ure  loitc  de  mouvement  , 
Si  tarant  avec  elks  Ic5  objets  qu'elle  tcn.:;;n:i.  en 
matchanc.  Rcaiimur  fcn.We  douxr  h  ces  M;;c.-s  ou 
ces  Poux,  comme  il  les  appelle,  tirent  leur  ncurn- 
ture  du  corps  même  des  Bourcons,  Si  il  croit  plutôt 
qu'elles  ne  clicrchenr  qu'a  nettoyer  ,  pour  aind  dire  . 
les  parties  de  l'infedtc  de  \x  1 
font  fcuve»it  mouillées  ,  ce 
cette  hqiKur  S:  quelles  s'en  nounillent  ;  mais  on 
peut  croire  r.vec  plus  de  certitude  qu'elles  luccnt  le 
Bourdon  même  ;  &  ce  qui  femblc  le  confirmer  ,  cek 
que  des  .Mitics  de  la  même  efpèce  le  tiennent  encore 
en  grand  nombre,  comme  nous  lavons  dit,  lut  le 
corps  éciilleux  desScarabés,  où  alTuicment  elles  ne 
trouvent  point  de  liqueur  miellée  ;  elles  y  dcmcuicnt 
&  s'y  attachent  fans  doute  pour  tiier  ,  au  moyen  de 
leur(ui;oir,  de  la  nouriiture  de  la  peau  même  des 
Searabés.  De  Geer  rapporte  avoir  vu  une  de  ces 
Mitres,  dont  il  conlidéroit  la  tête  8:  la  trompe  co- 
nique ,  pouHant  de  temps  en  temps  avec  beaucoup 
de  vîtcfie,  deux  parties  dê!ii-es  ,  ayant  d:  petites 
dentelures  vers  leur  extrémité  ,  S:  avec  Iclquclles 
elle  fuijoic  fans  doute  le  corps  du  Bourdon,  tur 
Ic^iucl  elle  le  trouvcit  placée. 

On  trouve  quelquefois  des  Mouches  domefliqucs 
commîmes  des  appartcmen';  ,  toutes  ccuvcites  de 
très-p<;:itc?  Mitres,  fur  le  ccl,  le  dos  &:  lous  les  ailes , 
^ui  ne  font  ^ihbles  que  comme  de  ciès-pctits  points. 
Elles  fe  ticnn-nt  fur  Li  Mouche  dans  un  prolond 
repos  ,  miis  .Ils  qu'on  ks  touche  ,  c.lcs  fc  mettent 
à  eourir  atec  beaucoup  de  vîcclVe. 

De  Geer  a  trouvé  un  grar.d  non.bre  de  Mitres 
attachées  fous  le  tort's  d\;ne  Punrii;c  iics-.^ppl.itic  , 
qui  vit  fur  l'agaric  du  Bouleau  ;  clics  font  exttea-.e- 
ment  petites,  &  (ernl-L-bles  aux  plus  pc-'iis  ^points 
qu'on  puillc  faire  avec  la  plume,  de  forte  qu'il  faut 
fe  fervir  d'un  bon  iriicrofcope  pour  les  teconnoîtrc. 
Ce  qui  rend  cette  Mitte  icmarquable,  ce  font  des 
parties  applatics  ,  blanches,  dont  le  corps  &  les 
pattes  lort  tour  hl-irl.'s,  3c  que  l'Auteur  que  nous 
venons  de  cite;  ,  .oaip.T.e  aux  écailles  qu'on  voit 
fur  le  corps  du  Coudn.  Ces  'écailles  fervent  comme 
d'ornement  à  !a  Mute  ,  étant  alTcz  grandes  à  pro- 
poiiion  du  volume  des  pattes  ,  &  la  plupart  appla- 
ties  ,  mais  d'ai-urcs  fnnt  déliées  ,  ou  plus  femblables 
à  des  poils  ,  &  quelqaes-unes  font  attachées  au  corps 
&  aux  pattes  par  une  efpècc  de  pédicule  délié. 

Les  diverfes  efpèces  de  Mittes  que  l'on  trouve 
ancorc  fur  les  Faucheurs ,  fur  plufieurs  efpèces  de 
Moackes  5c  autres  infcûes,  fur  ks  Libellules  ,  ne 


préfer.tcnt  rien  de  bien  rcmsrquablc.  De  Geer  dit 
n'ivoir  vu  fur  une  Mute  de  Lib.:ilule  que  quatre 
pattes  ;  mais  dans  la  fuite  il  en  a  trouvé  fur  d'autres 
Libcllu'es  de  plus  grandes,  qui  avoientlix  pattes 
diltindes,  en  fottc  que  les  pattes  paioillent  (e  dé- 
velopper a  meftnc  que  l'infcûe  croit  &  avance  en 
r!'c:  ces  dermcrcs  Mittes  fc  ùcnnent  dans  un  pariait 
repos  ;  a  peine  on  leur  voit  quelquefiJis  dcrnei  un 
peu  de  mouvement  a  la  trompe  Se  aux  pat  es ,  & 
elles  rcfîcnt  toujours  dans  la  m.êmc  pofition  ,  foit 
qu'on  les  nvctte  fur  le  dos  o'j  fur  le  côté.  On  a 
obfetvé  qu';^près    la   mort    de   la    Libellule  ,    elles 


i  Certaine  efpècc  de  Coufui  cft  cxpofce  encore  à 
être  fucée  pur  de  très-petites  Mittes.  Les  Puccicns 
même  ,  quoique  des  infc3.cs  tiès-petits,  font  néan- 
moins fujcts  à  être  attaciut's  par  des  .Mittes  ,  qui 
s'attachent  fortement  par  la  trompe,  tantôt  fur  le 
dos  ,  tantôt  fous  le  vea:re  ,   &  (ouvcni  aux  côtcs. 

Pc  Geer  ayant  trotîvc  une  efpècc  de  Staphylin  , 
remarqua  qu'il  avoit  en-deilous  &  vers  les  côtés  du 
corps,  des' pelotons  de  très-petites  malfes  ovales. 
dont  l'infecte  paroilloit  être  bien  tourmenté  ,  &  qui 
1  cmbarrairoient  dans  fa  marche  ,  car  elles  étoicnc 
foHc.T.cnc  attachées  ;  &  au  moyen  de  la  loupe,  cet 
Auteur  vit  que  ces  petites  malfes  étoient  d'autits 
infectes  pleins  de  vie  ,  du  genic  des  Mittes.  Ce  que 
CCS  Mitres  ,  qui  ne  font  pas  plus  grandes  qu'un 
point  ,  ont  vraiment  de  remarquable  ,  c'eft  la  façon 
dont  elles  font  attachées  au  corps  du  Staphyiin. 
L'itremblagc  de  ces  différentes  Mutes,  qui  ont  de 
la  communication  entre  elles  par  leur  pédicule  , 
forme  les  pelotons  dont  nous  venons  de  parler.  'Voiu 
donc  des  mCeftcs  ,  qui  fc  trouvent  attaches  à  la  peau 
d'un  autre  in'ecle  plus  grand  ,  moyennant  un  filet 
on  une  efpècc  de  queue  en  forme  de  pédicule  , 
comme  les  plantes  tiennent  à  la  terre  par  leurs  ra- 
cines. Ce  filet  ou  cette  queue  ell  très-déhée  &  cylin- 
drique ,  tranfçaicnte  &i  flexible,  attachée  au  dei- 
ticEc  de  la  Mute  par  une  efpèce  de  pied  citculaitcj 
ou,  ce  qui  revient  au  mcrne ,  la  queue  fc  dilate 
dans  cet  endroit ,  S;  y  forme  comme  une  baie  appla- 
tic,  en  forte  qu'on  pourroit  comparer  ce  filet  au 
cordon  ombilical  d'un  fœti>s.  A  quelque  diftance  de 
ce  même  bout  ,  le  fîltt  a  quelquefois  ,  mais  pas 
toujours,  un  petit  renikment  en  forme  de  nœud  ; 
■  &  l'autre  bour ,  qui  eiî  attaché  à  la  peau  du  Staphy- 
lin ,  fc  dilate  aulli  en  entonnoir,  ou  en  une  efpcce 
de  pied  conique,  qui  y  tient_^  fortement.  Les  Mittes 
ne  lont  pas  unies  chacune  fép.irément  par  leur  '-ueuc 
au  corps  du  Staphylin  ,  mais  (  &  cela  augmente  la 
f.ngularité  )  plufieurs  Mittes  font  attachées  à  la  file 
les  unes  des  autres  ,  comme  les  chaînons  d'une 
chaîne  ;  le  filet  ou  la  queue  de  la  Mit'.c  ,  qui  cft 
à  l'extrémité  de  cette  chaîne,  cft  atrachée  au-deflbus 
du  Ycn--re  ii«  la  féconde  Mites  ;  la  qucuc  de  celle-ci 


M  I  T 

tient  a.;  ventre  de  la  troifième  ,  &  airfi  de  fuite  juf- 
c.i'î  II  dernière,  don:  la  queue  efi:  implantée  dans 
I,:  pca-  da  Sranhylin.  Chaque  aliemblags  de  Mutes 
i:-:^:i\^^'i  enfenibie  d'nne  telle  m.ii-.ièfc ,  forme  un 
f.-io:oii  .'Iparé  fur  !c  corps  du  e.rana  ir.fcac.  «  J'ai 
VI!  ,  Ci:  De  Gccr,  tov.t  cela  clillindlcmcM  ,  &  aulii , 
que  to.Kcs  ks  Mictes  ei:chaîn-5cs  ëtoictît  plc'ncs  de 
vie  &  remuoicnt  leurs  riiites  p.r-te:.  1!  paroîc  cer- 
tain cjue  c:s  Mitres  Ce  trou-  en:  itrach-'cs  ii  iiiiguliè- 
remciit  au  corps  du  S-arhyl;n  pcar  en  tii;r  leur 
fuhlillance  ,  puifqu  elles  y  vivent  Se  y  cvoiil.'nt. 
Comme  elles  ne  ticimct  à  l.i  pcau.de  cet  ii.fcae, 
&  les  unes  aux  aurrcs ,  (jiic  par  des  petits  fiiers  cylin- 
diijués,  &  non  par  la  tête,  il  e\\  clair  que  le  fuc 
ncurricier  doit  palier  par  ces  filets  pour  le  rendre 
dar.s  le  corps  des  Mettes  ,  s-pcii-près  comme  le 
fatus  e'i:  nnurri  par  le  cordon  ombilical  qui  tient  au 
piicenta,  en  forte  qu'elles  fembicnt  fuccr  le  Sta- 
f  il)  lin  au  moyen  de  leur  queue.  Mais  ce  qui  cR  bien 
plar  fingu'.ier  encore,  c'elt  que  les  Mitres  fe  fucent 
lis  unes  les  autres  ,  £z  que  le  fiic  nourricier  ..  attui 
du  corps  du  Srapliylin,  doit  palfer  d'une  Mitte  à 
l'autre  par  les  filets  qui  les  unifient  cnfemble  ;  c'eft, 
comme  li  plufi.urs  fvttus  communiquoient  cnfenible 
par  autant  ce  cordons  ombilicaux.  Je  ne  connois 
aucun  autre  animal  qui  fe  nourrifle  d'une  fiçon  (i 
particulière,  &  ces  Mittes  lefiemblcnt  en  ccin  en 
quelque  façon  aux  plantes,  qui  tiient  le  fuc  &  Ihu- 
midité  de  la  terre  par  leurs  racines.  Mais  elles  ne 
rcflent  pas  toujours  dans  cetic  fituation  ;  elles  fe 
détachent  enfin  de  leur  pédicule  ,  ou  de  leur  queue  , 
&  j'ai  vu  diftinctement  comment  fe  fa:t  cette  fcpa- 
ration.  La  Mitte  s'accroche  par  fes  pattes  au  pre- 
mier objet  qu'elle  peut  atteindre  ;  fc  faifant  alors 
des.  eftoits  pour  fe  délivrer,  la  queue  !c  dt-tachï 
enfin  du  derrière  à  fon  oriç;ine  ,  &  dans  le  moment 
triémc  la  Mitte  fe  trouve  libre  &  fe  met  à  marcher. 
J'ai  obfcrvé  que  ces  Mittes  ,  après  avoir  été  fet-arécs 
du  Sraphylin  ,  ont  befoni  de  l'iiumiiu:  ij  !i.  terre 
pour  refier  en  vie  ,  <îr  celles  que  i'ai  vou'u  u'-ir-'er 
hors  de  terre  ne  vécurent  pas  lo.n;;  -  temps.  Au 
coramencenîent  du  mois  d  ,iOÛt  de  l'année  1767, 
pourfuit  cet  Auteur  ,  je  trouvai  dans  mon  jardin  , 
iur  une  plante,  une  Ltpture  rouge  ,  de  l'efpèce  de 
celles  dûr,t  j'ai  donné  la  defcription  ailleurs  fous  le 
nom  de  Lcpturc  noire,  à  corcelet ,  à  étui  &  à 
jambes  d'un  rouée  obfcur  ;  elle  étoit  prefque  mé- 
connoifiable ,  à  cauie  que  tout  fon  corps  étoit  cou- 
ver d'une  quantité  innombrable  de  petites  Mities 
roulTes ,  durîs  ik.  éciillcufes ,  de  la  même  cfpèce 
que  celles  du  Staphylta  ,  dont  je  viens  d'achever  la 
defcription.  Elles  y  ttoient  en  fi  grand  nombre  , 
qu'elles  couviolcnt  prefque  toutes  les  parties  de 
fon  corps  ,  paiticulicrement  cn-dclîous  ,  où  elles 
formoien:  comme  une  épailTc  couche  ;  elles  pen- 
doient  encore  aux  pattes  en  groflcs  niaflcs  ,  &. 
donnoient  à  cette  Lepture  un  air  d-es  plus  hideux  & 
lies  plus  dégoûtans ,  couverte  coiyme  elle  l'étoic 


jM  I  T  679 

I  ^'iir.c  6  grande  quantité  de  vertnint.  Elle  psuvoit  à 
I  peine  marcher  &  fe  remuer  avec  cette  dégoûtante 
■j   charge  ,   qui  rinccrr.ir.o.loit  beaucoup  ,   rommc   il 

1pa:o;*ro:t  par  les  rnoitvemcns  q-i'el!c  faifoit  ,  mais 
en  vain  ,  pour  fe  d'birrailer  ,•]'«  tontes  .''es  Mittes, 
dont  pluiî.-urs  étoient  attiitiîi'-s  r.  ''..r.  ci  -^  ,  .?-  \zs 
unes  &   les  autres,   par  c,     :  !        •  -e 

ito'.is  avons   vus  fur  les  _\i  ,  ■    _:'.s 

les  autres  niarchoient  libr. .  ■  -  ;.  i.  -  ,  ..i.nt 
Iv-r  le  corps  de  la  Lepture  ,  où  clic;  eioicnr  accu- 
mulées par  couches.  Le  fort  de  cette  Lcpt.tre  étoit 
donc  b  en  aftteux  ,  ayant  à  nourr-'r  de  fa  propre 
fubilaiicc  une  fi  grande  quantité  de  Mittes,  qui  la 
fuçoient  continuellement.  Je  la  gatdai,  avec  tous 
fes  hôtes ,  dans  un  poiidricr  ,  mais  je  m'apperçus 
bientôt  que  peu-à-pcu  les  Mittes  i'abandofnètent , 
&  marchèrent  de  côté  &  d'autre  dans  le  pouciier, 
cnforte  que  dans  peu  de  jours  elle  fat  entièrement 
délivrée  de  toute  la  vrr.r.ine  ,  après  quoi  les  Mittes 
ne  vécurent  pas  long-rempî ,  f.;ute  de  terre  fiaîche 
pour  y  entrer.  Au  rcftc,  elles  avoien;  la  vie  allez 
dure,  car  1rs  ay.int  plongées  dans  de  rcfprit-de-vin  , 
elles  continuèrent  ceccnJant  de  vivre  aifez  long- 
temps dans  cette  l'queur  ,  ont  d';r'lLais  tue  dans  le 
mo.ment  tcus  les  infedes  qu'on  y  jette.  Il  eft  bien 
finguher  ,  à  mon  avis,  de  voir  ries  infcères  vivans 
implantes  lut  le  corps  d'r.tttrcs  in.'cè'-es  plus  gtands , 
dont  ils  tirent  Ic^ir  Inbl'i'tancï  pat  le  moyen  d'un 
filet  ou  d'une  tige,  qui  icut  fL;rr  du  derrière.  Ce  qui 
approche  le  plus  de  ce  phénor:ùi-,e  ,  c'eft  ce  qu'on 
obferve  à  l'é^urd  de  certains  aufs  rouges ,  qu'on 
trouve  attachés  par  un  i-.tit  pédicule  au  corps  &  aux 
pattes  de  plufieurs  infccks  aquatiques.  " 

En  palTant  aux  Mittes  de  la  cinquième  famille, 
qui  fe  trouvent  fur  les  arbres  &  les  plantes,  nous 
parlerons  d'abord  de  celles  qui  fc  tiennent,  au  mois 
d'acijî  &  pendant  l'autom.ne  ,  fur  les  feuilles  de  plu- 
fieurs arbres  &  plantes  ,  en  particulier  fur  celles  du 
Tilleul  ,  où  on  les  voit  en  très-grand  nombre, cou» 
rant  avec  vltcffe  fur  le  dcffous  des  feuilles  ,  d.nt 
elles  tirent  leur  nourriture  en  les  piquant  &  les  fu- 
çant.  On  voit  également  fur  le  deifus  des  feuilles 
1  effet  de  ces  piqûres,  qui  y  produife.it  de  très- 
petites  taches  d'une  couleur  jaunâtre.  Linné  a  ob- 
fervé  eue  ces  Mittes  fe  trouvent  encore  en  nombre 
prodigieux  fur  les  feuilles  des  plantes  exotiques  de 
plufieurs  efpeces  ,  qu'on  cultive  dans  les  ferres  ,  & 
qu'elles  font  fouvent  périr.  Elles  font  des  plus  pe- 
tites &  à  peine  vifibies  ,  rciîcmblant  à  une  piqûre 
d'épingle  ou  a  un  point  ;  on  en  trouve  toujours  dans 
leur  fociété  de  plus  ou  moins  grandes,  fuivant  leur 
âce  différent.  De  Geer  a  tiouvé  parmi  ces  Mittes 
p'iufieurs  de  leurs  dépouilles,  qu'elles  avoient  quittées 
dans  la  mue  ,  &  qui  étoient  toutes  blanches.  Ce  que 
ces  Mittes  ont  fur-tout  de  remarquable  &  de  biea 
finnulier ,  c'eft  qu'elles  favent  filer  comme  les  Arai- 
gnées, Elles  tapilTenc  la  furface  des  feuilles  où  elles 


èso 


MIT 


M  I  T 


demeurait  .  d'une  toiie  de  foie  fort  mince,  & 
marchent  continiicikment  fur  cette  toile,  ou  bien 
entre  elle  &  la  t"uperfîcic  de  la  feuille,  qui  en  elt 
fouveiu  cmièrenicnt  conveitc.  Luir.é  croh  avec 
raifoii  que  c'efl:  cette  toi'e  qui  fuifoquc  &  fait  péiir 
les  feuilic;  où  ces  Mines  te  loin  établies.  Lapetitclle 
extiêr.ie  de  l'animal  n'a  r>as  encore  permis  d'obfer- 
ver  de  q  :clle  patrie  du  corps  foctent  les  fils  avec 
lefquels  il  tiavailie  a  fa  toile.  Geoft'roy  a  dit 
que  le  vent  emporte  fouvent  les  toiles  en  l'air  ;  que 
ce  font  ces  toiles  qu'on  voit  tomber  en  quantité  ,  eu 
automne  ,  dans  les  campagnes  S:  les  jardins  ,  & 
que  le  vulgaire  nomme  izsfi.s  de  la  Vierge.  De  Geer 
combat  ce  fcntiment  :  ces  toiles  ,  dit-il  ,  font  trop 
minces  &  trop  fines  pour  pouvoir  former  ces  grands 
flocons  de  fils  qu'o.i  vou"voltij;er  en  l'air  &.  s'atta- 
cher à  tout  ce  qu'ils  rencontrent  ;  il  dit  en  outre 
avoir  toujours  troii\é  dans  ces  flocons  de  petites 
Araignées,  dont  ils  font  ccrtai.iement  l'ouvrage.  Se 
même  il  a  vu  de  noc  veaux  fils  fe  former  par  les 
mêmes  Araignées  ,  qui  les  dévidoient  tout  en  volti- 
geant dans  l'air. 

Dans  les  mois  de  l'hiver,  on  peut  trouver,  fous 
IVcorce  un  peu  détachée  du  tronc  des  vieux  ajbres 
fruitiers  ,   tels  que  les  l'oiricrs  ,   comme   aufii   fur 
des  branches  &  de  petits  morceaux  de  bois  qui  ont 
féjourné   long-temps  lur  le  terrain  ,  de  très-pecites 
Mutes  ,    qui  rcfl^mblent    à  de  petites  Araignées , 
ayant  une  efpèce  de  corcelet.   Elles  ont  l'extrémité 
de  leurs  pattes  très-remarquable  ,  en  ce  qu'elle  efl 
terminée  par  trois  longues  parties  déliées  ,  placées 
fort   près  les  unes  des  autres  a  leur  origine  ,  mais 
s'ëloignant  en  fuite  ,    &  ayant  le  bouc  courbé  cn- 
deflbus  en  forme  de  crochet.  Ces  parties ,  écaïUeufcs 
&  d'un  brun  obfcur ,  font  les  véritables  ongles  de  la 
Mitte ,  avec  lefquels  elle  s'accroche  aux  objets  fur 
lefquels  elle  marche.  Ces  ongles  ou  crochets  .  re- 
marquables, autant  par  leur  nombre  de  trois  (  pref- 
quc  tous  les  autres  infedles  en  ayant  deux  ou  quatre) 
que  par  leur  longueur  peu  commune  ,  lout  mobiles, 
de  façon  que  la  Mitte  peut  les  écarter  Je  les  rappro- 
cher 'les  uns  des  autres.  11  faut  encore  remarquer 
que   le  dernier   article  de  la  patte,  auquel  les  trois 
crochets    font  attachés  ,  cft  également  très-mobile 
&  très  -  flexible  ,  pour  rendre   le    mouvement  des 
crochets  d'autant  plus  aifé  &  plus  libre.  En  hiver  , 
lorfque  le  froid  eft  fcnfible,  ces  Mittes  retiennent 
fort  tranquillement    fous   l'écorce  ;  mais   quand   le 
temps  cft  doux  ,  &  que  le  foleil  brille  ,  elles  fortent 
de  leur  retraite  pour  fe  promener  fur  le  tronc  &  les 
branches   de  l'arbre  ,    &  leur   démarche  eft  très- 
lente  . 

Il  eft  une  autre  efpèce  de  Mittes  ,  des  plus  petites, 
le  fcmblable  à  un  point  ,  qse  l'on  trouve  fous 
'ccorcç  des  arbres  fc  fous  les  lichens  qui  couvrent 


hiver  qu'er.  cte  ,  car 
en  niai.  Elle  i.  il  (ur- 


les  branches  ;  clic  y  vie  tant  t 

on  l'y  trouve  en  février  corai 

tout  diflir.guée   par  un  rcbori  appljn  l'i"  e  !j  2  lic 

chr.-.-|ue   côté  du   devant  du  corj  s  ,  i':  >v:i  y  lormc 

comme  une  pointe  angu'aiie  ,  en  loue  qvic  le  corpî 

eft  comme  encadré  d-ns  une  marge  plate. 


La  fixième  famille  ,  comp.ofée  des  M'tter  vaga- 
bondes, préfente  une  erpècc  alfez  rare,  q-.i  c.nirc 
avec  tant  de  vîicfTe  fur  la  terre  ,  qu'on  a  de  la  peine 
à  l'atrraper.  Elle  eft  alfez  grande  ,  on  è  peu-pres 
du  volume  d'un  Pon  ordinaire  ;  mais  elle  a  de  tves- 
longues  pattes,  en  forte  qu'elle  reli'mble  aux  F.^u- 
chcurs.  Il  faut  l'examen  pour  la  reUituei  a  (on 
véritable  genre.  On  peut  remarquer,  enrrc  les  an- 
tennviks  ,  un  peu  cii-del!cr,s  ,  me  a"ez  .onguc 
trompe  coni.yie  ,  mobile,  &  termmie  poV  une 
petite  toufte  de  paaies  déii-cs  ,  membi-neules  ic 
blanches  ,  avec  lefqueHes  U  y  a  aprarcnce  que  la 
Miitc  Uche  ,  comme  avec  un:  brjile  ,  le  lue  q'ii 
lui  fert  de  nou  riiure.  De  Geer  dit  .ivoir  feu-  eut  vu 
fo'tir  du  b:.ut  de  cette  tromoe,  &  y  rentier  tcut  de 


fuite,  une  petite  goutte  de  liqueur  très-ciaue. 

Dans  la  même  famille  font  des  Mittes  qui  ne  for.: 
pas  tout-i-fait  inconnues  aux  gens  de  la  campagne  , 
qui  rampent  fur  la  terre  ij;  fur  l'herbe,  dans  les  jar- 
dins &  les  pics,  a.  l'on  croit  que  les  vaches,  qui 
par  mégardc  les  av.ilent  avec  Ihctbe,   en  peuvent 
mourir  :  c'eft  au  moins  ce  qu'a  dit  Lifter,  qui  les  a 
regardées  mal-à-propos  comme  des  Araignées.  Elles 
font  un  peu  plus  petites  que  les  graines  de  chenevis, 
cc  rien  de  plus  beau  que  leur  couleur  ,  qui  e!t  d'un 
rouge  d'ccarlatc,  le  plus  éclatant  qu'on  puiife  voir  ; 
la  furface  de  leur  corps ,  tout  couvert  de  poils  courts 
&  très-ferrés  ,  cft  fembl.iblc  à  du  velours  couleur 
de  feu  ,  donr  elle  a  l'éclat  £c  le  luRre  chargeant.  On 
voit  fur  la  tète  deux  petits  points  noirs ,  dont  un  de 
ch.'.que  côté,  qui,  au  microfcope,  paroiilent  comme 
deux  petits  corps  cylii.diiqucs  ,  ayant  un  petit  bou- 
ton n.'iir  au  bout ,  &  qui  apparemment  font  les  yeux, 
placés  fur  une  efpèce  de  fupport  ou  de  pied  ,  comme 
ceux  des  EcievilYes,   Les  pattes  font  terminées  par 
I  deux    crochets  fins  ,   qui  ont   paru  être    mobiles  iSC 
réiraflibles,  de  façon  qnc  la  Mitte  peut  les  retirer 
dans  le  pied  ou  dans  1-;  tarfe  ,  comme  les  Chats  re-- 
tirent   leurs  ongles.  Les  f^''^  courts  &  ferrés  ,  qui 
couvrent  toute  la  peau  du  corps  fc  1 1  rendent  comme 
veloutée  ,  ne  font  pas  pointus  au  bout,  comme  les 
poils  ordinaires  des  animaux  ;  nuis  ils  font  par-tout 


grol.c 


éf^ale  &  arondis  3.  leur  extrémité ,  comme 


de  petits  cylindres  :  il  faut ,  pour  voir  cela  ,  fe  fervir 
d'un  microfcope  à  liqueur,  &  alors  toute  la  peau 
paroît  comme  une  brofle  :  ces  pjttics  cylindrique* 
paroilTent  même  garnies  de  véritables  poils  d'une 
fineffe  extrême.  Le  même  microfcope  fait  encore 
voir  que  les  antcnnules  &  les  pattes  ont  des  poils  qui 
lellerablcnt 


M  IT 

tcifembleat  à  ceux  des  Chenilles  velues,  ayant  un 
grand  nombre  de  barbes  ,  ou  d;  piquans  des  deux 
c6c  s  ,  qui  les  rcadcat  fc;iiblables  a  de  petites 
p!'.i.n;s  ,  ou  aux  aiucunes  a  barbes  de  quelquei 
infccles. 


Dé]\,  fous  !e  nom  d'Hydracbne,  genre  d'iaftdles 

microCcopicjues ,  établi  par  Muller  ,  nous  avon< 
parle  de  la  plupart  des  Mittcs  aquatiques  qui  doivent 
coKipofcr  la  fepcième  fanMlle.  Nous  croyons  cepen- 
dant i:c  pas  devoir  nous  difpcnfcr  de  faire  mention 
ici  de  quelques  uns  de  ces  inlcdtes  des  plus  remar- 
quables ,  ■&  plus  particulièrement  connus  fous  le 
nom  de  Mittes,  qui  leair  convient  encore. 

On  trouve  d'abord  dans  "es  marais  &  toutes  les 
eaux  dormantes  ,  une  efpèce  qui  eftdes  plus  remar 
cuablcs  par  la  ë,;ure  finguiièrc  du  corps  ,  qui,  avec 
fa  groli'e  5i  longue  queue  ,  repréfente  allez  bien  une 
bouteille  ou  une  carafFe  renvcrféc.  Les  Mittes  de 
cette  efpèce,  qui  r.e  font  pas  plus  grandes  que  la 
tète  d'une  petite  épingle,  nagent,  ou  plutôt  mâ- 
chent fur  !•;  fond  des  eaux  avec  beaucoup  d'agilité  , 
remuant  les  pattes  avec  vîteile  &  prefqiie  contu-iucj- 
lemeat  ,  en  forte  que  pour  les  dellîner  au  microf 
cope  ,  on  eft  obligé  de  vcrler  dans  l'eau  oii  on  les 
place  ,  quel,|Ues  gouttes  d'cfprit-de-vin  ,  qui  les  tue 
en  moins  d'une  minute.  Quand  elles  font  en  repos, 
elles  tiennent  les  deux  pattes  poftcrieures  élevées  en 
haut. 

Dans  toutes  les  eaux  dormantes.  Se  particulière- 
ment daii'-.  les  m.irais  ,  on  trouve  ,  pendant  tout 
l'été,  un  î.ilc7.  grand  nombre  de  Mittes  d'un  très-  beau 
rouge  d'écarïate  ou  de  cin.rbre  ,  &  qui  y  nagent 
avec  plus  ou  moins  de  vîteiie  ;  on  en  voit  de  duré- 
rente  grandeur  ,  les  unes  étant  groifes  comme  de 
petites  lentilles  ,  d'autres  comme  des.  graines  de 
moutarde  ,  &  enfin  d'autres  encore  plus  petites  :  elles 
p.>roi!lent  former  auffi  différenres  efpèccs ,  d'après 
leur  figure.  Les  plus  grandes  de  ces  Mit'cs  ont  leurs 
pattes  attaciiécs  en-deiTous  du  corps  ,  ve.-s  les  côtés  , 
&  placées  tout  près  ks  unes  des  autres ,  caraftère 
particulier  qui  doit  les  dilimgiier.  C'eft  au  moyen 
de  ces  pattes  rrès-flexibies  qu  elles  nagent  avec  beau- 
coup de  vîtelTe,  en  les  poullant  continuellement  &. 
avec  beaucoup  d'agilité  en  arrière.  Pour  repoullci 
l'eau  avec  plus  de  fuccès  ,  ces  mêmes  pattes  font 
pourvues  ,  tout  le  long  de  leur  côté  intérieur,  d'un 
grand  nombre  de  longs  filets  en  foime  de  poils, 
d'une  finelTe  extrême,  qui  y  forment  comme  une 
frange  ,  5:  qui  lloitcnt  librement  dans  l'eau.  Les 
pattes  des  deux  dernières  paires  font  le  pi:is  fournies 
de  ces  filets,  qui  manquent  cependant  entièrement 
au  dernier  article  ;  celles  de  la  féconde  paire  n'en 
ont  que  foir  peu,  &:  on  n'en  voit  aucun  fur  les  deux 
antérieures.  Les;  pieds  ou  t.irfes  font  terminé^  pa 
deux  croc/iets  cxtrêraemfnt  petits  ;  6:  outre  les  filets 
Eiji.  n^t^  I^fcacs.  Tome  FIL 


MIT  68i 

les   pattes    font    encore    garnies  de    pluftcurs   polis 
courts,  en  forme  de  piquans. 

Sur  le  corps  &  les  patte;  de  plufîc-urs  infec\es 
aquatiques,  comme  les  Di  tiques,  les  Nèpcs ,  il  n'eft 
p.rs  ra;c  de  voir  de  petits  grains  ovjles  ,  d  un  rouge 
trés-vif,  qui  y  font  for.cincn:  attac .es  &  comuic 
implantés  dans  la  peau  par  un  petit  p-'d;-cule.  Tout 
le  delfous  du  corps  de  ca'tams  de  ces  infedes  eft 
quelquefois  tellement  chargé  de  ces  grains,  qu'il 
n'y  telle  prefque  pas  une  leule  place  de  vuide  ,  & 
c'ell  particulièrement  au  printemps  qu'oa  les  obicrvc 
le  plus  fréquemment.  «Mais,  dit  D;  Geer,  les  in- 
kdes  qui  en  portoient  un  fi  grand  nombre  ,  n'ont 
pas  longtemps  tefté  en  vie  chez  moi.  Ayant  écrafé 
ces  grains,  je  les  ai  trouvés  remplis  d'une  liqueur 
rouge.  J'ai  été  convaincu  ,  par  l'expérience  ,  que  ces 
petits  grains  croient  de  véritables  œufs  de  Mittes 
aquatiques,  puifqu'il  en  fortoit ,  par  la  fuite,  de 
pentes  Mittes  rouges,  à  corps  fpliétique  S:  a  bng'.cs 
pattes,  qui  nageoient  d'abord  dans  Icau  avec  beau- 
coup de  vîcciTe.  Les  Mit.es  aquatiques  rouges,  à 
corps  fphérique  ,  pondent  donc  &  artaclitnt  buts 
œufs  au  corps  &  aux  pattes  des  autres  infedes  a.jua- 
tiqtics  plus  grands  ,  auxquels  ils  relient  attaciiés 
julqu'à  ce  que  les  peiits  en  écK.fcnt  ;  &  puilqucn 
trouve  de  ces  œufs  de  plufieurs  grandeurs  diffé- 
rentes ,  il  clf  cettain  qu'ils  croillent  H:  augmentent  en 
volume  ,  fané  doute  par  un  certain  lue  nouriiacr, 
qui  palJc  du  corps  de  l'infede  dans  l'œuf;  &  c'etl 
pourquoi  j'ai  vu  auffi  que  les  Punaifis  d'eau ,  très-» 
chargées  de  ces  œufs,  étoicnt  foibles '&  languif- 
iantes,  parce  qu'elles  fc  trouvoient  obligées,  mal- 
gré elles,  à  leur  foumir  de  la  nourriture  aux  dépens 
de  leur  propre  fabdancc.  Ces  œafs  paroillent  encore 
leur  caufer  une  elpèce  de  démange.ufon  ou  d'inquié- 
tude, puifque  je  leur  ai  vu  fouvent  .flotter  avec  leurs 
pat:es  les  endroits  du  corps  cti  ils  fe  trouvoient  pli- 
cés  ;  peut  être  auili  qu'elles  le  faifoient  dans  l'inten- 
tion de  s'en  d.bairalf^r  entièrement,  à  quoi  cepen- 
dant elles  ne  parvinrent  guèrcs  ,  parce  que  ces  œufs 
étoie.Tt  trop  fortement  îL  .trop  intunément  attache's. 
Admirons  ,  à  cette  occalion  ,  ajoute  De  Geer,  les 
moyens  difïércns  &  très-variés  que  l'Auteur  de  la 
Nature  a  donnés  aux  animaux  ,  Si  en  particulier  aux 
inlcéles  ,  peur  leur  propagation  &  leur  confcrva- 
rion  :  car  il  eft  bien  finguhcr  de  voir  des  œu.*s  croîtie 
i:  pomper  du  fuc  nourricier  du  corps  d'un  au:re 
animal. vivant.  C'elt  encore  à-peu-pri;s  de  la  rnêmc 
manière  que  les  œufs  des  Mouches  à  fcie  croilTen-t 
&  tirent  de  la  nourriture  des  branches  d'arbres  où  ils 
ont  été  dépolés,  comme  Réaumur  l'a  découvert  £c 
démontré.  5> 

Parmi  pluâcurs  autres  efpèccs  de  Mittes  qui  nagent 
■OLites  avec  beaucoup  d'agilité  par  le  mouvement  de 
iCurs  p.ittes  ,  on  tiouve  avec  elles,  dans  les  eaux 
les  maiais,  une  efpèce  très-diftércnte  ,  dillinguée 
d'abord  par  fon  mouvtmcnt,  oui  efl  fort  lent.  Loin 


6g  i 


M  I  T 


de  pugcr  avec  !a  même  vîtelli  que  les  autres,  elle 
lie  {'iuKcnt  même  nager,  fcs  pattv;s  n'ayant  point  ces 
lonp  filets  mobiles  que  l'on  voi:  dans  les  autres 
cfpèces  ;  &  fou  propre  poids  la  retenant  toujours  au 
fond  Je  l'eau,  elle  y  marche  avec  pefanteur  ,  Se  y 
tivi-c  '"-  :  l'îs  coiPG  fur  les  plantes  aquatiques 
<•  \  ;  ..  -i:.  Ces  M:r;c;.,  donc  les  p'.iu  grande- 
(  ;  ;  '.  >,  :,!L-  d'une  -,c,i;c  lentille,  l'ont  eniière- 
r,.^.u  d'un  beau  ro  ii-S' d  (îc-avlax  x)a  de  fang  ,  avec 
de  [cjts  priiuts  noiiaîrcs  i'ur  la  penu  ,  qui  ne  forit 
v:iibles  qu'à  la  loi;pe.  Le  corps  eft  couvert  d  une 
J'caii  fi  molle  &  fi  Icuplc  ,  que  la  Mitte,  orée  de 
l'eau  ,  ne  !ln-i':!c  a-'oir  ;as  plilf  de  ccnfillar.ce  qu'ur, 
morciaii  de  t'.fl'c,  en  k.rtc  qu'on  craint  alors  atout 
jnoiiient  de  ia  blclîcr  &  de  l'écrofiT  par  le  (impie 
iittoucl-^ment.  A  csuf;  de  i,i  (">:  uplelTe  de  ceccc  peau, 
qui  n'a  pîs  Iculcmer.t  d;5  plis  &  des  rides  qui 
prennent  ditrérentes  formes  par  les  différcns  mou- 
veuiens  de  la  M;tce ,  mais  fur  ,'aqueile  on  voit 
encore  des  cnfcncemens  co^.fidérables  i:  variés  ,  le 
corps  charge  continuellement  de  figure  ;  l'inlcfte 
l'alonge  &  le  racourcit  à  fon  gré  ,  &  fonvent  il  lui 
donne  une  fi.;iiro  irréguhijre  ,  enflant  une  certaine 
portion  de  la  peau  &  contratlant  une  autre  portion. 
Enfin  ,  on  i;e  connoic  guères  d'mfede  plus  molalle 
&  plus  flafi^ue  que  cette  Mitte,  qui  même  paroît 
avoir  rnoins  de  confiliancc  qu'une  Limace.  La  tête  , 
qui  eft  également  molle  &  flexible  ,  &  que  la  iMitce 
a'onge  &  racourcit  à  volonté  ,  la  courbant  fou- 
vent  en  défions,  eft  en  forme  de  mufeau  conique  , 
qui  s'avance  beaucoup  ,  &  qui  reiTcmble  en  quelque 
manière  à  celui  d'un  hérlifon  ;  elle  porte  en-devant 
une  trompe  alongée  ,  cylindrique  &  arondie  au 
bout.  «  Ayant  enfermé  au  mois  de  juillet ,  nous 
rapporte  De  Gecr ,  deux  de  ces  Mittesdans  un  pou- 
dner  rempli  d'esu  ,  où  il  n'y  avoir  aucun  autre  in- 
feéte  vifible  ,  j'y  découvris  par  la  fuite  un  grand 
no.nibre  de  très -petites  Mittes  rouges,  pas  plus 
faraudes  que  des  points ,  que  je  ne  pouvois  mécon- 
ncntre  pour  les  petits  des  deux  grandes  Mittes  ,  qui 
continuoient  toujours  de  vivre.  Ces  petites  Mittes 
avoient  le  corps  ovale  ,  la  tête  avancée  en  mufeau  , 
&  fix  pattes  beaucoup  plus  longues  ,  à  proportion 
du  corps  ,  que  celles  de  leur  nicre  ;  mais  ,  prucbe 
de  la  tête  ,  on  leur  voyoit  encore  deir*  autres  pattes 
«on-fidérablcmeiu  plus  courtes.  Se  toutes  ces  pactes 


MI  T 

étoient  garnies  de  polis  Se  divifées  en  articulations. 
Elles  avoieiit  beaucoup  plus  de  vivacité  q;e  les 
vieilles  ,  courant  avec  allez  d'agilité  ,  tantôt  au 
fond  de  l'eau ,  mais  plus  (ouyent  encore  fur  fa  fu- 
pcrficic  ;  &  ôtées  dï  l'eau  ,  elles  couroicnt  égale- 
ment vite  fur  le  fec.  Au  fond  du  même  poudrier, 
Ejoure  le  même  auteur,  j  ai  décou'cr:  une  rna'le 
applane  ,  en  forme  de  crcute  blanchferre  ,  rnélie  de 
rou^e  ,  toute  remplie  de  g.ains  rougc-: ,  r.  von  dis  , 
tiès-pctits ,  fie  qui  y  étoient  placés,  en  qucl^^c  ma- 
nière ,  comme  les  neufs  des  Grcnouiues  It  l.;.i.  dans 
la  fubllance  glaireufe  qui  le'  environne.  Ctte 
malle  j  en  forme  de  croiJt;  blanchâtre  &  fpong;e.;rc  , 
cfb  indubitablement  le  frai  des  Mttes  de  ccrre  ef- 
pcce  ,  &:  les  petits  grains  ronges  qui  y  lont  conte- 
nus ,  font  ks  œuft  :  c'cft  de  quoi  je  ne  d  ute 
nullement.  &  d'autant  moins  ,  que  j'ai  vu  di, inc- 
rément ,  dans  plus  d'un  endrcir  de  '.A  malle,  les 
jeunes  Mittes  éclofes,  mais  néanmoins  encore  ren- 
fermées dans  cette  matie-re  blanche.  J  ai  encore 
trouvé ,  fur  une  feuijle  de  Gramen  ,  que  j'avais 
jettée  dans  l'eau  du  poudrier ,  une  mal'c  ferab'able  , 
m.iis  où  il  n'y  avoir  plus  de  giains  rougrs  ou  d'œufs, 
parce  que  les  Mittes  en  étoient  forties;  c'étoicnt 
celles  que  je  vis-marcher  dans  l'eau.  » 

Enfin  ,  nous  terminerons  ces  généralités  liifîo- 
riques  fur  les  Mittes  ,  en  faifanc  mcnrion  d'une 
efpèce  qui  ell  d'un  noir  luifant,  pas  plus  grande 
qu'un  point.  Se  que  l'on  trouve  fur  la  furface  des 
eaux  des  marais.  On  ne  la  voit  pas  s'erjfoncer  d.ms 
l'eau  :  elle  s'y  tient  toujours  à  la  fupeificie,  cher- 
chant de  petits  Limaçons  Se  d'aurres  mfeétes  morts, 
qui  llottent  fur  l'eau  ,  uc  auxquels  el'e  s'atrache  ,  fans 
doute  pour  en  tirer  fa  no'-rriture  en  les  fuçant.  Elle 
cit  très-lente  dans  fa  démarche  &:  dans  fes  autres 
mouvemens  ,  reftant  prefque  toujours  à  la  même 
place,  auffi  long-temps  qu'elle  y  trouve  de  quoi  fe 
nourrir.  Ce  qu'elle  a  de  plus  remarquable  ,  c'eft  que 
de  chaque  côté  du  devant  du  corps,  elle  eft  garnie 
d'une  appendice  a'ongée  ,  roulle  Se  tranTparcnte , 
en  forme  d'écaïUc  ou  d  aileron ,  qui  s'avance  vers 
Kl  tète.  Si  qui,  dms  quelques  individus  ,  eft  aron- 
die à  fon  bouc  antérieur  ,  mais  pointue  dans  d'autres: 
l'ufage  de  ces  ai'erons  eft  inconnu,  &  paroîc  difficile 
à  déterraiaer.  (  Mahuel.  ) 


'^J^ 


Suite  du  "Introir^lor  à  rrHJcire  Natunlledes  Ir.ftcccs. 


6^3 


M 

I 

T    T 

E. 

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C 

A 

R    U 

S. 

L  1  N.     Fa  b. 

G 

£  0  f  F. 

j 

C  A 

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ACTE 

R  E 

S     G  É  N  É  R  I 

Q  u 

E  S. 

Bouche  formée 

d'un  f 

çok  & 

d'antenniiles. 

Suçoir  coure ,  avancé  , 

bivalvs 

,  val 

'es  égales 

,  demi 

-cyl 

indriq 

;es. 

Deux  aiuennules  filiformes,  triarticulées ,  inférées  à  L  bàfe  du  fuço;r. 

Deux  yeux , 

Corps  globuleux,  abdomen  confondu  avec  !e  corceler. 


ESPECES. 


Mn 


^phantine. 


Livide  ,  orbicidain  ,    dq-'r'.mcc ,   tache 
ovale  noire  à  la  bafe, 

2.  MiTTE  égypcienne. 

Ovale  ,  noire  ,  hori  blanc. 

5.  MiTTE  ondée. 

Noire  ,    orbiculalre  ;     bords   ondes   de 
blanc  ,  arec  un  poirit  noir. 

4.  MiTTE  de  Leipfic. 

Brune  ,  ovali ,  bord  très-épais. 

y.  MiTTE  de  l'Iguane. 

Ovale,  plane,  taches  d:rées ,  abdomen 
Jlrié  &  un  peu  crénelé  fur  Us  bords. 


6.  MiTTE  de  Cayenne. 

Ovale,  plan".,  bigarée  de  gris  &  de  blanc; 
bordpojlé  leur  élevé  ù  Jlrié. 

7.  MiTTE  rayée. 

Ovùb  ,  f  rruglneu^  ,  avec  deux  lignes 
bl.inches  ondoyantes. 

S.  Mixte  auréolée. 

Ovale  ,    avec  d^-ux  lignes  &  une  tache 
pojlériiure  pabnée  d'un  vert  doré. 

§.  Mitte  alfacienne. 

Ferrugineufe  ,  plane,   ovale;  corcelet 
brun. 

10.  Mitte  reduve. 

Ornée,  plane  y  tache  de  la  bafe  ovale. 


R  i-  r  r  X 


684 


Suite  de  rintroi'Mm  à  tH'.floïre  Naturelle  des  InfeBa: 


MIXTE.    (Infères.) 
1 1.  MiTTE  pallipcde. 
Brune  t  ovjU  ,  Ls  antennes  &  ks  pis.'. 


croix  ;    pieds    unguicuUs  ,  plus  longs  que 
le  cc-ps. 


li.   InIitte  efi-iagnole. 

Noire,  ovale,  pieds  ferrugineux  ,    les 
genoux  blancs. 

13.  MiTTB  fangfuc. 

Noire  ,  ovale  ,  plane  ,  abdomen  fcrri:gi 
mux  ,  antennes  en  majje. 

i^.  MiTTE  indienne. 

Ferrugmeufe ,    ovale,    tache  de  la  bafc 
ovale  G  dire. 


ly.  M 


iTTE  amcncaine. 


P^uhiconde ,  ovée  ,  anneaux  &  genoux 
blancs. 

16.  MiTTE  vibrante. 

Arondie  j   tejîacec  ,  fans   tache  ,  pieds 
antérieu-s  plus  longs  que  les pojierieurs . 

17.  RIiTTE  tique. 

Ovale  ,  arondie,  tache  de  la  bafe  blan- 
che ,  antennes  en  majj'e. 

18.  MiTTE  craflîpède. 

Pieds  de  la  féconde  paire  extrêmement 
épais . 

19.  MiTTE  de  la  Chauve-fouris. 
Corcelet     anguleux     &    en    forme     de 


20.  M;tte  du  n-oineau. 

Ovule  ,  hruns ,  pieJs  pu'es  ;    les  troi^ 
fiemes  iuijjcs  très  epatfes. 

11.  MiTTii  mourante. 

Fbve  ;  les  premiers  pieds  très-  longs  & 
rcmujns  avec  ogilitc, 

11.  MiTTE  puceron. 

Rouge  ^  pnmicrs  pieds  très  longs  & 
curfeurs  ;  abdomen  poférieuremcnt  armé 
d'une  double  corne. 

23.  MiTTE  colcoprère. 

j^ttc  ;  lords  anguleux  &"  aigus, 

z^.  MiTTE  de  la  dyfTentEric. 

Pieds  accompagnés  de  d.ux  foies  ;  ab- 
domen ovale  ,  ayant  poflérieurement  quatre 
foies  de  la  longueur  du  corps  &  hori:^on- 
tales. 

2J.  MiTTE  du  lait. 

Abdomen  ovale  ,  obtus  ■  quatre  foies 
pojîérieures  de  la  longueur  du  corps  j   & 

déclinées. 

2.6.  MiTTE  géniculée. 

Noire  ,  genoux globul.ux  &  en  maffe. 

27.   MiTTE  titrérand. 

Rubiconde   &  tranfparente  ;     abdomen 


Sulu  de  l' Introducllon  à  l'HlJlelre  N'atunllt  des  Infect», 


0S5 


marqué     de     c/iaque     cote'    d'unt     tticke 
Irune. 

z8.   MiTTE  domeftique. 

Blancke  ,     avec  deux    taches  brunes  ; 
I'  corps  ovale  ntreci  au  milieu, 

.       2').  MiTXE  ciroji. 

I       Bl.inchàcrc:  tC:e  &  culjfes  ferrugincufeSj 
:  iiLdom. Il  joyeux. 

50.  I\iiTT£  u'c'Jrarre. 

Pieds  foy eux  très- alonge's  ,  les  deux 
anitriC'uts  plus  courts. 

5 1.  MiTTE  de  la  g-l'e, 

B'anJje  ,  pieds  rovgeâresy  les  quafe 
pojïeneurs  accor.ipagms  d'une  Jcie  plus 
longue, 

32.  MiTTE   des  baies. 

Âhd'vnen    rouge    &    diftendu  ;     hords 


33.  MiTTE  de  Zottera. 

Blanchâtre  ,  un  peu  arondie  j  abdomen 
roux. 

34.  Mixte  des  Mouches. 

Abdomen  r-ux  ;  pieds  pojîérieurs  très- 
longs  &  fdif:fmes. 

:j5-.  MiTTH  des  Bâtâtes. 

Sanguine  &  fcabre  •  pieds  antérieurs  de 
la  longueur  du  corps. 


MITTE.    (  Infedles.  ) 

56.  MiTTE  des  Gymnoptctes. 


Abdomen  ronge,  eyant  de  clnique  côté 
Jeux  points  cramoijls. 

37.  MiTTE   des  Coléoptères. 
Ovale  j  r  u[fe  ;   anus  blanchâtre, 

38,  MiTTE  de  Phalaiigiiia. 

Ovale  ,    rouge  j    bec    avancé  j     pieds 
al-ngcs. 

59.  TJiTTE  ûu  Phat'ton. 

Ovale  ^  pointue  par  derrière;  pieds  fa f- 
cicv.les  à  leur  extrémité. 

40.  IvIiTTE  des  rocliers. 
Prune  ;  ligne  dofale  bi.olore, 

41.  Mixte  longicorne. 

Piouge  ;   antennes  bifides  plus  longues 
que  le  bec. 

41.  Mixte  des  rivages. 

Ovale,  ronge;  bec  avancé  &  fubulé. 

43.  Mixte  des  fucus. 

Pâle  ,     deux  lignes   noires  fînueufes  ,• 
pieds  p  fténeurs  tiès-courts  &  recourbes. 

4^.   Mitte  des  champignons. 

Roug.dtre  ;  abdomen  un  peu  globuleux  j 
glabre  ,  fans  taches. 

45.  Mixte  des  ttemelles. 

Globuleufe,  bleuâtre. 


^85 


Suite  de  l'introdunion  à  nHjlo're  Kviirelli  des  Infccîes. 


M  I  T  T  E. 

(Infecîes.) 

4^.  MiTTE   foyeufe. 

brune  ,  hifurquée  antérieur ement. 

Cendrée,  déprimée,  bords  fcahres. 

48.  MiTTE  jaune. 

47.  Mixte  du  faulc. 

Fauve  ;  bords  du  corcelet  accorrtpiig'iés 

Rouge  j     une    double    ligne     dorfalc 

d'un  pull  peine  roux. 

P^ 


W  I  T 

».  MiTTF.  ^Ic'phantine. 

Acarus  euphanl'inus. 

Acarus  orbuularis  depreffus  lividus  :  macula  ba- 
feos  ovcita  nigra.  — Fae.  i'yfi.  ento;n, pag.  Sjo.  n". 
j.  —Syec.  inf.  tom.  i.  pûg.  4S4.  «".  I.  —Munt. 
inf.  tom.  z.  pjg.  571.  n".  i. 


^^t 


LiNN.  Siji.  r.at.  éd.  Gn 


cl.  par.  191 
■gra  t 


■\loha  I 


'-?• 


y.cr.ms  ovùtiis  macula  hcfeos  . 
que  fille; s  trijus  lor.gitud'r.aiihus. 

ScKRANCK.  Beytr.   1.  nafsrg. 
tah.  6.fig.   14.  I5. 

Elle  e(l  de  la  c;,anaciir  de  ia  graine  du  Lvinin 
blanc  ;  {  Lui  inus  uuus  )  fon  coips  .Il  déprimé  ,  de 
couleur  livide  ,  avec  fes  to-Js  rcnHcs.  Il  a  en-  deirous 
trois  cfpèccs  de  ("illoris  ou  canncluics  ^  à  la  bafc  de 
l'abdoincn  on  appcrçoit  une  tache  ovale  S:  noire, 
qui  fe  civile  en  trois  parties  à  fon  extrémité. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Inde, 

1.  Mixte  égyptienne. 

Acarus  eryptius. 

Acarus  obovatus  niger,  marg:;:e  alho.  — F  ab.  Syfl. 
entom.pag.  Su.  n"^ .  3.  —  Spec.  inf.  tom.  z.p.  40;. 
n".  6    —  Alant.  inf.  tom.  l.pag.  t,-iz.  n°.  7. 

LiNN.  Syft.  nat.  cd.  Gmel.p.'.g.  zcjz^.  n^.  z. 

Mus.  Liid.  Ulr.  pag.  415. 

Elle  reiremblc  à  la  Mitte  reduve  ;  (  Acarus  ndu- 
v'us)  (on  ccrps  eft  brun  ,  l'abdomen  eft  lilfe,  a\ec 
des  luies  au  nombre  ic  dix,  vers  'a.  partie  pollé- 
ïieure  ;  il  efl:  audl  environné  d'un  bord  blanc.  Le 
corccK't  eft  petit,  avec  une  tache  blanclïître  au  mi- 
lieu. Sa  bouche  eft  nès-avancce  ,  fes  ai  an' es  font 
brunes  Zl  obiufe'^  ;  fa  trompe  eft  blanche.  ;  les  pattes 
font  brunes,  avec  leurs  articuiaiions  blanches. 

Elle  fe  trouve  en  Egypte. 

}.  MiTiE  oi.dée. 

Acarus  u-d..tus, 

Acards  orbici  Litus  ater  :  lateritus  undato-albis  y 
punclo  nigra.  —  Fab.  Syft.  entom.  pag.  811.  n° ,  4. 
—  Sptc.  inf.  tom.  1  pag.  48)  .  n° .  7.  —  Mant.  inf. 
tom.  1.  pag.  571.  n°.  8. 

Li.NN.  Syfl.  nat.  ed,  Gmcl.  191^.  rP .  38. 

Elle  eft  petire.  Sa  tête  eft  de  couleur  brune  ferru- 
gineufe.  Son  corps  eft  noir  endellus,  avec  une 
grande  lache  blanche  au  mrieu  Les  côtes  font  ondes 
de  blanc  ,  avec  un  point  noir  au  milieu.  Les  pattes 
font  routrâucç. 


M  ï  T 

4  MitTE  (îe  Lcipfic. 

AcARvs  Lypperfis. 

Acarus ,  ovatus  fufcus  ,  margîne  incraffato.  ~Fab 
Syft.  entom.  pag.  811.  n" .   j.  — Spi 
pcg.  48;.  n".   8.  —Mant  ,nf  tom 


inf.  tom. 


Lu 


Syfl.  nat.  cd.  Cmel.  pag.  192;. /j°.  59. 
Cette  cfpèce  eft  auffi  grande  que  la  Mi:tc  égyp- 
icr.ne,  &;   lut  rcflemblc    beaucciip  j  mais   elle   eft 
:?tièrcment  brune. 

Elle  fe  trouve  à  Lcipfic. 
;.  MiTTs  de  l'Iguane. 
Acarus  Iguans. 

Acarus    ovatus  planas^  aureo   maculatus ,    abdo- 
ninis  margtne  lt;ia:o  fubcrenato,  ~~Fab.  S'.ft.  ent. 
"°  .^-  — •^/'"-  '"/•  '<""•  -•  r^g-  486.  n\ 
inf.  tum.  1.  pag.  371.  n° .  10. 


■M.^ 


Elle  fe  trouve  à  la  Nouvelle-Hc 
Du  cabinet  de  M.  Banks. 


ilande. 


LiNN.  Syfl.  nat.  ed.  Gmcl,  pag.  2915.  n°.  40. 

Son  corps  eft  de  couleur  brune  obfcmc  ,  avec 
quelques  taches  dorées  &  irréoulièremcnt  difpofées. 
L'abdomen  eft  fortement  pondue  ,  &  fes  bords  foor 
(triés  en-dcllus  Se  crénelés  en-  deflbus. 

Elle  fe  trouve  en  Améiique  fur  le  Lézard  I<Tuane. 
(  Lacerca  iguana.  )  ° 

6,  Mitte  de  Cayenne. 
Acarus  Cayenncnjïs, 

AcJrus  ovatus  .    planas   Prido   clboqite  varias  ; 
—  ^AB.  —  Mant. 


t.  ed.  Gmel.  fag.  2915.  «''.41. 


'atus  ,  planas  grifc 
margine  pofleriori  ikvato  fiiiato 
inf  tom.  i.pag.  372.  n" .  i,. 

LiMN.    Syfl. 

Elle  efl  de  'a  grandeur  de  la  Mitte  égyptieme. 
Son  bec  eft  avancé  &  applati.  Il  eft  gns ,  amfi  que 
les  antenr.cs.  Son  ci.ips  eft  arrondi,  plane  &  gris, 
avec  une  ligne  branche  auprès  du  bord  ;  deux  autres 
très-courtes  vers  le  milieu  du  corps,  &  il  y  a  fur  le 
bord  poftérieur  de  fon  corps  des  lignes  élev.es,  obf- 
cures,  &  au  nombre  de  dix.  Les  pattes  font  giifes. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

7.  Mitte  rayée. 

Acarus   lineatus. 

Acarus  ovatus  ftrrugineus  ,  lincis  dualus  undatas 

aibis.  — Fab.  Syft.  entom. pog.  81  I.  n" .  7.  Spec. 

inf.  tom.  z.  pag.  486.  n* .  10.  — Mant.  inf.  tom.  i! 
pag.  371.  n«.  11. 

LiNN.  Syfl.  nat.  ed.  Gmel.  pag.  191  j,  n".  41. 

Son  corps  eft  ponûué  ,  fcrtugineux  5c  obfcur, 
vec  deux  bandes  étroi;es,  longitudinales  ,  blanches^ 
&  fortement  ondées.  L'anus  a  cn-dell'us  deux  petits 


5F8 


U  ï  T 


points  Khncs.  Les  ariicuUtions  des  pûttes  font  auffl 
blanches. 

E!!c  le  trouve  en  Amc-rique. 

8.  'vîiTTE  auréolée. 

Aanui  diireolinus. 

Ac-irus  obovatus  fufciis  ,  llr.coUs  duabus  macuhi- 
que  pojhriori  palmiUa  viiidi-ctireis.  —  Fab.  irtf. 
inf.  tom.  1.  pag.  406.  n" ■  II.—  Manc.  inf.  tom.  i. 
jag.  37J.  /;".  13. 

Lin:-j.  Sy(i.  liât.  cd.  Gmel.  pag.  191J-  "''•  45' 

PaLL.  Spicil.  lool.fujc.  9.  pag.  4!.  tab.  5.  fig. 

Sa  forme  approche  Je  l'ova'e  ;  clic  cft  niarq'u'c  cf. 
deux  lignes  &  d'une  tache  poftcticure  palmée  ,  qui , 
comme  les  deux  litiiies,  e.l't  d'un  vert  doré. 


Elle  fe  1 


9.  Mixte  aî''"acienne, 
ACARUS   holfdius. 

Acarus  ovatus  pLinus  fcrrugîneus  ,  thordce  Jafco. 
—  Fab.  Mani.  inf.  tO:,:.  1.  pag.  371.  «^.  14- 

LiNN.  Syfl.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  Zpiy.  fî".  44- 

Elle  approche  des  précédentes  pour  la  grandeur. 
Son  corps  ell:  entièrement  de  couleur  ferriignieutc. 
Son  corcclct  feulement  elt  brun.  Les  pattes  lont  de 
couleur  obùure. 

Elle  fe  trouve  à  Kicl. 

10.  MiTTE  reduve. 

AcARUS  reduvius. 

AeJrus  obovatus  planas  ,  macula  baj'eos  ohovcra. 
— Fab.  Spec.  inf,  tom.  1.  pag.  4^!;.  n".  3.  — xMunt. 
inf.  tom.    1.  pug,   3-1.   n°.  5. 

LlNIJ,  Syjî.  nat.  éd.  Gniel.  pag.  191J.  n° .  3.  — 
Faun.  fuec.  n'^.  lyûo.  ped'culus  oviitus  — P.aj. 
inf  9.. 

Frifch,  inf.  6.  tab.  19. 

Acarus  obovatus  planus ,  corpore  antice  clypeo 
nigf"o  rotundo ,  peditus  nigris.  --Degelr  inf.  totn.  7. 
pag.  101.  n".  s.  tab.  6.  fig.  I.  1. 

Son  corps  eft  applati  &  reflemble  un  peu  à  celui 
de  la  punaife  des  Hcv.  Elle  a  une  tache  noire  ovale 
à  la  partie  antéiieute  de  fon  corps.  Le  refte  du  corps 
cdquclquefois  de  couleur  gril'e  ,  &  d'autres  fois  il 
eft  jaune  ,  un  peu  rougeâtre. 

Elle  fe  trouve  coramimémcnt  fur  les  Moutons. 

II.  MiTTE  pallipède. 

Ac.iRi/s  puU'.pes. 


M  I  T 

Acarus  ovatus  fafcas  ,  antennîs  pédlbufque palli- 
dls.  —  Fab.  Spec.  zr.f.  tom.  i.  pag.  jfi  f .  n" .  4.  — 
Mar.t.  inf.  tom.  z.  p-'g-    37'-  ■■2'.4- 

LiNt).  SyJ}.  nat.  éd.  GmeLpag.  t$i6.  n°.  4). 

Elle  cfb  à-pfu-pièf,  de  la  grandcurde  la  AUcie  t'que. 
Son  corps  cil"  ovale,  déprimé  3c  applati  ;  il  cft  biun 
c'c  parfcnié  de  poils  blanchâtres.  Les  antennes  &  ks 
pattes  font  pj'es. 

Elle  fe  trouve 

II.  Mixte  efpagnolc. 

AcA'Rus   hifpanus. 

Acatus  ovatus  nigcr ,  pedibus  ferruglneis  :  gcn':- 
l.pag.   571. 


ilis  albis.   —  Fab.  Mant.   inf. 


LiNN.  Syîl.   nat.  éd.    C/Tîel.pag.  2916.  n^.  4c-. 

Ses  antennes  font  courtes  S:  renflées.  Son  cctps 
efl:  ovale,  applati  &  noir.  Ses  pattes  fo.-.t  ferrugt- 
ncufes  ,  avec  les  articulations  blanches. 

Elle  fe  trouve  en  Barbarie. 

13.  MiTTE  fangfue. 
Acarus  kirudo. 

Acarus  ovatus  planus  nigC'-,  cbdomincfer,ugi"co, 
antennis  clavatis.  ---Lih.n.  Syjî.  nat.  eait.  Gmel. 
pag.  1916.  n"^.  47. 

Acarus  fanguifugus.  —Fab.  Spec.  inf.  tom.  z. 
pag.  4Sj.  n°.  j.  --Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  372. 
;:".  6. 

EKc  eft  de  forme  ovsle.  Son  corps  eft  applati  & 
noir.  Ses  antennes  fùnt  terminées  en  mailc.  Son  coi- 
ceîci  cft  ferrugineuï. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Norwegc  ,  fur  les  hommc-s 
5;  les  animaux. 

14.  MiTTE  indienne. 
AtCARVS  indus. 

Acarus  ovalis  fcrrugi'cus  ,  macula  b.ifeos  ovata 
atra.  —  Fab.  Syf  enion.  pag.  812.  n".  8.  — ^pcc. 
inf  ton.  2-  pag'.  486.  n'^.  iz.  —  Mant.  inf.  tom.  z, 
p.:g.  371.  n".  1;. 

LiNN.   Syft.nat.  éd.  Gmel.  pag,  iriô.  rz".  4. 

Elle  eft  ovale  &  un  peu  rdîongéc  ;  elle  cft  de 
couleur  ferrugineufc,  &  a  une  grande  tache  brime 
à  la  partie  antérieure  de  fon  corps;  ce  qui  lui  donne 
beaucoup  de  reilemSlance  avec  la  Mitre  tique. 
(  Acarus  rlcinus  )  Ses  antennes  font  de  la  lon^^^ueuc 
de  fon  bec  j  elles  font  grollcs  Si  termiiues  en 
malfe. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes. 


M  î  T 

I  f.   MiTTE  a^'^ricame. 

Ac  iRns  a/fier ic anus. 

Acarus  ohovdtus  iub!cu.ndt:s  ^  fcu'.ello  geniculifqU: 
pedum  'albis.  —lAz.Sy/f.c/Uom.fUg.  S;  2.  n^' .  o. 
—  Spec.  inj.  tom.  i.  yu^.  4S6.  n«.  I  ;.  — Mant.  inj. 
tom.  1.  pag,  571.  7:".   16. 

LiNN.  SyJI.  naC,  éd.  Gmel.  pag.  z^z6.  «°.  j. 

Acarus  (  N;i;iia  )  oi'draj-  planas  ruber  macula 
dorfaii  albu  ,  geniculis  pcd^m  alhidis.  — UiGtiR 
inj.  tom.-j.  pag.  IJ5.  n^.  I.  rai.  ^-i.jig-  9-  lO. 

Kaim.  aS.  Stochl,  17J4.  ;;.  9.  10. 

Elle  eft  de  forme  un  peu  ovale  ;  fon  corps  eft  très- 
arpla'i  ,  &  Tes  bords  font  épais  ;  fa  tête  eft  perite , 
loi-,  bec  fit  avancé  &  rcidc;  fon  corcclec  ^  ainfi  que 
ion  cotps ,  lont  d'une  couleur  ronge  Icmcée  ,  avec 
une  tache  ronde  &  blanche  ,11  milieu  du  dos,  &  une 
aurre  plus  petite  &  de  inènie  couleur  de  chaque  côté 
du  corceler.  Les  pattes  ibnt  aliez  longues,  de  cou- 
leur roulTe,  avec  leurs  arriculations  blanches. 

Elle   fe    trouve   en  Amérique. 

16.  MiTTE  vibranie. 

Ac.iRus  vibrans, 

Acizrus  fubrocundus  teflacsus  immaculutus ,  pcdi- 
hus  aiitids  long^lcribus.  -—  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1. 
pag.  572.  «".  17. 

LiNN.  Syfi.  nat.td.  Gniel.  pag,  zylC-  n^ .  48. 

Elle  cft  très  petite  ;  fon  corps  eft  arrondi ,  plane  , 
&  de  couleur  teftacce  ,  ^  lans  aucune  tache.  Les 
pattes  ibut  de  la  même  couleur  j  les  antéùeuies  font 
plus  Icr.gues. 

Elle  le  trouve  à  Cayeiine. 

17,  MiTTE  tique. 

Ac.iEUs  richius. 

Aca'tis  olobofo-ovatus  ^  macula  bafeos  roturda  , 
iintennis  clavatis.  — Fab.  Syft.  entom.  pag.  %io. 
n^ .  i.  —é^ec.  inf.  tom.  i.  pag.  4S4.  n".  x.  —-Mani. 
11: f.  lum.  ^.p^g.  ;7i./z='.  i. 

Lin.  Syft.  nat.  éd.  Gmtl.  p.  ij/2(j.  nP.  7.  —  Faun. 
JLcc.  n".  1967. 

Acaïus  (  ricinoides  )  violacco  niger ,  capite  pedi- 
lut^i-ie  fufcis ,  corpore  globoj'o-ovato.  —  Peg.  inf. 
tom.  7.  pag.  yii    n°.  4.  tab.  5.  fîg.  16.  \j. 

Acarus  lividus  ,  antennis  brcvibus  fubclavatis  , 
abdcmine  antice  macula  ovaia  fajca  niunte.  Geof. 
inf.  tom.  l.  pug.   ÉCI.  n".   I. 

La  tique  des  Chiens.   GtOF.  ibtd. 

Scop.  Ent.  carn.   1057. 

Ric'nus  canicus.  — RaJ.  inf.  lo. 
H-.Jl.Nuc.iesInfeâes.  Tom.  FIL 


M  I  T 


dOp 


Aldrov.   in.  y;o. 
Frisch.  inf.  j.  lab.  u;. 

Elle  cfl  ovale  ;  d  couleur  efi:  rougeâtic  ,  &  qiieU 
quefois  jaunâtre.  Elle  a  une  grande  tache  brune  , 
en  forme  de  corctkt,  à  la  panie  antéiicuie  de  ton 
corps.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  (on  bec  ; 
elles  font  groflcs  &  formées  un  peu  en  malle. 

Elle  fe  trouve  en  France,  aux  environs  de  Paris. 

18.  Mixte  craflîpèJe. 
Ac.iRL's  crajftpcs. 

Acarus  pedibus  fecundi  paris  crafiflmis.  —  Fab, 
Syft.  ent.  pag.  Su.  n".  10.  — Spec.  inf.  tom.  t. 
pag.  486.  n°.  14.  —Manc.  inf.  tom.  t.  pag.  573, 
n°.  18. 

Lin.  S^fi.nat.ed.  Gmtl. p.  Is'-y.  n° .  8.  —Faun. 
face.  1969. 

ScHR»vNCK.  Beytr.  1.  naiurg.  pag.  113.  n° .  13, 
tab.  é.fig.  4. 

Elle  eft  petite.  Son  corps  eft  de  couleur  brune 
iaun.^tre.  Les  cuilTc's  de  la  'ccorjde  pan'e  de  pattes  'onc 
groiles  &  cil  forme  de  pinces  ;  eilts  font  ccpeudanc 
teiminées  par  desTarfei  fcmb'ables  aux  aunes;  le 
long  de  ces  mêmes  cuilks  il  y  a  quatre  petites 
épines. 

Elle  fe  trouve  communément  dans  la  ttne  ,  S:  fur- 
tout  dans  h  s  jaidris. 

19.  Mixte  de  la  Chauve- Souris. 
Ac.iKus  Vif-cntiio.:is. 

yUarus  thcrace  angislato  cruciato  ,  pei:bus  ungid- 
clLus  co'-^ort  Ivngioribus.  FaE.  Syft.  enc.  p.  bil. 
n".  1  1.  —  Spcc.  inf.  lom.  1.  pg.  427.  '■"■  1  J. — 
M.mt.  ihf  lam.  1.  i.ag.   37;.  n^' .    19. 

LiNN.  Syft.  nat.  ed  Gn-e(.  pag.  1917.  «».  S'  '"- 
PcaiculusVijftrtilianis.  Vyiun.  fut:.  1941. 

ScoP.  Ent.  carn.   IG)8. 

Fjiisch.IV-  7-  '■'•''^-  7- 

Le  corps  eft  arcndi.  Les  pied^  font  également 
fépa.és  &  obtus  a  leur  exLrémitc.  11  ne  peut  fe 
retenir  fur  un  corps  plane. 

Elle  fe  trouve  fur  les  Chauve-Souris. 

10.  Mixte  du  Moineau. 

Acarus  pojfcriius. 

Acarus  femjiiiius  tertiis  cralfifimis .  Fae.  Syft. 
entom.p.  81  i-  n° .  11. —  Spu.  inf.  tom.  z.  pa^ 
^.^',7.    no.    16.  —  Maiit.    irif.    tom,    z.    pag.   jyj. 

SCCC 


6^0 


M  I  T 


Lin  Syjî.  nat.  cd.  Gmcl.  f.ig.  lyiy.  n°.  lO- 
—  Faun.   face.    n  =  .    1970. 

Aciirui  Vifvenihcnis  fvfc.s  oViitvs  ,  pcdlbus  p.d- 
liàls.   GtOl'.  Ir.f  tor:.  1.  f.:^.   617.  n".  14. 

La  Ti  juc  de  la  Chauve-Sjuris.  Geoff.  Il)!d. 

Acar.ts  pcdiius  tertii  paris  t:uignis  &  crajfjfnnls . 
DtCLiR.  14.  to^rn.  7.  p.  10?.  ;:".  7.  tab.  6.  fig.  11. 
•—  A3.  Stockh.  1740.;'.  541.  iaî>.  I.  /^',  2. 

Baker..  Microfc.  tab.  ij.  Pcdiculus  vcjpcrti- 
lionis. 

ScHRANK.  Bcytr.  t.  Naturg.  p.  7.  n°.  5. 

Eî'c  cft  très-petite  ,  £:  a  un  point  noii'  fur  !c  mi- 
h;u  du  corps.  Les  paires  de  la  t:;oi(iènie  paire  Co:n 
tr.ls:  iî'Hgues.  Lcç  cuiiit-ç  fcr.'.js  -'oaieiu  frtlqiic  la 
l'î-ijncur  du  cor^s.  Le^  aiities  p,ittc<;  font  pctiîcs. 
C(-s  icngues  pattes  ne  fciveut  pointa  rinfcfcc  pour 
marcher. 

Elie  fc  trouve  fur  dificrens  oifcaux  de  l'ordre  des 

21.  Mixte  mouvante. 
ylcAR  us  mo  tato  nus . 

Acarus  fiavus  ,  pddl'oL-^  primis  lor.gijftrriii  tno:a- 
toiiis.  FAB..Syfi.  au.  p.  Ci-.,  u"-'.  :  ^^  — .Vr.  inf. 
tom.  1.  p.  4S7.  II".  17.  — /rÎLi.ii.  i.ij.  tom,  z.  pi!g. 
?73.  «'".  II. 

liN.M.  S^f}.  nat.  éd.  Gmel.  p.ig.  19 '7.  n".  11. 
...  F.un.  Juec.   .97.. 

ScHRAKCK.  BLYrp..    1.    Null^rg.   pag.    8.    r.^ .    4. 

tab.  i.fig.  s.  9. 


■:-r!:Vre  f^  q.el- 

,  'na;-L;.an:,  & 
,  .  ,  -;:es  ion:  plus 
.\ttes  font  courtes 


Elle  eft  de  coule 'ir  -l- 
qusfois   jaunati  .-.   i   '   ■ 
longues;  rmfcclo  .:■ 
)es  remue  cornu.  •  Li,  ..;  ;_ 
lor.2;ues  q'ie  le  corps.  Les 
&  plus  pâles. 

Elle  fe  trouve  Cur  les  champigiicus. 

a.  Mixte  puceron. 

Ac.4Kus  apli'dioiics. 

Acarus  rubcr  ,  rcà'ibu.s  primis  /ong'ftrrJs  curfo- 
riis  ,  abdomine  ix^jh:  lis  Licû,::i.  Fab.  i'- /î  tnc  p 
8>3^  ,zo.  i-\.  —  Spec.  Inf.  tom.  z.  /,.  .gK.  „.,  'jy] 
—  Mant.  inf.  tom.   %    p.   57;.  no.  i,. 

Lin.    Syfi.    nat.    cd    Gni-d.  pae,    1.^17,  «".   j-,. 

^c.zra.t  petranim  ruber ,  pedihus  ant'-cis  longitu- 
dine  corporis.  Giot.  Inf.  tom.  r.  pag  615.  n".  10. 
La  Ticiuc  rcugc  dçs  pieriis.  Geçlf,  i^/a'. 


MIT- 

Acarus  faltatonas  ano  blcaudato.  Schranck. 
Beytr.  tab.  \.  fig.  ^h   l-i. 

Acarus  pecraium,  FouRC.  Inf.  pars  i.  pag.  519, 
n°.  10. 

Elle  eft  petite  &  ror.[;e.  Les  pattes  antérieures  font 
plus  longues  que  les  autic^  ;  clle«  éga'.'.  nt  ie  corps 
pour  la  "lon~ucar,  &  elles  fervent  à  i'mfeftc  pour 
cou  ir  ,  aiiiJi  que  les  autres  ,  en  quoi  cet  infcde 
diffère  de  quelques  autres  de  ce  genre,  à  qui  les 
pittcs  longues  ne  fervent  point  pour  cet  ufage.  L'ab- 
dorncn  eft  armé  portérieuremen:  de  deux  petites 
pointes  comme  cciles  des  Pucerons. 

Elle  fe  trouve  communcracnt  fur  les  pierres. 

15.  Mixte  coléoptlrc. 
.       AcAKUs  coleoptratus. 

Ac.nus  ater  ,  lùtcribns  angulnto  -  acut'is .  Fa3. 
Spcc.  inf.  tom.  1.  p.  4S8.  n" .  18.  —  Marais,  inf. 
to-n.   x.'p.    37;.  i.°.  ;i. 

Lin.   s. fi.  nat.  ed.-t.  Gmcl.  pag.  2517.  n°.  15. 

Acarus  (  rnar^i-:c!iis  )  ovatus  crufiaceus  fuf.o 
cafla-;c:i;  nitidus  ,  cor.;or:s  Lat'.ribus  margint  ^lano 
a,:gulato.  Degeêr.  / ./  tom.  7.  p.ig.  133.  n" .  lO, 
tab.   8.  fig.  6. 

Acarus  c:er  ,  iaur.'b.iJ  ahdjminis  antrorfum  acu- 
lis.  GeOFT.  ly'.  iom.  1.  pag.  62.6.  n°.  ti. 

La  Ti.]'ic  noire  ,  à  ventre  anguleux  en-devant, 
G  tor.  l'id. 

F,  ur.c.  I:f.  p.ir.    ;,  p.    j;o.  n'.  11. 

Elh  eft  très-pcticc  ;  elle  eft  noire  &  lilfe.  L'ab- 
donien  a  ariféiieuicniv-nt ,  de  cluque  côté,  un  .rngle 
avance  vers  la  tête,  !,'a;id.imen  eft  borde 'comme 
ceuï  de  quelques  Cc'copièrjs. 

On  la  trouve  fur  le  pierres  &  les  vieus  .iiurs, 

14.  Mixte  de  la  dyfrenterie. 

AcARL-s  difcnd-!.:. 

Acarus  pedibu,  !c:'i  d.L.-b.is  ,  ebaorr.!"is  Ov  :ti 
-cfteriore  fecis  c;:i,.'i!.v  ii'r:_:i:udjne  corpo-is  hori- 
\o::aryii  V  J.  S-:!.  t:ti  p.:g  814.  n^' .  18.— 
i.fc,  i.if.    to-:.   ;.    /   Kg.  AijO.  ti'^.  %j^.  -—  Ma^'i.  inf. 

Li:j.  Syl}.  r.a'.  cd'-'.  Gme.'.  p.  lcj%t).  n'-\  17. 
—  An-.œ.i.  Acdd.  cori.    S-pag.   97. 

On  remarque,  a  l'cïtn'miic  de  r^bdomcn  ,  q',i,itrc 
foies  horizonral'-S ,  de  la  longueur  du  coips.  Les 
patres  font  armées  de  foies,  ^ 

Elle  fe  trouve,  dit  Linn'us,  dans  les  fentes  l'es 
tonneaux  où  ou  couferve  la  bière  ,  elle  donne  ladyf- 
fciiterie. 


M  I  T 


zj.  Mixte  du  lait. 
j4c^rus  laUis. 


Acams  abdomir.e  ovato  ,   obtufo:  poflerius  fetis 

quatuor  ioiigitudine  coiporis  dcciinath,  Fae.  Syfl, 
er.i.  pag.  813.  «".  17.  —  i'/fÇ.  '^f-  '"'"■  -•  F".";- 
490.  n°.  25.  — Miincls.  iiif.  tom.  i.  pi:^,  573. 
«".    17. 

Lin.  S^T?.  /zaf.  ec'ir.  G-neL  pag.  1918,  «".  i6. 

Son  corps  cft  tranfparent  &  ovale:  il  cft  garni, 
à  fa  partie  poflcricu.e,  decjuatie  Cbics  oli  poils  écur- 
ies, &  de  la  longuaur  du  coips-  Sa  tète  Se  fes  pattes 
font  de  couleur  cedacçe. 

Elle  fc  trouve  ordinaiiement  fur  le  lait  gardé  Si 
aigri. 

z6.  MiTTE  géniculéc. 
AcAAus  geniculatus. 

Acarus    nigcr  ,    fcntorum    ger.icu/is   fubglobofii. 

Fab.    Syft.ent.  tom.  i.p.!g.   814.  n".  10. Spec. 

iif.  tom.  z.  p.  490.  n°.  ij.  — Muni.  Inf.  tom.  i. 
pjg.  575-  «''.  !?• 

Lin.  Syfi,  nat.  cdh.  Gmel.  pag.  1919.  n".  19. 
•^-  Fatin^  fuec.  n°.  1977. 

Acarus  fcmorilus  omnibus  clawitis.  Schrank. 
PrVTR.  1.  Ndturg.  pag.  iJré.  /A'.  16.  faà.  6. 
/>•  9-   lO. 

Cette  Micte  eft  unie;  les  gsnoux  globuleux  S:  en 
malle. 

Elle  fe  trouve  fur  les  arbres  morts. 

i7.  MiTTE  tilTcraud, 

Acarus  teiarius, 

Acarus  rubicundo  kyalinus  ,  abàomint  atnnqtie 
macuii  fufca.  Fab.  Syft.  tntom.  pag.  815.  n^ .  i  j. 
—  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  488.  n*.  10. — Mant. 
inf.  tom.  l.  pag.  373.  n".  23. 

Lin.  Sy/l.  nat,  edit.  Gme'.  pag.  igiS-  'i° .  14. 
. Fiiun.  fuec.  n".  l^jà,. 

Ac.trus  fiifcus ,  autumnalis  ,  tcxtor.  GiOii.  lif. 
tom.  z.  p.  6z6.  «".  I  j. 

Le  Tiilerand  d'automne.  GeOF.  Ibid. 

Acarus  oblongus  albo  virefcens  feu  jlavefcens  , 
pedibus  omnibus  iqualibus.  IDegebr.  Inf,  tom.  7. 
fag.   128.  n'-  18.  '■ab.   7.  fig.  io.  21.  22.  23. 

Acarus  eliiptoideus ,  pedibus  fecundi  tertiique 
paris  diftantibus.  SchRanck.  Beytr.  l.  Naturg. 
p.  55.  n«.  i4.£fli.  u  fg.  }l.  }Z. 

Scop.  Ent.  carn,  107J. 


M  I  T  69 1 

A:aii's  tcxlor,  FouRc.  /'■•/.  par.  1.  pag.  Jjo. 
n°.   13. 

Cette  cfj  cce  cft  infiniment  petite.  Son  corps  e(l 

tra^îfpa'CDt  i  do  couicur  vcrd.îtie  &  quelijucf:  is 
jauii;'itrc.,  avec  un  point  brun  de. chaque  côté  de 
l'ai-'d-zinen.  Les  pat:es  font  égales  en  longueur. 

Elle  fc  trouve,  en  automne,  fur  différcns  arbres, 
&  par!ic!;hèrïuicnt  f>;r  le  Tilleul,  dont  elle  ronge 
les  icuilles. 

iS.  Mixte  domcflique. 

Acarus  âomcfcicus. 

Acarus  al  bus ,  macuds  Unis  fufis  ,_corpo-re  oveto 
medio  coarUaco  :  pi/if  longijfimis  ,  pcd.bus  jiqua~ 
iii'us.  Degeer.  InJ.  tom.  7.  pag,  89.  n".  1.  tab.  j. 

Lin.    Syjl.   nat.    ed.'r.    Gmel,    p.    zyiZ.    n.° .  49. 

C'cll  cette  efpècc  cju'on  trouve  onlinairemenc 
dans  les  collcdions  d'infcfles  ou  d'oifcaux.  Son 
corps  cfc  ovale,  un  peu  aiongé.  Sa  couleur  eft  d'un 
blanc  fale  ,  avec  deux  points  bruns ,  dont  un  placé 
à  la  partie  antciieurc  du  cori'S  de  l'infcéte  ,  &  l'aune 
à  la  partie  poftéticurc.  Le  corps  ell  aufll  couvcrc 
de  «jueUucs  poils  longs  &  clair  -  femés.  Les  pattes 
font  toutes  de  même  longueur. 

Elle  fe  trouve  dans  les  maifons. 

29.  MiTXE  ciron. 

Acarus  firo. 

Acarus  alsidus ,  femoribus  capiteque  fer-.igine!s  , 
abdomine  fetof'.  Fab- Sy/Î.  ent,  pag.  813.  n".   16. 

—  Spec.  inf.  tom.  i,  pag.  489.  n".  21.  —  Mant. 
inf  tom.  2.  pag.    375.   a".   15. 

Lin.  Sy/(.  nat.  edit.   Gmel.  pag.  2928.  n°.  Ij. 

—  Faun.  fuec.   n^,  197;. 

Acarus  (^fariiii)  oblongus  albus ,  capite  rufef- 
cente  ,  pedibus  conicis  crajftjftmis  aqualibus.  De», 
inf  tom.  7.  pug.  97.  n°-.  3.  tab.  j.  fig.  15, 

Acarus  latenbus  fublobatis  ,  abdomine  biftto  ," 
fetis  corpore  bnvloribus  ,  pedibus  quatuor  pofticis 
gnuilibus.  SCMRANCK.  Beyxr.  pag.  121.  n° .  ZZ. 
tab.  6.  fig.  X. 

BONANN.   Microgr.  fig.  112. 
RiviN.  P;i^r.  iS.;%,  D.  E. 
Epk.  nat.  cur.  dec.  Z.  ann.  10.  app,  54. 
BlanK.   Inf  tab.  14.  fig.  Jl.  B. 

Leuwenh.  Epift.  77.  tab.  iyo.fig.  9. 10. 

Leder  Muller.  Microjc,  *8.  tab,  l^.fig.  2. 

Elle  eft  très-pe'.ite  Se  à  peine  vifible.  Son  corps  eft 
Sffft 


692 


M  I  T 


atondi.   Sa  bon.he   ainfi   <)ii?   îVs    patte-,  font   d'un   ; 
biun  clair.    Labdomcn.ed  ovale,   ira.ifparcnt  ,  & 
a  dci'us  deux  lignes  courbes  &  brunes;  il  c(t  tei-  \ 
rainé  par  deux  petites  (oies.  î 

Xlle  vit  dans  la  farine  ,   le  fromage  ,   Sec. 

50.  MiTTE  ulcérante, 

Ac.JRi's  cxulccrars. 

Ac.irus  reSiiis  longifvnts  fei.ice-s  ;  antlds  duo- 
lus  hrivUau  Fab.  ^yft.  er.t.  ;..  8  .  4.  n".  19. 

Lin.  Syft.  n.n.  edn.  Cnid.  pag.  lylg.  «''.  18. 

—  Faun.fucc.  n" .  \Ç)-j6. 

Cette  Mittc  a  'es  pieds  très-longs  6c  fétacés  ,  tes 
deux  de  dev.ir.t  plus  courts. 

11  fe  trouve  dans  la  gale  des  animaux  de  proie. 

}i.  MiTTE  de  la  gale. 

AcAKVS  jcabie'i. 

Acarns  n'tvs  ,  pidikis  niftCcint-ki  s;  poflcrio- 
rihus  .ficnior  faa  longitjrna  Fau  ^)/?.  ent.  pag. 
■813.  n''.   !<!.  %^.  i4-  '«"^-  -•  P-  +■  9-  ""•  ^^• 

—  Mant.  ir.f.  Cûm.  Z.  p.  37  !•   'i° ■   iî- 

Lin.  Syji.  nai.  éd.  Gmd.pag.  zj^S.  «".  50. 

/4c-jr«i  (  ^cahhi  )  fubrotundus  albus  ,  pcdibus 
rufefceniibus  hrcvihus  ,  pofiicls  qu,:iugr  Jeta  /or.gif- 
Jima  ,  pLnt'ts  q.i^ruor  amicis  fifiu/aris  capiculo 
ur!nin.:tis.  Degeff,.  I:f.  tom.  7.  P-  9'1-  "■"•  •2- 
tab.   5.  fg-    1^-  13- 

Acjrus  humdniis  fuLcutcneus.  GiOFF.  Inf.  tom.  1. 
p.  6li.  .-i".  1. 

Le  Ciron  de  la  gale.  Geoïf.  iisJ. 

Ri  VIN.  Prur.  18.  fig.  A.  B. 

EnNANN.    Mxrofc.    i  !  ;. 

Aâ.  une!.  „^.  185.  :^-A.  9.  ^^.  127.  113. 

Bakir.  Mu:.o/c.  193-  "^^-  ^h  h-  ^-  a-  b-  ''■ 

Acarus  jiro.  FûURC.  //i/.  p^r.  i..vag,  ^17.  -•:•.  2. 

Elle  efl;  plus  pe'ite  que  la  Mute  ciron.  Son  corps 
eft  ovale.  Sa  têc^  ti  fcs  pattes  font  brunes.  C'cfl  cet 
nifeac  qui  occalionnc  ks  dcmangeaifons  qii'éprou- 
ver.t  les  galeux,  S:  il  eft,  fuivant  M.  Geoflroi ,  la 
feule  caufc  de  cette  maladie ,  par  les  vt'ficules  qu  il 
fait  naître  fur  la  peau. 

31.  M'TTE  des  graines, 

Ac.-mvi   ba^carumc 

Acarus  abdomhe  difieato  ruhro  :  latenkus  obf- 
euTioiiiius.  —  Fab.  6'j_^.  ent.  pcg.  814.  n°.  11. — 
Spe;.  h.f.  tom.  1  pag.  49^-  "^'  i*-  -—  Mant. 
inf  tom.X.  p.  375.»°-  ?»• 


M  i  T 

Lin,  Syjf.   nat.   edh.   Gmel.  p.  i'jlsr.   ""■  1^. 

—  Fuiin  fuic.  n".  1980. 

ScHAFFF. /ion.  tab.  xj.fij.  i. 

SCHRAN.K.    BErTR.    i.    NatUlg.  pag.    34.  n°.    I3. 


fig.  10. 

S.o?.  Er.t.  Cl 


1C74. 


3  îi'lc  eft  plu;  petite  que  les  précédentes.  Son  eorp» 
eft-  un  p;u  rcnflj  &  uni  :  ton:  le  corps  de  l'inkifte 
I  e!t  rouge  ,  &  a  feulement  ,  de  chaque  :à:é  du  coi- 
;  celet  ,  un  pouit  obfcur,  duquel  fo:;cnt  quelques 
■  petits  poils. 

Ille  fe  trouve  dans  les  graines  de  grofcilics. 

J5.  MiTTff  du  Zollera. 

Ac..iRL/s  Zoftera. 

Acjrus  fubrjuind.is  albidiis  ,  ahdomlne  rufo.  Fab, 
Speç.  i'if  tom.  X.pjg.  .591.  n'^ .  27,  ---  Manc  inj. 
tom.  1.  pag.  575.  /i^\  }i. 

Lin.  Syll.  nat.   ei.    Gmel.   p.    2919.   n°.   ji. 

I       Elle  eft  bh.ic'ià'.re  jUn  peu  arondie.  Son  abdomen 
\  cfl  roux.    . 

Elle  le  trouve  fur  le  fucus  de  la  mer  de  Norvège. 

34.  Mixte  des  Mouches. 

Acarus  Mufcurum, 

Acarus  abdo-nine  rufo  ,  pedibus  pojlerioribus  Ion- 
gijjîmis  filiformibus.  Fab.  Syft.  er.t.  pag.  i\.\. 
n''.  XI.  —  Sp-c.  inj.  tom.  1.  v.:g.  491.  /J".  23. 
—  Mdntls.    tnj'.   tom.    1.  p.   97^.   /i«.    32. 

Lin.    Syft.   nat.  éd.   Gmel.  pag.  1915.  n°.    24, 


to-Ti.   7.  pag.  114. 


ai'.  7. 


k-  '• 

G  E  o  F  F.     H:ii.    inf.     torn.    î.   pag.    624.  r.".  6. 

La  Mirtc  brune  des  Mouches.  GeOï.  lu. 

FouKC.  l".f.  par.  1.  p.  y.%.   1".  G. 

i       Fl'e  e(t  très- petite  Se  brune.  Ses  partes  noftéricures 
j  font  longues  &  crcs- déliées. 

1       Elle  fe  trouve  fur  les  Mouches, 

^5.  MiTTE  des  Baiates. 

'Ac.4KUs  Bat.iias. 

Acsms  funguineits  fcabriufcuhts  ,  pejiiuj  iintit- 
n'onbus  longiii:d:nt-  corporis.  Fab.  Mantis.  inf^ 
tom.  z.  p.  373.  n°.   33. 

Lin.  5yy?.    nat.  eait.  Gmel.  p.  -2.9-9    n°.  \^. 

\       ilile  eft  louge.  Son  corps  n'tll  point  uni,  irai» 


M  I  T 

au  contraire  un  peu  raboteia.  Ses  paitis  amciieiircs 
fo»t  de  la  iougucur  de  fon  coips. 

Elle  Ce  trouve  à  Surinam  ,  fur  les  Batatcs. 

36.  Mixte  des  Gymnopcèies. 

AcjRVS   Gym.-cptcroriim. 

Acarus  u'^dumhi?  iu!>ro ,  ulrinque  punciis  it/tis 
soccintis.  Fab.  Syfi.  eu.  pjg.  «14,  «".  î;. —  Spcc. 
îiij.  Corn.  1.  j-ug-.  491.  li' .  2j.  --'Miiniis.  i.'tj. 
tom.  1.  pcg.  ;575.  n' .  54. 

Lin.  Sy(l.  nat.  ecllt.  Grr.el  paa,  1915.  n" ,  16. 
- — Fiiun.  Jhec.    n°.    19S2. 

Acarus  iLihelluld")  globofus  rubcr ,  ped.bui  bre- 
vijjimis  ,  jUgmace  dorfali  concavo.  Deoeer.  Inf, 
tcrti.  7.  pag.    I  iy.   n" .  14.  rj;i.  7.  /^.  a. 

Geotî.  /«/;  rcTi.  i.p^ig.  ôij.  «°.  J. 

La  Mittc  rouge  des  Mouches.  Geof.  li. 

■     FouRc.  Il/  rdr.  1.  p    ,-z8.  n°.  5. 

Reaum  /./.  !om    f.  /iJiJ.  i^-fig.  I.  1-  î. 

Cette  tfpèce  eft  un  peu  moins  petite  que  la  précé- 
dtnte.  ion  ci;rps  cit  ii  un  beau  rouge  ,  avec  deux 
points  d'un  rouge  encore  pins  vif,  de  chaque  côté 
de  l'al/do  .un  ,•  ces  poiiui  Ibnt  placés  l'un  au-deiîus 
de  l'autre.  Ses  (.atus  lonc  très-courtes,  &  ce  n'cil 
qu'avec  f  cknc  .ju'un  ks  Jlftingue. 

Elle  fe  trouve  or 'uiairenicn:  fur  ks  Mouches,  & 
quelquefois  fur  IcsCoUoptèrj';. 

37.  MiTTE  des  Coléoptères. 
AcARUS  Coleoptratorum. 

Acarus  oViitus  iitfus  ,  ano  alhicante.  Fab.  Syjl. 
entom.  pag,   8  ;  4.    «".   14.  ■  Spec.   inj.   tom.  2. 

/'.  491.  n" .  jo.  — Mant.  inf,  tom,  ^,  pag.  575. 
"^  3^ 

Lin.  Syft,  net.  edit.  Gmel,  pag.  2930.  n° .  27. 
"—  fuun.  Juec.   n",    1975. 

Acarus  (fucorum')  pallide  fuf.us  flavefccns  ma- 
nda (iorfaii  triungulaii  obfcura  ,  ptathus  anttcis 
iongioribus.  Deg.  Jnf.  tom.  7.  p.-jg.  m.  /lO.  9. 
tab.  7.  fig.   I). 

Acarus  irtfeSorum  mfus ^  ano  albicante.  Geoïf. 
Inf.  tom.  1.  pag.  615.  n!^ .  4. 

La  Mitte  des  Coléoptères.  GïOf.  Ibid. 

KeaVU.  Mem.  tom.  6.  lab.  4.  fig.  15.  14. 

K0Ï.S.  Inf,  tom.  4.  tab.  i.fi^.  IQ.  l^. 

Blank.   L:f  tab.  14.  fig.  H. 

Frisch.  Inf.  tom.  4.  tab.  10. 

5cHAEïF.  Lort,  tab,  27.  /^.  2. 


M  î  T 


693 


ScHRANCK.   B'.VTR,  z.  Ndturg.  pag.   10    ;>".  «. 
nb.    1 .  /(J-.  I  ? .  1 4. 
FoURC.   I ■(.  pa'.  1.  /Jû^.  JiS.  n".  4. 
Stin  c-rr^  fft  d.ir  ,   liffe  ,    &  de  couleur  fauve  ilrv 


re   en  de\anr.    Ses    pattes  pnUencurc: 
L'extiémué  poRéricuve  de  l'abdomtr 


E'ie  fe  trouve  t.  es- coir.in.in.'.nicnt  fur  les  Coléop- 
tèrc;  ,  &  pnn.  U'Ji-menr  (ni  les  Srjrabés,  qui  en  ont 
quel  iueioible  jcil'  u,  du  vaiuc  entièrement  couven. 

58.  Mitte  du  PhaUngium. 

Acarus  pkaiangii, 

Acarus  ov.itus  ru'>er  ,  rpHro  ponecïo  yeclihus  Ion-' 
gionbns.  —Fab.  Spcc  inJ.  to-v.  2.  p.  49Î.  "".  3  L 
—  Mantis.  inf  tom.  1.  f^g-  574-  ""•  ?^' 

Lin.  Syjî.  nat.  ed^  Gmel.  p.  1^50.  ;j°.  51. 

Degeer /«/.  tom.   7    fîg.   117.  ';'.   M.  tab,  7. 

Elle  ed  ron|;e.  Sa  forme  cfl:  ova'e.  Sa  trompe  eft 
plus  longue  que  dans  les  ancres  crpèccs  de  ce  genre. 
Son  corp-,cftlilT"e&  couver:  de  qneKjnL-s  poils  CMivt  ; 
ces  mêmes  poils  font  garnis  d'auircs  poils  qui  1 -s 
rendent  hérilTés  conime  des  petits  bâtons  d'épines, 
S-S  pattes  moins  rouges  que  fon  corps  ,  &  toutes 
d'égale  longueur. 

File  fe  trouve  furies  Fanehears  ,  &  far  qudq.îs 
efpèees  d  Araignées. 

j9.  Mitte  du  Phaëton. 
Acarus  Phactontis. 

Acarus ovatu.t  rofitr'tàs  acumiiatus  ,  pedibus  a,  (t 
fjfciculatis.   Fab.  Syfî,  tntorn.  p,    81  j.  n'^.  ij,       ■- 

5  ec.  inf   tvni.  1.  p.   491.  ,1°.    31.  ---  Mant,  if 
iom.  2.  P.  574-  «°-  jT- 

LiNN.  Syft.  nat,  éd.  Gmel. pag.  1930.  n" .  5^. 

Elle  efl:  petite  ,  ovale,  hrone  ,  8:  fa  partie  pof- 
térirure  terminée  en  pointe.  Ses  pattes  font  courtes 

6  terininfcv  fîiicaicnt;  leur  extrémité  efl  garnie  d'ua 
périt  faifceau  de  poils. 

Eilc  fe  trouve  .ur  l'ci^eau  nommé  Pha'cton. 

40.  MiTT!  des  roches. 

AcARVS  rupefirzs, 

A'arus  fufcus  ^  lined  djrfall bicolore.  Vas.  Syft, 
ent.   p~,g.  815.    n".  16.  —  Spec.  inj.  tom.   2.  pag, 

492.    «"•  }3-  Mant.   inf.  tom.    1.  pag.    574. 

n-.   38. 

l  UN.  Syft.  nal.  edit.  Goiit.  pag.  1930.  n",  28. 
—  Fiiun.  fuec.  1984, 


6^4 


M  I  T 


M  IT 


ScHRANcn.BEYTS.  1.  Ndiurg.p.o.n'.  f.  Mi.  i. 

1^;-;.  II.  II. 

Son  corps  eft  brun  ,  &  a  en-dcflus  une  ligne 
bl.uiciie  ic  cjUl!  I  .'-ici',  i  .l;':,2.  On  en  trouve  allez 
loiivcnc  qui  [.  i  .aiche  à  !a  partie  aiué- 
i/eure  ,  &  n,.  _;u. 


Elle  fe  tiauv.  lu  i.u[jj.'c  lur  ks  pierres  &  les 
lochers. 

41.  MiTTE  longicornc. 

AcARUs  longicornis. 

Acarus  rubi'r  ,  ancennis  bifidis  roflro  longiorihus . 
Fad.  Sjft.  cnc.  pjg.  81;.  n^.  zy.  —  Spec.  inf. 
fom.  2.  pi:g.  4yi.  r.°.  54.  —  Mant.  inj.  lom.  2. 
p.   374.  n«.  39. 

Lin.    -Sj^?.  /Zi^f.   «(i/f.    Gmel,  p.  15130.  «".  29. 

—  Faun,fuec.  n".  19S;. 

Çhelifer  toîus  ruier ,  antennis  extremo  biftiis. 
GîOF.     /«/^    £cm.    2.    pag.    618.    n".    2,    iiii.   20. 

La  Pince  rouge.  Geoïf.  Ibid, 

Çhelifer  longicornis.  FouRC.  Inf.  par.  1.  pag. 
$16.    no.  2. 

Cet  infeâe  eft  pyriforme  &  de  couleur  rouge.  Sa 
tête  &  fa  nompe  forment  une  efpècc  de  cône 
alongé.  Ses  antennes  font  trèslonç»ues  ,  coudées  , 
!&  terminées  par  deui  filets  de  la  longueur  de  !a 
moitié  de  l'antenne.  Ses  pattes  font  de  couleur 
louge  ,  un  peu  pluî  pâle  que  le  refte  du  corps. 

Elle  fc  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fous  ks 
pierres  &  les  écorces  des  arbres. 

41.  MiTTE  des  rivages. 

AcARus  littoralis. 

Acarus  ovatlts  ruber  ,  roftro  porrelîo  fabulato. 
Fac.  Syft.  ent.  p.  81  j,  n°,  28.  —  Spcc.  inf.  tom.  2. 
p.  495"  ""•  i5.  —  Mantis.  inf  tom.  1.  pag.  374. 
n«.  40. 

Lin.  SyJI.  nat.  edic.  Gmel.  pag.  2930.   n^.   30. 

—  Faitn.  fuec.  n".  1986. 

Son  corps  eft  ovale  &  fans  aucuns  poils.  Les 
antennes  font  filiformes  ,  &  compofées  de  quatre 
articles,  La  tête  &  le  corcekt  font  de  coukur  routée 
un  peu  fanguine.  L'abdomen  eft  brun  ,  comtne 
tronqué  poftérieurement  ;  il  a  de  chaque  côté  quel- 
ques points  enfoncés. 

Elle  fe  trouve  fous  les  pierres  au  bord  des  eaux. 

43.  MiTTE  des  fucus. 

Accrus  fucorum. 

Atarus  pallidus  ,  lineit  duabus  jle>;uofis  nigris  , 


'•'mis  ÏHCun'is.  Fab.  Spcc, 
'.  -~-  Miint.  inf.  tom.  2. 


pcdrbus  pojîeriorlhus  In 

'"I-  """•  ^-  P-  495-  "'' 
p.  J74.  n".  41. 

Lin.  Syft.  ndt.  edit.  C:p.d.  png.  1331.  r^ .  J4. 

Cc!,te  Mitre  eft  p.^k  ;  elle  porte  deux  lignes  noitet 
fiiiu-eî.  Les  pieds  poltciieuis  font  très  -  courts  & 
recourbés. 

EKe  fe  trouve  fur  ks  fucus  des  m:rs  de  Norvège. 

44.  MlTTE  des  champignons. 

AcAKUS  fungorum. 

Acarus  fiifo-rufefccns  ,  ab hmlne  fuhglobofo  gla" 
broimmacuLat.0.  ï AU.  Syft.  ent.   pag.  8f  j.   n.''..i.çj. 

—  Spcc.  inf   tom.  1.  p.   493.  n».   37.  —  Aîanf. 
//;/.   tom.  z.  i-ag.   374.  n''.  41. 

Ltn.    Syfr.   nat.    edit.  Gmel.   p.    1951.    n=^ .    3'' 

—  faim.  fuec.  n'^.  i9i;7. 

SCHRANCK.  Bektr.  z.  Nativg.  t.  p.  liy-  n" .  Ij, 
tab.  6.  fig.  II.  II. 

Elle  eft  très -petite,  de  couleur  brune  un  peu 
roufsâtre.  L'abdomen  eft  un  peu  convexe,  fans  au- 
cunes taches  ni  poils. 

Elle  fe  trouve,  vers  la  fin  de  l'été,  fur  ks  pieds 
des  champignons. 

4J.  Mixte  des  tremelks.  ^ 

AcARus  tremelU. 

Acarus  fubg'ohofus  atro  cmukfcens.  Fab.  Sy^i. 
ent.  p.  816.  «".  fc.  —  S:ec.  inf.  tom.  z.  p.  495. 
n^.  58.  Mant.   inf.  tom.  2.  p.  37|.  n" .  43. 

Lin.  Syft.  nat.  edit.  Gmel.  pag.  295 1.  n°.  3». 

—  Faun.  fuec.   n"..  1991. 

Un  peu  globuleux  ,  noir ,  tirant  fur  k  bleuâtre. 

Elle  fe  trouve  fur  la  tremelk  junipériue. 

4«.  MittE  rude. 

AcARirs  fcdber. 

Acarus  cinereus  deprejfus  ,  laterîbus  fcabris.  Lin.' 
Syft.  nat.  éd.  Gmel,  p.  z  93  l ,  tz^.  35.—-  Faun,  fuec. 
n".  1988. 

Elle  eft  très-petite.  Son  corps  eft  déprimé  &  de 
couleur  cendrée  obfcure.  Les  côtés  de  l'abdomen 
ont  quelques  points  élevés  à  leur  partie  porté» 
licure. 

Elle  fe  trouve  dans  la  terre  ,  au  printemps. 

47.  MiTTE  du  faule. 

Acarus  falicinus. 

Acarus  ruber,  linea  dorfali  dupl'ici  fufca^  anse* 


MIT 

t'iÙs  b'farca.  Fab.  Syft.  ent.  p.  Si6.  n" .  51.  •- Sp. 
inf,  tom.  X.  p.  ^94.  n° .  y).  --  Muntis.  irif.  tom.  l. 
pag.  574.   «'-'.  44- 

Lin.  Sy/l.  nat.  dUt.  Gmcl,  pag.  io;i.  n'^ .  z^. 
"— Faun.  Juec.  n" .    15)81;. 

Elle  ert  de  la  grandeur  ^e  la  Mittc  aq-Jitiq-je.  Elle 
eft  rouge  ,  &  a  une  peiice  bande  lor.nuudinalc  brune 
&  bifurcjuée  autéiieuremeiit.  Ce  psdt  infcile  couri. 
uc£-vîte. 

Elle  fe  trouve  fur  le  faule, 

48.  MiTTE  jaune, 

AcAT.us  croseus. 

Acarus  fulvus  ,  tkoracis  lateriius  pn^.ao  rvfo. 
Fab.  Syfl.  ento-n.  fag.  2  16.  n" .  ?i.  —  Spec.  inf. 
tom.  1.  pag.  494.  'i^' ■  40.  — Aliitiis.  inj.  tom.  X. 
pag.    574.  n°.  4^ 

Lin.  Syfl.  nat.  edit.  Gmel.  p.  1931.  tz".  >J. 
Fuun.  fuec.   n°.   ijipo. 

Cette  Mitte  e(l  à  peine  vifible.  Elle  efi:  de  cou- 
leur jaune  foncée  ,  approcli.i'.i  tcllç  clii  fafran.  Son 
corcelec  a  de  chaque  côte  un  point  loux. 

Elle  fe  trouve  fur  les  fauics. 

Effl  ces  moins  connues, 

t.  MiTTE  ourfonne. 

Acarus  urfdlus. 

Acarus  diaphanus  fupr^  convenus  ,  Ju'otus  pi,;nhf- 
culus  ,  macula  média  nigrante.  — LiNN,  Sjft.  nat. 
éd.  Gmel.  pag.  1914.  n".  ;(5.  ' 

ElcHHORK.  r.a'.urg.  KL  Wajfcth.  pag.  j^..  tub.  7. 

fie.  E. 

GOEZE.  Apud  Bonn,  inf^aol.  abh.  I775.  pag. 
367.-57J-  lao.  4.  fig.  7. 

Naturf.   2.0,  pag.  106.  (je. 

MuLiîR.  Apud  Viicfl.  arch.  inf.  6.  pag.  ir. 
tah.   î6. 

Mitte  dianliixne,  coavexe  ea-dcT.i^,  un  pc!  np- 
platic  cn-Qcflous ,  avec  une  tache  noiraue  au  ir.ilie-i 
<iu  corps. 

E'ie  eft  diaphane  ,  ttès-pctiie  ,  lente  dans  fa  dé- 
marche. On  remarque  crois  aHt;les  à  ks  pattes. 

Elle  fe  trouve  dans  le  mucus  ochracé  des  eaux  qui 
recouvre  fouvent  les  œufs  de  Grenouilles.  Elle  (e 
rencontre  rarement  fousla  lentille  d'eau  ,  &  fcn  de 
nourrirure  aux  têtards. 

T..  Mitte  groffe, 
Acarus  grojfus. 


M  I  T 


6^^ 


Acarus  ovatus  deprejfiufculus  ex  oUvaceo  fufcus  : 
fi'iis  exililjlniis  fubvorclcops  ,  fcutello  nigricante  : 
b  .f,  apiaque  cupreo-aurdtis. — PaLl.  SpicH.  Zoot. 
fuJl-9-  F'-'g-'t-y  tab.  i.fig.  12. 

LiNN.  Sjjl.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  1914.  n° .  57. 

Mitte  ovale ,  un  peu  déprimée  ,  de  couleur  brane- 
olivâ:re. 

Elle  eïl  groffe  comme  un  noyau  de  cerife  ,  Si  fc 
rrouvefur  les  animaux  dans  l'Am'^rique  méridionale. 
Elle  paroîc  peu  différer  de  ia  Mute  éiéphantiue. 

5.  Mitte  fangfue. 

Acarus  Jar.guifugiis. 

Acarus  ahdomine  pofteriîis  crcnato  ,  fcutello  o-^*ato 
fuhpdvo  ro(iro  tripariito.  — Ljnn.  Syfl.  nat.  ed, 
Orne/. pag.  ïci6.  nF .  6. 

Markgr.  B'j/145.  Jatebucu. 

Mitte  à  abdomen  crénelé  poftéricuremenr  ,  l'é- 
cullon  ovale  &:  un  peu  fauve  ,  le  bec  divifé  en  tiois 
parties. 

Elle  fc  trouve  en  Am 'riquc  ;  elle  s'introduit  fous 
la  peau  dét^jâmbes  &  y  fuce  le  (aig.  Ses  pattes  étjnc 
C;nrnies  d'épines  ,  dirigées  en  arrière  ,  on  a  beaucoup 
de  peine  à  l'arracher. 

4  MiTTK  à  pattes  rondes. 

Acarus  ruflpcs. 

.Acarus  ovatus  albus  ,  anteriits  co!eoptratits  fer- 
mgineus  ,pedibus  fcrrugi/uus.  —  LiNN.  Syfl.  nat.  ed. 
G/"<;.^p<<ê'.  2931.  re",  55.     . 

Mitte  ovale  blanche. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

5.  Mil  TE  du  Lichen. 

A..CARUS  Lichenis. 

Acarus  pedibus  primi  quanique  pans  lonpiorib::s  , 
fecundi  cralfiufculls.  — LiNN.  iy/?.  nat.  ed.  Gmel. 
pag.  ijji./i".  jfî. 

SlHRancic  Beytr,  Z.  naturg. pag.  40.  inf.  aufl.r, 
;i:.i'.  ,-;■?.  n^.  104S. 

Mitte  à  pattes  de  la  première  &  de  la  quatrième 
pa'res ,  un  peu  longues ,  celles  de  la  féconde  paiic  un 
peu  plus  grolles. 

Elle  fe  trouve  fur  la  face  inférieure  des  Lichens, 

6.  MiTTE  de  la  ccnferve, 

Acarus  conf.rvA. 

Acarus  fufcus  ovatus  ,  pedum  articula  fccundo  mi' 
nimo  ,  tertio  .!pice  fta  longa  armato,  —  Li>iN.  Syfl, 
nat,  ed.  Gmel.  pag.  1931.  «".  J9. 


ê^6 


M  I  T 


ScHRANCK.  Beytr.  inf.  aujir.  pag.  ^ii.  n'-  10J4. 

Mitre  brune  &  ovale,  le  fécond  a.ticle  des  pattes 
très-petit,  &  le  ttoiiième  gaciù  d'un  poil  long. 

Elle  fe  trouve  l'ur  les  filamens  de  la  conferve  ,  & 
ie  piomèue  fous  l'eau  i  elle  meurt  aulfi-iôc  qu'on 
l'en  fait  fortir. 

7.  Mute  des  cadavres. 

AcAKUs  cadavetum. 

Acjrus  corporc  ftibbilobo  ,  pofterioribus Jetis  qua- 
tuor çorpore  longionb~i.  — LiNN.  iiy//.  nat>  éd. 
Gmel.  pt2g.  1951.  ni.  60. 

ScHRANCK  Bevtr.  Z.  nacurg. pag.  iiS.  inf.aufi. 
pag.  jil.  /J".  10,-5. 

Mitte  à  corps  prefque  bilobs  ,  ^  gaini  pofté- 
îieuremer.t  de  quatre  poils  plus  longs  que  le  corps. 

Elle  fe  trouve  dans  les  «adavrcs  pouiris  ,  fur  les 
infedes  qui  les  rongent. 

8.  Mitte  fauterellc. 
AcARUS  locujla. 

Acarus  fcds  quatuor pojleriorjôus  Cotidemque  late- 
ralibus.  — Linn.  Syjl.  nac.  ed,  Gmel.  pug.  19^1. 
«".  (8. 

ScHRANCK  Beytr.  Z.  r.aturg.  pag.  izo.  inf.  auJlr. 
pag.  511.  /!■-.  lù,-^ 

y'cùrus  ,  aidorr.cn  fetofum  ,  lateribus  fublobatls  , 
pedes  poftici  lor.gijjimi.  — Scop.  Enc.  carn.  n° . 
1060. 

Mitte  avec  quatre  (oies  o  j  poils  à  la  partie  poflc- 
ricure  de  l'abdomen  ,  &;  aucant  fur  les  côtés. 

Elle  cft  blanche ,  mais  fa  tête  &  les  cuiflcs  (ont  de 
eoulcui  ft:rrugineufe  ;  la  p.i.!tieantcncL:ie  de  Ion  coi  ps 
cft  prc(que  quarrée  ic  un  peu  co;,v,-)ce;  l'ajaDmen 
clt  garni  poltcrieuicmeiu  ce-  quelques  poih  ou  foie  ; 
il  y  en  a  autant  fur  les  côtis  :  ks  ji.tes  .-.n;/r'tui es 
font  fouvent  palmées;  les  fuivgntes  font  plus  lon- 
gues &  très-minces  ,  &  elles  ont  moiiis  de  poils. 

Elle  fe  trouve  fur  la  méfangc  bleue.  (  Païus  cœ- 
ruUus  ), 

g,  Mitte  parclTcufe. 
Ac  iru's  piger. 

Ad 'US  rubcr  ,  pcdihns  pûliidloribits  ,  abdomine 
poflerlùs  fciuns-iif^'h.  —  LiNN.  Syft.  nui.  éd.  Gnicl. 
P'g-  ^9]l-,  r.-.  ,,7. 

RotheSchudaus.  —SciiRANCK  Beytr.  Z.  na- 
turg.pag.  (4.  —ïnt.auftr.pa^.  Jlu.,7°.   1068. 

Mitte  rouge,  les  pattes  un  peu  plus  pâles,  lab 
domen  coaveic  polléticuromepc  de  pçiits  poils  noirs. 


MIT 

Elle  fc  trouve  fur  les  Moufles. 

10.  Mitte  de  la  vigne. 
AcARVs  vitls. 

Acarus  ovacus  rnSer  J'aofus  ,  pedibus  icUdlibnt 
Ipjifirti  Jitof.s.  -— LiNN.  Syfi,  nat.  éd.  Gmel.  pjg. 
lyji.  «''.  66. 

ScHR.MiCK  inf.  auJIr.  pag.  s^9-  n°.  1067. 

Mitte  ovale,  rouge  &  foyeufe  j  les  pattes  égalel 
&  couvertes  de  poils  clair-fcmés. 

Elle  eft  de  la  grandeur  o'un  grain  de  millet  ;  fc« 
pattes  font  crès-lcngucs. 

Elle  fe  trouve  fur  la  vigne,  &  court  irès-vîtc. 

11.  Mitte  du  gramen. 

Acarus  graminum. 

Acarus  rufiis  pedibus  prif-i  paris  longiJJImis  ,  ab- 
domine pcfieriiis  cienato.  —  LiNN.  ^yf-  "-al.  éd. 
Gmel.pag.  1931.  «".  64. 

ScHRANCK  Beytr.  i.naturg.  pag,  8.  — Inf.  auJlr, 
pag.  5.J.  n°.  106  1. 

Mitte  roulTe  ,  les  patres  de  la  pienfère  paiie  très» 
longues  ,  l'abdomen  crénelé  poltcrieurement. 

Elle  fe  trouve  fur  les  teuilles  du  gramen  ,  &  c'eft 
«et  infecte  qui  caufe  les  taches  qu'on  y  appetçoit. 

II.   Mitte  de  l'Alouette. 

Acarus  AJaudu. 

Acirus  ano  pcjleriiis  emarginato.  —  LiNN.  Syji. 
nat.  éd.  Gmel. pag.  1951.  n° .  6^. 

ScHRANCK  Beytr.  Z.  naturg.  pag.  11.  —Inf, 
aufir.pag.  y  15.  n".  1060. 

Mine  à  anus  bordé  poltéricurenient. 

Elle  fe  trouve  fut  l'Alouette  des  champs. 

1 3.  Mitte  des  livres. 

A^caRus  erudiius. 

Acarus  pedibus  primi  paris  cra0fi!nis  che.'atis  , 
fecund:  Ivngifimis  apice  bifetis.  --LiNN.  Syji.  nat. 
éd.  Gmil.  pag.  19  ;i.  n°.  61. 

ScHRANCK  in/,  aufir.  pag.  513.  /:'.   |Oj8. 

Mitre  à  pactes  de  la  première  paire,  trèsgro/Ies  î£ 
en  forme  de  pinces  ;  cclks.de  la  féconde  paire  ar- 
mées de  dcuï  poils  très-longs. 

Elle  eft  f  pe-ire  qu'on  ne  peut  l'appercevoh-  à  l'tril 
nud  ;  elle  ell  tranfparcnte  ,  fon  abdomen  elt  ovale. 

Elle  fe  tiouve  daus  les  livies  exoofes  à  l'humi- 
dité. 

14. 


M  I  T 


M  1  T 


697 


H-  Mtvrz  Icucuie 
AcAKUs  leucurus. 


AcLtrusjeaibu.sfccu.ndis  cajftlftmîs ,  corpore  tefla- 
ceo  :  ano  palLldiore.  —  LiNN.  6_)_/?.  naL.  éd.  Gmcl. 
pag.  19 ,1.  n°.  57. 

ScHRANCK  Beytr.  Z.  naturg.  pjg.  il^.—-Inf. 
éi^/lr.  pjg.  510.  «x.  loyo. 

Mittc  à  corps  teftacé  ,  l'anus  plus  pâle  ,  les  pattes 
de  la  féconde  paire  très-gioll'îs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  charogne*. 

ij.  MîTTi  deftrudive. 

A.CAliUS  dijîruclor. 

,  ani  ftiis  lon^is  plurihus  ,  pedum 
cd.   C.-r.eL  pag.   la^%. 


ÂcjRi's    Caiduflis. 
Acarus  ovatus  fubhyall 


LuNN.   SylL 


ScHRAN«t  //j/.  ai^ftr.pag.  jii.  n°-  1057. 

Micte  ovale  ,  la  partie  poflérieure  de  l'abdomen 
{garnie  de  pluficars  poils  longs,  &  un  feul  poil  aux 

pattes. 

Elle  n'efl  pas  vifiblc  à  l'œil  nud.  Elle  Te  trouve  fur 
les  inlevîles  qui  fuiu  confetves  dans  des  lieux  humi- 
des,  &  les  détruit.  Elle  fait  beaucoup  de  tort  aux 
coliertions.  On  la  détruit  avec  peine.  Il  faut  trani- 
poricr  \es  infeites  attaqués  dans  un  lieu  iic. 

\6.  Mixte  de  la  pourriture. 

AcjRi's  putrejcentii.    . 

Acarus  ovuius  hyaiinus  fetoftis  ,  pedlhus  fub- 
*quaUbus.  — LiNN.  Syft.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  153  5. 
n'-'.  7y. 

ScHR.iNCE  BeytR.  z.  nacmg.  pag.  J4.  —  Inf. 
auftr.  p-Jg-  5:1.  n-°,  1079. 

Mitte  ovale,  tranfparente  &  foycufe  5  les  pattes 
prefqu'cgalcs. 

Elle  fe  trouve  dans  la  terre. 

17.  Mixte  des  feuilles. 

AcARl'S  foliorum. 

Acarus  ovatus  hyaiinus  r:i:dus  ,  ped'lius  omnikus 
i.'.^LL  :.:hus.  ---  LiNN.  Syjl.  nat.  éd.  GmeL.pag.  1955. 

ScHRANCK  BeytR.  Z.  naturg.  pag.  55.  — Inf. 
auflr.  pag.  fii.  n° .  1078. 

Mittc  ovale  ,  fans  poils  &  tranfparente  ,  toutes 
Its  partes  cga':s. 

Elle  fe  trouve  en  été  fur  les  feuilles  de  différentes 
p!  an  tes. 

18.  MiTTE  du  Chardonneret. 
Mifi.Na:.  Infeaes.  Tom.  VU, 


'icais  nudus  ,  pt 
dihus  fubs.qualihus  infiatis.  —  m  LiNN.  Syft.  naC. 
éd.  Gmii.  pag,  tyj  5.  ri"' .  76. 

SchranckBeytR.  z.  naturg.  pag.  3  S.  ^— Ir.f. 
aujlr.  pag,  jii,  n" .  1080. 

Mitte  ovale  ,  un  peu  tranfparente  ,  noirâtre  & 
fans  poils  ,  les  pattes  prefqu'égalcs. 

Elle  fe  trouve  fur  le  Chardonneret. 

19.  Mixte  des  mouffes. 

Acarus  muj'ci. 

Acarus  c^rneus pi'ofus niger.  — _LiNN.5jy?.  nat  . 
cd.  Gmel.  pag.  i9;3.  n".  71. 

ScKRANCi.  Beytr.  z.  naturg.  pag.  .<o.  •—'Inf. 
auftr.  pag.  jzi.  «".  107J. 

Mitte  cornée  j  velue  &:  noire. 

Elle  fe  trouve  dans  les  moulTes, 

10.  Mixte  féconJe, 

AcARVS  pragnans. 

Acarus  rubtr  globofus  glaberrimus  ,pedihus  palli' 
dioribus  :  anticis  longioribus.  ___LlKN.  Syfi,  nat, 
cd.  Gmel.  pag.  lyj:;.  n°.    71. 

ScHRANCK  inf.  auft.pjg.  510.  n° .  1074. 

Mitte  rouge,  globiileufe  &  trts-gtabie  ,  les  partes 
d'une  couleur  plus  pâle  que  le  corps  ,  les  pattes  an- 
térieures plus  longues  que  les  autres.  Elle  eft  inviû- 
ble  à  l'œil  nud. 

Elle  fe  trouve  dans  k  terreau. 

il.  MiTXE  rouge. 

Acarus  rubens, 

Acarus  rubcr ,  ovato-ohlongus  ,  pedibus  fub  iqua- 
lihus.  — — LiNN.  Syfl.  nac.cd.  Gmcl.  pjg.  i^',z. 
n".  7G. 

ScHRANCK  Beytr.  Z.  naturg.  pag.  40.  — Inf. 
auftr.  pag.  jzo.  n'^.  1075. 

Mitte  rouge  ,  ovale  &  oblongue  ,  les  pattes  ptef- 
qu'égales. 

Elle  fe  trouve  fur  les  moufTes. 

lî.  Mixte  teftudinée. 

Acarus  teftudiiccs. 

Acarus  abdomine  glabriufulo  fub  'irc.ftfn  glolofo, 
— —  LïNN.  Syft.  nat.  éd.  Gmel. pag.  lyjj.  n" .  69. 

ScHRANCK  Beytr.  Z.  naturg.  pag.  ny.  ...  /;y^ 
auft".  pag.  jio,  n".  1071. 

Tttt 


698  MIT 

Mitre  à  abJomtii  un  peu  glabre,  &  globulcufe 
en  dcllous. 

Elle  le  trouve  dans  la  terre. 

1^.  MiTTE  denticu'ée. 

Acarus  deniiculatuf, 

Jcarus  ccro'-e  anter'ms  dentibus  quatuor,  — LiN. 
Syft.  nat.  éd.  GmeL  yag.  1935.  n° .  é8. 

ScHRANCK  BtYTR.  Z.  tiaturg.pjg.  lij.  •--  Inf. 
tiufir.  fûg.  510.  n"-'.  IC70. 

Mitte  à  corps  ainié  antérieurement  de  quatre  dents 
eu  épines. 

Elle  fe  trouve  dans  les  pots  de  terre  qui  fervent  à 
mettre  des  fleurs. 

24.  MiTTE  appendiculdc. 

AcAt.us  appendiculatus. 

Acarus  fubglohofus  caccineus  ,  pedibus  longis  pal- 
lldioribus  :  pofierîonbus  longiordms.  ■■  ■  '  LiNN. 
Syjl.  nat.  cd.  Gmet.  pag.  1531.  n°.  65. 

ScHRANCK  inf.  Mfir.  pag.   518.  n° .  1065. 

Mitte  écarlatte  ,  les  pattes  longues  &  rougeâtres  , 
les  pofléiieiues  plus  longues.  Elle  eft  raie,  grande 
&  luifante. 

Elle  fc  trouve  fur  le  lichen  pulmonaire. 

25.  Mitte  des  Limaçons. 

Ac.iRUs  Limacum. 

Acarus  Limacum  —  Linn.  Syft,  nat.  éd.  Gmel. 
pag.  195?-  «"•  7v 

ScHRANCK  BiYTR.    Z.  naturg.pdg.  13.  --Inf. 

éiu(ir.p^g  521.  «^  1076. 

Reaum.  Jia.  Parif.  1-710, 
Mitte  des  Linia(;ons. 
Elle  fc  troiivi;  fur  le  Limaçon  d&s  vignes. 
Z6    MiTTE  végétante. 
Acarus  vegetans, 

Acarus ^ciuftdctus  fufcus  marginatus  convexus  fuè- 
tus  planas    LiNN    Syft.  nul.   éd.    Gmel.  pag. 

jScHRANCK  inf  auft.pag.   514.  ""•  '0«4- 

Mute  c  u(l.ict^e  ,  brune  ,  marginée  &  convexe  en- 
^clfus  j  plane  endellous. 

Elle  fe  trouve  fur  pluficurs  efpèces  de  Coléop- 
tères. 

17.  MiTTî  ccatlate. 


M  I  T 


AcJKUS  coccmeus. 

Acarus  ovatus  coccineus  ,  corporefimplici.  — LiN. 
S)ft.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  15  3  3.  n° .  77, 

ScHRANCK.  inf.  auftr.  pag.  511.  n^.  IcSi. 

Pediculas  coccineus ,   corpus  ovatum  ,  coccineum 

oculifufci,    pedes  pallidiores.    . Scof.  Ent. 

carn.n".  1055. 

Mitte  ovale,  de  couleur  écatlattc,  le  corps  dé- 
pourvu de  poils. 

Son  corps  eft  ovale  ;  la  partie  poflérieure  de  1  ab- 
domen eft  obtufe  N  velue.  Elle  a  en-devant  deui 
petits  points  noirs  ;  les  pattes  font  pâles  &  placées 
à  une  diftance  égale  l'une  de  l'autre. 

Elle  fe  trouve  fur  les  Hémérobes,  les  Cynips  ,  Se 
quelques  autres  infcdes. 

i8.  Mitte  du  fureau, 
Acarus  fambuci. 

Acarus  ruber ,  pedibus  palpifque  pallidioribus  , 
corpore  pedibufque  fetis  longiufculis  confpcrfis.  — 
Linn.  Syfl.  nat.  éd.  Gmel.  pag.  19 ',4-  ""•  79. 

ScHRAKCK.  inf.  auft.  pag.  514.  n°.  io8j. 

Mitte  rouge  ,  les  antennes  &  les  pattes  de  couleur 
plus  pâle  ,  le  corps  &  les  pattes  parfemés  de  quelques 
poi  s  un  peu  longs.  Elle  eft  rare,  lente.  Si  a  deux 
yeux  noirs. 

Elle  Ce  trouve  fur  les  feuilles  du  fureau  noir. 
(fambucus  nigra.  ) 

19.  Mitte  des  Mouches, 
Acarus  Mu  fc  arum. 

Acarus  M-àfcarum.  --LiNN.  Syft.  nat.  éd.  Gm(,i, 
pag.  ^9J^.  «°.  80. 

ScHRANCK  inf  auftr.  pag.  $14.  n.° .  io%6. 

ScoP.  En:,  carn.n".  lo6é. 

Mitte  des  M   u.hes. 

Elle  fe  trouve  fur  les  Mouches. 

50.  Mitte  des  Mittes. 

Acarus  Acarorum. 

Acarus  k.mifj  h&ricus  pallidus  glahc  ,  psdibui 
tqual  bus.  —  LiNN.  Syft.  na:.  cd,  Gmel.  p.  2.i;3  4, 


ScHR  ' 


IC8- 


■NCK  inf  auft.pag.  514,  n° 

Mitte  hémi-fphtiique,  glabre  &  de  couleur  pâle  ' 
les  pattes  égales. 

Elle  fe  trouve    toi  jours  en  grand  nombre  (ur  le 
corps  de  la  Mitte  cîalfipcie,  (  Acarus  frajjipes.  ) 


MON 

MONOCLE.  MoNocuLus.  Genre  d'inrcaes  de 
la  tioiHème  Sect'on  de  1  Ordre  des  Aptères ,  conte- 
nant les  Cruftac^cs. 

Les  Monocles,  rcuius  fous  un  feul  genre,  font 
fcparcs  tn  deux,  les  Monocles  &  les  hr-oclcs  ,  par 
Gcolfioy  &  De  Ge;r.  .Muller  les  a  rcunis  en  n:  e 
f.im:llc  ,  les  EntOT.ofl'-accs  ,  dont  il  a  formé  i:cuf 
g>;nres.  V^yt^  ce  mut. 

Les  antennes  de  ce  genre  font  fimples  ,  f'racées 
ou  brancliues  j  compoicts  d  articles  très  n(v..j:c«Jx  , 
&  qu'il  crt  dirtiLile  de  diltiiiguer  ,  dunt  le  piemier 
article  eit  ordiuairemcnt  plus  long  que  li.s  auires. 

La  bouche  eft  compofee  d'une  lèvie  fupt'rieiîre  , 
de  Jeux  mandibules  &  de  deux  mâclioircs  ,  d'une 
lèvre  inférieure  ,  &  de  quitte  antcnnuies. 

La  lèvre  eft  meaibrancufe,  arondie  ,  entière. 

Les  mâchoires  font  membraneul'cs  ,  bifides  ,  à 
div:lions  im' gales  ,  dont  l'txtérieute  cft  plus  courte 
que  les  auties. 

Le'=  mandibules  font  cornées,  épaiiïes  ,  bodues, 
globulculcs  ,    tronquées  d'un  côié  iL  denticulées. 

Les  antennules  fout  au  nombre  de  quatre,  &  inc- 


Lcs  antérieures  font  cornpofc'es  de  quatre  articles , 
d>.i.t  le  premier  elt  f.i.tit&li:  dernier  aillz  gros ,  atta- 
chés a  la  tcte  fous  le  tell. 

Les  pofténeures  de  trois ,  dont  !e  dernier  eft  con- 
cave &  a  forme  d  oreille ,  adhérent  iux  mâclioires. 

La  tête  eft  tranfparente  ;  au  milieu  eft  un  point 
noir  qui  reçoit  les  rayons  de  tous  les  côtés  :  c'cft 
l'ccil.  Quelques  Monocles  ont  deux  yeux  ,  ordinai- 
rement placés  l'un  devant  l'autre  ,  &  mcritsnt  par 
là  plutôt  le  nom  de  Biijoclcs. 

Le  corps  eft  compofé  de  plufîcurs  anncairx  ,  S; 
terminé  par  une  queue  pointue,  fimple  &  fourchue, 
&  dont  la  direûion  varie. 

Il  efl  couvert  d'une  enveloppe  cruflacée,  ou  d'un 
tell  univalve  ou  bivalve. 

Le  noinbre  des  pattes  varie  de  huit  à  dix  & 
plus. 

La  lirve  rclTemble  beaucoup  à  l'infeifte  parfait  : 
elle  a  des  pane;  ;  elle  couit  avec  agilité  ,  &  ne  fait 
que  chaiiger  de  peau. 

En  rédigeant  l'article  Entomofirucé  ,  nous  avons , 


M  O  N 


699 


en  quelque  forte,  préparé  les  voies  qui  dcvnit-nt 
nous  conduire  à  cet  article  Mcioc'e,  Nous  ne  répé- 
terons pas  ce  que  nous  avons  pu  dire,  pour  fixer 
l'intércc  &  !  attention  fut  l'étude  des  infeàcs  miciof- 
copiqucs.  Dans  ce  prjcis  hirtorique  des  Monocles  , 
nous  allons  ra.'embler  les  dilVércntes  o!  fervations 
les  plus  leinarquaales  ,  auxquelles  ces  petits  !iilc£>eï 
ont  pu  donner  heu  ;  &  lous  ce  nom  générique^,  nous 
comprendrons  ,  non  kuiement  l;;s  différentes  eipèces 


qui   lui  apiMiti 
qu'on  a  cru  dci 


:  établi 


v.is  quelques  divers  genres 


Les  Monocles  font  des  infedes  aquatiques  ,  ordi- 
nairement fi  petits  S;  li  variés  d."ins  leur  forme  ou  les 
différentes  partiL-s  de  leur  oigar.ifation  ,  qu'il  dcvcic 
ctie  allez  diflicile  d'en  déterminer  les  caraci^rc^  gi'r.é- 
riques  ,  applicables  a  tontes  les  efpèces.  Ils  fc  reffcm- 
bient,  en  général,  dans  leurs  caraèléres  les  plus  appa- 
rens ,  en  ce  qu'ils  ont  des  pattes  branchues ,  propres 
à  la  nage  ;  deux  ant«:^nes  ou  forte  de  bras  articulés  , 
également  brancluis  ;  le  corp>  couvert  d  u!ie  écaille 
enferme  de  coquille  orduiairemcni  bivalve  ;  les  yeux 
placés  dans  I.i  tête,  &:  fi  ^-rès  qu'ils  (cmblent  ne  for- 
mer qu'une  petite  malTe  conique  y  enfin  ,  une  queue 
fuurchuc. 

Le  premier  de  ces  caraiîlères  qui  Qui:  le  plus  frap- 
per ,  comme- appartenant  plus  particulièrement  aut 
infeélcs  ,  contifte  dans  la  forme  d;S  antennes,  qu'oa 
a  auffi  confidérées  &  défignées  coinme  des  ùras.  Les 
Monocles  ont  leurs, antennes  branchues,  divifées  6c 
fubdivifecs  comme  les  branches  d'un  aibrc.  On  en 
trouve  dont  les  antennes  font  tellement  divifées  juf- 
qu'a  !cUr  bâfe  ,  qu'elles  repréfentent  deux  antennes 
de  chaque  côté  :  on  remarque  encoïc  que  ces  an- 
tennes fcoit  ornées,  fur  les  côtés,  de  poils  alfez 
apparens  ,  qui  les  font  paroître  plus  touffues  &  plus 
fingulières.  Dans  la  plupart  des  efpèccs  ,  les  antennes 
font  comme  attachées  au-dehuis  de  laco-pnlle; 
dans  d'autres  ,  elles  font  cachées  dans  la  coquille 
même  ,  ou  entre  les  deux  battans  don;  elle  îil  com- 
polée. 

Le  fécond  caïadcre  qui  appartient  aux  fculs  Mono- 
cles, Si  qui  devoir  leur  donner  le  nom  géniiiquc  qu'ils 
portent  ,  c'eft  de  n'avoir  ou  de  ne  préfenter  qu'an 
Q-il.  Quelques  Naruialiftes  croient  cependant  que  , 
dans  la  vérité,  le  Monocle  a  réellement  deux  yeux  , 
mais  que  ces  yeux  font  Çi  près  l'un  de  l'autre  qu'ils 
fe  confondent  6c  femblent  n'en  faire  qu'un.  D'autres 
prérendent  que  quelqu'examen  qu'ils  aient  fait,  ils 
n'ont  )amais  pu  appercev.  ir  qu'un  feul  œil  dans  ces 
infefle.t  ,  &  que  c'cfl;  en  vain  qu'on  voudtoit  fe 
perfuaùcr  qu'ils  en  ont  deux. 

Ourie  ces  deux  caractères ,  pour  ainfi  dire  pioprcs 
&  ellennils  aux  Monocles  ,  ces  infectes  en  ont  en- 
core plnfieiirs  aunes,  mais  qui  leur  (ont  conuuans 
avec  difiércns  ^^nres. 

Tttt  1 


700 


M  O  N 


Les  pattes,  qui  varient  en  no;:ibre  dan*;  les  liiffé- 
r^ntes  cfpèccs ,  font  foiivcnt  très  difficiles  à  démêler, 
en  forte  qu'on  ne  fauroit  fixer  précifémetu  leur 
I  ombre  •.  en  peut  en  diftmguet  lix,  huit,  ou  même 
six  ,   dir.s  pluûeLirs  elpècss. 

Dans  quelques  efpîrcs  ,  laquelle  fourchue,  qui 
îriiT'.iae  !■  corps  ,  clt  placée  .en  dr.hots  de  la  co- 
quille ,  au  lïéa  que  dans  d'autres  elle  cil  recombée 
tx  (uuse  entre  les  deux  pièces  ,  ou  dans  la  cavjtë  de 
tLtte'fnèmc  coquille  ;  il  y  a  mè.ne  de  certains  Mo- 
1-  iclcs  qui  n'ont  qu'une  queue  ùinple  ^  &^  non  pas 
/.,  arcliue. 

La  croûte,  qui  recouvre  le  corps  des  Monocles , 
«it  h  ferme  &  fi  dure  dans  quelque-;  efpèces  ,  qu'elle 
reiiemble  à  une  vcritabie  coquille  pour  la  dureté. 

Tous  les  Monocles  connus  jufqu'à  préfent ,  font 
aquatiques  ;  ils  vivent  dans  l'eau  des  lacs  &  des  ma- 
r.us  ;  on  les  trouve  en  quantité  dans  les  eaux  dor- 
mantes des  mares  ,  des  baffiiis  Se  même  des  baquets 
qm  font  dans  les  jardin'.  Leur  manière  de  (e  mou- 
voir eft  allez  iingulicre.  La  plupart  le  fervent  de  leurs 
antennes  briinih.ies  ou  ramifiées  ,  comme  de  véù- 
tables  bras  ,  t'oiir  rajer  ;  Se  av-:c  l'aide  de  ces  an- 
icnncs,  l's -:'... .r.:ei;  J;  s'éicvcnt  dans  l'eau,  comme 
par  bonJ'.  &:  e-i  :".,:: :illai)r.  Leurs  pattes  les  aident 
•viflî  à  la  i.d^'^c  ;  rar  ces  infedes  ne  s'en  fervent  que 
jn.'ur  aller  dans  l'eau  ,  Si  même  la  pofition  de  ces 
patres,  dans  la  pkipait  des  efpèces,  les  rend  lout- 
à  fau  inutiles  ,  li  ce  n'elt  à  cet  ufaç^e.  Elles  forcent 
toutes  de  la  fente  qui  fe  trouve  entre  les  deux  lames 
écailleafcs  ou  cruftacées,  dont  le  corps  cfl:  couvert  , 
m  font  tellement  ferrées  qu'elle?  ne  peuvent  faire  de 
mouvement  que  de  haut  en  bas.  Se  nullement  (ur 
l;s  côtés  ;  par  ce  moyen  ,  elles  peuvent  fervir  de 
rames  au  Monocle  ,  lorfqu'il  nage,  L'infefle  efi;  en 
même  temps  muni  d'une  autre  partie  qui  lui  fert 
d'aviron  5  c'eft  fa  queue,  fourchue  dans  quelques 
efpèces,  fimp'e  dans  d'autres,  mais  toujours  plus 
eu    moins   mobile. 

Les  Monocles  font  ovipares  ;  &  co.T.me  ils  font  la 
plupart  tranfpareus ,  on  apperçoit,  à  travers  leur 
p:au  ou  la  aoûte  qui  ks  couvre,  les  œufs  contenus 
dans  l'intérieur  de  leur  corps.  L'infcfte  les  garde 
dans  fa  coquille,  julqu'à  ce  que  les  petits  en  loient 
■V  éclos  ,•  &  alors ,  en  courbant  le  corps  en  deifous  , 
qui  ne  tient  à  la  coquille  que  par  la  partie  antérieure  , 
il  leur  laiflc  un  paffage  libre  pour  en  fortir,  &  ils  fe 
mettent  d'abord  à  nager.  Il  y  a  quelques  Monocles 
oii  ces  œufs  font  encore  plus  appaiens  :  ces  infcélcs 
les  portent  en-dehors  du  corps,  près  de  l'origine  de 
îa  queue,  oii  ils  font  raflemjlés  en  deux  paquets 
ovales  ,  un  de  chaque  côté ,  Se  renfermes  dans  des 
ffpèces  de  facs ,  qui  pendent  en  forrr.c  de  sÇP?ippcs. 
Les  Monocles  ne  quittant  jamais  leurs  auTs  avant 
que  les  peti-s  en  foicnt  fcrtu  ,  on  a  pu  les  regarder 
comine  tenant  aux  animaux  vivipares. 


MON 

La  nourriture  des  Monocles  ne  doit  pas  être  conS- 
lérabie.  On  a  pu  croire  qu'ils  fe  noutnifent  d'autres' 
inimaux  beaucoup  plus  petits  qu'eux.  On  a  cru  aul5 
qu'ils  (ont  trop  petits  eux-mêmes  poTir  pouvoir  être 

arnal1"cr<;  ,&  que  quelques  débris  de  plantes  dolvtn: 
Iciu  ùil-hie  :  c'cll  de  la  ditrérente  teinte  des  fucs  de 

'ain;s  dont  ils  fe  nouriilicnt  ,  qu'on  a  f.rit  rél'ulter 
1.1  diftércncc  de  couleurs  de  ces  infeÛes.  On  a  ob- 
fervé  ,  du  moins  dans  plufieuts  efpèces,  qu'ils  va- 
rient du  blanc  au  ver:  &  au  rouge  plus  ou  moins 
foncé  :  cette  dernière  couleur  d-voit  prélcnter  l'image 
du  fang,  dont  i'cau  f  aroît  quelquefois  couverte  ;  ic 
ce  phénomène  devoit  luffire  pour  porter  l'efFroi  dans 
bien  des  gens,  pour  jeter  autant  de  terreur  dans  les 
efprits  ,  que  ces  prétendues  pluies  de  fang,  qui  ne 
font  formées  que  des  gouttes  de  liqueur  rouge  que 
rendent  les  Papillons  tu  fortant  de  leuts  coques.  Le 
vulgaire  avoir  encore  befoin  ,  pour  être  détroinpé  , 
de  l'obfervation  des  Naturaliftcs  :  en  examinant  de' 
ptès  cette  eau  ,  que  l'on  prétendoit  être  changée  ea 
fang,  on  a  bientôt  vu  que  fa  couleur  rouge  ne  dc- 
pendoit  que  dej  uiieftcs  donc  elle  fourmillôic. 

Les  Monocles  ferveur  de  parure  à  beaucoup  d'in- 
fedes  aquatiques.  Il  n'y  a  pas  jufqu'aux  Polypes  qur 
n'en  mangent  &  n'en  déiiuifent  ui;e grande  quantité  j 
fur-tout  de  ceux  dont  h  peau  elL  un  peu  moins 
dure. 

Plus  l'objet  eft  intéreffant  pat  lui-même,  précifé- 
ment  parce  que  la  nature  femble  avoir  voulu  le  déio- 
ber  à  nos  regards  ,  plus  aufll  on  s'attache  a  tous  les 
détails  qui  peuvent  lui  être  propres,  parce  qu  ils  font 
plus  difEcilcs  à  recueillir.  Après  les  obfcrv.irions  gé- 
nérales que  nous  avions  k  donner  fur  les  Monocles  , 
il  nous  rcfbe  ,  (ans  doute  ,  à  ptéfcnter  les  obferva- 
tions  particulières  auxquelles  quelques  efpèces  plus 
communesou  plus  ranarquablcsde  ces  petits  infeétes 
ont  pu  donner  li::u. 

Dans  les  eaux  douces,  &  pnrticulièretnent  dans 
celle  des  marais  ,  on  trouve  ,  dans  toutes  les  lai- 
fons  de  l'année  ,  des  Monocles  qui  nagent  avec 
vîtclfe  ,  Se  que  Svrammetdam  a  décrits  fous  le  nom 
de  Pu.'ex  agutiiiciis  arborefcens  ,  parce  que  Jems 
antennes  reliemblent  à  deux  efpèces  de  bras  ramifits 
ou  branchus  ;  ils  y  font  fouvent  en  fi  grand  nombre, 
que  l'eau  en  paroît  comme  teinte  de  lang,  félon  !a 
remarque  de  cet  auteur  :  car  fouvent  leu-r  couleur 
cft  rougcâtre  ,  quoiqu'ordinairement  elle  foie  d  un 
vert  pâle,  &C  quelquefois  blanche,  ou  «l'un  bljnc 
fale.  Ils  font  moins  grands  qu'une  graine  de  chanvre. 
Je  voici  un  abrégé  des  obfervations  que  nous  de- 
vons àSwammctdara. 

Il  dit  d'abord  qu'en  regardant  ce  petit  infcifre  à  îa 
vue  ijmple  ,  il  ne  paroît  avoir  qu'un  feul  œil;  mais 
que  ces  yeux  étant  placés  au  fommct  de  la  tète  ,  on  , 
comme  dit  l'auteur,  en-dell'us  de  la.  crvmfe,  fort 


MON 


M  O  N 


70  i 


près  l'un  de  l'^utrCj  ils  ne  remblent  former  qn'nn 
feul  œil ,  parce  que  la  ttce  cil  inince  &  plare.  De  Gecr 
penfe  que  Swammerdam  le  trompe  j  en  ce  que  le 
Monocle  n'a  rcelicincnt  qu'un  fe  il  ixll  ,  c.|ui  eft  à 
l'icau  ,  comme  les  yeux  Je  la  rl.ip^it  des  auites 
infea.-s. 


Son  bec  ou  fa  trompe  ,  dir  Swainincrdam  ,  cil 
pointiie  &  cranrparen:e  ,  Se  c\i\  ^vcc  elle  \;u'i!  fucc 
la  nourriture.  C'cfl  ici  t.'ne  erreur  de  cet  auteur,  li 
célèbre  d'a:rk::r5  &  à  jufie  iiire;  le  Monocle  n'a 
point  d;  trouipe  ,  mais  ui.e  boaclie  munie  de  man- 
dibules ,  de  iiiâ.-l'.oircs  &  d'arjtcnnulcs,  £c  avec  la- 
quelle il  avale  les  alimens. 

Ses  parties  bra'ichars  ,  nu  les  antennes,  partent 
cliacune  J'uii  feu!  :;o.'C,  p'acé  fur  les  i5paules  ^  qui 
ic  divife  cnf'.ite  e,,  di  uvljraBclies  :  chajue  branche 
e:l  fubdivitc  ■  .•!!  noi^  urticulations  ,  dont  les  deux 
première  ,  n  coi-'-rer  du  tror.c, jettent  chacune  une 
petite  parnc  ci:  fot.ne  de  p;iil  ,  &  la  troiiième  arti- 
ciilaiion  produi:  trois  peiires  parties  fcmblables  , 
qui  toutes  fcuiblent  être  encore  fubdivifécs. 

Son  mTUvcmcrt  dans  l'eau  fc  fait  de  trois  ma- 
nières. Prem'c'cmc'it,  il  nage  en  ligne  droite  ou  ho- 
rizonta'emcnt ,  remuant  les  iras  branchus  fans  in- 
terruption. En  fécond  lieu,  il  nage  inégalement  ou 
enzigjag,  tantôt  haut  S:  tantôt  bas,  defcendant 
quelquefois  au  fond  de  l'eau  ,  &  remontant  d'autres 
fois  jufqr.es  près  de  fa  furface  ;  fon  mouvement 
imite  a!ors  ,  en  quelque  manière  ,  le  vol  des  Moi- 
neaux ;  il  tait  comme  de  petits  laucs  dans  1  eau  ,  ce 
qui  eii  la  raifon  pourquoi  r.\uteur  lui  a  donné  le 
nom  de  Pu^e  aqajcique.  Son  troifi^me  mouvemerr 
cft,  en  quelque  manière,  (emblable  a  celui  de  cer- 
tains Pigeons ,  qui  font  la  culbute  en  l'air  ,  ou  bien 
à  celui  d'une  roue  en  3.A  on  ;  car  il  baille  la  tête  & 
relevé  le  derrière  fcui  fans  interruption  ,  &  avec  vî- 
tclfe  ,  ce  qui  le  fait  tourner  en  rond  comme  une 
roue.  Quelquefois  il  fe  tient  plufieurs  jours  de  fuite 
(ufpendu  à  la  lurface  de  l'eau,  &  fouvent  il  y  rcfbe 
au  fond,  mais  fans  pourtant  y  être  jamais  eu  parfaite 
tranqmllue. 

Son  corps  eft  couvert  d'une  peau  tranfparente , 
en  forme  d'écailIe  ou  de  coquille  ,  qui  fe  joignant 
par-derrière  fur  le  dos,  eft  ouverte  pat-devant  tout 
le  long  du  ventre,  &  au  travers  de  laquelle  on  peut 
■voir  la  queue  ,  les  pattes  &  les  autres  parties  du 
corps.  L'ir.leéle  poulie  fouvent  la  queue  en  dehors 
de  l'ouverture  de  l'écaillé  ,  &  la  retire  en-dedans  un 
inftant  après  :  on  peut  diûingucr  dans  cette  queue 
«n  ir;te;"lin  qui  y  cft  renfermé  ;  5:  fon  bout  cli  divffc 
en  deux  pointes  roides  &  déliées  comme  des  che- 
veux ,  d'où  l'on  voit  fortir  deux  autres  petites  parties 
en  forme  de  poils.  Ses  pieds  oirfes  pattes  font  placés 
comme  ceux  des  écrevilles ,  ayant  à-peu-prèb  le  même 
mouvement,  dit  l'Auteur. 


Dans  la  partie  poftéricure  de  ftMi  corps ,  du  côté 
du  dos  ,  on  voit  de  petits  points  noirs  ,  qui  foiit  les 
œufs  dont  il  fe  déchuge  dans  la  fuite  ;  après  quoi  on 
trouve  dans    l'eau  un  grand  nombre  de  petits  ani- 


maux  blauclia.res  ,   f\;mblables 

à  la 

ucr.e 

K  qui  y 

nagei,r  con.i.ne   elle  ;  ce   fo.it  1 

speti 

ts    loi 

tis  de  ces 

mêmes  aufs. 

La  couleur  de  cet  i.ifeéleeftr 

^ugcâ 

re& 

lefTemble 

allez  a  celle  d- la  chair,  q-,.  a 

j  -.iiiir 

q.^c  teins 

dans  l'eau  ;  ia  peau  extéii   •.. 

lit  alî;z 

femblable  à  celle  des  poili   :, 

Iles  font 

difpoftes  comme  les  raa.li.s 

ungc  de 

peau  co.nmc  ici  Poui. 

On  trouve  ordinairement  ce;  ir.H^lcs  rians  'es  ci- 
ternes ou  réfervoirs  d'eau  d^  .  r  en  ul'a"c 
dans  les  villes  de  la  Hol'an  I  i  ims  Tes 
eaux  douces  des  foliés  ttr.  _.  ...  _  Je  licur- 
be  Quand  ils  s'y  rencontrent  e.;  i..j:iii  iionure  , 
l'eau  paroît  comme  chanj,ée  en  fang  ,  a  caufe  de  icui: 
coulcur  rougeâttc. 

Voilà  le  précis  de  ce  que  Sv.'ammcrdam  a  obfervé 
fur  ces  Monocles.  Mais  aucun  Auteur  ne  les  a  dé- 
crits &  examinés  avec  plus  d'',.\.:L::;'.iLle  ;uc  ?;hœ;Ter, 
qui  ne  p,,llï  rien  de  ce  qui  a  ..n.l  j.ie  i.irj-ort  a  ijur 
figure  Si  i  lears  p-opiIctLls  ;  il  ci;  re  hu  toiit:s  les 
parties  ,  dans  un  grand  dé:.i:l  ,  ne  n  ^^i'ge  pas  L. 
moindre  petite  circonlun;;  qui  ksrcg:,-.dc,  ^^:  l'on 
peut  dire  qu'il  s'ariétc  même  Icavent  a  des  mi'  nties 
qui  rendent  ion  récit  très-long  &  tièî-diffus;  nous 
ne  parlerons  que  de  ce  qu'ils  ont  de  plus  remarqua- 
ble 5;  de  plus  aifé  a  être  vu  ,  avec  un  Auteur  bien 
rccommandablcj  de  Geer. 

On  remarque  d'abord  que  la  tête  Se  tout  le  corps 
font  cou-erts  d'une  peau  écaillcufe  ou  cruliacée,  eu 
plutôt  d'une  coqui:le  ovale  ,  ouverte  er-Jcvant  de- 
puis la  tête  juiqu'au  derrière  ,  ou  jufiu'a  u.>.-  longue 
pointe  roide  ecal^ment  écailleufc  ,  qui  fe  trouve  a  la 
partie  pcftérieurc  de  la  coquille,  &  qui  dîflingue  ce 
Monocle  d'une  autie  efpèce  ,  qui  lui  reilemble'  beau- 
coup. Ce:te  coquille  efc  comme  béante  tout  le  lomr 
du  dellous,  mais  fermée  du  côté  du  dos,  ou  elle 
forme  un  tranchant  très- aigu  ;  car  le  coi  ps  de  l'in- 
fede  &  la  coquille  font  très-applatis  vers  les  côtés  , 
ou  feulement  très-peu  convexes,  de  façon  que  leur 
grand  diamètre  cft  du  deffus  en  delTous.  On  ne  peut 
les  repréfenter  que  comme  couchés  fur  l'un  des 
côtés ,  parce  qu'il  eft  très-  diiîici'e  de  leur  donner  une 
autre  attitude  ,  &  de  les  y  maintenir  fous  le  microf- 
cope,  St  qu'il  faut  toujours  les  tenir  dans  l'eau  en  les 
delfinant.  La  tête,  qui  elt  comme  bollue ,  n'eft  dif- 
tinguée  du  corps  ,  du  côté  du  dos ,  que  par  un  lé<Ter 
enfoncement,  mais  en  devant  il  y  a  entre  ces  deux 
parties  une  longue  &  profendc  inciiion  ,  qui  les  fé- 
pare  l'uue  de  l'autie. 


702 


MON 


Les  deux  brjs  lamitîés  ,  ou  antennes ,  placés  près 
de  la  tête,  au-devatit  de  chaque  côté  du  corps ,  & 
perpendiculaircmem  à  fafuitace,  étendus  a  la  fa- 
çon des  ailes  d'un  oifcau  qui  vole  ,  font  très-jolis 
quand  on  les  rcgaide  au  microîcope  ;  leut  couleur 
efl blanche  &  tranfpaieme comme  ducryflal  Chaque 
i>rjs  eftcompofé  d'une  giofle  tigi'  cy'indiique,  aita- 
chcc  au  corps  par  quelques  ar  iculations  aunularcs  , 
au  moyen  dcfquellcselic  fe  meut  en  tout  lens  cunimc 
fur  un  pivot.  Cetie  tige  jette  deux  branches  plus 
di'liées,  également  à-peu-p:ès  cylin^lnques,  S:  com- 
pofées  chacune  de  trois  articles,  jouiis  cnfemWe  par 
des  articulations  mobiles  ;  la  branche  ellc-mcme  tit 
aulli  articulée  à  la  tige.  Le  microfcope  fait  voir,  dans 
ia  tii;e  &  dans  les  branches  .plufieurs  raies  iranfver- 
fales  &  longitudinales,  qui  apparemment  {L>nt  les 
milfclcs  ou  les  tcnd.")i;s,  qui  leur  donnent  la  force  & 
la  roiJeur  convenables.  La  branche  extérieure  cft 
sjariiie  à  l'un  de  ces  cotes  ,  de  deux  longs  filets  très- 
déliés  en  foime  de  poils  ,  qui  panent  des  deux  arti- 
culations qui  jiàgnent  enfembie  les  trois  articles  de 
cette  brsnchc  i  mais  l'autre ,  ou  l'intérieure,  n'a 
conllamment  qu'un  feul  filet  latéral,  uni  a  l'articu- 
lation qui  fe  trouve  entre  le  fécond  Se  le  troilicinc 
articles  de  la  branche  ;  l'une  &  l'autre  branches  font 
terminées  à  leur  extcérnité  par  trois  filets,  entièrc- 
incnt  fcmblables  a  ceux  qui  le  trouvent  aui  côtés. 
Tous  CCS  filets,  qui  tont  flexibles  &  mobiles  à  leur 
bàfe  ,  font  f;arr.is  oies  deux  côtés  de  petites  barbes 
à- [^eu-près  comnic  les  plumes  ,  mais  qui  lontfi  fines, 
qu'elles  ne  paioillenr  qu'a  peine  au  meilleur  des  mi- 
crolcopes.  Cl-.aC|Ue  h'cc  eft  garni  d'une  articulation, 
environ  au  milieu  de  fa  longueur  ,  où  le  trouve  une 
petite  vertèbre  ,  Si  d'une  (econde  articulation  p?ès 
de  fon  extrémité,  qui  cft  d'un-  finelle  exccflive  : 
CCS  articulations  auj,mentent  la  flexibilité  du  filet. 


C'efl  par  le  mouvement  de  ces  deux  [•rus  branchus 
que  le  Mono.-lc  niii'e  ;  ce  font  ces  vérir-jies  na- 
geoire? -i  i-c  îcfi  J'  lies  il  b.it  l'eau  avec  vîteiie  ,  en 
les  haulinnt  &  en  les  b.»iiiant  alttnuiivement ,  ce  q'ii 
le  fait  avancer  d^ns  l'eau  ,  ordinairement  corair.e 
par  fecoufles ,  ou  comme  par  de  petits  élans  ;  mais 
il  fe  meut  encore  Je  plufieurs  autres  manières.  Il 
nage  quelquefois  pcrpendiculaiiement  en  haut,  & 
d'autres  fois  il  defcend  direélcment  en  bas,  faifant 
encoie  des  tours  ,  des  déti;urs  ,  &  des  circonvolu- 
tions de  toute  les  façons  ,  en  foite  que  leurs  mou- 
vemens  ne  (e  bcrp.Liu  pas  uniquement  aux  trois  ma- 
nières dent  parie  Swaiumetd.im.  Lcsp.ittes,  félon 
de  Geer,  n'aident  en  rien  a  la  nage,  mais  la  queue  y 
femble  contribuer  quelquefois,  qu^nd  le  Monocle  la 
poi'lfe  avec  force  en  arrière.  Dès  qu'il  tient  les  liras 
entièrement  en  repos,  il  defcend  peu  h.  peu  au  fond 
de  1  eau  par  fon  propre  poids ,  parce  que  fa  gravité 
fpécifique  furpalk  un  peu  celle  de  ce  Huide. 

La  tête  fe  termine   cn-dolTous  en  une   cfpèce  de 


jbile  6c  faifant  corps  avec 


MON 

refle  de  la  peau  écailleufe,  ou  de  la  coquille  ,  dont 
il  n'ell  qu'un  prolonijeine:'!  C'elt  ce  iec  avancé  que 
Swammerdam  a  fluircr.cnt  regardé  comme  une 
trompe,  au  mcycn  de  la  jutde  il  a  cru  que  l'animal 
fuçoit  fa  nouriiture  ,  a  I.,  façon  des  Puiuiles  d'eau, 
&  d'autres  infeûes  aquatiques  qui  réellement  ont 
une  tronij-e  faite  a  cet  ufage.  Le  Monocle  n'a  point 
de  trompe  ,  mais  une  véritable  bouche  bien  orga- 
nil'.'e,  placée  dans  la  coquille  ,  a  l'orifice  du  grand 
inteltin,  qui  paie  urt  tout  le  corps.  'Vers  !c  haut, 
ou  au  foaunet  du  la  tête  ,  on  voit  urc  taclu-  circu- 
laire noire,  qui  eli  réellement  une  malle  anondie, 
placée  dans  la  tête  :  on  la  voie  ddlinclemcnt  eu  re- 
gardant le  Monocle  en-delloiis  ,  &  de  chaque  côté 
a  travers  l'écaillé  tranCparenre.  Cette  malle  noire, 
qui,  félon  de  Gcer  ,  eft  ui  ique  ,  c'cfl-à  dire  ,  qui 
n  efl:  point  compolée  de  deux  globes  réunis,  cil 
le  véritable  a-:l  de  l'infeéle  ,  &  a  une  furface  rabo- 
tcufe  &:  inégale  ,  ou  toute  couverte  de  petits  points 
clairs  Si  tranfparcnts  ,  comme  de  petites  perleî ,  que 
cet  Auteur  croit  être  autant  de  petits  yeux  ,  comme 
on  en  voit  fur  la  cornée  des  yeux  à  réfeau  des 
Mouches  &  autres  infcdes.  Cette  malle  eft  mobile  j 
on  lui  voit  prelque  continuellement  un  mouvenier.c 
de  trémoudement  ,  &  en  quelque  forte  de  rotation 
fur  fon  axe  ;  on  voit  encore  très-dilhndement  qu'c.le 
tft  renfermée  dans  un  vailllau  trani'parent ,  en  forme 
de  tuyau,  qui  après  avoir  traverlé  la  tê"e  ,  (e  rend 
dans  le  corps,  auquefil  femble  communiquer  inté- 
rieurement. 

La  coquille  qui  couvre  le  corps  de  toutes  parts 
feroit  exadement  ovale,  li  elle  n'ctoii  teimir.ee  au. 
derrière  par  la  longue  pointe  conique  immobile, 
dont  il  a  été  parlé.  Cette  pointe  ,  qui  n'eii:  qu'an 
prolongement  de  la  coquille  ,  clf  héthrée  des  deux 
côtés  de  petites  épines  ttcs-courtes,  dont  il  y  en  a 
de  fembhtblcs  fur  une  portion  du  tranchant  de  la. 
coquille  même,  particulièrement  en-delious.  Suam- 
merdam  a  tiès-b;en  obfcrvé,  -lue  fur  la  furface  de- 
la  coquille  il  y  a  des  raies  dilpofées  comme  les 
mailles  d'un  filet  ,  ou  des  lignes  qui  le  cioilenc  Se 
qui  forment  une  infinité  de  petits  carreaux. 

Les  pattes  ,  qui  font  carhées  dans  la  coquille  Se 
attachées  le  long  du  côté  da  corps  ,  font  cm  forme 
de  nîceoires  baibues  ;  mais  leur  nombre  &  leur 
vérual.'le  figute  lonc  diihciles  à  démêler  au  travers 
de  la  coquille  ,  parce  qu'elles  font  trés-tranfparentes 
&  garnies  de  plufijurs  longues  parties  en  forme  de 
poils  ,  qui  les  rendent  très-embrouillées  à  la  vue. 
Cependant  étant  parvenu,  dit  de  Gcer,  avec  beau- 
coup de  patience  .i  ôter  hors  de  la  cc.]ui!le  le  corps 
du  Monocle,  apiès  l'avoir  tué  i]ir.-.  une  goutte  d  ef- 
prit-de-vin,  quelques-unes  >'l's  pattes  le  ir.oMrèrcnt 
alfc:  diftinctcment.  Ou  voit  .ju  e.les  ont  une  forme 
peu  régulière  ,  les  unes  étaiit  a'orgécs  &  divif  ts  or 
aiticul'aiions  ;  les  autres  applaties  en  forme  de  lames, 
f'.  toutes  terminées  par  plufieurs  filets  mobiles  en 


MON 

foime  de  poils ,  garnis  de  barbes  très-fines.  Les 
pièces  flattes  ont  a  leur  bord  intérieur  une  luite  de 
longs  filets  un  peu  courbés,  placés  fort  près  les  uns 
des  autres,  &  repréfentant  alîez  bien  les  dents  d'un 
peigne  :  ces  rangées  dv.-  fiiets  fe  trouvent  un  peu  en 
lecouvrement  les  unes  (tir  les  autres ,  &  tout  cela 
eftla  caufe  de  la  difficulté  qu'il  y  a  de  bien  démêler 
les  différentes  pattes.  Mais  il  fuftit  de  favoir  que  ces 
efpèces  de  pattes  en  nageoires  font  très-conipo!écs 
&  garnies  d'un  grand  nombre  de  différentes  parties,  i 
Quoiqu'on  les  compare  à  des  nageoires,  elles  ne 
fervent  pourtant  pas  à  la  nage ,  félon  de  Geer  ;  mais 
dans  de  certaines  occafions  k  Monocle  leur  donne 
un  mouvement  très-vif,  &  elles  femblent  avoir  de 
la  onformité  avec  les  ouïes  de  certains  autres  in- 
fecl'.s  aquatiques,  cojïime  les  EcrevilFes,  les  larves 
des  Ephémères  Se  d'autres. 

A  l'extrémité  du  corps  le  Monocle  eft  garni  d'une 
grande  queue  mobile  ,  qui  dans  le  repos  fe  trouve 
entièrement  enfermée  dans  la  coquille  ,  &  recourbée 
en  delTous,  ou  vers  la  lère  ;  mais  l'infcéle  peut  la 
déplier  &  l'étendre  en  arrière  ,  en  la  faifaiu  alors 
fonir  en  partie  d'entre  les  deux  battans  de  la  cc- 
quillc.  Cette  queue  c[\  terminée  par  deux  longues 
pointes  roides  ,  courb;'es  &  mobiles ,  qui  repréfen- 
tent  comme  des  ongles  d'oifeau  ;  en-dcffous  de  ces 
ongles  elle  eft  garnie    de   deux  rangs  de    po: 


MON 


703 


iras  branclius  ,  &  qui  s'étend  cnluite  en  ferpentant 
jufques  bien  arant  dans  la  queue,  ou  jufques  près 
de  ion  extrémité  ,  où  il  a  fon  ilfue  ;  ce  vaifTeau  eft 
le  princi|'al  inteftin  qui  reç 'it  &  digère  les  alimcns 
dont  on  ie  voit  prefque  toujours  rempli,  &  qui  lui 
doni-.c  la  couleur  verte  dont  on  a  parlé  ;  il  fait  une 
courbure  vers  la  tète ,  où  ie  trouve  fon  embouchure, 
qui  eft  la  véritable  bouclic  de  l'infecle.^Onaicniar- 
qué  à  cet  inteftin  ,  pourfuit  de  Geer ,  un  mouvancnc 
vermiculaire  ,  un  gonflement  &  une  contraûion  qui 
fe  fuccédoient  alternativement,  comme  on  le  voit 
dans  les  inteftins  des  grands  animaux  ;  &  ce  qui 
prouve  encore  davantage  que  ce  vaitleau  eft  l'eito- 
mac  &c  l'intcllin  tout  er.fenibie  ,  c'eft  eue  j'y  ai  vu 
palTcr  les  alimens  que  l'infefte  avaloit ,  &  qui  en- 
fuitc  fureur  poulies  dans  la  queue  ,  où  ils  fe  mon- 
trèrent en  foime  d'excrémens,  que  le  Monocle  re- 
)-;ttolt  par  l'anus  ,  ou  par  l'ouverture  de  l'inteilin  , 
qui  fe  trouve  près  de  l'extrémité  du  dcllous  de  la 
queue». 


^ont  ce  Monocle  fe  nourrit ,  &  donc 
qui  lui    font    ncceifaires  ,   eft 


igees 


ère  ,  entre  lefqucUes  le  trouve  1  illt 


du  grand  inteftin  qui  parcourt  la  queue  ,  &  dont 
l'ouverture  donne  (ortie  aux  excrémens.  A  l'endioit 
où  fe  fait  la  courbure  delà  queue  en  forme  de  coude, 
on  voit  deux  filets  coniques ,  dirigés  en  arrière  ,  & 
faifant  toujours  un  angle  enlemble  ,  comme  les  deux 
pieds  d'un  compas  ouvert,  ils  ont  au  milieu  de  leur 
longueur  une  articulation  qui  augmente  leur  flexibi- 
lité. Enfin  le  bord  poftérieur  ,  ou  fupérieur  de  la 
queue,  félon  l'attitude  que  tient  l'infeite  ,  eft  garni 
de  quelques  pièces  en  foimc  de  lames  plattes  ix  an- 
gulaires, qui  le  rendent  comme  découpe,  mais  dont 
i'ufage  n'elt  pas  connu. 

La  grande  tranfparence  de  la  peau  ou  de  la  co- 
quille de  cesMonocles  a  permis  de  voir  alfez  diftinc 
tement  au  rravers  ,  la  Itruciure  des  intellins  &  de 
quel.jues  autres  parties  internes.  Vers  le  haut  du 
dos  ,  immédiatement  au-dcl!us  de  la  ma''e  des  ocut', 
on  voit  une  partie  ovale  très-tranfparente  ,  qui  a  un 
mouvement  continuel  de  contraélion  a  de  dilatation, 
qui  paraît  être  comme  involontaite  ,  &  qui  dure 
c.onftammcni  jufcu'j  la  mort  de  l'animal  ;  c'eft  fan' 
doute  le  cœur ,  doué  d'un  mouvement  de  fyltoie  6, 
de  diaftole.  J'ai  encore  vu,  dit  de  Geer,  circmer 
dans  toutes  les  parties  du  corps  &  de  la  coquille  une 
infinité  de  très-petites  particules  tranfparentes,  qui 
peut-être  (ont  les  globules  du  fang. 

Au  milieu  du  dedans  du  corps  il  y  a  un  gros  Vaif 
feau  cylindrique  tortueux,  de- couleur  verte  ,  qu. 
prend  intérieurement  fon  origine  près  de  la  bâfe  des 


La  manié 
il  attire  les   ali 

tout-à-fait  finguliére.  Quand  il  ne  nage  point  ,  ou 
quand  il  fe  tient  dans  l'eau  en  repos,  il  remue  les 
pattes  Si  Icuf  donne  une  grande  agiration ,  comme 
s'il  ramoit  avectUes.  Ce  mouvement  rapide  produit 
dans  l'eau  un  petit  ccnirant,  qui  ,  diti^é  vers  la  tète 
&  le  corps  de  l'animal ,  y  entraine  toute  les  mauères 
menues ,  &  probablement  zutYi  les  petits  animaux 
microfcopiques,  dont  l'eau  des  marais  efl  remplie 
en  tout  temps  ;  ces  différentes  matières  ,  ainfi  atti- 
rées ,  font  portées  8f  accumulées  dans  la  grande  ca- 
vité qui  fe  trouve  entre  les  deux  battans  de  la  co- 
quille, où  la  bouche  de  l'infeéte  eft  placée,  u  Après 
avoir  fait  ainfi  une  certaine  provilion  de  matière 
alimentaire,  je  lui  ai  vu,  continue  de  Geer,  remuer  de 
certaines  petites  parties  ,  placées  en-dellous  de  l'o- 
rigine des  brus  branchus  ^  ou  bien  tout  près  de  l'em- 
bouchure  du  grand  inteftin  ,  mais  je  n'ai  pu  dé- 
mêler la  figure'de  ces  mêmes  parties  ,  ne  les  ayant 
remarquées  &  reconnues  que  par  leur  aélion.  (  Ce 
font  les  p.irties  de  la  bouche  que  nous  avons  indi- 
quées).A  chaque  mouvement  qu'il  donnoit  à  ces  par- 
ties ,  de  petites  malTes  de  la  matière  qui  flottoit  dans 
l'eau ,  furent  entraînées  &  comme  poulfées  dans 
Inreftin  ,  comme  ie  le  vis  diitn.dement  dans  un 
Monocle  placé  au  microfcope  ,  dans  un  petit  verre 
concave  uù  j  avois  verfé  un  peu  d'eau  ;  à  chaque 
fois  il  fembloit  avaler  des  parcelles  de  cette  ma- 
tière ,  comme  des  alimens  qui  entroient  dans  l'in- 
tcitin.  Je  crois  dcnc  que  les  parties  ,  dont  il  s'agit 
ICI,  font  de  véritables  dents,  qui  fervent  i  broyer 
les  alimens  avant  -lu'ils  foient  avalés  ;   c'eit  ce  que 

leur  adion   &  la  dég'utilion,  dont  elle  eft  d'abord 
privée,  femblent  confirmer  pleinement,  &  c'eflaufîi 

le  feuiiment  de  Schceffer  ,  qui  a  obfervé  la  même 

hofe  ,  &  qui  même  a  donné  la  figure  de  ces  dents. 


qui 
J'ai  encote  rcmanjuéj    qae 


les   matières   avalées 


704 


M  O  N 


niontoient  &  dcfccndoieut  à  différentes  rcprifcs  dins 
l'inteltin  ,  avant  que  d'être  potillces  plus  loin  dans 
le  corps  ,  mais  qu'enfin  elles  diLparoiiroient.  Le  ù- 
perflu  ,  ou  les  plus  groilcs  particules  des  dirféi entes 
matièies  qui  flottent  dans  l'eau  ,  &  qui  par  le  petit 
courant,  pr.iduit  par  le  mouvement  des  pattes, 
fcn:  également  entraînées  entre  les  deux  battans  de 
la  ca.juiUe  oii  elles  s'accumulent,  font  enlevi'es  i5c 
repoullées  de  temps  en  Temps  par  un  mouvement  que 
ie  Monocle  donne  à  la  queue  dans  i'cau  ,  en  l'avan- 
çant du  boid,  &  puis  la  repouilant  en  ariièie  ,  ce 
qu'il  répète  à  pluiicurs  rcpnies  ;  je  crois  que  les 
deux  pointes  courbées  Se  mobiles ,  qui  terminent  la 
queue  ,  font  principalement  faites  pour  enlever  & 
dégager  ces  matières  hors  de  la  coquille  ». 

«  C'eft  à-peu-près  de  la  même  manière,  que  les 
larves  des  Coulins  ,  &  quelques  larves  aquatiques 
de  certaines  Tipulcs  attirent  leurs  alimcns  vers  la 
bouche  pat  le  mouvement  de  certains  orsranes  qu'el- 
les ont  à  la  tête,  &  qui  produifent  dans  l'eau  comme 
(de  petits  coutans  m. 

«  'Vers  le  haut  du  grand  inteftin  ,  tout  près  de  la 
tête  ,  )'ai  vu  deux  autres  vailleaux  courts  ,  cylin- 
driques &  arrondis  au  bout,  qui  relfembloient  a  des 
intertins  aveui^les ,  &  dans  le  (quels  j'ai  remarqué  un 
mouvement  de  contradion  &  de  dilatation  ,  ftm- 
blable  a  celui  du  grand  inteftin  ;  mais  je  n'y  ai  point 
vu  paifet  des  alimcns.  La  tranfparencc  de  la  co- 
quille permet  encore  de  voir  des  inufcles  ,  qui  par 
tent  des  environs  de  l'intelHn,  (e  rendent  vers  le 
dos  ,  ou  vei"  la  furface  intérieure  de  la  coquille  ,  &: 
çjui  fervent  fans  doute  a  attacher  &  a  unir  le  corps 
à  la  coquille  ,  qui  couvre  l'animal  comme  une  peau 
Cruilaccc  «. 

On  voit  très-fouvent  de  ces  Monocles,  qui ,  pla 
ces  de  côté  ,  furnagent  a  fec  ,  &  tlottcn:  fur  la  fur- 
face  de  l'eau  ,  où  ils  font  des  etforts  continuels  pour 
s'y  replonger  ,  en  remuant  leurs  iras  ,  qui  les  ii)nt 
aller  alors  en  rond  &  en  lignes  fpirales  fur  cette  fur- 
face  ;  mais  tout  cela  en  vain  &  lans  qu'ils  puidcnt 
réuffir  à  «'er.foncer  dans  l'eau.  Cela  leur  arrive  quand 
ils  s'approchent  de  trop  près  de  la  fupcrficic,  &  hur 
peu  de  pcfa:-Kcur  les  retient  alots  dans  cette  pofition; 
pour  les  faire  enfoncer  ,  il  faut  leur  donner  un  coup 
afTez  rude  ,  après  quoi  ils  fe  remettent  a  la  nûgi 
pomme  a  l'ordinaire. 

Sv/ammerdam  a  déjà  remarqué  qu'ils  muent  ou 
changent  fouvenc  de  peau  ,  comme  les  Ecrcviil^:. 
&^d'avitres  infedles  ;  j'en  ai  eu  ,  dit  de  Geer,  moi- 
même  une  preuve  fur  ceux  que  je  gardai  dans  une 
talTe  d'eau  ,  &  qui  étpicnt  déjà  parvenus  à  leur 
grandeur  parfaite;  :.  u,a  jour  je  tiouvai  auprès  de  ces 
AIonoclcs_  une  dépouille  coii^pktte  ,  dont  un  d'eux 
s'étoic  délait  ,,qui  é:oit  très-tranfparente  ,  &  à  la- 
(jgej.'c  il  .iCiïian.^uojisucuue  d,:sj>i:t,ie5  qc;  rjr.fcik  i 


MON 

la  coquille  même  le  rcnouvellant  égalerr.ent  dans  ti 
mue,  comme  l'écaille  des  Ecrevilfes  ,  clic  n'eft  donc 
pas  de  la  nature  de  celle  des  jMouIes  ou  des  Huittes  j 
mais  on  doit  plutôt  la  regarder  comme  une  peau 
crultacée,  qui  fait  partie  du  corps  de  l'animal, 
abiolumcnt  comme  l'écaïUe  dans  les  Ecrevifics. 

Ces  Monocles  ,  prcfque  dans  tous  les  temps ,  ont 
au-dedans  du  corps  un  grand  nombre  d'œufs,  placés 
&  amoncelés  tout  le  long  du  dos,  ou  plus  exaâe- 
ment  entre  le  dos  de  la  coquille  &  le  grand  inteftin  , 
&:  qui  paroilfent  diltiudlement  au  travers  de  cette 
coLjuille  ,  ou  de  cette  écaille.  Ils  font  d'abord  par- 
faitement ronds,  ayant  dans  leur  milieu  un  petit 
corps  circulaire  ,  qui  repréfcnte  en  quelque  manière 
le  jaune  des  ccufs  des  oifeaux;  mais  on  a  obfetvé 
que  peu  a  peu ,  &  de  jour  à  autie  ,  ils  perdent  leuc 
iigure  arrondie,  &  deviennent  alors  alongés  &  de 
forme  irrégiilière,  augmentant  de  plus  en  plus  ea 
volume  ,  jufqu'a  ce  qu'enfin  on  y  apperçoit  du  mou- 
vement produit  par  les  petits ,  qui  commencent  a  fe 
développer  &;  a  le  remuer  dans  le  ventre  de  leur 
mère,  &  c'eft  alors  que  le  moment  de  l'accouche- 
ment approche.  Le  Monocle  baille  pour  lors  fa 
queue  &  in  fait  fortir  en  grande  partie  hors  de  la 
coquille.  S:  dans  l'inftant  même  les  petits  fortent  de 
Ion  corps  tous  à  la  fois  &  comme  a  la  hâte  ,  par  une 
grande  ouverture  que  lailfc  l'éloignementde  la  queue 
entre  les  deux  battans  de  la  coquille  ,  vers  (a  partie 
poltérieure  cn-dcllous  de  cette  môme  queue.  Dès 
leur  naillance  les  jeunes  Monocles  ,  qui  alors  ne  font 
pas  plus  grands  que  de  irès-petits  points  ,  nagent 
avec  vîtelie  ,  &  ils  font  femblables  à  leur  mère  ,  ex- 
cepté que  la  pointe  éc.ulleufe  ,  qui  termine  la  co- 
quille, clf  à  proportion  plus  longue,  un  peu  courbée 
en  arrière  &  placée  prefque  dans  une  même  hgne 
avec  le  das,  qui  ell  ^-peu-près  tout  droit  ,  n'ayant 
pas  encore  la  courbure  3:  la  convexité  qu'il  aura 
dans  un  .îge  p'us  avani..'  ,  &  qui  ell:  plus  rapproché 
du  grand  iatcllin  ;  car  a  mcfurc  que  le  pu-titMonocle 
augmente  en  ç;iaiideui ,  Ion  dos  s'élève  &  devient 
plus  voucé  ,  pt'ur  tonner  tntte  Un  &:  l'intedin  la 
grande  cavitj  dcltiiiée  a  log-r  les  crii's,  &  qui  cft 
la  véritable  matrice  Ai  I  luitcte.  Lis  petits  nou- 
veau-nés font  blancs  &  très-tranfpaic.its. 

Schalïcr  croit  que  ces  Monocles  font  herma- 
phrodites, qu'ils  pioduifciit  tous  des  petits,  mais 
que  cependant  ils  s'accuu'k-nt  ,  comme  ks  Lima- 
çons^; il  a  nicnie  cru  entre  ou  leur  accouplement  , 
mais  pas  .jllei  dillindemcnt  pour  en  pouvoir  décider 
avec  alluraiKe. 

Linné  a  parlé  d'un  petit  Monocle  slTci  remar- 
quable ,  dans  les  termes  fuivans:  "C'eil  une  co- 
quille ,  dit-il ,  plus  grande  que  la  graine  des  cho'x  , 
ovaTe  ,  alongée  ,  égale  des  deux  bouts,  bcfluc  en- 
devant  &  arrondie.  Elle  relTemble  donc  entièrement 
»  une  coc^uilk  à  deuy  fe*ttans  j  mais  dans  les  esquilles 


MON 

à  deux  batrans  ,  l'ouvertuVe  eft  du  côté  le  p!us 
mince  ,  a  la  cluir  de  l'ammal  du  côié  le  (j!us  gros  ; 
c'cll  tout  le  contraire  dans  ce  Monocle  Qj-iod  on 
le  tire  liorj  de  l'eau,  la  co-iuiUe  fe  f;;nti_-  e,.tière- 
ment  .  &  alors  on  le  prer.drcit  pcjr  U  j^r^ine  de 
c]uelque  pla.iîe  ;  mais  étant  ouverte  dans  I  eau  ,  on 
jureioic  que  c'cll  une  cocjuiJe  à  deux  bactans.  !i 
nage  dans  les  eaux  avec  beaucou;.'  de  vîtclîc,  comme 
les  ai.rrcs  Monocles.  La  coquil'c  cil  de  couleur  T-Ic 
ficceiidiée;  &  quand  l'inledc  io  ivre  ,  il  Kut  foni;- 
par  un  de  les  bouts  p!u>->  h"  iî  u-  ■  ^j.aMx  .^  b'an- 
cbâcres  ,  eu  forme  de  p-.i.,'.  Cell  en  ix.i  ;:.-.■:';  ces 
filets  cju'il  n.sge  avec  ctrlc:ice,  t\  il  ne  le  rcpofe 
point  avant  d'avoir  lepcor.trc  un  luraç  n  ou  .];:el- 
qu'autie  objet,  fur  lequel  il  te  place  vol.naevs  a\cc 
fes  camarades  ;  il  y  marche  Si.  s'y  atrétc  avec  les 
pattes.  Quand  il  fe  rcpofe  >  le  corps  er.ticr  eft  caché 
dans  la  coquille.»  Cette  courte  dc-'ciipiion  donne 
une  id-c  géi'.crale  dé  cet  infcfte.  Nous  allons  joindre 
les  remarques  fuivantcs  de  de  Gecr. 

ce  Ces  peurs  Monocles  varient  en  grandeur,  ftlon 
l'âge  ,  les  uns  n'étai,tpas  plus  grands  que  des  graines 
de  millet,  &  qui  font  d'un  vert  clair;  mais  les 
autres  ,  qui  font  verts  ,  avec  des  taches  plus  ot>f- 
cures  ou  foncées,  (ont  prefque  de  la  grandeur  d'une 
petite  grame  de  chanv.-e  On  trouve  encore  de  ces 
Monocles,  dont  la  coquille  cil  également  verte  ,  mais 
bigarrée  de  raies  itréguhères  d'un  vert  plus  f 'iicé,  & 
d'une  glande  tache  couleur  d'orange  vers  le  dos  ,  S: 
qui  paioît  être  produite  par  des  pauies  inieines  ,  qui 
fe  font  voir  au  travers  de  la  co^uiiie.  Il  y  en  a  en- 
core d'autres  tout  jaunes;  d'autres  bruns,  à  taches 
obl'cures  ;  enfin,  ils  varient  beaucoup  par  ieuis 
couleurs  ,  mais  tous  patoilîent  néanmoins  d'une 
même  cfpèce.  n 

55  L'enveloppe  extérieure  da  corps  du  Monocle 
eft  de  la  figure  d'une  véritable  coquille  biva've  ou 
à  deux  battans,  entièrement  femblable  à  celle  d'une 
petite  Moule  de  rivière,  dont  les  deux  pièces  font 
ovales  ,  convexes  a  l'extérieur,  an  peu  bolUies  vers 
le  dos,  &  un  peu  concaves  du  côté  du  ventre.  Ces 
deux  battans  de  la  coquille  font  (éparcs  l'un  de 
l'autre  dans  toute  leur  circonférence  ,  excepté  du 
côté  du  dos  ,  où  ils  font  unis  enfemble  dans  un  cer- 
tain cfpace  par  une  efpèce  de  ligament  ou  de  char- 
nière mobile  ,  (ur  laquelle  ils  fe  meuvent,  entière- 
ment à  la  feçon  des  Moules.  Cette  coquille  ,  dont 
les  bords  font  garnis  tout  autour  de  petit'  poils  très- 
courts  ,    eft  eiaderaent  fermée  quand  l'inleéle  fc 


M  O  N 


70J 


tient   en  repos;  mais  quan 


d  il 


fe  de 


dul 


mouvement ,  il  l'ouvre  comme  une  Moule  ouvre  la 
fienne  }  enfin  ,  elle  eft  dure  ,  ctuftacée  &  cafiante  ; 
jnais  c  ert;  dommage  qu'elle  ne  fou  pas  plus  tranfpa- 
rente,  pour  qu'on  puillc  voir  au  travers  les  difté- 
rentes  parties  dont  l'animal  eft  compofé  ,  éi  qu'il 
tieui  toujours  «nferraées  dans  la  coquille  pendant 
qu'il  elt  en  lepos  ;  ou  ,  quand  il  les  fait  pitgîtiç 
tiifi.Nut.aa  Injttits.  Tom.  y  il. 


en-dehors  de  cette  r.ièmc  roqu'l'e,  il  les  remue 
fans  celle  avec  tant  de  viiclll-,  qu'il  tft  très-didicile 
d'en  démêler  le  nombre  6c  la  figure.  Néanmoins  ,  à 
force  de  les  obfervcr  adiduemcnt  ,  &  de  failîr  les 
niomcns  favorables  où  il  tient  fes  membres  quelque- 
fois en  repos  &  a  découvert ,  j'ai  rema'qué  que  ceuE 
,  qu'il  fait  lottir  de  la  co.juille,  lent  de  trois  lottes, 
c'elt-à-dite  des  bras  ,  des  pattes  Se  une  queue.  » 

"  Les  à£\ixbras,  qui  forrent  du  bout  antérieur 
de  la  coquille  ,  &  que  Linré  a  nommé  des  filets  en 
fo  nie  de  poils  ,  font  longs,  tits  iiexibles  &:  cour- 
bés en  arrière,  Hivifés  en  plulieuis  articulations, 
iTjUi  Itiir  doiiiitnt  beaucoup  de  fouplLlfe  Zi  de  flexi- 
bilité. Ils  prennent  leur  oii^ine  fort  avant  dans  la 
coquille,  ou  allez  loin  de  fes  bords,  ôc  ils  fonc 
garnis  vers  l'extrémité  ,  d'une  toiitfe  de  longs  poils, 
qui  forment  une  aigrette  au  bout ,  &  dont  les  uns 
partent  des  ditférentes  articula  ions  &:  les  autres  de 
l'extrémité  du  bras.  Le  moi.veaient  que  l'inleclc 
_  donne  a  ces  bras  ,  eft  toujours  dirigé  en  arrière  on 
du  côté  du  dos;  il  peut  les  couiber  confidérabk- 
men:  dans  cette  diteClion  ,  &  c'eft  au  moyen  de  ces 
parties  qu'il  nage  avec  vî:eirc ,  s'en  (ervant  alors 
comme  do  nageoires ,  a  la  fa^on  des  autres  efpcccs 
de  Monocles.   >• 

"  Les  pattes  qui  fortent  d'entre  les  deux  battans  de 
la  co.;Uille  du  côié  du  ventre  de  l'infedce,  font  plus 
dirticiies  à  ic-onnoître.  Il  y  en  a  d'abord  deux  paires 
ailèz  Jilliucies  ,  placées  l'une  en  devant  &  l'autre 
vers  le  derriète  du  corps;  ces  p.ittes  font  divifées 
en  articulations',  *i  garnies  de  po.i-.  ;  les  deu?;  an- 
tcri-;ures,  qui  lont  plus  longues  que  les  auties  ,  Se 
dir!L;:es  ou  cotitSécs  en  ar.ière  ,  ont  pludeuts 
lo/gues  partie;  délices  ,  qui  rciTemblent  à.  des  poils  , 
niaii  qui  fi;nt  l'o.Ç.ce  de  crochets  ;  eau  j'ai  vu  l'in- 
fecie  fe  cramponner  contie  le  plan  de  pofiticn  au 
mo.en  de  ces  parties' courbées  ,  qui  font  htuées  ail 
b'iut  de  la  patte  ;  mais  on  y  voit  encore  vers  les 
côiés  quelque  peu  de  véricables  poiis.  Les  deux  pattes 
poUéneures  ,  qui  fjni  couibécs  dans  un  fens  con- 
traire ,  ou  du  côté  de  la  léte  ,  lont  t.rininécs  pat 
uu  l'cLil  cfochet  pointu  ,  courbé  &  allez  long.  >i 

»  Mais  outre  ces  quatre  pattes ,  l'iufcde  en  a 
encore  d'autres  plus  peti.es ,  courbées  ,  garnies  de 
poils  ,  &  tetminées  pat  des  pointes  crohues  ,  fcm- 
blables  à  celles  des  deux  grandes  pattes  aptétieurcs. 
Ces  petites  pattes,  qui  lont  également  d^vifces  ea 
arrir  ulai.ons  ,  5t  placées  entre  les  deux  pares  des 
grandes  ,  ne  pafTent  que  fort  peu  les  bords  de  la 
coquille  ,  5c  elles  ne  le  font  uniquement  que  quand 
le  Monocle  marche  fur  quel  |Ue  objet ,  comme  il  le 
fait  l'ouvcnt;  c  cil  al.  rs  que  je  les  ai  vu'es,  &  tou- 
jours dans  un  mouvement  contmuel  :  quoique  je  les 
aie  encore  remarquées  dans  des  coquilles  que  j'avois 
ouvertes  ,  il  m  a  pourtant  été  impolliMc  de  compter 
leur  uombie  ,  ^'ajce  qu'au  mendie  atiouchemcnc 
Vvvv 


7o<î 


M  O  N 


rruix!;;;-  lui  ■ 
l'eau  &  fa  li 
(ercb'e  Jo:  , 


ClUC'je  Joui: 
«ians  '.:.  eu  • 
C|«e  dsns  ,• 
aiîcz  ^l.-i  c: 
faire  !^:r.r 
cor]n?|i-   - 


,;  font  pliiS  gaèics 


uche  MU  < 
a  ou  fi  p,. 


grolTcJ  ,cy!ii:ij;iqu 
bout;.  51 


l  tcu: 


«ju.lc 
FOU, II 


ae 


L'ayant  ohfiivé   le  Icndc 
ccitain  coirs  mince  & 
fcs  c6:t'i  ,    &  nue  je  rc 


M  O  N 

es .  cùuibccs  £;  ai-.ondies  aiiï  deai 


^-"';    chaiigcnt  de  pe.-u  comme 

.   •  ;  r.:.ns  ce  qu'il  y  a  de  plus 

:      ce    u'eft  pas   leu!c!uenc  le 

'.]■.:.■",   m,;!';  (]ue  la  co- 

-  :  ■  mps  d'iaïc  Jc- 

■  i'^ird  de  leur 

.-:.  i.-u.ui:..  li......  1  .juc  je  fii  cecte 

'vionocle  de  cette  elpècc^  qcc  j'a- 
jne   pciiie    ta'.le    rcm;'iie     d  eau. 


lain,  )c  m'appeiçus  d'ua 
1  trar.fpaient  qui  flottoic  à 
:.us  d'abord  avec  •Itoni.s- 


iieur 
■voir 


lifte    .'.: 

l'une  .:c 
les.K.nt.es  v 
coquiJc  ,    il   n 
quatre   tTamif. 
ct.u  le  principal  ' 

5>  Cette  (]i;cuc 
licir.c  r     , 


:  ;aces 

•  .  ■-   le  lont 

ci'cure  de   la 

lesiira,   les 

:'ii  pour  lors 


autre-,  p 
mcnr.  Ci 
la  co-niiii 


po. 


pattes,  &  ,_ya-.i  o  c.  d.  i.n  cx:..iuue  une  leconde 
courbure  op'iof'e  a  ru'ure  ,  en  fuite  o-.i'elle  a  une 
Jnficxion  qui  lui  djnne  ia' fissure  de 'la  latreS; 
comn-.e  elle  c:1  mobile  ;!  fa  b.Vle  ,  le  Monocle  peut 
la  pouller  en  arrière  fc  la  faire  fortir  en  partie  hors 
de  la  coquille.  Mais  il  faut  encore  obferver  qu'elle 
cil  double  ,  on  compofee  de  deux  branches  d?- 
Itçes  ,  refendues  dans  prefque  toute  leur  longueur, 
&  dont  chacune  efl  tciminée  par  deux  petits  filets 
«Jrliés  e;^  fjiine  de  poii'i  ;  &  comme  ces  dtiix  bran- 
che-; ,  quand  la  queue  eft  dans  l'inadion  ,  font  tou- 
jours exadcmciit  appliquées  l'une  contre  l'autre ^ 
elle  ne  paroît  que  iimple.  jj 

>'  J'ai  encore  trouvé  dans  îe  corps  de  ce  Monocle 
quelques  petits  g  ains  ronds  de  couleur  rouge  ,  qui 
avû'ent  l'air  d'éire  des  œufs.  J.es  excréraens  qu'il 
«■•jette  ca abondance,  loat  des maflcs  noiiâucs  slTez 


.     :    '      ;      i     Je  la 

:;  de 

.   :  c;  de 

.    .  des 
!':•  ;  .   i:   i  .  ic   csacle- 

'il   i.i'.'t  iu.  ,  :  ,    c'cft   que 

L-,r  lc;e:,     ■  ,         ,    ...Lie,    ce  qui 

!e  fdit  pauu'  rjj  co  j'S  de  l'animal  , 
-' t  ci'(.nvel(^p!-c  eu  de  peau  ciuftacée, 
dic  les  partie';  molles  dont  il  eft  ccm- 
t  en  juci  ces  pc:i;s  infectes  rcH'cmblent 
encoie:it;\  M  nies,  avec  cette  dilféiencc  néanmoins 
que  ccl'cî-ci  i.c  niiKait  jatnais ,  Uurs  coquilles  loif- 
fant  toujours  a  niclure  que  le  coips  de  l'arimal  s^ig- 
inente  en  tirailleur.  D'aboid  après  .la  mue,  le  Mo- 
nocle ert  d'un  vcrf  plus  clair  &  plus  gai  qu'aupaia* 
vant".  . 

En  vo'j'ant  préfenter  l'hifloire  d'un  g^enre  com- 
pofé  d'aufli  petits  infectes ,  dont  la  décocrvirrte  ell 
iMie  forte  d;  conquête  faite  fur  la  nature  ,  Se  attefic 
la  puillance  ce  l'art,  dont  l'élude  n'a  pu  stre  en- 
c.:ltivée  ,  £c  raériteroit  bien  ,  fans 
'  ,  ■  otis  ne  croyons  pas 
.  :  -lie  ,  qa'cn  expofanc 
,.  '  u  ,K.  i,  =  s  par  quelques  ob- 
'ervatcais  .'..  i  ;ùi  .'',  li;t  quelques  efpèces  plus  fa- 
iks  à  découvrir.  Wni'  allons  encore  emprunter  l'œil 
&  la  plume  d.;  de  Geer ,  pour  faire  connoître  une 
autre  efpèce  de  Monocle,  dont  aucun  autic  Auteur 
que  SchœSer  ii'avoit  fait  mention  avant  lui. 

On  trouve  ces  Monocles  dans  toutes  les  eaux 
douces  ,  pait.culiérement  dans  le?  maïc^'  S:  les  autres 
eaux  donnantes,  ou  ils  vivent  en  tiès-giand  nombre  j 


co 

re  qu 

doute  , 

po 

uvoir 

Jtes  I 

MON 

ou  en  rencontre  de  grandeur  différente  ,  ftloii  leur 
âgo  ;  les  plus  grands  ayant  environ  le  vo^uraw  d'une 
petite  graine  de  chanvre. 

«Le  corps  de  l'infede  eft  de  figure  à-pcn-près 
ovaîc ,  mais  a^pîatie  des  deux  côcls,  &  convexe  !c 
loni;  du  dos.  La  lêtc,  qui  cil  couverte  dune  peau 
écailieufe  ou  crullacée  ,  cil  convexe  cn-delfiis,  mais 
comme  tron.quée  en-devant,  ou  coupée  perpcndi- 
cuiaircmenc  ,  en  forte  qu'elle  a  une  figure  irrégu- 
lière &  comme  dfrorm^,  ayant  à  fa  partie  ir.fé- 
ricure,  ou  tout  près  de  la  coquille  qui  couvre  le 
corps  ,  une  e'pèce  de  bec  avancé,  mais  immobile  & 
oui  ne  fait  qu'une  même  pièce  avec  le  refte  de  la 
rete.  Immédiatement  en  dcflous  de  ce  bc: ,  que 
Swamnierdam  ;*  mal-à-propos  regardé  comme  une 
trompe  de  fa  Fuce  d'eau  brjnckae  ,  la  tête  eft  garnie 
d'une  grande  cavité,  formée  par  une  cchancrure 
d°mi-circu'ai;e  très-profonde  ,  ou  qui  s'avance  fort 
loin  dans  le  corps;  les  parois  de  cette  caviié  font 
nii-ices  &  écailleufes  j  £c  ne  k^u  qu'ur-e  continuation 
de  la  peau  cruliacée  qui  couvre  toute  la  tète.  Cette 
profonde  cavité  m'a  paru  être  l'orifice  de  !a  véritable 
bouche  de  l'infecte  ,  qui  fc  rtouve  plus  avant  dans 
le  corps  ;  car  j'y  ai  vu  entier  les  matières  qui  lui 
fervent  de  nourriture,  &  qui  y  font  appoitées  par  le 
mouvement  des  pattes.  I.a  vraie  bouche  elt  d  rti  ilc 
à  voir,  à  ca'.ife  qu'elle  eft  placée  entre  les  coquilles 
&  à  lo:ig'ne  du  grand  inteliin.  En -dedans  du  haut 
de  la  tétc  fe  trouve  l'œ^l  unique  de  l'infeâe  ,  qui  pà- 
roît  comme  une  tache  circulaire  noire  ,  mais  qui  récl- 
lemeiK  eft  un  coips  fphérique.  corapofé  a  l'extérieur 
de  pluheurs  peuts.  grains, 

V  Vers  les  côtés  de  la  tête  fe  trouvent  les  Jeux 
parties  remarquables ,  que  nous  avons  nommées  les 
bras  branchas  ,  au  moyen  desquels  le  Monocle  nagé 
&  fe  tient  en  équilibre  dans  l'eau  ;  ils  font  entiére- 
|nent  femblables  à  ceux  du  Monocie  Puce  branchue 
de  Swaramerdam.  Chaque  bras  eft  d  abord  comjoié 
d'un  tronc  fimple  ,  ariiculé  à  la  tête  ,  &  par  copfé- 
quent  très  mobile  à  fa  bâfe  ,  &  qui  jette  deux  bran- 
ches cylindiiques  ,  mais  un  peu  moins  grolTes  vers 
l'extrémité  ,  divifées  chacune  en  trois  articles  mo- 
biles ;  ces  articles,  de  m.ême  que  le  tronc,  d'oti 
ils  partent  ,  font  compofés  de  fibres  ou  de  mufclcs , 
les  uns  longitudinaux  ,  &  les  autres  tranfverfaux. 
L'une  des  deux  branches,  ou  l'extérieure  ,  jette  deux 
parties  latérales  déliées  en  forme  de  poils  ,  qui  font 
mobiles  &  articulées  aux  jointures  des  divifions  de  la 
branche  ;  mais  l'autre  branche  ,  ou  l'inrérieure ,  n'a 
qu'une  feule  partie  latérale  fembiable  ,  qui  fe  trouve 
placée  it  la  jointure  du  fécond  au  troifième  article  j 
c'eft  ce  qu'on  obfcrve  confta:r:mcnt  dans  tous  les 
individus.  Enfin  chaque  branche  eft  terminée  par 
trois  parties  femblables  ,  également  mobiles.  Ces 
parties  fétacées ,  qui  à  la  vue  fimple  ne  paroiiïent 
que  comme  des  poils ,  font  fubdivifées  chacune  en 
4uaue  articles  mobiles  à  leur  bâfc  ,  dont  le  Teceind 


MON 


707 


eft  confidérablcment  plus  court  que  les  aufes  ,  fie 
celui  de  l'exirémité  terminé  en  pointe  très-fine. 
Comuie  le  Monocle  doit  nager  par  le  mouvemenc 
ccntiauel  de  ces  bras  ,  ils  ont'befoin  d  être  ertrènie- 
iiient  fouples  &  flexibles  ,  5:  c'eft  à  quoi  contribue 
le  grand  nornbre  d'articulations  mobiles ,  dont  toute» 
leuis  parties  font  garuics. 

»  Le  corps  même  du  Monocle  eft  enferiiié  dans  une 
efpèce  de  coquille  cruflacéc  ,  à  deux  battaus,  de 
figure  à  peu-près  ovale,  fermée  le  long  du  dos,  qui 
eft  convexe  ,  mais  ouverte  le  long  du  ventre  depuis 
la  tête  jufqu'au  deriière  ,  &  formant  intérieuremenc 
une  grande  .cavité  ,  qui  contient  toutes  les  parties  du 
véritable  corps  ,  entre  autres  les  pattes  &  la  queue, 
qui  paroiiïent  au  travers  de  la  coquille  tranfparcnte. 
Les  deux  côtés  de  la  coquille  ,  à  laquelle  le  corps 
eft  uni  intérieurement  ,  ne  font  que  médiocrement 
convexes ,  en  forte  que  l'iniede  elt  afîcz  applati ,  ce 
qui  l'oblige,  quand  il  fe  trouve  au  fond  de  l'eau  , 
d  être  toujours  couché  de  côté.  La  furface  de  cette 
coquille  n'eft  point  travaillée  en  réfeau ,  mais  on  y 
remarque  feulement  des  traits  fins  an  peti  courbés  , 
dirigés  Irlon  fa  largeur,  &  non  traveiféspar  d'autres 
lignes.  Il  faut  enfin  oblerver  que  cette  coquille  n'eit 
pas  terminée  en  pointe  par-derrière. 

M  Du  côté  du  dos,  tout  près  de  l'endroit  oii  il  y  a 
comme  une  féparation  entre  la  tête  &  le  corps  ,  j'ai 
vu  da-ss  l'intérieur  de  r.:nira.-.l  ,  au  traver';  de  la  co- 
quille tranfparenre,  une  petite  partie  également  pcl- 
iucidc  ,  qui  y  étoit  dans  un  mouvement  continuel, 
ci  qu:  me  parut  être  le  cœur. 

"  Les  pattes  ,  qui  fe  voient  également  au  travers 
de  la  coquille  ,  mai»  qui  n'en  palient  point  les  bords, 
font  phcées  tout  le  long  du  ventre,  &  l'infeéle  les 
tient  fouvcnt  dans  une  gran'de  agitation  ;  mais  comme 
elles  font  trèscompofées  &  enfermées  entre  les  deux 
pièces  de  la  coquille  ,  je  n'ai  pu  les  examiner  aficz 
pour  en  faire  la  defcription  ,  &  pour  démêler  leur 
nombre  &  leur  véritable  figure. 

"  Le  ventre  eft  terminé  par  une  longue  queue  mo- 
bile ,  recourbée  en-delfous  &  dirigée  dans  l'inadioti 
vers  la  tête ,  fe  trouvant  alors  entièrement  renfer- 
mée dans  la  coquille  ,  au  travers  de  laquelle  on  la 
voit  cependant  allez,  diflindtment  ;  mais  l'infecl-e  la 
poufi'ant  fouvent  en  bas  ,  &  la  dirigeant  en  arrière, 
c'eft  alors  qu'on  en  voit  une  portion  afi'ez  grande 
hors  de  l'écaillé.  Cette  queue  ,  qui  eft  beaucoup 
plus  large  qu'épaiife  ,  eft  mobile  dans  deux  endroits, 
c'eft-à-dire  ,  à  fon  union  avec  le  corps,  &  dans  l'en- 
droit de  fa  courbure  ,  &  c'eft  par  ces  endroits  mo- 
biles que  le  Monocie  peut  la  haulTer  ,  la  barder,  Se 
la  diriger  ou  étendre  en  arrière  ;  car  dans  l'état  de 
repos  elle  eft  comme  coudée  ou  piiée  en  deux.  Elle 
eft  terminée  par  deux  parties  courbées  ,  pointues  & 
alfci  longues ,  également  mobiles ,  qui  reiTcmblent 
Yvvv  % 


7oS 


MON 


à  Àcux  longues  griffes  ,  &  qui  ordiiiaiicment  font 
appliquées  l'une  coutte  l'aïuie  ,  ne  paroiiTant  alors 
cjue  comme  une  pièce  uniqce  ;  mais  di;s  que  i'infede 
remue  fa  queje  ,  on  les  voit  pour  un  inllant  fe  fé- 
parer  l'une  de  l'antre.  Tout  pr'.-s  de  ces  pointes  cour- 
bées ,  au  bord  txtéiieur  de  la  queue  ,  on  voit  quel- 
ques auir.'^  parties  nts- trani.paien-c^  ,  égalmrr.t  \ 
ctmrbc'cs  &  pointiK"  ,  de  longueur  iriéirale  ,  &  f  la-  i 
cées  en  dciiï  langs  ,  mais  dont  lufage  m'eft  in- 
«onnu. 

>5  Dins  tout  le  loiîg  de  l'intérieur  de  cette  queue  nn 
voit  un  gros  vaifTeau  cyliiidriqu-  ,  qui  clt   I  intefim 
qui  rer.fcrm:  les  excrémcns  de  ranimai ,  &  ces  excié- 
mens ,  q'''  fc:)t  de  couleur  obicurc  ,    (ont  compoîés 
de  malles  alon.  l'cs ,  à-peu-près  f^nibLiM^s  aux  crottes 
<Je  Souris.   L'inti'^lii  finit  à  quelque  àiitance  du  bout 
de  la  qu'tue  ,  qui  n'clt  point  garnie  d'appendices  an- 
culairesj  comme  on  en  voit  fur  celle  du  Monocle 
i^uce  branchue.  Un  Monocle  ,  que  j'avois  mis  à  par: , 
fe  déchargea  en  moins  d'une  heure  de  tous  les  excré- 
mens  qui  fe  troiivoient  dans  fon  inteltin  ,  d'oii  l'on 
peut  conclure  qu'il  a  ceit^inement  belbin  de  prendre 
fouvent  de  la   nouvelle  noutriture.    pour  découvrir 
l'ouverture  par  où  pailent  les  excrémens,  j'ai  regardé 
le  Monocle  fixement  &  fans  interruption  alfcz  long- 
temps ,  &  enfin  je  lui  ai  vu  rejetter  quolquïs  crottes , 
qui  toutes  fortoient  tout  près  de  l'endroit  de  l'cxtré- 
n-.ité  de  laqueue  ,  où  fe  trouvent  les  parties  couibies 
&  pointues  dont  nous  avons  pavlé  ,  en  lorte  que  c'elt 
là  où  eft  rouvcttu:e  (]ui  leur  donne  liiue.  C'cll  dans 
cet  endroit   de  la  queue  que  j'ai  cru  voir  une  grande 
cavité  alongée ,  qui    intérieurement  a  une  commu-  I 
nication  avec  l'extrémité  de  l'inteilin,  où  fans  doute  ' 
eft  le  véritable  anus  :  car  l'intcflin  ne  s'étcndant  point 
jafqu'au  bord  de  la  qi;euc  ,  il  s'arrête  à  -]U-  Ique  dif 
tance  de  ce  mém,  boid,  &  les  cxcrémens  en  forrcnt 
néarn-.oins  iiîucn.cnt  ,  de-  qu'ds  (ont  poulies  ju('qu'à 
l'oiifice  ou  l'extrémité   de  cet  inteftin. 

?■)  A  l'autre  bout  ce  même  inictlin  fe  prolonge  juf- 
qne  près  de  la  tèic  ,  où  ,  pour  mieux  dire  ,  c'eft  là 
qui!  prend  fon  origine  ,  ayant  communication  avec 
la  bouche  ,  6c.  parcourant  en  ferpenrant  tout  l'inté- 
rieur du  corps,  pour  fe  rendre  enfuite  dans  la  queue, 
où  il  ticuve  fon  ilTuc  ;  tout  cela  fe  voit  affez  dillmc- 
temenr  au  travers  de  la  coquille  Tout  près  de  la 
courbute  de  laqueue,  au  bo;d  intérieur  &  à  côté 
de  l'inrcllin  ,  j'ai  obfervé  'ntérieuicnent  un  corps 
opaque,  compote  de  plufieurs  globu'es  ,  mais  dont 
j'ignore  l'u.age. 

X  Ce  n'eft  pas  feulement  par  le  mouvement  des 
Iras  brancluis  que  le  Monocle  nage,  la  queue  y  fer- 
vant:iulli  q.-e'qutf  us  ;  car  j'ai  obfervé  que  fouvent 
il  la  recourbe  conlidérablement  en  avant,  &  jufque 
près  de  la  tète  ,  &  qu'enfuite  il  la  redrelle  fubite- 
ment ,  en  la  pou'Vant  en  atrière  ,  &  que  rc  mouve- 
Rient  fait  ava.icer  l'animal  dans  l'eaa ,  les  parties 


MON 

courbées  de  la  queue  fcrvant  peut-être  alofS  comme 
de  nageoires  pour  repouder  l'eau.  J'ai  remarqué 
que  pendant  qu  il  nage  ,  foit  par  le  mouvement  des 
brui ,  ou  par  celui  de  la  queue,  il  tient  pour  lors  fcs 
pattes  dans  un  parfait  repos  ;  mais  que  dès  qu'il  s'ar- 
rête ,  il  met  d'abord  les  pactes  enjeu  ,  les  remuant 
fa;^s  ccfe  comme  de  petites  nageoires  ;  les  pattes  ne 
ici  vent  donc  point  à  la  nage. 

=>  Dans  leur  jeunefTe  ces  Monocles  font  d'une  cou- 
leur blanchâtre  &  tranfparente  ,  S:  les  deux  longues 
pointe^mobiles  qui  terminent  la  queue  font  bruues; 
mais  parvenus  i  leur  grandeur  compictte ,  ils  font 
vcrd.îtres  mêlés  de  brun.  C'eft  alors  qu'ils  portent 
Oïdinaircment  dans  le  corps  un  ad'emblagc  d^ocufs 
ronds  d'un  vert  obfcur ,  placés  près  du  dos  dans  une 
giandc  cavifc  qui  le  trouve  entre  le  véritable  corps 
&  le  bord  fupérieur  de  la  coquille.  Ces  œufs  devien- 
nenr  oblongs  par  la  fuite  j  8;  peu  à  peu  les  part-es 
des  jeunes  Monocles,  qui  y  font  enicrniés,  i"c  dé- 
veloppent &  s'animent ,  fans  cependant  quitter  en- 
core le  fcin  de  leur  mère,  dans  lequel  on  les  voit  fe 
remuer;  mais  parvenus  à  terme  ,  la  mère,  bailunt 
laqueue  confidérablement ,  leur  donne  un  pallagc 
libre,  dont  ils  piofitent  dans  le  moment,  fortant 
trais  à  la  fois  de  leur  prifon  ,  ou  de  la  coquille, 
comme  j'en  ai  été  le  témoin  plufieurs  fois,  en  forte 
que  les  petits,  qui  ont  à-peu-près  la  figure  de  lear 
mère  ,  éclofent  éta  u  encore  enfermés  dans  fon 
ventre  ,  d'où  ils  fonent  pleins  de  vie  £c  de  vi- 
gueur », 

C'eil:  particulièrement  cette  cfpèce  de  Monocles 

dont  la  couieuf  .:v   la  multitude  taifant  quelquefois 

paroître  l.>  taux  luuges  comme  le  fang  ,   dévoient 

rcfanJ:'  i    :e    'e  icircur  dans  les   efpnts  vui- 

gaircv.    Cctt;  pi'^(euui.e   tranfmutation   de  l'eau  en 

lang  ,  a  cte  remarquée  en  tout  pays.  En  Suède,  dit 

Linné  ,  l'un   des  trois  étangs  qui  fe  voient  dans  le 

jardin  d'Upfa; ,  ;>:  dans  le  juel  il  n'y  a  point  de  plantes 

aquatiques,  pa  oie  touj  nirs  fe  changer  en  fang  ,  au 

1  temps  du  fo!ftu.e  d  eu- ,  fut-tout  par  le  temps  calme  : 

i  aiors ,  tous  les  matins  ,  ajoute  le  même  auteur  ,  cet 

)  étang  paroît ,  de  ii'us  les  quatre  coins ,  comme  ii  on 

i  y  avoit  répandu  de  'a  poudre  à  canon.  Cette  poudre 

'   voyage  pcu-à  peu  des  bords  au  cemre  ,  comme  au- 

t.i'ot  d'armées  raarchjnt  en  ben  ordre ,  i:  au  bout  de 

'   quelques  heures  ,  elle  s'arrête  &  s'allemble  toute  au 

i   centre  de  l'étang.  L''eau  fur  laquelle  cette  poudre  a 

parte  j    paroît  couverte   d'une   pellicule  gri'^âtie  & 

piefqu'imperceptitir.  £i  l'onramalfe  un  peu  de  cette 

poudre  dans  une  cu;ilcr,  on  voit  avec  étonnement 

que   tout  eft   en  vie.  Hn  même  temps  on  voit  (ans 

l'eau  une  fubftancc  rmguii.e  ,  qui  rougit  l'eau  où 

elle  fe  trouve  &   la  fa't  paroîtie  couleur  de  chair: 

cette    fubllance   paroît   tantor  plus ,  tantôt   moins 

folide  5  elle  fe   dill'out  <]uelqutfois   &  devient  invi- 

fible  ,  pendant  qu'une  atirie  nouvelle  prend  fa  place. 

L'eau  eu  eft  alors  fi  icmplie,  que  perfonnc  n'of* 


MON 

s'en  fervir  pour  la  cuifinc.  Vers  neuf  ou  dix  heures 
du  matin,  coût  feiiible  le  difroudre  &  dilparoître; 
mais  le  même  phénomène  fe  renouvelle  vers  le  foir. 
On  l'obferve  aulll  de  gran.d  matin,  fur-tout  lotf- 
gu'il  a  plu  pendant  la  nuit. 

On  trouve  alTiz  communémcnr  une  autre  cfpècc 
de  Monocle  dans  toutes  les  faifons  de  l'anncc  ,  dans 
les  eaux  des  marais,  des  étangs  &  des  tuillcaux, 
oii  louvent  ils  fourmillent  &  fe  multiplient  extraor- 
dmairement  ;  quand  ils  ont  rout  leur  arcroillement , 
ils  ne  (ont  guèrcs  plus  grands  que  des  Puces,  & 
proportionnellement  plus  petits  dans  leur  jeunelTc. 
Plufieurs  Naturahftes  modernes  ont  fan  mcr.tion  de 
ces  petits  infeftcs  ,  &  parmi  ceux-là,  Leuwenhock ^ 
qui  le  premier  de  tous  en  a  donné  une  bonne  ngure, 
i»;  qui  a  fait  à  leur  lujet  les  remarques  fuivantes  : 

"Ils  ont,  dit-il,  une  queue  fourchue,  dont  chaque 
moitié  tli:  encore  divifte  en  qiiatre  parties  ,  garnies 
d'un  giand  nombre  d'efpèae;  de  poils.  Tout  près  de 
la  queue  ,  ils  portent  deux  parties  eu  forme  de 
grappes  de  lailîns  ,  qui  font  effedivement  deux 
mafies  d'cufs,  ayant  une  petite  tache  au  miUeu ,  & 
d'oii  fortcnt  eniuire  les  petits,  les  uns  apics  les 
autres,  lailTant  les  coques  vuidcs  flotter  dais  l'eau. 
Ils  pondent  leurs  aufs  dans  un  fcul  jour  ,  ou  dans 
une  iVi:le  raiit,  &  le  ttoificnie  jour  éclolen:  les  pe- 
tits 3  qui  fouvent  font  dévores  par  leur  mère ,  quand 
d'autre  nourriture  leur  manque.  Ils  produifent  des- 
oeufs  a  tout  âge,  comme  les  poiffons.  S:  ces  cruf^ 
ne  diftcrent  pas  entre  eux  en  grandeur,  quoique 
pondus  par  des  mères  d'âge  différent ,  mais  feule- 
ment en  nombre.  Ils  ont,  en  -  dclTous  du  corps, 
huit  inftrumens  divifés  en  pludcurs  parties  ,  au 
moyen  delquels  il  naç^e  comme  en  ramant  &:  en 
les  poulTaut  tous  à  la  fois  en  arrière,  ce  qu'ils  fout 
avec  beaucoup  de  vîtelfe.  C'cfl:  le  précis  des  obfer- 
▼ations  de  Leuvenhoek  fur  ces  Monocles.  Notis 
allons  les  étendre. 


Leur  couleur  eff  verdâtre  Si  tranfparente  ,  mais 
dans  les  jeunes  elle  cft  blanchâtre  &  quelquefois  rou- 
geâtie.  Leur  corps,  qui  elc  de  figure  ovale  un  peu 
alongée  ,  eft  couvert  en-deflus  &  aux  cô-és  d'une 
efpèce  d'écaillé  ,  qui ,  le  long  du  ventre  ou  en- 
dellous  ,  foime  une  grande  cavité,  da;  s 'aquclle  fe 
trouvent  placées  les  pattes  ou  les  nageoires.  Le  de- 
vant du  corps  eft  arrondi  ,  Si  l'un  ne  voit  aucune 
réparation  entre  lui  &  la  tête,  qui  eft  confondue 
avec  le  corps ,  ayant  (eulement  au  milieu  une  peiie 
tache  noirâtre,  qui  eft  l'ail  de  l'infeéle;  mais  la 
partie  poftérieure  du  corps  cft  divifée  en  quatie  ou 
cinq  anneaux,  par  des  incifions  tranfverfales. 

Le  corps  eft  terminé  par  ur>e  longue  queue  droite 
&  fourchue  au  bout ,  dont  la  direéfion  eft  dans  une 
même  ligne  avec  le  corps ,  &  qui  eft  flexible  &  mo- 
bile à  ù  bâfe ,  ou  dans  l'endroit  où  elle  eft:  articulée 


MON 


709 


au  corps.  Sa  figure  eft  tout-à-fait  remarquable.  A  fon 
or.gu,e,  elle  eft  grofic  Ci  cylindrique,  diminuant  en- 
iuire peu-a-peu  de  volume  jufques  environ  aux  deux 
tiers  de  ion  étendue  ,  oii  elle  fe  divile  en  deux  bran- 
ches comme  une  fourche.  La  portion  de  la  oueue 
qui  fe  trouve  entre  fa  bâfe  &  les  hrarches  cît  d'v=* 
!ee  en  quatre  anneau v  ,  U  rhaq  :e  bra.ch;  cil  t^r- 
:ninee  par  quatre  parties  fétacées,  très-déiir^es  nu- 
a  |a  vue  iimple,  ne  paioi.Tent  que  comme  des  poi's 
tres-hns.  Ces  quatre  paities  ,  qui  font  très-inéinles 
en  longueur  ,  les    deux   irnermidiaircs  ,    dailTcurs 


deux  autres,  font  fetacées  ou  en   filets  coniques 
diminuant  toujours  de  grollcur.  Si  fe  terr  ' 


égales  ,  étant  confidérablemcnt  plus  longues  aur-  I<-, 
coniques, 

pointe  ircs-fine  ;  a  leur  origine  elles  fe  touchenr 
mais  enfuKe  elles  s'écarrcnt  de  plus  en  plus  ks  un.-i 
des  autres,  formant  enlcnible  des  angles  ai<Tu-  Dans 
toute  leur  étendue  elles  lont  gaure?  d.s  d?ux"côtéc 
dune  fuite  de  poils  extrêmement  h.-.s ,  placés  ré<ri,- 
hèrement  a  1  oppo/îte  K-s  uns  des  autres,  &  dirigé, 
vers  l'e.'icrémité  du  filet  conique  ,  avec  lequefVs 
font  un  ang.e  aigu  ;  ie.  p^i's  qu,  fe  trouvent  au 
inilieu  du  filet,  font  nais  longs  que  les  autres  ,  oui 
diminuent  toujours  de  loii^.;eur  a  mcfurc  ou'iis  'p- 
prochent  du  bout  du  fîict ,  oii  ils  ne  font^rcfquê 
plus  vifibles.  Le  filet  intérieur  de  chaque  brarlc^-  d- 
la  queue  eft  du  double  plus  long  que  rextcricur^ 
mais  il  na  que  le  tiers  de  la  longueur  des  deux  in- 
termédiaires. Outre  ces  quatre  file;s,  on  voit  encore 
deux  poils  aiîcz  longs  au  bord  extérieur  de  chaque 
branche  de  la  queue.  ' 

La  tête  eft  garnie  en-dev.int  de  quatre  longues 
corr.es  ,  deux  ae  chaque  c6:é  (  ce  font  les  deux  an- 
tennes &  les  deux  antennules  qui  font  très-dévelon- 
pces  dans  ces  mleaes),  l'une  eft  placée  en-devanc 
&  un  peu  cn-dcfTus  de  l'autre;  les  deux  antérieures 
font  plus  longues  &  plus  groilcs  que  les  poftr'neurec 
&  toutes  quatre  font  très-mobiles  &  flexible;  parce 
qu'elles  font  divifees  en  plufieurs  articulatiôrs  de 
longueur  inégale  ;  elles  font  encore  garnies  'd'un 
grand  nombre  de  poiU  égalc.-nent  JEobiles  ,  qui 
partent  pour  la  plupart  des  jointures  de  ces  articu- 
latioi.s.  Ces  cornes  ,  qui  ,  a  Icui  or-gine,  font  allez 
grclle^.  3>:  qui  réponrtent  aux  ira,  ,f,:s  .a  rcs  efpèces 
de  MonoJcs,  lont  à  filets  coniques  ,  01:  d.minuant 
p.Mi-a-peu  de  volume  jufqu'a  leur  extrémité  ,'  qui 
néan.noins  n'eft  pas  pointue,  mas  comme  un  peu 
éraoullée  ,  S:  terminée  dans  les  deux  plus  lonaues 
par  fix  poils  de  lci..gueur  inégale,  &  dans  les  deux 
petites  par  fept.  Le  Mouoclc  peut  leur  donner  JifFé- 
rens  raoavemens ,  mais  ordinairement  il  les  porte 
étendus  vers  les  côtés. 

Les  pattes,  ou  plutôt  les  nageoires,  puifqa'elles 
en  font  l'cftice  ,  &  qui  font  au  nombre  de  huir,  pla- 
cées par  paires  ou  de  deux  en  deux  cn-defTous  du 
corps, font  groffes  à  leur  origine  5  environ  au  milieu  de 
leur  longueur  elles  fe  divifenCj&  font  refeadues  cha? 


=M  O  N 


i]uaiid   1;:    Ml 


s   (ont 
!e  ,  ce 


,ul- 


t,!  ra:;;:.:!U  ;  ;i  l-i  f.K;.;c  .lj;".  avec  lorcc  oc  viceltc 
tu  amèie  ,  s'en  fervar.t  comme  de  r.iines ,  Se  eu 
frap[iant  l'eau  avec  !uat  de  luccès,  cjue  ces  nageoires 
parcoLiiL-ni;  a  chaque  coup  un  pins  grand  cCpace  dans 
l'eau,  puifiiu'ayant  d'abofd  lenr  ducàion  vers  la 
têre  ,  elles  fou:  euluite  rej'iiccs  jùlijues  vers  la 
cjueue. 

Ces  Monocles  nagent  d'une  grande  vîteffc  & 
comme  par  fecoufl'es  rckcrécs  ,  au  moyen  du  mou- 
vement de  leurs  Kaç^eoires  ,  redoublant  de  vhcllc 
«juand  ils  Ibnt  pcurluivis  par  leurs  enncniis  ,  qui  les 
cherchent  pour  les  de  voter;  leur  mouvement  dans 
l'eau  cit  à-peu-piès  fem'olable  à  celui  d'une  chaloupe 
que  les  rameurs  font  avancer  ,  &  pour  peu  'ju'on  les 
touche,  on  les  voit  partir  comme  un  éclair.  Les 
lorncs  Ci  la  queue  fourchue,  avec  leurs  poils  ou 
leurs  filets  ,  l'emblent  aulfi  par  leur  mouvement 
contribuer  à  la  nage  ;  car  on  les  a  vus  b.;-trc  l'eau 
avec  la  queue ^  qu'ils  baiilcnt  alors  &  iju'ils  re- 
drellent  enfuite  avec  promptitude.  Ils  font  à- peu- 
près  en  équilibre  avec  l'eau  ,  au  milieu  de  laquelle 
:1s  peuvent  reftcr  Icns^-temps  comme  fufpendus  ; 
mais  pcu-à-pcu  115  s'y  erfoncent  néanmoins  ,  quand 
ils  ne  fe  donnent  aucun  mouvement. 

La  propagation  de  ces  petits  i.nfcL>es,  &  dont  il 
a  été  déjà  Loiïthé  un  mot ,  en  parlant  des  obicrva- 
tions  de  Leiiwenhoek,  efi:  des  plus  fingulières.  Dans 
tous  les  temps  on  en  trouve,  qui  portent  au  bout 
du  corps,  ou  tout  près  de  l'origine  de  la  queue, 
deux  grandes  malles  ovales ,  qui  ne  repréfent-nt 
pas  mal  deux  grappes  de  raifins,  &  qui  pendent 
obliquement  aux  deux  côtés  de  la  queue.  Chacune 
de  ces  malTes  eft  un  alfcmblaj^e  d'œufs  parfaitement 
ronds,  de  couleur  jaunâtre  ou  verdâtre,  &  quelque- 
fois d'un  vert  très- foncé  &  piefque  noir  ,  pondus  par 
le  Monocle,  &  renfeimés  dans  une  efpèce  de  fac 
membraneux  ,  attaché  au  corps  par  un  filet  délié  , 
mais  qui  s'en  détache  facilement  &  au  moindre 
frottement  un  peu  rude  ;  les  œufs  font  comme  em- 
paquetés dans  ces  facs,  que  la  mère  abandonnes: 
dégage  de  l'on  corps  ,  quand  les  petits  en  font 
fortis. 

c<  Je  plaçai,  dit  de  Geer ,  un  de  ces  Monocles, 
chargé  d'œufs ,  dans  une  goutte  d'eau  fur  un  verre 
concave  j  pour  l'examiner  au  miciofcope  ;  mais  les 
aiouvemcns  continuels  ^u'il  fe  donnoù,  m'emuê- 


MON 

cli.mt  de  le  contempler  à  mon  aife  ,  je  fus  obligé  de 
le  tuer  ,  &  je  vis  i]u'ap:ès  la  mou  ics  deux  mailes 
d'u-uiî  fe  détaclioient  de  l'jii  co;r';  i^  llouoienc  dans 
Iv-vj.  L:  lendemain  au  matin  j  a)  an:  rcmirqué  que 
les  œuts  s'i-iuie;u  tépar-.'s  l;s  uns  des  antres ,  Si  qu'ils 
étoicnt  dilperlcs  dans  l'oau  ,  je  les  regardai  d'abord 
au  microfcope  ,  &  je  trouvai  que  tous ,  a  l'cicep- 
tion  de  quelques  ui.s ,  é:oi."nt  cl.ar|_;cs  en  autant 
d  animaux  vivai:s  ,  ru  j'.nir  ii;icjx  ilne  ,  que  les 
fttiis  en  éto:ei.r  fo:;is  ,  cc  c;  ;c  les  coques  vuides 
tlottoient  dans  l'eau.  Ce::e  obfervarion  démxsntroit 
que  pour  lors  les  petits  n'avoient  pas  befoin  des  fe- 
couis  de  leur  mtre  pour  (oriir  des  œuts  ;  il  refcc 
cependant  à  lavoir  fi  ces  œufs  ,  nouvellement  fortis 
du  corps  de  la  mère  ,  peuvent  fe  palier  d'elle  ,  S; 
en  être  détachés  far,s  qu'ils  en  foutirent  d'une  ou 
d'autre  fa^on.  Pour  s'en  éclaircir ,  il  ne  faudroïc 
que  féparcr  les  œufs  du  corps  de  la  mère ,  dès  l'inf- 
tant  qu'ils  auroient  été  pondus  ;  mais  j'ai  nég'igc  de 
faire  cette  expérience,  d'ailleurs  ii  facile, 

»  Ayant  enfuite  placé  dans  un  petit  vetre  rempli 
d'eau  ,  un  autre  Monocle  ,  chargé  d'œufs  ,  pour 
voir  les  petits  en  fcrtir  ,  &  pour  connoître  ,  s'il 
croit  pollible  ,  le  tems  qu'il  leur  faut  pout  parvenir 
à  leur  jufte  grandeur  ,  j'obfervai  que  les  petits 
étoient  éclos  &  qu'ils  nageoicnt  avec  leur  mère; 
mais  j'eus  pour  lors  le  foin  d'en  ôter  cette  dernière  , 
parce  que  j'avois  obfervé  auparavant  que  le  Mo- 
nocle de  cette  erpèce  marge  &  dévore  tous  ces 
petits,  foit  faute  d'autre  nourriture  conven.'.b.'e  ,  ou 
par  un  naturel  vorace  &  carnacier,  tel  que  celui  des 
Brochets  Si  des  Araignées,  qui  s'entre  -  iiangcr.C 
quand  elles  en  trouvent  l'occalion. 

»  Ayant  examiné  ces  jeunes  Monocles  .i  un  mi- 
crofcope  à  liqueur,  ma  furprife  fut  extrême,  en 
voyant  qu'ils  n'avoient  aucune  refiemblance  avec 
leur  mère  ,  qui  les  avoir  produits.  Je  m'attendois 
d'autant  moins  à  une  telle  obfervation  ,  que  les 
petits  des  auttes  efpèces  de  Monocles  nailfent  conf- 
tammcnt  à-pcu-près  avec  la  même  figure  ,  qu'ils 
confervent  enfuite  pendant  tout  le  cours  de  leur 
vie.  Je  trouve  que  Lcu\syenhoek  s'cfl:  aulFi  appcrçii 
de  la  dilTérence  qu'il  y  a  dans  la  figure  des  petits 
&  de  la  mère,  mais  il  parut  embarralfé  de  cette 
découverte  inattendue  ,  6c  n'y  a  infifté  que  tiès- 
l'gèrement. 

»  Ces  jeunes  Monocles,  nouvellement  nés,  font 
d'une  petitelfe  extrême  6c  prcfqu'imperccptibles  à 
l'œil  fimfle  ,  d'autant  plus  que  leur  couleur  eft 
blanche  Se  très-tranfparente  comme  l'eau  même,  en 
forte  que  pour  voir  leur  figure  il  faut  le  (eivir  d'un 
bon  microfcope.  Leur  corps  eft  plat  &  de  contour 
ovale  ,  plus  pointu  par  derrière  que  par  devant ,  ou 
de  la  figure  de  la  coupe  d'un  a'uf  de  poule.  Ils  n'ont 
point  de  queue  à  l'extrémité  du  coips  ,  où  l'on  ne 
voit  que  deux  petits  iîkcs  en  foi  me  de  foils.  Les 


M  O  N 


nageoires  font  aufli  rrés- 
«rràticîs  à'lp:;Ov!cs  ,   tant  cr 

côtts.  Les  deux 


1UC5  âc  celles  Jcs 
c  en  n^j;iS:e  qu'en  ligure  j 
r:  âcvarr.  &  (|uarte  vas  les 
2rcs'!e.'ûr.:!c:u  reut-êire  aux 


cornss  de  l.i  mè:e,  trr.nt  riiric  Jcs  en  avant  en  ligne 
^ro.'te.,  &  n'ayar.:  poir.t  Iciir  c.\irt'u-iué  fouie iuie  , 
comae  les  o'.iatie  latérales  ;  ccpciicant  ils  les  rc- 
jr.uen.t  égaicn.ciît  tn  nat^cant  ;  enfin  elles  font  i-pcu- 
pvès  par-:o'.it  de  ;;ioflçiir  égale,  &  l-ur  exirer.ïité 
eft  arcndie  ,  giinie  de  t]iicK]ues  petiis  filets  en  forme 
de  poiis.  Les  quatic  narçeoiiLS  latérales  foat  divifies 
au  bout  en  deux  branches  comtes ,  ffaimes  de  quel- 
cjiies  parties  en  forme  de  poils  ;  elles  fe  rell'emblenc 
toiires  qu.Uie  ,  excepté  (jtie  les  deux  pofléricuies 
font  un  peu  plijs  petites,  &  cjue  leais  branches  font 
plus  courtes  ;•;  plus  àéiiées  ;  au  relie  ..toutes  ces  na- 
"coires ,  de  même  cjuc  les  deux  cornes  antérieures, 
ibnt  tièi-tranfj  arentes  î<  d.vifées  eu  quelques  ani- 
culatioiiS.  Au  i.r.iicu  du  co;ps  .entre  les  quatre  na- 
[■;^cires,  on  vt.it  une  t^trinJc  lachc  oLfcure  ;  &  en- 
devant ,  entre  les  cojnes ,  une  petite  facile  noirâtre  j 
<]i:elc|ucfois  rcuge  ,    qui  lans  doute  elt  i'ceil. 

"  A  -nioius  d'avoir  vu  ces  petits  infcdes  (îngnlicrs 
niîire-  des  a-ufs  de  cette  efpècc  de  Monocles ,  on  ne 
Jcs  prendroit  [..mais  pour  leuis  peiits  ,  tant  leur  figure 
c(l  diiférenie;  &  pour  m'en  aiîurer  davantage,  j'ai 
lépété  la  nicnv;  expéiijnce  pluficurs  fois  de  luire,  Ci 
toujours  avec  le  même  (uccès ,  les  œufs  de  cette 
cfpecc  m'ayant  toujours  donné  de  petits  Monocles, 
tels  que  ceux  que  je  viens  de  décrire. 


«  J'en  ai  place  trois  ,  mais  chacun  féparément, 
dans  quelques  gouttes  d'eau  ^  que  )'eus  toujours  foin 
de  renuuvclicr  ,  à  melure  qu'elles  s'cvaporoient  , 
dans  Tinter  tien  de  voir  ce  qu'ils  deviendroient  ,  & 
;e  les  obfervai  chaque  jour  à  plus  d'une  reprife. 
Enfin  ,  je  remarquai  que  deux  de  mes  petits  Mo- 
nocles avoient  changé  de  figure, ,  mais  ,  autant  que 
j'ai  pu  voir ,  fans  fe  défaire  d'aucune  dépouille  ;  les 
deux  cornes  de  la  têre  s'étoient  abaiiiées  vers  les 
côtés  ,  les  deux  nageoires  antérieures  s'étoient  auffi 
un  peu  piices  en  bas ,  &  les  deux  poftétieures  fe 
trouvoient  dirigées  en  arrière  &  appliquées  contre 
ces  m'êrres  cô;és.  Peu  de  temps  après ,  il  leur  arri- 
■voit  un  fcco;.d  changement;  la  partie  antérieure  du 
corps  étoit  alors  trcs-changée ,  &   s'étoit  alongée 


M-Q  N 


711 


confidtrabicmcn:  j  mais  fa  pa.tie  pyftériea -c  avoit 
cnrore  co.,f,-:vL  fa  prcmière'fg.irc  ,  excrpi- . -'eîk 
ct'Mt  aiifi  un  ;eu  rlu';  aio!v.;éc  ;  Isi  qujire  ujgeoires 
lùiéraics  n'c-oient  pas  clia-ig.'cs  ,  mais  fe  tieavricnt 
alors  [lacées  ei.vi;,,;.  ll:  u  ifci;  du  corj';.  l/aniinal 
r.'ctoit    pii.s    u'crs   fi    iranf/aicrt  .    f.;u   c.n^   pa- 

b^ii^cs  d'air  ,  qui  le  rc"d.iici;t  plus  o_,2quc.  Ce 
chô:  .c.Tient  reniariffiiable  icur  arrive  enco:e  {ans 
civjTuiiicrxi^t  de  peau;  rrais ,  à  mo-i  gra;- J  reg-ct , 
je   n'ai   pu  pouiier  ii!ùs  loin  ces  obfe.-vanons  inré- 


re/fant 


paici    que,   peu   ce  îenjps  i:p  es  ,    tous 


mes  petits  Monocles  mouruicnt  acciicntcliement.  33 

Nous  terminerons  là  les  indications  que  nous 
avons  cru  devoir  recueillir  fur  'es  Monocles.  Nous 
terminerons  là  cette  forte  de  galerie  d'auîîi  petits 
pottraius,  qui,  au  milieu  même  de  leurs  rcilcm- 
blanccs ,  dévoient  préfenter  tant  de  différences  à 
l'œil  exercé  de  l'obfervateur ,  &  qui  doivent  encore 
en  Lire  foupçonner  tant  d'autre;  pour  une  attctuion 
qui  leryii  pins  continue  ou  mieux  fervie  par  l'art  Se 
les  circonilances  fortuites.  Nos  acquifuior.s  en  ce 
genre  font  fans  doute  trop  bornées  &  trop  fuie-ep- 
iibles  d'accroiilcmenc ,  pour  pouvoir  en  ce  moment 
fe  permettre  de  les  généra!!  fer  davantage  &  d\.nc 
autie  manière;  mais  expoier  fimpicment  &  à  nud 
ces  connoilîances  acquifes  ,  c'elt  tout  à  h  fjis ,  en 
s'emparant  de  l'attrait  de  la  ccnofité  ,  exciter  le 
dcfir  ^  6;  fournir  les  moyens  de  les  accroître  ,  d'en 
acquérir  de  nouvelles.  Dans  l'article  Entomojlracé , 
nous  ne  pouvions  nous  difpcnfcr  de  payer  à  Mullcr 
le  tiibui  d'éloges  qu'il  a  fi  bien  mérité  ,  par  le  tra- 
vail précieux  qu'il  a  donné  fur  des  infcdes  microf- 
copiques.  En  invitant  les  Naturaiifies  a  marcher  fur 
fes  riaces  &  à  pourluivre  fa  carrière,  nous  ne  fau- 
rions  trop  les  engager  aulFi  à  prendre  pour  règle  fa 
marche  &  fa  méthode.  On  ne  peut  ignorer  qù:  ,  fi 
les  c-trcs  dont  toutes  les  formes  font  apparentes, 
n'ont  befoin  que  de  quelques  traits  principaux  & 
caractérifiiques  pour  être  reconnus,  plus  par  leur 
petitclTe  ils  parviennent  à  échapper  à  la  vue  ,  plus 
leur  delcription  doit  être  détaillée  &  complctte,  plus 
ils  ont  befoin  d'être  circonfcrits  dans  un  ordre  mé- 
thodique, &  d'être  délignés  par  tous  les  traits  ou 
caraélères  partituiiers  qui  leur  font  propres. 
(Manuel.) 


.^^ 


Suite  de  l'Introducîlon  à  l'HïJlolre  Naturelle  des  Infères, 


MONOCLE. 

MONOCULUS.      L.      C  e  o  F.      F. 

MONOCULUS     BINOCULUS.     G  £  E  R. 

ENTOMOSTRACJ.     Mv  llek, 

CARACTERES     GÉNÉRIQUES. 

Deux  antennes  fimples  fétacées  ou  btanchues  ;  articles  très-nombreux  à  peine 
difliniits ,  plus  courtes  &  plus  grofles  dans  le  màie.  Quelques  efpèces  n'en 
ont  pas. 

Mandibule  cornée  ,  épaifle  ,  denticulce  &  tronquée  d'un  côté. 

Mâchoire  fous-membraneufe  ,  bifide  ;  divifions  inégales  ,  l'antérieure  plus 
courte. 

Corps  terminé  par  une  queue  pointue  fimple  ou  fourcliiiei 

Quatre,  ou  huit,  ou  dix  pattes. 

ESPÈCES. 


*   TJn  feul  œil. 

■\   Corps  crufidcé. 

4-   Point  d'antennes. 

POLYPHEME   de  Muller. 

I.  Monocle  oeil. 

Deux  palpes  alortgés  &■  dichoiomes  ; 
eue  infléchie  ;  point  dantennes. 

^-  -H  Monocle  à  deux  ou  qitcure 

antennes. 


fide 


Cyclopes  de  Muller. 
-}■  Quatre  antennes. 

2.  Monocle   quadricorne. 
Quatre  antennes  •  queue   droite  &  bi- 

-f-  j-  Deux  a  ttennes. 
'][  Antennes  iine'aires. 

3.  Monocle  nain. 

Queue  terminée  par  deux  foies. 


Suite  de  l'inlrôdu&ion  à  /"Hi flaire  NuturelU  des  InfSes. 


I\I  O  N  O  C  L 

4.  Monocle  bleu. 

Bleu  j  queu:  droite  à  deux  hhcs. 

5.  Monocle  roiigUnir.c. 
B.o:igeltre  ■  queue  droite  hifourchue, 

6.  MoNOTLE   l.icinulé. 
Queue  hijïde  ,  courie.  . 

7.  Monocle  loiigicorne. 

Queue  llfide  j   araennes  tris  longues. 

8.  Monocle  captif. 

Queue  bifide  ^  droite  ;  tefi  dilate'. 

9.  Monocle  minuticorne. 

Queue  bifide ,   terminée  par  deux  fioles  ; 
antennes  courtes, 

y  y  Aniennes  un  peu  en  mafTe. 

10.  Monocle  claviger. 

Queue   bifide  ;    antennes    roides    &   en 

n  n  n  Anrennes  dilatées. 

1  1.  Monocle  crafllcorne. 

Queue  à  deux  pointes  ;  antennes  courtes  ; 
antennes  dil.itées. 

7777  Antennes  teimiii.'es  par  crois 
poils. 

11.  Monocle  courtecorne. 

Petites   antennes    d'vites  ;    corps  fians 


E.   (  Iiifcd-s  ) 

o.'-ticulaiion  ;  mains  mutiques  ;   queue  nr- 
rainée  par  deux  fioies. 

7777  7  Antennes  recou;bées. 

15.  Monocle  chelifor. 

.Antennes  ccwtes  ,  co'ps  fians  articula- 
tion ,  pieds  antérieurs  dilatés  ;  queue  ter- 
minée par  deux  foies. 

11 1 1  '^1   Anten'.,es  du  mâle  un- 
gnictilécs. 

14.  ?iîoNOcLE  brévicorne. 
Soies   de  la  queue   très-courtes. 

■f  f  Monocle  bivalve. 
+-  Têie  apparente. 
Daphni^e  de  Mul'er. 
y  Queue  rcB  chie. 

1 5.  Monocle  puce. 

Tefi  muerons  pofiérieurement. 

\6.  TiIonOcle  longue- épine. 

Tefl  ficié  antérieurement ,  avec  un  ai- 
guillon à  l.i  partie  pofiéneure. 

17.  PiIoNOCLE  quadrangulrJre. 
Tefi  quadrangulaire  ,   mutique. 

18.  Monocle  camus. 
Tefi  ovale ,   mutique. 

\ç).   Monocle  red'roftre. 

Tefii  cilié  antérieurement ,  avec  deux  r: 
tites  cornzs  ahn^ées  ,  relevées. 


Rlfi.  nat.  Infeaes.  Tome  Vil, 


7f4 


Suiie  de  VlntfoduElion  à  FHlJloire  Naturelle  des  Infecles. 


MONOCLE.     (  lafedes.  ) 


10.  Monocle  curviroflre. 

Tejl  poilu  antérieurement;  petite  corne 
pendante. 


Mono 


CLE  oiucrone. 


Tejî  armé  d'un  aiguillon  dejfouifa  partie 
antérieure. 

y  J  Queue  réfléchie. 
11.  Monocle  crynafiiii. 

Teft  mutiquc  j  petites  cornes  relevées  & 
très-courtes. 

777  Queue  réfléchie. 
23.  î\IoNocLE  pou. 

QiLeue  réfléchi  . 

24..   Monocle  fcdfer. 

Queue  droite  ;  angles  antérieurs  accom- 
pagnes d  un  paquet  de  poils, 

4-  4-  Tête  cachée. 
7  Huic  pattes. 

Cythere  de  Muller, 
25.  Mo  KO  CLE  vert. 
Vert  \  ttfl  unifoi  ■»  e  &  tomenteux. 
x6.  Monocle  gr's. 
Cris  ;   tejl  reniforme  ;  glabre. 
.7.    M  -NocCE  fl  cve. 
Tejl  otlong,  g'ah'c. 


28.  Monocle  bo(Tu. 

Teft  ovale,  hi/pide  ,  pujlulé  de  chaque 
côté. 

2c).    I\IoNOCLE    boiïu. 

Teft  ovale  ,  glabre  y  hipuftulé  de  chaque 
côté. 

n  n  Quatre  pattes. 

Cypris  de  Muller. 

30,  Monocle  dtcouvetr. 

Teft  reniforme  j,   tranfpar^ni. 

51.  Monocle  labouré. 

Teft  reniforme  j    roux  ;    trois    bandes 
blanches. 

3 1.  M0NOCI.E  orné. 

Teft  ovale ,  ftnué  à  fa  partie  antérieure , 
ftriée  y  verte. 

33.  Monocle  poilu. 

Teft  ovale  y  roux  ^  cilié  antérieurement 
&  poftérieuremeht. 

34,  Monocle  candide. 

TeftfuhovaUy  très- blanc, 

3  5.  Monocle  lilTe. 

Teft  globuleux  j   ovale  j  glibre. 


Suite  d.'  rhtrodufîlon  à  tEïflolre  NaturdU  dts  Infe[les. 


7>5' 


M  O  N  e^  G  L  E,     (  Infede.-.  ) 
3^.  Monocle  veuf. 
Tejl  gbluliux;  trois  bandes  noires, 
57.  Monocle  teleme. 


Tejl  fuhglohuhux  ,    tridtnté  pojlcriew 
renient, 

}8.  Monocle  lenticulaire. 

Tefî  comprime  ,  hmiforme. 

39.  Monocle  conchaçé. 
Tejl  ovale  ^   tomenteux. 

40.  Monocle  fafcié. 
Tefi  alonge';  bandi  verte, 

41.  MoNOcLfi  moine. 

Tejl  tronqué  antérieurement  ;  Jlrics 
noires, 

41.  Monocle  épais. 

TeJI  un  peu  en  majje ,  plus  large  à 
fa  partie  antérieure  ;  bande  cbliqui , 
fauve, 

nn  n   Univalve. 
4-  Quatre  pieds. 

Amymone  de  Muiler, 

I      43.  Monocle  fatyre. 


Tefl  ovale  y  antennes  ohtufcs   vertlca- 
lement  étendues. 

44.  Monocle  fi!ene. 


Tcjl  ovale  ,    un  peu  large  ;    antennes 
obliquement  étendues. 

45.  Monocle  mœnas. 

Tejl  ovale  ;    antennes  horifontalement 
éttndues  ;  corps  tronqué  à  fa  bâfe, 

45.  Monocle  fauve. 

Teft  ohlong  j    antennes  relevées, 

47.  Monocle  bacchus. 

Tejl  orhiculaire  ;  antennes  horifontaks  j 
queue  denticuiée  de  chaque  côté. 

48.  ]\IoNOCLE  tliyas. 

Tejl  dilaté  ;  antennes  couchées, 

4 — t-  Six  pattes. 

Nauplius  de  MuUer. 

49.  MohJOcLE  culotté. 
Teji  orhiculaire  ,   mutique, 
yo.  Monocle  fauteur. 
Tejl  ovale  ;  poilu  pojlérieurement. 


■J^6 


Sults  de  r  \  ■rjcIuFùon  à  l'HlJIohe  Naturelle  des  Infectes. 


MONOCLE.     (Infedes.) 
*^  Deux  yeux, 

BiNjcLE  de  de  Geer. 


■f    Univaive. 
"^  Yeux  infcr'eiirs. 
Argulus  de  Millier, 

$1.  Monocle  chaircn. 

Quatre  pattes. 

Ji,  I\IoNocLE  daupluH, 

Hu-t  fi  !  tes. 

5j.  Monocle  armigere. 

^^'.v  pat: es. 

"*"  +-  Yeux  dcrfaux. 
LiMULus  de  Mullcr. 

54.  MoNOCLb  polypFieme. 

.Te/I  orbiculaire  ^    future  mitoyenne  en 
cro'/jjant  ^   queue  trianoulaire  fubulée. 

5  ;.  T'.IONOCLE  api!?. 

TeJJ  ohlong  ,  future  en  crotjfant  &  cn- 
tenaire  ;  queae  à  deux  foies. 

56.  MoNOCLZ  peiin'gere. 

Tei}  hcmifphérl'iiie  ;    future   linéaire; 
queue  p^nnigire. 


! — \-  Yeux  margiiians, 
Caligus  Mulleri. 


57.  Monocle  poifîbn. 

Corps   court  j     queue   bifide   &  mono- 

^hyle. 


58.  Monocle  prodaic. 

Corps    long  ;    queue   embriquée    tétra- 
rhyle. 

59.  I\IosocLE  brachioiire. 
Queue  réfléchie,  tejl  gloluleu.-{. 

60.  Monocle  fphcrique. 
Queue  infléchie  ,  tefl  globuleux. 

61.  Monocle  quadra.;guhire. 

Queue    infléchie   ,      tefl     quadrcngu- 
laire. 

6x.  Monocle  lamelle. 

Queue  infléchie^  composée   de  lames -^ 
tefl  neutre. 

C^.  Monocle  trigoiielle. 

"'  Queue  infléchie,  foyée  ^  tefl  boffu  anté 
rieurcment ,  à'  mutique. 


Suite  de  r IntroduCilon  à  rH-JIoire  Naturelle  des  Infecleî. 


717 


MONOCLE.    (  Infectes.  ) 


6a^.  Monocle  tronqué. 

(^ueiic  inficck'x  ifc'iée;  tejl  der.tkulé  à 

6^,  Monocle  macroure. 


Q_.uv.e  droitz  ;   tejl  alonge. 
66.  Monocle  p.-irelTeux. 
Qiicue  rderec  ;   tejl  ovale. 


3  ^"''.^l^-^L 


J 


7.8  MON 

Pour  rendre  plus  facile  Ii  rcdicvclie  dc-s  efpèccs 
dans  ce  ç;cnie  nombreux,  noii^  le  léparetons  d'a- 
boid  en  deux  «randcs  divifions  ,  d'après  le  nombre 
des  yeux. 

La  première  comprendra  tous  ceux  de  ces  infcdes 
«]iii  méiitenr  véritablement  le  nom  de  Monocles  , 
puif>]u'i!s  n'ont  ^u  un  œil. 

La  féconde  tous  ceux  qui  ont  deux  yeux. 

*  Monocles  ù   un  feiil  œil. 

Cette  piemière  divifion  peut  encore  fc  ft'parer  en 
trois  îbus-divilions,  d'après  la  nature  de  la  fubllance 
qui  enveloppe  le  corps  de  ces  iiifeftes. 

La  première  fera  compofée  des  Monocles  dont  le 
corps  ei\  cruftacé. 

La  féconde  de  ceux  qui  ont  un  teft  univalve. 

La  troifième  de  ceux  qui  ont  un  telt  bivalve. 

-j-   MoNocLLs  dont  le  corps  cft  aufidcé. 

Lçs  Monocles  donr  le  corps  eft  criiftacé  dillèi  cnt 
encore  par  la  prélence  ou  par  l'abltnce  des  an- 
tennes. 

■     4_    Monocles   fans  antennes. 

PoLYpnLifes   de  Muller. 

Cette  famille  n'eft  compofte  que  d'une  feule  ef- 
pèce  ,  c'eft  le  genic  polypheme  de  Muller.  Son  ca- 
ia£lère  confille  dans  fon  œil  unique  ,  le  défaut 
d'antennes  ,     cet     œil    noir     comprend    toute    la 

tête. 

I.  Monocle  œil. 

MoNOCULUS    OCuluS, 

Monoculus  falpis  ditobus  elongads  dichotomls  ; 
cauda  injlcxa. 

Polyphemus  ociilus.  Mull.  Entomojlrac,  p.  119, 
n".  I.  lom.  lo.jîg.  loj. 

ZooL.  Dan.  prodr,  24 1  7. 

Gmf.l.   Syfi.  nat.  r.   2956.  10. 

Monoculus  brackiis  dUhotomis  cauda  è:fidu  rec- 
tiufcula  exfcrtd  pedibus  nudis. 

Geer  l'.j'eH.  vo],  7.  p.  4157.  tom.  i-i.fig.  Cf.  Ij. 

La  tête  de  ce  Monocle  eft  fphériquc,  noire  & 
ceinte  de  points  biillans,  ou  plutôt  un  ail  ttés-noir 


MON 

occupe  toute  la  tête.  Le  corcelct  eft  convexe  &  trJs- 
dilbnéV  de  l'abdomtn  ,  mai  que  de  l'gnes  roud'es  lon- 
gitudinales ;  le  corcelet  porte  deux  lames  fourchues 
&  honfoMtalcnient  étendues.  Les  pieds,  au  nombre 
de  huit  ,  fout  ternîmes  par  trois  crochets  ;  ils  font 
attachés  à  la  jonclion  du  corcelet  &  de  l'abdcmen. 
Celui-ci  ell:  courbe ,  formé  d'-anneaux  cruuacés  , 
quelquefois  faCciés  de  jaune  ,  ou  femés  de  oLbules 
verts  dilians;  d-ms  d'autres  l'abdomen  cO  tranfpa- 
rcnt  ,  vuide  ,  avec  un  feul  g!obe  rond  allez,  giand  ; 
ceux-ci  font  peut  être  les  malcs.  Quand  il  court  dans 
l 'eau  on  obferve  un  globule  noir  à  chacune  de  fes 
extrémités  ;  ce  globule  eft:  peut  être  l'ovaire  d'où  les 
œufs  verts  fe  répandent  enfuite  par-tout  l'abdomen. 
La  queue  ,  amincie  ,  fe  recourbcfur  l'abdomen  ,  5c 
couvre  la  bâfe  des  pieds.  A  Ton  extrémité  pend  un 
petit  dard  alongé,  géniculé ,  cryllallin,  lancéolé  & 
teiminé  par  deux  Icies  de  la  même  longueur. 

Lorfque  cet  infcdc  nage  fur  le  dos,  l'œil  paroît 
de  la  moitié  delà  grandeur  du  corps  ;  il  eftccint  d'un 
croilfatit  clair  ;  quelquefois  il  porte  la  queue  éten- 
due ,  le  plus  fouvent  cependant  il  la  recourbe  contre 
l'abdomen  ,  U  il  replie  continuellement  fes  rames. 

Ou  voit  fouvent  ces  Monocles  en  troupes,  depuis  le 
commencement  de  Mai  jufqu'à  lafin  de  Septembre, 
dans  les  eaux  des  lacs  &  des  marais. 

4-  4-   Monocles  à  antennes, 

Cyclopes  de  Muller. 

Parmi  les  Monocles  à  un  feul  œil  ,  il  n'y  a  que  le 
polypheme  qui  n'aie  point  d'aatenneSj  tous  les  autres 
en  font  pourvus  j  mais  leur  nombre  varie  de  deux  à 
quatre  dans  cette  famille  ,  ce  qui  nous  fournit  diffé- 
rentes fous-divifions. 

Les  Monocles  à  aatenncs  compofeat  les  Cycicpes 
de  Muller. 

f   Monocle   à  quatre  antennes. 

1,  Monocle  quadricorne. 
Monoculus  quadriformis. 

Monoculus  antennis  quaternis  cauda  reEla  bifidu, 
L.  Fn.  fuec.  2.049.  ^yft-  «'*'•  li.?'  JoyS. 

Scop.  Ent.  carn.  1 119. 

CEOrr.  //;/.  par.  1.  ;•,  éyC.  t.  lujîg.  J. 

Fabr.  Sp.  ir.f.  I.  p.   574.  H°.  8.  M.int.  inf,  I.  pi 


Cyclops  quadricernls  pedkulus  aquacicus. 
MuLL  ZooL.  Dan.  prodr.  241^.  Entomoftr.  pi 
-o^.  n".  48.  t,  l^.fg.  I.  14. 


M  O  N 

Bakir  MUrûf;Of.  p.  ^^6.  t.  i^-fis-  '■  4-  ^^'■'''^f'- 
emer.d.  t.  -j.  fg.  r .  i. 

Leuivinh.  Eo:::.  an-,  n,:t.  i^i.fij.  i.  i,  3. 

Blanc,  laf.  n,  ,49.  t.  i^.fig.  B.  C.  5,-. 

JoELOT  Mhrofcop.  1.  p.  z.  t.  14.  7%.  c.  D. 

^'/i:7.  a/!^'.  aiir.  1.  p.  ij8.  r,  10.  jig.  y.  ^. 

PODA  i/!/.  Mlij:    GrdC.  t.    l.fig.   II.    II. 

Msnocuius  cornihus  quatcriis  mobiltbus  fctacàs  , 
corporc  ovalo  ,  cauda  longa  recia  cylindricu  bifidd. 
DîGEER  Acl.  Stockh  l-rj^-.  t.  6.  fig.  1.  Ivf.  7.  pag. 
483.  t.  19.  fig.  II.  II.    é  t.  3./^.  I.  y  5. 

RoïS.  Inf.  3.  f,  98. j?^-.   I.  z.  4. 
EicHHORN.  Micrcf.  p.  54.  f.  5._;îi'.  M. 
SuLZ.Hv?.  :^/:r.  3C./f.9. 
GllEL.  Sy/l.  nat.  z.  p.  za^6.  fig.  6. 

Le  corps  eft  ovale  ,  oblong  ,  le  dos  cft  embriciné 
comme  celai  des  cruftar,-s  ;  il  ert  fouvent  velu  daiis 
les  femelles  ,  &  il  coniiite  tn  quarre  fcgmcns  ,  dont 
le  premier  efl  plus  long  &  pJus  large  que  les  trois 
aunes.  La  femelle  ed  iliis  grolle  eue  le  mîle  ,  le  dos 
ell  leiTu  de  petites  taches  rouges,  c'eft  l.i  réunion  des 
œufs.  L  œil  clt  un  point  noir  qui  fe  féparc  a  fon 
cxf.émitcen  d.-ux  lobes  ;  ce  c;ui  a  pu  tromper  Baker, 
&  lui  a  f.iit  dire  que  cet  mlcfte  avoit  deux  yeux. 

Les  antennes, au  nombre  de  quatre,  font  arquées, 
plus  longues  dans  les  femelles  i|ue  dans  les  mâles; 
toutes  font  formées  d'articles  feiitcics  ;  les  inférieures 
doivent  piurôt  é  re  conlidéiées  comme  des  palpes  , 
&  elles  en  tiennent  la  place  ;  &  c  elt  a  caufc  de  leur 
longueur  infoliic  qu'on  leur  a  donné  le  nom  d'an- 
tennes. Les  antennes  fupéiieures  du  mâie  font  plus 
foites  ,  mais  plas  courtes  du  double  que  celles  de 
la  femelle,  MuUer  a  obfervé  au  milieu  des  antennes 
noires  d'un  individu  mille  une  véûcule  vi'.reufc  don: 
i'  n'a  pu  deviner  l'ufage. 

Les  huit  pieds  font  poilus  à  leur  extrémité.  Paker 
compte  cinq  paires  de  pattes,  mais  il  a  confondu 
deux  antennes  avec  eiles.  1  a  queue  ,  coropofée  de 
cinq  articles ,  efl  amincie  à  fon  extrémité  ;  les  foies 
fauves  Se  fc  perdant  dans  quelques  individus  ;  dans 
les  maies  ces  loi. s  ont  fouvent  j'air  de  plumes. 

A  l'endroit  c.ii  la  qurue  fc  jrint  au  corps,  on- 
obfeive  fur  la  kinelle  .-i-ux  jetits  da'ds  auxquels 
pendent ,  dans  certains  ti  nps  de  Tannée  ,  deux  grap- 
pes d'œufs  ,  &.  des  la;s  m  mbraneux  remplis  dœnfs. 
Avant  que  ces  ai-A"^  pan  lenncnt  ju(qiies-la  ,  ils  font 
vi':''\sa  travers  e  coib  de  l'animai ,  encre  le  dos 
&  c  inte^ari..  ri-.i;  les  C}  dopes  ont  uiiegiande 
affinité  avec  ies  Lancers. 


Aï  O  N 


719 


Ces  infciîles  fe  trouvcrît  dans  toutes  les  eaux  cou- 
lantes ou  lignantes,  excepté  dansceiks  dclamcr. 
On  les  avait  «ouventavec  le  Monocle  rougijjatit.  I.c 
mâle  ,  ainfi  que  le  Monocle  rougifiant,  a  le  parties 
génitales'  fur  les  grat-des  antennes  ;  la  fem;'Ic  les  a 
à  la  joudion  de  l'a  queue  &  de  l'abdomen.  Le  mâle 
ïpp'iqiie  a  cet  end  ou  le  milieu  de  fes  anteanes  ;  la 
lemelle  étend  les  tiennes  pour  lui  fervir  d'appui  per^ 
il.-'  t  qu'elle  é'eve  la  queue,  à  laquelle  le  mâle  fc 
f  iricnr.  Ils  palién:  ainfi  plufieurs  jours  accouplés , 
la  femelje  tiaînai)t  le  m.v.e  par  tout  où  i!  lui  l'iaîr, 
tantôt  fur  le  dos  ,  tantô:  fur  le  ventre.  Leur  cou- 
leur varie;  Us  fcnt  blanchâtres,  roull'âtrcs  ,  verts  & 
rcuges. 

t    Deux  amcr.r.es, 

Cet'e  fous-divjfion  eft  la  p'us  nombicuie  ,  &  elle 
;  c  ,:  même  fe  partager  d'après  la  forme  des  antennes, 
qiii  font  linéaires ,  un  peu  en  malfe  ,  dilatées,  à  trois 
poiis,  recourbées  ou  onguiculées. 


'l   J..t:tair.es  linéaires. 

Cette  fiiar-divifi  )n  d'.s  MonocVs  à  deux  an- 
tennes ci!  la  plus  non/ùreu!e  ;  eile  n'a  coiui>v.;ce  de 
f.ptefiè.e.. 

3.   Monocle  nain. 

Mos^ocvLus  m:nii:::s. 

MonocJus  cauda  bifcca. 

Cydcps  minutus.  Mull.  Zoot.  d.m.  xrodr.  1409. 
Ent.,noftr.p.^o^.n''.^^,.t.  1^./.  1.7. 

Eichhorn;  Microf:.  p.  5;.  t.  5./.  K   L. 

Gmel.  Syfl.  nat.  1.  19^7.  !!• 

Cet  infecte  a  ,  au  pr^rrder  coup  d'ail ,  beaucoup 
de  rapports  avec  le  Lepifme  fjcchjrin.  Son  corps 
b'anc  ,  alongc  ,  cruflacé  ,  efl  composé  de  huit  an- 
neaux ,  fans  y  crniprcndre  la  queue.  Le  premier 
fegnicnt  renferme  la  itte  :  c'eft  le  plus  gros  ;  il  cft 
aroiidi  par  devant  ,  &  porte  un  ail  rond  dans  (on 
miHeu.  Les  deux  antennes  fonr  fimples  ,  celles  du 
mâles  plus  courtes  &  plus  rpailles  ;  les  deux  palpes 
f>r.t  triai  ticulés  ,  poilus  a  leur  extré.iiité  ,  &  termi- 
nés par  deux  petits  crochets. 

Les  pieds  ,  au  nombre  de  dix  ,  font  très-longs  & 
tics-poilus  Le  fegment  de  la  queue  efl  terminé  pair 
deux  papilles,  d'où  fortent  deux  foies  plus  longues 
que  le  corps.  L'accoup!em-;nt  ed  le  même  que  dans 
l'efpère  précéd. r.te,  La  femelle  porte  fouvcn;  fcs 
aufs  laliemblés  en  jrappe  entre  fcs  pattes.  L'ovaire 
e!t  un  pédoncule  louge  &  rigide;  je  l'aufvuvcnc 
obfervé  nud. 


720  M  O  ^T 

On    trouve    fiéqiicmniï'it    cet    ir/ecle    dans    les 
étangs  Se  dans   les  marais  ,   en  tic  les  Lanna. 


4.  Monocle  bleu. 
AIoKocui.  vs  c^rulcus. 

Monoculus  CA'uUus  ,  caudj  reBa  b'doha. 

Cyclops  cs.'-uhus.  Mull.  Zjo!.  dan.  prodr.  2^1  I. 
Eniomojl.r.  p.  loi.  n^ .  44.  t.  1 J./.   1.  <), 

Gmïl.  Syft.  nat,  1.  1997.  il. 

Cet  infeifîe,  bigarré  de  pliifieurs  couleurs,  cft  du 
triple  plus  grcs  que  fes  congénères.  Le  corps  eft 
bleu  ;  la  tête  rouge  ,  avec  un  œil  noir  d^ns  (on 
milieu.  La  queue  &  les  antennes  font  rouges.  Les 
pieds,  bleuâtres,  ont  leur  extrémité  foyeule  & 
vcrdâtre.  L'abdomen  eft  vert  cn-delTous,  avec  un 
croilTant  rouge.  La  femelle  porte  fes  ccufs  fous  fa 
oueuc. 

On  trouve  cette  cfpèce  dans  les  lacs. 

5.  Monocle  rougiffant. 
MoxocuLi's  rubens. 

MonoCidiLs   rubens  ,   c-iiidd   rcEla    '-'tfarca. 

Cydops  rubins.  Mull.  EntOT.oflr.  p.  ,01.  n" 
4;.  M6./1.3.  ^ 

Gmhl,  Syfien.  r.^t.  1.  299-.  |  j, 

^Cct  inf;.ae  eft  extrcmeraert  roux  ,  ou  d'un  rouge 
pâle.  Li  corps  eft  obloiig  ,  compcfé  d.-  cinq  fc'^ 
mens.  La  poitrine  porte  quatre  organes  toujouis  l-n 
niouvement.  Les  antciiPts  (ont  preCcue  de  la  K.n- 
gucur  de  l'infcae.  Cet  infcde  n-llcnible  en  t-énéia! 
teaucoup  au  prccédent. 

On  le  trouve  toute  l'année  dans  les  cauï  douces , 
vives  ou  ftagnantes. 

6.  Monocle  lacinulé. 

^iLoNocL'Zus  lizcinuldtus, 

Monocnlus  Cûuda  eut  Vu  b'furcd. 

Cyclops  ijcinulatus.  Mun.  Zoo/,  dan.  prodr 
t4JO.Ln:on:oJ:r.p.i<)^.:.,6.f.^.o. 

Gmel.  Sjfr.  nut.   1.  2997.  14. 

^  L-"  corps  oblong  eft  corapofé  de  cinq  fcgmens.  La 
tête  eft  "ptift.  riciirement  arondie  ,  &  occupée  dans 
ion  milieu  pat  i;n  ccil  quadrangubire.  La  poitrine 
çP;  de'pii;riécj  elle  porte   trois  fcncs  d'ort^ancs  qui 


MON 

font  l'ofrice  de  rames  &  de  palpes.  Les  deux  antennes 
font  blanches ,  plus  longues  que  le  corps.  Lc<;  pieds, 
au  nombre  de  fix  ou  de  huit,  font  très-difSciles  à 
diflingucr.  A  la  bâ'e  de  la  queue  ,  pendent  ciaq 
déchirures  ,  que  Mullcr  croit  particulières  à  la 
femelle,   mais   dont  il    n'a   pu   déteiminer   l'ufage, 

7.  Monocle  longicorne. 
MosocuLus  longicoînis, 

Alonoadus  antenms  longijjîmis  ,    cauda  L'fida, 

Cycl.->ps  fi-tn-a'ddus.  MuLL.  Entomofir.  p.  lij. 
r.".;z.  f.  19./.  -.9. 

MuLi.  Zool.  dcn.  prodr.   24'J. 

GuNNER.  Ail.  Havn.  10.  p.  I-)./.  10.  IJ. 

Gmel.  Syjl.  nat.  1.  l()Ç)j.  ij. 

Les  antennes  font  cxtrêmemenr  longues  ,  5:  com- 
poftes  d  au  moins  fcize  articles  f  neux. 

On  le  trouve  dans  la  mer  de  Fininark. 

8.  Monocle  captif. 
MoNocirLt's  captivas, 

Monoculus  clypeo  ddjtato  ,  ccuda  rcHa  fijfa, 

Cyclops  cjpdvus.  Mull.  Entomojl'r.  p.  116.  n*, 
f5.  t.  19./.  10.  13. 

Gmelin.  Syft.  nat.  1.  I998.  16, 

Les  deux  antennes  font  défléchies  vers  les  bords 
du  corps.  Le  corps  eft  couvert  d'un  bouclier  ttanf- 
parent  &  ovale.  La  queue  eft  compofée  de  fix  ar- 
ticles ,  dont  le  cinquième  &  le  (îxième  lont  partagés 
en  deux. 

On  trouve  cette  efpèce  dans  les  eaux  habitées  par 
la  Moule  comedible,  il  pénètre  quelquefois  entre 
fes  valves  avec  l'eau  de  la  mer. 

9.  Monocle  minuticorne. 
MoNocvLus  minuticornis, 

Monoculu:  antcnnis  brev'dus  ,  cauda  f.Jfi  bifcta, 

Cyclops  minuticornis.  MuLL.  Entomofir.  p.  \ij. 
n\  Î4.V.  19./.  14,  ij. 

Gmelin.  Sjftcm,  nat.  i.  2998.   17. 

Il  reffemble  d'abord  beaucoup  au  Monocle  qua~ 
dricorne  ,  mais  fes  antennes  l'ont  plui  courtes,  &  il 
hubite  la  mer  &  non  Tcau  douce.  Il  diifère  aulfi  par 

i"s8 


MON 

les  pieds ,  qui  font  difficiles  à  diftingucr.  Les  Intet- 
ftiédiaires  font  pendans  &  armés  de  trois  angles. 

1 1.  Antennes  un  peu  en  majje, 

10,  Monocle  clavigère. 
iMonocuLus  claviger. 

MonocuLs  antennls  rigldis  ,  cattda  h'ifida^ 

Cyc/ops  c/dviger.MvLl.,  ZooL  ddn.  prodr,  l^M. 
Encomojîr.  p.  JoS.  rt° ,  47.  f.  id.f-  7-  ?• 

Gmelin.    Syflem.  nat,  2.  2998.  '8. 

Ce  Monocle  cft  un  des  plus  petits.  Son  corps  cR 
oMong  ,  le  dos  blanc  ,  le  ventre  rouge  ,  accompa- 
gne d'organes  pédiformcs.  La  tète  ,  arondie  en-dcilus, 
îe  tcrHiine  en  bec.  L'ail  eft  placé  fur  le  vertex.  Le; 
antennes  font  rigides  ^c  en  malfe.  L'infcûe  a  qua- 
rante-huit pieds  ,  ou  plutôt  huit  rudimcns  de  pied<. 
Si  (]ueuc  eft  inarticulée,  petite  &  bifide.  Il  fe  meut 
en  faurant  :  il  nage  aulfi  alternativement  fur  le  dos  , 
fur  le  ventre  &  ùir  les  côtés  ;  fouvent  il  fc  dtcflc. 

m-   -^W'!«"  dilatées,, 

11,  Monocle  craflîcorne. 
Mosocutvs  craftcurnis. 

■Moncculus  antennis  ireviiui ,  cauda  blcufpù 
'Cyclops    crafficornts.   MuLL.    Entomofir.  p.  M  5. 

nT.  4';.  f-  18./.  ij.  17. 

G.MEL.  Syft.  nJt.  2.  2998.  19- 

Il  eft;  encore  plus  petit  que  le  Monocle  nain ,  mais 
yîus  krgc  quoique  plus  court.  Il  approche  ,  pour  la 
forme  ,  du  Monocle  quadricotne  ,  mais  il  en  dilîcrc 
par  la  brièveté  du  corps ,  par  le  défaut  de  la  peau  , 
qui  eft  remplacée  par  deux  épiues. 

On  le  trouve  dans  les  eaui  douces. 

Il  eft  très-rare. 

7  "1  T  !■  Antcnnet  terminées  par  trois  poils, 

II.  MoNOCLî  courtecorne. 

MoKOCuLUS  curticornis. 


MON 


Monoculus  antennis  minutis  reSlis  ,  corpore  inar- 
ticulato  ,  manihus  muticis  ,  cauda  bifeta. 

Cyclops  curticornis,  Mdll.   Entomojîr.  p,  jij. 
n".  ji.  t.  19./ 4.  6. 

Gmelin  Syflem.  nat.  2.  2998.  20. 
Mijîoire  Naturelle  des  Jnfeàes,  Tome  VIL 


fii 


n  diffère  peu  du  Monoc/e  chelifirt.  Ses  antennes , 
courtes  &  droites  ,  font  biaiticulées ,  terminées  par 
trois  poils.  L'ail ,  éloigné  du  front ,  eft  placé  fur  I4 
nuque. 

On  le  trouve  dans  les  eaui  croupies. 

ni  11  Antennes  recourbées, 

ij.  Monocle  chelifère. 

MoNo-cvLus  chclifcr. 

Konoculus  aiier.nis  brevibus  ,  corpore  inarticS^ 
lato  ,   manibus  chelatis  ,  cauda  bifeta. 

Cjclops  ckeiifer.  UvLL.  Ento^m.  p.  114.  r".  fo. 
t.  19.  /.  I.  5.   Zool.  durz.  piodr.  141^. 

Gmelin.  Sy/l.  njt.  2.  299S.  2t. 

Au  premier  afpeéV  ,  on  le  prendroit  pour  le  Cy- 
clope  r.ain  ,  mais  il  en  diffère  eirentrcllcmenr.  Sun 
coips  cit  alongé  6:  poitcrieurement  aminci.  Son  œil 
eft  un  pomt  Poir.  S-S  d;ux  antennes  ,  courtes  & 
triarticiiltres,  font  foyeufcsi  leur  extrémité.  La  tète 
fc  tcriniiTi  en  roflrc.  La  poitrine,  proéminente,  eft 
accompagnée  de  deux  palpes  pédifoimes.  Les  deux 
premières  paires  de  partes  font  di^indes  &  triarti- 
culées  ;  le  tc(te  eft  un  amas  de  pieds  très-déliés. 

On  le  trouve  dans  l'caa  de  la  mer. 

II  eft  rare. 

mm  Antennes  du  mâle  onguiculées, 

14.  MotiocLE  brevicorne. 
MosocvLUs  brevicornis. 
Monoculus  fetis  ca::di  brev'Jfi-nis. 

Cyclops  brevicornis.  Mu  11,  Zjoi.  dan.  prodr, 
2414.  Entomojir,  p.   118.  n".  j<, 

Stroem.  Aci.  kava.  9.  ;•.  jpo.  t.  9./.  i.  10. 

OrH.  Fabr.  En.  grocnl.  240. 

GaUi.im.  Syflem.  nat.  2.  ^998.  22, 

Il  reffemble  beaucoup  au  Monocle  quaJricome  , 
mais  il  en  ditfere  par  les  organes  de  la  poitrine  Se. 
par  l'ovaire  qui  eft  unique.  Les  antennes  de  la 
femelle  font  onguiculées  ,  celles  du'  mâle  feac 
fourchues. 

On  le  trouve  dans  les  eaux  marccageufcs. 

MonocLzs. 

t  Bivalves. 

Les  Monocles  bivalves  forment  la  féconde  divî. 
fion  de  ceyx  qui  n'ont  qu'un  ail.  Les  uns  ont  la  têre. 
Tyyjr 


'7^1 


MON 


apparente,  îes  autres  la  îête  cachée  ;  ce  qui  fournit 
•il  itcond  laoyen  de  les  caiaft-inler. 

-!-  Tèu  jfparcnte, 

D.iPtiJiE  dt  Mu '1er, 

Les  Monocles  bivalves,  à  tète  apparente,  font 
ce, II  c]'ji  forment  lî.  famille  des  Dapbncs  dans  !ou- 
■vra^e  de  Muller.  Leur  caraftcre  cfl  davuir  deux 
antennes  vameufes,  de  huit  à  douze  pattes,  un  l'cui 
ccil,  !a  tèic  apparente  ,  &  le  te!l  bivalve. 

î.a  direûion  de  la  queue  ,  infléchie  ,  di'iléchie  , 
l'ii-chic  ou  droite.  Fournit   encore  d'autres  carac- 


T   Q-^ 


if.échU. 


ij.  MoNocLi  puce. 

MoNOCULUS   PiiUx.. 

Monocuius  tefij  pi^f-îrilts  mucronata. 

Monoculus  antennls  iichotomis  ,  cauda  ir.pxa. 
—  Syfiem.  niil.  Xil.  X.p.  1058.  n'\  4.— i'/;.  Huec. 
i047. 

Monoculus  ancenr.is  duhotomh  ,  cnudu  hifexj 
acucu.  Fab.  Sp.  inj:  i.  p^g  375.  "^  4-—  Munt. 
inf  1.  pag.  143.  b".  4. 

Monoculus  Pu/ex  auffaum. — Aph.  8.  }62. 

Animakulam  nqaatlU.  Red.  Opufc.  j.  t.  ï6. 
f.  f.  Anim.  negl.  anim.  \iv.  t.   15.  /.  V- 

Fermes  minimi  rubii  ,  &c.  Merrit  Pin,  p.  107. 

Pulex  aqua'icus.  ScHaeif.  Monogr.  1755.  ^  I. 

/.  1.8. 

Daphnia  Pu  ex.  O.  Fai.  Fn.  groenl.  158. 
Daphnia  Pulex.  MuL.  Zjol.  ian,  prodr.  2400. 
Daphnia   pennatu.    Muit.  Entomoftr.  pag,  8i. 

n".  54.  f.  11./.  4-  7. 

Leoekm.  Microfcop.  p.  14*.  t.  7J-/.  1. 
Trimbl.  Polyp.  p.  148.  f.  6.  /.  II. 

ScHAiTT.  7c.  f.  1  jo./.  j.  a.  h,  —  Clem.  t.  ir. 
f.  i-  4. 

Poda  mus.  ■—  l.-if.  p.  1  24. 

GmeliN    Syfl.  nat.   t.  1999.  4- 

NatvrïORsch.  7.  St  p.  toi. 

Ce  Mouock  aie  teft  ovale  &  ventru,  jaunâtre. 


MON 

un  peu  Hnué  poftéricurement,  &  sccoftipagn^  Jnn 

petit  aiguillon  à  fa  partie  infé:ic-jrc.  La  téic  cft  conv 
primce,  ^;accomii:..;ijcc  ic  Jeux  foie  rroi-minen-es. 
Les  antennes,  dichott^mes  ,  font  a':.-,  liées  au  col, 
&  rameuf.':.  L'œii,  noir ,  cit  eiivuenné  .-!:  piuijules 
mobiles  ^.i  brillant.  Les  pieds  font  au  non.brc  de 
diï  ;  huit ,  il  caafe  de  leur  mobilité  ,  ont  fou'  en:  iii 
confondus  avec  les  antennes  ,  &  ont  fait  icçi  der 
ce  Monocle  coinme  bipède.  Ces  pieds  ,  l'ibJ.iiien 
&  l'inceltin  ,  qui  forment  une  finuofité  depu.s  la 
bouche  jufcju'à  ia  queue,  font  ûoiis.  La  quriis  eft 
infléchie,  dentée  en  fcie  &  onguiculée.  La  vulve  de 
la  femelle  efi  double  ,  &  fovméc  de  deux  crowSi  .s 
proémincns.  Les  ct-ufs ,  au  nombre  de  hait,  quel- 
quefois de  douze  ,   font  ronds  &  verts-blanchâtres. 

On  trovsvc  fur  plufi-tirs  une  grande  taclie  d'un 
noir  brillant  &  tranfparcnt ,  quarréc,  qui  cntouic 
le  des  d'',iui5  l'intcflin  jufqu'à  l'endroit  où  les  œufs 
l'ont  lailcmlilés:  au  .■nilieu  font  ceux  points  nous  j 
on  les  rcj_'drderuit  comme  des  ovaires  ou  des  orufs  , 
n-.ais  !c  Monocle  s'en  dépouille  avec  toute  fon  enve- 
lojipc  ,  &  dans  l'aninisl  renouvclSé  an  ne  voit  aucun 
ruùimcnt  de  ccrte  cfpècr  de  fclk-trc  ;  on  la  voie 
quelquefois  refiant  feule  fur  les  enr.s. 

La  femelle  efl  plus  groffc  dj  double  que  le  mâle. 
La  partie  inttrieurc  du  tè:  tlt  tellement  chary;éc 
d'oeufs,  qu'elle  en  parcit  toute  ofar|ije,  &  qu'on 
n'y  peut  difccrncr  ni  les  pieds,  ni  aucune  p^rue  du 
corps  ,  on  n  y  apperçoit  que  la  queue.  Vcis  ia  tète 
tll  un  point  louge  qui  ,  Ja  la  fin  d'odobre ,  par -ît 
compofé  d'une  multitude  de  petits  globules  rougrs, 
femblables  à  des  monades,  ce  lout  les  œufs  qui 
bicntôc  doivent  tclore. 

Cet  irfeâc  a  reçu  le  nom  de  Pulex  ,  à  canfe 
de  la  forme  de  fes  antennes.  Il  eft  quelquefois  innom- 
brable dans  les  caui  ,  &  c'eft  Hca  qu  cIt  venue  cette 
croyance  fuptrihticufe  de  ruill.aux  roulant  du  lang. 
Le  Mor^ude  q-iaarico  ne  ii.  le  Monocle  rot-giffant 
teignent  aulli  les  eaux  de  la  même  manière. 

16.  MONOcil  longuepine. 

MosocvLus  longîfpinus. 

Monoculus  ttjla  antenùs  ferrulata  ,  pofterlù» 
aculeuta. 

Daphnia  lun^ifpina,  MuiL.  Zoo/,  dan.  prod, 
1401. 

Daphne  longifpina.  —  Entomoflr.  p.  83.  n".  }j, 
t.  11./.  8.  10. 

Monoculus  Pulex  ramofus.  De«.  Inf.  7.  ;-.  441, 
t.  27.  /.  1.8. 

Pulex  aquaticits  arhorejcois,  Svi  AMMerp.  BlU. 
nat.  t.  31./.  I.  }. 


MON 

Bakbk.  Mlcrofcop.  p.  J93,  c,  11..  f.  14. 

Gmeiin.  S)ftem.  nat.  t.  1999,  13. 

17.  Monocle  -juadi angulaire. 

MoNoci/LUs  ^uudrjn.gul:r}s. 

Mo  .oculus  ufta  ^udd'-angulari  mutica, 

Daphnla  qaudrangu.'a,  Muii,  Entom.  p,  $0.  n*. 
iCc.  13./.  j.  4. 

Gzotv.  l^f.  par.  t.  pag.  ijy.n".  x, 

Gmelih.  Syft.  nat.  1.  2999.  14. 

Sa  coeileur  eft  d'un  blanc  verdnnc  un  peu  rouge. 
Sa  tête  Ce  termine  par  une  efpècc  de  bec  poiiuu  ,  lé- 
flcchi  eu  dellous ,  &  proche  lequel  eft  un  feul  ail 
noir,  qui  pjroît ,  des  deui  côtis  de  l'infeftc,  comme 
»"il  y  en  avoir  deux.  Les  antennes,  qui,  i  leur 
raidancc,  ne  iVmt  qu'au  nombre  de  dcui,  une  de 
chaque  côté  ,  le  bifar^jucnt  peu  après  ,  &  fe  diviient 
chacune  en  deux  ,  comme  (i  l'infcde  en  avoic  quatre. 
Elies  font  corapofées  de  pluûcurs  articles,  &  de 
chaque  jointure  lort  un  long  poil,  ce  qui  fait  l'effet 
des  divifions  je  fubdivilioiîs  des  blanches  d'arbietj 
auflî  a-t-on  appelé  cet  infecte  Fuk>:  arhorcfcens.  Ses 
antennes  font  prcfque  delà  longueur  du  coips.  L  m- 
feÛe  eft  appla::  des  côtés ,  comm;  la  Puce,  &  fon 
corps  eft  ferme,  dur,  &  cou^  ert  par- tour  d'une 
cfpicc  d'écaillc  ,  qui  n'a  (ju'une  ouveriarc  en-dclfous 
en  forme  de  rainure.  C  tlT:  dans  cette  ramure  que 
font  fituées  les  pattes  dont  il  ne  fait  guères  d'ufajjc  ; 
au  lieu  d'elles ,  fcs  antennes  lui  fervent  comme  de 
bras  pour  avancer  par  fauts  &  par  bonds.  A  l'cxtré- 
inir^  de  la  même  rainure,  eft  la  queue  qui  fc  divife 
en  deux  branches,  donc  chacune  fc  lubdivife  en 
deux  autres.  L'écaillé  qui  couvre  cet  infede  ,  eft 
tranfparente,  &  l'on  voit  fouvent  à  travers,  du  côté 
du  dos,  un  nombre  conlîdcrable  de  petits  œufs 
bruns.  La  figure  de  ce  petit  animal  eft  prcf.jue 
quarréo.  On  le  trouve  fouvent  dans  l'eau  des  mates. 
Il  varie  un  peu  pour  la  couleur,  étant  quelquchis 
i'un  blanc  rougeâtte  ,  d'autres  fois  verdâtie,  *: 
quelquefois  rouge.  Cette  dernière  couleur  donne 
dans  certains  tcmp.s  un  ccil  rouge  à  l'eau  lorfqu  li  y 
a  beaucoup  de  ces  infedleSi  ce  qui  a  quelquefois 
caaf  beaucoup  de  frayeur  en  certains  endroits ,  où 
i  on  croyoit  que  lea*  étoit  changée  en  fang, 

iS.  Monocle  camus. 

MoNOCULL  s  Jïmus, 

Monoculus  ttfla  uvali  mut'tca. 

Dd'hnia.  ^ma.    MULL.    Entom.  p.   91.  n* .   57. 
t.  li./.  II.  II. 

Monoculus  C  ù\ii  )  ununnis  dieho:omis  ,  eauda 


MON 


71? 


tlangj'.a  fub  corpore  înjiexa.VAB.  Syec.  irf.  \.pag. 
575.  n"    j.—  Munc.  iij.  l.  pag-  J  40.  a",  j. 

Monoculus  exfpiiofus.  Degeer.  //;/  7.  p.  ^jj, 
t.  17.  f.  ?.'i5. 

Langî.  Nulurf.  Vandc.%:  t.f.  I. 

Pou  aquatique,  fécond  Cyclope.  Jobl.  Microfc, 
l.p.i.r.  i^.f.P.Q.R. 

ScHAEfF.  Monogr.  t.  i.  f.  9. 

Gmelin.  Syftem.  nat.  l.  5000.  If. 

Le  têt  eft  fubthomboïda!.  L'ail  eft  un  petit  point 
noir  vers  le  lommet.  Les  antennes  font  dichotomcs. 
Les  pieds  au  nombre  de  huit,  Laqueuc  eft  inflécliie. 

On  le  trouve  toute  l'année  dans  les  caui  maté- 
cage  ufes. 

ij.  Monocle  rcditoftre. 

MosocuLus  reBirojlris. 

Mortoculus  tejld  antcriits  ciliata  ,  cornicu/is  pOf' 
rectis  lo  igls. 

D^plmiA  niiiroftris,  MULL.  Zool.  dan.  prodr^ 
2401. 

Daphnia  nBiroftris.  —  Entom.  p.  92.  n^.  58. 
t.  il.f.l.  5. 

Cmel.  Syjl.  nat.  2.  5000.  z6. 

Le  têt  cû  ovale  5:  brillant.  La  tête,  afondie  en 
avant,  eft  ciifneiée  en-dellous.  Les  pieds  le  dif- 
tinguent  diftltilemcnt  ;  ils  font  au  non.btc  de  ûx  oiî 
de  huit.  L'intcftin  eft  très-apparcut. 

On  le  trouve  dans  les  eaux  pures. 

10.  MoNO«tE  curviroftre. 
MoHocv LUS  cur-virojlns. 

Monoculus  tefla  anterius  pilofu ,  comiculit  pcK- 

d^lis. 

Dapknis  (urviroftiis.  Midi.  Zool,  Dan.  prodr, 
1405, 

Djphnia  curvirojlris.  Entom.  pag.  jj.  n".  jj, 
t.   l  j./.  I.  2. 

Gmelin  Syfl.  nat,  i,  300c.  17. 

Ce  Monocle  a  le  teft  mutiquc  ,  *f  poilu  vers  Tes 
bords  aiitcMcurs  ;  dtui  petites  cornes  recombres 
vers  le  front;  la  tê;c  poiréiicurcracnt  aricndu  ;  'œil 
n'cft  point  entouré  d'un  bord  brillant ,  l.s  j>icdi  .oaH 
au  uombic  de  buic^ 

Yyyy  * 


t7i4  MON 

On  le  trouve  dans  les  eaux  trouble!'* 

li.  Monocle  mncroné. 

MoHocuLus  mucronatus. 

Monoculus  tefla  antrorfum  fubl'us  aculeatu. 

Ddfkiia  mucronata.  Mull,  Zool.  Dan.  proir. 
2404. 

Dapknia  mucronata,  Entom.  pag,  5)3.  n".  40.  t. 
13./.  «.7. 

Monocdus  (  bifphwfus  )  anttnnls  iichQtomis  , 
cauda  injîexd  tijiu  pofiic'é  bidentata  ,  capite  aeumi- 
naïa.  Fab.   Sp.  '■nj.l.pag.  };}.«".  6.  Mant.inf. 

l.pag.   140.    7Z^.  6. 

MonoctiidS  bifpinofus.  Digeer  inf.y.p.  4*3.  n'. 
î.r.18./.  ,.4. 

Gmelin  Syft.  nat.  1.  jooo.  28. 

Ce  Mococle  nage  fouvcnt  fur  le  dos  ;  dans  cet 
ëtat  il  fc  fait  remartjuer  par  quatre  bandes  lont^itu- 
dinales.  Se-,  pieds  font  au  nombre  de  douze.  Sa  lêre 
a  une  aigu  11;  à  fa  partie  antérieure.  Sa  tèie  cU  acii- 
minée.  Son  corps  diaphane  laille  appetcïvoil  un  in- 
tçftjn  roux.  &  verdâtre. 

On  le  trouve  dans  les  marais. 

T  7    Q^ueut  réjléchii. 

IX.  Monocle  cryftallin. 

MoNoci'LUs  cryflaliinus. 

Monoculus  ufla.  muùcu  j  cornicu/is  pornHu 
punis. 

Daphne  cnflalUna.  Mull.  Zool.  Dan.  prodr 
i4oj. 

Dapknia  cryfiatùna.  Zntomojlr.  pag.  96.  n^'.  41. 
t.  14.  f.  1.4. 

DlGïlR  Inf.   y.  p.^jo.  t.  29./  I.  4. 

Cmelin  Sylî.  nat.  1.  ijcoo.  19. 

In  voyant  nager  cet  infcile  fur  les  eaur  ,  on  le 
prendrMt  peur  des  pc-rirs  de  \-on:fius  puUx  ,  auquel 
il  rctlciiiblc  .-ar  la  facic  \-  par  la  curvatuic  du  dos. 
Ileftoblong,  blanc,  trci-tranQMrcnt ,  vvipare. 
Ses  pieds  font  au  nombre  de  douze  &  poilus  Ce 
Monocle  e)t  trê-  délicat  ,  M  ne  peut  vivre  que  dans 
l'eau  très-purtr.  U  cakvrc  d'un  feul  fait  périr  tous 
«eux  qui  (onrdatf';  le  même  b,-.cal.  Jamais  il  ne  fe 
place  fur  le  côté  ,  q.ioquc  ce  fois  lafituation  la  plus 
«dinaire  a  fes  congcne;M. 

©nk  trouve.,,.,. 


MON 

in  Q^ius  réfikfùc.  ] 

ly,  MONOciE  pou. 

MoïiocvLvs  pedicalus. 

Monoculus  cauda  reficxa.  Fn.  Suec.  104%, 

Fab.  Spec.  inf.  i.p.  574.  n°.  7.  Mant.  inf.  7^ 
p.  2.40.  n°.  7. 

Monoculus  pediculus  ramofus.  Di  .ti  R  /'/.  7.  p. 
467.  n".  4.  t.  18./.  y,  10. 

SULZ.  Hiji.inf.  t.  5./  8. 

GsOJî.  /«/;  par.  z.  p.  6^6,  n^.  1. 

Gmelin  Syjl.  nat.  1.  ;ooi.  j. 

Cette  efpcceparoît  fi  femW  hic  à  la  précédente, 
que  je  les  avois  d'abord  confondues  enf.mble.  Elle 
n'en  diffère  que  parce  que  fa  queue  cft  retrouiTée  en 
defius  j  du  côté  du  dos ,  au  lieu  que  celle  du  précé- 
dent eft  recourbée  en  devant  ;  du  relie  ces  deua  m- 
fciies  fe  rellemblent  pour  tout. 

T 1  1  T    Qw^i-'î  drO!U, 
14.  Monocle  fctifcrs. 
MoiiocvLus  fitifcr. 

Monoculus  tcjls,  angulis  unticjs  fjf.i(u/o  Jetarumi 
Dafhne  fet'fer.  Mull.  Zool.  Dun.  prodr,  ,405. 

Dofkniafetifcr.  Entomojir.  p.  yS.  «*".  41.  t.  14. 
/•  J-  7. 

Gmelin  Syfl'.  nat.  z.  jooi.  )e. 

Ce  Monocle  eft  tranfparent ,  ova'c  ,  oblong.  Ses 
antennes  font  trichotonies  ;  fes  pieds  11  es  poi-U"; ,  au. 
nombre  de  huit  ou  davaiitagc.  Son  inttliin  cft  mince. 
&  a  peine  vidble.  Lextréomté  de.  fa  queue  fe  divifc- 
ea  deux  crochcis, 

H — K    Tète  cachée. 

Les  M'onocics  bivalves  j  à  tctecathée,  différent: 
pai  le  nijiiibre  des  pattes  ;  les  ui.S  en  ont  huit ,  le$ 
autres  feulement  quatre. 

q  Huit  pattes. 

CrxHîRZ  de  .Mu lier. 

Les  Monocles  bivalves  à  tète  cubée  ,  S:  à  huit' 
pjttes ,.  font  ceux  qui  co:n['ofcnt  le  jjenrt  C  ,  tbtrc  , 
j,ns  l'ouvrage  de  MuLer'  lut  les   Eutoncoitiacés.  ' 


MON 

Les  clpéces  de   cette  famille  font  an   nombre  ^e 
«inq. 

ij.  Monocle  vert. 

MoNocvLvs  viridîs. 

Monoculus  tejîa  rcn'formi  tomen:ofd. 

CyJierc  v'ridis.   Muil.  Entomofir.  vag.  6j^.  t.  7. 


Gmelin  S\fl.  nat.  1.  jco:  .51. 

Le  tcfl  tft  rén  ►Avm:  &  tomciiteiix.  L'eïtréini:é 
de'!  an:;;;)i;es  c't  a  c  impagnée  de  trois  polU.  Les 
pijj<i  a'::i-!CU'<.  ''ont  en  forme  de  iiulx  ,  cronq'jcs  a 
leur  extrémité.  Les  p;eds  pollérieais  font  plus  -ongs 
&  armés  d'un  ongle  plus  robufle. 

On  trouve  ce  Monocle  dans  les  fucUi  &  les  cen- 


x6.  Monocle  gris. 

iloyocai-us  lutcus. 
MonocuLs  tffta  reniformi  g/aèra. 
O.chere  lutta.   MuU.    Entomojïr.  pug.  «}.  t.   $ 
/•3.'4. 

CMELiN-5yyî.  nat.x.  5001.  ;i. 

Ce  Monoc^  relTcmb'e  beaucoup  an  précédent  , 
«ïcepté  par  ("a  copieur  grifâtte  &  par  le  tell  cjm  n'cll 
^i%  tom^-ntcux.  L'ext'r-^mité  de  fcs  antennes  n'a 
aulfi  qu'un  feul  poil  au  lieu  de  trois. 

On  le  trouve  dans  les  fucus, 

17.  MoNOciï  fîave. 

oaocu LUS  fiavi.ius. 


MON 


M 

Moioculus  tefta  oblonga  glabrJ. 


Cythire  fîavida.  MuU.  Eatomofir.  p.  66.  n°.  11. 
A  7./  5.  '6. 

Cmelin  Syft.  nat.  1.  ;ooi.  55. 

Son  teft  cft  oblong,  lilfe  &  flave ,  obtus  à  chaque 
curémite.  Les  antennes  font  articulées  ,  grêles  &i  a 
peine  fétiferes.  Les  pieds  ant •rieurs  font  londs  & 
articulés  j  les  autres  comme  dans  fes  congénères. 

On  le  troave  aboniamment  dans  le  Fiufira  U- 
ncata. 

18.  Monocle  bolfu. 
h£osocji.us  giiias: 


7ii 


Moneiulus  tefla  cvata'^kifptda  utAnque  puftu 
lata. 

Cythere  gibha.  MuU.  Entomofir,  p.  66.  nî.  xr,' 
'■  7-f-  7-  9. 

GuiLi>s  Sy/l.  nat.  2.   3001.  34. 

Tefl  pâ'c  couvert  de  petites  foies  ,  &  renflé  izni 
•  on  milieu,  &  puluilé  ,  légèrement  incliné  en 
avant,  &  ramallé  en  arrière"  Les  antennes  &  les 
riedi    articulés    &   égaux.    Lœ.l  obluète,   à  peine 

■On  le  trouve  djns  1"  Uh'iZ  Jln^j. 

19-  Monocle  bolTu. 

MosocuLvs  gtbôus. 

Monoculus  tefta  ovatd  gtahra  utrinque  hipuf- 
luiata. 

Cythtre  gîhh.^.  Muii.  Enlomcflr,  p.  66.  n" .  XA. 
t.  7./.  I  ,.  li. 

GMiLiN.  Syjî.  nu:.  2.  jooi.  5^.. 

Teft  ovale  &  glabre,  blpuRulé  de  chaque  côté. 
Les  dcui  pullules  fc  reur, lient  dans  Icmhcu,  ic 
f  iment  une  bolle  :  ces  puiluks  font  veicts.  L'ail 
elt  Q  un  noir  trcs-bnlLnr. 

On  trouve  ce  Mono.le  dans  les  conferres. 

•J  "-J    Quatre  piads. 

Cri- RIS  de  Kulhr. 

Cette  divifion  ,  qui  comprend  treize  efpèceî ,. 
compofe  dans  Miiller  le  genre  Cypris.  Les  antennes 
'ont  capillaires.  Cette  famiJe  approche  ,  par  là- 
rorme  ,  des  coquilles  bivalves. 

50.  Monocle  découvert. 

MoîiocuLus  daeBus, 

hlonoculus  tefta  reniformi  ptlîucida, 

Cypris  deuBa.  Mull.  Zool.  dan.  prodr.  Z^^f^^- 
Entomojïr.  p.  49.  fi".  4.  f.  5./.  1,  3. 

AcT.  Ang/.  vol.  61.  1771. 

Lederm.  Microfç.  p.  140.  t.  73. 

Gmelin.  Syftem.  nat.  2.  3001.  36. 

le  tefl  de  ce  Monocle  eft  oblor.g  ,  plane  &  en 

peu  finué  vêts  fon  ouverture,  Se  trts-giabre,  blans 

'H-  fans  taches.  Les  deux  antennes  font  urdinairemen; 

^  en  repos  ;  quand  elles  le  meuvent ,  elles  fe  ditigenv 


726 


MON 


en  arrière  &  rartmenc  en  avant.  L'œil  eft  un  peut 
point  noir,  fui  la  n'.'quc.  Lci  pieds  font  au  nombie 
de  fjuairc  &  articuLs.  La  tète  cft  acummée  ,  i:  le 
roO:rc  fe  recourbe  cn-dcilou';.  Les  ovaires  font  der- 
rière les  yeux.  La  queue  ell  découverre. 

Cet  infeûe  fe  trouve  dans  les  cooferves. 

51.  Monocle  labouré. 

MoNOCvLus  firigdtus. 

Monoculus  tejld   reivforml  fufcd  :  fafiils  tribus 
albis. 

Cyprls  flrigata.  Mull    Zool.  dan.  prodr.  i^lj. 
Entomolir.  p.  54.  ti^.  15. 


Gmelin.  S\ 


r^at.  1    5001.  37. 


Le  teft  cft  fuLovale,  glabie,  cilié  fur  fon  bud. 
Les  valvules  fon;  rouiics  ,  Il  marquées  de  trois 
bandes  blanches  :  la  valvule  polHneure  cft  en  croif- 
fant  ;  celle  du  milieu  oblique  ;  celle  de  devant,  ar- 
quée. Les  atircnnes,  conipofcts  d  iuneaux  cylin- 
driques, font  accompagnées  d'onze  !oics.  La  queue 
eft  découverte  comme  dans  l'cfpècc  précédente.  La 
bouclie  eft  marquée  de  noir. 

On  le  trouve  dans  les  endroits  liisoneux. 

51.  Monocle  orné. 

Monoci'i.vs  ornaïus. 

Mer.ocuUs  Ce/la  evata  anter'.ùs  finuata  :  flrigls 

Vtridiius. 

Cypris  ornata.  MuLt.  Zoo',  dan.  prod'.  2391. 
EntOTTiofir.p.  ji.  b".  10.  t.  5./.  4.  6. 

Gmelin.  Syftem.  nat.  t.  Jool.  38. 

Cet  infcfte  reiTcinble  beaucoup  au  précédent  ; 
ma'.s  il  en  diftcrc  cependant  par  quelques  caraiSlcires , 
&  fur-tout  par  la  b.-auté.  Il  cil  glabre.  Les  bords 
font  hifpides.  Les  valvules  font  couronnées  d"un 
blanc  verdâtte  ,  avec  des  ftrics  d'un  vert  plus  foncé 
0c  une  grande  tache  orangée.  L'ccil  cft  uo  fomt 
noir. 

On  le  trouve  dans  les  graminéei. 

)3.  Monocle  poilu. 

ttloKocuLus  piiofus. 

Monoculus  lejia  ovata/ufca,  antciihs  &  pofteriùs 
etliata. 

Cypris  pilefa.  Mull.  Zool.  dan.  prodr,  ij88. 
Eniomofir.  p.  59.  n°.  16.  r.  6.  /.  j.  6. 


Gmïlin.  Syfiem. 


1.  3002.  39. 


M  O  N 

ViDEMSK.  Selih.  Skrifc.  1.  410.  4.  f. 

Le  teft  eft  ovale,  glabre  &  opaque,  mais  feule- 
ment cilié  a  fa  partie  antctieurc  tu.  polléticure.  Il 
rcilemble  beaucoup  au  Monocle  iilie. 

On  le  trouve  dans  les  utricules  de  la  [-etite  utri- 
culiire. 

54.  Monocle  candide. 

Monoculus  candidus, 

Monoculus  tcfta  fubovata  candidijjîma. 

Cypris  candidi.  Mull.  Zjol.  dan.  prodr.  238;, 
Entomoftr,  p.  62..  n".  19. 

Gmelin.  SyJIem.  nat,  1.  3002.  40. 

Le  têt  eft  r.bov.Tle  &  candide.  L'infecte  eft  plus 
petit  que  le  Monocle  découvert,  m.iis  la  queue  eft 
également  découverte.  Le  tell  cft  ovale  ,  ventru  , 
ircs-blanc,  très-glabre.  Les  valvules  for.t  ccnvc;, s 
&c  un  peu  opaques.  Entre  la  queue  ,  ou  obfeive 
dans  cette  feule  efpèce  deux  foies,  qui  for.t  étrn- 
ducs  quand  l'infeé^e  nage.  Se  qu'il  cft  dii&ciltf  de 
diftinguer  des  pieds. 

On  le  trouve  dans  les  maiais, 

3  y.  Monocle  li/Tc. 

Monoculus  Itvis. 

Monoculus  tejla  globofu-ovatj  glahra. 

Cypris  Uvis.  Mull.  Zool.  dan,  prodr,  tjSj, 
Entornoftr.  p.  51.  n",  11.  .^ci,  dan.  1.  pag.  4 12, 
/■  ' •  3  • 

Geofï.  Inf.  par.  2.  pag.  658.  n'.  ^. 

Gmilin.  Syfiem.  nat.  2.  }co2.4i. 

On  trouve  afTcz  fouvent  cet  infcélc  avecle"Mo« 
noc'c  conchacc.  Il  paroit  n'en  difFctcr  que  par  la 
forme  de  fa  coquille  ,  qui  eft  plus  courte  &  beau- 
coup plus  grofie  ;  ce  qui  la  rend  globulcufe  ou  de 
lormc  ronde  :  du  rcfte ,  le  corps  &  les  parties  de  cet 
iufcdc  paroilient  femblables. 

5e.  Monocle  veuf. 

MoKocvLvs  vidud, 

Monoculus  icfia  globofa  j  fafclls  tribus  nigris. 

Cypris  vidua.  MULL.  Zool,  dan.  prodr,  1384. 
Eniomojir.  p.  jj.  n"-'.  14.  t.  4  /.  7.9. 

Gmeiin.  Sifttm,  nat.  1.  30Û1.  41. 

Il  cft  un  peu  plus  graud  que  le  Monocle  liJc.  Le 


MON 

tcft  eft  fub^tolnilcox  ,  glabre  en  apparence  ,  mais 
li)me:;rcux  ious  la  lentille  d'iin  fort  microlcopc.  Les 
valvules  Ton:  boiriies  &:  blanchâucs.  Les  anct.nncs 
porrciK  environ  (ix  Itiic;.  Il  a  quant  pieds.  Il  marche 
&  nage  courbé. 

Le  citoyen  Hv;nnîn  l'a  trouvé  dans  ks  folTts  ce 
Strasbours;. 

37.  MoNO'Li:  tclème. 

MoNOCl'LVS  icLmtis. 

Moioculus  rcjidfuigîoidfd  ,  pojleriàs  trldcntata  ^ 
aniLr.us  ù:hio  fimo. 

Gmilin.  Sjjlcm.  nat.  i.  ;oci.  9. 

Cet  inkdc  ell  dia;l-.ane.  Son  tcft  cfl  fendu  anié- 
ricuiem.iit  ju-^u'au  iiiil;cu,&  Ihic  trai.fvcifalcment. 

Gmclin  ,  qui  le  place  dans  le  fy(k-nie  d'après 
Eraiulir  ,  dit  qu'il  n'cll  paS  tres-ccrtain  qu'il  appr.r- 
îjcnnc  au  genre  Monocle. 

On  le  trouve  à  Alger. 

}8.  Monocle  tcnticubiie. 

MoNocu LUS  lenticuLris. 

YonocuLs  cejia  comfrejfa  Umiform'i.---  Fn.  fucc. 
20JI. 

Gmel.  Syftem.  nat.  1.  300}. 

Le  teft  cft  comprimé  ,  lentiforme  ;  il  eft  de  la 
groiieur  du  dernier  article  du  doigt. 

39.  Monocle  conchacé. 

MosocvLVs  concàdceus. 

Mo:ocu'us  tefta  ovali  tomtntofa.  —  Syft.  nat. 
XII.  1.  p.  'OJÇ.  n".  7, —  Fn.futc.  20JO. 

Mor.ocu'us  aniennis  capillar'tbus  muhiplhibus  , 
tefia  iiva.vi.  Fab.  Spic.  inf.  i.  pag.  374.  n».  c,. 
—  Maai.  inf  1.  pag.  140.  n°,  9. 

Monotulus  ovato-cenchaceus,  Dic.  Inf,  J.pag. 
476.  n".  6.  t.  29./.  j.7. 

Cypris  puber^i.  Mun.  Zcol.  dan.  prodr.  ijSz. 
£ntomoJlr.p.  56.  «".  I  5.  I.  5  /  l.  5- 

JOBLOT.  MicTofc.  t.   13./  O. 

Baker.  Microfc.  t.  if./.  8. 
GeoF.  Inf.  par.  1.  p.  Cjj.  n" .  4. 
MuLL.  In.Fridruhfd.%^1. 
Gmelin,  S^'jjîem.  nat.  z.  5003.  7, 


MON  yiy 

]       Cette   cfpèce  e/l   renfermée    dans  une   coquille 
:   bivalve,   c'c (1: -à -  dire  ,  compof«c  de  dr.ix  p.irries 
I   spp. iqu'ics   l'une   contre   i'.uiTre  ,   cblons;uc  ,    lifle 
'   prcfqjc  de  la  m-mc  groffcur   aux   dct;x"'b,nu^      & 

de  couleur  cendrée.  Cette  coquille  s'eiîtr-ouvre^n- 
I  dclK>us  ,  &  c'eft  par  une  des  tîtrémitc's  de  rcne  ou- 
:   vcrcuie  que  l'animai  fait  fortir  Tes  antennes  divii.'cs 

c^i  fl-.ir-.-urs  fj-lers  b'anclâies  ,  avec  .'cajue  u-s  il 
I   colut  :rîs-_vî;e  de  côte  S<  d'autre,  en  iiag;a-t  dans 

le..j.   Loriqu'il  rencontre  quelque  corps Yolidc,   il 

s  arrccc   Se  marche  avec  fes  '•£::c,'.,  ;;-,;;  forccu  t.r. 

peu  k  lôiij;  de  ta  même  ouvciiure.   Si  on  ri'--  l'in- 

l>«^>c  de  l'eau  ,  il  le  rcnfcrr 

co.iuilic. 


crnic    îoHt   entier  d„ 


il  dan';  le» 
m  tes. 


On  trouve  communément  ce  pe-ir  ani 
ruifîcaux  bourbeux  £;  dans  les  ciux  do:! 

40.  Monocle  fafcié. 
M.ivocuL:-sf.:Jc;atus. 
Moiioculits  teja  e.'or.gcta,  fafcii  vindi. 
Cypns  fjjc  a:.i.  MuLL.  Zvol.  dar,.  prodr.  2589 
t.ntomofir.  p.  5;.  n" .  12..  t .  ^.  f.  1 .  1,. 
Gmslin.  Syfcm.  nat.  z,  30»;.  4  ;, 


■d'un  srrain  d'oree, 
aqudiiqucs  ,   fous 


Cet  mfede,  de  la  aroiTe 
tiouvc   fouvcnt  dàni  (es   lu 

aulnaies.  Son  led  crt  obiong  &  bianc  ,  un  peu  linué 
a  (en  ouvcrtuic.  L  u-il  elt  mob'le.  Les  antennes 
lont  au  ncnihrc  de  deux,  drciies  ,  &  arcompagn^es 
d-  foies  d'inégale  longueur.  Les  quarre  pieds  snté- 
ricurs  ont  leur  cxtrémiié  en  forme  de  pinceau  ;  les 
poftéiicurs  ,  nès-trai.fparens,  font  [crnur.cs  vli  uu 
onglet. 

41.  Monocle  moine. 

MoNocuLirs  monachus. 

MoHOcuLus  te/la  anterius  trancata ,  (IrlgU  nigris, 

Cypris  monacha.  Mull.  ZooL  dan.  prodr.  1590 
Entomo/lr.  p.  Co.  n" .  17.  t.  ^.f.b   8. 

Gmelin.  Syftem.  nat,  i,  3005.  44. 

Cet  infcûe  cfl  vifible  à  rocil  nud  ,  varié  de  jaune 
&  de  noir.  Le  teft  e(t  glabre,  arondi  a  fà  partie  pof- 
tcriciire  ,    opaque.     Les     antennes    font    relevées 
accompaa^ti  de  cinq  à  huit  loies.  Il  nage  le  plu» 
fouv'jnt  (or  le  dob. 

41    Monocle  épais, 
MoNoccrzus  crajfus, 

Monoculus  tefia  fubcUvata  anterius  lutiori ,fjfcia 
obilquafuiva. 

Cypris 
l.b.'f.  1. 


7"^.  MvLL.  EntomoÇtr,  p.  Cl.  n".  iS, 


71%  MON 

GmhliH.  Syjtcm.  nat.  i.  5005.  4f . 

Ce  Monocle  refTemblc  beaucoup  au  Monocle 
fafcié.  IldifFère  par  la  pirtie  antérieure  du  tcft.qui  ert 
plus  large  qce  la  poftéiicure,  &  par  le  défaut  de  la  raie 
verte.  Le  teft  eftatongié.obrus  &  cilié  de  cliaque  côté. 

Il  eft  rare  3i  fc  trouve  dans  les  eaux, 

t  t  t     Unlvulvcs. 

Les  Monocles  univalves  font  ordinairement  (1 
petits  ,  qu'on  ne  pciir  les  appcrce'oir  à  l'ail  niid 
que  par  leur  noivcracnt.  Ils  ont  quatre  ou  lix 
pattes. 

-«-    Quatre  pjttcs. 

ÂMYMOKt  de  Muller. 

Les  Monocles  univalves  à  quatre  pattes  font  au 
nombre  de  fix  :  ils  compofert  ,  dftDS  louvrage  de 
Muller  ,  le  genre  Araymoi.c. 

45.  Monocle  fatyrc, 

MoKOcV LUS  fjtyrut. 

Monoculus  teflj  ovata ,  antcnn'is  ohtujîs  vcnlca- 
liter  cxtenfis, 

Amymote ^atyra.  \Kvi.\.,7^vol.  dan.prodr.  1579. 
Entomoflr.  p.  41.  r." .  }.  t.  l.  f.  1 .  4, 

Baker.  Mlcrofc.  p.  408.  t.  11./.  25    zj. 

EfCHH.  Mu'ofc.p.  41.  t.  ^.f.P. 

KOEBLER.  Nuturf.  10. p.  104.  C.  l.f.  10.   II. 

Cmelin.  Syftem.  na;,  1.  5005.  46. 

Ce  Monocle  a  deux  antennes  rigides  ,  l'cril  au- 
dcflous  ,  noir  &  tranfparent  dans  ion  centre.  Les 
quatre  pieds  antérieurs  font  épais  Se  bifides.  La 
queue  eft  acum-.née  ,  tronquée  ,  fendue  dans  fou 
milieu,  terminée  par  un  aigni  Ion  &  par  un  bou- 
quet de  petits  poils.  Le  teft  eit  ovale  &  plane  ,  mem- 
braneux ,  &  tellement  tranfparent  que  l'animal  en- 
tier Ce  voit  à  travers.  Il  fe  courbe  en  arriére,  &  il 
a  un  mouvement  rapide,  fuivi  d'un  repos  de  quel- 
ques minutes.  Rarement  il  fe  couche  en  avant,  & 
alors  l'cril  paroît  plus  clair. 

Les  figures  de  Baker  Se  d'Eichorn  ne  fo^pas  ttès- 
exafles.  L'infeûe  que  De  Geer  a  figuré  coiTime  une 
larve  du  Cyclope  quadricorne  ,  dans  fon  premier  âge , 
vol.  7.  t.  30.  iîg.  6,  reilcmble  beaucoup  an  Cyclope 
latyrc. 

Il  efl  commun  dans  les  eaux  purer» 

44.  Monocle  Silène. 

JCçyoc^/f  tr*  Silenus. 


MON  I 

Monoculus  teftd  ovali  latiufcula  ,  anunnîi  o^l'-  I 

que  extenfis.  -# 

Amymone  SHena.  MuLi..  Zoo/,  dan.  prodr.  I460  i 
Entomojir.p.  44.  n*.  4.  f.  l.f.  II.  IJ. 

GmEl.  Syji.  rat.  1.  3004.  47. 

Ce  Monocle  eO  plus  petit  que  le  précédent  Les 
antennes  font  terminées  par  une  doub'e  foie.  L'oeil  , 
placé  entre  les  antennes,  rcflcmMc  à  un  point  par- 
faitimcnt  quarré.  Près  du  bord  du  tcfl  font  deiiK 
petits  points  écartés,  trcs-noirs  ,  font  les  yeux  véri- 
tables. L'œil  ou  ces  points  ne  s'apperçuivcrt  pas 
dans  quc'q\iC5  individus.  Les  pieds  font  (impies  *c 
terminés  par  deux  on  trois  foies.  Le  tclt  efl  alTcz 
large  Hc  un  pen  opaque.  Sur  le  dos,  vers  la  queue  , 
vil  un  corpufcnle  oibiculaire  ,  ayant  dans  (on  centre 
une  petite  papille  inobile  ,  qui  ,  par  fa  (itnaion  Se 
fon  mouvement ,  rcircmble  beaucoup  à  la  valve  des 
Araignc'ts. 

Cet  infcde  avance  dans  les  eaux  à  l'aide  des  an- 
tennes. On  y  trouve  fouvent  fe<  dpoiii!!es  ;  elles  fc 
rompent  à  la  partie  antérieure  ,  fous  les  antennes. 

Le  petit  animal  figuré  par  Dcgeer  ,  fig  7,  conimt 
une  laive  du  Monocle  qUadiicorne  ,  dans  fon  âge 
moyen,  reflemblc  beaucoup  à  cette  cfpèce. 

Il  n'eft  pas  commun  dans  les  eaux  ;  on  le  con- 
fcrvc  très  bien  tout  Ihyver  dans  un  bocal,  avec  des 
feuilles  de  Lemna  Se  de  Peuplier  ,  ainfi  que  le  pto- 
felleur  Herman  1  a  fait  à  Strasbouig. 

4j.  MoNOciE  nioena». , 

MoKocutcrs  mœnas.  ' 

Monoculus  tefla  ovali  ,  antennis  horîfont aliter  cx- 
tenfis ,  co'pore  bafi  trnncaio. 

Amymone  r>  œnas.  MuiL.  En:omoJir,  p.  4y.  /j*", 
6.  t.  l.f.  18.   19. 

Gmelik  Sy/l.  nat.  i.  3004.  48. 

Tcd;  ovale  ,  convexe  fur  le  dos  &  roux  ;  corps 
qui  s'avance  cxtérieuremenr  ,  tionqué,  avec  des 
ongles ,  &  une  feule  foie  ;  antennes  ayant  une  vi- 
bration horilontale  ;  quatre  pieds  fimplcs  ;  lache 
fphériqne  placée  au  milieu  du  ventre,  qui  efl  peut- 
être  la  vulve. 

Il  aime  à  nager  fur  le  dos  ,  en  rapprochant  le; 
pieds  de  la  poitrine. 

On  le  trouve  dans  l'eau  marine.  Il  eft  rare. 

4*.  Monocle  faune. 

MoxocvLu^  faunus, 

Monoculus  tejla  eblonga  ,  «ntennlsfurfum  extenfis. 
Amymonti 


xM  O  N 

Amyntom fautai.  Mull.  Zool,  DAN.pWa'/-.  i;  Si . 
Entomofi--.  p.  4';.  t.  z.  f.  5-  8. 
Gmelin  Syfi.  nat.  i.  3-04.  47. 

Les  anrcr.nes  ont  troi?  poils  à  leur  cxtr'miié  ;  les 
quatre  pieds  iont  terminés  chacun  par.  quatre  longs 
poils  ;  k  tclt  cft  ovale,  oblûng  &  tranfpareut. 

On  le  trouve  dans  les  eaux  cii  cioî:  le  Lcnina. 

Il  eft  rare. 

47.   Monocle  Bacchus. 

Mosocv LUS  Bacchus. 

Monocu'us  tefia  orbiculari ,  antc:in'is  honfonttdi 
ter  extenjis  ,  cauia  u^rinque  dcnticuUta. 

Ainynio  le  Baccha.  ^ULL.  Enlomojli:  p.  4S.  .•z°.  7. 
t.  l.f.9.  II. 

Gmelin  Syjl.  ::a:.  t.  5004.  jo. 

Antennes  articnltes,  foycales  dans  leurs  intevfec- 
tions;  pieds  antcrie-urs  prééinnicnts  i-.ors  Aa  ccil ,  ac- 
compagn's  de  q^^atrc  i"  jies  ;  les  poilericUiS_jeil  on; 
trois  ;  ceft  fuboibiculisiie. 

On  le  trouve  datis  l'can  fluviatile. 

Il  ell  ne.  lare. 

43.  MoNocLt  tliyas, 

Mo  s  oc  il,  us  tliyas. 

Mmaculus  itfla  dllatata  ^  ameinis  inzumicn- 
tibiiS. 

A  1  yrnjnc  t/tyas.  Mull.  E.uorn.p.  47.  n° .  o-  '■  2. 
/  ic.  17. 

Gmelin  S  .fi.  n.:t.  z.  50C4.  yi. 

Cette  clfèL-e  reiR-nihle  hca  icoup  à  !a  préc'den.e, 
mais  cUe  elt  p  u;  Ln^^ne,  ,s>-  lia'j>  te  la  inci .  I.extr.:- 
niité  de  U's  a'itciines  p^-ite  deux  t.^ici.  Les  pieds  an- 
tcneuis  fout  diciiotonies. 

Elle  fc  trouve  dans  l'eau  marine  croupie. 

4-     4-      Sh:   y.UnS. 

N.,rjri:Ti-s    de  Mulkr. 
49.   MonoJle  culotcé. 
M.ON  ycuLus  bratleatHS. 
M.  -.oc.Ls  ufi  !  orblculari  mu.'k.i. 
N.i::   //.r.t  br^ih'arus.    MuLL.  ZoOL.  DaM.  prodr. 
1377.  Entomofi'.  p.  4D  n'-',  '.  t.  ^.f.   1.  z. 

Ci>iELi;-!   Syfi.  nat.  i.    ',Coy-    Tl. 

Hifi.  nat.  Injeâts,  Terne  VIL 


MON 


729 


Les  sntennes  de  ce  Mono:le  f-int  it'<i;fo",r.es  ;  il 
fîx  pieds  fimplcs,  épais  dar.s  leur  milieu  ;  le»  pollé 
lieius  ,  plus  petits ,  font  terminé^  par  trois  foies.  Lç- 
tefl:  ell  trèi-tranfparent  &  (ub.rbiculairc. 

On  le  trouve  dans  les  eaux  puici. 
Il  cR  rare. 

50.  Monocle  fauteur. 
M.o  .Y  ocuLus  faltatorîus. 
Meioculus  te  fia  ovata  pofierius  fetofa. 
î'i.mplius  fdUator'rus.  âIull.  ZoOL.  DaN.  prcd!<i 
1378.  Entomofir.  p.  40.  n'\  1.  f.  I.y;  ;.  7. 

Gmelin  Syfi.  nat.  t.  jooj.  jj. 

Les  antennes  de  cette  efpècc  font  droites  ,  &  pref- 
que  de  la  largeur  des  pieds  ,  qui  font  dicliotomcs  Sx. 
terminés  par^trois  fcies.  Le  telt  cft  ovale  &  ttanfpa- 
■ent.  Vers  le  milieu  de  la  longueur  du  corps  (ont  les 
nvjlécule^  intellinales  nues  a  la  partie  inféiicure, 
oiillante  à  travers  le  left.  A  !a  partie  ant.'rieme ,  on 
apperçoit  enne  les  quatre  pieds  antérieurs  un  niulclc 
mobile  ,  &  un  autre  petit  organe  entre  les  pied» 
poflérieurs. 

Le  mouvement  très-rapide  eft  alternativement  in- 
tci  rompu  par  un  lepos  de  queU^ues  muiutcs. 

On  peut  le  confeiver  1  hyver  dans  tjn  bocal  avec 
Ju  Lenina. 

On  le  trouve  audl  dans  Tean  pure.  Mulier  croit  fa 
u.-;lutition  fans  danger  ;  cependant  il  confcillc  » 
■  ui'x  qui  boivent  l'eau  fans  avoir  cté  cuite  ,  d'y  uuo 
attention. 

*  *    Deux  y^iix. 

BinocLEs  de  De^ecr. 

Les  Monocle--  qui  ont  detx  yciiX  r.e  méri'cnt  raj 
a'Itiiément  ce  nom  ,  &  c'cil  ave.  lailon  que  'O.-^tct 
lui  avoit  ful.aitue  celui  de  Binocle  ,  qui  vaudioit 
beaucoup  mieux. 

L  •   in^'eclcs  de  cette  dlvifiun   font  nnivalves  ou 

biv.jvcs. 

q    Vdivalves. 

Les  Monocles  i.ni  a:ves  fe  dillinS'Jîi't  P^i'  la  po- 
(it'on  des  ycuî. 

■^  Yc.x  hfi.'Lurs. 

Ar.cuLL'S   de  Iduller. 

yi.  MotJOCLr    chaton. 

Mo^ocuiui  churo.i. 


730  MON 

Mono:ii!us  ^edibus  quatuor. 

Argu'.iis  charen.  Mvii..  Entomojlr. p.  lit.  n^.  jy. 
r.  zo  /.  I.  i. 

CiiLtm  S-.jl.  rac.  1.  30:,;.  ;4. 

Cet  inf^ftc  cO-t.-cc-r  mraquable  p»t  ùi  grands 
ytuï  âties,  &  par  l'êl^j^ancc  de  fa  forme.  H  a  quatre 
cinhts  papilUcéç  infc'ivî  près  des  yeux  ,  deux  de 
cha.]ue  côté  ,  de  la  mêtnî  longueur  que  le  teft  Ils 
coniifitnc  en  m  article  cyliadriijue  alongé  ,  tçr- 
Biiné  par  dois  à  quatre  poils. 

Au  dcifos  de:  deux  yux  ,  qui  font  très  noirs  S: 
écartés,  font  deux  orga  f<:  cylnidriques  tcrmmés  p^r 
n  e  (o;c  qu'on  peut  appcllcr  ttmtnr.es.  La  [«urine  ef: 
très  LîJC  ;  les  pieds  font  au  noml-rc  de  deoi ,  h 
queue  cil  acuminéc,  le  tcfl  nnivalve. 

Les  antennes  ,  ainfi  que  dans  tous  les  cntomoftra- 
e^s  j  excepte  dans  les  univalve";,  font  de  r-ritablcs 
lames,  6;  c'cH  ce  qui  a  fait  donner  par  Muller,  à 
«Cl  infciiie  ,  le  nom  d.i  Nautonier  charon. 

Oa  le  trouve  dans  Ict  fofles  avec  le  Monocle  ciu- 
penn^. 

Il  cfl:  très- rare. 

51.  Monocle  daupliin. 

MoNocuLus  delphulus, 
Monoculut  pcdibus  oBo. 
Argulus  dtipkinus,   Mi'iL.  Encomo/!r,  pag,  113. 

Infeclurr,  aquaticum.  Lidirm.  Microfc.  i.p.  76, 
tom.  37. 

Pcdiculus  cyprini.   ^AZ.ï.K  Miciof:.  p.  ^o$.  t.   14. 

/  K.  P. 

Peduulus  pcrca.  Baker  Microfc.  p.  4S5.   t.    i.:j. 

Frîsch  /  /.  6  p.  27.  t.  1%. 
Cmilin  S\fi.  nat.  1.  5COJ.  jj. 

Ce  Mo'ocle  a  huit  pied-i  ;  on  le  trouve  fouvent 
dans  l'eau  fluviatilc.  11  s'itta.hc  aui  poiHons  du 
genre  Cypris,  &  de  :a  per.he. 

J3.  MoNOCLi  araiigere, 

MoNocuLUs  arm-ger. 

Monocu/us  pedibus  fex. 

A'giilus  armîger.   MuLi.  Entomofiraca ,  p,  114. 

StABB.  Microfc.  t.  6.fig.  i. 


MON 

Ce  Monocle  reffcmMe  beaucoup  &«  précédent  J 
mais  il  a  fii  pieds  au  lieu  de  l»uit. 

+-  -i-    Yeur  do-fjux, 

LiMuLUs   de  Mulier. 

54.  Monocle  polyphcmc. 

MoNocuLut  polyphemus, 

Monoculus  tefla  orbiculari  :  fatura  luiiiicu  mtdia  j 
cci.da  tiiquetro-fubulata. 

Syft,  njt.  XII.  1.  p.  icfj.  n".  l, 

M:f  Lud.  U:r.  460. 

Munoculus  tefiu  flâna  convexi  futurs  tunaie  3 
pc(l:cj  dentata,  c^uda  jubuCata  lorgifftma.  Fas. 
Spcc.  inf.  I  pjg.  571.  rP .  i.  Munt.  iiif  1.  pag, 
2.40.  ;:".  I. 

C.:ncer  Moluccanus.  dus.  Exot.  L  6.  c.  t^.  pag, 
118. 

Cancer  marinas  pervsifus  Moluccanus.  Se3,\  Muf 
5.  ^.   il-fl. 

Xiphcfura.  Gron,  Zoopk.  955. 

Limulus  gigas.  MuLL.  Entom.  p.  115.  n3,  6e, 

OtiXK.  Muf  t.  li.f.  l.  z, 

WORM.  Muf.  149.  t.  149. 

RuMiH.  M-/  II.  t.  IX.  f.  a.  b, 

Knorr.  DJic.  t.  F.  1. 

Kœmpf.  Jjf.  t.  i^.f.  8. 

Lait.  I td.  5e. 

Bout.  Jjv.  L  j.  c.  3 1. 

ScHAïFF.   Monog.  p.  115.  t.  7.  /.  4.  yi 

BîCKM  iNN    N.ltu'f.   6. p.   ^J. 

Spengler.  Bijc/t.  Berl.  Naturf.  Fr,  2..  p.  44a. 
Degefr    /;/  7.;).  467.  r,  28./.  5.  J3. 
Cmelin.  Syft.  nat.  ».  3005.  1. 

Ce  Monocle  eft  un  des  plus  gros  infedes  connus; 

il  jcquieit  quclquetoi";  juf.ju'a  quatre  pieds.  Son  teft 
eft  orbiciiiaiie  ,  avec  une  fature  intcrmi-jiaire  en 
cro  fl'ani.  Il'  a  (fpt  paires  de  pieds.  La  première  paire 
doit,  ftlon  Muller,  été  plutôt  regardée  comme 
des  palpe»..  La  queue  eft  caaalicn'éc  ,  &  prefquc  de 
la  longueur  du  corps.  Ce  gros  Monocle  cft  conns 
fous  le  mm  de  Cancer  des  Mvlu^ucit 

11  fc  trouve  aax  Indes. 
jj.  Monolle  Apus. 

MO^QCVJ-Ui  Apus. 


MON 

Moftocutus  tefla  ohlongd  ,  futura  hnar.t  antica ,    j 
cauda  bijeta.'—Syft.  nat.  Xll.  l.  j-.  ioj3.  n°,  5.       ! 

Monociilus  nfta  ft:b:oin-  rtjfaanihe  ictija  j  Ojlià 
trUKaata.  — Fn.  fue^.  204'').  ^ 

Mor:ocidus  .in:ennis  t.ifids  ,  caudi  l'  fida.  F  A  B. 
S?,  inj.  l.p.  371.  /î^.  3.  —  Munc.  .:if.  I.  p.  140. 
n-.  ;. 

Binoctt!us  cduh  hfetd.  Geoff.  If.  par.  l.p. 
660.  n".  \.  t.  i'.  f.  4. 

Bi-ocufus  {pdtujl  Is)  culsfupens  ,  trftapcfi':? 
tnmciita  ,  cauia  bijica.  MiLL.  Zool.  dun.  p'air. 
240-. 

Litr.ulus  palujlrîs.  MutL.  Entomofir.  pag.  ii?-, 
n".  6\. 

Apus  cancr:fo-m':s  ScbaEFF.  Mato^r.  1-^6.  t.  i. 
(:-    EU-T..I.XC).  f.x. 

AcT.  AngL.  4».  f.  IjO.  t.  i.f.  1. 

Fb-isch.  l'ij.  \o.  t.  i.f.  a.  g. 

Suiz.   /-!/".  tai.    S4.   /.    1 JJ. 

Sc(^p.  £,7f.  c^r;z.   .i;S. 

I.OS.Hsr.  Nuturf.  19.  ;>.  6'».  f.  5./  1.12. 

Gmelin.  SyJltm.naC.  1.  jooâ.  5. 

Ce  Binocle  eft  fort  grand  :  !e  côté  de  fa  rère  s(ï 
plus  large,  &  celui  d^  ta  queue  plus  éiroit.  Sa  réie 
a  une  petite  pointe  en-devant;  &  près  de  cette 
pointe  J  en-delTiis,  deux  yeux  afTcz  proches  l'un  de 
l'autre.  Le  corps  e(l  coiivcrc  de  deux  écailles  ,  qui  , 
vers  le  bout  ,  s'écartent  &  fe  {f  parent  ,  formant  un 
angle  aigu  vers  les  bcrds  eït^rieiirs  ,  &  laidaut  voir 
entre  elles  la  queue.  Le  botd  inférieur  ,  pr,r  le-,ucl 
fe  regardant  ces  écailles,  efl  un  peu  dentelé  en  Cc-.e. 
La  que'iie  eÛ  écailleule.  Si  fe  termine  en  deux  lor.gs 
Slets  iiltz  durs.  En  dcflbus ,  l'aDuria!  a  lix  patres 
cruftacées. 

On  trouve  cet  animal  dans  l'eau:  il  cfi  rate  ici. 

fd,  MoNOCLï  pennigère. 

MoNOcVhVS  pennigerus. 

Montculus  tefia  kemifphirica  ,  futura  Uncari 
Cauda  pennata. 

Limulus  pennigerus.  MuLL.  Entomofir.  p.ltj. 
n^\  62. 

Binoculus  kem'ifphiihiis.  Ckoj.  InJ,  par.  1.  pag. 
66q.  t.  li,  f.  3. 

Gmelin.  SyJÎ.  nat.  1.  300e.  57. 

La  couleur  de  cette  efpèce  efl  d'un  jaune  un  peu 
brun.  Elle  el}  cru!*acée  comme  la  prét?dcr.te  ,  mais 
tonde  ,    hémitphériijue   ,    pief^u'aulû    latge    cjue 


M  O  N 


■5  s 


longue  ,  rciTemllant  ,  pour  la  iTgiire  ,  à  une  Corci-- 
nelle  ,  &c  concave  tii-dc/Tous  Ses  aiucnrcs  onC 
petites  ,  très  -  courtes  ,  difficiles  à  app^rcevcÎL-  , 
compofies  de  cinq  articles.  Si  placées  proche  les 
yeux.  Ceux  ci  ,  éloignés  Tun  de  l'autre  &  (itués 
aux  deux  côté»  de  ia  tète ,  font  no.rs.  Outre  ces 
yeux,  il  y  a  encore  entre  eux,  (ur  la  tête,  trois 
taches  brunes  ,  pofées  eu  t  iangîe.  La  iiiâclioiic  de 
devant  fe  termine  en  pointe  ,  mais  recourbée  en- 
defîous  Après  la  tête  ,  qui  eft  allez  giande  ,  Ce 
voient  deax  écailles  lin".:5,  temùnées  par  un  bord 
'aillant  ,  qui  couvrent  le  coips  comme  les  ccuis  de> 
Scarabés  ;  uuij  elles  ne  vont  pas  jufqu'au  bout ,  Si 
ciicj  lailknt  a  and  une  queue  écan!eu(e  ,  formée  Az 
quatre  anneaux  ,  qui  le  teimin?  par  dcus  appcn- 
iliccs  bjrbus  comme  des  plunieî,  que  l'urlcle  étale 
en  courant  dans  l'eau.  En-dcùcub .  ce  B'.noclc  a  fix 
pattes  courtes ,  dont  les  origines  font  éloignées  les 
unes  des  autres. 

On  trouve  cet  infeiTte  dan';  le?  ruiifeaux;  il  rcf- 
femble  d'abord  g  un  petit  Culéoptèrc  ,  mais  fa 
démarche  vive  Si  fa  queue  qu'il  agite  précipitaui- 
mcnt,  le  décèlent  bientôt. 

-t-  +-  -I-    Yeux  mar^intux. 

Cali€Vs  Mulleri. 

57.  Monocle  poilTon. 

MoNocVLUS  pifcinus. 

Wlonocidus  corporc  brcvl  ,  cavdx  b'fida  monO' 
phylU.  —  Syfiem.  n.t.XII.  t..  p.  IC$J.  n".  1. 

Mo'tocu.us  tefia  ceidata  plana.  Fab.  Sp.  inf.  l, 
p.  j-i.  n".  1.  -•-  Mu.it.  inf.  l,  p.  mo.  n°.  z. 

Mo.-.ocklus  (^foUaceus  )  tefti  foliacea  plana  ,  & 
Monocu/us  (pifciiiui)  plaiùuf.ulus  ,  clypeo  fuluo- 
tundo  J    corpore  okoUalo.  -—  Fn,  fuec.    loj^,   â? 

Monoculus  tkirace  «.bdomirnave  ovato  ,  cauda 
lohatj.  AcT  Ha-'i.  le. p.  1  ',.  l,  J.  f-  1.  7.  &'  Nov. 
An.  havn,  I.  p.  p8.  «".4. 

Binoculus  Çpifcinus)  ocu'is  tnargînalibus  ,  tefia 
ohlor^a-curde-a  ,  c^uda  abhrtvian  ,  uppirdiculs  % 
lere-ibus  corpere  lo.igioribus.  Otb,  Fabr.  Fn.goenl. 
r:o. 

Binoculus  (^pifiiius)  ecuiis  m^ir^inalibus  ,  cefin 
poftiù  .u  .(lia  J  cauda  rttrofesa.  M'JLL.  ZooL  d^n, 
prodr.  1408. 

,         Cûligus   curtus.  MoLL.   Entomofir.  p.    ijo.  n«, 
63.    /.  %l.  f.  I.  1. 

Forskeluus.  S.roem.  Sundm.   i.  j:ag.   167.  l.  l, 

/.  4-  <5. 

2  z  z  z  X 


73  2  MON 

Pid!:uius pkuror.euis  &  JJJ:;.  BasT.  Op.fai/ec. 
l.r-  157- '•"•/•';-  10. 

r'iutlL.'jJcr  îLllclu:unli:us.    He.nEST.   Schrif:. 

GillLIM.  Syf..  fia:.  1,  JCO7.   1, 

Ccrtsefi^èce  a  éce  confondue  par  Gcoihoy  avcc 
h  rprécUcaie  ,  mais  elles  font  vraiment  difUndes. 
Le  coips  tl\  piane  Si  membraneux  ,  ur  peu  tonvcsc 
ci;-dellus^  concave  &.  brillant  cn-d:iîous ,  marqué 
litr  le  dos  de  cacadlèrcs  d'un  jaune  obfcur.  Le  teft  ou 
bouclier  e't  fuboibiculaire ^  comme  pUc  en  deuï, 
un  peu  cmarginé.  Les  deux  yeus  ,  qu'il  faut  cher- 
ch:r  au  microfcope  ,  font  en  croidant  ,  diftans  ,  & 
de  la  couieur  du  corps.  L'abdomen  .-ft  trcs-court  & 
cc.-.ipof'j  de  deux  anneaux  inégaux  :  chacun  eit  mar- 
qué de: quatre  points.  La  queue  ell  dilatée  dans  fon 
milieu.  La  poitrme  elt  traverfée  par  le  canal  al:men- 
t^'ac  ,  fur  lequel  cft  po(é  un  organe  pobile.  Le 
coeur,  qu'il  ciî  uès-aifé  d'appercévoir  au  niicrol- 
copc.  Les  pieJi  font  cerminés  par  dès  crockccs,  les 
poiiérieurs  par  des  foies.  A  l'angle  du  clypéus  & 
àz  l'abdomen  ,  eu'  un  bras  alongc ,  cilié  £c  armé  de 
deui  poMites  à  fon  extrémité,  au  moyen  dcfoaeLes 
il  s'accroclu- aux  poillons ,  ce  qui  l;;i  a  ttiéiité  fon 
noni.-L'ariicle  intermédiaire  porte  deux  loc^s  fila- 
Hicns  ,  qui  parciliént  être  les  ovaires. 

Ce  Monocle  s'attache  aiii  Morues ^  aux  Mer- 
latif,  ,  aux  Sju:i?ons  ;  il  court  rapidement  fur  eux, 
&  n.-ge  avec  célériié  dans  la  mer. 

j3.  PîoNociE  avancé. 

Mo>:ocu-j.us  prrduclus. 

M  r.o::dus  coyote  lo''£0 ,  cauli  iinhàmita  ieira- 
ïhyll.i. 

CiUgus  producliis.  î.îuil  E.-u-OT.Ojlr.  p.  iji. 
n".  ^4.  t.  11.  f.  3.  4. 

Bi':oci.las  fdh-.ancus.    O.    FabR.    Fr..   grosr.l. 

Scthus  vorr.hemorffch.  HîRBST.  Schrlfc,  der. 
htrl.  naturf.  fr.  I.p.  56.  f.  3./.  I.  7. 

Gmelin.  SyJ{.  xi'.t.  X.  5007.  ;8. 

Cet  ir.fccle  efl  plus  long  &  plus  gros.  Sa  cwu'eiir 
cft  celic.de  la  corne.  Son  clypéus  ou  ttft  cft  orbi- 
ciiiaite  ,  convexe  en-deflus  ,  concave  en-delTous  & 
bordé  de  cils.Lediîque  a  daasfon  milieu  deux  pouns 
rariprochés  ,  &  de  ch-ique  côté  une  grande  tache. 
Le  bord  antérieur  efl:  un  peu  tronqué  ,  S;  accompa- 
gné d'une  antcnnulc  fétacée,  courte  &  attachée  à 
un  tubercule  lenticulaire  Ces  petits  tubercules  fout 
de  véritables  yeux  tiès-difficiles  à  difiinguerjm'jme 
au  microfcope  j  dans  l'individu  mort. 

lacavit:  du  th  contient  difFérens  organes  j  cjîc 


M  O  N 

cft  partagée  en  trois  paities  ;  l'ai.ti^rieute  renferme 
cinq  glandes  ,  dont  deux  font  pofécs  obliquement 
vers  cba.iuc  côté  ;  deu.ï  p:cds  armés  de  crochets  , 
2c  uii  roilre  défiéctii  conitr.e  celui  des  Piinaifcs.  La 
yariie  du  milieu  fert  d'attache  a  deux  grai.;*<;  pieds 
armés  de  crochets.  Le  milieu  de  la  panicpoilérieiiCC 
cih  occupé  far  une  lame  ciliée  ,  attachée  a  ia  lii^ 
lur  un  tubercule  géminé.  L'.îbdoiv.en  eft  plus  étroit 
&  plus  long  du  double  que  le  dos.  Au  milieu  font 
deux  lanies  formant  un  nii,  i|Ui  relie ir.bleiiC  à  des 
ailes  ou  à  des  élytres,  &  i.;u!  donnent  à  c':'t  infccic 
l^ipartnce  d'un  Coléopière.  Des  deux  cùiés  le 
vo:e:)t  les  folioles  de  la  double  queue  ,  acccmpi.- 
giiées  de  filets  qui  paroihert  être  les  ovaires. 

Cet  infccle  fe  troîive  fur  les  Requins.  Celui  que 
La  Martiniere  a  décrit  dans  le  jcurnai  de  pbyûqiie  , 
oètobre  1707,  p.  164.  pi.  1.  bg.  0.,  ue  paroît  pàS 
eu  différer. 

jç.  MoNOCiE  biachyourc. 

Mo^:ocVLUs  brachyurus. 

Monoculus  cduda  deficxa  ^  lefia  glol'ofa. 


Ly> 


Zor.L   d: 


1358.  Erjomofir.  p.  69.  r.':  zk.  t.  t.  /.  i.  11, 
Gmilii!.  Syç.  net.  2.  =007.  55. 

Ce  Monocle  efV  regardé  comme  un  des  plus  gros 
Zl  des  plus  beaux.  Son  telt  eit  (pliénquc  &  tranipa- 
rcnt  cortiine  de  la.cotnc.  Les  valvules,  convexes  ei:- 
dehors ,  concaves  en  dedans,  font  égales.  La  léte, 
qUi  a  la  forme  d'un  roftre,  eft  cachée  dans  le  repos, 
&  forrante  dans  le  mouvement.  Les  deux  yeux  font 
pief^u' égaux.  Les  deux  palpes*  plscés  fous  le  roftic, 
fouicoui-ts,  cylind.'iqucs ,  poilus  à  leur  extrémité. 
Les  antennes  ,  au  nombre  de  quatre  ,  font  compo- 
fées  de  douze  anneaux.  Le  corps  cft  coinpofé  de  hi.it 
fe^^meas  ,  qui,  en  décroiflant  progrellîveinent  ,, 
piennent  la  forme  d'une  queue.  Les  pieds  l'ont  ca- 
piUacés,  par fcraés  d'une  quantité  confidérable  de 
cils.  Entre  les  palpes  &  les  pieds  eft  un  urgar.e 
double  ,  terminé  par  un  onglet  &  par  des  foies.  La 
queue  cil  petite  &  défléchie.  Les  œufs  {o|it  verts. 

On  le  trouve  dans  les  marais, 
éo.  MojJOClE  fphérique, 
MoKC'cuLVs  fphirlcus. 
Monoculus  caud-.i  infuxa  ,  tejla  ghiofi:. 
Ly.vevj  fykirlcus.    MutL.    Zool.    car:,    prodr. 
1591.  Lntomoftr.  p.  71.  n*.  i6.  t.  5.  /.  7.  $. 
Gmilin.  Syft.  nat.  i.  jgo8,  60. 

Le  tcft  de  ce  Monocle  cft  globuleux  &  fphérique. 
Son  roftrc  eft  crochu.  Il  a  deux  yeux  ,  dont  le  pof- 
téiic'J-r  «.^  ie  pins  graad  ;   &  fous  le  rolhc  j  deua 


MON 

palpes  courts,  imx  anccinics  cotnpo''^esd'un  grand 
nombre  d  aiticulAticns,  dériéchses  ;  t'oi:s  les  l'a^^es, 
lix  pieds  de  chaque  coté  ,  dù^v.ies  à  diftingacr;  les 
premiers  font  éi'ais  &  voiLs.  Laqutue,  mfle cli.it  , 
efi:  iiaiiée  en  ■■IvfU) •.'.;.  Le  do.>  porie  de  chaque  côte 
un  grand  ovaire  de  couleur  verte. 

Ce  petit  Monocle  fe  trouve  fur  le  bord  des 
cauï. 

«1.  MoNOci.-  cjuadrangu'.airc. 

MoNQcUL  us   quadungi.lus, 

Monoculus  caiida  infexu  ,  lejîa  f~bJuadrartgula. 

Lynceus  quadrangu taris.  MutL.  Zool.  dun.  prodr. 
1355.  £nW;r.Oj'?r.  p.  jt.  n" .  27.  f.  9.  f.  I.  5. 

GmîliN.  Syj'i,  riut.   z.   3008.  61. 

Ce  Monocle  n'efl  pas  plus  gros  qu'un  point.  Son 
teft  eft  fubovale  :  on  y  diltingue  des  iaics  à  l'aide 
du  microfcope.  Le  roftre  eli  aigu.  Les  yeux  font 
rangés  fur  deux  lignes  ;  le  plus  petit  cft  d-Tant  le 
p!u<  oiand.  Les  palpes ,  très-petits ,  fortenc  de  la 
Civl::':  rfu  roftre.  Les  antennes,  au  nombre  de  deux, 
fo;u  ion:;'j;s  Se  compolccs  de  quatre  petits  artickf. 
Les  pieds  font  an  nombre  de  lix  ou  de  huit,  ce  qu'il 
n'eft:  pas  aifé  de  déterminer.  Ils  fe  meuvent  raTe- 
ni;nt ,  mais  au  deilous  d'eux  font  d'autres  pieds  ea 
grand  nombre  ,  qui  font  dans  un  mouveracnc 
co.umucl. 

On  le  trouve  dans  les  eauï. 

^1.  Monocle  lamelle. 

liloKocutus  Ume.lutus. 

Monosulus  ca-.ida  inficxa  iamlnjn;  ^  tefia  vta- 
ttu-oju. 

Lynctus  Ixmdlaïus,  Mull.  Zool.  dan.  prodr, 
3-1^6.  EniOKojir.  p.  73.  n".  iS.  c.  5.  /.  4.  C. 

GmsIIN,  Syfi.  tiat:  1.  5008.  61. 

Le  teft  eft  ventru.  Le  roftre  elî  cylindrique  &  cro- 
chu. Les  d*,t!i  yeux  font  places  dans  t^ne  L'iie 
ebli'ji'.e.  Les  deux  palpes  font  litaés  fous  le  roftre  ; 
enire'eux  font  les  antennes  défléchier.  Les  pieds  font 
crés-peULS  &  difficiles  à  diTr^Dicu.:!-.  La  queue  ell 
infléchie.   Linrcftin  elt  linuei;x: 

On  le  trouve  tout  Itté  dans  les  fleuves  &  d;;ns 
les  lacs. 

63.  Monocle  trigouelle. 

MoNocu LUS  iri^onclius. 

Monoculiis  cauda  injiexa  [crrulatci  ^  cejia  ance- 
rlus  giôiii  muticu , 


MON 


735 


Lyrtctus    tri[o:tllus.    \1\:ll.  Zco'.   d^r.    r'odr. 
119S-  E.'!tomo}$r.  p.  74.  /t^.  î</.  f.  10.  J.  5,  6. 
Ndturf.  7.  p.   105. 
EicHHORN.  p.  ^7,  r.  ;.  /  D. 
Berlin.  Af. !•;•;<<;//.  4.  p.  5î^ 
GMELiN.-5y/.  nat.  z.  3C08.  65. 

Ce  Monocle  n'cfl  pas  d'us. gros  qu'un  point.  Le 
tefi  eit  ven:iu  en-ddrJs.  Le  ;ol;r£  eR  A'bulé  &  trci- 
aigu.  L'un  des  deux  yeux  e<i:  placé  vers  ic  bord 
cxtéiieur  du  ro'.ue  ;  le  plus  petit,  vers  i'inti'rieur , 
a  deux  palpes  très-peiits,  &  quatre  aritcnnes  fur  le 
rolbe  ;  elles  font  termiiiées  par  trois  foies.  Krtrs 
les  palpes,  au-delfus  des  pieds,  cit  un  organe  épais, 
courbe,  ptdiforme  ,  armé  cn-delius  de  (:x  d'enn- 
cules  :  ils  font  druis  ua  continuel  mcuveinent.  ii  a 
deux  pieds  épais  &  deux  papilles  qui  ionc  dans  ua 
mouvement  ferpéiuel.  L'inteflin  ell  linueus.  Il  a 
d:ux  ovi;rtS  poirs  entre  le  dos  &  l'iriteltm. 

On  le  tiouvc  dans  les  marais  Se  dans  les  fofles. 

Ê4.  JifoNOeX-î  tronqué.. 


Mo-to.-uliis  cauda  injltxa   ferrulcta  ,    ujîa   bafi 
dmtieuUtt. 

Lynceus   trr.ncatus.    MuLl.    Entcmofir.  par.  7J. 
II".  50.  t.  il./.  4.  8, 

Gmeiîn.  Sjfi.  nat.  2..  ^ccS.  64. 

Le  teîtdc  ce  Monocle  eft  flrié,  cilié  à  fa  partie 
antérieure.  Il  a  un  roRrc ,  deux  yeux  ,  donc  le  plus 
>,  and  e.O:  derrière  l'autre.  Ei;tre  le  roilic  &  les  an- 
tennes font  les  paipes  ,  plus  r ourts  que  le  roftre  & 
trautparens.  Les  anrennes  l'ont  au  nombre  de  quatre  ; 
les  pieds  Supérieurs  ,  au  nombre  de  deux  ,  plus 
ros  que  les  autres.    La    quci'e    eft 


grand:         _        ^ 

iifléchie,  large  ,  l'ciée  en-deliou,  ,    

ongle'  vigoureux. 

On  le  trouve  dans  l'eau  ,  paritii  le  Len;na. 
éf.  MoNTCLE  macroure. 
MoNocvLUs  mucicurus, 
Monoculus  c.rdd.z  ereBa  ,   ie/!a  elongaca. 
h^v.uii^    macrourus.    MuLL.    Zooi.   dan.    prcdr 
l'y.  7.  E:.io:no;ir.  ;..  77.   „»,   j^.  t.   ,0.  f.  ,.  4. 

G-MILIN    S- fi.  nue.  2.  5008,  (îy. 

Ce  r;onoc!e  a  le  te!}  tranfpartr:;  quatre  antennes 
cif  i.ucees  ,  terir.-.nécs  par  crw-.  f.'iev  ,  U  déâéchics  ; 
dcn.x  tres-petu-  !-.)bis  ;  un  rt.llrc  u;:  peu  aii^u  ;  i^:Uï 
ye..x,  donc  le  plas  p::c;c  efi  devant  L-  pliîs  .^iai:d  ; 
c^uaue    picGs.   Sa   queue   eft  lancéolée  ,  fiiée   en- 


714 


M  O  R 


iîcflous  ,   perpendiculairement   iafléchie  ,  longue  , 
teiminée  par  deux  ongles. 

Ou  le  trouve  dans  les  lacs. 

<;<;.  Monocle  paiefieur. 

MoNocVLUs  focors. 

Monoculus  cauda  poneBa.  ,  teftd  ovûta. 
■Lynceus  focors.  Mun.  Entomofir.  p.  78.  n*.  35. 
^p./.  I.  3.. 

Gmelin.  Syfl.  nat.  i.  3009.  66. 

Le  tcft  de  ce  Monocle  eft  ovale.  Il  a  deux  an- 
tennes palpiformes ,  tevminées  par  de  tiès- petites 
foies.  Les  pieds  ftipérieurs,  au  nombre  de  cjuatre, 
font  palpiformcs  ;  les  inférieurs  font  capillaiies  ,  & 
propres  à  la  natation.  Les  yeux  font  deux  points 
noirs.  La  queue  eft  couchée  &  horizontalement 
étendue  ,  &  terminée  par  deux  pointes. 

On  le  trouTc  dans  les  fleuves. 

MORDELLE,  infede  de  la  féconde  daflc  de 
l'ordre  des  Coléoptères. 

Les  antennes  font  pcflinées  ou  moniliformes  ;  le 
premier  article  eft  p!us  long  que  lés  autres,  le  fé- 
cond plus  court  &  globuleux  ;  le  dernier  «vale  & 
un  pei!  aigu;  tous  les  autres  font  triangulaires. 


M  O  K 

La  tjoucliî  «fl  garnie  de  mâchoires  &t  de  palpesî 

Les  palpes  font  au  nombre  de  quatre  &  iaégaux* 

Les  an:ériears  font  plus  long';  que  les  poftcricurs, 
avancés,  quadriarticulés  i  les  articles  font  égaux ^ 
le  dernier  éll:  plus  épais  :  ils  font  atcaehés  au  dos  de 
la  mâchoire. 

Les  palpes  pofîériears  font  plus  coures  que  les 
antérieurs ,  filiformes  &  trianiculés  :  les  articles  font 
égaux  U  inférés  vers  la  moitié  de  la  lèvre. 

Les  mandibules  font  cornées ,  arquées,  irermes. 

Lfs  mâchoire";  membraneufss,  linéaires,  bifides  î 
les  déi.hirures  font  obtufes  &  inégales  :  l'extérieure 
eit  ja  plus  grande. 

Lèvre  alongce  ,  membraneufc  ,  linéaire  ,  avancée 
entre  les  palucs,  dilatée,  arondie  ,  bifide  :  les  déchi- 
rures font  égales  &  arrondies. 

La  forme  du  corps  efl  convexe;  il  ctl  réttéci  fut 
le  devant. 

Les  efpèces  de  ce  g«nre  fe  trouvent  ordinaire» 
ment  fur  les  fleurs. 

Leur  génération  &  leurs  larves  font  inconnues. 

On  l'a  nommée  WtorddU  ,  quoique  ce  nom  liu 
convienne  peu  ;  car  il  eft  très-innocent. 


Suite  de  l'Utroduciîan  à  rïïljîoire  'Naturelle  âei  Jnfecîesl 


7?; 


MORDELLE. 

MO  RD  ELLA.     L  i  n  n.     G  e  o  f  f.    Fa  bri  C. 

CARACTERES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes,  fouvent  un  peu  en  fcie,  quelquefois  pe(5linéa$  ,  ie  la  lon- 
gaeur  du  corceler. 

Quatre  antennules  inégales.  Les  antérieures  un  peu  plus  longues  ,  compofc-^s  de 
quatre  articles  ,  dont  le  dernier  un  peu  plus  gros  &  alongé»  Les  pofténeures  hiiftr- 
mes  ,    compofces  de  trais  atcides  égaux. 

Corcelet  convexe. 

Abdomen  terminé  en  pointe  dans  les  femelles. 


ESP    t    G    t    S. 


*  Antennes  peciiKees. 
I.  MoRDELU  ferrugineufe. 
Roujfe  ■  poitrine ,  anus  &  pieds  noirs. 
1.  M0B.DELI.S  nafique. 
Corps  acre  &  Jlins  taches. 

3.  MoRDELLE  pedinée. 
Roi^Jfe  y  élytres  noires. 

4.  MoRDELLE  paradoxale. 
Bsrds  du  corcelet  &  élytres  ttjiacts. 

5.  Morcelle  éventail, 

Tejtacée  ;  bouche  ,  corcelet  &  dos  de  f  ab- 
domen âtres. 


6.  MoKDELLE  ponclluée. 

Corcelet  tejiacé ,  noir  ^  ponclue  ,  élytres 
noires  ,  bord  tejlacé. 

*  *    Antennes  moniliformes, 

7.  MoRDELLE  fix-maculée. 

Atre  ;  corcelet  ferrugineux  ;  elytrei  tef 
tacees  j    tache  noire. 

8.  MoRDELLE  bitsaculce. 

Fzrrugineufi  ,  cortelet  âtre ,  élytres  tef 
tacees ,  tache  noire. 

9.  MoKDELLE  huit.ponâuée. 

Anus    armé   d'un    niguiilon  ;     élytres 
noires  ;  quatre  points  flaves -^  ie  premier  en 

cro'fjunt. 


7lS 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HlJîoire  Naturelle  des  Infectes. 


M  O  R  D  E  L  L  E.  (  Infedes.  ) 


10.  MoRDELLE  cenacée. 

Acre  i  élytres  tejlacés-^  bords  noirs. 

1 1.  MoRDELLE  abdominale. 

Nrire  ;  corcekt  &  abdomen  fauves  ;  enus 
armé  d'un  aLguilion, 

I2_  MoF  CELLE  hume  raie. 

Aire]  bruche  y  bords  du  corselet  &  pieds 

fiaves. 

13.  Morcelle  partagée. 

Âtre  j  éljires  jîuves  à  kur  lâfe, 

14.  MoRDELLE  bordée. 

Ftrn.gineufi  ;  [ommité du  corcelet  ayant 
le  dij.fue  dire  y  clytr^s  de  lu  même  cou 
leur. 

1 5.  MoRDELLK  à  aigail'on. 

Atre  i  anus  termine  par  une  pointe. 

16.  MoKDKLLE  fafcit'e. 

Noire  \     anus    armé   (fiine    pointe  ; 
é'ytres  portant  deux  bandes  cendrées, 

17.  MonuELLE  frontale. 
Atre,  fr  nt  &  pieds  jaunâtres, 

18.  Morcelle  choracique. 
Atre  \  lêie  &  corcelet fiâv.s. 

19.  ^'oKDELLE  flave. 
Flave\  extrémité  des  elytres  noire. 


10.  MoRDELLE  tricufpide. 

Fl.-rve  ;  lame  abdominale  cyane  ;  ély- 
très  m.irquces  de  trois  Toinis  noirs;  corce- 
let pojîéne.  rcrncnt  tricufp'ide. 

i\.  MoRDELLE  marine. 

U'idul'e  ,  puhcfcente  ,  cendrée,  trois 
tJihcs  nuires  fur  le  corcelet. 

12.    MORDELLE    lîx-ponduée. 

Atre  brillante  ;  trois  points  blancs  fur 
les  ély  Lits. 

15.  Morcelle  de  l'aube- épine. 

Tejlacée  ;  :êce  noire  3  corcelet  roux. 

14.  I\IORDELLE  melanone. 

Noire  -y  élytr.s  ,  corcvlit  ,  tcCe  &  pieds 


25.  îlIoTîDELLE  b  colore,       I 

A're  ;  é/ytres  tejlcicécs  ;  extrémité nolre', 
bande  nuited^uis  Lui  milieu. 

16.  îtloaoELLE  perlée. 

Noire  f  brilLinte  ^  un  peu  pointue  \  bord 
roflerieur  du  corcelet  &  des  elytres  à  quatre 
Lâches  perlées. 


3.J.  Morcelle  rufîpcde.. 
Roujfe  ,  pieds  ferrugineux. 


M  O  R 

*  Antennes  jxBlnccS, 
I.  MoRDEiLE  fcrrui^uKurc. 
M0S.DELIA  ferng'nea. 

MoidcUa  rufd  ,  peHore  ,ano ,   redihufqne  nigris. 
Fab.    Sy/?.    eut.   161.    i,  —  Spec.    inf.    i.   pag. 
551.  «°.  I. —  Man:.  inf.  corn.  t.  pag.  2.17.  ««.  1. 

Gmel.  Syji.nar.  1.  tau   7. 

Cette  Mordelle  rclTeaible  beaucoup  à  !a  Mordclle 
douteute.  Ses  antennes  font  noires  i3c  pcdinécs.  Son 
ccrps  c!t  ferrugineux^  à  l'exception  rie  l'anus,  de  la 
poitrine  &  4e  Tes  pieds,  qui  font  noirs.  Elle  aies 
éiytres  acuminées  ,   &  les  ailes  loufies. 

Elle   fc  trouve  aux  Indes. 

Du  cabinet  de  Kcenig. 

t.  Mordille  nafiquc. 

MoRDELLA  nafiita. 

Mordella.  cortorc  utro  immacalato,  Thunb.  Nov. 
inf  fp.  i.p.i'i.f-jj. 

Fab.  Mant.  inf.  i.  pag.  217.  n".  1, 

Gmel.  Syjl.  nat.  i.  p.  2C11.  8. 

Cette  Mordelle  a  !e  corps  âtre  £c  fins  tacbcs. 

Elle  fe  trouve  au  Japon. 

D'.i  cabinet  de  Tliunbesg, 

3,  MoP.DiLLî  peftinée. 

M011.V111Z.A  peHina.-a, 

Mordella  rufa ,  elytris  nigris.  Fab.  ^yjî.  cnt. 
té;.  3.  —  Spcc.  inf.  i.  pag.  3;!.  ;.».  j.  —-  },l.int. 
inf   i.   rag.  117    n".   5. 

Gmll.  Syjl.  nue.   joii.  y. 

Cette  Mordelle  a  un  grand  rapport  avec  la  Mor- 
dc:i.-  douteufe.  Les  antennes  font  pedlinées  ,  fafci- 
cu'^es  &  noires.  La  tète  cft  grande  te  rouile.  Les 
yeux  font  noirs.  Le  corcelet  eft  rétréci  à  fa  partie 
antéiicurc  ,  glabre  ,  roux  ,  &  acuminé  poftcricu- 
rcment,  à  la  place  de  l'écallon.  Les  élyrres  font 
atténués  ^  noirs  ,  marqmés ,  fur  le  milieu  de  la  bâfe  , 
d'une  raie  cendrée.  Les  ailes  font  noires.  Labdo- 
nien  cil  court  S:  bi^lTu  ,  rcux,  couvert  de  chaque 
côté  ,  à  (a  bâfe  ,  d'une  écaille  ovale.  Ses  pieds  font 
roux  ,   fes  genoux  nciis. 

On   voit  ainû  fc3  rapports  avec  la  Mordille  dou- 
teifc  U   la  Mordelle    feir:;i,ineufe  ;   eîle    en  di.ftre 
par  les  antennes.  M.   Fabricins   foupçonne  que  ce 
pourro:t  être  un  genre  particulier. 
U':Jl.  nat.  Inf  Ses.   Tons   Vil. 


M  O  R  737 

Elle  fe  trouve  en  Amérique, 

4  Mgrd:.:.:e  paridcxaîe. 

MoRD£LL.4  paradoxa. 

MordJla  thoracis  laterihus  clytrifque  tefiactis. 
Lin.  Fn.  face.   8ji.  —Syjl.  nat.  ».  6Sr.  i. 

Fab.  Syfl.  ent.  l6z.  i.—Sp.  Inf  I.  fJg.H^ 
n".  1.  — Man:.  inf  i.p.  118.  n*.  4. 

G.MEL.  Syjl.  nat.  I.  ioii.  i. 

C'efl  'a  plus  grande  de  tout  ce  genre  Les  bords 
de  fon  cotceiet  Ce  des  élytrcs  font  tcftacés. 

On   la  prend  ordinairement  fut  les  OmbcUifèreSi 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

f.  Mordelle  fl.;gellée. 

MjB.DELLAf.abt.Uata. 

Mordella  teflacea ,  ore  pcBore  ahdominifqae  dorfo 
atrts.   Fab.  Sp.   inf  x.  app.  p.  joi.  —  Muni,  imf 

I.  p.  2.18.  n".  j. 

Gmel.  Syf.  nat.  i.  io:r.  10. 

Elle    efl  reftacée.  La  bouche,  la  poitrine,  l'abr 

doir.cn  &  le  des  font  âtres. 

6.  Mordelle  ponduce. 
Mordella  punclatj. 

Mordella  thorace  tefiacco  nigro  panSato  ,  cljtris 
nigris,  marginc  teflaceo.  Iab.  Alant.  inj.  î.p.  aC^-. 
n".  6. 

Gmel.  SyJÎ.  na:.  i.  ton.  II. 

Elle  cft  de  la  grandeur  des  précédentes.  La  tcte 
cft  teftacée ,  fans  taches.  Les  antfrnes  font  -ra 
éventail  &  noires.  Le  corcelet  eft  teltacé  *  mar<jné 
de  p-i;nts  noirs.  4.  i.  i.  Les  éiytres,  noirs  ,  ont  :« 
brri  &  la  future  tr-ftacé;  ;  elles  font  marquées,  4 
leur  extrémité  ,  d'un  point  noir.  Le  corps  cft  àtaâ* 
Les  pieds  fon:  noirs  ;  leur  bàle  efl  teftacée. 

Elle  le  trouve  à  Cayenne. 
Du  cabine:  de  M.  Rolir. 

7.  Mordelle   fix-niîculje. 
Mordella  fxmacuLita. 

Mordilla  atr a  ,  thorace  fcrrugirco  ^  elytris  tefl<t^ 
ceis  :  macula  nigra.  Fab.  SyJ}.  ent,  zCy  4. —  Sp, 
/•;/;  I.  r..;^'.  332..  n^.4,.—Man:.  ir.f  i.  f.  il3» 
.■2".  7. 

Gî;el.  Sy^  nat.  i.  lozt.  ii. 


.^ 


M  0  R- 


Corps  j^r.-r.'.l,  tJK  r.oirc  ,  front  î-îevé  &  fcrru- 
g;!t!cux,  ar.tcnncs  peu  pcChrécs,  corcck;  oî^fcmément 
f-rrt'gîf  r;:x,  f'Iy  îtc;  îci>ac:=cs,  avcr  trci<i  tachcsnoircs, 
î"L!ne  a  labâîe,  l'iiiie  au  milieu,  l'aurre  au  foni 
met  ;  sbdoan.*ii  Si  picJs  âcvcs  j  jambes  tic  coiileiir 
de  poiy. 

El'c  fc  trouve  en  Am;i-i,|nc. 

Du  riiufcum  de  Huntci-. 

*  *   Antcrincs    !norJliform:s, 

S.  MoRDïLLE   bi-jmacii'tï. 

MoT^D-ELiA  bimaculata. 

MordclU  ftrri'-oinca  ,  reclcrc  atro  ,  fjtris  ufl^- 
f.is  :  macula  ni^rd.  {-ab.  Manc.  inf.  i,  p.  nS. 
n".  S. 

Gmet..  Syft.  na'.  i.  loij.  :j, 

Cctic  grsnde  f  îordelle  a  k  tète  marquée  à'e.r.e 
bar.dc  flrruCTJneufe  ^  &  la  boucbc  â:ie.  Les  antcmc 


prairies 


iiâle  ont  J 


t  tes  xij'ons   coniriup 


ruleaiUienï.a  une  mïluie.  Le  corcelec  eit  bi.llu  & 
icrrugineui  Les  élytres ,  tcflacées  ,  ont  une  oi and 
tache  noire  devant  leur  fommet.  La  poitrine, 
eit  âtrc  ;  l'abdomen  très-coert ,  eii  fcrn^incux 
b.offu  ;  l'anus  cf'  obtus  &:  jire.cjue  troiiquci"  le  bore 
eft  proéminent  ;  les  p.ieds  feaugiiieus  ^  ont  les  ge- 
noux noirs.  La  couleur  du  mâle  cft  plus  oblcure. 
Elle  fe  rrouve  m  Honp.ric. 

9.  Mokd:  ILE  p.irt^g.;v. 

Morid.'j  it,.i,  elytns  '•.[Jfla^.h.  V  ^■a.  Sfcc.  inf. 
l.p.  \:,i.  /i".  J.  Man:.  inf.  p.  ii3.  ,-,",  j. 
CwiL.  Syft,  lia!.  I.   ICI.;,  i^. 

Eile,eft  de  la  ioBgiienr  des  précédcnres.  Les  an- 
tennes ujjdc  courtes,  pcaiR.'c.;  î:  àtrcs  L-'  coms  c;: 
«i-.tièicnuflt  âiie.&  bridant.  Les  é.'vtrcs  ftu'vs  l-v  : 
flaves  diiii  Je  n;il'cu  vejs  leur  bâfç.  L'abdoiTicn  e!l 
w«s-obt,us  &  prefigae  troinjué. 

Dj  cabinet  de  M.  Yeais. 

10.  MoRDi  LLE  bord(?e. 
MORDELLA  limbutii. 

Moiddla  ftnuglnea  ,  vcncc  tk.jr„c:s  d-fco  dv 
Mar.t.ir.j.  1./,.  zi8.  /.".  10. 

GmeL.    SyP-,  net.    I.   lOiJ.    I  J, 

Its  antennes  font  courts  &  en  f,.ie  ,  noires  ;  ku, 
preniRX  anr:cau  'f iilemenr  fi>  11-  rii'rwHU-      f  <-  rr. 
cel«âtreda.,si;,.   .n.I,uu.^,,le.Ll..;;.;:^': 


^î  C   R 

feniigincdî.  LVcuffoii  eft  également  feitugii-.eui  j 
1.1  poitrine  l'eft  auffi  ,  mais  el.'e  a  une  tache  lar^ralc 
âtre.  Les  élytres  (ont  liiTes  &  fans  taches.  L'abdo- 
men court ,  un  peu  obtus ,  fci-rugincux  ,  a  de  t  haque 
côt'!'  une  grande  rachc  âtte.  Les  pieds  uoiis ,  onces 
c'.!i:ics  ftrrugincufes. 

Dvi  muftuin  de  M.  Yeats. 

II.  Mr-RD^LLE  à  aiguillon, 

McrD!:ll.4  acuUatiZ. 

M^rdella   atra  ,  ano  fplna  tcrmlnato.   Fn.  fu.ec. 

ScOP.  Ent.  carn.  191. 

Murdclla  oiknga  atra  ^  cauda  acuUo  terinincta, 
Fn.fi.c.^^^. 

Mvrdii'a  r.:iO  acalcaîo  ^  ccrpoi^  dtro  imrr'iculdio. 
?A3.  Spu.inf  1.  p.  3  3?.  n".  7.  AUru.i.'if  1 .  p. 
- \ i.  'i".  1 1. 

yiO'àeUd  a:r.i  /raudaCd  u:iLcloi:  CtOlT.  i'if  pur, 
I.  r.   363.  rz'.  1. 

SVLZ.  Hifi.inf  t.-j.f.  4^. 
ScHŒErF.  Elcm.  t.  84. 

/c.  M17./.7. 
LsrtcH,  /.'.  :..  t.  \o.  f.  5  ç. 
GMtL.i:^/.  ^^r.  :.ic.3.  -'• 

CcrtcMo;dci!ccft  toute  noi'-e  ,  fi  tè;ccft  lifT'j;  (es 
antennes  ,  plaLees  devant  les  \eux,  (ont  conipiifées  de 
onzeavticleSjdontlcsquatrepr.cnjiïrsTontronds&gl  - 
buleux,  &  les  fept  derniers  (ont  triangulaires  6t. 
fony.cnc  un  peu  la  fcie.  Ces  intenncs  font  de  la  lor- 
i,uei.r  du  corcelet.  Celui-ci  e(l  convexe,  uni,  /ans 
c|ue  (a  boui*  fcieiurelevîs.  Les  i'tais  fojit  auflî  rrè'- 
ii:;<:s,  Si.  mfii'^s  lungs  que  ie  .ventre  ,  vjui  {•-  tcn'.jioc 
en  pointe  allez  aigi.ë  &  longue  ,  mai";  qui  ne  piciuî 
f-Viirt.  Les  p.if.es  font  longue-  ^  au  ii  c]u>.*  tes  rar.fcs  , 
dj:it  'es  aviicU.s  font  along.'s  &  vont  en  décro'lLnt, 
en  (oi:c  cjuc  l€  premier  i(i  le  plu-^gros,  &  le  der- 
nier j  qui  tertïiine  la  patte,  le  p'us  petit  :  je  ne  'ais  fi 
cet  infccie  .l.i'jie  i  je  ï'ixx  cependant  trouvé  luuvcut 
Lirlcs.flcms. 

M  G'.-ofFioi  a  auffi  obtlr.vé  une  variété  toure 
rcni'.ii..i'de  ,  n)ai^  pl.us  petite  des  deux  tiers ,  Se  dont 
!;:,  .  p;e,-iK.s  ('•.  ne  .mo.isis  sn  ftie.  Ptac-ên-c  ne  cifïère- 
t-eiie  cjae  par  le  rc,.\e. 

E!'e  fe  trouve  en  Europe. 
Il,  llo&SELLE.fifciée. 

MORDELLA  fafcidtd. 

Mo'diUd  rJg'a  ;,   ar.o  a.ahato ,   e!ytr<s  fdfciis 


M  G  II 

duaiciS  ctnereîs.  T ab,  S;-cc.  i.-if.    i.  p.   y,^.n'.  8. 
Muni.  inf.  i.p.  21  g.  n".  ii. 

Mordilla  atra  caudata  ,  j'^fciis  viliofu  aureh. 
Geoît.  ir.f.  pdr.  i.  p-    3J4.  /^'■\  1. 

Gm2l.  Syh  nac.  i.  1015.   16. 

Sa  grandeur  varie;  i'  y  en  a  de  p!u?  grandes  li 
de  pl.is  petites  :  du  reftc  elle  cft  tcuc-à-fait  fem- 
blab'c  à  la  précédente  pour  la  forme;  mais  elle  en 
diffère  pai  les  poils  ,  dont  elle  cil  ;o!:mem  oîiiéc. 
Ces  poils  couvrent  prelque  tout  ledcflbus  du  coij 'S, 
qui  paroî;  j^une  &  comroe  don;,  vu  à  un  ctiiain 
jour.  Le  tour  du  corceiet  a  de  fcmblables  poil; .  L.:s 
étuis  ont  dei;x  larges  bandes  tranfverfes  de  fcmbla- 
bles poils,  qui  paroiflen:  d'u:.  jaune  doté,  t:  doi.- 
la  coi.kur  fi>rnie  Puis  ,  i.  cl.angc  luivant  qu'oii 
tourne  ianuiial  en  différens  Ie;;s. 

On  trouve  cet  infcde  avec  le  pricédcnt. 

Elle  reirembie  beaucoup  à  la  précédente,  ^  I.iii- 
néus  l'y  réunit  :  elie  en  diffère  cependant  par  le^ 
clytres  l'rl'o'-.tcs ,  &  ayant  un  duvet  cendré  ,  &  par 
les  taches  du  milieu  &  de  la  baie. 

15.M0RDELLE   huit-ponctuée, 

MoRDELLA  ocîopunclata. 

Alo'detlj   ano  •icuUjto  ,   elytr'is    aigris  ;  pur.ciis 

qti:'.'.uor  fiavis  ;  primo    Lunaio.     Fab.  Syjl.  er.tom, 

163.  7.  Spec.  lûf.   1.  ;7.  353.  n".  9.  M.M.  inj.   i. 
p:  iiS.  n^.  12. 


Gmel.  SvI}. 


t.  1.  lo: 


Tcte  roufTe  ,  corceiet  jaunâtre  &  cotonneux, 
ayant  antériçuremcnt  quatre  points  ,  &  poÙériearc- 
nicnt  des  raies  ondulées  brunes.  Les  élytres  font 
ât.cs,  tronqués,  avec  quatre  points  blancs,  dont 
!e  premier  d;  la  bSfe  eft  en  croiliaiu.  Ls  corps  eU 
gris  ;  l'anus  a  un  aiguillon  âtre. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

D-i  Muf;um  de  Bancks. 

14.  MoRDELLE  teflacée. 

M0B.3ELLA  tcic.cca. 

Mordilla  atra  ,  elvcris  teftaceis  :  mjrciniàus  /:/- 
gris.   ÎA3.  Maru.  inf.  t.  p.  Xl^.  n".  14. 

Gmel.  Syft.nat.  i.  7.013.  '8.. 

Elle  efl  de  la  groiTcur  de  la  Mordelle  aiguillon- 
née. Le  corps  ci;  â:re  ,  les  clytres  feules  font  teila- 
c'cs  ;  le  bord  eR;  très-iEince  £c  noir  i  l'.-.aus  efl  araié 
o'im  aiguillon. 

Eiic  fe  trouve  en  Afriquï  fur  le  Danctis. 

Du  Muféum  de  M.  Yahl, 


M  O  R  759 

rj.  Morcelle  abdominale. 

Mordilla   abdominalis. 

McrdcUa  itiira,  ihorjce  aiJomircquc  fu/vis,  ano 
acuUato.  Vab^  Syft.cnt.  164.  8.  Spec.  ijif.  l.  p. 
;;;.  n° .  lo. 

Manc.  inf.  i .  /?.  119.  r.'^.  1  j. 

Mordella  hicolor.  Sulz.  B fl .  inf  t.  7./.  Ij. 

Gmel-  ^yfi.  nat.  i.  ici 4.  19. 

Tête,  poitrine,  élytiev  ,  tpinc  de  l'aiMIs  ,  & 
pieds  noirs  ;  coicelct  U.  abdomen  fauves,  briiiapts 
Se  fans  taches. 

Elle  fe  trouve  dans  rAl'emagnc. 

Du  cabinet  de  M.  Kattorf. 

16.  Mordelle  h.imrrale. 

MoF.DELLA  k^~cr.:î:s. 

Mordella  atra  ,  ore  lattrluiLS  thoracis  pedli'-.fq'M 
fiavis.  Fab.  Syfi.  en:.  i6j,.  y.  SfCc.  iaj.  t. p.  533. 
'2".  II.   Mcir.i.  ir.f-  i.  p.  il  9.  :■«.  16. 

Moidella  atra  ,  ore  laceribus  thoracis  bofcûfqLC 
elytrorurn. 

Fl-veTcentipus.  Svfi.  na:.  xii.  t.  p.  éSi.  n" .  5. 
F:;./««.  885. 

Gmel.  Syf.   r.at.   1.  tc.":^.    3. 

Cette  Mordelle  efl  âne  ,  la  b;)uchc  ,  les  bords  c# 
corceiet  &  les  pieds  font  Laves,  ainii  que  là  bâiS 
ies  élytrej. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  fur  les  ficurr. 

17.  Mordelle  frontale. 
jMoRDEi  LA  for.talis. 

Mordell.i  atra  ,  fronce  pediùufque  flavefcintibus. 
—  F/7.  f..ec.  s?4- 

Fab.  Sf).  inf  \.  p.  5  5  ; .  ,1".  i  »,  —  Mant.  inf.  i. 
.    %:•}.   rf'.   17. 
Gmel.  Syfl.  nat.  r.  1014.  4. 
Elle  efl  atre.  Le  front  &  les  pic^f  font  jauui:re.=  . 
Elle  fe  trouve  en  Europe,  fur  les  £curs. 

18.  MORDELI  E  ihorôciqtif.  1 
Mordella  thjrùdci. 

Morddla  a'ra  ,    capiie  rkoraccque  fldvis. —  I-n, 

Fab,  Sp.  A.f  I.  p.  554.  .•-".  14.  —/.Wr.  mf  ;. 
p.  119.  n'\  1^. 

A  a  a  a  a  1 


740 


M  O  R 


Gmel.  Syfl.  nat.  l.  zoi4.  5. 
Atre  ;  tête  &  corcelet  flaves. 
Elle  fe  trouve  en  Europe. 
Sj.  MORDELLS  flaTC. 
MoRDELLJ  flava. 

Mordilla  flava  ,  elytrorum  apicihus  nigris.  — 
Fn.  fuec,  855, 

Fab.  Sp.inf.  i.p.  554.  n".  14.  —Mant.i.if.  i. 
f.  lif.n".  19. 

Gy-ti.Syfi.  n.u.  I.  ÎG14.  'î- 

tllc  efl:  flayc.  Les  élytrcs  ont  rcitrérahé  noire. 

Elle  fc  trouve  en  Europe. 

20.  MORDELLE  tricufpiJe. 

MoRDttLA  trlcufpiduta. 

Mordella  fldva  ,  lamina  abdominali  cyanea ,  ely- 
crorum  pur.ciis  tribus  nigris  tho-ace  pofiinh.s  tricuj- 
pidato.  Lepbch.  It.  1.  t.  19- f-  8- 

Gmel.  Syfl.  nat.  1 .  2014.  id. 

Elle  ell  flave  ,  avec  une  lame  abiominaic  cyane. 
Les  (îlytrcs  ont  trois  points  noirs ,  &  le  corcelet  a 
roftérieuremcnt  trois  pointes. 

M.  Lepcchins  l'a  trouvé;  dans  les  dcfv;rts  de 
rUral. 

ir.  MORDELLE  mu'.ine. 

MoRDELL.i  marina. 

Mordilla  pubefcens  uid.t'r.ta  .,  c'^zcrea  thorc,c:s 
rrucuUs  tribvs  nigris.  Herest.  Apud.  fuejli.  arc  h. 
■■rf.e.p.  I48.«°.^. 

Gmel.  Sy/i.  nat.  i.  1014.  11. 

Elle  efl  pubcfccntc  ,  on^^ul'c  ,  cendue.  Le  cor- 
celet porte  trois  taches  i<oires. 

On  la  trouve  à  Berlin. 

ai.  I\loRDELI.E  fii-ponifiuce. 

Mordilla  jhxpunBata. 

Morccl.'a  atra  nitida  ,  elyirorum  puncîis  tribus 
albis.  l'Ui^-È^r.  Apud  Fut:/,  arch.  i  >f.  6.  p.  J4h'. 
n^.  4. 

Gmel.  5;y^.  nat,  i.  2CJ4.  ii. 

Elle  eft  â-rî  ,  noitc.  Les  ély  très  font  marquées  dc 
«rois  points  blancs. 

ï-3,  MoRDELiE  de  1  aubipinc. 


M  O  R 

1       MotDELLj  oxyacanthsL. 

Mordilla  lejiacea,  capite  n'gro  ,  thorau  fafia. 
T01.ST.  Nov,  inf.fp.  l.  p.  6^.  n'^.  6^. 

Gm£I..  Syfi.  nat.  t.  1014.  23. 

Elle  cft  tcftdcéc,  la  tête  efl  noire  ,  lecorcelcr  roHx; 
fa  gr»ir:ur  approche  de  celle  de  !a  Mordelte  aigiii- 
iancëe. 

On  la  troavc  en  A.ngîeterre  ,  fur  les  fleurs  de 
l'aubépine. 

14.  MoRPîtLE  m^lanope. 
MoRDELLA  meUnopus. 

Morddla  niera  ,  elyrns  thorace  capite  ped-hufque 
teftaceis.  FORST.  Sp.tnf.  ncv.  i.  p.  64.  n° .  64. 

Gmel.  Syji.  nat.  i.  2?i4.  -s. 

Ei'e  cft  noire.  Les  élytres ,  k  corcelet,  la  té:'-  & 
l.'S  pieds  four  teftacés.  Sa  g  ofisJr  eft  ceile  d'uu 
g-os  Pou. 

On  la  trouve  avec  la  précédente:. 

15.  MoRDEiLE  bicolore. 
MoyDELLA  hicolor. 

tdordella  atra,  clytrii  tefljzce's  ai-ice  nigrii  faf- 
cicqve  nisT'a  in  medio.  Forst.  Njv.  i  if.  jp.  i. 
p.    6j.   n".  6j. 

Gnul.  Syfl.  ne:,  i.  i-}i4.  ij. 

Fl'e  eff  atre.  Le:  élytrcs  font  teflacées  ,  rojres 
à  Icnr  exrréHMré  ,  nvc  uac  bande  noire  dans  leur 
milieu.  Fl!c  ell  de  la  grclTéur  d'un  Pou. 

Forîler  l'a  aaflTi  trouvée  en  A'-glrtorrc  ,  Ctf  las 
flejrs  du  Cra-œ^ns,  du  Rumci  &  des  Orobjlhf-'ies. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre. 

16.  MORPELLF.  pcike. 

Morde LL.J  perjjta. 

Mo'dclU  nigra  nic'da  fahpilofi  ,  tkoracis  mar- 
g'ic  polerjore  ,  elyt'oritmque  macutis  qua'aor per- 
l'jjs.  SuLZ.  H'.Ji.  i'f.  p.  67  tab.  7,  fig.  14. 

Gmil.  Syfi.  nat.  !.  101  f.  1(5. 

N  jire  ,  brillante  ,  avec  r^ue^nes  poils  ;  bord  pof- 
réticiir  dt:  corcelet  5:  des  élytrcs  Jnar']ué  de  (-juatre 
taches  perlées. 

On  la  trouve  en  SuifTe. 

17.  McxDETLE  rufipcde. 
MoKBELlA  rufipes. 

Mordilla  fjfca ,  pid:basfcr.'Ugineis. GtOlT.  lif. 
par.  I.  pag.  355.    n».  ^. 

Qniu.  S^^.Ji.nat,  i,  :.oi.j.  i-j. 


MOU 

Les  antennes  de  cette  Mordclle  font  prefquc  aurti 
loEgties  que  le  corps,  font  moins  formées  en  fcie 
que  Jans  la  troifième  efpèce  ,  &  plus  que  dans  la 
luivante.  Leors  bifes  ,  ainû  que  les  aniennules  & 
1«  patte*  ,  font  âc  coulcar  fauve  ;  le  rcHe  de  l'in- 
fecte eft  brau.  Les  yeux  font  faiilans.  Le  corcelct 
*•:  les  étuis  font  fecncs  de  petits  points  prefque  imper- 
cepubîes  a  La  vue  ,  afcc  un  petit  du»ct  cla;r-rcmé  &: 
Court.  Sur  les  cmii  oa  voit  quelques  ftrics  peu  en- 
fùucccs  Si  peu  apparentes  ,  principalement  vers  les 
Itozdt.  Les  aiies ,  qui  foiit  fous  les  étui? ,  font  noi- 
liuu.  Ce;  mfccle  varie  beaucoap  peut  la  graadeur. 

E/.'cce  dc:^leufe. 

i8.  MoRDiiLt  claTicorac. 

AfoacriiJ  cUvucmii. 

MoraeLa  tcta  yuca.  lOKsr.  A'ov.  inf.  fp-  I. 
p.  66.  n" .  46. 

GMiL.  Syi.  ria:.  i.  loij.  iS. 

Elle  eft  entièrement  d>;  la  cojLur  de  la  poix  ,  un 
peu  plus  g'olie  que  la  Mordclle  thoracicue.  Il  tft 
souteux  qu'elle  appartienne  à  ce  genre. 

On  !a  tr:;uve  en  .Angleterre,  fur  la  rhubarbe  ,  où 
e'ie  coi.rc  ivcc  a_.;i!i;é. 

M0U:KE  ,  i;ucf:e,   de  l'cidre  des  Diptères. 

Ses  anteeres  fort  courtes,  rarproclicef  ,  eompo- 
fées  de  fept  ari'rleî  ,  do;-,t  le  troifiènie  grand  &  di- 
laté, a  une  efiece  de  dent  latérale.  Les  trois  derniers 
ior:  courts  ,  peu  apparcns  ,  &:  terminés  en 
ponte. 

La  bouche  efl  mu:»:  d'une  tro-tipc ,  de  fuçoir: 
ii  dintcnnu'.es. 

La  trempe  eO  fonar.re,  courte  ,  cannelée  ,  biilée 
à  fa  b.-.fe  ;  le  dos  eft  canaliculé  pour  recevoir  trois 
foies  ;  le  liipport  eft  avancé,  cv'.mdrique ,  &  d'u-e 
fubi;an,.e  corcée  ;  la  fommiré  ek  ovale,  véficuîeùf:  , 
bi!abiée  ;  4es  lèvres  font  ovales  &  aiguës. 

Le  f.içoir  efl  beauccap  y'.n'  court  qi;e  la  trempe, 
&  a:ui"i.pé  pir  le  bout ,  &  fars  gaîne.  îl  e't  divifé 
en  fept  pièces  ;  quatre  fu~cricurcs  larges  &  app'a 
ties  ,  contenant  t-ois  foies  mfc'récs  a  ;a  fracture  ê.i 
la  troiiiye  ,  &  placées  dans  fa  cannelure. 

Les  deux  antennules  font  grandes  ,  épaiflcs  ,  com- 
primées ,  «ompofécs  d'a'-ticles  égaux  ,  peu  diL- 
tKjcls,  &  inférées  à  la  bâfe  latérale  de  la  trompe. 

La  larve  eîl  apor'.c  ,  snr.ulic  ,  raolîc.,  fonS  cj- 
LndrK;ne ,  &  a-ténuéc  poftérieurc«cnt. 


MOU 


741 


La  nymphe  eft  immobile,  ovale  ,  couverte  <l'une 
peau  dure  &  coriace. 

S'ilcft  des  infectes  qui  ont  dii  erre  connus  de  tous 
les  temps ,  &  de  tout  le  monde ,  ce  font  les  Mouche  s. 
Quel  heu  n'habitent-el.es  pas":  &  combien  ne  fout- 
e.les  pas  trop  fouvent  incommodes  !  Auili,  comme 
le  nom  d  abcro  attaché  à  l'objet  le  plus  commun  flc 
le  plutôt  connu  ,  devoir  êtreenfuite  indiflindement 
appliqué  à  tous  les  autres  objets  plus  eu  moins 
reîemblans  j  fi  le  nom  indéfini  de  Scarubé  avoit  été 
donné  à  tous  les  infectes  à  clyires,  comme  celui  de 
Pupilioi  a  tous  les  infeûes  a  ailes  farineufcs,  le 
nom  de  Mouche  avoit  été  donné  encore  plus  ind -ii- 
niment  a  tous  les  infectes  a  d;ux  eu  quarte  ailes 
membraneufes ,  ou  a  ré'.cau.  Reaumur  fcnri:  bien  la 
nécellité  de  fortir  de  h  confufon  que  le  nvéme  nom 
répandoit  fur  tant  d'êtres,  de  génies  j  ou  mè.-nc 
d'ordres  très  -  dilîérens  ;  mais  il  étoit  rtfervé 
à  fcs  fuccclfeurs,  qui  fe  font  plus  at»ach.'s  que  lui  a 
la  partie  méckoaiqui: ,  de  déterminer  politivemeut  les 
caraéléres  génériques  qui  conviennent  aux  Mouches 
proprement  dites. 

Les  Mouches  font  didinguées  par  des  caraflr'res 
génériaucs  très-bien  marqué».  Elles  portent  fur  U 
tète,  des  autennes  à  pjlet.es',  oii  foimées  pat  une 
petite  m.alle  folide  de  figure  dilF'renre,  qui  tantôt 
cft  en  forme  d'un  grain  lenticulaire ,  tantôt  plus  alon- 
gce  ,  comme  un  tuleau  ,  &:  iouvent  elle  a  la  figure 
d'un  prifme.  Cette  maflc  ou  cette  palette  placée  fur 
un  arricle  qui  fc  trouve  uni  à  la  tète  ,  &  qui  Couvent 
eft  compolé  de  àsux  ou  trois  pièces  ,  ell  toujours 
accompagnée  d  un  poil  difJnél,  qui  fort  d'un  de  ces 
côtés  ,  Se  qui  ctt  ou  fimple  ,  ou  branchu  ,  c'tft-a- 
dire  ,  ayant  des  barbes  aux  côtés  ,  qui  le  rendent 
tout  velu.  Elles  ont ,  en  (ècond  lieu  ,  une  longue 
trompe  mobile  ,  tetmi.iée  par  deux  lèvres  cbainufs  , 
&:  qui,  clars  l'état  de  repos,  fc  trouve  pli  le  en  dtui 
pour  pouvoir  fc  cacher  dans  une  cavité,  qui  fe  :eiï- 
contre  en-dclTou»  de  la  tête  ,  &  qui  lui  ftn  alors  de 
loge.  C'eflau  mo'cndc  cc;t"  i'oin[  e,  quelaMourhc 
p;'jt  ctdtnaircment  gonfier  plus  ou  moins  félon  le 
bïfoin ,  Si  de  l'aiguiller,  roide  Se  écailleui  qui  l'ac- 
cortipagn:  ,  qu'elle  perce  les  ma:ières  4:  fuce  les  li- 
qucuf;  qui  lui  fervent  de  nourriture.  Les  Mouches 
ont  donc  ,  pour  premiers  caridères  glnériqaes  ,  das 
anter;rïsa  :  aletre'- avec  un  poil  latéral,  &  une  troio- 
pe  terminée  par  deux  lèvres  charnues. 

Annoncer  que  Reaumur  s'eft  particulièrement  oc- 
cupé ce  cei  ii.fccleç ,  c'e.^.  annoncer  une  ample  raoifl- 
(on  d'obftr varions  aufiî  cutieufes  qu'cxades,  aaiE 
întéreîfa'.tes  qti'inftruilives  :  c'tft  en  snême-iemps 
nous  impofer  l'obligation  d'en  recueillir  afTei  pour 
difpenfir  de  recourir  à  l'ouvrage  trop  peu  r-jpand« 
ce  cet  À'iteur  ,  &  c'en  enrichir  ce  dtpôt  univerfsl 
qui  doit  tenir  Lea  de  tous  iis  aetres  ouvrages. 

«     Kou£  allons  d'aboid  préftntw  ks  tiats  princîpata. 


74i 


MOU 


ou  les  plus  faillans,  cjue  le  premier  coup  d'œil  fu 
l'enfembk  dis  Mouclics  elt  lians  le  c:.s  d^;  laiur. 


La  (ête  des  Mciuli.":,  qui  cft  joitirc  au  corcelcc 
fmar»  coi  inuf.-ulcax  ,  cu'oïdhiairemcnt  airondis  , 
SOUjOUrs  aiînie  de  deux  grandv  yeux,  à  véftfau,  placc's 
Veis  les- cotés  ,  ^v;  de  iruis  petits  yeax  iiiies  «u-dcl- 
fus,  âiraiigés  tr,  tr'ângk. 

I.ecorcciet  ellg'.os,  inaffif ,  &  couvert  d'une  peau 
coriace,  ou  dcitu-ccaiilcùfe  ,  fc  c'elt  a  cette  partie 
tjue  (ont  ait<ich;'>:s  les  deux  ailes,  les  (ix  janes  ,  ci; 
ks  deux  baUnciers.  On  y  vuic  encore  ijuatre  ûig- 
nwtes  eu  OL  vei turcs  de  reipir-tion ,  donc  deux  ie 
clia^jue  coté. 

Le  vêrtte  ,  ou  abdomen  ,  cft  ordinairement  ovak 
&  renfl- ,  plus  ou  jiioins  alor.gé,  félon  les  d;ft.?reiites 
efpèces,  mais  le  plus  fouvem  court  &  gros  ,  £c  c'eft 
djns  le  •derrière  3  qui  fe  termine  en  côr.e  ,  que  (ont 
placés  i'-artus  &;  le;  parties  du  texe.  Le  veutre  des 
Mouches  cil  diviCé  ci\anneauM  ,  garnis  de  iHgm.ites 
de  cha^jue  côté.  Chaque  aimcuu  elt  eutiéremeiit  re- 
couvert er-deirus ,  &  en  giaiide  partie  en-dclloiis , 
par  une  feule  &  niêine  pièce  écailleufc,  par  une  ef- 
pèce  de  cerceau  dont  les  deux  bouts  ne  fe  jcignent 
point;  il  refie  entr'cux  un  fillon  ,  lur  lequel  elt  pla- 
cée une  écaille  plus  ou  moins  large  dans  ks  diffé- 
refitCi  efpèces.  £ntre  cette  écai'le  &  k  grand  arcécai!- 
ku£  ,  cli  une  membrane  qui  peut  fe  pliffer  ou  fe 
dcpl.er  ,  felcrn  que  le  ventre  a  befoin  d'avoir  moins 
tiu  plus  de  volume,  ou  bien  de  fe  gonfler  plus  ou 
liioms  ;  ce  gorflemcnt  ne  pourroit  pas  avoir  lieu  fi 
chaque  amu'au  écoit  d'une  (eule  pièce  ou  d'un  cerceau 
entier  d'écailk. 

Les  deux  ailes  font  mcmbrancu Ces ,  ou  faites  d'une 
membrane  mince  &:  tranfpaiente ,  comme  du  talc, 
&  garnies  de  pliilicurs  nervures  ;  leur  figure  ell  or- 
dinairement d'ini  ovale  aiorgc.  Tout  près  de  leur 
origine,  en-deiious,  on  voit  une  double  pièce  très- 
nnnce  &  merabraneiife  ,  que  Reaunuir  a  comparée  à 
des  ailerons  ou  à  des  ailes  manquées ,  &  il  les  nomme 
aulli  les  doak'es  coquilles ,  parce  qu'elles  relTemblent 
aux  coquilles  bivalves.  Au-dclious  de  l'une  de  ces 
deux  ccquilks,  ou  de  l'infciicure,  eft  placé  k  har 
lancier,  qui  eft-  en  forme  d'une  tige  di.'li:e  ,  terminée 
par  une  eÇjcc<:  de  retire  tête  ,  ou  de  bouton  en  forme 
de  itntilk  ,  ou  bien  de  boule  alongéc  ,  un  peu  irré- 
gu!iè.-e  ,  !]ui  fouvent  cft  creufe  d  un  côté.  On  trouve 
des  bahu'.ciers  à  tous  ks  infeiftes  à  deux  ailes  ;  ."Dais 
dans  les  autres  genres  ils  font  ordinairement  placés  à 
iiud  S:  point  Gacli:-s  fous  des  coquilles  mçmbrancufcs 
ou  raUjueulLS,  comme  dans  les  Mouches.  L'inleéle 
peut  agiter  'ces  balanciers  avec  beaucoup  de  vîtelfe; 
mais  kur  vtritabk  ufage.  n'clt  pas  connu. 

Les  ailerons  on  ks  doubles  co.-]uiiles  que  les  Mou- 
ches Ont  dï  chaque  coté  du  corps  ,  à  la  bâfc  de  kuis  j 


MOU 

ailes  ,  font  des  membranes  trèt-nilncés,  cofnpofée» 
de  deux  p  iices  attadiées  enlemblc  par  un  de  leurs 
côtés.  L'une  de  ces  pièces  elt  unie  a  l'aik,  en  torte 
que  qaand  la  Mouche  agite  l'aiie^  cetC"  menibrine 
eii  dès- lors  mife  er.  miuvemi-nt.  Quand  elle  repofa 
&  qu'elle  tient  ks  aiks  appliquées  fur  le  corps  ,  ks 
deux  pièces  de  1  aileron  étant  placées  l'une  fur  l'au- 
tre ,  fe  ferment  alors  comine  les  ba: u»ns  d'iine  co- 
quille bivalve;  mais  quand  elle  .  uvre  ks  ailes  6.  kS 
i-caue  du  coi  ps  pour  voler  ,  la  pièce  fuiéneure  s'é- 
loigne de  l'autre,  éiunt  cntrainé:  avec  l-île  ,  &  l'une 
&  l'autre  fe  trouvent  alors  juf^ue  dans  un  mtme 
plan  ,  en  lortt  qu'elles  ne  fe  icuchcnc  .^ue  par  le  cote, 
qui  ks  im:t  enLenibic. 

Toutes  les  Mcucl-.cs  volent  avec  ra;?idiié  ,  Se  font 
entendre  un  boui  douncmtnt  en  volant  ,  ii<èiae  vjuani 
on  ks  tient  dans  la  mam  ,  au  moins.  pK.lieurs  de  kuis 
efpeces  ;  elles  rendent  ptcfque  coiicinuclkinent  ua 
Ion  très-aigu. 

Les  (ix  pattes,  qui  eu. leur  attache  cn-diflbiis  du 
corcelet,  font,  curinnc  a  l'oiciinaire,  divitées  en  han- 
che, en  cuiile,  enjambe,  ii  en  tarfe  ou  pied  Lacuilk 
tient  au  corcskt  ,  par  cette  partie  interméd:aiic 
courte,  nommée  la  Aa-îcAcy  la  jamb-  elt  terminée 
par  plulîeurs  pointes  écaill- ufiS  roides  ,  en  tormc 
a'épmes  ou  d'éperon  ,&  le  tarfc  eft  fubdivilé  en  cinq 
articles  ,  dont  k  dernier  c(t  terminé  p  .■  deux  ongles 
ou  gros  crochets  ,  au-deffous  drfqucl>  font  placées 
deux  parties  ovales  tu  forme  de  pclottes  ^  garnies 
de  poils  courrs  très-pre(îés  ks  uns  coiitie  ks  aiures. 
Dans  phifieurs  efpèces  de  Mouches,  ks  pattes  font 
garnies  de  plulieurs  poils  roirtes  eu  forme  de  pi- 
quants, mais  dans  d'autres  elles  ne  fout  couvertes 
que  de  poils  lins  &:  comme  laineux. 

Les  Mouches  font  des  infectes  extrêmement  in- 
commodes ,  &  qui  far.s  celle  tourmentent  ks  h.>m- 
ines  &  ks  bétes  ,  comme  on  en  peut  avoir  journe  k- 
nienc  l'expérience.  Celles  qui  volent  dans  nos  ap;:>ar- 
tement ,  8c  qu'on  peut  non^.nicr  domefliques ,  fe  pla- 
cent continuellemiCnt  à  en  foule  furies  viarides  qu'c-n 
nous  ferta  table  ,  li:  particulièrement  fur  les  pâtiik'- 
ries  5:  confitures ,  qu'elles  fuccnt  avec  leur  trompe  j 
car  elles  aiment  extrêmement  k  furre  &  tout  ce  i^ui 
cit  doux.  Elles  gr:'ent  encore  les  d-.iiurts  des  lambris 
i'c  des  cadres  des  tableaux ,  en  y  dépofar.t  kuts  cx- 
crémens,  qui  font  d'aburd  en  forme  d'une  liqueur  ou 
bouillie.  Les  Mouchfs  domeitiques  fe  fouvert  tou^ 
jours  en  quantité  pendant  tout  l'été  ,  jnais  particu- 
lièrement en  Juillet  &  Aoiàr  ;  cependant  on  a  re- 
marqué comme  une  chofe  fîngnhère  dans  certaine 
anuce,  &  certain  feu  ,  qu'il  n'y  -a  eu  prclquc 
point  de  Mouches,  il  fallait  même  alois  faire  d'c- 
\a-lcs  rechcrchwS  piour  en  trouve;  felikinc.u  une 
doir.'.ainei  k  cau'c  de  ce  phénomène  eft  cntièrc- 
merit  inconnue.  Les  Mo-tichos  fe  nourrirent  donc  d'j 
fuc  des  viandes  ci  de  tjutcs  les  liqueurs  douces  ,  ii 


MOU 

pluficiirs  n'e  leurs  eipèccs  Ce  rendent  fur  les  fleurs , 
pv)ui  cil  fii.crlc  miel;  d'autres  cherchent  les  caJa- 
V  ;■;  .  cv  diL-j:rc<;  les  madères  les  jl;is  filzs ,  les  ex- 
Cilinieiis  de  toutes  fo:tcf. 


Les  la'-wc<;  des  Moi-.chcs  foiu  d'une  fî':;ine  sloa- 
iîc'c  i  oîdiiuiiciiicnt  c\iir,dnqi!e  ,  Si  d'i:né  fubùai)ce 
n>-~ik  &  (lexibk  ;  mais  le  devant  du  corps  ,  i.ù 
le  tnuve  la  tôte  ,  cft  pointa  R  conique  ,  au  heu  que 
le  lieinere  eit  j»ros  &  arrondi.  La  tète  elt  molle  i'i 
ctia'iuic  ,  11  av.uu  pciLt  le  fij^urc  coiiftante  ,  mais 
van.il.lc  i';  garnie  d'o-',u  de  deuï  croci^ets  l'cajlicux, 
q..!  crvcnt  •.  ha. lier  les  .'ulihmces  dont  i'inftdh,:  doit 
fo  !  c'jnir.  Le  crps  ei't  d.vil'c  ei,  aiv.-.eaux  &;  gaiiii  de 
iii^viMics  ['ai-dcvj:it  i;  j'ar  dei' i^.rc  ,  qui  v.i:icnt  en 
figure  c<c  en  nombre  ,  fL-lon  les  ciiï'jrentes  cipèccs- 

La  rliipart  de  ce<.  la-veç  n'ont  point  .te  paîtes  ; 
clle^  i-.c  m.urhc.  t  que  j  a.  le  mcuvçmctit  des  anneaux 
du  corps  j  quelles  alnnj^ciu  &  contraitenr  akcrnaji- 
■\rment,  s'aidant  en  n-.éme  temps  des  crochets  c'ciil- 
kux  qui  fe  trouvent  a  la  tête  ,  &  qu'cUe-'  fixipt  & 
a.  c;u;hci-t  aux  objets  fur  lelqucls  elles  fe  trouvent 
fl'.cves,  en  retiiant  ou  raccourciflaot  cnfuite  le 
cojp<.  D'aurres  ont  des  j-attes  charnues  en  forme  de 
m.i  Ticlons  .  dont  q-.ielqucs-uacs  (ont  armées  de  cro- 
clcts  ;    ulks  fout  les  larves  appellées   à  queue  de 


M  O  U 


I  es  1  ;rvc'  de  ce  gcn,-e  fe  no^irriflent  de  d.fF.'rentes 
ni.i  u  c  ,  ta.-'t  anin^a'e»  que  vjt'^^ituks.  Les  unes  de- 
vo:ci  r  L  cnair  des  a'.d;vi.iU\-  luoriS,  à  laq-icllc  elles 
doni.e  ,t  e.i  méir.c-tenips  la  i;uaL-LJ  de  fc  corrompre 
t'  ,.t  de  ijKc;  d  antres  vivent  dans  les  excrsmens  , 
cars  ie  fi:mier  C<  da-is  ia  revrc  grade  ,  d'aurres  man- 
g-er't  k  fro  r.ai^e.  11  y  en  a  pluiieurs  efpcces  qui  fe 
tiennent  fi.rles  arbreï  ii;  les  pl.-.nces  peuplées  de  Pu- 
cci.:ns  quelles  dévorent,  &  qui-fout  leur  unique 
al  ment.  D  avMres  fe  trouxent  dans  le  corps  des  Clic- 
ndl'  s  ..J^  de  plulicurs  aurres  larves  ,  qu'elles  rongent 
&  qu  elles  ..OT.Uiniei.t  Pa-nii  celles  q:ii  (c  ncurriiknt 
de  ;"n  It.i'iccs  vév!,.-tale,- ,  les  unes  vivent  dans  les 
L-iilLs  ,  q.relkï  iidr.c  .t  intér  eurcmen:,  les  aunes 
d.i'is  des  i;.'ius,  d'antres  dans  des  champignons, 
d'..  rres  dai.s  ks  gnines  des  plartes.  Les  iaVves  à 
q:L_  :e  de  i\'.i  vive..t  dàiiE  1  eau  Luurbeufe  &màiéca- 
o^  iCjOH  viles  fe  nyuii!fl"c-itd->la-iubi1ânce  qu'elles 
y  t  uvent.  L'nt!h;é  i;én-;-sle  des  l.irvts  carnacieres 
de  ce  genre  parou  don*  être  de  coniuiîier  ks  cada 
vies  di-s  an;!iiaMX  qui  fe  rrouvent  di'Ler f&s  dans  ks 
b'-is  Scies  c.i')"!pa;4ne;s,  &  que  ks  bnes  rétoces  oiit 
épdri;oé,s  ;  par  kur  miiUitude,  elle?:  A.rit  capa'^lts  de 
lit  niuer  u!'.  tel  cada'-'C  en  f«t  feu  de  tenms^  &  d'en 
canfunier  toure  Is  chair.  Celles  qjji  mangent  les  ex- 
crér.icus  femblem  ctfe  f.ii;es  pour  purger  Is  rcrre  de 
ces  ijai°iOi)d:ccs  ,  &  k"  Aphidivcucs ,  ou  mant^eufes 
d  Puc-rons,  df'hviei-t k-  t:la'ites  decerte  engeance. 
Le:.  .VLiUwUes  aufj  i'crveiu  de  picyre  aui.fet,i;;i  .oi- 
l'enui. 


743 


La  larve  des  Mouches  ne  qiittç  point  fa  pçju  pour 
fe  transformer  ,  mais  cette  peau  extérieure  fe  durât 
&  devie.-.t  écaill;u''e,  formant  comme  une  cnqnp 
obkuqu-.'  ,  oïdinai-enient  de  couleur  bruiiç-rou^ear 
tre,  lu  conkur  d:  nijr:\;n  ,  q  li  leiifermc  t-Mir."  k? 
parties  de  laninuù.  D.i:;s  cette  ecque  ,  aii-.;;  f-inj-s. 
d;  1.1  pr-p-e  p'.au  -';  la  li-ve  ,  tile  pend  d'ab.ird  ia 
figure  dune  boule  aisi,-i^  c  ,  à  Liquellc  os  ije  voit 
aucu-e  p.iitc  d  iiiivdte  i  clk  n  eft  que  coivimi:  uuî 
fMiple  malk  de  ch^ir  inoll.-.  C'ek  uiic  d/îcouvert* 
que  nous  ti.-vons  à  la  Tagacit?  de  Reaumur.  Enfuite 
cette  boule  fc  dh-elo  p'e  &  prend  la  lîiurc  dune 
nymphe,  a  l.i.]uelle  ou  voit  f:ute.s  les  paities  C5té- 
ricu'CE  de  h  Mju  he.  Apiis  an  ceitain  ;erops  ,  ctll-- 
ci  brifc  &  fait  ùutç:  une  ret.ainc  porti^  n  de  1,  en- 
qne,  qui  lailie  ure  ouveui^re  p^r  l.iv.; Hj  ilh  "ivr 
de  'a  prifon.  Li  .'vL^u  lie  ne  s-'arL-i:  al  :>  qu'a'cc  l^  s 
âdys  ,1  r/.c,  c<  '-iu,,rtijl  es  .  &  fi  c-urres,  q  /cil  s  ne 
rclknibi.  nr  q.i  a  des  nj  ;s;.n'»;)s  d'ail-'s  ,  m;jj  qui  bicri- 
:6i- fe  dcvek-ppeiit  j  s'rrcndcn- «  devienne  t  pknes 
&  unies,  comaie  cda  airr.'e  anx  autres  infeclcs 
:jik-s. 

Tout: s  ks  Moi'ches  femfll  s  dcjvc  t  s'.iccoupkr 
ave;  leuruià  e  p.»  >r  etic  f.;:  on.-léjs.  D^-sctCie  ..c'tioi 
le  maie  cft  pla  :é  fur  le  doç  de  la  kirv-lk  ,  q:i;  ap:ès 
l'accoupknv.nt  d  iir  piidie  P:  d'poler  fes  œufs  !i 
!  li  les  larves  divjnt  viv  c.  Mais  ce  qui  e.'t  '  ('n- 
gulicr,  c'cib  qu'on  trouve  auiiî  des  Mi.uches  vivi- 
P.ircs  ,  qiioiqu::  du  même  (;enre  que  l.;s  .ovipaics  ,  Se 
çui  mette:. t  au  monde  des  larves  toutts  viva;ucs. 

Telle  efl  ,  da-s  un  ahr-.;é  rrè^-r.-.pide  .  l'hiftoirc 
g-'nr'rak  des  Mouches.  Nous  allons  main;eiuiu  en- 
trer dans  les  d-.'cads  particuliers  ,  &  deuiner  fuccel'i- 
veratntàc]T.ique  paitie^  ou  à  chaq-.ie  objet  principal, 
tous  ks  développemens  qui  devoiciu  rc-fuLer  d'ui  e 
étude  apprejfondie.  Les  fources  où  nous  aibns  puifer, 
en  mérit.-iBt  de  notre  paît  la  plus  cnrière  conïjar.ee  , 
d  ■ivci:t  fa-.. s  doute  h  mériter  de  nicnie  delà  pa;rde 
ceui  qui  voudrt.ier.r  parfaitement  cciiuoitre  de-s  êttes 
fi  fouvent  expafés  à  kurs  regards.  Se  pénétrer  avec 
nous  dans  des  découvertes  qui  ne  pouve^ienc  être 
réi'ervées  qu'à  la  fag.acite  la  plijs  exercée,  jointe  à 
l'atter.tion  la  plus  continue. 

La  premièreparrie  principale  que  préfente  la  Mou- 
che ,  comme  tous  ks  ancres  animaux  ,  c'cft  la  te  ce  ; 
»icc  que  l'oji  remarque  d'abord  fur  la  tère  de  cet  in- 
ktle  ,  ce  font  fes  diu.'<  2;ju:;ds  yeux  à  réTcaux,  c'cft- 
ii-dire,  qui  oiî'reiiL  au  inKr^j'.rope  un  allemblieç  de 
p.'ufieurs  milbers  d  yeux  d  une  petreiTc  extrême  ,  K 
lymmétiie\iiement  airang-s  enfcmblc.  QBciqu'ad- 
mirabks  qu'ils  puillenc  être,  nous  nous  ^.rièteions 
peu  a  les  con(idét-r  ici,  (oit  parce  que  nous  en  avons 
déjà  fait  l'objet  de  notre  attention  da-;s  l'.irticle  In- 
si-.ciE  ,  foit  parce  que  nous  cous  piopoloas  d'y 
doFùier  une  nonyclk  arreunoa  particulière  ,  en  par- 
lant di  ceus  dvs  P.pi.Lns. 


744 


M  O  U 


LcîycuT  à  réfejux  lîes  Moaclie'^  (clan  Rfau:-n-ir, 
ce  diffèrent  des  )  eux  à  rtfeauxdes  rap'llcns  ,  «ju'cn 
de  qu'ils  font  plus  gros,  non-feulement  ri.IativeiiKr,t 
au  volume  de  la  Mou  he  ,  miis  réellement  eu  cux- 
aiê.TJcs.  LîS  mailles  de  leur  réfeau  paroillent  cepen- 
dant aulît  pcriies  que  celles  des  yeux  des  Papiiluns  : 
il  y  a  donc  un  noiiibre  de  ces  mailles  fur  chaque  œil 
de  ccrta\nes  Mouches ,  plus  grand  f]ue  le  nomb:e 
dî  mailles  qui  eft  fur  chaque  œil  de  Papillon ,  djns 
le  nicine  rapport  que  la  furfacc  totale  du  même  œil 
de'  M'.iuchc  'urpade  celle  de  l'œd  du  Papillon  :  on 
juge  que  tel  œil  de  Mouche  a  deux  ou  trois  fois  plus 
de  furface  que  l'œil  d'un  gros  Papillon  :  or,  puifque 
chaqnc  maille  eft  un  petit  œil,  cha-]ue  gros  œil  de 
certaine  Mouche  a  deux  ou  trois  fr-is  plus  de  petits 
yeux  qu'un  gros  œil  de  Papillon,  qit  a  cependant 
plulieurs  n-ille  de  petits  yeux.  La  portion  de  chaque 
côré  de  la  tête  ,  qui  eft  taillée  à  tant  de  facettes,  eft 
feulement  un  peu  plus  relevée  que  le  refte,  plus  ou 
moins  cependant  dan«  des  Mouches  de  différentes 
efpèccs  ,  dans  Icfquc'.les  auili  el'c  a  des  contour^ 
d:iféreus,  ^k  eft:  ^lus  ou  moins  étendue. 

II  y  a  des  yeux  à  réfeaj  de  différentes  couleurs  ; 
il  eft  des  IMouchcs  qui  les  ont  bruns  ,  d'autres  verts  , 
ou  jaunes,  ou  rouges,  ou  de  diftérentes  nuances  de 
Ces  couleurs. 

Outre  les  deux  grands  veux  à  réfcau  ^  p'acéi  vers 
ks  ;ôtés  de  la  têre  des  Mouches  ,  on  dev.ut  '--.i  re 
marquer  trois  autres  plus  petits,  au  defl'as  de  la  lête  , 
rangés  en  triangle.  'Voici  comme  s'exprime  P^eaumur 
à  ce  fujet  : 


«  Il  nous  doit 


re  qu  une  nîouche,  qui  a  tant 


(Je  milliers  de  petits  yeux  ralleiiiblis  pour  former 
clia  lue  œil  a  réfcau  ,  en  a  beaucou;.>  plus  qu'il  ne  lui 
en  faut.  Celui  qui  a  failles  Mouches,  celui  qui  voit 
ieschofes  d'une  manière  inlîniBient  fupérieureà  celle 
dont  nous  les  voyons  ,  a  cependant  jugé  qu'elles  n'en 
avoicnt  p.is  aficz  ;  il  a  jugé  que  d'autres  yeux  leur 
étoieut  néceifaircs,  &  il  "leur  en  a  donné  d'autres. 
Les  nouveaux  yeux  que  nous  voulons  faite  connaître 
ont  une  fuifacequi,  examinée  avec  les  meilleurs 
microfcopts  ,  paroît  lillé  S;  polie,  une  furface  fur  la- 
quelle on  ne  voit  point  de  réfeau  ;  ils  font  beaucoup 
plus  petits  que  les  yeux  à  réfeau  ,  &  par  oppofîtion 
a  ceux-ci  i  eus  les  nommerons  les  petits  yeux  ,  ou 
les  yeux  lilfes.  On  trouve  ces  trois  yeux  liftes  dif- 
pofés  ttiangulairement  fur  le  derrière  de  la  tète  des 
Mouches.  Si  nous  conno  ifons  le  no:r:bre  &  la  po 
fuion  de  ces  yeux  ,  nous  fomnies  très-peu  inftruits 
f.n  leur  u^age  ;  quoique  très-petits  ils  font  de  très- 
grands  yeux  ,  quand  on  les  comp  ire  avec  chacun  de 
ces  yeux  -le  i'allcmblage  defquels  chaque  œil  à  ré- 
.  feau  eft  foim*-  Les  uns  font  moins  convexes  eue  les 
aunes  ;  n'y  n-t  i!  pas  apparence  que  les  uns'grof- 
fifTent  moi—  !  jets  ,   &  que  les  aunes  les  grof- 

fiiîent  j  lu-  ;  :.<•    , .  ,  uns  font  faits  pour  v&t  les  objets 


MOU 

rîus  éloignés ,  &  .'es  autres  pour  voir  Jiftïnâenjen» 
les  objets  plus  proches  î  Erj  général  'es  yeux  lifles 
fcmblent  plus  rranfparens  que  ceux  à  réfeau  ;  cepen- 
dant les  yeux  lilTes  que  j'a»  ijuftés  à  un  raicrofcopc 
à  la  place  d'une  leutîîle  ,  n'ont  pas  laiffe  padcr  allez 
de  lumière  pour  me  faire  voir  duiijidemciit  un  petit 
objet,  qui  ,  regardé  au  tiavcr;.  de  !a  cornée  d'un  œil 
à  réfeau  ,  eût  paru  très-net  &  très-multiplié.  Mais 
peut-être  que  les  yeux  lilfcs  ,  fur  lefqucls  mou  choix 
a  tombé,  n'étoientpas  pa  eux-mêmes  des  plus  tranf- 
parcns,  &  qu'ils  avoient  même  perdu  de  leurtraalpa- 
rence  pendant  les  préparatifs  de  l'opération  ». 

•  ^ 

Leder  Muller  ,  dans  fes  Arrjiijemens  micajcapi- 

ques ,  après  avoir  obfervé  que  la  coince  d'un  œil  de 
Mouche,  vue  à  un  bon  microfcope ,  préfente  des 
hexagones  très-rétruiiers  ,  emboîtés  dans  une  rame 
étroite  ,  fiit  la  ufi  xion  fuivan.c  :  "  On  diroit  que 
la  Nature  ,  dans  U  produél  on  de  quantité  de  fes 
ouvrages,  ait  choili  l'hexagone  piéf  rabicment  à 
d'autres  figures  de  géomect.c.  On  peut  s'en  con- 
vaincre par  la  (impie  vue  non  -feulement  fur  diverfes 
elpècesde  ciyftadx,  de  fcis  &  autre  minéraux,  mais 
à  l'aide  du  microfcope,  dans  le  r.gne  dcS  animaux  , 
des  plantes  ,  &  dans  la  plupait  de  leurs  parties....  La 
curnée  de;  yeux  de  la  plupait  des  infedes  préfente 
des  hexjg  'lies  ,  de  même  que  les  cellules  des  Abeil- 
Us  ,  &c.  »  C  éroit  a  la  Gfométrie  à  rendre  raifon  , 
non  pas  du  choi:;  de  la  Nature,  mais  de  la  néceftit* 
d'admettre  cette  figure  plutôt  que  les  autres  ,  dans 
la  plupart  des  circouftances  où  on  la  trouve. 

Le  même  auteur,  Leder  IMuller ,  parle  aufa  des 
trois  yeux  liffes  :  «J'ai  vu,  dit-il,  eucore  trois 
verrues  ,  d'un  noir  luifant  ,  l'ur  chacune  defquelles 
étoit  aufiî  un  poil  noir  ,  roidc ,  droit  ,  pointu  ;  elles 
formoient  un  triangle.  Peut-être  ces  trois  verrues  ont- 
elles  été  pnfcs  pour  autant  d'\eux.  Mais  à  quoi  bon 
que  la  Mouche  eût  encore  trois  yeux,  outre  les 
deux  ordinaires  ,  puitque  ckaque  œil  e't  compofé  da 
plufieuis  mille  autres  petits  yeux,  par  lefquels  elle 
peut  voir  par  en-haut,  par  en-bas  ,  par  devant ,  par- 
drrnère  ,  Si  obfetver  tout  ce  d»nt  elle  a  bcfoin  î 
J'ai  donc  fujet  de  douter  de  ces  trois  yeux  fupetflus 
à  la  Mouche,  &  de  croire  qu'elle  n'en  a  pas  cinq , 
mais  deux  feulement  ". 

On  fent  bien  que  nous  ne  fommts  pas  plus  fondés 
à  douter  qu'à  croire  à  cet  égard  ,  &  nous  dirons 
avec  Reaumur  :  en  voilà  allez  pour  fe  convaincre 
qu'il  y  a  bien  des  merveilles  ralfembxes  dans  les 
yehx  d'une  Mouche  ;  qu'il  y  en  a  tant ,  &  qui  font 
dune  telle  nature,  qu'il  ne  iioi;s  eft  pas  permis 
d'efpérer  de  parvenir  jamais  à  les  ronnoîcre  .iftez  ; 
contentons-ncus  de  ce  qjc  nous  a'-ons  cnirevu. 

Les  antennes,  qni  viennent  (c  préfe«iter  à  nous  , 

font  allez  courtes ,  mais  grolTes  ,  par  rapport  à  leur 

longueur. 


M  O  U 

longueur.  On  'yd  lUnguc bùn que  .^cnxoii  trois  ariî- 
cr.!<i  KHiSi  deux  ou  trois  crra-RS  ,  puO  s  i  un  fur  i'jiicic, 
foiaiciuun  pied,  un  lU|)j>o't  a  iai  i;rain  dur.  vo:uaic 
pl'.iscoi;lidér.iL)!c,  pii  !tcj  icil  .iiiteuiiccit  f.;rmi:uc.  Ct: 
deinicr  giaiu  a  iouvlt.c  la  il^uie  a'uiie  pccitc  j'al.c;c, 
d'une  Isnt'lic.  La  petue.pu  eue  elt  pac  quelque  tn- 
di'OK  de  tes  boris  ,  cnciuliie  dans  le  deriiicr  i^raiii 
du  pied  ,  qui  cfc  fendu  puui  îa  reccvo:'-.  Le  p.,it 
corps  cju;  termirte  ces  tlrtes  d'antennes,  n  a  pour- 
tant pu^  wiijouis  iï  forme  de  icniilic  ;  dans  quelques- 
unes  li  fcroK  une  lentille  nop  alongcc  ,  une  lentille 
plus  qu'tilip;iqac.  Il  a  même,  dan-, beaucoup  d'au- 
tres ,  la  Hguic  d'un  pnfn-ic  ;  da;is  da'.itres  le  deniicr 
qrain  eit  Icmblable  à  ceux  qui  prccèdenr.  La  lou^e 
tait  encore  voir  que  chaque  palette^  ou  chaque  petit 
cori»s  qui  termine  une  de  ces  fortes  d'antennes,  a 
un  grand  ptii  :  ce  poil,  fouvcnt  îi  bra  clm ,  qu'il 
p.iroît  une  petite  antenne  à  bar'oes  ,  part  du  bord 
dejapj'ettc,  oïdinairement  de  foa  côté  ex:érieur. 
D.iMS  Certaine-  Mouches  ce  poil  e(t  liraple.  Les 
Mouches  qui  nous  incoin.T.adent  dans  nos  appane- 
inens  ont  leur  palette  fuite  en  prifuie  ,  &  un  pod 
très-Lvauthu  fort  de  Itur  bafe.  Le  poil  de  la  pal.'ite, 
en  forme  de  lentille,  efl  fouvent  un  poil  fans  barbe. 

Les  Mouches  ttoient  defdnt'es  à  ne  prendre  pour 
alinicnr  que  des  iublîances  iiqul.ies  ,  Hz  l'organifation 
de  leur  tt.nipe  d^voit  parfaucment  repondre  à  cette 
deP.inition.  C'eft  a  l'égard  de  cette  pairie  fur-tout , 
que  nous  ne  devons  pcnlcr  qu'à  être  ie  ridelle  copilte 
de  !v.;au:nur.  Nous  ne  fa  rions  nullement  afpirer  à 
nui-ux  voir  &  a  mteux  dcciiic. 

33  La  plupart  des  trompes  des  P.ipil'ons  font  d'ane 
confiiiaoce  Ibl'dcj  comme  cartilagineufe  ,  &  longue 
par  rapport  a  leur  propre  groifcur.  Quand  le  Papillon 
ne  i.i'i  (o-'int  uf.ige  de  la  lienne ,  li  la  tient  roulée 
co'^H-  1  îii  un  reifoit  de  m  ^ntrc  ;  ce  rouleau  ,  ap- 
p'ijii;  cout:e  la  ttte  leulemcnt  pa'  U'ie  porrion  de 
fi  ci  co.,f  ■■•-nce  ,  cil  cach  ■  entre  .-ieux  barbes  ou 
filets  b.iibas.  La  trompe  dcsMouihïs  bleues  de  la 
vi.iude  ,  plus  giolle  par  rap.ort  a  fa  longueur  &  a 
Celle  du  1  inûcte,  que  cel  c  des  Papillons  ,  eft  char 
rue,  &  11  cit  point  faite  pour  êtie  roulée.  Lorf- 
«lu'clle  r.e  d,>u  pu-u  agit  ,  la  Mouche  la  lait  cacher  , 
m  auilî  bien  que  le  Papillon  cache  la  fu-nne ,  mais 
d  une  maL  ièie  diilirente.  La  M  'Uchc  peut  a^igmenctr 
ie  vo  urne  de  !a  trompe  &  ic  diminuer  juf|Ua  un 
cenam  poii.t  ;  elle  peut  la  raccourcir,  &  de  plus  la 
plier  en  deux  ,  &  c'cft  ce  quelle  fait  roures  les  fois 
qaelle  veut  la  tei.ir  en  lepos.  Elle  la  fait  rentrer  dans 
une  ravité  dellince  à  la  recevoir,  ou  elle  c{\  logf'e 
comme  dans  une  bcë;c  fans  couvercle.  La  cavité 
d.  nt  nous  pa'lon".  eit  en-dcvani  de  la  tête  ;  elle  elt 
beaucoup  plui  longue  que  lai  g?  :  "le^  deux  bouts  , 
dont  l'un  eit  antfucur  &  fupïiicur.  S:  l'autre  iiifé- 
fienr  &  p>lté  ku  ,  lo  it  a'ji  dii  :  fcs  deux  côtés 
font  parallè'es  eut  e  eux  ;  to.,tts  fes  parois  fmt 
d'uiie  lubiiance  écanLul.'  ou  ;ri"acce.  Dans  dîtfé- 
H-:Ji,  nat.  I.fcdcs  Tome  >  il. 


C  u 


:  rentes  Tvlouches ,  ccfe  ca- it  •  n'a  ris  prkirémen:  .'a 
■  mcme  iornie  ;  les  ctj.c;-  de  le.  tav.te  ii'otent  li-f  a  iu 
rondeur  de  !a  tête  des  M.^uehcs  bleues  ;  IfS  même» 
cotés,  plus  ia;!!a'-.s,  al'.,i  gent  un  peu  le  devant  de 
la  tête  de  quelques  autiss  Mouches.  Eiîfiii ,  la  cavi  é 
deltinéc  a  r.cev^-ir  la  trompe,  cft  caule  que  quel- 
ques Mouches  iaio;ir,.r.c  a^oir  un  bec  aiiez  iein- 
blable  à  celui  diS  oieauï.  Ce  bec  e!t  un  prolonge- 
ment ce  la  jait.e  arirérieiire  de  la  lese  ,  q-..i  , 
en-d'Ciious,  a  une  co-.h.^e  dans  l^ioucde  la  ttoni^c 
peut  fc  L.ga-. 

"  On  force  aifément  une  Mi:che  à  montrer  fa 
rrjmpe  t^u  e  entière,  bien  -.Cei. due  &  bien  gonflée  ; 
on  n'a  qu'a  prelier  entre  deux  doigts,  foitles  deus 
côtés,  fo,t  le  d'.'i'.is  &  ie  de!!:;u5  du  corcelet  ;  il 
(einble  quo'i  i.blige  t'ue-le-ch.imp  la  ftiouche  à  tirer 
'a  Liiiuae.  Mai»  c.  t:e  j.uitie,  qu'on  preridroit  pour 
la  langue,  (i  on  ne  la  regardait  pas  de  plus  près, 
confiJcr^'c  attentivement,  &  fur -tout  au  travers 
d'iir.c  loupe,  p.iroît  avoir  un'e  toute  autre  confor- 
mation ;  c'ell  !a  trompe.  On  peut  encore,  avec  une 
^pingle  ,  la  fkire  furtir  de  fa  cellule  ,  &  l'obliger  de 
s  aloijger  plus  ou  moin'.  Quand  on  en  obfcrve  une 
qui  e!t  h;  rs  de  fa  cellule,  on  voit  qu'elle  eii  comme 
■  ompoiée  de  deux  parties  articulées  enfemblc  ,  ou; 
au  me;n';  d'uiie  partie  qui  peut  fe  plier  en  deux  :  vers 
ie  mil'eu  de  la  longueur,  il  y  a  un  an-_-'e  ,  dont  la 
concavité  ell  en-delîus,  &  qui  elt  plus  i  u  m  >ms  ou- 
vert ,  félon  que  l'on  force  la  trompe  à  être  plus  ou 
moins  étendue.  Il  eft  prcrpi'efFacé  ,  qjand  on  la 
contraint  à  être  aulli  alongéc  qu'elle  le  peut  é.ie.  La 
première  portion  de  la  trompe  ,  cc:le  qu;  par:  de  la 
tète  ,  &  qui  tait  un  des  côtés  de  l'angle  ,  eft  pref- 
qu'entièreinent  membraneufe;  elle. a  aifez  la  forme 
d  un  entonnoir,  &  nous  la  nommerons  la  partie 
conique.  C'eft  à  fon  oiigine  que  foi  diamètre  eft  le 
plus  gia'id  ,  il  va  en  cim  nuant  jufqa'au  fommet  de 
l'angle.  La  féconde  poition,  ceile  qui  commence 
ou  l'autie  fin  t,  eft  au  cop.tvjire  plus  menu-  à  fon 
crigine  que  dans  le  refte  de  f.^n  étendue;  mais  fon 
bord  ,  qui  n'a  rien  moins  qu'une  figure  conltante  , 
eft  con/ïdéiaMcmcnt  plus  renflé  que  ce  qui  le  pré- 
cède ,  &  lui  forme  une  fute  dtm|  âtemcnt.  Nous 
la  nommerons  aulli  la  leco  de  po''t;on  ,  ou  celle  qui 
a  un  empâtement.  Le  deiious  de  celle-ci  eft  en  partie 
cartilagineux  ou  écailleux  &  d'ur.  brun  luifa,  t  Eii- 
delfus  de  la  portion  conique  ,  s'élèvent  deux  efpèces 
d'antennes  oblongues  ,  (^Ui  antcnnidts)  de  cou- 
leur de  manon  ,  ;i;  garnies  de  poils. 

>3  Avant  que  d'aller  p'u'^  f-in  fur  la  ftrudure  de  !a 
trompe  ,  permettons  a  celle  que  .lous  tenions  alon- 
géc ,  en  pteiîant  le  corcelet,  àc  rentrer  dans  fou 
efpece  de  boéte  ;  nous  verrons  dans  linliant  la 
partie  conique,  celle  qui  elt  eiuièrcment  m  mbra- 
neufe,  comme  charnue,  &  r;\r  coniéquent  mufcu- 
lei'fe,  fe  retirer  en  dedans  de  la  caviié.  Sa  bâ'e  eft: 
fixe  ,  &  le  relie  fe  raccouicir  en  .c  ,li(Tant,  comme 
ii  bbbb 


74Ô 


MOU 


fc  pliffe  le  cuir  d'un  foufflet  dont  on  cliaiïe  l'air,  en 
approchant  un  des  panneaux  de  l'autic  :  elle  le  rac- 
courcit en  fa-.fanc  des  plis  parallèles  au  fond  de  la 
cellule  ;  elle  y  eiur..îne  avec  cil:  les  deux  ba'.bcs  ou 
antennes  dont  elle  cil  chargée.  Ces  deux  antennes  fe 
placent,  chacune  de  leur  côré  ,  contre  une  des  pa- 
rois. La  féconde  poition  eiî  eu  même  temps  lirôe 
daiis  la  cavité  ;  mais  dans  l'irltant  oii  elle  comm.nce 
de  l'être,  elle  fe  rcdreife  ,  elle  fait  fucccflîvement 
des  angles  de  pins  aij;us  en  plus  aigas  avec  la  pie- 
Biière  j'artie  ;  de  ùçju  iiue  quand  elle  a'rive  i  l'ou- 
veftnrc  de  la  c-l'ulc  ,  Ca  lorgneur  eft  parailMe  à 
celle  du  cette  cclinle  ,  qui  a  umùc  la  capacité  nccef- 
faiie  pour  reccvo  r  cct:e  fcccnJe  partie.  Le  bout  ^ 
remp.îce.'nent  s'alonj^e  alots  &  s'applatit  un  peu  ;  il 
«lefcend  en  bas  !ur  rdpcce  de  tige  dont  il  part,  &  il 
la  recouvre  de  fixi^on  que  lorlquc  la  trompe  eft  bi^-n 
entrée  dans  fa  loge  ,  ce  qui  en  paroît  n'efi:  guercs 
que  la  tranche  de  cet  empâtement ,  car  on  ne  voit  Je 
plus  qu'une  alftz  petite  por:ion  de  la  féconde  partie 
de  la  trompe  ou  de  !.■.  tige  de  rempâtcmcnt.  En  un 
motj  toutes  les  parties  de  la  ttompe  s'arrangent  à 
merveille,  &  en  un  infunt,  dans  l'efpèce  de  petite 
boëte,  qui  a  précifément  !a  capacité  néce'Iairc  pour 
les  contînir.  I 

»  ObligcoES  une  féconde  foi;  la  trompe  à  paroîire 
étendue  pour  mieux  l'examiner  _,  &  pri  ;cipa!eraeni 
pour  donner  plus  d'attention  à  fon  bout  ;  c'eit  la 
que  fe  trouve  l'ouverture  qui  peut  être  regordéc 
comme  la  bouche  de  la  Muuche,  &  comme  une 
bouche  munie  de  deux  grandes  &  épaiiïes  lèvres.  La 
partie  que  nous  avons  nommée  l'empâtement,  eft 
compolée  de  ces  deuxlcvres^  dont  la  llruilurc  eft 
digne  d'être  décrite.  Qiîand  la  Mouche  alongc  de 
bon  gré  fa  troiïipc  ,  ou  quand  on  la  force  de  la  tenir 
aloDgée  ,  Ifs  deux  lèvres  forment  enfemblc  une 
cfpèce  de  difjuc  perpcudicuLùrc  a  l'axe  de  la  trompe. 
Ce  difque  eft  ovale;  il  eft  pourtant  un  peu  échancté 
à  un  des  bouts  de  fon  grand  dumetrc  ,  au  bout  an 
téiieur.  Ce  grand  diamèrre  eft  marijué  par  une  efpèce 
de  fente  ou  d'entaille  ,  q-ii  diviû  le  difque  en  dirin 
parties  égales  &  feiiiblables  ,  dont  chacmie  peut  être 
prifc  pour  une  des  lèvics,  L;.  cotf  s  de  'a  'P.mpe  eft 
confidérableiïient  débordé  par  ^cs  deux  lèvres  ;  mais 
il  ne  l'eft  pas  également  en  tous  les  fens  ,  parce  i]uc 
fon  axe  ne  répond  pa<  a  beaucoup  près  au  c.r.tte  du 
difque,  au  moins  dans  le'-  tiom^ies  auxquell  s  i  ou 
nous  tommes  fixé-  :  dans  telle-ci  ,  le  corjis  de  la 
trompe  eft  po'é  (î  proche  du  bout  du  difjiie  échan- 
cré-^  que  la  furfdcc  aRréruure  eft  h  ptcfqii'a  fl.-ur 
^u  bord  de  ce  dif  ,uc.  Les  Lvres  ,  exairinécs  a  la 
loupe,  paroiffent  extiêmcment  travaillées;  cU  «  ont 
chacune  un  grand  nombre  de  camielurcs  para"èlcs 
les  unes  aux  autres,  &  toutes  à  peu  près  peri'tnd'- 
culaires  à  l'efpèce  de  fente  ou  grand  dia-nèrrc  de 
l'ovale.  Ordinairement,  ces  deux  demi-difqties  ne 
font  pas  abfolument  plats  ;  &  plus  on  prclTe  le  cor- 
«ekt  eu  la  tête,  plus  ils  fe  renflent,  plus  ils  prennent 


MOU 

de  convexité  ,  mieux  auflî  on  découvre  leur  Arue» 
ture  ;  on  reconnoîc  que  toutes  les  cannelures  font 
formées  par  une  fuite  de  vailleanx  pofés  Its  unS 
auprès  des  autres.  Quand  on  conlidère  à  la  loupe  les 
lèvres  de  certaines  Mouches  ,  dans  un  temps  ou  elles 
ne  font  que  médiocrement,  goi^flées ,  les  côtés  des 
cannelures  ,  les  filions  entre  lefquels  elles  font, 
paroillenr  des  fibies  noiics  :.  qu  on  prefle  extrême- 
ment la  trompe  ,  Se  qu'on  oblige  les  lèvres  à  fc 
gonflet  autant  qu'il  leur  eft  poihble ,  alors  les  fibtes 
noires  ou  noirâtres  deviennent  plus  gtotics  Si  blan- 
ches ,  &  on  reconnoît  que  chacune  d'elles  eft  un 
vailleau  qui  a  éti  diftendu  par  la  liqueur  qui  y  a  été 
introduite.  Ce  qui  aide  à  en  convaincre  ,  ce  font 
des  bulles  d'air  qui  y  font  portées  avec  la  liqueur  , 
&  qui  y  font  des  féparations  Icnlibles.  Nous  venons 
de  faire  par  violence  ce  que  la  Mouche  exécute 
quand  il  lui  plaît  ;  elle  l'cxécme  toutes  les  fois  qu'elle 
a  befoin  d'appliquer  fes  Icvrcj  ftir  quelque  corps 
dont  elle  veut  tuer  le  fuc. 

53  Lorfque  !a  Mouche  ne  cherche  pas  à  faire  uTage 
de  fa  trompe  ,  lorfqfi'cllc  ne  la  tient  dépliée  qu  en 
partie,  &  fur-tuut  quand  ell;  l"a  renfermée  dans  la 
cellule  ,  les  deux  lèvres  fon:  appliquées  l'une  contre 
IV.utre,  de  manière  que  les  caimelures  de  l'une  font 
pofées  contre  les  cannelures  de  l'autre;  ou,  pour 
continuer  à  nous  fervit  delà  comparaifon  du  difjue  , 
les  deux  moitiés  du  difque,  comni-  il  elles  étoient 
affemblées  par  des  charnières  ,  peuvent  fortir  cha- 
cune de  leur  plan  ,  &  venir  mu'uellcment  fc  cher- 
cher &  s'appliquer  l'une  contre  l'autre.  Alors  la 
trompe  ,  au  lieu  d'avoir  à  fon  bout  cet  em;  âicment 
e'I'ptiqiie  qui  y  formoit  une  forte  de  couronne  com- 
pofée  de  deux  demi-dif]ues  ,  eft  terminée  par  une 
efpèce  de  gros  crochet  charnu  ,  &  cela  ,  j-arce  que  , 
comme  nous  l'avons  fait  remarquer  ci-devant,  le 
corps  de  la  trompe  e(t  pofé  prrfqu'a  fleur  du  bout 
écliancré  ou  antériei:r  des  lèvn.s;  l'autre  bout  des 
lèvres  ,  qui  devroit  fa  l'r  ,  cil  ranu-n"^  vcts  la  tige, 
contre  laiiucllc  il  tù  (oiivn  t  po'c,  &  dont  il  cache 
une  grande  partie  :  la  fi'^^iir-  d  la  trom,.e  en  devient 
méconnoillaiile  :  l'-:"-  deux  .'mtcs  qi.i  f,  font  appla- 
ties  ,  &  qui  fc  cad.ent  mutuelkment ,  fcmblent  être 
difparues. 

»   Il    fcroit   à    fouhaiter  qu'il    fût   aufTi    aifé    da 

cimni  ître  l(<i  iifa^ris  d     tout  s  les   p„rrie>  des  ani- 

;   maux,    mU  il    l'eli    de    coanoître   qucLjiics  -  urs   de 

I  re  e-  des  livr  s  dr  la  t'.mpe;  &  >iu'i'  frit  aufh  aifé 

'  de  les  ol  ftrvi  r  da>  s  l'aftion,  qu  i'  e'}  aif  d'y  obfer- 

j  ver  rtlle«-ci     II   r,\t'.    pufonnc  qui  n'ait  vu  mille  Sc 

rai'le   fois  di.s  Murhes  qui  a;-pli  |Uoient  le  bout  de 

;  leitr  trom|e  '  u  fcv  lèvres  fur  du  firop,  fur  du  fucre, 

qu'el'e»  fuç.;iert';   mais  ceux  qui  ont  vu  tant  de  fois 

crrte   petite  t.pétation  ,  ne  fe  font  peut-'  tre   jamais 

mi«   3    porte  de  la   bien  vi-ir  ,   V  de    fe  doiu.er  le 

fpciflacle  philofophique  quelle  peut    fl:ir   Lr  moyen 

[  de   fe  procurer  ce   fpcdlacle  ,   eft  pourtant   bieo 


MOU 

fimplc  ;  fur  les   paiois   intérieures   &  minces  d'un 
poudrier   de  verre   bien  blanc  &  b;en  tranlparenc  , 
j'ai  étendu  de  légères  couches  d'un  liiop  «.-pais  ;  j'ai 
renfermé  cr.fuitc  des  Mouches  ,  &  des  Mouches  de 
diftérencss   cfpèccs  ,    dans    ce    pcadncr  ;   friandes 
comme  cUcs   iout  des  ii.jueurs  fucrccs  ,  elles  ou- 
blient alois  ijuellcs  font  c..pt;vcs  ,  &  il  y  en  a  tou- 
jours (]uel^ucs  unes  qui  fur-le  champ  vont  le  fixer 
fur  ks  eiidîoit,;  qui  leur  offi eut  des  mets  a.-réables. 
Qu'on  s'attache  à  en  ob'.erver  une  de  celles-ci,  on 
venu  qu'elle  comiiisncc  par  faiiC  (oit:r  fa  tiompe  de 
la  ccUuic  j  qu'elle  l'jlonge ,   qu'elle  en   applique  le 
bout ,   ou  la   furface   câ'isneiée   des   lèvieç  ,  lur  le 
luo^t.  Les  parois  tranfparentes  du  poudrier,  K  .'a 
couciic  mince  de  fuop  ,   n'empêcheront  pas    ^u'on 
ne  pu:He  bien  von-,  avec  une  loupe ,  ce  qui  fc  palle 
au  bout  de  la  trompe.  J'mvite  les  curieux  à  fe  donner 
ce  Ipetlai-lc  ;    Us   en   feront  aliur^'meiu   fatisfaits , 
comme  je  l'ai  été  b'en  des  fois.  Pendant  que  le  corps 
oe   Ij    trompe  clt    fixe  ,    fon    bout    cft    dans  une 
grande  agitation  j  on  y  voit  des  mouvemeus  de  piu- 
tieurs  efpèces ,  &  tou',  d'une  vîtefle  furprcnante.   Ce 
font  les  lèvres   qui  a^iflent  continuellement,   &  de 
cent  f..çons  ditf^rentcs  ,    &  toujours  avec  rapidité. 
Alcrnativcnier.t  le  petit  diamètre  duduquc,  quelles 
roH'.cnt,  s'aio.ige  ic  fe  raccourcit;   tantôt   la   fur- 
face  des  deux  lèvres  ^   ou   des  deux  demi- difques  , 
efc  dans  un  même  plan  ,   tantôt  ces  deux  lèvres  font 
enlemblc  un  angle,  &  un  ant;le  qui  varie  à  chaque 
inllant,  qui  de  très  obtus  palk  a  être  très  aigu  ;  fou- 
Tcnt  elles  fe  difpofent  en  entonnoir  ,  plus  ou  moins 
cvdié  ;  mille  autres  mouvemcns  le  combinent  avec 
ceux-ci  ;  tantôt  les  lèvres  deviennent  plus  ayplaiies  , 
&.' tantôt  elles  dcvicn,-:cnt  plus  gonflées,   tantôt  ce 
lont  les  lèvies  entières  qui  fe  gonflent  ,  &  tantôt  ce 
n'eu  font  que   des   portions.  "Quelquefois  les   deux 
bouts  de  l'ovale  s'approchent  ou  s'élolg«ient  l'un  de 
1  autre  ,  mais  cela  clf  plus  rare  ;  ce  qn  il  y  a  de  plus 
conftant,  c'cll  une  elpece  de  mouvement  d'ondula- 
tion qu'on  peut  appercevoir  dans  toutes  les  canne- 
lures   dci  lèvres  ,    &  des  vibrations  vives   dans  le 
total  ,   ou  dans  quelques  parties  des  mêmes  lèvres. 
Enfin  ,  je  le  répète  ,  tons  ces  mouvemens  fe  varient 
&   s'exécutent  avec   une  rapidité  qu'on   ne    fauroit 
d'-criie,  &  qu'oa  ne  fc  laile  point  de  voir.  Ils  don- 
nent une  g-andc  idée  de  l'otganifation  de  la  partie 
qui  les  exécute. 

"  La  fin  à  laquelle  tendent  tous  ces  mouvemcns 
n'cfl  pas  équivoque  ,  ils  tendent  à  fa're  entrer  le 
drop  d.ins  l'intérieur  de  la  trompe.  Pendant  qu'on 
conhdérc  le;  lèvres  ,  on  doit  remarquer  ,  &  on  rc- 
marauera  aiféraent ,  qu'elles  fc  touchent  toutes  deux 
vers  le  centre  du  difque  ,  &  f^ans  une  aifez  grande 
portion  de  fon  diamètre  ;  mais  elles  femblcnt  latlfer 
enti 'elles  deux  ouvertures  ,  l'ut^e  pioche  du  bout  an- 
'éiiîur  ou  échincré  ,  Si  fantre  prohe  du  bout  poité- 
lieii;.  fa  pieniière  de  ces  ouvertures  pounoit  être 
appellie  la  bouche  de  h  Mojrhe  j  c'cit  à  cette   ou- 


MOU 


747 


'  Terturc  qu'efl  conduire  la  liqueur  qui  doitêirc,  & 
'  qm  elt  bientôt  iutioduite  dans  la  trompe.  O.,  s''en 
allure,  don  e(l  atrentif  à  obferverce  qui  fc  rade, 
loilque  la  hqueur  ,  fur  laquelle  la  trompe  clt  jofée  | 
cft  très  Huide,  comme  l'eit  ure  limple  eau  fucrée! 
On  diihnguc  dans  la  gourte  plulicurs  peti;s  courans 
qui  abouriifenr  tous  a  cette  ouverture.  C'e'r  qu'à 
me  (uie  que  la  liqueur  y  arrive,  elle  entre  dans  la  trem- 
pe. Nous  n'en  (ommes  pas  encoïc  à  examiner  le  con- 
duit par  lequel  elle  monte,  mais  noas  pouvons  dé- 
ni uder  d'avance  ,  quel  que  foit  ce  canal,  quelle  efl: 
la  foice  qin  contraint  la  liqueur  à  monter  dedans.  U 
)  a  grande  apparence  que  c'cft  celle  de  la  fuct.oi  - 
peut  être  pourtant  que  la  fuètion  i>  elt  pas  la  feule 
force  qui  y  cil  employée  ;  on  peutap  ccevoir  dans 
le  corps  de  la  trompe,  des  mouvemeas  d  ondulation 
de  longue-:  port  ons  qui  s'enfoncent  ,  qui  fe  rappro- 
chent de  1  ùxe  ,  &  i|ui  eniuitc  s'en  éloignent  ce  qui 
peut  produire  des  picrtlons  capables  de'f.are  avancer 
vers  la  tête  la  hqueur  introduite  dans  le  canal. 

"  On  ne  peut  pourtant  s'empêcher  de  regarder  la 
fuflion  comme  la  pruicip^le  caufe  qui  fait  inonter  la 
hqueur  dans  la  tron-pe,  de  icgaider  ccf.e  trompe 
comme  une  forte  de  pompe  afpirai.te  ,  dam  laquelle 
la  hqueur  tll:  poullée  par  la  prefllion  de  l'air  exté- 
ricui  ,  quand  on  fait  attention  à  une  circonftance  , 
c'eil  que  ,  dans  certains  inftans  ,  la  portion  de  la 
goutte  fur  laquelle  le  bout  de  la  trompe  ell:  a  pli- 
que  ,  devient  toute  moulleufe  ,  parce  qu'elle  fe  rem- 
plit de  bulles  d  air  que  la  trompe  y  introduit.  Lî  de 
temps  en  temps  fe  font  des  boui!lonnemens ,  c'eft. 
à-dire  ,  qu'ils  s'y  font  dans  des  inft.ms  ou  les  petites 
bulles  d'air  y  font  fcringuées.  Suppofons  donc  que  la 
Mouche  ait  vuidé  d'air  le  canal  de  fa  tiompe,  &,  fi 
on  veut ,  une  partie  des  canaux  intéricuis  ;  en  un  n'ot 
fuppofons  dans  le  canal  de  la  trompe  un  vuide  d'air 
ou  un  air  plus  rare  que  l'extérieur  ,  &  fuppofo  .s  en 
même-temps  une  goutte  très-li.juide  appliquée  con- 
tre l'ouvertute  de  la  trompe,  cette  goutte  doit  être 
afpirée  dans  l'inltant ,  c'cU-i-dite,  que  la  prellîon  de 
l'air  extérieur  doit  la  faire  entrer  fur  le  champ  dans 
le  conduit  de  la  trompe ,  &  l'y  faire  monter. 

»  Maison  demandera  peut  être  commenr  la  trom- 
pe ,  comf  ofée  en  grande  partie  de  membranes  molles 
(î  flexibles,  peut  conferver  un  vuide  dans  fon  inté- 
licur  ,  commenr  (es  membranes  peuvent  fe  foutenir 
contre  la  prclîion  de  l'air  extérieui  i  La  réponfe  à 
cette  difficulté  eft  que  les  membranes  font  mufcu- 
leufes  ,  que  ce  font  de  vrais  niufcles ,  dont  la  force 
clt  confidcrable  par  rapport  au  volume  de  la  tiompe  ; 
que  la  force  de  ce;  mulcleî  eft  capable  de  réCller  à 
l'aèlion  de  l'air  extérieur.  Pendant  que  par  lapiellioa 
des  doigts  on  contrairt  une  trompe  à  être  gonflée 
elle  peut  conterver  fa  forme  contre  une  force  plus 
grande  que  ce'de  de  l'air  qui  eft  appliqué  dcll'us  ,  & 
par  le  moyen  de  les  mufcles  la  Mouche  peut  mettre 
fa  trompe  dans  le  même  étatoii  laprellîo.T  des  doigts 
Bbbbb 1  ° 


74^ 


M  O 


lame-,  L-  r'cfToii^  <i:  1.;  pii:ie  qnIroTC  tes  lèvres 
eH;  li'.ii  leurs  foriiflé  par  des  pièce';  ccd.llcufes  ,  £:  !« 
^elTus  de  ccECc  partie  cft  trts  foliJe. 


»  Mais  enfin  c'ift  fur  un  (îrop  tt^s-^pais  ,  peu 
toulant,  que  nous  avons  va  la  tionipc  de  la  Mou- 
che appliquée,  comment  iir.ç  telle  liqueur  ,  maL^ré 
fa  ténacité  .  peut-elle  monter  dans  un  conduit  irès- 
ëtroit?  Il  y  a  plus ,  les  Mouches  ne  cherchent  pas 
iculemeat  des  liqueurs  fucrécs  ,  elles  font  attirées 
par  le  fncre  le  plus  dur  &  elles  favent  le  fucrr.  Le? 
Papillons  nous  ont  déjà  donné  un  dénoviement  de 
cette  difEculté  ,  que  nous  avons  ainiiré.  Nous  avons 
•vu  que  la  Nature  leur  a  appris  à  délayer  &  à  rendre 
tiès-liquides  les  fubfiances  vifqueufes  ,  &  même  du- 
res ,  dent  iU  doivent  fe  nouriir  ,  &  qu'elle  les  a 
pourvus  de  ce  qu'il  faut  pour  y  parvenir.  L'cxoédient 
qu'elle  a  donne  aux  Papillons ,  elle  l'a  aulîi  donné 
aux  Mo'ochcp.  Quand  une  Mouche  rencontre  un 
firop  trop  é^ais,  .tlle  fait  le  rendre  fufiUanimeav  li- 
quide; quand  elie  rencontre  du  fucre  très-dur,  elle 
fait  en  fondre  de  petites  portions.  El:e  a  dans  (on 
corps  une  provilion  d'une  liqueur  trèr-flaide  ;  dans  le 
f>efoin  elle  en  fait  fortir  une  goutte  par  le  bout  de  f,t 
trompe;  elle  ne  manque  pas  de  faire  tomber  cette 
goutte  (ur  le  fncre  qu'elle  veut  mettre  en  état  de 
palFer  dans  fa  trompe  ,  .v  lur  les  firo,s  trop  éj-.iis  , 
pour  y  être  introduits.  \J:y-:  Mouche  qu'on  tient  en- 
tre les  doigts  ,  même  fa/.s  l'y  tiop  (ireller,  fait  fou- 
vent  voir  la  liqueur  dont  nous  pailons  ,  elle  en  con- 
duit une  goutte  au  bout  de  fa  troini  e.  t  ette  goutte 
elt  ordinairement  tiès-fliiido  Si  tiès-iranlpareute. 

»  L'eau  verféc  ,  pour  ainfi  dire  ,  fur  le  le, op  ,  n-j 
s'irluuieioit  pas  toLijouis  a' tz  vîre   entre  toiues  ic 
parties  ;  le  mouvement  des  lèvres  de  la  M  .m  hc  L:,; 
l'oi'ération.  Les  lèvres  retournent  ,   ma.  ict  &    r.  : 
trilfent  le  (îrop,  afi  i  que  l'cauje   pénètre  p.:.Kp.^ 
mcr.t,  comme  on-  ni  .mie  &   paîtrit  avec  les   m.uns 
«ne  pare   dure  qu'on  veut  ramollir,  en  y  fai'ant   en 
trer  Icau  qui   la  ccuvr--.  C'cft   ainli  enco.e  que   la 
Houi-.hc  en  ufe  pour  le  lucre.  Quand  la  trompe  cft 
cb'igéc  d  agir    fur  un  grain  d  une   Hgure  irrégalière 
&   raboteuf-  ,    fur    lequel   elle    ne   peut    plus  sap- 
pli'juer    commodément,     fon    h   v:   'e    -  — 
pour    le    laifir  ,     peur     l'en:! 
il  eft  t!ès-p'aif"ant   de  voir  C;  r 
teurne  le  gram  en  divers  fens  ;  ;.  .  i...  .■  -j     ^..^  , 
avec  fe<'!-.iiii  coiviinc  un  finje  joue  avec  u-  e  pomme  ; 


ce  nelr  ;.  ■n^.-i;  que  pour  paiV' n;r  a  le  i  un  tenr  , 
à  le  mo.i  1er  iiv>  c  plus  de  f  ,ccès ,  &  à  pomper  en- 
fuie l'eau  q;ii  1  a  dilîbu:  en  partie. 

0)  Ce  n'cl!  pas  feulement  Ijifqie  ks  Mouches  veii, 
lent  d  U)er  Jii  :ucie  ,  ou  de  hquoirrs  tr...-p  ép.dil  s  , 
qu'elles  font  iiaroirre  une  gouuc  d'eau  au  b^^uc  Je 
leur  iiompe,  j  ui  vu  fouv.n:  cetie  goutte  d'eau  au 
bour  d.s  tror.  pes  de  d  iFerenies  Mouches  ,  q.d  ve- 
Biyienc  de. le  iiaiôlîcr,au  point  à'êwe  iadiffcicntcs 


M  O  U 

pour  l'alianent  qu'elles  avoienr  cL  :  h-  av:c  avid  îc. 
Mais  la  mém-.-  gouif  que  a  M-  u  h  ..voit  conduite 
au  bout  de  ia  trompe  ,  .Le  la  fa.ù>ix  leftier  fut  le 
champ;  qdclquef.iis  ce  m.nège  a  été  r'pâé  fous 
mes  yeux  plulieurs  fu.s  rie  '.'uttc,  l  ap;  aieiiunent  ce 
n'étoit  pas  (ans  v.écelli.- .  1;  fenible  q  e  c>  •  Mcucli'S, 
comme  p'utieuis  efpece  de  nés  q.ad  uptdcs,  aient 
beloin  de  ruminer;  q:-e  p-  ui  m  cui  d, gérer  la  li- 
queur qu'elles  ont  tait  paiiei  dans  lei.t  criouiao  ,  elles 
loient  obligées  de  la  faire  reV'.nn  dans  eur  trompe, 
pour  l'y  fa'ire  entier  eifuite  mieux  préj'aiée.  Ce  qui 
patoît  aj-payer  cette  idée,  c'cft  que  ;'ai  gcûté  de 
ieau  qu'avoit  ramenée  au  bout  de  fa  trompe  une 
.Mouche  qui  s'étoit  foulée  de  fucre  ,  &  j  ai  trouvé 
cette  eau  fuctée.  Une  autre  ob(é  vatinn  m'a  encore 
prouvé  plus  uécifivement  ,  que  la  liqueur  que  U 
Mouche  faifoit  revenir  au  bout  de  la  trompe  étoit 
celle-là  même  qu'elle  avoir  fuc^'e  auparavant.  J'ai 
offert  de  la  gelée  de  grofciile  a  une  Mouche,  qui 
l'a  trouvée  furt  à  fon  goût  Quand  j'ai  jugé  qu'elle 
.s'en  étoit  (ufiifammenc  remplie  ,  je  l'ai  prife  douce- 
mcnr  par  le  corps,  pour  conûdércr  à  mon  aiTe  le 
bcut  de  la  trompe  ,  &  l'y  ai  vu  arriver  fuccefiivc- 
ment  plufieurs  gouttes  d'une  iiqueur  d'un  beau 
rouge  ,  d'une  liqueur  de  la  coulent  que  devoir  avoir 
l'e  1  eau  tres-ch.rgée  de  gelée  de  grefciile.  I!  étoit 
uli'ez  inutile  de  goûter  cet'X  car,  je  l'ai  goû.ée  ce- 
(lendani,  ^i^  je  lui  ai  trouvé  le  goût  que  fa  couleur 
lui  eût  f.iit  croire. 


"  La  facilité  qu'ont  les  lèvres  de  la  trompe  à 
prendie  une  infinité  de  figures  diff  rentes  ,  celle 
Qu'elles  ont  a  le  goi^fier ,  a  fe  coe.nafter,  foit  en 
total,  f.uc  en  partie,  montre  qu'il  ell  aifé  à  la 
M.)u.hc  de  les  appliquer  exiftcmen:  fur  les  corps 
ùiS  fi'.'U! 'S  Us  rit!-,  inegulièrcs,  qu'elles  peuvent 
c(i....  ,1  r  .M  (,  :e  1.1  trompe  a  laiiie  tomber  iurles 
(orpj  i|  1  o  i  ...  1  1  d'être  délay-s.  la  pluparr  deJ 
mcuvcmcns  des  lèvres  tendent  à  pouiler  la  liqueur, 
avec  laquelle  cette  eau  s'elk  mêlée  ,  vers  l'ouverture 
qui  lui  donne  entrée  dans  le  canal  de  la  trompe  ;  la 
i-oicc  &  1  agilité  de  ces  lèvres  nous  apprennent  en» 
tore  qu'elles  font  en  état  d'exprimer  le  ;uc  dont  cer- 
tains corps  font  mouilles,  par  exemple,  relui  qui 
!iumeét:e  les  fibres  d'un  morceau  de  xiande  ,  de  raf- 
esiibler  ce  fuc  .  &  de  le  conduire  j.ilqu'oii  il  «i.it 
■  tre  coiidiiit. 

35  La  ftruû'HC  de  la  trompe  de  nos  Mouches  ftroit 
d.'j:i  très- admirable  ,  <|U,ind  il  n'eHtrenit  dans  fa 
ccmi'Oiition  qcic  les  pai lies  dont  nous  avons  parié  ; 
mai>  il  lui  Lut  plus ,  elle  a  bcfoin  d'être  munie  d'un 
inCiuir.ent  dont  la  conl-nnilion  .fupp>.fe  bien  de  la 
;r.éeLa::iquc.  Les  Mouches  ne  trouvent  pas  tou- 
)oius  à  leui  purtéf ,  des  lues  liquides,  ?i  tout  prêts  à 
étreavelés,  i>u  elles  ne  trouvent  pas  touiou: s  des 
fucs  éiaillis  comme  le  lucre  ,  qu'el'es  n'ont 
qu'a  dél.iycravcc  l'eau  qu'elles  jettent  par  leur  troni  e. 
Des  lnjutuis  dont  les  iviouches  font  ftianJcs,  ll«nt 


•  M-  O  U 

rc.  fiT;n.fes  foi'.^ 'a  pejii  d'iiiie  poire,  d'une  pnin'.-  , 
<i'i;:i  ia'!;n  ,  ic  i'cus  celle  de  ir.jiic  aurrcs  faïuî.  Hien 
des  elpèces  de  Moucbes  ,  dont  îes  trortifcs  n'ont 
p  ii.c  de  fourreaux,  3unr  ler^trotnpes  font  icllesq!;e 
r.  us  exiuiinoiis ,  n'abhorrent  pss  le  fa:';;,  &  el'es 
atinLii:  encore  le  Uic  des  aniroa'jx.  Ceii'cU  pas  leu- 
le  •  ent  lur  !ei  viandes  couoées  par  morceaux  qu'eil.s 
To;  t  therclijt  leur  nourriture ,  elles  s'a.rètcju  fur  de; 
chaiis  com.'trres  d'une  peau  lèche  &  ferme  ,  fur  la 
peau  des  animaiis  vivans.  Quand  clés  fe  pofent  fut 
dos  iininiauï  patiens  &  peu  fcnfibles ,  ou  fur  des  cn- 
ô;fi;ts  du  coips  d'où  l'aiiiiTial  ne  peut  les  challtr  , 
cl!cs  vitniicnt  à  'bc  ut  d'en  fuctr  le  lang,  ou  quel- 
<]u'aii  u  des  liqueurs.  Coinment  la  Mouche  par- 
vient e!e  s  tirer  le  liquide  contenu  dans  des  vaif- 
feaux  caché-,  fous  les  peaux  des  fruits ,  lu  fous  celles 
des  animaux  '-  La  tiomfe  auro't  beau  afjirer,  cile 
ne  coiitriuidroi:  pas  ks  lues  à  s'échapper  ,  elle  pout- 
re it,  tout  au  plus,  produire  une  petite  cié.'ation  de 
la  i>faj  2i-  ûci  cl;a:rs  qui  font  dclfous  ,  taire  en 
peut  ce  c,ue  1-s  vcntoufts  font  plus  en  gra^.d  ;  mais 
poi:r  tair-  for.:i  c^uelque  chofe  de  la  chau'  lumctitc, 
il  faut  des  fcaiiticauons, 

«  Ces  rf'fievions  m'ont  paru  pn-'uvcr  que  nos 
Mouches  or-'ira'ies  duvoienc  être  pourvues  d'un 
infrrumcnt  propre  à  cuuper  ou  a  percer  ,  ou  elles 
avoie  t  q;ic'qu'ei'(  èee  d'a.guilion.  LoiTqu'en  e:J  'les 
r.îouchcss  .,iiècei,t  fu;  cjuelque  j  artic  de  notre  corp<;, 
lur  uov  ja  .  bes  ,  ,  pa'  cscmple,  eilcs  nous  font  ftn- 
Cir  ,  au  tra.e.s  mè-.r.e  des  bas,  luie  douleur  fenv.>la- 
b!e  a  ceiie  d'une  pii-jûre  ,  &  qui  ne  rellcmbie  point 
du  tout  a  cc-lie  qui  feroit  produite  par  la  hniph- 
fudicn  de  la  tronij-e.  La  trompe  étant  le  feu!  uruane 
psr  Ic^ji.el  le»  Mouches  agiifent  fur  les  co:f».  dont 
e  1rs  tir  nt  leur'  al  mens  ,  il  faut  donc  qu'elle  luit 
Bi'jric  d'-ine  efèce  d'aiguillon .  Convaincu  que  ia 
iroiiipe  dc3  iVIoiuhes  les  pu-,  communes  en  dcvoi: 
avoir  un  ,  je  me  fuis  (  bitirié  a  ie  d.'ci-uvrir  ,  &;  j'y 
fuis  parvei-u  'nir  !c  deliu'  de  la  fécondé  partie  de 
la  t  oinpe  ,  lur  le  delVu';  de  celle  >>ui  elt  t,  uruiée  p^r 
les  lèvres,  on  peut  obfcrvcr  une  pa.tieJ'un  brun  de 
mario'i ,  q'ii  a  du  luiîaut ,  &  qui  (ciiible  c'cailicule; 
on  pourroir  penfer  qu'elle  elt  un  cen.loa,  ou  au 
moins  qu'elle  fer-  a  foutenir  la  portion  delà  tromfc 
fur  laouc-j'e  on  la  v  it  ,  a  ui  d  nner  de  la  Iclidité. 
Cc;n..,,e  ,c.cherchois.i  iiouv.  i  un  a  si  .i.Lmi  ,  je  fciup- 
çoi-ra  que  cette  partie  1  étoit ,  uu  qu'elle  le  corite- 
nt  u  M'  n  (bupçon  fur  lo  tifié  par  la  fij;u:e  ii.ènic 
de  ce  partie  ,  qui  dnninue  inrcnlibleuunt  de  lar- 
g-u!  ,  en  «'appnch.un  J.i  bout  Je  ia  trompe,  &  q  :i 
le  tennine  yn'  u>e  r>-;nte.  !'  te  fut  liieu  davant.ige  , 
loifq;i'apv' >.  !'avo  'àîi-e  a^'e  .'  une  •'[  n.'<  à  pou. te 
fine,  p.urju.,-:  Jùloid,  :,ie  .'.via,  c!c  cher- 
cher .1  la  'l..u!<:'.cr;  elle  e  da  ..!(■  n.vu.  ,  elle  le  luilîa 
fcparer  du  ccrp'-  Je  la  -.fompe  ;  .ic  (-.t  t  J  U:ie  ..ou- 
lillc  charrue  dans  laqu^.lc  elle  c;..i    log'.e. 

»  La  couliftarice  de  cetce  pauie  ,  fa  iî^mc  &  fa 


M 


U 


poiîîiori  étoient  donc  vcli;is  .le  ';'i)'r-'i.i;'.ier.t  àcr.:  la 
Mouclie  peut  fc  (ervir  pour  percer.  Sa  peinte  pour- 
tant me  pàioiflbit  un  peu  groiîc,  un  peu  moulfe,  & 
par  là  difficile  à  introduire  dans  les  chairs  ;  i!  me 
paroiiloit  qu'elle  no  pouvoir  y  être  introduite,  l^ni 
faire  des  b!':llures  plus  confiderabies.  que  celles  q.:e 
font  les  Mouches  auxquelles  elle  cft  propre  :  ainîi  , 
il  étoit  naiurel  de  penfer  ([u'e  le  n'étcit  point  U'-.e 
partie  (impie,  qu'elle  étoit  l'étui  fciide  e'elliné  .\ 
icccvoir  un  aiguillon  extrêmement  fi.i.  Elle  n'cit 
aulli  que  l'éiui  du  véiitable  aiguillon  ,  mais  qui  y 
eit  il  b'en  caché  &.  li  bien  contenu,  quoiqu'il  n'y 
foit  placé  que  dans  une  cot.liire  ,  que  j'ai  défefp-éré 
de  le  trouver  après  l'avoir  cherche  à  div.  rf.s  reprifcs 
pendant  plufieurs  années.  Ccft  dans  les  inf-,'d:es  qui 


viennent  que  de  fe 


rphofer,  qu'on  dé- 


e  le  plus  aifément  certaines  parties  de  la  nature 
de  celle-ci;  alors,  cc'i'.c  qui  doivent  être  dans  des 
fourteau'x,  ou  n'y  'ont  pas  encore  bien  aju'lées,  ou 
elles  n'y  neiineni  pas  autant  qu'eJe^  y  tiendront  par 
la  fuite.  C'efê  de  c|U;)i  d'autres  efpèces  d'aiga:L!oi;î 
nous  donneront  aiiicuis  da.itres  exemples.  U'ie 
grolle  Mouch.;  bleue,  r,ui  n  avoic  pri-;  que  depuis 
quelques  inllans  la  foime  de  Mouche,  &  ejue  je 
forçai  d'alcMiger  fa  trompe  ,  me  fie  voir  cet  aiguiiion  , 
cjui  m'avoic  cchappi  jufques-là.  Lorfqus  ie  foulevai 
la  partie  brune ,  il  s'en  fepava  de  lui  même.  Il  a  plus 
de  largeur  oue  d'épaifieur ,  &  depuis  fa  bli  e  jufcîu'à 
fon  e.xtrémit" ,  ii  devient  de  plus  étroit  en  plus  étroit, 
pour  (e  terminer  par  une  pointe  ext.èmement  fî"e. 
Sa  couleur  ell  beaucoup  plus  ckire  que  celle  de 
1  étui  ;  celui  Cl  eft  très  brun  ,  Se  l'aiiiuillon  eit  blond. 
Enfin  ,  ccnrinuant  de  nie  fervir  d'ure  loupe  Forti-  , 
je  vis  dai.s  la  gu.lfe  pièce  l'entaille  dans  lae.uelk  l'ai- 
guillon peut  entier. 

5î  Q.'.and  l'a'guillon  e(\  dans  cette  entaille,  il  la 
remplit  parfaueînenr.  &  il  y  tient  fi  bien,  que  je 
n'ai  pa«  r.'ulii  a  i  en  faire  fortii  ,  en  teuiant  rie  l'en 
tirer  avec  ui.c  pointe  fine,  ni  en  coupant  l'ctui.  Ce- 
pendant, les  circoii fiances  ou  il  peut  être  viiible  , 
|o,.c  plus  communes  que  je  .ic  l'av.^is  cru.  I!  arive 
allez  fouvtnt  ,  lor'qu'tn  retire  l'étui  de  !a  cou''iire 
charnue  ,  t,ue  l'aii:ui'.lon  relW  couché  'ur  le  find 
de  cette  coulilTe  ;  ou  1')  apperçoit  comme  un  trait 
un  peu  brun  ,   ôc  il  clf  ailé  de  l'en  faire  forur. 

■"  La  partie  brune  eft  même  plus  groffe  &  piuj 
épailfe  ,  ^ju  il  ne  ferait  néceiiaire  pour  confervsr 
laigulLn  ;  a..lli  cet  ufage  n'cii  pas  le  fcul  auquel 
eile  elt  deihuée.  Qnand\-lle  efl  logée  dans  ]a  ce  u- 
lilfe  charnue,  cil?  fcmble  unie  à  la  trompe,  fane 
corps  avec  elle.  La  i  a;ure  a  cheiché  s  l'y  tci  ir  ban 
..ppiiquée  &  bien  .^/lu.eîtie  ;  no!  feulement  elle  a 
voulu  empêcher  quelle  ne  piir  a!l:r  à  droite  ni  à 
gauche,  elle  a  f  ngé  a  l'empèci^  r  de  s'élever.  Se 
pour  cela  ,  elle  a  placé  ,  près  du  boa:  de  la  coii- 
.  Ife  ,  deux  porti.,rs  charnues,  deux  eijè  es  de 
1  mamelons  ,    qui  vicnuent  It  ;ouchçï  l'un  i  autre 


7ÎO 


MOU 


au-dclFiis  du  bout  Je  ralgui'ilon ,  &  qui  pai'  confé- 
quent  le  couvrcn:  &  i'arrètcnt  ,  mais  ne  font  que  le 
touclicr  :  elles  ne  lui  ibnt  aucuncm:nt  adhérentes. 


3>  Nous  avons  parle  d'une  ouverture  que  laiflciu 
les  deux-  lèvres  entr'clles  ,  pris  de  leur  partie  anté- 
rieure ou  échancréc,  où  le  rendent  des  ruiileaux  de 
la  hqucur  fur  la<]uel!e  ies  lèvres  agilfent.  C'cft  prcci- 
fément  dans  cette  ouvertuie  que  fe  trouve  le  bouc 
de  l'aiguillon  ,  &  celui  de  fon  étui  ;  c'cft  là  que  l'ai- 
guiilon  cft  en  état  d'agir  contre  b  peau  ,  foit  d'un 
fruit ,  foie  d'un  anima!  ,  fur  laquelle  les  lèvres  fe 
font  appliquées.  Cette  ouverture  peut  prendre  diffé- 
rentes formes  ,  elle  peut  devenir  plus  étroite  eu  plus 
large;  pour  l'élargir  ,  les  lèvies  s  écartent  l'une  de 
l'autre;  ce  qui  leur  cft  aifé,  parce  que  là  elles  ne 
tiennent  point  l'une  à  l'autre  ;  elles  y  font  réellement 
léparées  :  mais  il  ne  leur  efl  permis  de  s'écarterl'une 
de  l'autre  que  jufqu'à  un  certain  point  ,  &  les  mou- 
vcmens  qu'elles  doivent  fe  donner  en  diverfes  cir- 
conftances,  les  écarteroient  par-deli  ce  point,  lans 
une  bride  que  la  nature  a  employée  pour  les  retenir 
dans  le  bcîoin.  Cette  bride  e(t  digne  d'être  connue; 
c'eft  un  fîlet  d'un  brun  prclque  noir ,  qui  a  l'air  car- 
tilagineux ,  &  qui ,  groffi  par  la  loupe  ,  n'ert  pas  plus 
gros  qu'une  bonne  hbre.  Cette  efpècc  de  filet  tendi- 
neux eft  plié  en  deux  également  ;  il  forme  un  angle  , 
tantôt  plus  &  tantôt  moins  ouveit  .dont  la  concavité 
eît  tournée  vers  la  tête.  Un  de  fes  bouts  efl  attaché 
a/Tez.  près  du  bout  antérieur  d'une  des  lèvres,  & 
l'autre  eil  attaché  femblablcment  à  l'autre  lèvre. 
De-Ià  il  eft  évident  que  lorfquelcs  bouts  antérieurs 
des  lèvres  fe  touchent,  l'angle  que  font  entr'clles  les 
àcux  moitiés  de  ce  lig.tment ,  eft  tres-aigu  ;  que  cet 
angle  croît  à  mcfure  que  les  lèvres  s'écartent  l'une 
de  l'autre  ;  mais  que  lorfqu'elles  veulent  s'écarter 
trop  ,  le  ligament  les  arrête  ,  &  que  peut-être  il  fcrt 
à  les  ramener  l'une  contre  l'autre  ,  quand  la  force  qui 
Ici.  féparoit  s'cft  affoiblie  ;  peut-être  a-t-il  encore 
un  aurre  ufage  ,  peut-être  donne  t-il  un  appui  folide 
à  l'aiguillon. 

"  Un  filet  brun,  de  même  couleur,  &  qui  fcmble 
êe  même  nature  que  celui  qui  fait  l'office  de  liga- 
ment ,  borde  Si  fortifie  le  contour  intérieur  de 
chaque  lèvre.  Lorfque  nous  nous  fommes  an  étés  à 
faire  confidérer  une  Mouche  qui  fuçoit  un  firop 
clair  ,  étendu  fur  un  verre  tranfparent  ,  nous  avons 
fait  remarquer  que  non- feulement  on  appercevoit 
une  ouverture  a  la  partie  antérieure  des  lèvres  ,  mais 
qu'on  en  appercevoit  encore  une  ,  &  même  plus 
grande,  à  leur  partie  poftéricurc,  L'ufage  d'une  ii 
grande  ouverture  ,  par  laquelle  je  ne  v.jyois  rien 
entrer  ni  fouir  ,  ma  embarrailé  pendant  long- 
temps,- aulli  ,  cette  ouverture  n'eft-ellc  pas  réelle  , 
ouoique  je  l'eu!-e  cru  telle.  Ce  qu'il  y  a  de  réel ,  c'cft 
que  les  deux  lèvres  s'écartent  là  l'une  de  l'aune, 
mais  elles  ne  laillent  pas  pour  cela  entr'clles  un  vuidc  ■ 
par  où  quelque  liqueur  ou  de  l'air  puiilc  pafler  j  cet  ; 


M  O  U 

cfpâce  efl  bouché  par  une  membrane,  mais  lî  mince 
&  fl  traaiparente,  que  je  n'ai  pu  l'appercevoir  que 
lorfque  le  hafird  a  voulu  que  j'aie  regardé  très- 
obliquement  une  trompe  que  je  tenois  goiiflic  entre 
mes  doigts  ,  comme  elle  eft  quar.d  elle  luce  Je 
reconnus  alors  que  ce  que  fait  le  ligament  pai  rap- 
port au  bout  antérieur  de  chaque  lèvre  ,  une  mem- 
br.mc  le  fait  pour  le  contour  intérieur  de  chacune 
d'iilcs.  Cette  membrane  eft  attachée  au  cordon  qui 
les  borde  j  quand  les  bords  intéiiears  des  It  vres  le 
touchent  mutuellement,  la  membrane  en  Maeiiion 
eft  raccourcie  &  apparemment  pliiîée  ;  qu.'.n  i  elles 
veulent  s'éloigner  l'une  de  l'autre,  la  r.  c.;  i-  -  :■-  le 
permet  jufqu'a  un  certain  point  ,   ma-s  t.  '•-•.«: 

permet  pas  de  palier  outre  :  dans  les  end.r.:^  -_  :  es 
lèvres  font  autant  féparée'  quelles  le  peuvent  eue, 
la  membrane  elf  p.iitaitement  été:. due  ,  ïc  fi  r:.i':f- 
parente  ,  qu'elle  ne  peut  être  apteiijaej  a  aïoinj 
qu'on  ne  la  regarde  tièsoblivjU 


"  Les  lèvres  ne  laifTcnt  donc  crtr'elles  qu'une  feule 
ouvettuie  ,  que  celle  ou  aboui:rfent  i'aiguiilon  Sc 
fon  étui.  C'cH  à  cette  ouverture  <ju'cilcs  couduifent 
toute  la  liqueur  qu'elles  ramailent  ,  &  quelles 
mètrent  en  mouvement  ,  comme  nous  l'avon;,  vu 
faire  à  des  lèvres  qui  étoicnt  polées  fur  du  lirop  ; 
c'ert  l.î  que  cette  liqueur  doit  eue  fucéc  :  &  il  eft 
temps  que  nous  dilions  que  la  pompe  ,  que  le  fu.;oir 
qui  s'en  empare  ,  eft  cette  même  partie  que  nc>us 
n'avons  confidérée  jufqu'ici  que  comme  l'étui  de 
l'aiguillon,  elle  eft  le  feul  canal  par  lequel  laliqueut 
peut  monter.  On  voit  fur  le  bouc  antèrie  ir  &:  fupé- 
rieur  de  chaque  lèvre  ,  deux  petits  entoncemens  qui 
Icmblcnt  deux  petits  tious,  mais  leur  ufage  m'cft 
inconnu  ;  ils  ne  donnent  forcie  ni  entrée  a  aucune 
liqueur  ,  peui-être  donnent-ils  l'un  ou  l'autre  à  l'air. 
Ce  qui  me  difpo'eroit  à  le  croire,  c'cft  que  j'ai 
trouvé  fouvent  ,  dans  l'intérieur  d'une  trompe  ,  un 
filet  qui  parteit  de  la  tête  ,  qui  égaloit  la  trompe  en 
longueur,  &  qui  (enibloit  «ne  trachée.  J'ai  cru  voir 
aufîi ,  à  l'origine  de  la  coulilTe,  une  efpèce  d'ouver- 
ture ;  mais  la  paitie  que  je  nomme  à  prélent  le 
fuçoir,  eft  la  feule  par  laquelle  j'ai  vu  fouir  la 
liqueur.  Je  lui  en  ai  vu  jeter  de  feule  ,  je  lui  en  ai 
vu  jetter  de  mêlée  avec  des  bulles  d'air  ;  je  lui  ai 
vu  répandre  de  la  liqueur  dans  la  conlilie  des  lèvres; 
j'ai  vu  cnfuice  que  cette  liqueur  a  été  repompée, 
&  je  ne  voyois  aucune  auti  e  partie  qui  la  pût  repom- 
per ,  que  celle  que  j'appelle  le  fuçoir.  Mais  l'ufage 
que  nous  lui  attribuons  ,  fur  des  preuves  (1  peu 
équivoques,  fera  encore  prouvé  par  l'analugie  qui 
fe  trouve  entre  cette  trompe  &  celle  de  quelques 
autres  Mouches  dont  il  nous  refte  à  patkr, 

"  Cette  même  analogie  nous  lailfe  incertains  fî 
cet  aiguillon  ,  qui  nous  a  'chappé  fi  long-temps  p.ir 
fa  fincffe  ^  n'elt  pas  cependant  lui-même  un  dlfem- 
blage  de  plufieurs  aiguillons  ;  fa  futfacc  'upéiieure 
clt  cannelée  comme  l'cft  celle  des  aiguillons  compu- 


MOU 

féîj  ou  des  aiguillons  ralTcmblés  plu/icnrs  enfembîe  , 
<jue  nous  ferons  bii:inô:  connoîtic,  Oaire  ces  pariii"; 
don:  nous  venons  de  tracer  une  groffière  itnij^c  , 
cùmb:';:i  en  eisrfc-t-il  d'autics  dans  la  ccnipr^liiion 
de  la  tro:npe  di  ces  Mouches  ,  q\n  ne  {cKi!);^iU 
faites  qu-  pour  nous  mcoaimoder  ?  Le  plus  adroit 
&  IcpkisparieiicanatoiTiirte  rrouvcioii  de  cjuois'uïct- 
cîr  l.ng-tcmps  à  dîmc'cr  les  parties  employte'.  au 
jeu  de  i" aiguillon  j  à  celui  du  fuçoir ,  a  alongcr  la 
trompe  j  a  en  gonfler  les  lèvres,  à  les  faire  agir 
avec  tant  de  rapidité.  Quand  on  tient  U  trompe 
gonflée  ,  en  picllanc  le  corccle:  de  U  Mouche  ,  la 
première  partie,  celle  tjui  cfl:  faite  en  entonnoir ^ 
a  une  tranlparencc  qui  permet  de  voir  cfiiantité  de 
vaiireaux  ,  de  voir  la  liqueur  qu'on  f.iit  entrer  dans 
n'S  uns  ,  l'air  &  la  li;jueur  qu'on  fan  pafler  dans 
d'autres.  On  de:ouvrc  de  ch.ique  côti  deux  tendons 
bruns  j  qui  vont  fe  terniii^cr  au  fuçoir;  tous  les 
qua:re  enfenible  patoilent  fervir  au  j..'u  de  l'ai- 
guillon. On  voit  de  même,  dans  l'intérieur  ,  d'au- 
tres parties  brunes  ,  d'un  volume  plus  confidéiable , 
qui  îont  im  prolongement  du  fuçoir  ,  &L  qui  font 
cm-Kiyscs  à  le  faire  mouvoir.  Ou  en  voit  encore 
d'autres  plus  proches  de  la  tête. 

«  C'cft  aux  trompes  des  Mouches  les  plus  com- 
munes dans  nos  ma.fons  ,  que  j'ai  d'abord  dicrchc 
un  aiguillon  ,  &  ce  ne  font  pas  celles  oii  il  eft  le  p;us 
facile  a  iiouver.  Pluiieurs  autres  efpècci  de  Mouches, 
&  entr'autres  certaines  efpèces  qui  ,  quoiqu'elles 
n'aient  que  deux  ailes  ,  ont  beaucoup  de  rcllcm- 
blarice  avec  les  Abeilles,  en  ont  un  ,  ou  même  plii- 
iieurs  ,  qu'elles  ne  tienn vnt  pas  (i  obliinémcr.t  caché 
dans  la  couliffe.  Des  qu'on  force  ces  Mouches  d'é- 
tendre leur  troinpe ,  îaiguillon,  ou,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit,  les  aiguillons  fe  montrent,  le  dé- 
gagent de  la  cavité  chai  nue  où  ils  étoicnt  logés  ,  & 
s'élèvent.  La  féconde  partie  des  trompes  dont  nous 
voulons  parxr  aCtuelle-rent ,  la  partie  qui  cft  ter- 
minée par  les  lèvres  ,  elt  beaucoup  plus  longue  que 
la  première  parti",  ou  que  celle  qui  eft  conique  , 
£i  elle  cil  i  apable  d  être  plus  alongée  ,  lorfqu'oa 
preffe  !e  corcelet,  que  ne  l'eft  la  paitie  des  Mouches 
de  la  V  a'  de  qui  lui  eil  analogue  :  elle  a  en-dei]us, 
comni:  cette  dernière  ,  une  couiille  dont  l'ulage  eft 
le  même,  c'eftà  dire,  de  loger  l'aiguillon  ou  Iss 
aigudloin;  Lorfque  ,  par  la  prellion  du  corcelet,  on 
force  cette  p.iitie  de  s'alonger  beaucoup,  elle  s'ap- 
pLitit  un  peu  ,  &  la  couliiTe  s'ouvre;  on  s'anête 
volonticis  a'or«  à  confid*^rer,  près  de  cha^-un  des 
bords  di.  s  côté'  de  cette  couliiïc  ,  un  coidoa  noir, 
une  efnèce  de  tendon  qui  fert  à  les  fortifier,  &  qui 
va  enfuite  border  le  côté  intérieur  des  lèvre*  ;  on 
remarque  dans  le  fond  de  U  même  couli  e  deux  au 
très  cord:''ns  noirs  parallèles  aux  précédens  ,  ou  , 
pour  parler  paiv  cxaAement  ,  un  cordon  dont  les 
deux  moiiiés  font  t-arailèles  l'une  à  l'autre  ,  &  qui  , 
afin  qu'elles  prennent  cette  po)u:on  ^  fe  recoude  vtr; 
J'extrsmicé  de  la  coulille  ;  là  les  deux  lèvies  s'écar- 


MOU 


7M 


tent  l'une  de  l'autre  ,  &  laifTent  entr'clles  tine  grande 
échancrure.  Les  parties  qui  étoient  renferir.écs  d.iiu 
cette  cou'ilTe  font  donc  alors  en  liberté,  rien  ne  les 
retient ,  6i  l'efFor:  qu'on  fait  contre  la  trompe  tc;:d 
a  les  faiic  dreîier.  Au  lieu  d'une  ieule  ,  ou  au  pui9 
de  deux  parties  qu'on  tire  avec  peine  de  la  couhfie 
des  Mouches  de  la  viande  ,  on  en  voit  fortir  fix  , 
prefque  naturellement  des  a'irres  trfrnpcs.  Toutes 
ces  parties  font  brunes  ,  caràlagincafes,  ou  comme 
écaiileufcs  ,  incapables  d  aiongcment  ,  &  par  conlii- 
qucntde  fuivte  la  coulille,  quand  elle  di-vieiit  plus 
longue. 

>>  Elles  font  placées  deux  à  deux  ,  Se  cela  parce 
qu'il  y  en  a  trois,  dont  chacune  elt  dcitinée  a  iervic 
d'étui  à  une  des  trois  autns;  elles  font  pofées  fur  la 
même  ligne;  les  deux  pièces  du  milieu  font  plus 
longues  au  moins  d'un  quart  que  celles  des  côtes. 
Deux  de  celles-ci  font  couibécs  en  goutlière  ,  elles 
fe  terminent  par  une  pointe  ;  leur  contour  eft  bordé 
de  poils  roux  ;  dans  chacune  de  ces  pièces  en  gout- 
tière peut  entrer  une  des  autres  pièces  des  cô';és. 
Cell;s-ci  ,  plu^  larges  qu'épailles  ,  diminuent  de  lar- 
geur dcpais  leur  origine  jutqu'à  leur  extrémité,  qui 
t!t  une  pointe  nés  fine.  La  figure  de  ces  dernières 
pièces,  i>c  la  matière  dont  elles  font  faites  ,  veulent 
que  nous  les  prenions  po;ir  des  aiguillons  ;  car  il  cii 
à  remarquer  que  ce  que  nous  ne  favons  faire  qu'a- 
vec des  inllrumens  d'acier  ,  la  Nature  le  fait  faire 
aux  infecles  avec  des  inllrumens  d'une  efpèce  de  corne 
ou  d'ccaille  ;  les  aiguillons,  les  tarières,  les  fcies , 
&c.  des  iiifeftes  ,  car  ils  ont  des  inllrumens  de  toutes 
ces  efpèces,  fout  tous  d'une  matière  analogue  à  la 
corne. 

«  Dans  le  premier  inftant  de  la  preffion  ,  il  ne 
paroîr  quelquefois  qu  une  feule  pièce  placée  entre 
les  quatre  dont  nous  venons  de  parler  ,  elle  (emblc 
limple  )  mais  dès  qu'on  la  conhdère  attentivement 
dès  qu'on  cherche  à  la  développer  ,  on  rcconnoît 
qu'elle  eft  au  moins  double,  que  là  eft  un  étui  dan« 
lequel  eft  logée  une  lame  platte  &  cartilaginecfe  , 
comme  l'étui ,  Se  dont  le  bout  cft  une  pointe  très- 
fine,  &  que  par  conféquent  cette  dernière  pièce  eft 
encore  un  aiguillon,  &  même  le  gtand,  le  plus  con- 
fidérable  aiguiL'on.  Cet  aiguillon  n'a  qu'une  de  fes 
deux  grandes  faces  qui  loit  cachée  dans  l'étui  ;  les 
bords  de  celui-ci  recouvrent  feulement  un  peu  les 
bords  de  l'autre  face  ;  mais  cet  aiguillon  &  les  deux 
petits  n'ont  befuin  ,  pour  ainfi  dire  ,  que  de  demi- 
fourreaux  ,  parce  que  la  coulilFe  de  la  trompe  ,  dans 
laquelle  ils  font  logés  ordinairement ,  cache  ce  que 
des  fourreaux  peu  complets  laiffent  découvert. 

»  Ces  fortes  de  trompes  ont  donc  trois  aiguillons, 
chacun  defquels  a  fon  étui  particulier.  On  deman- 
dera peut-être  à  quoi  peuvent  fervir  les  deux  petit» 
aiguil.ons  ?  Le  plus  long  eft  toujours  celui  qui  doit 
percer  le  premier  ;  nais  les  auttes  aident  apparem» 


75Î  M  O  U 

n'cnc  à  an:gfanài;  la  trovis  cju'il  .1  ouverts.  Quand  la 
Mouchelcs  fait  agir  tous  trc-is  ,  ils  ne  (oiu  f^as  ccir- 
tcs  les  mis  tics  auti'cî,  &  relevés.  Us  ioiu  tous  con- 
u:niis  aans  la  coulilfc  ,  &  par  coiif '.jusiit  itunis  les 
LHS  ancres  des  aunes  comme  dans  un  pa.,iicc  j  alors 
la  [Partie  de  la  trompe ,  qui  eit  terminée  par  des 
ièvrcs,  n'cltpas  aiyngce  ,  elle  n'a  qu'une  longueur 
celle  c]!:c  'es  petits  a:i;:ii'.lciis  peuvent  atici.idie  j^ai- 
(i..!à  TosigMie  des  lèvres.  Celles-ci  étant  appliquées 
f.ir  !c  corps  dont  !a  Mcucbe  veut  tirer  le  lue  ,  les 
trois  «:;^uil!oris  lont  en  état  da;nr  contre  le  co:ps  , 
de  percer  les  va:lleaux  qui  contiennent  k  fluide  que 
la  Mouche  veut  facer. 

t«  Au  reftc  ,   ce   Cjne  nous  avons  dit  de  l'étui  de 

ra.giail.jn  des  Moilclics  de  la  viarde  ,  nous  le  de- 
■voi.ï  di.e  de  l'étui  ,  du  plus  grand  d.:S  aiguill.ns  des 
trompes  que  nous  conliderons.  Cet  é  ui  n'efl:  pas 
uuicjuement  deltu.é  a  confervcr  un  initrumeui  dcli- 
■cai ,  il  a  un  u!.;ge  plus  important  ,  il  elt  le  fuçoir  , 
le  caiial  par  le.[uel  monte  la  liqueur  qui  entre  dans 
•le  corps  de  la  M-juche.  On  s'allure  aillmer.t  qu'il  a 
une  ouverture  K.iîvante  pour  donner  paUage  à  la 
-liqueur,  puiiqu'il  en  iaille  fortir  d'aifez  grofies  gout- 
tes, fouvent  inêiéts  de  buiies  d'air,  ior:qu'on  force 
■1.1  trompe  i  s'érci'.d;e.  D'ailleurs,  t>n  a  b.-au  coiili- 
dérer  les  autres  enjioits  d'une  trompe  très-gonfite  , 
Se  la  gonfler  excelilvement  par  la  prellion  ,  pour 
rendre  toutes  fes  parties  fenliblcs,  on  n'y  apperçoit 
aucune  ouverture  ;  fa  partie  charnue  n'en  a  réelle- 
ment aucune  même  capable  de  lailFer  échapper  l'air. 
Ce  qui  le  prouve  ,  iSc  qui  prouve  en  même  temps 
que  l'ait  cil  cmplojé  en  grande  partie  à  gonfler  la 
liompe,  c'eft  que  quar.J  on  la  force  d'être  diftendue 
par-delà  un  certaiii  pouit  ,  on  entend  un  petit  bruit 
tel  que  celui  d'une  veflie  que  l'air  trop  prc/lé  a  fait 
crever ,  &  fur  le  champ  la  trompe  s'aftaillc  a.  devient 
incapable  d'être  gonflée.  Enfin  ,  ii  on  obfcrve  cette 
p.irtie  ,  que  nous  voulons  être  le  fuçoir  ,  on  peut 
appercevoir  qu'elle  n'eft  pas  entièrement  de  nature 
de  corne  ;  fon  côté  inférieur  ,  celui  contre  lequel 
l'aiguillon  s'.îpplique  ,  a  quelaue  chofe  de  charnu  '; 
on  "découvre  même  un  petit  bourrelet  de  chair  allez 
proche  de  fon  extrémité  ,  qui  pavoît  comme  le  bout 
d'un  tuyau  charnu.  Son  bout,  au  reftc  ,  n'efl  pas 
terminé  par  une  feule  pointe,  comme  l'eit  celui  des 
autres  étui*.,  au  lieu  d'une  pointe  il  en  a  deux,  mais 
■placées  dliïeremment  ;  il  elc  courbé  en  gouiticie  , 
ti  de  chacun  des  bords  du  bout  de  la  goutnère  part 
une  pointe»». 

C'eft  a'nfî  que  tout  s'agrandit ,  tout  fe  de'vcloppe , 
tout  s'écl.iircit  feus  l'œil  d  un  obfcrvateur  inllruit  & 
piî'lofophc  ,  qui  fait  appeler  fans  celle  au  fccours 
dcl'iiidufttie  Se  des  fens ,  la  conlparaifon  ou  l'ana- 
loLTie  ,  &  toutes  les  rel'ources  d'une  intelligence  au.'Iî 
piufonde  que  variée  dans  fes  moyens.  Nous  ne  crain- 
drons pas  avec  Reaumur  ,  qu'on  trouve  qu'il  s'cft 
beaucoup  trop  arrêté  à  coalidcrcc  Us  parties  duo  û 


M  G  U 

petit  orgnne  que  celui  de  ia  rroinpe  c'en;  Mouche. 
Combien  de  nouveaux  de[.,i.s  uh'"  n/térelians  au- 
iions-noas  encore  à  defner  &  a  n  cueillir ,  (i  d'au:res 
obùrvateurs  ,  perfuad.s  que  ce  Sujet  clt  ù'iii  d'a- 
vo;r  été  épu;f;  ,  vouloieni  en  iaire  éija'omenc 
ro''jet  de  leur  ultjutioii  fur  dilierci;tes  etpèces  de 
Muuche:  ! 


vers  1 
ailes. 


côté 
mfé.: 


pat:e 
ces  d 


corcclct,  cette  féconde  partie  principa'e  da 
,  cit  a-ra;ii-  à  la  tête  par  un  petit  étrangle- 
,  en  K>!nie  de  co!  our:  0:  d;iié  ,  par  l:quel  la 
eut  t'.^u.i  cr  couimc  fur  un  pivot.  Sur  le  dos, 
a  poime  du  corce'et ,  foiu  at.^ach'es  ks  deux 
qu'on  tcmaiqi;t  d'abord.  Su  les  côtés  du  cor- 
fe  trouvent  qua  u  (hgra..!es  ,  deux  de  ch.iquc 

un  p!u5  haut,  1  autrr  plus  bas;  Je  a  la  udriie 
.-lire  du  coielct  c-l'l:  p  acée  l'origine  des  fil 
.  No,.*  „1  O'is  erjtier  d.*as  quelque  détiU  fur 
vers  ubjvts. 


Les  ailes  des  Mouches  font  minces,  membraneu- 
fes  ,  claires  &  tranf]  arcnres  corrune  du  talc  ,  garnies 
de  plulieuis  nervuies  longitudinales,  &  de  quelque 
peu  de  neivuies  ttanfverlaks. 

On  peut  voir  dms  l'ouvrage  cité  de  Le  1er  Muller, 
combien  une  aîl.  de  Mouche,  avec  fa  membrane 
ou  peau  fub:ile  ,  fes  poils  p  intus ,  ou  petires  plu- 
mes fi  déliées.  Si  fes  nervures  ,  eft  encore  un  objet 
dgnedehxcr  l^t  cniiuii  humaine ,  lorfqu'elk  cil 
vue  fous  1-  mie  ofcope.  •.>.  La  Nature,  dit  cet  Auteur, 
a  fans  doute  muni  de  plumes  les  ailes  de  la  Mou- 
che ,  de  peur  que  la  pluie  ou  1  huraidité  ne  les  em- 
pêchent de  volet  ;  car ,  fans  ces  plumes,  la  tendre 
peau  fe  rel.îcheroit  bientôt  dans  l'eau.  Pour  avoir 
l'aile  bien  entièie  ,  il  faut  l'arracher  un  peu  avant 
dans  le  dos  de  la  Mouche.  Par-la  on  a  aulfi  le  nerf 
de  l'épaule,  auquel  tient  l'aile.  Si  l'on  avoi'.  foin, 
ajoute-t-il ,  quand  on  arrache  une  aile  d:  Mouche, 
de  la  prendre  bien  avant  dans  ie  dos  ,  ic  de  la  tirer 
tout  d'un  coup,  l'on  pourroit  toutes  les  fois  arra- 
cher le  nerf  entier,  &  l'on  vetroit  a' ec  étonisement 
que  dans  le  microfcope  il  relfcn-i'ole  parfauenieut  à 
un  cheveu  de  tête  3>. 

Ce  fera  encore  Reaumur  qui  nous  fera  connoître 
les  doubles  coquilles  ou  aileo:zs  ,  &  le  ca:uncter  ^ 
que  l'on  peut  remarquer  fous  l'origine  de  cha  ',uc 
aile  ,  &  dont  nous  avons  déjà  parlé.  Les  Mouches, 
pronrement  ainlî  nomm;;es ,  ont  et.-  trop  b  en  ca- 
raihJii'ees,  pour  qu'on  ne  doive  pas  :oii;ours  les 
diflmguer  aifén-.enr  au  nii'.itu  de  tous  Ks  autres  in- 
fcé^es ,  nor-feulement  de  genres  ,  mais  d'ordres 
différens  ,  auxquels  cet  Auteur  a;jl  que  le  même 
nom.  Ne  croyant  pas  pouvoii  miv:ux  tati^fane  la 
ciiriolité  qu'en  le  coj>iant  lui  même  dans  tous  lej 
détails  qu'il  donne,  nous  nous  difpenfcrons  de  l'in- 
terrompre fans  cefl'e  ,  pour  faire  remarquer  des  dif- 
tiailious  fi  faciles  à  faire,   &  de  détruire  par- là  , 


M  O  U 

d'afVoiblir    rintcrêt    que     la    levure     ioh 


M.  O  (J 


pir 


>'  Tl  n'eft  pa*:  c]UcIqiiefoi<^  auln  aift  .■ju'on  le  croi- 
ro't  :-'.t  reconno'ue  tut  c  cham  ,  li  une  i\;ouchr  n'a 
C]'ie  d^-ux  .ules  ,  ou  li  elle  tu  a  quatre  :  quand  elle 
Cl  a  d'cxtrémcmînt  minces,  ie?  intéiKure<i  s'diuOcnc 
fouvent  fous  les  (upcneurcs  ae  façoB  que  deux  n  cii 
fcnible.'ir  être  qu'une  ,  &  qu  cUes  (ont  d.ftki  es  à  fé 
parer.  Mais  des  qu'on  af'perçi):r  les  pâme-  que  nous 
allons  d -crire ,  qii  ,  quoique  petites,  peuvent  être 
farjicmrnt  aj  pe:çues  ,  on  eli  <u  que  la  Mouciie  n  a 
que  ceux  ailes;  ces  parties  (tmblcrt  lui  avoir  été 
accordées  en  dédonimagement  des  deux  ai'cs  q,i  lui 
ont  été  donrév's  de  moins.  On  connoî':  les  b.napciers 
qu'on  applU|i.K  à  diver  es  machines,  pour  en  régler 
i<  taire  durer  le^  mouvcmcns  ;  ils  ne  font  t'ouvoi.t 
qu  une  vcige  de  fer  ,  a  chaque  b  ut  de  laquelle  il  y 
a  une  maile  de  m>!«ie  métal  ,  ou  de  p'omb  ,  qui  a 
quelquefois  la  forme  d'une  lentille.  Le  balancier  de 
la  inachiire  des  nionnoic;  ,  avec  laquelle  on  marque 
1-S  clpeces  ,  ou  flaons  ,  a  de  bou'es  à  le  cxtrénu  é«. 
Au-de(Ious  de  chacune  de<;  ailes  de  nos  Mouches  , 
qui  n'en  ont  que  deux  ,  elt  une  petite  partie  qu'on 
dcvroit  a.ipelicr  un  d,  m:- balancier  ,  &  qi.e  po'.'t 
abréger  nous  appellerons  le  balat.cur  :  c'eit  une  tige, 
une  cfpèce  de  pente  verge  arrêtée  au  corcelf  t  de  la 
Mouche  par  un  de  fes  bout»  ,  &:  dont  l'autre  bout  fe 
termine  par  une  tète  qui,  dans  quelque  Mouche,  a 
la  figure  d'une  lentille  ,  dans  d'autres  prefque  celle 
d'une  boule  alongée  ,  &  dans  d'.iiitres  celle  d'une 
efpècc  de  cuillicr  a  pot ,  je  veux  dire  qu'un  des  côtés 
de  la  lentille  de  celle' ci  eft  creufe  ;  la  tète  cit  toujours 
groffe  par  rapport  à  la  tige  ;  elle  forme  une  efpèce  de 
tète  de  maillet.  Swammerdam  a  aiillî  appelle  la  partie 
antérieure  un  maii'e^  ,  nom  dont  je  me  lervirai  aiifli 
volontiers  que  de  celui  de  balaacie',.  Quel  [ues  Au- 
teurs ont  nommi  ces  deux  parties  ài%  contrepoids , 
&  i.s  ont  imaginé  qa  ils  étoieiit  aux  Mouches  ce  que 
font  aux  Dùnfcur»  de  corde  ces  grandes  perches  qi:i 
portent  le  nom  \\t  con'.reroids  ,  &  au  moyen  de(- 
qriellcs  i!s  parviennent  à  conftrver  leur  équilibre  ou 
aie  reprndte.  Le  vrai  ell:  que  les  Mouches  tiennent 
fb.ivent  leurs  balanciers  à-pcu-prts  parai  èles  a  leuis 
ailes,  qu'elles  les  favent  agiter  avec  beaucoup  de 
vitelfe  ;  mais  le  volume  de  ces  balanciers  elf  (î  ;  eu 
de  chofe  par  rapport  à  celui  du  ccrj-s  d'une  Mouche  , 
&  par  rapport  à  ceiui  de  fes  ailes,  que  je  ne  vci<  pas 
qu'un  pareil  contrepoids  puilTe  lui  être  d'aucun  fe- 
coiiis.  Cette  partie  a  affuiément  des  ulages;  mais  il 
vaut  mieux  êvo-jer  de  bonne  foi  que  nous  les  igno- 
rons, que  de  lai  en  donner  qui  ne  répondent  pas  à 
fapetitelie  J'ai  vu  dc^  Mou.hesqiii  ie^  agno'eiu  par 
reprifes  ,  mai'  a'ez  lentement,  pendant  que  leur 
trompe  fuçnit  du  fucrc. 

«Les  balancier;  d^<Cou(!ns  font  proclie  de!'ori"ine 
des  ailes  ,  &  très  aifés  à  voir;  c-iiix  de  diveifes  auties 
Mouches  font  un  t>eu  plus  cachas  ,  ia.  ils  ne  font  pas 
U:fi.  nal.  lufecies.   Tome  FH. 


7n 


poCés  pr^'cifément  dans  le  même  endoit;  pluficurs 
Mouche,  à  c  ip^  court,  comme  l'eft  celui  d^s  iVlou- 
clies  b  Pi-c-  de  h  vidi  de,  cnt  le  bai,:nc;c'-  p'.icé  de 
ch-que  côié,  ^t\<:7  près  clu  b  ut  ou  corcckt  ,  alitz 
pies  de  la  jo  Aion  avec  le  corps, 

»  Pour  peu  que  l'on  ait  de  dirpcfîtioi  à  coirequc 
ces  baiancuts  lupp'éenr  en  q  c  q  e  rhof.  ai.x  deux 
ares  qui  manqi  ent.aix  Mouch  s  de  p'ulicurs  penr-'S, 
on  r  gardera  encore  c  nime  des  fiipplétncns  à  ces 
mêmes  ail:s  d'.u  re^  parties  qu'on  ne  tiouv  à  aicui  c 
des  Mou  hes  qui  ont  qu»tr;  ailes,  &  qu'on  t  oi.vc 
au  plus  giard  nombre  d:  cc'les  qui  n'en  on:  q^e 
deux.  Ouire  la  g  nde  ,iile  -.jue  c-s  d  rniè  es  ont  de 
chaque  côté,  'lie-  fe;i.blent  en  ivir  de  chaqoe  cô:é 
une,  eu  même  de  x  trrs  p-tircî.  Q  '  .11  rejette  fur 
le  corps  l'aile  d'u  e  gr.ilTe  Mou  .he  bleue  ,  ou  qu'en 
la  coupe  à  f  m  origine  ,  .lors  on  mittt  ■  a  découver: 
les  deux  parties  dont  m. us  «onlons  parle  ,  qui  paroî- 
tront  ries  ailes  niaquée'. ,  ou  des  ailes  naill'antcs. 
L'inférieure  eft  la  p'us  gr.nde  ,  elle  a  fon  att.  che  au 
corce  e:  de  la  Mouche,  8:  proche  de  l'-ttache  de 
l'ai'e.  Sa  forme  eft  ceil.  d'une  pe  ite  coquille  ,  d'u:  c 
des  deux  moitiés  d'une  <oquill  bivalve  :  fi  c  ne,  vite 
e't  lournée  rers  le  corcelet,  &  fon  bord  ell  appliqué 
J-fTus.  Prè«  de  ce  bord  tile  a  un  cordon  flus  opaqire 
que  1,-  relie,  &  preqiie  brun,  bordé  d'une  cfpèce  de 
fr.'.nge  d-  poils  très-lins  ;  le  re  e  de  cette  cfpèce  de 
cociui.lc  eft    d'rne    fubliance   ttè  -ttaniparenre ,   & 


comme  d'u  e  forte  de  talc  ;  on  n'y  voit  point  de 
fib  es.  A  -dciriis  de  tette  rfpèce  de  coquille  talquei.fe 
eft  une  autre  pièce  plus  court;  &  de  mêair  nidtière, 
&  qi'i  auroit  une  forme  appro  hante  de  celle  de 
l'autre,  (i  elle  n'étoit  pas  quelouefou  comme  ch  f- 
fonnce  Se  pliée  en  deux  ■-peu-près  égalenieni. Sa  por- 
tion, que  le  pli  rsmène  en-dcif,  us  ,  s'arplique  cont  e 
le  dellus  de  la  p  èce  ■■  n  ccq.rle.  Ceite  pièce  fupé- 
lieue  a,  C'-mme  l'aut  e  ,  un  'cbord  b  rdé  d'une- 
frangî  de  poils  ;  mais  le  rebord  de  cette  dernière  eft 
fouvent  noir  ,  &  fa  frange  eft  nciie,  p  nda-  t  que  le 
rebord  de  l'autre  eft  Cufé  ,  &  que  fa  frange  eP  blan- 
che. Au  Tc'^'C  ,  ces  de'X  pièces  ne  fc.nt  pas  rreliement 
l-'patécs  ;  el  es  ont  pourtant  chacnne  1-  ur  attache  par- 
tiruUère  au  corcelet,  &  pofée  dans  le  mém  end  oit  ; 
mA^  fi  on  lu:t  le  contour  d.  la  plus  petite  ,  ou  de  la 
fnpérieure  ,  on  trouvera  qu'il  fe  joint  au  bord  de  lit  - 
fé  ieure.  Ce  qu?  nou<  avons  con(îJt:ré  comme  deux 
parties,  f'èut  donc  êt:e  regarié  comrre  une  feule 
par-tie  ,  dont  un-  grande  p  ition  eft  i^jite  en  coquille, 
&  qui  aup'-ès  de  fon  iommet  a  un  ppendice  qui  s'é- 
largit à  mef'-re  qu'il  s'élève  au-del1us  de  la  coquille  , 
Se  qui  fe  replie.  Quoi  qu'il  en  (oit,  no:;s  poiiv  r,s 
nommer  ces  pièces  la  double  coquilU  ^  ou  les  ai- 
Ixrons. 

«  Nous  ignorons  les  ufages  des  doubles  coquillfs , 

comme  nousignoons  ceux   des  balanciers;  mais  au 

moipsfavons-:  ous  que  ces  ailerons  n'ont  été  accofd'és 

qu'aux  Mouches  à  qui  deux  ailes  ont  été  retranchées, 

C  c  c  c  c 


.754 


MOU 


MOU 


«  JufqH'ici  j'ai  trouvé  ces  coquilles  ou  ailerons  à  .  jambes  ;  &  un  autre  eft,  de  chaque  côté  ,  un  peu 
tomes  les  Mouches  à  <^eui  ailes  qui  ont  des  trorapes      au-dclFus    d'une  des  jambes  de    la   troidème  paire, 
l'cmblible'.  à  celles  des  grollcs  Mouches  de  l.i  viande.      Les  deux  premiers  ftigmates  (ont  ordinairement  les 
eommc  font  !es  Mouche^  ordinaires  des  appartcmens  ,   i  plus  confidérables.  » 
les  Mouch-s  de  même  fume  d'-^nt  le  corps  cft  vert ,   j 
&c.;  enfin  toucrs    le?   cfpèces    de  Mouches  à   co;ps 
court,  auxquelles  j'ai  cherché  ces  ailerons,  nie  les 
or.t  f-  t  Toir. 


pcccs  n  ont  pas  cx.i 


"  Les  ftigmates  du  corcelet ,  tant  les  antérieur» 
que  les  poltericuvs  ,  font  oblougs  &  dirigés  oblique- 
ment à  la  longueur  du  corps  ;'un  de  leurs  bouts, 
plus  élevé  qp.e  l'autre,  eft  le  plus  proche  ac  la  tête  ; 
M  i   les  aileror.s  t^es  Monehcs  de  différentes  cf-    |  leur  grandeur ,  fur-tout  ccle  d'.-s  deux  premiers,  cft 

aflcz  coufidérable  pour  les  rendre  fcnlibles.  Si  on  a 
vu  une  coquille  bivalve,  telle  que  celle  d'une  Moule 
de  rivière  ,  plus  d'à-moitié  enfoncée  dans  la  vâlc  , 
au-deifus  de  la  ]uel!e  elle  ctoit  cntr'ouverte  ,  on  peu: 
fe  faire  une  idée  allez  jufie  de  la  figure  d'un  de  ces 
Itigmates.  I!  fembk  fait  de  deux  demi-coquilles, 
tantôt  plus  &  tantôt  moins  entrouvertes  ;  ou  ,  fi 
l'on  veut,  leur  fente,    oblongoe  comme  celle  d  un 


lilcmcn  une  môme  fo-me  ;  la  co- 
q  illc  l'upé  leurc  d  s  Mouches,  do't  le  covps  t_ft  d'un 
yert  doré  ,  n'clt  [  ci  t  repliée  comme  l'elt  f  uve:;3 
cclK-  des  g  o''eîMou  hcs  b  eues  ,  elle  forme  utc  vé- 
rit.  blc  coquil  e  comme  l'i  ér  cure  ;  h  partie  par  la- 
cudU  cics  tienn  nt  l'une  à  l'autre  cft  très-étioite. 
U)ans  phificuisMo  ches  ,  Se  fur  tout  dans  iisgrolfe. 

Mouch  s  uc  la  V  .nJc,  le  bord  de  la  grande  eoqulle   _  .  ,  ,,, 

onde  h  coquille  inf^riure,  va  jufqu'a  la  j.  ndfion  du  j  ail,  ell  de  même  entourée  de  deux  paupières,  mais 
co  ps  avec 'ec  rcelet,  cette  coqu  lie  ce uvre  le  baLn-  .  pioponionnellemcnt  plus  épaillcs.  Outre  les  drux 
ci.r  &  le  Icinier  ff.gmatc,  feioit-c"  là  fon  u'iag-î  II  |  paupières  ,  qu'on  peut  appekr  extérieures,  c'eft- 
femblc  qu'elle  dcvroit  ..rrê  e  le  mouvement  du  ba-  i  a-dire  ,  outre  ces  deux  parties  qui  cnfcnible  font  le 
lanci-r  ,  m  is  peut-être  quelle  .'crapêchc  feulement  j  contour  du  ftigmate  ,  on  en  découvte  deux  autres 


lanci-r  ,  m  is  peut 
de  s'élever  ir  p  ». 


En  faifant  connoî  re  auffi  les  organes  de  la  refpi- 
ratujn  ,    voici    comme    s'exprime   Rcaumur  :   "  La 
rature  a  bien  fair 
&  de  brjnches  dais  le  corps   des  inleftes  que  daus   I 
le  nôtic.  Ce  n'elt  que  dans  notre  poitrine  que  l'on 


!  au-dclfous  des  précédentes  ,  qui  font  bordées  de 
!  poils  très-courts  ,  mais  tièî  prcffés  les  uns  contre 
;  les  autres.  On  voit  fouvcnt  ces  paupières  a  1er  à  la 
'  rencontre  1  une  de  l'autre  ;  quelquefois  elles  bou- 
bre  de  trachées  i  chent  entièrement  l'ouverture.  " 


"  La  couleur  de  ces  ftigmates   peut  aiJcr  à  les 


peut  fuivre  les  ramifications  des  trachées  ;  &  on   en   ;  trouver  ;  allez  Couvent  elle  eft  diffeiente  de  celle  da 
trouve  des   milliers,  dont    les   entielacemens    font  !  corcelet.  J'ai  vu  des  ftigmates  jaunâtres ,  de  couleur 


trouve 

admirables  ,   dans  toutes   les  parties  du  corps   des      de  caf-^  ,    ou  de  quelque  couleur  fauve 


infedes.  Nous  n'avons  qu'une  bouche  pour  relpi 
l'air,  &  nous  avons  vu  que  les  Chenilles  en  ont, 
ou  des  ftigmates,  prefquc  tout  le  long  du  corps  ; 
que  les  ve'ts  eu  ont  au  moins  a  leur  parue  poité- 
lieurc.  La  mécanique  de  la  relpiiation  eit  ur>e  des 
plus  belles  de  celles  qui  entrent  dans  l'urgaiiilation 
des  corps  an  mf^s  ,  &  cette  mécanique  dépend  ,  dans 
les  ii.feétes  ,  d'un  rombre  de  parties  qui  urpalle 
copfiJérablement  le  non.bre  de  celles  qui  y  lont 
employ -es  dans  les  grands  animaux  t  es  Mouches 
ont  aulli  befoin  de  rcfpircr  ;  elles  doivent  donc 
avoir  auffi  leurs  ftigmates  ou  leurs  bor.ches  de  tcf- 
piration,  &  elles  en  ont  un  bon  nombre.  Mais  ,  où 
leuis  ftigmates  font-ils  placés?  comment  font-ils 
faits  ?  ceft  ce  qu'il  n'tft  .as  l/ien  aifé  de  découviir, 
quand  on  ne  ''ait  pas  où  il  faut  les  chercher  ;  ils  font 
fouvent  cachés  dans  des  enfoncemens  ,  où  on  ne  les 
dift  ngue  des  autres  inégalités  qui  s'y  trouvent,  que 
quand  on  les  conçoit.  « 

M  Toutes  les  Mouches  ont  quatre  ftigmates  à  leur 


corcelet,  deux   de 


côté.   Elles   en  ont  auffi 
rps  ;  mais  ceux  du  cor- 


plulicu-s 
des  Mouches  dont  le  corcelet  oft  brun  ,  ou  noir  ,  ou 
blcuâire.  Enfin  ,  les  Mouches  ont  des  ftigmates  aux 
anneaux  de  leur  corps,  &  peut-être  à  cous  les  an- 
neaux i  fouvcnt  ,  néanmoins  ,  je  ne  fuis  parvenu 
à  en  découvrir  q«  aux  deux  ou  trois  premiers.  La 
forme  des  ftigmates  des  anneaux  n'cft  pas  fcmblabla 
à  la  forme  de  ceux  du  corcelet  ;  leur  contour  eft 
ro  d  :  ceux  de  quelques  Mouches  font  de  petits 
boutons,  ou  plutôt  comme  de  petites  têtes  d'épin- 
gles.  Ce  qui  les  rend  louvcnt  plus  difficiles  à  trouver 
C)ue  les  autres  ,  c'ell  qu'outre  qu'ils  (bnr  beaucoup 
plus  petits  ,  ils  (ont  fouvcnt  cachés,  foit  fous  un 
recourbemcpt  de  l'anneau,  foit  par  des  plis  paral- 
lèles a  la  longueur  du  corps  ,  qui  fe  trouvent  à  la 
joiiiftion  des  anneaux.  Chaque  anneau  a  deux  ftig- 
mates ,  un  de  chaque  côté  ;  ils  font  ordinairement 
placés  fi.us  le  ventre  ,  mais  près  de  fa  jonûion  avec 
la  partie  fupérieure.  » 

"  Avant  que  d'avoir  vu  les  ftigmates  des  Mou- 
ches ,  je  favois  qu'elles  en  avoicnt  ,  mais  je  ne 
favois  que  ceux  du  coiceict.  J'avois  fa  t  périr  fur- 
ie-champ des  Mouches  dont  j'avois  enduit  le  cor- 
,  dont 


celer  font  les  plus  confidérables  :   un  de  ceux  ci  eft   i   celct  d'huile  ;  au  lieu  ejuc  d'autres  Mou 

placé  de  chaqui:  côté  de  l'origine  du  ccrcclet  ,  un   j  j'avoiv  huilé  le  corps ,  avoiert  furvécu  a  l'opération, 

peuau-dcilus  de  l'infercion  de  la  première  paiie  des  '  ôc  n'avoient  pas  jaru  en  foBitrir.  La  itiifgn  d«  ce 


MOU 

dernier  fait  ed  fiinplc  :  les  fligrna'es  Ju  corps  étant 


MOU 


7U 


bc-!ncju[.i  p  US  petics  tjue  les  autres  ^  pour  peu  qac 
la  iMouchc  les  ferme  ,  ils  ne  permettent  [lus  1  entrée 
à  l'huile:  daiUeuis,  étant  recouverts,  cotnnîc  ils 
le  font  fouvcnt ,  (nit  pa'  le  tecouibenient ,  (oit  par 
les  plis  de  l'anneau,  on  peut  étendre  de  1  huile  fur 
le  corps  ,  fai;s  rapplicjucr  fur  ces  ftigniate^.  Ils 
avoirnt  l'efoin  auilî  d'être  mieux  défendus  centre 
les  lr.]ii(.urs  viniuciifes  &  L,ia(les,  &  m; me  centre 
l'eau  ,  <iue  les  ft  guiatcf  du  corcelet.  Lots  même 
que  la  Mjuche  cit  fur  f;s  jambes  ,  foti  ventre  peut 
être  touché  par  la  lii]iKni  qui  (e  trouve  fui  le  plan 
fur  lequel  elle  elt  polée  ,  &  lu.  leijuel  de  marche, 
pend  ..  c  que  le  C'.'icelet  ,  plus  élevé  ,  ic  par  confc- 
que.it  ici  ftijjmatcs,  rtfltnt  très  ûcs.  >» 

»  Les  iambcs  des  Wouchc";  de  différcr.s  genres  , 
pourfuit  Rcaumur,  fimr  conlltuitcs  lur  dittc.-cntes 
proportions  ;  elles  fcnt  non  feulement  plus  on  monis 
grandes ,  par  rapport  à  leur  grandeur  du  corps  , 
mais  chacuncs  de  leurs  parties,  compnfcs  entre  deux 
atticulatijns  ,  difFèrent  plus  ou  moins  en  longueur 
entr'elles.  Ce  iju'clles  ont  de  conftant ,  c'eit  ijuc  la 
partie  analogue  au  pied  ,  celle  fur  laquelle  la 
MoLiche  fc  pofc  ,  cft  toujours  munie  au  moins  de 
deux  oiglcs  ou  crochets  ,  qui  finident  par  des  pointes 
fi  fines  ,  qu'elles  trcjuvcnt  prifc  fur  les  corps  les  plus 
polis.  Le?  Mouches  de  la  viande,  &  celles  de  quan- 
tité d  auties  clpèces ,  ont  la  comme  deux  pai.mes  de 
Blain  ,  ou  plutôt  comme  deux  plantes  de  pieds  ;  on 
pourroic  donner  ces  roms  a  deux  parties  égaies  & 
Semblables  ,  auxquelles  nous  donnerons  pourtant 
celui  de  pelotes.  Ces  pelotes  ,  qui  ont  chacune  un 
contour  ovale  ,  (c  touchent  à  l'endroit  où  elles  lont 
attachées  au  pied,  &  lailTcnt  entr'elles  un  vu;de 
angulaire.  Leur  face  inférieure  eft  un  peu  convexe  , 
&  garnie  de  poils  courts  tiès-prcilés  les  uns  contre 
les  autres.  Ces  poils  peuvent  s'engrainer  dans  les 
inégalités  des  corps  les  plus  polis  a  nos  yeux  ,  & 
doivent  aider  à  i'autcnir  les  Mouches  contre  le  verre 
plat,  pofé  même  verticalement,  comme  celui  de 
nos  fenêtres.  Hombeig  a  obfcrvé  des  Mouches  qui 
ne  pouvoient  plus  n'.ari.ker  fur  des  carreaux  de  verre; 
il  a  cru  que  c'étoicnc  celles  qui,  par  la  vieillell'e  , 
avoicnt  perdu  les  poils  de  leurs  deux  pelottcs  ou  pe- 
tites plantes  de  pied.  Celles  dont  les  crochets  fe 
ttouveroient  éuioullés,  fe  nouveioienc  dans  le  même 
cas;  .■<  ailleurs,  entre  tant  d'efpcces  de  Mouches 
qui  marchent  fur  le  verre,  même  place  verticale- 
metit,  il  y  en  a  plufieuts  efpèces  qui  n'oi.t  point  de 
ces  pelote»  ;  il  fuiSt  de  citer  les  Abeilles  pour  exem- 
ple de  celles  a  qui  elles  manquent ,  &  qui  n'en  mat- 
chenc  pas  moins  bien  fur  le  verre.  " 

Selon  Ledei  Muller,  dans  fes  4m::fimens  microf- 
eopiques  ,  chacune  des  pattes  de  la  Mouche  lur  a 
paru  ,  au  micïolcope  ,  avL'ir  fept  jointures.  «  Si  on 
ajwiit-  ,  du  il,  l  em'-ozjcmern  qui  fort  de  Ij  pouii:  e, 
•&  dans  Jcqucl  joue  U  partie  lu  fius  groUe ,  ou  la 


c::'jje  ,  comme  dans  une  noix  ,  i'  y  a  huit  jointures , 
chacune  garnie  de  poils  rcides  &  crochus.  Au  bout 
de  la  fcpiièmc  jointure  for.c  deux  ongles  recouibéft 
en  dedans  ,  entic  Icfquels  eft  une  p^ire  de  la  'es  en 
fuinie  d'ampoule.  Il  y  en  a  qui  croient  que  Ia 
Mouche  peut  faire  fo.tii  A.spor-.s  de  ces  àa  les  une 
certaine  liqueur  gluante  ,  qui  lui  fett  à  fe  tenic 
ferme  dans  les  pas  les  plus  glilians  ,  comme  aut 
vitres  &  aux  miroirs.  >> 

Les  patres  des  Mouches,  comme  dans  les  autres 
inledes  en  général ,  font  compofées  de  quatre  pièces 
piincipales;  la  hanche,  la  cuiH'e  ,  la  jambe,  &  le 
tarfe  qui  eft  compole  lui-même  de  cinq  pièces  o« 
articles  ,  ce  oui  donne  les  huit  articulations  trouvées 
pat  Lcder  Muller.  C'eft  le  dernier  article  du  tarfc 
qui  cil  garni  de  deux  efpèces  de  grilles  ou  ongles 
crochus,  &  d'efpèces  de  pelotes  ou  cporges,  dit 
Geoffroy  ,  n  qui  fervent  h  l'infcite  à  appliquer  inti- 
mement fa  patte  fur  les  corps  les  plus  lilles ,  Se  à  le 
fouienir  dans  une  pofition  peipendicula-re  ,  dans 
laquelle  il  fembleroit  devoir  tomber.  QueU]ue  liile  , 
quelque  poli  que  nous  paroifle  un  corps  ,  une  gUce 
par  exemple  ,  il  y  a  une  infinité  de  petites  cavités  8c 
inégalités  que  le  mictofcope  fait  appercevoir.  Ces 
pelotes  molles  des  partes  ,  qui  peuvent  le  gonfler  , 
fe  retirer  ,  fe  moul.nt  aux  inégalités  de  la  furface 
des  corps  ,  &  cette  apphcaiiim  intime  produit  une 
forte  adhéfion  ,  à-peu-pres  comme  deux  hémif- 
phcres  dont  les  fuifaces  lont  très  unies,  éranr  ap- 
plitiués  l'un  contre  l'antre  ,  fe  tiennent  par  le  contaft 
intime  ,  &  ne  peuvent  être  fépaics  qu'avec  beaucoup 
de  peine  ». 

Pour  donner  un  exemple  des  variétés  que  l'on  peut 
toujours  trouver  quand  on  exaiXiine  les  parties  de 
dificrentes  efpèces,  voici  comme  De  Geer  décrit  les 
deux  pattes  antérieures  d'une  Mouche,  qui  a  les 
autres  quatre  pattes  de  figure  ordinaire  :  "  Elles  ne 
lellemblent  pas  malà  celles  des  larve*  des  Cigales  , 
ou  bien  a  celles  des  Mantes.  La  piemière  partie,  qui 
cil  la  hanche  ,  5c  qui  ell  unie  au  corcelet ,  clt 
longue  &  madive.  La  cuid'e  eft  très-grande  ,  large 
&  un  peu  applaiie  des  deux  côtés,  ayant  le  plus  de 
largeur  au  milieu,  &  diminuant  enfuite  peu  à  peu 
jul"(|u'au  bout  ;  fon  bord  inférieur  eft  garni  de  quel- 
ques petites  pointes  en  foime  d'épines.  La  jambe, 
proprement  dite,  cil  déliée  &  c)hndru]ue,  courbée 
en-dedans  ,  &  peut  s'appliquer  cxaitcment  contre  le 
bord  inférieur  de  la  cuiÂe  ,  ayant  encore  de  fingu- 
licr  ,  qu'el  e  ell:  Terminée  par  un  long  crochet  fem- 
blab'e  a  l'ongle  d'un  oifeau.  La  Mouche  fe  feit  de 
la  cuifTe  &  de  la  jambe  ,  comme  d'une  pince,  peur 
fc  failîr  de  fa  proie  :  car,  a  iuger  de  la  conftrudion 
de  ces  parties  ,  elle  doit  être  cainacitre.  Tout  ce  qui 
vient  ei  tre  la  cuille  ou  la  )ùmbe  ,  quand  la  Mi  uche 
'.es  appli  |ue  l'u^  e  contre  l'auire  ,  elt  d'abord  arrêté  , 
les  épices  de  la  cuiilé  .Tc  '■  ongle  de  la  jcimlic  a'Janc 
encore  a  rctetiU  la  jroie.  C'cU  aii  fi  que  la  Mante 
Ce  ccc  % 


756 


MOU 


fc  faifit  également  des  Manches  &  des  autres  iufedcs 
qui  lui  Icrvcnc  de  nourriture.  » 

Voici  comme  Rcaumur  eipofe  la  conformation 
remarquable  des  anneaux  du  ventre  des  Mouches  : 
«c  AjJiès  avoir  ccnfidéré  les  parties  extérieures  propres 
au  corcelet,  donnons  un  moment  d'attention  a  celles 
c]:i  compcfcnt  le  corps.  Toute  fa  charpente  eft  for- 
mée par  une  (uite  d'anneaux  ,  dans  la  plupart  des 
genres  de  Mouches ,  au  moms  dans  les  genres  de 
ci'lies  à  corps  court.  Ces  anneaux  font  écailleux  ou 
cartilagineux,  &  par  conféqucnc  d'une  matière  qui 
cfl:  peu  capable  d'extenfion  ;  cependant,  diflcrenies 
opérations  de  la  Mouche  demandent  que  fon  corps, 
ou  que  certaines  pariies  de  fon  corps  puiffcnt  fe 
gontii.-r  &  fe  contrarier  alternativement  ;  &  (i  chaque 
anneau  étoit  d'une  ieule  pièce,  un  anneau  entier 
d'ecaille  ,  de  corne  ou  de  cartilage  ,  il  fcroit  peu 
propre  à  de  pareilles  alternatives.  La  n.uure  s'y  efl 
prifc  de  difFirenres  marièies,  pour  que  le  corp'.  des 
Mou'hes  fiit  déR-ndu  par  des  envck  ppes  comme 
écaileufes,  &  pour  que  leurs  anneaux  ne  Lii''alicat 
pasd'èaedi'atables.  Dans  certaines  Mouches,  ch^ique 
anneau  eft  entièrement  recouvert  par  dtflus ,  &  en 
g' an  de  ;vjrtie  par  dcifuus  ,  par  une  feule  p,è;c  d'é- 
cailie  ;  ei'c  elt  une  tfj-èce  de  cerceau,  dont  les  deux 
bouts  ne  fe  joitfnent  pr.int  ;  il  relie  entr'eux  un  (ilion 
tout  du  ioni^  du  ventre.  Ce  fillon  eft  plus  du  moins 
lars^e  da:îs  des  M.iuchts  de  ditFérentes  cfpèccs  ;  la 
giofl'e  Mouche  biuue  de  la  viande  eli  une  de  celles 
où  il  eft  le  plus  étroit.  Ce  nllon  n'cft  quelquefois 
rempli  que  d'une  fubftancc  membranviife  ;  p  us  fou- 
vent  il  a  une  file  d'-cailles  étroites,  mtfcs  bout  à 
bout,  &  dont  le  nombre  é^alç  celui  des  anneai.x. 
Entre  chacun  des  côtés  de  cette  fi!e  de  petites  pièces 
roides  ,  &  les  bouts  des  grands  arcs  écailleux  ,  elt 
une  membrane  qui  peut  fe  gliller  ou  fe  déplier , 
ftloii  que  le  corps  a  befoin  d'avoir  moins  ou  plus  de 


"  D'autres  Mouches  ont  à  chaque  anneau  deux 
arcs  d'éca  lie  qui  diffèrent  peu  en  grandeur.  L'un 
rtcouvie  la  p.,riie  iupéreuie  ou  le  dos,  &  l'autre 
recouvre  la  pa  tie  inft^rieuré  ou  le  ventre;  mais  une 
membrane  inufcul.ufe  ell  employée  de  chaC|Ue  côté 
à  faire  la  réunion  ces  deux  arcs  :  quand  le  corps  a 
peu  de  volume  ,  qu  il  eft  applati  ou  conrrafté,  cette 
membrane  fait  diff'rens  plis  très-prcflés  les  uns 
contre  les  autres  ,  qui  la  réduifent  à  occuper  fi  peu 
d'efpace  ,  que  l'arc  inféiieur  paioît  attaché  immé- 
dia'cmcnt  à  l'arc  fupciieur  Celui  ci  a  de  chaque 
côte  une  faj'.lie  ,  au-def,ous  de  la.uiel'e  fc  place  le 
bout  de  l'autre  Mais,  quand  la  Mouche  veut  gon- 
fici  fon  corps  ,  la  membrane  de  chacun  des  côtes  fe 
déplie  pour  fournir  a  rdigmenraiion  de  vo  urne  ;  les 
ÎJonts  de  l'anneau  inféiieur  s'éloignent  de  i'anncau 
fupciieur.  Les  Moiuh-";  des  vers  aquatiques,  appelés 
à  queiC  de  Rjc  .  nous  d...iinent  un  exemple  de  cette 
ckinicic  mécanique. 


MOU 

"  Dlfferens  obfervateurs  pourto-ent  ne  pas  ccti- 
venir  eutr'eux  du  nombre  des  anneaux  d'une  meTie 
Mouche,  s'ils  n'étoient  conveniis  ajparavar.t  de  la 
même  manière  de  les  comj'ter  ,  car  il  peut  y  en 
avoir  plus  d'une.  Celui  qui  ,  pour 'voir  tou";  les 
anneaox  d'une  Mouche,  lui  prtlieroit  le  corps,  en 
compterou  fouvent  davantage  que  ce'ui  qui  le 
contcnteroit  de  déteiniinei  le  nombre  de  ceux  qui 
paroiffent  ordinairement.  Le  dernier  eft  louvcnt 
rentré  fous  celui  qui  le  précède.  Quand  on  a  recours 
a  la  prelfion  ,  il  faut  encore  dcneurcr  d'accord  de 
l'endroit  oii  l'on  ccfiera  d;  complet  les  anneaux  ,  & 
cela  parce  ijoe,  dans  ceitaines  Wouches,  la  part  e 
charnue  au  bout  de  laquelle  I  anus  l'e  trouve,  peut 
lortir  aiïez  loin  hors  du  con't  ,  &  qu'elle  eiV  quel- 
quefois entourée  de  cerceaux  écailleux  ,  qui  peuvent 
être  piis  pour  des  anneaux  ;  man  ceux-ci  n'appar- 
tiennent pas  ,  à  proprein-.-nt  parler  ,  au  corp'  ,  Se 
n'ont  pas  la  f.gue  de  ceux  qui  le  couvrent.  En  fe 
co.. tentant  de  dctermin^rr  le  nomb'e  des  anneaux 
qui  paroUfcnt  fans  y  êfe  foicés,  on  n'en  trouvera 
que  cinq  aux  g'offe;  Mouches  bleues  de  la  viande  , 
dcfqiel.  il  n'y  en  a  que  quatre  de  bien  fenfibles  : 
le  premier,  ctl.i  par  lequel  fc  fait  la  jondlon  du 
ccips  avec  le  corcelet  ,  n'eit  qu'une  calotte  d'un 
petit  diamètre  ,  &  percée  à  Ion  centre.  » 

En  palTant  mainten  \nt  à  la  dcfcription  des  parties 
inté  leuies  ce  la  Aiouche  ,  pounions  nous  ne  pas 
trouver  to'^-iuri  dans  Reauniur  le  digie  confident 
ou  le  digne  interpiète  de  la  nature.  «•  Un  de  ces 
(ouhaiis  chimériques  ,  dit-il  ,  qui  nous  échappent 
aflez  fouvent  ,  elt  que  les  médccms  purici.t  v.iir 
dans  l'intérteui  de  notre  corps  ,  que  notre  corps  tût 
des  efj)èces  de  f.nêtres ,  par  lefquellcs  les  médecins 
pullent  voir  diftirictrment  nos  parties  intérieures.  Il 
y  a  alfurément  des  cas  ou  on  en  fauroit  mieux  ou  eft 
le  liège  de  la  maladie  ,  mais  fvjuvent  on  n'en  feroit 
pas  p;us  en  état  d'y  apporter  icmède.  Flulieurs  in- 
fedes  ont  mieux  que  ces  fortes  de  fenêtres  ;  leur 
corps  ,  très-rraniparent  ,  permet  de  voir  la  plupart 
des  parties  qu'il  renfcime  ;  il  permet  de  voir  cer- 
tains naouveraens  de  ces  parties  ;  de  forte  que  li  on 
eft  attentif  à  obfervcr,  dans  les  difFérenics  dalles 
d  infedes  ,  les  eTpèces  qui  ont  le  corps  ,  en  entier 
ou  en  parcie  ,  tranfpaient,  on  peut  fc  pronie'ttre  de 
voir  ,  même  dans  ceux  qui  font  tiès-pctiis ,  des  par- 
ties 3c  des  arrangemens  de  parties  qu'on  ne  parvien- 
droit  jamais  a  décoiivrir  dans  des  infeûes  de  la 
même  ctalle  beaucoup  plu>  grands  ,  les  diiiéquât-on 
avec  une  adrciie  ,  une  patience  &  une  intelligence 
fnrerieures  a  celles  qu'ont  montrées  Malpighi  & 
Swanimerdam  ,  Se  c'cft  rout  dire.  C'eft  aiiili  que 
dans  les  Mouches  à  deux  a. les,  qui  viennent  de  Vers 
matigeurs  de  l'ueerons,  on  peut  obfiiver  des  choies 
qu'on  chercheroit  inutilemeut  dans  des  Mouches 
beaucoup  plus  grandes. 

»  Si  on  [>:end  douceaieiu  entre  fcs  doigts  !a  tête 


MOU 

d'une  de  ce  MoucIks  ,  de  façon  qii?  le  csrps  foit 
djns  une  po/îcion  renveilec,  Si.  iju'il  l'elève  au- 
dcllus  d;s  dii'g:-.  qui  faiCillciit  la  tétc  ;  &  li  on  a  de 
plus  l'aiientijii  de  u-iivcilci  le  a. les  fur  la  tête,  afin 
tjj'tllcs  n'adient  pas  couviii  1;  dos  a  l?ur  oïdmaiic  ; 
Il  ,  dis  je  ,  tenant  ai  ifi  doucement  une  r.îoucht ,  on 
la  regarde  du  côté  du  ventre,  vis-a  vn  lui  grand 
jour,  &  aj  travers  d'une  louj'e  ,  on  reconnoîc  bien- 
tôt (]ue  ces  Mouches  ont  un  véritable'cœar  ;  qu'elles 
n'o;:t  pas  fctilcaient,  pour  leur  en  tenir  lieu,  un 
li)ng  .Se  gros  vailFcau  placé  t.iut  du  long  du  d.is  , 
l'einb'ablè  2  celui  que  n^ius  avons  ]ugé  ,  après  Mal 
pighi  ,  en  faire  les  foxûlons  dans  les  l'apillons  Se  les 
CiieniUes.  Vers  le  m. heu  du  fécond  anneau  ,  &  qjel- 
quefois  dans  le  troilîè  ne  anieau  de  notre  Mouche  , 
Cil  commençant  a  coaiJter  du  corce.ct,  on  apper- 
ç  lit  une  pâme  quoi:  ne  fauroit  prendre  que  pour 
1j  v,'r:tabk  cœur;  fa  fîjùre  vaiie  pouuant  plus  que 
celle  des  coeurs  qui  nous  font  inveux  connus  ;  qucl- 
qucFois  ce  corur  a  la  figure  d'un  lein  pofé  iranfver- 
laleiiicnt ,  &  dont  la  partie  l'chancrée  e(t  tournée 
vers  le  corcelet,  auqjcl  l'eniblj  le  rendre  en  ligne 
dioitc  un  trè'-gros  vailleau  qui  part  du  m  luu  de 
Icchanciure.  Dans  d'autres  temps  ,  le  côcé  échancré 
de  ce  caur  dilpaioîc  ;  le  cœur  s'al  mge  ,  &  prend  la 
figure  d  une  efpèce  de  bouteille  ,  a  la-jUtUe  ic  Vaif- 
ftaa  dont  nous  vcr.o  is  de  ■  at'er  fait  un  long  col. 
Tantôt  ce  cœ  jr  eft  plus  Se  tantôt  il  eft  moins  gonflé  ; 
quelquefois  le  diamètre  tranfverfai  furpaile  beau- 
coup celji  qui  elt  piis  fuivant  la  longueur  du  corps, 
&;  quelquefois  celj:-ci  furpalle  l'autre.  Mais  on  y 
voit  toujours  des  niDUVeuicns  alfez  alternatifs  de 
contraûion  &  de  dTacation  ;  on  dilkingue  auili  très- 
conllamment  le  gros  v^illtau  qui  part  du  côté  de  ce 
cœur,  qui  eft  tourné  vers  le  corctlet,  &  qui  s'y 
rend  en  lit;ne  d-oue.  Ce  ca-jr  &  ce  vailleau  fjur- 
niirent  bicn;ôt  de  quoi  fixer  agréableraent  l'atten- 
tion ;  de  temps  en  temps  on  voit  entret  dans  le 
vaifkau  un  jet  de  liquci>r  qui  y  (cmblc  comme  ferin- 
gué  ,  comme  s'il  y  ctoir  poulie  par  la  con:rac>;on  du 
cœur.  La  liqueur  ,  quoique  blanchâtre  &  tranfpa- 
rcnte  ,  elt  aulli  aifée  a  voir  '^ue  de  l'eau  dans  un 
verre  ;  on  la  fuit  dans  le  chemin  qu'elle  fait  rrès- 
vîe;  on  diltingue  iiès-bien  les  endroits  du  vaiiTeau 
eu  elle  arrive  ,  &  qiil  étoient  vuides  auparavant  ou 
piefque  vuides.  Ce  qui  aide  à  la  rendre  l'end'ole  , 
c'eft  ijU  elle  femble  épaule  j  il  y  a  même  de»  inffaiis 
ou  la  li  jucbir  a  été  poullée  en  moindre  quantité  dans 
le  vaiifeau,  oii  il  n'y  a  qu'une  portion  de  celle  qui 
y  a  ère  iiiiojuite,  qui  picnne  la  figure  du  tuyau 
cylindrique  qui  la  reçoit;  die  fe  teimme  alors  par 
une  queue  femblable  a  ctCes  des  gouttes  des  liqueurs 
grafTes,  s  Celles  de',  gouttes  de  vif-argen:  charge  de 
plomb.  On  voir  Jonc  diltinétement  ce  jet  de  liqueur 
dans  toute  fa  route  ,  on  ne  le  perd  que  loriqui! 
arrive  auprès  de  l'endroit  où  le  corps  fe  joint  au 
co.ci'let.  Souvent  il  y  elt  à  peine  arrivé  que  le  cœur 
pouiJe  ou  plutôt  verfe  ui  aune  jet  ;  cai  on  croit  voir 
cette    liqueur   tomber   du   cœur   dans  le   va.lleau  , 


MOU 


7r7 


comme  tcmberoit  d'ure  aigu-ère  l'eau  qu'on  en  ver- 
feroit  a  diverfes  ripnfes  "dans  un  val'e  placé  au- 
dellous.  Cinq  a  ïïx  jers  de  liqueur  font  pouilés  aiiifi 
fucctirivement  ;  mais  les  intervalh-s  qui  lont  entre 
chacun  des  jets  que  fait  le  cœur,  pour  ainfi  dire, 
ne  font  pas  toujours  égaux;  peut-être  le  feroient-ils 
dava.itagc  ,  li  la  Mouche  étoit  moins  mal  a  fon  aife 
qu'elle  ne  l'eft  entre  ,es  doigts. 

"  Ce  qu'il  y  a  de  tiès  fingulier  ici  ,  &  ce  qu'on  ne 
lauroit  attiibder  a  la  polition  gênée  de  la  Mouche  . 
ceft  qu'après  qu  un  certain  nombre  de  jets  de 
liqueur,  après  que  quatie  à  cinq  jets  font  partis 
du  cGcur  ,  on  voit  de  femblables  jets  revenir  du 
corcelet  vers  le  cœur  ;  la  liqueur  paroîr  retourner 
precik-ment  par  la  même  route  par  laquelle  on 
1  avoit  vu  venir.  Le  cœur  ,  après  avoir  poulie  une 
certaine  quantité  de  liqueur  jufqu'au  corce  et ,  au- 
roit-i!  la  foice  d'afpirer  cette  même  liqueur,  ou 
plutôt  y  auroit-il  auprès  du  corcelet  ,  au  bout  du 
gros  vaiileau  ,  une  efpèce  de  (econd  cœur  qui  ren- 
vcrroit  au  premier  une  paitie  du  fang  qu'd  en 
auroit  reçu  î  Ce  qui  fembicroir  appuyer  ce  foup- 
çon  ,  c'eft  t]  le  dans  des  Mouches  de  quek:ues 
elpèces  que  j'ai  ouvertes  vivantes,  j'ai  vu  dans 
leur  corps,  aupiès  du  corce'ei ,  une  partie  qui  a 
tait  plulîcurs  inouvemens  alternatifs.  D'ailleurs 
ajant  obfervé  la  .Mouche  vivante  du  côté  du  dos  ' 
dans  u>  endroit  très-proche  de  celui  oti  le  corps  fc 
jomt  au  corcelet  ,  j'ai  apperçu  la  ,  dans  fon  inté- 
iicur,  un  mouvement  alternatif  &  très-vif,  qui 
avoit  plus  l'air  d'un  mouvement  de  coniraétion  & 
de  dilatation,  que  d'un  limple  mouvement  d'ondu- 
lation :  mais  la  portion  tran (parente  par  laquelle  il 
m'étoit  permis  de  voir  cet  endroit,  étoit  une  fcnècie 
trop  étroite  ;  elle  n'avoit  pas  plus  de  largeur  qu'un 
fil  a  de  diamètre;  aulli,  ne  m'a-t  il  pas  été  pcITiMe 
de  m'aflurer  de  la  figure  &  de  l'étendue  de  la  paitiç 
dont  j'admirois  les  mouveinens.  Mais  nos  ytux  ne 
nous  trompent-ils  point,  quand  ils  nous  font  juger 
que  le  fang  eft  leporté  au  cœur  par  le  même  vaifieaa 
qui  l'en  avoit  apporté.^  Si,  au-deifous  ou  à  côré  du 
vailleau,  il  y  en  avoit  un  autre  qiii  Im  fût  très- 
fembLble  ,  quand  la  li  )ueur  palleroit  pat  ce  fécond 
vailleau  ,  elle  i,o;is  paroitroit  être  dans  k  premier. 
Une  obfervation  que  je  ne  dois  pas  omettre  ,  eft 
propre  a  faire  regarder  ce  dfrnicr  dénouement 
comme  le  viai  Apres  aviir  vu  bien  des  fois  ,  dans 
différentes  Mouches  de  la  même  efpèce  ,  le  fang 
poulie  du  cœur  vers  le  corcelet  ,  api  es  avoir  cru 
qu'il  ne  palioir  que  par  un  feul  &  gros  vailleau 
dans  une  circonO.  .ce  particulière  ,  il  'm'a  paru  que 
deux  vailléaux  égaux  &  femblables  fervoienc  à  le 
porter,  &  que  javois  pris  pour  un  feul  vai/leau 
deux  vailleaux  appUqués  l'un  contre  l'airr;  ,  & 
renfermés  fous  une  enveloppe  commune.  Dans  des 
tcmp-.  ou  la  par.ie  du  cœur  .  qui  qI\  tournée  vers  !c 
corceler,  s'i-toit  plus  ébrgic  ,  ■"ai  vu  les  jets  de 
bqucur  rentrer  dans  deux   vailîeaux    qui   laidoicn: 


758 


M  O  U 


entre  eux  un  cfpace,  &  il  etl  aifé  d'imaginer  que 
ces  deui  vaiffcaux  n'étoicnt  alors  écartés  lun  de 
l'autre  que  paac  cjuc  les  parties  du  cœur  d'où  i.'s 
partent,  s'étoient  éloignées  l'une  de  l'autre  ;  &  nue 
iorfcjue  CCS  mêmes  pariies  fon:. plus  rapprochées  , 
CCS  deux  vaiileaux  peuvent  le  toucher ,  &  fcniblent 
n'en  faire  qu'an.  Entre  ceux-ci  ,  il  peut  y  avoir  un 
auire  vaideau  delliné  à  reporter  la  licjutur,  qui  n'cft 
•viiible  que  quand  il  la  reporte.  Mais  je  nai  garde 
de  vouloir  donner  quelt^ue  chofe  de  politif  (ur  la 
manière  dont  fe  fait  la  circulation  du  fang  dans  de 
iî  petits  inCcacs  ,  oii  ,  quoiqu'on  voie  plus  qu'on 
n'efpcroit  de  voir,  on  ne  voit  pas  pourtant  tout  ce 
qu'il  feroit  nécciTaite  qu'on  vît.  Ce  que  j'ai  feule- 
ment prétendu  établir  .  c'eit  qu'il  y  a  dans  ces 
Mouches  une  partie  qui  e.'l  le  réiervoir  de  la  li^jueur 
qui  efl  analogue  au  lang;  qu'elle  là  poulie  à  divcifes 
rcpriies  vers  le  corcelet ,  &  qu'enfuite  une  partie  de 
la  même  liqueur  elt  repoulVée  &  reportée  vers  le 
cœur  à  différentes  repiifes.  Il  paroît  de-là  que  la 
manière  dont  fe  fait  la  circulation  du  fang  dans 
les  inicftes ,  eft  diftéientc  de  celle  dont  elk'fe  fait 
dans  les  grands  animaux.  Nous  ne  ccnnoiflbns  point 
dans  ceux-ci  des  interruptions  &  des  alternatives 
pareilles  à  celles  dont  nous  venons  de  parler.  11  y 
a  cependant  dans  les  infcûcs  ,  &  même  dans  nos 
Mouches  ,  des  vaiileaux  où  le  mouvement  du  fang 
c(t  continu,  comme  il  l'eft  dans  les  grands  animaux; 
tel  eft  le  mouvement  du  fang  dans  le  gros  vailicau 
tjui  règne  tout  le  long  du  dos  des  Cheniiles  ,  &  de 
celui  des  Papillons  ,  Si.  tel  eft  le  mouvemeiu  du  fang 
dans  le  gros  vailîéau  qui  cil  intérieurement  le  long 
du  dos  de  nos  Mouches  :  on  voit  dans  ce  vaiir>.aLi 
les  mêmes  mouvcmens  continus  que  l'on  voit  dans 
le  vaiffeau  femblable  des  Chenilles  ,  la  tranfparencc 
des  anneaux  du  dos  le  peimet.  Mais  ne  pourrions- 
nous  pas  foupyonner  que  le  fang  de  nos  infectes, 
avant  qwc  de  devenir  propre  à  circuler  régulière- 
ment &  continuellement ,  de  devenir  propre  apallcr 
dans  les  plus  petits  vaiffe^ux  ,  a  befoin  d'être  aiîiné, 
pour  ainli  dire,  d'être  rendu  moins  grollier  &  plus 
coulant?  que  c'cli  à  quoi  Icrt  le  cœur  ;  que  le  fan<i- 
a  befoin  d'en  forcir  &  d'y  rentrer  plulicuts  fois, 
d'être  ba'otté,  pour  ainfi  dire,  à  bien  des  reprifes  , 
pour  acquérir  la  flu:di:é  qui  lui  eft  convenable? 
La  liqueur  analogue  au  cliylc,  eft  peut-être  portée 
des  intcflins  au  cœur  par  un  chemin  trè-^-court  , 
prcfqu'immcdiatement  ;  le  cucur  cfl  placé  prés  de 
l'endroit  oii  les  intellins  font  le  plus  de  fînnolîtés  , 
de  circonvolutions,  £c  ptclquc  fur  eux-mêmes;  le 
chyle  qu'il  reçoit  eft  peut-être  encore  trop  gmlllcr, 
■il  A  befoin  detre  travaillé  avant  que  de  prendre  la 
route  des  petits  vailTeaux.  Au  refie  ,  ce  lie  l'ont  là 
que  des  conjefturcs  qui  ont  quelque  probabilité. 

»  Les  Mouche?  qui  viennent  de  différentes  rfpèces 
de  Vers  mangeurs  de  Pucerons  ,  ne  font  pas  ies 
feules  dans  lelq  -elles  j'aie  vu  le  cœu  ,  &  où  j-  i'ji 
ai  vu  vtrler  de  la  l.queur  dans  un  gios  viiiircau  qui 


MOU 

fcniblc  f:  rciîire  au  coiccict  ;  je  â',:  dans  un  gros 
v.'.iflcau  ,  parce  qu'  1  patoît  fimple  ,  quoiqu'une 
obfcrvation  ,  que  nous  avons  rappoitée  ,  donne 
litu  de  croire  que  deux  v.-.iflcaux  appliqués  l'un 
cont-e  l'autre  ,  ne  nous  en  paroidcnt  ui  qu'u.'  Icul. 
Djns  des  Mouches,  dont  k  dtfl'ous  du  co^p^  a  qu  :  que 
tr.nlparen  e  ,  quoiqu'il  en  ait  moins  que  celui  des 
Mouches  précédent,  s  ,  dans  p'nfîcurs  efpèces  de  cèdes 
qui  ont  la  foinie  d  Abeille^  ,  j'ai  vu  le  cœur  ,  rui , 
avec  le  g  os  vailîVau  ,  avoir  c<3  ftamment  tu  figure 
d'une  bi>ute;l!e  à  long  col  j  miii-  tantôt  plus  &  tantôt 
moins  renflée;  &  j'ai  vu,  ciim.rc  dans  Icî  autres 
Mouches ,  la  liqueur  poufféc  par  jets  fucccflîfs  du 
cœur  dai  s  k  gros  vaifT^aj  ;  j'ai  vu  aufli  des  retours 
de  cc:tc  liqueur  vers  le  cœur,  &  qu'  ne  me  paroifien: 
fc  faiie  que  par  k  gro;  vailf  au.  Il  y  a  lieu  de  c  oirc 
qi;e  toutes  les  cfcèccs  de  MouchfS  ont  Un  par;  il 
cœur  ,  ou  qu'elles  en  ont  un  équivalent ,  m:is  on  ne 
p;ut  k  voir  qije  dans  celles  qui  font  traufparentes. 
Aprcs  rav.iir'obfervé  dans  ces  dernières  ,  je  leur  ai 
fouve  t  ouvert  k  corp^  ;  j'ai  enlevé  des  portions  de 
leurs  écailles  ,  &  a  os  je  fuis  parvenu  a  v.  ir  le 
cœur  ,  qui  faifo't  encore  quelque  mouvement  ;  miis 
m^ins  plein  alors  ,  affaillé  ,  défiguré  par  les  traite- 
mens  que  j'avo  s  f.iif.  fouff  ir  aux  parties  auxq'ielks 
il  tient,  je  ne  l'culTe  pas  rceonnu  ,  fi  j'tufle  moins 
fu  cii  il  dev,-it  être.  J'ai  vu  aufli  quelquef  is  les 
niouvemens  d'un  pareil  cœur  à  des  Mouches  bleues 
de  la  viande,  que  j'avi  is  ouvertes.  Qu'on  ne  le 
coi  fonde  point  dans  ces  den  ièes  Mouch'S  ave:  un« 
partie  oblocgue  &  blanchâtre  ,  qu'  eft  attachée  as 
[  remicrl  anneau  j  vers  l'extrémité  où  eft  la  comoiu- 
nicacion  du  coips  avec  le  co'celet  :  cct:e  partie  con- 
fcrve  bien  plus  long-tcTips  ks  mouveracns  a'ternatfs 
de  contraélion  &:  d'ondula'ion  ,  que  ne  'e  conferre 
ce  cœur  pkcé  vers  k  centre  du  corps.  Cette  partie, 
qui  fe  trouve  fi  prodie  du  coroe'et  ,  a  un  volume 
allez  cor  (ideiabk  ;  c'efl:  celle  que  je  foupçonnc  être 
c  rcfervoir  qui  reçoit  la  liqueur  qui  eft  poulTée  hors 
du  cœur-,  c'cft  celle  que  je  foupçonne  être  comme 
un  fccond  cœur,  qji  renvoie  au  premier  la  liqueur 
qu'il  en  a  reçue.  On  ne  trouvera  pas  tort  étrange 
que  nous  donnions  deux  cœurs  aux  Abouches,  fi  oa 
le  fouvient  que  Malpi);!»  en  a  donré  aux  Chenilles 
aurait  qu'el  es  on.  d'anneaux.  Ces  Chenilks  &  les 
Papillons  ont  peut-être  des  cœurs  ou  au  moins  ira 
cœur  tel  qu?  celui  que  nous  voy  ns  aux  Mouches  ; 
peut-être  ne  l'ous  m,'.nq"e-t-il  peur  les  voir  .  que  de 
lavoir  faifit  ou  faire  naître  des  ci'cor'ft.in.es  favo- 
rables. Nous  avo  is  même  vu  la  liqueur  retourner 
dans  un  vailkau  du  Papillon ,  dans  un  (ers  cont  aire 
à  celui  où  elle  y  avoit  couk  d'abord  ;  ce  qui  a  iiulfi 
été  obfervé  par  Malpiglii ,  &  qui  fuppcf;  pcut-êtic 
deux  caurs,  tels  que  nous  les  foupçom.Oi.s  dans  les 
Mouches. 


j.  Les  mouvcmens  du  cœur  ,  ceux  de  la  liqueur 
qu'il  datdc  dans  c.rtai  s  temps,  &  qu'il  reçoit  dan? 
d'autres,  ne  font  pa-;  k  fcul  ipc^jJc  que  puilFc 


MOU 

fournir  nie  Mouehe  de  Vers  mangeurs  de  Pucerons, 
à  robf^rvîteur  ,  qui  ,  fins  la  piei'er  trop,  fans  'a 
h:te  tr  p  f^uffrir  .  la  tic  t  enttc  les  doij;ts ,  pe-- 
dant  qu'ai  travers  des  ai  neaox  du  venrrc,  il  eximine 
avec  tiiK  loupe  ce  qui  fc  pj(l":  dans  l'uréiie^r.  Un 
a  trc  f  (.dt^ck  encore  plus  /î'gulier,  qui  a  queiq'je 
chofc-  de  p  us  n.-uve..n,  .'c  moins  anal  gue  à  ce  qui 
nous  cil:  cornu  dans  les  animaux,  s'offre  à  lui.  Au- 
pies  de  1  j  ,  â[  <-'  du  corp%  av."c  le  corceltt,  paroît 
lont-a-coup  u  e  e.pèce  de  mage  fi  mince  ,  qu'il  ne 
km^  le  è-re  qu'ui  plan  pofi  fcloo  une  coope  trar.f- 
yctl.ilc  du  corps  de  la  Miaichc.  Ce  pUn  marche  tou- 
jours pavallèlemcnt  à  fa  première  pc'fr.ion  ;  i  s'é.ève, 
c'cft-a-dire  qu'il  av.mce  vers  le  derrière  de  la  Mou- 
che ,  car  nous  la  luppolons  !a  tête  en  bas  :  en  avan- 
çant, il  tonfcrve  toujours  (on  peu  d'(fpa:}feur  ,  il  a 
toujours  la  figure  dune  c  lupe  du  corps,  faite  à  l'en- 
droit où  .1  le  trouve.  On  le  fuit  d'aut.uit  plus  aifé- 
ment,  quil  ne  va  pas  vite  ;  on  ne  le  perd  que  quand 
il  pallc  par-delà  l'ei  dioit  oii  eft  le  cœur  :  mais  avant 
que  ce  i>uage  'oit  r'ilparu  ,  on  peut  en  appeiccvoir 
un  aute  qui  efl:  déia  en  route  ;  quelquefois  on  en 
voit  trci  à  quatre  il  la  fois,  quelquefois  il  n'en  paroît 
qu'un  leul  y  il  y  a  même  des  temps  où  l'on  peut 
obferver  la  M'  uchc  fans  en  voir  aucun.  Une  cotchc 
o  huile,  lire  couche  de  ci'C  ,  ou  p'utôt  une  couche 
de  fumée,  m.ais  toujou-s  une  couche  trè;-mince  ,  qui 
s'élevcroit  bien  parai  èlem^ut  à  elle-même  du  fond 
d'un  verie  plein  d'eau,  eft  l'irnsge  d'une  de  nos 
couches  nc'buicufes  ;  j'en  ai  vu  quelquefois  pa'oîtrc 
douze  k  qunze  de  fui:e,  après  quoi  elles  cefi'oicnt  , 
{■;  ce  ii'ét  it  qu'au  bout  d'une  ou  Je  plufieurs  minutes 
que  j'cu  voycis  revenir  de  nouvelles. 


"  Mais  ,  quel'e  fft  la  matière  de  ces  efpèccs  de 
couches  de  fum^c  ?  quel  cil  leur  ufjge  ?  que  de- 
vienncnt-c  les  loi  'qu'elles  difparoiifent  î  c'eft  1  ir  qjoi 
je  ne  puis  prcpofer  q, l'une  conjeïîure,  mais  qui  me 
iemble  extrêmement  pr;  bsb  e.  Je  ne  les  crois  point 
ce  qu'elles  nous  pa  oiffent  ,  je  veux  dire  que  je  ne 
p:nle  point  que  chacune  (oit  un  plan  qui  ait  la  forme 
de  la  coupe  de  i'endroit  du  corps  où  elle  fe  trouve. 
Je  foupçonnc  ià  une  il  uiîon  d'optique  ,  qu'un 
ann-au  vu  car  fa  tranche,  y  fait  fur  nos  yeujt  la 
même  Impreflion  qu'y  feroit  un  plan  circulaire  ;  que 
ce  n'cft  i.u'un  anneau  qui  matche.  Mais  comment  ce 
pl.m  annul  lire  eft-il  produ  t  ou  mis  en  mouvement  î 
je  penfc  que  c'eft  pai  l'air  que  la  Mouche  refpire. 

=^  Mais  je  ne  puis  faire  entendre  comment  on  peut 
concevoir  que  l'air  ,  introduit  dans  le  co-ps  de  ia 
Mouche  ,  opère  cet  effet  ,  qu'après  que  j'aurai  fait 
ccnneîtrc  les  deux  grands  réfcrvoirs  a  air ,  qui  fe 
fouvait  dans  le  cotps  de  toutes  les  Mouches  à  deux 
ailes  £:  à  corps  coirt.  D'ailleurs,  la  place  co.lîdé- 
rable  q^i'y  occupent  ces  réfcrvoirs,  ne  nous  pe:met 
pas  de  lailfer  'gnorer  qu'ils  y  font.  Les  ftigmates  du 
corps  des  Mou  hes  ,  comme  ceux  de  tjnt  d'autres 
ioleilics  ,  ont  chacun  leur  groife  trachée  j   chaque 


MOU 


759 


tricliée  fc  dirige  vers  quel  ]u'une  des  parties  inte'- 
rieures  en  fe  ramifi.*nt  ;  lc«  ramifications  d  s  unes 
s'entrelacent  av;c  celles  des  aut.cs.  Le  rombre  de 
CCS  ramificariors  &  de  leurs  c  trelacemens  tl\  prodi- 
giCi'x,  Se  lurpadc  tout  ce  qu'-,  n  tn  peu:  d  rc  ;  i! 
i.'cft  .-ucune  des  parties  intérieures,  quelque  petite 
qu'el'.e  f  ■  t,  qui  ne  loir  bien  fournie  de  ccs'viifreanx 
a  air.  11  leinble  que  Jiaquc  paitie  ait  befoin  d'a"oir 
fon  peumon  ,  &  qu'cl  c  la.t;  ou  ,  fi  l'on  veut,  il 
fcmble  que  les  poumons  de  l'inlcde  f  nt  répandus 
dans  1  s  plus  p;  ti  s  recoins  de  fjn  corps.  La  Mouthe 
a  ce,  endant  encore  de.  x  très-grands  poumons  ,  &:  (î 
grands,  qu'ils  occupe  t  p'as  de  la  moitié  &  plus  des 
deux  tii;  s  de  a  eapjci  é  du  corps  de  ccrt.iincs  Mou- 
ches. Les  parties  que  j'appel  c  les  poumons ,  &  aux- 
quelles je  ne  cro  s  pas  pouvoir  donnir  un  roni  p'tis 
convenable  ,  font  deux  velIies  égales  &  f>-mb!ables  , 
p  fées  à  côté  l'une  Je  .'autre  ,  qui  tirent  eut  origine 
de  la  jonition  du  corps  avec  le  ;o  ce  et ,  &  qui  , 
dans  p'ulieurs  Mou  hes  dort  le  corps  n'a  que  cir.o 
anneaux,  s'étende  t  jufques  par- de  à  le  ttoifîèmc 
anneau  ;  elles  empiètent  fur  une  part  c  du  quatrième. 
La  grofl'enr  &  la  fi;';u  e  de  chacune  de  ces  vclTies  (ont 
telles  qu'il  faut  pour  remplir  piefqu'e  tiètement  la 
cavité  du  cnrps  ,  dans  l'étendue  où  elles  foit  pla- 
cées. Ces  velîies  touch  -nt  les  parois  de  cette  c  .vite  ; 
le  côté  par  Lquel  elles  le  rencontrent  l'une  l'autre  , 
cfb  a-pati  ,  de  aaniè  e  qu'elles  forment,  pat  leur 
attouchement  réciproque,  une  double  cloifo.i  dirigée 
félon  la  longueur  du  corps,  &:  qui  !e  pa  tage  en  deux 
égûlc.mcnt.  Cette  double  cioifon  ne  s'élève  pourtant 
pas  précifémenr  ju{qu'..u  d  s,  &  ne  defcend  pas  juf- 
qu'au  ver.iic  ;  av^nt  que  d'arr.ver  au  po'nt  le  plus 
é  evé  ,  S:  avant  que  dêt  e  d:fcendue  au  plus  bas 
chacune  des  veflles  s'arrondit  ;  elles  lailfer.t  entieeles 
un  petit  vuide  tant  en  haut  qu'en  bas.  Ce  dernier 
éroit  nécelTai'e  pour  do-ncr  pafTage  au  conduit  des 
alimcns ,  &  le  premier  l'étoit  pour  que  la  principale 
artère  ,  le  vaifl'eau  qui  règne  tout  du  long  du  dos, 
trouvât  où  fe  loger  ^  &  que  les  raouvemcns  ne 
fulfeni  pas  gêner. 

jj  Ava- 1  que  d'avoir  aîTez  examiné  ces  deux  vc/fies, 
lo'fque  je  ic  cnnnoilfois  pas  ercore  leur  forme,  je 
les  ai  prifes  auiTi  pour  une  fimple  cioifon,  pofée 
comme  une  clptce  de  médiaflin  ,  &  dont  l'utagc 
étoit  de  partager  en  deux  également  une  grande  p  jr- 
t'ou  du  corps.  Il  eft  aifé  de  les  voir  dans  l'état  oïl 
elles  ne  fe.i.bleiu  être  qu'une  cioifon  ,  &  il  eft  b.^n 
de  'es  y  voir  pour  s'aifuter  qu'elles  font  raturcllcment 
appl-ities  par  le  côté  par  lequel  elles  fe  t-->uclient  mu- 
tuellement. D'un  coup  de  cifeau  on  eaipo.tera  Ui'c 
poition  des  trois  ou  quatre  p-'cmicrs  anneaux,  on 
n'aura  qu'à  regarder  par  la  fenêrrc  qu'on  vient  de 
faire  ,  &  on  verra  diltindemcnt  une  el'pice  de  cioi- 
fon ,  malgré  l'ccfoncem.-  nt  dans  lequel  elle  efl  ;  la 
couleur  ,  qui  efl  tics-blanche  ,  aide  à  la  rendre  len- 
fîblc.  Pour  U  voir  encore  mieux  ,  &  pour  s'afTuter 
qu'elle  a  f'ts  deux  fac:s  fcrablabks,  on  fera  a  l'autre 


760 


MOU 


côté  de  la  Mou.Ik  un"  ouvcrt'.uî  fciTibl.ible  à  cel'e 
qu'on  a  hiite  au  picmier  :  lors,  va''  l(<]uele  des 
deux  '  uv  y  u  cî  qu'on  regarde  dans  1"  ntéiieu  d-  la 
Mouch;  ,  tou'-nic  vis-à-vis  le  grdnd  jour  ,  on  ver  a 
one  floi  on  fcmhlablei  ent  pi  icée  :  par  Cii  bas  '1 
fcmblera  que  cette  cloilon  ell  |  oléc  fur  nn  co  don 
d'une  in..tict.-  moins  blanclie  &  p  us  osaque  que  ccile 
de  la  cloiloi  ;  &  pur  en  haut ,  cl  c  tembl  la  r.  bor- 
dtc  par  un  autre  cordon  un  peu  plus  mi  ce.  De  es 
dei  X  co-dons,  qui  ui  fenbe.it  fare  une  elftce  de 
Cddi-e  ,  "i  ffii  ur  efl;  le  conduit  ics  alimens,  &  le 
fufërieur  eft  le  gros  Vàilleau  que  nous  nommons  la 
prncipclc  artè-e.  Lacloicn,  cfmmc  nous  1  av  ns 
die  d'avance  ,  efl:  fnite  de  deux  membranes  ,  &  c'cft 
en  h„ui  &  en  b.s  que  la  membrane,  propre  à  une  des 
veflies,  s'é  oi^ne  de  ce  k  qui  e\\  propre  a  l'autre. 
Les  n-tmes  coups  de  cifcaux,  qui  ont  fiit  une  ouvcr- 
Ciire  de  ch  que  tôte'  ai.x  anneaux  de  la  Mouche,  C' 
o.  t  fait  une  également  grande  à  thîcuae  de«  vdTles 
appliquées  lonnc  1rs  anneaux,  &  c'efl  par  l'ouver- 
tuie  de  la  vcii'ie  qu'on  appeiçoit  la  f-ce  intéruuie 
&  applatie  de  cette  vilfic. 

"  On  peut  foii  les  deux  de  ou  veflles  piilmo- 
naies  faire  airili  a  cloilbn  dans  toutes  IcsMouchcs 
dont  e  corps  u'tfl;  pas  ir.  p  ap  lati ,  coxme  dans  ;es 
Mouchts  bleues  de  la  viande  ,  &  dans  beaucoup 
ë'au'res  ;  mais  des  Mouches  que  l'on  doit  prendie 
par  préférence  pour  c  tte  obfcrvation ,  font  de  ccl'es 
à  foimc  d'Abeilles  ,  qui  font  fi  commures,  en  toutes 
faif-jn'!  ,  fui  les  flairs  de  n"S  jjrdin«.  La  cloifon 
qu'on  obferve  dans  le  corps  de  la  plupart  des  auties 
Meuches  ,  efl  prefque  lille,  comme  l'eil:  ime  mem- 
brane mince  &  b.en  tendue  ;  &  U  cloifon  qu'on 
découvre  dai  s  le  c.ups  de  celles-là,  plaît  ai  x  yeux  de 
i'obf-  rvateur  ,  &  les  arête  par  la  fnçon  doi^t  e  le  lui 
par.-.ît  favailiée  :  des  fibres  qui  ont  qu- Iqiie  re'icf , 
trè'-proches  les  unes  des  autres.  &  toutes  parallèle". 
entre  e  les  ,  font  crcifées  pat  un  pareil  nombre 
d'antres  fibcs ,  il  de  même  difpofées  avec  une  régu- 
la ité  sgtéable  à  voir.  Nous  avons  allez  dit  que  cette 
cîoi'.on  cft  double  ,  parce  qu'Ile  eft  f^ice  par  l'ap- 
plication d'un  des  côtés  d'une  det  veffies  contre  un 
femblabk  côté  de  l'aune  veAlc.  Le  plan  d's  fibies 
les  plus  ma  qu  es  appariient  à  la  vefîîe  qu'on  voit 
immédia' ement  ;  &  le  plan  des  fibie?  qui  eroileiit  les 
ptécédcntcs,  appartient  à  l'.utte  vsHie,  Si  ne  fi:  vu 
qu'au  trare  s  des  p,irois  tranfparenies  de  la  pre- 
mière. 

»=  Si,  au  lieu  de  la  large  ouverture  qur  nous  avons 
faite  à  chacun  des  .  ôté'  d'une  Mouche,  On  emporte 
le  boiit  poftérinr  d'une  aut  e  Metiche  de  la  même 
efpèce  par  un  coup  de  cifcau  donné  pi  es  de  l'origire 
du  quatrième  anneau  ,  o^;  met  à  dérouvcrr  au  nioiiiç 
quelques  [ortioiis  du  bout  de  l'une  &  de  l'autre  des 
veflits ,  qui  ci  devant  pai(  ifloien:  une  cloifor'.  Ces 
put  ons  (e  font  aifément  lemarqucr  par  la  blancheur 
<jui  leur  elt  particulière;  sju'on  Pfe  cnluite  peu-à-peu 


MOU 

avec  une  p  intc  fine  comme  cc'le  d'un  crnif,  ou 
même  telle  d'uie  fpinf.l  ,  l'S  ir,ttflins  &  les  autres 
pa.ties  intérieures  qi  i  fc  crouvint  prt  chcs  du  bord 
.-'e  L  cou  e,  Si  on  a  hevtra  île  ircrtic  a  découvert 
le  b-ut  de  ch:quc  v-rti-.  L  s  de  x  bouts  cnicmhic 
forment  la  un  dia[hragme  ,  •  hacun  d'eux  en  eft  U 
moit  é  ;  au  litu  que  les  ^cfTics  vues  pur  'e  côté  fem- 
blcnt  être  une  c'olo  t  lo  g  tid  nale  ,  ou  un  médiaftn  ; 
vuesp:r  iebi  ut,  cl  es  feniblcnt  être  une  cloifon  t  anf- 
ve  la'c,  ou  un  di.'.phrognie.  Chacune  des  .1  otiés  de 
ce  di.'jhragme  n'tfl  p.^s  plane,  le  (ô;é  qu'elle  nous 
piéfente  alors  efl  un  peu  conveirj  tout  s  deux  plai- 
leiu  aux  yeux,  non-fruit  ment  par  kutblavhcur,  mais 
auill  pjr  les  fibres  qui  y  f  aroilFcnt  tégu  lèrcmeat  dit- 
tribuées  &  iontoi:;nécs_,  qu  iquc  fans  ctoilemcnt  fen- 
fibk.  C'ck  k  cl-.ft  te'. te  aireft'on  des  fibres  qin  aide 
le  plus  à  di.nrgucr  l'une  de  l'autre  ,  deux  pièce  qui 
ne  font  pas  le  librement  lépjt'  e-  :  on  apperçoit  feu- 
lement entr'clles  t.n  irait  dirigé  perpendie-ii  aircme.  c 
vers  le  ûos  &  vers  k  venue  d  l'i  ledle  ;  mais  avanc 
que  de  parvenir  à  touch.r  'es  parois  iniéticur-s  &  les 
fupérieures  ,  elles  s'..rrondi!icnr  j  &  laii'.ent  de  l'un 
Se  de  l'ai;tre  côté  un  petit  e  pace  curviligne  ;  dans  le 
(upéricur  on  tiouvc  le  bout  de  la  piincipale  aitèrc. 
Si  dans  l'infi  rieur  celui  de  l'intcftin  ;  l'un  Si.  l'ai  tre 
tuyaux  ont   été    coupés    U    quand    les  cifcaix  on: 


"  Ces  deux  vcfTi;;,  qu?  nous  n'  vons  encore  vues 
que  par  le  b:ut  ,  &  par  un  côté  intétieur.  Si  comme 
réunies,  peuvent  être  vues  pjr-dcilus  ,  par-dcifous, 
&  par  le  côti  cxti!ricur  ,  &  même  être  fépar-'es  l'une 
de  l'autre  :  mais  ,  pour  y  parve'  ir  ,  il  faur  emporter 
peu  à  jeu  ks  partions  d'à-  ncaux  qui  Cochenr  les  fur- 
f  ices  qu'on  veut  mettre  à  découveit  ;  il  faut  donner 
les  coups  de  cifeanx,  ou  de  lancette  ,  avec  bien  de  U 
circo;  fpcâion  ;  il  la  pointe  de  l'inflrument  reicontie 
une  des  veflics  ,  elle  la  crève  :  on  a  pourtant  allez  de 
p.'ife  pour  rt-uper  les  anneaux,  d.îns  l'efpace  curvi- 
lig.'C  lupérieur  qni  n'eft  p>^s  rempli  par  les  vciTics  ; 
&  quand  on  a  ouvert  les  dnn.  aux,  on  peut  ,  avec  la 
tête  d'une  épingle  ,  féparer  chaque  veflîe  d  s  parois 
'U'éreures  coi  tre  lefquelles  elle  tend  a  s'appliquer  j 
enfin  ,  avec  de  la  patience  ,  on  peut  paivenir  à  avoir 
l'une  ou  l'auTC  dfs  veflics  entière,  &  même  toutes 
les  deux  ;  mais  il  eft  aifez  inutile  de  fe  donner  cette 
peine  four  c  j:  noître  quelle  cft  la  figure  de  ces  deux 
eipèces  de  bourfcs,  parce  qu'on  la  hi'ic  t.è'-bie.'  telle 
qu'elle  eft,  quo  qu'on  ne  vote  que  fuccefiivcment 
leurs  différentes  face-. 

»  Nous  avons  afTcz  donné  l'idée  de  la  grandeur  de 
ces  veflics  ,  quanl  r.ous  avons  dit  qu'.ilks  occupent 
plus  des  deux  tirs  de  la  capacté  du  corps  rfe  cer- 
taines Mouches,  &  il  n'en  eft  guères  d'efpèces  dont 
elles  ne  rempli/Ter.t  au  m^  ins  le  tiers  de  c  tte  capacit'". 
Cependant  ces  dem  veilles,  fi  confidérablcs  par  k-tr 
vol-me,  ne  font  faites  r.our  renfermer  aucune  par- 
tie i  elles  patoilfent  faifaitement  vuides ,  &  elles  ne 

font 


M  O  U 

font  remplies  C]ue  d'air.  Ce  ne  peut  être  qu'j  IV.Uc  de. 
l'iiîr,  qui  les  tient  gonfiée<; ,  ipi'avcc  des  ^,v  •■}•■  mi  - 
ccc  elles  confervent  les  places  mi'''lcs  occ.ip?nt ,  quoi- 
cjuc  préfixe':  par  de;  parties  (olidcs  qui  feaibicnt  ex- 
trêmement à  l'étroit  dans  le  verte  du  co:ps. 

"  Ces  vcfîîes,  dcflinees  f  u'cmcnc  à  contenir  de 
i'a  r,  doivent  donc  être  tca;:ud  es  comme  lc<;  pou- 
mons de  la  Mouche;  l'air  qu'elles  nçolvent  ne  leur 
vi  nt  point  des  ftigma  es  du  CQ'-ps  ,  de  ceux  qui  fo.t 
lur  les  animaux,  elles  ne  paroidcr.t  avoir  aucU'^e 
Cv;nnnunir£tio.-ï  avec  ces  ftigmates.  Cem  qu.  fo.t 
dellin's  àleut  en  fournir  (bn't  fans  doute  ceux  du  coi - 
Cl  let;  c'eR-  là  i.i  principale  fordion  de  ces  quatre  grands 
It'grnates  :  aiMîi  fi  1  on  cou|.c  lo:t  le  corp';  pi  es  de  fa 
jo  ti.  11  avec  le  co-celet ,  foit  le  cr.rcelct  prè<  de  .a 
jon^i^ion  avec  le  corp-:  ;  dans  la  coupe  qu'on  a  f  lite  , 
on  tro.ive  trois  oiiverrurcs  ircul  ;iies  ,  deux  doîn  une 
elt  de  ch  ,que  côté,  font  nii^itx  rebordées  qie  la 
trùifième  ;  ce  font  les  coupes  de  deux  rondnits,  dont 
un  aboutit  .i  une  des  v.fiies  ,  &  l'autre  à  l'unrc  ;  le 
tr  'iliènie  conduit ,  don:  1)  coupe  pa-oît  moins  arron- 
die ,  par;c  qu'elle  n'eft  pas  ceî'e  d'un  canal  qui  ait 
une  confi.'l.uicc  cartilagi.ieufe ,  comme  l'onr  les  tri'.- 
cliies,  eit  1,1  coupe  de  l'orlopliiç^e  ,  ou  du  conduit 
par  lequel  p.iirent  les  alimens  ,  pour  parvenir  à  l'ef- 
totnac  &  aux  intcftins.  Les  Mouches  à  -juat  c  ailes 
ont  auflî  des  poumons  a^alagues  aceux  des  Mouclies 
a  deux  ailes  &  à  corps  court,  qiu-  nous  venon";  de 
coiiddércr,  mais  autremc'it  conliruif: ,  &  fouvent 
d'une  ft'UiSure  plus  composé-  ;  cc^ix  des  Abeilles  & 
ëesBourlons  ne  confiitcnt  pas  en  deux  vellies  aufù 
fimples  que  celles  des  M .uchcs  k  dees  ailes. 

'-•  Ce  font  au  rîileces  poumons,  que  les  Motîches 
ont  dans  le  coips,  qui  m'ont  d.'t'rminé  à  donner  lé 
n.-r.i  à'  corxelet  à  la  partie  qui  cil  cnrrc  1'  tére  de  la 
ftîourhe  &  !e  c'-.-p=;  ;  q^i  m'ont  empêché  de  L  i  con- 
l-'".  --r  le  no-n  de  poi—i-e  qui  l.d  a  ':  i  con-t  par  di- 
V"  s  N  ru  .liil:  >  ;  :e  dernier  nom  £à:  im-^  ner  vr.z 
partie  l'.-.s  1  -•■•elje  le-  paumoi;s  f.^'.it  con  en'ts  ,  & 
ecjx  des  AI   .:ches  ne  font  pas  dans  .e  co;ceIer. 

•5'  Reve'-ons  à  rr'fent  à  ces  n«ag-s  minces ,  à  ce 
tr^nr'v.s  oblcures  dont  nous  avons  oa/lé  ci-d^Vijrir  , 
q  t' Ti  voit  partir  du  corce'iet  ,,  &:  évincer  peu  à  peu 
V,-.-  1.1  p.:rtie  p  ftiueurc;  nous  avan^  dit  fimple- 
jn.u  OU-  no'îs  croy.-n-,  devoir  attr;  U'r  ::e:t-  appa 
re  .-;•  ■>  ■'  !  ■  qui  s'nr  o  'u>  dans  le  corps  de  i  i  M  u- 
cw  i  }:o;is  LO.irnes  e  i  é;,:r  À  prtlent  de  nou::  mi  nx 
ex,'!  ]  a--.  !.n.s;!no;:s  'LCûti  les  facs  p'/liKOn- ire'' 
aiiM-.r  j;  T.iîés  qu  ils  le  pcuv.-nt  être  ,  &  .;pplLq'!és 
contre  es  paroi;  inténrures  du  cerp^  Si  non  i!;-- 
po"îns  enfuite  qii' une  r-Tt;:n  de  ces  fae'' ,  une  bran- 
che f.-?-mnce  pnf-  auprès  d.i  corcelet ,  fe  ù-;iare 
pou.  un  irO.  ,:;t  de  la  pu  te  de  l'ap-r-ea;]  qu  eUe  ovi- 
ch'^.it  ;  que  d-'.:is  'l'ir-ftinr  finvant  la  traiKhe  'a  pl.:s 
p:oche  de  ccllr-:i  fe  fép  .re  de  mê:;'e  ,  rendant  iiue 
la  ;^reni:èvc  reprend  i";  fterolère  poU;iou  ,  6c  que  ce 
Hifi.  nut.  Ufeihs.  Totr.t  FIL 


M  O  U 


761 


t  wuvemcnt  fe  cct^tir.ii:  ce  tranche  en  franche  ,  qu'il 
;  y  a  un  anneau  micce,  ou  phrôt  un  plan  qui  du  ccr- 
;  ceict  nva'C"  vers  lî  p/:ttie  p.  ftéricurc  ;  il  c  cira  voir 
;  deux  ou  trois  phns  fi-nibl..bles  en  mouvement ,  £  kï 
j  première  parties  des  vfd^es  recommencent  leur  jeu, 
î  avant  que  le>-  dernières  pTrties  aient  fi.-i  le  leut.  Il 
ne  icitcroit  donc  qu'à  expliquer  ce  qui  dét.  rmine  les 
pariies  de  v  ■(fie  à  fe  détnche.  ainii  fucceflîvement 
:  des  patois  des  à'  nca.  x  ,  pour  rcverir  fur  le  cheivip 
'  s'y  r',;ppliqucr  ;  fi  ces  pa  c  is  avoimt  'befcin  d'av.>tr 
!  une  efpfce  de  irouv.  nient  \c;m  cuLire  pour  z^:v  fur 
'  l'air  qu'e. les  renferment  ,  ce  mouvement  tari' feroit  à 
*  ce  que  nous  dema  don?.  !■  y  a  encore  uneaut.  e  ir.a- 
i  nièredont  et!  effet  pou  roit  '  tre  pt  doit  ;  s'il  y  avoit 
■  de  l'ai:  <;ui  etitiâ'c  à  ih  que  inllanî  dans  le  corps 
!  même  de  l.i  Mouche  ,  &  qu'il  dût  y^f^i"  en-debors 
I  des  vcdies  à  aiefure  qu'une  couche  de  cet  air  av  ;n- 
,  ceroirdi:  corc^lct  vers  la  partie  pefiérijurc.,  il  tépa- 
reroit  les  parois  des  vefli.s  de  celles  des  .uineaux. 
Mais  il  en  cft  :1e  ce  pli'no  ,:rne  conirrc  de  tant  d'au- 
1  très  que  la  phyiiq  e  no'.is  oftrc  ;  i  ous  entre"  oyons 
I  différente-;  caufes  p.ir  lefqiiel'cs  il  ponrroit  ê.t;  pro- 
.  duit ,  &  -o;?  ne  f  mirées  vus  en  éiat  de  pronon.er 
I    déciuvcmcnt  à  laquelle  il  cil  dii. 

!       "  Outre  le  mouvcm.'nt-propre  aux  de^'x  pou'.rcn'. 

'  entre  ce  ni  qtie   r,-ir  y  proi'lnit  qu-i.nd  il  v  errr;  ,  ils 

I  font  agités  par  ceux  du  cœur  ,    loif-]u'il  fe  liil^te  ;  i' 

I  les  pouife  l'un  &  l'^uTe.  Nous  avoùs   d  t  ci-'lefla» 

j  qu'à  l'origine  du  co'  cc!e:  i!  femblc  y  avoir  un  fécond 

ccear ,  qu'il  y  a  'à  un  téfervoit  dont  le  diaraètie  fur- 

piife  celui  de  la  '.->■•: ne; paie  aric-re.  Quînd  en  regarde 

par  !'■  uee  turc  faite  à   un  de?  côc-s  de  la  Mo  .che  , 

&  à  un  de  fes  Cics  piilmcn:ù~cs,  la  partie  du  d:  po  éc 

coirme  un  rr,édi..f:n  ,   o'  encore  mieex  loifqu'on  a 

détruit  le  fac  !c  plus  près  de  l'euvcrture,  on  voit  que 

i  les  b:.tremeii<:  du  leriiier  i-éicrvoirà  lia-'cur  a--.fi'_-  t 

I  con::e  i'enveloppe  extérieuie  de  l'autre'lac  ,  qu  as  U 

I   foulévei.t. 

! 

51' Dès  qtie  le  c-ndui"  des  alim' n^  eft  Pirv-nu  r,-r- 
iclà  1  s  bouts  il.-s  potimon<;,  p.;r  de'n  S'nd-oit  ou  is 
foim  nt  un  di.irhraome  ,  on  lui  troiiv;  une  e{'i>tt.e 
di  oros  Se  en  t  nœ  d  ,  don-,  le  dianictre   (m  p.,..c 


uupar, 


irois  s  qur.tre  f-is  ccltn  quj  L  can.  1  Kvoii 
t'-'e  Ko:jd  eft  c  mpiif-  de  trui;  oiie.  charnu;  ,  do 
deux  font  beincoup  plus  p;t!::s  q  c  le  troifïèirc. 
î/a'-'em^^lage  de  ces  trois  lobts  cft  aoparem'nei.t 
:  H.ioiïinc  de  la  M;  u  he  ;  l'i-'c'^ui  en  f  rc  alKi 
;Tès  de  Iciidrcit  cù.  e  piemier  ciin.il  s'y  eft  i -tro- 
u:.  Cerincifti'  fe  dir:^e  ves  l'.i'u.;;  il  reniontc 
'nf.iite  vers  le  d:apb":i'2me,  ou  !e  fond  de,  f^  r.  ri;', 
ir.onriues,  &  ce  'cft:  q  ;'aj;rès  pLufiCu-s  .iconvofu- 
rionî,  qu'aprè-:  avoir  été  pluii.  tjis  fci'i  en  aa'i^re  , 
3c  è-re  levcv;  •  liiieurs  fjis  en  «vant  ,  qu'i!  fe  rend 
.à  i'anus  oti  1  ib-viii:.  ^Jo  is  ferons  relnarquer  ici 
qu'an  lieu  q.i  ■  r.an^  ics  P.piilois  £<  dans  le-  Che- 
nilles ,  il  n'y  a  .  de  l?.  bti'  ehe  à  r:-iii:3,  qu'a.-;  canal 
prefque  droit,  dar.s  1-s  Mouchi-  5.-  d  uis  les  Vers 
D  d  d  d  d 


léz 


M  O  ¥ 


qu;  lîoivcnt  ac.cnir  Mouches  ;  !c  caaal  ana'ogue  au 
précé-ie:t,  efl:  très- tortueux  ,  &  fat  beaucoup  de 
cir.:onvo!iiii,  ns  avant  d'arriver  à  fon  terme  :  d'où 
il  cfè  a  ié  de  juger  que  ks  variété";  qui  fe  trouvent 
dans  l'intérieur  des  infedes  de  différentes  claffcs  , 
font  encore  plus  ronfidérab  es  que  celles  que  leur 
txtérieur  nous  préfence. 

»  Tour  !■  s  accouplmens  que  j'ai  vu  dtsMoi;ciics 

i  deux  d'Us  ,  d:t  Raumur,  ont  été  cmmen.'-;  de 
la  même  msn?èr-  ;  j'.à  toujours  vu  le  mâle  volet  oa 
mon;  :  f  r  1-'  orps  de  1.:  f -ive'îe  ,  &  recourber  foi; 
dc.i.èrj  p  v.r  patvcriir  a  toi.chei-  avec  ton  bout  k 
bout  du  'e  rilrc  de  1 1  f  rnci'e.  Les  n^Td^s  rie  plulî'  iirs 
elV'è-:es  ;Tt  nt  d:.!!  ce-tç  pofii  on  tart  que  l'acco  .- 
pi  HTew  du-e  ;  cc.x  de  quelques  autres  efpèccs  dc- 
meirrciir  im  .i  1 -ur  fcm-.llc  ,  fjns  refter  fur  fcn  des. 
A:  rîs  que  l'i.co^  pk-m-nt  cft  affermi,  U  mâle  fc 
place  f  r  1  mè.;  e  pi  m  ■  ù  eit  h  Icmclie  ;  alors,  l<s 
têtes  des  deux  M.udies  Ion:  t.vamtes  vers  d^S  côtés 
opptfés. 


=.  Pa•mi'e^ 


es  a  g;i^7.  arçî  ,  comme  parmi 
les  .:-:r  s  irl  C;  ^  ,  :  '.'..W.-  il  p!u  p.ti  que  h  k- 
n,  p-  ;  Ce  .  l.    ■'    '  .»  l.i-iucli':  i-  mal;  de  la 

î,!  u  h  qui  p  ■'.  'i  .L'I'  '  aile;  oi-.s  d.iViS  les  eicré- 
mcu  -■'  'jii;  '  i-.o  !  n  i  .i  lurpafle  ,  o..  au  mciis 
il  fenib.c  hirpui'-r  la  fc.TCÙe  en  Jran.ltur;  le  vo:L:.'..e 
de  ior.  corps  tft  ci  fiJ  r  bleaicnt  -ugr.ienré  pjr  ks 
poils  jjuncs  îi  allez  u.nj^s  ...i  le  OL,vrcr.t  .;  1  corps 
de  là  f.-melle  n'a  pas ,  à  beaucoup  prè^  ,  autant  de 
pareils  poils. 

5.  C'eft  encore  une  rè<'!e,  &  plu<  pv-'~'îra'e  ,  die- 
l'eft  pour  toute-  les  ffpè-  e-  '';  animaux  ,  que  le  iiv';!.- 
ailk  gacc-  h.  femelle,  q /il  ii  e  e-.  ,v,n  -<;,  ,,,3 
pi  mièrcs  carcfTes  ;  ceux  des  ViouJi.;.  a  li-ov  ai'e'; 
la  Cuvent.  îl'-  ont  tous  à  leur  dcniè'e  :l.s  pi:  ;s 
propres  ?,  CdGr  .dui  ,'c  1  f -mel  e  ,  :1  s  p.  r  ■■.  eu, 
le',  me  :enr  e,;  ■  u.  ,-■  1  -^  '■-'\  ■"■-  ^  ■-  -'  r^.^Jre 
„,„îrcc.  M..s^.!,-,  .  r  :  c.  .:  ■■  ,  1  :  ..l,e 
flimeilc,  qui  le;,:ve,.:  a  i..nae  ,.p  ir^  r  1-  n^al  , 
Bon-feul-ment  cède  lorlqui'  s'cft  emparé  d'elle, 
comme  cèdent  en  pareil  ca^  les  f  incies  des  a^tei 
animaux,  cUc  achève  cllc-mèix  l'opération.  Les 
feme^C!  ,  &  fur-tout  c;!ks  de  la  plap:;rt  des  efpècss 
de  la  claiTe  que  nous  examinons  ,  pcuve-t  „lon:;er 
b.-aiiconp  leur  partie  poftéricute  par-delà  ie  dernier 
de  'eurs  araeaux,  eles  p-uvert  f.dre  fortir  de  leiu- 
corp'  une  efpè-e  de  cône  charnu,  comp-afé  de  quatre 
en  même  de  cinq  anneaux  :  l'anus  cfl  au  bo'it  du 
d;r,ier,  &  je  tr<nç  que  Touecrrure  qui  c..rucl:érife 
k  f  melk  ,  ^fk  ■  -d:'i  .'U  'a  jonèlion  de  ccbii-ci  avec 
c.lui  qui  le  .  réeèd".  Le  dernier  ami  lU  .1  de  chaque 
côté  !ine  petite  Lmç;uetre  prefqu'écaiileufe  ;  ces  deux 
pi-  es  é  ai'leu'cs  kmbLnt  être,  faites  pou- fo  mer 
une  pinc-,  Qoiq'i' 1  en  fok  de  cette  pincr,  il  y  a 
lon^-  emps  qu'on  fait,  &  Anflote  la  du  ,  mais  trop 
généralemeiit  j  ^"^  '^  Mouche  femelle  ,  ou  au  moins 


MOU 

/a  Mouche  femelle  de  certaines  efpèces,  introduit 
dans  le  corp^  du  mâle  cette  partk  ch.irnue  &  conique, 
au  bout  de  laquell-  cfb  fon  anus.  C'cft  ce  qu'il  cfl 
aifé  de  vérifier  fur  les  Mouch:s  les  plus  commu:  es  , 
en  automne  _,  dans  n.js  appartement-  ;  elles  s'y  ac- 
couplent par-tout,  &  fouvent  fur  ks  carreaux  de 
vitres  :  qu'on  tue  un  couple  de  celles  qui  font  unies, 
en  prefTant  lubitcricnt  avec  deux  doigts  leuts  perdes 
antérieures  ;  apàs  leur  mort  elles  relieront  en.;oic 
jointes  cnfenible  ..onime  elles  l'éioient  pendant  Inr 
vie.  Si  alors  on  les  1-jpare  douccn-::nr ,  on  v.i:  .  ûrtir 
du   corps   du  mâle  une  allez  lo     :          ,  ■   ia 

partie   conique    :e  la   femelle.    (J  p.. s 

d'av:ir  pris  la  femelle  pour  k  ma     ,       :.  :  ie.i  il 

ne  peut  y  afc;r  d'erreu-L,  parce  eee  c'ell  un  :.rr;ps 
oii  la  femelle  a  ie  ventre  plein  d'ûcufs. 

»  Ce  qui  eft  encore  ti^s  à  remarquer  ici ,  &  qui 
lîOLis  montre  combien  l'auteur  de  fi  petites  machi  c» 
'S^i't  plu  à  en  varier  ks  coi^flmâions  ,  c'ell  que  cô 
n'eft  p,s  par  l'aïus  du  mâk  ,  comme  on  paroît  l'a- 
'voircru,  que  la  femelle  f.it  coter  fi  pirticpoUé- 
lieure  dans  k  corps  de  f-.n  nulle.  Le  f  lîielks  des 
.iU'res  anim.aix  ont  une  ou  e;tu'e  Jeiliiîée  à  lecevoir 
la  paitie  qui  doi:  técon  ;cr  leurs  oeufs.  C'efc  le  mâle 
de  1  os  Mou. lie,  qu'  a  une  ou-/ertuic  particulière  , 
&  pli.cée  comme  î'eft  d  ms  les  aur/cs  i  feCtcs  celle 
de»  femelles  :  cette  ouve  ttiic  d.  la  Mouche  iirâk  a 
été  faite  pour  recevoir  &  i.ulîcr  introduire  dans  fon 
co.ps  la  p»rtie  poitéiieute  de  la  Moucli:  femelle. 

»  Si  on  obfeive  le  denière  d'une  Pvîouche  mâle 
de  l'etp-ce  fi  commune  en  automne  dans  nos  m.ai- 
fons  ,  '^  lur-tout  fur  nos  tables ,  on  verra  ,  au  bout 
de  l'échancrure  du  dernier  anneau  ,  comme  deux  pe- 
rtes c  quilles  brunes  ,  ou  plutôt  comme  deux  p  ai- 
plères  ,  tantôt  écartées  l'une  de  r,u;t  e  ,  tantôt 
appliquées  l'une  contre  l'autre  ,  S:  f  parées  par  uns 
•e  .e  ;  clki  font  dcftinées  à  recouvrir  1  .'.pus  :  un 
collier  éce.ilkux,  ou  au  moins  crufticé,  forme  le 
co.irour  de  l'e  teinte  dans  laquelle  font  les  cocaillcs. 
AudelLous  de  c;  collier,  il  femble  y  en  avoir  un 
fécond  ;  m.ris  h  on  y  regarde  de  plus  près  ,  on  voit 
que  celui-ci  le  remplit  pas  toute  la  circonférence.  Il 
eft  ouver.-  fous  k  ventre  ;  c'cft  une  efpèce  de  cer- 
ceau q-)i  >  été  coupé  ,  &  de  la  circonférence  duquel 
une  portion  a  été  retranchée.  Les  deux  bouts  de  ce 
cercCaU  font  dentelés  ,  &  paroiffcnt  propres  à  former 
une  pi  i C  ,  a-.'cc  laquelle  k  mâle  peut  prendre  le 
derrièr:  de  la  femelle.  En  continuant  de  cor.fidéi-cr 
le  b  ut  poftérleur  du  mâle  du  côté  du  ventre  .  on 
remi  que  aifément  fur  k  premier  anneau  unr  plaque 
t]ui  a  fon  rigiae  à  relie  de  cet  anneau  ;  elle  eft  plus  " 
brune  ,  &  femble  plus  dure  que  k  reftc  ;  elle  ç'élar- 
git  en  s'approchant  de  l'anus  :  les  deux  angles  s'é- 
lèvent plus  que  k  refte  ,  &  ils  forment  deux  piquans 
avec  lefq  xls  le  mâk  peut  encore  arrêter  le  corps  de 
la  femelle.  C'eft  où  finit  cette  plaque  écaillenfe  , 
vis-à-vis  k  milieu  de  fon  bout,  qu'efi  iituéc  la  fente 


MOU 

ditiioca  à  recevoir  la  partie  poftéiicure  de  U  Rrn  i'c. 
Q'.iond  on  prcfTe  !e  corps  da  nâ.h  .  on  rend  cette 
ouverture  lenfibl;;  ,  parce  qu'on  oblige  les  parties 
Cvinc  :n;çs  d:ins  le  ventre  à  chercher  à  s  t'çhapper ,  & 
à  to.'ti:  pr.r  le  prciuivr  tnd  oit  qu.  le  leur  permet. 
On  le  tiom-eroit  cependant  fi  on  jugcct  qu'elle  a 
éri  faite  pour  Idiricr  forcir  des  jatties  propcs  au 
mâle  ;  cUc  l'a  ix  peur  laiffer  entrer  la  partie  ['ofté- 
li  urc  de  la  fenicnc.  C'eft  de  quoi  il  cft  aifé  de  fe 
coyvdincre ,  lorfju'après  avoir  ctié  deux  Mouches 
;!c;nup!r?(;s,  on  vient  a  les  fép.irer  l'une  d.c  l'^ut  e  j 
t  .i  ,  c'tfl  par  cette  ouverture  au'on  recire  peu-à-peu 
ia  partie  charuue  de  u  fcuuiie  hors  du  corps  du  mâle. 
Des  voiIlS  trO;-  d,ais  ca^h-nt  ce  qui  £c  p.;fîe  dans 
l'iLcricur  eu  mr;k'.  O'i  ne  fauf-ir  y  voir  agi.  ia  partie 
avec  laq4elle  il  ficonde  ia  femelle. 


»  On  peut  oblger  une  part'e  ,  qu'on  ponrroit 
foupçon-er  être  la  partie  qui  caracérifc  le  niâ'e  , 
de  A.  inor.tr' r  d- hors  de  '.■ap.;:s.  Quanii  O'i  ne  prclFc 
q-;e  j:'!,];i'a  un  ccr£.;in  point  1  de  vière  Ju  m.îlc,  on 
i-,-:  ,;i-.v  KmT.t  Ibvcir  par  i'anus  un  peu  de  matière 
gri',j:re  &  liquide  ,  un  peu  d'exc/ement  ;  ptcHe-  t-on 
djVan.Hge,  on  voit  parokre  en- dehors  comme  1- 
bout  d'u;.e  clpè.c  d'inccftia  av<.uglc  ,  de  couleur 
jaune  ;  la  pref]i;>n  éta  t  incore  un  peu  augmentée  , 
cette  efpèce  de  bouc  d',ntei;ia  prend  une  figure  fjhé- 
ricjUL  ,  ,  u  qui  approche  de  la  fphériqUe.  De  cette 
elpècc  de  boule  jaune  fo.tcnt  les  ur.cs  après  les 
aut.cs  quatre  cornes  coniques  ,  qui  ont  quelque 
rc/rv-mblance  avec  celles  des  Lim<;^ons  ;  fouvent  il 
y  en  a  quelques-unes  quife  meuvent ,  en  s'inclinant 
en.d'.frérens  lens,  en  fe  recourbant,  &  enfuitc  en  fe 
rcdreifant  j  cclks-ci  temblent  alors  être  de  petits 
\'crs.  I!  y  a  grande  appaicncc.que  ces  petites  cornes 
ap.i&nt  dans  cert.-jins  cas  dans  le  corps  de  la  Mouche 
EiâlCj  comme  elles  agifleiit  alors  en-dehors  ,  &  il 
cft  naturel  de  foupçonner  que  c'cfi  con're  la  partie 
poUérieure  de  la  l'eir;v:]!c  qii'elles  doivent  agir ,  (ur- 
tout  quand  on  a  va  des  cornes  qui  leur  Icmblent 
analogues  ,  contribuer  à  la  fécondât  on  dcf  œufs  de 
M-.)Ut!;cs  à  quatre  ailes ,  bea^jcoup  plus  grandes  que 
nos  Mouches  des  appartemeiis. 

»  M.'.iî  il  y  a  '-jcrucoup  de  faits  qui  rc  permettent 
pas  ou 'en  juge  ers  co  ncs  de  l'i'uérieur  de  nos  pe- 
'::e-  Mouches  ,  dcftinées  à  l'L'f^g-  pour  lequel  i! 
fcmbioit  d'abori  fi  naturel  de  les  croire  faites.  Les 
mâles  des  groiTes  Mouches  bleues  ont  une  partie 
aiiiiî  .iimée  de  cornes  charnues  5  cependant  la  femelle 
de  cette  Mouche  n'insère  point  fa  partie  poftéri'.utc 
dans  le  corps  du  mâle.  Enfin,  j'ai  £it  fortir  du  der- 
rière de  quelques  Mouches  femelles  une  boi/lc  char- 
rue ,  chargée  de  cornes.  A  quoi  donc  fer-vent  ces 
cornes  mobiles  5  ne  fer  oient- elles  que  des  appei^diccs 
de  l'intell:  n  ,  du  rectum  î  Je  laiflerai  encore  bien 
Jcs  chofcs  à  démêler  fur  tout  ceci. 

I»  Le  mâle  de  la  Mouche  qui  fait  des  œufj  à  aUc- 


MOU 


1^% 


ror.s ,  &  les  mâles  de  plufieurs  autres  Mouchi.<;,  donc 
no'.is  parierons  d^ns  la  fuite  ,  ont  au-  delfous  du  dct- 
tièrc  deux  crochets  écaiîteux  ,  bruns,  to'.rné';  l'uç! 
vo  s  l'autre  ,  qui  fan:  enfcmbi-  une  forte  pinrc,  6f 
b:e."  propre  à  faifii  le  derrière  de  la  fcir.clk-.  Si  09 
p  elle  le   dcrrère   Je   cette  dcrière    Mouche,    on 


l'oblige   d'alon 


ger  une  partie 


dia^nuc  .  au  bout  de 


liquelle  eft   une   ouverture    dcilioée  à   recevoir  U 
pauic  qui  caradétife  le  mâle. 

y>  Nous  venons  déjà  de  faire  entendre  que  l'accou- 
plement de  toutes  ks  IV.'o..ches  à  deux  .jUls  ,  ne 
s',  cconiplit  pas  de  la  même  ma  ièrc ,  je  veux  dire 
qu'on  ne  doit  p.iS  croire  ,  que  toutes  les  femelles 
jouent  d.ins  cette  opération  un  rô  e  au/Ti  d;fE-r  :  t  de 
celui  des  feinelks  des  autres  anunaux ,  qL'c  i'eft  celui 
des  Mouches  femelles  cou-munes  dans  nus  maifons. 
Si  on  oblervc  à  !a  ioi'pe  la  partie  poftérieurc  d'ua 
mâle  d'une  giclTc  Mouche  bleue,  dont  on  aur» 
p  cir-  le  ventre  ,  on  jugera  que  tout  fc  doit  pHflcr 
dans  foR  accoupl'jinent  plus  conformémetic  au2  ac- 
cou,  lemens  d  s  auties  ânimaui.  Apiès  r.voir  vu  que 
fon  anus  cft  logé  ,  comme  celui  de  la  petite  Mouche 
des  appartcmens,  dans  l'échancrure  du  dernier  an- 
neau ,  Se  de  même  recouvert  de  deux  efpèccs  de 
coquilles,  on  pourra  remarquer  qi.-atre  corps  lon- 
guets, comme  quatre  petites  baguettes  noires,  char- 
gées de  quelques  poils,  &  ralL-mblées  en  un  paquet, 
qui  tir.  nt  leur  origine  d'au-deifus  ce  i'anus,  &  fe 
couchent  contre  le  ventre  ;  pl',;s  on  preffe  le  ventre, 
ic  plus  on  oblige  ces  petites  'vguettes  à  s'élever  Se 
3.  s'écarter  les  uns  des  autres.  L^ur  ulage  paroît  être 
analogue  à  celui  d--s  crocheta  qui  font  au  derrière 
de  divcrfes  autres  Mouches  ir.âles.  Si  on  porte  la 
prefîlon  au  point  nécefiairc  pour  ob'igcr  les  crochets 
.1  s'' lever  f-ffifamnient ,  on  fera  patoîtrc  &  r^dteffcr 
une  petite  partie,  qui ,  par  fa  conliftancc  &  l'a  i\gure, 
rciîemble  beaucoup  à  celle  q'ji  cainûérif:  le 'mâle 
des  Papillons ,  &c  qui  doit  être  1,'.  partie  de  la  Woiirhe 
mâle  propre  à  fccor.dcr  les  œufs  de  la  femelle.  Elle 
eft  écaillcufe  te  couleur  de  marron.  Sa  forme  a  its 
contoitrs  difncihs  a  décrire  ,  &  qui  femblcnt  rech.r- 
chés  ;  elle  fe  termine  par  une  tfpècc  de  bec  ,  fait 
comme  le  bout  d'un  curc-dctn.  Au-dcllbus  de  ce  bec 
il  y  a  deux  parties  an:'u'aires  ,  qui  formctit  dcus 
ailerons.  De-la  juiqu'à  fi  bâfc  c.le  a  des  rcrfîemeas 
qtii  forment  cas  contours  que  nof.ï  avotîS  dit  difficiles 
a  décrire.  Allez  près  de  fa  bâfe  elle  paroît  percée 
à  jour  ;  je  ne  crois  pcurtar.t  pas  qu'elle  le  foi:  réelle- 
ment ,  mais  je  crois  que  la  portion  qui  parc'it  per- 
cée ,  n'elt  rccouvcne  que  d'une  membrai-c  'ranfpa- 
rentï  ,  pendant  que  le  refte  eft  écailleux.  A  quelque 
diftance  de  la  bâfe  de  la  même  f artie ,  on  trouve 
quatre  petits  corps  ,  deux  plus  proches  d;  l'anus,  5c 
deux  plus  proches  de  la  pa.-tie  ai;téricure.  Ils  rcllem- 
blcm  aflez  à  ces  petits  corps  ca  f.-rme  d'antennes, 
qui  font  fur  la  trompe  de  la  même  Mouche.  L'a 
form':  feule  du  corps  écailleux  ,  voudroit  qu'on  le 
prît  pour  la  paitie  du  mâle  :  maii,  ce  qui  prouve 
ûdddd  X 


'-'4 


M  O  U 


iri;'.ix  qu'il  VtR. ,  c'cll  qu'  nr. à?  avoir  prellc  le  venue 
de  la  Mouche,  j'ai  touvcat  ti.it  lortir ,  p.  v  'e  Loc  ilt 
ce  pcri;  co:ps  ,  uu  fi;  t  d'u.  c  m -.titre  Wl  iii  ik  ,  1cm- 
b'a'bk  au  filet  qu''  n  fiiî  ioi-tir  en  p:u<il  c^^s  .\-  1  . 
p.ir:ic  (lu  Papi  iô!:  inh'.c.  Si  à  'O'-t  ccri  on  nj-^iure  o,uc 
loi  ni;  f-o-vc  poinr  sus  ni. dis  de  ca  Mouches 
K.  .-;  ,  o;  â  L„a^  ri:  p!iili:urs  -Xirv.s,  li  fmtc  fingi!- 
ii  •  ,  c.  .  ^lii  i  t,  •■■^v  ;  A  i.i'iL.  des  petit-s 
.,.     ;  ■.    ',   ..;.    .      i       .    ,1  ;  ,;:-oîcra  décidé 

.1.      ,...-■  ;     ';'  'i  cpimcnt  de 


&:  "ca^'d..  s   d..v: 
d.'.iiC  Ta  prfic  .  o. 


r  ,    d'uuio- 
l:  ma!.-. 


35  Si  l'on  prend  u"C  femelle  ,  de  quaiijuc  c(j--^C" 
CiUe  ce  tbit  oie  ces  .VîoucIil'S,  qui  ait  le  veiâcc  lenfic 
ic  tendu,  on  paivienda  facilcniTi  t  à  voir,  C'c  or. 
Vi;:ra  avec  plaidr  com.ncnt  its  œ-a's  t.;nt  a.:\::'gc 
imi  Ton  covps.  Avec  des  cifcaux  a  pointe  iîr,c  ,  -.^iii 
.  ,„.  I  .ç  -v  ■)!]  uls  dj  !ous  les  inftr  .mes  pou:  des- 
.  ;  ,.,'.  ;  .  1  es  que  celles  qu'il  faut  fane  ici,  or. 
i  .  ,1  i;  '  I.  ...r  i:  du  coiitoui  ,  ou  tout  le  contour 
f'  i       ■■  !■  ^!'^|'-ll■•  ,  eu  rren.nt   à   la  fois  un: 

I  ••  .  ■  ■■  !..  r  V  '--..  d;.  défl^jusd'iin  ou  de  .lu- 
n  .:  ,  :,e..'  .  L.-i,.:.ru.t  fatc  ain.i  ,  leuiemtnt 
u  ..  .O  .  ,  t'  ir'i  1  p  u  me  tic  en  vue  les  œufs  , 
p.iii'jui  s  o.cupcnt  teute  la  capacité  m  érieurc  depuis 
i'a  es  j.dqu'à  'end;oit  oii  foi't  ies  lacs  pukconai.cs. 
î>'lais  p  lu-  -,  oi^  a  la  foi-  les  œuf.  qui  loat  de  l'en  oc 
de  'i'-i^e  côte,  apiè»  a\oi  ccu;  é  tOLV  le  contour  du 
Cl  r:  s  ,  o  enlèvera  1.;  ]■:.:•  rocjcl^e  .le  pKjieins 
d' cT'i-aiiixaux  ,  qniioiivioi:  i  ;  r;cs  ;  ur.c  épingle  , 
(>;.  ■M,-;,rii',.ut  e  ou'd  a  j'ointe  fine  ,  eli:  cc'ui  donc  il 
f.,  :  le  ..ivir  aleirs -,  à  n..-fure  qu'on  tâcrera  d'eule- 
-.;.  ne  p  ;tio  de  cetic  rouvc;turc,  en  ronîpra  l'es 
a::  el  es ,  dont  la  piipa't  te  les  phs  loHdcs  f.  nt  des 
ir.:,-li.Jes;  en  fera  tiduiie  en  état,  foit  de  renveifer 
cec:e  ;  icce  l'.,i  le  corceiet  ,  l'oit  de  la  co.ipcr  près  de 
î'c:)  !r  'l  c!i  i'.  ..'i'nic  .tu  ce  os  ;  on  mettra  aitdi  l'inte- 
li.i.r  '.-  '..  y..->[.cr.c  à  décuveit.  Ce  qui  y  ùca  je 
plie'.  leail'Dle  ,  ce  lercnt  deui  p.:qjeti  d'cryfs  ;  on  ne 
f:va  3,5  en  bairaUé  à  l.s  dtiànguer  du  relie;  ils 
c.'.!i|'e  .t  o  dii.aireri~.crit  enlcnble  plus  de  p!  ce  que 
n'en  occupfuL  toutes  les  autres  parties,  ll'ail'ecrs ,  la 
figure  de  piufi-urs  de  ae.,l's  ei't  tiè  vilib  ;  vu  des 
paquets  cil;  d'un  côte  ,  &  l'atitie  e  ,  ,'•.  ç.  •  ,'■  ,' 
vis-à-vis  du  î-rc'ccdcnt.  Les  a.  1"  L  .  ,  ,  ,. 
pour  l'o'dinaiie  lon-.;ueLS  ,  ceux  uc  cii.ieac  ;  rj  :;, 
tout  lo  s  p.;  aie.'  s  es  uns  au.\  autre  ,  ,3c  "a.o  ;'.,.. 
trè-;ulimcnrar,:i  ;é  :  r  h  ;,,„.  p  ^que  di  „'ne..l  . 
de  difque  plus  <)■!  -i;'  '  ^  l'i  ■:  ,  !.  o,i  ":'e  ]■:■  r'  , 
font   pius  ou    il. y,    1  ..,■■,;    in ','('.    .  .,  c    ;,,, 

|>cu   le    pa^u  t  ,    Cl    .'  j  .,.,1    ,  I,'.  '1    ...    >\i    r, 

Jours  piéeu.îmei.t  la  n.ê'  e;  peac  et'rc  aulli  c  :-ell. 
un  peu  difrérciitc  dj.n-  des  M^uclre;.  de  c.ll'éicut.s 


M  O  U 

cfpèces  ;  fouvcnt  le  paquet  paroît  compoft-  d'œufs , 
dont  la  longueur  eft  à-peu  pies  jc  pendiculai.e  au 
vent  e,  &.  l'euvent  les  œufs  foat  tous  inc'dnés  vers 
le  derrière  ,  plus  ou  moins. 

'3  Quoiqu-  nous  venions  de  donner  le  nom  '^e 
paq.ict  5.  .h.;cun  de  es  ar.ias  d'ce  ifs  ,  no  s  ne  vo'.;- 
lo.'s  pa.  ,iu  COUT  .MU-e  pcrder  e;u.  ies  a'uf  y  font 
(i  ;-tle..  cm  ;  ofs  les  un^  a'  piL:'dcs  au-re»  :  lis  font 
conienus  da-i-  des  vili'ea  .x  hexibie"  ,  d^-  t  les  cja- 
Kîurs  ,  ies  pl:s  6c  replis  (on:  te'ùeir.cnt  difpofés ,  que 
les  œufs  fe  trouve-t  tous  paa'  è'cs  cntie  eux.  C-.s 
vailleau.ii  font  Ls  oviduCtus  ;  nens  ne  lailierens  pas 
de  le  appc'er  f.  uvent  les  ovaires.  Ce  qu:  nous  avons 
dit  de  ia  difpoation  des  aufs  dans  L'  corps  des  Pa- 
p  lions  ,  &  de  la  m  nière  dont  is  fcnr  conduit-  jef- 
qu'a  l'anus,  pcet  frrvir  a  fi.re  entendre  conv.unt 
les  ce.tfs  des  :-iOu  Les  aniv.n:  a  t'n  femb'iible  terme. 
Da  ■.  cectiinc,  I.l  ai  i.e  ,  j'.i  c  u  trouver  de  Jiaq  c 
co  é  .-u  :t  e  vai  e  av  ou  rO"dai['.  ces  ucuf^  ,  qui  le 
l'.  ..  :eia  \ei,  le  i;eir.e'e,:e  ia  Mouche,  &  q;ii  , 
av..:...  que  ..y  ,naive  ,  le  tLueii'oient  a  en  tronc 
toaiccu,:.  Lci  ovarcs  des  Mou.hcs  dc^  dUfé-cntes 
elpéces  o  t  des  euantités  d'œufs  fou  différentes  ;  on 
en  peut  co.nptsr  plus  d'une  centaine  à  chaqae  ova  rc 
e'e  certaines  x'vîouches  ,  ■Jc  il  y  a  lellcs  Ivîouelies  dont 
chaquï  ovaire  n'm  a  que  hait  à  di.x.  Mais  de  toutes 
l.s  i'vlouciics  c;ne  j'ai  ouvertes,  celle  qui  en  a  le 
nooins  cil:  ia  r;:'oiie  Mcii-hc  qui  vient  du  'Ver  jaune 
dcb  boules  de  Vc. h  s.  Dans  tou-es  celLs  qu.  j'ai  ou- 
veites,  je  n'ai  jamais  troevé  que  dea.x  oeufs  ,  un  i.z 
chaque  côié.  !1  cPi  vrai  que  ces  de-ix  cenfs  fo  ,t  très- 
Sros,  û;  q'i'il  ne  f  roit  p^s  porùble  au  corps  d-  la 
ivîcuchc  d'-a  lonienirmème  cincj  a  fix  d  un  pareil 
voluiTic.  Cette  Kiouche  ne  fc;oit-ei'e  dans  fa  vie  que 
deux  œv.i':  ?  il  ell  p'u,  vraifeniblaWe  qee  c'cft  que  U 
peincc  du  e  lon.'-t  mps  ,  &  que  fes  ovidudtus ,  comme 
ceux  des  Poules,  fe  te.i  plilfent  journellcmcat  ,  ou 
de  t  inps  en  lenq-s  ,  de  nouvcacx  œufs,  q  i  p  cnnut 
les  places  laillées  par  ceux  qui  .^nt  été  pondus. 

«  C  eft  quand  on  ouvre   certaines   Mouches   fe- 
nielles  dai.s  un   temps  oïl  'cur  ponte  cft   prothainc  , 
ouve    de  'x   r-''^:'"'''-   cmpiifés  chacun 


qu.n     eu 
d'un   s^card  n 
un  tem.-s  1  les 


n'o  .t   que 
iro    n  el.is 


.    I      1    ie  p-.its  t',.M  s  r.  nos,  & 
j  ^     .     iiuies;  ce    gr.iiu5  fou:  'es 

I ,_    i.i,-|,L.L  .  Les    vailfciux  où  is    f-i  c 

j         :.         U.iit  ies  vrais  ovaires  ;  les  cci.fs  y  doivent 

I  ■  il  accr  ■  (fervent  ava^t  que  d'ètic  j.  incs  à 

:  11.'!  ..a  '..nt'e  de  paquetsj  lorfqu'ils  y  fort  réunis,  ils 

io-t  a  p.-.reire.iiCîHdansi-Sovi  iuflu*.  M.is  il  rrfle  bien 

"es  chjfwS  à  découvrit  fur  les  endroits  où  ces  œufs 


1 


M  O  U 

ercifrcnt  ,  fur  la  manière  dont  i's  cr-iiiTcnt,  &  irnt 
i's  {'ont  cor.diihs  des  cvaires  j .  ('qu'à  l'ani:':.  Ce  font 
ùcs  recherches  auxqur'les  je  n'ai  fU  donner  le  temps 
qu'elles  cufl'cnt  demandé  ". 

Po'.ir  sjoutcr  à  Fi-t»ièc  que  ces  détails  me'ritent  , 
no  15  ioin:;ro'..5  à  cette  def:  iprio.i  celle  qu'en  donne 
De  G  er  en  parlant  des  Mouches  domeftiqucs  ou  les 
plus  commnne.  danî  i  os  maiio-  s.  «  Jl  -^'ei!  pas  rare 
de  voit  dans  nos  sppitrteniers ,  &  fur  nost.bks,  dit 
ce-  Auteur,  les  Mo.nhcs  mâes  s'^hncer  &  monter 
fu;  le  cOL-ps  des  fonelcs,  &  cr.fuite  appliquer  cur 
di-rriè  e  contre  celui  de  ces  derrières,  ^ommj  jour 
clLyet  fi  elle  fcoicnt  d'iiumear  d'accepter  leu's  ca- 
rell  s  ;  car  comme  c'eft  k  fcme'le  qui  doit  achever 
i'accojplemcnt ,  d,nrceci  n'cfl:  que  le  prf  ludc  ,  le 
mâe  ixc  faur  'i'  lieii  fjire  ,  k  m  i.-5.  qu'il  ne  tto  ve  la 
f'emel  e  difpofce  à  U  joi;di>ii  ;  rr.ais  ,  q  land  l'ac- 
couplemcut  d  :vienc  réel ,  il  rcfce  pofé  fur  le  c'os  de  U 
fem  lie  qui  l'emporte  ainfi  pjr-tout  où  elle  vole  ^  & 
ou  elle  a  euvie  d'aller. 

»  Le  dLt'iè  c  du  mâ'e  eft  teimine'  par  un  bouton 
ariondiS:  écail  ejx,  gar  i  de  que  q"cs  joiuies  dures 
en  foime  de  crochets^  qui  fetvcr.t  a'o.s  à  s'accrocher 
au  veatrc  de  la  fjmelle.  Près  de  ce  bowon  ,  en-d.f- 
fous  du  venue  ,  mais  p'us  en  ariiè  e.  on  voit  inc 
pUque  tcaife'..fe  noire,  teiminée  en-devant  p.ir  deux 
autres  pointes  sfTez  longues  &  un  peu  courbées,  q^  i 
font  er.core  des  i  (triimens  néceïîaires  dans  l'accc.i- 
p'enicnr.  La  place  qu'i  y  a  entre  le  bouton  &:  la  pla- 
que dont  je  viens  de  pailcr,  eft  occupée  par  des  chni.s 
molles,  &  c'eft  là  que  fe  trouve  l'ouvertu.e  du 
mâie,  dans  laqitelle  li  fcnielie  inrroduit  (a  longue 
partie  charnue  &  conique  ;  ce  qu'il  eft  sifé  de  v<'ir 
eu  féparant  douccuici  t  &  peu-à-peu  deux  de  ces 
Mou  hes  accojflées  ,  qu'o.i  a  eu  foin  ccpcnc'ant  ce 
ruer  aupa  --vaut ,  en  'ecr  prcilant  le  c-ips  l^.bite- 
nicnt.  Quand  eette  p^r-ie  le  trouve  introduite  dans 
le  corps  du  mâle  ,  i  la  ti  nt  ccninie  ferrée  cutre  ies 
cr.-chets  du  bouton  érail'eux  &  de  la  plaque  en  forme 
de  -lame  de  même  fubft.'uce.  Aux  environs  de  ces 
p.-.nics,  on  obfc  vc  cnrore  plufieurs  euitcs  petit-s 
pinques  n.-.'res,  éc  il  eufes ,  faites  apparemment  pour 
fo  tider  le  der  ièrc  àe  la  Moi.chc.  J  A  pielié  le  Virrtrc 
du  aie  ciitre  d  ux  doig  s  ,  le  plus  for:  qu'il  m'a  été 
pcflib  e  ,  fi'.ns  lui  crever  le  coips  ,  dans  l'inrenùoi 
d'ers  fil  rc  fov.ir  la  partie  propre  au  fexc  ,  mais  rien 
de  tel  n'a  pcvu  à  me<  \  euï.  Il  faut  donc  q  e  cette 
pa:ti    foit  c.:c:iée  bt:.   avant  au-écdaus  du  corps. 

3î  La  lo  j^ue  prrtie  harnuc  que  la  Mouche  fe- 
melle de  ce  te  efpècc  f.ii;  fj:tir  de  l'exir-rmité  dî  (on 
vcn.rc  dans  l'aecounle  r.c  t  ,  p  ur  l'i  r réduire  dans 
le  c  'tps  du  mâle  ,  o  bien  qu'.'i-.  f  irre  a  fe  mo..i'er 
£■:  as  il'o-.-.gcr  q.iandon  p.ell'e  le  vcn-re,  elt  en  forme 
d'un  loiig'tii,-a  ■  eoidcrie  ,  ou  qui,  ii-'i  feu  dimi- 
nua de  di ■métré  ,  a  n-efu  c  eu  il  '  é  ■  ^c:  c  du  corps. 
Cetc.  partie  cil  complice  de  cu.q  ^a  :e..UiL  .hjrnu   , 


MOU 


7^5 


I  qui  rfntrent  les  i:'^s  da  s  -es  îutrcs  ,  comme  i:s 
tuyaui  d'u  .e  lu-.tt:e  d'a..pro.he,  &  le  denier  ce 
tous  cfc  garni  au  b.iur ,  de  deux  petites  palette';  noires 
&  velues  ,  entr:  lefquel'es  fe  trouve  l'ouverture  de 
l'anus.  Les  fécond  S:  ttcifième  anneaux  font  eutonrés 
d'une  cejmurc  de  poi  s  ;  oi.-^  &  ro  de  .  Sur  la  fuiface 
de  cette  partie  o  i  voit  de  1 -ii^s  filets  no  rs  ccailicux, 
que  Reaumur  a  fou;'ço.:n-J  devoir  fervir  à  fiirc  reu- 


rcr  les  anneaux  les  Uiis  da  s  lc< 


,   mnf  que  je 


crois  p  utô:  erre  faits  pour  donner  à  cette  partie  une 
rojdeurnéccfiaire,  &  que  d'auires  vaiffeaux  ramifiés, 
gris  ,  qne  j'ai  vu  dans  fon  .ntéii  :ur  ,  en  U  regardant  dé 
côté,  q  :i  ne  lefi'-mbloien:  pas  mal  i  des  trachées,  8c 
que  la  Moiich:  tenoit  dan:  un  mouveme  t  conti- 
nuel, font  plutôt  les  m- fêles  ou  les  fibres,  au  ircycn 
defiuels  elle  a'oiige  &  conirade  la  pnrtic.  Il  cil  ;e- 
marquable  qu'e'le  peut  allonger  cette  cl'  èce  de  ta- 
rie e  ,  fi  confi-i'  abiement,  qu'cll:  éi^a.c  alors  toute 
h  loiig.ieur  de  l'infeft..  Les  œufs  que  po^d  'a  Mou- 
che font  blans,  alongés  &  un  peu  courbés,  n'ayant 
au  r.fte  rien  de  remarquable  dans  leur  figure  >--. 

Nous  avons  fut  admirer  plnfitn.s  fei';  liiiftinél 
qui  porte  les  ui'.d^s  a  dipofcr  i  urs  œjf;  fur  les  ma- 
iières  ,  fui  les  feules  matière?  qui  peuvent  f  uriiir  un 
a  iment  convenable  aux  petiis  q,.i  en  doivent  fjrtir  • 
.Is  connoiiîent  es  matières  de  manier-  à  ne  :  "y  pr  inc 
méprendre.  "  La  Mouche  ,  dit  Raumar ,  don:  les 
pe  its  doivent  être  nourris  de  viande,  ne  «4poie  pont 
fes  œuf,  fur  des  eicrémens,  &  celle  don:  'es  pe-irs 
doivent  tirer /eurno-..rriture  des  eicrémcns,  i  eljilTera 
jrrna!'  lesfiens  fur  la  viande.  Elles  ne  faveur  p.is  feu- 
Icmen:  choifir  les  matières  de  nature  co  vcnab'e  . 
elles  fdver.r ,  entre  ces  matières,  ne  s'attacher  qu'à 
cel  es  qui  font  bien  condirionnées  ;  ik  ,  ce  oui  eft 
plus  encore,  elles  femblti-it  prév  ir  les  c  tc."nlh;nces 
où  ces  matières  doivent  left-r  telles  ;  c'eft  de  quoi  les 
grolfcs  M  uches  bleue;  de  la  viande  m'ont  djnné 
bien  des  preuves.  Souvent  j'ai  expofé  des  mor.  caujt 
de  chair  dans  dcsjadins,  je  les  ai  attachés  contre 
des  murs  ,  contre  ces  a'bres  ou  des  arbiiflts  ,  fur  lef- 
quels  ti  y  avoir  beaucoup  de  ces  Mouche  .  Je  cioyois 
voir  en  peu  de  temps  les  viandes  que  j'^^lrrois  a  ;es 
M  -uehes  ,  £:  fur  icfqiiel'es  elles  fe  pofoient ,  toutes 
couvertes  d'œ'ifs  ;  néai  moitis  il  eft  fervent  &  prefque 
toujours  ariivé  qu'eles  n'y  e-i  ont  pis  hitlé  in  feul. 
Les  n-.o  ceaux  de  vi,.nde  dont  je  farlc  étoient  n..tnccs 
ou  mtd.ocremcin  épa  s ,  i  s  étoiînt  cx;:ofé,^  au  fo'cil 
&  au  vent  ,  ils  dévoient  être  biei  tôt  deilécliés  ;  ds 
r,4urciept  été  nvant  que  ks  vers  for  is  d.s  œufs  <ic 
ntrs  Mouches  fuiienr  nés,  O  ce  vers  oi  t  befoin 
ci'êtie  fur  une  chair  humide  ,  qui  foit  en  état  de 
fe  corrompre  cudene  fe^ointdc/iT^cher.LcvMcuLhes 
agiflbicr.c  d  uic  cou'mc  fi  e  le-,  e  Jlert  fu  que  la  chair 
qu'elles  renco  trid-nc  ne  f  roi:  plus  i;r,e  chair  pr.-^t>re 
à  leurs  vers  lorfqu'ils  voudroirnt  î'en  nour'i-.  Qua  d 
j'i  l-t!!édanî  ks  roêni-s  jardins  des  movcc.-ux  de 
\ia''de  fur  U'^.e  tcrc  humide,  es  mêmes  Mjuches 
n'ont  j^as  manque  d'en  prvin.cr  poui  f.iue  leur  psnte 


766 


M  O  U 


On  ne  fait  que  t  op  qu'elles  s'inrroduifent  dans  'es 

cuiliii','-.  ,  c-c  d.-ii!".  -i:  ■  ;  ■,'.■;     ■;  '•  ■  ir-  <  •■  -ri  contcrvc  .iz 

CCS  viùit.i'.s  qiii  ;■  ici'ci 

»  Il  a  été  d'imoi  tié  de  tact  d^  f.;çons,  &  en  ta  t 
d'endroits diftér.ns,  que  i.s  infeftes  ne  naillent  point 
de  pourririirc,  qu'il  fcroit  inutile  de  dir^:  que  quand 
on  tiendra  de  l.i  viande  rer.feraice  ddii5  des  endroits 
où  il  ne  fera  pas  folfibk  aux  Moucher  d'y  porter 
leurs  œ:;fs  ,  m  aux  vers  des  Mot;c!iei  d'y  patv.inr, 
que  cet;e  viande  aura  beau  îv  cor  or-pie  ,  qne  jarn.iis 
o,i  n'y  verra  de  ve:s;  mais  je  dois  r.>ppu'ti.r  u.  c  ob- 
fervation  de  R-di  ,  qM.j  m  nrr?  rorab.iej  lc>  Mouch-.s 
cheLchent  à  dv;-pi-.i.i  1.- :i-  g:  i: ,  f.;:  des  m.iùcres  con- 
vcn.bles  ,  &  c:  i-in!  ',  îL.ic.n:  rour  y  parvenir.  Il 
avcit  rccoiive:;  ..vcc  un:  c  A:  cl..iie  des  vaf^rs  dans 
Idquels  il  avoit  lei.faiiié  de  i.i  viande  ,  &  il  l'avoit 
ia:r  peur  prouver  que,  q.i  .iq;i»  la  viande  fe  co-- 
rimii^ïc  dans  uu  vaic  ou  l'air  auroi;  un  affcz  Itbx 
nccis ,  ri  n'y  viendroi:  point  de  vers  dès  que  les 
Mouches  ne  foutroient  y  pénétrer;  il  obfcrva  des 
Mouches  qui  introduifoicnc  le  b-.ur  de  leur  dc.nèrc 
diiis  les  ma'lles  du  réfeau,  au  tr.^vers  d.fquellcs  elle. 
te  toitnt  de  faire  pader  leurs  œufs  ;  enfin  il  vit  div.x 
petits  vers  venus  de  Mouches  vivipares,  qui  trou- 
vèrent le  moyen  de  palfer  au  travsis  de  la  toile. 

ï=  Lo:f  HC  les  cadavres  d'à  imiux  qu.-lconqucs 
relient  cspoics  fuf  terre  dans  la  ca!npa:j;nc  ,  nous  le. 
voyons  devenir  la  pâture  des  vcis  de  Mouches.  On 
croit  que  les  cadavres  Cichc's  fous  icvre  y  font  ce 
rnciii     !,i:    ■■■;   ;,  '     :.i    ,1^  i'.m'A  '  les  vers  ;  ce- 

F^-  '  -     '       ^  ,  :        ;;;   t   encore 

H    '  '  ^  /-..:;.   terre  a  une 

pi-oiilvMi  „,;  ..  111  ji..^;c,  al:  :,_  c -.;omp:  r.ns  y 
é;re  maiigée  des  vers.  Les  Moi;,.i,s  à  deux  .-il.-Sj 
qui  chcichcnr  la  ch.ir  corrompu-:  fo  u  en  foire  vîtc 
leurs  pcLits  ,  ne  Dven:  poi:,t  fjuiUe,  h  ter:e  ,  6:  l:s 
ve;squi  habitenr  i'i  téricur  de  la  terre ,  &  qui  poi- 
tcut  le  aom  de  vlts  de  terre  ,  ne  font  point  carna- 
cicis. 

"Si  en  re  ferme  dars  un  poudrier  une  Mou.li: 
bleue  q-ii  a  1.-  ventre  g!0S,  c'cft-a  dire  u-  ■  f,m  IL: 
fk-ne  d'ûciifs  ,  fi  ,   dis-jc,    on  h  r.    ..   .:  -  i,n 

morceau  de  chair  fr.î  he ,   elle  cul  ,     .       Uj 

ci^  captive  :  après  avcir  fait  de;  :-  i:.:.,  :  !  :il:s 
pour  s'échapper  ,  elle  fe  pofe  fur  h  viande  ,  &  il  cft 
rare  qu'elle  rcfte  daai  k  poudrier  plus  d'un-  demi- 
purnée  fans  y  faire  fci  Œ:!fs  ;  elle  les  dépofe  l:s  uns 
a'Jprès  des  autres  en  divers  tas  inégalement  i^ros. 
Tous  l;s  tas  e^fembie  en  con:iennent  environ  deux 
cents,  &  il  n'y  en  aura  quelquefois  qu'une  douzaine 
ou  moins  dans  un  tas  ,  pendant  qu'il  y  en  aura  plus 
de  cent  dans  un  autre.  Ils  font  couchés  les  uns  contre 
les  autre?  ;  leur  arrangement  n'a  pourtant  rien  de 
bien  régulier  ni  de  bien  confiant.  En  été  on  trouve 
plus  (ju'oa  ne  veut  de  ces  tas  d'œufs  fur  la  viande  j 


M  O  U 

on  lesapreî'c  roirir-';ném"nr  ''':<;  c''!Û-r<  de  Mcuchss. 

S'A  arriv:  >■  '         '.'       '  .  '^   r,;K!qu-.5  œ.ifs  fur 

les  paroin  ,  lei  cl  c  ;i  été  ren- 

feimkiv  :;  tire  pas,  c -mw: 

l':i  «^  •-  '                           ,  ■  Ci!!;  v..nvaprcule  à 

îi  •  .  ,  :  a  un-i  caùfe  fein- 

h':  .;foJs  arc  poule  à 

la;:L.  i,^    ;..  J  ,ji.  ^      .  --'•  r i^-'^j:  ordin:;;- 

rcmcnt.  La  Moucl.c  ,  :r  1  ,      f              œ.if,  prc- 

fée  pcr  la  ndccràcé  ..':.,.  ■  e!::;  ne 

placera  fi  mal  un   ■    .  cr  >                ;.l  ncmbie 

dœi^fs.  Son   atren.  ;">re  ri'è.r; 

remarquée,  en  c:  :;-,aiîem-.nt 

les  gtus  tas  3'œuf.  .  ,  .-  '  -  res  dv  la 
via.idc,  toujours  plai  ii^iaid-'S  que  les  lupétieusres. 

»  Quoique  des  im:p;inations  un  peu  délicates  ibient 
bleffées  à  la  (înip  e  vue  de  ces  cis  d'arars  ,  cha,;nn  de 
ceux  dont  lU  font  comp-  fés  uor.t  rien  'e  déf<-:^-:éa- 
ble  ;  on  peut  même  s'=.riéter  à  les  conlîdc.e:  ..y:c 
plaiilr  .\u  travers  d'une  loupe  eu  d'un  micrcl^.^pe. 
Chaque  œjf  eft  extrêmement  blanc  ,  £c  d'un  'tdanc 
qui,  comme  celui  de  la  nacre,  a  des  iiis.  L'a-":f  a 
qaa'rc  à  f  inq  fois  plus  d:  lo  gueur  que  de  dir.aù-rrc  ; 
fes  deuî;  boni;,  font  arn.r.dis  ;  il  n'ift  pîs  parfaitement 
u'roit  comme  un  cylindre  ,  i;  cft  un  peu  coorbe  ;  u;» 
de  fe',  ci;té;  elV  iM  p-r'r,  cor.cave.  Tout  du  long  de 
.:c'';i-r!  iè^_.;rc  un:'  \i~.\\\C  '.-.l  ^r:  rc  ,  qui  cil  c;  q.C 
:'e^.éii:n:  'd:!'tt;'f:ftV:  A.  ■■'.'■.  lir-ili:-.  L.  bcri  de 
lalanguntc  ell  cau:i;:^  co;>,r.:  .'  \:  i  .  :  Il  'il  é:oit 
f^itedcsbordsde  dci:;;  riC:::'.  '■''.■     ruu:cr.-.re 

l'autr^  :  aufli  toute  l'env^loj  ;  j  ..:  _  .'r>".  -  Uede  m(in- 
brancule  ;  les  bords  de  la  niembr  ;ne  qrn  la  fornciit 
f.mblent  avoir  excédé  ce  qu'il  £.'  oit  four  fournir  iii 
concruir,  &  avoir  été  rcu  is  réelcmer.t  .'un  centre 
i'aurie'pcur  cnmpofer  la  l.inguerre.  Ce  qui  cft  de 
certain  ,  c'cft  que  cet.e  languette  s'cntr'ouvre  près 
d'un  des  bouts  de  l'œuf,  loifqae  k  ver  fait  ces  cf- 
fo  -s  p:;ur  en  fortîr. 

»  Or.îlniirerant  le  ver  efl  en  état  de  paraître  au 
jo'-ir,  m.  ir  de  vini-r-qoaire  heures  après  que  l'œuf 
y  .i  é:.'  m  s.  J  id-.feivai  dans  k  moi>  d'Ai>u:  un  ■  Mou- 
tlie  qui  .:voir  fa;:  la  pente  à  deui  ou  trois  heures 
.;p:ès  mi  a.  Li  température  de  l'air  de  l'endroit  on 
étoic-  t  les  œufs  étoit  m,=rqu  e  par  quir.ïe  dcg.ts  de 
mon  thermomètic.  Le  kn;e:r.;;in  à  midi  la  pi.  pire 
des  veis  étoien:  rés,  &  di-ux  eu  trois  heure-  plus  t;rd 
il  n'c'.i  leftoit  plu;  '^  naître.  L'oeuf  ûmb'c  prendre  <;ss 
ann-:aux ,  lorfque  k  moment  oii  le  ver  en  d.-it  fortir 
approche  ,  ceux  du  ver  d^- viennent  plrs  ma  q  es  ,  Se 
on  les  donne  à  la  coque,  au  travers  de  Lq-ellc  on 
les  voir.  La  longueur  de  la  fente  qui  lal-'c  fortir  cha- 
que ver  3  p'us  du  tiers  de  la  longueur  de  la  ccque. 
Les  coques  vnides  n'ont  plus  leur  première  figure, 
elles  ne  paroill'ent  fouvenc  que  des  membranes  th;f- 
foiinées. 

»  Ces  vers  ne  font  pas  plutôt  nés  qu'ik  chercheur 


MOU 

à  imriger  ;  i!s  fc  traînent  d'abord  fur  !e  morceau  de 
\iande  ,  &  eniuite  ils  s'enfoncent  dedans  ,  au  moins 
en  partie  ;  ils  fc  fervent  des  crochets  &  du  da(d  dont 
ils  font  pourvus  pour  la  raiilier  ;  ils  la  fîlîormin:.  A 
mcfure  quMs  en  ont  dét^clié  une  pente  portion  ,  ils 
l'avalent;  i:s  travaillent  fur  la  via-de  comme  nous 
avons  vu  travailler  ailleurs  des  vers  mineurs  fur  la 
fubftancc  charnue  des  feuille- des  plantes,  &  entr: 
antres  de  relies  de  ia  juil]ui.;nie.  Si  m  pe..fo;t  cju'i, 
liîffi:  a  ces  v^-rs ,  pour  f .  no  rrir,  d'exprimer  &  de 
boire  ,  pourainlî  dire,  le  fuc  d^-  la  viande  ,  en  poar- 
roit  fe  convaincre  aifémi.nc  du  contrùrc;  on  :  "aiiroit 
qu'à  confidérer  des  vers  do:  t  1 1  digelVu  n  feroit  f  i'e , 
des  vers  q  j'on  anr,  it  forces  a  jcûnei  pcnd-i  t  qucicj'jcs 
heures ,  êc  :  les  comparer  avec  des  vers  k;en  rviùiliis; 
les  prc;ni':!S  paroîcroienc  cntièrcnjcnt  b'ancs ,  &  on 
Tcrroit  au  tr.iveis  de  la  pe^u  des  dcrnie-s  une  parti; 
rcugeâtrc.  Cet:e  p.rtx  cft  le  condui'  des  alime  s,  q'u 
do:c  alors  la  couiear  iou;:,c  aux  petits  morceaux  ce 
viande  qui  y  font  dCcumiiHs.  D'ailleurs,  fi  onf.ic 
f  endaiit  quclq  es  jours  ceux  qu'on  aura  mis  fur  un 
morceau  de  vu:'de  ,  d^inc  la  grofleur  n'eil  p„s  afTcz 
pro  otiionnée  à  leur  grand  t^ombie  ,  on  verra  ce 
morceau  de  viande  devenir  cribié  dt  toiires  paits,  les 
vers  u'e  ;  auront  épas^  é  que  les  fibres  les  plus  tcndi- 
neufes,  ils  en  autontVai:  une  efpèce  d'épongé. 

»  Quoiqu'ils  mangent,  &  qu'ils  mangent  beau- 
coup d'  viande,  ils  ne  lejcttent  au^un  excrément 
folide  ;  O'i  a  pei;ie  méiïit  a  parvenir  à  s'-fllirev  q  j'i.s 
en  rejettent  de  liquides,  parce  qu'il;  f  nt  t.  uj  uis 
en virenn:-s  d'ui're  li,-[at;ir  gluante.  Certe  liqueur  ce- 
pendant eft  four  ie  ,  z.a  moi  s  en  grande  partie  ,  pa: 
1  anus  du  ver;  elle  fcrt  à  entretenir  fur  Li  viande  une 
humidité  qui  la  rend  convenable  à  ces  infedes.  Elle 
la  met  en  ^ta:  de  fcimcntcr  plus  vire,  de  fe  cor- 
rompre plutôt,  ou,  ce  qui  eft  la  même  choie  ,  de 
deven'r'p'us  tendre.  Souvent  je  n'ai  mis  qu'un  pe.it 
nonibr.  de  ve.s  fur  un  morceau  de  viande  d'jà  dcf- 
fé.hé  à  f.i  furface  ;  quand  ce  qu'ils  ont  four,  i  d'cx- 
err'mens  n'a  pas  fuifi  poar  ra~  loll  r  cette  viande  dcj.i 
trop  prête  à  f-  dtjleciîcr,  &  pour  la  faire  frrnicnter, 
la  V  an  le  s'eft  deiféch^'e  en  çeu  d-joa-s  ,  &  le»  vcis 
foi  t  pé.is  deda- s  avant  que  d'être  parvenus  à  leur 
pnrfrit  accr.  iflcrnent.  Aufii  les  cuîfiniers  n'ignorent 
pi:s  que  hs  vers  des  Mouches  hârent  la  corruption  de 
la  viande  ;  £c  fi  l'on  veut  en  avoir  uue  preuve  poiî- 
tive  ,  on  j^rendra  deux  morceaux  de  chair  ^gaux  ,  on 
en  mettra  un  dan^  m  poudrier,  avec  d:s  vers,  & 
l'autre  d.ns  un  pondii^r  ^  fans  lui  donner  des  vers,  i' 
arrive! a  fouvent  que  ce  dernier  morceau  ne  prei.dra 
qu'une  cde.r  de  moifî ,  &  ne  fera  que  fe  dftilcher, 
pendai  t  que  le  premier  deviendra  plus  mol  5:  cxccf- 
fîvemenc  puant.  Dc-là  on  voit  pourquoi  les  viand-s 
dclTéchies  par  'a  funi^c  ,  ou  mîme  par  l'air,  au  pci.  t 
où  on  les  defle Jie  en  différci'.s  pays ,  ne  cra.gnent 
plus  les  Mouches. 

»  Ce:  vers,  qui  mangent  bcancoup  ,  &  qui  fc.T>- 


MOU 


767 


hk;'.t  s'approprier  tout  ce  qu'a  de  plus  folide  la  viande 
qu'ds  fjnt  p.ifTer  par  leur  corps,  périiTcnt  avec  une 
rapidité  que  nous  avons  admirée  ;  en  moins  de  fiï  à 
fept  j  urs  ,  &  quelquefois  en  quatre  ou  cinq  jours  , 
dans  es  f-ifons  favorables ,  ils  (ont  p-irvenus  à  l'état 
où  ils  n'ont  plus  à  croître  j  &  où  ils  n'ont  plus  befo  n 
de  rfndre  aucune  nourriture  ,  jufqu'à  ce  qu'ils  foieiJt 
devenus  Mouches  «. 

Mai?  pourrions  -  nons  ne  pns  nous  cmpreflcr  de 
recueillir  tous  Is  développeraens  très  détaillés  que 
P..é..urr,ur  nous  a  donnés  fur  cette  larve  de  la  Mouche 
bleue  de  la  viande?  D"  utjnt  mieux  que  la  plupart 
de  c.'S  détails  peuvent  être  également  appliqués  aus 
!t  ves  de--  au:re^  Morches ,  6:  qu'il  ncur:  fera  enfuite 
plus  facile  de  faire  connaître  ,  &  ce  en  quoi  fe 
relicirible'.t,  &  ce  en  qîoi  diffèrent  les  larves  de 
difFé,  entes  cfpèces. 

53  N-uis  femmes  accoutumé'  ,  dit  cet  auteur ,  à 
voir  une  figure  confla-.-te  à  l.i  tète  d-s  animaux  qui 
nous  font  ies  plus  familiers ,  une  figure  qui  ne  peut 
être  altérée  ,  au  nivins  coniîdéiableir.ent ,  fan;  que 
l'ardnial  péri.Tc  ;  &  nous  trouvons  à  quantité  de 
"Vc^s,  qui  deviennent  des  ?vIoi;ch-s,  des  têtes  donc 
il  iî;ure  eft  étonnamment  variable,  des  rètes  qui 
(Ont  t.'.ntôt  plus  S:  tantôt  moins  lonoues  ,  t.:ri'ôt  plus 
&'.uiLÔt  moins  ap^^lari' s ,  tanTÔt  plus  &  tantô:  mo.ns 
r,i,cGurc!cs  ,  q«i  font  conrournées  t^inrôt  d.ins  uri 
kns  Se  tintôr  dans  le  f  ns  oppol'é.  Non-fen!emer,c 
CCS  tètes  font  rhar/aits  ,  mais  elles  f;nt  falt-.s  de 
chairs  très-flexiblcs.  Lrs  bo'étcs  r>iîcurcs ,  ou  comme 
cireufc!  ,  néceifaires  Se  employées  par  'a  nature  pout 
défendre  le  cerveau  de  tant  d'autres  animaux,  font 
donc  inutiles  au  cerveau  de  ceux-ci;  le  leur  ne  Craint 
point  de  changer  de  forme.  Mais  les  Vers  doi.t  nOUS 
parlons  ont-i  s  un  cerveau  ?  Il  n'y  a  pas  !ieu  d''n 
douter  ,  quoiqu'il  ne  foit  pas  aifé  de  mettre  en  évi- 
dence les  par'ies  qui  le  compofent  ;  on  ne  pourront 
nier  fa  réalité ,  fans  admettre  une  merveille  encore 
plus  grande  que  celle  qu'on  a  peine  à  recevoir. 
F,  -fin  ,  on  ne  peut  s'empêcher  de  regarder  comr.re  la 
tête  d'un  ani:r:a!,  la  partie  antérieure  auprès  de  la- 
qucl'e  fe  t  ouvenr  les  organes  nécclT.iires  pour  prendre 
1  s  alimens,  &  les  faire  palTer  dans  le  corps  ;  auprès 
de  laquelle  fe  tmuve  une  forte  de  bouche,  &.  des 
accompagueKcns  q^ri  lui  conviennent. 

"  Les  Vers  les  plus  dégoûtans  pour  nous,  &  qui 
n'ont  peut-être  p;,'.:  p:-u  contribué  à  l'averfion  que 
nous  avons  pour  tant  d'autres ,  ces  Vers ,  trojp  connus 
dans  les  cuifines,  pirce  qu'ils  naiffent  fur  la  viande  , 
d'ccufs  qui  y  ont  été  dépofés  par  de  grofles  Mouches 
bleues  ,  font  ceux  que  nous  allons  prendre  pour 
exenij  le ,  parce  que  ce  font  les  plus  aifcs  à  voir. 

«  Ces  Vers  font  charnus  &  blancs;  leur  corps, 
compcfé  de  dilférens  anneaux  ,  peut  prendre  fuccef- 
fivemer.t  diiFér;nt:5  .P.gures  ;  il  eft  tantôt  plus,  ta-r- 


7<î3 


M  O  U 


tôt  moi  s  s'on-ré  ,  S:  rar  coi  fi^qiicn!:  tantôt  pî-i".  & 
t'irôt  n  oi  •  "Anfl'.  O-  -■'-•k  *t^p  urvu»;  .c  ja.nl  î:  , 
il.  .  a;  '■.  •  ''iv  -ivii  ",.:-.'7  v-  ';  &  c'cil  H::i:s  i"Ur- 
|v.-;i]n  '■:.'.  1  -,  ..■i.'f   :.;m-l-  i!:i  p:;<;,  qu'ils  s'alongtnr 


le   p' 


it.un,  i:  dans  d  vcric^ 


aunes  circonltances  ,  ils  prennent  une  figure  qiu  tient 
de  la  conique  ,  dont  le  bout  pointu  ell  l'a.  t'irieur. 
L'ar.ncaj  qui  fo-me  ce  bout  a'cft  ftpa  é  de  ciiui  qui 
le  fuit  ,  par  aucune  incifion  plus  marquée  queceiies 
qui  font  Jcs  lépi.rations  des  autres;  cependant,  ce 
premier  aiinc-u  <il  la  f  te.  En  quolqu-s  circonii:an;es 
on  voi;  foi  tir  du  bout  de  fa  paitie  fupc.icu.e  deux 
cornes  moullcs. 


"  M)is  ce  qn'o-j  i-  ir-T]  -e  "'u':  aifémcnt  &  plus 
■volontiers  ,  c-:  (  .r:  Jii.y  ■  iui .  bru.-,^  5:  écaiil  ux  ; 
ils  font  quelque  ti'i  ei.:' ;i  civ  n'  cacii^s  ;  ils  or  cha- 
cun ,  dans  ri..cé;icur  du  ct)r['S  ,  une  cipèce  d'éiui 
p;:r:icnUcr,  d.nis  lequel  ils  peuvent  rei  trcr.  La  tranf- 
p^-encc  des  ch;'irs  perm.-!:  de  les  von-  clans  leurs 
if  ges ,  îcrf.iu'ils  y  (o  ,t  ;  &  lorfqu'il?  en  font  loitis, 
en  croit  e  tievnir  les  pa;tics  qui  peuvent  fi.rvit  à 
les  y  ramener.  L'ouverture  p,ir  laqucUç:  Us  forcent 
ciî  cn-dcffous  ,  e.  viron  à  la  moitié  de  la  longiieiir 
de  la)i:ieau.  Q -a;  d  l'infede  f.-it  entièrement  lortir 
fcs  de..'x  rochers  ,  il  peut  les  poiter  rar-Jela  le  bout 
de  1,1  tcte.  lu  f -nt  r  courbés  en  arc  ,  dont  l.i  co.ija- 
vité  etl  to'.'îHe  ve.s  le  pUn  (ur  lequel  le  \''ei  c(l 
pfé.  Depuis  leuc-  origine  nif^ii'a  l;ur  cxtré.niré  ils 
di  ntn'.,en:  de  groiTcur  ,  pour  le  tcrmin.r  par  une 
pointe  Jinc  ,  quoioue  r'ude.  Ce  qu'on  c^oit  lur-t  .ut 
remarquer  ,  c'cft  que  la  u>  litio  »  rclpea  ve  de  ces 
croclieis  eft  (H'ectennnt  'O  traire  a  li  pofit'.on  de» 
àyr.-r  ou  J..S  (encs  ,'ei  Chenilles,  &  a  c  .les  ds 
Icires  do  divers  infccie'.  Les  deu-.:  crochets  font  pa- 
rallèles l'u-i  à  l'aurtc  ;  iU  ne  vici  ncii;  j.iiuis  fc  len- 
con-iei  l'un  l'aiurt  ;  ils  ne  font  r.i  L-incc  Je  de  rs 
quiagiife.  t  i  une  •:'.).  ire  faune,  i  i  inénie  l  oitice  de 
cileaux.  Je  veux  dir..-  qu'ils  ne  l'ont  pas  d.  irilliii.ncns 
qui  doivent  ai'ir  l'un  c-ir'c  i  ,.u-  e  ;o">-  !v(v,.er& 
pourcoMp.;r  ;'il.,  ftrvcp-  n  u;;.",;  r_,.i,  A^,..x  .  dé:a- 
cher  ,  à  lompre  e>.  pecres  paricUc:.  l^s  iiotc^  ;h.îr- 
nues  dort  le  Ve  ic  n  u;  r  t  ;  mais  c'eil  en  rati.f..nt , 
en  poch/nr,  p  .ur  uiri::  di  c,  a\x  k  dépitce.-t  la 
Via.ide.  Nous  avons  expliqué  ..illeurs  cora.i.e  t  des 
Vc.s  rr.iicu'-s  d  s  fe.  iHes  de  la  jufquiu,i..j  ,  piochent 
d.in'   i.    p.v-cn  hy  I  e  de  ces  ftuiiies  avic  deux  c  o- 


«  Ou 
de  d'rd 


ces  dcnx  c 
ni  .:'a  pas  pi 


chers  ,  et  Vc<-  «^  une  cfpèce 
;  du  tiers  de  ieii.  loiigucur; 
difl  ^nre  ég.:L  de  lun  &  de 
cit  b.nn  ,  &  de  méir;c  dç 
il   c*:  f.ut  droit  *:  le  tc- 


fTîi..>-  p^r   i;.:C   p.Jiutc  h  e  :    1.  u 
îance  iera''^!ent  apprend  e  qu'il  c. 
par  des  cou-^s  led.iablés  Içs  pet^ 
forhi-çs  déti.cncnt.  Les  crodiets 
fçmm;  ikux  é|iaç3  tcailLuf.s, 


MOU 

y  îmmédi: terne rt  au-'îe(lous  .^es  deux  endroi» 
percés  pour  LiiHer  fcrtir  les  crochets  ,  eft  !a  'ccuchc  ; 
car  on  ne  peut  picndre  pour  autre  chofe  une  pe'ite 
ouverture,  qu'on  r,~.  écouvre  que  quand,  p'"'  '* 
pr;:nion  ,  on  force  le  Yc  •  a  l.i  montrer.  La  pr.-ffi^n  , 
bien  ménagée  ,  fiit  ri  !:i  p  .rone  au  m-lie)i  'ecexc 
bouche  un:  pciite  niTi.  c  orme  de  mamm  o"« 
qu'on  peut ,  m„  gré  f:  fi  .re  ,  :  ommci  la  l^ng  i=  > 
eu,  a  l'on  ve.t,  le  fueoir.  Ces  Vers  ne  fe  noiir- 
rilfen:  pas  lira,  lement  ,  =  e  -uc  qu'is  o.  t  exprimé  de 
la  viande  ,  Us  ioirt  palier  de  petits  g^rains  de  viande, 
pour  ainfi  dire,  dans  leur  iiuétieut';  c- l-J  ne  lauroit 
être  appeiçii  da  s  le  Ver  q  'i  mir.ge,  mis  on  voit 
que  cela  elt  dans  le  Ve-  qui  a  beaucoup  ma  g-.  Ceux 
q.Ji  ne  fort  pas  raffji  is,  e,ui  ont  befoin  de  pnndrc 
des  alim:n;  ,  foi  t  blincs ,  &  ceux  qu:  ont  beaucoup 


mange  (ont  rougeatrcs 
leur  routr'.âcre  vient  de 


ncit  que  ce  te  coii 


lie  elt  duc  à 


la  fubftancc  qui  tcuiplic  1,'cuomac  <M.  es  u.tcitins. 

w  Les  croc'nets  qui  tie'  nent  li-u  d-  dents  aux  Vc-r» 
de  ce  geme  ,  leur  ti-:nncn:  aufli  lieu  de  jambes. 
Quand  ils  veulent  match  r,  ils  alon.gent  au  moins 
leur  p.irtie  sntéùeure  ;  pendant  qu'elle  efc  alongée  , 
il;  fo.t  forrr  leuis  deux  crochets,  i;s  les  ^cram- 
ponnent dans  'a  viande  ,  ou  dans  les  inégalités  d'un 
tcrr.  in  plus  ferme,  s'ils  fe  trouvent  dclfus.  C'eff  lur 
ces  deux  crochets  que  tombe  cnfuite  le  principal 
effort  du  Ver,  qui  raccoufcit  fon  corps  peur  l(? 
porter  en  avant.  Al'ez  louveni  néarm  ir.s  U  s'ai  le 
de  fon  dcrr'ère  ,  il  s'ei  Te  t  peur  pouiler  h  rche  de 
fon  corps  vers  la  têt.;:  les  anrcaux  rrêm:  frc  liteut 
I'a  marche;  ils  ont  ch.icun  un:  ceincurc  étoite  Je 
piqu.ins  ou  de  /  riiV:  !;;ii:s,  (i  p.:tl:s  ,  ^u'ils  ne 
peuvent  être  vus  qu'aVtc  une  louoe  ne  -torte  ;  ils 
n'en  font  qie  plus  i  loprei  à  s\ng.a'.iier  d'Ts  'es  iné- 
g^'icés  des  corps  qui  r.o  is  piroilfeir.  les  plus  poli-. 
Ces  fi-ius  du: s  U.r  -  ;|i,'és  dius  l'en J: oit  oïl  un 
ai^ne.iu  <:ù  ai  le  ■  ;ie  •■:!.:nt  fut  .-.chii  qui  le  précède. 

i.cvric      e    1    ' le  aux  c-ochct-,  de  CCS  Vers 

&  a  kirs  e,  r._;.jlit.s.  Il  y  a  des  rems  où 

ils  iav  n:  l-  d  ;  ■■  e.  .■;'e  plus  de  prlie  fir  une  ma- 
t,èie  u  po  ie  ;  il  y  a  des  terr.ps  cii  ils  jettent  une 
!  'Il)  ur  gluantî  par  le.  r  bouche  ,  &  il-  font  enfuira 
p.-i!c.  c.ttc  liqueur  tout  du  long  du  .:'.eiieus  Je  leur 
^o.ps. 

-5>  Ces  Ve  s  grolîîJent,  qu-;nd  ils  veulnt,  Iciif 
partie  a-aéneure  ■,  ils  fort  rsutre:  le  p  enii  r  anneau 
dans  le  ftcond,  &  le  f  c.^nd  rempli  du  p  e.'nicr  d.-is 
le  troiiièn.e.  Ccpen  ianr  ,  leur  peatie  poltéricurc  eft, 
comme  nous  l'avors  dit,  plus  gro.'îe  que  l'ùnté- 
rieitrc  ;  elle  n'a  pas  de  foime  bien  corftante  ;  queU 
o?^  "o:-  f;-n  b -ut  ,  qv.oioii'aii  peu  goudrorné  ,  eft 
i  ■'.;■■?  L!"-;:'  ■  ,.  1  r-.  ;:  Celui  d'un  cy  indre  ;  mais  , 
'     H  '-''-:  :  '    ;  r- ,  {:  qu'on  peut  afpee.  le 

;    ;     Ji  .   _        i    :    '■:''.!€  uii  plan  iicUr.é,   une 
ci;,  re   J  .,ji._^:e';   le  d    s  .sabnllfc  ,  .\  s'.b.i'''c  Je  plus 

CD  pius,  à  raclure  qu'il  devient  fius  ptccbe  de  l'cx- 
uémué 


MOU 

tt^mit^  du  ventre  ;  près  de  l'endroit  '^o  le  dos  com- 
mence à  s  rtbailfer  ,  près  de  l'c  droit  où  commence 
le  phn  1  c  i:ié,  f)  t  phcés  le';  plus  remirquibbs  des 
organes  de  la  :efpiration  du  Ver.  Deux  p'  tites  tafh:s 
b'un.s  ,  à-peu-près  rendes  ,  y  pcuv-nt  ctc  appcr- 
ç-ies  d'aucjut  p'cs  aifémeiir  tjuc  tout  a  qui  ks  en- 
vironne e(t  blmc.  Si  on  donne  à  (es  ycui  L  fecours 
«l'une  ioiipe  ,  ch  .que  tache  parok  ê  re  une  pettc 
lenti'le,  une  plaque  circu.aire  de  couleur  fe  :ille- 
mo:re  ,  u-.  peu  relevi-e  au-dclFus  des  chdirs.  Sur  clia- 
ciine  de  cc:  pLques  on  voit  trois  efpèies  de  b  u- 
t'n;èrcs,  de  figure  ovale  -  a'o;îg-e  ,  (cutfs  tro'S 
parallèles  ,  do  t  ia  longa;ur  cft  à  p  u  'e  c.lv:fc  piès 
pepc 'dicuUi  e  à  cel.e  du  corps.  Ces  cfpècus  à". 
bojonniè.es  font  toutes  aua  de  fti^matcs,  a  ant 
d'o  Virrures  dl.i  écs  a  d:>nn;r  pa'îagc  x  ï  dv:  ïii'-xi- 
fiii'  pour .  ntrec  nir  'a  vie  d-  l'i  feite.  U  a  do  c  lix 
ftir-ates  Tr  fa  partie  poiîé'"ic;ire  ,  dont  t  ■  is  fo  i: 
foléi  p:ès  les  uns  des  au  ics  fur  une  même  pL'.jue. 

"  La  tranfpareuce  du  corps  per.r.et  audl  d'apper- 
cevoir  qu'il  \  de  ch  que  côté  ,  durs  toute  fi  lon- 
gut  ti^- ,  U-!  gros  V  -ilFeau  blanc  :  la  r<^u:c  à  chacun 
de  CCS  deux  vailîeaux  eil  aifée  à  fuivre  ,  fiir-t  ut 
vers  la  partie  pofb  ri-ure  ,  &  on  voit  aifément  que 
chacun  d'eux  va  ab  u-ir  à  la  pliq'.'e  des  ftig  l 'tes , 
qui  eft  de  fon  cô  é  ;  e  ■  U'i  mot  ,  on  reconn  î::  f.:ns 
peine  qu'ils  (ont  les  dcu.".  principales  trachées  prel- 
qu'ég.kmeat  gru(r;s  ;  j'^i  niênic  cru  voir  ,  t  ut  près 
du  b  ut  d;  cerf  par  ie  ,  trois  trachées  dont  chicane 
alloit  joinJre  à  un  des  ftigm^tes. 

»  Nous  avois  fiir  regarder  'a  pirtie  fur  laquelle 
font  les  phquc.  des  iigmîts,  c.  mmc  plin-  ,  & 
ay:  .t  nn  contour  qui  approche  A'i  ia  fi;^u-^  c-.rcu- 
liiie.  C  tre  imag?  peu  txs'.te  f^ffifoit  çonr  f  ire  e;i- 
t.nile  -c  qjt  nous  avions  d'xbord  à  dire  ,  mais, 
po  !•  n  donner  une  plus  vraie  ,  nous  devons  ajourer 
qur  !r  ronrour  de  c  tce  pr-rie  a  des  m.imT.elon-  ,  des 
c'i'^:r.c:~  dt  rayo  .s  charnus  qni  font  tantôt  plus  lo-  gs 
S:  :..  rôt  plus  cou  ts.  L'inf  ''.le  les  raccourcit  en  cer- 
t.i.iS  temps,  ?.<.\  peint  le  les  faif  entièrenr^nr  di:pj- 
ruîcr'-  ;  dm>  d'-utrcs  temps,  j'en  ai  compté  jufqu'à 
onze  »  1.1  f  is.  Le  ho  d  iptéricur  &  celui  des  •  ôte's 
en  font  j-l  s  fornis  que  le  bord  f -péneiir.  Au  eil  , 
r)0--ftiîler,i-.>nt  ccttî  p  rti"  n'j  pas  toujours  1»  figure 
plane  f  us  iaqueile  nms 'l'avo  s  confide  r^e  ;  nuisfoii- 
v^i:  c!  e  eft  rrès-ioiicave  ^  trè -creufe.  Pour  fe  faire 
u-v  !■'.'.;  tîu  pj  lit  auqr-.cl  ci  e  ie  dirvi-nc,  deh  forme 
q  i'  'le  pre:;  :  qirlqn  huî,  .jC  p  lurqi'  i  cl  e  la  prend, 
v  faut  f  voir  que  les  Vers  qui  fe  rou  r  (Te  t  de 
v,ande  ,  le  t-,  uvent  pr  fqu  ■  contin  elîc'.ient  dans 
l'e.iu  ,  ou  lans  une  liqu-ur  glaitcu  e  qui  vie  t  de  la 
ch  i"  qui  fe  corr  mpt  &  f  e  d  lîout.  Si  cette  liqueur 
c.ii.ir  fu  les  ft!  imites ,  fi  tllc  s'y  att?.choi^ ,  elle 
b  '-  ■\m  'es  paiLgs  à  l'a  r.  Les  Vers  fo  .t  en  ët^-t 
d''-  I  e  ')  '  --ne  cela  n'  rriv  j  ils  rendent  creofe  la 
pa  lie  ù  1. .  \i  p;  :ics  fo  t  pLccs ,  ils  f  relèvent  les 
bjf  -s  ,  -V  Us  ra;  r  ■  h  nr  au  point  de  fe  toucher  ; 
H.'ji.  uM.  hifeda.  Tume  Fil. 


MOU 


769 


de  forte  que,  quand  il  ci  cft  befoi'i  ,  les  ftigmatc  ■ 
font  rcnfcim-s  dans  le  fond  d'une  efpèee  de  tourie 
de  chiir.  D'autres  Vers  de  la  vi  nde  ,  dont  nous 
parlerons  ^il  eur  ,  ont  une  bouifc  bien  m:eux  for- 
mée. Nous  aurons  ai^lFi  o  calion  de  voir  plus  <<'une 
f  iv  que  :a  nature  a  d  nné  u  fen.bLblc  moyen  de 
mètre  eurs  ft;gmate5  à  l"ab  i  dt  l'eau,  à  plufi  urj 
aurres  Vers  qui ,  quoiqu'ils  ne  forent  pas  des  Vers 
aquatiques  .  d -.iv.nt  ct'îtrc  da- s  certaines  terres 
ordinaircnnn  humeftées  p  r  l'eu  ,  &  que  l'eau  dé- 
laye t  (-p  en  be-iucocp  de  circo  ftances. 

^5  Les  Natur.-Lfte'  roo'erncs  on",  crnnu  les  (l^g- 
m  tes  p>.li-é:ie'  rs  des  Vers  de  b  viarde  ,  ou  les 
I  Rigmrre.  andegucs  de  q  clqnrs^ autres  Ver;  de  la 
mê.-ne  ci  ilfe  ;  m  .is  ce  fonr  peut-être  'es  fculs  qu'il» 
aient  connus  ,  ou  du  in<.in  fo  t-ce  les  leuls  donr  ifs 
aient  par  é.  Nous  r.vons  d<*jà  dit  ailleurs  q  e  des  Vers 
de  cct-e  c'ulfe  o  t  d  ux  ft'gai-ites  antérieurs.  P^  ur 
1  srre.nver.  on  :Va  •.■[:a  ('iivrê  1,  principele  tracliéc 
d'un  des  côt-.'s ,  &  qui  y  parolt  àu  travers  d.s  ch.irs  ; 
Quoiijue  l'une  &  l'ae.rre  de  ces  trachée  diminunt  de 
diamètre  à  mclurc  qu'e  les  s',:p)-;ochcnt  de  I.i  té  e, 
O'i  voit  fort  diftin-.-ienKr.t  oii  cl  s  vont  G  termin  r  : 
en  prcivint  U  tête  pour.un  an  ea  •  ,  c'eft  a  la  jonc- 
ti  n  du  fécond  a  le.cau  avec  le  tr;)i(ièm-.  Je  foup- 
çonnai  qu'il  devoir  y  avoir  là  un  fti.nv.atc  de  chaut:; 
côté;  .i:  des  qu-  je  l'eu?  fou  paonne  ,  je  re  ounus 
bien  ôt  oue  cel  éioit.  L.;  vu-  (in'ple  m'y  fit  app  r- 
cevoir  un  pe;ir  poin  qui  méiitoit  '''ctti  obfe'vé  avec 
une  lou^-e  d'un  ceuut  foyer.  .Au  moyen  d-  ce  (ecours, 
le  petit  point  devint  un  fligmate  ttès-RnfiMe,  & 
dont  1,1  fii^ure  me  p-arat  dig^e  -^'èire  confid-rée.  Il  a 
celle  d'un  cntonntiir  dont  une  mo  tié  a  'té  f  raports." , 
Se  don-  le  bo  ds  four  j.  liment  dent. lés  ,  &  c.m.-ac 
fr.ngJs. 

»  J'ai  depuis  t'-nii  c  1  s  Jcox  ft'gr.at.s  atnéri-Uri 
à,  tDUtes  1  s  e  pèce  de  \'"crs  q  i  en  on:  à-  p^ité  i.  u- s 
pljcfs  comme  ceuï  de--.  Vers  de  la  viande  ;  roais  j'ai 
inudlemenr  cherché  ,  à  nos  Vers  de  la  vt:ind  ,  dts 
uignares  fu:  le',  cô-és  ,  dans  d;s  endioits  ftia- 
blables  à  ceux  où  foiit  les  fiigma.es  ies  (Jhenilks  : 
je  n'ai  pu  parvenir  a  yen  découvrir,  quo  qi.e  des 
raifons  très-for;r-s  difp  ^fa  'eut  à  croire  qu'il  y  en  doit 
avoi:  ;  car  es  Mouche  dans  lef-,uciles  ces  Vei'S  fe 
mrt  II. iOi,  hof  nt  ,  ont  dc-;ï  fl  gmates  de  chaque 
côté  de  leur  crrceiet,  &  elles  c  o  it  lu  pi  (leurs  les 
anne.^ux  de  eur  cops.  Il  y  au.'oit  do 'c  dans  U 
Mourhe  ,  no  1  feulement  de  nouveaux  ftigmatcs , 
mais  auflî  de  nouvel  es  trachée  ,  ou  des  tiachées 
qui  fe  feroient  dr.velonpécs.  J'.ii  qiri  Iqui  f'is  vu  avec 
pi  ifir  ,  d:ns  le'  trjch'es  principales  de-.  Vers,  des 
mouve.-ieii'd'o'id' dation  ferab'ablesà  ceux  qu'on  fcir 
fa^'t  à  une  corde  tendue. 

«  f  es  ram'fîe  itionj  des  p  inc'p.les  tr  ch  'es  ptu- 
V  nt  c  !c  r-i"?  -'de    v   >  s  ,,vec  'a  lou  c ,  &  11     'c-'eiit 


es  f»ns  p.aul..  On 


£c  eee 


770 


M  O  U 


IVi 


O  U 


gkule  de  'oranchc?  que  les  trachées  jettent  ,  !es  di- 
visons J;  ces  branches  ,  !ea  s  fous-divifions  ,  leur 
ei^trelaccmenc  avec  d'autres,  tout  cela  forme  un  fpcc- 
taik  que  j'ofe  dit  e  grard.  Le  cô  é  J'.i  ventre  le  do  .ne 
p!us  beau  ijuc  ce'ui  du  dos,  il  tft  plus  fourni  d^-  ces 
Va.iT^ai-x  d'air  :  mais  dans  1,-i  dilpoiît  on  des  bra  chcs 
des  trachi;'.  je  n'ai  lien  vu  qui  pr,  :  vâc  q  .'il  y  eût 
Air  les  côtés  des  ii;g.-.iatcs  q'.ii  ni'cchappalïeuc 

■>,  C'eft  imitiltment  aufll  qve  j'ai  checlii  aux  'Vers 
de  cette  efpèce  ,  t(  ut  du  lo'  g  du  dos  ,  un  vaiiTeaa 
femhlabie  à  celui  que  les  Cheiilles  y  ont  ,  fcmLla- 
bh  à  celui  que  M.dfigh  a  regarde!  comme  une  fuite 
de  cocu;s,  &;  qu"  nojs  nous  f  jrames  ontentés  d'ap- 
pciler  'a  principale  artère.  Si  nos  'Vers  avoienc  ce 
vaiffeau  ,  il  feioic  tt<V-,ifé  à  appcrcev  ir,  iai  moins 
s'il  avoi:  des  cnntr.'fticns  Se  d;s  dilatations  a'tfrna- 
tives,  at'fll  ■  O'  fidiîribl.s  qur  fonccclcsde  li  gioiTe 
artèrï  des  Chenil' es.  Moi?  je  crois  avoir  biea  vu  à 
CCS  V;-S  un  véritable  c<Eur  q  le  je  n'ai  pu  obfcrver 
d.ns  les  Clicmllcs.  Quelquefois  j'ai  appcr^ni  vers  'c 
quatrième  anne.m  une  patie  clia  nue  qui  avo  t  des 
battemcns  alternat  fs  ;  j'ai  fait  de  longues  plaie*  à 
plulkurs  de  ces  Vers ,  en  leur  emportant  d'un  feul 
coup  de  cifeaux  ,  fur  un  des  orbites  ,  un:  portion  du 


quatn- 


,  du  tiosfîème  &  du  fécond  ar  n-  au.  Entre 


Icî  parties  qui  font  fort'es  fur  !e  champ  pat  la  p'aie  ,  ' 
j'en  ai  vu  quelque f.is  uae  qui  ivoit  des  mouvemens 
de  contraction  &  de  dilatation  pendant  puifieurs  mi- 
iiue>,  &  qui  p,;r-U  fembloit  acre  un  cœL!*-.  Tout  fe 
di:ange  fi  fort  d  ns  des  paries  fi  mo!  es,  pour  ptu 
qu'on  'es  t,.uihe,  que  j;  i  e  puis  êt.-e  p;rl-aite!r,ent 
certain  que  elle  que  je  vc'yo;s  alors  fû:  h  rrê-mc  , 
comne  il  y  a  grai  de  apparence  ,  que  j'a-.os  vu  bat- 
tre dans  le  corps  ,  Se  la  même  que  j'  'i  vu  rranqui  le 
en  duvets  a-tics  temps  ,  Se  de  laquelle  fen.ble  panir 
ur.  très-g-and  nomb  e  de  petit-  corda'^es  qni-ne  fo.  t 
f.ns  don  e  que  dis  vailTeaux  foit  à  fang  ,  fo't  à  ai'. 
Parmi  les  parties  q  i  fortoient  du  corps  ,  ap  es  la 
Tan'e  b'effa.e  do  t  je  vi  ns  de  parler  ,  ^toit  ur.e 
■velu-;  à  col  t  b-'-nçr ,  lequ;  1  vi  s'atta:her  auprès  de 
lab.uche  'u  Ver.  Cette  veffie  cft  enflée  ,  mais  die 
s'atfa  if-  dès  qu'on  la  pi  Ji^e  ave-  une  ép'n-ie,  ce  qui 
prouve  que  quand  tl'e  c'a  gùnfl^e  t-l'e  'eft  par  l'air. 
EUe  eft  puobab  cment  un  poumon  du  Ver  ,  &  ce  qui 
a  été  i^i  des  poumons  de  la  Mouche  difpofe  à  ci  cire 
que  le  Ver  en  a  detiï  par.i:s. 

»  Quand  te-;  Vers  de  la  viande  ont  pris  tout  leur 
arcroilfcn'ert ,  il  ne  leur  convie,  t  plus  de  refter  fur 
cette  cluir  cotroinpuî  ,  où  jiifques-là  ils  s'étoie  t 
trouvés  fi  bim,  ils  la  quittent,  chrcu.n  va  de  fon 
côté  chercher  uns  retraite  où  il  puilFe  fe  mkamor- 
phofer.  La  première  foi<:  que  je  mis  dans  un  pou- 
diier  de  la  viandr ,  far  laquelc  des  Vers  de  cette 
efpè  e  veni.ent  de  naître  ,  je  fus  furpris  au  bout  de 
qu-riqucs  jours ,  de  n'en  trouvtr  pas  un  feul  dans  le 
pond  ler  ;  quand  i's  n'eurent  plus  bcfjin  de  prendre 
d'aliraens,  \'S  che  chc;c  c  à  er.  fo:iir ,  &  i's  pa.vin- 


couvici'  le  poudri-r  ,  ce 

.•ea«s;je 

:  ;  ç  .nner  qne 

■:    ,.  -.:ne  pour  y 

..i..t.te.-c    cr^qu'.lsle 

ce  qu'ib  ^iillcnt  devenus 

q   .î  Je;  ui"-.  d  ■  remplir  e-i 


rcnt  à  percer  le  papier  o 
quelesChenil!es  :■  ] 
fo'pçoiinai  ,  &  ni:  r,  ■ 
ceLi  ,  qu'ils  avo  e  i  J  ' 
entrer,  qu'ils  a  inoui,:  ^i 
tran<fo  mi'-n-,  S:  ',[X  i 
Mouches.  Je  n'ai  r.-;;  :/. 

pa-tie  de  terre  Ic^  v-'m.  'ne.s'da'  s  tlq  iris  j:  r  i;Fe 
mois  de  la  v  a--  'c  r!:i-.e  de  ve  s  ;  u  dœu  s  de  .Mou- 
ches ,  &  jim '15  les  ^  c;v  ,  qunnd  ih  n'ont  j  1  s  e;-  bc- 
foiri  êe  p  e-drc  de  no.iiiirn.  ;  ,  iViirt  î  i:  d"  ten'  .t.ve 
pour  for.-ir;  is  ('o;  t  roij  UiS  cr;  es  'c:;r  l.i  te  re  'u 
poudr  er,  &  fe  font  ordir  .i  ■:  m  i.t  ar  ei.'s  .i  i.  -,  c.Ue 
i?jUi  éto't  1  ,Miis  .)  .1  !ie  Ji  fond;  •crx  même  c;u  j  ai 
lailfés  d  r  s  '^;  j>  .1  '  M-,  s  que  j'a>'ois  négligé  de  c  u- 
vrir,  n'i  n;  j' n  J:  ■  [■•■  a  en  'ortir;  i.s  tcouvoi.ut  a 
leut  portée  te  qu  il  leur  fallo  t. 


53  Ils  r  ftent  fouvrrt  en  ter  e  deux  ou  tro's  jou  s 
avant  que  de  >"y  mérranorphofer  ;  je-  ai  vu  même 
qui  y  fi  nt  rcftés  pr>fqa'auta  t  de  temps  qu'ils  en 
avoc;-t  employé  depuis  leur  fortie  de  'œuf,  à  prei- 
dre  cur  pa  fit  acro^ifemeit ,  fept  à  h^.it  j' ui  s.  Jh 
fe  ticmc  t  '.-.îii  ;  s  1  =  1,  ns  a  tene  qui  les  coi.v  e  ; 
qui;  d  on  le  r  ta  ref  le  ,  qu  nd  en  les  laiffc,  co.T.mc 
je  les  ai  'aillés  p  ulieiMS  fo  s  ,  dars  les  poudriets  nus 
5c  i-oa.crts  de  parch;rriin,  m  les  voit  in.'.r  iur  .  o.-- 
ti'tiil'cment  ,  ils  re  fc  la:?e!  t  de  th  r  hei  la  terre 
qu'i  s  d'.fîrent  que  loifqu'ils  font  près  de  perdre  leur 
forme;  m.ds  ils  la  perde  t,  ils.fe  méiamorphofeit 
di'iis  ces  poudriers  comme  ils  fe  feroient  mét.-mor- 
piilés  ions  tcirc.  La  c  rconftance  du  poudrier  net 
eft  p  iirtant  n/relfaire  ,ie  veux  dire  qu'il  r.e  fa;.t 
pas  les  1  i:'er  dans  r  n  poudriet  où  il  y  ait  en^coi'e  us-c 
quanticc  un  pru  ron(!àér.b'e  de  cette  chsir  pourrie 
qui  les  a  noj^ris  ;  «'ors  ede  n'cfl  plus  propre  qu'a 
les  fa-'e  pé  ir  ;  l'eau  qu'elle  rend,  en  coi  tiruar.t  ce 
fc  diiîoudre  ,  !<  s  :  oye  ;  iis  ne  G  nt  plus  auffi  en  ér.-.t 
de  r-.mpècher  de  pénétrer  da.s  leurs  tracbées,  qu'ils 
l'ont  été  anparavar  t. 

"  Mais  le  V:r  q'ù  a  pénétré  fous  terre ,  ou  le  Ver 
q'ii  3  •'té  renfermé  da  s  uii  rafe  fec  ,  y  perd  crdi- 
nairemerit  fa  première  firme  au  bout  de  dui  o'i 
tro.s  jours.  Ce  Ver  qui  é  oit  b'.ar.c  ,  tr-nfparent  , 
chan  u,  &  mêm;  dont  la  chair  paroiiTot  rendre  &: 
molle  ,  t'ont  le  bout  a  tévieur  étoit  plus  menu  que 
fepoftérieur  ,  pre  d  alors  la  figure  d'un  œuf,  de  c  ti- 
leur  rougeâ:re  ou  de  marron  ,  &  il  Cmb  e  être  cruf- 
tacée  ,  du  moins  fo:i  envelcppe  cù-e.  le  opaque  Se 
CiiTants,  Il  eft  incapable  de  mo  ve  nrnt  ,  il  ne  peut 
plus  ni  s'alonger  ,  ni  s'acourcir ,  ni  fe  go  fier  ^  ri 
fe  ro'  trader  ;  il  eft  pa  faitcmcnt  roidc  ,  en  quoi  il 
dilrèrc  encore  di.s  Chryfalides  ,  dont  la  psrtie  joi'é- 
neuic  au  moins  cfi:  mobile  ,  &  fe  me^jt  quelq.cfois. 
En  un  mot  ce  que  l'on  voit  alors  n'a  pLs  du  tout 
l'air  d'un  Ver,  &  ne  paroît  être  qu'une  efpèce  vl'œiif 
rougeâ  rc.  Redi  auffi  lui  en  a  donné  le  nom  ,  ii 
fcmblc  l'avoir  pris  trop  récllcmcr/t   [our  u;  c  Ibicc 


M  O  U 

d'œuf.  NoTi\.  y^  blûnc  £;  mol  a  nor.fculemc  :t  pM-.'t; 
ia  pieniière  figure  ,■  ii  fcmb  c  aufli  avoir  prrd'j  la 


»  L'infcfte  vit  pou:tart ,  &  les  changeniens  qui 
■vie,  ncnt  de  le  l'u  c  rhcz  lin  en  pcp.u'cnt  de  plu; 
c  mfidéiabks  qui  s'y  feront  par  !a  fuite.  Maiî  avant 
que  de  décrire  ceux-ci ,  ar.êo  s-iio  s  à  confidérer 
dùVi.  tas;e  les  premiers,  à  voir  préciféme.t  en  quoi 
ils  coniillent,  &  comment  ils  fe  fnt  faits.  Nouw 
avons  adnr,iré  a  lients  l'an  de  fe  filer  des  coques  , 
connu  de  tant  d'cfpèces  de  Clitni'les  ;  ces  Clunf  l.s^ 
àoni  une  e:'pècc  t  dvai  k  fi  i.n  emcnr  pour  nojs  ,  ne 
foige't  qu'à  fe  co..rt  uire  c!cs  c  Iules,  d.;ns  lef- 
queles  eles  puilTe:  t  fe  métaT.orpliofcr  coinm  )dé- 
irciit ,  &  relkr  en  sûreté  après  ku  métanaorpliofe. 
Nos  Vers  ne  f<ivenc  point  fe  f  nrr.  de  iî  jolies  coques  : 
mais  k  moyen  que  li  natvire  a  appii-- à  chtcun  de 
s'en  faire  une  tits-folid.-  S;  très-capable  de  les  bien 
cojvrr  après  leur  méraniorphofe,  ne  doit  pas  nous 
pa.oître  moins  adiiifabic.  On  nous  racontcroit  un 
prodis;e  ,  fi  on  nou^  appienoi:  qu'il  y  a  un  qudru- 
[cde  de  quelqu'elpècc  ,  de  la  grandeur  d'un  Ours, 
ou  même  de  celle  d'un  Ba-iif ,  qui  daiis  un  coitain 
temps  de  l'année  ,  à  l'-pproclie  de  l'hiver,  par  ixcm- 
[  le  ,  fe  Jécache  eniicve.aent  de  fa  peau  ,  pour  t'en 
i..ire  une  efpèce  de  boîte  de  la  figure  d'u"e  boule 
alongée,  qu'il  fe  renfc:me  dr.ns  cette  boite;  que 
non-fiulement  il  Ci:  la  rendre  clofe  de  toutes  parts, 
r.n'il  fait  de  pi  s  'rj  d  luier  une  foiidité  qui  ie  ir.ctt 
ii  l'abri  des  injures  'ic  l'air ,  &:  des  infuhes  des  autres 
iinitnaux.  Ce  prodii-e  ,  nom  l'avons  en  petit  d.ins  la 
n.étjmorpbofe  de  i  o'.çe  Ver  ;  i!  fe  déf.;it  de  fa  peau 
prir  s'en  faire  un  !o2.'nent  folide  &  bien  clos.  Nous 
avons  vu  ailleurs  ks  Cii'-T.illcs  ,  &  divers  autre  in- 
fi-cles ,  laiiTer  des  dcinniilks  très-compkttes  ;  kur 
o  ér.ition,  quoique  d  (lî.:iie  ,  ne  nous  k  doit  pas  pa- 
roître  autant  que  celle  de  r.oîre  Ver;  après  que  la 
Ci'.enille ,  pat  les  etfo/ts ,  a  obligé  fa  peau  à  fe  fen- 
d  c  ,  elle  s'en  tire  par  l'ouverture  qui  s'y  eft  faite  ; 
mais  notre  Ver  doit  dâaJier  fa  pc^u  de  toutes  les 
};artics  auxquelles  elle  éroit  adhérente  ,  &  refler  ce- 
iindaiit  (ou  c  tte  -ctu  ,  ce  qui  nou  doit  fcmbler 
Lien  auticracnt  difiicf  e  a  exécuter.  Il  doit  de  plus 
faire  prcal;c  à  ce  te  peau  une  certaine  figure. 

.î  Nous  ne  pouvons  encore  nous  empêcher  d'ad- 
luircr  la  confiltance  &  la  folidité  que  p  end  cette 
je:iu  q--.:  é  0;t  fi  tranfp  rente,  &  qi.'i  nous  feitib'oit 
h  ii.ine.  Quand  eie  forme  une  coque,  elle  eft  ca- 
pable de  ioutcnir  une  preffi  >n  des  doigts  aflcz  fjrte; 
une  pareille  coque  de  parchcinin  oh  .'.e  vélin,  ns  fe- 
rait pc;it-ctre  pas  cipable  d'une  aulli  grande  lé- 
fillance. 

jj  Qjoique  le  Ver  foit  plus  menu  à  fa  partie  anté- 
ti-u;e  qi''à  fi  partie  p  fté:ieue  .  il  peut,  quand  il 
k  veut,  rendre  h  prcaiière  «.ufTi  groflj  à-pcu-j^.ès 
que  l'antre ,  &  cela  en  la  racou'ciilantj   &:  faiianc 


hl  O  u 


77» 


rentre:  fa  têt:  Se  fes  prcr-i-r":  :;iîr.eu>r  fj'-r:  :e\-x  q\i 
fuivcrt  ;  &  e'cft  ce  qu'il  ne  m'.nque  pas  ic  f-.'u:'-'  des 
q-!  il  e  -  p  ifi'î  fous  terre  pour  fe  préparlr  e  fa  trauf- 
formaiion.  11  'v  tie.t  racour.i  ;  ii  diU  ofe  fes  partiîs 
iiprcndre^  pour  ainfi  dire, le  pli  qu'e'ies doivent  avoir 
pat  k.  fui'e.  Q.iand  on  le  ret  re  de  terre  ,  huit  à  dix 
ii'rures  a-. es  qu'il  y  c(l  entré,  !■  a  iouvent  cet  e  f.-rme 
d'oeuf  qui  lui  eft  eller.ticlk  ap  es  fa  métamorphofe  ; 
quoiqu'il  fo  t  encore  Ver  ,  on  k  ctoitoic  déjï  mcts- 
morphofé  ,  on  ctoiroit  qu'il  ne  m;.nqu:  p';:s  a  fa  peau 
qi'cd':^  rh'nger  dcccukur.  Bientôt  po  ntant  ilmomre 
qu'il  eft  encore  dans  Ion  premier  état;  bientôt  il  f  ^ic 
lortir  Cd  tête  de  dcflbus  les  anneaux  qui  la  cachoicnt, 
il  s'<ilor>ge  ,  il  reparoit  te!  qu'il  étoit  fur  'a  viande,  il 
fe  'émet  à  marcher,  ou  plutôt  à  fe  itàînct.  Si  on  le 
1  lifle  reiitrcren  terre  ,  dès  qu'il  y  eft  ,  il  r.-prend 
fa  fijure  raccourcie.  Dans  les  premers  i-.ftans 
cù  .1  a  pris  cette  figure  pour  ne  la  plus  quitter  , 
il  eft  encore  auffi  blanc  q  l'il  iétoit  aupin.Vatit;  alors 
on  ne  peut  di  linguer  k  ^^er  q.:i  s'cft  véritablement 
transformé,  de  ce'u!  qui  fj  picpare  à  la  trunsforina- 
tio  1 ,  q  e  parce  qu:  k  premier  ,  quoique  renu  entre 
les  doigts ,  ne  s'aU^nge  ,  ni  n".  {At  de  tentatives  poar 
s'alonger  ,  eu  Ueu  que  l'autre  n;  tarde  guèrcs  à  iron- 
trer  fa  tête.  Quand  le  changement  eft  prit  à  (e  fiire, 
il  s'achève  vite; te  1  ver  que  j'ai  tenu  en'ie  rncs  doigts 
pendant  cinq  à  fix  niinute< ,  qui  d'abord  s'y  troic 
mont.é  capable  d'aiongerae.t  ,  s'y  eft  racourci  pour 
la  dtniere  fois  de  fr  vie  ,  pour  relier  toujours  ra- 
courci. Alors  le  bl„nc  de  la  pe,\u  piead  de  légères 
teintures  de  rouge;  enm^ins  d'iii  dciri  quarr-d  heure 
CCI  teintes  font  fenfibles ,  &  au  boat  d  deux  lu  ttois 
heures  k  p^au  elt  toute  roi;ge  ,  mais  d'un  a  'cz  m  lu- 
vai;  ronge,  &  qui  tend  à  la  couknr  du  marron ^  qui 
paioît  au  bout  de  quelques  autres  heu; es. 

«Nous  ne  dinneions  p'us  à  cctt:  peau  'Ci'gcâ'rc 
que  le  n^m  de  coque  ;  elle  en  fait  ks  fondions ,  elle 
ne  tient  plus  au  corp<  de  l'infrifre  ,  elk  clt  déjà  de- 
venue roide  &  fr  able  ,  &  elle  le  de\'ieni'ra  encore 
plu;  à  meiure  qu'elle  achèvera  de  fe  deifécher.  Elle 
coTimcnçou  faos  doux  a  êir-.-  roide  ,  dans  k  premier 
iuftant  où  l'infeélc  a  cédé  de  fe  pouvoir  aloiiger, 
ou,  ce  q  i  eft  la  même  chofc  ,  dans  le  premiei  inf- 
tant  '  li  il  a  ceiié  de  pouvoi'/  écarre.  ks  un-  des  autres 
anneaux  dont  cette  peau  eit  com^ofée,  &.de  pouvoir 
les  et -udre  chacun  en  purticul'ter.  Les  arneaux  de  la 
pvemièie  peau  de  enus  f<<p  oides  &  trop  cm'ioîtés 
,■  s  uns  d  iiis  ks  autres ,  n'ont  pu  et  e  dég  igés  les  uns 
des  a'jtres,  ils  n'en:  pu  céder  au.  eftorts  qu'une  fé- 
conde peau  Je  1  inle£te  ,  plus  i  térieure  se  plus  foti- 
ple  ,  fjifoit  contr'cux.  M-iis  les  efFor  ^  de  cetie  fé- 
conde peau  ontprodut  un  autic  effet  nécclTiiie,  ils 
l'o  '  f-paiée  de  k  p  emiète,  ils  o.t  rorap.'  Ls  fibres 
&  les  vailfeaux  v:ui  le.  foient  encore  enfcmbk.  La 
p;  .miè  e  p-au  a  clfé  d'être  Uiie  jâvric  du  Ver  ,  fans 
celkr  d,re.r.el)ppcr. 

»  Tant  que  k  Ver  tft  Ver  ,  fo.i  état  naturel  eft 
E  e  c  ee    i 


771 


MOU 


d'être  aiongé  ;  je  veux  Jire  qu'il  a  bf;  in  de  mrttre 

fcs  mufcks  en  contraâ:  on  ,  pour  prendre  ur.c  figure 

raco  rcie.  J'ai  tiré  de  terre  des  Vcis  qui  avoie;  t  pris 

cette  figure,  ma  s  qui  i  e  l'avoi.nt  piife  cîicoie  que 

pour  l'e  p  ïparc  à  i'avoir  cor.ftamment  &  Lns  effort; 

je  les  ji  jeriés  dans  de  l'eau  bouilla-  te  ;  en  y  pé;  illant 

ils  fc  Ibiit  al -ngés  ,    leur  partie  antéL-i-ur;  ed  rcfl'e. 

très-me  ue  -n  comprtraii'o.i   de   la  poft'.ieur.-.  J'ai 

f-ndu  .-.vcc  uic  1h  cet;:  !.i  f-eau  de  qufiqiies-uns  d  s 

V.rs  qu  ..voi  n^  amii  ['éri  ,   je  l'ai  fo.ùtvîe,    Sz  j'^i 

vu  CjU'i.  étoit  biîcz  aifé  de  la  fépirtv  des  chair   blan- 

ch-r-  qui  écoien;  defl'ous.  Le  ternis  auffi  oii  •!  c  s'en 

fer.  it  léparée  nuur    1  ment  étoit  pr  che  ;  elle  ■  t.  it 

duic  .  iembla'b  c  à  un  par. hem  n  très-m  nce  ;  je  n'y 

si  pu  aapeiccYoa  des   fibres  oui  tuûtnt  ur»  «rraii   c- 
t       j  r  1  j> 

nîcnt   tg^iUi  r. 

ss-  Dès  que  ci'tte  peau  cft  dcvcaue  coqu?  ,  !ors 
mène  q  ;'ele  efl:  encore  bla;  che  ,  elle  a  déjà  de  la 
foliditt  i  fi  on  la  prclTc  ,  on  juge  q.ic  pour  réfîUef 
2U:.nt  qu'ei'c  f.ic  ,  fi;r-tont  n'étant  'pas  abfo  u  rcnt 
sèche  ,  il  faut  qu'  lie  foit  épaiffe  :  elle  l'cfi  auiTi  ;  & 
d.ns  cerr  -.hxs  Vers ,  dont  n  u^  parlero  s  ailleurs ,  elle 
l'clt  au  delà  de  ce  qu'on  imagvneroic  ;  elle  a  autant 
d''faiireur  qu'u'.  cuir  &  plus  de  dureté,  l.a  nature 
fenibl.:  au/fi  t.voir  fo  gé  à  ménager  à  la  peau  de  ■  os 
Vers  de  la  via-.idc  ,  une  épaiff  ur  telle  qu'il  la  lui 
falloir  lour  qu'elle  pût  devenir  une  coque  foliJe. 
Nous  favo  is  que  les  Chenilles  change  t  de  peau  plu- 
fi.urs  fois  d.ius  leur  vie,  avant  que  de  fe  tran  foi- 
mer  ;  to.is  les  inf-r^TS  do  .t  nous  avons  parlé,  ^n 
chi- gen  pliîfie  :rs  fois  ,  pendant  que  leur  ac^rolife- 
ment  fp  fait  ;  mrds  il  e!t  iiès  à  remarquer  que  tant 
que' nos  Vers  de  la  viank  vivent  &  croiife'U  (ous 
leur  forme  de  Vers  ,  i's  ne  fe  défont  d'aucune  peau  , 
d'aucune  Jépoui  le  ,  du  n'oi;  s  ne  fur-je  j  mais  pa  - 
wnii  à  leiii  en  voir  quicter  ,  ni  i  en  trouver  qu'il? 
eulLnt  a  ii'ée.  Il  n  eu:  p  s  été  pofllclc  que  les  pe^ux 
quitt  f  5  pa:  p  ufi?  f  ceTir,iines  de  Vcs  dan'  le  mîmc 
pcu:.i:;r  ,  m'cilîent  écbs;'n'  ;  ces  Vers  font  appi- 
reRr.iic.c  'r.:!  i!nc  !e;}lc  foi-,  l'équiva'ent  de  ce  que 
les  Cheui^ics  font  quatre  ou  cinq  fo  s  dans  leur  vie. 
La  peau  q.  e  It  Ver  ru  fie ,  a  peut-être  fcuie  .'épaif- 
feur  de  qu.,tre  à  ci:iq  p  aux  que  le.;  Chenilles 
qnitten.  fucc  iîiveme  t.  La  peau  du  Ver  lui  efl: 
confe  véc  po  r  q  'elle  ;,it  le  temps  de  s'épailTir  au- 
ra: r  qu'elle  en  a  befoin.  E:  fin,  ripaifieur  de  la  peau 
du  V..r  e't  encore  aug.Henîée  p^.r  une  autre  circonf- 
lan  e  ;  ôoi-'s  fa  met.  morphof  .  il  a  confidérahlemePt 
jcc.-.ns  d.  volume  qy'il  s'en  avoir  avant  que  de  s'être 
tran- forme'  ;  ce  que  la  peau  peid  en  fe  coniravSaiit 
efl  employé  à  i't'pai'^ir- 

V.  Si  on  obfcrvc   la  coque,   fur  -  tout  ave:   u  .e 
lou-e,   on    reconneiît  ■eu'ellc   e;>   faite    d'une   fuite 
darne. '.ux    qni   fo  t   p'us    marqués  &   plus   aifcs    à 
coni  ter  qu'ils  le    'éroient  fur  c  Ver  ;  on  en  trouve  i 
neuf  entre  les  caljtes  qui  forment  les  deux    bout..   ' 
Deux  anneaux  au  woini  j  fans  comprendra  la  tête  ,  [ 


MOU 

font  empl-yrs  à  rompofer  la  calote  du  bout  anté- 
rieur ;  celle-ci  eft  froncée  ,  c  .-mme  l'efl  louvcrtu;  c 
d'une  bourle  ferm  e  ,  mais  qui  ne  l'ell  pas  tntièie- 
mcnt  ;  je  veux  d:te  que  les  plis  re  parviennent  pas 
jufqu'au  centre.  A  cha-;ue  eitrémité  d'-.  n  des  dia- 
n  êtres  de  cette  calot- ,  la  loupe  fait  d  ftinguer  deux 
petits  co:ps  que  h  v  e  fi-nele  >  e  f  i-  qu'apiiercevoir. 
Chacun  d'e  x  e(t  un  de-,  ftigm^te!  ai  tétieu  f,  Sn  les 
deux  anneaux  qui  (uivent  l.i  -aV^te  ,  im-n  di^teni.nt 
au-deffous  de  ch.qque  fligma  e  ,  fe  trouv._  un  petit 
co-don  ,  u  e  petite  élévatioi  qu!  mévit- d'cttL  rem.ir- 
qu's;  pa-  la  fuite,  elles  ont  l'un»  &:  l'autre  un  iifage 
impo  tan-.  Ces  deux  cor.fons  temblei-oicnt  être  les 
erdr'  itsl.s  plu;  forts  ce  U  coqie  ,  i  s  font  ce,  e  dant 
les  plus  foibies  ;  c'eft  la  que  la  coque  doit  fe  fend  e 
&  s'en;r'ou.iir  pour  laiiler  fo'.tir  la  Mouche.  11  .:'a 
paru  que  chacun  de  rcs  cordons  fe  .rouvoit  au-deffus 
d'une  portion  d'une  des  principales  trachîes  ;  des 
ondulations  ,  des  efpkes  de  battemens  plus  vifs  qu'a 
l'e.rdinaite,  des  portions  des  tiachécs  qui  réjondcnt 
à  ces  endroits,  Si  des  battemens  q-ii  le  font  fiirs 
lorfque  le  Ver  étoit  près  d:  fe  mét^r.iorphofer  , 
peu-ent  aider  à  produite  les  deux  élévati-  ns  ou  les 
dtuï  co'dons  doat  not;s  parlons.  J'ai  déjà  cru  en  ap- 
prccvoir  des  vel'.iges,  voir  un  peu  de  reli.f  fur  ia 
peau  du  Ver  qui  ne  s'étoit  p.«  encore  tra  sfornié  , 
m.iis  qui  et  it  tout  pies  dr  e  f  .ire  ;  &  je  le?  ;d  i  u- 
tilemeiit  cherché-  à  des  Vers  dont  h  tra  sformation 
ne  devoir  airiver  que  dans  deux  ou  trois  heures. 

»  S.n  la  cal'  te  qui  fait  l'autre  bout  de  la  coque, 
on  retrouve  les  deux  (H'^mates  p  (\érieurs,  les  deux 
plus  confid^rables  du  Ver,  Se  dv)n!  chacun  e  un 
aîlemblaje  de  troi;  fligmates  plus  p-r  f:.  Les  dui 
grands  ftigiîiatcs  Ibut  plus  i,')  pr  .  h  s  'un  de  .'aiitrc  , 
pus  apph'is,  &  p!us  bru  s  qu'il';  ne  l'ét-'iuit  o  Iqtic 
le  Ver  av  i:  fa  première  forme.  On  apoe  çoit  at-fil  , 
fir  cette  même  calote,  uiie  efpèce  de  couronne 
ccmpofée  d'un  n  mbie  de  grains  gai  à  celui  des 
Clin  es  ou  des  r  vons  ch  ir  us  qui  étoieut  fur  le  der- 
riir.-  du  Ver  Ciiacu  le  de  ces  co  nés  a  été  réduite  à 
un  de  ces  petits  grains. 

33  Mais  quelle  forme  a  !e  Ver  immédiatem-  nt 
après  qu'il  s'qR  feit  une  co]Uf  de  (.■  p. opte  peau?  Je 
ne  vois  p..s  qu'on  ait  eu  de  doute  lur  cela  ;  comme 
la  Chenille  qui  s'tft  transfo  mée  eft  devenue  une 
chryf  didc  ,  comme  une  i  finité  d'.iuttts  iiTe-.lcs, 
&  nommémt  nt  des  Ve  s  ,  font  des  nymphes  dès 
quilso  t  ptrdu  leur  prcmi';re  peau,  on  a  jugé  que 
dès  que  le  Ver,  de  l'efpèce  de  ceux  que  nous  exami- 
nons ,  s'étoit  tiré  de  fa  dépouile  ,  il  avoir  aefTi  la 
forme  de  nymphe.  Outre  que  l'analogie  po  te  a  le 
penfer  ,  on  femble  en  av.-ir  u'ie  preuve,  lorfqu'on 
vient  à  ouvrit  la  coque  dans  un  temps  où  il  cft  pet- 
mis  de  l'ouvrir  ,  f.n-  b!c.''er  l'i  feète;  alors  on  met 
a  dé  ouvert  une  nympiie  à  laquelle  il  eft  aifé  de 
tr  uver  toutes  les  parties  d'une  Mouche.  Mais  des 
obftïvaàons-,    faites   de    meilicuic   heure,    m'ont 


MOU 

prouvé  que  la  tran'foimation  du  Ver  en  nymplx 
n'étoit  pas  Ci  prompte,  qu'elle  devoir  être  p:épatt'c 
par  une  autre  ,  c  mme  celle  en  Papilon  Teft  par  la 
tr  .n  formation  en  chryfa  ide.  Loriquc  j'ai  ouvert 
des  coques  de  Vers  qui  s'étoient  métamoiphok's  de- 
puis ''in'j^t  quatre  hcuies,  je  n'y  ai  pu  tiouvtr  au- 
cuns veîtigcs  des  parties  propres  aux  nyrphcs  , 
coinine  des  jimbes  ,  de;  ailes,  île  la  tête  ,  &c.  ,  &: 
il  me  fombloit  que  d'autres  n',;u  oient  pas  n  icax 
réu.Ti  qae  n^.oi  a  y  en  irouver.  Mais  on  a  u-oit  pu 
croire  q.iC  coir.me  tout  l'intérie-ir  de  l'infefte  ne 
fe  .bloit -ilo.  s  qu'une  b'  u:liie  de  lait,  tou  es  les  par- 
ti s  de  la  nymphe  étoient  (î  molles,  qu'elles  per- 
doi  nt  leur  f<.rn  c  ,  &  fe  déri  ui  oient  pour  peu  cu'on 
les  lou-liâv.  I;  lit  vtM  que  l'infecte  elt  extrêmement 
mol,  qu'il  e(t  pvefquc  il.  ije  dans  les  i  rensier'  temps 
cii  il  e-t  logé  dan^  fa  coque,  mais  il  s'y  atfeimit 
peu-à  peu.  Nous  parlerons  aiil.urs  des  Vêts  qui  fe 
nou  riilent  dins  ks  uitei'tins  du  Clieva  ,  &i  qui  n'en 
l'orrcnt  ?ue  lo;fqii'ils  font  près  de  fe  fansformer  ; 
ces  infdlcs  rcftcn:  dans  leur  coque  pLs  lonp-terr.ps 
que  nos  Vers  de  v  anJe  ne  rciîcnt  dans  la  leur  ,  ils 
lont  plus  lor.^-temps  a  parvenir  à  prendic  la  forme 
de  Mouche.  J'ouvris  des  coques  de  ces  Veis  de  Che- 
nal ,  plus  de  huit  jo.:rS  ap.ès  qu  ils  fe  furent  trans- 
formés, les  par.ies  intérieuri^s  ivoiait  a'ors  de  la 
confiftance  ;  je  parvins  aufli  a  dégager  chaque  infefîc 
de  fa  coque,  à  l'en  tirer  entièrement.  Sur  cet  in- 
fedle,  qie  je  n'avois  aucunement  blelTé,  qui  étot 
bien  entier  ,  je  ne  pus  voir  ni  jambes ,  ni  ail.s  ,  ni 
aucn  s  des  parties  p^ip  es  aux  nymphes  ;  il  n'étoit 
alors  qu'une  malfe  de  chair  blanche  alfcz  infoinie  ;  il 
n'avoit  que  la  h'guie  d'une  boule  al  n-jéc.  Cette 
matTe  ,  qui  ne  ftmblo  t  pas  avoir  vie ,  étoit  c  pen- 
dant ce  ver  cipablt  auparavant  d'alongemens  &  de 
raccourcifiemcn'.  ,  capable  de  i^v.is  mouvemens  ; 
&  Citte  maiic,  fi  peu  L^ou'ée  ,  fe-o  t  devenue  une 
nymn'.e  ,  fur  laq  lel'e  toutes  les  putties  extérieures 
c'unc  Mouche  aiirii.nt  été  très  rcconnoifT.bk-s.  Le 
Ver  s'éto  t  do  c  transformé  d^n';  une  boule  alongée 
avant  que  d^:  fe  métr  i  o  rhofer  en  n.mphe.  Tous 
les  V.is  ce  ce. ce  ifpèce  doivent  paiïcr  par  ceite  mé- 
tamor.  l-.ofe  ,  &  prôbiblcmen:  tous  les  Vers  de  la 
claifc  ie  ceux  qui  fe  font  une  coque  de  leur  peau  , 
d  ivenr  la  iubi'.  J  ai  re'jvé  de  mcme  de  leurs  c  ques 
des  Vers  qui  f;  nou:riii'ent  des  chairs  des  aniiv.a -x 
jc-é?  dans  les  vo  ries ,  Se  je  les  ai  rro  vés  avec  la 
forme  d'une  boule  aiong'e,  qu'ils  ne  à.  voiait  perdre 
que  pat  la  f  i  e.  Nous  donnerons  aufll  à  cette  pr«- 
nvère  métamor;hofe  le  nom  -^e  métaraotphofe  en 
boule  alcngéc  ,  ou  en  f;'héroije  ,  o*i  en  cliip- 
foide. 


3-  Sa  '  baucoup  d'adreTc  Se  de  patience,  on  peut 
fe  conv,  incre  q-e  r,o  V  rs  de  la  viande  ont ,  comme 
les  précédentes  ,  u  e  première  transformation  ,  après 
laquelle  is  ne  paroifTer.t  que  d  s  houles  alongées  : 
on  u'a  qu'à  faiie  cure  de  ceux  qui  (ont  en  coqu^ , 
c*eû-i-Ji:e   à  les  niettte  d^ns  ce  l'eau  &  les  y  tenir 


MOU 


773 


jufqu'i  ce  que  l'eau  ait  donné  quelqu  s  bouillons. 
On  ne  éulTit  pas  toujours  Ci  bien  en  Ici  jetant  dans 
l'eau  bouid.  nte  ;  les  chairs  ,  trop  biHfquemeot  fai- 
lles par  la  chalenr  ,  &  trop  go  fléci  .apparemment 
par  i'.iir  qu'elles  contiennert ,  s't'chapfait  p'i  quel- 
ques endro:ts  de  la  coque  qi'eles  o  a  foixt  .;  ■  fe 
btifer  Si  on  f.  ;t  donc  cuire  des  Ver  qui  n  (  f.v,  c 
mis  en  coque  i^iie  -iepuis  douze,  vin'^t-quatie  oi 
trep.t  -l;x  Le. ne.  ,  !.•  cbi'îvH  fait  prerd-j  Je  la  fcl.- 
r'it'.  aux  pa  des  ce  .'infeâ.  ;  &  a:or-  ,  en  co:  mt.n- 
ç.i..t  à  "S.V  ir  h  crqjf  p  r  les  deux  cor.:cn';  que  nous 
..ve'iis  fuit  connoî  re  d-devant,  ,>;  continuant  à  l'ou- 
vrir d"  ch.q  e  rôré  av..c  f  es  cifcai  x  à  peinte  lîiie  , 
oi  f.:ra  en  '.t.t  .i'e:'le--'ci  L  coque  p.T  pière,  f.ir.s 
dé-.arger  !■  s  ,\r;:.s  -ie  i  1  ■i'eâc  ,  ie  ou  r<.i,ri  fo-i'-  ia 
f.  nr.c  d'une  b.>i:le  al  Uj.ée. 

"  Les  Vtrs  qui,  -our  à.i:"'iyr  *,-^o"ch;'?  à  rrux 
ailes  ,  f;-  for.t  iiii-  cr.q  '  •  de  :ciii-  p:op  e  pe-au,  p.iici  z 
don-  par  une  n-.éi;'ra  r,  hok-  e.c  ;  ;.  s  q.e  les  Ch.  niles 
quidevienrieut  l';;pi  Icns  ;  K  p.it  ir  e  ■  écr.mo-jil-.rî'c 
ele  fins  q^i,'  b  a^coup  de  Vers  de  dilrVieiis  g.  nrcs, 
qui  ce\unner;c  iies  :'-■  cti^hes  .  qi:,-.:re  .i!es.  iJ-.s  que 
tous  c  s  .'crr.i;  rs  i-lcûcs  l'e  G-nr  .!éfeit-  d:  leur  i  CiU  , 
ils  f..!i;  tic-,  ch'yr.-lid  •  o  ■  des  i.'yr.i.  iie-. ,  au  lieu  que 
i-os  Ver'  q'!  le  font  d.-S  coques  J;  hur  p  au  ,  doiveit 
palfc.  p..i  l'éta"-  lie  i;oi;  e  aloi  gée,  d  ci  ipfoïde  ,  avant 
que' de  ûcve^ir  rympheK  Nous  veirons  de  plus  que 
le  pa.'fage  de  l'état  .ne  boule  alongée  à  celui  de 
Mouche  ,  ne  fe  f .i-  p'.s  comme  le  p.jrage  de  l'état 
de  Cheni  le  à  celui  de  chryfaliJc. 

w   Mais  on  dcniardera  peut-être  fi  'Mi  doit  mettre 

au  la'-.g  des  iTiér<;m.Trpiiof.s  ce  nt,iivcl  état  de   i'in- 

feéte ,  dans  leq  .cl  il  n'a  qu'une  form:   un  peu   plus 

raccojrcie  que  ccile  qu'il  avoir  ci-devant  ;   fi  o:i  ne 

le  doit   point   regorder  con.me  ces  changemtns  de 

peao  ,  qui  arrive  t  à  un    C'  enilie  plnleuis  f<.us  dans 

•a  vie.  Nous  co  r.or.f.  le  i  oin   de  mé  amorphofe  a 

des  ch'îngctT.cns  c-,.  liàér^bles  f  its  tant  dans  l'exté- 

riear  qiie   (i.nirs   l'irttrieur  de  l'an'mal  ,  &.  nous   en 

avo  s  art   iéi.cnt  ici  d=  tels.  Cet  inf  fte  ,   q"i  étot 

ci-devnr.t   rius  cios  à  fa  j-artie   p'.diéiie.ie  qu'a  fa 

partie  a:  téiieurc,  a  aduell-n.ent  fcs  deux  bouts  épa- 

ieraent  gios.  Il  eft  devenu  dans  l'impui.'lance  de  fe 

mouvcir;  en  perdant  la  pcau  ,   i!  a  perd'J  lc<  itin- 

m^ites  ar.té  leu-s  6:  poftérieurs  ,   fcs  bcuehes  de  U 

tefpiration  ,   ou  do  iiio  ns  il  y  eft  arrivé  des  ch;n- 

g-n.e  s  cor.fi  érables  ;  ces  ftigmates  fort  reliés  fur 

j   unepc-ti  qU:  ne  lui  arpavticnt  pl-S.  U  eft  vrai  qu'is 

j  tiennent  encore   au  corps  par  les  trachées  qui  n'ei 

iont  pas    fouies  ,    mais  elles   en  font   dégagées   en 

partie.  Le  Ver  n'a  pas  encoie  entièrcme:  t  perdu  ces 

I  crochets    &   ce   d,-.rd  écailleux  qui  lui  fei voient  de 

dents  ,   mais  il  elf  dans  le  même  es  que  s'il  ks  avoir 

I  pe  dus  ;  il',  ic  lont  plus  a  fon  ufagc  ,  ils  t.ennent  à 

'  la  coque  par  un  b-jut  ,  par  la  pCoU  des  environs  de  la 

I  bouche.    Aufli,  lorfqu'on  c.poite  la  calotte  anté- 

I  heure  de  l'iulccte  qu'on  a  f»it  cuire  ,  les  crochet» 


774 


hl  o  u 


ftiivent  cette  calo'tc  ,  8c  1  ,i.Tent  un  viiirk  ,  un  eufjr- 
ceaier.i  .i.:.ni  its  du  is  Ju  boiu  antéiicui. 


>.  Ce-  c 


!  J  foi'.t  des  pat-tics  qm  ont 
,    St    p  <;cé.-s   aikz  i.vjiu 

;    ■'    ir'liin  .  l'yicuilit 


VUS:  ces  inftianicns  é.;ail.eiix  ('.•::- 
que  la  ccq  'e  rit  blinche  ,  5c  tjuMi 
cjuc  tranfp.rcnce,  cl^c  peimet  de  I  c 

je  les  ai  obfervés  ,  peu  d'iiîfhns  aprcs  que  la  tr. us- 
formation  s'ctoit  fiitc  ,  j'ai  vu  les  bouts  des  tiges  des 
(Crochets  ,  qui ,  par  un  mouvement  alTez  lent  ,  mais 
continu  ,  décrivoicnt  environ  le  quait  de  la  cir:on- 
fé:enc;  de  la  coque,  un  arc  de  90  degrés ,  e,i  all^.nt 
Crins  un  feris  ,  &  qui  le  d^crivoien'.  caùiite,  en  reve- 
nant danî  1-  ffns  contraiie  ;  c'étoit  un  mouvement 
J'orcil!r.ti;>n  ,  dont  la  pointe  des  ciochets  étjit  le 
cciittc.  Qijclquefoii ,  d.ns  les  mitais  fuivans  ,  mais 
plus  tird  ord  nairement ,  j'ai  vu  les  bouts  des  tig  s 
avancer  vers  ia  paitie  po  érieu  e  Se  -et  uinere.  l'uuc 
vers  l'ante'ricure.  Les  chaiis  auxquelles  les  pointes  des 
crochets  tenoient,  n'étoent  pas  encore  fl  bien  collées 
à  la  coque,  qu'elles  -c  p.;f]en:  céder  un  peuj  mais 
cHes  ctfùoien:  en  r^liftant  :  c'efc  laur  rédltance  ai'pa- 
temment  qU' ,  iorfqu'clj;  devient  plus  forte,  achevé 
de  dkichei-  les  crochets  .jui  font  tirés  vers  le  derrère 
par  des  lien-  plus  £c  b  es  que  1  s  ch.Ls  ou  le?  peaux  , 
qdi  te  o' t  -:■  irécli-es  S:  coiléos  à  la  caiotte  anié- 
licurc.  J'a;  qjeiquetvis  apperçu  les  mouvemens  al.ei- 
ii.:tifs  des  tiges  des  crochets,  de  de.iièrc  en  avant  ,  à 
des  Ve  s  qsii  s'étoieut  transformés  depuis  près  de 
vi '.gt-quatre  heures. 

,  »  L'infecte  doit  perdve  cet-e  forme  groffiè:e  ,  fms 
kqucHe^  il  n'a  pas  l'air  d'un  animal  qui  ait  vie  ,  ni 
ptopre  à  v.vre.  Si  on  ouvre  une  coejuc  cinq  à  iîx 
jo  rs  après  qu'?  le  Ver  s'eft  tiansformé  ,  on  trouve 
qu'elle  cil  remplie  par  une  nymphe  bien  blanche, 
pourvue  de  toutes  les  patii.s  d'une  Mouche.  Les 
jam-cs  &  'es  ailes.,  quoique  coivenucs  dans  des  four- 
re,-:ux  ,  fo-f  trcs-diftindtcs;  xs  fvurrc:  ux  fo.  t  (1  minces 
qu'il  ne  les  caciseut  pas.  la  trompe  de  la  Mouche  eft 
touch'.e  fur  le  corclct  ;  on  dillingu-  fes  lèvres  & 
Taui  de  l'a  guillon.  La  tête  eft  sjvo.îc  &  b  en  façon- 
née ;  les  yeux  à  réfean  fjnt  tiès-reconnOilTablcs  ; 
mîis  comment  notre  infiiftc  a-t-il  c]uit;é  fa  fccondc 
fo.-m_  pou;  p  ec;"ic  cette  troilième  ":  N'a-t-.l  eu  qu'à 
ledér^r.  e  ù'uuc  féconde  peau  pour  mettre  en  évidence 


dis  pjr:iesc]u'ei 


caJi  es:  L'anal 


alogic  vo; 


tiioi  ci.eoi  t  que  cela  fût  aiufi  ,  &  elle  1  ous  tronipe- 
).oit  ei'coïc  ;  dii  luu  que  les  Chcnirc-  deviennent  fur 
le  ehatup  ,)h yf  \idi',  &  q\:e  k^  A'ers  des  Mouches 
à  quatie  ^iles  deviennent  nymphes  fur  le  champ,  ce 
n'ellque  peu. à  peu  que  nos  ii.fedes,  en-boule  alon- 
géc,  parviennent  à  paroître  des  nymphes  parf.ites. 

ti  Pjsn  n'cll  plus  aifé  (jue  d'avoir  gr.uidc  provifioa 


MOU 

6e  Vers  de  'a  vi'nie  en  ccque  ,  f<  i'cxpédiîrit  lîc  les 
fjire  cu're  donne  beaucoup  de  fac  iité  à  les  t;  er  de 
leur  coque.  Si  de  cclx  qui  fc  (ont  raétùmo;ph-jfé$ 
à-peu-près  au  iiic,-.e  t.mps ,  on  e  fuit  cuire  chique 
jou  qi-e'que<-u  s  p.wJdn;  plui!eU:S  jou:'.  de  fuite, 
on  pourra,  voir  q'ie  la  uiéta'no.^h  -fc  le  lait  peu  à 
pC'j  ,  &  en  (uivre  les  progrès.  Au  bou:  de  deux  ou 
trois  jotu-s  on  verra  de-  jnnbe  tiès- courtes  à  la  partie 
aw.ér.eure.  Le  jour  fuiva  t ,  les  ailes  comme  ceronc 
a  le  f.iicdiftjguer,  oC  lee  bouts  des  jambes  fe  f-:ont 
reppioehéidu  lernère.  Ui'  autrcjour  f-ra  voir  le  bout 
de  la  tro  r,pe  ;  k  nonipe  entier;  paroîtra  e  ifuite,  & 
la  tste  f;  aïontrera;  cnrin  on  ouv.ira  de  coques  dont 
les  nymphes  auroi't  des  jimbes  q  li  ?.ttei:idr  nt  le  der- 
rière ,  des  nymphe*  dont  la  tète  fct!  très  bicii  for- 
mée. Se  ayant  fes  yeux  à  réfeau  nès-iiuindis. 

«  AinG  on  pourra  voir  journe!lcra*nt  la  fuite  des 
progrès  qui  fe  fot  faits,  julqu'a  ce  que  l'inleéte  foit 
devenu  une  nvinphe  à  qui  rien  ne  manque  ;  &c  on 
reconnoîrra  que  ce  n'elt  q  i'en  pi  (ieurs  jours  que  îa 
nym.  hc  parv.e.T.  a  ei-e  telle,  li  fe  .  Me  (l-.nc  que- les 
partie  propres  i  la  Mo-jJ.c  le  picdeiler.t ,  e.u  au 
moins  qu'el  es  croifîc  -t  chaque  joer.  Cet  accroifle- 
ment  de  tant  de  parties  ^  pendant  que  .c  cutps  ne 
eroît  nullement  ,  car  i!  remplit  toujo-u-;  la  coque, 
prefeute  b  en  de",  diifi  ulés.  Les  attent  ons  que  j'ai 
faites  pour  en  obre.ir  le  dén-ueriicnt  ,  m'o  t  ^.e  nduit 
a  voir  comment  fe  fait  le  pallage  de  l'crar  de  bou'e 
«longée  à  celu'.  de  J.i,yfali  le  ,  6e  m'ont  donné  une 
partie  des  éciaircilTemc  s  que  je  defi:ci<;.  J'.ù  dopc 
reconnu  qu'il  ne  falloit  p-,s  coire  que  les  ailci  ,  hs 
j  mbcs  &:  la  lêcc  de  la  '  •  n"  l-e  c  ufien:  jo'i  ne!  e- 
nient,  commclesa'p  ^  --  '■  ■  '  ;  i;r  v  :■  i-v.  , 
qu  il  n'y  avoit  ici  qi  '  '  '  '  .  '  ■-''■  -<^  1' ■'  '  ^ 
déjà  toutes  formées  _,  U  ij  ;.,■  ia  m  e  ii.ui  q.ic  oui  -e- 
v-loppoit,  qui  éccndoiL  tes  pat»es,  éio.i  extiêa.c- 
ment  fim^ile. 

»  J'ai  parié  d'une  cav'té  qui  paroît  au  bout  anté- 
rieur de  linfedlc,  qti  a  li  forme  de  h.-'-.il  alongé:, 
&  qu'en  a  ti  é  h  rs  de  fa  coque,  d'une  cavité  d'où 
lont  f-ntis  lescr-.he;^  &  d.ids  d  ne  !  inlcfte  s  eft 
dé.^ait.  Je  reira  qnii  urc  parei'le  cavié  a  tous  les 
infcfte'  en  bou'c  oblonguc,  que  je  lirai  de  leur  c.^- 
que,  &;  dont  j'obferv.i  eu  deux  endroits  des  bords 
de  cife  ca-'icé  diaivétraleuient  oppofés  ,  une  cl  --èce 
de  fcrivc  ccne  ,  une  émi  c  ice  ,  dont  chacun;  éto  c 
un  ItipmKte.  Je  j  -ge  i  que  ce  fligm  te-  ,  £e  ie  j  g-ai 
bien,  Hcvoient r-pp;!rtciiir  pu  ecrce!e:  de  li  Mouche; 
<ie-'.à  '1  s'cnfiiivoit  :i  e  1,:  tête  de  1.  Mouche  ,  ou  ce 
qui  la  dcvivt  dcvaiir  ,  é-;cir  eftiiell-racnt  ,his  près, 
de  .a  partie  porter  eiue  que  ne  l'eft  le  corceU-t  ,  3c 
qui-  en  étot  de  ivéme  .-c  to«tt;s  les  p.rric;  qui  ne 
paroiiTent  pas;  en  un  moLJe  peui^i  que  toutes  ces 
pa  ti  s  ,  qiu  finibloie  t  croître  jeur  eileniept ,  etoie  U 
réellement  bie  r  formées  ,  ma  s  quelLs  occupoient  ic 
fo-  d  de  l-i  cavité;  q^'eil-'s  en  !ov  oleiir  pc  1  a  peu  en 
fe  développant.  Pour  fc  faire  Ui:e  ana^c  de  ce  que 


u  o  u 

jj  vcrx  fai'î  ent.nJrc  ,  rcfrcientons-ncus  uns  ef- 
pèce  (le  nionilre  humoin  ,  d.  iit  nous  pourrions  trou- 
ver des  exejDpks  dans  l'H  iîoire  de  Monftrcs  ,  un 
c-  f  n:  d;;r.t  en  aiipic  f-iit  cntr  r  la  lêce,  le  col,  les 
tpauics,,  les  bras  d-ns  la  Cuvi..;  Ju  cops,  où  tomes 
ce5  pa:iics  (croient,. ciifo.ncées  £  avant ,  &  fi  bien 
caché:!!  ,  qu'il  n'ui  parcîu-oit  aucun  vertige  à  'exté- 
rieur, &  même  qu'il  refteroit  un  enfo  cemei  t  au 
bout  du  tior.c.  Une  imjge  fi  bizarre  &  fi  ditrorme 
e!l:  celle  de  l'état  natuve'l  de  r  otie  iricûe  ,  dont  la 
f  conde  isétainiTph.-fe  n'efl  pas  e  cote  conimencéi-. 
Qii'il  roi  s  'oit  p..  iVibie  de  raniner  peu  à  ^eu  i  otre 
n  onP-te  Iiurr,ainà  la  figure  d'iintnme;  'es  ni.ùiS  fo--' 
tirunt  d'à' ord  de  la  cav:  é  ,  i.ll,s  vicnJ:ont  'e  prier 
lur  'a  poicrirc  ;  les  br..s  pa  cîtr  nt  crGiire  ;  ei  fin 
peu  à  peu  la  rète  Ce  mo-.t:c;a  Inr  Co:^  col,  &  tout  f  ra 
rétabli.  Pour  sronve.  ircor.relbbcmcnt  que  ce  qi.i 
eft  fi  b^zarrerrent  inijginé  &  exécuté  fur  une  figure 
humaine,  eft:  pécféinent  ce  qui  fe  pafie  dins  rin- 
f  âe,  je  n'ai  qu'à  dire  que  j'e  /  ai  pris  un  qui  n'avoir 
g  ère  encore  que  la  fo  m-  de  borle  a'o'  gée  ,  à  qui 
il  ne  paroiffcit  encore  que  ces  bo-ns  de  janibcs  ,  des 
jambes  cxtê. /cernent  courtes,  &  comme  effacées, 
tant  elle;:  étoien:  min-cs:à  qvoi  onn:  v  yoit  ni  tête, 
ni  ri-.-n  d'appro  hant  ;  un  infcde  dsns  .'é  at  femMa- 
ble  à  celui  de  notre  monftre  humain  ,  qui  re  men- 
treroit  que  les  m.-.ins  Si  un?  p;  rcie  des  bras;  j'ai  peffé 
le  corfsde  cet  i  (eue,  ayant  att^nrion  de  te  ii  fa  pir- 
tie  pof^éritiirciîxe,  afin  qi;e  out  l'i  Ifet  de  la  prrlTî-n 
fut  Vf  is  h  pa,  li  ;înLé!ieurc.  Quo'que  je  prelTalf;  dou- 
cement,  bientôt  j'ai  vu  la  cavité  du  bout  anérieur 
d'fparcît  e  ;  des  pa  ti:s  c  mn.c  cha'nuf  s  fe  fo- 1  pré- 
featées  peu-  'a  rempHr  ;  c;  s  p  rries  fe  fcnt  élevées 
a'j-dcflus'd-;  l'trd  o;:  où  éto  t  le  bord  de  la  cav;té  ; 
là  el'.s  ort  pf'S  une  ccnv-'xté  confid 'table,  &  cette 
convexité  a  été  bie-tôt  aifée  à  ecomoître  pour  la 
tète  de  la  Nymphe  ou  de  la  M-uche  :  cetre  tête 
éto'ttrcs  bi  n  formé;,  tcu'cs  Icsdérendance.;  éroicint 
ti-ès-f'iflinftes  ;  les  yeux  ,  i-.  s  internes ,  la  troT'pe  s'y 
tronv:-ie-it  Je  ét">'ent  avlfi  vifiMes  qu'on  pouvo'c  'e 
fouhctc'.  E  '  rr.iiTiS  tc;-,ps  les  jamb'S  font  devenues 
plus  Ir.gne^;  nrn-fcrlem' nr  j'en  ai  vu  paroîredes 
portons  (]U'  étoie  t  cachées  auparav.~nt,  mais  leur 
partie  ,  qui  étoit  vifibîc  avart  la  preffion  ,  a  pris  plus 
de  relief;  il  en  a  é^é  des  aile-  c  mnie  des  jambe'. 
L'.'ugmcncation  de  r,  licf  éto  t  due  à  h  liqueur  qoi 
étoit  forcée  de  pénétrer  dans  ctrraines  parties  ;  en 
la  voyiit  F,  ire  des  bu'les  lorfqa'dle  crt-.- it  Jars  les 
ailes.  F.nfin  fur  le  chiim'p  j'ai  f  li:  une  Nymphe,  j'si 
achvé  fur  ie  chsT'p  la  feotdï  tran-forma-ion  de 
cet  infefïe  ,  qui  n'eût  dû  être  accomplie  qu'en  plu- 
Éeuts  joi:rs. 


"  Ce  n'  ft  que  peu  h  ti-u  que  la  !iat-ire  fx-cure 
ce  q  ;c  j'..i  fai:  t:op  bru'quemci.t ,  &  l'i  fcd:  s'en 
tro  V.  mieux.  F^cs  parties  les  pltis  ei^er.tie'l.s  à  la 
Nymph:  &  -  la  Mouche  ,  &  celles  doi  t  nous  fom- 
mes  le  j>lus  fr-ippés  .  co.mrrc  la  tète  ,  les  ai!e;  ,  les 
jûmbcs ,  Uc.  fort  donc  logées  dans  !a  ca »  iîé  du  €■  rps 


,1  O  U 


7) 


du  Ver,  qui  n'a  ruiore  fi!  i  qa-.'  fi  p'cni;c-'e  (raT.f- 
forniario  ;  cksyf)  t  cha.;une  .ivcc  leur  cnv->;ioii,'c  ; 
car  e  les  en  fortcr.t  .iv  c  ces  cnve!o;-iKs  11  en  eit  ,-'e 
t-  ut  s  ces  pjrtics  ccm.ne  des  doi.;^-;  d'-j;r  çand  qui 
ffrcier:  (n'oricés  datis  la  main  du  g  iid.  ;  ces  partiel 
font  b  en  formé'S  da  s  la  caviti,  qui  le.  concirn- , 
elles  ne  dcma-'dcnt  qu'j  en  être  tire.-s  peu  à  peu  pour 
fe  déve  opp;r  Se  s  étc  dr;'. 

"  Il  cfi:  diff.c-ilî  de  ronjcvoir  Tcmmeiit  les  jambes , 
dontleibo  ts  paroilî'ent  d'abord  à  la  pa-.tie  ar.tiiieu  c 
de  la  cooiie,  paroiî'^cnt  par  la  fuit:  a  fa  partie  potié- 
li  uc  ;  :-on-ment,  é  ant  ,  uflî  molles  qu'eilcs  fonr  , 
fi  nt-c-i  es  tout  ce  chcmm  faos  fe  ch  fto  n  cr  ,  l'ns 
fe  l'tfigiirer  ;  mis  en  verra  qu:  'c  chemin 
qu'el-s  or-t  à  f.ire  eft  beaucoup  ph.r  crurt  qu'il 
ne  psrcîr  d'abord,  !î  on  fait  1  s  attentions  fuivanre-. 
S(  it  q:.e  l'irfeite  ait  la  forme  de  boule  alorgée  ,  foit 
qu'il  air  celle  'e  Nyxphe  ,  il  remplit  enriè'emfnt  iî 
coque.  Ou;:nd  il  ;.'- It  cnc-re  qu'en  boule  alongc'c  , 
les  fiigmates  du  corctkt  de  la  Nmi'hc  oj  de  li 
Mouche,  f7Uchfnt  ia  calotte  an;éric  rc;  à:  quand 
il  elt  tn  Nym,  h.-  ,  ces  IHjmariS  f  nt  éh-igncs  de  U 
mè-'  e  ca'o-.te  de  tou'  e  dian-èt  c  de  la  èie.  Dsns  'e 
pri'mie'  é^at  h  c;  rps  fembloit  remplir  fcul  t  ure  la 
C'iq-  e.  S:  d.;r.s  le  fecrnd  ét.ît  il  y  occupe  moi-is  'de 
place  q\i'y  occupoie-t  'a  tête  &  le  curce'et.  Quand  'c 
corps  fe  vu'ide  de  la  tête  ,  des  jambes  ,  >ks  a  les  ,  ?c 
de  pat  e  dy  corcc'et-,  il  fc  raccou'.cit.  Ici  anncatii  '"e 
rapproch-nt,  parce  qre  la  tète  ji  'ecrrce'et  do  vc  t 
occuper  dars  11  coqii^  le  it  ême  efpgce  ,  Se  un  plus 
g'and  que  celui  qii'iis  ocrupoicnc  dan?  .'e  cor,  s.  De 
tout  cela  il  fuit  ipie  1=^  bouts  des  jambes ,  qui  ont 
commencé  à  f  e  m-n  r?r  ,  étoi-nt  pofé-,  fur  le  pre- 
mier ou  le  fécond  ann-au  d'i  c.  rp'  :  quand  iîs  refie- 
rcicnt  fixés  f'r  U  fccon  i  .inu  -u  ,  par  la  fu-re  ils 
dcv!en-.<io'ep.r  allez  prochi-s  du  d; rn;e-_- ,  parce  q-.!e  la 
tête,  qui  cbrclw  fa  fixe,  for«e  les  premiers  an- 
reaix  à  s'aprodicr  J  i  dernier. 

"  Mait  ce  qiîi  a;:roit  phi-  bf  i-i  d'être  expliqué, 
c'eft  la  m-'rhr.n  qi'e  qui  fait  fcr^  r  b  tête  &  les  «lucrcs 
parties  d;  la  cavté  dans  hique  le  :lies  éroient  conte- 
nu s.  On  voit  b'eu  qu'une  prcflion  plus  foibie  & 
m.i-ux  mérafe;é«  oue  c  ile  a  iaqueî  e  nous  avons  eu 
reccurs  ,  pour  fair-i  forrir  fisr-le  ih,;mp  ces  partits  , 
les  fera  fortii  peu  à  peu  ,  &  que'  u  k  corps  ten-i  a  fe 
■3cour.-ir  &.*  fe  contr.-.fter ,  d  îr^  f  r  les  psr'ics 
c  u'il  lenferiHf  l'ell-et  de  cette  prcffuiu  doac.  A'Ltis 
nous  ne  pourrior.s  d' nr.er  que  des  conj.  lîlutes  très- 
incertaines  fur  la  caufe  qui  le  fait  coi-traéler.  Nous 
pourrions  dire  que  le  fuc  no'.-:n-,c'Cr  s'y  pote  moiAS 
abordamm'nt ,  peidant  qu'il  s'unit  au:;  p.ar:ifs  qiii, 
d-  ivent  pa-  la' f:ite  p,.ro;  re  au  jiur  ,  Sc.que  ccl'.s- 
ci  acquièrent  dj  vo'nn-ie  pend.^nt  q-ae  io  rompis  pei-rî 
du  (:en  :  raais  rc.  t  ce  que  not-a  f-rio.rs,  ce  fer-it  ds 
rejetter  '  n  pe-i  rk;s  loin  la  diiEcul  é  à  upiiqacT;  ,d'! 
relie,  fi  on  ncu':  dcn-.ancioit.poiiiiq-j-  i  i!  a, lire  .ûovs 
que  le  ccr.-s  décroît,  rou^  ainû  dit,  perdant  ^ui 


11^ 


MOU 


U  tè'e  _,  les  jambes ,  les  aile?  acquièrent  (Jii  w>lym*, 
Toila  lur  quoi  il  nous  fL:roit  imj'ollibl;  de  rien  dire 
de  fatisfaiÙKt. 

»  Nous  avons  fait  remarquer  que  le  Ver  qui  ve- 
noi;  de  fe  transformer  en  boule  alongéc,   nvoit  en- 
core (es  crochet-  &  fo  ,  d.vd,  &  qu'il  iem  faiibit  f.ire 
divers mo  vcin.-n,  qui  rendoient  pr..b<ib:eme  tàr  m 
prc 'eurs   attache"- ;  de?  q.i'el'çs  (ont  rompues,  es 
erochers  &  ce  daid  ccfTent  d'i^ppartcnir  à  rnifeil-,  qui 
■  •'en  a   plus  bcfoui.    Il  w   s'en   défi  t  pjs  pourtant 
alorsj  îls  rc!  ci.t  encoe  dans  la  cavité,  &  t. s  i/e.i  j 
forcent  qie  quanJ  1.  tête  s'élève  ;  alors  elle  kspo.  iF--  | 
devant  elle  ,  el  e  le    coache  contre  la    o  ]u-  ,  à  la-  i 
q'^e  le  is  tc,:oie  it  Jej;   par  leurs  pouif.s,  &  ils  s'y  | 


"  Plufic  r^  circonftance^ ,  &  f  r-tout  la  ch  leur  & 
le  froid,  la  Céche'  ire  oi:  rbu.i.idi:^  ,  peuvent  c^intri- 
b'icr  a  e..rdcr  ou  avancer  ihicune  des  tiois  méta- 
n-.o  phofe:  de  n;  s  Vers.  En  été,  j'ai  (  u  des  Vc  s_c]i;i 
f  rt  rl.fi;•^^  d-.ns  une  lere  hi.'i  c  pendant  fix  à  Tcpt 
jours  ,  fa  ;  fc  n.u'tjinorph  ^fer  en  coque  ou  en  boiil- 
alongre,  &  d'aurc  qui  fe  font  transfoimiis  après 
avoiv  été  feulement  d  ux  jo  :rs  da  s  une  terie  fèohe. 
L'humidité  doit  de  même  ii-.fiu'  r  Gir  la  fe-.ond^  trj'  f- 
foraiation  ;  car  pe 'dant  qu'.  1  e  s'acco.Tplit  ^  il  fc  fait 
une  évapoittion  qui  do.t  être  plus  ente  dsns  une 
terrr  ab'e  vée  d'eau,  que  dans  ini  lieu  (ce.  Je  n'ai 
point  cherché  à  d-ter^niner  la  quantité  pré'-;fe  de  ce 
qui  s'tcliappe  de  l'infcéi:  en  coque  ,  jiii'qu'J  ce  qu'il 
loit  en  état  de  devenir  M  uchc  ,  ni.^is  je  fais  q,  'cil- 
cft  atî  z  coniidérable.  Quand  j'ai  jctié  d.ns  l'ea-j  des 
coque  que  ces  infcftes  -e  s'étoicnL  faites  qu-;  depuis 
peu  de  jouis,  dits  ont  été  à  fo.i.i  ;  mais  qti.in'  j'y 
ai  jefé  dt  plus  vieilles  coque»  ,  ce  Is  qui  rtrifer- 
niotnt  lies  nymph  s  ,  elles  ont  fu:nat;é  ,  elles 
étoier'.t  devenues  plus  légères  que  l'eau,  de  pLis  pe- 
famcs  q. ■"elles  avo  ent  été  auparavant.  L- froid  re- 
tar^c  e!  corc  beaucoup  plus  q  e  l'hiimi  ù  é  !es  ;.■  ê  res 
mctamor  hofcs  ;  car  il  en  cfl:  des  Vers  de  la  viande 
com.-ne  d.-s  Ch-îriJc.  Ceux  qui  ne  fe  metccnt  en 
roq  jc  qu'à  la  fin  cie  l'automne  ne  devie^  nent  Mou- 
ches qu'.,prfcS  que  h  rude  faif  n  eft  f  afi'ée.  D  -là  X 
Aiit  que  les  thangcn  eus  qui  le  font  jo  :r;.ellenient 
da.-.s  des  Vers  de  la  niê-ie  efpècc  ,  qui  fe  font  mis 
en  coqnc  ,  ne  font  p.:s  to  ijouis .  OJ  plutôt  l'oiit  rare- 
ment les  mêmes.  M.ns  [our  donner  au  moins  une 
idée  de  1  ordre  dans  lequel  Us  fc  font ,  je  va  s  rap- 
p  rter  les  obfervacicns  que  j'ai  faites  lur  des  Vêts 
qui  ,  étant  entrés  en  ttrre  le  ii  Avril  ,  re  pavu-cnt 
MoJch;;s  quel?  \6  Mai,  le  temp-  ayant  toujouis 
«^té  afitz  froid  pour  la  fa  fon.  Les  Vers  (c  transfor- 
mèrent en  coque  le  %6\  Se  k  17  Avril,  je  trouvai  l'in- 
(erte  en  f-rm  •  de  b  -ule  alongéc  ,  &  je  ne  pouvo's 
lui  Jéc  uvrir  aucune  des  parries  de  la  rympLe.  ?»îi'is 
U  50  Avril. j'ouvris  des  coques  dans  kfque  les  l'in- 
(edle  av  jit  déjà  des  jambes  aulfi  lorgacs  q  le  le  tiers 
du  co:psj  j'ouvris  cependant  d'autres  coqu.s  donc  les 


MOU 

infedles  avaient  les  jambes  plus  courtes.  Le  bout  an- 
térieur de  chacun  de  ces  infeites  avoir  un-  cavité 
da  s  liq-ielle  é;oiept  enciie  les  t  ges  ies  crochets  Sc 
du  *ari.  Les  inicélei  tirés  de  leur  ,or;sle  iSc  le  j 
de  Mai  n'dvnient  p. us  ie  cavité  à  leur  partie  anté- 
rieure,  la  tête  s'étoit  élevée,  les  tig  s  des  crochet» 
&  du  dard  étoierit  apliquées  contre  la  c-il  tte  da 
bo.ir  antérieur  de  l.i  coque,  éi  y  étaient  colée'. 
Alors  l'infcde  aïoit  dé]à  la  figure  de  ny.ni'he  ,  au 
lieu  qu'avant  que  de  mont  er  U  tête  il  fembie  une 
nym  he  tro  quée  ;  la  trompe  éroi  d:^  à  ilongée.  Les 
nymphes  m  fe  1  décoive-t  le  4  M.i  avjicnt  e  cors 
une  tr.  mpe  mieux  formée  ;  fo  boet  paroisfo  t  le- 
f  ndu  ,  parce  que  les  lèvres  étoicu-  devenaes  fenfi- 
b.es.  Les  contours  des  y  ux  à  réfe.ux  étoieat 
bi-n  marqués  ;  mai<  on  démêloir  allez  que  celles  des 
parùi-s  de  la  té  e,  qu'on  v  yoi  ,  n'âoic.n  vaes  au  -u 
travers  d'un,  e  -veiop^e  faite  d'une  eau  mi  ce.  S\,i 
cru  bien  diftiigau-  de  l'eau  dans  l'intéiieur  de  l'en- 
veloppe d'vne  desai'es  ;  i  fembl  ut  que  l'dile  n^geoit 
dins  ;ette  iiqucur.  Sur  fiï  nymphes  que  j'oblervai  le 
;  ^ai  ,  je  vis  les  a::tenncs  eu  pjlet  e  p  il'm  itique  , 
q  e  je  n'avo-s  pas  encore  vues  diiliude  rent  5  eliei 
parollfoient  encore  fuis  une  membanc  qui  (erv.  it 
d'cuvtlnppc  à  la  tète.  Cette  membrane  étoitd:  enue 
plu^  fer>fil,le  ,  quoique  rlus  tra  fparente  ,  peut-êr  e 
pi-ce  quMle  étoit  pu.  foui  vée.  Les  jambe;  s'étaient 
a'ongées;  m  lis  il  efl  à  lemarquer  que  iorfqu'  lies 
croient  couitcs,  elles  feaibl.ùenc  comme  giai^ées , 
c;mnit  faites  de  grai:  s  mis  bout  à  boit ,  &  que  dans 
(a  dernière  obfervation  le  g  a. né  avoit  prefque  d  f- 
paru.  Si  ee  gr  'iné  eft  produit  pâ'-  un-  ef^vèce  He  pi  f- 
lement  des  jambes ,  il  doit  s'évanouir  1  >  fquc  les  j  m- 
bes  s'rtendcn:.  Le  6  d:  Mai,  je  ne  dillr  j^uauiende 
plus  fur  'e  nyaiphes,  que  ce  que  j'y  avois  trouvé  le 
jc>'jr  prëcédenr.  Mais  le  7  je  co  nmençai  à  v  ir  çi 
yeux  iilTe.  firl;  d;rrière  de  li  tête  de  qn.clques  n  m- 
phcs.  Sar  les  u  es  ils  fembloien  léu  is  dans  u-re 
maire,  &  (ur  les  aunes  ils  étoicnt  ecanés  co  n  v.e 
ils  le  doivent  ê  e.  Le  plis  p;rand  ds  hing?^- 
nic'is  que  ni'off.it  le  même  jo  r  ,  fut  da'S  les 
y  Ui  à  réfeau  ,  qui  -.voient  p  is  u  e  t  inte  d^"  cou- 
lear  de  ch:ir  ;  cd  tout  le  rcfte  éioii:  cnco  t  d'u^  très. 
grand  blanc.  Le  8  Mai  ,  tes  yeox  à  ré'cu  .!es  nym- 
phes étoie't  'evenusplusroug  ât  e  .  Lej,  lesmè  les 
yeux  d.s  nymphes  tir.es  d  ,  leurs  coque,  ivoient 
eicore  une  cou  eu  plus  haute  ,  &  le  yeux  lilfes  com- 
me çoient  à  fe  colorer.  Le  i  o  Mat,  le  rouge  des  -y  ui 
à  réleau  étot  devenu  ulus  .once,  &  les  ytiii  lifl  s 
avoient  lougi;  01  trouvait  e  'core  fur  les  '  ijmates 
de  que  qies  nymphes,  deS  tiachées  du  V-r  qai  y  te- 
naient. Le  II,  les  poils  pa  oiifoient  fyr  la  p  up^it  des 
nymphes;  ils  et  nent  p  f  ft)ue  .oirs  (ut  q  cique -unes, 
a  fur  r.;utrcs  d'un  châtain  clair.  Les  p!  s  gros  oeï 
po  Is  ferabloielit  de  g  olTes  fih  es  qui  av  jie  t  du  re- 
lief !ur  'a  peau  qui  fert  d'enveloppe  comiuaue;  m  lis 
ils  é, oient  lée  Icment  (ous  cette  peau  ,  puilqu-  je  li 
pauwois  frotter  fans  es  déranger  aucunement.  I!  n'cft 
pàs  à  cro.re  qjc  ct$  poils  ai;ût  et»  fo  mes ,  ou  qu'ils 

aient 


MO  U 

aient  prU  tout  Icu-  -cj.o'lTcmeiiç  i'un  joar  à  l'autre  ; 
nia.s  i!î  -.le  commcncercn:  à  èti-.-  v;i!bles  <;ue  quind 
iU  cutciit  pri'  une  couleur  difix'ren-e  ^e  celle  (?es  par- 
ties qui  1-s  cnnvuoieuc.  Le  ii,  tou«  les  poils  des 
nymphes  éroicr.t encore m'cux  marquée, plus  co'crîs, 
&  t  >us  l'i'rociit.  Les  jambes  qui  avoi  nt  fait  t.i'it 
leur  chcmi-i  étojsnt  dev.nues  gr  f.s.  Les  lèvres  de  la 
tro:npe  étoicnt  plus  que  gri'es ,  p  cfqne  iwires.  Les 
ai-tennes  conini'.-içoi'nt  à  fc  color  r ,  enfin  rouce> 
ks  parties  de  la  Mi.uche  î'oicnt  «ilo  s  trè'-cl'fliniîes. 
Les  dcr.icrs  jni  s ,  ''c  13  ,  le  14  &  !«  ij  ,  '••'onrplus 
en  de  clîa:i'j;e;nc  s  n  .tabl-<.  a  m'  fFiir.  Les  paires 
nV.voicnt  b.'foi  c|!:  H  achève  de  prendre  de  la  fon- 
i!:-<iiic^.  L'ii-.tVfte  n'avoi  pi. s  bcfon  que  de  le  for- 
tifier ,p.iir  être  en  >'tat  de  le  ti  erJ--  fa  coqyc.  L'état 
de  foibl'.lT;  dans  lequel  il  rcftejufqa'à  ceque  ce  mc- 
menr  (bit  .:iî.z  prè  d'.;nivcv  ,  elt  fi  grand  que  rou-es 
les  nymphes  qiie  j'ai  tirées  d.s  coques  la  veiile  du 
jo.ir  où  les  au:res  fe  lont  t-.rées  des  leurs  delks- 
nièmes,  &  qu'eiks  en  !o  :t  fo'ttes  Mouches,  que 
toutes  les  premières  nymphes,  dis-je  ,  ttoicn  ab- 
folumcnt  iucapaljles  de  mouv.-menc  ;  quelqje  f^mes 
&  eut  ères  qu'elles  fjiTent ,  on  ne  pouvoir  1  s  décer- 
miner  à  fe  donner  la  plus  légère  agi'aion  ;  j'étois 
terué  de  les  c;oirs  'ourcs  mortes,  !k  ;c  r.'a'  cré  con- 
vaincu qu'elles  étoicnt  vivante',  que  lo  Iqu  j'.i  vu 
fortir  les  Mouches  ,  des  coques  que  je  n'avois  point 
ouver.-es.  M-is  lor[q'.:e  j'ai  ouvert  Ij  coque  le  jour 
niê.ne  où  h  deriiiè'e  mécamorphofe  dcvuu  le  faire  , 
j'ai  v.i  q-,;e  'a  iiyraplie  le  dsiaioi:  ds  mouveihcns, 
donr  nous  allons  parler. 

=•  Les  nyiTiphe«  dont  nous  avoni!  vu  les  pirties 
c\cé  icuies  le  déveloj'per  &  te  fjrtifi;r- ^/eu-i-pcu 
d  .i!S  ce,  coqne>  faites  de  la  pe,;u  dj  Ver  ,  y  lont 
devenues  de  vericabl  s  Mouches  ,  e  r.maillotées  dans 
une  mrmbrane  fi  mi:ice  &  fi  rranfparence  ,  qu'e!  e 
n'emj,>êche  pis  de  cconnoîtrc  les  partes  q  l'eilc 
couvre;  les  ai  es  femblenr  pourtant  c  icorc  i  fo. mes, 
parce  qu'elles  l'ont  p'iiffes  6c  comme  empaquetées  : 
mais  ,  ce  qui  paroic  le  plus  manquer  a  chaque 
nymphe  ,  c  tft  d'ènc  animée.  Elle  le  devient  en 
que  qu;  forte  ,  quand  ft^s  p-a-LicS  o  r  acquis  la 
coiififtr  xe  qui  leur  cft  né;e(raire  ;  elle  dtvi.-i.r  même 
forte  &  i.ig  ur.ufe,  &  a  beloin  de  l'être.  Q  loique 
la  m  m'irjne  qui  la  revêt  immédiatement  ,  loir 
tr.i:.ce  ,  c'eft  pourtant  pour  la  ■  nymphe  un  g:and 
ouvr..ge  que  de  s  en  tirer,  pjrce  que  cetce  mem- 
brau-  tait  >:ne  enveloppe  particulière  ,  une  cfpèce 
d'étui  à  chacune  des  partit  s  extérieures  ;  car  on  fe 
feroit  une  f-ji-ife  idée  de  cette  envclopp'- ,  fi  on  la 
rcgird:;if  comme  une  elpèce  de  fac  ;  elle  a  plus  de 
leLfembliinc:  avec  un  gmd  ;  elle  a  aura  t  de  cavi.és 
part'ctliè:"S  que  la  M  uche  a  de  parties  <xtérieurcs. 
C  qui  femb  c  exiger  le  plus  de  force  ,  c'cd  d'ouvrir 
cette  -oque  que  nou  avons  vu  êtie  épalifr-,  folide  Si 
dure  ;  m;iis  f^at  a  et  préparé  &  i  fpofé  pour  que  h 
IMo-uche  e  trouvât  pa5  une  léfirtùn  e  (upéiieure  à  '■ 
Cclie  qu'elle  ell  capible  de  Viincre.  Nous  svous  i 
HiJi.Nat.lnfeihs.  Tom.  VU. 


M  O  0 


777 


d'Hingué  deux  foi-cs  de  coqueî  ,  des  coi'' -s  en 
fori'.  e'  d'oeufs  ,  &  de^  coq-es  lo  ;;ue^  c.ui  ont  !a 
figure  du  Ver.  Les  Mouches  ne  foVtent  p  -s  p-éct- 
Drncnt  de  la  mê':  e  w.v.v.hz  des  unes  &  des  .m'reî 
roque-  ,  Se  nocs  uilons  copimcrcer  par  voir  cotn- 
me  t  elles  ("orient  des  p.emiù..-'. 

5>  C'-fl:  conftammentpar  le  même  bout  de<  coques 
en  for.lie  d'ccufs ,  que  rhaqur  Mou  he  fort  de  la 
fienne  ,  pc.r  celui  où  elt  la  rète  ,  &  où  érott  aujiara- 
v.-int  clic  du  Ver.  Là  t;,te  de  la  Mouche  n'.i  pou  tanc 
été  pourvue  d'aucun  i:  ilrument  propre  à  p.iccr  une 
gran  le  ouverture  ;  car  !'ai-iu<l  n:i  d:  la  fompe  cft 
encore  rrè  -mol  ,  &  lor'qu'il  cil:  le  plus  ferme  ,  il  ne 
p'-ut  fuir;  que  des  trous  pre'que  -mpcrreptible  .  Mais 
la  nature  a  donné  à  la  Mouche  un  autre  moyen  d'a- 
gir avec  fuC'és  contre  le  bo.it  de  la  coque  ;  &  ce 
qui  efl  ercor-  à  remarquer ,  c'eft  qoe  qi;o!  .ue  le  bouc 
cont  e  lequel  elle  .-.oit  agir  pavoi;le  auffi  épais,  a.ilTi 
folide  que  le  refte  ,  il  a  été  co  ftruit  de  f  çon  qu'il 
peut  plus  aifément  être  ouvett.  Ce  bo^  t,  cette  partie 
que  nous  avons  nommée  la  calotte  ,  elt  comme  com- 
p'^.fée  de  deux  pièces ,  de  deux  demi-cah'tt  s  app  i- 
qiécs  l'une  contre  l'autre.  Ces  deux  demi -calcttei 
p;uvent  f  icilement  être  détachées  l'u'-e  de  l'autre,  & 
du  rcfte  de  l.t  coque  :  qu'une  des  deux"  ait  été  déta- 
chée ,  c'en  c(1:  a!:c-i  p  ur  la  Mouche,  elle  a  uiiC 
porte  fL'ifil'ance  pour  ib.tir. 

»3  Nous  avons  d-'jà  f  .it  faire  attcn'inn  à  deux  ^or- 
dons  ,  à  deux  .;,rrêrcs  ,  à  dfiix  petits  te'icfs  qui  fc 
trouvcn-  l'ty  deux  des  côtés  de  la  c.viré  dijmétra'e- 
mer:t  oppofés.  Ces  deux  ancres  fenible, oient  être 
dïîîinëes  à  rerfoicer  la  toque  ;  elles  le  fo:  r  au  coil- 
rrdrc  à  l'afï"  ib'ir  ,   S:  c'e!'c  de  quo'  il  eft  très-aifé  de 


co  .vamcre.  ;5i 


rend  '.ne  coque  entre  le  çotice 


&  li'-îd-x  j  par  le  bout  t  ppofé  à  ceh;i  où  font  ce» 
cordons ,  par  le  poftérieur ,  5;  qu'o-.  ia  prelle  enfui'c 
alTcz  pour  la  brile' ,  les  f  ntes  qui  s'y  feront ,  fconc 
irrr'gulières ,  &  les  pièces  qui  fe  dérjchennt  le  feronc 
de  r.-êm-.  Si  enfui: e  on  prefle  1-  bout  antérieur  de 
la  coque  avec  les  deux  mêmes  do  gts  ,  on  s'appercc- 
vra  ailément  ,  que  Gns  avoir  em.loyé  une  prtfTion  fi 
f.-.rte  que  h  p  e.r.ilre,  01  oblige  a  ce  bo  t  de  s'cn- 
ti'ouvrir,  8:  qu'il  s'entr'ouvrira  tout  du  long  de  l'un 
S:  l'autre  des  cordons.  Là  les  deux  demi-cJor  es  fc 
fJpar.J^'Vune  de  l'anfe  ,  utrc  d.s  deux  tombera  , 
&:  peut-être  tombcroat-cllrs  t<iut:s  .leux  ;  au  moins 
ner.ftera-r  il  qu'à  pouilcr  légèrement  -.vcc  le  doigt 
c'-lle  qui  est  dem  urée  ei  piace  ,  pour  achever  de  la 
détacher.  Ainfi  le  bout  ar. rérieur  de  h  coqu--  iemble 
fair  de  deux  pièces  ,  qui  ne  font  que  c.  l-ei  l'une 
centre  l'autte,   &  contre  l'auncau  a  qui  el.cs   ticn- 


»  Un  obfervi'eij'-  qui  vetit  fuivre  dans  les  coqi'es 

fus  les   ;  r:  grès  d    Li  nymphe,  •'oit  niéme  profiter 

de  la  f..ci:ité  av.c  liqnelk  elles  s'".iitr'ouvrcr:t  parle 

bout  que  nous  venons  d'indiquer  ;  d.n;  toute  coque 

Fffff 


778 


MOU 


qui  fera  devenne  dure,  il  parviendra  toujours,  a 
moyen  J'unc  pr.-^lTio  j  l<5gère  ,  à  mcrtrî  la  partie  an- 
tër  cure  de  .'infcdc  à  découvert  ,  'ans  'c  b  cifci:  ,  & 
il   en   pouira  o.iviir   plus   commodirner.t,    &   avec 
moins  Je  rifquc  ,  le  refte  de  la  citiue. 

»5  Cliacu  'C  de  ces  arrêtes  fe  trouve  au-dcdus  d  un- 
«les  pri  cipala^  traclidcs  du  V^r  ,  c  imir.e  je  l'ai  fat 
rcm.i  cju-rr  :  aufli  ctt-ce  dans  l'intérieur  de  Is  co-jue  , 
■»is  à  vi-:  chicuac  des  ar  •ête«,  ou;  lent  appliquées  les 
tr, ciiécs ,  lorlque  la  ;  ymphe  s'en  dé'ait  ;  il  G.r  it 
donc  nature'  de  pc  fer  c[iir.  les  tracht'es ,  p.ir  'eur  prcl- 
fion,  C7ntribuent  à  fo  mer  ks  deux  relifs;  m-ii' 
alors  il  dcvroit  y  avoir  dans  '.i  coque  un  crui  ,  une 
cannc'iive  au  delT  us  de  chicun  des  rc  icfs  ;  j'ai 
cherché  avec  gri-.d  foin  ce  cannelures  ;  n'ayant  pu 
parvenir  à  les  trouver,  ayant  vu  qu'au- -feifou-.  d  s 
arrê  es,  c  imm^-  aireur;,  tout  éioi:  très  uni,  j'ai  étt 
forcé  'abanJonuci  une  explciiti  ju  qui  m'avo;t  paru 
très  viaifembl.ib  e  ,  &  que  j'avois  -n  quelque  forte 
adoptée.  Une  autre  plus  vraie  s'elt  préfe  ,téc  lorfque 
/ai  ton'idéré  les  arrêtes  avec  une  trè-fortc  loupe  ; 
j'ai  vu  que  tout  du  'o  i^  du  miliej  de  chacune  il  lè- 
gnoit  u  le  icntc  lécUc  ,  tjuoiq'ic  très-^tri,itc  ;  par 
conféqucnt  qu*  cliaque  aférc  étoir  compolée  de  de^ix 
parties  qui  ne  font  qu'appliquées  l'une  contre  l'autre 
La  fente  q  c  j'ai  appetçue  n;  pJnètre  pas  à  la  vérité 
jufqucs  da!is  l'iiité'ieur  de  la  coque  ,  m'as  apparcm- 
m-  nt  qu'elle  pé-ètre  siTcx  avant  po.'r  que  la  coqur 
foi:  pus  foibl'  "ù  te  trouve  ccti-  fc  t-,  qu-  pa  - 
tout  ail;  urs.  Des  parti's  de  la  peau  qtn  fe  font  plil- 
fées  quand  le  Vvr  s'cft  rarourci,  ont  ce  couru  à 
f)  mer  l'a -tête  ,  \r\  deux  plis  fe  lout  tOiichés  fans  le 
col  r  l'un  contre  l'autre  ,  6:  ont  laitfé  à  leur  bâte  une 
peau  plus  mine;  que  celle  du  tefte  de  la  coque. 

»  Quoiqu'au  racycn  des  deux  arrêt.*»  oulargu.tte», 
ou  flutô:  d  Ic.irs  d  ux  fentes,  l.-s  de  i  clortcs  du 
bout  a  ér.eur  de  a  coqu'.  pui'Tent  être  déta.héc.  pir 
une  •jrciTi  ii  '.c.;  d^  is;t  qi.i  eft  iéiièrc  p  ur  nou^  ,  on 
ëpiou  e  pourtant  u  c  réfiil.nce  qui  doit  être  confi- 
dérablc  rojr  une  ?'louJie  ;  on  a  p  ine  à  magner 
que  la  Mou--he  puifT-  fu  rno  ter  cette  réfilh  ce  ,  & 
sûi'.ment  o  n'imagiueroit  pa.  comment  e  le  la  fur- 
mon  ,  puifque  c'l.»  avec  de.  pvtes  qui  femble  .^ 
le.  no.n>  propres  à  ^gir,  comme  il  le  f-.ut  ici ,  Se  par 
de-  mou"emcns  qu'on  ne  viùt  point  fai'c  à  ces  pjràes 
djns  'DUS  le  rute  tem^'S  de  'a  •'ic  de  l'infeile  ,fous 
la  fsrine  de  Mouche  ,  ni  dans  ceux  qui  «ut  pré- 
cé  es. 

M  La  Mouche  efi:  renfemée  de  toutes  parts  loif- 
qu'clle  ttavai  le  à  le  meure  fn  liberté  ;  il  eft  pourta  c 
aifé  de  voir  quels  fmt  les  m  yens  dont  clic  fe  fert 
pour  y  parvenir,  quand  0:1  l'oblervc  d.i'^s  les  circon- 
ftanccs  où  j'en  ii  obfcrvé  pluiîrurs.  S:  où  il  fera  aif': 
d'en  obf-iv  I  à  qui  ;n  aura  quclqu'e^yie.  Ayant  vu 
fi-.rlir  trois  à  «quatre  Mouches  de  trois  à  quatre  coques 
paicillu  a  sclks  dout  il  œc  icAoit  un  graud  nombre , 


MOU 

&qaitontesaYoicntété  faitcsà-p;uprèj«Ians  leméme 

jour,  je  détach.TJ  les  deux  demi-calotte;,  du  bout  an- 
t'iieur  d'une  de  ce-  coques,  &  enfuite  celles  de  pla- 
ficurs  autre?,  pour  voir  en  qn.-l  écat  t'ioiî  la  Mouche 
qui  y  étoit  contenue  ,  fi  elle  pr.  fit  roit  d:  la  po  te 
que  je  lui  avois  o  -.verte  ,  &  u  elle  et  it  en  état  d'en 
profiter;  pcn.iatic  q  ic  je  te.nois  entre  mes  doii^tj 
la  loqiic  ouverte  ,  je  vis  des  mouvemens  dan^  une 
pa  tie  de  la  Mouche  ,  où  je  ne  me  ferois  pas  attendu 
..i'en  \oir. 


»  Le  crâ'  e  des  Mca-he;  cfl  f..>lide  .  il  eO  fa\'.  de 
parties  plus  que  cari;la<vnei,fes,  &  romme  éc.ii'.leuft'^, 
e:i  un  mot  la  figure  de  la  tê  e  des  Mouches  ,  comme 
la  figutc  de  la  tète  des  grands  anin.jux,  e(l  conf.- 
tante;  cette  flgue  réluite  ôc  l'Liîrrtrblagc  de  parties 
peu  capables  de  cé^cr.  Je  fis  ,'~nc  G'-pris  ,  &  je  dus 
l'être,  lorfqne  je  vis  des  Mou:hes  qui  gonfî.>tcRt  & 
qji  contrafi'iierit  leur  tète  a;:er.K;tiv?ment  ;  !  rfquc 
jr  vis  que  1rs  deux  yeux  à  réfeau  éc  !?nt  tantôt  plus 
écartés,  &  tau.ôt  pli.s  proche!  l'un  de  l'autre  ,  que  la 
Mouche  avoit  c(  fin  une  tête  tantôt  p  us  <f  o'ic  &z 
tantôt  pi  Ji  p  tite  ;  que  U  tête  av  >ic  des  mouve -iiens 
de  f.îlolic  &  de  diaitoie.  C':  u'cli:  pas  le  icul  mou- 
vement qu.-  me  montrèrent  les  têtes  d'S  Mouches  , 
qji  ét'-.ient  ptêtcs  à  naître,  &  quMies  mon  rerouc 
tojjours  en  pareil  ras  ;  elles  fembloient  din'bnr  eu 
iullant  ,  &  '.ela  lorfqu'-U-s  fc  go  fl  ic-.'t  le  pi  <• ,  'a- 
longer  en-devant.  La  partie  antérieure  &  f  ipérie;  re 
du  crâne  p:roîc  feterm!..er  pr^s  de  l'ori 'ki-.  des  an- 
ter^i  es.  Là  on  peur  voi-  un  petit  cordo  en  ,irc, 
dont  la  onca  icé  e'.i  tournée  »er<  le  d..v  nt  de  la 
tête  ;  en-dehors  de  eet  arc  ell  une  fente  qui  n'  -ir  feu- 
iiule  qu'a  la  loup  .  De  cet  ,n 'r.  it  la  M.iuch  p  êts 
i  l'iî.re,  &  i-nêm-  1  'Monche  O'iVelleme-.t  uée,  fJc 
fo'tir  une  vtfiie  bidU-h-  ;  elle  port'  fouvent  I1  1  in  ic 
vo  orne  -ir  cette  veffie  ,  qu'il  g  1  ou  furp:.fie  c-iui 
du  rc  e  de  1 1  cte.  L  s  ant.-.-  ncs  fo.ii,  ;tt-chées  a  Iz 
mein'>  an-  q'  i  fonne  la  vcllie  ,  de  foi-e  qu'elles  fo'^.t 
alors  rè  -  lr>ir  ées  d.^  y  .ux  i  r-'fc  u.  Que  qu.f  is  la 
■"'ou  he  fi;  entrer  fut  e  cham'»  cette  v^iTu  d'une 
^  a  dcur  fi  démef.i-é<  ,  el'v  la  f 'it  to'al.-.neni  difpa- 
loître  ,  pour  a  mourer  aufli  gra  de  ou  p'us  g  an  de 
.'an  '  nft.mt  luivjnt  ;  elle  iui  fit  prendre  f'ccelTî- 
v>.r.ient  d'tF'ien  (S  fiijU'-esiqueKiu.  fois  e  le  lui  ionne 
celle  d'  -ne  forte  de  r.iif.-au  alo  gé  ;  mais  e  1  e  c  fait 
an  niufeau  bien  difiF'.>rmc  qu^nd  c  le  l'arro'dt  en 
bo  lie.  Au  bo  t  de  ce  niiif-an  par  îr  im  p'i,  U!i  petit 
.  nfonecme  t  qui  m  rqu  ■  app  ;  emment  l'endroit  par 
ecj'-iel  il  clt  :i  é  q  rnd  i  f  ntre  fous  le  cran*.  Les 
anten^  s  font  atta.  hées  p,ir->iela  ce  pi ,  le  f.'nd  de  la 
crvi  é  où  cl'c  ont  dans  1  é:at  orlinri  c,  &  Inrfqi.ie 
1  •  M  uchc  les  ient  biiffées  ,  s'élcve  dans  le  cas  que 
TOUS  confiné  cns  &  prend  do  relief  ;  la  Mi  u.hc 
g  iiflc  de  même  les  menibra  e'.  ,  les  ch^iirs  qui  îonc 
a  I  origine  de  a  troir.p'  ;  là  on  v.Dtt  comme  d,;:;;  pe- 
titts  boules  bla".chts.  Dans  les  plus  vi.i  1  s.lVlouclies 
de  i'efpèc?  de  ccl.es  dont  d  s'jgit  ici,  01  peut  voir 
un  écbanti  ion  de  U  vcflte  de  granJcur  dcnacfvuéc  j 


MOU 

en  prefTint  la  têx  <3e  la  Mm-chc,  on  en  ptnt  faire 
fortir  liiic  vclfic^lc.  L'air  cft  la  icule  matière  que  la 
Moudie  naiflantc  piiill  •  cmrl  ijci  p  U'  p  od.i're  un 
lî  grand  go  flcmcnt  dans  Ij.i  f(';èc-  de  mufcau  '•■' 
dans  toute  ù  tétc.  N  ils  verrons  fcknrôt  .-<uflî  que  !e 
fc  (crt  paici  Icmcnr  de  1'  ir  pour  gorflir  tout  fon 
ûot|'s.  Enfin  on  ne  faïuoit  aflci  aJ  irer  la  f.tci  i  i 
avec  Int^ucl'-:  Ix  M.  udie  prête  à  njîric  ,  ou  no  v.lk- 
r.icrit  i.éc  ,  cliai^ge  lu  fi  turc  de  fa  tête  ,  &  combien 
fubiiemeiit  elle  la  ciianv'c. 

"  Dè<.  (]u'o-i  a  vu  f  ire  d'  pareils  m-fv-mn'î  s  'a 
tête  d'une  Mouche,  un  d.rvin,-  fun'.  fC'  e  à  |U  >i  i  a 
ten  lent  ;  on  voit  jiil-z  TjUe  la  veific  ck  la  lê:  ,  '  n  le 
go  fli  ,t ,  pou/ll-nt  !cs  Jeux  d^mi  .alot'cs  du  hout  de 
la  LO  |U' ,  &  .juc  CCS  Je  jt  û>.mi-calottes  ne  font  p  .s 
en  «ai  de  tenir  1  ng  tmp  c  ntc  d  p-rc  h  effor's; 
ai  is  o'>.  n',i  l'a'  pe  té  ap  orcniriient  iju'i:  y  avoir  \.ia 
Rraps  où  ti  M  3  I  ;1j  ■•  avo  t  bcfoir,  de  pouvoir  gOiifl.r 
te  cent  u&u  la  tèic  ,  &  d;  fdiic  paroînc  un  tel 
nulcaii. 

••  Il  luftîr  à  la  Miviche  qu'une  des  denx  pièces  du 
bout  de  i.i  coque  to  b-,  la  porte  qui  rrltc  alors  ou- 
t'eice  cftalT  7.  grande  pour  la  laifTer  fortir;  cependant 
il  y  a  des  Mouch-  de  la  mènic  cfpèce  qui  font  toiti- 
bci  Ici  deux  pic-es,  leurs  cftorts  ont  taotôt  plul  &. 
tantôt  nio.ns  de  fucaès  ,  mus  il>  en  ont  toujours 
aflcz. 

w  Enfin  l'aftion  de  mwfeau  en  veflîc  que  la  Mouche 
«lantrc  a  o;s,  &:  qu'ei  e  ne  f.Ti  plus  paroître  du  reftc 
de  la  vie  ,  te  l'.iVon  de  la  tête  qui  le  gonfle ,  vien- 
droient  à  boui  le  l'ii monte:  de  plus  grand::s  lélif- 
taeces  que  telles  que  U  coque  oppofc,  s'il  en  étoit 
bcfoin  ,  &  il  Cil  eft  bcfoii  pour  certaines  M  uchts. 
Nous  avo  s  décrit  une  petite  &  très  jolie  Mouche  qui 
fient  d'im  ver.  U  croît  dans  les  galles  du  chardon 
héniarroiial.  C'eft  dans  cette  g»lle ,  clofe  de  toutes 
p;irts ,  que  le  Ver  fc  transforme,  qu'il  !c  fiit  de  fa 
peau  une  coque  en  forme  d'oeuf,  dans  laquelle  il  le 
change  en  v.y  n;  hc.  Q  atid  cette  rymphe  p.^tTe  i  l'é- 
tat rie  Mouche  ,  la  moindre  paitic  du  travail  qu'elle 
a  à  faire  cfl  d'ou/iit  fa  coque  ;  clic  fi  trouve  djiis 
Buc  féconde  prilon  plus  difficile  l  forcvr  que  la  iTc- 
inièic  ;  il  fau;  qu'elle  brifc  ic  lou'èvc  pluheurs  fibres 
de  la  g,i  e,  q'ii  t'cn'icnt  bien  autrement  eiifciuble 
qu-  les  deux  d  rai  calote»  ne  tien;  cnt  à  la  coque; 
elle  n'a  c-pendant,  pour  en  venir  à  bout  ,  qu;  le 
go  flement  de  fa  tête  Se  de  (on  nuifeau  :  r'cll  ai'IIi 
poar  c"c  un  très-g;  and  ouvrage  ,  &  qnequefois  nop 
grand,  fur-iout  qua-d  U  galle  s'cft  deliécliée  ,  5c  que 
les  libres  fo  t  devenues  rrop  roiJes  &  trop  du.ts. 
Aulfi  ai- je  vu  fluûeurs  oe  ces  Mouches  périr  après 
avoir  dlongé  eiumufeau;  <i-' gonflé  l;u!  têtcuncinfi  ité 
defois  vc.danr  un;  journée  toute  entière  ,  fans  avoir 
pu  léuili'aaszgrandiralfex  i".  uvertH  e  qu'elles  avoient 
f  .itc  elles  avaient  eu  le  malheur  de  trouve  r  des  Sbies 
tïop  bien  liées ,  trop  duies,  &  qui  s'éioicnt  tiup  dcf- 


MOU 


77? 


fécliéeJchcz  tr.oi,  où  les  jralles  avoient  ^t^  dans  deg 
poudrers  tenus  eu  un  ieufcc  pendant  pltificnts  «ois. 
Les  gril  es  du  même  chaid  m  ,  qui  rcRenr  dan',  la 
canipngae  ,  for.r  attendries  par  U  pluie  ir  à  de;n'- 
pourr;Cs ,  peut  être  lo.fqu  .  les  Mo  xHcn  doivcn'  eu 
lort.r.  Plufieurs  de  ces  niêmcs  Mouches  font  cepen- 
d^int  (oitics  heureufemcr.t  chez,  moi  de  g.^lles  dcf- 
f.chées. 


»  Quoique  la  Mouche  fe  fervc  iiti!»njen'  de  'a  fa- 
culté qn'elic  a  de  f^onfl't  &  d  .«.longe  l-i  lèf  d.ins 
l'influnt  qu'elle  veut  ouvii'  f.'.  coque  ,  il  n'y  a  pour- 
tant pa':  apparence  que  cer-e  fjcuké  lui  ait  ë.é  jccor- 
d'e  pour  cette  feule  fin.  Des  Mouches  que  j'a.  tirées 
de  leui  coque,  ont  co!iti''.ué  de  f-ii'e  prendra-  a  leur 
tète  ,  alternativement ,  plus  Se  mo  ns  de  volume  , 
pendant  un  temps  Lien  plus  long  que  elui  qui  leur 
eft  nécciraire  pour  s'ouvrir  unf  port  ,  &:  dans  un 
remps  où  elles  n'avoicnt  point  bcfoin  de  fc  l'ouv.iir. 
Ou  pourroit  diie  que  la  machine  étoit  mon'ée  pour 
le  mouvoi  de  la  lone  dans  le  temp-.  où  l.i  Mouche 
avoir  befoin  de  l.i  faire  agir  pour  fc  mettre  en  liberté; 
mais  £  e  le  u'étoit  montée  que  pour  cette  fi  i  ^  des 
mouvcmcns  d'une  fi  longue  durée  lui  feioieiu  iau- 
tiles.  Il  eft  vraifemblable  que  ce;  grands  mouvemens 
de  la  tète  font  encore  néc^llaircs  pour  meinx  en  ;ea 
toutes  les  pairies  cel'infede,  fc  fur-tout  les  liq.K-i''<;, 
p.^  ur  dét.  rmiuer  ccîies-ci  à  circuler  avec  une  vïtclTc 
plus  grande  que  celle  quelles  <v  ient  auparavant,  Sc 
peut  être  à  élargir  des  v^illeaux  trop  pcits  ;  ce  qui 
le  prouve  ,  c'.-ft  que  j'ai  vu  pluficurs  Mouches  qui  , 
après  être  nées  ,  fan',  que  j'cuflc  av.\ncd  Kui  naiflance, 
continuèrent  encore  à  faiie  jouer  leur  mufc^u  ta 
veflîe. 

»  Au  rcftc  ,  dès  que  U  Mouche  a  forcé  une  des 
demi-calottkS  ,  ou  les  deux  calottes  ,  dès  qu'elc  a 
ouvert  à  moitié  ou  en  entier  le  bout  de  fa  coque,  elle 
préfcntc  fa  tétc  à  l'ouvcrtutc  ;  elle  l'avance  cnfuite 
en  -  dehors,  &  bientôt  même  elle  fait  fornr  une  paitie 
de  Ion  corccLt.  Ses  anneaux  lui  aident  plus  alors 
pour  fort  r  que  f.s  jambes  ,  qui  font  encore  empa- 
quetées. Tout  ic  covcelct  n'cft  pas  long-temi>s  à  pa- 
roîtie,  &  lorfqu'U  fc  tiouvc  eu  entier  par-delà  le» 
bords  de  la  coque,  les  jambes  achèvent  '-e  fe  tirer  de 
kur  enviloppc;  la  Mouche  mu  d'»borJ  les  dcur 
premières  hors  de  l.i  coqus  ^  &  f^nfiritc  les  quatre 
autres.  Dès  que  les  prcniièrts  j  imbcs  font  forties, 
tout  ce  qu'il  y  a  de  plu-,  difficile  à  faite  eft:  fur,  la 
Mouche  s'en  fctt  pour  fc  tiier  en  av  nt  ;  &  pour 
ach;ver  d-  dégager  f  s  autres  jambes  ,  &  fon  coips, 
clic  laiffc  en  anièrc  la  peau  mince  &  bluich:  qui  lui 
fcrvoit  d'enveloppe  ,  &  les  traché.s  qui  appartenoient 
rant  aux  ttigmates  poftéricurs  qu'aux  aniérieu  s.  Les 
Itigmatcs,  tant  polléiieurs  qu'an'éiicuis ,  fonr  collés 
contre  la  coqu-  ,  ch  icun  eft  uni  à  fa  ttachée  ;  d.ià 
il  arrive  ntccifaircment  que  lorfqiie  la  nymphe 
avance,  les  vieilles  trachées,  ou  leurs  dépouilles,  font 
teteaucs  pat  les  ftiematc-. 

Ffffft 


78o 


MOU 


La    Tvlouche  qui  vient  de  naître  efV  encore  très- 
différente  de  ce  c]ii'c!le  fera  bientôt   :  cette  Mouche 
(ji   doit  cr-e    bl.  ne  c'a  .-lors  giifàtre  ,  &  encore  ne 
i'elt-c  le  (]i!e   puce  qu'elle  a  des  poils  noiis  ;   car  le 
iind  de  1-  coiiliur  de  Ion  corctlet ,  de  Ion  corps,  & 
n;èmedc  ies.jan-.bes,  eft  blaac  ou  blanchâtre;  mais 
peu  a  p.u  te  bbnc  s'iiltèic  de   f.;çon  qu'en  moins  de 
d  ux   ou  trois   heures  toutes  les  p,i-ies  d. viennent 
auffi  colorées,  ai.lli  bleues  qu'.  lies  L  fiiont  pe  danc 
le  reUc  de  la  vie  de  i',nl'e&.  To'je  .:cbeve  en  même  { 
ten-ps  de  juêndrc  C->nlil'lance  ,   les  anncôux,   le  cor-  1 
cclec  &  :es  idmbes  s'dffeimilienr  ;  ces  diffireiitcs  par-  \ 
tics,  qui  ne  lembY.Je;  t  d'abord  qtie  niembraneufts,  de-  'i 
viennent  .  lus  que  ;,!r'ii.\^ineuÛT.,  conirae  écaiileufes;  \ 
de  fi  grands  cluiigemciis  le  lonc  c' 
court. 


temps 


•  K  Ce  n'crc  pas  feiilcinent  par  fa  couleur  &  par.  fa 
co;  uftance  que  la  Mo'jdie,  qui  vient  de  p..voître  au 
JOUI,  difi''rc  lie  te  qu'elle  doit  être  t{an'  la-fuire  ;  on 
ne  Itu  voit  alois  que  des  moignons  d'aile';,  &  fi 
co'iits,  qu'on  ne  croiroit  pas  que  de  tels  moic-nons 
pui/îcn:  j.,mais  devenir  les  2;randes  ailes  qui  uf  fou- 
tien  îionr  dan^  l'c'ir  ,  &  qei  là  lorteront  par-tout  où 
tUe  V-  udia  aller.  Rld-:  qu'on  l'ohfervc  ,  &  on  Verra 
fcs  cfpèces  de  inci^ne^n'.  s'étendre  ,  ou  Jcur  verra 
prendre  la  fig  re  d'un  ■.-.i2,x..g  'Crmpolé  d'u  ■  l-,;<;- 
g  and  noinb'C  ue  zigzag-  fembabies,  appliqués' leS 
un':  contre  les  :utreç  ;  ceux-ci' font  es  i  iis  de  l'aile. 
E-iîii  p2u  a  pcj  cette  petre  malle  s'a'onuc  &  fc  dé- 
ve'.o;)p  ;  foi:v  nt  le  développvmtnr  eU  plus  de  trois 
fceuv  ;  à  le  faire  ,  queltjiiefois  il  eft  f^it  beaucoup 
plus  vite.  lV'a:s  :,ou>  ne  non  arretoons  pas  à  cïpli- 
que:  coinm-nt  fes  ailes  fi  i.iccouicses ,  lî  pliilees, 
parvie  nenr  a  acquéiir  dé  rétenduc!,'à  devenir  p'iailes  ; 
ce  que  i  ons  ,,vo>^',  dît  ailleurs-du  dvcloppeme  t  des 


MOU 

unes  dans  les  autres  ,  s'écaitent  les  unes  des  autres, 
la  capacité  du  ventte  augmente  ,  &  le  corps  paioît 
plus  grand.  Nous  ,i"ons  dé)à  pa;lé  de  ce  ehénouitne 
à  l'cccalion  des  Mouches  des  Vers  mangeurs  de 
Puccr^-.ns,  nous  en  avons  expiqué  la  caule  ,  qui  eft 
la  même  qui  donne  un  ac  roiiicinent  (i  fub  t  au  vo- 
lume du  corps  de  toutes  les  Mouches  no'  vcUement 
nées  ;  l'air  qu'elles  coniHienceut  à  reffirer  ,  3C 
qu'elles  rclp.rent  en  gran  e  quantité,  eft  ici  le  p  in- 
cipai  agent  ;  l'air  qui  s'introduit  dans  la  c  pacue  du 
corps  le  gonfle.  J'en  ai  eu  des  preuves  toutes  les  ibis 
que  je  l'ai  voulu  ùir  le  champ;  l'ai  tendu  les  ce'tps 
de  pliifieurs  de  nosg'oîlcs  Mouches  bleues  aulT; petits 
ou  ils  l'ét  ient  une  demi  heure  auparavaiir,  &  cela 
en  les  perçar.t  avec  une  épingle;  l'air  en  fortuit  fur  le 
champ  avec  bruit. 

5»  D'ailleurs  le  mouvement  des  liqueur?,  qui  de- 
vient plus  prompt ,  &  qui  agit  conti  r.  des  parties  en- 
0  ire  molles  &  capables  de  céder  ,  fa:t  fur  la  plupart 
d_"  ce  ks  qui  compofent  l'.nfetîle  qu:lque  chofe  d'é- 
quivalent a  ce.qu  il  fait  fur  es  aii  s.  L-  s  mouvenur.s 
de  dilatation  Se  de  conu-adliondu  ciâ  c; ,  fi  unies  pour 
ouwir  ia  coque,  fervent  auûi  apparemment  à  f^irs 
prendre  au  crâne  même,  encore  fi.xiblc  ,  i'cxtiaccion 
qu  ii  doit  avoir. 


Mais  ,  je  le   répè-'e  ,  l'air  eft  le  pincipa 


agent 

nt  de 


des   P,ipi,!t;ns  eft  fclU 


de 


quC'  nou. 


pourrie  ns  lirc  ce  celui  des  aile-  des  Môi;chc! 
fi  on  compare  les  pis  des  ailes  des  Mouches  avec 
ceux  des  ailes  des  paiMllons,  on  remarquera  qu'ils 
font  difiéremnier.t  uifpoféj. 


»  Piefqu'nu(Ti-tôt  que  la  \?oU';hf  f'eft  tiiée  de  fa 
coque,  cjle  jette  rjueljU' s  eïcrémen'-  d'un  tfris  blan- 
châfe  &  idc  c-niîlrance  de  b'iUilliei  Dès  i'inffa't  de 
ùi  ra-fl'.rce,  elle  pa'rojt  grc/re  ,  par  rapport  à  la  Ci- 
pacité  de  la  coque  dans  laquelle  elle  étoit  contenue 
auparavant  ;  cUe  fenible  cep  nd.iit  beaucoup  pins 
petite  enccre  que  la  iVouehe  à  Ijqucl  e  elle  doit'  fa 
n.îi"lfance.  Quand  on  iait  que  les  inf  dccs  n'ont  plus 
à  croître,  ap  è?  leur  dernière  mét.-moiphcfe  ,  on  cfl: 
poité  a  penfer  cpie  la  Mouch-e  rouveilemeiir  née  a 
déjéiiéré  ;  mais  on  eft  bien  ôt  dérrompë  ;  in  n'eft 
pas  long-temps  à  voir  augmenter  fe-  dim-.  nfions  en' 
tous  fens,  &  à  la  voir  même  devenir  plus  groflc  que 
ne  le  font;  les  Mouch'cs  de  fon  efpèce.  Cct'accroilfe- 
ment  fubit  n'eft  pourtant  pas  un  accicilTemenr  plus 
réel  que  celui  des  ailes  ;  les  parties  trop  rapprochées 
ks  u.ies  des  autres  j  emboîtées ,  pour  ainfi  dire ,  les 


employé  par  a  NiouJie  pour  le  dtvei^pp. 
toutes  l'es  pa  tits  ;  je  fais  même  allei  tcnt  ;  de  croire 
qu'il  a  betom  d  être  intr.  dtiit  jul'que  dans  les  ailes  , 
pour  Ls  obliger  de  le  déplier.  Ce  qui  me  condi;it  a  le 
foupçonner  ,  c'eft  que  j'ai  vu  quelquefi  is  1  l'.ar  vjui 
avoit  péiutré  tn  trop  giande  quantité  dans  'aile 
d'urie  //louche  ;  l'aile,  alors  dcvci  ue  très-ée.iille  , 
reliembloit  a  une  j  ente  ctu^he  d  écume  de  I..Vw)i  j 
l'airC  dV„it  une  efp  ce  e  h  J.  ■  Ji  a'.iiV.  C.  t .  ;  m  a 
appris  de  plus  quci'ale  u'u'ie  Mouche,  tou  e  nin  ce 
quelle  nou  paio:t  ,  elt  ciiinpotte  de  deux  i..tai- 
br.ines  qui  peuven  étie  fépa:ées  ,  quoique  de  les  fé- 
parcr  fou- une  opération  q-.ii  turp.j'.e  notre  aditlfe. 
La  in.cme  aiiç  que  j'avois  ob  ervéc  pleai  :  de  bulles 
d'air.  feraiiLul^s  a  celles  du  fivon,  eft  .jutlneclois 
devenue  U'.e  efpèce  de  :fa;  d  une  éfallf-ur  le..libk  , 
de  plus  d'une  l'gne  en  certains  eucroits.  i.'.dr  ,  qui 
avoit  continué  de  s'y  in  vodui  e  a|  rès  la  fo  m.ition 
des  bulUs,  avoit  achevé  de  féparer  les  deux  mem- 
branes dont  l'aile  eft  compofée,  d'en  tcmprc  ti^us  les 
liens.Mal^  ce  qui  m'a  paru  encore  plus  iingulier, 
c'cft  d'.iA-oir  vu  une  telle  aile  revenu-  en  moii.s  de 
v:ngt- quatre  heures  à  fon  ép.iilieur  natatcUe.  Nous 
ne 'iiiéririons  1  as  auflî  aifém.nc,  i-itm--  avec  le  fc- 
cou  s  de  la  Médecine  .d'une  hydvopiiîe  tympauite, 
ou  d'un  emphysème  ,  que  1  aile  de  la  Mouche  avo'.C 
été  guérie  de  ion  bydropifie  d'air  «. 

Prcfque  toute*  les  Mouches  ont  un  g' ût  qui  leur 
eft  commun;  s'il  y  en  a  quelques-unes  tp.ii  cherchent 
le  fang  ,  dont  les  aut.es  ne  fc  foucicut  pas,   clks 


MOU 

aiment ,  comme  celles  qui  ne  fout  pas  fiRgninaii«5 , 
les  liqueurs  t'ucrces  ou  mielieuCes.  ToutCa  vont  cKer- 
che  r  fur  ks  p  antes  de  ces  io't'S  de  iiqueurs ,  o;i 
des  fu'jlljncesanalo^^ues.  11  n'eu  clt  point  à  qui  on  pré- 
fente du  Gicrc  ,  qui  ne  pi;iaUl:r,:  l'aimer.  Qu'on  i:.i- 
rite,  penJu!!C  de  bea  x  jours  d'aucomn; ,  à  coufi- 
dércr  uu  mur  ti'.piifé  de  lierre  eu  fleur  ,  &  éclai'é  du 
foleil ,  ou  V  pourrd.  diftingu^r  cent  diffirentes  i.fpèccs 
de  Mouches  qui  y  prennent  lear  nourriture  ,  &  qu'on 
aura  vues  fucceîlîv.=  raent  eu  d'autres  tem.s  fut  un 
très-grijnd  nOiTibre  d'aurres  cfpèces  de  flsuis.  Cette 
rcifemblunce  de  goût  devienr  (îngulière  ,  quand  o.i 
fdu  que  ces  dilFjf.nres  efpè;es  de  MoucLes  our  eré 
auparavant  dts  larv.s  Ae  diftér<:ates  efj-èccs,  qui 
avcient  des  g  iîts  tès-difFére  s;  ca.-  les  unes  ne  v  - 
vc':t  que  di  ruatièies  végétales,  les  autirs  que  de 
mutièifs  a'..i.iiales,  £c  l;s  autres  que  de  niati^rcs  qu'on 
peut  appj'J^r  parties  végétj'es  à:  part.es  auiuiaLs. 

Il  y  a  lin  grand  nombre  de  ces  larves  qui  ne  fc 
nouuiill-iu  que  de  m.i:iè:cs  animiles  ,  quoiqu'e  les 
fcier.t  fouvent  difficile'  à  difting.ier  les  i.  es  des  ju- 
ttes  ,  paice  q^'c.Uî  ont  des  figures  alî^ez  feii,blab!es , 
ou  qu'e.l-S  lonr ,  p^îur  l'o, di-aire  ,  de  la  même 
couleur.  Mai'^:  les  différences  conlirantes  &  lenli 
blés  ,  qui  s'obfcrvcnt  entr-  les  Mouches  dan-,  Icf- 
puelles  des  larves  carnacieres  Te  font  me  anior- 
pboL-'CS  ,  prouvent  iucotiteftab'emeut  que  malgré 
u  ic  alliz  grande  relTemblance  ces  larves  font  d'ci- 
pèce,  diffi-r  ntcs.  Les  goûts  pcuverc  leuls  a;dcr  à 
faire  diding  ;er  plufKurs  de  cell\:s  qui  d'.ffèient  en  cf 
p  ces.  Les  unes  n'ai'i.enr  que  ks  chaiis  ,  ou  les  ii- 
qucu.s  des  an'ni,  iix  vivans ,  &  ies  autres  n'aiment 
que  .es  cluiis  ues  .aiunaux  mores. 

«  On  e  trouve  j-oint ,  dit  Rcaumur,  de  vcr.s  des 
g  oîlcs  Vîouches  bleues  d.  la  v.diide  fur  les  Bœjf,  , 
îbi  ies  Moutons,  furies  Cochons  vivans  ,  &c.  l'érac 
lie  ces  gra  ds  .inim.iux  Ccroit  déplorable  fi  les  Mou- 
che hilio  e  tfur  euxl:i;rsœuf-;p.  nd-int  qu'ils  vivent^ 
comme  cl'es  les  y  làilTcnr  lo;  (qu'ils  fo;  t  morts. 
Q  l'on  ne  croie  ras  que  c'til  j^arce  que  la  chuir  de 
ces  ..nim  ,ux  eil  défcr  lue  par  leurkine,  ou  par  leurs 
pils  :  ii  celaécoit,  les  Mouches  profiteroient  des 
c:rc(.>n(ljn:es  tiù  la  pe  ,u  fe  trouve  a  découvert ,  clLs 
feroient  leu  s  œufs  fur  les  endroits  dont  la  laine  ou 
les  pnils  au  oient  été  a.-raché.^.  Qu'on  ne  penfe  pas 
euSu  qu?  1.1  peau  feule  défende  alfez  les  chairs, 
qu'elle  cft  trOj>  dure  pot 
chets  J.i  ver  nnillant  ;  la 

Pigeo  1^  vivins,  fnt  pus  tendres  que  ccrt-ius  en- 
droits de  1  ;  chair  d'un  Eccuf .  ou  d'U'i  Mouton  ,  qui 
lîc  vienne,  t  que  d  être  tué;.  ,  &  les  Poulets  &  ks  Pi- 
geons vivans  ne  font  point  fujcts  à  être  rongés  par 
les  vers.  L'Au.eur  de  la  Nature  femble  n'pivoir  pas 
voulu  que  certaines  efp^cesd'in.fecle  trop  féconds^ 
uff uit  le  nourrir  de  la  chair  des  grands  animaux  qui 


MOU 


78: 


ju'clle  cft  trOj>  dure  pour  être  cnt.'mée  par  le^  cro- 
ipeau  d'un  Pou  et,  celle  d'un 


bnr  en  vi-.  Il  m'a  paru 


■uxde 


affu: 


quelques  expéiie.accs,  5c  voici  les  deux  que  j'ai  faites. 


Sl  qui  me  paroiffciît  fuffie.  Je  plumai  la  cuifTe  d'un 
jeune  Pig.  on  bien  dodu;  fur  cette  cuiife  plumée  j'ap- 
p.iquai  un  morceau  de  Pio:uf  trcs-miûce ,  &  dont  un 
des  ;ôtés  faurmillDst  de  vers  nés  depuis  viagt-quarrc 
ou  trcnte-fix  heures ,  &  je  l'appliquai  par  le'coTé  qui 
en  foarmii'oit  îc  plus;  àpeiaccc  morceau  de  viande 
cût-il  pu  d'  nner  affcz  de  nourrifire  à  tant  de  vers 
;.e.nda  t  quelques  heures,  mais  je  les  avoi'  nis  a 
mime  d'u;.e  chair  plu--  déli.ute  ,  puifqn'ils  éio-ent 
entre  k  motcea'-i  de  Eccuf  &  la  cuille  du  Pigeon.  J'eus 
foin  d.-  co,-.tC!-.ir  le  morceau  de  viande  avec  de  la 
gaz-,  qui  l'ar'èroit  fan  le  gêner  ,  S:  j-  mis  k  Pigeon 
l'.crs  d  ét-t  de  fe  donne  aucun  mouvement,  en  Id 
liant  ks  ailes  &  les  j  anbes..  Les  vers  ne  fareiit  pas 
long-t-.mps  à  me  montra-  que  je  le<  avois  play-s  où 
ils  n'aimoient  pas  à  être  ;  la  plupart  fe  tivèr.-rt  !;s 
uns  après  les  autres  de  delf.ius  k  m  tceau  de  Birnf , 
il  n'y  en  rcfla  que  quelquJS-uns  qui^y  pérircn:  ;  J<c 
jrobableraent  cetirla  ne  périrv-nt  que  par  la  ch.deut 
qu  ils  avi.i-nt  foufferte  ,  dont  le  degré  étoit  ûipé.ieur 
à  celui  qu'ils  peuvent  fouteuir. 

"  Je  fis  une  féconde  expérience  fur  le  même  Pi- 
gf:op.  ;  j'cnl;vai  !<■  peau  de  fa  cuilL'  ,  je  découvris  Ca 
clnir.  Se  j'appliquai  immédiatement  dellus  le  côté 
d'un  aut'c  mo.ceau  de  Eœuf  pi  .in  .de  ve.s.;  j-  Ss, 
mè.ne  p.  ffcr  phifiîurs  vers  er-trç,  la  peau  foulcvée  du 
l'i .»  -on  &  la  chair.  Tous  ces  derniers  vers  f-  trouvè- 
rent encore  plus  ma!  à  leur  iife  que  i;  s  premiers, 
peu  parvinrent  à  fc  li'er  de  deflus  la  chau"  du  Pigeon 
rous  le;  aitr^s  y  rellèren:  Se  y.  f'.acnr  privés  de  la  vie 
en  moins  ti' une  heuie.  Un  degré  de  chakur,  que 
nous  verrons  ailkurc  être  néceilaire  à  ceriaines  cf- 
pèces de  vers  qui  ,  d  '.ns  rinllitution  de  la  Natu'e  , 
doivent  vivre  dans  l'i  t  r  eur  des  animaux  vivans  ^ 
eft  donc  funcfte  aux  cfpèces  de  vers  auxquels  la  Na- 
lur;  a  afllgn!  pour  aliaiens  ks  chairs  des  animaux 
morts.  S;  on  nous  rapporte  des  obfetvations  Je  p.'aies 
mal  panfrcs  ,  où  on  a  trouvé  des  vers  ,  c'clt  peut- 
être  que  ks  chairs  de  ces  plaies  étoicnt  devenues  des 
chairs  mo-tes  ,  &  qui  n'avoienc  plus  la  ch  leur  pro- 
pre aux  cJiairsani;n{eç ,  ou  que  les  verséioient  d'une 
efpècc  d:ffcreuce  de  cehes  des  ver;,  dout  nous  par- 
Ions. 

»  Il  femble  que  pour  déterminer  certaines  M.'B- 
diei;  à  kilîer  Icursœufs  fur  de  la  vianle,  ce  ne  foie 
piS  affcz  d'en  mi.:t'e  à  leur  difpofition ,  qu'il  faille 
que  cette  chair  foit  corrompue  jiifqu'à  un  certain 
P'iint  ,  ou  qu'elle  foie  d'une  certai:)e  efpicc.  Des 
Mouches  donr  le  coip  &  le  corcikt  font  d'un  vert 
doré  ,  font  communes  dans  nos  j  -rdins,  &  on  les  voit 
même  dans  nos  appartem.cns  ;  j'ai  fouvent  pris  des 
femeiks  de  cette  cfpèce  qui  avoi  nr  le  ventre  très- 
renflé  ,  &  qui  paroilf  uent  prêtes  à  faire  leurs  œufs  , 
cep.rd  int  eile  n'en  ont  jamais  fai'  dans  les  po  d  iers 
r  ù  j  -  l';s  ai  renfermées  dvitc  de  la  chair  foit  de  Bœuf, 
f)it  dj  Veau,  Soie  de  Mouron  ,  qu'on  venoit  de 
prendre  à  U  cuiline.  Les  tcntativei  que  j'avois  faites 


78i 


MOU 


pour  avoir  les  Moiichîs  en  (jutOioii  fous  leur  pre- 
mière forme  ,  four  celic  de  vcs ,  ne  m'ont  jamais 
rérlTî  ;  &  il  eft  ai  ivé  cju'.iyant  fait  ôtcr  rie  dclilis 
des  caJavrcs  de  chiens  morts  à  la  cimparne,  des 
yers  dont  ils  fourmiUoient ,  &  les  ayant  uirurte  rcii- 
feiii-ës  dans  des  pomlrlcrs  avec  de  la  terre,  ces  ver 
font  cntris  dsns  cette  terre  ,  ib  s'y  font  métamor- 
phofc-s  e  1  coque  ,  &  une  Wouchc  d'un  vert  doré  ell 
îortic  par  la  fuite  d:  chaque  coque.  Je  ne  ve 'X  pas 
dire  ccqcridant  que  la  chair  des  cadEvies  de  chien 
foit  la  feule  qfii  convienne  à  ces  fortes  de  vers ,  mais 
je  fuis  air,'!  dilpofé  à  penfer  qu'il  leur  faut  de  la 
chïii  qui  commence  à  fe  corrompre. 

>.  Plulieurs  cfpèccs  de  retî  de  Mouches  fe  trou- 
yen:  bi.n  de  diftérentcs  (oires  de  chairs  pouiri's  ; 
c'cft  ce  qu'il  eft  inutile  de  vérifier  par  de  nouvel  ts 
expériences,  apiès  celles  que  Rédi  en  a  fa. tes  ,  & 
qu'il  a  variées  au-delà  de  ce  qu'il  eût  été  ntcelTaire  , 
s'il  n'eût  eu  qu'à  prouver  c;  fait.  li  a  eipofé  k  l'air, 
foit  dan.  l-  même  temps ,  foit  dans  des  temps  difFé- 
ren»  ,  un  grand  uombre  de  boîtes  fans  couvercles  . 
dans  chacun:  defciuellcs  il  a  mit  un  morceau  de  ch^ir, 
tantôt  crue  &  tantôt  cuite  ,  pour  invi  er  les  Mouche  ; 
à  venir  faire  leurs  œuf;  dcflu^.  L'énursiérat  on  com- 
plerte  des  forte-  de  chairs,  qu'il  leur  a  ainfi  offertes, 
fcroit  longue.  Non- feulement  il  a  mis  dans  les  boires 
des  morccaui  de  chair  de  différcns  quadrupèdes  com- 
muns,  comme  de  celle  de  Taureau,  de  Veau,  de 
Cheval ,  de  Buflc ,  d'Ane  ,  de  Daim  ,  Sec.  Il  a  mis 
de  la  chair  de  quadrupède^;  plus  larcs  ,  que  la  ména- 
gerie du  Grand-Dac  Ini  fûurniffoit  apparem.tient  , 
comme  de  Lion  &  de  Tigre  ;  il  y  a  rais  aolil  des 
mo  ce^ui  de  chair  de  plus  petits  quadrupèdes,  comme 
de  ccll:  d'A2.ncau  ,  de  Chevreau  ,  de  Lièvre  ,  de 
Lapin,  de  l^aupe  ,  &c.  Il  a  de  même  ofFeit  aux 
Mouches  des  chairs  de  difFéren»oifeaux  ,  de  celle  de 
Poule,  de  Coq-d'Indc  ,  de  Caille ,  de  Moincai!  , 
d'Hirondelle,  i:c.  Il  a  encore  cxpolé  a  l'air  &  à  la 
pourriture  des  chairs  de  difïérens  poi;fons  ,  foit  de 
mtr  ,  foit  de  rivière ,  de  celle  du  PoilTon  à  épéc  ,  de 
celle  de  Thon  ,  d'Anguille  ,  de  Brocher ,  Sec.  Enfin 
ii  y  a  cipofé  des  chairs  de  ref.tilcs  ,  telles  que  da 
chairs  de  ferpent.  Sur  tant  de  difFéccntes  fortes  de 
thairs  pourries  il  n'a  vu  paroître  qoe  quatre  efpèces 
d:  vers  qui  fe  font  transformées  en  aurant  d'eipèccs 
éc  Mouches.  Les  qu.>trc  erpèccs  de  vers  font  nées.  Si 
ont  cru  jufqu't  leur  tranrformati  n  fur  des  morceaui 
de  chair  d'  plulieurs  cfprces  différentes  ,  &  d'autres 
niorcea'JX  de  chair  n'ont  fervj  à  Bouirir  que  tr«is ,  ou 
que  diiix,  ou  même  qu'une  feule  cQèce  de  ver ,  & 
cela  indiiFé  enaiicnt  ,(elon  csu'il  étoit  arrivé  que  pi 
ou  moins  d'efpèces  de  Mouches  avoient  dépoié  lei 
«ufs  (ur  la  même  viaude. 


•  dépoié  leurs 


«  On  tireroit  une  conféquence  trop  générale  des 
faits  que  nout  venons  de  rapporter ,  fi  on  en  conclucit 
que  toute  chair  pourrie  t(t  bonne  pour  Jcj  vers  car- 
Riiciers,  qui  fe  ujRsfotjncnt  ca  Moycbçi.  Les  uns 


MOU 

veulent  des  chairs  groffièr^s  ,  &  les  autrei  en  veufenï 
de  délicates.  Il  m'ell  airivé  plu/i-urs  fois ,  ;iprès  cer- 
taines expériences  tcnécs  fur  dirs  ruches  d'/ibcil'L-s  , 
d'avoir  afJez.  d^.  ces  Mouches  rao  tes  pour  en  emplir 
en  pjitic  des  poudtic'rs  que  je  lailL-is  décoi.v--rts  j  ja- 
mais les  gtoiics  Mouchîs  bleues  n?  f 'Ut  v.nr.es  pon- 
dre dans  ces  poudiiers,  ce  qu'elles  i.'eulfc  t  pas  man- 
qu  dv"  ùire  s'il  y  eût  eu  dcdai  s  quc'quc  vi..nd>:  or- 
•iinare.  M^is  d'autrts  Mouches  plus  petites  y  oni 
fa:t  conflammcnt  leurs  ocnfs  ,  &  l^s  y  '">nt  f.dt  >  a 
grand  nombre.  Les  vers  qui  en  font  fort  ;  le  font 
nourris  ,  jufqu'a  leur  m.ttamori-hof;,  -^  1 1  chair  dcj 
Abeilles  pourries ,  &  par  îi  fuite  ils  font  de  cnus  de 
petites  Mouches  pareilles  à  ccll. s  à  qui  iL  dcvo.ent 
la  na  iTa.  ce  ». 

Relativement  à  ces  M  uches  blcu'sd-  'i  vii^d-, 
nous  citer,  ns  encore  un  pafTagc  de  D::  Gccr.  ^  FJlcs 
ont ,  d  t-il ,  l'odorît  très- fin  ,  fentant  I.s  cacUvr-  s  lic 
fort  loin ,  comme  j'en  ai  eu  la  preuve  ,  ;  y.i- 1  r'Ké 
dins  mon  cabinet ,  dont  les  fenv't-es  étoïc-  r  ouvertes 
un  Plong:«îi  tué  la  veille  ,  6c  qui  n'cxcitoic  encore 
aucur.c  maiivaif;  o;eur  ;  cependant  je  vis  bieniôc 
airircr  ph  fieurs  de  ces  Mouches  qui ,  envolant,  fe 
pofeicnt  fur  l'oifcau  ,  S:  \t  parccuturent  p/.r-tout 
pour  chercher  un  endroit  convenable  peur  y  dépofer 
Icus  oeufs,  &  ce  qu'il  y  eue  de  fingu'icr  ,  c'eft 
qu'elles  pondirent  ces  même?  œufs  non  p.is  fur  le 
ccrps  trop  bifn  couvert  de  plumes,  îc  que  lei  jeune» 
larves  auroient  eu  de  la  peine  à  pénétrer,  m.iis  dan» 
k  bec  de  l'oifeau  ,  en  y  introduifanr  leur  tarière  ,  fans 
doute  pour  donn-r  aux  larves  la  faciliré  de  pafl'cr  di- 
reiflement  de-la  dans  les  vifcètcs  de  l'animal  pour  les 
ro.-  ger  .-. 

Les  larves  des  Mouches  dcftinécs  à  fe  nourrit  de 
matières  animales  ouvégéales,  ou  de  matières  rJéji 
digérées  eu  partie  par  d'aurres  animaux,  n'«i.t  ticix 
de  (.rope  à  s'attirer  notre  attent  o  i  par  leurs  pro- 
cédés ,  pas  plus  que  par  leur  figure  ,  pour  laquelle 
on  e(t  ..flcx  difpolé  a  avoir  de  l'aveifi  n.  O.i  voit  plut 
volontiers  ces  mêmes  infeftes  fous  leur  dernière 
forme,  lorfque  d'animaux  a'Tcz  burds,  gluans  ,  Ce 
qui  nous  fcmb  cnt  nul-propres,  ils  font  dcv  .  lu;  de» 
animaux  propres,  ailés  4;  agiles  ;  toutes  ces  larves 
doivent  fe  faite  ce  leur  prcpte  peau  une  coque  dans 
laquelle  elles  fubiffent  leurs  d  ff'érentcs  niéiamor- 
fhofcs,  de  la  même  manière  qu'il  a  et:  cxp  iqué  pat 
rapport  aux  larves  de  !a  Moucne  b'.'ue  d:  la  viande  ; 
aulfi  n'en  voit-on  aucune  fe  défaire  d'une  dépouille 
avant  le  temps  de  fa  première  ta  sformation  ;  il  ne 
leur  arrive  poinr,  comme  aux  Chenilles,  de  chjn;5ct 
pluficuvs  fois  de  peau  ;  la  leur  a  bcftin  d''*trc  éfa  ffc 
l'rfqj'clle  eft  employée  à  leur  faux  une  coque  ,  8c 
jufques  là  elle  s'tpailht  &.  fe  fortifie. 

Dam  les  faifons  favorab'es  'a  plurart  de  ces  larves 
croi'Tcnt  avec  une  p  omptitudequi  nous  doit  patoîtrc 
bien  furpreuantc,  &  dont  une  obfcrvï'ion  de  Rédi 


MOU 

fe«t  doi'ticr  une  jiifte  idc<-.  Il  obTcrra  des  lafVtS  le 
jour  Bsêmi:  où  elles  fortircnt  dcscîufs  que  de;  Moi!- 
chcs  avcient  dépof^S  lu:  un  poiflon  qu'il  'c.ir  avoi: 
abaiido.  né  .  ou  plutôt  :-ii:r:.  Dès  k  lendemain  ces 
larves  lui  parurent  avoir  cru  du  double  ;  ce}'  n-lant 
raccn.ii'ement  qi.i  s'y  Ç^:  .-depuis  ce  jour  li  j  4qu  .lU 
jour  f.ii-iit,  tu;  eocore  de  quoi  lui  p;;roîrre  autre- 
ni-n-  ri\civci  le.'x  ,  Se  il  en  fut  t'ès-frappé.  j^près  les 
avwii-  p.:cjs  ,  il  trouva  que  le  poids  de  cha.juc  krvc 
^t;  it  ce  fept  gi«ins  ,  &  le  jour  prccddent  i!  avoi" 
trou-. ë  que  vi,  g:- cinq  à  tLCntc  de  ces  mêmes 
larves  pcfoicr.t  a  peine  enfeml'l':  un  fcnl  grain  :  ai  û 
«Jans  vii.jt-qiianre  heures  ,  ou  environ  ,  chaque  'aïve 
f'-oiuiev  nue  155  ou  >.io  fols  plus  pelante.  Beaucoup 
d'.  fptjctde  larvis  pojrroient  nnus  doiiner  des  exem- 
ples d'an  acetoilTcment  aullî  ptodig  culcment  fubir. 

Nous  ne  ferions  que  rt'péff  ce  qui  a  été  dit  d:% 
larves  des  Mou  hei  bUu  s  d;  la  vi.nde,  s'il  falloir 
fiiivrc  toutes  les  autr.-.s  elpèccs  dr  laives  qui  fe  nour- 
riller.t  de  viandt:  corrompue  ,  &  d  nr  le  r.ombrc  n'elf 
pfS  biiué  aux  q.i  tre  qu;  Redia  obl'.rvt'fs.  On  peut 
ccpcnd^int  faire  emarqucr  qu'il  Ai  heureux  pour  mus 
que  Ic^  Mou. lies  ,  qui  font  les  plu-:  communes  dans 
i"jOS  m.»ifon'.  ,  que  cell.s  dont  on  voit  fojvent  en  au- 
tom  c  pl<:fieHvs  centai-'e-.  dans  les  cuiflnes  contre  une 
Mouche  bl.  uc,  ne  fuient  pas  de  cc'ks  qai  aiment  à 
déjorcrle  r  arnf^  fur  les  viandes  que  nous  de.ii  ons 
ans  alim-  -s  ,  (î  nous  iomm-;s  allez  cmban-£.irss  à 
les  .-f-ndr.  co  tre  quelques  ptolT:  s /tîouches  bleues, 
com  neiit  s  dcfe.idnons-nous  contre  des  milliers  de 
i/;o.:.he5  b  unes  ? 

N.ius  r'o'.rf  ,i-Jron<;  l'hifloire  des  Mouches,  en  fai- 
faMtconnoiLie  quelque- -unes  de  celles  dont  les  larves 
ft  nourri-iei  t  aux  dêpe.is  des  animaux  vivans. 

Parmi  les  enn:mis  de<  Chenil'es  ,  outre  certains 
Ichneiiâio  s  3  do  ,t  chaque  femel  e  perce  le  coipr 
d'u.K  Clicniik  e  plus  ^e  ving-  à  trente  endroits,  & 
c'ép  l-  dans  chaque  tro.i  i^n  ceuf  du  (i;  1  Lr:  une  larve 
qui  doit  1  >ou  rir  .X.'  croître  j.'lq'i'a  fa  d-^rnièrc  tranl- 
f^rma.  on,  de  ia  fubiïan-e  de  a  Chenille  ;on  trouve 
a;;(T!  d'j  très  larves  qui  p  erment  :out  l  ur  accroj.'fe- 
ment  da-s  le  corps  des  Chc;ii!lc3 ,  G:  qui  par  ia  fuite 
fc  mj:a:Ti  irp'  oient  en  touches,  ilont  quelq  es-un's 
font  i:  c^iic.  qui,  p  ndaiit  l'automiK  ,  fe  tiennent 
«fans nos  ni?iio.i;.  Au  h.  u  que  vi  sr  o"  'rent-  iar--es 
&:  plus  i  s  [-hnc'jTions  viven'  dans  '.c  c^^ips  d'une 
niem  vJhoni  !■-■  ;  il  n'y  a  oidi  .a  r.ment  daris  le  corp': 
de  ;h3i,a.  Chenille  qu'une  ou  au  lus  deux  ou  :Lois 
I.rve.  d-s  -louches.  On  n'a  pom.  trouvé  à  b  M'U- 
chc  f.-Mclie  i-ne  ;  jr  i;  propre  à  introduire  l'oeuf  dans 
le  co.ps  de  la  Ch-iii:ie  ,  on  croit  qu'elle  fc  contente 
de  le  laiffcr  ccU'-  fur  fa  peau.  La  lave  fo:tir  de 
l'oc-if  e'I  l  i'-ntôc  -fn  ttat  de  percer ,  avec  les  cro.hets 
&  les  dirds,  le  corps  de  cette  CheniLe  ;  elle  peut 
agir  co  're  I  peau  &  les  chairs  de  la  Chenille  âvec 
k  nicœc  fuccès  avic  kq'.el  agill'.-nt  ks  la.ves  des 


I^i  o  u 


7^5 


gfôffcs  M«uches  bleues  contre  la  chair  de  Bœuf  K 
celle  de  Mouton  ,  la  plu;  faîche  tuée  i:  ia  plus 
dure  ;  dans  l.iq-aellc  tUes  lavent  s'cnfoucer  en  pjj  de 
temps. 

«c  J'aiquelqucfois  vu  pevcct  le  corpsj'une  Chenille, 
dit  Keaiiinur,  que  je  croyois  prête  à  perdre  la  fori»-, 
par  un  ver  fi  •jros  ,  que  j'avois  peine  à  coucc-,  oir 
qu'il  eût  pu  êrc  logé  dans  le  corps  de  la  Chcaide. 
Le  ver  s'alongeoir,  &  n'ayant  pas  de  jalîibes,  il  f^ 
traî'ioit  fnr  fes  arn.-aux  jufqu'à  '.e  qu'il  eut  trouvé 
une  place  qui  lui  parût  coaven-ib-!i  ;  un  paquet  de 
matièie  f;luanic  ùiivo.t  le  dcrnèic  ,  auquel  il  étoit 
attjtlîé.  Dès  que  le  ver  s'étoit  tixé  ,  &  -.iprès  a^'-^it 
r'-j"t.é  de  1  eau  par  le  derrière,  fou  corps  l'c  raccour- 
cihoit,  &  il  fe  tra  sformoi:  a  la  m: mère  b:s  v^rs 
des  Mouches  dv  la  viand-.  La  nymphe  ,  fans  rompre 
fa  peau  de  ver  ,  fans  la  percer  ,  fans  eu  lo^tu  ,  s'ea 
d.^gajieoit.  Cette  peau  prcn.i;  ia  fo  me  d"ii;i  ϝf, 
elle  le  duiciiro!' &  dcvenoit  une  coque  dans  la.jvieUc 
la  nymphe  étoit  bien  k  couvert.  C'cft  a-Lifli  Li  fj<;i'<a 
dent  plulie-iii-s  cfpèccs  de  vers  le  iriéta.uor;  !'.o-> 
fenr  dans  le  corps  des  Cb"in!Us  £c  des  Chryfaii-rxi, 
d'où  ils  ne  fanent  q'ie  lorfqu'ds  font  devenus  M  ;u- 
clies.  Près-Juccn.ps  -jU  k-sPapùio  is  dcsCài jl'-.,!<.';:3, 
des  Chcnilcs  du  irinrtoni.r,  &  des  Chryfj  iacs 
des  Chenilles  du  pin  dévoient  naure  ,  jai  vu 
fo  tir  de  cts  Ch'-ylalidcs ,  c-es  vers  qui  ,  vriiel- 
qiics  femiincs  apies  ,  font  d-venus  des  Mcnches 
gmes  d'une  grandeur  médiocre  ,  pus  giandcs  q.ji  les 
Mouclics  lOinmiints  ,  qui  nous  in.ommâdenc  dans 
nos  n-aifoni.  J'ai  eu  des  Mouches  -  cires  plus  peti^-s 
que  Ict  prfcédcntcs ,  qui  lont  vcuues  de  vers  qui 
arcient  mangç  d'autres  Che  iler.  LesvSisde  quel- 
ques-unes de  c-S  efpeccs  f.  raccourcKienc  :-:u  a  peu, 
ili  font  ving(-qaatre  heiircs  à  prendre  la  for.ne  d'un 
œuf  oi-  d'une  coque  ;  £d  pendait  ces  vingt-quatre 
heures  ils  co-^fervcac  leur  M.'ncheur.  Mais  quand  le 
ver  s'cft  entièrement  raccourci,  &  qii ind  apparemment 
il  s'cft  'iégagé  de  fa  peau  cxtéri.iire,  cette  peau  qui 
lui  forme  une  coque  devient  d'aboid  toug-àtre  ;  X 
cnfuitc  roufle  ou  brune  en  moins  d'une  h  ute.  La 
première  métamotphofe  de  q-jclques-uns  de  ces  >  ers 
efl  li  prompte  ,  que  je  l'ai  vue  s  achever  p-u  de  mi- 
note  après  qnc  le  ver  avoit  commencé  à  fc  raccour- 
cir ,  c'cit-à-di-e  quelques  reinutcs  après  fa  fortie  du 
corps  de  la  Ch  nille  ,  ou  de  la  Ch>-yf*Udc  ». 

K  Au  commci.c  ment  du  mos  d-  Juill- r  ,  dit  De 
Gecr,  je  trouvai  u  e  Chenille  que  )'enfe' m li  dans 
un  poudrier;  qu  '.qucs  jours  apr-s  ele  filoic  -ne  co- 
que mince  de  loie  blanche;  vcs  a  fin  di'  mo  s  je  v'S 
voler  dans  e  pou  jiier  une  M  uche  ,  j'ouvris  b  c  que 
de  fo!c,  &^  j'y  ttjuvai  >a  Ci  en  1  c  mo-  c  Si  to  it  a- 
fait  delléchée.  Au  poftérieur  ele  ivoir  un-  gi^nle 
ouvi-rtu-e  ;  je  reconnu»  dahord  q  r  a  fv-o  h.-  é;.  ic 
ferrie  pjr  ccte  ouv'-tu-e.  J'.uv  i'-  la  CueriilL-  ;  je 
trouvai  d  .ns  ton  lo-os  ,  cO'.;t  près  --î.-  1'  )avcn"-  ,  la 
coque  vuidc  ,  dan-;  -  q-  ell-,-  la  Moti.he  av  c  :1  en- 
Rrir.é:.  C.'t-  co.y  :■  e.  de  c:-i-;s  qui  font  f.it  s  de 
la  pro^'ie  p..i.a  du  \w.,  S.  coulc-ur  c!l,  c-OT.  V        ';  ■* 


7^4 


M  O  U 


dinairc  ,  d'un  ''rtni  rougcâtrc  &  foncé.  Du  côté  de  !a 
cètc  de  l  intéiiciir  de  la  Clienillc  ,  jj  tiouvois  enco'c 
mv:  ^oqx  ùiu'a'ablc  à  ia  piécédeive,  mais  tjni  t:  i" 
eitièrc;  je  l'oi'Yiis,  elle  cnix:;  moir  uii";  nympi,.;  de 
Mouche.  Cet.e  Chcmlle  m  a  heu  rente  a  donc  été 
obligée  de  nouïiir  dans  L'on  corps  ,  aux  dé,  eus  de  l'a 
VIO ,  deux  grands  vei  s  qui  ont  confumé  tout  ce  qu'elle 
avoit  dans  1' •n  intérieur  x. 

Après  avoir  fait  conroître  quelques-unes  des  larves 
de  Mouches  qui  vivent  sux  dép  ns  des  Chenil  es, 
nous  pafl'erons  h  celles  qui  le  nourrilleiit  uniqucme.t 
des  Pucerons  de  touie  efpèee  ,  &  que  Reaumiu  a 
nommées  pour  cette  ra.fon  Vers  mangeurs  de  Puce- 
rons, dans  un  Mémoire  où  il  tr.  ite  en  particulier  des 
ei,n--'mis  de  ce?  p.tits  animaux  ,  &  i  li  nous  ali-ns  re- 
çu ilir  les  nouveaux  décùls  l'uivans,  qui  doivent 
auflî  appartenu-  à  cet  article. 

"  Ces  ve;-s  qui  fc  ménmorphof'nt  en  Mouches  , 
dit  cet  Auteur  ,  &  à  la  nourriture  delqiiels  les  Puce- 
rons (ont  dertinéSj  n'ont  pas  échappé  aux  obferv,!- 
t.ons  de  G-ie^aert  ;  il  en  pari  en  cinq  endroits  diffé- 
rens.  I'  a  luivi  ces  ver?  juiqu'a  leur  transformation 
en  Mou -h  s  ,  dont  il  a  repréfent^  les  figures  auprès 
de  celles  de  ces  mêmes  vers  ;  mais  ùs  oblervarions  ne 
font  pas  alltz  complcttcs ,  à  beaucoup  près ,  pour 
r.ous  cmt"êcher  de  lapporter  ce'jes  qu".  nous  avons 
faites  fur  les  mê'nes  i  ifeûcs ,  elle?  ne  font  pas  d'ail- 
leurs allez  exaitcs  pour  n'avoir  pas  befoin  d'être  rec- 
tifiées :  ce  qu'il  a  bien  conr  u  ,  c'eil  que  le  même 
inftind  qui  porte  certaines  Mouches  à  d-pofer  leurs 
oeufs  ou  ieu  s  veis  fur  de  U  viande,  fur  du  fromage  , 
&  (ur  diverfes  efpèces  d'excrémens ,  porte  d'aunes 
Mouches  à  faire  leurs  œufs  fur  des  tiges  ou  des  fluiUcs 
où  les  Pucerons  le  lont  établis.  Les  vers  qui  for:cnt 
de  ces  œufs  font  avides  de  proie  dès  leur  naiflance, 
&  ils  s'en  nouvent  envi  onnés  de  toutes  parrs  ,  &  de 
proie  ,  qui  ,  quoiqu'en  ait  dit  Goéddcrt,  ne  cherche 
|-oint  a  les  fuir.  Ils  nailfer  t  au  milieu  d'un  petit  pen- 
pf-  pacifique  qui  n'a  été  pourvu  ni  d'urmes  olFcn- 
lives,  ni  d'armes  dcfenfive< ,  &  qui  attend  pafible- 
mcnr  &  fans  défiance  les  cou- s  mortrls  qu'on  veut 
lui  porter;  il  ne  feinble  pas  même  connoît  e  fes 
ennemis. 

5^  Ne  commençons  pourtant  pas  à  coniîJércr  nos 
vers  mang:urs  rie  Pucerons  li  près  de  Icrr  orieine, 
ce  i.'eft  pa'  le  temps  où  leurs  macccuvres  for'C  àifées 
à  c.ppcrctvoir  ;  c  r,fidéro  s-les  d'»;bord  dans  l'âg--  de 
p'c  ne  vigueur,  lof]u'iis  fo  t  à-peu-près  parve:  us  à 
le..r  d-'iîier  'erme  d'accroîlfement  ;  leur  grandeur 
alors  eft  plus  conlidérjble  par  rapport  à  ce;ie  du  Pu- 
ceron ,  que  ne  l'ert  celle  des  Lions  par  rapp  >it  à  celle 
dîs  plus  p.tits  .-'cs  qu.id  uj  èd-s  qu'il-  dévorent.  L-  urs 
dtn  entîon'  ne  font  pou'-ant  pas  faciles  à  déf-miner, 
il  n'clt  guè  ■  pi  s  a!é  d-  décrire  lerr  figuie  ;  ils  s'a- 
lon^enr  i;  le  raccourcilTcntà  leur  gré  ;  &  félon  leuiS 
di&erens    aùougtmens    ou    a^courcillemcns   ,     U 


MOU 

forme  de  leurs  corps  change.  Dinsleur  état  le  plus 
ordinaire  ,  la  partie  poilcrieure  de  leur  corps  eft 
confidérableT.ait  plus  grollc  que  le  rcfte  qui  diminue 
inlcnfibiement  de  grcilieur  jufqu'au  bout  antérieur; 
celui-ci  a  quelque  fois  à  peine  celle  d'un  fil  ordinaire; 
la  partie  poiiérieure  eit  fouvcnc  une  b.ife  fixe  !ur 
la  ;uelli  la  partie  antérieure  fe  donne  divers  mru- 
vemcns  à  droite  ,  à  gauche  ,  en  haut  ,  er  bas  , 
5;  cela  tantôt  étendus  en  ligne  droite,  ta'  tôt,  en 
prenant  diverfes  finuoiité?:  les  anneaux  charnus  et 
H^xbles  ,  dont  le  corps  ctf  compofé  ,  tendent  aifés 
tous  ces  changemens  de  figure.  Dans  certains  tcnis  , 
ces  vers  fe  raccourcillcnt  de  façon  que  le  bout  an- 
térieur cit  prcsqu'aulTi  groç|  que  le  poRcrxur,  alors 
le  contour  de   leur  corp;  t(t  ptefque  ovale. 

"  Il  y  a  de  ce«  vers  de  différentes  couleurs  ,  Se 
aulfi  d'cfpeces  chiT;rcutcs.  Ceux  qu'on  trouve  le  plus 
ordinairement  parmi  les  pucero)is  de  [ureauSc  parmi 
les  pucerons  du  ciievie  feuille  ,  font  tout  verts  , 
excepté  au-deiius  du  dos  ,  où  ils  ont  une  raie  jaune 
ou  blanche,  qui  commence  au  derrière,  a.  fi  ic 
près  de  la  tète.  P.irmi  les  pucerons  du  prunier,  & 
parmi  ceux  du  grofé'ier,  on  trouve  des  vers  donc 
la  couleur  dominante  eft  une  forte  de  bjanchcatrc  , 
fur  laquelle  des  raies  ondées  &  jaunstrcs  fo.it  diftri- 
buées.  Ces  raies  '.ont  compofées  de  taches  de  dif- 
férentes nuances  de  brun  &  de  jaune.  On  en  trouve 
d'autres  qui  (ont  entièrement  d'un  jaune  cou'eur 
d'ambre;  d'autres  font  de  couleur  de  citron  &  ont 
tout  du  long  du  dos  deux  raies  couleur  de  marron, 
qui  renferment  une  raie  noire;  ces  derniers  font  .iflez 
communs  fur  les  pruniers.  On  en  trouve  d'entière- 
ment blancs.  Mais  ces  variétés  de  couleur  font  peu 
inportantes  à  décrire  ;  elles  parent  fort  le  deiius  dti 
corps  de  quelques-nns  de  ces  vers  y  ils  parcilfent  auili 
bien  vêtus  que  le  font  des  chenilles  rares  de  plulîcurs 
elpeces.  Je  ne  fais  fi  c'eft  la  couleur  de  leur  peau, 
qui  en  aimpoléà  quelques  autcuts  qui  ,  avec  Goë- 
d.ierc,  les  ont  places  parmi  les  chenilles  ,  quoiqu'ils 
n'en  aient  aucun  des  caraélères,  &  qu'ils  loicr.t  dé- 
pourvus de  jambes  de  toute  cfpèce.  Ils  n'ont  point 
comme  les  chenilles  ,  une  tête  d'unt.  figure  itivaiiable, 
une  tête  renfermée  fous  un  crâne  écaillcux  ;  leur  tête 
eft  molle  &  chainue  comme  le  refte  de  leur  corps, 
&  elle  n'a  de  commun  avec  les  têtes  ordriaires  que 
d  être  la  partie  où  font  les  organes  ,  au  moyen  de{- 
quels  ic  ver  prend  de  la  nourriture.  On  n'y  wic  point 
d  yeux  ;  elle  eft  feulement  terminée  par  deux  mam- 
rae'ons  peu  écartés  l'un  de  l'autre,  qui  qi.- 'quefois 
patùilfent  deux  petites  cornes  charnue;-.  Hn  un  mot, 
ces  vers  quoique  mieux  colorés  que  ceux  qui  nailîcnt 
des  œufs  dépcfés  fur  la  viande  par  des  mouches  , 
font  de  Icutclafle, 

»  Si  on  veut  voir  les  .-.rmes  ofFenfives  avec  les- 
quelles ils  artaqucm  les  pucerons,  il  f.mt  les  cher- 
ciier  en  delfous  près  du  bout  antéiieur,  &  prcllcr  le 
ver  qu'on   tient  entre  fes  doigts,  pour  l'obiigcr  de 

le» 


m  ov 

le<  montrer.  La  prefGon  fait  fortir  nnc  forte  de  fîarJ 
brun,  de  nature  de  corne  ou  d'écji';le,  oui,  à  la 
bâie,  adeux  aucies  (lointjs  plus  courtes ,  ave;  l':li]'.i el- 
les il  tome  une  efpcce  de  rieur  Je  !!■;.  Ou  voit  curore 
ail'émeiv  iu  nnun^  !e  iiard  ,  Ici  s  qu'un  ver  bien  ra(- 
failli  de  puccrii.s  ~'i-!!:  attj.h''  cor.cre  les  parois  à  un 
poud  i'.r,  et  qu'où  l'^b'crvc  avic  une  Inu-c  au  tra- 
▼ctsdi'  ;-a'on  t'  m',  arfiujs.  On  ]ici!      ni  il    «jucr  ai.lli 


MOU 


7S5 


mai' 


feu.eq.c  -.:.,.::.  en,...  .,■  nu,  .  ^  .•  '",  .'..r 
kù-rtiec.       -    ■  !;,.in  ,i'  ,  .     -   ,  ,cnc 

fa  te  e   v^      .       ,     ,  e  .  !       ,      1:  c    a  ' 

qu"  de  p..r  a-  le  ;'n!a'^c  qu'il  t.nc  /.  i^ne  ...  c,  :*< 
avanvqte  de  \vi  c.  mmenc  1'  K-  icr:  de  (>■  gia  d  j',: 
de  (es  peti'  daids,  nous  dcvnns  f.i  e  rcu nn  ^u-t 
quelques  ùiiiércnces  qui  (01. t  er.tre  Its  veis  de  cecte 
cialle  ,   &  qui  peuvent,  en  f-re  dilhnjuer  des  genres. 

M  Drus  routes  ie-^  c  rpèccs  d;  vers  analogues  à  ce'les- 
ci  ,  c'ell  (ur  'a  pj  .i-  p  liiéni  ne  que  funt  p'accs  les 
ili.;macês  ,  les  d-tx  onvciiun';  piliici;  aies ,  par  lef- 
quel  e';  l'an-  erfe  -Idn-.  Inur  i.orps,  £i  les  Jeux  feules 
ouv'ei  turv-s  o'.il'.i  v;es  pat  les  naturaliiles  j  ou  ^es  deux 
feules  dont  ils  nous  ont  parle.  Cha  lUC  vers  en  a 
pourtant  deux  autres  ,  qui  (ont  inèmc  dans  une  place 
où  il  étcit  uaiurcl  de  les  cherclier  ;  elles  font  allez 
près  du  bout  de  la  tête  ;  mAî  pour  être  vùe'S,  ellts 
demandoient  à  être  cherchées  ,  et  fouvent  même  avec 
une  loupe.  Dans  l'hilloire  générale  des  nouckis  , 
nous  nous  fotnmes  arrêtés  davanta'^e  à  fai  c  con- 
noitre  ces  deux  Itigmates  que  nous  nomra  jus  le';  an- 
lér leurs, ne; us  11  av  1  sbefeiadepailcL  actuellement  que 
<les  polléi  leurs  Des  vers  de  quelques  efpèccs,  comme 
ceux  qui  (croient  cniièrcment  verds,  s'ils  n'avoient 
pas  une  raie  blanche  ou  jaunâtre  le  1  Kig  du  dns  ,  unr 
fur  le  dernier  anneau  deux  parties  peu  releve'es,  deux 
mamnielons  ccralés  ,  dont  le  coniour  eft  circu'aive, 
&  qui  ("cmblent  avoir  un  trou  à  leur  centre  ;  ce  font 
iesdcux  ftigmatcs  pjlie-rieurs;  ils  Ce  touchcr.c.  O -and 
le  ver  le  donne  ctnains  mouvcniciis,  !e  péiun  i'nie 
anneau  couvre  CCS  Jeux  laL^maics.  D'autres  verront  fur 
leur  deri  icr  anneau  deux  lti_;raatc- ,  qui  s 'élèvent  pluf. 
fur  li  corps,  que  ceux  des  précédens  ;  ils  ont  deux 
petits  cylindres  clia-nus  accollés  l'un  contre  l'autre, 
it  pôles  a  même  diitance  de  rori^iie  de  1  anneau  ; 
chacun  Je  ces  cylnnlrcs  cR  un  des  l'iu,niates  ;  Ton 
bout  fiiperienu' Ji.mi-.e  cntrJe  à  i'air.  Ô'ielquef  is  ces 
cylindres  fi.nt  couchés  (ur  le  corps  de  riniecle, 
mais  le  pénultième  anneau  ne  peut  jamais  les  couvrir 
qu'en  parfie.  Plus  louvnt  ils  l'ont  rediell'.s  ,  S; 
quelquefois  perpendiculaires  au  plan  du  corps.  Enfin, 
d'au:res-  vers  mangeurs  de  piieerons ,  ont,  comme 
lcjpréccdcns,.fur  leur  partie  poitcrieutc,  deux  corps 

i/:i?.  nat.  Infdies.  Tcmc  Fil. 


prcfquecylindiioues,  qui  font  leurs  ftiJirates;  triîi-.ceî 
c  peces  de  cylin.lies  u' font  p<.in^  arpliq  lé^  i'uu  cnn-rc 
l'autre,  il  relie  cnir'eux  une  allez  grande  par  i  de!» 
cn.ont-Vrcnce  de  r.iunean  ;  en  un  mot  ,011  les  prcn- 
di.iit  voloniiers  pour  deux  cori;es  que  l'inieête  |  i.rre 
fur  le  derrière,  &  qui,  en  s'élevant,  s'cc  a.nt 
l'un'-  de  l'autre.  La  figure  &  la  porition  des  tartits 
ou  font  lesouverturcs  Cjui  .vi-nient  enirée  a  lau  ,  nous 
fnjii.illent  donc  les  caractcies  de  trois  genres  de  vei« 
m.ingcurs  Je  pucerons. 

»  On  peut  obfcrver  entre  ces  vers  be.uiconp 
d'autres  petites  vauctés  dont  le  détail  devieiidroit 
ennuyeux;  nous  croy  m»  pourtant  de  vord'lre  en- 
core qu'il  )  en  a  qui  font  iiér.lfes  d'épines,  &  faire 
connaître  une  ef  cce  de  ceux  ci  ;  ils  font  d'un  blanc 
verdâtic  ;  ils  ont  lut  le  dos  trois  raies  compofces  Js 
radies  l'un  brun  tanné,  &  de  taches  noires.  Les  taches 
n  jircs  l'inilticntdaDS  les  raies  des  côtés ,  Se  les  brunes 
dans  celles  ,Iu  milieu  ;  le  corps  de  ces  vers  e(l  tout 
hénif!  d  épines  blanches.  (  )n  lui  voit  au  moins  dix 
,1  d  uze  épines  rangées  fur  la  ligne  qu'on  imagineroit 
partager  l'anneau  en  deux  autres  moins  Urges  de 
inoitié.  &  de  même  diamètre;  leurs  poinres  fonc 
extrêmement  fines,  &  tccoutbées  en  crochets  tour  • 
nés  vers  le  dertière.  Elles  font. beaucoup  p'ui  grolTes 
à  leur  baie  qu'ailleurs,  de  -  là  jul'qu'a  Va  peinte 
elles  diminaenc  infenfiblenient  de  groilcu"-.  Celles 
qui  font  les  plus  proches  du  miheu  du  corps,  icr.C 
plus  ferrées  les  unes  contre  les  autres ,  que  celles  qui 
font  près  des  côtés;  il  n'y  en  a  pas  fous  le  ventre  j 
ce  ver  a  affez  l'air  d'un  hérilTon. 

j»  Nous  avons  déjà  dit  que  to'us  îcs  vers  de  la  claiïè 
que  nous  examinons  aifluellement,  n'ont  pas  ,  à  pio- 
prernent  pailer,  de  jambes,  car  on  ne  fauioit  donner 
ce  nom  a  quelques  manimelurs  ijui  ,  en  certaines  cit- 
conllances,  paroillent  a  la  partie  inférieuie  des  an- 
neaux, iSc  qui  (ont  fur-tout  remarquables  au-delinas 
des  plus  grands  anneaux,  ou  des  plus  pioches  dj 
Jeuièie.  Les  mamnielons  filent  pjurtant  lin  eete 
a  (e  traîner;  mais  c'cfl  véîiraWement  au  iiK  yen.  de 
la  tête  qu'il  marche  ,  qu  il  niit  les  plus  grau  !s  pas  , 
qu  il  (e  traniporte  d  un  endioit  a  un  aune.  Te- 
nant Ion  derrière  fixe  ,  il  s'allonge  autant  qu'il 
peut,  ce  qui  porte  fa  tête  aiftz  loin  i  enlKite  il  l'ap- 
plique 3c  l'accroche  contre  qur!  |ue  ccrps.  Sa  tête 
étant  ainfî  cramponnée,  \'  i:  ;,ncourc!-,  ?;  .iincne 
parconféqucnt  ta  c'.j.n  l'a  .  n..ic  poUénenrc  ;  auHi- 
tôt  il  fc  trouve  en  rt.t  de  1  '•-•:  un  l'ec-er.  i  paî  pareil 
au  premier.  Je  les  ai  vus  1.1  :  ter  de  la  forte  alfcx 
vue  le  long  des  pateis  des  ^  oudiicis  de  verre  eu  :c  Ls 
a',  ois  renfermés. 

»  Le  îcms  otl  ces  vers  m 'ritent  le  plus  d'ètte  ob- 
ervés  ,  c/t  celui  où  ils  font  occupes  i  chafler 
Se  1  fucer  des  puceroi-.s,  11-n'tft  point  dans  la  nature 
d'animal  de  proie  qui  chaife  aulli  i  fon  ailt  que  le 
fait  notre  ver.  Coucha  fur  ufie  feuille  ou  fur  une 
G  ggg  S 


786 


MOU 


tige,  il  cfl  environné  de  toutes  parts  des  infeâes 
dmc  il  fe  nourrit  ;  fouvent  même  ils  le  touchent  de 
tous  côtés  ;  il  peut  en  prendre  bisn  des  centaines 
fans  i.via-i;'cr  .ic  piicc.  N'ou  leu'cment  les  pauvics 
•fj-l.i-^    ;-i,.jriM  -  '\:'~  ,  on  en  voi:   même 

T-uvc,  iy\U.-.-  ■   ..ient  fur  i  >,i  corps. 

Ce   ncU   qj'.i;'    ■  ','    ia  plupart  de  ceux 

Cil!!  ;\  aviro  i!i  I!.  n: ,  .]  .'-.i  a  btloin  de  fe  [ra!irf'Ortcr 
d.ins  -C)  ar.tre  endroiu  auiii  pcujilc  que  l'étoir  celui 
ou  ji  a  tV.ît  de  c:ucls  ravages,  où  il  a  prel'que  tout 
cléiruic.  P'jiur  htn  v.jir  comment  ce  ver  attaque  les 
puceron?,  ci.nibicn  il  e'-l  d.;Ticile  à  raflafier,  il  faut  en 
ôrcriin  de  jeiîuslcfjuil'es.icle?  'aiiTcrjcùncr  pendant 
«l:ï  à  douze  heures,  renfermé  dans  quelque  boîie, 
ou  da!^s  qi'e'qiic  boLiteil'e.  Ap:ès  une  telle  diette  , 
qu'on  le  pofc  q!iek|ue  part,  nimp.irte  fur  quoi, 
pourvu  qii'o  1  mLtte  des  pucerons  autour  de  lui  ;  dès 
îurs  toute  p'a:c  lui  elt  bonne  ;  il  ie  ciendia  même  fur 
la  main  Bientôt  il  fe  fixe  fur  la  pâuie  pollérieurc  , 
il  por.e  le  bout  de  fa  tète  ou  de  fa  trompe  le  plus  loin 
qu'il  peut  ;  la  il  tâ;e  s'il  ne  rencontre  poi'-t  de 
puceron  ,  cat  il  ne  fait  que  tâtcr ,  il  ne  paroît  pas  qu'il 
voie  aucunement  ;  il  cherche  fouvent  au  loin  des 
infeâes  p.ndant  qu'il  en  a  dr  très- proche»;.  S'il  n'a 
rien  rencontré  devant  fui,  il  fe  replie  à  droite  ou  à 
gauchi-,  tantôt  d'un  côté  ,  tantôt  de  l'autte,  faifant 
décrire  fueceirivfment  de  chaque  -ôté  difFérens  arcs 
au  b.uic  de  fi  paitie  antérieure,  qui  tâte  conti- 
rinellement  s'il  n'y  a  point  de  proie  dans  la  circon- 
férence de  l'arc  qu  elle  dccrir.  Il  ramené  même 
quelquefois  le  bout  de  fa  tète  fur  fon  dos  aiTex  p.ès 
du  derrière.  Enfin  ,  vient-il  à  toucher  quelque  mal 
heureux  puceron,  aulTi  tôt  il  le  faifit,  il  le  pi^ue  avec 
fes  trois  dards  difpofés  en  fleur  de  lis  ;  il  le  prend  , 
comme  nous  prenon*.  un  m  rceau  de  viande  avec  une 
four  hette.  Le  voib  qui  >-'el'l  faifi  Ju  pu;eriin  ;  pour 
entendre  comment  il  va  le  mai'ger  ,  i'.  faut  favoir 
qu'il  peut  faire  rentrer  le  buiit  de  'a  propre  tête  fous 
le  premier  annc.TU  ,  Si  même  le  premier  anneau  fous 
le  fécond  ,  enfin  il  faut  favoir  que  cette  ouverture 
que  nous  .ivois  appelle:'  la  ho  cire,  a  un  organe 
propre  a  'ucer ,  une  efpèie  de  troaipe.  Des  que  le 
-ver  s'cfl:  emi'j  é  d'un  piiieion  ,  il  fait  rentrer  (a  tête 
&  fon  pre mer  a;:neju  f  us  le  fécond  anneau  ;  il  ire 
k  puccr.ni  ,  '.  le  f  rce  de  s'e  ifoncer  en  partie  dans 
,1  ouvertur  ■  de  et  même  anneau  ;  le  p.iceron  s'y  trouve 
pofé  cuivre  1  Jl  un  bouclvi:i  la  :s  le  gni'ot  d'u  le 
hor.iei  le.  'il-",!  'c  ui't  le  pa'.ent  a  les  jambes  en 
ha'U  ,  i'  lie  ( a  n  .  K  ecinefe;  a  i  ver  vorace  dont  la 
fL,ree  fui  .'.i  le  pioJ '.^i.  vil'eni'.nt  la  (icnnc.  Les  deux 
prrues  [Oiiite'  i^-i-  u'i;  eit  pLieée  fut  chaque  cc;é 
du  fecont  aim  ii,  aiee  r  a-parcinment  ercofà 
tenir  faifi  le  n  .,.lv 'ii  eux  ilede  qui  v.  êtie  fucé 
dans  rmlUiit  '!  >■  t  cru.l  q  l'elt  ce  petit  ("pedaclc, 
ilclt  très  amu'ai:,  fur  to..:  lo.lqu  le  vcr  margeur 
clt  de  ceux  qui  fji.c  rrcfque  blutes,  ou  qui  n'onr  des 
cou'curs  foncées  que  fur  leur  do^  ;  les  anneaux  de 
h  partie  aiucntuie  de  ceux-ci  ,  font  tranfparens. 
Si  on  f.cnt  le  ver  au  foyer  d'une  louée,  ou  voit 
«es  diftinftemenc  ce  e^tii  fe  galle  dans  foa  intérieur  j. 


MOU 

on  s'arrête  d'abord  à  confidérer  une  petite  partie  <îe 
coulcut  brune  ou  prefque  noire,  de  figure  obl.mgue  , 
&  dont  la  longueur  peut  tépondre  à  celle  qu'occupent 
deux  ou  trois  anneaux  i  fes  mouvemens  pareils  à  ceux 
d'un  piiîon,  appreinent  qu'elle  en  fait  les  foi  dions; 
aliernativcment  on  la  ve-ii  remonter  contre  le  puceron, 
et  enl'uiie  revenir  en  airiere.  Chaque  mouvement  cfl 
prompt,  m=ii-  ei:tre  deux  mouvemens  il  y  a  un  temps 
de  repos  de  qu'^dque  durée.  Ce  pe.it  corps  n'ell 
pourtant  pas  un  lîmple  pifton,  il  cil  un  corps  de 
pompe,  qui  chaque  fois  qu'il  s'applique  contte  le 
puceron,  fe  charge  de  matière  ;  je  àh  de  matière  5c 
non  de  pure  liquear  ,  c'cif  ce  qu'on  ne  s'atceudioit 
pas  à  voir,  &:  qu'on  voit  très-b  en.  Lorfque  ce  petit 
corps  après  s'être  chargé,  eft  revenu  en  ariière  , 
pend.int  l'inllant  de  repos  ,  ou  pluiôt  pend.;nt  celui 
où  il  ne  monte  ni  ne  defcend,  on  remarque  qu'il  darde 
avec  vîtcfle  des  jets  dans  on  canal;  on  appellera  ce- 
dernier  canal  l'cefophage  ,  l'elfomac  ou  les  in- 
t  -(fins  du  ver  ,  te.ut  comme  on  voudra  ,  le  ncim  im- 
porte peu  ;  mais  ce  qu'il  importe  de  l'avoir,  c'cft  que 
les  membranes  qui  le  compolent ,  font  cxttême- 
mcnt  tranfpae- tes  ;  eKes  lailfent  vcL' anlli  dilUnc- 
tement  qu'un  le  peut  délirer  la  mat:ère  des  jets. 
Quand  le  ver  fuce  une  mcre  puceron,  telle  que  celles 
du  fureau  ,  chaque  ict  eit  compofé  de  quatre  à 
cinq  grains  verdàtres  ,  qui  font  aiitantdcfes  embtions 
dont  le  ventre  de  cette  mère  e(l  rempli.  Quelque- 
fois les  jets  ne  fcmblent  compufés  que  de  bulles  d'air 
qi.ife  fui  vent,  fort  que  ce  l'oient  de  vraies  bulles  d'air, 
ou  des  bulles  d'une  liqueur  ou  matière  ttai.fparente. 
Ce  qui  ell  fiir,  c'ell  que  la  couleur,  la  Hgure  & 
la  louiifiance  des  jets  changent  trois  ou  quatre  fois 
pendant  qu'un  feul  puceron  e(f  fucé.  Toutes  les  ma- 
tièics  qu'il  peut  founir  ne  fout  pas  de  même  couleur 
£o  de  même  confiilance.  Le  ver  tire  tout  ce  qu'il  a 
dans  le  corps,  jufju'a  ce  qui!  l'ait  delLché  au  point 
de  ne  paroi. le  plus  qu'une  dépouille. 

»  Si  ie  n'ai  piilé  que  d'un  canal  daii'  lequel  font 
poiiH  's  avec  viiede  des  jets  de  la  iiidaere  dont  la 
poiv.j.e  s'eft  cha  gée  ,  c'a  et-  pour  n-  pas  partager 
l'afeniion  ,  ca.  i  y  a  de  .x  canaux  parelU,  a  la  oâfc 
de  la  ;  u'mpe  ;  e'ie  poiidc  rlaus  l'un  &  dans  l'autre  la 
ni,iti'>c  dont  elle  si  'i  remplie.  On  ne  peut  obfervcr 

j  a  la  foi-  .|ue  ce  qui  fe  palle  dans  l'un  ou  dans  l'.iurc  ; 
je  ne  loi-  li  a  chaque  jet,  el  e  leur  envoie  a  tous  les 
deux  une  matière  fenib  able  ;  peut-être  que  quand 
je  voy,  is  qu'un  d,s  deux  ne  recevoir  qu'une  file  d'cf- 

I  pèces  de  bulles  d'air  ,  l'aatrc' recevoir  des  jets  de  grains 
plus  l'i.'i  les    Peut-être  y  a  t-il  fur  cela  une  alternative, 

I  &  qui  .iuu  it  des  ufages  fur  lesquels  nous  ne  pour- 

)  riviis  au  plus  qiie  hafaider  des  conjcèlures  très-in- 
certaines ;  pat  exemple  ,  il  tl\  peut-être  nécciïaire  que 
les  matières  qui  d.  ivcnt  être  digcr-es ,  foient  , 
pour  ainli  dire  ,  aflaifonnées  d'une  ceitaine  quantité 
lair. 

"  Ce  qui  m'a  fait  naître  cette  idée,  c'ell  que  j'ai 
cru  obfcrvcc  qu'allez  couftammcnt  un  jet  de  matière 


MOU 

foUJc  ëcait  fuivi  dans  le  mtme  canal ,  d'un  Jet  de  ces 
bulles  qie  leur  traiifpiience  me  fait  appcUer  des 
butlci   ii'air. 

»  Lfs  deux  c-rcu\  dont  nous  venons  depa'ler  , 
fcmblent  aulli  f,.i  <.-  I'.  ftice  de  deux  mulcks  ,  de  deux 
tendons  p  !iir  ivai  ,'.■  la  pompe  en  bas.  Les  trois  dard'; 
qi.i  une  llni  cor.i.ne  de  fourcliette,  comme  lie  trident 
pcjr  prei'.jie  le  puceron  ,  ne  font  plus  nécellaives 
pour  \c  tei.ir  >(uaiid  il  cft  cngasTe  da.is  l'ouverture  de 
l'anneau;  mai-  ce  triient  u'  ett  pas  alo'.s  ini.tile;  il  tient 
a  cette  patie  brune  à  qui  on  voit  (es  niouvtmens 
altcmarit"'.  i:  pron)pts  vers  la  tête  Se  \  ers  le  derrière. 
ChaLiutfi.r,  o^u'elK- cft  poulîée  er^^laiêre,  lepiiccion 
tL^'  i:  Je  nouveaux  coup?  ce  [oi^^iiarj  ,  il-,  l.'iir  ',;':es- 
faiies  pour  faire  es  ouvururè^  capables  de  laillcr 
palleitou[ceq:/r  a  'ans  fn  int-rKur,  &  néc;llaiies 
encore  pour  diviser  6:  bâcher  fes  patie--  intéiieutes  , 
pour  les  mettre  eu  état  d'entrer  dans  la  pompe  qui 
les  attire. 

"  Enfin  ,  après  que  le  ver  a  pompé  le  puceroa 
pendant  qut-lq.ie  tems,  il  le  ittte,  &  alors,  comme  je 
l'ai  dc|a  dit,  le  puceron  cil  aalFi  l'cc  que  le  feroit  une 
dépi>ui  le.  Le  vernc  perd  pi  int  de  tems  ;  fur  le  champ 
il  en  cbeulie  un  autre,  il  s'en  empare  &  le  fuce. 
Qua:'.d  il  eft  bien  affamé  ,  tels  que  le  font  ceux  qu'on 
a  fait  jcûier,  pour  les  voir  manger  avec  plus  d'ap- 
pétit, ils  ont  bientôt  expédié  leur  puceron;  c'efl  une 
affaire  d'une  minute.  J'ai  vu  manger  vingt  pucerons 
de  fiiite  a  un  même  ver  en  moins  de  lo  minutes  ,  il 
n'étoi'.  pas  pour  cela  raffalié;  mais  j'étcis  lis  d  obft:  v^r 
toujours  les  mêmes  manœuvres,  qui!  m'eût  monaécs, 
je  crois  ,  encore  long  tems  ,  car  plus  de  cent  pucerons 
que  je  lui  avois  donnés  ,  fuient  mangés  en  deux  ou 
trois  heures.  Les  vers  qui  n'ont  point  été  forcés  a 
jeûner,  n'y  vont  pas  (i  vite,  ils  s'amufent  quelque- 
fois deux  minutes  ou  deux  mmutes  &  demie  fur  'e 
même  puceron  II  eii  ai!c  de  calculer  que  s'ils  .nan- 
geoient  uns  interruption  ,  lis  détruiroient  par  jolji  un 
furieux  nombre  de  cespetits infectes;  parbonheur  rour 
les  puce, ons,  les  veis  lerepofcntde  tcns  en  tems.  iiiais 
leur  repos  n'cft  pas  long.  On  ne  les  fnrprend  g>ières 
fan^  qu'ils  aient  un  puceron  au  bout  de  leur  trompe  ; 
aulfi  ai-je  vu  des  tiges  de  fureau  de  fept  a  huit  pouces 
de  longueur  j  entièrement  couvertes  de  puceron'.,  fur 
lelquelles  il  n'en  reffoit  prefque  plus  en  vie  quatie 
jours  après,  ou  f  jr  lefquelles  il  y  en  avoir  feuieme/it 
d'un  côté  ;  je  tvouvois  fur  le  côté  oppolé  deux  ou 
trois  vers  qui  avoient  fuffî  a  y  tout  détruire. 

»  Au  leffe,  il  n'cft  peint  d'endroits  oii  les  pucerons 
s'ttablillent,  où  l'on  ne  trouve  quelques  vers,  1:  i!  y 
en  a  ni  on  en  trouve  un  grand  nombre.  lis  pénètrent 
jufque  dans  les  veflies  des  feuilles  des  peupliers  ,  dans 
les  gafcs  foit  des  qucae'; ,  foit  des  feuilles  du  même 
àrbte  ;  ils  pénètrent  dans  les  veffîes  des  ormes.  Geof- 
fioy  a  ob'ervé  dans  ces  derinères  un  ver  à  tiompe  , 
couché  fur  un  Ut  du  duvet  de  ces  petite  a'Minaux  ; 
mes  obLivaticns  m'ont  appris  ijiie  de  patiils  vers  n'y 


MOU 


737 


(ont  p.is  pour  fe  teùi  dans  l'inafiion.  Les  crevâmes 
qui  fe  font  faites  a  la  vefile,  &  par  ief-uelies  Ic^  pre- 
nvers  pucerons  ail  s  font  louis,  d.sincnt  ai'pa^em- 
ment  entrée  aux  vers  qui  vont  fane  un  faruus  rava- 
ge pavml'Ies  puceioiis  non  ailés. 

5>  Quoiqu'on  trouve  plus  communément  certaine» 
cfpèces  de  vers  nia^igcurs  parmi  certaines  efpèces  de 
pucerons,  il  ne  faut  pas  penfer  que  ces  vers  foient 
allez  dclica:s  fur  le  chjix  du  gibier,  pour  t^e  manger 
que  les  pucrrons  d'une  certaine  c'.)ict:.  J'ai  'i.-u  de 
cioue  que  ceux  de  toutes  cfpèces  Ic^  cccouimo.iL-nt , 
quoi  ]u'iU  aiment  peut  être  mieux  c<:i.i\  i^e  pie  ques- 
uncs.  que  ctux  de  quc'ques  au:tes.  J'a;  vu  le  mêmes 
vers  V  vie  dî  pa;ei0..s  du  fureau  ,  de  pujerons  du 
chevr';  feuille  ,  de  pucerons  du  prunier  ,  &c. 

Mj  L'anus  de  ces  vers  elt  à  leur  partie  poftéricure 
dans  les  replis  du  dernier  anneau  ,  il  rejette  de  temj 
en  tems  une  matière  liquide,  mais  épaitle  &  noi- 
râtre. 

)>  Les  vers  devenus  grands  ont  une  force  bien  fu- 
périeure  a  celle  des  pucerons  ;  mais  le  ver  naillant  on 
nouvellement  né  a  bcfoin  que  le  courage  lupplée  à 
ce  qui  lui  manque  de  force.  J'aiobfervé  de  ces  vers 
qui  n'avûient  pas  encore  la  moitié  de  la  groikur  & 
de  la  longueur  du  puceion  a  qui  ils  s'adrelloient ,  ils 
l'atta  ]Uoient  cependant.  Le  puceron,  tout  tranquille 
qu'il  eft  ,  n'atiendoïc  pas  toujours  que  les  piqûres 
moirelles  fuilent  réitérées,  fans  fe  donner  des  mou- 
vemens,  au  moins  tâ;hoit-il  de  fuir  devant  fon  en- 
nemi. Le  petit  ver  le  fuivoit  obftinément  ;  il  parve- 
noit  à  faifir  quelqu'une  de  fes  parties,  il  s'y  appU)oit 
pour  monter  fur  le  corps  du  puceron  ,  qui  empor- 
loit  avec  foi  un  ennemi  qui  le  perçoit  £c  qui  veuoità 
bout  de  le  (uccr. 

"  Lorfque  ces  vers  ont  pris  tout  leur  accroilTement  ; 
lorfque  le  tems  oti  ils  doivent  petdre  leur  pt^nnèrc 
forme  approche  ,  ils  n'ont  plus  beloin  J..  nar.gcr ,  ils 
quittent  quelquefois  les  feuilles  ou  Us  ;n;e^  (ur  lef- 
quelles lisent  crû,  &  quelquefois  i's  s'a- .  è;.  '  I.:!  it^c 
des  feuilles  qu'ils  ont dépeup.ée,  &  qui  ''e'I  Louihéc 
en  fe  fanant,  &  c'eft  dans  la  courbu;.-  i,n'i  s  !r  I  gent. 
Ils  doivent  ê're  immobiles  jul'qu'i  ce  qu  il.  lo  eni  de- 
venus mouches.  Que  l'endroit  qu  ils  ont  chofi  ii  (ut 
lequel  leurs  métamorphofes  doivent  s'accomplir, 
foit  fur  une  feuille,  une  tige,  ou  quclqu'aufe  c  nps, 
cela  eft  affcz  Indifférent,  mais  rinfeéte  qui  a  enc  >rc 
la  forme  de  ver,  cherche  àfefixcr  dans  ctt  'udr  .it;il 
en  a  un  moyen  facile  ,  il  s'y  colle  ,  Se  f^rdina:r  ment 
ttpar  le  dsifous  du  ventre  ou  par  une  partie  prche  de 
l'anus.  Nous  .ivons  parlé  d'une  liqueur  glua'ne  que 
l'inlcde  peut  faire  fortir  de  fa  bouche,  il  cil  fur  tout 
fourni  de  cette  liqueur  quand  le  tems  d^;  (a  nv'ta- 
niorpno("e  approche  Si  on  en  tient  un  alois  dans  un 
poudrier,  &  qu'il  fe  foit  appliqué  Cort  c  f.s  parois^ 
a  chaque  pas  qu'il  y  veut  faire,  il  s'arrête  quelqu'es 
inlianis,  pendaatlef.iucls  fa  tête  fed.'une  divcismoa- 


788 


MOU 


▼emcnç,  qui   font  fortir  la  liqueur  mOufTenfc,  fans 

clian_i;-:r  de  pjace,  maiç  en  (e  conrraftant ,  &  s'al- 
longeant  à  diverfcs  rcpiifes,  le  ver  ctenJ  tnAi^te  cette 
lu]ucur  fur  une  hiiface  ëgale  à  celle  du  deiïous  du 
CJrps;  il  maithe  {.if  cetîe  fiirface  enduire  ,  &  re- 
commence plus  loiu  le  même  mancgc.  Enfin  il  fc  Bx^ 
dans  une  p'acc  qui  lui  a  pani  co:ivenab!e  ,  &  où  il  a 
d'.'i'oft'  aflcz  de  coile  pour  y  tenir  fon  corps  bien  i(- 
uijctii. 

»  Le  ver  étant  ainfî  collé  change  peu  à  peu  de 
figure.  Celle  fous  !a'.|iiel!e  il  paroîi  au  bout  de  q'itl- 
qi.es  hiiures  ,  &t  qu'il  a  prifc  par  degré  ,  a  quelque 
iclK-nibia.'.cc  ^'.itr  ccl!c  fous  'a.in,-l'c  on  noa'i  penn 
les  'iunies  ,  or.  avec  celle  de^  larmes  de  vc:rc.  Je 
ne  v;;aï  p'Mii.ir.t  .]i!f  due  qu'une  portion  tft  grolfc 
&  ^iir.sid:.;  1.11  Ia:iiie,  i:  qii  elle  fe  termine  par  une 
queue  Tnc  ,  r;a.  beaucoup  moins  iînc  &  m>ind'>:.aMe 
que  ne  i'ell  le  tilct  de  la  larme.  Cette  queue  cil  d'al 
leurs  applaue  ,  ii  la  portion  du  corps  a  qui  elle  ic 
ji)iiKj  celle  qui  e!l  coi'.ce  cowre  quelque  corps  ctian- 
gcr,  cft  vlle-nièmc  a-plat, e  du  coié  où  elle  touth:; 
le  corps  étianger. 

»  Alors  l'infeûc  efl  renfermé  dans  une  coque  for- 
mée de  la  propre  peau  qui  s'cft  dclléchéc  S:  durcie. 

«  La  partie  du  ver  qui  jufque-U  avùit  été  la  plus 
menue,  celle  dont  le  bout  éroit  quelquefois  aulli 
dcli-  qu'un  fil  ,  elt  devenue  la  patrie  la  plus  grolTe  , 
celle  qui  elt  arrondie  &  ren:lée  comme  une  larme  i  & 
la  parie  ,oft."ncu;C  du  bec  dont  la  grolieur  furpaf- 
foit  conlid-'iaMem^nt  celle  de  cciiains  enduits  du 
corps,  îi  fut-iout  celle  de  la  tère  ,  elt  a'ois  celle  qui 
«ft  réduite  a  une  cfpèce  de  filvt.  La  p-  a;i,  avant  q 


de  fe  d-  iréchet  ,  a  prêté  a  la  Rirure 


devoir 


prendre  en  fe  trai  sformanr.  La  ;éte  &:  le  corcelei  de 
la  tiivyfalidc  font  celles  de  fer:  ja;ries  qui  ont  le  plus 
de  voluir.';  ;  elles  font.  Se  on  voit  bien  qu'elles  doi- 
vent être  du  ciné  où  toit  la  trompe;  fi  on  avoir  quel- 
que d.iute  que  ce  fiât  h  peau  même  du  ver  qui  de- 
vient la  coque,  cette  elpèce  de  ver  que  j'ai  dt  cfe 
chargée  d'épines  le  leveroit ,  car  tomes  celles  du  ver 
retrouvent  fur  la  coque  ,  ce  qui  lui  donne  une  figure 
allez  fcmblab'e  a  celle  d'un  poillbn  rond  ic  hérillé  d'é 
pines,  appelle  orbis. 

))  La  p.Mu  de  ver,  en  fc  dtlTéchant,  en  prenant 
de  la  duicté  ,  en  (e  rapororhant  de  la  confillance  de 
la  corne,  ne  perd  point  de  (a  prcr.iiète  tranfpau' ire  . 
elle  •'enib'c  iiiêmc  en  acquéiir  un  nouveau  d;  gir  A  iîî 
déc-uvte-t-ondansl  ijictiii  u,  dclinf  itteccqu'  ^n  av  o  t 
plus  de  peine  à  y  voi'  lo  f  ,r.  d  avoit  'a  foi  me  de  \cr  ; 


dech 


-mb'ablc  jill- 


on  luit  .1" 

qu'a  clia.un    de  ces  deux  cylindres  que  nous 

«•ir  Mic  ap^^ii;u      l'un  c-ntie  l'autre  ,&  ^Icés  fr  le 

Jcifus  de  la  pariie  poltéiicuie  du  ver ,  jufqu'aaxUig 

«ates  poftéricurs. 

m  Le  njouYcaieoc  du  long  \aiflcau  qui  règne  tout 


MOU 

do  long  du  dos,  &  qui  fe  voit  très-bien  dans  le  ver , 

fe  voit  encore  mieux  dans  la  nyrpphe  nouvellement 
renfcrm  i-c  dans  ù  co  uie  ,  on  l'y  fuit  plus  loi'.  Vers 
la  queue,  un  peu  au  d^ilorisde  la  panie  la  plus  élevée 
de  la 'amie,  il  y  a  un  endroit  dont  les  moiivemcns 
fonrbien  autrement  confid'raS'es  que  ceux  d^s  parties 
entre  lelqu-Ile?  il  efl  fitué.  Cet  endroit  ell non-feule- 
ment ie'-Aarqn.^bl;  par  U  force  de  (e-;  mouvemens  , 
ii  l'cft  par  (on  étendue,  il  a  un.e  alivz  gtjnde  lar- 
geur :  de  forte  qu'on  poiirroit  L-  icga  der'comme  un 
vériiable  cœur,  &  laidcr  le  nom  '.fin  tèrcs  aux  ca- 
naux qui  lui  font  conrigus  de  parc  &  d'autre. 

"  O  <  fait  qur:  les  partie,  de  la  nyni]  lie  safFermif- 
fcnt  chaque  jour  fous  1  cnvelopne  qui  les  renf,:rme  ; 
anlfi  c-Jles  delà  nôrre  d:vie;neii-  cl)a-,uc  jour  plus 
fcnlibics  au   travers  de  la  cquc;   qno!.]ue   la  coque 


perde  i 


lofcde  i'a  tiaiif;  acnce,  on  difli 

deui 


par  u  iu:;e  cis  deux  ccmes  raillées  a  facettes  ,   qu'on 
appelle  les    yeux    des  mouches. 

"  Enfla  le  plus  fouvcn:  au  bout  de  f-ize  à  d'x  fcpr 
;ouis,  il  loit  de  chaque  .-oquc  une  moudre;  il  y  en  a 
pouitantquifoiiciitplu'ôt6c  d'autres  plus  tard.  Celles 
qui  viennent  de  ditïércnîes  efpeces  de  vers,  ont  aiilfi 
entt'cllcs  des  difFi-reuces.  Ce  Icuit  toutes  des  ini^uthes 
qui  n'ont  que  deux  aîlcs  ;  plulieurs  approchent  <le  la 
grandeur  ,  de  la  finjure  &  fur- tout  de  la  couleur  des 
guêpes  ordinaire;-.  Un  des  caradères  des  mouches  de 
ce  genre  ,  ell  d'avoir  le  corps  très  applaii.  La  mouche 
qui  vient  des  vers  jaunâtres  avec  des  laies  ondées  , 
a  alternativement  fur  le  deflusde  (on  corps, des  bandes 
tranfverlales  noires  &  des  bandes  jaunes  ,  trois  ou 
quatre  de  chacune  de  ces  couleurs  ,  &  à  peu-près 
égales  en  largeur.  Dans  d'autres  de  ces  mcuclKS  le 
nombre  des  bandes  colorées  fc  mulriplie  ;  uiie  large 
bande  jaune  eW  finvie  de  pi  es  d'une  autre  bar.de  noire 
plus  étroite,  ou  plutôt  d'un  filit  noir.  Les  piub  grolles 
mouches  de  cette  el'péce,  font  celles  qui  vien.rcnt 
des  vers  qui  ont  me  raie  blanche  ou  ja.miitre  tout 
du  long  da  dos,  &  qui  partout  ailleurs  font  d'un 
beau  Vert.  Lefondde  leur  coulcured  noir  ,  ou  plutôt 
un  brun  noirâtre  ;  fur  la  partie  fupérieure  de  chaque 
auKcaii,  elles  ont  deux  taches  Ci-uibcs  dont  la  con- 
cavité efl  tournée  vers  la  tête  ,  il  relie  un  efpacc  brua 
emie  ce;  taches.  Toutes  les  mouches  de  ces  vers  ont 
encore  de  commun  de  voIti^;er  au  deilus  des  plantes 
&  d;s  fleurs  en  planant  ;  quelques  unes  s'y  ticnnest 
comme  fufpendues  pendant  du  feras  par  le  mouve- 
■:  eut  de  leurs  ailes. 


.)  Coëdacrt  a  obfcrvé  &  admiré  avec  i 
lui!  ■ment  fubit  qu'l  fcmble  le  fan  ed.ans   ', 


l'ac- 


iju''.n  les  voir  aii  moins  du  double  ptus  longues  SC 
pluv  g  ciks  qu'e  'es  n'étOi-nt  quel.jucs  inllans  après 
i  trc  f.Mties  de  la  coque.  On  a  vu  éclorrc  une  afîez 
pciuc  mouche,  il.  on  cil  wuai  de  la  voir  deveu» 


MOU 

rfans  un  quart-d'lu-nre  une  mou;hc  for'  g-an^c.  Ui  J 
accroillcmeiu  fi  fubit  païuît  d  JUtant  i  ^u>  in<  i\':n- 
Icii»  ,  (]iic  pendant  qii'i  le  laie,  l'in'.cdc  rt  ieuuc 
prendre  aiicune  nc>Uii;:ur<: ,  ic  que  léc-l'eiicTit  n  11  en 
prend  ;".)int  AlIïï  l'accrûilli-ment  ne  m  a-t  il  [a  p.irii 
dcv„ir  erre  réel  ;  les  ailes  dans  l'ir'ltii.t  Je  ,a  p..:;- 
(ance  d,-  ceite  mouche  &  âe  ce^ie  de  ;•  e  a  cii'.';;:s 
n'occupent  pa";  peut-être  la  ■;'>.. ù'ne  |  .'  :i      •'- 

face  .ir.'elks  occupent  d,ui»  'a  ùnrc  ,  c   ^  ■■     ;    , 

ellct  r,  développent  peu  à  j  e'.i  1  ai  >,  n  ,Ui!  eu  a:- 
rivoit  de  même  a  chacun  rfcv  arn  e».ux  dj  c  /rps  de 
natte  mouche;  que  t<>ut  s'étend.ut  ;  mais  q  l'il  n'ar- 
rivoic  que  ccl„.  Une  obLervation  pourroii  pou 


MOU 


yi^ 


cha- 


&  taux  rejetti. 


.  rend, 

V  ;e  idée  non  Kulenieiu  vrarfemblablc ,  mais  vraie  , 
c'elt  que  li  on  touche  le  cotps  de  Tmicde,  on  le 
trouVe  dur-,  teridu  ,  bien  rempli  ;  &  fi  l'accroilicment 
n'éioic  qu'apparent,  le  corps  fembleroit  devoir  être 
mol  ,  loilqu'ii  occupe  un  efpace  qui  furpaff'e  ii  cou 
lidéiabicmtnt  celui  qu'il  occupo't  auparavant.  Celte 
dilii^ùlté  même  m'a  a;pris  quelle  étoit  la  vraie  caufc 
d'une  au^nitaraiion  de  grandeur  iî  cenCdérablc  S;  li 
fuLite,  (jueile  ccou  !a  vraie  caufe  qui  portoit  Icx'.en- 
fî.)n,  le  développement  de  tous  les  anneaux  delà  mou- 
che julqu'oii  ils  dévoient  être  portés.  J'ai  penfé  que  ion 
corps  fe  icmphiroit  d'air,  foi:  que  celui  qui  y  étoit 
conreuJ  fe  rarériat  dav.inra;:^^,  parce  qu'il  furvenoit 
<]uelque  fermenradon  dans  le  cotps  de  linfeûc  nou 
vellemcnc  né,  propre  à  occalionner  cette  raiéfaction, 
ou  ,  ce  qui  ell  beaucoup  plus  probable,  foit  que  l'in- 
feclc  dans  ce  premier  mitant,  refpirâc  plus  d'air  qu'a 
l'ordmairc  ,  &  qae  ,  pour  amll  due,  il  le  bilt  paur 
s'en  bien  remplir  le  corps  j  en  un  met ,  j'ai  pcnlé  que 
l'ait  qui  était  introduic  ou  raréfié  dans  le  corps,  l'o- 
bjigeoit  a  s'étendre.  Le  moyen  de  décider  fur  la  vé- 
rité de  cette  conjecture  ,  étoit  bien  fimple  ;  je  piquai 
le  corps  de  la  mouche  avec  une  épingle  fine  ;  ,'a  pi- 
qûre fut  fuivied'un  petit  bruit,  ac  fur  le  champ  le 
coips  de  la  mouche  s'applatit,  fe  raccourcir  &  revint 
pteiqu'a  fou  premier  volume.  Cette  im'clianiquc 
mérite  d'être  remarquée  ;  les  parties  de  l'iiifcele  pen- 
dant ou'il  étoit  en  nymphe,  ont  été  trop  rmboi.ée<. 
les  unes  dans  les  aut  e<i  :  pour  les  dégager  fulH'aïa- 
mtnr,  il  faut  les  porter  même  par-delà  le  point  d  ex 
tenfion  néccffaire;  pour  cela,  la  mouche  fe  icmpli; 
d'air  comirie  nous  tn  rcurpiillMis  une  vellie  que  nous 
avons  envie  d'érenJre  ;  a.'.ffi  eft-il  à  remarquer  que 
dans  letems  de  cet  accroilîement  fubit ,  le  corps  de 
la  mouche  efi  pielquc  rond,  &  que  dans  fon  état 
naturel  il  cfl:  applati  ;  1!  levient  par  la  fu'te  i  être  plat 
&  pius  court.  Celui  des  mouches  de  cett-  efpéce  que 
j'ai  gardées,  s'eft  applati  peu  à  peu  ,  &  ce  n'clt  pas 
le  jeûne  qui  en  a  été  la  caufc  ;  de  pareilles  mouches 
qui  ont  vccu  libres  ,  &  qu'on  voit  voler  autour  des 
arbres  6:  des  plantes  ,  ont  de  même  le  corps  plat  o. 

A  ces  obfervations  de  Reaumur,  nous  allons  ajouter 
celle.',  plusparticuberesàqucl^uesefpèces  deces  larves, 
que  fon  illuflre  émuk  ,  Degeet ,  aconlîgnées  dai.s 
l«s   ciémoires. 


■\'oici  'es  dc'a'ls  qu'il  nous  donne  fur  une  efrl'' 
de  iaivci  .ks  pljs  e.rnmii.-cs  ,  qui  fe  iso  ne  it  ciil'- 
n..i:cm;nc  fir  !c  ■'.rokiiicr  &  la  m^ilefii-:!.-  ;  ,:i'.Mr5 
ti-s-peufii-'-  d.- ;U.:  t.  ons.»  Ces  larves  fciu;  Hir:  !-,imc 
sJoirM.' -■  fe  m  peu  applatie  en  c'elfus  ,  .r/ir.r  le  dt"anr 
du  corps  crbc  6:  p'ir.-ii,  m.i  ■-  ie  derrière  gros  a 
aire.i.di  ;  l.r  peau  eli  i'iépa'e  J'c  :..bo'cufc,  garnie  de 
plulieurs  u:ci;;  ■■:.'  ...  rulès  tiai;>  :r:jle«,S>.  ù  :oul'-  ,r 
éll  d'un  jaiK-c  -a  Ile  ,  ri  is  -jr';-;i  e-;c  -;!-.!  ■  ..:  '.d. 
Tout  le  long'j.i  c  s  .  ^  v  ;:  u;;-  '  ji-e  in  ;>!c  , 
lar.lôt  p'iis  ce  r„rtu:  i.'i  u  '.  l'-';;-  ,  ")'■■  ■'  ••'  '•  -'l'glîS 
&  des  Imuolités  ,  ta.  don:  1,-  e.^u..  .:r  elL  vjik'e.  a  tond 
noiiâ;rc,  mêlé  de  jauiie  t.'..  de  loih^c  [  .:  e  o^niinc 
la  couleur  de  chair  On  voit  u;i  m  juvci.ient  prefque 
continuel  dans  cette  ligne  ou  laie  ,  qui  le  di!atc  Se 
fe  rétrécit  alternativement,  &  ce  mouvement  cft 
produit  par  le  cœur  ou  la  grande  arrête  ,  leniblabla 
à  celle  des  chenilles  ,  qui  paroît  au  travers  de  la 
peau  tianfparance  ,  &  qui  cummnnicjue  inênic  fon 
mGUVi.ment  aux  paties  voilines  de  rint-.r.eur  da 
coi  p,  ,  qui  l'ont  poilTées  fans  celle  de  côté  &  d'autre. 
Tout  près  du  derrière  )'ai  encore  remarqué  d.ws  l'in- 
téiieur  du  corps  v.ni:  perire  partie  jaune  ,  courbée 
en  iornie  d'un  p.trr  inieflin  ,  qui  fe  mouvoir  con- 
tir.uellement  ic  ..-.ec  fjtce  ,  &  qui  peut-être  efl  le 
vértanle  cœur  de  rinfcele.  Le  corps  cft  encore 
rempli  de  giains  ou  de  petites  malles  ;aunes,  qui  pa- 
roiilent  également  au  travers  de  la  peau  Se  qui  font 
les  paiticules  de  graifie,  ouïe  corps  graiilcux  ,  délit 
paile  Reaumur  à  l'occafion  des  chenilles. 

»  A  l'aide  d'une  forte  loupe  on  voit  que  les  côiis 
du  corps  de  ces  larves  font  garnis  de  pluficuts  pe- 
tites éminences  courtes  &  pointues.  Elles  n'ont  poinc 
de  véritables  pattes,  mais  feulement  en  dcflous  A^ 
corps  quelques  tubercules  ou  mamelons  charnus,  qui 
femblcnt  un  peu  les  aider  dans  leur  marche  ;  mais 
ce  mouvement  progreffif  ell  proprement  produit  par 
l'allongement  &  le  raccourcilTemcnt  alternatif  dcj 
anneaux  du  corps  ^  tout  comme  dans  les  autics 
Lirvcs  dépourvues  de  pattes  ,  &  une  certaine  natièrc 
vit'queule,  qu'elles  ont  toujours  en  dcflous  du  corps, 
fert  a  les  fixer  S:  leur  donne  le  moyen  de  ;  an-pet  3c 
de  monter  iviêir.e  fur  des  plans  efcarpés,  comme  ionc 
ies  branches  des  aibrcs  &  les  tiges  des  plaiirer.  pour 
avancvr  &  Ui:-  un  pas  elles  fixent  d'abord  la  rcic  aij 
mojen  d'un  inilrument  poimu  &  écaillcux  qui  s'y 
trouve,  après  quoi  elles  raccourci  fient  le  corps  Se 
collent  le  derrière  fur  le  plan  de  pclîrioa  ,  au  moyca 
de  la  matière  vilqueufe  dont  j'ai  parlé  ;  cnfuite  elles 
allûiigent  la  tête  d*  nouveau  ,  &  c'cfl:  ainfi  qu'elles 
avancent  ordinairement  .quoique  fo'ivent  elles  ram- 
pent par  le   feul  mouvement  des  ;;.iincauï. 

«Sur  le  derrière  J  la  larve  eft  traniic  de  dciiz 
petites  p.rriics  élevées  ^  brunes  ,  dures  ,  jointes  en- 
femble  &  raboteules  ou  pai  fcmées  de  petites  poin- 
tes ,  tic  placées  fur  une  élévation  de  la  [  eau  i  ce  font 
les  ftigmarcs  poftciicurs  qui  fervent  a  la  refpira- 
lionj  félon  la  icmaïqiie  de  Reaumur.  Les  cxçrc- 


790 


MOU 


MOU 


mens  qu'elle  rejette  &  qui  font  noirs,  font  d'abord  i 
en  forme  de  bouillie  vifqueufe,   mais  en  fe   delié- 
cliant  ils  devieiir>ent  durs  &  fe  brifent  à  la  pomce  du 
couteau  ,  comme  la  gomme  arabique  ;  délayés  avec 
ide  l'eau,  leur  couleur eft  d'un  verd  foncé, 

»  Cette  larve,  toujours  placic  au  milieu  d'une 
rombreufe  famille  de  pucerons,  qui  fembicnc  ne 
point  coniiaî:re  leur  ennemie,  dont  ils  ne  témoignent 
aucune  difiance,  ne  manque  aiiiirément  pas  de  proie  ; 
mais  qaoiju'tlle  puille  s'en  failir  à  tout  heure  fans 
diiîiculté,  B'ayant  poiu-  ai:'.!!  due  qu'i  le  baiiR'r  & 
prendre,  ii  paioît  cependant  qu'elle  aime  mieux  ufer 
d'une  fe;-.:e  r^fc  alfcz  fmguliere,  s'eft  de  fe  tenir 
tianqL-illenunt  8:  faus  remuer  au  milieu  des  pu- 
ccraas ,  ju'.ju'i  ce  ;;ue  l'un  d'eux  venant  a  la  coucher 
ou  a  lUu  cher  imprudemment  fur  elle,  alors  tour- 
nain  piomprement  la  tête  ,  elle  la  porte  fur  le  pu- 
ceron qu'elle  faifit,  lui  enfonce  dans  le  corps  l'inf- 
tiumrnt  écaillenx  en  forme  d'aiguillon  qu'elle  a  dans 
la  lèîe  ,  qu'elle  élevé  audl  bien  que  la  par<ie  an- 
térieure de  Ion  corps  ,  &  tenant  le  puceron  en  l'air  ^ 
elle  lui  fiice  tranquillement  jufqu'à  la  dernière  goure 
de  liqueur,  &  ne  l'abandonne  qu'après  lui  avoir 
enrièrcinent  vuidé  le  corps ,  dont  il  ne  relie  plus  que 
ia  peau  ,  qu'elle  rejette.  Le  tems  de  fucer  un  pu- 
ceron n'f  lî  que  pour  elle  l'ouvrage  de  quelques  peu 
de  minutes  ,  S:  c'eft  ainfi  qu'elle  en  mange  luccef- 
livement  plulicurs  félon  qu'elle  a  plus  ou  moins  d'ap- 
pétit. L'aitention  qu'elle  a  de  tenu-  toujours  le  puceron 
eri  l'air ,  cil  de  l'empêcher  pat  li  de  s'attacher  quelque 
part ,  ce  qui  gêneroit  trop  la  larve.  Ayant  obfcrvé 
avec  attention  ce  qui  fe  pafloit  dans  l'intérieur  de 
cette  larve  pendant  le  fucement ,  j'apperçus  dans  la 
tête  une  petite  partie  allongée  noire,  qui  étoit  dans 
un  mouvement  continuel ,  &  qui  me  parut  être  une 
efpèce  de  fuçoir  ou  de  pifton  ,  propre  à  attirer  la 
fnbilance  liquide  du  puceron  &  la  porter  dans  l'el- 
Eoinac  de  la  larve. 

»  Fa;  venue?  à  leur  dernier  dégté  d'accroi/Tcment , 
ces  larvts  ,  qui  ne  changent  jamai';  de  peau  ,  en  quoi 
elles  rciTemblent  à  celles  de  la  viande,  fe  préparent  à 
leurs  métal morphofes,  en  Aïant  la  partie  poilérieure 
du  corps  fut  un*  tige  ou  une  ftuille  ,  ou  bien  fur 
quelque  autre  objet  convenable,  au  moyen  de  la 
même  liqueur  vifqucufe  dont  le  dcilous  du  corps  fe 
trouve  toujours  couvert  ,  mais  qui  alors  fe  durcit 
comme  une  gomme.  Ainli  arrêtées ,  elles  commencent 
à  raccourcir  peu  à  peu  ,  ia  forme  de  leur  corps  chan 
géant  entièrement ,  en  forte  que  de  fix  lignes  de  lon- 
gueur qu'elles  a  voient  originairement, il  ne  leur  en  r  elle 
dsns  la  fuite  plus  que  quatre,  &  la  peau  fe  durcit 
tomme  du  parchemin  ,  &  forme  alors  une  coque  dure , 
dans  laquelle  elles  fe  transforment  d'abord  en  nym- 
phes f-  puis  en  mouches.  Lors  de  ce  changement,  la 
jêteou  !e  devant  du  corps,  qui  étoit  pointu,  devient 
•;;os  &  arrondi,  tandis  que  le  derrière  au  contraire 
diminue  de  volume.  Je  retrouvai  dans  les  coques 
■yuiics,  d'où  les  Mouches  étoicot  fortics,  la  pe!  kule 


m'ncc,  qui  les  coiuvroit  dans  l'état  de  nymphes.  Pout 
fortir  de  la  coque  ,  U  Mouche  en  prclfe  le  bout  aii- 
téri.'i.ir  on  le  gros  b.->ut  avec  fa  tcte ,  &  alors  il  s'en 
détache  une  poif.on  en  forme  de  calotte,  qui  laille 
une  ouverture  fiifàùntc  pour  lui  donner  paflage, 

^)  Les  Mouches  qui  proviennent  de  ces  larves  ont 
le  CDrps  tendre  U  dé.'icati  eKes  volent  avec  rapidité 
dans  les  jardins,  où  elles  repofent  fur  les  ieurs,  pour 
en  fr.cer  le  miel  qui  leur  ferc  de  nourriture;  fouvent 
qiijnd  il  fait  un  beau  foleil  elles  planent  dans  l'air  , 
ic  reften:  comme  fufpendues  dans  un  même  endroit 
pendant  des  minutes  entic:es,  agitant  lents aîles  con- 
tinuellement &  avec  une  grande  vitelle,  en  faifant 
entendre  une  efpèce  de  bourdonnement.  Mai>  quand 
on  les  prend  dans  la  main  S:  qu'on  retient  leuis  ailes, 
cl'es  ne  laùlent  pas  que  de  rendre  un  autre  foa 
fia  &  aigu  ,  qui  cit  produit  par  le  frottement  de  la 
racine  d^s  aîles,  contre  les  parois  du  petit  enfonce- 
ment du  corctlec  où  elles  font  inférées  ;  j'ai  fou- 
vent  eitendu  ces  Mouches  produite  ce  fon  aigu  , 
tarvliî  qu'elles  étoitnt  tranquillement  placées  fur  les 
iîeurs. 

»  Les  larves  mangeufes  de  pucerons  que  l'on  trouve 
fnrtoutfur  le  RnfierSjfonralTez  grolTesjStplusgfaiHles 
qae  c-.'lles  de  l'efpèce  précédente,  font  d'un  beau 
vert  de  gramen,  mais  en  délions,  le  corps  a  une 
légère  teirte  de  noir,  qui  eft  produite  par  les  extré- 
mens  renfermés  dans  les  inteftins  5c  qui  paroillent  au 
travers  de  la  peau  traaljiarente.  Tout  le  long  da 
dos,  d-puis  la  tête  jufqu'au  derrière,  elles  ont  une 
raie  nis-blanche ,  étroite  près  de  la  tête,  mais  s'é- 
largiilant  de  plus  en  plus  vers  le  derrière  ;  ce  n'efl 
cependant  pas  la  peau  même  qui  eft  teinte  de  blanc  ; 
m'ais  comme  elle  eft  très-tranfparcnte  dins  cet  en- 
droit, elle  ne  paroît  blanche  que  par  la  graiTe  qui  fe 
volt  a  trave:s  Si  qui  eft  dune  telle  couleur.  Sur  le 
dcinère  i'c  trouvent  les  deuï  fligniares  principaux, 
qui  font  bruns  Se  fembla'-4es  à  ceux  de  la  la've  pré- 
cédante dugrofeillier.  Elles  peuvent  al'onger  le  co-^ps 
cxnaerdinai  ement ,  mais  alors  il  diminue  en  rnims- 
tcms  pioportionnellement  de  diamètre. 

55  Les  deux  côtés  du  corps  font  garnis  d'un  grsnd 
nombre  <le  tubercules  coniq-ies  Ji  charnus,  a  large 
bàfc,&:  fur  lefqiKlson  voit  plulicurs  petites  pointes  , 
qui  les  rendent  très-hénllés.  Chaque  tuhercnlc  ou 
mamelon  eft  terminé  pat  une  longue  p  i'  te  en  forme 
d'épine  ,  c;ui  près  de  fon  orig  ne  a  une  arriciilaàoa 
qui  la  divile  en  deux  portions  incj.ale-^  \  mais  outre 
ces  tubercules  à  épines,  on  en  voit  d'antres  à  qui 
l'épine  manque,  &  qui  font  plus  arrondis  au  bout, 
étant  cependant  hérili  ;s  de  petites  poinrct- ,  tout  com- 
me les  autres.  Pour  voir  toutes  ces  élévarions,  qui 
rendent  la  peau  de  la  larve  chagrinée ,  il  faut  fe  krvir 
d'une  forte  loupe  ou  même  du  microfcope. 

„  En  pailartdes  larves  de  l'efpèce  précédente,  fai 
dit  qu'elles  n'ont  point  depa  tcs>  mais  feulement  de» 


MOU 

mamelons  charnus  fous  le  ventre,  qui  les  aident  un 
peu  dans  leur  démarche  ;  mais  fur  nos  larves  vertes 
«lu  rofier,  ces  mamelons  font  beaucoup  plus  grands 
&  plus  d'.fii  ids  j  &  peuvent  trc';-bien  être  regardes 
coiiinic  des  pactes,  pmfqG'iU  fervent  réellement  au 
mouvement  progrelllf  de  la  larve,  autant  C|ue  les 
pattes  membrancufcs  des  fauffcs  chei.illes.  Ces  ma- 
melons ou  ces  pattes  comme  je  les  nommerai  ,  font 
h^ridcs  de  plufieurs  petites  pointes  courtes,  tout  com- 
me ks  tubercules  des  côtes  du  corjiv  &  placées  trois  à 
trois  d..ns  deux  l:gnes  le  long  de  ciiaque  côté  dudef- 
fous  du  corps,  en  forte  que  la  larve  a  propieincnt  (ix 
rangées  de  pa:tes.  Dans  cl'.aque  rangée  on  compte 
fept  de  ces  mamelons,  fans  y  comprendre  ceux  qui 
fe  trouvent  au  derrière,  qui  font  beaucoup  plus  gtos 
&  dune  toute  autre  figure,  ayant  1  air  d'être  des 
appendices  de  l'extrémité  du  corps.  La  larve  aura 
donc  par  conféquenc  quarante  deux  pattes  ,  nombre 
aflcz  confidéraLle.  Quoiqu'il  en  foit ,  il  eft  certain 
qu'on  voit  en  deffoBS  de  fon  corps  quarante  deux 
mamelons.quirertemblent  à  des  pattes  membraneufes, 
&  ^ui  patoiflent  en  faire  les  fondions  quand  la  larve 
marche. 

M  Ayant  renfermé  enfemble  dans  un  poudiier  plu- 
Fieurs  de  ces  larves,  il  arriva  un  jour  que  j'oubliai  de 
leur  donner  des  pucerons,  je  vis  alors  qu'une  des 
plus  grandes  s'étoit  faili;  d'une  petite  ,  5c  la  fu^oit, 
faute  d'autre  nourriture  ,  de  forte  que  j'appiis  que  ces 
larves  s'cntremangent,  quand  les  pucerons  leur  man- 
quent. 

"Elles  fe  trouvent  volontiers  furies  rofiers,  parce 
qu'elles  aiment  prtférablemcnt  les  pucerons  de  ces 
arbufteSj  S;  voici  la  preuve  que  j'ai  cru  en  voir.  Etant 
curieux  de  lavoir  fi  elles  s'acomode'oient  également 
d'autres  efpéecs  de  pucerons,  je  choifis  pour  cette 
expëtience  ceux  qu'on  trouve  enquanti.é  lut  l'elpèce 
de  (uieau  n(  mmc  en  latin  Sambucus  rofea  ,  &  qui 
produit  des  flcur-i  blanches  ralTemblées  en  bouquets 
comme  des  boules.  Ayant  fa:t  jeûner  exprès  une  de 
ces  larves  pendant  plalicurs  heures,  je  plaçai  fur  fon 
corp»un  de  ces  pucerons  du  fureau  qu'elle  fa'fît  da- 
faord  &  qu'elle  corameiiça  de  fucer  un  peu  ,  mais 
bientôt  apiès  clic  ie  rcjecta,  fans  même  lui  avoir  ôt.j 
tnner'mcr.t  'a  -i;.  Je  répécai  plclieurs  fois  la  rrtme 
expérience  Ui.s-^u  aucune  eût  voulu  le*  fuccrendtre- 
Eicnt ,  ce  ji^'au  eoi.tia're  elles  ne  marquent  jamais  de 
faire,  qua'i  î  on  U  u^  préfente  des  pucerons  de  rofier, 
Lespucctonsdu  luieaune  font  doiic  pas  de  leur gjût, 
ni  par  coiifé|Ucnt  propres  à  leur  nourriture;  il  leur 
faut  lans  doute  d^s  pucerons  d'une  efpèce  particu- 
Lere,  comme  à  certaines  chenilles  certaines  fortes 
de  plantes,  fans  lefquellcs  elles  ne  pourroient  pas 
livre. 

»  Parvenues  à  leur  jrifte  grandeur,  lés  larves  de 
cette  efpèce  fe  fixent  par  le  derrière,  ou  aux  branches 
du  roder,  ou  à  queli.]u'autre  objet,  &  changent  de 
figute  fins  fc  défaire  dtleui  feau.,  qui  fe  durciflant 


MOU 


■C)l 


IclU  feit  de  coque,  à  la  façon  des  autres  larves  de  ce 
genre,  &  en  particulier  de  celles  de  l'efpèce  précé- 
dente ;  la  partie  antérieure  devient  alois  grolle  Se 
arrondie  ,  &  le  denière  au  concra-re  devient  plus 
délié.  Dans  cette  coque  qei reçoit  une  couleui  buinc, 
claire  &  verdâtre  ,  la  larve  fe  transforme  en  nyn^plx  , 
&  quelques  jours  avvès  en  mouche  ,  qui  c'ui'.te  alors 
toutes  les  enveloppes. 

"  Il  eft  aifé  de  diftinguer  le  feie  des  Mouches  qur 
proviennent  de  ces  larves  ,  &  qui  lont  de  la  a\  andeuc 
des  abeilles  domcliiques, en  leur  rrclfant  le  ventre  en- 
tre deux  doigts.  Al>  rs  on  fut  fortir  de  celui  de  !a(e- 
niclle  une  longue  partie  membraneule  conioue,  rcr- 
mmée  en  pointe  moui>  £:qu!  rcilem'o..  a  une  t.,iière,. 
ayant  des  anneaux  ou  bandes  altetnaiivciii'.T:  hinneî 
&  blanchâtres.  Cette  partie  eft  le  conduit  des  n-uf  , 
&  la  Mouche  la  fait  fortir  de  fon  deitièie  quanit 
elle  veut  pondre,  on  ne  voit  rien  de  tel  dans  le 
mâle. 

»)  Une  autre  différence  qu'on  remarque  dans  les 
deux  fexes,  &  que  ces  Mouches  ont  de  commun 
avec  plulicurs  autres  efpèces,  regaidc  la  figure  &- 
la  fituation  des  yeux  à  réfeau  ;  dans  la  feme.le  ,  ils 
(ont  plus  petits  que  dans  le  mâle  &  féparés  l'un 
de  l'autre  en  dellus  de  la  tête  ,  de  façon  qu  ils  ne  fs 
touchent  point  par  leurs  botds  ,  mais  lailfent  entr'eux 
une  bonne  d  Itance  ,  fur  laquelle  on  voir  une  pla- 
que noire  luiranie.  Les  yeux  du  maie  ,  au  contraire, 
font  plus  grands,  occupent  prefque  te^ute  la  lUifacc 
de  la  tète,  &  fe  touchent  pat  leurs  bords  intérieuis,, 
n'ayant  par  derrière  qu'une  très  petite  plaque  noire», 
fur  laquelle  font  placés  les  trois  fcius  yeuxhil'es. 

55  Ce  fut  au  commencement  du  mois  de  fepiem'^re 
que  je  trouvai  deux  larves  remarquables  fu'  le  pi:i  , 
oii  elles  fe  nourriiioicni  des  pucerons  qui  s'y  ttou- 
vcient  en  quantité,  &  elles  avoient  le  corps  tout 
hénfle  de  pointes  ,  en  forme  d'épines.  Reaumur 
fait  aulli  ment  on  d'une  larve  t'pineufe  de  ce  genre, 
mais  qui  me  lemble  pourtant  avoir  t"té  d'une  autre 
efpece,  puii'-|u'^i:.  -^■■.'.i  i:  •.  ;■;  :■  ci-nû  nombre  d'è- 
pir.ci;,   i;    -lUe   !e>   i    ,   '       .'  .    ii^urs   éio;cut   en 

f  .riT-ed.  ceiKe-,  e.^rr,.  s  c\  1:  ..',1  :.  ,  ^;ui  en  s  éle  ant 
fur  le  corps  s'ccari^.i..':;  i  u"t:  ue  i  ..u'ie  ,  au  lieu  que. 
duuî  nos  larves  ils  (ont  plus  fimjics.ii:  eommc  ds 
petits    tiibeiculcs. 

»  Cette  larve  ,  qui  eft  li'ng<je  d'cnviion  cinq  Ip- 
o-nes  quand  elle  allonce  !e  OTps  médiocrement,, 
elf  d'un  giis  jaunâtre,  mêlée  de  petites  taches  & 
nuances  biune^ ,  &  tout  le  long  du  dos  ,  on  voit  une 
ligne  noire  ,  formée  par  !a  grande  arrcrc,  dans  la- 
quelle on  obferve  un  mouvement  continuel  de  con- 
traftiiin  5c  de  dilatation.  Ce  que  la  larve  a  de  plus  re- 
marquable ,  ce  font  les  épii  es  dont  le  deilus  &  les 
côtés  du  corp"  font  garnis  ,  &  qui  font  en  forme  de 
tiges,  coniques  ,  blanches  ,  grolies  à  leur  bâfe  K. 
terminées  en  pointe  aifei  fine.  Le  corps  eft  diviféeai 


9î 


MOU 


MOU 


anncu'ix  ,  comme  à  l'oicliiiaiie  ,  &  fopt  i^e  ecs  an- 
neaux font  j^itiiis  d'épiiic;,  .m  lieu  i]!;;  le;  trois  ou 
quatre  frcniicrs  n'ont  ijin*  des  éii;i:"cnccs  ncs -petites  , 
gaip.ics  de  i]iRl.)iiCs  poil^  cuiUï.  (iliaque  unntau  .ic 
cctix  liui  (Mit  dc5  ('i>ii:cs,  en  ont  huit,  placés  en 
-  dtnii-ce:  rk's  ,  tie  lune  ijne  la  l.nvc  a  iiiiit  !an»^s  d'é- 
pines !e  loij;  di;  ."un  coij'S,   &  celli:s  .tiii  le   triuivcn: 

très.  Ces '.i^es  ponitucs  (.]in  ion:  ;iie''iiuc  dtcit^rstu 
tiis-pei;  ccuibée-  en  atrière  &  (ans  poi!s  ,  n'ont  t'.^s 
f'iin  <;  .]iie  !j  Lune  :  eu  elles  font  n.im'jtancules  & 
«--Mes,  c-dj)u  .1  i,u;.:u  he:aent,  6:  (ont  d'inie 
autre  n.,  L.;e.|'e  le.l.s  ileb  ^iieuuivs  cpineufes,  qui 
l'unt  dures  ic  .tinir.e  é.a.  ieuLer. 

îjLcs  Jeux  lhama:es  [loUéneurç,  couverts  en  partie 
par  le  p'-nuki  aie  aui;c.ui  du  ctrps.  Tout  coiiits  iSé 
coi. elles  (ur  le  lOin»,  In  i  à  côte'  de  l'autre,  comme 
de  petites  paitKS  ovales  de  couleur  'biur.e. 

«  L'une  de  mes  deux  larves,  étant  encore  jeune, 
avoit  uiîe  couleur  entiéi  cmeiit  brune  ,  avec  des  poii:ts 
noirs,  &  les  épines,  qui  éiuient  blanches,  étoient  plus 
gtolTes  à  proporcion  de  cclks  de  la  grande  laive. 
Cette  pttne  iaive,  que  j'eus  Ibiii  de  ne  pas  lailter 
manquer  de  pucerons,  crut  Je  jour  en  jour  aifcz  vite  , 
&  parvenue  a  ù  i^taadeur  coiviplette  en  fort  peu  de 
tems,  iar.s  changer  Je  peau,  elle  me  donr.a  enl'uue 
unecicuche, 

«Ayant  piéfentéànes  larves,  des  piicercns  de  la 
miile-fcuiiie  ,  du  loMcr  U  de  la  \Ll'ce,  je  vis  qu'elles 
s'en  accommodoieni  aulli  bien  que  de  ceux  du  pin, 
&  qu'elles  s'en  faiiirent  Scies  (ucetenr  jufqu  à  la  peau. 
Toute  forte  de  pucerons  leur  p.irclt  dore  ^galirnent 
Lora;  pour  ndurii;ure.  Les  excrcmens  qu'elles  le- 
jttLent  lonc  eu  forme  d'une  liqueur  noire  comme  une 
boc.ilhc. 

,'  Le  14  fcpteir.bre,  la  grande  larve  fe  préparas  la 
ir_iistorniation,  ec  i'y  pr:'t  de  !a  ir.ème  manière  que 
les  denx  cf;  J-ce^  n;éeed;ntes  ,  s'a-.achant  par  le  der- 
rière co!K!c  i,s  p,?u.is  du  poudrier,  aià  moyen  de  la 
i-a-.lr-re  "li:  .  cl  ,,.;'ii,e  a  toujo.rrs  en  dciioHS  du  corps. 
La  oe^i!  le  -l-i.  it  ei  ie;ie  lia  à  peu  ,  &'.  forme  une 
coiU  b.';;ie  j^u;  r.ic  ou 'rouifatre  ,  avec  quelques 
pon.ts  ;fi:s  M  une  r.,^e  de  la  ni'ia.e  couleur  tuut  le 
1,  r:''  du  d.^s.  Mais  elle  a  rdors  une  tout  autre  figure  ; 
ede'eit  jlu.  coaite  &  plus  rciflie,  f.i  partie  ar.té- 
rie'-i:  eft  plus  aroileSc  .u'i  onJie,  au  lieu  que  le  iler- 
i,--e  efi  --lus  di'ii-,  tandis  qu'il  éieit  la  paitie  la  plus 
nnsV:  d.iV=  L.  l,::v:.  La  h:u-c  de  la  nym;  h:  de- 
n  -r  '-  -^^i"  li  ''•'"'  ■  '"'  ■•'''-  ""'  ^'-'''^  foime,  paice 
v-'i'.'la  taJ  1:  l/'-Vu'  h_-  q:;  en  vi-.nc  eft  plus  j^rcllc 
:",'  ';       I   ,,,  ,       c    ;,i;  1  .  ,.■  li' vene  le  d-^i.;;t  d\\.i- 


,'■■■  ■  !'  n:  pais  courtes, 
:li:hlrrrceduie&écJ 


léfe; 


tables   tpii 


qui  avec  raiit^n  ,  que  ces  pomxs 


donnent  à  la  coque  t'c  la  reffemblance  avec  le  poiff-)» 

nommé  orlus.  Les  iligm.,tes  pufti'iier/rs  d  :  lu  I.irve 
fe  retrouvent  er'C>'re  fur  la  coiju:  ,  6:  ils  d':i;t-  ircnr 
allez  que  le  bout  peintu  de  la  coque  elt  lee'lem:  ■£ 
le  dctnèicde  l'infcdc. 

"  Le  16  avril  de  l'année  fu-vante  la  Mouche  fouit 
de  fa  coque. 

15  J'ai  trouvé  Je;  larves  au  commercement  de  jjillec 
fur  le  faule  ,  où  elles  demeuraient  au  milieu  du.ic 
nornbrcule  f.;n>dle  de  l'ucero  r; ,  de  1  .  !  ;■  y.  a  des 
cornes  rc'.i  ;es  fj.r  le 'le:  :ière  ,   ïv    tj  T   le-  d    ■c.'.ciu 

fi  leur  couleur  elt  d'un  b'j  c  ]a:i'i,itf.  ui-,  j'.uvti- 
daiic.  Outre  les  incidons  d  s  a. maux  ,  le  coirs  a  un 
graiii  nombre  de  rides  trar.fv  r laies  ,  &  la  p. au  e!t 
par-tout  couveite  d'une  infiiité  de  perits  poils  ,  moins 
courts  ôc  uniquement  vlùbles  au  micrulecM'  .  L'nc 
longue  tache  brune  fe  fait  voir  dans  riiui-rieur  vers 
le  derrière,  qui  ell:  produite  par  lesa'irrms  icn- 
fermés  da/is"  ru:[(.!l:n  oc  qui  paiodlent  au  travers  de  la 
peau    tranfparenre. 

»>  Le  derrière  elt  garni  Je  deux  petites  par.ies  cy- 
iindiiques,  en  forme  de  cornes,  un  peu  plus  grofics 
au  bout  qu'ailleurs.  Se  dint  l'estrénii:'  elt  :  u'e.Fllcs 
font  pla-ées  de   fayMi    qu't'lcs   s  ■  .        :       :   d- 

l'au:re,i:!aiir  :uu,:eall:i.;ra„le  ■;. 

Ces  parties,    ipii  f,.iit   toutes   hli  1.  ,  ■  .;rs 

poils  nous  tout  ccnime  le  corps,  |.,.iu  i.ins  conte 
les  iti;!;mates  poltérieurs  ,  comme  l'on  en  voit  de 
femblablcs  fur  d'autres  latves   qui  mangent  les  pu- 


»  J'ai  remarqué,  que  ces  petites  latves  marclient 
en  quelque  façon  comme  les  chenilles  arp,-ntcu[es  , 
OLi  comme  les  fan<j;-fues  ;  quand  elles  veulent  faire 
ua  pj.s,  elles  fixent  d  abord  la  icte  contre  le  plan  de 
pofition,  au  moyen  d'une  efpècc  de  matière  vfiqueufc 
qu'elles  favent  produirej  enfuite  elles  lèvent  le  der- 
rière qu'e  les  arrêtent  £z  fixent  tour  pi  es  de  la  tête  , 
en  coin  ban  t  le  corps  en  boucle  &  le  preilant  foitcnicn: 
contre  le  planoii  elles  fe  trouvent  pl.cées,  afin  J'en  fai- 
re fjitir,  (ans  doute  ,  la  matière  glu.rntc  doiitj'ai  parlé 
&  qui  iert  a  l'ittacher,  après  i|Uoi  elles  avai-.eeii:  la 
tête  .S:  ailongtut  le  corps.  C'eU  Je  cette  manière  que 
je  les  ai  vues  marcher  allez  vite,  comte  les  j.aroiï 
quoique  très-g'iiiantes  du  poudrier  où  elles  fe  trou- 
voicnt  renfermées. 

31  Ces  larves  fepréparèrcn:  à  la  tran.sforma'ior.  le  7 
juilet  Se  les  jours  fuiv.ms,  les  un;s  plutrn,  les  autres 
plus  ratd.  La  métamorphofe  fe  fait  comme  lins  tou- 
tes les  autres  larves  a  tête  de  n:;ure  vatiab'e  ;  'a  ;'eau 
fedu.cit  peu  a  peu.  îc  fo' .ne  u.e  coque  éeai'leui'e  au- 
tour du  c;>rj  s  ,  qui  le  laccourcit  conlidtiablement. 
Ccrce  coque  lei^ol:  uue  c  leleur  rouge  brune  ,  comine 
celles  dcï  larves  d;  la  viande;  la' partie  antérieure 
relie  toujours  un  peu  pointue  ,  &  fur  le  derrière  oa 
YOit  coinrac  fur  la  larve  les  deux  fii^mates  tu  forme 


M  O  U 

iî  cornes.  Ce  fut  !e  i8  du  même  mois  que  Ict  Mom- 
chc5co'Timern:crerc  a  fo:ti;iif  leurs  coques,  de  love 
<]iie  leur  tiamtormatioa  cntiètc  s'achève  tu  onze 
jours. 

y  J'ai  fouvcnt  vii  de  ces  petites  Mouches  qui  ne  font 
guère  [>lus  jraiides  muc  des  puces ,  loder  autour  des 
orties  très-peuplées  de  pucercis ,  mais  je  nefavoispas 
alors  leur  orif;ine,  ne  pouvant  jamais  foupç.nuer 
qu'elles  en  vouloient  ;iux  pucerons,  pour  dépoUr  ledits 
ceiifs  auprès  d'ein- ,  parce  que  leur  figiire  étoir  bit:n 
différente  de  celle  des  Mouches  ordinaires ,  dont  les 
larves  fe  nourrillent  de  ces  petites  bêtes  :  car  ces 
Mouches  ont  ordinairement  le  corps  applati  &  couver  r 
de  p~oiis  fins  comme  de  la  laine  ». 

Les  larves  S:  les  nymphes  des  bourdons  font  au.Ti 
expofées  à  trouver  dans  des  larves  de  cercunes  Mou- 
ches ,  des  ennemis  aulli  redou:ubles  qa'îls  pcuvert 
lètr;  pour  les  Pucerons.  «  Il  y  a  une  Mouche  à  deux 
aUes  ,  d;t  R;-aumur,  qui  ne  le  cède  pas  en  grandeur 
aux  frelons,  &  qu'on  ne  peut  guère  manquer  de  croire 
un  ùclon  la  première  fois  iju'on  la  voit  pof  e  fur 
une  plante  ■■  elle  y  arrive  &eii  part  avec  un  bourdon- 
nement d'aîes  fcnib'ab'e  à  celui  des  freiors ,  avec 
hfqucls  elle  a  une  gtande  rc!rcmb;ance  '^ar  les  cou- 
leurs de  fon  corps  Si  de  fon  corcelct. 

M  La  première  des  Mouches  de  cette  efpèce  que 
j'attrapai,  futraife  dans  une  boîte.  Quand  je  voulus 
l'en  tirer  au  bi-.uc  de  cinq  à  fîx  heures,  je  trouvai 
qu'elle  y  avoi:  fait  plus  d'une  quarantaine  d'œufs 
blancs  &  oblongs ,  c'eft-  .-<-dire  de  la  fofïne  la  plus  or- 
dinaire aux  cc'jfs  Je  gardai  ces  œufs  pendant  quel  jues 
jours  ,  après  lesquels  je  vis  quantité  de  petits  vers  qui 
en  étoi'.-nt  fortis.  Ces  vers  nai^lans  étoient  parfai- 
tement femb'ables  à  d'aucresvctsl -eau  coup  plus  grands 
que  j'avois  trouvés  dar.s  des  nids  de  bourdons,  3c 
qui ,  m.ii.;ré  les  foins  que  j'en  avois  eus  ,  avoienr 
péri  fans  fe  niétamorphofer.  C'eit  iuut:lem;ut  âuiïi 
que  je  tentai  d'élever  les  petits  vers  fortis  des  œufs 
de  la  Mouche  ;  comme  je  les  favois  d'un  naturel  car- 
nacier ,  je  leur  donnai  de  la  viande  ordmaire,  mai» 
qui  ne  fut  p.is  de  leur  goût,  il  leur  fa'loit  une  cha^r 
plus  tendre  &  plus  délicate  ,  i's  moururent,  &  appa- 
remment de  faim  ,  auprès  d'une  viande  trop  grolTière. 
Ceux  de  la  même  efpèce ,  que  je  n'ai  vus  que  beau- 
coup pi. 13  âgés,  &  plus  graiids ,  font  de  grands  ra 
vai;es  dans  ces  nids  où  des  bourdons  vivent  en  fo- 
ciété  ,  dans  ces  nids  qu'ils  recouvrent  de  niouile  & 
d:  gazon  ,  &  où  ils  portent  du  miel  5c  de  la  cire  brute. 
Ce  n'eft  pourtant  ni  au  miel  ni  à  la  cire  des  nids  , 
q-ie  ces  vers  en  veulent,  comme  tant  d  autres  in- 
{ei-ie«  en  veulent  au  miel  &  à  la  cire  des  abeilles  ;  ce 
font  les  petits  mêmes  des  bjurdons  S;  les  nymphes 
des  bourdons ,  qu'ds  cherchent  pour  les  dévorer. 

»  Ces  cuels  ennemis  des  bourdons  font  des  vers 
qui  devieLuent  aile/,  gros  ,  comme  on  en  peut  juger 
ipar  le  volume  de  la  Mouche  d^n^^  laquelle  iis  le  crans- 

Hifl:  nul.  LifiSii.  Tvm,  VIL 


MOU 


7i)5 


forment.  lîs  font  de  la  claiîe  de  cent  qui  n'ont  poin^ 
de  jambes,  ils  font  t.-ès-blancs  ;  leur  bout  antérieu'' 
eft  .ilk-z  pointu,  mais  leur  corps  devient  de  p'us  en 
plus  gros  juff|u'âuprès  du  derrière,  où  il  a  plus  de 
diamètre  que  partout  ailleurs.  Cette  dernière  partie 
don'ie  de  quoicara'érifer  le  genre  de  ces  vers,  qu'on 
peut  appeler  le  genre  des  veis  a  derrière  tayon.Tanr. 
Leur  bout  pollérieur  efl  ornéde  six  efpèce;  de  rayons 
chîrnus,  difpofés  à  peu  près  fur  la  circonférence 
d'un  demi-cercle,  dont  le  diamètre  eil  à  la  partie 
(upérieure  du  corps.  A  peu-près  au  centre  de  ce  de- 
mi cercle  font  placés  deux  tuyaux  adoifés  l'un  contre 
l'autre,  plus  courts  que  les  rayons,  &  dont  l'uface 
doit  nous  paroître  plus  nécefiaire,  ou  au  moins  nous 
i:li:  .mieux  connu;  ce  fon:  les  deux  bouches  poflé- 
rieuies  de  la  refpiration,  les  deux  iligmatts  pofté- 
ricurs:  quoique  lesdcux  ftigmates  antérieurs  foieut 
iiiolns  lenfibles  ,  on  peut  les  trouver;  il  y  en  a  un 
de  chaque  côté  au  fécond  anneau,  p^ès  de  fa  jonc- 
tion avec  le  troilième.  Le  corps  fcmble  compofé  d'un 
prodigieux  nombre  d'anneaux,  fi  on  veut  prendre 
pour  autant  d'anneaux  tous  les  cordons  qui  l'entou- 
rent &  qui  le  font  paroître  tout  lillon-.'.  La  féparation 
du  dclTus  &  du  delToiiS  du  corps,  ei't  marquée  par 
deux  rangs  d'efpèces  de  courts  piquants.  Quand  i| 
marche ,  il  montre  deux  cornes  chai  nues  alitz  courtes, 
qui  fe  touchent  toutes  deux  à  leur  origine  Se  qui.  en 
s  éloigiant  ,  s'écartent  l'une  de  l'autre.  EHe's  font 
fourchues  à  leur  bout.  Lotfqu'or.  l'oblige  à  montrer 
tous  les  accompagnemensde  fa  tête  &  qu'on  la  con- 
(idcre  par  deilous ,  on  voit  de  chaque  côt;  trois 
parties  charnues  en  forme  d'épines,  dont  les  deux 
fupérieures  font  égales  entr'e'les  &  l.i  moitié  moing 
longues  que  l'inférieure  qui  cft  du  nrèiue  côté. 

»  La  bouche  de  ce  ver  tfi:  faite  &  placée  comme 
celles  de  tous  les  autres  vers  à  tète  variable.  Cette 
b'j'.îche  eit  une  fmte  d'où  forient  deux  parties  ana- 
logues aux  croche:s  écailîiux  des  autres  vers  de  la 
même  claffe.  Mais  les  crochets  de  nos  vers  ennemis 
des  bourdons  ,  pourroient  être  appelles  des  dents  ; 
le  bout  de  chacun  eft  large  &  tefeiidu  ,  chaque  bouc 
vaut  deux  dents  brunts  £;  dures. 

"  Les  bourdons  ont  été,  comme  les  abeilles,  [es 
guêpes  &  tant  d'autres  Mouches,  des  vers  blancs 
ians  jambes.  C'eit  fous  cette  forme  qu'ils  prennent 
leur  accf-ilTemcnt.  les  bourdons  ailés  ont  (o.n  de 
tenir  ceux  qui  font  encore  vers  ,  enveloppés  d'une 
épaiife  couche  de  cire  brute,  moins  dure  que  la  cite 
ordinaire.  Nos  vers  et^nemis  des  bourrfcus  percent 
ces  couches  de  cire  pour  parve.^ir  aux  infeéîes  qu'elle» 
couvrent  ;  ils  les  hâchenr ,  ils  les  mangent  &  ils  n'en 
laillent  au  plus  que  la  peau.  Les  nymphes  des  bour- 
dons ont  des  habitations  plus  folidcs ,  elles  font  dans 
des  coques  de  foie  dont  le  tiifueftfort,  parce  qu'il 
vft  épais  &  ferré.  Je  n'ai  pomt  vîi  que  nos  vers  vo- 
races  foient  venus  à  bout  de  s'ouvrir  une  entrée  dans 
de  pareilles  coques  ;  mais  loifque  j'ai  ouvert  à  def- 
fein  quclques-unci  de  ces  co-iues ,  ils  s'y  for.tm- 
Uhlihk 


794 


M  G  U 


noduits,  &  ont  marge  lan)  mphc  farsenlailer  prcf. 
«jue  litn  de  u-ftc. 

M  Quand  on  eft  Tpet^ateur  de  tous  ces  carnage? , 
çn  a  peine  à  comprendre  l'indolence  des  bourdons. 
A  quoi  leur  fcrç ,  demande-t  on,  l'aiguillon  dont  ils 
font  araiés  5  cjiicl  u!aç,c  eu  veulent- ils  fai.e,  s'il":  ne 
l'empl'iien:  contre  de  li  cruels  ennemis  ,  qui  d  ail- 
leurs femblcnt  peu  en  état  de  fe  drfendre  coptr'cux. 
Si  qui  ne  fauroicnt  leur  faire  de  ma!  a  eux  mêmes  ? 
Les  vers  carnaciers  ont  des  dents  cfle?  fortes  pour 
entamer  la  tendre  peau  des  vers  ou  celic  des  nymphes 
Jesboiudons ,  ma. s  mcapaSlcs  d'agir  contre  le  bour- 
don ,  tout  cuirallc  comme  il  l'çft  d'ccaïUes  La  nature 
a  t-elle  voulu  que  les  bourdons  foufirilfent  ces  vers 
patiemment,  &  Cuis  s'appeicevoir  de  tout  ce  qu'ils 
frnt  "i  On  peut  penfer  bien  autrement  fur  le  compte 
tles  bourdons^  6;  avoir  une  ideequi  femblera  d'abord 
tics  paradoxe ,  mais  qui  peur-êcrc  ell  vraie.  Les 
vers  carr.aciers  ne  font  peut  être  qu'épargner  aux 
bourdons  bien  des  cruautés  :  ils  agilîent  pour  eux  Si 
on  fe  raprclle  ce  que  nous  avons  rapporté  ailleurs 
dans  l'hiftoire  des  guêpes  ,  on  fe  fouvicndra  qu'il 
Vient  un  tems  ou  les  guêpes  elles  -  mêmes  font  les 
meurtiièrcs  de  toutes  celles  qui  font  encore  fous  la 
forme  de  nymphes  eu  de  vers,  qu'elles  les  arrachent 
des  cellules,  qu'olles  les  portenthors  du  t;uêt'^er.  On 
peut  favoir  aufli  ^u'il  y  a  un  tems  ou  Its  abeilles 
tuent  tous  les  mâles,  &  où  elles  tirent  impitoya- 
"ù'ement  des  i-clhiles ,  ceux  qui  y  font  encore  en  v.  rs 
ou  en  nymphes.  11  ne  no^is  importe  pas  aCtucl- 
kracnt  de  chercher  à  j.ifl^fi.r  dc-s  procédés  où  i  pa- 
roît  tant  de  baibaiie  &.  de  fureur,  ils  font  far.s 
douie  néceflaires  Se  fa^es  ;  mais  dès  :]u'il  cil  vrai  , 
comme  nous  le  piouverons  dans  le  lems,  ^^uc  parmi 
les  bourdons,  rc  mu.e  panni  |-;5  aiieiiles&c  les  guêpes, 
il  y  a  des  Mouches  de  ttuis  i'cxis,  ne  peut  il  p  s  y 
avoir  un  tems  où  les  Mourh  s  des  deux  auîres  ùxei 
font  bien  aifcs  iiue  les  nisles  ijUi  fe  muitipliero'ent 
trop,  (oient  ex:,iivr;i  é  ;  Nl-  peut-il  pav  y  avo::  un 
tems  où  !i:s  houid  .ns  vjin  oi't  l.i  fo'nie  de  veis,  doi- 
vent êti  e  détruits  ,  c  uiiinc  il  y  en  a  ui  ou  les  vers  des 
guêpes  le  dciv^:nt  êrieî  lice  font  nos  vc:  s  carnaciers 
qui  fe  chàr^ent  en  pa  t:e  de  ce  cf.iel  office,  ils  épar- 
gnent aux  boiir  juns  des  barbaries ,  i's  (ont  leurs  a.nis. 
Ce  qui  me  Jirp:i''er(  i  encore  à  le  penfer  ainfi  ,  c'eft 
que  je  n'ai  irouvé  de  ces  vers  que  dt-ns  les  vieux  nids 
de  bourdons,  &  que  j'en  ai  trouvé  beaiicou,' dans  le 
fond  de  tous  les  vieux  nids,  dans  ceux  qui  au  mois 
d'.Aoïit  croient  reliés  entiers  &  peuplés.  Il  elt  vrai 
e  j'ai  l'û  des  nids  d.tns  lefqutls  ces  vers 
1,  j.ip  multuiliés.  quiét.ii,iu  d  f.its,  les 


pou. 


q,::l  ...  .., 
il  VKn-.unici. 
leur  ai.  icn  m 
en  quc'quesci 
leurs  fToprcs 
•bourdons ,  je 
&l.Stuei.  » 


ndoi: 


mai 


n  cit 


en  lei 


fur 


de 


s  .  ù  les  bouroons  ne  le  knit 
! ,  où  ils  I  jbjndoiU-Cnt  Ei.iin  l'ai  vu 
conllancrs  les  bourdons  acliarnés  coiitie 
(■ers.  contie  ceux  qui  devoientdevci.ir 
les  ai  Yui  les  tianfporter  huts   du  lud, 


MOU 

Eu  paiTant  avec  îe  mérne  auteur  à  d'autres  larves «{« 
Mouches,  qui  fe  ncurriflent,  non  aux  dépens  des 
autres  animaux,  mais  dans  les  matitrts  fécales  qu'ils 
r-jettent,  voici  coniment  il  s'exprime.  ^  Les  pè^-lieats 
à  la  ligne  vont  (ou  vent  fe  pourvoir  de  vers  dans  celui 
de  tous  les  eicrémens  que  no^s  avons  le  plus  en  hor- 
reur, &  que  les  mcdecins  font  obligés  d'obfcrver 
journellemeni.  L'envie  de  découvrir  des  fecrets  de  la 
naiure,  doit  êt:e  ^\ïez  puilfaote  fur  mi  naturaific 
pour  lui  faire  Cuimonter  une  averdon  qui  n'eu;  pas 
cap.ibie  d'arrêter  des  pêcheurs.  M.  Homberg  a  tr;^- 
vaillé  une  ii  déboutante  matière  ,  de  cent  tcçuns  d;f- 
férentes,  &  qui  lui  ont  appris  des  faits  nouveaux  & 
curieux  ;  fi  ce  n'étou  que  fur  les  cxcrémens  humains 
qu'on  pût  fuivre  l'iiiftoiic  d  une  Mouche  ttès-com- 
mune,  &  qui  offre  des  iingularités ,  il  faudroit  bien 
l'e  réfoudre  à  le  faire;  il  y  a  une  efpècedeces  Mou- 
ches qui  les  préfère  à  tous  autres  ;  mais  la  memc 
efpèce  trouve  aulfi  que  la  fiente  de  Cochon  lui  eft 
convenab'e  ;  elle  fe  pofe  volontiers  delTus  ,  dans 
les  camparnesoù  ces  fortes  d'animaux  font  communs; 
enfin  la  même  efpsce  ou  une  eipéce  qui  n'en  ditfetc 
qu'en  grandeur,  clieiche  les  bouzes  de  vaches,  quauiH 
les  Mouches  (ont  accouplées, &  qu'il  ne  fait  pas  grand 
chau  i.o.i  peut  les  prendre  fans  qu'elles  fe  feparenr  J'en 
fis  attraper  deux  paires  les  premiers  jours  d'oclobre  , 
&  je  les  renfeimai  dans  un  poudrier  ,  où  t'O  n'avoit 
j  pas  mauiué  de  mettre  un  peu  de  la  iicnte  de  co- 
i  clioii  fur  la  juc'le  ell^s  avjienc  été  prilés  ;  a  peine  y 
■  eurent  elles  pdil;  la  nuit,  que  les  deux  femelles  y 
I   firent  leuis  eeufs. 

I  "  Quoique  ces  mifs  (oient  blancs  &  oblongs  , 
;   comme   ceux    des    Mouches   bleues   de   la  viande  , 

leur  figuie  a  quelque  chofe  de  plus  Imgulier  ;  a  un 
1  de  les  bouis  >.hi.)iie  ixuf  j  deux  ailerons,  qui  s'é- 
!  ca't  nt  l'un  de  1  aut  e  comme  deux  cornes.  Ils  ne 
I  s  élei'enr  guère  par-dc-Ja  le  bout  dont  ils  (•  r.t  le 
I   plis    proches,  mais   ils   ont  le   r  origine    entre    ce 

mc.iie  i->  >ut  &  le  mi  leu  de  1  truf  Ces  deux  a  Icrons 
'  feaiM.T.t  faits  dt-  la  même  membrane  qai  forme  1  ea- 
;   vc'oppe  de     œuf,  J>  ils  ne  fembWnt  pas  faits  j.our 

contenir  aucune  poriio'i  de  Id  l..'ol^ance  néccfuircà 
j  la  no.rritjre  d.-  Ic.r.bnon.  P.-irqiio!  deux  paicits 
I   ailerons  oni-ils  été  accordes  £  cet  cruf  ;  ce  n'a  p»'  izé 

fans  iiéceliité  ,  puisqu'ils  doivent  rend.-e  plus  ditScile 
;  la  forrie  du  corps  de  la  Mouche.  Ou  vena  la  véri- 
j   rable  caufe  rour  la.|U.-'le    ces  aï  eions  ont  été  atta- 

ch's  à  l  auf  ,  i<:  on  admirera  en  même  tems  les 
•   précautio.  s  que  l'au  car  de  'a  i.atuie  a  piifes ,  rour 

confcrver  des  elpèces  d'animaux  que  le  comrauTi 
I  des  hommes  ne  juge  pa-  dignes  de  fes  reg.irf<  ;  on 
I  verra,  dis  je  ,  pourquoi  les  ailerons  o:  t  été  accordés 
'   à  une   forte   d'cçufs,   quand  on   faiira  qu'a    nie  urc 

que  la  Mi>u  he  en  pond  un  ,  elle  le  picue  dans  la 
:  fiente  &  elle  l'y  fait  entrer.  Chaqui-  ceut  a  befoin 
'  dêtie  environné  d'une  matière  m  Ile  ïc  hnmidr  m.:! 
;  le  couvre  en  quelque  forte  ,  pourque  lembr.on  qu'il 
j  renferme  parvieiv  c  à  ■'clore.  Le  petit  péiiroit  lianS 
'  ua  ueuf  qui  feioit  cX|>oft  tcuc  entier  aux  impreiruns 


MOU 

<î:  l'air.  Tous  les  ciifs  ijuc  ja;  Uit  rirer  Je  la  vlîaiiie 
iiiaticre  dans  laquelle  i!s  éroie-nt  enfonces ,  &  qui  ont 
été  mi';  bien  fains  fur  un  papier  ,  s'y  font  ridés  en 
rnoins  de  douze  heur-ç;  il  n'y  en  a  eu  aucun  dont 
le  ver  ait  pu  fortir.  Mais  fi  ces  œufs  ont  befoin  d'être 
environnés  d'une  matière  molle  &  humide,  ils  ne 
le  doivent  être  quVn  partie,  ils  ne  le  doivent  pas 
être  dans  toute  leur  lon!z;ueur  :  (i  le  bout  par  lequel 
le  ver  doit  fortir,  en  ctoit  couvert,  le  ver  fcroit 
dans  l'inftant  où  il  voudroi 


MOU 


79  5 


paroit 


fuffoq 

jour.  La  natute  qui  a  appris  à  la  Mouch 
quer,  à  faire  entier  fon  œuf  dans  la  fiente,  à  mc- 
fiirc  qu'elle  le  fait  fortir  de  fon  corps,  a  donné  à 
cet  œut  une  fiaure  qui  peut  empêcher  que  la  Mouche 
ne  l'y  falfe  entrer  trop  avant.  La  difficulté  de  l'y  en- 
foncer augmente  lorfqu'ii  a  été  cnforcé  jufqu'a  l'o- 
rigine des  ailerons  ;  l'ccuf  efl:  arrêré  par  les  ailerons, 
comme  un  clou  de  gérolle  qu'on  pique  dans  un  ci- 
tron l'cll  par  fa  tête.  Le  citron  qu'on  a  piqué  à  plailîr 
de  ces  foitcs  de  clous,  ne  l'eft  pas  mieux  qu'un  tas 
il'une  ctèt  dégoûtante  matière  left  d'œufs  de  Mou- 
che. 

»3  Le  ver  doit  fortir  de  l'œuf,  pat  le  bout  qui  fe 
trouve  en  deflus  ;  je  n'en  ai  pourtant  obfervé  aucun 
dans  l'inrtant  où  il  nailToit  ,  mais  ce  qui  e(t  équi- 
valent i  l'avoir  obffrvé  ,  c'eit  qu'on  peut  remarquer 
qu'ât'iès  que  les  vers  font  éclos ,  le  bout  lupétieur 
de  chaque  ccufeft  plus  large  &  plus  plat  ,&  que  les 
deux  ailerons  font  plus  écartés  l'un  de  l'auttc.  Cha- 
cun de  ces  vers  ne  refte  pas  plus  long-tems  dans 
fon  œuf,  que  le  ver  de  la  greffe  Mouche  bleue  telle 
dans  le  (ien,  &  fon  accroillement  eft,  je  crois  ,  aulfi 
prompt  que  cel«i  de  l'aurre  ;  car  ceux  qui  font  fortis 
c  œufs  pondus  vers  le  7  &  le  8  d'oi^obre,  étoient 
iranbformés  en  Mouches  à  la  fin  du  même  mois.  J'a- 
vois  eu  loin  de  taire  mettre  de  la  terre  dans  1;  fond 
des  poudriers  ou  ils  étoient  nés  ;  ils  entrèrent  dans 
cette  terre  lorfq.ie  le  tems  de  leur  première  méta- 
morphofc  fut  pioche,  &  ils  s'y  firent  chacun  une 
coque  de  leut  propre  peau  ,  femblable  à  celles 
des  vers  des  giolfcs  Mouches  bleues,  mais  plus  je- 
t  te.  .j 

Le:  femelles  des  papillons  ne  s'accouplent  qu'une 
fois  dans  leur  vie,  m.«s  quelques-unes  reftent  pen- 
dant un  tems  confidérable  jointes  à  leur  mâle;  dès 
<]u'ellcs  s'en  font  f  parées,  elles  commencent  leur 
ponte,  &  la  continuent  prcfque  fans  interruption. 
La  fécondation  &  la  ponre  de  quelques  efpeces 
de  Mouches  rertemblent  moins  à  celles  des  pa- 
pillons qu'à  celles  des  oiieaux.  "  Les  Mouches 
des  excréinens  de  cochons  me  l'ont  a^'pris ,  a- 
' joute  le  célèbre  Réaumur  ,  &  peut-être  feroit- 
il  difficile  d'en  avoir  la  preuve  ,  ou  au  moins 
Une  preuve  auflî  fùre  ,  en  obfervanr  d  autres  efpèccs 
de  Mouches;  il  y  en  a  peu  d'efpèccs  de  celles  que 
j'ai  renfermées  dans  des  poudriers  ,  qui,  comme  les 
Mouches  de  celle-ci,   aient  oublié  qu'elles  étoient 


prifr.nniè-cs  &  qui  fc  foient  accouplées  dans  leur 
prifon,  comme  elles  eulfent  fait  fi  clKs  eulient  été 
en  liberté  dans  la  campagne.  J'ai  Jii-ci-dcllus  que 
j'avois  mis  deux  paires  de  Mouches  dans  un  pou- 
drier où  il  y  avoir  de  la  fiente  de  cochon  ;  elles  y 
furent  miles  le  foir;  le  lendemain  furles-neufà  dix 
heures  les  Mouches  étoient  encore  accouplées 
quoique  la  fiente  paiût  piquée  de  beaucoup  dœufs, 
elles  avoient  donc  pondu  ,  &  s'étoicnt  raccouplécs  de- 
puis. Elles  contii.ucrcnt  ce  manège  au  moins  pendant 
quatre  à  cinq  jours  qu'elles  vécurent.  Quelque  fois 
je  n'en  trouvois  que  deux  accouplées,  quelquefois 
les  deux  paires  l'étoient,  le  nombre  des  œufs  aug- 
mentoit  journellement.  A  ta  fin  ,  la  furfacc  de  lafientc 
en  fut  fi  couverte  qu'il  ne  relloit  pas  de  place  pout  y 
en  mettre  d'autres  ,  fans  trop  preller  ceux  qui  y 
étoient  drji.  La  ponte  de  cette  efpèce  de  Mouches  , 
&  fans  doute  cel!e  de  beaucoup  d'autres  efpèces, 
le  fait  donc  à  plufieurs  reprifes  ,  comme  celle  des 
oifeaux,  &  les  accouplemens  fe  réitèrent  de  même 
pendant  plufieurs  jours  de  fuite.  Quel  jues  uns  de 
ceux  ^es  Mouches  que  nous  examinons,  duioiens 
plufieurs  heures. 

"  Je  n'ai  jamais  vu  faire  qu'itne  ponte  ai'x  grofies 
Mouches  bleues  ,  mais  ie  ne  fais  pas  11  avant  que  de 
pondre  dans  le  poudrier  où  je  les  avois  renfermées  , 
elles  n'avoicnt  pas  déjà  pondu  ailleurs,  &  fi  elles 
n'eufient  point  fait  plus  d  une  ponte  dans  les  pou- 
driers, fi  le  mâle  eût  été  d'humeur  à  les  y  chercher. 
Se  il  elles  eulfcnt  voulu  le  fouftrir.  » 

Les  œufs  de  diverfes  efpiccs  de  Mouches 
ont  des  figures  différentes  de  celles  des  œufs 
de  nos  groii'es  Mouches  bleues ,  &  de  celles  des 
œufs  des  excrémens  de  cochon.  Se  ont fouvent  des 
figures  fort  jolies  ;  mais  il  n'eft  pas  toujours  aifé,  eu 
plutôt,  il  l'ell  rarement  j  de  pouvoir  deviner  les 
raifons  pour  lelquelles  les  formes  qui  ont  été 
do.-.nées  aux  uns  ,  font  très- différentes  de  celles  qui 
ont  été  données  auxautres.  «Jai  vu  ,  dit  le  même  au- 
teur que  nous  ne  fautions  trop  citer,  quelques  efpèces 
de  Mouches  qui  actachcient  des  œafs  ollungs  contre 
les  parois  de  baquets  pleins  deau;  ce  qui  les  di- 
terniinoit  à  les  placer  là  ,  n'ell  pas  ce  qui  m'em- 
barraff'it,  &  nous  enverrons  allez  la  raifon  ail- 
leurs. Les  œufs  de  celles  d  une  e'"pèce  étoient  fim- 
plement  oblungs  Si  très-lilTes.   Ceux  des    Mouches 


d'une  autre  efpèce,  oblongs  corsime  les  précédcns , 
avoient  d'un  côté  de  celui  qui  ne  devoit  pas  tou- 
cher le  baquet,  de  jolies  cannelures,  tiès-biea 
marquées.  S:  parallèles  les  unes  auï  autres  ;  l'autre 
côté  n'en  avoir  point.  Ce  que  ces  œufs  ofnoient  de 
plus  remarquable,  c'eft  qje  tout  du  long  des  deux 
côtés  diamétralement  oppofés ,  il  régnoit  une  lame 
milice  ,  dont  le  bord  extérieur  étoit  bien  coupé  en 
ligne  droite;  au  moyen  de  ces  deux  bandes,  l'œ  f 
femb'oit  comme  encadré  dans  un  cadre  de  papier. 
Il  y  a  aprarence  que  ces  bandes  aident  1  ter.ir  .'œuf» 
H  h  h  h  h  1 


19^ 


MOU 


b.iqnet,  &  que   les  crnf'^  qv!! 
cil,:s,    ibrtcnt   du  co:p>-    des 


mifux  coli^  c 
n'cii  ont  p-^;;i 
Mouches,  mil,  ■'  i'.c  plus  de  co!!e,  on  enduira  d'inic 
colle  pl.ç  forte  eue  r;'!:-  J  ■■  ,.  ::  .:.  ^-v-  ,  :1  y 
a  dfç  œufs  c];n  dcmaadcnr  .  ■•:  ■■  v  ^  ,  l  lii- 
d-:-nu-'n  ,   pour  uue  ie   ver  puili';      i:    .  ,::  .  .' - 

viir.  S;  :i  y  en  a  qui,  pour  reim  i.j,.ne  le-,  .  !o;i- 
vîm-ns  qi/c  le  ver  faïc  alors  ,  demandenc  a  être  at 
tacli;s  plus  loiidcmeut  cjuc  d'autres.  « 

Il  eft  de  pcritcs  Miuclieç  trèç  connues  ,  qui  vo- 
lent par  [f'^pcs  d,i;is  les  apcartemens  ,  &  aiment  à 
voltiger  c  .viMuIicment  aù'iiau:  du  p'a'-fond  ,  aU- 
tou;  ;!.-  ,  ,K!  ■■  e  !a:  le-  do-u:e<;  des  lamKri^,  au'rl- 
ii;^  -'•  ■:■  •-■  ;  :-;db;cnicnt  ,  c:;  y  dc-pi;(anc  leurs 
''■-^■■'U^     s,   >;'ii    \-  ;^:î,- de  s  t.i'-iics  très-dé:'a:;r^,^ble^ 

dans  les  ^-..i:-!  ■  -'  ,  la-    abu-ch.    Elles  fvic  ur-- 

ngure  lo  :  i  ,  ■:■  ■  .  ,  r.ls^e  &  ovale,  .vec  c':- 
pctites  apf.ebdicc.  tn  t->uriz  d  épines  braiiclvies ,  ou 
de  peàts  ,luaiets,  placés  le  lo:i^  des  côtés  du  corps  , 
&    une  té.e  a   forme  variable.  • 

^  Tout  le  monde  connoît  les  Mouches  brunes  n:  i- 
râttcs  qui  volent  en  grande  qua'.rré  da  ^  -,0'  inai- 
ions  ,  fe  fourrent  partou-,  '  '     .r 

le  pùn  !ur  nos  tables  à  in  ,  i  - 

at.ire.u,  &pa:ticul!èreme.u  .       ■;  .s 

mets  cl;a,L!,'is  de  fiicre,  don  cics  1": -r  ii.;'-.  i- ■  . 

Ces  M.MK-lies,    pr^jpr.  ment  nnmm'cs    i/.'-:      ■ 
par;;   c  ;t  tiie  les  jdus  rcpandiics;  car  ou  ks  ;>.  j\  e 
tgalc!i)L-nt  a  Sutinaui. 

«  En  confide^rant,  dit  Degeer.la  qua-itiré  (^nor- 
mc  de  ces  Ivl)Uih';s  domefbijues  ,  qui  par-.;il((iir 
l'urtout  aux  mois  de  juilkt  ie  d'a<û' ,  il  c  1  'teiM 
nanr  que  perfonne  ju'-|u'iei  n'ait  ei  corc  d'-c^uverr 
leurs  larves.  Jr  les  avois  m-M -même  cherché -s  iiuti 
len;ent  par-rcn:  peiidajit  pleiïeiirs  a-ir;ées,  jufnu'i  c^ 
q'i'enfiii  le  ha'îrl  me  les  rit  d-c;>uvru-  dans  les 
niérics  mois  de  )U>llet  &  d'août  de  l'année  17J0. 
lirl'iu'ayant,  félon  les  préecptes  de  M.  de  Réau- 
mur  dans  ftir:  de  faire  cJo-e  /es  o'fé  :ux  domes- 
tiques ,  fait  diedcr  un  loin  a  fumier  de  cheval  poui 
y  faire  écicre  des  poulets,  je  vis  voler  delfus  &  t.)U; 
autjur  un  tnand  nombre  de  ces  Mouches,  qui  m'a- 
yant  fait  naitie  la  cu'iofitf  de  rc  iiucr  ce  fumier  , 
j'y  trouvai  quantité  de  îanes  a  lète  de  riu'ure  va 
riab'e,  Se  en  ayant  eiifeiiné  pluîieurs  dans  un  pou- 
drxr  rc.ipli  à  demi  de  ce  même  fumicv,  je  reconnus 
eue  Huei.j  !c'  ii'Uis  après,  elles  s'éroient  faites  des 
cooii'.s  d.e  ku'  propre  peau,  d'oii  foitirer.t  enfuite 
de 'véiitabics  Mouches  domeiliques.  I. es  larves  de 
cette  cfpèce  vivent  donc  dans  le  fumier,  mais  uni- 
imcmencdans  celui  qui  cfc  bien  chaud  &  humide,  oj 
pour  mieux  dire  ,  qui  Ce  rrouve  dans  une  parfa  te 
fermentation  ,  comme  l'étoit  celui  qui  enfermoit  im- 
médiatement la  barique  oii  je  faifois  éclore  avec 
fuccès  des  œufs  de  poule  ;  au  moiiis  ne  les  ai-ie  , 


MOU 

jamais  rcncciitrécs  dav.s  le  fumier  Cec ,  ni  dans  la 


»  Elles  n'ont  rien  de  bien  per'i:;iiicr  dar.s^  leur 
figure,  refTernblant  i  cclic'  :e  v.  t  d  a;.>r.i  e:_  .''es 
de  leur  genre;  elles  C-'Z  1>  .1.  .    i.vircT  cinq  li- 

gnes ,&;  grolTes  i  ;  .  ,        ...  une  figure  par- 

faitement  CQni.p>ie'.  e-  &    le  derri&x 

<;ros   3c  comme  t:.  ■  .»' i-s  la  tête  eft  de 

figure  variable  ,  la  laiv.  :  .:  :        ,  .  !      .e   uicit  &  la 

fait  quelquefois  rentrer  en. 'e ■  le   picmier 

anneau  du  corps.  On  lui  ".."'.:  a  ■  ■•'  '-  ^'  l"ee  en- 
chet  noir,  que  la  larve  peu:  ;  ti.er  îaiiS  ia  tMC  .  et 
qui  Kd  fcrt  a  fouiller  le  fumer  Jx  .1  s'aeeroelier 
contre  le   n'an  de  pedîaon  qua-u!  elle  veut  le  rranf- 

11  iV..:  a  ...!Ute  .  'esl  irvesdes  î\"ouclie'.  Le  trai;!]eireiice 
.k  la  ,.eau  lauil:  en;revoi;-  que  ce  cr.chet  àci.t  a   i-ne 

neau  du  c>  .  ps.  Qua  id  ia  larve  allong.-  la'iet;  ,  celle- 
ci  fc  trouve  garnie  en  devant  &  en  dctlus  de  l'en- 
droit d'où  fjrt  le  crochet,  de  deux  clpèces  de  ma- 
melons cha;r.--i.s  en  forme  de  cornes  moulles ,  qui 
ont  chacun  vers  l.es  côtés  deux  petites  pointos  éga- 
e.ncnt  charnues. 

>s  Les  larve;  de  cet:e  cfpèce,  qui  font  d'un  blanc 
r.i'  ii:  jaunâire.  a-,  a'îr  !a  prau  luifaire  ,  faiiS  ccpen- 
'  ''■.■:■  ^■■l!^'er•  '  'i.  !:--j,e  vifqueufe,  ont  deux 
,i.;-i  s  !  •!  b  i'  '. ..  :  '  ;orps  ,  un  Je  chaque  côté, 
-  !' .  X  a.  ;;.s  r.  1  .e  ,1.  Les  deux  (tigin.ites  an- 
téiieuis  ,    qui    fui.t         -  ...  ,     'es-rlair,    font    de 

Il   u;e  arroiidie  ,   a  1    i-  '■''■':  re  eves   &  percés 


hx    par'ics.   L:^    d-,:  :   1        .  ,■     s     ;■  -i  .1  -      ■        ;■  es 

placés   fur   1  .'   du    derrière;   ils     font 

écailleux,  e,,  .  ,c  circulaire,    un  peu   éle- 

vés, ma-.s  ;lat~  en  1  Lus  ayant  au  milieu  un  bouton 
.ni  tubercule  ente.uré  de  filions  ou  de  petits  replis, 
q  11  ne  repré  entent  pas  mal  les  feuilles  d'une  fleur 
fayonnée.  Le  milieu  du  bouton  relevé  eft  apparem- 
ment percé  ,  inoique  je  ne  l'aie  pas  pu  voir  diltinéle- 
ment  Deux  vailîeau-;  ou  iraehJes  très  vilibles  parcou- 
rent l'inréneiir  du  corps  -^  comminiquent  des  ftig- 
mates   antérieurs    aux    pollcrieurs. 

»  Ces  larves,  qui  font  abfolumcnt  fans  pattes  , 
n'ayant  pas  même  ces  mamelons  charnus  qu  on  ob- 
l'erve  a  celLs  de  la  viai-le  i'  de  quelques  autres  ef- 
pèces  ,  fe  font  des  co  :ues  de  leur  propre  peau  ,  mais 
qui  n'ont  rien  de  particulier  à  ofînr  ,  &  les  Mouches 
en   fortenc  peu  de  jours   après. 

3J  II  arrive  quel  tue  fois  à  ces  Mouches  &  à  celles 


MOU 


M  O  U 


797 


cie  nnt-l-^iies  «mrcs  cf:  èccs ,  à'-,  cnccre  !c  rr.èmi  .iii-  ' 
tcur^  une  itiaiad:<;  iiMiriciis  ^-id  dîs  pius   nrgiiiiïros.   ■ 
Le  vc'y.vc  s'enHe  ïxtraoïûma-rcmcp.c  &  jukj.i'u  on 
crever  ia  peau,  k'f.m;ca'-x  (e  déboîtent ,  -Si  les  j  i;'  -;s   . 
éciiiitulcs    qui  ie<.   couvicnt  tant   en   delius   q«i'cn 
dciious  ,    s'éi'oig!;cnc    les   lui^s  des  autres  ;   la    pvau 
jntuibiaiKuk-  Cj.ii  le  troijve  entre  ces  rr.êmcs  pièces  , 
le  picitntealori  très  tendue  oC  toute  b.aiiclie  ;  Chiin   ; 
en  ouvrant  le  ventre ,  en  le  trouve  tout  rempli  d'une  ' 
niui  crc   ot.dljciife  b'aaclie  ,  qui  ioirvcnt  péiic-ie  i,i 
peu,   6c   s'accumuic  fur   la   lurfacc    exf.-ricuie   do 
cor^.b.  On  trouve  touvctules  Alouchcl^dar.s  cet  ctat , 
n;or.e'=  ii  accrochic;  l'iir  les  niuraiii.-s  ,  le?  tcneaci   1 
ti  les  fiantes  de:-,  ,1  i  :...    ,  ,i\    :■'  .;>',■  ;:   rV;s  le  bout   : 
ri'^  la   trompe  ci..L  '.luion,   Se   '. 

paroiilànt  au  [imh      ,  :.  :.;         <  i.c;  ttcier^t   j 

vivantes.  La  cau;.,  .^  ., ,     ,  ,     ._  uj^.;  nuoni,i;c;    j 

il   paruit   connue    :'    ...    ..:       ......    avoien/  m;i'..gc   ] 

quei.jue  choLe  t.e    .... 1 

Il  y  a  des  cfj  èces  de   Mouches  qui ,  au  premier 
coiqi   d  te.l  ,    ont   beauciup   de   icilemblance    avec   j 


rfi'contre,  fur-toi:t  à  Ii  c.-mjngnc  j  daii<;  T  r  !i  l;i 
cù  !'er.  l'aiisfai:  au  plus  v.Uin  de  nos  h  .'oir.r:  : 
Leu."-  tèlc  i.'R  t/rolfc,  purement  charnue  i.  de  i)i;-.ire 
vari.ibir.  M.iiv  ce  ijiil  les  fait  airément  dil'.inguet  As 
tant  d'autres  (.irvc.  qui  ,  rr^innie  elles,  ont  des  têtes 
q'.il  Ci).iii:',ent  iouvcnt  de  figure,  c'cft  qu'elle^  ont 
une  <vJe'.ie  toujours  trè5-!on;,';as,  &  f|ue!q'.icfo.'..  d'une 
li>r,i'!.ieu;-  diîmcûirée  ]nv  rapport  i  ceilc  du  co  ps  : 
clic  cfr  d'ailleurs  fingu'it^re  par  des  ur,jgcs  qni 
(cionr  expiquc'-  l>ini:c>t.  La  mèn-e  larve obfervéc eu 
Jil;'-r;ns  :cir.s,  i".i;t  voir  la  liciuic  de  !on!;u"ur  fort 
d  ftc';tnte;  ma;'  cette  queue  n'cit  jamaiv  li  raccour- 
cie qii''j!'e  ne  !.  it  p.us  lui'uue  que  le  corps  ^''^ 
eiî  -'     .    I    '"     .V    siK7.    menue    par    le    bouc  en 

ce  .  ■     i      '  .  i;ces  ;    elle    a    quelquefois    «ne 

ri.;'  I       .  l;    ii:''::-c    avec    la    qiituc    des   tats  : 

r_.  .  .:-  1    a    déterminé    RéaunUT  ,    qui    ru 

ai...  '        '     de  di'raiiSj  &  avec  toute  l  esïc- 

tir.  ,  r,      '.iiire  ,  à  lionrxr  à  toutes  les  e!pi:-es 

de  i,,  .  :.  i,u  i  ,.:  une  parciiic  qiKue  ^  le  no;n  de 
■vers  il  queue  di  t\ii. 


jvi;. 


d  a-an 


M"i 


ont  avec 


.es  guep.s , 
iei'.iblanccs 


:i.cs 


ûonSj  de  d'autres   cjui   en  ont  ,  foi 
loitavcc  les  ircions.  Ce  (ont  inéme 
qai  en  ont  i:no.jlc  dans  des  tcnis  ci 
pas   d'aii-^z  p:es  ;  ce  f.  ne  ces  refi. 
fa;t  cri. ne  que   les  abeiil;,  ,  les   L 
Ions  ic    les   ù,'a.;pes  ver.oieut   de   c 
J  ou.  ries  ,   tut    lefqaclles  oa   trouv 
dont   lious   parlons.  li  y   a  plufienrs   efpèces  de   ces 
Mouches    Ray   en  a  décrit  iix  diitcrenres  dans  Ion   I 
hiiioiic  des  infectes  ^  Si  on   en  a  ajoure  d'autres  a  j 
ce  nombre.  Elles   d:iLrent  eutt'eUes   en  grandeur.   1 
Quelques  unes  de  ces  c'.pèccs  f  nt  plus  peti.es  que  ; 
les  grcdes  Mouches  bleues,  mais  la  {-lupart  des  au- 
tres les  éi^ileiit  ou  les  furpadent  en  g.a.-id.ur  i  ces 
efpèces  d. lièrent  auffi   cncr'tUes  par  des  nuances  de 
couleur  biune,  &   qucl.jues  autre-   elpèces  ont  des 
taches  très  ■  noiies  ,    o'auires   très  -  ;ain:ts  qui  les 
éloignent  fort  de  la  couleur  des  abeilles. 


tcTis  les   pluî    iîngulicrs  de  la  vie    de  ces 
s   for:t   ceux    c^c'eiies   ont   paflt;   fans   avoir 


MoucLes   k 

encore  des  aîlcs,  ceux  eu  elles  étoient  des  nymphes, 
eu  des  larves  ,   fons  la  forme  desquelles   elles  ont 
pris  leur  acctoifTement.  Ces  lar-^ts  n'ont  pas  été  in- 
connues a  pluiieuis  i.aturaliiles  :  Goedaert,  Mc'rian, 
Aiouius  ,  &c  ,  ont  vu  du  ni^jins  le  gros  de  leur  forme 
fxtûieure  ;  mais  ils  n'cnr  cherché  à  en  voir  que  le 
gros,  ,S;  ils  ont  nn^''^-"  .  ou   n  ont  pas  eu  occatioa   j 
<i'obfi:ivf;  c:  que  ce-   isives  peuvent  nous  montrer   \ 
déplus  rcp:r  i|i;,;ii;c.  Le  vraielt  quelles  ne  femblent   j 
oi-frir  a  loL.e  v  teur  ,  que  du  deiv- ût   &   de   l'éloi-  | 
g'K'mcnt   pour   elles.    Goedaert  les  a  nommées  des  j 
ve.i  pûunejiix  :    les  endioits    oii  il  les  a   trouvées 
&  oi'i  nn  les    fouve   e  ue'qu' fois ,  l'ont  déteiminé  à  j 
leur  donner  ce  nom.  11  a  cru  que  les  matières  avec  1 
Kfquelles  les  pourceaux  fc  ragotitent^  étoient  celles 
(loiit  CCS  larves  le  noutrilloient ,  parce  qu'on     en  i 


uc  de  non': 


n  N'ous  coulons  g'  . 

dit  cet  auteur  ,  fur  les  ufa_i;es  que  nous  attp.iiuons 
aux  pavfics  des  animaux  ,  quand  ces  ufages  ne  font 
pas  incn  nianile^es,  -cpmrd  ri  no.us  les  faut  deviner. 
U::e  fi  longue  queue  ;e  doit  pas  être  intif'e  a  nos 
vers.  Goedaert,  qui  a  che-rchéà  quoi  elle  po-ivoitieur 
feivir,  a  cru  qu'elle  leur  avoir  été  donnée  pûi;r  les 
metrre  en  état  de  marciier  fans  être  cxpofés  à  rouler 
continuellement;  que  le  frottement  de  la  queue, 
contre  le  plan  fur  lequel  le  ventre  de  l'infeéte  cft 
j'ofé,  maintenoit  le  ventre  fur  ce  pian.  Mais  beau- 
coup de  vers  de  difFétentes  efpèces,  au  moins  auHî 
ronds  que  les  vers  à  queue  de  rat ,  à  qui  il  n'cft  pas 
même  aufiî  facile  d'applatir  leur  corps,  &  qui  ne 
font  pas  auffi  enduits  d'une  matière  gluaiire^  que 
l'cft  tout  le  corps  de  ceux-ci,  beaucoup  de  tels  vers  , 
dis-jc  ,  voDî  en  avant  fans  rouler,  quoiqu'ils  n'aient 
point  de  longue  queue  ni  de  jambes.  Nos  vers  à 
queue  de  rat  ont  d'ailleurs  des  jambes  que  Goedaert 
a  apparemment  négligé  de  chercher  .  ils  en  fontmcme 
aifez  bien  pourvus  ;  ils  en  ont  fept  paires  qtii  lai(- 
fént  cntr'ellcs  des  efpaces  à  peu  près  égaux  ;  la  pre- 
mière clt  proche  de  la  tête  ,  Se  la  dernière  ei]  peu 
éloignée  de  l'origine  de  la  queue.  A  ia  v-^riré  toutes 
ces  jambes  font  courtes  &  membraneuics ,  mais 
elles  font  plus  propres  à  fe  cramponner  que  celks 
des  faufies'cbcnilles  :  leur  bout,  leur  cfpèce  de  pied 
qui  efi  cir;ulaire,  cft  bordé  d'un  grand  noriibrc  de 
crocliers  rrè.'-iîns  ,  Le.mblables  à  ceux  des  jambes 
mcmbrancufes  des  chenilles ,  &  difpofés  à  peu  près 
de  même.  O.s  crochets  ne  peuvent  être  découverts 
qu'avec  le  fecours  de  la  loupe  ;  le  ver  d'ailleurs  les 
caciie  eu  certains  tems.  L  peut  même  faire  difparoîtrc 
prei>]uc  toutes  les  jambes  déjà  peu  longues,  parce 
qu'il  les  retire,  quand  il  vcur ,  dans  fon  coipsj 
mais  auffi  il  ks  fait  fottir ,  quand  il  lui  plait  de  s'en 
fcrvir  pour  ir.archer.  Les  crochets  qui  les  tennineu: 
foiu  li  fins  J  qu'ils  trouveraient  prile  fur  ks  corps 


798 


r-,ï  o  u 


éaii  &  polis,  l'iS  font  dil'poC-h  en  deni  rans;?  ;  ceus 
da  rang  le  plus  proche  du  bou:  (ont  les  plu-  longs  , 
mais  leur  noii^bre  cit  pm?  petit  que  celui  Jcs  cro- 
chets plus  courts  i]ui  coinpolcnt  le  rang  oui  précède  ; 
}es  uns  &  les  autres  font  roux.  Les  jauibcs  de  la 
première  paire  fe  teimincnt  par  uwe  p.-!;  ne  applatie 
en  nuin  ,  &.  non  par  un  bout  cylindii-jue  ,  couime 
l'eft  celui  des  autres  )anibcs. 

•>  La  queue  du  ver  cfl  dcflince  à  un  autre  ufage 
&  plis  fingulier  que  celui  cjui  lui  a  étô  attribué  par 
Gcrdaert  ;  mais  j'our  le  connoîtrc,  il  falloit  être 
mieux  initruit  de  la  nature  du  ver  même,  que  ne 
l'ont  été  la  plupatt  des  naruralillcs  qui  l'ont  fait 
graver.  Us  l'ont  cru  un  iiifefte  teircRie,  &  il  cft 
on  iiifcéie  aquatique  ;  ce  qui  pourtant  n'a  pas  été 
inconnu  à  Swanimetdam,  &  a  Vallirnieri.  C'cïi-  dans 
l'eau  qu'il  piciii  tout  l'on  acctoilîemc.it  ;  il  nen 
fort  que  lorfqu'il  (e  prépare  à  la  première  des  mé- 
taitiorphofcs  par  Icfquelks  il  doit  palfcr  pour  de- 
venir aîlé.  Comme  je  n'avois  jamais  trouvi  ces  vers 
que  fur  terre,  &  que  quelques  uns  qu'on  ni'avi..it 
apportés  y  avoii.-nt  été  pris,  je  ne  m'étois  pas  avifé 
daller  les  chercher  dans  les  eaux  ;  je  n'ei  av.ii«  ja 
mais  eu  qu'un  à  la  fois  ,  &  dans  des  ceins  all^z  cl  li- 
gnés les  Uiis  des  auties  ;  mais  i'.  vint  un  jour  où  j'en 
eus  dans  u:i  inliant  un  grand  nombre  a  ma  difpo- 
fition.  Je  faifois  vuidcr  devant  moi  un;  cloc'ie  de 
verre  remplie  d'une  eau  qui  me  paioiiloit  tiop  cor 
rompue  ;  beaucoup  d'in'/cdes  aquatiques  avcicnt 
péri  dans  cette  eau,  &  quantit'  de  feu, lies  s'y  éioient 
pourries,  aulfi  le  fond  de  la  cloche  étoit  couvert 
d'une  boue  noire  &  puante.  Sa  puanteur  n;  m'em- 
pêcha pouitant  pas  de  i'obferver  &  je  vis  bientôt 
que  cette  boue  demandoit  à  être  obfervée.  J  ap- 
perçus  <]u'elle  éioit  pleine  de  vers  qui  ne  fuient  pas 
difficiles  à  rcconncûcre  ;  leur  lonc^uc  qutue  les  ca- 
raélérifoit  alTcz.  Je  fis  retirer  de  cette  boue  plus  de 
deux  cenis  vers  a  queue  de  rat.  Je  les  fis  laver  pour 
la  plupart  dans  ,1e  Icau  claiie  :  après  avoir  été  lavés, 
lis  parurent  d,j  b'anc  dont  frnt  cominuiiémcnt  les 
vers  de  la  viande  84  ceux  desfiuits.  Je  les  dilhibuai 
en  diftérens  poudriers  oii  je  ne  leur  donnai  prefque 
cjue  de  l'eau  pure,  fc  qu'autant  qu'il  en  falloit  pour 
qu'elle  pût  s'élever  de  deux  pouces  au  detl'wi  de 
leurs  corps.  Je  jettai  feulement  dans  les  poudriers 
quelques  petits  paquers  de  feuilles  à  demi-pourries, 
que  j'avois  li.ées  de  la  boue,  &  fait  laver. 

5)  Ces  vers  ne  furent  pas  longteins  dans  une  eau 
claire  ,  (ans  me  faire  voit  à  quoi  leurTert  leur  longue 
queue  ;  je  fu'  bi.-ntôt  que  ,  quoiqu'ils  diillénr  croître 
fous  l'eau  ,  ils  avuient  befoin  ,  comme  beaucoup 
d'antres  infeéV  s  a.iuatiques  ,  de  refpirer  l'air,  & 
q;ie  leur  queue  étoit  l'organe  par  le  moyen  duquel 
ils  le  refpiroicnt  ;  qu'au  bout  de  cette  queue  étoit 
l'ouverture,  l'eCpèce  de  iionche  qui  donne  entrée  à 
l'air  qui  doit  être  conduit  dans  le  corps  qui  cft  fous 
Tcau  ou  au  milieu  de  la  boue.  D'abord  que  les  vers 
curent  été  n:is  dans  le  poudrier  ^  ils  s'y  aojtgrcnt  de 


MOU 

difrcrentes  manières  ;  chacun  fc  chercîia  une  bonne 
place;  les  uns  nagèi  en  t  entre  deux  eaux  ,  les  autres  mar- 
chèrent, fou  le  long  des  parois,  loit  furie  fond  du  vafc; 
mais  en  moins  d  un  quart  d'heure  tout  fut  à  peu  près 
tranquille,  &quand  je  vins  alots  aies  obfetver,  ils  m'uf- 
furent  un  petit  fpcélacle  auquel  je  ne  m'attendijis  pas  , 
&  qui  me  plat  beaucoup.  Je  vistrcntea  quarante  petites 
tiges  ou  tuyaux  ,  c'eit  a  dire,  autantqu'ily  avoit  de 
vêts,  qui  parallèles  les  uns  aux  autres,  au  mo.ns 
dans  leur  partie  (upérieure  ,  s'élevoicnt  iufi]u'a  la 
furface  de  l'eau.  Tous  ces  tuyaux  ,  toutes  ces  tiges 
étoienc  les  queues  d'autant  de  vers;  chacun  avoir 
fait  en  forte  de  conduire  le  bout  de  la  fienne  préci- 
fément  à  la  furface  de  l'eau.  Euttc  ces  ver;  ,  les 
uns  avoient  la  tê:e  enbas  ,  leur  derrière  étoit  la 
partie  de  leur  coips  la  plus  élevée  ;  la  qu:ue  de  cha- 
cal de  ceux-ci  montoit  prefque  perpendiculaire- 
ment, elle  faifoit  tout  au  plus  quelques  légères  on- 
dulations ,  d'autres  vers  étoient  fur  le  fond  du  vafe, 
quelques-uns  même  y  raarchoicnt  ;  les  queues  de 
ces  derniers,  comme  les  queues  des  autres ,  artei- 
gnoicnt  la  lurface  de  l'eau  ,  chaque  queue  fe  cou- 
doit  afl'ez  proche  de  ion  origine,  pour  fe  mettre 
dans  une  dlreéliion  verticale.  Les  unes  s'élevoicnt 
en  ligne  droite,  d'autres  faifoient  des  finuofités 
dans  "une  partie  de  leur  étendue,  des  S  limples  ou 
doubles. 

»  La  furface  de  l'ean  étoit  él  vée  environ  de 
deux  pouces  au  deffus  du  fond  du  vafe  dans  lequel 
étoient  les  vers  ;  leurs  queues  étoient  d  >nc  lo-ig-.i  =  s 
de  prés  de  deux  pouces  ,  &  c'é  oit  alfuiément  d  affez 
longues  queues  pour  des  vers  dont  le  corps  avoir 
ail  plus  fept  à  huit  lignes  de  longueur.  Mi, s  je  crus 
qu  ils  pouvoicnt  les  allonger  cncoie  plus  ,  Si  je  vou- 
lus favoir  jufqu'oii  ils  en  p.iuvoicnt  porter  l'allon- 
gement ;  le  moyen  de  le  voir  ton  iîmple  ,  dès  que 
ces  vers  aimoient  à  relier  fur  le  fond  du  vafe.  Se 
qu'ils  avoient  befoin  de  tenir  le  bout  i-  leur  queue 
lur  la  lurface  de  l'eau;  il  n  y  avoir  qu'j  obliger 
cette  furface  a  s'élever,  pour  voir  juf  |u'a  quel  terme 
le  bout  de  la  queue  la  pourroit  fuivre,  fans  que  le 
ver  fût  ob'igé  daban  lo:iner  le  fond  du  poudrier. 
Je  verfai  d  abord  allez  d'eau  pour  faire  monter  la 
fuiface  de  celle  eu  poudrier  d'un  demi-pouce,  Sc 
après  quelques  inltans  je  vis  le  bout  de  la  queue 
de  chaque  ver,  qui  s'cfiit  aulfi  élevé  d'un  demi 
pouce.  J'obligeai  encoie  la  furface  de  l'eau  à  s'é- 
lever de  nouveau  d'un  deni-pouce,  #{  les  vers  éle- 
vèrent d'autant  le  bout  de  leur  queue.  Enfin  à  di- 
verfes  reprifes  je  condu  (is  l'eau  à  avoir  fa  furface 
dillante  du  fond  de  plus  de  cinq  pouces,  les  queues 
fuivirent  la  furface  jufques  U,  fans  que  les  vers 
quittafTent  le  fond  du  poudrier.  Mais  il  y  a  un  terme 
à  tout ,  &  celui  de  la  longueur  de  la  queue  d'un  ver 
long  de  fept  a  huit  lignes,  cft  porté  loin,  lorfque 
cette  queue  eft:  devenue  longue  de  près  de  cinq 
pouces.  Audi  celle  des  vers  dont  je  parle  ,  ne  peut- 
elle  pas  s'allonger  davantage  ;  quand  je  fis  monter 
l'eau  à  pkis  de  cinq  pouces  Sz  demi  ou  à  près  de  iii 


MOU 


MOU 


799 


poufcs,  au  diffus  du  fond  du  vafe  ,  les  vers  aban-  I 
JorinL-rciu  ce  toud  ;  ks  uns  s'attachèrent  contre  les 
parois,  les  autres  fe  mirent  encre  deux  eaux  a   une 
bautcur  d'où  ils   puuvoicrit  atteindre  la   futface  de 
i'tau  avec  le  bout  de  leur  queue. 

«  L"orcanec|ui  a  été  donné  à  cet  infede  afin  qu'il 
imijre  rcl'.'irer  l'air  ,  pendant  que  fon  corps  eft  cou- 
vert de  pkilieurs  pouces  d'eau  ,  n-.érite  que  nous 
nous  arièiions  a  lexaniiner.  La  trantparence  de  cet 
organe,  &  celle  du  corps  même  du  ver,  font  lieu- 
icuteraent  telles  qu'on  peut  mieux  voir  qu'oa  ne 
l'elperoit,  les  principales  pièces  qui  font  mouvoir 
cette  curieufe  machine.  La  nature  femble  avoir 
voulu  nous  inviter  a  les  obferver  ,  en  les  renfer- 
mant fous  des  enveloppes  qui  ne  les  cachent  point 
à  nos  yeux  ;  car  on  voit  les  parties  intérieures  de 
ceux  de  ces  vers  qui  ne  font  pas  encore  fortis  de 
Icau  ,  &  fur-tout  des  plus  jeunes ,  prcfque  comme 
on  les  verro'it  fi  elles  éccient  dans  un  tube  de  verre, 
ïn  tout  temps  on  reconnoît  tris  bien  S:  fans  peine, 
que  la  queue  ell  coir.pofée  de  deux  tuyaux  ,  dore 
lun  ,  comme  ceux  des  lunettes  ,  peut  i entrer  en- 
ii-rcnicrt  dans  l'aiure.  Le  premier  &  le  i  lus  gros  tuyau 
femble  éire  un  pf  longcment  des  parties  charnues 
qui  forment  les  anneaux  du  corps  ;  il  elt  blanc 
comme  1:  corps  ,  &  coinpofé  de  raffemblas^e  d  une 
infinité  d'anneaux  eu  de  fibies  cucu'ai-cs.  Dans 
ce  gratid  tuyau  entre  un  tuyau  moins  bknc  ,  dont 
une  longue  portion  cil  brune  de  p-cfqae  noiie,  c'eft 
ce  qui  donne  le  moyen  de  diftirguer  le  lecond 
tuyau,  1  is  même  qu'il  eft  abi'oument  rentré  dans 
lautte.  J'appele  celui  qui  a  le  moins  de  diamèrie, 
le  rityau  ue  la  rcfpi  a-iun.  0\'  voit  déjà  que  la  queue 
peut  êrie  de  plus  en  ph'S  Ion  ue  ,  frion  q.ie  le 
tuyau  de  la  rclpiratlon  fort  plus  ou  ino'ns  d  celui 
qui  lui  fcrt  d'éiui.  Mais  ces  deux  tuyaux  font  par 
eux  niênics  capables  d  allungcmcns  ii  de  rac.our- 
ciiîemei'S  ,  car  dans  des  tcm<:  <ù  te  tujan  de  la 
refpirano  .  diCparoit  ennètement  ,  la  <]neue  n'cû 
pa-^  toujours  éHiIcmer.t  courte  ;  !e  fccord  t  yau  ,  & 
le  premier,  font  compofés  de  fibres  ani  u'aires. 
Loriqie  ces  fibres  font  rrduites  à  avoir  moins  de 
diamètre,  ch.iqiic  tuyau  gagne  en  lot-gnenr  ce  qu'il 
a  perdu  dans  une  amre  di  ncnfion  ;  audi  quand  la 
queue  a  été  povée  à  une  ki;  gi  cur  exci  ffive  .  ed-elle 
beaucoup  pjjs  déliée,  (p.i'clîe  ne  l'eit  K  rfqu'elle  elt 
très  racCk.urcie  ,  ou  in.ins  allongée  j  a!or«  elle  re 
paioît  quelque  fis  que  comme  un  gros  filet  ,  & 
la  plus  grande  poU;or.  du  iu\au  de  la  refpi:ation  , 
&  la  plus  proche  du  bout,  femble  être  un  crin  de 
cheval  &  un  crin  m.ir. 

te  Le  tuy.-,u  ce  la  rtfj-iriticr  eft  terminé  par  rn  petit 
mamelon  brun  ,  dans  lequel  j'ai  cru  voir  deux  trous 
deftinés  à  donner  entrée  à  l'air  ;  deux  pareils  trous 
(ont  beaucoup  plus  vifibles  d  ■n'^  un  ver  d'une  efpcce 
3  queue  plus  courte.  le  mamelon  qui  doit  recevoir 
l'air,  ell  élevé  au  deilus  de  la  Iv.rface  de  IVau  ,  & 
c'îil  afpjremniïm  peur  aider  à  l'y  tenir    en    iqui- 


libre,  que  cinq  petits  corps  qui  fe  terminent  en 
pointes  qui,  conmie  cinq  pe  is  pmceaux  de  poils  , 
partent  de  fon  origine  ,  font  étendus  &  flottent  fi:r 
l'eau.  Ces  petits  pinceaux  font  dilpofés  autour  du 
bout 'de  la  queue,  à  la  manière  des  rayons  des 
étoiles. 

«  La  méchanique  qui  efl:  employée  pour  faire 
fjitir  le  tuyau  de  la  lefpiration  dedans  l'aurre  ,  5c 
pour  1  y  faiie  rentrer,  ell  extrêmement  fimple  ;  on  a 
le  plailir  de  bien  voir  les  inrtrumens  d'où  elle  dé- 
pend, &  de  les  pouvoir  (uivre  à  l'oeil  pendant  leut 
jeu.  Pour  faire  connoîire  ces  inftrumcns  ,  nous  n'a- 
vtins  qu'a  faire  conno'itre  deux  grandes  trachées 
qui  occupent  une  place  confidcrable  dans  1  inté- 
iieur  du  ver;  elles  font  parallèles  l'une  à  l'autre  ,  & 
diriç;ées  de  la  tête  vers  la  queue  ,  comme  le  feroit 
un  canal  des  alimens  qui  n'auroit  point  de  finuofités. 
Elles  ont  l'une  &  l'autre  leur  origine  allez  près  de 
la  tête  ,  l'une  à  droite  ,  &  l'autre  à  gauche  ;  la  leur 
diamètre  cft  petit  ,  infenfiblcment  elles  en  prcnnenc 
un  plus  grand  ,  &  elles  n'ont  pas  fait  beaucoup  de 
cli-niin  ,  que  leur  volume  eft  dcvenn  conlidérable. 
Elles  confervmt  le  même  volume  dans  le  refte  de 
leur  longueur,  jufqu'atlez  près  de  l'origine  de  U 
queue  ;  "elles  font  deux  nè'-gros  vaillcaui  dont  la 
blancheur  &  le  luftre  imitent  celui  d'un  fatin.  Près 
de  la  queue  ces  trachées  fe  rétréciflVnt  ftibitement 
dans  le  relie  de  leur  étendue,  chacune  d'elles  n'eft 
plus  qu'un  tuyau  déli-,  mai":  fi  lonrj  qu'il  ne  trouve 
à  f e  placer  qu'en  fai'ant  pliifituis  plis  &  replis  dans 
un  allez  petit  efpace  ;  elles  font  pourtaiu  tantôt 
plus,  tantôt  moins  de  ces  plis  ou  zigzags,  ii  cela, 
fe'on  que  cette  partie  de  la  queue  que  nous  avons 
nommée  'e  tuyau  de  la  reîpiruticn  ,  eft  plus  rentrée 
d.uis  la  partie  de  la  queue  qui  lui  fert  d'étui  ,  ou 
en  cil  plus  fortie.  1  es  portions  longues  &  déliées 
de  nos  deux  grands  réfcrvoirs  d'air,  font  deuxefpcccs 
de  cordes,  mais  creufes  ,  dont  les  bout;-  font  attachés 
au  tuyau  de  h  rcfpiration.  Quand  ce  tuyau  fort  de 
fon  étui,  quand  il  paroît  en  partie  à  découvert, 
qu'il  rend  la  queue  phi;  longue  ,  les  dcUN  cordes  le 
fuivenr,  elles  fe  déplient,  elles  entrent  dans  la  pre- 
niièie  partie  de  la  queue;  alors  ces  cordes  ne  font 
q-ie  peu  de  zigzags ,  ou  que  des  zigzags  aifés  à 
dillingiier  les  uns  des  autres.  Si  le  tuyau  de  la  rel- 
pjration  fort  davantage  &  autant  qu'il  peut  foi  tir  , 
fi  fjn  b.  ut  poftérieur  arrive  jusqu'au  bout  ou 
près  du  bout  de  l'étai  ,  alors  les  deux  cordes  font 
éiendue?.cn  ligne  droite,  Selles  (ont  paialiè!ts  l'une 
à  l'acire  dai-s  Térui  qui  a  été  lailTé  vuide  par  le 
tuyau  de  la  refpiration.  Quand  ce  dernier  tuyatl 
rentre,  les  cordis  lui  ce  !eni!a  place  ,  c'ies  viennent 
fe  ranger  aupièi  de  l'cxirémité  des  grande  ré» 
fcrvoirs  à  air ,  dtmt  elles  font  des  pvolongemens. 

35  Tout  ce  que  nous  venons  de  rapporter  fe  voit 
très-dilliuftement  ,  fi  on  ob'crve  le  ver  dans  dif- 
férentes circonltr.nces  avec  nre  loupe  ;  mais  ce  qui 
ue  peut  i>a3  êi,je  vu ,  t'îft  li    ces  cord«   fîiycnt 


8oo 


M  O  U 


MOU 


feiiIciTicnt  à  faire  foitir  ou  fi;ii!c:Tieiu-  à  faire  rentrer 
le  t'jjaa  ik  la  reipiiution  ,  ou  fi  clics  ne  fervent 
point  a  l'un  &  àl'avitre.  U  me  parcî:  que  fans  leur 
a.a.buer  trop  ,  on  peut  croiie  que  c'eit  à  leur  ac- 
tion que  font  dû";  les  deux  m ouvemens  oppofés  du 
tuyau  de  la  rcfpira  ion  ,  quelles  peuvent  le  poullcr 
ctt  arrière  &  le  tirer  en  avant.  Nous  aurioas  tort 
(i  iioiis  ne  les  regrirdions  que  comme  de  fimjles  fils 
cxcellivcment  flj'xiblcs  ,  &  pir-là  incapables  d'cf- 
toiir  ;  nous  ne  devons  pas  irêmc  les  comparer  à  de 
li.in'lcs  fibics  charnues,  ou  à  de  foiblcs  paonets  <le 
ces  Sbres  j  nous  devons  les  rcc^ardcr  comme  des 
cfptces  de  relTorts  à  boudin ,  fats  â'v.ns  ma'ière 
cavtiiagineufe,  comme  des  rellor-s  fa'ts  d  umc  elpecc 
de  corn;,  U  p-ir-h.  ci  ,ibh:s  de  po:uT;.r  le  corps 
contre  Icor.cl  il'  fe  de,  i;;;i;t  ,  &  Je  citer  a  eux  ce 
iriême  ccrps ,  lorfqu'ils  fc  rctcnillcnt. 

5>  Ces  efpèces  de  cordes  ,  comme  nous  l'avons 
vu  ci-deilus,  font  ces  deux  trachées  lî  grolles  daiis 
le  refte  du  coips  du  ver,  réduues  près  du  derrière 
à  avoir  peu  de  diamètre.  Or  dès  qu'on  fe  rappelera 
quelle  cft  h  nature  &  la  ftiudure  des  trachées,  on 
r.e  trouvera  rien  qui  manque  »  l'exadirude  de  la 
comparai'bn  de  ces  efpèces  de  cordes,  avec  des  r«f- 
forts  à  boudin  de  coine  ou  de  ca-tilage.  D'autres 
vers  aquatiques  nous  ont  appris  que  leurs  trachées 
ifont  faites  a'un  fil  roulé  en  fpiralc  autour  d'un  cy- 
lindre, &:  roulé  de  manière  que  les  tours  fe  tou- 
client  les  uns  les  autres.  Il  n'y  avoir  pas  lieu  de 
douter  que  les  trachées  des  vers  à  queiîe  de  rat, 
ijc  fuiîent  faites  d-  m.  me  d'un  fil  tortillé  j  cependant 
je  me  fui;  cicore  ilii'ré  qi-:"  cela  eft  ,  en  rompant 
une  de  ces  irach'es,  &  en  dévidant  le  bout  du  fil 
qui  pouvuit  alors  êtrî  faili.  Or  ce  fil  rnide  &  blanc  , 
roulé  pour  former  une  trachée,  n'eil  point  d'une 
fubftance  charnue,  il  eft  vifiblemcnt  ou  tartilagi- 
ntux  ou  de  corne. 

«  Mais  il  reliera  à  expliquer  quelle  eft  la  caufe 
qui  détermine  ces  rclforts  à  s'allonger,  &  quelle 
eft  celle  qui  les  détermine  à  plier. 

«Ces  refforts  font  en  même  tcms  des  tuyaux  ,  ils 
fontdiftinés  à  conduire  l'air.  N'elt-ce  poiat  ce  me, ne 
air  qji  en  quelques  circonftances ,  les  détermine  à 
s'aforgerî  Leur  état  naturel ,  ou,  pour  parler  plus 
■  ex.-.ftemcnt ,  l'état  dans  lequel  ils  fe  mettent  ,  lors 
qu'aucune  force  n'agit  contre  eux  ,  e!t  pcu'-"rrc 
ce'ui  où  ils  font  pliiVés  &  coiuoarnés.  Si  l'infc^ae 
ft.it  paiTer  une  partie  de  l'jir  qui  remplit  le  c:rps 
de  la  trachée,  dans  la  poriion  déliée,  il  f-rccra 
cc'!c-ci  à  s'étendre,  à  fe  dép'icr,  comme  l'air  in- 
tr  «'uit  dans  un  cour,:ai!l;t  en  é:3'-tc  lc^  plis  les  uns 
d^:  .iu  res,  comme  l'air  force  de  fe  gonfler  év  de  s'a!- 
î/...  r.-i  un  tuyau  fleul>le  dans  lequel  on  l'iatroduir. 
îlone  tt.yau  carnlagnieux  ne  peut  fe  déplier  far.s 
roiilier  en  avant  le  tuyau  de  la  rcfpiration  ,  fins 
l'obliger  de  fortir  de  fon  étui  ,  &  ce  tuyau  fera 
porté  d'autant  plus  haut,  que  les  rellorts  le  feront 


yrj    &  cciià  de  la   ref- 
voir  chicun  des  muicles 


plus  J'^pliés.  Le  premier  tu 
pi:atien  peu-ecnr  d'ju'eurs  a 
qui  fe.vent  j  ics  .^,l!on;e'r  ;  il  peut  y  avoir  une  mé- 
ciianique  qui  oblige  ihacun  de  leurs  anneaux  à  de- 
venir plus  longs  en  perdent  de  lenr  diamètre  ;  mais 
cette  méchanique  n'eit  pas  de  celles  qui  d -pendent 
entièrement  de  caufes  que  nos  yeux  peuvent  ap- 
percevoir. 

»3  Le  tuyau  de  la  refpiration  ne  rentre  pas  feule- 
ment dans  la  première  partie  de  la  q'ieue  ,  que  que- 
fois  il  eft  ramené  duns  le  cort'  ir:ème  entre  les 
daiï  g'ands  réfervoits  à  air,  &  quelquefois  il  eft 
tiré  jii  qu'auprès  de  la  tête  ;  enfin  quelquefois  il 
e  r  lor-fcL.len-.cnt  porté  ju'qu'où  nous  venons  de 
'c  e.'!!  il  uj  ,  i':  Y  c(t:  plié  en  deux  ,  il  y  fa^t  un  coude 
fembiable  a  ceiui  d'une  corde  pliée  dont  une  des 
moitiés  eit  ta.ncntc  fur  l'autre. 

"Nous  avons  déjà  dirquc  les  vr-rs  à  queue  de  rat 
Cop.z  de  ceux  dont  la  tète  eft  toute  charnue  ;  aullî , 
loiiqu'j'.i  les  touche,  font-ils  prendre  à  la  leur  dif- 
fé:  entes  figures.  Le  bout  de  U  tcte  eft  arrondie  ,  elle 
montre  en  certains  tems  deux  petites  cornes  chai  nues 
dont  on  ne  V'.it  guêpes  bien  l'origine  qu'en  la  cher- 
chant en  deilous  Un  peu  plus  bas  que  l'oti'jre  de 
ce^  cornes  cit  l'ouverture  de  la  bouche  ;  une  el^èce 
d'arcde  brune  &  rartilagincu'e  en  entoure  le  d.lïus 
&  les  deux  côtt's.  Sous  cette  arcûde  on  voit  quel- 
que fois  un  mam.c.'on  charnu  qui  peut  être  pri« 
pour  la  langue  du  ver.  On  ne  parvient  à  voir  ce 
mammelon  qu'en  prelTaut  le  corps  de  l'infeéTe.  Le 
plus  fou'.'cnt  loifqii'on  ti:nt  le  ver,  il  fronce  fa 
tète  en  delfous  comme  une  bourfe,  elle  fait  alors 
des  plis  dans  lefqucls  les  cornes,  la  bouche ,  &  rrièmc 
les  janfbes  de  la  première  paire  fe  trouvent  cachées. 
Quand  on  voit  au  moins  la  partie  antérieure  de 
ce  ver  ,  elle  paroît  couverte  tant  pat-deflus  que 
par  dellous  ,  des  poils  roux  &  très-courts  ,  que  1» 
vue  fimple  ne  découvre  point. 

M  Leur  anus  ,  l'ouverture  par  laquelle  ils  font 
fcrtir  leurs  excrémens ,  n'eft  qu'une  fente  d.rigce 
tranfverfalemcnr ,  &  fituée  entre  la  dernière  paire 
de  jambes  &  l'origine  de  la  qiicuc.  Autour  de  !a 
même  onveiture  ou  voit  quelvjueîois  dix  à  douze 
appendices  longs  de  quelques  Jigncs ,  qui  flattent 
&  jouent  dans  l'eau  ,  &  qui  font  autour  de  l'anus 
une  frange  compofée  de  rrès-gros  brins.  J'ai  (cuvent 
chetché  à  voir  cette  frange  fans  y  pouvoir  par- 
venir; aulFi  n'ya-t-iî  qu  un.  tems  où  les  vers  font 
pdroitre  tous  ces  appcndces,  c'cft  celui  oii  ils  fc 
déch.argent  de  leurs  cyciémens.  Il  femblc  que  le  ver 
pour  vuidcr  fes  inttftins  de  la  matière  qui  y  i-ft 
cortenue,  foit  obligé  de  les  faire  (oiti  de  fc-n  vcnrte. 
S:  on  obferve  ces  appendices  à  la  loupe  ,  ils  pareil - 
fcnt  n'être  faiis  que  par  un  vaiilcau  plié  pluficur» 
fois  ;  dans  l'endroit  où  chaque  appendice  fcnibls 
fe  terminer ,  il  fe  recoude  pour  retourner  \e!S  l'.inus. 
Quaud  le  ver  n'a  plus  d'cxctémens  à  rendre ,  il  fai: 
rcHtrcr 


MOU 

rentrer   (!.ms  fon  corps  cette  ef^ècc   de  frange  éc 
■vailîeaiîT. 


»  Des  fraj;mens  de  feuilles  pourries,  beaucoup 
d'aiurcs  mauèrcs  cononipues  c]ui  Ce  trouvent  dans 
les  eaax  ,  &  diverf:s  fortes  de  boues  ijui  ne  font 
pas  purcmen:  terrcufes,  fourniflent  à  ces  vers  Icirrs 
alimensles  plus  ordinaires.  J'en  ai  tenu  dans  des  va- 
fcs  remplis  deau  clatrc  ,  oïl  je  ne  leur  ai  donné  que 
du  pain,  qui  m'ont  paru  y  croûte,  ih  y  ont  au 
moins  vécu  pendant  pluîicurs  fcmaines  ,  c'eil-a-^iirc, 
jufiju'à  ce  qu'ils  aient  été  ea  état  de  fe  mctamor- 
plicifcr.  Aulîî  quoiqu'on  rerscontj-c  de  ces  vers  au 
milieu  d'une  boue  d'une  puanteur  inCuporrabie  ,  il 
ne  s'enfuit  pas  qu'une  telle  boue  leur  fuit  eîîcn- 
tieile  j  il  s'enfuit  feulement  qu'elle  ne  leur  eft  pas 
contraire,  &  qu'ils  peuvent s'tn  accommoder.  Mais 
ils  peuvent  naïcie  &  vivre  dans  de  moins  vdaincs 
m;iiières  ;  j'en  ai  trouvé  dans  des  mares  Bc  dans  des 
écangs  ordinair':;s  ;  j'en  ai  vu  beaucoup  naître  & 
cr.ître  ch;z  mo;  dans  des  baquets  dune  l'e.iu  n'.;- 
voit  point  de  aiauvaife  odeur  ,  Si  qui  m'ont  p.iru 
de  la  même  efpéce  que  ceux  que  j'avois  trouvés 
dans  ia  boue  la  plus  puante. 


M  D  antres  vers  aquatiques  dont  nous  avons 
parlé,  &  ceux  de  pluîicurs  efpèces  différentes  ,  r.e 
quittent  l'eau  dans  laquelle  ils  ont  pus  leur  accroif- 
femcnt,  que  quand  ils  deviennent  aîlés  ;  mais  nos 
ver»  à  queue  de  rat  abandonnent  l'eau  lorfqu'ils 
fentent  approcher  le  tems  de  leur  métamor^hol'e. 
L'infccle  qui  jufque-là  a  conftamment  vécu  dans 
l'eau  ,  s'cxpofe  donc  à  marcher  fur  la  ïerre  ;  le  voilà 
dans  des  pays  qui  lui  doivent  paioître,  bien  nou- 
veaux ,  &  où  il  ne  trouve  pas  la  même  facilité  à 
changer  de  place  ,  qu'il  trouvoit  dans  ceux  qu'il 
habitoic  auparavant.  Il  traîne  après  lui  fa  queue  , 
qui  ,  qujiquc  raccourcie  ,  clt  roujouis  trés-îcngue  , 
&  qui  ne  fcrt  pkn  guère  qu'à  l'cmbarrafl'er.  Son 
corps  fi  propre,  fi  blanc  &  fi  tranfpatent  lorfqu'i! 
ëtoit  dans  IVan  ,  devient  bientôt  opaque  ,  fale  & 
giif.ntre  ;  des  t;vains  de  la  terre  contre  laquelle  le 
corps  frotte  ,  s'y  att.-.chcnt  ,  le  ver  en  eîi:  bientôt 
tout  fali ,  &  rendu  gnfàrrc.  Outre  qM'il  cil  forti  de 
l'eau  tout  rooni'lé,  les  porcs  de  fa  peau  iaiffent  échap- 
per une  liqueur  gluante,  très-propre  a  retenir  .des 
grains  de  terre.  L'objet  de  fa  marche  eli:  de  tiouver 
un  endroit  où  il  le.  puific  métamorphofer  commodé- 
ment &  en  fureté.  Je  penfai  que  pour  en  trouver 
un  tel  ,  il  falloit  qu'il  pénétrât  fous  terre;  ]'eus  donc 
foin  de  mettre  de  'là  terre  dans  des  boîtes  ,  où  je 
renfermai  des  vcis  qui  avoient  abandi^nné  l'eau. 
Ils  ne  reflèren:  pas  long-tcms  fui  la  furface  de 
cette  terre  ,  ccll.:  que'  j'avois  mile  à  leur  difpofi- 
tio'-3  étoit  appatc-mment  telle  qu'Us  la  cherchoient  , 
légère  Se  médiocrement  hun-.ide.  Ils  s'enfoncèrent 
fous  cerre  terre,  ils  y  fubirent  toutes  levirs  méta- 
m'-.rphofes,  &  n'en  fortirent  qne  fous  la  fotm?  de 
Mouches,  Àinfi  les  mêmes  infectes  doivent  palier  la 
prenne'-"  .?■;  la  r'i'S   longue  partie  de  leur  vie  fous 

}LJI.  nut.  infSus.  Tome  VIL 


MOU 


8oî 


I  eau  , 
enfin 
l'air. 


5  en  doivent  rafler  une  autre  fous  terre.  Se 
paffent  !a  dernière  partie   de  leur  vie  dau^ 


Je  n'ai  pas  toujours  offert  de  la  terte  aux  vers  i 
queue  de  rat  qui  étoient  prêts  à  fc  métamorphofer  ; 
la  terre  fous  laquelle  ils  aiment  à  fe  cacher  ,  ne  m'au- 
roit  pas  permis  d'obferver  les  changernens  qui  fc 
dévoient  firire  dans  leur  extérieur  ;  j'en  ai  renfermé 
fouvent  dans  Azi  boires  de  bois  vuides.  J'ai  parlé  , 
en  pallanc,  d'une  liqueur  que  le  corps  laiffe  échappe-  ; 
cette  liqueur  eft  gluante  ;  quand  le  ver  s'arrête  ,  elle 
colle  contre  le  bois  la  partie  du  corps  qui  la  touche. 
Lorfque  la  colle  n'attachoit  que  la  partie  poilérieurc 
&  un  bout  de  la  queue,  la  méramorphofe  ne  s'ea 
faifoît  pas  moins  bien  ;  mais  lorfq'je  tout  le  dcifous 
du  ventre  fe  trouvoit  arrathé  contre  le  bois,  le  ver 
péri'Toit  fans  pouvoir  fe  transformer.  J'en  ai  quel- 
quefois fecourude  ceux  qui  foufFi oient  pour  avoir 
une  trop  grande  portion  de  leur  corps  collée;  en  les 
mouillant  je  ditrciipois  la  colle  qui  les  retenoir, 
aulHiô:  ils  fe  méttoient  à  marcher,  &  alu'i  r,t  fe 
fixer  dans  un  autre    endroit  où  ils  fc  métaraorpho- 


vers   font   de 


nui    fe   rransforn 


ceux  qui  le  rranstorment 
fous  leur  propre  peau,  de  ceux  dont  ia  peau  devient 
une  co.jue,  fous  laquelle  Tinfeéle  perd  !a  for"->e  de 
ver ,  &  prend  peu  à  peu  celle  de  nymphe,  qu'il  con- 
fcive  JLifqj'a  ce  qu'il  foit  en  état  de  fc  aetaire  de 
fes  dernières  enveloppes,  &  de  paroître  avec  des 
aîles.  Pc'iid.i.nt  quele  ver  efl  tranquille,  le  blaiic  de 
fa  peau  s'clface  peu  à  peu  ,  elle  devient  jaunâire,  la 
queue  s'affaille  &  fe  ride  ,  elle  refce  pourtant  longue  ; 
queiquef.iis  une  partie  du  tuyau  de  la  refpiration  & 
même  allez  conlidétable  ,  paroîc  encoie  hors  du 
picmier  tuyau  :  le  corps  fe  raccourcit  fenfiblement , 
mais  il  gagne  plutôt  qu'il  ne  perd  en  grolfeur.  Enfin 
au  bouc  de  dix  à  douze  heures  ,  quelquefois  plutôt 
iz  quelquefois  pl-utard ,  la  peau  eft  clevcnue  grifc 
ou  brune,  &  elle  a  perdu  toute  fa  tranfparence  ; 
alors  elle  ell  dure  ,  l'infccle  s'en  eft  détaché,  au  moins 
en  partie;  elle  forme  une  coque  qu'on  peut  manier 
fans  déranger  fa  figure  ;  on  fcnt  qu'elle  rélifte  à  la 
prclîion  des  doigts.  La  peau  s'eft;  dclléchéc  &  s'ell: 
liléc;  de  ces  deux  circonftances  lui  viennent  fa 
fnmeté,  fon  augmentation  d'épaillcur  &  (oa.  opa- 
cité. 

"  L'extérieur  des  coques  que  fc  font,  &  dans  lef- 
qucllcs  fe  transforment  les  vers  des  Mouches  dont 
nous  avons  parlé,  n'ont  plus  tien  à  nous  offrir  de 
digne  d'attention  ,  depuis  l'inftar.t  où  elles  fe  font 
endurcies  jufqu'à  celui  où  l'infeéle  en  fort  avec  des 
ailes  ;  mais  les  coques  de  nos  vers  à  queue  de  rat, 
ont  encore  dans  cet  intervalle  de  quoi  attirer  nos 
regards.  Si  on  revient  à  en  voir  une  au  bout  de 
vingt  quatre  ou  de  trentc-fix  heures,  on  eft  forpiis 
de  lui  trouver  quatre  cornes  qui  ont  pou/fe  ,  qui  fe 
fout  élevées  ddDS  le  tems  qu'on  a  railé  fans  la  voij.-, 
I  lùj 


802 


MOU 


Deux  de  ces  corn»s  égales  &  fcmblables  font  pofée? 
alTcz  près  du  boui  antérieur,  &  lain'cnt  entr'eli^s  un 
petit  cfpace  ,  elles  s'élèvent  OjUcli]i.efois  en  fc  cour- 
bant vers  le  Jos.  A  l'crigiae  de  ces  cornes  commence 
«ne  efj  èce  de  petit  plan  incliné  qi'.i  monte  vers  le 
dos  ,  &  forme  le  dcllus  de  la  pan;c  antérieure  ,  c'cft- 
à-dire  ijue  cette  partie  eft  plus  plane  que  le  relte. 
Ou  ce  plan  inchné  finit,  où  la  coque  commence  i 
prendre  la  rondeur  qu'elle  a  par-tout  ailleurs ,  &  où 
tlle  a  le  plus  de  diamètre,  là,  dis-je  ,  fc  trouver,t 
deux  autres  cornes  qui  f;nt  fouv^-nt  du  double  plus 
grandes  que  les  picmières  ;  en  s'élevant  elles  fc  cour- 
bent ,  ac  elles  s'incluicnt  q-ielquifois  dans  an  Içns 
contraire  à  celui  de  !a  courbure  ou  de  rinclir.jii\.jn 
fie'  aufcs,  elles  fe  dincent  vers  la  tête  comme  pour 
aller  à  la  rencontre  des  deux  aaténeare-.  Ces  quatre  I 
cornes  font  à  peu  près  pofi-'cs  aux  quatre  angles  î 
d'un  petit  quatre  ou  d'un  trapèze  qui  approche 
du  quarré  ;  les  deux  d'une  mérac  paire  s  écartent 
l'une  de  l'autre  en  s'élevant  ;  les  plu.,  grandes  ont 
fouvenc  plus  de  deux  lignes  de  long. 

•»  Comment  &  pourquoi  ont  poafle  ces  quatr: 
cornes,  comment  on:-cl!es  pu  palfer  au  travers  de 
la  peau  dciléchée,  la  percer  ?  quelle  eft  la  f^rcc  qui 
les  fait  élever  ?  enfin  que  font  ces  quatre  cornes  .' 
rcnfern-'cnt  -  elles  ds  parties  cf[enneiieç  à  la  M-ju 
che,  qui  n'ont  commencé  a  fe  déve  oppei  que  quand 
l'mlcde  acommcircé  a  fe  transformer,  ou  tonr-elles 
des  parties  propres  a  la  feule  nymphe  V  Nous  devons 
d'auta^it  plus  nous  îrrêrcr  a  tâcher  d'éciaircir  la  na- 
ture de  CCS  cornes,  U  tout  ce  q  .'elles  nous  offrent  de 
curieux  ,  que  la  fuite  de  cet  ouvrage  apprendra  qu'il 
n'cfl:  pas  particulier  a;ix  feuls  vers  a  queue  de  rat 
<î'en  prendre  de  telles  en  fe  transformant.  Les  coques 
de  plufieurs  a'.mes  vers  ,  comme  celles  de  ccui-ci  , 
doivent  être.  S;  feront  apri.lléi.s  des  coques  cornues  ; 
il  y  a  même  des  nymphes  (ans  coques  qui  font  de 
même  cornues  ,  elles  ont  au  moins  deux  cornes  du 
g;enrc  dts  précédentes.  Dès  que  nous  fçaurons  les 
ufagesde  celles  des  coques  des  vers  à  queue  de  ra:  , 
noiîs  faurons  les  u'aecs  de  toutes  celles  qui  icui 
font  analogiieç.  Il  falloir  d'abord  obfcrver  ce  qui  fe 
pafTe  lotfque  ces  cornes  commencent  à  le  montrer , 
les  fuivre  dès  leur  nailfance  ;  c'ell  anfli  en  1-ur 
donnant  une  no.ivelle  att::ntion  que  je  recinnus  qu;' 
les  deux  antérieures  ou  les  plus  courtes  exiftoicni 
déjà  ,  ëi  étoient  vifibles  dans  des  temps  oii  je  ne  les 
avois  pas  vues,  qu'on  pouv.nt  les  trouver  a  des  vers 
de  ton;  âge  ,  mais  qu'elles  étoient  d'autaur  puu  fer,- 
liblcs  que  le  ver  érot  plus  près  de  le  rransfonner 
Ce  qui'  contribue  le  plus  à  les  mettre  en  évi-^encc 
dans  le  tcm.«  .  ù  fc  fait  la  première  transformation 
du  ver,  a  les  faire  p.iroîrre  plus  granc'.es ,  c'ell  que 
les  parties  qv;;  les  enviionnent  fe  dérident,  s'apj'la^ 
niflent  &  s'àfF.iiitcnt. 

33  Les  deux  petites  cornes  font  déjà  très-diftinéfc 
dès  que  la  foe|UC  commonre  à  fc  façonner  ,  avant 
même   que   fu  partie  antéàturs   &  fupericure  fou 


MOU 

devenue  taillée   en  plan  incliné  ;  mais  les  deux   pof- 
tttieures    ou  grandes    cornes   ne  fe  montrent  pas  fi- 
tôt  ;  elies  paroillent  plutôt  ou  pliiratd  ,  félon  la  fai- 
fon  dans  laquelle  le  ver  s'eft  transforme,   quelquefois 
en   moins  de   vingt-quatre  heures   dans   des    temps 
chauds;  &  clles-n'ont    paru  qu'au  bout   de   trois  à 
quatre  jou' s  fur  les  coques  des  vers  qui  fe  font  traiis 
formés  chez  moi  dans  le  mois  de  mars  ,  en  des  en- 
droits  où  la  température  de  l'air  était  marquée  par 
douze   à  treize   degrés   de   mon    thermomètre.    L.a 
coque,  après  s'être  durcie,  relie  dune  au  mums  un 
jour  £:  fouvent  plufieurs  jours,  fans  q'.i'on  y  puille 
découvrit  aucune  apparence  des  grandes  cornes  qui 
doivent  s'y  élever  ;  mais  dès  que    la   coque   a  pris 
confiftaoce,  fi  on  a   foin  d'emporter  tout  ce  qu'il  y 
a  deSus  de  terreux  &  d'ordure  ,  on  peut  reconnoîtrc 
les  deux  endroits  par  où  elles  doivent  fortii.  On  peut 
voir   far  une  iiiêiiie  ligne   tranfverfale  deux   petits 
cercles  plus  b'anrs  que  le   reite ,   &  dont  la  circon- 
firence  eft  comme  renferm-re  dans  un  anneau  brua, 
J,à  poii'ion  de  ces  cercles  apprend  allez  que  c'eft  de 
1,\  que  le;  cornes    doivent  fortir.  En    ceuains  tcms 
même  il  y   a  plu»  que  deux  pla'is  cireulaires,  on   y 
icmarquc  une  lé'.'crc  tubérolîté  blanchâtre.   Enfin   il 
vient  un  tems  <:u  les  deux  nouvelles  cornes  pareif- 
fent    dans  toute  leur  grandeur,   fans   qu'on   ait  pu 
les  f  livre  dairs  les  pro;;rès  de  feur  accroiiTement  qui 
à  dû  être  t.è'-fibit.  Ôellcs   de  pluiieuts  efpéces  de 
coques  font  brunes  ou  prefque  noiies  ,  dès  qu'elles 
fe  montrent ,  au  iieu  que  ks  deux  petites  cornes  font 
feuille-morte.   Les   deux  grandes  cornes  fonz  donc 
réellement  une  nouvelle  produélion  pour  l'extérieur 
de  la   coq'ie.   Dès  qu'elles  font   ferries,  elles    font 
dures  &   earti'agineurcs  ;    lî   on  les  coupe    tranfvcr- 
falemenr ,  on  voit  que  leur  intérieur  (fi;  cr'ux.  Quand 
on  obferve  au  microfcope  ou  avec  une  forte  loupe  , 
le  côté  concave  de  Tune  fi  de  l'autre,  on  y  découvre 
qua're    rangées    de     pciics   grains    q::i   femblcnt    de 
ceîurtes  épines;  chacune  de  ces  Irle':  de  grains  va  du 
bout  de  la  corne  a  fa  hAe  ;  il  n'y  a  rscn  de  paicil  fut 
le  côté  coi.vexe. 

35  Les  quatre  cornes  font  fans  doute  ttès-impor- 
tauEcs  a  rin'eftc  ;  mai;  immobiles  comme  elles  font , 
j  quoi  lui  fervcnt-elles  ?  fcrfient-elles  de?  parties 
ou  des  fourreaux  de  quelques  parties  de  la  Mouche  ? 
il  ieroit  allez  naturel  de',!e  foupçonner  :  nous  piouve- 
run'  pourtant  bientô'  que  ce  (croit  en  avoir  une 
i-auffe  uliée  ;  elles  font  des  organes  propres  &  né- 
ceilai'  es  a  la  nymphe  renfcrméerdans  la  coque  ,  c'eft 
pat  lei-.r  moyen  qu'elle  rcfpire  J'avoi*  été  conduit  a 
ie  penfer,  par  les  deux  petites  cornes  que  )'avois 
obfervées  aux  vers  les  pins  jeunes.  Leur  puiition 
étoit  a/Tez  (émbla'<le  à  celle  des  (iigmares  antérieurs 
des  aunes  vcis.  D'ailleurs  j'avois  obfcryé  que  le 
bout  du  côté  concave  &  tourné  vers  la  tête  ,  étoit 
c-upé  en  p'umc,  &  que  cette  partie  étoit  remplie 
de  petits  grains  comm,-  foveux  ou  cotonneux;  mais 
.  e  qui  é-ôit  plus  décifif ,  c'eft  qu'en  fuivar.t  ks  daii 
l  grclles  trachées  au  travers  du  tranfpaient  de  U  peau  , 


MOU 

i'avois    cbfervé    que    chacsne    d'el'es   aboutiiîoit    à 
une  des  pei'ites  cornes. 

»>  On  demandera  peut-être,  à  quoi  (evt-il  à  un  ver, 
don:  la  tête  eft  toujours  fous  L'eau  ,  d'avoir  des  ftig- 
niates  pour  relj'irer  l'a  r  près  de  fa  partie  anté 
rieure  i  Ne  fcrviflcnt-ils  pas  an  ver,  ne  duireut-ils 
feivir  ciu'à  la  nymphe  ,  ou  même  à  la  Mouche  , 
ia  nature  auroit  pii  les  placer  là  ;  mais  le  ver  même 
en  peu:  faire  ufage.  Pcut-érre  que  l'air  qu'il  a  ref- 
pire  par  la  queue,  &  qu'il  a  file  entrer  dans  fes  tra- 
cht^es,  qu'il  l'expire,  qu'il  le  fait  forcir  au  moins 
quelquefois  par  les  lligraates  antérieurs.  Je  ne  dis 
que  quelquefois,  parce  que  ;e  ne  fçaurois  douter 
que  la  queue  ne  puiiVe  infpirer  &  expncr  l'air.  Au 
bout  de  la  queue  d'un  ver  qui  étoit  fous  l'eau  ,  j'ai 
vii  fouvent  paroîire  une  buile  d  air  qui  d'abord  n'é- 
toic  pas  plus  grofle  qae  la  tête  d'une  épingle  ,  &  qui 
augmentant  de  volume  peu-a  peu  dcvcnoit  une  perle. 
Cette  perle  duninuoic  enfuite  de  volume  peu  a  peu 
jufqu'a  difparoître  tt  talemeut ,  &  elle  commençoit 
enfuite  à  rcnaitre  ,  pour  ainù  dire.  L'air  poulie  peu-à- 
peu  lois  de  la  queue ,  &  obligé  enfuite  d'y  rentrer  , 
étoit  la  Cûufe  de  tout  ce  jeu. 

"  Quoi  qu'il  en  foit  de  l'ufage  que  le  ver  fait  de 
fes  deux  petites  cornes,  il  me  paioilfoit  très-pro- 
bable que  les  quatre  dont  la  coque  de  la  nymphe 
ctoïc  pourvue,  étoient  les  orgines  de  la  refpirat.or. 
de  cette  nymphe.  Pour  en  avoir  des  preuves  plus  dé- 
crives, pour  connoitre  la  parr.e  de  chaque  corne 
qui  étoit  cachée  par  la  coque  ,  &  pour  voir  où  cha- 
que corne  alloit  fe  terminer,  je  pris  tous  les  foins 
poilîbles  pour  mettre  à  découvert  la  partie  anté- 
iieure&  lupéricure  d'unenymphe  fans  la  b!e(rer,& 
lans  d'^'ranger  aucunes  de  ces  parties  ;  je  trouvai  plus 
de  facilité  a  réulfir  que  je  ne  l'eulle  efpéré.  Ave:  une 
pointe  fine  je  détachai  peu-à-peu  de  la  coque,  une 
grar.dc  pièce  qui  couvroit  la  partie  qui  eft  un  plan 
i:ic!i:->é  ,  &i  les  environs;  je  fouIev<ii  enfuite  cette 
p.cce,  iu  travers  de  laquelle  p.-,lToicnc  les  deux  gran- 
des cornes,  &  je  l'ckvai  jufqu'à  ce  que  ces  deux 
cornes  en  fuifcnt  dehors.  Alors  le  dellus  de  la  partie 
antérieure  de  la  nymphe  fut  à  découvert ,  &  ce  que 
je  cherchois  fur-tout,  la  tête  &  l'origine  des  cornes 
le  furent  auffi  Je  vis  plus  que  ce  que  je  m'érois 
attendu  à  voir,  je  vis  que  chacune  des  cornes  pof- 
téricures  tiroit  fon  origine  d'une  velfie  d'un  volume 
allez  conlidérable  par  rapport  à  celui  du  corps  de 
l'mfcde.  Cette  velliequi  cil  obîongu:  le  termine  en 
pointe  par  l'un  &  l'autre  de  les  bouts  ,  dont  le  fnpé- 
rieur  foutient  la  bâfe  de  la  corne  ,  ou.  li  Ion  veut, 
la  corne  même  u'eft  que  la  vellîe  prolongée  en  forme 
de  tuyau  creux.  I,a  membrane  oui  forme  la  vellie  , 
«11  extrêmement  blanche  &  tranfpaiente  ,  quoique 
d'une  tiflurc  ferrée.  L'autre  bout  de  la  veffie  eft 
moins  pointu,  plus  évafé  que  celui  d'oiî  part  ia  corne: 
c'ell  par  ce  bout  plus  évafé  ,  &  par  ce  feu!  bout  que 
la  vellie  tient  à  la  nymphe  &  communique  a  fon 
Ktéiicur  ;  ce  bouc  efi  uni  au  cgicckt.  Le  icltc  de 


MOU 


803 


chaque  veiHe  tfl  couché  furie  corcel.t,  &  fvr  le 
d  flu5  de  la  tète.  La  les  deuï  veilles  des  deux  gran- 
des cornes  fe  touchent ,  &  couvrent  cette  partie  en 
entier  ,  elles  font  feulement  un  peu  débordées  de 
chaque  côté  par  un  des  yeux  à  rézau. 

>»  Quand  on  connoît  rinfciîtc  dans  lequel  fe  doit 
transformer  cette  nymphe,   quand  on  fça-t  qu'il  eft 
une  Mouche  à  deux  ailes,  on  juge  fureincnt  que  les 
deux  grandes  cornes  Se   les   vctiies  d'où   elles  par- 
tent ,   ne  fauroient  être  ni  des  parties   ni  des    four- 
reaux  des  parties  que  cette  Mouche  nous  montrera. 
Ccl>iS  qu'aura   le   corcelet   de  la  Mouche  ,   auquel 
les  vellics  tiennent,   fe  réduifent   aux  jambes ,  aur 
aîles,   aux  petits  balanciers  &  aux  coquilles;  &  on 
peut  trouver  à  la  nymphe  toutes  ces  parties  du  côté 
oppnfé   à  celui  cd  font  les  vellies.  Il  relte  donc  déjà 
certain  que  les  cernes  &  leurs  velfics  font  des  parties 
qui   n'ont  été  accordées  à  l'infede  que  pour  le  tcms 
qu'il  doit  palTct  renfermé  dans   la  coque,   que  pour 
le   teras  qu'il   doi:  refter  nymphe.  Ce  font  des  par- 
ties que  la  nature  forme  ,  ou  pour  parler  plus  exac- 
tement, qu'elle  développe  pour  faite  vivre  la  nym- 
phe. Enfin,   fi  l'on  ouvre  les  veilles,  on  les  trouve 
vuides,  on  ne  trouve  dans  leur  intérieur  ni  parties 
lolides,  ni  même   aucun  liquide;  ce   font  donc  des 
veflies  pleines  d'air;  &  dès  lors,  pourquoi  peut-oa 
prendre  la  corne  qui  aboutit  a  ch.ique  veilles,  à  cha- 
que grand  réfervoir  d'air,  que  p-^'ir  un  ftigmate  ^ 
que  pour  un   organe  de  la  refpiration  ,  que  pour  un 
tuyau  deftiné  à  porter  l'air  dans  le  corps  de  l'infede  ? 
a  quel  autre  ufige  peuvent  fervir  des  tuyaux  folidcs 
&     creux,   qui  aboutilTent  à   des   veilles  qui    étant 
vuides    de  toute   autre   matière ,    ne    peuvent   être 
remplies  que  d'air  î  les  attaches  mêmes  de  ces  veilles 
rendent  la  preuve  encore  plus  complette.  Nous  avons 
dit  qu'elles  font  unies  au  corcelet  :  or    ce  que  nous 
avons  vu  ailleurs  de  la  refpiration  des  Mouches  ,  a 
appris  que  c'eft  à  leur  ccrceict  que  font  leurs  quatre 
principaux  ftigmates ,  leuis  quatre  principales  bou- 
ches de  la  refpiration.  Les  deux  grandes  cornes  por- 
tent l'air  aux  deux  ftigmates  antérieurs  du  corce.'er, 
&  on  s'atlure  aitément  que  l'air  eft  fourni  aux  deux 
ftigmates  poftérieurs  de  ce  même  corcelet,  par  les 
deux  petites  cornes  ou  les  antérieures.  Si  on  examine 
la  bafe  de  chacune  de  ces  deux  dernières  cornes  , 
on  ver;a  qu'il  en  fort  un  vaifTeau  ,  que  ce  vaiiîeau 
eft   une  trachée,   &  que    cette  trachée    defccnd  Se 
prend  le  chemin  qu'il  faut  pour  fe  rendre  a  un  des 
derniers  ftigmates  du   corcelet. 

"Nous  avens  prouvé  en  bien  d'autres  endroits  que 


dans 
eue 


les  infedes  ont  befoin  de  refpircr  lorfqu  ils  fout 
l'état  de  nymphe  ou  de  chryfa'.idc  ;  la  g^aa Je  q 
au  moyen  de  laquelle  notre  ver  recevoir  l'air  ,  lorf- 
qu'il  étoit  habitant  de  l'eau  ,  n'efi:  pas  une  des  par- 
ties qui  lui  doive  lefter  loifqu'il  fera  Mouche  ;  il 
aura  alors  pour  recevoir  l'air ,  des  ftigmates  fem- 
blables  à  ceux  des  autres  Mouches  ,  &  fembUblc- 
meut  difpofcs  j  fa  queue  fe  delfeche ,  fc  ride ,  s'il: 
1  iiij 


f.i.r- 


MOU 


MOU 


de:   !   :: 


,    l^s 


"  J'av  )■',  ', ,  ,/■'  ;  ■-  ■.  lis  ce5  f.ù.s  ne  f-Liffî-nc  de 
ceux  cjLi  îwi''  '^j'.it  toujours  dss  myftèrss  pour 
nous  ,  &  c'a  bien  été  con:re  mon  atrcp.re  ,  que  je 
fui";  parveiia  a  voir  de  mes  propres  y  :ux  ,  ce  ijue  la 
iiidra.no.phofe  de  ces  verî  femble  avoir  de  plus 
particuiiL-r,  &  ce  qu'elle  a  de  plus  frappant. 

"  Nous  ay.îas  d/j'idi!:   j  :    '       '-    \     '  !   ' 

vent  être    les   bâ'es  d-  cl: 
qtiées  far  la   c^^^^.  Dus      .        , 
on    y  voit  deu;;   cercles  y',.',:  ,..,.,1.    .,,..   '. .  .^:...  ,  ^^ 
entoures     d'un  re'oorj   épais  ,  qui  lonr  les  deux  en- 
droits p.-ir  où   les   cornes    doivent     fortir.    Il    fcroit 
2!l:z   na:u..'!    de   pcnfcr   ■-■'•   '-!"'''■    -■■-.     .    i-.r 
que  de  parv.îtrc,  fc  rrou\.:  . 
d'un  de  ces   cercles;  qu': 

plan    fur  le.juel   eft  1:  co)LS^   :;   -,::     -^ .-■    iu 

vc-itre  forcent  clucune  des  ccines  a  s'ouvrir  un 
pa'fage  S:  à  s'élever  fur  la  coque  :  mais  nous  ne 
nous  la^fons  point  de  répéter  que  nous  courons 
prefque  toujouis  rifque  de  nous  troraper  ,  loiLjii; 
nous  voulons  de.iner  comment  la  na'.u.e  ;i;;i' ,  c: 
lotfqae  nous  la  fiifons  a^ir  par  les  voies  qui  Kui- 
blent  les  plus  fmples.  J'enlevai  à  une  coljuc  l'nr 
laquelîe  les  grandes  corpîs  n'avcient  pas  ev.ci:'i:o 
para,  cette  par:ie  prefqiie  j  !anc  i:  polee  oblique- 
ment, fur  iaqjelle  Cr.  troa-.'en:  les  deux  endroits 
par  cil  elles  J,  ieei-.t  f  >r:ir  ,  &  Un  laquelle  les  deux 
petites  conicb  !o..:  rlev'es  ,  &  cela  dan.  le  delfein, 
de  voir  dans  quel  état  étc;er,t  le';  deux  jurandes  cor- 
nes qui  dévoient  bientôt  paroit.e,  .S:  oii  el'es 
étoienr  placées  dl.n^  l'intérieur.  Je  les  troavai  toutes 
deux  bien  formées  ,  ayant  t.iute  leur  c:)r;li  laiice  , 
&  une  cuuleur  ti^s-nrune  &  prefiUe  noie;  lirais 
tlle^  n'ér.ienr  pla  éc-  ni  lU  ,  ni  coninieni  .ir.  anvoit 
pe;  ':'■   '  .    ,     '  onvencit  de  l'être  :    toutes    deux 

ér  '  la  longueur  du  corps  ,  a  la  qnelle 

e;l  :    par     la    fuite  devenir    pcrpciidi- 

cu   'l'e-,  ,    le   L'eu    le   cl;acui;C   fc    r:    evi     rrr-^    du 


la  b.ache  da  ve 


j^auche   de   .--'   -- 

-••:.   >^   Elles   étoic 

jt 

donc  danj 

une  des  ;..  .   ■ 
rence  ,  po  . 

ns    favorji 

'.es 
de 

en   appa- 
ux  er  droits 

l'es  éroient 

,  ur  de  la 

a     ic 

a 

ns 
a          é 

1"=  4"^  P^^  ^  r-"- 

"  Quoi.u'cn  ouvrant  la  coque  j'euSe  ménagé  , 
autant  qu'il  .m'avoic  été  poilîble  ,  l'infedc  qu'elle 
lentennoit,  j'avais  néanmoins  caufé  un  petit  épaii- 
clement  de  liqueur;  aulTi  n'avois-je  pas  cru  qu'un 
i/ifeéle  ijue  j'avcis  mis  en  partie  à  découvert,  6c  que 
j'avois  bielle  ,  fût  en  état  d'avancer  (a  transirbr- 
ni.irion  :  j'eus  dcac  lieu  d'être  t.^ô-furpiis  au  bout 
de  cinq  a  iîx  heures,  de  ne  '  .'  .  e  r  le  n.-eme 
que  je  lavois   laiiTé.  En:.-  jee  j'y 

vis,   celui  qui  me   frappa   !e  ,e  je  conii- 

derai  avec  plus.de  piarir  ,  ic  rui  jelei  de  !a  poli- 
lion  des  deux  grandes  co.nes  ;  je  le»  avois  len'é 
cdiich 'es  rentes  deux  avsrt  l'^ine  &  l'aiire  leur  iojt 
tje:  -^:     ■'  :■   de   c>.  lui  d  :  '.:  . •  ,  ''  '"  'e    vis  Tune 


portion  de  coque  que  j  a. o 
en  place.  En  même  te.n.  q. 
e'i  place,  il  m'était  au./  de 
av.^ient    été   conduites. 

»  Des  chairs  vcifmes  de  i.i 
du    côté    du    dos,    &;    s'e-o 
là  ;  clins  avoicnt  donc  di;  ;  ' 
cer  vers   le   même  côté  ";  , 


i    coium.nt  elles  y 

ir  .'en  été  ponÏÏées 

.  s  a  avtai- 

:   ^^  on  ierap- 

lOS   de   la   ir,ai.ie:c 

i  fc  n-.crainorpLofcr 
oKC  r.i;us  avons  die 
l'nd'eele  une  petite 

fiicccflîvement  les 
M  ji'.die  ,  on  con- 
v'.reiUcs  parties  ort 

;  r.r  de  n.>tre  der- 


iiues  en  del.   is,  ont  .:i:  p..  ou. te  tout  ce  jeu. 

n  On    doit  nourtant     vouer   que  c'cft  là    un   jeu 

de   I.      '  -    'jii'    '   o!  ir.de  une  grande  préciiion 

d.io-.  1'    .  '  non    feulement  que  clia- 

qii,.  ^n  arrière,  il  faut  qu'elle 

(oli  Ou  hii.  :^!  i|.  .  io.i  t.e..it  fdt  précilément  pointé 
c.'mrc  I  eji.Moit  .le  '\i  c.  que  par  lequel  il  doit  l'ortir. 
Ce  h.  ut  fe.'oit  de^  ,  ftorts  lu'ui'fs  ccntie  tout  autre 
eudiou,  il  ac  vain.eoit  pas  la  télulauce  qui  lui  fe- 


MOU 

roit  opi'ofiJe  ,  &  il  furmonte  aif^mcnr  etîle  qa'i! 
tr-uv.-  -a  !■;  l'cudroit  uiarriiK' ,  parce  cjjc  ccc  ea- 
diLnî  li'a  pas  ëcé  fimpitmciit  marqué,  il  a  ëts  pré- 
pare P;,ur  s'en  convaincre  ,  on  coniidércra  ,  comme 
jç  I  M  r..it ,  la  pièce  cjui  a  été  enicvce  à  la  parue  an- 
térieure d'une  co^jue  dont  les  grandes  cornes  n'a- 
vsiciit  pas  encore  paru  ;  on  confidérera  ,  dis  je  ,_ 
cette  pièce  vis-à-vis  .'c  grand  jour  ;  d'abord  on  fera 
porr:  a  la  croire  percée  dans  les  deux  endroits  par 
ou  les   cornes  devoici  t  fortir  ;   pendant  c]ue  le  reftc 


MOU 


805 


fera  trè^- 


)paqu£ 


.ndn 


jlaires  laif- 


icront  palier  la  lumière  :  ce  neit  pas  pourtant  qis  lis 
foient  réellement  percés  ,  mais  c'cft  qu'ils  ne  font 
formés  que  par  une  membrane  tranfparente.  Le 
delfus  de  la  coque  eft  grifâtrc  ,  d'une  ailcz  mau- 
vaifc  couleur,  mais  L-  de'  ouï  eft  d'une  couicur 
argentée,  ou  plutôt  d'une  couleur  fembla^sle  à 
celle  des  perles,  &  qui  en  a  l'éclat.  Ceite  couleur 
ell  d.;c  à  une  r-icnibra-îe  nès-mmce  qui  tapille  la 
luifa.c  intérieure  de  Ja  première  &  épailTe  peau  ,  à 
Li^uellc  la  coque  doit  toure  fa  folidité.  Les  deux 
trou,  circulaires  par  lesquels  les  cornes  doivent  for- 
tu  ,  font  percés  dans  'a  première  peau,  &  ne  font 
bouci)és  que  pat  la  membrane  argentée  &  cxtrê- 
Diement  min.e  ;  un  rebord  brun  qui  entoure  chaque 
troa  le  fait  mznac  voir  au  travers  de  cette  mem- 
brane. 


"  Suivons  à  pic'Tfnt,  fans  interruprion  ,  ce  qui 
fe  pa.iC  depuis  l'iiillaut  oii  les  dci.x  coir.cs  coiu- 
mer.-eut  à  être  miles  en  m.mvcmentj  jul4u'a  celai 
où  elles  font  conduites  en  dehors  de  la  coque;  re- 
piei-.ons  les  deux  cornes  caui-liées  parallèlement 
l'u-ie  à  l'autre  ,  ayait  l'une  &i'aurre  leur  bouc  pro- 
che du  bout  duiénear  de  la  coque. 

"  Si  des  chairs  fortent  alors  de  l'intérieur  de 
l'infeâe  par  fon  bouc  antérieur,  les  chairs  fur  kf- 
quelles  pofent  les  bàf;s  des  cornes,  pourror.t  s'en- 
f  ncer  &  occuper  dans  le  corps  une  place  qui  y  a 
étélaiifée;  quelles  s'y  enfoncent,  alors  les  cornes 
perdront  leur  poiition  hoiifontale  ,  elles  en  auront 
une  inclinée,  leur  bout  deviendra  plus  élevé  que 
Icut  bâfe,  &  s'élèvera  de  plus  en  pins  par  rapport  à 
cette  bâfe  ,  a  mefure  que  les  chairs  qui  fervent  d'ap- 
pui à  celle-ci ,  s'enfonceront  davantage.  Si  outre  cela 
les  chaits  lur  kfqueiles  les  bouts  des  cornes  pofent  j 
fe  portent  vers  le  dernè-e,  les  cornes  feront  redref- 
fécs  ,  &  elles  prendront  une  poiïtion  peipeadicu- 
îaire  :  que  les  mêmes  chairs  continuent  d'avancer 
vers  le  derrière  ,  elles  commenccronc  à  faire  incliner 
les  cornes  vers  le  côté  oppofé  a  celui  auquel  elles 
l'étoient  ci-dcv.^nt.  Enfin  li  on  fuppofe  que  non  feu- 
lement les  chairs  auxquelles  tient  la  bâfe  ,  s'enfon- 
cent, mais  qu'elles  fe  tirent  un  peu  vers  la  rcte  , 
chaque  cerne  fera  la  pirouette  qo'il  lui  convient 
de  faiie;  bientôt  elle  fera  couchée  fur  un  plan  char- 
ru  &  inclii:é  ,  ayant  la  pointe  contre  et  trou  qui 
n'ell;  bouihé  que  par  une  (nii^Ie  membrane.  Le  1 
lïl^c  fera  aifé  a  achever  :  ù  k$  chairs  auxquelles  > 


les  bSfes  des  cornes  font  unies,  tendent  enfuitc  à 
s'élever  &  à  fe  porter  vers  le  dcrrièie  ,  elles  pouf- 
feront les  cotises  contre  les  membranes  qui  bou- 
chent les  trous,  ces  iTiembr.^'.i;s  feront  bi  liées.  Se 
les  comcs  fciont  pouflées  &  conduites  hars  la  co- 
que. 

"  La  fci.;le  obfcrv.rtion  que  j'avois  faite  des  deux 
cornes  qui  s'étoient  dieflecs  &  n-.ifes  dans  une  po- 
iition perpendiculaire  fur  le  corps  de  l'infeûe  cii  je 
les  avois  trouvé  couchées,  après  que  j'eus  enlevé 
la  paitie  antérieure  &  fupérieurc  de  fa  coque  ,  cette 
feule  ob(ervation  ,  dis-je,  prouvoit  allez  que  le  re- 
drell.-nîenc  des  cornes  devcit  te  iaire  comme  nous 
venons  de  l'c-Ypliquer  ;  mais  c'eil  nne  de  ces  obfer- 
Vitions  qu'on  doit  aimer  à  repérer ,  &  qu'au.li  j'ai 
répétée  bien  des  fois.  J'ai  enlevé  à  phificurs  coques 
don:  les  deux  grandes  cornes  étoicnt  eacoïc  cachées  , 
cette  partie  antérieure  au-deilus  de  laquelle  eiies 
fe  dévoient  trouver  par  la  fuite  avec  les  deux  pé- 
rîtes, &  j'ai  tou'ou.s  vil  les  deux  grandes  cornes 
femb'ableiiient  placée-,  dans  l'intérieur  ;  &  j'ai  eu 
prefque  toujours  le  pkifir  de  les  voir  cnuice  le 
redrelfcr  ,  loriqite  je  n'ai  opéré  que  fur  de-,  infcdts 
d'.mt  les  pa'  ties  intérienres  s'étoient  affermies  ,  fui  des 
infecies  dont  les  cornes  étoieut  bientôt  prêtes  a  al- 
ler prendre  les  pî;;ces  qui  leur  font  deûinées  ;  plus 
elles  font  proches  de  ce  tems  ,  &  moins  en  coure 
rifque  de  bleifer  le  petit  animal.  Jcn  blelfai.un  plus 
heureufcment  que  je  ne  l'eufTe  fait  (1  je  in*  le  fufl'e 
piopofé  ,  je  ne  le  bleflai  que  légèreraem  fans  doute  , 
Si  aux  parties  qui  avoici-.t  rapport  à  une  feule  des 
cornes.  Le  redreliémcnt  Se  le  renverfement  de  cette 
corne  ne  fe  fie  point ,  &  celui  de  l'autre  fe  fit  par- 
faitement. De  (erre  que  les  deux  moitiés  de  la  partie 
antérieure  du  même  infcde  ,  me  montroienc  en 
même  tems  ce  qu'on  ne  peut  voit  oïdinairement  que 
dans  un  infcéle  obfervé  dans  des  tems  ditiéicns ,  on 
Jans  deux  i'^l'eftes  qui  font  piis  à  dilFciens  termes  de 
transformation. 

>5  Dans  !e  mouveinenr  que  no'is  avc-j  f'.ir  faire 
aux  deux  -rornes  pour  parvenir  a  enfiler  les  deux 
ir:^:us  par  leff|ueis  elles  doivcnr  fortir  ,  nous  ne 
nous  foramcs  pas  contentés  de  les  redrcffer ,  nous 
les  avons  fait  palier  de  manière  à  être  inclinées  ,  Se 
à  avoir  chacune  leur  bout  tourné  du  côté  oppofé  à 
celui  eu  il  l'étoit  ci-devant.  Ceite  poiition  a  été 
celle  que  j'ai  vu  prenore  à  prelque  louces  les  cornes 
que  j'ai  mifes  à  découvert;  il  y  en  a  aufli  de  celles 
quis'tlevcnt  naturellement  au-delîus  delà  ccqiîe  , 
qui  relient  inclinées  vers  le  derrière  ;  mais  il  y  en 
a  beaucoup  plus  qui  après  s'être  élevées  ,  s'inclinent 
vers  la  tète,  &  il  y  en  a  quelque--uns  qui  rcitcnc 
perpendiculaires  au-Jellus  de  la  coque.  -  Nous  ne 
connoi'.ions  point  encore  dans  les  animaux,  de  pro- 
daclions  neivciles  :  a  j  ar-tr  exaéreir:ent  il  îic  s'y 
fait  nue  des  dévcloppcmens,  mais  les  deux  cor  es 
ne  l'ont  jaç  même  n.:  uvt  :lemenc  d?vc'."p  >.  c-;  ;  non-- 
feuicmaïc    oa  les    trouve   a    l'inKcl;;    .  u;   n.  .iic 


$o6 


MOU 


que  commencer  à  fc  triusformer  ,  on  les  lui  trouve 
lorfiju'il  cl'c  ver,  alors  li  tranfpaicnce  de  fa  peau 
pernie:  d'obfeivcr  qu'elles  lont  déjà  coloiécs  & 
placées  dans  foii  intérieur  ,  comme  elles  y  font 
dans  le  tems  qui  précède  leur  reaverfeinent. 

"Enfin  lorfque  les  deux  gran  ^cs  cornes  de  l'in- 
feiSe  commencent  a  paroître  ,  c'ell  alors  que  fa  fé- 
conde transformaàon  commence  a  fc  faire  ,  c'elt 
alois  qu'il  commence  à  pieridrc  la  forme  de  nym- 
phe ,  &  il  y  parvient  allez  vice.  Tout  fe  pall'e  au  relie 
dans  (a  Icconde  tian^formation  ,  comme  dans  la  fé- 
conde transformation  des  vers  qui  a  cié  décrit.-  ; 
mais  celle  de  nos  vers  a  queue  de  rat  ell  plus  prompte 
que  celle  des  vers  de  la  viande.  'Vingt  quatre  Leu.es 
après  que  les  dernières  cornes  avoienr  paru  ,  j'ai  ou- 
vert des  coques  dans  lef<]uelles  j'ai  trouvé  des  nym- 
phes ,  dont  non-feulemcnr  la  trompe,  les  aîles  & 
les  jambes  étoient  dilHn(51es  ,  mais  donc  les  bouts 
des  jambes  étoient  même  déjà  arrivés  près  du  der- 
rière. Cette  longue  queue  qui  avoir  été  (i  néccifaire 
au  ver  pour  le  fournir  d'air ,  eft  devenue  un  organe 
avec  lequel  la  nymphe  n'a  aucune  communication. 
Près  de  l'oiigiue  de  cette  queue  on  trouve  divers 
valiF^âux  tortil  es  &  ramalles  dans  un  pa-iuet ,  qui 
font  probablement  ces  portions  déliées  par  lefquclles 
l'une  &  l'autre  des  grolfes  trachées  fc  termineicnr,  qui 
luivoient  la  queue  danslc  tems  où  elle  s'ailor.geoit 
le  plus.  Se  qui  peut-être  la  forçoicnt  de  s'allonger. 
Mais  les  corps  de  ces  deux  mêmes  trachées  fe  ti'ou- 
■vcn:  encore  alors  dans  la  nymphe. 

»  C'cfb  par  leur  queue  que  ces  vers  ont  d'abord 
attiré  notre  attention  :  nous  ne  nous  fummes  prei- 
que  arrêtés  à  confidérer  dans  leur  incéneur  ,  que  les 
initrumens  &  les  cordages  employés  a  l'allongement 
Se  au  raccourcillement  de  cette  queue  ;  nous  avons 
furtout  fait  remarquer  les  deux  grolfes  trachées  qui 
y  ont  fi  grande  part;  mais  nous  n'avons  rien  du 
oe  deux  vailfeaux  du  ver  ,  auffi  conlidérables  ou 
plus  conlldéiablei  que  les  trachées  ,  &  dirigés  comme 
celles  de  la  tête  vers  la  queue,  qui  fouvenc  font 
plus  plats  ,  Sl  dont  les  côtés  font  quelquefois  ondes  ; 
ils  font  d'un  blanc  de  lait  ,  au  liej  que  les  trachées 
lont  d'un  blanc  fatiné  &  luifant;  aulh  font-ils  pleins 
d'une  liqueur  laiteufc,  plus  épailTe  que  le  lait. 

«CesvailTeaux  ont  un  volume  d'autant  plus  grand 
par  rapport  à  celui  du  corps ,  C|uc  la  métamorphofe 
du  ver  eft  plus  prochaine  ;  aulfi  penlai-'e  que  la  li- 
queur épai/ïe  Se  laiteule  qu'ils  contiennent  ,  y  a  été 
préparée  &  tallemblée  de  loin  ,  qu'elle  eft  deftinée 
a  nourrir  les  parties  de  la  nymphe,  que  ces  deux 
vaifTeaux  font  dans  notre  ver  ce  que  font  les  corps 
grailfeux  dans  les  chenilles.  Qu'on  ne  craigne  pas 
que  nous  prenions  ici  les  conduits  des  alimens  du 
ver,  pour  les  réfervoirs  du  fuc  nourricier  de  la  nym- 
phe ;  le  canal  continu  qui  forme  l'œfophage  ,  l'cf- 
toroach  &  les  inteftins  de  ce  ver,  eft  aifé  à  trou- 
ver j  il  eft  aife  de  le  voir  dès  fon  origine ,  Si,  de 


MOU 

voir  où  il  aboutit;  mais  il  n'ed  pas  aulTi  aifé  de  !e 
fuivrc  da-,s  tous  fes  contours  &  dans  toutes  fes  dé- 
pendances j  quoique  moins  gros  que  les  vaifieaux 
laiteux  ,  il  eli  d'une  groiîeur  allez  confidérable  , 
lorfqu'il  cil;  plein  ,  comme  il  l'eft  en  certain  tems  , 
d'une  matière  d'un  Lrun  un  peu  vcrdàtrc  ;  il  ne  de- 
vient qu'un  filet  lorfqu'il  s'elt  vuidé.  On  voit  pour- 
tant encore  alors  de  petits  grains  d'un  brun  ver- 
dâtre,  rangés  à  la  file  les  uns  des  autres.  Ce  canal 
&  l;s  dépendances  'ont  encore  .  ilîbles  ,  &  quelque- 
fois plus  vilibles  dans  la  nymphe,  parce  qu  ils  y 
ont  une  couleur  rougeâcre ,  S:  même  en  certain 
tems  une  couleur  d'un  alTei  beau  rouge- pourpre. 
Les  parties  intérieures  de  plufieurs  infectes  aqua- 
ti.[ue'  prennent  en  fe  pourrillant  une  couleur  rouge  ; 
les  vailleaux  qui  dans  cette  nymphe  de  notre  ver 
font  devenus  rouges  ,  font  peut  êtie  de  ceux  qui  ne 
doivent  pas  reftcr  à  la  Mouckej  &  qui  commencent 
a  fc  dilfoudre. 


»  Lorfque  la  faifon  eft  très-favorable ,  toutes  les 
inétamorphofcs  font  accomplies  huit  à  dix  jours 
après  que  le  ver  s'eft  trai  sf -rmé  pour  la  première 
fois  ;  alors  la  Mouche  cfl  en  état  de  fe  d;^fa'.re  des 
enveloppes  &  des  parties  propres  à  la  nymphe,  de 
fortir  de  fa  coque,  &  elle  en  fort.  Ceil  la  partie 
de  la  coque  ou  font  placées  ces  quatre  cornes  qui 
font  quatre  organes  de  la  refpiration  ,  c'eft  cette 
partie,  dis-je  ,  qui  doit  être  détachée  par  les  efforts 
de  la  Mouche,  &  lui  lailier  une  ouveriurc  qui  foie 
«ne  porte  proportionnée  a  la  gr.mdeur  de  Ion  corps  ; 
mais  cette  partie  n'eft  pas  enlevée  toute  entière  , 
les  efforts  de  l'infeéle  la  divilenr  en  deux  pièces  d'i- 
négale grandeur;  l'antérieure  eft  la  plus  grande ,  les 
deux  plus  courtes  cornes  lui  relient  attachées  ;  la 
Mouche  qui  agit  contre  cette  pièce  api  es  l'avoir 
foulevée,  la  renverfe  par-delà  le  bout  de  la  coque. 
La  féconde  pièce  plus  étroite  que  la  précédente  , 
n'eft  que  détachée  Si  foulevéc  ,  mais  elle  eft  prête  & 
cède  lorfque  la  Mouche  tend  à  fortir  par  l'ouver- 
ture faite  par  le  déplacement  de  la  première  pièce. 
Les  deux  grandes  cornes  reftcnt  engagées  dans  h 
féconde  pièce.  Si  on  obferve  la  coque  dont  la  Mou- 
che eft  fortie  ,  on  y  trouve  ,  outre  la  membrane 
blanche  qui  enveloppoit  les  parties  de  la  nymphe  , 
les  deux  veilles  à  air;  chacune  d'elles  tient  comme 
elle  tenoit  ci-devant,  à  une  des  cornes  ;  ces  velïïcs 
&  ces  cornes  font  des  organes  qui  font  devenus 
inutiles  à  la  Mouche  ;  on  trouve  paicillcmcnc  une 
giollc  trachée  qui  tient  à  chacune  des  petites  cor- 


»  Si  toutes  les  Mouches  de  vers  à  queue  de  rat 
ne  peuvent  parvenir  à  fortir  de  leur  coque,  qu'au 
moyen  d'une  manœuvre  à  laquelle  j'ai  vu  qu'une 
Mouche  de  cette  cfpèce  avoir  eu  recours,  leur  lortie 
eft  beaucoup  plus  la  borieufe  que  ne  l'cft  celle  des 
autres  Mouches.  Il  leur  eft  apparemment  plus  dif- 
Hcile  de  fc  défaiic  des  organes  de  la  refpiiation. 


MOU 

en   cî;  q'Je'qaes  autres   parties  propres  à  la  nym- 
plic. 

»  Nous  avons  vu  que  les  autres  Mouches  fortent 
r-on  feulement  de  leur  coque  la  tète  la  première  , 
nous  avons  vu  même  que  leur  tête  eft  le  leul  inl-  / 
trument  qu'elles  peuvent  employer  pour  ouvrir 
leur  coque  ,  Se  qu'elles  la  font  agir  alors  d'une  façon 
bien  finguliir,!,  qu'elles  la  goi.flent  &  la  contrac- 
tent, qu'eiUs  l'allongent  &  la  raccourcilïent  (uccef- 
fîvement.  Il  m'avoit  paru  fi  gérerai  aux  Mouches 
à  diux  a'.ics,  de  parvenir  à  ouvrir  leur  coque  par 
cette  niéchaniquc  ,  que  je  n'avois  pas  loupçoniié 
qu'il  y  en  eût  des  cfpèces  qui  s'y  prillent  autre- 
ment ;  auHl  n'ai-je  poi  t  cherche  a  furprendre  nos 
Mouciics  de  vers  à  queue  de  rat  ,  dans  l'iiiflant  où 
elles  fortoient  de  leur  cooiie  ,  mais  un  haUrd  m'a 
montré  ce  que  je  ne  favoi"  pas  qu'il  faUût  chercher 
à  voir.  J'obCcrvai  une  coque  dont  la  Mouche  n'é- 
toit  pas  cp.core  forcie  ,  mais  donc  elle  éioit  prête  à 
(ortir  ;  elle  venoit  de  faire  fauter  la  pièce  antérieure, 
celle  à  laquelle  tiennent  les  deux  petites  cornes  ;  le 
trou  que  cette  pièce  j.voit  laillé  à  la  coque,  me  per- 
mettait de  voir  une  paaic  de  la  Mouche  ,  qui  s'al- 
longeoit  &  fc  raccoiitciilijit  fucceflîvement  :  je  crus 
que  cette  partie  (toit  la  têce;  quand  je  l'eus  un  peu 
confîdérée  ,  je  reconnus  qu'elle  éioit  le  derrière  ;  la 
Mouche  avoit  donc  alorb  le  deirière  où  clic  avoit 
la  tè;e  un  peu  auparavanr,  où  elle  l'avoic  lorfqu'eile 
étoit  nymthcj  pour  palier  de  l'éia:  de  nymphe  a 
celui  de  Mouche  ,  elle  s'étoic  donc  rctouri.te  Ij.iut 
pour  bout.  Quand  on  fait  à  quel  point  la  coque  elt 
remplie  par  la  nymphe  ,  un  pareil  retournement 
paroit  bien  difficile  ,  tout  auticmcnt  difficile  que 
celui  des  grandes  cornes  dont  nous  aïons  parlé  ci- 
devant.  Enfin  ce  retournement  fingulii:r  en  lui  même 
efl  particulier  à.  notre  Mouche;  mais  dès  que  c'ell 
!c  deirurc  de  la  Mouche  qui  doit  fortir  k  premier  , 
c'ei?  ic  dv;rii:ie  qui  doit  fe  gonfler  Si  fe  contraftcr  , 
s'allonger  &  fc  raccourcir  alternativement  jioi:r 
forcer  la  pièce  de  la  coque  qui  (èrt  de  porte,  en  un 
mot  le  derrière  doit  être  chargé  de  tous  les  mou- 
vemens  que  j  avois  vii  faux  a  celui  de  la  Mouche 
q.ic  j'avois  furprife  dans  l'opération.  Au  contraire 
la  tête  de  cette  Mouche  ne  devoir  pas  alors  être  ca- 
pable de  fe  gonfler  &  de  fe  contriâer  ,  comme  le 
font  les  têtes  des  autres  Mouches  nailTantes.  Pour 
voir  ce  qui  en  étoit  ,  je  tirai  la  Mouche  de  fa  coque 
en  la  tei:ant  parle  derrière;  je  l'en  mis  dehors  fans 
raufcr  le  moindre  déraigcrïtent  a  aucune  de  fes  par- 
tics.  Si  la  tête  eût  été  capable  de  dilatations  &  de 
contraû.ous  îuccefTiveî  ,  c'eût  été  alors  qu'elle  me 
l'eût  fait  voir^  &  je  lui  vis  une  ii_^ure  rrès-conf- 
tanre  ;  à  peine  montrat-clle  même  étant  prcfféc  , 
un  petit  bout  du  mufcau  ailes  menu. 

5>  Les  différences  de  grandeur  qu'on  peut  aifé- 
ment  remarquer  entre  dirférens  vers  à  queue  de  rat 
prêts  à  fe  transformer,  U  entre  ies  coques  des  nym- 
phes, luftiroicnt  pour  prouver  qu'il  y  a  plulieuis  cf- 


MOU 


807 


pèces  de  CCS  fortes  de  vers  ;  mais  on  en  a  encore 
iii  -ne  uve  moins  équivoque  ,  lorfqu'on  voit  les 
Mouches  qui  viennent  de  vers  qui  différent  fenû- 
blcment  en  grandeur  ,  &  même  de  vers  d'égale  gran- 
deur. 

»  Les  vers  en  différens  états  rue  je  trouvai  en 
grande  quantité  dans  la  boue  noire  d'une  cloche  de 
verre  ,  dornent  une  des  Mouches  les  plus  petites  da 
genre.  Les  Mouches  que  j'ai  eues  de  vers  qui  avoicnt 
été  trouvés  dans  les  lieux  communs  ,  étoient  con- 
fidérablemcnt  plus  groffes  que  les  précédentes,  & 
elles  venoicnt  aulli  devers  b?aucoup  plus  cros  que 
ceiii  qui  fe  transforment  dans  les  autre  Mouches. 
C'ell  probablement  dans  les  cloaques  que  les  Mou- 
ches de  cette  grolTe  efpèce  vont  faire  leurs  œufs. 
Leurs  vers  y  vi'vcnt  &  croi:içnt  dans  les  endroits  où 
il  y  a  de  l'eau,  ils  en  forrent  pour  fe  inétamorphofcr, 
&■  c'cfl  alors  qn'on  les  trouve  (ur  terre.  J  ai  vu  aulli 
des  Mouches  de  cette  efpèce  estrer  dans  les  la- 
trincs  mêmes,  &  c'étoit  apparemment  pour  pondre 
qu'elles  y  entroient.  Les  ca-adctcs  elVcnciels  des 
difl-ercntcs  cfpèces  de  Mouches  de  vers  à  queue  de 
rat  ,  font  les  mêmes. 

x>  Les  baquets  que  je  tiens  rn  partie  pleins  d'eau  , 
dans  des  jardins,  m'cmt  fourni  chaque  année  beau- 
coup de  vers  à  queue  de  rat,  &  de  d'fFérentes  cf- 
pèces; &  il  étcit  d'autant  plus  aifé  de  les  y  trou- 
ver, que  CCS  vers  ne  fe  tiennent  pa^  conflammeut 
fous  l'eau  ,  il  y  a  des  tems  où  ils  paroillent  a  fa  fur- 
face.  J'ai  vu  venir  fur  ces  mêmes  baquets  les  Mou- 
ches dans  Icfquelles  ces  vers  fe  transforment.  L'in- 
tention ou  l'infliiicl  qui  les  y  amenoit  quelquefois  , 
ne  pouvoit  être  équivoque,  elles  d.nvent  s  y  rendre 
pour  y  faire  leurs  crufs,  &  je  devais  être  curieux 
de  voir  comment  elles  les  y  font.  J  ai  fouvcnt  pris 
plaifir  à  fuivre  des  yeux  une  Mouche  à  belle  fjrme 
qui  venoit  voler  autour  d'un  baquet,  CSc  voici  le 
manège  que  j  ai  oolcrvé  bien  des  fois. 

«  Lorfque  l'eau  ne  s'élève  pas  jufqu'aux  bords 
du  baquet ,  qu'elle  en  tft  éloicn^c  de  liuit  à  dii 
pouces,  la  Mojche  totij  >urs  en  volant  entre  dans 
le  b.iquet,  &  elle  s'y  tient  en  décrivart  divers  cer- 
cles procfce  de  la  furface  de  l'eau  ;  de  fuis  à  autres 
elle  laide  tremper  le  bout  de  fes  jambes  dans  l'eau  ; 
enfin  loifque  celte  Mouche  qui  a  envie  de  faire  fes 
oeufs,  a,  ce  femble,  affcz  cA.mimé  le  baquet  &  fou 
eau  ,  qu'elle  a  reconnu  que  le  tout  convcnoit  à  fes 
œufs,  elle  va  fe  pofer  furies  parois  inrériemes  du 
baquet  à  quelques  pouces  de  la  fuifocedc  l'eau.  Lx 
on  lui  voit  allonger  confidèrablemcnt  le  derrière 
&  de  manière  qu'il  fc  termine  en  une  peinte  un  peu 
iccoarbcc  vers  le  ventre  ;  elle  frotte  cette  pointe 
contre  le  bois  ;  elle  raccourcit  enfuite  Ton  derrière 
elle  fait  rentrer  dans  fon  corps  la  pointe  qu'c:  c  en 
:  avoit  fait  fortir,  &  cela  pour  l'en  faire  .ciionjr 
'.  b-';n':ô:.  Après  avoir  répété  ce  man-'ge  ;lulicur$ 
^  fois  dans  U  Hiême  place,  la  Mouche  va,  foircu  va- 


8o8 

lant, 

bnqiK 
des  m 
ch-  s' 
(trous 
Je  cj., 
cx.uin 


MOU 


foit  en  marcliîiît,  fur  un  amrc  endroit  <3d 
£,  où  c!lc  fc  lixf,  &  où  le  derrière  fe  donne 
.JUVcmen^  fcmhl.ibles  aux  piemièrs.  La  Mou- 
arrête  ainfi  lucc^.ilivcmciu  fur  difterens  cn- 
.iii  ba.jiicr,  avait  c]i:c  d;  pr^.idrc  ion  vol  pour 
ua.  Ut  t;u'clic  cft  partie  ,  on  n  a  qu'à  aKcr 
ncr  les  piacfs  ou  elle  s'cft  arrêtée,  &  furtout 
ceiits  on  e!le  s'cit  ^rvt^tec  plus  lon;T-tcms,  S:  on  ne 
i!»ii",i':i  :.;  nas  d'y  trouver  des  œufs  ;  dais  ijiieltjaes 
eiidioii-  elle  c:i  hi:Ic  plus  d'une  vlngramc  les  uns 
auprès  des  autres.  Ils  (bat  olancs  &  obloiigs  ,  en  un 
mot  aiîez  fcmbiables  par  leur  erandeur  i>:  par  lecu- 
figure  ,  aux  œufs  des  groflcs  Mouches  bleues  de  la 
■vunde  ;  il  ne  leur  niau  |Ue  que  la  languette  que  ces 
derniers  t-nc  t  iK  du  Icr'g  d'sne  de  Iciits  faces.  L^r(- 
iqu'on  ks  (..bleive  avec  i^ne  forte  loupe,  leur  (ur- 
fa-e  paiok  ciu^rincc  à  uès-pctiis  grains. 

«  Ordinairement  !a  Mouche  dt'pofe  fcs  œufs  dans 
la  fente  que  laificnt  enir  elles  deux  des  douves  d'un 
banuet  ,  &  dars  un  endroit  éloigné  de  la  (urf.ice  de 
l'e.^u  d'un  pouce  ou  deux,  &  qui  ell:  huniidc.  C'cfl 
ai^paieinmcnt  parce  que  ces  entre-deux  des  douves 
fe  d-lRclient  plûtard  que  le  refte  .  que  la  Mouche 
It.s  cf-ofu  pour  y  laifler  fes  œuf;.  Les  vers  qui  doi- 
vent fouir  de  ces  œufs,  ont  beloni  de  trouver  de 
l'eau  dans  laquelle  ils  pinilent  entrer  des  qu'ils  fe- 
ront nés  ;  mais  ils  périioient  fi  les  œufsitoient  dans 
l'eau  ,  Si  ils  périroient  encore  fi  les  œufs  étoient 
dans  un  erdroi:  trop  fcc  ;  la  Mouche  fait  !a  place 
qui  leur  convient,  &  elle  la  leur  donne.  Nousavmis 
vil  allez  de  fuis  que  les  œufs  qui  (ortent  du  vcirre 
de  diverfes  mèie<;  infeûes  ,  font  enduits  d'une  ma- 
tièiC  vir.jutufc  propre  a  les  attacher  contre  les  corps 
fur  lefiuels  lis  font  Jcpolcs;  les  œufs  de  nos  M-'U- 
ches  font  retenus  contre  les  parois  du  ba.]uct  par 
une  pareille    coiie. 

50  Dès  arbres  ,  quoique  fur  pied  &  vigoureux  , 
ont  quelque-fois  des  cavit'^s  dans  des  endroit^;  où 
ils  fe  !cnt  pouri:s;  ces  cavités  confervent  l'eau  de 
ploie  ,  elles  s'en  renu  liflcnt  ,  &  valent  alors  des  ba- 
quets pleins  d'e».u  peur  les  Mouches  des  vers  à 
queue  de  rat  ,  qui  chcrchent'a  f^ire  leurs  œufs  ,  & 
rcèfP.c  v.iicnt  mieux  ,  parce  qje  fur  le  fond  de  ces 
ca-'.-c-'-  ,  ii  y  a  UEe  efpC'CC  de  terreau  qui  cft  une  nour- 
ri-ure  rics-convcnablc  à  leurs  vers.  J'ci  trouvé  aiilïï 
des  vers  à  queue  dans  des  creux  de  tronc  d'orme  , 
&  de.r.s  des  creux  de  tronc  de  fauîe  pendait  l'hyver, 
te;n'.  où  il  n'y  en  avoir  point  dans  mes  baqi;c;s  Leç 
Î,i--u:1k;e  qui  pr.'fèrcnt  les  bar.iecs  eu  été  ,  p-:  Fèrent 
appa!eir.i".enr  à  la  fn  .!e  l'ai-toinneks  creux  des  ar- 
br.;s,  pour  y  la'ller  Icuis  œ.if-  ;  ils  font  alors  pleins 
d'e2<à,*&  en  été  ils  L-rt  f  lS  Entre  les  vers  .»  onene 
de  rat  que  j'ai  troir.  >  s  .ians  ..es  troncs  d'arbres  ,  il  y 
.en  avoir  à  nès-lorgnc  ;  qntiies  ,  &  ptécifcmen:  fera- 
baquets  ;  mais 


bkblcs  a   ceux  qiu  fa:   tus  oans 


j'y  en  ai  trouv'-  aulll  des  efpèees  que  mes  baquet' 


M  X  U 

it  femblablcs  dans  le  reAe  à  ceux  cjui  ort  de  plut 
igues  queues  ;  leur  tuyau  de  la  refpiration  cft 
ir;  celui  qui  le  reçoit  a  à  fon  (iriçine  deux  tu- 
[culcs  charnus  plus  qu'hémifphériques. 


«  Dr.ns  le  m 

1  poudr-er  da 


entre   autres   une 


aji./ituuc  qucut  cyurte.  Les  vers  de  cette  cl^iècc 


de  janvier,  je  mis  fur  ma  cbenanéc 
lequel  j'avois  renfermé  deiw  vers 
de  la  dernière  efpèce,  avec  Hn  terreau  bien  imbibe 
d'eau.  Au  bout  de  quelques  jours  je  vis  deux  coqtxs 
dans  lefquelles  ils  s'étaient  m-tamorr  hofés  ;  l'une 
éroit  attachée  con-.re  les  parois  du  poudrier,  &  l'au- 
tre contre  fon  couvercle.  Je  crus  que  l'infee'^e  ren- 
fermé dans  cha.]ue  co]ie,  y  avoir  péri,  qu'il  éto;t 
pourri ,  &;  cela  pa-^cc  qu'elles  me  parurent  ct-uvertes 
l'ure  8:  l'autre  d'une  cpailTe  moififfure  blanche  ; 
mais  cette  prétendue  moifiiî'ure  étoit  une  pâte  bl.m- 
ch:  qui  vcnoir  apparemment  d'une  liqueur  épaille 
que  'le  ver  avoit  jettée  lorfqu'il  avoit  été  près  de  le 
transformet.  Cette  matière  delléehée  (e  trouvo't  de 
mé;ne  fous  chaque  coque,  &  fervoic  à  en  atta.-her 
une  contre  le  papier  du  couvercle.  Se  l'atitie  con- 
tre le  ventre  ,  &  elle  étoit  en  plus  grande  quantité 
qu'ailleurs,  autour  de  l'endroit  où  le  ventre  étoit 
collé.  Les  coques  de  ces  vers  avoient  comme  cel- 
les des  autres,  quatre  cornes  ,  mais  plus  courtes.  Il 
fortit  de  chacune  .  à  la  mi  février ,  une  Mouche  qui 
avoit    Tait  d'une  petite  abeille. 

»  Dans  un  trou  d'otmc  plein  de  terreau,  qui  étoit 
furnagé  par  l'eau  ,  j'ai  auili  trouvé  des  vers  de  la 
même  ciafTe  que  ceux  à  queue  de  rat  ,  mais  d'un 
ty.-nte  fort  dift-rtent  de  celui  de  ces  derniers  Ils  n'ont 
qu'une  queue  11  courte  qu'on  poutroit  les  appeler 
dcî  vers  .i  queue  coupée,  la  leur  ne  (cmbl.it  être 
qu'un  court  tuyau  de  la  re!piration  ,  qui  çiï  brun 
&  de  confifance  écriileule.  Ce  bout  ,  obfervé  a  la 
loupe,  paroît  percé  par  deux  trous  ronds ,  deftirés 
fans  doute  a  donner  palfagc  à  l'air.  On  peut  d'au- 
ranr  moins  douter  de  leur  ulage,  que  la  traniparencc 
de  ces  vers,  qui  furpaile  même  celle  des  vers  à 
queue  de  rat  ,  permit  de  fuivre  leurs  dcHX  grollcs 
trachées  dans  toute  leur  longueur.  S:  de  les  voir 
entrer  toutes  deux  dans  la  queue  écailleufe.  De  cha- 
■^ue  coie  de  cette  queue  part  une  corne  chan-ue. 
Le  ver  peut  f^ire  rentrer  la  queue  écailleule  dans 
fon  corps,  jiifqu'a  la  f.iire  difparoître.  Sur  la  partie 
aat'tieurede  ces  vers  on  trouve  deux  petits  corps  iau- 
r.âtres  qui  ont  quelque  relief,  qui  fcmblcnt  deux 
petits  tuyaux;  une  des  groflc?  trachée;  t-rc  fou  ori- 
j^,ine  de  l'un,  &  l'autre  tire  fon  origine  de  l'autre  ; 
d'où  il  parcît  que  ces  deux  petits  coips  jaunâtres 
font  les  ftigma'cs  antérieurs.  Près  de  l'une  &  de  l'du- 
tre  de  ces  ftigmates  l'infedle  a  de  chaque  côté  ur.c 
double  corne,  faite  de  deux  crochets  noirs  Se  ccail- 
Icux.  Il  a  d'aiiicursdeux  cornes  charnues,  fcmblaWes 
à  celles  des  vers  à  queue  de  rat ,  qui  toutes  deux 
ont  leur  naiffance  un  peu  au-deir>is  de  la  bouche.  Les 
vers  à  queue  de  rat  ont  quatorze  jambes  ;  on  ne 
1  fait  ii  on  en  doit  ci  iupter  autant  à  celui-ci  ,  oufi  on 
4  doit  lui  en  compter  la  moitié  moins  ;  au-dcffous  du 

ventre 


MOU 

rerrre  on  trouve  fur  le  milieu  de  fepr  anneaux 
diit.ictis  ,  une  partie  charnue  bordée  de  crochets 
ecaiilcux  &  noirs  ;  on  peut  !a  regarder  comme  une 
feule  jambe,  ou  comnie  corapolée  de  deux  jambes 
réunies.  Ce  qui  favorife  cette  dernière  idée  ,  c'cft 
que  la  coupe  de  cette  partie  charnue  efl:  ovale  ,  & 
que  fon  petit  diamètre  cil  dans  la  longueur  du  ve;  , 
enfin  qiie  ce  petit  diamètie  eft  marqué  par  i;n 
fniopccraeiit.  Ce  ver  le  fait  de  fa  peau  une  coque 
feniblable  a  celle  que  fe  fait  de  la  iienre  le  ver 
à  queue  de  rat  courte  ,  dont  il  a.  été  parlé  ,  &  en- 
d-jii;  de  même  d'une  efpèce  de  pâte  blanche  ;  la 
Mou.he  dans  laquelle  il  fe  transforme  ,  reflcsibie 
bcc-'uoup  à  celle  dans  laquelle  fc  tranifjime  l'autre 
ver  r,, 

A  tant  d'obferv.Ttions  C  intércilantes  Si  qui  mé- 
ritoic'Ht  li  hicn.dètic  iecueiliies,,  nous  ajouterons 
que  certaines  de  ces  Rljuthcs  ,  dont  les  larves  à 
qa;ue  de  rat  oi.t  vécu  dans  les  eaux  bourbeufcs  , 
dans  ics  é^iiucs,  dans  les  cloa  |ucs  ,  annoncent  affez, 
leur  prcmièrt  oiii;;;ie,  par  une  tiès-niajv.iife  odeur  , 
qui  rcltc  long-  tems  aux  doigts  qui  viennent  de  les 
toucher.  C'cft  ce  que  l'on  te  narque  encore  vis-à-vis 
«J'autres  M.)uches  qui  te  rtllenttnt  de  mtine  des  ali- 
mens  dont  clic?  fe  font  nourris  fou>  la  fornu.  de  lai- 
v;«3  5:  qui  exhalent  une  forte  od.ur  de  bouz;  Je 
vachj. 

Nous  ajouterons  anfll  que  parmi  ces  larves 
à  queue  de  rat ,  il  en  eft  une  qui  vit  oïdinairement 
dans  les  latrines ,  les  eaux  crouj  ics  ou  autres  endroits 
femblables  ,  &  qui  le  trouve  qtie'qu'.'fois  dans  la 
bou'llie  des  chiiFons  dont  on  fau  le  papier  ;  lur  quoi 
Linné  obferve  un  fau  bien  eitiaordinaire,  qu'on  au- 
roit  peine  à  citer ,  s'il  n'étbit  aliuré  par  un  aufli  grand 
Naturalilie.  C  eft  que  lorfqu'on  bat  cette  bouillie 
pour  eu  taire  da  papier  ,  la  larve  ,  quoique  fortement 
fiappée  à  coups  de  marteau,  n'eft  çoint  euraiéc  ,  ne 
périt  point ,  &  donne  enfuite  fa  Mouche. 

Enfin  parmi  les  Mouches  dont  les  larves  vivent 
de  matières  plus  ou  moins  fujettes  a  la  pcurritu.,;  , 
nous  ne  devons  pas  oublier  celles  quivivênt  iurle  ho 
mage  î;  s'en  noutriflcnt.':  Ces  petites  Utves,  dit  Geof- 
froy, n'attirent  pas  l'attention  par  letu  forme  ,  qui  n'a 
rien  de  fingulier  ;  mais  li  on  les  fuit  de  près ,  elles  pré- 
fcntcnt  un  phénomène  particulier.  La  Ijtvc  de  ces 
Mouches  ,  a  laquelle  Swarameidam  a  donné  (ans  fon- 
dement le  Bom  à'A^arus,  faute  louvent  a  la  hauteur 
de  lïx  pouces  ,  ce  qui  ell  étonnant ,  vu  fa  petitelie.  On 
ae  conçoit  pas  d'abord  comment  ce  petit  infecte  peut 
exécuter  un  pareil  faut,  on  n'appeiç  ,r  a  l'extérieur 
aucun  organe  qui  paroilfe  pouvoir  Tnldcr  a  l'auter. 
Pour  découvrir  fa  manœuvre,  il  faut  l'examiner  & 
la  tuivre  attentivement.  Alois  on  voit  cette  petite 
larve  fe  dreller  far  fa  partie  pofterieure  ,  &  fe  tenir 
d„ns  cette  pof.tion  gênante  par  le  moyen  de  quelques 
tubercules  qui  fnnt  au  dernier  anneau  de  fon  corps; 
alors  elle  te  courbe  ,  elle  fjrme  une  cfpècc  de  ccrjlc, 

Wji.  nat.  Infectes.  T,mi  VU. 


M  O  U 


8c9 


&  amenant  fa  tête  vers  (a  quj.ie,c!!c  enfonce  les 
deux  crochets  de  fa  bouche  datis  deux  (înuofités  qui 
font  à  la  peau  du  dernier  anneau  ,  &  les  tient  ainlî 
fortement  accro-lié>.  Toute  cette  opération  eft  faite 
eu  uniflftant.  l'our  lors  l'inktle  fe  contrade  &  fc 
redrede  vivement  &  preftem'ent ,  tellement  que  les 
crochets  font  i.n  peu  de  bruit  en  foriant  àci  etifo.i- 
cemcns  dans  lefiueis  ils  étoicnc  retenus.  Ct  mou- 
vement vif  fiifant  frapper  fortem'Cct  le  corps  àterre, 
fait  rebondir  l'inf.ctf  ,  il  faute  &.  faute  fMue.ic  tres- 
liaut  par  ce  mouvement  élaftiquc.  On  voit  fouvenc 
ces  larves  en  grande  quantité  dans  le  vleu.  fioina^ei 
moite  pouru;  mais  perfonne,  avant  Swamraerdam, 
n'avoir  obfervé  la  jolie  manœuvie  de  cet  iiife'e.» 

Après  avoir  faitconnoitre  en  g'néral  les  Mouches 
doiit  les  larves  fe  no ariiireiic  aux  dépens  des  animaux 
vivants  ou  morts,  ou  d'excrémens  &  matières  an:^ 
maies  plus  ou  moins  en  dilfjlution  ,  nous  af  ons 
pailer  aux  Mouches  dont  les  larves  fe  nouninenc 
au-dépens  des  végétaux  ,  d^ns  les  v^ailes ,  Ics'cliatn- 
pignons  ,  les  feitiences  ou  graines  des  plantes  ,  dans 
les  feuilles  &  les  fleurs. 

I!  eft  une  jolie  Mouche  qui  dépofc  fcs  œnfs  dans 
les  [igcs  iic  l.s  têtes  de  slurdons  j  ce  qui  y  produit 
des  vubérofités  raanltfucufcs  ,  connues  fous  le  nom 
des  galles,  dans  lefqucllcs  habite  la  larve,  où 
elle  ie  métamorphofe  ,  &  d'où  fort  la  Mouche  par- 
faite. En  examinant  la  femelle  de  cet  ii.fscle  ,  on 
apperçoit  à  l'extrémité  de  fon  ventre  ,  l'inilrument 
qtiilui  l'ert  à  piquet  les  têtes  ou  le';  fleurs  des  chardons 
Le  dernier  anneau  du  ventre  eft  lerfl.-  vers  fa  fcâfe, 
&  il  eu  fort  une  efpèce  de  pointe  fine  8:  dure  com- 
pofée  de  deux  pièces  ,  l'une  au  bout  de  l'autre,  dont 
la  dernière  clt  très-aigt^é.  Quelque  fine  que  foit  cette 
dernière  pièce,  elle  a  cependant  dans  fa  longueur  uce 
fcnre  oii  rainure  ,  pour  le  paOagc  des  oeufs  qui 
coulent  dans  les  tètes  des  chardons  qu'elles  a  piques. 

»»  Une  galle  ,  dit  Réaumur  ,  qui  a  beaucoup  de 
cellules  diiiiuc>iS  ,  &  qui  n'ef:  que  !e  rerfî.-niet.t  d'une 
forte  de  tige  on  de  branche  ,  eil  celle  qui  vient  fut 
us  chardon  d'une  efpèce  quilu]  doit  fon  nom.  11  eft 
connu  fîi.'s  eelui  de  chardon  hémorrkeïdal ,  parce 
qu'on  prétend  que  la  galle  de  ce  chardon  tft  pour 
celai  qui  la  porte  ,  un  remède  contre  les  hcraor- 
rhoides.  I!  cii:  plus  aifé  de  deviner  ce  qui  a  pu  con- 
duire à  lui  attàbuer  cette  vertu  ,  qii'il  ne  l'eil  de 
prouver  qu'elle  eft  réelle.  On  a  iaiaginé  que  les 
plantes,  qui  natuicliement  ou  par  une  altération  qui 
leurétojt  furvenue,  avoient  une  refremblancc  grcfficre 
avec  l'état  dans  lequel  le-,  parties  de  notre  corps  font 
mifes  par  quelque  maladie  ,  dévoient  être  employées 
utilement  contre  cette  maladie. LaPu/mona//£  peut  être 
un  excelle, 't  b''ci'iiqae  ;  mais  il  y  a  bien  de  l'apparence 
que  ce  qui  a  conduit  à  éprouver  fon  efficacité  contre 
les  maladies  du  pculmon  ,  plutôt  que  celle-  de  mille 
autres  plantes,  c'cft  que  fesfenilies  ont  des  taches 
qu'on  a  cru  rcir^mblcf  à  celles  d'un  t>oumon  ulcéré. 
Kkklk 


Sio 


MOU 


lasralltdiicliardon  hcmorrhoïdal  leiïcmble  demême 
aujfchoiis  tioji  gonflées  en  di.hors  de  l'anus.  Quoi 
<ju  il  eu  foit  de  U  prétendue  vertu  de  cette  f^alle  ,  la 
bonne  phylîv^ue  ne  dil'pofe  pas  à  y  avoir  graade 
confiance  ,  &  elle  n'e(V  pas  dt  notre  Aijet.  Ce  qui  en 
efir,  c'eft  de  faire  reriï^rcjuer  que  ces  galles  font 
ordinairement  oblongues,  qu'elles  font  des  f;-hércïdcs 
alloijgés  ,  &  d'un  vcit  on-râire  ;  il  y  en  a  qui 
deviennent  aufll  grolTes  que  de  petites  noix  j  il  y  en  a 
quelquefois  deux  à  trois  à  la  file  les  unes  des  autres. 
La  fubftance  de  cette  galle  eft  très-compaûe  ,  elle 
rélifte  beaucoup  aucout-au  ,elleefl  prefqi.ie  ligneufe. 
S',  on  la  coupe  foit  rranfverfa'.ement  ,  foil;lopg;tu- 
dinaleincnt  ,  les  coupes  permettent  de  voir  divetfes 
cavités  ou  cellules ,  dont  chacune  ell  occupée  par  un 
ver.  li  eft  tout  blanc  ,excepé  à  fa  paiiie  polltrieure, 
où  il  a  une  plaque  brune  ,  luifante  ,  &  comme  ecail- 
leufe.  Ce  ver  a  à  fa  partie  antérieure  deux  crocheti 
parallèles  l'un  à  l'autre,  difpofés  comme  ceux  des 
vers  delà  viande  ,  ou  comme  ceux  des  '  i;rs  mineurs 
delà  Jufquiame  :  comme  les  crochets  de  ces  vers 
mineurs  leur  fet  vent  à  détacher  la  fubftance  charnue 
de  la  feuille  ;  ceux  des  vers  de  nos  galles  leur  fervent 
appare.hmcnt  à  raùrter  'es  parois  intëiicures  de  la 
galle.  Au  relie  ces  vers  fe  transforment  en  des  Mou- 
ches à  deux  ailes  ,  Si  avant  que  de  s'y  tran'- former , 
ils  fe  font  une  coque  brune  de  leur  propre  peau. 
Dans  quelques  galles  qui  étoient  peut-être  venues 
des  premières ,  j'ai  trouvé  des  vers  en  coque  les 
derniers  jours  d'aoîit.  Cependant  j'ai  ouvert  d'autres 
galles  cueillies  dans  ie  même  tems  que  les  précédentes  , 
6c  dans  tous  les  mois  fuivans  jufqu'au  mois  de  janvier 
inclulivement ,  dans  Icfquelles  j'ai  vu  des  veis  fous 
leurs  première    forme  m. 

Dsgeer  fait  aalTî  mention  d'une  autre  Mouche, 
dont  ia  femelle  préfente  à  l'e:;trémité  du  ventre  un 
long  tuyau  coni-|Ur&  tronqu^  ,  au  bout  duquel  elle 
fait  fortir  une  très-.'ongue  tarière  terminée  en  bec  dt; 
plume  :  cet  auteur  du  lavoir  trouvée  au  mois  de  juin 
placée  fi.T  une  fleur  de  chardon  non  épanouie.,  dans 
l'intention  fans  doute  d'y  pondie  des  œufs. 


Les  champignons  de  toute  ei'^îics  ,  &  en  par- 
ticulier ceux  v]u'on  fert  fur  nos  tables,  font  trè-- 
fajets  a  être  rongés  par  des  larves  de  rl.lb'rcnts 
genres ,  &  fur  tout  par  celles  qui  fc  transforment  en 
Mouches  proprement  dites  ;  dès  qu'ils  fortent  de 
terre  ,  pour  ainlî  due,  les  M:)u.-hos  font  tour»  s  prête-; 
à  y  po^'dre  lei;rs  crufs ,  &  cela  fouvent  dans  un  (i 
grand  :;rmbre,  que  Ij  champignon  fe  trouve  bientôt 
tout  ciblé. 

ce  Au  mois  de  feptembre  ,  dit  Hegcer  ,  ;e  trouvai 
un  grand  champignon  tout  rcmph  de  larves  à  tête  de 
figures  variables  et  pointue;-  ,  qui  f\  t-évoroient  la 
fubftance  en  la  •tranchant  &  piochant  avec  les 
deux  crochets  mobiles  qu'elles  avoient  à  la  tête.  Ces 
larves  qui  font  longues  de  trois  lignes  &  demie  ,  font 
d'un  blanc  fale  ,  &  ont  le  corps  de  figure  conique  , 
dont  la  cêK  fait  la  pointe,  &  le  derrièie  le  gros  bout 


MOU 

qui  efl  comme  tronque.  Dans  lapartir.  poflérieure  on 
voit  au  traTevs  de  la  peau  ,  des  mat:iètes  brui-.es  ,  qui 
font  ics  alimcns  reriferniés  dans  les  inteftins.  Le« 
crochets  de  la  tête,  qui  font  noirs  ,  font  unis  à  ure 
tige  fourchue  de  la  même  cou'cur  &  qui  paroît  au 
travers  de  la  peau  tranfparente.  Sur  le  dernier  anneau 
du  corps  il  y  a  deux  ftigmares  raboteux  ,  bruns  & 
éievés  ,  placés  au  milieu  de  douze  pointes  tharniies 
qui  forment  enfcmbie  comme  une  efpèce  de  cou- 
ronne i  &  fur  l'anneau  qui  fuit  immédiatement  la 
tête,  il  y  a  encore  d.ux  autres  ftiginatts  en  forme 
de  petites  lames  un  peu  concaves  &  découpées  a  leurs 
bords.  De  ces  quatre  ftigmates  partent  les  deux  pria- 
cipaiss  trachées  qui  font  d  un  blanc  fatiné  ,  âc  qui 
jettent  des  deux  côtés  plitfieurs  ramifications  plus 
fines  ,  qui  parcourent  l'intérieur  du  corps.  Par  cette 
defcription  on  voit  que  ces  larves  reiTemblcnt  beau- 
coup a    celles  de  la  viande. 

y  J'ai  eu  occafion  défaire  une  remarque  (ingulière 
fur  ces  larves  des  champignons  ,  c'eit  qu'elles  fc 
maiigeoicnt  les  unes  les  apures  ,  chofe  qui  n'ell 
pas  ordinaire  aux  larves  des  Mouches.  Je  vi-,  qu'une 
dtces  lar  es  ,  quoique  plus  petite  ,  en  attaqua  uns 
autre  beaucoup  plus  gracide  ,  dans  le  corps  de  la- 
.juc'le  elle  enfonça  les  crochets  ,  enforte  que  celle-ci 
poi-r  fe  débarralfer  de  l'on  ennemie,  faifoit  iou;es 
fortes  de  contorlions  &  fe  débattoit  extraotdinai- 
rcment  ;  mais  la  petite  ,  fans  lâcher  prlfe  ,  tenoit 
toujours  (es  cr  ;cùets  en  mouveaent  pour  les  en- 
fjncer  davantage  dans  le  corps  de  fa  proie  ,  qui 
bientôt  après  parut  immobile  &  mourut.  Alors  la 
larve  atta.quante  coramcnç.r  à  travailler  déplus  belle 
a-'ec  fes  crochets,  les  plongeant  entièicment  dans 
la  proie,  qu'elle  fuça  enfuiteavec  beaucoup  d'ein- 
preffement ,  -Si  dont  elle  détacha  même  des  lambeaux 
qu'elle  avaloit.  Plus  d'une  larve  de  cette  efpèce  me 
firent  voir  ce   naturel  vraimenl  carnacier. 

M  Pour  fe  transformer  ,  ces  larves  entrent  dans 
la  terre  ,  où  elles  fe  font  une  coque  de  leur  picjre 
pcau,&  I  renncntalors  unefii^'jreoblonguc  &  arrondie 
a.ixdeux  bouts  ,  à  laquelle  on  voit  ei'core  les  quatre 
ffijnnates  ,  d.^nt  les  f.rtérieurs  font  alors  eu  forme 
de  petites  cOk.-.es  très-courtes., 

M  Parmi  les  M  ruches  venues  de  ces  larves ,  que 
je  trouvai  mortes  dans  le  poudrier  ,  il  y  en  avoïc 
pluficursqui  paroilloiei:t  cire  dune  efpèce  toute  dif- 
férente ,  &  alfcz  feiiibiables  aux  petites  ]\Iouches 
doraeftiques  ,  ayant  le  corps  &  même  les  pattes 
entièrement  de  couleur  noiie.  Ce  qu'il  y  eut  de 
fiiigulier  ,  c'eft  que  prefque  toutes  ces  «Mouches 
noires  avoient  le  corps  rouge  &  à-demi  maa^é  , 
au  lieu  que  les  rouffcs  fe  trouvèrent  tout  entières, 
au  moins  pour  la  plupart.  Les  Mouches  rcufTes 
feroient-elles  donc  venues  des  larves  carnaJères ,  & 
auroicnt  elles  dévoré  les  noires .'  j'ai  lieu  de  le  croire 
ainfi  ;  puifque  prefque  toutes  les  deiuières  étoicnt 
rongées  &  a -demi  con fumées ,  tandis  que  picfque 
toutes  les  roulics  ctoient  rcftécs  entières  ,    d'oà  il 


MOU 

pavoît  comme  certain  ,  que  foiivein  le  m?nie  cham- 
pignon clt  habile  par  des-  larves  ;i  teie  variable  de 
deux  efpèLCS  difterentcs  ,  donc  l'un-  leit  de  pâture  a 
l'aiitrc:o  bicrvation  néanmoins  qn  m  cnteroit  d'être 
fuivie  pljs  attiiitivement  S:  lui  des  Mjnches  vi- 
vantes ,  mais  dont  l'occalion  m'cft  échappée.  » 

C'efl:  dans  les  graines  des  fleurs  de  la   bardanc, 

^uc  vivent  des  birves  de  certaine.".  Mouches  q'ii  font 
<Jes  plus  jolies  ,  &  qui  ont  à  peu  près  la  (grandeur  des 
petites  Mouches  dotiicftiques.  ("omme  c'cft  au  mois 
d'août  que  les  graines  de  cette  plante  le  trouvent 
formées  ,  c'ert  alors  q'i'on  découvre  aiîément  ces 
larvjs.  On  peut  très  bien  diftinguer  les  graine»  qui 
renkrment  une  larve  fans  les  ouvrir,  parce  qu"tlics 
font  plus  renflées  &  paroiircnt  plus  pleines  ij-.ie  les 
autres.  En  détachant  l'écorce  d'une  pareille  gia:nc 
d'un  cô:é  ,  on  met  la  larve  a  de'couverr  5c  en  voit 
qu'elle  remplit  exacli ment  tout  l'iméricur  de  la 
graine  prefqu'auflTi  bien  que  le  pépin  des  graines 
faînes.  Pour  voir  cela  il  faut  ouvrir  les  graines  au 
milieu  du  mois  d'aoîit;  alors  les  larves  en  ont  oi  ti- 
nairement  confumé  toute  la  fub'iance  intéiKuii.-. 
Dan'  chaque  grainei'  n'y  a  jamais  qu'uncleulc  larve, 
&  il  n')  a  eftutliveraent  plice  que  pour  une  (-•lic  , 
qui  y  e(l  toujours  placée 'a  rere  en  bas  ,  c'ei.-.i  dire 
diiigée  vers  a  pâme  poii.:jc  de  lu  graine. 

Ces  larves  font  d'un  bianc  jaunâtre  ,  ovales ,  ont 
le  corps  diviféen  awneaux  ,  &  la  peau  toute  rafc  & 
luifaiire.  Sur  le  deirière  ,  cjui  ctl  comme  tron',]ué  & 
applati  au  bout ,  il  y  a  u.ie  grande  tache  d'un  jaui  c 
d'ocre  ,  fur  laquelle  on  voit  deux  points  bruns  , 
qui  l'ont  les  ft  gmates  pollérieurs.  La  partie  antérieuic 
ducorfS  eft  conique,  &la  têie  défigure  variable,  tll 
armée  en  dedans,  d'un  inflrument  écailleux  en  forme 
àc  crochet  noir  ,  que  la  larve  fait  loftir  en  partie  hoi  s 
de  la  tc'e,  &  avec  lequel  elle  ronge  la  pulpe  de  la 
graii.e  On  n'écrafe  pas  facilement  ces  petites  brvc  , 
parce  que  leur  peau  eft  coriace  ,  Se  qu'elle  célilte  x 
«iic  très  forte  preffion  fans  crever. 

C'eft  dans  les  graines  mêmes  qu'elles  fc  tianf 
foimeiit  à  la  façon  des  autres  larves  des  Moudies- 
c'efVa  dire  que  leur  propre  peau  devient  une  coqu- 
dure  allongée  dins  laquelle  tontes  ces  transfor- 
rriations  s'achèvent  ,  &  au  commencement  ou  au- 
tiiilieu  du  mois  de  juin  de  l'année  l'uivante  ,  les  Mou- 
ches quittent  leurs  coques  Si  paroilfenr  au  grand 
jour. 

La  femelle  de  ces  Mouches  porte  à  l'extrémité  du 
corps  une  longue  pointe  roide  ,  qui  égale  ia  longueur 
du  ventre  ;  c'cft  une  tarière  ,  qu'elle  enfonce  dans 
les  fleurs  de  la  bardane  ,  pour  y  pondre  fes  œuf?. 
mEHc  eff  (fuivanr  la  defcnption  qu'en  dciire  Degeer) 
en  forme  de  tuyau  conique  ,  mais  elle  eft  tn.nquée 
comme  coupée  tianfvcr'alcmenr  au  bout.  Quand  la 
Mouche  veut  fane  ufagc  de  fa  tarière  ,  elle  fait  fortir 
du    tuyau   conique  ,    un  autre  long    tuyau   cylin- 


M  O  U 


8if 


drique  &  tranfparent ,  qui  eA  garni  intéiieur(ment 
de  deux  petits  corps  noiiatres  qi.e  1  in  peut  picndre 
pont  des  tendons  ou  des  muiclcs  qui  fei  vent  a  donner 
le  mouvement  i  ces  pjuit»..  De  ce  dernier  tuyau 
cylindrique  ,  dont  la  peau  cit  molle  &  flexible,  fort 
encore  une  aune  longue  pièce  ,  terminée  cp  pointe  Sc 
qui  a  flus  de  loideur  que  le  tuyau.  C'eli  propre- 
I  ment  la  partie  qu''elle  enforce  dans  les  fleurs  ,  & 
dont  probablement  elle  perce  les  graines  mêmes  , 
auxquelles  elle  veut  confier  fes  œufs.  En  preflant 
fortement  le  venrre  ,  il  n'cft  pas  diftcile  de  faite 
fortir  ces  deux  parties  ,  &  ron  voit  alors  qu'elles 
fortcnt  &  rentrent  dans  le  tuyau  conique  &  roide  ,  SC 
l'une  dans  l'autre  ,  comme  les  pièces  d'une  lunette 
d  arprochc.  C'eft  ainli  que  la  dernière  pièce  rcidc 
Se  pointue  renttc  dans  les  tuyaux;  mais  on  peuc 
obfcrver  que  le  tuyau  intermédiaire  flexible  rentre 
alors  dans  lui-même,  de  façon  que  la  peau  qui  efl 
l'extérieure  quand  le  tuyau  eft  allongé  ,  devient: 
l'intérieure  quand  il  rentre  dans  la  partie  conique 
écailleufe  ;  en  un  mot  il  fe  retourne  &  rentre  dans 
lui-même  comme  les  cornes  de  limaçons.  La  première 
piè^e  conique  écailleufe,  qui  elf  noire  au  bout, 
elt  toute  couverte  de  poils  ,  tandis  que  fur  les  deux 
autres  parties  on  n'en  voit  aucun.  La  troilième  pièce 
de  la  tarière  qui  eft  pointue  au  bout  ,  eft  applatie  8C 
tranch.inte  des  deux  côtés  ,  à  la  façon  d'une 


lancette  ,  &  j'ai  cru  vc 


pou 


fuit  l'auteur  que  nous 


me  rente  tout 


du  le 


je  ne  fuis  pas  venu  à  bout  d'en  fépa;er  les  deur 
pièces  ;  la  fenre  y  doit  pourtant  ex;liet  réellement, 
puifque  c'cft  par  elle  que  le';  œufs  doivent  palier 
pour  être  introduits  dans  la  fleur  &  dans  les  graines» 
ce  (ont  de  pente':  Mom  hes  allez  vives ,  qui  cependant 
fc  laiffent  ptendre  aifêment.  Elles  rôdent  en  grand 
nombre  autour  des  fleurs  de  la  bardane  Si  fe  placent 
delTus  ;  cllesremuert les  ailes  en  marchant,  les  écar- 
tent &  les  rapprochent  du  corps  alternativement» 
en  leur  donnant  une  efpèce  de  petit  balancement,  m 

Le  même  auteur,  en  parlant  d'autres  hicn  jolies 
Mouches  ,  aflez  Icmblablcs  aux  précédentes  ,  s'ex- 
prime ainli:  »>  j'eus  occafion  au  mois  d'août  de  laf- 
("emblcr  une  grande  quantité  de  ces  Mouches  car 
en  ayant  une  fois  remarqué  quelques-unes  placées 
fur  les  carreaux  des  fenêtres  de  mou  cabinet .  je  m'ap- 
perçus  que  le  nombre  en  augmeiitoit  tous  les  jours, 
fans  d'aboi d  lavoir  d'où  elles  pouvoient  venir  ;  mais 
enfin  loupçonnant  qu'elles  fortoient  peut-être  d'un 
ras  de  fleuis  de  batdarie  qui  fe  trouvoicnt  par  halard 
fur  ma  table  ,  8c  qui  croient  toutes  delKchées  ,  ma 
conjedlare  f'e  trouva  jufte  ,  quand  a;iè';  avoir  eu 
fermé  tout  ce  peloton  de  fleurs  dans  un  grand  pou- 
drier ,  l'en  vis  tous  les  jours  fortir  une  giande  quan- 
tité de  ces  petites  Mouches.  Je  ne  tardai  pas  alors  à 
examiner  S:  à  éplucher  ces  fleurs  ,  oti  je  trouvai 
d  abord  plufieurs  graines  renflées  ,  qui  au  lieu  d'un 
noyau  ,  étoie-.it  remplies  chacune  d  une  larve  blanche 
jaui.âtre  j  à  tête  variable  ,  de  l'efpèce  précédente; 
\  mais  ce  n'écoic  pas  cette  el'pèce  la  que  je  cheichois 
Kkkkk   i 


Sl2 


MOU 


alorç;;c  dt^couvris  enfin  ,  en  continuant  mes  re- 
chcichc!-.  dans  les  fleurs ,  des  coques  ovales  toutes 
noires  Se  iuifantes  ,  &  plulîeurs  dépouilles  vuides  de 
co(]ues  femblables  faites  de  la  propre  peau  des  larves, 
&  d'où  les  petites  Mouches  qui  voloient  dans  lepou- 
drier  étoier.t  forties.  Cescoi]ues  Te  trouvent  placées 
■verticaiement  dans  le  centre  de  la  liear  ,  au  milieu 
d'un  alTemblage  de  graines  à  dcn-;i  rongées  &  con 
fumées  par  les  larves,  &  je  remarquai  que  dans  cet 
endroit  les  graines  y  étoient  collées  enfemblc  avec 
les  coques  ,  (ans  dout^  par  une  matière  gluante  qui 
ibrt  du  corps  de  la  larve  ;  il  fc  trouve  fouvent  deux 
ou  trois  de  ces  coques  dans  une  même  maffe  de 
graines  ,  ou  dans  une  même  fleur. 

"  Ces  Mouches  ,  tout  comme  celles  de  l'efpècc 
précédfnrc  ,  pondent  donc  leurs  céufs  dans  les  fleurs 
di  la  bardsne,  &  les  larves  qui  en  éciofeiit,  fe 
iîouirifl;nt  de  !a  fubftance  intérieure  deû  graines, 
mais  elles  femblent  s'y  prendre  de  meilleure heure^  & 
les  larves  qu'elles  produifent  ne  fe  contentant  pas 
chacune  d'uue  (eule  graine  ,,  en  rongent  plulîeurs  de 
fuite  qu'elles  collent  cnfembie  quand  eî!e;  doivent 
fc  transformer.  Elles  prennent  la  figure  de  Mouches 
dans  la  même  année  qu'elles  font  nées  ,  c'eft-à-du'e 
dans  les  mois  d'aoïlt  6t.  de  feptcmbre  ,  au  n'eu  que 
les  Mouches  nommées  de  la  bardane  rcftcnr  dans 
leurs  coqjcs  pen.lant  tout  l'hiver  Si.  ue  paroil'tncau 
jour  que  le  priatems  faivant.  Ou  voit  donc  que  les 
graines  de  cette  plante  font  expofécs  a  être  mar.g.'cs 
par  plus  d'une  eipèce  de  larves. 

X  Ce  lî'eft  pas  feulement  dans  les  fleurs  de  la 
bardane  que  vivent  ces  larves,  elles  trouvent  éga- 
lement leur  nourriture  dans  celles  du  pifTenlit  d'au- 
tomne ,  dont  elles  confument  tout  l'intérieur  du 
calice  &  les  graines  qui  s'y  trouvent.  Ce  fut  au  com- 
mcncernent  d'aoûc,  que  je  trouvai  pour  la  première 
fois  dans  les  fleurs  de  cette  plante  ,  non-feulement 
des  coques  noires  ,  telles  que  celles  que  j'ai  décrites, 
mais  encore  des  larves  non  transformées  ,  blanches  , 
d'une  figure  Icniblable  à  celle  des  larves  les  plus 
conimune";  ,  a  léte  pointue  &variabie.  Si  qui  prirent 
bientôt  lafjinie  des  coques,  d'où  les  M^juches  for- 
cirent le  11  du  même  mois,  dans  le  poi.dner  oïl  je 
les  avois  renfermées.  Elles  croient  toutes  femblables 
à  celles  qui  aV'jicnt  vécu  dans  les  graines  de  la 
bardane.  » 

55  Les  curieux  ,  dir  Reauraur  ,  qui  cultivent  les 
fleurs  avec  ta;u  de  ;o-ii  ,  qui  n^nis  procurent  le  plaifit 
de  voir  dans  leurs  jardins  ce  que  la  nature  peut 
montrer  de  plus  beau  pour  la  vivacité  ^  l'éclat  ,  la 
variété  ,  les  combiiiràfons  &  les  aira 'gemens  des 
couleuts  ,  ces  curieux  qui  femblent  f  ncer  la  nature 
à  nous  fiire  voi:-  en  ce  genre  .le  nouvelles  beautés  ,  Si 
à  expoferà  nos  yeux  celles  qu'elle  avoit  cachées  jces 
curieux  ,  dij-je  ,  ont  à  défendre  leurs  plantes  contre 
bien  des  infcûes  difFéren';  ,  dont  les  uns  les  attaquent 
li3rs  de  terre  ,  &.  dont  les  autres  les  attaquent  fous  la 


MOU- 

terre  même.  Mais  les  amateurs  des  fleurs  paidon- 
neront  plus  volontiers  à  rinleiSc  dont  je  veux  parler 
à  préfcnc  ,  de  ronger  les  oignons  de  narci'k  ,  qu'ils 
ne  lui  piirdonneroient  un  goûtaufli  meurtrier  pour  les 
oignons  de  tulipe.  On  me  donna  dans  le  mois  de 
novembre  plufieurs  oignons  de  narcilTc,  tirés  de 
terre  depuis  peu  de  temps ,  dans  chacun  defquels  il 
f  avoit  un  gros  ver  qui  le  rongeoit  ;  je  trou^ 
vai  même  deux  vers  logés  datis  un  de  ces, 
oignons.  L'oignon  quieft  habité,  eft  aiféi  dn'lingutr 
des  autres ,  il  eft  percé  par  un  trou  rond  qui  elt  la 
porte  par  laquelle  le  ver  eft  entré  très-petit,  & 
peut-être  encore  la  fenêtre  par  laquelle  il  a  une 
communication  avec  l'air  extérieur.  Si  on  prelTc 
cet  oignon  entre  deux  doigts,  on  ne  lui  trouve  pas 
la  fcimeté  qu'ont  les  auties  oignons  ;  les  diflérci.tes 
robts,  les  feuillets  dont  il  eiï  coinpofé  ,  ont  été 
coupés  &  mangés  en  partie.  Il  y  a  même  plus  de 
vuidï  &  plus  d'altcratiqn  dans  l'oignon  ,  qu'il  ne 
dcvroit  y  en  avoir  à  raifon  de  ce  qui  en  a  éié  ôté  5 
l'intérieur  s'eft  pourri,  chaque  ver  elt  entouré  d'une 
efpèce  de  boue  brune  :  les  cxcrémens  liquides  que 
j'.ii  vu  rendre  aux  vers  font  propres  i  faire  pou,  tir  , 
&  réduire  en  terrcaulcs  feuillets  qui  out  éié  bâches. 

"  Dans  l'inflant  qu'on  vient  de  tirer  un  de  ces 
vers  d'un  oignon  ,  on  ne  fait  pas  diflliiguer  fa  partie 
a  itéiicure  de  la  pofténcute  ;  fes  deux  bouts  font  un 
peu  pointus  ^  &  à  peu-ptès  cg.ilcment  pointas. 
L'entre- deux  eft  prefqiie  cyliodryque  ,  mais  ridé  , 
&  comme  formé  d'un  grand  nombre  de  fibres  an- 
nulaires pofées  les  unes  auprès  des  autres.  Mais  le  ver 
ne  rcife  pas  longtemps  fans  faire  voir  où  eft  fa  partie 
aniéneuie  ;  il  n'a  pas  envie  de  d'.rneurer  où  on  l'a 
mis  ,  il  fuit  autant  qu'il  le  peut  :  pour  cela  il  allonge 
(a  tête  ,  &  fait  fottir  deux  crochets  écailleux 
parallèles  l'un  il'autre,  dont  le  fcul  ufage  n'cft  pas 
de  détacher  la  fubfUnce  de  l'oignon  ,  le  ver  s'en 
(err  aufll  a  fe  tirer  en  avant.  Mais  pour  mieux  voir 
ces  crochets  ,  Si  toute  fa  partie  antéri.-ure  ,  ou  tout 
ce  qui  tient  lieu  de  tête,  il  faut  pteiler  le  ver;  alors  on 
le  force  à  montrer  les  deux  ciochcts  pre'qu'en  leur 
entier.  Depuis  leur  bâfe,  quieft  allez  large  &  épaiife, 
ils  vont  en  diminuant  &  en  fe  recourbant  fe  termi- 
nent chacun  par  in.c  pointe  fine  ,  tournée  du  côté  du 
ventre  ;  près  de  leur  pointe  &  dans  une  allez  grande 
partie  de  leur  longueur  ,  il«  fcnt  d'un  brun  (irefque 
noir,  mais  leur  bâfe  elt  blanchâtre.  Au- dellus  de 
chaque  crochet  efi  une  corne  charnue  ,  dont  :c  bout 
efi  fendu  ;  ce  bout  femble  fait  de  deux  mamelons 
qui  peuvent  s'écatter  l'un  de  I  autte  ,  tantôt  plus  & 
tantôt  moins.  Un  peu  plus  loin  Si  un  peu  plus  bas 
que  les  cornes  ,  il  y  a  de  chaque  côié  une  petite 
tach;  noire  &  laiiantc,  que  j'ai  négligé  d'examiner  , 
parce  que  je  ne  favois  pas  ,  lovfque  j'ai  eu  ces  vers  , 
que  ceux  de  cette  clalTe  ont  des  ftigmates  ttès- 
proches  de  leur  bout  antérieur  i  ces  deux  taches  font 
probablement  les  deux  itigmates  antérieurs  de  celui-ci. 

9>  Je  me  luis  mieux  alTuré  des  ftigmaies  poftéricursj 


M  O  U 

pour  le?  bien  voir ,  i!  faut  pourtant  faire  violence  au 
v'/'.  ,  ['rcHcr  fa  partie  polléiicurc  ;  on  eu  fait  fcrtir 
alors  une  efpèce  Je  barillet  bnin  ou  prefcine  noir  , 
que  le  ver  rient  Ibiivent  caché  entre  les  plis  de  fcs 
anneaux  ,  comn-.e  dans  une  efpèce  debourle  ;  il  retire 
même  en  dedans  df  fcn  corps ,  les  chairs  de  fa  partie 
poflf'rieurc  ,  pour  ménager  la  cavité  nécelTàirc  à  ce 
barillet.  Dans  le  bout  de  cette  partie  t]ue  nous 
nonuTionsle  b'villct,  fontdcux  petites  cavités  ,  dont 
le  contour  cil  circulaire  :  au  centre  de  chacune  de  ces 
cavités  cft  un  petit  ^rain  noir ,  qui  paroit  être  la 
moitié  d'une  boule.  C'cft  là  que  font  les  Iligmates. 
Le  harihet  tient  lieu  à  ce  ver  des  deux  tuyaux 
adolTés,  qui  fc  trouvent  fur  le  denièrede  plulKurs 
autres  vers  de  la  même  clallc. 


M-O  U 


»  Au-de(Tous  du  barillet  font  Jeux  appendices 
charnues  ou  deux  aflez  grands  mamelons  :  c'ert 
entre  ces  mamc'oiiS  qu'elî  l'anus ,  c'eft  de  là  que 
j'ai  vu  fortir  de  la  liqueur.  Lorùju'on  cor.lîdère  a  la 
loupe  le  corps  de  ce  ver  ,  on  y  apperçoit  des  poils 
fcmés  en  différents  endroits  ,  &  les  rides  de  fcs 
anneaux  paroinent  chagrinées.  J'ai  mis  dans  des 
J'oudiiets  que'que;  o:gnons  ,  dans  chacun  defquels 
un  de  ces  vers  étoit  lot^é  ,  &  je  les  ai  entourés  de  terre 
de  toutes  parts  ;  j'ai  mi'-  d'autres  oignons  dans 
d'autres  poudriers ,  &  cela  fans  aucune  terre;  les 
veri;  des  oignons  des  derniers  poudriers  ont  été  les 
feuls  qui  (c  loient  métamorpheus  ;  le-  autres  fe  font 
trouvés  apparemment  dans  un  lieu  trop  humide,  ils 
y  ont  péli.  Les  notions  que  nous  avons  prilcs  des 
diJîérenres  manières  dont  les  vers  fe  transforment  , 
nous  apprennent  que  ceux  des  oignons  de  narcille 
doivent  fe  tran<f-'rnict  d'abord  en  une  coque  faite 
de  leur  propre  (-eau.  Cette  coque  elt  de  la  forme  de 
celle  dci  vers  de  la  viande,  mais  coniidéiablenient 
plus  grolle,  beaucoup  plus  ridée  ,&  d'une  couleur 
grife.  En  quoi  elle  diffère  encore  plus  des  coques  des 
vers  de  la  viande  ,  c'eft  que  fur  /a  partie  antérieure  & 
fupérieu:c  elle  a  di  u-\  cofies  qui  ne  feront  plus  une 
nouveauté  pour  nous,  elles  font  du  même  geore  que 
les  deux  grandes  CL;rnes  de  ces  dernières  coques  ,  & 
elles  parviennent  apparemment  a  cire  élevées  (ur  la 
coque  par  une  méchanique  fembiabie  à  celle  qui  y 
élevé  les  autres. 


«  J'ai  tiré  des  nymphes  de  ces  vers  hors  de  leur 
coque  ,  &  j'ai  vu  alors  que  les  cornes  avoient  à  leur 
or'gine  une  vellie  plus  petite  que  celle  de  chaque 
corne  des  nymphes  des  vers  à  queue  de  rat  ,  mais 
qui  lui  étoit  d  ailleurs  fembiabie.  Ces  vedles  de  nos 
nymphes  d^s  vers  des  oignons  ,  dont  je  n  ai  pas  alors 
allez  fuivi  l'oHg'.ne  ,  parce  que  je  r.e  favois  pas  allez 
quel  pouvoir  être  leur  ufage  ,  ces  veflies  ,  d:s  je. 
étoienr  poiées  fur  le  corcelcr;  ians  doute  que  chacune 
d'elles  commiiniquoic  avec  des  itigmates  ;  en'un 
mot  les  deux  corne?  ne  peuvent  êtreijue  deux  tuyaux 
qui  portent  1  air  au  corcekt.  Quand  l'infeâe  perd  la 
forme  de  ver  ,  il  petd  fes  anciens  ou  de  fcs  anciens 


organe;  ce  îa  rerpir.\t!-'n  ,    &  il  Itii  en  vient  d'autres 
qu:foutIes  fondions  de  ceux  qu'il  a  pcr<ius. 

03  C'efl  dans  les  oignons  mêmes  que  quelques-uns 
de  ces  vers  fe  font  ii,.nsformés  pour  la  première  fois  , 
&  d'autres  fe  font  trarisfoi mes  fui  le  fonddu  poudrier. 
Je  n'ai  pas  fçu  précifément  dans  quel  temps  ,  mais  ce 
n'a  été  qu'..près  l'hiver.  Enfin  j'ai  eu  des  Mouches 
ijui  fontlurtu-s  de  qu<;lques-uiie5  des  coques  dès  la 
commencement  d'aviil  ,  &  d'autresne  font  forties  des 
leurs  que  vers  la  fin  du  niên^e  mois.  Pour  avoir 
ihiftoiic  eompletie  de  cette  Mouche  ,  ilfaudroit  lui 
avoir  vu  fouiller  la  rerre,  comme  il  y  a  apparence 
qu'elle  la  fouille  pour  parvenir  i  confier  un  œuf  à 
cha;ue  oignon  de  narci'ie  ;  ii.-ais  le  ha'ard  ne  m'a 
pas  fourni  d'occafîons  de  faire  cette  obfervaaon.    >» 

"  Souvent  encore,  dit  Réaumur  dans  un  autre 
endroit,  j'ai  trouvé  fur  des  tiges  de  gramen  ,  des 
ccufs  dont  je  ne  parvcnois  à  bien  v^ir  la  figure  , 
qu'avec  le  lecours  de  la  loupe,  ils  avoient  celle 
d'une  navette  ou  d'un  petit  bateau  ,  ou  plutôt  d'un 
peur  vairteau  extiêmement  blanc,  dont  le  milieu  du 
tillac  feroit  plus  relevé  que  les  betds  du  vailkau. 
Les  endroits  où  us  font  placés  prouvent  la  prévoyance 
de  la  Mouche  qui  les  pond  ;  cette  Mouche  ra'cfl 
inconnue  ,  je  fi,-ais  feulement  qu'elle  vient  d'un  ver 
blanc  a  rtte  variable,  armée  de  deux  crochets.  Il  cfl 
ail'éde  remarquer  fur  certaines  tiges  de  gramen  ,  des 
plaques  jaunes  ,  allez  ëpailles  ,  &  qui  ,  fi  on  les 
examine  de  près  ne  iemblcnt  être  qu'un  amas  d'une 
infinité  d'œufs  extiêmcnient  petits.  Mes  obfer- 
vations  ne  m'ont  encore  pu  apprendre  fi  ces  taches 
ne  font  réellement  qu'un  aliemblage  d'œufs  ,  ou 
fi  elles  font  une  maladie  de  la  plante  ;  mais  j'ai 
prefque  roiijours  trouvé  fur  ces  taches  les  puits  œufs 
en  forme  de  bateau  dont  je  viens  de  pailei  ,  &  j'y 
en  ai  trouvé  tantôt  plus  &  tantôt  moins  ;  que!.]uefois 
plus  d'une  vingtaine  fur  la  même  plaque,  &  quelque- 
fois feulenicut  cinq  à  fix  ;  qnelqu.f./is  j'ai  tiouvé 
ces  œufs  fermés ,  &  quelquefois  je  les  ai  trouvés 
ouverts.  Lor.que  les  aufi  étoien;  ouverts  ,  J'ai  vu 
ijue  la  plaque  jaune  étoit  long.'e  en  divers  endroits , 
'X  qu'elle  fctoit  par  des  vers  blancs  a  réte  variable 
&  armée  de  deux  crochets  y  mais  je  n'ai  pu  parvenir 
a    voir    la  méramcrphofe  de  ces  vers,  w 

Le  même  auteur  a  fait  aulTi  mcntiou  d'autres  larves 
'i'.'  Mouches  qui  vivent  dans  les  truffes  ;  »  Les  vers 
.jUi  vivent  dans  les  truffes  ,  £t  qui  font  louvent  caufe 
qu'elles  nous  arrivent  très-corrompues  ,  vivent  dans 
la  truffe  .comme  d'autres  vers  vivent  dans  la  viande. 
S'ils  ne  donnent  pas  toujcurs  à  la  trufic  1?  premier 
Jégré  de  corruption  ,  au  moins  en  accélèrent-ils  les 
progrès.  Lorfqn'on  en  piefle  quelqu'une  encra  les 
doigts,  qui  cif  trop  avancée,  on  y  fcnt  des  endroits  qui 
cèdent,  qui  fe  lont  ramollis;  qu'on  ouvie  ces 
eiuiioits,  ordinairement  on  y  trcuverades  vers.  Ils 
font  allez  petits,  &  de  ceux  dont  le  bout  poiié rieur  eft 
plaucomme  celuid'un  cylindre, Ce  bout  adeux  tuber- 
cules bruns  ,  placés  fur  la  même  ligue  plus  près  dç 


«14 


MOU 


la  partie  (upërieurc  que  de  l'inférieure  ,  qui  font  les 
deux  ftigma'es  poftcricurs.  Ces  veis  (ont  blancs  & 
très-n-anfparens  ;  auffi  ,  lorlcju'oii  regarde  le  defius 
de  leur  partie  antérieure  ,  on  voit  tiès-dillindement 
les  deux  tiges  noires  des  deux  ciocln;ts  dont  ils  font 
armés.  Ils  piochent  la  truffe  avec  des  crochets, 
comme  d'autres  piochent  la  viande  avec  les  leurs. 
Leur  anus,  qui  elt  tiès-afé  a  trouver  ,  cit  en  defious 
du  ventre  ,  près  du  bout  poftérieur  ;  il  jette  une 
matière  blanclie  &  gluante  qui  aide  appjiemment 
à  fane  corrompre  la  truffe  ;  cha>]ue  ver  eft  entouré 
de  cette  liqueur  épaille.  Quand  ils  onr  pris  tout 
leur  accroitk-ment  ,  &  ils  l'ont  pris  en  peu  de  jours , 
ils  quittent  la  tiuffc  ,  comme  les  autres  quittent  la 
viande  &  pour  la  même  fin:  j'avois  prévu  qu'ils 
dévoient  en  ufer  aiuli  ;  aullî  avoiî  je  eu  l'atiennon  de 
remplir  plus  d'à  moitié  de  terre  féche  ,  les  poudriers 
dans  lefquch  j'avois  renfermé  des  truffes  ramollie'.  ; 
à  mefure  que  les  vers  lortirent  des  truffes,  ils 
entrèrent  en  terre,  mais  ils  ne  reftcrent  pas  auffi 
long-tcms  a  s'y  rransformor  en  coque,  que  les  vers  de 
la  viande  y  [croient  reltés.  Ceux  qui  étoient  enttés  le 
foir ,  étoicni  mctamorphofés  le  lendemain  matin  ,  Si. 
leur  coque  étoit  déjà  de  couleur  de  marron. 

>5  La  coque  du  ver  destrutfe^,  comme  celle  de  tous 
les  vers  de  leur  clalTe  ,  cit  faite  de  leur  peau  ^  & 
a  de  même  a  peu-près  la  forme  d'un  auf  Ce  qu'elle 
a  de  particulier,  c'eft  que  ion  bout  antérieur  eft 
un  peu  applati  ,  il  a  moins  de  diamètre  de  delTus  en 
dcdou':,  que  d'un  côié  a  l'autre.  Dans  l'étendue  de 
cette  poition  anplatic,  chaque  côté  elt  bordé  par 
une  elpèce  de  cordon  analogue  à  celui  des  coques 
des  vers  de  la  viande  ,  mais  qui  dans  celle  que  nous 
examinons  va  jufqu'aubout.  Le  cordon  finit  pourcant 
à  un  des  ftigniates  antérieurs,  mais  ces  liigmates 
font  fur  la  ligne  droite  par  laquelle  le  bout  plat  elt 
terminé.  Au  milieu  de  ce  bout  paroiflent  des  plis 
difpolés  comme  ceux  d'une  bourfe  ,  i]ui  entourent 
l'oiJvciiure  par  laquelle  le  premier  anneau  elt  rentré 
en  dedans.  Divers  contre-tems  ,  dont  je  ne  fçais  pjs 
bien  la  caufe  ,  ont  fait  peur  toutes  les  Mocchcs  que 
je  m'attendois  à  voir  fortir  de  ces  coques  Je  ri  ois 
pourtant  que  ce  qui  y  aie  plus  c-irribué  .  c'effque 
j'ai  t';nu  les  poudriers  dans  iefquels  elles  étoier.t  , 
fur  'a  tabletce  de  roa  cheminée  ,  où  la  terre  des 
poudriers  s'eft  trop  dcir.-chée.  » 

C  eft  encore  Réaumur  qui  va  nous  fournir  des 
détails  que  nous  ne  poui rions  trouver  ailleurs, 
relativement  aux  Mouches  dont  les  larves  vivent  dans 
l'intérieur  même  des  feuillei  des  plantes. 

»  Les  vers  m.ineurs  qui  doivent  fe  transformer 
en  Mouches  i  deux  ailes ,  n'ont  point  de  jambes  ,  & 
leurs  rêtcs  ne  foi.t  point  écailleufes  ,  elles  ne  rellem- 
bljenr  pointa  celles  des  chenilles  mineures  ,  ni  même 
à  celles  des  vers  Hnineurs  qui  doivent  fe  transformer  eu 
Scarabés.  Ces  vers  mi:.eurs  qui  doivent  devenii  des 
Mouches,  foit  pour  miner  en  grand  ,  loir  pour  miner 
en  gilerie,on;  recours;  une  mécharique  différente  de 
celle  de  chenilles  iniucuCes,&  qu'on  obfetve  avec  plus 


MOU 

de  plaifir,  elle  a  quelque  chofe  de  plus  fingulier.  Au  lieu 
que  ces  cheni'les  mineulcs  coupent  la  fubflance  de  U 
feuille  avec  leurs  dents  ,  comme  avec  des  elpècesdeci» 
féaux,  nos  mmcurs  femblent  piocher,»  peu  près 
comme  nous  piochons  pourcreuferla  terre,  ou  plutôt 
pour  creulVr  la  pierre.  On  peut  voit  travailler  de  ce* 
lottes  de  vers  dans  les  feuilles  de  lairero»,  dans  celles 
de  plu.'ieurs  efpèees  de  renoncules  îles  prés  ,  qui  font 
découpées  ,  dans  celles  du  trèfle  ,  dans  celles  de 
la  bardane  ,  dans  celles  du  chevre-feuille,  en  un  mot 
dans  celles  de  cent  efpèees  de  plantes,  d'arbtiffeaux  Se 
d'arbres. 

>î  Si  on  tient  &  qu'on  confidère  vis-à-vis  le  grand 
jour  une  feuille  où  un  de  ces  mineurs  s'eft  établi, 
pourvu  qu'on  foit  muni  d'une  loupe  forte  ,  on  ne 
feia pas  long  temps  fans  le  voir  travailler.  Ils  minent 
&  par  conlcqucnt  ils  mangent  prefque  continuel- 
lement. Une  partie  longuette  ,  quoique  très- déliée  , 
fe  fait  diHinguer  du  relie  par  fa  couleur  brune.  C'eit 
un  filet  ,  une  petite  tige  écailleufe.  Une  portion  de 
cette  tige  elt  logée  dans  le  corps  de  l'inftde  ;  on  ne 
laille  pas  de  l'y  voir  ,  i  caule  de  la  blancheur  &  de  la 
tranf,  aience  de.s  anneaux  ;  l'autre  bout  de  la  même 
tige  e(l  en  dehors  da  corps  ,  &  s'étend  pat-dclà  la 
tetc  ;  celui-ci  fe  termine  par  un  crochet  couibé  vers 
le  ventre.  La  tige  entièie  paroît  avoir  la  forme  d'une 
S.  \'ers  le  milieu  de  cette  S  ,  que  nous  conlîderons 
comme  couchée  hoiizontalenient ,  on  remarque  une 
autre  tige  qui  lui  eft  quelquefois  perpendiculaire, 
&  qui  quelquefois  lui  eft  inclinée  ,  a.  qui  elt  comme 
le  point  d'appui  defius  lequel  &  autour  duquel  la  tige 
en  S  fe  meui  ,  comme  un  levier,  comme  lc<  bras 
d'une  balance  fe  meuventautour  d'un  hypomochlion. 
La  tige  en  S  eft  dans  un  mouvement  continuel  fur 
ce  point  d'appui.  L'effet  de  ce  mouvement  eft  de 
faire  haulfer  ïc  baillet  alternativement  &  avec  vitelTc 
le  crochet  qui  eft  en  dehors  de  la  lête  ,  de  le  taire 
frapper  contre  le  parcneliime  de  la  feuille.  La  tête 
(le  1  infeéle  eft  charnue  &  flexible  ,  elle  fe  contourne 
Iclon  le  belbin  ;  d'où  il  arrive  qu'on  voit  le  crochet 
piocher  ;  tantôt  vers  un  coté  5c  tantôt  vers  l'autre  , 
tantôt  vers  le  d'-lTus  &  tantôt  vêts  le  dellous  de  la 
feuille  Le  fuccès  des  coupes  eft  vilihle  ;  les  endroits 
(ur  Iefquels  tls  tombent  ,  prennent  peu-à-peu  de  la 
ti  anfp.ircnce.  Chaque  coup  détache  une  petite  portioa 
de  la  fubltânce  de  la  feuille.  Tout  cela  fe  voir  très- 
bien  ;  m.iis  la  forme  de  l'elpèce  de  petite  pioche  ne 
fe  découvre  pas  li  nettement  ,  il  n'elt  pas  poffible  de 
voir  allci  diltlndcmenr  une  partie  (i  deiiée,  au  travers 
d'une  memlrane;  on  ne  dift  ngue  alors  qu'un  crochet, 
&  quand  après  avoir  rctiié  un  de  ces  vers  de  la 
feuille  ,  je  l'ai  obfervé  avec  une  forte  loupe  ,  je  lui 
en  ai  toujours  trouvé  d.ui  femblablcs  ,  pofés  l'un 
près  de  l'autre  &  parallèlement  l'un  à  l'auire.  Ils 
frappent  tous  deux  en  mcme  temps.  Les  inftrumens 
de  quelques  uns  de  ces  vers  que  j'ai  obfervés  pendant 
qu'ils  minoieut  ,  m'ont  paru  femMables  à  des  mar- 
teaux à  deux  têtes,  de  forte  qu'ils  devt  icnt  donnet 
icur  coup  tant  en  s'élevant  qu'en  s  abailianr.  Mais 
ce»  parties  iont  û  fines,  que  quoiqu'on  ait  retiré  le  vec 


MOU 

Je  la  feui'Ie  ,  il  eH:  difficile  de  détacher  fa  pioche  Tan!! 
la  dcngurer  ,  &  plus  difficile  encore  de  la  dégager 
des  par;;es  voilînes  qui  'a  couvrent  louvent  ,  ma  gré 
<^a'on  en  ait,  lorlqu'oii  la  veut  mettre  ''ans  le  microf- 
cope  ;  aufll  n'ai-je  pas  léiiffi  à  la  placer  aflVz  bien 
pour  la  faire  deflmer. 

*■  Mais  j'ai  vu  à  fouhait  la  figure  des  pioches  qui 
ne  font  que  de  limples  crochets ,  &  dont  fc  fervent 
CCS  vers  mineurs  conliderablenient  plus  ^ros  que 
tcuï  qu'on  trouve  communément,  &  qui  font  auffi 
detiès-gt.inds  mangeurs.  Ils  mériuroient  que  nous 
en  hlhons  une  mention  particulière  ,  quand  ce  ne 
(croît  qu'à  caufc  de  la  planre  de  laqjclle  ils  fe 
r.ïurrilient.  Ils  nous  font  voit  ce  que  queL^ucs 
ciiciiiUes  nous  ont  dcja  montré  ,  qu'ils  vivent  de 
plantes  qui  feroient  pour  nous  de  vtais  poifons.  Ils 
mangent  la  (ubftance  cliarnue  de  la  jurqiiiàme. 
L'hiftoiie  de  l'académie  de  lyoy,  nous  apprend 
combien  cette  plante  eft  capable  de  pioduire  fur 
nous  de  fâcheux  effets  ;  elle  rapporte  que  les 
religieux  de  Joyenval  ,  pour  avoir  mangé  le  peu 
qui  s'en  pouvoir  trouver  dans  une  falade,  eurent  des 
maux  de  tête  ,  des  rétenrions  d'urine  ;  le  lendemain 
ils  étoient  comme  des  gens  ivres  ,  ne  pouvant  m  lire 
ni  prelquc  parler.  Nous  pourrions  citer  d'au:!  es 
effets  plus  funeflcs  de  cette  planie,  rapportés  d.ins 
divers  ouvrages.  Des  mineurs  fe  nourilfenr,  pourtant 
delà  fu  •'  .ce  de  cetr«  plante;  ce  (ont  des  vers 
blancs  qui  rcirem'r>lent  afiez  à  ceux  de  la  viande  : 
je  veux  diie  que  la  partie  poftérieure  de  leur  coips 
efl  pLs  groffe  que  l'antérieure  ,  le  bout  de  celle-ci 
eft  alfcz  pointu.  De  ce  bouc  foitent  deux  crochets 
bruns  &  écailleux  ,  recourbes  vers  le  ventre  ;  les 
tiges  de  ces  deux  crochets  font  parallèles  Tune  a 
l'auirc  ,  &:  parallèles  à  la  longueur  du  corps  dans 
leipcl  elles  font  logées.  Lorfqu'on  prefic  le  corps  de 
ce  vci  pour  l'obliger  à  mor  trer  fes  crochets ,  on  croit 
lui  voir  une  figure  de  tête  qu'on  ne  voit  pc.nt 
aux  vers  de  la  viande.  Le  delTus  de  la  paiiie  charnue 
d  ou  fonent  les  crochets  ,  a  de  la  rondeur  ,  &  immé- 
diatement au-deffus  des  ciocLets  ,  on  diftingi.ie 
quatre  points  noirs  pofés  à  peu  près  aux  quatre  angles 
d'un  pent  quatre  ;  on  eft  difi'ofe  à  j'i  endre  ces  quati  e 
points  noirs  pour  les  yeux  de  l'inlede.  Les  yeux  de 
quelques  araignées  font  arrangés  de  la  même  manière. 

J  ai  vu  dans  le  mois  d'août  plufieurs  pieds  de 
juiquiame,  dans  les  feuilles  defquelles  ces  mineurs 
s'étoient  nichés.  Les  feuilles  de  cette  plante  (ont 
eitrênr.cnienr  grandes  :  il  y  paroilfoit  de  grandes 
places  plus  blanchâtres  que  le  relf"  S:  où  l'épiderme 
du  dt-llus  de  la  feuille  étoit  foulevé.  dans  tel  endroit 
blanchâtre,  il  y  avoit  fept  à  huit  vers  ;  dan«  un  autre 
il  n'y  en  avoit  que  trois  à  quatre,  &  dans  d'autres 
il  n'y  en  avoit  qu'un  feul.  Ils  ne  paroifFent  ni  fe 
chercher  le;  uns  les  auires  ,  ni  craindre  de  fe  ren- 
contrer. Ces  fones  de  feuilles  font  épailies  ,  leur 
fubftance  eft  rendre,  p'ulîcurs  vers  peuvent,  fans 
s'incommoder  ,  travaille'  chaejn  de  Ion  côté  à  la 
détacher  d'une  même  place  minée. 


MOU 


815 


[  »  Il  y  a  encore  une  autre  raifon  ,  &  une  meilleure 
pour  laque:lc  ces  vers  ne  doivent  ras  autant  craindre 
de  fereneontrer  ,de  ie  trop  multiplier  lui  une  même 
feuille  ,  que  le  doivent  craindre  les  aut'CS  vers 
mineurs.  La  plupart  de  ceux-ci  doivent  prendre  tout 
leur  accroilferaent  dans  la  même  feuille  ,  <k  dans  le 
même  endroit  de  la  feuille.  Je  veux  dire  qu'ils  ne 
favent  qu'étendre  le  logement  qu'ils  ont  commmencé 
à  s'y  faire.  Quand  on  a  iciirj  -ceux  des  feuilles, 
de  la  cavité  ou  ils  étoient  ,  inutilement  les  pofe-t-on 
fur  une  autre  feuille  de  la  nicrne  efpcce  ,  &  une  des 
plus  tendres  de  cette  ef^ece  ,  ils  ne  font  point  de 
tentatives  ,  ou  ils  n'en  fort  q'Ac  d'inutiles  pout  la 
percer,  &  pour  s'ouv  rir  un  chemin  dans  fon  é.iailieur, 
ils  fc  féchènt  ic  p^tilTcnt  fur  la  feuille.  Il  n'eu  eft  pas 
de  même  de  nos  mi.aeurs  de  la  jiifquiame  ;  quand  ils 
ne  tiouvent  pas  l'endroit  où  ils  minent  alTcz.  luc- 
culent,  quand  a.  force  d'aller  en  avant  ,  ils  ont  poulie 
leur  travail  jufqu'aupiès  du  bord  de  I.1  feuille  ,  ils 
percent  l'épiderme  qui  les  couvic,  ils  palTent  fur  le 
dciïiis  de  la  feuille,  ils  clieti-henc  une  place  où  ie 
terrein  leur  pai cille  bon  a  creufcr.  Si  cette  feuille 
ne  leur  en  fournit  pâsun  qu'  foir  à  leur  gré,  ils  favent 
quitter  cette  feuille  ,  Se  en  aller  chercher  une  fraîche, 
plus  gralîe  i;  plus  épaifle. 

«  La  première  fois  que  je  voulus  obfcrver  des 
feuilles  de  jufquiame  remplies  de  mineurs  t^uej'avois 
renfermés  la  veille  dans  un  grand  poudrier  ,  je  vis 
plufier.rs  de  ctsvers  qui  niaichoiJi-t  (ui  les  feuilles.  Je 
tircline  de  ces  feuilles  du  poudrier  ,  &  je  m  attachai 
à  liîivrc  un  ver  qui  étoic  dcllus.  Je  ne  fus  pas 
long- temps  à  reconnoîire  qu  il  chetchoit  à  fe  loger. 
Tout  ce  que  je  vis  d'abord,  c  eft  qu'il  frottoit  avec 
vîtcffe  le  bout  de  fa  tête  contre  la  feuille  ;  je 
remarquai  enfmce  que  les  endroits  qu'il  avoit  ainfi 
frottés  étoient  plus  verts  que  le  tefte  ;  dans  l'état 
natutel,  le  veiddu  dellus  de  la  feuille  eft  blanchâtre, 
U  le  verd  e'toit  plus  beau  S:  l'endioit  parcniloit  plus 
humide  ;  en  un  mot  ,  il  paroiifoit  que  l'épiderme 
avoit  été  emporté.  Le  ver  chargea  de  jkce  ;  £c  fur 
le  nou»  cl  endroit  ou  il  s'arrêta  ,  il  répéta  fa  première 
manœuvre.  Je  me  mis  dans  un  jour  favorable  pour 
lobfervcr  ,  &  je  vis  fort  dntiindî ment  qu'il  ratilfoit 
la  furface  de  la  feuille  avec  fes  crochets  ,  comme 
un  jardinier  ratifie  la  teire  des  allées  avec  une 
ratilîoire.  il  portoit  fa  rêce  en  avant  ,  &  la  tamenoit 
enuiite  en  arrière,  tenant  fes  crochets  appliqués 
contre  la  furface  de  la  feuille.  Amfi  les  (. ointes  des 
crochets  la  labouroient  ;  il  répéta  ces  mouvemcns 
de  fa  tête  avec  une  prodigieufe  vîtelfe  :aufii  au  bout 
d'un  tems  très-court  ,  de  quelques  fécondes  ,  on 
diftinguoit  un  petit  lillon  qui  avoit  été  cieulé  dans  la 
j  feuille. Le  ver  changea  de  place  quatre  a  cinq  fois, 
&  creufa  quatre  acirq  niions.  Il  avo;t  apparemment 
I  voulu  fonder  le  terrein  &  il  n'en  avoit  pas.  trouvé  qui 
I  eût  ou  allez  de  profondeur  ,  ou  une  confiiiance 
;  converalîle  ;  la  fe-iille  lui  avoit  paru  peut-être  trop 
j  deiféchée  en  ces  endroits.  Quoi  qu'il  en  foit ,  il  fe  fixa 
I  dans  un  autre  endroit  j  après  ç^u'il  y  eut  tveufé  le 


6i$ 


MOU 


fi!!on  ,  ou  l'efpèec  de  pe:it  folié,  après  avoir  fouillé 
perpendiculairemeiuà  la  furface.dt;  la.  feuille,  il  con- 
tourna fa  tête  de  façon  qu'il  ne  pouvait  piocher 
parallèlement  à  la  fiirface  de  cette  feuille.  Ce  fut 
enfuite  dans  ce  fens  qu'il  travailla.  Il  dirigea  fa 
fouille  entre  deux  membranes  de  ia  feuille.  Dans 
peu  il  parvint  à  loger  fa  partie  antérieure  Ibus  la 
membrane  ("upérieure  ;  concinuant  fon  travail,  c'eit- 
«-dire,  en  répétant  les  manœuvres  que  nou»;  venons 
de  décrire,  en  moins  'e  deux  miiiutes  tout  fon  corps 
•fe  trouva  logé  dans  1  epaifleur  de  la  feuille.  Lavîtclfe 
&  l'adrelfe  avec  lefq'ielies  ces  vers  s'ouvrent  un 
chemin  dans  une  feuiile  aTer  tendre,  font  allure- 
ment  admirai 'les.  Aufli  ne  fc  fiifo'.enc-ils  pas  une 
affaire  de  quitter  leurs  viei'Ies  f.-uilics  pour  entrer 
dans  les  nouvelles  feuilles  que  je  leur  doiiiiois. 

3=  Dans  des  feuilles  de  poirce,  j'ai  trouvé  des  vers 
mineurs  qui  m'ont  paru  alfez  feniblablc;  à  ceux  des 
feuilles  de  jufqniame  ;  ils  étoient  de  même  g.-anjeur. 
Biais  je  les  y  ai  trouvés  en  moindre  quantité,  &  je 
m'ai  vu  qa'un  ver  en  chaque  endroit  mmé.  Des 
feuilles  d'ofeille  m'ont  aulîi  offert  de  grandes  places 
minées,  dans  chacune  defquelles  il  y  avoit  cinq  à 
fix  vers  un  peu  plus  petits  que  ceux  de  fa  jufquiamc  , 
mais  qui  n'en  différoient  qu'en  grandeur. 

r>  Les  mineurs  que  nous  examinons  aduellenient, 
ceux  qui  font  des  vers  fans  jambes  ,  &  qui  doivent 
par  la  fuite  paroître  fous  la  forme  de  Mouches  à 
deux  aîles,  fe  transforment  la  première  fois,  comme 
les  vers  de  la  viande,  en  une  nymphe  reufciniée 
dans  une  petite  coque  faite  de  la  peau  même  que 
ce  ver  a  quittée  Quand  l'infeAe  fe  dégi.;2;e  de  la 
peau  qui  lui  donnoit  la  forme  de  ver,  il  ne  fort  point 
de  cette  peau,  il  s'en  détache  feulement,  elle  le 
couvre  toujours,  à- peu -près  comme  un  homme 
pourroit  reftcr  enveloppé  dans  une  robs-de- chambre 
de  laquelle  il  auroit  rerirc  tes  bras.  Cette  peau  qui 
n'eft  plus  unie  à  l'infede  ,  fe  dèiieche,  &  forme  une 
cfpèce  de  boire  ,  une  coque  dans  la  jucllc  la  nymphe 
eft  aufli  bien  &  mieux  renfermée  qu'elle  le  pcurroit 
être  daas  ces  coques  que  tes  chenilles  &  d'autres 
infeftes  conflruifent  avec  le  plus  d'art  pour  s'y 
transformer.  Nous  dirons  donc  que  no^  mineurs  font 
en  coque,  quand  nous  voudrons  dire  qu'ils  fe  font 
transformes  pour  la  première  foi?  d.-ins  une  nymphe 


»oncenuc  d;i 


:  cocue  toi: 


par  la  peau  du  ' 


»  Plufieurs  cfpèces  de  nos  vers  mineurs  fortent 
des  feuilles  dans  Iclquelles  ils  ont  piis  leur  accroif- 
fement,  lorfqu'ils  font  piès  de  leur  première  trans- 
formation. J'ai  trouvé  fur  des  feuiiies  ,  ou  contre 
les  parois  des  poudriers  ,  les  coques  des  mineurs  de 
la  jufquiame  ,  celles  des  mineuis  de  la  poirée  ,  celles 
Jes  mineurs  de  la  bardanc  ,  celles  des  mineurs  des 
renoncules  ,  celles  des  mineurs  du  trèfle,  &c. 

>i  D'autres  fe  mettent  en  coque  dans  la  cavité 
wêm:  qu'ils  ont  creuféc  dans  îa  '-ruille.  Aulfi  ai-je 
trouvé  la  coque  d  un  mineur  du  plantain  au  bout  de 
J^  galerie. 


MOU 

»  Plufieurs  autres  ernèces  de  vers  mineurs  fe 
tran^fonneut  dans  la  F.-uiîie  même  ,  avec  une  petite 
précaution  qui  mérite  d'être  remaïquée  ;  les  galeries 
n:  lont  pas  précifément  creufées  dans  le  milieu  de 
la  fublJancc  de  la  feuille  ;  d'un  côté,  el'es  ne  lont 
r;;ouvertes  que  par  le  fimple  épidcnne  ;  &  de 
l'autre ,  elles  le  font  par  la  membrane  extérieure  , 
par  i'épidcrme  ,  &  par  une  portion  de  la  fubftance 
charnus  qui  y  eft  refiée  att-ichte.  Tant  que  les  mi- 
neurs dont  nous  parlons  fe  nournllent  pouf  croître  , 
ils  minent  de  f.içon  que  ,  du  cô.é  de  la  fcui'le  ,  les 
galènes  ne  font  couvertes  que  par  ia  feule  mem- 
brane ,  que  par  l'épidennc  du  deflns  de  la  feuiile. 
C  eft  là  le  côré  par  où  il  faut  regar  ^.er  ,  fi  on  veut 
bien  vo.r  le  ver  fans  le  tirer  de  la^feuille.  De  1  autre 
côté  ,  la  galerie  a  u>ne  ouverture  plus  opaque  ,  pacce 
quelle  cil  plus  épailîe  Mais  lorfqu'uii  ie  nos  vers 
i/diicur-s  fonge  a  fe  méramorpliofer  ,  il  pafic  ,  pour 
amli  dire  ,  de  i  autre  côté  de  la  feuille  ,  c'cft-à-dirc 
qj'.i  ouvre  une  cavité  qui  ,  du  côté  du  dellus  de  la 
kuille  ,  ert  couverte  d'une  épailleijr  capable  d  em- 
pêcher de  le  voir  ;  au  lieu  qu'vl  n'eft  couvert  alors 
vers  le  delloas  de  la  feuille  ,  que  d'une,  membrane 
mince  ,  qu'il  a  même  dilieiidue  ,  comme  elle  doit 
être  pour  fe  mouler  fur  un  petit  grain  dont  foa 
corps  prend  la  forme.  Si  on  regarde  donc  par  deifus 
une  galerie  dont  le  ver  s'eft  inis  en  coque  ,  on  ne 
peut  voir  ni  ver  ni  covjue;mais  qu'on  confuierc 
ie  f'.  Ilous  de  cette  femilc  ,  le  côté  fur  lequel  la  ga- 
lerie ne  fe  fait  point  ,  ou  fe  fait  pea  voir  ,  la  «n 
trouvera  une  petite  éminence  vis-ii-vis  l'cndroir  où 
eft  de  l'autre  côté  la  Mn  de  la  galerie.  Qu'en  em- 
porte doucement  la  membrane  qui  recouvre  cette 
énîjnence  ,  fc  on  trouvera  la  coque  du  mineur  ;  ainû 
cette  coque  e(î  bien  cachée.  Ce  n'eft  pas  apparcro- 
nient  pour  nous  que  l'infcdle  prend  le  foin  de  fc 
cachet  ,  mais  il  a  fans  doute  des  ennemis  contre  tf- 
quels  il  elt  hors  d'état  de  fc  défendre. 


>i  Les  mineurs  des  feuilles  de  laiteron  ,  les  mincHr» 
des  feuilles  de  chevre-feuille.  S:  ceux  de  diverfes  au- 
tres feuilles  ,  en  ufent  ainfi.  Lorfqu'on  voit  de  ces 
feuilles  minées  en  galeries ,  on  peut  reconnoîttc 
aulfi  sûrement  Se  audi  vï:e  avec  les  doigts  qu'avec 
les  yeux  ,  fi  le  nÙTeur  y  eft  en  co]ue  :  on  n'a  qu'à 
ptendre  entre  deux  doigts  ia  partie  de  la  feuille  oii 
eft  le  bout  le  plus  large  de  la  galerie.  Quand  le  ver 
eft  en  coque  ,  on  fent  en-delious  de  la  feuille  une 
petite  éminence  dure  ,  de  la  giolfeur  d'un  grain  de 
millet  j  ou  plus  grofle  félon  la  gtollcut  du  ver  qui 
s'eft  métamorphoré, 

»  Il  y  a  aulTi  des  mineurs  en  grand  qui ,  après 
avoir  miné  la  feuille  plus  près  du  dellus  que  du 
delîous  ,  pendant  qu'ils  minoient  pour  croître  ,  pal- 
fent  de  l'aiitte  côté  ,  quand  ils  font  près  de  le  nié- 
tamorphofer  ,  &.  minent  un  efpace  moins  grand  que 
le  premier  ,  &  qui  ne  paroît  miné  que  quand  on 
regarde  la  feuille  par-ddlous  ;  c'cft  ce  que  prati- 
tiqucnc 


MOU 

tiquent  pciir  l'orriiniirc  les  nur.curs  des  feuilles  du 
houx. 

"  Les  coques  (!e  ce;  vers  font  rou^earrcs  ,  ou 
cou'ciir  de  niarioii  ,  &  CjUfIqjeF'io  brunes.  Les 
couleurs  de  la  ir/ime  coque  vaiieiit;  l!  y  eu  a, 
comme  celles  des  vers  de  la  jufquiime  ,  qui  font 
prefque  rouges  lorfque  le  ver  s  y  cil  enfermé  depuis 
l'cu  ,  8;  qui  ,  lorlqu'elles  l'ont  plus  vieiiles  ,  pren'.-cnc 
I;(  couleur  de  raarrou.  Tcuies  on:  des  ar.neauï  bien 
marqués.  I!  y  a  cnire  celles  de  ditférens  vers  quelques 
v^riOtts  qui  ne  méritent  pasque  nous  nous  v  aiiêàons 
beaucoup.  Les  unes  font  plus  oblont;u;s  ,  les  autres 
font  plus  ariondies.  Entre  lis  obionirues  ,  les  unes 
ouc  allei  la  forme  d"un  oeuf,  les  autres  C^iu  plus 
g'olfcs  à  un  bout  qu'à  l'autre.  A  un  des  bouts  de 
pliid'urs,  qui  eit  ord  nairement  le  plu?  pointu, 
i!  fuioît  deux  poii.s  crochets  qui  font  comine  deux 
petites  cornes  a  la  partie  ar.rtrieure  de  la  coque. 
Surlapariic  poft.'rJeure  de  celles-ci  ,  i!  paroît  deux 
cornes  plus  giolFcs  &:  plus  écartées  !u;^e  iV  l'autre. 
Cei  deiniercs  cornes  fe  tiouvciiiit  aulli  fur  le  der- 
rière du  ver  :  nous  avons  appiis  nue  ces  cornes 
de  nos  mi;;cuis  font,  comme  ceLcs  d'aunes  vers  ,  les 
organci  de  kur  refpiration.  " 

«  .^l'I  moiide  juin  &  de  juil'et  ,  rappor-edc  Gecr, 
les  feuilles  de  la  jatience,  de  l'efpece  nommée  A'iiroi:.ï 
c^tjfus  Lm.,  ou  LiiratnuntTi)ii:nQt.  ,  font  fujeites  à 
être  minées  en  grand  ou  en  grammes  aires  par  des  larves  à 
tête  variable  ,  de  grandeur  médiocre  ,  qui  fé  logent 
dan<-  l.i  feuille  entre  la  membrai.c  fup'rieure  &  la 
fubiUiicc  clurnuc  ,  &  qui  (oulevcnt  Si.  détachent 
l'épuicrnie  ,  en  rongeant  continuellement  la  fub- 
fiance  int'ricure  de  la  feuille  ;  et  com.rne  l'épi- 
dcrnie  ainlî  détaché  fe  feche  bientôt ,  ces  endroits 
nnnés  paroi 'ient  com.me  de  grandes  plaques  brunes. 
Dans  une  feule  feuille  fc  rci:contrent  fouvcnc  pla- 
fie.irs  la.ves  ,  qui  y  vivent  tomme  en  fociété  , 
nia:',  fans  !e  vouloir;  elles  s'y  trouvent 'a'remblccs 
pat  hafard  ,  en  rongeant  l'inléiieuL-  d-:  la  f.-ui  le  cha- 
cune de  leur  côcé.  En  regardant  au  grand  jour 
l'eiidroit  même  ,  ou  y  apperç'ic  les  laivcs  au  tra- 
vers des  membranes  trinlpaiehits  de  la  feuille.  Elles 
jette,  t  lies  excréments  noirs  er.  forme  de  houilhc  , 
qui  pr.'duKent  des  taches  noiiàtics  fur  l'cpidei.nie 
déia.;hé  ;  enfin  ,  cIIjs  miirent  les  feuilles  comme 
ce  les  qu'on  tiouve  dans  !es  feuilles  de  la  julquiiir.e, 
&  djut  Reau.iiur  a  pailé. 

î>  Les  larves  de  la  patience  ,  qui  font  d'un  iaiinc 
c'ait  un  peu  blanchâtre  ,  ont  en  g-néra!  la  iig'ire 
de  celles  qui  vivent  dans  la  viande.  Leur  tète  eft 
poinrue  ,  conique  &  de  figure  vaiiable,  ayant  en 
dL-dans  un  inltrument  éca-lleux  noir  ,  de  la  figure 
d'une  tige  cont.>urnée  en  S  ,  &  qui  vers  le  .ti'^liru 
a  'ine  autre  tige  ,  qui  ed  comme  le  point  d'appui 
dcll'us  Se  autour  duqr;.!  la  tige  en  S  fe  meut  conime 
un  l  vier ,  pourine  fervir  desctprcfOcns  de  Reaumur, 
qui  a  '  bfervé  d.ui';  le<;  vers  mir.euis  un  feniblâble 

n^j}.  nat.  InfJiss    Tome  Vil. 


MOU  8,7 

inrirnn-^.u,  d.int  la  portion  antérieure  foir  de  la 
tête  en  K>.' me  d'un  ou  de  deux  pctiis  ci  01  fiers-,  8c 
dont  ils  fe  fervent  pour  hacher  ou  piocher  la  fubllai:ce 
de  la  feuille.  Le  derrière  de  la  la^ve  ci>  gros  Se 
arrondi  ,  garni  de  qutK;iies  éniiucr.ccs  en  firme  de 
mamelons  charnus  Je  de  deux  (tigma-.es  en  tuber- 
cules,  terminés  chacun  de  deux  pointes  l.run'cs^ 
courbées  en  crochets  :  tout  le  long  du  del'ons  du 
corps  qui  eft  divifï  ci:annea-.:i,  on  tcmavque  quelques 
petits  ma-ielons  charf.us  qui  Kidenr  la  larve  à  n-.-ir;  Lm 
ou  à  g'iifer  iut  le  r!a;i  de  pofnron.  A  qaelqi;c 
diPiance  du  bout  de  ia  tète  .  on  voit  de  chuqne  côté 
une  petite  émintncc  dure  en  foi  me  de  lubcrails 
apfîati  ,  ayant  fes  bords  un  peu  ciene'és;  ce  ibrc 
les  deuï  fiigmates  antérieurs  ,  d'i.i:  porter,:  et-  codîns 
du  corps  deux  trarhccs  blan  Iks  ,  qui  en  le  par- 
coura-t  tcuî  entier  ,  fe  rcncw.t  aux  deux  tlVmactTS 
poftérieurj  dont  nous  avons  pa;lé. 

>■  P;  rvenues  à  leur  dernier  degré  d'accreiden-.ent , 
ce  qui  ariive  ouimairerrxnt  an  comminren>cnf  àz 
juillet,  ces  lar>'es  fortcnr  de  la  feuiUc  Si  i\uîoz\- 
cent  en  terre  pont  changer  de  figure.  Ltur  cr.rps  fe 
raccourcit  &  la  peau  devient  dure;  a'i.rs  elles  fc 
préfentert  fous  la  forme  de  coques  cblongi.cs,  d'uQ 
brun  cblcurprrfquc  noir ,  faites  de  la  propre  peau  de 
la  larve  ,  &  fur  lef-;uillc5  les  fîigm.itcst.rr.t  artérieurs 
que  polltri-rins  fo.'-.t  encore  viiibles  de  meiVie  que 
les  anneaux  du  corps. 

■>'  De  ces  coques  fortirent  chez  moi  de  petires 
Mouches  renfles,  fi  fcmb.'ables  ,  tant  en  figure  qu'en 
couleurs  ,  ^  celles  que  j'ai  eues  des  laivcsqui  vivent 
en  automne  dans  ks  rhampignons,  &  d-mr  j  ai  parlé;, 
que  je  ne  pouvois  remarquer  aucune  différence  cntie 
ics  unes  &  les  autres;  dt  forte  que  la  dc-fciipiion 
que  j'ai  donnée  dc\  Mci".d-:esde«  champignTins  i  verne. 
d'un  jaune  rotifiâirc  ,  convient  tn  tout  point  i  c<  l'es 
des  larves  mintufc;  de  la  p-^tienc-  5  li'jyar.t  donc  pu 
trouver  aucun  caractère  prtprc  pour  les  Jillln'.'iicr  , 
j'ai  tout  lieu  de  croire  qu'elles  font  les  unes  ik  ie% 
.iutres  de  même    efprjce. 

55  J'ai  encore  trouvé  ces  larves  de  la  r.a-ie'u-e  ^<^ 
mois  de  fcpten)bre  ,  (i  celles-ci  ne  '.'-  r.a!  fc  m..ie,.t 
en  Mouche,  que  k  piviteir^s  fuiva'-c  ou  vc:s  la 
fin  de  mai. 

»  Les  feuilles  du  chardon  font  également  ft^crtes 
à  être  rong»es  et  minées  intérieùrerr.ent  par  des 
larves  d'un  iaure  vif,  couleur  d'orargc  ,  avait  Tui- 
le denier:  deux  Iligmarts  en  foime  de  points  ne  jrs  . 
élevés  ,  entouiésde  pluiieur^  :...bi:;ci.l.'sou  mamelons 
charnus.  Elles  minent  !e<^  feu, l'es  er  g>  ..nd  toutccnnvK: 
celles  de  la  patiei\ce  ,  ^i  elles  fc  ;;a;.sforn-:èrti;t  chez 
moi  en  Mouches  entieitment  femblab'cs,  tant  e.n 
figure  qu'en  couleurs  ,  à  celles  qui  venoicnt  de* 
larves  de  la  patience  ;  de  forte  qù'eles  font  pro- 
b.iblement  de  la  même  efpèce  ,"qui  vit  d.nc  uicif- 
icremment  dans  les  champignons  J:  d.ins  le',  le  des 
de  la  patience  &  du  thardon.  53 

Les  aé^es  de  Stockholm  font  nier  ti(  n  de  p t  titts 
larves  de  M'ju;h:i  ,  qui  dûtis  lei  cci-trées  L.  Ki^ià  ,■ 

L  nu 


8ig 


MOU 


Jiabitent  &  rongent  intëricuremen:  l'orge  $c  l'avoine- 
Si  dans  le  Midi  ces  grains  ne  font  pas  expofcs  auî 
jnêmes  ennemis  ,  on  y  a  à  redouter  i;ne  arcrc  larve 
de  MoiKhe  ,  cjiii  occalionne  des  dcf!;ats  b'rn  rlu'ï 
fenfibles  ,  puifiju'elle  attaq'-ie  ur.e  des  yro-.luâ.ouf 
les  plus  iiuireliamcs  Je  ces  contrées  ,  le  fiuK  de 
l'olivier. 

On  trouve  dans  Icsaiflcs  de  Turin  1786- 1787  une 
Jefcription  bien  détaillée  de  cette  dernière  latvc. 
Nous  croyons  avoir  alfcz  fatigue  l'attention  de 
defcriptioDS  qui  prtfeiuenr  fouvcnt  des  différences 
bien  peu  rcmarqyabtes.  Nous  cay^-ns  inrértllcr 
«lavantage  cette  attention,  en  tra;:ICiivant  le  paf- 
iagc  cj'.à  fc  trouve  dans  un  raémoire  inféré  d.;n' 
le  journal  dhiftcire  naturelle,  oii  l'on  s'efl  pro- 
pofé  de  démontrer  :  ce  rue  la  caiifc  des  técoltes 
alternes  &:  périodiques  de  l'olivier  ,  dérive  princi- 
palement de  l'ufagc  oii  l'on  cft  de  dérouiller  trop 
tard  l'arbre  de  fon  fruit  ;  que  les  técoltes  annuelles 
font  il  tous  égards  bien  plus  avanragcufcs  que  les 
récoltes  alternes  ;  que  le  vrai  moyeu  de  fc  procurer 
des  récoltes  annuelles  ,  c'cit  de  cueillir  les  olives 
d;  bonne  heure  ;  qu'en  fuivant  cnSn  ce  dctniv:r  pro- 
cède ,  on  doit  parvenir  à  g  nantir  les  olives  en  grande 
partiede  l'attaque  Jesiiu''ee''.cs  ,  5:  à  rendre  leur  produit 
plus  facile  à  obtenir ,  plus  abondant  ,  &:  d  une  meil- 
leure qualité.  « 

C'eft  le  développement  de  la  dernière  coufidé- 
tatiiu  que  nous  allons   extraire. 

«  On  trouve  dans  la  plupart  des  olives  ,  depui~ 
la  fin  de  l'été  jufqu'à  la  paif^ite  maturité  du  fiuit, 
une  larve  qui  fc  nourrit  de  la  fubftance  de  l'olive  , 
la  fillonne  entièrcmcnr  dans  Ton  contour  ,  fans  atta 
quer  le  nov.iu  cC  fans  percer  la  peau  extérieure 
la  larve  lallFe  aptes  elle  Ils  cxc^éni^n?  .'.  inclure 
qu'elle  .n.v.;nce  ,  Se  elle  ne  v:-z  la  rcdu  q^i'a;i 
moment  ci  elle  doit  fe  ti.i  •fi,v:'.,>.r  en  nyirrhe  , 
pour  UiiTer  a  l'itifede  psrfait  ,  piivé  d'iriltrumcns 
trancliaus  ,  le  moyen  de  forcir  de  fa  ficmictc  habi- 
tation. Le  tort  que  les  olives  éprouvent  par  la  piqûre 
&  par  le  féjour  de  l'infcile  ,  cfi:  tel  ,  par  lapport 
à  la  quantité  feulement,  qu'il  faut  fouvent  tiois  ou 
quatte  fois  plu",  d'r.'ivcs  puL;r  ob;';iair  ic  même  pro 
duit.  Mais  ccire  liuile  ell  encore  d'une  qualité  infé- 
rieure, jenc  dis  [  as  pour'a -abîe  .  mais  pour!.ilampe 
&  les  ans  &  pour  les'-favonneries  ;  aulli  eft-elle 
d'un  priï  moindre.  On  appetçoit  aifément  ,  fans 
que  j'en  falle  mention  ,  la  rai  fon  de  linftitinrité 
d'une  huile  provenant  d'un  fruit  rongé  ,  garé  , 
percé  par  un  infeéle  ,  Se  rempli  on  partie  par  les 
eaux  pluviales  ,  q;'i,  en  y  pénétrant,  doivent  hâter 
la  fermenta-i'-n  &  la  déct.mpofiùon  de  l'olive  ,  lur- 
tout  (i  on  la  iaifle-q  lelque  lems  au  grenier.  Auifi  , 
outre  que  1  huile  cft  en  moindre  quantité  &  dune 
qualité  inféiieu.'c  ,  on  ne  l'obiient  encore  qu'avec 
beaacoup  de  difïiailté  ,  li  <^.n  a  la'fîé  avancer  un 
peu  tiop  dans  le  grcni;r  la_  fermentation  de  ces 
olives. 


MOU 

«  Mais  pourquoi  les  o'ives  font-elles  beaucoup 
plus  pi<]uées  &  rongée?  par  les  infcdes  ,  l'année  de 
la  mau  i'aifc  récolte ,  comme  on  l'a  conftamment  remar- 
qué '>.  Si  nous  obfeivnns  encore  qu'elles  le  (ont  d'au- 
tant plus  que  la  récolte  précédente  a  été  abon- 
dante ,  nous  aurons  bientôt  la  folution  d'un  pro- 
blême qui  fe  lie  à  l'opinion  que  nous  défendons. 

"  On  pourrait  peut-être  croire  qu'on  ne  s'appcr- 
çoit  davantage  des  irfedcs  dans  lamauva'fe  récoite,. 
c,;.e  parce  que  le  nombie  des  olives  cfl  plus  petit. 
Ainfî  ,  en  fuppol'ant  qu'il  y  eût  chaque  année  le 
même  nombre  de  vers  rongeurs,  &  que  ce  nombre 
fut  ég.-.i  à  celui  de  l'année"  de  la  bonne  réco'te  ,  le 
ro.r.br.  d'mfedes  étant  le  même  ,  Se  celui  des  clncs 
éia:-.t  vi:-:;i:  Ris  plus  gr.-.nd  ,  par  exemple  ,  1!  arrivera 
cette  année  qu'il  n'y  aura  qu'un  vingtième  des  olives 
piquées  ;  ce  qui  ne  ("croît  prefque  pas  fcnfible.  En 
obfervant  feulement  la  maiche  de  l'infecte,  nous 
ferons  bientôt  convaincus  d  une  vérité  ,  c'cft  que 
le  nombre  des  larves  doit  être  en  général  plus  grand 
l'année  de  la  mauvaife  ,  que  l'année  de  la  bonne 
récolte. 

»  I/infcéte  mère,  pique  l'olive  encore  tendre  ,  &, 
y  déiHife  un  oeuf;  l'œuf  éclot,  la  larve  le  déve- 
loppe en  fe  noutriifant  de  la  chair  de  l'olive  ;  elle  tll 
pai venue  h  tout  fon  accroiffenient  à  la  fin  de  l'a  1- 
toinnc  ,  &  après  avoir  percé  l'olive  ,  elle  fubit  !a 
niétanicrphofe  ,  pour  devenir  enfin  dans  l'hiver 
infccle   parfait  ,  du  genre  des  Mouches. 

53  Nous  allons  obfervet  maintenant  que  dans 
l'année  de  la  mauvaife  récolte,  les  olives  étant  peu 
nombrcufes  ,  font  cuei  lies  de  bonne  heure  &;  cntiê- 
reinent  détruites  avant  la  Nol'L  L'infcéle  détiuit  par 
le  iérriiaç^e  ,  dans  !on  ptemier  S:  dans  fon  'econd 
éijt ,  ru'  par  les  fioids  de  l'hiver  s'il  efl:  dans  fa 
deinitte  ferme  ,  doit  ne  la.ikr  pour  l'année  !ui- 
va.ite  <:|u'Tanemul:iplication  peu  nombreufe&  ptefque 
nulle.  Dans  l'ar.ni'e  de  la  bonne  récoite,  au  con- 
traire ,  cette  récilfc  ("e  failant  beaucoup  plus  tard  , 
&  une  grar^de  partie  des  olives  étant  encore  fur 
l'atbre  en  janvier,  en  février  Se  en  mars,  les  in- 
feélcs  oui  ûnt  éclos  les  derniers ,  &  qui  fe  trouvent 
logés  dans  le  fniit  ,  n'étant  détruits  ,  ni  par  le  détri- 
tagc  ,  ni  par  le  froid,  doivent  être  bien  plus  ab&n- 
dans  l'année  fuivante.  Confirmons  encore  cette  théo- 
rie pat  le  fait.  On  fait  que  les  olives  d'Aix  ne  font 
prefque  pas  piquées  pat  les  infedles  :  la  raif'on  en 
eft  facile  a  déduire  ,  quand  on  conlîdètc  que  dans 
ce  pay.  ia  récolte  fe  fait  chaque  année  dans  le  mois 
de  noveinbrc  ,  &  quelqu'aboudante  qu'elle  foit  , 
elle  ei\  toujours  achevée  veis  le  milieu  ,  ou  avant  la 
fin  de  dccemûie.  =» 


-yons 


voit  terminer  cet  article  ,  par  ce 
Miciit   de    plus    ex  ruoidinaire  , 


qu'il    pr 'lente    léclle.iK 

parles   Mouches    qui    fcmbieroient    devoir    former 

non  -  feulement   un  geure  ,  mais  un  ordre  à  pare  , 


MO  U 

pnif>]u'c!les  s'écartent  en  général  de  tous  les  infedes 
ail;  '  L-ans  leur  manière  d'engcndur.  Nous  voulors 
parler  dcî  Mouches  nommées  viviparci  ,  lur  ieC- 
tjaclieç  Rîaumui-  devoir  recueillir  encore  tout.-y  les 
obfei  varions  cjui  les  coiicernen: ,  &:  tjue  nous  allons 
égaleiren:  tranfcrire. 

«  Les  femelles  de  tous  les  quadrupèdes  mettent 
au  jour  des  peùts  vivaiis ,  au  lieu  que  toutes  les 
fcr^ielles  des  oifeaux  pon^leiir  des  œufs  ;  mais  parmi 
les  inleclcs  ,  comme  parmi  les  poidcus  ,  il  y  en 
a  de  vivi.^arcs  et  d'ovipares. 'Nous  avons  déjà  \û 
que  ie^  pucerons  ,  les  progailinCeites  &  les  coclie- 
r,!::c-s  (ont  vivipares  :  on  fait  que  les  cloportes  ,  les 
fco;  fions,  fie.  le  font  aulli.  Toutes  les  f.-meilcs  de 
piij'iikns  ,  &  celles  d'infedts  de  diverfes  ajires 
tialîes  ,  ne  fotit  que  des  œufs.  Maii  ce  qui  doic 
paro'itre  le  plus  fingulier  fur  cet  article,  c  eit  que 
\\x  mêma  clalie  ,  &  quelquefois  le  mtme  genre  d'in- 
ledcs  nous  en  fournilfcnt  des  cTpèces  ovipaies  & 
d'nirres  efpèces vivipares  j  c'eft  dequoi  les  Mouches 
à  ^cux  l::^i.s  nous  donnent  des  eiemp  es  qui  ni-an- 
raoi.is  r.e  lunt  pas  uniques  ;  on  en  trouve  de  iem- 
blables  dans  la  clalIc  des  r.-pak<;.  Parmi  les  inlectcs  à 
«onvi'le  ,  Sxx'arr.merdam  a  obicrvé  une  cfpèce  de 
liinaç;-,n  vivipare  ,  dont  il  a  rapporte  des  faits  ttès- 
adniirablcs. 

51  Les  Mouches  a  ceux  i::'/,s  vivi-arcs  ,  mettent 
au  jour  i'.::b  veis  vivans  feniblables  a  ceux  'jue  r.o-s 
avo  is  vu  iortir  des  œufs  pondus  par  d'autres  Mouches. 
.S;aiigei  ayant  obfervé  qu'une  des  premie.-es  aval: 
lailTé  far  (a  in.iin  de  petits  vcrSj  eut  tort  d'en  con- 
cilie ,  comme  l'a  renarqué  Redi  ,  que  toutes  ks 
Mouches  t'tnient  vivipares.  I.e  même  Redi  a  re- 
ni.-.rqué  enfuite  que  le  P.  Fa')ri  n'avoir  pas  eu  moinj 
de  toit  de  Iburenir  que  toutes  ks  Mouches  ttoxr.r 
ovip.'.ics,  fi.ir  ce  qu  il  avait  vu  les  œufs  de  qnei- 
quesunes.  Redi  ,  apris  avoir  bl.îmé  l'un  et  l'a  tie 
de  ces  auteurs,  d'avoir  tir-i  des  con'.équences  ^crc- 
ra!.!S  de  faits  particuii'ns  ,  propol'e  uns  qijciuon 
(ju':l  n'ofe  décider.  Il  demande  h  quelqne^-'jnts  des 
cTpCccs  de  Mouches  qui  pondent  des  œufs  ,  p.e 
peuvent  pas  ,  en  certaines  circonftances  ^  mettre 
au  jour  des  petits  viva-.-.s  :  (î  une  augmentation  de 
la  chakur  de  l'air  ne  peut  pas  faire  éclore  ks 
vers  d.;ns  le  corps  de  leur  niere.  Cette  queilion 
fcmhle  être  la  mêni;  qi:e  de  demander  fi  1er.  poulets 
pcnvnt  éclore  dans  le  corps  de  la  poule  ,  Ci  en 
g'JnL!  .ù  ,  fi  des  cifeaux  q-,!ciconqucs  peuvent  fonir 
ces  ce, ifs  encore  eiiferni'S  dans  le  corps  de  Tcur 
m-re.'Si  qiielqii'acciden: ,  fai-.i  erre  .  funcftc  .\  la 
pouk  ,  p..uvoir  retenir^  pci-iinu  une  vingminc  de 
jours  un  de  Tes  œufs  fécondé  dans  l'ovidsiclus  ,  lœuf 
y  feroi:  couvé  t.-ar  un  dtgré  de  chaku;-  plus  con- 
iidérable  que  celui  que  prvnnciit  les  œufs  fur  Icf- 
qcels  une  pou'e  rcfte  accroupie  avec  tant  de  conf- 
tancc.  Ce  furp'us  de  chaleur  avancernit  -peut-être 
d'autant  i:  de  p'as  ia  ti^i'uViration  q,.i  doit  le  faire 
dans  cet  auf,  qu'elle  f:io:t   ictaidie  par  i'humi- 


n  o  u 


?if 


dite  dont  l'œuf  fe  ttouvcicit  alots  environné.  Il  ne 
paroit  donc  ponit  d'impollibihté   abfolue  à  ce  qu'un 

:  poulet  éciole  dans  le  corps  de  fa  mèie  ;  mais  pour 
que  cela   arrivât  ,  il   faudiait  eue  bien  des  circoaf- 

j   tances  ,  chacur.e  trés-finguhèie  ,   £■:  trouvafl'ent  céu- 

Inies.  Les  œufs  d'une  Mouche  n'auroient  pas  befoin 
d'être  retcmjs  aulîi  long  tcms  dans  fon  corps  pour 
;  y  être  couvés  ,  que  les  œufs  d'une  poule  auroienc 
befoin  de  reiter  dans  le  cotps  de  la  poule  ;  mais 
comme  tout  elt  rela-if ,  vingt-quatre  heures  de  retar- 
dement de  la  ponte  d'une  Mouche  ,  feroient  ,  par 
rapport  à  la  Mouche  Se  à  (on  œuf,  ce  que  vingt 
ou  vingt-un  jours  de  retardement  de  !a  ponte  d'un 
œuf  de  poule  fcrcient  par  rapport  il  l'œuf  &  à  la 
poule,  ^.'œuf  r-.ronu  dans  k  corps  de  la  Mouche 
y  auroit  rîus  de  chaleur  que  loii'au'ii  cft  expolé 
a  l'air  libre  ;  mas  il  y  feroit  baigné  par  une  humi- 
dité qui  pcHiiroit  ne  pas  permettre  au  ver  venu  à 
terme  d'ouvrir  (a  coque  ,  d'une  humidité  qui  ren- 
droit  la  coque  trop  flcx'bk  ,  dans  un  tems  où  elle 
doit  être  loide  &  comme  calFantc.  L'auteur  de  la 
Nature  ,  qui  a  voulu  que  cerrains  arimaux  ,  dès 
l'inftant  de  leur  naiflance  ,  fuiicnt  en  état  d'ècic 
expolès  à  l'air  eu  à  l'eau  ,  au  fluide  dans  lequel  ils 
doivent  vivre  &  cioîrie  ,  a  voulu  que  d'autres  ani- 
maux forrillent  du  corps  de  leur  mère  ,  dans  un 
cems  où  ils  font  d'une  cxceffive  petiteil'e  ,  dans  un 
tems  ou  lis  n'ontpas encore  pris  leur  vérirab'e  confor- 
mation ,  &  Cl!  ils  ont  encore  beaucoup  à  croitie 
&-'  à  le  toitifier.  Ceux-ci  ne  font  pas  encore  ci 
état  de  voir  le  jour  loifque  la  mère  les  met  hors 
de  fon  corps  ;  ils  ne  font  encore  que  des  embrions  , 
&  chaque  cmbrion  cft  renfermé  fous  une  enve- 
loppe capable  de  le  défendre,  &  avec  les  alimens 
nécelTaires  a  fon  accroilfemert.  En  un  mot,  l'au- 
teur de  la  Nature  a  voulu  que  les  embrions  da 
certains  animaux  fjrtiilent  du  coips  de  leur  mère 
enfermés  chacun  dans  un  œuf  L'intérieur  des  mèresi 
qui  doivent  raeitre  au  jour  des  peti;s  vivans  ,  a  été 
autrement  diipofé  que  l'intérieur  de  celles  qui  doi- 
vent faire  fortir  !-;ins  embrions  ren.fcrmés  dans  des 
œufs.  li  n'y  a  d,:nc  goères  d  apraicnce  qu'une  mère 
qui  a  été  faire  pour  pondre  des  œufs  ,  accouche 
de  petits  vivans.  Jl  ftroit  auili  lingulier  ,  comme 
nous  l'avons  déjà  dit  ,  que  cela  arrivât  a  une  Mouche  , 
qu'il  le  ferait  que  cela  aritv.ît  à  une  poule.  Je  n'ai 
in.'îftc  fur  cette  queC.ion  propofe  par  Redi  ,  que 
parce  que  j'ai  connu  des  obfervareuis  qui  ayant  vi 
faire  des  vers  vivans  a.  des  .Mouches  qu'ils  tcncienc 
entre  leurs  doigis,  s'écoient  imaginés  que  il  la  même 
Fil  uche  eût  été  libre  ,  elle  tût  fait  des  œufs  i  ils 
croyaient  c,ue  la  poii'e  un  peu  lerardée ,  &  que 
'es  m.juvcmcns  violcns  que  la  Mouche  sVtoic 
donnés,  avoient  été  caufc  que  les  petits  ctoienr 
nés  Gins  fon  corps.  Ivlais  appai'.mtncnt  qu'on  n'a 
pas  plus  \ù  de  ?»î<iuciies  ovipares  qui  aient  mis 
au  jjur  des  vers  vivans  ,  qu'on  a  vu  de  poules 
qui  aient   por.da  des  poukts  au  lieu  o'œufs. 

5>  Les  ef. eccs  de  .Mouches  à  ocui  aî'cs  qui  font 

L  :iii  i 


Sao 


%i  O  U 


viTipîrf' ,  ron:  birr.  uicin<;  corrimunes  roc  celles 
<]ui  !  ■'  ■...-.".  .■  r'-y,  ■  ->.i;-arcs  l'ont  en- 
core .-.-..  -a  (ira're  Jilrs 
Je  ns  .  •  .  •  ..  /;  crùi'.  Ht  con- 
noîîte  d-cv  .t--::tj  .:  .c.  L-„.  w  ..u  anc'sijuilc  loxnt , 
S:  j'ai  obfervé  fiï  a  fcpr  cfjec^s  de  Mendies  a 
<ieuï  aîlcs  oui  for:t  c'.es  %er$  vivjf'S.  R.av  en  a  aulfi 
obferwé  de  ces  dernièjcs.  Mais  je  luis  pcrfuidé  qu'on 
Rn  dikouvrira  beaucoup  p!us  d'efpèces  vivi- 
pares dàiis  cette  ciulie  ,  ii  on  spporte  a  les  chtr- 
«iier  Quelques  attcntionç  que  j  ai  r.égli^;^  d'avoir 
pendant  long-tcms-  Le  rombre  des  eipcjes  de 
Mouches  vivipare',  fîl:-il  e'gûl  à  celui  des  efpèccs 
de  iviouches  ovipares  ,  on  en  connakrait  moins 
des  l'/cmitTes  que  d'.s  autres  ;  on  voit  fur  de  la 
Tiar-de  ,  in:  des  e ?.cr,'iRr;iî  de  diliérens  ai  iiuaux  , 
&  lut  Gts  plantes,  ks  œufs  que  des  Mcuthes  y 
cm  Lv.ilcs  ;  n\:ùi-t,n  pas  vu  pondre  la  Mouche,  ! 
on  pe  ;t  par  \i  iiiite  connaître  fon  eîpèce  ,  fi  en 
cb(ti  ve  !cs  vers  fortis  des  œufs  )ufqu'aprc!  leur  der- 
r.-.èrc  transformation.  Mais  lotfqu'on  a  trouvé  fim- 
f -f  ment  des  vers  d.ms  les  matières  dent  nous  venons 
de  parie"  ,  quoiqu'on  voie  pat  la  fuite  la  .Mouche 
dans  laquelle  chacun  d  eux  sert  mctamorpîiofé  , 
oi'  ne  fiit  point  fi  cts  îi^ouchcs  font  des  petits  vivans 
ou  Ii  cl'es  (ont  des  œufs,  parce  qu'on  ne  fait 
point  fi  les  vers  cju'cn  a  luivis  dans  tous  leurs  états  , 
écincnt  forris  ou  n'étoicnt  pas  fortis  d'aufs.  Cent 
&  cent  circonlbnccs  peuvent  avoir  empêché  de 
retrouver  des  coques  très  petites  par  elles-mêmes  , 
&  qui  le  font  encore  davantage^  &  fouveuc  défi- 
guites  lorfqu'elies  font  vides. 

»  Il  femble  que  pour  s'apurer  qu'une  Mouche  eft 

vivipare  ,    il   faille  la   furpren.ire   dans   l'inftant    de 


MOU 

gemsnt  mettra  foavent  en  état  de  prononcer  ,  quand 
on  fera  inftruit  ,  comme  on  le  doit  être  par  la 
ftirc  de  ce  iiiémoiie  .  en  quoi  larrangtment  des  cm- 
b;ii)ns  dans  ie  cotps  des  Mouches  ,  d-.ttète    ie  celui 

des   œ.-fs. 


It  un  mftant  rare  &  difil- 

d'autrcs   moyens 

u!u  parler  ci- def- 

pas   avifé     aiTcz 

;  ;   il  V  a,  dis- je  , 


l'arcoiich' 

ciie  à  làidr  ;  il  y  en  a  pourra 
fi'ujlcs,  ce  font  ceux  doiit  j'ai 
fus  ,  &  auxquels  j-  ne  me  1 
rot  &  afl;!  fouvent  d'avoir  reci 

•ies  moyens  de  rcccnnaiire  que  des  e  'pèccs  cic  Mouches 
Ibr.t  vivipares,  quoique  le  moment   où   elles    d'.i 
Vent  metîie  leuis  petits  au  jour  ne   foit  pas  encore 
près   d'arriver.   Un  de   ces  moyens  eft  de  hâtî'r   ce 
moment,  de  f.die  ,    pour  ainfi  dire,  accoucher   la  | 
Woiiche  avsnt  qu'elle  foit  à   terme.  Quand   en    a 
pris  une  Mouc'ie  qu'on  reconncî'  pour  une  femelle  ,  j 
parce  qu'elle   aie  coips  tiis-icrhé  &   diltendu  ,  en  i 
Fiii  preiîa-r  le    veiitie  ,  on    force  des   vtis  eu    des  | 
(cuis  11  iortir  de  fon  corps  ,   f.-!oii  qu'il  liruit  tcmp'i  j 
ries  l?r;S  ou  des    autres     Ui  auire   nu  yen    eufore  , 
n'a"' qui  rnroîrr.i  plus  ciiitl  ,   pcn  a;  p:e:n!rc  Ii  t;nc  j 
M»  ll^he  eft  ov;pa:c  ,   ou  Ii  elle  eft  y^^^  ire  ,  i;iiciouc  ; 
ie  îCRis  cii  clic  d   u  vidi  r  ù■!^  vci.fe  ,    n,    fo't   pjs 
»-!  c   rc  pr^ul'jii^  ;  il   i^'y  a  qu'a   le  lu   c  uviir.   Sini-  ; 
vent  a'ors    !a    fuline   Je.    rrius    .;r),ps    i;ui    y    font 
»-onrrnus    feia    aur.T  r  difit  <?:■,■   iju' I  di  i.écpi'.aiie  ,  \ 
P'.  lir  qn'ot;  pi:ii  e    icconnaiie    s  \K    {\  m   des    œufs  ', 
ou  s  ils  fonr  des  "n..  Muis  la  fii;iire  de  ces  petits  j 
«orfs  fut-el'c  eiicott  ticp  iiifo.nic  ,  leur  ùul  ariau-  | 


■e,.t    fn 


ifc-ns 


>î  On  peiit  Iniivfr.t  prendre  dms  nos 
une  Moutlie  d  ui,e  efpèsc  vivip^'e;  elle  cherche 
fur-tout  ks  endroits  eu  on  conleive  la  viâucc  , 
fur  laquelle  elle  aime  à  dépofec  fcs  vers  ,  comme 
la  groile  M.^iichc  bleue  aime  à  y  lailler  fes  œub. 
Scn  port  d'ailes  eft  le  même  que  celui  de  cette 
detniere  Mouche  ,  &  fcs  antennes  ,  comme  celles 
de  cette  Mviuche  ,  font  à  palettes  pri  matiqucs.  Eiic 
l'égale  OH  die  la  futpafie  en  longueur  :  mais  elle 
a  un  cc-ips  moins  gro;; ,  «n  peu  pius  allongé  que. 
celui  de  l'autre,  &  qui-cft  un  peu  recouibé  par 
le  bout;  d'ailieurs  tl'e  cil  aifée  a  rcc>jrir.iu'e  pur 
fa  c>iiilci.r  qui  eit  giilt.  Cctic  coi,,ca'.  ïmiIc  r-fukc  , 
fur  le  corcc'ct  ,  ne  lorgnes  ta  i:^s  ,  ccirirne  des 
efpèccs  de  raits  de  figure  irr  giilière  &  dirigées 
fclun  la  Ic'-giieur  du  ccips  ,  qui  font  d'un  gris 
cendré  ,  ?-.  fsrparécs  les  unes  des  autre  par  du  brun  ; 
un  gris  allez  iembhble  le  trouve  fur  la  parue  (upé- 
rleurc  des  ani.caux  du  corps  ,  mais  par  taches  plus 
courtes,  prcfque  carrées,  &  entre  lefquellcs  elt 
un  brun  luiiant  qui  dan<  certains  points  de  vue  a 
du  bkii.nre.  Sts  ]ambes  font  noires,  fcs  co.ji.illts 
font  blan.hâucs ,  &  les  yeux  à  tézeau  lont  rougca- 
trcs  &  même  rouges. 

"  Quand  on  a  pris  une  de  ces  Mouches  ,  fi  per- 
dant qu'on  tient  (on  corps  entre  deux  doigts  ,  on 
regarde  le  bout  de  fon  derrière  ,  il  arrivera  fou- 
vent  ,  &:  An-tout  i\  la  Mouche  a  éié  pti{e  fur  de 
la  viande,  &:  (i  elle  n'a  pas  le  ventre  applatti  , 
il  arrivera,  di<-;e  ,  fouvent  qu'on  veira  (cuir  de 
fon  dcr.'ière  quelque  chufe  d'oblong  &.  Je  blar.- 
châtre  ,  un  petit  corps  prcfque  cylindiique,  qui 
s'inclinera  fe.cccrhvcni:;nt  de  différcns  çôiés  ,  quel- 
qucfcis  en  faifant  des  fiEuofirés  :  il  devienrlra  de 
plus  long  en  pius  long  ,  patce  qnii  fe  dégage  tou- 
jours de  pius  en  plus  du  corps  de  la  Mouche.  C'ift 
un  ver  qui  commence  à  voir  le  jour  ,  &  qui  fait 
fes  efforts  pour  achever  de  fonir  du  corp-s  d-:  l'a 
mère  ;  il  ne  lui  faut  que  quelques  ir.llans  pour  tn 
être  ent.èrcm.ent  dehors  :  Ii  on  n'efl  pas  attentif  à 
le  tece-.oir  (ur  quelque  cliole  ,  il  tombe  bientôt 
à  terre  ;  celui-ci  ii'eiï  pas  plutôt  (orti  ,  que  le  bout 
d'un  autre  ver  commerce  à  fe  montrer  en-dehors 
de  l'ouverture  qui  a  lailfé  éch.ipper  le  premier  ;  ce 
fécond  ,  au  moyen  de  mouvemens  f:;-.ib!,nb!es  à 
ceux  que  i'au  re  s'dl  donnés,  parvient  bieiirot  de 
nicire  à  pa'oitre  tout  cpiier  au  jour.  Un  troideme 
fiiccèd--  à  .cîui  ci  ,  &  plus  ou  moins  de  \eis  for- 
tcnt  ain;:  a  la  file  du  corps  de  la  Mouche  qu'on 
tiei  t  entre  fes  doigts.  L*  fi^e  ne  fera  quciqutfois 
que  de  cinq  à  fix'vers,  &  quelquefois  elle  fera 
de  plus  de  ticnre  ou  quarante.  Souvent  il  clt  ailé 
de   faire  jccommciiccr  l'accou.licnicut  qui  a  celle  , 


MOU 

s  de  !c  fjirc  recomncncer  à  diverfcs  reprife?  ;  il 
r'f  S-';.g:i:  qne  df.  pr^ller  iilei  If-gèrement  ie  ventre 
à:  la  Mouche  ;  ics  vers  cjui  fr^;trri;  rrcrcjne  pctts 
à  na.tre,  (use  dé' LTmr.iés  par  une  prefûin  '-ui  les 
i-îCom.T.ode  ,  a  cheuhsr  une  iliuc  ;<l'iiôt  quiiî  ne 
I  ei;lier,t  hii:  ;  i!<i  ie  tiâten:  de  paroirre  au  jour  ; 
non  feii!cir!;n:  la  file  ca  devient  plus  continue,  cKe 
k  double  prefiiiic  ;  celui  qui  (uit  r.'ittendpas  qiiccehù 
q  aie  précède  loit  (orti  pourl'e  moiurcr  ;  tous  veulent 
lortir  1  l<j  K)is  ,  ils  lor-cnt  pour  air;lid:rc  en  fouie;  anlll 
quelquefois  ai-jc  vil  aîots  deui  &  même  trois  vers 
dans  rou'cnuie  po!"lériCurc  de  la  Mouche  ;  à  peine 
y  en  avoii-il  eu  un  i|Ut  avair  corrnicricé  a  paruiire  , 
qu'un  fécond  &  er.iui'.c  un  troifième  pavveni.icnt 
à  s'y  introduire  ,  &l  ce'a  a-int  que  le  premier  cijt 
eu  le  teins  de  le  tirer  i  tous  le  prelient  alors  de 
piller  par  la  porte  .hors  de  laoue:le  ils  feionr  en 
liberté.  L'ouverture  déjà  j^rinoe  pjr  cile  nièuîc  peut 
epcote  être  aggrandic  par  lc5  eÀ'orrs  des  vers  :  les 
membranes  mufculvuks  qui  en  font  le  contour  font 
capables  d'exti.ii;i..ii.  Il  y  a  telle  Mouche  j^rife  , 
du  corps  de  laque, le  <;n  ferait  air-!l  fortit  plu5  de  foi- 
xarite  a  quaac-vuigt   ver»  en   ttès  peu  de    tenis. 

»î  Ordinaircmc!ir  rV!1  la  tête  du  ver  oui  ['•  prt- 
fei.te  li  prtni;,-e.  Il  ajiive  pcu--a:u'  oi;c;oii;- 
fi?  (jiic  cell  ie  dtniere  cjui  fjrt  le  prcnittr. 
Ma:?  ce  fécond  -a-^  n'arrive  peut-c:rc  que  lorlq-^c 
les  vers  ne  nan'-nt  pas  aii^z  pa:tîbkmcnî  ,  «jue 
lorfq'î'on  a  prclic  le  ver  de  la  ir.ère.  Le  premier 
de  ccuï  q  )c  je  fis  foitir  un  jour  d'une  Alcuche 
que  je  tcnois  un  peu  srènée  entre  mes  doigts  , 
comiTicnça  par  montrer  ion  derrière  ,  &  ce  ne  fut 
qu'eu  al'ant  a  reculons  qu'il  parviijc  a  naître  ,  mais 
cependant  auiii  vj'e  que  fi  la  tète  cijt  marché  la 
première.  Plus  de  cinquante  vers  furtirent  enfuite 
ft  us  mes  yeux  de  la  même  Mouche  ,  &  cela  en 
tiès-peu  de  teniv  ;  :is  forti'cDt  prefqu'en  foule  : 
painii  ces  cinquar.te  vcis  ,  je  n'en  oblervai  que 
tr,  is  ,  en  ciimptant 'e  pren;icr,  ci'.ti  n'avoicn:  pas  com- 
mencé i faire parcîfc  Kur  ittc.  Quat^dl'ouvercurc  qi:i 
permet  aux  vers  de  fortir  a  été  élargie  par  pki- 
lieurs  qui  font  foins  cn-emblc  ,  il  arrive  quelque- 
fois qu'il  y  en  a  qui  entra, ner:  avec  eux  un  paquet  de 
membranes  qui  ci  devant  leur  avoicnt  fervi  den- 
veioppcs  ,  K  dont  nous  aurons  encore  occalion  de 
pa.-icr  ailicuts. 

y>  I.orfqu'on  fait  combien  tous  les  infcélcs  font 
fujets  a  nourrir  danf.  leur  coips  des  vers  qui  les 
ma>ç',ent  ,  lortqnon  le  rappeije  le  nombre  des  vers 
qu'on  voit  fonir  d'une  chenille,  qui  que!()ucs  inf- 
jjns  auparavant  rti,it  très- vi^oureufe  ,  on  tft  peu 
d'.fpolé  à  prendre  tous  les  vers  qu'on  voit  forar 
tl'une  Mouche  pour  fes  propres  cnfans  ;  en  a  plus 
de  penchant  ii  les  regarder  comme  fes  plus  cruels 
ennemis  ,  &  qui  ont  vécu  aux  dépens  de  fes  par- 
ties mcérieures.  Ce  qui  fembleroit  appuyer  cctrc 
idce  ,  c'vf't  que  la  Muuche  ,  du  corps  de  laqi;cj!e 
ou  a  vil  (cttir   un    giand  norubie  de  vers,   liîta: 


MOU 


81  i 


fouveut  au  bout  de  quelques  heures.  Mais  bientôt 
on  ne  ptct  pas  rccon:!ai-:e  co.s  vers  pour  ce  qu'ils 
font  j  il  en  leur  prcfertf  de  ia  viande,  l'empicf- 
feiricnt  avec  lequel  ils  s'enfoncent  dedans,  montre 
le  beftdti  oii'ils  on:  de  manger  j  or  ,  les  vers  qtû 
viennent  de  fortir  du  corps  d'un  iifcéie  dont  'ils 
fe  font  nourris  ,  n'ti.'t  plus  befoin  de  prcndie  d'ai:- 
mens  j  ils  n'ont  plus  qu'à  fc  préparer  z  leur  trans- 
formation. Enfin  ,  fî  on  continue  d'obTerver  les 
vers  fortis  du  corps  de  la  Mouche  ,  on  voit  qu'ils 
hachent  la  viande  ,  &  qu'ils  s'en  rourrilfent  comme 
fcroient  les  vers  forcis  des  œufs  des  grolles  Mouches 
bleues.  On  îcs  voit  croître  È-peu-près  aufli  vjte  quo 
CCS  deiniètcs  croilfenr.  Au  bout  de  qiielques  jours 
ils  font  parvenus  à  toute  la  gra'ideur  qu'ils  peu- 
vent acquéiir,  ils  font  en  état  de  le  transformer, 
de  fc  faire  une  coque  de  kur  propre  peau  ;  une 
Mouche,  foit  mâle  ,  foit  femelle  ,  fort  par  la  fuite 
de  chaque  ccquc.  La  femelle  ell  parfai.emept  fera- 
biablc  a  celle  du  corps  de  laquelle  on  a  vu  fortir 
les  vers.  L'I'ilfoire  de  ces  vers  cfl  en  tuut  (i  fem- 
M.ible  à  ccl'e  des  Mouches  bleues ,  qu'en  donnant 
'  hiflcire  de  celles  ci,  nous  avons  donné  d'avance 
celle  des  autres.  Les  uns  &  h  s  autres,  pai  exemple  , 
qi;:rtent    la   vian -ie  ,   &   entrent   en    terre    lorfqu'ils 


il   pitts    a    U 


ih.f.i 


5>  L'intérieur  de  ces  N^ouche 


are.s   cïï  plu 


propre   que  leur  exteiicur 


fixer    nos  regards. 


cndiflcque  une,  foit  de  l'eff  èce  des  griles  à  corps 
krs:^,  foit  de  Tune  ou  ce  l'autre  des  efpèces  donc 
chaVjiie  aile  a  a  (on  origitie  une  tache  feuille  morte  ; 
li  ,  dis-je  ,  en  riilfèque  une  de  ces  Mouches  avec 
des  précautions  fembiaUles  à  celles  qu'on  a  appor- 
tées pour  parvenir  à  mettre  à  découvert  les  par- 
ties des  iVruuibes  ovipaies  dans  Itfquellcs  les  auls 
'ont  contenus  j  on  parviendra  de  même  a  espofcc 
aux  yeux  les  parties  qui  reiifeimerc  les  vers  tic 
la  Mouche  vivipare.  Nous  avons  vu  que  la  dif- 
leaicn  qui  met  en  état  d'y  rét^tlir  efl  facile  :  avec 
des  cifeaux  à  pointes  fines,  pareils  à  ceux  qui  font 
pioprcs  à  découper,  on  empofeia  lout  le  contour 
du  corps  ,  on  en  enlèvera  un  bord  pris  en  mèmc- 
tems  de  la  partie  fupcrieure  &  de  la  partie  infé- 
rieure ;  après  quoi  a\ec  un  peu  d'attention  on  par- 
viendra a  déiathcr  la  pièce  qui  couvre  le  ventre, 
à  î.iulever  &  a  la  jctter  fur  le  cortelc: ,  fans  caufet 
un  d.'rat'i^enient  conlîdérable  dans  les  parties  inté- 
rieures. iDè'.  que  fes  parties  font  en  rue  ,  la  forme 
ni  l'aria.-.gement  de  celles  qui  fort  les  plus  fcn- 
fibles  ,  parailTent  trcs-diirérciis  dans  ia  Mouche  vivi- 
pare ,  de  'a  forme  &  de  l'arrangement  des  parties, 
qui  dar.s  les  ovipircs  contiennent  des  œufs.  Dans 
cchei-ci  on  a  vu  que  les  cecfs  qui  rcmpiiiTaicnt  la 
plus  giai:de  partie  ce  ia  capacité  du  cotps  ,  étoicnt 
contenus  dans  à<%  vailleaux  raUembiés  en  deux 
paoucts  ;  qu  il  y  a  peut  ainli  dire  deux  tas  d'œufs  , 
i'iiâ  a  droite  cl  i'autrc  às.auche  ;  que  ces  tas,  pour 
te  toucher  prcfquc  ,  ou  même  ie  toucher  ,  n'en 
:oiit  pas  îiioins    dihir.fts  l'un    de  l'autre.    Dar.s   la 


S22 


MOU 


Mouche  vivipars  on  n'jpperçoi:  rien  qui  rcffcmble 
aux  deux  ras  dosuts  ,  eu  aux  deux  paquets  rit  s 
vaiiR-aux  qm  les  concicnueiu.  Mais  les  icgaids  (ont 
bientôt  fixés  par  une  efpèce  de  gros  coiuon  i\m 
fâic  tout  le  ccr.tour  du  corps ,  ou  qui  le  fair  autant 
qu'il  cil  polliblc  ,  en  ailfanc  feulemtn:  pi  es  du 
coicclet  une  cavité  ai.'cz  petite  qui  doit  é-tie  icm- 
p''e  par  les  lacs  pulinonaiics.  Eu  continuant  de 
conùdéicr  ce  coidon  ,  on  reconnoît  que  le  :our  qui 
il'abo'.d  a  paru  le  plus  fenlîbie ,  n'cll  pas  le  feu! 
de  ceux  qu'il  faitjqu'iieft  le  dernier  ce  pluficurs  autres; 
Que  le  cordon  eit  tourné  en  fpiralc  :  on  compte 
allez  aifément  cinq  tours  de  celle  qu'-.l  décrit  ,  dont 
le  ccnnc  cit  vers  le  milieu  du  corps  ,  &  marqué 
par  un  p'.iit  vide. 

ic  Ce  q'ie  font  k  la  Mouciie  ovipare  les  cvaiies 
ou  les  paquets  d,  \  .■.  '.  :  ■•.-i  J.iiis  leiqucls  les  œnft 
lont  coiiicr.us  ,  Cl-  .  ,!'jn  l'.-it  à  la  ?/:ouciic  vivi- 
pare i  il  clt  le  v;  i'  a-t  i.u  l'alleinblare  des  vaii- 
fcaiix  dans  !.;l'qi;eis  les  einbiions  ,  les  fœtus  &  les 
vers  ("ont  renfermés  ;  il  ell  la  matrice  de  la  Mouche. 
Qn'on  ne  l'ima-gine  pas  lillc  ,  il  y  paroit  un  tra- 
vail qui  dciciaiine  a  le  regarder  avec  plaiiîr.  Dans 
quelques  endiuits,  ce  cordon  cft  rempli  de  petites 
boiies  ,  de  petits  reliefs  ,  dont  la  bafc  elt  circu- 
laiic  5  dans  d'autres,  on  voi;  des  ca.Tnclures  cou- 
cb.ces  parallèlement  les  unes  aux  autres  ;  en  cer- 
tains endroits,  ces  cannelures  font  en  forme  d'an- 
neau j  dans  d'autres  ,  elles  font  diris^ées  oblique- 
ment comme  les  tibics  d'une  corde.  Tin  un  mot  3 
ce  cordon  paie;:  par  tout  très  ouvrap;é  ,  &  difîélein- 
tuenc  ouvrage  en  duK-rens  endroits.  Ses  plus  grands 
tours,  tes  tours  extérieurs  font  grifatres,cc  les  iritericurs 
font  blancs.  Mjis  pour  favoir  &  la  railon  de  (es 
différences  de  couleur  ,  &  pourquoi  il  paroit  (i 
bien  travaille' ,  &  di.<ïcrcmment  en  dift'ércns  endroits  , 
il  faut  mieux  connoître  fa  véritable  foi  me  &  fa 
véritable  conipolnion  ,  qn'or.  ne  peut  !a  connoî'.re 
au  premier  coup-d'œil  ,  CS;  nous  vèucns  de  nous 
arrêter  à  ce  qu'il  oiiVe. 

M  La  partie  que  nous  co'ifidçrons  ,  ne  paroii 
d'abord  que  comme  une  cfnècc  de  cordon  ,  parce 
qir'on  la  voit  par  la  tranche  ;  mais  (i  on  l.i  tire 
de  place  ,  iî  on  la  déplie  ,  on  voit  qu'elle  cil  une 
forte  de  ruban  ,  eu  jiiiiôt  une  lame  plâtre  ,  m;is 
lipailie  ,  &  pourtant  bien  [Ins  large  qu'épailic  , 
&  qu'e'le  efl  roulée  comme  le  font  ces  lames 
d'acier,  dent  les  montres  tirent  le  principe  de  leur 
ircnivenienr.  Tout  le  travail  dont  cette  lame  paroit 
«rnée  ,  til  dû  aux  fa-tijs  qui  y  font  ,  ou  plutôt 
dont  elle  cil  c  mpofée  ,  .car  elle  neit  prefque  qu'un 
affcmblage  d;  petits  vers  arrangés  les  uns  à  côté 
des  autres  ^  &  les  ni';  au-dcliiis  des  autres  ,  & 
lous  para'!;!cs  L-:  u.  ,  av:;  .lutres  ,  autant  que  les 
circoLivolurions  de  la  l.îinc  le  permettent  ;  ils  le 
/tc-.t  au  munis  iorfqu  ei.e  cii:  dépliée  &  étendue, 
i  épatifeur  de  la  larne  ell  précifémcnr  égale  a  ctjle 
d'un  des  fcctas  ;  ils  cat  chacun  un  de  leurs  bouts 


MOU 

fur  une  de  ces  faces,  &  l'autre  bout  fur  Tautrc.  Ce 
font  ces  boaîs  des  fœtus  qui  forment  de  chaque 
cô;é  fur  le  plat  de  la  lame  les  petits  re'.iefs  qui 
y  paraillent  II  bien  travaillés.  Lorfqu'on  ne  voit  la 
lartie  que  par  fa  tranche,  elle  y  femble  cannelée 
avec  bien  de  l'art.  Les  vers  oblongs  pre(qae  cylin- 
driques ,  &  pofcs  à  coté  les  uns  des  autres,  for- 
ment ces  cannelures.  On  ne  parvient  point  à  mettre 
1  i;i:éi!vur  de  la  Mouche  a  découvert  ,  fans  caufer 
quL-lque  dérangement  dans  le  tour  extérieui  de  cette 
lame  ,  &  metiie  dans  quelques  uns  des  antres  tours  j 
K  c'el't  de-'a  qu'il  arrive  qu'on  volt  en  meine-tems 
quelques  cn-lroits  marqués  de  tubercules  1  onds  , 
d'autres  qui  ont  des  cannelures  aar.uiatres  ,  ic 
d'autres  qui    en  ont   de  tories. 

"  Si  on  a  bien  ménagé  tout  en  relevant  la  pièce 
qui  recouvr.i:t  le  ventre  ,  ur,e  portion  de  notre  lame 
ou  de  la  matrice  fera  reliée  attachée  à  cette  pitce  ; 
cette  portion  efl  étendue  en  ligne  droite  ,  &  il  cft 
ai(o  de  juger  que  lorfque  tout:  était  en  place  ,  U 
lame  ,  après  avoir  fait  Ion  dernier  tour ,  après  être 
arrivée  allez  près  du  corce'et  ,  prcnoi:  fa  route  ea 
ligne  droite  vers  l'anus ,  auprè*  duquel  elle  le  ter- 
minait. 

:3  Cette  matrice  a  àpcn-près  le  même  volume 
&  les  mêmes  dimcniions  dans  les  'deux  grollcs 
efpèces  de  Mouches  qui  ont  une  tache  fcudlc-mortc 
a  i'origiue  de  leurs  ailes.  Après  avoir  d.-pîié  celle 
d'une  de  ces  Mouches  ,  je  l'ai  mefurée  ,  allez  grof- 
lièrenient  pourtant  :  je  lui  ai  trouvé  plus  de  deux 
pouces  et  demi  de  longueur  ,  ce  qui  eft  conlidé- 
rable  par  rapport  à  la  longueur  du  corps  de  la  Mourhc 
qui  n'a  qu'environ  quatre  liçnes.  Ce  n'a  pas  été 
leulemcnt  dans  la  vue  de  cor.noicre  le  rapport  de 
la  longueur  de  la  matrice  .à  celle  .du  corps  qne  je 
l'ai  nié'.'uié.  La  quantité  des  vers  qui  y  était  con- 
tenue m'a  paru  êtie  lî  confidcrable ,  que  )'âi  été 
curieux  de  favoir  en  gros  à  quoi  elle  pouvait  aller- 
Pour  cela  j'ai  compte  combien  il  y  avoit  de  vers 
pla.cs  les  Uns  fous  les  autres  dars  .'a  la'geur  de 
la  iame  ,  &  j'y  en  ai  nouvé  vir.gt  ;'  fur  une  lon- 
gueur de  la  même  lame  d'environ  trois  lignes  ,  l'ai 
compté  cent  vers,  air.li  il  y  avait  deux  mille  vers 
dans  cette  longueur  de  trois  lignes.  Or  ,  puifque 
h  matiicc  avait  au  moins  deux  pouc:s  et  demi 
de  lor.g  ,  ci  qu'elle  con-e.Toit  par-ti)Ut  àpcu-prcs 
une  égale  quantité  de  vers  ,  cette  matiice  qui  avoit 
d,x  loi;  tiv  is  lignes  de  longueur,  logeait  dix  lois 
deux  mille  on  v.ngt  mille  vêts. 

"  Malgré  leur  extrême  petit,  (Te  ,  ces  vers  con- 
tenus dans  lan;at;i':e  (ont  ailés  a  rcconnoître  pour 
des  vers  ,  de--,  lu  il;  iont  mis  à  découvert  dans 
i]iicl,]'r'cn  h'u  -i  ..Il  '  Avec  le  fecours  d'une  loupe 
fiirre  .  n>)ii  ii..\.ruLi,r  o..  diftirgue  leurs  anneaux, 
on  \o'\:  er.coro  mieux  de  petits  traits  noirs  qu'ils 
ont  à  un  de  leurs  bjuts  ,  a  celui  où  efl  la  tête, 
ic  qu'on  juge  être  les    crochets   qui    font  propres 


MOU 


MOU 


82Î 


»  Nou5  ne 

Frodiç;ieuref. 

de  cette  efpcc 

à  tant  d'efpèces  de  vers  de  la  première  claffe.  Les 
vers  c]m  font  dans  la  partie  de  la  matrice  qui  ell 
blanche  ,  font  moins  près  d'être  à  terme  que  les 
autres. 

fautions  nous  empêcher  d'admirer  la 
:ondité  qni  acte  accordée  aux  Mouches 
.  Ce  que  nous  devons  admirer  enfuite  , 
c'eft  que  malgré  une  fécondité  fi  étonnante  ,  ces 
fortes  de  Mouches  ne  folent  pas  plus  communes  que 
d'autres  qui  leur  relTemblen: ,  &  dans_  les  ovaires 
derqucllcs  on  ne  trouve  que  deux  œufs.  Les  vert 
dfs  [r.-nnt:e5  ont  été  deftinés  apparemment  .i  nour- 
rir dau;rcs  infidtes  auxquels  il  en  édiappc  très- 
peu. 

'>  On   conno'îtrcit    mal  l'arrarci!   que    la    nature 
el\    ool'gétt    d'cnipioycr    pour   faire     connoicre    les 
fœtus  dans  le  corps  de  leur  mète  ,   fi  ,  fur  le  pre- 
mier npport  des  yeux  ,  on  jugeoit  que  cette  lame  , 
qui    occupe  une    fi   s,rande  partie  de   la  cavité    du 
co.'fs   des   Mouches 'vivipares  ,  n'ell  ,   comme   elle 
paioic  ,    qu'un    a(icmb!a',;c   de    vers   arrangés    avec 
beaucoup  d'ordic  les  un's  à  côté  des  autres,   &  les 
uns    fur  l-:s   .lu^its  ;  li   on  croy.nr  que  ks    vers    s'y 
toucf.  l'.t    liM.ré 'MV.  ;!'..r,t  ,    qu'il;    y    font    a   r.ud  ; 
chaque  ver  y  .Je;:  aV.-:i   in.i  enveloppe  ,    &   chaque 
ver    ia.   Iri,;;  n'.irce  qu'elle    cft  ,  on  p.irvis-nr  a  la 
voir    en     iluîVienu:^    en  conilaiicc;    &    par    diftérens 
moyens.    Ljilqîi'oi  ouv:':  une  Mouche    qui    elf   a 
terme  ou   proche  d  y  ênc  ,  on   détermine  des  vers 
à  naître  ,  &  on  voit  les  ctforts  qu'ils   font  pour  fe 
tiier  d'une  mcmorane.  Cette  membrane  ,  qui  écoi' 
tranfrarcnte   quand   elle   les   recouvrait,   quand  ils 
s'en  font  défaits  ,  cft    d'un   blanc   pareil  à  celui    de 
ces  toiles  d'araignées  qui  voltigent  en  l'air  dans  les 
beaux  jours  d'automne  ,  &  qu'on  appelle  la  lila'Ve 
de  ia  vierge    Les  membrares   blanches  ,  que   nous 
avons    dit    êirc    entraînées    hors    du    corps    d'une 
Mouche  ,  donc  ics  vcts  foiLiienr  en  foule  ,  étoient 
de   cèdes   dont    nous  parlons.    Enfin  ,    fi   avec    une 
poiiuc  Sue,  coivviTie  celle  d'une  tiès-pctite  épingle, 
0:1  fiit  des   tentarives  pour  ri;g3ger  quelqu'un  des 
vers  du  rcfce  de  la  mafle  ou  de  la  lame  ,   on  rccon- 
ncit  qu'il  a  une  enveloppe  ;  on  réuliit  même  à  bri- 
fer  cet;e  enveloppe  ,  &   à   en  tirer  le  ver  ,  fur-ront 
Icrfq  f'd  a  pris  coût  fon  accroijcnient.  Chaque  ver 
a   do.'C   des  enveloppes  qui  lui  fonr  une  efpèce  de 
loge  ou    de   cellule  qui  cil  a  lui  fenl  ;  mais  il   eil 
dirticile  d'en    favcir   d.ivantage    fur  ces   efpèccs    de 
loges  ,  de  conncùre  mitux  la  ItruëVurc  de  cette  ma- 
trice dcfti'iée  à  faire  croître  un  fi  prodigieux  nombre 
de  vers.  Il  y  a  beaucoup  d'apparence  qu'elle  n'eft 
qu'un  grand  vaiilc.-,;:  plié  un   nombre    de  .fois  égal 
à  celui  des  vers  qu'elle  contient  ;  que  le  pli  q'.ii  ell 
à  chacun  des    bouts   de  chaque  ver  ,   fait  la   fcpa- 
ration  de  fa  cellule  ,  de  ia  partie  du  tuyau  qui  lui 
appartient  ,  avec  la  partie  du  vailîeaa  qui  appartient 
iu  ver  i|ui  ie  pré  ède  ,  &  à  celle  q'  '  "  ~   ' 

ver  qui  le  fuit. 


œufs  des  Mouches ,  quoique  contenus  dans  des 
vaifleaux  ,  femblent  à  découvert,  &  que  ces  ceufs 
oblongs  forment  de  petits  paquets  fcmblables  a 
des  pà-,uets  de  baguettes  courtes  ,  &  cela  par  les 
plis  'd.s  vailleaux  ,' ménagés  &  répétés;  la  difpo- 
lltion  du  canal  ,  qui  eft  la  matrice  de  la  Mouche 
vivipare ,  rclTemble  apparemment  a  la  dilpoCtiot» 
des  'conduits  des  aufs  des   Mouches  ovipates. 

«  Pour  bien  voir  la  forme  de  cette  Lme  ,  qui 
ne  patoît  qu'un  alfemb'agc  de  vers  ,  pour  la  voir 
dans  fon  entier  ,  &  fans  qu'il  y  foit  fait  de  déran- 
çemcr.t  conhdérable  ,  il  faut  que  le  tenis  où  l'on 
chcrchî  à  la  v.yr  ,  ne  foit  p.is  trop  pvod'.e  de  celui 
où  les  vers  C'.ivenr  naicte  ;  c.v  !  .  /m  '  '  blef- 
furcs   que     Ion     fait   à    la   r.:-  :\oM 

qu'on   cau.^e  dans   fes  parties  r    •  ,       -   -  mi- 

nent les  vers  qui    ont  jtefque    ;  -  v    ,    .1    .i^.  o.ite- 
ment  ,  à   faire  des  cfturts   cûf- 
enveloppes. 


bu 


leurs 


n  'Ti.is  on  troll vci; 
dérangée  ,  &  déttuite 
qu'on  n'avci:  pas  lieu 
&  quoique  le  corps  d 
avec  toutes  les   p 


quelquctJi-;  une  matrice 
ir.én-.c  en  grande  partie  , 
z  foupçonner  en  cet  état  , 
la  Mouche  ait  été  ouvert 
cautions  néccliaires  ,  on  trou-; 
vcra  le  corps  re;apli  de  vers  vivans  qui  fe  fo.nt  ré- 
pandus dans  fa  capacité  après  avoir  biifé  leu^s  enve- 
loppes Le  fait  ell  plus  fingulicr  qu'il  ne  le  fembie 
d'abord  ,  Se  j'ai  eu  bef 'in  de  le  voir  bien  des  fois 
avant  que  d'ètie  convaincu  de  fa  réa!i:é  ;  il  prouve 
que  ces  vers  ne  naiflent  pas  comme  n.uilent  les 
autres  animaux  ;  dès  que  ceux  ci  fe  font  tirés  de 
la  matrice ,  dès  qu'ils  fe  font  dégagés  de  leurs 
enveloppes,  ils  paroillent  au  jour,  au  lieu  que  les 
vers  des  Mouches  vivipares  ont_,  pour  ainlî^dire  , 
à  naître  deux  fois.  Après  leur  première  naisTance  , 
ils  fe  trouvent  dans  la  caparité  du  corps  de  leur 
mère,  &:  ils  s'y  tiennent  pendant  un  tems  dont 
j'ignore  la  dtirée  ,  avant  que  de  chcirher  5c  de  ren- 
contter  ia  porte  qui  les  doit  condi;i:e  a  voir  le 
grand  jour,  à  naître  pour  la  (ecoide  f-ns.  'v'oici 
ce  qui  me  l'a  perCuadé  :  Après  avoir  plis  des 
Mouches  er:fes  des  deux  premières  efpèccs  que 
nous  avons  décrites  ,  &  qui  avoient  le  ventre  très- 
reniîé  ,  fouvent  je  ics  ai  tenues  entre  mes  doigts 
fans  que  je  leur  viffe  mettre  des  vers  au  jour  ,  & 
mtme  fans  que  la  preffion  des  dcigts  en  déterminât 
à  fortir  du  corps.  Je  me  prnmertois  de  voir  la 
matrice  de  ces  Mouches  bien  conditionnée  ,  loif(|uc 
j'aurois  mis  leurs  parties  intérieures  à  découvert  î 
cependant  il  m'eft  fouvent  arrivé  viue  dès  qu'un  coup 
de  cifeau  ,t  ai^  f^'::  une  ouverture  à  un  des  côtés 
d'une  des  r.î.'Kiic.  ,  je  !a  faifnis  accoucher  par  une 
opétaiion  >  ;r.i  ,il:-.-,:c  à  la  céfarienne.  Dars  l'inf- 
tant  même,  des  v;rs  fe  préfentoient  à  l'ouverture, 
&  en  ^!0^iraient  pour  fortir  ;  q-uelquefois  il  n'cti 
cil   forVi   qi-.e    cinq   ;.   ûx    par   cette   ouverture  ,    & 


Nous   avons  \u   ailleurs   que    ks  \  quelquefois   plafieuts  dvuzaines 


feut  forties. 


824 


MOU 


»  Ces -oSPjrvations  r.e  pouvaient  nvini'uer  Hc  faire 
raîrrc  la  c-uii  fitc  âc  favoir  comir.cnt  ies  vers  dcjà 
rés  ,  ou  ai!  iii'nr;^  fov.is  de  la  matrice  ,  croiînc  arran- 
gés cian5  le  corp'.  tic  leai  r.ière  ,  s'ils  y  «cVidumu 
ciicoieqneluGest-rvcioppef  l'our  y  parvenu,  auiri-LÔt 
que  j'a\ovs  vu  un  ver  l'c  ;'iii'cnr.t  a  l'ouverture 
<]ue  !c  picniicr  coup  de  ci  il  au  avoir  faite  ,  je  i-.ie 
liârois  de  couper  tout  le  contour  du  corps  ,  -& 
d'enlever  les  tégnuK-us  du  ventre.  J'ai  vu  piufieuis 
toii  que  la  cipacué  d.u  eotps  que  j'ivois  mife  a 
découvert ,  étoit  reiviplie  de  vers  qui  n'avoient  au. 
cune  enveloppe  ,  .S;  ijui  étoient  aiià^.g'Js  aulTi  iric- 
t^u'iércmcnt  qu'il  Hoic  ponibie.  Lfs  uns  étoient 
liir.pVment  couchés  fur  h.î  aur.cs,  d'autres  étoier;c 
entrelicés  eiil'emb'e  ;  la  tête  ûi:s  uns  étoit  tournée 
vers  la  paitie  antérieure  de  la  Mouche,  la  tête 
des  autres  l'étcii  vers  la  pa  tie  poUérieutc.  Tous 
C'.-,r:n  étoient  dans  un  trcs  ;,!rand  miv.ivc:nent ,  & 
ce  cbcrchoicnt  qu'a  s'é:l:^;>j  er.  L'ù'";  cv::e  Mouche 
j'ai  tiouvé  plus  de  ciea.e  a  iju^ai^rc  \ers  de  nés, 
quoiqu'il  en  refrii  encoie  b.,U!Co,:;»  a  n.-.i'-e.  Après 
avoir  permis  à  ceux  qui  éioicr.t  tn  rm  u\t;ii;nt 
de  s'échapper,  ou  ap;és  ks  avoir  f'ai'  icmScr  ,  )'eu 
ai  cbfctvé  d'autres  qui  tcnoient  encore  2  la  rna- 
tiice  oj  à  ce  qui  reftoit  de  matrice  ,  parmi  lef- 
quclb  il  y  en  av>>ic  qui  travaiiloicnt  à  le  d;i''a:re  de 
lei.rs  enveloppes  ;  quelques-ms  y  paivenciciir  l'eus 
mes  yeux.  La  part;e  de  l'envel  ppe  di'Ut  ih  s'éio'ent 
tiiés  étoit  blanche  ;  près  du  dcri:è.e  de  la  Mouche 
je  trouvais  de  petits  paquets  de  fea;b!ablcs  ra;iii- 
l).-ane5  blanches  ,  de  celles  apparemment  don:  s'é- 
taient d:Li!s  des  vers  que  j'^vois  trouvé  nés. 

"  Quoique  ces  vers  naifientafiez  vue  ,  &  quoiqu'on 
pu  '^e  les  hâter  de  naître  en  t-aitant  violence  a  la 
Moiithe  ,  il  n'eft  nullement  vra;temb!al)!e  que  routes 
lc<.  foi;  que  j'ai  trouvé  des  vers  répandus  dar.s  la 
capatité  du  ventre,  ils  y  fullcnt  contre  l'ordic  na- 
ture: ;  l'y  en  ai  trct^vé  trop  de  fois  pour  que  ce 
fuitfuiiie  être  regardé  comme  un  cas  rare  &  cj:.i!e 
n«tuie.  Quoique  j'aie  vu  naîrr;  de  ces  vers  airez 
vue  dans  les  Mouches  auxquelles  j'avois  ouvert  le 
corps,  ce  n'a  jair.ais  été  avec  u.ne  vîtefle  allez 
gran^îc  pour  me  faire  C:urço:',rei  cx.i:  trente  à  qua- 
lar.ce  vers  euffent  pu  pa:verir  a  le  défaire  de  leut 
enveloppe  ,  dans  k  teins  que  j'avciv  caipiolcyé  à 
couper  ,  le  plus  vire  qu'il  m'avait  été  polijbic  ,  le 
contour  du  corps- de  la  Mciiche  ,  S:  a  enlever  les 
téci'.n-eas  du  ventie.  S'il  fuiîii'i  i:  de  prendie  la 
M.uirhe  &  de  l'a^^iter  ,  pour  fr.  re  naître  une  par- 
tic  des  vers  qui  font  dans  fcn  co-ps  ,  la  plupart 
des  mou ve mens  que  Ce  donna  urx  Mouche,  les 
fcioictlt  naître  de  nîénrie  i  ainfi  ,  il  faut  regarder  ctttc 
primièie  naillance  comme  naturelle  ,  Si  pat  con- 
i-quecc  coraajc  nécelîaiie. 

>ï  II  p.T.oît  donc  certain  que  les  vers  des  Mouches 
vivipares  nailî'eût  deux  fois  ;  qu'après  s'être  tués 
de  -.oines  leurs  enveloppes,  du  couiluit  dans  lequel 
ils  une  pris  icui  accioUrcmeai ,  ils  fe.  trouvent  dans- 


MOU 

!  licaparité.mêrae  du  corps  de  le -.t  incre,  furies  pattiej 
&    eiitre   les    parties   qui    y  lonc    contenues  ;   peut- 
être    ont-ils  bcfola  d'y  relier  queljue    temps  pour 
1  ach>  vet  .le  s'y  foriifier  ,  ou  au  inv^ins  pour  préparer 
8  &c  trouver   l'ouveiture  qui  doit  leur    donner  lortie  ; 
)  car  il  cft  prouvé    par   quelqnes-anes  des    obfe-.va- 
I  tiens    rapportées   ci  de  (fus  ,   que   les    ve:s  ,   quoiquî 
nés   dans  le   corps  de  la  Mouche  ,  ne   peuvent    pas 
encoie  iortir   par    Ion  anus  ,    puirque  je   n'ai   point 
fait   accouchrr  cettaines  Mouches  a  qui  j'ai   preiîé 
le   vemte,  &    que  dès    que   le    ventre    des   mêmes 
Mouches  a   été  ouvert  par  uu  coup  de  cifeau ,   les 
vers  font  l'ottis. 


»  Mdis  par  où  ces  vers  fortent-ils  du  corps  de 
leur  mèieî  Fcroicnt  ils  avec  leuis  crochets  l'équi- 
valent de  ce  que  nous  avons  fait  avec  les  ci.cauï  i 
Au  moins  n'incommoJent-ils  pas  beaucoup  leur  rr:ète 
lorfqu'ils  marchent  eu  qu'ils  fe  'tr..:u^ut  far  fes  pat- 
tics  intéiieure».  Si  on  accorde  du  fentiment  aui  in- 
fetftcs  ,  on  croira  que  les  accoucheir.ei.s  des  Mouches 
font  très  doulourtux.  Mais  peutéire  que  les  roou- 
vemcns  que  les  vers  fe  donnent  dins  le  torps  de 
leur  mère  ,  n'ont  pour  elle  rien  de  violent-  N.)us 
avons  dir  qu'ils  forteni  p.ir  l'ouverture  où  eit  l'anus 
de  ia  Mouche  :  voii  1  donc  une  ouverture  toute 
tàite  i  nuis  il  icil:-  à  découvrir  cornaient  ils  par- 
vie-rnent  a  tiiriler  ce  te  ouvtituic  faiis  blellcr  le  Cii.al 
des  luteiliiis. 

"  Au  moins  me  paraît  il  prouvé  par  une  expé- 
rience que  je  vais  lappoi  t-r ,  que  ces  vers,  tv.èmc 
dans  la  plus  grande  n'ccHré  ,  1  c  font  puint  allez 
barbares  p  ur  fane  u''^'i':  de  Icjrs  crochets  contre 
le  corps  de  kur  r/-.c;c,  peur  •■'en  fcivir  a  le  percer. 
Ayant  pris  une  J.Lmtiie  i;ri'"e  vivipare  ,  do  t  Je 
ventre  éc  it  ttès  lei  ;i- ,  &  que  je  jugcois  prête  à 
faire  fes  pe-tits ,  je  i.ii  preifai  le  corps.  Se  lu.'--lc- 
ciiamp  deux  vers  en  f^iuert  pai  i'anus.  Alors  je 
poiai  h  bout  d'un  .1;  ,1.-^  'I  — ?,t,  fur  l'ouvenurc  , 
pOi.r  arrèier  eeui  qai  >i'y  '  pié(tr>i.r.dcnt-  Mon  def- 
fein  étoit  de  forcer  It-  \eri  qui  leiciem  retenus  malgré 
eux  dans  k  corps  de  leur  n:ère  ,  a  fe  lanc  une  nou- 
velle iliue.  Pour  les  y  eu  traindre  ,  je  p:i';avi.c  un 
pinceau  une  goutte  d  ua  vernis  épais  &  liccaaf,  ;e 
l'aprli  ,uai  l'ut  le  dcniè.e  de  la  M. niche  ,  dans  i'ii.f- 
tant  que  j'en  retiiai  le  doigt.  Malg.é  ce;tc  gout'c 
de  vc  1  is  ,  &  quelques  autres  que  je  mis  tout  de 
fuite,  pkifcurs  vcis  jarvin'reî-.t  a  parcîtie  au  jour; 
ils  ne  d  innèrent  pas  k  tems  au  vernis  de  prendie 
co.  (ntai^ce.  Je  fus  i>b'i;;f';  d'ôter  le  vernis,  &  de 
r.ippli.jiicr  nio'i  dc).;r  ''ur  l'ani.s  ,  poi.r  avoir  re- 
couis  à  ui  aut:e  ex.j'i  rt  cpii  me  réulîit  metï. 
Apres  avoir  f.»it  a'u.;Ou  u;  e  h  n-;ie  ,  je  fis  tom'-cr 
une  gO'.;t  e  de  cire  fur  le  dernè.e  de  la  Moiuhe, 
dans  l'inPtâKt  oii  ie  vcuois  d'en  ôcer  mon  doigt. 
Vit  ver  qui  fe  picJia  trop  de  furtit  ,  fut  pti-.  dans 
la  cire  ;  iviais  ce  q'„e  e  vouloii^  arriva  ,  la  cire  ti:.t 
I  br-n  ,  &  le  <)er  1ère  de  la'Mouchc  fut  fiid^n-rtc 
i  bouiiic.  Je  teiîiermai  ale-rs  lu  J'Jjuche  dîns  un  p  >«- 

diicr 


MOU 

Jricr  avec  un  morceau  de  viande  fur  lequel  elle  Ce 
pt>'a  ;  clic  périt  même  dciïus  ;  mai";  ce  ne  tut  qu'au 
l>out  de  huit  à  dix  heures  ,  c'eR-a-diie  qu'après  avoir 
autant  yécii  dans  le  poudrier  qu'elle  y  eût  v^cu 
pcLt  être  f\  elic  s'y  fût  délivrée  de  fes  petits.  Mais 
aucun  ver  ne  l'ortit  du  corps  de  la  nicre  ,  aucun  ver 
ne  lepeiça,  ni  n'entreprit  appaicmm^nt  de  le  percer. 
Au  bout  de  tfois  jours  prefquc  complets  ,  ic  plus 
<ie  deux  jours  &  demi  après  la  mou  de  la  Mouche  , 
je  lui  ouvris  le  corps  ;  j'y  trouvai  encore  quatorze  a 
quinze  vers,  tous  très-vivans  ,  de  la  groireur  de 
ceux  qui  naident  ;  &  la  plupart  coiîunus  encore 
dai.s  leurs  cr.vcloppes,  dont  ils  ne  maai'jèrcnt  pas 
de  fe  tirer  fur  le-champ.  Ces  vers  n'avoient  d.nc 
fait  aucune  tentative  pour  (ortie  ,  depuis  que  la  porte 
qui  aiiroit  dû  le  leur  permettre  avoir  été  bouchcc. 
Il  auroit  été  curieux  de  pouder  l'expérience  jufqu'au 
temps  nécelTaire  pour  les  faire  périr  dans  le  corps 
de  la  mère  ,  &  je  croyoïs  qu'il  avoir  l"u!ti  pout 
cela  qu'ils  y  eulFent  é:é  retenus  deux  juuis  £;  demi 
après  la  mort  ;  à  préfent  que  je  fuis  mieux  inftruit  , 
lorfquc  j'aurai  occalion  de  répéter  la  même  expé- 
rience ,  j'ouvrirai  encore  plus  tard  le  corps  de  la 
Moudie. 


■•  11  eft  pourtant  vrai  qu'il  attire  de  grandi  dcran- 
gcmens  dans  le  corps  de  la  Mouclic  vivinarc  ,  lorûjuc 
les  petits  iiaifTcnt.  On  ne  peut  gucres  donnct  d'autre 
uom  que  celui  de  matrice  ,  a  cette  partie  dans  laquelle 
tous  les  einbrions  font  arrangés  :  aimât  on  à  lui  en 
donner  un  antre,  on  ne  pourrait  s'empé.hcr  de  la 
regarder  comme  une  partie  de  la  Mouche  tiès-con- 
fidérable  en  elle-même;  or  cette  partie  ell  détruite 
dans  le  tems  que  les  vers  na  lient.  N.ius  avons  vu 
quelquefois  ceux  qui  fortaient  en  emporter  avec 
eux  des  lambeaux  ,  &  nous  avons  trouvé  de  ces 
lambeaux  dans  le  corps  des  Mouches  mêmes.  Map 
un  aniaial  qui  n'ert  fait  pour  mente  au  jour  des 
petits  qu'une  fois  dans  fa  vie  ,  n'a  pas  bcfoin  d'avo;.- 
Mnc  matrice  qui  fublîfte  après  une  port  c.  Enfin  , 
nous  ne  devons  plus  être  étonnés  de  voir  que  des 
parties  très  -  conlidérables  foient  détruites  dans  les 
iufc£l;s  ,  lorfque  le  teins  vient  où  elles  leur  font 
inufiles  ,  d  nous  nous  rappelions  toutes  les  pariiez 
que  perdent  à  chaque  cransfnmaiion  ,  ceux  qui  Ce 
métimorphûfcBt  plulieurs  fois  dans  le  cours  de  km 


M  Nous  devions  nous  attendre  à  trouver  des  dif 
fcrences ,  comme  nous  en  avons  trouvé  entre  la 
forme  des  parties  où  les  œuf>  des  Mouches  ovi 
pares  font  contenus  ,  &  la  forme  des  panies  où  font 
contenus  les  veis  des  Mouches  vivipares  ;  mais  rien 
ne  fcmble  demander  que  les  formes  des  mattices  de 
deux  cfpèces  de  Mouches  vivipares ,  &  de  deux  clpèces 
du  même  genre  loient  très  ditféitntcs  ;  cependant, 
la  matrice  d'une  des  Mouches  grifes  a  corps  court  , 
Hifi    nat.  lnj<atf.   Tumi  VIL 


MOU 


8M 


te  qui  a  les  yi  uv  rouges  cornmt  la  p'ui  grande  5c 
la  plus  longue  de  ces  eipècei;  de  Mouches  ,  diltèic 
tout-a-fait  par  fa  figure  de  la  forme  des  maitices 
dont  neus  avons  adiniré  jufquici  la  coi-.torination. 
Cette  matrice  n'efî  point  roulée  en  foirjie  ,  &  c:lc 
ne  rcircmblc  nalleraent  a  une  lame  époili'e.  La  pre- 
mière fois  que  je  VIS  à  découvert  l'intérieur  d  une 
de  ces  Mourkes  ,  je  crus  n'y  voir  que  des  ijcuf;  ttès- 
oblongs  ,  &  arrangés  comme  le  font  les  xufs  des 
Mouches  ovipares,  à  c;'a  prcî  qu'au  lieu  que  dans 
ces  Mouches  les  ixufj  font  liidribués  en  Jcjx  pi- 
quets ,  dont  il  y  en  a  un  de  chaque  côté  ;  ici  cou'» 
les  ornfs  ne  formoient  qu'une  (eule  maitc  ,  dont  la 
partie  la  plus  relevée  étoit  vers  le  miicu  au  vcncrc 
Cependant  ,  lorfquc  j'eus  examiné  avec  plus  d'aticn, 
tion  ces  prétendus  aufs  ,  Se  avec  des  yeux  aidés 
d'une  lou»c  ,  je  les  jugeai  de  véritab!r<î  vêts.  î  es 
petites  incifions ,  les  traits  qui  marquoient  les  fipa- 
rations  des  anneaux  Je  chaque  ver,  étoieniffR- 
liblcs  au  ttavers  de  l'enveloppe  traniparentc  dans 
laquelle  lever  ctoit  contenu.  Lts  vers  que  j'txaminois 
alors  étoient  proches  du  tenu  où  ils  dévoient  naître, 
ce  qui  contribuoit  encore  à  les  rendre  plus  rcconnaif- 
fablcs.  Ce  n'cll  pas  feulement  par  leur  grolTcurque 
je  jugeai  que  le  ■tems  de  leur  naifîance  ctnit  peu 
éloigné  ;  avec  la  pointe  d'une  épingle  ,  je  déchirai 
une  de  ces  membranes  fi  fcmblable  a  celle  qui  forrnc 
la  coque  des  oeufs  de  Mouches  ordinaires.  La  dé- 
chirure que  j'y  fis  devin:  une  porte  dont  le  ver  pro- 
fita fur-lc-champ  ,  comme  s'il  eût  fouffert  impa  iem- 
mcnt  d'être  retenu  dans  fa  prifon  ;  il  en  fortit  aullî-rôt , 
&  païut  aufli  v:f ,  auiTi  vigoureux  qu'il  l'eût  paru 
s'il  fût  né  d'une  manière  plus  naturelle.  J'ouvris 
ainfi  les  unes  après  les  autres  plnficurs  de  ces  loges 
qui  avoient  la  figure  d'oeufs,  )'en  ouvris  trente  ou 
qu.irante  ,  &  il  l'ortit ,  ou  je  tirai  de  chacune  ua 
ver  très-bien  formé.  Tous  pourtant  n'étoieat  pas  éga- 
lement vifs.  Je  ne  tirai  même  des  deux  dernières 
cellules  ,  que  deux  corps  oblongs  iur  lefqucis  il  ne 
paroifioit  aucun  anneau  ,  &  à  qui  on  ne  voyoit 
aucuns  veftigcs  des  crochets  qu'on  tiouvoit  à  tous 
les  vers,  Se  les  deux  bouts  de  ces  coi ps  avoient  la 
même  çrolTcur.  Le  blar.c  de  ces  dcui:  corps  étoic  nu 
!ilanc  Je  lait  ,  au  lieu  que  celui  des  vers  étoit  tranf- 
parent.  Enfin,  ces  deux  corps  oblongs  éioient  inca- 
pables de  fe  donner  des  mouvcmens  ,  &  ils  relTcm- 
bloient  beaucoup  plus  aux  œufs  des  Mouches  bleues 
ic  'n  viande  qu'à  des  vers,  l'eut-êirc  aulli  éroîcnt- 
ils  des  ctufs  ;  peut-être  que  ch:quc  ver  des  Mou.-hes 
vivipares  croît  dans  un  cxuf ,  ac  que  lorfqu'il  y  a 
pris  alTez  d'accroiJemenr  ,  il  en  fort  fans  fortir  de 
fa  cellule  ,  car  ces  deux  œufs  étoient  d'ailleurs  aulU 
gros  que  des  vêts. 


»  Au  moins  réfulte-t-il  de  'a  dernière  obfcrvatioR, 
que   tous  les    vers   des   Mouches    vivipares    ne   font 
pas  à  terme  à  même  temps  ,  que  ces  Mouches  doi- 
vent accoucher  pendant  pUifieuts  jours  de  fu;tc.  Ce 
M  m  m  m  m 


r^ 


MOU 

f^crnit  .iiiiTTurc  /ronnnnte  opération  peur  une  Mouche, 

te!'     <'■•'■  '        ■    -1   nt  la  matrice  cft  roulée  en 

fp!      j,     .  ■    tcuc   de   fuite    les    virgt 

r.;;'  j  •. .  :   ,  is.  Le  corps  de  la  Mouclii; 

Ti'.A-.r,:   ;',:;:    :,    ,  ia-.c\iJ    pour   !oÇ;cr   a   la   fois 

ce;:  I  :  y^:-.  •;,.,  ;i'(;<'iv:i:  !a  j';'^"'''^"''  <l-i'l!s  om 
lor  vj  :i,  I  ;;.'.;;,..  ■  ^' ,i.  iciii s  ,  Ci.'',  intmes  Moushts  à 
jr.  ;  :  •  !  ■:  c:  iin.Jc,  noiis  en:  déjà  fourni  d:s 
o.  •,  "    ;      vNciit  que    Iturs  vers  ne   doi- 

V.  ■   ;      ^   ,:,;■■:   -  ^,    mé;.!c- tcp'ps  ;  nous  avons 

VI!  ij  ,  ■  ics  (Jciiv.cis  £•;  its  plus  tirards  tours  de  la 
lri:a  c  Tcnt  gris  .  &  que  les  i-.utrcs  font  blancs.  Cetre 
<î  à  :■  ■  ■■:■  ôaus  la  couleur  lics  tours  de  (pirale  ,  vitnt 
t  ••■  '  '  ■  t  1.  ■  ':  î'jiv:  les  vers  renfeimés  dans 
!  '■',..  La  vei.s  dont  les  anneaux 

i'        .  ...  .iiîi  des  crochets  pî'JSnpi^s; 

<■'..:  ..-..:?  i-ô  v^i3  .L-..  plus  prêts  a  r.a;;;e  lont  moins 
b'^iK'.  que  les  autres.  Les  touis  de  fpirale  rem- 
p'/.s  lit  les  premiers  vers  ,  doivent .  donc  être 
^.:r..:;:s  ,  pendant  que  les  autres  tours  fort 
Lia-u;  .  Les  tours  giifâties  m'ont  feuiblé  poiirta-.t 
Vi-r:  ^'.-.va.itagc  qu'ils  ne  le  devraient  paioître,  a 
c  ,  j.:j,cr  par  U  cou-i  ur  du  ver  qu'on  vient  de  rirer  de 
f.Mi  (.nveîi.ppe  ;  i.  a;s  c'cfl:  i]ue  le  ver  s'allonge  & 
s\Wc;;a  en  t.. ut  lVi,s  l.".ifq„'il  cit  hors  de  fa  cel- 
lule, il  en  Gcxicr.t  plus  tranfparent ,  &  la  nuance 
«ic  gvis   en  tiï  nwins  Icnliblc. 


M  Lorfque  les  vers  des  Mouches  grifcs  ^  dent 
la  ;;;atr!ce  n'eil  pas  roult-Cj  font  da-,s  k-urs  cellules  , 
on  les  prendrait  pour  des  œufs;  leurs  cellules  font 
fi'a.iii.uis  anangées  comnic  le  (ont  les  a;i:fs  des 
Mouciics  ovipares.  Il  y  a  dore  grande  appaience 
q  c  ces  cellules  ne  font  faites  que  par  les  étvan- 
gk.ne/.s  d'un  lonji  vaiffcau  replié  plulîcurs  fois  , 
lÀ'iiii.ie  le  font  les  vailicaux  dans  leiquc's  les  œufs 
f  iic  Cv-ntcnus  ,  &  que  la  matrice  de  ces  Mouchts 
iî'lU  que  ce  long  vaifieau  replié  plu(icurs  fois  , 
aiufi  que  nous  .'.-lyons  •  dé;à  foup^-unné  de  celle<: 
<.•.  i  fjut  fuites  en  lame  roulée  en  fpirale  ,  mais 
i  :i  cette  coniorniâtion  n  eft  pas  11  dévelopt-ce  que 
dans  nos  dernières  Mouches. 


«  Ces  Mouches  grifes  ,  dans  le  corps  dcfquelies 
k;  peiirs  lont  arrangés  à-peu-prts  comme  les  œufs 
]-  ion-u  dans  le  corps  des  Mouch  s  vivipares  ,  m'ont 
paru  beauciup  moins  fécondes  que  celles  dont  les 
petits  Ce  trouvent  dans  une  lame  rcul^^e  en  fpi- 
rale ;  je  n'ai  guères  trouvé  dans  leur  corps  plus 
de  cinquante  a  foixantè  vers.  Mais  les  vers  que  j'ai 
tr'iuvés  da'-'s  celle;  que  j'ai  ouvertes,  étoient  gros  , 
&  cette  rirconl^ancc  fait  que  je  ne  puis  lien  dite 
de  pofit^f  fii  la  f.condué  de  ces  ,V,()U;hes  ,  parce  que 
cette  circonrtanct  iaifle  incertain  (i  la  Mouche  n'avoit 
pas  d^jà  mis  an  jour  un  nombre  de  vers  bcau- 
cvup  plus  grand  que  celui  dts  vcis  qui  rcftoient  à 
naître. 


MOU 


M  Non  feulement  il  rc  manque  plus  riet)  aux 
vers  fortii  de  Icuts  cellules  ,  &  qu'-,.n  trouve  ter 
par.dus  d.u;'  le  ■"o  ["  'o  leur  n:xte  ^  no;>rc;i'cmcr.t 
CCS  vrr-  n-    'l'-r,   ■   '.:■■■'    -u'^.  v.ui  h-  j  nir  .i   a  trou- 


ic-i    c     .c  sd.cettcMouciv 
•  ■:\t:-    .'.\ec   ia   pointe   dune   '.y:       e      :  '    ;,       :  <■. 
q-.ie  ;'avr.'.s  fait   rsîtie  en  (it.chii.irt   l'ai;e  à;   ts 
X  toutes  les  cellules   de   la  matrice  ;  dès  qu'ils 
ic  vn  le  jour,  je  les  mis    fu:   un   mo^cea  r    de 

■iont  ils  <'■  trouvèrent   foit  Lien;  lU  en  n'_n- 
't  ,  i\-   ils  devi   rci.t   en   l'uit  a    dix  j-.utr';    pref- 
!cs   V':-)i;c1k'S   bicuc:.  Je 


qtie  le 
•      :   f; 


'  ^  ,ai  f iiid  d'une  el'pècc  de  rourl'e  de  chair  qui  a 
fiiur:  d'un  cône  cieux  ,  tioiijué  &  lenvtifë. 
lan-l  le  ver  veut  ,  il  feimc  cette  bourie  qui  fiit 
deriièie   une   cfLcte    de   couronr.e. 


"  Je  dois  faire  temarquer  que  lorfque  les  Mouches 
ovipares  s'acctrjl-nt  avec  leur  nilile  ,  elles  foi;t 
pl-jî  près  d'èt.'e  à  terin»  ,  que  ne  le  font  les  Mcnichcs 
vivipares  dans  le  temps  de  k  ur  accounlemcnt.  Alors  , 
le  ventre  des  Mouches  ovipares  elt  plein  d'crufs , 
dont  la  plupart  ont  touie  leur  grofl'eur  ;  le  ventre 
des  femcl  es  papillons  eft  de  mt-me  rempli  d'œufs 
en  pareille  circonftance.  Miis  dans  le  temps  que 
les  Mouhes  vivipares  s'accouplent  ,  les  embrious 
ne  font  encore  aucunement fenlibles  dans  leur  corps  , 
dn  iiioins  n'.ii-jc  pu  découvrir ,  avec  le  fecouis  d'une 
forte  loupe  ,  ni  aufs  ,  ni  vers  dans  le  corps  des 
femelles  de  la  première  efpèce  des  Monches  giifcs  , 
lorfque  je  le  leur  ai  ouvert  far-Ie-champ  ,  après  les 
avoir  laili-S accouplées.  »3 


Il  eft  tems  de  terminer  un  atticle  qv.i  méri- 
toit  fans  doute  tous  les  développemens  que  nous 
avons  cru  devoir  lui  donner.  Plus  les  êtres  (ont  rap- 
prochés de  nous  ,  ou  expofé;  fous  nos  yeux,  tiennent 
à  nous  pat  les  fenlations  qu'ils  font.dans  le  cas  de  nous 
fiire  éprouver  ,  plus  ils  doivent  être  l'objet  de  nos 
recherclies  &  de  nos  connoiiTance^  ,  &  nous  ne  (ai - 
rions  tri-p  épuifcr  notre  curiolué  (ur  eux.  T'. Ile 
étoit  aulll  la 'manière  de  penfer  de  l'ilhiflie  Hifto- 
rien  des  inici^cs  ,  qui  devtit  nous  fournir  prcfque 
tous  les  marf-uaux  dont  nous  avons  compol'é  les 
généralités  hKloriques  des  Mouches.  Nous  ne  l'au- 
rions pré:umer  que  nos  lefteurs  pvàlTent  ne  pas 
nous  approuver  de  l'avoir  fait  fi  (ou vent  parler  lui- 
mênie  ,  de  n'avoit  été  que  fon  lîdelle  copille.  Ils 
ne  peuvent  que  nous  en  favoir  bon  gré  ,  &  penfeï 


i 


MOU 


com'Tiî   non''  ,   c]'j'iI   fcrc/n  trop    t^irkile   (îc 

Voir  ce   qu'il  a  vu  ,    de  m'cuï   cl;'c!ire   ce   i 

dôcrit ,  &  î'oi^    kuit    le  -ce  de    croire  <]u't! 

p  us  tien  à   vcir  pi  à   décrire    fin-  le  fu; 

a  fcs  obfei  varions.  Cependant ,  quel  nouveau  champ 

plus  vaCte  er.core  &  plus  fécond  peut-être  ,   un  noj- 

TCiu  Ro«u.r.iir  pourioit  trouver  a  défticher  fui  les 


lu-il 


!    n-y 
fourni 


M  O  tJ 


«i'7 


M-i;cliï5  m'-mes '.  PuifTc  le  fouhalt  que  l'on  fait  , 
exciter  le  zôle  &  les  cffortî  d'un  Naturaiiîle  qui  le 
i'er.tira  le  mînie  &  le  courage  de  marcher  fur  ks 
traces  de  C:>a  inoàce  ,  &  de  pourfuivre  la  tâtht 
qu'il  a  fi  fupsiicuveiîient  remplie  lui-même  ! 

(  B.  E.     M  A  N  U  E  L,  ) 


Fin   du  Tome  VU, 


QL453  04  V.7  Ent. 


Olivier,  Guillaume  Antoine 


Insectes